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Etude d'amendements au règlement de
l'Assemblée nationale
(Dix heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare ouverte cette séance de la commission de
l'Assemblée nationale du 9 novembre 1977, et je me permets de prendre
les présences.
M. Bellemare (Johnson), absent; M. Bertrand (Vanier), absent; M.
Bisaillon (Sainte-Marie), absent; M. Blank (Saint-Louis)...
M. Lamontagne: Remplacé par M. Forget.
Le Président (M. Richard): ... qui sera remplacé
éventuellement par M. Forget (Saint-Laurent); M. Burns (Maisonneuve),
présent; M. Cardinal (Prévost), absent; Mme Cuerrier
(Vaudreuil-Soulanges), présente; M. Fallu (Terrebonne), présent;
M. Gendron (Abitibi-Ouest), présent; M. Godin (Mercier), absent; M.
Grenier (Mégantic-Compton), présent; M. Lamontagne (Roberval),
présent; M. Laplante (Bourassa)...
M. Gendron: II s'en vient.
Le Président (M. Richard): C'est notre rapporteur. Il sera
là tout à l'heure.
M. Lavoie (Laval), présent; M. Proulx (Saint-Jean), absent; M.
Richard (Montmorency), présent; M. Vaillancourt (Jonquière)? Il
s'en vient.
M. Gendron: II s'en vient.
M. Roy: Comme je ne suis pas membre de la commission, M. le
Président, étant donné que j'ai travaillé au niveau
d'un groupe de travail, cela m'intéresse au plus haut point. Si les
membres de la commission n'y ont pas d'objection je ne demande pas
à être membre de la commission comme tel, parce que je pense que
c'est une autre procédure comme dans notre règlement il
est dit que tout député peut s'adresser à une commission
parlementaire, à condition d'en demander la permission, je demande cette
permission.
M. Burns: M. le Président, justement, sur le sujet que
nous allons discuter ce matin, je sais que le député de
Beauce-Sud a participé à certains travaux. En ce qui me concerne,
je serais favorable à ce que nous accordions, tel que notre
règlement le permet, le droit de parole au député de
Beauce-Sud, relativement aux travaux de la commission, étant
donné, d'une part, son intérêt pour la question; d'autre
part, le fait que le règlement ne lui permet pas d'être membre de
la commission ne nous empêche pas de recourir à ses
lumières. A ce moment, je serais d'accord pour que la commission accorde
le droit de parole au député de Beauce-Sud.
M. Lavoie: Je n'ai aucune objection, au contraire.
M. Grenier: Je n'ai aucune objection, M. le Président.
C'est une contribution importante.
Le Président (M. Richard): Alors, c'est fait, je
pense.
M. Roy: Je remercie mes collègues. Je ne voudrais pas
décevoir le gouvernement, ma lumière n'est pas très forte
ce matin!
M. Burns: Les miennes non plus, ne vous en faites pas.
M. Lavoie: Ce qui n'est pas notre cas, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): M. le leader parlementaire du
gouvernement, vous avez la parole.
M. Lavoie: Avons-nous quorum, M. le Président?
Le Président (M. Richard): Oui, il y a quorum.
M. Lavoie: Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit.
Où est le neuvième? M. Roy n'est pas membre.
M. Roy: Voyez-vous, je suis presque indispendable, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Je suggère que M. Roy,
pour les fins... Ah! Voilà, nous avons quorum.
M. Lavoie: Les libéraux, au moins, nous sommes trois sur
trois présents.
Heureusement que vous avez l'Opposition pour faire le quorum.
M. Burns: M. le Président, pour cette séance, je
vous demanderais de remplacer M. Cardinal par M. Fabien Roy, à moins que
M. Roy ait des objections.
M. Roy: Je n'ai pas d'objection; ce serait pour la séance
de ce matin?
M. Burns: C'est cela. A ce moment, vous aurez non seulement le
droit de parole, mais aussi le droit de vote.
M. Lavoie: Avez-vous votre carte du parti, M. Roy?
M. Burns: Remarquez que je fais remplacer un
vice-président qui, déjà, a un caractère de
neutralité assez exceptionnel. Vous vous en souvenez, M. le
Président du temps?
M. Lavoie: Vous voulez dire du bon temps?
M. Burns: Du temps. Cela va? M. Roy est membre en titre de la
commission pour la séance.
M. Roy: Je vous remercie.
M. Grenier: Vous ne voulez pas changer de côté de
table?
M. Burns: Non. A part cela, nous ne lui dirons même pas
comment voter, comme nous ne le disons pas d'ailleurs à M. Cardinal
où à Mme Cuer-rier.
M. Roy: Je sais bien que c'est assez difficile de m'indiquer une
ligne bien précise pour savoir comment voter à l'Assemblée
nationale.
Amendements au règlement de l'Assemblée
nationale
M. Burns: C'est cela. M. le Président, nous avons soumis
un certain nombre d'amendements la semaine dernière, certains venant de
notre part via un groupe de travail qui a fonctionné là-dessus,
certains autres venant de votre part et qu'il m'a fait plaisir de soumettre en
votre nom. D'autres discussions ont pu avoir lieu depuis; je l'ignore, je ne le
sais pas, mais il m'apparaîtrait, M. le Président, que ce matin
nous sommes ici pour avoir la réponse de l'Opposition. Qu'est-ce qu'on a
l'intention de faire? Votre suggestion est-elle que nous prenions les
amendements les uns après les autres tels qu'ils ont été
proposés?
Le Président (M. Richard): Je suggère...
M. Burns: II y a d'abord un bloc d'amendements sessionnels qui,
eux, évidemment, si on veut qu'ils soient d'une certaine utilité,
devraient, je pense, le plus rapidement possible être adoptés. Je
proposerais à la commission de prendre d'abord connaissance des
amendements a caractère sessionnel, quitte à prendre, dans un
deuxième temps, les amendements ou les propositions d'amendement qui ont
un caractère plus permanent. C'est ma suggestion.
Dépôt de pétitions
Le Président (M. Richard): Ne serait-il pas utile de
commencer par ce sur quoi, je pense, il y avait un accord de tout le monde,
c'est-à-dire les amendements que vous aviez soumis pour moi au sujet de
la pétition? Cela pourrait être très rapide.
M. Burns: Oui, c'est l'article 118a si je ne me trompe pas, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): C'est 180.
M. Lavoie: Avez-vous préparé une nouvelle
rédaction?
Le Président (M. Richard): On vous a fourni deux...
M. Lavoie: Où est-elle? J'en ai une. Est-ce cela ici?
M. Grenier: Les seuls documents qu'on a sont-ils ceux
préparés par M. Bonenfant?
Le Président (M. Richard): C'est l'un des projets. C'est
le projet qui a été soumis par M. Bonenfant. On avait
préparé une autre rédaction plus simple.
M. Burns: M. le Président, serait-ce le texte suivant que
j'ai dans mon dossier? Je ne suis pas certain; il y a eu deux ou trois textes
qui se sont promenés. L'article 180, selon cette proposition et
je la fais mienne se lirait de la façon suivante: alinéa
1, "Au moment du dépôt de documents, une personne ou une
association de personnes peut, par l'intermédiaire d'un
député, déposer une pétition à
l'Assemblée nationale dans le but d'obtenir un avantage particulier ou
le redressement d'un grief public."
Le Président (M. Richard): Puis-je vous suggérer
d'enlever "un avantage particulier"?
M. Burns: D'accord, M. le Président. Vos désirs
sont des ordres!
M. Roy: Excusez-moi. Il s'agit d'un document qui a
été remis lors de la dernière séance de la
commission de l'Assemblée nationale.
M. Burns: Exactement. Oui.
M. Roy: Pourrais-je en avoir une copie, s'il vous
plaît?
M. Burns: Pourrait-on en donner une copie au député
de Beauce-Sud?
Le Président (M. Richard): Nous allons vous en fournir une
copie, M. le député de Beauce-Sud.
M. Burns: M. le Président, à ce moment-là,
le texte se lirait de la façon suivante: "Au moment du
dépôt de documents, une personne ou une association de personnes
peut, par l'intermédiaire d'un député, déposer une
pétition à l'Assemblée nationale dans le but d'obtenir le
redressement d'un grief public." Cela va?
Le Président (M. Richard): C'est exact.
M. Burns: Alinéa 2, "La pétition doit d'abord
contenir une désignation des pétitionnaires, puis un
exposé clair, succinct, précis et en termes modérés
des faits pour lesquels ils demandent l'intervention de l'Assemblée et
être signé par tous les pétitionnaires." Alinéa 3,
"Dès qu'une pétition est déposée, elle est
reçue et des copies en sont distribuées aux membres de
l'Assemblée."
Le Président (M. Richard): C'est exact. M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Maintenant qu'on a ce premier jet, que se produit-il,
après troisièmement, avec cette pétition qui est
déposée devant les membres de l'Assemblée nationale?
M. Burns: Je pense bien qu'il s'agit d'une mé-
thode pour saisir l'Assemblée nationale d'un problème. Je
fais confiance, justement, aux membres de l'Assemblée nationale pour
qu'ils ne restent pas cois devant une pétition qui leur est
adressée. D'une part, si c'est de cette nature, cela aura pour effet de
sensibiliser le gouvernement. Si le grief peut être redressé par
le gouvernement, j'ai l'impression que le gouvernement ne restera
sûrement pas insensible à une pétition qui est
déposée officiellement et qui relève de sa
compétence.
Si c'est d'une autre compétence, je suis convaincu que les
députés, qu'ils soient du côté ministériel ou
du côté de l'Opposition, vont se faire un objectif très
précis de pousser sur la question et d'inscrire peut-être
éventuellement une motion précisément pour la traduire, de
façon concrète, par des gestes de l'Assemblée nationale.
Ce n'est pas à nous de décider à l'avance ce qu'il
adviendra de la pétition. Ce qu'il y a d'important, c'est que cette
pétition soit en mesure de sensibiliser les gens, que ce soit du
côté ministériel ou du côté de l'Opposition.
J'espère que je réponds à votre question, M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Cela répond à ma question, mais je ne
vois pas beaucoup l'importance qu'on va pouvoir donner à cette
pétition après, si ce n'est qu'à l'occasion. Les partis
ménagent leurs motions pour d'autres fins. Si cela devait mener, par
exemple, à un mini-débat le soir, on sait que les
mini-débats... oui, mais le mini-débat...
M. Burns: Cela peut mener à cela s'il y a une question qui
s'ensuit. Je pense bien que ce texte dit "chacun prendra ses
responsabilités". Si c'est le gouvernement qui est en mesure de
redresser le grief, il va sûrement être blâmé s'il ne
le fait pas. Si, d'autre part, ce n'est pas nécessairement un
problème qui relève de la compétence immédiate du
gouvernement, je suis convaincu que la question va être
éventuellement débattue à l'Assemblée nationale,
soit sous forme de question, soit sous forme de mini-débat.
Je ne me rappelle pas si le député était
présent lors de la dernière séance lorsque ce texte a
été déposé, mais ce que nous avons ensemble
constaté, à la suggestion du président, c'est qu'il n'y a
pas actuellement de moyen de toucher ou de saisir l'Assemblée nationale
je vous le dis en termes techniques d'un problème si on
est un pur et simple électeur, citoyen du Québec, chose qui
existait dans notre ancien règlement et qu'on avait mise de
côté lors de la réforme de 1971. C'est un peu un correctif
qu'on apporte à cette situation ou à cette lacune afin qu'un
citoyen puisse directement saisir l'Assemblée nationale d'un
problème.
Par la suite, qui que ce soit prendra ses responsabilités. Si
cela s'adresse à l'Opposition ou au gouvernement, chacun prendra ses
responsabilités. C'est tout. Si les mesures normales ne sont pas prises,
je présume, en tout cas, je me fie à l'Opposition pour rappeler
au gouvernement qu'il n'a pas pris les mesures normales et attendues si c'est
le cas.
M. Grenier: En retranchant un avantage particulier, on laisse la
liberté et la possibilité des bills privés. Ce
redressement de griefs publics peut être présenté, en fait,
la pétition sera soumise aux membres de l'Assemblée et, ensuite,
ce ne sont que les moyens connus qu'on pourra utiliser, à savoir le
mini-débat, la question en Chambre ou une motion. On n'a pas de
procédures particulières pour cela.
M. Burns: Non.
M. Roy: M. le Président...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Merci, M. le Président. Il est entendu qu'on peut
toujours interpeler, si j'ai bien compris l'honorable leader du gouvernement,
on peut interpeler le ministre à qui la pétition devra
normalement s'adresser pour lui demander, durant la période des
questions, s'il en a pris connaissance et quelles sont les mesures qu'il entend
prendre selon les formules habituelles. Et le député peut
intervenir au moyen d'un mini-débat en donnant un avis au
président, tel que prévu par le règlement.
Cependant, j'aimerais attirer l'attention des membres de la commission
sur le fait que l'Assemblée nationale siège normalement six mois
par année. Pendant le dernier mois de la session de l'été
et le dernier mois de la session d'automne, avant la période des
fêtes, c'est-à-dire deux mois sur six ou le tiers de la session,
on ne peut pas se prévaloir des dispositions de l'article 174. Il
faudrait prévoir que si on permet à des groupes ou à des
individus de présenter des pétitions par l'entremise d'un
député et si, pendant deux mois, c'est-à-dire pendant le
tiers de la session, on ne peut pas intervenir à l'occasion d'un
mini-débat, je pense tout simplement que cela fait quelque chose qui est
extrêmement limité et on passe un peu à côté
des objectifs qu'on cherche à atteindre. Il faudrait peut-être
prévoir, lorsqu'on demande de suspendre certains articles de la Chambre,
qu'on puisse mettre alors de côté les dispositions de l'article
174 pour permettre un débat sur ces pétitions, ou encore qu'on
prévoie un autre mécanisme qui permettra d'en discuter pour le
député qui le demande, parce que je rejoins les
inquiétudes du député de Mégantic-Compton.
En présentant des pétitions qui demandent au gouvernement
d'agir dans un sens donné alors que le député ne peut plus
intervenir, est limité tout simplement à présenter les
pétitions, un point, c'est tout, on passe à côté, je
pense, des objectifs que tout le monde cherche a atteindre.
M. Burns: Ce que je peux répondre au député
de Beauce-Sud, c'est que, d'une part, je conteste bien gentiment, cependant,
son affirmation que l'Assemblée nationale siège six mois par
année. C'est plutôt sept et peut-être même huit mois
par année que l'Assemblée nationale siège, de sorte qu'il
me semble que cette période m'appa-
raît même en enlevant les deux bouts qui sont
mentionnés comme possible pour un pétitionnaire de se
faire entendre ou d'approcher l'Assemblée nationale.
Maintenant, ce que je pourrais lui dire, c'est que c'est sûr que
le droit à la pétition, on le considère important; la
preuve, c'est que c'est une suggestion même de la présidence de
l'Assemblée nationale. Mais je ne pense pas qu'on doive chambarder tout
notre règlement simplement parce qu'on introduit cette notion de
pétition qui avait été oubliée à l'occasion,
ou mise de côté. Je ne me rappelle pas si cela avait
été de façon délibérée ou si cela
avait été purement et tout simplement un oubli. Peu importe, cela
n'apparaissait plus dans notre nouveau règlement, et c'est un correctif
qu'on veut y apporter en soumettant cet amendement.
Mais je ne vois pas qu'à cause de deux périodes bien
précises, dans l'année, où le recours à l'article
174 ne serait pas permis on doive mettre de côté toutes les autres
règles et chambarder notre règlement à cause de cela.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Je ne vois aucune complication dans cela. D'ailleurs,
c'est un droit qui a toujours existé, de temps immémoriaux, qui
était reconnu dans l'ancien règlement, qui est reconnu dans la
Charte des droits et libertés de la personne. Même si
c'était absent dans le nouveau règlement, d'après moi,
cela n'empêchait pas la présentation de pétitions, cela
aurait pu se faire. C'est un droit fondamental qui existe dans notre
constitution, je crois, et dans nos traditions que toute personne ou tout
groupe peut faire une demande, porter à la connaissance du Parlement un
fait ou demander le redressement d'un grief public. C'est assez large, cela
peut être de demander l'intervention du Parlement dans un cas en
particulier.
Maintenant, je ne vois pas de difficultés, tel que cela a
été soulevé par le député de
Mégantic-Compton ou le député de Beauce-Sud. C'est la
même chose. Le but, c'est d'attirer l'attention du Parlement, c'est une
demande qui est plus expresse que d'autres.
Il y a des groupes d'individus qui passent par un député,
à la période des questions. Ils demandent au gouvernement s'il
entend adopter une loi. Le gouvernement est maître du jeu, en somme,
à moins que le député prenne l'initiative de
présenter un projet de loi public qui n'entraîne pas de
dépenses d'argent. C'est toujours le droit d'un député de
le faire.
Il y a d'autres occasions. On saisit le Parlement d'une demande. On y
donne suite ou non, suivant le bon plaisir, je ne dis pas du prince, mais du
Parlement ou du gouvernement, comme cela se fait actuellement, soit à la
période des questions ou à d'autres occasions. Il y a des cas
où les commissions parlementaires siègent en dehors de
l'étude d'une loi, non pour étudier une loi ni pour
étudier un autre sujet qui n'est pas un livre blanc, ni une loi. Nous
avons eu la liberté de la presse, il y a quelques années. Il y a
eu les pâtes et papiers dernièrement; ce n'était pas un
livre blanc, à ma connaissance, ce n'était pas une loi. La
commission fait rapport à l'Assemblée et notre règlement
dit que le rapport est déposé, distribué, point final. Le
gouvernement porte l'odieux s'il n'agit pas, s'il doit agir. C'est le
rôle de l'Opposition, s'il y a une pétition
présentée, du député qui la présente, ou
d'autres, de dire, soit à la période des questions, ou
peut-être en vertu de l'article 34 cela me surprendrait: Est-ce
que le gouvernement entend agir à la suite de la pétition
honnête et raisonnable de tel individu ou de tel groupe?
Je ne vois aucune formalité spéciale dans cela, et la
seule chose que j'ajouterais, c'est qu'on pourrait peut-être en faire
mention au procès-verbal.
M. Grenier: M. le Président...
M. Lavoie: D'ailleurs, je termine. Voyez-vous pourquoi on ne
l'avait pas mis dans le nouveau règlement? C'est qu'en treize ans il n'y
en avait pas eu une. A ma connaissance, personne n'en avait fait et on a dit:
Pour alléger le règlement, on ne le mettra pas, mais si jamais il
en vient, on se référera à l'ancien règlement. Dans
l'ancien règlement il n'y avait d'ailleurs aucun débat. Il y
avait une petite formalité, c'est que le député... Par
contre, tous les bills privés anciennement respectaient cette demande.
C'est pour cela qu'on enlève aujourd'hui "un avantage particulier". La
seule manière d'introduire un bill privé à
l'époque, c'était par une pétition d'abord.
Cela a disparu. Ce qui se faisait anciennement, je ne sais pas si elle
était lue ou présentée au début de chaque
séance, mais elle était examinée par l'officier en loi et
il n'y avait pas de débat; il n'y avait rien, elle était
reçue et elle apparaissait au procès-verbal, point final. Libre
au gouvernement d'y donner suite ou non et quitte au député de
demander d'y donner suite.
M. Grenier: M. le Président, je ne veux pas que cela
prenne l'allure d'une objection. Ce n'est pas cela du tout. Mais je croyais
qu'à cette formule de pétition on pouvait donner un cheminement
un peu particulier pour trouver des éléments de solution. On en
arrive à traiter la pétition en ne lui donnant pas plus
d'égard, je pense, qu'à une question ordinaire. Tout le monde est
témoin de la valeur du mini-débat à onze heures du soir,
alors qu'on n'exige même pas le quorum et que vous voyez fuir les
députés par toutes les portes. J'aurais voulu qu'avec la
pétition, on trouve une forme de pression sur le gouvernement
peut-être un peu plus importante qu'une simple question.
Je ne parle pas d'une pétition pour l'ouverture d'un chemin
à Saint-Nicéphore, que tout le monde nous propose, à
chaque lundi matin à notre bureau. Je parle d'une proposition, d'une
pétition qui peut prendre l'envergure d'un secteur de la province
important, ou d'un domaine de l'administration important. J'aurais voulu qu'on
la traite d'une autre façon que le mini-débat qui, à mon
sens, a bien peu de valeur.
M. Burns: Vous avez toujours la motion qui est possible.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Mégantic-Compton...
M. Lavoie: II faut que ce soit d'intérêt
général. On ne peut pas demander une dépense d'argent. On
ne peut pas demander une dépense des deniers publics.
M. Grenier: C'est ce que je tente d'expliquer. Si on n'a pas
d'autre cheminement, je me contente quand même de cela parce qu'on
revalorise quand même, ce matin, la forme de pétition.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Mégantic-Compton, comme M. le député de Laval et le leader
parlementaire du gouvernement l'ont dit, c'est parce que c'est un droit
fondamental qui est inscrit au coeur de toutes les constitutions où il y
a un Parlement de type britannique. Je reste convaincu que ce droit a toujours
existé, même après l'adoption du nouveau règlement,
sauf que ce que je vous demande d'adopter, ce matin, c'est plutôt une
règle de pratique. Il n'y aurait pas de règle de pratique pour la
présentation de pétitions. Je pense que M. le
député de Laval pourrait nous dire que de 1960 jusqu'à
1977, il n'y en a pas eu. Il y en aura de moins en moins, forcément; en
tout cas, de moins en moins, c'est une drôle de façon de
dire...
M. Lavoie: Peut-être plus à cause de la
publicité qu'on fait aujourd'hui.
Le Président (M. Richard): D'autre part, la
création de l'institution du Protecteur du citoyen et c'est pour
cela que j'ai demandé d'enlever "un avantage particulier" parce que
là cela relèverait du Protecteur du citoyen plutôt que de
l'Assemblée nationale...
M. Burns: Ou d'un bill privé, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Ou d'un bill privé, oui.
Ce qu'on recherche, ce matin, c'est surtout l'adoption d'une règle de
pratique parce qu'effectivement il y a eu deux pétitions qui m'ont
été soumises. Les deux, à mon humble avis, étaient
informes. Sauf que c'était très difficile d'expliquer aux
pétitionnaires que leur pétition était informe puisqu'il
n'y avait aucune règle de pratique. Si on avait le règlement que
je vous soumets, ce matin, on pourrait expliquer aux gens pourquoi leur
pétition était informe. Entre autres, c'est que dans tous les
Parlements de type britannique, la pétition existe, mais dans tous les
Parlements, elle doit être soumise par un député. Dans le
cas des deux pétitions qui m'ont été soumises, il n'y
avait pas de député pour les soumettre.
Cela les rend informes. Il faut dire que cela prend absolument un
député pour soumettre la pétition, mais l'objectif c'est
uniquement de saisir le Parlement de la question et, ensuite, le Parlement et
les membres assument leurs responsabilités à l'égard de la
pétition.
M. Burns: M. le Président, pour nous rendre à la
suggestion du député de Laval relativement à la mention au
procès-verbal, on pourrait peut-être ajouter au troisième
alinéa et j'en fais la proposition à la fin du
troisième alinéa actuel: "Mention en est faite au
procès-verbal". J'espère que cela termine. On ne va pas passer la
matinée sur cela.
M. Roy: "Mention en est faite au procès-verbal", c'est
uniquement une mention et non pas la pétition elle-même?
M. Burns: Non, c'est une mention qui est faite, la mention du
dépôt.
M. Roy: C'est uniquement une mention qu'une pétition a
été déposée, avec identification du groupe de ceux
qui l'ont déposée. Parfait.
M. Burns: C'est cela.
Le Président (M. Richard): C'est adopté?
M. Roy: D'accord.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Terrebonne.
M. Fallu: M. le Président, mention du dépôt
en est faite au procès-verbal.
M. Burns: "Mention en est faite au procès-verbal". On
parle déjà du dépôt dans tout le texte, je ne vois
pas pourquoi on mettrait dépôt. "Mention en est faite".
Le Président (M. Richard): C'est adopté?
Adopté.
Horaire et jours de session
M. Burns: M. le Président, on pourrait peut-être
maintenant aborder l'article 30 où je vous ai proposé, la semaine
dernière, de remplacer dans le paragraphe 1 les mots "à 15 heures
le mardi, le mercredi et le jeudi et à 10 heures, le vendredi" par les
mots "à 14 heures le mardi et le jeudi et à 15 heures le
mercredi". On aborde les règlements que nous suggérons sur une
base sessionnelle et non pas sur une base d'amendements permanents. On pourrait
mettre cela à l'essai pour la durée de la présente session
et voir effectivement ce que ça pourra donner. Evidemment, cette
suggestion est intimement lié au fait que, pendant cette session-ci,
également sur une base d'essai, nous ne siégerions par le
vendredi.
M. Forget: En l'absence du député de Laval, je
voudrais peut-être faire une suggestion, une proposition qu'il avait
l'intention de formuler de manière à préserver au moins le
même nombre d'heures, car si je comprends bien, cette modification des
horaires entraînerait la perte d'une heure hebdomadaire.
M. Burns: Une heure, oui.
M. Forget: La suggestion qu'il se préparait à faire
il est absent pour quelques minutes était de terminer, le
mardi et le jeudi, les séances à dix heures le soir plutôt
qu'à onze heures et d'ajouter une séance, mais ne comportant pas
de période de questions le matin, le mercredi seulement, de dix heures
à midi. Cela permettrait un fonctionnement plus régulier
du moins, je vous développe les arguments qu'il apporterait
lui-même s'il était ici plus normal, à des heures
plus ordinaires pour la plupart des gens, puisque, selon son expérience,
la qualité des travaux et le climat même de l'Assemblée
nationale peut en souffrir à l'occasion, et peut-être plus souvent
qu'à d'autres moments, entre dix heures et onze heures. Il avait
l'impression que les travaux du mercredi seraient extrêmement productifs.
L'objection possible du côté gouvernemental est, bien sûr,
la nécessité pour les ministres d'assister au Conseil des
ministres. Mais cette objection est moins valable dans la mesure où la
période des questions resterait, malgré tout, au début de
la séance de l'après-midi du mercredi et non pas au début
de la séance du matin, ce qui veut dire que seuls effectivement le
ministre chargé d'un dossier et peut-être le leader parlementaire
ou son adjoint devraient être en Chambre le mercredi matin, de dix heures
à midi.
M. Burns: Cela veut dire que vous me bannissez du Conseil des
ministres le mercredi matin.
M. Forget: Comme il y a des adjoints, cela pourrait se faire avec
un système de rotation. Je croyais que c'était lui qui arrivait.
Enfin, je pense que c'est l'essence du message qu'il voulait livrer sur
ça. C'est une formulation alternative qui permet de gagner une heure et
peut-être de gagner plus qu'une heure dans le fond; de dix heures
à une heure, excusez-moi, cela fait trois heures le matin. C'est de dix
à une et de trois à six. Etant donné que la séance
du mercredi est plus courte, on comprend que, du côté
gouvernemental, allonger la séance du mercredi après-midi n'a pas
un intérêt direct et et immédiat, c'est le moins qu'on
puisse dire, puisque c'est la journée des députés. Alors,
au lieu de suggérer de commencer à deux heures jusqu'à six
heures, trois jours par semaine, considérant cette objection possible du
côté gouvernemental, il paraissait à mon collègue de
Laval que cette possibilité de dix heures à une heure donnait au
gouvernement, dans le fond, une assurance d'heures efficaces et
intéressantes de travail à l'Assemblée nationale et
diminuait les problèmes associés au travail très tard le
soir.
On trouve parfois des problèmes de quorum le matin, en commission
parlementaire, à cause des heures indues jusque auxquelles le travail se
prolonge dans certaines commissions parlementaires.
M. Burns: Si je comprends bien le député de
Saint-Laurent, cette proposition tiendrait compte du fait que nous faisons
sauter, du moins pour la période de la présente session, le
vendredi, par cette proposition.
M. Forget: Oui, cela ne change rien quant au vendredi, c'est
simplement l'aménagement des horaires des mardi, mercredi et jeudi dont
il est question dans le contexte de cet article 30.
M. Burns: Dans ce sens, je serais réceptif à cette
suggestion que vous nous faites. M. le député de Laval vient de
nous revenir. Je comprends. Il faudrait très bien s'entendre pour qu'on
ne pousse pas des hauts cris si jamais le leader du gouvernement fait une
suggestion à cet effet. Je comprends que, comme dans tous les cas, il
appartiendrait au leader du gouvernement de faire un choix de ne pas
siéger le mercredi matin et de faire siéger trois commissions, si
cela devenait nécessaire.
M. Lavoie: Puis-je intervenir, avec votre permission, M. le
Président?
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Laval.
M. Lavoie: Nous nous sommes penchés sur les
règlements sessionnels, sur le projet que vous nous avez soumis. On les
a regardés dans leur ensemble et il ne faudrait pas qu'on les accepte
à la pièce. En ce qui nous concerne, ce serait un tout.
M. Burns: C'est ce que je pense, oui.
M. Lavoie: II faut considérer que l'Opposition, en mettant
en pratique le fait qu'il n'y aurait pas de séance le vendredi matin,
remplacée par une période de questions avec débats qui,
à notre point de vue, pourrait remplacer la période de questions
et la séance, rendrait peut-être plus fonctionnel le rôle du
législatif pour la surveillance de l'exécutif. Ce serait une
réforme en profondeur qui nous sourit, même si nous nous privons
d'une période de questions le vendredi. En somme, cela limiterait la
période classique des questions à trois jours par semaine, les
mardi, mercredi et jeudi.
M. Burns: C'est cela.
M. Lavoie: Bon. Ce qu'on a pensé, dans le cadre d'un
donnant-donnant, je ne sais pas si mon collègue, M. Forget, vous en a
parlé...
M. Forget: J'ai parlé seulement du point spécifique
relatif à l'article 30.
M. Lavoie: On proposerait que les heures de séance
demeurent les mêmes en nombre dans une semaine. On calcule que c'est un
strict minimum, les 18 heures de séance que nous avons, mais il faudrait
dire à la population que non seulement on les maintient, mais on y
ajoute trois heures de la période de travaux le vendredi où il y
a une commission parlementaire. Je pense que ce serait pas mal régulier.
Je pense que c'est un atout dont l'Opposition pourrait se servir. En somme, on
reporte pratiquement les heures de travail. On dit 18 heures, mais il y a les
commissions parlementaires tous les matins. Il ne faudrait pas que les
journalistes disent qu'on ne travaille que 18 heures par se-
maine, ce ne serait pas juste. Seulement ce matin, il y a trois
commissions qui siègent, hier matin également et jeudi aussi.
M. Burns: Je suis sûr que les journalistes qui suivent les
commissions ne sont pas portés à dire qu'on travaille seulement
18 heures par semaine.
M. Lavoie: D'accord. On connaît la somme de travail qu'ils
doivent fournir eux-mêmes pour couvrir les commissions. Le format qu'on
proposerait serait que le mardi, on siège de 14 heures à 18
heures. Le soir, je l'ai déjà dit, après 22 heures, je n'y
crois pas, au travail efficace du Parlement. On siégerait, le soir, de
20 heures à 22 heures, le mardi, ce qui donnerait six heures pour la
journée. On ajoute deux heures dans l'après-midi et on les coupe
après 22 heures le soir. Le jeudi, c'est la même chose, le
même horaire.
M. Burns: D'accord.
M. Lavoie: Le mercredi, on proposerait, si cela vous va, de 10
heures à 13 heures le matin, et de 15 heures à 18 heures
l'après-midi. Là, je vais vous démontrer qu'on ne tire pas
la couverture seulement de notre bord.
M. Burns: Je m'excuse, mais de 10 heures à 13 heures, le
mercredi matin, ce serait selon l'horaire fixé pour le mardi;
c'est-à-dire que ce sont des heures gouvernementales.
M. Lavoie: Laissez-moi terminer. Les députés
d'Opposition conserveraient les mêmes trois heures, de 15 heures à
18 heures.
M. Burns: C'est ça.
M. Lavoie: Ce serait l'après-midi des
députés, pour les motions des députés. On vous
donnerait le matin, de 10 heures à 13 heures.
On va même aller plus loin que cela. On comprend qu'il y a
beaucoup de ministres qui sont oocupés le mercredi matin; on
consentirait à ce que la période des questions ait lieu
l'après-midi, qu'elle soit prise à même le temps qu'on a
actuellement. Le matin, cela vous donnerait trois heures franches de
législation ou d'autres travaux non coupés par la période
des questions. Je crois que c'est très positif de notre part.
M. Burns: Je vais vous dire tout de suite que je suis d'accord
avec cela. Il n'y a aucune espèce de problème. Je pense qu'on
pourrait réaménager le texte pour tenir compte de cette
suggestion, je pense, très positive.
M. Lavoie: Si les autres partis sont d'accord.
M. Burns: Mais, en ce qui me concerne, je serais favorable
à cette suggestion. Donc, on pourrait dire le mardi de 14 heures
à 18 heures, de 18 heures à 22 heures...
M. Lavoie: De vingt heures à vingt-deux heures.
M. Burns: De vingt heures à vingt-deux heures, pardon, et
la même chose pour le jeudi.
M. Lavoie: Si vous aviez été en France avec le
premier ministre, vous auriez toujours été en retard aux
rendez-vous.
M. Burns: Heureusement il y a des gens qui s'occupent de mon
horaire. Mais je serais favorable à cela, on ajouterait le mercredi
matin de dix heures à treize heures, selon l'horaire
décidé en vertu de...
M. Lavoie: Oui, il s'agit d'une rédaction.
M. Burns: D'accord, on rédigera, mais on est d'accord sur
le principe.
M. Lavoie: Moi je relie à cela la période de
débat, questions avec débat. J'aurais certaines remarques sur le
texte tel que rédigé.
M. Grenier: M. le Président, avant de prendre la
période de débat, ne serait-il pas bon de tâcher de voir
clair là-dessus?
M. Lavoie: Pour moi, cela est relié. Moi je suis
prêt à donner...
M. Grenier: Oui, mais moi j'ai une autre proposition.
M. Lavoie: A condition que...
M. Grenier: J'aurais une autre proposition, ensuite on
pourra...
M. Burns: Je m'excuse auprès du député de
Mégantic-Compton, si je comprends bien la proposition du
député de Laval, du moins dans le début de sa suggestion,
pour lui le tout est interrelié, c'est-à-dire qu'on laisse tomber
le vendredi pour le remplacer par la suggestion qu'il vient de nous faire, mais
aussi...
M. Lavoie: C'est pour cela qu'il faudrait terminer...
M. Burns: ... il pose comme condition la proposition du
député de Sainte-Marie sur la question avec débat.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval, vous pouvez terminer votre intervention.
M. Lavoie: Je pense que c'est un tout. Je m'excuse
auprès...
M. Burns: Tout simplement pour m'enquérir...
M. Lavoie: ... du député, c'est un tout, on est
prêt à sacrifier la période...
M. Grenier: C'est le vendredi qui...
M. Lavoie: Oui, parce qu'on coupe une période de questions
pour l'Opposition, en somme, et je voudrais que ce soit remplacé par
cette nouvelle formule que je trouve très valable où un
député pourrait demander à un ministre de faire une
étude globale, disons sur le placement étudiant ou sur la
politique des travaux mécanisés ou la politique d'habitation du
gouvernement. Puis on aurait trois heures en commission parlementaire pour
aller au fond de cette question, ce qu'on ne peut pas faire à la
période de questions et qu'on peut même difficilement faire par
nos motions du mercredi.
Je trouve d'abord que le deuxième paragraphe, que l'article 63
est trop limitatif. Il ne faudrait pas assimiler cela à des motions, je
vais vous donner un exemple bien simple. D'abord ce n'est pas une motion, cette
période du vendredi ne se termine pas par une motion. C'est un peu comme
un débat d'urgence qui ne se termine par aucune décision de la
commission et même aucune recommandation à l'Assemblée.
Moi, je l'assimile à la période des questions; vous savez comme
moi qu'à la période des questions il y a une tradition qui est
établie où il y a beaucoup de liberté.
M. Burns: Vous permettez, sur votre remarque relativement
à l'article 63, ce que nous avions en tête, ce que le
député de Sainte-Marie avait en tête, lorsqu'il vous a fait
cette proposition, c'est qu'on ne voulait pas quand même, à tous
les vendredis, pour quatorze vendredis de suite, on soulève la
même question constamment et régulièrement.
M. Lavoie: Ce ne sera pas le but, on aurait l'air ridicule
puis...
M. Burns: Je le sais bien. En tout cas, le premier alinéa
de 63 en tout cas est assez clair, lorsqu'il dit: Une motion ne doit pas
soulever une question identique au fond à une question dont
l'Assemblée a décidé pendant la session en cours, à
moins qu'elle n'indique des faits nouveaux.
C'est un peu cela qu'on voulait protéger dans la motion qui a
été faite par le député de Sainte-Marie.
M. Lavoie: Je vais vous dire, écoutez...
M. Burns: Par exemple, si un vendredi quelqu'un soulève
une question avec débat relativement à la fermeture de l'usine
XYZ Inc., et le vendredi suivant, on revient avec la fermeture de l'usine XYZ,
et le vendredi suivant... C'est ce qu'on veut dire. N'y aurait-il pas lieu de
nous imposer à nous-mêmes cette règle quand je dis
à nous-mêmes, je veux dire à l'Assemblée en
général de ne pas revenir avec une question qui a
été... Surtout si la question a été
décidée par l'Assemblée, raison de plus.
M. Lavoie: Je vais vous donner un exemple. Disons que le
gouvernement adopte une loi au début de la session, en mars ou en avril,
une loi pour corriger un état de fait dans le milieu du travail. Au mois
d'octobre, on s'aperçoit que la loi n'est pas applicable, est mal
appliquée ou n'atteint pas les fins pour lesquelles elle a
été adoptée. Ce serait injuste d'empêcher les
députés de l'Opposition de questionner un ministre sur une loi
qui a été adoptée au mois d'avril, si son application
n'est pas efficace.
Le Président (M. Richard): Avec votre permission, je vais
vous suggérer de nommer un rapporteur parce que M. Laplante n'est pas
venu. Il faudrait désigner un rapporteur de la commission.
M. Burns: Le député d'Abitibi-Est.
M. Gendron: Ouest.
M. Burns: Abitibi-Ouest, excusez-moi.
Le Président (M. Richard): Tout le monde est d'accord? M.
le député d'Abitibi-Ouest, vous êtes désigné
rapporteur.
M. Lavoie: Ecoutez, nous n'irons pas au fond de cette question,
mais je vous dis que, pour le moment, je trouve cela trop restrictif. Prenez un
exemple. On a un programme de relance économique au mois de mai, avec un
budget supplémentaire, une loi des finances. En octobre, il n'y a pas eu
de relance effective de l'économie. On ne pourrait pas en parler parce
que vous pourriez nous dire: On a eu une loi des finances avec un budget
supplémentaire au mois d'avril. N'en parlez plus parce que cela a
été décidé par l'Assemblée.
M. Burns: Puis-je faire une suggestion constructive, même
si le bruit ambiant n'est pas favorable aux suggestions constructives? Je
comprends l'idée du député de Laval. Le deuxième
alinéa de l'article 63 serait-il acceptable par le député,
du moins quant à la restriction? Ce que nous ne voulons pas, dans cette
chose, c'est d'avoir de débat préalable à quelque chose.
Lisons ensemble l'article 63, alinéa 2. "Une motion ne doit pas soulever
non plus une question identique au fond à une question qui est alors
inscrite ou annoncée au feuilleton". Je pense bien que le
député de Laval me comprend dans cette suggestion. "Toutefois,
l'annonce ou l'inscription, etc.." Mais ce que nous ne voudrions pas, c'est que
quelqu'un utilise la méthode de la question avec débat
pour...
M. Lavoie: ... pour anticiper un débat.
M. Burns: ... pour anticiper un débat. Je serais
prêt à laisser tomber l'alinéa 1 pour éviter des
questions de procédurite. Mais qu'on se fixe quand même cette
règle de l'alinéa 2.
M. Lavoie: Je pense que M. Bernard pourrait trouver une formule.
Deuxième restriction...
M. Burns: A ce moment-là on pourrait sim-
plement dire dans le deuxième alinéa, à la
suggestion du député de Sainte-Marie: "L'alinéa 2 de
l'article 63 s'applique à cet avis".
M. Lavoie: Dans la sixième ligne du quatrième
paragraphe, il y a peut-être eu un oubli. A-t-on oublié de
mentionner "entre les divers partis reconnus d'Opposition"?
M. Burns: Le député de Sainte-Marie est là.
Il pourrait défendre son texte mieux que moi, mais je pense que
c'était pour tenir aussi compte du fait que l'interpellation ou
appelez-la question avec débat maintenant, selon la suggestion du
député de Sainte-Marie pourrait aussi se faire par
l'entremise d'un député ministériel, à
l'occasion.
M. Lavoie: II y a quand même...
M. Burns: C'est d'ailleurs comme les questions...
M. Lavoie: Je voudrais connaître la répartition
d'avance. C'est bien simple, parce que je ne veux pas qu'il y ait des questions
avec débat de plantées le vendredi pour que le ministre se
pète les bretelles pour toute la fin de semaine. Cela appartient...
M. Burns: Si vous saviez, M. le député de
Laval...
M. Lavoie: ... à l'Opposition. Je ne voudrais pas
que...
M. Burns: Je fais appel à votre collègue, le
député de Saint-Laurent, qui a déjà
été membre du Conseil des ministres.
Si vous saviez comme c'est facile, et bien plus facile d'ailleurs, pour
un ministre de tenir une conférence de presse que de se faire poser une
question et de poursuivre avec un débat. Je pense bien qu'à ce
moment la question plantée est très peu à craindre.
M. Lavoie: Je ne voudrais pas que le leader du gouvernement
demande au président qu'il en inscrive régulièrement et
que le gouvernement en ait trois sur cinq. Cela appartient surtout à
l'Opposition de demander des comptes au gouvernement et non pas aux
députés ministériels.
M. Burns: Vous seriez surpris, M. le député de
Laval, de voir jusqu'à quel point les députés
ministériels sont actifs relativement à certains dossiers qui
concernent des préoccupations qu'ils ont personnellement. Vous seriez
également surpris de voir jusqu'à quel point les
députés ministériels poussent souvent dans le dos de
certains ministres pour que certains résultats apparaissent. Je suis
prêt à en témoigner en ce qui me concerne.
M. Lavoie: En tout cas, il faut que cette question soit
nécessairement clarifiée, parce qu'on ne voudrait pas fournir une
arme supplémentaire aux experts de la communication gouvernementale.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, l'objectif qu'on avait
effectivement, par l'interpellation, en plus d'ajouter quelque chose de neuf,
c'était aussi de remplacer une période des questions. Or, la
période des questions s'applique à l'ensemble des
députés de l'Assemblée nationale, y compris aux
députés ministériels. Je suis d'accord pour dire que c'est
peut-être exceptionnel, le fait qu'une question avec débat soit
accordée à un député ministériel, mais on
laissait quand même la possibilité que cela puisse se faire, parce
qu'à travers la question avec débat on peut aussi rejoindre de
hauts fonctionnaires. La question avec débat peut s'adresser à de
hauts fonctionnaires. Lorsqu'ils viennent à la commission parlementaire,
ils répondent en leur nom. Je ne sais si c'est clair dans un des
articles qui suit, le partage se faisait de la même façon que cela
se fait pour les débats du mercredi. Pour les débats du mercredi,
ce n'est pas...
M. Lavoie: Un instant. Il y a quand même une tradition. A
ma connaissance, il n'y a jamais eu ou très rarement je ne sais
pas s'il y en a eu depuis sept, huit ou dix ans des motions du mercredi
présentées par des députés ministériels. Je
ne me rappelle pas cela. Deuxièmement, il y a une certaine analogie avec
les motions du mercredi qui n'ont jamais été employées par
les députés ministériels, autant dans l'ancien Parlement
que dans le Parlement actuel. Egalement, il y a une certaine analogie avec le
mini-débat, le soir. A ma connaissance, jamais un député
ministériel ne s'est servi de ce mécanisme du mini-débat
depuis qu'il existe.
M. Bisaillon: Cela s'en vient. M. le Président, comme
c'est un règlement sessionnel qui est déposé et comme
c'est une chose qu'on veut tentativement mettre à l'essai, ne
pourrait-on pas s'entendre pour dire qu'effectivement d'ici à
l'application du règlement sessionnel, cela pourrait s'appliquer
uniquement aux partis de l'Opposition, mais se laisser la possibilité
d'en rediscuter par la suite?
M. Lavoie: Les députés ministériels qui font
partie de la commission, s'ils veulent interroger les hauts fonctionnaires, ont
le droit de parole à cette séance du vendredi.
M. Burns: Sauf qu'ils n'ont pas le choix du sujet. C'est cela la
différence.
M. Lavoie: Ils pourront nous le demander et on inscrira leur
sujet.
M. Bisaillon: Moi, je seconderais...
M. Burns: A la suggestion du député de
Sainte-Marie, je suis prêt à m'engager à ce que, du
côté ministériel, on n'utilise pas cette procédure
pour la durée de la présente session, c'est-à-dire
pour la durée du règlement sessionnel, mais je ne voudrais
pas fermer la porte à cela si éventuellement on l'acceptait sur
une base permanente.
M. Bisaillon: On pourrait peut-être perdre d'ailleurs
davantage...
M. Burns: A ce moment, ce sera quelque chose à
décider par la présidence. Jusqu'à maintenant, la
présidence a été très circonspecte, si je puis
dire, et même très parcimonieuse à l'endroit des questions
permises du côté ministériel. Se fiant sur cette attitude
de la présidence, dans une session je ne parle pas de la session
présente, mais si jamais on décide de rendre permanente cette
formule je douterais fort que la présidence puisse aller plus
loin que nous accorder une occasion, peut-être deux au maximum, au cours
d'une longue session, c'est-à-dire celle du printemps
habituellement.
Cela me surprendrait beaucoup, M. le Président, en tout cas, que
vous ayez cette espèce de prodigalité absolument totale à
l'endroit des députés ministériels qui voudraient soulever
une question avec débat le vendredi, surtout en tenant compte de la
façon dont et le président actuel et son
prédécesseur ont reconnu le nombre de questions adressées
au gouvernement par des députés ministériels.
En tout cas, avec l'engagement que je prends, au nom du parti
ministériel, je vous suggérerais peut-être qu'au cours de
cette session on ne recourra pas du tout à l'utilisation de cela. Je me
ferai fort de tenter de convaincre nos collègues qui voudraient y
recourir de ne pas l'utiliser.
M. Lavoie: Quant à moi, j'aurais d'autres remarques
à faire, mais je ne voudrais pas accaparer tout le droit de parole, sur
deux commissions durant les travaux de la Chambre. J'ai traité du
premier point, mais j'aurais d'autres remarques. Sur le vote à main
levée, j'aurais une proposition à vous faire, mais je voudrais
bien donner la chance aux autres partis de l'Opposition de s'exprimer sur le
premier point des horaires et du travail du vendredi sur ces questions avec
débat.
M. Burns: Y a-t-il des remarques?
M. Grenier: Quant à la première partie,
assurément, je ne peux pas être d'accord avec la proposition faite
ici qui semble acceptée ou acceptable par le gouvernement pour la bonne
raison que je m'oppose, au nom de mon parti, à siéger le soir
pour plusieurs bonnes raisons qui sont évidentes à tous ceux qui
sont témoins des séances du soir. D'abord, le soir, les
députés sont fatigués et cela paraît, les
journalistes le sont puisqu'il n'y a pas un représentant des media
d'information dans les tribunes; on en compte un ou deux, quand il y a en a. Il
faut admettre que la tombée des principaux journaux est faite
peut-être à 18 heures, des principaux media.
Les députés qui sont en Chambre, j'ai des témoins,
pas sous l'actuel gouvernement plus que d'autres, ce n'est rien à
l'égard de ce gouverne- ment, mais sous les autres que j'ai vu
siéger, on demande quorum régulièrement cinq, six, sept,
huit et dix fois par soirée, chose qui ne se produit jamais dans
l'après-midi, ou, en tout cas, rarement dans l'après-midi,
même avec deux commissions qui peuvent siéger. Or, s'il y a des
modifications à apporter, je pense que nous autres, nous aimerions vous
proposer un horaire qui ressemblerait à ceci: D'abord, de 2 heures
à 7 heures le mardi et le jeudi, c'est-à-dire de 14 heures
à 21 heures...
M. Burns: De 14 heures à 19 heures. M. Grenier: De
14 heures à 19 heures.
M. Burns: Vous voyez que je n'aurais pas été
tellement en retard en Chambre.
M. Grenier: De 15 heures à 19 heures le mercredi, et le
vendredi, de 10 heures à 13 heures.
M. Burns: C'est-à-dire que vous maintenez le vendredi, en
somme.
M. Grenier: On maintient le vendredi. M. Burns: Bon!
M. Grenier: Pour des raisons qui s'expliquent. D'abord, en
période de session, on ne peut avoir que trois jours, je pense, de
travail pour le salaire qui est payé aux députés
actuellement sans avoir de discrédit dans la population.
M. Burns: M. le député de Mégantic-Compton,
soyez honnête à l'endroit de vos collègues. Je pense, comme
le disait le député de Laval tout à l'heure, que personne
ne croit qu'un député ne travaille que durant les heures
où la Chambre siège. Je pense, au contraire, que tout le monde
est...
M. Lavoie: Ce sont les heures où il ne travaille pas,
justement.
M. Burns: Oui, justement, ce sont peut-être les heures
où il travaille le moins.
M. Lavoie: II n'y en a qu'un qui travaille, c'est celui qui
parle.
M. Burns: Mais je vous demanderais quand même d'avoir cette
honnêteté de dire que et vous le savez d'ailleurs
vous-même quand vous n'êtes pas à l'Assemblée
nationale, le lundi, par exemple, je suis convaincu que c'est peut-être
votre plus grosse journée de travail. En fin de semaine, un
député travaille, et en dehors des heures; le matin, il y a des
commissions parlementaires, le soir, il y a souvent des réunions, il
faut communiquer avec son bureau de comté lorsqu'on n'habite pas la
région.
M. Grenier: Oui, M. le Président. Je suis au courant et je
sais fort bien que le travail que je peux faire en dehors de la Chambre est
certaine-
ment je vais vous dire une chose plus efficace que
d'écouter les longs débats qu'on a en soirée, comme hier
soir, par exemple, à s'engueuler pour essayer d'étirer le
débat jusqu'à 23 heures pour ne pas adopter le projet de loi
67.
M. Burns: C'est ce que je voulais vous entendre dire. De la
façon dont vous aviez commencé vos propos, cela nous laissait
entendre que, quand la Chambre ne siège pas, un député ne
travaille pas.
M. Grenier: II est évident que le travail qui se fait en
Chambre, c'est un travail efficace, mais il ne se fait pas de 20 heures
à 21 heures du soir. Vous êtes tous témoins de cela, il n'y
a rien de sérieux qui se passe là. Je sais, le
vice-président était là hier soir, le temps qui s'est
perdu entre 20 heures et 23 heures. Même dans mon allocution, et je peux
mettre celle de plusieurs autres députés, je ne sais pas ce qu'on
a apporté de vraiment efficace au projet de loi 67 hier soir.
M. Lamontagne: M. le Président.
M. Grenier: Je m'excuse, j'ai la parole, c'est peut-être le
temps qu'on se dise des choses vraies.
M. Lamontagne: M. le Président, question de
règlement, parce qu'il intervient sur un débat qui a eu lieu hier
soir. Si plusieurs députés à l'Assemblée nationale
ont jugé à propos d'intervenir sur un projet de loi, je pense que
c'est la décision des députés; et si, du côté
de l'Union Nationale, c'était pour étirer le temps, c'est leur
affaire.
M. Grenier: Mon doux Seigneur!
M. Burns: Là-dessus, je tiens à être clair.
C'est tout à fait leur droit.
M. Lavoie: D'ailleurs, on a eu l'exemple de la loi 31. Si on
n'avait pas parlé, le gouvernement n'aurait pas reculé. C'est le
rôle de l'Opposition...
M. Grenier: Je peux expliquer mon point de vue, oui.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, M. le
député de Laval. M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Lavoie: On n'est pas pour se faire insulter quand
même.
M. Grenier: Voyons donc! Tout le monde sait fort bien les jeux et
je pense qu'on est en train de discuter une chose de fond. Les media sont ici
et s'interrogent sur le travail de l'Assemblée nationale. J'ai
siégé dans d'autres Législatures et tout le monde est
témoin qu'il se perd un temps qu'on ne peut pas décrire à
l'Assemblée nationale. On veut régler le problème par la
base. Pourquoi ne pas prendre les moyens? Je dis que la séance du soir,
c'est là où il se perd le plus de temps. Oublions que les
discours du Parti libéral étaient meilleurs que les nôtres,
hier soir, si c'est cela qu'on veut justifier. En tout cas, je ne suis pas
prêt à accepter cela. En tout cas, disons que c'est cela si on
veut le justifier.
Ce n'est pas un concours. Cela ne peut pas être cela. Le soir, ce
sont généralement des concours de ce genre. Et cela
intéresse si peu les gens qu'on vide les galeries
généralement et on vide aussi la Tribune des journalistes. A
partir de là, si on veut corriger la situation, c'est en travaillant aux
heures où la population a l'habitude de travailler. Ce qu'on vous
propose, c'est une semaine qui est raisonnable. Le mardi, le mercredi, le jeudi
et le vendredi. On est en train de légiférer sur la façon
de régulariser les périodes de session pendant l'année.
C'est extra, cela. Vous allez avoir notre consentement là-dessus. Il y a
si longtemps qu'on veut l'avoir. Qu'on fasse un peu comme tout le monde. Qu'on
finisse à ressembler à du monde. Mais on ne ressemble pas
à du monde ordinaire, quand on travaille le soir, à étirer
le temps de 20 heures à 23 heures.
Ce qu'on vous propose de 14 heures à 19 heures, je sais que notre
bureau est fort occupé dans la matinée. Tout le monde est
témoin de cela. Cela nous donnera une période quand on n'est pas
en Chambre parce que le député n'est pas seulement
législateur, il est aussi un administrateur. Les fonctionnaires, on les
voit à leurs bureaux dans la matinée et dans l'après-midi.
A ce moment, on donne une matinée à tous les
députés pour pouvoir travailler quand ils ne sont pas en
commission parlementaire pour faire du travail d'administration. La proposition
qu'on vous fait, je pense, est tout à fait raisonnable, tout à
fait acceptable et il n'y a personne qui va trouver effrayant qu'on travaille
à Québec également le vendredi. Cela ferait mardi,
mercredi, jeudi et vendredi et, à une heure, tout est terminé.
Cela nous donne notre période de questions.
Dans l'Opposition, et je pense bien qu'on se comprend, on a aussi des
questions à poser le vendredi. Laisser le gouvernement depuis le jeudi
jusqu'au mardi, cela fait long. Les débats du vendredi, puisqu'on en est
rendu à cela, alors qu'on ne parle que d'un sujet qui pourrait
être traité, on mentionne, si je ne fais erreur, qu'on ne tiendra
pas compte du quorum. Je crains grandement qu'on en vienne à une
commission qui va étrangement ressembler aux mini-débats, qui ne
soulèvent l'intérêt de personne. Cela ferait une
journée qui tomberait dans l'espace de quelque temps, on se rendra
peut-être compte que le vendredi, ce n'est pas une journée. De
plus, on appellera à cette commission, un, deux ou trois
députés par parti d'Opposition et quatre ou cinq du
côté ministériel.
M. Burns: Est-ce que vous me permettez une question? Ne
croyez-vous pas que le fait de l'essayer, c'est d'ailleurs pour cela que c'est
suggéré sous forme de règlement sessionnel, nous donnera
un certain nombre de conclusions? On pourra en tirer des conclusions.
Après cette expérience que nous allons tenter si,
évidemment, cela est partagé par l'ensemble de l'Assemblée
nationale, ne trouvez-vous pas qu'à
ce moment on pourra tirer les conclusions nécessaires, qu'on
aurait l'expertise nécessaire pour peut-être, au début de
la prochaine session, dire: Oui, C'était bon; non, ce n'était pas
bon. C'était bon, on l'inclut dans notre règlement de
façon permanente. Ce n'était pas bon, on l'oublie, c'est tout.
Mais au moins, cela aurait été à l'essai. On ne se privera
pas de cette tentative. C'est cela qu'on vous suggère. Ce n'est pas un
amendement au règlement comme tel; c'est un amendement ses-sionnel
à caractère purement et simplement temporaire. C'est dans ce sens
qu'on le propose.
M. Grenier: Remarquez bien, M. le Président, qu'il se
produit des problèmes au niveau de chacun des ministères assez
régulièrement et on peut trouver des formes de questions qui
peuvent être intéressantes. Cette période nous est
donnée à l'étude des crédits de façon
annuelle. On peut y revenir, bien sûr, dans les débats du vendredi
et il y a sans doute de la matière sur l'un ou l'autre des
ministères où on peut interroger le gouvernement. Mais ce n'est
pas à cela que je m'attaque. Je pense qu'on peut roder le reste autour
de cette table, à savoir le nombre d'heures qui peuvent être
réparties, la forme des questions et quel parti peut poser des
questions. Je m'entends la-dessus.
Qu'on le laisse au gouvernement, tout le monde sait que quand c'est le
gouvernement qui se questionne, un député qui questionne un
ministre je l'ai été ce sont des questions
"framées", et tout le monde sait que cela jette un peu de ridicule sur
la question qui est posée. Ce n'est pas vrai seulement avec l'actuel
gouvernement; cela a été vrai sous tous les gouvernements qui
sont passés. Sur cela on pourra s'entendre, il n'y a pas de
problème. Mais j'ai l'impression qu'on perd une journée de
travail et cette journée de travail peut être faite ici. La
période de législation, qu'on va sans doute raccourcir, en se
donnant un été de vacances, en se donnant, comme tout le monde,
des mois de vacances qui vont ressembler aux mois scolaires, en se donnant une
période de relâche à l'occasion des Fêtes, c'est
acceptable. Mais à partir de là, je ne vois pas pourquoi on
supprimerait le vendredi. Je ne vous cache pas que même après un
essai on se rendra sans doute compte que c'est une suppression qu'on fait du
vendredi.
M. Burns: M. le député, à la commission de
l'Assemblée nationale c'est souvent sous forme de conversation que cela
se fait, c'est peut-être un peu moins formaliste qu'à une autre
commission, mais je tiendrais quand même, si vous me permettez, M. le
député, à vous rappeler que le vendredi nous
commençons habituellement à dix heures. Quand je dis
habituellement, c'est souvent dix heures et quart, et la période de
questions se termine rarement avant 11 h 15 ou 11 h 30, à cause du
déroulement normal de la situation. Il nous reste de temps utile, le
vendredi, à peu près quelque chose entre une heure et demie et
une heure et trois quarts. Dans le fond, de temps utile pour le gouvernement
pour faire adopter de la législation et pour les députés
de l'Opposition pour intervenir sur la législation, il reste à
peu près cela.
Evidemment, il y a la période de questions. Vous avez raison de
dire que c'est un élément important, mais on tente de la
remplacer, selon la suggestion du député de Sainte-Marie, par
quelque chose de beaucoup plus substantiel. Il me paraît, surtout
à la suite de la suggestion du député de Laval, que non
seulement on ne peut pas se cacher d'une mauvaise utilisation de notre semaine
parlementaire, mais qu'au contraire on va prouver une plus grande
efficacité, si on utilise le mercredi matin pour remplacer des heures de
période parlementaire qui, dans le fond, ne veulent dire qu'une heure et
demie ou une heure et trois quarts par effectivement trois heures de travail
très pratique et intense.
Je trouve que la solution qui nous est soumise ce matin est
drôlement acceptable. On pourrait même défendre le point de
vue que c'est même plus productif, de la façon dont il est
suggéré que la situation actuelle.
Dans le fond, ce qu'on veut, par ces amendements, c'est améliorer
l'efficacité de l'Assemblée nationale, améliorer les
conditions de travail des députés et améliorer
possiblement en même temps cela dépendra du
député individuellement la possibilité du
député d'être plus souvent dans son comté et de
faire autre chose qu'être à l'Assemblée nationale en
concentrant les travaux de l'Assemblée nationale dans une période
de trois jours. D'autre part, je vous répète qu'il s'agit d'un
projet pilote; c'est à l'essai, c'est une expérience. Si cette
expérience s'avère inacceptable, je suis convaincu que tous les
partis représentés à l'Assemblée nationale vont se
liguer pour ne pas mettre cela en vigueur de façon permanente. C'est
là si vous me passez l'expression le "deal" qui est
proposé.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Mégantic-Compton, je me permets, sans prendre parti, d'attirer votre
attention sur le fait que, si on fait siéger l'Assemblée
nationale cinq heures d'affilée, de 14 heures à 19 heures, j'ai
le sentiment que la dernière heure serait pénible pour la
présidence tout autant que...
M. Burns: Le journal des Débats.
Le Président (M. Richard): ... les séances le
soir.
M. Burns: II y a les employés aussi, les employés
de l'Assemblée nationale.
Mme Cuerrier: D'ailleurs, M. le député de
Mégantic-Compton, je pense que votre préoccupation rencontre
celle du leader de l'Opposition officielle quand il dit qu'on devrait
siéger trois heures le mercredi matin; à ce moment-là,
cela rencontre la même préoccupation que la vôtre. Il y
aurait peut-être moins d'inconvénients, justement, parce que les
députés ne seraient pas à l'Assemblée nationale sur
une période aussi longue. Il y aurait quand même la période
de repos du déjeuner.
M. Grenier: Cette proposition, je la fais et je la trouve fort
sérieuse. Depuis que je siège ici, je peux vous dire que ce n'est
pas le soir qu'on trouve les meilleures solutions à nos problèmes
et les meilleurs amendements à nos projets de loi, surtout pas durant
les périodes de débats qu'on a eues sans relâche, 24 heures
par jour. J'aurais voulu qu'on travaille de jour, si c'était possible.
Jusqu'à ce qu'on nous prouve que c'est efficace de travailler le soir,
j'aimerais bien qu'on retienne comme sérieux ce que je propose ici. Bien
sûr, je me rallierai aux autres propositions si celle-là n'est pas
acceptée, mais je maintiens que ce que je propose ici est important.
Je voudrais, en même temps, qu'on permette aux
députés d'avoir du temps dans la journée pour faire leur
travail, surtout dans la matinée, alors que c'est pour les
députés dans leur bureau, un temps vraiment propice pour
travailler auprès de hauts fonctionnaires et pour faire leur travail
d'administrateurs.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Roberval.
M. Lamontagne: M. le Président, seulement un mot pour dire
que la proposition du député de Mégantic-Compton,
évidemment, nous l'avions aussi étudiée. Nous en
étions arrivés à la conclusion que cinq heures de travaux
consécutives à l'Assemblée nationale, c'était
totalement impossible tant pour le personnel que pour les parlementaires
eux-mêmes. Le climat, la chaleur a l'Assemblée nationale ne permet
pas des périodes d'une aussi longue durée. Il faut penser au
journal des Débats, il faudrait prévoir toutes sortes de
mécanismes. La proposition qui a été faite de notre
côté par le député de Laval exprime ce compromis
absolument nécessaire pour l'amélioration des débats
actuels.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'aimerais donner mon point de vue sur la question
des cinq heures. Même si on me dit que c'est une proposition
sérieuse, je trouve pour le moins exagérés les propos
tenus par M. le député de Mégantic-Compton lorsqu'il a
mentionné qu'en soirée c'est presque totalement improductif et
qu'il y a énormément d'appels de quorum. Pour avoir
siégé un bout de temps à l'Assemblée nationale, je
trouve qu'il y en a autant de 16 h 30, 17 heures à 18 heures qu'en
soirée. Il s'agirait de relever les chiffres. Hier soir, on était
là et il n'y a eu aucun appel de quorum.
Alors cela m'apparaît très exagéré de
mentionner qu'en soirée on ne fout rien. Je pense que dans la
proposition qui a été faite tantôt, il y a quand même
un effort de rationaliser, de rendre plus productif le travail en soirée
en l'écourtant d'une heure. La période de huit à dix est
tout à fait convenable pour travailler. Il y a bien des groupes, il y a
bien des gens qui sont appelés occasionnellement et même
très souvent à travailler une partie de la soirée et je ne
peux pas conclure comme cela, arbitrairement, que dès qu'on travaille le
soir, cela devient non productif. Il s'agira de s'autodis-cipliner. Je pense
que la première formule rend beaucoup plus justice à tout le
monde et est beaucoup plus acceptable, parce qu'on partage le temps et de
l'après-midi et de la soirée, et non pas avec des séances
de cinq heures qui deviendraient absolument non productives et inefficaces,
parce que c'est beaucoup trop long, l'état de fatigue, etc.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Je pense que tout le monde a pu prendre la parole. M. le
Président, il y a un préalable auquel il faut se rattacher
lorsqu'on discute d'un horaire de travaux de l'Assemblée nationale. Il y
a d'abord le fait que dix-huit heures, cela m'apparaît un minimum que
nous devons avoir, dont l'Assemblée nationale a besoin pour disposer des
travaux et de ses responsabilités.
Il ne faut pas oublier non plus et je pense que cela
mérite d'être souligné qu'il y a de prévu
dans nos règlements, à l'heure actuelle et je pense que
c'est ce qui se passe sur le plan pratique huit heures de travaux de
commissions parlementaires préalables aux travaux de l'Assemblée
nationale. Alors, si je calcule les trois heures de la matinée du mardi,
les deux heures du mercredi, les trois heures du jeudi, nous arrivons à
huit heures de travaux de commissions parlementaires, et c'est beaucoup plus
souvent deux commissions parlementaires qui siègent en même temps
qu'une ou pas du tout. Parfois c'est même trois. Ce qui veut dire qu'un
grand nombre de députés sont occupés. Cela fait vingt-six
heures de travaux.
Je pense que le point de dix-huit heures, lorsqu'on en a discuté,
que nous nous sommes réunis, nous avons convenu que c'était un
minimum dont l'Assemblée nationale avait besoin. Il faut aussi regarder
à l'efficacité. La proposition qui est faite, j'y ai souscrit
lorsque nous nous sommes réunis, j'y souscris encore ce matin,
malgré que le député de Mégantic-Compton ait des
réserves sur le travail en soirée. Je dois dire que j'ai
énormément de réserves en ce qui me concerne
également, mais je me demande si, réellement, il y aurait des
formules, il y aurait des solutions qui nous permettraient d'agir autrement.
Mais le fait, par exemple, d'éliminer le vendredi matin, je pense que
c'est quelque chose d'extrêmement valable, qui va permettre de
libérer un grand nombre de députés.
Si on se réfère à ce qui existait auparavant, cela
a toujours été difficile pour le gouvernement de pouvoir garder
ses ministres à l'Assemblée nationale pour la période des
questions, le vendredi matin. Nous avons été plus...
M. Burns: Sauf récemment.
M. Roy: Sauf récemment. Il y a eu une grosse
amélioration récemment. Mais on peut dire que, règle
générale, sauf récemment je tiens à le
mentionner règle générale, retenir le Conseil des
ministres et tout le Conseil exécutif à l'Assem-
blée nationale pour la période de questions de trois
quarts d'heure, le vendredi matin, demandons-nous si, réellement, le jeu
en vaut la chandelle. Je comprends qu'une période de questions de plus,
c'est important pour l'Assemblée nationale, c'est important pour les
députés, c'est important pour l'Opposition. Je comprends tout
cela. Mais étant donné que ce n'est pas un règlement
permanent, que c'est un règlement sessionnel pour la durée de la
présente session, qui comporte au plus six semaines environ, je pense
que c'est extrêmement valable que nous en fassions
l'expérience.
Concernant le débat du vendredi, je souscris à
l'idée du débat du vendredi, mais j'ai des réserves
à ce sujet. Il va peut-être falloir qu'on en revienne à
certaines dispositions de l'ancien règlement qui régissaient la
période de questions. Je voudrais donner deux exemples. Supposons qu'un
député décide d'utiliser la période du vendredi
pour étudier la question d'un hôpital de son comté,
convoquer la commission parlementaire des affaires sociales pour faire
étudier un cas local, un CLSC. C'est le danger qui nous guette. Il
faudrait absolument, sur ce point-là, que ce soient des questions
d'intérêt général, de politiques
générales. J'en fais un voeu formel à la commission
parlementaire parce que nous risquons...
M. Lavoie: On devrait inscrire, dans la rédaction, qu'on
ne pourrait pas faire de cas particulier.
M. Roy: De cas particuliers, de cas limités à un
comté, de cas locaux. De la politique générale seulement.
Cela m'apparaît extrêmement important parce que nous allons
déboucher vers des sujets extrêmement locaux qui ne susciteront
pas d'intérêt. Cela en viendra à ce que le
député de Mégantic-Compton disait, il n'y aura plus
d'intérêt à ces genres de débat et cela va nous
replacer dans la situation de l'article 174. Ce sont les points que je voulais
soulever.
Maintenant, j'aurais un point à soumettre à la commission.
J'aimerais qu'on y pense sérieusement. Ne serait-il pas
préférable, par exemple, de commencer les séances de
l'Assemblée nationale par la période des questions et d'en venir
par la suite au déclarations ministérielles, dépôt
de documents, projets de loi, etc.? C'est de cette façon que cela
fonctionne à Ottawa. On devrait peut-être examiner cette question,
cette possibilité. Il y aurait peut-être même lieu, durant
les six prochaines semaines, d'examiner ce que cela donne avant d'en venir
à des règlement sessionnels, c'est-à-dire avant que nos
règlements sessionnels puissent devenir des règlements
permanents. J'aimerais qu'on y pense. En tout cas j'en fais une suggestion
à la commission parlementaire.
Un dernier point, M. le Président. On a parlé de faire
siéger l'Assemblée nationale trois heures le matin sans
période de questions. Je souscris, évidemment, à cette
procédure, mais je m'interroge bien gros sur le plan pratique. En
faisant débuter l'Assemblée nationale, ce qui n'est pas une
coutume, ce qui n'est pas dans nos traditions, le mercredi matin, sans
période de questions, je me demande de quelle façon on va pouvoir
avoir le quorum et commencer à dix heures. J'ai plutôt
l'impression que cela va commencer à 10 h 30 et peut-être 10 h 45.
Je ne veux pas présumer et accuser mes collègues de quelque parti
que ce soit d'arriver en retard à l'Assemblée nationale. Je pense
qu'il faut également être pratique.
Si j'avais une dernière recommandation à faire et sur
celle-là j'insisterais bien gros, ce serait de commencer à
l'heure lorsque c'est 15 heures. Nous perdons, en moyenne, quinze minutes par
jour, actuellement. Au total nous perdons une heure de travaux de la Chambre.
Une heure de travaux de la Chambre par semaine, cela représente
peut-être une semaine de plus à la fin de la session ou avant
l'ajournement de l'été. Nous sommes obligés de faire appel
aux suspensions des règles de la Chambre pour pouvoir procéder et
aller plus vite. Il devrait y avoir un effort mon caucus est tout averti
et il est bien consentant là-dessus véritable de fait de
ce côté pour aviser les whips, les leaders des différents
partis politiques afin de faire en sorte que si nos travaux sont
convoqués pour 15 heures on commence à 15 heures. Je vois des
gens dans les galeries de l'Assemblée nationale où il fait chaud
et qui attendent parfois dix ou quinze minutes, parfois même vingt
minutes avant que nos travaux ne débutent. Commencer à l'heure,
on dit toujours que c'est la politesse des rois... Je pense que si on veut
faire en sorte d'améliorer l'efficacité de nos sessions et de nos
travaux, il y a quelque chose à faire immédiatement
là.
Pour cela, il n'y a pas besoin même de changer une virgule dans
notre règlement; on n'a pas même pas besoin de faire un
règlement sessionnel, non plus.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Beauce-Sud, à mon humble avis, la seule façon de s'assurer de
toujours commencer à l'heure exacte, ce serait d'adopter la formule
qu'ils ont ailleurs où le président entre en Chambre et,
dès qu'il y a quorum, ouvre la séance. Autrement, cela va
être extrêmement difficile d'être toujours à l'heure
exacte.
M. Burns: M. le Président, selon l'entente que nous avons
habituellement, le mercredi, à cause des caucus de chacun des partis qui
se tiennent, évidemment, je vous propose l'ajournement de cette
commission. Cependant, après avoir pris rapidement l'opinion de certains
membres de l'Opposition malheureusement, je n'ai pas pu consulter le
député de Mégantic-Compton, mais je le consulte
ouvertement; surtout, je n'ai pas consulté les députés
ministériels, c'est encore pire, c'est pour cela que le
député de Sainte-Marie dit chanceux quitte à ce
qu'on en rediscute d'ici l'heure fixée pour cela, il y aurait
peut-être une possibilité, malgré que la commission du
tourisme, de la chasse et de la pêche était prévue pour cet
après-midi, d'avoir le consentement de tous les partis pour que,
même si la Chambre siège, cette commission poursuive ses travaux
cet après-midi, quitte à ce que, entre nous, on se dise
qu'évidemment il y a peut-être des députés
qui ont d'autres engagements cet après-midi et que peut-être les
représentants principaux de chacun des partis se fassent un devoir
d'être présents. J'ai l'impression que les travaux que nous avons
faits ce matin sont tellement productifs que cela serait un petit peu
bête et un petit peu plat de remettre cela à une date absolument
lointaine. Si jamais on en arrivait à un minimum de consensus au sein de
la commission sur les amendements au règlement, comme me l'indiquent, en
tout cas, les travaux de ce matin, cela veut dire qu'on pourrait, dès la
semaine prochaine ou peut-être même plus tôt, si
c'était possible, du consentement des partis, mettre cela en vigueur.
C'est dans ce sens que je pense qu'il y aurait lieu qu'on se dise d'avance que
cet après-midi on tentera de se réunir, quitte à ce qu'on
s'en parle d'ici à la reprise de nos travaux à 15 heures.
M. Lavoie: Cela serait simple. Au lieu que notre commission
siège, car ce serait quand même extraordinaire qu'il y ait trois
commissions qui siègent pendant les travaux de l'Assemblée parce
que vous nous avez exprimé le voeu qu'il y en ait deux cet
après-midi: la ville de Montréal et le tourisme, on va donner
notre consentement à cela.
Mais, j'abonde dans le sens qu'on devrait continuer nos travaux cet
après-midi. Peut-être que dans deux heures de travail, entre 16
heures et 18 heures, on pourrait les terminer. Sans que ce soit toute la
commission et dans le respect des règles, pourquoi ne nomme-t-on pas un
comité directeur?
M. Burns: D'accord.
M. Lavoie: Une commission peut nommer un comité directeur
qui pourrait siéger cet après-midi, peut-être avec des
membres limités.
M. Burns: Je pense que la suggestion est très valable. A
ce moment, je pourrais peut-être proposer qu'un comité directeur
soit formé de vous, M. le Président...
M. Lavoie: Ou d'un vice-président, si le
président...
M. Burns: Ou d'un vice-président, s'il doit se faire
remplacer. Du député de Laval...
M. Lavoie: Le député de Saint-Laurent sera
présent cet après-midi.
M. Burns: Du député de Saint-Laurent, du
député de Mégantic-Compton, du député de
Beauce-Sud...
M. Lavoie: M. Bisaillon.
M. Burns: Du député de Sainte-Marie et du
député de Maisonneuve. Maintenant, ceci n'excluant pas la
possibilité qu'un autre député vienne s'ajouter s'ils sont
intéressés.
M. Lavoie: On donnera notre consentement s'il y en a d'autres qui
sont intéressés.
Le Président (M. Richard): Adopté? Des Voix:
Adopté. (Fin de la séance à 12 h 5)
Reprise de la séance à 16 h 45
Réunion du comité directeur de la
Commission de l'Assemblée nationale
Le Président (M. Richard): On va déclarer ouverte
cette séance du comité directeur. Vous donnez les
présences au comité directeur?
M. Burns: Oui, c'est aussi bien, M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. Forget (Saint-Laurent), M.
Grenier (Mégantic-Compton), M. Roy (Beauce-Sud), M. Gendron
(Abitibi-Ouest), M. Bi-saillon (Sainte-Marie), M. Burns (Maisonneuve), M.
Richard (Montmorency) sont présents. M. le député de Laval
fait son entrée. Il est également présent.
M. Burns: M. le Président, ce matin, à la
suite...
M. Lavoie: ... avec les décisions, M. le Président,
en haut, je vous inviterais à prendre vous-même certaines
décisions. Je m'excuse. Le député de
Vaudreuil-Soulanges...
Le Président (M. Richard): Je ne pouvais pas faire de
bilocation aujourd'hui.
M. Burns: M. le Président, je disais donc que ce matin
nous avons discuté d'un certain nombre de choses. A la suite de cela on
nous a suggéré possiblement de rédiger à nouveau un
certain nombre de textes, documents que je suis prêt à vous
déposer immédiatement et à distribuer aux membres du
comité directeur, relativement, en particulier, à l'article 30,
quant aux heures, à l'article 31, également au même sujet,
à l'article 33, relativement à la journée du mercredi,
à l'article 36, également relativement au mercredi, et à
l'article 91-A, relativement aux questions avec débats, selon la
suggestion qui a été faite, d'abord par le député
de Sainte-Marie, ensuite les amendements suggérés par le
député de Laval.
M. le Président, il me fait plaisir de distribuer ce document
à tous les membres de la commission.
M. le Président, je crois utile qu'on en prenne connaissance et
qu'éventuellement on revienne à cela, simplement pour nous dire
si c'est conforme aux discussions de ce matin. Je les ai vérifiés
et cela m'apparaît tout à fait conforme à la discussion de
ce matin. Au lieu de prendre du temps de la commission là-dessus, il y
aurait peut-être lieu de passer à autre chose, quitte à ce
qu'on y revienne, si jamais quelqu'un détecte quelque chose d'inexact
dans la nouvelle rédaction.
M. Roy: J'ai peut-être seulement un point, si on me le
permet tout de suite, M. le Président. Je pense que cela est assez
conforme. J'avais souligné un point, j'avais gardé l'impression
que tous les membres de la commission étaient d'accord, c'est que les
questions qui peuvent être soulevées, dans les interpellations,
soient des questions d'ordre général. Je ne vois pas...
Débat en commission le vendredi
M. Burns: Je pense que vous allez trouver cela, M. le
député de Beauce-Sud, dans le premier alinéa de
l'amendement au chapitre XIV-A: Un député peut inscrire au
feuilleton un avis de question, avec débat, signifiant qu'il
désire interroger un ministre, qu'il désigne, sur une affaire
d'intérêt général. C'est le nouveau texte.
Peut-être ne l'aviez-vous pas à ce moment-là?
M. Roy: Je ne l'avais pas, non.
M. Burns: Qui relève etc. de sa compétence
administrative.
M. Roy: J'en prends note. D'accord.
Le Président (M. Richard): M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Burns: Je signale également qu'à l'alinéa
6 une modification vous est proposée. Cela vaudrait la peine qu'on en
prenne connaissance ensemble. Avant l'appel des affaires du jour de la
séance du mercredi, le président annonce la question avec
débat qui sera appelée le vendredi de la semaine suivante, et la
commission qui en sera saisie. Cette annonce équivaut à une
convocation de cette commission. L'endroit où se réunit la
commission est fixé par le leader du gouvernement suivant la
procédure ordinaire.
Ce qu'on fait, dans le fond, et je pense qu'honnêtement il est
important qu'on souligne cette modification, c'est que nous allongeons le
délai, à toutes fins pratiques. Au lieu de le faire d'un vendredi
à l'autre, on le fait d'un mercredi à l'autre vendredi, ceci pour
des raisons bien évidentes. C'est pour prévoir la présence
des membres, permettre au ministre de se préparer, permettre aux
députés d'être là, permettre également aux
fonctionnaires qui ont à préparer le dossier du côté
ministériel de voir à ce que le tout soit conforme au moment
voulu.
Le but de l'Opposition, c'est d'avoir une réponse si jamais il y
a une question avec débat. La meilleure façon, c'est de donner
à peu près une semaine, comme on le disait entre nous, de
préparation. Si l'annonce est faite le mercredi, déjà le
fait de mettre en branle tout le système, cela prend à peu
près une semaine.
Le Président (M. Richard): M. le leader parlementaire du
gouvernement, je ne veux pas me faire plus pointilleux que je le devrais, mais
je crains que des difficultés surgissent relativement à
l'application par la présidence de l'article 91a, paragraphe 4. Je
voudrais vraiment connaître l'intention des membres du comité
là-dessus. On me dit que la présidence devra tenir compte, entre
autres, de l'ordre dans lequel ils seront appelés. En supposant qu'on
dépose six ou sept avis de débat, cela veut dire que dès
une première fois on pour-
rait bloquer un très grand nombre de vendredis pour
peut-être deux ou trois mois à venir. Cela m'inquiète un
peu.
M. Burns: Je vous réfère, M. le Président,
à la rédaction même de l'article 36 actuel où la
présidence utilise cette même discrétion. C'est
littéralement calqué sur les dispositions de l'article 36, cet
alinéa 4 de l'article 91a que nous suggérons. Je vous
réfère, entre autres, a la troisième phrase de l'article
36 qui se lit comme suit: "S'il y a plusieurs motions annoncées par les
députés et plusieurs ordres du jour relatif à des affaires
d'intérêt public au nom des députés, le
président peut déterminer l'ordre dans lequel ils seront
débattus en tenant compte de l'ordre dans lequel les avis ont
été donnés, de leur répartition entre les divers
partis reconnus, et de la présence à l'Assemblée de
députés n'appartenant pas à un parti reconnu." De sorte
que nous avons, à toutes fins pratiques, en rédigeant ce texte,
utilisé quelque chose qui fonctionne déjà très
bien. Il n'y a pas de difficulté quant aux motions du mercredi. Il n'y a
pas de difficulté non plus quant aux motions de censure.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Burns: Et si, M. le Président, on arrivait avec une
suggestion différente, j'ai l'impression que cela vous causerait
à vous personnellement des embêtements. Cela susciterait des
doutes dans l'esprit d'un certain nombre de personnes. Ce que nous voulons
faire tout simplement là-dedans, c'est que vous utilisiez cette
discrétion que vous utilisez actuellement.
Le Président (M. Richard): ... le sens de l'article 36 ne
me pose pas de problème.
M. Burns: Le texte est identique...
Le Président (M. Richard): Je sais que le texte est
calqué, mais ce que je pensais, c'est-à-dire dans le sens de
l'article 36, c'est qu'à tour de rôle on y va aux partis reconnus
et, au bout de la course, même aux membres qui ne sont pas membres de
partis reconnus. Cela ne pose pas de problème si c'est vraiment le sens.
C'est ce que je voulais savoir. Parfois c'est relativement délicat.
M. Burns: Dans mon esprit, M. le Président, c'est
exactement cela.
Le Président (M. Richard): C'est comme cela.
L'embêtement, c'est que s'il survenait un événement de
grande envergure, important au Québec, et qu'on veuille justement en
faire un débat avec le ministre concerné, que ce soit un parti
plutôt qu'au autre, à ce moment, cela pourrait poser quelques
problèmes. Mais si c'est dans le sens de l'article 36...
M. Burns: A ce moment, M. le Président, les autres
dispositions de notre règlement existent toujours. Le débat
d'urgence existe toujours. Si jamais il y a un événement de
grande envergure qui exige la discussion immédiate du sujet, je
présume que les députés vont soumettre cette question sous
forme de motion d'urgence. A ce moment, également en vertu de la
discrétion que vous possédez, vous l'accepterez ou vous la
refuserez selon le cas.
Le Président (M. Richard): Très bien. M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Evidemment, on va revenir tout à l'heure sur
la distribution des heures de session. J'imagine qu'on va reprendre cela
après. Là, on agit comme si c'était déjà
réglé, à savoir que le vendredi il n'y a pas de session et
qu'il y a une commission qui siège. J'aimerais bien qu'on reprenne tout
à l'heure la possibilité d'enlever les soirées, mais cela
fera l'objet d'une autre discussion qui va suivre.
Quant à cette commission qui va siéger le vendredi, je
n'ai pas besoin de vous dire qu'elle ne m'emballe pas, parce que je ne vois pas
qu'elle fasse long feu. Chaque parti va avoir même des difficultés
à se faire représenter le vendredi, quand on va avoir pris
l'habitude de quitter Québec le jeudi soir.
Maintenant, quant à ce vendredi, la répartition est loin
d'être faite en vertu de l'article 36. Vous savez, il y a cette chicane
qui dure depuis le début; la répartition entre les partis n'est
pas encore faite pour les motions du mercredi. Si on se base là-dessus
pour en arriver à discuter cette période de questions du vendredi
vis-à-vis du ministre, j'aimerais bien qu'on éclaircisse la
situation quant à cette commission qui va siéger le vendredi.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Mégantic-Compton, je me permets de vous souligner qu'à ma
connaissance il n'y a pas eu encore de litige concernant l'application de
l'article 36.
M. Burns: Je m'excuse, je vous demanderais votre collaboration.
On m'apprend qu'il y a des difficultés à l'Assemblée
nationale; je vous demanderais tout simplement de suspendre nos travaux
brièvement.
M. Lavoie: Ce n'est pas à cause de moi, je ne suis pas
là.
M. Burns: Non, ce n'est pas à cause de vous. (Suspension
de la séance à 16 h 57)
Reprise de la séance à 17 h 5
Le Président (M. Richard): A la demande du
député de Sainte-Marie, qui est quasiment l'alter ego du leader
parlementaire, on va commencer. M. le député de Beauce-Sud, je
crois que c'est vous qui aviez la parole, non?
M. Roy: Non, c'est M. le député de
Mégantic-Compton.
Le Président (M. Richard): Alors, M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Sur ce travail de la commission, j'aurais voulu, en
vertu de l'article 36, qu'on le rende plus clair. Vous avez signalé,
à la toute fin, que vous ne voyiez pas d'objection, que vous n'aviez pas
vu de difficulté. Je me rappelle fort bien qu'en vertu de l'article 36,
les motions du mercredi, ce n'est pas encore éclairci. On ne sait pas
encore qui va être quoi et quel temps on va répartir à
chacun des partis politiques, si on va se baser sur l'article 36 en parlant de
cette commission qui va siéger le vendredi matin. J'aimerais bien qu'on
rende claire, d'abord, l'application de l'article 36 pour les motions du
mercredi. Quitte ensuite à suivre l'application de cet article une fois
qu'on l'aura rendu bien clair. Cela va, M. le leader du gouvernement?
M. Burns: Ah! toujours, moi cela va très bien. M.
Grenier: Vous êtes de bonne humeur?
M. Burns: Tout le temps. Je suis toujours de bonne humeur.
M. Grenier: Vos enfants sont bien?
M. Burns: Oui, chez vous, les enfants sont bien aussi?
M. Grenier: Aussi.
M. Burns: Et l'herbe pousse bien dans votre jardin?
M. Grenier: Aussi. M. Burns: Bravo.
M. Grenier: Bien brièvement, avec le leader qui est ici,
je voudrais bien qu'on rende claire l'application de l'article 36, si on veut
se baser sur cet article qui s'appliquera à la commission du vendredi
matin, la répartition des questions entre les partis politiques.
M. Forget: M. le Président, une question au
député de Mégantic-Compton.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Est-ce que le sens des précisions qu'il
voudrait trouver dans l'article 36 irait jusqu'au point d'évacuer, le
mot est juste, approprié, toute espèce de discrétion de la
part de la présidence? Est-ce qu'il cherche des règles dans le
règlement pour l'affectation du temps ou des motions?
M. Grenier: Non. C'est la répartition, M. le dé-
puté de Saint-Laurent, à cette commission ou ce comité qui
a siégé, formé de leaders et de whips, où il n'y a
jamais eu d'entente explicite sur la répartition des motions du
mercredi. Il n'y a rien d'entendu encore à savoir si c'est deux
mercredis pour le Parti libéral, un pour l'Union Nationale et un autre
pour les autres partis représentés.
M. Burns: M. le député, je pense qu'on peut vous
répondre immédiatement. C'est une chose qui est, selon le
règlement, à la discrétion de la présidence. Il n'y
a pas un règlement, à moins que vous veuillez l'introduire
à l'Assemblée nationale, qui va venir imposer à la
présidence sa façon d'utiliser sa discrétion.
M. Grenier: Je le comprends, c'est difficile de le mettre dans le
règlement en permanence parce que l'Opposition va être
composée de façon différente à chaque Parlement,
mais il ne faudrait pas jouer dans l'article à chaque fois. S'il y avait
une entente, si on pouvait en arriver à une entente. La proposition qui
avait été amorcée par...
M. Burns: Cela peut se faire par réunions des leaders.
M. Grenier: On l'a essayé et cela n'a pas
été bien d'avance. Il y avait un autre élément de
solution...
M. Burns: Peut-être que vous pourriez changer de leader, si
vous voulez.
M. Grenier: Pardon?
M. Burns: Cela vous aiderait peut-être?
M. Grenier: Pardon?
M. Burns: Vous pourriez peut-être changer de leader.
M. Grenier: Non, le problème n'est pas là.
M. Burns: Ah bon!
M. Grenier: Le problème n'est pas là.
M. Burns: On pensait que c'était là le
problème.
M. Grenier: II y a une amorce de solution qui a été
faite, je pense, avec le leader, chez nous, et le député de
Sainte-Marie à savoir d'en arriver, le vendredi, si on doit avoir cette
commission, avec deux questions. Si on siège trois heures, avoir 1 h 30
par question.
M. Bisaillon: Je voudrais corriger. Ce qui a été
discuté, c'est l'utilisation de la période du vendredi. On peut
discuter la façon de travailler le vendredi. Nous proposons une formule,
on est ouvert à la discussion. Je n'ai jamais pris d'entente dans le
sens où vous le dites.
M. Grenier: Non, je veux dire une amorce, j'ai bien dit une
amorce de solution.
M. Bisaillon: Sauf que pour nous, au comité, M. le
Président, qui avons étudié la question pendant au moins
deux ou trois réunions.
Il semblait clair, pour l'ensemble des participants, que pour vraiment
fouiller une question et c'était cela l'objectif et aller
dans le détail et questionner non seulement le ministre, mais ses
fonctionnaires, on n'avait pas trop de trois heures si on voulait couvrir
toutes les questions, d'autant plus qu'on a élargi; ce sont des
questions d'intérêt général, donc pas sur des
problèmes spécifiques ou isolés. Il me semble que trois
heures c'est un minimum si on veut fouiller une question et permettre à
l'Opposition d'aller chercher toute l'information et de souligner toutes les
choses qu'elle veut mettre en évidence.
M. Lavoie: Surtout s'il faut déplacer quatre ou cinq
fonctionnaires des ministères, on n'est pas pour en déplacer huit
ou dix. Je pense que ce serait mieux de laisser cela à une, quitte
à l'occasion, s'il arrive un cas, qu'il y ait consentement ou une
occasion spéciale. Il faut qu'il y ait de la souplesse dans le
règlement.
M. Burns: D'ailleurs, notre règlement est souvent
amélioré avec ces consentements qui nous arrivent, comme cet
après-midi.
M. Lavoie: Parlez-vous d'en bas ou d'en haut.
M. Bisaillon: L'autre argument qui a été
utilisé, c'est un règlement sessionnel, donc à être
utilisé jusqu'en décembre. L'expérience ou le vécu
de quatre, cinq ou six questions avec débat va permettre peut-être
de nous dire ou de nous faire préciser qu'il serait peut-être
possible éventuellement de ramener cela à deux. Mais, pour
l'instant, il faudrait l'essayer de la façon dont on l'a prévu,
c'est-à-dire en donnant le maximum de temps aux participants.
M. Grenier: Puis la répartition, pour cette commission,
des questions va se faire à quel moment? On a amorcé ce matin la
possibilité, le ministre nous a donné sa parole ou à peu
près, en ce sens que ce seraient principalement les partis de
l'Opposition.
M. Burns: Ce n'est pas à peu près, j'ai
donné ma parole, d'ici la fin de la présente session.
M. Bisaillon: Uniquement.
M. Lavoie: Seulement l'Opposition, c'est encore mieux.
M. Burns: J'ai dit qu'il n'y aurait pas d'interpellation ou de
questions avec débats de notre part.
M. Grenier: Dans quel esprit voyez-vous cela la
répartition du temps? Ce serait comment?
M. Burns: Pardon?
M. Grenier: La répartition du temps pourrait se faire
comment?
M. Burns: C'est une affaire à discuter à chaque
fois.
Ecoutez, on réussit à s'entendre habituellement lorsqu'on
a un débat restreint, je ne vois pas pourquoi on ne s'entendrait pas
là-dessus. Les débats restreints sont souvent beaucoup plus
orageux et délicats qu'une question avec débat. Souvent ce sont
des motions de blâme, souvent ce sont des motions d'urgence, puis on
réussit à trouver le moyen de s'entendre. Je m'en
réfère au député de Laval pour la période
précédente, où je ne pense pas qu'on ait eu de
difficulté à s'entendre sur la répartition du temps. Il y
a déjà d'ailleurs un certain nombre de critères qui sont
établis.
M. Roy: Si on me permet, M. le Président, je pense que
c'est assez difficile de rédiger un article qui peut prévoir tous
les cas. Le député de Mégantic-Compton a dit
lui-même que, si on fait un cadre extrêmement rigide, il va falloir
en venir, à chaque fois qu'il y aura une élection
générale et que la composition du Parlement changera, à
modifier le règlement. Je pense que l'article tel que
rédigé, l'article 36, c'est assez difficile de l'inscrire
autrement qu'il est inscrit. Cet article 36 a déjà fait l'objet
de bien des discussions à l'occasion des réunions
précédentes, puis le fait qu'on a introduit le même texte
pour les débats- de mercredi, je pense qu'on ne peut pas aller
autrement. En ce qui me concerne, cela me donne satisfaction. Cela ne veut pas
dire que c'est toujours facile de trouver un consensus et de voir à un
partage équitable du temps, parce que des sautes d'humeur il y en a
souvent, d'un côté comme de l'autre, je peux le dire. Maintenant,
c'est le défi que nous avons devant nous et on ne peut pas s'y
soustraire autrement.
Si on met un cadre trop rigide, on va être prisonnier.
Je vais prendre un exemple. Supposons qu'un député
inscrive une motion devant être appelée un vendredi et que,
justement, à cause du tour de rôle, à cause du fait qu'on
en donne deux à l'Opposition officielle, une à l'Union Nationale,
une autre à un autre député et qu'il faut revenir pour une
autre motion de l'Opposition officielle, une autre de l'Union Nationale, il
peut y avoir un consentement unanime pour qu'il y ait une motion de
député, une motion du Parti libéral et une motion de
l'Union Nationale qui ait priorité sur toutes les autres, à un
moment donné. Moi, je dis qu'on ne doit pas s'enfermer dans des cadres
trop rigides. C'est mon humble opinion.
M. Burns: Je suis d'accord avec l'approche du
député de Beauce-Sud là-dessus. Surtout, ce nouveau test
que nous faisons doit être souple; il doit permettre, justement, une
possibilité de discussion entre les partis. C'est la suggestion qu'on
fait, en tout cas. M. le Président, pourrions-nous...
M. Lavoie: Je suis prêt à mettre cette
rédaction de côté pour qu'on l'étudie.
M. Burns: C'est cela.
M. Lavoie: Vous avez peut-être oublié le mot
"quorum" dans le texte.
M. Bisaillon: Ce n'est pas dans un autre texte? C'est dans un
autre texte.
Enregistrement du vote
M. Burns: On pourrait peut-être maintenant aborder, si le
comité directeur le veut bien, la suggestion qui avait été
faite à l'article 106 quant à l'enregistrement du vote. Il s'agit
là d'une modification à l'article 106 actuel, qui a pour but de
faire perdre le moins de temps possible à l'Assemblée nationale.
C'est le texte qui a été distribué ce matin, même la
semaine passée, oui. Je parlais de ce matin, mais c'est la semaine
passée.
M. Roy: La question de... les mardi, mercredi et jeudi, est-ce
à cela que vous faites allusion?
M. Burns: Non, non. M. Bisaillon: Le vote.
M. Burns: L'enregistrement du vote. Vous avez actuellement,
à l'article 106, le texte suivant...
M. Roy: L'article 106?
M. Burns: Oui, l'article 106 de notre présent
règlement qu'on proposerait de remplacer par le suivant. On mettrait
d'abord un premier alinéa qui se lirait comme suit: "Quand
l'enregistrement des noms est demandé avant l'appel des affaires du
jour, cet enregistrement a lieu immédiatement; deuxièmement,
quand l'enregistrement des noms est demandé au cours des affaires du
jour, le vote est d'abord pris à main levée et l'enregistrement
des noms a lieu avant l'appel des affaires du jour de la séance
subséquente. Ce vote à main levée n'a pour seul effet que
de permettre à l'affaire de suivre son cours." Exemple: Si, à un
moment donné, on vient de discuter d'un projet de loi en deuxième
lecture et qu'un vote est demandé du côté de l'Opposition
ou du côté ministériel, il s'agit de voir si ce vote est
positif ou négatif pour que l'affaire puisse continuer, pour que la
commission parlementaire à laquelle est déférée
cette affaire par exemple, puisse siéger le même jour. Cela
permettrait à la commission parlementaire de siéger le même
jour, même si le vote est reporté à la séance
subséquente. C'est ce que cela veut dire, dans le fond.
Cela permettrait, à mon avis, de hâter ou d'aider à
l'évolution des travaux, quitte à ce que, si on veut
véritablement enregistrer les noms des députés qui votent
pour ou contre telle mesure, cela se fasse à une séance
subséquente sans bloquer l'évolution de ce dossier en
particulier. C'est le but de la modification.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: J'ai certaines réticences sur le
deuxième paragraphe. Je pense qu'elles sont fondées. Je ne sais
pas si vous vous êtes inspirés de ce qui peut exister dans
d'autres Parlements... Non? C'est de la rédaction nouvelle. Bon. Sur la
rédaction, sur le principe, sur la forme et le fond, d'abord, je n'aime
pas les deux ou trois dernières lignes où on donne le motif. Je
pense que ce n'est pas la coutume, dans la réglementation ou dans la
législation, de donner le motif d'une disposition quelconque. Je vais
vous apporter une autre suggestion, dans un sens positif, d'ailleurs.
Je comprends le leader du gouvernement et c'est notre intention de faire
perdre le moins possible le temps de l'Assemblée. On est
déjà limité c'ans le temps à 18 heures par
semaine.
La masse législative augmente d'année en année, les
budgets augmentent de manière géométrique, etc. Par
contre, le Parlement est toujours limité dans le temps pour faire face
à toute la législation, que ce soit un parti ou un autre, un
gouvernement ou un autre et tout cela. C'est dans cet esprit qu'en ce qui nous
concerne nous voulons que le Parlement soit le plus efficace possible, avec les
moyens les plus modernes de fonctionnement. On ne se répétera pas
sur cela.
Ce qu'on vise, ce serait surtout, à moins que je ne me trompe,
les motions de remise à trois mois ou à six mois, d'une
deuxième lecture qui empêchent, si on n'a pas le vote
enregistré tel qu'il est prévu actuellement, de continuer le
débat de deuxième lecture. Pour les autres cas qui peuvent se
présenter, l'intention, c'est que, s'il est cinq heures et qu'il arrive
un tel vote, on ne veut pas vider les commissions qui siègent à
ce moment-là. Quand on a une commission pour la ville de Montréal
ou d'autres où les gens se sont déplacés et qu'on suspend
pour quinze à vingt minutes, moi, je trouve que c'est un peu ridicule,
qu'il faudrait mettre fin à cela, même si à l'occasion il
peut y avoir un bien-fondé de demander que la deuxième lecture
d'une loi soit reportée à trois mois ou à six mois ou
à une semaine.
La suggestion que je vais vous faire peut-être n'amènerait
pas de modifications au règlement. La formule que nous avions
adoptée dans le nouveau règlement, qui n'existait pas dans
l'ancien, laissait cela comme prérogative au président, dans
certains cas. Ce n'est pas sur ces votes de report à trois mois. Prenons
un exemple: si on avait une motion de deuxième lecture, puisqu'il y
avait un vote enregistré à cinq heures, cela permettait au
président, à sa discrétion, de ne pas demander le vote
immédiatement et de dire: Dans la même séance, lorsque la
commission suspendra ses travaux à six heures moins 5, on va appeler les
députés et sonner les cloches.
Dans un sens de collaboration, je ne vois pas tellement d'autres cas que
les motions de report à trois mois ou à six mois. S'il est cinq
heures, puis si on a fini une deuxième lecture, la seule chose que vous
pouvez faire, c'est soit la formation de la commission plénière
ou dérérer le projet de loi à une commission élue.
Je pense que ce vote pourrait attendre à six heures, tel que la
rédaction de notre règlement le prévoit. La suggestion que
je
veux vous faire peut-être qui résoudrait votre
problème, c'est qu'on accepterait, en ce qui nous concerne, que sur des
motions de report à trois mois ou à six mois, il n'y ait pas de
vote enregistré, que ce soit un vote à main levée, qui
serait pris immédiatement.
M. Burns: Remarquez, M. le député, qu'on n'est pas
contre...
M. Lavoie: Donnez-moi d'autres cas...
M. Burns: ... le fait qu'il y ait des votes
enregistrés.
M. Lavoie: Non, non d'accord. M. Burns: On est
contre...
M. Lavoie: J'apporte une solution à votre
problème.
M. Burns: Oui, d'accord.
M. Lavoie: Je vais vous dire oui. Je vais développer un
autre point.
M. Burns: On est contre le fait que cela bloque les travaux de la
Chambre.
M. Lavoie: J'ai des objections au truc que vous proposez, parce
qu'un règlement n'est pas fait uniquement pour le Parlement actuel. J'ai
connu des Parlements, en 1966 entre autres, où la différence dans
la deputation était de dix à peine. S'il n'y a pas de son de
cloche, et qu'on vote immédiatement à main levée, le
gouvernement peut se faire battre, mes chers amis, à un vote à
main levée.
M. Burns: C'est possible.
M. Lavoie: Cela peut fort bien arriver et cela peut même
arriver dans les circonstances actuelles. Si vous avez un vote à main
levée où le gouvernement est battu, comment voulez-vous continuer
l'affaire, suivre le cours normal de l'affaire? Je n'aime pas cette
rédaction.
M. Burns: Le sens de la rédaction, M. le
député de Laval, c'est à l'effet que, dans un cas comme
celui que vous soulevez, l'affaire ne continue pas. Si c'est évident, si
c'est clair, un vote à main levée dans le fond, c'est une
espèce de sondage auprès des députés sur la
façon dont l'affaire va poursuivre ses travaux ou pas. C'est, dans le
fond, une espèce de sondage à main levée.
M. Lavoie: C'est à l'encontre des principes, des
traditions.
M. Burns: Ah bien, non, pas du tout! Le vote à main
levée est prévu dans notre règlement, comme dans le
règlement précédent.
M. Lavoie: Oui, mais c'est une décision, ce n'est pas
juste un sondage. On n'est pas dans les consultations populaires. Ecoutez, il
faudrait faire un...
M. Burns: Non, je le sais bien. Je sais bien qu'on n'est pas dans
notre règlement comme dans le règlement
précédent.
M. Lavoie: Un sondage, c'est une décision, pas juste un
sondage. On n'est pas dans les consultations populaires. Il faudrait faire un
livre blanc.
M. Burns: Je sais bien qu'on n'est pas dans le livre blanc et on
n'est pas dans la consultation populaire, mais on est quand même, M. le
Président, dans un processus...
M. Lavoie: Pourquoi n'acceptez-vous pas ma proposition, qui
serait tout à fait valable? Je pense que cela règle votre
problème.
M. Bisaillon: Est-ce que je peux poser une question?
M. Burns: Je vous demande pourquoi vous n'essayez pas, à
titre d'expérience, parce que c'est un élément de
règlement sessionnel, ce qu'on vous propose? Pourquoi vous n'essayez pas
cela à titre d'expérience, jusqu'à la fin de
décembre? Si vous trouvez que cela n'a pas de bon sens...
M. Lavoie: Ce sont des accrocs. M. Bisaillon: M. le
Président...
M. Burns: Ce ne sont pas des accrocs, des règlements
sessionnels.
M. Lavoie: En fait, un vote...
M. Bisaillon: M. le Président, est-ce que je peux me
permettre de poser une question à M. Lavoie?
M. Lavoie: Un instant. Une autre objection. Disons qu'on finit la
loi 67, par exemple, qui est une pièce de législation importante.
C'est vrai qu'ils peuvent se prononcer à la séance suivante. Je
vous dirai même, le vote enregistré à 5 heures, je le
reporte à 6 heures, tel que la réglementation le prévoit.
Mais un petit vote à main levée, une petite consultation
populaire sur la loi 67, à main levée, je n'aime pas bien
cela.
M. Bisaillon: M. le Président, je voudrais poser une
question au député de Laval.
M. Lavoie: Le gouvernement, c'est une arme, vous pouvez
être battus, sur un vote à main levée, si on ne sonne pas
les cloches.
M. Bisaillon: Est-ce que je pourrais vous po-
ser une question? En pratique, concrètement, l'application qu'on
a faite, dans le passé, de 105, la coutume, quand on parle du vote
à main levée, il n'y a pas d'enregistrement de noms. Est-ce que,
la pratique, ce n'est pas tout simplement indiqué par les leaders qu'il
y a adoption ou qu'il y a adoption sur division sans que nécessairement
les députés lèvent la main?
Le texte du règlement dit "à main levée", si cinq
députés ne demandent pas l'enregistrement des noms. Mais, en
pratique, le vote à main levée, on le prend de la façon
suivante: les trois ou les quatre leaders disent "adopté" et tout est
réglé.
M. Lavoie: II y a eu des votes à main levée. Cela a
été rare, mais il y en a eu.
M. Roy: C'est rare.
M. Burns: Personnellement, je n'en ai pas vu, M. le
Président.
M. Lavoie: J'en ai demandé une fois ou deux.
M. Burns: Je n'en ai pas vu autrement qu'en commission
plénière. J'en ai vu en commission plénière, mais
je n'en ai pas vu à l'Assemblée nationale, quand un vote avait
lieu, en tout cas, dans les sept ans et demi qui précèdent, et je
pense que j'ai un assez bon record de votes ou de présences à des
votes.
M. Lavoie: II y en a eu au moins un.
M. Roy: II y en a eu un, je me souviens d'une fois...
M. Burns: Je n'ai pas vu à l'Assemblée nationale de
vote à main levée. Il y a eu simplement ce qu'on reconnaît,
comme le disait le député de Sainte-Marie, le cas où un
parti ou un autre disait: adopté sur division, ou adopté à
l'unanimité, ou adopté avec abstentions, etc. En commission
plénière, c'est bien sûr qu'il y a eu des votes à
main levée.
Ce qu'on vous suggère, dans le fond, et je m'excuse auprès
du député de Mégantic-Compton, ce qu'on vous
suggère, tout simplement, c'est de dire: Essayons-donc cela. Si cela
marche, tant mieux; si cela ne marche pas, on changera. On fera autre
chose.
M. Grenier: Je serais bien d'accord pour l'essayer, à
titre d'expérience, d'ici les Fêtes. Je note cependant que cela
pourrait peut-être encourager l'absentéisme en Chambre, sachant
que le vote peut être pris à la séance subséquente,
ce qui peut être le lendemain, à certaines occasions. Il y a
peut-être un danger de ce côté, mais c'est
l'expérience qui va nous roder, qui va nous faire voir, d'ici les
Fêtes, le danger de ce côté. Je pense que cela vaudrait la
peine d'être tenté, de l'essayer d'ici les Fêtes.
M. Burns: De l'essayer...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Je diffère un peu d'opinion sur ce point.
Lorsqu'on avait fait l'article original, l'article 106 du règlement, au
moment où le premier règlement avait été
adopté, on avait ajouté, si ma mémoire est bonne, je n'ai
pas l'original devant moi: "Quand l'enregistrement des noms est demandé
et que le Président juge que sa remise ne nuit pas au déroulement
normal des travaux de l'Assemblée, il peut décider qu'il aura
lieu plus tard au cours de la même séance." Je pense qu'on avait
ajouté cela. Je ne sais pas si le député de Laval s'en
souviendra?
M. Lavoie: Excusez-moi.
M. Roy: Le député de Laval pourra peut-être
me corriger, mais si ma mémoire est bonne, l'article 106 n'était
pas tel quel originellement, lorsque le premier règlement a
été apporté. C'est une modification qui est venue par la
suite pour donner plus de latitude, pour empêcher que les votes soient
demandés pendant des séances et vident les commissions
parlementaires, autrement dit, pour ne pas nuire aux bons travaux de
fonctionnement des commissions.
Je pense qu'aller plus loin serait dangereux. Combien de fois
sommes-nous obligés de partir d'une commission parlementaire pour venir
voter à l'Assemblée nationale? Il s'agit uniquement...
M. Burns: C'est ce que l'on veut éviter .
M. Roy: Un instant. Il y a des raisons à cela. Je
comprends qu'on peut peut-être l'éviter, mais il n'en demeure pas
moins que, dans 75% des cas, c'est lorsqu'il y a des motions pour faire
reporter les projets de loi de trois à six mois. Il est loisible au
gouvernement, lorsque le temps de parole pour la motion a été
épuisé, de suspendre le vote jusqu'à la prochaine
séance et d'appeler un autre article au feuilleton.
M. Burns: II n'est pas loisible au gouvernement. C'est une
discrétion du président. C'est très lourd à porter
cette discrétion.
M. Roy: Si on me permet, je vais commencer par m'expliquer pour
qu'on se comprenne.
M. Burns: Vous dites quelque chose qui est inexact, M. le
député de Beauce-Sud. La règle
générale...
M. Roy: Vous dites que c'est inexact et on ne m'a pas permis de
m'expliquer.
M. Burns: Ecoutez, vous venez de dire qu'il est loisible au
gouvernement de le faire.
M. Roy: Je n'ai pas fini. M. Burns: Ce n'est pas vrai.
M. Roy: J'ai dit, M. le Président, si on me permet,
j'avais la parole.
Le Président (M. Richard): Vous avez la parole, M. le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: Ce que je voulais dire, je vais prendre un exemple qui
est près de nous, le bill 67. Il y a une motion qui est venue devant
l'Assemblée nationale pour reporter le projet de loi à six mois.
Le temps de parole a été épuisé. On a fini par
épuiser le temps de parole. Donc, il faudrait passer au vote. Si le
gouvernement fait une suggestion le leader du gouvernement ou le leader
adjoint du gouvernement peuvent le faire pour ne pas nuire, convoquer
les députés qui sont en commission parlementaire, nous allons
tout simplement suspendre le vote pour 17 h 45 ou au début des travaux
en soirée et nous allons appeler un autre article au feuilleton. Le
danger que je vois, c'est: Comment peut-on présumer du vote qui sera
pris sur une motion de six mois ou de trois mois et commencer tout de suite la
discussion sur la deuxième lecture comme telle? Cela m'apparaît
une acrobatie qui est assez difficile à accepter dans nos traditions
parlementaires.
M. Lavoie: Plus loin que cela, je voudrais ajouter quelque chose.
Il peut arriver des cas, tout à fait possibles, où une motion
serait mise aux voix; disons que vous la gagnez ou quoi que ce soit. Vous
pouvez la perdre ou un autre gouvernement peut la perdre mais, avant le vote
enregistré qui a lieu le lendemain au début de la séance
suivante, il se pourrait que vous commenciez les travaux de la commission
parlementaire.
M. Roy: II y a cela aussi.
M. Grenier: M. le Président...
M. Lavoie: II va arriver que, si le climat est chaud, ils vont
dire que vous nous faites travailler article par article et le bill n'est
même pas adopté en deuxième lecture.
M. Grenier: M. le Président, un éclaircissement
à apporter ici, c'est qu'on ne présume pas du vote à ce
moment. Il y a un vote à main levée. On a déjà une
orientation à ce moment. Cela peut nous permettre de faire autre chose
après et de garder le vote pour la fin de la séance. Ce qu'on
fait à main levée nous donne une indication assez précise
sur ce qui va se passer le lendemain ou le soir à la fin de la
séance.
Le Président (M. Richard): Indépendamment de la
décision que vous allez prendre relativement aux modifications à
l'article 106, j'aurais une proposition à vous faire.
M. Lavoie: On vous écoute, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Ce serait la suivante. Pourquoi
ne pas fixer une limite de temps, qui pourrait être de cinq minutes, pour
tous les votes enregistrés?
M. Lavoie: M. le Président, vous acceptez un fardeau
épouvantable. Il va arriver des gouvernements minoritaires. Si vous avez
ces cinq minutes et que le gouvernement ait une majorité très
minime, c'est le président qui va faire sauter le gouvernement.
Le Président (M. Richard): Oui, mais en tout cas...
M. Lavoie: Faites attention.
Le Président (M. Richard): Je comprends, mais cet
après-midi il a fallu 20 minutes pour un vote enregistré.
M. Lavoie: C'est trop long. Je suis bien d'accord.
Le Président (M. Richard): Cela n'a pas de sens. Il y a
là une perte de temps.
M. Burns: M. le Président, on vous donne à
l'amendement proposé à 107 cette discrétion de trouver que
le temps est suffisant. Le sergent d'armes, comme il est dit à
l'alinéa 1, appelle les députés, mais, lorsque le
président juge que le délai d'appel a été
suffisant, il procède donc à l'enregistrement des noms en suivant
les prescriptions de l'article 109. C'est déjà, à toutes
fins pratiques, à peu de chose près le texte actuel.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Ce que je veux souligner, M. le Président,
c'est que, même si on acceptait votre suggestion de fixer un délai
de cinq minutes, on ne règle pas l'autre problème qu'on voulait
régler, c'est-à-dire le déplacement des membres de
l'Assemblée nationale qui siègent en commission. C'est là
qu'il se perd le plus de temps possiblement au niveau d'un vote.
Les gens sont obligés de partir de la commission. C'est ce
temps-là, aussi, qu'on voulait économiser, qu'on visait à
économiser. Il me semble que, dans la proposition qu'on faisait, on
couvrait à peu près tous les aspects.
M. Burns: Est-ce que je peux vous donner un exemple très
concret?
M. Lavoie: Je vous demande des exemples.
M. Burns: Oui, très concret, et qui va très bien
dans le sens de la proposition que nous a faite le député de
Laval relativement à l'utilisation du mercredi matin. Le mercredi matin,
c'est un secret pour personne qu'il y a Conseil des ministres. Durant cette
période, c'est bien sûr que la majorité des membres du
Conseil des ministres ne seront pas en Chambre puisqu'ils seront au Conseil des
ministres.
Imaginez que le Conseil des ministres, à deux, trois ou quatre
reprises ne charrions pas, mais disons à deux reprisesdans
le courant de l'avant-midi, de 10 heures à 13 heures, se fasse appeler
pour venir voter.
M. Lavoie: L'article 36 s'applique: "Le président remettra
le vote à 13 heures ou même à 15 heures".
M. Burns: Oui, mais c'est une discrétion qu'on lui donne
à lui, cela.
M. Lavoie: Dans l'ancien Parlement, c'est arrivé au moins
sept, huit ou dix fois. Il n'y a aucun préjudice, c'est un pouvoir qu'il
a. Je n'ai jamais été blâmé de l'avoir fait, dans
votre temps, pendant que vous étiez dans l'Opposition, et je l'ai fait
à plusieurs reprises.
M. Burns: Vous seriez d'accord pour que le président
l'utilise de façon plus régulière qu'il ne l'utilise
actuellement?
M. Lavoie: Certainement. Quand me suis-je opposé à
cela? Jamais.
M. Roy: Une question...
M. Burns: Est-ce que c'est la même chose, la même
réponse que j'ai de la part de l'Union Nationale?
Des Voix: Bien oui!
M. Grenier: On va être obligé de le faire à
plusieurs reprises à cause du mercredi, principalement. Si on avait
retenu la proposition de l'Union Nationale, on ne serait pas poigné avec
cela puisqu'on ne siégerait pas le mercredi matin.
M. Roy: J'aimerais poser une question pour illustrer un peu le
danger qu'il y a. On a mentionné tantôt et je pense que
c'est le député de Laval le fait d'un gouvernement
minoritaire ou d'un gouvernement où la majorité serait
extrêmement faible. Qu'arrive-t-il dans le cas, par exemple, où le
vote à main levée accepte une motion...
M. Lavoie: On le reporterait.
M. Roy: ... ou vice versa, que le vote accepte la motion mais que
la Chambre, dans le vote, décide de renverser le vote qui a
été pris à main levée et qu'on a entrepris les
étapes subséquentes?
M. Burns: Cela va être la décision la plus claire
des deux qui va s'appliquer, je présume.
M. Roy: Oui, je comprends, mais on aura entrepris les
étapes subséquentes du projet de loi en présumant du vote.
A ce moment-là, il y a une présomption qui m'inquiète. Je
me rallie à la formule qui vient d'être retenue, qu'on laisse cela
à la présidence qui pourra user de discrétion.
M. Burns: Je prends bonne note, M. le Président, de...
M. Grenier: M. le Président.
M. Roy: Je ne m'y oppose pas.
M. Grenier: M. le Président, je me demande si on ne
devrait pas le gouvernement n'est pas minoritaire, if n'est pas sur le
point d'être renversé tenter l'expérience quitte
à reprendre la discussion après les Fêtes.
M. Burns: C'est ce que je pensais, moi, qu'on devrait tenter
l'expérience.
M. Lavoie: Cela n'a pas de sens.
M. Roy: Je ne suis pas d'accord, on crée une
jurisprudence, on crée...
M. Burns: M. le Président, est-ce que je peux faire la
suggestion suivante que j'espère constructive? Pensons-y, ne nous
attardons pas à cela. Je vous dis, en tout cas, comme leader
parlementaire du gouvernement, que je suis réceptif à la
suggestion qui vient de m'être faite. Maintenant, évidemment,
c'est une suggestion sur laquelle je n'ai aucun contrôle, c'est à
vous de voir à l'application, éventuellement. Je n'ai pas d'ordre
à vous donner, comme personne, ici, n'a d'ordre à donner à
la présidence.
Evidemment, je ne suis pas sûr de l'application de cela. C'est
dans ce sens que je pensais que votre discrétion, on voulait vous en
débarrasser, dans le fond, parce que c'est embêtant, une
discrétion comme celle-là. Maintenant, si on veut l'essayer alors
qu'il semble y avoir un consensus et que le président en prend bonne
note, je suis bien prêt à essayer cela, aussi.
Le Président (M. Richard): M. le leader parlementaire du
gouvernement, je tiendrai compte, désormais, du consensus exprimé
ici pour épargner du temps à l'Assemblée nationale.
M. Lavoie: J'ai invité le leader du gouvernement à
me donner d'autres exemples. Si je me rappelle bien, les seuls cas qui
s'appliquent vraiment, ce sont les motions de report à trois mois ou
à six mois. Les motions de deuxième lecture où il y a un
vote enregistré, qu'il soit reporté à 18 heures, ou, si
c'est le vendredi matin, qu'il soit reporté à 13 heures ou
à 15 heures, parce que c'est considéré être la
même séance. Au point de vue pratique, pour les deuxièmes
lectures, vous n'en voyez jamais, sauf en fin de session, à la
commission immédiatement, vous passez à un autre article du
feuilleton de l'ordre du jour...
A moins que ma mémoire soit courte, je ne vois pas d'autres cas,
vraiment, que les motions pour reporter à trois mois ou à six
mois. Je ne vois pas tellement d'autre chose.
M. Burns: Est-ce que le député de Laval serait
d'accord pour modifier cet article? Mettons de
côté la proposition que nous faisons à l'article
106, pour tenir compte justement de ses arguments. Si on lit l'article 106
actuel, on s'aperçoit que l'enregistrement peut avoir lieu lorsqu'il est
demandé en vertu des dispositions de l'article 105. Si "le
président juge que sa remise ne nuit pas au déroulement normal
des travaux de l'Assemblée, il peut décider qu'il aura lieu plus
tard au cours de la même séance." Est-ce qu'on peut, pour ajouter,
à ce moment, à la discrétion du président, dire au
cours de la même séance ou d'une séance
subséquente?
M. Lavoie: Pas subséquente. M. Roy: C'est dans le
règlement. M. Lavoie: Pas quinze jours après. M. Burns:
Attendez!
M. Roy: C'est indiqué déjà dans l'article
106 originel.
M. Burns: De la séance subséquente. M. Lavoie: Ou
de la séance suivante.
M. Roy: Vous ajouteriez de la séance
subséquente.
M. Burns: Actuellement, on dit, "au cours de la même
séance, à l'heure qu'il indique." Le président, sa
discrétion s'exerce dans un cadre ou dans un couloir très
précis. On pourrait dire au cours de cette séance ou de la
séance subséquente.
M. Lavoie: De prime abord, je ne vois pas d'objection, sauf que
là vous plaidez pour retarder plus le déroulement des
travaux.
M. Burns: Ecoutez.
M. Lavoie: Si c'est dans la même séance, au moins
votre commission peut siéger le lendemain. Cela ne me fait rien.
Le Président (M. Richard): On l'a fait une fois, mais
c'était de consentement unanime.
M. Lavoie: C'est de consentement que cela a été
remis. C'est arrivé quelquefois de remettre le vote au début de
la séance.
M. Burns: Ecoutez, est-ce qu'on se dit qu'on y pense chacun de
son côté?
M. Lavoie: A l'article 121: "Un seul amendement est possible
à la motion de deuxième lecture. Il ne peut viser qu'à la
retarder. Il ne peut être l'objet d'un sous-amendement", on ajouterait:
II n'y a pas de vote enregistré. Le vote se prend suivant tel article ou
quelque chose comme cela. Vous n'avez pas d'objection?
M. Burns: D'accord, on va essayer de concocter un texte
là-dessus.
M. Roy: J'ai de sérieuses réserves
là-dessus. M. Lavoie: Je m'exprime au nom du...
M. Roy: C'est un privilège de l'Opposition, à un
moment donné, d'avoir certaines prérogatives, d'avoir certaines
dispositions dans le règlement pour faire valoir son point de vue. Celui
qui est le plus largement utilisé dans l'étude de nos lois, c'est
évidemment la motion visant à retarder l'étude du projet
de loi. On ne peut pas dire, je pense, qu'il y ait eu abus de ce
côté, seulement à l'occasion de certaines
législations entre autres. Si on y met des restrictions à savoir
que le vote peut être pris à main levée, je ne ferai pas un
débat de fond de ce côté, mais il faudrait y penser
sérieusement.
M. Lavoie: En somme, il est rapporté au journal des
Débats que vous intervenez. Je pense que ce qui compte plus que le vote,
c'est votre intervention qui dit que vous désirez que ce soit
reporté à trois mois ou à six mois. Le vote
enregistré, je me demande qu'est-ce qu'il ajoute vraiment, lorsque, dans
nos interventions, on le dit qu'on le désire. En tout cas.
M. Burns: Est-ce qu'on pourrait passer à un autre
sujet?
M. Roy: Quelles sont les décisions pour l'article 121?
M. Burns: Vous voulez dire l'article 118.
M. Roy: On vient de parler de l'article 121 effectivement.
M. Burns: Oui, mais là je peux regarder l'article
121...
M. Lavoie: II n'y a pas de vote enregistré à
l'article 121. C'est cela que M. Roy mentionne.
M. Burns: "Un seul amendement est possible à la motion de
deuxième lecture. Il ne peut viser qu'à la retarder. Il ne peut
être l'objet d'un sous-amendement." Vous suggérez que ce vote ait
lieu à main levée.
M. Roy: Non. M. Burns: Non?
M. Roy: Ce n'est pas moi qui ai suggéré cela. Ce
sont d'autres qui l'ont suggéré et j'ai mis de sérieuses
réserves là-dessus.
M. Burns: Si vous voulez l'essayer, je n'ai pas d'objection.
C'est un règlement sessionnel.
M. Lavoie: J'apporte cette solution pour remplacer votre
amendement qui ne serait pas nécessaire.
M. Burns: Moi je la trouve très positive, votre
suggestion, M. le député de Laval. Je pensais qu'on
pourrait peut-être reconsidérer tout cela dans l'optique...
M. Roy: Je préfère qu'on le reconsidère.
M. Burns: Pardon?
M. Roy: Je préfère qu'on le reconsidère.
M. Burns: Vous aimez mieux reconsidérer cela plutôt
que d'amender 121 immédiatement?
M. Roy: Oui.
M. Burns: Parce qu'on pourrait faire cela aussi. On pourrait
dire: On limite le problème à la motion de remise à X
mois, qui paraît à l'article 121.
M. Roy: Cela me paraît un privilège de
l'Opposition.
M. Burns: Mais...
M. Bisaillon: Mais lorsqu'il y a un vote à main
levée, un député peut faire enregistrer sa dissidence.
Une Voix: Oui, cela.
M. Bisaillon: C'est l'article 111. "Lors d'un vote non
enregistré, un député opposé à l'adoption
unanime d'une motion ou désirant s'abstenir peut exiger que le
procès-verbal mentionne qu'elle a été adoptée
après division des voix et peut, en outre, exiger que sa dissidence ou
son abstention soit mentionnée au procès-verbal".
M. Roy: S'il n'est pas là, la plupart du temps il est en
commission parlementaire.
M. Bisaillon: S'il n'est pas là, cela ne cause pas de
problème.
M. Roy: Cela peut arriver au député de
Sainte-Marie. Il aimerait peut-être, à un moment donné,
s'opposer à telle motion et que cela figure qu'il s'y oppose. Il
faudrait lui permettre de figurer.
M. Bisaillon: Mais si je veux que cela figure, je vais être
là, il n'y aura pas de problème.
M. Roy: Si vous êtes en commission parlementaire? Supposons
que l'Assemblée nationale siège, cet après-midi, et
qu'effectivement, un vote soit pris alors que nous sommes ici à la
commission et que le vote soit pris à main levée, le
député de Sainte-Marie ne sera pas là.
M. Bisaillon: II y en aura d'autres.
M. Roy: Pour les fois que cela arrive. On en parle
énormément, de ce côté, mais je pense que, si on
additionne le temps qui a été pris pour les dispositions de
l'article 121 par session, moi je dis que c'est une soupape puis une arme que
l'Opposition a dans les mains, lorsqu'il y a un projet de loi, par exemple,
auquel il s'oppose. Je vais donner un exemple, la Loi pour modifier le salaire
des juges. Je me souviens de notre collègue, le député de
Maisonneuve. Il avait toujours des motions de renvoi et les votes
étaient enregistrés. Je me souviens parce qu'ils étaient
seulement six dans l'Opposition. Si on avait deux commissions parlementaires,
nous étions obligés de nous unir, dans l'Opposition, afin
d'être cinq pour demander un vote enregistré. Il y a même eu
un consensus qui a duré près de trois heures.
M. Burns: Ecoutez...
M. Lavoie: Quand ils étaient dans l'Opposition, ils
s'occupaient de vous. Maintenant qu'ils sont au pouvoir, ils ne s'occupent plus
de vous du tout.
M. Roy: Disons qu'ils s'en occupent moins.
M. Burns: M. le député de Beauce-Sud, s'il veut que
je dévoile...
M. Roy: Je m'excuse d'avoir dévoilé certaines
choses qui, jusque-là, étaient inconnues.
M. Burns: Si on passe la session avec ce règlement
sessionnel, s'il nous apparaît utilisable et utile et efficace,
peut-être qu'on décidera de l'appliquer de façon
générale. En tout cas, je vous demanderais quand même de
jeter un coup d'oeil à l'utilisation des suggestions relatives aux
articles 106 et 108 en particulier.
Je n'ai pas d'objection à prendre immédiatement, mais il
semble qu'il y a réticence... C'est une question beaucoup plus de
consensus qu'autre chose que nous recherchons à cette commission-ci,
mais la suggestion du député de Laval me plaisait beaucoup dans
ce sens que l'article 121 pouvait immédiatement être
amendé. Si tel était le cas, cela pourrait se faire quand
même, d'ici à ce qu'on dépose formellement les amendements
à l'Assemblée nationale.
J'aimerais, si on quitte ce sujet, qu'on puisse passer à la
suggestion d'amendement à l'article 118a.
Ordre des affaires courantes
M. Forget: Avant de quitter totalement le sujet, et en m'excusant
auprès des membres de la commission de prolonger le débat
là-dessus, considérant l'article 106, premièrement, qui
n'a pas fait l'objet de délibérations parce qu'il semble
acceptable, je pense qu'il est effectivement acceptable en son esprit, mais
étant donné le caractère immédiat du vote
enregistré dans le cas où le vote est demandé durant les
affaires courantes, parmi les réflexions auxquelles on va se livrer dans
les prochaines heures, ne serait-il pas opportun de réfléchir
également à l'ordre dans lequel les affaires courantes sont
abordées? Il ne faudrait pas, mal-
gré tout, que cette disposition de l'article 106,
premièrement, soit, je ne dirais pas un piège, ce serait un mot
bien exagéré, mais qu'elle donne lieu à des
difficultés d'application.
Quand on regarde l'article 33, qui est l'ordre dans lequel les affaires
du jour interviennent, on a, à l'article 5 et même à
l'article 4, ce pourrait même être à l'article 3, mais en
plein milieu de toute façon plutôt qu'à la fin, les motions
qui peuvent donner lieu à des demandes de vote enregistré. Si
l'ordre des affaires courantes était modifié ce n'est
qu'une suggestion pour notre réflexion et que les questions
orales prennent le premier rang, ou peut-être les déclarations
ministérielles suivies des questions orales et qu'après on passe
aux motions, on s'assurerait, de cette façon, que l'article 106,
premièrement, intervienne à un moment prévisible pour tout
le monde dans le déroulement de la journée. On saurait qu'il n'y
aura pas un vote à n'importe quel temps sur une période qui est
d'une heure et demie, finalement, et qui, si je comprends bien, se ferait
pratiquement sans avis, sans cloche. On saurait que, s'il y a des votes, ils
vont avoir lieu à la fin de la période consacrée aux
affaires courantes. Il me semble que ce serait l'équivalent d'un avis
par les cloches, etc.
Un autre aspect de la question est que cela pourrait permettre d'amorcer
les travaux quotidiens plus rapidement. Etant donné qu'il ne s'agit pas
d'introduction formelle, par exemple, de projets de loi au nom du gouvernement,
les exigences de la présence de tout le monde seraient moins
contraignantes du côté ministériel et nous permettraient
peut-être de gagner quinze minutes par jour. Il était question de
cela, informellement, avant qu'on commence nos travaux. Commençant par
les questions, après passant aux motions, aux avis, etc., qui peuvent
donner lieu à des votes.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Je pense qu'on ne s'est pas tellement concerté
sur cette question.
M. Forget: Non, c'est vrai.
M. Lavoie: Je vais vous dire honnêtement que, lorsque le
nouveau règlement a été rédigé, mon
intention ou mon voeu était que les questions orales soient l'article
premier ou qu'elles soient au tout début des affaires courantes. Je
trouvais que cela avait une certaine logique. A Ottawa, c'est comme cela, je
crois. Mais, aujourd'hui, je me pose des questions sur la proposition du
député de Saint-Laurent et je vais vous dire pourquoi.
On sait, entre autres, que les journalistes font leurs nouvelles avec la
période des questions.
Souvent, dès que la période des questions est
terminée, la tribune se vide complètement. Souvent. Là, je
fais une plainte. D'ailleurs, il n'y a plus de journalistes ici; j'aurais
aimé qu'il y en ait, parce que j'aimerais à un certain moment
leur donner mon point de vue sur le fait, entre parenthèses, que je
trouve personnellement que le Parlement n'est pas assez couvert par les media
d'information. Je pense qu'ils ne jouent pas tout à fait leur rôle
pour la couverture des travaux parlementaires. Il y a une lacune.
M. Burns: C'est pour cela qu'on veut les
télédiffuser éventuellement.
M. Lavoie: Oui, d'accord, c'est un des moyens. Je suis d'accord.
D'ailleurs, on est d'accord.
M. Burns: C'est une méthode de remplacement.
M. Lavoie: Maintenant, il peut arriver des dépôts de
lois, il peut arriver une déclaration ministérielle qui est
très importante, il peut arriver une motion non annoncée qui peut
être très importante et s'il n'y a plus de journalistes on aura
encore moins de couverture qu'on en a actuellement. Là, je ne parle pas
du parti de l'Opposition; je parle de l'institution elle-même qui n'est
pas assez couverte. Il n'y a pas assez d'information dans la population sur ce
qui se fait au Parlement.
M. Burns: Je suis entièrement d'accord avec le
député de Laval, mais...
M. Lavoie: C'est une réticence là que...
M. Burns: ... les raisons qu'il vient de donner m'incitent
justement à vous suggérer peut-être qu'on repense...
M. Lavoie: Une autre formule.
M. Burns: ... à cet aspect. Je vous avoue que de notre
côté on a examiné la possibilité d'inverser l'ordre
du jour tel qu'il est présenté à l'article 33. Il y a
plusieurs raisons qui militent en faveur du maintien de cet ordre du jour
actuel, dont deux ont été soumises par le député de
Laval et que je partage, il n'y a pas de doute. Le fait, entre autres, que les
journalistes, pour une raison d'habitude, quittent l'Assemblée nationale
à la suite de la période de questions est un
élément, il n'y a pas de doute.
Il y a un autre élément, puis on peut se le dire bien
ouvertement, c'est je pense que le député de Saint-Laurent
va concourir dans mes propos là-dessus qu'il arrive très
souvent que les ministres ne sont pas tous présents au début ou
à l'ouverture, si vous voulez, de nos travaux à dix heures ou
à trois heures, selon le cas, et il est important de leur donner le
temps de se rendre de leur ministère à l'Assemblée
nationale. Il y a des éléments comme ceux-là dont on doit
tenir compte. Pour le moment en tout cas, je serais très peu
porté à chambarder l'ordre qui apparaît à l'article
33, ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas y penser. Ce qui ne veut pas
dire non plus, qu'on agit de façon définitive à l'endroit
du règlement. C'est un règlement sessionnel qu'on étudie
actuellement. S'il y a des petits tests à faire, je suggère que
c'est peut-être le moment idéal pour les faire.
Le Président (M. Richard): Le député de
Beauce-Sud.
M. Lavoie: Vous voulez intervenir.
M. Roy: Disons que ce matin j'en avais parlé un peu.
J'avais discuté un peu de cette question. Je l'avais soumise. Je ne veux
pas dire qu'on doit transposer nécessairement au Québec les
expériences qui sont faites ailleurs. Je pense qu'au gouvernement
fédéral c'est ce qui se fait à l'heure actuelle. Je pense
que cela a donné d'excellents résultats jusqu'à
maintenant. C'est peut-être une façon de faire en sorte que la
Tribune des journalistes soit plus remplie pendant tous les travaux. Je
comprends qu'il y a peut-être un certain nombre de journalistes qui
peuvent quitter immédiatement après la fin de la période
des questions, mais, étant donné qu'il peut y avoir des motions
non annoncées, des dépôts de projets de loi, ainsi de
suite, il sera obligatoire que quelqu'un demeure là pour surveiller les
travaux de la Chambre.
M. Lavoie: Ils ne viendront pas parfois.
M. Roy: II y a un risque. Je suis d'accord. De toute
façon, je pense qu'on a tous retenu cette possibilité de faire
ces modifications. Cela m'amènerait peut-être à une autre
demande que j'ai faite ce matin. Je voudrais bien la nuancer parce que je ne
voudrais pas que le président pense que je m'adresse à lui
personnellement, de ce côté. C'est pour gagner du temps. Si
l'Assemblée nationale est convoquée pour trois heures, je
voudrais qu'on puisse commencer nos travaux à trois heures.
Il y a un laisser-aller général de ce côté.
Après avoir entendu le troisième son de cloche, cela ne donne
rien de descendre tout de suite. On sait que cela va prendre environ 8 ou 10
minutes avant d'y aller. Tout le monde fait à peu près cela.
M. Burns: Je pense que le député de Beauce-Sud va
admettre que récemment, dans les jours qui ont
précédé, cela a été assez près de
trois heures, l'ouverture. Il y a eu quelques retards, mais, en
général, ces retards ont pas mal diminué.
M. Roy: On dit que le leader du gouvernement a une part de
responsabilité de ce côté, concernant l'entrée en
Chambre.
M. Burns: Je suis toujours là à 2 h 55. Je ne sais
pas si vous voulez vérifier. Je suis toujours là.
M. Roy: Je ne veux accuser personne. Je veux qu'on soit assez
adultes pour regarder la situation en face. S'il y a possibilité de
gagner dix minutes par jour dans nos travaux parlementaires, sur quatre jours
cela fera 40 minutes. Si on multiplie par le nombre de semaines, cela
représente une somme de travail assez importante.
M. Burns: D'accord. Alors, je comprends très bien...
M. Grenier: On peut bien tenter l'expérience d'ici les
Fêtes d'inverser la période des questions.
M. Burns: Peut-être pourrions-nous tenter
l'expérience pour une semaine, si on demande le consentement.
M. Grenier: Parce que du côté des journalistes, j'ai
l'impression que le dépôt des documents qui viendrait
après, on réussirait peut-être à garder la presse
là.
Quant aux ministres qui peuvent arriver en retard, je pense que c'est un
argument qui ne vaut pas. Ce n'est qu'une question d'habitude. Quand on saura
qu'il n'y a pas de dépôt à partir de 15 heures, on arrivera
plus tôt. Comme disait notre directeur de collège, ils n'arrivent
pas en retard, ils ne partent pas assez tôt de leur ministère.
M. Burns: M. le Président, est-ce que je peux...
M. Lavoie: II y a une autre formule qui serait bien simple...
M. Burns: Je me demande quand nous allons continuer nos travaux.
Nous devons ajourner dans quelques minutes.
M. Lavoie: ... Je pense que le député de
Saint-Laurent peut vous en faire part.
M. Forget: Très brièvement, M. le Président,
le but de ma suggestion était de placer tous les sujets des affaires du
jour qui peuvent donner lieu à une demande de vote enregistré
à la fin, sans nécessairement me prononcer sur l'ordre, quant au
reste des éléments qui sont là. Seulement pour ajouter un
dernier élément, c'est bien normal que les journalistes s'en
aillent après la période des questions, parce que, après
cela, on tombe à l'article 34; si j'étais à leur place,
probablement que je m'en irais aussi.
Cela ne veut pas dire que si on place la période des questions
à un autre moment, ils vont s'en aller tout de suite après. Cela
dépend un peu de ce qui suit. Dans le moment, ce qui suit, ce n'est pas
intéressant pour les journalistes.
M. Lavoie: II y aurait une formule, peut-être, sans changer
l'ordre des affaires courantes, qui serait de bloquer les votes après la
période des questions. A la présentation des projets de loi, le
ministre propose la première lecture; si on veut voter contre, on ne
voterait pas contre tout de suite. On dirait: M. le Président, on
demande un vote après la période des questions. Tous les votes
susceptibles et toutes les motions, dans les affaires courantes, susceptibles
de vote... Les votes seraient suspendus pour après la période des
questions.
Le Président (M. Richard): Même les motions non
annoncées?
M. Burns: On pourrait les regrouper. En fait,
c'était un peu notre idée au départ. Je ne pense
pas que nous soyons en mesure d'arriver à une solution définitive
immédiatement, mais avec la consultation qui existe actuellement
à ce sujet, auprès de tout le monde, cela me paraîtrait
comme étant un des éléments qui peut être
étudié.
M. Lavoie: Je vois le tabellion notaire Bernard prendre des
notes.
M. Burns: II n'est pas notaire, il est avocat. M. Lavoie:
Je veux améliorer son sort. M. Burns: Je pensais que vous le
rabaissiez. M. Roy: II est au niveau, M. le Président.
M. Burns: Pendant quelques secondes, avant que nos travaux se
terminent, est-ce que nous ne pourrions pas aborder l'article 118a, parce que
je le considère...
M. Roy: J'aurais seulement une petite question à poser. Et
même, vous avez mon consentement pour siéger jusqu'à 18 h
5, pour dépasser 18 heures de quelques minutes. J'aimerais savoir ce
qu'on retient de la suggestion que j'ai faite et quelles sont les mesures qui
pourraient être prises? Quelles sont les attitudes qu'on pourrait adopter
pour obliger, autrement dit, le début des travaux de l'Assemblée
nationale à 15 heures? Je pense que M. le Président avait une
suggestion.
M. Burns: C'était une question je m'excuse
auprès du député de Beauce-Sud de discipline de
notre part. Je tiens à vous dire, comme leader du gouvernement, que je
fais tous les efforts voulus. Moi qui suis, de nature, particulièrement
indiscipliné, je m'efforce quand même d'être présent
a 14 h 55 ou aux environs, en tout cas, un peu avant 15 heures. Je pense que
l'ensemble des députés ministériels, l'ensemble des
membres de l'Opposition, également, devraient s'imposer cette discipline
d'être là quelques minutes avant 15 heures pour que nous puissions
commencer à 15 heures.
Je partage entièrement vos vues, M. le député de
Beauce-Sud, et je peux vous assurer de ma plus grande collaboration, de mon
plus grand intérêt à voir les travaux commencer à 15
heures exactement.
M. Gendron: Rapidement, M. le Président, même
à cela, je pense que c'est une question de discipline personnelle, mais
je pense qu'il y aurait moyen de s'entendre ici et de dire: On essaie, à
partir des semaines qui vont suivre que dès que le président
constate qu'il y a quorum, il commence. On pourrait s'entendre comme cela
là-dessus et essayer cela un bout de temps pour avoir, au moins, une
mesure concrète.
M. Lavoie: Ce n'est pas un reproche que je fais à la
présidence, mais c'est une plainte. Je pense qu'il y avait plus de
ponctualité je ne veux viser personne mais il y a un
relâchement. Je fais un calcul bien simple, 120 jours de session, comme
on a perdu facilement dix minutes par jour, on gagenrait au-delà d'une
semaine de session.
M. Grenier: Je ne sais pas si, avec M. Johnson, il n'y en avait
pas plus de cela, non plus.
Règlement sessionnel Travail en
commission
M. Burns: Je vous assure, du côté du gouvernement,
de notre plus grande ouverture à la suggestion du député
de Beauce-Sud, et, à notre désir le plus vif de voir les travaux
commencer à l'heure, normalement. M. le Président,
peut-être, pour quelques minutes, puisque déjà nous avons
dépassé 18 heures, puisque, éventuellement, effectivement,
je devrai quitter pour un comité de législation, j'aimerais avoir
la réaction des membres de l'Opposition relativement à la
proposition inscrite sous l'article 118a, que l'article suivant soit
inséré immédiatement après l'article 118, lequel se
lirait comme suit, premier alinéa: "A moins que cinq
députés ne s'y opposent..."
Le Président (M. Richard): M. le leader, si vous le
permettez.
M. Burns: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Richard): II y a déjà un
article 118a.
M. Burns: II deviendrait 118b.
Le Président (M. Richard): Oui, 118b. L'article 118a
actuel deviendrait 118b.
M. Burns: C'est cela, peut-être que je n'ai pas besoin de
le lire, je présume que les députés de l'Opposition en ont
pris connaissance.
M. Lavoie: M. le Président, dans les projets...
M. Roy: Je ne sais pas comment cela se fait. Je n'ai pas cette
feuille.
Une Voix: C'est parce que vous l'avez perdue.
M. Burns: C'est dans le document qui a été
distribué la semaine dernière, M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Je n'étais pas à la commission
parlementaire.
M. Burns: Ce matin, il a été distribué
également.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Sur les projets de modifications du règlement
sessionnel qui nous ont été proposés,
j'aurais un mot à dire. Il reste deux points que j'aimerais
traiter. Avec votre permission, peut-être que cela irait d'une
manière plus expéditive de cette façon, ce sont les
articles 118a et 150, sur lesquels je voudrais faire les représentations
de l'Opposition officielle. Je pense que cela terminerait, du moins, notre
prise de position sur le bloc des règlements sessionnels. A l'article
118a, j'ai encore des réticences, mais je ne veux pas agir d'une
manière négative, je vais vous apporter une autre suggestion.
J'ai des réticences sur le principe même du traitement
peut-être fait un peu trop à la légère de certains
bills publics.
En somme, ce sont des bills publics et on veut appliquer à
certains bills publics le traitement des bills privés, le droit nouveau
qu'on a appliqué pour les bills privés qui fonctionne très
bien, qu'on a rodé et qu'on a mis en application il y a deux ou trois
ans. Et on a collé je pense que c'est le but de tous ceux qui ont
participé à l'élaboration du nouveau règlement
au lieu de créer un règlement tout à fait nouveau,
on a collé à la réalité l'expérience ou le
fonctionnement du Parlement; on l'a collé, on l'a transposé dans
le règlement. Sans lire tout l'article, les réticences que j'ai
d'abord, c'est sur ce moyen hybride d'envoyer un bill public en commission
avant que le principe ait été voté. Je trouve cela un
accroc assez sérieux à nos traditions.
Egalement, il y a la limitation du droit de parole en deuxième et
troisième lectures dans le dernier paragraphe. Qu'on le limite pour le
bill privé de la paroisse Saint-Télesphore-du-Profond, d'accord,
mais pour les bills publics, il peut se soulever en cours de route des
incidents qui peuvent changer la situation et qui peuvent inviter les
députés à participer, entre autres, à un
débat de troisième lecture d'une manière plus
fouillée, souvent, que lorsque le projet de loi a été
présenté en première ou en deuxième lecture. Voici
ma suggestion sur cette question et c'est une expérience qu'on a
vécue.
On mettrait, en somme, une expérience déjà
pratiquée et éprouvée dans le règlement. Sans vous
la dicter, je vais vous donner l'essence de la proposition que je fais. Cela
s'applique surtout à des projets de loi qui, comme on dit, n'ont pas
tellement de principe, à des projets de loi techniques, soit des lois de
finances ou des lois de concordance. Il y a beaucoup de petits projets de loi
comme cela, même cela peut être des gros, où il n'y a pas
tellement de principe c'est de la technique. Je me pose la question comme vous:
Pourquoi faire un débat de deuxième lecture?
Nécessairement, cela invite les députés à parler
même du détail du projet de loi, ce qui n'est pas permis par le
règlement.
Voici ma suggestion. A moins qu'il n'y ait cinq députés
qui s'y opposent, à la suggestion du leader du gouvernement que le vote
soit pris en deuxième lecture immédiatement sans débat sur
certains projets de loi. On pourrait ajouter une petite chose: Qu'il soit
envoyé immédiatement en commission souvent, quand on fait
les écritures, c'est ce qui arrive et que le débat se
fasse d'une certaine façon à la commission. On pourrait
peut-être trouver une formule où les membres de la commission
auront peut-être vingt minutes, au début de la commission, avant
d'aborder l'étude article par article, mais au moins il y aurait un
vote.
M. Burns: La pratique actuelle, c'est cela. M. Lavoie: On
l'a fait, cela.
M. Burns: Dans beaucoup de cas, dans le passé, de
consentement d'ailleurs, pas imposé, ni quoi que ce soit...
M. Lavoie: C'est cela.
M. Burns: ... mais de consentement entre les partis, on s'est
dit: Pas de débat en deuxième lecture sur ce projet de loi, mais,
quand on arrivera en commission chaque parti...
M. Lavoie: On donnera plus de latitude. M. Burns: ...
donnera son point de vue.
M. Lavoie: C'est quand même plus logique, je crois. Il y a
un vote de deuxième lecture; les députés peuvent
s'exprimer. Il y a le respect de la tradition et du règlement. Vous le
déférez à la commission. Ce que les députés
ont à dire sur le principe, ils peuvent le dire au début, avant
l'étude article par article et cela suit son cours. Vous éliminez
également l'étape du rapport où il n'y aurait pas de
débat. C'est très rare qu'il y en ait mais, s'il y a un projet de
loi où il y a "filibuster", ou non, au moins cette étape sera
respectée et notre tradition, notre règlement seront
respectés également. Cela amènerait une modification tout
à fait mineure sans faire trop d'accrocs à notre droit
parlementaire.
M. Burns: Là-dessus, on prend bonne note de votre
suggestion, M. le député de Laval, mais vous vouliez
compléter vos remarques sur l'autre point, c'est-à-dire celui des
deux commissions.
M. Lavoie: Mais c'est sur le premier point. D'accord, 150.
Dans l'ensemble de nos négociations et de vos propositions, je
pense qu'on exprime encore une fois notre bonne volonté. Dans l'approche
globale de toutes ces modifications et de ces rajustements, dans une ouverture
d'esprit, nous accepterions qu'il y ait deux commissions durant les travaux de
l'Assemblée au lieu d'une seule. Ce principe, on l'accepte pour un
meilleur fonctionnement du Parlement. Par contre, on voudrait clarifier, une
fois pour toutes et d'une manière finale, à quel moment les
commissions peuvent siéger. Même si on a beaucoup d'estime pour le
leader parlementaire du gouvernement, on ne voudrait pas dépendre de son
humeur.
M. Burns: De ce temps-là, elle est très bonne.
M. Lavoie: Suite à l'imbroglio qu'on a connu depuis
quelques mois...
M. Burns: De ce temps-là, elle est très bonne,
cette humeur-là.
M. Bisaillon: On a pu constater cet après-midi que cela ne
dure pas.
M. Lavoie: Oui, mais il est trop violent, quand ça dure!
Je préfère que cela dure plus longtemps et que ce soit moins
violent. Il peut arriver un mercredi qu'il soit de mauvaise humeur. Souvent, il
n'a pas le temps de se refroidir. S'il est 6 h 3, il peut nous dire: La
commission va siéger ce soir, mercredi. Il peut nous arriver un vendredi
à 13 heures, alors qu'il est monté dans les rideaux et qu'il n'a
pas eu le temps d'en descendre, avec un ordre par la tête disant que la
commission va siéger vendredi jusqu'à minuit et samedi
jusqu'à minuit. Il faudrait clarifier cela une fois pour toutes.
Le principe général est qu'en dehors des sessions, je suis
d'accord qu'on puisse siéger; je n'ai pas établi un calendrier
final. En dehors des sessions, les commissions peuvent siéger le soir,
même le mercredi, cela ne dérange rien en dehors des sessions,
jusqu'à des heures convenables, qui pourraient être 22 heures.
S'il y a consentement, cela pourrait aller à 23 heures, d'accord. Mais
qu'on respecte, durant la session, la tradition qui est établie, sauf
les accrocs dus à l'humeur du leader parlementaire du gouvernement, que
les commissions siègent le matin, suivant la coutume, et
l'après-midi, deux commissions, durant les travaux de
l'Assemblée, mais que le soir on respecte intégralement les
heures de séance, soit 22 heures. A l'occasion, s'il y a consentement,
qu'on aille jusqu'à 23 heures, je n'ai pas d'objection.
Le vendredi, selon vos négociations, il n'y aurait pas de
commission, sauf la commission pour des questions avec débat.
M. Bisaillon: On avait dit, pour l'essayer jusqu'à
Noël, qu'il n'y aurait pas de commission.
Fins de session
M. Lavoie: Bon. Si le gouvernement juge à propos, dans les
fins de session, de faire siéger les commissions à des heures
anormales, le samedi, qu'il se mouille par la suspension des règles. En
tout cas, vous avez notre position.
M. Burns: II y a tout l'autre débat qui va être
soulevé éventuellement...
M. Lavoie: Dans des règlements.
M. Burns:... lorsqu'on parlera du calendrier lui-même, le
débat que vous soulevez actuellement, c'est...
M. Forget: Si on peut ajouter que c'est qu'au simple point de
vue...
M. Burns: ... oui, c'est, j'ai l'impression, quelque chose qui
pourrait être acceptable si jamais le calendrier qu'on soumet à la
commission était quelque chose d'acceptable, parce que, dans le
calendrier, on ne se cachera pas cela, d'ailleurs, même si j'essayais, je
pense bien que le député de Laval y verrait tout de suite...
M. Lavoie: Je pense que, quand il me vient un texte du leader du
gouvernement je m'attarde beaucoup plus entre les lignes que sur les
lignes.
M. Burns: Oui, vous me faites là un grand honneur. Non, je
dis tout simplement, que si on savait quelle est la position des partis
d'Opposition en général sur la proposition du calendrier
parlementaire, cela nous permettrait peut-être d'avoir une vision plus
générale; ce que nous proposons, dans le fond, c'est de ne pas
siéger, sauf en cas d'urgence, durant deux périodes de
l'année, c'est-à-dire durant la période du 30 juin au 1er
septembre, sauf cas d'urgence, et durant la période du 21
décembre au 1er février, sauf cas d'urgence encore, mais que,
dans les quelque trente jours de calendrier qui précèdent chacune
de ces dates, à toutes fins pratiques, la motion de fin de session
puisse s'appliquer, être utilisée dans le fond à la
discrétion...
M. Lavoie: Automatiquement.
M. Burns: ... du leader du gouvernement, dispositions dont, en
tout cas, durant les années précédentes et,
là-dessus, je rends hommage à l'actuel chef de l'Opposition, et
je me rends hommage également, nous n'avons abusé ni l'un ni
l'autre.
M. Lavoie: Vous n'avez pas eu besoin de le faire, vous l'avez eu
autrement.
M. Burns: Non, je pense bien qu'on a été quand
même très compréhensif, même dans le cas du projet de
loi no 101; on n'a pas abusé de ce pouvoir et, dans le cas du leader
parlementaire du gouvernement précédent, c'est-à-dire M.
Gérard-D. Levesque, je pense bien qu'on a réussi, les deux ou
trois dernières années, à s'entendre en se disant:
Très bien, cela va, on comprend les problèmes que le gouvernement
a à faire adopter telle et telle loi, et on accepte de siéger en
dehors des heures.
Personnellement, je n'ai pas l'intention d'abuser de ce pouvoir si
jamais il m'était accordé.
M. Grenier: M. le Président, brièvement, sur
l'article 118, je pense bien qu'on a une espèce...
M. Burns: Excusez. Peut-être que le député de
Laval ne veut pas répondre immédiatement.
M. Lavoie: Je suis prêt à répondre,
brièvement, à votre question. Ecoutez, nous nous sommes
attardés d'une manière spécifique sur le règlement
sessionnel. D'ailleurs, la preuve, c'est qu'on s'est penché vraiment, on
a essayé de trouver des formules qui pourraient satisfaire le
gouvernement et accommoder l'Opposition. Sur l'autre partie, je dois vous dire
que je les ai lus, mais il y a déjà une semaine, et vous pouvez
être assurés... On va avoir une approche, vous avez notre approche
globale actuellement à savoir qu'on
veut... On ne veut pas faire perdre le temps du Parlement et on veut que
cela fonctionne. On serait bien mal venu vis-à-vis de la population et
ce n'est pas dans notre nature, je pense. Il y a une contribution du
député de Saint-Laurent qui s'est penché sur la question
du règlement et d'autres députés et le caucus est d'accord
pour rendre plus fonctionnelle cette institution.
M. Burns: Vous voudriez que, les amendements permanents, on y
revienne un peu plus tard.
M. Lavoie: C'est cela.
M. Burns: De toute façon, il est 18 h 15.
M. Lavoie: J'ai voulu vider les règlements ses-sionnels.
C'est déjà...
M. Burns: C'est plus urgent, d'ailleurs. Vous avez bien raison.
D'accord.
M. Grenier: Brièvement, c'est que d'abord à
l'article 118 on a une certaine sécurité quand même avec
les cinq députés qui peuvent s'opposer et à partir de
là, je pense que l'expérience peut être tentée d'ici
à la fin de la session. Maintenant, quant à la troisième
lecture dans une même séance, on va contre la pratique
parlementaire. Je me demande si c'est prudent de se lancer là-dedans.
Quant à l'article 150 de faire siéger deux commissions, c'est
devenu une pratique courante que de donner le consentement pour deux
commissions et il va de soi que moins il y a de députés dans un
parti, plus cela devient compliqué.
Mais il reste que depuis que la session est commencée, on
siège régulièrement à deux commissions ou à
peu près, alors cela ne peut pas changer énormément.
Cependant, si cela se faisait, comme l'a proposé le député
de Laval tout à l'heure, on aimerait bien avoir un horaire bien
déterminé et ne pas être sujet aux sautes d'humeur d'un
leader irlandais car cela cause des difficultés qui nous arrivent de
temps en temps. Quant aux règlements de fin de session, je pense bien
que la session, au lieu d'être répartie je pense que le
leader, M. Bellemare, l'a déjà dit à cette session
on devrait la voir répartie sur quinze jours et non pas sur le dernier
mois de la session. On trouve assez long de suspendre les règles pour un
mois alors que quinze jours, à notre sens, cela devrait être
suffisant. Maintenant, la fin de la session pour le faire
brièvement au lieu d'être le 21 juin, à peu
près pour les mêmes raisons qu'on a données à savoir
qu'on ne devrait pas siéger en soirée du 15 au 21 juin, parce que
le travail est de beaucoup moins sérieux, on devrait lire, je pense, le
15 juin au lieu du 21, dans le règlement. Je m'excuse, du 15
décembre au 20 ou 21 décembre.
M. Burns: Je signale au député de
Mégantic-Compton que la pratique passée était que la
motion de fin de session, comme on l'appelle, était
présentée pour être utilisée dans le mois
précédant la date où le gouvernement envisage de terminer
ses travaux.
M. Grenier: D'accord, mais cela veut...
M. Burns: C'est un peu en respectant cette pratique qui n'a pas
été créée par nous, soit dit en passant...
M. Grenier: Oui, mais cette pratique parlementaire s'est
révélée, je pense, à mon sens, assez inefficace et
ensuite difficile d'application pour un mois. Il me semble bien que la
raccourcir à quinze jours pourrait être suffisant.
Généralement, on a, pendant cette période la collaboration
des membres de l'Opposition assez largement, je pense bien. La preuve est faite
depuis plusieurs années qu'on expédie à la toute fin des
sessions des projets de loi même assez importants. Si on décidait
de réduire cette période à quinze jours, il y aurait
peut-être moins de bousculade et on aurait peut-être une meilleure
planification. En fait, l'idéal serait de ne pas avoir une telle
formule. Je pense que la réduire à quinze jours...
M. Burns: L'idéal, c'est cela, je suis entièrement
d'accord avec vous, mais, soyez certain d'une chose, M. le
député: le gouvernement ne se sert pas de cela lorsqu'il sent
qu'il a cette collaboration. On parle du tempérament du leader du
gouvernement, de sa possibilité d'exploser à certains moments,
mais on peut parler aussi de la possibilité du refus de certains membres
de l'Opposition de collaborer lorsque des demandes qui ne sont pas
déraisonnables sont faites...
M. Lavoie: Jamais cela n'est arrivé. Jamais! Nommez-moi un
seul cas!
M. Burns: ... par le leader du gouvernement. Jusqu'à
maintenant, je l'ai vécu, moi, et je n'ai pourtant pas explosé
mais je pense qu'on devrait y songer très sérieusement, pour ne
pas avoir, ni du côté de l'Opposition, de façon quasi
automatique, ni du côté du gouvernement, l'odieux de discuter en
fin de session de cette fameuse motion de fin de session. Je pense que ce
serait, entre autres, une des façons d'empêcher l'Assemblée
nationale de perdre du temps inutilement.
M. Grenier: Est-ce qu'on peut retenir une dernière
observation, retenir la possibilité d'arrêter de siéger le
15 décembre au lieu du 20 ou 21? Est-ce qu'on peut retenir cela?
M. Burns: Ce que j'ai trouvé pénible, alors que
j'étais dans l'Opposition, comme beaucoup de députés
cela nous visait et cela visait tous les autres, les ministériels
comme ceux de l'Opposition, c'était d'avoir à siéger
jusqu'à la veille de Noël, alors que tout...
M. Lavoie: On m'avait fait présider le 28 décembre
une fois aussi.
M. Burns: Je sais que j'ai agi un peu dans ce sens pour vous
aider à ce que cela devienne pénible.
M. Grenier: Vous ne considérez pas cela comme le meilleur
coup de votre vie.
M, Burns: Non, je ne m'en vante pas.
M. Bisaillon: Ce n'est pas la trouvaille du siècle.
M. Burns: M. le Président, il m'apparaîtrait que,
dans la semaine précédant Noël, si on donne cette
possibilité du 20 ou du 21 décembre jusqu'à Noël
d'être libérés des travaux de l'Assemblée nationale,
déjà, c'est beaucoup. Ce serait beaucoup mieux que la situation
actuelle. De sorte que de décembre jusqu'à... Je ne vous dis pas
que ce n'est pas souhaitable de prendre le 15 décembre comme objectif,
mais est-ce possible dans les faits? C'est une autre question. Je pense que ce
n'est pas toujours possible, de sorte que je préférerais nous
garder cette possibilité de dire: Mettons le 21 décembre, en
espérant que ce soit possible pour le 15 décembre. En tout cas,
cela me paraîtrait comme une chose possible.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Rapidement, M. le Président, sur l'article
118, je préfère encore la formule qui a été
proposée par le député de Laval, soit la suggestion du
député de Laval de fixer de façon définitive dans
notre règlement le moment où les commissions peuvent
siéger; ce n'est pas que je craigne les sautes d'humeur, c'est seulement
que je pense qu'il faut préciser un certain nombre de choses dans nos
règlements et c'est fait pour cela.
Quant à moi, je serais d'accord qu'il soit dit dans notre
règlement que les commissions ne peuvent pas siéger le mercredi
soir, par exemple. Sauf que j'aimerais bien aussi que notre règlement
mentionne que quand la commission est consentante à siéger
et nous en avons un exemple ce soir ...
M. Burns: C'est à la demande de la commission, d'ailleurs,
que cela siège ce soir.
M. Bisaillon: ... que là, cela pourrait fonctionner.
M. Lavoie: Je suis d'accord. Lorsqu'il y a consentement, il n'y a
pas de problème, on peut siéger n'importe quand.
M. Bisaillon: Pour ce qui est des fins de session à dates
fixes, je voudrais seulement mentionner que, quand le député de
Mégantic-Compton parle de quinze jours, si on calcule le temps de
session entre le 1er et le 20 décembre, cela ne fait pas quatorze jours,
en fait. Ce n'est pas une période de vingt jours, finalement.
M. Grenier: C'est quand même trois semaines, trois samedis,
trois lundis.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Pour appuyer le point de vue exprimé par mon
collègue de Laval relativement aux doubles commissions parlementaires et
au problème de déterminer dans les règlements les moments
où elles ne peuvent pas siéger, il reste que, si on prend comme
base de calcul l'horaire actuel des séances de l'Assemblée
nationale et qu'on le compare à l'horaire proposé qui a
été discuté ce matin, il y a déjà là
un accroissement du temps de séances possibles des commissions
parlementaires, sans même compter le fait que le leader du gouvernement
n'aura plus besoin du consentement unanime pour en faire siéger deux,
à supposer qu'à l'occasion ce consentement aurait pu lui
être refusé.
Mais, même sans compter cela, il reste qu'il y a un accroissement
du nombre d'heures disponibles, et, tout en souscrivant à ce que
viennent de dire le député de Sainte-Marie et le
député de Laval sur la nécessité de préciser
les règles du jeu, il reste qu'il y a quand même une enveloppe qui
est élargie pour les fins des commissions parlementaires à
l'intérieur du nouvel horaire.
M. Burns: On va prendre en considération, M. le
Président, toutes ces suggestions qui nous sont faites de façon,
je pense, très positive. Je remercie les collègues de
l'Opposition et les collègues ministériels qui nous ont fait ces
suggestions. On va essayer, le plus rapidement possible, de revenir, un peu
comme on l'a fait aujourd'hui avec ce qu'on avait discuté ce matin, avec
un texte plus serré qui va représenter ce consensus. En
attendant, j'espère qu'on sera en mesure de nous donner le plus
rapidement possible une réaction à l'autre partie des amendements
suggérés, c'est-à-dire ceux relatifs au calendrier qui
veut se coller le plus possible au calendrier scolaire, à l'année
scolaire, pour nos travaux.
Maintenant, évidemment, cela pose le problème que
soulevait le député de Mégantic-Compton, et, si possible,
je ne sais pas comment on y arrivera, je souhaiterais, comme leader du
gouvernement et aussi comme ministre d'Etat à la réforme
électorale et parlementaire, pouvoir soumettre ces amendements à
l'Assemblée nationale dès la semaine prochaine pour adoption,
s'il y a un minimum de consensus autour de ces choses parce que,
évidemment, un règlement sessionnel va devenir de plus en plus
périmé, si on attend de le faire adopter au mois de
décembre.
M. Grenier: Est-ce votre intention de suspendre la commission du
livre blanc sur le référendum pour nous permettre de terminer
cela cette semaine?
M. Burns: Oui, je pense que nous avons, la semaine prochaine, un
agenda assez chargé. A compter de demain, effectivement, nous avons
déjà quatre groupes invités; vendredi, nous en avons un,
de sorte qu'il va être assez difficile de dire à ces gens à
qui nous avons déjà envoyé une invitation: On ne veut pas
vous entendre, même si on vous a invités. Il s'agira
peut-être de trouver un moyen d'accommoder tout cela ensemble. Il est
possible, aussi, et je n'exclus pas cette possibilité,
mais je sais que le député de Laval et le
député de Mégantic-Compton, en particulier, et
moi-même sommes directement impliqués dans la commission de la
présidence du conseil, mais il pourrait être possible que le
comité qu'on vient de former puisse siéger en notre absence, avec
soit le député de Sainte-Marie je n'aurais aucun
problème à être représenté par lui et
peut-être le député de Saint-Laurent et le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: Je fais partie du comité de la présidence
du conseil, je suis également membre de la commission pour la
présidence du conseil.
M. Burns: C'est peut-être une autre suggestion qu'on
pourrait se faire avant de se quitter, il peut y avoir de la consultation
informelle à ce sujet.
M. Roy: C'est la suggestion que j'allais faire. Il peut y avoir
une consultation informelle, on peut se rencontrer en un autre temps sans
chambarder le fonctionnement des commissions parlementaires, quitte,
après cette rencontre informelle, à décider ou à
suggérer qu'une rencontre devra avoir lieu. Et, lors de cette rencontre
informelle, si on établit un consensus que tout est correct...
M. Burns: Le député va admettre que, s'il y a un
véritable consensus, il n'est pas nécessaire de venir formaliser
quoi que ce soit à la commission...
M. Roy: C'est cela que je veux dire.
M. Burns: ... on peut le formaliser par une résolution de
l'Assemblée nationale.
M. Roy: C'est cela.
M. Bisaillon: M. le Président, on a fait le tour d'une
question, je pense, qui concerne le règlement sessionnel. Si, demain,
par exemple, le leader du gouvernement pouvait consulter, à partir d'un
nouveau texte, sur les discussions d'aujourd'hui, le consensus pourrait se
manifester par le dépôt du règlement sessionnel à
l'Assemblée nationale cette semaine et cela permettrait à tout le
monde d'en prendre connaissance.
M. Lavoie: Cela peut se faire au niveau du personnel des
cabinets. M. Bernard va rédiger cela. Entre-temps, demain, comme on va
être pris toute la journée, il y a M. Jocelyn Pitre, de mon
personnel, et je pense qu'on peut s'entendre et faire tout le travail de
rédaction sans attendre.
M. Bisaillon: C'est cela.
M. Lavoie: M. Burns va être en communication continuelle
avec M. Bernard, les autres également, et je pense bien que, d'ici
à peut-être mardi, mercredi, cela pourrait être
complété et faire l'objet d'une motion la semaine prochaine.
M. Grenier: Y aurait-il lieu de prévoir une rencontre
informelle au bureau du leader un midi?
M. Burns: Cela me va.
M. Roy: II faudrait que ce soit immédiatement après
la commission parlementaire.
M. Burns: On a la commission. Peut-être midi serait-il un
peu trop tôt parce que nous avons la commission parlementaire de la
présidence qui doit durer jusqu'à une heure, mardi. Cela peut se
faire peut-être à une heure. On se consulte de façon
informelle où on essaie de trouver la solution la plus
généralisée.
(Fin de la séance à 18 h 28)