Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente de l'Assemblée
nationale
Réforme électorale
Séance du mercredi 15 août 1973
(Dix heures quinze minutes)
M. HOUDE, Limoilou (président de la commission permanente de
l'Assemblée nationale): A l'ordre, messieurs!
Commission de l'Assemblée nationale, sous-comité des
dépenses électorales. Quelques changements des membres de la
commission: M. Perreault (L'Assomption) remplace M. Harvey (Chauveau); M.
Faucher (Yamaska) remplace M. Brown (Brome).
L'honorable député de Terrebonne.
M. HARDY: M. le Président, lors de notre dernière
séance, le mercredi 4 juillet, nous étions à
étudier un avant-projet de loi modifiant la Loi électorale, sur
le problème de la reconnaissance juridique des partis politiques.
Reconnaissance juridique des partis politiques
M. HARDY: Selon mes notes, nous en étions à l'étude
de l'article 11, c'est-à-dire qu'à l'article 11 il y avait eu
certaines difficultés quant au chiffre 12. Nous proposions, à
l'article 11, qu'un parti politique qui, avant le 21e jour, qui
précède le scrutin, présente au moins douze candidats doit
remettre, en même temps que son bulletin de présentation, une
lettre du chef de son parti attestant qu'il est son candidat officiel. A toutes
fins pratiques, cet article 11 faisait qu'un parti politique qui
présentait au moins douze cnadidats devenait un parti reconnu, mais non
pas un parti accrédité.
De toute façon, non seulement la principale, je pense, mais la
seule conséquence de ceci était que cette formation pouvait voir
son nom indiqué sur les bulletins de vote. Elle n'était pas
admissible au remboursement des dépenses, etc., mais il y avait
possibilité que le nom des candidats soit inscrit sur le bulletin de
vote.
A cet article 11, si mon souvenir est bon je n'ai pas relu le
compte rendu de la séance du 4 juillet je crois me rappeler que
l'honorable député de Chicoutimi avait formulé des
objections. Il préférait que l'on maintienne la moitié
plus un, comme c'est le cas pour le remboursement des dépenses et
d'autres avantages, sur le plan du financement.
L'honorable député de Frontenac...
M. LATULIPPE: On était sur la même longueur d'ondes.
M. HARDY: Que le député de Chicoutimi. Le
député de Maisonneuve, lui, continuait à soutenir que nous
devions garder l'article 11 tel que proposé. Devant cette divergence
d'opinions, nous avions convenu de suspendre l'étude de l'article
11.
Je ne sais pas si la période de réflexion qui a suivi
cette séance du 4 juillet a eu pour conséquence de modifier
l'opinion des honorables membres.
Quant à nous, je répète notre position: Nous
proposions cet article 11, mais nous n'en faisons pas une question
fondamentale. Si c'était le voeu de la majorité des membres de la
commission de retenir le chiffre de la moitié, comme dans les autres
articles, plutôt que douze, nous n'aurions pas d'objection fondamentale
à nous rallier.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand le député de Terrebonne
nous a fait part de son texte et que nous en sommes venus à l'article
qu'il vient d'évoquer, j'avais formulé des objections. Mon
collègue de Maisonneuve avait également fait part de son avis
à ce sujet-là. C'est à la page B-3947 du journal des
Débats, je disais ceci: "Si on proposait tout simplement: Tout parti
accrédité a le droit d'avoir son nom inscrit sur le bulletin de
vote, sous celui de son candidat officiel". Voici pourquoi: Si un parti
politique ne présente pas douze candidats, à mon sens il ne peut
pas être accrédité. Nous serions d'avis qu'il doit
présenter 56 candidats, c'est-à-dire la moitié des
candidats possibles plus un. S'il n'est pas accrédité, il ne peut
pas faire les dépenses électorales et, par le fait même, il
ne peut pas participer à une élection générale.
Cela, c'est au terme de l'article 390 a). Je maintiens l'objection que j'avais
formulée à ce moment-là; j'estime que l'on devrait exiger
qu'il y ait 56 candidats si on veut vraiment que cela devienne sérieux.
Par ailleurs, je sais que mon collègue de Maisonneuve avait des
objections à ce sujet. Moi, je maintiens ma position. J'y
réfléchis depuis, j'ai réexaminé encore hier ce
problème et, par souci de cohérence, je crois m'en tenir à
ce que j'ai déjà dit et exiger qu'il y ait 56 candidats. Je
n'insiste pas pour le moment là-dessus, nos collègues peuvent
faire d'autres observations, mais c'est la position que j'avais prise et que je
maintiens.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Frontenac.
M. LATULIPPE: M. le Président, sans faire grand état de ce
sujet, j'aimerais quand même dire que j'endosse les vues du
député de Chicoutimi là-dessus.
A notre point de vue, tout au moins, on considère que cela ne
donne pas beaucoup d'avantages, le seul fait d'av.oir son nom inscrit sur le
bulletin de vote. Je prétends que la majorité des partis
politiques, si réellement ils
sont sérieux, vont certainement, à cause des avantages
considérables que prévoira sans doute la loi lorsqu'un parti sera
accrédité, auront tendance à se conformer à ces
obligations, de telle sorte que faire une provision pour douze candidats,
c'est, dans une certaine mesure, dans un esprit d'accessibilité, mais
dans les faits, je ne pense pas que cela ait énormément de
portée pratique. C'est pour ces raisons, que sans avoir, je le dis,
d'objection majeure à ce que ce soit inclus dans la loi, on ne
fera pas de débat là-dessus on ne notera pas d'opposition
parce que, pour nous, cela ne représente pas quelque chose de
très important. Mais il reste que le fait de le mettre ou ne pas le
mettre n'a pas tellement d'importance, sauf qu'à mon point de vue cela
n'a pas de portée; et, considérant ce fait, je trouve qu'on le
met seulement pour la forme et qu'en définitive on aurait tout
intérêt à organiser notre loi pour que tous ceux qui
veulent réellement former un parti politique, que ce soit un parti
accrédité ou non, soient tous sur le même pied, qu'il n'y
ait pas de demi-mesure, pour que ce soit un parti qui existe sans être
reconnu.
Partis politiques et partis
accrédités
M. HARDY: Si je vous comprends bien, il n'y aurait pas, tel que
l'avant-projet de loi le suggère, des partis politiques et des partis
accrédités.
M. LATULIPPE: II y aurait des partis politiques et des partis
accrédités.
M. HARDY: C'est-à-dire qu'au sens de la loi il pourrait y en
avoir. Il n'y aurait que des partis accrédités.
M. LATULIPPE: En temps d'élection. Il faut s'entendre, là.
En période électorale...
M.HARDY: C'est-à-dire pour les fins de la Loi
électorale.
M. LATULIPPE: Oui. Parce qu'entre les périodes électorales
il peut arriver qu'il y ait un parti qui soit en formation...
M. HARDY: On parle toujours en fonction de la Loi électorale.
M. LATULIPPE: II faut faire la distinction.
M. HARDY: Actuellement, le projet de loi qui est devant nous, tel que
rédigé, propose, au fond, deux sortes de partis politiques: des
partis politiques tout simplement et pour être un parti politique,
il s'agit d'avoir douze candidats à une élection et des
partis accrédités. C'est cela le texte de loi que nous avons
devant nous. Alors, le député de Chicoutimi et le
député de Mégantic...
M. LATULIPPE: Frontenac.
M. HARDY: Frontenac, je m'excuse.
M. BURNS: Cela vaut la peine de s'excuser.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... il ne faut pas qu'il y ait de
confusion.
M. LATULIPPE: Surtout dans ma région.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... des voisins encombrants.
M. LATULIPPE: Ils ne sont jamais encombrants.
M. HARDY: M. le Président, en ce qui me concerne, ce n'est pas
mon cas. Mes voisins ne sont nullement encombrants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec des conférences de presse de deux
heures.
M. HARDY: Alors, ce que proposent, à toutes fins pratiques, le
député de Chicoutimi et le député de Frontenac,
c'est qu'il n'y ait que des partis accrédités.
M. LATULIPPE: Mais, dans le fond, d'après la mesure qu'on nous
propose, ce sont douze personnes qui n'ont pratiquement aucun avantage en
comparaison avec le parti accrédité. Les partis existent dans les
mots.
M. HARDY: La différence, c'est que, si vous êtes candidat
d'un parti politique qui n'a que douze candidats ou moins...
M. LATULIPPE: Vous êtes sur le même pied qu'un
indépendant, sauf que vous allez avoir votre nom sur le bulletin.
M. HARDY: ... que la proposition actuelle, le nom de votre formation
politique est indiqué sur le bulletin de vote, tandis qu'avec la
proposition du député de Chicoutimi et du député de
Frontenac tout candidat qui n'appartiendrait pas à une formation ou un
parti politique accrédité serait indépendant, même
s'il prétend être député du Parti
démocrate.
M. LATULIPPE: II y a un autre argument qui peut sembler
hétéroclite et qui vient juste d'être mentionné. Le
fait de ne pas retenir cette suggestion va certainement contribuer
également à éliminer les partis qui sont là pour
faire du folklore, comme le parti rhinocéros et autres, dans une
certaine mesure. J'estime que, si réellement ils sont sérieux,
ils sont capables de présenter cinquante candidats. D'ailleurs, il y a
tellement d'avantages à le faire que je ne verrais pas pourquoi ils ne
le feraient pas; ils se pénalisent eux-mêmes en ne le faisant
pas.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Maisonneuve.
M. BURNS: M. le Président, moi, en ce qui me concerne, je
maintiens la position que j'avais formulée antérieurement. Dans
un document antérieur que nous vous avions soumis, je pense avoir
expliqué que notre approche était d'établir une
espèce de gradation ou de graduation dans les privilèges à
être accordés aux différents partis politiques. Le
privilège minimum que l'on puisse accorder à un parti politique,
c'est sans doute le fait qu'il puisse être reconnu sur un bulletin. C'est
évident qu'on doit être plus exigeant pour les partis politiques
au fur et à mesure qu'on leur accorde plus. Si on veut, par exemple,
rembourser une partie des dépenses électorales, rembourser des
dépenses d'opération, etc., je conviens, comme les
députés de Chicoutimi et de Frontenac, que l'on doit être
plus exigeant. Mais, pour ce minimum qu'on doit accorder à un parti
politique, c'est-à-dire que son nom apparaisse sur un bulletin, je
trouve qu'on ne doit pas être aussi exigeant que pour les remboursements
de dépenses électorales, la publicité gratuite, etc. On
pense souvent et je l'ai entendu à deux ou trois reprises
déjà, ce matin aux partis du genre du Parti
rhinocéros ou Parti parti et Parti poétique et ces
histoires-là, mais il y a aussi...
M. HARDY: Le Parti québécois libre.
M. BURNS: Ou le Parti québécois libre,
évidemment.
M. HARDY: Par comparaison à celui qui ne l'est pas.
M. BURNS: On pourrait sûrement faire des jeux de mots avec le
Parti libéral libre aussi. C'est ça qui est votre problème
et beaucoup plus dans ce sens-là, je pense.
Selon moi, c'est surtout aux nouvelles formations qu'il faut penser
à ce niveau, si on ne leur donne même pas la chance d'être
connues sur le bulletin de vote. J'excepte les cas marginaux comme le Parti
rhinocéros, le parti poétique, etc., du même style; il en
naîtra toujours, il y en aura toujours, de cela, c'est bien
évident. Ce ne sont pas ces partis, nécessairement, qu'on veut
sauvegarder. Si, par hasard, un nouveau parti se formait, quelle que soit sa
tendance, qu'elle soit de droite, de gauche, du centre, du haut ou du bas, je
pense qu'il est important, dans l'intérêt de la démocratie,
qu'on donne à ce nouveau parti qui n'a peut-être pas les
moyens d'un parti établi, de l'un des quatre partis établis qui,
déjà même, sont partiellement subventionnés par
l'Etat au moins ce minimum qui est de se faire connaître sur le
bulletin de vote.
C'est pour cela que nous avons endossé le chiffre de douze.
Pourquoi douze? Evidemment, c'est un chiffre qui est un peu artificiel mais
c'était le chiffre qui existait déjà...
M. HARDY: Les douze apôtres.
M. BURNS: ... qui a été artificiellement je le dis
non pas de façon péjorative décidé à
cause du nombre de députés élus par le Ralliement
créditiste, parce que c'était dix avant. Le nombre douze, on n'a
rien contre, mais on pense que c'est le minimum qu'on doive accorder à
un parti qui présente douze candidats. Là-dessus, je trouve que
c'est dans l'intérêt de la démocratie qu'on puisse
permettre à des partis, à d'autres formations politiques de
naître éventuellement.
Il y a évidemment toute une thèse sur le bipartisme, le
multipartisme, etc., qui doit exister on ne doit pas exister; je n'entre pas
là-dedans, mais je pense que s'il y a des gens qui veulent s'exprimer au
nom d'une certaine tendance, on doit au moins leur donner cela, le droit
d'être connus sur le bulletin de vote.
M. HARDY : M. le Président, à la lumière des propos
tenus ce matin par les représentants des trois partis d'Opposition, je
pense que leur attitude n'est pas modifiée sur cette question. J'estime
qu'à ce moment-ci il s'agira, pour le gouvernement, d'étudier les
propos tenus par les membres de la commission. Le gouvernement prendra une
position définitive lors du dépôt de cette loi en
première lecture en Chambre.
M. BURNS: Prendre ses responsabilités, quoi.
M. HARDY: Le gouvernement? M. BURNS: Oui.
M. HARDY : L'actuel gouvernement prend toujours ses
responsabilités, mais dans un esprit d'ouverture et de
démocratie, en consultant ceux qui doivent se faire entendre.
M. BURNS: Oui, je n'ai pas dit... Je ne veux pas entrer
là-dedans. Remarquez que j'aurais pu ajouter: De prendre ses
responsabilités pour une fois. Cela aurait été mon
opinion, mais je ne voulais pas partir une polémique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, c'est suspendu.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 11, suspendu. Article 12.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Article 12, c'est la même chose,
c'est-à-dire...
M. HARDY: Sauf qu'à l'article 12, suivant la décision qui
sera prise à l'article 11, il faudra tenir compte, justement à
cause de la cohérence avec 11, qu'on parle de parti politique ici pour
les bulletins.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. HARDY: Alors il y aura cet aspect-là qui pourra demeurer ou
être modifié suivant la décision qui sera prise à
l'article 11.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 12, suspendu.
M. TREMSLAY (Chicoutimi): Cela va, sauf ce détail du chiffre.
M. HARDY: Cela va, sauf ce problème de concordance. C'est
seulement une question de concordance.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une question de concordance relative au
nombre.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 13.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des choses techniques.
M. HARDY: C'est-à-dire que c'est encore subordonné
à 11, parti reconnu...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A11, c'est ça.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, suspendu. Article 14.
M. HARDY: C'est la même chose, je pense. M. BURNS: La concordance
encore? M. HARDY: Oui.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Suspendu. Article 15.
M. BURNS: Suspendu?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Suspendu... tout dépend de la
décision.
M. BURNS: Oui, oui.
M. HARDY: L'article 259 de ladite loi est modifié en
remplaçant dans la première ligne le mot "tout" par les mots "le
président général des élections, ses adjoints et
tout"...
Je n'ai pas le texte. Qu'est-ce que ça veut dire exactement?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'article se lisait: "Tout président
d'élection ou scrutateur peut requérir l'assistance de juges de
paix, de constables municipaux ou de personnes présentes, pour lui aider
à maintenir la paix pour "l'aider" à maintenir la paix, il
y avait déjà une faute, là . Il peut aussi, à
la demande qui lui en est faite par un candidat ou par deux électeurs,
assermenter autant de constables spéciaux qu'il le juge
nécessaire". Alors c'est "tout président d'élection" par
"le président général des élections et ses adjoints
et tout..." C'est tout simplement parce qu'on a demandé que le
président général ait des adjoints.
M. HARDY: Au fond, c'est une question... M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela
va.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 15, adopté. Article
16.
M. HARDY: Parfait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'article 16, évidemment on l'adopte,
mais avec les garanties qu'on peut avoir dans les circonstances.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 17.
M. PEARSON: Est-ce que c'est nouveau cet aspect-là?
M. BURNS: Cela existait dans l'article 360 antérieur.
UNE VOIX: Oui.
M. BURNS: Ce qui est nouveau, si je comprends bien, c'est...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ceux qui sont nommés.
M. BURNS: Après le point-virgule...
M. HARDY: C'est la même chose pour...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour éviter qu'on aille chercher
à droite et à...
M. HARDY: L'article 360 est identique à l'ancien 360 jusqu'au
point-virgule.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... à gauche des gens qui pourraient
être beaucoup plus des "bouncers" que des...
M. HARDY: C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... constables.
M. HARDY: C'est pour éviter que des gens du comté de
Saint-Louis viennent dans le comté de Terrebonne.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Tut! Tut! Ce sont des gens du comté de
Maisonneuve...
M. HARDY: Vous seriez bien.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'article 16, adopté. Article
17?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président. Cela
va.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté?
L'honorable député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: Au sujet des constables, on a eu de petites
expériences. Alors...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On est à l'article 17 là.
M. PEARSON: Ah bon! On ne me permet pas de revenir sur la question des
constables...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien...
M. HARDY: On pourrait peut-être y revenir.
M. PEARSON: ... pour voir...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Si les membres de la commission le
permettent, je n'ai aucune objection.
M. PEARSON: Dans la loi actuelle, je ne me souviens pas, est-ce qu'il y
a quelque chose qui définit, en somme, un peu le rôle et le devoir
d'un constable?
M.HARDY: Oui, c'est de maintenir l'ordre.
M. PEARSON: Je comprends: Maintenir l'ordre. Mais voici, ce qui a pu se
passer, disons, dans certains endroits; c'est arrivé chez moi,
pas de façon générale, mais dans un ou deux bureaux de
scrutin il y a des constables qui étaient là, et
c'était visible, en somme, que leur travail, ils le faisaient de
façon à ralentir considérablement le vote. Il y avait des
files de gens qui attendaient à l'extérieur. Ils demandaient
toutes sortes de moyens d'identification. Est-ce qu'il y a quelque chose dans
la loi? Même s'il y avait des conseillers juridiques qui essayaient de le
leur faire comprendre, ils ne comprenaient pas.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Voici, M. le Président. C'est bien dit,
dans l'article 359, "tout président d'élection, qui requiert
l'assistance des juges de paix, de constables municipaux et de personnes
présentes pour l'aider à maintenir la paix et le bon ordre
à l'élection". Evidemment, là, il y a une
appréciation. La façon dont le bonhomme fait son travail,
évidemment, cela peut donner lieu à toutes sortes
d'interprétation. Mais il faut quand même partir d'une
définition. Un constable, c'est fait pour maintenir l'ordre. S'il y a
des constables qui agissent de façon à retarder le scrutin, il y
a un président des élections dans chaque comté auquel on
peut faire appel pendant toute la journée du scrutin et dire: Un
instant, votre mec, là-bas, il faudrait peut-être lui dire de ne
pas faire trop de zèle. Cela arrive dans tous les comtés. Mais il
faut se fier aux gens qui sont là. Il ne faut quand même pas leur
faire passer un examen le matin avant de partir. Il y a une question de
jugement et d'appréciation.
M. HARDY: Ce serait difficile d'envoyer tous les constables
spéciaux, lors d'une élection, à l'Institut de police.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ensuite, chaque candidat a quand même
des conseillers juridiques. Il a des organisateurs et ils peuvent voir, lorsque
les problèmes se posent, prendre des dispositions, faire appel au
président d'élection pour que cela se passe normalement. Je
comprends que, dans certains comtés très vastes, où il y a
beaucoup de paroisses et que c'est éloigné, c'est difficile.
Alors, ces problèmes peuvent se poser. Même dans les villes,
où vous avez un grand nombre de bureaux de scrutin, cela peut se
poser.
Mais on ne peut pas aller au-delà de la définition. Ils
sont là pour maintenir l'ordre.
M. PEARSON: Le président des élections lui-même a le
pouvoir de le changer, s'il se rend compte qu'il remplit mal son mandat.
M. LATULIPPE: II n'en a pas toujours la possibilité.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Article 17, adopté. Article
18.
M. HARDY: Cela dépend toujours de l'article 11.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, suspendu. Article 19. M.
HARDY: C'est de la concordance.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Suspendu?
M. HARDY: Non, non.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Article 20.
M. HARDY: C'est de la concordance.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Article 21.
UNE VOIX: C'est de la concordance, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Article 22.
M. HARDY: Concordance.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Même chose.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Article 23.
M. HARDY: Concordance.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Article 24.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Même chose. M. HARDY: Concordance.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Article 25.
M. HARDY: Evidemment, à l'article 25, c'est tout le nouveau
chapitre de la Loi électorale, qui concernerait les partis politiques
accrédités. C'est du droit nouveau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la définition du parti politique
accrédité, en réalité.
M. HARDY: Exactement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): "Tout parti politique qui, lors des
élections générales de 1970, a présenté des
candidats dans la majorité des districts électoraux, peut
être accrédité." Cela va pour ce paragraphe.
M. LATULIPPE: N'y aurait-il pas lieu, M. le Président, au lieu de
dire "de 1970", d'indiquer "lors du dernier scrutin" ou quelque chose comme
cela, pour que cela soit plus général?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le dernier scrutin, c'est...
M. HARDY: C'est que cela...
M. LATULIPPE: C'est parce que là, il va falloir que vous amendiez
à chaque...
M. HARDY: Non, non. Lisez le paragraphe 2.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Depuis 1970.
M. HARDY: "Tout parti politique qui, lors des élections
générales en cours..." En fait, cela va opposer...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le passé, puis...
M. BURNS: En somme, le premier paragraphe ne vise que les quatre partis
représentés à l'Assemblée nationale actuellement et
le deuxième paragraphe représente de futurs partis politiques qui
pourraient, éventuellement, être accrédités.
M. HARDY: Justement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Premier paragraphe, adopté?
Adopté. Deuxième paragraphe.
M. BURNS: Sauf erreur, il n'y en avait pas d'autres que les quatre
partis politiques actuellement à l'Assemblée nationale qui
avaient présenté des candidats dans la majorité des
districts.
M. HARDY: Il y avait des partis politiques qui avaient
présenté des candidats...
M. BURNS: Mais pas dans la majorité. M. HARDY: Non.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Paragraphe 2?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Paragraphe 2, adopté?
M. BURNS: Je pense que le député de Saint-Louis...
M. BLANK: Je me demande pourquoi vous avez besoin du paragraphe 1 si
vous avez le paragraphe 2. Cela vise exactement les mêmes personnes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce que nous disions, mon conseiller
juridique et moi. C'est que cela vise la même chose.
M. BLANK: Cela vise la même chose.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais comme nous en sommes à un
avant-projet, lorsque nous verrons le projet, nous pourrons...
M. HARDY: Non, il y a une différence, à mon avis.
Supposons que le Parti québécois ne présenterait pas de
candidats ce qui est possible dans la majorité des
comtés au prochain scrutin...
M. BURNS: C'est impossible!
M. HARDY: ... il ne serait pas accrédité.
M. BLANK: Mais je pense qu'à ce moment il ne serait pas un parti
accrédité. Je pense que, pour donner effet à notre loi, on
veut donner une force à un parti politique accrédité. Il
doit
se présenter au moins dans la majorité des
comtés.
On ne donne pas de cadeaux à des partis déjà...
M. BUNRS: Je suis porté à partager l'opinion du
député de Saint-Louis là-dessus. Peu importe la situation
qui existait en 1970. Si un parti se détériore à un point
tel qu'il ne puisse pas trouver 58 candidats, je ne vois pas pourquoi on lui
ferait une faveur, eu égard à des droits soi-disant acquis. Je
pense que si on légifère on devrait légiférer de
façon générale...
M. BLANK: On ne parle pas des candidats élus, on parle des
candidats présentés, c'est différent.
M. BUNRS: C'est cela.
M. BLANK: On peut dire qu'il y a des partis, peut-être, qui ne
gagneraient pas plus d'un siège à l'élection et auraient
eu 58 candidats.
M. HARDY: Ce n'est pas le cas. Mais, comme on doit quand même
légiférer de façon un peu générale, il
pourrait très bien arriver qu'un parti politique ait eu des candidats
dans tous les comtés, dans toutes les circonscriptions en 1970, et que
ce parti n'existe plus lors du prochain scrutin; paradoxalement, il serait un
parti accrédité, même s'il n'existait pas à toutes
fins pratiques.
M. BUNRS: C'est que, si vous attachez la qualité
d'accréditation, ou de valeur d'accréditation...
M. HARDY: A la représentativité au moment de
l'élection...
M. BURNS: ... à la représentativité au moment de
l'élection, je pense que vous devez généraliser cela dans
le temps et non pas l'arrêter à un moment donné, comme aux
élections de 1970.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II faudrait reprendre la première
partie de la définition.
M. BURNS: En somme, je pense, sauf erreur, qu'on pourrait très
bien enlever le paragraphe 1 et faire du paragraphe 2 le paragraphe 1, et ainsi
de suite, parce que le principe général est établi au
paragraphe 2 actuellement quand on dit que "tout parti politique qui, lors des
élections en cours, présente avant le vingt et unième
(...), des candidats dans la majorité des districts
électoraux..."
M. TREMBLAY (Chicoutimi): "... peut être accrédité".
C'est parce qu'évidemment, comme point de départ, on avait
considéré comme devant nécessairement être
accrédités ceux qui, en 1970, avaient présenté des
candidats selon les exigences de la définition que nous avons
actuellement. Mais on pourrait très bien supprimer cette restriction de
temps et parler de façon beaucoup plus générale en disant
tout simplement: Tout parti politique qui, lors des élections
générales en cours, présente avant le vingt et
unième jour...
M. HARDY: Je pense que ce serait plus logique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le premier paragraphe, je m'en rends compte,
ne...
M. BURNS: Est-ce qu'à ce moment on n'arriverait pas au même
effet si on disait: A l'élection en cours ou à l'élection
antérieure? Dans le fond, s'il n'y a pas d'élection en cours,
comment un parti politique peut-il être accrédité? Prenons
par exemple le cas où cette législation serait adoptée au
cours de la session d'automne. Il arriverait qu'il y aurait des dispositions
concernant l'accréditation et les quatre partis actuels
représentés à l'Assemblée nationale qui
répondent aux obligations qu'on semble vouloir imposer à un parti
accrédité ne pourraient pas devenir accrédités
parce qu'il n'y aurait pas d'élection en cours. Je pense que, c'est pour
ça qu'on avait référé... Ecoutez, si vous lisez
textuellement le paragraphe 2, qui devient la seule disposition si on
enlève le paragraphe 1), qu'on reprenne la session au mois d'octobre et
qu'on adopte cette loi au mois de décembre, une fois que la loi sera
adoptée, les quatre partis actuels, théoriquement, ne pourraient
pas être accrédités parce qu'il n'y aurait pas
d'élection en cours à ce moment-là. C'est dans ce
sens...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Frontenac.
M. LATULIPPE: Je pense...
M. HARDY: ... le problème du financement des partis en dehors des
périodes électorales si jamais...
M. BURNS: De ça découlent un certain nombre de
conséquences. Si on veut, dès la mise en vigueur de cette
nouvelle loi, que les partis politiques actuels en bénéficient,
je pense qu'il faut trouver une technique de rédaction différente
que celle qui apparaît au paragraphe 2. Je suis d'accord sur le fait
qu'on doive à chaque élection réviser les critères
d'accréditation. C'est-à-dire qu'un parti qui aurait pu
être accrédité à une élection
antérieure ne le soit plus à partir du moment où il ne
satisfait plus aux critères au cours d'une élection.
De sorte qu'il y aurait avantage, je pense, à trouver une
technique de rédaction sur le plan législatif pour couvrir les
deux situations, c'est-à-dire l'accréditation d'un parti
politique lors d'une élection en cours, d'accord, mais aussi lors de la
mise en vigueur de cette loi-là.
M. LATULIPPE : M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Frontenac.
M. BURNS: Cela pourrait être une disposition transitoire.
M. LATULIPPE: ... il y aurait une modalité qu'on pourrait
facilement adopter et je pense qu'on l'a déjà, enracinée
dans nos coutumes, c'est qu'en période électorale, c'est la
question des partis accrédités qui prime, en fonction de la Loi
électorale et, lorsque la période électorale est
terminée et que le gouvernement est élu, à ce
moment-là, on peut s'orienter surtout vers la Loi de la
Législature et maintenir le statut de parti reconnu tel qu'introduit
actuellement. Je pense que ce serait une pratique qui serait bonne. Cela
permettrait également, par la Loi de la Législature, de
s'orienter aussi vers le financement des partis politiques en période
non électorale.
M. HARDY: II y a une autre possibilité: quand on traitera du
problème du financement des partis, on pourrait parler...
M. LATULIPPE: Faire cette distinction, préélectorale et
électorale.
M. HARDY: ... de partis reconnus au sens de la Loi de la
Législature.
M. LATULIPPE: Oui. Pour la période non électorale et, en
période électorale, on pourrait s'orienter essentiellement vers
le critère d'accréditation pour le financement des partis
également.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, étant
donné qu'il y a un problème de concordance et que nous avons
déjà adopté un article concernant le parti
accrédité, est-ce que je pourrais suggérer qu'on suspende
cela, qu'on reformule le texte en fonction de ce que nous avons
déjà adopté et discuté? Je m'aperçois que
nous sommes en train de...
M. BURNS: La solution serait peut-être facile à trouver si
on acceptait, ce qui semble être le consensus actuellement, de laisser
tomber le paragraphe 1) de 390 a). On ne garderait que le 2) qui devient 1) et,
à la fin du projet de loi, on inclurait une disposition transitoire qui
dirait: Pour les fins de l'application de la présente loi, les partis
politiques à l'élection de 1970 peuvent être
accrédités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, ce que dit mon
collègue de Maisonneuve est pertinent. Il faut revoir cela à la
lumière de la définition de parti accrédité que
nous avons adoptée. Alors, on pourrait tout simplement le suspendre,
on a un consensus là-dessus faire une formulation et
peut-être inclure une disposition transitoire, comme le dit le
député de Maisonneuve, pour que tout soit cohérent et
qu'on sache vraiment ce que c'est qu'un parti accrédité.
M. HARDY: Je me demande, M. le Président, c'est
très rapide si le problème soulevé par le
député de Maisonneuve n'est pas couvert par la définition
de parti accrédité, à l'article 1. "Parti
accrédité" désigne tout parti qui, lors des
dernières élections générales, a
présenté des candidats dans la majorité des districts.
Alors, le problème ne se pose pas, même pour l'immédiat,
parce que les quatre partis qui sont représentés
actuellement...
M. BURNS: Répondent à cette définition.
M. HARDY: ... répondent à la définition de parti
accrédité. Or, on peut tout simplement faire sauter le paragraphe
1 et je pense qu'aucun problème ne se pose.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La définition de parti
accrédité recouvre cette réalité...
M. HARDY: Recouvre la réalité actuelle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... temporelle.
M. BURNS: Je me range à cet avis-là. Je pense qu'il est
assez évident que le paragraphe 2 actuel vise l'éventuelle
accréditation d'autres partis.
M. HARDY: M. le Président, vous me permettrez de remercier mon
collègue, le député de Saint-Louis, de ccette heureuse
suggestion.
M. BLANK: Je vais gagner mon salaire.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le paragraphe 1 est retiré: le
paragraphe 2 devient le paragraphe 1 et il est adopté. Paragraphe 3?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas de problème.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
M. LATULIPPE: 3 e), M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Paragraphe 3 d), cela va.
M. BURNS: II y aurait une modification de concordance. Simplement dire:
"Sous réserve des dispositions du paragraphe 1 du présent
article.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A quel endroit?
M. BURNS: Dans la deuxième ligne de l'ancien 3 qui devient 2; il
n'y a qu'un seul article qui précède.
M. HARDY: Oui. "Sous réserve des dispositions du paragraphe
1".
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, les mots "et 2" sont
enlevés.
M. HARDY: II faudra dire: "Sous réserve des dispositions du
paragraphe 1 du présent article".
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté?
Le paragraphe a)? Adopté.
Le paragraphe b)? Adopté. Le paragraphe c)?
M. BURNS: Pas trop vite, M. le Président, s'il vous
plaît.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Nom, prénoms, occupation et
domicile.
Le paragraphe c), nom, prénoms, occupation et domicile.
M. BURNS: Oui, d'accord, ça va, excusez.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Le paragraphe d)?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté.
Le paragraphe e)?
M. LATULIPPE: M. le Président, au paragraphe e), je pense que
c'est quelque chose qui a été mentionné par d'autres
également, c'était la question de la possibilité
d'introduire des adjoints aux agents officiels". De tout agent officiel", parce
qu'on ne peut pas marquer et de ses adjoints, quelque chose comme cela, ou de
son adjoint.
M. HARDY: Cela deviendrait un problème de concordance si on
décidait de modifier cette partie de la loi qui concerne les agents
officiels.
M. LATULIPPE: Je suis d'accord avec vous.
M.HARDY: Avant de modifier ici, il faudrait d'abord modifier le
principal.
M. BURNS: Oui, maintenant, le paragraphe e), avec la permission du
député de Frontenac, sous-tend, je pense, le fait qu'on doit
éventuellement se diriger vers un agent officiel permanent.
Jusqu'à maintenant le poste d'agent officiel a toujours
été considéré comme un poste infiniment
temporaire...
M. HARDY: Oui.
M. BURNS: ... et actif en période électorale.
M. HARDY: Oui, c'est reconnu uniquement en période
électorale. Mais cela est lié au problème...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... l'agent officiel.
M. HARDY: Oui et, plus que cela, c'est lié au problème du
financement des partis politiques en dehors des périodes
électorales et de la limitation des dépenses des partis
politiques en dehors des périodes électorales. Actuellement, nous
n'avons pas d'agent en dehors des périodes électorales parce
qu'il n'y a aucune limitation aux dépenses qu'une formation politique
peut faire en dehors des périodes électorales.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saint-Laurent.
M. BURNS: M. le Président, je veux juste souligner ce
fait-là. Evidemment, moi, j'accepte qu'on mette le paragraphe e) mais il
faudra revoir l'existence même du paragraphe e), selon qu'on consacre la
permanence du poste d'agent électoral.
M. HARDY: "L'adresse des bureaux permanents établis
conformément au deuxième alinéa du sous-paragraphe i) du
paragraphe 2)..."
M. BURNS: De 372.
M. LATULIPPE: Déjà on consacre un peu au paragraphe d), le
principe de la permanence. On emploie le pluriel. Cela suppose qu'on accepte
pour les partis qu'ils aient aussi des responsabilités.
M. HARDY: C'est-à-dire que ça nous donne la
possibilité.
M. LATULIPPE: II reste que le paragraphe e) devra certainement
être amendé. Si on voulait correspondre au paragraphe d), à
mon point de vue, il faudrait mettre: C'est l'agent officiel. Peut-être
au pluriel aussi, si on arrive avec...
M. HARDY: Mais "tout agent officiel" signifie qu'il peut y avoir plus
d'un agent pour un parti politique.
M. BURNS: Cela peut être les agents officiels des...
M. HARDY: Des candidats.
M. BURNS: Ou du parti.
M. HARDY: Ou du parti. Tout agent.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saint-Laurent.
M. PEARSON: II y a des implications.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Excusez-moi, M. le Président. A
l'article 19, on a déjà prévu la nomination de plusieurs
agents. On dit ceci: "Le chef reconnu d'un parti accrédité peut
nommer deux ou trois agents officiels au lieu d'un seul; si l'agent officiel",
etc.
M. PEARSON: Oui, mais, à ce moment-ci, ce ne sont pas des
adjoints, c'est-à-dire qu'il n'y en a rien qu'un. S'il ne peut pas agir
comme agent officiel, mais s'il décède que l'autre le
remplace...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): "Le chef reconnu d'un parti
accrédité peut nommer deux ou trois agents officiels au lieu d'un
seul; si l'agent officiel ou l'un des agents officiels désigné
par le chef d'un parti accrédité décède,
démissionne ou devient incapable d'agir, le chef du parti est tenu d'en
nommer immédiatement un autre, par écrit, remis", etc...
M. PEARSON: D'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): "II peut, de la même manière,
révoquer tout agent officiel et en nommer un autre".
M. PEARSON: Actuellement, ce n'est pas la même chose que le
député...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais là, c'est parce que...
M. PEARSON: ...mentionne ici. Il mentionne les adjoints. Il faudrait
à ce moment-là définir la ligne d'autorité. En
somme, l'agent officiel est le seul qui peut commander des dépenses. A
ce moment-là, il faudrait dans la loi, si vous mentionnez des adjoints,
définir l'autorité de ces adjoints. Et, s'ils sont deux ou trois
à pouvoir commander des dépenses, vous ne sauriez plus où
vous irez.
M. LATULIPPE: C'est dans ce contexte, M. le Président, que je
faisais ma remarque: Deux ou trois. Je sous-entends également qu'il y en
a seulement un qui porte toute la responsabilité et que les autres
doivent lui rendre des comptes. Cela deviendrait difficile.
M. PEARSON: Dans ce cas, vous n'avez pas besoin de les mettre dans la
loi.
M. LATULIPPE: A ce moment-là, il va falloir peut-être
amender l'article...
M. HARDY: II y aurait peut-être lieu, je pense, à la
lumière...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Ils sont solidairement responsables, avons-nous
dit.
M. HARDY: Oui, mais je me demande si, au point de vue pratique je
réfléchis à haute voix il ne serait pas
préférable, au lieu de dire que le chef du parti peut en nommer
deux ou trois, dire qu'il peut nommer un agent officiel et des adjoints afin,
précisément, qu'il y ait une unité d'action.
M. BURNS: Oui, mais si...
M. HARDY: S'il y a deux agents qui sont, au sens de la loi, sur un pied
d'égalité, cela va être pas mal difficile de
contrôler les dépenses. Ils ne seront pas obligés,
évidemment; en pratique, on peut présumer qu'ils travailleraient
conjointement mais il peut arriver, tout à coup, que chacun fasse des
dépenses de son côté et que, à la fin de la
période électorale, en additionnant les dépenses que les
deux ou les trois agents auraient faites, on ait un montant supérieur
à ce qui est permis. Il y a un problème pratique.
M. PEARSON: Oui, mais de la façon dont vous définissez
cela, en somme, c'est inutile dans la loi. Puisqu'il y a un agent officiel,
parce qu'il est le seul à pouvoir commander des dépenses, il n'y
a rien qui l'empêche, par exemple, pour des comtés très
vastes, de commander à M. Untel de faire telle dépense.
M. HARDY: II n'a pas le droit.
M. PEARSON: Pour autant que ce soit autorisé.
M. HARDY: Non, il n'a pas le droit.
M. LATULIPPE: Mais en vertu de l'article 19...
M. HARDY: L'agent d'un condidat, actuellement, ou l'agent d'un parti ne
peut pas déléguer son autorité.
M. PEARSON : II ne le délègue pas, il autorise telle
dépense. Au lieu d'être obligé d'aller sur les lieux, que
ce soit un autre, en somme, qui fasse la dépense.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici, M. Pearson. Nous avons inscrit ceci
dans l'article 19, ce qui est de nature à exiger de l'agent officiel
qu'il surveille son affaire: Ces agents sont solidairement responsables de
toute infraction à l'article 379. Donc, si l'agent officiel
laisse faire ses adjoints sans les surveiller, il est solidairement
responsable.
M. HARDY: Mais cela, c'est à la condition, justement, qu'ils
aient le statut d'adjoint. Tel que je lis l'article 19 d), on dit: Le chef
reconnu d'un parti accrédité peut nommer deux ou trois agents
officiels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'était "adjoint" qu'on avait...
M. HARDY: H faudrait que ce soit des adjoints à l'agent officiel
parce que, tel que défini ici, cela veut dire qu'ils sont sur un pied
d'égalité, il n'y a personne qui ait une autorité
prépondérante.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense, M. le Président, que le
député de Terrebonne soulève un point qui a
peut-être échappé à notre attention. Quand nous en
avons discuté, il a toujours été question d'adjoints
à l'agent.
M. HARDY: C'est un peu comme le président général
des élections, il n'y a qu'un président
général...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'adjoint...
M. HARDY: ... mais il peut avoir des adjoints.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... n'étant qu'un adjoint, l'autre
ayant toute autorité,
M. PEARSON: C'est cela. M.HARDY: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est d'ailleurs pour cela qu'on a mis
à la fin: Ces agents sont solidairement responsables de toute
infraction.
M. HARDY: A ce moment-là, c'est logique que l'agent officiel soit
solidairement responsable des actes de ses adjoints.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est lui qui a l'autorité, les autres
n'étant que des adjoints.
M. LATULIPPE: Alors, on amende l'article 19 d).
M. HARDY: Oui, il faudrait voir à ce que... C'est-à-dire
peut-être pas l'amender d'une façon formelle, mais je retiens
cette idée: plutôt que d'avoir plusieurs agents, en avoir un et
que la loi autorise le chef du parti à lui nommer des adjoints.
M. LATULIPPE: Alors, est-ce qu'il faudrait que ce soit mentionné
aussi à l'alinéa e) de l'article 25?
M. BURNS: De tout agent officiel ou...
M. HARDY: Non, tout agent officiel, cela comprendra l'agent officiel et
ses adjoints. Cela va comprendre, à mon avis, selon mon
interprétation je ne sais pas si mon collègue de
Maisonneuve est d'accord ou mon collègue de Saint-Louis que tout
agent officiel inclurait l'agent officiel du parti, ses adjoints et les agents
officiels des candidats.
M. PEARSON: En somme, les adjoints de l'agent officiel du parti, ce ne
sont ni plus ni moins que les agents officiels de chacun des candidats.
M. HARDY: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non.
M. HARDY: C'est tout à fait différent, parce que l'agent
officiel du parti est là pour les dépenses que le parti peut
faire, tandis que l'agent officiel d 'un candidat n'est là que pour les
dépenses que le candidat peut faire. La Loi électorale fait une
nette distinction entre ce que le parti peut dépenser et ce que les
candidats peuvent dépenser. Les agents du candidat ne sont pas des
adjoints de l'agent du parti.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alinéa e).
M. HARDY: Alinéa e), ça va.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Paragraphe 4.
M. HARDY: Je pense que cela, c'est un principe normal, c'est ce qui est
accepté dans la Loi des compagnies.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Paragraphe 5.
Adopté. Si je comprends bien, tout le paragraphe 5 est adopté.
Article 26.
M. HARDY: C'est un problème de concordance.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article 27.
Financement des partis politiques
M. HARDY: M. le Président, puisque nous avons maintenant, au
niveau des travaux de notre sous-comité, réglé le
problème de la reconnaissance juridique des partis politiques, il
conviendrait maintenant d'aborder le problème du financement des partis
politiques.
Selon la méthode de travail que nous avons respectée ou
adoptée jusqu'ici, quant à nous du parti ministériel, nous
sommes disposés à écou-
ter et à discuter des propositions des partis d'Opposition, et
tenter par la suite d'établir un consensus où nous pourrions
déposer un document résumant ces positions.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Chicoutimi.
L'opinion de l'Union Nationale
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, comme nous l'avons
fait depuis le début, nous allons soumettre un document, que je demande
qu'on distribue, qui représente l'opinion de notre formation politique,
sous toute réserve, bien entendu, des discussions qui pourront
ultérieurement survenir et qui pourraient nous inciter à modifier
nos points de vue parce que nous sommes en des matières techniques. Il
n'y a pas d'intérêt électoral en cause, mais ce qui est
davantage en cause, c'est le fonctionnement de la démocratie,
l'accessibilité des citoyens aux possibilités de poser leur
candidature et d'obtenir pour ce faire l'assistance de l'Etat, ce qui veut dire
en pratique l'assistance des citoyens.
Le document que nous présentons n'a pas la prétention de
vouloir régler le problème. Du reste, nous faisons allusion
à quelques reprises aux opinions déjà exprimées par
d'autres partis politiques, puisque cette question-là a
déjà été débattue ici en commission. Nous la
reprenons ce matin d'une façon plus formelle.
Si vous me permettez, M. le Président, je vais vous lire ce que
nous avons à recommander et que nous soumettons à l'examen de nos
collègues.
Remboursement des dépenses électorales. C'est la
deuxième recommandation du rapport Barbeau.
La loi électorale actuelle prévoit un système de
remboursement des dépenses électorales du candidat officiel d'un
"parti reconnu". C'est ce que dit la loi actuelle.
Nous croyons que ce système de remboursement est supérieur
à celui que nous propose le rapport Barbeau.
A l'heure actuelle, les candidats déclarés élus ou
ayant obtenu au moins 20 p.c. des votes valides donnés, ou qui sont
autorisés à avoir des représentants payés dans les
bureaux de scrutin, en vertu de l'article 219, seront remboursés par le
président général des élections jusqu'à
concurrence de $0.15 par électeur inscrit, pour leurs dépenses
électorales aux termes de la loi, et sur présentation des
pièces justificatives. De plus, le président
général des élections remboursera au candidat un montant
correspondant à un cinquième de ses dépenses
électorales dont la somme dépasse $0.15 par électeur mais
ne dépasse pas $0.40 par électeur inscrit, ainsi que toutes les
dépenses électorales dont le montant dépasse $0.40 par
électeur.
Vu l'apparition récente du multipartisme au
Québec, nous sommes en faveur d'une réévaluation du
pourcentage minimum de voix nécessaires pour jouir d'un remboursement
des dépenses électorales aux termes de la loi actuelle.
Deux solutions ont retenu notre attention. La première a
été proposée par M. Claude Ryan, du Devoir, et consiste
à abaisser le pourcentage minimum des voix de 20 p.c. à 10 p.c.
La deuxième solution est préconisée par le Parti
québécois. Ce parti propose et nous en avions
discuté déjà ici avec notre collègue de Maisonneuve
d'établir une formule de remboursement par gradation.
Selon cette formule, tout candidat ayant obtenu entre 11 p.c. et 20 p.c.
des votes valides serait remboursé comme suit: 11 p.c. des votes, 10
p.c. du remboursement; 12 p.c. des votes, 20 p.c. du remboursement; 15 p.c. des
votes, 30 p.c. du remboursement; etc. Pardon?
M. HARDY: Vous voulez dire que ce serait 13 p.c...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): 13 p.c, excusez-moi. C'est une erreur
typographique.
Nous préférons la seconde solution. De par sa souplesse,
elle assure à tous les candidats qui ont obtenu plus de 10 p.c. du vote
populaire un traitement juste et équitable.
Les trois dernières lignes de l'article 380 de la Loi
électorale autorisent le remboursement des dépenses
électorales au candidat officiel qui est "autorisé à avoir
des représentants payés dans les bureaux de scrutin, en vertu de
l'article 219". L'article 219 permet au représentant du candidat "qui a
obtenu le plus grand nombre de votes après le premier" de recevoir la
même rémunération qu'un greffier.
Conséquemment, tout candidat qui s'est classé bon
deuxième est assuré d'un remboursement de ses dépenses
électorales même s'il n'obtient pas 20 p.c. des votes valides.
Avec le nombre de partis politiques sur la scène provinciale
présentement, cette possibilité peut facilement se
réaliser. Le cas échéant, il y aurait alors
création d'un traitement de faveur. Nous demandons aux membres du
sous-comité de se pencher sérieusement sur le bien-fondé
de cette partie de l'article 380.
Enfin, la Loi électorale du Québec ne traite pas
uniquement du remboursement des dépenses électorales des
candidats officiels. La loi limite aussi les dépenses électorales
permises à un candidat officiel. Aux termes de la loi, les candidats ont
le droit de dépenser jusqu'à $0.60 par électeur, pour les
premiers 10,000 électeurs; $0.50 par électeur, pour les 10,000
électeurs suivants; et $0.40 par électeur pour tous les
électeurs en sus de 20,000, lors des élections
générales. Au cours d'élections partielles, ces montants
augmentent de $0.25 par électeur.
Nous ne croyons pas que ces limites arbitraires aient besoin
d'être modifiées. Cependant, nous sommes disposés à
considérer les propositions des autres partis politiques sur ce
sujet.
Remboursement des dépenses électorales...
M. HARDY: Est-ce que le député me permet juste une
question?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. HARDY: Le député ne tient pas compte du problème
de l'inflation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, nous allons laisser au gouvernement le
soin de régler ce problème.
Le remboursement des dépenses électorales d'un parti
dûment accrédité.
La Loi électorale actuelle n'entraîne pas le remboursement
des dépenses électorales des partis politiques. Cette lacune doit
disparaître.
Le nouvel article 390 e), proposé par le gouvernement, se lit
comme suit: "Seul un parti accrédité est autorisé à
faire des dépenses électorales."
Nous acceptons d'emblée cet article. Cependant, nous ne croyons
pas qu'un parti puisse jouir, par le fait même de l'accréditation,
de tous les droits et privilèges se rapportant au remboursement des
dépenses électorales d'un parti politique que les membres de ce
sous-comité sont disposés à inclure dans la Loi
électorale.
L'accréditation est une porte d'entrée. Elle permet
à un parti d'être reconnu juridiquement, d'être inscrit sur
les bulletins de vote et, enfin, de jouir, sur une base égalitaire, des
droits à la publicité gratuite par les media d'information pour
la durée de la période électorale.
Pour ce qui est du remboursement partiel des dépenses
électorales d'un parti politique, les critères
d'accréditation nous semblent insuffisants. Nous croyons que l'Etat
devrait rembourser à tout parti accrédité qui a obtenu, au
cours d'une élection générale, 20 p.c. des votes valides
dans l'ensemble du Québec, un montant égal:
Soit à 25 p.c. des dépenses permises encourues et
acquittées;
Soit à $0.05 par électeur inscrit dans les districts
électoraux où ce parti avait un candidat officiel, plus un
cinquième des dépenses électorales qui excèdent la
somme de $0.05 par électeur inscrit et qui n'excèdent pas, en
tout, $0.25 par électeur.
Si nous présentons au sous-comité deux solutions quant au
calcul du remboursement, c'est que nous désirons connaître les
opinions des membres des autres formations politiques avant d'adopter une
attitude définitive sur ce point important. Les deux solutions ont
beaucoup de mérites et doivent être étudiées
sérieusement par ce sous-comité parce que ce problème
comporte des aspects techniques qu'il nous faut évaluer en termes de
dollars et de cents. Cela exige que nous examinions, très
sérieusement, le problème.
On notera, avec intérêt, que la deuxième solution
est identique à celle qui apparaît dans le projet de loi 1
présenté par le gouvernement de M. Jean-Jacques Bertrand en
1970.
Aussi, lorsque nous discuterons de cette question, nous devrons avoir
à l'esprit que, dans la Loi électorale actuelle, la limite
globale des dépenses permises aux partis politiques demeure de $0.25 par
électeur dans l'ensemble des districts où le parti a des
candidats à une élection générale.
Le Parti québécois a proposé aux membres du
sous-comité qu'un remboursement soit fait aux partis politiques ayant
fait élire au moins dix députés ou obtenu au moins 10 p.c.
des votes. Cette recommandation n'a pas, à notre avis, un
caractère suffisant de représentativité. Il y aurait
peut-être lieu d'adopter ici la même solution que nous
préconisons au niveau du remboursement des dépenses
électorales d'un candidat officiel, à savoir un remboursement par
gradation, c'est-à-dire de 11 p.c. à 20 p.c. du vote
populaire.
Maintenant, il y a aussi le problème des conditions de
recevabilité pour bénéficier d'une subvention de l'Etat en
vue de permettre aux partis politiques de soutenir une organisation permanente
en dehors des périodes électorales.
Le Parti québécois suggère que tout "parti reconnu"
c'est-à-dire tout parti qui a douze députés élus ou
a eu 20 p.c. des votes lors de la dernière élection
générale ait droit aux subventions annuelles de fonctionnement et
à la publicité produite hors des campagnes
électorales.
D'abord, nous ne partageons pas l'avis du Parti québécois
à l'effet qu'il y ait des subventions du gouvernement pour donner de la
publicité gratuite aux partis politiques en dehors des périodes
électorales. Ce privilège ne devrait exister, à notre
avis, que pendant une période électorale.
Deuxièmement, nous sommes persuadés que les
critères existants dans la Loi de la Législature ne sont pas
réalistes en ce qui concerne le droit de recevoir une subvention
annuelle de l'Etat. Ceux-ci sont beaucoup trop exigeants à
l'égard des nouvelles formations politiques qui, si ce n'était de
ces critères trop arbitraires, offriraient un gage suffisant de
sérieux et de continuité.
Les conditions de recevabilité pour bénéficier de
la deuxième forme de financement, c'est-à-dire des allocations
directes de l'Etat en vue de subvenir aux besoins d'un parti politique entre
les périodes électorales sont les suivantes: a) la formation
politique devra avoir été dûment accréditée
auprès de la commission permanente de contrôle; b ) elle devra
avoir obtenu 10 p.c. des votes valides lors des élections
générales en cours.
Ainsi, seul un parti politique ayant subi l'épreuve d'une
élection générale pourra jouir d'une subvention directe de
l'Etat. De plus, ce parti devra avoir réussi à s'attirer 10 p.c.
du vote populaire. Ce sont là deux garanties qui nous paraissent justes
et équitables, tant envers le parti lui-même qu'envers le
contribuable appelé à défrayer les coûts de cette
nouvelle expérience.
Quant au montant de la subvention, nous
réitérons la recommandation que nous avions
formulée dans notre document de travail, à savoir une allocation
de $0.05 par électeur inscrit, basée sur le nombre
d'électeurs inscrits sur les listes électorales dans chaque
district où un parti aura présenté des candidats, dans la
mesure où il aura obtenu 10 p.c. des votes valides.
Ce sont là, M. le Président, des propositions que nous
soumettons à l'examen de nos collègues. Nous attendons leurs
propositions pour engager la discussion et l'engager bien entendu, avec le
représentant officiel du gouvernement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Frontenac.
M. LATULIPPE: M. le Président, lors de la session
précédant celle-ci, nous avions déposé un document
qui recoupait essentiellement ce qui avait déjà été
soumis et qui représentait les principes qui avaient été
retenus par le Ralliement créditiste en ce qui concerne les subventions
aux candidats et aux partis politiques.
Puisqu'il s'agit maintenant de cette section du financement de ces deux
types d'organisation, en fait, je vais me permettre, M. le Président, de
citer très brièvement l'essentiel de ce que nous retenions. Il
faut quand même comprendre qu'à ce moment, cela faisait partie
d'un tout qui avait été déposé et que certains
petits aspects notamment en ce qui concerne les pourcentages qui
ont été développés par mon
prédécesseur avaient également été
traités, mais je ne les reprendrai pas, pour écourter les
discussions.
Nous sommes, tout d'abord, favorables au maintien de la théorie
de l'agent officiel pour les candidats; au maintien, également des
règles qui sont déjà établies à l'article
379 et à l'article 380. Nous acceptons également de les
rediscuter. Cependant, nous considérons qu'elles ont, par le
passé, été appliquées d'une façon
satisfaisante et qu'il serait bien difficile d'y substituer quelque chose qui
apporterait beaucoup plus.
Nous sommes également favorables à la proposition du Parti
Québécois d'introduire des règles de gradation,
proposition qui vient d'être reprise, également, par l'Union
Nationale.
Nous sommes également favorables au maintien de la règle
du cautionnement et du bulletin de présentation des candidats, en vue,
justement, de ne pas prêter le flanc aux problèmes que suscitent
les indépendants. Nous sommes également favorables, tel que
proposé, je pense que c'est dans le projet fédéral, au
remboursement total d'un envoi postal à chaque électeur pendant
une période électorale. Par exception et en sus du temps
alloué, nous sommes également favorables au droit
égalitaire pour chaque candidat à la publicité gratuite
des journaux, radio et télévision au niveau des comtés, de
même qu'au niveau de la province pour le parti. Nous sommes
également favorables à la distribution de la liste des
électeurs à chaque électeur de l'arrondissement, tant en
milieu urbain qu'en milieu rural, avec, en caractères gras, l'indication
où doit voter l'électeur de cet arrondissement, ainsi que les
heures d'ouverture des bureaux de scrutin.
Nous proposons également que les avantages de l'article 219,
relatif au paiement des agents des candidats des deux partis les plus
représentatifs, soient abolis et soient remplacés par une
révision complète des règles de nomination des officiers
d'élection afin d'amener tous les partis reconnus ou
accrédités à participer au choix des officiers
d'élection, et ce, à tous les niveaux. Je pense que le Dr Laurin
a déjà ébauché là-dessus une thèse en
Chambre lors de la deuxième lecture de la loi, je ne me souviens plus,
ou de la troisième; je pense qu'il l'a très bien
développée et que cela résumait à peu près
l'ensemble des suggestions qu'on pourrait retenir à ce niveau.
En ce qui concerne les subventions aux partis politiques, nous faisons
deux grandes distinctions: en période électorale et en
période non électorale. Période électorale,
c'est-à-dire celle qui sera retenue, soit 23 jours ou 32 jours avant le
scrutin. Nous estimons que nous devons nous orienter surtout vers des services,
payer des services aux partis politiques plutôt que d'essayer de les
subventionner d'une façon trop large en période
électorale. Nous souscrivons donc au principe que les stations de
radio-télévision devront accorder un minimum d'environ huit
heures de discussion, aux heures de pointe, aux partis préablement
créés, aux partis accrédités. Nous proposons un
mécanisme de freinage qui serait constitué à peu
près comme suit: les quatre premières heures payées
entièrement par le trésor public, les deux heures suivantes
remboursées à 50 p.c, et les deux dernières heures aux
frais de chaque parti. Il ne sera pas permis de vendre aux candidats ou aux
partis de la publicité en quantité supérieure au temps
alloué, et le prix demandé ne doit pas être
supérieur à celui qui est exigé pour une publicité
équivalente par une personne non politique.
En sus de cela, nous concevons qu'il serait possible également
que les périodes gratuites et sur une base égalitaire offertes
par les stations de radio-télévision, media de presse et autres,
ne viendraient pas grever ce minimum de huit heures, à condition que ce
soient des périodes gratuites ou de la publicité gratuite, faite
sur une base égalitaire à tous les partis. Nous souscrivons
à peu près au même principe en période
électorale. Pour la presse écrite, on pourrait retenir à
peu près les mêmes méthodes, y compris un principe, un
petit mécanisme de freinage pour que justement il n'y ait pas abus dans
ce sens.
En ce qui concerne les partis politiques en période non
électorale, nous retenons le principe de l'indemnité de $0.05 par
électeur tel que présenté tout à l'heure par
l'Union Nationale. Nous sommes d'avis également qu'aucune autre forme de
subvention ni réglementation qui
pourraient avantager ou indemniser de quelque façon que ce soit
les partis politiques en période non électorale ne devrait
exister. Nous croyons que ces $0.05 par électeur permettraient de
maintenir d'une façon acceptable une ou deux permanences pour chaque
parti politique, que c'est un minimum de fonctionnement, et que l'Etat ne
devrait pas participer davantage au financement des partis politiques en
période non électorale. Je pense que ce sont un peu les vues de
l'Union Nationale et nous souscrivons également à ce
principe.
Disons que cela résume un peu notre position en ce qui concerne
les subventions aux partis politiques et aux candidats. Naturellement, nous
avons également d'autres mesures dont on parlera plus tard, lorsqu'on
parlera de limitation des revenus et de contrôle des dépenses. Je
pense que cela regroupe à peu près l'essentiel de ce que nous
voulons, compte tenu également de ce que nous avons
présenté lors de la session précédente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le député de
Frontenac me permettrait ici une question de clarification? A la page 2 de son
document, sous le titre: "Privilèges aux partis reconnus", il est dit,
à la fin du premier paragraphe: "Pourvu qu'il ait fait élire plus
de 10 p.c. de la députation". Est-ce qu'il ne s'agit pas plutôt de
10 p.c. des votes valides, qu'il ait obtenu 10 p.c. des votes valides? Parce
que, plus loin, vous dites: Lorsqu'on parle du critère de 10 p.c, si ce
critère n'obtient pas l'assentiment général, nous
n'aurions aucune objection à reconnaître 20 p.c. Est-ce 20 p.c. de
la députation d'un parti ou 20 p.c. des votes valides?
M. LATULIPPE: Si vous le remarquez, à "partis reconnus" à
l'article 2, nous disons: avoir obtenu 10 p.c. des votes ou fait élire
plus de 10 p.c. de la députation. Nous n'avons pas d'objection à
ce que ce soit l'un ou l'autre. Le taux de 10 p.c. nous paraissait, comme on
l'avait déjà mentionné à d'autres séances de
ce sous-comité, un minimum requis et nous maintenons nos vues
là-dessus. Nous n'avons pas arrêté de choix
spécialement si c'est le vote ou la députation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce que je voulais faire observer, c'est que 10
p.c. de la deputation, c'est plus que 10 députés; nous sommes
108, 110 bientôt. 20 p.c. de la députation, cela fait plusieurs
députés.
M. LATULIPPE: Là, il faudrait reprendre tout le document parce
que, dans certaines circonstances, nous souscrivons au principe de 10 p.c. de
la deputation, alors que, dans d'autres, c'est 10 p.c. du vote. Pour cela, il
faudrait voir dans quelles circonstances nous préférons 10 p.c.
du vote, alors que, dans d'autres, nous disons 10 p.c. de la députation.
Je pense que ce taux de 10 p.c. de la députation, nous l'avons surtout
orienté, dans notre présentation, en retenant le principe du
parti reconnu pour la période non électorale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En réalité, ici, vous mettez
ensemble la Loi de la Législature et la Loi électorale.
M. LATULIPPE : Nous faisons une nette distinction.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce que vous ne faites pas ici. C'est
pour cela que je vous ai demandé une précision.
M. LATULIPPE : Si vous reprenez l'ensemble de notre document, vous vous
rendrez compte que le parti reconnu n'existe qu'en période non
électorale. En période électorale, nous retenons le
critère de parti accrédité et nous disons que, pour
devenir un parti reconnu, il doit remplir toutes les conditions d'un parti
accrédité et avoir obtenu 10 p.c. du vote ou 10 p.c. de la
députation. C'est dans ce sens-là que se fait la distinction.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la Loi de la Législature.
M. LATULIPPE: C'est la Loi de la Législature actuelle. On ne
change pas grand-chose aux principes actuels. C'était par opposition
à ce qui a été mentionné dans des séances
antérieures, parce que ce document-là remonte quand même
à plusieurs semaines. Je pense que d'autres partis, à ce
moment-là, ou nous-mêmes nous avions, à un certain moment,
maintenu le critère de 50 p.c. Dans ce document, nous nous rangeons au
concept des 10 p.c. qui semblait faire l'unanimité à une certaine
époque. Je ne pense pas que, pour nous, ce soit une chose
réellement majeure, mais c'est quand même important et, comme
minimum de base acceptable, c'est bon.
Nous prenons également la peine de dire que, partout où on
met 10 p.c, lorsqu'actuellement c'est 12 députés ou 20 p.c, nous
considérons que, pour fins de remboursement des dépenses,
à certains niveaux, on pourrait introduire la règle de gradation.
D'ailleurs, vous avez vous-même repris tout à l'heure ce
schéma de pensée et je pense que cela représente quelque
chose d'acceptable. Etant donné que ce concept est déjà
partagé par le Parti québécois, je pense que cela rallie
la volonté de l'ensemble et que cela correspond à quelque chose
de valable.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, ce que je voulais
faire observer au député de Frontenac, c'est que son document est
global. Je ne porte pas de jugement de valeur sur le document comme tel, mais
c'est parce que, là, nous en sommes à la seconde recommandation
du rapport Barbeau, qui parle du remboursement des dépenses
électorales et non
pas des partis reconnus aux ternies de la Loi de la Législature.
C'est pour cela que j'ai demandé des précisions pour savoir
exactement comment vous envisagez, en fonction de la seconde recommandation du
rapport Barbeau, le remboursement des dépenses électorales,
nonobstant l'existence de la loi actuelle de la Législature.
M. LATULIPPE: C'est que, dans notre esprit, on a conçu cela comme
un tout. Etant donné que nous faisons une nette distinction entre les
partis accrédités et les partis reconnus et que nous faisons
aussi un usage différent de la Loi de la Législature...
UNE VOIX: Un bon usage.
M. LATULIPPE: Un bon usage... on le traite un peu de façon
différente. Un parti accrédité, lorsque la période
électorale est finie, automatiquement devient un parti reconnu et tombe
sous la Loi de la Législature.
C'est pour cela qu'à mon point de vue, même les $0 .05
qu'on propose de rembourser, ce serait en fonction de la Loi de la
Législature et non en fonction de la Loi électorale, tandis que
les dépenses qui pourraient être remboursées en
période électorale se feraient en fonction de la Loi
électorale. Nous autres, on faisait une petite distinction dans ce sens.
Je pense qu'il faut le concevoir dans un tout, parce qu'on ne peut pas adopter
une prémisse et, lors des discussions antérieures qui auront des
implications sur les premières définitions qu'on aura retenues,
on ne peut pas changer de concept. Dans ce sens, je dois maintenir, du moins en
ce qui concerne le document et je pense que c'est exactement la
même chose pour tous les partis qu'il faut voir les propositions
dans un concept d'ensemble; sans cela, on va certainement fausser notre
interprétation. Dans l'ensemble, nous sommes essentiellement sur la
même longueur d'onde que l'Union Nationale et que le Parti
québécois. Par contre, nous sommes peut-être un peu moins
généreux à l'égard des subventions et
peut-être que notre collègue du Parti québécois nous
le présentera tout à l'heure.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Maisonneuve.
M. BURNS: M. le Président, je pense qu'on peut déjà
déterminer un certain nombre de points où, du moins, les trois
partis de l'Opposition ont une espèce de consensus. Je pense qu'au
niveau des dépenses électorales des candidats eux-mêmes,
les trois partis semblent s'entendre sur cette espèce de gradation de 11
p.c. à 20 p.c. et à chaque 1 p.c. du vote, on augmenterait le
remboursement des dépenses électorales de 10 p.c. pour se rendre
au remboursement actuel qu'on accorde au candidat qui a obtenu 20 p.c. Je
pense, là-dessus, après avoir entendu le député de
Chicoutimi et le député de Frontenac, que nous sommes tous les
trois d'accord et je ne vois pas pourquoi je commenterais davantage ce
point-là.
Là où il y a, semble-t-il, des distinctions dans les
diverses propositions de la part de mes deux collègues de droite, c'est
quant aux dépenses électorales des partis en période
électorale, des dépenses des partis politiques ou subventions des
partis politiques, en dehors de la période électorale, d'une
part, et ensuite, vous avez la différence de point de vue quant aux
droits égalitaires à la publicité qui, semble-t-il... En
somme, notre proposition, semble-t-il, ne correspond pas tout à fait aux
points de vue des autres partis de l'Opposition.
Quant aux dépenses des partis en période
électorale, même si nous avons proposé 10 p.c. comme
minimum, que tout parti ait obtenu au moins 10 p.c. ou 10
députés, je me rangerais assez facilement du côté de
la proposition faite par le député de Chicoutimi,
c'est-à-dire qu'on respecte à l'égard des partis la
même gradation que celle que nous suggérons dans le cas des
candidats, soit qu'un parti qui aurait 11 p.c. du vote commencerait à
percevoir un pourcentage gradué jusqu'à 20 p.c.
La raison, en somme, pour laquelle nous, nous avions été
beaucoup plus exigeants pour les dépenses en dehors de la période
électorale, c'est-à-dire le parti une fois élu et
nous suggérions, à ce moment-là, le maintien des
barèmes actuels, c'est-à-dire soit 12 députés ou 20
p.c.-- c'était que, d'autre part, on est plus exigeant au point de vue
du remboursement qui doit être fait par l'Etat aux partis politiques.
C'est dans ce sens-là que nous avons adopté plutôt 20 p.c.
après le test de l'élection qu'avant le test de
l'élection.
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre. Je pense que nous sommes
en droit de dire que si on demande plus à l'Etat pour un parti
politique, pour ces subventions, après la période
électorale, on est en droit aussi de demander plus aux partis
politiques. C'est une question tout simplement de dépenses de l'Etat
à ce moment-là. C'est pour cela que nous avions
suggéré le maintien du barème de 20 p.c. ou de 12
députés.
Maintenant, je n'ai pas d'objection, si c'est le consensus, à ce
qu'on le réduise, mais il va falloir penser qu'on en demande beaucoup
à l'Etat, à ce moment-là. Moi, je préfère
qu'on soit plus exigeant à l'égard des partis politiques et
qu'une fois qu'ils sont soit reconnus ou accrédités, en dehors de
la période électorale, on soit aussi plus généreux
à leur égard. C'est une question de calcul, tout simplement.
L'Etat ne peut pas engloutir des milliards de dollars dans ce financement des
partis politiques.
Je me dis: Pourquoi ne pas les mettre à la bonne place,
c'est-à-dire financer, dans le fond, entre les périodes
électorales, des partis qui ont déjà fait leurs preuves,
qui ont subi l'épreuve de l'électorat? C'est pour cela que
j'aurais tendan-
ce à croire que les normes actuelles de 20 p.c. et de douze
députés devraient être maintenues. A ce moment-là,
je trouve qu'il serait logique qu'on puisse défendre l'idée de
$0.05 par électeur, par exemple, à titre de subvention et aussi,
en plus, un droit, en dehors des périodes électorales, de
remboursement pour la publicité, la télévision, etc. C'est
dans ce sens-là que notre proposition avait été faite.
Nous maintenons notre proposition relativement au droit
égalitaire et, semble-t-il, je ne sais pas si j'ai bien compris;
c'est un bout où j'ai été un peu dérangé par
quelqu'un je ne sais pas si l'Union Nationale s'est montrée en
désaccord sur notre proposition au droit égalitaire, en
période électorale, à la publicité à la
télévision, en particulier. Est-ce cela que j'ai compris
ou...?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): On est d'accord.
M. BURNS: Vous êtes d'accord sur cela. Alors, il semble...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On est d'accord avec des petites nuances,
mais...
M. BURNS: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... ce sont des modalités.
M. BURNS: D'ailleurs, cela fait partie intégrante des
recommandations Barbeau. Dans le document que nous avions antérieurement
déposé devant la commission, nous avions mentionné que
nous étions entièrement d'accord sur ces suggestion de la
commission Barbeau à une petite nuance près: la commission
Barbeau, à la page 47 de son document, suggère que la
société Radio-Canada, qui est expérimentée dans la
négociation de la répartition du temps des émissions entre
les divers partis politiques, continue à jouer ce rôle. La
commission continue en disant: "Au cas où les partis politiques et la
société Radio-Canada ne pourraient en arriver à une
entente, un appel devrait pouvoir être interjeté au Bureau des
gouverneurs de la radiodiffusion, etc."
M. HARDY : Est-ce que vous suggérez que ce soit
Radio-Québec?
M. BURNS: Non, notre suggestion est bien simple; elle paraît
à la page 3 du document que nous avons déjà
déposé devant le sous-comité. Nous croyons, tout
simplement, que la répartition entre les partis devrait être faite
par tirage au sort, sous la responsabilité du président
général des élections. S'il n'y a pas possibilité
d'entente entre les partis quant à cette répartition-là,
le tirage au sort nous semble être une méthode aussi juste qu'une
autre. Je vois mal qu'un bureau extérieur aux parties concernées,
c'est-à-dire la société Radio-Canada et les partis
politiques, puisse vraiment arriver à trancher le problème, comme
cela, s'il y a véritablement désaccord. Il est possible aussi
qu'il y ait entente entre les partis.
M. HARDY: C'est différent. Actuellement, Radio-Canada tranche le
désaccord parce qu'au fond Radio-Canada est partie; il n'y a que
Radio-Canada qui offre des périodes gratuites aux partis politiques.
Alors, c'est normal que ce soit elle qui détermine cela en dernier
ressort. Dans les propositions qui sont formulées actuellement, ce ne
serait pas seulement Radio-Canada, mais tous les média qui seraient
invités à fournir des périodes gratuites. A ce
moment-là, je suis bien d'accord avec vous; je ne vois pas pourquoi
Radio-Canada viendrait décider quelle sera la répartition sur le
réseau TVA ou sur d'autres stations, c'est évident.
M. PEARSON: Je voudrais demander ceci au député de
Maisonneuve. Au sujet des modalités, par exemple, de ce partage
égalitaire, dans votre esprit, cela veut dire qu'un parti qui serait
accrédité, automatiquement, aurait un droit, disons,
égalitaire de temps à Radio-Canada.
M. BURNS: Oui.
M. PEARSON: Mais si, par exemple, même si c'est un parti
accrédité, vous avez un parti qui n'a que 56 candidats tandis que
l'autre en a 110, est-ce qu'à ce moment-là, vous ne
considérez pas... En somme, c'est une modalité.
M. BURNS: Vous savez, quand on commence à faire du chiffrage,
comme on dit en termes techniques de législation, évidemment, on
pose des bornes et ces bornes sont habituellement posées pour qu'on
puisse satisfaire et l'extrême dans un sens et l'extrême dans
l'autre et surtout la majorité importante qui est entre les deux. On
part du principe en disant: Pour autant qu'un parti politique présente
une majorité de candidats qui puissent être assez sérieux,
en tout cas qu'il y ait des chances peut-être théoriques, mais des
chances, de former un gouvernement, à partir de là, on les place
sur un pied d'égalité. C'est dans ce sens. Evidemment, est-ce
qu'on va commencer à faire également là une gradation en
disant: S'il y en a 56, il devrait avoir seulement 50 p.c. du temps
accordé à celui qui en a 110?
M. PEARSON: Ce n'est pas ce que je veux dire. Je voudrais dire, par
exemple, que ce parti ne se sentirait pas frustré, à supposer que
Radio-Canada ne diffuserait pas l'émission dans les endroits où
il n'y aurait pas de candidat, c'est-à-dire qu'au lieu de couvrir le
réseau complet, s'il n'y a aucun candidat dans la région du Bas
du Fleuve ou de la Gaspésie... enfin c'est une modalité.
M. BURNS: Cela devient une question purement technique de mise en
application. C'est peut-être quelque chose qui peut être
discuté dans chaque cas concret. Moi, je présume que nos
propositions sont faites à toutes fins pratiques pour des partis qui,
sans qu'on le dise, vont présenter des candidats dans à peu
près tous les comtés, à peu près tous les districts
électoraux du Québec, que ce soit aux environs de 100 ou 110; je
pense qu'on a pris ce critère de 56 parce que, théoriquement, un
parti qui présente 56 candidats pourrait former le gouvernement. Je
pense que, dans le fond, même si on ne se l'avoue pas, on parle de partis
politiques qui présentent des candidats dans tous les comtés ou
à peu près.
M. LATULIPPE: Est-ce que vous me permettriez une question?
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Frontenac.
M. LATULIPPE : Moi, c'est au sujet du droit égalitaire que vous
proposez, est-ce que c'est essentiellement orienté vers
l'égalité pour les émissions gratuites? Ou si c'est un
principe égalitaire, même si le parti politique est
intéressé à payer partiellement ou totalement...
M. BURNS: Dans le document que nous avons présenté, lors
d'une...
M. LATULIPPE: Je ne l'ai pas.
M. BURNS: C'est un document qui s'intitule... "Les critères de
reconnaissance des partis politiques". Malheureusement, il n'était pas
daté, il a été présenté, non pas lors de la
dernière séance, mais lors de celle qui a
précédé celle-là. Nous avions émis la
suggestion que, dans le cas d'un parti politique qui n'aurait pas droit aux
privilèges qu'on accorderait aux partis politiques
accrédités, il ne puisse pas aller plus loin que ce à quoi
un parti politique accrédité aurait droit comme temps. Ce qui
laisse entendre que le parti politique ne pourrait, en supplément de ce
qui lui est fourni gratuitement, acheter d'autre espace dans les journaux ou
d'autre temps à la télévision. Autrement, le droit
égalitaire n'a plus son sens. Je trouve cela en tout cas. Si on pose le
principe au départ de répartir et le temps d'antenne, l'espace
dans les journaux, etc., entre les partis politiques de façon
égalitaire et qu'on les subventionne pour ça, j'ai l'impression
qu'on laisse entendre le principe que ça ne doit pas être dans le
fond une subvention aux partis qui n'en ont pas besoin. Si vous permettez aux
partis politiques d'avoir un droit égalitaire subventionné par
l'Etat à la publicité et que vous payez et les partis riches et
les partis pauvres, dans le fond, ce que vous faites, c'est que vous donnez
encore plus la chance aux partis riches de profiter de la situation. C'est dans
ce sens que nous suggérons qu'en période électorale, les
partis politiques ne puissent pas acheter de temps en plus.
M. HARDY: De quoi partez-vous pour décider qu'il y a des partis
riches et des partis pauvres?
M. BURNS: Ecoutez, c'est bien évident que les partis n'ont pas
les mêmes sources de revenus, n'ont pas les mêmes caisses
électorales.
Vous allez admettre cela avec moi. Actuellement, est-ce que vous pensez
que les quatre partis qui sont représentés à
l'Assemblée nationale ont exactement les mêmes revenus par
année? Est-ce que c'est cela que vous voulez essayer de me dire?
M. HARDY: Ecoutez. A moins de partir sur des préjugés ou
sur suppositions...
M. BURNS: Je pars tout simplement d'un calcul de
probabilités...
M. HARDY: La commune renommée.
M. BURNS: ... un calcul de probabilités qui fait que...
M. HARDY: Les préjugés habituellement
véhiculés.
M. BURNS: Non, non, il n'y a pas de préjugés
habituellement véhiculés. Il y a, actuellement, en tout cas, on
pourrait bien en parler aussi de...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On aura à en parler.
M. BURNS: On aura à en parler éventuellement. C'est pour
cela que je ne veux pas entrer là-dedans immédiatement. Mais il
faudra toucher à d'autres choses qui vont peut-être être un
peu plus délicates, à un moment donné. Mais...
M. HARDY: ...
M. BURNS: Sûrement pas vous. Sûrement pas vous. Je ne fais
pas comme le premier ministre, je ne vous fais pas de menace.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le député de
Maisonneuve me permettrait? Excusez, continuez et j'apporterai une
précision.
M. BURNS: J'ai perdu le fil de mes idées avec les interventions
du député de Terrebonne. J'étais en train de dire que ce
n'est pas la commune renommée, ni quoi que ce soit. Mais, à
toutes fins pratiques, les probabilités sont telles, vous allez admettre
cela avec moi, que des quatre partis actuellement représentés il
y en a qui ont plus d'argent que d'autres.
M. HARDY: II y aura toujours des riches et des pauvres!
M. BURNS: Je ne parle pas d'un parti en particulier. D est fort probable
qu'avec le revenu moyen per capita au Québec il y en ait qui gagnent
plus et qu'il y en ait d'autres qui gagnent moins. C'est bien évident.
C'est en partant de ce principe que je dis: Il y en a sûrement qui ont
plus de revenus que d'autres, les partis politiques. Dans ce sens-là, si
vous subventionnez et les partis riches et les partis pauvres, dans le fond, si
vous n'émettez pas l'obligation de n'acheter que le temps qui est
égalitairement réparti, vous donnez encore plus de chances au
parti riche, parce que non seulement il a déjà l'argent pour
faire face à ces coûts, mais vous lui donnez de l'argent.
M. HARDY: Même en admettant plus, ce que je ne fais pas
nécessairement, même en admettant le postulat ou la
prémisse du député de Maisonneuve, sa conclusion n'est pas
nécessairement valable parce qu'il pourrait arriver pour le parti le
plus représentatif, si on part d'un critère de
représentativité, que les subventions soient subordonnées
à la représentativité. Le député de
Maisonneuve dit: Non, il ne faut pas faire ça parce que l'on va
subventionner des partis riches, qui sont déjà riches. Alors, il
peut arriver, à moins que le député de Maisonneuve puisse
me prouver le contraire, que la représentativité ne soit pas
nécessairement proportionnelle à la richesse d'un parti,
c'est-à-dire qu'il peut y avoir un parti qui soit riche et moins
représentatif qu'un parti moins riche l'est. Alors, si on subventionnait
à partir du critère de représentativité, il
pourrait arriver que l'on subventionne des partis moins riches, en admettant le
principe de la richesse.
M. BURNS: Je suis d'accord. Oui, oui. Votre argument vaut autant que le
mien. C'est dans ce sens-là que je dis, pour trancher la
question,...
M. HARDY: Alors que le caractère de
représentativité, c'est un caractère, à mon avis,
éminemment important.
M. BURNS: Oui, écoutez.
M. HARDY: C'est la démocratie. C'est ça la
démocratie.
M. BURNS: Ecoutez, M. Hardy, à partir du moment où vous me
parlez du critère de représentativité, vous remettez, dans
le fond en question toute l'affaire qu'on a décidée, à
savoir qu'il y a un minimum auquel un parti doit satisfaire.
M. HARDY: Ah oui! Cela, je ne le mets pas de côté.
M. BURNS: Si on amène le critère de
représentativité en plus, à ce moment-là vous allez
avoir des partis plus ou moins accrédités. C'est cela qu'on veut
éviter, tout le monde ici, en se donnant une définition. C'est ce
que je disais au député de Saint-Laurent tantôt.
Si nous avons accepté le critère de 56 candidats à
l'élection en cours, c'est qu'on s'est dit: C'est le minimum requis pour
former un gouvernement, bien que tout le monde, ici, à cette table, ne
soit sûrement pas dupe et comprenne fort bien qu'il y a très peu
de chance et que la chance est très théorique qu'un parti qui
présente 56 candidats forme un gouvernement, qu'il les fasse tous
élire, en somme.
Par contre, il faut partir de quelque part. Le quelque part qu'on a
choisi, c'est cela. Cela a été le minimum nécessaire pour
former un gouvernement majoritaire.
Une fois qu'on a établi cela, je ne vois pas pourquoi on
amène ensuite un surcritère, qui serait la
représentativité plus ou moins grande d'un parti. J'admets avec
le député de Terrebonne que la possibilité que j'ai
émise est aussi probable que la sienne, c'est-à-dire que le parti
le plus riche soit peut-être le moins représentatif, ou vice
versa. Cela peut arriver aussi que le parti le plus représentatif soit
le plus riche. Les deux choses peuvent arriver.
M. HARDY: Par exemple, un parti politique où se
retrouverait...
M. BURNS: Tout ce que je dis, c'est que je pars du principe, du
postulat, si vous voulez, que vous allez admettre que les partis politiques
n'ont pas nécessairement tous les mêmes revenus.
M.HARDY: Ah oui! M. BURNS: Bon.
M. HARDY: Je suis d'accord sur cela. Un parti politique qui ne
compterait que des millionnaires, par exemple. Cela pourrait arriver.
M. BURNS: Bon, c'est cela.
M. HARDY: Des gens très riches décident, se sentant
menacés, de se grouper dans un parti politique.
M. BURNS: C'est possible.
M. HARDY: Ils ne seraient pas tellement représentatifs parce que
des millionnaires, il n'y en a pas à la tonne.
M. BURNS: Non, non.
M. HARDY: Par contre, ce serait un parti riche, s'il était
composé de millionnaires!
M. BURNS: Exactement. Ou des partis qui reçoivent davantage de
subventions de la grosse industrie. Il y en a d'autres c'est bien
évident,
je n'ai pas peur de le dire comme le Ralliement créditiste
et le Parti québécois qui sont moins susceptibles de recevoir de
grosses subventions des milieux industriels.
M. HARDY: Là-dessus, j'ai une théorie bien
évidente.
M. BURNS: En tout cas, écoutez...
M. HARDY: Les partis politiques reçoivent des souscriptions des
gens que vous mentionnez dans la mesure où ils ont des chances de se
rapprocher du pouvoir,
M. BURNS: Peut-être. C'est une autre chose. En tout cas, on est
encore dans le vague. On spécule beaucoup, en tout cas, rendu
là.
Mais je reviens à l'argument de fond qui me fait soutenir le fait
que les partis ne devraient pas pouvoir acheter plus de temps que ce qu'on leur
consacre gratuitement. Si vous avez des partis plus ou moins riches les uns que
les autres, celui qui est déjà plus riche qu'un autre, vous lui
donnez plus de chance, en subventionnant sa publicité, d'acheter encore
plus de temps qu'il n'en aurait acheté normalement. Encore une fois,
vous consacrez, vous donnez une certaine permanence à cette
inégalité de chance entre les partis au niveau de la
publicité. Je pense que tout le monde semble endosser la recommandation
du rapport Barbeau là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saint-Laurent, s'il vous plait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, j'avais une question que m'avait
posée le député de Maisonneuve, tout à l'heure, au
sujet de cette question de droit égalitaire.
Evidemment, la recommandation du rapport Barbeau, il faudrait la prendre
de deux façons. Il y a d'abord Radio-Canada et puis les autres
stations.
Le projet de loi que M. Bertrand avait déposé disait ceci
et cela va répondre à votre question: "Toutefois, l'exploitant
d'un poste de radio ou de télévision peut accorder gratuitement
aux partis reconnus on peut mettre peut ou doit selon les
modalités que nous adopterons dans la loi des périodes
d'émissions aux conditions fixées par le président
général des élections. Ces conditions doivent être
établies de façon à accorder à tous les partis
reconnus les mêmes avantages, eu égard au nombre de candidats
qu'ils présentent dans la région desservie par le poste dont il
s'agit. Seuls les agents officiels des partis reconnus peuvent conclure des
ententes avec l'exploitant d'un poste de radio ou de télévision
concernant les périodes d'émissions accordées gratuitement
à ce parti".
Nous reconnaissons le droit égalitaire, mais nous avons mis la
disposition suivante: "de façon à accorder à tous les
partis reconnus les mêmes avantages, eu égard au nombre de
candidats qu'ils présentent dans la région desservie par le poste
dont il s'agit".
C'est que, là, il faut se reporter en dehors des grands centres,
des grandes agglomérations qui sont surtout couvertes par Radio-Canada,
le canal 10, par exemple. Prenez nos régions, nous avons deux stations
de télévision et des postes de radio en quantité; il y en
a six. Evidemment, si nous sommes quatre partis, cela fait tout de suite seize
candidats. Alors, l'exploitant du poste de radio doit répartir
également le temps. Evidemment, si cette région, comme la
nôtre, par exemple, en même temps couvre Charlevoix, comme c'est le
cas, une partie du Saguenay, à ce moment-là, on demande que ce
soit fait, eu égard au nombre des candidats, compte tenu de ce que les
stations de radio peuvent couvrir comme territoire, si je peux employer ce
jargon du métier. Sur le principe de l'égalité, nous
sommes tout à fait d'accord.
M. BURNS: Je pense que, de la façon dont vous le verbalisez
actuellement, je peux facilement me dire d'accord sur cela. Comme je le disais
au député de Saint-Laurent tantôt, cela peut être au
niveau des techniques de mise en place de ce grand principe
d'égalité de chance face à la publicité en
particulier, au temps d'antenne, etc. C'est bien évident que si un parti
était tellement régional qu'il ne présentait des candidats
que dans la région de Montréal, il n'y aurait pas tellement une
belle jambe à aller exiger du temps d'antenne dans la région de
Chicoutimi ; d'ailleurs, je me demande s'il serait intéressé
à le faire. Au niveau de l'application sur le plan technique de cette
affaire, je suis bien d'accord qu'on tienne compte du facteur régional,
non pas de la représentativité du parti au niveau
régional, mais du nombre de candidats, parce que
représentativité laisse entendre déjà un appui
régional, alors qu'on parle plutôt de nombre de candidats en
lice.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Saint-Laurent.
M. BURNS: Dans ce cadre, je n'aurais pas de difficulté à
me ranger à l'opinion du député de Chicoutimi.
M. PEARSON: Quant au principe de la question d'un partage
égalitaire, je suis d'accord avec vous. En somme, ce qu'on discute, ce
sont des modalités d'application. Dans mon esprit, c'est secondaire. Je
voudrais discuter d'un autre principe que vous avez émis tantôt,
quant au contrôle en dehors, disons, du temps subventionné par
l'Etat. Vous mentionniez également un maximum d'heures qui pourraient
être achetées. Sur cet aspect, je serais beaucoup plus
réticent, parce qu'en somme, à ce moment-là, cela devient
un contrôle des moyens.
Un parti politique peut bien prendre son budget et en mettre une grande
partie dans de la publicité, dans des dépliants ou dans l'envoi
de...
M. BURNS: Cela ne touche pas les dépliants.
M. PEARSON: Je comprends, mais il en reste moins pour acheter du temps
à la télévision ou de l'espace dans les journaux. Un parti
politique peut bien faire sa campagne surtout à la
télévision, mais si vous arrivez et faites un contrôle des
moyens, je serais beaucoup plus réticent, je pense qu'il faudrait que ce
soit étudié beaucoup plus à fond. C'est
arrivé...
M. BURNS: II ne faut pas se leurrer, M. Pearson. Actuellement, en 1973,
cela va être de plus en plus vrai à l'avenir, le moyen de
communication avec la population, en plus du moyen qui est déjà
assez répandu qui s'appelle la presse écrite, va être la
presse électronique, il n'y a pas de doute là-dessus, ça
va être le médium de la télévision et de la radio.
Mais, c'est bien évident, ce moyen de communication va faire l'objet
d'un intérêt beaucoup plus grand pour les partis, c'est normal.
D'ailleurs, si vous regardez les campagnes électorales tant au Canada
qu'aux Etats-Unis, au Québec ou dans n'importe quelle région du
Québec même, la concentration a été faite surtout au
moyen de la communication électronique. Or, qu'est-ce qui arrive si vous
avez un parti... Si on admet au départ qu'il faut que les partis soient
égaux, autant que possible ils ne seront jamais
complètement égaux, c'est bien évident,
l'élec-torat va toujours les faire varier au moins, qu'on
contrôle ce moyen important de communication avec la population. Parce
que si vous avez, encore une fois, des partis riches et des partis pauvres,
qu'est-ce qui empêche un parti qui aurait je lance au hasard un
chiffre une caisse électorale de $50 millions, bien stocké
et il n'y a pas de problème, d'acheter, de réserver d'avance tout
le temps d'antenne dans le coin, dans le secteur, etc.?
M. HARDY: Cela est réglé par la loi. Le parti qui a
même $50 millions ne peut pas dépenser plus que tant. L'enveloppe
est limitée.
M. BURNS: Avec la possibilité que le parti a d'investir en dehors
de la période électorale et d'acheter... Je peux, par exemple,
être le parti d'opposition officielle et être le parti le plus
riche. Je donne cela comme exemple. Disons que le Parti québécois
est le parti le plus riche et il est le parti d'opposition officielle. Je
pourrais sérieusement damer le pion au Ralliement créditiste,
à l'Union Nationale ou au Parti libéral, qui serait le
gouvernement, en dehors de la période électorale, où je ne
suis pas contrôlé dans mes dépenses, en réservant du
temps, quelle que soit la période où l'élection arrivera,
en en réservant pour le mois prochain, et si l'élection n'a pas
lieu le mois prochain, en en réservant pour l'autre mois aussi et ainsi
de suite. Quand arrive la période électorale, j'ai
déjà un contrat avec lequel j'ai lié un certain nombre de
radiodiffuseurs; c'est cela le danger.
C'est l'obligation que je crée au radiodiffuseur et que je peux
faire tout simplement en réservant du temps. Ce qui arrive à ce
moment-là, c'est qu'avec mon argent j'ai lié les mains du
radiodiffuseur et, lui, arrive en période électorale et dit: Je
m'excuse, il me reste tant de temps à l'antenne, on va vous
répartir tant de temps. Je n'ai plus qu'à m'ajuster ensuite aux
normes des dépenses électorales comme parti riche.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Frontenac demande, depuis un certain temps, la parole.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est parce que je voulais poser une question
au député de Saint-Laurent. Le député de
Saint-Laurent semble il me corrigera si mon impression est mauvaise
en avoir contre une répartition égale du temps à
acheter, en dehors de celui qui serait permis par la loi ou qui serait
donné gratuitement. Est-ce bien votre position?
M. PEARSON: Mon idée, c'est, qu'on ait un partage
égalitaire entre les partis accrédités,
c'est-à-dire subventionnés par l'Etat, du nombre de minutes ou
d'heures à la télévision ou dans les journaux, qui sont
données gratuitement, d'accord. Mais après, il s'agit de choix
des moyens. A ce moment-là, qu'un parti décide d'acheter deux
heures et que, disons, il puisse se servir du reste de son budget dans d'autres
formes de publicité, c'est son affaire. Le député de
Maisonneuve mentionnait qu'il y avait des partis qui pourraient être
pauvres ou riches. Mais le but de la loi, c'est de limiter le maximum de
dépenses. Ce budget, un parti peut bien en faire ce qu'il veut. Il peut
bien arriver qu'un parti puisse prendre une grande partie de son budget pour la
télévision, mais cela ne veut pas dire nécessairement
qu'il va se faire élire avec ça. Il y en a d'autres qui vont
consacrer davantage à une publicité écrite.
Je trouve que, si l'on va jusque-là, on va un peu trop loin,
c'est-à-dire que, si on contrôle cette publicité, il faudra
appliquer le même principe ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'opinion du député de
Saint-Laurent est sensée, sauf qu'encore là il y a un
problème, comme vous le dites, d'utilisation des moyens. Supposons que,
dans ma région à moi, le medium par excellence, c'est la radio ou
la télévision ou les journaux, je peux très bien, avec mon
agent électoral, mon agent officiel, déterminer que X p.c. de mon
budget ira dans les media de communication. Il reste, cependant, que,
même dans ce cadre-là, la loi devrait prévoir des temps
limites pour que l'enveloppe globale de l'argent consacré à
l'utilisation des moyens électroniques soit limitée. Qu'il y ait
une certaine marge de flexibilité, cela je l'admets, parce que, vous
savez, il n'y a pas une campagne électorale qui se fait de la même
façon; tout dépend des régions. Il y a des
régions qui sont très mal desservies par les media
électroniques, qui sont même mal desservies par les journaux.
Alors, le candidat...
M. BURNS: II y a même des partis qui ont intérêt
à cacher certains de leurs candidats à la
télévision.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, d'ailleurs, il y a des
députés qui ont été élus aux
dernières élections et dont on ne savait même pas le nom.
On s'est retrouvé avec une liste d'inconnus. Alors, moi, je dis qu'il
faut accepter que l'Etat contrôle les dépenses électorales
et que l'Etat aussi prenne des dispositions pour que des partis politiques ne
soient pas avantagés par rapport à d'autres.
Quand on parle de caisse, comme en parlait tout à l'heure le
député de Maisonneuve, de partis riches, de partis pauvres et de
tout cela, je pense que cela va devenir de moins en moins vrai, cela. Il y a eu
bien des mythes là-dessus; d'ailleurs, quand nous allons étudier
le financement des partis comme tels, je ne parle pas des dépenses
électorales, on va se rendre compte qu'il y a pas mal de mythes
là-dedans. Un parti, par exemple et je prends l'exemple du Parti
québécois; cela n'insultera pas mon collègue qui
annonce qu'il a recueilli tant de centaines de milliers de dollars à
l'occasion d'une campagne de souscription, bien quelles que soient les sources
de financement qu'il ait eues, s'il a $600,000 ou $800,000 en caisse, c'est un
parti qui commence à être drôlement à l'aise.
A ce moment-là, pour ce parti comme pour un autre, on pourrait
vous demander...
M. BURNS: Je veux juste faire la distinction suivante: quand on annonce
qu'une campagne a rapporté $802,000 le printemps dernier, c'est $802,000
répartis sur la durée d'une année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, d'accord.
M. BURNS : A aucun moment le Parti québécois n'a,
même à la fin de cette campagne-là, $800,000 en caisse. A
ce moment-là, il a des engagements pour $800,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ecoutez, M. Burns...
M. BURNS: C'est la seule distinction que je voulais faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le même problème se pose pour
notre parti à nous. Il faudrait voir les chiffres, les états de
compte du parti pour savoir que nous avons certaines choses en caisse, et que
nous avons des choses à venir, qui viennent de nos partisans et qui sont
des contributions volontaires. Je n'ai jamais vu de contributions effarantes de
gros entrepreneurs, depuis que je suis dans le parti de l'Union
Nationale, ou de grosses maisons ou de grosses entreprises.
Le problème est que, quelle que soit la caisse du parti, si un
parti est bien organisé financièrement, il n'est pas besoin
d'avoir des millions pour faire des élections; ça, c'est un
mythe, encore. Il s'agit de savoir comment ce parti-là, selon la loi
c'est la loi dont nous parlons peut utiliser les fonds en termes
de publicité par le truchement des media, journaux, radio,
télévision, antenne communautaire, etc. Il ne faut pas, à
ce moment-là, pour prendre un terme qui me paraît être un
anglicisme, privilégier un parti par rapport à l'autre.
Prenez, par exemple, une région comme Montréal. Vous avez
beau noyer, pendant la campagne électorale, Montréal
d'émissions de radio et de télévision, ça n'a pas
l'effet que ça peut avoir dans une région comme la mienne
où l'auditoire est captif. Vous savez, à Montréal, le
nombre de stations qu'on peut prendre en dehors du Québec. Je ne vois
pas tellement... Pour ma part, en tout cas, même en campagne
électorale, je ferme cela, je ne l'écoute même pas,
ça m'ennuie, je préfère le contact, c'est plus efficace.
Il reste qu'en principe il faut déterminer, par le moyen de la loi, par
une prescription impérative de la loi, le temps gratuit alloué
aux partis politiques plus le temps que ces partis politiques peuvent se payer.
Cette répartition doit être telle qu'aucune formation politique ne
puisse avoir le haut du pavé et occuper les ondes à longueur de
journée, comme il me paraît indécent, dans
l'économie actuelle du fonctionnement de notre démocratie, que,
hors les périodes électorales, les partis politiques, usant des
fonds qu'ils ont, accaparent les ondes et diffusent des messages qui finissent,
d'ailleurs, par lasser tout le monde, des émissions, etc. Il faut
s'entendre sur les heures qui seront allouées gratuitement et que le
contribuable va payer ou que les stations de radio et de
télévision seront appelées à payer en partie avec
l'Etat, et que l'Etat s'entende, d'autre part, sur le nombre d'heures que
chaque parti politique peut se payer à même sa caisse. Autrement,
je puis être chef d'un parti qui dispose de $1 million à des fins
de publicité et je pourrais acheter du temps, tout le temps disponible,
ce qui désavantagerait les autres partis.
M. BURNS: Les meilleures périodes d'écoute.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les meilleures périodes
d'écoute.
M. PEARSON: Je suis d'accord avec vous si, dans votre esprit, en somme,
il s'agit de définir où commence l'abus, c'est-à-dire le
maximum de temps raisonnable à être accordé aux
différents partis, mais non pas en se basant sur tous les partis
naissants...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un maximum.
M. PEARSON: Le maximum de temps qu'il peut acheter à la
télévision. C'est-à-dire que ce qu'on considère
là, à partir de tel nombre d'heures, franchement, ça
devient de l'abus, en se basant sur la moyenne des partis qui, normalement,
doivent quand même avoir un minimum de finance pour faire une campagne
électorale.
M. LATULIPPE: M. le Président.
M. PEARSON: Là-dessus, je serais d'accord.
M. LATULIPPE: M. le Président, sur ce sujet, j'aimerais
également répéter la position de notre parti. Nous sommes,
pour notre part, favorables au droit égalitaire face aux media
d'information. Cependant, nous avons introduit une règle de gradation
je pense que cela répondrait un peu à ce que vous dites
qui reconnaît aussi qu'il doit exister une limite maximum pour ne
pas inonder les ondes, pour ne pas tanner le public avec les questions
électorales. Je pense qu'à trop agacer l'auditoire, on finit par
le dégoûter de la politique et finalement, au lieu d'avoir
quelqu'un qui va contribuer, il va se débarrasser de son vote au lieu
d'en faire quelque chose de valable. Nous considérons un peu ce qu'a
fait le projet de loi fédéral qui dit, par exemple, que les
stations de radio et de télévision devront accorder six heures et
demie de diffusion aux heures de pointe, réparties équitablement
entre les partis. Le trésor public rembourse 50 p.c. des frais d'achat
et du temps alloué. C'était dans le Soleil du 23 juin.
Je pense qu'on recoupe essentiellement la même chose: nous
répartissons sur huit heures au lieu de six heures, pour tous les partis
politiques ensemble. Ce qui veut donc dire que s'il y a quatre partis,
ça fait deux heures sur chaque poste de radio et de
télévision, les quatre premières heures étant
payées par le trésor public, les deux suivantes
remboursées à 50 p.c. et les deux dernières aux frais du
parti.
M. PEARSON: Sur chaque poste?
M. LATULIPPE: C'est sur chaque poste, parce que c'est huit heures
pendant toute la période électorale. Je considère que
c'est déjà beaucoup, et ça comprend également la
publicité au niveau du comté. Sur chaque poste, ça
comprend la publicité pour le parti et pour le candidat du comté,
sauf les émissions mises gratuitement au service des divers partis
politiques, mais cela sur une base égalitaire au niveau de chaque
région ou comté.
Lorsqu'on arrive aux émissions payées, nous
prévoyons ce mécanisme. Je pense que cela peut constituer un
mi-chemin, constituer également un mécanisme de freinage qui peut
être appréciable. Les partis les moins bien dotés, qui sont
généralement aussi les partis les moins représentatifs,
n'y auront peut-être pas accès parce qu'ils n'auront
peut-être pas les moyens de se le payer ou décideront d'investir
leurs fonds vers d'autres moyens d'action. Ce sera un choix.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous dites six heures.
M. LATULIPPE: Nous disons huit heures.
M. PEARSON: Huit heures sur chaque poste, à Montréal
ça ferait trente-deux heures, il y a quatre postes.
M. LATULIPPE: De toute façon, vous ne pouvez pas dire six heures
à un poste puis une demi-heure à l'autre.
M. PEARSON: Moi, je pensais que c'était l'ensemble de la
publicité possible à la télévision.
M. LATULIPPE: Cela reste toujours l'ensemble. Si vous dites que la
télévision va distribuer six heures, c'est six heures
distribuées sur tous les canaux et non simplement au canal 10 et puis
rien au canal 2. Il faut que ce soit réparti, de toute façon,
parce que la base de calcul est le choix des partis politiques pour tel poste
ou tel poste selon les heures d'écoute.
Il faut limiter ça aussi parce que, pour les heures
d'écoute pour tout parti politique, il y a un choix; il y a des heures
qui sont moins rentables que d'autres et c'est pour ça que je dis: Sur
chaque poste.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Latulip-pe, prenons notre calcul de huit
heures. Chez nous, il y a deux stations de télévision, je prends
cet exemple que je connais bien. Disons qu'il y a quatre partis politiques aux
prochaines élections, ce qui ne veut pas dire qu'il y en aurait
seulement quatre, il peut y en avoir six, mais prenons le chiffre de quatre.
Cela voudrait dire, chez nous, sur une période de 32 jours que cela
ferait 256 heures d'émissions politiques.
M. PEARSON: C'est ça.
M. LATULIPPE : Non, absolument pas. C'est huit heures globales pour tous
les partis. Ces huit heures sont redivisées entre les partis.
M. BURNS: Quatre heures réparties...
M. LATULIPPE: Cela veut dire deux heures seulement par parti.
M. BURNS: Quatre heures. Avec deux postes, il y aura quatre heures par
parti.
M. LATULIPPE: S'il y a deux postes, cela fait quatre heures par
parti.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, vous arrivez encore à 128.
M. BURNS: Non, non, selon sa proposition, vous auriez huit heures par
poste, si je comprends bien.
M. LATULIPPE: Oui, huit heures, au total, par poste.
M. BURNS: Ce qui ferait 16 heures chez vous, où vous avez deux
postes, réparties entre quatre partis, s'il y a quatre partis. Cela
voudrait dire quatre heures à chaque parti durant la période de
32 jours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est limitatif M. LATULIPPE: C'est
très limitatif.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II ne faut pas oublier une chose. C'est qu'il
y a le parti politique, comme tel, mais il y a le candidat dans les
circonscriptions et dans les régions.
M. BURNS: Vous savez, ce n'est pas si bête que ça. Les
quatre heures, si on prend l'exemple de votre région, à
Chicoutimi, l'ensemble de la région, je ne veux choquer personne qui ne
soit pas de Chicoutimi et qui se sente délaissé...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Le royaume de Saguenay.
M. BURNS: C'est ça. La région desservie par les deux
postes que vous mentionnez. Si, au cours d'une période de 32 jours,
disons, chaque parti a quatre heures à sa disposition, il me semble
qu'il va vraiment utiliser son maximum de temps. Parce que la plupart de ces
émissions sont souvent, d'abord, des spots d'une minute, si vous me
passez l'expression du milieu, ou elles peuvent être aussi des
émissions de quinze minutes. Je vois rarement un parti politique qui
soit capable de capter l'attention de ses auditeurs pendant plus d'une
demi-heure à la fois. Disons qu'habituellement, je pense, en tout cas,
à l'expérience passée, les partis politiques qui
réservaient du temps le réservaient par périodes de quinze
minutes.
UNE VOIX: En cinq minutes.
M. BURNS: C'est souvent en cinq minutes, beaucoup plus, parce que cela a
plus de punch.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne suis jamais allé plus loin que
six minutes.
M. PEARSON: On peut jouer là-dessus.
M. LATULIPPE: M. le Président, j'aimerais dire que nous, nous
proposons huit heures, mais le gouvernement fédéral, dans son
projet de loi, propose six heures et demie c'est encore plus limitatif
que nous réparties équitablement. Il faudrait
peut-être interpréter équitablement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Là, il y a des modalités
techniques qu'il faudrait discuter.
M. PEARSON: En somme, cela est pour les partis.
M. LATULIPPE: Pour les partis et les candidats.
M. PEARSON: Et les candidats.
M. LATULIPPE : Notre proposition ne comprend pas les émissions
offertes gratuitement par le poste local...
M. PEARSON: D'accord.
M. LATULIPPE: ... ou la chaîne nationale au niveau des partis.
M. PEARSON: C'est ce que je voulais savoir. Autrement, si cela
n'incluait pas les candidats, je peux bien, comme candidat, supposons que j'ai
$20,000 chez moi, en prendre juste $14,000; bien, je mentionne le nom de mon
agent officiel et je fais de la publicité pour le parti. C'est
considéré comme de la publicité d'un candidat.
Cela pourrait s'ajouter à cela. Alors, cela comprend les
deux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais là, je ne serais pas tout à
fait d'accord parce que je considère qu'il faut tenir compte du parti
et, d'autre part, qu'il faut tenir compte du candidat parce que...
M. PEARSON: Je n'ai pas dit que je suis d'accord avec lui, je lui ai
demandé ce qu'il voulait dire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, parce qu'il y a les problèmes
régionaux, il y a la personnalité du candidat, également,
qui peut être très importante, à la fois pour lui, pour son
comté et pour le parti.
M. LATULIPPE: Mais disons que le choix est laissé... Si les
candidats ont, disons, quatre heures, le choix appartient au parti et aux
candidats. Ils s'entendent entre eux et choisissent...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, d'accord, mais il reste que cela ne se
fait pas comme cela quand on est en campagne électorale. Chacun veut
bien avoir sa part du gâteau. Il ne faut pas être naif,
là-dedans.
M. LATULIPPE: Mais je suis quand même persuadé qu'il y a
moyen de négocier certaines ententes entre le parti et le candidat, au
sein de
son propre parti. D doit y avoir des possibilités dans ce
domaine.
D'ailleurs, je prétends que la proposition fédérale
est encore plus sévère que cela.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Plus sévère que cela, cela ne
veut pas dire qu'elle est meilleure.
M. LATULIPPE: Cela veut quand même dire, aussi, que je trouve que
cela fait beaucoup, huit heures, pour 32 jours, surtout si cela fait, puisqu'il
y a deux postes, quatre heures par parti. Comme il y en a quatre, cela fait
seize heures. Seiz heures, sur une période de division de 32 jours, je
trouve que cela fait une inondation, surtout avec des spots d'une minute, des
choses comme cela.
A mon point de vue, je trouve que, par le passé, l'usage qui
était fait, surtout des ondes, spécialement peut-être dans
les petites régions, a constitué un abus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bien oui!
M. LATULIPPE: Cela, par tous les partis politiques, nous comme les
autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce qui a, nous autres, chez nous,
discrédité...
M. LATULIPPE: Cela a été un abus au niveau de
l'utilisation des ondes. Par exemple, les dernières journées,
qu'est-ce qu'on entend? 50 p.c. du temps est réservé strictement
à des messages à incitation électorale.
M. HARDY: Cela doit donner une certaine nausée aux auditeurs ou
aux téléspectateurs.
M. LATULIPPE: Que voulez-vous que je vous dise? Les faits sont
là, c'est cela.
M. HARDY: Cela ne sert peut-être pas les partis qui font cela.
M. LATULIPPE: Peut-être pas. M. BURNS: Tous les partis le
font.
M. LATULIPPE: On le fait tous, disons, pour une certaine part et on
arrive, au bout, et il ne reste plus de temps pour les autres. Ajoutons
là-dessus les avantages aux indépendants et on se retrouve avec
de drôles de problèmes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme le disait mon professeur, c'est une bien
grave question que nous ne pourrons pas régler aujourd'hui.
M. HARDY: M. le Président, est-ce que les honorables
députés siégeant à votre gauche ont terminé
leurs observations?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour le moment.
M. HARDY: Pour le moment, oui. M. le Président, d'abord, je dois
dire, sous réserve d'une étude plus approfondie des propositions
qui ont été formulées ce matin, que le document de travail
déposé par le député de Chicoutimi et ce qu'avaient
déjà formulé le député de Frontenac et le
député de Maisonneuve constituent sûrement des
éléments intéressants, que nous allons étudier. Si
les députés siégeant à la commission sont d'avis
que les propositions qu'ils avaient à formuler sur le problème du
financement par l'Etat, des partis politiques, sont épuisées,
j'espère, à une séance subséquente, être en
mesure de formuler les propositions du parti ministériel.
Je voudrais simplement, à la suite des dernières
discussions qui viennent de se dérouler, dire que, pour ma part, je ne
peux accepter le principe que les seuls temps d'antenne mis à la
disposition des partis politiques puissent être ceux payés par
l'Etat. Le député de Saint-Laurent l'a mentionné,
également le député de Chicoutimi, il faut quand
même, tout en retenant le principe d'un certain plafond pour
éviter les abus auxquels a fait allusion le député de
Maisonneuve, garder une certaine souplesse. Il peut arriver que, dans une
partie de la province ou dans certains secteurs, le meilleur moyen de
communiquer avec l'électorat. ce soient les media, soit la
télévision ou la radio. Mais il peut très bien arriver
que, dans d'autres secteurs, ce soient d'autres moyens. Alors, à ce
moment-là, on serait injuste si on disait que chaque parti politique ne
pourra utiliser les ondes que pendant telle période. Cela pourrait
défavoriser certains candidats qui sont dans une situation telle que le
seul moyen peut-être d'atteindre leurs électeurs, ce sont les
ondes. Ce qui est important, à mon avis, c'est, d'abord, que le montant
global des dépenses d'un candidat ou d'un parti soit limité, ce
qui est déjà le cas; cela, c'est bien important.
Il y aurait peut-être possibilité qu'il y ait un maximum de
temps où les partis politiques pourraient utiliser les ondes. Je suis
d'accord aussi pour éviter des abus, quoique cela ne paraisse pas
tellement clair ce genre d'abus dont le député de Maisonneuve a
parlé tantôt, à cause de la limitation de l'enveloppe
globale. Mais dire qu'un parti politique ne pourra avoir que le temps mis
à sa disposition gratuitement, je pense que c'est injuste. C'est
injuste, parce qu'encore une fois on ne respecte pas suffisamment la
diversité de l'électorat, la diversité des conditions
locales. Ce qui est important, à mon avis, en démocratie, c'est
que les partis politiques et les candidats puissent communiquer avec leurs
électeurs, puissent dire aux électeurs leur programme et leurs
idées. Encore une fois, il peut arriver que, dans certains cas, le seul
moyen ou le meilleur moyen d'y arriver, ce soient les ondes. Dans d'autres cas,
cela peut
être une publicité écrite distribuée de porte
en porte, des réunions où on loue des salles. Il faut laisser une
certaine marge de manoeuvre.
M. BURNS: Ce qui n'entre pas du tout dans le même cadre. C'est
autre chose. Vous pouvez me dire qu'il y a encore des candidats qui
communiquent avec leurs électeurs avec des tam-tams, puis des signaux de
fumée. A part cela, j'ai l'impression que ce sont les media habituels
qui sont utilisés.
M. HARDY: Ce n'est pas nécessairement...
M. BURNS: Quant au reste, la location des salles, les réunions de
cuisine ou tout ce que vous voudrez qui peut être fait d'une autre
façon pour communiquer avec l'électeur, cela ne vise pas cet
aspect, c'est déjà compris.
M. HARDY: Cela le vise parce que si vous avez...
M. BURNS: C'est déjà couvert par...
M. HARDY: Vous avec une enveloppe globale.
Si vous vous décidez, vous, dans de telles circonstances, que
vous allez prendre les deux tiers de votre enveloppe globale pour les consacrer
à de la publicité écrite, à cause des circonstances
locales qui font que votre meilleur moyen de communication, c'est la
publicité écrite, et que votre voisin ou un autre candidat
ailleurs en province, lui, à cause d'autres circonstances, décide
que ce sont les ondes qui sont son meilleur moyen, pourquoi allez-vous le
limiter? Il faut laisser, encore une fois... Il ne faut pas entraver le
principe de la meilleure communication. La meilleure communication, ce sont les
gens en cause dans...
M. BURNS: J'aimerais que le député me prouve qu'en
limitant le nombre d'heures d'antenne à chaque parti politique, vous
limitez les gens dans leurs dépenses. Je ne comprends pas du tout le
député là-dessus. Je vais vous donner l'exemple qui semble
être en dessous de toute votre argumentation. Si vous dites que, dans une
région, le temps d'antenne ou la communication par voie de
télévision, ce n'est pas le mieux, mais que c'est le document
écrit, c'est le porte-à-porte...
M. HARDY: La limitation ne pose pas de problème. La
limitation...
M. BURNS: Cela ne pose pas de problème, certain. L'argent que
vous pourriez faire...
M. HARDY: Mais le contraire, par exemple. Si je suis dans une
région, à cause de son étendue ou pour x raisons, si je
suis dans une région où...
M. BURNS: Si vous êtes dans une région, M. le
député de Terrebonne, où la façon de communiquer,
c'est la télévision, tout le monde est sur un pied
d'égalité. Vous n'êtes pas injustement traité si vos
adversaires sont de même...
M. HARDY: Dans le comté de Terrebonne, comme candidat, je ne me
sers pas de la télévision parce que nous sommes noyés dans
le grand tout de Montréal. Cela ne me donne rien d'aller à la
télévision en période électorale. Par contre, si je
suis dans une région excentrique de la province où il y a une
station c'est l'exemple que donnait le député de
Chicoutimi il peut arriver que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Excentrique au sens géographique.
M. HARDY: Oui. Mais il arrive parfois que les régions
excentriques ont au moins une personnalité très
marquée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci.
M. HARDY: Je fais une comparaison entre mon cas ou le cas des gens qui
sont dans la région métropolitaine et le cas des candidats qui
sont dans des régions éloignées. Si on nous met tous sur
un pied d'égalité, c'est injuste.
M. BURNS: Ce n'est pas injuste. M. HARDY: Oui, c'est injuste.
M. BURNS: Si vous n'en avez pas besoin dans votre région, vous
allez faire un autre genre de publicité. C'est tout.
M. HARDY: Oui, mais si je limite ceux-là dont c'est le principal
véhicule, les média, les ondes... Pardon?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est là que cela devient...
M. HARDY : Oui, cela devient important.
M. BURNS: Mettons une limite, à ce moment-là, qui tienne
compte de ceux qui en ont bien besoin.
M. HARDY: Qu'on mette un maximum, mais que ce ne soit pas rigide, qu'on
ne dise pas: Chaque candidat ou chaque parti n'a droit qu'à tant
d'heures de télévision; qu'il y ait une certaine marge de
manoeuvre pour justement respecter les particularismes locaux.
M. BURNS: Votre suggestion, M. le déput de Terrebonne, à
mon avis, porte à faux. C'est très facile de savoir quelles sont
les régions où c'est le plus nécessaire, de faire une
espèce d'échelonnement et de dire, à ce
moment-là..
M. HARDY: C'est-à-dire que ce n'est pas s
facile que cela. C'est chaque candidat et cela dépend de la
personnalité du candidat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, la personnalité du candidat.
M. HARDY (Chicoutimi): Tel candidat X pourra faire passer ses
idées à la télévision alors que, dans une
même région, dans une même circonscription, moi, candidat X,
à cause de certains facteurs, je ferai mieux passer mon message à
la télévision. Par contre mon adversaire, lui, c'est par un autre
moyen. Pourquoi alors encarcaner les gens? Pourquoi ne pas leur laisser une
certaine liberté de s'exprimer? Si moi, je m'exprime plus facilement en
faisant des réunions de cuisine...
M. BURNS: Oui, vous me donnez raison. Il n'y a pas de problème
à cela.
M. HARDY: Bien oui, il y a un problème.
M. BURNS: Moi, si je me présente dans le comté de
Frontenac contre mon bon ami M. Latulippe...
M. HARDY: Oui.
M. BURNS: ... et que lui, il passe plus à la
télévision que moi dans le comté de Frontenac, il fera de
la télévision et moi je passerai des tracts.
M. HARDY: Oui, justement, c'est injuste. M. BURNS: Bien non.
M. HARDY: Justement, vous avez le meilleur exemple. Vous prenez Burns et
Latulippe dans le comté de Frontenac. Par hypothèse, Burns passe
mieux à la télévision; Latulippe, lui, c'est en
rencontrant les gens, en leur donnant des tapes dans le dos qu'il passe mieux.
Alors, si vous, on vous limite à la télévision, vous
favorisez votre adversaire pour qui le contact personnel est le grande
chance.
M. BURNS: Pas du tout. Tout ce que je dis à ce moment-là,
c'est: Donnez-moi un temps d'antenne gratuitement, que M. Latulippe pourra
utiliser mais qu'il n'utilisera pas parce que cela ne l'intéresse pas
dans votre exemple, mais donnez-m'en suffisamment. C'est tout, c'est cela que
je veux dire.
M. HARDY: "Suffisamment ", cela veut dire quoi? Cela veut dire, cela
peut arriver, même le suffisamment dont vous parlez... Quoique je
n'écarte pas l'idée d'un maximum, je dis que ce que vous
proposez, c'est une égalité rigide...
UNE VOIX: Exact.
M. HARDY: ... de temps. Moi, je dis que c'est injuste pour la personne
qui fait mieux passer son message à la télévision et qui a
de la difficulté à le faire passer par d'autres moyens. Elle va
être pénalisée parce que vous la mettez dans un cadre bien
restreint. Elle va utiliser son temps de télévision et
après cela elle ne pourra plus rien faire si elle n'a pas d'autres
moyens.
M. BURNS: M. Hardy, vous savez fort bien...
M. HARDY: Vous savez fort bien qu'il y a des gens qui ne passent pas
à la télévision.
M. BURNS : Oui, je sais très bien cela. Vous savez fort bien
aussi que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On en envoie d'autres.
M. BURNS: Même si je passe ou que vous passez très bien
à la télévision ou quoi que ce soit, il y a un maximum de
saturation que vous ne pourrez pas dépasser. Vous allez écoeurer
vos électeurs si vous êtes là toutes les quinze
minutes.
M. HARDY: D'accord. A ce moment, il n'est pas nécessaire de
réglementer cela, c'est à chacun d'utiliser...
M. BURNS: A ce moment, il y a cette espèce de moyenne. Il y a une
expérience qui existe, des partis politiques...
M. HARDY: Là-dessus, M. le Président, je pense bien qu'on
pourra discuter très longuement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais je pense qu'au fond, M. le
Président, tout le monde s'entend sans vouloir le dire. C'est que tout
le monde est d'accord pour donner des chances égales.
M. HARDY: Oui. Mais chances égales ne veut pas dire
périodes égales.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Tout le monde s'entend pour qu'il y ait un
maximum. J'ajoute que, dans la détermination du maximum, il y ait une
certaine flexibilité en ce qui concerne les périodes gratuites et
celles que le parti ou le candidat, le cas échéant, peut
acheter.
M. HARDY: D'accord!
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Que cela ne dépasse pas... enfin qu'un
minimum soit établi qui donne une chance à tout le monde, qu'un
maximum soit établi qui ne favorise pas indûment un parti
plutôt qu'un autre.
M. HARDY: D'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Remarquez que mécaniquement ce n'est
pas facile à déterminer parce qu'il y a toutes les conditions,
les grandes régions, les régions excentriques comme disait notre
cher ami, le député de Terrebonne; il y a la personnalité
du candidat, il y a des problèmes régionaux, etc., qui peuvent
exiger qu'on soit présent plus à la télévision que
dans les petites réunions ou le contact personnel.
Qu'on fasse moins de contacts personnels. Je crois qu'on s'entend tous
là-dessus: II faut s'interroger maintenant sur la mécanique qui
va permettre d'établir ce minimum, cette chance d'égalité
pour tout le monde, et un maximum sans pour autant geler de façon
radicale les droits du candidat ou de son parti d'utiliser certaines
périodes à ses frais, d'acheter certaines périodes
à ses frais. Je crois qu'on a un consensus sans l'avoir, sans le
déclarer. Parce que quand le député de Maisonneuve
dit...
M. HARDY: Le député de Maisonneuve a dit que si,
alors...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): ... que c'est injuste de faire telle chose, que
le député de Terrebonne dit que ce n'est pas injuste, je pense
qu'ils ont tous les deux raison. C'est entre ce minimum et ce maximum et ce
coefficient de flexibilité que peut se situer le juste milieu, qui n'est
pas mécaniquement facile à déterminer. C'est pour cela
que, dans le projet de loi de M. Bertrand, on avait introduit un proviso afin
de couvrir le cas des régions, le cas des partis et la
représentativité des partis en rapport avec les régions ou
avec l'ensemble du territoire du Québec. Là, on pourrait discuter
ad infinitum sur des possibilités.
Ce que je tiens à souligner, c'est qu'il faut qu'il y ait des
chances égalitaires, des chances égales pour tous les partis
politiques et que, dans le temps qui pourrait être alloué aux
partis politiques pour acheter des périodes, dans cette marge-là,
ce soit déterminé de façon que pour ce que le
député de Maisonneuve appelait les partis riches et les partis
pauvres disparaisse ce danger d'un abus, d'une utilisation massive,
même inutile, souvent inutile, d'ailleurs, par des partis politiques qui
ont plus de fric que d'autres.
M. PEARSON: Je pense qu'on s'en vient, avec vos réflexions, vers
quelque chose, une solution qui serait raisonnable. Tantôt, le
député de Frontenac nous mentionnait qu'il y a des endroits
où on utilisait 50 p.c; c'est vraiment un abus. Dans une région
comme la vôtre, où ces media sont quand même indispensables,
à combien d'heures considérez-vous que ce serait raisonnable,
à partir d'un minimum d'heures, et où commencerait...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vais vous dire, M. le député
de Saint-Laurent, que nous sommes justement à préparer un
document que nous vous soumettrons, ici à la commission, qui sera une
indication de ce que nous croyons être raisonnable pour rejoindre
justement les préoccupations de tout le monde. A partir de ce texte et
des textes qui seront présentés par d'autres, on pourra reprendre
la discussion et là, en arriver à un consensus beaucoup plus
formel.
M. PEARSON: D'accord.
M. HARDY: M. le Président, je suis d'accord sur ce que le
député de Chicoutimi vient de dire. J'avais une dernière
observation à formuler sur le texte qu'a repris tantôt le
député de Frontenac. Je suis totalement en désaccord sur
l'idée d'obliger la presse écrite à fournir gratuitement
de la publicité aux partis politiques.
C'est d'abord parce que je ne vois pas en vertu de quel principe on
pourrait obliger les journaux à donner de l'espace.
M. LATULIPPE: D n'est pas question de le donner gratuitement. S'ils
veulent le donner, qu'ils le donnent sur une base égalitaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'ils le donnent à des tarifs
ordinaires.
M. HARDY: Ah! bon, je m'excuse.
M. LATULIPPE: Je parle de quatre partis, disons que les premières
parties seraient remboursées par l'Etat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II ne faut pas nous voler.
M. HARDY: C'est déjà précisé dans la loi
actuellement. Actuellement, ils n'ont pas le droit de vendre la
publicité plus cher en période électorale qu'en
période normale. D'accord.
M. LATULIPPE: Moi, je fais référence à des partis
subventionnés.
M. LEDUC: Un tout petit commentaire. La loi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Etes-vous membre de notre commission?
M. LEDUC: Est-ce que je peux participer aux débats et faire un
commentaire?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. M. BURNS: Un instant, je le sais pas
là. M.TREMBLAY (Chicoutimi): On va aviser.
M. LEDUC: La loi dit qu'un media d'information imprimé n'a pas
droit de charger plus cher en période électorale que les taux
qu'il
charge en dehors des périodes électorales. Pour contourner
la loi, certains media d'information ont sur leur carte de tarifs un taux dont
ils se servent en dehors des périodes électorales à 10
p.c, 15 p.c. ou 20 p.c. plus cher et lorsque vient la période
électorale on paie 10 p.c., 15 p.c. ou 20 p.c. plus cher. Et c'est le
même taux quant aux media d'information que ceux qui sont payés
par un politicien qui, au moment d'une épluchette de blé d'Inde,
fait une annonce dans son journal local; il paye le taux politique. Ils
contournent la loi comme ça.
M. HARDY: Je pense que...
M. LEDUC: Il faudrait, je pense, au niveau des dépenses
électorales et de la publicité, s'organiser de façon que
le prix de l'annonce, qu'elle soit pour un cendrier ou pour une partie de
blé d'Inde ou que ce soit une annonce politique, soit calculé au
même taux national qui est payé par tout le monde.
M. HARDY: II y aurait peut-être lieu de préciser la loi sur
ce point, mais je pense qu'elle est quand même assez précise. Ceux
qui font de telles choses ne respectent pas la loi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici le truc qu'ils utilisent, M. le
député de Terrebonne. C'est qu'ils augmentent les frais de
production. Us exigent le même tarif à la ligne agate mais les
frais de production sont tels qu'ils reprennent leurs 20 p.c. et 25 p.c. de
plus.
M. HARDY: De toute façon, M. le Président, comme je l'ai
mentionné tantôt, nous allons nous pencher très
sérieusement sur les propositions formulées par les
représentants des partis siégeant à votre gauche et je
propose que notre sous-comité se réunisse de nouveau le mercredi
29.
J'avais d'abord pensé que l'on se réunisse la semaine
prochaine. Mais on m'a fait part qu'il y avait une entente entre le leader
parlementaire du gouvernement et les autres partis politiques pour qu'il n'y
ait pas de commission parlementaire la semaine prochaine à cause de la
réunion de l'Association des parlementaires du Commonwealth, section
canadienne. La réunion a lieu ici à Québec. Le programme
s'en échelonne sur toute la semaine.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les participants viennent même dans les
régions excentriques.
UNE VOIX: C'est vrai.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils viennent chez nous.
M. HARDY: Je propose, M. le Président, que notre prochaine
séance ait lieu le mercredi 29 août, à dix heures.
LE PRESIDENT (M. Houde Limoilou): Alors, la commission ajourne ses
travaux au 29 août, dix heures.
(Fin de la séance à 12 h 36)