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Etude de modifications au règlement
de l'Assemblée nationale
(Dix-sept heures trente-six minutes)
Le Président (M. Richard): Je déclare la
séance de la commission de l'Assemblée nationale ouverte et je
voudrais constater les présences.
M. le député de Maisonneuve, Mme le député
de Vaudreuil-Soulanges, M. le député de Prévost, M. le
député de Jonquière, M. le député de
Drummond, M. le député d'Abitibi-Ouest, M. le
député de Saint-Jean, M. le député de Terrebonne,
M. le député de Johnson, M. le député de Laval, M.
le député de Saint-Louis.
Il faudrait peut-être que nous proposions un rapporteur de la
commission.
M. Cardinal: Pourrait-on proposer M. Vaillancourt
(Jonquière)?
Remarques préliminaires
M. Burns: M. le Président, sur la proposition du
vice-président de l'Assemblée nationale, je suis
entièrement d'accord avec sa suggestion. D'autre part, j'aimerais tout
de suite vous souligner surtout à l'intention de nos amis d'en
face un oubli de ma part. Il y a des précédents dans ce
domaine, je sais fort bien que nous ne pouvons pas régler le
problème ici, en commission, et qu'il faudra y revenir
éventuellement à l'Assemblée nationale. J'aurais dû,
dans la motion d'envoi tout à l'heure, demander le consentement de la
Chambre pour que cette commission soit considérée comme une
commission plénière, c'est-à-dire qu'il ne soit pas
nécessaire d'avoir un rapport écrit, avec toutes les
formalités que cela comporte.
Je vous fais simplement cette suggestion dès maintenant, tout en
admettant que ce n'est pas ici que la décision devra se prendre, puisque
l'ordre de la Chambre n'en faisait pas mention. Je connais des cas où
cela s'est fait dans le passé, pour des raisons d'ordre pratique, pour
éviter que des fonctionnaires se mettent à préparer un
rapport, que le rapporteur se mette à vérifier son exactitude et
tout ce que vous voulez et que, par la suite, ce soit rapporté en
Chambre. Donc, c'était pour des questions d'ordre pratique. Le sujet qui
nous préoccupe cet après-midi est un sujet quand même
très restreint, selon la motion d'envoi qui a été faite
à la Chambre.
C'est la seule chose que je voulais faire. Je ne pense pas que nous
ayons autorité, M. le Président, pour en décider ici.
C'est un peu un préavis que je donnais à mes deux amis, les
leaders des partis de l'Opposition, en leur indiquant qu'éventuellement
je leur demanderais probablement leur consentement pour que le rapport soit
fait comme si nous avions siégé en commission
plénière.
M. Lavoie: II ne faudrait pas oublier, vous l'avez dit d'ailleurs
à juste titre, que nous n'avons pas cette autorité ici. Je pense
bien qu'il faudrait prendre en considération l'article 137 du
règlement, où il est dit: "1. La commission de l'Assemblée
nationale s'occupe de toute question que l'Assemblée lui soumet ou qui
n'a pas été confiée spécifiquement à une
autre commission. 2. Elle peut établir le règlement de
l'Assemblée et des règles de pratique pour le bon fonctionnement
des commissions élues; ce règlement ou, j'imagine, toute
modification et ces règles sont soumis à
l'Assemblée pour approbation."
C'est seulement, ici, une étape de consideration et je pense que
toute proposition, tout rapport que fera la commission devra normalement,
à moins qu'il n'y ait consentement, faire l'objet d'un débat
à l'Assemblée nationale.
M. Burns: On s'entend.
M. Lavoie: On s'entend très bien.
M. Bellemare: Sil y a unanimité...
M. Burns: S'il y a unanimité. A l'Assemblée et non
pas ici. C'est un peu un préavis que je vous donnais. Tout cela pour
vous dire que je suis entièrement d'accord pour que le
député de Jonquière soit rapporteur.
M. Bellemare: Les débats sont-ils enregistrés?
M. Burns: Oui. N'est-ce-pas? M. le Président, nous sommes
peut-être prêts à prendre le vote sur cette motion
désignant le rapporteur?
M. Bellemare: Adopté. M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. M. le
député de Jonquière sera le rapporteur de la
commission.
M. Burns: M. le Président, si vous me le permettez, selon
la motion d'envoi, j'avais proposé, et cela avait été
adopté par l'Assemblée nationale, que ce qui paraît
aujourd'hui aux affaires du jour, à l'article 2, fasse l'objet de nos
discussions, à la suite d'une discussion que j'ai eue vendredi avec le
député de Laval et le député de Johnson. Je
proposerais, M. le Président, que nous commencions à examiner
l'un après l'autre les sujets qui paraissent à l'article 2 et
qu'on peut grouper en trois éléments. D'abord, le premier
paragraphe que l'on retrouve après les mots "comme suit:", qui concerne
l'article 144. Le deuxième et le troisième paragraphe, qui
concernent l'article 150, et le quatrième paragraphe, dans un
troisième paragraphe, qui concernent l'article 150, et le
quatrième paragraphe, dans un troisième élément,
qui concerne l'article 177 de notre règlement. J'en fais la proposition,
M. le Président, pour qu'on les discute dans cet ordre.
M. Bellemare: Peut-être que si...
M. Burns: Et j'ajouterais un quatrième
élément, la durée de la période de questions, tel
que la motion d'envoi en faisait mention cet après-midi.
Le Président (M. Richard): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Lavoie: Etant donné qu'il y a un de nos
collègues d'Assemblée qui n'est pas ici actuellement et qui a
tenu quelques propos à l'Assemblée, le député de
Rouyn-Noranda, lorsqu'il a été question d'obtenir le consentement
de l'Assemblée pour que deux commissions siègent en même
temps que les travaux de la Chambre, je voudrais m'assurer que, s'il a
donné son consentement, qu'il avait le droit de retenir, à ce
moment il l'a donné avec l'impression qu'on discute la question qu'il a
inscrite au feuilleton.
M. Burns: Je pensais qu'il se desservait, parce qu'il pouvait
nous faire un discours de 20 minutes avec sa motion tandis que maintenant il
n'est même pas présent à la commission. Si on en discutait
en son absence et si on adoptait, par hasard, sa suggestion, on lui
enlèverait l'occasion de faire un beau discours à
l'Assemblée nationale. Je n'ai pas d'objection à ajouter, M. le
Président, dans ma motion, avec le consentement de la commission, un
quatrième élément qui serait la prise en
considération de l'article... je pense que c'est aux environs de
l'article 34...
M. Bellemare: C'est aussi en vertu du feuilleton de mercredi...
C'est l'article 32.
M. Burns: Je ne pense pas qu'on ait à discuter de la
motion qui est inscrite au nom du député de Rouyn-Noranda, mais
on a plus à discuter de l'article 32, justement, qui nous dit: "A
l'heure fixée pour l'ouverture d'une séance, le président
fait son entrée, les députés et le public se lèvent
et ils observent un moment de recueillement." L'objet de la question ou de la
suggestion du député de Rouyn-Noranda était de remplacer
le moment de recueillement par une prière.
M. Bellemare: Une prière ordinaire.
M. Burns: Alors, c'est le cinquième élément
que j'ajoute à ma proposition.
M. Bellemare: Au quatrième élément, j'avais
préparé une proposition. Je peux la laisser tomber si le leader
s'en approprie. Je n'ai pas d'objection que ce soit ailleurs.
M. Burns: Ce sont uniquement les points en discussion que je
proposais. C'est un ordre du jour, vous pourrez faire votre motion à ce
moment.
M. Bellemare: Quand on arrivera là, c'est simplement ce
que vous avez ajouté...
M. Burns: D'accord.
M. Lavoie: Peut-être qu'on pourrait procéder. Je
serais prêt à proposer pour que vraiment le travail soit...
D'accord?
M. Burns: Est-ce qu'on est d'accord sur cet ordre du jour?
Adopté?
Le Président (M. Richard): D'accord sur l'ordre du jour.
Adopté.
M. Lavoie: Pour faciliter les travaux, les rendre le plus
fonctionnels, le plus rapide possible pour que personne ne perde son temps, je
pense bien que je m'exprime au nom de mon collègue de ma droite, sous
réserve des remarques du député de Johnson, je ne vois pas
de difficulté au premier élément. Au quatrième,
s'il y a un consensus pour passer de 30 à 45 minutes, nous l'acceptons,
et je serais prêt à considérer ces deux
éléments. On pourrait accepter ces deux
éléments.
M. Bellemare: Pour ce qui est du premier, il est sûr que le
rapporteur avait ignoré complètement ce qui était
reproduit dans notre règlement au sujet de la transcription. Dans le
rapport qu'a fait le député, c'était complètement
ignoré, toute cette partie du règlement 144. Il avait
déjà été décidé par un comité
de la Chambre de l'Assemblée nationale que cette partie était
à enlever définitivement. Mais ils l'ont reportée quand
même. Ils l'ont transcrite dans le livre. A partir de cela, je suis
convaincu qu'il n'y a pas de discussion possible. Quant à l'article 144,
il n'y a pas d'objection possible, car cela a déjà
été décidé en vertu d'une commission et d'un
rapport. En ce qui regarde l'article 172, je dis comme le leader de
l'Opposition officielle. Moi aussi, je suis d'accord, j'avais même
préparé une motion pour que l'article 172 du règlement
soit modifié en remplaçant les deux derniers mots de la
deuxième phrase par les suivants: 45 minutes.
Si cela va, je peux la déposer et je serais d'accord.
M. Burns: M. le Président, j'aimerais que nous prenions
les articles les uns après les autres.
M. Bellemare: II avait pris les deux, c'est pour cela que je le
suivais pensant qu'il était assez brillant comme ancien
président.
M. Burns: J'aimerais mieux que nous suivions l'ordre que nous
avons déterminé par l'ordre du jour.
M. Bellemare: D'accord.
M. Blank: C'est comme les "candies" aux Fêtes. Si vous
êtes des bons garçons, on va vous donner 45 minutes.
M. Lavoie: Gardez votre maquignonnage pour la fin.
M. Burns: Je n'ai jamais dit cela.
M. Lavoie: On a le droit d'y penser.
Procès verbal des commissions
M. Burns: Vous avez le droit aussi d'essayer d'avoir tous vos
bonbons avant et de me laisser pris avec un certain nombre de problèmes
après. Je pourrais vous prêter des intentions aussi
malhonnêtes. Mais je ne le fais pas, je ne vous prête pas de ces
intentions. Je vous dis simplement, pour le bon ordre de nos travaux, que je
verrais très bien que nous décidions de l'article 144.
M. Bellemare: J'ai l'impression que j'ai déjà
entendu cela dans la bouche du leader. Il disait que Duplessis avait cette
maudite manie.
M. Burns: Si je comprends bien, à moins que l'on ait des
objections du côté ministériel, la proposition qui
apparaît en regard de l'article 144 fait l'objet d'une recommandation
positive de la part de la commission de l'Assemblée nationale. Est-ce
que je comprends bien les interventions de nos amis d'en face?
M. le Président, je proposerais que ce premier article soit
considéré comme réglé par la commission et que nous
passions au deuxième. Est-ce adopté?
Le Président (M. Richard): Adopté. Commission
itinérante
M. Burns: Quant au deuxième article, M. le
Président, au sujet des amendements à l'article 50, nous allons
demander à l'Assemblée nationale la permission de siéger
sous forme de commission itinérante. Je vous signale que nous avons
déjà eu...
M. Cardinal: Excusez-moi, M. le Président, M. le leader
a-t-il dit article 50?
M. Burns: J'ai dit 150. A l'article 150 M. le Président,
c'est un peu le cadre dans lequel nos commissions peuvent siéger. Il y a
déjà eu dans le passé une commission parlementaire, je
dirais même une commission double parlementaire, celle de la justice qui
s'était jointe à la commission des affaires sociales, et qui,
pour la Loi de la protection de la jeunesse, avait visité un certain
nombre de foyers d'accueil. Ceci s'était fait, je dois l'admettre, non
pas par une motion mais par consentement. Tous les partis politiques à
l'Assemblée nationale s'étant montrés d'accord avec cette
proposition, si mon souvenir est bon.
C'est pour cette raison que j'ai soumis cette proposition le 24 mars
dernier, afin de provoquer un accord qui viendrait peut-être
éventuellement.
Je n'ai pas à vous cacher que la proposition que j'ai faite vise
en particulier la commission des consommateurs, coopératives et
institutions financières laquelle se proposerait, à la demande du
ministre, en admettant que cela lui sera soumis par le règlement, de
visiter un certain nombre de points très précis au Québec,
en l'occurrence huit endroits différents où il y a des services
qui sont donnés aux consommateurs, pour se rapprocher de la population
et pour leur permettre de venir sans aucune difficulté exposer leur
point de vue relativement à un projet de loi sur
l'assurance-automobile.
Dans l'immédiat, c'est l'objet de cette proposition relativement
à l'amendement de l'article 150, mais je ne vous cache pas que nous
espérerions que ce ne soit pas la seule expérience. Si jamais il
y avait d'autres cas qui s'y prêtaient à l'avenir, nous serions en
mesure d'utiliser cet article 150. D'autre part, je ne vous dis pas que c'est
l'intention du gouvernement de l'utiliser à tout bout de champ, parce
qu'il n'y a pas de doute que cela peut devenir relativement dispendieux
à la longue, la mise en application d'un tel aspect de notre
règlement. Cela veut dire la communication requise avec le journal des
Débats; cela veut dire le paiement des frais des membres de la
commission, qui doivent faire partie de cette commission itinérante;
cela veut dire le paiement des frais des fonctionnaires qui accompagneront la
commission, ainsi de suite.
Je n'ai pas à préciser cela. Je vous dis, tout simplement,
que nous n'avons pas l'intention d'abuser de ce texte, parce que, si on en
abusait, cela deviendrait très dispendieux, sauf que nous l'utiliserons
dans des cas où il apparaît clair et cela me semble dans
les visées de l'Opposition; du moins, quand nous étions dans
l'Opposition, cela faisait partie d'une de nos préoccupations
qu'il faut se rapprocher le plus possible de la population. Cela nous
apparaissait donc comme un des moyens, et non pas le seul, de nous rapprocher
de la population et nous permettre justement d'aller sonder, le plus
près possible de l'endroit où les citoyens vivent habituellement,
ce qu'ils pensent de telle ou telle mesure ou ce qu'ils pensent de tel ou tel
projet de loi qui est envisagé.
Globalement, M. le Président, c'est l'intention qui est
exprimée par les deux amendements que nous proposons à l'article
150.
M. Cardinal: Deux remarques préliminaires avant que nous
discutions sur le fond, s'il y a lieu. Je voudrais aussi rappeler un
précédent que connaissent mes deux vis-à-vis. Au mois de
mars 1970, alors que siégeait la commission permanente de
l'éducation, le député d'Ahuntsic d'alors, M. Jean-Paul
Lefebvre, avait proposé une motion pour que cette commission devienne
itinérante. Cette motion avait été adoptée
unanimement par cette commission parlementaire et référée
à l'Assemblée nationale. Il y a déjà ce fait qu'on
peut retrouver au journal des Débats. Je n'ai pas la date
précise, mais c'était au début de mars 1970, avant que
soient émis les brefs pour l'élection d'avril 1970.
M. Bellemare: Pour le bill 63?
M. Cardinal: C'était sur le projet de loi 62, M. le leader
de l'Union Nationale.
La deuxième remarque serait purement sur le fond. J'ai
remarqué que le leader du gouvernement dit: En particulier, pour une
commission itinérante prévue. Justement, le texte tel que
rédigé permettrait que l'Assemblée nationale siège
ayant à la fois deux commissions ici, plus une commission
plénière, plus, apparemment, une commission
itinérante.
M. Burns: C'est-à-dire que...
M. Cardinal: Théoriquement, il pourrait y avoir deux
commissions itinérantes.
M. Burns: ... le voeu exprimé par l'amendement est bien
simple. D'une part, en amendant la première phrase du premier
paragraphe, après le mot "temps", en ajoutant "et en tout lieu à
l'intérieur du territoire du Québec", c'est d'abord
l'autorisation que la commission puisse être itinérante.
L'amendement que nous apporterions, si c'était le voeu de
l'Assemblée nationale, en ajoutant, après le paragraphe 2, le
paragraphe 3, c'est pour éviter des problèmes de procédure
qui, comme tout le monde peut s'en douter, pourraient se soulever, à
savoir si la commission qui siège à Gaspé, par exemple,
nous empêche de faire siéger une deuxième commission
à l'Assemblée nationale pendant que celle-ci siège.
M. Bellemare: C'est cela.
M. Burns: C'est ce que nous voudrions éviter. Est-ce que
cela nous empêche de faire siéger une deuxième commission
à l'Assemblée nationale si elle siège à
Gaspé alors que la commission plénière siège et que
notre règlement nous permet deux commissions en même temps que la
commission plénière? C'est ce que nous voudrions éviter.
Nous voudrions éviter également un tas de problèmes du
style comme, par exemple, au lieu d'ajourner à treize heures exactement,
comme le veut notre règlement, c'est une suspension automatique si
jamais les gens disent: Ce midi, à cause de l'endroit où nous
sommes, à cause du départ prévu ce soir pour
Rouyn-Noranda, nous aurons à filer directement jusqu'à trois
heures sans arrêt, etc.
Pour éviter un tas de problèmes qui pourraient être
suscités en cours de route, tant au point de vue de l'administration de
l'Assemblée nationale qu'au point de vue de l'administration de la
commission itinérante, c'est l'objet du paragraphe 3.
M. Bellemare: Je ne sais pas si mon collègue...
M. Lavoie: Je veux dire quelques mots. Disons que le principe de
base est des plus valables, le principe même de permettre aux
députés d'aller siéger dans différentes
régions du Québec, considérant l'étendue de la
province. Le principe est des plus louables. Par contre, il n'y a pas d'erreur
que cela soulève certaines difficultés, surtout du- rant le temps
de session qui est de sept mois par année. Il ne faudrait pas laisser de
côté que le rôle premier du député, un des
rôles premiers et autant son rôle de protecteur du citoyen, comme
je l'ai déjà mentionné, ou d'ombudsman, qui est un peu
l'intermédiaire entre l'administration et ses commettants dans beaucoup
de cas, son rôle de législateur est que sa place d'activité
est surtout au parlement durant les temps de session. Tous les jours, il se
présente des occasions où la présence du
député est requise au parlement. On n'a qu'à mentionner
des débats d'urgence qui peuvent être demandés au
président aux affaires du jour, qui peuvent être accordés
et qui peuvent intéresser fortement un député qui,
à cause de cette nouvelle proposition, pourrait être à 500
milles ou à 300 milles de Québec, et qui pourraient
l'intéresser au premier chef.
Il peut se présenter, comme cela se présentera jeudi, des
motions de censure ou de blâme ou de non-confiance contre le gouvernement
où le député sera, sur certains sujets, peut-être un
des experts du parti auquel il appartient pour participer au débat et
exprimer son vote.
Le mercredi est la journée des députés. Encore
là, chaque mercredi, en temps normal, les partis de l'Opposition, soit
l'Opposition officielle ou l'Union Nationale ou d'autres partis, auront le
droit de présenter des motions, ou ils auront un droit de parole, un
droit de vote, à l'occasion, ou souvent cela pourra poser des
problèmes, un handicap au député, le fait qu'il soit
éloigné du parlement.
Tous les jours, on sait qu'un des moyens les plus valables pour le
contrôle de l'exécutif par le législatif, que nous voulons
préserver, est la période des questions. Ce député,
s'il est appelé à siéger pendant une semaine, deux
semaines, trois semaines ou quatre semaines en dehors, on le prive de son droit
de poser des questions aux ministres. Constamment et surtout les fins de
session ou lorsque la session est bien démarrée et tout, il y a
la législation qui vient souvent à l'improviste. On ne sait pas
une semaine d'avance quels sont les projets de loi qui seront appelés.
Actuellement, il y a des projets de loi autant dans le domaine de l'agriculture
que de l'habitation. Il y a les questions de privilège, question de
crédits. Encore là, on le sait et ce n'est pas un blâme que
je fais au leader du gouvernement c'est très difficile de
planifier les travaux des commissions parlementaires qui vont s'atteler
à la tâche très prochainement, on peut le faire
déjà aujourd'hui de convoquer l'une des treize ou quinze
commissions que nous avonsje ne sais pas le nombre exact...
M. Cardinal: Seize.
M. Lavoie: ... seize pour étudier les
crédits des différents ministères. Ce député
je dis ce, mais cela peut être plusieurs députés,
deux ou trois députés, surtout dans le domaine de l'assurance,
qui pourront être absents et souvent à des distances
énormes du parlement on le privera
peut-être de participer à l'étude des
crédits, à des choses qui concernent sa région, son
comté, à l'expertise qu'il a voulu prendre au sein de son
équipe et à des travaux qui l'intéressent en premier
lieu.
A l'occasion, je mentionne l'étude des bills privés
également, qui est décidée souvent à la
dernière minute. Cela quand même soulève des
difficultés, sans compter les visites qu'il peut avoir au parlement de
la part d'associations, de groupes de pression ou d'individus qui viennent de
son comté et qui sont déçus d'apprendre que leur
député n'est pas à Québec, mais qu'il est
plutôt dans le Nord-Ouest du Québec ou dans le Saguenay ou dans
d'autres régions du Québec. Ce sont toutes sortes de points
d'interrogation que je me pose.
Je pourrais parler encore davantage de cette question. J'aurais une
question à poser au leader du gouvernement. Vous avez mentionné
huit endroits. Est-ce qu'on pourrait connaître ces huit endroits, entre
autres, concernant la loi des assurances.
M. Burns: Je pourrais vous les donner au moment où nous
discuterons en Chambre de cette motion ou, si vous voulez, du rapport de la
commission qui siège aujourd'hui, cette commission-ci. Malheureusement,
je ne les ai pas de mémoire. Je sais, par exemple, que Montréal,
Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke et Hull sont dans la liste,
mais je n'oserais pas vous dire que c'est à Rimouski que cela va
siéger alors que ce sera à Matane. Je n'oserais pas vous le
préciser. Je suis sûr que si j'allais dire que cela va avoir lieu
à Chicoutimi alors que cela aurait lieu à Jonquière, le
député de Jonquière serait...
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est officiel que c'est
à Jonquière, parce qu'il y a un bureau de la protection du
consommateur.
M. Burns: Je me réserve simplement cette question. Je
remercie le député de Laval de soulever cette question; je lui
donnerai la réponse lorsque j'appellerai l'article 2) et que nous en
discuterons.
M. Bellemare: Pour le moment...
M. Lavoie: Je ne voudrais pas interrompre, d'ailleurs, mon ami,
le député de Johnson, mais j'aurais une dernière remarque.
J'aurai d'autres questions à soulever si on continue ce soir. J'imagine
qu'on siègera.
M. Burns: Malheureusement, ce soir, je serai retenu en Chambre.
L'heure que vous voyez là est inexacte. Il est actuellement six
heures.
M. Lavoie: Je vois que le gouvernement prend déjà
trois heures de retard. C'est de mauvais augure pour l'avenir.
M. Blank: Elle ne marche pas du tout.
M. Burns: C'est une horloge qui ne fonctionne pas, je pense.
M. Lavoie: Je terminerais en disant...
M. Burns: Je vous suggérerais, si c'était possible,
de dépasser six heures, du consentement de la commission et, si on
était capable d'en arriver à un certain consensus avant qu'on se
quitte, j'aimerais être en mesure, à la première occasion
qui me sera fournie, de proposer la discussion en Chambre de l'article 2).
Le Président (M. Richard): Alors, je voudrais savoir s'il
y a consentement pour dépasser l'heure.
M. Lavoie: Oui, mais il faudrait déterminer une heure.
M. Burns: Jusqu'à 6 h 30?
M. Lavoie: J'ai une rencontre avec des stagiaires d'Ottawa. A 6 h
30, cela peut aller de la même façon...
Une Voix: Ou en soirée.
M. Lavoie: ...pour les rencontrer. A 6 h 30, je n'ai pas
d'objection.
Une autre suggestion que je ferais avant d'en faire, s'il y a lieu, une
motion formelle; je ne le ferai pas dans le moment. Je vois d'autres petites
difficultés qui pourront se soulever. Je les cite brièvement. Je
sais, d'après les informations que j'ai, que le journal des
Débats est assez bien organisé; au point de vue technique, il n'y
a pas tellement de difficultés. On a abordé l'autre jour la
question, mais je ne voudrais brimer personne.
M. Burns: Peut-être le député de Laval me
permettrait-il, à ce moment-ci, simplement pour l'information de nos
autres collègues de l'Assemblée nationale avec qui je n'ai
malheureusement pas eu la chance d'en discuter de dire, pour le
bénéfice de la commission, qu'après avoir pris les
informations voulues auprès du directeur du journal des Débats il
semble que le problème soit relativement simple. Je vois que le
directeur du journal des Débats est ici, si jamais vous voulez avoir des
précisions là-dessus. Mais ce qu'il m'avait dit à
l'époque, c'est que le tout se faisait par voie de réservation
d'une ligne téléphonique, qui était installée sur
les lieux où siège la commission à l'extérieur, et
que le tout était transmis directement à l'Assemblée
nationale pour suivre le processus habituel et normal.
Du côté technique, il paraît, de l'avis du directeur
du journal des Débats, que cela ne pose pas de problème.
M. Lavoie: Je...
Le Président (M. Richard): M. le leader de
l'Opposition...
M. Lavoie: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Richard): ... me permettriez-vous de vous
demander une directive?
M. Lavoie: Je ne suis plus président depuis plusieurs
mois.
Le Président (M. Richard): Non, une directive à la
commission à l'effet de savoir s'il serait opportun que je vous fasse
lecture d'une opinion dont je n'ai pas encore pris connaissance, qui m'est
arrivée aujourd'hui, à la suite de la demande qui a
été formulée par les leaders de tous les partis
politiques, opinion que j'ai demandée à Me Jean-Charles
Bonenfant.
M. Bellemare: II va être question de cela dans mon
intervention. Vous pourrez peut-être me répondre.
M. Burns: Sur l'immunité.
M. Lavoie: On pourrait la réserver, oui.
Le Président (M. Richard): On peut réserver.
M. Bellemare: Alors, réservez-moi.
Le Président (M. Richard): Je n'en ai pas encore pris
connaissance.
M. Lavoie: Je prévois que c'est l'immunité
parlementaire.
M. Bellemare: J'ai une question, ici.
M. Lavoie: Je vois certaines difficultés. Les
présidents de commission ont certains pouvoirs. Ils ont les mêmes
pouvoirs, entre autres, que le président de l'Assemblée lorsque
la commission siège. Nous avons déjà eu des
expériences où des groupes d'individus sont venus empêcher
et même arrêter les travaux des commissions parlementaires.
M. Cardinal: C'est arrivé même à
l'Assemblée, la semaine dernière.
M. Lavoie: Bon. Nous avons eu l'expérience, il n'y a pas
tellement longtemps, en 1974, je crois, de certains je ne sais pas si je
devrais employer ce mot hurluberlus qui sont venus s'enchaîner,
lors de l'étude du bill 22, à des chaises. Nous avons eu
l'expérience. Si le président de la commission, qui a les
mêmes pouvoirs que le président de l'Assemblée nationale,
doit, à la suite d'une motion de la commission, faire évacuer la
salle, ou si la commission décide de siéger à huis clos,
ou que des gens viennent troubler ou briser le bon déroulement de
l'Assemblée et que le public devait être exclu, est-ce que cela
voudrait dire qu'en plus du personnel du journal des Débats il devrait y
avoir des représentants du sergent d'armes, pour le bon ordre des
travaux de cette commission, si besoin il y a? Cela amène
nécessairement certains frais, mais quand même.
Souvent, vous êtes au courant que, durant les travaux des
commissions, les députés, les membres des commissions ont
à consulter des statuts ou des lois ou le journal des Débats des
dernières années. C'est vrai qu'il faudrait peut-être qu'on
ait une caravane avec le personnel du journal des Débats et
l'équipement.
M. Burns: Une bibliothèque mobile.
M. Lavoie: Avec une bibliothèque mobile et
l'équipement de photocopie, à l'occasion. Je ne le sais pas, ce
sont des points d'interrogation que je me pose.
Pour le moment, je terminerais en disant, après avoir
soulevé certaines difficultés, suite aux propos du leader
parlementaire du gouvernement, qu'il visait surtout une commission, celle des
consommateurs, compagnies et coopératives pour l'étude d'un
projet de loi sur les assurances. Egalement, dans le passé je
prends à témoin le député de Johnson
lorsqu'on apportait des modifications assez spéciales au
règlement, on le faisait à titre un peu expérimental, sous
forme de règlement sessionnel. Ce serait peut-être une suggestion
que je ferais que, s'il y a lieu d'accepter cette expérience pour une
première année, on ne l'intercale pas immédiatement, d'une
façon définitive, dans le règlement, tel que la motion est
formulée, mais que ce soit sous la forme de règlements
sessionnels pour la période de la présente session en cours afin
de faire l'expérience, roder l'expérience, comme cela s'est
souvent fait pendant de nombreuses années, soit pour la limite du droit
de parole dans le journal des Débats ou autrement, avant que cela ne
devienne un règlement permanent de l'Assemblée nationale.
On pourrait, si cela devient un règlement sessionnel,
peut-être pour cette année, le limiter à cette commission
et faire l'expérience. D'ailleurs, lorsque vous nous avez proposé
de faire des expériences au point de vue de la
télédiffusion et de la radiodiffusion, ce serait à titre
expérimental. On pourrait peut-être le faire pour une commission
cette année à titre expérimental. Pour le moment,
j'arrête mes propos pour donner l'occasion au député de
Johnson de dire ce qu'il a à dire.
M. Bellemare: Oui, si vous voulez qu'il m'en reste. Ce sont
quasiment tous les points que j'avais à toucher en tout cas. La
commission qui avait été formée, la commission
itinérante qui avait été formée pour les affaires
sociales et la justice avait pour but de ne siéger qu'à
Québec. Cela changeait beaucoup le caractère itinérant
parce qu'elle ne siégeait qu'à Québec. Il y avait...
M. Burns: ... le principe qu'elle siégeait à
l'extérieur du parlement.
M. Bellemare: Non, non, et la commission de l'éducation ne
siégeait, si je m'en souviens bien, je vais sortir tout à l'heure
mon dossier, que lorsque la Chambre ne siégeait pas.
M. Cardinal: Si vous permettez, je me rappelle des faits. Selon
le journal des Débats, lorsque la motion a été faite, nous
étions en session, mais en fait...
M. Bellemare: M. le député d'Ahuntsic, M. Lefebvre
avait demandé, parce qu'il y avait eu beaucoup de réticence pour
qu'on vote en faveur de la motion, qu'elle siège en dehors des heures de
session de la Chambre et seulement à un endroit, à
Montréal particulièrement, parce que c'était là
qu'était le grand problème de la division électorale
scolaire.
M. Cardinal: C'est cela, c'était sur la restructuration
scolaire de Montréal.
M. Bellemare: Oui, alors il y a deux arguments qui militent en
faveur de l'argumentation que je voudrais apporter. C'est que...
M. Cardinal: Est-ce que M. le leader de l'Opposition me
permettrait une chose? Si j'ai fait ce rappel, ce n'est pas pour m'impliquer
sur le plan politique. Je n'ai voulu ni...
M. Bellemare: Non, non, non...
M. Cardinal: ... repousser ni appuyer...
M. Bellemare: Non, non, non, je tiens à
répéter pourquoi, parce que l'argumentation que je voudrais
apporter, c'est que je serais d'accord, selon l'avis que vient de donner le
leader parlementaire de l'Opposition pour que ce soit à l'essai cette
année. Qu'on essaie une commission itinérante, je serais d'accord
là-dessus, mais l'autre chose, c'est que je pense qu'il faudrait que ce
soit en dehors des heures de session de la Chambre. Le député qui
est élu est élu pour siéger dans le Parlement. Il n'est
pas élu pour autre chose que cela. On ne peut pas changer sa vocation
demain matin pour le faire promener dans la province pour toutes sortes de
commissions, toutes sortes de patronage ou de raisons, mobiles ou non, tandis
que le Parlement siège. Lui, il a une responsabilité et ses
électeurs le savent: c'est de siéger en Chambre, même si
c'est ennuyant, même si c'est long, même si cela paraît un
peu oiseux. On n'a pas le droit de changer l'éthique parlementaire d'un
Parlement, à mon sens. Vous allez dire que je suis encore vieux style,
c'est vrai, mais je dis à l'honorable leader du gouvernement, qu'on
pourrait atteindre exactement les mêmes buts dans huit séances, en
dehors des heures de séance de la Chambre, facilement et ce sont treize
députés qu'on va sortir de la Chambre. Ecoutez, ce sont treize
membres...
M. Burns: C'est plus que cela. Une Voix: Dix-sept.
M. Fallu: Dix-sept.
M. Bellemare: ... non il y en a deux chez nous...
M. Burns: II y en a dix-sept...
M. Bellemare: Vous en avez dix-sept. C'est encore pire.
M. Burns: Onze ministériels, six de l'Opposition et le
président.
M. Bellemare: Chez nous, on en a deux. M. Lavoie: Cela
fait deux onzièmes.
M. Bellemare: Deux onzièmes qui partent, mon cher
monsieur, c'est quasiment la moitié chez nous. On va commencer à
compter quand j'en aurai deux de moins. Alors vous autres...
M. Burns: Ce n'est pas moi qui ai demandé qu'il y ait deux
représentants de l'Union Nationale aux commissions, c'est vous et
c'était votre droit de le faire.
M. Bellemare: C'était mon droit.
M. Burns: II y a des avantages à ce fait, mais il y a
aussi des désavantages, et cela en est un.
M. Bellemare: Ecoutez bien, il n'y a pas de désavantage
s'ils ne se promènent pas dans toute la province avec un mandat. C'est
sûr et certain que s'ils sont à leur siège... D'ailleurs,
vous remarquerez la présence des députés de l'Union
Nationale, comment leur assiduité est remarquable. Ils sont à
leur place et ils font la semaine comme ils doivent la faire, sans chahut ni
rien. Il y a peut-être moi qui en fais, mais en tout cas...
Je dis que deux députés dans mon groupe, cela va
paraître énormément, et dix-sept députés en
moins en cette Chambre, quand la Chambre siège s'ils partent pour une
semaine, imaginez-vous le désarroi que cela va amener...
M. Lavoie: Cela va être plus que cela.
M. Bellemare: Si le leader veut que la commission
itinérante aille dans la province composée de
députés, c'est une très bonne idée. Que le
député prenne conscience des revendications de tout le monde, je
vais le dire, parce que cela est un débat important, l'assurance. C'est
tout le monde qui paye, puis qu'on aille entendre les différentes
opinions, d'accord, mais que cela ne se fasse pas, par exemple, le mardi, aux
heures de séance. Cela peut se faire soit un lundi je comprends
que les députés vont dire que c'est le bureau soit un
vendredi après-midi ou un vendredi soir. Que cela se fasse même un
samedi. Vous allez dire: Ce sont nos vacances, puis c'est cela. Il y a bien des
raisons, mais je dis... Comment?
M. Burns: On va chercher des volontaires. On va chercher des
volontaires pour cette commission et peut-être qu'on va manquer le but
qu'on vise, c'est-à-dire que ce soit effectivement l'émanation du
Parlement qui se déplace à l'endroit...
M. Bellemare: C'est huit séances. Voulez-vous me dire si
vous seriez prêt pour le 1er juillet 1977, pour la loi?
M. Burns: ... requis pour être le plus près de la
population. Je l'ignore et je le souhaite. Je pense que Mme Payette le souhaite
énormément. Cela dépendra du nombre de mémoires et
du nombre d'interventions qu'on aura.
M. Bellemare: D'ailleurs faire le tour de la province, cela ne
sera pas prêt. La session sera finie à ce moment-là.
Première partie. Pourquoi ne pas le faire cet été?
M. Burns: Je vous dis que notre souhait c'est cela, pour qu'au
moins la première lecture du projet de loi puisse être
déposée avant l'ajournement d'été, pour que tout le
monde, les députés, y compris ceux qui n'ont pas participé
à cette commission, y compris l'ensemble de la population, puissent voir
comment les représentations de la population se sont traduites dans un
projet de loi.
M. Bellemare: M. le leader du gouvernement, vous mettez la hache
dans une institution sacrée. Cela est bien mauvais. C'est une
responsabilité dans laquelle vous vous engagez qui sera difficile
à faire oublier. Le parlementarisme n'est pas une chose avec laquelle on
peut jouer, la vendre une journée et la racheter le lendemain.
M. Burns: Vous n'avez jamais participé à un
congrès de chefferie, vous, qui vous a tenu loin du parlement un bout de
temps?
M. Bellemare: Non, j'étais pour un autre. C'était
pour préparer les voies d'un autre. Parce que j'étais...
M. Burns: C'était pas pour vous.
M. Bellemare: Mais cela m'a tenu en dehors environ trois
semaines. Cela a été un bon résultat.
M. Burns: Là on le fait pour les travaux de la
Chambre.
M. Bellemare: Je n'avais pas la responsabilité non
plus.
M. Burns: II n'y a pas un député qui va se faire
reprocher de faire partie d'une commission itinérante et de ce fait ne
pas être présent à l'Assemblée nationale.
M. Bellemare: Quand on peut faire autrement, M. le leader du
gouvernement, je pense qu'il y a lieu d'y penser très
sérieusement. C'est une des graves entraves à notre régime
parlementaire aujourd'hui. Maintenant, une autre chose, c'est qu'il y a
l'immunité parlementaire, si on sera protégé ou non, si
nos députés seront protégés. Supposons, par
exemple, qu'un agent d'assurance est accusé, comme il y en a eu un
d'accusé en pleine Chambre, dernièrement. Son nom est sorti.
Est-ce que ce gars sera protégé? M. le président nous a
dit qu'il avait une réponse à donner de M. Bonenfant. On va
l'entendre.
Quant à cet abandon, il y a cet esprit au sein de la
députation qui grossit de semaine en semaine. Je ne sais pas si vous me
saisissez bien. On dirait qu'on se fait une philosophie du Parlement et, de
semaine en semaine, on dirait qu'elle s'incorpore dans la législation,
dans le Parlement et dans toutes ses lois. A un moment donné, un
député est séparé de cela pendant huit semaines; si
c'est d'affilée, le gars revient égaré et dit: Où
êtes-vous rendus? Qu'est-ce qu'il y a de fait? Cela est-il fait? Mon cher
monsieur, où êtes-vous rendus dans les crédits? Je n'ai
jamais entendu parler de cela. Comment avez-vous fait cela? Vous brisez un peu
l'atmosphère d'un député. Surtout vous, vous en avez
plusieurs nouveaux, qui veulent suivre les débats de l'Assemblée
nationale, surtout les débats qui auront lieu ces jours-ci, les
commissions parlementaires sur les crédits.
Je pense que vous brisez véritablement un chaînon qui fait
qu'il y a une belle expérience à acquérir qui ferait
énormément de bien à tout le monde. Là vous arrivez
avec des commissions itinérantes. Prenez-les à l'essai, mais
pendant les temps qui ne sont pas réservés à la
législation. Ou bien prenez le mercredi. Le mercredi, je pense que cela
serait une journée qui, pour moi, serait acceptable. On peut s'arranger
le mercredi, plus ou moins que la commission itinérante soit le
mercredi, la journée des députés. Que voulez-vous, s'il
faut choisir.
M. Lavoie: Moi je préférerais... Vous dites que ce
projet de loi est fait en vue surtout d'une commission en particulier. Vous
prévoyez que ce projet de loi sera déposé en
première lecture ou déféré, d'ici le mois de
juillet.
M. Burns: On l'espère. C'est ça.
M. Lavoie: Après cela, il y a un délai de 30 jours
pour que des individus, des contribuables, des groupes puissent
présenter leurs mémoires, ce qui mène déjà
au mois d'août, grosso modo, si votre voeu de déposer un projet de
loi...
M. Burns: Non. Entendons-nous.
M. Blank: Vous voulez avoir la commission avant la
première lecture, c'est ça?
M. Burns: C'est ça, avant le dépôt du projet
de loi, après le dépôt d'un livre blanc.
Appelez-le brun ou vert, ou ce que vous voulez.
M. Blank: Oui. Vous voulez faire comme a fait la commission
itinérante de l'immigration fédérale, qui a parcouru le
Canada avec le livre blanc.
M. Burns: Comme, d'ailleurs, la commission sénatoriale sur
la constitution.
M. Lavoie: Le sénat c'est moins litigieux qu'un
parlementaire, qu'un député. Un sénat, cela peut aller.
Maintenant, vous prévoyez que cette commission pourrait siéger
à quel moment déjà, vous dites?
M. Burns: Bien là, écoutez.
M. Lavoie: Quand le livre blanc serait-il déposé,
possiblement?
M. Burns: On espère pouvoir commencer à faire
siéger la commission à compter de la mi-avril ou de la
troisième semaine d'avril. C'est, du moins, l'avis qui m'a
été donné par le ministre. Maintenant, cela veut dire
qu'il faudrait que le document soit rendu public très rapidement.
M. Lavoie: II n'y a pas eu encore d'avis dans la Gazette
officielle pour soumettre des mémoires. Ils ont trente jours.
M. Burns: C'est, d'ailleurs, pour ça qu'on dit qu'une
commission élue qui siège à l'extérieur du
Parlement n'est pas soumise aux restrictions prévues par le
présent règlement.
M. Lavoie: Cela veut dire qu'il n'y aurait pas d'avis dans la
Gazette officielle pour inviter les gens à soumettre des
mémoires?
M. Burns: II y aurait probablement un avis dans la Gazette
officielle qui serait écourté, comme d'ailleurs le
règlement le permet actuellement.
M. Lavoie: Ah! vous bousculez non seulement le Parlement; vous
bousculez la population. Vous êtes prêts à couper les
délais de trente jours d'avis qu'on donne normalement pour un projet de
loi normal et vous voulez écourter pour une loi aussi importante. Vous
la jugez assez importante pour vouloir changer les règles de jeu du
Parlement pour que les députés deviennent itinérants.
M. Burns: Je ne vous dis pas là, de façon...
M. Lavoie: Vous êtes prêts à aller
jusque-là, mais, d'un autre côté, dans votre improvisation,
vous voulez raccourcir les délais de trente jours d'avis au public pour
l'inviter à soumettre des mémoires.
M. Burns: M. le député de Laval, je ne vous dis pas
de façon certaine, certaine, qu'il y aurait un raccourcissement, si vous
voulez, des délais. Je vous dis qu'il est possible que cela arrive pour
certains endroits. Probablement qu'au premier endroit où on
s'adresserait il y aurait peut-être un écourtement, si vous me
permettez l'expression, mais, dans le cas des autres, il n'y en aurait
sûrement pas.
M. Lavoie: Mais vous dites que vous prévoyez
peut-être que cette commission siégerait à la mi ou
à la fin d'avril.
M. Burns: C'est ce que nous souhaiterions.
M. Lavoie: Nous sommes rendus au 1er avril, le livre blanc n'est
pas déposé et l'avis n'est pas encore donné dans la
Gazette officielle. Vous allez joliment l'écourter, votre avis.
M. Burns: Je ne pense pas que je sois en mesure de vous dire tout
de suite qu'on va l'écourter. Mais je vous dis qu'on souhaiterait
siéger à cette époque. Evidemment, si on siège
à cette époque, pour le premier endroit qui serait visité,
ce serait, évidemment, un peu écourté à cet
égard.
M. Bellemare: Mais si vous le faites à Québec,
cette commission itinérante, elle peut se faire au Parlement, la
première. Vous avez douze semaines.
M. Burns: Sûrement, pourquoi pas? Je ne vous dis pas,
d'autre part, que ce sera la première.
M. Bellemare: Mais vous avez douze semaines à partir du 15
avril jusqu'à la fin de juin, d'après le calendrier, douze
semaines. Si vous avez huit commissions et qu'il y en a une à
Québec, les députés peuvent venir facilement à la
Chambre, ce jour-là pareil.
M. Burns: Si c'est à Québec, oui. M. Bellemare:
Cela fait sept. M. Burns: Oui.
M. Bellemare: Alors, sept dans douze, vous avez probablement le
temps, tous les mercredis, dans sept mercredis, de faire vos auditions
partout.
M. Burns: Je ne le pense pas. Je pense que ce n'est pas
réaliste, même si, déjà, il y a eu une commission
qui a siégé sur le rapport Gauvin. Un tas de gens sont venus nous
dire ce qu'ils en pensaient. Justement le but visé par le ministre,
c'est de rejoindre un tas de gens qui n'ont pas été capables de
venir parce qu'ils n'ont pas les moyens de venir à Québec, soit
de Rimouski, Jonquière, Hull ou La Sarre ou quoi que ce soit. Et c'est
ça qui est visé actuellement.
M. Bellemare: M. le leader, si les salles sont organisées
pour que cela fasse du tapage, par exemple, que peut-on faire contre ça?
Si les salles étaient noyautées par un certain groupe de
partisans, que peut-on faire contre ça?
M. Burns: C'est l'une des questions qui ont été
soulevées par le député de Laval et que je retiens,
c'est-à-dire: Y aura-t-il des représentants du sergent d'armes ou
cela est peut-être possible à envisager n'y
aurait-il pas aussi, à la place des représentants du sergent
d'armes, des représentants de la Sûreté du
Québec?
M. Clair: Un autre volet de la même question, est-ce
que...
M. Burns: Pardon? Juste pour terminer ce point-là. Ce
point n'est pas établi. Que voulez-
vous? On n'est pas en mesure actuellement, même si cette motion
est adoptée, de faire une véritable planification.
Est-ce qu'on va la faire ou est-ce qu'on ne la fera pas? C'est tout.
C'est cela la question qui se pose. Alors, je ne suis pas pour commencer
à prendre des dispositions avec la permission du président de
l'Assemblée nationale, soit des agents de la paix de l'Assemblée
nationale, ou du ministre de la Justice, des membres de la Sûreté
du Québec, sans qu'on sache si cela doit se faire ou si cela ne doit pas
se faire. C'est pour cela que j'ai provoqué cette rencontre aujourd'hui,
pour qu'on essaie de savoir, le plus tôt possible, où on s'en va
avec cela. Après cela, on va prendre les dispositions. Bien sûr
qu'il va y avoir des dispositions de sécurité, bien sûr que
c'est nécessaire, bien sûr qu'il y a un danger, à un moment
donné, dans un hôtel à tel et tel endroit, qu'il y ait
quelqu'un qui n'ait strictement rien à faire dans la salle où les
choses vont se passer. S'il a pris un petit verre de trop dans la salle
attenante, à côté, il peut venir déranger les
travaux de la commission, c'est sûr. A ce moment, il faut le
prévoir. Je peux vous assurer que ce sera prévu. Maintenant,
est-ce que cela va être sous les auspices de M. le Président de
l'Assemblée nationale, à qui on va demander de nous prêter
de ses agents de la paix? Ou sera-ce sous les auspices du ministère de
la Justice, à qui on va demander de nous prêter des policiers de
la Sûreté du Québec? Cela reste à déterminer,
et l'une ou l'autre solution est envisageable.
M. Clair: Un autre aspect de la question soulevée par le
député de Johnson, c'est le noyautage qui peut se faire d'une
façon plus ou moins violente, si vous voulez, mais qui pourrait
également se produire. La commission itinérante a pour but
d'entendre le plus de gens possible. Est-ce que les pouvoirs actuels de la
commission sont suffisants pour éviter cela? Par exemple, je ne sais
pas, sans prêter d'intention à qui que ce soit, je suppose que le
Barreau du Québec, par exemple, qui est vivement intéressé
par cette question, décide, à chacun des huit endroits, de
représenter un peu le même projet, ou un peu les mêmes
recommandations, les mêmes commentaires, face au projet de loi, dans le
but d'épuiser le temps de la commission sur un sujet comme
celui-là, en présentant, par ses divers agents régionaux,
un peu le même dossier. On pourrait monopoliser pacifiquement, mais
monopoliser quand même le temps de la commission parlementaire.
Par notre règlement, actuellement, est-ce que la commission a des
pouvoirs suffisants pour éviter ce genre de situation?
M. Bellemare: Cela peut être fait aussi bien par les
courtiers en assurance, parce que les courtiers en assurance vont le faire dans
chacun des huit, c'est sûr.
M. Clair: Le but de la commission est d'entendre les gens...
M. Burns: Cela s'est fait à de nombreuses reprises dans le
passé. Cela s'est fait, en particulier, relativement au projet de loi
22. Lorsque, systématiquement, certains groupes nationalistes revenaient
avec sensiblement la même question, la commission, d'elle-même,
prenait sur elle de dire: Voulez-vous résumer très
brièvement votre point de vue? Ce n'est pas que nous ne voulons pas vous
entendre, mais nous avons vu notre mémoire, nous l'avons
déjà entendu à tel endroit et à tel autre endroit.
Cela s'est fait, et à de nombreuses reprises. La commission a les
pouvoirs de dire cela.
La commission est maîtresse de ses travaux.
M. Blank: Si on donne l'avis requis par le règlement et
que les mémoires entrent après les 30 jours, la commission peut
faire un ordre du jour.
M. Burns: Tout le monde me parle de l'avis. Ce serait
peut-être bon que nous lisions ensemble l'article 118. Or, nous ne nous
en offusquons pas, parce que c'est pour un projet de loi. Il n'y a rien qui
vise un livre blanc.
M. Blank: Oui, mais on doit être logique aussi.
M. Burns: II n'y a pas de logique là. C'est-à-dire,
je ne vois pas la logique.
M. Blank: Si on est au courant de ceux qui veulent
présenter des mémoires et qu'on a tous les mémoires en
main avant de commencer notre voyage, on peut établir un offre du jour
en disant: On va entendre le Barreau ici, mais non là. Si on arrive dans
un endroit et qu'on ne sait pas qui va présenter les mémoires et
que deux ou trois groupes prennent deux ou trois jours, pendant que 50 autres
attendent...
M. Burns: Est-ce que tout le monde a fini d'intervenir
là-dessus? Y a-t-il d'autres membres de notre côté?
M. Bellemare: J'aurais une question à vous poser. Je
voudrais vous demander si la commission qui a fait le tour des
pénitenciers, avec les députés fédéraux,
était une commission itinérante?
M. Burns: Non, ce n'est pas une commission parlementaire, c'est
un groupe de travail.
M. Lavoie: J'aimerais ajouter, peut-être avant...
M. Bellemare: Vous êtes sûrs de cela?
M. Burns: A ma connaissance, je ne pense pas que c'était
une commission parlementaire itinérante, au sens strictement
parlementaire du mot. Je pense que c'était un groupe de travail.
M. Bellemare: Ils étaient nombreux.
M. Lavoie: Pour prévenir l'improvisation que semble aimer
et favoriser, tout à fait de bonne foi
peut-être, le leader parlementaire du gouvernement, depuis
déjà le début de la session on voit cette
précipitation de néophyte qui se jette la tête
première dans des réformes avant d'établir ses bases.
Je n'en revenais pas tout à l'heure...
M. Burns: Si vous ne sortez pas de chez vous, vous n'aurez jamais
d'accident d'automobile mais, si vous restez chez vous, vous n'irez jamais
nulle part.
M. Lavoie: II ne faut pas traîner dans la rue non plus, il
faut retourner à la maison de temps à autre, à moins de
devenir "gipsy" ou quelque chose comme cela. Mais le livre blanc n'est pas
encore déposé. A ma connaissance, vous n'êtes pas
élus pour six ou huit mois, à moins que cela aille si mal au
Québec. Vous avez un mandat constitutionnel de quatre ou cinq ans.
Le livre blanc n'est pas encore déposé. Vous ne savez pas
quand il sera déposé. On est rendu au 1er avril; disons, d'une
manière hypothétique, qu'il peut être déposé
d'ici le 1er mai. Je ne connais pas les travaux du ministre des Consommateurs
sur son livre blanc des assurances. Le 1er mai. Si on veut respecter, avec le
moindrement de décence, les avis qui ont été
établis pour des projets de loi beaucoup moins importants que la Loi sur
les assurances, qui sont d'un mois dans la Gazette officielle, cela nous
mène au 1er juin. Pourquoi, à titre expérimental, pour ce
projet de loi en particulier, suite à la suggestion et d'ailleurs
j'avais un amendement qui prévoyait un peu que l'on siège en
dehors des périodes de session cette commission ne pourrait-elle
pas, à tête reposée et bien librement, sans être
bousculée, siéger à partir du 1er août jusqu'au 15
septembre, à l'ouverture de la prochaine session? Cela lui donnerait six
ou sept semaines pour passer, peut-être, une semaine dans chacun des huit
endroits, ou trois jours dans chacun des huit endroits que vous voulez visiter
dans le Québec sur un projet aussi important.
J'ai vraiment objection que ces 16 ou 17 députés soient
privés des travaux de l'Assemblée nationale, pour toutes les
raisons que j'ai mentionnées.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je voudrais relever une des
phrases que le député de Johnson a dites et il a accordé
pas mal d'importance à cela. A ma connaissance, le travail fait à
la commission parlementaire fait partie intégrante du travail
parlementaire, que la commission soit itinérante ou qu'elle soit ici au
parlement. Je pense qu'il n'y a pas un contribuable, il n'y a pas un
électeur qui pourrait reprocher à son député
d'aller siéger à Jonquière, à Gaspé ou
à Rimouski, parce qu'il fait du travail parlementaire, il fait du
parlementarisme à ce moment. Peut-être un parlementarisme nouveau,
un nouveau style, comme vous dites.
M. Bellemare: C'est plutôt teinté.
M. le député de Jonquière, écoutez moi. Je
pense que c'est un "front" qu'on fait pour faire beaucoup de publicité
dans les journaux, à la radio et dans les huit régions de la
province. C'est cela qu'on fait.
M. Burns: Le chat vient de sortir du sac!
M. Bellemare: On a déjà fait du travail
parlementaire pendant je ne sais combien de temps, ici, à Québec.
On aurait simplement à reprendre le travail ici même. Pourquoi
faire tout ce tralala dans la province? On n'aura pas deux informations
supplémentaires.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le député de
Johnson, le Barreau du Québec...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jonquière, je vous signale qu'il est maintenant 18 h 30.
M. Burns: M. le Président, je propose l'ajournement de nos
travaux à demain matin, à dix heures. Voulez-vous qu'on
continue?
M. Bellemare: A dix heures?
M. Burns: Je suis bien prêt à vous accommoder. Je
suis même prêt à manquer la réunion du Conseil des
ministres pour continuer à discuter de cela avec vous.
M. Bellemare: Non, nous sommes en train de nous consulter.
M. Lavoie: Nous n'avons pas d'objection. Nous sommes prêts
à nous pencher le plus sérieusement possible sur ce
sérieux projet.
Une Voix: Oui, à dix heures, cela me va. M. Burns: Demain
matin, dix heures.
Le Président (M. Richard): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Richard): La commission ajourne ses
travaux à demain, à dix heures.
(Fin de la séance à 18 h 35)