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(Vingt heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Dupré): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation est ouverte. La
commission avait été suspendue le 20 décembre 1984. On va
poursuivre aujourd'hui l'étude détaillée du projet de loi
1, Loi sur la Société du Parc des expositions
agro-alimentaires.
Est-ce qu'il y a des déclarations? Avant de passer aux
déclarations, si jamais il y en avait, je vais nommer les membres de
cette commission: M. Baril (Arthabaska): M. Beaumier (Nicolet): M.
Beauséjour (Iber-ville): M. Dubois (Huntingdon): M. Dupré
(Saint-Hyacinthe): M. Houde (Berthier): Mme Juneau (Johnson): M. Laplante
(Bourassa): Mme Lachapelle (Dorîon) va remplacer M. Le Blanc
(Montmagny-L'Islet) et M. Gauthier (Roberval) va remplacer M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata): M. Maltais (Saguenay): M. Assad (Papineau) va
remplacer M. Mathieu (Beauce-5ud): M. Picotte (Maskinongé): M.
Vallières (Richmond).
S'il y a des déclarations, je suis prêt à les
entendre. M. le ministre.
M. Garon: Je suis prêt à procéder à
l'étude article par article, M. le Président.
Institution et organisation (suite)
Le Président (M. Dupré): Nous étions rendus
à l'article 6.
M. Laplante: Cela va aller plus vite qu'on ne pense.
Le Président (M. Dupré): M. Lincoln propose ce qui
suit...
M. Garon: II n'est pas là.
Motion proposant que le vice-président soit
élu
Le Président (M. Dupré): II était ici
tantôt. L'amendement est de remplacer les deux premières lignes de
l'article 6 par les mots suivants: "Le vice-président est élu par
les membres du conseil d'administration. " Un débat s'engage sur
l'amendement. M. Richard (Montmorency).
M. Garon: Le débat avait été fait.
Le Président (M. Dupré): On était là.
Le débat avait été suspendu. Il était
commencé, mais il avait été suspendu. D'ailleurs,
j'étais ici, présent, dans cette salle. Je me le rappelle
très bien.
M. Picotte: On était rendu au vote, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): On va voter sur cet
amendement.
M. Picotte: C'est cela.
Le Président (M. Dupré): Ceux qui sont pour, levez
la main droite et, par la même occasion, ceux qui sont contre, levez la
main gauche. Accepté. Adopté.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Garon: On est contre l'amendement. On est prêt à
voter sur l'amendement, mais on est contre l'amendement.
Le Président (M. Dupré): Ceux qui sont contre?
Une voix: Ceux qui sont pour, M. le ministre.
Le Président (M. Dupré): Est-ce que vous voulez
refaire le débat, M. le député d'iberville?
M. Beauséjour: Non, je veux savoir où vous en
êtes, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): Pardon? On est prêt
à voter sur l'amendement. Ceux qui sont pour? Ceux qui sont contre?
Battu.
M. Picotte: Adopté sur division.
Le Président (M. Dupré): Adopté sur
division.
M. Picotte: Ajoutez: L'article est adopté sur
division.
Le Président (M. Dupré): Ce n'est pas l'article,
c'est l'amendement.
M. Garon: On votera sur l'article après.
M. Picotte: M. le Président, c'est l'amendement qui est
rejeté, c'est l'article...
Le Président (M. Dupré): "Le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation désigne le
vice-président parmi les membres du conseil d'administration. En cas
d'empêchement du président, le vice-président en exerce les
fonctions. " Quels sont ceux qui sont pour?
M. Beauséjour: C'était sur l'amendement
tantôt. L'amendement...
M. Laplante: II est rejeté. On vote sur l'article.
Le Président (M. Dupré): Cela va?
M. Beauséjour: Mais un vote a été
demandé?
Le Président (M. Dupré): Bien oui.
M. Picotte: Adopté sur division, ce n'est pas
compliqué; l'article 6 est adopté sur division.
M. Garon: Adopté sur division.
Le Président (M. Dupré): Adopté sur
division. Article 7: "Le président est nommé pour au plus cinq
ans et les autres membres pour au plus trois ans. "
M. Picotte: M. le Président, là-dessus, j'aimerais
demander au ministre si, depuis qu'on a commencé à étudier
le projet de loi, il y a des noms d'arrêtés déjà ou
si c'est fait en collaboration avec la ville de Montréal. Quels sont les
organismes qui seront consultés pour la nomination et du
président et des autres membres?
M. Garon: Un des organismes qui sera obligatoirement
consulté, c'est la ville de Montréal, parce qu'elle est un
partenaire du gouvernement du Québec, par son ministère de
l'Agriculture. La ville nous proposera deux personnes, après discussion,
je pense bien. Normalement, comme dans toute chose, il y aura des discussions
sur les nominations. Parmi les cinq personnes que le gouvernement du
Québec doit nommer, il y aura aussi des consultations. À ce
moment-là, il s'agira de choisir des gens déjà dans le
secteur agro-alimentaire. La ville de Montréal, c'est automatique, sera
consultée parce qu'elle est un partenaire du gouvernement. Maintenant,
tous les autres intervenants du monde agro-alimentaire sont susceptibles
d'être consultés.
M. Picotte: Est-ce que ce sera obligatoirement dans le secteur
agro-alimentaire ou si...
M. Garon: Agro-alimentaire et récréatif, parce que
l'île va devenir un parc d'exposition agro-alimentaire avec une foule
d'activités récréatives à Montréal, soit des
activités récréatives d'hiver ou d'été, dans
les locaux ou sur le terrain de l'île Notre-Dame.
M. Picotte: Est-ce que ça supppose, à ce
moment-là, que l'organisme qui s'appelle l'AMARC, qui est
déjà existant, sera consulté aussi?
M. Garon: Non, la ville consultera qui elle voudra, mais, pour
nous, l'AMARC n'est pas un intervenant. L'AMARC est l'organisme choisi par la
ville de Montréal pour administrer La Ronde, mais elle ne sera pas
nécessairement l'intervenant au niveau du ministère. Nous, on va
discuter directement avec la ville. Il est possible que la ville consulte
l'AMARC. De plus, dans certains gestes qu'il y aura à poser en commun,
comme il y aura trois îles, l'île Notre-Dame, le Parc des
expositions agro-alimentaires, l'île Sainte-Hélène et
l'île La Ronde, il est possible qu'il y ait des billets ou des passeports
pour les trois îles, qu'il y ait des activités conjointes et des
frais communs pour la publicité. Alors, si l'intervenant de La Ronde est
l'AMARC, il est possible que la Société du Parc des expositions
agro-alimentaires qui administrera l'île Notre-Dame ait à
consulter les dirigeants de l'île La Ronde. Mais, normalement, il va y
avoir trois conseils d'administration: l'île Notre-Dame, l'île
Sainte-Hélène et l'île La Ronde. Ensuite, pour les
activités conjointes ou ce qui sera commun aux trois, il y aura une
coordination entre les trois organismes avec la ville de Montréal.
M. Picotte: Avec la ville de Montréal. "Le mandat du
président et des autres membres ne peut être renouvelé
consécutivement qu'une fois. " Je comprends par là
qu'après un premier mandat ils auront droit à un renouvellement
et qu'après ce sera le maximum, c'est-à-dire un autre mandat.
M. Garon: Voyez-vous, on a mis cela dans la loi, mais on verra
dans le temps. Si on a du bon monde et si on veut renouveler une autre fois, il
faudra amender la loi.
M. Picotte: Mais il n'y a possibilité de renouvellement
qu'une seule fois?
M. Garon: Une seule fois. Dans l'article, tel que...
M. Picotte: Une seule fois, oui. Cela ne veut pas dire que c'est
obligatoire; cela ne veut pas dire que les gens seront renouvelés...
M. Garon: Non.
M. Picotte:... mais ils pourront être renouvelés une
seule fois seulement.
M. Garon: Tel que la loi l'est maintenant.
M. Picotte: Oui, mais c'est celle-là qu'on adopte,
n'est-ce pas?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Dupré): Cela peut être aboli
dans dix ans.
M. Picotte: C'est celle-là qu'on adopte, c'est pour cela
que je pose des questions sur celle-là.
M. Garon: Vous savez, c'est parce que des fois des organismes ont
droit seulement à un mandat ou à deux mandats de suite, le
président des États-Unis, entre autres. Il y en a qui trouvent
cela bon. Je suis persuadé que les cultivateurs américains ne
trouvent pas cela si bon parce que, si le président actuel des
États-Unis avait à se faire réélire,
peut-être qu'il y aurait des politiques qui tiendraient compte davantage
des besoins des agriculteurs américains. Mais comme il n'a plus besoin
de se faire élire, il peut faire n'importe quoi.
M. Picotte: Ce que je veux savoir tout simplement, c'est s'il ne
pourrait pas y avoir trois mandats pour une seule personne. Le maximum, c'est
deux mandats.
M. Garon: Dans le cadre actuel de la loi proposée,
non.
M. Picotte: D'accord. Adopté. M. Laplante:
Adopté.
Le Président (M. Dupré): Adopté. Article 8:
"8. Toute vacance survenant en cours de mandat est comblée selon le mode
de nomination prévu à l'article 5. "Constitue une vacance
l'absence à un nombre de réunions du conseil d'administration
déterminé par le règlement de régie interne de la
société, dans les cas et circonstances qu'il indique. "
M. Garon: C'est un article qui parle par lui-même.
M. Picotte: M. le Président, est-ce que le ministre a
songé à un moment donné à laisser au soin du
conseil d'administration, s'il y avait une vacance, de trouver un successeur?
Vous n'avez pas pensé à cette possibilité?
M. Garon: Mais pourquoi? C'est le gouvernement qui est
responsable. Alors, c'est le gouvernement qui nomme les membres. Pourquoi
laisserait-on des personnes nommer des gens sans aucune responsabilité
par rapport à celui qui va payer?
Si ce sont de bonnes personnes, ils les recommanderont au ministre.
Normalement, on n'a pas des surplus de personnes à nommer. Les bonnes
personnes pour administrer, habituellement, on en manque.
Vous remarquerez le deuxième paragraphe. En fait, c'est pour
empêcher les gens qui, une fois nommés, ne vont pas aux
réunions. S'ils manquent tant de réunions, le règlement de
régie interne prévoira qu'ils seront automatiquement exclus et le
poste deviendra vacant.
M. Picotte: Évidemment, selon l'article 5, cela
présuppose que, s'il s'agit de la personne nommée par la ville de
Montréal, elle sera remplacée par la ville de
Montréal.
M. Garon: Ce serait cela.
M. Picotte: C'est cela. C'est bien ce que j'ai compris.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): L'article 8 est
adopté. L'article 9: "Le président préside les
séances du conseil d'administration, voit à son fonctionnement et
assume toutes les autres fonctions qui lui sont assignées par le
règlement de la société. "
M. Garon: Je n'ai pas grand-chose à dire
là-dessus.
Le Président (M. Dupré): Adopté? M.
Garon: Adopté. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): Adopté. Article 10.
"Le gouvernement fixe, suivant le cas, le traitement, les allocations, les
indemnités et les autres conditions de travail du président et
vice-président du conseil et des autres membres du conseil
d'administration. "
M. Picotte: Est-ce que, déjà, vous avez
envisagé un mode de paiement quelconque? Est-ce que c'est avec des
jetons de présence dans le cas d'une réunion du conseil
d'administration? Quelle est la formule que le ministère a
envisagée?
M. Garon: Dans toutes les nominations que j'ai faites
jusqu'à maintenant, la formule que je trouve la meilleure, c'est un
montant de base plus les jetons. Un montant de base, parce qu'il faut
être au courant et suivre les dossiers, et ensuite un jeton de
présence
parce que ceux qui n'y vont pas n'ont pas à être
payés. Cela a changé. Dans le temps de Robert Bourassa, il y
avait un montant global annuel assez élevé et les gars n'allaient
pas aux réunions et nous étions pris dans cette situation en tant
que nouveau gouvernement. C'est pour cela qu'aujourd'hui on a changé
cela. On fixe un montant de base parce que, quand on est nommé quelque
part, il faut étudier la loi, les règlements, il faut prendre un
certain nombre de renseignements. Ensuite, on reçoit aussi des appels
téléphoniques; les gens nous appellent parce qu'on est au conseil
d'administration, ils demandent des renseignements additionnels. Il y a une
certaine quantité de travail à faire quand vous êtes
à un conseil d'administration. Il y a une autre partie du travail qui
est faite si vous allez aux réunions. Si vous n'allez pas aux
réunions, vous n'avez pas d'affaire à être payé.
Quand je suis arrivé, en 1976, j'ai remarqué que, parmi
les organismes qu'il y avait au ministère, il y a des gens qui
étaient au conseil d'administration et qui n'y allaient pas souvent; ils
avaient un montant global pour l'année; qu'ils y aillent ou qu'ils n'y
aillent pas, ils étaient payés le même prix. Je crois que
c'était une mauvaise idée. J'aime autant un montant de base plus
un per diem.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Bourassa.
M. Laplante: Est-ce un président à temps plein, M.
le ministre?
M. Garon: Le président, normalement, devrait être
à temps plein.
M. Laplante: Et le vice-président? M. Garon: Cela
dépend.
M. Laplante: D'après vous... On ne dit pas si c'est un
président à temps plein. Je trouve que c'est une grosse
entreprise.
M. Garon: Cela dépend si c'est un
président-directeur général ou non. On a
préféré laisser un peu de latitude. Quand on sera à
l'article 14, on verra que le président peut cumuler la fonction de
directeur général. Si c'est un président-directeur
général, il sera à temps plein. Si ce n'est pas un
président-directeur général, il y a la possibilité
d'avoir un président qui n'est pas à temps plein, mais le
directeur général sera à temps plein. On veut se laisser
assez de latitude pour voir, selon les types de personnes qui pourraient
être intéressées.
M. Picotte: Quels sont les montants de base qui existent dans
d'autres conseils d'administration semblables à celui-là?
M. Garon: De 2000 $ à 3000 $. M. Picotte: De
montant de base? M. Garon: Oui.
M. Picotte: Et ensuite une allocation de présence.
M. Garon: Oui, entre 100 $ et 200 $.
M. Picotte: Entre 100 $ et 200 $ par séance.
M. Garon: Oui, habituellement.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): Adopté. Article 10,
adopté. Article 11: "Le président ne peut, sous peine de
déchéance de sa charge, avoir un intérêt direct ou
indirect dans une entreprise qui met en conflit son intérêt
personnel et celui de la société. Toutefois, cette
déchéance n'a pas lieu si un tel intérêt lui
échoit pas succession ou par donation, à condition qu'il y
renonce ou en dispose avec diligence. "Tout autre membre du conseil
d'administration ayant un intérêt dans une telle entreprise doit,
sous peine de déchéance de sa charge, le révéler
par écrit au président et s'abstenir de participer è toute
délibération et à toute décision concernant cette
entreprise. "
M. Picotte: Est-ce que vous allez exiger, lorsque les nominations
seront faites, que les personnes concernées vous donnent, par exemple,
leur bilan ou la liste des actions qu'elles peuvent posséder dans telle
ou telle entreprise? Est-ce que cela va être une obligation, afin de bien
vérifier que ces gens n'ont pas de conflit d'intérêts ou
si, tout simplement, on les avisera qu'ils ne devront pas avoir de conflit
d'intérêts?
M. Garon: La loi les met en garde ipso facto. Quelqu'un qui est
nommé doit prendre connaissance de la loi. La loi exige qu'il ne soit
pas en conflit d'intérêts. Il est en demeure statutairement.
M. Picotte: Et s'il y a succession ou donation, il doit en aviser
le conseil d'administration, évidemment.
M. Garon: C'est cela. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): L'article 11 est
adopté.
M. Garon: C'est évident, quand vous nommez quelqu'un, vous
lui demandez s'il est
susceptible d'être en conflit d'intérêts et,
normalement, vous vous enquérez de ces questions.
Le Président (M. Dupré): L'article 12: "Le quorum
aux séances du conseil d'administration est de quatre membres, dont le
président ou le vice-président. "S'il y a partage, le
président ou, en cas d'empêchement de ce dernier, le
vice-président a voix prépondérante. "
M. Picotte: Il doit obligatoirement y avoir à une
réunion le président ou le vice-président. Les deux ne
peuvent être absents.
M. Garon: C'est cela. M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Dupré): L'article 12 est
adopté. L'article 13: "Une décision du conseil d'administration
signée par tous les membres a la même valeur que si elle avait
été prise en séance ordinaire. "
M. Laplante: Est-ce considéré, par exemple, M. le
Président...
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Bourassa.
M. Laplante: Est-ce considéré comme s'il y avait eu
réunion, à ce moment-là, avec jetons? Oui?
M. Garon: Non. J'imagine que non. Ce n'est pas une
séance.
M. Laplante: Cela prend la place d'une séance.
M. Garon: Non. En tout cas, je vais vous dire une chose. Si cela
arrivait, je ferais mettre une note pour dire que cela n'a pas d'affaire
là. Si vous recevez un coup de téléphone et que vous
prenez une décision au téléphone, normalement, c'est
exceptionnel. Ce n'est pas un coup de téléphone qui va vous dire
que vous avez droit à un jeton d'une journée. Cela entre dans le
paiement de base.
M. Laplante: Elle est signée, M. le ministre.
M. Garon: Cela entre dans le paiement de base. Si vous avez droit
à 3000 $ par année de paiement de base plus tel montant par
séance du conseil, un coup de téléphone, ce n'est pas une
séance.
M. Picotte: Est-ce que cette pratique, cet article est coutumier?
Est-ce qu'on retrouve cela dans d'autres lois qui sont semblables à
celle-ci?
M. Garon: On retrouve cela dans toutes les compagnies
privées. C'est régulier dans les compagnies, pour des
décisions qui ne demandent pas une réunion, une séance,
plutôt que de faire dépenser des fonds pour réunir tout le
monde, de déplacer tout le monde pour faire une réunion, qu'on
ait une consultation au téléphone. Après cela,
normalement, c'est ratifié lors de la séance subséquente,
une séance formelle du conseil d'administration; c'est
ratifié.
M. Laplante: Je ne veux pas être méchant. C'est la
même chose quand on fait une séance et qu'on fait un autre travail
que la séance, qu'on lit, disons, l'Argus. Est-ce qu'on peut avoir le
même salaire, à ce moment-là? Est-ce qu'il est
considéré comme en pleine séance?
M. Houde:...
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Berthier, s'il vous plaît!
M. Houde:... ce que j'ai dit. Est-ce que je peux lire cela, M. le
Président?
Le Président (M. Dupré): Non. M. le
député de Bourassa. M. le ministre.
M. Garon: C'est comme ce qu'on disait à l'école
quand on répondait: Présent physiquement et présent de
corps et d'esprit, ou de corps seulement, ou d'esprit seulement. Alors, ce que
le député de Bourassa veut faire dire, c'est que le
député de Berthier est présent physiquement, mais n'est
pas présent d'esprit.
M. Houde: M. le Président...
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé, est-ce que cela est accepté?
M. Houde: Cela va être accepté après m'avoir
donné la parole, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): On n'engagera pas de
débat là-dessus. M. le député de
Maskinongé.
M. Houde: Non. Ce n'est pas le temps. On n'a pas le droit
de...
Une voix: L'article 13.
Le Président (M. Dupré): L'article 13? On entend
tenir une séance très sérieuse. Avis aux
intéressés.
M. Garon: Ce qui m'étonne, M. le Président...
Le Président (M. Dupré): M. le ministre, M. le
député de Nelligan va
remplacer M. Vallières de Richmond. M. Garon: M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre,
M. Garon: Ce qui m'étonne, ce n'est pas qu'on parle
tellement de protection de l'environnement, mais qu'il y ait autant de
députés qui fument le cigare, la cigarette à cette
commission. J'ai l'impression qu'un jambon dans un fumoir se sent moins
étouffé qu'ici, à cette commission parlementaire.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre, s'il n'y
en avait pas qui fumaient le cigare, les gens de Joliette seraient bien
à plaindre.
M. Houde: Vous avez parfaitement raison, M. le Président.
Continuez, vous avez le pôle.
Le Président (M. Dupré): L'article 13,
adopté?
M. Picotte: Je me sens visé, M. le Président, par
un cigare, j'espère qu'il n'y a pas de jambons qui ont peur d'être
boucanés.
Le Président (M. Dupré): Je ne me sens pas
visé. Adopté.
M. Houde: M. le Président, il regarde le ministre quand il
parle de cette façon.
M. Garon: Le député de Maskinongé se boucane
lui-même. (20 h 45)
Le Président (M. Dupré): Article 14. "Le
gouvernement nomme un. directeur général et fixe sa
rémunération, ses avantages sociaux et ses autres conditions de
travail. "Le président peut cumuler la fonction de directeur
général. "
On en vient à votre article, M. le ministre.
M. Garon: C'est cela.
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre la raison pour laquelle ce ne serait pas le conseil d'administration,
qui a été nommé et par le gouvernement et par consultation
avec la ville de Montréal, qui ferait une proposition au gouvernement
pour la nomination du directeur général?
M. Garon: Il y a beaucoup de chances que tout cela se fasse
conjointement. On recherche un directeur général, qui n'est pas
envisagé actuellement, et on en arrive ensemble à trouver un
directeur général. Sauf que le gouvernement se garde la latitude
de refuser ou d'accepter, quand on regarde l'article 14. C'est pour cela qu'on
dit: "Le gouvernement nomme un directeur général. "
Habituellement, quand on cherche un directeur général, souvent on
n'a pas l'embarras du choix; au contraire, on cherche pour en avoir un bon. Il
arrive souvent qu'on en prend un bon parce qu'on n'en a pas un excellent.
Souvent, on court après les gens pour avoir les meilleures personnes
possible. Alors, le gouvernement nomme. Le directeur général, il
faut bien que quelqu'un le nomme, mais c'est toujours mieux quand c'est le
gouvernement qui nomme pour qu'il n'y ait pas de solutions de
facilité.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Nelligan.
M. Lincoln: M. le Président, je trouve extraordinaires les
commentaires du ministre. Je ne sais pas dans quelle société il a
siégé déjà, mais je n'ai jamais vu une
société qui... On fait une société. Le gouvernement
fait une société. L'idée de faire une
société, autant que le gouvernement ne fasse pas de
société... Si le gouvernement nomme le directeur
général et si celui-ci, selon l'article 14, peut être en
même temps le secrétaire de la compagnie, autant qu'on ne fasse
pas de société. Qu'on dise que le gouvernement va tout nommer, va
tout faire lui-même.
L'idée de faire une société, c'est de donner une
certaine autonomie corporative à un organisme quelconque. Si vous allez
vous ingérer pour nommer le président, le directeur
général, le secrétaire de la compagnie parce que les trois
peuvent être la même personne, è ce moment, quel genre
d'autonomie, quel genre d'indépendance du gouvernement cette
société va-t-elle avoir? Autant que vous la fassiez de votre
bureau è Québec. Autant que vous soyez, vous, le grand patron, la
société, le président, le directeur général.
En fait, c'est cela que vous voulez faire.
Je crois que ce devrait être le conseil d'administration qui nomme
le directeur général, comme cela se fait dans toutes les
entreprises. J'aurais voulu suggérer un amendement qui dit: "Le conseil
d'administration nomme un directeur général. " Je pense que cela
donnerait une certaine autonomie à la société. Si, par
exemple, on dit que la ville de Montréal va participer à la
société, elle aussi a voix au chapitre.
Le Président (M. Dupré): D'accord, continuez.
M. Lincoln: Je voudrais suggérer une amendement demandant
qu'on change...
Le Président (M. Dupré): Est-ce que je
pourrais l'avoir par écrit, s'il vous plaît? M. Lincoln:
Oui, je vais l'écrire.
Le Président (M. Dupré): Ensuite, on va discuter
sur l'amendement.
M. Garon: M. le Président, j'aimerais savoir ceci. Si le
député de Nelligan était actionnaire à 100% d'une
compagnie, est-ce qu'il ferait nommer le directeur général par
d'autres? S'il faisait cela, je n'investirais pas dans sa compagnie.
M. Lincoln: Est-ce que le gouvernement est actionnaire à
100% dans cette compagnie?
M. Garon: À toutes fins utiles, on est actionnaire au
moins à 75%.
M. Lincoln: Ah bon! Vous avez dit à 100%; maintenant,
c'est rendu à 75%. Est-ce que c'est vrai ou faux que la ville de
Montréal...
Le Président (M. Dupré): Est-ce que je pourrais
avoir l'amendement par écrit, s'il vous plaît?
M. Garon: On a investi 87, 5% et la ville de Montréal, 12,
5%.
M. Lincoln: Ce qui est malheureux, c'est que les agriculteurs
eux-mêmes n'ont aucune voix au chapitre dans vos fameuses
sociétés. Vous faites des sociétés pour le milieu
de l'agriculture et ces gens n'ont aucune voix au chapitre. C'est votre
société, c'est comme si c'était un petit jouet du
gouvernement. C'est cela le problème.
M. Garon: Quand il y aura une autre Opposition que le Parti
libéral, on changera peut-être, mais je vais vous dire une chose.
Quand Sodispro a fermé, vous n'avez pas dit que c'était la
banque, que c'était la compagnie; je ne nommais rien là-dedans,
tout le monde était nommé par les autres. C'est moi qui me
faisais questionner en Chambre par vous et par les autres membres de votre
équipe. Pourtant, ce n'était pas moi, je n'avais rien à
faire, c'était l'administration des autres. J'ai pris la leçon.
Aujourd'hui, tant qu'à être blâmé, j'aime autant
diriger.
M. Lincoln: C'est très démocratique. Je suis
sûr que c'est la grande démocratie. On pourra vous donner une
grande médaille, commandeur de l'ordre de la pisciculture, des
expositions; on pourra faire d'autres décorations pour vous, vous
pourrez contrôler tout.
Le Président (M. Dupré): Attendez un peu, à
l'ordre! M. le ministre.
M. Garon: Les gens ne demandent pas que le directeur
général soit nommé par n'importe qui, ils veulent que cela
marche.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre.
M. Lincoln:...
M. Garon: Ils marchent tous.
M. Picotte: C'est un peu trop.
Motion proposant que le conseil
d'administration nomme le
directeur général
Le Président (M. Dupré): À l'ordre, s'il
vous plaît! Remplacer les mots "le gouvernement" par les mots "le conseil
d'administration", au début de l'article 14. La discussion est ouverte.
Ordinairement, c'est celui qui a proposé le...
M. Lincoln: Écoutez, il n'y a pas beaucoup à dire
là-dedans. C'est très simple, si le gouvernement contrôle
tout, si le gouvernement nomme cinq membres du conseil d'administration sur
sept, si le gouvernement... Je pense que c'est certain, j'oublie les chiffres,
il y a longtemps. En tout cas, c'est au moins les trois quarts.
M. Houde: Peu importe le nombre, 100%.
M. Lincoln: C'est sept membres. S'il nomme cinq membres sur sept,
s'il nomme le président, si le président peut être en
même temps le directeur général, si le
président-directeur général peut être en même
temps le secrétaire de la compagnie, à quoi cela sert-il de faire
ces sociétés? Que le ministre nous le dise bien franchement:
Écoutez, tout cela, c'est une mise en scène, c'est une affaire
pour faire croire au public qu'on a une petite société qui est
indépendante du gouvernement et qui va avoir une certaine autonomie; en
réalité, le ministre nomme cinq membres sur sept du conseil
d'administration. Il ne donne pas voix au chapitre à la ville de
Montréal, qui a deux membres sur sept. Le gouvernement nomme le
président, le président peut être à la fois le
directeur général et le directeur général peut
être à la fois le secrétaire. Je n'ai jamais vu une
corporation dans l'entreprise privée où il y a un
président - il y a des présidents qui sont directeurs
généraux, cela est sûr - je n'ai pas vu un
président-directeur général qui soit également
secrétaire d'une compagnie, en même temps nommé par le
même grand patron qui veut tout contrôler. Il veut contrôler
la société;
comme il dit: Cela marche mieux si je contrôle. Mais il y a
certaines gens qui pensent que cela ne marche pas aussi bien quand il
contrôle. Nous pensons que, s'il veut faire une société qui
a une quelconque autonomie ou indépendance, si c'est vraiment une
société et si la ville de Montréal - après tout,
c'est son territoire, elle a voix au chapitre - doit avoir voix au chapitre,
certainement qu'on devrait consulter la ville de Montréal. La seule
façon pour la ville de Montréal d'avoir un droit de regard sur
cela, c'est par le conseil d'administration.
C'est pourquoi je suggère que ce soit le conseil d'administration
qui nomme le directeur général et le ministre dit: Un directeur
général, c'est difficile à trouver. Mais peut-être
qu'il n'utilise pas la bonne façon. Je vois toutes sortes de
corporations dans le paysage. On forme plus de gens dans l'administration au
Québec que dans toutes les provinces, en proportion, 34%. Je suis
sûr qu'il y a toutes sortes de personnes qui voudraient être
impliquées dans quelque chose comme cela, mais elles ne voudraient pas
être choisies purement par le fiat et l'opinion d'une seule personne
brillante ou omnipotente, le ministre. Je crois que ce devrait être le
conseil d'administration, et je suggère qu'on le fasse ainsi.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre.
M. Garon: J'aurais aimé que le Parti libéral, s'il
applique les principes que vient de déterminer le député
de Nelligan, le fasse paraître dans ses interventions. Je suppose que le
député de Nelligan ne réflète pas son parti lui non
plus, pas plus que le député de Brome-Missisquoi ou d'autres. Je
vous dirai simplement ceci. Lorsque le ministre des Affaires culturelles du
Québec a nommé un conseil d'administration, quand un directeur
général a été nommé au Grand
Théâtre de Québec et quand il y a eu des problèmes,
pourquoi avez-nous nommé le ministre des Affaires culturelles alors que
cela n'avait aucunement affaire avec la gestion du ministre, lorsque vous
n'étiez pas d'accord avec des gestes posés par le directeur
général? Vous parlez toujours des deux côtés de la
bouche en même temps. Vous défendez l'autonomie et, en même
temps, quand des gestes d'autonomie sont posés vous blâmez le
ministre.
On ne peut pas travailler sur les deux tableaux en même temps. Je
ne cours pas de risque, je connais l'Opposition. Je suis d'accord pour
être blâmé, mais, en même temps, je veux avoir un mot
à dire plus grand parce que c'est de même que les gens
fonctionnent. J'admets que les gens fonctionnent comme cela. On peut
fonctionner de différentes façons, sauf que, si l'on veut parler
d'autonomie, lorsqu'il y aura des erreurs, on ne blâmera pas le
gouvernement. À chaque fois qu'il y a une erreur dans une
société, on blâme le gouvernement. Il faut se brancher. Le
député de Nelligan n'est pas branché, à moins qu'il
ne parle pas au nom de son parti, ce qui est possible, parce que souvent son
chef blâme les gens qui parlent parce que son programme n'est pas
précis. J'ai lu dans le Devoir que c'était un parti sans culture,
parce qu'il n'a pas de politique culturelle. C'est aussi un parti sans
agriculture parce qu'il n'a pas de politique agricole. Là-dedans
j'imagine aussi qu'il n'y avait pas de politique, parce que le
député de Brome-Missisquoi a dit qu'il voulait remplacer dans les
hôpitaux les organismes qui faisaient à manger, qui faisaient le
lavage, etc. On cherche à blâmer. Aujourd'hui, est-ce que le
député de Nelligan parle au nom de son parti ou non? C'est
très important, c'est une question fondamentale.
M. Houde: On va parier des caribous maintenant, quant à
faire le tour.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Berthier, on a écouté religieusement le député
de Nelligan.
M. Garon: Barrons les "portes, on va l'attraper vivant, M. le
Président.
M. Houde: Fermez les portes parce qu'il va sortir et ce ne sera
pas long, lui aussi.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Berthier, à l'ordre, s'il vous plaît!
M. Garon: C'est une question fondamentale. Le Parti
libéral, qu'il se branche. Ils disent qu'une société
d'État doit être autonome, que les directeurs
généraux vont être nommés par n'importe qui, qu'ils
ne nommeront pas les membres du conseil d'administration, puis en même
temps on va parler d'un gouvernement responsable, actionnaire à 100%,
à 87% ou à 90% de l'entreprise, je pense que ce n'est pas
sérieux. On n'est pas dans un jardin d'enfants. Je vais laisser le
député faire ses représentations, mais je pense que ce
n'est pas sérieux quand on parle d'un gouvernement responsable.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Huntingdon.
M. Dubois: Le ministre a fait état du dossier Sodispro et
il a dit qu'il n'avait pas le plein contrôle; pourtant, il l'avait.
SOQUIA administrait, le ministre le sait très bien et ne veut pas
l'avouer, Sodispro. Sodispro a engagé la firme Mercure et
Béliveau, la firme Ger-Inter pour administrer
et liquider en même temps. Ils ont engagé un administrateur
et un liquidateur qui étaient de la même compagnie. Je ne sais pas
pourquoi le ministre soulève ce cas-là; pourtant, c'est un cas
qui a été discuté ici en commission parlementaire,
où le ministre a perdu la face dans le dossier, et il soulève
particulièrement ce cas. Le dossier Sodispro était entre les
mains de SOQUIA et le ministre le sait très bien. Il avait
au-delà de 50% des actions. Ils ont engagé eux-mêmes un
administrateur et un liquidateur...
M. Garon: C'est faux! M. le Président, question de
privilège.
M. Dubois:... La firme Mercure et Béliveau, Ger-Inter.
Le Président (M. Dupré): Non, non, question de
règlement.
M. Garon: Question de règlement.
M. Dubois: Ils ont engagé trois compagnies...
Le Président (M. Dupré): Question de
règlement. M. le député, il y a une question de
règlement de la part du ministre.
M. Garon: Je demande au député de Huntingdon de
retirer ses paroles parce qu'il vient de mentir. SOQUIA n'a jamais
été majoritaire à Sodispro. Ce qu'il vient de dire est
complètement faux, M. le Président. Je viens de l'affirmer et
j'affirme de mon siège que SQQUIA n'a jamais été
majoritaire à Sodispro.
M. Dubois: Vous aviez le contrôle.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Huntingdon, 50% ce n'est pas majoritaire.
M. Dubois: Vous aviez le contrôle parce que c'est SOQUIA
qui a employé Ger-Inter.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Huntingdon, 50%...
M. Dubois: D'accord...
Le Président (M. Dupré): Non, mais tout de
même, ce n'est pas ce point-là qui est discuté. M. le
député de Huntingdon, 50% ce n'est pas majoritaire dans une
compagnie; à ce que je sache c'est 50% plus...
M. Dubois: Avec le ministre, cela faisait 51%.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Huntingdon, si vous voulez continuer.
M. Dubois: Non, c'est correct, j'ai fait le point.
M. Lincoln: M. le Président...
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Nelligan.
M. Garon: Je voudrais, M. le Président, poser une
question.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Nelligan, avant.
M. Garon: Oui.
M. Lincoln: Plus on écoute le ministre, plus je comprends
que son affaire ne marche pas, sa raffinerie de sucre et ses bebelles.
Lorsqu'on écoute le ministre, on se demande si on est dans un royaume
tout à fait étrange. Il parle, il confond tout à fait les
arguments. La responsabilité ministérielle est obligée de
s'appliquer. Un député ou un autre, que cela soit celui de
Brome-Missisquoi ou un autre, est obligé de poser ses questions au
ministre; autrement, à qui va-t-il les poser? Est-ce qu'il va faire
venir le président de la compagnie pour poser des questions à
l'Assemblée nationale? Le ministre est sûrement responsable pour
tout ce qu'il y a au sein de son ministère, toutes les compagnies de la
couronne qui dépendent de son ministère. C'est évident.
Que ce soit le Parti libéral, le Parti québécois, le Parti
néo-démocrate, ce sera toujours la même chose.
Cela ne veut pas dire qu'au sein de ce ministère les
sociétés qui sont contrôlées par l'État,
directement ou indirectement, majoritairement ou pas, ne devraient pas avoir
une autonomie plus ou moins grande. Si, demain matin, quelque chose arrive
à Canadair, on serait obligé de le demander au ministre
fédéral qui est responsable de Canadair. À qui on va le
demander, si ce n'est pas à lui?. C'est naturel qu'on le lui demande,
mais cela n'a rien à faire avec la nomination du président et du
directeur général. Ce que nous disons, c'est que la nomination du
président et du directeur général devrait se faire avec
une certaine autonomie au sein de la compagnie; autrement, on n'a pas à
créer une société séparée. Pourquoi le
ministre ne ferait-il pas un service de cette fameuse exposition à
l'île Sainte-Hélène? Pourquoi passer par tous ces rouages?
Pourquoi ne dit-il pas: C'est mon ministère, je sais tout, je sais
où trouver les présidents, je sais où trouver les
directeurs généraux, je le sais mieux que les autres; au conseil
d'administration, ce seront mes gars? Je vais tous les nommer par mon
ministère. Alors, je serai responsable en Chambre pour les questions et
les réponses. (21 heures)
Pourquoi, à ce moment-là, faire une
société? Si on fait une société, si on tient
tant à faire une société, qu'on suive la gestion normale
des sociétés. Qu'on laisse le conseil d'administration, qui
représente en même temps la ville de Montréal et qui a voix
au chapitre, essayer de choisir le président, le directeur
général. C'est ce qu'on dit, nous; cela ne va pas plus loin que
ça. Mais, s'il y a des questions à poser sur la
société, c'est sûr qu'on va les poser au ministre. A qui on
va les poser, si on ne les pose pas au ministre? Au maire Drapeau? Il n'est pas
ici.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre, suivi du
député d'Arthabaska.
M. Garon: M. le Président, quand le gouvernement forme une
société, c'est une société qui a un
caractère particulier. Ce n'est pas une société...
Même si, théoriquement, on pourra dire que la
responsabilité de la société est limitée, dans les
faits, les gens s'attendent à une responsabilité plus grande que
dans une société privée.
Dans le projet de loi actuel, nous prévoyons que même les
déficits annuels, s'il y en a - on espère qu'il n'y en aura pas
-seront assumés à 75% par le gouvernement du Québec et
à 25% par la ville de Montréal.
Quand il s'agit d'investissement, on parle d'un investissement de 87, 5%
du gouvernement du Québec et de 12, 5% de la ville de Montréal.
C'est évident qu'on doit assumer une plus grande responsabilité
financière au moment des immobilisations et au moment du fonctionnement.
Il n'est pas anormal qu'on assume aussi une plus grande responsabilité
au niveau des nominations.
Le Parti libéral, à J'approche d'une élection... Si
le Parti libéral pense autrement, il pourra dire que lui, s'il
était élu, il laisserait nommer les gens par d'autres; que lui,
s'il était élu, les directeurs généraux pourraient
être nommés par d'autres; lui, il ne s'en occuperait pas. Il
pourrait y avoir un déficit quand même, mais il ne s'occuperait
pas des nominations. Il pourrait dire que les sociétés
d'État doivent être complètement autonomes qu'elles
n'auraient de comptes à rendre à personne et, après
ça, le programme paierait le déficit au bout de
l'année.
C'est cela la politique du Parti libéral? Il le dira aux
prochaines élections et les gens jugeront. Moi, je dis que, comme le
gouvernement est responsable et que nous vivons dans un régime - le
Parti québécois -de gouvernement responsable, nous assumons les
responsabilités de même que les obligations.
Le Président (M. Dupré): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril (Arthabaska): M. le Président, tout à
l'heure, le député de Huntingdon a affirmé que SOQUIA
détenait des parts majoritaires dans Sodispro. Le ministre est intervenu
et a affirmé que non, SOQUIA n'était pas majoritaire dans
Sodispro. Il a demandé au député de Huntingdon de retirer
ses paroles. Il n'y a rien de fait. J'aimerais que le règlement soit
appliqué. Est-ce que le député de Huntingdon doit retirer
ses paroles ou corriger ses paroles?
Le Président (M. Dupré): Non, je pense que,
d'après le signe de tête qu'il a fait, il a compris, lorsque je
lui ai expliqué que 50% des parts dans une compagnie ne constituaient
pas la majorité. N'est-ce pas, M. le député de
Huntingdon?
M. Baril (Arthabaska): Non, parce qu'il a dit qu'il ne retirait
pas ses paroles.
M. Dubois: Pardon?
Le Président (M. Dupré): II faudrait écouter
lorsque le président parle, M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: 50% des actions, plus le pouvoir arbitraire du
ministre, ça fait plus que 50%.
Le Président (M. Dupré): Je regrette, mais, dans
une compagnie, 50% des parts, ce n'est pas majoritaire.
M. Dubois: M. le Président, on sait très bien qui
administrait Sodispro.
Le Président (M. Dupré): Ce n'est pas à
vous, la parole, M. le député.
M. Dubois: Bien, vous posez des questions. Vous m'avez
posé la question; vrai ou faux? Alors, vrai ou faux, je vous
réponds.
Le Président (M. Dupré): La parole est au
député de Maskinongé.
M. Baril (Arthabaska): M. le Président, il retire ses
paroles non? Ce n'est pas obligatoire?
M. Dubois: Je ne retire pas mes paroles.
Le Président (M. Dupré): Le président a
présumé que le député de Huntingdon avait compris
sa description.
M. Baril (Arthabaska): Je pense que vous vous trompez, M. le
Président, parce qu'il n'a pas l'air à avoir compris, comme
d'habitude.
Le Président (M. Dupré): C'est parce que ce serait
peut-être trop long.
M. Dubois: Cela paraît que la civilisation recule dans
certains comtés...
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Dubois:... particulièrement celui du
député d'Arthabaska.
Le Président (M. Dupré): Il y a d'autres
députés qui ont demandé la parole. M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Je pense, M. le Président, qu'on pourrait se
permettre de revenir à l'étude du projet de loi article par
article et je voudrais relever quelques points. Je pense que le ministre de
l'Agriculture a une courte expérience du Parlement. S'il se donnait la
peine d'aller vérifier, de relire et de regarder les comportements de
toutes les Oppositions depuis fort longtemps, y compris celle de 1973 à
1976 qui fut, à mon avis, l'Opposition qui a eu le moins de scrupules
dans tous les domaines, il aurait pu constater - c'est ça qu'il ne
comprend pas et qu'il devrait comprendre - que, dès qu'il y a une
injection de un dollar des deniers publics des citoyens, dans n'importe quelle
société et dans n'importe quel organisme, que voulez-vous, le
ministre responsable doit répondre à des questions en Chambre.
Que cela fasse son affaire, que cela lui plaise ou que cela ne lui plaise pas,
c'est cela. C'est comme cela que ça se passe, c'est comme ça en
démocratie, on est libre d'aimer ou de ne pas aimer la
démocratie, mais c'est comme cela que ça se passe. Cela n'a pas
été nouveau avec l'Opposition officielle depuis 1976, comme cela
ne l'était pas entre 1973 et 1976. S'il se donne la peine de relire, il
aura honte à certaines occasions; probablement qu'on se fera dire la
même chose plus tard, mais ça n'a pas d'importance. L'important,
c'est que, dès qu'il y a une injection de deniers publics à
l'intérieur d'une société ou à l'intérieur
d'un organisme quelconque, tout simplement, c'est le devoir du ministre de
répondre en Chambre pour les sommes qui ont été
injectées.
À partir de ce moment-là, je me dis: Étant
donné que le ministre nomme déjà cinq des sept personnes
à l'intérieur, il pourrait laisser, et je pense que l'amendement
de mon collègue est légitime, à ces cinq membres plus les
deux autres de la ville de Montréal, ce qui fait sept personnes, le soin
de nommer le directeur général. Finalement, on ne doute pas que
les gens qui seront nommés... On connaît le ministre, on
connaît sa façon de procéder, on sait de quelle
façon il dirige son ministère, ses fonctionnaires et ses
sociétés d'État. On sait très bien que, parmi les
cinq nominations -ne soyons pas inquiets, personne à cette table, et ne
soyons pas naïfs - ce sont des gens qu'il va contrôler à
100%. À partir de ce moment-là...
Une voix:...
M. Picotte: C'est exactement ça, on n'a pas besoin de se
faire de dessin, on aura beau le nier. C'est sûr que, pour les besoins de
la cause et de la démocratie, on va nier ça à tour de
bras, mais il ne faut pas avoir une longue expérience parlementaire et
pour s'apercevoir que c'est la réalité, connaissant le ministre
de l'Agriculture.
À partir de ce moment-là, c'est encore lui qui, de fait,
va nommer le conseil d'administration, d'une certaine façon, mais il
nous semble que ce serait plus normal... C'est dans ce sens que le
député de Nelligan a proposé un amendement.
Une voix: Parfait!
Le Président (M. Dupré): C'est vous qui avez
demandé le vote tantôt, vous ne pouvez pas reprendre la
parole.
M. Laplante: C'est justement ce que je veux vous demander, parce
que M. le député de Maskinongé était favorable au
vote tout à l'heure.
Le Président (M. Dupré): On va voter sur
l'amendement: remplacer le mot "gouvernement" par les mots "le conseil
d'administration", au début de l'article 14. Quels sont ceux qui sont
pour?
Vous êtes contre, M. le député de Huntingdon?
M. Picotte: On vote sur l'amendement. M. Dubois: Je n'ai
pas vérifié...
Le Président (M. Dupré): Il faudrait écouter
quand le président parle.
M. Dubois: Je n'étais pas ici quand vous avez ouvert
l'assemblée.
Le Président (M. Dupré): Remplacer le mot "le
gouvernement" par les mots "le conseil d'administration", au début de
l'article 14. Quels sont ceux qui sont pour?
M. Beauséjour: Est-ce que le député de
Huntingdon...
M. Dubois: Je voudrais savoir si j'ai le droit de vote.
Le Président (M. Dupré): Ceux qui sont contre?
Rejeté. L'article 14 tel que proposé:
"Le gouvernement nomme un directeur général et fixe sa
rémunération, ses avantages sociaux et ses autres conditions de
travail. "Le président peut cumuler la fonction de directeur
général. "
Quels sont ceux qui sont pour? Ceux qui sont contre?
M. Picotte: Adopté sur division, M. le Président.
L'article 14 est adopté sur division.
Le Président (M. Dupré): Adopté sur
division. Article 15? C'est tout à fait dans le même ordre
d'idées.
M. Lincoln: M. le Président, sur l'article 15.
Le Président (M. Dupré): "Le directeur
général est responsable de la gestion de la
société; il exerce ses fonctions à plein temps et peut
cumuler la fonction de secrétaire. "
Motion proposant que le directeur
général
ne puisse cumuler la fonction de
secrétaire
M. Lincoln: M. le Président, j'aurais voulu, par un
amendement, qu'on biffe les mots "et peut cumuler la fonction de
secrétaire", pour que l'article 15 se lise: Le directeur
général est responsable de la gestion de la
société; il exerce ses fonctions à plein temps. La raison
de l'amendement, c'est que... Je voudrais savoir si l'amendement est
recevable.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Nelligan, votre amendement est recevable.
M. Lincoln: M. le Président, j'aurais voulu
suggérer...
Le Président (M. Dupré): Vous me le ferez parvenir,
il y a juste le point...
M. Lincoln: Le point, oui. Qu'on biffe ces mots parce qu'il
arrive, dans cette société, que le président peut
être à la fois président, directeur général
et secrétaire de la compagnie. J'aurais voulu que le ministre me donne
quelques exemples de sociétés dont le président est en
même temps directeur général et secrétaire de la
compagnie. Le secrétaire, c'est celui qui fait les procès verbaux
d'une compagnie. Le secrétaire doit être autonome. Le
secrétaire doit être indépendant, Le secrétaire doit
être indépendant du président et du directeur
général. Il n'y a pas de société où le
président est directeur général et secrétaire d'une
compagnie à la fois, qui tient les registres, le registre des actions,
les procès-verbaux et qui est responsable des procès-verbaux.
C'est l'idée même d'avoir un secrétaire
indépendant.
Je trouve qu'avoir un président qui est à la fois
président, directeur général et secrétaire, cela
n'a aucun sens. J'espère que, pour une fois, le ministre va voir la
raison, va accepter l'amendement et laissera, selon l'article 16, le
secrétaire et les autres membres du personnel de la
société sont nommés et rémunérés
selon les normes, par règlement... On peut sûrement trouver un
secrétaire d'une compagnie qui ne soit pas en même temps
président et directeur général. Cela n'a aucun
sens.
Le Président (M. Dupré): Dans votre amendement,
vous ne mentionnez pas par qui il devrait être...
M. Lincoln: On dit ensuite, si vous regardez l'article 16: le
secrétaire et les autres membres du personnel de la
société sont nommés et rémunérés
selon les normes, les barèmes et le plan d'effectifs établis par
le règlement de la société, ce qui remplacerait la
chose.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre.
M. Garon: M. le Président, le député de
Nelligan ne lit pas l'article tel qu'il est mentionné. Il n'est pas
question que le président soit directeur général et
secrétaire. C'est d'ailleurs pour cela que l'on dit que le directeur
général peut cumuler la fonction de secrétaire. C'est
évident que, si l'on interprète les articles 14 et 15, si le
président et le directeur général ne sont pas
secrétaires et si le président n'est pas directeur
général, le directeur général pourrait être
directeur général et secrétaire. Alors, il faut lire les
articles en les interprétant dans le bon sens. Il ne faut pas lire les
articles en leur donnant un sens ridicule. Alors, ce que vient de dire le
député de Nelligan, c'est évident que cela ne veut pas
dire cela, mais il veut faire dire aux articles des choses qu'ils ne disent
pas. Je ne peux pas l'empêcher de raisonner à faux. Vous
souvenez-vous quand on a adopté la loi 116, le député de
Brome-Missisquoi...
M. Lincoln: Vous l'aimez bien, lui. Est-ce qu'il vous
obsède?
M. Garon: Non. À ce moment-là, il était
conseiller de l'Union Nationale et avocat - et il l'est sans doute
demeuré - des intégrateurs. Il a essayé de dire que la loi
116 voulait dire dans un article à quelle heure les cultivateurs doivent
semer, à quelle heure ils doivent récolter et à quelle
heure ils doivent entreposer, en lisant les articles littéralement.
Aujourd'hui, la loi 116 a été votée, mais il n'est jamais
arrivé rien de cela. Pourquoi? Parce qu'il lisait les articles
dans un sens absurde.
Alors, M. le député de Nelligan veut faire dire des choses
aux articles qu'ils ne disent pas. Je ne peux pas l'en empêcher. On dit
que l'imagination est la folle du logis. Comme je ne suis pas locataire ni
propriétaire du logis du député de Nelligan, je ne peux
pas l'empêcher de loger qui il veut dans son logis et de dire n'importe
quoi.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Houde: II dort debout. Il parle des autres qui lisent les
journaux.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Berthier, avez-vous demandé la parole?
M. Houde: Je parle au président.
Le Président (M. Dupré): La parole est au
député de Maskinongé.
M. Garon: M. le Président, on vient de vous insulter, on
dit que vous dormez debout. Le député de Berthier vient de dire
que vous dormez debout. Je trouve qu'on n'a pas...
M. Houde: On voit que le ministre dort debout. C'est vrai,
regardez-le faire encore.
Le Président (M. Dupré): M. le
député de Berthier.
M. Houde: C'est pour l'amour. Une voix: Pour l'amour?
M. Houde: Oui, la paix.
M. Garon: II est dangereux, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): Non, mais il y a
peut-être moyen de parler à votre collègue, M. le
député de Maskinongé.
M. Garon: Le député de Berthier est dangereux, M.
le Président.
Le Président (M. Dupré):... qu'il vous laisse la
parole.
M. Picotte: Vous devez bien savoir que chez nous, ni le chef ni
d'autres ne donnent des ordres; chacun est libre de se comporter comme bon lui
semble. On ne fait pas partie du Parti québécois.
Le Président (M. Dupré): Est-ce que j'ai le droit
de rire comme président?
M. Picotte: M. le Président, j'ai la parole, j'imagine.
Oui?
Le Président (M. Dupré): Entièrement.
M. Picotte: J'aimerais poser une question au ministre: Selon la
loi que nous étudions depuis le début et jusqu'à ce qu'on
ait adopté les articles, pourrait-il être possible, selon la loi,
telle qu'elle est, que le président soit à la fois directeur
général et secrétaire? Pourrait-il être possible
dans la loi que l'on étudie présentement, selon le libellé
des articles, qu'un président soit à la fois directeur
général et secrétaire?
M. Garon: Que le président soit?
M. Picotte: À la fois directeur général et
secrétaire. Est-ce possible dans cette loi?
M. Garon: Théoriquement, ce serait possible. (21 h 15)
M. Picotte: M. le ministre, vous venez de répondre
à notre question. Je m'excuse.
M. Garon: Cela ne serait pas le bon sens.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, je pense que le ministre
vient de faire une grave erreur en disant à mon collègue de
Nelligan qu'il ne savait pas lire. Je regrette, mais, à la question que
je lui ai posée immédiatement après, le ministre de
l'Agriculture...
M. Garon: Oui, mais je peux vous dire une chose... M. le
Président!
M. Picotte: Est-ce que je peux terminer mon intervention, M. le
Président? À la question que je pose au ministre: Est-ce que
c'est possible que, dans cette loi, avec les articles tels que libellés,
le président soit à la fois directeur général et
secrétaire? le ministre me répond: Oui, cela serait possible,
cela n'a pas de bon sens, mais ce serait possible. À ce
moment-là, mon collègue de Nelligan lit comme il le faut les
articles puisque, si c'est possible, il n'y a rien qui empêche, à
un moment donné, une telle nomination. Je comprends qu'il y a des
questions de gros bon sens et autres, mais, vous savez, le gros bon sens, c'est
discutable.
Le Président (M. Dupré): Le ministre a
déjà répondu oui à une demande d'explication
supplémentaire.
M. Garon: M. le Président, il y a un article du code des
transports qui dit que, sur les autoroutes, vous n'avez pas le droit de
dépasser, disons, 60 milles à l'heure. Je
vais vous demander: Est-ce qu'il est possible que tous les
automobilistes aillent à cinq milles à l'heure sur l'autoroute?
C'est possible, mais c'est fort peu probable, c'est même improbable. Mais
c'est possible et on ne pourra pas les arrêter parce qu'on leur interdit
d'aller à plus de 60 milles à l'heure. Je pourrais dire: Cela n'a
pas de bon sens, vous devriez leur dire à quelle vitesse au minimum ils
doivent aller parce qu'ils peuvent aller à cinq milles è l'heure
sur l'autoroute. Voyez-vous cela, sur l'autoroute 20, tout le monde roulant
à cinq milles à l'heure? Cela n'est pas interdit. Voyons! Il ne
faut pas interpréter les articles des lois dans un sens absurde. Quand
vous interprétez la loi, les choses absurdes sont possibles; la loi ne
peut pas interdire toutes les absurdités possibles. Il n'y a pas une loi
qui peut interdire toutes les absurdités possibles. C'est pour cela
qu'il ne faut pas lire les lois dans un sens qui n'a pas de sens.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Bourassa.
M. Laplante: Peut-être que cela pourrait corriger les
soupçons. Parfois, trop en mettre, ce n'est pas bon, mais, dans ce
cas-ci, je pense que cela pourrait éclairer. Si on ajoutait "s'il n'est
pas président" après le mot "secrétaire".
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Bourassa, ce que vous apportez là, c'est un nouvel amendement.
M. Laplante: Non, c'est une suggestion que je fais au
ministre.
Le Président (M. Dupré): Ce n'est pas cela, nous
discutons présentement sur un amendement qui propose de biffer les mots
"et peut cumuler la fonction de secrétaire", à l'article 15. Ce
que vous apportez là, c'est un nouvel amendement. M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Alors, je reviens, monsieur...
M. Garon: J'aurais peut-être besoin de donner une
explication additionnelle.
M. Picotte: Une clarification.
M. Garon: Lisez l'article 16. "Le secrétaire et les autres
membres du personnel de la société sont nommés et
rémunérés selon les normes, les barèmes et le plan
d'effectifs établis par le règlement de la société.
" Si le président est prêt, pour le salaire du secrétaire,
à faire la "job" de président-directeur général,
les trois pourraient être nommés.
M. Picotte: M. le Président, cela ne nous satisfait pas,
le fait d'aller à l'autre article. Pourquoi, à ce
moment-là, si le ministre veut nous donner une certaine garantie, s'il
est sérieux dans ce qu'il nous dit, ne pas ajouter... Je n'en fais pas
un amendement immédiatement, je veux en faire une discussion, tout
simplement, entre le ministre et la commission. Il serait peut-être
opportun, à cet article, s'il n'est pas dans l'intention du ministre que
le même individu cumule trois fonctions... Si on disait: Le directeur
général est responsable de la gestion de la
société; il exerce ses fonctions à temps plein et peut
cumuler la fonction de secrétaire, mais ne peut cumuler les trois
fonctions en même temps. À ce moment là, si on dit que
c'est le bon sens, mettons-le dans la loi et ce sera officiel. Cela ne
complique d'aucune façon la loi et cela vient la clarifier, pour
être bien sûr qu'il n'y a aucun problème. Vous admettrez
avec moi que, s'il arrivait une situation où, par exemple, le
président devenait directeur général et secrétaire
à la fois, il pourrait y avoir de curieux abus de pouvoir; c'est facile,
quand le gars est président, qu'il est directeur général
et que, en même temps, c'est lui qui touche aux livres, vous savez; cela
devient nettement compliqué. On dit: Si c'est le bon sens qui ne veut
pas qu'on fasse cela, inscrivons-le dans la loi, tout simplement. Ce n'est pas
compliqué, il s'agit d'ajouter trois ou quatre phrases à la guise
du ministre, je n'en fais même pas un amendement. Je dis au ministre:
Organisez-vous pour le clarifier, mettez les mots que vous voudrez, que ce
soient deux ou trois mots additionnels, mais donnez-nous la garantie qu'il ne
pourra pas cumuler les trois fonctions puisque vous ne semblez pas le vouloir.
Ne laissez aucune chance ni aucune façon, dans la loi, qui permette
qu'il cumule les trois fonctions, le cas échéant, si cela pouvait
arriver, si vous dites que cela n'aurait pas de bon sens. Indiquons-le dans la
loi sans faire de problème et sans que cela change, d'aucune
façon, la loi comme telle. Cela vient tout simplement préciser.
Cela va être adopté dans l'espace de trente secondes, M. le
Président, et le bon sens sera écrit, tout simplement.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre.
M. Picotte: II me semble que c'est clair et on ne veut pas faire
de polémique là-dessus. Ce n'est pas une question de
polémique. Vous me dites vous-même que le gros bon sens ne devrait
pas permettre qu'il cumule les trois fonctions. Mais, par contre, vous me
dites: II y a possibilité qu'il cumule les trois fonctions, selon la
façon dont la loi est écrite. Donc, enlevons
l'ambiguïté ensemble.
M. Garon: II n'y en a pas.
M. Picotte: Il y en a. Vous me dites que c'est possible qu'il
soit nommé...
M. Garon: Bien oui, mais...
M. Picotte:... qu'il cumule les trois fonctions. Il peut ou il ne
peut pas. Si vous me dites: Il ne peut pas, il n'y a pas de problème.
Mais, dites-moi qu'il ne peut pas, selon la loi, remplir cela et on va vous
adopter l'article immédiatement, parce que cela n'a pas de bon sens
qu'il cumule les trois. Mais, dites-moi: Il ne pourra pas, selon l'article et
le libellé de la loi. S'il peut, comme il y a là un danger
possible, rajoutons tout simplement qu'il ne peut pas cumuler les trois
fonctions, point final à la ligne. Et là, le bon sens sera
écrit dans la loi même. Je pense qu'il y a plusieurs personnes
autour de la table qui comprennent cela de même. Ce n'est pas
compliqué.
Le Président (M. Dupré): Nous sommes toujours sur
l'amendement, M. le ministre.
M. Garon: M. le Président, il y a un vieux principe en
droit qui dit... Le député de Maskinongé n'a pas de
formation juridique. C'est un homme d'école.
Une voix: Non, c'est un habitant.
Le Président (M. Dupré): Ce n'est pas cela qu'il a
dit, il n'a pas dit cela.
M. Garon: C'est une homme d'école, ce n'est pas dans son
domaine. Il y a un principe de droit qui dit que, quand on interprète la
loi, on doit interpréter la loi en vue d'y donner un sens. On ne dit pas
qu'un article n'a pas de sens, mais on doit lui donner un sens.
Deuxièmement, quand on interprète la loi, on n'essaye pas de lui
donner un sens absurde. Alors, c'est dans les règles de base de
l'interprétation. Or, je comprends que l'Opposition peut dire n'importe
quoi, sauf que la règle de droit, telle qu'elle est mentionnée
dans ces articles, doit s'interpréter dans le sens du bons sens normal
de l'administration des entreprises. À moins d'avoir une raison bien
particulière de faire ce que les députés de l'Opposition
viennent de mentionner, normalement, ce n'est pas cela qui va se produire. Cela
ne donne rien d'essayer de mettre des articles qui ne serviront à
rien.
M. Picotte: M. le Président...
Le Président (M. Dupré): II n'a pas fini.
M. Picotte: Oui, il a terminé.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Picotte: En tout cas, il me semblait avoir terminé. M.
le Président, je dois vous dire, personnellement, que ne pas avoir de
formation juridique, cela ne m'embête pas du tout. Au contraire, dans
bien des cas, cela me clarifie bien des choses.
Une voix: Attention.
M. Picotte: Quand vous nous dites, justement, qu'il faut laisser
de l'interprétation à la loi, je peux vous dire que même
plusieurs de nos collègues autour de la table et de vos propres
collègues dans la même formation politique, lors de nos rencontres
en commission parlementaire avec des groupes concernant la relève
agricole, la fiscalité, l'endettement et tout cela, ont, tous et chacun,
dans la majorité des cas, déploré à certaines
occasions que le législateur, n'étant pas assez précis
dans certaines des lois, laissait le champ libre à
l'interprétation. On se disait tout le monde, même en faisant du
bureau de comté: Ce n'est pas cela qu'on a voulu dire, ce n'est pas cela
qu'on a voulu faire. Mais, avec l'interprétation qu'en font les
juristes, comme c'est permis, ils se le permettent parce que c'est permis.
C'est cela qu'on veut, le moins d'interprétation possible, le plus de
clarification possible. C'est seulement cela, le but. Ce n'est pas autre chose
que cela. Ce ne sont pas des chinoiseries, ce n'est pas une question d'alourdir
la loi. Parce qu'en précisant dans la loi qu'il ne pourra cumuler les
trois fonctions, je pense que cette phrase ne peut d'aucune façon
alourdir la loi; elle va la clarifier drôlement, par exemple.
L'interprétation que vous voulez faire, il n'y en aura plus. Ce qu'on ne
veut pas, c'est qu'il y ait des interprétations. C'est le but de
l'amendement du député de Nelligan. Si vous ne l'aimez pas comme
cela, on va le retirer, cet amendement, mais proposez-nous-en un qui a du bon
sens, tout simplement.
Le Président (M. Dupré): Avant que vous
répondiez, M. le ministre, je vais donner la parole au
député de Nelligan.
M. Lincoln: M. le Président, je pense que le ministre nous
a donné la réponse lui-même. Il a admis que le fait que le
président puisse occuper trois fonctions est une absurdité. Il a
admis lui-même que c'est aller contre le bon sens que le président
puisse cumuler trois fonctions. Il nous a donné cet avis lui-même.
Mais, pourtant, dans sa loi, il dit, c'est bien clair, que le président
peut être directeur général et que le directeur
général peut être secrétaire. Il ne faut pas
être grand juriste ou professeur d'université, il ne faut pas
être grand légiste
pour s'apercevoir que cela veut dire que le président peut
être, à la fois...
Il y a aussi un principe de loi qui dit: Un législateur doit
légiférer avec prudence. Dans la loi, vous donnez des pouvoirs.
Si vous donnez des pouvoirs à quelqu'un, vous risquez que cela puisse
arriver même si c'est exceptionnel. Vous-même, vous admettez que,
si c'est exceptionnel, ce serait absurde si cela arrivait. Pourtant, selon la
loi, il n'y a rien qui empêche que cela puisse arriver. Si cela arrivait
demain matin que le conseil d'administration ou vous, dans votre science infuse
habituelle, décidiez que le président ou le directeur
général serait secrétaire, qu'est-ce qui peut
empêcher cela dans la loi? Rien du tout.
Pour vous dire quel non-sens c'est, l'article 16 est en contradiction
avec l'article 15. Selon l'article 16, est-ce que le président-directeur
général, s'il devenait secrétaire en même temps,
pourrait demander des frais de secrétaire? L'article 16 dit: "Le
secrétaire et les autres membres du personnel de la
société sont nommés et rémunérés
selon les normes", etc. Est-ce que le président-directeur
général pourrait se retourner et dire: Selon l'article 16, j'ai
envie d'un salaire additionnel pour être secrétaire?
Vous dites que c'est absurde que cela arrive. Si c'est absurde que cela
arrive, pourquoi vous permettez que ce soit possible par la loi? Même si
c'est exceptionnellement possible, pourquoi? Quelle est votre réponse?
Cela ne fait aucun sens. Vous avez été professeur de droit
constitutionnel ou corporatif à l'Université Laval. Nommez-moi
les compagnies que vous connaissez où le président est directeur
général et secrétaire? À quel endroit cela
arrive?
M. Garon: Ce n'est interdit nulle part. M. Lincoln:
Pardon!
M. Garon: Non, ce n'est interdit nulle part. Dans la Loi sur les
compagnies, ce n'est pas interdit.
M. Lincoln: Je n'ai jamais dit que c'était interdit.
M. Garon: Alors...
M. Lincoln: Est-ce que tout ce qui n'est pas interdit dans la
vie, vous le faites? Ce n'est pas interdit aussi...
M. Garon: C'est ce que je vous dit depuis le début.
M. Lincoln: C'est ridicule.
M. Garon: Cela n'a pas besoin d'être interdit pour que les
gens ne le fassent pas.
C'est cela que je vous dis depuis le début.
M. Lincoln: Sûrement vous, comme ministre, et nous, comme
législateurs, on n'est pas ici pour ne mettre dans les lois que ce qui
n'est pas interdit. On est ici pour mettre dans les lois des choses
intelligentes, des choses logiques, des choses qui ont du bon sens, pas des
absurdités comme vous en dites vous-même. Cela n'a aucun sens. Je
ne comprends pas ce que vous voulez dire. S'il y a une chance sur 1000 que ce
type cumule trois fonctions, vous admettez vous-même que c'est absurde.
Pourquoi le mettez-vous dans la loi?
M. Garon: Je n'ai pas dit cela.
M. Lincoln: Vous n'avez pas dit cela!
M. Garon: Non, je n'ai jamais dit cela.
M. Lincoln: À ce moment, quel langage parlez-vous?
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Nelligan, on va permettre au ministre de répondre.
M. Garon: Ce que j'ai dit, M. le Président, c'est qu'il ne
fallait pas prévoir dans la loi toutes les choses que les gens ne
peuvent pas faire. Je ne dis pas que, parce qu'on n'a pas dit qu'une chose ne
peut pas être faite, les gens vont le faire. On vit dans un monde
où les gens pensent de moins réglementer, d'écrire moins
d'articles qui ne veulent rien dire. II y a un paquet d'articles dans les
règlements qui ne veulent rien dire.
M. Lincoln: Comme ceci.
M. Garon: Non, au contraire. Mettre un article comme
celui-là, cela voudrait dire mettre un article insignifiant qui ne veut
rien dire, parce que les gens ne font jamais cela. Je ne suis pas obligé
de dire que le président va marcher en mettant un pied devant l'autre
pour qu'il le fasse. Pourquoi mettre dans les lois d'aujourd'hui les techniques
législatives? C'est de ne pas mettre des affaires mutiles. Je ne
comprends pas le député de Nelligan, c'est le spécialiste
des articles inutiles. Il nous propose toujours des affaires qui n'ont pas de
bons sens, que le monde ne fait pas, pour interdire des choses. Je ne suis pas
obligé de dire au président qu'il va manger trois fois par jour.
Il mangera comme il voudra, deux ou trois fois par jour. Je n'ai pas besoin de
prévoir ces choses.
Vous voulez mettre des articles de loi inutiles. Je présume
à l'avance que les gens qui vont travailler vont faire des choses
intelligentes, normales, pas des affaires mirobolantes, mais ils vont avoir
des
comportements normaux. Je n'ai pas besoin de prévoir toutes les
activités normales que les gens devront faire et interdire tout ce qui
est anormal.
M. Lincoln: Selon vous, qu'est-ce qui est normal et anormal?
Le Président (M. Dupré): À l'ordre!
M. Garon: Vous savez une chose, je vous dirai, M. le
Président, que mon professeur de droit, que vous avez bien connu, qui
était Jean-Charles Bonenfant, disait: Un Parlement peut faire tout,
même changer un homme en femme. Le Parlement pourrait même voter
une loi pour dire que le député de Nelligan, à partir de
demain matin, c'est une femme. On aurait le pouvoir de faire cela.
M. Lincoln: Je crois que ce serait plus difficile pour vous.
M. Garon: Avez-vous vu un Parlement qui l'a fait?
M. Lincoln: Dans votre cas, ce serait plus difficile.
M. Garon: Un Parlement peut voter n'importe quoi, mais est-ce
qu'on est obligé de voter des choses qui n'ont pas de bon sens? Est-ce
qu'on pense que les gens vont faire des choses qui n'ont pas de bon sens?II n'est pas nécessaire de prévoir, dans des lois, toutes
les interdictions qu'on pourrait imaginer parce que les gens vont dire: II
pourrait faire telle folie.
M. Lincoln: Pourquoi est-ce que le ministre...
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Nelligan...
M. Garon: Je vais vous dire pourquoi je ne veux pas. Parce que
mon nom est inscrit sur cette loi et je ne veux pas que les gens disent: Garon
a fait des articles mutiles, des articles qui n'ont pas de bon sens.
M. Lincoln: Mais il a fait des articles stupides.
M. Garon: Vous me proposez un article stupide et, quand les gens
vont lire l'article, ils vont dire: Comment se fait-il qu'ils ont mis un
article qui n'a pas de bon sens comme cela?
M. Lincoln: Parce qu'il est comme lui.
M. Garon: C'est cela que vous me proposez.
M. Lincoln: Il a fait des articles stuptdes.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Nelligan, la parole est au député de Berthier. (21 h 30)
M. Houde: M. le Président, cela fait trois fois que le
député de Nelligan pose la question au ministre: Nommez-moi une
compagnie où une personne cumule trois postes? II n'est pas capable d'en
nommer. Arrêtons de discuter, d'abord, changeons d'article...
M. Garon: Ah oui, et ce n'est pas interdit.
M. Houde: Ce n'est pas cela qu'on vous demande, voyons-donc.
Le Président (M. Dupré): M. le
député, vous avez posé une question.
M. Houde: II me semble qu'il doit comprendre, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): Vous avez posé une
question, vous répétez la question du député de
Nelligan et c'est au ministre de répondre, pas nécessairement
répondre ce que vous voudriez qu'il vous réponde. Il
répond.
M. Houde: Je ne veux pas qu'il réponde ce que... Le
député de Nelligan a posé la question à trois
reprises: Nommez-mot un président de compagnie qui cumule trois
fonctions? C'est la question qu'il a posée, et il n'a jamais
répondu.
M. Garon: Ah ouil
M. Houde: Répondez et nommez-en.
M. Garon: Je comprends que j'ai hésité longtemps
dans le cours d'eau Tran- chemontagne, vous auriez pu vous noyer dedans.
M. Houde: Ne m'en parlez pas de celui-là, il n'y a rien
là.
M. Garon: Je vais vous dire une chose, la loi n'interdit pas cela
dans les compagnies. Vous dites qu'il n'y a pas de compagnies qui ont fait
cela. Alors, la loi n'interdit pas cela. Vous voyez que ce que je vous dis est
vrai.
M. Houde: Vous ne comprenez pas, M. le ministre.
M. Garon: La Loi sur les compagnies n'interdit pas de nommer un
président-directeur général et secrétaire.
M. Houde: Est-ce que cela se peut?
M. Garon: Vous dites: Nommez-m'en, il n'y en a pas. Je vous dis
la même chose, il n'y en a pas.
Le Président (M. Dupré): M. le
député...
M. Garon: Pourquoi supposerait-on que dans les compagnies
publiques les gens vont agir de façon moins intelligente que dans les
compagnies privées?
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Garon: Votre question vient de prouver ce que j'ai dit.
Le Président (M. Dupré): En terminant, M. le
député de Maskinongé, on va voter sur cela dans quelques
secondes.
M. Houde: Du monde intelligent, en faire une farce de
même...
M. Picotte: M. le Président, je pense que le ministre
s'enfarge dans les fleurs du tapis et il s'exalte pour rien. Tout ce qu'on lui
a demandé et qui semblait...
M. Garon: Dans la Loi sur les compagnies, ce n'est pas
marqué. Théoriquement c'est possible dans la Loi sur les
compagnies, mais personne ne fait cela.
M. Picotte: Ce que le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation ne comprend pas, c'est qu'on ne lui
demande pas d'ajouter un article ou de rajouter quoi que ce soit, c'est de
spécifier qu'il ne peut cumuler les trois fonctions à la fois. Je
pense bien qu'on ne fera pas changer d'idée au ministre, sauf qu'il m'a
admis tantôt, par ma question, que ce sont des choses qui pouvaient
être possibles; il m'a admis aussi que, si cela arrivait, ce serait
absurde. Si, comme législateur, on veut adopter des choses qui peuvent
être absurdes, moi, je vous dirai immédiatement, au nom de notre
formation politique, qu'on va tout simplement voter contre et on va adopter
l'article sur division parce qu'on ne veut pas participer à adopter des
articles qui seraient absurdes.
Le Président (M. Dupré): L'article 15 est
adopté sur division.
M. Laplante: Nous sommes à l'amendement de M. le
député de Nelligan.
Le Président (M. Dupré): Premièrement, on va
voter sur l'amendement du député de Nelligan.
M. Beauséjour: Rejeté.
Le Président (M. Dupré): Je vais le relire. Vous
nous demandez toujours, M. le député d'Iberville, de relire les
amendements. Le, je m'apprête è le relire, et vous ne voulez pas
que je le relise. Le député de Nelligan a apporté
l'amendement suivant; Biffer les mots "et peut cumuler la fonction de
secrétaire", è l'article 15. Ceux qui sont pour?
M. Beauséjour: Rejeté.
Le Président (M. Dupré): Ceux qui sont contre?
Rejeté. Article 15?
M. Beauséjour: M. le Président, j'ai un amendement
et je suis sûr qu'il va faire consensus à l'article 15. Dans la
deuxième ligne de l'article 15, enlever le mot "plein" et ajouter,
après le mot "temps", le mot"complet".
Le Président (M. Dupré): Pourquoi?
M. Beauséjour: C'est tout simplement pour que cela soit du
meilleur français. En français c'est "temps complet".
Une voix: C'est un sentiment qui vous honore, M. le
député d'Iberville.
M. Houde: On va voter.
Le Président (M. Dupré): On va voter. Il n'y a pas
de discussion sur cela. Le député d'Iberville veut changer les
mots "è plein temps" par "à temps complet" et ensuite "et peut
cumuler la fonction de secrétaire". Ceux qui sont pour? Ceux qui sont
contre? Rejeté. Article 15. "Le directeur général est
responsable de la gestion de la société; il exerce ses
fonctions... "
M. Beauséjour: M. le Président, j'aimerais bien
avoir le décompte du vote.
Le Président (M. Dupré): Vous avez voté pour
et les autres ont voté contre.
M. Beauséjour: C'est passé, c'est majoritaire.
Le Président (M. Dupré): II y en a qui ont
voté contre. On va recommencer. Ceux qui sont pour. Ceux qui sont
contre. Rejeté. Cinq sont contre.
M. Beauséjour: À ce moment, je demanderais qu'on
fasse vérifier les lois par l'Office de la langue française au
sujet des expressions.
M. Picotte: Absurdité pour absurdité,
même s'il y a une faute de français ou un terme incomplet,
absurdité pour absurdité...
Le Président (M. Dupré): La mission sera faite, M.
le député d'Iberville. Je reprends l'article 15. "Le directeur
général est responsable de la gestion de la
société; il exerce ses fonctions à plein temps et peut
cumuler la fonction de secrétaire. " Ceux qui sont pour?
M. Picotte: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): Sur division. Article
16?
M. Picotte: Vous lisez cela, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): À l'ordre, s'il
vous plaît, le président va lire l'article 16. "16. Le
secrétaire et les autres membres du personnel de la
Société sont nommés et rémunérés
selon les normes, les barèmes et le plan d'effectifs établis par
règlement de la société. "Ce règlement peut en
outre déterminer leurs avantages sociaux et autres conditions de
travail, et les assujettir au deuxième alinéa de l'article 11.
"Le règlement est soumis à l'approbation du gouvernement et entre
en vigueur à la date de sa publication à la Gazette officielle du
Québec ou à toute date ultérieure qu'il indique. "
M. Picotte: Adopté.
M. Beauséjour: M. le Président, est-ce
nécessaire de les lire au complet?
M. Picotte: C'est préférable.
Le Président (M. Dupré): Quand cela m'est
demandé, je les lis. On va les lire. Je l'ai toujours dit: Souple et
docile.
Une voix: L'horloge a une heure de retard.
M. Garon: On est correct, il est 20 h 35!
Objet, fonctions et pouvoirs
Le Président (M. Dupré): Section II -Objet,
fonctions et pouvoirs. Article 17.
M. Garon: M. le Président, j'aimerais vous dire qu'on
marche suivant l'horloge qui est ici.
M. Houde: C'est ça, il va se mêler de cela.
M. Garon: C'est normal. M. le député de
Nelligan...
M. Picotte: Question de règlement.
M. Garon: Ce n'est pas marqué dans le règlement
qu'on marche selon les autres horloges. Il y a une horloge qui est ici.
M. Picotte: Une question de règlement, M. le
Président. Je pense que cela n'aurait pas de bon sens, le ministre ne
serait pas encore arrivé si on marchait à cette heure-là.
Le ministre est toujours trois quarts d'heure en retard. Alors, il ne serait
pas arrivé.
M. Garon: Bien moi, si je marchais sur cette horloge-là,
je ne serais pas souvent en retard.
Le Président (M. Dupré): À l'ordre! Est-ce
qu'il y a quelqu'un qui a quelque chose à dire sur l'article 17? Je n'ai
pas l'intention de le lire.
M. Picotte: M. le Président, quel est le montant de
l'investissement en tout et partout, pour nous rafraîchir la
mémoire?
M. Garon: Article 17?
M. Picotte: Oui, je parle de l'investissement...
M. Garon: Prévu? M. Picotte: Oui.
M. Garon: 40 000 000 $. Je vous ferais remarquer que le
député de Saint-Jacques, dans le comté duquel les 40 000
000 $ seront investis, a voté contre. Le député s'appelle
M. Viau et il a voté contre, dans son comté.
Une voix: Cela ne se peut pas.
M. Picotte: Quel sera le budget de fonctionnement prévu?
C'est 40 000 000 $, mais le budget de fonctionnement?
M. Garon: L'investissement.
M. Picotte: Le budget de fonctionnement prévu?
M. Garon: On attend le conseil d'administration, je ne
décide pas à la place du conseil d'administration. La loi
prévoit, dans les articles subséquents, que c'est lui qui doit
présenter un budget sur lequel on devra se prononcer avant qu'il soit
officiel. Comme nous sommes démocrates, nous voulons que le conseil
d'administration joue son rôle, qu'il ait une certaine autonomie au
point de vue de ses prévisions. Alors, je ne veux pas m'avancer
immédiatement.
M. Picotte: Est-ce qu'une partie du budget de fonctionnement va
être assumée par la ville de Montréal?
M. Garon: Les budgets de fonctionnement ne sont assumés ni
par la ville de Montréal, ni par le gouvernement du Québec. Il y
aura des revenus normaux d'exploitation, c'est-à-dire des billets
d'entrée, des concessions, sans doute des frais pour le stationnement,
toutes sortes de revenus qui seront accessibles à la
société. Cela sera du côté de ses revenus, il y aura
aussi ses dépenses. Le budget pourra être accepté par le
gouvernement.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président. Ma question au ministre
est celle-ci. Puisqu'il y aura 87, 5% de fonds publics provenant du
ministère de l'Agriculture d'investis dans ce projet, est-ce que le
ministre peut nous faire part du plan d'investissement? Si vous investissez 35
000 000 $ comme le projet de loi le prévoit, vous devez savoir où
cela se situe, ce qui va se faire, quel genre d'investissements il y aura, quel
genre de commerces y seront installés? Vous avez parlé de
marché public, possiblement, un bon soir, il y a quelques mois. Le
ministre peut-il nous faire part du genre d'investissements qu'il va y avoir
là, le genre de commerces qu'il va y avoir? Quel genre de
compétition peut-il y avoir aussi entre ceux qui seront établis
sur ce site et ceux qui existent actuellement à Montréal? Par
exemple, les marchés publics, les chaînes de magasins
d'alimentation, les indépendants, étant donné qu'il y a
actuellement prolifération de points de vente à Montréal.
On connaît la situation financière de beaucoup de ces
commerçants, leur pourcentage de profits descend graduellement à
toutes les années parce qu'il y a trop de points de vente et que la
population n'augmente pas. S'il y a encore de nouveaux points de vente,
j'aimerais que le ministre nous indique comment tout ça va se situer.
Comment va-t-on faire pour faire vivre tout ce monde-là, si on a encore
de nouveaux points de vente?
Si on attire une grosse population sur cette île, il va se faire
des ventes. D'ailleurs, le but, c'est ça. Parce que, si vous louez des
espaces, j'imagine que les gens vont vouloir faire des ventes au
détriment de quelqu'un d'autre.
M. Garon:... promouvoir.
M. Dubois: Promouvoir, ça ne fait pas des ventes. Il faut
vendre pour ça. Le ministre peut-il me donner une réponse
quelconque à cette question?
M. Garon: Je constate, M. le Président, qu'on ne peut rien
cacher au député de Huntingdon. Les gens qui vont prendre des
concessions vont vouloir faire des ventes, c'est exact.
M. Dubois: Au détriment de qui?
M. Garon: Au détriment de personne, M. le
Président.
M. Dubois: C'est ça; le gâteau grossit.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Nelligan.
M. Lincoln: M. le ministre, je pense qu'avant la fin de la
session en décembre, quand on a discuté du projet de loi 1, on
vous avait fait remarquer que c'était un peu étrange que le
gouvernement du Québec ait dépensé 40 000 000 $ et on n'a
aucun détail des dépenses qui vont être encourues. Nous
n'avons aucune prévision budgétaire, aucune prévision.
Vous nous demandez d'approuver un projet de loi qui va entraîner 40 000
000 $. Je comprends que ce n'est pas votre argent. Vous n'avez pas l'air de
vous y intéresser. Vous lisez une lettre de quelqu'un ou quoi? Oui, je
suis sûr.
Les 40 000 000 $, si ça sortait de votre poche, vous auriez
été sûr de demander des détails sur vos
dépenses. Mais, là, 40 000 000 $, de l'argent des gens qui paient
des taxes au Québec, ça ne vous intéresse pas trop; il n'y
a pas de prévisions budgétaires. Vous n'avez déposé
aucun chiffre.
Alors, tout ce que vous nous avez dit, en décembre, c'est: Allez
consulter le rapport des Floralies; cela va être exactement la même
chose. Moi, j'ai fait une petite enquête sur les Floralies. Quel
était le chiffre prévu de visiteurs aux Floralies? Parce que je
suis sûr que, dans votre science infuse, vous devez...
M. Garon: 2 000 000.
M. Lincoln: C'était 4 000 000, excusez.
M. Garon: Non, 2 000 000.
M. Lincoln: D'accord, 2 000 000. Combien de personnes ont
été aux Floralies?
M. Garon: Presque 2 000 000.
M. Lincoln: 1 700 000. L'objectif, c'était 4 000 000.
Enfin, moi, j'aurais voulu que vous me disiez que c'était 4 000 000.
M. Garon: C'était 2 000 000.
M. Lincoln: D'accord, on va voir, on va vérifier.
M. Garon: On n'a pas besoin de vérifier, je me
rappelle.
M. Lincoln: Est-ce que c'est vrai que les Floralies ont
laissé un déficit?
M. Garon: Les Floralies, qui ont eu un budget de 12 000 000 $, au
total, sont presque entièrement payées: fonctionnement et
investissements dans la même année, moins 2 000 000 $.
M. Lincoln: Moins 2 000 000 $, est-ce que ça veut dire
qu'il y a un déficit de 2 000 000 $?
M. Garon: Non.
M. Lincoln: Ah bon! Moins 2 000 000 $, ce n'est pas un
déficit de 2 000 000 $?
M. Garon: Un instant! Écoutez!
M. Lincoln: Écoutezl Oui, écoutez! Moi, je vous
demande: Est-ce qu'il y a eu un déficit?
M. Garon: Un instant! Écoutez...
Le Président (M. Dupré): Un instant, parce que le
président ne comprend pas.
M. Lincoln: Moi, j'ai envie de savoir s'il y a des revenus et des
dépenses.
M. Garon: Dans le budget total des Floralies, il y avait tous les
investissements et le fonctionnement. C'est évident que personne ne
pouvait penser qu'on paierait dans la même année tous les
investissements et tout le fonctionnement. On a réussi à payer
tout le budget, investissements et fonctionnement, moins quelque 2 000 000 $.
C'est un coup de force extraordinaire pour une entreprise d'avoir payé
quasiment dans un an.
M. Lincoln: II y a combien d'argent du fédéral qui
a été dans les Floralies?
M. Garon: Zéro. M. Lincoln: Zéro?
M. Garon: Sauf l'emplacement qu'ils ont loué.
M. Lincoln: Ah bon!
M. Garon: Qu'est-ce qu'il y a? Il y a quelque chose qui ne va
pas, là, M. le Président?
M. Lincoln: Non.
M. Garon: Le fédéral avait un emplacement qui
s'appelait le Pavillon du Canada. Un emplacement, l'Ontario en avait un,
l'Alberta en avait un, le Québec en avait un. Le fédéral a
voulu avoir un emplacement pour avoir son exposition de fleurs canadiennes.
Alors, il avait ça comme les dizaines d'autres exposants.
Mais, au point de vue du budget, le gouvernement fédéral
n'était pas impliqué.
M. Lincoln: Est-ce que vous pouvez confirmer à 100% que le
gouvernement fédéral n'était pas impliqué dans les
Floralies? Est-ce que vous garantissez qu'il n'était pas
impliqué?
M. Garon: Moi, je peux vous dire, de mémoire...
M. Lincoln: Ah bon, de mémoire! Alors, vous n'êtes
pas trop sûr?
M. Garon: Non, quand je vous dis de mémoire,
habituellement, je ne me trompe pas souvent. Ma mémoire est pas mal.
M. Lincoln: D'accord, on va vérifier.
M. Garon: De mémoire, je peux vous dire que je ne pense
pas qu'il y ait aucun poste qui a été payé par le
gouvernement fédéral, sauf qu'à l'occasion on a
utilisé les ambassades du Canada à l'étranger. Je peux
vous dire que, dans certains cas, ça nous a aidé et, dans
d'autres, ça nous a nui. On a voulu faire passer certaines lettres par
certaines ambassades. Ils les ont gardées sur leur bureau et elles n'ont
jamais passé à personne. Mais je peux vous dire que, d'une
façon générale, le gouvernement fédéral
n'était pas impliqué dans le dossier. (21 h 45)
M. Lincoln: N'est-il pas vrai que le rapport officiel des
Affaires étrangères canadiennes sur les Floralies, un rapport
officiel...
Le Président (M. Dupré): M. le
député, je pense que vous vous éloignez un peu du
sujet.
M. Lincoln: Non, non! Je ne m'éloigne pas du tout parce
que le ministre a dit qu'on devrait accepter les investissements de 40 000 000
$ du gouvernement du Québec sans aucun chiffre à l'appui, sans
aucun chiffre donné à la commission. Où sont les chiffres?
Donnez-nous les prévisions budgétaires. Il fallait se baser sur
les Floralies, sur le succès des Floralies, et le rapport officiel qui a
été fait sur les Floralies montre que ç'aété un désastre de première envergure.
M. Garon: Hein?
Le Président (M. Dupré): Je pense que vous pouvez
donner des exemples au passage, mais là...
M. Lincoln: Je vais donner des exemples au passage, je vais
donner beaucoup d'exemples au passage.
M. Garon: Je suis bien content que, pour la
postérité, ce soit vraiment enregistré, parce que je n'ai
pas ce sentiment. Je suis content de voir que le député de
Nelligan a prononcé ces paroles, qu'elles sont enregistrées
maintenant. J'aurai l'occasion de dire, dans les mois qui viennent, aussi
souvent que ça me plaira, que le député de Nelligan a
considéré que les Floralies ont été un
désastre.
M. Lincoln: Ce n'est pas moi seul qui ai décidé que
les Floralies avaient été un désastre. Il y a un rapport
officiel du gouvernement fédéral, du ministre des Affaires
étrangères, qui a fait une enquête sur les Floralies et qui
dit que, sur la question de publicité, par exemple, le Québec a
été désastreux. On n'a même pas fait de
publicité dans le nord-est des États-Unis. Tout ce qu'on a eu
comme gens qui ont été aux Floralies, ç'a
été...
M. Garon: Vous nous reprochez toujours d'en faire trop! Vous
reprochez toujours à tout le monde d'en faire trop et, là, vous
nous reprochez de ne pas faire assez de publicité. Il faudrait que vous
ajustiez vos accordéons.
M. Lincoln: On vous dit de faire de la publicité quand il
le faut, M. le ministre. Le fait est que les Floralies... On va voir,
d'abord...
Le Président (M. Dupré): Je pense que vous vous
éloignez un peu du sujet...
M. Lincoln: Non, non, on ne s'éloigne pas du tout du
sujet. Le ministre a dit, M. le Président, que toute la question de
cette exposition, de cette loi, on devrait baser ça sur le succès
des Floralies. Il a pu nous dire: Les Floralies ont été tenues il
y a deux ou trois ans, on est supposé accepter une dépense du
gouvernement du Québec - c'est comme s'il disait que c'était
l'argent du ministre; c'est l'argent des contribuables - de 40 000 000 $, sans
aucun chiffre è l'appui. Qu'est-ce que vous nous avez donné pour
justifier 40 000 000 $ d'investissements du Québec, sauf de nous dire:
Ce sera aussi bon que les Floralies? J'ai lu un rapport qui disait que les
Floralies, ç'a été bien mauvais.
M. Garon: J'aimerais avoir ce rapport,
M. le Président...
M. Lincoln: Je vais vous envoyer le rapport, je vais vous donner
le rapport.
M. Garon: J'aimerais que...
Le Président (M. Dupré): II va vous envoyer le
rapport. En attendant, vous avez la parole...
M. Garon: Non, il n'y a pas de dépôt de document.
J'aimerais avoir une copie du rapport dont parle le député
de Nelligan...
M. Lincoln: Je vais vous envoyer le rapport.
M. Garon:... parce que je n'ai pas vu ce rapport.
M. Lincoln: Cela ne m'étonne pas, vous voyez bien peu de
choses.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Nelligan, s'il vous plaît!
M. Garon: Je peux vous dire que le gouvernement
fédéral de l'époque pétait de jalousie, voyez-vous,
parce qu'aujourd'hui... Il y a encore eu des retombées des Floralies
récemment. Avec les Floralies, la ville de Montréal a pu
bâtir la plus grande collection de petits arbres, de bonsaïs. Une
des retombées - une, pas la seule, mais une -des Floralies: aujourd'hui,
un riche personnage de Hong Kong a donné une collection privée.
On était même en concurrence avec des villes américaines,
toutes sortes de pressions ont été faites par les gens des
États-Unis, et une des retombées a été de donner
à la ville de Montréal, à cause de la collection qu'on a
déjà, grâce aux Floralies... Actuellement, la plus grande
collection de bonsaïs à l'extérieur de la Chine se trouve
à Montréal. Cela deviendra un des plus grands objets de
fierté de la ville de Montréal d'avoir la plus grande
collection.
Je vais vous dire plus que ça sur les retombées des
Floralies. Les Américains ont voulu emprunter notre collection et la
ville de Montréal n'a pas l'intention de prêter la collection
parce que ce sera un des plus grands attraits touristiques de Montréal.
Vous allez pouvoir venir du nord-est des États-Unis jusqu'à
Montréal, 9ans avoir besoin d'aller en Chine, pour voir la plus grande
collection de bonsaïs à l'extérieur de la Chine.
Encore récemment: "Le président et les membres du
comité exécutif de la ville de Montréal vous prient
d'assister à une triple exposition qui aura lieu le mercredi 27 mars
à 20 heures dans la grande serre d'exposition du jardin botanique" et il
y aura 30 bonsaïs,
arbres nains, offerts à la ville par M. Yee-Sun Wu, parce que
c'est la collection de Hong Kong. Cela, c'est une des retombées.
En termes d'argent mis par le gouvernement, avec un budget de 12 000 000
$ et un peu plus, cela a été payé entièrement dans
la même année, sauf un peu plus de 2 000 000 $, tout cela
payé dans la même année avec une exposition qui a
attiré près de 2 000 000 de visiteurs. On considère qu'il
y a eu, sur le plan touristique, des retombées d'autour de 100 000 000 $
pour un investissement qui n'a pas été payé dans la
même année, 3ans compter les taxes... Il n'y a pas un
événement qui a été un tel succès dans toute
l'histoire du Québec, sans doute.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Lincoln: Toute l'histoire du Québec...
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Laplante: II y a eu deux semaines de mauvais temps en
plus.
M. Garon: Il y a eu 21 jours de pluie au mois de juillet. S'il
n'y avait pas eu 21 jours de pluie au mois de juillet 1980, on aurait
payé les Floralies, les investissements et le fonctionnement au complet
dans la même année. Trouvez-moi un commerce qui fait mieux que
cela, même dans l'entreprise privée!
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Lincoln: 2 000 000 $ de déficit sur 12 000 000 $, il
n'y a pas un commerce qui fait mieux que cela! 12 000 000 $...
Le Président (M. Dupré): À l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Garon: Un commerce ne paie pas ses investissements dans un
an.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre, la parole
est au député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais redemander au
ministre: II n'a pas d'idée du tout sur le budget de fonctionnement
prévu pour la première année?
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Qu'est-ce que c'est? C'est cela que je vous ai
demandé. Vous m'avez dit: II n'y a pas de budget de prévu.
M. Garon: Écoutez, il ne faut pas mélanger des
pommes avec des oranges. Là, on adopte un projet de loi. Quand on
parlera du budget du ministère, on parlera du budget du
ministère. Vous êtes en train d'essayer de nous parler
l'Opposition, des engagements financiers du gouvernement. Il y a une place pour
cela, les engagements financiers du gouvernement.
M. Picotte: M. le Président, avant de voter un projet de
loi - je pense que le ministre le sait très bien, cela se fait
couramment - on veut avoir le maximum d'information sur chacun des points.
C'est quelque chose qui va se passer à la suite de l'adoption de la loi.
On veut savoir si le ministre connaît déjà des
prévisions de budget pour la première année. Y en a-t-il?
A-t-il une idée? Il n'y en a pas. Il ne le sait pas? Quoi?
M. Garon: Cela va dépendre du rythme des investissements.
On pensait faire des investissements à partir de cet hiver, mais
l'Opposition a bloqué le projet de loi à Noël. Aujourd'hui,
s'il n'y a pas les dizaines de millions d'investissement qui auraient dû
commencer cet hiver parce que l'Opposition n'a pas voulu voter le projet de loi
au mois de décembre, c'est une affaire. Vous parlez de
prévisions. Habituellement, je n'essaie pas de jouer au prophète;
je prends les choses au fur et à mesure. Quand le projet de loi sera
approuvé, on verra quels investissements se feront dans les mois qui
viennent, selon la saison où le projet de loi va être
adopté.
M. Picotte: Vous n'avez aucune idée de ce que cela
coûtera la première année de fonctionnement?
M. Garon: Non. Le budget n'est pas présenté
actuellement par le conseil d'administration.
M. Picotte: Vous ne le savez pas?
M. Garon: Je ne veux pas présumer des investissements qui
vont être faits dans la première et dans la deuxième
année. On veut faire tous les investissements, de 40 000 000 $, sur deux
ans et, ensuite, je ne peux pas présumer à quel moment la
société va entrer en fonction. Actuellement, parce que vous avez
retardé le projet de loi, la société n'entrera sans doute
pas en fonction avant janvier 1986.
M. Lincoln: Deux années.
M. Garon: Cela veut dire que, au point de vue des
investissements, il faudra fonctionner par entente avec la ville de
Montréal, sans tenir compte de l'adoption du projet de loi.
M. Picotte: Est-ce que, si l'Opposition avait adopté ce
projet de loi au mois de décembre, vous auriez eu, à ce
moment-là, une idée des prévisions? Est-ce que vous
saviez, à ce moment, quels allaient être les prévisions
budgétaires ou les budgets de fonctionnement pour l'année qui
venait?
M. Garon: Ce n'est pas comme cela que le projet fonctionne.
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre pourquoi, si ce soir il n'est pas capable de nous donner une
idée des prévisions du budget de fonctionnement pour
l'année, au mois de décembre, il nous parlait de 8 000 000 $ ou 9
000 000 $ de budget de fonctionnement. Quand disiez-vous la
vérité? Est-ce que c'est au mois de décembre ou
présentement? Vous ne le savez pas présentement et vous le saviez
au mois de décembre ou, au mois de décembre, vous avez
lancé un chiffre en l'air?
M. Garon: J'ai dit que, parce que le projet de loi n'a pas
été adopté au mois de décembre, toute la
première année d'opération est bousillée par la
faute de l'Opposition. Que voulez-vous?
M. Picotte: Est-ce que c'est exact que cela aurait
coûté 8 000 000 $ ou 9 000 000 $ de budget d'opération?
M. Garon: II faut attendre pour savoir quand le projet de loi va
être adopté parce que sans doute que la société, la
première année de fonctionnement, va s'occuper uniquement des
investissements, sans s'occuper de l'île Notre-Dame.
M. Picotte: Vous le saviez, au mois de décembre, que cela
allait coûter 8 000 000 $ ou 9 000 000 $.
M. Garon: II est trop tard maintenant. Cela n'existe plus
maintenant comme projet.
M. Picotte: Si vous aviez des prévisions pour cette
année-là.
M. Garon: Cela a été bloqué la
première année. Comprenez-vous cela? C'est clair comme de l'eau
de source. Vous n'avez pas adopté le projet de loi en temps et lieu. Il
est trop tard pour que la société s'occupe de l'île
Notre-Dame pour l'année 1985.
Le Président (M. Dupré): M. le ministre. Question
de règlement, M. le député de Huntingdon.
M. Dubois: M. le Président, si le ministre, au mois de
décembre, avait eu la décence...
Le Président (M. Dupré): Ce n'est pas une question
de règlement.
M. Dubois: Oui, monsieur.
Le Président (M. Dupré): Non, monsieur.
M. Dubois: C'est une question de règlement, M. le
Président. Le ministre...
Le Président (M. Dupré): Ce n'est pas une question
de règlement.
M. Dubois:... nous accuse d'être responsables du retard et
j'en fais une question de règlement...
Le Président (M. Dupré): Ce n'est pas une question
de règlement.
M. Dubois:... puisque le ministre n'a pas eu la décence au
moins de nous aviser du plan de développement au mois de
décembre. Il n'a pas eu la décence de le faire.
Le Président (M. Dupré): Ce n'est pas une question
de règlement.
M. Dubois: C'est une question de règlement.
Le Président (M. Dupré): La parole est au
député de Nelligan.
M. Lincoln: M. le Président, non, non; j'avais
demandé la parole.
M. Garon: M. le Président, il a quand même eu le
temps d'affirmer quelque chose que je veux corriger immédiatement. Je ne
veux pas donner de chance au député de Huntingdon de
véhiculer toutes sortes de fausses choses. Je veux immédiatement
répliquer à ce qu'il vient de dire.
M. le député de Huntingdon vient de faire croire que c'est
parce qu'il était question de budget. C'est faux. Le Parti
libéral a voté contre le projet en deuxième lecture
où on vote seulement, à ce moment-là, sur le principe de
la chose. Le Parti libéral a voté contre unanimement.
J'étais tellement estomaqué que je me suis tourné vers le
député de Rousseau, qui agissait à ce moment-là
comme leader en Chambre, pour demander un vote enregistré pour le
lendemain, vote qu'il a demandé. Le Parti libéral a voté
unanimement - les noms sont enregistrés - contre le projet de 40 000 000
$ à l'île Notre-Dame avec le Parc des expositions
agro-alimentaires. À ce moment-là, on faisait de la petite
politique, il n'était même pas question de budget, on votait sur
le principe de la chose et 40 députés du Parti libéral ont
voté contre...
M. Dubois: Une autre question de
règlement, M. le Président.
M. Garon:... pour leur plus grande honte qu'ils porteront comme
une marque indélébile sur leur front jusqu'à la fin de
leur mandat.
Le Président (M. Dupré): À l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Dubois: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Dupré): À l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Garon: Les gens de l'Est de Montréal sauront
apprécier aux prochaines élections.
Le Président (M. Dupré): À l'ordre, s'il
vous plaît, M. le ministre.
M. Dubois: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): Vous aurez votre droit de
parole après le député de Nelligan.
M. Dubois: C'est une question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dupré): D'accord.
M. Dubois: Le ministre vient de m'imputer le fait... Je n'ai pas
parlé de plan budgétaire...
Le Président (M. Dupré): Vous posez votre question
de règlement et je ne l'accepte pas plus.
M. Dubois: J'ai parlé de plan de développement et
je n'ai pas parlé de budget.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Nelligan, s'il vous platti
M. Lincoln: M. le Président, je suis un contribuable de
Montréal. C'est plus que ce que le ministre peut dire. Je paie des taxes
à la Communauté urbaine de Montréal. Oui, c'est cela, je
le sais. Plusieurs d'entre nous payent des taxes.
M. Garon: On paie tous des taxes au Québec.
M. Lincoln: J'ai le droit de parole. Quand on vote contre le
principe d'un projet de loi qui est tellement mal foutu, quand on vote contre
le principe d'un projet de loi qui est fait de façon qu'un
président cumule les fonctions de secrétaire
général et de directeur général et qu'on demande -
je n'aurais pas peur de dire cela au maire de Montréal ou à
n'importe quel conseiller de la ville de Montréal - de dépenser
l'argent des contribuables, 40 000 000 $, sans qu'on ait un seul chiffre du
ministre, sans qu'on ait une seule prévision budgétaire et sans
qu'on ait le moindre indice de la façon dont cette société
va fonctionner, va avoir des revenus et quelles vont être ses
dépenses et qu'à ce moment-là le ministre nous dit que
c'est une honte de voter contre le projet de loi, je suis très fier
d'avoir voté contre ce projet de loi.
J'espère qu'on pourra avoir un débat sur ce projet de loi.
Je me demande combien de Québécois qui sont en chômage
aujourd'hui accepteront les explications du ministre. Aujourd'hui, il a le
culot de nous présenter un projet de loi où il va dépenser
40 000 000 $ comme s'ils sortaient de sa poche quand cela sort de la poche de
vous, de moi et de toutes sortes de gens qui paient des taxes au Québec,
sans avoir la décence de venir nous dire ici quelles sont les
prévisions budgétaires. Je le demande au ministre qui,
soi-disant, a fait du droit corporatif. Je ne sais pas dans quelle
société il a été impliqué ou qu'il a connue
de sa vie. Je trouve cela extraordinaire qu'un ministre puisse venir nous dire
qu'il y a une seule société normale et raisonnable, avec un peu
de gestion intelligente, qui dépense 40 000 000 $ sans avoir une
prévision budgétaire au moins sur cinq ans, un plan de
développement qui puisse nous dire, à nous les contribuables, ce
que vont être les revenus progressifs pendant cinq ans, ce que vont
être les dépenses d'exploitation, ce que vont être les
pertes ou les profits et à quel point on va retrouver notre argent.
Là, il nous dit: Allez voir les Floralies, cherchez dans le décor
vous-mêmes et, à ce moment-là, ce sera bon ou mauvais, mais
les Floralies ont bien marché, cela a été un succès
formidable et cela aussi, ce sera un succès formidable.
Si c'est comme cela que vous voulez que l'on vote une loi que vous avez
déposée deux jours avant que vous nous demandiez de voter, sans
aucun détail, je crois que c'est un scandale, cette loi 1. Je suis bien
fier d'avoir voté contre cela. Aujourd'hui, je suis encore plus
convaincu que jamais, parce qu'on vient vous demander aujourd'hui de nous
déposer quelques chiffres, même normaux, pour un an et vous ne
pouvez même pas nous dire si le budget va être de 8 000 000 $ ou 9
000 000 $. Vous nous dites que cela dépend des investissements. Les
investissements de qui?
Comment est-ce que le budget de fonctionnement d'une
société que vous formez va dépendre des investissements?
Les investissements de qui? Quel sera le fonds de roulement de la
société? De combien sera le capital?
Le Président (M. Dupré): En terminant, M. le
député, parce qu'il reste à peine 30 secondes.
M. Lincoln: Oui. Quels seront les revenus pendant la
première année, la deuxième année, la
troisième année et la quatrième année quand vous
serez en dehors du pouvoir - espérons-le grandement bientôt - et
qui subira les déficits de cette affaire-là? Vous ne savez
même pas s'il va y avoir des déficits ou des profits et vous
voulez que l'on vote pour cette loi. Je trouve cette loi un réel
scandale, M. le ministre. Vous devriez avoir honte de présenter une loi
sans aucun chiffre à l'appui et de nous dire: 40 000 000 $, parce que je
connais tout, je vais bien faire. J'ai bien fait les Floralies, alors, acceptez
la loi. Je trouve cela terrible de penser que vous puissiez...
Le Président (M. Dupré): Si M. le ministre veut
commencer à répondre, il nous reste une minute.
M. Garon: II nous reste trois ou quatre minutes, M. le
Président, si vous regardez un peu.
Le Président (M. Dupré): Non, non, une minute. Vous
continuerez à...
M. Garon: Je dirais au député de Nelligan que, de
la même façon qu'en 1980 le Parti libéral avait pris le
pouvoir avant le temps, alors, je lui concède qu'actuellement, dans son
imagination, il l'est au pouvoir, mais qu'il se méfie de
l'électorat qui commence à réaliser à quel point ce
serait un désastre de mettre le Parti libéral au pouvoir et qu'il
se rappelle très bien les Jeux olympiques où le succès
administratif du Parti libéral a été tellement mirobolant
que les gens ont su à quelle enseigne se logeait le Parti
libéral. Le maire Drapeau a su aussi, au conseil de ville de
Montréal, à quel point il pouvait se fier sur le gouvernement du
Québec dirigé par M. Robert Bourassa, alors qu'on avait les Jeux
olympiques au Québec. Il a su dans quel scandale l'administration
publique a été traînée lors des Jeux olympiques.
Je peux vous dire, M. le Président, qu'il a été
beaucoup plus fier de deux événements qui se sont passés
à la ville de Montréal alors que le Parti libéral
n'était pas au pouvoir: l'Exposition universelle de 1967 qui a
été un succès mirobolant grâce, sans doute, au fait
que le Parti libéral n'ait pas été au pouvoir à ce
moment-là et les Floralies de 1980, un autre grand succès
international de Montréal parce que le Parti libéral
n'était pas au pouvoir. Or, ceux qui veulent reconnaître des Jeux
olympiques avec le Parti libéral, ils ont le choix de voter pour Robert
Bourassa et ils verront à ce moment-là...
Le Président (M. Dupré): M. le ministre, à
ce stade-ci, je vous arrête.
M. Picotte: Parlez de vos 25 000 000 000 $ de déficit! Ce
serait intéressant de le savoir.
Le Président (M. Dupré): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation ajourne ses travaux
à demain, 10 heures.
(Fin de la séance à 22 h 2)