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(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Vallières): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation reprend ses travaux
portant sur l'adoption des crédits budgétaires 1985-1986 du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation.
Nous en étions à l'étude du programme 2. M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Valiières): Juste avant que vous
interveniez, j'aimerais demander aux membres de la commission de faire des
efforts particuliers pour être présents à l'heure
d'ouverture de nos travaux, afin qu'on évite de perdre continuellement
quinze minutes, parfois même une demi-heure avant le début de nos
travaux. Je ferais appel à votre diligence pour qu'on essaie
d'être le plus ponctuel possible à l'ouverture de nos travaux.
M. Garon: M. le Président, je vous ferai remarquer que
c'est la première fois qu'on est en retard depuis le début de nos
travaux, cette année. Alors, pourquoi dire des choses qui ne sont pas
exactes? Un n'a pas été une demi-heure en retard. C'est le
premier matin où il y a un retard depuis qu'on siège pour
l'étude des crédits cette année.
Le Président (M. Vallières): Je voulais, tout
simplement, indiquer aux membres de la commission, M. le ministre, qu'on peut
commencer à l'heure, donc, faire en sorte qu'on accélère
le rythme de nos travaux. M. le député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, sur la question de
règlement - et je pense que cela va clore la discussion - le
secrétaire m'informe que nous avons commencé quinze minutes en
retard le premier matin et que nous commençons encore quinze minutes en
retard. Ce n'est pas grave, mais sauf que, moi, je vous remercie d'avoir cet
appel et qui s'adresse aux membres de la commission, évidemment. Alors,
je pense bien que le ministre n'a pas à se sentir visé si, de
toute façon, le chapeau ne lui va pas. C'est tout simplement pour qu'on
commence nos travaux à temps, pour ne pas être obligés de
demander au leader du gouvernement de nous rajouter des heures. On sait que
c'est toujours pénible, rendu à la fin, de demander de rajouter
des heures. Merci, M. le Président, de nous l'avoir rappelé.
Financement agricole (suite)
J'aimerais porter ceci à l'attention du ministre. Hier, quand je
parlais du revenu net des agriculteurs qui avait diminué, je lui
mentionnais que ce n'était pas nécessairement l'opinion du
député de Maskinongé, mais que c'était l'opinion
reflétée lors de nos discussions et de nos ententes.
Revenu net des agriculteurs
québécois
M. le Président, j'ai un mémoire de l'UPA, l'Union des
producteurs agricoles du Québec, sur le financement agricole. Je me
permettrai d'en relire quelques lignes: "Les revenus nets agricoles avaient
connu au Québec, comme au Canada, une augmentation importante dans les
années 1973, 1974 et 1975. " Et je dis bien 1973, 1974 et 1975. "Au
cours des années suivantes jusqu'à aujourd'hui, ils sont
demeurés supérieurs au niveau des années soixante. " Il
faut reculer à I960 pour trouver un niveau aussi bas que celui qu'on
connaît. "Mais ils ont fluctué à la baisse en termes
réels par rapport au niveau des années 1973 à 1975, de
sorte que, aujourd'hui, les revenus nets réels sont actuellement, au
Québec, inférieurs de 25 % à ce qu'ils étaient en
1973, 1974, 1975. "
Je voulais tout simplement rétablir les faits en disant que,
évidemment, quand on rapporte des choses comme celles-là, on se
fie à des mémoires écrits par des organismes responsables.
Si ces organismes ne disent pas la vérité dans leur
mémoire ou si ce n'est pas exact... Je prends acte que le ministre nous
dit que ce n'est pas exact, mais je ne voudrais pas que le ministre
prétende que quand on fait des affirmations... Ce sont des affirmations
qui ont été publiées à l'intérieur d'un
mémoire de l'Union des producteurs agricoles, l'organisme
représentant les agriculteurs au niveau provincial.
J'aimerais poser une dernière question au ministre au sujet de ce
programme. On a parlé souventefois de la refonte des lois sur le
crédit agricole. Le ministre a aussi parlé
d'un sommet concernant surtout le financement. J'aimerais demander au
ministre s'il a des nouvelles à nous annoncer au sujet des
différentes lois inhérentes au crédit agricole. Quand aura
lieu la refonte des lois sur le crédit agricole? Quelles sont ses
prévisions dans ce domaine? Y a-t-il eu des contacts qui ont
été faits jusqu'à maintenant? Est-ce qu'il y a un ou des
projets de loi qui doivent être déposés dans un avenir
rapproché pour faire en sorte que cette refonte des lois sur le
crédit agricole soit amorcée dans les meilleurs
délais?
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Garon: M. le Président, j'aimerais d'abord
répondre à la première intervention du
député de Maskinongé pour montrer quel était le
revenu net du Québec par rapport au revenu net canadien. Le revenu net
total des agriculteurs du Québec par rapport au revenu net total des
agriculteurs canadiens, était de 14, 3 % en 1971; de 17 % en 1972; de 11
% en 1973; de 11, 4 % en 1974; de 11, 3 % en 1975; de 12, 8 % en 1976. Cela
veut dire que, du temps du gouvernement libéral de M. Bourassa, le
revenu net des producteurs agricoles québécois par rapport aux
producteurs canadiens variait habituellement autour de 11 % ou 12 %.
Voici la situation avec l'arrivée au pouvoir du Parti
québécois. Ce sont des chiffres globaux concernant tous les
cultivateurs du Québec par rapport à tous les cultivateurs
canadiens. On ne peut pas trouver de meilleure formule. On n'ira pas faire des
"sparages" sur de petites études locales ou des chiffres produits pour
les besoins de la cause. Je parle des chiffres globaux au Canada. Le revenu net
des cultivateurs québécois par rapport au revenu net total des
producteurs canadiens était de 12, 8 % en 1976, de 11 % à 12 % du
temps de Robert Bourassa; en 1977, de 13, 8 %; en 1978, de 15, 1 %; en 1979, de
17, 2 %; en 1980, de 18, 7 %; en 1981, de 14, 2 %; en 1982, de 16 %; en 1983,
de 20, 6 %; en 1984, de 24, 3 %. Le revenu net des agriculteurs
québécois par rapport aux agriculteurs canadiens, si on compare
de 1976 à 1984, a doublé sous le gouvernement actuel par rapport
à ce qu'il était sous Robert Bourassa.
On viendra faire les "sparages" qu'on voudra à partir
d'études locales ou d'études partielles ou des gens qui n'ont pas
de statistiques et qui font des études pour les besoins de la cause.
Moi, je vous donne les statistiques canadiennes, globalement, pour tous les
cultivateurs du Canada et pour tous les cultivateurs du Québec. Vous
voyez que, sous le gouvernement actuel, le revenu net des agriculteurs du
Québec par rapport au revenu net des agriculteurs canadiens a tout
simplement doublé.
Qu'on prenne les chiffres du côté qu'on voudra en
agriculture, seuls les aveugles ne voient pas ou les partisans fanatiques ne
voient pas. L'agriculture québécoise, tous les gens qui regardent
au Canada ce qui se passe ici considèrent que c'est un miracle
économique en termes de développement
accéléré, en termes d'organisation. Les chiffres que je
vous ai donnés hier sur les 21 000 dossiers du crédit agricole
où on parle d'un avoir net qui atteint 63, 8 %, c'est un peu
exceptionnel.
Évidemment, vous aurez toujours des gens qui peuvent vous dire
qu'ils ont étudié quelques cas de la Société du
crédit agricole fédérale qui a fait 75 prêts en onze
mois, mais ce n'est pas révélateur de la situation. Quand on
regarde l'ensemble des dossiers du crédit agricole pour l'ensemble du
Québec, vous remarquez que, pour l'ensemble des emprunteurs, l'avoir net
du temps des libéraux était de 49, 6 % et, du temps du
gouvernement actuel, il est rendu à 63, 9 %. Avec un avoir net qui s'est
accru considérablement sous le gouvernement actuel et un actif qui s'est
accru considérablement - en plus, le pourcentage de l'avoir net est
très élevé; presque les deux tiers des actifs des
agriculteurs sont sous forme d'avoir net - trouvez-moi, dans le secteur
économique au Québec, n'importe quel type d'entreprise qui peut
en dire autant? Vous ne trouverez, selon n'importe quel analyste, aucun secteur
au Québec où vous pourrez parler d'un avoir net de 63, 9 %. Je
peux vous dire que seulement chez les producteurs laitiers, c'est passé
de 53, 5 % à 67, 9 % en termes d'avoir net.
Même dans les autres productions qu'on s'est fait accuser,
notamment par le député de Berthier qui n'est pas ici
aujourd'hui, par le député de Maskinongé, par le
député de Brome-Missisquoi et par le député de
Huntingdon, d'avoir développées de façon
exagérée, je vous dirai que leur avoir net, qui était de
42, 3 % avec 139 000 $ d'actif total, est passé, sous le gouvernement
actuel, à 236 862 $ et à 54 %. Cela, c'est dans les autres
productions que les productions laitières. Sous le gouvernement actuel,
on parle d'une augmentation de l'avoir net de 1 % è 1, 2 % par
année. Si c'est cela, l'endettement, je pense que c'est un endettement
heureux parce que nos agriculteurs n'auront jamais été autant
propriétaires de leur ferme qu'ils le sont actuellement.
On pourra faire des études partielles par des gens qui n'ont pas
accès aux données, mais quand vous avez 21 000 dossiers, que vous
êtes le principal prêteur dans l'ensemble du Québec par
l'Office du crédit agricole et que vous avez des résultats comme
ceux-là, je trouve cela déplorable, au fond, que cette
commission
parlementaire ait passé autant de temps, d'une façon
irresponsable, à mon avis, à essayer de discréditer l'une
des plus grandes institutions québécoises. Je trouve cela
malheureux et épouvantablement mesquin d'avoir essayé de
détruire pour détruire. Parce que les résultats sont
fantastiques à l'Office du crédit agricole et cet office peut se
comparer à n'importe quelle institution de crédit agricole dans
le monde entier.
Quand on veut, pour des fins partisanes, essayer de détruire nos
plus belles institutions, la population jugera éventuellement de cegenre de capharnaum qu'essaie de créer le Parti libéral. Les
résultats sont là, les agriculteurs le savent. Dans le temps de
Robert Bourassa, il pouvait bien y avoir un impôt sur les successions; il
n'y avait pas de successions. Mais, aujourd'hui, avec des actifs moyens de 400
000 $, le gouvernement actuel vient d'abolir l'impôt sur les dons,
l'impôt sur les successions, il vient d'enlever la taxe sur le capital
pour les premiers 300 000 $. J'en ai, justement, parlé hier lors d'une
rencontre avec des agriculteurs ici, à Québec. Nous aurons
l'occasion d'ici le printemps prochain de faire valoir tous ces points pour que
les gens sachent bien ce qui s'est fait sous le gouvernement actuel.
De plus, concernant la conférence socio-économique sur le
crédit agricole, je vous ai répondu à plusieurs reprises.
Vous m'avez posé la question en Chambre, je vous ai déjà
répondu et, si vous le voulez, je vous reporte à la
réponse que je vous ai faite en Chambre il y a quelques jours, c'est la
même.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Le ministre aura beau dire tout ce qu'il voudra, je
n'ai aucune objection à ce qu'il traite les gens de l'UPA et les
organismes responsables qui sont venus nous voir de gars qui font des
"sparages", qui truquent les chiffres et qui disent n'importe quoi. Je suis
même bien heureux que le ministre ait dit tout cela ce matin, parce que,
en fait - il n'a pas l'air de se rendre compte de cela - il répond
justement, aux affirmations que l'UPA, comme organisme, a faites directement.
Je dirai au ministre bien amicalement ceci: Vous savez, chiffres pour chiffres,
M. le Président, je préfère de beaucoup les chiffres de
ceux qui travaillent dans le domaine de l'agriculture aux chiffres du ministre
et même aux chiffres de l'office, dans certaines occasions. Avec les
expériences qu'on a eues, de toute façon, dans le passé,
on s'est fait conter certaines mentenes à certaines occasions; alors,
menteur pour menteur, je fais encore pas mal confiance aux organismes
responsables.
M. Garon: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Vallières): Question de
règlement, M. le député de Maskmongé.
Retrait de propos antiparlementaires
M. Garon: Je pense qu'on est dans une commission parlementaire
et, à mon avis, les gens qui témoignent devant la commission
n'ont pas à se faire traiter de menteurs et particulièrement le
président de l'office. Je demande au député de
Maskinongé de retirer ses paroles. On est dans une commission
civilisée. Quand j'ai dit quelque chose au sujet de la façon dont
vous avez présidé, j'ai retiré mes paroles parce que le
président voulait qu'on protège le décorum de
l'Assemblée nationale et des commissions parlementaires. Je vous
demanderais de faire retirer ses paroles au député de
Maskinongé qui n'a pas à traiter le président de l'office
de menteur.
M. Laplante: Sur la même question de règlement, M.
le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Je sais que le député de
Maskinongé s'apprête actuellement à dire au ministre qu'il
est là seulement comme témoin et qu'il ne peut réclamer
une telle chose, mais cela me surprend, M. le Président, de votre part,
vous qui avez l'oreille très attentive, que vous laissiez, à
titre de président, passer de telles accusations. Je pense qu'il est de
votre devoir, au moment où cela se produit, de rappeler à l'ordre
tout de suite le député qui commet une telle infraction, parce
que c'est assez grave, ce qui vient de se passer là, M. le
Président, et on ne peut pas laisser passer cela. Je vous demande pour
le bon ordre de cette commission de faire retirer ses paroles au
député de Maskmongé.
M. Picotte: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Je vous soulignerai ceci et je vous
réfère aux galées. Vous pouvez aller vérifier
n'importe quand; on peut même suspendre, M. le Président. Je vous
ai dit qu'on s'est fait conter déjà trop de mentenes à
l'intérieur de ces commissions parlementaires. Moi, je n'ai nommé
personne. S'il y a des gens qui se sentent visés, alors, ce n'est pas
mon problème. Je vous dis désormais que, chiffres pour chiffres,
j'ai autant d'occasions de croire à des chiffres
d'un côté comme de l'autre. Pour l'instant, je m'en tiens -
et c'est mon choix de m'en tenir à cela - aux chiffres de l'organisme
responsable qui s'appelle l'Union des producteurs agricoles, et vous ne pouvez
m'enlever mon choix, M. le Président.
M. Beauséjour: Sur la question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Vallières): Je m'excuse, mais je
pense être en mesure de prendre une décision, à moins que
ce ne soit très rapide sur la question de règlement.
M. Beauséjour: C'est très rapide. C'est que le
député de Maskinongé vient de dire qu'il n'a pas
précisé à qui il imputait le fait d'avoir menti ou quelque
chose comme cela. Je voudrais qu'il précise s'il voulait parler de
lui-même ou d'un autre à ce moment-là. C'était de
qui? S'il ne nomme personne, faisait-il allusion à ses propres propos,
quoi?
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le
député d'Iberville. Je vais immédiatement vous indiquer
pourquoi je ne suis pas intervenu. Je vous remercie, néanmoins, des
précisions que vous apportez pour amener les gens à faire
attention aux propos qu'ils utilisent ici. À moins que vous n'exigiez
qu'on retourne aux galées afin de vérifier ce qu'a effectivement
prononcé le député de Maskinongé, je ne l'ai pas
entendu s'attaquer soit à M. le ministre ou au président de
l'office directement. Il a employé des mots de façon plutôt
générale. C'est la raison pour laquelle je ne l'ai pas
invité sur-le-champ - s'il vous plaît, j'ai la parole - à
retirer ses paroles. Par ailleurs, si la commission l'exige, nous pouvons
suspendre nos travaux, vérifier les galées, les analyser et si,
effectivement, le député de Maskinongé a
prêté au ministre ou au président de l'office des
intentions comme celle d'être des menteurs, nous lui demanderons de
retirer ses propos.
M. Picotte: Allons vérifier, M. le Président.
M. Laplante: J'exige, M. le Président, de suspendre les
travaux et de référer aux galées.
Le Président (M. Vallières): Je pense comme vous
que...
M. Laplante: Si réellement les allégations du
député de Maskinongé sont qu'indirectement il traitait de
menteuse la personne qui est là comme témoin, on ne peut pas
accepter cela. Je voudrais que les galées soient relues et
analysées.
M. Picotte: Je suis entièrement d'accord, M. le
Président. Qu'on suspende!
Le Président (M. Vallîères): La commission
suspend ses travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 31)
(Reprise à 11 h 31)
Le Président (M. Vallières): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation reprend ses travaux. Je
veux immédiatement m'excuser tant auprès des fonctionnaires que
des parlementaires du temps que cela a pris avant qu'on puisse recevoir les
galées. Je veux également vous informer que je prends une
décision qui n'amènera de commentaire de la part de personne. Une
fois qu'elle sera prise, on continuera l'étude de nos
crédits.
Nous avons, avec les conseillers en droit parlementaire, relu les
galées. L'interprétation que le président de cette
commission fait des propos qui ont été tenus par le
député de Maskinongé où, hors de tout doute, le mot
"menteur" a été utilisé, c'est que ces propos m'ont
semblé manquer beaucoup de nuance et s'adressaient nécessairement
à quelqu'un sans qu'on ait pu nécessairement identifier la ou les
personnes. Notre règlement à cet effet me paraît
très clair è l'article 35. 7°: "Le député qui a
la parole ne peut se servir d'un langage violent, injurieux ou blessant
à l'adresse de qui que ce soit. " Donc, de qui que ce soit.
Je considère, en tant que président, que ces propos
prononcés par le député de Maskinongé sont
antiparlementaires et, par voie de conséquence, je demande au
député de Maskinongé, pour le bon fonctionnement de nos
travaux et aussi pour l'avenir de nos commissions, de retirer les paroles qu'il
a prononcées tout à l'heure, plus particulièrement
celles-ci: "Menteur pour menteur, je fais encore pas mal confiance aux
organismes responsables. " Je veux indiquer au député de
Maskinongé que je ne l'entendrai pas sur une question de
règlement. Je lui demande, pour la première fois, de retirer les
propos qu'il a tenus.
M. Je député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, je ne sais pas à quel
sujet ou à propos de qui je devrai retirer ces paroles, mais je dois
vous dire, tout simplement, que j'accepte de retirer le mot "menteur" pour dire
que je ne me suis pas fait dire la vérité.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Je veux bien accepter les excuses du
député de Maskinongé, mais
encore là elles sont empreintes d'une
arrière-pensée. "Ne pas dire la vérité", c'est une
connotation du mot "menteur". J'aimerais, pour clore tout débat ici, que
le mot "menteur" soit retiré. Cela a dépassé sa
pensée, point. Cela reste ses affaires à lui, qui lui sont
personnelles. J'aimerais, sans commentaire, que ce soit fait, M. le
Président.
Le Président (M. Vallières): Là-dessus, je
pense qu'il est d'usage - les gens autour de la table le savent - que, quand
les députés ont à retirer des paroles et que la
présidence le leur demande, ce doit être fait sans commentaire. Je
demande tout simplement au député de Maskinongé de retirer
les propos qu'il a tenus sans commentaire.
M. Maltais: M. le Président, j'ai une question de
règlement.
Le Président (M. Vallières): Non! J'ai dit que je
n'accepterais pas de question de règlement. Ma décision est
très claire. Dans mon esprit, c'est très clair, le
député de Maskinongé doit tout simplement retirer les
propos qu'il a tenus, sans commentaire.
M. Picotte: M. le Président, je n'ai nommé
personne, mais je retire ces paroles-là, "menteur pour menteur". Mais je
ne me suis pas fait dire la vérité. Voila!
Le Président (M. Vallières): Merci. Très
bien! Là-dessus, nous continuons l'exercice que nous avions entrepris.
Encore une fois, je m'excuse énormément des délais qui
sont inhérents à une pareille demande de galées.
J'espère qu'un jour on pourra corriger cela. Je remercie le
député de Maskinongé et ceux qui ont soulevé la
question de règlement afin que les travaux de cette commission soient le
plus possible empreints de sérénité et de sages
discussions.
Nous revenons au programme 2. Demandes d'intervention des
députés. Est-ce que le programme 2 est adopté? Le
programme 2 porte sur le financement agricole. Nous y retrouvons huit
éléments, dont le crédit agricole. M. le
député d'Arthabaska.
Refinancement des prêts de la
Société du crédit agricole
M. Baril (Arthabaska): J'aimerais savoir, M. le Président,
si le ministre peut nous dire où en est rendu le dossier - je vais
appeler cela de même - du rachat des prêts fédéraux
à la société. Aux environs des fêtes, je sais qu'il
y avait eu une politique disant que le gouvernement autorisait l'office - je ne
sais pas si c'est le bon terme - à racheter les prêts
supérieurs à 5 %, je pense, de mémoire.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Garon: M. le Président, nous avons annoncé cette
mesure au mois de novembre à la suite d'une décision du Conseil
du trésor du 7 novembre 1984. Par la suite, le 15 janvier 1985, le
ministre de l'Agriculture du Canada a annoncé qu'il réduisait les
taux d'intérêt excédant 14 % à 12, 75 %. Il nous
avait fait part qu'il regardait dans cette direction au cours d'une
conférence fédérale-provinciale qui avait lieu au mois de
décembre. J'ai le sentiment très net que la décision du
gouvernement du Québec que nous avions annoncée au mois de
novembre de refinancer à l'Office du crédit agricole les
emprunteurs de la 5ociété de crédit agricole
fédérale quand l'écart des prêts moyens était
de plus de 5% - ceci veut dire qu'à ce moment-là, si on
prêtait à peu près à 7, 75 %, 8, 75 %,
l'écart de 5% arrivait à peu près à 12, 75 % - a
incité le gouvernement fédéral à baisser son taux
à 12 3/4 %. À la suite de cette annonce du gouvernement
fédéral, la 5ociété de crédit agricole
fédérale a attendu les demandes des emprunteurs pour
réétudier les différentes demandes qui seraient
présentées.
Maintenant, un grand nombre des gens qui étaient à la
Société du crédit agricole fédérale lui ont
demandé d'étudier leur prêt pour pouvoir
bénéficier du prêt à 12, 75 %. Actuellement, nous
avons eu à l'Office du crédit agricole 23 demandes; dix
prêts ont été acceptés; trois ont été
refusés et les autres sont en cours. De plus, on s'attend que,
dès que la société fédérale aura rendu ses
décisions concernant ces emprunteurs qui ont fait des demandes
auprès d'elle... Il y avait 1000 personnes qui avaient des prêts
dans ces catégories très élevées et il resterait
environ 150 cas à traiter actuellement auprès de la
société fédérale. Alors, on s'attend, lorsque la
société fédérale aura terminé de traiter ces
cas, de voir arriver un certain nombre de demandes auprès de l'Office du
crédit agricole du Québec.
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
demandes d'intervention? M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: Est-ce que le ministre pourrait nous dire, en ce
qui concerne les banques de terre, quels montants ont été
investis au cours de l'année, dans quel domaine, dans quelle
région surtout et quelle sorte de lopin? J'aimerais avoir des
explications là-dessus, s'il vous plaît. Ce serait
intéressant de savoir quelles sont les superficies qui ont
été acquises, si ce sont seulement des lopins ou si ce sont
de
grandes étendues de terre.
M. Garon: J'aimerais terminer, pendant que les fonctionnaires
regardent l'état de la situation dans les banques de terre, et
répondre au député d'Arthabaska, adjoint parlementaire au
ministre de l'Agriculture, que vous savez qu'au fond la société
fédérale par sa décision a eu pour effet de rendre
inadmissibles plusieurs personnes qui auraient été admissibles au
crédit agricole du Québec, parce qu'en baissant les taux de ceux
qui étaient au-dessus de 14 % à 12, 75 % et vu que le taux
d'intérêt de l'office était à environ 8 %, à
ce moment-là, cela ramenait en bas de 5 % un grand nombre de personnes
qui, normalement, auraient eu accès à la mesure du crédit
agricole du Québec. Par l'adoption de la mesure par le gouvernement
fédéral, leur prêt se trouve à être
ramené en bas de 5 % et ils ne peuvent plus faire leur demande à
l'Office du crédit agricole du Québec. C'est simplement quand on
aura traité tous ces prêts que ceux qui n'auront pas
été dans le cadre de la mesure du gouvernement
fédéral pourront faire appel au crédit agricole du
Québec. Alors, pour être bien clair, c'est cela, la situation.
M. Baril (Arthabaska): Est-ce que cela veut dire que ceux qui
auront bénéficié de la nouvelle mesure
fédérale, si toutefois le gouvernement du Québec
décide de modifier son pourcentage ou d'amender sa dernière
décision, n'auront pas le droit de revenir ou de profiter de la mesure
de l'office davantage?
M. Garon: À ce moment-là, ils sont à moins
de 5 %, à moins que le taux d'intérêt ne baisse. Alors, ils
pourraient tomber à plus de 5 % encore. Maintenant, ce qui arrive aussi,
c'est que le nombre de personnes qui ont été, par le fait de la
décision du gouvernement fédéral que nous pensons
être une conséquence de la décision du gouvernement du
Québec... Ceux qui sont peut-être entre 3 % et 4 % d'écart
sont maintenant très nombreux, parce que tous les emprunteurs qui
étaient au-dessus de 14 % -je parle à peu près de 1000
emprunteurs à la société fédérale qui
étaient au-dessus de 14 % - vont être ramenés à 12,
75 %, sans compter tous ceux qui étaient dans un écart qui
était entre 4 % et 5 %. Ceci veut dire pour le gouvernement du
Québec qui a maintenant l'écart... Le but du Conseil du
trésor, quand il a demandé de limiter cette mesure à ceux
qui avaient un écart de plus de 5 %, était de couvrir ceux qui
étaient le plus en situation difficile. Mais là, si on regarde
ceux qui sont entre 4 % et 5 %, on ne parle plus d'un petit nombre, on parle
d'un très grand nombre d'agriculteurs, parce que, par le fait de cette
mesure, ils ont été ramenés à un taux beaucoup plus
bas. Là, il s'agirait d'un grand nombre d'agriculteurs, ce qui voudrait
dire, à ce moment, qu'il faudrait mettre un grand nombre des ressources
de l'office sur des dossiers comme ceux-là au détriment d'autres
emprunteurs de l'Office du crédit agricole. (11 h 45)
M. Baril (Arthabaska): Vous êtes pratiquement en train de
faire la démonstration que la société ou le gouvernement
fédéral est en train de vouloir refiler la plupart de ses cas
à l'office.
M. Garon: Non. C'est qu'elle a des cas antérieurs, mais
elle ne prête plus beaucoup actuellement. Elle a très peu d'argent
pour prêter et il y avait des cas antérieurs de clients de la
société fédérale.
M. Baril (Arthabaska): Si ce que vous venez de dire s'applique,
les emprunteurs actuels de la société, c'est ceux-là que
l'office... Admettons que Je Conseil du trésor dise que ce seraient ceux
qui ont 4, 5 % ou 5 % de différence dont on décide de
réétudier le cas, cela voudrait dire que la société
pourrait encore diminuer de 0, 5 % et à la longue elle refilerait tous
ses emprunteurs actuels à l'office.
M. Garon: Oui, mais je ne pense pas qu'elle fasse cela parce
qu'elle vient d'annoncer des augmentations de taux. Elle ne peut pas prendre
une mesure uniquement pour le Québec. Elle doit le faire pour l'ensemble
du Canada. Je ne pense pas qu'elle fasse cela dans une perspective de refiler
ses cas à l'office parce qu'à ce moment il y aurait des effets
dans les autres provinces du Canada où il n'y a pas d'Office du
crédit agricole.
Le Président (M. Vallières): Si c'est
terminé, on pourrait peut-être revenir à la question du
député de Saint-Hyacinthe.
Une voix: Oui.
La banque de terres
M. Garon: Actuellement, il y a un certain nombre de dossiers
à l'étude. Il y a trois dossiers dans lesquels il y a une
décision qui va être prise incessamment et deux autres dossiers
dont les prix sont en négociation, ce qui veut dire au total cinq
dossiers majeurs...
Une voix: Dans le cas de Saint-Hubert.
M. Garon: C'est parce qu'il s'agit de grands ensembles d'acrage
sur spéculation. Cela fait à peu près 1700 hectares, ce
qui veut dire autour de 3000 acres dont le cas est en voie de règlement
actuellement, mais
il y a une question de prix à déterminer. Alors, l'office,
actuellement, en travaillant avec la banque de terres arables, travaille
surtout sur des grands ensembles à remettre en exploitation
agricole.
Le Président (M. Vallières): Peut-être, M. le
ministre, une question de précision là-dessus. La superficie
totale qui a été récupérée par le
ministère au moment où on se parle serait de quel ordre?
M. Garon: La banque avait été annoncée au
début de l'automne. Il y a des transactions qui sont en cours et qui ne
sont pas terminées, où il y a des propositions. Il y a des gens
qui sont venus voir. Ils ont présenté des terrains qu'ils sont
prêts à vendre à la banque de terres, surtout des grands
ensembles de terres qui avaient fait l'objet de spéculations. C'est une
question d'offres et de contre-offres pour fixer le prix. S'il y a entente au
sujet du prix, il y aura plusieurs dossiers qui vont être
réglés au cours des prochaines semaines.
Une voix: Vous semblez...
M. Garon: Et quand on recommence à zéro, il faut
accumuler les dossiers. L'office a commencé à l'automne. En
établissant la banque de terres, il faut commencer à monter des
dossiers. C'est comme n'importe quoi, une fois que ce sera commencé, il
va y en avoir régulièrement. Actuellement, je vous mentionnais
les plus gros dossiers, cinq gros dossiers qui représentent près
de 3000 acres.
M. Dupré: Est-ce que vous avez l'intention de favoriser
ces grands ensembles ou s'il y aura aussi - je pense que c'est très
important - des lopins de terre à gauche et à droite qui
pourraient être remis en état de culture? Je comprends que
c'est...
M. Garon: On a identifié un ensemble de grands espaces en
friche ou sous spéculation ou qui ne font pas de production agricole. On
calcule que cela va être plus facile de faire une transaction, par
exemple, avec des gens qui ont des ensembles considérables, pour
remettre en vente ces terres.
M. Dupré: Mais, je ne sais pas s'il n'y aurait pas
moyen...
M. Garon: Si on s'embarque dans un paquet de petites
transactions...
M. Dupré: Oui.
M. Garon:... c'est-à-dire qu'on va... Comme la banque de
terres est faite dans le cadre du développement de la production
céréalière, on ne peut pas acheter de petits lopins. Il
faut d'abord travailler avec de plus grands ensembles pour les mettre en
valeur. Cela ne veut pas dire, par exemple, que, quand l'office va acheter un
grand ensemble, qu'il va le maintenir comme grand ensemble. Il pourra le vendre
pour consolidation des agriculteurs, des céréaliculteurs actuels,
ou encore diviser cela en un certain nombre de fermes rentables. Mais,
actuellement, l'office travaille essentiellement sur des ensembles d'acrage qui
sont assez importants.
M. Dupré: Mais, est-ce qu'il y aurait lieu, même si
c'est peut-être un peu plus de travail... Il y en a plusieurs, surtout
parmi la relève agricole, qui aimeraient avoir la possibilité de
louer une terre ou deux. Je comprends que ce sont de plus petites
quantités, que c'est un peu plus de travail. Mais n'y aurait-il pas
moyen de faire un peu plus de... Même si elle a été
annoncée à l'automne, c'est déjà en marche - j'en
suis ravi parce que c'était dans les projets lorsque je suis
arrivé ici. Mais je pense qu'on rendrait un grand service à la
relève agricole en travaillant sur des terrains présentant un peu
moins de superficie mais qui pourraient permettre à certains producteurs
de rentabiliser leur exploitation avec certaines marchineries, en ayant une
terre ou deux. Il y a une partie du travail qui est tout de même
importante. On vient de finir un travail sur la relève agricole.
Souvent, l'office dit que ce serait rentable si... Vu que les gens ne peuvent
pas acquérir de terrains à cause du prix, si au moins on pouvait
leur en louer une certaine partie, je pense qu'on rendrait un service important
à la relève agricole. Je comprends que cela fait partie du
projet, mais j'aimerais qu'on mette un peu plus l'accent là-dessus. Une
fois que le programme est lancé, cela fait un petit boom. Vous avez
l'air de travailler pour la grande culture. Je suis entièrement d'accord
sur le fait que cela prend des terrains considérables. En tout cas, je
tiendrais à ce que... Je vous demande si c'est possible de faire un
genre de publicité ou...
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Garon: On n'a aucune objection sauf que les offres pour
l'acquisition de terrains par la banque de terres viennent principalement de
gens qui ont détenu des terres sous spéculation durant des
années, qui se rendent compte que la protection des terres fonctionne
depuis 1978, que c'est une mesure qui a des chances de demeurer et qui sont
intéressés à se départir de terres qu'ils ont
acquises ou qu'ils ont consolidées ou qu'ils ont regroupées pour
des fins spéculatives au cours des années antérieures
à 1978. Par ailleurs, ce que vous proposez
n'est pas exclu. II faut avoir des propositions. C'est dans ce cadre que
la loi travaille.
Concernant la relève, il faut faire attention. Beaucoup de gens
laissent entendre qu'il y a un manque de relève; il n'y a pas de manque
de relève au Québec, actuellement. Au contraire, le nombre des
agriculteurs ne diminue plus au Québec. S'il a quelque chose, il est en
très grand rajeunissement. On n'est pas, actuellement, â une
époque de vieillissement de la population agricole, mais à une
période de rajeunissement, très rapide, très
accélérée de la population agricole. Le niveau de la
relève, quand on parle de l'administration du gouvernement Bourassa et
l'administration des dernières années, le nombre
d'établissements par année s'est accru d'environ 25 % à 30
% par année. Actuellement, quand on parle de vie de l'agriculteur qui
peut être de 30 ou 35 ans, sur le plan de la relève actuelle, qui
se situe autour de 1300 établissements par année, on ne peut pas
dire qu'il n'y a pas la relève... Il y a une relève suffisante
pour maintenir l'agriculture au Québec.
Maintenant, si on parle de développement de nouvelles
productions, il y a beaucoup de jeunes qui s'établissent dans des
nouvelles productions, également, et qui permettent de faire la
diversification de l'agriculture. Mais c'est évident que les gens sont
toujours intéressés à espérer de nouvelles mesures
plus alléchantes et meilleures pour les agriculteurs.
Au sujet de la relève, elle se fait très bien,
actuellement, au Québec. La classe agricole connaît un
rajeunissement d'année en année.
M. Dupré: La loi ne nous permet pas d'exproprier. Je sais
qu'elle ne nous permet pas d'exproprier et je trouve cela un peu malheureux.
Dans ma région, il y a certaines petites terres qui sont très
intéressantes mais, parce que cela avait été acheté
pour de la spéculation, ta friche est en train de prendre
là-dessus. Je pense qu'il y a une bonne partie de sol qui est encore,
j'appelle cela gaspillée, en tout cas, qui pourrait servir pour des
années.
M. Garon: II faut être prudent là-dedans, parce que
si on agit trop rapidement... Si vous avez vu un article qu'il y avait hier
dans la Presse et qui se référait à une étude de
l'INRS, cinq ans après la Loi sur la protection du territoire agricole,
on parlait des bienfaits de la Loi sur la protection du territoire agricole et
des milliers d'acres qui ont été mis en culture. Il ne faut pas
que ce processus de remise en culture de l'acrage qui était sous
spéculation se fasse d'un coup sec, parce qu'il pourrait y avoir une
déstabilisation du marché des terres agricoles au Québec.
S'il y avait une déstabilisation du marché, quand on pense
à la valeur des terres qui doit avoir une certaine stabilité au
point vue des garanties qu'elles offrent lorsque les cultivateurs empruntent,
il pourrait y avoir des problèmes.
Actuellement, au Canada, je dirais que le marché des terres le
moins fluctuant, c'est au Québec. Le marché des terres,
actuellement, au Québec, est un marché... Je comprends que les
gens, parfois, pour des fins d'exposés, laissent entendre que la valeur
des terres a baissé radicalement; ils prennent des chiffres pour le
Canada. Pour le Québec, ce n'est pas la même situation. Le
marché des terres n'a, à toutes fins utiles, pas bougé. Le
marché des terres est très stable et, s'il fallait, par les
opérations de la banque de terres, procéder trop rapidement pour
acquérir des terres et les remettre en vente, s'il y avait une offre
trop soudaine de terres, cela pourrait avoir pour effet de faire modifier le
marché des terres. Cela pourrait être malsain.
C'est pourquoi, quand vous regardez l'étude qui a
été faite sur la protection des terres agricoles, vous voyez
qu'il y a une mise en valeur rapide des terres agricoles au Québec, mais
il faut être prudent dans le rythme auquel on le fait.
Le Président (M. Vallières): Nous sommes à
midi. Nous avions convenu de terminer nos travaux à midi. Est-ce que les
membres de la commission désirent que nous continuions sur le programme
2 quand on reprendra nos travaux ou est-ce que nous procédons à
l'adoption immédiate des divers éléments du programme
2?
M. Baril (Arthabaska): Quant à moi, M. le
Président, nous avons entendu l'office pendant toute une journée
sur, peut-être, quinze jours et je crois qu'on a pu discuter en
profondeur de tous les programmes administrés par l'office. Je pense
que, de ce côté-ci de la table, on serait d'accord à ce
qu'on passe au programme 4, je pense?
Le Président (M. Valhères):... à ma gauche.
Le programme 2 et ses divers éléments sont donc adoptés?
Adopté.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 heures)