Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente de L'Assemblée
nationale
Projet de loi no 62
Loi modifiant la loi
de la division territoriale
(Séance du jeudi 7 décembre 1972)
(Dix heures onze minutes)
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Avant que ne débute la séance, je voudrais mentionner des
changements relativement aux membres de la commission. M. Bossé remplace
M. Bienvenue; M. Larivière remplace M. Blank; M. Gratton remplace M.
Brown; M. Faucher remplace M. Giasson:M. Marchand remplace M. Lacroix; M.
Perreault remplace M. Lamontagne; M. Croisetière remplace M. Lavoie; M.
Carpen-tier remplace M. Leduc; M. Russell remplace M. Loubier; M. Picard
remplace M. Phaneuf et M. Pelletier remplace M. Séguin. A la
séance d'hier, nous étudiions une motion présentée
par le député M. Russell. Est-ce qu'on pourrait procéder
au vote de cette motion?
M. HARDY : Oui. Cette motion a été défaite. On
avait voté à minuit moins deux.
LE PRESIDENT (M. Pilote): D'accord.
Région du Nord-Ouest québécois
(suite)
M. HARDY: Nous étions au paragraphe 76. Nous étions rendu
là hier soir. L'aviez-vous adopté à la fin de la
séance?
M. RUSSELL: Non, M. le Président. Premièrement, je
pense...
M. LEVESQUE: Le temps était expiré.
M. HARDY : M. le Président, on pourrait peut-être
s'entendre sur un point ce matin. Comme le faisait remarquer hier le leader
parlementaire du gouvernement, il ne s'agirait pas d'établir un
système policier avec chronomètre pour appliquer d'une
façon absolument rigoureuse les dispositions de l'article du
règlement je ne sais plus lequel qui prévoit qu'en
commission plénière ou en commission parlementaire chaque
député a le droit de parler autant de fois qu'il le veut, mais
pas plus de vingt minutes sur chaque article ou sous-article. Cela deviendrait
fastidieux pour tout le monde et cela n'aiderait peut-être pas
l'efficacité de notre travail que d'appliquer une telle
prodédu-re.
Par ailleurs, je pense qu'il ne faudrait pas trahir l'esprit de ce
règlement et essayer de synthétiser ou de résumer les
interventions afin que chaque membre de la commission ne parle pas une heure
sur un article, un sous-article ou une motion. Je pense bien que tous les
membres de la commission sont sûrement conscients de cet état de
choses et que nous ferons tous des efforts pour respecter l'esprit du
règlement.
M. PAUL: M. le Président, je pense bien que le
député de Terrebonne a théoriquement raison, suivant le
texte du règlement Lavoie. D'un autre côté, il ne faudrait
pas non plus qu'il tienne pour acquis qu'il va facilement arrêter de
parler les députés de l'Opposition. Il peut peut-être
réussir dans son parti, mais qu'il ne se fatigue pas à essayer de
nous arrêter de parler sur l'étude de n'importe quel projet de
loi.
M. HARDY: Non, jamais.
M. PAUL: ... comme celui dont nous sommes en train de faire
l'étude. Sur chaque article, M. le Président, les
députés ont le droit de parler avec une limite, j'en conviens, de
participation au débat de vingt minutes pour chacun d'eux. Cela est le
texte de notre règlement.
M. LEVESQUE: M. le Président, je ne voudrais pas interrompre le
député de Maskinongé, mais je voudrais lui rappeler un
phénomène dont il doit être très conscient, car
n'est-ce pas lui qui établit la stratégie de son parti? C'est un
phénomène qu'il est difficile d'ignorer car ce changement
d'équipe que l'on remarque du côté de
l'Unité-Québec indique clairement qu'à toutes les deux
heures environ, il y a deux nouveaux membres qui arrivent et qui ne sont pas
tellement au courant apparemment de la discussion qui a eu lieu
précédemment. De sorte que, selon l'expérience que nous
avons vécue depuis le début des réunions de cette
commission, nous devons reprendre continuellement des discussions que nous
avions complètement terminées auparavant. Je puis donner des
exemples. Ce n'est pas nouveau. Nous avons dû reprendre
entièrement une discussion antécédente avec le
député de Labelle, hier, soit tous des arguments qui avaient
déjà été apportés ici en deuxième
lecture, etc. Tout ce que je demande je ne suis pas sûr de
l'obtenir c'est la collaboration de nos amis de
l'Unité-Québec pour que nous ne soyons pas obligés de
reprendre continuellement les discussions antérieures.
M. PAUL: M. le Président, pour répondre au changement
d'équipe dont vient de parler le député de Bonaventure, il
aurait peut-être été plus facile de ne pas assister
à un tel phénomène si nous avions consenti à
n'étudier que ce seul projet de loi sans le séparer d'autres lois
qui sont extrêmement importantes également.
Personnellement, je ne faisais pas partie de la commission
parlementaire, du moins avec fonction assignée d'étudier cette
loi.
Depuis mardi, vous aviez toujours eu la présence du
député de Chicoutimi et du député de Shefford.
Or, hier après-midi, M. le Président, le leader du
gouvernement a appelé une loi extrêmement importante, la
restructuration scolaire sur l'île de Montréal. Mon
collègue, le député de Chicoutimi, est resté
à l'assemblée et je suis venu ici. Hier soir, le
député de Chicoutimi, malade, ne pouvait pas siéger en
Chambre et notre porte-parole officiel était engagé depuis un
certain temps; c'est ce qui l'empêchait d'être à
l'Assemblée nationale hier soir.
J'ai assisté aux débats de l'Assemblée nationale
tout en regrettant la discussion logique, intelligente, fort à point et
collant à la réalité que vous a spécialement faite
l'honorable député de Labelle avec mon collègue, le
député de Shefford. Ce matin, M. le Président, j'essaie
autant que possible de m'intéresser à ce projet de loi sachant
que la pollution requerrait également ma présence. Si ça
peut faire plaisir au leader du gouvernement, je vous dirai que mon passage ne
sera que de courte durée ici ce matin.
M. LEVESQUE: Non, nous aimons vous avoir avec nous.
M. PAUL: Mais justement parce que vous aimez m'avoir, je crains, M. le
Président, d'être obligé de précipiter davantage mon
départ. Non, il ne faudrais pas, M. le Président, que vous tiriez
des conclusions de tout le travail qui se déroulera devant la commission
par suite de l'analyse exhaustive qui est faite de cette région du
Nord-Ouest.
Vous conviendrez cependant que c'est une région
particulière et, si on se rend à l'évidence que le
gouvernement a l'intention d'user de son rouleau à vapeur... Pardon?
M. LEVESQUE: Il ne marche pas vite. Le rouleau est à trop petite
vitesse.
M. PAUL: C'est peut-être plus facile, M. le Président, pour
atteindre une certaine majorité absolue, de diviser les
députés en deux groupes, les groupes Dl et D2; dans
l'armée Dl, ceux qui n'étaient pas trop brillants et dans D2,
ceux qui étaient réellement très malades.
M. HARDY: M. le Président, la pertinence du débat.
M. PAUL: Ils étaient exclus de tout service militaire et de tout
service à la patrie. Je constate, M. le Président, que même
dans le Parti libéral on veut exclure de ces députés qui
pourraient être utiles à la patrie.
Je ne voudrais pas, M. le Président, que le leader du
gouvernement se rende aussi vite à des conclusions parce que toute une
région nous intéresse d'une façon particulière.
Comme, de plus en plus, la discussion nous permet de nous orienter et de
connaître les véritables dessous de cette présentation de
la loi 62, c'est logique que nous puissions faire un travail très
intéressant pour nous et qui permettra de nous orienter dans
l'étude des autres régions que l'on peut retrouver dans le projet
de loi 62.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 76, adopté?
M.HARDY: Adopté.
M. RUSSELL : Je voudrais seulement faire quelques remarques sur ce
paragraphe du comté de Rouyn-Noranda, au sujet duquel nous avons fait
une motion...
M. HARDY: Est-ce qu'on est au paragraphe 86 ou au paragraphe 76?
M. RUSSELL: Celui de Rouyn-Noranda, le paragraphe 86. Ce matin, il y a
deux choses que je croyais nécessaire de savoir du leader du
gouvernement. Des directives, à savoir s'ils ont réellement
l'intention d'écouter nos remarques, de n'en pas tenir compte et de
passer la carte telle quelle indépendamment des remarques qu'on puisse
faire, aussi valables soient-elles. Ou s'ils ont l'intention, objectivement, de
tâcher de corriger une situation qui n'est pas normale avec les divisions
qu'on nous a présentées.
Je pense qu'il serait normal qu'on ait le tome II présenté
comme celui-ci. Je pense que cela travaillerait beaucoup mieux. Autrement, on
sera obligé de prendre chaque article, d'aller aux descriptions
techniques, de les faire décrire sur la carte par ceux qui connaissent
les lieux et d'en faire faire une description pour se rendre compte avec
certitude des délimitations.
Si nous pouvons obtenir la certitude d'une coopération en ce
sens, nous tâcherons de ne pas faire perdre de temps à la
commission et de procéder aussi rapidement que possible. Je veux
simplement revenir, pour un moment, sur l'amendement d'hier. Et ceci, pour
l'information du député de Témiscamingue dont je ne mets
pas la parole en doute.
M.HARDY: Je ne voudrais pas être plus pointilleux qu'il ne le
faut, mais l'amendement d'hier, la commission en a disposé.
M. RUSSELL: Je ne reviens pas sur l'amendement.
M. HARDY: C'est ce que vous venez de dire.
M. RUSSELL: Non. C'est sur le comté pour lequel on a fait un
amendement.
M. HARDY: Très bien.
M. RUSSELL: Pour démontrer l'objectivité et le
désir de la région, on a pris la peine de
contacter plusieurs corps publics ce matin et aucun n'est d'accord de
s'en aller vers le comté de Pontiac.
Et ceci a été fait de façon très objective.
Je crois que le député a été très objectif
hier quand il a admis que pour la partie de Ville-Marie à Rouyn-Noranda,
la zone économique était plutôt Rouyn-Noranda et que la
partie du Témiscamingue même se dirigeait plutôt vers North
Bay. Je crois que le député l'avait admis et, ce matin, cela
semble être un consensus de tous les corps publics que nous avons pu
contacter. Je pourrais vous donner les noms, mais je crois que cela s'adresse
au public.
M. THEBERGE: Les noms, s'il vous plait. M. HARDY: Cela serait
intéressant.
M. PAUL: II y aurait peut-être lieu de vérifier auparavant
si ces gens sont dans la vie publique, parce qu'ils pourraient être
ostracisés par la suite.
M. RUSSELL: II faudrait avoir la certitude, comme le dit le
député de Maskinongé, qu'on ne les mettra pas sur la liste
noire.
M. THEBERGE: H n'y a pas de liste noire dans le comté de
Témiscamingue.
M. RUSSELL: Peut-être pas par le député, mais par
d'autres ministères.
M. HARDY: Les députés ne font pas de décalque?
M. PAUL: Non.
M. THEBERGE: Vous avez appelé la chambre de commerce?
M. RUSSELL: Pardon?
M. THEBERGE: Vous avez appelé?
M. RUSSELL: Qui?
M. THEBERGE: Vous avez communiqué avec qui?
M. RUSSELL: Adrien Germain. M. THEBERGE: Adrien Germain? M. PAUL: Vous
ne le connaissez pas?
M. THEBERGE: Qu'est-ce qu'il fait dans la vie en plus d'être
cultivateur?
M. RUSSELL: Est-ce qu'il ne serait pas maire de Nédelec?
M. PAUL: Vous ne connaissez pas vos maires?
M. THEBERGE: Oui. Je les connais.
M. PAUL: Cela va être beau lorsqu'il lira dans le journal des
Débats que son député ne le reconnaît même
pas.
M. GAGNON: Nous sommes obligés de donner les noms.
LE PRESIDENT (M. Pilote ): A l'ordre!
M. RUSSELL: Ce maire prétend qu'a n'a pas été
consulté. Il dit qu'il ne croit pas que ceci soit réaliste, que
c'est impensable qu'on le détourne vers le comté de Pontiac et
que cela devrait se rattacher à Rouyn-Noranda. Nous avons aussi
appelé à Notre-Dame-du-Nord, M. Gilles Côté. C'est
un médecin. On doit le connaître, celui-là?
M. THEBERGE: Oui. Ce n'est pas un médecin, c'est un dentiste.
M. RUSSELL: C'est un dentiste. Il semble tenir les mêmes propos,
sans aucune consultation. Est-ce qu'on connaît M. Armand
Lafrenière?
M. THEBERGE: Oui.
M. RUSSELL: Il semble lui aussi tenir les mêmes propos, parce que
nous lui avons posé les mêmes questions. Tous sont d'accord pour
dire que c'est un non-sens.
On pourrait continuer à vous donner d'autres noms que vous
pourriez rappeler après. On aurait pu en appeler d'autres si le temps
nous l'avait permis, mais ces trois maires...
UNE VOIX: Oui, on peut le faire.
M. HARDY: Je n'ai pas d'objection.
M. RUSSELL: Cela peut paraître très drôle à
quelqu'un, cela peut paraître une comédie, mais je pense que c'est
peut-être la loi la plus importante depuis la Confédération
dans ce domaine-là. C'est un changement radical et on ne tiendra pas
compte de certains facteurs de l'ampleur de celui qu'on a mentionné,
cette partie du Témiscamingue qui désire se diriger vers
Rouyn-Noranda plutôt que vers le comté de Pontiac. Je ne discute
pas leurs motifs, leurs désirs.C'est un facteur. Je pourrais vous nommer
plusieurs autres personnes à qui nous avons parlé, mais on va me
dire: Ce ne sont pas des personnes tellement importantes dans ce coin. Je vous
ai donné les noms de trois maires qui sont quand même les
représentants d'une certaine population.
M. THEBERGE: A l'extrémité nord du comté, à
Nédelec et Notre-Dame-du-Nord, ce sont deux places à
l'extrême nord, c'est évident que pour eux, plus ils sont au nord,
moins cela les intéresse de descendre au sud.
M. RUSSELL: Normand Lafrenière est maire de quelle
municipalité?
M. THEBERGE: C'est plus au centre.
M. RUSSELL: Ah bon! Je pense que c'est important. Si on ne veut tenir
compte d'aucune de ces recommandations de la part de la population et des gens
du milieu, inutile pour nous de tenter de faire des représentations,
parce que je pense que c'est le rôle que nous avons à remplir,
faire des suggestions qui, à mon sens, comportent une certaine
approbation et une certaine logique dont on devrait tenir compte. Mais si le
gouvernement a l'intention de ne tenir compte d'aucune de ces recommandations,
je pense que c'est peine perdue. Si nous nous servons de notre puissance pour
passer la loi, indépendamment de ce que nous allons dire, cela va
prendre du temps. On peut être gentil, on peut même laisser la
discussion se dérouler et on va passer à l'autre.
M. HARDY: M. le Président, je pense que le député
de Shefford n'est pas tout à fait juste. Je connais trop son habituel
esprit d'objectivité. Je ne comprends vraiment pas pourquoi il dit des
choses semblables ce matin. Nous sommes à la troisième
journée de nos travaux. Bien sûr, nous n'avons pas
progressé beaucoup, mais nous avons quelques paragraphes
d'adoptés et, parmi ces paragraphes, nous avons déjà
adopté des amendements, l'un venant du député
d'Abitibi-Ouest et l'autre venant du député de Shefford.
Quand le député semble vouloir dire que l'on ne veut pas
accepter d'amendements, il ne respecte pas la vérité. Quant au
fait de consulter la population sous la forme que le député de
Shefford a utilisée précipitamment ce matin, je me permets
d'émettre un certain doute sur la qualité de cet exercice. Le
député de Shefford ou son parti semble avoir
décidé tout à coup, maintenant que les travaux de la
commission sont commencés, de consulter des gens. Il nous mentionne
trois noms. Plusieurs membres de la commission, pour ne pas dire la
totalité, et même les membres de son parti ont fait cette
consultation depuis des mois et des mois. Certains membres de son parti, je
l'ai dit hier, je pense au député de Wolfe, aux
députés de Nicolet et de Yamaska, au député de
Saint-Maurice, au député de Berthier, après ces
consultations, ont fait des représentations à la commission
indépendante. La majorité de ces représentations ont
été acceptées par la commission indépendante. Je ne
pense pas que ce soit bien sérieux ce matin, alors que le
député de Témiscamingue a fait, pendant des semaines et
des semaines, depuis la publication du rapport, des consultations dans son
comté, de contredire l'opinion du député de
Témiscamingue, parce que l'on a appelé trois personnes en
vitesse. On ne sait pas de quelle façon les questions leur ont
été posées. Tout le monde sait que la façon de
poser des questions peut susciter des réponses.
C'est une chose classique. Tout le monde sait qu'en posant telle sorte
de question, on peut être sûr à 75 p.c. ou 80 p.c. d'avoir
telle réponse. C'est ce qu'on appelle un questionnaire dirigé. Je
ne pense pas que l'on puisse s'arrêter à ça.
On devrait continuer objectivement, sans passion, calmement, froidement,
à regarder chacun des articles et à progresser.
M. RUSSELL: Je voudrais répondre pendant quelques secondes au
député de Terrebonne. Il semble vouloir dire que notre
façon de consulter n'est pas objective. Je n'ai pas mis en doute la
parole du député de Témiscamingue, mais si on
prétend qu'il a consulté des gens, les premières
personnes, à mon sens, qu'il a dû consulter, c'est bien sûr
qu'elles représentent les corps publics dans son comté. A ce
jour, les gens que nous avons consultés disent eux-mêmes qu'ils
n'ont pas été consultés. C'est une question à
laquelle il est facile à répondre. On ne tente pas de
piéger les maires, on leur demande simplement s'ils ont
été consultés sur les changements qui vont être
apportés à la carte électorale. Ils ont dit non.
C'est simplement pour nous assurer que nous étions dans la bonne
voie que nous avons fait certains contacts dans cette région. C'est pour
nous assurer des avancés qui ont été faits hier dans ce
domaine que nous avons obtenu des réponses nous démontrant que
nous étions dans la bonne voie. Nous les soumettons très
humblement à la commission et je sais que le gouvernement peut en
disposer comme bon lui semble.
Je voudrais terminer en demandant au leader parlementaire s'il y a
possibilité que nous obtenions une carte découpée comme
celle-là c'est dans le tome 1 c'est-à-dire comme
celle que nous avons obtenue de la commission. Est-il possible d'avoir une
carte comme celle-là pour continuer notre travail? Je pense que ceci
pourra accélérer nos travaux et nous permettre de nous assurer,
d'une façon plus objective, des délimitations des comtés
parce qu'il semble y avoir ambiguïté dans certains
comtés.
M.HARDY: Nous l'avons, M. le Président. Elle est là.
M. RUSSELL: D'accord. Dans ce cas, on va prendre la description, on va
le faire. Ce sera un peu plus long. Si on ne l'a pas, je comprends que cela
peut prendre assez de temps à le faire.
M. HARDY: On me dit que tous les chefs de parti ont reçu une
reproduction de la carte que l'on voit à gauche, correspondant à
la loi 62. Je ne sais pas si vos recherchistes l'ont égarée.
M. RUSSELL: Non, nous avons la grande carte. Il faudrait la
découper, faire faire le travail. C'est tout. On ne peut pas apporter
cette grande carte ici pour travailler.
UNE VOIX: Prenez vos ciseaux et découpez-là.
M. LEVESQUE: Si c'est possible au lieu d'être aussi grande
est-ce que la carte pourrait être découpée? On
pourrait en remettre une partie à chaque groupe intéressé.
Est-ce que cela peut se faire d'ici quelques heures? Parce qu'on ne peut pas
placer cette carte devant soi. Est-il possible qu'on la découpe?
M. RUSSELL: Ils ont ces cartes. Il s'agirait seulement de les
corriger.
M. HARDY: Je pense que ce serait plus simple de découper cette
grande carte en régions. On peut remettre par ailleurs à chaque
parti une autre carte comme celle-ci que vous pourrez découper. Vous
verrez la région à chaque fois. On procède par
région de toute façon.
M. LAVOIE (Wolfe): J'aurais une question à poser en passant, M.
le Président. Je regarde aux paragraphes 76 et 86 pour trouver le canton
de Arntfield, je ne le trouve nulle part. Est-ce que ce serait en Ontario?
J'imagine qu'il devrait appartenir au paragraphe 86, vu que c'est
tellement près de Rouyn. Je ne vois nulle part le canton d'Amtfield.
Est-ce qu'il a été omis, oublié?
UNE VOIX: Cela a été préparé trop vite.
M. LAVOIE (Wolfe): Ayant demeuré dans la région assez
longtemps, je m'aperçois que ce canton là n'existe pas.
M. HARDY: Cela peut arriver. Il y a un cas dans notre région de
Saint-Donat où la désignation de Saint-Donat n'apparaît
pas. Il s'agit tout simplement d'une erreur de copiste mais la description
technique des cadastres s'y trouve.
M. LAVOIE (Wolfe): A la fin du chapitre, on dit que le district
électoral renferme les municipalités suivantes.
A moins que cela ait changé depuis quelques années, parce
que quand j'ai demeuré dans la région, Arntfield était une
municipalité.
M. HARDY: Ce n'est même pas un canton organisé,
d'après les cartes.
M. LAVOIE (Wolfe): Arntfield ne serait pas un canton
organisé?
M. HARDY: L'ouest de Rouyn n'est pas organisé. C'est à
l'ouest de Rouyn.
Vous n'avez pas cette désignation comme telle mais... C'est un
village qui a été dissous. Il existait mais il n'existe plus. A
l'époque du député de Wolfe, il existait mais plus
maintenant comme entité municipale.
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord. C'est possi- ble. Je restais dans le coin
et je passais là très souvent.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce qu'on peut considérer le
paragraphe 86 comme étant adopté?
M. LAVOIE (Wolfe): Non. Je voudrais en savoir plus concernant les
territoires non organisés. Quels sont ces territoires non
organisés dans le comté de Rouyn-Noranda?
M. HARDY: Vous voulez savoir quelle est la superficie des territoires
non organisés?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, et ce que cela comprend.
M. RUSSELL: On peut les décrire sur la carte. Ceux qui
connaissent bien le territoire...
M. LAVOIE (Wolfe): Non organisés... Ce ne doit pas être
dans la baie James ni dans Rouyn-Noranda. Ce doit être ailleurs.
M. HARDY: Ce n'est pas possible. En fait, on pourrait peut-être
faire des recherches très longues. Ce que le député de
Wolfe demande est-ce le nombre de milles carrés de territoire non
organisé qui se trouve dans l'actuelle description de la circonscription
de Rouyn-Noranda?
M. LAVOIE (Wolfe): C'est ce que cela représente.
M. HARDY: Honnêtement, on n'a pas la superficie exacte,
quoique...
M. RUSSELL: On peut toujours voir la carte.
M. HARDY: Sur la carte on peut voir que partout où il n'y a pas
de municipalité ce sont des territoires non organisés. C'est une
réponse assez simpliste, mais c'est la seule qu'on peut formuler.
M. GAGNON: Même si ce sont des territoires non organisés,
au niveau municipal, cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas inclus dans le
territoire d'un comté.
M. HARDY: Les membres de la commission accepteront que, s'il s'agit des
territoires non organisés, cela représente plus ou moins
d'importance sur le plan électoral. S'il s'agit de territoires
organisés, cela implique qu'il n'y a pas tellement d'électeurs
qui habitent ces territoires. Cela ne joue pas d'une façon très
grande...
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que cela peut exister, un citoyen qui
n'appartient pas à une municipalité quelconque?
M. HARDY: II y a des citoyens qui peuvent habiter des territoires non
organisés. J'imagine qu'en pratique c'est un nombre restreint de
personnes qui habitent les territoires non organisés.
Dès qu'il y a une population le moindrement importante, on
organise le territoire. Dans le cas soumis tantôt par le
député de Wolfe, j'imagine que, si la municipalité a
été dissoute, c'est parce qu'il n'y avait presque plus de
population.
Si on fait une comparaison, dans les Cantons de l'Est, une région
que le député de Wolfe connaît très bien, il y a peu
de territoires non organisés. Il s'agit d'une région très
habitée de la province. Par ailleurs, dans le nord il y a beaucoup de
territoires non organisés, parce que c'est moins habité.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que cela voudrait dire qu'il y a des citoyens
qui demeurent illégalement sur des lots de la couronne? On appelle cela
des squatters.
M. HARDY: Je pense qu'on s'engage dans un débat qui est
très peu pertinent.
M. LAVOIE (Wolfe): Je comprends, mais un territoire non organisé
c'est marqué dans la loi et on veut savoir ce que c'est. C'est un
renseignement que je veux avoir, c'est tout. Je ne pense pas vous embêter
avec ça, je veux savoir ce que c'est.
M. HARDY: Pour les fins de notre étude, tout ce que je peux vous
répondre, c'est que ce sont des territoires qui ne sont pas
constitués en municipalités.
M. GAGNON; M. le Président, j'aurais peut-être une motion
à faire qui se lirait comme suit...
M. HARDY: Peut-être?
M. GAGNON: ... je dis peut-être, parce que je sais qu'elles
sont toujours battues d'avance Que les municipalités de
Notre-Dame-du-Nord, Guérin, Nédelec soient rattachées au
comté de Rouyn-Noranda. Je crois que c'est le voeu qu'exprime la
population de ces trois municipalités, qu'expriment les
représentants de ces municipalités et, par le fait même,
ils disent que le contexte économique et social dans lequel elles sont
situées demande beaucoup plus qu'elles soient rattachées au
comté de Rouyn-Noranda. Je crois que, pour le bien de l'économie,
il est absolument normal que la commission accepte que ces muncipalités
soient rattachées au comté de Rouyn-Noranda.
M. HARDY: La seule chose que je peux dire, c'est que si on acceptait la
motion du député de Gaspé-Nord le comté de
Pontiac-Témiscamingue ne correspondrait plus aux normes. Il y aurait
moins de 24,000 votants.
M. GAGNON: Ces trois municipalités représentent combien de
votants?
M. THEBERGE: A peu près 1,000 votants. M. GAGNON: Environ 1,000
votants.
M. LEVESQUE: En attendant, est-ce que le député a des
raisons socio-économiques pour proposer cette motion?
M. GAGNON : Oui. On a fait une certaine équerre dans le
découpage et ces trois municipalités, par l'économie de
leur région, par l'aspect social, par les services qu'elles
reçoivent se rattachent beaucoup mieux au comté de Rouyn-Noranda
qu'elles peuvent se rattacher à l'ensemble.
M. HARDY: Si on accepte la motion du député de
Gaspé-Nord, on soustrait 1,500 électeurs de
Pontiac-Témiscamingue. Il y en a actuellement 24,134; donc, nous serions
en bas de la norme.
M. GAGNON: D'accord, ça peut jouer un peu comme on a joué
hier avec 950 ailleurs.
M. HARDY: S'il y avait des raisons très graves, on le pourrait
peut-être.
M. GAGNON: On a dit que c'était pour des raisons
économiques, sociales, topographiques.
M. HARDY: Ce ne sont pas des raisons graves.
M. GAGNON: D y a des raisons topographiques qui entrent en ligne de
compte.
M. LEVESQUE: Où est-ce que c'est situé?
M. GAGNON: II arrive parfois qu'on néglige ça. Mais pour
ceux qui résident dans ces régions...
M. LEVESQUE: Quelles sont ces municipalités?
M. GAGNON: Les municipalités de Guérin, Nédelec et
Notre-Dame-du-Nord.
M. HARDY: C'est juste sur la ligne.
M. LEVESQUE: Si on pense au député de Shefford qui veut
toujours avoir une ligne droite, elle va être moins droite qu'elle ne
l'est.
M. HARDY: Elle va être plus croche.
M. GAGNON: Comme je le disais, c'est qu'on oublie la topographie des
terrains, mais dans certains cas, cela joue un rôle prédominant.
Le député de Témiscamingue reconnaît ça, il
parle d'une région qui ressemble étrange-
ment à la mienne; la topographie d'un terrain fait certaines
découpures naturelles pour certaines régions administratives et
il faut en tenir compte quand il s'agit de l'économie d'un
comté.
M. THEBERGE: Mais il ne faut pas oublier une chose. Ces trois
municipalités ont toujours été dans le comté de
Témiscamingue, elles sont habituées à vivre avec le
comté de Témiscamingue. Que le comté de
Témiscamingue s'en aille avec Rouyn-Noranda ou Pontiac, elles sont
habituées à vivre là. Je ne vois pas pourquoi on
diviserait ça, d'autant plus que, à partir de Nédelec et
de Notre-Dame-du-Nord, qui sont des municipalités avec maires, pour
trouver ensuite la première municipalité, il faudra aller
à environ 50 milles, à Rouyn.
Vous les mettez encore bien plus à part qu'elles ne l'auraient
jamais été.
M. GAGNON: Pas nécessairement, tout d'abord, Témiscamingue
disparaît.
M. THEBERGE: Elle ne disparaît pas.
M. GAGNON: Face à la réalité, c'est clair, ce que
m'a dit le député hier, c'est un moindre mal.
M. THEBERGE: Cela n'avance absolument à rien, je ne comprends
pas. Si vous êtes battus sur cette motion-là, vous allez arriver
tout à l'heure et demander seulement Nédelec. Vous avez
commencé avec Ville-Marie, vous prenez Notre-Dame-du-Nord, et
Nédelec et après, vous demandez seulement Nédelec,
Enfin...
M. GAGNON: On essaie de répondre le mieux possible aux
aspirations d'une population qui connaît bien ses problèmes.
M. LEVESQUE: Est-ce que le député de Gaspé-Nord me
permettrait une ou deux questions? Est-ce que le député de
Gaspé-Nord a devant lui une demande de cette municipalité?
M. GAGNON: Non, mais disons que les maires ont manifesté le
désir que ces municipalités, par rapport à l'ensemble de
l'économie, soit aux points de vue social, économique,
démographique, et topographique si on en veut d'autres, voient, dans le
contexte actuel de la carte telle qu'elle est présentée, à
quel comté il y aurait plus d'avantages d'être
rattachées.
M. LEVESQUE: Personnellement, je n'ai pas d'objection, s'il y a de
fortes raisons socio-économiques. Mais le député de
Gaspé-Nord admettra avec moi qu'on connaît mieux la
Gaspésie que l'Abitibi, n'est-ce pas?
M. GAGNON: Le député nous a dit hier qu'on lui avait
forcé la main, à un moment donné, parce qu'il ne pouvait
pas obtenir mieux.
M. LEVESQUE: Non, ce n'est pas ce qu'il a dit.
M. GAGNON: Oui.
M. LEVESQUE: II a parlé de l'ensemble du comté, il n'a pas
parlé de deux ou trois petites paroisses.
M. GAGNON: Mais hier, à 5 heures, le député...
M. LEVESQUE: Mais ce qui est intéressant, à ce moment-ci,
c'est de savoir ce que le député pense. Il dit que ces
paroisses-là ont toujours été dans son comté? Ce
n'est pas du nouveau?
M. GAGNON: Non. C'est normal.
M. LEVESQUE: Si je comprends bien, le député de
Témiscamingue...
M. GAGNON: C'est pour ça qu'on voulait le statu quo, hier, pour
son comté. Et en donnant le statu quo, ç'aurait
réglé le problème. Mais face au problème tel qu'on
le présente, on demande de faire des suggestions...
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est...
M. LEVESQUE: De toute façon, si le député de
Témiscamingue manifeste le désir de faire ce petit changement,
nous ne ferons pas de lutte simplement pour le plaisir de dire non. Il me
semble que c'est facile. Mais c'est à lui de le faire.
M. GAGNON: Est-ce que le leader du gouvernement veut dire, par petit
changement que le député fera la proposition d'accepter le statu
quo pour son comté et qu'on l'accepterait?
M. LEVESQUE: Non, ce n'est pas cela. Et le député de
Gaspé-Nord sait fort bien ce que je veux dire.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
Témiscamingue.
M. THEBERGE: Je ne vois absolument pas, M. le Président, ce que
ça donnerait à ces villes-là et au comté. Si vous
partez du principe que pour la municipalité de Nédelec en
passant, les trois maires que vous avez appelés, je n'aime pas le
mentionner, sont trois de vos amis intimes c'est toujours plus facile...
Pardon?
M. GAGNON: Ils ont été élus.
M. THEBERGE: Oui. Seulement, vous n'avez pas appelé Ville-Marie,
Lorrainville, Témiscamingue et Guigues entre autres.
M. LAVOIE (Wolfe): On peut le faire.
M. THEBERGE: Si on partait de ce principe-là, ça voudrait
dire que chaque maire de chaque municipalité va décider à
quel comté il va faire partie.
M. GAGNON: Non, je suggère...
M. THEBERGE: On a dit que les députés et
moi-même, je l'ai dit pouvaient ne pas être tous d'accord
sur le remaniement de la carte électorale parce que c'était
impossible, que cela ne pourrait jamais arriver. Vous arrivez avec le
même principe. Vous dites que telle municipalité veut aller dans
tel comté, par conséquent, vous allez la placer dans tel
comté. Où est-ce qu'on s'en va avec cela? Cela sera la tour de
Babel tout à l'heure.
M. GAGNON : Vous aimez mieux les placer à 100 milles plus loin,
et il faut qu'ils passent par l'Ontario?
M. THEBERGE: Malheureusement, oui. Pour la ville de
Témiscamingue, ce ne sera pas plus loin, mais pour le nord du
comté, ce sera plus loin. Là encore, il y a des avantages et des
inconvénients pour tout le monde. Pour autant que le bien commun est
protégé.
M. GAGNON: C'est pour cela que, lorsque j'ai présenté la
motion, tout à l'heure, j'ai mis le mot "peut-être". Je savais
où elle allait.
M. THEBERGE: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Je suis bien surpris d'entendre les paroles du
député de Témiscamingue. Eux qui se gargarisent de
démocratie ne veulent pas respecter l'opinion des maires qui,
après tout, sont élus démocratiquement. Il me semble que
ces gens-là devraient être respectés dans leurs
opinions.
M. THEBERGE: II n'est pas question de ne pas respecter l'opinion des
maires. Il est question de respecter l'opinion de deux maires qui sont
exactement au nord, que vous avez appelés par hasard. Pour les
réponses, je ne sais pas, je n'étais pas là. Ce sont de
vos intimes. Je ne les blâme pas, c'est du bon monde. Et il y en a un qui
est dentiste en plus. Seulement, c'était toujours plus facile d'avoir
des réponses favorables à ce moment-là. Vous avez
seulement la réponse d'une personne, le maire. Mais là encore,
est-ce que l'on va dire: Nédelec et Notre-Dame-du-Nord vont s'en aller
à Rouyn parce qu'ils veulent y aller? Puis, si Témiscamingue veut
aller en Ontario, on va l'y envoyer? Ecoutez une minute. On ne sait pas
où l'on va avec cela. C'est un tout, le comté de
Témiscamingue. Si on le déplace, parce qu'on est obligé de
le déplacer, il faudrait savoir où on va aller, au nord ou au
sud. Mais je ne vois aucun avantage à prendre deux petits villages du
nord et à les envoyer dans Rouyn alors que, malgré qu'ils soient
les plus près du comté de Rouyn, comme je l'ai dit tout à
l'heure, la première municipalité même Arntfield
n'est pas municipalité c'est Rouyn. Cela veut dire que, de
Nédelec, cela fait à peu près 65 milles pour la
municipalité. Il y a aussi de petites agglomérations avant cela.
Je vous assure que ce n'est pas un gros avantage. Il n'y en a pas du tout.
M. LEVESQUE: Adopté.
M. RUSSELL: Je prends note des remarques du député de
Témiscamingue, du fait qu'il prétend que nous avons appelé
les trois maires qui sont de nos amis politiques.
M. THEBERGE: C'est un hasard, je le sais bien.
M. RUSSELL : C'est assurément un hasard et j'ai cru bon, ce matin
aussi, de taire le nom de certains maires pour être certain qu'il n'y ait
pas de représailles. C'est à leur demande d'ailleurs que je leur
ai promis que leur nom ne serait pas utilisé à la commission.
Faisant suite à certaines remarques du leader parlementaire, nous
n'avons pas voulu soulever de tollé à l'extérieur du
Parlement. Nous avons eu des demandes à l'effet de faire des
représentations pour certaines municipalités ou pour certaines
régions. Ils nous ont offert d'envoyer des télégrammes et
de faire des pressions. On leur a dit que ce n'était pas
nécessaire. Je fais quand même des représentations à
la commission. Mais si le leader parlementaire veut avoir un tollé de
télégrammes, s'il veut avoir une marche sur le parlement, c'est
très facile. On n'a qu'à dire à la population que la
commission ne veut rien faire, qu'elle désire que les maires des
municipalités, qui ont besoin de changement, viennent eux-mêmes
faire les représentations, envoient eux-mêmes les
télégrammes pour qu'on puiss'e les déposer devant la
commission. Si c'est ce que le leader parlementaire désire, nous
donnerons les informations à qui de droit et nous laisserons la
population prendre les moyens qu'elle veut pour faire ses
représentations. Mais je pense que ce n'est pas la façon de le
faire. L'Opposition est ici pour faire des représentations au nom de ces
gens.
M. LEVESQUE: La pertinence du débat. On est sur la motion du
député de Gaspé-Nord.
M. HARDY: Oui ou non, les villages s'en vont dans Rouyn-Noranda ou dans
l'Ontario.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que la motion du député
de Gaspé-Nord...
M. LEVESQUE: Nous avons été très raisonnables, nous
avons dit que nous n'avions aucune
objection à faire ce changement s'il était jugé
approprié. Le député, qui connaît encore mieux que
nous ce coin de pays, nous dit qu'il est préférable que cela
reste ainsi. Ces gens ont toujours été dans le comté de
Témiscamingue. Moi, cela me satisfait. Nous sommes prêts à
voter.
M. RUSSELL: J'avais la parole, on me l'a coupée. Je pensais que
le leader parlementaire soulevait un point d'ordre, mais je vois que c'est
simplement une remarque...
M. HARDY: C'est un point d'ordre.
M. RUSSELL: ... pas plus pertinente au débat que les propos que
je tiens, mais je ne comprends pas que lui puisse parler sur plus de
sujets...
M. HARDY: Sur la motion.
M. LEVESQUE: La pertinence du débat.
M. RUSSELL: Je tente de démontrer que la motion du
député de Gaspé-Nord est bien justifiée et que les
gens qui nous ont demandé de faire ces représentations... Entre
autres, notre rôle est de faire une motion pour répondre à
leur désir. Cette motion est tellement bien justifiée que prendre
d'autres moyens serait déloyal envers le Parlement.
M. HARDY: Ce sont les moyens que nous sommes appelés à
prendre comme membres de la commission, dont présenter des motions.
M. RUSSELL: C'est ce que je tente d'expliquer. Il y a d'autres moyens.
Parce qu'on a fait des remarques en demandant au député de
Gaspé-Nord s'il avait des télégrammes pour
démontrer que les faits étaient exacts. Si vous voulez avoir les
télégrammes...
M. HARDY: Non. Nous sommes tous d'accord que la méthode
utilisée par le député est exacte, et quant à nous,
nous sommes prêts à nous prononcer.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Nous prenons le vote sur la motion
présentée par le député de Gaspé-Nord. M.
Bossé. M. Larivière.
M. LARIVIERE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Gratton.
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Burns. M. Drolet. M. Faucher.
M. FAUCHER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Hardy.
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Marchand. M. Perreault.
M. PERREAULT: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Croisetière.
M. CROISETIERE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Carpentier.
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Léger. M. Lévesque.
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Russell.
M. RUSSELL: Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Paul. M. Picard.
M. PICARD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Roy (Beau-ce). M. Pelletier.
M. LAVOIE (Wolfe): Avant de compter les voix, vous inclurez mon nom
parce que j'ai droit de vote.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Vous avez été remplacé
par...
M. HARDY: Vous ne pouvez pas être remplacé et être
là en même temps. S'il y en a un autre qui a voté à
votre place...
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Croisetière a voté à
votre place.
M. HARDY: Vous vous êtes fait remplacer ce matin. Vous n'avez pas
droit à plus qu'un certain nombre de votes. Vous ne pouvez pas vous
faire remplacer et en même temps venir voter comme whip.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, je pensais que nous nous
étions entendus, soit que M. Paul était ici seulement de passage,
et lorsqu'il en viendrait un autre...
M. LEVESQUE: Nous avons peut-être des changements à
faire.
M. RUSSELL: Comme cela n'a pas été fait avant, nous allons
le faire après le vote.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La motion du député de
Gaspé-Nord est rejetée à huit contre deux.
M. LATULIPPE: Est-ce qu'il serait possible de faire changer...
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Roy (Beau-ce)...
M. LATULIPPE: C'est moi qui siège à cette commission
normalement. Hier soir, je me suis fait remplacer. C'est M. Drolet... De toute
façon, si j'avais eu à voter, j'aurais voté pour la
motion.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La motion du député de
Gaspé-Nord est rejetée à huit contre deux. M. Lavoie
(Wolfe) remplace M. Paul.
M. HARDY: II y a un changement à faire de ce
côté-ci.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Veilleux remplace M. Pelletier.
M. HARDY: Les paragraphes 76 et 86 sont adoptés?
M. VEILLEUX: Je suis content d'être ici parce que je vais prendre
tous vos arguments pour relier le comté d'Iberville à celui de
Saint-Jean.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
L'Assomption.
M. PERREAULT: M. Veilleux siège à la place de M.
Marchand.
M. HARDY: Paragraphe 76 adopté?
M. RUSSELL: Seulement pour la bonne marche de la commission, quand nous
regardons la description technique...
M. HARDY: Au paragraphe 76?
M. RUSSELL: Non, à 86, Rouyn-Noranda, à la fin de la
description, nous avons la liste des municipalités qui font partie du
territoire. Est-ce que, dans cette description, nous avons voulu
énumérer toutes les municipalités faisant partie du
territoire?
M. HARDY: Toutes les municipalités organisées. C'est ce
que j'ai dit tantôt au député de Wolfe.
M. RUSSELL: C'est une question que je veux clarifier, c'est la raison de
ma question. Lorsque nous regardons dans le comté de Rouyn-Noranda, on
mentionne: Rouyn-Noranda, ou Noranda et Rouyn, la ville de Cadillac.
Après cela on saute à l'autre bout,Duparquet, on revient à
Malartic et après cela on retourne à l'autre bout, à la
ville d'Evain.
M. HARDY: C'est par ordre alphabétique.
M. RUSSELL: Par ordre alphabétique, mais je crois qu'il y a au
moins dix ou douze municipalités qui ne sont pas mentionnées.
M. HARDY: Elles ne sont pas organisées.
M. RUSSELL: Aucune de ces municipalités n'a de conseil
municipal.
M. HARDY: Ce sont des territoires non organisés.
M. THEBERGE: Quels sont les noms: Granada... tout cela n'est pas
organisé.
M. RUSSELL: II y a Montbeillard, Bellecom-be, Dubois, Beaudry,
Dubeau.
M. THEBERGE: Ce n'est pas organisé tout cela.
M. GAGNON: Même si ce n'est pas organisé, est-ce qu'il a
une loi parce que ces localités-là ont des noms
particuliers qui dit que, dans le redécoupage d'une carte
électorale, on ne doit pas les nommer, je crois qu'on doit les nommer
quand même.
M. HARDY: C'est une simple technique législative. Toutes les lois
de division territoriale sont ainsi faites. D'abord, la loi décrit le
cadastre de tout le territoire concerné et, à la fin de
l'article, on identifie les municipalités organisées. Cela s'est
toujours fait comme cela. C'est une technique législative, c'est
purement technique.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Alors, le paragraphe 86 est adopté?
UNE VOIX: Adopté...
M. RUSSELL: Est-ce qu'on va avoir une carte? On est obligé de
refaire les descriptions...
M. HARDY: Oui, il va y avoir une carte à la suite de l'adoption
de la loi. On l'a dit tantôt, on est en train de la préparer.
M. RUSSELL: On pourrait facilement prendre un de ces livres-ci et
refaire une carte.
M. HARDY: D'ici midi, nous aurons une carte suivant la loi 62 pour
chaque parti politique.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'article 76 est adopté?
M. HARDY: L'article 76: Adopté.
M. RUSSELL: L'article 76, un instant. C'est Témiscamingue
ça?
M. LEVESQUE: On va être obligé de recourir au
règlement.
M. HARDY: J'ai l'impression que le député n'avait
même pas lu la loi avant de faire son discours en deuxième
lecture.
M. RUSSELL: A quel député parlez-vous là?
M. HARDY: Celui de Shefford. M. RUSSELL: Ah oui!
M. HARDY: Le député de Labelle, c'est entendu.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Adopté.
M. LAFONTAINE: M. le Président, hier je n'ai pas fait un discours
en deuxième lecture, j'ai tout simplement tenté de
démontrer la distorsion qui existerait avec l'adoption de la nouvelle
loi.
M. LEVESQUE: II est surpris. Est-ce qu'il est revenu? C'est le nouveau
corps.
UNE VOIX: On a déjà eu l'Opération 55, nous avons
l'Opération 81.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Au lieu de corriger des inégalités, on les
consacre, on les augmente.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe 76 est adopté?
M. LEVESQUE: Adopté.
M. RUSSELL: M. le Président, une simple question. Si le leader
parlementaire veut pleurer, je vais lui passer mon mouchoir. Ici, je vois que
pour les cantons de Béliveau, Church, Ashley, Cawood, la pointe qui
avait été enlevée au comté de Gatineau a
été ramenée dans le comté de
Pontiac-Témiscamingue. Quelle raison a motivé ce changement?
M. HARDY: Question de nombre.
M. RUSSELL: On ramène le nombre à 24,000.
M. HARDY: Vous voyez que nous sommes juste à la limite permise
par la loi.
M. RUSSELL: Je pensais que vous faisiez ça simplement pour me
faire plaisir, pour tirer une ligne droite. Je me suis glorifié de
ça et je suis encore déçu.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'article 76 est-il adopté?
Adopté.
M. LAFONTAINE: Un instant, M. le Président; l'article 76 est
adopté pour Témiscamingue, mais on n'a pas parlé de
Pontiac.
M. PERREAULT:Oui.
M. LAFONTAINE: Non, non. On a seulement parlé de
Témiscamingue, je m'excuse.
M. PERREAULT: Vous venez d'arriver.
M. LAFONTAINE: Un instant, on vient de dire: Adopté? J'ai dit
non, M. le Président; c'est clair. On a parlé de
Témiscamingue et non de Pontiac.
M. HARDY: C'est le même article.
M. LAFONTAINE: C'est le même article; on a parlé de
l'entité géographique actuelle qui s'appelle
Témiscamingue, qui devrait, suivant toutes les règles de la bonne
raison, se rattacher au Nord-Ouest québécois. C'est
réglé, M. le Président, avec le vote de la
majorité.
UNE VOIX: Vous êtes donc bien nerveux ce matin.
M. PERREAULT: Moi, je suis "tanné" des
imbécilités.
M. LAFONTAINE: "Tanné" de quoi? M. PERREAULT: Des
imbécilités. M. LAFONTAINE: De quelle sorte?
M..PERREAULT: Se répéter continuellement. J'ai mon
voyage.
M. LAFONTAINE: Vous avez votre voyage. Vous avez un mandat à
remplir, le mandat du caucus du Parti libéral.
M. PERREAULT: Non, j'ai un mandat de député.
M. BOSSE: II ne veut pas dire qu'il a son voyage de gravier!
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. RUSSELL: Pour la bonne marche de la commission, je pense que le
député qui a fait des remarques qui ne sont pas justifiées
devrait retirer ses paroles, pour être certain que tout va se faire dans
l'ordre et qu'on ne dira pas à cette table de paroles injustes qui vont
entraver le travail de la commission.
M. LEVESQUE: Parlant sur un point d'ordre, je dois dire que le
député de l'Assomption a dit un peu ce qui va se
répéter d'ici quelque temps, si on continue de procéder de
cette façon, par des répétitions et à pas de
tortue. Je
comprends que le président nous ramène à l'ordre.
C'est une expression qu'on risque de retrouver chez plusieurs membres de la
commission bientôt et pas seulement dans notre parti.
M. PERREAULT: M. le Président, je ne suis jamais intervenu dans
les discussions. Chacun a pu parler en Chambre et en commission parlementaire.
Lorsqu'on se répète indûment, qu'on répète
à toutes les heures les mêmes arguments, ce n'est pas la
même chose.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'aurais une remarque
à ajouter aux paroles du député de l'Assomption. Cela fait
déjà dix ans que je suis député. J'ai vécu
au pouvoir lorsque le leader parlementaire était dans l'Opposition. J'ai
été obligé d'endurer pendant des semaines et des semaines
les mêmes débats, d'entendre les mêmes choses pendant des
semaines et des semaines. J'ai été obligé de le faire.
M. PERREAULT: Je suis d'accord avec le député de Wolfe,
mais est-ce qu'on doit continuer à maintenir le salon de la race
à cette condition?
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. GAGNON: Sur un point de règlement. Evidemment, il y a
déjà eu des réformes de la carte électorale qui ont
entraîné le changement de huit à dix comtés. Les
débats ont duré de sept à dix jours. C'est la
première fois au Québec depuis cent ans qu'il y a une
réforme de la carte électorale qui touche tous les comtés
de la province. A ce moment, est-ce que vous vous attendez qu'on ferme les yeux
quand on s'aperçoit, lorsqu'on fait le décompte, le raisonnement
des choses telles qu'elles se posent en vertu de la carte électorale,
que cela vous donne neuf sièges de plus?
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. PERREAULT: Je suis prêt à entendre tous les arguments.
Je ne rêve pas en couleur.
M. GAGNON: Bien,entendez-nous.
M. PERREAULT : Qu'on ne les répète pas toutes les
heures.
M. GAGNON: Chaque comté a ses arguments qui peuvent ressembler
aux autres, mais c'est un comté différent de l'autre.
M. PERREAULT: Je dis que le même député ne se
répète pas toutes les heures.
M. GAGNON: Vous êtes ici et nous sommes l'Opposition,
endurez-nous. Si vous ne voulez pas d'Opposition, on s'en va.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Je vous prie de revenir au
paragraphe 76. La parole est au député de Labelle. J'accepterai
qu'un seul parle à la fois.
M. LAFONTAINE: Je comprends, M. le Président, que le
député de l'Assomption puisse se sentir nerveux. Mais si
l'atmosphère qui règne ici le rend trop nerveux, je lui
demanderais tout simplement d'aller passer sa nervosité ailleurs et
d'avoir la gentillesse d'écouter ceux qui veulent parler.
Maintenant, si le député de l'Assomption veut parler,
qu'il prenne la parole. Ce n'est pas nécessaire d'étaler sa
mauvaise humeur à la face de la province.
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'inviterais le député de
Labelle à parler du paragraphe 76.
M. LAFONTAINE: M. le Président, relativement à Pontiac
le député de Pontiac est en face de moi j'aimerais
l'entendre parler. Je ne l'ai pas encore entendu parler au sujet de la
réforme de la carte électorale. Je le sais fortement parce que
j'ai reçu des appels de gens du comté de Pontiac me demandant de
me faire le défenseur du comté de Pontiac. On m'a dit que le
député de Pontiac était muet à l'Assemblée
nationale.
M. BOSSE: M. le Président, de qui a-t-il reçu des
appels?
UNE VOIX: Pourrait-on savoir de qui le député de Labelle a
reçu des appels?
M. LAFONTAINE: Oui. M. le Président, j'ai reçu des appels
de quelques maires du comté de Pontiac. J'y reviendrai tantôt, M.
le Président.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Je lui répondrai, au député de
Dorion. Je pourrais peut-être y apporter sa déclaration de l'an
dernier ou du printemps relativement au rôle d'un
député...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! A l'ordre! La parole est au
député de Pontiac.
M. LARIVIERE: Pour éclairer les membres de la commission, j'ai
été très satisfait du premier rapport de la
commission.
M. CROISETIERE: Du premier rapport?
M. LARIVIERE: Je peux vous dire que j'ai été encore plus
satisfait du deuxième rapport ainsi que les électeurs de mon
comté. J'ai discuté à plusieurs reprises avec les membres
des commissions scolaires et des corporations municipales du comté.
Aussi, les clubs sociaux sont tous bien satisfaits du deuxième rapport
qui veut que Pontiac aille avec Témiscamingue.
Pour la simple raison que le comté de Pontiac continuerait
d'être un comté rural comme auparavant. On ne voudrait pas que ce
comté soit urbain avec une ville qui comprendrait peut-être 55
p.c. des votants.
UNE VOIX: C'est loin d'être clair. M. le Président.
UNE VOIX: Le député de Pontiac est toujours présent
dans son comté, contrairement au député de Labelle.
UNE VOIX: C'est hors d'ordre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! A l'ordre! Je vous en prie,
messieurs.
M. HARDY: C'était une question de règlement. Le
député de Laurier était réellement en dehors du
règlement. Ce n'est pas une question pertinente quant à nos
travaux, mais c'était très juste quant au fond.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ne croyez-vous pas que les
déclarations des députés ministériels sont de
nature à soulever les passions?
M. HARDY: Le député de Labelle est reconnu comme un grand
passionné.
M. LAFONTAINE: Ce sont des choses susceptibles d'entrafner le
député de l'Assomption à faire des écarts de
langage et des écarts d'humeur.
Quant à ma présence dans le comté de Labelle, M. le
Président, je pourrais dire...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! C'est hors d'ordre.
M. LAFONTAINE: C'est pertinent...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Laurier
était hors d'ordre et je ne voudrais pas que le député de
Labelle le soit également.
M. LAFONTAINE: Le vice-président de la Chambre aussi, M. le
Président.
M. HARDY: Oui, il l'a rappelé à l'ordre.
M. LAFONTAINE: Il l'a rappelé à l'ordre en recomposant et
en mettant de l'huile sur le feu.
Je pense que le député de Terrebonne passe plus de temps
à la chasse et à la pêche en passant par mon comté
que dans son comté.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! J'aimerais que l'on revienne au
paragraphe 76.
M. LAFONTAINE: M. le Président, c'est le son de cloche du
député de Pontiac, mais je tiens à lui dire que, dans son
comté, ce n'est pas tout à fait de la même façon
qu'on raisonne.
Je ne crois pas que les gens de Pontiac veulent être
jumelés avec le comté de Témiscamingue. J'ai l'impression
qu'ils vont se sentir loin de leur mère parce qu'ils ont
déjà connu ce comté au fédéral, qui
s'appelait Pontiac-Témiscamingue. Il n'y a aucune parenté entre
la mentalité des gens de Pontiac et celle des gens de
Témiscamingue. Ce sont deux mondes complètement
différents, séparés par une lisière de
forêt.
M. LARIVIERE: Ce sont tous des Québécois.
M. LAFONTAINE: Je le sais que ce sont tous des Québécois.
On pourrait alors ne faire qu'un comté dans le Québec, le
comté du Québec.
M. RUSSELL: Quel est le pourcentage de citoyens de langue anglaise dans
le comté de Pontiac comparativement au Témiscamingue?
M. LARIVIERE: C'est à peu près 45 p.c. ou 50 p.c.
M. RUSSELL: Et quel est le pourcentage au Témiscamingue?
M. LARIVIERE: C'est 15 p.c.
M. RUSSELL: Donc, au point de vue ethnique, c'est assez bien
divisé.
M. THEBERGE: Du point de vue ethnique.
Qu'ils soient avec Hull ou avec nous, les gens de langue anglaise
doivent aller quelque part. On ne les laissera pas seuls parce qu'ils sont de
langue anglaise.
M. RUSSELL: Lequel des deux se présentera dans le
comté?
M. THEBERGE: C'est notre problème.
M. CROISETIERE: Est-ce qu'il y aurait possibilité d'avoir des
renseignements concernant les raisons qui motivent le changement de la ville
d'Eardley, qui était dans Gatineau et qui vient d'être
transférée?
M. HARDY: C'est une question démographique. C'est pour assurer au
comté de Pontiac-Témiscamingue...
M. CROISETIERE: Maintenant, dans Pon-tiac-Témiscamingue.
M. HARDY: II y a deux raisons. C'est une question démographique
et un regroupement qui est sur le point d'aboutir entre deux
municipalités voisines. C'est pour que ce territoire soit
regroupé et qu'il soit dans un même comté.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe 76 est adopté.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le député de Pontiac a eu
des recommandations de la municipalité d'Eardley pour appartenir
à Pontiac?
M. LARIVIERE: C'est logique qu'Eardley appartienne à Pontiac.
M. LAFONTAINE: J'ai rencontré le maire d'Eardley
dernièrement, par hasard, et je tiens à vous dire que les gens
d'Eardley ne comprennent pas la situation exactement de la même
façon qu'on tente de nous la faire comprendre, ici.
M. LARIVIERE: Pensez-vous que le maire d'Eardley a la parole pour toute
sa municipalité?
M. LAFONTAINE: Non, mais il représente, je pense bien, au moins
la majorité des gens qui se sont présentés aux urnes et
qui ont voté pour lui. Le maire de la municipalité d'Eardly et
plusieurs citoyens trouvent épouvantable d'être rattachés,
parce qu'on les remonte au lieu de les ramener vers le pôle naturel
d'attraction, qui est la ville de Hull.
M. LARIVIERE: Je comprends mal...
M. HARDY: La motion du député de Shefford pourrait
remonter...
M. LAFONTAINE: Pas de Pontiac, de Témiscamingue. Le pôle
naturel d'attraction de Pontiac est la ville de Hull. Ce n'est pas la ville de
Rouyn-Noranda.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Pontiac.
M. LARIVIERE: M. le Président, je comprends mal l'attitude des
députés de l'Unité-Québec; ils semblent croire que
les limites d'un comté sont un rideau de fer. Ecoutez, même si
l'attraction économique ou quoi que se soit était à Hull,
les gens vont continuer à aller à Hull. Ceux qui allaient
à Pembroke vont continuer d'aller à Pembroke. Cela ne change
absolument rien. Ceux de Témiscamingue qui avaient l'habitude d'aller
à Rouyn-Noranda ou à North Bay vont continuer à y aller.
On ne sépara pas la province. On ne fait pas des provinces avec le
comté de Pontiac.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, le député de Pontiac est en
train d'essayer de nous convaincre que dans un comté il n'y a pas de
tradition. Il n'y a pas de pôle d'attraction, il n'y a pas d'habitudes de
vie, il n'y a pas de communauté linguistique, il n'y a pas de
communauté sociale, il n'y a rien. Ce sont simplement des grandes
lignes, c'est seulement un chiffre.
M. THEBERGE: II y en a des traditions et elles continueront...
M. LARIVIERE: II y a des traditions, il y en a toujours eu et cela va
continuer. Cela ne changera pas.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: On est en train de faire disparaître ce qui faisait
que le comté de Pontiac était différent des autres
comtés. On est en train de faire disparaître ce qui faisait que le
comté de Témiscamingue était différent des autres
comtés. On est en train de faire disparaître tout ce qui faisait
qu'un comté était le comté en particulier. Je sais qu'il y
a une différence de mentalité, par exemple, entre le comté
de Gatineau et le comté de Pontiac. Il y a une différence de
mentalité entre le comté de Pontiac et le comté de
Témiscamingue. Il y a une différence de mentalité entre
Témiscamingue et Abitibi-Ouest. Tout le monde sait cela. D'ailleurs, on
a tellement voulu faire cela que, dans la loi qu'on nous présente, on
fait un cas d'exception pour les Iles-de-la-Madeleine. Est-ce qu'on s'est
demandé pourquoi on faisait un cas d'exception pour les
Iles-de-la-Madeleine si ce n'était pour protéger une
mentalité qui existait là-bas? Pourquoi protège-t-on la
mentalité des Iles-de-la-Madeleine et qu'on ne protégerait pas la
mentalité des gens de Pontiac?
M. HARDY: M. le Président, le député de Labelle ne
connaît pas ce qu'est une île.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
Gatineau.
M. GRATTON: Je constate qu'il y a également une différence
de mentalité entre le député de Labelle et le
député de Gatineau. Si le député de Labelle a
parcouru la région d'Eardley durant la campagne électorale
disons que je l'ai sûrement parcourue deux fois plus peut-être
à cause... A tout événement, moi aussi j'ai
rencontré des maires, des conseillers et des gens, puisqu'on sait qu'en
campagne électorale on rencontre encore plus de gens et plus souvent
qu'en d'autres moments, et je vous avoue que je n'ai pas décelé
de sentiments profonds de la part des gens de la municipalité d'Eardley,
vis-à-vis de leur appartenance future au comté de Pontiac. Au
contraire, je pense qu'ils se retrouvent peut-être un peu plus dans leur
milieu rural et que cela ne changera pas leurs habitudes vis-à-vis du
pôle d'attraction que représente Hull pour ces gens.
M. LAFONTAINE: Au contraire, M. le Président, j'ai entendu de
fortes récriminations, de fortes protestations dans Eardley.
Je n'étais pas au courant, c'est là que j'ai entendu
parler d'une fusion municipale possible avec Quyon, etc., dans le comté
de Pontiac.
M.HARDY: M. le Président, si on me permet, j'ai l'impression que
le député de Labelle n'a pas rencontré les mêmes
personnes que le député de Gatineau. Apparemment le
député de Gatineau en a rencontré plus que le
député de Labelle.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe 76 est-il adopté?
M. LAFONTAINE: ... Car il y a eu deux élections dans le
comté de Gatineau, il ne faut pas oublier ça.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe 76 est adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. LAFONTAINE: Un instant. J'ai ici le rapport 1971-1972 des
activités pour l'année financière de la
Société d'aménagement de l'Outaouais. Il y a la carte
présentée par la Société d'aménagement de
l'Outaouais, on voit le comté de Pontiac, le comté de Gatineau,
le comté de Papineau, le comté de Hull et le comté de
Labelle, mais le comté de Témiscamingue n'est pas
indiqué.
Le gouvernement, par une loi, a formé la Société
d'aménagement de l'Outaouais; on a fait un comté de
Pontiac-Témiscamingue. La moitié du comté de
Pontiac-Témiscamingue va tomber dans la zone de Hull et va tomber sous
la coupole de la Société d'aménagement de l'Outaouais et
quant à l'autre partie du comté de Témiscamingue, à
quelle place va-t-il faire affaires?
M. HARDY : Est-ce que le député de Labelle a une
propostion à faire?
M. LAFONTAINE: Oui. M. HARDY: Laquelle?
M. LAFONTAINE: La même proposition que le député de
Shefford a faite, hier, à l'endroit du comté de
Témiscamingue, soit de traiter le comté de Pontiac comme
étant un cas exceptionnel, de traiter la population du comté de
Pontiac à l'égal de la population des Iles-de-la-Madeleine et de
respecter les frontières actuelles du comté de Pontiac.
M. HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement. La
motion du député de Labelle est irrecevable. La commission s'est
déjà prononcée sur le principe d'une motion absolument
identique. La motion n'est pas recevable.
LE PRESIDENT (M. Pilote): II est vrai que la commission s'est
prononcée sur une motion semblable.
M. HARDY: Avez-vous une autre motion?
M. LAFONTAINE: M. le Président, le leader parlementaire de la
majorité ministérielle à la commission est en train de me
dire qu'hier on s'est prononcé sur une motion semblable et j'ai...
M. LEVESQUE: Je n'ai pas parlé.
M. LAFONTAINE: J'ai dit: A la commission ici, pas le parrain du bill,
j'ai parlé du leader, parce qu'il agit comme leader continuellement.
M. HARDY : J'agis comme député de Terrebonne.
M. LAFONTAINE: J'ai bien dit: A la commission de l'Assemblée
nationale, ici. Il n'agit certainement pas comme vice-président, parce
que normalement un vice-président ne parlerait pas. Le président,
on ne le voit pas se mêler au débat des lois apportées par
le Parti libéral, mais on voit souvent le vice-président le
faire. Ce que, je pense, est un accroc à la démocratie et
à la bonne marche des travaux.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! J'aimerais qu'on revienne au
paragraphe 76.
M. LAFONTAINE: Ma proposition veut que le comté de Pontiac
demeure tel quel dans ses bornes actuelles.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Une telle proposition a été
discutée et a été battue ici à la commission.
M. RUSSELL: M. le Président, sur la motion du
député de Labelle, hier...
M. HARDY: Sur un point de règlement. M. RUSSELL: Sur un point de
règlement.
M. HARDY: On considère qu'elle est irrecevable.
M. RUSSELL: Sur un point de règlement, je m'excuse. La partie
légale, technique, légaliste... je pense que la motion qui a
été faite hier l'a été sur l'ensemble des
comtés de l'Abitibi et du Témiscamingue. C'est par incidence que
le comté de Pontiac se trouvait impliqué car selon le
deuxième rapport il se trouvait inclus dans le comté de
Témiscamingue. La motion mentionnait le nom pour qu'il soit
séparé du comté de Témiscamingue. C'est l'incidence
qui a voulu que le nom du comté de Pontiac soit mentionné, parce
qu'il devenait une entité. Je ne crois pas qu'il y ait eu de motion pour
maintenir les bornes actuelles ou les lignes actuelles ou le découpage
actuel du comté de Pontiac.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Laviolette.
M. CARPENTIER: Sur une question de règlement, M. le
Président. Est-ce qu'il n'y a pas un temps limité pour discuter
de certains sujets? On discute depuis un nombre de minutes incalculable sur les
mêmes sujets. Est-ce que le règlement ne devrait pas s'appliquer
dans ce cas?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que les membres de la commission sont
prêts à voter sur...
M. HARDY: II n'y a pas de vote, M. le Président, c'est d'une
clarté évidente. Hier, on a voté sur une motion qui avait
pour but de nous ramener au statu quo. La commission a décidé de
rejeter cette motion. Le député de Labelle, qui était
absent, fait une motion identique quant au fond, elle n'est pas tout à
fait identique quant à son étendue, quant à son champ
d'application, mais elle est identique quant au fond. Il s'agit de revenir au
statu quo actuel.
M. LAFONTAINE: M. le Président...
M. HARDY: M. le Président, la commission ne peut pas aujourd'hui
c'est un principe élémentaire du règlement
renverser une décision qui a été prise hier ou se
prononcer sur une motion identique. On n'a même pas à voter; la
motion du député...
M. LAFONTAINE: M. le Président, ma motion était de faire
du comté de Pontiac...
M. HARDY: ... de Labelle n'est plus recevable.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Ma motion est à l'effet de faire du comté
de Pontiac un comté d'exception.
M. HARDY: On s'est prononcé hier là-dessus.
M. LAFONTAINE: On ne s'est pas prononcé là-dessus, on
s'est prononcé sur le cas de Témiscamingue. On ne s'est pas
prononcé sur le cas de Pontiac, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Dorion.
M. CARPENTIER: On revient toujours avec les mêmes propos sur le
même sujet.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. BOSSE: M. le Président, je crois que ce sur quoi vous vous
êtes prononcés tout à l'heure, c'est
l'irrecevabilité de la proposition et je pense que, lorsque vous en avez
appelé aux voix, c'était sur le paragraphe 76.
LE PRESIDENT (M. Pilote): C'est ça. La motion du
député de Labelle est irrecevable parce qu'elle a
été discutée hier.
M. LAFONTAINE: Elle n'a pas été discutée hier, M.
le Président; il a été question du comté de
Témiscamingue et aujourd'hui...
M. THEBERGE: Cinq comtés.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Le tout comprend la partie et hier,
on a discuté du tout; donc, on a discuté également la
partie. Je considère la motion du député de Labelle comme
irrecevable et j'aimerais qu'on mette aux voix le paragraphe 76.
M. LAFONTAINE: M. le Président, hier, le vote a été
pris sur le comté de Témiscamingue. Ma proposition est à
l'effet de donner un statut particulier au comté de Pontiac.
M. BOSSE: L'autorité du président...
LE PRESIDENT (M. Pilote): La décision est rendue et la motion est
irrecevable.
M. RUSSELL: M. le Président, à la suite de votre
décision, est-ce que je pourrais vous demander des directives, du fait
que nous avons fait une motion hier pour maintenir les bornes existantes de
certains comtés? Est-ce que vous associez cette motion au fait que nous
ne pourrions plus faire aucune motion...
M. HARDY: Ailleurs?
M. RUSSELL: Ailleurs, pour demander...
M. HARDY: Non.
M. THEBERGE: Cinq comtés bien aimés.
M. RUSSELL: M. le Président, je reviens simplement par incidence,
je ne voudrais pas discuter indûment vos paroles ou faire des reproches
à propos de votre décision. Mais j'ai dit tout à l'heure,
si c'est là votre décision, que le comté de Pontiac
était inclus dans la motion simplement pas incidence.
M. HARDY: Non, dans la totalité.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Messieurs, je le répète, on a
discuté hier du tout pour les cinq comtés et le tout comprend les
parties. Cela a été rejeté et je considère la
motion du député de Labelle comme étant irrecevable. Le
député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, pas sur la motion, sur les lignes de
délimitation.
M. LEVESQUE: Le troisième corps.
M. DEMERS: Oui, c'est comme chez vous.
Vous avez les Dl, les D2, les Ml, les M2 et je suis du troisième
corps, j'arrive avec des demandes d'explication sur le canton de Masham. Je
voudrais qu'on...
M. HARDY: Le canton?
M. DEMERS: Masham. Il y a machin chouette et il y a Masham. Je voudrais
avoir des précisions sur le canton de Masham jusqu'à la ligne
séparatrice des rangs 2 et 3 dudit canton. C'est assez important.
UNE VOIX: Que voulez-vous avoir?
M. DEMERS: Une spécification sur la carte. Je voudrais qu'on me
montre quelle est la ligne de démarcation. On ne le voit pas sur la
carte, absolument pas. Il n'est pas question des rangs 2 et 3; on n'a pas
ça du tout.
M. HARDY: Vous ne le voyez pas sur la carte, mais vous l'avez dans les
descriptions techniques.
M. DEMERS: Je comprends, mais ça dit quoi?
M. HARDY: Cela dit ce que ça dit.
M. DEMERS: Est-ce que c'est réellement ça?
M. LAVOIE (Wolfe): Ce que nous voudrions savoir à part de
ça, M. le Président, c'est pourquoi le rang 2 de Masham est dans
un comté et le rang 3 dans un autre. Nous voudrions avoir des
explications là-dessus.
M. HARDY: C'est une question de cadastre, une question technique qui n'a
aucune incidence sur l'aspect démocratique, sur l'aspect de la
représentativité.
M. DEMERS: On va prendre...
M. HARDY: Une carte électorale est faite pour élire des
députés.
M. DEMERS: Ah oui! Cela, c'est vrai. Là, vous avez très
bien dit, l'Opération 81. Vous voulez avoir des détails
là-dessus? Je vais vous en donner.
M. HARDY: Dans une carte électorale, on divise le territoire pour
permettre aux électeurs de se faire représenter dans un
Parlement.
M. DEMERS: Dans ce cas, M. le Président, pourquoi inclut-on dans
cette loi une démarcation et une description technique? Si nous ne
pouvons pas avoir d'explication, ça ne nous sert à rien de
l'avoir dans le livre.
M. HARDY: Quelle explication? On vient de vous dire que...
M. DEMERS: Je me demande pourquoi les rangs 2 et 3 du canton de Masham
ne font pas partie du même comté. C'est une question,
ça?
M. HARDY: Limite municipale.
M. DEMERS: Ce n'est pas une limite municipale, c'est dans la même
municipalité de Masham, le canton de Masham, la municipalité de
Sainte-Cécile -de-Masham.
M. HARDY: Cela suit les limites de la municipalité.
M. DEMERS: Je connais cela, moi, j'ai été là, dans
le nord. J'y ai passé un mois et demi. Demandez-le au
député qui s'est fait battre. C'est vrai. Il va vous le dire. Je
vais vous montrer les papiers.
M. VEILLEUX: C'est pour cela qu'il est assis ici?
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre, messieurs!
M.HARDY: Le député de Saint-Maurice formule une question.
Je considère, moi, qu'elle n'a aucune pertinence quant à l'objet
de la loi que nous étudions. Mais pour lui répondre, la division
dont il semble se préoccuper beaucoup, c'est la division du canton, la
limite municipale du canton de Masham.
M. LAFONTAINE: Non, on coupe le canton de Masham en deux.
M. HARDY: Non, c'est sa limite municipale.
M. DEMERS: J'ai l'intérêt dans l'application des lois.
M. HARDY: A l'ordre!
M. DEMERS: Je viens d'en bas, de la commission des affaires de
l'environnement. Je n'y avais pas d'intérêt spécifique,
mais j'ai discuté de la loi. Et ici, aujourd'hui, je viens discuter de
la Loi électorale et j'ai le droit. Personne ne va m'en priver.
Imaginez, on n'a pas tous été dans la CSN où les droits
sont brimés aujourd'hui.
M. BOSSE: Je posais juste une question quand même. Il ne faudrait
pas s'offusquer.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: C'est qu'il y a une partie de la municipalité de
Wakefield qui englobe une partie du canton de Masham.
M. LAFONTAINE: Mais ne serait-ce pas plus simple, au lieu de nous faire
voter des paragraphes à part cela, on peut dire que c'est une
brique si la commission Drouin avait été
capable de faire imprimer la classe des districts électoraux
projetés? Pourquoi ne pourrait-on pas suspendre les travaux de la
commission? Cela irait peut-être pas mal plus vite, probablement plus
vite, de ne pas demander aux députés de ne pas voter à
l'aveuglette des briques. Si on avait une carte, probablement que la question
du député n'aurait pas été posée.
M. HARDY: Vous avez raison. Depuis le début des travaux, nous
marchons pas mal en aveugles et il y a même des aveugles qui sont plus
rapides que nous.
M. LAFONTAINE: Non. Quand on regarde le comté de
Pontiac-Témiscamingue, à l'article 76, cela commence aux trois
quarts du haut de la page 148 et cela va jusqu'aux trois quarts de la page
149.
M. HARDY: Vous avez des cartes et même de l'audio-visuel.
M. LAFONTAINE: J'aimerais que quelqu'un aille le montrer sur la carte,
la question.
M. HARDY: Démontrer quoi?
M. DEMERS: M. le factotum, pourriez-vous nous montrer exactement dans le
comté où est la démarcation dans Masham? Les rangs 2 et 3.
Montrez-nous le donc sur une carte, en quelque part.
M. HARDY: Ce n'est pas pertinent.
M. DEMERS: Je comprends, ce n'est pas pertinent pour vous.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe 76, adopté?
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas adopté, certain. Lorsqu'on regarde
cela, c'est peut-être simplement une description technique mais, tout de
même, on lit: La ligne nord et partie de la ligne est du canton de Masham
jusqu'à la ligne séparative des rangs 2 et 3 du petit canton;
dans le canton de Masham, partie de ladite ligne séparative de rangs sur
une distance de 208 pieds.
M. DEMERS: Deux cent huit pieds? Pourquoi pas en mètres?
Système métrique, pourquoi pas en pouces? 208 pieds, c'est-y
assez fort? Ils sont partis et sont allés mesurer cela, à la
commission Drouin et ils ont tiré une ligne de 208 pieds de long dans le
canton de Masham. C'est spécifié et dans la loi. On ne peut
savoir ce que c'est, par exemple, quand on le demande, la division ou la
délimitation de deux cantons.
Est-ce que ce serait parce qu'il y aurait un type dans le comté
que vous ne voudriez pas voir voter contre vous autres?
M. LAFONTAINE: Je remarque qu'assez souvent le président de la
commission Drouin va se pencher à l'oreille...
M. HARDY: A l'ordre! J'invoque le règlement, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Sur une question de règlement, le
député de Terrebonne.
M. HARDY: La présence de l'honorable juge Drouin,
président général des élections, président
de la commission indépendante, a été requise par le
porte-parole officiel du parti Unité-Québec, l'honorable
député de Chicoutimi, qui a dit textuellement ceci: "L'honorable
Drouin devrait agir un peu comme un sous-ministre lorsque une loi est
défendue." C'est le porte-parole officiel du parti auquel appartient le
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Justement, je ne comprends pas le bien-fondé du
point d'ordre du député de Terrebonne. J'ai simplement dit que je
remarquais que le président de la commission Drouin vient souffler
à l'oreille du député de Terrebonne et là, j'ai vu
éclater le député de Terrebonne. Or, j'allais dire que
cela ne doit pas être confidentiel, ce que le président Drouin
vient de dire à l'oreille.
M. HARDY: Ce qu'il me dit, je vous le répète.
M. LAFONTAINE: II est vrai que c'est mon parti qui a demandé les
services du juge Drouin devant la commission, mais pour agir devant la
commission...
M. LEVESQUE: Non.
M. LAFONTAINE: ... pas devant le député de Terrebonne.
J'aimerais que le juge Drouin, au lieu de glisser la réponse ou une
réponse à l'oreille du député de Terrebonne, se
rende à la carte et nous explique...
M. LEVESQUE: M. le Président, j'invoque le règlement.
Cette procédure a été établie. Si le
député de Labelle avait été ici...
M. LAFONTAINE: Encore.
M. LEVESQUE: ... mais on se remplace et on recommence les discussions
qui ont donné lieu à des échanges de part et d'autre. Il y
a eu une entente qui a été conclue. Tout cela, ce sont des
répétitions qui ne sont que des mesures dilatoires et qui font
partie d'une stratégie vieillotte et dépassée.
M. RUSSELL: Sur le point d'ordre soulevé par le leader...
M. DEMERS: Si on se référait à certaines lois qui
ont été adoptées lorsque ces honorables messieurs
étaient dans l'Opposition, on se ren-
drait à l'évidence qu'on a joué là-dessus
dans cinq ou six circonstances jusqu'à l'épuisement. C'est un
privilège que nous avons de discuter et cette loi est tellement
injuste... Faites-en votre deuil. Nous allons prendre tous les moyens pour la
retarder. Je le déclare ici.
UNE VOIX: Filibuster.
M. DEMERS: Oui. C'est cela.
M. HARDY: Le chat est sorti du sac.
M. DEMERS: II n'y a pas de chat qui sort du sac. Vous avez fait du
"gerrymandering", nous allons combattre ce "gerrymandering".
M. HARDY: Est-ce que je peux poser une question au député
de Saint-Maurice?
M. DEMERS: Oui.
M. HARDY: Quand le député de Saint-Maurice a fait des
représentations à la commission, lesquelles ont été
acceptées, faisait-il du "gerrymandering"?
M. DEMERS: J'ai fc.it une recommandation écrite,
officiellement.
M.HARDY: C'est cela.
M. DEMERS: Mais qu'on fasse comparaître ici le juge Drouin et
qu'il nous déclare sous serment qu'il n'a jamais reçu d'appel
téléphonique du Parti libéral et jamais d'invitation
à des tripotages.
M. HARDY: C'est très facile de vérifier cela. Ce n'est pas
nécessaire de faire comparaître... C'est très facile de
prendre le premier rapport Drouin...
M. LAFONTAINE: II est ici à côté.
M. HARDY: ... de prendre le deuxième rapport Drouin, de prendre
la loi et de voir que les changements entre le premier rapport et le
deuxième rapport sont des changements qui ont été
formulés officiellement par des députés, y compris le
député de Saint-Maurice, y compris le député de
Wolfe, y compris le député de Berthier. Il n'y a rien de
caché là-dedans.
M. LAFONTAINE: S'il n'y a rien de caché, pourquoi ne faites-vous
pas comparaître le...
M. HARDY: Sur la question du député de Labelle, si le
député de Labelle avait été ici...
M. LAFONTAINE: Encore.
M. HARDY: ... en temps et lieu, les membres de la commission de
l'Assemblée nationale ont eu tout le loisir d'interroger le juge Drouin
et M. Jacques Prémont sur tous leurs rapports. Il y a eu trois ou quatre
séances. Mais, en autant que je m'en souvienne, le député
de Labelle n'y était pas pour poser des questions aux membres de la
commission.
M. LAFONTAINE: Je sais que le député de Terrebonne y
était.
M. HARDY: Oui.
M. LAFONTAINE: Et il était probablement mandaté par
quelqu'un, pour y être continuellement, et charrier cette loi. Parce que
nous savons que le caucus du Parti libéral est plus fort que le cabinet
des ministres. La loi n'est pas ici le produit... mais le produit du caucus
libéral.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Et je comprends mal pourquoi le premier rapport Drouin
est complètement changé. On a changé les limites du
comté de Témiscamingue et de Rouyn-Noranda. On a poussé
dans Pontiac. On a poussé dans Hull. On a poussé dans Gatineau.
On a poussé dans Labelle...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! M. LEGER: C'est un beau
spectacle.
M. LAFONTAINE: Le parti que représente le député de
Lafontaine a donné son spectacle lors du bill 28.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LEGER: Si nous avons donné un spectacle, c'était pour
un but très honorable, c'était pour l'intérêt
collectif tandis qu'actuellement c'est seulement pour des intérêts
individuels.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... la loi 28 pour bloquer les droits des francophones de
Montréal.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Est-ce que le paragraphe 7 6 est
adopté?
M. LEGER: Adopté.
M. LAFONTAINE: Non. J'aimerais avoir des renseignements sur la question
qu'a soulevée le député de Shawinigan...
UNE VOIX: Saint-Maurice.
M. LAFONTAINE: ... Saint-Maurice, relativement...
M. DEMERS: Non, mais depuis que vous en êtes rendu à venir
nous donner un coup de main.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Je n'admettrai plus que l'on sorte
du sujet. Nous sommes au paragraphe 76 et la parole est au député
de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, la demande qui a été
faite par le député de Saint-Maurice...
M. HARDY: Nous y avons répondu.
M. RUSSELL: Négativement. On n'a rien répondu. Je me
demande s'il ne serait pas plus simple de demander aux officiers de la
commission qui sont ici...
M. HARDY: Cela a été décidé au début
de nos travaux. La procédure a été adoptée au
début des travaux.
M. RUSSELL: Mais quelle est la procédure que vous avez
adoptée au début de vos travaux qui vous permet de ne pas donner
d'information et de ne pas répondre à des questions qui sont
posées.
M. HARDY: M. le Président, la procédure c'est qu'on ne
dérogeait pas à notre règlement et à ce stade des
travaux parlementaires, sauf exception, il n'est pas question d'entendre des
témoins.
M. DEMERS: M. le Président, si je n'ai pas pu obtenir ce que j'ai
voulu dans la première question...
M. RUSSELL: Un instant, M. le Président, sur un point d'ordre. On
est en train d'établir un principe ici qui, à mon sens, n'est pas
pertinent dans le travail. On dit qu'on a établi un principe du fait
qu'on ne fait pas comparaître de membres de la commission. Je ne tiens
pas à faire comparaître des membres de la commission
particulièrement, mais si on ne veut pas faire comparaître les
membres de la commission qui ont travaillé à faire cette carte,
ou la division des districts électoraux, qu'on ait quelqu'un qui soit
capable de nous donner l'information qui est contenue dans la loi ici pour
clarifier certains points qui semblent plutôt ambigus aux membres de la
commission.
M. HARDY: C'est ce qu'on fait depuis le début des travaux.
M. RUSSELL: M. le Président, on ne fait rien, on refuse pendant
les travaux. C'est facile de faire et de dire ce que fait le
député de Terrebonne actuellement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Comme je n'ai pas eu de succès dans ma question...
M. HARDY: M, le Président, voyez-vous, c'est tout le
problème, à savoir...
M. DEMERS: M. le Président, vous m'avez donné la
parole?
LE PRESIDENT (M. PUote): Oui.
M. DEMERS: Est-ce que le député de Terrebonne, en
dépit de ses aptitudes et de ses capacités pourrait me laisser
parler quand le président me donne la parole? Je vous demande cela comme
une faveur. Est-ce assez fort?
M. HARDY: Non, c'est parce que je pensais que le député de
Shefford voulait avoir de l'information. S'il n'en veut pas ou si le
député de Saint-Maurice veut empêcher le
député de Shefford d'avoir de l'information...
M. DEMERS: Ce n'est pas vous qui allez donner les informations, il y a
un président ici. Nous demandons les directives au président.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, comme je n'ai pas eu de succès
avec ma question concernant le canton de Masham et la délimitation entre
le rang 2 et le rang 3, est-ce que je pourrais avoir des précisions sur
le territoire non organisé dans le même territoire, à
l'intérieur du périmètre ci-haut décrit? Est-ce que
je pourrais voir des précisions à savoir ce que sera le
comté de Pontiac? Quel sera le territoire non organisé? Où
se situera-t-il? Quelle grandeur aura-t-il? Est-ce qu'il y a des gens qui
l'habitent?
M.HARDY: Nous avons répondu à cette question-là
avant l'arrivée du député de Saint-Maurice. Le
député de Saint-Maurice pourra relire le journal des
Débats.
M. DEMERS: Pour le comté de Pontiac? M. HARDY: En
répondant pour...
M. DEMERS: Comme de raison, quand on répond pour Rouyn-Noranda on
donne les dimensions du territoire organisé dans le comté de
Pontiac. C'est très sage.
M. HARDY: C'est-à-dire que la réponse était
celle-ci le député de Saint-Maurice n'était pas
présent nous ne sommes pas en mesure de donner, à un mille
près, la superficie du territoire non organisé, et j'ai
ajouté que ceci ne posait pas un très grave problème
puisqu'une carte électorale est faite en fonction de la
représentation d'électeurs. Or, par définition, les
territoires non organisés sont des territoires où habitent peu de
personnes. La carte électorale n'est pas faite pour les arbres, pour les
rivières ou pour les forêts.
M. DEMERS: Nous savons cela. Nous sommes venus à bout de trouver
cela, imaginez donc. Mais, vous êtes passablement plus précis dans
vos 208 pieds que dans le territoire non organisé. Vous donnez cela
presque au pouce, à un mille près. De toute façon, cela
fait partie des réponses que nous n'obtenons pas.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je reviens avec ma question de
tout à l'heure. Est-ce qu'il y aurait possibilité d'avoir une
carte qui empêcherait ces questions, parce que nous allons poser encore
des questions..,
M. HARDY: Vous allez l'avoir d'ici à midi.
M. LAFONTAINE: Alors, est-ce qu'il y aurait possibilité de
suspendre le paragraphe 76?
M. HARDY: Ah non! M. DEMERS: Le rouleau.
M. LAFONTAINE: Le rouleau compresseur. Je voudrais savoir, M. le
Président, si la barrière du parc de La Vérendrye est
comprise dans les limites non organisées.
M. le Président, je viens de poser une question. Le
député de Terrebonne m'a dit qu'il était prêt
à donner une réponse presque à un mille près en ce
qui a trait aux territoires non organisés.
M. HARDY: Quelle barrière?
M. LAFONTAINE: Je lui demande si la barrière du parc de la
Vérendrye c'est clair, c'est une question qui est bien
précise, même si ce n'est pas grave, car il semble que ce ne soit
pas grave un territoire non organisé fait partie du comté
de Pontiac-Témiscamingue.
M. BOSSE: ... changé la classification des territoires.
M. LAFONTAINE: Je pose la question: Dans quel canton cela se
trouve-t-il?
Je pensais que le député de Terrebonne avait toutes les
réponses tout à l'heure, qu'il répondait à toutes
les questions. Si nous avions une carte nous le verrions
immédiatement.
M. HARDY: Quelle barrière, d'abord?
M. LAFO'NTAINE: Sud, M. le Président. Il ne m'avait pas
posé la question.
M. DEMERS: Ce n'est pas vous qui êtes le savant, c'est lui. Vous
êtes un ignare comparativement à lui. C'est le génie
ambulant personnifié, l'homme le plus fort qui soit passé ici
depuis la Confédération.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. HARDY: M. le Président, si le député de
Saint-Maurice continue comme ça, il va me faire perdre la
tête.
M. DEMERS: On ne perdra pas grand-chose. Cela ne vaudra même pas
la peine de partir à sa recherche.
M. HARDY: Le député de Labelle sait très bien
j'imagine qu'il formule ses questions pour instruire ses
collègues que la barrière sud est sur la route no 11 dans
le comté de Gatineau.
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, M. le Président, il y a une chose que
je ne savais pas. Je pense que le député de Terrebonne est en
train de faire une grande planification routière. La première des
choses, ce n'est pas la route 11, c'est la route 58. Pour démontrer que
l'homme qui avait les réponses à toutes les questions n'est
même pas capable de répondre sur une localisation comme la
barrière sud du parc La Vérendrye.
M. HARDY: La barrière sud dont le député parle, ce
n'est pas dans le comté qui se trouve à l'article 76.
M. LAFONTAINE: C'est la question que je posais. Je ne sais pas s'il y a
une partie de ce territoire...
M. HARDY: Je vous dis que c'est dans le comté de Gatineau.
M. LAFONTAINE: L'ancien O'Connell Lodge, dans quel comté est-ce?
Dans le parc de La Vérendrye. Dans le nouveau comté, où
est-ce?
M. LARIVIERE: Ce sera dans Pontiac-Témiscamingue.
M. DEMERS: Ce ne sera pas un petit voyage de noces pour aller se
promener là.
M. LAFONTAINE: Dans quel comté, M. le Président?
M. HARDY: Est-ce qu'il y a relation entre la représentation en
Chambre et le O'Connell Lodge?
M. LAFONTAINE: Non, M. le Président. Vous venez de dire fort
justement que la barrière sud du parc La Vérendrye était
actuellement dans le comté de Gatineau. Il y a à peu près
15 ou 20 milles qui séparent la barrière sud de l'ancien
O'Connell Lodge je pense que c'est Le Domaine qui a
peut-être une quinzaine de milles et on le rattache au comté de
Pontiac-Témiscamingue, quand c'est à dix milles du comté
de Gatineau. Si on veut mettre de la logique dans la carte électorale...
On ne parlera pas de population parce qu'il n'y a pas de population, il y a
peut-être une dizaine de serviteurs qui travaillent au Domaine.
M. HARDY: Encore là, M. le Président, je ne comprends pas
nos amis. Ils voudraient garder le plus possible le statu quo, ils voudraient
qu'on dérange le moins de gens, qu'on ne dérange pas les
habitudes, les traditions, l'histoire, la sociologie, les habitudes
religieuses. Ils veulent qu'on conserve tout ça. Voici qu'on essaie de
concilier tout ça, toutes les valeurs traditionnelles, folkloriques que
défendent les gens d'Unité-Québec. Nous voulons les
défendre quand c'est possible...
M. LAFONTAINE: Est-ce que ce n'est pas fort le mot "folklorique"?
M. HARDY: ... tout en conciliant les impératifs modernes. Ici, on
peut concilier le facteur démographique de la représentation tout
en respectant les limites de deux comtés existants. Voici qu'on ne veut
plus ça. Franchement, je ne sais pas où on va de l'autre
côté de la Chambre.
M. LAFONTAINE: Si le député de Terrebonne, qui est
très au fait des questions si on croit ses paroles, n'a pas encore
compris que la barrière sud du parc La Vérendrye est
située à environ...
M. HARDY: Vous avez dit ça tantôt. Vous vous
répétez textuellement.
M. LAFONTAINE: Un instant, M. le Président, je me ramène
un peu plus vers la civilisation. Elle est située à environ 20 ou
30 milles de Maniwaki; c'est peut-être 28 milles, c'est peut-être
32 milles. Je n'ai pas de carte en face de moi. La barrière sud est dans
le comté de Gatineau, à l'heure actuelle. Elle demeure dans le
comté de Gatineau dans la nouvelle répartition de la carte
électorale. Le Domaine, dans le centre du parc, est à environ 8
ou 10 milles de la barrière sud. L'économie du Domaine est
basée sur le comté de Gatineau et sur Maniwaki. C'est une
iniquité de l'ancienne carte. Je prends le député de
Pontiac à témoin.
Il vous le dira. Tous les députés tant de Gatineau que de
Pontiac se sont toujours plaints de cette anomalie. On est en train de faire
une nouvelle carte électorale.
M. HARDY: Est-ce que vous avez un amendement à proposer?
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président. J'aimerais avoir une carte
afin de pouvoir faire des délimitations comme on en fait dans la loi
électorale. Je n'ai pas en face de moi les cantons...
M. HARDY: Comment se fait-il que le député
d'Abitibi-Ouest, avec moins de cartes, avait pu faire un amendement et que le
député de Labelle ne peut pas en faire?
M. DEMERS: Ce n'est pas la même qualité d'amendement. Le
Ralliement créditiste peut tout faire avec rien.
M. HARDY: Quelle est votre motion d'amendement?
M. LAFONTAINE: Si on me disait qu'à midi je vais avoir une carte,
nous pourrions suspendre ce paragraphe et je ferais ma proposition par
après. Je suis sûr d'avoir avec cela le concours du
député de Gatineau et du député de Pontiac. C'est
simplement...
M. HARDY: M. le Président, si le député de Labelle
a une motion qui aurait pour résultat d'améliorer la loi...
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président.
M. HARDY: ... nous serons heureux de la considérer. Si le
député, en formulant sa motion, n'a pour but que de satisfaire au
plan dévoilé par le député de Saint-Maurice, on ne
pourra pas l'accepter.
M. LAFONTAINE: C'est un gros plan.
M. HARDY: Oui, c'est le plan de retarder la loi autant que possible!
M. LAFONTAINE: J'ai pensé avoir convaincu le député
de Terrebonne.
M. HARDY: Oui. Où est votre motion?
M. LAFONTAINE: Je ne l'ai pas convaincu. Il arrive avec une
hypothèse de travail. Si les motifs du député de Labelle
sont de retarder.
M. PERREAULT: C'est O'Connell que vous voulez dans Gatineau?
M. LAFONTAINE: J'aimerais avoir Le Domaine, ramener cela dans
Témiscamingue en l'enlevant de Pontiac.
M. HARDY: Où est votre motion?
M. LAFONTAINE: Je ne suis pas capable de faire une motion. J'amende ici,
le sous-article 76, à la page 148, où il est question...
M. HARDY: M. le Président, ce n'est pas nécessaire.
Peut-être que le député de Labelle pourrait consulter son
collègue, le député de Shefford, pour lui demander comment
il a procédé, ou le député d'Abitibi-Ouest. Il
n'est pas nécessaire que le député de Labelle nous donne
dans sa motion toute la description technique. Que le député de
Labelle formule sa motion en gros. Qu'il nous dise à peu près
quel territoire il veut transporter d'une circonscription à l'autre. Si
les membres de la commission considèrent que c'est justifié, les
techniciens, les spécialistes feront le redécoupage technique
pour le député de Labelle. Présentez votre motion
ici.
M. LAFONTAINE: Oui, l'objet de ma motion est celui-ci: II y a une partie
du comté de Pontiac, à l'heure actuelle, qui est située le
long de la route 58 et qui est rattachée économiquement au
comté de Gatineau, et qui ne possède aucune population. Cela ne
vient pas chambarder le grand principe de base du gerrymandering
libéral: tant de votants, tant de comtés.
M. DEMERS: L'Opération 81.
M. LAFONTAINE: L'Opération 81. Cela ne change rien dans la
démographie, mais cela change énormément dans
l'économie, par exemple. Si jamais le député de
Pontiac-Témiscamingue est de Ville-Marie et s'il y a un petit
problème ouvrier qui se déclare au Domaine, il va falloir qu'il
se promène en avion.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que le député de Labelle
pourrait formuler sa motion?
M. LAFONTAINE: II y a Lac-des-Loups au fond et tout le territoire
environnant. Je viens de préciser ma pensée par un exemple. Mais
j'aimerais avoir une carte en face de moi pour faire une proposition logique,
qui se tienne. Je m'aperçois que la commission ne nous fournit pas les
instruments nécessaires pour faire notre travail.
M. HARDY: C'est le territoire du député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas mon territoire. Je suis député
de Labelle, je ne suis pas député de Pontiac, je ne suis pas
député de Gatineau.
M. HARDY: Si le député de Labelle voulait faire comme le
député de Shefford et le député d'Abitibi-Ouest ont
fait et nous identifier le territoire qu'il veut transférer, sans les
descriptions techniques, s'il peut l'identifier le moindrement, nous sommes
prêts à considérer sa motion et le travail technique sera
fait.
M. LAFONTAINE: M. le Président, c'est assez curieux, la
façon dont raisonne le député de Terrebonne.
J'écoutais tout à l'heure avec beaucoup d'intérêt
les propos du député de Saint-Maurice. Je n'allais pas dire autre
chose que Saint-Maurice !
M. HARDY: Oui, il y a eu une légère hésitation.
M. LAFONTAINE: Oui, mais je ne suis pas comme le député de
Terrebonne qui répète à satiété: le
comté de Lafontaine, au lieu du comté de Labelle. Il a dit ceci,
et j'aimerais avoir une explication: II comprend aussi les territoires non
organisés situés à l'intérieur du
périmètre ci-haut décrit. Cela comprenait ce que je viens
de dire. Il n'avait pas de raison de poser cette question. Il n'avait pas
compris. C'était tout simplement une question technique. Je viens de
prouver, je pense, à la satisfaction de la commission, que ce n'est pas
simplement un problème technique. C'est un problème sociologique.
C'est un problème politique. C'est un problème social et je pense
qu'il faut le régler. Mais nous ne pouvons pas le régler si nous
n'avons pas de carte en face de nous.
M. BOSSE: C'est un problème touristique. M. LAFONTAINE:
Touristique, oui.
M. HARDY: Si je comprens bien, le député de Labelle ne
peut pas formuler sa motion.
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président, mais la proposition que je
soumets n'est pas complète, parce que c'est plus que Le Domaine.
Je propose que "Le Domaine", le restaurant et le territoire environnant
soient rattachés au district électoral de Gatineau.
Excepté que j'aimerais bien savoir ce qu'on fera avec cela.
M. BOSSE: On en fera le plus possible.
M. HARDY: Si les membres de la commission n'ont pas d'objection, cela
représente un nombre infime d'électeurs, les employés du
restaurant. Je n'ai pas d'objection à accepter la proposition.
M. LAFONTAINE: Cela ne change pas la grande théorie de base de la
population, mais cela change énormément le point de vue
touristique.
M. HARDY: Quant à nous, nous sommes prêts à accepter
la motion d'amendement du député de Labelle.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La motion du député de Labelle
est adoptée. Vous ne voulez plus qu'elle soit adoptée?
M. LAFONTAINE: Ma motion, oui. Mais je veux savoir la nouvelle
proposition qu'on va faire, la nouvelle description que les techniciens vont
faire.
M. HARDY: Oui. Ils vont la faire.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, le paragraphe 76 n'est pas
adopté.
M. HARDY: Le paragraphe 76 est adopté avec l'amendement du
député tel qu'amendé.
M. LAFONTAINE: Je ne peux pas accepter,
M. le Président, une description technique que je ne verrai
pas.
M. HARDY: M. le Président, si le député de Labelle
n'est pas satisfait, il y aura j'espère qu'il sera encore avec
nous, il ne nous quittera pas rapidement une autre étape quand la
commission fera rapport en Chambre. Le député de Labelle verra
alors la description.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, on me demande de faire un acte de foi dans
une description technique.
M. HARDY: Si le député de Labelle n'est pas satisfait, il
pourra proposer un amendement. Il a sûrement relu le nouveau
règlement, le code Lavoie.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je sais qu'il y a une
troisième lecture qui s'en vient et je sais qu'en 1974 il y aura
probablement d'autres élections. Je sais tout cela. Je sais aussi que,
dans l'article 76, j'ai fait une proposition. Je ne peux pas la faire, M. le
Président, dans les termes dans lesquels l'article 76 est
rédigé. Cela me prendrait une description technique, mais je ne
l'ai pas.
M. HARDY: Si le député de Labelle ne veut pas qu'on
accepte sa motion, on ne l'acceptera pas.
M. LAFONTAINE: Elle est acceptée, M. le Président, mais
j'aimerais revenir après pour voir la description technique
donnée par la commission.
M. LEVESQUE: Si l'amendement n'est pas conforme à la proposition
du député de Labelle, il pourra, lors du rapport, dire que son
amendement, l'amendement proposé, n'est pas celui qu'il y retrouve. Cela
ne nous empêche pas à ce moment-ci d'adopter le paragraphe 76
amendé. Si, par contre, le député de Labelle veut retirer
sa proposition, qu'il l'a retire. Simplement, dans le but de faciliter le
travail, pour lui permettre d'atteindre le but qu'il recherche, nous voulons
coopérer et nous disons à nos conseillers techniques:
Préparez l'amendement en conséquence, en utilisant les termes
techniques appropriés pour que cela réponde au voeu
exprimé par le député de Labelle. Est-ce qu'on peut avoir
un exemple d'un sens démocratique plus évident?
M. DEMERS: C'est extraordinaire.
M. LEVESQUE: Nous aidons l'Opposition à formuler ses amendements.
Nous lui donnons tous les services techniques dont elle a besoin mais il faut
conclure cependant, et ce n'est pas prêter de motifs, parce que le
député de Saint-Maurice lui-même a dit qu'il était
ici pour bloquer, retarder tant qu'il pourra le faire.
M. DEMERS: Au coton jour et nuit, parce que la loi est injuste. Finissez
ma phrase. Parce qu'il y a eu du "gerrymandering?
M. LEVESQUE: Parce qu'il considère que la loi est injuste ou pour
d'autres raisons qu'il a formulées tout à l'heure. Il reste que
le député de Saint-Maurice, de l'Unité-Québec, dit:
Nous sommes ici pour utiliser tous les moyens à notre disposition pour
bloquer cette loi. Les amendements font partie de cette procédure
dilatoire et, malgré cela, nous acceptons d'une façon très
objective et très ouverte d'essayer de rendre possible toute proposition
raisonnable venant de ce parti qui n'a pour but, apparemment, que de nuire au
progrès des travaux de cette Chambre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député de
Bellechasse.
M. LOUBIER: C'est une réaction aux propos tenus par le leader
parlementaire. Je tiens à lui dire que nous avions informé la
Chambre que la carte électorale, telle que proposée, amplifiait
les injustices de l'ancienne carte électorale et qu'au lieu de diminuer
le pourcentage de distorsion, cela l'augmentait de façon un peu
affolante.
Nous avons réitéré au gouvernement et le
leader s'en souvient notre désir de collaboration à un tel
point que, si le gouvernement nous donnait l'assurance qu'il y aurait
simultanément lieu d'apporter une modification au mode de scrutin, nous
étions prêts à collaborer sur le champ, pour faire des
modifications mineures à la présente carte électorale,
parce que les modifications au mode de scrutin viendraient corriger les
injustices...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! M. LOUBIER: Je m'excuse...
M. HARDY: Je soulève un point de règlement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Sur un point de règlement, la parole
est au député de Terrebonne.
M. LOUBIER: ... je veux simplement replacer dans le contexte l'attitude
qu'a prise le député de Saint-Maurice.
M.HARDY: Est-ce que le député de Bellechasse me permet une
question?
M. LOUBIER: Je reviens aux propos du leader parlementaire...
M. HARDY: Est-ce que le député de Bellechasse me
permet...
M. LOUBIER: Si le député me permet de terminer?
M. HARDY: Je ne peux pas, c'est une question de règlement.
Le député de Bellechasse ne me permet pas de soulever une
question de règlement?
M. LOUBIER: Allez-y.
M. HARDY: M. le Président, c'est évident que nous sommes
très heureux d'avoir parmi nous la présence du chef officiel de
la loyale Opposition de Sa Majesté. Je suis convaincu que son
expérience politique nous aidera dans l'élaboration et la
poursuite de nos travaux, mais il ne faudrait pas qu'il profite de
l'étude en commission de la loi 62 pour nous faire son discours de
deuxième lecture sur une loi qu'il prétend...
M. LOUBIER: Je revenais à l'ordre d'ailleurs. Je voulais
simplement rappeler à la présidence et aux autres membres que,
lorsque le député de Saint-Maurice dit qu'il va utiliser tous les
moyens, c'est exactement l'expression que j'avais employée en Chambre
pour qu'on puisse comprendre, à ce stade-ci, que nous voulons attirer
l'attention du grand public sur l'importance de cette réforme de la
carte électorale et également sur les injustices
amplifiées. L'attitude du député de Labelle est positive.
Il essaie d'apporter quelques améliorations ou quelques propositions
tentant de diminuer les injustices qu'on y retrouve. Encore là,
malgré toute notre bonne volonté, nous nous rendons compte que le
gouvernement veut la passer à toute vapeur.
M. HARDY: Le député de Bellechasse a très bien
rescapé son député de Saint-Maurice.
M. LOUBIER: Pas du tout.
M. DEMERS: Je n'ai besoin de personne pour être rescapé et,
si vous voulez, je vais donner les raisons pour lesquelles je vais me battre
jusqu'à la fin pour que ça ne passe pas. Est-ce que vous voulez
l'inscrire dans le journal des Débats?
C'est parce que c'est une injustice, parce que c'est pire qu'avant,
parce que c'est une Opération 81. Je vais vous donner des
détails: 81 députés libéraux, c'est pour ça
que vous êtes pour; c'est parce que nous trouvons que c'est une injustice
que nous sommes contre. Un point c'est tout.
M. HARDY: Très bien. C'est un plaidoyer éloquent.
M. DEMERS: Ce n'est pas une question d'éloquence, c'est la
raison.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe est adopté?
M. LAFONTAINE: M. le Président, je re- viens à ma motion,
parce qu'on est parti de ma motion.
M. HARDY: Elle est adoptée. Le député de Labelle ne
veut pas qu'on adopte sa motion.
M. LAFONTAINE: Je regrette, M. le Président. Je veux que ma
motion soit adoptée, mais je tiens à préciser ceci: En
temps normal, devant une autre commission, avoir fait une porposition comme je
viens de faire, elle aurait été déclarée hors
d'ordre. Et je m'explique.
M. HARDY: Le député de Labelle ne veut pas...
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai la parole.
M. HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. LAFONTAINE: Tout à l'heure, on a demandé...
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
Terrebonne, sur une question de règlement.
M. HARDY: Le député de Labelle a présenté
une motion. Si j'ai bien compris, à l'unanimité, les membres de
la commission ont accepté sa motion. C'est une décision de la
commission. La commission a accepté la motion d'amendement du
député de Labelle. Voici que le député de Labelle,
sa motion étant adoptée, il veut revenir sur sa motion pour dire
qu'elle aurait dû être déclarée hors d'ordre...
M. LAFONTAINE: Je ne veux faire d'acte de foi ni à la commission
Drouin, ni au personnel technique, ni au gouvernement libéral...
M. HARDY: Retirez-vous votre motion?
M. LAFONTAINE: Non, je ne la retire pas, mais j'aimerais la
compléter et je dis ceci: Je n'ai pas les documents nécessaires
pour présenter ma motion en bonne et due forme comme, normalement, dans
toute commission on le demanderait. Autrement dit, on marche avec des
béquilles à cette commission-ci. C'est là qu'on voit le
rouleau compresseur du gouvernement, le "gerrymandering" du gouvernement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! M. HARDY: En voulez-vous des
cartes? M. LAFONTAINE: Oui. UNE VOIX: Cela a l'air d'un calendrier.
M. DEMERS: Des calendriers de Noël. Avancez en arrière.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ça fait à peu
près une demi-heure qu'on jase là-dessus. Cela va nous
permettre...
M. HARDY: On vous les avait promises pour midi.
M. LAFONTAINE: II n'y a pas d'inscription. C'est une carte de terres et
forêts de 1969. J'ai mon voyage.
M. DEMERS: Ce n'est même pas une carte de Noël.
M. LAFONTAINE: Cette carte, vous avez bien remarqué, a
été transmise par le juge Drouin.
M. DEMERS: On avait ça à la petite école,
l'année que j'ai marché au catéchisme.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre, messieurs!
UNE VOIX: Nous l'avons conservée.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Un instant, s'il vous
plaît.
M. LAFONTAINE: Pourrions-nous avoir de la collaboration de la part du
Parti libéral, du gouvernement, pour nous transmettre les cartes qu'il
nous avait promises pour midi. Nous ne les avons pas encore pour
que je puisse faire une proposition sensée, une proposition qui est
rattachée au texte du paragraphe 76 qui apparaît à la page
148 du bill 62?
M. RUSSELL: M. le Président, selon l'entente de ce matin les
cartes qu'on a demandées seraient des cartes avec les comtés
marqués tel que présenté dans les descriptions
techniques?
M. LAFONTAINE: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Pour le bénéfice du
journal des Débats, il est très difficile pour les
techniciens...
M. LOUBIER: M. le Président, si vous permettez, les commentaires
faits tout à l'heure par le député de Labelle ne pouvaient
pas être enregistrés parce que la carte recouvrait la bouche du
micro. J'ai l'impression que le député de Labelle voudrait tout
simplement faire ses commentaires sur la carte qu'on vient de lui remettre.
M. LAFONTAINE: M. le Président, depuis ce matin, on nous promet
une carte sur laquelle on pourrait travailler d'une façon
sérieuse et on nous l'a promise pour midi. On reçoit une carte du
ministère des Terres et Forêts, datée de 1969, et qui a
été transmise au député de Terrebonne par le juge
Drouin. Je me demande où est le sérieux, là-dedans, M. le
Président.
Je regarde la carte, c'est une carte générale du
ministère des Terres et Forêts qui comprend toute la province de
1969. Ce n'est certainement pas pertinent à la réforme de la
carte électorale.
M. HARDY: Il n'y a pas beaucoup de changements quant à la
délimitation des cantons.
M. LAFONTAINE: Pour les 208 pieds, il va falloir prendre la carte ou une
carte qu'on a dans notre bureau et prendre les 108 paragraphes de l'article 3
et de les réinscrire.,.
M. HARDY: M. le Président, si le député de Labelle
me permet une question».
M. BOSSE: 110.
M. HARDY: Est-ce qu'il a pris connaissance de la carte que l'on voit
à gauche devant nous?
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président.
M. HARDY: Cette carte a été remise à tous les
partis politiques il y a déjà un certain temps.
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président.
M. HARDY: Cette carte que l'on voit devant nous est la même carte
que l'on vient de distribuer, sauf que sur cette carte-là, les lignes
des comtés ont été placées.
M. LOUBIER: M. le Président, si le député de
Terrebonne me le permet, l'autre jour, le député de Chicoutimi a
illustré que dans les délimitations que l'on fait des
comtés dans le projet de loi 62, lui-même ne reconnaissait pas son
comté de Chicoutimi parce qu'on utilisait les expressions "borné
au sud par le canton" et "parallèle à tel autre canton", etc.
M. HARDY: C'est pour ça qu'on a distribué cette carte.
M. LOUBIER: Or, M. le Président, à ce moment-là,
avec la carte qu'on a soumise tout à l'heure, la carte de 1969, il est
extrêmement difficile pour un député, quel que soit son
degré d'intelligence je sais que le député de
Terrebonne est très intelligent de prendre la description dans le
projet de loi 62 et, d'une façon assez rapide, en arriver à
refaire le contour, les lignes de démarcation des nouveaux
comtés, tenant compte des anciennes descriptions.
C'est pourquoi le député de Labelle insistait tellement
tout à l'heure pour avoir une carte à jour, démontrant et
illustrant, d'une façon concrète et précise, ce que serait
cette nouvelle
carte rééditée de 1969 avec toutes les
frontières de cantons, etc.
M. HARDY: M. le Président, la carte, encore une fois, je le
répète pour la troisième ou la quatrième fois, que
vous avez devant vous, que votre bureau a reçue, est la carte des
anciens comtés plus, par-dessus, avec de l'acétate, la
description de la loi 62. Vous avez tous reçu ça et...
M. LOUBIER: On l'a reçu depuis longtemps.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je viens de vérifier la
carte, en réponse au député de Terrebonne...
M. HARDY: Et vous avez ça en diapositives...
M. LAFONTAINE: M. le Président, je viens d'avoir la carte et on
n'est pas capable de localiser sur la carte les barrières du parc de La
Vérendrye ainsi que "Le Domaine". Est-ce assez clair?
M. HARDY: Probablement qu'on ne peut pas localiser les divisions, les
clôtures de lignes...
M. LAFONTAINE: Mais qu'est-ce que le gouvernement a comme
opposition?
M. HARDY: Probablement qu'on ne peut pas localiser la division entre les
lots. On ne peut probablement pas localiser tous les fossés
verbalisés.
On ne peut probablement pas localiser tous les ponceaux.
M. LAFONTAINE: C'est là de l'exagération verbale.
M. HARDY: Je reconnais avec le député de Labelle...
M. LAFONTAINE: Je pense que Le Domaine, les barrières du parc de
La Vérendrye, c'est plus que des ponceaux et des fossés.
M. HARDY : On a localisé la barrière.
M. RUSSELL: A l'ouverture des travaux de cette commission, je croyais
que l'on s'était entendu pour que l'on nous remette à midi une
carte, avec les délimitations inscrites, tel que le préconise la
loi 62. Là, on a trouvé une carte qui nous vient des Terres et
Forêts avec aucune indication.
M. LAFONTAINE: 1969.
M. RUSSELL : Si on veut réellement faire un travail objectif pour
atteindre le but que nous visons ce matin, nous devrons recourir à des
techniciens, si le gouvernement n'en a pas, et leur faire exécuter le
travail que nous avons demandé. Donc, est-ce qu'on doit s'attendre
qu'à deux ou trois heures, lorsqu'on reprendra les travaux, nous aurons
les cartes avec les délimitations inscrites dessus?
M. HARDY: On peut faire d'autres copies de la carte que nous avons
devant nous.
M. CROISETIERE: Lundi, le député de Chicoutimi a
demandé cette carte.
M. HARDY: Mais elle est là. Vous l'avez reçue.
M. DEMERS: Ce n'est pas cela.
M. HARDY: Le député de Chicoutimi, qui était
présent à l'ouverture de nos séances, n'a pas fait de
remarque. La seule chose qu'il ait demandée était de
compléter cette carte que nous avions là. Le député
de Chicoutimi, à ma connaissance, j'étais ici, n'a exprimé
aucune critique quant à la qualité de la carte qui était
là et que chaque parti avait reçue.
La seule chose que le député de Chicoutimi avait
demandée, c'est que, pour compléter ceci, on ait cet appareillage
audio-visuel pour prendre chaque région et la grossir parce que,
disait-il avec une certaine raison, c'était difficile d'identifier d'ici
cette carte. Alors, pour compléter cette carte, on a cet appareil.
Depuis le début, il y a une espèce d'escalade dans les exigences
de nos amis d'en face. Lors de l'étude en deuxième lecture...
M. VEILLEUX: Ne me regardez pas quand vous dites cela.
M. HARDY: C'est-à-dire qu'il y a deux hypothèses: Vous
prenez cela au sérieux ou cela prend beaucoup de choses pour comprendre.
En deuxième lecture, on a demandé des cartes. Les cartes ont
été distribuées. Une fois ici, on a trouvé que les
cartes, au point de vue de la distance, au point de vue de la vision,
n'étaient pas assez faciles. Alors, on est allé chercher tout cet
appareillage. Et voici que ce matin, les membres de
l'Unité-Québec, en particulier le député de
Labelle, n'ont pas encore suffisamment de cartes, d'outils.
M. LAFONTAINE: Je soulève un point d'ordre. Si le
député de Terrebonne a suffisamment de renseignements pour faire
l'amendement incomplet que je propose, je lui demanderais de le formuler pour
moi, en se basant sur les cartes qui sont ici. Mais je le mets au défi,
malgré que je n'aie pas le droit de défier un
député, je vais lui donner trois heures pour le faire.
M. HARDY: Je ne suis pas tellement susceptible. Je considère,
après vérification auprès des experts et des
géographes, l'amendement même s'il est assez simpliste
suffisant pour que
les experts puissent refaire la description du comté pour
respecter l'esprit et l'objectif poursuivi par le député de
Labelle. Et encore une fois, si le député de Labelle a tellement
de doutes, et est tellement soupçonneux, il pourra, lorsque cette
commission déposera son rapport en Chambre, revoir si l'esprit et la
lettre de sa motion ont été respectés dans la description
technique, sinon, le règlement lui permettra de proposer des amendements
autant qu'il le voudra au rapport de la commission. Le député de
Labelle a toute la sécurité. Je ne vois vraiment pas quelles sont
ses inquiétudes. Sauf, évidemment, si...
M. LAFONTAINE: Mes inquiétudes sont les suivantes. En temps
normal, devant une autre commission,avoir fait un amendement semblable, ce
dernier aurait été rejeté parce que
considéré comme incomplet et incompréhensible.
M. HARDY: Je comprends que le député de Labelle aurait
voulu qu'on rejette sa motion. Et on l'a acceptée, cela l'a bien...
M. LAFONTAINE: Non, je regrette. Je voudrais compléter cette
motion et je souligne que nous n'avons pas les outils nécessaires pour
travailler. Je suis donc obligé de tirer une conclusion, soit qu'on
tente de nous faire voter à la vapeur une loi qui consacrerait le
"gerrymandering" du Parti libéral pour compléter
l'Opération 81. On tente de consacrer par une loi la distorsion de la
carte électorale. On consacre une autre iniquité encore plus
grande que celle qui existait. Avec 45.5 p.c. des voix, on a fait élire
72 députés. Avec 45.5 p.c. des voix, on va faire élire 81
députés. L'Opération 81, c'est peut-être là
l'endroit au moment précis que je le souligne; nous n'avons pas les
instruments entre les mains pour discuter d'une façon positive les
amendements apportés à la loi électorale.
M. HARDY: Dixième édition non revue et non
corrigée.
M. LOUBIER: M. le Président, est-ce que cela vous arrive parfois
de rappeler à l'ordre des gens qui sont à votre droite?
M. PERREAULT: On pourrait rappeler à l'ordre les gens qui sont
à gauche parce que cela fait quatre fois depuis 11 h 15 que c'est
dit.
M. LOUBIER: Peu importe. S'il faut répéter, comme le
disait tout à l'heure le député de Terrebonne, 25 fois
pour faire comprendre, très bien.
M. PERREAULT: C'est cela, votre nouvelle politique?
M. LOUBIER: Vous connaissez le vers de Boileau: "Cent fois sur le
métier, remettez votre ouvrage". Il peut s'appliquer ici.
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'inviterais les membres de la commission
à revenir au paragraphe 76. Est-ce qu'on peut le considérer comme
étant adopté avec amendement?
M. RUSSELL: II y a encore d'autres questions à poser sur cette
description électorale, mais comme on avait promis d'avoir des cartes
à midi et pour donner le temps aux techniciens de préparer les
nouvelles cartes pour les avoir cet après-midi...
M. HARDY: Une autre amélioration technique, vous voyez.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. DEMERS: Ce tableau est meilleur sur le côté du
contre-plaqué.
M. LOUBIER: Nous voyons les noeuds au moins sur le
contre-plaqué.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. RUSSELL: Est-ce que nous pourrions proposer la suspension des travaux
de cette commission...
M. HARDY: Non. Les commissions siègent jusqu'à une
heure.
M. RUSSELL: On nous avait dit de 10 heures à midi, de 3 heures
à 6 heures et de 8 heures à minuit.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Non. Jusqu'à une heure.
M. PERREAULT: La motion...
M. HARDY: La commission ajourne lorsqu'elle décide
d'ajourner.
M. PERREAULT: De 10 heures à 13 heures. M. DEMERS: A la
majorité des voix.
M. VEILLEUX: Pour enlever tout scrupule au député de
Labelle, il y aurait lieu tout simplement d'adopter le paragraphe 76 sans
amendement. Ainsi, nous réglons le problème du
député de Labelle et nous pouvons étudier une autre
région.
UNE VOIX: L'intelligence!
M. VEILLEUX: Le député de Labelle fait une proposition et,
ensuite, il est contre sa proposition.
M. LAFONTAINE: Un point d'ordre, M. le Président. Vous n'avez pas
le droit de laisser le député de Saint-Jean continuer dans la
même veine. Il est hors d'ordre. Le président ne le ramène
même pas à l'ordre. Son whip qui est le
vice-président de la Chambre ici, en commission, ne le rappelle
même pas à l'ordre. On dirait que le Parti libéral fait de
l'obstruction sur les demandes sensées de
l'Unité-Québec.
M. BOSSE: Le député de Labelle me permettrait-il une
question? Si on adoptait, sous réserve de sa satisfaction, cette
proposition qu'il vient de faire, à savoir qu'après avoir
constaté, par exemple, les travaux que les techniciens entreprendront
entre-temps, on adopte le paragraphe 76 sous réserve de sa
révision par les techniciens.
M. LAFONTAINE: Je remercie le député de Dorion. C'est ce
que j'essaie de prouver depuis à peu près trois quarts
d'heure.
M. BOSSE: Nous sommes donc d'accord, en conséquence.
M. LAFONTAINE: Le député de Terrebonne dit: Non, faites
confiance au comité technique.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Un par un, je vous en prie.
M. BOSSE: Dans le cours de la journée ou demain, les techniciens
pourront lui montrer...
M. LAFONTAINE: Suspendu...
M. BOSSE: Adopté sous la réserve de la satisfaction du
député de Labelle.
M. HARDY: Apportez vos motions.
M. LAFONTAINE: Suspendu sur ce point, quitte à revenir avant
qu'on présente à nouveau le rapport en Chambre.
M. BOSSE: Ce n'était pas le sens de ma question. Vous voulez la
barrière.
M. RUSSELL: J'ai une question ici. Dans le comté de Pontiac, il y
a eu une délimitation qui a été changée dans le
deuxième rapport. Je voudrais poser une question au député
de Terrebonne ou à celui qui lui fournit l'information. Quelle est la
population ou le nombre de votants dans la municipalité de Cayamant?
Vous regarderez Danford Lake, c'est la même chose, je crois.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Ce n'est pas la même chose.
M. HARDY: C'est un canton ça, le lac...
M. RUSSELL: Une partie du canton est divisée en deux, je crois.
C'est un canton, mais on ne peut pas prendre le canton au total parce que, de
la façon que la ligne est tirée, on divise le canton en deux et
je crois que le député de Gatineau va être d'accord.
M. HARDY: Le canton est complet et c'est 367 électeurs.
M. RUSSELL: Parce que c'est directement relié
économiquement au comté de Gatineau. Cela ne représente
pas tellement un gros changement. En somme, je crois que la première
division qui avait été faite était excellente, mais on a
redressé la ligne...
M. HARDY: II n'y a pas de changement, M. le Président. Dans la
loi 62...
M. RUSSELL: Entre les premier et deuxième rapports, il y a un
changement; je crois que le premier rapport était plus juste au point de
vue économique pour ces gens-là que le deuxième . Cela ne
représente pas un gros changement au point de vue du nombre de votants
sur lequel on se base pour faire les divisions, et je pense qu'au point de vue
économique ce serait mieux pour ces gens-là d'appartenir à
la région de Gatineau.
M. HARDY: Est-ce que le député de Pontiac a des
observations?
M. LARIVIERE: Je ne vois pas pour quelle raison on changerait cela, cela
a toujours été comme cela.
M. HARDY: Encore une fois, M. le Président, le
député de Shefford veut changer une chose qui a existé
depuis toujours.
M. DEMERS: Le comté de Saint-Maurice existait depuis toujours et
vous l'avez changé. Pourquoi ne pas changer cela, si c'est plus
logique?
M. HARDY: L'idée, c'est que, quand on peut...
M. DEMERS: Nous sommes ici pour bonifier la loi.
M. HARDY: ... concilier le statu quo et les impératifs
démographiques, on respecte le statu quo. Pourquoi déranger des
gens pour rien? Le député de Shefford veut déranger des
gens sans raison valable.
M. LAFONTAINE: Sans raison valable, M. le Président, je m'excuse.
Les gens du lac Cayamant, les gens de Mer Bleue sont situés en
arrière dans une enclave qui a toujours appartenu au comté de
Pontiac mais dont l'économie est brachée sur le village de
Gracefield, dans le comté de Gatineau. On veut faire une refonte de la
carte électorale. C'est une des iniquités de la loi et on ne la
corrige pas parce qu'on fait de la démocratie sur le dos des
chiffres.
M. DEMERS: Pensons-y, nous sommes ici pour cela.
M. HARDY: Peut-être qu'on pourrait entendre, M. le
Président, l'opinion des députés concernés.
M. RUSSELL: Le député de Gatineau est conscient de cela
aussi bien que le député de Terrebonne.
M. HARDY: Je pense que le député de Gatineau est assez
grand pour s'exprimer lui-même, il n'a pas besoin d'un porte-parole en la
personne du député de Shefford.
M. RUSSELL: Si le député de Terrebonne voulait nous
laisser compléter nos phrases, j'aurais pu dire qu'il était
capable de justifier ce que je demande actuellement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Gatineau.
M. GRATTON: M. le Président, je ne comprends pas pourquoi on
s'acharne à vouloir rattacher le lac Cayamant au comté de
Gatineau. A mon avis, il n'y a aucune espèce de raison valable pour le
faire, d'autant plus que l'argument qu'on invoquait tantôt dans le cas de
Rouyn-Noranda, que les gens veulent être absolument dans un certain
comté, ne tient pas dans le cas du lac Cayamant; les gens sont
certainement en faveur de demeurer dans le comté de Pontiac. Ils sont
bien desservis.
M. LAFONTAINE: Je connais énormément de gens au lac
Cayamant et à la Mer Bleue, parce que j'ai déjà
travaillé dans ce coin-là pendant treize ans, il y a plusieurs
années, dans les années cinquante, et les gens se plaignaient
toujours d'être dans le comté de Pontiac...
M. HARDY: Cela évolue pas mal.
M. LAFONTAINE: ... et de n'être pas rattachés au
comté de Gatineau parce qu'ils sont à la porte de Gatineau.
Ils n'ont aucun point de sortie excepté Blue Sea Lake. Quand ils
veulent aller dans le comté de Pontiac-Témiscamingue, ça
prend un avion.
UNE VOIX: On pourrait prendre un bel avion tout neuf!
M. GRATTON: Je suis sûr que si on adoptait ces critères,
beaucoup voudraient se joindre au comté de Gatineau. Le fait demeure que
bien des gens qui étaient là en 1950 ne sont plus là. Le
lac Cayamant est surtout un endroit de villégiature pour les touristes.
Ces gens-là empruntent forcément la route 11 dans le comté
de Gatineau pour s'y rendre parce qu'ils viennent justement du comté de
Gatineau, d'Ottawa ou de la région de l'Outaouais. Ce n'est pas une
raison valable pour rattacher le lac Cayamant comme tel au comté de
Gatineau.
M. LAFONTAINE: Quelle est la population de Lac-Cayamant, de Mer Bleue et
de toute la partie habitée de cette région du comté de
Pontiac?
M. HARDY: C'est 360.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas cela qui déséquilibrerait le
chiffre pontifical de 25 p.c. plus ou 25 p.c. moins. Cela obligerait les gens
de cette région et cela mettrait de la logique dans la réforme de
la carte électorale. J'aurais une proposition à faire. Mais
encore là, je suis obligé de revenir et de faire une proposition
incomplète, à la mitaine. Ce que je n'aime pas, parce que j'ai le
souci de toujours bien faire ce que je fais. Ceci étant dit, je fais une
autre motion demandant de rattacher au comté de Gatineau, je propose que
la municipalité de Lac-Cayamant, Mer Bleue, etc., je ne connais pas trop
les limites municipales à l'heure actuelle...
M.GRATTON: Je voudrais demander au député de Labelle s'il
entend par Mer Bleue Blue Sea?
M. LAFONTAINE: Non. Je dois souligner que le député de
Gatineau est tout nouveau en Chambre. Il me pose justement une question sur son
comté, je vais lui répondre. Blue Sea Lake est une
municipalité du comté de Gatineau. Mais, à
côté, dans le comté de Pontiac, il y a une place qu'on
appelle Mer Bleue, peut-être à dix milles de là.
M.GRATTON: C'est pour ça que je ne savais pas si Mer Bleue
était la même chose que Blue Sea, parce que c'est dans le
comté de Pontiac. J'ai bien l'impression qu'il vaut mieux le laisser
dans le comté de Pontiac, parce que le député pourrait mal
représenter un endroit qu'il ne connaît pas. Je connais bien Blue
Sea, par exemple.
M. HARDY: Je suis bien d'accord avec le député de Labelle
pour dire que ça ne changerait pas le critère
démographique; on peut considérer d'autres critères. Mais,
personnellement, je pense que l'opinion du député de Pontiac et
du député de Gatineau, leur évaluation de la situation,
est sûrement, sinon aussi valable, plus valable que celle du
député de Labelle. A cause des opinions qu'ils ont
exprimées je verrais personnellement difficilement comment je pourrais
appuyer la proposition du député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas entendu l'opinion du député de
Pontiac à ce sujet et j'aimerais bien l'entendre. Mais avant de
l'entendre, disons qu'il connaît pas mal plus le comté de Pontiac
et la région du lac Cayamant et de Mer Bleue que le député
actuel de Gatineau. Ceci étant dit, j'aimerais qu'il précise
aussi ses commentaires. J'ai tellement peur qu'il tombe dans la directive que
le député de Terrebonne
vient de lui donner. Je vais lui rappeler seulement d'admettre que,
comme député de Pon-tiac, il est obligé de passer
continuellement dans le comté de Gatineau et faire un bon bout de route,
quelque chose comme 75 milles dans le comté de Gatineau, pour aller voir
ses électeurs de Mer Bleue et de Lac-Cayamant.
M. LARIVIERE: Je pense que le député de Labelle n'est pas
passé par là très récemment parce que ce n'est pas
nécessaire de passer par la route 11, c'est-à-dire le
comté de Gatineau, pour aller au lac Cayamant.
M. LAFONTAINE: Non, on passe par Dan-ford Lake.
M. LARIVIERE: On passe par le chemin Picanoc, ce qui est pas mal plus
court, pour aller au lac Cayamant.
M. LAFONTAINE: Le chemin Picanoc est un chemin de quoi?
M. LARIVIERE: C'est un chemin de gravier, un bon chemin.
M. LAFONTAINE: De première, deuxième ou troisième
grandeur?
M. LARIVIERE: Je dirais de deuxième grandeur.
M. LAFONTAINE: Un chemin régional ou un chemin forestier? Est-ce
un chemin qui est ouvert l'hiver? De quelle façon fait-on l'entretien de
ce chemin? Vu qu'on amène le chemin de Picanoc?
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Le député de
Gatineau.
M. GRATTON: On entretient ce chemin beaucoup mieux qu'en 1966-1970.
M. LAFONTAINE: C'est parce que le député de Gatineau a
commencé à agir comme député le lendemain du 11
octobre, c'est-à-dire le 12. Il distribuait ses contrats de voirie dans
le comté de Gatineau et signait: Député de Gatineau.
M. GRATTON: C'est l'efficacité administrative du
gouvernement.
M. LAFONTAINE: II s'était dit: Je suis élu et je demeure
élu. Deux jours après, il n'était plus élu.
M. GRATTON: Avec nous, il faut que ça bouge, M. le
Président.
UNE VOIX: C'est de l'efficacité administrative.
M. LAFONTAINE: ... à cause d'une petite erreur sur les
bulletins.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Je complète ma motion, M. le Président, et
je propose...
M. HARDY: Pertinence du débat.
M. VEILLEUX: C'est évident, le député Lafontaine
l'a dit!
M. LAFONTAINE: Est-ce que c'est l'écho de Saint-Jean qui a
parlé? Je propose que la municipalité de Lac-Cayamant... C'est
là que j'avais commencé, je suis obligé de souligner que
je n'ai pas les détails techniques. J'aimerais faire une motion qui soit
complète, en donnant une description. Quant je dis la
municipalité de Lac-Cayamant, j'entends Lac-Cayamant, Mer Bleue,
etc.
M. HARDY: Je vais aider le député. Cela ne veut pas dire
que je suis en faveur de sa motion, mais je vais l'aider. S'il veut que sa
motion soit complète pour que le Lac, les parties...
M. LAFONTAINE: C'est parce qu'il y a trois petites places
là-dedans.
M. HARDY: Qu'il formule la proposition que le canton Dorion soit
rattaché au comté de Gatineau.
M. LAFONTAINE: Est-ce que je pourrais poser une question au
député de Terrebonne? Est-ce que le canton Dorion comprend
d'autres municipalités?
M. HARDY: Non. Cela comprend seulement les localités auxquelles
se réfère le député de Labelle. Voici, il y a
Church.
M. LAFONTAINE: II y a Church. Le député de Terrebonne se
corrige. Il admet que, si on avait une carte pour travailler, ce serait
beaucoup mieux.
M. HARDY: Je n'admets rien.
M. LAFONTAINE: Non, mais on vient de le constater, M. le
Président, par son attitude. Il vient de dire: Dorion et Church.
Remarquez-bien que je suis obligé de faire confiance à la bonne
foi du gouvernement, ce que j'ai beaucoup de réticence à
faire.
M. HARDY: Church n'est pas un autre canton. C'est une des
localités du canton Dorion.
M. RUSSELL: Est-ce que ce serait un village?
M. HARDY: Une localité non organisée.
M. LAFONTAINE: Church est un canton, M. le Président, de
mémoire.
Il y a le Canton de Dorion, le canton de Church et je pense que cela
peut être sous le nom de municipalité de Dorion et de Church.
M. DEMERS: Dans la description ici, est-ce que Church serait dans
Pontiac?
M. HARDY: C'est la municipalité. Il y a inversion dans ce que
j'ai dit. Je me corrige. La municipalité de Dorion s'étend sur
les cantons de Church et de Dorion. Il y a une différence entre la
municipalité et le canton.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, le canton, c'est le canton Dorion.
M. HARDY: Non. C'est la municipalité de Dorion qui comprend les
cantons Church et Dorion.
M. LAFONTAINE: La municipalité de Dorion comprend les cantons
Church et Dorion.
M. HARDY: C'est cela.
M. LAFONTAINE: Le vice-président de la Chambre va admettre que
lui-même a eu de la misère à le localiser et à
donner... Il a voulu m'aider tout à l'heure. Cela, c'est avec le service
des techniciens. Et on n'a pas de service des techniciens. Je leur pose encore
la question...
M. HARDY: On en voit plusieurs.
M. LAFONTAINE: Y aurait-il possibilité d'avoir...
M. HARDY: Ce n'est pas gentil envers vos recherchistes ce que vous venez
de dire là.
M. LAFONTAINE: Comment ça, M. le Président?
M. HARDY: II semble, à première vue, que ce sont des gens
compétents, intelligents. Je serais porté à mieux les
considérer...
M. VEILLEUX: Vous en avez deux qui travaillent d'arrache-pied.
M. LAFONTAINE: Les recherchistes que nous avons, M. le Président,
ne sont pas des gens qui ont siégé à la commission Drouin.
Ils n'ont pas travaillé là-dessus durant deux ans. Alors, quand
nous posons des questions et qu'on nous donne des réponses... Je vois la
bonne foi du député de Terrebonne qui vient à ma rescousse
pour tenter d'éclaircir ma motion, mais il se trompe d'église, de
canton et de municipalité. Tout ceci simplement pour vous dire que ce
n'est pas facile.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Le député de Labelle
pourrait-il reformuler sa motion?
M. LAFONTAINE: Je propose que les cantons de Béliveau, Dorion,
Church, Cawood, Alleyn et une partie du canton d'Aldfield soient
détachés de Pontiac-Témiscamingue pour être
rattachés à un autre comté que nous étudierons plus
tard. Maintenant, j'aimerais bien qu'on me dise quelle est la population dans
le canton de Béliveau? Je propose ma motion et je pose une question.
M. VEILLEUX: Si je comprends bien, M. le Président, pour
éclaircir ma pensée, le député de Labelle veut
ramener la délimitation du premier rapport du comté de Gatineau;
il veut détacher du comté de Pontiac-Témiscamingue ce
qu'avait détaché du comté de Pontiac le premier
rapport.
M. LAFONTAINE: Disons que ma deuxième proposition serait à
cet effet, mais le bien-fondé ou les arguments qui m'incitent à
proposer cette motion, c'est que je sais qu'il y a des gens dans ce
bout-là qui ont toujours protesté d'être rattachés
à Pontiac. Ils voulaient depuis toujours, de mémoire d'homme,
être rattachés au comté de Gatineau.
M. VEILLEUX: Je comprends votre argumentation qui est faite dans un
souci extraordinaire de démocratie, mais je voulais savoir
concrètement si cela ramenait à ce qu'on a dans le premier
rapport.
M. HARDY: D'autant plus, M. le Président, que les informations
que nous possédons sont à l'effet que, dans le canton de
Béliveau, il n'y a pas d'électeurs.
M. LAFONTAINE: II n'y a pas d'électeurs dans le canton de
Béliveau, alors on ne touche pas au critère du nombre. Dans le
canton Church...
M. HARDY: II y a 31 électeurs.
M. LAFONTAINE: Dans le canton Cawood.
M. HARDY: D y a 118 électeurs.
M. LAFONTAINE: Dans Cawood seulement.
M. HARDY: Alleyn et Cawood.
M. DEMERS: Pendant qu'on donne des chiffres, est-ce qu'on pourrait me
dire combien il y a de population dans les territoires non
organisés?
M. HARDY: Le territoire non organisé du comté de...
M. DEMERS: Dans le comté décrété de
Pontiac-Témiscamingue. Ce ne sont pas des projets. On est ici pour en
parler.
M. HARDY: Dans la partie de Pontiac, il n'y a pas de territoire non
organisé.
M. LATULIPPE: Dans le canton d'Aldfield, quelle est la population?
M. HARDY: On va répondre à une question à la
fois.
M. DEMERS: C'est comme le perroquet. Je pensais que vous aviez
répondu.
M. HARDY: II y a 805 électeurs dans le territoire non
organisé de Témiscamingue.
M. DEMERS: Vous trouvez le nombre d'électeurs, mais vous ne
pouvez pas trouver la délimitation exacte du territoire non
organisé, la superficie.
M. HARDY: Bien humblement, on dit que l'on ne peut pas répondre
à cette question.
M. DEMERS: D faudrait aller au ministère des Terres et
Forêts ou aller mesurer sur place.
M. HARDY: Ce que je peux dire, je peux donner un ordre de grandeur,
c'est environ 90 p.c. du territoire qui est non organisé.
M. LATULIPPE: M. le Président, vous avez dit tout à
l'heure, en réponse au député de Saint-Maurice, que... Le
canton d'Aldfield était rattaché, dans le premier rapport, au
comté de Gatineau.
M. HARDY: II y a 290 électeurs.
M. LATULIPPE: II y a 290 électeurs. D'après la proposition
que vous nous avez faite, il ne serait pas rattaché... Il resterait avec
Pontiac.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai entendu le
député de Terrebonne répondre au député de
Saint-Maurice que, dans la partie non organisée de Pontiac, il n'y a
aucun électeur.
M. HARDY: Ce sont les renseignements que nous avons.
M. LAFONTAINE: La barrière est donc dans le comté de
Gatineau, mais le restaurant Le Domaine est dans le parc de La
Vérendrye. Donc, dans la partie non organisée.
M. DEMERS: Cela ne va pas...
M. HARDY: Le chiffres sur lesquels on se base sont ceux de la liste
électorale. Je ne sais pas si le député de Labelle a
étudié la loi 80.
C'est la liste électorale. Or, il est possible que les gens qui
sont au Domaine n'aient pas leur domicile à cet endroit, n'aient pas
été inscrits.
M. LAFONTAINE: La question du député de Saint-Maurice
était à l'effet de savoir combien de gens habitent la partie non
organisée.
M. HARDY: On ne l'a pas.
M. LAFONTAINE: II n'a pas parlé d'électeurs, M. le
Président.
M. HARDY: M. le Président, on ne peut pas y répondre,
parce que toute l'économie de la loi est fondée sur le nombre
d'électeurs.
M. DEMERS: En concluant qu'il n'y a pas d'électeurs, vous en
venez à l'autre conclusion qu'il n'y a pas d'habitants. Est-ce cela que
vous voulez dire?
Là où il n'y a pas d'électeurs, dans votre esprit,
il n'y a pas de civilisation.
M. HARDY: Comme le fondement de cette loi repose sur des
électeurs, je dis qu'actuellement, nous n'avons pas de chiffres quant
à la population, du moins de chiffres exacts. Nous pouvons toujours
faire une projection en partant du nombre d'électeurs, quant à la
population; mais on ne peut pas le dire, avec les renseignements que nous
avons, parce que la loi est fondée sur les électeurs et non sur
la population.
M. LAFONTAINE: Les gens qui demeurent au Domaine, où vont-ils
voter vu qu'on se rattache toujours au nombre de votants?
UNE VOIX: Un instant. M. DEMERS: Ils ont voté par la poste. UNE
VOIX: Ils ont certainement voté. M. DEMERS: Par la poste royale.
UNE VOIX: Ce sont les télégraphes qui ont fait
ça.
M. HARDY: Tout ce qu'on sait, c'est que, apparemment, il n'y avait pas
un nombre suffisant de personnes ayant la qualité d'électeurs
pour y constituer un bureau de scrutin.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai entendu tout à
l'heure le député de Terrebonne dire qu'il y avait à peu
près 25 ou 30 personnes qui demeuraient là: Le chef cuisinier, la
"waitress".
M. HARDY: Je n'ai pas parlé du nombre de personnes.
M. DEMERS: Vous avez dit qu'à la barrière il y avait de 25
à 30 personnes.
UNE VOIX: La barrière, c'est Labelle.
M. BOSSE: C'est le député de Labelle qui a affirmé
ça.
M. DEMERS: Au Domaine, il y avait de 25 à 30 personnes.
M. HARDY: Qui a dit ça?
M. LAFONTAINE: C'est le député de Terrebonne.
M. HARDY: Vous relirez le journal des Débats.
M. LAFONTAINE: Oui, je vais le relire. Les informations qui
étaient là étaient probablement exactes...
M. DEMERS: Est-ce que le député de Terrebonne pourrait me
dire combien il faut de personnes pour établir un bureau de scrutin?
Est-ce qu'il en faut une ou quoi?
M. LAFONTAINE: Oui, une personne dans un bureau de scrutin.
M. DEMERS: On est ici pour faire notre cours.
M. LAFONTAINE: C'est ça, du moment qu'il y en a une, sans cela ce
serait brimer le droit des électeurs.
M. HARDY: Ce qui est arrivé et cela dépend
probablement...
M. DEMERS: J'ai posé une question plus précise que cela.
Je voulais savoir combien il faut de personnes...
M. HARDY: Je pourrais ne pas vous répondre, parce que c'est une
opinion juridique que vous demandez.
M. DEMERS: Ne répondez pas; dans ce cas-là, cela fera
partie des réponses que vous n'aurez pas données.
M. HARDY: Je peux dire qu'en milieu rural, dès qu'il y a une
personne, on peut établir un bureau de scrutin.
M. LAFONTAINE: Je pose la question...
M. HARDY: Ce qui est probablement arrivé puisque dans le
rapport du président général des élections, il n'y
a pas de bureau de scrutin pour l'endroit dont parle le député de
Labelle c'est que les électeurs qui étaient là ont
été rattachés à un autre bureau de scrutin. On
donne comme exemple les gens qui travaillent au Gite. Pour fins
électorales, ils vont voter à Hébertville.
M. DEMERS: Comme cela, il n'y a pas eu de recensement dans ce coin. Donc
il n'y a pas eu de bulletins avec de faux talons. Il n'y a pas eu de
problème.
M. BOSSE: C'est ça qui est important.
M. HARDY: Heureusement qu'on a le député de Saint-Maurice
pour faire avancer les travaux.
M. DEMERS: Je suis ici pour cela, je suis ici pour les retarder, je l'ai
dit tantôt.
M. LAFONTAINE: M. le Président, avant la motion, j'aimerais bien
savoir ce que le député de Terrebonne... tout à l'heure on
a posé une question, à savoir combien de personnes demeurent dans
le territoire non organisé, et je me demande si Le Domaine est dans la
partie non organisée. C'est ce que je veux savoir.
M. HARDY: Quand j'ai dit qu'il y avait 800 "personnes", j'aurais
dû dire 800 "électeurs" pour être plus précis, parce
que, quand on parle de nombre, c'est toujours pour respecter les fondements de
cette loi 62. Quand on dit "personne", cela signifie "électeur" inscrit
sur la liste électorale, en 1970.
M. LAFONTAINE: Cela est relativement au Lac Cayamant, Mer Bleue, Church
et Dorion.
M. GRATTON: Quant à la question du Domaine, la motion du
député de Labelle a déjà été
adoptée, je ne sais pas pourquoi on y revient.
M. LAFONTAINE: C'est parce que je viens d'entendre le
député de Terrebonne répondre au député de
Saint-Maurice sur une question de nombre. Le député de
Saint-Maurice a demandé combien, et il est revenu avec une question.
M. HARDY: Combien de personnes habitaient le territoire non
organisé?
M. LAFONTAINE: Oui. Il a dit qu'il n'y avait aucune personne.
M. HARDY: M. le Président, je fais appel à l'article 97 de
notre règlement que le député de Labelle connaît
très bien...
M. LAFONTAINE: Très bien! J'ai failli m'étouffer.
M.HARDY: ... pour lui signaler que ma réponse était la
suivante et elle ne l'était peut-être pas... Parce que, partant du
principe, pour tous les membres de la commission, que, quand on parle de
personnes, on parle d'électeurs, pour les fins de la discussion de la
présente loi, inscrits sur la liste électorale de 1970.
Evidemment, encore là, le député de
Labelle n'était pas ici au début de nos travaux.
M. LAFONTAINE: M. le Président, un point d'ordre. Quand on parle
d'électeurs, comme il vient de dire... Parce qu'il parle d'emmener
encore du personnel là-dedans. Au point de vue du personnel, je dois
dire ceci...
M. HARDY: Non.
M. LAFONTAINE: Je dois dire ceci: Même si les gens n'ont pas eu le
droit de vote, on va dire à ce moment-là: II n'y a pas
d'électeurs. Oui, M. le Président. Il a la qualité
d'électeurs, le gars, même s'il n'est pas sur une liste
électorale.
M. HARDY: D'accord, M. le Président, mais pour les fins de la
discussion de la loi 62...
M. LAFONTAINE: Pour les fins du député de Terrebonne.
M. HARDY: Pour les fins de discussion de la loi 62, à cause du
fait que la Chambre a adopté la loi 80, quand on parle de personnes,
pour les fins de cette loi-là, ce sont les électeurs inscrits sur
la liste électorale lors de la dernière élection. Or, la
réponse que j'ai donnée au député de Saint-Maurice
tantôt était...
M. DEMERS: Dans le territoire non organisé.
M. HARDY: ... que dans le territoire non organisé de Pontiac, il
n'y avait personne d'inscrit et, dans le territoire non organisé de
Témiscamingue, il y en avait 880.
M. LAFONTAINE: Maintenant, est-ce qu'on pourrait me
préciser...
M. HARDY: Point, paragraphe. M. DEMERS: A la ligne.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député de Terrebonne pourrait
demander à ses techniciens si le restaurant Le Domaine, dans le parc de
La Vérendrye, est dans le territoire non organisé ou dans un
canton?
M. HARDY: C'est dans un parc. Ce n'est pas dans une
municipalité.
M. LAFONTAINE: M. le Président, quand on parle de territoire non
organisé, ça veut dire qu'il n'a pas été
arpenté et qu'il n'y a pas de canton. M. le Président, pour
éclairer le député de Terrebonne, même si c'est dans
un parc...
M. HARDY: Oui.
M. LAFONTAINE: ... le territoire a pu être arpenté et
compter des cantons. A ce moment-là...
M. HARDY: C'est un canton.
M. LAFONTAINE: Plusieurs cantons. A ce moment-là, ce n'est plus
un territoire non organisé. Il est organisé.
M. HARDY: C'est non organisé. Je pense que ce qu'on entend
communément par non organisé, ça veut dire qu'il n'y a pas
de municipalité, il n'y a pas de commission scolaire. C'est ça
qu'on entend par territoire non organisé.
M. LAFONTAINE: Mais ici, au sens de la loi, M. le Président, si
ç'a avait été arpenté, le nom du canton
apparaîtrait. Et à la fin du paragraphe 76, la dernière
phrase: "II comprend aussi les territoires non organisés situés
à l'intérieur du périmètre ci-haut décrit."
Cela veut dire qu'il n'y a pas de nom de canton pour ce territoire-là.
On ne peut pas donner une nomenclature de cantons. C'est ce que ça veut
dire.
Evidemment, le député de Laviolette sort d'une longue
léthargie.
M. HARDY: M. le Président...
M. CARPENTIER: II y a certainement des cantons qui ne sont pas
organisés.
M. HARDY: Quand la loi dit... La loi, je pense que je l'ai d'ailleurs
dit précédemment, décrit le cadastre et, à la fin,
elle énumère, elle identifie les municipalités. Les
cantons qui ne sont pas érigés en municipalité, elle ne
les énumère pas. Ils sont considérés...
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, M. le Président. Ce que le
député de Terrebonne vient de dire est faux, si on se rapporte
à ses paroles de tout à l'heure, quand je lui ai demandé
combien il y avait d'électeurs dans le canton de Béliveau. Il a
dit aucun. Et pourtant, le canton de Béliveau est recensé.
M. HARDY: Bien oui. Le territoire est recensé, même s'il
n'y a pas d'électeurs.
M. LAFONTAINE: Justement. Alors, quand on ne fait pas le
recensement...
M. HARDY: "Recensé" veut dire "est décrit". Si vous
reprenez l'article 76, au dernier paragraphe où on lit: Ce district
électoral renferme les municipalités suivantes:... Or, toutes les
municipalités érigées, qu'elles soient de ville,
cité ou village sont identifiées dans la loi nommément.
Quant au territoire les cantons qui ne sont pas érigés en
municipalités il est désigné par: II comprend aussi
les territoires non organisés situés à l'intérieur
du périmètre ci-haut décrit.
M. LAFONTAINE: Un instant.
M. HARDY: Tout le territoire dans un canton non érigé en
municipalité, on le retrouve seulement dans la description
cadastrale.
M. LAFONTAINE: Je demande seulement si Le Domaine se trouve dans un
canton bien identifié ou dans le territoire non organisé?
M. BOSSE: Je pense qu'il suit la théorie du député
de Saint-Maurice. Il s'agit de mesures dilatoires, de faire perdre le plus de
temps possible à la commission et retarder le plus possible la
commission...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. BOSSE: Prendre toutes les mesures, s'arrêter sur des niaiseries
s'il le faut... mais ce n'est pas important. Selon la théorie du
député de Saint-Maurice, c'est de faire perdre du temps, faire
niaiser des gens qui ont du travail sérieux à faire en commission
parlementaire.
M. GAGNON: Sur un point de règlement, je remarque que le
député de Terrebonne a participé totalement aux
discussions qui se sont déroulées ici. Et continuellement,
à peu près sans exception, il est obligé de s'adresser au
monsieur qui est à sa droite. Je ne le blâme pas. Alors, nous, qui
n'avons pas le monsieur qui est compétent...
M. HARDY: Vous en avez trois ou quatre.
M.GAGNON: ...qui vous donne toutes les informations et vous avez
participé continuellement...
M. HARDY: Vous niez la compétence de vos propres
recherchistes.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M.GAGNON: Je ne veux pas "barrer" le député de Terrebonne.
Je ne blâme pas le député de Terrebonne, mais je dis que
lui est nécessairement obligé de consulter cette personne
continuellement pour nous donner les renseignements. Donc, c'est
nécessaire qu'on les aie et, en deuxième lieu, quand le
député de Terrebonne ne le sait pas, il est obligé d'aller
les chercher vers sa droite.
M. HARDY: II faudrait peut-être s'interroger sur la qualité
des questions.
M. GAGNON: Elles sont de bonne qualité, vous ne savez pas les
réponses.
M. LAFONTAINE: Les renseignements qu'on demande sont de très
grande qualité. Ce sont les réponses qui sont très
médiocres. Et pour répondre au député de Dorion,
toute cette série de questions, comme je l'ai dit, il était onze
heures et demie, si nous avions la carte en face de nous, probablement que 75
p.c. de ces questions-là... ce sont des questions de
délimitation. On ne peut même pas se référer
à une carte. On a le nombre du recensement et je demande au
député de Terrebonne de me dire où se trouve Le Domaine et
il ne le sait pas. Dans quel canton?
M. BOSSE: C'est tout à fait normal que le
député...
M. LAFONTAINE: Normal que...
M. BOSSE: Un instant. Le député de Terrebonne n'est pas
tenu de faire plus que n'importe quel autre membre de la commission. Nous avons
lu et pris connaissance du contenu des divers documents, des divers
témoignages qui ont été portés devant la commission
et il semblerait que ceux qui étaient présents sont assez bien
informés jusqu'à présent pour poser des questions directes
et avoir des modifications et faire des propositions qui se tiennent
techniquement. Mais ce qui est important, et je veux l'affirmer, c'est la
théorie du député de Saint-Maurice qui prévaut,
soit faire perdre du temps à la commission.
M. DEMERS: Pour répondre au député de Dorion, ma
théorie est la suivante, et je la répète : Prendre tous
les moyens pour empêcher que cette iniquité ne se
réalise.
M. BOSSE: Voilà!
M. DEMERS: L'Opération 81.
M. BOSSE: C'est de tuer le plus de temps possible.
M. DEMERS: Pensez-y, en votre âme et conscience, et vous allez
dire que vous y participez. Cela n'a pas l'air de vous déranger.
M. BOSSE: C'est exactement ce que fait le député de
Labelle actuellement.
M. LAFONTAINE: Quand j'entends le député de Dorion parler
de la façon qu'il vient de parler... C'est évident qu'il n'a pas
besoin de carte. Il n'a même pas de texte de loi en face de lui. Il n'a
même pas un document sur la table. Parce que son caucus lui a dit:
Fais-moi passer cette loi le plus vite possible.
M. BOSSE: Je regrette, mais le député de Labelle n'a pas
à s'immiscer dans les affaires internes du Parti libéral, pas
plus que j'ai à m'immiscer dans les affaires internes de
l'Unité-Québec.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Un à la fois, je vous en
prie.
M. DEMERS: Je demanderais au technicien de me dire ce qu'il va faire
demander par l'autre. Vous m'avez téléphoné l'autre jour
pour
savoir si je voulais, oui ou non, que mon comté change de
nom.
M. HARDY: J'ai une question à poser au député de
Saint-Maurice. Quand il se réfère constamment à
l'Opération 81, est-ce qu'il se rend compte qu'il postule que les
électeurs à la prochaine élection voteront exactement
comme à la dernière, ce qui n'est pas très bon pour son
parti?
M. DEMERS: Je vais préciser...
M. VEILLEUX: II accepte la défaite avant de partir.
M. DEMERS: ... et comprendront ceux qui peuvent comprendre. Cela sera
encore une autre opération.
M. BOSSE: Un dernier sursaut.
M. DEMERS: L'Opération 81 est basée sur le fait que, si
les électeurs votaient comme ils ont voté la dernière
fois, avec les prévisions et la loi sur l'Opération 81 que vous
avez mise en place, cela donnerait 81 comtés. C'est tout ce que nous
avons dit. Je ne dis pas qu'ils vont faire la même chose, parce qu'ils se
sont fait berner dans l'affaire de la Brink's, les 100,000 emplois.
M. HARDY: S'ils ne font pas la même chose, pourquoi vous
battez-vous tant que cela et accordez-vous tant d'importance à
l'Opération 81? De deux choses, l'une. Ou c'est important,
l'Opération 81, ou ce n'est pas important.
M. DEMERS: C'est une injustice que vous perpétuez.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Je veux relever des propos tenus par le
député de Saint-Maurice. Il dit que les électeurs ont
été fous en 1970. Je pense que c'est porter un mauvais jugement
sur la population du Québec. Et pour cette population, il devrait
retirer ses paroles.
M. DEMERS: Je retire ces paroles. Les électeurs ont
été bernés en 1970, bernés par des "gimmicks",
l'affaire de la Brink's, les 100,000 emplois.
M. BOSSE: C'est sous-estimer l'intelligence de la population du
Québec.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: C'est toujours comme cela...
M. VEILLEUX: Les coups de revolver dans le comté de
Saint-Jean...
M. DEMERS: Quel coups de revolver? Vous n'étiez même pas
né.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je n'ai plus rien à dire.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je prierais les membres de la commission de
rendre le travail un peu plus facile pour le président et,
également, pour les transcriptrices du journal des Débats. La
parole est au député de Labelle.
M. LAFONTAINE : Pour répondre au député de
Terrebonne qui essaie d'imputer au député de Saint-Maurice des
motifs...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Revenez au paragraphe 76.
M. LAFONTAINE: Sur un point d'ordre, M. le Président. Je n'ai pas
le droit de laisser le député de Terrebonne...
M. DEMERS: M. le Président, c'est lui qui a ouvert le
débat, c'est lui qui a provoqué, sous le "soufflage" du
fonctionnaire, du grand...
M. HARDY: A l'ordre! Je pose une question de privilège. Je n'ai
pas besoin de souffleur pour ce genre d'intervention.
M. DEMERS: Cela a été soufflé à la courte
honte et vous avez répété de travers. Vous n'êtes
même pas capable de répéter ce qu'on vous souffle.
M.GAGNON: Le député de Terrebonne a simplement
exprimé ce que les députés des comtés
postulent.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Je pense que cela va faire du bien
à l'ensemble des membres de la commission, il est 12 h 55 et je
propose...
M. HARDY: Nous allons continuer jusqu'à lh.
M. DEMERS: M. le Président, vous avez fait une proposition, c'est
vous qui êtes président. Au moins, ayez la décence de
respecter votre président.
M. HARDY: Je respecte le président, mais ce sont les membres de
la commission qui décident l'ajournement et je pense que, comme
ç'a avait été prévu...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je m'en remets aux membres de la
commission.
M. LAFONTAINE: Je prends à mon compte la proposition du
président de la commission et je la mets aux voix.
M. HARDY: ... Nous continuons nos travaux jusqu'à une heure et
nous ajournerons comme prévu.
M. DEMERS: Je demande le vote sur la proposition du
président.
M. HARDY: Vous ne voulez pas qu'on se prononce sur votre motion?
M. LAFONTAINE: On y reviendra cet après-midi. Je veux ramener ce
que le député de Terrebonne a dit tout à l'heure; il a
voulu prêter des intentions malveillantes au député...
M. HARDY: Une autre motion dilatoire.
M. VEILLEUX: M. le Président, sur la demande de vote...
M. HARDY: On va se prononcer sur la motion du député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce que je voulais dire au
député de Terrebonne, c'est ceci. Quand le député
de Saint-Maurice parle de l'Opération 81, nous ne disons pas que les
gens, en 1974, vont voter exactement comme ils ont voté en 1970.
M.HARDY: Deuxième lecture.
M. LAFONTAINE: On dit ceci: Le Parti libéral dans sa projection,
dans sa planification électorale...
M. HARDY: Deuxième lecture, onzième édition.
M. LAFONTAINE: ... a tenu pour acquis: cela est une place rouge, cela
est une place bleue.
M. HARDY: Onzième édition...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Il a lancé l'Opération 81; c'est cela que
le député de Saint-Maurice vient de dire.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Je me fais le parrain de la proposition du
président de la commission à l'effet que l'on suspende les
travaux de la commission.
M. DEMERS: Mon adjoint, M. le Président, vous demande la
parole.
M. HARDY: On va commencer par se prononcer sur la motion du
député, si elle est sérieuse.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que vous êtes prêts
à vous prononcer sur la motion du député de Labelle?
M. LAFONTAINE: Relativement à ma motion, j'ai demandé
qu'on me précise dans quel canton le restaurant Le Domaine est
situé et si c'est dans un territoire non organisé.
M. HARDY: Nous ne le savons pas.
M. LAFONTAINE: Je dis que nous n'avons pas les instruments, à la
commission, pour être capables d'étudier d'une façon
sensée, d'une façon logique, la loi qui est devant nous.
M. VEILLEUX: Je demande le vote sur la proposition du
député de Labelle.
M. HARDY: Est-ce qu'on peut relire la motion d'amendement du
député de Lafontaine au paragraphe 76?
M. LAFONTAINE: Labelle, M. le Président.
M. VEILLEUX: II est si peu souvent ici qu'on confond entre le nom du
député et le nom de son comté.
M. LAFONTAINE: J'ai deux motions, mais je ne sais pas laquelle proposer
parce que je n'ai pas de document pour la préciser.
M. HARDY: Posez les deux.
M. LAFONTAINE: Dans la première motion, je propose que la
municipalité de Lac-Cayamant soit détachée du district
électoral de Pontiac-Témiscamingue. Mais je pense que la
municipalité de Lac-Cayamant ne représente pas tout à fait
ce que je veux dire. Par contre, on a tenté de l'améliorer.
M. HARDY: On peut voter quand même.
M. DEMERS: Voilà un vote raisonné. Vous ne savez pas sur
quoi vous allez voter mais vous allez voter quand même.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, M. le Président, je suis en train
d'expliquer ma motion. J'ai dit que je ne savais pas laquelle, parce qu'il y a
eu celle-là et celle-là. Je me demande de laquelle vous allez
disposer, parce que vous en avez deux en face de vous. Pour montrer le
sérieux de la commission, vous avez deux motions en face de vous.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Voulez-vous lire la deuxième, s'il vous
plaît?
M. HARDY: Question de règlement. On va
procéder l'une après l'autre. Il y en a une
première.
M. LAFONTAINE : II y en a déjà deux sur la table. Selon le
règlement, laquelle allez-vous choisir?
M. HARDY: Le député de Labelle vient de formuler d'une
façon formelle une proposition d'amendement...
M. LAFONTAINE: Je ne l'ai pas fait: à l'heure actuelle, j'ai
simplement rappelé à la commission que j'avais fait cette
proposition qui n'a pas subi le vote. Après ça, j'ai fait
celle-là et je ne sais pas laquelle prendre parce que je n'ai pas de
document en face de moi pour décider laquelle prendre.
M. VEILLEUX: Question de règlement. La première
proposition qu'a faite le député de Labelle a été
acceptée sous réserve. Cela a été
décidé et accepté sous réserve.
M. LAFONTAINE: II est hors d'ordre, M. le Président.
M. VEILLEUX: Que le député de Labelle se taise, c'est moi
qui ai la parole.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Le député de
Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Ce n'est pas ma faute si le député de Labelle
ne se souvient plus des propos incohérents qu'il a tenus depuis le
début de la séance.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je vous demanderais de
retirer...
M. HARDY: Le député ne veut pas formuler de façon
valable ses propositions d'amendement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La première proposition du
député de Labelle concernant le Relais a été
acceptée. Sur la deuxième proposition concernant Lac-Cayamant,
s'il veut la relire, nous allons la proposer immédiatement au vote.
M. LAFONTAINE: Je remercie le président d'avoir apporté
à la connaissance du député de Saint-Jean...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! La proposition.
M. DEMERS: J'invoque le règlement. Je ferais remarquer qu'il est
1 heure. Le député de Terrebonne a dit que ça finissait
à 1 heure.
M. HARDY: La motion n'a pas été adoptée. J'ai dit
qu'on pouvait suspendre les travaux à 1 heure mais il n'y a pas eu de
motion adoptée.
Une motion est devant nous, voulez-vous qu'on en dispose ou non?
M. DEMERS: On en disposera cet après-midi.
M. HARDY: Vous n'avez pas plus de respect que ça pour la motion
de votre collègue?
M. DEMERS: La motion ne presse pas, c'est cet après-midi qu'on
veut en disposer. Parce qu'il manque des informations.
M. VEILLEUX: Filibuster.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! C'est à la commission
de...
M. HARDY: Voter sur la motion du député Lafontaine.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je vais relire la motion.
M. LATULIPPE: Pourrait-on relire la motion?
M. LAFONTAINE : Je propose que la municipalité... Je ne sais pas
si ce sont les termes exacts que j'emploie. Est-ce que Lac-Cayamant porte le
nom de municipalité?
M. HARDY: Nous vous corrigerons en temps et lieu.
M. GRATTON: Lac-Cayamant. UNE VOIX: Church.
M. LAFONTAINE: Ah bon! M. le Président, je viens d'entendre le
député de Gatineau qui dit oui, ça s'appelle la
municipalité du Lac-Cayamant et le député de Pontiac qui
dit non, ça ne s'appelle pas la municipalité de Lac-Cayamant.
Autrement dit, si nous avions des cartes bien faites en face de nous, nous
pourrions procéder avec ordre, bon sens et logique.
UNE VOIX: Encore une autre fois!
M. LAFONTAINE: M. le Président, il est une heure et je propose la
suspension du débat. J'espère que le gouvernement, entre une
heure et trois heures aura le loisir de nous proposer des cartes avec
lesquelles nous pourrons travailler.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. HARDY: Nous prenons acte que le député de Labelle ne
veut pas que nous nous prononcions sur sa motion et nous allons suspendre nos
travaux.
LE PRESIDENT (M. Pilote): II y a déjà une proposition sur
la table; une demande de vote a été faite et j'aimerais que nous
procédions...
M. HARDY: II ne veut pas que nous votions.
M. LAFONTAINE: M. le Président, il me manque des documents;
j'appelle ça la municipalité du Lac Cayamant et autrement dit,
pour ne pas passer pour plus ridicules que nous ne pouvons l'être,
ça ne s'appelle pas...
M. le Président, le ridicule...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... ne tue pas parce que, s'il tuait, il y a longtemps
que la commission aurait cessé de siéger.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! La séance suspend ses
travaux jusqu'après la période des questions.
(Suspension de la séance à 13 h)
Reprise de la séance à 16 h 4
M. GIASSON (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Avant de replonger dans les travaux de notre commission, je voudrais
attirer l'attention des membres sur les remplacements effectués tout
récemment. M. Bossé remplace M. Bienvenue; M. Larivière
remplace M. Blank; M. Gratton remplace M. Brown; M. Fraser remplace M. Giasson;
M. Carpentier remplace M. Leduc; M. Assad remplace M. Phaneuf; M. Pelletier
remplace M. Séguin; M. Gallienne remplace M. Lacroix; M. Latulippe
remplace M. Drolet; M. Vincent remplace M. Lavoie (Wolfe); M. Russell remplace
M. Loubier; M. Lafontaine remplace M. Paul; M. Lessard remplace M.
Léger.
On vous a signalé à maintes reprises qu'il était
extrêmement difficile de travailler pour ceux qui sont affectés
à l'enregistrement de nos débats lorsque les échanges
fusent de toute part dans cette salle. On a fait appel à votre
collaboration mais en dépit de ces nombreux appels, les problèmes
sont de plus en plus aigus pour ceux qui ont à inscrire et à
enregistrer les débats.
Je reviens à la charge. Je vous signale, MM. les membres de la
commission, que lorsque l'on ne respectera pas l'appel à l'ordre de la
présidence, automatiquement, le président se lèvera et,
partant de ce moment, il n'y aura aucun enregistrement au journal des
Débats.
Deuxièmement, si, en fin de compte, il n'y a pas
possibilité que la présidence obtienne la collaboration minimale
requise pour assurer un minimum de décorum et surtout pour faciliter
l'inscription des débats, vous connaissez le règlement tout aussi
bien que celui qui préside présentement, la présidence
devra se servir des pouvoirs qui sont à sa disposition pour
éliminer je dis bien éliminer du débat les
récalcitrants.
Ce n'est pas de gaité de coeur que la présidence devra
prendre ces moyens mais, si on doit délibérer dans une
atmosphère acceptable, il va falloir se servir des règlements qui
sont à la disposition de la présidence.
Lorsque la séance a suspendu ses travaux, je suis d'avis qu'il y
avait une motion, peut-être même deux motions qui avaient
été soumises à la commission. Je n'ai aucun document me
donnant la teneur de ces motions.
M. HARDY: M. le Président, je fais appel au règlement. Il
avait été question de différentes motions mais
formellement il n'y en avait qu'une, parce qu'il ne peut formellement y avoir
qu'une motion à la fois. Nous en avons disposé et, maintenant,
s'il y a d'autres motions à venir, elles devront venir mais au moment
où nous reprenons nos travaux, il n'y a pas de motion devant la
commission.
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'aimerais cependant...
M. LAFONTAINE: On peut s'entendre là-dessus mais je dois dire
qu'il y en avait deux.
M. HARDY: D'une façon non formelle.
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'aimerais au moins qu'on m'en donne la
teneur.
M. HARDY: Actuellement, M. le Président, on commence la
séance, il n'y a pas de motion, on est devant le paragraphe 76.
M. CROISETIERE: Pour la bonne marche des travaux, nous comprenons que la
motion qui avait été présentée par le
député de Labelle a été acceptée.
M. HARDY: II y en a une qui est acceptée depuis fort longtemps.
Là, on remonte au Moyen Age. Il y en a une qui a été
acceptée et, juste avant l'ajournement des travaux, la commission s'est
prononcée sur une deuxième motion du député de
Labelle. Nous revenons à l'article 76 actuellement.
M. CROISETIERE: Très bien.
M. LAFONTAINE: Ma proposition est la suivante, et je pense bien que je
n'ai pas besoin de faire un tour d'horizon pour la motiver.
M. HARDY: Expliquez. Il faudrait avoir des explications.
M. LAFONTAINE: Pour la bonne compréhension des membres, je n'ai
pas d'objection, si le député de Terrebonne me demande
d'expliquer, je peux commencer à expliquer...
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: C'est relativement à la partie de territoire qui
est comprise dans les limites actuelles du comté de Pontiac; c'est une
enclave de population qui est desservie ou qui fait partie de la
communauté sociale du comté actuel de Gatineau. Il y a ce qu'on
appelle dans cette région Mer-Bleue, Lac-Cayamant puis il y a un autre
endroit, dont j'ai oublié le nom, mais je pense que ces trois
groupuscules de population font partie des cantons le
député de Pontiac m'a dit le nom ce matin Dorion et
Church. Dans la proposition actuelle du bill 62, cette population est
rattachée une autre fois au comté de Pontiac. Je pense que ce
serait corriger une iniquité, surtout que la population n'en est pas
tellement grande, je pense qu'on a mentionné ce matin 800 ou 900
personnes, 700...
M. HARDY: C'est 300 votants.
M. LAFONTAINE: C'est 300 votants, 367. Je pense bien que cela ne brise
pas trop le barème et ça peut rentrer dans plus ou moins 25 p.c.
J'en mets peut-être plus que moins parce que je ne connais pas trop la
situation locale pour être sûr d'atteindre le but que nous
cherchons. Ma nouvelle proposition serait la refonte de mes deux propositions
de ce matin qui étaient illégalement sur la table, parce qu'on ne
peut avoir deux propositions, comme le disait si bien le député
de Terrebonne.
M.HARDY: Le député de Labelle était conscient qu'il
était dans l'illégalité.
M. LAFONTAINE: Non, je trouvais curieux que le député de
Terrebonne, qui est le vice-président de l'Assemblée nationale,
ait accepté que deux propositions se discutent en même temps. A ce
moment-là, je ne comprenais plus sa conception du droit
parlementaire.
M. HARDY: Cela dépendait de mes excès de
libéralisme!
M. LAFONTAINE: Oui, ou d'autre chose, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si je comprends bien, le député
de Labelle propose que les cantons de Béliveau et, par
après...
M. LAFONTAINE: Je remercie beaucoup le président de nous ramener
à nos oignons. Que les cantons Béliveau, Church, Dorion, Alleyn,
Cawood et la partie nord du canton Aldfield soient détachés du
district électoral de Pontiac-Témiscamingue et qu'ils soient
rattachés au district électoral de Gatineau. Remarquez bien, M.
le Président, que j'en ai mis plus que moins pour être bien
sûr de faire comprendre que c'est ça que je veux. Mais
ç'aurait été tellement plus simple d'avoir la carte que de
le déterminer moi-même.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La proposition d'amendement est la suivante:
Que les cantons Béliveau, Church, Dorion, Alleyn, Cawood et la partie
nord du canton Aldfield soient détachés du district
électoral de Pontiac-Témiscamingue et qu'ils soient
rattachés au district électoral de Gatineau.
M. HARDY: M. le Président...
M. LAFONTAINE: C'est-à-dire que Gatineau n'est pas encore
passé mais disons...
M. HARDY: M. le Président, je serai très bref. Les
personnes les mieux qualifiées pour apprécier la valeur de cette
motion, les porte-parole les plus autorisés des populations
concernées sont nos collègues, les députés de
Gatineau et de Pontiac. Je crois comprendre que ces deux collègues ne
semblent pas favorables à la motion du député de
Lafontaine...
M. LAFONTAINE: De Labelle, M. le Président.
M. HARDY: De Labelle. Quant à moi, je voterai contre cette motion
pour ces raisons.
M. LAFONTAINE: M. le Président, on dit que les deux
députés concernés ne sont pas d'accord; j'ai aussi entendu
le député de Témiscamingue dire ce matin que ses gens
étaient favorables. Or, je tiens à dire que nous avons
communiqué avec plusieurs maires du comté...
M. HARDY: M. le Président, à l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... de Témiscamingue qui ne sont pas du tout
d'accord sur ces dires.
M. HARDY: M. le Président, nous avons précisément,
comme l'a rappelé le député de Labelle,
témoigné d'un excès de libéralisme. A partir de
maintenant, nous, de ce côté-ci de la Chambre, nous allons
collaborer entièrement avec vous, avec la présidence, pour qu'on
s'en tienne à la pertinence du débat.
M. RUSSELL: M. le Président, de ce côté-ci, nous
avons l'intention de coppérer au maximum tant et aussi longtemps que les
gens vont s'en tenir aux règles du jeu. Mais si on se permet des
excès de langage, nous nous réservons la liberté de
répondre à tous ceux qui voudront utiliser ce langage qui n'est
pas permis à la commission.
M. HARDY: Soyez assurés que, connaissant bien le
président, celui-ci verra à empêcher les excès de
langage.
M. LAFONTAINE: Je reviens à ceci. Si la commission Drouin
s'était prévalue de l'article 10 qui formait la commission Drouin
et avait tenu des audiences publiques dans tout le Québec, probablement
que la proposition que je fais aurait été inutile parce que, dans
la proposition de loi, la municipalité de Dorion et Church aurait
été rattachée au comté de Gatineau. Je le
précise, et c'est à la demande...
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! Le député fait appel
à des motifs qui devaient être invoqués...
M. LAFONTAINE: Ce ne sont pas des motifs. Je suis en train d'analyser
une situation et très froidement. Vous êtes là comme
président. J'ai l'impression que vous allez faire votre travail de
président et ne pas intervenir dans les débats.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Exactement, je vais remplir mon poste de
président.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, vous ne remplissez pas votre poste
de président.
LE PRESIDENT (M. Giasson): En remplissant mon poste de président,
je dois surveiller si...
M. LAFONTAINE: Ce n'est certainement pas le président de la
commission qui va dire les motifs ou les raisons qui me poussent ou qui
m'incitent à présenter ma motion.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! Continuez, M. le
député do Labelle.
M. LAFONTAINE: J'étais en train de dire ceci. Si la commission
Drouin s'était prévalue des droits que le bill 80 lui donnait, en
vertu de l'article 10, et avait tenu des audiences publiques, la commission
Drouin aurait certainement entendu les gens de la municipalité de Dorion
et Church réclamer leur rattachement au comté de Gatineau
à être formé ou à être étudié
tout à l'heure et de ne pas rester dans le comté de
Pontiac. Alors, quand le député de Terrebonne dit qu'il a plus
confiance dans la parole du député de Gatineau et plus confiance
dans la parole du député de Pontiac, je m'inscris en faux
vis-à-vis de cette affirmation. Et je reviens encore sur le fait que, si
nous avions une carte pour être capables de présenter quelque
chose, ma proposition ne serait peut-être pas élaborée
comme elle l'est à l'heure actuelle.
M. HARDY: Vote.
M. PAUL: Un instant. Est-ce que celui qui est responsable pour le
gouvernement pourrait nous dire où commence, à quel
méridien commence la description du comté de
Pontiac-Témiscamingue? Vous n'avez pas besoin de rire, c'est une
question qu'on pose. M. Prieur, vous n'êtes pas au courant do cela? Vous
étiez plus fort pour nous interroger et nous demander si on voulait
changer le nom du comté. Et lorsqu'il y a un député qui
vous a dit: Qu'est-ce que vous faites du rapport de la commission Drouin? Vous
avez répondu que vous vous en fichiez.
M. HARDY: A l'ordre!
M. PAUL: Comment, à l'ordre? Je porte une accusation
précise à l'effet que M. Prieur du bureau du premier ministre a
déclaré qu'il ne tiendrait pas compte des recommandations
à la commission Drouin. Nous sommes en droit de savoir pourquoi on n'en
a pas tenu compte dans la description du comté de
Pontiac-Témiscamingue. Et j'ai posé une question pertinente. A
quel méridien commence le comté de
Pontiac-Témiscaminque?
M. HARDY: D'une façon générale, ceux qui ont
travaillé à la préparation de la carte n'ont pas surtout
tenu compte des méridiens mais des limites des municipalités ou
des cantons. Or, la limite nord du comté de
Pontiac-Témiscamin-
gue n'est pas un méridien, c'est une ligne de canton.
M. PAUL: Où commence la ligne du canton de Nédelec?
M.HARDY: C'est évident que les membres de la commission ont le
droit de poser toutes les questions pertinentes.
M. PAUL: C'est pertinent.
M. HARDY: ... qui peuvent aider les députés à
bonifier cette loi, mais si on demandait au député de
Maskinongé de nous démontrer de quelle façon les questions
qu'il formule actuellement ont quelque rapport avec la confection d'une carte
électorale...
M. PAUL: Est-ce qu'on va me dire combien il y avait d'électeurs
aux élections de 1970 dans le territoire compris entre la ligne nord des
cantons de Nédelec, de Guérin, de Villars, de Beauneville, de
Delbreuil, de Guy, d'Allemand, de Le Barroys, de Casson, de Lajoie et partie de
la ligne nord du canton de Membre?
M. HARDY: II faut quand même exercer une certaine logique. Nous
sommes en mesure de donner le nombre d'électeurs par section de vote,
par municipalité ou par canton, mais de la façon que le
député formule sa question, il devient impossible d'y
répondre.
Que le député nous demande combien d'électeurs dans
une municipalité ou dans tel canton, nous serons en mesure de le lui
donner, ou dans telle section de vote même. Mais tel que sa question est
formulée...
M. PAUL: M. le Président, je ne poserai pas les questions qui
font l'affaire du député de Terrebonne, je vais poser les
questions qui m'intéressent et pour lesquelles j'ai le droit d'avoir une
réponse, nous sommes en commission de l'Assemblée nationale.
M. HARDY: Nous donnerons avec plaisir toutes les réponses qu'il
est possible de donner.
M. PAUL: "Qu'il est possible de donner" je retiens le mot "possible".
Alors, M. le Président, quelle étendue de territoire couvre les
cantons de Nédelec, de Guérin, de Villars, de Bauneville, de
Delbreuil, de Guy, d'Allemand, de Le Barroys, de Casson, de Lajoie et partie de
la ligne nord du canton de Membré, quelle est la superficie de ce
territoire et quelle est la superficie de chacun de ces cantons?
M. HARDY: Premièrement, la question a été
formulée à maintes reprises ce matin et nous avons dit que nous
ne pouvions pas répondre à cette question.
M. PAUL: Pourquoi?
M. HARDY: Parce que nous n'avons pas de chiffre, nous ne connaissons pas
la superficie en milles carrés de ces endroits.
M. PAUL: Sur quoi se sont basés les légistes dans les
circonstances pour introduire cette partie du territoire du Québec dans
le canton de Pontiac-Témiscamingue? Quels sont les critères qui
les ont guidés pour l'insertion de tels territoires dans tels
comtés?
M. HARDY: Les légistes se sont fondés sur le rapport
Drouin, lequel rapport Drouin s'est fondé sur la loi 80, laquelle loi 80
se fondait sur la liste électorale de 1970.
M. PAUL: Est-ce que le juge Drouin, après avoir reçu sa
récompense, pourrait être en mesure aujourd'hui de nous dire quels
sont les critères qui l'ont incité, justifié à
insérer tel territoire dans son rapport pour que ce territoire soit
inscrit dans le comté de ou dans le comté de...
M. HARDY: L'honorable député de Maskinongé, qui
connaît très bien son règlement sait qu'à ce stade
de nos procédures nous n'entendrons pas de témoin et que, par
conséquent, il n'est pas question de faire témoigner l'honorable
juge Drouin.
M. PAUL: A ce compte-là, M. le Président, je fais motion
pour que M. Prieur se retire de la table.
M. LEVESQUE: Motion rejetée.
M. PAUL: Un instant, M. le Président, c'est débattable. De
quel droit M. Prieur est-il là alors que ce serait beaucoup plus
intéressant et logique que le juge Drouin soit présent à
sa place. La présence de Prieur confirme qu'il s'agit d'une loi de
maquignonnage politique et, si le juge Drouin était assis à la
place de Prieur, là on pourrait avoir une certaine confiance dans ceux
qui ont préparé la loi et on n'y verrait pas une influence
politique dirigée, contrôlée, antidémocratique comme
celle que nous constatons dans le présent.
M.HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. PAUL: J'ai le droit de juger la loi comme je le voudrai.
M. HARDY: J'invoque le règlement.
M. PAUL: D'abord, M. le Président, je veux vous demander une
directive. Est-ce qu'il est parlementaire qu'un vice-président se fasse
le parrain d'une loi en Chambre et devant une commission de la Chambre?
M. LEVESQUE: M. le Président, j'invoque le
règlement parce que ce projet de loi a été
présenté en Chambre en première et en deuxième
lecture par celui qui vous parle.
J'ai présenté le point de vue du gouvernement dans un
premier discours en deuxième lecture. J'ai également
exercé mon droit de réplique. Le tout s'est fait dans l'ordre. Je
suis également présent à la commission parlementaire. J'y
participe chaque fois que je crois utile de le faire. J'apprécie
particulièrement la collaboration du député de Terrebonne
qui a participé plus activement que moi aux travaux préparatoires
des diverses réunions de la commission parlementaire qui a
précédé la présentation de ce projet de loi. Je ne
crois pas que nous puissions démontrer un plus grand désir de
collaboration que d'être ici tous présents, surtout pour
écouter ce genre d'interrogatoire...
M. PAUL: Vous n'avez pas fini. Vous avez prétendu qu'on faisait
du "filibuster", vous allez en avoir un.
M. LEVESQUE: ... qui ne fait certainement pas honneur à
l'objectivité que l'on doit avoir dans l'étude de tout projet de
loi.
M. PAUL: Si vous ne savez pas comment cela se fait, nous allons vous le
montrer. J'ai dit que j'avais fait une motion vous invitant à demander
une directive au président de l'Assemblée nationale. Parce qu'il
est indécent, il est antiparlementaire qu'un vice-pesident de la Chambre
vienne conduire les délibérations au nom d'un gouvernement, alors
que sa position doit être objective, complètement
dépolitisée, et encore moins recevoir les directives d'un
nommé Prieur, les directives politiques de Papa Doc ou du premier
ministre Bourassa.
Dans les circonstances, M. le Président, je vous ai
demandé de consulter le président de l'Assemblée nationale
pour qu'il vous donne des directives quant aux us et coutumes parlementaires
britanniques.
M. LEVESQUE: M. le Président, là-dessus, je dois dire que
cette demande est absolument farfelue, fait partie de cette
stratégie...
M. PAUL: Oui, M. le Président, vous avez deviné.
M. LEVESQUE: ... dont on ne se cache même plus. Nous avons
commencé ces travaux de la commission parlementaire avec uniquement des
parlementaires. C'est justement à la demande des représentants du
Parti de l'Unité-Québec.
M. PAUL: Je demande la présence du juge Drouin et non pas du
politicien Prieur.
M. LEVESQUE: Un instant. Est-ce que je peux parler, M. le
Président?
M. PAUL: Et non pas du politicien Prieur.
M. LEVESQUE: C'est justement à la demande formelle du
député de Chicoutimi, membre de l'Unité-Québec, que
nous avons mis des experts.
Ici se trouvent, non seulement le juge Drouin, mais toute
l'équipe de techniciens et de collaborateurs qui l'ont aidé et
appuyé. Il y a en plus les conseillers que nous jugeons à propos
d'emmener avec nous; et ça, c'est notre droit. Il n'y a rien dans les
règlements qui nous empêche d'avoir ici, comme d'ailleurs les
autres partis des conseillers; et nous en avons vu, au cours de ces travaux,
régulièrement. Nous allons continuer de choisir nous-mêmes
nos conseillers et ce n'est certainement pas Unité-Québec qui va
nous empêcher de procéder de la façon que nous jugerons
à propos, dans la légalité, dans la justice, dans
l'équité et dans l'objectivité.
M. PAUL: M. le Président, comme le coq vient de chanter trois
fois, je voudrais maintenant poser une question. J'ai fait une motion pour que
vous demandiez des directives... Pas de vous. Donnez-moi votre
expérience d'abord, votre connaissance parlementaire. Où
avez-vous pris vos connaissances en procédure parlementaire britannique?
J'ai suggéré, j'ai fait une motion pour que vous alliez demander
des directives au président de l'Assemblée nationale. C'est une
motion que j'ai faite.
M. LEVESQUE: M. le Président, je tiens à vous faire
remarquer que le président de l'Assemblée nationale, lorsqu'on
lui a demandé des directives de ce genre, a donné clairement sa
décision qu'une commission parlementaire était maîtresse de
la procédure. Vous n'avez certainement pas à retourner en Chambre
poser des questions. C'est vous, M. le Président, qui êtes
maître de cette commission. Si vous avez des doutes, vous n'avez
qu'à en parler aux membres de la commission.
M. PAUL: La commission est maîtresse de sa procédure, mais
il y a des faits qui se déroulent, M. le Président. La commission
parlementaire ne peut pas mettre de côté les
précédents parlementaires. Il y va même de la vie de la
démocratie qu'on galvaude actuellement, qu'on ridiculise, qu'on
torpille. C'est pourquoi j'ai fait une motion. Je suis prêt à
inviter mes collègues à parler...
M. LEVESQUE: Vous me permettrez seulement un mot, M. le
Président. Le président de l'Assemblée nationale
lui-même pourrait être ici. Il pourrait présider cette
commission, s'il le désirait. Et c'est vous, M. le Président, qui
avez tout pouvoir.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je suis prêt à rendre une
décision sur la motion du député de Maskinongé.
M. LAFONTAINE: M. le Président, pour enchaîner avec la
proposition du député de Maskinongé, j'ai fort bien
entendu que le leader du gouvernement en Chambre vient de déclarer que
la position que vous occupez à titre de président de cette
commission pourrait fort bien être remplie par le président de
l'Assemblée nationale. Je dois vous souligner que le président de
l'Assemblée nationale n'a pris part à aucune des
délibérations de notre commission de l'Assemblée
nationale.
M. LEVESQUE: II en a pleinement le droit.
M. LAFONTAINE: II en aurait pleinement le droit, mais, au moins, on
serait assuré, M. le Président, que celui qui préside
notre commission serait d'une neutralité à toute épreuve.
Ce dont on n'est pas assuré à l'heure actuelle. C'est le
cinquième président, je pense, de notre commission depuis ce
matin. On dirait qu'il n'y a pas seulement des D-l, des M-l, des M-2 et des D
2, mais il y a aussi des P, le P 1, le P 2, le P 3 et le P 4. Je pense qu'on
est rendu au P 5 à l'heure actuelle.
M. PAUL: Ce ne sera pas drôle quand nous serons rendus au PH.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Sur la motion du député de
Maskinongé, ma position est la suivante : Lorsque je préside une
commission parlementaire à la demande du président de
l'Assemblée nationale, j'ai tous les pouvoirs qui sont dévolus ou
conférés habituellement au président de l'Assemblée
nationale. Selon l'opinion du président qui vous parle, il n'y a pas
lieu qu'il se rende auprès du président de l'Assemblée
nationale.
M. PAUL: Je vous félicite de votre humilité, M. le
Président. Je constate que vous êtes un homme extrêmement
bien préparé pour occuper de hautes fonctions comportant des
responsabilités et je constate que vous remplissez très bien le
fauteuil qui vous supporte.
M. le Président, je voudrais savoir des experts, et non pas du
politicien Prieur qui est là, sur quoi ils se sont basés pour que
les territoires de Nédelec, de Guérin, de Villars et de
Talé soient inscrits dans le comté de
Pontiac-Témiscamingue. Quelle est la justification?
M. HARDY: M. le Président...
M. PAUL: J'ai demandé à des experts.
M. HARDY: Les experts ne sont pas témoins actuellement.
M. PAUL: Convoquez-les.
M. HARDY: Vous devrez vous contenter de l'humble voix de celui qui vous
parle.
M. PAUL: M. le Président, je ne suis pas pour m'adresser à
un plus ignorant que moi. A un plus fort je l'admets, mais pas à un plus
ignorant que moi.
M. HARDY: Merci.
M. PAUL: M. le Président, je pose ma question à nouveau.
En commission parlementaire, nous sommes en droit d'obtenir tous les
renseignements dont nous avons besoin pour nous permettre de nous
décider si nous devons voter en faveur ou contre un article de la loi.
Dans les circonstances, M. le Président, je formule bien humblement ma
question. Le député de Terrebonne, qui agit en plus comme whip de
son parti sur l'étude de cette loi... Je voudrais, M. le
Président, qu'on nous fournisse les renseignements demandés.
M. HARDY: M. le Président, si le député de
Maskinongé veut bien me laisser parler, je lui dirai ce que j'ai dit
à maintes reprises depuis le début de ces travaux. C'est
qu'à chaque fois que la commission indépendante pouvait concilier
et le facteur démographique et la situation existante, pour ne pas
bouleverser inutilement les situations, elle le faisait. Ici, tout simplement,
les territoires ou les localités mentionnés par le
député de Maskinongé sont dans ce comté parce
qu'ils y étaient et qu'il n'y avait pas d'inconvénient à
ce qu'ils y restent.
M. PAUL: Nous voudrions savoir, M. le Président, si la commission
parlementaire avait suffisamment de renseignements pour ne pas faire
d'exceptions pour tout le territoire du Nord-Ouest québécois.
Nous voulons savoir pourquoi on n'a pas tenu compte de cette situation
géographique que l'on trouve dans le Nord-Ouest québécois
et pour quelles raisons ce territoire a été inscrit ou
suggéré comme devant être intégré au
comté de Pontiac-Témiscamingue. Nous aimerions savoir combien il
y a d'électeurs dans ce territoire.
M. HARDY: Dans quel territoire?
M. PAUL: Je le répète, dans le territoire compris entre la
ligne nord des cantons de Nédelec, de Guérin, de Villars, de
Bauneville, de Delbreuil, de Guy, d'Allemand, de Le Barroys, de Casson, de
Lajoie et partie de la ligne nord du canton de Membre.
M. HARDY: M. le Président, j'ai dit tantôt au
député de Maskinongé qu'on pouvait lui donner les
renseignements qu'il demande s'il nous formule sa question autrement, s'il nous
demande combien il y a d'électeurs, soit par section de vote, soit par
municipalité. Mais de la façon qu'il formule sa question, on ne
peut pas lui répondre.
M. PAUL: De quelle municipalité font partie ces cantons?
M. LAFONTAINE: M. le Président, je vois le député
de Terrebonne consulter les experts de la commission Drouin, ce serait
tellement facile que les experts de la commission Drouin, qui sont des
employés de l'Assemblée nationale et non pas du gouvernement, le
juge Drouin est un employé à titre de président
général des élections, de l'Assemblée nationale et
non pas du gouvernement... Je réitère la demande que j'ai faite
ce matin, et qui est en concordance avec la demande que fait
présentement le député de Maskinongé, savoir que le
juge Drouin ou ses employés viennent témoigner directement et non
pas simplement souffler morceau par morceau des fragments de réponse aux
questions intelligentes que nous posons. On est en train de nous prouver que la
commission Drouin est un jouet entre les mains du gouvernement.
M. PAUL: Est-ce qu'on pourrait voir ce territoire sur la nouvelle
carte?
M. LAFONTAINE: Je remarque qu'un autre membre de la commission Drouin
vient porter des réponses au député de Terrebonne, mais on
ne sait pas à quel titre. Est-ce que ce serait à titre de whip du
Parti libéral? Est-ce que ce serait à titre de membre de la
commission? Je me demande toujours pourquoi c'est le député de
Terrebonne qui reçoit les renseignements de la commission Drouin. Est-ce
que la commission Drouin, supposément indépendante, dépend
de l'Assemblée nationale ou du gouvernement?
M.HARDY: M. le Président, les questions qui ont été
formulées tantôt tournent toujours autour du même
problème. On a répondu à satiété à
ces questions.
M. PAUL: Je déclare que personne n'a posé cette question
que je viens de poser. J'ai lu les délibérations de la
commission.
M. LEVESQUE: II n'y a personne qui y avait pensé.
M. PAUL: Pour ce qui est de la réponse, vous ne pouvez pas donner
le renseignement demandé.
M. LEVESQUE: II n'est pas opportun.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! Le député de
Terrebonne a signalé tout à l'heure au député de
Maskinongé...
M. PAUL: Ce n'est pas à vous de répondre. Je lui ai
posé une question, vous n'avez pas d'affaire à intervenir. Vous
dirigez les débats, vous n'avez pas d'affaire à répondre
pour les autres.
M.HARDY: M. le Président, c'est notre intention de
répondre à toutes les questions pertinentes.
M.PAUL: En vertu de quoi cette question n'est pas pertinente,
puisqu'elle affecte possiblement un nombre d'électeurs qui sont
isolés dans une partie du territoire québécois et que l'on
veut grouper dans la description géographique d'un collège
électoral qu'on connaîtra à l'avenir sous le nom de
Pontiac-Témiscamingue?
M.HARDY: M. le Président, j'ai répondu tantôt que la
commission indépendante, dans son deuxième rapport, avait
décidé de respecter les limites des deux comtés actuels
pour provoquer le moins de bouleversement possible puisque ces deux
comtés correspondaient aux normes démographiques.
M.PAUL: Sur la recommandation de qui?
M. HARDY: Tout s'est fait publiquement à la commission de
l'Assemblée nationale. Il n'y a eu aucune cachette.
M. PAUL: C'est le maquignonnage Desrochers qui est entré en ligne
de compte.
M. HARDY: Ce sont des recommandations. Le député de
Maskinongé n'était peut-être pas ici.
M. PAUL: Non et je n'étais pas pour en faire non plus, parce que
je savais que ce serait une carte politique que nous étudierions.
M. HARDY: Mais, il y a quand même des députés, le
député de Saint-Maurice, le député de Berthier, le
député de Nicolet, le député de Wolfe qui ont fait
des recommandations.
M. PAUL: Oui et pendant ce temps, le leader du gouvernement nous tenait
à l'Assemblée nationale pour étudier des projets de loi
comme on tente de le faire actuellement, pour diviser l'Opposition. On n'a pas
l'avantage d'être formé dans les deux catégories Dl,
D2,M1,M2. M. le Président, je vais poser une autre question. Est-ce
que...? Vous avez une question? Très bien, allez-y.
M. VINCENT: J'aurais une question supplémentaire, M. le
Président, au député de Terrebonne. Quel est actuellement
le nombre d'électeurs, d'après le bill 62, du comté de
Pontiac-Témiscamingue?
M. HARDY: Vous prenez le nombre d'électeurs de Pontiac et de
Témiscamingue et ça fait le nombre d'électeurs du nouveau
comté de Pontiac-Témiscamingue.
M. VINCENT: Ce qui veut dire que c'est en dehors des normes.
M. HARDY: Non, parce qu'il y a eu quelques additions.
M. VINCENT: Oui, mais c'est que...
M. HARDY: II arrive à 24,000; je l'ai donné ce matin, plus
de 24,000 électeurs pour le comté de
Pontiac-Témiscamingue.
M. VINCENT: C'est parce que le député de Terrebonne venait
de dire que c'était la description exacte des comtés de
Témiscamingue et de Pontiac.
M. HARDY: A quelques exceptions près.
M. VINCENT: Est-ce que vous avez donné les exceptions ce matin?
Quelles étaient les exceptions? On prend la description exacte du
comté de Témiscamingue.
M.HARDY: En gros, ce sont les deux comtés actuels de
Témiscamingue et de Pontiac.
M. VINCENT: Ce qui fait 22,285 électeurs. M. PAUL: Plus le
tripotage.
M. HARDY: II y a Pontiac et Témiscamingue tels qu'ils existent
présentement, plus trois cantons du comté de Gatineau qui
représentent 1,849 électeurs.
M. PAUL: Quels sont-ils?
M. HARDY: Masham-Nord, Sainte-Cécile-de-Masham et le canton
Eardley.
M. LAFONTAINE: Ceci est ma proposition de tout à l'heure. On
l'enlève.
M. HARDY: La justification de cet emprunt au comté de Gatineau,
c'était pour arriver à 24,000 électeurs.
M. VINCENT: 24,134 électeurs. M. HARDY: C'est ça.
M. VINCENT: II y avait une proposition tout à l'heure du
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Il y en a eu deux. Il y en a une ce matin qui a
été acceptée, quitte à revenir sur le paragraphe
76, je pense que...
M. HARDY: Cela avait été accepté?
M. LAFONTAINE: La première, relativement à la partie non
organisée du Domaine et du parc. Il y a aussi celle-là qui...
M. HARDY: C'est cela.
M. VINCENT: Cela représentait combien d'électeurs?
M. HARDY: On ne le sait pas.
M. LAFONTAINE: On ne le sait pas. Il y a de 25 à 30 personnes qui
y vivent.
M. HARDY: II n'y avait pas de section de vote pour...
M. LAFONTAINE: II y a certainement des électeurs mais..,
M. HARDY: D n'y avait pas de section de vote pour cet
établissement. C'est un établissement hôtelier dans le parc
La Vérendrye qui y a probablement été rattaché,
comme ici le Gîte, dans le parc des Laurentides; les gens qui y vivent
votent à Hébertville.
M. LAFONTAINE: C'est peut-être une erreur du président des
élections du comté, qui a oublié de placer un bureau de
scrutin à cet endroit-là.
M. HARDY: On peut faire beaucoup d'hypothèses.
M. LAFONTAINE: Ce peut être une hypothèse valable. Ce sont
certainement des gens qui ont le droit de vote. On a déjà vu des
erreurs de président d'élection. Récemment.
M. HARDY: C'était à l'élection
générale de 1970.
M. LAFONTAINE: Oui. On a déjà vu des erreurs du
président, quel que soit le gouvernement au pouvoir.
M. PAUL: Est-ce que le député de Terrebonne pourrait me
dire quel est le caractère ethnique de la population des trois cantons
de Gatineau qui sont maintenant intégrés dans le nouveau
comté de Pontiac-Témiscamingue?
M. HARDY: Le député de Gatineau peut certainement
répondre à cette question.
M. GRATTON: Dans le cas de la municipalité d'Eardley, mes
évaluations personnelles seraient de l'ordre de 50-50.
M. PAUL: Est-ce que vous êtes au moins déjà
allé dans cette paroisse?
M. GRATTON: Oui. Beaucoup plus souvent que l'honorable
député de Labelle, qui y est allé une fois de trop, je
pense.
M. LAFONTAINE: Si on me remet en cause, il va falloir que je lui prouve
que je comprends plus les aspirations de ses électeurs d'Eardley que si
je ne les avais jamais connus.
M. GRATTON: Je disais que dans le cas d'Eardley, c'est d'environ 50-50.
Dans le cas de Masham, c'est sûrement à 90 p.c. ou plus de
francophones et la troisième municipalité,
Sainte-Cécile-de-Masham, est au même endroit.
M. PAUL: Est-ce que c'est du même caractère ethnique que
l'ensemble, que la majorité de la population du nouveau comté de
Pontiac-Témiscamingue?
M. GRATTON: A mon avis, oui.
M. PAUL: Vous vous basez sur quoi pour dire qu'à votre avis,
oui?
M. GRATTON: Mes connaissances personnelles.
M. PAUL: Qui sont basées sur quoi? Des renseignements populaires?
Ou le député a-t-il fait un relevé personnel? Est-ce qu'il
a mené une enquête, fait des consultations, est allé
rencontrer les conseils municipaux?
M. GRATTON: De nombreuses consultations.
M. PAUL: Est-ce qu'il a obtenu le dernier relèvement
démographique de chacune de ces paroisses?
M.VINCENT: Par la carte, est-ce que le député de Gatineau
peut nous montrer où sont situés ces trois cantons? Par la
carte?
M. GRATTON: Je ne le pense pas.
M. VINCENT: Non? Est-ce que c'est situé en bas ou en haut?
M. GRATTON: Eardley est en bas, Masham est au milieu du comté de
Gatineau.
M. LAFONTAINE: On vient d'avoir un aveu du député de
Gatineau qui ne peut même pas se servir de la carte qui est
projetée en arrière de lui pour nous montrer où sont
situées les paroisses de son comté qui retomberaient dans le
comté de Témiscamingue-Pontiac. C'est un aveu assez fort, surtout
lorsqu'on a entendu ce matin le député de Terrebonne nous dire
que nous avions tous les renseignements voulus avec les cartes
projetées. Or, on vient d'entendre l'aveu du député de
Gatineau, qui ne peut même pas montrer sur la carte où sont
situées ces municipalités.
M. PAUL: Ma question avait donc un certain bon sens quand je lui ai
demandé si au moins il savait où c'était? Est-ce dans le
nord ou le sud du comté, ces paroisses?
M. GRATTON: J'ai répondu tantôt.
M. PAUL: Non. Je demande si elles sont dans le nord ou dans le sud.
M. GRATTON: J'ai répondu tantôt à une question du
député de Labelle.
M. PAUL: Je vous repose la question. Est-ce que c'est au nord ou au
sud?
M. GRATTON: La municipalité d'Eardley est au sud, la
municipalité de Masham est au centre du comté de Gatineau. Les
deux sont au sud du comté de Pontiac.
M. VINCENT: Au centre du comté de Gatineau?
M. PAUL: Le centre, ce n'est pas Low.
M. VINCENT: Au centre, ce n'est pas en bas.
M. PAUL: Le centre du comté de Gatineau, ce n'est pas Eardley.
C'est Low.
M. VINCENT: Vis-à-vis de quoi, Bois-Franc, Maniwaki,
Gracefield?
M. LAFONTAINE: Quand j'entends le député de Gatineau
affirmer que Masham et Sainte-Cécile-de-Masham sont situées au
centre du comté de Gatineau, j'aimerais tout simplement le corriger,
parce que le centre du comté de Gatineau, c'est la ville de
Maniwaki.
M. GRATTON: Je suis d'accord avec le député de Labelle
s'il parle du nouveau comté de Gatineau. Je parle du comté actuel
de Gatineau que je représente à la Chambre.
M. LAFONTAINE: Masham et Sainte-Cécile-de-Masham ne sont pas
situées dans les environs de Maniwaki. Masham est dans le bas, pour la
compréhension du député de Gatineau; mais il finira par
connaître son comté. Je n'en doute pas.
M. PAUL: Avec les années. Il sera assez peu longtemps avec nous
qu'il n'aura pas le temps de connaître son comté et ses
électeurs de le connaître.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Puis-je rappeler aux membres de la commission
que nous avons une motion devant la commission venant du député
de Labelle, motion qui se lit comme suit: "Que les cantons de Béliveau,
Church, Dorion, Alleyn, Cawood et la partie nord du canton d'Aldtield soient
détachés du district électoral de
Pontiac-Témiscamingue et qu'ils soient rattachés au district de
Gatineau".
J'inviterais les membres de la commission...
M. LAFONTAINE: Je dois souligner, par exemple, M. le Président,
que lorsque je présente une motion ainsi faite, c'est le mieux que je
peux faire avec les renseignements qui me sont
donnés par la commission. Je tiens encore à souligner que
nous n'avons pas de carte à notre disposition, que nous n'avons pas de
données démographiques, que nous n'avons aucune donnée au
point de vue électoral, que nous ne savons même pas de combien de
bureaux de vote ces nouveaux comtés seront composés.
Je fais cette motion que j'aurais aimé mieux charpenter si nous
avions pu obtenir de la commission les outils nécessaires afin de
composer un texte qui correspondrait beaucoup mieux à la
réalité. C'est ce que je disais à midi en finissant. C'est
le ridicule qui est en train de tuer la majorité libérale ici, en
commission, le fait de refuser systématiquement tous les documents dont
nous avons besoin pour étudier d'une façon positive et logique le
projet de loi qui est en face de nous.
M. PAUL: Avant que je sois appelé à me prononcer pour ou
contre cette motion du député de Lafontaine...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Vous avez le droit de la débattre.
M. PAUL: ... est-ce qu'il y aurait possibilité de connaître
le nombre d'électeurs au bureau de scrutin qu'il y aura dans ce
territoire?
M. LESSARD: Vous allez être obligé de la présenter
à nouveau. Vous avez dit le député de Lafontaine.
M. PAUL: Excusez, si je vous ai honoré pour un instant. Le
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: J'ai l'intention d'apporter tout à l'heure, quand
nous étudierons le comté de Labelle, une proposition pour changer
le nom de Labelle en celui de Lafontaine afin d'obliger tous mes
collègues à ne jamais se tromper de nom. Cela deviendra le
comté de Lafontaine.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Maskinongé était en train de formuler une question sur la
motion.
M. PAUL: Est-ce qu'un des conseillers politiques du député
de Terrebonne peut nous dire combien il y a de bureaux de vote dans le
territoire contenu ou décrit dans la motion du député de
Lafontaine... de Labelle?
M. HARDY: Les lapsus du député de Maskinongé sont
plus graves que...
M. PAUL: Qui vous dit que ce n'était pas intentionnel? Le
député a parlé, a devancé il ne pouvait pas
le faire tout de suite sa motion pour le changement de nom de son
comté.
M. HARDY: Au fond, vous vous êtes inspiré de ce que j'ai
déjà dit en prétendant que le député de
Labelle était déjà un personnage historique.
M. PAUL: II a toujours le privilège de présenter une bonne
tête.
M. LAFONTAINE: J'aime mieux être un personnage historique qu'un
personnage folklorique comme le député de Terrebonne.
M. PAUL: J'ai posé une question. M. HARDY: Oui. J'ai la
réponse. M. PAUL: Vous l'avez?
M. HARDY: II y a sept bureaux de vote. En d'autres termes, sept sections
de vote.
M. PAUL: II y a sept sections de vote qui comprennent combien
d'électeurs?
M.HARDY: Parce que ce ne sont pas apparemment des bureaux doubles.
M. PAUL: Cela comprend combien d'électeurs?
M. LESSARD: Est-ce que vous avez une machine à calculer?
M. BOSSE: Le nombre de votants et leur nom.
M. PAUL: L'âge. On pourrait demander cela à M. Prieur, il a
fait le recensement. On va le nommer prieur de la Trappe d'Oka quand on va
avoir fini.
M.HARDY: II y avait 806 électeurs aux élections de 1970.
Il y en a peut-être de décédés.
M. PAUL: II y en a peut-être de déménagés.
Est-ce que le député peut nous dire combien ont atteint
l'âge de 18 ans depuis les élections?
M. HARDY: Non, M. le Président, je ne puis répondre
à cette question.
M. PAUL: Vous n'avez pas cela. Est-ce que le ministre...
M. HARDY: Le prochain recensement nous le dira.
M. LESSARD: Combien du sexe masculin et combien du sexe féminin?
Et de double sexe?
M. PAUL: Est-ce que vous avez cela? M. HARDY: Non, M. le
Président.
M. PAUL: Quel est le pourcentage d'électeurs qui se sont
prévalus de leur droit de vote à la dernière
élection?
M. HARDY: M. le Président, le rapport du président
général des élections ne mentionne pas le sexe des
électeurs.
M. PAUL: Je vous ferai remarquer que tout ce qui regarde le sexe, cela
se rapporte» au député de Saguenay; je ne suis pas
intéressé au sexe encore, pour le territoire de
Pontiac-Témiscamingue.
M. LESSARD: Cela m'intéresse.
M. HARDY: Le député de Maskinongé n'est pas si
vieux que cela.
M. PAUL: Ah non! Vous savez, plus le vin vieillit, meilleur il est.
UNE VOIX: II se vend.
M. PAUL: II y a des exceptions; regardez-vous.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. HARDY: Cela vient.
M. PAUL: Ne soyez pas pressé, M. le Président.
Calmez-vous. D'accord.
M. HARDY: Ce sont presque des questions au feuilleton.
M. PAUL: Je proposerais, M. le Président, que nos questions
soient posées au feuilleton et qu'on suspende l'étude de la loi.
Si cela prend autant de temps à répondre que pour la question
numéro un inscrite au feuilleton, nous aurons la loi pour 1977.
M. HARDY: M. le Président, 73.32 p.c. des électeurs
concernés ont exercé leur droit de vote lors des dernières
élections.
M. RUSSELL: Ils sont intéressés, eux.
M. PAUL: Est-ce que je pourrais continuer mon interrogatoire?
LE PRESIDENT (M. Giasson): C'est votre privilège.
M. PAUL: Est-ce que je pourrais demander à mon aimable ami, le
député de Bonaventure, pour quelle raison le parc de la Gatineau
se trouve situé dans les deux comtés? Il n'y a pas
d'électeurs, c'est bien important. Il y a le gardien, mais à part
cela... Est-ce qu'il y a une raison pour que le parc soit compris dans deux
comtés?
M. LEVESQUE: Nous avons une motion.
M. HARDY: Le parc n'est pas compris dans la motion.
M. PAUL: Non, le député Lafontaine a retiré sa
motion.
M. LAFONTAINE: Non. Il faudrait peut-être que je m'explique.
M. HARDY: II serait peut-être bon que vous ayez des cellules comme
cela; ce serait peut-être facile de vous faire entendre.
M. LAFONTAINE: Je vais m'expliquer, M. le Président. J'ai
apporté cette motion, je vais la lire si le président le
permet.
M. HARDY: Nous l'avons lue.
M. LAFONTAINE: C'est pour la compréhension du
député de Maskinongé. Je propose que les cantons de
Béliveau, Church, Dorion, Alleyn, Cawood et la partie nord du canton
d'Aldfield soient détachés du district électoral de
Pontiac-Témiscamingue et qu'ils soient rattachés au district
électoral de Gatineau.
M. PAUL: Un instant. Est-ce que l'honorable député me
permettrait une question? Est-ce que l'honorable député peut me
donner l'assurance qu'il n'y a pas de cantons qui ont été
oubliés dans la liste?
M. LAFONTAINE: C'est justement ce que j'allais dire et préciser
au député de Maskinongé; j'ai présenté ce
matin deux motions, l'une demandant que les municipalités...
M. PAUL: Je m'oppose à ce qu'on discute de deux motions.
M. HARDY: Question de règlement.
M. LAFONTAINE: Non, mais pour revenir, celle-ci est le condensé
des deux. La première était à l'effet de rattacher la
municipalité de Lac-Cayamant. Or, d'après le député
de...
M.HARDY: M. le Président, est-ce que le député de
Lafontaine me permettrait? Lac-Cayamant n'est pas une municipalité,
c'est un nom populaire, c'est la municipalité de Dorion.
M. LAFONTAINE: C'est justement ce que j'allais dire, M. le
Président. D'après le député de Gatineau, il y
avait une municipalité de Lac-Cayamant. D'après le
député de Témiscamingue, il n'y en a pas.
M. PAUL: Témiscamingue ou Pontiac?
M. LAFONTAINE: Pontiac. Il y avait une municipalité de Dorion et
Church qui comprenait Lac-Cayamant et Mer Bleue.
M. PAUL: Quand vous parlez du député de Gatineau,
parlez-vous de l'ancien juge ou du député actuel, matricule
108?
M. HARDY: Pertinence du débat. M. PAUL: Continuez, je
m'excuse.
M. LAFONTAINE: J'ai déploré ce matin que nous n'ayons pas,
ici à la commission, les documents pertinents à une étude
objective de la loi mais que, pour couvrir... C'est pour ça que j'ai
demandé ce matin que ma proposition mentionne le canton de
Béliveau. J'ai demandé au gouvernement combien de votants il y
avait dans le canton de Béliveau. Il n'y a aucun votant dans le canton
de Béliveau. Pour être sûr que je couvre bien l'enclave que
je veux déterminer, mais n'ayant pas de carte pour vérifier,
parce que le gouvernement ne nous a pas donné les instruments
nécessaires, j'ai formulé ma proposition ainsi: Que les cantons
de Béliveau, Church, Dorion, Allyen, Cawood et la partie nord du canton
d'AÏdfield soient détachés du district électoral de
Pontiac-Témiscamingue et qu'ils soient rattachés au district
électoral de Gatineau. Ceci dans un but bien précis. C'est parce
que je connais bien cette région. Elle est située à une
dizaine de milles de Blue Sea Lake dans le comté de Gatineau. La sortie
naturelle de ces gens est dans le comté de Gatineau. C'est une partie de
territoire que je connais très bien parce que j'y ai déjà
travaillé dans les années 1950. Même à ce moment,
les gens voulaient être détachés du comté de Pontiac
et être rattachés au comté de Gatineau. A l'heure actuelle,
on présente devant l'Assemblée nationale et à la
commission qui travaille sur les modalités de la loi... On fait des
grands changements en se basant sur des questions de nombre. Quand nous tombons
dans la question de Lac-Cayamant, Mer Bleue, etc., où il y a, comme on
l'a mentionné ce matin, 300 ou 400 votants, on refuse de corriger la
ligne de division entre les comtés proposés de Gatineau et de
Pontiac- Témiscamingue. C'est à la demande de la région,
pour respecter la démocratie...
M. HARDY: M. le Président, on s'est prononcé
là-dessus.
M. LAFONTAINE: Bien non! Je suis en train d'expliquer...
M. HARDY: Vous expliquerez vos problèmes en dehors de la
commission.
M. PAUL: J'ai le droit de poser une question à n'importe quel
député de cette commission.
M. HARDY: Oui, mais la commission a disposé de cette motion. On
reprend un débat sur une motion dont la commission...
M. PAUL: C'est vous-même qui m'avez interrompu.
M. HARDY: Pas celle-ci, mais celle de ce matin.
M. LAFONTAINE: La première concernant le parc de La
Vérendrye, d'accord.
M. HARDY: II y en a une qui a été acceptée et une
autre qui a été rejetée.
M. LAFONTAINE: Non, non. La deuxième n'a même pas
été mise aux voix. On a fini à 1 h 2 là-dessus. Je
donne les informations relativement à cette partie. Je trouve que ma
description en couvre peut-être plus que ce que je veux couvrir. Ce que
je veux sauver, c'est la situation des gens qui demeurent dans la région
de Lac-Cayamant et qui sont à la porte du comté de Gatineau, qui
font affaires avec Messine, Blue Sea Lake, Gracefield, qui ne font jamais
affaires avec Chapeau, Quyon, Danford Lake, Otter Lake, avec toutes les
municipalités du reste du comté de Pontiac. Non, je ne connais
pas, j'aime autant ne pas le dire.
M. HARDY: M. le Président, un point pour rétablir les
faits. Si le député de Labelle regardait attentivement la carte
qu'il a entre les mains, celle qu'on lui a remise ce matin, celle que son parti
a reçue la semaine dernière, il verrait que tous les cantons sont
identifiés.
M. LAFONTAINE: Quelle carte, M. le Président?
M. HARDY: Celle que nous vous avons remise avant l'ajournement ce
midi.
M. LAFONTAINE: La carte de 1969?
M. HARDY: Les divisions de cantons ne sont pas modifiées depuis
1969.
M. LAFONTAINE: Vous avez ici, à l'article 76, une enumeration qui
comprend une page. On me demande, à chaque comté, de commencer
à regarder canton par canton, fouiller, sortir les poux?
M. HARDY: C'est ce qu'on fait.
M. LAFONTAINE: II me semble que ce n'est pas une façon moderne de
travailler, quand on est rendu à l'ère électronique, avec
des machines à calculer IBM, etc.
M. HARDY: A la vitesse avec laquelle on travaille depuis hier...
M. LAFONTAINE: Je ne comprends rien. C'est étrange que la
commission Drouin ait été capable de nous présenter comme
travail de base l'atlas des districts électoraux projetés et que
le gouvernement, qui arrive avec une loi, ne soit pas capable de corriger cet
atlas et faire le même travail qui aurait facilité
énormément les débats de cette commission.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Autre commentaire sur la motion du
député de Labelle?
M.RUSSELL: M. Président, avant de voter sur cette motion, est-ce
que je pourrais obtenir l'information suivante: Combien y a-t-il
d'électeurs dans Sainte-Cécile-de-Masham, qui se trou-trouve
juste au bas ici.
M. HARDY: Il y a 377 électeurs. M. VINCENT: A Masham-Nord?
M. HARDY: II y avait 623 électeurs lors du recensement de
1970.
M. RUSSELL: Et au canton d'Eardley? M. HARDY: II y a 268
électeurs.
M. VINCENT: Masham, c'est tout près de Wakefield?
M.HARDY: Oui.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je veux faire remarquer au
député de Terrebonne l'ambiguïté dans laquelle on est
plongé. Je viens de vérifier avec le président à
qui j'ai remis une copie de ma motion. Si Masham est comprise dans ma motion,
Sainte-Cécile-de-Masham ne l'est pas, M. le Président. Nous nous
interrogeons. Nous avons un paquet de noms de cantons, mais nous ne pouvons pas
les visualiser.
M. HARDY: Si vous n'êtes pas prêts, ce n'est pas notre
faute.
M. LAFONTAINE: M. le Président, on sait à quelle place on
va, mais on n'a pas les outils à la table. Combien de fois dois-je
répéter au député de Terrebonne, pour qu'il finisse
par comprendre, que pour faire du travail intelligent, positif et dynamique, il
nous faudrait d'autres documents que ceux que nous avons en main? Nous avons
une brique ici.
M. RUSSELL: Pour faire suite aux remarques du député de
Terrebonne, je me pose plusieurs questions. Je l'ai mentionné ce matin
et je reviens à la charge. N'est-ce pas à la commission de
fournir les documents en vue de faire l'étude de cette division de la
carte électorale? Ou, est-ce à l'Opposition de fouiller et de
préparer ses propres documents pour faire cette étude?
M. HARDY: La commission a préparé son rapport, elle. Mais,
si l'Opposition veut préparer une autre carte, c'est à elle
à se documenter pour préparer sa carte.
M. RUSSELL: M. le Président, sur ce point, je suis bien d'accord
que la commission a préparé une carte qui a été
modifiée; nous n'avons pas reçu dans la même forme les
modifications de la carte originale que nous avons soumise. C'est ce que nous
réclamons actuellement.
M. HARDY: D'accord. Nous, non plus. Nous travaillons avec les
mêmes instruments que les députés de l'Opposition.
M. VINCENT: M. le Président, pour nous préparer une autre
carte... Tout à l'heure, le député de Terrebonne a
mentionné 1,849 électeurs dans Masham-Nord,
Sainte-Cécile-de-Masham et le canton d'Eardley. Il a mentionné
1,849 électeurs. Maintenant, il nous dit que dans Sainte-Cécile,
il y en a 377, dans Masham-Nord, 623, et dans Eardley 268. Cela fait seulement
1,268.
M. HARDY: 195 dans Rupert.
M. VINCENT: On n'avait pas Rupert, tout à l'heure.
M. HARDY: Vous ne l'avez pas demandé.
M. VINCENT: J'ai demandé quelles étaient les paroisses ou
les municipalités...
M. HARDY: Le député de Maskinongé nous a
demandé le nombre d'électeurs pour des localités bien
déterminées. C'est à la suite de cela que j'ai
donné des réponses.
M. VINCENT: J'ai demandé tout à l'heure quelles
étaient les paroisses ou les cantons qui étaient ajoutés
au comté de Pontiac-Témiscamingue.
M. HARDY: On va vous répéter cela.
M. VINCENT: Et là, on m'a dit qu'il y avait seulement trois
municipalités ou trois cantons, ce qui faisait un total de 1,849. On
ajoute maintenant Rupert; après cela, on ajoute lequel?
M. HARDY: L'ambiguïté vient peut-être de Masham-Nord.
Dans le canton de Masham-Nord il y a 623 électeurs, mais à
l'intérieur du canton, il y a une autre municipalité qui
s'appelle Rupert et qui en a 195. Masham-Nord, c'est 623 plus 195
électeurs.
M. VINCENT: Oui.
M. HARDY: Ensuite il y a Sainte-Cécile-de-Masham, qui a 377
électeurs. Par la suite, vous avez Eardley avec 654
électeurs.
M. VINCENT: Combien?
M. HARDY: Avec 654 électeurs. Le canton d'Eardley.
M.VINCENT: Vous avez dit 668 tout à l'heure.
M. HARDY: C'est-à-dire qu'à l'intérieur du canton
d'Eardley, vous avez Beach Grove avec 135 électeurs, Eardley, 268
électeurs, et Lucksville 253 électeurs. Ce qui fait 654 pour tout
le canton de Eardley.
M.PAUL: M. le Président, est-ce que vous pourriez demander aux
fonctionnaires pourquoi dans le canton de Masham on est allé chercher
seulement Wakefield et qu'on n'a pas pris tout le canton de Masham? Pourquoi le
petit détour?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je demande au député de
Maskinongé s'il juge que le canton de Masham est inclus dans la motion
du député de Labelle?
M. PAUL: Vous voulez qu'on vote sur la motion du député de
Labelle?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Elle est devant la commission
parlementaire.
M. LEVESQUE: On va voter tout d'abord. Si on veut parler d'autre
chose... On va prendre le vote sur l'amendement du député de
Labelle.
M. PAUL: ... de Lafontaine.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Quels sont ceux qui sont pour la motion du
député de Labelle? M. Bossé?
M. BOSSE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Larivière?
M. LARIVIERE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Gratton?
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Fraser?
M. FRASER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Assad?
M. ASSAD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Gallienne? M. Pelletier? M. Latulippe?
UNE VOIX: II est en Europe.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Vincent?
M. VINCENT: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Russell? M. RUSSELL: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Lafontaine?
M. LAFONTAINE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Lessard?
M. LESSARD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La motion est rejetée. M.
Lamontagne?
M. LAMONTAGNE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Levesque?
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Hardy?
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La motion est rejetée par 10 contre et
trois pour.
M. HARDY: Pour revenir au paragraphe 76 et pour répondre à
la question du député de Maskinongé, le détour en
question est tout simplement pour respecter les limites de la
municipalité de Wakefield.
M. PAUL: Alors vous n'avez pas voulu prendre tout le canton?
M. HARDY : Non. On respecte les limites municipales.
M. PAUL: Pourquoi d'abord, sur la carte, ce petit détour ne
figure-t-il pas?
M. HARDY: Sur quelle carte?
M. PAUL: Sur la carte que vous nous avez distribuée.
M. HARDY: Parlez-vous de l'atlas du premier rapport Drouin ou de la
carte...
M. LAFONTAINE: La carte que vous nous avez distribuée à
midi.
M. HARDY: Qu'est-ce qui ne figure pas?
M. PAUL: Le territoire suivant. Je vous le lis: La ligne nord et partie
sud et partie de la ligne est du canton de Masham jusqu'à la ligne
séparative des rangs 2 et 3 dudit canton. Dans le comté de
Masham, partie de ladite ligne séparative de rang sur une distance de
208 pieds, une ligne droite dans le lot 1 du rang 2 parallèle à
la ligne est dudit canton jusqu'à la ligne médiane
de la rivière La Pêche. La ligne médiane de ladite
rivière vers l'est jusqu'à la ligne est du canton de Masham, la
ligne est des cantons de Masham.
Cela ne parait pas sur votre carte, l'écart que vous
décrivez, le petit rond, le petit cercle que vous décrivez dans
le texte de loi. Vous ne reproduisez pas ce détour.
M. HARDY: M. le Président, c'est évident, la carte est un
instrument de travail qui n'est pas parfait, la carte que nous avons.
M.PAUL: II était assez parfait pour que vous puissiez inclure,
par exemple, la ville de Wakefield.
M. HARDY: Cette carte n'a pas été faite à partir de
la loi. On a les descriptions. Si le député veut se
référer à la page 71 du projet de loi 62, il verra que
Wakefield est dans la description du comté de Gatineau.
M. PAUL: Oui. Mais pourquoi ce petit cercle?
M. HARDY: Pour respecter les limites municipales, pour ne pas diviser la
municipalité.
M. LAFONTAINE: On divise le canton, par exemple.
M. HARDY: C'est plus important de respecter
l'homogénéité d'une municipalité que d'un canton.
Le député de Labelle reconnaît cela.
M. LAFONTAINE: Je comprends ça parce qu'un canton, c'est dix
milles par dix milles.
M. HARDY: Oui.
M. LAFONTAINE: On respecte les limites d'une municipalité, mais
on divise et on torture un canton. C'est ça que le député
de Maskinongé voulait...
M. HARDY: On peut différer d'opinion, mais je pense qu'il est
préférable de respecter les limites d'une municipalité et
quand c'est possible de respecter la limite du canton également, mais la
priorité est donnée à la municipalité.
M. LAFONTAINE: Vous voyez cela, l'électeur qui demeure dans
Wakefield, il va aller voir son député dans la ville de Hull ou
dans Touraine, il est assez proche, mais celui qui reste à dix milles,
qui va être obligé de partir en automobile pour aller rendre une
visite à son député qui demeure à
Témiscamingue. Cela est fort.
M. HARDY: Son député irait peut-être le voir.
M. PAUL: C'est vrai qu'aujourd'hui il y a des moyens modernes de
transport.
M. THEBERGE: On l'a entendue, celle-là.
M. PAUL: Vous la savez. Cela coûte cher aussi pour les petits
pâtés à la viande, dans le temps de Noël, pour les
ministres. On vous en reparlera de celle-là.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que l'intervention du député
de Maskinongé veut dire ceci: Pourquoi les électeurs de la
municipalité de Wakefield sont-ils mieux traités que les
électeurs de Rupert et de Sainte-Cécile-de-Masham etc., qui sont
compris dans tout le grand canton?
M. PAUL: Remarquez bien que je ne suis pas ingénieur, mais
là, avec la haute compétence qu'on connaît au
député de Labelle, il est précisé dans le journal
des Débats la portée exacte de ma question. Je l'en remercie.
M. HARDY: Les futurs historiens se pencheront avec plaisir sur ces
remarques du député de Labelle.
M. PAUL: J'ai parlé à un bon ingénieur, le
député de Labelle.
M. DEMERS: Lorsqu'on parlera du grand musicien Octave
Crémazie.
M. PAUL: Je vous remercie pour la demi-réponse qu'on m'a
donnée.
Est-ce qu'on pourrait me dire pourquoi le parc de la Gatineau est
compris dans deux comtés?
M. HARDY: Pour une chose bien simple, c'est que... Pourquoi il est
compris dans...?
M. PAUL: Dans deux comtés?
M. HARDY: Parce que la commission indépendante n'a pas...
M. PAUL: Laquelle, celle-là, quand vous parlez de commission
indépendante?
M. HARDY: En avez-vous créé une autre? La commission
créée par la loi 80...
M. PAUL: Vous parlez de la commission Drouin.
M. HARDY: ... cru bon de se préoccuper des limites d'un parc.
Premièrement, parce qu'il y a peu d'électeurs qui habitent les
parcs. Deuxièmement, parce que les limites des parcs sont
appelées à changer.
M. PAUL: Vous prétendez que pour le parc
de la Gatineau, les limites sont appelées à changer?
M. HARDY: On change parfois des limites de parc.
M. DEMERS: Oui, on a vu cela...
M. PAUL: Est-ce que le député veut nous prévenir
que le territoire de la commission de la capitale nationale va...
M. HARDY: M. le Président, je me préoccupe de la carte
électorale et je n'ai aucune idée quant à d'autres
sujets.
M. PAUL: Je vais vous poser une question bien précise. Est-ce que
ce territoire est sous l'autorité de la commission de la capitale
nationale ou des services administratifs de la province?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que vous faites allusion au parc de la
Gatineau?
M. HARDY: Quel territoire, le parc de la Gatineau?
M. PAUL: Je ne parle pas du parc de la Mastigouche, on n'y est pas
encore rendu. Le parc de la Mastigouche, c'est chez nous. Je parle du parc de
la Gatineau.
M.HARDY: Sous l'autorité de la commission de la capitale
nationale.
Adopté, M. le Président, le paragraphe 76?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si le député de
Maskinongé me permet.
M. PAUL: Certainement, allez-y.
M. VINCENT : M. le Président, en examinant la carte ici, j'ai
posé une question tout à l'heure sur la municipalité de
Sainte-Cécile-de-Masham qui, à mon sens, devrait être
exclue du comté de Pontiac pour plusieurs raisons et demeurer dans le
comté de Gatineau, telle qu'elle existe actuellement.
Je crois qu'on pourrait invoquer les mêmes raisons qu'a
invoquées tout à l'heure le député de Labelle,
parce que le débouché de ces gens-là est sur la route 11,
leur sortie est là et toute l'économie de la région est
là. Pour auelle raison les a-t-on inclus dans le comté de
Pontiac? Pour ces raisons, selon le désir de cette population, je
voudrais faire une motion pour que cette municipalité soit exclue du
district électoral de Pontiac et incorporée dans le comté
qui fera partie du district électoral voisin, à l'étude
Gatineau, actuellement.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Voici devant la commission la proposition du
député de Shefford. Elle se lit comme suit: Que la
municipalité de Sainte-Cécile-de-Masham soit exclue du district
électoral de Pontiac-Témiscamingue.
M. PAUL: Voulez-vous M. le Président, relire le texte de la
motion?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Certainement M. le député de
Maskinongé.
M. PAUL: Merci.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Proposé par le député de
Shefford: Que la municipalité de Sainte-Cécile-de-Masham soit
exclue du district électoral de Pontiac-Témiscamingue.
M. PAUL: Ce qu'on veut, c'est sauvegarder le territoire intégral
du comté de Gatineau.
M. RUSSELL: M. le Président, vous allez comprendre pourquoi.
Toute l'économie de cette municipalité est dirigée vers la
route 11 et dans le district de Gatineau actuellement. Là, on veut
retourner ces gens dans Pontiac; c'est les envoyer travailler contre le
courant. On créera beaucoup de mécontentement, et les gens
seraient heureux de demeurer dans le district électoral actuel.
M. PAUL: Je suis sûr que le député de Gatineau
lui-même va souscrire avec empressement à la proposition du
député de Shefford.
M. HARDY: M. le Président, les porte-parole autorisés sur
cette question sont les députés des comtés
concernés.
M. PAUL: Bon! Est-ce qu'on pourrait entendre le député de
Gatineau?
M. GRATTON: Enfin, et en liberté.
M. PAUL: Répétez-nous ce que vous avez dit tout bas.
M. DEMERS: Ce qu'on vous a dit de dire.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Une motion a été
présentée par le député de Shefford.
M. HARDY: J'ai rarement vu des collègues faire de la projection
comme ceux de notre gauche.
M. DEMERS: On vous connaît tellement.
M. PAUL: Vous n'avez pas fini, parce qu'on nous a dit qu'on avait fait
un "filibuster". Il a commencé cet après-midi, le "filibuster".
Là, vous allez en avoir.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre!
M. PAUL: Dire d'un projet d'une telle importance, M. le
Président, après deux jours, que c'est un "filibuster", non. Il a
débuté cet après-midi à 4 heures, le
"filibuster".
LE PRESIDENT (M. Giasson): La motion est la suivante, à
l'intention du député de Gatineau: Que la municipalité de
Sainte-Cécile-de-Masham soit exclue du district électoral de
Pontiac-Témiscamingue.
M. GRATTON: M. le Président, personnellement, je n'ai aucune
objection à cette motion, sauf peut-être pour deux raisons. Il y a
une raison qu'on invoque pour rattacher, remettre Masham au comté de
Gatineau, et c'est le fait que Masham débouche sur la route 11. Ce que
les honorables députés de l'Opposition ne savent peut-être
pas, c'est que le parti libéral, le gouvernement actuel est en train de
construire une route qui s'en va dans l'autre direction, au coût
énorme de $125,000, qui permettra à la population de se
déplacer...
M. RUSSELL: Combien de familles, M. le Président?
M. PAUL: Est-ce qu'elle va être pavée cette
route-là?
M. RUSSELL: Combien de familles? Quelle est la résistance de la
route? Pour combien de familles? Est-ce que ça va être
pavé? Elle sera dirigée vers où?
M. DEMERS: Est-ce que c'est la route qui conduit à Point Comfort?
Ce n'est pas la même n'est-ce pas?
M. GRATTON: M. le Président, je vais vous dire comment
j'entrevois la chose. Pour moi, personnellement, il y a un autre facteur, le
deuxième. J'ai l'impression que, si on enlève au nouveau
comté de Pontiac-Témiscamingue le nombre d'électeurs qu'il
y a dans cette municipalité, le comté de
Pontiac-Témiscamingue tomberait probablement sous la norme de 24,000
électeurs. Cela pourrait être une autre raison pour s'opposer
à l'adoption de cette motion.
M. PAUL: Sur quoi le député fait-il des calculs pour dire
que, probablement, le critère démographique tomberait à ce
moment-là?
M. GRATTON: Je fais du calcul mental régulièrement.
M. PAUL: Mental.
LE PRESIDENT (M. Giasson): D'autres questions sur la motion?
M. RUSSELL: Oui. Combien y a-t-il d'électeurs dans cette
municipalité?
UNE VOIX: 360.
M. RUSSELL: Ce n'est pas un gros facteur. Vous avez au-delà de
24,000 électeurs dans Pontiac-Témiscamingue.
M. HARDY: C'est un peu comme des notes d'examen, quand on croit avoir 70
puis qu'on a 69.5. C'est la façon dont la loi est rédigée.
C'est l'esprit avec lequel on veut la passer.
M. LEVESQUE: Nous n'avons pas dit ça. Nous avons plutôt
demandé aux députés du coin de faire connaître leur
opinion. Nous n'avons pas dit que c'était impossible. Nous avons
demandé aux députés qui sont là, qui sont
présents dans leur région, de nous dire...
M. PAUL: Est-ce que le député de Pontiac pourrait nous
faire part de ses commentaires?
M. LARIVIERE: Le député de Pontiac serait heureux
d'accepter les électeurs de Sainte-Cécile-de-Masham.
M. PAUL: Autrement dit, stéréotypés.
M. LAFONTAINE: ... pour informer le député de
Maskinongé que les députés libéraux, avant de venir
en Chambre, ont passé par un caucus libéral. Et chaque amendement
qu'on apporte provoque une réponse très savante comme
celle-ci.
M. PAUL: Stéréotypée.
M. LAFONTAINE: Je pense que vous avez entendu tout à l'heure le
député de Terrebonne dire: C'est comme lorsqu'on donne des notes
d'examen. Il y a une différence entre 69.5 et 70. Et tous ces
gens-là, de l'autre côté, veulent avoir 70. Ils sont
même prêts à copier pour l'avoir.
M. HARDY: Cela paraît que le député de Labelle a
été élu avant 1960.
M. DEMERS: Cela paraît que vous avez perdu en 1965...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Autres commentaires sur la motion que nous
avons devant nous. Je mets aux voix. M. Bossé.
M. BOSSE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Larivière.
M. LARIVIERE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Gratton?
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Fraser.
M. FRASER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Lamontagne?
M. LAMONTAGNE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Assad?
M. ASSAD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Pelletier?
M. PELLETIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Lévesque?
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT: M. Gallienne?
M. GALLIENNE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Hardy?
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Latulippe?
M. LATULIPPE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Vincent?
M. VINCENT: J'étais absent. Si les libéreux votent contre,
je vote pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Russell? M. RUSSELL: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Lafontaine?
M. LAFONTAINE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Lessard?
M. LESSARD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Article 76, adopté.
M. LAFONTAINE: Tout à l'heure, j'entendais le
député de Terrebonne donner des informations au
député de Nicolet. Je l'ai entendu dire que, dans la
municipalité de Rupert, il y a 195 électeurs. Est-ce exact?
M. HARDY: Ce n'est pas une municipalité. Cela n'a pas d'existence
municipale.
M. LAFONTAINE: Tout à l'heure, si le vice-président de la
commission relit les épreuves, il va se rendre compte qu'il avait dit
que la municipalité de Rupert comptait 195 électeurs. Je me suis
empressé de vérifier à la page 149: ce district
électoral renferme les municipalités suivantes, et je ne voyais
pas la municipalité de Rupert.
M. HARDY: Je perds deux points?
M. LAFONTAINE: Ceci étant dit, où le député
de Terrebonne prend-il ces informations qu'à Rupert, il y a 195
électeurs? Et que c'est compris dans le canton de Masham?
M. HARDY: Du rapport du président général de
l'élection générale de 1970.
M. LAFONTAINE: Mais qu'est-ce qu'il lui a dit? Tout à l'heure,
quand le député de Nicolet lui posait une question relativement
à Masham-Nord, Sainte-Cécile-de-Masham et le canton D'Eardley,
dans sa courte énumération, le député de Terrebonne
a dit: 377 électeurs dans Sainte-Cécile-de-Masham, 123
électeurs dans Masham-Nord, 268 dans le canton d'Eardley...
M. HARDY: 623, que nous avons dit.
M. LAFONTAINE: 623 dans Masham-Nord, 268 dans le canton d'Eardley et 195
dans la municipalité de Rupert. Cela a été la
déclaration du député de Terrebonne...
M. HARDY : Dans la localité de Rupert.
M. LAFONTAINE: Dans la localité maintenant. Où doit-on
s'assurer que les chiffres qu'il vient de donner, 195 dans Rupert, apparaissent
en quelque endroit? Parce que Rupert ne fait pas partie, que je sache, de
l'article 76 de la loi. A quel canton ou municipalité est-il
rattaché?
M. HARDY: Ce que je vous donne est plus détaillé que le
rapport général des élections. Parce que ce rapport ne le
donne que pour Masham-Nord, parce que Rupert est compris dans Masham-Nord.
M. LAFONTAINE: J'aimerais savoir où le député de
Terrebonne prend ses informations.
M. HARDY: Nous sommes partis du rapport du président
général des élections et nous avons
redétaillé cela.
M. LAFONTAINE: Est-ce que cela serait un rapport du président
général des élections qui a été
dirigé vers l'Assemblée nationale et qui a été
bloqué par le gouvernement de telle sorte que simplement le gouvernement
ait accès aux informations?
M. HARDY: Nous sommes capables de faire nos propres recherches.
M. DEMERS: Est-ce que cela est ad usum sacerdotum, comme nous l'avons
déjà vu pour des rapports spécifiques pour tel parti?
C'est un rapport qui a été fait.
M. HARDY: Non, mais les informations que je vous donne sont nihil
obstat.
M. DEMERS: Ah! Cela dépend du moine qui les a émises.
M. VINCENT: La localité de Duclos dans le comté de
Gatineau, cela existe? Qu'est-ce qu'il arrive avec cette localité?
Est-ce qu'elle va être rattachée au comté de Pontiac ou au
comté de Gatineau?
M. HARDY: Est-ce que le député prétend qu'il s'agit
d'une municipalité?
M. VINCENT: Non. Une localité. D'après la carte, ici, on
indique une localité du nom de Duclos et le député de
Gatineau nous fait signe que cela existe.
M. HARDY: Duclos est le nom d'une agglomération de
Sainte-Cécile-de-Masham.
M. DEMERS: C'est en arrière de Sainte-Cécile-de-Masham,
dans le tréfonds. Il n'y a pas de route numérotée pour y
aller. Je pense que le député de Gatineau n'y est jamais
allé. Il est allé seulement à Sainte-Cécile.
M. LAFONTAINE: Je pense que cela n'intéresse pas le
député de Gatineau, qui est en train de lire son journal.
M. HARDY: C'est-à-dire que la localité l'intéresse
peut-être, mais les questions de l'Opposition ne l'intéressent
pas.
M. LAFONTAINE: II assume drôlement son rôle de
député à l'Assemblée nationale.
M. HARDY: Jusqu'ici, il a une meilleure moyenne que le
député de Labelle comme présence.
M. LAFONTAINE: Une présence pendant laquelle on lit les journaux,
c'est pratiquement une absence.
M. GRATTON: J'aimerais souligner au député de Labelle que
j'ai la merveilleuse faculté de pouvoir entendre ce qui se dit tout en
lisant mon journal.
M. LAFONTAINE: II a le don d'ubiquité, d'être ici et
ailleurs en même temps.
M. DEMERS: II s'en vient aussi fort que le vice-président. Nous
en avions un génie et cela va en faire deux.
M. PAUL: Cela peut bien lui prendre deux élections pour venir
ici. Fort comme cela, il faut être élu deux fois parce
qu'autrement, il y a des chocs.
M. DEMERS: Cela prend deux voyages pour transporter un gars comme
cela.
M. PAUL: Ce n'est pas un député de cinq "cennes" que nous
avons.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: J'avais une couple de questions très simples. Je me
demandais si le député de Terrebonne pouvait obtenir des
informations à savoir si, dans le parc La Vérendrye, il y a
d'autres agglomérations. Est-ce que ces gens avaient un bureau de
votation, un district électoral, comme le lac Dozois, le camp Dorval et
un autre dont j'oublie le nom?
M. HARDY: Nous n'avons aucune information à l'effet qu'il y ait
eu des sections de votation, des bureaux de scrutin dans le parc.
M. RUSSELL: II n'y a aucune section de votation dans ces
agglomérations mais il y a des gens qui y demeurent, c'est certain. Et
cela fait partie du comté de Pontiac.
M. HARDY: C'est la même réponse que j'ai donnée un
peu plus tôt à l'honorable député de Labelle;
j'avais donné l'exemple du Gîte dans le parc au nord de
Québec.
M. LOUBIER: Le parc des Laurentides.
M. RUSSELL: Les gens sont obligés de sortir pour aller
voter...
M. HARDY: Je monopolise habituellement l'expression "Laurentides" pour
ma région. C'est la raison pour laquelle je n'aime pas l'employer pour
d'autres régions.
M. LOUBIER: Comme parfois, vous monopolisez l'interprétation du
règlement en Chambre.
M. LAFONTAINE: Je pense que la question du député de
Shefford mérite une réponse. Il n'y a pas eu de réponse.
Il demande s'il y a eu des sections de votation au camp Dorval. Il y a des gens
qui y demeurent, il y a une église.
M. HARDY: J'ai dit qu'il n'y avait pas, d'après le rapport du
président général des élections, d'indication
à l'effet qu'il y ait eu un bureau de scrutin à cet endroit.
M. LAFONTAINE: Cela serait peut-être une autre façon de
prouver que le rapport n'est pas complet.
M. HARDY: Je parle du rapport des élections de 1970.
M. LAFONTAINE: Pas du rapport Drouin? M.HARDY: Non.
M. LAFONTAINE: L'autre rapport Drouin avant.
M. HARDY: Vous parlez des bureaux de scrutin?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. HARDY: On parle des bureaux de scrutin dans le rapport du
président général des élections.
M. LAFONTAINE: Oui mais quand c'est une commission sérieuse qui
est censée faire un travail sérieux, il me semble que tous les
renseignements pertinents à l'étude de ce projet de loi ont
dû être fournis par cette commission censément
sérieuse.
M. HARDY: Au moment où la commission indépendante a fait
son travail, elle n'allait pas inventer des bureaux de scrutin qui n'existaient
pas à la dernière élection générale.
M. LAFONTAINE: Quand j'entends le député de Terrebonne
toujours dire la commission indépendante, je pense qu'il devrait
continuer le fond de sa pensée "indépendante de l'Opposition" ce
serait peut-être plus juste.
M. DEMERS: Indépendante de qui?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Autre commentaire sur la motion?
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président. M. HARDY: On est au
paragraphe 76.
M. RUSSELL: Au paragraphe 76, M. le Président, je crois que le
même principe doit être appliqué pour ces gens-là que
celui que nous avons appliqué ce matin pour les gens du camp... Ds
devraient être détachés du comté de Pontiac et
envoyés... c'est-à-dire que toute la route 58 devrait être
détachée du comté de Pontiac et envoyée...
M. HARDY: On vient de se prononcer sur cela.
M. LAFONTAINE: Non, M. le Président.
M. RUSSELL: C'est parce que les comtés de Gatineau ou de
Rouyn-Noranda sont complètement... Ce serait beaucoup plus logique
encore que de les avoir rattachés au comté de Pontiac où
il y a une forêt entre les deux. Ces gens-là n'ont aucun contact
et, si le député de Pontiac veut aller les rencontrer, il va
être obligé de faire le grand tour, de passer par le comté
de Gatineau.
M. HARDY: Quelle est la motion exacte, précise?
M. RUSSELL: M. le Président, j'ai simplement fait une
proposition, je n'ai pas encore fait de motion, je voulais consulter la
commission pour étudier la possibilité de retrancher tout le
district de la route 58 et le rattacher au comté de Gatineau ou au
comté de Rouyn-Noranda, afin que ces gens-là puissent être
en contact, soit d'un bout ou de l'autre, suivant ce qui est le plus
près.
M. HARDY: On pourrait peut-être entendre les députés
concernés.
M. RUSSELL: II y a seulement un député concerné,
c'est celui du comté de Pontiac.
M. HARDY: C'est-à-dire qu'il y en a deux parce que si cela part
d'un, cela s'en va dans l'autre.
M. RUSSELL: Il va y en avoir trois à ce moment-là.
M. LEVESQUE: Est-ce que c'est une motion?
M. HARDY: Non.
M. LAFONTAINE: La motion va venir après.
M. HARDY: C'est un sondage.
M. LAFONTAINE: On tente de s'attirer la compréhension du
gouvernement avant de proposer notre motion de telle sorte qu'elle soit
acceptée.
M. RUSSELL: C'est pour être courtois, nous n'avons...
M. HARDY: Nous n'avons jamais douté de la courtoisie de nos
collègues, nous doutons un peu de leur efficacité au travail.
M. RUSSELL: Pourvu que vous ne doutiez pas de notre objectivité,
c'est le principal.
M. HARDY: Cela par exemple.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que le député de...
M. RUSSELL: On travaille pour le Parti libéral, pour le
gouvernement...
M. DEMERS: On travaille pour la collectivité.
M. HARDY: Que c'est beau.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que le député de Pontiac
aurait des commentaires sur
les électeurs éventuels qui pourraient exister sur la
route 58?
M. PAUL: Il n'est jamais passé par là.
M. GRATTON: Est-ce que je pourrais demander si c'est une motion et ce
que dit cette motion?
M. HARDY: Non, c'est un sondage... M. GRATTON: Ah bon! M. DEMERS: On
consulte.
M. PAUL: On aimerait aussi entendre les remarques du
député de Témiscamingue parce que la lutte va se faire
entre les deux, entre Pontiac et Témiscamingue.
M. THEBERGE: C'est une vieille, celle-là. Elle a
été répétée aussi ce matin.
M. LAFONTAINE: Connaissant l'astuce du député de
Témiscamingue, je pense bien que c'est lui qui va passer à la
convention libérale.
M. PAUL: Avec le premier rapport, vous étiez battu, mais avec le
troisième rapport, le rapport Prieur Desrochers Bourassa,
vous êtes mieux assuré.
M. DEMERS: Vous avez pas mal amélioré votre position.
D'après l'ordinateur de Papa Doc, vous étiez battu. Cela a
été refait, cela passe.
M. THEBERGE: Le député actuel de Rouyn-Noranda a
sauvé son cautionnement par 100 voix en 1966 dans le comté de
Témiscamingue, n'oubliez pas cela.
M. LAFONTAINE: Qui ça?
M. THEBERGE: Le député actuel de Rouyn-Noranda. Il a
gardé son cautionnement par 100 voix dans le comté de
Témiscamingue.
M. LAFONTAINE: Je pense que, si le député de Rouyn-Noranda
était ici, le député de Témiscamingue n'oserait pas
faire une telle affirmation parce qu'il pourrait encourir les foudres de ce
tribun populaire.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! En faites-vous une motion?
M. RUSSELL: Le député de Terrebonne a demandé, je
crois que c'était bien logique, aux députés de la
région de donner leur opinion sur la proposition que j'avais faite,
à savoir que les électeurs qui font partie de Camp, sur la route
58, soient rattachés au comté de Gatineau ou au comté de
Rouyn-Noranda. La raison, c'est que la preuve est faite actuellement que dans
le passé, on les a complètement oubliés étant
donné qu'ils sont complètement détachés du
comté de Pontiac. Il n'y a aucun lien de près ou de loin avec ce
comté. En les rattachant soit à un comté ou à
l'autre, on pourra les inclure si on y mettait une section de vote pour leur
permettre de voter. Je pense que ce serait normal et logique que ce soit fait
ainsi. Le député de Terrebonne avait demandé que les
députés qui connaissent le territoire et qui connaissent la
région donnent leur opinion à ce sujet.
M. LARIVIERE: M. le Président, je n'ai aucune objection à
la motion ou à la proposition du député de Shefford. Parce
qu'il n'y a aucun électeur dans cette région. Je crois qu'il n'y
en aura pas avant bien des années.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! L'honorable député
de Gatineau.
M.GRATTON: Premièrement, je ne comprends pas le raisonnement qui
fait suggérer de prendre une partie du territoire proposé de
Pontiac pour le ramener à Gatineau ou le ramener dans Rouyn-Noranda,
alors qu'on sait qu'il n'y a pas d'électeurs là, sauf les
quelques personnes qui travaillent au Relais, à Dorval. Il y a des
distances énormes, qu'on vienne d'un côté ou de l'autre. En
réalité, il s'agit simplement de l'entretien de la route qui
relève de...
M. PAUL: Le député de Gatineau a dit qu'il n'y avait pas
beaucoup de personnes, sauf quelques-unes. Combien?
M. GRATTON: Une dizaine, j'imagine.
M. PAUL: Vous vous imaginez, basé sur quoi? Dites-nous que vous
ne le savez pas.
M.GRATTON: La dernière fois où je suis allé.
M. PAUL: Une dizaine, vous vous imaginez. Si vous ne le savez pas,
dites: Je ne le sais pas.
M. HARDY: Est-ce que le député de Maskinongé, je
lui pose la question d'une façon bien objective...
M. PAUL: C'est rare de votre part, mais je l'accepte cette fois-ci.
M.HARDY: Si le député de Maskinongé remontait
à quelques jours seulement, il se rappellerait que j'ai
été très objectif à un certain moment.
M. PAUL: A un certain moment. C'est la confession d'un enfant du
siècle.
M. HARDY: II faut que les occasions soient fournies.
M. PAUL: C'est quand vous n'êtes pas politisé. Là,
vous êtes trop politisé pour être objectif.
M. HARDY: Je le redeviendrai, demain ou après-demain.
Je voudrais demander au député de Maskinongé s'il
croit vraiment qu'il y a lieu de tout changer une description cadastrale assez
complète pour dix électeurs?
M. PAUL: Je voulais savoir combien il y avait d'électeurs. Il
s'imagine qu'il y en a dix.
M. HARDY: Non, non. Il a dit qu'il y en avait une dizaine.
M. PAUL: II l'imagine. Il a dit ça.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Shefford.
M. RUSSELL: Tout en ne mettant pas en doute la parole du
député de Gatineau, il y a plus que dix électeurs parce
qu'il y a trois endroits particuliers. Si on tient compte des gens qui
demeurent là d'une façon quasi permanente, ils ont le droit de
vote. Lorsqu'on invoque le fait qu'ils sont à l'extrémité
d'un côté ou de l'autre, ils sont encore plus loin du comté
de Pontiac ou de la civilisation du comté de Pontiac, parce qu'ils sont
séparés par une immense forêt. Donc, cela ne veut pas dire
que ces gens auraient à venir voter dans la partie habitée de
Gatineau, pas plus que dans la partie habitée de Rouyn-Noranda. En
appartenant à ces comtés, en ayant une sortie sur l'un ou l'autre
de ces comtés, on pourrait peut-être établir, comme l'a si
bien dit ce matin le député de Terrebonne, une section de vote.
Lorsqu'il y a un électeur, on peut établir une section de vote.
Ce ne seront pas des électeurs oubliés comme ils l'ont
été dans le passé.
Tout ce qu'on aurait à faire, c'est un changement comme on en a
fait ailleurs.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! Le député de
Gatineau.
M. GRATTON: C'est simplement pour dire que ce n'est pas la
première ni la dernière fois que le député de
Shefford et moi ne sommes pas d'accord.
M. LAFONTAINE: Disons, pour reprendre les propos du député
de Gatineau, que je ne suis pas d'accord sur le nombre qu'il a donné au
député de Maskinongé.
M. PAUL: II ne le sait pas.
M. LAFONTAINE: Le député de Gatineau devrait savoir que
dans le bout du Domaine, il y a une réserve indienne où il y a
une chapelle, un curé missionnaire; c'est un village d'environ 250
à 300 personnes. Je vais demander au député de
Terrebonne, qui peut peut-être consulter M. Prieur...
M. PAUL: Prieur de la communauté.
M. LAFONTAINE: Ces gens ont-ils voté à la dernière
élection? Ont-ils été recensés?
M. GRATTON: M. le Président, si vous le permettez, d'après
mes renseignements et les visites que j'y ai faites, je ne pense pas qu'il y
ait une réserve indienne là. S'il y en avait une et qu'il y avait
autant de personnes que semble le suggérer le député de
Labelle, il faudrait faire attention de ne pas enlever ce grand nombre de
votants au comté de Pontiac; ce qui ferait que le comté de
Pontiac proposé tomberait sous la norme...
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, M. le Président, mais dans les
comtés proposés... Ici, je sais pertinemment, parce que tout
à l'heure nous n'avions pas de chiffres, qu'il n'y avait pas
d'électeurs sur la route 58...
M. HARDY: Ce n'est pas ce que nous avons dit, M. le
Président.
M. LAFONTAINE: II y avait peut-être une dizaine
d'électeurs, mais on ne sait où ils allaient voter; on ne leur
donnait pas de service de bureau de votation, rien.
M. HARDY: Voici, M. le Président...
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, M. le Président, je vais finir par
concrétiser ma pensée. Le député de Shefford a tout
simplement ajouté qu'en plus du Domaine, il y avait aussi le
réservoir...
LE PRESIDENT (M. Giasson): La réserve indienne.
M. LAFONTAINE: Non, il n'en n'a pas parlé; le lac Dozois, le Camp
Dorval et...
M. RUSSELL: II y a une autre réserve.
M. LAFONTAINE: ... la barrière nord et je ramène une autre
chose. Près du Domaine... C'est pour ça que je voulais, ce matin,
une description technique, une carte, pour savoir ce que ça comprenait.
Je sais qu'il y a en plus de ça une réserve indienne et si on la
place dans Gatineau, dans Pontiac ou dans l'Abitibi-Est, cela ne change
absolument rien aux chiffres fournis par le Parti libéral, parce que ces
gens n'ont pas été recensés.
M. HARDY: Voici, M. le Président... LE PRESIDENT (M. Giasson): A
l'ordre! M. HARDY: Le député de Labelle est
légère-
ment dans l'erreur quand il dit qu'ils n'ont pas été
recensés.
M. DEMERS: Quand on ne le sait pas, on ne peut pas parler.
M. HARDY: Les personnes habitant sur la réserve indienne
mentionnée par le député de Labelle ont été
annexées à une section de vote. Je ne peux pas, en ce moment,
vous donner le nom de cette section, mais je pourrai le faire demain.
M. LAFONTAINE: J'aimerais bien le savoir.
M. HARDY: Les Indiens ont été annexés à une
section de vote en vertu d'un arrêté en conseil adopté
avant l'élection générale de 1970. Donc, ils ont pu aller
voter.
M. LAFONTAINE: Le député de Terrebonne fait probablement
allusion à la réserve indienne de Maniwaki qui n'est pas la
même réserve indienne que celle à laquelle je fais
allusion.
M.VINCENT: Le député de Pontiac pourrait nous dire
ça. Y a-t-il une réserve indienne?
M.GRATTON: Non.
M. VINCENT: Brébeuf est mort là. Ce n'est pas pour
ça qu'il est mort !
M. PAUL: Avez-vous retrouvé les Indiens?
M. GRATTON: II n'y a pas d'Indiens; n'en cherchez pas.
M. LAFONTAINE: M. le Président, nous venons d'entendre le
député de Gatineau dire qu'il n'y a pas d'Indiens dans le parc.
Passé Le Domaine, je m'excuse, il y a une réserve indienne et, si
le député ne me croit pas, qu'il le demande au ministre de la
Voirie. Il y a un problème fédéral-provincial sur la
construction de la route présentement et de l'entretien d'hiver, en
plus.
Il y a une église et un prêtre résident en plus.
Ceux qui se rendent en Abitibi assez souvent voient ces Indiens sortir sur la
route 58 au nord du Domaine et vendre des produits d'artisanat indien.
M. PAUL: Est-ce que, par hasard, on ne sait pas encore où il est
placé et qu'on adopterait un arrêté ministériel pour
tenter de sauver celui qu'on voudra sauver?
M. DEMERS: On pourrait en envoyer 200 à une place.
UNE VOIX: C'est ce qui a été fait avant 1970.
M. DEMERS: C'est ce qu'on ne veut pas qu'il se fasse. C'est ce qu'on
demande.
M. HARDY: On leur donnera un bureau de scrutin.
M. PAUL: Pensez-vous que c'est important de scruter la loi que vous nous
avez soumise?
M. HARDY: Sûrement.
M. PAUL: Bon.
M. HARDY: Le paragraphe 76 est adopté?
M. PAUL: Un instant. On commence. On a encore une page et demie, je
pense.
M. DEMERS: Je n'ai pas encore posé une question.
M. HARDY: Au moins les vôtres seront drôles.
M. DEMERS: Elles compenseront pour les vôtres qui sont plates.
M. HARDY: Ses réponses sont drôles.
M. DEMERS: Pour des questions drôles, je trouve que vos
réponses sont pas mal plates.
M. LAFONTAINE: M. le Président, il y a un problème
sociologique. Je m'excuse, mais je sais fort bien les problèmes qui ont
surgi dans le parc La Vérendrye assez souvent dans le passé. La
chicane prenait au Domaine, à la barrière nord et à la
barrière sud du parc, soit sur l'entretien des chemins d'hiver, soit sur
la construction, soit sur le pavage. Je me souviens d'un ancien ministre du
cabinet Lesage, lorsque j'occupais le poste de ministre de La Voirie, qui
n'arrêtait pas de venir me féliciter des travaux que je faisais
dans le parc. Le comté de Pontiac s'en souciait peu et le comté
de Gatineau aussi s'en souciait peu, parce que ces gens-là
n'étaient rattachés à aucune région. On les mettait
dans le comté de Pontiac, mais ils sont tellement loin de Pontiac. C'est
peut-être justement l'erreur de la carte électorale qu'on est en
train de commettre.
M.HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement. Je
comprends que je me suis peut-être moi-même écarté du
règlement en parlant du député de Labelle comme d'un
personnage historique, mais ceci ne doit pas le justifier de faire son propre
panégyrique. Il pourrait attendre que nous fassions son oraison
funèbre nous-mêmes.
M. PAUL: II parle d'expérience.
M. LAFONTAINE: Je parle d'expérience.
M. DEMERS: C'est mieux de le faire toi-même. Soyez
prévoyant pour vous, parce que quand vous mourrez, on ne dira pas
grand-chose. On va dire: "Ci-git Théberge qui laissa passer son
comté".
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'y reviens. Il y a un
problème démographique, il y a un problème sociologique
dans le parc qui s'appelle le parc La Vérendrye, qui est
présentement coupé et qui fait partie de trois comtés:
ceux de Gatineau, de Pontiac et d'Abitibi-Est. Je demanderais à la
commission de considérer une politique au moins qui colle à la
réalité du parc La Vérendrye. Je ne voudrais pas, M. le
Président, que la chicane éclate entre le député de
Gatineau il ne connait pas encore cela, il va le connaître
et le député de Pontiac à un moment donné sur les
problèmes à régler qui existent à l'heure
actuelle.
M. HARDY: Je ne vois pas pourquoi ils se chicaneraient. J'ai bien
réussi à ne pas me chicaner avec le député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: II ne faudrait pas non plus, M. le Président,
placer les gens qui habitent la réserve indienne qui est située
un peu au nord du Domaine dans la position de ne jamais savoir à qui
s'adresser. Normalement, ils sont axés sur le comté de Gatineau
et non pas sur le comté de Pontiac.
M. HARDY: Quelle est votre motion?
M. LAFONTAINE: Ma motion se rattache à la motion que j'ai
proposée ce matin et que le gouvernement libéral a
acceptée, sauf ce que j'ai demandé, voir l'amendement avant et la
description technique. Elle va peut-être se continuer pour inclure en
plus Dorval et inclure aussi la réserve indienne. Malheureusement, M. le
Président, parce que je n'ai pas de carte en face de moi, parce que je
n'ai pas de document, le Parti libéral ne m'en a pas servi, je ne veux
pas faire une motion plus précise que celle-là.
Je travaille présentement avec une carte routière.
M. PAUL: Est-ce qu'un clerc abbé pourrait nous indiquer sur la
carte où est situé le parc de La Vérendrye?
M. HARDY: Le député i des...
M. PAUL: II y a une carte. Je veux voir ça sur la carte.
M. HARDY: Vous avez des recherchistes. M. PAUL: Ne m'enlevez pas ce
plaisir.
M. HARDY: La carte est là pour tout le monde.
M. PAUL: Justement, est-ce qu'on pourrait voir sur la carte où
est situé le parc de La Vérendrye? Je vois que le
député de Gatineau et le député de Pontiac ne
savent pas où est la description sur la carte.
M. DEMERS: Vous voyez bien de votre côté, mais nous, nous
sommes dans l'Opposition. Nous n'avons pas de longues-vues.
M. LAFONTAINE: Ce qui a été demandé par le
député de Maskinongé n'est pas grave. On demande un clerc
pour montrer, avec une baguette, où est situé... On le voit en
gros plan.
M. PAUL: On ne demande pas le père Prieur, on demande un
clerc.
M. HARDY: Adopté. M. PAUL: Non.
M. HARDY: II n'y a pas de motion formelle encore.
M. PAUL: M. le Président, je fais motion pour que quelqu'un nous
indique, sur la carte, la situation géographique exacte du parc de La
Vérendrye. Ne vous levez pas tous ensemble, vous allez vous
empêtrer.
M. HARDY: M. le Président, est-ce qu'on est prêt à
se prononcer sur la motion?
M. LAFONTAINE: Je propose que la totalité du territoire du parc
de La Vérendrye soit exclue du comté de
Pontiac-Témiscamingue et rattachée au comté de
Gatineau.
M. PAUL: M. le Président, avant de voter sur cette motion, je
voudrais voir sur la carte quel territoire ça concerne.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Voici la motion proposée par le
député de Labelle: Que la totalité du parc de La
Vérendrye soit exclue du comté de Pontiac-Témiscamingue et
rattachée au comté de Gatineau.
M. PAUL: J'ai formulé une demande. Est-ce que quelqu'un en
autorité auprès de l'honorable député de Terrebonne
aurait la gentillesse, l'amabilité, la courtoisie, la
générosité, l'empressement d'aller indiquer sur la carte
éclairée que nous avons devant nous, puisque nous sommes à
une certaine distance de ladite carte, de nous montrer où est
situé le territoire du parc de La Vérendrye qui fait l'objet de
la motion de l'honorable, brillant, dynamique, intelligent,
expérimenté député de Labelle?
M. HARDY: M. le Président, il n'y a pas de témoin devant
cette commission et celui qui vous parle n'a autorité sur personne pour
servir de recherchiste ou d'aide technique au député de
Maskinongé.
M. PAUL: Le gars là-bas, avec une lampe. Il nous indiquait
quelque chose. Etes-vous là pour quelque chose? Fermez la
lumière.
Si vous ne voulez pas fournir les renseignements, ménagez
l'électricité, fermez cela.
M.HARDY: Quant à nous, nous sommes prêts à voter sur
la motion.
M. PAUL: M. le Président, je crois que la motion du
député de Labelle devrait être reçue. Pourquoi?
Parce que le député de Labelle, ayant vécu dans ce
territoire et ayant eu à régler de nombreux problèmes qui
mettaient aux prises la collectivité, surtout indienne, de ce
territoire, est en mesure déjuger si, au point de vue du
développement économique, la région de Rouyn-Noranda sera
plus en mesure de régler ses problèmes ou si ces gens ne devront
pas plutôt converger vers le sud, soit exactement à Hull.
J'ai bien l'impression, M. le Président, que nous ne pouvons pas,
du revers de la main, rejeter la motion du député de Labelle. Je
me demande pourquoi on met tant d'empressement, sans connaître de quel
territoire il s'agit. Je comprends que, personnellement, le
député de Terrebonne a des traitements privilégiés,
il a des renseignements que nous, pauvres députés de
l'Opposition, n'avons pas. On ne veut même pas, M. le Président,
nous indiquer sur le tableau l'endroit qui fait l'objet d'une motion aussi
à point que celle que vient de nous proposer le député de
Labelle.
M. le Président, quant à moi, je suis tellement
embêté que je ne puis me prononcer immédiatement sur le
bien-fondé de cette motion tant et aussi longtemps que l'on ne
connaîtra pas le territoire exact dont il s'agit de disposer par la
motion que vient de nous présenter le député. C'est
pourquoi, M. le Président, je ne puis résister à la
tentation qui m'éprouve actuellement, qui m'étreint, pour que la
commission si je peux retrouver le paragraphe, ça va aller plus
vite suspende immédiatement ses travaux. Cette motion est faite
en vertu du paragraphe 162, deuxièmement.
Un instant, je vais lire l'article; ça va vous éclairer.
Je comprends que vous avez dit que vous aviez toute la compétence,
l'intelligence, l'expérience du président de l'Assemblée
nationale, mais tout simplement pour refraichir votre mémoire...
LE PRESIDENT (M. Giasson): C'est le député de
Maskinongé qui a dit ça.
M. PAUL: On dit: "Ces motions sont mises aux voix, sans amendement, et
elles ne peuvent être faites qu'une fois au cours d'une séance,
sauf par un ministre." Par conséquent, nous de l'Opposition, ne pourrons
pas la faire deux fois. "Elles ne peuvent être débattues, sauf
qu'un représentant de chaque parti reconnu peut prononcer un discours de
dix minutes chacun à leur sujet."
M. HARDY: Vous avez jusqu'à 6 h 10.
M. PAUL: Non, à 6 heures, nous allons suspendre; c'est le
lunch.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce qu'il y a une motion pour suspendre
à 6 heures?
M. PAUL: Je fais une motion.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je me demande...
Présentement, il y a une motion devant la commission qui n'a pas
été réglée.
M. HARDY: La motion du député de Maskinongé a
préséance sur la motion du député de Labelle.
M. PAUL: Après ça, on reviendra à la vôtre.
UNE VOIX: D'accord.
M. PAUL: La motion est tout simplement faite pour que nous ayons
l'avantage de connaître toutes les implications de votre motion.
M. HARDY: II faut maintenant discuter de la motion dilatoire de
l'honorable député de...
M. PAUL: C'est cela. Appelez-là comme vous le voudrez, mais elle
est faite en vertu de notre règlement.
M. HARDY: Alors, est-ce qu'on pourrait écouter l'honorable
député de Maskinongé?
M. PAUL: Je dois vous signaler qu'il est six heures.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Non, pas tout à fait.
M. PAUL: Voici. Cela dépend de l'endroit où on est
placé. Quant à nous, de ce côté-ci de la Chambre, si
nous regardons, nous voyons la grande aiguille qui est à mi-chemin entre
le un et le deux qui signifient le 12. Par conséquent, je suis convaincu
que, si vous consultez les collègues qui siègent à votre
gauche et qui, eux, voient clair dans ce projet de loi, je soumets
respectueusement qu'il est réellement six heures et j'en appelle comme
témoin mon collègue, le député de Saint-
Maurice.
M. DEMERS: II va parler dix minutes pour vous prouver qu'il est six
heures.
M. HARDY: Je prends note que l'honorable député de
Maskinongé n'est pas encore prêt à défendre sa
motion.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La commission suspend ses travaux
jusqu'à huit heures quinze, ce soir.
(Suspension de la séance à 18 heures)
Reprise de la séance à 20 h 27
M. LAFRANCE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Pour la séance de ce soir, M. Veilleux remplace M. Lamontagne et
M. Théberge remplace M. Giasson.
M. PAUL: C'est qui, M. Veilleux, c'est un député?
M. VEILLEUX: II va apprendre que j'en suis un.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous en sommes présentement à
la motion pour suspendre les travaux présentés par le
député de Maskinongé en vertu de l'article 162.
M. PAUL: Je la retire, puisque l'heure du dîner nous a permis
d'obtenir tous les renseignements que nous désirions obtenir. Avec le
consentement des honorables membres de cette commission...
M. HARDY: Nous consentons.
M. PAUL: ... je serais prêt à retirer ma motion dans un
grand geste de coopération.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La motion est retirée. Article
76.
M. HARDY: Adopté. M. PAUL: Un instant.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre, messieurs! Si vous voulez, nous
allons procéder dans l'ordre encore ce soir. Je demanderais à
chacun des députés qui veulent parler de demander la parole et de
parler un par un. Si on ne se conforme à cette directive, on sera
obligé d'arrêter les débats pour le bénéfice
du journal des Débats, qui veut enregistrer toutes les interventions. Le
député de Gatineau.
M. GRATTON: Avant la suspension des travaux cet après-midi, le
député de Labelle avait proposé, sans en faire une motion,
que la partie du comté proposé de Pontiac qui inclut Dorval et
une réserve indienne soit retirée du comté de Pontiac et
ajoutée au comté de Gatineau. J'ai eu la chance pendant l'heure
du souper de consulter un mémoire qui avait été
expédié à mon prédécesseur dans le
comté de Gatineau par le Comité d'études
économiques de la Haute-Gatineau, qui démontre certains
désavantages pour la ville de Maniwaki...
M. PAUL: Est-ce que vous avez trouvé les notes, les commentaires
de l'honorable juge?
M. GRATTON: Non. Je n'ai rien trouvé de tel.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. GRATTON: Je serais prêt à discuter cette proposition que
faisait le député de Labelle tantôt, pour rattacher au
comté de Gatineau cette partie du parc de La Vérendrye qui
inclurait Dorval et la réserve indienne, étant donné que
nous avons déjà accepté ce matin cette partie du parc de
La Vérendrye qui inclut la barrière sud et Le Domaine.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai compris dans l'intervention
du député de Gatineau qu'il a pris connaissance d'un rapport qui
a été présenté par un comité de
développement de la haute Gatineau relativement au rattachement des
organismes fonctionnant dans le parc de La Vérendrye. Je comprends que
le député s'est rendu aux arguments du rapport qu'il a
consulté. Pour préciser une chose, avant l'ajournement à 6
heures... Je remarque que nous sommes rendus au sixième président
aujourd'hui; avant cela, c'était de la classe Dl, c'était le
cinquième; c'est la classe D2...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre, messieurs! Le
député de Labelle a la parole.
M. LAFONTAINE: Justement, je voulais m'adresser à la
présidence, mais elle n'est pas constante dans la personne qui est
assise là.
M. HARDY: Le président est constant.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Je voulais simplement répondre à l'ancien
président qui est parti, qui était le cinquième et non pas
le sixième, et qui me disait, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre, messieurs. Et debout. On demande
d'adresser la parole un à la fois.
M. PAUL: Cela nous fera du bien. C'est un bon exercice.
M. LAFONTAINE: Alors, le président qui vous
précédait, M. le Président, sur le siège de la
présidence a dit et a même voulu prendre, à l'ajournement
de la séance, une gageure avec celui qui vous parle...
M. HARDY: A l'ordre! J'invoque le règlement.
M. LAFONTAINE: Laissez-moi au moins finir ma pensée, je n'ai pas
encore fini ma pensée que le député de Terrebonne est
encore parti en orbite.
M.HARDY: J'invoque le règlement. Le dé-
puté de Labelle est en train de parler de gageure avec l'ancien
président. Or, il n'y a rien...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Une question de règlement; à
l'ordre, le député de Labelle.
M. HARDY: Justement, c'est cela. Ce n'est pas du tout pertinent avec
l'étude du paragraphe 76 ou même avec la motion que le
député de Labelle se prépare à...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: M. le Président, je vous demanderais ou je demanderais
au député de Labelle, par votre intermédiaire, de revenir
à l'étude du paragraphe 76 et à sa motion s'il a
l'intention d'en formuler une et de laisser de côté les
conversations privées qu'il a pu avoir en dehors.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: II y a quand même une limite à faire
interpréter nos paroles de telle sorte par le député de
Terrebonne. Le président qui présidait avant 6 heures a
déclaré ici à la commission qu'il n'y avait pas, dans le
parc de La Vérendrye, de réserve indienne.
Il a même affirmé que la réserve indienne se
trouvait sur la route 58, à Louvicourt dans le comté
d'Abitibi-Est. J'ai simplement affirmé que, même après la
séance, il a voulu gager. J'ai refusé parce que je n'aime pas
faire perdre de l'argent au député, classe Dl, qui
siégeait cet après-midi. Mais je tiens à dire ceci. J'ai
pris mes informations. Je lui disais qu'il y avait une réserve indienne
au lac Cabonga, et cette affirmation est exacte. Non seulement il y a une
réserve indienne au lac Cabonga, mais il y a aussi une réserve
indienne à Rapid Lake, qui est dans le parc de La Vérendrye. Il y
en a deux, c'est encore plus qu'une. J'ai épargné de l'argent
à l'ancien président en ne gageant pas avec lui.
Je trouve tout de même étrange que ces gens n'aient
été recensés nulle part. Je trouve étrange, quand
j'ai essayé de faire accepter mon idée au commencement de
l'après-midi, qu'on ne fût pas d'accord, qu'on ne voulût
pas. On disait que le comté de Pontiac rendait de grands services et
était capable de s'occuper de ça parce que c'était un
territoire non organisé. Je comprends qu'il n'est pas organisé.
Il n'y a même pas de bureau de vote organisé. On brime les
citoyens de cette région d'un droit de vote qu'ils ont. Vous avez deux
réserves indiennes. Vous avez un groupe de blancs qui travaillent
à Dorval, un autre groupe de blancs qui travaillent au Domaine. Vous
avez la barrière du bas, probablement que ces gens votaient à
Grand-Remous, et ceux du haut devaient voter à Louvicourt. Ceci
étant dit, ma proposition est la suivante.
M. HARDY: Est-ce que je peux poser une question au député
de Labelle?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. HARDY: Est-ce que le député de Labelle, qui semble
très bien informé et qui a adopté un arrêté
en conseil en tant que membre du cabinet, sait où votaient les Indiens
du lac Rapide aux dernières élections
générales?
M. LAFONTAINE: Non.
M. HARDY: Vous ne savez pas?
M. LAFONTAINE: Je ne sais pas du tout, je l'ai demandé cet
après-midi.
M. HARDY: Je vais lui dire.
M. LAFONTAINE: Comment se fait-il qu'on ne me l'a pas dit cet
après-midi quand je l'ai demandé?
M. HARDY: Un arrêté en conseil adopté le 2 mai
1969.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: A quelle place ont-ils voté?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): L'arrêté en conseil disait que
le territoire du lac Rapide, que vous appelez Rapid Lake, situé dans le
district électoral de Pontiac, soit annexé à la
municipalité de Dorion, pour fins des élections de 1970. C'est
l'arrêté en conseil que vous avez adopté.
M. DEMERS: Cela prouve quoi? Cela ne change rien. Vous allez en adopter
un si vous ne réglez pas le cas.
M. PAUL: II n'y a pas eu de recensement électoral.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La parole est au député de
Terrebonne.
M.HARDY: Je ne voudrais pas donner de cours de droit
électoral...
M. DEMERS: Vous en seriez capable, brillant comme vous êtes.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M.HARDY: Ces gens ont voté. Ils ont été
recensés; ils faisaient partie d'une section de vote de la
municipalité de Dorion, tel que prévoit l'arrêté en
conseil.
M. LAFONTAINE: Quelle section de vote?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): II est en train de vous le dire. A l'ordre!
A l'ordre !
M. PAUL: M. le Président, vous n'avez pas à intervenir
dans les débats.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La parole est au député de
Terrebonne.
M. LAFONTAINE: M. le Président, vous ne flattez personne,
excepté votre vanité personnelle.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La parole est au député de
Terrebonne.
M. PAUL: Vous ne le méritez pas, mais je fais motion pour que
vous quittiez le fauteuil. Qu'on prenne comme président un
dépolitisé dans toute cette discussion. Comme par exemple, le
député de Taillon.
M. HARDY: II n'y a pas de motion régulière en vertu du
règlement.
M. LAFONTAINE: C'est encore plus irrégulier, son attitude...
M. PAUL: Vous ne pourriez pas pour un moment vous mettre un diachylon.
C'est votre profession aujourd'hui de vous mettre un diachylon. Vous n'avez pas
le droit d'intervenir dans les débats.
M. LAFONTAINE: Vous n'avez pas le droit d'intervenir dans les
débats.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La parole est au député de
Terrebonne. Tout ce que je voulais est de garder l'ordre. Vous ne l'avez pas
fait depuis dix minutes.
M. PAUL: Avec vous, cela sera difficile.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Si vous vous conformez à cela, on
n'aura pas à intervenir...
M. DEMERS: On ne fera pas tout ce que vous allez vouloir...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La parole est au député de
Terrebonne.
M. HARDY: Tout ce que je voulais dire, M. le Président, c'est que
les Indiens du lac Rapide, contrairement à ce qu'on pouvait laisser
entendre, n'ont pas été privés de leur droit
d'électeurs. J'imagine que ce ne sont pas les seuls cas. Il y en a une
quinzaine peut-être mentionnés dans cet arrêté en
conseil du 2 mai 1969; des cas répartis sur le territoire de la province
ou des groupes de gens. J'imagine que c'est parce qu'il n'y avait pas
suffisamment de personnes pour organiser un bureau de scrutin à cet
endroit. Ces gens ont été rattachés à une
municipalité pour fins électorales. C'est tout ce que je voulais
ajouter. Ce que je vais dire n'est ni pour ni contre la motion du
député de Labelle. Je veux tout simplement dire que le fait
qu'ils soient rattachés à un comté ou à un autre ne
change pas leur situation et c'est fort possible que lors d'une prochaine
élection générale, qu'ils soient dans un comté ou
un autre, on décide de leur donner un bureau de scrutin, de faire une
section de vote avec eux ou de les rattacher encore à une
municipalité. Tout ce que je voulais dire, c'est que...
M. LAFONTAINE: Dans quel bureau de scrutin ont-ils été
recensés?
M. HARDY: L'arrêté en conseil ne mentionne pas dans quel
bureau de scrutin. J'imagine que c'est la municipalité de Dorion qui
avait j'ai l'impression qu'il n'y avait qu'un bureau de scrutin dans
Dorion .
M. DEMERS: Dans quel comté est Dorion? UNE VOIX: Dans
Pontiac.
M. HARDY: Je m'adressais à mon conseiller de droite.
M. DEMERS: Vous en avez un vrai! vous seriez mieux de faire venir
l'autre, M. le Président. Il a du poids et il a travaillé
là-dessus. C'est fort comme conseiller, M. le Président.
M. HARDY: Il y avait un bureau de scrutin dans la municipalité de
Dorion.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Avec la permission des membres de la
commission, M. Lamontagne remplace M. Vèilleux.
M. DEMERS: C'est bien. Sa journée est finie. C'est une
amélioration.
M. PAUL: Est-ce que le député de Terrebonne me permet une
question?
M. HARDY: Oui.
M. PAUL: Où ont-ils voté en 1966?
M. HARDY: En 1966? La documentation que j'ai entre les mains ne remonte
pas aussi loin.
M. PAUL: Je peux vous dire qu'ils n'avaient pas le droit de vote.
M. HARDY: C'est bien malheureux et je félicite le gouvernement
qui présidait aux destinées de la province en 1969 d'avoir vu
à leur accorder le droit de vote.
M. DEMERS: C'était peut-être le temps de le mettre dans une
loi.
M. PAUL: On peut toujours vous en montrer un petit peu. C'était
le bill 1 de la section 1969, dont le parrain était le compétent
ministre des Richesses naturelles de l'époque.
M. DEMERS: Est-ce assez fort?
M. HARDY: M. le Président, le député de
Maskinongé va vraiment nous faire regretter que le parti
politique qui existait à ce moment-là soit disparu.
M. PAUL: On verra à cela.
M. DEMERS: En dépit de tous les efforts que vous faites.
M. PAUL: Ce ne sera pas bien difficile de vous remplacer. Vous glissez.
Vous ne sentez pas votre mal.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le paragraphe 76.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je propose que la totalité
du territoire du parc de La Vérendrye soit exclue du comté de
Pontiac-Témiscamingue et qu'elle soit incluse dans le comté de
Gatineau, ou rattachée au comté de Gatineau.
M. HARDY: Est-ce qu'on est prêt à se prononcer sur la
motion du député de Lafontaine? Si tout le monde est d'accord, je
ne vois pas pourquoi on discuterait.
M. LAFONTAINE: C'est ce que je voudrais savoir, parce que le
député de Gatineau, a dit tout à l'heure: Je suis
prêt à en discuter. Alors, je présente ma motion et
j'attends sa discussion.
M. HARDY: Je pense qu'on est d'accord.
M. DEMERS: Ilya l'ancien de Témiscamingue.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Témiscamingue.
M. THEBERGE: M. le Président, est-ce que la limite ne devrait pas
rester quand même la rivière du Moine, qui sépare les deux
anses du comté actuel?
M. LAFONTAINE: J'ai tellement vécu de proche ce problème,
le problème du parc de La Vérendrye, qui est un tout. Vous avez
la barrière sud, la barrière nord; la barrière sud est
dans le comté de Gatineau, la barrière nord...
M. THEBERGE: On vous laisse les barrières...
M. LAFONTAINE: ... toute la partie à l'heure actuelle dans le
comté de Pontiac soit rattachée au comté de Gatineau.
Je propose que la totalité du territoire du parc de La
Vérendrye soit comprise dans le comté de Pontiac actuel et soit
exclue du nouveau comté de Pontiac-Témiscamingue et
intégrée probablement au comté de Gatineau. Je ne sais pas
comment ils vont l'appeler, parce qu'on ne peut pas présumer des
décisions de la commission.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Gatineau.
M. GRATTON: M. le Président, je voterais en faveur de cette
motion pour les raisons déjà énoncées.
UNE VOIX: Vous votez pour la motion. M. DEMERS: Vous votez avec nous. M.
LAFONTAINE: M. le Président...
M. HARDY: Je suis presque assuré que si on est en faveur, le
député de Labelle va retirer sa motion.
M. LAFONTAINE: Vu que la majorité libérale semble avoir de
meilleurs sentiments, elle a une tournure d'esprit plutôt sympathique, ce
soir, et elle veut bâtir réellement, il faudrait peut-être
continuer cette réforme. Comme j'entendais tout à l'heure le
député de Terrebonne dire que les Indiens de Rapid Lake
étaient rattachés à un pôle dans le canton de
Dorion, j'aimerais revoir une carte.
M. HARDY: Vous avez encore perdu votre carte.
M. LAFONTAINE: Je ne veux pas une carte. On a une carte
routière.
M. PAUL: On a une carte routière.
M. LAFONTAINE: Je peux vous dire que le député de Gatineau
consultait lui aussi notre carte routière.
M.GRATTON: C'est M. Lesieur qui me l'avait prêtée.
M. LAFONTAINE: M. le Président, nous acceptons la proposition
voulant que le parc de La Vérendrye soit compris dans les anciennes
limites ou dans les limites actuelles du comté actuel de Pontiac, qu'il
soit détaché du futur comté
Pontiac-Témiscamingue.
DES VOIX: Adopté.
M. LAFONTAINE: Adopté avec la même réserve qu'on a
faite sur le bas, parce que dans le fond, il y a une partie de la
première motion qui a été acceptée,
c'est-à-dire Le Domaine, qui est compris...
UNE VOIX: Qui est incluse dans votre deuxième motion.
M. LAFONTAINE: Avec la même réserve de revoir de quelle
façon les techniciens vont bien préciser suivant la
rédaction, le verbiage du paragraphe 76.
J'entendais tout à l'heure le député de Terrebonne
dire qu'en vertu de l'arrêté ministé-
riel du 4 ou du 9 mai 1969, les Indiens du Lac Rapide étaient
rattachés, pour fins de votation, au canton de Dorion. C'est bien
ça?
M.HARDY: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Je dois préciser, M. le Président... Je
reviens avec ma motion parce que cet après-midi on avait
présenté...
M. HARDY: Une autre?
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président, je reviens avec une autre,
parce que je vois que le gouvernement...
M. HARDY: Pas celle qui a été défaite cet
après-midi.
M. LAFONTAINE: ... commence à être plus sensible. Cet
après-midi, justement, je n'avais que le canton de Béliveau et je
disais toujours que j'aimerais tellement préciser ma pensée, mais
que je n'avais pas de carte. Je n'ai pas de documents qui me sont fournis par
le gouvernement; alors, je suis un peu obligé d'élargir la base
de ma description.
On savait que, dans le comté de Béliveau, parce que le
député de Terrebonne l'avait dit, il n'y avait pas
d'électeurs. Je faisais la motion suivante: Que les cantons de
Béliveau, Church, Dorion, Cawood, Alleyn et une partie du canton
d'Aldfield soient détachés de Pontiac-Témiscamingue. Le
député de Terrebonne vient justement de préciser que le
canton de Dorion était l'endroit où les Indiens du lac Rapide
votaient.
Je me demande s'il n'y aurait pas aussi lieu de revenir en
arrière, de régler le problème comme un tout et de ramener
la question de Mer Bleue et la question de...
M. HARDY: Non.
M. LAFONTAINE: C'est là-dedans, c'est la municipalité de
Dorion et Church.
M. HARDY: Nous nous sommes prononcés là-dessus.
M. LAFONTAINE: Les Indiens du lac Rapide votaient dans le canton de
Dorion.
M. HARDY: M. le Président, je ne sais pas si ça va aller
aussi bien que ça allait avec mon conseiller de tantôt. Pour une
question de règlement bien simple et je suis sûr que,
là-dessus, j'ai l'appui du député de Maskinongé; je
le regarde, il dit presque oui on ne peut pas revenir sur une
décision qui a été prise par la commission cet
après-midi.
M. LAFONTAINE: M. le Président, on vient de revenir sur une
décision qui a été prise cet après-midi.
M. HARDY: Non.
M. LAFONTAINE: Voyons donc!
M. HARDY: C'est une partie.
M. LAFONTAINE: Sur une partie. Là, je reprends la partie; la
partie était comprise dans cette motion, le canton de Dorion. Et le
canton de Dorion fait partie de la municipalité de Dorion et Church.
M. PAUL: M. le Président, c'est parce que... et cette motion a
rallié l'appui du député de Gatineau et du
député de Pontiac. Le député de Lafontaine
s'interroge maintenant sur le pourquoi...
M. HARDY: Le député de Lafontaine?
M. PAUL: Non, je reviens, M. le Président...
M. HARDY: Vous corroborez mon jugement que c'est un personnage
historique.
M. PAUL: C'est parce que le prieur du Parti libéral a dit qu'il
ne s'occupait pas du rapport Drouin là-dessus, quant aux noms?
UNE VOIX: Qui est le prieur?
M. VINCENT: Non, le prieur, c'est l'autre membre.
M. DEMERS: Est-ce qu'on attaque quelqu'un?
M. PAUL: Alors, je dis que le député de Labelle est
logique dans son argumentation. Si, ce soir, on accepte partiellement ce que
l'on a discuté globalement cet après-midi et qui comporte
à peu près la même méthode, la même situation
d'anomalie.
M. LAFONTAINE: ... pour compléter ce que le député
de Maskinongé est en train de dire, du sort de 400 électeurs.
M. HARDY: Je vais laisser de côté je ne ferai pas de
procédure l'aspect du règlement, pour dire tout simplement
que la raison de fond pour laquelle nous n'avons pas accepté la
proposition du député de Labelle cet après-midi, c'est que
les représentants autorisés, les porte-parole autorisés,
ceux qui sont la voix de ces personnes en cette Chambre, les
députés de Gatineau, Témiscamingue et Pontiac
considèrent que l'amendement du député de Labelle n'est
pas fondé. Pour la même raison, nous ne pouvons pas accepter la
proposition de l'amendement du député de Labelle.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. le député de
Maskinongé, le député de Bellechasse a demandé la
parole avant vous.
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Terrebonne est
sincère et sérieux surtout lorsqu'il apporte comme argument que
le député de Pontiac et un autre député ne sont pas
d'accord, donc, l'amendement proposé par le député de
Labelle n'est pas bon ni recevable.
M. HARDY: Je reprends l'argumentation défendue par les
honorables...
M. LOUBIER: Non, mais est-ce que c'est l'argumentation...
M. HARDY: Je vais la compléter, mon argumentation.
M. DEMERS: Mais vous l'avez déniée.
M. HARDY: Si vous me le permettez, je vais compléter ma
pensée. C'est que, depuis le tout début de nos travaux, les
honorables députés membres du parti Unité-Québec
nous ont dit qu'il fallait respecter le désir des populations, qu'il
fallait consulter les populations intéressées, qu'il fallait
respecter ce qu'elles demandent. Or, il arrive que les représentants
autorisés des populations intéressées à la
commission sont les honorables députés de Témiscamingue,
Pontiac et Gatineau. Ce sont eux qui sont les plus autorisés. Je dis
donc que je ne peux pas faire autrement que de me rallier à leur
idée et de rejeter la motion du député de Labelle qui,
lui, est peut-être le représentant autorisé de la
population de l'actuel comté de Labelle mais non de la population des
comtés déjà mentionnés.
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Terrebonne sait que
dans un des comtés qu'il vient de mentionner, il va y avoir en fin de
semaine une réunion des maires de ce comté pour s'opposer
formellement à la nouvelle carte électorale qui les touche.
C'est un député libéral qui les représente
actuellement. Et il représente la volonté et l'opinion de ces
gens, d'après le député de Terrebonne. Un instant !
M. DEMERS: Est-ce que vous me permettez, M. le Président?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Parce que je ne peux rien faire sans votre consentement. Vous
êtes tellement sévère.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Merci, de votre bonne collaboration, M. le
député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Lorsque les députés ont fait des
recommandations à la commission indépendante, surtout ceux de
l'Opposition, on n'a pas tenu, excepté dans mon cas...
M. HARDY: Dix sur seize.
M. DEMERS: Je comprends. Pardon?
M. HARDY: C'est une bonne moyenne, dix recommandations acceptées
sur seize.
M. DEMERS: Dans l'Opposition?
M. HARDY: Par des députés membres
d'Unité-Québec?
M. DEMERS: II y en a quatre qui ont fait des recommandations.
M. PAUL: Si j'ai bien compris...
M. DEMERS: Pour continuer mon argumentation...
M. PAUL: Le FLQ...
M. DEMERS: ... on était beaucoup plus soucieux de ne pas nous
écouter.
M. PAUL: M. le Président, vous ne rappelez pas le premier
ministre à l'ordre?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Est-ce que le député de
Saint-Maurice a terminé son intervention?
M. DEMERS: Vous laissez parler le premier ministre pendant que je parle.
Je comprends que..,
M. PAUL: Appliquez le règlement. M. le Président.
Levez-vous.
M. DEMERS: C'est le temps.
M. PAUL: Sur un rappel au règlement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Saint-Maurice
avait la parole. Il a été coupé par un autre membre de la
commission. Je demande au député de Saint-Maurice s'il n
terminé son intervention.
M. PAUL: M. le Président, sur un rappel au règlement.
Tout d'abord, je m'excuse. J'espère que je n'ai pas fait mal au
député de Saint-Maurice quand je l'ai coupé. Je l'ai
interrompu, mais je ne l'ai pas coupé.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Pour votre information, ce n'est pas vous
qui l'avez coupé.
M. PAUL: M. le Président, tout à l'heure, vous vous
êtes levé pour signaler un désordre dans cette commission,
parce qu'il y avait un député qui parlait en même temps que
celui à qui vous aviez donné la parole. Qu'avez-vous fait quand
le premier ministre est intervenu?
M. DEMERS: Pas un mot.
M. BOURASSA: C'est le chef de l'Opposition qui m'a interrompu.
M. LOUBIER: Un instant.
M. PAUL: Encore une fois. Qu'est-ce que vous faites?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): II y a un député aussi qui a
parlé en même temps.
M. PAUL: Qu'est-ce que vous faites?
M. BOURASSA: C'est le chef de l'Unité-Québec...
M. PAUL: Vous n'êtes pas compétent... Je le dis devant
votre grand chef...
M. BOURASSA: M. le Président, je proteste. M. DEMERS: Faites
semblant au moins.
M. BOURASSA: C'est le chef de l'Union nationale.
M. PAUL: Remettez-le à l'ordre.
M. LOUBIER: Est-ce que vous protestez 100,000 fois?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je n'ai plus rien à dire, M. le Président. Vous
aimez mieux laisser parler les autres. Laissez-les parler. Je vous
écoute.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: Comme vous êtes trop partisan et que vous voulez toujours
laisser parler le premier ministre, je lui laisse la parole. Qu'il parle.
M. DEMERS: II connaît cela des refontes de règlement.
M. BOURASSA: Est-ce qu'on adopte ou qu'on n'adopte pas la carte
électorale? Cela fait deux ans que nous discutons de cette carte. Il est
temps que nous l'adoptions.
M. DEMERS: Si le premier ministre veut avoir la guerre, on va lui faire
la guerre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Le député...
M. DEMERS: II aime la chicane. Nous allons lui en faire.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Bellechasse a
demandé la parole.
M. LOUBIER: J'ai une proposition à faire au premier ministre qui
couperait court à toutes ces discussions.
M. DEMERS: Qu'il retourne donc à son bureau, il est toujours
là.
M. LOUBIER: Que le premier ministre donne suite à Sa parole
d'honneur de non seulement réformer la carte électorale mais de
réformer le mode de scrutin et nous allons collaborer parce que, le mode
de scrutin et la carte électorale étant modifiés, nous
allons éviter ainsi les injustices que l'on retrouvait dans l'ancienne
carte et qui sont amplifiées dans la nouvelle carte. Si le premier
ministre est d'accord et nous donne son assurance qu'à la prochaine
élection, cette nouvelle carte sera accompagnée d'un mode de
scrutin modifié, nous nous rendrons de bonne grâce et c'est
là que nous allons voir si le gouvernement est sincère,
sérieux.
Nous serons d'accord pour collaborer le plus spontanément, le
plus sérieusement possible pour améliorer et le mode de scrutin
et la carte électorale; sinon la carte électorale, telle qu'elle
est là, c'est une affaire Brink's légalisée pour la
prochaine élection pour le Parti libéral.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): L'honorable premier ministre.
M. BOURASSA: Si le chef de l'Union Nationale se souvient bien, le 29
avril, vers 11 heures, quand j'ai commenté les résultats de
l'élection, alors que l'Union Nationale était défaite, on
s'en souvient, une défaite très...
M. PAUL: La population va s'en souvenir bien plus que vous.
M. BOURASSA: Maintenant, avec un nouveau Lazare, le chef de l'Union
Nationale, le député de Bellechasse, il reste à voir si
l'Union Nationale va renaître, mais le chef de l'Opposition...
M. LOUBIER: Est-ce que le FLQ va renaître dans votre parti?
M. BOURASSA: Le chef de l'Opposition se souvient très bien que
j'ai dit à ce moment-là que nous ferions des efforts très
sérieux, et j'ai tenu promesse, pour une réforme
électorale. C'est la première fois depuis 100 ans. Je comprends
que ce ne soit pas facile à accepter, mais c'est la première fois
depuis 100 ans que le gouvernement actuel, le gouvernement du Québec,
présente une nouvelle carte électorale.
M. LOUBIER: Pire que l'autre.
M. BOURASSA: M. le Président, je pense qu'il y a eu des
commentateurs objectifs. On ne peut pas dire que les partis d'Opposition sont
ce
qu'il y a de plus objectif, étant donné qu'ils peuvent
être impliqués personnellement.
M. LOUBIER: II y a de la distorsion plus grande dans les injustices que
dans l'ancienne carte.
M. BOURASSA: Mais cela fait deux ans qu'on en parle.
M. LOUBIER: Est-ce que le premier ministre accepte de discuter devant
toute l'opinion publique lundi à Radio-Canada avec le vieux chef du
Parti québécois?
M. BOURASSA: Est-ce que le vieux chef du Parti québécois
accepterait?
M. LOUBIER: Oui, il est prêt.
M. BOURASSA: Alors, d'accord. Je vais demander au député
de Terrebonne, qui a travaillé cette question-là avec la
compétence qu'on lui connaît, de me remplacer à cette
occasion.
M. LOUBIER: M. le Président, c'est une réunion de
colonels, non pas des laquais.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A venir jusqu'à présent, on a
accordé assez de latitude, je pense qu'on en est rendu à un
débat de deuxième lecture et je demanderais de revenir au
paragraphe 76.
M. BOURASSA: C'est le chef d'Unité-Québec qui m'a...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Oui.
M. LOUBIER: Si le chef du FLQ veut répondre, c'est-à-dire
de la FLQ, la Fédération libérale du Québec.
M. BOURASSA: Le chef de l'Opposition sait fort bien que dans ces
questions-là on ne peut pas procéder d'une façon
précipitée. Nous avons une première étape
importante avec la réforme de la carte électorale. Il y a eu des
centaines et des centaines de réunions, des centaines de
représentations, je pense qu'il faut quand même...
M. PAUL: Des centaines de réunions...
M. BOURASSA: II y a eu des réunions partout dans tout...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Bellechasse.
M. LOUBIER: Je demanderais au premier ministre, s'il me le permet, de
nous donner sa parole d'honneur que, lors du prochain scrutin. le mode de
scrutin sera modifié avec l'application de la nouvelle carte
électorale dans le sens d'assurer et de diminuer les injustices et les
distorsions de cette nouvelle carte électorale et nous allons tout de
suite collaborer, parce qu'au moins il y aura des correctifs à ces
injustices plus grandes dans cette nouvelle carte qu'elles ne le sont dans
l'ancienne carte.
M. BOURASSA: Le chef de l'Opposition est au courant qu'il y a eu des
avis par des gens comme M. Drouin, le professeur Meynaud, M. Vincent Lemieux,
si ma mémoire est bonne. Je comprends que le chef de l'Opposition est
entouré maintenant de nouveaux experts de grande qualité...
M. LOUBIER: Cela fait mal.
M. BOURASSA: Non, je m'en réjouis, M. le Président, cela
va améliorer...
M. PAUL: Tout ce qui nous manque, c'est un prieur.
M. BOURASSA: Ce que je peux ajouter, c'est qu'il y a eu des avis
très sérieux qui ont été soumis en disant: Allez-y
prudemment avec cette réforme du scrutin proportionnel, cela peut mettre
en danger la stabilité de tous les gouvernements éventuels. Il
est possible que le chef de l'Opposition, dans 30 ou 35 ans, soit appelé
à former un gouvernement, et il voudra souhaiter quand même de
pouvoir former un gouvernement stable. Or, il est normal qu'un gouvernement
responsable tienne compte des avis très sérieux qui nous ont
été soumis disant: Examinez toutes les implications de ce
scrutin. On voit que dans les pays où cela s'est appliqué, en
France, notamment, c'est M. Meynaud qui disait cela, durant les débuts
de la quatrième république, il n'y avait pas de gouvernement qui
pouvait durer plus de six mois. Alors, il est normal qu'on examine cette
question-là. Cela ne veut pas dire qu'on élimine une implication
du scrutin proportionnel, mais je pense qu'il serait précipité
d'arriver tout de suite. Nous ne savons pas quand va avoir lieu la prochaine
élection.
M. LOUBIER: M. le Président, si le premier ministre me permet,
tous les spécialistes qui ont été consultés
tous les spécialistes ont parlé d'une réforme
simultanée du mode de scrutin, peut-être selon des
modalités différentes ou des modes de scrutin différents,
mais tous s'entendaient, que ce soit Meynaud, que ce soit Vincent Lemieux, que
ce soit Boyer, tous insistaient pour qu'il y ait également modification
au mode de scrutin, sinon la réforme de la carte électorale,
strictement, serait à toutes fins pratiques de la foutaise et on le
constate par le tableau que nous avons publié récemment.
M. DEMERS: Quatre-vingt-un députés.
M. BOURASSA: Quand le député de Saint-Maurice parle de 81
députés, cela ne veut pas dire qu'à la prochaine
élection cela va être 81 députés. A entendre parler
les chefs de l'Opposition, c'est un esprit assez défaitiste,
peut-être réaliste, mais quand même assez défaitiste
de la part des...
M. LOUBIER: Non. Non. C'est qu'on sait tellement que ça prend une
affaire Brink's, Laferté, les faux certificats à une autre
élection. A ce moment, pour une période d'une semaine ou de
quinze jours, on affole tout le monde et on prend le pouvoir.
M. BOURASSA: C'est ça.
M. HARDY: Le chef de l'Opposition n'a pas beaucoup d'estime pour le
jugement des Québécois quand il dit des choses semblables.
M. LOUBIER: Un instant. Allez donc demander aux 250,000 chômeurs
auxquels on avait promis 100,000 jobs pour voir s'ils revoteraient de la
même façon. Demandez-leur donc s'ils ont la même estime pour
le chef du gouvernement que celle qu'ils avaient alors qu'il était
candidat...
M. BOURASSA: Dans Duplessis et dans Gatineau...
M. DEMERS: Dans Gatineau, n'en parlez pas à ceux qui ont pu
participer à l'élection. Tout le nord a été
massivement contre vous.
M. BOURASSA: C'est 66 p.c. C'était satisfaisant comme
résultat; 67 p.c. dans Duplessis.
M. DEMERS: Demandez aux gens de Mani-waki et faites le tour du nord.
M. LOUBIER: Vous demanderez à votre candidat la démagogie
qu'on a faite avec le séparatisme.
M. DEMERS: Oui, quand on nous a mariés avec le Parti
québécois.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Est-ce qu'on pourrait revenir à
l'article 76?
M. LOUBIER: J'ai habité la Chambre 114 au Motel des Gouverneurs
à Sept-Iles. Il y avait encore des milliers de dollars cachés
sous les tapis. C'étaient des dollars cachés par Paul Desrochers,
Papa Doc.
M. BOURASSA: Les avez-vous emportés pour votre élection
dans Gatineau?
M. LOUBIER: On les a laissés là parce que je n'ai pas
voulu toucher à l'argent maudit.
M. DEMERS: On s'est dit: Le premier ministre va faire des petites
déclarations à la radio et cela va suppléer.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! On revient à l'article
76.
M.HARDY: On est prêt à voter sur la motion du
député de Labelle.
M. LOUBIER: Un instant, chaque député a le droit de
parler.
M. HARDY: Le fait est clair. Le député de Labelle a
été tellement explicite.
M. LOUBIER : Ce n'est pas à vous à apprécier
ça. S'il y a d'autres députés qui veulent parler, le
règlement accorde dix minutes à chaque député.
M. HARDY: Tout ce que je veux dire, c'est ceci. Cet après-midi,
le député de Labelle et d'autres députés de son
parti nous ont fait une démonstration très explicite, très
concrète, éloquente au sujet de cette motion. Si on veut vraiment
travailler, je pense que les députés sont prêts à se
prononcer sur la motion.
Je tiens pour acquis que le député de Labelle fait cette
motion, non pas pour retarder les travaux, mais pour bonifier la loi.
M. LAFONTAINE: Quand j'entends ça, je trouve drôle la
culbute du député de Terrebonne. Il a passé tout son temps
aujourd'hui à tenter de m'imputer des motifs comme quoi c'était
du... comment est-ce qu'on appelle ça?
M. PAUL: Du "filibuster".
M. LAFONTAINE: Oui, je vois que vous avez changé de conseiller,
M. le Président. Cet après-midi, on rejette ma motion...
M. DEMERS: Du "gerrymandering" pour lui est du "filibuster".
M. LAFONTAINE: ... avant souper, on ne voulait pas entendre parler du
parc de La Vérendrye. Ce soir, on change, on accepte le parc de La
Vérendrye, mais il a une incidence sur la proposition que j'ai
présentée cet après-midi sur la municipalité de
Dorion et Church. C'est tellement vrai que les Indiens de Lac-Rapide, comme dit
si bien le député de Terrebonne, était rattachés au
canton de Dorion. Pourquoi ne pas régler le problème d'une
façon globale? Si on avait accepté les amendements que je
proposais cet après-midi, depuis quatre heures, nous aurions
passé à d'autres sujets.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Non, je n'ai rien à dire. Ce
sont seulement des remarques générales. Je n'ai pas le
droit de parler, mais je parle quand même.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. le député de Saint-Maurice.
J'ai demandé votre collaboration tout à l'heure, vous me l'avez
accordée.
M. DEMERS: Je la retire.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Article 76, on est prêt à voter
sur...
M. PAUL: Le député de Shefford.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Shefford.
M. HARDY: M. le Président, le vote.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le vote sur la motion du
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Adopté.
M. HARDY: Une minute. Il ne faut pas se tromper de motion. Ce n'est pas
la motion du parc de La Vérendrye.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Un instant, on va relire la motion du
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Ecoutez, il va falloir que je la change, parce que j'ai
dit...
M. DEMERS: Le premier ministre ne veut plus.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre, s'il vous plaît! Le
député de Labelle va relire sa motion.
Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Est-ce qu'on avait adopté auparavant l'autre
suggestion concernant le parc de La Vérendrye?
M. LAFONTAINE: Celle-là est acceptée. Autrement dit, par
l'incidence de l'acceptation par le parti ministériel de la proposition
relativement au parc de La Vérendrye, vu que le député de
Terrebonne a dit il y a quelques instants que les Indiens de Rapid Lake ou de
Lac-Rapide étaient rattachés au canton de Dorion pour fins de
discussion, je rétrécis ma motion de cet après-midi.
M. HARDY: II ne faut pas me faire dire ce que je n'ai pas dit. Je n'ai
pas dit pour fins de discussion.
J'ai dit que l'ancien gouvernement avait décidé le 2 mai
1969 de les rattacher à Dorion. C'est un arrêté en conseil
et cela peut être changé.
M. LAFONTAINE: D'accord. Le député de
Terrebonne accepte qu'à l'heure actuelle, cet arrêté
en conseil n'a pas été amendé. Pour être logique, je
reviens sur ma proposition je rétrécis. Je propose que les
cantons de Dorion et Church soient rattachés ou soient soustraits au
nouveau comté de Pontiac-Témiscamingue. Ils feront partie du
comté de Gatineau, mais on verra plus tard. C'est une question de
population de 300 ou 400 votants; si le député de Terrebonne veut
me relire ses chiffres. Je pense qu'il s'agit de 300 votants. Vous venez de
régler un problème humain d'une population, de la population de
Lac-Cayamant et de la population de Mer Bleue. Vous venez de régler le
problème. Vous l'acceptez pour les Indiens, pourquoi ne pas l'accepter
pour les Blancs?
M. DEMERS: Les Indiens, c'est parce qu'ils ont quelque chose à se
faire pardonner: l'affaire de Churchill Falls.
M. LAFONTAINE: Ce serait simplement rendre justice, M. le
Président.
M. LOUBIER: Le premier ministre me disait tout à l'heure qu'il y
avait danger d'instabilité politique lorsqu'il y avait vote
proportionnel.
M. BOURASSA: D'habitude, il pose de bonnes questions.
M. LOUBIER: Est-ce que je pourrais renseigner le premier ministre pour
le rassurer et lui dire, par exemple, que des pays comme l'Allemagne, l'Italie,
la Hollande, la Belgique, l'Australie, le Danemark et la Suède, la
Finlande, Israël, etc., ont tous des modes de scrutin proportionnel. Je ne
pense pas qu'il y ait des instabilités politiques dramatiques dans ces
pays-là.
M. BOURASSA: Est-ce que, dans sa question, le chef de l'Opposition se
réfère à sa déclaration sur son nouveau
fédéralisme inconditionnel qu'il a faite en fin de semaine?
M. LOUBIER: Non. Je pourrais faire part au premier ministre que c'est la
première fois que j'ai le plaisir de lui dire face à face...
j'utilise l'expression très romantique voulant que le premier ministre
ne soit pas un fédéraliste, mais un
"fédéraste".
M. BOURASSA: Mais, quelle différence...?
M. LOUBIER: La différence, justement, être
fédéraliste, c'est croire à l'autonomie, l'union sur le
plan politique et sur le plan économique; ce sont des Etats constituants
qui délèguent des juridictions, des sources de revenu à un
gouvernement central et qui conserve la souveraineté de ses droits, de
ses juridictions et de ses compétences tout en ayant les sources voulues
de revenu pour faire face à ces compétences. Un
"fédéraste" est quelqu'un qui, inconditionnellement, accepte les
diktats d'un gouvernement
central, d'un gouvernement totalitaire, qui accepte que sa province soit
à la dimension d'une région administrative, qui obéit aux
priorités d'un gouvernement central et qui plaide continuellement
priorité de besoins, qui quête de l'argent sans jamais se
préoccuper de priorités de droits. Et je pourrais continuer une
heure durant.
M. BOURASSA: Mais, c'est parce que vous voulez dire que vous êtes
d'accord sur la souveraineté culturelle d'un fédéralisme
économique...
UNE VOIX: Ah! Cela c'est fort!
M. LOUBIER: Je suis pour la souveraineté d'emploi au
Québec que le premier ministre avait promise.
M. PAUL: Avant, c'était Power Corporation, maintenant, c'est
Quebec Power.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! A l'ordre!
M. LESSARD: N'abordez pas ce sujet-là!
M. DEMERS: II va vous lâcher, et il ne fera plus de cas de vous
autres.
M. LOUBIER: D'ailleurs, vous le savez, l'essor de la province
dépend de nous maintenant.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous revenons à la motion du
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: J'aimerais savoir comme renseignement préalable,
combien il y a de votants dans Dorion et Church?
M. HARDY: Nous avons donné cette réponse cet
après-midi.
M. LAFONTAINE: Oui, 368. Je pense bien que le député de
Gatineau est d'accord. Il l'accepte pour les Indiens et il ne l'accepte pas
pour les blancs. Il accepte que les Indiens du canton de Dorion votent dans le
comté de Gatineau et il refuse aux blancs de voter dans le comté
de Gatineau. Il les oblige à aller voter dans le comté de
Pontiac. Je me demande où est la logique. Je croyais que le
député de Gatineau avait accepté pour une population de
300 électeurs. Je me demande même s'il y a 300
électeurs.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Témiscamingue et ensuite le député de Gatineau.
M. THEBERGE: Je crois que si vous enlevez 300 votants du comté de
Pontiac-Témiscamingue on devient en dessous du minimum. Je comprends, il
ont fait l'impossible, comme vous l'avez dit tout l'après-midi, pour
garder la moyenne démographique. On arrive en dessous du...
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai toujours dit que la
démocratie n'était pas une question de nombre ni de chiffre.
Mais, quand je vois ces gens qui sont isolés dans le comté de
Pontiac et le député va l'admettre ils sont loin de
leur profit, ils sont loin de la rivière Ottawa. Il sont à
quelques milles de Gracefield. Ils sont à quelques milles de Blue Sea
Lake. Ils sont à quelques milles de Messine. C'est une population qui se
sent orpheline. On vient d'accepter, et je remercie le gouvernement, la
majorité ministérielle, de s'être rendue à nos
demandes relativement au parc de La Verendrye.
Pourquoi ne pas élargir le geste de sollicitude aux blancs et
leur donner aussi cette prérogative d'être rattachés
à un comté où ils peuvent être
représentés plus facilement par un député que de
leur faire faire un tour épouvantable et énorme? C'est encore
pire, M. le Président, quand on regarde le nouveau comté, qui est
Témiscamingue-Pontiac. Le pauvre gars qui a un problème de
bien-être social à Mer Bleue, qui n'a pas les moyens de se payer
une automobile et qui n'a même pas les moyens de faire un long trajet en
autobus ou un interurbain... Si jamais le futur député de
Pontiac-Témiscamingue demeure à Ville-Marie ou dans la ville de
Témiscamingue, voyez-vous le grand détour que ces gens seront
obligés de faire? C'est tout simplement au point de vue humain. Je lance
un appel, qu'on reconnaisse au moins des droits de citoyen à part
entière à la population de Mer Bleue et de Lac-Cayamant qui
représente à peine 300 votants; ce n'est pas cela qui va
déséquilibrer le nombre qui est plus ou moins de 25 p.c, en haut
ou en bas. Il y a même des comtés, M. le Président, qui
sont protégés, comme les Iles-de-la-Madeleine. Alors, pourquoi ne
pas donner un statut de citoyen de première grandeur aux gens de Dorion
et Church, vu qu'on l'accorde aux Indiens qui votaient dans le canton de
Dorion?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Gatineau.
M. GRATTON: M. le Président, je vous avoue que je n'ai pas
l'expérience parlementaire de l'honorable député de
Labelle, même si j'ai passé plus de temps en Chambre que lui
depuis 1970, mais le fait demeure. Je pense qu'on a voté cet
après-midi, M. le Président,...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Bellechasse.
M. LOUBIER: J'invoque le règlement, M. le Président. Le
député de Gatineau n'avait pas besoin de dire qu'il n'avait pas
d'expérience parlementaire; cela a paru dès ses premiers mots. Je
ne permettrai pas, par exemple, que
l'on accuse le député de Labelle de ne pas être en
Chambre. Si le député de Gatineau avait passé par les
mêmes événements, au plan de la santé, qu'a eu
à affronter le député de Labelle, je pense qu'il aurait
honte, déjà, d'avoir affirmé une telle chose.
Deuxièmement, on n'a qu'à se référer au jugement
que porte la population de son comté à son endroit pour voir
jusqu'où il est présent et serviable. Troisièmement, c'est
un des députés qui ne manquent jamais d'accepter des mandats qui
lui sont confiés par le chef du parti et c'est ce qui explique parfois
qu'il n'est pas en Chambre. Je souhaiterais au premier ministre d'avoir un
homme de la trempe, de l'honnêteté, du courage et du
dévouement du député de Labelle et, à ce
moment-là, le député de Gatineau pourrait attaquer les
autres.
M. GRATTON: M. le Président, il est certain que je n'ai pas
à regretter l'absence du député de Labelle dans le
comté de Gatineau. J'ai eu l'occasion de constater qu'il était
là. A tout événement, j'allais dire tantôt, quand on
m'a interrompu, que j'avais l'impression qu'on avait déjà
voté sur cette motion du député de Labelle cet
après-midi et qu'on l'avait défaite.
Je me demande pourquoi on la représente ce soir.
M. LAFONTAINE: Je la représente, M. le Président; on l'a
défaite mais, par contre, par après on a accepté les
Indiens. Je demande de rendre le geste encore peut-être plus humain en
acceptant aussi les blancs. On ne veut pas faire de discrimination
vis-à-vis des Indiens, alors qu'on ne fasse pas de discrimination
vis-à-vis des blancs. C'est la seule chose. Cela représente
seulement 300 électeurs et cela rattache ces électeurs à
une région dans laquelle ils vivent continuellement. Autrement dit, on
arrive avec des grands principes, la représentation, le peuple, "one
man, one vote". Alors, un homme, un vote. A un moment donné, rendu
à une telle chose, on enlève tous les droits de citoyen à
part entière à une population qui est restreinte en nombre, 300
électeurs ou à peu près pour la renvoyer dans un
comté qui est grand comme une province de France. Le
député de Gatineau pourra voter comme il le voudra. Je fais ma
proposition et je dis qu'elle est recevable parce que la question de principe
qu'il vient d'invoquer, le gouvernement a passé à
côté, en rattachant le parc de La Vérendrye au comté
de Gatineau.
M. GRATTON: M. le Président, est-ce que la motion du
député est recevable?
M. HARDY: On ne fera pas de procédure, on va dire qu'elle est
recevable. On est généreux. On ne s'accroche pas sur le
règlement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Frontenac.
M. LAFONTAINE: Ce n'est plus la même motion, parce que nous
n'avons pas les documents en face de nous et nous ne sommes pas capables de les
avoir, malgré...
M. HARDY: Sans avoir les documents, quelle est la motion?
M. LAFONTAINE: Je vais le dire aux députés: Que les
cantons de Dorion et Church soient détachés du comté de
Pontiac-Témiscamingue, parce que c'est une enclave d'un comté qui
n'a rien à voir avec cela.
M. LATULIPPE: M. le Président, est-ce qu'on a voté sur la
question de rattacher le parc de La Vérendrye? Est-ce que cela a
été accepté?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. LATULIPPE: Cela a été accepté.
M. LAFONTAINE: C'est ce que j'étais en train d'expliquer tout
à l'heure. Les Indiens de Lac-Rapide, en vertu de l'arrêté
ministériel adopté au mois de mai 1969, votaient dans Dorion. A
l'heure actuelle, on donne la possibilité aux Indiens qui votaient dans
Dorion de voter dans le comté de Gatineau, mais on ne permet pas aux
blancs qui résident dans Dorion et Church de voter dans le comté
de Gatineau. C'est simplement en concordance avec la motion que le gouvernement
vient d'accepter.
M. DEMERS: Comme se lirait votre motion?
M. LAFONTAINE: Que les cantons de Dorion et Church soient
détachés du comté de Pontiac-Témiscamingue.
M. HARDY: On vote.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: La seule raison qu'on invoque pour dire que cette motion
n'est pas recevable, c'est le fait du nombre, de la quantité des
votants. Il serait facile de suivre dans le bas du comté ou dans le sud
du comté, dans le tome I de la carte électorale, et on aurait
suffisamment de voix pour combler le supposé déficit pour
maintenir le nombre de 24,000 ou 26,000 du comté de Pontiac.
Ce sont les seules remarques que j'ai à faire avant que les gens
aient à se prononcer sur cette importante motion qui donne les
mêmes droits aux gens du bas du comté de Pontiac qui sont
enclavés par la forêt et qui n'ont pas de sortie autre que par le
comté de Gatineau.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je vais faire l'appel nominal des membres de
la commission sur la motion du député de Labelle.
M. Lessard?
M. LESSARD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Lafontaine?
M. LAFONTAINE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Russell?
M. RUSSELL: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Vincent?
M. VINCENT: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Latulippe?
M. LATULIPPE:Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Hardy?
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Gallienne?
M. GALLIENNE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Lévesque est absent.
M. DEMERS: Vous avez bien fait de l'amener en Angleterre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Pelletier?
M. PELLETIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Théberge?
M. THEBERGE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Lamontagne?
M. LAMONTAGNE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Fraser?
M. FRASER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Gratton?
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Larivière?
M. LARIVIERE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Bossé?
M. BOSSE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Lévesque?
M. LEVESQUE: Contre.
UNE VOIX: M. Hardy?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): C'est fait.
M. BOURASSA: Encore battue.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Encore battue. L'amendement du
député de Labelle a été battu à 11 contre
5.
M.PAUL: M. le Président, pourquoi avez-vous dit: Encore
battue.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): C'est simplement une remarque à la
suite de celle...
M. PAUL: Vous n'avez pas à répéter les remarques
des députés.
M. le Président, est-ce que je pourrais poser une question au
premier ministre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 76... Oui.
Le député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Premier ministre, finalement un jour la carte
électorale, le projet de loi 62 sera adopté, pourrait être
adopté.
M. BOURASSA: Enfin l'Unité-Québec voit la
lumière.
M. PAUL: Un instant. Est-ce que le premier ministre peut répondre
à la question suivante? Lorsque nous aurons le comté
électoral de Pontiac-Témiscamingue, si éventuellement nous
l'avons, je pose la question au premier ministre...
M. BOURASSA: J'ai mon expert.
M. PAUL: Est-ce que le premier ministre peut nous dire s'il y aura
encore une entité juridique qui reconnaîtra, ou s'appellera le
comté de Pontiac et une entité juridique qui
s'appellera le comté de Témiscamingue existantes telles
qu'elles le sont actuellement?
M. BOURASSA: Comme le député s'en rend compte, il y a une
fusion des deux comtés.
M. PAUL: Est-ce votre réponse?
M. BOURASSA: II y a la fusion des comtés de Pontiac et
Témiscamingue.
M. PAUL: Je pose la question suivante.
M. BOURASSA: Cela arrive dans quelques comtés.
M.PAUL: Lorsque la carte électorale ou le projet de loi 62 aura
été adopté, s'il y a lieu, le premier ministre peut-il me
dire si, oui ou non, il y aura encore une entité juridique reconnue
comme le comté de Pontiac distinctement du comté de
Témiscamingue?
M. BOURASSA: Est-ce que le député de Maskinongé,
leader parlementaire et ancien député conservateur à la
Chambre des Communes, veut...
M. PAUL: J'en suis fier.
M. BOURASSA: ... alors qu'il a servi sous John George Diefenbaker...
M. PAUL: Oui, monsieur.
M. DEMERS: C'est encore mieux que de servir sous Trudeau.
M. BOURASSA: M. le Président...
M. PAUL: Mieux que d'être à ras ventre devant Trudeau.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. BOURASSA: Si je comprends bien le député de
Maskinongé, il se réfère au conseil de comté dans
les deux comtés.
M. PAUL: Un instant, je n'ai pas précisé. J'ai tout
simplement posé la question suivante: Est-ce qu'il y a encore une
entité juridique qui existera?
M. BOURASSA: Pour les fins de conseils de comté, oui.
M. PAUL: Non.
M. BOURASSA: Là, c'est une opinion juridique, mais mes experts
juridiques me disent que, pour les fins des conseils de comté...
M. PAUL: Et pour les fins du bureau d'enregistrement?
M. VINCENT: Pour les fins du bureau d'enregistrement?
M. HARDY: C'est-à-dire que s'il y a une division
d'enregistrement, il est évident...
M. VINCENT: M. le Président...
M. PAUL: Un instant, c'est bien important. D'ailleurs, j'ai posé
la question au premier ministre. Qu'il consulte encore ses experts, on va
voir.
M. BOURASSA: M. le Président, la loi électorale, la loi
62, que s'apprête à voter l'Unité-Québec, ne change
pas les districts judiciaires, ne change pas les conseils de comté. Je
ne sais pas si ça répond à l'inquiétude
légitime du député de Maskinongé.
M. LOUBIER: Cela ne répond pas du tout à la question.
M. PAUL: Ce n'est pas ça que je vous demande. Je vous demande
s'il va y avoir encore une entité juridique qu'on va reconnaître
dans la constitution provinciale comme étant le comté de Pontiac,
comme étant le comté de Témiscamingue?
M. BOURASSA: L'entité juridique des conseils de comté va
demeurer, M. le Président. Je ne sais pas où il veut en venir...
Si le député de Maskinongé pouvait nous dire un tout petit
peu de ses arrières pensées, seulement une petite partie, on
pourrait peut-être lui répondre d'une façon plus
précise.
M. PAUL: Est-ce que les comtés municipaux sont abolis?
M.HARDY: Bien non!
M. PAUL: Ce n'est pas vous, c'est le premier ministre qui va me
répondre.
M. BOURASSA: Non, M. le Président.
M. PAUL: Je sais qu'il est excellent perroquet, mais j'aurais voulu
qu'il y réponde de proprio motu.
M. HARDY: Le premier ministre vous le dit depuis cinq minutes.
M. PAUL: Cela fait longtemps que nous le savons, nous.
M. BOURASSA: Pourquoi me posez-vous la question?
M. PAUL: C'est pour savoir si vous étiez renseigné et on
constate que vous ne connaissez absolument rien dans cette loi-là.
M. HARDY: M. le Président, de toute façon, la question du
député de Maskinongé était complètement
irrégulière, parce qu'il demandait au premier ministre une
opinion juridique.
M. PAUL: Non.
M. LOUBIER: Voyons donc!
M. PAUL: C'est une situation de fait.
M. LOUBIER: C'est une situation de fait.
M. PAUL: Voyons donc, ce n'est pas une opinion juridique. Ce n'est pas
le premier ministre qui va changer la loi. On pose une question de fait.
M. LOUBIER: C'est en vertu de la loi des divisions territoriales. Voyons
donc !
M. HARDY: C'est une opinion juridique...
M. PAUL: Non, voyons donc!
M. LOUBIER: On demande si ça s'applique.
M. BOURASSA: II ne faut pas parler si fort. Vous avez le ministre et le
sous-ministre des Affaires culturelles qui...
M.DEMERS:Ah! Seigneur!
M. BOURASSA: Quelle impression ils vont avoir des débats qu'on
fait sur la carte électorale.
M. DEMERS: Le comté de Bourgeois, on en a disposé.
M. HARDY: M. le Président, on demande si telle loi a une
application dans tel domaine. Si ce n'est pas une opinion juridique, qu'est-ce
qu'une opinion juridique?
M. PAUL: Je n'ai jamais dit que c'était pour avoir une
implication dans tel domaine. Si vous n'étiez pas tant ému par la
promotion que vous espérez toujours obtenir du premier ministre, vous
auriez compris la question telle que je l'ai posée.
M. HARDY: M. le Président, c'est normal...
M. PAUL: Est-ce qu'il y aura encore une entité juridique reconnue
comme étant le comté provincial de Pontiac et le comté
provincial de Témiscamingue?
M. BOURASSA: Mais pour quelles fins? Pour les fins du conseil de
comté? Oui. Pour les fins du bureau d'enregistrement...
M. PAUL: Et ensuite, j'ai posé la question suivante: Est-ce que
les comtés municipaux sont abolis? Ce n'est pas une opinion
juridique.
M. BOURASSA: Mais on vous dit, non, monsieur.
M. PAUL: Ah! C'est très bien. Cela a pris du temps avant de
savoir que vous ne saviez rien. Je vous remercie.
M. BOURASSA: Non, si on consulte le journal des Débats, on va
voir que j'ai répondu dès le début à cette
question-là. Mais je ne connaissais pas l'arrière-pensée
du député de Maskinongé.
M. PAUL: Pardon! Vous n'avez pas répondu du tout.
M. LOUBIER: Si le premier ministre veut véritablement faire taire
toutes nos inquiétudes, toutes nos appréhensions, je lui tends
encore une fois la perche. Qu'il nous donne sa parole d'honneur qu'il y aura
modification au mode de scrutin et nous allons lui donner sa loi comme cadeau
de Noël.
M. BOURASSA: Le chef de l'Opposition est au courant qu'un gouvernement
responsable doit quand même attendre les résultats des
études qui ont déjà été
commandées.
M. LOUBIER: Elles sont terminées, elles ont été
présentées par tous les professeurs. Vous avez des modèles
en Allemagne, en Italie, en Hollande, en Belgique, en Australie, au Danemark,
en Suède, en Finlande, en Norvège, en Israël, un peu
partout.
M. BOURASSA: En Amérique du Nord, est-ce qu'il y en a? Si ma
mémoire est bonne, M. le Président, je n'ai pas assisté
à toutes les réunions, mais le chef de l'Opposition se souvient
qu'il y eu des dépositions. Je crois qu'on a eu recours au scrutin
proportionnel dans certaines provinces dans le passé. Et on a
décidé de l'abolir, parce que...
M. LOUBIER: En Colombie-Britannique mais ce n'était pas du
tout...
M. BOURASSA: Au Manitoba...
M. LOUBIER: ... ni la même population, ni le même contexte
socio-économique, ni la "duplicité" ni la dualité
culturelle. Rien de ça.
M. BOURASSA: Mais est-ce que le chef de l'Opposition veut donner la
balance du pouvoir à une minorité? Où veut-il en venir
avec ça?
M. LOUBIER: Mais non, M. le Président...
M. LESSARD: Je soulève un point d'ordre, M. le
Président.
M. LESSARD: Je voudrais savoir...
M. LOUBIER: La complicité du PQ et du Parti libéral.
M. LESSARD: Je voudrais avoir à quel article nous pouvons
discuter de ce problème, puisque nous en avons discuté au niveau
des audiences de la commission parlementaire, après la déposition
du premier rapport.
M. LOUBIER: Je ne comprends plus la volte-face du Parti
québécois, leur complicité avec le Parti libéral.
Eux qui avaient prétendu que le mode de scrutin devrait être
modifié.Une autre volte-face comme ils viennent de le faire avec le bill
71.
M. LESSARD: J'ai eu l'occasion, hier, de donner la position du Parti
québécois. Nous avons été les premiers à
nous battre, lors de la commission parlementaire, pour obtenir un mode de
scrutin proportionnel, ce que l'Unité-Québec, à ce
moment-là, n'acceptait pas. Ils viennent de prendre conscience que c'est
leur seul moyen de ne pas disparaître. Ils veulent se battre. C'est
seulement une façade pour empêcher la réforme
électorale qui est une première étape. Il est certain que
nous allons continuer à nous battre pour la deuxième
étape, c'est-à-dire la réforme du mode de scrutin.
M. LOUBIER: Ils ont peut-être été les premiers
à crier comme d'habitude, mais, quand vient le temps du combat, ce sont
les premiers à trahir et à fuir parce qu'ils se rendent alors
compte que ce n'est pas trop populaire.
M. LESSARD: C'est le chant du cygne qu'on entend ce soir.
M. BOURASSA: Le chef de l'Opposition n'est pas juste pour le Parti
québécois.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député d'Olier, sur une
question de règlement.
M. PICARD (Olier): II y a un projet de loi au feuilleton au nom du chef
de l'Opposition officielle. Et je pense que c'est contre le règlement de
discuter du mode de scrutin présentement.
M. HARDY: Le député d'Olier a entièrement
raison.
UNE VOIX: Mais ce n'est pas en appendice?
M. PAUL: En tout cas, on n'a pas le droit de discuter l'appendice.
M. HARDY: II apparaît au feuilleton.
M. PAUL: Bien oui, et puis? Tout ce qui figure au feuilleton, on n'a pas
le droit d'en discuter?
M. HARDY: Indépendamment du rappel au règlement par le
député d'Olier, il est évident qu'on ne peut pas, à
l'article 76, soulever le problème des modes de scrutin.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. PAUL: Vous ne donnez pas comme réponse ou justification le
fait que l'annonce d'un projet de loi est inscrite au feuilleton?
M. HARDY: J'admets que mon premier argument était un peu
fort.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous revenons à l'article 76.
M. LOUBIER: On revient à la complicité du PQ.
M. LESSARD: Le chant du cygne de l'Unité-Québec.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Ce n'est pas marqué dans l'article
76. A l'ordre!
M. LESSARD : Est-ce que je pourrais demander une question au chef du
parti? D ne s'est pas scandalisé comme cela quand il est allé
nommer les représentants de l'Unité-Québec dans Duplessis,
alors qu'ils n'ont même pas eu le courage de présenter... Il ne
s'est pas scandalisé comme cela en 1966 quand il a été
élu avec une minorité de voix...
M. LOUBIER: Le président loustic du Parti québécois
a refusé, le vieux vieux chef, d'aller se battre dans Duplessis
après avoir fait trois ou quatre sondages.
M. BOURASSA: L'Opposition est divisée.
M. HARDY: Est-ce que je dois comprendre que, puisque depuis
au-delà de 10 minutes, on ne discute plus de l'article 76, que
l'article-76 est adopté?
M. PAUL: Oui, parce que c'était dans notre planification de vous
le donner à neuf heures trente.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Article 76, adopté.
M. HARDY: Puisque nous avons adopté, depuis le début de
nos travaux, l'ordre de l'atlas, nous allons au comté de Berthier.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Berthier. Paragraphe 10.
Comté de Berthier
M. PAUL: Pour ce qui a trait au comté de Berthier...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: Est-ce que le député de Terrebonne pourrait nous
dire quelle est la population du nouveau comté de Berthier ou quelle
sera la population électorale du nouveau comté de Berthier?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Avec la permission des membres de la
commission, M. Perreault remplace M. Larivière et M. Brisson remplace M.
Théberge.
M. LAFONTAINE: C'est fort.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Assad remplace M. Pelletier.
Le député de Terrebonne.
M. HARDY: Si je me souviens bien de la question du député
de Maskinongé, il désirait connaître la population
électorale du comté de Berthier tel que proposé dans la
loi 62. Cette population est de 27,478 électeurs.
M. PAUL: Avant le changement qui s'est produit à la suite de la
production du deuxième rapport, quelle était la population
électorale?
M.HARDY: Elle était de 25,703, tel qu'il apparaît à
la page 10 de l'Atlas que les députés ont reçu.
M. PAUL: Le changement vient de la distraction du comté de
l'Assomption, des paroisses de Lavaltrie et Lanoraie.
M. HARDY: A la demande du député de Berthier, si mes
informations sont justes.
M. PAUL: Oui parce que cela faisait l'affaire du Parti libéral,
parce que, sans cela, le député de Berthier n'aurait jamais
été écouté.
M. HARDY: Est-ce que vous insinuez que le député de
Berthier était complice du Parti libéral?
M. PAUL: Non. Je dis que le député de Berthier a
très bien joué son rôle, mais parce que cela faisait
l'affaire du député de l'Assomption, c'est pour cela qu'on s'est
rendu à sa demande.
M. HARDY: Ce n'est pas très gentil pour la commission
indépendante.
M. LAFONTAINE: Indépendante de qui?
M. PAUL: Indépendante des faux bulletins dans le comté de
Gatineau?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Le député de
l'Assomption.
M. PERREAULT: A la suite du premier rapport, j'ai rencontré les
gens de Lavaltrie; ils m'ont fort bien reçu et ils m'ont fait part et
ont fait part au député de Berthier qu'ils désiraient
demeurer dans le comté de Berthier. C'est à la suite de cela que
je ne me suis pas opposé...
M. PAUL: Les gens d'où?
M. PERREAULT: ... de Lavaltrie m'ont fait part qu'ils
préféraient demeurer dans le comté de Berthier. C'est pour
cette raison que je ne me suis pas opposé à ce que Lavaltrie
demeure dans le comté de Berthier, à la demande du
député de Berthier. C'est aussi simple que cela.
M. PAUL: Est-ce que les conseillers le prieur du parti, en
arrière...
M.HARDY: II est déchu ce soir. C'est un autre conseiller.
M. PAUL: ... pourraient considérer ou recevoir, informer,
conseiller le gouvernement sur l'opportunité d'inclure toute la
région du lac Taureau dans le district électoral de Berthier? Il
n'y a pas de population là-dedans.
M. HARDY: Vous voulez que l'on considère l'opportunité
de...
M. PAUL: ... d'inclure dans le nouveau comté provincial de
Berthier toute la région du réservoir du lac Taureau dans le
district électoral de Berthier et d'inclure également les cantons
de Crequy et d'Aubry.
M. HARDY: Est-ce qu'il y a des raisons?
M. PAUL: C'est tout simplement une question géographique.
M. HARDY: C'est une question de ligne droite?
M. PAUL: Dans le premier rapport c'était tel quel, M. le
Président; c'est une erreur des géographes.
M. CROISETIERE: C'est un oubli des géographes.
M. HARDY: Je ne sache pas que le rapport Drouin ait été
modifié dans le deuxième rapport. Dans le premier rapport Drouin,
le territoire dont parle le député de Maskinongé
était inclus dans Berthier.
M. PAUL: Mais il n'est pas dans la description, dans
l'énumération du paragraphe 10.
M. DEMERS: On ne le trouve pas.
M. PAUL: Ce n'est seulement pas sur la carte.
M. HARDY: C'est très bien, je pense qu'il
s'agit simplement d'une erreur de copiste. Il s'agira pour les officiers
légistes de corriger la description du paragraphe 10, afin qu'il
corresponde au rapport de la commission indépendante.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y aurait une partie du parc Mastigouche qui
serait dans le comté de Berthier, dans la nouvelle description?
M. HARDY: Est-ce que votre question concerne tout le parc Mastigouche ou
une partie?
M. DEMERS: Je demande si, dans le comté de Berthier, il y aura
une partie du parc Mastigouche.
M. HARDY: II y a actuellement une partie du parc.
M. DEMERS: Je fais un rapprochement avec la demande qui a
été formulée par le député de Laviolette, de
rattacher à son comté le parc Mastigouche. Est-ce que vous allez
condescendre à aller chercher une partie du comté de Berthier
pour la donner au député de Laviolette, mon adjoint?
M. HARDY: Je ne vois pas. La question du député de
Saint-Maurice, à l'heure présente, n'est pas pertinente.
M. DEMERS: Je demande s'il y a une partie du parc Mastigouche...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est lui qui décide cela?
M. DEMERS: C'est lui qui mène tout ici. M. HARDY: La
réponse est...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement, M. le
Président. En vertu de quoi le député de Terrebonne
peut-il déclarer qu'une question est pertinente ou non?
M. DEMERS: J'aimerais que le président me le dise.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est vous, le président. Que
faites-vous?
M. HARDY: Loin de moi... M. le Président, j'invoque le
règlement. Jamais depuis le début de nos travaux et je
remarque que, malheureusement, nous avons dû déplorer pendant un
certain temps l'absence du député de Chicoutimi qui
sûrement était retenu par des travaux importants...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'étais retenu en Chambre parce qu'il
n'y avait pas quorum pour vous autres là-bas. Nous avions seulement les
Do là-bas.
M. HARDY: Alors, tout ce que je veux dire, c'est que jamais il n'a
été le moindrement présent à mon esprit que je
devais décider. Les opinions que j'émets sont des opinions
strictement personnelles.
M. DEMERS: M. le Président, je reviens à ma question. Je
demande s'il y a une partie du parc Mastigouche qui est dans le comté de
Berthier. On me répond qu'il y a une partie du parc Mastigouche. En
partant de là, je demande, étant donné que, dans le
comté de Laviolette, le Parti libéral a demandé
d'inclure...
M. HARDY: M. le Président, si vous me permettez de corriger ma
réponse, c'est que, d'après les experts, les cartes et tous les
outils que nous possédons...
M. PAUL: Que nous ne possédons pas.
M. DEMERS: Surtout ceux que nous ne possédons pas. L'ancien
député de Témiscamingue qui était un
spécialiste dans les parcs aurait pu nous dire cela.
M. HARDY: Je dois dire qu'il y a peut-être une infime partie, mais
ce n'est pas sûr. Il n'y en a pas?
M. PERREAULT: Dans l'ancien comté de Berthier.
M. DEMERS: Est-ce que le député de l'Assomption pourrait
me dire où il prend ses sources d'information?
M. PERREAULT: Je connais mon territoire. C'est aussi simple que
cela.
M. DEMERS: Vous êtes dans le comté de Berthier?
M. PERREAULT: C'est mon territoire, ma région.
M. PAUL: C'est vous qui distribuez le patronage dans ce
coin-là?
M. PERREAULT: Pour votre information, M. le député de
Saint-Maurice, j'ai été pendant des années directeur du
conseil économique et du développement qui couvre cette
région.
M. PAUL: Cela s'est développé depuis que vous êtes
parti.
M. PERREAULT: Cela s'est très bien développé. C'est
un des meilleurs endroits de la province au point de vue du
développement.
M. PAUL: Depuis que vous avez quitté le poste.
M. DEMERS: Comme cela, on a la certitude qu'il n'y a pas de parc
Mastigouche dans le comté de Berthier.
M. HARDY: S'il y en a, c'est...
M. PERREAULT: J'ai dit: Dans le nouveau territoire du comté de
Berthier, pas dans l'ancien comté de Berthier. Ce n'est pas le
même; il est coupé.
M. HARDY: II ne doit pas y avoir beaucoup d'électeurs non
plus.
M. DEMERS: Ce n'est pas la question des électeurs non plus, c'est
la question de la recommandation, lorsqu'on acquiescera à la demande du
député de Laviolette de lui remettre...
M. HARDY: Chaque chose en son temps. M. DEMERS: C'est garanti que c'est
réglé. M. HARDY: A chaque heure suffit...
M. DEMERS: II faut prendre certaines précautions ici.
M. HARDY: Je ne comprends pas les députés de votre gauche,
M. le Président.
M. DEMERS : Je vous vois venir de loin.
M. HARDY : De temps en temps, ils ralentissent les débats et de
temps en temps ils veulent sauter, ils veulent faire des sauts.
M. DEMERS: II n'y a pas de sauts.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les sots sont là.
M. DEMERS: On m'a assuré qu'il n'y avait pas... cela
répond à la question, je n'en pose plus d'autres.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Paragraphe 110. Adopté?
M. PAUL: Un instant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne suis pas encore intervenu, moi.
M. PAUL: Je proposerais que les cantons de Breault, Arcand et Badeaux
soient rattachés au comté de Laviolette.
M. HARDY: Est-ce que le député de Maskinongé
pourrait répéter le nom des cantons qu'il désire
rattacher?
M. PAUL: Je pourrais attendre d'être rendu au comté de
Maskinongé. J'ai trop eu de plaisir à voir travailler mon
collègue, le député de Laviolette. Parce que ce sera dans
le comté de Maskinongé.
M. HARDY: Ce sont les cantons de...
M. PAUL: Je ne peux pas répondre à votre question, parce
que je serais hors d'ordre. Parce que ça regarde le comté de
Maskinongé. Nous sommes à étudier le comté de
Berthier.
M. HARDY: Vous retirez votre proposition?
M. PAUL: Pour le moment, oui.
M. CROISETIERE: L'Opposition officielle veut tellement collaborer
qu'elle anticipait.
M. HARDY: Vous acceptez qu'on adopte l'article 10?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Article 10. Le député de
Shefford.
M. PAUL: Est-ce qu'il y a quelqu'un qui a tenu compte des
différentes oppositions à la carte électorale? J'ai oui
dire qu'il y avait eu plus de 110 mémoires ou lettres de protestation
qui avaient été envoyées à la commission
parlementaire à la suite de la publication du premier rapport Drouin.
Est-ce que quelqu'un peut me dire s'il a reçu probablement M. Rivest qui
a l'oeil ouvert sur cette région, est-ce qu'il peut nous dire s'il a
reçu... Il en a pris connaissance, ne me faites pas croire...
M. HARDY: II n'a pas le droit d'intervenir à cette
commission.
M. PAUL: II n'a pas le droit, mais il vous soufflera ça à
vous. Il est tellement éveillé, tellement proche de Papa Doc, il
a sûrement eu connaissance de la réception d'une lettre par ce
dernier ou par tout autre organisme gouvernemental de la municipalité de
Saint-Ambroise-de-Kildare qui s'oppose énergiquement à être
intégrée au nouveau comté de Berthier.
M. HARDY: En effet, on a reçu cette lettre.
M. PAUL : Est-ce que le député de Terrebonne pourrait nous
dire pourquoi on n'en tient pas compte?
M. HARDY: J'imagine que l'on a considéré l'ensemble des
facteurs en présence.
M. PAUL: Lesquels?
M.HARDY: D'abord les facteurs démographiques, sociologiques,
culturels, religieux, historiques, pour en arriver à la
conclusion...
M. PAUL: Est-ce qu'il sait que les principaux facteurs,
démographiques, économiques, culturels, sociaux de la paroisse de
Saint-Ambroise-de-Kildare sont depuis sa fondation axés sur la ville de
Joliette?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Faites-moi donc demander le président
d'élection, je vais revenir, je veux l'avoir à ma disposition
tantôt.
M. CROISETIERE: Le président général des
élections est à la disposition du Parti libéral.
M. HARDY: M. le Président, tout le comté de Berthier est
axé sur Joliette. Comme d'ailleurs le comté de Deux-Montagnes, le
comté d'Argenteuil, une partie du comté de l'Assomption sont
axés sur Saint-Jérôme.
M. DEMERS: Le comté de l'Assomption axé sur
Saint-Jérôme. Vous avez l'axe pas mal déplacé.
LE PRESIDENT (M, Lafrance): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: J'ai une question à poser. Sur la carte
amendée, où trouvez-vous Lavaltrie?
M. HARDY: Dans le rapport amendé de la commission
indépendante?
M. DEMERS: Oui.
M. LEDUC: M. le Président, une question de deuxième
lecture à l'Assemblée nationale.
M. DEMERS: Ce n'est pas cela que je vous demande. Je vous parle de la
carte. Je voudrais savoir où est inscrit, sur la carte, Lavaltrie. Mon
deuxième voisin, le député de Frontenac, cherche depuis
une demi-heure pour trouver cela.
M. PERREAULT: Regardez dans le comté de l'Assomption.
M. DEMERS: Regardez tant que vous voudrez!
M. PERREAULT: Vous allez voir Lavaltrie. Dans l'atlas, vous allez le
voir plus facilement.
M. PAUL: C'était dans le comté de l'Assomption. Vous n'en
vouliez pas, parce que ce sont deux paroisses bleues. On le sait. Ce n'est pas
la question du député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je voulais voir où c'était.
M. PERREAULT: Je le lui ai dit; c'est plus facile de le voir dans
l'atlas du comté de l'Assomption.
M. PAUL: Oui.
M. PERREAULT: Pour le voir.
LE PRESIDENT (M, Lafrance): La commission suspend ses travaux pour le
temps du vote et nous reviendrons.
(Suspension de la séance à 21 h 47 )
Reprise de la séance à 22 h 7
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous reprenons nos travaux où nous
les avions laissés il y a quelques instants. La parole est maintenant au
député de Saint-Maurice.
M. HARDY: M. le Président, est-ce que je dois comprendre que
l'article 10 est adopté?
M. DEMERS: Non, M. le Président. Je demandais qu'on m'aide
à repérer sur la carte... Ce n'est pas parce que je voudrais...
pour les touristes...
LE PRESIDENT (M, Lafrance): Vous voulez parler du député
de Wolfe?
M. DEMERS: Les deux. Il ne parle pas tout seul, le député
de Wolfe?
M. HARDY: Est-ce qu'il y a des changements à faire sur la
liste?
M. DEMERS: Oui.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Quenneville, pour la présente
séance, remplace M. Gallienne.
M. LOUBIER: M. Gallienne a été puni.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Gallienne siège
présentement à la commission des Affaires municipales.
M. LOUBIER: Il va aller voter pour nous. M. DEMERS: Avec le
député d'Argenteuil.
M. LOUBIER: Vous êtes des chics petits bonhommes. Passez-nous-en
une trentaine comme cela et on prend le pouvoir.
M. HARDY: M. le Président, la discipline des partis est moins
sévère à la commission des affaires municipales
qu'ici.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La parole est au député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Lorsque, M. le Président, vous nous avez
convoqués pour aller voter, nous, contre la loi, vous, pour, je
demandais où se situait la municipalité de Lavaltrie sur la carte
10. Avec l'expert de votre parti, qui ne fait pas partie de la commission
indépendante présidée par le juge Drouin,
indépendante de l'Opposition, j'ai découvert, à la carte
13, que Lavaltrie était en bordure du Saint-Laurent. Naturellement, j'y
étais déjà passé. Dans le comté de Berthier,
on pouvait faire un rattachement de Lanaudière, Saint-Paul-d'industrie,
et je comprends maintenant que le député de l'Assomption avait
raison de laisser cette partie au député de Berthier.
C'était des raisons politiques plutôt que
géographiques.
M. HARDY: Les raisons du député de Berthier étaient
d'ordre démographique...
M. DEMERS: Des deux. Est-ce que c'est bien répondu? Je
réponds toujours comme cela. Tantôt, M. le Président, le
député de Maskinongé avait proposé un amendement.
Vous devez l'avoir.
M. HARDY: ... Saint-Antoine, Saint-Alphonse-de-Rodriguez et
Saint-Ambroise-de-Kildare.
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais proposer la suspension? J'irais
chercher le député de Maskinongé, qui avait laissé
en plan une proposition d'amendement. Si vous vouliez me donner deux ou trois
minutes, j'irais le chercher illico.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Oui.
M. DEMERS: Je vous suis infiniment reconnaissant, M. le
Président, de cette condescendance.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Entretemps, le député de
Saint-Jean, M. Veilleux, remplace M. Lamontagne.
DES VOIX: Encore!
M. VEILLEUX: Vous avez peur. Je lis la peur sur vos visages.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Vous avez demandé la suspension de la
commission pour aller chercher le député de Maskinongé. Si
on revient à la commission, on va demander d'enregistrer votre
intervention.
M. DEMERS: Je vous fais cela sous seing privé.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre, messieurs!
On a demandé la suspension des travaux pour aller chercher un
membre et le député de Saint-Maurice me donne avis que le
député de Maskinongé ne peut pas revenir à la
commission. Nous sommes prêts à procéder à
l'étude du paragraphe 10.
M. DEMERS: Le député de Maskinongé ne peut venir
parce qu'il est pris à l'autre commission. Il a des raisons assez
sérieuses d'être là-bas. Je me permets de formuler, en son
nom, la proposition qu'il avait faite tantôt: Que les cantons de
Créquy, Aubry et Kaine soient rattachés au district
électoral de Berthier et détachés du district
électoral de Maskinongé.
M. HARDY: Si vous permettez, c'est prématuré.
M. LOUBIER: Non, c'est Berthier.
M. DEMERS: Je demande une amélioration...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre, messieurs! Je voudrais revenir
à une directive qu'on avait demandée et je connais la
condescendance des députés de l'Unité-Québec. Je
leur demanderais de parler un par un pour le journal des Débats.
M. HARDY: M. le Président, mon point d'ordre était...
M. DEMERS: Je voulais demander au député...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Vous êtes le premier
à violer les directives.
M. LAFONTAINE: M. le Président, le député de
Terrebonne...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: II n'y a pas deux poids deux mesures.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! La parole est au
député de Saint-Maurice.
M. LAFONTAINE: Quand même vous crieriez bien fort, M. le
Président...
M. HARDY: M. le Président, je soulève une question de
règlement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Une question de règlement, le
député de Terrebonne.
M. HARDY: Les cantons dont parle l'honorable député do
Saint-Maurice n'ont rien à faire dans Berthier.
M. DEMERS: Ils pourraient peut-être avoir quelque chose à
faire s'ils y étaient inclus.
M. HARDY: Mais, ils sont dans Maskinongé.
M. DEMERS: C'est ça. J'aimerais exposer ma position et si,
après ça, le président me dit, par votre voix, par
personne interposée, qu'elle n'est pas recevable, je l'accepterai. Mais
là, je voudrais faire une proposition.
M. HARDY: Très bien.
M. DEMERS: Est-ce qu'on me le permet, M. le Président?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La parole est au député de
Saint-Maurice.
M. HARDY: Nous sommes tout ouïe.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Et simplement au député de
Saint-Maurice.
M. LOUBIER: Très bien.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Merci de votre collaboration M. le
député de Bellechasse.
M. DEMERS: Je m'explique en disant: Que ces cantons soient inclus dans
le comté de Berthier et enlevés du comté de
Maskinongé. Je sais qu'actuellement tout le monde le sait
nous ne sommes pas à étudier le remaniement électoral du
comté de Maskinongé. Mais comme nous sommes à
étudier le remaniement de la carte électorale du comté de
Berthier, je me demande si on ne pourrait pas en parler
immédiatement.
Si le président me dit : Lorsque nous étudierons plus tard
le remaniement de la carte électorale du comté de
Maskinongé, c'est là qu'on devra faire notre intervention, je
l'admets. Mais si, lorsque le comté de Berthier sera fixé dans sa
rigidité, accepté par la commission, on ne peut y revenir, je
voudrais attirer l'attention des membres de la commission sur la motion que je
fais.
M. HARDY: M. le; Président, nous sommes prêts à
voter sur la motion du député de Saint-Maurice.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. DEMERS: Je demande au président si c'est recevable à
cette époque ou si ce sera recevable plus tard.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Voulez-vous la répéter, s'il
vous plait, dans les termes exacts?
M. DEMERS: Que les cantons de Créquy, Aubry et Kaine soient
rattachés au district électoral de Berthier en étant
détachés du district électoral de Maskinongé. Afin
de faire un tout, de compléter jusqu'en haut la délimitation.
Comme dans la première délimitation.
M. VINCENT: Le premier rapport. M. DEMERS: Le premier rapport.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): C'est recevable, nous pouvons en
discuter.
UNE VOIX: On peut même voter.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Shefford.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait me donner des raisons avant de voter?
Pourquoi est-ce recevable ou non?
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Pourquoi ne le serait-ce pas?
M. DEMERS: Je voudrais avoir l'opinion de la commission. Est-ce que la
commission est d'avis... Je peux retirer ma proposition, si on peut me
prouver... Je sais que c'est recevable mais je demande si c'est accepté,
seulement pour le plaisir de me faire battre une motion.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je pense qu'elle a été
jugée recevable, donc elle peut être discutable. Si on ne veut pas
en discuter et voter tout de suite, c'est un autre problème. Le
député de Shefford a demandé de s'exprimer sur la motion
qui vient d'être présentée.
M. DEMERS: Très bien. DES VOIX: Vote!
M. RUSSELL: Je voudrais, de façon très sommaire, exposer
les raisons qui motivent cette motion du député de Saint-Maurice.
D'abord, si on regarde bien objectivement le déversement
économique de ce canton, c'est le lac Taureau, donc, la sortie est
à Saint-Michel-des-Saints. Il y a aussi une autre route qui y monte,
c'est une route forestière, mais qui débouche à peine dans
ces cantons. Donc, la sortie est encore à Saint-Michel-des-Saints. Et je
crois que ce serait normal, cela ne change pas le nombre, ou à peine,
c'est une partie qui, économiquement, appartient à
Saint-Michel-des-Saints... Je pense que cela ne dérangera en rien...
M. HARDY: II n'y a pas beaucoup d'électeurs là.
M. RUSSELL: Non. Il n'y a pas d'électeurs. C'est simplement pour
la région économique. Les gens sortent par là. Et si,
parfois, il se construit quelques chalets...
M. HARDY: S'il n'y a pas beaucoup d'électeurs, il ne sort pas
beaucoup de monde.
M. RUSSELL: C'est du tourisme surtout. H y a quelques résidants
à l'année. Des gens qui ont des résidences qu'ils
fréquentent à toutes les fins de semaines. D y en a quelques-uns
qui ont des résidences permanentes, mais toutes les sorties sont
orientées vers le comté de Berthier et surtout vers
Saint-Michel-des-Saints. Je crois que cette motion est bien fondée et
n'entrave en rien les autres comtés environnants. Ce serait simplement
un découpage d'équité.
M. DEMERS: Est-ce qu'on a, dans cette région, du territoire non
organisé?
M. HARDY: C'est tout du territoire non organisé.
M. DEMERS: C'est un parc. Comment s'appelle ce parc?
M. HARDY: Mastigouche.
M. DEMERS: Vous avez dit qu'il n'y avait pas de parc Mastigouche dans le
comté de Berthier.
M. HARDY: Dans le comté de Berthier. Là, vous nous parlez
d'une superficie de Maskinongé.
M. DEMERS: Je m'excuse.
M. HARDY: Si on acceptait votre motion, il y en aurait dans
Berthier.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: C'est exactement dans le même sens. Je pense qu'on a
répondu partiellement. Pour mon bénéfice personnel, est-ce
que ces cantons sont au nord du comté de Maskinongé? Nord-Ouest?
Est-ce que vous avez la population?
M. DEMERS: Mais non, c'est un parc.
M. LATULIPPE: Quelle est la raison pour laquelle on tient à
rattacher...
M. HARDY: C'est une bonne question.
M. RUSSELL: Je pense que la réponse du député de
Terrebonne n'est pas tout à fait exacte. Autour du lac Taureau, il y a
des résidants à l'année qui se trouvent à faire
partie du comté de Maskinongé sur lequel ils n'ont pas de sortie.
Il faudrait qu'ils viennent passer par Saint-Michel-des-Saints et le
comté de Berthier pour aller dans leur comté. Et la même
chose à l'occasion des élections. Mais le président, ou
ceux qui s'occuperont d'élections, seront obligés de passer par
un autre comté pour aller là. C'est seulement à quelques
milles de Saint-Michel-des-Saints, c'est la seule sortie qui existe. Donc, je
crois que l'amendement est bien justifié. C'est équitable pour
les résidants de cette région-là.
M. LATULIPPE: Est-ce que je pourrais demander au député de
Shefford s'il y a une distinction entre le lac Taureau et le réservoir
Taureau?
M. RUSSELL: C'est la même chose.
M. LATULIPPE: Mais le réservoir Taureau est totalement dans le
comté de Berthier.
M. RUSSELL: Je m'excuse. Ce n'est pas le tome IL Vous avez le tome I. Si
vous regardez
sur la carte qui est exposée, c'est le premier rapport. Donc, on
a changé la ligne et on l'a baissée. Et on coupe le lac Taureau
par la moitié...
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait...
M. RUSSELL: Si les experts veulent le faire.
M. HARDY: C'est clair comme ça.
M. RUSSELL: Imaginez la ligne. Pour ceux qui connaissent bien la
région.
M. HARDY: J'imagine que, si vous faites des propositions d'amendement,
c'est parce que vous la connaissez bien.
M. RUSSELL: Très bien.
UNE VOIX: C'est évident! Qui ne connaît pas le lac
Taureau?
M. DEMERS: Le député de Shefford a une industrie dans ce
coin-là. Mais tantôt, on nous a dit qu'il n'y avait pas de
population. Mais, autour du lac Taureau, il y a une population permanente. Et
j'appuie l'avancé du député de Shefford lorsqu'à
demande d'en tenir compte. Il y a une population qui ne peut pas sortir par un
autre trajet que la sortie de Saint-Michel-des-Saints. Et il y a
Saint-Ignace-du-Lac qui n'est pas loin de là.
M. HARDY: On pourrait voter. On verra si les motifs invoqués par
les députés ont convaincu les membres de la commission.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Le premier rapport indiquait bien que le réservoir
Taureau serait dans Berthier. C'est cela? Cela a été
modifié et le député de Terrebonne parle du parc
Mastigouche. Cela fait partie du parc Mastigouche. Est-ce que le parc est
situé en totalité dans le nouveau comté de
Maskinongé?
M. HARDY: Est-ce vous parlez du nouveau comté de
Maskinongé ou de l'actuel?
M. VINCENT: Je parle du comté de Maskinongé proposé
par la loi 62.
M. HARDY: ... dans Laviolette.
M. VINCENT: Le député de Labelle a suggéré
tout à l'heure qu'une partie du parc de La Vérendrye soit dans le
comté de Gatineau à cause de l'accès. C'est la même
proposition que le député de Saint-Maurice fait
présentement, pour que toute cette partie du réservoir Taureau
puisse être dans le comté de Berthier et ainsi se rapprocher par
la route du comté de
Berthier, parce que la route est à quelques pas seulement de
Saint-Michel-des-Saints, la route de pénétration de
Saint-Michel-des- Saints.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Est-ce qu'on pourrait me dire pourquoi, lors de la
rédaction de la nouvelle carte en comparaison avec les premiers
rapports, on a détaché ces trois cantons?
M. PERREAULT: Entre le premier et le deuxième rapport, tout ce
qu'on ajoute, ce sont trois municipalités.
M. RUSSELL: Si vous regardez sur la carte actuelle, c'est la copie du
premier rapport. D'accord. Et dans le deuxième rapport, il y a une
division qui est tirée du triangle droit qui sépare le lac
Taureau par la moitié et c'est là la modification que nous
voulons apporter.
M. LATULIPPE: En somme, c'est revenir au premier rapport.
M. HARDY: Le deuxième rapport Drouin avait prévenu la
propension du député de Shefford aux lignes droites. Le
député de Shefford voulait des lignes droites à
Montréal. Pourquoi n'en veut-il pas en campagne?
M. DEMERS: Plus tard, quand nous étudierons l'autre comté,
je donnerai les raisons profondes.
M. RUSSELL: Si on maintient que la division qui existe actuellement sur
la carte est la même sur le deuxième rapport, je suis totalement
d'accord.
M. HARDY: Je pense que nous pouvons voter pour le nombre
d'électeurs concernés.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Sur la motion du député de
Saint-Maurice...
M. LAFONTAINE: On dit qu'il n'y a pas d'électeurs
là-dedans et le député de Shefford me dit qu'il y a des
électeurs.
M. HARDY: II y en a, mais...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas important, un homme, un vote.
M. DEMERS: Un homme sans route de sortie, ce n'est pas important non
plus.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Un à la fois. Nous sommes
prêts à voter. Le député de Frontenac;
M. LATULIPPE: J'aimerais expliquer mon vote très
brièvement. Je pense que la commis-
sion Drouin, lors de son premier rapport, avait certainement des raisons
valables pour rattacher ces trois territoires. Je ne m'y connais pas dans le
fond du problème parce que je n'ai jamais vécu dans ce coin, mais
à première vue, il m'apparaît que cela semble raisonnable,
étant donné qu'on ne m'a pas fourni de raisons qui peuvent
justifier mon refus de l'amendement qui est proposé et je voterai pour
l'amendement. Je n'ai pas de raison fondamentale mais considérant que,
d'autre part, la commission Drouin avait certainement jugé la chose
valable à une certaine époque, je ne vois pas pourquoi on
n'aurait pas maintenu ce jugement.
M. HARDY: Je pense que nous avons suffisamment discuté pour le
nombre d'électeurs, même en accordant beaucoup d'importance
à un homme, un vote. Nous pouvons voter.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Le député de Terrebonne a mentionné que
le parc Mastigouche était en partie dans le comté de Laviolette
et en partie dans le comté de Maskinongé. Par la carte, je vois
également qu'il est en partie dans le comté de Berthier.
UNE VOIX: II l'est encore.
M. VINCENT: Dans la nouvelle délimitation, il y aurait encore une
partie dans le comté de Berthier.
M. DEMERS: Comme cela, on m'a induit en erreur tantôt.
M. LAFONTAINE: Encore une autre affaire.
M. HARDY: J'avais été prudent, si on se rappelle bien. On
me relira. J'avais dit qu'il pouvait y avoir une infime partie du parc dans le
comté de Berthier.
M. DEMERS: M. le Président, vous avez consulté le
spécialiste qui avait été président du conseil
économique régional de ce coin-là, le député
de l'Assomption. Il vous avait assuré, vous vous en rappelez, vous avez
dit: S'il le dit c'est exact.
M. HARDY: Malgré toute la confiance que j'ai pour mon
collègue de l'Assomption, j'avais continué à dire qu'il
pouvait y avoir une infime partie dans le comté.
M. VINCENT: M. le Président, Saint-Ignace-du-Lac, pour être
plus spécifique, dans quel comté sera-t-il?
M. CARPENTIER: II sera dans le comté de Berthier.
M. VINCENT: Cela demeure dans le comté de Berthier.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut savoir d'une façon définitive
s'il y en a ou non? En dépit de votre prudence. Parce que "prudent", je
m'inquiète.
M. HARDY: Saint-Ignace demeure dans le comté de Berthier.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Un à la fois.
M. VINCENT: Saint-Ignace-de-Loyola et Saint-Ignace-du-Lac, est-ce la
même chose?
M. RUSSELL: Saint-Ignace demeure dans le comté de Berthier.
M. CARPENTIER: Oui.
M. VINCENT: D'après la carte que nous avons, il y a
Saint-Ignace-du-Lac.
M.HARDY: M. le Président, la confusion provient du fait, encore
une fois, du nom officiel et du nom populaire. Saint-Ignace n'est pas le nom
officiel.
M. DEMERS: Saint-Ignace de quoi?
M. HARDY: Les cantons unis de Masson et de Laviolette. C'est le nom
officiel de Saint-Ignace.
M. DEMERS: Le patron des Jésuites, c'est cela?
M. CROISETIERE: Est-ce Saint-Ignace-de-Loyola?
M.HARDY: Alors, c'est dans le comté de Berthier.
M. DEMERS: Est-ce qu'on me répond au sujet de la réserve
de Mastigouche? Parce que l'indication est très importante. Il faut le
régler avant.
LE PRESIDENT (M. Lafrance) : Non. Je vous avais donné la parole,
c'est le député d'Iberville qui a parlé en même
temps.
M.HARDY: Qu'est-ce que le député de Saint-Maurice
demande?
M. DEMERS: Je demande d'abord la vérité. Je voudrais qu'on
me dise s'il y a une partie dans la délimitation, qui sera
vraisemblablement acceptée, du comté de Berthier, une partie du
parc Mastigouche. On m'a dit non et là on vient de me dire oui.
M. HARDY: J'avais toujours dit et...
M. DEMERS: Je ne vous mets pas en cause, je mets en cause votre
spécialiste, l'ancien président du CRD de la région,
député de l'Assomption.
M. HARDY: Je continue à dire la même chose, qu'il y a une
certaine partie du parc...
M. DEMERS: Non. Il a dit qu'il y en avait pas un pouce. S'il y en a je
vais vous dire une chose. Est-ce qu'il y en a ou s'il n'y en a pas?
M. HARDY: II y en a.
M. DEMERS: C'est ce que je voulais savoir. Cela veut dire que la
recommandation du député de Laviolette, que vous allez voir... Je
vais plus vite mais...
M. HARDY: Vous devancez.
M. DEMERS: Ce n'est pas quand nous aurons réglé le cas...
Le député de Laviolette, M. le Président, croyez-le ou
non, je vous dis qu'il va s'écarteler. Il va être
député de Laviolette, il va contrôler le patronage du parc
Mastigouche...
M. HARDY: M. le Président...
M. DEMERS: Je retire mes paroles. Ce n'est pas son intention. Ce n'est
pas gentil, je m'en excuse.
M. HARDY: C'est surtout contre les règlements.
M. DEMERS: Le rayonnement de mon collègue de Laviolette va
s'étendre dans le comté de Mastigouche, dans le comté de
Berthier et dans le comté de Laviolette et si on ne m'avait pas
enlevé une partie de mon territoire pour le donner au comté de
Maskinongé, il contrôlerait encore le comté de
Saint-Maurice comme il le contrôle aujourd'hui, est-ce assez fort?
M. HOUDE (Fabre): On dirait que c'est un député de
l'Unité-Québec.
M. DEMERS: C'est un jeune homme de talent. Il a appris vite. Mais
là il va trop vite. Il faut le restreindre et le limiter.
M. CARPENTIER: II y a un bon professeur comme voisin.
M. DEMERS: Nous badinons, M. le Président, il va falloir que le
monsieur parte de Grand'Mère pour aller chercher tout ce qu'il lui faut
pour contrôler la réserve de Mastigouche. Là vous en tenez
compte et c'est très bien. Mais quand on a demandé la même
chose tantôt pour d'autres parcs, vous étiez pour la ligne droite,
la ligne croche, ce qui faisait votre affaire. Je vous lis la recommandation du
député: Que soit rattaché au district de Lavio- lette la
paroisse de Saint-Rémi. Que soient rattachés au district de
Laviolette le secteur du barrage Gouin, le parc Mastigouche et les paroisses
suivantes, Sainte-Adèle et Saint-Séve-rin. Le parc Mastigouche,
il y aurait la Manoua-ne en même temps. Là il est pour les
Indiens, celui-là.
Pour les autres, cela compte.
M. CARPENTIER: Sur ce même territoire et pour tous les gens.
M. HARDY: On vote?
M. DEMERS: On ne me répond pas, mais on vote.
M. HARDY: Je suis prêt à adopter le paragraphe 10.
M. DEMERS: Je ne suis pas prêt. On va voter là-dessus, mais
je vais vous importuner toutes les fois.
M. HARDY: On va revenir sur ça tantôt.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Paragraphe 10. Adopté sur
amendement?
M. LAFONTAINE: J'ai l'impression que le député de
Shawinigan, de Saint-Maurice...
M. DEMERS: II me reste seulement ça dans mon comté.
M. LAFONTAINE: Parce que, avec le redécoupage de la carte
électorale, le "gerrymandering" veut que le député de
Saint-Maurice devienne le député de Shawinigan, à toutes
fins pratiques. Je pense qu'il a posé une question très
sérieuse. Il est temps qu'on réponde un peu du côté
libéral au lieu de tenter de lancer continuellement des blagues et de
prendre la carte électorale comme une grande blague.
M. DEMERS: Je reviens encore là-dessus, M. le Président.
Voulez-vous demander au premier ministre de ne pas me parler trop fort dans
l'oreille? Je ne l'entends pas assez pour comprendre, mais je l'entends trop
pour pouvoir vous parler.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Cela fait depuis 8 h 15 que je demande le
silence à tous les membres de la commission et j'ai extrêmement de
difficulté à l'obtenir.
M. DEMERS: Levez-vous, comme tout à l'heure, faites une
crise.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je crois que spécialement le
député de Saint-Maurice n'a pas de reproches à me faire
à ce sujet.
UNE VOIX: Ni de compliment.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): D'ailleurs, je n'en attends pas.
M. DEMERS: Je reviens à ce point qui, je crois, est important. Il
est assez important qu'il concerne trois ou quatre comtés. On veut
donner le tout. Regardez la ligne droite, comment on va procéder pour
satisfaire les appétits de parcs du comté de Laviolette. Ce sera
une ligne droite cassée à quatre places dans le bas. C'est comme
ça que ça va être et c'est bien. Lorsqu'on dit qu'on veut
faire valoir un point de vue, le député de Terrebonne dit: Vote.
Cela ne règle pas le cas. Vous avez la majorité pour l'adopter,
pour l'écraser. Mais si on est ici seulement pour entendre dire:
Vote...
M. HARDY: Vous n'avez pas le droit de préjuger de notre
façon de voter.
M. DEMERS: Je n'ai pas le droit de préjuger. Voyons donc! Vous ne
vous êtes pas trompé souvent depuis le matin.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Je voudrais poser une question concernant le lac Taureau.
Est-ce que ce serait le cas que le lac Taureau serait moitié dans
Maskinongé et moitié dans Berthier?
M. DEMERS: Est-ce que cela n'intéresserait pas le
député de Laviolette d'avoir une partie du lac Taureau?
M. VINCENT: Parce que je regarde la ligne, il y aura une partie du lac
Taureau dans Maskinongé et une partie dans Berthier.
M. DEMERS: M. le Président, j'aurais une question à poser.
Est-ce que ça intéresserait le député de Laviolette
d'avoir une partie du lac Taureau?
M. CARPENTIER: Je n'ai rien contre ça.
M. HARDY: En effet, en vertu de la loi 62, le lac Taureau est
moitié dans Berthier et moitié dans Laviolette. Est-ce que le
député de Nicolet a compris la réponse?
M. VINCENT: Oui, j'ai compris qu'il y en avait une partie dans...
M. DEMERS: Cela veut dire que c'est arrangé comme ça et
que ça va rester comme ça.
M. HARDY: Alea jacta est.
M. DEMERS: Alea jacta est. Le sort en est jeté.
M. VINCENT: Est-ce que le député de Terrebonne a
mentionné moitié dans Laviolette?
M. HARDY: Moitié, je ne vous donne pas cela...
M. VINCENT: Dans Maskinongé. M. HARDY: Dans
Maskinongé.
M. DEMERS: II ne faudrait pas trop se fier aux experts, on s'est fait
embêter tantôt.
M.VINCENT: Le député de l'Assomption dit: Moitié
dans Laviolette, moitié dans Berthier...
M. PERREAULT: Qu'est-ce qu'il a demandé?
M. VINCENT: Le député de Terrebonne dit: Moitié
dans Berthier...
M. HARDY: Partie dans Berthier, partie dans Maskinongé.
M. LAFONTAINE: M. le Président, est-ce qu'on pourrait suspendre
les délibérations quelques instants pour permettre au
député de Terrebonne de consulter le député de
l'Assomption?
M. HARDY: M. le Président, nous sommes prêts à
continuer.
M. LAFONTAINE: Non, M. le Président. Je m'aperçois que
vous n'avez pas les mêmes réponses.
M. DEMERS: Une journée, c'est la moitié; le lendemain,
c'est le quart.
M. LAFONTAINE: Une partie dans un comté, une partie dans l'autre
comté.
M. HARDY : Une moitié est une partie.
M. LAFONTAINE: Oui, une partie; mais, je pense que le
député de l'Assomption n'a pas la même idée que le
député de Terrebonne.
M. HARDY: C'est possible.
M. DEMERS: II n'a pas les mêmes fractions que vous.
M. LAFONTAINE: II n'a pas les mêmes fractions et il n'a pas les
mêmes comtés, à part ça.
UNE VOIX: Ce n'est peut-être pas le même taureau.
M.HARDY: Bon, on vote?
UNE VOIX: J'aimerais bien cela savoir...
M. DEMERS: C'est maladif.
M. LAFONTAINE: ... si c'est le député de
Terrebonne qui a raison ou le député de l'Assomption.
M. HARDY: Je maintiens la réponse: Une partie dans Berthier, une
partie dans Maskinongé.
M. DEMERS: Est-ce qu'on vote?
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député de l'Assomption
accepte les dires du député de Terrebonne?
M. DEMERS: On ne vote pas? M. PERREAULT: Oui.
M. LAFONTAINE: Alors, le député de l'Assomption fait
amende honorable.
M. PERREAULT: Oui.
M. LAFONTAINE: Le député de Terrebonne a raison.
M. PERREAULT: Oui.
M. LAFONTAINE: D'accord. Enfin, ça commence à
s'éclairer.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Les membres de la commission sont
prêts à se prononcer sur l'amendement? M. Lessard?
M. LESSARD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Lafontaine?
M. LAFONTAINE: Je suis pour, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Russell? M. RUSSELL: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Vincent?
M. VINCENT: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Latulippe?
M. LATULIPPE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Hardy?
M.HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Quenneville?
M. QUENNEVILLE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Levesque?
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Assad?
M. ASSAD: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Brisson?
M. BRISSON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Veilleux?
M. VEILLEUX: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Fraser?
M. FRASER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Gratton?
M.GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Perreault?
M. PERREAULT: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): M. Bossé?
UNE VOIX: On vient de le remplacer par un des deux.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, l'amendement du député
de Saint-Maurice est battu par onze contre quatre.
M. DEMERS: Pas pire, pareil!
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Nous revenons au paragraphe 10,
Berthier.
M. HARDY: Adopté.
M. LOUBIER: Un instant.
M. DEMERS: Nous sommes encore dans Berthier. Il faut que je propose mon
amendement.
M. HARDY: Encore?
M. DEMERS: II y a certains détails que je voudrais
contrôler.
M. VINCENT: Est-ce que la paroisse de la Visitation-de-la-Sainte-Vierge
de l'île Dupas est une municipalité?
M. HARDY: Cela doit être une paroisse
religieuse sûrement avec le nom que vous donnez, il doit y avoir
au moins une paroisse canonique.
M. DEMERS: Sur la carte, où est Saint-Alphonse-de-Rodriguez?
M. HARDY: C'est une municipalité de Paroisse, M. le
Président.
M. PERREAULT: C'est dans le nouveau comté de Berthier. C'est
juste avant Saint-Côme.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: La population du nouveau comté proposé de
Berthier est-elle de 24,478 habitants?
M.HARDY: Nous l'avons dit tantôt, c'est 27,478 habitants. C'est la
deuxième édition, non revue, non corrigée.
M. RUSSELL: Je corrige mes chiffres, ici. Cela inclut les gens qui
demeurent au lac Taureau?
M.HARDY: Oui.
M. LOUBIER: Est-ce que Saint-Louis est dans le bout du club Vauvert?
Saint-Côme?
M. PERREAULT: Saint-Côme est dans l'ancien comté de
Joliette, dans le comté de Berthier maintenant.
UNE VOIX: C'est dans la Beauce?
M. LOUBIER: Ce n'est pas dans la Beauce.
UNE VOIX: II y a un Saint-Côme dans la Beauce.
M. DEMERS: Saint-Côme fait partie du nouveau comté.
M. CARPENTIER: De Berthier. M. LOUBIER: Dans le bout du lac Vauvert? M.
DEMERS: Qu'y a-t-il au lac Vauvert? M. LOUBIER: Je ne le sais pas.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a des pêcheurs de perles?
M.HARDY: M. le Président, si les députés n'ont plus
de suggestions à faire, nous pourrions adopter l'article.
M. LOUBIER: Une minute. Il faut l'étudier lentement.
M. HARDY: Vous n'étudiez pas cela depuis le mois de juillet?
M. LOUBIER: Oui, mais un instant. Nous avons eu d'autres projets de
loi.
M. DEMERS: Vous avez changé trois fois de projet.
M. HARDY: Non, non. Pas depuis le mois de juillet. Nous avons eu quatre
légères modifications depuis le mois de juillet seulement.
Très légères.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Un par un. La parole est au
député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, contrairement à ce que dit le
député de Terrebonne, un des comtés réellement
affectés par les changements est le comté de Berthier, au
deuxième rapport. Pas entre le deuxième rapport et la loi.
M. HARDY: Quels changements y a-t-il?
M. RUSSELL: Si je comprends bien, des lignes ont été
changées ici.
M. HARDY: Vous avez devant vous le premier rapport. Je vous dis qu'entre
le deuxième rapport Drouin et la loi, il n'y a pas de changement en ce
qui concerne le comté de Berthier.
M. RUSSELL: C'est la raison pour laquelle je pensais qu'il aurait
été beaucoup plus facile et beaucoup plus expéditif
d'avoir un autre rapport corrigé comme celui-là.
M.HARDY: Là-dessus, le député de Shefford nous a
entièrement convaincus. Cela fait trente fois qu'il nous le dit depuis
le matin!
M. LAFONTAINE: Cela n'a pas l'air de vous avojr convaincus, parce que je
l'ai dit peut-être 50 fois.
M. HARDY: Alors, cela fait 50 plus 30 fois, cela fait 80 fois!
M. LAFONTAINE: J'ai même proposé qu'on suspende les travaux
de la commission de l'Assemblée nationale, parce que c'est un non-sens
que de travailler avec les outils que nous avons en avant de nous. C'est une
commission qui marche sur deux béquilles.
Ce qu'on peut en retirer, c'est la hâte du Parti libéral de
tenter de faire passer la redistribution de la carte électorale dans un
temps record de façon à...
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! i/i. LAFONTAINE: ...
concrétiser son "gerrymandering" dans les statuts du Québec. Si
ce
n'était pas ça, je pense que le gouvernement prendrait une
couple de jours cela ne prends pas une éternité
pour faire de nouvelles cartes et les donner aux membres de la commission.
M. DEMERS: Cela ne coûterait pas une fortune.
M. LAFONTAINE: Cela ne coûterait pas une fortune.
M. DEMERS: Cela ne coûterait pas $200.
M. HARDY: De toute façon, M. le Président, la commission a
disposé...
M. DEMERS: II va falloir payer quand même.
M. HARDY: ... comme on vient de le mentionner, de cette question au
cours de la journée 80 fois.
M. DEMERS: C'est ça!
M. LAFONTAINE: La commission n'en a pas disposé parce qu'elle le
demande. Je pense bien que nous sommes des membres de la commission.
M. HARDY: Des membres, oui.
M. LAFONTAINE: Nous le demandons. Ce que nous recevons, c'est un refus
continuel du député de Terrebonne. Je ne sache pas que le
député de Terrebonne soit la commission parlementaire de
l'Assemblée nationale. Je ne pense pas que l'Etat, c'est moi, comme
dirait le député de Terrebonne, c'est faux. Le
député de Terrebonne n'est que le vice-président de
l'Assemblée nationale. Il doit agir ici à la commission comme
simple député de Terrebonne mais on s'aperçoit qu'il agit
continuellement comme le whip du Parti libéral, ce qui vient, je pense,
en opposition avec ses fonctions de vice-président de la Chambre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'inviterais les membres de la commission
à revenir au paragraphe 10.
M.HARDY: Adopté.
M. DEMERS: II y a une question qui vient de m'être
suggérée par le député de Nicolet et je pense
qu'elle est assez pertinente.
M. HARDY: C'est votre expert.
M. DEMERS: On n'en a pas. Nous sommes tous du monde ordinaire. On n'est
pas fin comme vous autres. Vous en avez seulement un qui est fin, et les autres
sont très ordinaires et cela fait paraître les autres bien
faibles. Vous m'avez fait quasi perdre l'endroit. Je voudrais que la limite
nord-est du cadastre de la paroisse de Saint-Barthélémy et son
prolongement jusqu'à une ligne irrégulière dans le fleuve
Saint-Laurent passant à mi-distance entre la rive nord du fleuve et la
rive nord de l'île-à-1 'Aigle. Est-ce qu'y a des résidants
sur l'île-à-1'Aigle?
M. HOUDE (Fabre): Où est cette île?
M. DEMERS: Le savez-vous? Moi non plus. Mais ils le savent et ils vont
nous le dire. C'est pour cela qu'on est ici pour apprendre. S'ils le savent, il
vont nous le dire. Vous allez voir s'ils sont bons.
M.VINCENT: Est-ce que le député de Saint-Maurice pourrait
continuer parce qu'on cerne l'île-à-1'Aigle d'une autre
façon. Pour aller jusqu'à la Girodeau.
M. DEMERS: Une minute. Pour aller jusqu'à la Girodeau et de
là jusqu'à une autre ligne irrégulière passant
à l'est et au sud-est de toutes les îles faisant partie du
cadastre de la paroisse de la Visitation (île Dupas). Est-ce assez
clair?
M. HARDY: M. le Président, il y a quelques résidences qui
sont incluses dans la paroisse que le député de Nicolet a
appelée tantôt la Visitation-de-la-Sainte-Vierge.
M. DEMERS: Combien y a-t-il d'îles? M. HARDY: II y en a
quelques-unes.
M. DEMERS: Un instant, s'il vous plait. S'il y avait des
résidences sur l'île-à-l'Aigle, on veut savoir s'il y a
d'autres îles et s'il y a des résidants dessus.
M. HARDY: Oui. Il y a quelques résidants et
quelquesîiles.
M. DEMERS: Quelques îles et quelques résidants.
M. LOUBIER: Un homme, un vote. M. LAFONTAINE: Quelques
résidants.
DES VOIX: Est-ce que le paragraphe 10 est adopté?
M. DEMERS: Je vais recommencer ma question. Je voudrais savoir s'il y a
des résidants sur l'ile-à-1'Aigle et sur la Girodeau. Et leur
nom.
M. HARDY: Dans toutes les îles mentionnées par le
député de Saint-Maurice, il y a...
M. DEMERS: Vous n'êtes pas sérieux.
M. HARDY: ... quelques résidants, mais on ne peut pas dire
exactement le nombre. Nos instruments de travail, nous aussi, ne sont pas
parfaits et ne nous permettent pas de vous dire exactement le nombre,
mais c'est un nombre restreint.
M. DEMERS: Est-ce que ce sont des résidants permanents ou
temporaires?
M. HARDY: II semble, d'après les informations que je
possède que ce sont des...
M. DEMERS: Des flottants?
M. HARDY: ... certains résidants permanents.
UNE VOIX: Vote.
M. DEMERS: M. le Président, pour votre information, je n'ai plus
d'autres questions à poser.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Est-ce que le paragraphe 10 est
adopté?
M. LOUBIER: Un instant, le député de Labelle...
M. LAFONTAINE: Je voudrais savoir s'il y a quelques résidants qui
demeurent sur l'île à l'Aigle, la Girodeau...
M.HARDY: Non, j'ai dit qu'il y avait quelques résidants dans les
quelques îles qui se trouvaient dans...
M. LAFONTAINE: M. le Président, en commission parlementaire, nous
n'avons pas le droit de nous foutre de quelques résidants et de quelques
îles...
M. HARDY: On ne s'en foutre pas.
M. LAFONTAINE: Alors, je demanderais, à l'heure actuelle,
où ces gens votent, à quel pôle ils sont reliés.
M. HARDY: Ds sont rattachés à la paroisse de la
Visitation-de-la-Sainte-Vierge du Pont.
M. VINCENT: M. le Président, il y a une erreur. C'est la
Visitation de l'île Dupas.
M. HARDY: La Visitation de l'Ile Dupas. De toute façon, ils sont
rattachés à la Sainte-Vierge.
M. DEMERS: M. le Président, je voudrais savoir si la commission a
pensé de rattacher les îles ensemble? Cela s'est fait à
Montréal.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre, messieurs! Est-ce que le paragraphe
10 est adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. DEMERS: II y a juste le président, le leader
parlementaire...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Ensuite, on s'en va dans le comté de
Chapleau.
M. DEMERS: Une minute, s'il vous plaît. On va voter
là-dessus.
DES VOIX: Un vote.
M. HARDY: Sur le paragraphe 10?
UNE VOIX: Il est adopté, M. le Président.
UNE VOIX: II n'est pas adopté sur division?
M. DEMERS: ... l'ensemble, pour la première présentation.
Je fais une motion en ce sens.
M. HARDY: Donc, on vote sur le paragraphe 10?
M. DEMERS: C'est ça. On vote. Vous aimez ça.
M. HARDY: M. le Président, un autre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je procède à l'appel
nominal.
M. Bossé? M. Perreault?
M. PERREAULT: Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Gratton?
M. GRATTON: Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Houde?
M. HOUDE (Fabre): Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Veilleux?
M. VEILLEUX: Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Un instant. M. le Président. Est-ce que vous votez
sur l'amendement?
LE PRESIDENT (M. Pilote): On vote pour le paragraphe 10.
M. CARPENTIER: Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Brisson?
M. BRISSON: Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Assad?0
M. ASSAD: Pour.
M. E PRESIDENT (M. Pilote): M. Lévesque?
M. LEVESQUE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Quenneville? M.Hardy?
M. HARDY: Pour.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Latulippe?
M. DEMERS: II était contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Vincent?
M.VINCENT: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Russell?
M. RUSSELL: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Lafontaine?
M. LAFONTAINE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): M. Lessard?
M. LESSARD: Pour.
M. VINCENT: Pourquoi pour?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe 10 est adopté à 10
contre 3.
M. DEMERS: On en gagne.
M. HARDY: Chapleau est devenu Papineau dans la loi 62.
Comté de Papineau
M. LAFONTAINE: M. le Président, en disant que Chapleau...
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais savoir à quelle page?
M. RUSSELL: A la page 145 dans le texte de loi; à la page 10, sur
la carte, tome I.
M. HARDY: H n'y a aucun changement entre le deuxième rapport
Drouin et la description contenue dans la loi 62, sauf le nom.
M. LAFONTAINE: M. le Président, on vient de passer, suivant la
méthode de travail que nous avons choisie, au comté de Chapleau.
On apprend que le comté de Chapleau est devenu le comté de
Papineau, mais on savait pertinemment que, dans le premier rapport
présenté par la commission Drouin, il y avait un comté de
Papineau qui existait. Quand on dit qu'on revient au comté de Papineau,
il faut se comprendre. C'est le comté de Papineau no 2 et non pas le
Papineau no 1. J'aimerais bien savoir pourquoi le comté de Chapleau est
disparu. Non pas Papineau, l'ancien Papineau est devenu
Papineau-Argenteuil.
M. HARDY: C'est le voeu de la population exprimé par les
députés.
M. LAFONTAINE: Par quels députés? M.HARDY: Par les
députés.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Papineau.
M. ASSAD: M. le Président...
M. HARDY: C'est un historien, il va vous dire pourquoi.
M. VINCENT: Juste avant que le député de Papineau ne
prenne la parole, pour ne pas se mêler, est-ce que Papineauville sera
située dans le comté de Papineau?
M. ASSAD: Non, M. le Président.
M. DEMERS: Est-ce que Montebello y sera?
M. ASSAD: Non, c'est dans...
M. DEMERS: Le comté d'Argenteuil?
M. ASSAD: Oui.
M. DEMERS: Vous perdez la tête à Papineau.
M. LEDUC: M. le Président, si vous permettez, sans être
désagréable pour qui que ce soit, je pense qu'au Salon rouge, on
devrait éviter de boire de la bière en cannette. II y a des
endroits pour ça. J'évite de lever les yeux vers la droite, mais
je pense qu'en toute gentillesse... Le monsieur a compris et il est sorti. Je
vous remercie.
M. VINCENT: M. le Président, tout de même, vous levez les
yeux vers la droite...
M. LEDUC: Vers la droite, en haut... M. VINCENT: En haut.
M. PAUL: Vous n'êtes pas si haut que ça.
M. LEDUC: Cela n'a rien à voir avec les membres de la
commission.
M. DEMERS: Est-ce que vous donnez la permission d'en boire dans un
verre?
M. LEDUC: Même dans un verre, au Salon rouge, je pense que
ça n'a pas sa place.
M. HARDY: Alors, est-ce que ça va? Il n'y a pas de changement.
C'est le rapport Drouin, ce sont les mêmes limites.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'avais la parole et j'aimerais
entendre...
M. ASSAD: M. le Président, le voeu de la population du
comté d'Argenteuil, exprimé par le député
d'Argenteuil, est de garder le nom d'Argenteuil dans les nouvelles limites que
vous voyez à la page 10. Moi-même, selon le voeu de la population,
aurais préféré naturellement garder le nom de Papineau, vu
que le district d'Argenteuil préfère garder Argenteuil.
M. LAFONTAINE: M. le Président, est-ce que le
député de Papineau pourrait m'expliquer pourquoi le comté
original de Chapleau est disparu?
M. ASSAD: Disparu.
M. LAFONTAINE: Oui, il n'y a plus de comté de Chapleau, on
revient au comté de Papineau.
M. ASSAD: C'est simplement le nom qui a été
changé.
M. LAFONTAINE: Non, je regrette, M. le Président. Il y avait un
comté, dans le premier rapport Drouin, qui s'appelait le comté de
Chapleau.
M. ASSAD: Oui.
M. LAFONTAINE: Comprenant 29,368 électeurs.
M. ASSAD: Mais le seul changement qu'il y a eu, c'est que les limites
ont monté au nord, sur la route 309, jusqu'à Val-des-Bois, qui
inclut les municipalités de Val-des-Bois, Portland.
Notre-Dame-de-la-Salette n'est pas inscrite là-dessus et...
M. LAFONTAINE: Et seulement vers le nord?
M. ASSAD: Seulement vers le nord.
M. LAFONTAINE: Ils ne sont pas aussi allés...
M. ASSAD: Ni à l'ouest, ni à l'est, seulement vers le
nord.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai peut-être une mauvaise
carte en face de moi.
M. DEMERS: M. le Président...
M. HARDY: M. le Président, pour les fins de la discussion, pour
ne pas discuter inutilement, il faut, dans ce coin, à cause des
changements intervenus, se baser sur le deuxième rapport de la
commission indépendante.
M. LAFONTAINE: M. le Président, c'est là l'opinion du
député de Terrebonne. J'ai assez entendu parler de la valeur de
la commission
Drouin comme étant un corps indépendant, juste, qui
écoutait tous les gens dans le public, il nous présente un
premier rapport et nous propose un comté qui s'appelle Chapleau. On a un
deuxième rapport, après qu'on a commencé... Nous avons eu
certains caucus il faut tout de même admettre ça du
Parti libéral et, après les caucus du Parti libéral, on se
rend compte que le comté de Chapleau disparaît, qu'pn
ramène un autre comté de Papineau qui n'est pas semblable, loin
d'être semblable, c'est peut-être la moitié et ce n'est pas
la même population que le premier comté de Papineau. Je pose tout
bonnement la question, car on a dit tout à l'heure que c'était le
voeu exprimé par la population de cette région, transmis par les
députés de la région. te député actuel de
Papineau est prêt à répondre à nos questions. Je me
demande pourquoi le député de Terrebonne vient à la
rescousse pour tenter de faire diluer le débat et lui donner une
direction autre que celle que le débat a prise à l'heure
actuelle. J'aimerais entendre le député de Papineau s'exprimer et
nous expliquer pourquoi, dans le rapport amendé, le comté de
Chapleau est disparu et que les bornes élastiques du comté de
Papineau sont montées vers le nord et vers l'est.
M. ASSAD: Si vous voulez, je vais vous l'indiquer sur la carte. M. le
Président, la ligne de Chapleau, nom qui a été
changé pour Papineau, s'étend jusqu'à Val-des-Bois et
jusqu'ici. Disons que le comté est élargi jusqu'à
Val-des-Bois pour la simple raison que pour le nouveau comté de Labelle,
au lieu de descendre, ce qui ferait énormément de distance, on a
préféré que le comté soit...
Vous allez admettre avec moi que c'est dans l'avantage du
député de Labelle...
M. LAFONTAINE: Point d'ordre. Ce n'est pas une question d'avantage de
député, c'est une question d'avantage pour la population.
M. HARDY: Que ces choses sont bien dites!
M. LAFONTAINE: Oui parce que "one mart, one vote".
M. VINCENT: Seulement une information que je voudrais obtenir du
député de Papineau. Les délimitations qu'on voit sur la
carte, qui sont les délimitations du premier rapport de la commission
Drouin, est-ce que ce sont les même délimitations que dans le bill
62?
M. ASSAD: Dans le bill 62?
M. HARDY: La loi 62, c'est le deuxième rapport. Ce n'est pas le
premier.
M. VINCENT: Mais de quelle façon le deuxième rapport
change-t-il les délimitations? Est-ce qu'on l'a, le deuxième
rapport? Voyez-
vous, le leader parlementaire est comme nous, il voudrait voir le
deuxième rapport.
M. RUSSELL: Cela, c'est l'ancien comté.
M.VINCENT: Voyez-vous comme c'est important. Jusqu'au leader
parlementaire qui voudrait voir la carte du deuxième rapport. On demande
cela depuis le début. Est-ce que c'est cela, le nouveau?
M. RUSSELL: Ce sont les délimitations de l'ancien comté
qui sont marquées en rouge et, ensuite, le nouveau comté sera
marqué en noir.
M. PERREAULT: A la page 32 du second rapport.
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait savoir quelles municipalités
s'ajoutent à Chapleau au deuxième rapport?
M. PERREAULT: Mulgrave et Derry, Notre-Dame-de-la-Salette,
Portland-Ouest, Val-des-Bois.Page 32.
M. RUSSELL: Lesquelles va-ton retrancher?
M. PERREAULT: II n'y en a pas de retranchées.
M. VINCENT: Quel est le nombre d'électeurs, dans le
deuxième rapport?
M. ASSAD: Additionnels? 906. M. VINCENT: 906.
M. RUSSELL: Quel est la raison des additions?
M. ASSAD: Ce n'est pas une question d'addition, c'est une question
d'agrandir le territoire.
M. RUSSELL: II y a certainement eu une raison qui a motivé
l'agrandissement du territoire entre le premier et le deuxième
rapport.
M. HARDY: Le député l'a dit tantôt. C'est pour
équilibrer...
M. ASSAD: ... le nouveau comté de Labelle.
M. LAFONTAINE: Un instant. Si on retombe dans le comté de
Labelle, il va falloir que je retombe dans le comté de
Témiscamingue, parce que les contrecoups qu'on reçoit dans le
comté de Labelle proviennent du comté de Témiscamingue. Le
député du comté de Témiscamingue ne voudra pas
aller à Rouyn-Noranda. Il ne faut pas mêler les cartes. Je dirai
tout à l'heure, les raisons profondes du "gerrymandering" qu'on pourrait
peut-être appeler du "Desrochersmandering".
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Ce que j'ai dit est complètement dans l'ordre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): C'est tout à fait dans le
désordre.
M. LAFONTAINE: Je vous défends le droit de juger mes paroles, M.
le Président. Je prétends et je soutiens que c'est du
"gerrymandering" et vous n'avez pas le pouvoir de m'empêcher de le
dire.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Cela fait 25 fois que vous le
dites. La parole est au député de Saint-Maurice.
M. LAFONTAINE: Je le dirai vingt-cinq fois. Cela ne regarde même
pas le député qui préside présentement aux
destinées de la commission parlementaire.
M. DEMERS: J'ai quelques petites questions à poser à
l'honorable député autrefois de Chapleau maintenant de Papineau.
Je voudrais qu'il me dise tantôt, il me disait qu'il avait
consulté la population par quels mécanismes, par
téléphone ou autre... parce que lorsqu'on en vient à
exprimer les voeux de la population... Est-ce que le député a
reçu des lettres des conseils de comté?
M. HARDY: Question de règlement.
M. ASSAD: Si vous me le permettez; Quand le premier rapport a
été publié et que la population a pris connaissance du
nouveau nom, naturellement le nouveau nom, par l'entremise des rencontres et
des appels, le nom de Chapleau ne lui disait pas grand-chose.
M. HARDY: Elle avait tort parce que c'est un
Thérésien.
M. DEMERS: II n'était pas de votre couleur.
M. HARDY: II était de la couleur de mon grand-père.
M. DEMERS: Votre grand-père est un homme intelligent.
M. ASSAD : Elle a exprimé le désir de garder l'ancien nom
de Papineau.
M. DEMERS: Est-ce que le député de Papineau a eu des
remarques, du fait qu'on enlevait Montebello, Papineauville de son
comté, de la part des gens de ces municipalités?
M. ASSAD: Oui. Ils avaient de la peine de perdre le député
actuel.
M. DEMERS: Je comprends.
M. ASSAD: Je suis sincère.
M.DEMERS: Ils ne le connaissaient pas encore mais peut-être
qu'avec le temps cela peut s'estomper. De toute façon, à part la
peine que vous leur causez en les quittant, il y a une tradition, probablement,
établie voulant que le comté de Papineau, au moins que
Papineauville et que Montebello, où est inhumé le grand patriote
de 1837...
M. ASSAD: J'admets que les nouvelles limites d'Argenteuil comme
vous le voyez sur la carte, Papineau formaient la seigneurie de Papineau
en incluant Plaisance, Papineauville, Montebello et Fassett.
M. DEMERS: Est-ce que Fassett était dans votre comté
auparavant?
M. ASSAD: C'était à la frontière de mon
comté.
M. DEMERS: Avez-vous réussi à conserver Thurso?
M. ASSAD: Non. Thurso est passée au nouveau comté
d'Argenteuil.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Paragraphe 74.
M. VINCENT: Papineauville se trouve maintenant dans le nouveau
comté d'Argenteuil?
M. ASSAD: Oui.
M. VINCENT: Et Templeton?
M. ASSAD: Templeton est plutôt à l'ouest. C'est dans le
comté de Chapleau que vous voyez sur la carte, en arrière, mais
c'est dans le nouveau comté de Papineau, selon le deuxième
rapport.
M. VINCENT: Est-ce que Templeton sur le plan municipal fait partie du
comté de Hull?
M. ASSAD: Oui. L'axe commercial est vers Hull.
M. VINCENT: Pour une personne de Templeton, son adresse est: Templeton,
comté de Hull.
M. ASSAD: Non. Templeton, comté de Papineau dans le moment et la
même chose dans l'avenir.
M. DEMERS: Je ne veux pas abuser de la bonne volonté du
député de Papineau et je demande à la commission quelle
est l'idée qui a prévalu. Si je consulte la carte que nous avons
là-bas, dans la ligne coupée qu'il y a à l'est dans la
découpure du comté... Est-ce que vous me saisissez? A l'est.
M. HARDY: Je n'ai pas totalement saisi la pensée... Si le
député de Saint-Maurice avait ses verres, on saisirait mieux sa
pensée.
M. DEMERS: Non. Cela ne va pas mieux pour parler. C'est une confidence
d'un de vos amuseurs. Il me l'a envoyé dire hier soir. Je reconnais ses
propos. Dans la carte qu'il y a là-bas sur la table et où il y a
une coupure, vous avez du côté est une ligne, cinq ou six
équerres, c'est tout croche, c'est dentelé.
M. HARDY : Ce sont des limites municipales.
M. DEMERS: Oui?
M. ASSAD: Oui, il a raison.
M. DEMERS: Ce sont toujours des limites municipales...
M. HARDY: ... qui nous ont obligés à faire...
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais avoir le nom de ces
municipalités qui font que cette ligne soit tellement coupée?
M. ASSAD: Montpellier, Ripon...
M. DEMERS: J'ai dit que je ne vous questionnais plus. Vous pouvez
répondre. Vous pouvez y aller, cela ne leur fera pas tort.
M. ASSAD: ... et Saint-Sixte.
M. DEMERS: Ce sont des municipalités?
M. ASSAD: Oui.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le paragraphe 74 e|st adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LAFONTAINE: Un instant.
M. DEMERS: Je n'ai pas eu de réponse. Je ne peux pas tirer de
conclusions.
M. LAFONTAINE: J'ai d'autres questions à poser pour le
bénéfice du président... Quand nous serons
décidés de l'accepter, M. le Président, nous vous le
ferons savoir.
M. VINCENT: Le district électoral renferme les Villes de
Buckingham, Gatineau, Masson et Pointe-Gatineau.
M. ASSAD: Et Pointe-Gatineau.
M. RUSSELL: II est dans le comté d'Argen-teuif selon le bill
62.
M. ASSAD : II est dans le comté de Chapleau selon le premier
rapport mais selon le bill 62, il est dans le comté de Papineau.
M.VINCENT: Dans le comté que nous discutons à l'heure
actuelle?
M. ASSAD: Oui.
M. VINCENT: Ici je vois: Le district électoral renferme les
municipalités suivantes: les villes de Buckingham, Gatineau, Masson et
Pointe-Gatineau...
M. ASSAD: Et Templeton.
M.VINCENT: Les villages d'Angers et de Templeton.
M. ASSAD: Non. Il y a trois Templeton.
M. VINCENT: ... il y a les villes d'Angers et de Templeton...
M. ASSAD: Oui.
M.VINCENT: ... la municipalité de la paroisse de
l'Ange-Gardien...
M. ASSAD: Oui.
M. VINCENT: ... les municipalités des cantons de Buckingham,
Buckingham (partie ouest), Buckingham (partie sud-est)...
M. ASSAD: ... et Buckingham (sud-est).
M. VINCENT: A la française, Lochaber, partie ouest, et
Notre-Dame-de-la-Salette, la municipalité des cantons unis Mulgrave et
Derry et les municipalités de Bowman, Mayo, Perkins, Portland-Ouest,
Templeton-Est, Templeton-Est (partie est), Templeton-Ouest et Val-des-Bois. Je
ne vois pas la municipalité de Ripon.
M. ASSAD: Ripon est dans le comté d'Argenteuil. C'est dans
Papineau ou dans ce bout-là. Mais dans le comté d'Argenteuil dans
le deuxième rapport.
M.HARDY: Dans la loi.
M. VINCENT: Saint-Sixte, c'est dans le comté d'Argenteuil
également.
M. ASSAD: D'accord, c'est pourquoi vous voyez la ligne qui est un peu
détournée, c'est pour délimiter les municipalités
de Ripon, Saint-Sixte et Montpellier.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. DEMERS: ... dans le nouveau comté, Montpellier?
M. ASSAD: Non. C'est dans le comté d'Argenteuil.
M. DEMERS: Pourquoi? Pour que la ligne soit encore plus croche?
M. VINCENT: Sainte-Rose-de-Lima?
M. HARDY: Une question d'équilibre démographique.
M. ASSAD: Sainte-Rose-Lima est...
M. DEMERS: Un instant, il y en a un qui...
M. ASSAD: ... est dans le comté de Papineau.
M. VINCENT: Sainte-Rose-de-Lima est dans Papineau.
M. ASSAD: Oui. Dans le deuxième rapport, mais pas dans
celui-là.
M. VINCENT: Oui.
M. ASSAD: Sainte-Rose-de-Lima et le village de Templeton, c'est le
même endroit.
M. LAFONTAINE: M. le Président, est-ce que je pourrais revenir
à la première question que j'avais posée au
député actuel de Papineau, pour savoir pourquoi le comté
de Chapleau est disparu? Le député a commencé à
expliquer pourquoi. Il y a eu moult interventions. Il y a eu dérivation
du débat. Je reviens à ma première question pour laquelle
je n'ai pas eu de réponse. Le député a simplement
commencé à montrer une ligne et là, les questions ont
fusé. Nous avons perdu la question. Alors, je repose ma question.
Pourquoi, dans le premier rapport Drouin, y avait-il un comté Chapleau
qui a disparu?
M. ASSAD: II n'a pas disparu. Le nom est disparu, mais le comté a
été agrandi au nord, la commission ayant décidé que
c'était plus logique, vu que Val-des-Bois, Portland,
Notre-Dame-de-la-Salette, Poupart, leur axe commercial était vers le
sud, mais, pour le nouveau comté, descendre jusqu'à
Notre-Dame-de-la-Salette, ce n'était pas tellement réaliste.
Parce que les gens de Notre-Dame-de-la-Salette...
M. LAFONTAINE: Autrement dit, vous voulez dire que le premier rapport
Drouin n'était pas un rapport réaliste relativement à
cette région-là?
M. ASSAD: Non, Après la révision.
M. LAFONTAINE: Après, parce qu'avant la révision, on a
fait un comté de Chapleau et un comté de Papineau. Là, on
ne retrouve plus le comté de Chapleau. Si nous étudions la
situation du comté de Papineau, c'est parce que, justement, dansla
nomenclature que nous avons décidé de suivre pour les
débats de la commission, c'est que cela porte le nom de Chapleau. Alors,
je reviens au nom de Chapleau. Pourquoi le comté de Chapleau est-il
disparu? Ce n'est pas simplement un changement de nom. C'est
aussi un changement de bornes du comté et le député
l'a dit tout à l'heure...
M. ASSAD: Oui.
M. LAFONTAINE: La borne nord a été reculée vers le
haut et je pense que la borne est a aussi été reculée.
M. ASSAD: Non.
M. LAFONTAINE: On prend le comté de Chapleau tel que
proposé par le premier rapport de la commission Drouin, mais, vu que
cela était illogique du point de vue de pôles de commerce, c'est
plus facile pour les gens de Notre-Dame-de-la-Salette de descendre vers
Buckingham que de les faire monter vers Mont-Laurier. Là, on
décide que c'est plus logique de l'enlever. Cela veut dire que la
première propositionon était illogique.
M. ASSAD: Non. Disons que, vu que...
M. LAFONTAINE: Un instant, M. le Président... à quelle
place réside-t-il?
M. ASSAD: ... dans le premier rapport, vous allez voir que le
comté de Chapleau est de 29,000. Donc, ce n'était pas un nombre
très élevé. Donc, l'addition vers le nord...
M. DEMERS: Dans ce coin-là, M. le Président, vous faites
encore un comté de Papineau avec 29,870. Ce n'est pas un argument.
M. HARDY: C'est 30,627.
M. ASSAD: Non, mais l'idée est que la population au nord n'est
pas tellement forte, elle est assez faible. Donc, l'addition au nombre
d'électeurs permettait à la commission de perfectionner les
limites.
M. DEMERS: M. le Président, excusez, mon collègue, je
viens de faire une découverte. On a changé le deuxième
rapport avec la loi. Non? Est-ce que c'est le deuxième rapport?
UNE VOIX: Le nom?
M. DEMERS: Papineau, 28,870.
M. HARDY: Parce que vous vous trompez de comté.
M. LAFONTAINE: Prenez la page 31.
M. DEMERS: C'est Papineau maintenant. Chapleau n'existe plus. Il y a
Papineau. On avait suggéré que Papineau deviendrait
Argenteuil.
M. CROISETIERE: On avait dit que Papineau remplacerait Chapleau.
M. HARDY: C'est le Papineau de la loi. Le Papineau du rapport Drouin est
l'Argenteuil de la loi.
M. VINCENT: Qui était l'ancien Argenteuil...
M. DEMERS: Argenteuil avait disparu et est revenu. Papineau existait
avec Chapleau. Aujourd'hui, Chapleau est disparu et Argenteuil a pris sa place.
Est-ce que c'est ça?
M. ASSAD: C'est ça. M. le Président, dans le premier
rapport, le comté de Papineau est devenu Argenteuil dans le
deuxième rapport. Le comté de Chapleau dans le premier
rapport...
M. DEMERS: Est devenu Papineau. M. ASSAD: C'est ça. Dans le
deuxième. M. DEMERS: Si c'est clair!
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Un par un, s'il vous plait. Le
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: C'est encore une intrusion, je m'excuse. Je permets au
député de Saint-Maurice d'intervenir, mais j'avais posé
une question et je reviens à ma première question, parce qu'on y
répond par bribe. Le fameux premier comté de Chapleau a
été changé, les bornes ont été
changées, le nom a été changé. Les rapports de
population ont aussi été changés. Le député
de Papineau est en train de dire que c'était devant l'illogisme du
premier rapport de la commission Drouin et que des pressions ont
été faites pour corriger l'illogisme.,,
M. ASSAD: Je n'ai pas parlé d'illogisme, c'est vous-même
qui l'avez dit. J'ai simplement dit que la carte a été
perfectionnée...
M. LAFONTAINE: Le mot "perfectionné" a été
trouvé par le député de Terrebonne.
M. ASSAD: Je l'ai employé après.
M. LAFONTAINE: C'était le mot "illogisme" et on peut le
retracer...
M. ASSAD: Est-ce que le député de Labelle me permet une
question?
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président.
M. ASSAD: Le comté de Gatineau dans le premier rapport prenait le
territoire nord qui comprenait Val-des-Bois, Notre- Dame-du-Laus mais les
bornes du comté de Gatineau ont été changées dans
le deuxième rapport.
M. LAFONTAINE: Elles allaient bien plus
loin que ça. Le comté de Gatineau prenait Mont-Laurier,
Ferme-Neuve, Lac-des-Iles, Mont-Saint-Michel, Sainte-Anne-du-Lac,
Saint-Jean-sur-le-Lac, Val-Limoges, Lac-du-Cerf,
Saint-Gérard-de-Kiamika, Chutes-Saint-Philippe, Val-Viger, autrement
dit, c'était le comté de Labelle coupé en deux.
M. ASSAD: Vous l'avez présentement.
M. LAFONTAINE: Plus le nord du comté... je l'ai, ce n'est pas
à moi. C'est le comté qui appartient aux électeurs du
comté. Ce n'est pas à moi. Quand on dit mon comté,
ça ne m'appartient pas. J'ai l'impression que, assez souvent, quand on
entend les députés de la majorité libérale, de
l'autre côté, on s'imagine continuellement qu'ils ont ça
comme un fief privé. On est ici pour représenter des populations,
M. le Président, et des régions.
M. BOSSE: J'ai voyagé beaucoup dans votre comté et j'ai
noté qu'il y avait de très belles routes dans votre
comté.
M. DEMERS: C'est là que vous avez rencontré Pierre
Vallières?
M. BOSSE: Non, c'est avant Pierre Vallières, je vous le
laisse.
M. LAFONTAINE: Vous devriez le laisser à M. Trudeau et au Parti
québécois.
LE PRESIDENT (M. Pilote): A l'ordre! Est-ce qu'on peut considérer
le paragraphe 74 comme étant adopté?
M. LAFONTAINE: Je suis en train de poser des questions et le
président intervient continuellement avec adopté et
adopté. Il y a eu des changements. Le comté de Chapleau n'existe
plus. J'emploie cette formule parce que c'est le député de
Papineau qui m'y entraîne, parce que je ne voulais pas parler du
comté de Labelle et je m'abstenais sciemment de parler du comté
de Gatineau, mais le député du comté actuel de Papineau
embarque sur la question de Gatineau et de Labelle. Il va admettre, il vient
d'admettre que le comté actuellement proposé par la loi est
complètement différent du comté de Gatineau proposé
par le premier rapport Drouin. D vient aussi d'admettre que le comté de
Labelle est complètement différent tel que présenté
dans la loi, de la proposition du premier rapport Drouin.
Il admet aussi que le comté de Chapleau change ses bornes. Il
admet aussi que le nom du comté de Chapleau disparaît pour prendre
le nom de Papineau. Il dit que c'est à cause des pressions
exercées. J'aimerais savoir quelles sont les pressions exercées,
quels sont les rapports et pétitions qui ont fini par convaincre la
commission Drouin de changer le premier rapport dans le deuxième
rapport. Je pense que c'est perti- nent aux travaux de la commission à
l'heure actuelle. Je pense que le député actuel de Papineau
n'aura pas d'objection à nous donner les rapports, les pétitions
qui ont convaincu la commission Drouin de changer complètement son fusil
d'épaule dans cette région.
M. ASSAD: Pour commencer, je ne peux pas répondre pour la
région de Labelle, ni pour la région de Gatineau. Je peux
simplement répondre pour le comté de Papineau.
M. LAFONTAINE: Oui. Bon!
M. ASSAD: Les bornes ont été prolongées jusqu'au
nord, qui était anciennement dans mon comté, dans le comté
de Papineau plutôt. L'addition dans le comté de Papineau
maintenant, dans le deuxième rapport, n'est pas différente du
premier.
M. LAFONTAINE: Le député admet que, dans le premier
rapport, le haut de son comté tombait dans le comté de Gatineau.
Il a parlé tout à l'heure de Notre-Dame-du-Laus et de
Notre-Dame-de-la-Salette. Je tente de voir au tableau mes lunettes sont
un peu faibles qui est assez loin d'où je suis installé.
Mais disons que tout le nord du comté actuel de Papineau permutait dans
le nouveau comté de Gatineau. Le comté de Gatineau qui est
présentement dans le projet de loi no 62 n'est plus du tout semblable
à celui qui est proposé par le premier rapport de la commission
Drouin et le comté de Chapleau change aussi ses bornes. Il va
récupérer du territoire. Je demanderais quelles sont les
pressions, les rapports qui ont réussi à convaincre la commission
Drouin qu'elle avait fait une erreur dans son premier rapport et qu'elle
s'était empressée de corriger avec son deuxième
rapport.
M. ASSAD: Comme je l'ai dit, M. le Président, je ne peux pas
parler pour les électeurs dans les comtés de Gatineau ou de
Labelle. Disons que j'ai des lettres des municipalités de Val-des-Bois,
de Notre-Dame-de-la-Salette et de Portland qui désirent, si possible,
rester dans le territoire de Papineau, le comté de Papineau actuel,
celui du deuxième rapport. Dans ces lettres, ils ont
demandé...
M. LAFONTAINE: Le Papineau actuel. Le Papineau tel que proposé
par le bill 62.
M. ASSAD: Non, le deuxième. Le Papineau de la loi.
M. LAFONTAINE: C'est cela. Tel que proposé par le bill 62.
M. ASSAD: Oui.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas actuel. C'est à venir, si jamais
c'est adopté. Le député prétend avoir reçu
des lettres.
M. ASSAD: Oui.
M. LAFONTAINE: Je lui demande ce qu'il a fait de ces lettres, ces
pétitions, ces résolutions des conseils? Vous en avez
accusé réception?
M. ASSAD: Oui.
M. LAFONTAINE: Vous les avez fait parvenir au caucus libéral?
M. ASSAD: Non.
M. LAFONTAINE: A qui?
M. ASSAD: Disons que je n'ai pas transmis les lettres, j'en ai pris
connaissance, j'ai tenu compte de cela; j'acceptais, s'ils le voulaient, qu'ils
demeurent dans le comté, vu que ceux qui travaillaient dans la
région, travaillaient dans le sud du comté, et c'était
normal pour eux de vouloir rester dans le comté.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je m'excuse. Le
député de Papineau vient de faire un aveu. Il dit avoir
reçu des lettres, des pétitions, des résolutions des
conseils municipaux. Il dit qu'il a pris connaissance de cette correspondance.
Il dit n'en a pas fait part à personne, mais que lui-même a
jugé que cette partie du comté devait être
rattachée. Et le problème s'est réglé. Il n'a
communiqué avec personne.
Il n'a transmis d'ailleurs il l'a affirmé tout à
l'heure aucun document, mais il a jugé que les gens de ces
municipalités...
M. HARDY: Je soulève un point d'ordre, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au député de
Trois-Rivières.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je suis en train de parler et on
me coupe la parole.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Sur un point d'ordre.
M. HARDY: Je soulève un point d'ordre, M. le Président.
Est-ce qu'on étudie les districts électoraux ou si on fait un
procès des activités des députés?
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'inviterais...
M. BACON: Qu'on laisse les commettants à la prochaine
élection juger les députés et que le député
de Labelle fasse autre chose.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ma question est celle-ci: Quels
sont les rapports et les pétitions qui ont convaincu la commission
Drouin de changer d'idée? La commission Drouin a présenté
un premier rapport, un rapport amendé, et le gouvernement, le rapport
étant amendé, a préparé un projet de loi qui
s'appelle le projet de loi numéro 62, qui est devant la commission
à l'heure actuelle. Le député admet que toutes les bornes,
y compris celles du comté de Labelle, y compris celles du comté
de Gatineau, y compris celles du comté de Chapleau, ont
été chambardées par le projet de loi no 62, relativement
à la première proposition de la commission Drouin. Je lui demande
donc quels sont les rapports et pétitions qui ont réussi à
convaincre la commission Drouin de changer d'idée. Tout à
l'heure, il a dit que c'étaient des pétitions, des rapports, des
résolutions, des conseils municipaux qui avaient réussi à
faire changer les bornes du comté. Il admet que cette documentation, il
n'en a fait part à qui que ce soit, qu'il ne l'a même pas
transmise au caucus libéral, ce qui est assez fort, qu'il n'est
entré en communication avec personne, mais qu'il a décidé
que la partie du nord de son comté devait rester avec le comté de
Chapleau et que c'était normal qu'on en change le nom, qu'on revienne de
Chapleau à Papineau. Le problème a été
réglé par le député de Papineau et non pas par la
commission Drouin. Or, l'aveu que vient de faire le député de
Papineau prouve que, quand on dit qu'on met en doute, un peu...
M. LEVESQUE: M. le Président, on me permettra de dire au
député de Labelle, et non pas seulement à lui mais
particulièrement à lui, qu'il me semble et je le soumets bien
respectueusement, que toute cette discussion est irrégulière.
Nous n'avons pas ici. à la commission, à ce que je sache, le
mandat de faire le procès de la commission Drouin, premier rapport ou
deuxième rapport, le procès d'intention de nos collègues
de l'Assemblée nationale, le procès des corps
intermédiaires ou de toute autre représentation. Toutes ces
questions auraient pu fort bien faire l'objet d'un discours de l'honorable
député de Labelle ou d'autres membres de cette commission, lors
du débat de deuxième lecture. Ce que nous avons comme mandat,
c'est d'étudier le projet de loi no 62, non pas essayer d'en faire un
historique, ce n'est pas du tout le mandat de la présente commission.
Les députés peuvent faire les modifications qu'ils veulent, s'ils
peuvent avoir évidemment le concours de la majorité des membres
de la commission, ils peuvent faire toutes les modifications qu'ils
désirent faire, sans être liés par le rapport Drouin.
Le rapport Drouin est fait pour éclairer ceux qui ont à
fabriquer cette loi, mais nous avons maintenant une loi devant nous. Si les
députés décident de changer complètement un
comté, libre à eux, libre à la commission de le faire.
Nous ne sommes pas liés ici par le rapport Drouin. C'est clair. Si la
majorité de la commission veut changer un comté de fond en
comble, c'est le pouvoir de cette commission d'en faire la recommandation
à l'Assemblée nationale. Il ne faudrait pas qu'on recommence
à ce mo-
ment-ci, durant cette commission parlementaire, à reprendre les
discussions qui ont eu lieu pendant des mois aux commissions parlementaires
où on a interrogé les témoins, où nous avons eu
l'occasion, ceux qui voulaient le faire, et c'était le temps, à
ce moment-là, de faire des représentations à la commission
Drouin.
A ce moment-ci, M. le Président, le gouvernement a fait son lit.
Il est dans le projet de loi no 62. Il l'a présenté en Chambre. A
la première lecture, présentation en était faite aux
députés. A la deuxième lecture, chacun des membres de
l'Assemblée nationale avait l'occasion de faire valoir tout son point de
vue, de s'opposer à cette loi, de faire l'historique du projet de loi,
de dire, par exemple, que la loi ne correspondait pas au premier rapport ou au
deuxième rapport de la commission Drouin, de critiquer la commission
Drouin pour ne pas avoir tenu compte suffisamment des éléments
socio-économiques ou autres. Nous avons franchi cette étape.
L'Assemblée nationale nous a maintenant remis ce projet de loi
pour étude article par article. Nous pouvons défaire tout ce
projet de loi, si la commission le décide, mais ce n'est pas l'endroit
pour faire l'historique, pour faire le procès des
antécédents de ce projet de loi. Tout ce que nous avons à
voir et à regarder, c'est ce qui est devant nous. Nous n'avons pas
à examiner les anciennes délimitations d'un comité
d'experts. Ce que nous avons, c'est un projet de loi bien écrit, en
blanc et noir, et il y a là 110 divisions suggérées. Il me
semblait, et je crois qu'il est normal, que s'il y avait, par exemple, des
suggestions qui avaient un sens... Pas le genre de questions que l'on fait:
Combien y a-t-il d'îles dans tel territoire? Combien y a-t-il d'Indiens
dans telle réserve? Combien y a-t-il... On devrait arriver ici, chacun
des députés, après avoir fait, dans son bureau, une
recherche, une étude sérieuse et dire: Voici, M. le
Président, moi je propose que la municipalité de X soit
détachée de tel comté et rattachée à tel
autre pour telle raison. Est-ce qu'on est d'accord oui ou non? On peut plaider
cela. Cela serait raisonnable, ce serait du travail positif, le travail normal
des parlementaires. Est-ce qu'on en a fait depuis le début? Je n'en suis
pas surpris du tout, mais je condamne cette façon-là. On a dit
que c'était pour bloquer les travaux de la commission. Une commission
dont les membres se donnent comme mission de bloquer les travaux de la
commission n'est pas...
M. LAFONTAINE: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! La parole est au leader du
Parlement.
M. LAFONTAINE: Même si vous parlez fort...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Un instant. Je sais que vous
n'écoutez jamais les directives. Quand le président vous rappelle
à l'ordre, vous devez être à l'ordre.
M. LAFONTAINE: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Vous n'avez pas de remarques à faire
sur... A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Sur un point d'ordre, M. le Président. Est-ce que
j'ai le droit? Vous avez laissé courir le leader parlementaire du
gouvernement depuis à peu près dix minutes. Cela fait à
peu près dix minutes qu'il est hors d'ordre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): C'est lui qui avait la parole, ce n'est pas
vous.
M. LAFONTAINE: Je soulève un point d'ordre et je vous rappelle
vous-même à l'ordre. Je soulève un point d'ordre. Cela fait
dix minutes, à peu près, que le député de
Bonaventure est hors d'ordre de A à Z. Il a parlé de la
présentation de la loi. Il est rendu bien loin. Nous sommes rendus au
paragraphe 74 et mes questions, relativement au changement de
désignation qu'on voit dans la loi, ici, au premier rapport Drouin, sont
pertinentes à l'article 74. Mais les propos du leader parlementaire du
gouvernement sont non pertinentes et hors d'ordre. Je vous prierais de rappeler
le leader parlementaire à l'ordre.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A venir jusqu'à présent...
M. LEVESQUE: M. le Président. Juste un mot pour terminer. Je vais
terminer bien rapidement.
M. LOUBIER: Sur un point d'ordre, M. le Président.
M. LEVESQUE: C'est simplement ceci. Sur le point d'ordre moi aussi. Je
parlais et c'est lui qui m'a interrompu.
M. LOUBIER: J'en soulève un autre, M. le Président.
M. LEVESQUE: Je dis simplement ceci. Ce n'est pas un point d'ordre sur
un autre. Laissez-moi terminer. Cela va prendre une seconde. Je vous dirai
simplement ceci. C'est que, si j'ai convaincu le député de
Labelle qu'il était important de s'en tenir à la pertinence du
débat, je suis satisfait.
M. LAFONTAINE: C'est ce que je fais continuellement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): A l'ordre! Le député de
Bellechasse.
M. LOUBIER: M. le Président, disons
qu'avec toute la déférence que je dois au
président...
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Merci, M. le député de
Bellechasse.
M. LOUBIER: ... je peux très difficilement admettre qu'un
président de commission se conduise comme un député
partisan, en accusant un membre de la commission de ne jamais obéir aux
directives qu'il reçoit de la présidence. Je pense que vous
devriez très gentiment vous rendre compte que le rôle de la
présidence n'est pas de prêter des motifs ou porter des
accusations contre un membre d'une commission, quel que soit le
tempérament du président de la commission ou quels que soient les
écarts, dans l'esprit du président, que pourrait commettre un
membre de la commission. Ceci dit, M. le Président, j'aimerais
répondre au leader parlementaire de la façon suivante. Nous avons
établi, en deuxième lecture, que nous étions farouchement
opposés au bill 62. Je n'ai pas besoin de rappeler toutes les raisons.
Mais j'avais signalé que les injustices que l'on retrouvait dans la
première carte électorale étaient amplifiées dans
la deuxième carte électorale et que le pourcentage de distorsion
étant encore plus grand dans la deuxième carte électorale,
soit celle décrite dans le bill 62, qu'il ne l'était pas dans la
loi que nous avons connue de 1970 à nos jours.
Mais, M. le Président, je dirai tout simplement au
député de Bonaventure et au leader parlementaire que
lui-même a admis c'est le président de la Chambre, de
l'Assemblée nationale que le "filibuster" était dans les
règles du jeu parlementaire et que c'était au moyen légal
admis pour permettre à une ou des oppositions de manifester leur
désapprobation d'un projet de loi et d'utiliser tous les moyens, dont
celui du "filibuster", pour tenter de faire reculer le gouvernement.
C'est tellement vrai, M. le Président, que j'entendais ce soir le
ministre de l'Education reprocher aux membres du Parti québécois
d'avoir fait une obstruction tellement forte à l'occasion du projet 28
non, c'est plutôt le député de
Notre-dame-de-Grâce qui disait ça, le ministre du Revenu
qu'il avait fait reculer le gouvernement.
Or, M. le Président, je pense que le député de
Labelle, le député de Saint-Maurice, le député de
Shefford, le député de Nicolet, le député de Wolfe,
le député d'Iberville et les autres députés qui ont
participé à la commission utilisent justement, et sans aucune
hypocrisie, ce moyen qui est à notre disposition.
Nous l'utilisons, M. le Président, avec tous les moyens qui nous
sont autorisés par la tradition parlementaire et consacrés
aujourd'hui même pas l'appréciation qu'en a faite le
président de la Chambre. Mais on pourrait clore de façon
tellement rapide ce débat en acceptant la contreproposition que nous
avons faite, soit celle de donner l'assurance aux Québécois que,
justement, ces injustices que nous retrouvons dans la nouvelle carte
électorale, amplifiées, plus grandes que celles qu'il y avait
dans l'ancienne carte électorale, si on voulait apporter des correctifs
qui diminueraient, justement, ce pourcentage de distorsion par
l'avènement d'un mode de scrutin modifié, à ce
moment-là, M. le Président, nous nous refuserions à
utiliser ces moyens qui apparaissent dans l'esprit du leader parlementaire et
à juste titre probablement, comme du "filibuster."
Mais c'est notre droit, c'est notre privilège. Si, par toutes nos
interventions, par toutes nos insistances, nous pouvons convaincre le leader
parlementaire et le premier ministre d'accepter notre projet de loi ou encore
d'accepter la perche que nous leur tendons de donner l'assurance aux
Québécois et aux membres de la commission que le mode de scrutin
sera modifié pour la prochaine élection générale,
tous les députés de notre formation politique et je pense
tous les députés de l'Assemblée nationale en seront
satisfaits parce que ce que nous recherchons d'abord, c'est de corriger les
injustices. Ce furent d'ailleurs les raisons pour lesquelles nous avons
présenté une nouvelle carte électorale. Ce furent les
raisons pour lesquelles, nous avons souscrit au principe d'une nouvelle carte
électorale.
Mais nous voulons que cette nouvelle carte électorale ne soit pas
plus injuste que celle qui précédait. Or, je pense que, si le
gouvernement et le leader parlementaire veulent être de bon compte,
veulent être positifs, qu'ils nous donnent l'assurance qu'il y aura
modification au mode de scrutin avant la prochaine élection
générale. Partant de là, M. le Président, nous
cesserons immédiatement ces moyens qui sont légaux, qui sont
à notre portée. Nous cesserons cette attitude pour collaborer
à corriger les injustices de l'ancienne ou de la nouvelle carte
électorale.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Bonaventure.
M. LEVESQUE: M. le Président, je ne veux pas poursuivre un
débat qui ressemble trop à un débat de deuxième
lecture et que j'ai condamné il y a quelques instants, parce que je
voulais revenir à la pertinence du débat. Cependant, puisque le
député de Bellechasse, le chef de l'Opposition, m'amène
sur ce terrain, je lui dirai que premièrement, je prends acte de son
admission à l'effet qu'il s'agit d'un "filibuster".
Il dit qu'il prend tous ces moyens et que ceci est conforme à nos
règlements. Cependant, les règlements, dans des cas comme
ceux-là, prévoient également d'autres mesures.
Je considère que ce que disent, depuis quelques heures au moins,
les députés d'Unité-Québec constitue pour nous une
provocation claire et que si on ne change pas d'avis, on nous forcera à
ce moment-là à étudier non seulement
quelques articles du règlement mais tout ce que comporte le
règlement.
Deuxièmement, lorsque le chef de l'Opposition parle d'injustices
créées par la nouvelle carte, je lui dirai que, s'il y a
injustices, cela a été au détriment du Parti
libéral qui, si une carte plus juste avait existée, aurait fait
élire plus de députés. Ceux présentement qui
usurpent les sièges qui auraient dû être détenus par
les libéraux sont ceux d'Unité-Québec en particulier.
Parce que, justement, ce sont eux qui se sont spécialisés dans de
petits comtés où il y avait peu de population. Et si cette carte
avait existé, ceux qui ont réellement souffert d'injustices, ce
sont les libéraux. Et ceux qui ont usurpé des sièges la
dernière fois, ce sont des députés
d'Unité-Québec.
M. DEMERS: Les grands martyrs!
M. LEVESQUE: Troisièmement, on a parlé de mode de scrutin.
Où était le député de Bellechasse lorsqu'on a
adopté le bill 80? A-t-il parlé à ce moment-là du
mode de scrutin? Et lorsque les députés
d'Unité-Québec ont participé au débat, ils ont
déclaré que le mode de scrutin était quelque chose qui ne
devait pas être pris au sérieux. Ils ont condamné ce mode
de scrutin, particulièrement le vote proportionnel. Ils l'ont fait. J'ai
cité en deuxième lecture certaines déclarations des
députés d'Unité-Québec. Je ne veux pas en dire
davantage pour ce soir c'est simplement pour rétablir des faits suivant
la déclaration du député de Bellechasse.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le député de Bellechasse.
M. LOUBIER: Je n'ai pas interrompu du tout le leader parlementaire
malgré les notes de chantage, d'accusations et même d'injures en
parlant d'usurpation, etc. Je lui laisse couvrir ce champ puisqu'il
préfère utiliser...
M. LEVESQUE: J'ai le droit de dire cela.
M. LOUBIER: II préfère utiliser des termes qui
prêtent au chantage, à l'intimidation ou qui laissent dans
l'esprit des gens l'impression que les députés
d'Unité-Québec veulent à tout prix conserver ce qu'il
prétend être dans son esprit des fiefs et des populations
très rurales, donnant l'impression que ce sont des populations qui n'ont
pas besoin de députés pour un si petit nombre sur un si grand
territoire, etc. Mais je ne m'embarquerai pas dans cette ligne d'argumentation.
Je dirai tout simplement au leader parlementaire que, lorsqu'il nous a
signalé qu'il y avait d'autres mesures pour contester la valeur de ce
projet de loi, je pense qu'il conviendra avec moi que le genre, le choix des
mesures n'appartiennent pas au parti ministériel mais aux partis
d'opposition. Et si nous voulons choisir ce mode de contestation, il nous
appartient nous-même d'en décider et non pas de recevoir d'un
frère directeur une leçon de règlement pour essayer de
trouver d'autres articles qui pourraient nous conduire à d'autres formes
d'argumentation.
En second lieu, on a dit que l'ancienne carte électorale avait
été, dans ses résultats, contraire aux mérites ou
encore aux avantages du Parti libéral. Je pense que le leader
parlementaire a voulu ironiser en faisant cette affirmation. Je pourrais
prendre le comté de Brome, le comté des Iles-de-la-Madeleine. Je
pourrais prendre une foule de comtés, le comté de l'Islet qui est
passé aux libéraux, le comté de Kamouraska qui est aux
libéraux, le comté de Yamaska qui est aux libéraux, le
comté de Huntingdon qui est aux libéraux, le comté de
Rouville qui est aux libéraux...
M. LEVESQUE: Ils sont presque tous aux libéraux, voyons.
M. LOUBIER: ... je pourrais prendre une foule de comtés qui ne
correspondent aucunement...
M. LEVESQUE: Nous avons la majorité.
M. LOUBIER: ... aux normes et qui ne se rapprochent même pas des
22,000, des 23,000 ou des 24,000 électeurs. Le leader parlementaire se
rend compte lui-même de la fragilité de son argumentation et,
surtout, il donne l'impression de s'agripper de façon
désespérée à certaines bouées qui n'existent
que dans son esprit. Mais, de toute façon, lorsqu'il mentionne pourquoi
le chef de l'Opposition et les députés
d'Unité-Québec, à l'occasion de l'étude du bill 80,
n'ont pas fait guerre pour obtenir le mode de scrutin proportionnel...
A l'époque, on doit se souvenir que, sur le principe de la
réforme de la carte électorale, nous étions d'accord et
nous étions, à cette époque, au stade de l'étude du
principe. Il n'y avait pas eu, de façon définitive, des
démarcations sur les comtés. Ensuite, le mode de scrutin
proportionnel avait été établi de façon assez large
et de façon assez imprécise alors que, depuis, nous avons
approfondi les études. Nous avons également produit des tableaux
à la suite de recherches, d'analyses, qui démontraient, d'une
façon très précise, que la loi de la nouvelle carte
électorale, telle que soumise par les libéraux, très
subtilement, devenait une fraude monumentale à l'endroit de la
démocratie et de l'expression du vote populaire.
Nous nous sommes également rendu compte que la nouvelle carte
électorale devait être accompagnée, et ce sont les proppos
mêmes du premier ministre... C'est le premier ministre, il y a un an, qui
affirmait qu'il y aurait réforme de la carte électorale, qu'il y
aurait réforme du mode de scrutin et, par extension, il affirmait
même qu'il y aurait réforme de la Loi électorale sur le
mode de financement des parties, etc.
Or, nous nous sommes rendu compte, par la suite, que le premier ministre
retraitait.
M. HARDY: La pertinence du débat.
M. DEMERS: On répond à l'impertinence.
M. LOUBIER: M. le Président, s'il vous plaît, nous avons
laissé au député de Bonaventure toute la latitude voulue
et...
UNE VOIX: Vous avez eu tort.
M. LOUBIER: ... je ne permettrai pas à ce fantoche de
l'Assemblée nationale...
M. LEVESQUE: Voyons.
M. LOUBIER: ... qui ne jouit pas de l'estime de tous les
députés pour ses qualités de vice-président de la
Chambre et ses qualités de dextérité en Chambre... Je
pense bien que vous ne permettrez pas qu'à tout propos il vienne nous
interrompre. Nous n'avons pas interrompu le député de
Bonaventure, malgré les propos qu'il tenait et qui nous faisaient
sursauter.
Je voulais tout simplement dire que le premier ministre s'était
engagé à ce qu'il y ait réforme de la carte
électorale, qu'il y ait également réforme du mode de
scrutin et, par extension, qu'il y ait également réforme de la
carte électorale pour aérer et faire en sorte que les finances
des partis politiques soient perçues de façon...
M. LEVESQUE: Là, nous sommes rendus loin.
M. LOUBIER: ... moins perfide. Or, M. le Président, nous nous en
sommes remis à la parole du premier ministre, nous nous rendons compte
aujourd'hui qu'on se défile et qu'on nous présente une carte
électorale en fonction d'une élection prochaine, sans donner une
assurance que les distorsions et les injustices que l'on retrouvait dans
l'ancienne carte, qui sont amplifiées, pourraient être
corrigées par un mode de scrutin ou des modes de scrutin qui pourraient
nous être proposés, qui l'ont été d'ailleurs par des
experts comme Vincent Lemieux, comme M. Voyer et d'autres... Or, c'est dans cet
esprit-là que nous menons la lutte et je pense bien que le leader
parlementaire va lui-même admettre que nous avons le choix des moyens et
celui qui nous apparaît le plus approprié dans les circonstances,
c'est de mener le débat comme nous le faisons. Quant au fait que l'on
pourra utiliser tous les règlements et je sais ce qu'il cache
verbalement et ce qu'il a à l'esprit ce sera un autre
épisode que nous discuterons en temps et lieu.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je crois que depuis plusieurs minutes, qui
ont été malheureusement trop longues, nous nous sommes
éloignés du paragraphe 74. Le député de Bellechasse
admettra que nous lui avons accordé toute la latitude voulue pour
s'exprimer.
M. LOUBIER: M. le Président, sur un point de règlement,
encore une fois, il ne vous appartient pas il faudra qu'on vous informe
quel est le rôle d'un président de commission de juger
après coup que les minutes ont été trop longues ou pas
assez longues. Il vous appartient tout simplement d'assurer le décorum,
l'harmonie, le respect des règlements et non pas de prêter de
motifs ou d'intentions à quelque membre que ce soit de la
commission.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Je n'ai absolument pas prêté de
motifs ou d'intentions à qui que ce soit. Depuis 8 h 30 que nous
siégeons ici, en commission et nous avons essayé de maintenir le
"déquorum"
M. LOUBIER: Ce n'est pas le "déquorum", c'est le
"décorum".
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Si vous voulez... et nous avons eu toutes
les misères du monde. Nous avons accordé des minutes... Je pense
que le chef de l'Opposition officielle a pu disposer d'assez de temps au
même titre que le leader du gouvernement, et on ne pourra pas faire de
reproche au président de ne pas avoir accordé toute la latitude
voulue.
Le député de Papineau.
M. ASSAD: Si vous me permettez, je voudrais terminer ma réponse
à la question du député de Labelle. Après que le
premier rapport eut été rendu public, il a été
décidé je ne sais pas si c'était à la
première ou la deuxième session de la commission parlementaire
sur la réforme de la carte électorale plutôt que
chaque député demande des modifications, que ce soit fait par les
partis globalement. Donc, j'ai fait parvenir par mon parti qui a
présenté les modifications globalement, une demande afin que les
municipalités de Val-des-Bois, Poupart, Notre-Dame-de-la-Salette,
Portland et Bowman soient incluses et... C'est à la page 31 du
deuxième rapport de la commission permanente. C'est aussi simple que
cela. Si j'ai mal expliqué, je m'en excuse, mais c'est simplement la
façon dont les bornes ont été...
M. LAVOIE (Wolfe): Pourriez-vous me dire, M. le député de
Papineau, quel était votre majorité lorsque vous avez
été élu en 1970?
M. ASSAD: C'était 3,646.
M. LAVOIE (Wolfe): Quelle était votre majorité en
considérant le premier rapport?
M. ASSAD: Vous voulez dire, après le premier rapport, quelle
aurait été la différence? Cela ne vaut pas la peine d'en
parler.
M. LAVOIE (Wolfe): Le deuxième?
M. ASSAD: Presque pareil, avec peu de changements.
M. HARDY: C'est clair.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, M. le Président, le
député actuel de Papineau vient d'admettre que toutes les
recommandations qu'il avait reçues des corps publics, des
municipalités, des électeurs, au lieu de les garder pour lui,
comme il disait tout à l'heure, d'en faire une appréciation
personnelle, il admet qu'il les a transmises au Parti libéral. Tout
à l'heure, il disait: Non, j'ai gardé ça et j'ai
envoyé ça au caucus du parti... Non, j'ai gardé ça
dans mon tiroir. Là, j'ai décidé c'est ce que le
député a affirmé tout à l'heure que
c'était normal de rattacher cela au comté de Chapleau et de
changer le nom. D vient de faire une volte-face, M. le Président. Parce
qu'il pensait tout à l'heure faire un péché en le
transmettant à son caucus. Et il vient d'admettre que c'est son caucus
qui l'a transmis.
D vient de dire au caucus, M. le Président, à son
parti.
M. ASSAD: C'était prévu après le premier rapport.
Toutes les modifications...
M. LAFONTAINE: Je comprends mal la réticence du
député actuel de Papineau à admettre, tout à
l'heure, qu'il avait transmis à son parti les recommandations ou les
suggestions qu'il avait reçues d'une partie de la population de son
comté.
M. ASSAD: Vous avez mal compris. Ce n'est pas de la façon que
vous l'expliquez.
M. BOSSE: C'est bien simple et bien clair ce qui est dit.
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas compris l'intervention du
député de Dorion.
M. BOSSE: Vous ne lui avez pas donné l'occasion, le temps de
répondre. Il vous a répondu qu'il avait fait ses
représentations tel qu'il avait été convenu devant la
commission parlementaire, que les représentations seraient faites par
les partis ou, si vous le préférez, individuellement. Chacun
avait le loisir de le faire. Il a fait ses représentations au parti, qui
a fait rapport à la commission Drouin. D'autres ont fait des
représentations. Cela n'a pas nécessairement été
entendu par la commission Drouin.
M. LAFONTAINE: Ce que le député de Dorion a oublié,
c'est qu'il y a 15, 20 minutes ou trois quarts d'heure, le député
actuel de Papineau a admis avoir reçu des pressions...
M. HARDY: J'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Sur une question de règlement, le
député de Terrebonne.
M. HARDY: J'invoque le règlement. Il y a à peu
près, et d'ailleurs c'est ce qui a donné lieu à un long
dialogue entre le député de Bonaventure et le
député de Bellechasse.... Le leader parlementaire du gouvernement
a invoqué le règlement, à juste titre je pense, en disant
que nous n'étions pas ici, en commission, pour refaire l'historique des
différentes lois qui ont été adoptées, soit le bill
80 et le processus de travail de la commission parlementaire de
l'Assemblée nationale. Nous sommes ici pour étudier, article par
article, une loi. J'aimerais, à la suite de cette question de
règlement soulevée par le député de Bonaventure,
que je soulève de nouveau, que vous rendiez une décision.
M. LAFONTAINE: En parlant sur le point d'ordre, je pense que les propos
que je tiens avec le député de Papineau...
M. HARDY: C'est hors d'ordre!
M. LAFONTAINE: ... parce que c'est justement le député de
Terrebonne qui a dit tout à l'heure: Le député de la
région peut répondre. Depuis que nous tentons de questionner, le
député de Papineau intervient continuellement, soit le leader du
gouvernement, soit le député de Terrebonne. Je tiens à
dire que mes propos sont pertinents au paragraphe 74 de la loi et
intitulé: Papineau. Dans la description donnée, on dit que...
M. LEDUC: M. le Président, j'invoque le règlement. Il est
minuit.
M. LAFONTAINE: D'accord! Nous reviendrons là-dessus demain.
LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux jusqu'à demain
matin, onze heures.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): La commission ajourne ses travaux
jusqu'à demain matin, onze heures.
(Fin de la séance à 23 h 58)
Séance du vendredi 8 décembre 1972
(Douze heures cinq minutes)
M. SEGUIN (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Nous allons d'abord attendre cinq minutes pour établir la liste
des membres de la commission pour les fins de vote, si nécessaire. En
attendant que cette liste se corrige, le leader du gouvernement prend la
parole.
M. LEVESQUE: M. le Président, c'est simplement pour faire un
rappel au règlement que j'interviens à ce moment-ci.
Jusqu'à maintenant et je pense bien qu'on s'accordera pour l'admettre,
il y a eu des écarts sérieux à l'article 159 de notre
règlement. Mon intervention, au début de cette fort
intéressante fin de semaine qui s'annonce, n'a pour but que de rappeler
aux honorables membres de cette commission...
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! Est-ce qu'on pourrait garder
le silence, nous avons de la difficulté à entendre. Continuez,
monsieur.
M. LEVESQUE: ... les dispositions de notre règlement et
particulièrement les dispositions de l'article 159, paragraphe 1. Il est
important de lire à ce moment-ci les dispositions du paragraphe 1. de
l'article 159 qui dit ceci: "En commission, après la deuxième
lecture, on ne peut discuter que les détails d'un projet de loi." Il me
semble que c'est clair, M. le Président. Lorsque l'on veut faire le
procès...
M. LAFONTAINE: II y a beaucoup de détails.
M. LEVESQUE: ... comme on l'a fait jusqu'à maintenant, soit des
commissions parlementaires antérieures, soit de la commission Drouin,
soit de ceux qui ont préparé les deux rapports de cette
commission, soit de faire des procès d'intention aux
députés qui représentent actuellement certaines
circonscriptions électorales qui sont affectées par les
dispositions de cette loi, chaque fois que l'on fait cela, on ne tient pas
compte des dispositions de l'article 159, premièrement, et on enfreint
directement cet article.
M. le Président, je crois que c'est la première fois, vous
qui êtes député de Robert-Baldwin, que vous présidez
à cette commission quant à l'étude de ce projet de
loi.
Je comprends que c'est le 7e ou le 8e président. Je suis d'accord
avec le député de Labelle qu'il y a eu des changements de
président. C'est le président de l'Assemblée nationale qui
désigne les présidents. Il est normal qu'il change de
président de temps à autre, étant donné la longueur
et la stérilité des discussions. Mais, M. le Président, je
suis sûr que vous aurez la collaboration...
M. LAFONTAINE: Un point de règlement, M. le Président.
Quand j'entends le leader parlementaire du gouvernement parler de la
stérilité des débats, je dois lui faire remarquer qu'hier,
après quatre heures de débat, la majorité
ministérielle a fini par accepter un amendement. Ce n'est, pas de la
stérilité. Cela a pris quatre heures à l'Opposition pour
faire entendre raison au gouvernement. On lui demanderait de ne pas parler de
la stérilité mais de la fertilité des débats.
M. LEVESQUE: Comme l'amendement n'avait aucune signification
particulière, qu'il ne faisait partie que du "filibuster" annoncé
par le chef de l'Opposition officielle, le député de
Saint-Maurice...
M.DEMERS: C'est ça.
M. LEVESQUE: ... il n'était pas question pour nous d'essayer en
aucune façon d'avoir des réactions tellement efficaces et
positives parce que nous faisons face à un "filibuster". C'est
accepté, c'est admis, et on recourt présentement à la
légalité, à la légitimité de cette
procédure. Cependant, quelles que soient les dispositions de notre
règlement dont veulent se prévaloir nos amis d'en face, il n'en
reste pas moins qu'eux aussi, même eux, sont soumis aux dispositions de
l'article 159, premièrement, de notre règlement. Ils devront, et
c'est vous évidemment, M. le Président, qui avez cette mission
assez délicate mais essentielle de les rappeler à l'ordre
et je le fais en toute objectivité, en toute bonne foi et en toute
amitié ils devront s'en tenir aux dispositions de notre
règlement. Je souligne particulièrement les dispositions de
l'article 159, premièrement, qui nous dit... En d'autres termes, voici
le projet de loi 62. Quel que soit l'historique qui a présidé
à sa conception ou à sa rédaction, ce n'est pas notre
mandat.
Le nôtre est d'étudier article par article le projet de loi
no 62. En commission, je le répète, après la
deuxième lecture, on ne peut discuter que les détails d'un projet
de loi. J'ouvrais une porte très hospitalière à nos amis
de l'Unité-Québec hier, sachant fort bien que ces paroles
tombaient dans les oreilles de sourds volontaires. Je suggérais qu'ils
apportent immédiatement leurs amendements. Ils ont eu le temps de faire
des recherches.
M. DEMERS: Bien oui, on a fini à minuit.
M. LEVESQUE: Ils n'ont qu'à présenter des amendements pour
soustraire ou additionner certaines municipalités d'un comté.
Nous pourrons certainement essayer de coopérer avec nos amis d'en face.
Même si on continue l'obstruction, il va falloir qu'on s'en tienne aux
dispositions de l'article 159 et aux détails de ce projet de loi.
M. DEMERS: Faites-nous confiance pour les détails; je suis un
homme de détails.
M. LEVESQUE: D'accord.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je viens d'entendre avec beaucoup
d'intérêt ce que le député de Bonaventure a dit. Il
nous a premièrement, accusé de faire un "filibuster".
M. PAUL: C'est bon et c'est vrai à part cela.
M. LAFONTAINE: Le chef de l'Opposition l'a dit, le député
de Saint-Maurice l'a dit; c'est leur façon de travailler sur le projet
de loi 62. Je dois vous souligner, M. le Président, étant
concerné, que j'ai toujours respecté intégralement
l'étude du projet de loi 62.
Hier soir, lorsque le leader parlementaire du gouvernement m'a
interrompu, j'avais amorcé une discussion fort pertinente relativement
à l'article 74. C'est l'intervention du leader parlementaire du
gouvernement qui était hors d'ordre, M. le Président. Je viens de
l'entendre, dans un exposé...
LE PRESIDENT (M. Séguin): On ne débattra pas cela ce
matin, c'était la séance d'hier.
M. LAFONTAINE: Non, mais un instant, M. le Président. Les propos
du député de Bonaventure, ce matin, font écho à ce
qu'il a dit et à ce que j'ai dit hier. Je continue, M. le
Président. J'ai retenu certains propos du député de
Bonaventure qui incite les membres de l'Unité-Québec à ne
discuter que les détails du projet de loi. Je tiens à lui faire
remarquer que l'article 74 contient une page et demie de détails.
Si, réellement, le député de Bonaventure veut
obliger l'Opposition à s'en tenir seulement aux détails et
à rien d'autre, je poserai ma première question et je suis
complètement d'accord. Comme exemple, je reviendrai à ma
première question. Je demanderais au député de Bonaventure
de m'expliquer parce que c'est un détail le paragraphe 74:
"Papineau: Le district électoral de Papineau comprend le territoire
délimité comme suit: partant du point d'intersection de la ligne
est du lot 15 du rang III du canton de Lochaber..."
Je demanderais au leader du gouvernement de m'expliquer sur une carte
à quel endroit est ce point, en partant. Cela va continuer de
détail en détail. Mais cela va être ennuyant, ça va
ressembler au Parti libéral. Je pense qu'on tente de mettre un peu
d'esprit dans le débat...
M. HARDY: Vous tentez...
M. LAFONTAINE: On tente de mettre un peu de logique. On tente, mais
c'est difficile avec la capacité d'absorption de nos amis d'en face. Ce
n'est pas facile.
M. PAUL : Sur un rappel au règlement. Cela fait deux fois que
l'adjoint parlementaire du député de Saint-Maurice, le
député de Laviolette, jappe. Qu'il retourne dans le bois pour la
Consolidated Bathurst, ou qu'il se conduise ici en gentilhomme.
M. CARPENTIER: Question de privilège.
M. PAUL: II n'y en a pas en commission. Un rappel au règlement,
d'accord.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! Le député de
Laviolette.
M. CARPENTIER: Je n'ai pas à recevoir de directive du
député de Maskinongé à quelque sujet que ce soit.
Je pense être capable de prendre mes décisions. Je respecte le
député de Maskinongé aussi bien que celui de
Saint-Maurice...
M. PAUL: C'est votre patron. Vous êtes son adjoint
parlementaire.
M. CARPENTIER: Non, non, absolument pas. C'est peut-être ce que
vous pensez dans votre esprit, mais ce n'est pas la réalité.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! A l'ordre!
M. CARPENTIER: S'il le faut, j'apporterai des arguments beaucoup plus
sérieux que ceux que j'apporte présentement à l'endroit de
ceux qui m'accusent de patronage ou de n'importe quoi dans le comté de
Laviolette. Je pense être aussi respectable que les honorables
députés de Maskinongé et de Saint-Maurice.
M. PAUL: La preuve, c'est que le député de Saint-Maurice
vous a choisi comme son adjoint.
M. CARPENTIER: Je ne suis pas son adjoint et je ne l'admettrai
jamais...
M. LAFONTAINE: Le député de Laviolette vient de dire qu'il
pourrait apporter des raisons beaucoup plus sérieuses pour expliquer le
patronage qu'il fait dans le comté de Saint-Maurice... Je suis bien
prêt à entendre ces raisons plus sérieuses...
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre!
M. CARPENTIER: Question de privilège. DES VOIX: II n'y en a
pas... M. CARPENTIER: Question de règlement. LE PRESIDENT (M.
Séguin): A l'ordre!
M. CARPENTIER : Est-ce qu'il s'agit de parler plus fort.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A ce moment-
ci, le président ne reconnaît que le président.
C'est moi qui ai la parole et nous commençons tout de suite.
M. CARPENTIER: Question de règlement.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant! Vous l'aurez, votre
question de règlement. Un instant!
M. PAUL: Non, non, c'est tout de suite.
M. LAFONTAINE: Vous êtes obligé, M. le Président, de
lui donner la parole. Il a soulevé un point de règlement.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Voici. S'il vous plaît, à
l'ordre! Je pense que nous allons rétablir les choses dans l'ordre et
dans la bonne perspective.
On connaît la règle. Donc, quand on sonnera la cloche, vous
sortirez vos points. Mais on n'appellera pas au règlement à tout
bout de champ. C'est moi qui ferai l'appel au règlement, si vous le
voulez, tout en respectant le droit de chacun et de dire ce qu'il a à
dire à l'intérieur du débat en cours.
M. CARPENTIER: Une question de privilège.
LE PRESIDENT (M. Séguin): S'il vous plaît! Il n'y a pas de
question de privilège.
M. CARPENTIER: Une question de privilège.
LE PRESIDENT (M. Séguin): II n'y a pas de question de
privilège en commission.
M. CARPENTIER: Question de privilège.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre!
M. CARPENTIER: Est-ce que nous sommes obligés d'endurer les
accusations de M. X ou de M. Z représentant le comté Z ou le
comté X à cette présente commission?
M. PAUL: Demandez des directives.
M. CARPENTIER: Je demande une directive.
LE PRESIDENT (M. Séguin): La directive, pour le moment...
M. CARPENTIER: Une directive. Est-ce que nous sommes obligés
d'endurer des commentaires malveillants d'un représentant d'un
comté X ou d'un comté Z. que je ne nommerai pas, au
détriment d'un député: Je veux connaître votre
directive à cet effet?
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est ça. La directive, dans le
moment, c'est de permettre au président de nommer les membres de la
commission.
M. CARPENTIER: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant, s'il vous plaît! Pour
les besoins de cette séance, les membres reconnus de la commission, tel
que proposé par...
M. LAFONTAINE: M. le Président, je m'excuse.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non, non, un instant.
M. LAFONTAINE: M. le Président... LE PRESIDENT (M.
Séguin): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... le député de Lafontaine vous a
demandé une directive.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! Je la lui donne,
là.
M. LAFONTAINE: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Fraser (Huntingdon). M. Perreault
(L'Assomption). M. Gratton (Gatineau). M. Burns (Maisonneuve). M. Drolet
(Portneuf). M. Veilleux (Saint-Jean). M. Hardy (Terrebonne). M. Carpentier
(Laviolette), M. Lamontagne (Roberval), M. Ostiguy (Rouville). M. Léger
(Lafontaine). M. Lévesque (Bonaventure). M. Loubier (Bellechasse).
M. PAUL: Un instant.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Alors, faites la correction.
M. PAUL: Je proposerais que M. Vincent remplace M. Loubier à
cette commission.
M. LEVESQUE: Ce n'est pas M. Russell?
M. PAUL: Cela, c'est mon affaire.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant.
M. LEVESQUE: Je pensais...
M. PAUL: On marchande notre stratégie.
M. LEVESQUE: Est-ce que c'est votre affaire ce que je pense?
M. PAUL: Non, non.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Vincent (Nicolet). M. Paul
(Maskinongé).
M. PAUL: Un instant, M. le Président. J'ai l'honneur de proposer
M. Russell qui me remplace.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Russell (Shefford).
M. PAUL: Avec deux "1".
LE PRESIDENT (M. Séguin): Avec deux "1".
M. Roy (Beauce), M. Shanks (Saint-Henri). M. PAUL: M. Lavoie, du
comté de Wolfe. LE PRESIDENT (M. Séguin): Oui.
M. PAUL: M. Lafontaine remplace M. Lavoie.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'aurais une directive à
vous demander. Est-ce une motion débattable?
DES VOIX: Non, non!
M. HARDY: Mais M. Lavoie n'aura pas...
M. PAUL: Non, je le sais. Vous ne comprenez rien.
M. HARDY: ... alors qu'il était remplacé.
M. PAUL: C'est parce qu'il ne le savait pas mais là il le
sait.
M. HARDY: C'est que j'étais sûr qu'il ne voulait pas...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le rapporteur est-il M. Hardy?
M. DEMERS: Vous devriez nommer mon adjoint.
M. LAFONTAINE: De qui est-il le rapporteur?
M. PAUL: II ne peut pas être parrain du bill et être
rapporteur.
M. LAFONTAINE: M. le Président, de qui est-il le rapporteur?
M. VINCENT: Le député de Laviolette comme rapporteur, M.
le Président.
M. PAUL: II ne peut pas occuper deux fonctions: Etre rapporteur et
adjoint parlementaire, c'est impossible.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Nous sommes, dans nos travaux, si je
suis bien informé, à la section nord-ouest, article 74, Papineau,
autrefois ou au préalable, appelé Chapleau et devenu
Papineau.
M. LAFONTAINE: M. le Président...
M. PAUL: J'aimerais poser une question avant, avec votre permission,
à mon bon ami l'honorable leader.
M. LAFONTAINE: C'est que, M. le Président, le
député de Laviolette vous a demandé une directive tout
à l'heure.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je la lui ai donnée.
M. LAFONTAINE: J'attends encore la directive.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non, non. Il l'a, dans le moment.
M. LAFONTAINE: J'ai l'impression que le député de
Laviolette n'a pas reçu votre directive, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): La directive a été
donnée, c'est que nous procédions immédiatement avec nos
travaux. C'est la seule directive.
M. LAFONTAINE: Non, mais sur le point de règlement, M. le
Président?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je ne les reconnais pas.
M. LAFONTAINE: Vous ne les reconnaissez pas. Les points de
règlement soulevés par le député de Laviolette ne
sont pas reconnus par le président.
M. PAUL: M. le Président...
M. CARPENTIER: M. le Président, les points qui ont
été soulevés tantôt ont été
réglés. C'était tout simplement pour faire de
l'obstruction systématique qu'on essayait d'amener d'autres points
à la table des discussions.
M. PAUL: M. le Président, pourrais-je, avec votre consentement,
poser une question à mon honorable ami, le député de
Bonaventure?
M. LEVESQUE: Avec la permission du député de Labelle.
M. PAUL: Oui, oui.
M. LEVESQUE: D'accord. Parce qu'il interrompt souvent.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: J'ai été ému, tout à l'heure, en
entendant les propos du député de Bonaventure, quand il nous a
offert sa collaboration. Nous ne demanderons pas grand-chose. Nous demanderions
juste une petite table pour mettre nos documents, comme vous en avec une. Ce
n'est pas grand-chose. Nous sommes obligés de travailler
misérablement. Une modeste table. Envoyez-donc le "back-bencher", M.
Veilleux. Il va aller chercher cela.
M. VEILLEUX: Vous n'avez pas le droit d'appeler un député
par son nom.
UNE VOIX: C'est un "back-bencher"!
UNE VOIX: Qu'on le nomme par le nom de son comté.
M. DEMERS: De la circonscription. M. LEVESQUE: La table est rendue.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
Trois-Rivières, M. Bacon, remplace M. Shanks et le député
de Saguenay, M. Lessard, remplace M. Burns, pour la séance.
M. HARDY : Est-ce que je peux vous donner une indication? Allez donc au
bureau du secrétaire de l'Assemblée nationale, M. Desmeules,
c'est lui qui s'occupe de cette commission, des disponibilités.
M. LEVESQUE: En attendant, ils en ont une.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que, connaissant les principes de justice
qui animent le président de la commission...
M. HARDY: On n'est pas pour commencer à poser des griefs.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le président de la commission ne
pourrait pas demander au secrétaire général de
l'Assemblée nationale de fournir aux membres de l'Opposition au moins
quelques meubles avec lesquels on puisse... C'est parce que l'on a une grande
carte. Je n'ai pas d'objection, mais si le député de Terrebonne
le veut, je vais l'étendre ici, mais on va être pris avec les
micros. Je ne suis pas capable.
M.HARDY: Je trouve que la demande du député de Labelle est
très légitime.
M. LAFONTAINE: Elle est fondée.
M. HARDY: J'ai dit tantôt que le bureau de M. Desmeules est au
service de tous les partis. Vous n'avez qu'à vous adresser à M.
Desmeules pour lui demander les disponibilités dont vous avez
besoin.
M. LAFONTAINE: D'accord. Mais, en attendant que nous ayons les
disponibilités...
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'est pas aux députés d'organiser
les commissions afin que ça marche.
M. LEVESQUE: On voulait les deux salles...
M. VINCENT: ... puis dans le bureau.
M. HARDY: M. le Président, puis-je répon- dre à la
question de l'honorable député de Labelle formulée il y a
déjà quelques instants afin que nous progressions dans nos
travaux?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je pensais que c'était
réglé.
M. HARDY: Non, non.
M. LEVESQUE: Au moins aider un peu, si vous voulez...
M.HARDY: Au sujet de l'article 74. La réponse au
député de Labelle est que pour les renseignements qu'il demande,
la seule réponse que je puisse lui donner, c'est la description
cadastrale de ce qui se trouve au dernier paragraphe de l'article 74.
M. LAFONTAINE: Pardon, M. le Président. Je n'ai pas posé
de question. J'ai répondu au leader parlementaire du gouvernement d'une
façon assez succincte parce que le leader parlementaire tente de nous
restreindre dans nos débats en disant que nous n'avons que le droit de
poser des questions de détails. Si le leader parlementaire du
gouvernement veut nous amener strictement sur cette question de
règlement, bien, je vais poser question sur question et demander des
renseignements sur chacun des mots de la description du cadastre. A ce
moment-là, ça va être...
M. LEVESQUE: Je n'ai fait que lire l'article 159...
M. LAFONTAINE: Au contraire, j'ai entendu le député de
Bonaventure qui faisait son frère directeur.
M. LEVESQUE: Un instant. J'ai au moins le droit de m'exprimer, non pas
de m'expliquer mais simplement de répéter qu'il ne s'agit que des
dispositions de l'article 159. Cela ne veut pas dire simplement demander des
détails parce que le mot "détails" se trouve à l'article
159. Cela veut dire qu'il faut, selon notre mandat, étudier les
détails du projet de loi. En deuxième lecture, on étudie
l'historique, on étudie le principe, on peut discuter d'une foule de
choses. Mais, présentement, notre mandat est d'étudier ce projet
de loi.
M. LAFONTAINE: Article par article.
M. LEVESQUE: ... article par article. Mais il n'y a rien qui
empêche le député de Labelle, comme il l'a fait d'ailleurs,
de présenter une motion qui concerne ces détails du bill. S'il
pense, par exemple, que la municipalité de Mailhot ou la
municipalité de Templeton ou celle de Masson ou celle de Pointe-Gatineau
devrait plutôt être dans un autre comté et qu'il nous
convainque de la chose, pourquoi qu'on n'y procéderait pas? Cela ne
prend pas une
heure. On n'a pas besoin de demander le numéro du piquet de
clôture. On n'a qu'à dire: Ce serait préférable pour
telle ou telle raison. Qu'est-ce que vous en pensez? D'accord? On n'est pas
lié par quoi que ce soit, on est simplement lié par le bon
sens.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Article 74, adopté?
M. LAFONTAINE: Non, un instant, M. le Président. Pour
répondre aux propos du leader parlementaire du gouvernement, c'est
justement ce qu'on tente de faire. Hier après-midi, M. le
Président, j'ai commencé à parler... Parce qu'il ne faut
pas oublier que nous procédons suivant un ordre logique, qui n'a pas
été déterminé par moi, mais par une question de
régions, qui apparaît dans la classe de districts
électoraux projetés, qui a été fourni par la
commission permanente de la réforme des districts
électoraux...
M. DEMERS: Et indépendante.
M. LAFONTAINE: ... et indépendante de l'Opposition dans lequel on
dit, par exemple, qu'on l'appelle le comté de Chapleau. Je regarde dans
le projet de loi 62 présenté par le gouvernement et il n'y a pas
de comté de Chapleau. Je me fais dire que l'ancien comté de
Chapleau proposé par la commission permanente indépendante de
l'Opposition Drouin a été transformé en
comté de Papineau. Partant de là, j'ai posé des questions.
La première: Pourquoi le comté de Chapleau n'apparaît plus
dans le projet de loi 62? Je pense que c'est logique, très logique. A ce
moment-là, le député de Terrebonne me dit de m'adresser au
député actuel de Papineau et qu'il pourra probablement me donner
des renseignements fort pertinents. J'ai questionné le
député actuel de Papineau et c'est là que le vase a
débordé, hier soir, M. le Président, à la
commission.
Je pose de nouveau la question que je posais au député de
Papineau. Quels sont les rapports et pétitions qui ont convaincu la
commission Drouin de changer sa première...
M. LEVESQUE: M. le Président, c'est justement ça...
M. LAFONTAINE: ... de faire une...
M. LEVESQUE: M. le Président, j'invoque le règlement. Le
député de Labelle, malgré qu'il semblait tout à
l'heure très bien comprendre les dispositions de l'article 159, vient de
les enfreindre en posant des questions au député de Papineau, en
lui demandant quelles étaient les pétitions ou autres...
M. LAFONTAINE: Les rapports... M. LEVESQUE: ... choses...
M. LAFONTAINE: ... antérieurs...
M. LEVESQUE: ... à ce projet de loi, M. le Président. On
veut en faire l'historique, on veut contre-interroger les
députés. Ce n'est pas ça...
M. LAFONTAINE: Je veux savoir, M. le Président...
M. LEVESQUE: ... pour changer tel article?
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président, je veux savoir pourquoi on a
fait disparaître le comté de Chapleau. C'est devant vous
présentement, M. le Président. Parce que c'est Chapleau qu'on l'a
nommé, pas le comté de Papineau, le comté de Chapleau. Je
me rends compte qu'il n'y a plus de comté de Chapleau. Je veux savoir
pourquoi il a changé de nom, pourquoi il n'est plus sur...
M. LEVESQUE: M. le Président, si le député de
Labelle n'est pas satisfait du changement de nom, qu'il propose un autre nom.
Cela finit là.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce n'est tout de même pas
le leader du gouvernement qui va inventer la tactique ou la technique que je
vais employer à la commission. Il peut peut-être le faire
vis-à-vis de son parti, vis-à-vis de son gouvernement, mais je ne
reconnais aucun leadership, quant à moi, dans les qualités du
député de Bonaventure.
Je demande donc quels sont les rapports et pétitions qui ont
convaincu le gouvernement d'enlever Notre-Dame-de-la-Salette du comté de
Labelle et la mettre dans le comté de Papineau quand on est en train
d'étudier le comté de Chapleau.
M. HARDY: M. le Président, la question du député de
Labelle est hors d'ordre et je vais tenter d'y répondre en respectant le
règlement. C'est la même réponse qu'on a donnée
constamment...
M. LAFONTAINE: M. le Président, je tente d'écouter les
propos du député de Terrebonne et j'entends le
député de Huntingdon grogner en arrière.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! Un à la fois s'il
vous plaît, puis on pourra se comprendre pour procéder. A
l'ordre!
M. LEVESQUE: Est-ce que je peux vous suggérer, M. le
Président, que vous entendiez M. Lavoie (Wolfe).
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'aime écouter les
débats de cette commission, mais quand j'entends toujours bougonner de
l'autre côté de la table, cela m'empêche de comprendre. Vous
aurez remarqué que depuis le début de ces travaux, ce n'est pas
moi qui ai dérangé la commission le plus souvent.
M. HARDY: C'est vrai.
M. LAVOIE (Wolfe): Bon. Alors, je veux écouter ce qui se passe
ici.
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est dans le contexte de vos
commentaires que je demande l'ordre. C'est pour ça que je vous demande
de parler un à la fois, s'il vous plaît, puis le président
reconnaîtra tous et chacun de ceux qui sont présents, dans un
ordre où on pourra comprendre et entendre ce qui se dit.
Pour l'instant, une question a été posée par le
député de Labelle en ce qui concerne la raison d'un changement de
nom, soit Chapleau pour Papineau.
M. LAFONTAINE: Pas seulement le changement de nom, mais le changement
aussi de délimitation. Pourquoi a-t-on enlevé
Notre-Dame-de-la-Salette du comté de Labelle pour la mettre dans le
comté de Papineau, quand on est en train d'étudier le contenu de
Chapleau?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Pouvons-nous avoir une réponse
à cette question simple? Je la considère pertinente étant
donné que c'est le premier mot de l'article 74. Qu'on nous donne
l'explication demandée aussi brièvement que possible et sans
présentation de pétition, s'il vous plaît.
M. LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
Terrebonne.
M.HARDY: M. le Président, je donne la même réponse,
c'est-à-dire substantiellement la même réponse qui a
été donnée à moult reprises pour des cas identiques
depuis le début des travaux. C'est que des représentations ont
été faites auprès des députés
concernés par les populations de ces comtés. C'est à la
suite de ces représentations venant de différents
députés dans ce cas-ci, c'est le député de
Papineau que les changements ont été faits entre le
premier et le deuxième rapport Drouin, mais la loi 62 respecte le
deuxième rapport Drouin sur ces changements.
M. LAFONTAINE: M. le Président, si vous permettez...
M. PERREAULT: M. le Président, j'ai demandé la parole
avant, sur la même question.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de l'Assomption
sur la même question.
M. PERREAULT: Pour faciliter l'entendement des membres qui semblent
confondre continuellement...
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! Il semble y avoir une
défectuosité dans l'enregistrement.
M. PERREAULT: Pour l'entendement des membres...
UNE VOIX: II y a une panne de courant secondaire.
M. PERREAULT: Pour l'entendement des membres de la commission il
faudrait bien mentionner dès maintenant, que dans la loi, par rapport au
second rapport de la commission deux noms ont été changés
dans cette région, soit le comté de Papineau qui s'appelle
maintenant Chapleau et le comté de Papineau qui s'appelle
Argenteuil.
Le comté de Chapleau du second rapport s'appelle Papineau dans la
loi et le comté de Papineau dans le rapport s'appelle Argenteuil dans la
loi.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai bien entendu l'intervention
du député du comté de l'Assomption, mais je ne l'ai pas
comprise. Est-ce que je pourrais lui demander de la répéter pour
notre bon entendement, de ce côté-ci? Ecoutez, je n'ai pas compris
son intervention. Est-ce que je peux lui demander qu'il recommence son
explication?
M. PERREAULT: Je vais répéter très simplement, pour
mon ami l'ingénieur Lafontaine, que, s'il veut comprendre le second
rapport, s'il veut comprendre la loi, il n'a tout simplement qu'à
prendre le second rapport, raturer le nom du comté de Chapleau,
l'appeler Papineau et raturer le nom du comté de Papineau puis l'appeler
Argenteuil.
UNE VOIX: Là, on a compris.
M. LAFONTAINE: M. le Président, il y a une chose que je ne
comprends pas. J'ai écouté avec beaucoup d'attention le leader
parlementaire du gouvernement hier soir et ce matin, disant qu'on ne s'occupe
plus de la commission Drouin, que c'est un projet de loi présenté
par le gouvernement. J'ai accepté, j'ai dit: On va oublier la
défunte commission Drouin, son premier et son deuxième rapport. A
un moment donné, j'entends le député de L'Assomption dire:
M. le Président, le député de Labelle n'a pas compris.
S'il veut comprendre, qu'il se réfère... Je le félicite de
son intervention, il vient de prouver la thèse dont j'ai toujours
parlé et que je maintiens. Nous ne pouvons pas étudier le projet
de loi en face de nous sans nous référer continuellement au
premier rapport et au deuxième rapport corrigé de la commission
Drouin.
La question que je posais tout à l'heure est celle-ci: Dans le
cadre du comté de Chapleau je la pose encore quels sont
les rapports et pétitions qui ont convaincu la commission Drouin de
changer son premier rapport et d'en faire un deuxième sur lequel le
gouvernement s'est basé pour présenter...
M. HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement.
M. LAFONTAINE: ... le bill 62 pour enlever au comté de Labelle
Notre-Dame-de-la-Salette...
M. HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... pour le relier au comté de Papineau?
M. HARDY: Le député de Labelle semble vouloir, envers et
contre tous, s'écarter du règlement.
M. LAFONTAINE: Bien non, M. le Président, je demande...
M. HARDY: II y a une différence... LE PRESIDENT (M.
Séguin): A l'ordre!
M. HARDY: ... entre dire, comme je l'ai fait c'est la raison pour
laquelle j'ai souligné que la question était
irrégulière mais je tentais d'y répondre dans
l'ordre...
M. DEMERS: Ah!
M. HARDY: Nous avons dit qu'il y avait des changements entre le premier
et le deuxième rapport Drouin à la suite de consultations des
populations. Là où le député devient hors d'ordre,
c'est quand il veut analyser, disséquer, faire l'anatomie des
consultations, des pétitions.
M. LAFONTAINE: J'aimerais voir les consultations, M. le
Président.
M. HARDY: Cela ne nous regarde pas, à ce stade-ci; c'est
justement le problème. Le député de Labelle était
absent au moment où il aurait dû être présent.
M. LAFONTAINE: C'est la 150e fois, M. le Président.
M. HARDY: Oui, comme c'est la 150e fois que vous posez la même
question. Quand les propositions ont été faites à la
commission Drouin, à la commission indépendante permanente...
M. LAFONTAINE: Indépendante de qui?
M. HARDY: ... c'était le temps, à ce moment-là, de
poser la question à un député. Par exemple, quand le
député de Saint-Maurice a fait des propositions à la
commission, j'aurais pu, non satisfait, demander au député de
Saint-Maurice: Comment avez-vous consulté vos gens? Est-ce par lettre,
est-ce par l'intermédiai- re de CROP? C'était alors le temps de
poser ces questions.
M. DEMERS: Vous auriez bien fait.
M. HARDY: Malheureusement, je le comprends, il a dû y avoir
d'excellentes raisons pour que le député de Labelle ne soit pas
présent au moment où les députés ont fait leurs
suggestions à la commission Drouin. Il est trop tard, ce n'est plus le
temps. Actuellement, nous sommes à étudier une loi qui est
fondée à 99.9 p.c. sur le rapport Drouin et c'est cette loi que
nous devons étudier et non pas reprendre les travaux de la commission.
Ces travaux ont eu lieu entre le dépôt du premier rapport au mois
de mars et le dépôt du second rapport au mois de juillet. C'est
cela que le député de Bonaventure a tenté d'expliquer. Il
s'agit de ne pas reprendre les travaux qui ont déjà eu lieu.
M. LAFONTAINE: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant, s'il vous plaît! Je
suis ici pour présider une séance d'une commission parlementaire
d'adultes. Je me permettrai de faire des remarques qui seront peut-être
désobligeantes car, présentement, on emploie toutes sortes de
procédés de sémantique, de méthodes pour
s'écarter du projet de loi étudié à cette
commission, soit l'article 74 du projet de loi 62.
Le député de Labelle a posé une question: Comment
se fait-il qu'il y a eu changement de nom? On lui a fourni la réponse
suivante: Après des rapports et des études faits à la
commission parlementaire par les groupes intéressés tout
cela a été étudié, pour autant que je me souvienne
le nom de Papineau a été accepté dans la loi comme
étant le nom qui remplacerait Chapleau. C'est aussi simple que cela et
je ne vois pas, messieurs, de bâillon. Ce n'est qu'une question de
logique. Nous pourrions maintenant passer à autre chose dans l'article
74.
Adopté?
Je demande votre coopération, c'est de cette façon que
nous allons arriver à quelque chose; sans cela, on passera trois ans
à discuter chaque mot de ce bill. Si on n'est pas satisfait d'un nom,
qu'on le dise, mais que cela finisse là.
M. RUSSELL: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Oui. Le député de
Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, sur le point d'ordre soulevé
par le député de Terrebonne, je crois...
M. HARDY: La décision n'est pas rendue? M. LEVESQUE: C'est fini,
cette affaire.
M. HARDY: La décision est rendue.
LE PRESIDENT (M. Séguin): J'attends encore pour voir le
point...
M. HARDY: II a dit: Sur ma question de règlement...
UNE VOIX: Je demande une directive... LE PRESIDENT (M. Séguin):
Un instant!
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'on veut nous mettre le bâillon en
commission?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non, il n'y a pas de bâillon.
M. LAFONTAINE: II y a une limite.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Ce n'est pas dans le sens d'un
bâillon que j'ai fait mes commentaires.
M. LAFONTAINE: Nous avons été menacés par le leader
du gouvernement, hier soir, à la commission, qui disait qu'il
emploierait certaines méthodes, que nous étions mieux de faire
attention. Est-ce que c'est le commencement d'une méthode qu'il est en
train d'employer?
M. DEMERS: Le leader a voulu nous faire peur et nous n'avons pas dormi
de la nuit.
M. LAFONTAINE: On a eu peur. On a tremblé. Il y a des limites
pour traumatiser le monde,
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant! On a soulevé un
point. Le député de Shefford.
M. RUSSELL: Mon désir serait de vous demander des directives.
J'ai écouté avec beaucoup d'attention, depuis le début des
travaux de cette commission, d'abord les directives que vous avez reçues
de votre droite, du leader parlementaire du gouvernement qui s'est
référé aux travaux d'hier et qui s'est plaint de la
façon que la commission procédait. J'ai aussi
écouté avec beaucoup d'attention toutes les remarques qui ont
suivi les interventions qui ont eu lieu.
Je vois que c'est encore la même tactique qu'hier qui se
reproduit. Je veux vous mettre en garde en ce moment, M. le Président.
Pour ce faire, je vous demanderais la directive suivante: Est-ce qu'il n'y
aurait pas moyen de tenter de mettre un peu d'ordre dans les points d'ordre qui
sont soulevés par les membres du gouvernement pour freiner les questions
qui sont posées par les membres de l'Opposition pour tâcher
d'obtenir des informations? Lorsque nous tentons de poser des questions qui
nous paraissent très justifiables, on intervient sur des points d'ordre
pour tâcher de nous faire une démonstration de la
non-justification de la question.
Pour ce faire, lorsqu'on parle de la technique, de la façon de
travailler et qu'on veut simplement s'en tenir aux articles de la loi, est-ce
qu'on ne peut pas poser des questions sur le mécanisme qu'il y a
à l'intérieur, qui sont les municipalités et le nombre de
votants qui sont totalement déplacés par ces choses?
M. HARDY: D'accord.
M. RUSSELL: Lorsqu'on le fait, on a toujours des interventions.
M. LAFONTAINE: Intempestives...
M. RUSSELL: Je voudrais savoir si le gouvernement a le droit de faire de
l'obstruction systématique comme il le fait actuellement.
M. HARDY: Est-ce que le député me permet une question?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non, il y a eu une décision
rendue. J'ai entendu les commentaires du député de Shefford.
Soyez assurés d'une chose, tant que je présiderai ici, les
directives ne viendront ni d'un côté ni de l'autre. Nous allons
travailler à l'intérieur...
M. LAFONTAINE: Parfait!
LE PRESIDENT (M. Séguin): ... de l'article devant la commission.
Article 74, adopté?
M. LAFONTAINE: Non, non.
M. DEMERS: J'ai une question à poser. J'aurais une directive
à vous demander...
M. RUSSELL: J'ai une question à vous poser. Je vais terminer
là-dessus. Je pense que cela va obtenir l'approbation de la
commission.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Une question, oui.
M. RUSSELL: II y a deux questions...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Deux questions; allez-y.
M. RUSSELL: Premièrement, je voudrais savoir si la commission va
suivre l'horaire qu'elle a suivie hier. Est-ce que c'est d'une heure à
minuit?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Hors d'ordre!
M. RUSSELL: Deuxième question ou proposition. Je crois que la
façon dont nous avons procédé hier est un peu difficile
à suivre pour l'Opposition. Je pense que le leader parlementaire, le
député de Terrebonne et les membres de cette commission
pourraient peut-être se rallier à une formule: Que nous terminions
les
travaux pour ce comté et que, par la suite, nous commencions par
le comté de Gatineau et que nous suivions les uns à la suite des
autres. Je pense que cela va être plus facile...
M. HARDY: C'est ça.
M. RUSSELL: ... pour les membres de la commission.
M. LAFONTAINE: Aucune objection.
M. RUSSELL: Cela va être plus facile pour les techniciens qui
fournissent les informations au député de Terrebonne.
M. HARDY: Accepté.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Que la commission soit bien libre.
M. LEVESQUE: Nous allons, M. le Président, pour répondre
à ça, si je comprends bien ce que dit le député de
Shefford, faire une proposition. C'est que nous procédions par
région mais, à l'intérieur d'une région, que nous
ne procédions pas nécessairement par ordre alphabétique,
mais plutôt par ordre géographique.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je m'excuse de ne pas partager
l'avis de mes savants confrères, tant le leader que le
député de... J'ai le droit de donner mon opinion...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Oui, oui.
M. LAFONTAINE: ... devant la commission. J'ai planifié mes
travaux, M. le Président. La façon dont le Parti
libéral...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je ferai remarquer au
député de Labelle qu'il ne s'agit pas qu'un membre de la
commission ait planifié ses travaux. C'est la commission qui planifie
les travaux et on doit travailler à l'intérieur de cette
planification.
M. LAFONTAINE: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): II ne faut pas une procédure
individuelle...
M. LAFONTAINE: Non, M. le Président. C'est pour la bonne
compréhension du...
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est ça.
M. LAFONTAINE: ... problème, vis-à-vis de votre bon
jugement.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Continuez pour que nous puissions
passer à autre chose.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je dis ceci: C'est que le parti
ministériel a proposé de suivre l'ordre établi à la
page...
LE PRESIDENT (M. Séguin): II y a eu une contreproposition...
M. LAFONTAINE: D'accord, M. le Président. Mais moi aussi je
travaille.
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est ça.
M. LAFONTAINE: Nous finissons à minuit le soir et nous
recommençons, le lendemain matin, à dix heures. Cela ne nous
donne pas tellement d'heures de travail, dans le milieu de la nuit.
M. HARVEY (Jonquière): Vous arrivez, vous êtes bien
reposé.
M. LAFONTAINE: Oui, je suis très bien reposé. Je me suis
préparé. Après Chapleau, on tombe dans Deux-Montagnes.
Mais si l'on suit l'ordre qui vient d'être proposé, on va
être obligé de tomber dans Gatineau et dans Hull. Je m'excuse mais
je vais demander quelques minutes pour aller consulter les dossiers que je n'ai
pas apportés. On vient de changer l'ordre d'une façon,...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Pour le moment, nous allons regarder
Papineau. Nous passerons à l'autre après.
Le paragraphe 74.
M. LAFONTAINE: J'aurais une question, M. le Président. J'aimerais
savoir si la proposition...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
Saint-Maurice.
M. LAFONTAINE: ... présentée par le député
de Shefford, appuyé par le leader du gouvernement, est acceptée.
On change l'ordre des travaux qui avait été établi au
commencement.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Si c'est le consentement de la
commission...
M. LAFONTAINE: J'aimerais savoir s'il y a consentement, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Que le député de Labelle
m'entende très bien. Il s'agit de ne pas faire de chicane autour de
ça. Nous procédons avec le paragraphe 74, pour le moment. Une
fois que nous aurons passé à l'autre paragraphe, nous verrons
quel ajustement il faudra prendre. Maintenant, il semble y avoir consentement
à l'effet que nous acceptions la procédure suggérée
par le député de Shefford. Je n'ai pas entendu d'autre
commentaire.
M. LAFONTAINE: J'aimerais bien entendre les autres membres de la
commission.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non, non, il n'y aura pas débat
là-dessus.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas un débat.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non, mais il n'y aura pas de
débat.
M. LAFONTAINE: C'est parce que vous venez d'admettre, M. le
Président, qu'il y a un genre de consensus. Je n'ai pas entendu le
député de Dubuc en parler, ni les députés
d'Iberville...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Ni le député de
Saguenay.
M. LAFONTAINE: ... de Saguenay...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Sur la même question.
M. LAFONTAINE: ... de Frontenac, de Gatineau...
M. LESSARD: M. le Président, dans ces circonstances, est-ce qu'on
ne pourrait pas suggérer à l'Unité-Québec de se
retirer pendant quelques minutes afin d'établir une stratégie
commune?
M. LAFONTAINE: J'accepterais cette motion, M. le Président.
M. HARDY: M. le Président,...
LE PRESIDENT (M. Séguin): S'il vous plaît!
M. HARDY: II est une heure moins dix. Nous siégeons
jusqu'à une heure.
M. DEMERS: M. le Président, j'avais posé une question.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Oui, je vous donne la parole.
M. DEMERS: Tantôt, le leader parlementaire, dans les directives
qu'il vous demandait ou dans la semonce qu'il nous a faite au début de
la séance, nous disait que nous étions ici pour étudier
les détails seulement. Je voudrais savoir, de la part du
président, si nous devrons simplement travailler aux détails,
afin que ce soit bien établi.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Voici, M. le député. Dans
ces commentaires, j'ai reçu le message suivant : Nous allons
procéder, comme de coutume, lorsqu'il s'agit d'étudier un projet
de loi article par article. Donc, il ne s'agit de discuter ni le principe, ni
les rapports, ni tout ce qui a pu arriver à contribuer à formuler
ou à faire le projet qui est devant nous. Nous sommes rendus au
paragraphe 74.
Maintenant, lorsqu'il s'agit de détails, je pense qu'on veut
parler de détails du territoire du comté en question. Vous
laisserez à la présidence, je pense bien, le soin de
déterminer si une question qui vient autour de ce débat est
recevable ou non, pour autant qu'elle puisse être
déterminée comme faisant partie du détail contenu dans
l'article ou encore, si c'est une question de principe du bill.
M. DEMERS: Le leader parlementaire, M. le Président, si vous
remarquez bien, a dit hier soir et a répété ce matin que
l'article 159, premier paragraphe, devait s'appliquer intégralement. Je
voudrais savoir si on l'appliquera intégralement, afin que vous ne nous
rappeliez pas à l'ordre à tout bout de champ. Si on doit faire
des détails, tel que c'est spécifié, nous allons
détailler.
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est justement cela que je veux
éviter.
M. DEMERS: Alors, qu'allons-nous faire?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je veux éviter des
détails dans le sens de prendre le premier mot, "Papineau", et faire un
débat; prendre le deuxième mot, "le", et faire un débat;
prendre le mot "district", et faire un débat.
M. DEMERS: Mais c'est l'intention du leader!
LE PRESIDENT (M. Séguin): Ce n'est pas dans ce contexte que je
comprends le mot "détails". Ce n'est pas du tout l'intention, je pense,
de l'un ou de l'autre de suggérer cela.
M. DEMERS: Vous me permettrez, M. le Président, de vous relire le
premier paragraphe.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Dans le moment, nous discutons hors
d'ordre, pour autant que je considère la chose.
M. DEMERS: Je vous demande des directives et vous me dites que c'est
irrégulier.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je vous donne la directive.
M. LAFONTAINE: M. le Président, vous dites que vous ne comprenez
pas le mot "détail" dans le même sens que le leader parlementaire
l'a expliqué. Nous l'avons entendu assez longuement, hier soir, à
la commission, au salon rouge.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Ce n'est pas le leader parlementaire
qui préside, ici, c'est moi. Procédons, messieurs!
M. LAFONTAINE: M. le Président, je vais bien plus loin que cela.
Je vais vous demander une directive. Hier soir, le leader parlementaire, juste
un peu avant que la commission n'ajourne
ses travaux à aujourd'hui, a tenté de faire des menaces
voilées, en disant que si on ne s'en tenait pas à l'article 159
et qu'on dépassait...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non, non. Un instant !
M. LAFONTAINE: II a récidivé ce matin, M. le
Président, à savoir qu'il n'accepterait aucune question qui
dépasse les détails, tel que dit à l'article 159,
paragraphe 1, qui se lit comme suit: "En commission, après la
deuxième lecture, on ne peut discuter que les détails d'un projet
de loi". Il faudra qu'on s'entende sur le mot "détails". Parce que
chaque fois qu'on pose une question, M. le Président, à la
majorité ministérielle, on entend toujours le
député de Terrebonne répondre...
UNE VOIX: Hors d'ordre!
M. LAFONTAINE: Le député de Labelle aurait dû
être là lorsque la commission Drouin a siégé. J'ai
laissé passer à peu près 150 fois cette allusion, M. le
Président, mais je dois vous dire que j'ai été
présent quelquefois. J'ai compris l'optique dans laquelle..,
M. HARDY: A l'ordre, M. le Président! A l'ordre!
LE PRESIDENT (M. Séguin): Cela ne semble prendre aucune
importance qu'on appelle à l'ordre ou non. Tout ce qui s'est dit' depuis
une demi-heure est irrégulier. J'ai beau le déclarer ici, on ne
semble porter aucune attention à ces directives ou à ces
commentaires. C'est à se demander si, en réalité je
n'ajouterai pas d'huile à la flamme si on a l'intention de
coopérer à la production d'un document de loi qui est
présentement devant nous. Je me le demande sérieusement.
Mes remarques ne s'adressent ni à un député ni
à l'autre mais à toute la commission. Je trouve qu'il est
absolument ridicule de procéder comme nous le faisons
présentement.
Franchement, deux minutes encore de cette façon et je ne prendrai
part d'aucune façon à ce débat tellement j'en suis
dégoûté.
Le député de Laviolette. Question dans l'ordre, s'il vous
plait.
M. CARPENTIER: Je propose, avec le consentement unanime de la
commission, que M. Quenneville remplace M. Lévesque.
UNE VOIX: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Paragraphe 74. Le député
de Nicolet.
M. VINCENT: Est-ce que le député de Terrebonne pourrait
nous dire si Lochaber...
M. LAFONTAINE: Un instant, M. le Président. La question n'est pas
vidée.
LE PRESIDENT (M. Séguin): S'il vous plaît!
M. LAFONTAINE: Hier soir...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Nicolet.
M. LAFONTAINE: Ecoutez, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Nicolet.
M. LAFONTAINE: Avec la permission du député de Nicolet, M.
le Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le président a reconnu le
député de Nicolet pour qu'il pose sa question.
M. VINCENT: M. le Président, c'est...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Ecoutez, les arrangements entre les
députés, pour le moment, je n'en tiens pas compte.
M. LAFONTAINE: On tente, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Nicolet,
s'il vous plaît. Le président ne reconnaît pas le
député de Labelle à ce moment-ci.
M. VINCENT: Voici, M. le Président, je voudrais tout simplement
poser une question et par la suite, pendant que l'on va faire les recherches,
on pourrait peut-être donner la parole au député de
Labelle.
LE PRESIDENT (M. Séguin): On ne peut pas faire indirectement ce
qui n'est pas permis directement.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que, concernant Lochaber, une
partie de cette municipalité ou canton serait située dans le
comté de Papineau et une autre dans le comté d'Argenteuil?
M. HARDY: Alors, le canton de Lochaber, partie ouest, c'est dans
Papineau et le canton Lochaber est dans Argenteuil.
M. VINCENT: La partie ouest est dans Papineau et...
M. HARDY: C'est comme ça que c'est désigné;
Lochaber, partie ouest c'est le nom de la municipalité, en fait
est dans le comté de Papineau et Lochaber, tout seul, est dans
Argenteuil.
M. DEMERS: C'est un canton?
M. HARDY: Ce sont deux municipalités de canton.
M. VINCENT: Lochaber nord, est-ce que ça existe?
M.HARDY: La municipalité de canton de Lochaber, partie nord, est
dans Argenteuil.
M.VINCENT: Quel est le nombre d'électeurs dans chacune de ces
municipalités?
M. HARDY: Dans Lochaber, partie nord, il y a 212 électeurs; dans
Lochaber, partie ouest, 213 électeurs et dans Lochaber, 304
électeurs.
M. VINCENT: Ces trois municipalités forment une communauté
sociale? Ce sont trois municipalités qui forment une seule
communauté?
M. HARDY : Non, ce sont surtout des divisions cadastrales. La preuve
qu'elles ne forment pas une communauté, c'est qu'elles constituent des
municipalités distinctes.
M.VINCENT: Oui, d'accord, M. le Président, mais vous avez, par
exemple, des municipalités...
M. HARDY: Elles constituent des entités juridiques
distinctes.
M. VINCENT: Oui, mais vous avez quand même des entités
communautaires...
M. HARDY: Non, la seule...
M. VINCENT: ... qui peuvent être subdivisées en deux ou
trois entités.
M. HARDY: ... communauté, c'est la communauté de nom.
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, M. le Président, ce n'est pas une
communauté de nom, parce qu'un canton dans le Québec, c'est vrai
normalement dans les nouveaux cantons, c'est dix milles par dix milles. Le
député de Nicolet dit que Lochaber nord, Lochaber ouest, Lochaber
sud forment certainement une communauté sociologique, c'est dix milles
par dix milles.
M. HARDY: M. le Président, encore une fois, le
député de Labelle sait très bien que des cantons, ce ne
sont pas des entités juridiques, ce ne sont même pas des
entités sociologiques; ce sont tout simplement des divisions
cadastrales.
M. VINCENT: C'est ça.
M.HARDY: Les municipalités constituent des entités
juridiques et des entités qui peuvent avoir une certaine
homogénéité au point de vue socio-économique. Nous
avons respecté...
M. LAFONTAINE: Le député de Terrebonne va accepter...
M. HARDY: Voulez-vous avoir une réponse ou non?
M. LAFONTAINE: D'accord.
M. HARDY: Nous avons voulu respecter ces entités puisque vous
voyez très bien, d'après les réponses que j'ai
données tantôt, que chaque municipalité comme telle est
dans un seul comté; il n'y a pas de municipalité qui chevauche
deux comtés.
M. LAFONTAINE: M. le Président, on respecte les entités
juridiques qui sont des municipalités, mais on ne respecte pas
l'entité sociologique qui est représentée par le
canton.
M. HARDY: C'est à prouver.
M. LAFONTAINE: Ecoutez, M. le Président, un canton, c'est dix
milles par dix milles et on divise le canton en deux, une partie qui
représente une municipalité et s'en va ailleurs et l'autre partie
du canton va ailleurs. C'est la même entité sociologique; ce sont
peut-être des entités juridiques différentes, mais c'est la
même entité sociologique. Il faut tout de même être
logique quand on fait une révision de la carte électorale, M. le
Président; il ne faut pas tomber dans le ridicule du rapport de la
commission Drouin.
M. HARDY: M. le Président, je ne peux pas accepter
l'argumentation du député de Labelle qui dit que, parce que c'est
à l'intérieur de dix milles par dix milles, c'est la même
entité sociologique. Il y a beaucoup d'endroits...
M. LAFONTAINE: Voyons donc! Vous avez des municipalités de
paroisse, vous avez des municipalités de village.
M. HARDY: M. le Président, je connais beaucoup d'endroits
où, à l'intérieur de dix milles par dix milles, il y a
différentes entités sociologiques. Par exemple, dans mon
comté de Terrebonne, l'entité sociologique des villes de
Rosemère, et de Lorraine, est différente de l'entité
sociologique de la ville de Sainte-Thérèse et pourtant c'est
à l'intérieur de cinq milles carrés et ce sont des
entités sociologiques qui ont des différences sur le plan
ethnique, sur le plan culturel, même sur le plan économique
à certains moments. Alors la thèse du député,
disant que, parce que c'est à l'intérieur d'un même canton,
les municipalités sont nécessairement des entités
sociologiques identiques ça ne tient pas.
M. LAFONTAINE: La comparaison du député de Terrebonne ne
tient pas. Il parle de Sainte-Thérèse, je connais pas mal la
région de Sainte-Thérèse, parce qu'elle est voisine de la
mienne. Il y a une chose, par exemple, que le député de
Terrebonne ne connaît pas, c'est la
municipalité de Lochaber. J'aimerais bien questionner le
député de Chapleau ou l'actuel député de Papineau,
mais je m'aperçois qu'on est en train de discuter de son comté et
je remarque son absence ce matin...
UNE VOIX: II est d'accord.
M. LAFONTAINE: ... Un instant, il a fait certaines affirmations en
Chambre, je les ai ici. Est-ce qu'il est malade? Il n'a pas les nerfs forts,
ça ne ferait pas un député fort...
UNE VOIX: II était fatigué.
M. LAFONTAINE: ... pour longtemps, M. le Président. Il y a tout
de même une limite. Quand le député de Terrebonne fait une
comparaison avec la ville de Sainte-Thérèse,
Sainte-Thérèse-Ouest, Saint-Jérôme, je pense qu'il
est un peu hors d'ordre relativement à la comparaison, parce que, pour
le canton de Lochaber, c'est pas mal boiteux, ça marche non seulement
avec une canne, mais avec une jambe de bois aussi.
LE PRESIDENT (M. Séguin): S'il vous plait, messieurs, je pense
que nous sommes bien partis, il y a quelque cinq minutes, avec les
cartes...
M. LAFONTAINE: M. le Président, il est passé une heure, je
dois le signaler.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant. Est-ce qu'il y a
consentement de la commission pour siéger jusqu'à une heure et
trente?
M. PAUL: Non, une heure.
M. LAFONTAINE: Non. On reviendra.
M. HARDY: Alors, M. le Président, je propose l'ajournement des
travaux de la commission à cet après-midi trois heures.
(Suspension de la séance à 13 heures).
Reprise de la séance à 15 h 7
M. SEGUIN (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
C'est peut-être par coincidence qu'on a une panne
d'électricité. De la part des autorités, je dois vous
prévenir que nous ne pouvons pas avoir plus de lumière que nous
en avons, puisque nous nous servons de'la petite quantité de courant
pour faire fonctionner les équipements.
M.VINCENT: Cela ressemble au gouvernement.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Deuxièmement, puisque la nuit
porte conseil et que l'heure du diner a été passée dans la
noirceur, dans la pénombre, peut-être qu'on aura certains conseils
à cette occasion.
Sans faire de menace, je ne voudrais pas qu'on l'interprète de
cette façon-ci, nous allons commencer, à partir de maintenant,
avec l'article 74.
M. DEMERS: L'article 74 du règlement?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le paragraphe 74 du projet de loi.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut en donner lecture?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non, le paragraphe 74 vous l'avez tous
devant vous.
M. DEMERS: Je vais le lire quand même.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Ce n'est pas l'article 74 du
règlement, c'est le paragraphe 74 du projet de loi.
M. DEMERS: Très bien, je vous avais compris.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Messieurs, à qui la parole? Le
député de Nicolet.
M. VINCENT: J'avais la parole sur la localité ou les
municipalités de Lochaber.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant. S'il vous plait! Mes
excuses au député de Nicolet.
Je voudrais avoir le silence le plus complet s'il vous plait. Mes
commentaires s'adressent à tous les occupants de la pièce sans
exception.
Le député de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président, avant la suspension de nos travaux,
le député de Terrebonne nous avait mentionner que Lochaber comme
tel avait 304 électeurs, que Lochaber-Ouest en avait 213, et que
Lochaber-Nord en
avait 212; que Lochaber était dans Argenteuil, que Lochaber-Ouest
était dans Papineau et que Lochaber-Nord était dans Argenteuil.
Est-ce qu'il ne serait pas plus logique que ces trois municipalités, qui
en somme, forment une même communauté, non pas civile mais
sociale, soient dans le comté d'Argenteuil?
M. HARDY: Plus logique, c'est une hypothèse de travail, il
faudrait l'approuver. Encore une fois, je pense que, là comme ailleurs,
la voix la plus autorisée en la matière, est celle des
députés des circonscriptions concernées.
Ceux-ci n'ayant pas manifesté encore à l'heure actuelle
cette opinion, je ne vois pas pourquoi la commission de l'Assemblée
nationale, d'une façon un peu arbitraire, prendrait la décision
de faire ce changement.
M. VINCENT: M. le Président, pour appuyer mon argument, si
quelqu'un demeure dans la municipalité de Lochaber ou de Lochaber-Ouest
ou Nord, quand arrive un scrutin...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant, s'il vous plaît! J'ai
demandé le silence durant la discussion, s'il vous plait. Je ne voudrais
pas revenir là-dessus. Mes commentaires s'adressent à tous, sans
exception. Ne m'obligez pas à nommer qui que ce soit. Le
député de Nicolet.
M. HARDY: Est-ce que je pourrais poser une question au
député de Nicolet?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Si le député de Nicolet
le permet.
M. VINCENT: Oui, je le permets.
M. HARDY: Est-ce que le député de Nicolet a
consulté son collègue de Shefford au sujet de la proposition
qu'il fait? Jusqu'ici, j'ai cru comprendre que le député de
Shefford avait une propension marquée pour les lignes droites. Si on
devait accepter la proposition du député de Nicolet, on
courberait une ligne qui est bien droite actuellement.
M. VINCENT: On dit que la ligne est droite, mais, quand je regarde la
carte, je vois que la ligne droite passe sur le point indiqué comme
Thurso et le point indiqué comme Lochaber. Si on respecte la ligne
droite, Thurso est autant dans le comté d'Argenteuil que dans le
comté de Papineau.
M. HARDY: J'ai une ligne cadastrale ici qui démontre très
bien que Thurso est dans le comté d'Argenteuil proposé par la loi
62. La ligne de la division cadastrale est bien droite.
M. LAFONTAINE: Elle est droite, la ligne cadastrale, mais elle divise un
canton en deux. C'est cela que le député de Nicolet souligne.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant, s'il vous plait! Le
député de Nicolet avait la parole. Le député de
Terrebonne lui a posé une question et on était en train de faire
des commentaires. Je demanderais au député de Labelle d'attendre;
il pourra poser ses questions après.
M. LAFONTAINE: C'est absolument... LE PRESIDENT (M. Séguin): A
l'ordre!
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai une directive à vous
demander.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non, pas de directive à ce
moment-ci.
M. LAFONTAINE: Pas de directive? M. le Président, voyons!
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! J'attends les
commentaires...
M. LAFONTAINE: Vous n'êtes quand même pas le dictateur de la
commission parlementaire.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Oui, je suis dictateur, pour le moment.
Le député de Nicolet.
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Nicolet.
M. LAFONTAINE: Avec la permission du député de Nicolet et
celle du député de Terrebonne, c'est pour répondre d'une
façon pertinente aux propos...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non. Le député de Nicolet
a la parole.
M. LAFONTAINE: Personne ne parlait au moment où j'ai
adressé la parole.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Nicolet a la
parole. Est-ce que le député de Nicolet a terminé?
M. LAFONTAINE: II n'a pas terminé, il va revenir plus tard.
LE PRESIDENT (M. Séguin): J'attends une réponse du
député.
M. LAFONTAINE: C'est de l'illogisme épouvantable, votre
raisonnement!
LE PRESIDENT (M. Séguin): Ce n'est pas illogique, c'est
pratique.
M. LAFONTAINE: C'est d'un illogisme épouvantable !
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est raisonnable et pratique.
M. LAFONTAINE: A part cela, vous dépassez vos pouvoirs comme
président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je ne dépasse pas mes pouvoirs;
j'ai les mêmes pouvoirs que le président de la Chambre.
M. LAFONTAINE: Le président de la Chambre ne peut pas
empêcher un député de parler, voyons donc!
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Labelle
attendra d'être reconnu par le président.
M. LAFONTAINE: Si le président est aveugle, M. le
Président?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je demande que le député
de Labelle revienne à l'ordre. Le député de Nicolet a-t-il
terminé ses commentaires?
M. LAFONTAINE: Je demanderais au président de revenir à
l'ordre.
M. VINCENT: II serait assez difficile de voir si la ligne est droite ou
si la ligne est croche, parce qu'on n'a pas la carte qui peut nous donner la
ligne. Mais quand on lit les descriptions à l'article 74, on voit: "Le
district électoral de Papineau comprend le territoire
délimité comme suit: partant du point d'intersection de la ligne
est du lot 15 du rang III du canton de Lochaber; de là, successivement,
les lignes suivantes: dans le cadastre du canton de Lochaber, ladite ligne est;
le côté sud de la rue de la Reine jusqu'au prolongement de la
ligne est du lot 15a) du rang IV; ledit prolongement et ladite ligne est;
partie de la ligne sud et la ligne est du lot 15a) du rang V; la ligne est du
lot 15 du rang VI; la ligne est des lots 15a) et 15b du rang VII; partie de la
ligne sud..." et on continue.
Donc, cela signifie que ce n'est pas en ligne droite. C'est loin
d'être droit. On charrie cela d'un rang à l'autre. Je voudrais
savoir si les trois municipalités de Lochaber sont une entité
sociologique. Est-ce que ce sont tous des Anglais qui demeurent là ou si
ce sont tous des Canadiens-français? Il arrive que dans nos propres
comtés, on a une municipalité qui peut porter le nom de
Sainte-Cécile. Il peut y avoir une entité sociologique qui porte
le nom de Sainte-Cécile. Cela peut être divisé en trois
municipalités, mais ce sont des personnes qui vivent dans la même
entité sociologique.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je voudrais simplement prévenir
le député de Nicolet qu'il commence déjà à
dépasser l'article. Aussitôt que vous touchez aux discussions
sociologiques, culturelles, éducatives, etc.
M. LAFONTAINE: Voyons, M. le Président. Soyez logique dans vos
remarques.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je suis très logique et je
demande au député de s'en tenir plus étroitement à
l'article en cause. S'il s'agit de quelque chose de pertinent pour le
comté, discutez-en en pleine liberté. Mais s'il s'agit
indirectement de ramener une discussion de principe, je m'y opposerai.
M. LAFONTAINE: Est-ce que je peux demander une directive
supplémentaire?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Oui.
M. LAFONTAINE: D'après ce que vous venez de dire, en analysant le
texte de la loi qui nous est présenté, qui a l'épaisseur
d'une brique, est-ce qu'on doit s'en tenir simplement aux points et
virgules?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Vous êtes au paragraphe 74.
M. LAFONTAINE: C'est ça, et tout à l'heure, il y aura les
paragraphes 86, 90, etc.
LE PRESIDENT (M. Séguin): En ce moment, c'est le paragraphe
74.
M. LAFONTAINE: Mais, dans l'étude de ce bill 62, est-ce que l'on
doit...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Dans le moment, c'est le paragraphe
74.
M. LAFONTAINE: ... interpréter votre directive à l'effet
que l'on doit s'en tenir seulement aux points et virgules?
LE PRESIDENT (M.Séguin): A l'ordre! Vous vous en tenez au contenu
du paragraphe.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que le député de Nicolet s'en
tenait au contenu du paragraphe 74. Il était en train de discuter...
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! M. DEMERS: Encore à
l'ordre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le paragraphe 74. Le
député de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président, ce que je voulais souligner, c'est
que, dans la délimitation des circonscriptions électorales
provinciales, il faudrait faire bien attention, que ce soit pour le
comté de Papineau ou d'autres, que les entités sociologiques
soient respectées. Une entité sociologique peut contenir deux,
trois ou quatre municipalités. Mais c'est quand même une seule
entité sociologique.
Donc, si Lochaber est une entité sociologique, et j'y reviendrai
pour d'autres comtés un
peu plus tard, d'ici quinze jours ou trois semaines,...
M. LAFONTAINE: Un mois.
M. VINCENT: J'ai l'intention de démontrer qu'on n'a pas
respecté l'entité sociologique. Ce qui va arriver, c'est que,
dans une même entité sociologique, des personnes seront
appelées à voter dans deux comtés différents. C'est
là que dans Lochaber...
LE PRESIDENT (M.Séguin): Un instant, s'il vous plaît. Je ne
voudrais pas revenir là-dessus. Est-ce que je pourrais demander au
député de Nicolet de faire valoir ses arguments en ce qui
concerne le comté de Papineau et en particulier cette partie de
Lochaber?
M. LAFONTAINE: M. le Président,...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Un instant, s'il vous plait. Le
député doit prouver, au moment de la discussion de la
délimitation territoriale du comté de Papineau, qu'il peut y
avoir ce qu'il avance.
M. VINCENT: Bien oui.
LE PRESIDENT (M.Séguin): Si vous êtes en mesure de dire
à la commission qu'une injustice se crée, précisez
davantage au lieu de dire si. Cela devient hypothétique et on va
répéter le même argument à chaque article.
Le député de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président,...
M. LAFONTAINE: M. le Président, je m'excuse. Dans votre
directive, je trouve que vous êtes entièrement hors d'ordre. Ce
n'est pas à vous, comme président, de juger de la valeur des
arguments apportés par le député de Nicolet.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je ne prends pas part au
débat.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas à vous de juger de la valeur et d'y
répondre, à part ça. Il appartient à la
majorité ministérielle ou au leader de la Chambre d'y
répondre...
LE PRESIDENT (M.Séguin): II appartient au président de
voir...
M. LAFONTAINE: ... et non pas au président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): ... à ce que l'on poursuivre les
débats dans l'ordre.
M. LAFONTAINE: M. le Président, vous devez conduire les
délibérations suivant la réglementation de la
commission.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Nicolet.
M. LAFONTAINE: A l'heure actuelle, vous êtes toujours hors
d'ordre, M. le Président.
M. LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Nicolet,
s'il vous plait.
M. VINCENT: M. le Président, si vous avez suivi les
réponses données par le député de Terrebonne,
Lochaber, comme tel, 304 électeurs, est situé dans Argenteuil;
Lochaber-Ouest, 213 électeurs, est situé dans Papineau et
Lochaber-Nord, 212 électeurs, est situé dans Argenteuil. Quant
à l'entité sociologique de Lochaber, qui est subdivisé sur
le plan municipal en trois corporations, les personnes de Lochaber seront
obligées de voter dans deux comtés différents.
La question que je me pose est la suivante: Est-il logique on le
verra dans d'autres comtés mais je parle seulement pour le comté
de Papineau qu'on puisse subdiviser, sur le plan électoral, une
entité sociologique et emmener des personnes voter dans deux
comtés différents? Sur le pain politique, le député
de Terrebonne sait très bien ce qui se produit. Lorsqu'on va dans une
municipalité ou chez un groupe de personnes qui vivent dans une
même entité sociologique et qu'on a de ces personnes qui sont dans
un comté et dans un autre, on se retrouve avec deux
députés dans la même entité, à un moment
donné, même s'il y a trois corporations municipales.
M. HARDY: M. le Président, jusqu'ici, à moins que le
député puisse faire une preuve évidente qu'il s'agit d'une
même entité sociologique, pour nous, cette preuve n'existe pas.
Les députés, encore une fois je ne voudrais pas toujours
répéter la même chose qui sont les porte-parole
autorisés de ces populations n'ont pas formulé de plaintes ou de
propositions à ce sujet. Si le député de Nicolet ou
d'autres membres de la commission sont en mesure de nous démontrer,
d'une façon pertinente, d'une façon évidente, que les
limites actuelles proposées par la loi 62 ne respectent pas une
entité, nous considérerons cela. Mais, jusqu'ici, ce ne sont que
des questions et des hypothèses que le député de Nicolet
formule.
M. VINCENT: D'accord, M. le Président. Je vais poser plusieurs
questions au député de Terrebonne. Est-ce que la population de
ces trois corporations municipales est de langue française ou de langue
anglaise?
M. HARDY : Je n'ai pas de chiffres exacts à fournir au
député de Nicolet mais les informations que je possède
sont à l'effet qu'il y a à la fois des gens de langue
française et des gens de langue anglaise. Pour faire une comparaison, ce
n'est pas aussi homogène, sur le plan linguistique, que
Sainte-Perpétue.
M. VINCENT: Est-ce que les membres de ces trois corporations municipales
ont le même bureau de poste, la même église, la même
salle paroissiale?
Je pense que c'est important. C'est là qu'on verra si on
subdivise une entité sociologique.
M. HARDY: C'est important parce que le député aurait
à aller à deux salles paroissiales, à un moment
donné?
M. VINCENT: Non, c'est parce que tous ces gens qui vivent au même
endroit, même s'ils sont dans trois corporations municipales
différentes...
M. HARDY: Je ne peux pas répondre à la question du
député.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y aurai quelqu'un qui pourrait nous donner ce
renseignement? On voit, dans le rapport du président
général des élections pour l'élection de 1970, que
les trois corporations municipales se suivent. Il y a quatre bureaux de
votation. Même on a subdivisé un bureau de votation, 32 A et 32 B,
et 33 rural, 34 rural. Donc, vous avez quatre bureaux de votation dans ces
trois corporations municipales. Il semble bien ici, d'après le rapport
du président général des élections, que c'est une
entité sociologique complète qui serait subdivisée.
M. HARDY: D'abord, je dois préciser que partout les sections de
vote existant présentement ont été respectées.
Deuxièmement, quant à l'interrogation du
député sur l'église, la salle paroissiale, le bureau de
poste, je dois lui dire que le bill 80 pour lequel il a voté
il était présent lors du vote n'allait pas dans
tous ces détails. En tout cas, l'esprit du bill 80, ce n'était
pas de tenir compte des bureaux de poste, des salles paroissiales, des
églises.
M. VINCENT: Le bill 80 n'allait pas dans ces détails, mais la loi
62 y va. Le bill 80, si on peut le relire, disait ceci, à l'article 9:
"La commission doit, en appréciant le nombre de districts
électoraux au Québec et l'étendue de chacun d'eux,
s'assurer que chaque district électoral comprend 32,000 électeurs
et, à cette fin, elle devra tenir compte des facteurs de variation de la
population". "Toutefois, elle peut admettre des districts électoraux
dont le nombre des électeurs est supérieur ou inférieur
à ce nombre d'au plus 25 p.c. chaque fois qu'elle l'estime
nécessaire en raison de la densité de la population".
Il y a quand même une marge de manoeuvre de 24,000 à 32,000
et de 32,000 à 40,000. On est sur le point de diviser ou de subdiviser
une entité sociologique, mais, à mon sens, c'est
préférable de garder ensemble tous ceux qui vivent dans ce qu'on
appelle au Québec une paroisse, car cela, c'est une entité
sociologique.
M. HARDY: Le député me permet-il une question?
M. VINCENT: Oui.
M. HARDY: Si c'était autant une même entité que le
député de Nicolet le prétend il nous parle toujours
d'entité sociologique, mais il ne l'a pas prouvé et si
l'unité sociologique était à ce point réelle,
pourquoi y aurait-il trois municipalités distinctes?
M. VINCENT: Je vais vous donner un exemple.
M.HARDY: Je pense que c'est une autre présomption, l'existence de
trois entités juridiques distinctes. Les gens n'ont pas dû former
des municipalités seulement pour le plaisir de le faire; ça a
dû répondre à des réalités concrètes.
Je pense que la présomption juris tantum, je l'admets, non pas
présomption juris de jure que le député de Nicolet
ou d'autres députés peuvent contredire est à l'heure
actuelle qu'il ne s'agit pas d'une même entité sociologique.
M. VINCENT: M. le Président, qu'on nous en donne la preuve.
M. HARDY: Ce n'est pas à nous de le prouver, c'est à vous,
c'est vous qui attaquez.
M. VINCENT: M. le Président, le député de
Terrebonne dit que, s'il y a trois corporations municipales, il y a trois
entités. Prenons le cas de Daveluyville, Sainte-Anne-du-Sault,
Mad-dington Falls...
M. HARDY: M. le Président, je voudrais être bien compris.
Je vais expliquer, j'ai peut-être utilisé des mots... J'ai dit
qu'il y avait une présomption. Je suis bien d'accord sur le fait que ce
que je viens de dire n'est pas absolu. Ce n'est pas parce qu'il y a trois
municipalités que je dois prétendre d'une façon absolue
que c'est une même entité, mais je dis que pour nous ça
constitue une présomption. Je formule de nouveau mon invitation au
député de Nicolet. Si le député de Nicolet est en
mesure de nous prouver que nous séparons une entité, quelque
chose de vraiment unifié, nous considérerons les preuves qu'il
nous apportera, mais à l'heure actuelle, tout ce que le
député de Nicolet fait, c'est dire: Est-ce que... est-ce que...?
La présomption, pour nous, c'est que ce n'est pas une même
entité parce qu'il y a trois municipalités et, encore une fois,
je dis que les députés représentant ces comtés
n'ont pas fait et ne font pas de représentations à la commission.
Que le député de Nicolet nous apporte des preuves et nous les
considérerons.
M. VINCENT: M. le Président, il est bien entendu qu'on n'a pas la
carte complète de la province, on n'a pas les détails de chacun
des comtés mais le député de Terrebonne va com-
prendre que dans bien des cas il peut y avoir trois corporations
municipales dans une même paroisse religieuse parce que la province de
Québec est basée sur des paroisses religieuses.
M. HARDY: Exemple: Nicolet.
M. VINCENT: Je donne l'exemple de Nicolet: la ville de Nicolet,
Nicolet-Sud, Nicolet-Saint-Jean-Baptiste, mais c'est une même
entité sociologique dans trois corporations municipales.
Oui, je donne également l'exemple de Dave-luyville...
M. HARDY: M. le Président, si les gens de Nicolet-Sud entendait
ce que dit leur député, je ne sais pas s'ils seraient tout
à fait d'accord.
M. VINCENT: Oui, parce que ces gens-là vont au même bureau
de poste, à la même église, à la même salle
paroissiale et, quand il se fait une fête dans la ville de Nicolet
puis le député de Terrebonne le sait les trois maires sont
là. Là, on va faire ce qui a été fait dans d'autres
Législatures ou dans d'autres Parlements, on va subdiviser les
entités sociologiques, on va les faire voter dans des comtés
différents.
J'aimerais bien qu'on regarde ça. J'aimerais bien que pas un
comté je suis sérieux dans les 110 que nous aurons,
si un jour nous les avons, ne souffre de ce qu'on a fait avec la Loi
électorale fédérale. On a placé, par exemple, des
entités municipales dans un comté, qui demeuraient dans la
même entité sociologique que l'autre entité municipale, qui
était placée dans un autre comté. Et quand le candidat
fait sa campagne électorale, même après les
élections, il s'en va dans cette municipalité ou dans cette
paroisse religieuse, et deux députés se rejoignent.
Une député représente une partie de la paroisse
religieuse et un autre député représente l'autre partie de
la paroisse religieuse. Cela, le député de Terrebonne le saisit
très bien. C'est ça que je voudrais qu'on empêche dans
chacune de nos délimitations des circonscriptions électorales du
Québec. Et ça se comprend.
Il n'y a pas un député qui est prêt à
accepter ça, sur le plan pratique, sur le plan théorique
également. Je pense que ce serait important de le savoir. Je peux aller
chercher des informations. On va aller appeler le curé.
M. HARDY: Pourquoi ne l'avez-vous pas appelé ce matin?
M. VINCENT: Qu'on me donne son nom.
M. LAFONTAINE: Est-ce que vous avez des instructions pertinentes
à nous donner?
LE PRESIDENT (M. Croisetière): On ne commencera pas. Pas autre
chose que de faire appliquer le règlement.
M. HARDY: Un bon président.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): J'ai cru comprendre depuis le
début que le règlement...
M. DEMERS: Très bien, M. le Président, nous allons
respecter le règlement. Je vous demande la parole.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Très bien. Le
député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait savoir s'il y a des îles sur le
lac mentionné à la ligne 26, sous-article 74? On nous a dit de
nous limiter au détail. Cela va devenir important. Est-ce que vous
pouvez demander l'ordre, M. le Président?
M. HARDY: M. le Président, il y a quelques îles sur
lesquelles se trouvent quelques chalets.
M. DEMERS : Est-ce qu'on peut avoir le nom de ces îles?
M. HARDY: Elles n'ont pas de nom officiel.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut savoir le nombre d'habitations qu'il y a
sur les îles?
M. HARDY: Les seuls renseignements que je possède, c'est qu'il y
a quelques chalets.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a des résidants à
l'année?
M. HARDY: D'après les informations que je possède, il n'y
aurait pas de résidants à l'année.
M. DEMERS: Est-ce que vous vous êtes informé?
M. HARDY: Oui.
M. DEMERS: Cola n'en a pas l'air.
M. HARDY: M. le Président, je m'informe...
M. DEMERS: J'aimerais mieux que vous consultiez vos experts plutôt
que de nous donner des réponses empiriques.
M. HARDY: M. le Président, chaque réponse que je vous
fournis est soit le fruit de mes connaissances personnelles ou le fruit des
consultations que j'ai de mes conseillers.
M. DEMERS: J'aimerais mieux me fier aux consultations qu'à vos
connaissances.
Est-ce que ces îles sont sur le côté est ou du
côté ouest de la ligne médiane? On veut des détails.
Ce matin, le président de l'Assemblée nationale, le leader
parlementaire est venu nous dire de se limiter aux détails, alors on
embarque dans les détails. Je vais être à l'ordre tout
l'après-midi.
M. HARDY: M. le Président, cela dépend de l'angle
où on se trouve quand on examine les îles.
M. DEMERS: Je parle de l'angle médian. L'angle médian,
c'est la...
M. HARDY: II y en a quelques-unes à l'est et quelques-unes
à l'ouest,
M. DEMERS: Je voudrais avoir plus de précisions que cela. M. le
Président, des détails ce sont des détails. Vous allez
nous en donner. On va respecter le règlement et j'insiste sur cette
question. C'est plus important qu'on pense le détail, parce qu'on nous a
dit qu'on ne devait se limiter qu'à cela. Est-ce qu'il y a un lac qui
n'a pas d'îles dans cette région?
M. HARDY: Cela dépend de la hauteur des eaux. Le printemps, il y
a dos lacs où il n'y a pas d'îles, à l'été,
surtout dans les périodes de sécheresse, il y a certains lacs qui
ont des îles.
M. DEMERS: A la période normale des saisons. Est-ce qu'on
pourrait me dire si, à la ligne 44, il y a i''autres lacs qui
contiennent dos îles?
M. HARDY: II y a le lac Poisson Blanc puis il y a un assez grand nombre
d'îles qui portent des numéros.
M. DEMERS: Elles n'ont pas de nom? M. HARDY: Non, elles sont
numérotées.
M. DEMERS: Elles sont numérotées. Est-ce qu'elles ont des
résidences?
M. HARDY: II y a quelques chalets, des résidences de
villégiature.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut avoir les numéros de cos
îles?
M. HARDY: Oui, de 1 à 81.
M. DEMERS: A 57, est-ce qu'il y a une résidence?
M. HARDY: Probablement.
M. DEMERS: Ce sont des détails, on nous a dit de nous en tenir
aux détails.
LE PRESIDENT (M. Séguin): S'il vous plait, non. Je demanderais au
député de Saint-Maurice...
M. DEMERS: M. le Président, par exemple, vous allez faire revenir
le leader parlementaire pour nous répéter son boniment de ce
matin.
M. LEVESQUE: II est ici.
M. DEMERS: On nous a dit qu'on devait se limiter aux détails, je
suis dans les détails et vous me rappelez à l'ordre. Qu'est-ce
qu'on va dire ici? Vous ne voulez pas qu'on parle du général et
vous ne voulez pas qu'on parle du détail.
Au prix du gros?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Nous sommes à un certain
paragraphe, je pense bien...
M. DEMERS: II me semble, oui, on est sur le lac Poisson Blanc. Je
demande si, sur l'île no 57...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le no 57 est un endroit de
villégiature, qu'est-ce que vous voulez savoir là-dessus?
M. DEMERS: Je pose la question par vous aux techniciens.
M. HARDY: M. le Président, je vais répondre que je ne peux
pas le dire d'une façon absolument précise. Vous savez comment
mon respect de la vérité m'interdit d'affirmer des choses dont je
ne suis pas sûr, je ne peux pas affirmer d'une façon absolue qu'il
y a une résidence ou des résidences sur l'île 51...
M. DEMERS: Sur l'île 57.
M. HARDY: ... ou sur l'île 57. J'ajouterai de plus que, dans
l'esprit du bill 80, puisque j'ai affirmé qu'il s'agissait de
résidences d'été, s'il y avait des résidences sur
l'île 57, cela ne changerait absolument rien pour la loi 62 puisque
l'esprit de la loi 62 est fondé sur les électeurs, donc sur les
personnes qui y ont un domicile. Comme il s'agit, d'après les
informations que je possède, là où il y a des
résidences sur ces îles, de chalets, ce ne sont pas des
électeurs, donc'ce ne sont pas des personnes intéressées
par la loi 62.
Je soumets que la pertinence de la question est très sujette
à caution.
M. DEMERS: M. le Président, à l'article 74 nous
décrivons le comté dans tous ses détails, en donnant
toutes les lignes, les points de repaire, les rangs et les cantons, les lignes
séparatives et tout. Ce matin, je me conforme aux directives très
précises, car je veux dormir cette nuit. Hier soir, j'ai eu assez peur
quand le leader parlementaire est venu nous menacer que je veux suivre le
règlement. Je me limite à cela et vous me dites que ce n'est
même pas pertinent. Qu'est-ce qu'il y a de pertinent dans cette loi? Le
principe, on n'a pas le droit d'en parler. Que le factotum du parti me
réponde!
M. HARDY: M. le Président, j'avoue que ce n'est pas une loi
facile à étudier.
M. DEMERS: Donnez-vous des moyens de l'étudier puisque vous ne
voulez pas qu'on prenne les moyens qu'on a! Il faut se plier aux vôtres
et, quand on se plie à vos moyens, vous nous dites qu'on n'y est pas.
Les résidants sur les îles, c'est important, ce sont des
électeurs.
M. HARDY: Pas nécessairement.
M. DEMERS: C'est vrai, ce peuvent être des Indiens.
M.HARDY: Si le député de Saint-Maurice portait autant
d'attention aux réponses que je lui donne qu'aux questions qu'il se
propose de formuler, il aurait compris que j'ai dit qu'il s'agissait sur
ces îles là où il y a des résidences de
résidences d'été; donc, si ce sont des résidences
d'été, à moins que l'on aille contre la loi, ce sont des
gens qui ne sont pas inscrits à cet endroit comme électeurs, ils
sont inscrits ailleurs, à leur domicile normal, régulier.
M. DEMERS: Quand on fait mention, à la ligne 26...
M. HARDY: Le lac Poisson Blanc.
M. DEMERS: ... le lac Poisson Blanc, et le lac Saint-Sixte, il n'y a
aucun résidant permanent.
M. HARDY: Avec une marge d'erreur de 5 p.c, j'affirme qu'il n'y a pas de
résidants permanents.
M. DEMERS: Je vous remercie, M. le Président, de votre
réponse. Je voudrais qu'on me précise, à la
troisième ligne, le dernier mot: ... ladite ligne est, le
côté sud de la rue de La Reine. Où est-ce?
M. HARDY: C'est le côté sud de la rue de La Reine.
M. DEMERS: Je le sais, c'est très bien répondu, vous
êtes d'une subtilité.
M. BACON: A l'opposé du nord.
M. DEMERS: C'est renchéri par le député de
Trois-Rivières. Lui, je le connaissais et je savais qu'il était
brillant; mais quant à vous, je commence à avoir des doutes.
M. HARDY: Ma réponse correspondait à la valeur de la
question.
M. DEMERS: Je voudrais savoir dans quelle localité se situe la
rue de la Reine.
M. HARDY: C'est la limite ouest de la municipalité de Thurso.
M. DEMERS: Et le 15A du rang 4, est-ce encore dans la localité de
Thurso?
M. HARDY: C'est dans le canton de Locha-ber-Ouest.
M. DEMERS: Ah, ça se précise! Pour la géographie et
la topographie, mes questions sont terminées.
M. RUSSELL: Dans le canton de Lochaber...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
Shefford.
M. RUSSELL: ... j'aurais aimé savoir combien il y a
d'électeurs.
M. HARDY: On a répondu ce matin mais on va donner de nouveau la
réponse: Lochaber 304.
M. RUSSELL: Le canton de Lochaber contient la municipalité de
Thurso, si je peux lire correctement la carte.
M. HARDY: Dans le canton Lochaber, il y a quatre municipalités:
Lochaber-Est, Lochaber-Ouest, Lochaber-Nord et Thurso.
M. RUSSELL: Et Thurso. Donc, ma question est celle-ci: La
totalité de la population du canton qui contient quatre
municipalités?
M. HARDY: Dans les quatre municipalités, 2,711
électeurs.
M. RUSSELL: Donc, on sait que Thurso a toujours fait partie
intégrante du comté de Papineau, près de la ville de
Buckingham. A mon sens, que c'est une entité dans le comté de
Papineau. Je me demande s'il n'y aurait pas possibilité, étant
donné le peu d'électeurs qu'il y a dans le coin, qu'on annexe
totalement le canton au comté de Papineau afin de maintenir les
traditions, les habitudes et pour ne pas déplacer les gens. Ce n'est pas
une charge très lourde à l'actuel député et au
futur, mais c'est imposer une charge au député d'Argenteuil et au
futur député d'Argenteuil, qui verrait ce nombre assez
élevé d'électeurs à l'extrême limite de son
comté.
Disons que je ferais cette proposition que la municipalité de
Papineauville, ainsi que le canton de Lochaber soient inclus dans le
comté de Papineau.
M. HARDY: Le député de Shefford ne nous a pas
démontré d'une façon évidente le bien-fondé
de sa motion, d'autant plus, encore une fois je le répète
pour la nième fois que les porte-parole les plus autorisés
des personnes concernées, en Chambre et à cette commission, n'ont
pas fait valoir de motifs qui nous inciteraient à accepter la motion du
député de Shefford.
M. RUSSELL: Sans vouloir être malin pour le député
de Terrebonne, je ne voudrais pas rappeler les paroles du député
de Papineau, hier
soir. Je ne voudrais pas revenir là-dessus, mais le
député de Papineau a certainement exposé d'une
façon très claire la volonté de ses citoyens de demeurer
dans cette entité qui composait son comté. Surtout, avec la
mentalité des gens, parce qu'on sait que, dans le comté de
Papineau, il y a beaucoup d'anglophones et de francophones qui ont toujours
vécu dans ce climat. Ils se connaissent les uns et les autres, ils
veulent demeurer dans cette région. C'est simplement faire justice
à ces gens. Je veux défendre le point de vue du
député de Papineau qui a dû s'absenter aujourd'hui, parce
qu'il fait partie de l'équipe D 2. Il sera ici certainement lundi.
Est-ce le groupe D 2 aujourd'hui ou le D 1?
UNE VOIX: II fait partie du groupe D 3.
M. RUSSELL: Donc, je suis convaincu que je défends ses opinions
et celles de ses électeurs. C'est une proposition qui est très
acceptable par la commission et qui améliore une situation. Je sais que
les gens de la commission l'avaient recommandée depuis le début,
mais, pour des raisons que je ne connais pas, la commission a dû
s'incliner devant les pressions qui ont été faites. Je ne sais
pas si c'est le caucus libéral ou l'organisme qui représentait le
caucus libéral qui a fait ces transformations.
LE PRESIDENT (M.Séguin): Est-ce que vous voulez présenter
votre motion sous forme d'amendement? Si vous la présentez sous forme
d'amendement, je demanderai le vote.
M. DEMERS: On a de la difficulté à entendre la motion.
LE PRESIDENT (M.Séguin): Pourriez-vous lire votre motion?
M. RUSSELL: Je vais la lire, quitte à l'écrire. Comme le
disait le député de Labelle...
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre!
M. RUSSELL: ... n'ayant pas les documents pour pouvoir faire une
description technique de ma proposition, je la propose d'une façon
plutôt globale. Je suis convaincu que les techniciens...
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. RUSSELL: M. le Président, je continue ou est-ce que je dois
recommencer?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Continuez.
M. RUSSELL: Je suis convaincu que les techniciens, qui entourent la
commission actuellement, ceux qui entourent surtout le député de
Terrebonne, vont être capables de délimi- ter les
municipalités que je mentionne dans ma motion. Donc, je propose que la
municipalité de Papineauville, et tout le canton Lochaber, soient inclus
dans le comté de Papineau. Je vais la réécrire.
M. HARDY: Très bien. Je pense que tous les députés,
M. le Président, ont compris et qu'ils sont prêts à
voter.
M. DEMERS: M. le Président, à l'appui de la motion du
député de Shefford, est-ce que l'on peut intervenir selon vos
directives et vos instructions?
LE PRESIDENT (M. Séguin): De quelle façon?
M. DEMERS: Pour l'appuyer, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Vous me faites part que vous
l'appuyez.
M. DEMERS: Non, non.
LE PRESIDENT (M. Séguin): J'accepte vos commentaires.
M. DEMERS: J'aurais le droit, je crois, de parler dix minutes sur cette
motion, d'après nos règlements.
LE PRESIDENT (M. Séguin): D'accord. Parlez dix minutes.
M. DEMERS: Je ne parlerai pas dix minutes, M. le Président, pour
vous contredire. Je crois que la motion du député de Shefford est
très bien fondée. L'avez-vous entendu rire? Elle est
fondée en ce sens que Papineauville...
M. CARPENTIER: Vous parlez contrairement à votre idée.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous plaît !
M. HARDY: II est au courant de ce que vous pensez.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous plait! La parole
est au député de Saint-Maurice.
M. HARDY: C'est votre adjoint.
M. DEMERS: J'aimerais assez ça qu'on m'arrête tout le
temps. Plus cela va durer longtemps, plus j'aimerai ça. Mon but
je l'ai dit c'est de retarder l'adoption de cette loi. Donc,
dérangez-moi tant que vous voulez. J'ai dix minutes et je vais les
prendre. Si vous me dérangez pendant vingt minutes, cela fera trente
minutes. Envoyez fort.
DES VOIX: Vote. UNE VOIX: Ah oui!
M. DEMERS: M. le Président, le comté de Papineau porte le
nom d'un homme extraordinaire, qui fut Papineau...
UNE VOIX: Louis-Joseph.
M. DEMERS: ... le père de la révolution tranquille. En
1837, M. le Président, je précise le siècle.
UNE VOIX: Est-ce que vous l'avez connu?
M. DEMERS: Non.
UNE VOIX: Est-ce qu'il était de votre âge?
M. DEMERS: Oui. C'est dans nos âges, M. le Président.
UNE VOIX: II s'est sauvé.
M. DEMERS: II s'est sauvé aux Etats-Unis parce qu'il était
pour être malmené par le gouvernement du temps.
Le PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous plait!
M. DEMERS: Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. le député, vous
conviendrez avec moi, j'en suis certain, que l'amendement, tel que
proposé par votre collègue, consistait à demander qu'un
certain canton fasse partie du comté de Papineau. Je ne vois rien dans
l'amendement qui suggère qu'il faudra faire l'historique des fondateurs
du comté.
M. DEMERS: M. le Président, je me permets d'attirer votre
attention sur le fait que la motion, pour votre bonne compréhension et
celle de la salle, du député de Shefford précise que la
ville de Papineauville ce n'est pas un canton qui porte le nom de
Papineau, on va l'extraire, la soustraire, la distraire, appelez cela comme
vous voudrez, du comté de Papineau. Qu'est-ce que Papineau, va vouloir
dire tantôt? Cela va vouloir dire que ceux qui ont préparé
la loi n'avaient pas la tête à Papineau! Qui était
Papineau, M. le Président? Je vous le rappelle.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Vous vous défendez très
bien, mais je m'en tiens quand même à l'amendement. Si vous voulez
parler sur l'amendement.
M. DEMERS: M. le Président, si ce n'est pas renchérir la
motion du député de Shefford, je voudrais que vous me disiez sur
quel point pèche mon intervention.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Vous parlez d'un homme, mais nous
parlons d'un canton. Alors, parlez du canton.
M. DEMERS: Je donne les raisons pour lesquelles on devrait, à mon
sens... Très modestement, je vais me plier à vos directives. Vous
n'aurez pas d'homme plus docile que moi. Vous vouliez des détails
tantôt, je vous en ai donné. Mais là, j'ai le droit
d'appuyer une motion d'un de mes collègues. Si vous me dites de ne plus
parler de Papineau, on ne parlera plus de personne et on ne fera allusion
à personne ici.
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est ça.
M. DEMERS: Vous ne voulez plus que je parle de Papineau?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non.
M. DEMERS: Bien, arrêtez l'affaire du comté.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Parlez du canton, de l'amendement de
votre collègue.
M. DEMERS: Je donne la raison, dans ce cas-là, pourquoi on
devrait introduire... C'est une raison historique. Montebello, la seigneurie
qu'il y a là, a été distraite. Là où dort
Papineau, cela a été distrait du comté de Papineau.
M. CARPENTIER: Pas distrait mais soustrait !
M. DEMERS: On va concrétiser cela et on va adopter une loi! Qui
était Papineau? C'est important !
LE PRESIDENT (M. Séguin): L'amendement, s'il vous plait.
M. DEMERS: Je suis plus qu'à l'amendement, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M.Séguin): L'amendement.
M. LAFONTAINE: C'est un amendement, cela, M. le Président.
M. DEMERS: Et moi, je renchérirais sur la motion du
député de Shefford. J'inclurais Montebello dans le comté
de Papineau.
LE PRESIDENT (M.Séguin): Est-ce un sous-amendement ?
M. DEMERS: Non, non. J'en ferai peut-être un, tantôt, en
concluant.
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est un sous-amendement que vous
proposez?
M. DEMERS: Ce n'est pas garanti. Nous allons voter sur l'amendement.
LE PRESIDENT (M.Séguin): Essayons d'établir d'abord s'il y
a un débat sur l'amendement proposé par le député
de Shefford.
M. DEMERS: C'est cela. Je continue mon débat, que vous devez
trouver très brillant, M. le Président, en disant ceci: II faudra
et je le demande à la commission et qu'on ne me prête pas
d'intention qu'on appuie cet amendement. Je pense qu'au point de vue
historique, il est capital qu'on envisage cette situation. Qu'on ait un
comté de Papineau où Papineau n'est pas, c'est assez fort! Cela
ne se sera pas vu souvent. Nos grands commissaires de la grande commission
indépendante Drouin n'ont pas pensé à cela.
M. HARDY: Me permettez-vous une question?
M. DEMERS: Je n'ai pas à répondre à des questions.
Je parle...
M. HARDY: Ma question serait bonne. M. DEMERS: Envoyez donc!
M. HARDY: M. le Président, comment se fait-il que vous n'ayez pas
soulevé ce problème lorsque nous avons étudié le
cas du comté de Crémazie? Crémazie n'est jamais
resté dans le comté de Crémazie.
M. RUSSELL: Le musicien, là? M. HARDY: Oui.
M. DEMERS: M. le Président, je vais répondre. C'est que
Crémazie avait tellement marqué son époque que des grandes
personnes très connaissantes en faisaient un musicien, alors que
c'était un poète!
M. HARDY: M. le Président, je rétablis les faits. Encore
une fois, je soutiens qu'Octave Crémazie a composé de la musique
inédite !
M. DEMERS: Inédite! Ah! Je pense que c'est le professeur que vous
avez eu.
Je reviens à la motion, M. le Président. C'est dire qu'il
faut l'appuyer en pensant à ce facteur historique, qui est capital, il
me semble, lorsqu'on fait la refonte d'une carte électorale. Il faut
tenir compte de ces choses. On a tenu compte de la démographie. Je pense
que... Ecoutez-moi donc Huntingdon !
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre!
M. DEMERS: Cela déséquilibre un orateur, se faire couper
par le député de Huntingdon, M. le Président.
Je reviens à l'appui de la motion pour dire que le comté
de Papineau devrait comprendre, dans sa description, cette partie. Ce n'est pas
pour une dentelure de moins dans la ligne de l'est, une marche d'escalier de
plus dans la topographie du comté, que cela va déranger quelque
chose. Qu'on aille donc chercher la ville de Papineauville et un petit peu plus
et qu'on en ôte en haut. Qu'on garde Papineau dans le comté de
Papineau. C'est l'histoire!
M. LAFONTAINE: Qui est-ce, Papineau?
M. DEMERS: Papineau, M. le Président, si vous voulez avoir des
détails sur lui, je vais vous en donner. C'est pour cela, M. le
Président, que j'appuie cette motion. J'espère que tous les
membres de la commission penseront au bien-fondé de la motion du
député de Shefford.
M. GRATTON: M. le Président, il m'a convaincu!
LE PRESIDENT (M. Séguin): Revenons à la motion.
M. VINCENT: M. le Président, avant d'aller au vote, le
député de Terrebonne, tout à l'heure, m'a demandé
de prendre des informations concernant Lochaber. J'ai appelé un savant
concitoyen du comté de Papineau, qui a déjà
siégé, ici, à l'Assemblée nationale. Celui-ci
m'affirme que Lochaber est à proximité de la ville de Thurso.
C'est pratiquement dans les limites de la ville de Thurso. Les trois
municipalités concernées, Lochaber, Lochaber-Ouest et
Lochaber-Nord, font partie d'une entité sociologique.
M. HARDY: Est-ce l'oncle du député de Saint-Jacques?
M. LAFONTAINE: C'est cela. C'est l'oncle qui a payé ses
études.
UNE VOIX: II doit en être fier! UNE VOIX: C'est "quelle famille"!
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! M. VINCENT: Ces gens font
partie...
UNE VOIX: II faut se rappeler qu'on ne choisit pas notre
parenté!
M. VINCENT: ... de Thurso, mais dans trois municipalités
différentes. Il dit, pour être logique, qu'il faudrait
assurément que les trois municipalités fassent partie du
même comté. Si Thurso fait partie et là, c'est la
motion du député de Shefford du comté de Papineau,
comme la motion du député de Shefford le demande, les trois
Lochaber devraient faire partie du même comté.
Je suis à peu près convaincu que la motion du
député de Shefford va être acceptée. Donc, ça
ne posera pas de problème. Mais, dans le présent projet de loi,
on subdivise cette entité sociologique de Lochaber. Je le
répète pour ceux qui ne l'ont pas compris tout à l'heure:
Lochaber, avec 304 électeurs, s'en va dans Argenteuil; Lochaber-Ouest,
avec 213 électeurs, s'en va dans Papineau et Lochaber-Nord, avec 212
électeurs, s'en va dans Argenteuil.
Vous allez avoir là des personnes de la même entité
sociologique qui vont voter dans deux comtés différents. Si la
motion du député de Shefford est acceptée c'est ce
que je crois et que Thurso est rattachée au comté de
Papineau, on ne divisera d'aucune façon ces entités
sociologiques.
C'est tellement vrai que, quand vous êtes allé à
Ottawa, sur le chemin du Québec, vous êtes passé à
Papineauville, Plaisance, Thurso. Vous avez vu Lochaber qui est dans les
limites de Thurso, et, là, vous êtes arrivé un peu plus
loin dans le nouveau comté de Papineau, qu'on avait appelé
Chapleau.
Tout ça fait partie d'un ensemble et ça ne dérange
pas du tout le bill 80. On reste encore dans les cadres de 25 p.c. en moins ou
de 25 p.c. en plus. Cela nous donnerait un comté de 31,000 ou 32,000
électeurs. Le député de Trois-Rivières ne me croit
pas.
Le comté de Chapleau, tel qu'on le désigne, a 29,363
électeurs.
M. DEMERS: II n'existe plus.
M. VINCENT: II est remplacé par le comté de Papineau.
M. DEMERS: C'est ça, 28,920.
M. VINCENT: Si on ajoutait Thurso et les municipalités que le
député de Shefford mentionne, ça pourrait donner 33,000
à 34,000 électeurs. Et si on regarde le bill 80...
M. RUSSELL: Je comprends qu'avec un député progressiste
cela peut augmenter.
M. VINCENT: ... on dit: "La commission doit, en appréciant le
nombre des districts électoraux au Québec et l'étendue de
chacun d'eux si nous prenons la carte et que nous regardons Chapleau, ce
n'est pas tellement étendu s'assurer que chaque district
électoral comprend 32,000 électeurs." Or, la proposition du
député de Shefford donnerait à peu près 32,000
à 33,000 électeurs au comté de Papineau.
C'est acceptable, sans même le discuter. Si le gouvernement
cessait son obstruction systématique aux propos constructifs de
l'Opposition, on accepterait ça et on aurait un comté de 33,000
électeurs, qui s'appellerait Papineau, et qui inclurait également
un coin de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Cela va-t-il être court?
M. DEMERS: Cela va être très court. Combien de temps me
donnez-vous? Il me restait encore six minutes tantôt. Je n'en abuserai
pas. Je voudrais revenir sur la motion et, avec le consentement de mon
collègue avec qui j'en ai causé, nous pourrions la modifier par
un sous-amendement.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Voulez-vous avoir une consultation?
M. DEMERS: Non. UNE VOIX: Oui.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Paragraphe 74, adopté?
M. LAFONTAINE: Vous nous offrez une consultation pour être capable
d'adopter l'article 74.
M. DEMERS: On en donne au football et vous ne nous en donneriez pas
ici?
Je reviens avec mon sous-amendement.
M. HARDY: Un ballon politique? M. DEMERS: Un petit ballon. UNE VOIX: Une
"balloune".
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Pour continuer dans le sens de ce que j'avais
élaboré au début, je voudrais qu'on respectât dans
cette loi le contexte historique, comme je l'ai dit tantôt, et qu'on
ajoute Montebello au comté de Papineau. En effet, dans l'historique que
nous donnait cette savante commission dans son premier rapport, il était
fait mention que le nom remontait à 1922 et qu'il avait
été donné en l'honneur de Louis-Joseph Papineau qui avait
vécu de 1786 à 1871 et qui possédait la seigneurie de
Montebello.
M. HARDY: Comment est-il mort?
M. DEMERS: II est mort comme tous les autres.
LE PRESIDENT (Séguin): A l'ordre, s'il vous plait ! Le
député de Saint-Maurice.
M. HARDY: Est-ce qu'il est mort d'une grippe?
M. LAFONTAINE: Pour l'information du député, il n'est pas
mort catholique.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! Est-ce que votre suggestion
d'inclure Montebello est en conformité avec le désir du parrain
de la motion? Alors, il n'y aura pas de sous-amendement, ce sera un amendement
incluant... Est-ce que c'est acceptable par le parrain?
M. DEMERS: Je propose que la motion soit amendée afin de
respecter le contexte historique, tel que je le disais tantôt. Parce que
la commission, telle qu'elle est là, veut mettre un cran d'arrêt
à l'histoire et écrire une nouvelle histoire. On veut
dénommer, on veut faire de la toponymie sans respecter les noms et sans
respecter les choses.
M. le Président, je propose, en sous-amendement, qu'on ajoute
à la motion que je peux lire la totalité du canton de
Lochaber...
M. VINCENT: Lochaber.
M. DEMERS: J'ai de la difficulté avec mon anglais, M. le
Président, avec mon français aussi. Je n'ai pas eu la chance de
suivre des cours comme vous, mon ami. Chez nous, nous étions pauvres.
Nous étions des Canadiens français et on tirait le diable par la
queue.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Sans faire l'historique de
l'éducation de chacun...
M. DEMERS: ... cette partie du territoire de la municipalité de
Thurso qui n'est pas dans le canton de Lochaber de même que les
territoires des municipalités de plaisance de Papineauville et, en
sous-amendement, de Montebello. Voilà le sens de mon sous-amendement.
J'espère qu'il sera accepté par la commission afin de respecter
ce que j'énonçais tantôt, le caractère historique
que doivent revêtir les noms de nos comtés, non seulement avoir le
nom, mais être conforme à l'histoire.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le vote a été
demandé.
M. LAFONTAINE: Le vote n'a pas été demandé, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): L'amendement amendé avec
l'amendement suggéré par le député de
Saint-Maurice. Vous voulez parler sur l'amendement?
M. LAFONTAINE: Vous venez de dire que le vote a été
demandé.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le vote a été
demandé.
M. DEMERS: Par qui?
M. LAFONTAINE: Par qui?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Tout à l'heure, j'ai entendu des
voix demander le vote.
M. DEMERS: Le gars qui était là, il criait...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je n'écouterai que de ce
côté-ci. Je suis impartial.
DES VOIX: Le vote.
M. DEMERS: Là, il est demandé.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le vote est demandé.
M. RUSSELL: II s'est fait une motion, il y a un sous-amendement.
M. DEMERS: On voudrait lire l'amendement. Est-ce qu'on vote sur les deux
à la fois?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Faites votre commentaire. Le
député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je crois que c'était une
omission de ma part d'avoir oublié d'inclure Montebello, qui fait partie
intégrale du territoire que je voulais inscrire dans cet amendement.
M. VEILLEUX: M. le Président, est-ce qu'on va voter ou si on ne
votera pas?
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai demandé la parole
après le député de Shefford, avant la demande du vote.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
Shefford.
M. DEMERS: M. le Président, le député de Terrebonne
nous a donné...
UNE VOIX: M. le Président, demandez-lui donc de faire un
laïus un peu plus fort afin qu'on comprenne.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Messieurs, s'il vous plaît! le
député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je disais que c'était une
omission de ma part d'avoir oublié d'inclure cette partie du territoire
dans ma motion, car ça fait partie intégrale du territoire. Je
voulais l'inclure dans le comté de Papineau. Je pense que le
député de Saint-Maurice a parfaitement raison d'avoir
proposé ce sous-amendement...
M. CARPENTIER : Une question de privilège.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Non, il n'y a
pas de question de privilège à la commission. Vous
n'entendez pas?
M. CARPENTIER: Non, on n'entend pas. Est-ce qu'il y aurait
possibilité que ceux qui interviennent parlent plus fort pour le
bénéfice des membres de la commission et surtout pour les
transcriptions du journal des Débats qui ne comprennent rien?
M. RUSSELL: Est-ce que vous me comprenez si je parle sur ce ton?
M. CARPENTIER: Oui. Très bien, allez-y, mon cher collègue.
Un peu de vie dans les débats.
M. RUSSELL: D'accord. M. le Président, j'étais à
analyser avec vous le sous-amendement du député de Saint-Maurice
et je félicitais le député de Saint-Maurice d'avoir eu
cette délicatesse d'inclure un sous-amendement pour incorporer à
la motion que j'ai proposée le territoire de Montebello qui fait partie
intégrante de ce territoire que j'ai voulu voir incorporer au district
électoral de Papineau. Comme je vous le disais
précédemment, je faisais mienne la voix du député
actuel de Papineau et aussi de sa population qui proteste énergiquement
à l'idée d'être détachée de ce comté
qui, comme l'a dit le député de Saint-Maurice, représente
quand même un gage historique très marqué. Ces gens ne
veulent pas se diriger vers un autre district qui les intéresse peu.
M. HARDY: En quelle année le manoir a-t-il été
construit?
M. RUSSELL: Le député de Saint-Maurice va vous en donner
l'histoire tout à l'heure, que le député de Terrebonne ne
s'en fasse pas.
M. DEMERS: Si vous voulez référer aux experts,
appelez-nous.
M. RUSSELL: Si, parfois, le député de Saint-Maurice
manquait à son devoir de donner toute l'histoire de Papineau, je vais
aller chercher le livre qui a été écrit à son sujet
et le lire à la commission afin de donner ici tous les renseignements
pour que personne n'ait doute sur la valeur historique de Papineau.
Donc, pour terminer, M. le Président, vu que je ne veux pas,
comme le gouvernement, faire de l'obstruction à cette commission, je
vais simplement soumettre à mes collègues, membres de cette
commission, un voeu qui regarde bien objectivement le territoire qu'on veut
couvrir par le district électoral de Papineau, car il faut comprendre le
désir de cette population de demeurer une entité, telle qu'elle
existait auparavant. Ceci a été tellement bien compris par la
commission dans son premier rapport qu'elle en faisait un tout. C'est seulement
à la suite de ce premier rapport qu'il y a eu des interférences;
je ne sais pas de qui. Je n'accuse personne, mais je suis convaincu que ce
n'est pas la commission qui a fait ce changement. Cela a été
fait, demandé ou exigé par quelqu'un Je ne blâme personne,
je n'accuse personne.
UNE VOIX: Le détail. Détaillons.
M. RUSSELL: M. le Président, je vais m'en tenir aux
détails pour demander sur quoi on s'est basé pour faire les
changements, pour changer la ligne et de quel point part cette ligne qui est
intervenue pour enlever complètement la municipalité de Thurso,
le canton dont il est question dans la motion actuelle. C'est ça qui
m'inquiète.
M. HARDY: M. le Président, pour répondre à la
question, le député de Papineau a longuement expliqué cela
hier soir. Si le député de Shefford le veut, il n'aura
qu'à consulter le document qui a été publiquement soumis
à la commission de l'Assemblée nationale, demandant ces
changements; c'est un document public qui a été
déposé à la commission. Chaque député en a
eu une copie et les journalistes en ont eu copie. Il n'y a rien de caché
là-dedans; c'est ouvert, c'est public, c'est au grand jour.
M. RUSSELL: Non, M. le Président, je vais...
M. LEVESQUE: Si le député n'est pas d'accord, il peut
proposer un amendement.
M. RUSSELL: Je l'ai fait, mais je tente de le justifier. M. le
Président, j'étais à défendre la philosophie, la
théorie et les désirs du député du comté de
Papineau et de sa population. C'est ça que le leader parlementaire ne
veut pas que je fasse. C'est de l'obstruction systématique. Lui et le
député de Terrebonne, c'est terrible comme ils ne veulent plus
défendre la population d'une région!
LE PRESIDENT (M. Séguin): Vous êtes un peu moins dans
l'ordre, revenez donc à l'amendement.
M. RUSSELL: Je comprends, M. le Président, mais je suis
obligé de suivre le leader parlementaire dans le désordre presque
constant.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Suivez le président dans
l'ordre.
M. RUSSELL: M. le Président, vous m'avez permis de traverser;
c'est pour cette raison que je suis obligé d'être dans le
désordre. Si j'étais resté avec vous, j'aurais
été dans l'ordre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre!
M. RUSSELL: Donc, M. le Président, pour terminer là-dessus
et pour ne pas insister plus
longuement, je voulais justement dire ceci: Plutôt que de me fier
au rapport auquel me réfère le député de
Terrebonne, je voudrais que vous me permettiez d'aller chercher le journal des
Débats d'hier après-midi ou d'hier soir.
Le député de Papineau s'est exprimé clairement,
ouvertement et il nous a démontré d'une façon très
claire que ce n'était pas la commission qui avait fait les changements.
Je pourrais peut-être vous lire cela, ça pourrait devenir
intéressant.
UNE VOIX: C'est une page historique.
M. LAFONTAINE: C'est ce que je voulais au début de la
séance, quand le président m'a interrompu.
M. LEVESQUE: Vous manquez de munitions, vous voulez lire ce que vous
avez dit et ce que d'autres ont dit hier.
M. LAFONTAINE: On a prétendu que le député actuel
de Papineau n'avait pas affirmé une telle chose.
M. CARPENTIER: On répète constamment.
M. LAFONTAINE: C'était pour rétablir les faits.
M. RUSSELL: M. le Président, si vous me le permettez, je veux
vous démontrer que je défends réellement les désirs
du député de Papineau actuel; c'est Assad son nom, je me permets
de le mentionner, ça s'écrit A-s-s-a-d.
M. HARDY: C'est un détail.
M. DEMERS: Oui, on est des "détailleux".
M. RUSSELL: Je suis les directives qui ont été
données au président par le leader parlementaire.
M. DEMERS: On veut dormir ce soir.
M. LEVESQUE: Le leader parlementaire ne donne pas de directives, il
reçoit des directives du président.
M. DEMERS: Du président?
M. RUSSELL: M. le Président, je suis obligé de dire que le
leader parlementaire a manqué à son devoir ce matin. Il vous a
donné des directives et j'ai été témoin. Je suis
d'accord avec vous...
M. LEVESQUE: Je veux rappeler les dispositions de l'article 159 de notre
règlement et tous, qui que nous soyons, y sommes soumis.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre! Ce matin ou dans la
première partie de la séance, j'avais pensé avoir mis bien
au clair toute cette situation en disant que je ne recevais de directives de
qui que ce soit; que j'étais prêt à entendre les arguments
et les commentaires qui se faisaient de part et d'autre, mais que je
n'acceptais de directives de qui que ce soit. Cela a été maintenu
pour autant que je le sache. J'essaie d'être impartial, malgré que
ce soit extrêmement difficile, je vous prie de le croire.
M. RUSSELL: M. le Président, vous avez tellement raison que ce
matin, lorsque j'ai écouté le leader parlementaire, j'ai
été vexé dans mon orgueil, connaissant votre connaissance
des règlements.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Pouvons-nous revenir à
l'amendement?
M. RUSSELL: J'étais à dire que je voulais défendre
les intérêts de la population du comté actuel de Papineau,
surtout d'une partie bien particulière. Je vous disais que
c'était là la volonté du député actuel du
même comté. Ce député disait: Nous disons que je
n'ai pas transmis les lettres hier soir on l'accusait et cela ne
semblait pas clair; ce sont ses paroles à lui mais j'en ai pris
connaissance, j'ai tenu compte de tout cela. J'acceptais qu'il demeure dans le
comté, vu que ceux qui travaillent dans la région travaillent
dans le sud du comté et que c'était normal pour eux de vouloir
rester dans le comté. Cela veut dire, M. le Président, que les
gens de la région de la rive sud du comté...
M. HARDY: M. le Président, est-ce que vous me permettez une
question?
M. RUSSELL: Oui.
M. HARDY: N'est-il pas vrai que le texte que le député
vient de lire, citant le député de Papineau, se rapporte non pas
à sa motion, mais à la partie nord du comté qu'on est
allé chercher dans le deuxième rapport? Celui-ci l'a extraite de
l'autre partie plus au nord pour la ramener dans le comté de Papineau et
non pas...
UNE VOIX: II était même debout.
M. HARDY: II était debout près de la carte. Donc les
propos que cite le député de Shefford ne se rapportent pas du
tout au même territoire concerné par la motion.
M. RUSSELL: Je crois que le député de Terrebonne a pris
ça froidement. Le député de Papineau était
là et il lui tournait le dos. S'il l'avait vu de ses yeux comme je l'ai
fait, il n'aurait pas la même réaction. Il sanglotait presque de
voir qu'une partie de son comté s'en allait...
M. HARDY: M. le Président, si vous me permettez une remarque.
Je pense que le député de Shefford confond. Je le regarde
depuis plusieurs minutes et je me dis: Si les lecteurs du journal des
Débats pouvaient voir le sourire que l'on voit sur la figure du
député de Shefford, peut-être qu'ils comprendraient mieux
pourquoi le député de Shefford dit ces choses.
M. LAFONTAINE: M. le Président, si l'on voyait la pâleur du
député de Terrebonne, les lecteurs du journal des Débats
comprendraient mieux.
M. VINCENT: M. le Président, j'aurais une question.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
Shefford.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question au député de Shefford, avec sa permission?
M. le Président, est-ce que le député de Shefford
pourrait nous dire...
M. DEMERS: Si on peut pas se parler en famille à qui on va
parler?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Pour l'information des membres de la commission, pour
l'information des membres du gouvernement, pour quelle raison l'Opposition
officielle fait-elle cette lutte, non seulement sur le comté de
Papineau, mais sur tous les comtés?
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je pense qu'on a répondu
à cette question d'une façon très éloquente et elle
est hors d'ordre.
Continuez donc à parler sur l'amendement, s'il vous plaît.
La question est hors d'ordre.
M. RUSSELL: M. le Président, l'effort que je fais est pour
défendre le désir et la volonté de la population du
comté actuel de Papineau, et aussi le député qui, pour des
raisons que je ne connais pas, a dû s'absenter aujourd'hui. Je suis
convaincu que s'il était ici il serait furieux et continuerait la
même lutte qu'il a commencée hier pour défendre les bornes
de son comté actuel. Il acceptera certainement les petits amendements
sur les territoires qui n'ont pas d'importance, mais cette partie du
territoire, il est extrêmement important qu'elle demeure dans le
comté de Papineau. Pour ces raisons, j'ai soumis cette motion. Il s'agit
là d'une injustice qui est plus flagrante que celles qu'on a dit exister
dans l'ancienne division électorale selon laquelle nous avons
voté aux dernières élections de 1970.
Si nous acceptons la division qu'on nous propose, c'est plus injuste
pour les électeurs du comté de Papineau que la carte existante.
Je suis convaincu que vous le comprenez comme moi parce que votre comté
a été chambardé, M. le Président. Le
député de Papineau se sent tellement vexé que c'est
peut-être une des raisons pour lesquelles il n'est pas ici aujourd'hui,
voyant l'obstruction que fait le gouvernement, voyant le peu de désir du
gouvernement d'accéder à son désir. C'est peut-être
une façon de protester, il s'est absenté de la commission. Je
suis convaincu que ses collègues comprendront son désir et
accepteront l'amendement que j'ai proposé comme modification du
territoire.
M. HARDY: M. le Président, le vote.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Labelle.
M. HARDY: II nous manque peut-être des éléments et
le député de Labelle va nous donner cela.
M. LAFONTAINE: M. le Président, pour appuyer la motion de
sous-amendement...
LE PRESIDENT (M. Séguin): II y a une motion d'amendement.
M. LAFONTAINE: II y a seulement une motion mais des amendements.
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est combiné.
M. LAFONTAINE: Pour la bonne compréhension de mes propos, je
dirai au député qui vient de parler que le député
de Saint-Maurice a tout à l'heure dit qu'il apportait un amendement
à la motion principale qui était devant la commission et qui
avait été présentée par le député de
Shefford. Je ne savais pas qu'on s'était entendu pour n'en faire qu'une
motion. La procédure n'est pas la même, il aurait fallu commencer
par disposer de l'amendement à la motion principale et, après, y
revenir. C'est l'explication que je voulais donner au député qui
a voulu me bloquer en partant.
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est une entente qui a
été prise.
M. LAFONTAINE: D'accord, s'il y a eu entente, j'accepte la motion. Je
sais que l'actuel député de Papineau a reçu des lettres,
des pressions, c'est lui-même qui le dit, pour que
Notre-Dame-de-la-Salette, Val-des-Bois, Portland demeurent dans le comté
de Papineau. Je sais qu'il a reçu aussi des lettres et des pressions
venant de Montebello, venant de Papineauville, venant de Lochaber.
M. HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement. C'est
toujours la même question de règlement qu'a longuement
expliquée le leader
parlementaire du gouvernement au début. Nous n'avons pas le droit
de reprendre les travaux de la commission qui se sont déroulés
avant le dépôt du deuxième rapport. Nous en sommes à
l'étude de la loi et nous n'avons pas à discuter ici des
pétitions, des lettres, des rapports et de tout ce qui a pu se faire
antérieurement.
M. DEMERS: M. le Président, n'avez-vous pas reconnu tantôt
qu'on pouvait, à l'appui d'une motion, se servir
d'événements passés. J'ai parlé de Papineau, ce
n'est pas d'hier.
LE PRESIDENT (M. Séguin): C'est forcer un peu fort.
M. DEMERS: Je comprends, mais ça commence à être
forçant...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Labelle. Je
reconnais les commentaires du député de Terrebonne. Revenons
à l'amendement.
M. LAFONTAINE: Le député de Terrebonne a soulevé un
point du règlement et je vais continuer sur celui qui a
été soulevé par le député de Terrebonne.
M. HARDY: Qu'est devenu le deuxième expert de votre parti en
procédure?
M. LAFONTAINE: Je suis en train de vous copier. C'est une bien mauvaise
copie mais je pense que c'est une copie améliorée du
député de Terrebonne au point de vue parlementaire. Le
député de Terrebonne rappelle les propos du leader parlementaire
de ce matin alors qu'il mentionnait le premier paragraphe de l'article 159: "En
commission, après la deuxième lecture, on ne peut que discuter
les détails d'un projet de loi. Il ne peut y avoir audition publique
à moins que la commission en décide autrement."
Il a omis, par exemple, de lire le deuxième paragraphe qui se lit
ainsi: "La commission peut amender un projet de loi pourvu que l'amendement ne
soit pas étranger à l'objet du projet et qu'il ne s'oppose pas au
principe affirmé en deuxième lecture." Ce que j'étais en
train de dire ne s'oppose pas du tout à ce qui a été
discuté en deuxième lecture. Je comprends mal qu'à tout
bout de champ on veuille m'interrompre sur les propos que je tiens.
Je sais que des pressions publiques ont été faites sur le
député actuel de Papineau, voulant que le canton de Lochaber soit
complètement rattaché à Papineau, Papineauville et
Montebello. Tout à l'heure, j'entendais dire qu'il n'y avait pas
d'entité sociologique. J'ai moi-même appelé tout à
l'heure une personne du coin. J'ai appelé, car je ne savais pas que mon
collègue avait appelé. Je suis sorti pour quelques
instants...
M. BACON: Avez-vous appelé à Londres aussi?
M. LAFONTAINE: Non, je n'ai pas appelé à Londres...
M. HARDY: Le député me permet-il une question? Vous ne
pensez pas qu'une meilleure coordination éviterait les appels
interurbains?
M. LAFONTAINE: Les appels interurbains coûtent moins cher au
gouvernement que l'utilisation de ses avions par certains ministres et certains
membres du gouvernement. A $200 l'heure, on peut en faire des appels...
LE PRESIDENT (M.Séguin): A l'ordre! Est-ce que dans l'amendement,
il est question d'appels interurbains? S'il en est question, qu'on me
l'explique, parce que, franchement, je ne vous suis plus.
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce n'est pas moi. Rappelez le
député de Terrebonne à l'ordre! C'est lui qui a
évoqué les appels interurbains. J'ai dit que j'ai consulté
les gens par téléphone.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de Labelle, sur
l'amendement.
M. LAFONTAINE: On me précise que Lochaber devrait former un tout,
devrait être soit dans un comté ou dans l'autre, mais ne pas
être divisé tel qu'il l'est. On m'a aussi dit qu'on avait fait des
pressions sur le député actuel de Papineau. J'entends
continuellement le député de Terrebonne dire que les personnes
autorisées dans le coin, c'est-à-dire les députés
actuels de la région ont recommandé... Mais quand on demande
où sont les recommandations, qu'est-ce qu'on en a fait, si on peut les
voir, on ne répond plus et on dit que ce n'est plus pertinent au
débat.
J'ai entendu aussi le député de Terrebonne, tout à
l'heure, dire: On vous a donné de la documentation. On vous a fourni
tout cela et vous ne l'avez même pas lue. On l'a lue. C'est ici. C'est
écrit: "Le Parti libéral demande des modifications...
M. HARDY: J'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Sur un point de règlement.
M. HARDY: Je ne me suis pas référé seulement
à cela. Encore une fois, si le député de Lafontaine avait
été là. C'est le deuxième rapport Drouin. Quand
j'ai parlé...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Quand le député de
Terrebonne parle du règlement, c'est sur quel article?
M. HARDY: C'est que le député de Labelle me fait dire des
choses que je n'ai pas dites. Quand j'ai parlé des documents, je me
référais évidemment au deuxième rapport Drouin,
mais surtout aux documents que nous avons déposés en commission
parlementaire, qui proposaient certains changements au premier rapport Drouin
et qui les justifiaient tous. Un document a été
déposé publiquement à la commission de l'Assemblée
nationale, dont copie a été distribuée à tous les
députés et même à la tribune de la presse.
Ce dont vous parlez, c'est le deuxième rapport Drouin. Moi, je
vous en parle, mais je vous parle surtout c'est là
qu'étaient contenues nos recommandations et leur justification
d'un document qui a été distribué et que ses
collègues ont sûrement lus.
M. LAFONTAINE: Le député de Terrebonne a toujours
prétendu qu'on a donné tous les documents. Or, il vient de dire
qu'on a donné partiellement les documents. Je n'ai jamais vu les
documents relatifs à la page 30, par exemple.
M. HARDY: Vous n'étiez pas là quand nous les avons
déposés.
M. LAFONTAINE: J'y étais et je vous le prouverai...
M. HARDY: Pas le jour du dépôt de nos
recommandations...
M. LAFONTAINE: Quand cela s'est fait, au Salon rouge, j'y étais.
J'étais même ici quand M. Meynaud a parlé en cette salle.
J'étais au bout.
M. HARDY: C'est loin, ça.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je ne voudrais pas...
M. LAFONTAINE: II dit que je n'y étais pas. Il faut arrêter
de charrier.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Je ne voudrais être obligé
de refuser d'entendre un député ou de lui couper la parole. S'il
vous plait. Le député de Labelle, pourriez-vous continuer?
M. CROISETIERE: II y a du "feed-back".
M. LAFONTAINE: Je vous demanderais de rappeler le député
de Drummond, le député de Terrebonne...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Pouvons-nous avoir un peu de
silence?
M. VEILLEUX: Le silence, on va le jouer nous aussi. Ils nous
dérangeaient tout à l'heure eux aussi. Je vais surveiller,
remarquez bien, et dès que quelqu'un parlera de l'autre
côté de la table, je vais demander le silence aussi.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Cela vient de part et d'autre, je vous
assure.
M. VEILLEUX: C'est un "niaisage" qui se joue à deux. Quand les
députés de Saint-Maurice, d'Iberville et de Dubuc parlaient avec
les gars d'arrière ban de l'Unité-Québec et qu'ils nous
dérangeaient, on s'est tu. Mais, à l'avenir, on va vous demander
de les rappeler au silence eux aussi.
DES VOIX: Ce sont nos techniciens...
M. DUBUC: Nous parlions sur l'amendement...
M. VEILLEUX: Avec l'esprit embrumé qu'ils ont...
LE PRESIDENT (M. Séguin): Est-ce que le député de
Labelle pourrait continuer?
M. RUSSELL: Est-ce que je pourrais faire une suggestion? C'est que les
gens du Parti libéral qui sont autour de la table suivent l'exemple du
ministre responsable de l'Office des autoroutes. Il est calme. Il ne fait
même pas de bruit.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Jamais il n'y aura eu un bill dans
l'histoire de la Législature où on aura parlé de tant de
choses, exception faite du contenu du bill.
Cela, je peux vous l'assurer.
Le député de Labelle, voulez-vous continuer.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez peur des accidents de travail? On a le
président de la CAT.
LE PRESIDENT (M. Séguin): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: J'étais en train de dire que je sais pertinemment
que des pressions ont été faites de la part des gens de
Papineauville, de la part des gens de...
M. HARDY: Thurso.
M. LAFONTAINE: ... Thurso, de la part des gens de...
M. HARDY: Montebello.
M. LAFONTAINE: ... Montebello, de la part des gens...
M. HARDY: Tout le canton.
M. LAFONTAINE: ... Lochaber...
M. DEMERS: Lochaber.
M. LAFONTAINE: ... demandant à leur député
d'intervenir auprès de la commission Drouin, auprès de son caucus
et de son gouver-
nement pour que cette partie demeure dans le comté proposé
ou futur de Papineau.
Je m'aperçois qu'on m'a retenu seulement certaines parties de ces
recommandations.
M. le Président, le bruit a continué avec le
député de Laviolette et le député de l'Islet.
M. CARPENTIER: Je garde le parfait silence, mon cher collègue, le
député de Labelle.
LE PRESIDENT (M. Séguin): L'honorable député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: Alors, je me rends compte qu'on n'a retenu qu'une seule
partie des arguments apportés par le député actuel de
Papineau, c'est-à-dire la partie qui intéresse le nord de son
comté. Mais on s'est peu soucié des recommandations de gens de la
partie est de son comté. C'est pour cela que je vais appuyer, avec
beaucoup d'emphase, la motion combinée des députés de
Shefford et de Saint-Maurice.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Vote. DES VOIX: Vote.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Que les députés, qui sont
membres de la commission, disent s'ils sont pour ou contre la motion
d'amendement.
Le député de Huntingdon, M. Fraser, pour ou contre la
motion?
M. FRASER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Le député de
l'Assomption?
M. PERREAULT: Contre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Gratton?
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Lessard? M. Drolet? M. Veilleux?
M. VEILLEUX: Contre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Hardy?
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Carpen-tier?
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Lamonta-gne?
M. LAMONTAGNE: Contre.
LE PRESIDENT (M.Séguin): M. Lafontaine?
M. LAFONTAINE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Ostiguy?
M. OSTIGUY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Léger? M.
Lévesque?
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Vincent?
M. VINCENT: Pour.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Demers?
M. DEMERS: Je pense, pour.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Dionne? M. Latulippe?
M. LATULIPPE: Je préfère ne pas voter, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): M. Bacon? M. BACON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Contre: 9 Pour: 3.
M. DEMERS: Donc, la motion est rejetée, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): La motion d'amendement est
rejetée. Paragraphe 74, adopté.
M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, il y en a 10 qui sont
pour. Je voudrais faire cette correction.
M. VINCENT: Le paragraphe 74 n'est pas adopté, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Séguin): II ne sera pas adopté, à
ce moment-ci, messieurs. J'ai une petite annonce à vous faire. Le
restaurant Le Parlementaire ferme à cinq heures.
M. VINCENT: Pardon?
LE PRESIDENT (M. Séguin): S'il y avait de la part de
quelques-uns, ici présents, un besoin d'aller au restaurant du
parlement, je vais vous en faire part.
UNE VOIX: Suspendre.
LE PRESIDENT (M. Séguin): Après mûre
considération, je vais demander que la séance soit suspendue pour
quelques minutes afin de permettre aux autorités et aux membres de la
commission de se choisir un autre président. C'est pour la simple raison
que je n'ai ni le
temps, ni l'intérêt de présider plus longuement le
débat qui se tient ici. Je ne le reproche à personne, c'est
collectif. Mais j'ai mon voyage! La séance est suspendue pour dix ou
quinze minutes. On verra à continuer les travaux par la suite.
(Suspension de la séance à 16 h 30 )
Reprise de la séance à 17 h 2
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît!
Pour commencer, deux changements: M. Harvey, du comté de
Chauveau, remplace M. Lamontagne, du comté de Roberval et M. Marchand,
du comté de Laurier, remplace M. Giasson, du comté de
l'Islet.
Vous comprenez dans quelle situation j'ai été
appelé à présider. J'espère que tous les membres de
la commission en tiendront compte.
M. PAUL: M. le Président, permettez que je déclare
publiquement que je vous ai déjà dit privément que, dans
la banque des présidents, vous étiez l'un des plus
compétents. Vous n'êtes pas le seul, mais vous êtes l'un des
plus compétents. C'est rassurant pour les membres de la
commission...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Pas trop pour moi!
M. PAUL: ... de vous voir assumer les responsabilités que
d'autres tentent d'exercer d'une façon fort malhabile.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Ceci étant dit, le
député de Nicolet avait la parole tout à l'heure.
M. DEMERS: Voulez-vous avoir d'autres compliments, M. le
Président?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Non, je ne veux pas avoir de compliments.
Mais réellement, c'est vendredi soir pour moi comme pour vous. Compte
tenu de ce facteur, soyez assuré que, même si je n'ai
peut-être pas la renommée d'être très intransigeant
comme président, je me ferai violence.
Le député de Nicolet.
M. PAUL: Nous allons vous aider.
M. VINCENT: M. le Président, avant la suspension des travaux de
cette commission, celle-ci a rejeté un amendement proposé par le
député de Shefford. Je voudrais revenir, M. le Président,
non pas sur l'amendement je n'en ai pas le droit mais sur la
municipalité de Lochaber-O uest.
M. le Président, le député de Terrebonne nous a
mentionné que Lochaber, comme telle, avec ses deux bureaux de vote,
comprenant environ 300 électeurs, était située dans le
comté d'Argenteuil, que Lochaber-Ouest, comprenant environ 213
électeurs, était située dans le comté de Papineau
et que Lochaber-Nord, comprenant environ 212 électeurs, était
située dans le comté d'Argenteuil.
Comme ces trois municipalités, d'après les informations
que j'ai obtenues tout à l'heure
par téléphone, font partie de l'entité sociologique
de Thurso, qu'elles sont dans les limites, ou presque, de la ville de Thurso,
il serait beaucoup plus logique, vu que Thurso a été
laissée dans le comté d'Argenteuil, que la petite
municipalité de Lochaber-Ouest soit détachée du
comté de Papineau et retournée au comté d'Argenteuil.
Je pense que ça ne pose pas de problème pour une bonne
délimitation de la carte électorale, mais que ceci pourrait
causer des problèmes à la population ou aux électeurs qui
vivent dans cette municipalité.
Ainsi, nous les laisserions ensemble et ces gens feraient tous partie du
comté d'Argenteuil, au lieu d'en avoir une partie dans le comté
de Papineau et une partie dans le comté d'Argenteuil.
Et j'aimerais, avant de faire ma proposition formelle ou par
écrit, que le député de Terrebonne prenne les informations
pour voir si ça ne serait pas plus logique que ces 213 électeurs
soient dans le même comté ou la même circonscription
électorale que leurs concitoyens des deux autres corporations
municipales.
M. HARDY: Pour les mêmes raisons que j'ai longuement
énumérées, expliquées,
précisées...
M. VINCENT: Ne dites pas non tout de suite.
M.HARDY: Vous savez, dans des travaux semblables, je pense qu'il faut
accorder pleine liberté aux députés pour expliquer toute
leur pensée.
M. VINCENT: Mais avant que le député de Terrebonne...
M. HARDY: Laissez-moi terminer.
M.VINCENT: Mais juste avant qu'il dise non.
M. HARDY: Vous ne savez pas si je vais dire non.
M. VINCENT: Cela semble.
M. HARDY: Oui, mais... M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Là, nous allons nous comprendre
bien comme il faut. Il y a les employés du journal des Débats qui
sont bien fatigués, et ils voudraient que tout le monde s'identifie. Qui
que ce soit, si vous voulez, vous allez vous adresser à moi. Ou bien moi
aussi je vais m'en aller.
M. HARDY: C'est ce que j'ai fait.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Terrebonne et
après ça, quand il aura fini, le député de Nicolet,
et le député de Labelle, avec sa belle voix, s'il le veut il
parlera aussi.
Chacun votre tour, je vais tous vous laisser parler.
M. DEMERS: Ne m'oubliez pas.
M. HARDY: Je voulais simplement dire que si, d'une part, tous les
députés doivent avoir entière liberté de parole,
dire tout ce qu'ils ont à dire, d'autre part, je ne vois pas
l'utilité de répéter constamment les mêmes choses.
C'est pourquoi je dis que pour les mêmes raisons que j'ai longuement
précisées cet après-midi, je ne vois pas l'utilité
d'accepter la motion du député de Nicolet.
M. VINCENT: Je reviens là-dessus. Le député de
Terrebonne va comprendre avec moi et M. le Président, je
m'adresse à vous j'ai communiqué il y a à peine une
heure avec un de vos collègues ou confrères de la profession, un
ex-membre de l'Assemblée nationale du Québec, que plusieurs
connaissent très bien, un homme très objectif, le notaire
Théoret.
Je lui ai posé la question au téléphone, et je suis
très sincère, je lui ai dit que les trois municipalités de
Lochaber même, Lochaber-Ouest et Lochaber-Nord seraient
subdivisées dans Papineau et Argenteuil. Il a dit: Logiquement, que ces
trois municipalités soient situées avec Thurso dans un
comté ou dans l'autre. Il préférait, lui, que ce soit dans
le comté de Papineau. Mais il a dit: Qu'elles soient situées dans
un comté ou dans l'autre. Mais que ces gens ne soient pas
divisés.
Moi je trouve que ça a du sens. On a refusé tout à
l'heure la motion du député de Shefford. Donc, inutile de revenir
là-dessus. Thurso sera située dorénavant, dans X mois,
dans le comté d'Argenteuil. Donc, pourquoi les trois
municipalités de Lochaber ne seraient-elles pas situées
également dans le comté d'Argenteuil? Et tous les membres de la
commission vont admettre avec moi que c'est bien normal que ces gens qui sont
dans la même entité sociologique soient dans le même
comté provincial.
Cela représente quoi? Cela représente 213
électeurs. Dans les normes démographiques, cela ne change pas
tellement. Qu'il y ait 29,300 ou 29,500 électeurs, et que, dans l'autre
comté, il y ait 200 électeurs de moins, ça ne pose pas de
problème.
Ma proposition est la suivante: II est proposé que le territoire
de la municipalité de Lochaber-Ouest soit exclu du district territorial
de Papineau. Et plus tard qu'elle soit ajoutée au district
électoral d'Argenteuil.
Cela représente 213 électeurs. Et ça empêche
ces gens d'être dans un autre comté.
M. HARDY: En addition à toutes les raisons que j'ai
données cet après-midi, qui se résument en ceci, je
considère que les députés des populations
concernées sont les porte-parole autorisés en la
matière.
Je veux tout simplement signaler ceci, malgré tout le respect que
j'ai pour l'ex-député de Papineau, là également, en
raison de ce qui s'est produit le 29 avril 1970, le député actuel
de Papineau est une voix plus autorisée que l'ex-député de
Papineau en ce qui concerne ce problème, comme tous les problèmes
d'intérêt public qui concernent le comté.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: Est-ce que l'honorable député me permet une
question?
M. HARDY: Je suis ici pour ça.
M. PAUL: Comment concilier sa déclaration voulant que les
députés des régions concernées soient les
porte-parole les plus autorisés, les mieux renseignés? Comment se
fait-il que le gouvernement fédéral, dans sa réforme
électorale, ne tienne pas compte du même principe et qu'il
préfère consulter la population?
M. HARDY: M. le Président, c'est très clair, le
député de Maskinongé...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): C'est hors d'ordre
complètement.
M. PAUL: Pourquoi est-ce hors d'ordre? M. HARDY: Vous avez raison.
M. PAUL: Non, monsieur, ce n'est pas hors d'ordre.
M.HARDY: Oui.
M. PAUL: Non, monsieur, j'ai le droit de savoir pourquoi, dans un cas
d'espèce bien déterminé, sur la motion du
député de Nicolet, le porte-parole du gouvernement va nous
apporter une réponse que je juge j'ai le droit de la juger comme
je le veux stupide...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Maskinongé sait fort bien que le député de Terrebonne ne
peut pas lui répondre sur une compétence
fédérale.
M. PAUL: Non, mais par analogie, il peut dire pourquoi on n'a pas pris
la même conduite...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Mais votre question...
M. PAUL: ... en regard de la loi provinciale.
M. HARDY: M. le Président, parce qu'on a adopté le bill
80.
M. PAUL: Parce que vous avez adopté le bill 80!
M. HARDY: Oui, le député de...
M. PAUL: Et à Ottawa, le fédéral n'a pas une
commission...
M. HARDY: Non, le député... M. PAUL: ...
indépendante?
M. HARDY: ... de Maskinongé devrait savoir que la loi qui
régit tout ça à Ottawa est totalement différente du
bill 80.
M. PAUL: Bien non, je ne connais pas la loi. Cela me ferait plaisir
de...
M. HARDY: Il 1'a scrutée.
M. VINCENT: M. le Président...
M. PAUL: M. le Président, je voudrais tout simplement faire une
mise au point. C'est regrettable que M. Loubier soit absent, probablement qu'il
sera de retour ce soir, je voudrais...
M. DEMERS: II est allé...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Voulez-vous laisser parler votre
collègue, s'il vous plait !
M. PAUL: ... vous signaler que le travail que nous faisons actuellement
va se dérouler avec la même efficacité tant et aussi
longtemps que le gouvernement, par la voix de son leader ou par la voix de son
porte-parole autorisé, le député de Terrebonne, ne nous
donnera pas la certitude que la réforme électorale que nous
étudions actuellement ne sera pas suivie d'une autre législation
concernant la réforme du scrutin.
M. HARDY: Vous n'avez pas le droit de dire cela, ce n'est pas ce qui est
à l'étude.
M. PAUL: Cela ne fait rien, j'ai passé mon message quand
même.
M. VINCENT: Cela réglerait tous les problèmes.
M. HARDY: C'est hors d'ordre et ça ne nous impressionne pas
beaucoup.
M. PAUL: Non, mais à la longue, vous allez trouver ça
fatigant.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Nicolet a
demandé la parole.
M. VINCENT: M. le Président, si le député...
M. PAUL: Pardon, j'ai parlé en deuxième lecture, je n'ai
pas eu peur, je ne suis pas allé me cacher dans les toilettes.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. CARPENTIER: Cela fait peut-être dix fois que j'entends dire
à cette commission que quelqu'un s'est caché dans les toilettes
et j'aimerais me faire préciser qui y s'est caché.
M. PAUL: N'ayez pas peur...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. PAUL: Faites-en tant que vous voudrez, je n'ai pas peur de vos
insinuations.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît!
M. PAUL: Reconnaissez-le comme l'adjoint parlementaire du
député de Saint-Maurice.
M. CARPENTIER: C'est encore une... Continuez, le peuple vous jugera.
LE PRESIDENT: (M. Lamontagne): Le député de Nicolet.
M. PAUL: Cela fait longtemps qu'il le fait, depuis 1958.
M. CARPENTIER: Cela peut changer à l'avenir.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je suis prêt à vous donner
cinq minutes pour que tout le monde parle ensemble et après
ça...
M. DEMERS: Etes-vous à la veille de démissionner vous
aussi?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Non.
M. DEMERS: Avertissez-nous, ne nous prenez pas par suprise.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je pense que vous tenez à relire
personnellement des propos... Qui a demandé la parole? On espère
que vous allez le laisser parler. Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Si le député de Papineau était ici, je
suis certain qu'il n'a pas vu ce problème comme nous le voyons. Pensez
pour un instant que vous êtes député du comté de
Papineau. C'est très sérieux... Lochaber le
député de Bonaventure va me comprendre Lochaber!
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. VINCENT: Lochaber, et ça se prononce Lochaber. A Lochaber, le
bureau de scrutin 32...
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, M. le Président, c'est Lochaber.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Comme l'a dit le député de
Nicolet, tout le monde comprend, si vous voulez on ne reviendra plus
là-dessus. Tout le monde semble comprendre. Le député de
Nicolet.
M. VINCENT: Lochaber. Le bureau de vota-tion 32-A rural remarquez
bien, M. le Président à la dernière élection
provinciale avait 154 électeurs. Ce bureau de votation, on le place dans
le comté d'Argenteuil. A Lochaber, le bureau de votation 32-A rural, 150
électeurs, on le place dans le comté d'Argenteuil projeté.
C'est logique. Lochaber ouest, là c'est logique. C'est logique,
là parce qu'on a refusé l'amendement du député de
Shefford.
M. LEVESQUE: C'est logique de refuser l'amendement.
M. VINCENT: Non, non c'est logique maintenant qu'on a refusé
l'amendement. A Lochaber ouest, le bureau de votation 33 rural, on le place
dans le comté de Papineau.
M. DEMERS: Ou déplace... M. LEVESQUE: Pardon?
M. VINCENT: Le député de Bonaventure, qu'il me suive.
Bureau 32-A rural dans Argenteuil, 32-B rural dans Argenteuil, 33 rural, 213
électeurs, dans Papineau et dans Lochaber-Nord, le bureau de votation
34-R, on l'envoie, avec 212 électeurs, dans Argenteuil. Cela veut dire
que le bureau de votation 32 subdivisé s'en va dans Argenteuil, le
bureau de votation 33 dans Papineau et le bureau de votation 34 dans
Argenteuil.
De quelle façon le député de Bonaventure
pourrait-il faire une élection dans cette région? Ces
gens-là vont être tellement mêlés tout à
l'heure qu'ils ne sauront pas s'ils doivent... Parce qu'ils vont vouloir voter
soit pour le notaire Théoret ou pour son remplaçant, le
président d'élection aussi. Il me semble que si le
député de Papineau était ici, il comprendrait le
problème comme nous l'exposons présentement...
UNE VOIX: II le comprend.
M. VINCENT: ... je suis certain que le député de Papineau
dirait qu'il y a là quelque chose d'anormal. Il faut absolument que
Locha-ber-Ouest, avec 213 électeurs, soit détachée
maintenant du comté de Papineau et rattachée au comté
d'Argenteuil. Ce qui est encore plus grave, M. le Président, c'est que
les trois municipalités de Lochaber comme telles, sont dans les limites
de la ville de Thurso. Les gens vont à la messe à Thurso, ils
vont au bureau de poste à Thurso, ils vont à la salle municipale
de
Thurso, ils tiennent même leur séance du conseil municipal
à Thurso et maintenant, ils vont être situés dans deux
comtés différents. Donc, la demande est très simple. Il
est proposé que le territoire de la municipalité de
Locha-ber-Ouest soit exclu du district territorial de Papineau et
rattaché au district territorial d'Argenteuil.
Cela fait 213 électeurs et on respecterait les normes...
M. CARPENTIER: M. le Président, une question de
règlement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Une question de règlement.
M. CARPENTIER: Avec le consentement unanime de la commission, je propose
que l'honorable Tremblay, député de Bourassa, remplace M. Dionne
comme membre de la commission.
M. RUSSELL: Une excellente nomination libérale.
M. VINCENT: Pour continuer, M. le Président, je suis certain que
le nouveau membre de la commission, le député de Bourassa, est
d'accord avec moi. Si le député de Bourassa, qui connaît
quand même la situation politique, géographique, économique
d'une région donnée, avait à transiger avec une
entité sociologique comme Lochaber, est-ce qu'il serait
intéressé à voir les mêmes citoyens vivant dans le
même territoire se subdiviser, le bureau 32 et le bureau 34 un
comté, puis le bureau 33 dans un autre comté? Je pense que c'est
normal. C'est seulement 213 électeurs et pour l'information de la
commission je le dis en toute franchise j'ai communiqué
tout à l'heure avec un notaire qui fait des actes notariés, c'est
bien normal, qui rencontre ces gens, qui a déjà été
député du comté, qui a transigé avec ces personnes,
qui connaît leur mentalité. Il m'a dit: Ecoutez, ça n'a pas
de sens qu'on divise ou qu'on subdivise ce territoire et qu'on les envoie dans
deux comtés différents. Donc, le député de
Bourassa, comme nouveau membre de la commission, pourrait nous aider...
M. LAFONTAINE: II va comprendre ça, lui.
M. VINCENT: ... à faire comprendre au gouvernement, pas au
gouvernement, au député de Terrebonne qu'il serait bien normal
que ces 213 électeurs s'en aillent dans le comté...
M. DEMERS: C'est le gros gars...
M. VINCENT: ... de leurs concitoyens. Que ce soit un comté ou
l'autre, mais qu'ils s'en aillent dans le même comté.
Je n'accepterais pas cela chez nous. Si le député de
Papineau revenait ou encore, est-ce qu'on pourrait suspendre l'article 74,
attendre le retour du député de Papineau, la semaine prochaine?
On pourra poser la question au député de Papineau. Je suis
certain que le député de Papineau dirait: II y a eu une erreur et
une erreur qui peut...
Vous savez, M. le Président, qu'il s'agisse de 25,000 de 30,000
ou de 200 électeurs, ce sont quand même des humains, ce sont quand
même des hommes, des femmes, des jeunes.
M. LEVESQUE: M. le Président, j'aurais une question à
poser au député de Nicolet. Est-ce que lui et ses
collègues seraient prêts à adopter le paragraphe 74 avec
cette réserve?
M. VINCENT: Non.
M. DEMERS: Non, parce qu'il y en a d'autres qui s'en viennent.
M. VINCENT: M. le Président, le député de
Bonaventure comprendra...
M. LEVESQUE: Je comprends très bien. UNE VOIX: C'est un
détail.
M. PAUL: Je viens d'apprendre qu'il y en a onze.
M. DEMERS: C'est un détail et vous nous avez tellement
orientés vers les détails.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce que le député de
Nicolet cède la parole?
M. VINCENT: Non. En ce qui me concerne j'ai reçu comme mandat,
depuis quelques jours, à savoir que d'ici trois semaines, d'ici la fin
de décembre, je dois veiller à l'intérieur du caucus afin
que chaque comté ne subdivise pas des entités sociologiques.
M. HARDY: Vous avez toute une tâche! M.VINCENT: J'ai fait faire
des enquêtes...
M. PAUL: On en apprend, mais ça ne fait rien.
M. VINCENT: Je me suis mandaté.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): C'est inscrit au journal des
Débats.
M. PAUL: Cela ne change rien.
M. LAFONTAINE: Sur un point d'ordre. A titre d'organisateur de mon
parti...
M. HARDY: Cela n'a rien à voir avec les travaux de la
commission.
M. LAFONTAINE: ... C'est pour rendre plus
clair ce que le leader de mon parti vient de dire. J'avais oublié
de le consulter, il vient d'apprendre que le député de Nicolet
avait été mandaté pour tenter de protéger les
entités sociologiques dans les iniquités que la nouvelle carte
électorale proposée par le Parti libéral, avec le rouleau
compresseur...
M. HARDY: Sur ce semblant de point d'ordre, dois-je comprendre
qu'après les prochaines élections générales le
député de Nicolet pourra avoir une chaire de sociologie dans une
université?
M. DEMERS: On a fait des professeurs avec des barbus.
M. CROISETIERE: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député d'Iberville.
M. CROISETIERE: ... le député de Terrebonne avait compris
l'intervention du chef de l'Opposition et la suggestion surtout qu'il faisait,
si le mode de scrutin était changé, peut-être que les gens
de Lochaber auraient une meilleure chance de s'exprimer.
M. PAUL: M. le Président, vous me permettez de féliciter
le député de Nicolet pour sa promotion.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Certainement.
M. VINCENT: M. le Président, si on regarde ça d'une
façon sereine; ici je m'adresse aux journalistes...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce qu'on doit faire venir le journal
des Débats?
M. VINCENT: Je m'adresse aux journalistes, si nous étions
capables... excusez, aux journaliers.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Par mon intermédiaire?
M. LAFONTAINE: Par votre intermédiaire et via la commission.
M. HARDY: M. le Président, sur une question de règlement.
Nous avions compris depuis fort longtemps que les débats de nos
collègues étaient prononcés pour la tribune.
M. PAUL: On n'a pas peur, c'est ce qu'on veut.
M. VINCENT: Cela va plus loin que cela.
M. PAUL: Nous voulons que la population soit sensibilisée sur le
"gerrymandering".
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce que le député de
Nicolet cède son droit de parole à un de ses
collègues?
M. VINCENT: Je suis prêt à aller à mon bureau... si
on avait une "flash-light"...
M. CROISETIERE: Une lampe de poche.
M. VINCENT: Une lampe de poche... et téléphoner à
ces citoyens.
M. PAUL: Un par un. M. VINCENT: Un par un.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Comme on vote.
M. LAFONTAINE: ... le système démocratique.
M. VINCENT: Regardons cela. Si vous voulez, M. le Président, on
va répéter. Lochaber c'est une entité sociologique.
M. MARCHAND: Lochaber.
M. VINCENT: Lochaber, une entité sociologique, il y a trois
municipalités, tous ces gens sont rattachés à Thurso et il
y a quatre bureaux de vote à Lochaber, 32A, 32B, 33 et 34. Les bureaux
32A et 32B sont rattachés à Argenteuil, 33 est rattaché
à Papineau puis 34 est rattaché à Argenteuil. Je pense que
tous les députés ont dans l'idée ce que ça
représente.
M. TREMBLAY (Bourassa): Quelle est la distance...
M.VINCENT: L'honorable député de Bourassa.
M. TREMBLAY (Bourassa): Quelle est la distance du bureau 33 dont vous
parlez...
M. VINCENT: Ils sont tous dans le même territoire! C'est la
même ville, c'est la même entité. Cela peut être un
côté de rue puis l'autre côté de rue.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela arrive à Montréal, un
côté de rue est dans un comté et l'autre côté
est dans l'autre comté.
M. VINCENT: Ce n'est pas étendu.
M. DEMERS: Ce n'est pas la même chose.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela dépend de la distance. Il y a cela,
aussi.
UNE VOIX: Ce sont tous des voisins.
M. TREMBLAY (Bourassa): On peut appeler Mont-Laurier. Mont-Laurier,
c'est grand.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! C'est très difficile de
vous suivre. Il y a des sons qui me parviennent et je ne sais plus trop qui
parle. L'honorable ministre, député de Bourassa.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est une question que je posais.
M. VINCENT: Pour répondre au député de
Bourassa...
M. TREMBLAY (Bourassa): Quelle est la distance du bureau de scrutin en
question, qui n'est pas attaché au comté d'Argenteuil?
M. VINCENT: ... juste pour vous donner une idée du territoire,
Thurso, d'après la carte électorale de 1970, aux élections
du 29 avril, avait les bureaux de scrutin 25-A, 25-B, 26-A, 26-B, 27, 28, 29,
30, 31. Un peu plus loin, on arrive à Lochaber, 32-A, 32-B, qui est dans
Argenteuil. Lochaber-Ouest, 33, on l'envoie dans Papineau, Lochaber-Nord, 34,
on l'envoie dans Argenteuil. C'est tout ensemble.
M. PAUL : Auriez-vous un moyen pour régler le
problème?
M. VINCENT: II y a certainement une erreur.
M.TREMBLAY (Bourassa): II faudrait regarder la carte.
M. VINCENT: Bon!
M. TREMBLAY (Bourassa): Ecoutez!
M. PAUL: C'est grave! La crainte est le commencement de la sagesse.
UNE VOIX: On a demandé une carte depuis le début.
M. TREMBLAY (Bourassa): Qu'on regarde la carte.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît!
M. TREMBLAY (Bourassa): Entre l'est ou l'ouest de la ville de
Montréal, il y a une différence. Là, il peut y avoir une
différence.
M. VINCENT: Oui, oui.
M. PAUL: Ecoutez le député de Bourassa.
M. VINCENT: Saint-Malachie...
M. PAUL: Un instant! Le député de Bourassa va
répondre.
M. TREMBLAY (Bourassa): L'ouest, c'est peut-être une autre section
qui peut très bien compléter un autre comté. Au sujet des
20,000 ou 25,000 électeurs, je n'ai pas le dossier devant moi; je donne
tout simplement mon opinion.
M. VINCENT: Si c'était une population de 5,000 électeurs,
j'admets qu'il faudrait respecter les critères démographiques
donnés à la commission par le bill 80, parce qu'il faut que cela
arrive à un certain nombre d'électeurs. Là, cela
représente seulement 213 électeurs, 213 personnes qui voteraient
dans un comté au lieu de voter dans l'autre.
Je vois l'illogisme. Supposons que je sois camionneur, comme je l'ai
déjà été, que je retourne chez ces gens-là
et je jase avec eux. Dans le langage populaire, le langage courant, ils vont
dire: Quelle sorte de maudits fous vous avez à Québec pour nous
placer dans un comté et les autres, dans l'autre, alors qu'on vit dans
la même rue, sur le même territoire?
M. LAFONTAINE: C'est d'un ridicule consommé.
M. VINCENT: Quand on continue, Saint-Malachie est dans Argenteuil. Donc,
32 dans Argenteuil et 33 dans Papineau.
M. LAFONTAINE: Si le député de Nicolet me le permet,
j'aurais une question à poser.
M. VINCENT: Oui.
M. LAFONTAINE: A moins que je n'aie mal lu, je ne retrouve
Sainte-Malachie ni dans le comté d'Argenteuil, ni dans le comté
de Papineau.
M. VINCENT: Ce n'est pas Sainte-Malachie; c'est Saint-Malachie.
M. LAFONTAINE: Saint-Malachie, oui.
M. HARDY: M. le Président, Saint-Malachie n'existe pas
officiellement.
M. LAFONTAINE: Comment se fait-il qu'il est dans le rapport officiel de
1970?
M. PAUL: Parce que le rapport est mal fait.
M. LAFONTAINE: A quelle place peut-on identifier Saint-Malachie dans la
loi?
M.VINCENT: Le bureau de scrutin est dans...
M. HARDY: II faut donner des détails. Il faut mettre les points
sur les i avec nos amis d'en face.
M. LAFONTAINE: L'affaire est dans le détail.
M. HARDY: Selon le rapport du président général des
élections le député de Maskinongé doit
savoir cela, je sais qu'il a fait beaucoup de droit municipal il y a
dans plusieurs endroits ce qu'on appelle un nom populaire ou un nom
habituellement utilisé et le nom officiel de la municipalité.
Exemple: Corporation municipale de Saint-Malachie; c'est le nom populaire. Le
véritable nom qui parait au cadastre, c'est Mayo.
M. PAUL: La clinique?
UNE VOIX: C'est à Boston.
M. DEMERS: Comment cela s'écrit-il?
M. LAFONTAINE: M-A-Y-O. Je tiens à préciser au
député de Terrebonne que Mayo est un bureau de poste, je
crois.
M. HARDY: C'est également le nom officiel qui apparaît
à la désignation cadastrale.
M. LAFONTAINE: Oui, mais ce n'est pas une municipalité.
M. VINCENT: Est-ce que Mayo est dans Papineau?
M. HARDY: La municipalité de Mayo apparaît, dans la loi no
62, dans la description du comté de Papineau.
M. VINCENT: C'est encore plus grave. Dans Papineau: 33. Dans Argenteuil:
34 et dans Papineau: 35...
UNE VOIX: Ce n'est pas dans la description.
M. PAUL: Est-ce que le député peut nous dire où
débouche la route de Mayo? Elle débouche à Thurso.
Commencez par connaître votre coin. J'ai voyagé là pendant
huit ans. La route de Mayo débouche à Thurso.
M. HARDY: Elle débouche également à Buckingham.
UNE VOIX: Qu'est-ce que cela fait?
M. LAFONTAINE: Qu'est-ce que cela fait? Regardez le Parti
libéral.
M. VINCENT: J'ai essayé de convaincre le député de
Bourassa. Je pense qu'il est convaincu. Mais prenons un autre exemple.
Supposons que Trois-Rivières-Ouest ait 213 électeurs; est-ce que
le député de Trois-Rivières accepterait qu'on les envoie
dans Maskinongé seulement pour 213 électeurs?
M. LEVESQUE: A l'ordre! Nous en sommes rendus dans Papineau.
M. DEMERS: Oui, mais nous n'en sommes pas sortis.
M. VINCENT: Je refais ma proposition. Il est proposé que le
territoire de la municipalité de Lochaber c'est la prononciation
...
M. HARDY: Vous pourriez peut-être consulter le
député de Chicoutimi sur la phonétique.
M. VINCENT: ... Ouest soit exclu du district territorial de Papineau et
transporté au district électoral d'Argenteuil. Si le
député de Maskinongé me le permet, je lui demanderais
d'appuyer ma motion.
M. PAUL: Ce n'est pas nécessaire en commission. Cela ne fait
rien, je vais l'appuyer quand même.
M. VINCENT: Non, mais de parole.
M. PAUL: Très bien. J'ai rarement vu une motion aussi bien
préparée et correspondant à une réalité
aussi vivante de ce milieu du comté de Papineau. C'est tellement vrai
que j'ai été frappé tout à l'heure par
l'hésitation de mon bon ami, le ministre responsable des autoroutes,
qui, lui, député de Bourassa, connaît très bien le
problème du petit peuple. Il a été frappé, il a
même jeté un regard furtif, inquisiteur, soupçonneux
à l'endroit de ceux qui ont charge et mandat..
UNE VOIX: A l'ordre!
M. PAUL: Qui me crie à l'ordre!
M. TREMBLAY (Bourassa): II ne faudrait pas dire soupçonneux! Vous
allez loin.
M. PAUL: Inquiet. Par amitié, je vais retirer le mot
soupçonneux.
M. CARPENTIER: Inquiet.
M. PAUL: Ah non! Pas inquiet. J'ai trop lu, à un moment
donné, dans sa figure une poussée qui en traduisait beaucoup. Je
n'ai pas fini.
M. TREMBLAY (Bourassa): J'ai trouvé très à point la
proposition du leader ministériel de l'accepter sous réserve.
Qu'on en fasse l'étude sous réserve à nouveau, qu'on
revienne sur le cas et qu'on l'étudie. Vous dites: Combien y a-t-il de
population dans Lochaber? Il peut y avoir quatre bureaux de scrutin de 235,
mais combien y a-t-il de population, etc? Qu'est-ce que cela représente?
Vous me dites cela et j'arrive à la commission. Mais je trouve que la
proposition du leader de l'accepter sous réserve est très
à point. C'est pourquoi j'ai eu un regard vers le leader et, encore une
fois, j'ai trouvé qu'il s'était surpassé en apportant
cette proposi-
tion. Je suis prêt à appuyer la proposition du leader de
l'accepter sous réserve, quitte à y revenir.
M. VINCENT: D'accord.
M. PAUL: Si je comprends bien la proposition de ralliement, le
compromis, au sens du code civil, que fait le député, c'est que
le député de Bourassa voudrait que la commission accepte cette
motion ici.
M. HARVEY (Chauveau): L'article 76.
M. PAUL: Non, non. Ne vous mêlez donc pas de ce que vous ne
comprenez pas et de ce que vous ne savez pas !
M. HARVEY (Chauveau): Je veux vous aider à comprendre, c'est
pourquoi je veux vous l'expliquer.
M. PAUL: Ah, Seigneur! Allez faire ça à la
télévision, vous.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Revenons à la motion.
M. PAUL: C'en est un autre qui est allé se cacher dans les
toilettes et qui n'a pas voulu voter en deuxième lecture.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. HARVEY (Chauveau): Voyons donc!
M.PAUL: Ah non! Il n'y a pas de carte, voyons donc ! Vous n'avez pas eu
le courage de voter vous non plus.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Vous étiez rendu à la
deuxième ligne.
M. LAFONTAINE: M. le Président, est-ce que je peux demander au
député de Maskinongé si les deux étaient dans la
même toilette?
M. PAUL: Je ne le sais pas.
M. TREMBLAY (Bourassa): Moi, je n'ai pas de problème.
M. PAUL: Mais une chose certaine, c'est qu'ils ont été
obligés de monter aux deuxième et troisième étages
parce que les toilettes étaient trop petites pour les renfermer
tous.
M. DEMERS: II y en avait 30 dans les toilettes.
M. PAUL: II y en avait 30 dans les toilettes qui n'ont pas voulu voter.
Je continue car je suis hors d'ordre.
M. DEMERS: ... la purgation collective!
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Si vous voulez, le député de
Maskinongé va lire la motion.
M. PAUL: Alors, je disais donc,...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Ecoutez attentivement.
M. PAUL: M. le Président, est-ce que je peux rappeler mes
collègues à l'ordre, pour vous aider?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Même en votre absence, cela s'est
fait continuellement.
M. PAUL: Bon, continuez à parler et je vais parler avec le
président. Il y a quelque chose de sérieux dans la proposition du
député de Bourassa. C'est à y penser longuement parce que
cela serait un précédent. Le député de Bourassa
propose que nous acceptions la motion.
M. TREMBLAY (Bourassa): Avec le leader parlementaire, on accepte la
motion.
M. PAUL: C'est ça. Maintenant, est-ce que le député
peut nous dire comment, en vertu de notre mécanisme parlementaire, nous
pourrons revenir sur une motion déjà adoptée?
M. TREMBLAY (Bourassa): On a tellement un mécanisme
libéral qu'on est toujours prêt à écouter les
suggestions.
M. PAUL: S'il n'y avait que des gens comme vous, M. le ministre,...
M. TREMBLAY (Bourassa): II ne faut pas s'arrêter à
l'article 147. Pour ne pas me tromper, Lochaber,...
M. VINCENT: Lochaber.
M. TREMBLAY (Bourassa): II y a tel et tel point sur lesquels on voudrait
revenir. On voudrait réétudier la carte. Non, je ne veux pas le
livre de règlements. C'est de l'avocasserie. Je crois que dans la carte
électorale il n'y a pas d'avocasserie. C'est plutôt le bon
sens.
M.PAUL: Pratique.
M.TREMBLAY (Bourassa): Du pratique et du bon sens. Alors, je crois que
l'on doit l'accepter et non pas s'arrêter à l'article 147. Comme
le dit le leader parlementaire, comme d'habitude, avec son bon sens et son bon
jugement, on peut l'adopter, mais avec la réserve d'y revenir, d'en
parler à nouveau si l'on veut en parler à nouveau.
A ce moment-là, cela va donner le temps à tous les
parlementaires de regarder la carte et de voir la partie ouest, la partie sud,
la partie nord.
On pourra voir ce qui en est et ce qui peut s'adapter le mieux pour le
bien de la population. C'est la seule suggestion que je peux vous faire.
Franchement, j'arrive. J'ai regardé cette carte. Je suis prêt
à accepter la proposition du leader parlementaire.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Avec votre permission, vu qu'on se
réfère beaucoup à une déclaration du leader
parlementaire,...
UNE VOIX: C'est le paragraphe 74...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): ... pour le bénéfice des
membres de la commission, il serait peut-être important qu'il la
répète.
M. LEVESQUE: Alors, M. le Président, j'ai écouté,
avec intérêt, les diverses interventions. C'est simplement dans le
but d'apporter, comme le disait le député de Bourassa, ma
meilleure collaboration que j'ai posé une question tout simplement au
député de Nicolet lui disant ceci: Etes-vous prêt à
ce qu'on adopte le paragraphe 74, sur lequel on discute depuis je ne sais plus
combien d'heures? Seriez-vous prêt à adopter l'article 74 si on
suspend ce point, quitte, ensuite, à ramener le point lorsque le
député concerné sera avec nous. Mais la réponse,
que j'ai eue, c'est: Non, n-o-n. Nous avons onze autres suggestions à
faire. Alors, nous allons écouter les onze autres suggestions. Il n'est
pas question, pour nous, d'adopter cet amendement. Je croyais que nous
pouvions, cependant, adopter l'article 74. Mais si vous avez onze autres
suggestions à faire sur le comté de Papineau, bien
écoutons.
M. LAFONTAINE: M. le Président, pour...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: ... répondre au leader parlementaire du
gouvernement, disons que, si le leader parlementaire acceptait de revenir en
arrière, faire acte d'humilité, M. le Président, de
laisser tout de côté il est capable de le faire, il est
assez grand pour le faire toute passion politique et accepter la motion
qui a été apportée par le député de Shefford
et amendée par le député de Saint-Maurice,...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Nous nous sommes prononcés...
M. LAFONTAINE: ... nous accepterions d'adopter le paragraphe 74...
M. LEVESQUE: On s'est prononcé là-dessus.
M. LAFONTAINE: ... et de laisser de côté nos onze autres
motions. Evidemment, c'est dur ce que je demande au leader parlementaire.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): On ne peut pas le demander.
M. LAFONTAINE: Je lui demande de le faire. Dans une franche
collaboration, je lui demande de faire un acte d'humilité. Je sais que
c'est dur pour un leader parlementaire. Ce serait tout simplement faire
entendre la voix du bon sens.
M. LEVESQUE: L'acte d'humilité est beaucoup plus facile que
l'acte de patience.
M. HARDY: M. le Président, pourrais-je faire une suggestion?
UNE VOIX: Vous ne l'avez pas comprise.
M. LAFONTAINE : On l'a comprise, mais on ne l'a pas trouvée
bonne.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît! Le
député de Terrebonne a la parole.
M. HARDY: Pour assurer la cohérence de nos discussions et aussi
un certain progrès, les députés
d'Unité-Québec, qui ont onze suggestions à faire sur le
comté de Papineau, ne pourraient-ils pas les faire en une seule et
même motion que nous pourrions discuter? Ensuite, nous voterions sur la
motion.
M. DEMERS: Cela n'a pas grand bon sens. On voterait seulement une fois
à la fin.
UNE VOIX: Non, non.
M. DEMERS: Cela veut dire que vous allez tout rejeter d'un paquet!
M. HARDY: Je savais, dans le fond, que le député de
Saint-Maurice, au fond de lui-même, voudrait progresser.
M. DEMERS: C'est au tréfonds.
M. HARDY: Tout en étudiant à fond la loi, le
député de Saint-Maurice voudrait quand même, malgré
ce qu'il a dit hier, progresser. C'est un homme pratique. Mais il ne semble pas
avoir de collaboration de ses collègues.
M. DEMERS: Ne vous sentez pas mal, vous, là!
M. PAUL: Si je ne m'abuse, j'avais la parole.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je ne sais plus trop. Je vais vous la
donner. Le député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, je disais tout à l'heure que le
député de Bourassa m'a réelle-
ment frappé par la logique de son argumentation. Il a
lancé une invitation au leader du gouvernement, mais celui-ci ne semble
pas prêt à retenir la suggestion que lui fait le
député de Bourassa.
Par contre, M. le Président, nous sommes en face d'un
problème extrêmement social et humain. Voici que le
député de Nicolet nous parle d'un groupe d'électeurs, qui
sont situés à Lochaber, 213 personnes exactement, M. le
Président dans le comté de Papineau et qu'on veut
déménager dans le comté d'Argenteuil.
Si j'étais député de Papineau, je pourrais dire
ceci si on me posait la question aux fins de savoir si j'ai transmis ou non les
résolutions qui auraient été adoptées possiblement
par le conseil municipal de Lochaber. Disons que je n'ai pas transmis les
lettres, mais que j'en ai pris connaissance. Je n'ai pas tenu compte de cela.
J'acceptais, s'ils le voulaient, qu'ils demeurent dans le comté, vu que
ceux qui travaillaient dans la région travaillaient dans le sud du
comté et qu'il était normal, pour eux, de vouloir rester dans le
comté. Ne cherchons pas plus longtemps pour connaître l'opinion du
député de Papineau; il l'a dit hier soir, devant la commission
parlementaire, feuillet R/592-B/AN, page 2.
M. HARDY: On l'a lu tantôt.
M. PAUL : Alors, pourquoi attendre pour consulter le principal
député? Si j'avais reçu un tel traitement de la part de
mon parti, je ne serais pas en Chambre aujourd'hui. Je retournerais
déçu dans mon comté. Pourquoi? Parce qu'on ne peut pas
comprendre qu'on n'accepte pas une proposition aussi logique que celle que fait
le député de Nicolet.
Imaginons-nous, M. le Président, un seul instant, toutes les
difficultés que cela présentera, au point de vue de
l'organisation, que ce soit pour le président des élections, que
ce soit pour le greffier pour des organisateurs politiques des quatre partis
qui auront, M. le Président, à l'intérieur de cette
même municipalité, à s'occuper d'un groupe de 213
électeurs, pour qui on devra trouver des moyens de transport et de
déménagement le jour du vote.
Alors, ils seront révoltés et je suis convaincu qu'ils
protesteront par un vote fortement contre le gouvernement qui leur a
imposé une telle situation illogique.
Je m'interroge longuement quant aux raisons qui peuvent, à prime
abord, permettre au député de Terrebonne je m'excuse si je
le dérange du revers de la main, de rejeter...
M. HARDY: Vous ne voulez pas que je consulte mes conseillers?
M. PAUL: Vous ne me dites pas que le député de Rouville
est rendu conseiller là-dedans aussi.
M. HARDY: C'est un des meilleurs.
M. PAUL: Je pensais que sa spécialité était le
cidre.
M. HARDY: II n'y a pas d'incompatibilité entre les deux.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Il restait quelques minutes
seulement au député de Maskinongé. Le député
de Maskinongé.
M. PAUL: Je ne puis pas comprendre pourquoi, objectivement, le
député de Terrebonne, lui qui se proclame le grand
démocrate, qui aime consulter... Parce que, quand il participe au
débat, contrairement à tous les usages parlementaires connus en
vertu du droit britannique, qu'il nous expose qu'il a convoqué ses
électeurs, qu'il les consulte...
M. HARDY: Juste une question. Quand le député de
Maskinongé se réfère constamment aux usages britanniques
parlementaires en regard de la fonction de vice-président, est-ce qu'il
fait allusion en particulier à l'un de ses prédécesseurs,
député de Maskinongé, qui fut longtemps
vice-président de la Chambre et qui participait
régulièrement aux débats de la Chambre?
M. PAUL: Je ne suis pas au courant. Chose certaine, c'est que
c'était bien avant vous.
M. HARDY: C'était avant moi, mais je l'ai vu souvent participer
aux débats de deuxième lecture.
M. PAUL: Vous deviez avoir la couche aux fesses.
M. HARDY: J'étais jeune, mais j'avais l'âge de raison.
M. PAUL: Ce n'est pas de cette façon que ça se
déroulait. Je m'excuse, je ne voudrais pas parler trop fort, parce que
je ne voudrais pas réveiller le député de Gatineau-Nord.
Je disais donc que le député de Terrebonne, lui le grand
démocrate, devrait également consulter les électeurs
durant la suspension pour l'heure du diner et consulter les autorités de
Lochaber, aux fins de connaître véritablement leur point de
vue.
Ou encore qu'il donne cette mission au prieur du Parti libéral
pour qu'à huit heures quinze ce soir, nous puissions connaître la
véritable réaction de la population et ce que ces gens pensent de
l'aménagement de la carte électorale telle qu'on nous la
présente.
J'ai été heureux de pouvoir appuyer la motion du
député de Nicolet. Et je ne comprends pas que nous n'ayons pas
plus souvent de motions qui nous viennent de l'autre côté de la
table, aux fins d'avoir un remaniement électoral qui puisse corriger
toutes les lacunes, les anomalies que l'on peut retrouver et qui se sont
sûrement glissées entre la première et la deuxième
phase.
Je m'excuse, je voudrais céder temporairement mon droit de parole
au député de Bourassa.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je m'excuse, je voulais juste discuter avec mon
ami le députe d'Iberville.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Maskinongé va terminer.
M. PAUL: Vous êtes tellement gentil que je vous excuse.
Excusez-moi. D'autant plus que, si nous prenons un vote tantôt, nous
espérons que vous allez voter avec nous.
M. TREMBLAY (Bourassa): Excusez-moi, je ne voulais pas vous
déranger.
M. PAUL: J'espère que vous allez voter avec nous. Vous êtes
trop proche du petit peuple. Nous nous rappelons votre brillante intervention
de deuxième lecture...
M. TREMBLAY (Bourassa): Ne soyez pas inquiet.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. PAUL: M. le Président, je vous remercie de me sauver. Pour
terminer, entre professionnels, entre confrères de la même
profession, l'une qui a plus de valeur que l'autre, je ne dirai pas laquelle,
je suis sûr, M. le Président, que vous êtes vous-même
traumatisé par l'attitude que prend le gouvernement. Sachant que la
minute qui me reste est précieuse c'est presque une minute
notariale je n'ai aucun doute que vous verrez à donner toute la
latitude voulue aux députés de l'Opposition pour qu'ils puissent
s'exprimer sur cette motion, pour tâcher de convaincre l'équipe
gouvernementale que son attitude rigide d'intransigeance n'est pas dans
l'intérêt commun. On tente de mettre de côté de grand
principe: "one man, one vote", mais il faut que ça s'opère dans
le milieu sociologique, économique, paroissial, à l'ombre du
clocher. Il ne faudrait pas, M. le Président, qu'on ait maintenant des
autobus électoraux. On a des autobus scolaires...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Vingt secondes.
M. PAUL: M. le Président, on va essayer d'arriver.
J'espère que le gouvernement n'a pas l'intention de mettre sur pied un
système de transport d'électeurs par autobus pour les
déménager lors de la prochaine élection
générale. Dans une situation aussi baroque que celle qui nous est
présentée en ce qui a trait au comté de Papineau, je me
demande si ce n'est pas la mission qu'a reçue le député de
Terrebonne de la part de Papa Doc d'exercer une fois de plu; son contrôle
même sur l'expression que l'électeur, dans une circonstance aussi
grave... M. le Président, ne vous découragez pas. Je fais appel
à un autre de mes collègues pour continuer sur la même
motion.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Qui demande la parole? Le
député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, c'est à mon tour d'appuyer
avec toute l'énergie dont je me sens capable la motion que vient de
proposer l'honorable député de Nicolet, voulant empêcher
que des contribuables, des Québécois, soient ballottés
d'un comté à un autre et ne puissent même pas s'orienter la
journée du vote. On verra, M. le Président, si cette motion n'est
pas adoptée, une telle distorsion dans ce coin que même les
organisateurs du parti ministériel ne sauront plus où ramasser
leurs électeurs et surtout où les faire voter.
Je crois qu'il est très important qu'au moins l'électeur
vote dans le quartier et dans la municipalité où il
réside. Je crois que la motion de mon collègue, le
député de Nicolet, est marquée au coin du gros bon sens.
C'est l'élémentaire bon sens qui parle par la voix du
député de Nicolet. Il a demandé d'essayer de fixer dans
les paroisses et dans leurs comtés respectifs le bureau de scrutin.
Il me semble que ce n'est pas demander la quadrature du cercle. C'est
élémentaire, c'est un grand principe de démocratie et on
va refuser ça.
Je me demande, M. le Président où on en est rendu. La
grande commission qui se voulait indépendante je n'ai pas le
droit d'en dire un mot, devant me limiter, forcément, à l'article
159 qui veut qu'on ne traite que des détails à cette étape
de nos débats a ignoré ce facteur. On attire l'attention
des gens du parti au pouvoir sur une situation qui n'est pas claire, mal
définie.
On invoque, comme argument pour rejeter la balle de notre
côté, que le député, le principal concerné,
n'en a pas parlé. Il ne l'a pas vu. Il vient d'être élu
député. C'est un accident de croisière, son
élection! Il n'est même jamais passé dans ce
coin-là; il ne sait pas où sont ses électeurs dans ce
coin. Il ne peut pas venir préciser le bureau de scrutin de ses
électeurs dans le comté. En son absence, nous prenons, nous,
aujourd'hui, les intérêts de ses électeurs. Vous admettrez
avec moi qu'on n'aurait jamais fait ça si le député du
comté projeté avait été ici. Voilà pourquoi,
M. le Président, j'appuie de toutes mes forces la motion du
député de Nicolet, marquée comme je l'ai dit tantôt,
au coin d'un bon sens exceptionnel.
M. VINCENT: M. le Président, j'aurais une question au
député de Saint-Maurice avant qu'il ne termine.
M. DEMERS: J'ai terminé.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): On va permettre la question.
M. LAFONTAINE: II a terminé mais c'est la même chose.
M. TREMBLAY (Bourassa): II a dit que le député de Papineau
ne connaissait pas son comté, qu'il ne connaissait pas ses
électeurs; ça, c'est prêter des intentions.
M. DEMERS: En aucune façon je ne veux prêter d'intentions
au député de Papineau, au député du comté
projeté de Papineau. Hier, soir, il est venu, en votre absence, nous
répondre. Nous l'avons questionné et je pense que la commission
est d'avis que j'ai été à son endroit d'une gentillesse,
d'une courtoisie extrêmes. Que je dise qu'il ne connaît pas un
secteur de son comté, ce n'est pas faire outrage à quiconque.
S'il le connaît, hier, il n'a pas attiré notre attention
là-dessus; c'est notre devoir aujourd'hui d'attirer l'attention de la
commission sur ce problème.
M. VINCENT: M. le Président, je reviens à ma question au
député de Saint-Maurice. Comme il y a une école à
Lochaber, si le président des élections disait que tous les
bureaux de votation de Lochaber, 32, 33 et 34, sont situés à
l'école, qu'arriverait-il, si un de ces bureaux de scrutin était
dans Argenteuil et un autre dans Papineau?
M. DEMERS: C'est un problème que la commission n'a pas
envisagé et cela fait rire le député de Terrebonne.
M. HARDY: Un problème social. M. DEMERS: Social. Il est six
heures.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, M. le Président...
UNE VOIX: II est six heures.
M. LAFONTAINE: II est six heures, d'accord.
UNE VOIX: II est six heures, on en reparlera.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Si vous me faites tous remarquer qu'il est
six heures, je serai d'accord avec vous. Il est six heures. La commission
suspend ses travaux jusqu'à huit heures quinze.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
Reprise de la séance à 20 h 25
M. LAMONTAGNE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
On m'informe que le député de Compton remplace le
député de Rouville. Y a-t-il d'autres changements?
M. TREMBLAY (Bourassa): II y a moi.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): C'est exact. Il y a eu le changement du
député de Compton, mais il est revenu et il remplace quelqu'un
d'autre. Cet après-midi, vous avez remplacé M. Dionne.
M. TREMBLAY (Bourassa): Je remplace qui?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Phaneuf, député de
Vaudreuil-Soulanges.
M.TREMBLAY (Bourassa): II est là, le député de
Compton.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Oui, justement. Il prend la place d'un
autre. Y a-t-il d'autres changements? Si vous voulez me remettre la motion, je
vais la relire. Pour vous remettre un peu dans l'atmosphère, nous avons
devant la commission une motion du député de Nicolet qui le lit
comme suit : II est proposé que le territoire de la municipalité
de Lochaber-Ouest soit exclu du district territorial de Papineau. La parole est
au député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, avant que nous partions dans la
noirceur pour aller souper, nous avions discuté ensemble la motion du
député de Nicolet. Je lui avais donné mon appui. Me
serait-il permis, avant d'entrer dans le vif du sujet, d'attirer votre
attention, et l'attention du côté ministériel, afin qu'on
puisse nous fournir, sur nos étages où il fait très noir,
un semblant de lumière? Le député de Labelle s'est
blessé tantôt en montant. Il viendra nous rencontrer tantôt.
Je demanderais qu'on éclaire les passages modestement. Je ne demande pas
qu'on mette des lumières à tous les coins de rue. Entre-temps, je
demanderais à mon adjoint d'attendre pour parler.
M. HARVEY (Jonquière): Faites-les accompagner par un
député ministériel.
M. DEMERS: Cela n'éclaire pas, cela entrave, les
députés ministériels. C'est en dehors de la motion, mais
je pense que c'est sérieux.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): C'est très sérieux.
M. DEMERS: Nous avons d'abord à descendre les escaliers. On en a
assez déjà de les
monter, à l'âge que nous avons nous ne sommes pas
tous jeunes comme vous, M. le Président nos cheveux sont teints,
mais pas de la même couleur que les vôtres. Comme le leader
parlementaire marche toujours sur le même étage, lui, il n'a pas
de problème, il ne s'empêtre pas. Mais pour ceux qui sont au
troisième et au deuxième, il y a un problème
sérieux. Je demanderais, étant donné que le gouvernement
ne ménage pas sur les vols d'avions, à $200 l'heure, on peut
éclairer plusieurs étages. C'est pour ça que j'attire
votre attention.
Je reviens à la motion, si vous le permettez. J'attendais que
vous m'y exhortiez...
M. TREMBLAY (Bourassa): Si vous continuez à parler, cela
coûte cher le temps des députés aussi...
M. DEMERS: Oui, je comprends. Mais pour ce qu'ils font, dans certains
cas, ils sont payés 2,000 fois pour ce qu'ils font.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela coûte cher, si on prend tout le monde
qu'il y a là. C'est à discuter. Ce sera une nouvelle motion.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): La nouvelle motion, gardez-la en note pour
tout à l'heure. Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je vous remercie d'avoir rappelé à l'ordre ce
député. Je reviens à la motion du député de
Nicolet. Comme j'en avais parlé un peu, avant que nous partions pour
aller souper en dehors de cette enceinte...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Vous étiez à terminer, je
crois.
M. DEMERS: Oui, je préparais ma péroraison.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Justement.
M. DEMERS: Vous savez, comme tout orateur ne sait parler s'il ne sait se
limiter, je tâcherai d'être bref, sans avoir la prétention
de savoir parler.
Je vous dirai que cette motion est une motion qui dénote, du
député de Nicolet, un sens aigu de ses responsabilités et
en plus, comme l'ajoute le député de Terrebonne, qui est la
compétence personnifiée, qui est le Pic de La Mirandole de cette
enceinte, on peut le questionner sur tout je m'excuse si je fais cet
aparté y compris les arts et la musique surtout. On peut le
questionner dans tous les domaines, il a des réponses à tout.
C'est pour ça que j'appuie la motion du député de
Nicolet.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Merci. Est-ce que vous êtes
prêts à voter sur la motion?
DES VOIX: Vote! Vote!
M. VINCENT: Est-ce qu'elle est acceptée?
DES VOIX: On va voter.
M. RUSSELL: Cela ne donne rien de voter, on sait que vous êtes
pour.
M. CROISETIERE: II va expliquer pourquoi très
brièvement.
M. LATULIPPE: Je ne vous ferai pas perdre votre temps, vous allez
voir.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que je pourrais...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Nous allons lui donner la parole. Il a
droit à dix minutes.
M. RUSSELL: D'accord.
M. LATULIPPE: ... le leader parlementaire à appuyer la motion,
pour les mêmes raisons qui ont amené le député de
Bourassa à avoir un certain penchant favorable et, étant
donné que cela correspond aussi à une certaine forme de logique,
il me paraît que la motion est tout à fait valable. C'est pourquoi
je voterai pour.
M. HARDY: M. le Président, le vote.
M. TREMBLAY (Bourassa): M. le Président, je voudrais
rétablir les faits. Cet après-midi, je n'ai pas dit que la motion
était valable mais bien qu'elle devait être étudiée.
Entre six heures et huit heures ce soir, j'ai étudié la carte
électorale. Je vous dis qu'avec la nouvelle carte, c'est inchangeable.
D'après moi, la carte est très bien faite. Ce sont des paroisses
complètes, des conseils complets...
M. HARDY: C'est la même que vous avez.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. HARDY: C'est la même carte que vous avez.
M.TREMBLAY (Bourassa): Vous avez la même carte.
M. DEMERS: M. le Président, avant que l'on prenne le vote...
M. TREMBLAY (Bourassa): Je ne voudrais pas que l'on interprète
mal mes paroles.
M. DEMERS: On a compris et on comprend que c'est très bien ce que
vous allez faire.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. LATULIPPE: Est-ce que je peux demander au vice-président de la
Chambre...
M. HARDY: M. le Président, je ne suis pas ici comme
vice-président de la Chambre. Je suis ici comme député de
Terrebonne.
M. LATULIPPE: Et comme spécialiste, peut-être, de la
réforme.
M. HARDY: Non. Comme député qui s'intéresse
à la carte électorale.
M. LATULIPPE: Vous êtes également le grand pilote de la
réforme électorale. Est-ce que l'étude que vous avez faite
entre-temps relativement aux allégations des députés de
l'Unité-Québec ne démontre pas qu'en passant à
cette division de comtés, par Lochaber, l'on divise cette
municipalité d'une certaine façon?
M. HARDY: Non, M. le Président. On respecte totalement le
territoire des municipalités. Pour le bénéfice du
député de Frontenac, qui, je pense, a suivi ces travaux avec
beaucoup d'attention et qu'il n'a rien fait qui semble ne pas être dans
l'ordre, je lui répéterai que, premièrement, pour modifier
le projet de loi que nous avons actuellement, il faut avoir de bonnes raisons
pour nous donner la preuve qu'on a de bonnes raisons. Nous n'avons pas ces
raisons. Deuxièmement, les députés, qui sont les
porte-parole autorisés de ces comtés, n'ont pas fait valoir ces
demandes. La seule voix autorisée, à laquelle on a fait appel,
c'est celle de l'ancien député de Papineau. Je pense que
jusqu'à nouvel ordre, je considère l'actuel député
de Papineau plus représentatif de la population de Papineau que
l'ancien. Alors, pour toutes ces raisons...
M. RUSSELL: M. le Président, sur un point de
règlement.
M. HARDY: ... je pense que nous devons voter contre la motion.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que le député
de Terrebonne induit la commission en erreur. Hier soir, nous avons
écouté le député actuel de Papineau, qui est la
voix autorisée de ce comté. Il a voulu tenter de
démontrer, d'une façon très objective, qu'il y avait de
l'opposition pour les changements qui se rapportaient à son
comté.
Je pense que c'est la justification ou la motivation de son absence,
aujourd'hui. C'est une façon de protester ou de contester. Comme il ne
peut pas le faire à haute voix, il le fait par son silence. Il s'absente
de la commission. C'est celui-là qu'on veut tenter de
défendre.
M. HARDY: M. le Président, sur le point d'ordre du
député de Shefford, je dirai qu'encore une fois, pour la
nième fois, le député de
Shefford confond les représentations du député de
Papineau. Quand le député de Papineau, hier soir, a fait ses
représentations à l'effet qu'il y avait du mécontentement,
c'était pour la partie nord. Son mécontentement, il l'a fait
valoir en son temps. Hier soir, il n'a pas parlé du
mécontentement au sujet du territoire concerné par la motion,
mais au sujet du territoire nord.
M. RUSSELL: M. le Président, je vais...
M. HARDY: Non, vous nous l'avez lu. Je pense que cela ne changerait
rien. Vous nous avez tout lu cela, cet après-midi.
M. RUSSELL: Non. Je vais tâcher de ne pas ennuyer les membres de
la commission à relire les brillants exposés du
député de Papineau, hier soir.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît! On ne
comprend plus rien.
M. RUSSELL: Je sais qu'il n'y a rien qu'on peut apporter pour convaincre
le député de Terrebonne du bien-fondé de la motion. Donc,
nous allons le laisser continuer son obstruction, nous empêchant de
présenter des motions qui pourraient faire en sorte de rebâtir un
comté d'une façon convenable et de faire plaisir à une
population. Nous allons rester dans l'obscurité que nous connaissons
actuellement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le leader parlementaire.
M. LEVESQUE: M. le Président, le député de
Frontenac a voulu expliquer le vote qu'il s'apprête à donner. Je
crois qu'il l'a fait en toute objectivité et je dois dire que je suis
assez impressionné par cette objectivité dont il a fait preuve
durant les séances de cette commission. Je dois lui dire, afin qu'il ait
une juste interprétation du geste que j'ai posé, que tout ce que
j'ai dit, au cours de la séance de cet après-midi, c'est que, si
la commission était prête à adopter le paragraphe 74
,ne nous trompons pas, le paragraphe 74, c'est le cinquième ou
sixième comté, car on passe d'un chiffre à l'autre
j'étais prêt...
M. RUSSELL: M. le Président, un point d'ordre!
M. LEVESQUE: Un instant.
M. RUSSELL: Le leader parlementaire n'a pas le droit d'induire les
membres de la commission en erreur. Ce n'est pas le sixième ou le
septième comté. Tous ceux de l'île de Montréal sont
adoptés.
M. LEVESQUE: En dehors de l'île de Montréal, d'accord.
M. DEMERS: M. le Président, j'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je me demande de quel droit le leader parlementaire je
comprends que c'est le plus gros d'eux tous se sert de son droit de
parole pour donner un cours, motiver, lécher et essayer de faire voter
le député de Frontenac avec son parti.
M. LEVESQUE: Est-ce parlementaire, cela?
M. DEMERS: Peut-être pas là, mais votre intervention non
plus.
M. LEVESQUE: Est-ce un point d'ordre!
M. DEMERS: Appelez cela comme vous le voudrez.
M. LEVESQUE: On l'appellera un point de désordre.
M. DEMERS: C'est bien. Les vôtres sont d'ordre.
M. LEVESQUE: Afin qu'on se comprenne très bien et que le
député de Frontenac soit bien éclairé, puisqu'il a
voulu justifier le vote qu'il s'apprêtait à donner en se basant
sur une position que j'avais prise, je voudrais simplement rappeler que, si la
commission est prête à adopter l'article 74, nous serions
prêts à réserver cette partie qui faisait l'objet de la
motion du député de Nicolet quant à ce secteur du
comté de Papineau. Nous attendrions le retour du député de
Papineau et nous pourrions reprendre plus tard.
La réponse que j'ai eue, c'est non. Nous avons encore onze
amendements, a-t-on dit, et il n'est pas question d'adopter cet article.
Alors, ce n'était pas sur la valeur de l'argument. D'ailleurs, le
député de Bourassa, ministre responsable de l'Office des
autoroutes, qui a fait une enquête de six à huit heures, s'est
bien aperçu que, même sur le fond, il n'y avait rien qui vaille
dans l'amendement dilatoire de notre ami de Nicolet.
Je voulais simplement dire ça au député de
Frontenac.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Merci au leader parlementaire de ces
éclaircissements. A mon point de vue, le problème reste entier.
Un groupe de députés, de recherchistes a étudié la
question, l'a approfondie. Selon le rapport, on s'aperçoit que cette
localité est divisée par les limites du comté et on est
porté à se demander ce qui se passe.
M. HARDY: Je n'ai pas saisi la dernière phrase.
M. LATULIPPE: D'après les images que nous avons, peut-être
que c'est une erreur d'impression, le point noir qui représente la
localité est en plein sur la ligne verte de démarcation.
M. HARDY: D'après les descriptions cadastrales, je le
répète encore ça c'est une chose absolument
sûre, je suis prêt à l'affirmer toutes les
municipalités concernées sont dans un même comté.
Aucune de ces municipalités dont parle le député de
Nicolet dans sa motion n'est partie dans un comté et partie dans
l'autre.
Le territoire des municipalités est entièrement dans un
même comté.
M. VINCENT: Un instant.
M. HARDY: D'ailleurs, le député de Nicolet n'a jamais mis
ça en doute.
M. VINCENT: H faudrait être bien clair là-dessus. Je
voudrais, pour éclairer à nouveau le député de
Terrebonne et également donner des informations additionnelles au
député de Frontenac, dire que Lochaber est une entité
sociologique avec trois municipalités.
C'est tellement vrai, M. le Président, que Lochaber a quatre
bureaux de votation: 32, 32B), 33, 34 et 35; on prend un des bureaux de
votation entre 32 et 35, soit le numéro de votation 33, et on l'envoie
avec 213 électeurs dans le comté de Papineau, les autres bureaux
de votation étant envoyés dans le comté d'Argenteuil.
C'est bien normal pour quelqu'un qui veut être...
M. DEMERS: Abstiens-toi. M. VINCENT: ... objectif...
M. DEMERS: On oriente le vote, M. le Président. Abstiens-toi de
parler. Il se pense au caucus libéral. Aller aux toilettes et
s'abstenir. Ils sont dans les toilettes le soir qu'on adopte la loi, et, ce
soir, il y a un député qui a voté pour la loi, il
était là, il a eu du courage et on lui dit: Abstiens-toi. Il y a
des limites à faire des comédies semblables.
M. LEVESQUE: Si le député de Saint-Maurice s'abstenait un
peu, on pourrait peut-être continuer.
M. PAUL: J'ai une offre à vous faire. M. DEMERS: Moi aussi.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Moi aussi, j'en ai une à vous
faire. Que chacun parle à son tour. Le député de
Nicolet.
M. VINCENT: Pour n'importe quel député
qui veut être objectif, parce que tous les députés
connaissent de quelle façon les bureaux de votation sont
désignés et le député de Bonaventure va en
convenir avec moi.
M. LEVESQUE: Non.
M. VINCENT: Par exemple, dans une municipalité de n'importe quel
comté de la province, on établit qu'il y a quatre bureaux de
votation ou dans la paroisse, ou dans l'entité sociologique
32 A), 32 B) 33, 34, quatre bureaux de votation, on prend un des bureaux
de votation à l'intérieur de 32 à 34, on l'envoie dans un
comté et les autres dans un autre comté. Que ce soit n'importe
quelle municipalité ou entité sociologique ou paroisse religieuse
dans un comté, quand on prend un de ses bureaux de votation, qu'on le
sépare d'un comté... Le député de Terrebonne
mentionnait que c'étaient trois municipalités distinctes. Oui, ce
sont trois municipalités distinctes: Lochaber, Lochaber-Ouest,
Lochaber-Nord. Ce sont trois municipalités distinctes. Il reste quand
même que c'est dans la même entité sociologique et
là, on les prend, on les subdivise, on les envoie de part et
d'autre...
M. LEVESQUE: On les envoie dans un autre comté.
M. VINCENT: Oui...
M. LEVESQUE: Elles sont encore dans la province.
M. VINCENT: Regardons le rapport ici, 212 électeurs, 213
électeurs, 304 électeurs. Cela fait un total de 729
électeurs dans Lochaber.
M. TREMBLAY (Bourassa): Tout le monde était d'accord, et j'aurais
été d'accord sur votre motion s'il y avait eu un maire dans une
paroisse, etc..
M. VINCENT: Cela, c'est une corporation municipale.
M. TREMBLAY (Bourassa): On ne l'a pas ça. On ne la sépare
pas. Le bureau de vote dont vous parlez est complètement dans une autre
paroisse.
M. VINCENT: Non, c'est une autre municipalité, mais dans la
même entité, dans la même paroisse. On va en parler. J'ai
des municipalités, j'ai des paroisses religieuses dans mon comté.
C'est différent.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est différent. Si on séparait la
municipalité en deux, je suis d'accord avec le député de
Nicolet. Mais on ne la sépare pas en deux. On prend la
municipalité au complet, on la met dans un autre comté.
M. VINCENT: M. le Président, je pose une autre question au
ministre des Transports.
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, pas des Transports.
M. VINCENT: Responsable des autoroutes. Advenant que le ministre des
Affaires municipales demande la fusion de ces trois corporations municipales en
une seule, qu'est-ce qui va arriver...
M. HARDY: Est-ce que je peux vous poser une question?
M. VINCENT: ... si le ministre des Affaires municipales demande la
fusion des trois corporations municipales qui portent le même nom,
Lochaber, une à l'ouest, l'autre au nord et la dernière au
centre? On dit fusionner les trois corporations municipales en une seule pour
former le grand Lochaber. A ce moment-là, il va y avoir une partie de
Lochaber qui sera dans Papineau puis l'autre partie sera dans Argenteuil.
M. TREMBLAY (Bourassa): Cela dépend si vous voulez forcer les
fusions.
M. VINCENT: Non.
M. PAUL: Ce n'est pas nous autres.
M. VINCENT: Pas forcer une fusion.
M. TREMBLAY (Bourassa): Moi, je ne vois pas à forcer ces
fusions-là.
M. PAUL: Avec le moratoire, je comprends que...
M. VINCENT: Si les trois corporations municipales se fusionnent pour en
faire une seule, avec un seul nom; d'ailleurs elles l'ont...
M. TREMBLAY (Bourassa): II est question de comté. Là,
c'est une paroisse. Il ne faut pas l'appeler une paroisse...
M. VINCENT: Une entité.
M. TREMBLAY (Bourassa): ... une entité. C'est une ville
complète qu'on met dans un autre comté. Moi je dis: Si c'avait
été une paroisse, c'est différent. J'aurais dit: Une
paroisse, le conseil municipal séparé, c'est différent.
Mais quand c'est une paroisse complète, une ville complète qu'on
prend dans un autre comté, je pense que, franchement, il n'y a pas de
quoi fouetter un chat là-dedans. Si le député de Nicolet
veut être franc, il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
M. VINCENT: La question, je la pose au ministre.
M. TREMBLAY (Bourassa): J'ai demandé, j'ai étudié
ce soir, j'ai parlé cet après-midi, j'ai même
regardé...
M. PAUL: Vous avez étudié ça à la lampe?
M. TREMBLAY (Bourassa): Non, non. Il y avait de la lumière chez
nous.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plait! On va
permettre au député de Nicolet de terminer.
M. VINCENT: Mais si les trois corporations municipales étaient
fusionnées pour en faire une seule.
M. TREMBLAY (Bourassa): Si ma tante Fina avait... Elle aurait
peut-être... On ne le sait pas si ça va arriver.
M. PAUL: II y a quelque chose de vrai dans ce qu'il dit, c'est à
détailler.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Nicolet. Si le
député de Nicolet est un peu fatigué, je pourrais passer
la parole au député de Frontenac.
M. VINCENT: Ah non, M. le Président! Le député de
Frontenac n'a qu'à se rappeler l'expérience qu'il a sur le plan
politique, sur le plan de l'organisation, sans aller dans un autre
comté.
Qu'il pense pendant quelques instants à une paroisse religieuse
de son comté où il y aurait trois corporations municipales,
corporations qui feraient partie de la même entité sociologique.
On prendra des parties de corporation municipale et on les enverra l'une dans
le comté de Bellechasse et l'autre dans le comté de Beau ce. Quel
problème cela pose-t-il? Les mêmes personnes, au même
endroit, vivent la même vie communautaire, comme entité
sociologique. Quand arrive une élection, ils sont
représentés par deux députés différents.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Frontenac.
M. TREMBLAY (Bourassa): Mon comté est séparé en
deux, ça finit à telle rue. Je suis obligé de faire toutes
ces rues. C'est comme ça depuis que je suis au monde, le comté
est séparé. C'est de telle rue à telle rue, c'est
normal.
M. PAUL: C'est urbain.
M. VINCENT: C'est urbain, ce n'est pas le même
problème.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est pire, vous le savez comme moi, soyez
honnêtes. C'est pire que dans un comté rural.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je suis obligé de donner la parole
à ceux qui me la demandent. Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Je remercie les membres de cette Chambre qui m'ont
aidé à me former une opinion. Quand j'entends le
député de Nicolet, ça me fait penser à un
problème exactement identique que nous avons eu dans notre comté
avec la paroisse de Saint-Ludger.
M. VINCENT: II donne ça comme exemple.
M. PAUL: II faut qu'il soutienne son argumentation.
M. LATULIPPE : Nous avons eu exactement les mêmes
problèmes, parce qu'on avait délimité la
municipalité lors d'élections fédérales
antérieures en diverses sections.
M. HARDY: ...une municipalité.
M. LATULIPPE: C'étaient trois municipalités dans une seule
paroisse à peu près de la même grosseur que
celles-là, ce qui donne à peu près 700 à 800
votants et 1,500 à 1,600 de population. C'est à peu près
comme ça. Nous avons vécu des aléas assez...
UNE VOIX: Vous n'êtes pas mort.
M. LATULIPPE: Non, personne n'est pas mort, quand on a eu la chance de
faire une unité avec ça, cela a été, surtout pour
les organisations d'élections, un avantage pour tout le monde.
Considérant ce facteur-là, à la lumière des
derniers arguments qu'on m'a fournis, je serais enclin souscrire aux
propositions du député de Nicolet.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce que vous êtes prêts
à voter? Le député de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, quand je suis entré, arrivant
avec empressement de la commission de l'éducation, j'ai entendu la voix
mielleuse et bien amicale de l'honorable leader du gouvernement, qui nous a
proposé de suspendre l'article 74.
UNE VOIX: Adopté.
M. PAUL: Un instant, j'ai une question.
M. DEMERS: Maquignon.
M. PAUL: Vous avez proposé de l'adopter conditionnellement. J'ai
une proposition à faire à l'honorable leader. J'ai
consulté mes collègues et, si l'honorable leader du gouvernement
veut nous donner l'assurance qu'à la prochaine session il
présentera une loi pour amender le mode
de scrutin, pour se conformer à l'opinion des experts...
M. LEVESQUE: A l'ordre!
M. PAUL: Comment? Je vous pose une question. ... vous pouvez être
assuré de la plus grande coopération des députés de
l'Unité-Québec. C'est la condition que nous demandons.
M. DEMERS: Ce n'est pas grand-chose.
M. PAUL: Nous ne demandons pas de favoritisme; nous demandons la
disparition d'une injustice que va créer cette loi. C'est tout ce que
nous demandons.
M. LEVESQUE: M. le Président, nous avons, à maintes
reprises, rappelé aux membres de l'Unité-Québec, qui ont
fait cette proposition à tour de rôle, qu'ils étaient
complètement hors d'ordre. Cependant avant d'invoquer les dispositions
de notre règlement, j'aimerais simplement dire ceci à ceux qui
auront la patience de lire le journal des Débats qui va reproduire ces
assises et tout ce qui s'est dit ici. Si quelqu'un a la patience de passer
à travers, au moins qu'il sache une chose.
M. PAUL: Voulez-vous savoir quelle sera l'impression du lecteur?
M. LEVESQUE: J'ai la parole. Premièrement...
M. PAUL: Excusez-moi, excellence! M. LEVESQUE: ...
l'Unité-Québec...
M. DEMERS: Quand l'évêque parle, les bedeaux se
taisent.
M. LEVESQUE: ... a été le parti qui s'est le plus
insurgé contre un mode de scrutin à vote proportionnel.
Deuxièmement, j'ai eu l'occasion de jeter un coup d'oeil sur le document
de travail je ne dis pas sur le projet de loi qu'on a
essayé de nous refiler ce matin et qui était un projet de loi qui
devait essayer de franchir la première lecture. Je ne parlerai pas de sa
recevabilité ou non, on aura d'autres occasions d'en reparler, mais j'ai
été impressionné par ce souci ou cette inquiétude
qui s'y manifestait.
On voulait non seulement ajouter vingt députés à la
députation actuelle, mais on a songé à une liste de
candidats que les partis pourraient remettre et dans laquelle on fouillerait
après l'élection pour en ajouter un peu. Cela, ce n'est pas si
pire lorsqu'il s'agit d'étrangers; mais on a pensé, parce qu'on
est un peu prévoyant et inquiet du sort de certains des
députés de l'Unité-Québec, que même ceux qui
se présentent pourraient être sur cette liste. Bien oui!
M. CARPENTIER: C'est formidable.
M. LEVESQUE: Cela veut dire que certains de nos amis de
l'Unité-Québec, surtout dans les gros, seraient mis sur la liste
de repêchage pour après, de sorte qu'on ne prendrait aucun risque.
C'est exactement ce qu'ils veulent faire. Je trouvais cela très amusant.
Lorsqu'on parlera de la démocratie, j'espère qu'on ne parlera pas
de ce document de travail.
M. PAUL: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: ... dois-je comprendre que l'honorable leader du gouvernement
refuse notre offre?
M. LEVESQUE: C'est cela, refusé.
M. PAUL: Vous refusez. Je voudrais que vous soyez prévenu que vos
petites menaces d'appliquer le règlement ne nous inquiètent pas.
Nous sommes beaucoup plus intéressés à sauvegarder la
véritable démocratie qu'à être victimes d'un
tripotage politique tel que la loi actuelle le présente.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce que vous êtes prêts
à voter sur la motion?
DES VOIX: Oui.
M. RUSSELL: M. le Président, deux mots.
M. PAUL: Apprenez-les par coeur ce sont les articles 161 et suivants.
Nous les connaissons, nous autres.
M. RUSSELL: Le leader parlementaire a parlé d'une offre qu'il
avait faite en vue de terminer cet article qui détermine les
délimitations du comté de Papineau. Nous lui avons fait une
contre-offre, qui à mon sens, était bien justifiée
c'est une demande des électeurs de la région soit accepter
la motion que nous avons présentée pour inclure dans le
comté de Papineau Thurso et ses environs. Nous serions prêts, sans
apporter d'autres amendements, à accepter globalement le reste du
paragraphe tel qu'il nous est présenté. Je pense que c'est une
offre raisonnable et que cela réglerait le problème une fois pour
toutes. Cela donnerait justice aux gens du coin.
LE PRESIDENT (M. Lamontange): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: En tant que membre d'un Parlement, je peux difficilement
accepter ce genre...
M. DEMERS: Je comprends. Vous faites
l'offre, mais vous ne voulez pas accepter le "bargain".
M. HARDY: Si vous voulez accepter une telle proposition...
M. PAUL: Vous aimez mieux du droit...
M. HARDY: Cet après-midi, on nous dit: On a onze motions
d'amendement à présenter. Ce soir, on nous dit: Acceptez
celle-là, on n'en présentera plus d'autres. Il faut être
sérieux. Ou bien les onze motions d'amendement sont sérieuses...
Je serais intéressé à les connaître, ces onze
motions d'amendement. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé...
M. DEMERS: Sur un point de règlement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Saint-Maurice,
sur un point de règlement.
M. HARDY: Moi aussi, c'était un point de règlement.
M. DEMERS: Moi aussi et j'ai la parole devant le président.
M. HARDY: Ah! Je crois qu'il a un petit penchant vers la gauche.
M. DEMERS: Oui, monsieur. Je ferai remarquer au très honorable
député de Terrebonne...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le président, sur un point de
règlement. Je ne voudrais pas qu'on me fasse pencher ni d'un bord ni de
l'autre.
M. DEMERS: Restez neutre, M. le Président. On vous aime comme
ça.
Je vous ferai remarquer, sur le point de règlement du
député de Terrebonne faisant allusion à du "bargaining",
que le premier maquignon qui nous a contactés est le leader
parlementaire. Il nous a dit: Acceptez cela et on va vous donner cela.
M. HARDY: II n'a pas dit ça, il a dit: On étudiera.
M. DEMERS: Mais c'est du "bargaining", Ce n'est pas une offre.
M. HARDY: Non, pas du tout.
M. PAUL: Prends mon cheval et je vais te passer le mien.
M. DEMERS: C'est ça et on l'attellera quand on voudra. A
l'ère des maquignons et des chevaux, il aurait été
millionnaire.
M. HARDY: Mon point d'ordre n'était pas du tout cela. Le
député de Saint-Maurice n'a pas compris mon point d'ordre. J'ai
dit qu'on m'avait dit, avant la suspension, qu'on avait onze motions
d'amendement à nous présenter.
M. DEMERS: C'est ça.
M. HARDY: Moi, je vous dis que, désireux d'améliorer la
loi et, si possible, de la bonifier, je suis très
intéressé à connaître les onze motions d'amendement
que les députés en face de nous ont à
présenter.
M. PAUL: Savez-vous comment cela se passe à l'Assemblée
nationale?
M. HARDY: Mais voici qu'il nous en présente une que nous
considérons non valable et ils nous disent: Acceptez celle-là et
on retire les onze autres. Si on veut vraiment méliorer la loi, ce n'est
pas une façon de procéder. Qu'on nous présente ces motions
d'amendement, nous allons les étudier à leur mérite. Comme
nous l'avons fait antérieurement. Nous en avons accepté, des
amendements. S'il y a certaines suggestions des honorables membres qui
siègent à votre gauche qui sont de nature à
améliorer la loi, c'est avec empressement, j'en suis convaincu, que mes
collègues se rallieront à ces propositions.
Mais ne pas dire un contre onze, ce n'est pas une façon de
légiférer.
DES VOIX: Vote.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le vote. Je relis la motion, pour la
dernière fois, du député de Nicolet.
M. HARDY: On la sait par coeur.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): II est proposé que le territoire de
la municipalité de si vous voulez le prononcer vous-mêmes,
M. le député de Nicolet, parce qu'on ne s'entend pas sur la
prononciation ...
M.VINCENT: Lochaber.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): ... de Lochaber-Ouest soit exclue du
district territorial de Papineau.
M. Fraser, pour ou contre la motion du député de
Nicolet?
M. FRASER : Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Per-reault?
M. PERREAULT: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Gratton?
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Lessard?
M. Marchand?
M. MARCHAND: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Hardy?
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Dionne?
M. DIONNE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Lafontaine?
M. PAUL: II s'est presque cassé une jambe avec le système
de fou dans lequel on travaille.
UNE VOIX: Oui.
M. VINCENT: II n'a pas été remplacé?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Oui, j'avais eu la demande. Le
député de Shefford m'avait informé que, durant quelques
instants, il remplacerait le député de Labelle. Donc, nous allons
prendre le vote du député de Shefford.
M. VINCENT: C'est ça, il est pour.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Pour.
M. HARDY: In abstentia. Vous ne direz pas qu'on n'est pas large.
M.DEMERS:Ah! vous êtes larges.
M. PAUL: C'est la même chose que dans le comté de
Gatineau.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Vincent?
M. VINCENT: Pour.
M. PAUL: C'est un vote de...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Deniers?
M. DEMERS: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Tremblay (Bourassa)?
M. TREMBLAY (Bourassa): Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Latulippe?
M. LATULIPPE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Marchand, je l'ai nommé.
M. MARCHAND: Oui.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Levesque?
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): La motion est rejetée. Contre: 9
Pour: 3
M. PAUL : Non, il en reste 4.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Qui est le quatrième?
M. VINCENT: Le député de Shefford.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je l'ai fait voter d'une
façon...
M. VINCENT: Est-ce que c'est un membre de la commission?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Ma liste commence à être un
peu noircie.
M. VINCENT: Le député de Saint-Maurice. On va redemander
un...
M. PAUL: Un recomptage.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je procède, actuellement, au
recomptage. Il y a, pour la motion, les députés de Nicolet, de
Saint-Maurice, de Shefford.
M. VINCENT: Cela fait trois et il y a en plus le député de
Frontenac.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Oui, oui.
M.VINCENT: Le député de Frontenac a voté pour la
motion.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Oui. M. VINCENT: Cela fait quatre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Donc: Pour: 4 Contre: 9
M. HARDY: Vous perdez votre dépôt quand même!
UNE VOIX: On en regagne parce qu'après-midi, c'était
11-3.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): La motion est rejetée.
M. LEVESQUE: Cela est beaucoup plus important.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le paragraphe 74. Le député
de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Cet après-midi, M. le Président, lorsque nous
avons présenté une motion demandant que la partie du comté
de Papineau, les villes de Papineauville et de Montebello, soit adjointe au
comté de Papineau, pour les raisons historiques que je vous ai
énumérées, cette motion a eu le sort de celle qui vient de
disparaître devant vous. Elle a été défaite parce
que le gouvernement, le parti ministériel n'avait aucun souci des
consonnances historiques.
Etant donné que cette motion fut défaite, étant
donné qu'on a sorti Papineau du comté de Papineau, étant
donné que le grand Louis-Joseph Papineau n'est plus dans son
comté, je me demande pour quelle raison on va continuer à
l'appeler le comté de Papineau. Cela ne sert à rien, il n'y a
plus de Papineau dans Papineau. Papineau est rendu dans le comté
d'Argenteuil. Il reste, dans Papineau, des noms. Je vais vous en donner.
Le nouveau comté de Papineau comprendra un instant
les villes de Buckingham, Gatineau, Masson, Pointe-Gatineau; les villages
d'Angers et de Templeton; la municipalité de la paroisse de
L'Ange-Gardien; les municipalités des cantons de Buckingham, Lochaber,
dont vous avez entendu parler, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Un peu, en effet !
M. DEMERS: ... et Notre-Dame-de-la-Salet-te; la municipalité des
cantons unis de Mulgrave et Derry et les municipalités de Bowman, Mayo
la clinique Perkins, Portland-Ouest, Templeton-Est,
Templeton-Ouest et Val-des-Bois. Je ne vois malheureusement pas, dans toute
cette nomenclature, M. le Président, et dans les lacs dont j'ai fait
relever la topographie cet après-midi, qu'il y ait une place qui
s'appelle Papineau.
Je dis que c'est un anachronisme historique d'appeler le comté de
Papineau Papineau, alors que Papineau est dans le comté d'Argenteuil.
Pour ces raisons, M. le Président, je voudrais qu'on retourne au premier
rapport qui avait été fait et qu'on appelle le Papineau qui n'est
pas Papineau, Chapleau.
Je pense, M. le Président, que ce serait plus conforme à
la raison et à la réalité. Lorsqu'un endroit n'est plus ce
qu'il a été, pourquoi l'appeler d'un nom historique, quand
l'histoire se passe ailleurs et qu'elle n'est plus là? Il y a des
limites, M. le Président, à charrier l'histoire, à la
galvauder et à la détruire. Qu'on appelle le comté
d'Argenteuil Papineau, j'en suis, mais qu'on n'aille pas faire injure à
la mémoire de cet illustre citoyen qui fut le défenseur de nos
droits, Louis-Joseph Papineau, mort à Montebello, inhumé à
Montebello, dans le comté d'Argenteuil, autrefois de Papineau, en le
plaçant dans un comté qui ne porte pas son nom, pour donner son
nom à un comté où il n'est pas.
M. HARDY: Qu'est-ce que vous suggérez?
M. DEMERS: C'est pour cette raison, M. le Président, que je fais
la motion suivante: Qu'on appelle, qu'on dénomme, qu'on prénomme
dites ce que vous voudrez le comté de Papineau Chapleau.
Chapleau n'est pas là, me direz-vous, mais il est autant là que
Papineau.
M. HARDY: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Terrebonne.
M. DEMERS: Qu'on se réserve le nom de Papineau pour le
comté d'Argenteuil, qui aura une consonnance historique, au moins.
C'était autrefois Papineau et au moins on aura les cendres du vieux, si
on ne peut pas avoir l'histoire.
M. le Président, ma motion est facile, compréhensible.
Cela a l'air que tout le monde la comprend. Même mon adjoint sourit
à mes propos. Il trouve que ce n'est pas si bête qu'on appelle les
choses par leur nom et qu'on désigne les territoires par, au moins, les
cendres de celui qui y habite.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: M. le Président, très brièvement, sur
l'aspect historique, je dirai que, même si le manoir et les cendres de
Papineau ne sont pas dans l'actuel comté de Papineau...
M. DEMERS: La seigneurie aussi.
M. HARDY: ... ainsi que la seigneurie, il reste que ce que l'on appelle
le comté de Papineau, dans le projet de loi no 62, c'est plus
près du lieu où a vécu le grand patriote, comme l'appelle
le député de Saint-Maurice, que Chapleau, parce que Chapleau est
né à Sainte-Thérèse, a passé son enfance
à Sainte-Thérèse et a été
député de Terrebonne. D'ailleurs, je peux rassurer le
député de Saint-Maurice à ce sujet. A
Sainte-Thérèse, on se prépare à lui élever
un monument.
Quant à la question d'appeler le comté d'Argenteuil
Papineau, M. le Président, encore là, pour une question
démocratique, la majorité des citoyens du comté
d'Argenteuil désirant garder le nom d'Argenteuil, nous respectons cette
volonté des électeurs du comté d'Argenteuil.
C'est la raison pour laquelle, pour ma part mes collègues
pourront faire ce qu'ils veulent je voterai contre cette motion du
député de Saint-Maurice.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Laviolette.
M. CARPENTIER: Je considère qu'il est très facile de faire
de la démagogie...
M. DEMERS: II n'y a pas de démagogie.
M. CARPENTIER: ... au sujet du nom d'un comté. Les arguments que
l'honorable député de Terrebonne vient d'apporter sont
très valables et je les accepte, contrairement aux arguments que vient
d'apporter le député de Saint-Maurice et ses collègues
à l'endroit du comté de Papineau.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Lequel de vous deux? Le
député d'Iberville.
M. CROISETIERE: Je veux tout simplement noter que je retiens les paroles
de l'honorable député de Terrebonne qui pourrot s'appliquer au
comté d'Iberville quand nous en discuterons au moment voulu.
M. HARDY: Mutatis mutandis.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je comprends que le temps qui m'était
réservé est peut-être expiré, mais je dois insister
sur un détail qui n'en est peut-être pas un. Je comprends que
Chapleau est né à Sainte-Thérèse, dans le
comté de Terrebonne, mais ce n'est pas une lettre de créance pour
personne, ni de référence.
Je voudrais que la commission indépendante de tout le monde,
à part...
UNE VOIX: L'Opposition.
M. DEMERS: Je m'excuse, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Oui, mais...
M. DEMERS: ... confie un comité à la commission des
monuments historiques...
M. HARDY: Elle n'existe plus.
M. DEMERS: Un instant. Les Affaires culturelles c'est pour quelque chose
dans la province de Québec.
M. HARDY: La commission des monuments historiques n'existe plus.
M. DEMERS: II devrait y avoir un organisme quelconque, la Commission des
sites historiques existe encore. Et je voudrais qu'on confie ce qui
parait un détail, peut-être une insignifiance au
député de Terrebonne...
M. HARDY: Ah non!
M. DEMERS: ... qui a le sens des grandes choses, mais qui ne veut pas
qu'on appelle les choses par leur nom qu'on confie à cette
commission l'étude objective de la question, et qu'on consulte aussi les
sociétés Saint-Jean-Baptiste de la région, et on verra que
ma proposition n'est peut-être pas aussi, comme le dit mon illustre
collègue, voisin compétent, député de Laviolette,
démagogique en parlant de Papineau. Faut-il charrier! Comment est-ce que
je peux soulever l'attention populaire avec un homme qui est mort depuis 300
ans?
M. HARDY : Oh ! 300 ans.
M. DEMERS: En 1837, je m'excuse. Je ne ferai pas une assemblée
contradictoire avec mon voisin d'en face.
M. CAPRENTIER: J'aimerais ça. M. DEMERS: Oui ce serait beau.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Vous pourrez peut-être en profiter
dimanche. Mais pas ici.
M. HARDY: Seulement, M. le Président, je ne voudrais pas laisser
passer une erreur historique. Louis-Joseph Papineau est mort en 1871.
M. DEMERS: Justement, c'est marqué dans le livre. Doctus cum
libro, il y en avait un paquet dans ma classe, comme cela et ils ont tous
coulé leur année.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce que le député de
Saint-Maurice a fait une motion? Vous n'avez pas fait de motion.
UNE VOIX: A quand la fin?
M. DEMERS: La fin viendra assez vite pour vous. On finit bien plus vite
qu'on pense à votre âge.
M. CARPENTIER: Ce n'est pas moi qui suis président.
M. DEMERS: Ne me parlez pas si ce n'est pas vous. M. le
Président, je m'adresse à vous.
M. CARPENTIER: Question d'information.
M. DEMERS: Cela va-t-il finir? Je vous en supplie, M. le
Président. Je vais rester de bonne humeur, il ne me fera pas
fâcher. J'en ai vu d'autres. J'ai vu ça par profession.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce qu'on doit inscrire votre geste au
journal des Débats?
M. DEMERS: Que ceux qui veulent se faire soigner continuent à
parler et ils vont avoir le traitement qu'ils méritent.
UNE VOIX: Laquelle profession?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je n'ai pas besoin de vous dire que j'ai été
médecin-vétérinaire et que je les ai tous
soignés.
Je termine et je fais la motion suivante: Considérant que les
éminents spécialistes de la commission indépendante Drouin
ont analysé à fond ce problème, considérant que la
Seigneurie de Montebello dont Louis-Joseph Papineau fut le premier
seigneur...
M. HARDY: Règlement! C'est faux au point de départ. Le
premier seigneur, c'est son père Joseph Papineau.
M. DEMERS: Je dois dire à mon honorable ami que le père de
Louis-Joseph s'appelait Louis-Philippe-Joseph Papineau.
Et on a appelé l'autre Louis! Regardez, la commission va
vous...
M. RUSSELL: La commission indépendante.
M. DEMERS: ... la commission indépendante va vous donner un
tuyau.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce que vous voulez reprendre la
lecture complète?
M. DEMERS: J'étais en train lorsque...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Oui, on va essayer de la faire d'un
trait.
M. DEMERS: Je ne suis pas capable, M. le Président. Louis-Joseph
Papineau fut le premier seigneur, il y a une erreur historique, mais celui dont
je parle...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce que c'est dans la motion?
M. DEMERS: ... le premier seigneur est maintenant situé hors du
district électoral territorial décrit au paragraphe 74. Je
propose que le nom du district territorial décrit au paragraphe 74 soit
changé de Papineau en Chapleau.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Voulez-vous me donner votre motion?
M. DEMERS: Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Etes-vous prêts à voter?
M. HARDY: Est-ce que vous acceptez de corriger votre motion pour une
question historique?
M. DEMERS: C'est bien.
M. HARDY: Le premier seigneur, c'est Joseph-Toussaint Papineau, le
père de Louis-Joseph.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Etes-vous prêts à voter?
M. DEMERS: J'exige que, pour l'histoire, on corrige la motion, tel que
le suggère...
M.VINCENT: Tel que sous-amendé par le député de
Terrebonne.
M. DEMERS: ... le disciple de l'abbé Groulx, député
de Terrebonne, qui a connu le père de Louis-Joseph Papineau.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le vote, s'il vous plaît! Le
député de Shefford.
M.VINCENT: M. le Président, sur le sous-amendement du
député de Terrebonne ou sur l'amendement du député
de Saint-Maurice?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je pense que c'est le député
de Saint-Maurice qui a fait lui-même la correction. Le
député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais en quelques mots appuyer
la motion du député de Saint-Maurice; je trouve qu'elle est
à point telle qu'amendée oui, c'est sérieux
la commission avait d'abord recommandé un nom et on n'a pu le changer.
Je pense que la décence aurait voulu, à ce moment-là,
qu'on le change. Nous avons fait une motion cet après-midi je ne
voudrais pas revenir là-dessus, c'est par incidence que je le mentionne
pour incorporer à l'intérieur du comté de Papineau
le nom du village de Papineau et de Montebello, qui est le district historique
de ce célèbre citoyen de la province de Québec. Comme la
commission a refusé d'inclure ce territoire qui n'aurait rien
enlevé au comté actuel, simplement pour accéder à
un désir de la population, je crois qu'il est juste que nous demandions
à la commission que ce nom soit changé afin de conserver ce nom
pour d'autres comtés ou un territoire qui représente le nom de
Papineau. Je crois qu'il faut choisir le nom qui avait été
suggéré d'abord par la commission responsable du premier rapport
que nous avons devant nous. Je pense que le choix était excellent et je
ne vois pas pourquoi le député de Terrebonne s'opposerait
à ce que ce nom soit utilisé, puisque la commission avait
jugé bon dès le début de l'utiliser.
M. HARDY: Les électeurs du comté?
M. RUSSELL: A moins que lui, par exemple, veuille changer le nom de son
comté en celui de Chapleau. Si c'était là son
désir, ce serait au moins...
M. HARDY: Chaque chose en son temps.
M. RUSSELL: ... une justification, M. le Président.
M. HARDY: Oui mais en temps et lieu.
M. RUSSELL: Si ce soir il nous expose que c'est une de ses motivations
car il semble disposé à voter contre la motion du
député de Saint-Maurice ce serait une justification. Je
suis convaincu, dans les circonstances, que le député de
Saint-Maurice retirerait sa motion pour laisser l'avantage au
député de Terrebonne de choisir ce nom pour le territoire qu'il
représente comme député ou qu'il représentera
après la correction de la carte électorale.
M. HARDY: Merci, je prends acte de l'aveu du député de
Shefford.
M. RUSSELL: D'accord. On ne souhaite pas de malchance au
député de Terrebonne aujourd'hui. J'espère qu'à
l'avenir il continuera à faire son devoir et, s'il le fait bien, il n'y
a aucun doute qu'il demeurera au poste qu'il occupe actuellement; s'il fait mal
son devoir, que Dieu le protège ! Il y aura peut-être des
changements qu'il ne désirera pas avoir mais nous n'en serons pas la
cause; nous serons simplement ceux qui l'auront averti à l'avance et
prévenu délicatement de faire attention à ses gestes car
cela peut être mal interprété par la population.
Je reviens à la motion. Pour toutes ces raisons je crois qu'il
serait opportun de demander à la commission d'appuyer majoritairement la
motion qui a été faite par le brillant et dévoué
député de Saint-Maurice.
LE PRESIDENT (M. Lamontange): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Après avoir entendu le député de
Papineau au Salon rouge, hier, je pense qu'il serait difficile pour moi de
souscrire à la motion du député de Saint-Maurice, quoique
je suis sympathique à l'idée qu'il soutient. Le
député de Papineau nous a dit hier qu'il avait consulté sa
population relativement au nom du comté et que la population, tout en
reconnaissant qu'elle n'aurait pas la dépouille de l'illustre
décédé, dans son sein... Quand même, à cause
des coutumes qui sont en place, la population s'est attachée à ce
nom à cause des coutumes postales...
M. CARPENTIER: Une question de visite aussi.
UNE VOIX: Posthume.
M. LATULIPPE: ... postales...
M. CARPENTIER: Une question de visite à l'occasion de la
fête des morts.
M. LATULIPPE: Non, c'est une question de courrier. Je pense qu'on a
rarement intérêt à changer les noms en usage et, changer le
nom serait plus nuisible que de le maintenir à cause justement des
sentiments et des attaches qu'ont nourris les populations. C'est pourquoi je ne
pourrai pas souscrire à la motion du député de
Saint-Maurice.
DES VOIX: Vote.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Tout le monde est prêt à
voter.
M. Fraser. Pour ou contre la motion du député de
Saint-Maurice.
M. FRASER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Gratton.
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Perreault.
M. PERREAULT: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Marchand.
M. MARCHAND: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Hardy.
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Carpentier.
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Dionne.
M. DIONNE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Levesque.
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Vincent.
M. VINCENT: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Demers.
M. DEMERS: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Tremblay (Bourassa).
M. TREMBLAY (Bourassa): Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Latulippe.
M. LATULIPPE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Russell.
M. RUSSELL: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): La motion est rejetée 10 contre
3.
Article 74 adopté. Le député de Shefford.
M. DEMERS: Un instant, on veut des motions.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on pourrait nous donner le nombre
d'électeurs qu'il y a dans Mulgrave?
M. HARDY: II y a 147 électeurs.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce qu'on peut donner la raison
pour laquelle cette partie de comté a été attachée
au comté d'Argenteuil? Il a été rattaché au
comté d'Argenteuil.
M. HARDY: II est dans Papineau.
M. VINCENT: II n'est pas au nord-est du canton.
M. HARDY: Tout le canton est dans Papineau pour respecter les limites
des municipalités...
M. RUSSELL: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je voudrais avoir la population s'il y a
possibilité...
M. HARDY: La population d'électeurs? M. DEMERS: Non, d'une
paroisse.
M. HARDY: Non, nous ne l'avons pas, je dis la même chose: toute la
carte, toute la loi 62 est fondée sur la population
électorale.
M. DEMERS: Bien, la population électorale, je m'excuse.
M. HARDY: On peut faire des projections en partant de la population
électorale. Je répète ce que j'ai dit...
M. DEMERS: Non, non, je ne veux pas avoir la population réelle,
je veux avoir la population des électeurs.
M. HARDY: Electorale, ah bon!
M. DEMERS: Je me suis mal exprimé.
M. HARDY: La population électorale de quel...
M. DEMERS: De Val-des-Bois.
M. HARDY: II y a 325 électeurs et électri-ces.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que le député
de Saint-Maurice me permettrait?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Nicolet.
M. VINCENT: Vous avez mentionné tout à l'heure que tout le
canton de Mulgrave était dans le comté de Papineau. On voit par
la ligne ici, qu'il y a un petit coin à peu près d'un mille sur
deux milles, un canton c'est dix milles carrés.
M. HARDY: Je répète que Mulgrave est un canton uni, c'est
Mulgrave et Derry et tout ce canton est dans le comté de Papineau.
M. DEMERS: Cela fait le même canton en fait.
M. HARDY: Oui, c'est un canton uni.
M. DEMERS: Est-ce que le canton de Bigelow...
Je ne veux pas en faire toute la description, ce serait long, mais
Bigelow, c'est un canton du nord je crois; est-ce qu'il est dans le
comté de Papineau?
M. HARDY: Le canton Bigelow n'est pas dans le comté de Papineau.
C'est un canton situé plus au nord que le comté de Papineau.
M. RUSSELL: Les cantons de Wells et McGill?
M. HARDY: Ce sont deux cantons plus au nord que le comté de
Papineau.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le nombre
d'électeurs est très élevé dans ces cantons?
M. HARDY: M. le Président, on est hors d'ordre parce qu'on
discute de cantons qui ne
sont inclus ni dans Papineau, ni dans Argenteuil. Ce sont des cantons
qui sont inclus dans d'autres comtés.
M. RUSSELL: Mais ils sont à la bordure, je crois.
M. HARDY: De toute façon, il y a 706 électeurs dans les
cantons mentionnés.
M. RUSSELL: La ligne de division de ces cantons sert de division entre
le comté de Papineau et le comté des Laurentides.
M. HARDY: Oui, c'est la ligne sud du comté des Laurentides.
M. RUSSELL: Etant donné les distances qu'il y a entre ces
comtés et les parties habitées ou habitables du district
électoral des Laurentides, je proposerais, pour le bien des
électeurs de ces cantons, que ces cantons soient détachés
du comté des Laurentides et qu'ils fassent partie de ce qu'on a
maintenant convenu d'appeler le comté de Papineau.
M. HARDY: M. le Président, si je comprends bien, c'est une des
motions que le député de Shefford était prêt
à laisser tomber tantôt?
M. RUSSELL: M. le Président, si on avait accepté...
M. HARDY: Si on avait accepté Thurso et tout ça, la motion
que vous faites, vous la laissiez tomber.
M. RUSSELL: M. le Président, je vais vous dire pourquoi. C'est
qu'on aurait ajouté plusieurs électeurs. On aurait
peut-être pu souscrire à une chose qui était
peut-être injustifiable, comme le dirait le député de
Terrebonne, mais pas plus grave que celle qui était déjà
créée par la division actuelle.
M. VINCENT: Est-ce que le député de Shefford me le
permet?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Est-ce qu'il y a une motion?
M. DEMERS: On ne l'a pas faite encore. M. VINCENT: On est obligé
de vérifier.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Nicolet.
M. VINCENT: On était sur Mulgrave tout à l'heure et on m'a
dit que tout Mulgrave était contenu dans le comté de
Papineau.
M. HARDY: Vous laissez tomber la motion?
M. VINCENT: Non, c'est parce que la répon- se de tout à
l'heure, j'ai été la vérifier. On a dit que tout le canton
de Mulgrave était contenu dans le comté de Papineau.
M. DEMERS: C'est ça.
M.VINCENT: Ici, dans le comté d'Argenteuil, on dit ceci: "Dans le
canton de Mulgrave, partie de la ligne séparative des rangs VI et VII et
son prolongement dans le lac Saint-Sixte jusqu'à sa rencontre avec le
prolongement dans ledit lac de la ligne séparative des lots 41 et 42 du
rang VI". Donc, il y a un mille par deux milles du canton Mulgrave qui serait
dans Argenteuil.
M.HARDY: C'est comme hier, le cas du parc de la Mastigouche. Cela
représente à peu près 2 p.c. de tout le territoire du
canton qui est dans le comté d'Argenteuil et c'est simplement une petite
déviation de la ligne pour respecter encore une limite municipale.
M. RUSSELL: M. le Président, la différence avec hier,
c'est que, dans le comté de Berthier dont on veut parler, la sortie
naturelle, la seule sortie passe par le comté de Berthier. C'est
là la différence.
M. HARDY: Pour respecter la limite municipale de la municipalité
de Montpellier.
M. DEMERS: Cela fait deux qu'il nous conte, le député de
L'Assomption. Il a dit qu'on aurait l'électricité à huit
heures et il est neuf heures et demie.
M. VINCENT: C'est pour ça qu'il est assis dans la deuxième
rangée.
M. DEMERS: II nous a conté des petites blagues.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Paragraphe 74.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le
député...
M. HARDY : On étudie sérieusement la proposition du
député de Shefford.
M. VINCENT: Est-ce que le député de Shefford pourrait la
reprendre?
M. RUSSELL: Que les cantons de Bigelow, Wells et McGill soient
rattachés au district électoral de Papineau et qu'ils soient
détachés du district électoral des Laurentides.
M. HARDY: M. le Président, après avoir
étudié sérieusement la proposition du député
de Shefford, nous en venons à la conclusion qu'il n'y a pas lieu de
l'accepter parce que les municipalités ou les localités
concernées sont surtout touristiques. Comme nous essayons
toujours de respecter l'homogénéité
socio-économique, nous considérons que ces localités
seront mieux placées dans le comté des Laurentides qui est un
comté presque essentiellement touristique. C'est la raison pour laquelle
nous devrons voter contre cette motion du député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, ça me déplaît de
contredire le député de Terrebonne. D peut toujours argumenter,
même s'il est informé par ses spécialistes, qui lui ont
soufflé que c'était une partie touristique. Je suis totalement
d'accord avec lui sur ce point. Lorsque ça fait l'affaire, on ne veut
pas diviser les régions, on veut laisser un comté touristique,
même si, pour devenir touristique, il faut faire un grand tour d'une
centaine de milles pour en sortir. Lorsque ça fait l'affaire, il faut
former un comté industriel ; lorsque ça fait l'affaire, il faut
former un comté agricole.
Lorsqu'on fait une proposition pour renfermer, à
l'intérieur d'un comté, les industries, on laisse des places de
côté, comme on vient de le faire pour Thurso. On l'envoie à
l'extrême d'un comté agricole. Là, ça fait l'affaire
de dire que c'est une partie touristique et on prend une petite parcelle de
terrain, qui est réellement touristique le député
de Terrebonne a raison mais pour atteindre ce comté, pour sortir
de ce comté, les gens, les résidants ont une seule sortie dans le
comté de Papineau. S'ils veulent s'en aller dans le comté qui
deviendra le comté de Labelle je ne sais pas quelle entente on
fera, j'ai Laurentides ici, mais ce sera peut-être Labelle tout à
l'heure ils sont obligés de faire un grand détour. Je
pense que c'est un raisonnement ambigu, inacceptable. Je dis que les
représentants du gouvernement font de l'obstruction systématique
pour nous empêcher de modifier, d'une façon normale, raisonnable,
des lignes de comté pour répondre aux désirs d'une
population et leur faciliter le contact avec la personne qui les
représente, leur député provincial, et afin de maintenir
l'homogénéité de chacun de ces territoires qu'on appellera
des comtés.
M.HARDY: M. le Président, deux mots à ajouter. Si on
regarde la distance sur une carte, les gens concernés par l'amendement
du député de Shefford sont à équidistance entre
Mont-Laurier et Buckingham. Un autre argument, en plus du rattachement
touristique... Encore une fois, je ne comprends pas nos amis d'en face. Ils ne
veulent pas qu'on mélange les gens. Tantôt, on nous a fait de
grandes déclarations sur les entités socio-économiques.
Ces gens, on les a rattachés aux Laurentides à cause du facteur
touristique. Le facteur routier, c'est faux; il y a une route qui conduit
à Mont-Laurier de la même façon qu'il y en a une qui
conduit à Buckingham. Finalement, ces gens-là sont
rattachés à la division d'enregistrement de Mont-Laurier. Pour
reprendre le savant argument du député de Nicolet, Saint-Samuel
sera rattaché ici et là, pourquoi laisser ces gens-là dans
la division d'enregistrement de Mont-Laurier et les amener dans le comté
de Papineau? Pourquoi ne pas tenter de les laisser où ils sont le plus
naturellement placés? La motion du député de Shefford est
vraiment non avenue.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que le député
de Terrebonne est en train d'induire la commission en erreur. Ils font
actuellement partie du comté de Papineau.
M. HARDY: Oui.
M. RUSSELL: Comment peuvent-ils faire partie du bureau d'enregistrement
de Labelle?
M. HARDY: C'est possible pour la raison suivante, et le
député de Maskinongé pourrait confirmer. Les divisions
d'enregistrement ne respectent pas toujours totalement les divisions de
comté. Il y a, en fait, trois grands chapitres de la division
territoriale. Il y a la division des districts électoraux, il y a la
division des districts judiciaires, les divisions d'enregistrement ne sont pas
toujours identiques aux divisions électorales. On fait une correction
avec la présente carte; ces gens-là étaient dans Papineau,
ils étaient rattachés à la division d'enregistrement de
Mont-Laurier. On les envoie dans le comté qui, économiquement,
est le plus naturel pour eux et, en plus, dans le comté où ils
ont leur division d'enregistrement. C'est un facteur secondaire, je l'admets,
mais c'est un facteur qui devrait plaire aux députés d'en face
qui nous parlait constamment des chevauchements de divisions territoriales.
M. RUSSELL: Lochaber fait-il partie du bureau d'enregistrement de
Labelle?
M. HARDY: Lochaber fait partie de la division d'enregistrement de
Papineau.
M. VINCENT: Lochaber-Ouest? M. HARDY: Idem.
M. DEMERS: Tous les Lochaber? M. HARDY: Idem.
M. VINCENT: Lochaber-nord s'en va dans Argenteuil et fait partie de la
division d'enregistrement de Papineau.
M. RUSSELL: Donc, je prends note des remarques du député
de Terrebonne. Il veut garder une entité touristique. Il veut garder
l'entité d'enregistrement. Il prétend, là-dessus,
je ne suis pas d'accord que ces gens-là ont une sortie directe
avec la région.
M. HARDY: II y a une route pour Mont-Laurier?
M. RUSSELL: Oui, il y a une route, mais il faut qu'ils sortent pour
aller faire le grand détour. Tandis qu'ils sont tout près de
Buckingham...
M. HARDY: Non, ils sont équidistants entre Buckingham et
Mont-Laurier.
M. RUSSELL : Non, non. Il faudrait sortir notre compas et mesurer un
petit peu.
M. HARDY: Cela se voit à la vue. Ce n'est pas
nécessaire...
M. RUSSELL: Je ne parle pas d'un mille près.
M. HARDY: Ils sont à peu près équidistants entre
Mont-Laurier et Buckingham.
M. RUSSELL: La sortie normale, traditionnelle de la plupart des gens qui
ont des chalets dans ce coin est la partie sud du comté...
M. HARDY: Les gens qui ont des chalets ne votent pas.
M. RUSSELL: Non, d'accord, mais quand même...
M. VINCENT: S'ils y résident en permanence, ils ont droit de
vote...
M. RUSSELL: Toute la région économique est le district de
Buckingham, Hull et tout ce coin-là. Maintenant, on veut les envoyer
vers Mont-Laurier.
M. HARDY: J'ai une précision: 38 milles pour aller à
Mont-Laurier et 43 milles pour Buckingham. D'un côté, 38 milles et
43 milles de l'autre. Quand je disais qu'ils étaient
équidistants, c'est pas mal égal. J'étais à cinq
milles près.
M. RUSSELL: On prend d'un coin à l'extrême...
M. HARDY: On prend la route qui passe là.
M. RUSSELL: Mais qu'on partage 50-50, disons...
M. DEMERS: Les électeurs n'ont pas tous des avions.
UNE VOIX: On va changer la route.
M. RUSSELL: C'est ça, on va changer la route. De toute
façon, je tiens à faire remarquer ceci: Là, cela fait
notre affaire, on va s'accrocher après l'entité en disant...
M. HARDY: Non, c'est un facteur secondaire, mais c'est un facteur qu'on
doit considérer.
M. RUSSELL: On prétend que c'est un facteur secondaire, mais
ça fait l'affaire. Pour la route, disons qu'on va accorder le
bénéfice du doute au député de Terrebonne. Je ne
mets pas sa parole en doute...
M. HARDY: C'est une carte routière où les milles sont
indiqués.
M. RUSSELL: Oui, mais on prend l'extrême de la division et on s'en
va vers Mont-Laurier.
M. HARDY: Non, non, on prend la route qui va de Mont-Laurier à
Buckingham.
M. RUSSELL: Deuxièmement, je dis que ce n'est pas le district
économique où ces gens s'en iraient à Mont-Laurier. C'est
plutôt vers Hull. Troisièmement, on dit que le bureau
d'enregistrement est la partie du comté de Labelle. Donc, pour toutes
ces raisons, on veut qu'il demeure dans le comté de Labelle. Le
député de Terrebonne a pris le chemin qui faisait son affaire. Il
a le droit de s'accrocher après ce qu'il veut. Quand on n'a pas une
bonne cause, on s'accroche après ce qu'on peut, pour la défendre.
Je ne le blâme pas. C'est une cause difficile à défendre.
J'espère qu'il va pouvoir résister jusqu'à la fin.
Toutefois, je maintiens ma motion et je lui fournirai l'avantage... Il semble
qu'il votera contre. Il s'est exprimé continuellement contre.
L'adjoint du député de Saint-Maurice est devenu
très difficile. Il pousse tout le temps, il est pressé. Pourquoi
le député de Saint-Maurice l'a-t-il accepté comme son
adjoint? Un gars aussi difficile que ça.
M. DEMERS: Pourtant, son nom est Prudent...
M. RUSSELL: II est Prudent... Cela me cause une inquiétude
d'ailleurs.
M. CARPENTIER: ... d'une remarque désobligeante, je pourrais
dire, par contre, que le député de Saint-Maurice m'a
gratifié du nom de patron régional, dans la région de la
Mauricie. C'est très avantageux. Parce que c'est la première fois
dans l'histoire, depuis la Confédération, qu'un type travaille
sur le plan régional dans la région de la Mauricie. C'est le
titre que m'a donné le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Vous descendez directement de la cuisse de Duplessis.
M. RUSSELL: Je suis d'accord que le député de Laviolette a
un rayonnement assez grand dans ce territoire. Pour toutes ces raisons, je
maintiens ma motion...
M. CARPENTIER : C'est la première fois dans l'histoire du
Québec...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): On peut passer au vote?
DES VOIX: Oui. Vote! Vote!
M. VINCENT: La motion n'a pas été formulée encore.
Voulez-vous la lire, s'il vous plaît?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Oui. Il est proposé par le
député de Shefford que les cantons de Bigelow, Wells et McGill
soient rattachés au district électoral de Papineau et qu'ils
soient détachés du district électoral de Laurentide.
M. Fraser?
M. FRASER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Perreault?
M. PERREAULT: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Gratton?
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Marchand?
M. MARCHAND: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Hardy?
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Dionne?
M. DIONNE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Levesque?
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Vincent?
M. VINCENT: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Demers?
M. DEMERS: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Tremblay (Bourassa)?
M. TREMBLAY (Bourassa): Contre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Latulippe?
M. LATULIPPE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. Russell?
M. RUSSELL: Pour.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): La motion est rejetée. Contre: 9
Pour: 4 Le paragraphe 74, adopté?
M. VINCENT: Sur division.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Adopté sur division.
M. DEMERS: Sur division.
M. HARDY: Ce matin, il y a eu une proposition du député de
Shefford qui, à mon sens, avait beaucoup de valeur.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plait ! A
l'ordre!
M. HARDY: M. le Président, ce matin, le député de
Shefford a fait une proposition qui venait parfaire notre méthode de
travail, je pense, et que je trouvais très valable.
M. RUSSELL: J'ai retiré ma motion. Je suis prêt, quand
même, à faire un compromis. Nous allons prendre le comté
voisin, qui est le comté d'Argenteuil.
M. HARDY: C'était ça votre proposition.
M. RUSSELL: Nous allons prendre le comté d'Argenteuil.
M. HARDY: Nous allons prendre le comté d'Argenteuil.
M. LEVESQUE: J'ai été surpris, M. le Président,
parce qu'ils avaient onze amendements, comme ils le disaient. Je crois qu'ils
en ont manqué.
M. HARDY: Argenteuil.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je voudrais faire un petit changement.
Avant de donner ma place au député de L'Islet, comme
président, je voudrais vous informer que je ne démissionne pas et
que je vous retrouverai demain matin.
M. HARDY: M. le Président, le paragraphe 4.
Comté d'Argenteuil
M. VINCENT: Nous faisons une exception seulement pour ce cas-ci en
étudiant le comté d'Argenteuil.
M. HARDY: Nous examinerons cela à chaque cas.
M. VINCENT: Nous continuons quand même sur la liste,
là-bas.
M. HARDY: Ah oui!
M. VINCENT: Là, nous faisons une exception. Nous prenons
Argenteuil.
M. HARDY: C'est-à-dire que cela ne contredit pas la liste. On
reste dans les Laurentides occidentales.
M. VINCENT: II reste quand même que, d'après la liste que
nous avions, nous devions prendre le comté de Deux-Montagnes. Nous avons
accepté de prendre le comté d'Argenteuil. Mais, concernant le
comté de Deux-Montagnes, j'avais une question à poser.
M. HARDY: Bien, tout de suite après le comté
d'Argenteuil...
M. VINCENT: Non, non, c'est pour qu'on vérifie la réponse
durant ce temps.
M. HARDY: Oui.
M. VINCENT: Comment se fait-il qu'il n'est pas fait mention, dans les
Laurentides occidentales, de Deux-Montagnes, dans le deuxième
rapport?
M. HARDY: Les circonscriptions qui n'ont pas été
modifiées dans le deuxième rapport...
M. VINCENT: On n'en parle pas. M. HARDY: ... on n'en parle pas. M.
VINCENT: D'accord.
M. HARDY: On ne parle que de celles qui ont été
modifiées.
M. VINCENT: Donc, nous allons au comté d'Argenteuil, qui
était le comté de Papineau. M. le Président, est-ce que
vous pourriez lire la délimitation?
LE PRESIDENT (M. Giasson): On pourrait le faire mais j'espère que
les membres de la commission vont m'en faire grâce.
M. HARDY: Non, ce n'est pas dans l'ordre!
M. DEMERS: La distribution proposée aura combien
d'électeurs?
M. HARDY: Pardon?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le nombre d'électeurs dans le
comté d'Argenteuil, tel que proposé dans le projet de loi 62.
M. DEMERS: Par la loi.
M. HARDY: Le nombre d'électeurs: 29,870.
M. VINCENT: Dans le deuxième rapport, il portait le nom de
Papineau.
M.HARDY: Oui, oui. C'est-à-dire qu'on remarquera que, dans le
deuxième rapport, aucun nom n'est changé comparativement au
premier rapport.
M. VINCENT: Pour se situer, quand on vérifie le deuxième
rapport,...
M. HARDY: II faut aller à la description de Papineau.
M. VINCENT: ... il faut aller à la description de Papineau.
M. HARDY: C'est ça.
M. VINCENT: Donc, 29,870 électeurs.
M. RUSSELL: Les régions administratives actuelles d'Argenteuil,
telles qu'elles existent actuellement,...
M. HARDY: Pardon?
M. RUSSELL: II ne semble pas tellement y avoir de changements dans
Argenteuil, tel qu'il existe actuellement.
M. HARDY: Non. C'est-à-dire que oui, tel qu'il existe
actuellement; c'était un comté qui était en bas du plafond
minimal. C'est un comté où il y avait 19,000 électeurs.
Maintenant, il y en a 29,000.
C'est constitué, en grande partie, par les emprunts qui sont
faits à l'ouest, dans l'actuel comté de Papineau.
M. RUSSELL: Si on regarde à l'extrême...
M. HARDY: Pour être plus précis, M. le Président, le
comté d'Argenteuil proposé dans la loi 62 est l'actuel
comté d'Argenteuil, intégral, plus...
M. RUSSELL: Avec certaines modifications.
M. HARDY: ... ce qu'il emprunte au comté de Papineau.
M. RUSSELL: Si je m'en reporte à la carte, le comté
d'Argenteuil avait une ligne à partir de la ligne de l'Ontario, ici.
M. HARDY: A l'ouest.
M. RUSSELL: La ligne qui sépare le comté de
Deux-Montagnes, montant vers...
M. HARDY: M. le Président... M. RUSSELL: II y a un accroc.
M. HARDY: Oui. C'est à cause de la nouvelle municipalité
de Sainte-Scholastique. Le comté de Deux-Montagnes englobe
entièrement la nouvelle ville de Sainte-Scholastique. La ville de
Sainte-Scholastique est composée, comme on s'en souvient c'est
une loi qui a été adoptée par le Parlement d'un
très grand nombre de municipalités, une vingtaine, dont la
plupart étaient dans l'actuel comté de Deux-Montagnes et trois,
soit Saint-Janvier-de-la-Croix, Saint-Janvier-de-Bien ville et
Saint-Antoine-des-Laurentides, dans l'actuel comté de Terrebonne. La
ville de Sainte-Scholastique a pris aussi une petite partie de
Saint-Jérusalem-d'Argenteuil.
M. RUSSELL: C'est cette enclave, dans l'est du comté.
M. HARDY: Exactement.
M. RUSSELL: En se dirigeant vers le nord de l'enclave qui existait
auparavant on se dirige vers le haut du comté. Encore là, c'est
la même ligne, excepté Saint-Adolphe-d'Howard.
M. HARDY: Qui est dans l'actuel comté d'Argenteuil et qui y
demeure.
M. RUSSELL: II y demeure. Maintenant, la ligne dépasse un peu
l'ancienne délimitation du comté. Dans un coin et dans l'autre,
elle en enlève une partie.
M.HARDY: Dans le premier rapport Drouin, cette partie du comté
d'Argenteuil était enlevée du comté d'Argenteuil mais,
dans la loi 62, la limite du comté d'Argenteuil est exactement la
même que la limite de l'actuel comté d'Argenteuil.
M. VINCENT: Entre-temps, M. le Président, pourrait-on nous donner
la population d'Arundel?
M. HARDY: II y a 307 électeurs à Arundel.
M. VINCENT: A Barkmere?
M. HARDY: II y a 28 électeurs.
M. VINCENT: A Huberdeau?
M. HARDY: A Huberdeau, 484 électeurs.
M. VINCENT: A Montcalm?
M. HARDY: II y en a 131.
M. VINCENT: A Saint-Adolphe-d'Howard?
M. HARDY: Saint-Adolphe n'est pas une section de vote en soi. C'est
annexé à une autre municipalité. Pour Saint-Adolphe, on ne
peut pas déterminer, pour le moment, à quelle section de vote
c'est annexé mais ce n'est pas une section de vote en soi. Nous n'avons
donc pas le nombre d'électeurs.
M. VINCENT: Ici, dans le deuxième rapport, on mentionne. Le Parti
libéral suggère qu'Arundel, Barkmere, Huberdeau, Montcalm et
Saint-Adolphe-d'Howard soient rattachés au comté de Papineau.
M. HARDY: Comme on le constatera, cela respecte les limites de l'actuel
comté d'Argenteuil.
M. RUSSELL: Est-ce que nous pouvons avoir les raisons qui ont
motivé les recommandations qui ont été faites par
quelqu'un entre le premier et le deuxième rapport, dans le but de
rattacher les municipalités d'Arundel, Barkmere, Huberdeau et Montcalm
et de Saint-Adolphe d'Howard qui étaient enelvées?
M. HARDY: Toujours la même raison, c'est que les
représentations des électeurs intéressés ont
demandé que le comté d'Argenteuil garde ses mêmes limites
dans cette partie. Et le respect de ces limites n'entravait pas le respect du
facteur démographique.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, on a donné un chiffre de
29,800.
M. HARDY: De 29,870.
M. RUSSELL: C'était quand même plus que la moyenne de
24,000. C'est un comté rural.
M. HARDY: C'est-à-dire que 24,000 n'est pas la moyenne. La
moyenne est de 32,000, or le comté d'Argenteuil demeure sous la moyenne.
C'est un comté rural, mais il y a des villes. Il y a la ville de Lachute
qui est quand même assez importante, c'est là qu'est la plus
grande concentration d'électeurs. Il y a 6,200 électeurs
seulement dans la ville de Lachute.
M. RUSSELL: C'est un district touristique autour...
M. HARDY: Lachute.
M. RUSSELL: Pas particulièrement Lachute, mais dans les
environs.
Quant à Saint-Adolphe-d'Howard, est-ce touristique?
M. HARDY: Oui.
M. VINCENT: Dans quelle paroisse est situé Saint-Adolphe-d
'Howard ?
M. DEMERS: II y a une municipalité qui s'appelle Saint-Adolphe,
mais les gens ne votent pas.
M. HARDY: C'est une municipalité évidemment le
député d'Argenteuil pourrait être plus précis
mais ce que je connais de Saint-Adolphe-d'Howard, c'est que la très
grande majorité des propriétaires de cette municipalité
est formée de touristes, de propriétaires de chalets. Il y a
très peu d'électeurs.
Cette municipalité était rattachée à une
section de vote de Morin Heights.
M.RUSSELL: Elle était rattachée à une section de
vote de Morin Heights.
UNE VOIX: Pour le vote.
M. RUSSELL: Simplement pour le bénéfice de la commission,
je crois qu'il y a un signe qui indique sur la carte que la sortie naturelle
des électeurs de Saint-Adolphe-d'Howard était vers
Sainte-Agathe.
M. HARDY: C'est une des sorties.
M. RUSSELL: On m'informe qu'il y a une nouvelle route qui va
déboucher vers Montpellier.
M. HARDY: Je peux affirmer que les résidants de Saint-Adolphe,
ceux qui y habitent, ceux qui sont les électeurs, ont insisté...
je me rappelle entre autres, c'est un témoignage personnel
avoir rencontré un groupe de maires de cette région à
Sainte-Agathe et dans une conversation avec le maire de Saint-Adolphe, celui-ci
m'avait affirmé son désir de demeurer dans le comté
d'Argenteuil.
Il ne s'agit pas d'un appel téléphonique de ce matin. Cela
remonte à quelques mois.
M. RUSSELL: Je prends en note les remarques du député.
Nous avons eu des représentations il y a quelques mois. C'est la raison
pour laquelle dans des districts on a fait plus de pressions que dans d'autres.
Et je suis convaincu de ce qu'affirme le député, je ne mets
nullement sa parole en doute, mais je vois que ces gens qui ont fait des
pressions ont eu plus de succès que d'autres.
Je me demande de quelle façon on doit procéder. Est-ce
qu'on doit, à l'avenir...
M. HARDY: Vous faites vos comparaisons en regard des succès
obtenus par le député de Saint-Maurice.
M. RUSSELL: Non, je fais des comparaisons avec des succès que
nous avons obtenus, nous, de l'Opposition lorsque nous avons fait les
motions.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Encore une fois, pour faciliter
l'enregistrement des débats, il ne faudrait pas faire des
échanges... Je comprends, mais un temps d'arrêt, si possible.
M. HARDY: Je veux simplement souligner que le parti auquel a l'honneur
d'appartenir le député de Shefford n'a pas fait, comme parti, de
représentations à la commission.
M. DEMERS: Pour la bonne raison que, lorsque ça a
été le temps de les déposer, on n'a pas voulu les
accepter.
M. CROISETIERE: II y a eu des représentations de certains
députés individuellement qui n'ont pas été
suivies.
M. RUSSELL: Pour l'information du député de Terrebonne
je lui dis cela d'une façon très amicale, il n'y a rien de
malicieux là-dedans je lui fais part que les
représentations qui ont été faites au parti, nous les
faisions à la commission. Nous espérions que la commission aurait
compris le désir d'un groupe d'électeurs qui n'ont
peut-être pas été compris. Ils n'ont peut-être pas
fait de représentations en temps et lieu. Je parle de certaines motions
que nous avons faites dans le passé. C'est une remarque. Vous allez me
dire, M. le Président, que c'est peut-être hors d'ordre, mais je
pense que c'est une ligne de conduite et je remarque ce qui est arrivé.
Les gens ont fait des représentations à l'Opposition parce qu'ils
prétendent qu'ils n'ont pas été écoutés
lorsqu'ils en ont fait à d'autres qui, peut-être, ont omis de les
faire à qui de droit, à la commission à laquelle se
réfère le député de Terrebonne. Aujourd'hui, on
fait ces représentations, mais ça semble tomber dans une oreille
sourde et les gens ne semblent pas être capables d'ontenir la même
liberté, le même privilège qu'ont eu ceux qui sont venus en
délégation. Ils avaient le droit d'agir de cette façon.
Peut-être qu'il n'y a pas une meilleure personne à qui s'adresser
que le député de Terrebonne pour solliciter la possibilité
de demeurer dans le comté d'Argenteuil. Donc, c'était leur droit,
je ne le conteste pas, et je suis très heureux de voir qu'eux, au moins,
ont été entendus et compris, et que leur demande a
été reçue.
M. le Président, je constate que la délimitation de
l'ancien comté se continue vers Brébeuf.
M. HARDY: Justement, M. le Président, si vous me le permettez,
c'était une des recommandations que Brébeuf... M. le
Président, est-ce que le silence signifie qu'on est prêt à
adopter l'article?
M. RUSSELL: Non, monsieur. Le député de Terrebonne a fait
une remarque sur Brébeuf; donc, j'ai cessé mes remarques pour
l'entendre.
M.HARDY: Brébeuf demeure où il est. Il
est dans Terrebonne actuellement et il demeure dans le comté de
Laurentide.
M. RUSSELL: Est-ce que ça va devenir le comté de
Laurentide ou le comté de Labelle?
M. HARDY: On ne le sait pas; on verra ça en temps et lieu. La loi
dit Laurentide, mais là on devance un peu. Si le député
veut adopter l'article 4, on pourra aller à ce comté.
M. RUSSELL: Non, M. le Président, on suivra la ligne
démographique; ce sera peut-être Deux-Montagnes après. Pour
quelles raisons Brébeuf demeure-t-elle dans le comté de
Laurentide? Quelle est la population?
M. HARDY: C'est 219 électeurs.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a une raison particulière?
M. HARDY: La commission a jugé que Brébeuf, si on parle de
liens économiques je parle en connaissance de cause est
une banlieue de Saint-Jovite. A Brébeuf, quand on va au village, c'est
à Saint-Jovite que l'on va. Saint-Jovite est une espèce de
métropole, de noyau de ce coin. Etant dans Laurentide, je pense que la
commission à juste titre a considéré que Brébeuf
devait être rattaché au même comté que son pôle
d'attraction qui est Saint-Jovite.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que Saint-Jérusalem est
dans le comté?
M. HARDY: J'ai dit tantôt que Saint-Jérusalem n'existe
plus; cela fait partie de la ville de Sainte-Scholastique.
M. DEMERS: La nouvelle ville?
M. HARDY: Je m'excuse, c'est à Lachute.
M. DEMERS: C'est parce que vous en donnez une description; c'est
toujours un point de départ.
M. HARDY: L'erreur, M. le Président, c'est que
Saint-Jérusalem a été annexé à Lachute dans
la même loi qui a créé la ville de Sainte-Scholastique.
M. DEMERS: A Lachute?
M. HARDY : Oui, Saint-Jérusalem est dans la municipalité
de Lachute maintenant.
M. DEMERS: Cela n'existe plus?
M. HARDY: Comme entité municipale, non.
M. DEMERS: II y a un point de repère.
M. HARDY: Oui, il y a une entité cadastrale, il y a le cadastre
de Saint-Jérusalem mais la municipalité n'existe plus.
M. DEMERS: C'était pourtant un très beau nom.
M. HARDY: Oui, il y a eu un maire, un excellent maire pendant longtemps,
le ministre des Mines dans le cabinet Duplessis, M. Cuttingham, un
gentilhomme.
M. DEMERS: Oui.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Autres commentaires sur le paragraphe 3?
M. DEMERS: Oui, Lochaber revient; c'est lequel celui-là? Est-ce
que le spécialiste m'a compris? Je demande quel Lochaber c'est. Est-ce
Lochaber "straight", non pas est?
M. HARDY: C'est Lochaber et Lochaber partie nord.
M. DEMERS: Quelle est la population de celui-ci?
M. HARDY: Lochaber ou Lochaber partie nord?
M. DEMERS: Lochaber qui est dans la description du comté
d'Argenteuil.
M. HARDY: Lochaber, 304 électeurs. M. DEMERS: Ripon, la
population? M. HARDY: Canton ou village?
M. DEMERS: Ripon "straight", que je vois ici dans la description,
à la page 39, avant Saint-Adolphe d'Howard à Ripon; je voudrais
avoir la population.
M. HARDY: C'est 334 électeurs.
M. DEMERS: A Ripon?
On parle d'un territoire non organisé à la fin. Il
comprend aussi les territoires non organisés situés à
l'intérieur du périmètre ci-haut décrit. Est-ce
qu'il y a des populations votantes dans ce coin de territoire?
M. HARDY: Non c'est un territoire totalement vierge.
M. DEMERS: Vous n'êtes pas passé par là.
M. HARDY: Dont une partie est située dans la réserve de
Papineau.
M. DEMERS: Ah bon! On n'a pas su ça avant.
M. VINCENT: On va faire revenir l'autre partie.
Pendant que le député de Saint-Maurice va aller faire un
tour dans le comté de Papineau...
M. HARDY: C'est adopté, Papineau.
M. VINCENT: Non, non, pour ramener le sujet.
M. PAUL: II faut toujours établir le pont.
M. VINCENT: C'est-à-dire l'ancienne partie de Papineau. Quand on
parle de la municipalité de paroisse de Notre-Dame-de-Bonsecours,
où est-ce situé? Je cherche ça sur la carte.
M.HARDY: Cette paroisse est au nord de Montebello,elle est comprise dans
la seigneurie de la Petite Nation.
M. VINCENT: Justement dans la Petite Nation...
M. DEMERS: Pendant qu'on passe là, je voudrais avoir une
information; est-ce qu'elle faisait partie antérieurement du
comté de Papineau?
M. HARDY: Antérieurement c'était dans Papineau.
M. DEMERS: Bon c'est là qu'il n'y a plus de Papineau.
M. HARDY: C'est la partie d'Argenteuil que l'on emprunte dans l'actuel
Papineau.
M. DEMERS: C'est voisin de Montebello. M. HARDY: C'est ça.
M. VINCENT: Mais cette paroisse-là, Notre-Dame-de-Bonsecours,
est-ce qu'il y a une partie nord, une partie sud, une partie est?
M. HARDY: II n'y a qu'une partie nord dans cette paroisse.
M. VINCENT: II n'y a qu'un nord dans cette paroisse. Parce qu'on voit
ici Notre-Dame-de-Bonsecours, partie nord.
M. HARDY: Le députe comprend que c'est pour les fins de
désignation, la partie sud.
M. VINCENT: II reste quand même qu'il y a une partie sud de la
paroisse. Ce district électoral renferme les municipalités
suivantes: la ville de Lachute; il y a le nord, le sud, l'est, l'ouest. On
parle des villes de Barkmere, de Thurso, les villages de Brownsburg, Calumet,
Carillon, Chénéville, Grenville, Montebello, etc. Grenville c'est
tout près du pont qui traverse en Ontario?
M. HARDY: Oui c'est près du pont. M. VINCENT: Hawkesbury.
M. HARDY: Oui c'est près du pont du chemin qui tourne à
droite.
M. VINCENT: Tout le terrain qui a été inondé
à cause de la construction du barrage de Carillon est-ce que c'est
encore dans le comté d'Argenteuil?
M.HARDY: Oui, jusqu'au milieu de la rivière.
M. VINCENT: Le barrage de Carillon aussi est dans le comté
d'Argenteuil.
On continue, Montebello, Papineau ville, Ri-pon,
Saint-André-Avellin et Saint-André-Est. Cela, c'est une
municipalité. Après ça on dit les municipalités des
paroisses de Notre-Dame-de-Bonsecours, partie nord, puis après ça
c'est Notre-Dame-de-la-Paix...
M. DEMERS: C'est où ça, Notre-Dame-de-la-Paix?
M. PERREAULT: C'est à l'ouest de Notre-Dame-de-Bonsecours.
M. DEMERS: Pardon?
M. PERREAULT: A l'ouest de Notre-Dame-de-Bonsecours.
M. DEMERS: C'est dans le bout de Montebello. Est-ce que ça
faisait partie de l'ancien comté de Papineau?
M. HARDY: Oui.
M. VINCENT: C'est entre Chénéville et
Saint-André-Avellin, Notre-Dame-de-la-Paix.
M. DEMERS: Ponsonby, c'est quoi?
M. PERREAULT: C'est une municipalité de canton.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y aurait un bureau de votation à cet
endroit? Combien d'électeurs?
M. HARDY: II y a 110 électeurs.
M. DEMERS: Sur la carte on a du mal à... Comme le
député de Labelle, je déplore qu'il nous manque des
outils.
Suffolk, est-ce que c'est canton, ville, village ou
municipalité?
M. HARDY: C'est une municipalité de canton uni tel que
décrit dans la loi.
M. DEMERS: Est-ce qu'elle fait partie d'un canton uni avec
Addington?
M. HARDY: C'est le canton uni de Suffolk et Addington.
M. DEMERS: Lac-des-Seize-Iles.
M. HARDY: Lac-des-Seize-Iles était dans Argenteuil et y
demeure.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a des habitants à cet endroit?
M. HARDY: Oui, c'est encore un endroit de villégiature en
particulier. Il y a 750 électeurs mais je serais porté à
dire que l'été la population triple si elle ne quadruple pas.
M. DEMERS: C'est une municipalité organisée?
M. HARDY: Oui.
M. RUSSELL: M. le Président, la municipalité de
Lac-des-Seize-Iles, dont on vient de parler, on fait un accroc pour aller la
chercher?
M. HARDY: Non, on ne va pas la chercher, on la laisse où elle
était, dans Argenteuil.
M. RUSSELL: Dans Argenteuil.
M. HARDY: Elle a toujours été dans Argenteuil,
c'est-à-dire qu'elle est dans Argenteuil depuis fort longtemps.
M. RUSSELL : Un instant Way demeure dans Argenteuil aussi?
M. HARDY: C'était dans Argenteuil et ça y demeure.
Non, ça va bien.
M. RUSSELL: Les cantons non organisés en haut de Duhamel...
M. DEMERS: Le député d'Iberville a une question.
M. CROISETIERE: Vinoy et Wentworth-Nord sont des municipalités
situées à quel endroit?
M. HARDY: Ce sont des municipalités qui sont à l'est de
Chénéville.
M. CROISETIERE: A l'est de Chénéville. M. HARDY: C'est
ça.
M. CROISETIERE: On ne voit pas ça sur la carte.
M. VINCENT: Je m'excuse, M. le Président, tout à l'heure
on a mentionné, parce que je viens de faire les calculs... D'abord,
Argenteuil, c'est le comté de Papineau qu'on avait désigné
dans le premier rapport. Dans le premier rapport le comté de Papineau
contenait 28,920 électeurs, n'est-ce pas?
M. HARDY: C'est ça.
M. VINCENT: Dans le deuxième rapport on rattache au comté
de Papineau les localités d'Arundel, Barkmere...
M. HARDY: Ce qui était déjà dans Argenteuil.
M. VINCENT: Qui n'étaient pas dans le comté de Papineau
suggéré dans le premier rapport de la commission Drouin.
M. HARDY: Qui sont dans l'actuel comté d'Argenteuil.
M. VINCENT: D'accord. On avait soustrait Arundel, Barkmere et
Huberdeau...
M.HARDY: C'est ça.
M. VINCENT: Mais le deuxième rapport les ajoute. On m'a dit, tout
à l'heure, que dans Arundel on ajoute 307 électeurs, est-ce
ça?
M. HARDY: Oui.
M. VINCENT: Dans Barkmere on ajoute 28 électeurs. Avec Huberdeau
on ajoute au comté d'Argenteuil, qui était Papineau dans le
premier rapport, 484 électeurs.
Dans Montcalm, il y a 131 électeurs qui s'en vont dans le nouveau
comté d'Argenteuil, ce qui fait un total de 950 électeurs. Nous
arrivons à 29,870, c'est cela? Mais à Saint-Adolphe-d'Howard il
n'y aura pas un électeur?
M. HARDY: Je l'ai dit tantôt, Saint-Adolphe-d'Howard n'est pas une
section de vote par elle-même; le territoire de Saint-Adolphe-d'Howard
est rattaché à une section de vote de Morin Heights. Les
électeurs de Saint-Adolphe, dans le rapport du président
général des élections, sont compris dans Morin
Heights.
M. LAFONTAINE: Comment le député de Terrebonne
explique-t-il cela?
M. HARDY: Le territoire de Saint-Adolphe-d'Howard est rattaché
à une section de vote de la municipalité de Morin Heights, ce qui
fait que Saint-Adolphe n'apparaît pas comme tel, comme entité au
point de vue électoral mais est compris dans la population
électorale de Morin Heights.
M. LAFONTAINE: En vertu de quels principes, M. le Président?
M. HARDY: C'est comme cela.
M. LAFONTAINE: C'est un drôle de principe, si c'est comme
cela.
M. HARDY: Les élections générales de 1970 se sont
faites comme cela.
M. LAFONTAINE: D'accord, mais ce n'est pas parce qu'elles se sont faites
comme cela qu'on doit l'accepter.
M. HARDY: La prochaine fois, on pourra peut-être changer cela.
M. LAFONTAINE: C'est épouvantable!
M. HARDY: Bien oui. En 1970, ce n'était pas
épouvantable.
M. LAFONTAINE: Je ne sais pas qui l'a fait et qui l'a sanctionné,
je n'ai jamais eu comme mandat de faire le travail du président
général des élections, mais si Saint-Adolphe-d'Howard est
rattaché à Morin Heights, je trouve cela épouvantable.
D'ailleurs, le député de Terrebonne connaît bien la
région.
M. HARDY: Le député de Labelle s'aventure; le
député de Labelle sait très bien que, pour les
délimitations des sections de vote, ce sont les présidents des
comtés qui font cela.
M. LAFONTAINE: D'accord, mais ils agissent par pouvoir
délégué du président général des
élections.
M. HARDY: Mais ils sont nommés par arrêté en
conseil.
M. LAFONTAINE: Ils le sont et probablement que le gouvernement
libéral sait aussi que ce ne sont pas tous les arrêtés
ministériels qui sont bons. Il y en a qui sont très discutables.
C'est tellement vrai qu'un arrêté ministériel n'est pas
immuable que ça prend un autre arrêté ministériel
pour amender le premier.
M. HARDY: C'est sûr.
M. LAFONTAINE: Je trouve cela épouvantable que
Saint-Adolphe-d'Howard soit rattaché à Morin Heights pour fins
électorales.
M. HARDY: Je suis pas mal d'accord avec le député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: C'est pratiquement un blasphème contre la
démocratie.
M. HARDY: On va essayer d'améliorer cela la prochaine fois.
M. RUSSELL: Est-ce qu'on peut le corriger?
M. HARDY: Bien non. Ce sont des choses qui se font par le
président d'élection du comté lorsqu'il prépare
annuellement la délimitation de ses sections de vote.
M. CARPENTIER: Qui a nommé le président d'élection
avant 1970?
M. HARDY: Cela ne se fait pas dans la loi.
M. LAFONTAINE: Probablement que le président d'élection de
1966 à 1970 a suivi les recommandations du président
d'élection de 1960 à 1966.
M. HARDY: Vous voulez dire que le vôtre n'était pas
meilleur que le nôtre.
M. LAFONTAINE: C'est aussi plate que cela, ça n'a pas plus de bon
sens que cela. Que ce soit n'importe quel président, de n'importe quelle
couleur, je trouve cela épouvantable. C'est un blasphème contre
la démocratie et c'est une insulte à l'endroit de la population
de Saint-Adolphe-d'Howard.
M. HARDY: M. le Président, je partage l'épouvante du
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas de l'épouvante. J'espère que
le président général des élections, qui nous entend
parler, en prendra note. Il faudrait au moins donner un cours de civisme au
président.
M. HARDY: M. le Président, il faut être juste et
honnête, les délimitations de vote se font par le président
d'élection du comté, lequel n'est pas nommé par le
président général des élections mais par le conseil
exécutif en vertu d'un arrêté en conseil.
M. LAFONTAINE: D'accord, mais il est sous la surveillance du
président général des élections du Québec.
Le président général des élections du Québec
peut au moins informer le président de ce comté de changer de
tactique.
M. DEMERS: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: ... la municipalité de Gore...
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'ai reconnu le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je rétrocède la parole au député
de Labelle parce que je crois que je l'ai interrompu.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Non, il avait terminé.
M. LAFONTAINE: Non, je m'excuse, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je m'excuse, je reconnais le
député de Labelle.
M. DEMERS: Je réalise...
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, vu que
Saint-Adolphe-d'Howard, au point de vue électoral, est
rattachée à Morin Heights, y aurait-il possibilité
d'identifier, dans le rapport de l'élection de 1970, pour notre bonne
compréhension, les bureaux de scrutin qui seraient ceux de
Saint-Adolphe-d'Howard au lieu d'être ceux de Morin Heights?
M. HARDY: On prend note de la question et on apportera une
réponse plus tard. Il faut vérifier cette information dans les
archives du bureau du président général des
élections.
M. LAFONTAINE: Saint-Adolphe-d'Howard, présentement, est dans le
comté de...?
M. HARDY: C'est actuellement dans le comté d'Argenteuil et la loi
no 62 le maintient.
M. LAFONTAINE: Dans le rapport du président général
des élections de 1970, je ne vois nulle part le nom de Morin Heights
à la liste des municipalités énumérées.
M. HARDY: C'est Morin.
M. LAFONTAINE: Le canton Morin. Dans ce canton, il y a quatre bureaux de
scrutin: 99, 100, 101 et 102.
M. HARDY: Ce que je ne peux pas vous dire actuellement, c'est lequel de
ces bureaux de scrutin sera celui d'Howard...
M. PAUL: Vous avez mentionné, tout à l'heure, qu'il y
avait 112 électeurs?
M. HARDY: Où?
M. PAUL: Les électeurs de Saint-Adolphe-d'Howard qui votaient
à Morin Heights?
M. HARDY: Pour toute l'entité Morin ou Morin Heights,
communément appelée, il y a 768 électeurs.
M. PAUL: Au-dessus de 800...
M. HARDY: On me dit 768... C'est pas mal juste.
M. LAFONTAINE: Disons qu'on pourrait avoir ce renseignement pour demain
matin.
M. HARDY: Pour connaître combien à Saint-Adolphe?
M. PAUL: Quels sont les bureaux de scrutin à Saint-Adolphe?
M. HARDY: On comprendra que, pour donner l'information demandée,
il faut vérifier et relire toute la description des sections de vote de
Morin, pour voir où est rattachée Saint-Adolphe.
M. LAFONTAINE: Oui, mais cela se fait assez vite. Le président
général des élections a certainement les descriptions.
Cela se fait à peu près dans dix minutes.
M. HARDY: M. le Président, les députés qui
siègent à votre gauche peuvent être assurés que nous
leur fournirons ces renseignements le plus rapidement possible. C'est
même possible qu'on puisse donner cela ce soir, à moins que la loi
soit adoptée prématurément.
M. LAFONTAINE: Je pense que le président général
des élections a le temps d'aller â son bureau. Mais si sa section
n'est pas éclairée, je lui demanderais de faire attention, parce
que certains escaliers peuvent être glissants. Cela fait mal quand on se
tord une cheville.
M. RUSSELL: Les lumières sont revenues.
M. LAFONTAINE: On reparlera à un autre moment de cela, car
ça ne restera pas là certain.
M. RUSSELL: M. le Président, le pôle de croissance du
comté d'Argenteuil, est-ce Lachute?
M. HARDY: M. le Président, on peut dire ça, sans poser
à l'expert. Sur le plan économique, on peut dire que Lachute est
le principal pôle d'attraction puisque Lachute est la principale ville.
C'est là que nous trouvons les principaux commerces.
M. RUSSELL: C'est la seule ville où il y a des industries. Le
reste du comté, c'est plutôt agricole.
M. HARDY: L'industrie touristique. M. RUSSELL: Et l'industrie
touristique. M. HARDY: II y a de la forêt.
M. LAFONTAINE: A combien de milles Saint-Adolphe-d'Howard est-elle
située de Sainte-Agathe?
M. HARDY: Ce n'est pas très loin. Cela se fait facilement en moto
neige par une belle soirée, au clair de lune.
M. PAUL: On ne veut pas avoir de réponse de lunatique. On veut
avoir une réponse pratique.
M. HARDY: La géographie et la poésie, cela se marie assez
bien, vous savez.
M. PAUL: Cela ne fait pas des enfants forts!
M. HARDY: De quinze à vingt milles. Il y a certaines relations
entre Saint-Adolphe et Sainte-Agathe. Par ailleurs, comme je le disais avant
l'arrivée du député de Labelle, j'ai souvenance, il y a
quelques mois, d'avoir rencontré le maire de Saint-Adolphe qui avait
exprimé fortement le désir que sa municipalité demeure
dans le comté d'Argenteuil.
M. LAFONTAINE: Ah! Je n'ai pas rencontré le maire de
Saint-Adolphe, M. le Président, mais j'ai rencontré certaines
personnes de Saint-Adolphe. Elles croyaient que la première carte
électorale, dans le premier rapport Drouin, s'appliquait. Elles
étaient toutes heureuses de s'en venir dans le nouveau comté de
Labelle.
M. HARDY: C'est possible parce que ce sont des personnes qui ont
dû espérer que le député actuel de Terrebonne soit
candidat dans le comté de Labelle.
M. LAFONTAINE: Ah, possiblement! Ou que l'actuel député de
Labelle soit candidat dans le même comté ou peut-être
l'actuel député de Montcalm. Je ne le sais pas. On n'a pas
parlé des prochaines élections. Mais ces gens étaient
heureux d'être...
M. HARDY: C'est possible.
M. LAFONTAINE: ... sur la grande ligne de communication, l'autoroute des
Laurentides et la route 11.
M. HARDY: M. le Président, comme nous ne sommes pas dans la
démocratie de Jean-Jacques Rousseau, mais dans une démocratie de
représentation...
M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. HARDY: ... le maire, le conseil municipal et le député
restent encore les porte-parole autorisés de la majorité de la
population.
M. LAFONTAINE: J'aimerais bien entendre, M. le Président, le
député.
M. HARDY: Si vous aviez assisté aux mêmes séances
que nous lorsque la commission Drouin a témoigné, le
député de Labelle aurait pu voir que le député
d'Argenteuil faisait des interventions remarquées et remarquables pour
demander que cette partie demeure dans son comté.
M. LAFONTAINE: Je sais que, lors de la présentation du premier
rapport de la commission Drouin, le député d'Argenteuil ne s'est
pas gêné pour s'ouvrir à celui qui vous parle et pour
condamner assez amèrement certains déplacements qui se faisaient.
Il voyait directement l'intrusion du député du comté
voisin de Terrebonne. Il ne se gênait pas de le dire. Quand on parle de
représentation à la Jean-Jacques Rousseau, je peux aussi dire
cela au député de Terrebonne. Cela n'est plus Jean-Jacques
Rousseau. Ce ne sont pas des fossiles. Cela, c'est 1972.
M. HARDY: M. le Président, je ne parle pas de conversations
privées. Je me rattache à des représentations officielles,
formulées au grand jour devant la commission de l'Assemblée
nationale.
M. LAFONTAINE: M. le Président, lorsque quelqu'un se
véhicule de Montréal vers Saint-Adolphe-d 'Howard...
M. BOIVIN: Dans la même ligne de pensée, je voudrais
ajouter quelque chose. La représentation de la population, vous dites
que cela compte pour quelque chose, dans les changements de comtés.
M. HARDY: C'est sûrement un élément.
M. BOIVIN: Sur 27,000 de population, j'ai eu des recommandations de
20,000 de population. Cela n'a rien changé. Je vous prie de noter que
quand on passera au comté de Dubuc...
M. HARDY : Nous écouterons avec plaisir. M. BOIVIN: C'est
cela.
M. DEMERS: Cela ne changera encore rien! M. HARVEY (Jonquière):
Cela dépend. M. DEMERS: Voyons donc!
M. BOIVIN: II y a 20,000 de population qui ont demandé de changer
2,000 de population.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si le député de Dubuc me
permet, nous étions au paragraphe 4.
M. BOIVIN: C'est dans la même ligne de pensée. C'est que le
député de Terrebonne dit qu'il y a eu des
représentations.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je comprends mais...
M. BOIVIN: Les représentations du comté de Terrebonne en
ce qui concerne le comté d'Argenteuil ont servi à quelque chose.
Dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, cela n'a pas
compté?
M.CROISETIERE: Probablement la Fédération
libérale!
M. HARDY: M. le Président, il peut y avoir une foule de
facteurs.
M. BOIVIN : II n'y a pas de facteurs. Je vous attends, au comté
du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. HARDY: Nous en reparlerons.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, le district non organisé,
cela comprend combien de cantons? Deux cantons?
M. HARDY: Le territoire non organisé d'Argenteuil comprend deux
cantons: Le canton de Papineau et le canton de Lathbury.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il d'électeurs dans ces cantons? A-t-on
des chiffres?
M. HARDY: Aucun électeur.
M. RUSSELL: Aucun électeur.
Ces cantons se situent en haut de Duhamel, n'est-ce pas? A Duhamel,
combien y a-t-il d'électeurs?
M. HARDY: A Duhamel, il y a 195 électeurs.
M. RUSSELL: M. le Président, un changement me frappe. Le
comté d'Argenteuil, actuellement, a 29,870 électeurs, on lui
avait enlevé Saint-Adolphe-d'Howard, qu'on lui redonne aujourd'hui, pour
en l'enlever au comté de Laurentide, en haut. Je me demande s'il ne
serait pas sage, comme le pôle de développement d'Argenteuil n'est
pas trop rapide, de transformer Saint-Adolphe-d'Howard dans le comté de
Laurentide, lui annexer d'autres parties de comté qui pourraient venir
de Deux-Montagnes, dans le comté d'Argenteuil, pour...
M. HARDY: M. le Président, on s'aventure encore dans des
opérations difficles parce qu'on risque de déséquilibrer
complètement les populations des comtés en cause.
Deuxièmement, je répète que le député qui
représente cette municipalité de Saint-Adolphe-d'Howard et les
autorités municipales de cette municipalité ont exprimé
fortement le désir de demeurer dans le comté d'Argenteuil.
Devant ces faits, je vois difficilement comment on pourrait
agréer la proposition du député de Shefford.
M. LAFONTAINE: M. le Président, quand j'entends le
député de Terrebonne exprimer toujours le même
raisonnement, soit que le député du coin a demandé que...
et parce qu'il représente que... La région de
Saint-Adolphe-d'Howard, je la connais autant que le député de
Terrebonne.
M. BOIVIN: N'en parlez plus, de la population.
DES VOIX: A l'ordre!
M. LAFONTAINE: J'ai l'impression que le raisonnement qu'énonce le
député de Terrebonne est un raisonnement loufoque, à force
de répétitions. Il ne faut tout de même pas prendre la
députation qui siège à cette table pour des poires, pour
des imbéciles. Je sais qu'il n'y a aucune protestation du
côté libéral. Alors si jamais il y a des poires et des
imbéciles, ils ne sont pas de ce côté-ci, mais bien de
l'autre côté.
DES VOIX: Ah! Ah!
M. LAFONTAINE: II y a tout de même une limite de toujours se faire
chanter une chanson semblable. Quand on connaît la région de
Saint-Adolphe-d'Howard...
M. TREMBLAY (Bourassa): J'admets que vous connaissez la région,
mais arrêtez de traiter les autres de poires. Parce qu'à vous
regarder comme il faut, on n'est pas sûr si c'est une poire ou une pomme.
Soyons honnêtes. Si vous voulez parler au député de
Terrebonne, parlez-lui mais laissez les autres de côté.
M. LAFONTAINE: J'ai dit qu'il prenait les députés autour
de la table pour des poires. Là vous n'avez pas réagi. Mais quand
j'ai dit...
M. TREMBLAY (Bourassa): Je réagis quand c'est le temps.
M. LAFONTAINE: ... que nous n'étions pas des poires... Je suis
bien content de prendre la parole du député de Bourassa et de
comprendre que du côté ministériel ce ne sont pas des
poires.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si nous revenions à l'article 4.
M. LAFONTAINE: Je reviens justement à Saint-Adolphe-d'Howard qui
est décrite à la page 9. Quand je parle de
Saint-Adolphe-d'Howard, je suis dans l'ordre. Et je n'aime pas que vous disiez:
Si nous revenions à l'article 4. Parce que j'étais encore
à cet article.
M.TREMBLAY (Bourassa): Nous étions dans les poires.
M. LAFONTAINE: Tout à l'heure je parlais du Parti libéral.
Je donne raison...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si le député de Labelle veut
faire une motion ou ses commentaires à l'intérieur de l'article
4, sans sortir du sujet, je vais demander à tous les
députés autour de la table de l'écouter. Et je
céderai la parole à une autre personne quand il aura
terminé.
M. LAFONTAINE: Je vous demanderais de lancer votre appel à la
coopération du côté ministériel.
LE PRESIDENT (M. Giasson): C'est un appel qui a été
lancé maintes fois par la présidence.
M. LAFONTAINE: Je vous remercie.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Vous avez entendu, M. le Président, quand vous
étiez en train de parler, un "back-bencher" du Parti libéral vous
dire: Vote, et vous aviez le droit de parole à ce moment-là. Vous
ne l'avez pas encore rappelé à l'ordre.
Relativement à Saint-Adolphe-d'Howard, on reconnaît que
l'industrie de base de Saint-Adolphe-d'Howard est basée, orientée
principalement vers le tourisme. On sait que c'est le grand axe de
développement touristique des Laurentides, y compris le comté de
Terrebonne actuel, le comté de Labelle, le nord du comté
d'Argenteuil, dont Saint-Adolphe-d'Howard, l'axe de l'autoroute et de la route
11 qui amène, de Montréal, de Saint-Jérôme, de
Laval, toute la circulation touristique des fins de semaine, et Dieu sait que
les routes sont congestionnées, le député de Terrebonne le
sait...
M. HARDY: Cela s'améliore.
M. LAFONTAINE: Les gens ne partent pas de Montréal pour se rendre
à Saint-Adolphe-d'Howard en passant par Lachute. Les gens de
Saint-Adolphe-d'Howard, quand ils font du commerce, ne font pas le commerce
avec Lachute, mais font du commerce soit avec Sainte-Agathe, ou
Sainte-Adèle ou Saint-Jérôme. Ils sont axés sur les
voies de communication...
Je ne comprends pas le ministre du Revenu. Avait-il une question
à me poser?
M. HARVEY (Jonquière): J'écoutais.
M. HARVEY (Chauveau): II vous écoute, même si vous dites
des "conneries".
M. LAFONTAINE: Cela, c'est très parlementaire.
M. DEMERS: Je demanderais que le député de Chauveau, qui
est assis en arrière, retire ses paroles. Ce n'est pas
parlementaire.
M. HARVEY (Chauveau): Je ne les retirerai pas.
M. DEMERS: Gardez-les pour vous, vos paroles.
M. HARVEY (Chauveau): Je ne les retirerai pas parce que c'est vrai.
M. LAFONTAINE: Je ne demanderai même pas au député
de Chauveau de retirer ses paroles, même si ses paroles sont
antiparlementaires, mais connaissant la bouche qui les a lancées, et la
propreté de la bouche qui les a lancées, je les laisse
passer.
M. HARVEY (Chauveau): Vous les acceptez.
M. LAFONTAINE: Je ne les accepte pas, je les laisse passer, ai-je dit.
C'est parce que je connais la propreté de la bouche qui les a
lancées.
Ceci étant dit, quand on connaît toute l'économie de
la région, je ne vois pas pourquoi... D'ailleurs, le premier rapport de
la commission Drouin enlevait Saint-Adolphe-d'Howard du comté
d'Argenteuil pour le mettre dans le futur comté projeté de
Labelle et là, on le retire. On dit: C'est à force de
représentations du député. Je sais fort bien que les gens
de la place veulent s'en venir avec le nouveau comté proposé,
soit de Labelle ou de Laurenti-de, M. le Président, et non pas rester
dans le comté d'Argenteuil.
M. HARVEY (Jonquière): Cela fait longtemps que vous ne les avez
vus.
M. LAFONTAINE: Je les vois pas mal plus souvent que le ministre du
Revenu, M. le Président.
M. HARVEY (Jonquière): Vous n'êtes pas "sorteux" ce
temps-ci.
M. HARVEY (Chauveau ): II a perdu ses pédales, il ne sait plus
à quelle place il est rendu.
M. LAFONTAINE: M. le Président, vous laissez encore marcher le
député de Chauveau et son grand frère, le ministre du
Revenu?
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'écoute seulement le
député de Labelle parce que je...
M. LAFONTAINE: Cela devient fatigant quand on parle, M. le
Président, et qu'on se fait toujours accrocher par en
arrière...
M. HARVEY (Chauveau): Cela fait deux ans...
LE PRESIDENT (M. Giasson): S'il y a un homme qui sait à quel
point ça peut être fatigant, c'est celui qui préside les
débats.
M. LAFONTAINE: Je vous comprends, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Labelle.
M. HARVEY (Chauveau): Cela fait deux ans et demi que l'on vous
attend.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! J'ai reconnu le
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, pour des raisons
économiques, sociologiques, pratiques, je propose que la
municipalité de Saint-Adolphe-d'Howard soit détachée du
comté d'Argenteuil et incluse dans le futur comté qui va
s'appeler Labelle ou Laurentide et qui sera étudié plus tard.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Qu'elle soit détachée du
comté d'Argenteuil?
M. LAFONTAINE : Oui, détachée du comté
d'Argenteuil.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Pour être intégrée
à un autre comté.
M. LAFONTAINE: Un autre comté...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Des commentaires sur la proposition du
député de Labelle?
M. DEMERS: M. le Président, sur la motion du député
de Labelle, je réalise, autant sinon plus que quiconque, que connaissant
très bien la région et ayant rencontré des personnes de
Saint-Adolphe-d'Howard qui, à la dernière élection, ont
été obligées d'aller voter avec les gens de Morin Heights,
la proposition qu'il fait est marquée par le bon sens. Vous admettrez
comme moi, M. le Président, que si ces personnes n'ont jamais eu
d'endroit précis pour voter, que si ce sont des "no man's land", il
faudrait d'abord les rattacher à un comté qui va s'occuper d'eux,
et je crois que la motion du député de Labelle mérite
d'être appuyée avec énergie. C'est pour cela, M. le
Président, que je voterai pour la motion que vient de faire mon
collègue, le député de Labelle.
M. RUSSELL: M. le Président, en vue d'éclairer la
commission ou avant de voter sur cette motion, j'aurais quelques remarques mais
avant celles-ci, j'aurais une question à poser aux informateurs du
député de Terrebonne, à savoir si la région de
Sainte-Scholastique est exclusivement couverte par le comté de
Deux-Montagnes ou si le comté de Deux-Montagnes couvre exclusivement la
région de Sainte-Scholastique?
M.HARDY: La ville de Sainte-Scholastique? Qu'appelez-vous par
région?
M. RUSSELL: Une région qui...
M. HARDY: C'est parce qu'il y a deux facteurs, il y a la ville de
Sainte-Scholastique qui est entièrement incluse dans le comté de
Deux-Montagnes, mais il y a ce qu'on appelle le territoire aéroportuaire
compris dans l'annexe B de la loi 60 qui a créé la ville de
Sainte-Scholastique. Evidemment, ce territoire est compris en partie dans
Saint-Jérôme, dans Saint-Antoine, dans
Sainte-Thérèse, Rosemere, Lorraine, Bois-des-Filion et
jusqu'à Terrebonne.
M. RUSSELL: Qui ne font pas partie du comté de
Deux-Montagnes.
M. HARDY: C'est le comté de Terrebonne, en fait.
M. LAFONTAINE: II y en a dans le comté de Deux-Montagnes, il y en
a dans Sainte-Scholastique.
M. HARDY: Toute la ville de Sainte-Scholastique est dans le comté
de Deux-Montagnes.
M. LAFONTAINE: Oui, mais je n'ai peut-être pas compris la
question. Au point de vue de l'aéroport de Sainte-Scholastique?
M. HARDY: Oui.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas simplement Saint-Antoine,
Saint-Jérôme et puis...
M. HARDY: Non, c'est ce que je viens de dire, toute la ville de
Sainte-Scholastique est incluse dans le comté de Deux-Montagnes. En
plus, il y a toute la zone B qui comprend des municipalités dans
Deux-Montagnes et dans Terrebonne...
M. RUSSELL: D'accord.
M. HARDY: ... qui font partie de ce qu'on appelle la zone
aéroportuaire.
M. RUSSELL: II y a beaucoup de démolition qui se fait dans cette
zone, il y a beaucoup de déménagement.
M. HARDY: Non, au contraire, la zone qu'on appelle l'annexe B ou la zone
aéroportuaire est la zone où, par exemple, l'organisme SATRA
prépare de grands plans d'aménagement. Non seulement il n'y a pas
de démolition, mais il y a des plans d'expansion...
M. LAFONTAINE: Quels sont les...
M. RUSSELL: Cela deviendra une zone semi-industrielle?
M. HARDY: Je ne connais pas encore le plan qui sera déposé
par SATRA, mais il y aura
sûrement des secteurs industriels, des secteurs
résidentiels, des secteurs récréatifs, car c'est un plan
d'aménagement global.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Un instant, dois-je comprendre que
Sainte-Scholastique touche d'une certaine façon le comté
d'Argenteuil?
M. HARDY: Oui.
M. RUSSELL: C'est sur la ligne de séparation.
M. HARDY: C'est le comté voisin.
M. RUSSELL: Vous allez comprendre la raison de mes questions. C'est pour
m'assurer, si on demande des diminutions ou des augmentations des chiffres que
nous avons devant nous, que c'est réellement justifié. C'est la
raison pour laquelle je posais ces questions avant de donner mon appui à
la motion du député de Labelle, qui, à mon sens, est bien
justifiée. Je me base sur les mêmes principes qui ont
été invoqués par le député de Terrebonne,
qui a voulu que, dans d'autres comtés, dans d'autres régions, on
garde autant que possible les zones touristiques ensemble, comme les zones
agricoles et comme les zones industrielles.
Dans le cas de Saint-Adolphe-d'Howard, il est clairement établi
maintenant que c'est une zone qui est exclusivement touristique. Je crois qu'il
serait dans l'ordre que cette zone fasse partie du nouveau comté, soit
de Laurentide ou de Labelle. Pour ces raisons, je suis obligé d'appuyer
la motion du député de Labelle, car je crois qu'elle est à
propos. Peut-être que d'autres zones pourraient être
détachées pour augmenter le nombre de voix, comme veut si bien
l'établir le député de Terrebonne. On pourra se servir de
la zone sud pour augmenter le nombre de voix dans le comté d'Argenteuil
étant donné que l'accroissement n'est pas tellement rapide dans
ce comté.
M. HARDY : Au contraire, la ville de Lachute, qui est à la porte
de l'aéroport, est une des villes qui vont connaître un
développement extraordinaire.
M. RUSSELL: Et encore, si, un jour, ça arrive, on pourra
retourner aux arguments dont s'est servi le député de Terrebonne
pour dire: Cette loi est simplement temporaire; après les prochaines
élections, s'il y a augmentation des voix, nous pourrons modifier encore
une fois les zones qui forment les comtés. Toutes ces raisons me
justifient encore plus d'appuyer la motion du député de Labelle
et de faire en sorte qu'on réponde aux désirs des
électeurs de cette municipalité, qui veulent appartenir à
une zone touristique, plutôt que se diriger vers une zone qui est
plutôt industrialisée. Même la sortie naturelle pour cette
municipalité est plutôt dirigée vers Sainte-Agathe qui est
une zone très touristique.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'aimerais amplifier un des
points que vient de toucher le député de Shefford. Il a
parlé du développement futur de Lachute. La ville de Lachute va
certainement recevoir une impulsion nouvelle au point de vue économique
à cause de l'implantation du nouvel aéroport de
Sainte-Scholastique. Evidemment, on s'est basé sur le bill 80 et sur une
question de population. On se rend compte du souci qu'apporte le gouvernement
à respecter cette fameuse question de population.
J'ai entendu avec beaucoup d'intérêt le
député de Terrebonne affirmer disons que je partage les
avis au député de Shefford que Lachute va connaître
un "boom" économique avec l'implantation de l'aéroport de
Sainte-Scholastique. M. le Président, je dis ceci: Si on se fie,
à l'heure actuelle, au découpage proposé, peut-être
que dans deux ans, peut-être que dans un an, suivant la marche des
travaux de Sainte-Scholastique, pour respecter l'esprit du bill 80 que le
gouvernement a voulu si bien traduire par le bill 62, on sera obligé de
revenir en arrière. Si on veut respecter l'esprit dans lequel le bill 80
a été adopté, il faudra revenir en arrière et faire
un autre découpage de la carte électorale, parce que les chiffres
proposés pour le comté d'Argenteuil ne tiendront plus.
A ce moment-là, il va falloir prendre une certaine partie de la
population et l'envoyer ailleurs et retoucher toutes les frontières du
comté d'Argenteuil et des comtés voisins.
Alors, simplement pour rallier l'esprit dans lequel le
député de Shefford mentionnait le développement de la
ville de Lachute, disons que le point qu'il a souligné ajoute encore
plus d'emphase à la proposition que j'ai présentée.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: J'ai cru comprendre qu'on voulait détacher
Saint-Adolphe-d'Howard. Est-ce qu'on parle du canton ou simplement de la
municipalité?
M. HARDY: De la municipalité.
M. LATULIPPE: On avait également mentionné...
M. HARDY: ... depuis plus d'une heure qu'il y avait une cinquantaine
d'électeurs.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! C'est le député de
Frontenac.
M. LATULIPPE: ... on voulait revenir...
M. HARDY: Est-ce que vous me permettez une question?
M. LATULIPPE: Oui.
M. HARDY: Le député de Frontenac est très
respectueux de la volonté des autorités municipales de
façon générale?
M. LATULIPPE: ... des électeurs...
M. HARDY: Est-ce que vous considérez que l'opinion d'un conseil
municipal, d'un maire, c'est important?
M. LATULIPPE: Cela peut être valable.
M. HARDY: Je dois vous dire que le maire de la municipalité en
question et les échevins sont favorables au maintien du statu quo.
UNE VOIX: Je ne le connais pas par exemple.
M. LAFONTAINE: Nous avons fait un sondage dans le comté de
Témiscamingue et la majeure partie des maires du comté de
Témiscamingue sont opposés à la loi proposée par le
gouvernement. Dans le cas de Témiscamingue, ils ne prennent pas en
considération l'idée des maires, l'idée des conseils
municipaux, mais dans le cas particulier de Saint-Adolphe-d'Howard, ça
prend une importance sacro-sainte. C'est la démocratie du Parti
libéral, la franchise du Parti libéral.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de Chauveau
et, suivra, l'honorable député de Dubuc.
M. LATULIPPE: M. le Président, est-ce que je pourrais
obtenir...
M. DEMERS: Je pense que le député de Frontenac n'a pas pu
vider sa question.
M. LATULIPPE: M. le Président, je voulais revenir à
l'idée... Je trouve que détacher seulement la municipalité
de Saint-Adolphe-d'Howard... Je pense que j'aime autant revenir à
l'esprit qui présidait à cette motion. Je voulais dire revenir au
premier rapport. Pour ma part, je ne suis pas favorable à
détacher seulement une municipalité.
M. HARDY: M. le Président, pour l'information du
député, tout le canton de Saint-Adolphe-d'Howard est compris dans
le comté d'Argenteuil. On ne sépare pas le canton.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que le député de
Frontenac a d'autres questions?
M. LATULIPPE: Montcalm, est-ce que c'est un canton?
M. HARDY: Oui.
M. LATULIPPE: Puis Weir, c'est dans le même coin.
M. HARDY: Weir...
M. LATULIPPE: Quand vous dites le canton de Saint-Adolphe-d'Howard,
est-ce que ce sont les trois ensemble?
M. HARDY: Saint-Adolphe-d'Howard, c'est un canton et le canton forme une
municipalité. A côté de ça, vous avez le canton de
Montcalm. Dans le comté de Montcalm, il y a une municipalité,
entre autres, qui s'appelle Weir. Il y a d'autres municipalités dans le
canton de Montcalm.
M. LATULIPPE: M. le Président, pour ma part, je dis que, si la
motion est dans l'esprit de revenir au découpage du premier rapport, je
pourrais être favorable. Mais de détacher seulement un canton, je
me demande jusqu'à quel point ça peut changer réellement
quelque chose. Je me demande si cela a une portée valable. Je ne suis
pas porté à appuyer cette motion.
M. LAFONTAINE: Je suis d'accord sur ce que le député vient
de dire. J'en discutais tout à l'heure avec le député de
Saint-Maurice qui a justement une motion dans le sens dont parle le
député.
M. DEMERS: Ma motion se lirait comme ceci.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Un instant, le député de
Chauveau sera suivi du député de...
M. LAFONTAINE: D'accord. Je retire la motion que j'ai faite et je pense
que le député de Saint-Maurice aurait une motion à
présenter à la place.
M. HARVEY (Chauveau): II retire sa motion parce qu'il s'aperçoit
qu'il continue constamment de faire perdre le temps à la commission. Je
voudrais absolument que le député de Saint-Maurice
présente sa motion pour qu'enfin on puisse voter et qu'on décide
ce qu'on a à faire.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Dubuc.
M. BOIVIN : Je reviens encore parce que le député de
Terrebonne a appuyé sur l'opinion d'un maire. Dans mon
comté...
DES VOIX: C'est hors d'ordre.
M. BOIVIN: Attendez, je ne parle pas de ma circonscription...
LE PRESIDENT (Giasson): C'est au président à rappeler les
membres à l'ordre.
M. BOIVIN: ... le député de Terrebonne a apporté
à l'appui d'une proposition, je ne veux plus en entendre parler... Je ne
veux plus l'entendre dire qu'ils ont tenu compte de l'opinion d'un maire ou
d'un conseil. La ville de Chicoutimi-Nord qui a 15,000 de population a
passé une résolution.
M. BOIVIN: Ce n'est pas l'opinion d'un maire, ce n'est pas l'opinion
d'un conseiller ou deux, c'est une résolution de la corporation. Ce
n'est pas à l'appui d'arguments sur le comté de Dubuc. Je ne veux
plus lui entendre dire qu'il a consulté des maires, je n'y crois pas. Ce
n'est pas arrivé dans mon comté, 15,000 de population.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: J'étais, M. le Président, lorsque vous avez
reconnu le député de Chauveau, à faire la proposition
suivante: Que les territoires au nord des cantons de Lakeview, de Went-worth de
même que les territoires de la municipalité de Morin Heights,
Lac-des-Seize-Iles soient exclus du comté d'Argenteuil. Est-ce qu'on
pourrait préciser cette proposition?
Je pense que mon collègue de Labelle, qui a une connaissance
géographique des lieux, pourrait élaborer à l'appui de la
proposition que je fais, si la présidence veut le reconnaître.
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'attends, on va m'apporter le texte.
DES VOIX: Vote!
M. DEMERS: Attendez, on va toujours donner des explications.
M. HARVEY (Chauveau): On les connaît vos explications, on a
compris.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre!
M. DEMERS: Vous l'avez entendu. Pour vous, entendre et comprendre c'est
différent.
M. MARCHAND: M. le Président, dans l'intermède, est-ce
qu'on pourrait féliciter le député de l'Assomption, qui
nous a ramené l'électricité?
M. DEMERS: Oui, M. le Président. Il est fulgurant.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La motion présentée par le
député de Saint-Maurice est la suivante.
M. RUSSELL: M. le Président, j'aimerais prendre connaissance du
territoire.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Un instant, j'ai une motion devant moi et il
faut que je la lise pour décider si elle est recevable ou pas. Que les
territoires au nord des cantons de Lakeview, de Wentworth de même que les
territoires des municipalités de Morin Heights, Lac-des-Seize-Iles
soient exclus du comté d'Argenteuil. Comme il s'agit de territoires qui
sont présentement inclus dans le comté d'Argenteuil tel que
défini, la motion me parait recevable. J'accepterai les commentaires sur
cette motion.
M. CARPENTIER: Aux voix.
M. RUSSELL: M. le Président, quelques remarques pour appuyer la
motion dans le sens que l'a fait le député de Terrebonne tout
à l'heure, pour que les zones touristiques restent intègres,
intouchables. Je crois que c'est dans ce sens que le député de
Saint-Maurice a fait sa motion. Ces localités sont situées sur la
route 364 qui se dirige vers l'autoroute, elles se tiennent l'une dans l'autre
et font réellement partie du haut du comté ou de la partie basse
du futur comté qui sera le comté de Labelle ou le comté
Laurentide.
Donc, M. le Président, pour toutes ces raisons je crois que le
député de Saint-Maurice a plein droit de formuler cette motion en
vue de protéger l'intégrité d'un territoire reconnu comme
territoire touristique. C'est dans le même sens qu'on l'a fait
tantôt pour le comté de Papineau. Le député de
Terrebonne a voulu maintenir ces zones intactes; pour ces motifs, nous avons
parfaitement raison d'appuyer cette motion. Je suis convaincu que nous aurons
l'appui du député de Terrebonne.
LE PRESIDENT (M. Giasson): D'autres commentaires?
M. DEMERS: Est-ce que je pourrais poser quelques questions aux
représentants du parti ministériel? Quel est le
développement de la zone industrielle dans le sud? Est-ce qu'il y a de
l'avenir, est-ce qu'il y a quelque chose qui bouge? Qu'est-ce qui se passe?
M. HARDY: M. le Président, depuis 1970 l'avenir est
illimité au Québec.
M. DEMERS: Cela, c'est bon!
M. LAFONTAINE: II n'a pas parlé du Québec, il a
parlé du sud d'Argenteuil en particulier.
M. DEMERS: Je comprends que vous avez mis cela dans la tête du
monde mais ils ne vous ont pas cru, ils ne vous croient plus. Dans le nord,
est-ce une zone touristique? Je voudrais être fixé.
M. HARDY: Dans le nord, en général, c'est touristique.
M. DEMERS: Dans le sud?
M. HARDY: Dans le sud, en général, c'est
résidentiel et industriel.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a un réseau routier qui sera assez
intéressant?
M. HARDY: Depuis 1970...
M. DEMERS: Ce n'est pas la création du monde en 1970. Vous aviez
été député en 1965 et vous n'y avez pas
été longtemps...
M. HARDY: Non, je n'ai pas eu le temps de faire...
M. DEMERS: ... c'est bien, c'est bon.
M. HARDY: Le député de Saint-Maurice semble ne pas vouloir
obtenir de réponse.
M. DEMERS: Je veux avoir des réponses, mais je veux avoir des
réponses marquées au coin du bon sens.
M. HARDY: ... de l'objectivité.
M. DEMERS: Du bon sens. L'objectivité, je ne l'exige pas de vous.
Je sais que vous avez une misère avec ça, c'est ce qui vous
tue.
M. HARDY: Voulez-vous avoir des détails? M. DEMERS: Oui.
M. HARDY: Je ne veux pas donner de détails parce que cela
pourrait blesser le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Non, non.
M. DEMERS: C'est le seul endroit où on doit donner des
détails.
M. LAFONTAINE: Je prierais le député de Terrebonne de ne
pas se gêner. Rien ne peut me blesser si cela respecte la
vérité. Où cela peut me blesser, c'est quand cela ne
respecte pas la vérité. Je lui répondrai pour autant que
cela respecte la vérité.
M. HARDY: Pour répondre à la question du
député de Saint-Maurice, je lui dis que depuis 1970, le
réseau routier de cette partie du comté se développe d'une
façon extraordinaire.
M. LAFONTAINE: Quelle partie du comté se développe de
cette façon?
M. HARDY: C'est toute cette région. M. DEMERS: Le sud et le nord?
M. HARDY: Oui.
M. LAFONTAINE: Quels sont les travaux, au point de vue routier, dans le
nord du comté...
M. HARVEY (Chauveau): C'est hors d'ordre. Il n'est pas au budget du
ministère de la Voirie. Cela fait deux ans et demi qu'on ne l'a pas vu
et il pose des questions concernant la voirie. Ecoutez un peu, il y .a toujours
un bout...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je reconnais le député de
Labelle pour l'instant. J'invite encore...
M. HARVEY (Chauveau): D'accord, mais rappelez-le à l'ordre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): ... tous les membres de la commission
à la pondération. Je viens de reconnaître le
député de Labelle.
M. HARVEY (Chauveau): II est encore malade, je pense.
M. DEMERS: Sur un point de règlement ou sur un point d'ordre,
est-ce qu'il y aurait moyen, lorsque vous avez reconnu quelqu'un, de demander
à ceux qui ne sont pas reconnaissables d'attendre leur tour?
LE PRESIDENT (M. Giasson): La présidence va reconnaître
tous les députés membres de la commission ou participants aux
travaux de la commission...
M. HARVEY (Chauveau): Cela fait deux jours que le député
de Saint-Maurice fait le bouffon.
LE PRESIDENT (M. Giasson): ... lorsqu'ils demanderont à la
présidence d'être reconnus. On va permettre à tout le monde
de parler et de dire ce qu'ils veulent dire sur le présent projet de
loi. Mais j'invite encore tous les participants autour de la table, pour un bon
déroulement de nos débats, qu'on demande la parole à la
présidence.
M. HARVEY (Chauveau): Ils ont une motion. Qu'on vote donc sur la motion!
C'est aussi simple que cela. On ne demande pas de "conneries"...
LE PRESIDENT (M. Giasson); Je rappelle le député de
Chauveau à l'ordre! J'ai reconnu le député de Labelle.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait demander au ministre du Revenu de faire
coucher le p'tit frère?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: J'entendais le député de Terrebonne
dire...
M. HARVEY (Chauveau): Faites un débat intelligent. On va
écouter cela pour voir si c'est intelligent. Tout le monde
écoute. Vous allez être gêné de vous relire,
demain.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Ainsi, on est obligé d'écouter
le député de Chauveau plutôt que le député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: J'entendais tout à l'heure le député
de Terrebonne dire que depuis 1970, le réseau routier du comté
d'Argenteuil se développait...
M. HARDY: ... de la région...
M. LAFONTAINE: ... d'une façon fantastique. Je pense bien que la
question que posait le député de Saint-Maurice avait pour but de
demander ce qu'il y avait comme réseau routier dans le comté
d'Argenteuil. Si on me parle de la grande région, je vais être
d'accord. C'est évident qu'il y a des travaux entre Sainte-Jovite et
Sainte-Agathe et qu'il y en a entre Sainte-Agathe et Sainte-Adèle, qu'il
y en a dans le comté de Terrebonne, dans le bas, il y en a vers
l'aéroport de Sainte-Scholastique. C'est certain qu'il y a toute une
structure routière qui est en train de se développer.
Mais dans le comté même d'Argenteuil, entre la ville de
Lachute et Saint-Adolphe-d'Howard, entre Lachute, Weir et toutes les autres
municipalités de la région qui sont
énumérées dans la motion du député de
Saint-Maurice, j'aimerais bien que le député de Terrebonne
précise bien l'ampleur des travaux qui se font dans cette région.
Je pense qu'il n'y a pas tellement de gros travaux.
M. HARDY: La question du député de Saint-Maurice
s'adressait à la région. Je n'ai pas donné de
détails et je pense que ma réponse était complète
pour les fins de la discussion.
M. DEMERS: Est-ce que vous me permettez de répéter, de
préciser ma question? Je demandais quelles étaient les
infrastructures dans la zone sud, au point de vue industriel, alors que le
député de Terrebonne m'a dit que c'était industriel et
résidentiel. Je demandais aussi quelles étaient les
infrastructures, les approches, les routes pour le développement
touristique dans le nord?
Comme le député de Terrebonne prétend que je n'ai
rien spécifié, il m'a donné une réponse
générale. Mais je crois que c'est assez précis, quand on
demande, dans le sud ou dans le nord, ce qu'il y a dans le comté
d'Argenteuil.
M. HARDY : Votre question est complète. M. DEMERS: Ma
question.
M. HARDY: Ma réponse est complète.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, je prends note que le député
de Terrebonne n'a pas éclairé, d'une façon très
forte, le député de Saint-Maurice.
M. HARDY: C'est possible.
M. LAFONTAINE: Alors, M. le Président, je dois vous dire que les
moyens de communication entre Lachute et le nord du comté d'Argenteuil
sont des communications très élémentaires et même,
dans certains bouts, cela fait même pitié.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que l'on pourrait demander au
député de Terrebonne si, dans les consultations qu'il a eues avec
le maire de Saint-Adolphe, il a envisagé la consultation...
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Le communiqué n'est certainement pas pour nous
autres.
M. HARDY: Oui, oui. C'est pour donner une réponse à votre
question antérieure.
M. DEMERS: Envoyez-nous ça.
M. HARDY: C'est une réponse qu'on devait vous apporter seulement
demain matin mais que nous avons dès maintenant.
M. LAFONTAINE : Vous remarquez, M. le Président, qu'on se basait
sur la célérité du président général
des élections.
M. HARDY: C'est ça.
M. LAFONTAINE: On a dit qu'il avait tous les documents et que ce
n'était pas long de trouver la réponse.
M. HARDY: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Ce n'était pas nécessaire de dire "dans les
jours à venir". M. le Président, on a prouvé mon
avancé en apportant immédiatement au député de
Terrebonne la réponse.
M. DEMERS: Est-ce que le député de Terrebonne, dans ses
consultations il a dit avoir rencontré le maire a
rencontré la population estivale qui paie les taxes dans ce
coin-là? Est-ce qu'on a demandé à ces gens s'ils aimaient
mieux être fixés dans un comté ou l'autre? Il faut admettre
qu'un jour ou l'autre les populations estivales convertissent leurs chalets en
maisons permanentes. Un jour, ils voteront.
M. HARDY: On verra en temps et lieu.
M. DEMERS: Je comprends, cela va être le temps quand les coups
vont être faits.
M. HARDY: M. le Président, à moins que le
député de Saint-Maurice ait dans l'idée de faire voter les
estivants à deux endroits, à leur chalet et à leur
domicile...
M. LAFONTAINE: Ah non! Ce n'est pas l'idée...
M. HARDY: ... la population estivale n'a rien à voir avec une
carte électorale.
M. LAFONTAINE: M. le Président, loin était l'idée
du député de Saint-Maurice de faire voter à deux endroits
les électeurs, sur le plan provincial. Mais on sait, par exemple, que,
sur le plan municipal, les estivants ont le droit de vote.
M. HARDY: C'est ça.
M. LAFONTAINE: J'entendais, tout à l'heure, le
député...
M. HARDY: C'est vrai.
M. LAFONTAINE: ... de Terrebonne dire: C'est une petite place. Il n'y a
que 100 électeurs.
M. DEMERS: Cinquante.
M. LAFONTAINE: Pardon, 50 électeurs.
M. HARDY: Cinquante-sept électeurs sur le plan provincial.
M. LAFONTAINE: Cinquante-sept électeurs sur le plan
provincial.
M. HARDY: Au municipal, il y en a plus.
M. LAFONTAINE: Mais il y en a peut-être 600, 700 ou 800, je ne le
sais pas...
M. HARDY: Oui, d'accord.
M. LAFONTAINE: ... peut-être 1,000 sur le plan municipal.
M. HARDY: D'accord.
M. LAFONTAINE: La plupart de ces gens-là là je
rejoins l'idée du député de Saint-Maurice, avec
peut-être une autre nuance, à l'heure actuelle, dans le nord de
Montréal, dans les Laurentides sont des gens de la région
métropolitaine. Ils possèdent un chalet. La plupart du temps
c'est un chalet qui est hivérisé. La tendance prouve, surtout
aujourd'hui avec la motoneige et le développement du ski, que ce ne sont
plus des chalets d'été. Ce sont des chalets pour toute
l'année, "hivérisés" chauffage à
l'année.
M. BOIVIN: Ils y résident à l'année. Ils vendent
leur maison en ville et ils s'en vont là.
M. LAFONTAINE: Ces propriétaires de chalets, utilisables à
l'année, sont, dans plusieurs cas, simplement des locataires à
Montréal. Souvent nous rencontrons ces gens et nous leur demandons: De
quel comté es-tu à Montréal? La réponse: Je ne le
sais pas. Je reste dans le nord de la rue Saint-Denis ou sur la rue Viau, dans
l'est de la ville. Un autre va dire: Je reste sur la rue Cumberland. Est-ce
dans Outremont? Ce n'est pas loin du Mont-Royal. Est-ce dans Outremont? Je ne
le sais même pas. C'est un locataire, M. le Président.
On lui demande: Quel est le nom de ton député à
Montréal? Le nom de mon député à Montréal!
Je ne peux pas le dire. Je m'excuse, M. le Président. Je peux vous
nommer un paquet de noms, un paquet de personnes, là je ne parlerai pas
des gens de mon comté, qui habitent les Laurentides. J'en connais
même dans le comté de Terrebonne. Ce sont des personnes qui
possèdent des chalets utilisables à longueur d'année. Ds
ne savent pas dans quel comté ils peuvent voter à Montréal
et quel est le député qui les représente. Mais quand ils
arrivent, par exemple, dans le comté de Terrebonne, dans le nord du
comté d'Argenteuil, dans le comté de Labelle, dans le
comté de Montcalm, même dans le comté de Joliette, ces gens
connaissent le député de la région rurale. Ils ont tous
des problèmes de chemins et de communications.
Quand ils veulent faire valoir leurs droits, parce qu'ils paient des
taxes scolaires, ils sont frustrés, parce qu'ils disent: Nous n'avons
pas d'enfants et nous payons des taxes scolaires. Pour eux, ce sont toutes des
taxes municipales. Et Dieu sait si le taux des taxes scolaires a
augmenté.
M. HARDY: Cela a baissé, depuis 1970! M. DEMERS: Allez donc dire
cela à...
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre, à l'ordre! D'autres
commentaires sur la motion?
M. LAFONTAINE: Oui, je continue, M. le Président. Ces gens sont
frustrés.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je suis à me demander si ces remarques
sont dans l'ordre. Si vous voulez revenir à la motion.
M. LAFONTAINE: Je m'en viens sur la question.
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'apprécierais que cela se fasse
vite.
M. LAFONTAINE: Je m'en viens sur la question des électeurs qui
votent à deux places, M. le Président. J'y arriverai avant
longtemps.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si le député le permet, on a
soulevé un point d'ordre!
M. GRATTON: M. le Président, ce n'est pas un point de
règlement. Je voulais simplement souligner au député de
Labelle que s'il voulait nous remettre les noms des personnes qui sont mal
informées, nous pourrions nous occuper de les informer.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, dois-je lui répondre ou ne pas lui
répondre, M. le Président?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je vous demande de rester à
l'intérieur de...
M. LAFONTAINE: Je respecte, M. le Président, vos bons
conseils.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Surtout d'oublier peut-être un peu les
électeurs de Montréal pour revenir à la motion.
M. LAFONTAINE : Nous sommes dans la grande région
métropolitaine.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Non, la motion touche simplement le
canton.
M. LAFONTAINE: D'accord, une partie de la grande région
métropolitaine.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Mais on est sur les cantons.
M. LAFONTAINE: C'est la vache à lait de la province, M. le
Président.
Ces gens sont frustrés à cause du paquet de taxes qu'ils
paient. Ces gens sont habitués sur le pavé, à
Montréal. Quand ils arrivent dans des coins comme Weir, comme
Saint-Adolphe-d'Howard, comme Morin Heights, et qu'ils n'ont pas le service de
voirie qu'ils ont dans la ville de Montréal, ils s'empressent soit
d'écrire une lettre au député provincial du coin ou,
d'autres fois, ils se permettent de partir avec une pétition, font
signer tout le monde et vont porter cela au conseil municipal.
J'ai un cas bien précis à vous citer. Dernièrement,
il y a peut-être six ou sept mois, j'ai dû recevoir, en
pétitions je n'exagère pas 250 lettres qui me
venaient de résidents du côté du Lac Simon. Je voyais bien
que c'était une petition qui était
stéréotypée, par exemple. On me demandait de
répondre. Pourtant, c'étaient tous des estivants ou des gens qui
possèdent des chalets à l'année, sur un chemin bordant le
lac Simon, qui n'est pas dans le comté d'Argenteuil.
Je sais que le cas existe. Comment régler une telle situation, M.
le Président? Ces gens sont attachés au coin de terre qui leur
procure des loisirs. C'est à cela qu'ils sont attachés. Ils s'en
vont travailler à Montréal mais ils reviennent le plus tôt
possible. On sait qu'en vertu du développement des loisirs, plus cela
va, plus les heures de travail diminuent. Plus cela va, plus les gens prennent
leur retraite jeunes. Cela vient de créer un problème. Je le
sais, dans ma paroisse de Sainte-Véronique, nous avons peut-être,
à l'heure actuelle, une quinzaine de rentiers qui nous viennent de
Montréal. C'était leur chalet d'été, avant, et
aujourd'hui, il est transformé pour l'hiver.
M. HARDY: Est-ce à cause du parc?
M. LAFONTAINE: Non, ce n'est pas à cause du parc. Ce sont des
touristes itinérants. Ils nous reviennent souvent, par exemple. Ils
viennent souvent du comté de Terrebonne, de Saint-Jérôme et
ils n'ont que des bons élans de pensée vis-à-vis de la
pensée créatrice de celui qui vous parle.
Ceci étant dit, il y aurait une façon de respecter la
démocratie, parce que je pense bien que le Parti libéral doit
avoir... Quand on présente un redécoupage de carte
électorale, on sait que ce n'est pas simplement une carte. On sait qu'on
a présenté une loi sur le mode de scrutin. Il y a aussi la Loi
électorale qui devrait être amendée. On devrait permettre
à ces gens qui travaillent à Montréal, qui sont locataires
à Montréal mais qui vont s'amuser et qui passent peut-être
autant de temps, chaque semaine, dans leur chalet dans les Laurentides, d'opter
pour voter soit à Montréal, soit dans la ville de Laval, soit
dans Saint-Jérôme ou de voter dans la municiapalité
où ils ont le droit de vote, M. le Président. Ce serait
peut-être un correctif à apporter. A ce moment-là, vous
auriez...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si le député veut bien...
M. LAFONTAINE: ... dans Saint-Adolphe-d'Howard...
UNE VOIX: Une question de règlement, M. le Président.
M. LAFONTAINE: J'y suis rendu, M. le Président, à
l'article.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Mais vous avez fait un bon bout de chemin sur
le mode de scrutin, qui était assez loin.
M. LAFONTAINE: C'est justement pour en arriver là, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je vous invite à rester à
l'intérieur du secteur.
M. LAFONTAINE: J'ai fait tout cela, M. le Président, parce que
j'entendais, tout à l'heure,
le député de Terrebonne dire: II y a simplement 50
électeurs, ce n'est pas important. Quand on prend le chiffre, à
pied levé, de 50 électeurs...
M.HARDY: M. le Président, une question de règlement.
M. LAFONTAINE: ... c'est plus ou moins important. Il y a une
différence entre 50 et 500.
M. HARDY: M. le Président, je ne peux pas laisser passer
cela.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Terrebonne sur un
point de règlement.
M. HARDY: Question de règlement. Je n'ai pas dit que 50
électeurs, ce n'était pas important. Le député de
Labelle délibérément, volontairement...
M. CARPENTIER: Sciemment.
M. HARDY: ... fausse ce que j'ai dit. Tout est relatif. J'ai dit qu'il
était inconcevable que, quand on a à étudier une loi qui
comprend tous les districts électoraux de la province, l'on passe trois
heures à discuter pour 57 électeurs, alors qu'il y en avait
au-dessus de trois millions aux dernières élections de 1970.
C'est tout ce que j'ai dit.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Shefford.
M. RUSSELL: Parlant sur le point d'ordre soulevé par le
député de Terrebonne...
M. HARDY: Je rétablis les faits.
M. RUSSELL: ... je trouve drôle qu'au moment où on veut
défendre des principes que lui-même a établis il se sente
frustré et semble trouver que ça prend du temps. Et c'est vrai,
il a raison sur un certain point, ça prend du temps à faire
comprendre le gouvernement. Mais le principe que nous défendons,
lui-même l'a maintenu pour d'autres comtés.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je dois rappeler à l'ordre le
député de Shefford.
M. RUSSELL: Je suis tellement soucieux de respecter la présidence
que je vais suivre vos directives et tâcher de couper court le parcours
que j'allais faire. Je vais le faire rapidement, je vais passer par l'autoroute
du ministre qui est en face de nous.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je mets la motion aux voix. M. Fraser?
M. FRASER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Perreault?
M. PERREAULT: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Gratton?
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Hardy?
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Harvey (Chauveau)?
M. HARVEY (Chauveau): Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Lafontaine?
M. LAFONTAINE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Dionne?
M. DIONNE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Vincent?
M. VINCENT: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Demers?
M. DEMERS: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M.Tremblay (Bourassa)?
M. TREMBLAY (Bourassa): Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Latulippe?
M. LATULIPPE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Quenneville?
M. QUENNEVILLE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si c'est le désir de la commission, je
serais prêt à faire voter le député de Shefford,
mais, tout à l'heure, il avait voté en remplacement du
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Tout à l'heure, il va falloir apporter une
modification à la proposition du Parti libéral pour essayer, au
moins, de faciliter l'élocution des députés de
l'Assemblée nationale.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La motion est rejetée par neuf voix
contre quatre. L'honorable député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: J'aurais quelques questions à poser au
député de Terrebonne, vice-président de l'Assemblée
nationale, afin qu'il puisse me dire quelles sont, dans la description du
dernier rapport décrivant le comté d'Argenteuil, les
municipalités qui ont été distraites du comté de
Papineau, en commençant par la première, car je voudrais faire un
astérisque. Dans le comté de Papineau antérieurement, il y
avait Papineauville, Montebello, Thurso, etc.
Je veux savoir celles qui étaient antérieurement dans le
comté de Papineau qui sont aujourd'hui dans le comté d'Argenteuil
ou qui ont été distraites du comté de Papineau pour venir
dans le comté d'Argenteuil. Arrangez ça comme vous voudrez, c'est
ça que je veux. Je me soucie très peu des cantons.
Je verrais Papineauville, Montebello, Thurso, Fassett.
M. HARDY: Alors, ce sont Duhamel, Lac-des-Plages, Amherst, Ponsonby,
Suffolk et Ad-dington, Lac-Simon, Chénéville, Montpellier, Ripon,
Saint-André-Avellin, Notre-Dame-de-la-Paix, Notre-Dame-de-Bonsecours
(partie nord), Montebello, Sainte-Angélique, Papineauville, Plaisance,
Fassett, Lochaber, Thurso et Locha-ber (partie nord).
M. DEMERS : Thurso n'aurait pas été enlevée
complètement?
M. HARDY: Toute la municipalité de Thurso.
M. DEMERS: Vous avez dit Thurso partie nord.
M. HARDY: J'ai dit Thurso, Lochaber et Lochaber (partie nord). C'est le
nom, Lochaber (partie nord).
M. DEMERS: Je m'excuse. Tantôt, le député de
Terrebonne nous a dit qu'on avait respecté le désir des
autorités municipales d'être déménagées dans
un comté ou l'autre. On leur avait donné l'option de changer.
C'est un argument qui a été combattu par le député
de Dubuc, qui a été contredit...
M. HARDY: C'est un des éléments dont on tient compte.
M. DEMERS: ... je voulais savoir si, dans la municipalité, la
ville de Papineauville, les autorités municipales ont demandé de
s'en aller à Argenteuil; si, dans le village de Montebello, les
autorités municipales ont demandé...
M. HARDY: A ma connaissance, on n'a pas eu de
représentations.
M. DEMERS: Thurso?
M. HARDY: Pas à ma connaissance.
M. DEMERS: Fassett?
M. HARDY: Pas à ma connaissance.
M. DEMERS: Notre-Dame-de-Bonsecours?
M. HARDY: Pas à ma connaissance.
M. DEMERS: Plaisance?
M. HARDY: Pas à ma connaissance.
M. DEMERS: Saint-André?
M. HARDY: Pas à ma connaissance.
M. DEMERS: Montpellier? Comme ça, c'est la commission qui a pris
ça et l'a changé?
M. HARDY: C'est-à-dire qu'il y a eu des...
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a eu des recommandations?
M. HARDY: II y a eu des représentations du
député...
M. DEMERS: Ecoutez donc!
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'entends dire...
M. HARDY: ... à la commission de l'Assemblée
nationale.
M. DEMERS: Le député a recommandé de prendre
Papineauville et de l'envoyer dans Argenteuil?
M. HARDY: II y a eu un document, M. le Président...
M. DEMERS: II y a eu un document!
M. HARDY: ... déposé publiquement, que le
député de Saint-Maurice a pu lire; on donne même toutes les
raisons pour lesquelles ça devrait se faire comme ça. La
commission permanente de la réforme de la carte électorale a
considéré que les arguments qui étaient invoqués
étaient logiques, conformes à l'esprit de la loi 80 et les a
acceptés.
M. DEMERS: Comme ça, je peux conclure que, si le
député de Dubuc avait eu la présence d'esprit non pas de
consulter la municipalité, mais de parler en son nom, il aurait eu plus
de chances d'être écouté. Ce sont les
députés, en fin de compte, qui ont changé toute la carte
électorale. Ce ne sont pas les municipalités.
M. BOIVIN: C'est surtout le gouvernement qui est en majorité qui
a parlé.
M. HARDY: Qui a empêché le député de Dubuc de
faire à la commission de l'Assemblée nationale des
représentations?
M. DEMERS: II les a faites.
M. BOIVIN: J'ai fait une recommandation. Je n'ai sollicité
personne pour faire les corrections de la carte électorale. J'ai
reçu les résolutions par exemple. On verra dans le temps si vous
avez écouté la population.
M. HARDY: On étudiera chaque cas; chaque cas en est un
d'espèce. On ne peut pas établir de principes
généraux. Quand on arrivera au cas du député de
Dubuc, on étudiera son cas.
M. BOIVIN: C'est l'espèce de cas.
M. HARDY: II y a une foule d'éléments qui entrent en ligne
de compte. Mais le principal facteur est toujours le facteur
démographique.
M. BOIVIN: Si ce sont les députés qui ont classé
toute cette affaire-là, cela veut dire que la commission a
écouté le gouvernement. C'est ce que vous prouvez. Est-ce que les
députés...
M. HARDY: M. le Président, dix demandes sur seize, provenant de
députés de l'Unité-Québec, ont été
acceptées par la commission permanente.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je dois dire que je me suis
abstenu volontairement de faire des recommandations à la commission
permanente Drouin parce que je n'avais pas confiance dans la commission
permanente et non indépendante Drouin.
M. HARDY: C'est votre opinion.
M. LAFONTAINE: ... parce que je sais comment ça s'est
passé en arrière. Je le sais, M. le Président. Et c'est
par l'aveu de députés libéraux que je peux l'affirmer ce
soir, ici à la commission, M. le Président. Je trouve assez
étrange qu'on parle toujours des recommandations des
députés, mais je m'aperçois que le député
d'Argenteuil n'est pas ici. Avant-hier soir, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! J'ai reconnu le
député de Shefford parce qu'il m'a demandé la parole.
M. HARVEY (Jonquière): II a demandé la parole?
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'ai reconnu le député de
Shefford parce qu'il m'avait demandé la parole.
M. DEMERS: II faut savoir en quelle année! M. RUSSELL: M. le
Président...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je vous invite à le consulter.
M. RUSSELL: ... je pense bien que vous prétendez que le
député de Labelle est hors d'ordre. Il faudrait peut-être
que vous le rappeliez à l'ordre pour me donner la parole. J'avais...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Parce que le député de Shefford
m'avait demandé la parole et le député de Labelle ne
l'avait pas demandée.
M. RUSSELL: Le député de Labelle a commencé
à répondre au député de Terrebonne et je
prétends que vous l'avez jugé hors d'ordre. C'est la raison pour
laquelle vous me demandez de prendre la parole.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Vous m'aviez demandé la parole.
M. LAFONTAINE: Non, non, il ne m'a pas jugé hors d'ordre.
M. RUSSELL: Bien c'est ça que... M. LAFONTAINE: Non, non.
M. RUSSELL: Je pose la question à la présidence.
UNE VOIX: Unité-Québec! Accordez-vous.
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'ai reconnu le député de
Shefford.
M. LAFONTAINE: Quand le député de Shefford aura fini de
parler, je prendrai la parole où j'ai été interrompu. Je
la demande.
M. RUSSELL: M. le Président, c'était pour tenter d'obtenir
des directives de celui qui a suivi, qui a guidé, je le prétends,
toutes les délibérations de la commission au nom du Parti
libéral, le député de Terrebonne. Quelles sont les normes
qui doivent nous guider? Tantôt il nous indique que ce sont les
régions industrielles qui doivent être respectées; dans
d'autres circonstances il nous dit que ce sont des régions agricoles;
dans d'autres circonstances ce sont des villes minières qu'il veut
respecter; dans d'autres circonstances, il s'appuie sur des régions
touristiques. Lorsqu'on veut démontrer que certaines régions
devraient être enlevées d'un comté pour être
transmises dans un autre, sans déranger une fraction importante du
nombre de voix, constamment on se fait refuser systématiquement les
demandes qui sont faites. Ce sont souvent des électeurs qui nous ont
demandé de faire des représentations à la commission pour
que leur partie de comté, leur
village ou leur municipalité soit changé ou maintenu dans
leur comté.
Mais, par un jeu de circonstances, le député de Terrebonne
semble toujours trouver une justification, mais cette justification change d'un
comté à l'autre. Alors je voudrais savoir sur quelles normes on
peut se baser, sur quelles normes la commission s'est basée ou sur
quelles normes le Parti libéral s'est basé. Est-ce lui-même
qui les fait au fur et à mesure que le débat se déroule
pour se justifier de refuser chacune des demandes qui sont faites par
l'Opposition.
M. HARDY: M. le Président, on m'a accusé tantôt de
donner toujours les mêmes réponses, mais on formule toujours les
mêmes questions. J'ai dit à maintes reprises qu'il y avait une
foule de facteurs, le principal étant d'ordre démographique.
Accessoirement il y a toutes sortes d'autres facteurs, respect d'entités
juridiques, respect historique, quand c'est possible, respect de la
volonté des électeurs concernés. En fait il y a une
infinité de facteurs, je ne suis pas pour tous les répéter
encore une fois.
Dans chaque cas il s'agit de voir dans quelle mesure on peut concilier
tous les facteurs ou une partie des facteurs, et c'est ça que la
commission indépendante a fait. Nous, parlementaires, nous avons d'abord
donné une loi à la commission permanente, nous lui avons
fixé des critères; par la suite elle nous a donné un
rapport, nous avons dit ce que nous pensions, puis c'est elle qui a jugé
en dernier ressort.
M. RUSSELL: M. le Président, je m'excuse, le député
semble un peu contradictoire dans son exposé. D'ailleurs on en a
partiellement discuté hier, à l'occasion du débat.
J'étais alors intervenu au nom d'électeurs ou de
municipalités. A ce moment-là on m'a demandé: Avez-vous
des écrits des municipalités? J'ai dit que, si c'était le
désir de la commission ou du député de Terrebonne ou du
leader parlementaire, nous pourrions obtenir facilement des écrits des
municipalités. Et si on voulait des télégraphes.
M. HARDY: Des télégraphes?
M. RUSSELL: ... des télégrammes de la population, nous
avons dit que nous les déposerions à la commission. On nous a dit
que ce n'était pas nécessaire. Donc, de quelle façon
doit-on procéder pour tâcher de faire respecter le désir de
la population comme le dit si bien le député de Terrebonne? Dans
certaines circonstances il respecte le désir de la population, dans
d'autres c'est seulement le conseil municipal. On voudrait savoir de quelle
façon les gens doivent procéder pour protester ou contester ou
demander le respect de leur territoire. Veulent-ils appartenir à un
comté que leur enlève la nouvelle carte électorale ou
rester dans le leur?
M. le Président, je pense que le député de
Terrebonne devrait tenter de nous donner des directives assez
précises.
M.HARDY: Je n'ai pas de directives à donner, M. le
Président. Il ne m'appartient pas de donner de directives.
M. RUSSELL: Directives pour savoir de quelle façon on doit
procéder pour faire des représentations au nom de la population.
Va-ton continuer à faire des représentations? A chaque fois qu'on
fait des représentations, se basera-t-on sur les normes qu'il utilise
lui-même pour tâcher de défendre chaque cas qu'on
présente?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que le paragraphe 4 serait
adopté?
UNE VOIX: Ah non!
M. DEMERS: Un instant, le paragraphe 4 est loin d'être
adopté; il y avait onze propositions.
M. LAFONTAINE: J'ai été interrompu.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Vous êtes encore interrompu par votre
collègue.
M. DEMERS: Je m'excuse.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Le président vient de me reconnaître.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Vous m'avez demandé la parole.
M. LAFONTAINE: C'est parce que je conteste les arguments fournis par le
député de Terrebonne. Cela fait au moins quelques jours que nous
étudions la carte électorale et on dirait que le
député de Terrebonne emploie, bon gré, mal gré,
suivant ce qui fait son affaire, différentes raisons pour refuser les
propositions valables que nous apportons devant la commission. Une des raisons
qu'il invoque assez souvent est celle-ci: il dit que c'est la voix
autorisée du comté, le député. Mais, quand on vient
pour se retourner vers un député, on ne le voit pas. Je me
souviens, hier, je voyais le député de Papineau et
réellement le député de Papineau était en train
d'embarquer et il a embarqué assez rapidement. Mais minuit est
arrivé et, aujourd'hui, on dirait que le député de
Papineau a été kidnappé. On ne l'a pas vu, il a disparu.
Ils ont dit: Tu n'iras pas là parce qu'on est en train de t'embarquer,
puis tu es en train de briser notre image. Je ne suis pas sûr qu'ils ont
dit ça, mais j'imagine. Disons que je fais de la projection
intellectuelle. C'est de la projection intellectuelle qui fait mal à la
morale politique du caucus libéral, je peux dire cela.
Cela étant dit, on parle du comté d'Argenteuil et
j'entends encore, comme raison invoquée par le député de
Terrebonne, que c'est à la demande du député.
M. DEMERS: Des maires.
M. LAFONTAINE: II a dit des maires, oui, mais il a aussi dit que
c'était à la demande de la voix autorisée du
député d'Argenteuil et que, si le député de Labelle
avait été à la commission, il se serait rendu compte que
le député d'Argenteuil a dit ci et a dit ça. A un moment
donné, j'ai dit: Moi aussi, je l'ai rencontré, le
député d'Argenteuil, et je ne pense pas que ça concorde
tout à fait avec ce que le député de Terrebonne
affirme.
Je connais le député d'Argenteuil, je connais sa
gentilhommerie, je connais son esprit de travail, je connais sa loyauté
vis-à-vis de sa population. J'ai dit: Je vais me retourner puis demander
au député d'Argenteuil si les propos tenus par le
député de Terrebonne correspondent à sa pensée
relativement à la réforme de la carte électorale. Grand
Dieu, je m'aperçois que c'est un autre député qui a
été kidnappé par le causus libéral, encore!
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Labelle va
reconnaître que ça fait au moins cinq fois qu'il signale l'absence
du député d'Argenteuil.
M. LAFONTAINE: Non, ce n'est pas cinq fois; je viens d'en parler pour la
première fois.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Oui, c'est la cinquième fois ce
soir.
M. LAFONTAINE: C'était en réponse à l'argumentation
fort savante et fort habile du député de Terrebonne. C'est en
réponse à son argumentation que je ramasse mes propos et que je
pose cette question: Est-ce que le député de Terrebonne pourrait
m'indiquer quel député le caucus libéral a l'intention de
kidnapper demain après-midi?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je vous invite à proposer votre
motion.
M. HARDY: On devrait peut-être vous kidnapper vous-même.
M. LAFONTAINE: Savez-vous que je commence à avoir peur.
M. DEMERS: M. le Président, avant que ne s'adopte ce paragraphe,
je voudrais poser une question. Je désirerais savoir pour quelle raison
la commission est revenue au nom d'Argenteuil, alors que le premier rapport
avait indiqué Papineau. Est-ce que c'est le député qui a
décidé ça ou si c'est la commission?
M. HARDY: Ce n'est pas la commission. Si le député de
Saint-Maurice veut bien regarder les premier et deuxième rapports, il va
voir que, dans le deuxième rapport, il n'y a aucun changement de nom. Je
dis que c'est comme dans d'autres cas; le député de Beauce a fait
des suggestions, les députés de tous les partis ont fait des
suggestions quant aux noms et, si le nom d'Argenteuil est revenu, c'est
à la suite d'une suggestion du député d'Argenteuil.
M. DEMERS: Dans ce cas, M. le Président, on admet que ce serait
le député d'Argenteuil qui a enlevé le nom de Papineau
suggéré par la commission.
C'est fort! C'est pas mal fort! C'est tellement fort que cela me
dépasse un peu. Probablement, il s'est fait du brasse-camarade je
n'ai pas le droit de prêter d'intentions à personne mais il s'en
est fait, je peux l'affirmer et on n'a pas tenu compte que
Papineau-ville était rendu dans le comté d'Argenteuil. On n'a pas
tenu compte que Montebello était rendu dans le comté
d'Argenteuil, on n'a pas tenu compte que celui qui demeure actuellement
à Papineauville, à Montebello, l'illustre Louis-Joseph Papineau,
de qui j'ai parlé tantôt...
M. GRATTON: Le père ou le fils?
M. DEMERS: Le fils du père. ... avait donné son nom au
comté. Comme on l'excluait de son comté, il aurait
été normal, que le comté nouveau fût appelé
Papineau. Le député d'Argenteuil, qu'on ne peut pas questionner,
qui n'a pas un bon bulletin avec le Parti libéral depuis qu'il a
voté avec nous l'autre jour, nous dirait peut-être la raison pour
laquelle il n'a pas respecté le nom de Papineau.
Je comprends que le député d'Argenteuil y est né,
que c'était chez lui, que c'était son nom, mais il y a tout le
contexte historique qui aurait pu être respecté. On aurait
dû, il me semble, continuer de l'appeler du nom de Papineau tel que le
proposait le premier rapport. Comme le député m'a dit que
c'était le député d'Argenteuil qui avait
décidé, il me semble que c'est assez fort. On a eu d'autres
propositions, venant de députés, au sujet d'un nom de
comté, des propositions écrites qui nous montrerons au fur et
à mesure.
M. HARDY: C'est cela.
M. DEMERS: Vous constaterez que les propositions des noms, des
suggestions de toponymie n'ont pas été respectées.
M. HARDY: Je veux juste ajouter, à l'argument que j'ai
énoncé tantôt, que les deux tiers de la population de
l'actuel comté d'Argenteuil, le comté d'Argenteuil proposé
par la loi 62, était dans l'ancien comté d'Argenteuil.
M. DEMERS: Je voudrais savoir la population électorale des
municipalités que le député de Terrebonne a
énumérées tantôt: Duhamel...
M. HARDY: On ne vous les a pas donnés tantôt?
M. DEMERS: Non, vous avez donné les noms des municipalités
qui avaient été soustraites du comté de Papineau et qu'on
va retrouver dans le comté d'Argenteuil. Vous me dites que ce sont les
deux tiers de la population.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si le député de Saint-Maurice
permet, le député de Terrebonne va lui donner le nombre des
électeurs.
M. HARDY: Qu'est-ce que vous voulez?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le nombre d'électeurs dans les
paroisses détachées du comté de Papineau pour aller dans
Argenteuil.
M. HARDY: D'accord, je vais formuler la question et la réponse
pour aider le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Oui, cela m'aide, franchement. Ce sera le premier coup de
main que vous m'aurez donné aujourd'hui.
M. HARDY: Duhamel, 195 électeurs.
M. DEMERS: Une minute, on n'est pas sur le télétype,
ici.
UNE VOIX: Pas trop vite.
M.HARDY: Lac-des-Plages, 111. Amherst, 398 ; Montpellier, 330;
Lac-Simon, 374;Chénéville, 485; Vinoy, 80; Suffolk et Addington,
205; Namur, 324; Ponsonby, 110; Notre-Dame-de-la-Paix, 415; Ripon canton, 334;
Ripon village, 415.
Saint-André-A vellin canton: 636. Notre-Dame-de-Bonsecours
(partie nord): 168. Saint-André-A vellin village: 726. Lochaber (partie
nord): 212. Lochaber canton: 304.
M. LAFONTAINE: Est-ce le même?
M. HARDY: Oui, c'est le même dont on a discuté pendant
quatre heures, cet après-midi.
M. VINCENT: Lochaber ouest. M. DEMERS: Lochaber canton?
M. HARDY: Lochaber canton: 304. Thurso: 895. Plaisance: 534.
Sainte-Angélique: 316. Papineauville: 902. Montebello: 886. Si vous
calculez et si vous comparez cela à la population totale du comté
d'Argenteuil actuel, vous verrez que cela fait les deux tiers.
M. DEMERS: On va les additionner. Vous allez me donner Argenteuil
après et on additionnera.
M. HARDY: On a le total.
M. LAFONTAINE: C'est facile de faire ce que le député de
Terrebonne vient de faire. Il a une carte bien préparée en face
de lui.
M. HARDY: Ce sont des cartes que nous avons préparées
nous-mêmes. Depuis le mois de juillet, nous avons travaillé
à cela.
M. LAFONTAINE: Je sais que vous avez travaillé en caucus et en
commission. Est-ce que le député de Terrebonne aurait la
gentillesse de m'en faire faire une copie? Je lui en serais très
reconnaissant. Cela exempterait une longue énumération et cela
ferait gagner du temps à la commission.
M. HARDY: Les brillants recherchistes de l'Unité-Québec...
J'en connais, j'en ai même eu comme professeurs.
M. LAFONTAINE: II y a de nos recherchistes qui ont été
professeurs?
M. HARDY: Oui.
M. LAFONTAINE: Ne me dites pas qu'ils ont manqué leur coup.
M. HARDY: Oui. Ils étaient sûrement capables de faire la
même chose que nous et de préparer ces documents. Je ne vois pas
pourquoi?
M. LAFONTAINE: C'est le gouvernement qui présente une loi et non
pas l'Opposition normalement, surtout une telle loi. Le parrain de la loi,
c'est M. Lévesque. Je pense bien que le comité de
législation du conseil des ministres a dû y penser longtemps avant
de mettre la description technique, de changer les bornes, de changer les noms,
etc.
M. HARDY: Cela fait 10,531 électeurs dans la partie que je vous
ai énumérée.
M. LAFONTAINE: La première municipalité que le
député a nommée tout à l'heure, je ne l'ai pas
prise en note. Combien pour Duhamel?
M. HARDY: Duhamel: 195.
M. VINCENT: Avez-vous pensé à une chose? J'ai eu une
communication avec...
M. HARDY: Avec le curé de Montebello? M. VINCENT: ... un de ces
10,531 électeurs. M. HARDY: Oh! C'est représentatif.
M. VINCENT: Un, tout de même. Cette personne a été
la plus surprise d'apprendre qu'elle serait dans le comté
d'Argenteuil.
M. HARDY: C'est possible.
M. VINCENT: Voici ce qu'elle m'a dit: Le premier rapport de la
commission Drouin désignait Papineauville comme étant dans le
comté de Papineau, la même chose pour Thurso, pour Plaisance, pour
Fassett, pour Montebello, pour Saint-André-Avellin, pour Ripon, pour
Chénéville, pour Duhamel, pour Namur, pour Notre-Dame-de-la-Paix,
etc. Le premier rapport est sorti. Ces gens...
M. HARDY: Un. Est-ce 10,000 ou un?
M.VINCENT: Toutes ces personnes le député de
Terrebonne nous a dit qu'il n'avait pas reçu de résolution
ont encore l'impression qu'elles sont dans le comté de Papineau.
M. HARDY: Ah oui?
M. VINCENT: Oui. Parce que le premier rapport de la commission
Drouin...
M. GRATTON: Elles ne lisent pas les journaux?
M. VINCENT: Non, cela n'a pas paru dans les journaux parce que le
premier rapport de la commission Drouin les désignait comme étant
électeurs du comté de Papineau. Le deuxième rapport de la
commission Drouin les désignait encore comme électeurs du
comté de Papineau.
M. HARDY: Non, non, non.
M. VINCENT Oui.
M. HARDY: Ah oui! A cause du nom.
M. VINCENT: Oui. Là, dans le projet de loi actuel, nous avons le
comté de Papineau et le comté d'Argenteuil. Mais on regarde le
comté de Papineau et ces gens ne se retrouvent plus dans le comté
de Papineau.
M. HARDY: M. le Président, est-ce que le député me
permet une question?
M. VINCENT: Là, je pose la question au député de
Terrebonne.
M. HARDY: Je poserai la mienne après. Oui?
M. VINCENT: Les quelques 10,000 électeurs qu'il vient de
mentionner...
M. HARDY: Oui.
M. VINCENT: ... si on voulait les consulter et qu'on faisait un genre
d'enquête, 99 p.c., vont répondre qu'ils font partie du
comté de Papineau. Là, nous venons de les mêler. Nous leur
disons: A l'avenir, vous allez être dans le comté
d'Argenteuil.
M. GRATTON : Puis?
M. MARCHAND: Ils vont l'apprendre.
M. VINCENT: C'est là que le député de
Saint-Maurice, quand il mentionne...
M. HARDY: Me permettez-vous une question?
M. VINCENT: Je suis convaincu que, lorsque les citoyens de Papineauville
vont apprendre, demain matin, dimanche ou lundi par les journaux, qu'en vertu
du bill 62 ils font partie du comté d'Argenteuil, vous allez avoir des
télégrammes de protestation.
M. BOIVIN: Des autobus peut-être!
M. VINCENT: Les gens de Papineauville, les gens de Fassett, les gens de
Plaisance, les gens de Saint-André-Avellin, les électeurs de
Chénéville, ceux de Notre-Dame-de-la-Paix, ceux de Namur et ceux
de Duhamel ont encore l'impression qu'ils sont dans le comté de
Papineau, mais, d'après le projet de loi, ils sont dans le comté
d'Argenteuil.
M. HARDY: M. le Président, le député de Nicolet me
permet-il une question?
M. VINCENT: Oui.
M. HARDY : Est-ce qu'il suggère de faire la même chose pour
les gens qui, dans le premier et deuxième rapport ce sont des
gens d'une région qu'il connaft bien ont appris qu'ils
étaient dans le comté de Bécancour, alors que, dans le
projet de loi, ils sont dans le comté de Nicolet-Yamaska? Est-ce qu'on
va aller faire une enquête...
M. VINCENT: Non.
M.HARDY: ... pour savoir s'ils sont d'accord pour être dans
Nicolet-Yamaska?
M.VINCENT: Ceux-là, c'est ce qu'ils ont tous demandé.
M.HARDY: Bon.
M. VINCENT: II n'y a aucun problème de ce
côté-là. Ils étaient dans Nicolet, ils
étaient dans Yamaska. Maintenant, ils seront dans Nicolet-Yamaska.
M. LEVESQUE: A l'ordre! A l'ordre!
M. HARDY: Dans les premier et deuxième rapports, ils ont appris
qu'ils étaient dans Bécancour.
M. VINCENT: Oui.
M. HARDY: C'est le même principe...
M. VINCENT: Ils ne l'ont jamais accepté.
M. HARDY: ... pour ce que vous venez de dire.
M. LEVESQUE: A l'ordre!
M. VINCENT: Non, mais dans le cas présent, ces gens se
considèrent encore comme étant dans le comté de
Papineau.
M. HARDY: C'est l'exception.
M. VINCENT: Non, non, pas l'exception; la totalité des gens. J'ai
parlé aujourd'hui...
M. HARDY: A une personne! UNE VOIX: A une personne!
M. VINCENT: ... à une personne assez importante dans la ville de
Papineau.
M. HARDY: Je sais que le député de Nicolet connaît
des gens assez importants dans la ville de Papineau.
UNE VOIX: C'est vrai.
M. VINCENT: Je lui ai dit: Est-ce que vous êtes au courant qu'en
vertu de la nouvelle loi électorale, la Loi de la division territoriale,
le bill 62, Papineauville est dans le comté d'Argenteuil? Il a dit
non.
M. HARVEY (Jonquière): Est-ce qu'il était au courant de
votre "filibuster"?
UNE VOIX: II est au courant de ça! M. VINCENT: II a dit:
Continuez.
M. DEMERS: Continuez de lutter contre l'injustice.
M. VINCENT: Cela n'avait aucun sens. Ce type se croit encore, avec tous
ses concitoyens, dans le comté de Papineau.
M. GRATTON: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question au député de Nicolet, s'il vous plaît?
M. VINCENT: Deux, si vous voulez.
M.GRATTON: Pouvez-vous me dire comment s'appelle cette personne?
M. VINCENT: Non, mais je pourrais en nommer plusieurs. On pourrait
même aller avec le député de Gatineau...
M. GRATTON: Vous dites que vous avez parlé à une personne
spécifiquement.
M. VINCENT: Oui.
M. GRATTON: Est-ce qu'on pourrait connaître son nom?
M. VINCENT: Oui, avec l'interurbain du gouvernement.
M. GRATTON : Comment s'appelle cette personne? Est-ce qu'il s'agit d'un
ancien député?
M. DEMERS: Est-ce un débat pertinent?
M. CROISETIERE: Vous vérifierez avec le ministère des
Communications. Vous allez trouver le nom de la personne.
M. VINCENT: C'est ça, justement. Si vous voulez, on va aller en
appeler deux ou trois autres avec le député de Gatineau. On va
aller demander à deux ou trois personnes de Papineauville ou de
n'importe quelle localité...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que le député de
Nicolet...
UNE VOIX: Je suis prêt à y aller. Cela me changerait les
idées.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Toute l'argumentation qu'il vient de vous
énoncer est-elle en vue de déposer une motion?
M. VINCENT: M. le Président, c'est en vue de répondre
à l'argumentation du député de Terrebonne, quand il dit
qu'ils n'ont reçu aucune requête des gens de Papineauville, de
Montebello, de Saint-André-Avellin, leur demandant de faire quelque
changement que ce soit. C'est bien entendu qu'ils n'ont pas envoyé de
requête, ils se croient encore dans le comté de Papineau.
M. HARVEY (Jonquière): Vous ne leuravez pas dit de se
dépêcher.
M. VINCENT: Cet après-midi, je parlais au notaire. Il y a
à peu près une demi-heure, j'ai parlé à un citoyen.
Il se croit encore dans le comté de Papineau.
M. GRATTON: M. le Président, il est dans le comté de
Papineau puisqu'il reste dans la ville de Gatineau.
M. TREMBLAY (Bourassa): C'est 72,000, chez nous.
M. GRATTON: C'est pour cela qu'il ne le savait pas. Il reste
effectivement dans le nouveau comté de Papineau.
M. VINCENT: Pardon?
M. GRATTON: Le notaire à qui vous avez parlé.
M. LAFONTAINE: Non, non, ce n'est pas le notaire.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Saint-Maurice a demandé la parole. Vous avez dit M. le Président
et je vous ai reconnu.
M. LAFONTAINE: C'est qu'il voulait protester contre les propos du
député de Gatineau, M. le Président.
M. DEMERS: M. le Président, je vais demander à mon bon
ami, le député de Gatineau, s'il y avait moyen de retenir un
petit peu sa salive, pour donner une chance...
LE PRESIDENT (M. Giasson): D'accord, cela va. L'honorable
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: C'est que le député de Gatineau, M. le
Président, était complètement hors d'ordre. Il faisait
référence à un appel téléphonique de cet
après-midi mais ce n'est pas le même. Le député de
Nicolet n'a pas précisé que c'était un notaire, il n'a pas
précisé que c'était une personne de la ville de
Gatineau...
M. GRATTON: M. le Président, si je comprends bien, il y a eu deux
appels téléphoniques de faits.
M. LAFONTAINE: Un cet après-midi, un ce soir.
UNE VOIX: II y en a eu plus que cela!
M. LAFONTAINE: Le premier et le deuxième. Deux appels
téléphoniques d'avoués. Mais il en a fait beaucoup
plus.
DES VOIX: Ah bon!
M. LAFONTAINE: M. le Président, pour appuyer la thèse
émise par le député de Nicolet...
M. GRATTON: Est-ce que le premier a été plus long que le
deuxième?
M. LAFONTAINE: ... pour illustrer comment le député de
Nicolet peut avoir raison, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. le député de Labelle, je
vais accepter votre thèse à la condition que le
député de Nicolet formule une motion, suite au long...
M. LAFONTAINE: Je vais formuler la motion, si vous me le permettez,
à la fin de mon exposé. Vous la jugerez recevable ou non
recevable, à ce moment-là.
Pour appuyer la thèse émise par le député de
Nicolet, à l'endroit du député de Terrebonne, on se
souviendra que le député de Nicolet a souligné avec
beaucoup de force et preuves à l'appui que les gens ne sont pas
informés du fait que le premier rapport de la commission Drouin a
été changé. Tous les gens pensent que la loi qui est
devant la Chambre, aujourd'hui, est le rapport Drouin intégral.
Pour appuyer sa thèse, je vous dirai ceci, et je vais mentionner
les noms des personnes: J'ai reçu une délégation,
après que le bill 62 eut été déposé ici, en
cette Chambre, du Centre d'accueil de Saint-Donat, comté de Montcalm
actuel, qui croyait, à cause de la publicité, du tapage
publicitaire qui a été fait autour de la commission Drouin,
autour des audiences à la commission parlementaire, etc., que la carte
électorale avait été changée, que leur nouveau
député était le député de Labelle, celui qui
vous parle, M. le Président. Ils sont venus en délégation,
de Saint-Donat, rencontrer le député de Labelle, à
Sainte-Véronique, me demandant d'intervenir auprès du
ministère des Affaires sociales. Cela m'a pris à peu près
une heure pour leur dire que le rapport Drouin n'était pas une loi, que
c'était un rapport.
M. HARDY: Vous n'êtes pas très bon pédagogue, si
cela vous prend tant de temps que cela pour expliquer une chose.
M. LAFONTAINE: Les gens sont partis de Saint-Donat croyant que
Saint-Donat était déjà rattachée au comté de
Labelle, parce que, dans la première proposition du rapport Drouin,
Saint-Donat appartenait à Labelle, y était rattachée. J'ai
été obligé de leur dire que leur député
actuel est encore M. Masse, et que M. Masse réside dans les limites de
Saint-Donat.
Je leur ai dit que la loi était présentée et
qu'elle serait discutée. Mais que dans la présentation de la loi
par le gouvernement la recommandation de la commission Drouin n'avait pas
été retenue quant à l'appartenance de Saint-Donat au
comté de Labelle. Ils ont paru vexés de ne pas appartenir au
comté de Labelle s'ils devaient quitter le comté de Montcalm.
Ceci prouve exactement le point soulevé par le
député de Nicolet. Et on se rend compte que la population n'est
pas informée, parce qu'elle croit que le premier rapport de la
commission Drouin est déjà loi. Je dirais ceci, peut-être
pour informer en plus le Parti libéral, parce que je crois que ce parti
se pense en possession tranquille de la vérité...
M. HARDY: Elle n'est pas nouvelle, celle-là...
M. LAFONTAINE: Non, je l'ai apprise de Jean Lesage. Je ne peux pas dire
le député de Louis-Hébert, parce qu'il n'est plus
député.
M. DEMERS:IlD ne le disait pas avec ce ton-là, il disait
ça avec beaucoup d'emphase.
M. PERREAULT: Pourrais-je poser une question au député de
Labelle? Leur avez-vous dit aussi que le projet de loi 62, une fois
adopté, ne s'appliquerait qu'à l'élection prochaine?
M. LAFONTAINE: Oui, ça m'a pris une heure. Nous n'avons pas
parlé que de ça. Nous avons fait des détours, parlé
de leurs problèmes. Je leur ai dit qu'ils avaient un
député très dévoué, qui se ferait
certainement un plaisir d'être leur porte-parole auprès du
ministère des Affaires sociales. J'ai même dit que probablement le
ministère des Affaires sociales n'aurait aucune objection à
accepter leur demande.
Je leur ai dit que premièrement ils devraient passer une
résolution à leur conseil d'administration et procéder
suivant les règles...
M. HARVEY (Jonquière): Vous leur avez dit que vous êtes
toujours en Chambre?
M. LAFONTAINE: Je leur ai dit qu'il y avait un ministre du Revenu qui
intervenait toujours d'une façon intempestive.
M. HARVEY (Jonquière): Fais ça gentiment.
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'inviterais le député de
Labelle à formuler sa motion.
M. LAFONTAINE: Je ne sais pas comment la formuler. Je voudrais qu'elle
soit recevable. Je pense que les propos qui ont été tenus par le
député de Nicolet étaient des propos sensés. Nous
nous en sommes rendu compte de l'aveu, tout à l'heure, du
député de Terrebonne, disant qu'il n'avait pas eu de
résolution ou aucun contact avec les gens de Papineauville...
M. HARDY: Pas à ma connaissance.
M. LAFONTAINE: Justement, pas à votre connaissance.
M. DEMERS: Si vous ne le savez pas, personne ne le sait.
M. LAFONTAINE: Vous semblez tout con-naitre. Je pense que le
député de Terrebonne lit assez souvent la collection Tout
connaître.
M. VINCENT: Je pense que la motion devrait être la suivante. On a
vu le député de Gatineau et d'autres députés
mentionner tout à l'heure...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que la motion est
présentée par le député de Nicolet ou de
Labelle?
M. VINCENT: Je vais la présenter.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de
Labelle avait dit tout à l'heure que c'était lui qui la
présentait.
M. VINCENT: Le député de Labelle va la rédiger. Je
ne veux pas fonctionner seulement avec des appels téléphoniques,
pour que le député de Gatineau ne croie pas que ce sont des
consultations non sérieures. Ma proposition serait la suivante et
on pourra vérifier sur place pour la fin de semaine...
M. GRATTON: Je m'en vais là justement.
M. VINCENT: Justement le député de Gatineau s'en va dans
ce coin-là. Il pourra en cours de route arrêter à Fassett,
à Papineauville, à Plaisance, à Thurso...
M.GRATTON: S'il veut venir, nous irons ensemble.
M. VINCENT: Et là s'informer dans les garages...
M. GRATTON: A l'église.
M. VINCENT: ... voir dans quel comté ces gens-là sont.
M.GRATTON: Dans les hôtels, les gros magasins â
succursales.
M. VINCENT: Ma proposition serait la suivante, M. le Président,
qu'on suspende l'article 4 et qu'on revienne à celui-ci seulement la
semaine prochaine. Entre-temps quelques députés pourront
on les désignera, surtout le député de Gatineau se
rendre sur place consulter la population...
M. GRATTON: C'est la motion?
M. VINCENT: ... c'est une motion bien acceptable. On suspend cet
article', on le reprendra mardi ou mercredi prochain après avoir
visité les gens de cette région.
M. PERREAULT: Vote. DES VOIX: Vote.
M. VINCENT: Et là le député de Lafontaine, le
député de Bagot, M. le Président, maintenant qu'il a
rédigé sa motion...
M. LAFONTAINE: C'est le mauvais exemple donné par le
député de Terrebonne.
M. VINCENT: M. le Président, on demande aux députés
libéraux d'aller voter en haut, il y a un vote sur la langue de travail
de la nouvelle commission. On dit que les députés libéraux
ont voté contre la langue de travail...
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre!
J'invite le député de Nicolet à déposer sa
motion.
M. LAFONTAINE: M. le Président, le député de
Nicolet n'a pas écrit sa motion mais elle pourrait être...
M. MARCHAND: On a compris.
M. LAFONTAINE: Bon, c'est ça, c'est parce que le
président... Voulez-vous que l'on prenne le temps de
l'écrire?
M. VINCENT: On va l'écrire, j'ai mon scribe ici.
M. LAFONTAINE: Le président demande...
M. VINCENT: L'ingénieur de la belle province, qui a
été élu à l'élection
complémentaire...
M. TREMBLAY (Bourassa): Après seulement un tour de scrutin.
M. VINCENT: En 1959, pour l'information du député de
Gatineau, le député de Labelle a été élu
à l'élection complémentaire après seulement un
tour.
M. RUSSELL: C'est moins de travail?
M. GRATTON: Ah! bien oui. C'est pour ça que je comprends mal que
l'Unité-Québec s'acharne à vouloir une révision du
mode de scrutin, on a essayé deux tours et ça ne marche pas.
M. RUSSELL: Cela ne marche pas pour vous autres...
M. DEMERS: II faudrait faire trois tours. M.GRATTON: Peut-être
à trois tours.
M. VINCENT: M. le Président, elle est écrite. Il est
proposé par le député de Nicolet que l'article 4 soit
suspendu pour permettre de consulter la population sur le nom
proposé.
DES VOIXC: Vote.
M.VINCENT: Cela a été suffisamment expliqué.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je mets la motion aux voix.
M. Fraser, M. Perreault?
M. PERREAULT: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Gratton?
M. GRATTON: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Lessard, M. Hardy?
M. HARDY: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Carpentier, M. Harvey
(Jonquière)?
M. HARVEY (Jonquière): Contre.
M. DEMERS: Quand est-ce que ça a changé?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Tout à l'heure, à l'autre vote,
j'ai prononcé Harvey, je n'ai pas indiqué Jonquière, c'est
M. Harvey qui s'est prononcé tout de suite.
M. DEMERS: C'est un faux vote, un faux bulletin, M. le Président,
on a connu ça dans Gatineau.
M. HARDY: On va demander l'annulation de ce vote-là.
M. DEMERS: On va appeler la police provinciale.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Levesque?
M. LEVESQUE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Vincent?
M. VINCENT: Pour, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Demers. M. DEMERS: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Tremblay (Bourassa):
M. TREMBLAY (Bourassa): Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Latulippe.
M. LATULIPPE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Quenneville.
M. QUENNEVILLE: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Marchand.
M. MARCHAND: Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La motion est rejetée. Dix ont
voté contre et quatre ont voté pour la motion du
député de Nicolet.
M. LEVESQUE: M. le Président, il faut avoir un vote sur
l'article, maintenant pour son adoption. Il est clair que si on ne le suspend
pas, on l'adopte.
M. DEMERS: M. le Président, non, ce n'est pas fini.
UNE VOIX: C'est clair. UNE VOIX: Ah! non!
M. VINCENT: La motion a été rédigée. Est-ce
que je peux...? M. le Président, un instant.
M. LEVESQUE: La commission s'est prononcée sur le fait qu'on ne
le suspendait pas. Donc on l'adopte.
M. VINCENT: II est proposé par le député de Nicolet
que l'article 4 soit suspendu pour permettre de consulter la population sur le
nom proposé. Donc, on ne suspend pas pour permettre de consulter la
population, on continue à l'étudier... Un instant.
UNE VOIX: On revient à la motion principale.
M. HARDY: M. le Président, si les députés de
l'Unité-Québec continuent comme ils sont partis là, ils
vont avoir le temps de faire un cours classique sur cette loi.
M. VINCENT: Cela va permettre au gouvernement, M. le Président,
de penser à son affaire puis d'amener un autre projet de loi, qui va
rendre plus juste la redistribution électorale.
M. DEMERS: A certaines personnes du Parti libéral de
compléter le leur.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que le député de Terrebonne
sait que le chef d'Unité-Québec, M. Loubier a proposé un
changement du mode de scrutin, que les deux doivent aller de pair et qu'on en
voit...
UNE VOIX: II ne le disait pas. Vous auriez dû le dire.
M. LAFONTAINE: II l'a dit puis, à part ça, il faisait
écho aux paroles du premier ministre tenues il y a un an.
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'ai appelé le paragraphe 4, s'il n'y
a aucune proposition.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai demandé la
parole.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Oui, mais c'est votre collègue qui
vous a empêché de prendre la parole.
M. LAFONTAINE: Non, M. le Président, je m'excuse, je
répondais au député de Terrebonne.
LE PRESIDENT (M Giasson): A l'ordre! Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, tantôt j'ai parlé sans
en faire une motion, de l'opportunité qu'il y aurait de revenir au nom
de Papineau pour désigner le comté d'Argenteuil.
M. HARDY: Le député de Saint-Maurice me permet-il une
question? Peut-être que pour compléter sa série de motions
il pourrait nous proposer maintenant de transporter les cendres de Papineau
dans le comté de Papineau.
M. DEMERS: M. le Président, je réalise...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Formulez votre motion parce que vos
commentaires, vous les aves donnés.
M. DEMERS: Je voudrais faire une remarque, vous me permettez de
répondre.
Je vous ferai remarquer que le député de Terrebonne
profane...
M. HARDY: L'exhumation, ça existe.
M. DEMERS: Je comprends que l'exhumation existe, mais nous voyez-vous
partir avec le vieux?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Votre motion.
M. DEMERS: M. le Président, je reviens à ma motion. Cela
n'est pas ma faute vous l'admettez.
J'avais énoncé la possibilité de ramener le nom,
non pas les cendres, du comté de Papineau au comté d'Argenteuil.
J'en fais une motion, j'avais donné toutes les raisons, parce qu'il y
avait une foule de municipalités qui avaient fait partie du comté
de Papineau antérieurement, dont les municipalités historiques
qui portaient le nom de Papineau et Montebello, où est la Seigneurie de
Papineau, où a vécu l'illustre Louis-Joseph.
M. le Président, je fais donc la motion suivante...
Je suis loin d'avoir fini, je peux parler dix minutes là-dessus,
M. le Président.
UNE VOIX: On ajourne les travaux, il est minuit.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Vous aviez déjà parlé
dix minutes.
M. DEMERS: J'ai parlé sur l'autre motion pour l'autre
comté.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je dois vous soumettre qu'il est
minuit.
UNE VOIX: II est moins une.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La commission ajourne ses travaux à
demain, dix heures, au Salon rouge.
(Fin de la séance à 23 h 56)