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Commission permanente de l'Assemblée
nationale
Projet de loi no 62
Loi modifiant la loi
de la division territoriale
Séance du mercredi 13 décembre 1972
(Dix heures deux minutes)
M. LAMONTAGNE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs! Pour la séance de
ce matin, voici les changements dont on m'a fait part.
M. Gratton (Gatineau) remplace M. Bienvenue; M. Latulippe (Frontenac)
remplace M. Drolet; M. Shanks (Saint-Henri) remplace M. Giasson;M. Carpentier
(Laviolette) remplace M. Lacroix; M. Bacon (Trois-Rivières) remplace M.
Lamontagne; M. Lafontaine (labelle) remplace M. Lavoie (Wolfe); M. Marchand
(Laurier) remplace M. Leduc; M. Russell (Shefford) remplace M. Loubier; M.
Demers (Saint-Maurice) remplace M. Paul; M. Assad (Papineau) remplace M.
Phaneuf; M. Quenneville (Joliette) remplace M. Seguin.
Lors de l'ajournement d'hier soir, nous étions au paragraphe 42,
Joliette. Aucune motion n'avait été déposée.
M. RUSSELL: II y a eu une motion déposée et adoptée
unanimement hier soir avant la suspension.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Paragraphe 42, Joliette.
Le député de Saint-Maurice.
Comté de Joliette-Montcalm (suite)
M. DEMERS: M. le Président, vous me permettrez de rejoindre le
paragraphe 42 dans la loi. Je voudrais ce matin j'en avais d'ailleurs
dit un mot hier discuter quelques instants du sort qui fut fait aux
citoyens de Saint-Ambroise-de-Kildare, de Sainte-Marcelline et de Boscoville,
dans le canton de Kildare, alors que les municipalités concernées
et surtout la municipalité de Saint-Ambroise, par la voix de son maire
et de son conseil, ont protesté. On a insisté auprès du
premier ministre de la province, auprès de la commission, par
résolution, pour que ce secteur du comté, qui a toujours
été dans Joliette, le demeure.
Ceci nous est rapporté dans le Joliette Journal, qui, à ce
qu'on me dit, a été fondé par un monsieur qui demeurait
dans la région et qui se faisait élire dans Outremont. On ne
pourra pas accuser ce journal de manquer d'objectivité dans ce
cas-là, je ne pense pas.
Je voudrais, me faisant l'écho des revendications de ces gens qui
semblent ne pas avoir de voix pour se faire entendre, qu'on regarde ensemble et
sérieusement, objectivement, la possibilité qu'il y aurait de
rapatrier dans le comté de Joliette des gens de Saint-Ambroise et du
canton de Kildare. On exile ces gens. On les envoie dans le comté de
Berthier, alors que, depuis toujours, ils ont fait partie de Joliette. Leur
pôle d'attraction a toujours été Joliette. Le chef-lieu a
été et demeurera pour eux, je crois, Joliette. La cour, les
services sociaux, tout est là. C'est l'avis des gens du coin et de ceux
qui connaissent cela un peu. Je ne me pique pas de connaître Joliette
comme le creux de ma main, mais j'y ai travaillé deux étés
et je crois avoir quelques notions sur la région de Joliette. C'est pour
cela que je me fais l'écho de ces gens qui condamnent et qui disent non
au dérapage dans le comté de Berthier.
On a invoqué, hier soir et dans les jours qui ont
précédé, la force et le poids qu'apportaient les conseils
municipaux aux demandes qui étaient formulées par les
collectivités à la commission. Lorsqu'il y avait moyen,
disait-on, on ne déplaçait rien. Cela a été fait
dans le comté de L'Assomption; je n'ai pas le droit d'y revenir, parce
que le paragraphe a été adopté. Ce fut l'argument qui a
emporté le morceau lorsque nous avons demandé au
député de L'Assomption, l'honorable M. Perreault, et à la
commission pourquoi ce comté n'avait pas été
déplacé et restait figé dans son immobilité.
Pourquoi? Alors, le député de Terrebonne a élevé la
voix et la tête pour nous dire: Lorsqu'il y a possibilité de ne
pas déplacer quelque chose, la commission Drouin a fait l'impossible
pour que ce soit respecté.
Il y aurait possibilité qu'on ne déplace pas le canton de
Kildare et Saint-Ambroise. Est-ce que cela nuirait au sacro-saint chiffre de
32,000 ou environ? Je ne le crois pas, parce qu'à Saint-Ambroise il y a
954 électeurs. A Sainte-Marcelline, il y en a 301 et, à
Boscoville, on ne le sait pas.
Cela ferait un déplacement de 1,255 électeurs, ce qui
n'enlève rien ni à l'intégrité du territoire ni au
nombre. Si on envisage le point de vue économique, le
déséquilibre économique, je crois que la vocation de
Saint-Ambroise est agricole et d'élevage, modestement. Cette
région a toujours fait partie du contexte de Joliette, ça ne
déplacera rien. Au point de vue social, à cause des corps
intermédiaires et des services gouvernementaux qui sont là, le
pôle d'attraction ne serait-il pas Joliette? Que fera-t-on de ces gens
lorsqu'on aura changé le comté et qu'on les aura envoyés
dans Berthier? Est-ce qu'on les enverra à la ville de Berthier où
les activités socio-économiques se tiennent?
Lorsque l'appareil judiciaire se mettra en branle, est-ce que ces gens
relèveront de Joliette? Je me le demande. On a parlé de la
vocation touristique qu'il ne fallait pas déplacer, car on voulait faire
un tout du haut du comté. Saint-Ambroise et le canton de Kildare sont
des endroits agréables à voir, mais ils n'ont pas d'attraits
spécifiques. Cela ne déplace pas
trois ou quatre touristes par année; je ne crois pas que
ça déplace le contexte. Il me semble que nous nous faisons
l'écho de ces gens le maire et les autorités municipales,
semblent avoir adopté cette résolution à
l'unanimité, du moins le journal ne rapporte aucune dissidence en
demandant à la commission ou au bureau du premier ministre si on a
envoyé un accusé de réception de la lettre et de la
résolution qui leur auraient été envoyées.
On pourra voir quelle teneur avait cette résolution. Si c'est
fondé, je me demande pourquoi on ne rapatrierait pas dans le
comté de Joliette ce qui y a toujours été.
Hier soir, une motion proposée par le député de
Montcalm faisait passer la municipalité de Saint-Calixte et
l'environnement on ne doit pas parler de l'environnement mais
plutôt de la région quelques paroisses autour d'Entrelacs
et une partie d'un canton dont le nom m'échappe dans le comté de
Prévost. Cela fait partie d'un tout, disait-on. Cela découpait
moins. Cela rendait service. Cela homogénéisait une
région. Mais c'est pas mal trouvé. Gageons que vous pensiez au
lait, vous! Cela installait des gens de même culture, de mêmes
besoins, de même religion, de mêmes activités sociales dans
le même coin, quoique je voie l'honorable député sourire,
lorsque je dis ces choses. Mais cela existe encore à certains
endroits.
On homogénéisait, dis-je, la région. Pour des
raisons qui demeurent obscures dans mon esprit, on veut distraire de Joliette
ce qui en a toujours fait partie. C'est pour cela que je crois que nous sommes
autorisés, nous la voix de ceux qui n'en n'ont pas, nous qui, ici,
à qui on a attribué un rôle obscur, sans grade, comme
dirait Flambeau vous savez dans quel livre? Ce n'est pas du
Crémazie.
M. HARDY: Cela dépend de l'édition.
M. DEMERS: C'était revu et corrigé. C'était
Rostand. Nous, qui représentons la voix de ceux qui n'en n'ont pas, pour
revenir à mes moutons, sans faire allusion aux gens de Joliette, je
voudrais proposer que le canton Kildare soit rattaché au district
électoral de Joliette et soit détaché du district
électoral de Berthier, où nous l'avons fixé l'autre jour,
alors que nous n'avions pas vu, globalement, le problème qui nous arrive
dans l'étude des autres comtés.
Je demande, M. le Président, qu'on regarde avec sérieux et
qu'on ne rejette pas du revers de la main l'argumentation que je viens de
tenir, qui, pour certains, aura semblé boiteuse, moins forte que si elle
avait été échafaudée par le député de
Terrebonne. On n'a pas fait le même cours, M. le Président, dans
la procédurite. Toutefois, sur l'aspect humain du problème, sur
l'aspect social du problème, sur l'aspect économique du
problème et pour avoir une certaine expérience de la vie, je
constate que cette motion mérite d'être étudiée
très sérieusement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, tous les arguments qui ont
été apportés par le député de Saint-Maurice
pour rattacher Saint-Ambroise au futur comté de Joliette, je crois, sont
extrêmement valables. Pour des raisons sur lesquelles j'ai insisté
hier et, en particulier, à cause d'une résolution en bonne et due
forme de la paroisse de Saint-Calixte demandant d'être
détachée du comté de Joliette, je pense qu'il faut
considérer la résolution de la Corporation municipale de
Saint-Ambroise qui demande de demeurer dans le futur comté de
Joliette.
Pour ces raisons et les raisons exposées par le
député de Saint-Maurice, je suis absolument d'accord pour garder
dans le futur comté de Joliette la municipalité de
Saint-Ambroise.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question? Dois-je comprendre que vous souscrivez à la motion? Je croyais
que la motion s'étendait à plus que la municipalité de
Saint-Ambroise.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je vais la lire.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, est-ce que je peux
répondre?
M. LATULIPPE: Le canton de Kildare est-ce qu'il ne comprend plus que la
municipalité de Saint-Ambroise?
M. QUENNEVILLE: Le canton de Kildare comprend plus que la paroisse de
Saint-Ambroise. En tenant compte, d'abord, du nombre d'électeurs dans
Saint-Ambroise qui est de 954 hier, effectivement, l'on a distrait,
comme le dirait le député de Saint-Maurice, du même
comté 932 électeurs; alors, disons que cela s'équivaut
je suis prêt à considérer que la municipalité
de Saint-Ambroise demeure dans le comté de Joliette. Maintenant, ceci ne
comprend pas tout le canton de Kildare qui implique, à ce
moment-là, Sainte-Marcelline et les environs, Boscoville, je crois.
UNE VOIX: Boscoville.
M. LAFONTAINE: Quelle est la population de Boscoville?
M. QUENNEVILLE: Cela ne parait pas sur la carte. Je pense que ce n'est
sûrement pas un nombre d'électeurs...
M. MASSE (Montcalm): Je pense que Boscoville, c'est une résidence
d'été.
M. QUENNEVILLE: Je me demande si, réellement, c'est une
municipalité qui a des électeurs.
M. MASSE (Montcalm): Je ne pense pas qu'il y ait de résidants
permanents.
M. DEMERS: Etait-ce antérieurement dans le comté de
Joliette?
M. MASSE (Montcalm): Sainte-Marcelline, est une municipalité.
M. QUENNEVILLE: Boscoville, oui, mais c'est pas mal loin de
Joliette.
UNE VOIX: Est-ce loin de Joliette?
M. QUENNEVILLE: C'est sur le lac des Français et c'est à
au moins 15 ou 17 milles de Joliette.
M. DEMERS: Ce n'est pas plus loin que Saint-Donat.
M. QUENNEVILLE: C'est sûr que c'est moins loin que
Saint-Donat.
M. le Président, je suis d'accord là-dessus, je
réponds aux voeux qui ont été exprimés, une
résolution en bonne et due forme de la corporation que l'on
garde, à l'intérieur du nouveau comté de Joliette, la
paroisse de Saint -Ambroise.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je voudrais relire la motion: "Je propose
que le canton de Kildare soit rattaché au district électoral de
Joliette et soit détaché du district électoral de
Berthier. Dans ce canton, on retrouve les localités suivantes:
Saint-Ambroise-de-Kildare, Sainte-Marcelline-de-Radstock, Bosco ville."
Un commentaire seulement. Je ne suis pas en mesure d'évaluer
votre description du canton. Vous dites: Dans ce canton, on retrouve les
localités suivantes. D faudrait vérifier si oui ou non...
M. DEMERS: M. le Président, j'ai préparé la motion
avec les outils que j'avais. Je demanderais aux techniciens, aux
spécialistes, aux gens du parti qui est bien nanti au point de vue de
l'équipement de faire une vérification des avancés que
j'apporte par ma motion.
M. HARDY: Je pense que ce qui est important, c'est de bien identifier la
municipalité.
UNE VOIX: Et le canton.
M. HARDY: Quant aux descriptions techniques, je pense qu'on peut se
fier...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): La mo- tion comprend Saint-Ambroise,
Sainte-Marcelline et Bosco ville. Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je pense qu'il y a trois
points dans la discussion, actuellement. D'une part, il y a la motion, qui
englobe beaucoup plus que la municipalité de Saint-Ambroise; en fait,
elle englobe, en pratique, au point de vue électoral, deux
municipalités, Saint-Ambroise et Sainte-Marcelline, cette
dernière étant une petite municipalité d'environ deux
bureaux de scrutin.
Egalement, il y a l'autre partie du problème, dont il a
été brièvement question hier, c'est ce qu'on pourrait
appeler la banlieue de Joliette. On a fait mention, hier, de
municipalités qui entourent Joliette, comme Saint-Thomas, pour une
partie, Lourdes, Saint-Ambroise et Sainte-Elisabeth.
Il serait intéressant d'étudier pour voir si c'est
possible d'augmenter le nombre d'électeurs dans le comté de
Joliette en allongeant ou en élargissant l'assiette, en annexant
à ce comté de Joliette ce qui pourrait être la banlieue ou
ce qui est en train de devenir la banlieue, particulièrement pour
Saint-Thomas. De plus en plus, entre Joliette et Saint-Thomas, il y a presque
des maisons tout le long. Il en est de même vers Saint-Félix,
c'est-à-dire jusqu'à Notre-Dame-de-Lourdes. A Saint-Ambroise,
c'est également le cas, de plus en plus ça se rapproche. Il est
évident que ce n'est pas encore fait, parce que si c'était fait
globalement, ce serait dans Joliette, mais il est certain que dans les
années à venir autant Joliette s'étend, autant elle se
rapproche de ces municipalités qui sont toutes situées â
quelques milles de Joliette.
Il est clair également que toutes ces municipalités
étaient dans le comté de Joliette et ce depuis le début de
la Confédération. De tout temps, ces municipalités ont
considéré que Joliette était leur chef-lieu, leur centre
d'intérêt; au point de vue scolaire, ces municipalités font
partie de la commission scolaire régionale de Joliette; de même au
point de vue des affaires, au point de vue judiciaire, au point de vue routier;
tout le réseau routier dirige ces municipalités vers Joliette
parce que c'est le centre de la région; au point de vue aussi des
groupes socio-économiques, que ce soient les syndicats d'agriculteurs ou
d'ouvriers ou des associations patronales diverses, lorsque l'occasion se
présente, il est clair que le centre d'intérêt de ce
monde-là demeure également Joliette.
Si l'ensemble des municipalités est accepté, ça
augmente d'autant le nombre d'électeurs du comté de Joliette et
cela le ferait passer certainement à près de 35,000
électeurs. C'est le problème qui est posé, mais je ne
voudrais pas revenir sur des choses d'hier, mais il en était beaucoup
plus près. C'était beaucoup plus simple d'ajouter ces
électeurs en les prenant à
deux milles de Joliette qu'en allant les prendre à 78 milles avec
Saint-Donat qui, de toute façon, n'était qu'à 20 milles de
Sainte-Agathe, Mais ne revenons pas sur ce problème.
Si ces municipalités ne sont pas incluses dans le nouveau
comté de Joliette, elles le seront dans le nouveau comté de
Berthier, avec lesquels elles ont jusqu'à maintenant, en tout cas pour
le moment, moins de centres d'intérêt, moins d'habitudes de
travail en commun. Il est évident que Berthier ou Saint-Gabriel a
beaucoup moins d'impact sur des municipalités comme Saint-Ambroise que
Joliette peut en avoir.
Ce sont mes principaux points. Pour les résumer, ces gens sont
habitués à travailler ensemble dans divers domaines.
Jusqu'à maintenant ils l'ont fait et pour longtemps encore, quand bien
même ils seraient dans le comté de Berthier, ils demeureront dans
le centre d'attraction de Joliette.
D'ici quelques années, ils formeront de toute évidence la
banlieue de Joliette, puisque Joliette, en s'élargissant, va regrouper
ces municipalités qui sont toutes situées entre trois et sept
milles de Joliette. Alors, ce sont les principaux points. Egalement la demande
faite par la municipalité de Saint-Ambroise a été
largement distribuée et connue de la population. Il est également
certain, si on interroge les gens de cette région, qu'au départ
ils préféreraient certainement être annexés à
Joliette plutôt qu'à Berthier. D'ailleurs, la carte
fédérale a déjà posé un problème.
Actuellement, la carte fédérale englobe ces municipalités
dans un autre territoire et je ne pense pas que ce soit à la
satisfaction des gens qui ont eu l'occasion de protester auprès du
gouvernement fédéral.
Personnellement, je serais favorable au rattachement de ces
municipalités.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, pour revenir aux arguments qui
ont été fournis par le député de Montcalm, la seule
paroisse qui a fait une demande en bonne et due forme, par résolution,
c'est la paroisse de Saint-Ambroise. C'est la même raison, d'ailleurs,
qui a prévalu, hier, pour Saint-Calixte. Deuxièmement, je pense
qu'en incluant toutes les municipalités qu'il mentionnait tantôt,
à savoir Saint-Thomas, Sainte-Elisabeth, Notre-Dame-de-Lourdes, on
déséquilibrerait le nombre d'électeurs, tandis qu'en s'en
tenant tout simplement à Saint-Ambroise on ne fait pas bouger le nombre
d'électeurs qu'on a admis hier; c'est 954 à la place de 932. Pour
ces raisons, je verrais très bien l'inclusion de Saint-Ambroise dans le
comté de Joliette.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, si j'ai bien entendu
l'intervention du député de Joliette, son argumentation
principale pour expliquer son refus d'accepter tout le canton de Kildare et,
disons, aussi la proposition non écrite, mais annoncée du
député de Montcalm relativement à Saint-Thomas, qui est
une banlieue de Joliette, est que ça déséquilibrerait le
nombre d'électeurs. Il y a aussi le fait que, d'après le
député de Joliette, il n'y a que Saint-Ambroise-de-Kildare qui
ait envoyé une résolution du conseil municipal. Il ne faut pas
oublier que, si le député de Joliette et le député
de Terrebonne avaient accepté hier ma motion relativement à
Saint-Donat, il n'y aurait pas lieu aujourd'hui d'invoquer le fait que la
norme, la loi du nombre sera déséquilibrée.
Quant aux résolutions de conseils municipaux, je regrette, mais
la commission qui a préparé le rapport Drouin, sur lequel le
projet de loi 62 est basé, ne s'est pas servie de l'article 10 du bill
80. On y dit: dans l'exercice de ses fonctions, la commission ainsi que chacun
de ses membres sont investis des pouvoirs et immunités de commissaires
nommés en vertu de la Loi des commissions d'enquête.
Je dis ceci, parce que plusieurs municipalités dans le
Québec ont cru, lorsque le rapport de la commission Drouin a paru, qu'il
y avait force de loi, que ç'avait été étudié
et que la conclusion en était tirée; il n'y avait plus rien
à faire, le sort en était jeté. Le découpage de la
carte électorale avait eu lieu. Cela a été un manque dans
les communications de la commission Drouin avec la population, un manque de
communication du gouvernement avec la population. On ne peut pas refuser du
revers de la main une demande qui est très sensée en invoquant le
fait que ces municipalités n'ont pas fait parvenir de résolutions
du conseil municipal.
Et j'irais même plus loin, M. le Président. Si le
député de Joliette est prêt aujourd'hui à voter avec
l'Opposition, si le gouvernement est prêt à accepter la motion
amenée par le député de Saint-Maurice, c'est parce
qu'hier, dans l'argumentation, le député de Joliette a dit qu'un
des grands critères qui l'impressionnaient était les
résolutions de conseils municipaux, on se référait
à la municipalité de Saint-Calixte. Mais, je pense que le
député de Joliette va admettre que l'argument invoqué par
le député de Saint-Maurice qui se réfère aux
citoyens de Saint-Ambroise, ça commence à être fort. Le
député de Joliette, qui est en train de perdre la face,
accepterait d'une façon partielle le canton de Kildare, en acceptant
Saint-Ambroise, qui a envoyé une résolution.
Pour le bénéfice de cette commission, j'aimerais revenir
sur l'article paru dans le Joliette Journal, en date du mercredi 22 novembre
1972. "Non, non, disent les gens de Saint-Ambroise, au dérapage dans le
comté de Berthier. Apprenant par la radio qu'il y a projet de
dérapage de la paroisse Saint-Ambroise pour le comté de Berthier,
nous, citoyens de Saint-
Ambroise, nous protestons énergiquement." Tout de suite, M. le
Président, j'attire votre attention sur la source d'information de la
population de Saint-Ambroise, la radio. Une chance qu'ils ont
écouté la radio,...
M. DEMERS: Une chance qu'il y avait de l'électricité.
M. LAFONTAINE: ... qu'il y avait de l'électricité. Si
ç'avait été la journée qu'on a eu une panne, fini,
M. le Président, ils ne l'auraient jamais su. Je continue.
Depuis toujours nous appartenons au comté de Joliette et nous
comptons y rester. Joliette, notre chef-lieu, est voisin de notre paroisse.
Dans ces projets de refonte de la carte électorale, comme dans
l'administration scolaire, on est en face actuellement d'une sorte de
conspiration pour diminuer à presque rien la responsabilité du
milieu rural et diminuer ainsi le nombre de personnes qui peuvent participer
à la prise de décisions s'appliquant à la population.
Ce n'est pas nous qui disons cela. Nous nous faisons le reflet de
l'opinion des gens de Saint-Ambroise. Comme conclusion, les gens de
Saint-Ambroise demandent le respect de la participation de base de la
population. "En conséquence, nous refusons catégoriquement
d'appartenir au comté de Berthier. Nous avons toutes les raisons
possibles de dire non à cette loi qu'on veut nous imposer. Si vous
voulez vous rendre compte, venez consulter les gens de Saint-Ambroise."
Vous voyez, M. le Président, même les gens de
Saint-Ambroise auraient aimé que la commission Drouin tienne des
audiences publiques. Ils sont loin du parlement de Québec. Je suis bien
sûr que les gens de Saint-Ambroise ne sont même pas au courant de
l'article 10 du bill 80. Malgré cela, dans leur esprit de
synthèse, dans leur esprit de démocratie, ces gens avaient
l'impression que, si le gouvernement ou la commission Drouin les avait
consultés, ils auraient pu, au moins, avoir leur mot à dire,
quitte, après, à prendre une décision dans le sens du bien
de la population.
Je continue: "Si vous voulez vous rendre compte, venez consulter les
gens de Saint-Ambroise et essayez d'en trouver un qui laisserait le
comté de Joliette. Il est proposé et résolu à
l'unanimité qu'une copie soit envoyée à notre
député et ministre, l'honorable Robert Quenneville". Il a
dû la recevoir, cette proposition; nous n'en avons pas entendu parler. Il
n'en a pas parlé. Pas un mot. Il acceptait cela, Saint-Ambroise.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je formule un point d'ordre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un point d'ordre.
M. QUENNEVILLE: Je regrette, mais c'est absolument faux de dire que je
n'ai rien dit là-dessus. J'ai très bien dit, hier, que je n'ai
pas reçu personnellement ce message, sauf par la voie des journaux. Je
n'ai pas reçu copie de la résolution. C'est absolument faux de
dire que je n'étais pas au courant.
M. LAFONTAINE: M. le Président, en parlant sur le point d'ordre,
ce n'est pas ma faute, mais je n'ai vu aucune protestation de la part du
ministre. De toute façon, je prends la parole du ministre. Quant
à la pertinence de ses propos, je lui demanderais de faire une
enquête auprès de son personnel, autour de lui. Il y a
probablement quelqu'un qui n'a pas cru bon de lui montrer cela; venant
simplement de la paroisse de Saint-Ambroise, ce n'était peut-être
pas important pour l'honorable ministre.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je m'excuse encore une fois,
mais je dois faire remarquer au député de Labelle que j'ai
été absent pendant tout près de deux mois pour cause de
maladie. Il est possible qu'à ce moment cette chose soit passée
inaperçue. Il n'est pas question de mésestimer les gens de
Saint-Ambroise. Au contraire, c'est une population que j'apprécie.
M. LAFONTAINE: J'accepte la mise au point de l'honorable Robert
Quenneville.
M. HARDY: L'honorable député de Joliette, ministre d'Etat,
responsable...
M. LAFONTAINE: Non, non. Il n'est pas question ici de l'honorable
ministre et député.
M. HARDY: Oui, mais en Chambre...
M. LAFONTAINE: II est question ici de l'honorable Robert
Quenneville.
M. HARDY: Le député de Labelle, qui siège ici
depuis 1959, sait bien qu'on n'appelle pas un député par son
nom.
M. DEMERS: Sur un point de règlement, M. le Président.
M. LAFONTAINE: Je sais cela.
LE PRESIDENT (M. Lafontaine): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Ce matin, nous travaillons dans le meilleur esprit et
voilà que le chicaneur arrive. Il me fait penser aux petits
poméraniens; Wa, wa!
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, si j'ai employé le nom
personnel du député de Joliet-
te, c'est parce que, dans l'article que je suis en train délire,
c'est bien de l'honorable Robert Quenneville qu'il est question et non pas du
député de Joliette. Disons que je prends la parole du
député. "A l'honorable premier ministre, Robert Bourassa et
à Me François Drouin, 45 Place Jean-Talon, Québec, et aux
journaux locaux. Signé: Les paroissiens de Saint-Ambroise".
On s'appelle les paroissiens là-bas, parce que l'organisation
sociale repose sur les cadres de la paroisse. Si cela venait de
Montréal, on dirait: Un comité de citoyens de Saint-Ambroise.
"Par Mme Onésime Simard". Là, il y a un en-tête:
"Corporation municipale de Saint-Ambroise-de-Kildare. "A la session
régulière du conseil de la Corporation municipale de
Saint-Ambroise-de-Kildare, tenue le 6 novembre 1972, et à laquelle
étaient présents Son Honneur le maire, M. Gilles Courchesne et
les conseillers suivants: J.-Sylvio Perreault, Régimbald Boucher, Lloyd
McManiman, Marcel Ladouceur, proposé par M. Lloyd McManiman,
secondé par M. Régimbald Boucher, il est résolu
unanimement que, tenant compte qu'un grand nombre de personnes
représentant la population de la paroisse de Saint-Ambroise-de-Kildare
sont venus s'objecter contre l'appartenance de notre municipalité au
comté de Berthier.
En conséquence, il est proposé par le conseiller Lloyd
McManiman, secondé par le conseiller Régimbald Boucher et
résolu à l'unanimité que la municipalité de
Saint-Ambroise-de-Kildare, comme dans le passé, demeure dans le
comté de Joliette et qu'une copie de résolution soit
envoyée au premier ministre, M. Robert Bourassa, au député
de Joliette, M. Robert Quenneville, et aux responsables de journaux locaux.
Vraie copie certifiée, donnée à Saint-Ambroise-de-Kildare,
ce 7 novembre 1972, par Yvon Ducharme, secrétaire-trésorier."
M. le Président, je suis heureux de la aécision prise par
le député de Joliette d'accepter cette proposition qui vient du
milieu, laquelle a été faite par les paroissiens et
recommandée au gouvernement et à la commission Drouin par le
conseil municipal. Je peux vous dire que, si le député de
Joliette et le député de Terrebonne sont ce matin sensibles
â un article semblable parce que représentant l'opinion des gens
du milieu, représentant l'opinion du conseil municipal, j'aimerais qu'on
revienne à hier et qu'on suspende le cas de Saint-Donat. Je promets aux
députés de Joliette et de Terrebonne que, mardi ou mercredi,
j'arriverai avec la même chose, M. le Président.
Si le gouvernement, ce matin, est sensible à un article
écrit dans le journal fondé par Georges-Emile Lapalme en...
M. HARDY: Est-ce que le député de Labelle me permet une
question?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. HARDY: Dois-je comprendre que, si on suspendait l'article qui est
déjà adopté je n'insiste pas sur
l'irrégularité d'une telle procédure si on se
rendait au désir...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas une procédure, M. le
Président. Point d'ordre, M. le Président.
M. HARDY: Je vous pose une question; vous ne voulez pas?
M. LAFONTAINE: Je ne suis tout de même pas pour laisser passer
cette allusion du député de Terrebonne qui parle de
l'irrégularité des moyens employés par le
député de Labelle.
M. HARDY: Non, ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, mais les propos que je tenais sont
pertinents à cette étude.
M. HARDY: Est-ce que je peux vous poser une question?
M. LAFONTAINE: Oui, avec grand plaisir.
M. HARDY: Est-ce que je dois comprendre que, si on se rendait à
votre désir de suspendre le cas de Saint-Donat, vous veniez à
faire écrire un article, en fin de semaine, dans ce sens-là?
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas cela. Je dirais aux gens de Saint-Donat: Le
gouvernement n'est sensible qu'à des résolutions de conseil
municipal. Quand ça fait l'affaire du gouvernement, la voix
autorisée est celle du député. Je cite un exemple
passé: le comté de Pontiac-Témiscamingue. Les personnes
autorisées sont les députés libéraux qui
représentent ces deux circonscriptions. Quand on arrive au comté
de Papineau, c'est encore la voix autorisée du député de
Papineau, mais, vu sa faiblesse, on l'a kidnappé. Ce n'est que depuis
hier qu'on a le bonheur de revoir le député de Papineau à
cette commission.
Aujourd'hui, la voix autorisée est celle des conseils municipaux.
Si le gouvernement pouvait rester sur ses bonnes intentions, ses bonnes
décisions, la voix autorisée étant celle du conseil
municipal et du comité de citoyens, je me chargerais en fin de semaine
de faire quelques appels je pense que j'aurai l'aide du
député de Montcalm et mardi ou mercredi prochain, nous
aurions la résolution du conseil municipal, la résolution du
comité de citoyens. Nous allons leur demander d'envoyer une vraie copie
certifiée aux journaux, comme les gens de Saint-Ambroise l'ont fait. Les
journaux de la région étant très objectifs, nous allons
voir, la semaine prochaine, dans nos journaux, un pareil article.
M. MASSE (Montcalm): On les publiera dans l'Horizon, s'il le faut.
M. LAFONTAINE: II y a un journal qui est très lu au
Québec, la Gazette officielle du Québec. Peut-être
pourrions-nous le faire, si ça peut satisfaire le député
de Terrebonne.
M. DEMERS: C'est un journal indépendant, l'Horizon.
M. MASSE (Montcalm): C'est le journal indépendant de la
région.
M. LAFONTAINE: Je suis heureux qu'on comprenne enfin le bon sens. Cela
avait l'air tellement ridicule! Saint-Ambroise-de-Kildare est situé
à quoi? A huit milles dans la banlieue de Joliette. C'était
difficile de voter contre cela. Saint-Donat? 78 milles.
M. QUENNEVILLE: Point d'ordre, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette sur un
point d'ordre.
M. QUENNEVILLE: Point d'ordre, M. le Président. Je m'excuse, il
n'y a pas 78,000, mais bien 57,000.
M. LAFONTAINE: Je m'excuse, c'est un lapsus linguae...
M. QUENNEVILLE: C'est un vrai lapsus. C'est un lapsus de 21,000.
UNE VOIX: C'est un lapsus de conservateur.
M. LAFONTAINE: Le beau chemin, comme le disait le député
de Joliette, ne rallonge pas. Je ne sais pas si cela fait longtemps qu'il est
allé à Saint-Donat, mais je l'encourage fortement à
employer la route 18. Peut-être que cela fera grand bien au
député de la région de Saint-Donat. Connaissant le travail
inlassable du député de Joliette, connaissant ses liens
très intimes avec l'actuel ministre de la Voirie, je pense bien que cela
sera une question, même pas d'années, même pas de mois, mais
une question de semaines pour que la route 18 devienne un lien très
important entre Saint-Donat et Joliette.
Mais en attendant, vu que la présence du député de
Joliette est requise en Chambre, à cause de son sérieux dans les
délibérations, je lui recommanderai, lorsqu'il visitera ses
électeurs de Saint-Donat, de se rendre à
Saint-Jérôme, d'emprunter l'autoroute des Laurentides
jusqu'à Sainte-Agathe, en passant nous visiter. Ce n'est pas
méchant visiter des amis en passant. Après, il prendra la route
30, je crois, et se rendra à Saint-Donat.
Le député de Joliette aura probablement
évité bien des occasions de se faire tuer dans un accident
d'automobile. Je suis heureux de cette volte-face du parti. Cela prouve que
l'intervention de l'Opposition est réellement objective et efficace et
de nature à bonifier la loi qui est devant nous.
Sur ce, je n'ai plus aucun commentaire à faire sur le canton de
Kildare.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: La proposition du député de Labelle
à l'effet de retourner dans les paroisses ou dans les
municipalités pour recueillir des pétitions ou demander des
résolutions des corporations municipales, au point où nous en
sommes, je pense que cela deviendrait tout simplement un genre de
surenchère. S'il fallait faire toutes les municipalités de la
province comme ça, je me demande jusqu'où on se rendrait.
Je ne vois pas le bien-fondé de cette proposition d'aller
reconsulter, au point où nous en sommes, les citoyens de
Saint-Donat.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je veux répondre au
député de Joliette. Le député de Joliette dit, dans
le cas de Saint-Calixte, relativement à Saint-Donat: Nous avons
reçu une résolution du conseil municipal de Saint-Calixte mais
nous n'en avons pas eu de Saint-Donat.
Ce matin, il dit qu'un des gros critères qui le font
réfléchir, et il semble que cela a bien du bon sens, c'est une
résolution municipale. Il n'avait pas vu que Saint-Ambroise-de-Kildare
était à 8 milles. Il n'avait pas vu ça du tout. Il vient
de le voir et il vient de prendre connaissance d'un article de journal, le
Joliette Journal du mercredi 22 novembre. "Les citoyens de Saint-Ambroise
veulent demeurer dans le comté de Joliette." En bon prince, il se rend
aux arguments invoqués par les gens de Saint-Ambroise-de-Kildare .
Il dit qu'il ne faudrait pas retourner et demander des
résolutions parce que ce serait un peu ridicule. Ce n'est pas ridicule.
Il n'a peut-être pas dit ridicule, mais cela voulait dire un peu la
même chose.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un point d'ordre.
M. QUENNEVILLE: Un point d'ordre. Je n'ai absolument pas dit que
c'était ridicule. J'ai dit que cela deviendrait de la surenchère.
C'est fort différent.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas de la surenchère. En agissant de la
façon que le gouvernement agit à l'heure actuelle, accepter dans
certains coins une chose qui est très logique et on ne le
blâme pas et ensuite refuser du même coup, dans un autre
coin, une autre chose qui est très logique, ça ne fonctionne
pas.
Savez-vous ce que le gouvernement est en train de faire? La population
est bernée, tripotée par le gouvernement, la population est
orientée par le gouvernement, on est en train de
la pousser à l'impatience et à l'écoeurement. On
est en train de pousser l'impatience et l'écoeurement au paroxisme.
C'est ce que j'essaie de faire comprendre au gouvernement. Avant que cette
contestation tombe dans la rue, je pense que c'est ici au Parlement du
Québec que les voix autorisées doivent se faire entendre. On est
ici pour faire comprendre au gouvernement qu'il se trompe dans ce
redécoupage de la carte électorale, qui, aux yeux de la
population, semble du tripotage. C'est simplement ça que nous tentons de
faire comprendre au gouvernement.
Ma motion, hier, sur la question de Saint-Donat on en a
été disposé. Dans un grand souci d'honnêteté
et d'amitié à l'endroit du ministre d'Etat responsable de l'ODEQ,
j'ai même proposé de suspendre l'étude de ce paragraphe,
pour lui donner la chance de ne pas agir sous le coup de l'émotion en
disant: Bien, je plie devant l'Opposition.
Une nuit de sommeil, quelquefois, porte conseil. On le voit, ce matin,
dans l'attitude du député de Joliette. Il a bien dormi cette
nuit. Il est prêt à accepter. Son arrogance est moins forte, M. le
Président.
Alors, j'ai même poussé l'honnêteté, envers le
député de Joliette, jusqu'à faire cette proposition. Cela
a été rejeté encore du revers de la main. Ce matin, il
accepte. Alors, je lui dis ceci: Peut-être, avec le consentement unanime,
il a déjà le consentement de ce côté-ci, il pourrait
réétudier et rouvrir le débat sur Saint-Donat, en
particulier. C'est à lui d'y penser. Je ne voudrais pas qu'il nous
réponde tout de suite. Qu'il y pense. Un peu plus tard, il va
peut-être venir devant la commission pour dire: Le député
de Labelle avait raison. Je me suis trompé. Ne m'en tenez pas rancune.
Là, à ce moment-là, je vais dire: Non seulement on ne vous
en tient pas rancune, je vous félicite et je proclame votre
honnêteté intellectuelle. C'est encore une perche que je
tend...
M. QUENNEVILLE: Oui, je vois ça.
M. LAFONTAINE: ... au député de Joliette. Je pense que le
député de Joliette va y penser, il ne prendra pas de
décision hâtive ce matin comme il en a pris une hier. Je pense
que, dans un esprit de collaboration, il nous reviendra, d'ici quelques heures,
en disant: D'accord, je fais acte d'humilité et j'accepte.
Ceci étant dit, je suis prêt à passer au vote sur la
motion proposée par le député de Saint-Maurice, à
l'effet de rattacher, je pense, le canton de Kildare...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Non, ça va M. le Président.
M. HARDY: Vote.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le dépu- té de Montcalm
avait demandé la parole tout à l'heure.
M. MASSE (Montcalm): Je voudrais vous demander une directive, M. le
Président. Est-ce que l'on doit discuter l'ensemble du canton de
Kildare, c'est-à-dire en comprenant Saint-Ambroise et Sainte-Marcelline,
ou s'il y a eu une espèce d'entente entre les participants à
l'effet que ce ne serait, de toute façon, que Saint-Ambroise, quitte
à amender la proposition?
M. DEMERS: Ce sont 1,200 votants, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): C'est parce que l'argumentation n'est
peut-être pas nécessairement la même si on englobe ou non
Sainte-Marcelline. J'ai cru comprendre que le député de Joliette
était d'accord sur Saint-Ambroise mais qu'il avait des réticences
au point d'être en désaccord sur Sainte-Marcelline.
M. LAFONTAINE: J'ai une question à poser.
M. MASSE (Montcalm): Si on pouvait éclair-cir cela, après
cela on pourrait peut-être savoir...
M. LAFONTAINE: J'aurais une question à poser au
député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Oui.
M. LAFONTAINE: Je viens de l'entendre dire: Je ne sais pas si c'est
Sainte-Marcelline et Saint-Ambroise ou seulement Saint-Ambroise. J'ai cru
entendre que le député de Joliette serait d'accord sur
Saint-Ambroise mais contre l'autre. Est-ce que, dans l'opinion du
député de Montcalm, la commission se résume au
député de Joliette? Est-ce que, si le député de
Joliette là c'est une question que je pose était
d'accord sur les deux noms, d'après ce que dit le député
de Montcalm, on pourrait présumer que la majorité libérale
voterait pour l'amendement? Si le député libéral de
Joliette est contre les deux noms, est-ce que le député de
Montcalm entretient dans son esprit que cela ne passerait pas? Si nous
résumons notre motion simplement à Saint-Ambroise, pensez-vous
que le député de Joliette et la majorité libérale
vont voter pour?
M. MASSE (Montcalm): Je pense, si on veut être
réaliste,...
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, est-ce qu'on peut tirer comme
conclusion, M. le Président, que la commission parlementaire de
l'Assemblée nationale, pour la réforme de la carte
électorale, se résume aux décisions d'un seul homme de
l'autre côté, le député du comté
concerné...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plait!
M. LAFONTAINE: ... ou le député représentant la
région?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plait !
M. LAFONTAINE: Ils ne se sont pas présentés, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: C'est la question que je posais.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Montcalm m'a
demandé une directive. Si vous me permettez, je vais lui
répondre.
M. LAFONTAINE: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): La motion étant entière, je
ne peux pas, de mon autorité, la diviser. Donc, nous allons tenir pour
acquis, tout simplement, qu'on...
M. MASSE (Montcalm): Ce qui est embêtant, c'est que la
résolution peut être défaite alors qu'au fond...
M. HARDY: Oui.
M. MASSE (Montcalm): ... on est d'accord sur les trois quarts de ce
qu'implique la résolution.
M. LAFONTAINE: C'est-à-dire que si...
M. MASSE (Montcalm): Si le député de Saint-Maurice voulait
diviser sa résolution, on pourrait les discuter partie par partie.
M. LAFONTAINE: M. le Président, le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, j'ai, en regardant le
député de Joliette tantôt, cru comprendre ceci. S'il ne
peut admettre que Sainte-Marcelline embarque avec Saint-Ambroise, je vais
retirer immédiatement ma proposition et je vais en faire une pour que
seulement la municipalité de Saint-Ambroise soit
transférée au comté de Joliette.
Mais s'il pouvait...
M. HARDY: On va disposer de cette motion.
M. DEMERS: Pardon?
M. HARDY: On va disposer de cette motion.
M. DEMERS: Mais je ne veux pas que cette motion soit battue.
M. HARDY: Pourquoi présumez-vous que cette motion va être
battue?
M. MASSE (Montcalm) : Je pense qu'il faudrait procéder
municipalité par municipalité.
M. LAFONTAINE: On a vu, dans le visage de la majorité
libérale, le député de Joliette.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle, s'il
vous plaît.
M. LAFONTAINE: Je pense que j'aurais une proposition à faire au
député de Saint-Maurice. Je ne courrais pas le risque que les
citoyens de Saint-Ambroise soient brimés dans leurs ambitions.
Amicalement, je demanderais au député de Joliette de retirer sa
motion et de la limiter simplement aux gens de Saint-Ambroise pour ne pas
courir le risque qu'elle soit battue.
M. DEMERS: M. le Président, prenant le conseil d'un homme
d'expérience, qui connaît plus les gens de l'autre
côté que je ne les connais, je vais proposer que ma motion soit
remplacée. Je demanderais au président de me la remettre, s'il le
peut, afin que je puisse la modifier. Doit-on inclure le canton de Kildare? Je
me le demande.
M. LAFONTAINE: Non, non.
M. DEMERS: Je propose que la municipalité de
Saint-Ambroise-de-Kildare soit distraite du comté de Berthier et
rattachée au comté de Joliette.
M. HARDY: Adopté.
M. BLANK: Adopté.
M. LAFONTAINE: M. le Président...
M. HARDY: Ils ne veulent pas.
M. LAFONTAINE: Je viens de vous voir faire, M. le Président.
M. HARDY: Ils empêchent leur motion d'être
adoptée.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Vous avez entendu, M. le Président, de la part du
député...
M. HARDY: "Filibuster"!
M. LAFONTAINE: ... de Terrebonne le mot "adopté". Je vous le
souligne, M. le Président. Et vous avez vu la majorité
libérale, de l'autre côté.
M. DEMERS: Adopté! Adopté!
M. LAFONTAINE: Cela a fini là. Ils ont reçu le mot d'ordre
du whip. A cette commission du Parti libéral, le vice-président
de la Chambre, brise une longue tradition parlementaire.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît !
M. LAFONTAINE: C'est simplement pour attirer votre attention sur la
façon cavalière dont se comporte le député de
Terrebonne, imposant sa volonté à ses collègues.
De toute façon, je suis heureux que cette intransigeance de la
part du vice-président de la Chambre nous amène à une
telle conclusion.
M. HARDY: S'ils ne veulent pas l'adopter, nous pouvons voter.
M. LAFONTAINE: En attendant, je voterai pour la motion, s'il y a
vote.
M.HARDY: Vote! M. le Président, nous sommes prêts à
l'adopter à l'unanimité, mais si certains des
députés d'Unité-Québec...
M. LAFONTAINE: Je n'ai même pas vu le député de
Terrebonne consulter ses collègues. Adopté! C'est là
qu'est la consultation.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Le député de
Terrebonne.
M. HARDY: M. le Président, c'est tout simplement la preuve qu'il
y a, entre nous, une communion de pensée très intense.
M. DEMERS: C'est la seule communion que vous faites!
M. LOUBIER: ... de partisanerie fantastique!
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Maurice.
M. BLANK: Paragraphe 42, adopté?
M. DEMERS: M. le Président, nous allons adopter cette motion.
Lorsque nous proposons, nous avons au moins la décence d'être
conséquents avec nous-mêmes. Nous sommes pour la motion. Nous
l'avons modifiée pour qu'elle soit adoptée. Mais nous venons de
prendre au piège cet illustre groupe.
M. HARDY: Aréopage.
M. DEMERS: L'aréopage. Nous venons de les prendre au
piège. Je dis comment, M. le Président. Lorsqu'on en a mis un peu
plus, cela ne faisait pas.
UNE VOIX: Non, cela ne passait pas.
M. HARDY: Trop, c'est trop!
M. DEMERS: Trop, c'est trop. Trop fort casse tout le temps, tout le
temps. M. le Président, nous serons pour la motion.
M. CARPENTIER: Trop fort ne casse pas!
M. DEMERS: Nous réservons nos sentiments et notre opinion sur la
façon dont a été préparé ce rapport, ces
études et le travail de cette commission. Cela revient à dire, M.
le Président, qu'il aurait été très important que
la population fût avisée, au moins par radio, parce que c'est par
radio que les gens de Joliette savent qu'ils vont changer de comté.
Adopté, M. le Président.
M. HARDY: Adopté. Paragraphe 42, adopté?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): La motion est adoptée. Paragraphe
42. Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, nous commençons le paragraphe
42. Si vous voulez me laisser, je n'ai pas fait le tour des lacs.
M. HARDY: Des îles, des îles!
M. DEMERS: M. le Président, je voudrais avoir quelques
informations de cette commission. Je voudrais avoir la population de
Saint-Thomas-de-Joliette.
M. BLANK: A "Saint-Homard", il n'y a pas de homards mais il y a des
huîtres.
M. MASSE (Montcalm): La population est de 1,350.
M. DEMERS: M. le Président, je voudrais avoir la population. Les
experts sont là. Nous autres, vous savez que nous ne sommes pas forts,
de ce côté-ci.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, il y a 1,236
électeurs.
M. DEMERS: Voyez-vous? Il y a 1,236 électeurs. Après cela,
il aurait dit que vous détériorez la vérité. C'est
pour vous protéger.
Après ça il aurait dit que vous détérioriez
la vérité, c'est pour vous protéger.
M. MASSE (Montcalm): Mais ça c'est le recensement des
dernières élections. Je parle d'aujourd'hui.
M. LAFONTAINE: Pour répondre au député de Montcalm
là-dessus, plusieurs fois on m'a dit que j'étais hors d'ordre
même pour le comté de Deux-Montagnes. Ce n'est pas un reproche que
je fais au député de Montcalm, mais, lors de
l'étude du comté de Deux-Montagnes, on a même mis la
population qui était là en 1970. Cela ne correspond à
aucune norme aujourd'hui à cause de l'expropriation.
M. HARDY: C'est faux.
M. LAFONTAINE: Et je leur ai souligné qu'à la prochaine
élection le comté de Deux-Montagnes va même avoir moins de
monde qu'en 1970. On se fie sur des chiffres de 1970.
M. HARDY: C'est faux. Le député de Labelle démontre
une ignorance totale de la situation.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que vous avez reconnu le
député de Terrebonne?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Je n'ai reconnu personne,
j'étais distrait. J'étais en train de parler à mon...
M. HARDY: II était distrait par sa gauche.
M. LAFONTAINE: ... louanger. Si c'était à refaire...
UNE VOIX: ... une très bonne photo.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: J'étais à poser une question lorsque le
député de Terrebonne est venu dire que c'était faux. Je
voudrais avoir la distance qui sépare Joliette, ville fondée par
Barthélémy Joliette. C'est un Français qui venait de Brie.
C'est important. Ce sont des choses que le député ne sait
pas.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, point d'ordre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un point d'ordre.
M. DEMERS: Joliette, c'est à combien de milles de Saint-Thomas ou
Saint-Thomas est à combien de milles de Joliette?
M. QUENNEVILLE : II y a cinq milles entre Joliette et Saint-Thomas.
M. DEMERS: C'est bien ça. Est-ce que nous pouvons avoir les
chiffres précis? Je veux avoir des données précises et
exactes.
M. QUENNEVILLE : Cinq milles.
M. DEMERS: Bien. Sainte-Elizabeth-de-Joliette, qui s'appelait autrefois
L'industrie...
M. QUENNEVILLE: Vous voulez la population ou la distance?
M. DEMERS: La population d'abord. M. QUENNEVILLE: II y a 959
électeurs.
M. DEMERS: Et la distance de la ville de Joliette?
M. QUENNEVILLE: Environ dix milles.
M.,DEMERS: Notre-Dame-de-Lourdes, sa population? De Paris? Si vous y
alliez, on pourrait faire un miracle dans votre cas.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. QUENNEVILLE: II y a 522 électeurs.
M. DEMERS: Et on peut avoir la distance qui sépare Joliette de la
municipalité?
M. QUENNEVILLE: Cinq milles.
M. DEMERS: Saint-Ambroise, vous m'avez dit que c'était à
quatre ou cinq milles?
M. QUENNEVILLE: A huit milles.
M. DEMERS: Avec ces chiffres, je fais un total. Je comprends qu'on a
été obligé, d'après les normes de population de la
commission qui avaient été établies, normes de population
votante des comtés, de venir chercher ces municipalités et les
transporter à Berthier, afin de sauver la sacro-sainte norme de
population.
A cinq milles de Joliette, il y a des gens à Saint-Thomas depuis
la Confédération, depuis toujours. Il y a des gens qui sont
arrivés en même temps à Saint-Thomas que
Barthélémy Joliette, les vieilles familles. Cela s'est ouvert
à peu près à la même époque, disons qu'il y
avait certainement des terrains de colonisation dans le coin. Leur capitale fut
toujours la ville de Joliette, à cinq milles. Il faudrait partir de
Saint-Thomas-de-Joliette pour aller au chef-lieu rencontrer le
député dans Berthier, député qui pourrait
résider en haut de Berthier ou à Lavaltrie, aller rencontrer le
député à Saint-Michel-des-Saints.
C'est commode. Cela facilite les choses aux contribuables du
Québec. Cinq milles de Joliette pour avoir affaire à un
député, à une circonscription électorale ou
Saint-Michel-des-Saints.
M. HARDY: Est-ce que le député de Saint-Maurice me permet
une courte remarque?
M. DEMERS: Oui, monsieur, je vous permettrais n'importe quoi.
M. HARDY: Le député de Saint-Maurice a oublié une
chose...
M. DEMERS: Ah! j'oublie.
M. HARDY: ... c'est que les députés libéraux, eux,
sont itinérants à l'intérieur de leur comté.
M. DEMERS: Je sais, ils ont l'avion, à $200 l'heure. Je
comprends!
M. LOUBIER: De temps en temps, l'hélicoptère.
M. DEMERS: M. le Président, vous allez admettre que ça
fait tout un boghei pour se promener! Donc 1,236 personnes de
Saint-Thomas-de-Joliette vont être obligées de se courir un
député dans un territoire qu'elles ne connaissent pas, vont
être obligées de se courir un district judiciaire, vont être
obligées d'aller partout, alors qu'elles sont nées, qu'elles ont
vécu là et que leur vie a toujours été dans
Joliette. M. le Président, il y a les gens de Sainte-Elisabeth, au
nombre de 959, qui vont être, eux aussi, obligés de changer de
comté alors qu'ils sont à dix milles de Joliette. Cependant, les
gens de Saint-Donat, à 57 milles, pourraient s'en aller dans l'autre
comté, pas de problème; ils seraient accolés à
Sainte-Agathe qui est leur capitale, si je peux m'exprimer ainsi, qui est leur
pôle d'attraction. Dix milles, à Sainte-Elisabeth, cela ne compte
pas! Probablement que les autorités de la municipalité de
Sainte-Elisabeth n'ont pas envoyé de résolution, c'est le
critère.
Notre-Dame-de-Lourdes, 522 personnes, à cinq milles de Joliette,
qui vont être obligées de partir, de monter, de retourner prendre
une route, de passer par Saint-Zénon pour aller à
Saint-Michel-des-Saints rencontrer le député, alors qu'elles sont
à cinq milles de Joliette. M. le Président, si je fais une motion
en ce sens l'Opposition est rendue de l'autre côté, je ne
me trompe pas le gouvernement et ses représentants me diront que
le comté de Berthier sera sensiblement
déséquilibré, qu'il retombera à 23,000
électeurs à peu près ou en bas des critères.
Je réalise, et le député de Joliette le
réalise avec moi, qu'il y a quelque chose d'inadmissible! C'est
impensable pour ces gens qui sont collés sur une ville, qui ont fait
leur vie avec ces gens; c'est la même collectivité
socio-économique, ce sont les mêmes familles qui sont parties de
ces paroisses pour aller résider dans la ville de Joliette, qu'on exile
dans le comté de Berthier. M. le Président, tout ça parce
qu'on a accepté des normes et qu'on est esclave de toutes ces normes.
C'est de la folie furieuse, M. le Président, je le répète,
de charrier le monde comme ça à travers la province! C'est le
grand dérangement. Je l'ai dit et je le répète: C'est pire
que la déportation des Acadiens.
Ne riez pas, le député de Laurier! Cela ne vous fait pas
mal, dans Montréal; vous les avez tous dans le même carré
de rues, mais dans Joliette, partir de Sainte-Elisabeth...
M. MARCHAND: Je vous trouve spirituel.
M. DEMERS: ... et aller rencontrer le député à
Saint-Michel-des-Saints, on n'y va pas tous les jours, M. le Président,
surtout quand on n'a pas d'avion. Les libéraux rient mais les
cultivateurs ne riront pas, eux. Les hommes d'affaires ne riront pas, tous les
gens qui sont en affaires vont être obligés de changer leur
papeterie, tout. On n'a pas calculé ça. On rit: le
député de Trois-Rivières a du "fun", il se pense à
un "party" ici, M. le Président. Ce n'est pas ça, c'est
sérieux, cette histoire! Je n'en fais pas une motion parce qu'ils vont
la combattre et dire que je ne suis pas sérieux, en se basant sur des
normes ou des critères. J'attire l'attention. Si le gouvernement a
quelque chose à dire là-dessus, qu'il le dise, je l'attends.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, les remarques du
député de Saint-Maurice peuvent, à première vue,
paraître bien pertinentes. Vous savez qu'au fédéral le
comté est beaucoup plus vaste encore. Naturellement, le
député actuel a comblé cette lacune en ouvrant des bureaux
dans différents endroits de cette vaste étendue qu'est le
comté de Joliette-L'Assomption-Montcalm. Je ne vois pas pourquoi le
député de Berthier ne pourrait pas avoir un bureau, par exemple,
à Berthier qui est à douze milles de Saint-Thomas, un autre
à Saint-Gabriel et un autre à Saint-Michel-des-Saints. Je pense
bien que cet argument ne vaut pas, compte tenu justement de la
possibilité d'ouvrir des bureaux...
M. DEMERS: Je comprends.
M. QUENNEVILLE: ... dans le comté.
M. DEMERS: Cela a bien du bon sens. Il faut en ouvrir un à
Joliette aussi, M. le Président.
M. QUENNEVILLE: II n'y a pas d'inconvénient.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Parlant au sujet de cette motion, je tiens à
faire remarquer tout de suite au député de Joliette que, s'il est
vrai qu'actuellement ces municipalités dont on parle sont versées
dans le comté de Berthier au point de vue fédéral, la
nouvelle proposition fédérale corrige cette situation,
probablement à cause des nombreuses plaintes et démarches qui ont
été faites par les gens de la région. Désormais le
nouveau comté de Joliette au fédéral inclut ces
municipalités avec la ville de Joliette, à cause de tous les
inconvénients.
Il est certain que, si on prend par exemple la municipalité de
Lourdes, ils ne pourront pas aller dans le comté de Berthier sans
traverser la
ville de Joliette puis ce ne sont quand même que 522
électeurs.
M. QUENNEVILLE : Un rappel au règlement, je regrette, mais tout
de même...
M. MASSE (Montcalm): Evidemment si le député est à
Lourdes il n'aura pas besoin traverser Joliette.
M. QUENNEVILLE: Si le député n'est pas à Lourdes,
il peut avoir un bureau à Saint-Gabriel.
M. DEMERS: A Lourdes?
M. QUENNEVILLE: Si le député de Berthier a un bureau
à Saint-Gabriel, les gens de Lourdes n'auront pas à traverser
Joliette pour aller à Saint-Gabriel.
M. DEMERS: La grotte de Massabielle.
M. QUENNEVILLE: Et même pour aller à Berthier ils n'ont pas
besoin de passer nécessairement par Joliette.
M. MASSE (Montcalm): Sauf qu'en pratique l'état des routes...
M. QUENNEVILLE: Bien en pratique, je suis d'accord là-dessus.
M. MASSE (Montcalm): ... est tel qu'ils vont d'abord passer par
Joliette. De toute façon, M. le Président, ces
municipalités forment la banlieue de Joliette ou demain formeront la
banlieue de Joliette, particulièrement Saint-Thomas, où
déjà une grande partie de la population travaille à
Joliette, où demain la quasi-totalité de la population
ouvrière travaillera à Joliette. Les industries de tous ces gens
sont à Joliette, les centres commerciaux, les commerces sont à
Joliette. Les professionnels, que ce soit un médecin, que ce soit un
avocat, sont des professionnels de Joliette. Le député de
Joliette, qui est lui-même médecin, sait fort bien que les gens de
Lourdes, de Saint-Thomas ou de Sainte-Elisabeth se font soigner, lorsqu'ils
sont malades, beaucoup plus à Joliette qu'ils le font à Berthier
ou à Saint-Gabriel.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un point de règlement.
M. QUENNEVILLE: Je regrette infiniment. Justement parce que je suis
médecin je connais la population de Saint-Thomas; je peux vous dire
qu'une bonne partie de la population de Saint-Thomas se fait soigner à
Berthier.
M. MASSE (Montcalm): Et de Lourdes également?
M. QUENNEVILLE : Je ne parle pas de Lourdes, on parle de
Saint-Thomas.
M. MASSE (Montcalm): On parle des trois ensemble.
M. DEMERS: Cela, c'est la critère médical.
M. QUENNEVILLE: Une minute là. Le commerce entre Saint-Thomas et
Berthier, c'est un commerce assez marqué.
M. LAFONTAINE: En parlant sur le point de règlement...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle, sur le
point de règlement.
M. LAFONTAINE: Le député de Joliette, qui est un
éminent médecin de la région de Joliette, va admettre que,
si les gens de Saint-Thomas se font plutôt soigner à
Berthier...
M. QUENNEVILLE: Pas partout, une grande partie.
M. LAFONTAINE: ... c'est parce qu'ils ont encore dans le Québec
le choix de leur médecin. Puis probablement qu'ils ont peut-être
plus confiance aux médecins de Berthier qu'aux médecins de
Joliette. Je ne vous cache pas, M. le Président, que si j'étais
un résidant de Saint-Thomas, connaissant très bien le
député de comté de Joliette, j'irais moi aussi me faire
traiter à Berthier.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Pour revenir à l'objet de la discussion, je
ne voudrais pas régler tout le problème de la santé, mais
c'est évident que l'hôpital est à Joliette; de toute
façon il n'est pas à Berthier. Il peut arriver qu'un certain
nombre de gens se fassent soigner à Berthier mais, lorsqu'ils ont
à aller à l'hôpital, ils viennent d'abord à
Joliette. L'hôpital est à Joliette, à moins que le
député ait changé quelque chose dans ce domaine.
UNE VOIX: Cela dépend.
M. MASSE (Montcalm): Cela reste que le centre d'attraction, le centre
normal, le centre d'évolution socio-économique de toute cette
région c'est Joliette. Le problème qui nous est posé au
fond n'est pas de savoir si ces municipalités devraient ou ne devraient
pas être dans Joliette. Je pense que, si nous avions la latitude voulue,
elles seraient incluses dans Joliette. Si nous allions sur place demander au
conseil municipal et à la population, une large majorité se
dégagerait en faveur de Joliette.
Le gouvernement fédéral corrige lui-même sa carte
électorale, pour réinclure ces gens dans la région de
Joliette. L'évolution et l'aménagement du territoire dans cette
région feront de ces municipalités la banlieue de Joliette dans
quelques années. Si nous avions la latitude
voulue, il est certain, il est évident que et la population
concernée et les gens de la commission incluraient ces
municipalités dans Joliette. Le problème qu'il y a
derrière tout ça, celui qu'on ne veut peut-être pas avouer
mais qui est le problème réel, c'est le nombre d'électeurs
dans les circonscriptions. C'est ça qui fait qu'on n'accepte pas ces
gens dans le comté de Joliette.
Actuellement le comté de Joliette, en gros, a 34,000
électeurs; celui de Berthier, 27,000. Il est certain que, si on distrait
2,000 à 3,000 électeurs, on fait du comté de Joliette un
comté de 37,000 électeurs et dans le comté de Berthier on
descend vers 23,500 à 24,000 électeurs. Cela devient inacceptable
que deux comtés dans la même région aient autant
d'écart quand, au fond, c'est le même type de population.
Le problème vient donc de là. C'est pourquoi nous avions
présenté hier des possibilités de corriger cette chose en
permettant à Joliette de regrouper au point de vue électoral son
influence et sa population, en permettant à des gens qui, en
majorité, voulaient être dans d'autres comtés, de le
faire.
Je ne voudrais pas rouvrir le débat sur Saint-Donat, mais il me
semble surprenant qu'on ait insisté tellement pour garder Saint-Donat
dans la sphère d'influence de Joliette, quand déjà
Saint-Donat en est dégagée au point de vue
socio-économique et rattachée à Sainte-Agathe. Alors qu'il
est déjà lui-même à plusieurs dizaines de milles de
Joliette 58 ou 65 peu importe, ça dépend des routes qu'on
emploie; de toute façon, c'est une route quasiment impraticable
je m'étonne qu'on ait insisté pour garder Saint-Donat dans le
comté de Joliette, quand, à côté dans la même
banlieue, il y a les municipalités sensiblement de même population
qui sont à cinq, six, sept milles de Joliette, dont la
quasi-totalité des habitants travaillent ou font affaires à
Joliette, quand déjà Us sont inscrits dans tous les mouvements
économiques et les syndicats de la région de Joliette. Au point
de vue scolaire, ils vont à Joliette, au point de vue du CEGEP, ils vont
à Joliette.
Je ne vois pas pourquoi nous nous sommes enlevé cette latitude
rationnelle et normale de pouvoir permettre au comté de Joliette
d'être lui-même, en nous barrant les jambes par des nombres.
Pourquoi être allé chercher des populations qui ne le
désiraient pas aux extrémités du territoire alors qu'on
repousse à côté de soi des gens? J'aimerais bien savoir, de
la part des experts ou de ceux qui sont leurs porte-parole à cette
commission, pourquoi a-t-on voulu tellement aller chercher, en dehors, du monde
pour faire un comté populeux quand, dans le comté de Laurentide,
on n'en était qu'à 24,000 ou 25,000 électeurs et qu'on
repousse, par ce geste, des gens qui, eux, ne demandent qu'à être
à Joliette.
Saint-Thomas, Lourdes et Sainte-Elisabeth veulent être dans
Joliette. C'est normal qu'ils soient dans Joliette et on n'en veut pas. Les
autres, à l'autre bout du territoire, qui n'ont pas demandé
d'être dans Joliette le moins qu'on puisse dire, c'est qu'un grand
nombre aimeraient mieux être dans le comté de Laurentide, vu
qu'ils sont à soixante et quelques milles de Joliette on les
force à aller dans Joliette.
M. DEMERS: Ils n'ont pas demandé à naître.
M. MASSE (Montcalm): Le moins que je puisse dire, en essayant
d'être bien honnête, c'est que ce n'est pas tellement rationnel
comme approche du problème; cela perturbe énormément
d'habitudes et ça aigrit les gens. Au fond, ce sont leurs affaires qu'on
est en train de traiter et eux n'ont eu rien à dire
là-dedans.
On fait état d'une résolution de Saint-Ambroise qui a
été envoyée. Mais il n'y a personne qui avait
demandé à Saint-Ambroise d'envoyer une résolution. Ils
l'ont fait d'eux-mêmes. Si on avait demandé aux autres de le
faire, ils l'auraient peut-être fait.
M. DEMERS: C'est la radio.
M. MASSE (Montcalm): Au fond, on avantage quelqu'un qui a fait quelque
chose, puis on désavantage l'autre, alors qu'on ne lui a pas
demandé de le faire. Si on l'avait demandé aux
municipalités concernées dans le Québec et
particulièrement à ces municipalités, je suis convaincu
qu'elles auraient discuté du problème et qu'elles auraient
adopté des résolutions. On favorise une municipalité,
parce qu'elle a voté la résolution et à l'autre, on ne l'a
pas demandé. Je trouve surprenant qu'ici, ce matin, on décide
comme ça, ex cathedra, simplement parce que la majorité
dirigée par le député de Joliette décide que c'est
comme ça. La population n'est pas concernée, mais elle sera
certainement perturbée. Je trouve que c'est malheureux. Après
ça, il ne faut pas se surprendre que les gens soient aigris contre les
institutions politiques qui sont les nôtres, contre les hommes politiques
que nous sommes.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, nous ne voudrions pas reprendre
le débat de Saint-Donat, mais il y a quand même des affirmations
qui ont été faites par le député de Montcalm
â l'effet que la population de Saint-Donat veut être
rattachée au comté projeté de Laurentide. Je ne suis pas
d'accord. Je pense qu'on avait vidé cette question, hier.
M. DEMERS: Le ministre nous tord le bras.
M. QUENNEVILLE: Si vous me le permettez, M. le Président.
M. DEMERS: Excusez-moi, M. le Président.
M. QUENNEVILLE: Pour ce qui est des raisons qui ont prévalu,
justement hier, on les a expliquées. On pense que les vocations
spécifiques des localités ont été
respectées; les quatre vocations spécifiques du comté de
Joliette le sont par le fait même. Enfin, lorsqu'on apporte l'argument
que c'est à 5 milles de Joliette, au point de vue du commerce, au point
de vue des affaires, au point de vue socio-économique, il n'y a rien qui
empêche l'accessibilité aux mêmes services, mêmes
hospitaliers. Cela va continuer exactement de la même façon. Ce
n'est pas parce que la limite...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous me permettez une question?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Hier, le député de Joliette nous a
expliqué qu'il fallait permettre aux gens de Saint-Donat de
bénéficier de l'avantage des infrastructures qu'aurait le
comté de Joliette sous la juridiction de Joliette.
On nous a donné comme raison que c'était pour permettre
â Saint-Donat de bénéficier de toute la bonté du
député actuel de Joliette. Ces gens, eux aussi, ne demanderaient
peut-être que cela.
M. QUENNEVILLE: C'est justement ce que je dis depuis tantôt. Les
gens de Saint-Thomas et de Notre-Dame-de-Lourdes vont contribuer à avoir
la même accessibilité aux services, il n'y a rien de changé
là-dedans.
M. MASSE (Montcalm): Ceux de Saint-Donat également?
M. QUENNEVILLE: Certainement! H y aura un hôpital
général à Joliette avec 1,200 lits. Je pense que ce sont
des services hospitaliers importants qui peuvent englober facilement toute la
région de Saint-Donat. C'est pas mal plus considérable que
l'hôpital de Saint-Jérôme. Je pense que ce sont des services
mis à la disposition de ces populations et c'est à
considérer.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le député de Joliette
accepte l'idée que dans le contexte politique il y a une partie du vote
qui est collectif, qui est la défense des intérêts
socio-économiques d'une région? Le vote est individuel, c'est
certain, pour un grand nombre de personnes qui votent individuellement, sans
aucune relation avec le milieu dans lequel elles se trouvent.
IL y a aussi, dans le vote, un geste collectif, il y a une influence
régionale, il y a un désir régional, il y a une prise de
position régionale qui influence énormément le vote
collectif. Ce processus mental se fait dans le bain de la collectivité.
Dans ce sens, les gens de Saint-
Donat, leur option politique, leur bain collectif, si je peux m'exprimer
ainsi, est à Joliette. C'est évident! Ce sont les arguments que
vous avancez qui me disent que Saint-Thomas devrait être dans Joliette.
Ils sont à Joliette, ces gens-là. Ils vont procéder
à leur vote par Joliette. Partant de là, ils devraient voter dans
Joliette et non pas dans un comté auquel Us ne sont pas
émotivement liés, si je puis dire.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, les arguments que fait valoir le
député de Montcalm sont absolument vrais, il répète
les miens. Encore une fois, l'accessibilité des services est là.
Il faut quand même qu'à un moment donné le comté de
Joliette ait des limites. Que la limite passe à Saint-Thomas, je ne
crois pas que cela puisse influencer un concept collectif lors du vote ou
même lors de rencontres pour le développement économique de
la région. Il n'y a rien qui l'empêche puisqu'on sait
qu'effectivement ces développements sont régionalisés. Que
la ligne passe de ce côté-ci de Saint-Thomas ou de
Notre-Dame-de-Lourdes, je ne vois pas où on peut trouver que les
arguments apportés soient valables.
Ils sont valables dans les deux sens car les services sont
continués et je ne vois pas, en dehors du vote, la raison qui motiverait
telle chose. Je pense que c'est un peu...
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, est-ce qu'il y a une motion
actuellement?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): II n'y a pas de motion.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous me permettez d'en faire une?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Certainement.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez, M. le Président, de
faire motion pour inclure dans le comté de Joliette les
municipalités de Saint-Thomas et de Lourdes.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Pourriez-vous l'écrire et me la
donner, s'il vous plait?
M. HARDY: Vote!
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai demandé la parole.
J'espère que le président va me reconnaître. Je vais
laisser le député de Montcalm écrire sa motion.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Frontenac,
auparavant.
M. LATULIPPE: Immédiatement, M. le Président?
UNE VOIX: Illico.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Oui, immédiatement.
M. LATULIPPE: Personnellement, après avoir entendu les divers
arguments qui ont été avancés de part et d'autre, je crois
qu'il serait certainement valable, même raisonnable et logique de
s'attarder aux propositions du député de Montcalm parce que je
pense qu'elles respectent les affinités du milieu, d'autant plus que, si
le critère démographique ou sa majesté la norme nous
oblige à ne pas souscrire à la motion du député de
Montcalm, je pense qu'il serait très facile de concilier deux vues qui,
à mon point de vue, sont logiques et facilement acceptables, soit
d'élargir les dimensions du comté au sud en englobant ces
municipalités qui ont une affinité certaine avec Joliette et,
d'autre part, s'il le faut, revenir en arrière pour distraire une
certaine partie nord du comté.
Même si le ministre ne semble pas favorable à cette
idée, je pense que cela correspond à certaines bases logiques qui
devraient être retenues par l'Assemblée. En définitive, si
on s'attarde à vouloir soustraire des zones d'influence, on s'attaque
aussi au caractère régional du développement. A mon point
de vue, le Québec devra de plus en plus s'orienter vers la
régionalisation de son action, transporter de plus en plus d'initiatives
au niveau local. Si on ne respecte pas, à la base, autant que possible
les pôles d'attraction, les pôles de croissance qui ont une
affinité commune, je pense qu'on se nuit volontairement. Effectivement,
c'est beaucoup plus facile d'entreprendre des démarches lorsqu'on a un
seul homme ou une seule organisation à convaincre.
C'est toute la partie industrielle du comté, à mon point
de vue, qui va prendre beaucoup plus d'importance que la partie touristique. La
partie touristique va surtout s'orienter vers le nord. Je me demande pourquoi
l'honorable ministre ne semble pas vouloir retenir, pour sa région, des
mesures qui pourraient rendre service davantage à sa population que
celles qu'on veut retenir présentement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: Je voudrais savoir de la commission ...
M. LAFONTAINE: Non, c'est parce que j'ai encore de la gentillesse. Je
recommencerai.
M. DEMERS: Je remercie mon collègue, le député de
Labelle ...
M. HARDY: L'association d'adoration mutuelle...
M. DEMERS: C'est ça. C'est l'adoration noc-ture, dans notre
cas.
M. HARDY: Oh!
M. DEMERS: Oui, parce que nous travaillons jusqu'à minuit. M. le
Président, je voudrais demander à la commission si nous sommes
tenus de nous astreindre au sacro-saint chiffre des normes, des populations
votantes des comtés. Cela joue ici, je crois, un très vilain tour
à la population de Joliette. Je me demande pourquoi on s'astreindrait
à cela. Je comprends qu'un homme, un vote on peut chanter cela
longtemps. Mais il y a des structures aussi qui sont faites en fonction des
collectivités.
Berthier sera déséquilibrée au point de vue des
normes de quantité et, encore, il faut s'entendre. On a fait une
exception pour le comté des Iles-de-la-Madeleine. On a pris ce qu'il y
avait là, parce qu'il n'est pas question de faire un pont pour relier
cela à la terre ferme. J'abonde dans le même sens que celui de la
commission. Pourquoi, s'il manque quelques électeurs, et je me demande
s'il en manquera encore énormément...
M. LAFONTAINE: C'est justement le fait de mon intervention...
M. DEMERS: Dans ce cas-là, je vais cesser la mienne, afin que mon
collègue de Labelle vienne fournir les chiffres qu'on ne peut
obtenir...
M. HARDY: Mais vous êtes meilleur que le député de
Labelle. Continuez donc !
M. DEMERS: Ah! ne me faites pas de compliment. Timeo Danaos et dona
ferentes. On a parlé de Saint-Donat toute la veillée, hier soir.
Je crains les Grecs, surtout lorsqu'ils font des présents. Pas
même, surtout.
M. le Président, je suspends mon intervention. Si vous voulez
reconnaître le député de Labelle, mon collègue et
excellent ami, je continuerai après.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: J'ai entendu, avec beaucoup de plaisir, l'intervention du
député de Montcalm. J'ai écouté, avec beaucoup
moins de plaisir, l'intervention du député de Joliette. Il est
parti. J'aurais tenté de le convaincre, mais peut-être que le whip
du Parti libéral et cette majorité en cette Chambre pourront lui
faire part des propos que je vais tenir.
M. MASSE (Montcalm): Il serait peut-être mieux d'ajourner. De
toute façon, c'est le député de Joliette qu'il faut
convaincre.
M. DEMERS: Oui, vous avez raison, mais il va apprendre cela par la
radio. Les informations entrent, dans ce comté, par la radio.
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas d'opposition, si le député de
Montcalm...
M. MASSE (Montcalm): Connaissant la valeur des arguments du
député de Labelle, je préférerais qu'on suspende
quelques instants pour faire venir le député de Joliette,
puisqu'il est celui qu'il faut convaincre.
M. DEMERS: II faut le convaincre, parce que, si on convainc le ministre,
c'est adopté.
M. MASSE (Montcalm): C'est ça.
M. LAFONTAINE: M. le Président, dans l'argumentation du
député de Montcalm, j'ai retenu ceci. Le député de
Montcalm dit: On fait ces représentations mais je ne
répète pas mot à mot mais de mémoire on se
frappe à un mur parce que, du côté libéral, on va
toujours dire que cela déséquilibre les chiffres et qu'à
l'heure actuelle cela ferait grossir le comté de Joliette jusqu'à
37,000 électeurs au détriment du comté de Berthier qui
baisserait, peut-être en bas des normes, soit 24,000 ou 25,000
électeurs.
Je dis ceci après avoir fait certains calculs
préliminaires. Le comté de Berthier compte, à l'heure
actuelle, suivant les motions acceptées, la présentation de la
loi, et moins les motions adoptées devant la commission, 28,000
électeurs, à quelques électeurs près. Disons que
certaines données nous donnent 27,717 et d'autres 28,010. Il s'agirait,
parce que l'on manque de documents, de savoir quel chiffre est bon.
M. HARDY: Encore?
M. DEMERS: Oui, encore et toujours.
M. LAFONTAINE: On n'a pas les chiffres. On n'a pas les documents. Donc,
disons qu'on va prendre un chiffre moyen de 28,000 électeurs, plus ou
moins.
En soustrayant la population de Saint-Ambroise, qui est de 954,
proposition qui a été acceptée ce matin, en soustrayant la
population de Saint-Thomas, qui est de 1,236 et qui est le fait de la
proposition du député de Montcalm ainsi que la population de
Lourdes qui est de 522 quand je parle de population, je parle
évidemment d'électeurs cela donne un grand total de 2,712
personnes. Donc, 28,000 moins 2,700, cela donne 25,300 électeurs. On dit
que le comté sera peut-être en bas de la moyenne. M. le
Président, je tiens à vous souligner je vais faire la
longue enumeration que le comté de Berthier serait
entièrement dans les normes et qu'il ressemblerait à beaucoup
d'autres comtés.
Le comté d'Abitibi-Ouest, tel que proposé et
accepté, 26,916 électeurs. Alors, 25,300 électeurs, ce
n'est pas tellement loin.
Abitibi-Est, 25,137. Ce n'est pas trop loin.
Pontiac-Témiscamingue, 24,134. C'est en bas de la population
d'électeurs dans le comté de Berthier telle qu'elle serait
après l'adoption de l'amendement du député de Montcalm et
à la suite de la consultation unique de deux députés
libéraux, soit le député de Pontiac et le
député de Témiscamingue.
Gatineau, 26,217 électeurs. Ce n'est pas mal, ça, M. le
Président.
Maskinongé 24,228. C'est en bas du nombre d'électeurs de
Berthier, M. le Président. Portneuf, 25,762. Berthier, 25,300. Il n'y a
qu'une différence de 400 électeurs, M. le Président.
Charlevoix, 25,098. C'est plus bas que le comté de Berthier.
M. DEMERS: C'est un ministre d'Etat.
M. LAFONTAINE: C'est vrai, c'est un ministre d'Etat.
M. DEMERS: Un ministre d'Etat, c'est fort.
M. LAFONTAINE: C'est fort, un ministre d'Etat.
M. DEMERS: C'est plus fort que des ministres, parfois.
M. LAFONTAINE: Dubuc, 25,534. Saguenay, 25,474. Duplessis, 26,439.
Huntingdon, M. le Président...
M. DEMERS: Pardon?
M. LAFONTAINE: Huntingdon, comté protégé,
24,810.
M. DEMERS: Cela, c'est protégé.
M. LAFONTAINE: C'est plus bas que le comté de Berthier.
M. DEMERS: Protégé par qui?
M. LAFONTAINE: Brome-Missisquoi, 25,004. Johnson, 25,342.
Nicolet-Yamaska, 25,979. Richmond, 24,546. C'est plus bas que le comté
de Berthier. Beauce-Sud, 24,868. C'est plus bas que le comté de
Berthier. Orford, 25,093. C'est plus bas que le comté de Berthier.
Saint-François, 25,063. C'est plus bas que le comté de Berthier.
Mégantic-Compton, 25,317. Egalité avec le comté de
Berthier. Témiscouata, 26,624. Matapédia, 24,117.
M. DEMERS: Comté protégé, M. le
Président.
M. LAFONTAINE: Un autre comté protégé.
Matane, 26,605. Gaspé, 25,061. C'est plus bas que le comté
de Berthier.
Bonaventure, brillamment représenté en cette Chambre par
le leader parlementaire du loyal gouvernement de Sa Majesté,
vice-premier ministre, 25,035.
M. DEMERS: Comté protégé.
M. LAFONTAINE: Comté protégé. Evidemment, on se
protège de l'autre côté.
M. DEMERS: C'est ça. C'est la protection civile.
M. LAFONTAINE: J'ai écouté avec beaucoup d'attention les
propos tenus par le ministre d'Etat de l'ODEQ.
Le territoire dont on fait mention, c'est un territoire qui appartient
à une métropole qui s'appelle Joliette. Ce sont des gens tels que
le député de Montcalm les décrivait tout à l'heure,
qui vont à l'école, qui vont à l'hôpital de
Joliette, qui font partie des syndicats, dont les bureaux sont situés
à Joliette. Ce sont les familles, les mariages, comme en faisait mention
le député de Laurier, relativement au comté de
Deux-Montagnes. Je dois dire que cela a été l'un des
critères relativement au comté de Deux-Montagnes, et c'est un
critère qui a été invoqué par le brillant
député de Laurier, la question des mariages, pour protéger
le comté de Deux-Montagnes, M. le Président, qui n'aura pas,
à la prochaine élection je m'excuse, je ne l'ai pas
énuméré dans ma liste le nombre voulu
d'électeurs.
M. HARDY: C'est faux.
M. LAFONTAINE: Le comté de Deux-Montagnes comprendra à
peine 22,000 électeurs.
M. HARDY: C'est faux.
M. LAFONTAINE: On les a expropriés et on est en train
d'aménager des pistes d'avions. Il y a tout de même une limite, de
charrier comme le gouvernement charrie.
M. HARDY: C'est faux. Ignorance de la situation.
M. LAFONTAINE: J'ai entendu le ministre d'Etat, le député
de Joliette, dire ceci à l'endroit du député de Montcalm:
Je ne vois pas, quand le député de Montcalm dit qu'une ligne de
comté, qu'elle passe ici ou qu'elle passe là, que c'est un
argument valable. Si c'est la façon dont on... M. le Président,
j'ai pris cela en note.
M. DEMERS: C'est marqué.
M. LAFONTAINE: On vérifiera dans le journal des Débats.
J'ai écouté avec beaucoup d'attention le ministre d'Etat. Il a
dit: Je ne vois pas à quelle place cela peut faire de la
différence.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un point d'ordre.
M. LAFONTAINE: De toute façon, les gens de Saint-Thomas vont se
faire soigner à Berthier. Je comprends. Moi aussi, M. le
Président, si je demeurais à Saint-Thomas...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Le député de
Joliette, sur un point d'ordre!
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je regrette infiniment, mais je
pense bien que le député de Labelle n'a pas pris les notes en
sténographie, parce que ce n'est pas ce que j'ai dit. Je pense qu'il
aurait avantage à l'apprendre. Pourrais-je aussi poser une question au
député de Labelle?
M. LAFONTAINE: Je lui permets cela, M. le Président, si cela peut
éclairer la curiosité du député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: La longue énumération que nous avons
entendue tantôt de la part du député de Labelle, à
l'effet que la plupart des comtés ruraux ont une population, dans cette
nouvelle distribution...
M. LAFONTAINE: M. le Président, je m'excuse, sur un point de
règlement. Je n'ai pas encore employé le mot "ruraux" ni "rural".
J'ai dit la longue liste de comtés que j'ai ici. Je n'ai pas
précisé si c'étaient des comtés de ville ou de
comtés ruraux.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, la longue liste de comtés
énumérés par le député de Labelle,
tantôt, nous fait voir que la plupart de ces comtés ont des
populations entre 24,000 et 27,000. Je ne saisis pas exactement. Veut-il par
là nous faire comprendre que le comté de Labelle, actuellement,
en a suffisamment, puisqu'il a 28,011 de population? Je considère
qu'effectivement les normes sont bien respectées dans le comté de
Labelle, puisque vous en avez plus que la plupart des comtés qui ont
été énumérés tantôt.
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas compris le sens de l'intervention du
député. Il m'a demandé la permission de me poser une
question.
M. QUENNEVILLE: C'est cela.
M. LAFONTAINE: J'ai accepté, M. le Président.
M. QUENNEVILLE: Je vous demande si vous voulez nous prouver cela.
M. LAFONTAINE: Prouver quoi?
M. QUENNEVILLE: Qu'effectivement le comté de Labelle, en somme,
au point de vue des normes, dépasse la plupart des comtés,
puisque vous en avez énuméré toute une
série, dont la population n'est même pas de 28,000.
M. LAFONTAINE: C'est cela, M. le Président. Je le sais aussi.
M. QUENNEVILLE: C'est cela. Vous nous prouvez qu'il y en a suffisamment
déjà.
M. LAFONTAINE: C'est un cadeau de Grec. Vu que la question m'est
posée, j'ai le droit d'y répondre, M. le Président. C'est
le cadeau de Grec qui m'est donné par le député de
Terrebonne. Je ne sais pas, je pense que le ministre d'Etat n'était pas
ici, le "gerrymandering" s'est fait relativement au comté de Terrebonne.
Le député de Terrebonne est parti sur une hypothèse de
travail. Il a dit ceci: La ville de Saint-Jérôme, c'est une ville
où il y a de la contestation. C'est une ville où mon chapeau
n'est pas trop fort. Il y a des grèves, il y a le chanoine Grand
'maison.
M. HARDY: Avec 6,000 voix de majorité.
M. LAFONTAINE: Oui, oui. Nous avons vu cela. Le député de
Terrebonne avait en 1965, une majorité qui a fondu au soleil de 1966, M.
le Président. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas.
Ce que je vous dis, M. le Président, cela vient directement d'un
caucus libéral. On a dit: Notre député, il est fort.
La ville de Saint-Jérôme, c'est dangereux, au point de vue
social. Le PQ peut peut-être percer là-dedans, parce qu'il y a de
la contestation et le PQ va chercher ses voix dans la contestation. Ceci
étant dit, il faudrait donc faire de la ville de
Saint-Jérôme un genre de comté, parce que moi, je ne veux
pas que la même affaire m'arrive qu'en 1966. Je veux être
réélu.
Il a dit: Moi, dans le bas, je serais pas mal, parce qu'il y a Lorraine,
Rosemere; c'est fort pour moi. Cela me fait un beau petit comté
protégé de 30,000 électeurs, malgré que, dans
Laval, juste de l'autre côté, on ait 38,000 électeurs. La
norme, il y a la rivière qui change ça, la rivière des
Mllle-Isles. C'est populeux. De l'autre bord, c'est 30,000.
Je n'en veux pas plus que ça. On a essayé de lui faire
admettre que la ville s'était branchée. Pas d'affaire. On
respecte Terrebonne, on fait un comté avec Prévost. On a pris les
majorités de l'actuel député de Labelle et on les
additionnées comme ça, parce que lui, il parait que c'est un gars
dangereux.
On va ajouter ça, ça, et ça. A un moment
donné, ils se sont aperçus qu'ils étaient encore en train
de me donner une majorité. Ils ont dit: Pour le faire battre, toi,
Quenneville, tu a déjà pratiqué la médecine
à Saint-Donat; serais-tu capable d'aller chercher Saint-Donat? Oui, pour
autant que vous me donniez telle affaire, je pourrais le balancer. Là,
on a pris Saint-Donat et on l'a soustrait, parce que Saint-Donat était
la proposition du premier rapport Drouin.
Et c'est là qu'est le "gerrymandering." Le juge Drouin n'avait
pas compris ça dans son premier rapport.
M. DEMERS: Mais là il a compris.
M. LAFONTAINE: Oui, car dans le deuxième on a enlevé
ça. C'est un jeune homme de valeur. Il comprend vite.
On a constitué ça et on a dit: Là, il aurait
peut-être une chance. Malgré ça, ça arrive kif-kif.
Cela se peut qu'il soit élu ou qu'il soit battu. J'ai des petites
nouvelles pour le député de Terrebonne. Laissez-moi le
comté, et je n'ai pas peur d'aller chercher Saint-Adolphe-d'Howard!
Là, je parle à titre de député de Labelle.
J'ai demandé ici à la commission, encore pour les
mêmes motifs...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... au député de Joliette, Saint-Adolphe et
Saint-Donat. Est-ce que ma réponse est complète? C'est parce
qu'il m'avait demandé des renseignements.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): C'était une courte question et une
très longue réponse.
M. LAFONTAINE: C'était une courte question, mais une
réponse qui demandait...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Vous aurez l'occasion de continuer cette
plaidoirie quand on parlera du comté de Labelle.
M. LAFONTAINE: Vous savez ce qu'on est en train de me faire, on me tasse
du côté...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Nous en sommes à la motion du
député de Montcalm d'inscrire la municipalité de Lourdes
et celle de Saint-Thomas dans le comté de Joliette. Est-ce que quelqu'un
est intéressé à parler sur cette question?
Le député de Montcalm.
M. LAFONTAINE : Je m'excuse, j'avais la parole. Je vais revenir, M. le
Président, mais demandez aussi à l'autre d'arrêter de poser
des questions, quand je suis en train de faire un plaidoyer. On m'a posé
une question; je vous ai même demandé la permission d'y
répondre. Vous m'avez dit oui. Laissez-moi, au moins, le choix de ma
réponse quand j'ai la permission de répondre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): J'ai laissé le député
de Labelle répondre passablement. Si je vous laissais continuer, rendu
au comté de Labelle, il s'agirait d'une répétition.
M. LAFONTAINE: J'ai fait ma réponse avec votre permission, mais
je reviens à votre deman-
de. Vous allez encore me reconnaître, cependant.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je vous reconnais si vous parlez de la
motion de Notre-Dame-de-Lourdes ou de Saint-Thomas.
M. LAFONTAINE: Je répondais justement au député de
Joliette qui disait qu'il ne voyait pas la nécessité d'une ligne.
Que la ligne d'un comté passe à une place ou qu'elle passe
à l'autre, ça fait quoi? Cela ne change rien. C'est ce qu'il a
dit.
Je ne vois pas où le député de Montcalm s'en va
avec son argumentation, disait-il. Je ne vois pas que la ligne d'un
comté soit un argument valable. C'est fort! Si je n'étais pas en
commission parlementaire, je dirais que c'est fort en "catsup"!
La ligne d'un comté n'est pas pertinente, selon lui; ce n'est pas
un argument valable dans une étude de redistribution de carte
électorale. Et c'est sur son signal qu'on accepte ou qu'on refuse les
motions que nous présentons devant cette commission. Cela prouve le
sérieux des travaux que nous faisons à l'heure actuelle, quand on
voit le bâillon continuellement mis. On va employer du côté
du gouvernement n'importe quel arguement. Selon ce qui fait l'affaire, on dit
que ça fait partie d'un groupe socio-économique ou que ça
fait partie d'une entité démographique, ou que ça fait
suite à une résolution d'un conseil municipal. Je félicite
le député de Montcalm d'avoir apporté tout à
l'heure cet argument: Parce qu'une municipalité a réagi
une chance qu'il n'y avait pas une panne d'électricité, parce
qu'ils l'ont entendu à la radio cette journée-là
qu'elle a envoyé une protestation, on vient faire droit à leur
protestation.
Mais est-ce qu'on doit brimer une population qu'on n'a pas
consultée, qu'on n'a même pas avertie? La plupart des gens ont
pris ça comme étant un fait accepté, comme si
c'était dans les statuts ou que la loi avait été
adoptée. Je reviens. Si le critère de la ligne de comté
n'est pas valable, pourquoi, quand ça fait l'affaire, le critère
socio-économique est-il accepté? Je pense bien que le
député de Montcalm a démontré, avec force
arguments, avec logique, bon sens, que les gens de Saint-Thomas, les gens de
Lourdes étaient rattachés directement.
Le député de Joliette connaît tout de même les
distances. On disait tout à l'heure qu'il y avait cinq milles entre
Saint-Thomas et Joliette et qu'il y a 57 ou 59 milles entre Saint-Donat et
Joliette, vous avez des populations qui vont à d'autres endroits,
Saint-Thomas va à Joliette, les gens de Saint-Donat vont à
Sainte-Agathe. Aussi, je ne comprends pas cet entêtement. On dit que ce
n'est pas valable; dans le cas d'un autre comté que je ne mentionnerai
pas, M. le Président, parce que je veux demeurer dans l'ordre, on a
même apporté comme critère valable la question des
mariages. C'est un argument du Parti libéral. Il y a tout de même
une limite. Je pense démontrer à la satisfaction de tout le monde
que ces paroisses qu'on veut rattacher au comté de Joliette, que dans
quelques années que ces municipalités vont être des
quartiers de la ville de Joliette, et il va falloir revenir devant le
Parlement...
M. HARDY: Vous voulez faire des fusions forcées.
M. LAFONTAINE: ... pour faire des amendements à la loi.
M. HARDY: M. le Président...
M. LAFONTAINE: On va déséquilibrer de nouveau toutes les
frontières, M. le Président.
M. HARDY: ... est-ce que le député de Labelle me permet
une question?
M. LAFONTAINE: M. le Président, je ne permettrai pas de question
à moins que vous me donniez toute la latitude voulue pour ma
réponse. Mais si ce sont seulement les questions qui sont permises et
non pas les réponses, suivant celui qui parle, je dis non. Si j'ai la
permission de répondre... je dis oui.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je vais évaluer la question
d'abord.
M. HARDY: Si le député de Labelle est pour me donner un
livre comme réponse, je vais retenir ma question.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labellle.
M. DEMERS: Vous êtes contre la littérature.
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas compris, M. le Président, est-ce que
le député de...
M. DEMERS: II ne pose pas de question.
M. LAFONTAINE: Bon, autrement dit, vous venez de vous rendre compte, M.
le Président, de la tactique du député de Terrebonne.
Quand celui qui prend la parole a une petite question, il veut intervenir,
c'est un point de règlement, etc., pour tenter de diluer les
débats et retarder les travaux de cette commission. Vous en avez pris
note, j'espère que, dans votre rapport â l'Assemblée
nationale, vous en ferez mention.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Ce n'est pas moi qui fais rapport.
M. LAFONTAINE: Vous n'êtes pas le rapporteur officiel? Est-ce que
ce serait le député de Verdun?
UNE VOIX: C'est le député de Rouville.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): En fait, oui.
M. DEMERS: Il n'est pas ici, qu'est-ce qu'il va rapporter?
M. LAFONTAINE: M. le Président, je dis que l'argument
apporté pour refuser la motion du député de Montcalm est
un argument qui ne tient pas debout. L'argumentation apportée
était tellement logique, tellement sensée, cohérente,
remplie de bon sens. Les arguments du Parti libéral se basent sur un
déséquilibre démographique en disant probablement 37,000
pour le comté de Joliette et seulement 24,000 ou 25,000 pour le
comté de Berthier c'est 25,300 ce n'est pas énorme.
J'ai une proposition à faire: je vous dis qu'à titre de
député de Labelle, je n'ai pas peur, amenez Saint-Donat, je
l'accepte, parce que c'est un gros souci dans la tête du
député de Joliette. A ce moment-là, son nombre
d'électeurs, qui est de 37,000, diminuerait de 1,500. Cela aurait du
sens. Cela donnerait...
M. QUENNEVILLE: Ce n'est pas ça du tout. M. le Président,
vous me permettez, je ne crois pas...
M. LAFONTAINE: Vous n'êtes pas d'avis que ça baisserait le
total de 1,500 électeurs?
M. QUENNEVILLE: Le nombre de votants, actuellement, est de 34,000 dans
le comté de Joliette, non pas de 37,000. Je pense qu'il y a une jolie
différence. Lorsque j'ai parlé des limites du comté...
M. LAFONTAINE: Pardon, M. le Président, sur un point de
règlement. C'est 34,000 à l'heure actuelle, plus ce qu'on lui
donnerait, soit 2,700. Alors ça donnerait 36,700. J'employais le chiffre
de 37,000, je pense que j'étais dans l'ordre.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je regrette infiniment mais ce
n'est pas ma proposition à moi. Naturellement on ne peut pas me faire
dire que j'ai parlé de 37,000.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je suis en train
d'élaborer en disant que, si la majorité libérale
acceptait la proposition bien fondée du député de
Montcalm, ç'a ferait, avec le comté de Joliette, un comté
d'environ 37,000 électeurs et, avec le comté de Berthier, ce
serait 25,300 électeurs. On a employé tout à l'heure
l'argument que ça déséquilibrerait les critères
démographiques dont on s'est servi pour cette loi.
Si le député de Joliette pense que 37,000 électeurs
sont trop pour lui, nous sommes prêts, avec le consentement unanime,
à voter pour lui et nous ferons la proposition de détacher
Saint-Donat. Il rendrait service aux gens de
Saint-Donat, il respecterait des normes démographiques, des
normes socio-économiques. Sa conscience serait satisfaite parce que
ça baisserait les 37,000 proposés à 35,500, ce qui serait
d'après lui dans les normes.
Quant à l'autre comté, voisin de Joliette, le comté
de Berthier, il tomberait à 25,300. On dit que cela ne respecterait pas
les normes. Cela ne respecte pas les normes? Pour la compréhension du
député de Joliette, je me dois de lui répéter que
le comté d'Abitibi-Ouest ne comprend que 26,916 électeurs; le
comté d'Abitibi-Est, 25,137 électeurs; le comté de
Pontiac-Témiscamingue, 24,134 électeurs; le comté de
Gatineau, 26,207 électeurs, le comté de Maskinongé, 24,228
électeurs; le comté de Portneuf, 25,762 électeurs; le
comté de Charlevoix, 25,098 électeurs; le comté de Dubuc,
25,534; Saguenay, 25,474; Duplessis, 26,479; Huntingdon, ancien comté
protégé...
M. PAUL: Encore protégé.
M. LAFONTAINE: ... qu'on protège encore, 24,818;
Brome-Missisquoi, 25,400; Johnson, 25,342; Nicolet-Yamaska, 25,979; Richmond
24,546; Beuace-Sud, 24,868; Orford, 25,093; Saint-François, 25,063;
Mégantic-Comtpon, 25,317; Témiscouata, 26,624; Matapédia,
24,117; Matane, 26,605; Gaspé, 25,061; Bonaventure, 25,035 et les
Iles-de-la-Madeleine, 7,096, un comté que je n'avais pas tout à
l'heure énuméré.
Et je pourrais continuer mon énumération en disant
Deux-Montagnes, 22,000. C'est le chiffre projeté. Je ne reconnais pas au
député de Terrebonne des qualités de démographe.
Les seules qualités que je lui reconnaisse, ce sont des qualités
partisanes, comme vice-président de la Chambre.
Si je m'appelais le député de Terrebonne et si je voulais
protéger nos institutions parlementaires, il y a longtemps, M. le
Président, que j'aurais soit démissionné de la commission
parlementaire de la réforme de la carte électorale ou
démissionné comme vice-président de la Chambre. Mais ma
conscience m'aurait empêché de faire les deux travaux
ensemble.
M. HARDY: Les trois.
M. LAFONTAINE: D'être en même temps le représentant
du Parti libéral, d'être en même temps la voix
autorisée du caucus libéral à cette commission,
d'être en même temps le défenseur des intérêts
supérieurs de M. Paul Desrochers, d'être le défenseur des
intérêts politiques de Mlle Bacon, présidente du Parti
libéral du Québec.
Quand on regarde ce gouvernement, M. le Président, c'est un tissu
de contradictions. C'est un... Oui, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): J'ai été distrait deux
minutes et je me demande dans
quel discours vous êtes rendu. Est-ce que vous pourriez y
revenir?
M. HARDY: II est dans son testament politique.
M. LAFONTAINE: J'étais...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je ne le sais pas, mais j'ai compris le
nom de Lise Bacon.
M. LAFONTAINE: Je remarque une chose. Je crois que le
député de Terrebonne vous surveille et quand vous entretenez des
conversations...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): C'est avec le député de
Laviolette que...
M. LAFONTAINE: ... je n'en doute pas, très intelligentes avec
l'adjoint parlementaire du député de Saint-Maurice, je pense que
le député de Terrebonne en profite pour intervenir.
J'étais en train de dire: Le comté de Deux-Montagnes, population
d'électeurs projetée, 22,000.
M. HARDY: C'est faux.
M. LAFONTAINE: II a dit que c'est faux et je lui ai dit que je ne lui
reconnaissais pas des qualités de démographe. Les seules
qualités que je lui reconnaissais étaient des qualités
partisanes. C'est là, dans l'élaboration de ma thèse
prouvant les qualités partisanes du député de Terrebonne,
qui sont à notre sens des défauts parlementaires, que vous avez
dit : Hein? Et là, j'ai interrompu mon propos.
M. RUSSELL: Alors, vous vous êtes arrêté.
M. LAFONTAINE: Est-ce que je peux continuer dans le même sens ou
revenir sur les comtés?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Revenir à la motion du
député de Montcalm.
M. LAFONTAINE: Cela me fait plaisir. Je comprends mal cette attitude et
je sais bien que, si le député de Joliette acceptait de la
réviser, il n'aurait qu'à faire ainsi, je vous le dis, et ce
serait: Vote! Vote! Accepté! C'est ce qu'on entendrait, de l'autre
côté. Parce que pour la réforme de la carte
électorale, pour la commission que vous présidez, ce sont les
critères. Dans certains cas, on parle des mariages pour le comté
de Deux-Montagnes. C'est suave. On a entendu le député de Laurier
intervenir dans le débat. Je pense que cela a été sa seule
intervention, une intervention très valable pour appuyer la thèse
que le comté de Deux-Montagnes devait contenir je ne me souviens plus
quelles paroisses. C'est tellement vrai, a-t-il dit, que je suis assez souvent
invité à des mariages. La question des mariages est un
critère valable.
M. MARCHAND: Est-ce que le député de Labelle me
permet...
M. LAFONTAINE: Je lui ai demandé: Est-ce que ce sont des mariages
civils ou des mariages confessionnels?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Le député de
Laurier.
M. MARCHAND: J'ai fait des interventions lorsqu'on parlait d'une chose
que je connaissais mieux: l'île de Montréal.
M. LAFONTAINE: Non, mais dans Deux-Montagnes, la question des
mariages.
M. MARCHAND: C'était un autre coin que je connaissais.
M. HARDY: M. le Président.
M. LAFONTAINE: Dans l'opinion du député de Laurier,
c'était un critère qui était valable.
M. HARDY: M. le Président, une question de règlement.
Le député de Labelle devrait comprendre que, lorsque le
député de Laurier a parlé de cette question,
c'était de sa part un obiter dictum.
M. DEMERS: II a bien fait.
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas fait mon cours à la même
place...
M. DEMERS: Parlez-lui de cela en dehors de la commission puis vous
surveillerez vos lunettes.
UNE VOIX: M. le Président, le député de
Montcalm...
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, j'aimerais revenir quelques
instants à l'objet de la motion.
Si j'ai bien compris les raisonnements qui ont été faits
ce matin de la part du député de Joliette, il n'y a pas, à
première vue, de raisons qui ont fait accepter Saint-Ambroise et qui
n'ont pas, jusqu'à maintenant, fait accepter Notre-Dame-ide-Lourdes ou
Saint-Thomas autres que le fait que le conseil municipal se soit
prononcé. Saint-Ambroise, Saint-Thomas et Notre-Dame-de-Lourdes sont
dans la région de Joliette. Les trois municipalités font, au sens
très large, affaires avec Joliette et sont traditionnellement dans la
collectivité joliettaine.
La seule différence qu'il y a entre ces municipalités, si
on fait abstraction de la démographie, du nombre d'électeurs dans
un comté je pense que le député de Labelle a
amplement prouvé que le comté de Berthier, privé des 1,700
électeurs de Notre-Dame-de-
Lourdes et de Saint-Thomas, demeurait quand même largement dans la
moyenne des comtés du Québec c'est que Saint-Ambroise
s'est prononcée par son conseil municipal et a demandé
d'être rattachée au comté de Joliette.
Les choses étant ce qu'elles sont, est-ce que le
député de Joliette accepterait de réviser sa position et
de donner chance égale à Saint-Thomas et à
Notre-Dame-de-Lourdes si, dans les heures qui viennent, les
représentants municipaux de ces deux collectivités se prononcent,
par voie de télégramme ou autrement, et demandent leur
rattachement à la municipalité? Autrement, ce ne serait pas
juste. Si Saint-Ambroise s'est prononcée, c'est par hasard, au point de
vue des événements. Nul, au point de vue officiel, n'a
demandé à Saint-Ambroise de se prononcer sur cette question. Elle
l'a fait de bonne foi; elle l'a fait d'elle-même alors qu'effectivement
beaucoup de gens croyaient que ce projet avait force de loi, puisqu'il
était déjà déposé.
De toute façon, nul n'a demandé officiellement aux
municipalités de se prononcer sur cette question. Puisque nous
suspendons nos travaux dans quelques minutes pour les reprendre en fin
d'après-midi, si nous voulons être réellement justes pour
la population, je pense que nous aurions mathématiquement le temps,
avant qu'il ne soit trop tard pour changer quoi que ce soit à la carte,
de nous informer auprès des représentants de ces
municipalités et de leur demander une résolution ou un
télégramme quelconque pour faire connaître leur
position.
Nous suspendons nos travaux dans quelques minutes; ils ont cinq heures
pour le faire. Il est évident que, si Notre-Dame-de-Lourdes et
Saint-Thomas, par leurs représentants municipaux, se prononcent en
faveur du rattachement à Joliette, il n'y a plus d'autre raison qui
empêcherait de le faire. J'aimerais entendre la réponse du
député de Joliette là-dessus, avant qu'on ne suspende.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, si vous me le permettez, je
voudrais rectifier les paroles que m'a prêtées le
député de Labelle tantôt, au sujet des limites du
comté. Lorsqu'on a parlé du peu d'importance qu'une ligne soit
à tel endroit ou à un autre, on parlait d'accessibilité
aux services; on ne parlait pas nécessairement de la délimitation
du comté. Je pense que c'est fort différent, je m'excuse.
M. LAFONTAINE: Vu que je suis en cause, je pense bien que le
député de Joliette n'aura pas d'opposition à
répéter ce qu'il vient de dire.
M. QUENNEVILLE: Lorsqu'on parlait de la moindre importance des limites
du comté, on parlait d'accessibilité aux services, pas autre
chose. Je ne parlais pas...
M. LAFONTAINE: Bien oui! C'est la thèse même de la
démocratie. Une ligne...
M. QUENNEVILLE: Est-ce que je peux répondre, M. le
Président?
M. LAFONTAINE: M. le Président, dois-je vous souligner qu'il est
midi?
M. MASSE (Montcalm): Cela peut faire avancer les travaux...
M. HARDY: Un instant!
M. LAFONTAINE: Je suis complètement d'accord. Le
député de Montcalm a posé une question au
député de Joliette. Le député de Joliette, au lieu
de répondre au député de Montcalm, est en train de faire
une mise au point aux dépens du député de Labelle. S'il
veut faire sa mise au point, je lui répondrai qu'il n'a même pas
compris le sens des paroles qu'il a prononcées tout à l'heure en
commission.
Vous allez me forcer à répondre. Si vous pouviez donner au
moins un condensé de la réponse au député de
Montcalm relativement aux propos...
M. QUENNEVILLE: Je pense que j'avais la parole.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Laviolette, sur
une question de règlement.
M. CARPENTIER: J'aimerais faire remarquer au président qu'il est
midi.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): II est midi, mais c'est en vertu d'une
convention. Nous avions convenu hier...
M. HARDY: Je pense que le député de Montcalm pose une
question sur laquelle il est important de prendre une décision
immédiatement.
M. LAFONTAINE: Je suis complètement d'accord.
M. HARDY: Si on me permet deux secondes.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: Je crois que la proposition du député de
Montcalm est plus ou moins valable. C'est bien sûr que 100 p.c. des
citoyens ne sont pas informés de la teneur de la loi no 62, mais je
pense, en général, que les conseils municipaux connaissent cette
loi. Or, si les conseils municipaux, d'eux-mêmes, n'ont pas fait parvenir
leurs résolutions, je me demande s'il serait bien sérieux de se
mettre à appeler les conseils municipaux pour leur dire: Voulez-vous
nous
envoyer une résolution dans un sens ou dans l'autre? Ce serait
une intervention plus ou moins valable de la part de la commission. Les
municipalités qui avaient à se faire entendre l'ont fait. Elles
ont fait parvenir leurs résolutions jusqu'ici. D'ailleurs, si on faisait
cela pour Lourdes et Saint-Thomas, il faudrait le faire pour toutes les autres
municipalités de la province. Je sais que ce n'est pas l'intention du
député de Montcalm, je veux bien clarifier la situation. Mais ce
serait peut-être un moyen que d'autres membres de la commission
utiliseraient peut-être pour nous empêcher d'adopter la loi
suffisamment tôt pour que nous ayons une nouvelle carte électorale
lors des prochaines élections.
Je sais que ce n'est pas l'intention du député de
Montcalm, mais je crains que d'autres membres de la commission utilisent ce
précédent pour arriver à cette fin.
M. MASSE (Montcalm) : Si des malins se servent de cela pour d'autres
fins que pour des fins de bonne volonté, je m'allierai avec le
député de Terrebonne pour dénoncer ces malins.
M. LAFONTAINE: Mais je pense bien que, si la proposition du
député de Montcalm est reçue du côté
libéral, nous, je tiens à le dire parce qu'on a mentionné
certains membres...
M. HARDY : Vous vous êtes senti visé.
M. LAFONTAINE: Non, M. le Président. Nous avons
prouvé...
M. HARDY: Vous vous êtes senti visé.
M. LAFONTAINE: Ah non! M. le Président. Justement parce que le
député de Montcalm n'était pas ici, nous avons
démontré à satiété que le gouvernement tente
de procéder en "bulldozant". On a même constaté que la
commission Drouin n'avait pas tenu d'audiences publiques. On a même
apporté une motion devant la commission demandant que l'on puisse faire
comparaître des personnes.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): M. le député de
Labelle,...
M. LAFONTAINE: On a même demandé de suspendre pour faire
des consultations dans certains coins. On a tout refusé. Je pense que la
demande du député de Montcalm est juste, bien fondée et
à propos. Je pense que, si l'on donnait cette chance à toutes les
municipalités, c'est-à-dire quatre jours pour qu'elles tiennent
des réunions spéciales, on verrait que ce n'est pas vrai que la
proposition amenée par le bill 62 répond aux objectifs de la
population.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): La commission suspend ses travaux
jusqu'à quatre heures.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
Reprise de la séance à 16 h 54
M. LAMONTAGNE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Je dois vous faire part des changements suivants: M. Bossé
(Dorion) remplace M. Bienvenue; M. Cornellier (Saint-Hyacinthe) remplace M.
Giasson; M. Harvey (Chauveau ) remplace M. Lacroix; M. Assad (Papineau)
remplace M. Lamontagne; M. Marchand (Laurier) remplace M. Leduc; M. Lafontaine
(Labelle) remplace M. Loubier; M. Russell (Shefford) remplace M. Paul; M.
Picard (Olier) remplace M. Phaneuf ; M. Shanks (Saint-Henri) remplace M.
Seguin.
Nous avons toujours la motion du député de Montcalm qui
demande d'inscrire les municipalités de Lourdes et de Saint-Thomas au
comté de Joliette.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, si vous me le permettez je
vais résumer la discussion jusqu'à maintenant pour nour replacer
dans le contexte. Ce matin, la commission a accepté d'introduire la
municipalité de Saint-Ambroise dans le nouveau comté de Joliette
et, par ce fait, de la détacher de la proposition qui l'inscrivait dans
le comté de Berthier. La motion qui est devant nous plaide en faveur de
la municipalité de Notre-Dame-de-Lourdes et de la municipalité de
Saint-Thomas, lesquelles sont situées plus près de Joliette et
pour lesquelles il y aura encore un plus grand nombre de raisons de l'inscrire
dans Joliette, qu'il y en avait pour Saint-Ambroise, étant donné
que c'est plus près, étant donné que les liens
socio-économiques sont encore plus avancés.
Si nous avons accepté la municipalité de Saint-Ambroise,
la raison qui semble être mise de l'avant par le député de
Joliette et par les membres de la commission était que cette
municipalité avait fait part d'une résolution demandant son
inscription. Une résolution qui avait paru dans les journaux de la
région et dont avaient fait état le député de
Saint-Maurice et le député de Labelle.
Notre discussion de ce matin s'est terminée sur la question de
savoir si les deux municipalités concernées de Saint-Thomas et de
Lourdes avaient été informées des changements
proposés par la carte, si elles avaient manifesté leur intention
de demeurer dans le comté de Berthier ou, au contraire si elles avaient
manifesté leur désir d'être réintroduites dans le
comté de Joliette. A cet effet, si ma mémoire est fidèle,
le député de Joliette nous avait fait part qu'il n'y avait pas eu
à sa connaissance de résolution à cet effet.
Avec votre permission, je me suis informé auprès des deux
municipalités concernées, leur demandant si elles avaient fait
part de leur désir de demeurer dans Berthier ou dans Joliette. J'ai
reçu de la part des deux municipalités des
télégrammes qu'il me fait plaisir de vous lire.
M. HARDY: Vous avez reçu des télégrammes depuis ce
midi?
M. MASSE (Montcalm): Oui, je me suis informé, c'est parfaitement
vrai. Le conseil municipal de Saint-Thomas de Joliette. Je m'excuse, mes
services techniques...
M. HARDY: Est-ce que le député de Montcalm peut nous dire
s'il y a eu une séance du conseil municipal...
M. MASSE (Montcalm): Je vais vous lire les télégrammes et
vous allez comprendre. Je m'excuse de ne pas avoir de copies étant
donné la faiblesse de mes services techniques et l'obligation que j'ai
eue d'entrer en communication avec les personnes concernées. Le premier
concerne Saint-Thomas: "Le conseil municipal de Saint-Thomas-de-Joliette
s'oppose formellement à un rattachement à autre comté que
celui de Joliette. Toutes affaires et services dépendent de ville de
Joliette. Distance Saint-Thomas et centre-ville de Joliette, quatre milles.
Grand nombre de citoyens résidants travaillent à Joliette.
Population unanimement hostile à rattachement à comté de
Berthier. Demandons instamment rattachement au comté de Joliette pour
raisons économiques et sociales évidentes.
Réitérons avec force résolution déjà
expédiée dans ce sens. Signé: le conseil municipal de
Saint-Thomas-de-Joliette, par Roland Harnois, maire".
M. RUSSELL: Est-ce que le député de Montcalm veut
répéter? Est-ce que vous avez bien dit résolution?
M. MASSE (Montcalm): J'ai bien dit ça. C'est pour ça que
j'ai demandé au député de Terrebonne d'attendre la fin;
c'est bien inscrit: "Réitérons avec force résolution
déjà expédiée dans ce sens. Signé: Le
conseil municipal de Saint-Thomas-de-Joliette par Roland Harnois, maire"
Etant donné que le député de Joliette vient
d'arriver, je vais relire. La discussion de ce matin s'était
terminée sur cette interrogation: Est-ce que les municipalités de
Saint-Thomas et Lourdes avaient manifesté leur intention? Je
répète le télégramme qu'on nous a fait parvenir:
"Conseil municipal de Saint-Thomas-de-Joliette s'oppose formellement à
rattachement à autre comté que Joliette. Toutes affaires et
services dépendent de ville de Joliette. Distance Saint-Thomas et
centre-ville de Joliette, quatre milles. Grand nombre de citoyens
résidants travaillent à Joliette. Population unanimement hostile
à rattachement à comté de Berthier. Demandons instamment
rattachement au comté de Joliette pour raisons économiques et
sociales évidentes. Réitérons avec force résolution
déjà expédiée
dans ce sens. Signé: Le conseil municipal de
Saint-Thomas-de-Joliette, par Roland Harnois, maire".
Vous me permettrez, avant de passer à la discussion, de vous
informer également d'un télégramme en provenance de la
municipalité de Lourdes qui se lit ainsi: "Conseil municipal de
Notre-Dame-de-Lourdes s'oppose vivement au projet de rattachement de la
municipalité au comté de Berthier. Très grand nombre de
citoyens gagnent leur vie dans ville de Joliette.
Distance réduite de cinq milles du centre-ville de Joliette.
Toutes les relations économiques et d'affaires se font avec Joliette;
mouvement dans la population contre le rattachement à Berthier. Et
ça se termine ainsi: "Répétons avec vigueur la
résolution à cet effet votée le 5 avril 1972". Et c'est
signé: Le conseil municipal de Notre-Dame-de-Lourdes du comté de
Joliette.
M. HARDY: Ce n'était pas marqué également:
Préparons une marche vendredi soir?
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, demeurons quand même
sérieux. Je pense que l'argumentation est présentée de
façon sérieuse. Si, ce matin, nous avons accepté des
modifications qui ont porté l'inscription de la municipalité de
Saint-Ambroise dans le comté de Joliette, c'était pour des
raisons socio-économiques, des raisons d'appartenance à Joliette
et surtout parce que la municipalité de Saint-Ambroise avait fait
connaître son avis par résolution connue par la voie des
journaux.
Or, si on veut être logique et c'est la seule
inquiétude, le seul point d'interrogation qui nous restait ce matin
si ce n'était pas que ces deux municipalités avaient des
raisons aussi évidentes, si ce n'était pas plus que
Saint-Ambroise, puisqu'elles sont plus près de Joliette, c'était
de savoir si, oui ou non, elles avaient manifesté leur intention et si
elles avaient fait connaître leurs désirs.
C'est à la connaissance de la commission que je me suis
informé je n'ai pas de cachette auprès des
autorités municipales, lesquelles m'ont expédié les
télégrammes suivants. Et les deux télégrammes sont
clairs au sujet de leurs raisons, de leurs désirs et ils nous indiquent
également les deux télégrammes que les
conseils municipaux avaient fait parvenir des résolutions, avaient
manifesté leur intention, peut-être même avant
Saint-Ambroise.
Je ne connais pas la date de l'intention de Saint-Ambroise. Si nous
voulons être logique et avoir une certaine cohérence dans notre
action, il faut quand même admettre que ce qui a été
autorisé pour Saint-Ambroise, pour des raisons claires de demande et
d'appartenance, doit l'être, à plus forte raison, pour les
municipalités de Saint-Thomas et de Lourdes qui ont encore plus de
raisons que Saint-Ambroise d'être dans le comté de Joliette et qui
ont également fait connaître leur désir, peut-être
même avant Saint-Ambroise.
Voilà le problème tel qu'il est posé et sur lequel
j'aimerais entendre les membres de la commission.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je suis passablement
étonné du télégramme que vient de lire le
député de Montcalm. Je parle de celui de la municipalité
de Saint-Thomas, parce que moi aussi, j'ai appelé cet
après-midi.
Je regrette infiniment de dire que le secrétaire-trésorier
qui, en fait, est au courant de toutes les résolutions qui sont
adoptées au conseil, m'a affirmé qu'il n'y a jamais eu de
résolution à cet effet et qu'il n'y en a même pas
été question au conseil municipal de Saint-Thomas. La distance
entre Saint-Thomas et Joliette est de cinq milles. C'est sûr que, si vous
prenez la dernière maison de Saint-Thomas par rapport au centre de la
ville, vous allez arriver sûrement à quatre milles. Il n'y a pas
d'erreur.
M. MASSE (Montcalm): De toute façon, ...
télégramme...
M. QUENNEVILLE: Si vous me permettez, je vous ai écouté
bien religieusement, M. le député. Je voudrais aussi corriger une
impression qui a été laissée ce matin par la
déclaration du député de Montcalm, à savoir que
Saint-Thomas se trouve dans la banlieue de Joliette. Or, il n'en est rien du
tout. Effectivement, entre Saint-Thomas et Joliette il y a encore dix-huit
fermes dont au moins douze ou quinze sont très importantes quant au
bétail. En plus de cela, il y a un inconvénient majeur au
développement de cette partie du comté actuel, un obstacle au
rattachement possible de Saint-Thomas avec Joliette qui est constitué
par la présence d'une usine très importante, considérable.
Naturellement et malheureusement, malgré les efforts du ministère
ou du service de la qualité de l'environnement, cette usine projette
dans les airs de fortes quantités de poussière rendant absolument
impossible le développement de ce côté-là. Ladite
usine s'appelle Les Ciments indépendants. Et je vous prie de me croire
que ce n'est pas une petite affaire... à Miron.
Je pense que, pour toutes ces raisons-là, d'abord, c'est de
créer une fausse impression que de dire que Saint-Thomas est dans la
banlieue de Joliette. Deuxièmement, il n'y a pas de développement
possible, de rattachement même à prévoir entre Saint-Thomas
et Joliette pour encore plusieurs années et même, on peut dire
presque à l'infini, aussi longtemps que cette compagnie demeurera
là. Il n'y a pas de plan domiciliaire non plus. Et les fermes qui
existent entre Saint-Thomas et Joliette ne sont même pas
cadastrées.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez, pour l'information de la
commission, de répondre à quelques points soulevés...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Le député de Joliette dit que les seize
fermes entre Joliette et Saint-Thomas ne sont même pas
cadastrées.
M. QUENNEVILLE: Elles ne sont pas cadastrées pour fins
domiciliaires.
M. LAFONTAINE: Ah! Nous n'avons pas la même définition du
mot "cadastré".
M. QUENNEVILLE: J'apporte une correction, M. le député de
Labelle.
M. MASSE (Montcalm): Quelques petits points pour l'information des
membres de la commission. D'abord, je ne veux pas mettre en doute la parole du
député de Joliette concernant l'appel téléphonique
qu'il a eu avec le secrétaire-trésorier, mais je vous avouerai
que, dans une municipalité comme dans un ministère, c'est le
maire ou le ministre qui prend la responsabilité. Je ne pense pas qu'on
puisse, au départ, mettre en doute la parole du maire de Saint-Thomas
qui, lui, a expédié un télégramme, face â un
appel téléphonique à un
secrétaire-trésorier. Je pense qu'on n'est pas pour jouer ce
jeu-là. Je n'ai pas vu le livre des minutes. Le maire prend certainement
ses responsabilités. S'il ne prend pas ses responsabilités, c'est
lui qui les portera de toute façon.
Concernant les fermes qu'il y a entre Joliette et Saint-Thomas, le
député devrait quand même admettre qu'il y a des fermes,
même dans Joliette et que, d'autre part, il y en a plus que dix-huit
entre Joliette et Saint-Ambroise.
M. QUENNEVILLE: Ce n'est pas la résolution.
M. MASSE (Montcalm): Deuxièmement, il est vrai qu'il existe une
cimenterie entre Joliette et Saint-Thomas. Il est également vrai qu'il
existe un autre type d'industrie, un peu dans le même genre, qu'on
appelle La Standard Line je ne sais pas si le nom est encore le
même, mais, quand j'étais là, ça s'appelait comme
ça qui existe de l'autre côté de la
municipalité et qui coupe la municipalité entre Joliette et ce
qu'on appelle le ruisseau Saint-Pierre. Pourtant, le ruisseau Saint-Pierre est
également dans le comté de Joliette. Je ne pense pas que ce
soient des raisons suffisantes. Une chose est claire. C'est que le point qui
restait en suspens cet après-midi n'était pas de savoir si, oui
ou non, l'objet était de transférer les municipalités.
Cela semblait être plutôt intéressant comme raisonnement. Ce
qui nous manquait, c'était de savoir si, oui ou non, les
municipalités s'étaient prononcées. Les
municipalités l'ont fait, si on se fie aux télégrammes
envoyés par les maires représentant, quand même, les
conseils municipaux. Je pense que c'est le problème actuellement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président. Je veux savoir au nom de qui et
quelle consultation il y a eue à Saint-Thomas de la part du maire qui se
fait le porte-parole de toute la population avec force arguments. Disons qu'il
y met le paquet, alors que le secrétaire-trésorier n'en a
même pas entendu parler.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas là qu'est le
problème.
M. QUENNEVILLE: Avez-vous une question à poser? Je vais y
répondre. Adressez-vous au président et je vais y
répondre.
M. LAFONTAINE: M. le Président, sur un point de
règlement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle sur un
point de règlement.
UNE VOIX: De la procédure.
M. LAFONTAINE: Non. Ce n'est pas de la procédure. C'est
simplement pour nous éclairer sur un point de règlement parce que
le député de Montcalm soutient qu'il a copie d'un
télégramme...
M. MASSE (Montcalm): J'ai même le télégramme.
M. LAFONTAINE: ... et le député de Joliette est en train
de dire qu'il a appelé le secrétaire-trésorier qui dit que
ce n'est pas vrai. J'ai l'impression que le député de Joliette
apporte un genre de preuve de oui-dire, se basant sur une seule personne.
M. QUENNEVILLE: Une question de règlement, à mon tour,
s'il vous plaît.
M. LAFONTAINE: J'aimerais que le député de Montcalm relise
son télégramme.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette sur
une question de règlement.
M. QUENNEVILLE: Je regrette infiniment que le député de
Labelle doute de ma parole. Parce que lorsque je dis que j'ai reçu un
téléphone, j'ai parlé assez longtemps pour poser toutes
les questions. Je pense que cela vaut un télégramme quand
même. Des preuves de oui1 dire...
M. LAFONTAINE: Je suis personnellement, comme député de
Labelle siégeant à cette commission, en face de deux
affirmations, dont une qui vient du député du comté de
Joliette et l'autre qui vient du député du comté de
Montcalm.
M. HARVEY (Chauveau): Dont un qui a déjà menti et l'autre
qui n'a jamais menti. Il vous a déjà menti, celui-là.
M. LAFONTAINE: C'est la raison pour laquelle j'aimerais que le
député du comté de Montcalm relise son
télégramme pour voir si ce sont bien les affirmations contenues
dans son télégramme.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: D'abord, il n'y a pas de question de règlement dans ce
que vient de dire le député de Labelle. Il pose une question. Il
demande au député de Montcalm de lire le
télégramme. Tous les membres de la commission ont
écouté... D'ailleurs, il a lu deux fois le
télégramme, jusqu'à maintenant. Il l'avait commencé
et il l'a relu.Ce n'est quand même pas un livre, ce
télégramme. Il est assez succinct, assez bref. Je pense que nous
l'avons tous très bien compris. Nous savons ce qu'il contient et,
à moins que l'on veuille encore allonger indéfiniment les
travaux, je pense que l'on peut poursuivre ces derniers sans demander de
nouveau au député de Montcalm de lire le télégramme
dont il nous a fait lecture à deux reprises jusqu'ici.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Témiscouata.
M. SIMARD (Témiscouata): L'argumentation du ministre responsable
de l'ODEQ est fondée sur la version d'un
secrétaire-trésorier d'une municipalité. Il ne faut pas
rêver en couleur. Dans une paroisse, le maire n'est pas un employé
du gouvernement. Il a été élu par cette population tandis
que le secrétaire-trésorier est une personne à
salaire.
J'ai fait partie d'un conseil municipal pendant plus de quinze ans. Et
vous semblez surpris que, dans l'espace de deux heures, un député
reçoive une confirmation d'un maire de paroisse.
Il est facile de se réunir à une quinzaine de minutes
d'avis. Dans mon cas, je peux réunir mon conseil municipal pour autant
qu'il y a quorum et il peut se prendre des décisions, même sans
que le secrétaire municipal soit là.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Pour répondre au député de
Témiscouata, je sais que le maire et les conseillers sont élus et
que le secrétaire-trésorier est un employé. Il y a une
autre chose que je sais, c'est qu'habituellement il peut peut-être
manquer des échevins ou un maire à une réunion, mais le
secrétaire-trésorier est là puisqu'il est payé pour
cela. Je peux vous affirmer, encore une fois, que j'ai demandé s'il y
avait eu une consultation; il a dit que c'était un problème qui
les laissait parfaitement indifférents. J'ai pris la parole du
secrétaire-trésorier qui est là depuis plusieurs
années. Si cet homme, qui est un salarié ne donnait pas de bons
services, s'il n'était pas compétent, il y a longtemps qu'il
aurait été remercié de ses services.
Je voudrais savoir à quelle heure le député de
Montcalm a reçu le télégramme.
M. MASSE (Montcalm): Après le diner. Etant donné la
faiblesse de mes services techniques, je me suis branché sur les
services techniques d'autres, ils se sont informés à ma demande,
tel que ça avait été entendu, tel que je l'avais
clairement laissé entendre à la commission et les
télégrammes sont arrivés â 3 h 59 et à 2 h
49. A 3 h 59 pour Notre-Dame-de-Lourdes et 2 h 49 pour Saint-Thomas.
Télégramme JOLCC 950, Saint-Thomas-de-Joliette via Joliette,
Québec 13 h 22; il est arrivé ici à 13 h 24.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Si vous permettez, j'ai justement parlé avec le
secrétaire-trésorier à 2 h 55 et il n'avait pas
été avisé qu'il y avait une assemblée cet
après-midi. Il a dit qu'il n'en avait jamais été question,
dans aucune assemblée, qu'il n'y avait jamais eu de résolution
à cet effet et que la population n'avait pas été
consultée.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je pense qu'on va fort
loin. D'une part, j'ai clairement indiqué cet après-midi
je n'ai joué dans le dos de personne que j'allais demander aux
autorités et il me semble que l'autorité, dans une
municipalité, qui s'exprime au nom de la municipalité, c'est le
maire. Si on m'avait dit: Non, ce n'est pas le maire, c'est le
secrétaire-trésorier, j'aurais demandé au
secrétaire-trésorier. J'ai demandé au maire comme
probablement n'importe qui à cette table l'aurait fait, pour s'informer
quelle était l'opinion dans une municipalité.
Le maire m'informe de l'opinion de sa municipalité, les deux
maires insistent sur des résolutions qu'ils ont fait parvenir. Le
député de Joliette met en cause deux points très
importants. D'une part, il dit que ce n'est pas le maire qui exprime
l'idée d'une municipalité mais le
secrétaire-trésorier, ce que je refuse d'accepter comme principe
administratif. Deuxièmement, il va jusqu'à mettre en doute la
parole des maires, laissant clairement entendre que ces maires nous content des
mensonges en
prétendant qu'il y a eu des résolutions de leurs conseils
municipaux. Je pense que c'est aller fort loin que de lancer, ici à
l'Assemblée nationale contre ces gens qui ne sont pas ici pour se
défendre, des accusations aussi graves que celles d'un mensonge public
à une commission parlementaire qui existe légalement et qui
étudie un problème fondamental, celui de la carte
électorale. En plus de ça, il laisse aussi entendre que,
personnellement, je suis moi aussi impliqué dans cette question, alors
que je n'ai joué dans le dos de personne. Toutes les choses ont
été faites publiquement pour l'information de la commission. Je
pense qu'on doit tenir compte de ces trois points dans notre discussion et ne
pas aller trop loin.
Le député de Joliette nous l'a dit ce matin,
peut-être qu'il a été absent pour cause de maladie.
Personne ne le lui reproche, peut-être que ces résolutions lui ont
été envoyées et qu'il n'en a pas pris connaissance. Je ne
vois pas que ce soit une raison pour jeter du doute dans l'esprit des membres
de la commission sur l'intégrité des deux maires en question.
M. QUENNEVILLE: Je voudrais faire remarquer au député de
Montcalm que je n'ai jamais parlé de deux maires. Si je ne me trompe
pas, j'ai parlé d'un maire, d'une municipalité.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas la moitié...
M. QUENNEVILLE: Laissez-moi finir, je ne vous ai pas interrompu, M. le
député. Premièrement, je n'ai pas parlé de deux
maires, j'ai parlé d'un maire. J'ai parlé d'une
municipalité et d'un secrétaire-trésorier avec qui j'avais
communiqué. Je n'ai jamais impliqué le député de
Montcalm. Je n'ai jamais pensé que le renseignement qu'il nous donnait
était de son cru ou quoi que ce soit. Il n'en reste pas moins que, moi
aussi, j'ai des renseignements aussi valables, à moins que le
député de Montcalm accuse aussi le
secrétaire-trésorier de la municipalité de Saint-Thomas
d'être un menteur.
M. MASSE (Montcalm): Je n'ai jamais soulevé le point...
M. QUENNEVILLE: Laissez-moi finir. Je n'ai jamais dit que le maire ne
devait pas représenter la population.
J'ai dit qu'avant d'être le porte-parole de la population, il
fallait quand même qu'il y ait au moins une consultation ou un mandat de
cette même population. Je serais extrêmement surpris que dans une
municipalité comme Saint-Thomas vous n'êtes pas dans
Montréal il se fasse une consultation et que le
secrétaire-trésorier de la municipalité n'en ait pas
entendu parler.
Notez bien, encore une fois, que quand le député de
Montcalm a commencé par dire qu'on avait convenu de communiquer avec les
municipalités, je ne crois pas qu'on ait convenu. On en a parlé
mais on n'en a pas convenu. D'ailleurs, j'ai dit là-dessus que, s'il
fallait recommencer en ce moment des consultations auprès des
populations, que ce soit de Saint-Donat, de Saint-Thomas, de
Notre-Dame-de-Lourdes, de Sainte-Elisabeth, Saint-Félix-de-Valois, il
n'y aura plus de fin, naturellement. A chaque fois qu'on va étudier un
comté, ce sera de la surenchère et ce sera exactement ce qui se
produit cet après-midi. En fait, le député de Montcalm a
un télégramme qui vient du maire de Saint-Thomas et moi j'ai des
renseignements qui me viennent du secrétaire-trésorier et qui
vont justement à l'encontre de ces mêmes renseignements.
M. MASSE (Montcalm): C'est un télégramme qui fait
référence à une résolution du conseil municipal. Ce
n'est pas uniquement l'opinion du maire. Il fait clairement
référence à une résolution de ce conseil municipal.
Pourquoi a-t-il été question du télégramme? C'est
que si on a accepté Saint-Ambroise, ce matin, c'est entre autres raisons
parce que Saint-Ambroise avait adopté une résolution. Or, on
s'est informé, et tout le monde savait qu'on allait le faire, si oui ou
non Saint-Thomas et Lourdes avaient également manifesté leur
intention par résolution et les deux télégrammes sont
clairs à ce sujet. Il y en a même un qui donne la date. Si c'est
bon pour Saint-Ambroise d'avoir fait l'objet d'un changement parce qu'il y a eu
une résolution, le même droit doit être donné
à Saint-Thomas et à Lourdes qui elles, également, ont
passé une résolution telle que nous le confirment les deux
télégrammes signés par les maires.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, encore une fois, d'abord ce
n'est pas la seule raison que nous avons donnée ce matin. C'est une des
raisons. Deuxièmement, vous ne croyez pas que si, en fait, il y avait eu
une résolution, quand on connaît les bons hebdomadaires qu'on a
dans Joliette, dans un des deux journaux, probablement L'Horizon, il y aurait
sûrement eu mention de cette résolution comme il y en a eu une,
par exemple, pour Saint-Ambroise.
M. MASSE (Montcalm): Qui était dans le Joliette Journal.
M. QUENNEVILLE: Vous n'êtes pas à Chicago, ni à New
York ni à Montréal. Vous êtes dans une petite place,
actuellement. Vous êtes à Joliette où deux hebdomadaires
colligent chaque semaine toutes les nouvelles de chaque paroisse et je serais
extrêmement surpris que le journal de la qualité du journal
L'Horizon, n'ait pas fait mention d'une telle résolution.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, cela soulève deux
points. Il faudrait savoir si les municipalités ont envoyé les
télégrammes aux journaux et si les journaux ont reçu les
télégrammes, il faudrait demander à l'ancien directeur
d'information de L'Horizon pour quelles raisons cela n'a pas été
publié.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je ne sais pas quel
contrôle...
M. MASSE (Montcalm): II ne s'agit pas de savoir si c'est publié
dans le journal ou pas. Il s'agit de savoir si la résolution est
passée. Le député laisse toujours planer le doute. Il n'y
a pas eu de résolution. Il ne faut pas demander autre chose. On l'a
demandé au maire et le maire spécifie qu'il y a eu des
résolutions.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'écoute avec beaucoup
d'intérêt la discussion qui est en train de se dérouler. Ce
matin, le député de Saint-Maurice a fait état d'un article
de journal paru le 22 novembre, je crois, dans le Joliette-Journal. Cet article
faisait allusion à la résolution d'un comité de citoyens
et aussi à une résolution du conseil municipal envoyée
à l'honorable Robert Quenneville.
J'ai vu le député de Joliette s'opposer en disant qu'il
n'avait jamais reçu cette résolution. Mais il l'a reconnu, ce
matin, parce qu'il l'a lue dans le journal; ça, c'est ce matin.
M. QUENNEVILLE: D'accord.
M. LAFONTAINE: Parce qu'on y a fait allusion, on a lu la
résolution qui paraissait dans le Joliette Journal. Il a reconnu la
résolution comme étant valable, mais il ne l'a vue que dans le
journal.
A l'heure actuelle, le député de Montcalm apporte deux
copies de télégrammes. J'entendais tout â l'heure le
député de Joliette dire: Je n'implique pas le
député de Montcalm, mais j'ai aussi remarqué par exemple
que le député de Joliette est allé jusqu'à demander
au député de Montcalm à quelle heure il avait reçu
ces télégrammes. Je trouve qu'on entre passablement dans des
détails minutieux. Si on n'implique pas directement le
député de Montcalm, si on ne lui prête peut-être pas
une finesse politique exagérée, un genre de stratégie, on
ne le met pas en doute, on ne l'implique pas, mais on pose des questions, c'est
du semblable au même.
Le télégramme que j'ai demandé, je l'ai, avec la
permission de mon ami le député de Joliette. Il y est bien
question... Je comprends que le député de Joliette ait
consulté à l'heure du lunch le secrétaire-trésorier
de la municipalité, mais avant que je lise le télégramme,
il ne faudra jamais oublier qu'un secrétaire-trésorier dans une
municipalité, relativement au rôle joué par le maire dans
une municipalité, remplit un rôle secondaire. C'est un
employé, ce n'est pas l'élu du peuple, et à temps partiel,
dans bien des cas.
UNE VOIX: On n'est pas aux Affaires municipales.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, sur un point d'ordre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un point d'ordre.
M. QUENNEVILLE: Je comprends qu'il remplit un rôle secondaire,
mais est-ce que cela change la vérité? C'est pour ça que
c'est important de tout dire.
UNE VOIX: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Lequel a la vérité, le
secrétaire-trésorier ou le maire?
M. QUENNEVILLE: Bien oui!
M. LAFONTAINE: Si on écoute le député de Joliette,
c'est une preuve de oui'-dire, il n'a même pas de document. On est
obligé de se fier à un appel téléphonique
supposément fait durant l'heure du déjeuner.
M. QUENNEVILLE: Non, non!
M. LAFONTAINE: Le député de Montcalm arrive avec des
documents, des copies de télégrammes.
M. HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: J'ai suivi, depuis un certain temps, les échanges de
part et d'autre, entre le député de Joliette et le
député de Montcalm, et maintenant le député de
Labelle, et je m'interroge fortement à savoir si le débat actuel
est bien pertinent. Au fond, on discute très peu de la motion.
M. MASSE (Montcalm): Mais c'est le député de Joliette
qui...
M. HARDY: On est en train de discuter de la valeur des
témoignages reçus de part et d'autre. Je pense que les membres de
cette commission ont assez d'expérience, sont assez adultes pour
être en mesure d'analyser à leur juste valeur et la preuve
amenée par le député de Montcalm, un
télégramme, et la preuve produite par le député de
Joliette, un appel téléphonique. On est devant un
télégramme, on nous l'a lu, on
sait ce qu'il contient. Le député de Joliette nous a dit
en quoi avait consisté la teneur de la conversation
téléphonique qu'il a eue avec le
secrétaire-trésorier de Saint-Thomas. Je pense que, si on veut
vraiment travailler, on pourrait, maintenant que nous sommes en présence
de ces témoignages, les analyser suivant notre expérience, notre
jugement et revenir au fond de la motion.
M. LAFONTAINE: M. le Président, parlant sur le point d'ordre
formulé par le député de Terrebonne, parce que le
député de Montcalm est en train d'élaborer un raisonnement
qui se tient, parce que le député de Joliette, voulant briser le
raisonnement du député de Joliette, voulant laisser croire que le
raisonnement du député de Joliette... Je m'excuse, je veux dire:
Du député de Montcalm.
M. HARVEY (Chauveau): Mêlé un peu.
M. LAFONTAINE: Il laisse croire que, par un coup de
téléphone, ce que le député de Montcalm a
apporté à la connaissance de la commission nationale est plus ou
moins valable, qu'on devrait se fier plus â un téléphone
qu'à des télégrammes que le député de
Montcalm apporte. Je trouve que le débat, non seulement n'est pas
pertinent... Il est pertinent, mais c'est justement là la valeur quand
on apprend, dans le télégramme, que Saint-Thomas est
située â quatre milles du centre-ville de Joliette, qu'elle est
reliée...
M. HARDY: Cela vous a pris le télégramme pour savoir
ça.
M. LAFONTAINE: Nous essayions de le dire ce matin et nous n'avions pas
l'air convaincants pour convaincre le député de Terrebonne. Le
député de Terrebonne a besoin de preuves.
M. HARDY: Je savais depuis fort longtemps la distance; j'y suis encore
allé il y a quinze jours.
M. LAFONTAINE: Cela ne paraissait pas, de la façon que le
député de Terrebonne réagissait ce matin. Farce que s'il
est allé là il y a deux semaines, comme il le dit, il a
certainement dû rencontrer des gens à Saint-Thomas qui se sont
plaints à lui...
M. HARDY: Du tout.
M. LAFONTAINE: ... directeur du Parti libéral, protestant
énergiquement contre l'iniquité que le Parti libéral est
en train de commettre vis-à-vis de la population de Saint-Thomas.
M. HARDY: M. le Président, est-ce que le député de
Labelle...
M. LAFONTAINE: S'il est allé là, certainement qu'il l'a
su.
M. HARDY: J'ai justement entendu, lors de mon...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: ... passage à Joliette, certaines expressions
d'opinions relativement â la carte électorale. Mais
présisément, personne ne m'a parlé de la situation de
Saint-Thomas.
M. LAFONTAINE: Voyez-vous, M. le Président, j'ai encore tendu une
perche au député de Montcalm. Je pensais qu'il était au
moins pour être positif. Du député de Terrebonne, je
m'excuse Je ne voudrais pas faire l'insulte â mon bon ami, le
député de Montcalm. C'est une preuve du oui-dire dont il n'a pas
entendu parler. Le député de Joliette a parlé au
secrétaire-trésorier et ça lui suffit. Il n'a pas besoin
de savoir ça. L'article de Joliette Journal' que nous avons produit ce
matin faisait bien mention d'une copie de la résolution envoyée
à l'honorable Robert Quenneville.
C'étaient les services administratifs de l'honorable ministre
d'Etat qui ne fonctionnaient pas. Ce matin, les services administratifs...
M. QUENNEVILLE: M. le Président, sur un point d'ordre.
M. LAFONTAINE: ... il ne les voit pas fonctionner mal.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un point d'ordre.
M. QUENNEVILLE: Je m'excuse, ce n'est pas la raison que j'ai
donnée. Je n'ai jamais parlé de la qualité des services
administratifs de mon cabinet. Au contraire, je vous ai donné la vraie
raison. Et vous, vous faussez le sens de mes paroles.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'accepte la raison donnée
par le député de Joliette, mais je m'interroge tout de même
sur le fait qu'il n'ait jamais reçu la résolution de
Saint-Ambroise. Mais présentement, le député de Montcalm
apporte, devant la commission, deux télégrammes. Le
député de Joliette dit qu'ils sont plus ou moins valables parce
qu'il y en a un... J'ai appelé le secrétaire-trésorier et
il m'a dit qu'il n'était pas au courant de ça.
En partant, c'est une preuve de ouï-dire.
M. QUENNEVILLE: Un point d'ordre, M. le Président.
M. LAFONTAINE: Et quand je Us...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Un point d'ordre, le député
de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Je n'ai jamais dit que le
secrétaire-trésorier m'avait dit qu'il n'était pas au
courant de ça
M. LAFONTAINE: Qu'est-ce qu'il a dit?
M. QUENNEVILLE: Il m'a dit exactement qu'il n'y avait jamais eu de
résolution adoptée au conseil.
M. LAFONTAINE: Oui, il y en a eu une.
M. QUENNEVILLE: Je ne sais pas, je ne suis pas au courant.
M. LAFONTAINE: C'est parce qu'il n'est pas au courant.
M. QUENNEVILLE: Ah! Là, vous tirez des conclusions.
M. LAFONTAINE: Le député de...
M. MASSE (Montcalm): Vous laissez donc entendre que le maire vous a
menti...
UNE VOIX: C'est ça.
M. MASSE (Montcalm): ... quand il a dit qu'il y avait eu une
résolution.
M. QUENNEVILLE: Je vous donne le témoignage...
M. LAFONTAINE: Je relis le télégramme, M. le
Président.
M. QUENNEVILLE: Ce n'est pas votre témoignage à vous.
M. LAFONTAINE: Conseil municipal Saint -Thomas-de-Joliette.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plait! Le
député de Labelle.
M. LAFONTAINE: "Conseil municipal Saint-Thomas-de-Joliette s'oppose
formellement à rattachement autre comté que Joliette. Toute
affaire et services dépendent de service de Joliette. Distance
Saint-Thomas et centre-ville de Joliette, quatre milles. Grand nombre de
citoyens résidants travaillent à Joliette.
Population unanimement hostile rattachement comté de Berthier.
Demandons instamment rattachement au comté de Joliette pour raisons
économiques et sociales évidentes. Réitérons
c'est écrit en français réitérons avec force
résolution déjà expédiée en ce sens. Le
conseil municipal de Saint-Thomas de Joliette." Ce n'est pas marqué le
secrétaire, c'est bien marqué le conseil municipal de Joliette.
C'est bien marqué à la ligne auparavant: Réitérons
avec force résolution... Et c'est signé par Roland Harnois,
maire. C'est apporté par le député de Montcalm devant
l'Assemblée. Or, je pense que le député de Montcalm est
une personne sérieuse, une personne sur laquelle je dois me fier, parce
qu'il représente avec beaucoup de brio son comté, le comté
de Montcalm. Alors, je me demande ce que fait l'intervention du
député de Joliette quand le député dit qu'il a fait
un coup de téléphone au secrétaire-trésorier qui
lui a dit que...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: D'abord, il y a un principe en jeu. Il ne s'agit pas,
premièrement, de mettre la parole du député de Joliette en
jeu. Absolument pas. Je crois en sa parole. Mais il y a ceci. Il y a eu des
représentations de faites ici à la commission par des
députés disant que le maire leur avait envoyé des
représentations.
M. HARDY : Pas à la dernière minute. M. GAGNON: Non.
Depuis une semaine. M. HARDY: Pas sur invitation des députés.
M. GAGNON: Non. Mais dans aucun cas on n'a parlé d'un
secrétaire municipal qui, lui, est un employé
rémunéré et engagé par résolution. Alors, je
me pose la question, pour bien illustrer: Est-ce qu'un employé du
gouvernement, un fonctionnaire, si haut coté soit-il, a
préséance sur la parole d'un ministre? La question se pose. C'est
un élu et l'autre, un employé. Et voici le maire qui
reçoit un mandat de son peuple, qui a charge de voir aux
responsabilités de sa municipalité et de son secteur et qui a
charge de faire les représentations qui s'imposent. Voici un
secrétaire municipal qui est l'instrument d'un conseil municipal et qui
n'est pas élu, mais qui est celui qui doit donner ce qu'un conseil
municipal décide, ce qu'un maire parce qu'un maire a des
prérogatives, des droits et des devoirs que le code municipal lui confie
et qui sont bien clairs tandis que la loi dit pour un
secrétaire-trésorier qu'il doit accomplir ce qu'un conseil
municipal lui donne le droit d'accomplir. Or, il y a un principe en jeu. Est-ce
que c'est un secrétaire-trésorier qui, par un appel
téléphonique, doit éclairer la commission ou si c'est le
maire qui, lui, est en fonction, qui a été élu, qui a
prêté serment et qui envoie un document officiel? Le
télégramme est reconnu comme un document officiel. Mais, il ne
s'agit pas de mettre la parole du député de Joliette en doute.
Loin de là. Au contraire, je crois ce qu'il a dit. Mais, comme principe
il va venir d'autres résolutions ou d'autres messages des maires
est-ce que moi, je dois aller chercher la parole du
secrétaire-trésorier qui est
l'instrument d'un conseil ou si je dois dire: Voici un maire qui
s'exprime par un télégramme ou une résolution qui est
toujours un document valable devant la commission, c'est-à-dire qu'il
fait voir le point de vue municipal dans un secteur donné, dans une
municipalité? Lequel des deux dois-je prendre? Le principe se pose et
c'est pour cela, qu'on doit dire ce qui prévaut à la commission.
A mon avis, c'est celui qui a reçu le mandat, celui qui est élu
et non pas l'instrument de celui qui est élu.
Le secrétaire est l'instrument du maire et ici devant la
commission, je suis obligé de croire le secrétaire au
détriment du maire, alors que je devrais croire le maire. De la
même façon que je suis tenu de croire un ministre par rapport
à un haut fonctionnaire. C'est un peu le principe qui est débattu
autour de la table. Ce serait une horreur s'il fallait qu'un secrétaire
municipal soit placé devant un maire qui, par ses fonctions, est celui
qui représente la municipalité et qui fait des revendications.
Allez voir dans tous les ministères du gouvernement si ce n'est pas le
maire qui fait les représentations, discute avec les autorités
lorsqu'il s'agit de points importants de la municipalité.
Devant la commission, si c'est le secrétaire municipal qui a
préséance, je dis que non seulement la commission erre dans son
travail, puisque c'est le plus grand "show" que nous faisons depuis 100 ans,
mais elle erre également sur les conseils que nous lui donnons, sur les
documents officiels municipaux et signés par le maire d'une
municipalité ou de nombreuses municipalités, tel que le
député de Labelle vient de le présenter.
Il faut voir les choses de la manière la plus réaliste
possible et se confier le mieux possible aux hommes qui ont reçu un
mandat, que ce soit au niveau provincial ou municipal, mais jamais aux
employés, parce que n'importe quel employé sera tenté de
faire chanter le coq.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, un point d'ordre. Tantôt
le député de Gaspé-Nord a fait état, avec beaucoup
d'emphase, du mandat du maire et a ajouté surtout un point bien
important, c'est que le maire est assermenté. Je voudrais que le
même député nous dise si d'après lui, le
secrétaire-trésorier est assermenté.
M. GAGNON: Oui, le maire est assermenté en vertu d'un mandat que
le peuple lui a confié et le secrétaire municipal, je l'ai dit
tout à l'heure, est assermenté en vertu de ce que le conseil
municipal l'autorisera à agir. Ce n'est pas pareil. Regardez dans le
code municipal. J'ai été secrétaire seize ans. On ne peut
rien faire sauf les instructions que l'on reçoit d'un conseil ou d'un
maire. C'est le maire qui a préséance sur tout le conseil, qui
doit diriger les délibérations, administrer sa
municipalité et prendre la responsabilité devant le peuple.
M. QUENNEVILLE: Cela renforce justement l'argument que j'apporte. Le
secrétaire-trésorier ne peut rien faire, ne peut rien dire sans
être autorisé par son maire. Alors, il n'y a jamais eu de
résolution.
M. GAGNON: Non. Je dirai plus que ça. Je dirai qu'un conseil
municipal...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Un instant, s'il vous plaît !
M. GAGNON: ... qui est réuni, a le droit d'adopter toutes les
résolutions en l'absence du maire, pour autant qu'un procès
verbal est dressé et qu'il est inscrit au livre des minutes. Mais le
conseil municipal peut adopter n'importe quelle résolution en l'absence
du maire. Mais il n'y a aucun article du code municipal qui oblige un
secrétaire municipal à assister à une assemblée du
conseil.
Il peut y avoir un secrétaire-adjoint. Vous pouvez nommer un
secrétaire séance tenante, par une résolution, mais dans
aucun cas la loi ne vous oblige. Je rejoins ce que j'ai dit tout à
l'heure. Le maire a préséance d'une façon
incontestée et incontestable dans ce qu'il dit et le secrétaire
est l'instrument du maire, du conseil municipal. C'est pour ça qu'il ne
faudrait pas chevaucher parce que, comme je l'ai dit tout à l'heure, il
y aura d'autres résolutions ou d'autres messages de la part des maires
et il ne faudrait pas, à ce moment, que ce soit un secrétaire
municipal, son intention si bonne soit-elle, qui ensevelisse un conseil
municipal. La démocratie, qu'est-ce que c'est à ce moment?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, j'aurais une question
à poser au député de Joliette, s'il veut bien me
répondre. Pour quelle raison ne s'est-il pas informé
auprès du maire?
M. QUENNEVILLE: Pas du tout, le secrétaire-trésorier est
celui que je connais davantage et je peux vous dire que si c'est
l'allégeance politique qui vous inquiète, disons que...
M. MASSE (Montcalm): Non. Je ne me rappelle pas le nom du
secrétaire-trésorier.
M. QUENNEVILLE: Dites-moi pourquoi vous vous êtes informé
au maire.
M. MASSE (Montcalm): Parce que c'est logique qu'on s'adresse au
maire.
M. QUENNEVILLE: Je me suis informé au
secrétaire-trésorier qui est normalement au courant de toutes les
résolutions qui sont prises dans un conseil.
M. MASSE (Montcalm): En toute logique... Je me suis informé au
maire pour lui demander quelle était l'opinion de son conseil
municipal...
M. QUENNEVILLE: Je pense qu'en toute logique, moi aussi
j'étais...
M. MASSE (Montcalm): ... et s'il y avait eu une résolution.
M. QUENNEVILLE: Oui, mais vous êtes allé plus loin. Vous
avez dit qu'il était le porte-parole de toute la population. Il n'y a
pas eu de consultation.
M. MASSE (Montcalm): En principe, il est élu par la population.
Donc, il est le porte-parole de cette dernière...
M. QUENNEVILLE: Un instant. Pas pour cela.
M. MASSE (Montcalm): ... ce que n'est pas le
secrétaire-trésorier.
M. QUENNEVILLE: Sur un point particulier, il faut quand même qu'il
y ait une consultation avant la résolution.
M. MASSE (Montcalm): Je pense qu'il y a une certaine logique. Tout
d'abord, on s'adresse au maire parce que je crois que c'est lui qui est le
porte-parole élu de la population. Deuxièmement, le maire
m'envoie un télégramme dans lequel il fait
référence à une résolution du conseil
municipal.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: Est-ce qu'on pourrait demander la production du
télégramme, parce que, lorsqu'on parle d'un document devant une
commission ou la Chambre, on doit le produire.
M.LAFONTAINE: Sur le point d'ordre.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y aurait possibilité de faire
venir le document?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Tout à l'heure, j'ai demandé qu'on relise
le télégramme au député de Terrebonne. J'ai entendu
les hauts cris de protestation du leader parlementaire...
M. HARDY: Je ne demande pas de le lire. Qu'on le produise...
M. LAFONTAINE: ... du gouvernement. Là, non seulement...
M. HARDY: ... pour que nous puissions le voir.
M. LAFONTAINE: ... veut-il l'entendre lire mais il veut le faire
produire.
M. HARDY: C'est cela.
M. LAFONTAINE: Et je connais les raisons.
M. HARDY: J'aimerais que nous le voyions.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a pas de cachette. C'est la raison. Je l'ai
dit tout à l'heure. N'ayant pas les services techniques pour assurer une
continuité à l'action, je me suis adressé â un autre
parti politique. Si, parce que tout à l'heure...
M. HARDY: Conformément à notre règlement, je
demande qu'on produise...
M. MASSE (Montcalm): ... le député est venu lire ce
télégramme et qu'il a réalisé que le
télégramme était adressé au Dr Laurin, chef de
l'aile parlementaire, c'est conforme à ce que j'ai dit.
M. HARDY: Ce n'est pas ce qui m'intéresse.
M. MASSE (Montcalm): Je n'ai pas d'objection à faire faire des
photocopies, mais je n'ai pas de machine à photocopier. Si le
président veut s'en occuper...
M. HARDY: Je voudrais, pour les fins de la discussion, qu'on le produise
au président, comme c'est prévu dans les règlements.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député de Terrebonne pourrait
expliquer pourquoi?
M. MASSE (Montcalm): Comme on me demandait de le relire continuellement,
je le gardais dans les mains.
M. HARDY: Parce qu'en vertu des règlements, il est dit que,
lorsqu'on invoque un document, on doit le produire.
M. LAFONTAINE: Oui, mais comment se fait-il que, ce matin, invoquant la
résolution du conseil municipal de Saint-Ambroise, le
député de Terrebonne qui, cet après-midi, dit que,
conformément à nos règlements, on peut demander la
production d'un document, n'a pas demandé la production de l'article du
Joliette Journal?
M. HARDY: ... on peut.
M. LAFONTAINE: Quelles sont ses intentions?
M.HARDY: Parce que j'avais lu l'article du Joliette Journal. Je le
connaissais.
M. LAFONTAINE: Et vous avez attendu
qu'on invoque une motion pour l'accepter? Vous n'êtes pas
allé au-devant des coups.
M. HARDY: Voyons donc!
M. LAFONTAINE: Vous l'aviez lu? Vous en lisez des affaires.
M. HARDY: Pensez-vous que je fais tout ce qui est dit dans les
journaux?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Je n'ai pas d'objection...
M. HARDY: Je continue à demander, tel que me permet le
règlement, que le télégramme soit produit.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le président pourrait nous rendre
le service de le faire photocopier et d'en distribuer...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Bien sûr.
M. MASSE (Montcalm): ... un certain nombre de copies, parce que nous
aurons probablement à y faire référence à un
certain moment. D faudrait quand même revenir â l'objet de la
discussion. Le télégramme, dans cette histoire, n'est quand
même qu'un fait apporté.
L'objet de la discussion est ceui-ci: Nous plaidons la cohérence
et la logique, comme le député de Terrebonne, dans
l'élaboration de la carte électorale. Nous avons accepté
ce matin, au nom de cette cohérence et de cette logique, pour des
raisons socio-économiques, le rattachement de Saint-Ambroise au nouveau
comté de Joliette. Or, à la suite de cette résolution,
nous avons demandé les mêmes avantages ou le même geste en
faveur de la municipalité de Saint-Thomas et de la municipalité
de Lourdes. Or, il advient que ces deux dernières municipalités
ont encore plus de raisons, au nom de la cohérence et de la logique,
d'être intégrées à Joliette. Elles sont encore plus
près de Joliette.
Il y a encore plus de gens dans ces municipalités qui
travaillent, qui gagnent leur vie à Joliette. Il y a encore plus de
liens socio-économiques avec la municipalité de Joliette. Si on a
accepté Saint-Ambroise ce matin, c'est au nom de ces raisons-là.
Et Saint-Ambroise, en plus et ce n'est peut-être la raison
principale mais on y avait énormément insisté avait
fait connaitre sa résolution, avait manifesté par
résolution son intention d'être rattachée au comté
de Joliette. C'est là-dessus que nous nous sommes informés,
auprès des autorités municipales, à savoir si oui ou non
ces municipalités ont les mêmes désirs que la
municipalité de Saint-Ambroise et si ce désir a été
exprimé sous une forme ou sous une autre. C'est ainsi qu'on s'est
adressé aux maires, lesquels nous ont fait parvenir deux
télégrammes, un pour chaque municipalité, exprimant
clairement leurs désirs, au même titre que Saint-Ambroise et
probablement pour les mêmes raisons d'être rattachée
à Joliette. Les deux maires laissent clairement entendre qu'il y a eu
des résolutions. On a mis en doute le fait qu'il y a eu une
résolution, mais enfin, je me fie quand même au maire, à
moins qu'on me prouve qu'il est menteur. Il a fait référence
clairement dans son télégramme â une résolution. Ces
télégrammes n'ont pas été demandés à
l'insu des membres de la commission. On a terminé là-dessus. J'ai
demandé ces informations, elles nous sont parvenues.
IL y a plus de raison pour Saint-Thomas et pour Lourdes, je ne vois pas
pourquoi la même commission, au nom de la même cohérence et
de la même logique, accepterait ce matin l'intégration de
Saint-Ambroise dans le comté de Joliette et refuserait, au nom de quoi,
je ne le sais pas, le même droit aux municipalités de Saint-Thomas
et de Lourdes puisque maintenant elles sont toutes les deux à
égalité. Il y a autant de raisons socio-économiques et des
résolutions ont été adoptées partout. S'il advient
que ce sont les 1,700 électeurs qui forment ces deux
municipalités qui posent un problème il serait encore plus
logique de rescinder notre résolution au sujet de Saint-Ambroise et de
replacer Saint-Ambroise dans le comté Berthier et de faire
adhérer Lourdes et Saint-Thomas dans le comté de Joliette, parce
qu'elles sont encore plus près que Saint-Ambroise.
Comment voulez-vous retourner devant la population et expliquer la
cohérence de nos décisions si nous rejetons Lourdes et
Saint-Thomas après avoir accepté la municipalité de
Saint-Ambroise. C'est évident. N'importe quel esprit logique dans la
région mettra en doute, non pas notre parole, non pas les
résolutions que nous avons adoptées, mais on mettra en doute
notre logique même et notre raisonnement au sujet de la cohérence
de la carte électorale. Le député de Terrebonne, plus que
tout autre, a cherché depuis des mois, de concert avec les membres de la
commission à présenter une carte électorale et ce
n'est pas facile avec une certaine logique et une certaine
cohérence. Il ne faudrait pas, par un geste de dernière heure,
alors qu'on peut bonifier la présentation qui a été faite
à Joliette, refuser à des citoyens ce qu'on a donné
à d'autres au nom de je ne sais plus quoi. C'est cela qui est l'objet de
la discussion actuellement et c'est autour de cela que doivent se centrer nos
raisonnements. Il ne s'agit pas de savoir si oui ou non le
secrétaire-trésorier prime sur le maire dans l'envoi de messages
ou de choses semblables.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: J'ai fait remarquer au
début que le voeu de la population, si cela existait,
n'était pas le seul critère qui devait nous orienter dans le
découpage de la carte et qu'il y avait un autre critère qui
était quand même celui de la démographie. Alors, je pense
que celui-là a compté beaucoup plus. Effectivement on a tenu
compte en deuxième lieu de la résolution de la
municipalité de Saint-Ambroise.
J'ai justement fait remarquer ce matin qu'en raison de la distraction
comme dirait le député de Saint-Maurice de la
municipalité de Saint-Calixte et d'Entrelacs, le nombre
d'électeurs qui avaient été distraits du comté
équivalait au même nombre, ou sensiblement, d'électeurs
impliqués par le maintien de la municipalité de Saint-Ambroise
dans le comté de Joliette. C'était le facteur important. Le
deuxième facteur était justement les résolutions
possibles, ou la résolution puisqu'à ce moment il était
question d'une résolution. Quand on dit qu'on a convenu ou qu'on
était d'accord sur le fait d'appeler les municipalités, c'est
justement sur ce point qu'on n'était pas d'accord.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a personne qui m'a dit de ne pas le
faire.
M. QUENNEVILLE: Un instant, vous avez profité du son de
cloche.
M. MASSE (Montcalm): J'ai placé cette demande au moment où
elle se présentait et personne ne m'a dit, à ma connaissance: Ne
vous informez pas. Personne ne m'a dit ça.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Je pense que le député de Montcalm avait
réellement posé la question à ce sujet et je crois
fermement qu'elle n'a pas eu de réponse. Vous avez présumé
de la réponse.
M. MASSE (Montcalm): Qui ne dit mot consent.
M. QUENNEVILLE: Elle est trop facile, celle-là.
M. MASSE (Montcalm): Je reconnais le député de Joliette.
S'il avait été en désaccord, il l'aurait dit. Il n'est pas
gêné à ce point. N'ayant pas parlé et personne
n'ayant parlé, j'ai conclu que ces membres voulaient être
informés.
M. QUENNEVILLE: On s'en est remis aux directives du président. Il
a dit: Messieurs, il est midi.
M. MASSE (Montcalm): Je pense qu'on joue sur des
arrière-plans.
M. QUENNEVILLE: Je ne sais pas lequel des deux joue
là-dessus.
M. MASSE (Montcalm): Chose certaine, c'est que personne ne m'a dit de ne
pas les demander. Ils ont été demandés et ils sont
là; il faut en tenir compte. Si c'est réellement le point
démographique et si on a accepté Saint-Ambroise ce matin, parce
que la veille, on l'avait repoussée ou replacée dans une autre
circonscription, soit Saint-Calixte, qu'avons-nous fait hier avec une autre
municipalité, celle de Saint-Donat, qui, est située à
près de 70 milles de Joliette? On n'avait même pas la
certitude...
M. HARDY: J'invoque le règlement. Sans vouloir toucher au fond de
la question, je dois vous rappeler, M. le Président, et par votre
intermédiaire, le député de Montcalm, que nous avons
disposé du cas de Saint-Donat.
M. MASSE (Montcalm): D'accord, laissons Saint-Donat de
côté. Hier, nous avons pris une municipalité dont nous
n'avions même pas la certitude qu'elle était unanime au point de
vue de la population, pour laquelle nous n'avions aucune résolution,
d'aucune sorte, ni pour ni contre. Elle est située à près
de 70 milles tout dépend des endroits où on passe 68
milles, peu importe, de la région de Joliette. On a fait un raisonnement
qui apparaissait logique à un grand nombre de membres de la commission,
concernant le fait que cette municipalité devrait être inscrite
dans un autre comté. Ce matin, on invoque des municipalités plus
près de Joliette, à quatre, cinq ou six milles, enfin à un
jet de pierre de Joliette. Et on n'incluerait pas ces municipalités dans
Joliette au nom de la démographie! Mais si nous voulons être
cohérents et logiques, nous n'avons qu'à rescinder la
résolution d'hier puisque ce sont sensiblement les mêmes nombres,
et dire: Voilà, la municipalité d'hier, nous la replaçons
dans telle circonscription pour rentrer des municipalités qui le
désirent, dont les maires nous ont informés qu'ils ont eu des
résolutions. Les maires nous disent que la population en discute. Cela
peut être mis en doute mais enfin, c'est là. Ils sont plus
près de Joliette. Ils ont des raisons identiques à Saint-Ambroise
pour être dans Joliette. Nous avons des déclarations de maires
disant qu'il y a des résolutions à l'effet de demander
d'être inscrits. Nous le laisserions de côté au nom de la
démographie! Ce n'est pas logique. Où va être notre
cohérence?
Comment expliquer à ces gens qu'on a inscrit une
municipalité, hier, à 60 milles ou plus de Joliette et qu'au nom
de la cohérence et de la logique, ceux-là, on les refuse quand
ils ont manifesté leur intention? M. le Président, je ne pense
pas que cela puisse être acceptable pour la population.
M. HARDY: M. le Président, je mets de côté toute le
reste du raisonnement du député de Montcalm, mais la question de
distance ce n'est pas fort, parce que, à un moment donné, il faut
que les limites...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plait !
M. MASSE (Montcalm): C'est plus que la distance, c'est tout
l'intérêt socio-économique; on en a parlé
suffisamment hier. Je ne voudrais pas revenir sur la motion d'hier.
M. HARDY: M. le Président, je reviens sur la question de
distance...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: ... pour dire que c'est plus ou moins fort. Je vous donne un
exemple pour Sainte-Agathe qui est plus près de
Saint-Jérôme que de Mont-Laurier. Pourquoi placer Sainte-Agathe
dans le comté de Labelle avec Mont-Laurier?
M. MASSE (Montcalm): Parce que, cette fois-ci, c'est la distance qui
crée la réalité socio-économique. C'est parce que
Saint-Thomas est plus près de Joliette, que Saint-Donat vous me
permettrez de le dire est plus loin de Joliette. Cela crée le
contexte socio-économique.
M. HARDY: Non, M. le Président. Je regrette, mais le
député de Montcalm ne peut pas me démentir
là-dessus. Il admettra avec moi qu'on pourrait aussi bien dire que
Sainte-Agathe est davantage polarisée vers Saint-Jérôme que
vers Mont-Laurier.
M. MASSE (Montcalm): D'accord. J'accepte le point de vue de la
polarisation.
M. LAFONTAINE: C'est le facteur démographique.
M. HARDY: Dans le cas de Labelle, la raison pour laquelle on place
Sainte-Agathe dans Laurentide, c'est une question démographique.
M. MASSE (Montcalm): Je vais poser une question au député
de Terrebonne.
M. HARDY: Oui.
M. MASSE (Montcalm): Je reconnais c'est vrai et je
témoigne qu'il était dans notre région il y a quinze
jours. J'ai rencontré des gens qui l'ont vu. C'est peut-être une
preuve de voire dire ou de oui-dire, mais je le témoigne. Est-ce que le
député de Terrebonne qui connaît la région puisqu'il
était avec nous, peut affirmer qu'il y a moins d'intérêts
socio-économiques pour Saint-Thomas d'être dans Joliette que
Saint-Donat? Si nous étions totalement libres, est-ce que le choix ne
nous porterait pas, en toute cohérence et logique, à dire que,
pour une population quasi identique, Saint-Thomas a plus de raisons
d'être inscrite à Joliette que Saint-Donat peut en avoir?
Je pose la question au député de Terrebonne.
M. QUENNEVILLE: Je vais répondre.
M. MASSE (Montcalm): Non. Je pose la question au député de
Terrebonne.
M. QUENNEVILLE: Avez-vous peur de la vérité, monsieur le
député?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. MASSE (Montcalm): C'est parce que le député de
Terrebonne connaît la région. Il nous l'a dit.
M. HARDY: Le député de Joliette la connaît encore
bien mieux que moi.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. RUSSELL : II a insinué que le député de
Terrebonne ne dirait pas la vérité.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre ! Le député de
Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je voudrais faire remarquer
qu'au point de vue socio-économique, effectivement, la
municipalité de Saint-Thomas ne dépend pas de la ville de
Joliette. On sait que la municipalité de Saint-Thomas est une des
municipalités les plus riches de toute la province de Québec.
Sans doute que le député de Montcalm se rappellera qu'il y a
trois ou quatre ans, peut-être cinq ans, on avait fait grand état,
dans tous les media d'information, que c'était la seule
municipalité qui ne produisait pas de compte de taxes à ses
contribuables. C'est donc dire que Saint-Thomas se suffit par son industrie qui
est très importante, comme vous le savez, le tabac à cigarettes,
et qu'elle ne dépend pas, au point de vue socio-économique de sa
proximité avec la ville de Joliette.
M. MASSE (Montcalm): ... fait actuellement de la paroisse de
Saint-Jacques, mais ça ne l'empêche pas d'être dans le
comté de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Un instant. Je pense que je vous ai laissé vous
expliquer comme il faut tantôt. Je pense que c'est une affirmation
gratuite de dire que beaucoup de gens de Saint-Thomas travaillent à
Joliette. Je peux vous dire que ce n'est pas exact et, s'il y a des gens de
Saint-Thomas...
M. MASSE (Montcalm): C'est le télégramme du maire qui me
le dit. Grand nombre de citoyens résidants travaillent à
Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, est-ce que j'ai la parole ou si
je ne l'ai pas?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je vous fais remarquer qu'il est six
heures. Voilà deux annonces à la demande du président de
l'Assemblée nationale. Il se peut qu'il y ait un vote sur le bill 30
dans quelques instants. Deuxièmement, n'oubliez pas l'invitation du
président de l'Assemblée nationale, ce soir, à une
dégustation d'huîtres à l'édifice La Laurentienne,
au dernier étage, immédiatement après.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, j'aurais une directive
à vous demander. Est-ce que je peux poursuivre mon information?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): La séance suspend ses travaux
jusqu'à vingt heures quarante-cinq. Vous avez la parole, mais il est six
heures et la séance suspend ses travaux jusqu'à vingt heures
quarante-cinq.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
Reprise de la séance à 20 h 54
M. LAMONTAGNE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Avant de commencer, je voudrais vous informer de quelques changements.
M. Houde (Fabre) remplace M. Bienvenue, M. Leduc remplace M. Blank, M.
Carpentier remplace M. Levesque. Cependant, s'il y a un vote, pour le
député de Montcalm, en temps et lieu, nous pourrons dire qui il
remplace.
UNE VOIX: Le PQ est absent.
M. MASSE (Montcalm): De toute façon, M. le Président... on
ne votera pas tout de suite.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. HARDY: M. le Président, est-ce que l'on pourrait inviter le
député de Montcalm à se rapprocher un peu? Il a l'air
orphelin!
M. MASSE (Montcalm): Non. M. HARDY: IL fait pitié.
M. MASSE (Montcalm): C'est que là je vous vois de face.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. HARDY: H accentue son indépendance.
M. MASSE (Montcalm): Je ne prends pas de risque. Je vous vois de
face.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît! A la
reprise des travaux, cet après-midi, le député de Montcalm
a produit un télégramme et le député de Joliette a
fait part d'une conversation téléphonique. Je pense que vous vous
êtes rendu compte très rapidement qu'il s'agissait de propos qui
ne se rapportaient pas à la discussion. Mais comme il a
été entendu que nous devions suspendre les travaux à six
heures, j'ai laissé continuer la discussion pour permettre, tout de
même, des explications de part et d'autre.
Une commission parlementaire, comme celle de l'Assemblée
nationale, ne peut pas juger d'actes qui se passent à l'extérieur
de l'Assemblée nationale ou de la commission. En conséquence, on
ne peut y apporter des faits dont elle ne peut juger elle-même.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, pourquoi ne demandez-vous pas
la comparution de ces gens?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Encore là, je pense, vous
connaissez la réponse. C'est
contraire au règlement et vous avez assez d'expérience
parlementaire pour le savoir aussi bien que moi. Alors, je ne permettrai pas,
ce soir, qu'on revienne tant sur la conversation téléphonique que
le ministre a eue avec le secrétaire-trésorier que sur les
télégrammes dont moi-même je n'ai pas voulu demander la
production. C'était contraire au règlement quant à
moi.
M. SIMARD (Témiscouata): II y a quelqu'un qui a demandé la
production, par exemple. Vous avez demandé...
M. MASSE (Montcalm): On a offert la production, M. le
Président.
M. SIMARD (Témiscouata): Vous avez exigé la production des
documents.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): C'est-à-dire que je n'ai rien
exigé. Je n'ai fait aucune...
M. SIMARD (Témiscouata): C'est-à-dire que quelqu'un a
demandé la production des documents.
M. GAGNON: ... à l'avenir, il va y avoir d'autres
représentations, si nous devons tenir plus aux représentations
des maires que des...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): C'est-à-dire que nous sommes
formés en commission parlementaire actuellement qui doit traiter d'un
projet de loi, le projet de loi 62, article par article. Il se peut qu'il y ait
eu des représentations de faites à certain députés
qui, lui, pourra en tenir compte au moment où l'on parlera d'un
comté précis, comme certaines représentations ont pu
être transmises à la commission indépendante Drouin.
Mais quant à nous, comme c'est arrivé cet
après-midi, vous pouvez vous référer à des
positions semblables qui ont été prises à
l'Assemblée nationale par le président. Des faits de même
nature ont déjà existé et cela été tout
simplement...
M. GAGNON: Quand c'était pertinent au débat, ce
n'était pas refusé par le président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Peut-être que, pendant quelques
instants, ce fut pertinent au débat mais je pense que tout le monde
s'est rendu compte que cela ne l'était plus.
M. MASSE (Montcalm): Les télégrammes, pétitions et
résolutions qui ont été envoyés à la
commission ont-ils été déposés ici?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Ils n'ont pas été
déposés, non.
M. MASSE (Montcalm): Pourrions-nous en demander la production, pour
connaître l'opinion des gens?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): II a été entendu au
départ, lors de la définition de l'objet de notre commission
parlementaire, que c'était l'étude de la loi 62, article par
article. Tout le monde a accepté unanimement qu'il n'était pas
question d'avoir de témoins ou de documents. Nous, ce sont les articles
tels quels.
Le député de Terrebonne.
M. HARDY: M. le Président, si vous me permettez, pour
compléter, tout ce qui a été envoyé à la
commission de l'Assemblée nationale, fait partie des archives de la
commission. Vous pouvez voir le secrétaire des commissions ou M.
Desmeules, qui est plus particulièrement chargé du
secrétariat de la commission de l'Assemblée nationale. Il a entre
les mains copie de toutes les résolutions, de tous les documents qui
sont parvenus à la commission de l'Assemblée nationale,
relativement à la réforme électorale et, en particulier,
la carte.
M. MASSE (Montcalm): Je pense à la commission Drouin. Il peut
arriver qu'une municipalité ou un individu...
M. HARDY: Quant à la commission Drouin, dans le public ce
n'était pas clarifié. On ne peut pas demander à tous les
électeurs de connaître...
M. LAFONTAINE: Comme le député de Terrebonne !
M. HARDY: ... quelle est la fonction exacte du juge Drouin. Lorsqu'un
conseil municipal ou un groupe envoyait une résolution relativement
à la carte électorale au juge Drouin, ce dernier envoyait copie
du document à M. Desmeules. Le secrétariat de la commission
permanente et le secrétariat de la commission de l'Assemblée
nationale sont deux choses distinctes. M. Desmeules a en sa possession tous les
documents qui ont été envoyés à la commission de
l'Assemblée nationale ou à la commission Drouin.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Shefford.
M. RUSSELL : M. le Président, vous me permettrez de commenter, au
moins, les directives, tout en posant une question au député de
Terrebonne. Il parle de résolutions qui auraient pu être
envoyées à la commission Drouin et il dit que la commission
Drouin, automatiquement, envoyait une copie à la commission de
l'Assemblée nationale.
Je me demande lequel de ces documents avait affaire avec
l'Assemblée nationale lorsqu'une municipalité ou un conseil de
comtés envoyait une résolution à la commission Drouin
pour qu'elle puisse tenir compte de leurs demandes à l'occasion
de leur travail.
Si on veut tenter de marier les deux et si on prétend que cela
fait partie de la documentation de l'Assemblée nationale, on pourrait
facilement consulter actuellement tous ces documents.
M. HARDY: Ils sont entre les mains de M. Desmeules. Vous pouvez les
consulter. Tout membre de l'Assemblée nationale peut les consulter,
comme tout membre de l'Assemblée nationale peut consulter les documents
qui sont déposés en Chambre et qui sont sous la garde du
secrétaire de l'Assemblée nationale.
M. RUSSELL: L'autre question que j'avais à poser au
président: Si des municipalités nous envoient des
télégrammes, à qui doit-on les transmettre? Au
président de l'Assemblée nationale?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): En fait, je pense que, si vous recevez un
télégramme, c'est pour votre information personnelle.
M RUSSELL: Est-ce que nous devons les apporter pour en discuter ici?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Vous pouvez en faire ce que vous voulez;
c'est votre propriété.
M. RUSSELL: Pouvons-nous l'utiliser?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Mais il ne deviendra pas la
propriété de la commission.
M. RUSSELL: On a dit, tout à l'heure, que les documents qui
avaient été utilisés cet après-midi et la
conversation étaient complètement hors d'ordre.
M. HARDY: Si vous me le permettez, M. le Président, ce n'est pas
de cette façon que j'ai compris vos directives. Vous me direz si je fais
erreur; j'ai compris vos directives de la façon suivante.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est le président qui donne les directives ou
vous?
M. HARDY: Je demande si j'ai bien compris les directives du
président. Le président me répondra. J'ai compris
d'ailleurs, c'était ce que j'avais à l'esprit quand j'ai
invoqué le règlement cet après-midi que nous
n'avons pas ici à faire l'exégèse des documents. Le
député de Montcalm peut déclarer: J'ai reçu un
télégramme de la municipalité, qui dit telle chose. Mais
nous n'avons pas à déterminer d'où il vient, comment il a
été préparé, qui l'a fait venir, à faire une
espèce de preuve de voire dire du document.
Un député peut dire: J'ai reçu un document qui fait
état de telle chose et c'est aux membres de juger de la pertinence et de
la valeur du document, un point c'est tout.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plait ! Je pense que
c'est clair pour tout le monde. Il y a deux sortes de choses que nous avons
faites à la commission. Lorsque le député de Montcalm,
à titre d'exemple, mentionnait une assemblée à laquelle il
avait pris part en compagnie du député de Terrebonne, je pense
que c'était faire état d'une consultation personnelle dans un
milieu.
Cet après-midi, à l'occasion de deux données
différentes, le débat a dégénéré en
fait sur une contestation du rôle réciproque de deux personnes qui
n'ont aucun rapport avec la commission actuelle. La commission actuelle, comme
l'Assemblée nationale, n'a pas à juger les actes de personnes
à l'extérieur de la commission.
M. BOSSE: M. le Président, je crois que nous avons entendu parler
de maires fréquemment cet après-midi. Je pense qu'après
discussion, nous sommes suffisamment éclairés si on peut dire,
dans un certain sens, et comme je suis fréquemment d'accord avec mon
collègue de Terrebonne il le sait d'ailleurs...
M. LAFONTAINE: Trop à mon goût.
M. BOSSE: ... si j'insiste sur le mot "fréquemment", mon
collègue de Terrebonne comprend très bien...
M. HARDY: On se comprend.
M. BOSSE: ... je pense qu'il serait important à ce
moment-ci...
M. HARDY: On se comprend tous les deux, mais le député de
Labelle ne comprend pas.
M. LAFONTAINE: Autant que...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je ne voudrais pas passer une demi-heure
à me réexpliquer, on va se mêler.
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas terminé, M. le Président.
M. BOSSE: Je ne vous demande même pas une rectification. Le
député de Labelle m'a interrompu.
M. LAFONTAINE: Je m'excuse. M. BOSSE: Je vous en prie.
M. BOSSE: Je ne veux pas être qualifié de "filibusterien".
Dans ce sens, je voudrais abréger autant que possible et en venir
à la conclusion suivante. Je pense qu'il est temps que les arguments des
députés de Montcalm et
de Joliette soient jugés par leurs pairs, c'est-à-dire
qu'on ne parle plus des maires et que les pairs procèdent au vote.
M. LAFONTAINE: M. le Président, relativement à la
directive que vous donniez tout à l'heure au député de
Shefford qui vous demandait si jamais nous recevons des
télégrammes, des lettres, des résolutions, ce qu'on en
fait, vous dites: Ce n'est pas personnel à la commission, vous les
garderez, je vous demande...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je pense que le député de
Labelle est bien conscient du fait que depuis le début des travaux des
commissions, on n'a pas eu le problème d'avoir des documents.
Vous-même en avez référé, mais je pense qu'il y a
une distinction entre ce qui s'est fait jusqu'à cet après-midi et
l'instant même où la discussion est tombée sur un
secrétaire-trésorier et un maire. Je pense que vous faites
clairement la différence.
M. LAFONTAINE: Qu'est-ce qu'on fait avec les documents qu'on
reçoit?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Vous pouvez faire un tas de
résolutions.
M. LAFONTAINE: N'avez-vous pas dit au député de Shefford
que...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Ce n'est pas dans...
M. LAFONTAINE: ... ça n'a pas d'affaire avec la commission?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): C'est-à-dire que je tiens tout
simplement à dire qu'on n'a pas à juger des actes posés
à l'extérieur de la commission. On peut faire état de
représentations, de consultations personnelles, mais il y a une
différence, si on se rappelle un peu les propos de cet
après-midi, entre les propos de cet après-midi et tous les propos
tenus antérieurement. Jusqu'à maintenant, on faisait état
de résolutions, de consultations personnelles ou de toute autre forme de
consultations, mais cet après-midi on a touché à un
problème auquel on n'avait pas encore touché et qui a
déjà été soulevé à l'Assemblée
nationale où il avait été tout simplement
déclaré hors d'ordre.
D'ailleurs vous avez dû remarquer cet après-midi que
personnellement, alors que je demande la production de documents...
M. LAFONTAINE: Je vous ai vu...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je n'ai jamais demandé au
député de Montcalm de me remettre copie du
télégramme.
M. PERREAULT: Sur un rappel au règlement, M. le
Président.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'allais vous demander si, en
commission de l'Assemblée nationale, il peut y avoir production de
documents.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Non.
M. LAFONTAINE: Alors pourquoi le député de Terrebonne
a-t-il demandé s'il avait reçu des télégrammes?
M. HARDY: M. le Président, c'est là que je vois la longue
expérience du député de Labelle. Je n'avais pas le droit
d'exiger la production de documents d'un député.
M. LAFONTAINE: Le président le savait aussi et il vous a
laissé aller.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Un instant. Pour ne pas éterniser
le débat, c'est que la commission n'entend aucun témoin et ne
reçoit que des motions présentées par les membres de la
commission. Un point c'est tout. Cet après-midi, vu le caractère
un peu spécial, je pense qu'il était peut-être normal de
laisser aller un peu les choses sachant qu'à six heures ça
finissait. Mais pas ce soir.
M. GAGNON: Quand quelqu'un a un document, je crois que le
président devrait dire: On va en remettre une photocopie à chaque
membre. Je parle de ce qui est survenu cet après-midi. Le message dont
on a parlé a été adressé au Dr Camille Laurin.
J'aurais aimé que le Dr Camille Laurin fasse des commentaires. On aurait
pu dire au Dr Laurin: Vous avez reçu un message, avez-vous des
commentaires à faire à la commission?
M. BOSSE: Pas entre le député de Bourget et le
député de Montcalm, ce sont là des
éléments...
M. LAFONTAINE: Je vais répondre, des renseignements, M. le
Président...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Un rappel au règlement, du
député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je rétablis les
faits encore parce que peut-être le député de Dorion n'y
était pas.
M. BOSSE: II y était. Dangereusement.
M. MASSE (Montcalm): Etant donné le peu de services techniques
qu'un député indépendant a à sa disposition...
M. BOSSE: II s'est fait aider par le PQ.
M. MASSE (Montcalm): ... j'ai demandé à un des partis, qui
s'était offert comme d'autres l'ont fait, de me donner une aide
technique.
M. BOSSE: Plutôt que d'utiliser ses collègues comme le
député de Labelle.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je pense que tous les
députés de cette Chambre sont mes collègues.
M. BOSSE: Comme le député de Labelle.
M. MASSE (Montcalm): Cette fois-ci, c'était le Parti
québécois; demain, ça pourra être le Parti
libéral. M. le Président, je tiens à vous faire part que
certains de vos collègues ont offert les mêmes services.
M. BOSSE: C'est à ma grande surprise.
M. LAFONTAINE: J'ai même vu, pour répondre au
député de Joliette...
M. MASSE (Montcalm): Ce qui prouve le bon coeur du Parti libéral
aussi.
M. BOSSE: Je suis ébahi.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je dois même dire au
député de Dorion que j'ai vu le député de Montcalm
venir consulter nos cartes. J'ai même vu M. Rivest venir consulter nos
cartes. Il ne faut tout de même pas, parce qu'un document a
été envoyé au Parti québécois, qu'on ne
puisse pas s'en servir.
M. HARVEY (Chauveau): Qu'est-ce qui arrive? Je formule un point
d'ordre.
M. BOSSE: Le conseiller du vice-président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Sur un point d'ordre. Le
député de Chauveau.
M. HARVEY (Chauveau): Je suis en train de me demander ce qui arrive. Il
y a trois, quatre "meetings" en même temps.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): J'avais une courte explication à
donner.
M. HARVEY (Chauveau): Je comprends que vous ayez des explications
à fournir, mais, d'un autre côté, je pense que ce serait
bien le temps qu'on suive à 100 p.c. les délibérations et
qu'on accouche de quelque chose. On a un bon médecin à
côté de nous; je pense bien qu'il est prêt à nous
régler le cas de Joliette.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je compte sur votre collaboration pour
toute la durée de la séance.
M. HARVEY (Chauveau): Elle est acquise depuis longtemps. D'ailleurs, mon
silence en fait foi. Je regarde la foire se produire et je le déplore
énormément.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'était pas un point d'ordre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plait! Tel que
convenu, nous revenons à la motion du député de Montcalm.
Je la rappelle: Inscrire les municipalités de Lourdes et de Saint-Thomas
au comté de Joliette.
Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je pense que nous
étions rendus à l'écoute de l'argumentation du
député de Joliette qui était en train de nous expliquer
pourquoi Lourdes et Saint-Thomas ne devraient pas être inscrites au au
comté de Joliette.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Merci, M. le Président. Effectivement, je pense
que j'avais la parole au moment de la suspension. J'avais déjà
donné des arguments expliquant pourquoi, au point de vue
socio-économique, s'il y a une municipalité qui ne dépend
pas de Joliette, c'est justement la municipalité de Saint-Thomas. Je
pense que, s'il y a une municipalité dans tout le Québec qui fait
preuve d'autosuffisance, à tous les points de vue, même au point
de vue des services, c'est la municipalité de Saint-Thomas. Vous savez
sans doute, comme je le disais d'ailleurs, que cette municipalité a
été une des rares dans la province à n'envoyer aucun
compte de taxes à ses commettants. Je dois vous dire aussi que j'ai
reçu, l'hiver dernier, les gens de la corporation municipale de cette
municipalité qui m'ont fait valoir qu'il n'y avait jamais de
chômage chez eux. Encore une fois, j'insiste sur le fait que très
peu de gens de Saint-Thomas travaillent à Joliette. Au contraire, durant
la période où la culture du tabac est la plus forte,
énormément de gens de Joliette vont plutôt travailler
à Saint-Thomas.
M. LAFONTAINE: A quelle place?
M. QUENNEVILLE: A Saint-Thomas. Ce sont des gens de Joliette qui vont
travailler à Saint-Thomas.
M. LAFONTAINE: Ce sont des travailleurs agricoles?
M. QUENNEVILLE: Ce sont des travailleurs saisonniers dans la culture du
tabac.
M. LAFONTAINE: Agricoles.
M. QUENNEVILLE: C'est une de leurs vocations. Je n'ai jamais
nié...
UNE VOIX: Ils font du camping.
UNE VOIX: Les gens de Témiscouata, par exemple.
M. QUENNEVILLE: Si vous permettez, j'aimerais finir mon
intervention.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): L'honorable député de
Joliette.
M. QUENNEVILLE: Je ne pense pas que le facteur socio-économique
puisse jouer dans ce cas. J'ai l'impression, pour les raisons qu'on a
données, surtout la question de la démographie, qu'il y aurait
sûrement avantage, â mon avis, à ce qu'on garde le statu
quo. Encore une fois, je l'ai déjà dit, je le
répète, je me soumettrai à la décision de la
commission. Si la commission décidait que les villages de
Notre-Dame-de-Lourdes et de Saint-Thomas soient inclus dans le comté de
Joliette, je serai heureux de me dévouer pour ces
municipalités.
M. le Président, si vous permettez, j'aimerais connaître
l'opinion du député de Berthier qui est sensiblement
touché par la motion. J'aimerais connaître son opinion quant au
retrait des municipalités de Notre-Dame-de-Lourdes et de Saint-Thomas et
nécessairement de Saint-Ambroise.
M. GAUTHIER: II est évident que je me plierai aux desiderata de
la commission. Si on voulait être objectif, on ne tiendrait pas compte
des objections que moi et d'autres avons faites, relativement aux exigences de
la commission, pour rétablir les circonscriptions électorales, en
ce sens qu'on ne tiendrait pas compte des affinités qui ont toujours
existé depuis X années. Saint-Thomas, par sa nature, même
si elle est contiguë aux limites de la ville de Joliette, fait aussi bien
partie de Lanoraie ou de Lavaltrie par le travail et la culture qui s'y
fait.
D'un autre côté, si on veut être bien objectif, ce
qui me surprend un peu c'est qu'on veuille rattacher au comté de
Joliette une municipalité comme Saint-Donat qui est tout de même
assez importante.
M. HARDY: Est-ce que l'honorable député de Berthier
pourrait parler un peu plus fort?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Et s'il voulait s'en tenir le plus
possible aux municipalités de Notre-Dame-de-Lourdes et de
Saint-Thomas.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je m'excuse. On parle
globalement, on n'analyse pas le comté paroisse par paroisse, c'est un
tout. Au sein du même comté, il fait une analogie entre les
paroisses de Saint-Thomas et de Saint-Donat. Je pense qu'il est parfaitement
dans l'ordre, M. le Président.
M. GAUTHIER: J'allais vous dire, d'une façon complètement
désintéressée... Pardon? Pourquoi? ...
M. DORION: Pourquoi pas?
M. GAUTHIER: Le député de Labelle...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Le député de
Berthier.
M. RUSSELL: M. le Président, sur un point d'ordre. Je tiens
à vous faire remarquer que...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: ... le député de Dorion, tout à
l'heure, a fait une remarque... Il a dit que cet après-midi, il
était ici d'une façon dangereuse. Ce soir, je le vois intervenir
pour encore interrompre les débats. Je ne sais pas si cela fait partie
de sa stratégie de retarder le travail de cette commission, si c'est le
rôle qu'il doit remplir ici. Sinon, je vous demanderais de le rappeler
à l'ordre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Dorion.
M. BOSSE: Le député de Shefford, sur cette question, sait
très bien et je l'ai dit cet après-midi, que je ne voulais
justement pas être accusé de faire du "filibuster", comme on a
tenté de le faire depuis le début du débat, à votre
droite, de mon point de vue, M. le Président.
Je suggérais tout simplement une expression au
député de Berthier, expression qui revenait fréquemment
dans la bouche du député de Labelle, soit l'expression
"objective". C'est tout.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'attire votre attention sur un
point de règlement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle.
M. HARVEY (Chauveau): Tiens, le voilà reparti.
M. LAFONTAINE: Si cela fatigue le député de Chauveau, il a
seulement une chose à faire...
M. HARVEY (Chauveau): Oui, vous me fatiguez. Et vous me fatiguez depuis
une semaine. Vous écouter seulement une heure, c'est fatigant;
imaginez-vous après une semaine. Laissez donc parler le
député de Berthier.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: On va lui donner une bonne petite bouteille de lait avec
une suce.
M. HARVEY (Chauveau): Oui, moi je me contente de cela.
M. LAFONTAINE: Je tiens à vous faire remarquer ceci. C'est qu'on
a demandé l'opinion du député de Berthier. Le
député de Berthier était en train d'exposer son point de
vue. Vous avez l'intervention déplacée du député de
Dorion.
M. BOSSE: Je regrette...
M. LAFONTAINE: Le député de Berthier n'a pas compris et
cela a amené une diversion du débat qui dure depuis
au-delà de deux minutes. Après l'intervention intempestive et
déplacée du député de Dorion, vous avez eu la
moquerie du député de Chauveau.
Nous voulons travailler d'une façon objective. C'est le mot que
vous vouliez qu'il emploie, je vais l'employer encore ce soir, ce mot
"objectif", s'il fait mal à la majorité libérale. En
attendant, qu'on ait donc la décence et la gentillesse de laisser le
député de Berthier s'exprimer d'une façon libre devant la
commission. Ce serait tellement gentil. Jamais je n'interviens dans les propos
du député de Dorion ou du député de Chauveau, pour
une raison très simple. Jamais ils ne font d'intervention.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Dorion.
M. BOSSE: On m'attribue des intentions de bavard et,
deuxièmement, on me dit que j'ai fait une intervention intempestive,
alors que j'ai été très calme. J'ai voulu aider tout
simplement le député de Berthier. S'il ne veut pas de mon aide,
il peut toujours la refuser.
M. LAFONTAINE: Je retire le mot "intempestive", mais elle est du moins
déplacée...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je vais donner la parole au
député...
M. BOSSE: Je suis prêt à faire un compromis.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît!
L'honorable député de Berthier.
UNE VOIX: Le ministre de la Justice a quelque chose à dire.
LE PRESIDENT (M. Lamontage): A l'ordre, s'il vous plaît !
M. CHOQUETTE: ... remplaçons le mot "déplacée" par
"mal comprise ou mal perçue".
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre de la Justice me pose une
question?
M. CHOQUETTE: Non, non. Je ne pose rien, je ne fais rien.
M. LAFONTAINE : J'en avais une à lui poser.
M. GAUTHIER: Donc, j'accepte l'aide de tous ceux qui veulent me
l'apporter. Je dis et je répète que les changements
projetés me laissent un peu indifférent en ce sens que je me
plierai aux désirs de la commission, qu'on ajoute des paroisses à
mon comté futur ou qu'on en enlève, cela m'est égal. Oui
et non, en ce sens que vous allez prendre une municipalité comme
Saint-Ambroise, qui a manifesté son désir de ne pas appartenir au
futur comté de Berthier, je ne pourrais pas faire autrement que de dire:
Si ces gens ne veulent pas y venir, s'il était possible de leur donner
satisfaction, tant mieux.
Quant aux deux autres municipalités, Saint-Thomas et
Notre-Dame-de-Lourdes, pour les raisons que j'ai expliquées tout
à l'heure, je croirais que si au début de tout on avait tenu
compte de ces considérations, c'est clair que la municipalité de
Notre-Dame-de-Lourdes serait restée et continuerait d'appartenir au
comté de Joliette.
Quant à Lourdes, ce n'est pas parce que je ne veux pas que
Lourdes appartienne au comté de Berthier, loin de là, mais si
c'est le désir de la commission de laisser Lourdes dans le comté
de Berthier, si c'est encore moi qui, dans ce comté-là, me
présente ou suis élu député, ce qui reste à
savoir, il me ferait plaisir de me dévouer aux intérêts de
ces commettants, de ces nouveaux électeurs.
Mais si l'on veut, d'un autre côté, apporter un certain
changement, tout en maintenant les normes sur lesquellles la commission a voulu
tabler depuis le début, il y aurait peut-être lieu d'imaginer
qu'on pourrait soustraire du futur comté de Berthier, et la
municipalité de Saint-Ambroise, qui semble avoir été
acceptée, et la municipalité de Lourdes, qui
représenterait, sauf erreur, peut-être 1,564 électeurs en
comparaison de 1,574 pour la municipalité de Saint-Donat qui serait
reportée à un autre comté.
M. LAFONTAINE: Compensation très juste.
M.GAUTHIER: On ne change pas les normes. Quant à moi, faites-en
ce que vous voudrez, cela m'est égal.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M.QUENNEVILLE: Je pense bien que, si l'on tient compte de l'aspect
démographique, on arrive quand même à des chiffres qui sont
un peu différents. Effectivement, les trois municipalités
impliquées là-dedans, à savoir Saint-Ambroise...
M. GAUTHIER: Saint-Ambroise et Lourdes. Au point de vue du nombre
d'électeurs, il n'y a qu'une différence de 10 avec
Saint-Donat.
M. QUENNEVILLE: Exactement. Mais vous avez quand même
Saint-Thomais qui a 236...
M. GAUTHIER: Saint-Thomas, j'ai fait des réserves. J'ai dit:
Quant à moi.
M. MASSE (Montcalm): De toute façon, on peut distraire d'autres
municipalités dans le comté.
M. QUENNEVILLE: Un instant. Hier, c'était justement l'argument
dont on se servait...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: ... à l'effet que le nouveau comté de
Joliette avait un nombre d'électeurs trop élevé. Il y en a
33,993 en comparaison de 34,300 ou 34,400. Disons que c'est à peu
près le même nombre. Hier, c'est ce qu'on reprochait au
deuxième projet, qu'il y avait trop d'électeurs dans le
comté. Je pense que si l'argument valait hier, il doit valoir
aujourd'hui.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, j'aimerais répondre
brièvement aux arguments qui ont été avancés par le
député de Joliette concernant Saint-Thomas.
Je les résume. Je crois qu'il y a trois arguments:
Premièrement, l'autosuffisance; deuxièmement, pas de taxes, pas
de chômage; troisièmement, peu de gens travaillent à
Joliette. Je pense que ce sont les trois points. Je ne crois pas que cela
réponde exactement.
M. QUENNEVILLE: Un point d'ordre, M. le Présisident.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Un point d'ordre, le député
de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Je m'excuse. Avant la suspension, j'avais
commencé à donner d'autres arguments. J'avais surtout
insisté sur l'impossibilité du développement de Joliette
vers Saint-Thomas, en raison du nombre de fermes qui étaient là
et de la cimenterie qui est déjà là. Quand on parle de
Saint-Thomas, dans la banlieue de Joliette, je pense qu'on force les
choses.
M. MASSE (Montcalm): En tout cas, pour ce qui est du nombre des fermes,
on avait eu l'occasion d'en discuter. S'il y a 18 fermes entre Joliette et
Saint-Thomas, il y en a encore plus entre Joliette et Saint-Ambroise. Pourtant,
on a accepté Saint-Ambroise.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je m'excuse, mais, justement,
entre Joliette et Saint-Ambroise, il n'y a pas 18 fermes.
M. MASSE (Montcalm): Combien y en a-t-il?
M. QUENNEVILLE: II y en a peut-être deux ou trois, tout au plus.
Cela dépend par où vous passez. Naturellement, si vous passez par
Raw-don, je suis d'accord avec vous.
M. MASSE (Montcalm): Oui.
M. QUENNEVILLE: Je ne vois pas pourquoi je passerais par Rawdon pour
aller à Saint-Ambroise. Mais, si vous partez de Joliette pensez-y
comme il le faut et que vous vous dirigez vers Saint-Ambroise, je suis
certain que vous n'aurez pas plus que deux ou trois fermes, si vous avez cela,
tout au plus. C'est dans le rang de la Penong qu'il y en a deux ou trois.
M. MASSE (Montcalm): Ne nous chicanons pas sur les fermes. Il y a quand
même de grandes étendues qui ne sont pas zonées, comme on
le disait. Il y a une étendue boisée. Après cela, il y a
l'étendue, près de Saint-Ambroise, de fermes, dans le sens que ce
sont des territoires cultivés. La maison n'est peut-être pas
là, la ferme familiale, mais il y a quand même de grandes
étendues en culture, après ce qu'on appelle le rang de la
Penong.
M. QUENNEVILLE: II y a de la forêt partout.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais, après cette zone boisée,
cela tombe dans Saint-Ambroise.
M. QUENNEVILLE: On est rendu à Saint-Ambroise.
M. MASSE (Montcalm): Enfin, je pense qu'on va perdre les membres de la
commission, à un moment donné, avec des points semblables. Pour
ce qui est de la cimenterie, de toute façon, comme je l'ai dit, dans
l'autre partie de Joliette, il y a quand même une exploitation de
carrières qui est très importante. Cela n'empêche pas les
parties de l'autre côté de cette exploitation d'être
incluses dans le comté de Joliette.
Je ne pense pas que l'argument d'autosuffi-sance doive empêcher le
droit de vote. A partir du moment où ils ont le droit de vote, le
problème reste posé, à savoir dans quelle circonscription
ils voteront. C'est dans ce sens que j'explique que l'autosuffisance, disons,
qui est vraie également dans Saint-Jacques paroisse et dans d'autres
coins de la région, ne les empêche pas d'être inscrits dans
un comté.
Maintenant, on a beaucoup parlé de Saint-Thomas, mais la motion
comme telle, à moins qu'on ne préfère la diviser, comprend
également une deuxième municipalité, celle de
Notre-Dame-de-Lourdes pour laquelle des arguments ont été
avancés. J'aimerais entendre, s'il est
d'accord, le député de Joliette nous expliquer pour quelle
raison Notre-Dame-de-Lourdes ne devrait pas être incluse dans le
comté de Joliette.
M. QUENNEVILLE: La principale raison je l'ai déjà
dite, d'ailleurs; nous nous répétons, je pense bien c'est
une raison démographique, purement et simplement. Je comprends que ce
n'est pas une grosse place, mais il y a quand même...
M. MASSE (Montcalm): Environ 500 électeurs.
M. QUENNEVILLE: ... au-dessus de 500 électeurs.
M. MASSE (Montcalm): II y a 525 électeurs.
M. QUENNEVILLE: Comme je le disais tantôt, tout simplement au
point de vue de l'accessibilité aux services, la ligne a peu
d'importance. Si on parle au point de vue électoral, cela peut en avoir.
Effectivement, d'ailleurs, il ne semble pas qu'il y ait eu de consultations
sérieuses de la population sur cela. On ne reviendra pas sur cet
argument.
M. MASSE (Montcalm): Nous allons ressortir les
télégrammes, faisant part des résolutions
adoptées.
M. QUENNEVILLE: Je peux vous dire la même chose.
M. MASSE (Montcalm): Pour ma part, M. le Président, j'ai
exposé le point de vue qui me semble être celui des conseils
municipaux et des populations concernées.
Je ne vois pas tellement d'autres arguments qui pourraient être
avancés à la défense de ma thèse qui, je pense, est
celle de la population. Le député de Joliette a donné la
réplique de son point de vue. Moi, personnellement, je suis prêt
à voter sur la question.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Je comprends mal l'objection apportée par le
député de Joliette pour défendre sa thèse à
l'endroit du député de Montcalm, quand il dit qu'une des
objections majeures est l'existence d'une cimenterie entre la ville de Joliette
et Saint-Thomas-de-Joliette. Cela porte même le nom de Joliette dans
Saint-Thomas?
M. QUENNEVILLE: C'est Saint-Thomas de je ne sais quoi.
Communément on l'appelle Saint-Thomas-de-Joliette. Je suis d'accord
là-dessus.
M. LAFONTAINE: Je comprends mal que l'existence d'une cimenterie entre
la ville de Joliette et Saint-Thomas soit une objectipn majeure à amener
Saint-Thomas dans le comté de Joliette. Est-ce qu'on va commencer par
prendre comme raisonnement que du moment qu'il y a une industrie on ne peut pas
l'inclure dans un comté tel que le comté de Joliette? Est-ce que
la ville de Joliette serait trop résidentielle pour accepter dans ses
limites une cimenterie?
Il faudrait se retourner de bord et regarder vers l'autre
extrémité de la...
M. HARDY: Sophisme.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: M. le Président, demandez au député
de Terrebonne de maintenir ses nerfs. Je suis en train de discuter...
M. HARDY: Je suis bien calme.
M. LAFONTAINE: ... d'une façon bien posée, bien calme,
bien compréhensive.
M. HARDY: En faisant des sophismes.
M. LAFONTAINE: Je n'aime pas me faire interrompre par le
député de Terrebonne. C'est désagréable. Cela
m'amène à d'autres considérations. Je veux tellement
suivre vos directives, M. le Président, que je suis sûr que vous
allez transmettre mon voeu au député de Terrebonne qu'il se calme
un peu et me laisse continuer.
Je ne comprends pas que l'existence d'une cimenterie dans les limites de
la municipalité de Saint-Thomas, soit un empêchement majeur
à ce que Saint-Thomas fasse partie du comté de Joliette. Est-ce
que les gens du comté de Joliette seraient trop sophistiqués, pas
assez industriels? C'est ce que je semble comprendre des arguments
apportés par le député de Joliette.
Je pense bien que les gens du comté de Joliette je pense
aux gens de Saint-Esprit ne seraient pas malheureux qu'une cimenterie de
Saint-Thomas fasse partie du comté de Joliette.
Je trouve que, s'il y a sophisme, celui-ci n'est pas de notre
côté, mais du côté du Parti libéral, de la
majorité, du côté du député de Joliette. Ce
n'est tout de même pas le fait que Saint-Thomas possède dans ses
limites une cimenterie qui est un argument majeur.
On parle de 18 fermes. On sait le nombre de fermes qui existaient dans
l'île Jésus avant que plusieurs municipalités forment la
ville de Laval. On sait bien que des fermes dressées près d'une
ville, c'est toujours du territoire prêt à être
urbanisé. S'il y a 18 fermes, tant mieux si elles continuent à se
maintenir et tant pis si, au bout de dix ans, ces fermes sont devenues des
quartiers résidentiels de la ville de Joliette; dans cinq ou quatre ans,
on ne peut pas faire de projections.
Mais ce n'est tout de même pas un argument sérieux de dire
qu'il y a 18 fermes et qu'on ne peut pas mettre ça dans le comté
de Joliette. Combien de fermes y a-t-il dans le comté de Joliette?
Certainement plus de 18.
M. MASSE (Montcalm): Des dizaines et des dizaines.
M. LAFONTAINE Des centaines. Alors pourquoi serait-ce un
empêchement majeur que Saint-Thomas fasse partie du comté de
Joliette parce qu'il y a entre la ville de Joliette et Saint-Thomas 18
fermes?
Et là on commence à calculer. J'ai aimé la
discussion, elle m'a estomaqué. Ah non! il n'y a pas 20 fermes entre
Saint-Ambroise et Joliette.
Si vous passez par Rawdon il y en a peut-être plus, mais si vous
passez par l'autre chemin, M. le Président, est-ce qu'on va commencer
à compter le nombre de fermes entre n'importe quel point, entre
Saint-Jérôme et Saint-Calixte ou entre Saint-Calixte et
Saint-Esprit? C'est rentrer dans des détails que je ne comprends pas.
Est-ce que c'est un empêchement majeur parce qu'il y a 18 fermes entre
Saint-Thomas et Joliette pour empêcher que Saint-Thomas ne fasse partie
de la ville de Joliette? Est-ce que le fait qu'il y a une cimenterie dans les
limites de Saint-Thomas est un empêchement majeur pour les gens de
Saint-Thomas de voter dans le comté de Joliette, surtout, M. le
Président, si on se souvient fort pertinemment qu'il n'y a que quatre
milles entre le coeur de la ville de Joliette?
M. QUENNEVILLE: Cinq milles.
M. LAFONTAINE: En voilà une différence, M. le
Président...
M. QUENNEVILLE: Oui, mais votre maire, lui...
M. LAFONTAINE: Je dis ça de mémoire, quatre milles. Il y a
cinq milles, M. le Président, entre...
M. MASSE (Montcalm): C'est le coeur de la paroisse...
M. LAFONTAINE: ... Joliette et Saint-Thomas de Joliette, quand on sait
qu'il y a peut-être, je ne sais pas, soixante et quelques milles, entre
Joliette et Saint-Donat...
M. HARDY: Vote.
M. LAFONTAINE: Je demanderais au moins au député de
Joliette M. le Président, j'entends la voix
désagréable du député de Terrebonne qui tente de me
faire dévier de mon débat, pourriez-vous le rappeler...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Cela va mal. Je le remarque.
M. LAFONTAINE: Vous le remarquez. Je ne vous demande même pas de
le rappeler à l'ordre tout de suite, M. le Président, mais tout
à l'heure, vous allez me faire plaisir. A force de vous le faire
remarquer, vous allez vous en rendre compte.
Je continue, M. le Président. Il y a une différence entre
ces cinq milles qui séparent Saint-Thomas de Joliette et les quelque 60
ou 70 milles entre Joliette et Saint-Donat, et je vais demander au
député ministre combien de fermes il y a c'est un argument
par l'absurde entre Saint-Donat et Joliette? Je vais prendre le
même genre d'argument que le ministre... Plusieurs dizaines, M. le
Président?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je voudrais dire que la question
des fermes et la question de la cimenterie venaient justement pour corriger un
argument dont s'était servi, je pense, le député de
Montcalm à l'effet d'abord que Saint-Thomas était dans la
banlieue de Joliette et que d'ici quatre ou cinq ans, ce serait relié et
Saint-Thomas serait dans Joliette. Quand je parle de cimenterie, je ne sais pas
si le député de Labelle est déjà allé voir
cette cimenterie, mais je ne pense pas que le développement puisse se
faire à cause de la fumée polluante, etc.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que je peux vous poser une question? Est-ce
que dans la ville d'Anjou il n'y a pas une cimenterie dont les deux
côtés sont dans le même comté?
M. QUENNEVILLE: C'est possible parce que... M. le
Président...
M. MASSE (Montcalm): Alors, si c'est bon à Montréal,
ça peut être bon chez nous aussi.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, il reste à savoir si la
cimenterie était là avant les habitations ou non.
M. MASSE (Montcalm): On est en train de faire les comtés, la
cimenterie était certainement là avant l'élaboration de la
carte. Ce n'est certainement pas un argument, savoir qu'il y a une cimenterie
entre Saint-Thomas et Joliette.
M. QUENNEVILLE: Je veux dire tout simplement que le développement
ne peut pas se faire du côté de Saint-Thomas et que Saint-
Thomas ne fera pas partie de Joliette dans cinq ans, c'est simplement
ça que j'ai voulu dire en parlant de cimenterie...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que entre Joliette et le Ruisseau
Saint-Pierre il n'y a pas également...
M. QUENNEVILLE: C'est vous qui avez dit que ça faisait partie de
Joliette, dans la banlieue.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais il y a une carrière entre Joliette
et le Ruisseau Saint-Pierre et pourtant les deux sont dans le comté de
Joliette.
M. QUENNEVILLE: Pensez-vous que le village Saint-Pierre, depuis le temps
qu'il existe, est relié à Joliette pour tout ça? Est-ce
qu'il y a eu du développement de ce côté-là au point
de vue domiciliaire?
M. MASSE (Montcalm): Certainement. M. QUENNEVILLE: II y en a eu?
M. MASSE (Montcalm): On a même eu à construire une
école il n'y a pas tellement longtemps.
M. QUENNEVILLE: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Président. Je m'excuse, mais il n'y a pas de développement
là.
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'il y a une école de bâtie?
M. QUENNEVILLE: Je ne sais pas de quelle école il veut
parler.
M. MASSE (Montcalm): L'école du Sacré-Coeur.
M. LAFONTAINE: Je suis en train de me demander si vous vivez à la
même place.
M. QUENNEVILLE : L'école du Sacré-Coeur, je m'excuse, M.
le Président, mais le député de Montcalm est très
mal renseigné.
M. MASSE (Montcalm): L'école du Sacré-Coeur, ce n'est pas
dans...
M. QUENNEVILLE: L'école du Sacré-Coeur est là
depuis bien longtemps et...
M. MASSE (Montcalm): C'est parce qu'il y a eu du monde, c'est parce
qu'il y a eu un aménagement et cet aménagement...
M. QUENNEVILLE: II n'y a pas eu d'aménagement, pas du tout.
M. MASSE (Montcalm): Je veux dire par là que ce ne sont pas des
arguments à mon avis...
M. QUENNEVILLE: Si ce ne sont pas des arguments, ne vous en servez
pas.
M. HARDY: M. le Président, est-ce qu'on peut prendre le vote?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'ai seulement une question
à poser. Le ministre des Affaires municipales est ici présent, je
voudrais lui demander si dans le regroupement municipal il est prévu que
Saint-Thomas soit annexée à Joliette?
M. TESSIER: Vous demanderez aux gens de Saint-Thomas s'ils veulent
être fusionnés avec Joliette.
M. HARDY: M. le Président, s'il n'a plus d'arguments, pourquoi ne
vote-t-on pas?
M. LAFONTAINE: M. le Président, il y a eu un argument
invoqué de la part du député de Joliette disant que la
cimenterie était une objection majeure au regroupement au point de vue
provincial de la municipalité de Saint-Thomas.
M. QUENNEVILLE : Pas du tout.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette sur un
rappel au règlement.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je regrette infiniment, mais je
ne pense pas que je sois cité de façon juste.
M. LAFONTAINE: D'accord. Dites-le que je le prenne en note; je vais
l'écrire.
M. QUENNEVILLE: Bien oui, mais vous ne faites pas de sténo, je
pense, parce qu'il y a des mots de sautés.
M. LAFONTAINE: J'écris assez vite, M. le Président.
M. QUENNEVILLE: L'autre jour, c'était très lent. A tout
événement, j'ai fait valoir les facteurs qui doivent sous-tendre
la décision de la commission parlementaire, et, comme je l'ai dit
tantôt, je m'en remettrai à la décision de la
commission.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je dois répondre ceci,
parce qu'on n'a pas répondu à ce que je viens de dire. Le
député de Joliette a dit tout à l'heure qu'un des
empêchements majeurs était la cimenterie située dans les
limites de Saint-Thomas. Or, Saint-Thomas est aux portes de Joliette, à
quatre milles, M. le Président.
Si c'est un empêchement majeur, la cimenterie là, je
reprends l'argument du député de
Montcalm comment expliquer que, malgré que la cimenterie
de Miron & Frères soit située coin Crémazie, je crois,
et Papineau, tout ce qu'on appelle le domaine de Saint-Sulpice se soit
développé au nord? De mémoire, je pense qu'il y a eu un
gouvernement qui a bâti le pont Papineau-Leblanc, M. le Président;
cela n'a pas empêché le progrès. Au nord de cette section,
vous avez le comté d'Ahuntsic.
M. BOSSE: Le pont n'est pas affecté, puis Ahuntsic n'est pas
affecté.
M. LAFONTAINE: Bien non! J'avais compris, tout à l'heure, de la
thèse du député de Joliette...
M. QUENNEVILLE: Ce n'est pas ma thèse.
M. LAFONTAINE: ... que, parce qu'il y avait une cimenterie, ça
empêchait tout.
M. BOSSE: Vous mélangez tout.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): J'invite le député de Dorion
à s'adresser à moi quand il voudra la parole. Laissez-le
terminer, puis, après ça, si vous voulez parler, vous me le
demanderez.
M. BOSSE: Je vous demande le droit de parole, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Tantôt. Le député de
Labelle.
Ecoutez, je suis tout seul de ma "gang" ici.
UNE VOIX: C'est avec les vôtres que vous avez de la
difficulté.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Tâchez de demander la parole, c'est
le moins que vous puissiez faire. Le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Alors, j'étais en train d'illustrer, M. le
Président, que le fait qu'il y ait une cimenterie dans les limites de la
municipalité de Saint-Thomas n'est pas un empêchement majeur
à ce que Saint-Thomas soit réunie au comté de Joliette. Au
contraire, ça ferait, pour le député de Joliette, un
comté beaucoup plus riche avec une cimenterie. La preuve a
été faite que Saint-Thomas étant aux portes de la
cité de Joliette, à cinq milles, ça rendrait tellement
service à ces gens-là.
M. MASSE (Montcalm): Quatre milles, d'après le maire.
M. LAFONTAINE: Quatre milles. C'est parce qu'ils ne partent pas du
même point; un part du séminaire, puis l'autre de
l'hôpital.
M. MASSE (Montcalm): Je me fie au maire de la municipalité.
M. LAFONTAINE: Tout à l'heure j'ai dit quatre milles et j'ai
été rappelé à l'ordre par le député
de Joliette disant cinq milles.
M. HOUDE (Fabre): Disons quatre et demi pour la conversation.
M. LAFONTAINE: Si le maire de Saint-Thomas siégeait à
cette commission, il aurait rappelé à l'ordre le
député de Joliette en disant: Ce n'est pas cinq milles; c'est
quatre milles, puis on serait parti sur une chicane bien secondaire. J'ai ici,
M. le Président, un éditorial paru dans un journal de la
région que connaît bien le député de Joliette; le
Courrier de Montcalm, Joliette, mercredi 29 novembre 1972. C'est écrit
par une personne que le député de Joliette connaît
très bien, que mes amis d'en face connaissent très très
bien. Ce n'est pas écrit par le député de Montcalm; c'est
écrit par un dénommé Gauvreau qui semble avoir comme
vocation d'être un candidat libéral éternellement battu. Je
pense que c'est ça, M. le Président?
M. QUENNEVILLE: Un point de règlement, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre.
M. MASSE (Montcalm): Cela prouve l'objectivité du Courrier de
Montcalm.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je pense bien qu'on n'a pas ici
à attaquer la réputation, les agissements ou le passé de
M. Gauvreau; ça n'entre pas en ligne de compte.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai la parole.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Mais à l'intérieur de la
motion du député de Montcalm, touchant les municipalités
de Lourdes et de Saint-Thomas.
M. LAFONTAINE: "Dans le comté de Joliette, ça devient
quoi?
LE PRESIDENT (M. Lamontagen): Certainement pas ce que vous venez de
dire, tout à l'heure.
M. LAFONTAINE: Vous ne m'avez pas laissé finir, M. le
Président. Quand j'ai mentionné le Courrier de Montcalm, j'ai vu,
de l'autre côté, plusieurs sourires entendus, laissant croire
parce que j'ai dit que c'était une personne bien connue dans le coin
que l'auteur de l'article pouvait être le député de
Montcalm.
M. QUENNEVILLE: Pas du tout.
M. LAFONTAINE: Le député de Montcalm, je pense, a certains
intérêts dans le Courrier de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Bien à cause du nom. Montcalm.
M. LAFONTAINE: J'ai dit: II ne faut pas se méprendre. Ce n'est
pas celui que vous pensez; c'est une personne bien connue, Gauvreau. Alors
j'arrête là.
M. QUENNEVILLE: Le reste était de trop.
M. LAFONTAINE: Bien oui, mais enlevez vos sourires, par exemple, quand
je mentionne le Courrier de Montcalm.
M. QUENNEVILLE: Un instant, moi, j'étais sûr que ce
n'était pas lui.
M. HARDY: M. le Président, on n'a plus le droit de rire.
Imaginez-vous qu'on va être obligé de se retenir de rire quand le
député de Labelle parle. Cela ne sera pas drôle.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): On va donner, pour un instant, la parole
au député de Dorion.
M. BOSSE: M. le Président, pour ne pas être accusé
de faire du "filibuster", je n'utiliserai même pas mon droit de
parole.
M. QUENNEVILLE: Bon, accouchez.
M. LAFONTAINE: Est-ce que je peux continuer, M. le Président?
M. HARDY: Oui, le député de Labelle va continuer, puis on
va rire.
M. LAFONTAINE: "Un comté comme le comté de Joliette,
ça devient quoi? Les députés de l'Assemblée
nationale viennent de reprendre la discussion sur le découpage de la
nouvelle carte électorale.
Après et avec beaucoup d'autres, je regrette que le seul
critère qui a amené la commission Drouin à tailler la
nouvelle carte ait été la démographie. Il n'y eut que le
petit comté des Iles-de-la-Madeleine qui a échappé au
carnage. Les réflexions que j'écrivais dans l'Action Populaire,
au moment où le juge Langlois découpait, avec la même
règle fixe de la démographie, les comtés
fédéraux, valent encore aujourd'hui. Et un comté
découpé à partir de la frontière du comté
voisin jusqu'au moment où sa population atteint la norme de 32,000
âmes, avec un peu plus et un peu moins de 25 p.c. me semble avoir
été assez arbitrairement formé. Le comté qui,
jusqu'ici, représentait une entité administrative, avec certains
services gouvernementaux installés au chef-lieu, avec un
député qui devait d'abord s'occuper de sa population, avec des
organismes qui relient ensemble les actions communautaires devient maintenant
l'unité de représentation à l'Assemblée nationale."
J'arrête là la lecture et de cet article M. le Président,
parce que l'article continue sur une question de système
présidentiel et fait une comparaison avec le système
français de la présidence.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, est-ce que je peux poser une
question au député de Labelle?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Est-ce que vous considérez que c'est un bon
article, un bon editorial?
M. LAFONTAINE: Jusqu'à ce moment-là?
M. QUENNEVILLE: Est-ce que vous trouvez que c'est un bon editorial?
M. LAFONTAINE: A l'heure actuelle, je trouve que ce n'est pas mal.
M. QUENNEVILLE: ... avez-vous l'impression que c'est un excellent
journaliste...
M. LAFONTAINE: Quand on dit qu'il s'agit d'une entité
administrative...
M. QUENNEVILLE: ... qui a écrit ça?
M. LAFONTAINE: Je ne le connais pas, M. le Président.
M. QUENNEVILLE: Bien vous en aviez l'air, tantôt.
M. LAFONTAINE: Je ne le connais pas du tout. Je ne le connais pas.
M. HARDY: C'est un excellent journal.
M. QUENNEVILLE: II est quand même assez bon pour que vous puissiez
le citer.
M. LAFONTAINE: Qu'il soit libéral, pé-quiste, uniquiste ou
créditiste, qu'est-ce que ça me fait, pour autant que la personne
qui parle raisonne suivant certains critères valables? C'est justement
là le bien-fondé de mon intervention.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, de toute façon, pour ma
part, j'ai fait valoir mes arguments et, encore une fois, je m'en remets
à la décision de la commission.
DES VOIX: Vote.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Gaspé-Nord.
UNE VOIX: Connaissez-vous ça, Joliette?
M. GAGNON: J'ai écouté avec beaucoup d'attention les
propos tenus concernant les deux paroisses de Notre-Dame-de-Lourdes et de
Saint-Thomas et j'ai surtout remarqué une chose qui m'a obligé
à aller vers le député de Montcalm pour recevoir des
informations. On dit: Saint-Thomas et Notre-Dame-de-Lourdes sont à cinq
milles de Joliette. C'est faux. Les limites sont contiguës, il n'y a pas
cinq milles, il n'y a pas un mille. Vous n'avez pas découvert ça.
Les centres des villages sont situés à cinq milles, ce n'est pas
la même chose.
M. QUENNEVILLE: Non, c'est très différent.
M. GAGNON: Les limites sont contiguës et il n'y a pas cinq milles
de distance.
M. HARDY: Lui, il a compris.
M. GAGNON: II y a les lignes imaginaires de lots qui donnent la
séparation entre deux municipalités. C'est nous induire en erreur
que de dire qu'il y a cinq milles de distance.
Je prends un exemple pour mieux illustrer.
M. SAINT-PIERRE: D'après vous, entre Québec et
Washington...
M. GAGNON : II y a toutes les municipalités. UNE VOIX: Les
frontières sont contiguës.
M. LAFONTAINE: II y a autant de différence entre Québec et
Washington qu'il y a de différence entre l'intelligence et le Parti
libéral.
M. GAGNON: Mais entre le Canada et les Etats-Unis, il n'y a pas d'autres
pays.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît! Est-ce
que vous avez terminé?
M. GAGNON : Non.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Simplement pour répondre au ministre de l'Industrie et
du Commerce, je dirai qu'entre la frontière du Canada et celle des
Etats-Unis, il y a juste une ligne imaginaire. Cela va le renseigner,
étant ministre de l'Industrie et du Commerce.
Pour revenir à ces endroits, les limites sont contiguës, et
si j'ai bien compris le député de Joliette, il me reprendra,
qu'il ne se gêne pas, ça ne m'offusque pas, il a dit qu'il
n'était pas intéressé à avoir ces deux
municipalités.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, j'invoque le règlement
s'il vous plaît.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Je regrette infiniment. Un instant, vous dites
exactement le contraire de ce que j'ai dit, exactement le contraire.
M. GAGNON: Vous avez dit que...
M. QUENNEVILLE: J'ai dit que je m'en remettais à la
décision de la commission et que je suis prêt à me
dévouer pour ces deux paroisses...
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, la décision de la
commission...
M. QUENNEVILLE: Un instant, s'il vous plaît!
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. QUENNEVILLE: Si la commission décide que ces deux paroisses
feront partie du comté de Joliette, je serai prêt à me
dévouer, j'accepterai ces paroisses avec plaisir. J'ai fait valoir mes
arguments autour de cette question et je pense que ce n'est pas honnête
de dire...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît !
M. QUENNEVILLE: ... que je n'étais pas intéressé.
Un instant!
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Très bien. Cela suppose que le député de
Joliette est en faveur.
M. QUENNEVILLE: Je n'ai pas dit que j'étais en faveur, j'ai
donné mes arguments.
M. GAGNON: Non, mais vous seriez apparemment en faveur si la commission
acceptait évidemment. Vous pouvez toujours, étant du milieu,
étant député du comté de Joliette, connaissant
très bien l'endroit, émettre des opinions de nature à
éclairer la commission sur les avantages qu'il y aurait pour ces deux
endroits, ces deux municipalités contiguës, même pas
distantes de cinq milles de la ville de Joliette, à faire partie du
comté de Joliette.
Si je m'en tiens à la région administrative, qu'on ne peut
pas ignorer, je vais donner un exemple pour mieux illustrer ma pensée. A
un moment donné, dans ces deux paroisses, il y a un problème
scolaire. Ces gens vont à Joliette au niveau du secondaire, au niveau du
CEGEP; à ce moment-là, on va voir le député du
comté et celui-ci va dire: Là, c'est Joliette, allez voir le
député de Joliette. Les gens vont dire : On n'est pas dans
Joliette.
M. QUENNEVILLE: Un point d'ordre, je m'excuse.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un point d'ordre.
M. QUENNEVILLE: Je pense que le député de
Gaspé-Nord choisit mal l'exemple lorsqu'il parle de la commission
scolaire. On sait que maintenant, dans le système scolaire, il y a une
décentralisation et que le député n'intervient jamais
auprès des commissions scolaires.
M. GAGNON: Non, mais est-ce que les commissions scolaires
n'interviennent pas?
M. QUENNEVILLE: Les problèmes d'ordre scolaire ne sont pas
acheminés vers le député, si je comprends bien.
M. GAGNON: Les commissions scolaires vont parfois vers les
députés, les individus aussi. Cela ne veut pas dire, faisant les
lignes de comté comme on semble vouloir les faire, qu'il n'y aura pas
des problèmes qui vont surgir. Saint-Thomas et Notre-Dame-de-Lourdes
pourront avoir des problèmes à aller porter à leur
député. Le député, étant de même
politique que le député au pouvoir, peu importe la politique,
dira que c'est un autre comté voisin. Il peut y avoir des conflits parce
que ça touche Joliette.
C'est pour démontrer que ces deux municipalités doivent se
rattacher au secteur desservi. L'hôpital est situé où? Je
suis convaincu que l'hôpital est situé à Joliette et
dessert la population dans un rayon de cinq milles; je suis convaincu que le
CEGEP et la polyvalente sont situés â Joliette. Ces
municipalités sont conti-guës à ces services. Je suis
convaincu que le gouvernement a tous ses services établis à
Joliette et que la population bénéficie de ces services contigus
aux limites de la municipalité de Joliette. Je suis convaincu que le
gouvernement fédéral a tous ses bureaux dans Joliette pour
desservir cette même population de Notre-Dame-de-Lourdes et de
Saint-Thomas. Elle vient chercher à Joliette tous ses services.
Je suis convaincu qu'au niveau de l'industrie beaucoup de gens de ces
deux municipalités viennent travailler à Joliette. Je suis
convaincu qu'au niveau des services et du regroupement municipal ce ne sera pas
Joliette qui sera un jour rattachée à Saint-Thomas ou à
Notre-Dame-de-Lourdes, ce seront ces deux municipalités. Le
député de Labelle parlait tout à l'heure d'une cimenterie
entre Joliette et ces deux municipalités. Dans la ville de Giffard, il y
a une cimenterie et le ministre des Affaires municipales voulait faire une
grande ville autour de cette cimenterie; alors, ce n'est pas un argument. Au
contraire, je suis moralement convaincu que, s'il y a du développement
à Joliette, il sera de nature à se diriger vers le nord et vers
l'est de la même façon que ces deux municipalités sont
situées.
Cela revient à dire que, si vous regardez tout le contexte
social, le contexte de services gouvernementaux, que ce soit au niveau
provincial, au niveau fédéral, au niveau scolaire, à tous
les points de vue vous vous rattachez à Joliette. Quand vous parlez de
l'administration provinciale, vous voulez les rattacher à un autre
comté, ce qui n'est pas pertinent. Les deux municipalités de
Notre-Dame-de-Lourdes et Saint-Thomas devraient être rattachées
à Joliette. Je ne comprends pas qu'on veuille priver la population de
services dont on bénéficie à un endroit et pas à
l'autre.
On se dit, au fond de soi-même: Quand vous avez besoin des
services du député pour aller vous représenter à
Québec, à ce moment-là, ce sera à l'autre bout.
C'est incroyable! Je ne sais pas pourquoi la commission n'accepterait pas. Je
suis convaincu que le député de Joliette, dans son for
intérieur, il n'est pas un mauvais garçon, il est prêt
à recommander il l'a presque sur le bout des lèvres
que ces deux municipalités soient rattachées à Joliette.
Veut-il dire quelque chose? Je peux le laisser parler.
M. QUENNEVILLE: Non, je vous écoute avec beaucoup
d'attention.
M. GAGNON: C'est impensable sous tous les aspects, tant l'aspect
économique, l'aspect social, l'aspect de regroupement municipal que
l'aspect des services. Au niveau provincial, on sait qu'une ville qui a une
population et des services aussi importants que ceux de la ville de Joliette
rayonne dans un secteur de dix, quinze ou vingt milles. Qu'on veuille
détacher des municipalités contiguës à la ville de
Joliette, je n'en vois pas la raison. Je ne sais pas pourquoi.
Je serais porté à croire que le député de
Joliette est prêt à le recommander mais il n'est toujours pas
prêt à dire qu'il ne les veut pas. Vous n'êtes pas
prêt à dire que vous ne voulez pas les avoir, vous êtes
plutôt prêt à dire: Je les veux. Donnez-les moi. Nous, de ce
côté-ci de la Chambre, nous voulons vous les donner dans les
meilleurs intérêts des contribuables.
Qu'on apporte les suggestions dont le député de Berthier
parlait tout à l'heure. Un autre secteur qui doit se rattacher à
un autre comté, qu'on le fasse, mais qu'on le donne à deux
municipalités contiguës à Joliette. Pas cinq milles, mais
cinq milles des centres.
Des municipalités, c'est bâti sur tout le territoire
municipal. Je suis convaincu que les deux dernières maisons aux limites,
il n'y a peut-être pas deux arpents entre...
M. QUENNEVILLE: II y a peut-être dix pouces. C'est sûr,
ça. Voyons donc! Ce n'est pas un argument...
M. GAGNON: C'est pour ça, quand on veut rattacher...
M. LAFONTAINE: Ça s'en vient.
M.GAGNON: ... Saint-Thomas et Notre-Dame-de-Lourdes. On veut enlever les
dix pouces et entrer avez onze pouces.
M. QUENNEVILLE: C'est un pouce, je pense. M. le Président, si
vous me permettez, j'ai justement l'argument dont je me suis servi.
Effectivement, je voudrais faire remarquer ceci au député de
Gaspé-Nord; je le répète pour une dernière fois,
parce que, franchement, ça fait plusieurs fois que je le
répète: Le fait, pour Saint-Thomas, Notre-Dame-de-Lourdes, de ne
pas être dans le comté électoral de Joliette ne change en
rien l'accessibilité aux services. Voyons donc! S'il y a un
hôpital, il va toujours être là. Il va toujours être
à cinq milles. Les commissions scolaires, encore une fois, je vous le
répète, n'ont rien à voir avec cela. C'est une
décentralisation. C'est régional.
D'ailleurs, la régionalisation des services, on le sait, est
établie partout. Naturellement, à l'intérieur de cette
région, des gens vont profiter exactement des mêmes services.
Voyons donc! Votre histoire de continuité, je pense bien...
M.GAGNON: Le ministre admet avec moi que c'est contigu...
M. QUENNEVILLE: C'est contigu. Je sais qu'il y a toujours un pouce entre
un comté et l'autre. C'est évident.
M. GAGNON: II n'y a pas un pouce. Il n'y a rien.
M. QUENNEVILLE: II n'y a rien du tout. C'est un argument qui me
semble...
M.HARDY: C'est enfantin, cet argument!
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Je vais donner un autre exemple tout à l'heure.
M. QUENNEVILLE: Allez-y.
M. GAGNON: J'ai écouté le député de Joliette
avec beaucoup d'intérêt. Je vais donner un autre exemple. Le
ministère de l'Agriculture vient de dire qu'il aide pour les pertes de
récoltes dans tel et tel comté. Les municipalités de
Saint-Donat et de Notre-Dame-de-Lourdes pourraient avoir des pertes. Si on dit
qu'on aide le comté de Joliette et qu'on n'aide pas le comté
voisin, alors que les municipalités sont contiguës, qu'est-ce que
cela fait? C'est assez conséquent. Je vois les faits sur le plan...
M. HARDY: Cela ne vaut même pas la peine de répondre
à cela.
M. LAFONTAINE: Un instant! C'est très sérieux.
M. GAGNON: Vous n'êtes pas capable de répondre. Non
seulement le député de Terrebonne n'est pas capable de
répondre, mais il ne comprend pas les exemples que je lui donne. Le
député de Joliette les comprend, et c'est pour cela que
j'aimerais avoir son opinion. Le député de Terrebonne n'a pas
fini de ne pas comprendre. Depuis qu'il est assis là qu'il ne comprend
rien.
M. QUENNEVILLE: Je m'excuse. Est-ce que vous avez fini votre
intervention?
M. GAGNON: Non, mais allez.
M. QUENNEVILLE: Non, non. Je vais vous attendre.
M. GAGNON : Je vais prendre un autre exemple. Dans un comté, un
député fait une représentation. Il y a des cultivateurs
pour creuser un cours d'eau. Rendu au comté de Joliette ou vice versa on
arrête parce que c'est un autre comté. C'est parce que cela se
rattache...
M. QUENNEVILLE: C'est fini, ça.
M.GAGNON: Non, non, ce n'est pas fini. Dans tous les comtés, que
le député me suive et qu'il traverse Bellechasse, Montmagny ou
les comtés ruraux. Il va s'apercevoir...
M. HARDY: Vous retournez au moyen âge duplessiste.
M.GAGNON: ... que, rendu à telle limite d'un comté, tel
cours d'eau n'est plus creusé.
UNE VOIX: La motion.
M. GAGNON: Un instant! Surtout dans un comté comme celui de
Gaspé-Nord, comté dans l'Opposition, on voit des choses...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Dorion, sur un
point d'ordre.
M. BOSSE: Sur un point d'ordre. Nous sommes dans le comté de
Joliette. Le député de Gaspé-Nord, je pense, nous parle de
L'Islet, Montmagny et divers autres comtés.
M. LAFONTAINE: Parlant sur le point d'ordre. Il dit que le
député de Gaspé-Nord est en dehors du sujet...
M. GAGNON: Ce sont des exemples que j'illustre...
M. LAFONTAINE: Voulez-vous répéter, M. le
député de Dorion?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je n'ai pas compris.
M. LAFONTAINE: Voulez-vous répéter? Le président ne
vous a pas compris.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je demande la parole.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): J'aimerais revenir sur un argument qui a
été avancé par le député de Joliette. Il
peut induire la population intéressée en erreur. Le
député a fait grand état de sa soumission aux desiderata
ou à la conclusion de la commission.
Je pense que le rôle du député de Joliette, dans
cette affaire, doit aller plus loin que d'être au neutre et d'attendre le
résultat de la commission. Parce que s'il y a quelqu'un qui peut
éclairer...
M. QUENNEVILLE: M. le Président, sur un point d'ordre...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un point d'ordre.
M. MASSE (Montcalm): ... la commission dans cette affaire, ce sont bien
les députés de la région. J'ai tenté de le faire en
présentant le plus objectivement possible un dossier qui n'est pas le
mien, mais celui de la population, et je me suis clairement prononcé en
faveur du désir de la population exprimé par son autorité
municipale.
J'ai proposé une motion demandant que Lourdes et Saint-Thomas
soient inscrites au comté de Joliette. Je n'ai pas attendu en disant: La
commission va se prononcer et là je prendrai le résultat de la
commission.
Je pense que les députés de la région doivent, dans
cette affaire, faire plus que d'attendre le résultat de la commission.
Ils doivent carrément se prononcer. Est-ce que le député
de Joliette est favorable à ce que la municipalité de
Saint-Thomas et la municipalité de Lourdes soient inscrites dans le
comté de Joliette ou s'il n'est pas favorable? Autrement, ce serait
induire la population en erreur que de laisser l'impression qu'on est ici et
qu'on attend le résultat de la commission quand la commission c'est
nous, dans un certain sens. Ce sont les députés qui forment la
commission. Les députés, particulièrement de la
région, pour éclairer leurs confrères, doivent se
prononcer.
Deuxièmement, je pense que lorsque le député de
Joliette dit: J'attends le résultat de la commission, il met de
côté ce qui s'est produit depuis le début. On n'a jamais
vu, jusqu'à maintenant, le Parti libéral se diviser en deux sur
une résolution. Il est certain que les membres du Parti libéral,
qui sont ici, vont voter dans le sens du désir du député
de Joliette. Alors, c'est induire la population en erreur que de faire croire
qu'il attend le résultat de la commission quand on sait que les jeux
sont faits à partir du moment où il va dire: Les
municipalités de Saint-Thomas et Lourdes, je ne les veux pas dans
Joliette. Les autres vont voter dans le sens de cette résolution.
Après cela, il pourra retourner voir ces gens-là.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. MASSE (Montcalm): ... et dire: Moi, dans cette affaire,...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Sur un rappel au règlement, le
député de Joliette.
M. MASSE (Montcalm): ... j'ai exposé un point de vue mais ce sont
les autres qui m'ont imposé une conclusion.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un point du règlement.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que c'est faux, dans ce sens-là. Le
député de Joliette doit se prononcer à savoir s'il est
pour ou contre...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Règlement...
M. MASSE (Montcalm): ... que les gens des municipalités de
Saint-Thomas et de Lourdes soient inscrits dans le comté de Joliette.
Qu'il nous dise franchement...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette, sur
un rappel au règlement.
M. QUENNEVILLE: Je regrette, je n'ai pas à me prononcer.
J'attends tout simplement, et je suis là pour servir et non pour me
servir. J'attendrai la décision de la commission. Je me dévouerai
pour les intérêts du comté de Joliette aussi longtemps que
je serai là.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, le député de
la région doit faire plus que ça, il doit nous dire, à la
commission, s'il est favorable ou défavorable. Jusqu'à maintenant
il n'a exposé que des raisons défavorables. Est-ce que je dois en
conclure qu'il était favorable et qu'il ne veut pas le dire? Il ne nous
a apporté aucun argument favorable â l'inscription des
municipalités de Lourdes et de Saint-Thomas dans Joliette. Il n'a
apporté que des arguments défavorables, contre,
évidemment, les télégrammes que les maires nous ont
envoyés.
M. QUENNEVILLE: Pas du tout.
M. MASSE (Montcalm): Maintenant, rendu au bout, il ne veut pas sauter
dans le néant. Je pense que je dois quand même conclure par ces
arguments: il est contre le fait que les municipalités de Saint-Thomas
et Lourdes soient dans
Joliette mais il ne veut pas le dire pour pouvoir donner l'impression
qu'il était pour et qu'il se serait laissé influencer par la
commission, alors qu'on sait fort bien que la commission va voter sur les
arguments négatifs qu'il a apportés. Il a expliqué
pourquoi les municipalités de Saint-Thomas et Lourdes ne devraient pas
être dans Joliette. La majorité libérale va suivre ce
désir. Après cela, il va se laver les mains. Je pense que c'est
jouer à Ponce Pilate. Les gens de la région de Joliette
méritent plus que ça, quand cela fait des années qu'ils
sont dans le comté de Joliette, quand cela fait des années qu'ils
participent à notre vie socio-économique. Ces gens ont le droit
de connaître la position du député qu'ils ont élu.
Celui-ci n'a pas le droit de se laver les mains et dire aux gens: Vous avez
été avec nous pendant des générations. Maintenant,
votre petit paquet et allez-vous en. Je pense que le député doit
clairement se prononcer et nous dire pourquoi. Les gens concluront.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je m'excuse. Mais lorsque le
député de Montcalm prétend que j'ai apporté des
arguments négatifs, je suis absolument contre cette affirmation et je
peux dire que j'ai apporté des arguments positifs. Maintenant,
effectivement,...
M. MASSE (Montcalm): Lesquels?
M. QUENNEVILLE: Un instant, s'il vous plaît! Je vous ai
laissé parler, je vous ai écouté et laissez-moi parler un
peu aussi.
Il reste quand même des choses certaines. C'est qu'à un
moment donné, cet après-midi, vous-même vous dites que nous
étions hors du sujet, je pense bien qu'on ne doit pas revenir sur cette
question. Mais il n'en reste pas moins, encore une fois, que le
député trouve que le rôle du député, c'est un
rôle de législateur, c'est son point de vue. Il en a le droit.
Moi, je pense que le rôle du député c'est surtout de servir
la population dans le comté où on lui a confié un mandat.
C'est mon point de vue. Je pense bien que, s'il y en a un qui est mal
placé pour parler de neutralité, c'est justement le
député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, si ce n'est pas dans notre
mandat de voter des lois, qu'est-ce qu'on fait ici? Si le député
dit: Mon mandat, ce n'est pas de voter les lois, c'est de servir la population
et qu'il demande à ses collègues d'adopter la loi, je pense qu'il
y a une contradiction flagrante entre les deux.
M. QUENNEVILLE: Absolument pas, on étudie le projet de loi.
M. MASSE (Montcalm): Le mandat du député de Joliette, il
est le même que celui de n'importe quel député: c'est
d'adopter le projet de loi et de servir la population. Ce n'est pas dire: Moi,
je sers la population mais je ne vote pas le projet de loi, je ne suis pas
législateur. Il demande à ses collègues de voter la loi.
C'est un argument qui ne tient pas debout.
M. QUENNEVILLE: Vous ne votez même pas et vous êtes ici,
vous.
M. MASSE (Montcalm): C'est un argument qui ne tient pas debout. Comment,
je ne vote pas?
M. QUENNEVILLE: Vous ne votez pas, vous ne faites pas partie de la
commission.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, cela ne veut pas dire que
je ne voterai pas.
M. QUENNEVILLE: D'ailleurs, vous êtes bien à l'aise pour en
parler.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je n'ai pas d'objection. On
l'a dit tout à l'heure: S'il y a quelqu'un qui veut me céder sa
place, je vais voter, d'autant plus que ma position est connue. C'est assez
surprenant qu'on n'ait pas le droit de vote et qu'on ait le droit de faire une
motion, en passant.
M. QUENNEVILLE: Justement, vous n'aviez pas le droit de faire une
motion.
M. MASSE (Montcalm): Je ne me suis pas caché pour expliquer le
sens de mon vote et de le donner.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Si le député de Montcalm me le permet, pour
faciliter les discussions entre le député de Montcalm et le
député de Joliette, je cède mon siège, à la
commission, au député de Montcalm. Voulez-vous faire la
correction voulue, M. le Président?
M. HARVEY (Chauveau): C'est une bonne affaire !
M. LAFONTAINE: Que le député de Montcalm remplace,
à cette commission, le député de Labelle. De cette
façon, je n'entendrai pas le député de Joliette jeter les
hauts cris, dire que le député de Montcalm, dûment
élu par la population, n'a pas le droit de se faire entendre à
une commission.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je pense que nous
procéderons...
M. HARVEY (Chauveau): Allez vous reposer un peu! Allez vous coucher,
maintenant !
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): ... d'une autre manière.
D'ailleurs, cela avait été entendu antérieurement. Nous
nous étions entendus à savoir que, juste avant le vote, nous
ferions les corrections appropriées, de manière...
M. MASSE (Montcalm): Exactement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): D'ailleurs, dans l'esprit de la
commission, au tout début de l'ouverture des travaux, il avait
été entendu que les députés des régions
concernées auraient le loisir, bien entendu, de se faire entendre et,
à leur désir, de voter.
M. MASSE (Montcalm): C'est cela. C'est ce que j'avais compris, M. le
Président. Je respecte trop la présidence pour laisser le
député de Joliette dire ce qu'il a dit dans ses arguments.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): II faudrait que je complète. Voter
en se faisant remplacer, comme on le fait, d'ailleurs, le matin,
l'après-midi et le soir.
M. GAGNON: Tous les députés du Parlement font partie de la
commission sur la Loi électorale mais seuls les membres permanents ont
le droit de voter.
M. HARDY: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Je pense qu'il est beaucoup trop généreux de
dire à un membre de céder sa place, alors qu'il y a des absents.
Le député de Beauce serait très heureux de céder sa
place.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Tout à l'heure, peut-être
qu'un de vos collègues vous remplacera. Mais quand nous arriverons au
vote, tel que convenu depuis plusieurs semaines, nous procéderons
exactement de cette manière. Je pense qu'il n'y a pas eu
d'embêtement, encore à ce niveau.
M. LAFONTAINE: M. le Président, parlant sur cet imbroglio, c'est
qu'on a entendu le député de Joliette...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Le député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: ... dire, d'une façon intempestive: Vous n'avez
même pas droit de vote à la commission. Le fait de ne pas avoir le
droit de vote à la commission, parce qu'on n'ira pas céder un
vote, M. le Président... Il faut tout de même comprendre que le
député de Joliette représente les intérêts
d'un comté. Il peut s'exprimer...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je pense que je viens tout de même,
de donner des explications utiles là-dessus. Je demanderais qui, parmi
les membres, désire parler sur la motion du député de
Montcalm, à savoir d'inscrire les municipalités de Lourdes et
Saint-Thomas au comté de Joliette. Qui veut parler là-dessus?
M.HARDY: Vote!
M. RUSSELL: Le député de Chauveau a demandé la
parole.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Chauveau.
M. HARVEY (Chauveau): Je voulais suggérer au député
de Lafontaine d'aller se coucher. Nous sommes prêts à voter.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, j'aurais seulement quelques
remarques sur cette question. Depuis quelques heures, on se demande si la
municipalité de Lourdes et celle de Saint-Thomas doivent faire partie du
nouveau district électoral de Joliette. Or, il s'agit de quoi? Il s'agit
de savoir si les municipalités, au point de vue démographique,
peuvent s'incorporer à l'intérieur du nouveau comté
proposé de Joliette et si, géographiquement elles s'incorporent
très bien sans créer de malaise à la population
intéressée.
Après avoir entendu les arguments du député de
Montcalm et même ceux du député de Joliette qui a
parlé d'une façon assez objective, nul doute que
l'intérêt de la population de ces municipalités est
directement rattaché à la ville de Joliette et encore plus au
comté de Joliette. Les arguments qu'on peut apporter en ce qui concerne
une cimenterie qui est située entre les municipalités de
Saint-Thomas et de Joliette est un argument qui, à mon sens, ne tient
pas debout, parce que cela peut être sale, cela peut avoir des
problèmes sanitaires mais cela ne dérangera pas, que ce soit dans
le comté de Joliette ou dans le comté de Berthier. Cela ne
dérange pas grand-chose, à moins que le député de
Joliette ne veuille avoir un comté propre, propre, propre! Mais je suis
convaincu que c'est loin de lui, ces idées. C'est simplement un argument
qu'il a tâché de faire pencher de son côté mais que,
à mon sens, on ne peut pas retenir.
Deuxièmement, lorsqu'il prétend que
géographiquement, cela s'attache aussi bien à Berthier
qu'à Joliette, je pense qu'il s'agit simplement de regarder la carte, de
regarder les routes d'accès des deux municipalités et les lieux
d'attraction. On peut facilement se rendre compte que le député
de Montcalm a parfaitement raison dans sa motion.
Lorsqu'on dit que, démographiquement, ça peut créer
des problèmes, je pense qu'encore là, de façon très
objective, on a démontré qu'il n'y avait pas plus de
problèmes que dans plusieurs autres comtés de la province. On
n'en créait pas plus dans le comté de Berthier en enlevant ces
deux municipalités que cela n'en créerait dans le comté de
Joliette en ajoutant la population de ces deux municipalités.
Donc, encore là, à mon sens, ce n'est pas un argument.
Pour obtenir quoi? Nous avons eu un rapport qui a été
déposé par une commission indépendante de l'Opposition
on l'a dit souvent pour lequel on a reçu une carte bien
divisée. Dans le premier rapport, on remarque que le haut du
comté, le nord, n'appartenait pas au comté de Joliette.
Donc, depuis ce temps, des représentations ont été
faites qui apparaissent dans le deuxième rapport. On se rend compte que
c'est à la demande exclusivement du Parti libéral ou simplement
de l'intéressé. Je présume que c'est le
député qui a demandé que la partie nord du comté
soit rattachée au comté de Joliette. Nous en avons discuté
hier. Je n'ai donc pas le droit de mentionner la municipalité de
Saint-Donat, parce que ça a fait partie d'une motion hier.
Si on veut objectivement régler un problème, ça
pourrait facilement se détacher. Au point de vue du parcours pour le
député et des représentations, ça donnerait un
comté qui serait beaucoup mieux équilibré qu'au point de
vue agricole ou touristique. Joliette serait un comté agricole et
plutôt industriel, avec peu de touristes.
Pourquoi prendrait-on le nord du comté? Peut-être que
ça peut intéresser le député; il aime
peut-être le tourisme Je ne lui en veux pas là-dessus. C'est son
goût. Mais je ne vois pas qu'on lui en enlève tellement en
enlevant le nord du comté.
Comme je l'ai dit hier, à l'occasion de la discussion sur ce
même comté, il n'est pas obligé d'être le
député de Joliette. Il pourrait facilement se présenter
dans le comté voisin, qui est exclusivement un comté touristique,
si, parfois, il préfère le tourisme à l'industrie et
à l'agriculture.
Je vois le député de Verchères qui me regarde. Lui
qui est un administrateur professionnel, s'il avait à tracer et à
équilibrer le comté de Joliette, je suis convaincu qu'il
retrancherait le nord. Il dirait: Au plan de l'administration, ça ne
marche pas.
M. GAGNON: Le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. QUENNEVILLE: Je pense que vous revenez sur une décision qui a
déjà été prise.
M. RUSSELL: Mais non; j'ai parlé du nord. M. LAFONTAINE: Point
d'ordre.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Labelle, sur un
point d'ordre.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que le député de Joliette va
accepter que des analogies sont des éléments de
compréhension. Le député de Shefford emploie des analogies
pour la bonne compréhension du député de Joliette. Parce
qu'on sait que, du moment où il va se dire en faveur, nous venons de
régler la motion.
M. QUENNEVILLE: Toute cette question des paroisses du nord du
comté, c'est déjà une chose réglée depuis
hier, si je ne me trompe pas. Nous avons voté là-dessus, et je
pense que tout a été réglé.
M. LAFONTAINE: Le député de Shefford était en train
de faire des analogies qui sont des éléments de bonne
compréhension.
M. RUSSELL: M. le Président, je comprends le règlement de
cette façon-ci. Si je voulais revenir et faire un débat
exclusivement sur le district de Saint-Donat je mentionne ceci
simplement pour clarification; c'est par accident que je le mentionne
pour rectification je pense que le député de Joliette
aurait raison de demander au président de me rappeler à
l'ordre.
Mais non, je le mentionne simplement...
M. LAFONTAINE: Comme analogie.
M. RUSSELL: Oui, pour démontrer que le nord avait
été exclu du comté de Joliette et que c'est à la
demande on le dit dans le deuxième rapport du Parti
libéral que ça a été ajouté. Je
présume que c'est le député il n'y a pas de malice
à ça peut-être à la demande de certains de
ses électeurs et de ses amis, qui a demandé à la
commission d'ajouter cette extension au comté de Joliette.
N'eut été cette demande ou l'acquiescement de cette
commission, démographiquement, il serait en bas de la moyenne,
même en incorporant ces deux municipalités. Même en laissant
le nord, démographiquement, il était encore dans les normes
établies.
On va dire: C'est près. On pourrait sortir encore une liste de
comtés pour démontrer, comme on l'a fait avec le comté de
Berthier je ne veux pas revenir là-dessus mais il serait facile
de le faire qu'il serait dans les normes même en incorporant ces
deux municipalités. Je sais que le député va faire un acte
d'humilité. Je sais que c'est gênant pour lui qui tente de
démontrer à la commission que c'est mieux que ces
municipalités soient dans Berthier. Il va revenir sur sa décision
et dire: Je suis heureux de les conserver dans le comté de Joliette. Ils
sont actuellement mes électeurs, ils appartiennent actuellement au
comté de Joliette et ces gens-là ne veulent pour aucune
considération être enlevés de ce district électoral
de Joliette.
C'est pour eux un point de fierté et je pense que c'est
détruire la fierté de ces gens que de les enlever du comté
de Joliette. C'est extrêmement important et beaucoup plus important qu'on
peut le prétendre, c'est détruire des cellules qui, à mon
sens, existent et on n'a pas raison de le faire. Il y a des gens qui vont dire:
Ce sont des esprits de clocher; oui, d'accord, mais c'est là un point de
fierté qu'on doit conserver chez nous et c'est ce qu'on tente de
détruire actuellement en redivisant non seulement le comté de
Joliette mais la majorité des comtés de la province de
Québec d'une façon démesurée.
Je reviens aux deux municipalités. Je suis convaincu que le
député va faire un acte d'humilité et, en toute
conscience, va demander à ses collègues de l'appuyer et
d'incorporer à l'intérieur du comté les deux
municipalités pour qu'elles fassent partie du district électoral
de Joliette. Je ne veux pas retarder le geste que va poser le
député, je sais qu'il va dire: La motion du député
de Montcalm est adoptée. Je voudrais terminer là-dessus en lui
garantissant d'avance que cet acte qu'il va poser, je l'appuie
immédiatement. Je ne dirai pas un autre mot sur cette motion si vous
faites cet acte d'humilité.
M. GAGNON: M. le Président, tout à l'heure, simplement
pour dire...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je voudrais avertir que je me verrai dans
quelques minutes seulement obligé, pour la première fois,
d'invoquer l'article 165 de notre règlement. Selon cet article on peut
parler 20 minutes mais vous comprenez que j'ai largement laissé
dépasser ce temps. Dans votre cas, n'étant pas tout à fait
sûr, j'ai dit une couple de minutes.
M. LAFONTAINE: II a à peine parlé trois minutes tout
à l'heure.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je pense que...
M. HARDY: C'est 45, 50 minutes.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: M. le Président, tout à l'heure on m'a
coupé la parole. Il y a un office extrêmement important au
Québec, qu'on appelle l'office du plan. Cet office le
député de Joliette, qui est ministre d'Etat responsable de
l'ODEQ, connaît des offices du plan a préconisé que
les régions administratives ne soient pas brisées, pour des
raisons extrêmement importantes, tant au niveau social
qu'économique. Il a fait je n'en suis pas sûr, je ne peux
pas l'affirmer un rapport à la commission Drouin recommandant
certaines régions...
M. HARDY: M. le Président, peut-être que le
député de Gaspé-Nord n'était pas présent
mais, au tout début de nos travaux, le vice-premier ministre,
responsable de l'OPDQ, a clairement indiqué qu'il avait demandé
à l'Office du plan d'examiner la possibilité de faire
coïncider les régions administratives avec les comtés.
Très rapidement, l'Office du plan en est venu à la conclusion que
c'était là un objectif impossible à réaliser.
M. GAGNON: Je ne sais pas si l'Office du plan a considéré
que, par certaines découpures de frontières de comtés, on
déséquilibrait des régions administratives ou des
régions de services.
M. HARDY: De toute façon, et je ne me prononce pas sur le fond,
que Saint-Thomas soit avec Joliette ou avec Berthier, elle demeure dans la
région administrative de Montréal. Cela ne change rien quant
à la région administrative.
M. HARDY: Berthier est reliée à la région
administrative de Montréal.
M. GAGNON: C'est ça mais à ce moment-là...
M.HARDY: Et tous les deux sont dans la sous-région de Joliette.
Alors, Saint-Thomas, il y a peut-être d'autres arguments, mais cet
argument-là ne vaut pas.
M.GAGNON: Non, mais eux dépendent totalement de Joliette. Et
là, par le changement de limite et en renvoyant ces deux paroisses
à un autre comté, vous désiquilibrez, pour ces deux
endroits-là en particulier, l'assiette soit économique, soit
sociale.
M. HARDY: M. le Président, si le député de
Gaspé-Nord me permet, il faut faire une distinction, et encore là
je ne me prononce pas sur le fond, à ce stade-ci. Mais ça ne
déséquilibre pas l'économie, ce n'est pas parce que
Saint-Thomas va être dans Joliette plutôt que dans Berthier que
ça va toucher à leur économie. J'étais sensible,
à certains moments, à des arguments du député de
Montcalm qui disait que l'électeur vote individuellement et qu'il vote
aussi collectivement, à un moment donné. C'est sûr que
l'électeur a un sentiment d'appartenance à une région et
c'est un élément dont on peut, à certains moments, tenir
compte.
Mais dire que le fait que Saint-Thomas soit dans Berthier plutôt
que dans Joliette, ça va déséquilibrer leur vie
économique, je pense que c'est aller un peu loin.
M.GAGNON: D'abord, simplement pour illustrer ma pensée des
analogies suivant le député de Labelle on fait partie
d'une économie qu'on appelle Canada, mais quand on vient
au niveau de l'économie il y a des économies provinciales.
Après ça il y en a des régionales et après
ça il y en a des locales. Evidemment il y a des économies qui
s'étendent à tout l'ensemble du pays. Il y en a d'autres qui sont
regroupées dans des provinces.
M. HARDY: Ce n'est pas une carte électorale qui change quelque
chose à ça.
M. GAGNON: Cela peut changer de quoi et d'ailleurs ici...
M. HARDY: A Montréal, il y a plusieurs comtés sur
l'île de Montréal, et c'est une même communauté
économique.
M. GAGNON: Oui, mais c'est dans un secteur de 30 milles; il faut tenir
compte du secteur ou du vaste territoire que l'on comprend. J'ai d'ailleurs,
ici, le Courrier de Montcalm du 29 novembre, et je veux relater ce qu'il dit:
"Le comté qui, jusqu'ici, représentait une entité
administrative avec certains services gouvernementaux installés au
chef-lieu, avec un député qui devait d'abord s'occuper de sa
population, avec des organismes qui relient ensemble les actions
communautaires, devient maintenant une unité de
représentation.
M. HARDY: M. le Président, le député de
Gaspé-Nord est en train de nous dire qu'on avait raison hier quand je
préconisais que c'est la chose qu'on essayait de tenter, pour autant que
d'autres facteurs importants fussent respectés, de respecter
l'intégrité des comtés actuels. C'est ce qu'on a fait avec
Montcalm. C'était un des arguments qui étaient apportés
à l'encontre de la motion pour distraire Saint-Donat, nous disions que
nous avions tenté de respecter l'intégrité de l'actuel
comté de Montcalm. Et voici qu'hier soir on nous disait, de votre
côté, que ce n'était pas important; maintenant vous nous
revenez aujourd'hui avec un éditorial qui préconise ce fait.
H faudrait quand même avoir une certaine continuité dans
notre logique de pensée. Ce qui était vrai hier demeure encore
vrai aujourd'hui.
M. GAGNON: Je n'étais pas présent hier.
M. RUSSELL: M. le Président, sur le point de règlement du
député de Terrebonne.
M. HARDY: Je ne suis pas maniaque du tout du règlement, je ne
passe pas mon temps à faire appel au règlement.
M. RUSSELL: En répondant au député de Terrebonne,
sur un ton amical comme il a voulu le faire lui-même, je regrette
d'être obligé de le contredire. Il a tenté de nous faire
croire que c'était leur ligne de conduite, mais nous avons pu
démontrer dans presque chacun des comtés, exception faite...
M. HARDY: J'ai dit pour autant que d'autres facteurs plus importants
soient respectés, dont le facteur démographique.
M. RUSSELL: Oui, M. le Président, et ce que nous tentons ce soir
de démontrer, et c'est là un point important, c'est que nous
pouvions marier les deux; les problèmes démographique et
géographique, et même plus que ça, économique et
socio-économique pouvaient être mariés à
l'intérieur de ça. C'étaient les raisons
particulières pour lesquelles le député de Montcalm
apportait cette motion.
Et c'est ça qu'on ne veut pas reconnaître. Je comprends que
c'est difficile pour le député de Joliette de revenir sur une
décision ou une lutte qui a peut-être eu lieu à
l'intérieur du caucus de son parti pour obtenir le nord, et laisser
cette partie à Berthier, et aujourd'hui de revenir sur sa
décision.
Mais connaissant son grand coeur et sa grande objectivité, je
sais qu'il va faire un acte d'humilité, il va demander à ses
collègues de l'appuyer et de laisser ces municipalités revenir
à l'intérieur du comté.
DES VOIX: On vote.
M. GAGNON: Non, non mais pour terminer ce ne sera pas long. Oui
d'accord, le député de Joliette a parlé.
M. QUENNEVILLE: Pour résumer en fait l'attitude que j'ai prise,
qui ne correspond peut-être pas à celle que m'a
prêtée tantôt le député de Montcalm,
effectivement, depuis le début des débats sur la
délimitation du territoire du futur comté de Joliette, j'ai, je
pense, bien fait valoir des éléments positifs et
négatifs.J'ai écouté aussi les arguments de ceux qui
pensaient autrement, qui défendaient une autre thèse.
Je n'ai fait, chaque fois, que rétablir certains faits de
façon que les membres de la commission parlementaire, qui ne connaissent
pas très bien le comté de Joliette ou les environs, soient
suffisamment renseignés en toute objectivité.
M. RUSSELL: Juste un mot.
M. QUENNEVILLE: Je m'excuse. Je vais essayer de finir; ce ne sera pas
long.
M. RUSSELL: Pour l'information du député de Joliette, ce
n'est pas une thèse; c'est une demande des municipalités. Sur son
autre question, je passe dans ce territoire presque toutes les semaines et je
connais assez bien le territoire.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, certains députés
connaissent la région, d'accord. Je m'excuse, M. le député
de Shefford. Je voulais simplement expliquer que certains
députés, à l'encontre du député de Shefford,
n'ont pas cet
avantage de connaître le beau comté de Joliette. C'est la
raison pour laquelle je me suis permis de rétablir certains faits, de
façon que tous les membres de la commission ici puissent juger d'une
façon très objective. Encore une fois, je le
répète, l'accusation du député de Montcalm à
l'effet que je ne veux pas me mouiller, je pense que c'est absolument faux et
je peux dire que les membres du Parti libéral qui font partie de cette
commission voteront selon les arguments qui ont été
apportés. Je n'ai influencé personne ici.
M. RUSSELL: Vous ne connaissez pas l'influence du député
de Terrebonne, M. le Président. Il a le bras long.
M. QUENNEVILLE: II reste une chose certaine, c'est qu'il y a une motion
et que j'ai suggéré depuis tantôt qu'on vote.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, sur une question de
privilège. Je n'ai pas accusé le député de
Joliette.
M. QUENNEVILLE: Vous l'avez très bien dit.
M. MASSE (Montcalm): J'ai indiqué les faits et je lui ai
demandé de se prononcer.
M. QUENNEVILLE: Je n'ai pas à me prononcer avant le vote.
M. MASSE (Montcalm): Comment vous n'avez pas à vous prononcer?
Vous êtes député du comté de Joliette. On discute du
comté de Joliette...
M. QUENNEVILLE: Pourquoi j'aurais à me prononcer?
M. MASSE (Montcalm): ...et le député ne se prononce
pas.
M. QUENNEVILLE: Je m'excuse, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): J'aimerais savoir quelle est son attitude.
M. HARDY: Sur un point de règlement.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si vous le permettez, sur un point de
règlement soulevé par le député de Terrebonne.
M. HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement. Le
député de Montcalm a entière liberté de donner son
opinion. Il a également liberté de dire au député
de Joliette qu'il devrait se prononcer. Il peut le dire, ça fait
plusieurs fois qu'il le dit, mais il n'a aucun droit de l'exiger. Le
député de Joliette a les mêmes droits. Il a dit pourquoi il
aimait mieux ne pas se prononcer. Je pense que les deux écoles de
pensée se défendent. Je ne pense que ni le député
de Montcalm, ni les autres membres de la commission n'ont à juger de la
conduite d'un de leurs collègues.
M. MASSE (Montcalm): Vous allez admettre que la population
concernée aimerait connaître la position du député
de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Cela est votre opinion, c'est bien discutable.
M. HARDY: La population est assez adulte pour juger. Je pense que nous
pourrions voter.
M. GAGNON: Chaque fois que j'entreprends...
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Gaspé-Nord termine son intervention.
M. GAGNON: ...une thèse, elle est tellement intéressante
que tout le monde embarque.
C'est très bien, ça. Mais, pour terminer, le
député de Joliette actuel représente ce territoire. Il est
député de ce comté qui comprend ces deux
municipalités. Si j'ai bien compris, il ne s'oppose pas à ce
qu'elles demeurent dans le comté de Joliette?
M. QUENNEVILLE: C'est exactement ça. Depuis le début, je
le dis.
M. GAGNON: S'il ne s'oppose pas, il est contre le fait qu'elles soient
enlevées?
M. QUENNEVILLE: Non.
M. GAGNON: Quand on ne s'oppose pas, c'est qu'on est contre le fait
qu'elles disparaissent.
M. HARDY: Quelle dialectique!
M. GAGNON: Tu ne peux pas être pour et contre.
M. HARDY: Vous pouvez bien ne pas comprendre la motion.
M. GAGNON: On ne peut pas être pour et contre. Je pose une
question au député de Joliette et c'est le député
de Terrebonne qui répond. Quand le député de Terrebonne
s'aperçoit que le député de Joliette est pour donner une
réponse favorable, il plonge en avant, au cas où ça
pourrait compromettre sa décision qui a déjà
été prise dès le dépôt de la motion. Le
député de Joliette vient de dire qu'il n'est pas contre le fait
que ça demeure dans le comté de Joliette.
M. QUENNEVILLE: Absolument.
M. GAGNON: Qui n'est pas pour est contre et qui est pour...
M. QUENNEVILLE: Non, un instant.
M. HARDY: Non, on peut être neutre. On peut être
indépendant, comme le député de Montcalm.
M. GAGNON: Oui, mais il a pris position, le député de
Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, il y a une
différence entre l'indépendance et la neutralité.
Actuellement, c'est neutre.
M. HARDY: M. le Président, le député de Montcalm
actuellement...
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, il y a une
différence entre l'indépendance et la neutralité.
M. HARDY: M. le Président, actuellement le député
de Montcalm n'est ni pour les libéraux, ni pour les péquistes, ni
pour les uniquistes, ni pour les créditistes, il est
indépendant.
M.GAGNON: Non, mais il prend position quand il discute sur un projet de
loi. Il dit: Je suis pour ou contre.
M. HARDY: M. le Président, je soulève un point de
règlement.
M. QUENNEVILLE: C'est la même attitude que le député
de Berthier, d'ailleurs.
M. HARDY: L'économie générale de notre
règlement va à l'encontre des thèses soutenues par les
députés de Montcalm et de Gaspé-Nord. Notre
règlement, maintenant, reconnaît que nous pouvons nous abstenir.
Autrefois, il fallait voter pour ou contre un projet de loi et maintenant notre
règlement prévoit que nous pouvons nous abstenir.
M. GAGNON: D'accord.
M. HARDY: Donc, si le règlement reconnaît, on
reconnaît que dans certaines circonstances un député peut
déclarer qu'il s'abstient, qu'il ne vote pas ni pour ni contre une
loi.
M. MASSE (Montcalm): Le règlement a peut-être des
permissions mais la population aimerait savoir.
M. HARDY: Ce n'est pas notre problème, M. le Président; la
population prendra ses décisions en temps et lieu.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! L'honorable député
de Gaspé-Nord.
M. HOUDE (Fabre): Vote! Vote!
M. GAGNON: Non, un instant.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député a dit qu'il
terminait, je lui fais confiance.
M. GAGNON: Le député de Joliette nous a dit, même
s'il fait partie de la commission comme nous tous, qu'il ne voterait pas. On ne
lui demande pas de voter, il n'est pas membre attitré au vote. Le
député de Joliette dit qu'il n'est pas contre le fait que ces
deux municipalités demeurent à l'intérieur de son
comté; par conséquent, s'il n'est pas contre, il est pour.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, si vous permettez. Tout ce que
dit le député de Gaspé-Nord est très
intéressant, je ne voudrais pas l'interrompre mais je peux
répondre immédiatement à sa question. Vous aimeriez savoir
si je suis pour le rattachement de Saint-Thomas et Notre-Dame-de-Lourdes?
M. GAGNON: Oui.
M. QUENNEVILLE: Je suis pour. Est-ce que cela vous va comme
ça?
M. GAGNON: Donc, vous êtes pour le rattachement de Saint-Thomas et
de Notre-Dame-de-Lourdes. Vous êtes pour, mais...
M. QUENNEVILLE: Moi, je ne vote pas. Les gens qui voteront feront ce
qu'ils voudront.
M. GAGNON: Votre opinion est que vous êtes pour.
M. MASSE (Montcalm): On joue...
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! Le député
prête encore des intentions.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je veux tout simplement
éclaircir un point, c'est important, ça fait des heures qu'on en
discute. Si le député est pour le fait de rattacher Saint-Thomas
et Notre-Dame-de-Lourdes au comté de Joliette, il aurait dû
persuader ses collègues de le faire. Autrement, je devrai conclure que
le député de Joliette n'a aucune espèce d'influence sur
ses collègues ou, au contraire, ses collègues vont écouter
le conseil du député de Joliette.
UNE VOIX: Laissez faire le vote et on verra.
M. HARDY: M. le Président, j'invoque le règlement.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): J'aimerais qu'on vote, M. le Président, et
qu'on réalise si oui ou non ses collègues vont suivre.
M. BOSSE: Est-ce qu'on peut demander le vote?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si le député de Montcalm le
permet, la présidence a reconnu le député de
Gaspé-Nord.
M. HARDY: Oui, on veut voter.
M. MASSE (Montcalm): A ce compte-là, M. le Président, on
peut voter parce qu'il semble qu'il y ait unanimité sur la motion?
M. HARDY: On veut voter. M. MASSE (Montcalm): II y a unanimité
sur la motion?
M. HARDY: On veut voter.
M. GAGNON : Les causes que je défends sont tellement
intéressantes que tout le monde y prend part.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre!
M. HARDY: On veut voter.
M. GAGNON: Le député de Joliette vient de nous dire qu'il
est pour que ces deux municipalités soient rattachées au
comté de Joliette. Je rends hommage à son courage. De ce fait, il
éclaire la commission. Etant le représentant provincial de ce
comté et les deux municipalités faisant partie du comté
actuel, il est d'avis qu'elles lui sont bien rattachées
administrativement, sociologiquement, économiquement et nous, qui sommes
de la commission, nous ne pouvons pas ignorer l'opinion qu'il vient
d'émettre.
L'opinion qu'il a émise est dans les meilleurs
intérêts de son comté, des deux municipalités, des
contribuables des deux municipalités, des électeurs de ces deux
municipalités on ne peut pas l'ignorer. Même si le
député de Terrebonne a déjà pris une position,
même s'il a fait un préjugé au moment du dépôt
de la motion, cela ne veut pas dire qu'il ne doit pas tenir compte de l'opinion
d'un ministre à l'intérieur du gouvernement actuel à
l'effet que les deux municipalités doivent être
considérées. Cette opinion a peut-être été
difficile à obtenir mais si on l'a obtenue, c'est parce qu'elle lui
tenait à coeur. S'il l'a donnée, c'est parce qu'il était
convaincu du bien-fondé de sa demande.
Le député de Terrebonne doit relever le chapeau et dire:
Le député de Joliette l'a demandé, c'est un ministre de la
Couronne, il représente le comté.
M. HARDY: M. le Président, le député de Joliette
n'a rien demandé.
M. GAGNON: II doit l'approuver, il a dit qu'il était pour.
Dès qu'on est pour quelque chose, on demande le vote pour une telle
chose.
M. HOUDE (Fabre): II nous laisse libres de voter.
M. GAGNON: Le député de Terrebonne vient en contradiction
avec ce qu'il nous disait tout à l'heure quand il ne voulait pas que le
député de Joliette se prononce.
M. BOSSE: M. le Président, ce que le ministre...
M. GAGNON: Etant dans l'eau chaude, il tend à faire dévier
le débat.
M. BOSSE: M. le Président, sur un point d'ordre. Je crois que le
député de Joliette a dit: Je suis pour, mais cependant, je me
plierai à la décision de la commission. Conséquemment, je
pense qu'on devrait passer immédiatement au vote et cesser les
discussions inutiles.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre!
M. GAGNON: C'est cela, il est temps de cesser la discussion.
M. RUSSELL: M. le Président, sur le point d'ordre du
député de Dorion.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Non, je m'excuse, ce n'est pas un point
d'ordre. Est-ce que l'honorable député de Gaspé-Nord a
terminé?
M. GAGNON: Non, M. le Président.
Je veux relever les propos du député de Dorion,
très brièvement. Le député de Joliette a dit qu'il
était en faveur...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Dorion
était hors d'ordre.
M. GAGNON: Je n'ai absolument pas bifurqué. J'ai dit que le
député de Joliette avait fait mention qu'il était en
faveur que ces deux municipalités demeurent. Le député de
Terrebonne a été pris dans une espèce de cul-de-sac.
Après nous avoir affirmé durant toute la soirée que le
député de Terrebonne ne pouvait pas se prononcer maintenant il se
prononce. Il ne donne pas une directive, mais il éclaire la chandelle de
mon ami le député de Terrebonne, à savoir que ces deux
municipalités font partie de son comté et qu'elles doivent y
demeurer. La commission est bien éclairée vis-à-vis de ses
collègues qui, eux, l'écoutent. Je suis convaincu que les
collègues qui sont là l'ont écouté. Quand il donne
son opinion, ils la croient bonne. C'est un homme de jugement. C'est un bon
représentant de comté. C'est un homme qui oeuvre dans ma
région à l'ODEQ. Il travaille bien. Il travaille avec
jugement.
S'il a été capable de donner une opinion qui a
été difficile à donner, je l'admets, mais s'il l'a
donnée sincèrement, et je lui en rends hommage, on doit en tenir
compte. On ne doit pas l'oublier.
M. HARDY: Des mots! Des mots!
M. GAGNON: On doit, sur la motion, en tenir compte. Ce sont des mots,
mais cela a pris des mots pour avoir la décision. Nous l'avons eue.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Frontenac.
M. LATULIPPE: Je souscrirai à la motion, surtout que tous les
intéressés qui représentent les comtés
concernés semblent d'accord sur la nécessité de rattacher
ces deux municipalités au comté de Joliette. Je voterai donc
favorablement à la motion. Si on veut respecter l'assentiment que
semblent vouloir donner les membres de la commission, enfin ceux qui sont
concernés, je verrais assez mal que les députés qui auront
à voter ne respectent pas la volonté de ceux qui
représentent cette région.
Convaincu que la décision des membres sera dans le sens de la
volonté de ceux qui représentent cette population, je ne
poursuivrai pas davantage le débat, quoique je serais enclin à
souscrire à ce que j'avais déjà eu l'occasion de
mentionner; une telle mesure ne vient pas en contradiction avec les principes
de base, les principes démographiques, 32,000, plus ou moins 25 p.c. Il
devient très facile de l'accepter avec un minimum de réticences.
C'est pourquoi je voterai favorablement à la motion.
DES VOIX: Vote! Vote!
M. RUSSELL: M. le Président, j'avais demandé...
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de Shefford
m'avait demandé de lui réserver une minute, au maximum deux
minutes.
DES VOIX: "Filisbuster". M. RUSSELL: Non.
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'ai accepté sa demande et nous
écoutons le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que je n'abuse pas du
privilège de la parole à cette commission. S'il y a quelqu'un qui
fait un "filibuster", c'est bien le député de Terrebonne...
M. HARDY: Je n'ai pas dit un mot ce soir.
M. RUSSELL: II intervient toujours. C'est simplement pour tâcher
de résumer tout ce qui a été dit à cette commission
et surtout la position...
M. BOSSE: Comme si c'était nécessaire.
M. RUSSELL: Je pense que c'est important qu'on le fasse avant le
vote.
M. BOSSE: Comme si c'était nécessaire. Cela fait
déjà des heures et des heures qu'on répète la
même chose. On reconnaît là le style,
précisément, du "filibustering". C'est exactement cela.
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! Le député de
Shefford.
M. HARDY: Le député de Wolfe, tantôt, va reprendre
pour continuer le "filibuster".
M. BOSSE: Ou celui de Gaspé-Nord.
M. HARDY: Et probablement aussi le député de
Témiscouata.
M. LAVOIE (Wolfe): Si vous voulez absolument que je parle, cela ne sera
pas long.
M. HARDY: Ils vont tous "filibuster"... M.GAGNON: "Filibosser" ou
"filibuster"? M. BOSSE : Une vraie synthèse.
M. GAGNON: C'est parce que si c'est "bossé", on va en parler
à Pepin.
M. BOSSE : Pas d'allusion méchante.
M. RUSSELL: J'ai écouté les menaces qui viennent de votre
droite. Ce ne sont pas ces menaces qui vont m'impressionner, m'effrayer ou
m'empêcher de prendre position ou de parler, soyons-en certains.
M. HARDY: Ah non?
M. RUSSELL: Même si le député de Dorion a dit, ce
soir, qu'il avait été dangereusement ici cet après-midi,
je pense...
M. HARDY: La motion.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La motion.
M. RUSSELL: D'accord, je vais revenir à la motion pour
tâcher de résumer ce qui s'est dit après que le
député de Joliette eut donné son opinion. Je comprends
qu'il sera difficile, pour le député de Terrebonne de changer
l'opinion qu'il a donnée sur cette motion...
M. HARDY: Je n'ai pas donné mon opinion. M. RUSSELL: Oui, M. le
Président.
M. HARDY: Quand?
M. RUSSELL: M. le Président, tout l'après-midi.
M. HARVEY (Chauveau): Arrêtez de bavarder et de niaiser.
M.HARDY: Je n'ai pas parlé sur cette motion.
M. HARVEY (Chauveau): Qu'on prenne donc le vote et vous allez voir!
Celui qui vote
pour est d'accord et celui qui vote contre n'est pas d'accord. C'est
aussi simple que ça.
M. RUSSELL: M. le Président, on n'a pas le monopole de la
pensée, de la vérité comme le député de
Chauveau.
M. HARVEY (Chauveau): Quand même, c'est essayer d'irriter les
gens.
M. GAGNON: Quand le député de Chauveau embarque dans la
discussion et il l'éternise. A moins que ce ne soit un point
d'ordre?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si on permettait au député de
Shefford de continuer son intervention sur le motion, s'il vous
plaît.
M. RUSSELL: M. le Président, on m'a interrompu à quatre ou
cinq reprises.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Oui.
M. RUSSELL: Je pense qu'il n'est pas dans mes habitudes de faire ce
genre d'interventions. Lorsque j'interviens, je vous demande la parole ou je
demande à celui qui parle la permission de lui poser une question, comme
cela doit être fait normalement en commission ou en Chambre. Je pense que
tous les membres de cette commission devraient agir de cette façon,
suivant les directives, M. le Président, que vous avez
données.
Comme je suis ces directives, je voudrais bien qu'on me reconnaisse et
qu'on me laisse au moins le droit de résumer ma pensée...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Sur la motion.
M. RUSSELL: ... ce que je vais tenter de faire. Peut-être que cela
ne fera pas l'affaire du député de Dorion, la façon dont
je vais résumer ma pensée.
M. BOSSE: Cela me fait toujours plaisir de vous entendre.
M. RUSSELL: C'est simplement pour vous dire qu'à la suite de la
position qu'a prise le député de Joliette, même s'il ne
vote pas, il serait regrettable que ses collègues n'aient pas compris la
position dans laquelle se trouvait le député de Joliette qui a
voulu indiquer qu'il serait heureux, premièrement, que les
municipalités qui ont fait une demande de demeurer dans le comté
de Joliette voient cette demande acceptée, respectée; qu'il
serait heureux aussi qu'elles demeurent dans le comté de Joliette et que
le point de vue démographique, le point de vue géographique et le
point de vue socio-économique soient respectés.
Donc, je pense que le député de Terrebonne, plutôt
de nous dire "votez", comme il a déjà fait, va dire
"adopté". La motion du député de Montcalm sera
adoptée et cela évitera le vote. Si on demande le vote, c'est une
indication qu'il pourrait y avoir danger que la motion soit rejetée. Ce
serait au désavantage du député de Joliette.
M.HARDY: Vote, vote, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La motion est mise aux voix. Est-ce qu'on
accepte ce qui avait été suggéré par le
député de Labelle, tout à l'heure...
DES VOIX: Oui.
LE PRESIDENT (M. Giasson): ... à l'effet que le
député de Montcalm vote à sa place?
M. HARDY: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Masse (Montcalm)?
M. MASSE (Montcalm): Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Russell?
M. RUSSELL: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Bossé?
M. BOSSE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Houde (Fabre)?
M. HOUDE (Fabre): Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Brown?
M. BROWN: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Latulippe?
M. LATULIPPE: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Shanks? M. SHANKS: Je m'abstiens, M. le
Président. LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Hardy? M. HARDY: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Cornellier?
M. CORNELLIER: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Harvey (Chauveau)?
M. HARVEY (Chauveau): Contre.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Marchand?
M. Léger?
M. Carpentier?
M. CARPENTIER: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Lavoie (Wolfe)?
M. LAVOIE (Wolfe): Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Assad?
M. ASSAD: Pour.
LE PRESIDENT (M. Giasson): M. Béland? M. Saint-Pierre?
M. SAINT-PIERRE: Je m'abstiens.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La motion est adoptée. Contre: 1 Pour:
11
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Joliette.
M. HARDY: Le paragraphe 42 adopté? DES VOIX: Adopté. M.
HARDY: Le paragraphe 42, adopté. M. LAFONTAINE: Une minute.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de Joliette
avait manifesté l'intention de...
M. QUENNEVILLE: M. le Président, j'aurais une autre motion
à déposer quant au nom du comté. J'ai eu, naturellement,
plusieurs représentations de la part de gens du futur comté de
Joliette et du comté actuel de Joliette.
Je proposerais que le comté porte le nom de
Joliette-Montcalm.
M. HARDY: Adopté.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, j'aimerais, tout d'abord,
remercier les membres de la commission d'avoir accepté la motion
à l'unanimité et je remercie le député de Joliette
d'avoir accepté l'argumentation qui a été
présentée.
Egalement, je profite de l'occasion...
M. QUENNEVILLE: Je m'excuse, M. le Président. Je l'avais
acceptée dès le début.
M. MASSE (Montcalm): ... pour être d'accord sur la motion
présentée par le député de...
M. HARVEY (Chauveau): Un point d'ordre, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Un point d'ordre, le député de
Chauveau.
M. HARVEY (Chauveau): J'ai voté contre la motion, M. le
Président.
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse. Disons à la large
majorité. Pour ce qui est de la motion présentée par le
député de Joliette, j'ai reçu probablement les mêmes
résolutions ou propositions ou lettres demandant que soit inscrit le nom
Montcalm-Joliette.
Il est évident qu'au départ, dans le premier rapport de la
commission Drouin, il m'avait semblé qu'il y avait une espèce de
ligne directrice de donnée, que les noms doubles ne
réapparaissaient pas. Entre le premier et le deuxième rapport, un
certain nombre de noms composés sont réapparus, comme
Vaudreuil-Soulanges, dans un grand nombre de comtés. Dans ce sens, si on
a accepté les demandes dans d'autres coins de la province, je pense
qu'en toute justice la commission devrait nous donner la même
possibilité, d'autant plus que, tout le monde le sait, en abondance,
depuis quelques heures, au fond ces deux comtés, Montcalm et Joliette,
sont à toutes fins pratiques fusionnés. Pour
l'intérêt de la population, cette résolution devrait
être acceptée.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de Shefford,
sur la motion.
M. RUSSELL: M. le Président, d'une façon très
sommaire, j'aurais aimé que le député de Joliette nous
expose les raisons qui motivent...
M. HARDY: Vous n'avez pas compris?
M. RUSSELL: J'ai compris, et je vois aussi que le comté de
Joliette est devenu presque intégralement le comté de Montcalm.
Je comprends cela et je le vois aussi.
M. HARDY: Et la ville de Joliette est dans ce coin.
M. RUSSELL: La ville de Joliette, seulement, avec quelques
municipalités, est reliée à ce district. C'est une des
raisons qui peuvent motiver cette acceptation. Je ne suis pas contre la motion.
J'aurais aimé connaître un peu l'histoire, s'il y a de l'histoire
derrière, parce que tout à l'heure on nous parlera
d'histoire.
M. HARDY: Vous remplacez le député de Saint-Maurice sur le
plan historique!
M. RUSSELL: Sur le plan historique, je pensais peut-être que le
député de Joliette aurait pu faire cela.
M. QUENNEVILLE : Non.
M. RUSSELL: Je suis convaincu que, si le député de
Saint-Maurice était ici, il nous donne-
rait l'histoire de Joliette, avec tous ces grands hommes qui ont
passé à Joliette. Je ne veux pas entrer dans ce domaine du
tout.
UNE VOIX: Des musiciens.
M. RUSSELL: Le député de Terrebonne pourra nous exposer
cette thèse. De toute façon, M. le Président, je ne suis
pas contre. Je suis pour la motion. Je pense qu'elle semble rallier tout le
monde. Je ne voudrais pas que tout à l'heure, lorsqu'on va arriver avec
d'autres motions semblables, on dise: On veut avoir l'histoire. Cela n'a pas
d'histoire.
M. HARDY : Je pense que l'histoire de Joliette et celle de
Barthélémy Joliette et du général Montcalm sont
suffisamment connues des membres de la commission.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je pense bien que le
député de Shefford a touché le point essentiel.
Effectivement, il s'agit d'une question historique qui sous-tend la motion que
je fais.
J'en profite aussi pour m'excuser auprès du député
de Berthier de lui avoir distrait deux paroisses. J'espère bien qu'il se
consolera avec les autres paroisses, aussi extraordinaires, qui lui sont
dévolues dans la nouvelle circonscription de Berthier.
M. GAGNON: M. le Président, nous verrons que pour nous, lorsqu'il
y a...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Un instant, si vous me permettez. Aviez-vous
fini votre intervention? L'honorable député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Lorsqu'il y a des propositions très
intéressantes devant la commission, nous sommes assez vite pour en
disposer, parce que nous, de l'Unité-Québec, nous nous rallions
à toute suggestion intéressante qui vient du parti
ministériel. C'est pour cela qu'il est consolant de comprendre que tous
les gestes que nous posons sont dans les meilleurs intérêts des
comtés concernés et de la population.
M. HARDY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Wolfe.
UNE VOIX: Le député de Wolfe a lui aussi un
commercial.
UNE VOIX: Sur quoi?
UNE VOIX: Le député de Wolfe aussi fait de l'histoire.
LE PRESIDENT (M. Giasson): J'ai reconnu l'honorable député
de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Je voudrais présenter une motion: Je propose
que la municipalité de Saint-Esprit soit rattachée...
M. HARDY: Nous pourrions peut-être disposer de la motion que nous
avons actuellement.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Nous avons une motion devant la
commission.
M. LAVOIE (Wolfe): Excusez-moi.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Vous désirez intervenir sur la motion
du député de Joliette? Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE: Je suis pour la motion et j'aimerais demander au ministre
s'il a déjà pensé faire l'inverse: Montcalm-Joliette.
C'est un peu de curiosité, parce que je trouve que ça se prononce
mieux.
M. QUENNEVILLE: C'est l'ordre alphabétique que je respecte
purement et simplement. Il n'est pas question de suprématie ou de quoi
que ce soit là-dedans. Vous avez parfaitement raison, mais j'aimerais
bien que vous justifiiez pourquoi il faudrait que ce soit Montcalm-Joliette,
à votre tour.
M. LATULIPPE: C'est pour le caprice de l'oreille.
M. QUENNEVILLE: Vous avez réellement l'oreille capricieuse.
M. LATULIPPE: C'est difficile à justifier, cependant...
M. RUSSELL: Est-ce que Joliette... M. LAVOIE (Wolfe): D'ailleurs...
LE PRESIDENT (M. Giasson): A l'ordre! Si vous voulez, nous allons
permettre au député de Frontenac de terminer ses commentaires.
Est-ce que vous avez terminé?
M. LATULIPPE: Oui, je ne voulais pas retarder.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je mets aux voix la motion
présentée par le député de Joliette...
M. HARDY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Giasson): ... qui se lit comme suit: Je fais motion que
le nom de la circonscription électorale désignée sous le
nom de Joliette dans le rapport Drouin soit dorénavant
Joliette-Montcalm.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Adopté à
l'unanimité?
M. HARDY: Article 42, adopté?
M. LAVOIE (Wolfe): J'ai une motion à faire.
M. HARDY: Vous avez une description cadastrale à nous lire?
M. LAVOIE (Wolfe): Pas nécessairement. Je propose que la
municipalité de Saint-Esprit soit rattachée au district
électoral de L'Assomption et soit détachée du district
électoral de Joliette. Saint-Esprit est une petite paroisse qui est sur
les limites, la ligne serait plus droite.
M. QUENNEVILLE: Je m'excuse, je voudrais bien avoir le bien-fondé
de cette proposition. Il reste que les propositions qui me semblaient
susceptibles d'être soutenues, je les ai soutenues jusqu'ici.
Effectivement, lorsqu'il a été question de Saint-Calixte et
d'Entrelacs, j'ai été absolument d'accord. Je voudrais bien avoir
le bien-fondé de cette motion.
Et si vous voulez savoir tout de suite de quel côté je vais
être, je suis contre. Est-ce que c'est assez clair, ça?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je viens de recevoir le texte de la motion du
député de Wolfe, qui est recevable. Puisque c'est lui qui fait
motion, j'attends ses commentaires sur sa motion.
M. RUSSELL: Est-ce que le député de Joliette pourrait nous
donner la population de cette municipalité?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que le député de Wolfe
veut continuer à intervenir sur sa motion?
M. LAVOIE (Wolfe): Nous allons attendre les renseignements que nous
avons demandés au député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: II y a 1,073 électeurs.
M. LAVOIE (Wolfe): Du point de vue de la démographie, dont on a
tant parlé tout à l'heure, ça dégagerait de 1,000
électeurs le comté de Joliette et je pense que la population de
Saint-Esprit serait peut-être plus heureuse...
M. QUENNEVILLE: Sûrement pas.
M. LAVOIE (Wolfe): ... de rester dans l'Assomption, vu que c'est plus
près que de Joliette.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que le député de Wolfe
se rappelle, lorsque le cas du comté de l'Assomption a été
débattu il y a même eu une motion de déposée
à la commission à l'effet de ramener la paroisse de Saint-Esprit
dans le comté de l'Assomption?
M. GAGNON: Qui l'avait déposée?
LE PRESIDENT (M. Giasson): Demandez au député de Shefford,
il va vous donner tous les détails de l'affaire. C'est lui-même
qui l'avait proposée.
M. RUSSELL: Le président a peut-être un peu raison. Le
député de Wolfe, dans un acte de désir d'améliorer
la situation a fait cette proposition. Comme le président a dit que la
motion était recevable, je sais bien que c'est dans l'ordre, mais si on
regarde la motion, elle a déjà été faite sur cette
municipalité.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Quand j'ai déclaré la motion
recevable, je n'avais pas à l'idée qu'il y avait eu une motion
semblable de proposée par le député de Shefford. C'est
venu par la suite. Je me suis fourvoyé dans ma décision.
M. GAGNON: Dans un cas comme ça, est-ce qu'une motion peut
être présentée deux fois?
M. RUSSELL: A moins qu'elle ait été retirée. De
mémoire, elle n'a pas été retirée.
LE PRESIDENT (M. Giasson): II y a eu un vote.
M. CARPENTIER: Paragraphe 42, adopté?
M. RUSSELL: Je pense que le député de Wolfe va retirer sa
motion.
M. LAVOIE (Wolfe): Je retire ma motion.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de Wolfe,
après toutes les raisons qu'on a apportées, décide de
retirer sa motion.
M. HARVEY (Chauveau): Le député de Terrebonne serait
probablement d'accord pour accepter le paragraphe.
M. RUSSELL: II est peut-être opposé au paragraphe.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Est-ce que le paragraphe 42 amène
d'autres commentaires?
M. HARVEY (Chauveau): Adopté. M. HARDY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Giasson): La commission adopte à
l'unanimité le paragraphe 42...
M. GAGNON: Seulement une information. Avec le rattachement des deux
municipalités, ça augmente le nombre d'électeurs à
combien?
M. QUENNEVILLE: On va laisser ça à l'expert parce que je
suis fatigué de compter.
M.GAGNON: 1,750? C'est juste une information.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Je pense que la commission peut donner suite
à la demande du député de Gaspé-Nord pour son
information, connaître le nombre d'électeurs...
M. HARDY: Vous aurez toutes les informations.
M. GAGNON: Que le député de Terrebonne continue
d'être dans ces bonnes dispositions.
M. LATULIPPE: M. le Président, si je comprends bien, Saint-Donat
n'a pas été détachée du comté de
Joliette?
M. HARDY: C'est réglé depuis hier.
M. LATULIPPE: Pour cette raison, étant donné que j'avais
voté favorablement au détachement de Saint-Donat, je ne peux
pas...
M. HARDY: Sur division.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Article 42, adopté sur division. Le
comté de Prévost.
Comté de Prévost
M. HARVEY (Chauveau): Adopté. On a adopté tous les
comtés qui encerclent Prévost.
M. GAGNON: A chaque jour suffit sa peine.
M. LATULIPPE: Chauveau, c'est un nom qui...
M. HARVEY (Chauveau): Chauveau, quand vous serez rendu là, vous
allez voir qu'une voix autorisée, connaissant très bien son
territoire, va vous instruire, vous renseigner.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Si le député de Chauveau le
permet, la commission revient à l'article 78, comté de
Prévost.
M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, je m'excuse, mais je
suggérerais une adoption tout simplement puisque tous les comtés
qui encerclent le comté de Chauveau ont tous été
discutés longuement...
M. LATULIPPE: Quels comtés?
M. HARVEY (Chauveau): Tous les comtés, le comté de
Joliette, le comté de L'Assomption, le comté de Terrebonne, le
comté de Deux-Montagnes; alors, Prévost qui est dans le centre de
cette région, de ces régions, mériterait d'être
adopté sans discussion, sans perte de temps. Je sais que nos amis d'en
face auraient certainement avantage à nous prouver qu'ils sont vraiment
de bonne foi en ne retardant pas indûment ces débats, et à
accepter rapidement aux voix, même unanimement, je le propose, que le
comté de Prévost soit adopté tel que proposé.
M. RUSSELL: M. le Président, je ne permettrai pas...
LE PRESIDENT (M. Giasson): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: ... au député de Chauveau de nous prêter
des intentions que nous n'avons certainement pas. Je sais qu'il regrette
déjà ses paroles. Je pourrais l'accuser de faire de
l'obstruction...
M. HARVEY (Chauveau): Si ça vous blesse, je les retire, je
propose ça candidement...
M. RUSSELL: ... chose que je ne ferai pas, M. le Président, mais
je voudrais lui dire que, s'il a le cahier devant lui, qu'il l'examine un
peu...
M. HARVEY (Chauveau): J'ai plus que le cahier, M. le
Président.
M. RUSSELL: ... s'il avait suivi de près les débats,
attentivement comme le député de Terrebonne, il saurait que dans
le haut, dans le nord, il y a un comté qui se rattache à
Prévost qu'on a baptisé et qui n'a pas encore été
discuté, c'est celui de Laurentide.
M. HARVEY (Chauveau): D'accord, M. le Président...
M. RUSSELL: Ce n'est pas du tout...
M. HARVEY (Chauveau): ... mais vous avez une carte sur l'écran
géant...
M. RUSSELL: A moins que le député de Chauveau continue
à s'opposer, et peut-être que le député de
Terrebonne va continuer à faire de l'obstruction, je ne le sais pas,
parce qu'il connait très bien ce coin-là.
M. GAGNON: Les limites représentent 30 p.c. du comté de
Prévost, entre Laurentide et Prévost.
LE PRESIDENT (M. Giasson): Dois-je présumer, comme
président, qu'il y aura motion sur l'article 78?
M. RUSSELL : Oui, M. le Président, nous avons certaines remarques
à faire, après avoir obtenu certaines informations, et je sais
que ça va être facile d'obtenir les informations parce que c'est
justement le territoire que représente actuellement le
député de Terrebonne. Sachant qu'il connaît très
bien son comté, sachant qu'il veut procéder rapidement, il va se
prêter à toutes nos demandes afin d'éclairer cette com-
mission et nous aider à nous former une idée
réaliste justifiant l'adoption des limites qui auront été
établies à la suite de discussions, afin de justifier le nombre
démographique et géographique de ce comté, ce magnifique
comté du nord qui est un comté touristique, presque en
totalité, excepté quelques municipalités telles que
Saint-Jérôme qui est un peu industrielle et de petits villages qui
l'entourent. M. le Président...
M.HARDY: M. le Président, je voudrais faire une petite
correction. Le comté de Prévost n'est pas surtout
touristique...
M. RUSSELL: J'ai dit le nord du comté de Prévost.
M.HARDY: Le nord, oui, parce que le comté de Prévost est
surtout composé de la ville de Saint-Jérôme...
M. RUSSELL: J'ai fait cette remarque, M. le Président, j'ai dit:
Le nord du comté est touristique. On pourrait peut-être dire que
c'est la presque totalité du comté, excepté quelques
villes telles que Saint-Jérôme et d'autres qui l'entourent.
Je ne connais pas le comté de Prévost, si on peut me
permettre ces remarques. Comme le député de Terrebonne je
vous l'avoue très humblement j'ai occasionnellement
traversé ce magnifique comté pour me rendre dans le nord de la
province et, à l'occasion, je me suis arrêté pour visiter
des industriels de la région.
M. le Président, le député de Terrebonne, qui
connait bien les limites du comté de Prévost proposé,
peut-il me dire si c'est fidèlement ce qui est indiqué sur la
carte actuelle?
M. HARDY: Non.
M. RUSSELL: Pas tout à fait.
M. HARDY: Sur la carte, il y avait, selon le premier rapport Drouin, des
municipalités qui sont maintenant dans Argenteuil qui étaient
dans Prévost. On a soustrait, au premier rapport Drouin, de
Prévost les municipalités de Saint-Adolphe, Morin Heights... Je
m'excuse; là, je confonds avec Labelle. Par rapport au premier rapport,
de Prévost, on a détaché de L'Assomption, Saint-Lin,
Laurentides et La Plaine.
M. GAGNON: Qui avait fait les suggestions pour qu'on les
détache?
M. HARDY: Le parti ministériel ayant déposé ses
suggestions à la commission de l'Assemblée nationale.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que Morin Heights et Sainte-Agathe sont dans
le même comté, comme c'est là?
M. HARDY: Non, pas dans Prévost.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'ils sont tous les deux dans le même
comté?
M. HARDY: Morin Heights est dans Argenteuil et Sainte-Agathe est dans
Laurentide.
M. GAGNON: Alors, quand le mémo a été
présenté pour détacher La Plaine, Laurentides et
Saint-Lin, quels étaient les éléments qui militaient en
faveur du détachement du comté de Prévost?
M. HARDY: Je réfère le député aux raisons
qui ont été données lorsque nous avons discuté du
comté de L'Assomption. D'abord, ça ne changeait pas d'une
façon importante l'équilibre démographique entre les
comtés de L'Assomption et de Prévost. Deuxièmement,
ça respectait l'intégrité de l'actuel comté de
L'Assomption. Il y avait des aspects historiques.
M. GAGNON: Sociaux.
M. HARDY: Oui, mais historiques, Saint-Lin ayant toujours appartenu
à L'Assomption, Saint-Lin étant le village natal de Sir Wilfrid
Laurier qui a fait également ses études au séminaire de
L'Assomption. Je répète, pour être bien clair, que ce sont
là des facteurs secondaires; le facteur principal, c'est le facteur
démographique. Le fait de distraire ces trois municipalités de
Prévost pour les retourner dans L'Assomption ne changeait pas
l'équilibre démographique des deux comtés.
M. GAGNON: Alors, ces trois localités représentaient
combien d'électeurs?
M. HARDY: La Plaine, 543 électeurs; Saint-Lin, 1,359 et
Laurentides 1,226.
M. GAGNON: En détachant du comté de Prévost ces
trois localités, par quelles autres les a-t-on remplacées?
M. HARDY: Dans Prévost? On les a remplacés par
Estérel, Mont-Gabriel, Mont-Rolland, Piedmont, Sainte-Adèle,
Saint-Marguerite-du-Lac-Masson, Saint-Sauveur et Saint-Sauveur-des-Monts.
M. GAGNON: Et cet ensemble d'agglomérations représente
combien d'électeurs? C'est simplement pour voir le mouvement.
M. HARDY: Je vais vous dire ça. On n'a pas l'ensemble.
M. GAGNON: Donnez-les séparément.
M. HARDY: Je vais vous donner ça par municipalité.
M. GAGNON: Ecoutez, le député de Chauveau, vous ne serez
pas perdu tout à l'heure.
M. HARVEY (Chauveau): M. le Président... M. HARDY Estérel,
83 électeurs...
M. HARVEY (Chauveau): ... cela ne m'intéresse pas du tout, les
questions que vous posez, vous répétez les mêmes
chiffres.
M. HARDY: Est-ce que vous désirez les connaître?
M. GAGNON: Oui, d'accord. M. HARDY: Estérel, 83.
M. HARVEY (Chauveau): Laisser les autres tranquilles.
M. GAGNON: Non, mais c'est parce que je veux que vous soyez
réélu. Au train où ça va...
M. HARDY: Mont-Gabriel, 33.
M. HARVEY (Chauveau): Je m'inquiète bien plus de votre sort que
du mien. Les gens de Chauveau sont très intelligents et brillants.
M. GAGNON: C'est pour ça que j'ai peur.
M. HARVEY (Chauveau): Ils l'ont prouvé en 1970, d'ailleurs.
M. GAGNON: C'est pour ça que j'ai peur.
M. HARVEY (Chauveau): Je compte même le Dr Gauthier maintenant
comme un de mes bons électeurs, un ami.
M. HARDY: Mont-Rolland, 1,124.
M. RUSSELL: M. le Président, je m'excuse, j'ai manqué
Mont-Gabriel.
M.HARDY: Piedmont, 417; Mont-Gabriel, 33.
M. RUSSELL: Seulement 33.
M. HARDY: Oui, Mont-Gabriel est constituée seulement de
l'hôtel. C'est une ville un peu particulière.
M. HARDY: Mont-Rolland, 1,124; Pied-mont, 417; Sainte-Adèle,
2,383; Sainte-Margue-rite-du-Lac-Masson, 832; Saint-Sauveur village, 618;
Saint-Sauveur-des-Monts, 998.
M. HARVEY (Chauveau): Le député de Gaspé-Nord prend
sans doute des notes; j'aimerais qu'il me donne le nombre d'électeurs
dans Sainte-Marguerite.
M. GAGNON: Je compile cela et après ça je pourrai donner
tout ça au député de Chauveau, parce qu'il n'a pas l'air
intéressé par la distribution de la carte électorale. Pour
moi, il a fait ça en circuit fermé, sa patente.
M. HARVEY (Chauveau): II n'y a aucune espèce de problème
chez nous, mon comté de 70,000 électeurs, ils l'ont coupé
en deux.
M. GAGNON: C'est pour ça qu'on aimerait tellement entendre des
témoins qu'on n'a jamais vus. Il a quelque chose à dire.
Ephphatha, ouvre-toi.
M. HARVEY (Chauveau): Quand vous serez rendus dans Chauveau, vous
verrez. Je vais vous instruire.
M. GAGNON: C'est parce que, comme membre du Parlement, il est tenu de
participer, non pas à l'obstruction, mais de participer largement.
M. HARVEY (Chauveau): Je vous laisse l'obstruction.
M. GAGNON: Le député de Bonaventure, on l'attend en
Gaspésie. Je sais qu'il a d'excellentes suggestions.
LE PRESIDENT (M. Giasson): L'honorable député de
Terrebonne.
M. HARDY: Si on tient compte de l'addition de Saint-Calixte, de la
distraction de Saint-Lin, La Plaine et Laurentides et de l'addition des
municipalités que je viens de vous donner, ça donne 4,000
électeurs de plus pour le comté de Prévost.
M. GAGNON: Cela le porte à combien?
M. HARDY: Prévost tel que décrit dans la loi 62, plus
Saint-Calixte et Entrelacs, compte 35,461 électeurs.
M. LATULIPPE: Pine Croft fait aussi partie du comté...
M. HARDY: C'est dans le comté d'Argenteuil.
M. LATULIPPE: Dans le comté d'Argenteuil, merci beaucoup.
M. HARDY: Je crois que ce n'est même pas une
municipalité.
M. LATULIPPE: Mais ça fait quand même partie...
M. HARDY: C'est un territoire qui est compris dans le comté
d'Argenteuil.
M. LATULIPPE: Voyez-vous, cela se trouve dans la pointe ici et vous
venez de dire que
Saint-Calixte est dans le comté de Prévost, c'est juste
ici à l'extrémité de la pointe. Tout ce secteur fait
partie du comté de Prévost.
M. HARDY: Je m'excuse, je n'avais pas compris. C'est Pine Croft, cela
fait partie de la municipalité de Saint-Calixte.
M. LATULIPPE: Je vous remercie du renseignement.
M. HARVEY (Chauveau): Adopté? Vous pouvez poser des
questions.
M. SIMARD (Témiscouata): Quelle a été
l'idée, d'un coup de crayon, de transférer 4,000 électeurs
d'un comté qui était déjà dans les normes avec
31,134 électeurs?
M. HARDY: On remarquera que c'est un comté surtout urbain. Le
gros de la population de ce comté est fait de la ville de
Saint-Jérôme et du Saint-Jérôme métropolitain,
c'est urbain. La partie rurale, ou moins urbanisée du territoire,
compose à peine le tiers de la population, des électeurs. C'est
un premier facteur. On sait que les comtés urbains tendent plutôt
à aller vers les 40,000 électeurs qu'en bas des 32,000.
M. SIMARD (Témiscouata): Mais vous n'avez qu'une ville
d'importance.
M. HARDY: Oui, mais le comté est urbain quand même. Plus
des deux tiers de la population vivent dans les villes, dans ce comté,
alors c'est un comté urbain.
M. SIMARD (Témiscouata): C'est défendu de revenir en
arrière, mais dans le cas de Joliette, quelle est la différence
avec celle-ci?
M. HARDY: La ville de Joliette est moins urbanisée que
Prévost.
M. SIMARD (Témiscouata): Cela se limitait à une ville qui
était le noyau.
M. HARDY: Ce n'est pas ça qui est important, il s'agit de
comparer le pourcentage de la population qui est dans la ville et le
pourcentage de la population qui est dispersée sur le reste du
territoire. Dans le cas de Joliette, comme le député le dit,
c'est un rapport de 40-60, tandis que dans Prévost, la population des
villes représente plus des deux tiers de la population
électorale.
M. SIMARD (Témiscouata): Quelle est la population de la ville de
Joliette?
M. HARDY: II faut faire attention, on fonctionne avec la population
électorale. La population électorale est de 13,000 dans la ville
de Joliette alors que dans le Saint-Jérôme métropolitain
vous avez près de 25,000 électeurs.
L'autre facteur est qu'il y a une question d'équilibre avec les
autres comtés.
Le comté plus au nord, le comté de Labelle, est un
comté à prédominance rurale alors il ne fallait pas lui
donner un trop grand nombre d'électeurs. C'est la même chose pour
le comté d'Argenteuil, le comté voisin, qui est un comté
à prédominance rurale.
M. SIMARD (Témiscouata): Ne croyez-vous pas que le mot
"équilibre", que vous avez employé à l'instant même,
ne justifie pas le changement? Vous avez le comté de Deux-Montagnes avec
28,500 électeurs.
M. HARDY: M. le Président, il faut faire attention. Le
député de Témiscouata est en train de contredire le
député de Labelle. Evidemment, je ne partage pas les vues
pessimistes du député de Labelle qui prétendait
qu'à la prochaine élection le comté de Deux-Montagnes
compterait 22,000 électeurs, ce n'est pas le cas. L'autre facteur est
que le comté de Deux-Montagnes reste, malgré la ville de
Sainte-Scholasti-que, un comté â prédominance rurale. Il
n'y a qu'une ville importante dans le comté de Deux-Montagnes, c'est
Saint-Eustache qui reste une ville bien plus petite que le grand
Saint-Jérôme.
M. SIMARD (Témiscouata): La commission Drouin avait reçu
les instructions de se tenir dans un pourcentage de 25 p.c. en plus ou en
moins.
M. HARDY: Pardon? Je n'ai pas saisi.
M. SIMARD (Témiscouata): Dans les directives premières
données à la commission Drouin, on avait demandé de se
tenir dans un pourcentage de 25 p.c. en moins ou en plus.
M. HARDY: Non, M. le Président, ce n'est pas la loi. La loi dit:
Une moyenne de 32,000 électeurs avec une marge en plus de 25 p.c. en
plus ou en moins, en tenant compte que les 25 p.c. en plus, c'est pour les
comtés urbains et les 25 p.c. en moins, c'est pour les comtés
ruraux. C'est pour cela que vous avez deux comtés.
Vous parliez de Joliette tantôt et avec les corrections qu'on a
faites, le comté de Joliette a actuellement 35,146 électeurs et
le comté de Prévost 35,461. Il s'agit de deux comtés
à prédominance urbaine, quoique Prévost soit encore plus
urbanisé que Joliette, mais ce sont deux comtés â
prédominance urbaine par rapport à Deux-Montagnes, par rapport
à Argenteuil, par rapport à Labelle et même par rapport
à L'Assomption.
M. SIMARD (Témiscouata): Vous avez dit tout à l'heure que,
dans le comté de Joliette, c'était la ville de Joliette qui
était la principale ville, d'une importance de 13,000
électeurs.
M. HARDY: C'est pour les limites actuelles de Joliette, ça ne
comprend pas le grand Joliette.
M. SIMARD (Témiscouata): D'accord, j'ai mal compris.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le député
pourrait me donner la population de Val-David qui ne se trouve pas incluse dans
le délimitation actuelle de Prévost mais qui se trouve dans le
comté de Laurentide.
M. HARDY: Environ 886 électeurs. M. RUSSELL: Val-Morin? M. HARDY:
593 électeurs.
M. RUSSELL: II y en a plusieurs. Val-Morin Station, est-ce la
même?
M. HARDY: II y a une seule municipalité à Val-Morin.
M. RUSSELL: C'est le même nombre pour les deux.
M. HARDY: Oui.
M. RUSSELL: Le lac Millette?
M. HARDY: Ce n'est pas une municipalité. C'est dans
Sainte-Adèle.
M. RUSSELL: Maison des Cèdres, la même chose?
M. HARDY: Oui.
M. RUSSELL: Sainte-Adèle-Nord?
M. HARDY: II n'y a plus maintenant qu'une seule municipalité,
avant les élections.
M. RUSSELL: Sainte-Adèle-en-Bas?
M. HARDY: II n'y a qu'une seule municipalité à
Sainte-Adèle.
M. RUSSELL: Combien d'électeurs?
M. HARDY: A Sainte-Adèle, 2,383 électeurs.
M. RUSSELL: Tant que ça?
M. HARDY: Oui. Cela se développe dans l'actuel comté de
Terrebonne.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Un changement: M. Perreault, du
comté de L'Assomption, remplace M. Houde (Fabre).
M. BOSSE: Est-ce que le député de Mont- calm remplace
toujours? Je pose la question pour être sûr au cas où.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Non.
M. RUSSELL: Est-ce que Sainte-Adèle est incluse dans l'actuel
comté de Prévost?
M. HARDY: Oui, dans le comté de Prévost, tel que
décrit dans la loi no 62.
M. RUSSELL: Est-ce que le député de Terrebonne ne serait
pas d'accord que Val-David, Val-Morin, Val-Morin Station et Lac Millette, qui
forment un écran sur la route no 11, pourraient être
incorporées à l'intérieur du comté?
M. HARDY: Si on est partisan de l'école des lignes droites, comme
le député de Shefford nous l'a démontré depuis le
début des travaux de la présente séance...
M. RUSSELL: Je savais que l'accusation viendrait.
M. GAGNON: Ce n'est pas la ligne en soi.
M. RUSSELL: J'aurais dû le savoir d'avance. Il en veut à ma
ligne droite.
M. HARDY: ... je serais enclin à lui donner raison, mais, si on
tient compte des facteurs plus sérieux qui doivent présider
â la confection d'une carte électorale, je suis d'accord pour dire
que les municipalités mentionnées par le député de
Shefford sont bien placées là où elles se trouvent.
M. RUSSELL: Mais quelle serait l'objection du député de
Terrebonne?
M. HARDY: L'objection serait qu'on accroi-trait trop la population du
comté de Prévost, d'une part. D'autre part, on réduirait
également, dans une trop grande proportion, la population du
comté de Laurentide.
D'ailleurs, je dois ajouter que c'est seulement un deuxième
facteur. Ce n'est pas le principal facteur. Si on veut tenir compte des
pôles, Val-Morin et Val-David sont plus rattachées, sont davantage
polarisées sur Sainte-Agathe. Val-David et Val-Morin sont en quelque
sorte dans la banlieue de Sainte-Agathe. Je vois le député de
Wolfe qui m'approuve.
M. RUSSELL: C'est un peu ma proposition.
M. LATULIPPE: Est-ce que je pourrais poser une question en
attendant?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Oui, le député de
Frontenac.
M. LATULIPPE: Nous sommes dans le can-
ton de Morin. Combien y a-t-il d'électeurs dans tout ce canton,
approximativement?
M. HARDY: J'ai les chiffres par municipalité, parce que la
division de canton est plus ou moins d'actualité dans cette
région. Je vous ai donné la population électorale par
municipalité.
M. RUSSELL: Sainte-Agathe fait partie du comté de Laurentide?
M. HARDY: De toute façon, le canton Morin n'est pas tout compris
dans le comté de Prévost.
M. RUSSELL: Mais, en prenant tout le canton Morin, on prendrait quelles
municipalités?
M. HARDY: On prendrait, entre autres, Morin Heights, canton Morin qui
est actuellement dans Argenteuil.
M. RUSSELL: Est-ce que le député sait ça par coeur?
Quelle est la distance entre Sainte-Adèle et Sainte-Agathe?
M. HARDY: Une quinzaine de milles.
M. RUSSELL : M. le Président, je crois que l'augmentation
qu'amèneraient Val-Morin et Val-Morin Station ne serait pas tellement
importante.
M. HARDY: Non, ce ne serait pas tragique.
M. RUSSELL: Non, ce ne serait pas tragique.
M. HARDY : Mais cela déséquilibrait un peu. Encore une
fois, soyez conséquents, messieurs. Je vous dis que Val-Morin et
Val-David votre collègue de Wolfe, qui semble bien
connaître la région, a confirmé par un signe de tête
sont vraiment dans la banlieue de Sainte-Agathe. Elles semblent
polarisées vers Sainte-Agathe.
M. RUSSELL: Quelle est la distance entre Val-David et Sainte-Agathe?
M. HARDY: Entre Val-David et Sainte-Agathe, il y a cinq ou six
milles.
M. RUSSELL : Cinq ou six milles seulement.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Frontenac.
M. LATULIPPE : M. le Président, j'ai été voir sur
la carte et il me semble que le canton de Morin est contigu au comté de
Prévost mais il n'y a pas de partie du canton de Morin qui est dans le
comté de Prévost. Du moins, c'est ce que l'on peut voir sur la
carte. Ce n'est pas tellement gros. Le canton de Morin, c'est le territoire
dont vous parlez actuellement.
M. HARDY: Bien oui, M. le Président. Sainte-Adèle, c'est
dans le canton Morin. Et Sainte-Adèle est dans le comté de
Prévost. Par ailleurs, la municipalité de Morin Heights, qui est
aussi dans le canton Morin, est dans le comté d'Argenteuil.
M. LATULIPPE: Argenteuil.
M. LAVOIE (Wolfe): Sainte-Adèle n'est pas dans le comté de
Prévost.
M. HARDY: Oui, Sainte-Adèle est dans le comté de
Prévost.
M. LAVOIE (Wolfe): Donc, on n'a pas encore la bonne carte.
M. HARDY: Non, non, dans le premier rapport Drouin, Sainte-Adèle
était dans le comté de Labelle.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Un autre changement, s'il vous plait. M.
Caron remplace M. Saint-Pierre.
Le paragraphe 78, adopté?
M. LATULIPPE: Tout le canton Wexford je ne sais pas comment le
prononcer fait partie du comté de Prévost. Cela
comprend...
M. HARDY: Maintenant que nous avons annexé Entrelacs, Wexford est
totalement dans le comté de Prévost.
M. LATULIPPE: Est-ce que tout le canton de Kilkenny...
M. HARDY: Le canton de Kilkenny? M. LATULIPPE Oui.
M. HARDY: II demeure dans le comté de Joliette.
M. LATULIPPE: En partie.
M. HARDY: En totalité. Non, pardon; depuis l'annexion de
Saint-Calixte au comté de Prévost, il y a une partie de Kilkenny
qui est dans le comté de Prévost.
M. LATULIPPE: C'est cela que je voulais savoir. Comme cela, la nouvelle
division passe en ligne droite à partir du canton de Wexford
jusqu'à...
M. HARDY: Depuis l'amendement, depuis que Saint-Calixte est
annexée à Prévost, tout le canton de Kilkenny est dans
Prévost.
M. LATULIPPE : Tout le canton.
M. HARDY: Oui.
M. LATULIPPE: Ah bon!
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
Adopté? Le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, on a discuté de Morin
Heights, pour qu'elle soit rattachée au district électoral de
Prévost. Cela a été défait. La discussion
était à l'effet de l'enlever du comté d'Argenteuil.
M. HARDY: Oui, mais cela se ressemble pas mal. La motion avait pour
effet de la distraire d'Argenteuil pour l'annexer â Prévost. Et
là, la motion serait de la distraire d'Argenteuil pour l'annexer
à Prévost. Alors, c'est bonnet blanc, blanc bonnet.
M. RUSSELL: M. le Président, ce n'est pas la même
chose...
M. HARDY: Evidemment, je ne faisais aucune allusion aux bérets
blancs.
M. LATULIPPE: Je n'ai rien compris dans ce sens non plus, M. le
Président.
M. SIMARD (Témiscouata): n comprend seulement quand cela fait son
affaire !
M. HARDY: II est comme certains présidents!
M. RUSSELL: M. le Président, à la question que je pose, il
est certain que le député de Terrebonne peut répondre.
Sans vouloir devenir maniaque des lignes droites, il va regarder sur la carte
et je lui pose la question: Sur la route il y a un écran,
là il ne semble pas y avoir de village ou de ville.
M. HARDY: C'est Saint-Calixte que nous avons rapatriée.
M. RUSSELL: Non, non. En bas. M. HARDY: Ah! du côté
sud-ouest?
M.GAGNON: Vu que le premier ministre est présent, je me demande
si nous ne serions pas mieux d'étudier le comté de Mercier!
M. SHANKS: C'est fait. C'est déjà accepté.
UNE VOIX: Vous n'étiez pas présent, malheureusement.
M. GAGNON: Ah bon! c'est ce que j'ai dit hier. Un déplacement de
40 électeurs par comté.
M. HARDY: M. le Président, il ne semble pas qu'on ait d'autres
questions.
UNE VOIX: Ah oui! Nous en avons à plein.
M. SIMARD (Témiscouata): Nous pensions que vous étiez
à chercher des documents pour informer le député de
Shefford.
M. HARDY: Le député de Shefford semble totalement
informé. C'est un jeune homme brillant, le député de
Shefford! Il comprend vite.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Témiscouata.
M. SIMARD (Témiscouata): Les suggestions qui ont amené ces
changements, soit de changer pratiquement 4,000 électeurs d'un
comté à l'autre, était-ce un voeu exprimé par les
intéressés ou à la suite de représentations de
groupements ou de conseils municipaux, qui tombaient d'accord avec cela,
à cause des circonstances?
M. HARDY: Non, pas particulièrement. C'est surtout un jeu
de...
M. SIMARD (Témiscouata): Oui mais, dans le jeu, il serait
intéressant de connaître les joueurs.
M. HARDY: Je vais vous le dire. C'est un problème de
réaménagement. Encore une fois, je répète une chose
que l'on répète a satiété depuis le début de
ces travaux. On ne peut pas étudier un comté en soi ou on ne peut
pas faire la carte électorale d'un comté sans tenir compte des
autres comtés. Alors, le réaménagement de certains
comtés, comme Gatineau, Argenteuil et Laurentide, a évidemment eu
des influences sur Prévost.
M. SIMARD (Témiscouata): Oui, mais tout ce changement n'a-t-il
pas amené de la contestation qui ne nous serait pas parvenue, â
nous, ici, et qu'on a découverte dans le cas, par exemple...
M. HARDY: Dans Prévost, actuellement, non. Les gens de
Sainte-Adèle sont plus heureux de la loi actuelle que du premier
rapport.
M. SIMARD (Témiscouata): Parce qu'il serait intéressant de
s'arrêter...
M. HARDY: Je peux vous dire, entre autres, que le maire et certains
échevins que j'ai eu l'occasion de rencontrer, et encore
récemment, des personnes de Sainte-Adèle, sont...
M. SIMARD (Témiscouata): Vous parlez du maire mais vous avez huit
localités qui ont été transférées d'un
comté â l'autre. Il y avait certainement des raisons autres que
celles que vous avez avancées tantôt.
M. HARDY: Quand je parle de Sainte-Adèle,
c'est encore ce qu'il y a de plus au nord. De toute façon, toutes
ces municipalités sont déjà dans le comté de
Terrebonne.
Au fond, ces gens, on ne les déplace pas comme tels. On prend une
partie du comté de Terrebonne et on fait avec eux un comté. Cela
change.
M. SIMARD (Témiscouata): D y avait probablement un centre
qui...
M. HARDY: Qui gravite autour de Saint-Jérôme.
M. SIMARD (Témiscouata): Saint-Jérôme, est-ce que
c'est central pour l'ensemble du comté? Je ne vois pas sur la
carte...
M. HARDY: L'actuel comté de Prévost, avec le prolongement
de l'autoroute, voit l'autoroute jusqu'à sa limite nord. Tout le
comté de Prévost est relié à
Saint-Jérôme par l'autoroute, et par la route 11,
évidemment.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: Je voudrais demander au député de Terrebonne
si Saint-Jérôme est le chef-lieu du comté.
M. HARDY: Oui, mais je tiens à faire une précision:
chef-lieu n'a rien à voir avec circonscription électorale. Ce
qu'on appelle un chef-lieu est l'endroit où se trouvent les cours de
justice, les bureaux d'enregistrement. Saint-Jérôme est le
chef-lieu des comtés d'Argenteuil, Deux-Montagnes et actuellement
Terrebonne.
M. GAGNON: Mais étant donné que Prévost est un
nouveau comté, je ne sais pas si le député de Terrebonne
pourrait nous donner les frontières du conseil de comté à
l'intérieur de ce nouveau comté.
M. HARDY: C'est-à-dire que le conseil de comté municipal
de Terrebonne est identique à la circonscription électorale
actuelle de Terrebonne. Le comté de Prévost sera une partie de ce
conseil de comté. Comme Terrebonne en sera une partie et comme la partie
sud des Laurentides formera la troisième...
M. GAGNON: Où passent actuellement les frontières du
conseil de comté dans le comté de Prévost qui est
l'ancienne partie du comté de Terrebonne?
M. HARDY: II n'y a pas de frontières, parce que l'actuel conseil
de comté de Terrebonne a sa limite sud avec la rivière des
Mille-Isles et, à sa limite nord, la dernière
municipalité, c'est Saint-Jovite.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous changez la délimitation du...
M. HARDY: Bien non! La Loi de la division territoriale comprend des
chapitres distincts, le chapitre que nous étudions actuellement, celui
de la division électorale est un chapitre distinct de celui de la
division d'enregistrement, un chapitre distinct de la division judiciaire, des
conseils de comté municipaux. C'est ce qu'on ne semble pas comprendre
parfois quand on dit qu'on fait un chambardement épouvantable. C'est
qu'on ne touche pas â la carte des conseils de comté
municipaux.
M. GAGNON: D'accord, mais du fait que vous touchez à la carte
électorale, ça peut créer certaines transformations
à l'intérieur des conseils municipaux, sans pour autant
changer...
M. HARDY: Si un jour le Parlement décide de changer la carte des
conseils de comté municipaux, ce sera fait à ce moment-là.
Actuellement on ne touche pas à ça.
M. RUSSELL: II y a une chose qu'il faut admettre quand même. C'est
qu'actuellement, si j'écris à Saint-Jérôme, je vais
écrire Saint-Jérôme, comté de Terrebonne.
M. HARDY: Oui, à l'avenir vous écrirez
Saint-Jérôme, comté de Prévost.
M. RUSSELL: D'accord. Donc, ça apporte quand même un
changement...
M. HARDY: Cela n'a pas de valeur légale d'ajouter le
comté. C'est une espèce de coutume qui existe à la
campagne parce que ça précise davantage. D'ailleurs, c'est une
question que je me suis toujours posée. Même si la poste est
fédérale, on tient compte des comtés provinciaux. Il n'y a
aucune obligation juridique dans cette façon de formuler une adresse
postale, d'indiquer le comté.
Probablement que ça aide à localiser l'endroit. Comme il y
a des localités qui ont le même nom, il y a
Saint-Jérôme dans Lac-Saint-Jean et dans le comté de
Terrebonne.
M. GAGNON: Nécessairement. Il n'y a aucune légalité
sur une enveloppe à savoir qu'on doit mettre telle adresse. La
légalité, c'est vous qui la faites. Mais comme ça change
certains territoires, ça peut changer certaines adresses.
M. HARDY: Cela va être vrai pour tous les changements de
comtés. Cela va être vrai pour Saint-Thomas. Nous avons
accepté cela à votre suggestion.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: Cela va être vrai pour Saint-Thomas qui va demeurer
où elle est aujourd'hui dans Joliette.
M. HARDY: Cela aurait changé si ça avait été
comme dans le projet de loi.
M. RUSSELL: Nous avons voulu économiser pour...
M. HARDY: Vous pensez surtout à l'aspect postal.
M. RUSSELL: Je regrette de ne pas l'avoir mentionné, je pensais
que le député de Terrebonne y avait pensé.
M. HARDY: On me fait remarquer que ça va changer de toute
façon parce que ça va être Joliette-Montcalm.
M. RUSSELL: Voyez-vous, M. le Président, dans un acte de
courtoisie, on a voulu tâcher d'être gentil pour le
député de Joliette et on a créé un problème
à ses électeurs.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Témiscouata.
M. SIMARD (Témiscouata): Je suis peut-être dur de
compréhension mais vous m'avez dit que la redistribution de la carte
électorale ne changera pas le rôle d'un conseil de comté.
Par exemple, dans le comté de Témiscouata, parce que je suis plus
familier avec ce comté, le chef-lieu était Notre-Dame-du-Lac
cela ne vous dit peut-être pas grand-chose. A l'heure actuelle,
dans le comté...
M.HARDY: Qu'est-ce qu'il y a à Notre-Dame-du-Lac?
M. SIMARD (Témiscouata): C'est le chef-lieu.
M. HARDY: II y a un bureau d'enregistrement, un palais de justice?
M. SIMARD (Témiscouata): II n'y a pas de palais de justice.
M. HARDY: II y a un bureau d'enregistrement seulement. Le conseil de
comté siège là.
M. SIMARD (Témiscouata): Oui. Le conseil de comté est
formé de 18 paroisses à l'heure actuelle.
M. HARDY: Cela ne changera rien.
M. SIMARD (Témiscouata): Avec la redistribution, ça veut
dire que...
M. HARDY: Cela ne changera rien tant que la carte des conseils de
comté ne sera pas changée. Le chef-lieu va rester à
Notre-Dame-du-Lac.
M. SIMARD (Témiscouata): Est-ce qu'on aurait dû changer la
carte des conseils?
M. HARDY: C'est un autre problème, je crois qu'on a assez de
problèmes avec la carte électorale.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Ceux qui sont dans le comté de
Rivière-du-Loup, pour revenir à son affaire...
M.HARDY: Ceux qui sont dans le comté municipal?
M. LAVOIE (Wolfe): Dans le comté municipal de
Rivière-du-Loup.
M. HARDY: Ils demeurent dans le comté municipal de
Rivière-du-Loup.
M. PERREAULT: Les comtés municipaux demeurent tels qu'ils
sont.
M. LAVOIE (Wolfe): Le conseil de comté va se réunir deux
fois par année, par exemple, ceux qui demeurent dans le comté de
Rivière-du-Loup, ceux qui demeurent dans le comté de
Témiscouata...
M. HARDY: L'entité juridique du conseil de comté municipal
de Rivière-du-Loup, l'entité juridique du conseil de comté
municipal de Témiscouata, l'entité juridique du conseil de
comté municipal de Terrebonne actuellement, ça ne change pas avec
la présente carte. Cela va rester la même entité juridique,
à moins qu'on amende ce chapitre de la, Loi de la division
territoriale.
M. LAVOIE (Wolfe): S'il y a trois bureaux d'enregistrement dans un
même comté, par exemple, qu'est-ce qui arrive?
M. HARDY: Dans le même comté électoral?
M. LAVOIE (Wolfe): Le même comté électoral.
M. HARDY: Cela ne change rien, il y a trois bureaux
d'enregistrement.
UNE VOIX: C'est l'inverse qui se produit.
M. HARDY: Le député de Nicolet pourra me corriger mais je
pense que, dans le comté de Nicolet actuel, il y a deux bureaux
d'enregistrement; il y en a un à Saint-Grégoire et un à
Bécancour. C'est dans le même comté de Nicolet actuel.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
L'Assomption.
M. PERREAULT: M. le Président, j'aimerais dire qu'on a
été habitué à voir le comté provincial et le
comté municipal avec les mêmes
limites. On pense que c'est pareil partout dans la province mais il y a
des exceptions. Un exemple, le comté de Rouyn-Noranda ne correspond pas
au comté municipal; Abitibi-Est actuel, avant la loi, ne correspond pas
aux limites de comté municipal. C'est vrai pour la majorité dans
la province mais il y a des exceptions. Etant donné qu'on est
habitué à voir la majorité des comtés provinciaux
avec les mêmes limites que les comtés municipaux, on pense que
c'est pareil partout. Mais il y a des exceptions.
M. SIMARD (Témiscouata): Mais cette exception n'est-elle pas due
au fait que ce sont des territoires trop grands et non organisés?
M. HARDY: C'est ça.
M. PERREAULT: C'est pour ça qu'il y a déjà des
exceptions.
UNE VOIX: Ce sont des territoires non développés, non
organisés qui ont graduellement été rattachés
à un comté. Mais ils demeurent quand même à
l'intérieur du comté.
M.HARDY: A la suite de l'adoption de la loi 62, qui va se faire
probablement d'ici quelques heures, on pourrait, à l'occasion d'une
prochaine session, se poser le problème. Ce qui est clair, c'est
qu'à l'heure actuelle on ne touche pas aux conseils de comté
municipaux.
M. PERREAULT: On dérangera beaucoup plus quand on changera les
limites des comtés municipaux à cause des bureaux
d'enregistrement.
M. RUSSELL: Actuellement on change l'appellation.
M. PERREAULT : Les comtés municipaux gardent leurs noms.
M. RUSSELL: Les comtés municipaux gardent leurs noms actuels?
M. HARDY: Cela constitue une entité juridique, les conseils de
comtés municipaux.
M. RUSSELL: Cela va être drôle chez nous.
M. PERREAULT: Vous avez les comtés fédéraux, c'est
pareil.
M. GAGNON : Le fédéral ne s'occupe pas des
enregistrements.
M. PERREAULT: Ce n'est pas le comté provincial qui s'occupe de
l'enregistrement, c'est le comté municipal.
M. GAGNON: C'est ce que je dis.
M. HARDY: Non, ce n'est pas ça, c'est-à-dire que ce n'est
même pas le conseil. Il y avait traditionnellement une certaine entente.
Dans bien des cas, le conseil de comté municipal logeait le bureau
d'enregistrement, mais ça reste, quand même, deux choses
distinctes. L'enregistrement et les bureaux d'enregistrement sont directement
sous la responsabilité du ministère de la Justice.
M. PERREAULT: Ce que je veux dire, M. le député de
Terrebonne, c'est que les territoires d'enregistrement dans la province
coincident, dans la plupart des cas, avec les limites des comtés
municipaux. Dans la plupart des cas.
UNE VOIX: Pas toujours.
M. RUSSELL: C'est une exception si ça ne correspond pas.
M. GAGNON: Je crois que ceux où ça ne correspond pas sont
plus nombreux que ceux où ça correspond.
M. HARDY: M. le Président, est-ce qu'on pourrait revenir au
projet de loi 62?
M. GAGNON: On va y revenir, mais, comme on parle de ça, je parle,
entre autres, des bureaux d'enregistrement. Quand la carte électorale
viendra, qu'est-ce qui va dire au notaire que telle chose...
M. HARDY: Ne soyez pas inquiet, M. le Président.
M. GAGNON: ... se situe dans tel comté?
M. HARDY: Vous savez très bien que les notaires ne seront pas
mélangés avec ça, pas du tout. Les notaires connaissent
très bien les divisions d'enregistrement et ce n'est pas la loi 62 qui
va les embêter.
M. GAGNON: II met dans son acte le comté auquel appartient le
territoire, mais là, on change le comté.
M.HARDY: Bien oui. M. le Président, on pourra peut-être
vous demander d'éclaircir la situation que vous connaissez bien.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Non, cela a déjà
été mentionné: Les désignations dans des actes
notariés se font toujours par les cadastres.
M. HARDY: J'avais donné un exemple.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Les cantons sont immuables. Rosemere, est
une ville depuis 25 ans, mais les immeubles y sont encore décrits comme
étant tel numéro du cadastre de
la paroisse de Sainte-Thérèse. En effet, quand le cadastre
a été confectionné c'était dans la paroisse de
Sainte-Thérèse. Depuis ce temps-là, la paroisse de
Sainte-Thérèse s'est divisée:
Sainte-Thérèse-Ouest, Blainville, ville de
Sainte-Thérèse, Bois-des-Filion, Rosemere, Lorraine, mais c'est
toujours le cadastre de la paroisse de Sainte-Thérèse.
M. SIMARD (Témiscouata): Vous allez toujours mentionner, par
exemple, le canton du comté.
M. HARDY: Non, on a expliqué ça aussi. A l'origine, le
territoire de la province était partagé selon deux grandes
divisions: les seigneuries, puis les cantons. Il y a des territoires qui n'ont
jamais été divisés en cantons.
M. PERREAULT: Dans le comté de L'Assomption, il n'y a pas de
cantons.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je vais vous mentionner comment on
désigne un lot: lot 1 du cadastre officiel du canton de, division
d'enregistrement de.
M. GAGNON: D'accord, mais, à ce moment-là, le cadastre
officiel, qui appartient habituellement c'est au bureau du greffe
aux municipalités, fait mention du comté dans lequel sont
situés les cantons.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Non, jamais.
M. GAGNON: Le cadastre officiel appartient aux municipalités.
Bien, il fait partie du comté. Il fait partie d'un comté.
M. HARDY: Si l'on fait une mention quelconque, c'est le conseil de
comté, mais non le comté au point de vue électoral.
M. GAGNON: Ah, je pense que c'est le comté au point de vue
électoral.
M. HARDY: Non.
M. GAGNON: C'est préparé par le ministère des
Terres et Forêts.
M. HARDY: Non.
M. GAGNON: Vous êtes sûr qu'il s'agit des cadastres
déposés dans les conseils municipaux.
M. HARDY: Une chose dont on aurait peut-être dû prendre
conscience, c'est que, justement, la division territoriale, en ce qui regarde
la carte électorale, a infiniment moins de conséquences sur la
vie des gens que les divisions d'enregistrement, que les divisions de conseils
municipaux, comme l'a rappelé tantôt le député de
L'Assomption. La division électo- rale, c'est à peu près
la division qui a le moins de conséquences sur la vie quotidienne, sauf
sur la vie des députés.
M. GAGNON: Non, le député de Terrebonne erre gravement,
surtout après les deux changements que l'on vient d'apporter dans le
comté de Joliette.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Témiscouata.
M. SIMARD (Témiscouata): Non, mais vous allez admettre que
l'argument que vous amenez là se tient plus ou moins, vu que vous avez
invoqué antérieurement que, pour faire la redistribution d'un
comté, on tient compte, par exemple, de plusieurs facteurs, entre autres
des liens qu'il pouvait y avoir entre certaines paroisses...
M. HARDY: Des liens secondaires.
M. SIMARD (Témiscouata): ... qui viennent acheter à un
centre. Vous m'avez dit cela tantôt, pour le comté dont on
discutait, le comté de Prévost.
M. HARDY: Je vous ai dit que c'était secondaire. Le facteur
principal est le facteur démographique.
M. SIMARD (Témiscouata): Vous avez dit que vous avez tenu compte
de la région entourant, par exemple, Saint-Jérôme, que
c'était un facteur important vu que c'était un
comté...
M. HARDY: Le critère, M. le Président, c'est le facteur
démographique. Le député de Témiscouata devra
continuer son contre-interrogatoire très longtemps avant de me faire
dire autre chose que ce que j'ai toujours dit.
Les travaux de cette commission durent depuis plusieurs mois. C'est
toujours la thèse que j'ai soutenue, qu'une carte électorale
devait d'abord reposer sur le critère démographique; c'est la
base de la démocratie.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: M. le Président, il y a plusieurs critères qui
ont été utilisés jusqu'ici, lors des...
M. HARDY: Comme des critères secondaires.
M. RUSSELL: ... discussions qui ont eu lieu depuis une semaine, une
semaine et demie et cette commission en ce qui concerne les divisions des
comtés.
On a d'abord le critère, comme l'a mentionné le
député de Terrebonne, c'est vrai qu'on en
a tenu compte quand cela a fait l'affaire. On a aussi tenu compte des
recommandations des députés quand cela a fait l'affaire.
M. HARDY: Quand ça concordait avec le critère
démographique.
M. RUSSELL: On a tenu compte des recommandations des
municipalités quand cela a fait l'affaire. On a tenu compte des
regroupements socio-économiques quand cela a fait l'affaire. M. le
Président, je pense qu'on a eu plusieurs critères. On pourrait
peut-être regarder les motions, les discussions et relire le journal des
Débats; on pourrait se rendre compte qu'on a torturé à peu
près toutes les raisons qui pouvaient motiver des changements autant
d'un côté comme de l'autre. Actuellement, on peut dire que toutes
les raisons sont bonnes.
M. HARDY: On pourrait peut-être revenir â Prévost.
J'ai l'impression qu'on n'a pas grand-chose â dire sur Prévost et
qu'on veut étirer le temps.
M. RUSSELL: On pourrait en dire beaucoup.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Shefford sur le
paragraphe 78, Prévost.
M. HARDY: Revenez-donc à Prévost.
M. RUSSELL: Oui, je vais revenir à Prévost.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. RUSSELL: Je veux simplement faire remarquer au député
que cette conversation est peut-être assez importante et
intéressante.
M. HARDY: Elle aurait été surtout importante au stade de
la deuxième lecture.
M. RUSSELL: Oui, ça aurait pu être soulevé. Je l'ai
soulevée moi-même, mais il est arrivé que des gens comme le
député de Terrebonne, je ne les ai pas entendus prendre la
réplique et répondre en deuxième lecture.
M. HARDY: M. le Président, en deuxième lecture, j'avais un
rôle d'arbitre impartial. C'est d'ailleurs en vertu de ce rôle que
j'ai rendu une décision favorable au député de Shefford,
au grand mécontentement du leader parlementaire du gouvernement. Le
leader parlementaire du gouvernement m'en a voulu pendant trois jours.
M. RUSSELL: II avait peut-être ses raisons personnelles. Je crois
que lorsque nos causes sont valables...
M. HARDY: C'est ça, la cause du député de Shefford
était valable et je lui ai donné raison.
M. RUSSELL: II était peut-être mal pris, et ne pouvait
faire autrement.
M. HARDY: Je ne pouvais pas parler en deuxième lecture, je ne
pouvais pas à la fois présider et prendre part au
débat.
M. RUSSELL: On en reparlera après minuit.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Paragraphe 78, Prévost. Le
député de Shefford.
M. RUSSELL: Je voulais simplement dire ceci. La discussion que nous
venons d'avoir en ce qui concerne les divisions municipales est importante pour
renseigner les députés parce que ce sont des questions qui nous
sont souvent posées...
M. HARDY: Oui, d'accord.
M. RUSSELL: ... lorsque nous discutons de division
électorale.
M. HARDY: C'est pour cela que, même si j'avais conscience
d'être un peu hors du sujet, je me suis fait violence.
M. RUSSELL: Je pense que nous étions tous conscients que nous
étions hors du sujet, et même le président, qui est un
excellent notaire, en était conscient.
M. GAGNON : J'ai la conviction, lorsque la carte électorale aura
été adoptée, qu'on va s'apercevoir que dans les conseils
de comté il y aura certains changements à apporter qui seront
demandés par les conseils municipaux qui, eux, forment les conseils de
comté. Le député de Terrebonne est d'accord avec moi.
M. HARDY: Oui.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Verdun.
M. CARON: Le ministre responsable de l'ODEQ aimerait que l'on recommence
la discussion sur son comté.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): II est justement en train de m'interroger
ici discrètement.
M. GAGNON: Sur les conseils de comté?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Non, sur le désir qu'il a de
revenir au comté de Joliette.
M. HARDY: J'aimerais bien qu'on adopte le comté de
Prévost.
UNE VOIX: Très bien. On revient au comté de
Prévost.
M.GAGNON: Alors, moi, je fais motion
pour revenir au comté de Joliette pour répondre au
désir de mon bon ami. Non?
M. HARDY: Quels renseignements désire le députe de Wolfe
sur le canton de Kilkenny.
M. LAVOIE (Wolfe): Je n'ai pas compris tellement les renseignements qui
ont déjà été donnés sur les cantons de
Wexford et de Kilkenny, des cadastres des paroisses de Sainte-Marguerite et
Saint...
M. HARDY: J'ai l'impression que le député de Wolfe ne sait
pas trop quelle question poser.
M. GAGNON: Non, non, j'en ai.
M. LATULIPPE: M. le Président, vous avez dit tout à
l'heure que tout le canton Kilkenny passait au comté de Prévost.
Cela touche pratiquement les limites de la route 18. Pas tout à fait
mais presque. Il reste un petit découpage pas loin de
Saint-Théodore.
M. HARDY: J'ai expliqué que c'est depuis qu'on est allé
chercher Saint-Calixte.
M. LATULIPPE: Oui, depuis qu'on est allé chercher Saint-Calixte,
justement, je trouve qu'il y a une partie qu'on a oubliée.
M.GAGNON: Ils l'ont oubliée, elle est perdue.
M. LATULIPPE: Il n'y a peut-être personne qui reste là.
M. HARDY: Saint-Calixte et Entrelacs.
M. LATULIPPE: Toute la partie de Saint-Calixte et Pine Croft, comme vous
le disiez tout à l'heure, et le lac Duffy. Dans l'autre canton...
M. HARDY: On m'assure que tout le canton de Kilkenny est dans
Prévost maintenant.
M. LATULIPPE: Est-ce que tout le canton de Wexford est dans
Prévost et est-ce que tout le canton de Wexford était dans
Terrebonne autrefois?
M. HARDY: Tout le canton de Wexford est dans Prévost
actuellement.
M. LATULIPPE: Autrefois, est-ce qu'il était dans le comté
de Terrebonne en entier?
M. HARDY: Avant l'actuelle loi, il y en avait une partie dans
Terrebonne, une partie dans Montcalm. Maintenant, tout le canton de Wexford est
dans Prévost.
M. LATULIPPE: C'est donc dire que toute la partie sud-ouest de la route
18 est dans Prévost.
M. HARDY: La route 18?
M. LATULIPPE: C'est pratiquement parallèle aux deux cantons.
M. HARDY: Oui.
M.GAGNON: Le député de Terrebonne admettra que les cartes
sont imcomplètes et qu'à ce moment-là on chevauche...
M. HARDY: Bon!
M. GAGNON: C'est vrai. Il est obligé de prendre une carte
routière, ce n'est toujours pas normal !
M. HARDY: C'est une nouvelle.
M. GAGNON: II n'est pas normal de prendre une carte routière pour
venir à bout de se situer.
M. HARDY: Mais vos belles cartes que vous êtes allés
acheter au ministère des Terres et Forêts? Il parait que vous
aviez acheté de belles cartes au ministère des Terres et
Forêts, que vous les aviez eues à bon marché.
M. SIMARD (Témiscouata): Si vous aviez fourni cela aux
députés pour travailler.
M. HARDY: Vous les avez, vous avez une belle table, des cartes.
M. SIMARD (Témiscouata): Ne croyez-vous pas que c'est justifiable
de poser cette question? Les députés sont obligés
d'acheter des cartes pour discuter en commission.
M. HARDY: C'est une question administrative qui ne dépend pas de
moi.
M. SIMARD (Témiscouata): Est-ce qu'on doit se plaindre au
comptable de l'Assemblée?
M. HARDY: Vous n'avez pas un budget de recherche?
M. GAGNON: Vous avez $4,500,000,000. Nous autres, nous avons un
minimum.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Qui veut parler sur l'article
78?
M. HARDY: Je considère toujours qu'il n'y a pas beaucoup de
questions sur le comté de Prévost.
DES VOIX: Voyons donc!
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Shefford.
M. RUSSELL: La localité de Lachapelle, est-ce une
municipalité?
M. HARDY: Non, c'est un endroit historique, par exemple; c'est là
qu'a été construite la première église de
Saint-Jérôme. Mais ce n'est pas une municipalité.
M. RUSSELL: Ce n'est pas un canton non plus.
M. HARDY: C'est un nom populaire. On appelle cela Lachapelle
probablement...
M. RUSSELL: C'est dans le comté de Prévost?
M. HARDY: Oui.
M. GAGNON: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Je reviens à la carte qui est incomplète. Il y
a des lacs et des îles sur lesquels il y a des habitants.
M. HARDY: Vous avez remplacé votre collègue de
Saint-Maurice dans la spécialité des îles?
M. GAGNON: C'est possible, c'est parce que je demeure proche des
Iles-de-la-Madeleine.
M. HARDY: Quel lac?
M. GAGNON: Dans le lac Wexford, quel est le nom des îles qu'on y
retrouve?
M. HARDY: Le lac Wexford.
M. GAGNON: Si on avait les cartes, ça nous aiderait à
préparer notre dissertation, notre thèse ou notre
synthèse, appelez cela comme vous le voudrez.
M. HARDY: Je sais...
M. GAGNON: C'est parce qu'il y a des électeurs
là-dessus.
M. HARDY: ... que depuis le début vous vous servez de nos
renseignements pour élaborer vos thèses.
M. GAGNON: Ce sont les renseignements du gouvernement. Nous, si nous
avions paccagé autant dans la carte avant qu'elle soit
préparée, le député de Terrebonne en a eu
l'occasion...
M. PERREAULT: II y a des castors.
M. GAGNON: Pardon?
M. PERREAULT: II y a des castors.
M. GAGNON: Je n'ai jamais dit que le député de
L'Assomption était un castor.
M. PERREAULT: II y a des castors sur l'île.
M. GAGNON: Ah! Il y a des castors là-dedans. Il est censé
y avoir de la population.
M. HARDY: Qu'est-ce que vous voulez savoir?
M. GAGNON: Je veux savoir quelles sont les îles qui font partie du
lac Wexford? S'il y a des habitants, quel en est le nombre?
M. HARDY: On voit que dans le lac Wexford il y a des îles, mais
elles n'ont pas de nom officiel.
M. GAGNON: II n'y a personne qui réside...
M. HARDY: Oui, il semble y avoir quelques chalets...
M. GAGNON: Vous êtes comme une diseuse de bonne aventure.
M.HARDY: Dans la principale île, il ne semble pas y avoir
d'habitation, mais dans...
M. GAGNON: Vous êtes en train de tirer la bonne aventure.
M. SIMARD (Témiscouata): Le député de Terrebonne
semble avoir une carte avec pas mal de détails. H la regarde pour
trouver les chalets sur l'île.
M. HARDY: Oui, c'est une carte qui est pas mal semblable à la
vôtre. Si vous vous donniez la peine de la regarder, vous auriez
lès mêmes renseignements que moi.
M. SIMARD (Témiscouata): Non, c'est pour chercher les chalets
dessus.
M. GAGNON: Mais le député de Terrebonne se penche souvent
vers la droite. Je ne sais pas si on l'appelle M. La Carte.
M. HARDY: J'ai un excellent spécialiste à mes
côtés.
M. GAGNON: Ce n'est pas M. La Carte?
M. HARDY: Non.
M. GAGNON: Quel est son nom?
M. HARDY: C'est M. Martel, du ministère des Terres et
Forêts.
M. GAGNON: Ah bon! C'est parce qu'on parlait de M. La Carte. Allez.
C'est parce qu'on veut en venir à quelque chose.
M. HARDY: Je vous dis que dans la principale île, il ne semble pas
y avoir de résidence,
mais dans les petites îles alentour, il y a une ou deux
résidences. Je présume fortement qu'étant donné
l'endroit, ce sont des chalets.
M. GAGNON: Combien y a-t-il d'îles dans le lac Wexford?
M. HARDY: Neuf à marée basse.
M. GAGNON : A marée haute, combien y en a-t-il?
M. HARDY: II en reste quatre.
M. GAGNON: Faites donc monter la marée. Nous voudrions savoir si
c'est sérieux quand il dit à marée basse ou à
marée haute? Ou bien si les îles sont toujours en surface?
M. HARDY: Le député de Gaspé-Nord, qui habite une
partie de la province où on est habitué à parler en
langage imagé, aura compris que lorsque je parlais de marée, je
faisais allusion aux crues du printemps et à la sécheresse de
l'été.
M. GAGNON: Habituellement, ces îles sur ces lacs ne sont pas comme
les rivières où il y a des barrages, des inondations dues â
des barrages. Sur un lac, habituellement, il n'y a pas de barrage. L'inondation
ne se fait jamais sentir...
M. HARDY: Le printemps, l'eau est plus haute qu'au mois de juillet.
M. GAGNON: Je ne crois pas que les iles qui apparaissent là
soient des iles submergées par des inondations.
M. HARDY: Pas les plus grandes, mais les petites sont inondées au
printemps.
M. GAGNON: Elles sont inondées. Est-ce que c'est sur ces iles
inondées qu'apparaissent les chalets?
M. HARDY: Non, sur les iles inondées, il n'y a pas de chalet.
J'en vois trois ici où il n'y a pas de chalet et ce sont des îles
inondées au printemps.
M. RUSSELL: Ah! Je pensais que c'étaient des chalets qu'il
voyait.
M. SIMARD (Témiscouata): Puisque vous avez un spécialiste
du ministère des Terres et Forêts, est-ce que vous pourriez me
dire si ces îles sont boisées? Quelle sorte de bois?
M. HARDY: Oui, il y a quelques arbres. Il y a quelques
conifères.
M. GAGNON: Quelle est la superficie de l'île la plus grande?
DES VOIX: J'ai mon voyage! M. GAGNON: Vous allez voir.
M. HARDY: La plus grande a à peu près trois quarts de
mille de longueur.
M. GAGNON: On retrouve également, dans ce secteur, le lac Masson.
Combien y a-t-il d'îles?
M. HARDY: C'est un très beau lac.
M. GAGNON: Combien y a-t-il d'îles? Et est-ce qu'il y a des
personnes qui résident sur ces fles?
M. HARDY: Non, il y a des îles dans le lac Masson mais elles ne
sont pas habitées.
M. GAGNON: Elles ne sont pas habitées.
M. HARDY: Le lac Masson, c'est un grand lac.
M. GAGNON: Combien a-t-il d'îles?
M. HARDY: II n'y en a pas beaucoup, il y en a moins que dans le lac
Wexford.
M. GAGNON: Nous sommes officieusement informés qu'il y aurait des
personnes qui résideraient...
M. HARDY: II y a cinq îles dans le lac Masson.
M. RUSSELL: II est minuit.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Shefford me
fait remarquer qu'il est minuit. Maintenant, comme l'Assemblée nationale
siège demain, à dix heures, on ne nous a pas fait part...
M. HARDY: Nous ajournons sine die.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Sine die.
M. RUSSELL: Sine die et l'Assemblée pourra déterminer le
temps de la prochaine séance.
(Fin de la séance à 23 h 53)
Séance du jeudi 14 décembre 1972
(Vingt-trois heures trente-sept minutes)
M. LAMONTAGNE (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Je n'ai pas la liste des membres, je ne peux pas établir s'il y a
quorum.
M. LEDUC : Je vais vous donner les noms.
M. LOUBIER: C'est votre problème, M. le Président.
M.LEDUC: Si vous me permettez, M. le Président, je vais vous
donner la nomenclature des députés qui représentent le
parti ministériel: MM. Blank (Saint-Louis), Hardy (Terrebonne), Bacon
(Trois-Rivières), Berthiaume (Napierville-Laprairie), Gratton
(Gatineau), Harvey (Chauveau), Quenneville (Joliette), Carpentier (Laviolette),
Faucher (Yamaska), Houde (Limoilou), Larivière (Pontiac) et Ostiguy
(Rouville).
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Vous étiez au complet avant M.
Ostiguy.
M. PAUL: Mettez-en, ça ne fait rien, il y a bien des
"suiveux".
M. LEDUC: A-t-on droit à onze ou à douze membres, M. le
Président?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Onze.
M. LEDUC : Onze, alors on va rayer M. Ostiguy, M. le Président,
je m'excuse, je croyais qu'on avait droit à douze.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): MM. Russell, Paul, Loubier, Béland.
Nous en étions, à l'heure de l'ajournement du débat, au
paragraphe 42, le comté de Prévost. Le député de
Chauveau.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le comté de Prévost.
Le député de Chauveau.
M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, je remarque que l'horloge,
ici au Salon rouge, indique 11 h 50 mais je voudrais vous rappeler qu'il est
précisément 11 h 40.
M. LOUBIER: C'est fait.
M. HARVEY (Chauveau): Si c'est fait, j'apprécie beaucoup la
remarque du chef de l'Opposition temporaire. Cependant, je voudrais quand
même indiquer à la présidence et faire inscrire au journal
des Débats qu'il est 11 h 40. Nous entendrons, pendant vingt minutes,
une discussion sérieuse et efficace, pour la rédaction du journal
et aussi pour élaborer des programmes d'avenir pour la prochaine carte
électorale du Québec. Merci.
M. LOUBIER: M. le Président, est-ce que je pourrais demander, par
votre intermédiaire, que le député de Chauveau aille cuver
son vin ailleurs qu'ici, s'il vous plait?
M. HARVEY (Chauveau): Sur un point d'ordre, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
Le député de Chauveau.
M. HARVEY (Chauveau): Je remarque, avec déception, l'amère
accusation que porte à mon endroit le chef de l'Opposition. Remarquez
que cela ne me désappointe pas à un point tel que je risquerais
de lui faire plaisir en l'accusant de la même chose. Cependant, je peux
lui dire que je note sérieusement sa remarque pour l'avenir et que le
temps venu, je saurai certainement lui donner la réponse qu'il
mérite. Je vous remercie.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je voudrais faire remarquer aux membres de
la commission que, depuis que nous siégeons ici dans le Salon rouge,
nous avons toujours siégé en vertu de l'horloge en face de nous
et que, pour les membres de la commission, il est 11 h 51.
M. HARVEY (Chauveau): Vous ne perdez rien pour attendre.
M. LOUBIER: Cadet Rousselle.
M. HARVEY (Chauveau): D'ailleurs, pour ce qu'il vous reste!
M. LOUBIER : Allez cuver votre vin ailleurs.
M. PAUL: Allez-vous en dans les toilettes; vous êtes bien
là. Laissez-nous donc tranquilles! Vous n'avez pas eu le courage de
voter sur la deuxième lecture.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Qui veut parler sur le
paragraphe 42? Adopté?
Le député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: Si j'ai bonne souvenance, le paragraphe 42 traite du
comté de Joliette. Tantôt, dans vos propos, vous avez parlé
du comté de Prévost.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): C'est le paragraphe 78. Excusez-moi.
M. LOUBIER: M. le Président, voulez-vous rappeler, pour la
quatrième fois, le député de Chauveau à l'ordre? Je
répète: Qu'il aille cuver son vin à l'extérieur de
cette salle.
M. HARVEY (Chauveau): Pour votre information, je n'ai jamais pris et je
ne prendrai jamais de vin.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre! Le député de
Saint-Maurice avait demandé la parole sur le paragraphe 78, comté
de Prévost.
M. DEMERS: Je vous remercie, M. le Président, de me
reconnaître. J'ose espérer qu'on me laissera poursuivre. Vous
savez, il faut être de bonne humeur à cette commission. On ne doit
jamais s'invectiver ou se dire de bêtises. Il faut être poli.
M. HARVEY (Chauveau): Ce n'est pas le cas de votre chef.
M. LOUBIER: M. le Président, pour la cinquième fois,
pouvez-vous demander au député de Chauveau, qui ne fait
même pas partie de la commission, le whip n'a même pas
désiré...
M. HARVEY (Chauveau): J'invoque le règlement, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Chauveau, sur
un rappel au règlement.
M. HARVEY (Chauveau): Vous avez dûment...
M. LOUBIER: Je veux dire d'esprit, M. le Président.
M. HARVEY (Chauveau): ... nommé le député de
Chauveau membre de la commission parlementaire et je pense être ici et
jouer mon rôle dans l'intérêt de la population que je
représente. Je trouve vraiment hors d'ordre et vraiment méchant
le député de Bellechasse.
M. LOUBIER : Quand vous allez vous réveiller demain...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Maurice.
M. LOUBIER: ... vous me trouverez encore méchant.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plait! Le
député de Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, en ce qui concerne le comté de
Prévost, est-ce que la commission me permettrait que nous discutions du
nom?
M. HARDY: Pardon?
M. DEMERS: Voilà mon cher ami est avec nous. Est-ce que la
commission nous permettrait de discuter du nom du comté?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Bien, discuter...
M. HARDY: Vous n'avez pas de permission à demander.
M. DEMERS: Non, mais M. le Président, j'ai été
habitué à demander la permission. On a demandé la
permission pour aller prendre un café. Nous avons demandé toutes
les permissions. Il y en a plusieurs qui nous ont été
refusées. Mais je tiens à demander la permission à la
commission avant d'embarquer sur un sujet pour ne pas me faire dire: Non. Je
reviens.
Je voudrais demander à la commission certaines précisions
sur le choix qu'on a fait quant au nom de Prévost.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre!
M. DEMERS: Est-ce que l'honorable député de Terrebonne,
qui a des réponses à tout, pourrait me donner cette
information?
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de Terrebonne.
M. HARDY: Oui, M. le Président. Je ne voudrais pas dresser un
chapitre de l'histoire de Terrebonne. Mais je voudrais simplement rappeler que
le nom de Prévost est le nom d'une famille qui a joué un
très grand rôle sur le plan social, sur le plan politique et sur
le plan religieux. Je vais mentionner simplement quelques noms: le Dr
Jules-Edouard Prévost, médecin de Saint-Jérôme, ami
du curé Labelle, qui était véritablement le prototype du
médecin de campagne; il a joué un rôle sur le plan
scolaire, il a fondé la fanfare de Saint-Jérôme.
M. DEMERS: Est-ce que vous pourriez me dire quel instrument il
jouait?
M. HARDY: Pourriez-vous...
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): A l'ordre, s'il vous plaît!
UNE VOIX: C'est un confrère de Crémazie! M. DEMERS: Un
autre musicien!
M. HARDY: Je vais dresser le tableau, M. le Président, et je
pourrai répondre à toutes les questions.
Le Dr Jules-Edouard Prévost a eu une nombreuse famille, dont le
sénateur Jules-Edouard Prévost, député
fédéral de Terrebonne de 1915 à 1930, sénateur de
la division des Mille-Isles de 1930 à 1944, également membre du
Conseil de l'instruction publique. D fut, dès 1915, un propagandiste de
l'instruction obligatoire et il a vu son rêve réalisé en
1943.
UNE VOIX: Est-il mort ou vivant?
M. HARDY: J'ai dit sénateur jusqu'en 1944, moment de son
décès.
M. DEMERS: Il mourait "sur la job".
M. HARDY: Le Dr Jules-Edouard Prévost eut un autre fils. Il a
joué un rôle éminent sur le plan religieux et a
été le fondateur de la Fraternité sacerdotale.
UNE VOIX: Ah, c'est lui!
M. HARDY: II est actuellement béatifié et son
procès de canonisation est en cours.
Egalement, l'honorable Jean Prévost, qui fut député
de Terrebonne jusqu'en 1915, qui fut, à 35 ans, ministre de la
Colonisation dans le cabinet de Sir Lomer Gouin, qui démissionna du
cabinet de Sir Lomer Gouin sur une question de principe et qui joignit sa voix
à celle d'Henri Bourassa, à l'Assemblée législative
du Québec, pour faire valoir ses idées.
Enfin, l'honorable Claude Prévost, actuellement juge de la cour
Supérieure...
UNE VOIX: Le joueur de hockey! UNE VOIX: C'est Provost.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Maurice.
M. DEMERS: M. le Président, j'aurais une question à poser
à ce monsieur qui sait tout de la "prévosté". Je voudrais
savoir si le père Prévost ne serait pas mort en Europe.
M. HARDY: Oui, je pense qu'il est mort à Paris. Il est mort
à Paris et ses cendres reposent présentement à
Pointe-du-Lac.
M. DEMERS: Dans mon comté. M. HARDY: C'est cela.
M. DEMERS: Nous avons des morts qui sont forts.
M. HARDY: Je dois ajouter, M. le Président, que tout
récemment la maison du Dr Jules-Edouard Prévost, de
Saint-Jérôme, a été transportée à
Pointe-du-Lac.
UNE VOIX: Par le vent?
M. DEMERS: Ils ont fait faillite après. Les pères de la
Fraternité ont fait faillite après cela.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le député de
Saint-Louis.
M. BLANK: Pour l'information du député de Saint-Maurice,
le seul patro, à Montréal, est dans le comté de
Saint-Louis. Cela s'appelle le Patronage Prévost.
M. DEMERS: Mais ce n'est pas dans le comté de Prévost. M.
le Président, je connais des gens qui sont des Prévost mais, dans
cette région, j'ai connu un homme que j'ai énormément
estimé.
Il y en avait deux. Un homme qui a fait sa marque dans le monde
journalistique, qui serait encore conseiller législatif, n'eussent
été certaines perturbations, oui, cela a été
bon.
M. HARDY: N'eût été la loi que vous avez
adoptée. Vous avez contribué â son suicide politique.
M. DEMERS: C'est pour ça qu'il a travaillé contre vous
à cette élection. Attendez que je le nomme, vous semblez
très bien le connaître. Je pense que Prévost, c'est bon. On
trouvait que Chapleau n'était pas assez fort. Prévost, mais
Bertrand, on en rejoindrait deux. Cela ne ferait pas tort aux vôtres et
ça ne nuirait pas aux nôtres.
Je fais motion pour que le comté de Prévost... Et en plus,
j'attire votre attention, et c'est capital, j'ai vu qu'on voulait tuer le
curé Labelle dans ce coin-là. On veut sortir le curé
Labelle du nord. On a fait des gorges chaudes lorsqu'on a parlé de
Papineau, qui n'était pas dans le comté de Papineau. On a
tellement ridiculisé l'affaire qu'on ne peut même plus parler de
Chapleau. Le curé Labelle, on veut remplacer son comté par
Laurentide. Pourquoi pas John de Kuyper quant à y être?
M. HARDY: J'invoque le règlement sur le comté de
Prévost.
M. BLANK: J'invoque le règlement, il est minuit.
M. DEMERS: Je voudrais prendre les directives du président, du
vrai.
LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Le président remarque qu'il est
minuit, et il ajourne ses travaux sine die.
M. DEMERS: Merci, M. le Président.
(Fin de la séance à 23 h 52)