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(Quinze heures quarante et une minutes)
Le Président (M. Vallières): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation reprend ses travaux
afin d'étudier les crédits budgétaires du ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec
pour 1985-19B6. Les membres de cette commission pour la présente
séance sont les suivants: M. Baril (Arthabaska), M. Beaumier (Nicolet),
M. Beauséjour (Iberville), M. Dubois (Huntingdon), M. Dupré
(Saint-Hyacinthe), M. Houde (Berthier), Mme Juneau (Johnson), M. Laplante
(Bourassa), M. Le Blanc (Mont-nnagny-L'Islet), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Maltais (Saguenay), Mme Saint-Amand
Qonquière), qui remplace M. Mathieu (Beauce-Sud), M. Picotte
(Maskînongé) et M. Vallières (Richmond),
Là-dessus, je veux indiquer aux membres de la commission que nous
en étions rendus au programme 3. Je profite de l'occasion pour saluer
les nombreux fonctionnaires qui accompagnent le ministre et leur souhaiter un
bon après-midi en notre compagnie.
Nous entreprenons immédiatement l'étude du programme 3 et
de ses différents éléments. Une demande
d'intervention?
Aide à la production agricole
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Merci, M. le Président. Au programme 3, Aide
à la production, nous avons eu, à un moment donné, dans
l'échantillonnage du programme, une note indiquant qu'il y aurait eu des
crédits périmés ou des crédits qui auraient
été transférés concernant le programme pour pertes
de fourrage subies en 1983 par les producteurs évaluées à
près de 4 000 000 $. Combien y a-t-il de crédits
périmés dans ce programme? Est-ce que cela a été
transféré uniquement au programme pour pertes de récolte
ou s'il y a eu d'autres crédits transférés è
d'autres assurances, soit assurance-stabilisation ou
assurance-récolte?
M. Garon: Dans le programme 3, le total des crédits
périmés est de 12 000 000 $. Il n'est pas d'environ 20 000 000 $.
En 1983 on a utilisé 4 000 000 $ pour les pertes de fourrage subies par
les éleveurs. Quant aux raisons pour les crédits
périmés, dans le programme ASAC - assurance-santé animale
contributoire de 1 800 000 $, on avait prévu 1 000 000 $ pour la
médecine vétérinaire préventive et, comme la
conférence socio-économique a eu lieu en février et que le
programme a été mis en vigueur en mars, lorsqu'on a
commencé on pensait faire la conférence à l'automne... Le
document de consultation a été refait à plusieurs reprises
parce que, c'est évident, quand on consulte sur un sujet délicat
comme celui-là, il faut mettre assez de points pour la discussion sans,
par ailleurs, déborder du sujet. Il y a eu 1 000 000 $ qui n'ont pas
été dépensés parce que le programme de la
médecine vétérinaire préventive a commencé
à fonctionner dans le cours de l'année, mais le budget est
resté là.
Maintenant, là où il y a eu des crédits importants
de périmés, cela a été dans le programme
d'entreposage des fumiers pour bovins laitiers, où on avait prévu
un programme beaucoup plus important, et 5 700 000 $ n'ont pas
été dépensés pour la raison suivante. Le
règlement de l'Environnement a été adopté plus tard
qu'on avait pensé. Il a été approuvé le 4 septembre
1984. C'est évident que les gens, avant d'utiliser ce programme, ont
attendu que le programme de l'Environnement soit adopté pour voir
quelles seraient les normes à suivre dans la construction de leurs
équipements pour entreposer le fumier. Le programme a commencé
à fonctionner seulement à l'automne; comme le règlement a
été adopté le 4 septembre, le temps de faire les plans et
tout cela, on se retrouvait au mois d'octobre. C'est pourquoi il y a peu
d'argent qui a été utilisé dans ce programme.
Évidemment, quand on a un budget c'est qu'on anticipe qu'on va
pouvoir l'utiliser, mais on dépend de différentes contraintes;
cela a été plus long qu'on avait prévu pour l'adoption de
ce programme. Un des raisons c'est parce que le ministère de
l'Environnement poursuivait des consultations avec l'Union des producteurs
agricoles.
Ensuite, il y a eu un montant de 2 974 000 $ au budget
d'opération. Ces
crédits périmés sont des économies en frais
d'administration. Dans ce cas, ce sont les résultantes d'une bonne
administration. Entre autres, compression des effectifs et baisse du taux
prévu pour l'indexation des salaires, 1 243 000 $. Autres
dépenses de fonctionnement, 825 000 $. Gel des crédits, 906 000
$. Ainsi, on a économisé près de 3 000 000 $ dans
l'administration de nos programmes; sur l'administration, non pas sur les
subventions aux cultivateurs. Ensuite, les dépenses
réalisées pour le programme d'aide à l'industrie des
chevaux de course ont été inférieures aux
prévisions, car les paris effectués ont été
moindres que prévus; 1 500 000 $, à ce point. C'est
évident qu'en temps de période économique difficile les
gens gagent peut-être un peu moins. Résultat, il y a des
crédits périmés; c'est la résultante de paris
effectués qui étaient moindres que prévus. Les demandes
d'aide pour le programme Sol-Plus ont été inférieures aux
projections de 3 800 000 $. C'est l'explication des crédits
périmés. Nous avons utilisé 4 000 000 $ en virements pour
les pertes de fourrage.
M. Picotte: Les crédits périmés sont-ils
retournés au fonds consolidé ou s'ils ont été
utilisés à d'autres fins dans d'autres programmes? Non?
M. Garon: Ils vont au fonds consolidé.
M. Picotte: Au fonds consolidé. Dans le programme d'aide
aux structures d'entreposage des fumiers pour les bovins laitiers, est-ce qu'il
y a eu - même si c'est arrivé à l'automne tard - certaines
sommes d'argent dépensées là-dedans ou si on ne lui a pas
touché du tout? Y a-t-il eu certaines sommes d'argent
dépensées sur le montant qu'on prévoyait? On n'a pas
utilisé d'argent du tout dans ce programme?
M. Garon: On a utilisé 300 000 $. M. Picotte: 300 000
$.
M. Garon: À toutes fins utiles, au mois d'octobre.
M. Picotte: Y a-t-il beaucoup de demandes dans ce domaine? Vous
avez une prévision pour combien cette année selon les demandes
que vous avez reçues?
M. Garon: Jusqu'à maintenant, une compilation plus
récente me dit qu'il y a eu 122 demandes pour 400 000 $, pas 300 000 $,
400 000 $. Il n'y a pas encore de compilation...
M. Picotte: II n'y a pas encore de compilation,
c'est-à-dire qu'il y a des demandes d'entrées, mais le nombre
n'est pas encore compilé. D'après vous, le programme a-t-il l'air
de satisfaire les gens? Est-ce que les gens veulent l'utiliser?
M. Garon: On va le savoir un peu plus tard, parce que l'UPA a
recommandé de ne pas se conformer aux normes de l'Environnement s'il n'y
a pas de subvention à 90 %. On va voir si c'est suivi ou non. Je peux
vous dire, par ailleurs, que le cas de la médecine
vétérinaire préventive va au-delà de toute
prévision. Cela va no 1. Le programme de médecine
vétérinaire va très bien.
M. Picotte: Vous disiez que l'UPA faisait la demande d'une
subvention à 90 %; ce que le ministère offre présentement
est évalué à quel pourcentage?
M. Garon: 35 %.
M. Picotte: 35 % Cela veut dire qu'uniquement dans ce domaine, si
le gouvernement allait à 90 %, ce serait phénoménal le
nombre de millions qu'il faudrait.
M. Garon: C'est 35 %, jusqu'à 5000 $. C'est une mesure qui
est équivalente à ce qui est proposé en Ontario.
Là-dedans, il ne faut pas être trop incitatif; notre
appréciation des choses est qu'il faut aider les agriculteurs sans avoir
un programme qui va être incitatif à bâtir des
équipements trop gros. Je peux vous dire qu'au début de la
semaine j'ai eu l'occasion de faire un bout en hélicoptère, comme
j'en aurai l'occasion encore demain et j'ai pu passer au-dessus des endroits
où il y a des fosses à fumier et différents
équipements; j'ai pu me rendre compte que la situation est
considérablement améliorée en termes de fosses et de
citernes. J'ai pu vérifier parce qu'il y avait quelqu'un avec moi qui
connaissait le domaine, comme, demain, j'aurai aussi quelqu'un qui
connaît le domaine. Cela me permettra de voir l'évolution. Je peux
vous dire qu'il y avait un grand nombre de citernes qui étaient vides,
c'est-à-dire que le purin avait été épandu sur les
terres.
M. Picotte: Quand vous parlez d'une intervention d'environ 35 %
jusqu'à 5000 $, combien coûte, par exemple, un fosse dans le
domaine des fumiers pour bovins laitiers?
M. Garon: Cela varie tellement, M. Picotte: En moyenne?
M. Garon: Je ne veux pas faire de moyenne parce que cela ne
serait pas significatif. Les gens peuvent utiliser des lagunes qui
coûtent très bon marché puisqu'elles sont un peu
l'équivalent d'un trou
dans la terre; les données techniques ont démontré
que dans différents sols il y a une "colmatation" qui demande des
investissements très peu élevés. Maintenant, d'autres sont
des équipements en ciment et coûtent plus cher. Il peut y avoir
différents types de travaux effectués pour les mêmes fins.
Cela dépend de la façon.
M. Picotte: Quant aux lagunes, cela peut-il vouloir dire que
c'est en deçà de 5000 $ finalement?
M. Garon: Ah oui, pour une lagune; 5000 $ de subvention, c'est
pour des travaux de 15 000 $.
M. Picotte: C'est 35 % du montant...
M. Garon: Oui. Si on dit 5000 $ de subvention, cela veut dire que
les travaux peuvent aller jusqu'autour de 15 000 $ parce qu'on paie
jusqu'à 35 % en subvention. À 15 000 $, cela fait un bon
trou.
M. Picotte: En ciment, c'est sûrement... M. Garon:
Le trou est moins grand.
M. Picotte: En ciment, c'est environ de 20 000 $ à 25 000
$.
M. Garon: Là-dedans, on n'essaie pas d'encourager à
faire de très gros investissements. On peut faire une plateforme qui va
être efficace. On souhaite que les gens la fassent non pas en
investissant la plus grande quantité d'argent possible parce qu'il est
évident que cela affecte la rentabilité de la ferme selon les
montants investis. On souhaite que les équipements correspondent aux
besoins, uniquement.
M. Picotte: Quand on parle, puisque on est dans ce domaine... On
entend souvent des revendications concernant la dépollution de la
rivière L'Assomption, on fait référence souventefois
à une concentration de producteurs de porc, une bonne concentration de
producteurs de porc. Le type d'intervention du ministère, est-il de la
même forme que quand on parle d'un programme comme celui qu'il y a dans
le bovin laitier? Est-ce que le ministère n'a pas pensé à
un moment donné à faire une intervention peut-être plus
marquée du côté de la rivière L'Assomption ou des
agriculteurs qui sont situés en bordure de la rivière
L'Assomption? Il est arrivé qu'on fasse souvent référence
à cela. Le ministre peut-il me dire si finalement, pour la
rivière L'Assomption ou une autre rivière, le type de pollution
n'est pas seulement... C'est bien sûr, on sait qu'il ne faut pas trop
mettre l'accent sur le genre de pollution qui est amenée par
l'agriculture non plus.
M. Garon: Moi, je dirais que dans le cas de la rivière
L'Assomption... Disons tout d'abord que le ministère de l'Agriculture
n'a jamais donné une subvention ou une aide quelconque à un
agriculteur qui n'avait pas son permis de l'Environnement. Il est
évident que tous ceux qui font des commentaires sur la question... Ce
n'est pas toujours su, parfois on attaque injustement le ministère,
parce que je n'administre pas les permis de l'Environnement. Toutes les
subventions que j'autorise ou que l'Office du crédit agricole autorise,
des subventions ou des aides financières à la construction, dans
tous les projets, il est demandé d'être en règle avec la
Loi de l'environnement pour avoir un permis et avec la Loi sur la protection du
territoire agricole. Pour toutes les lettres d'offres, toutes les
autorisations, c'est exigé. Si après, dans la rivière
L'Assomption, il y a eu tant de permis d'émis...
Il y a bien des théories là-dessus. Il y a des gens qui
disent: On peut étendre tant de fumier, d'autres, tant de fumier, sauf
qu'à chaque fois que quelqu'un demande un permis il doit dire à
quelle place il va étendre son fumier. C'est au ministère de
l'Environnement de vérifier, surveiller ou policer, c'est-à-dire
de dire: Telle personne a un permis. Elle doit étendre du fumier
à tel endroit. Est-ce que c'est fait ou si ce n'est pas fait? Ce n'est
pas le ministère de l'Agriculture qui fait cela.
Ce que nous déplorons, au fond, c'est que dans le secteur, quand
on parle de pollution par le fumier, il ne s'agit pas de récalcitrants,
ou de contrevenants qui sont très nombreux; il suffit de quelques
individus qui contreviennent à la loi de l'environnement pour que tout
le monde soit accusé. Dans le secteur de la rivière L'Assomption,
c'est évident qu'il y a une infime minorité qui contrevient aux
règlements de l'Environnement mais, quand il y a des analyses qui sont
faites dans l'eau de la rivière et qu'on découvre qu'il y a tant
d'azote, les gens peuvent dire: II y a eu tant d'azote dû à du
fumier animal. Il faut dire aussi qu'il y a bien des municipalités;
j'aimerais savoir où elles envoient leurs égouts. Il faudrait
peut-être faire un inventaire des fosses à purin qui peuvent aller
dans les rivières, mais il faudrait aussi regarder les tuyaux
d'égout des municipalités qui, elles, le font, mais d'une
façon réglementaire. Mais, au bout, cela fait le même
produit dans la rivière. Dans le cas de la rivière L'Assomption,
il n'y a aucun agriculteur là qui n'a pas eu son permis, que je sache.
S'il y en a qui n'ont pas eu leur permis et qui "opèrent", ils devraient
être arrêtés; s'il y en a qui ne respectent pas leur permis,
ils devraient être poursuivis pour ne pas avoir respecté leur
permis. Dans les municipalités où on dit qu'il y a surplus
d'épandage par rapport à la capacité de
résorption des sols, il devrait y avoir des mesures
exceptionnelles, sans doute, à prendre pour faire en sorte que tout le
fumier qui est disponible puisse être étendu aux bons endroits,
sinon il faudra qu'il y ait moins de fumier. (16 heures)
M. Picotte: Je suis entièrement d'accord avec le ministre
en disant qu'il faudrait aller vérifier dans les municipalités
à quel endroit on envoie les égouts de la municipalité,
où cela se déverse et tout cela. C'est tellememt vrai que
dernièrement j'entendais à la radio qu'il y a même un maire
de cette région, je pense que c'est le maire de Saint-Esprit, qui a
été condamné pour avoir déversé son purin ou
son lister de porc dans la rivière L'Assomption. Alors, ce serait
surprenant de remarquer comment cela est traité dans sa
municipalité.
Est-ce qu'il y a beaucoup d'agriculteurs... J'imagine qu'il doit y avoir
un grand nombre d'agriculteurs qui ont des droits acquis avant certaines
réglementations, je suppose. Cela doit être une source
aussi...
M. Garon: Des droits acquis, si je comprends ce dont vous voulez
parler, il peut s'agir de droits acquis à la production lorsqu'un
règlement entre en vigueur, par exemple. Si vous éleviez à
ce moment-là tant de porcs, vous avez un droit de continuer à
produire la même quantité de porcs. Mais cela ne veut pas dire que
vous avez le droit de les produire sans aucune conformité avec le
règlement de l'Environnement, ce qui veut dire que, dans le fond, vous
avez droit à tant de porcs, mais à condition de respecter les
règles de l'Environnement.
M. Picotte: Oui, je suis entièrement d'accord, mais il y a
peut-être à ce moment-là un peu plus de tolérance
dans le sens que la norme n'est pas respectée forcément
obligatoirement parce que le type va produire ce qu'il doit produire.
M. Garon: Le sous-ministre qui est avec moi, M. Bertrand, me dit
qu'il a déjà posé la question aux gens de l'Environnement.
Il dit qu'il n'y a pas plus de tolérance, parce que cela fait
déjà plusieurs années que le règlement de
l'Environnement est en application. Alors, ceux qui avaient des droits acquis
à une certaine production ont dû se conformer au cours des
années aux règles de l'Environnement. Il n'y a pas plus de
tolérance à leur endroit qu'à d'autres, me dit-on.
M. Picotte: Vu qu'il y a eu un transfert de budget concernant la
perte de fourrage en 1983 pour les agriculteurs, je me demande si on ne
pourrait pas permettre à certains députés - je sais que
Mme la députée de
Jonquière est ici - de poser certaines questions au sujet de ce
programme. Est-ce que le ministre accepterait de répondre à
l'intérieur du programme 3, étant donné qu'il y a eu une
intervention?
M. Garon: Sur les pertes de fourrage? M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Vallières): C'est inscrit au
programme 4, cependant. C'est cela?
M. Garon: Cela m'embête parce que là...
Le Président (M. Vallières): Est-ce qu'on
pourrait...
M. Garon: Les gens sont là.
Le Président (M. Vallières): Est-ce qu'on peut
terminer avec le programme 3 au préalable?
M. Picotte: À moins qu'il y ait d'autres
députés qui aient des questions.
Le Président (M. Vallières): Est-ce qu'il y a
d'autres députés qui ont des questions sur le programme 3?
M. Houde: S'il vous plaît, d'abord on peut terminer...
Le Président (M. Vallières): Oui.
M. Houde: Merci, M. le Président. J'aimerais demander au
ministre si les fonctionnaires, lorsqu'ils font l'étude d'un
éleveur de porc - l'un a 1000 porcs, disons, et fait le nettoyage
à sec, et l'autre fait un nettoyage à l'eau, cela demande
beaucoup plus de superficie, j'imagine - tiennent compte de cela ou bien s'ils
disent: II y a tant de porcs, tant d'acres de terre pour épandre son
fumier, c'est tout. Sur quoi se basent-ils pour répondre aux
critères que vous avez?
M. Garon: Les critères ne sont pas... Ce n'est pas
à moi de répondre à ces questions. Ce sont les
règlements de l'Environnement et c'est le ministère de
l'Environnement qui les applique.
M. Houde: Oui.
M. Garon: Je ne crois pas pouvoir répondre au nom du
ministre de l'Environnement sur l'application des programmes ou des
règlements qu'il administre.
M. Houde: Pour avoir un prêt agricole, il faut qu'on
s'adresse à l'Environnement et
au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation pour dire: On a tant de porcs, on a tant d'acres de terre, on
répond aux normes. C'est l'Environnement, ce n'est pas vous autres?
M. Garon: II doit faire sa demande à l'Office du
crédit agricole qui va monter son dossier. Il va lui dire qu'il doit
obtenir son permis du ministère de l'Environnement avant qu'il y ait
quelque déboursé que ce soit de l'Office du crédit
agricole. Il le faut, parce que vous comprendrez qu'on ne pourrait pas
prêter de l'argent à quelqu'un qui n'aurait pas son permis du
ministère de l'Environnement, qui pourrait être fermé
n'importe quand.
Alors, on lui dit qu'il doit obtenir son permis du ministère de
l'Environnement, que son dossier est monté et qu'il doit détenir
son permis pour obtenir le crédit agricole qu'il souhaite.
M. Houde: Vous n'êtes pas au courant s'il tient compte de
ces deux critères selon vous?
M. Garon: Je ne veux pas entrer là-dedans, parce que je ne
voudrais pas répondre au nom d'un autre ministère, alors que ce
n'est pas moi qui...
M. Houde: Non, je n'ai pas dit de répondre au nom...
M. Garon:... suis responsable de l'application du
règlement.
M. Houde:... du ministère de l'Environnement, j'ai
demandé si vous étiez au courant,
M. Garon: Je suis au courant de certaines règles, mais je
ne veux pas répondre...
M. Houde: Vous ne le savez pas? M. Garon: Ce n'est pas
cela.
M. Dupré: M. le Président, une question de
règlement.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Dupré: II faudrait que le député pose des
questions pertinentes. Il vous l'a dit tantôt, cela regarde le
ministère de l'Environnement. Ici, on est à l'agriculture; il
répond aux questions qui concernent l'agriculture.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: M. le Président, ma question est claire. Je veux
savoir s'il est au courant des critères que le ministère de
l'Environnement demande, oui ou non. S'il n'est pas au courant, qu'il me dise
non, c'est tout. Je n'ai pas demandé qu'il réponde au nom du
ministre de l'Environnement. J'ai demandé s'il était au courant.
C'est clair, je pense. C'est clair comme de l'eau. C'est cela que je veux
savoir. Si vous n'êtes pas au courant, vous n'êtes pas au courant,
c'est tout. Ce n'est que cela que je veux savoir.
Une voix: Comme l'eau de la rivière.
M. Baril (Arthabaska): De quelle rivière?
Une voix: Ce n'est pas cela qu'il a dit.
M. Houde: Pas la rivière Yamaska, certain, ni la
rivière L'Assomption non plus.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: Non mais, s'il n'est pas au courant, il n'est pas au
courant. Ce n'est que cela que je veux savoir. Ce n'est pas une question
piège.
M. Dupré: M. le député de Berthier, vous
avez mal compris la réponse du ministre. Il vous a dit qu'il ne
s'engageait pas à répondre...
M. Houde: II ne voulait pas répondre.
M. Dupré:... parce que cela ne relève pas de sa
juridiction.
M. Houde: C'est cela.
M. Dupré: II me semble que c'est clair.
M. Houde: Je demande s'il est au courant. Quand même, sans
vouloir répondre pour le ministère en question...
M. Dupré: II vous l'a donnée, la
réponse.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier, est-ce que vous avez d'autres questions au
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation?
M. Houde: Merci.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que le
programme 3 et ses divers éléments: 1, 2, 3 et 4 sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
passons maintenant au programme 4: Assurances agricoles.
Mme la députée de Jonquière.
Assurances agricoles
Paiements spéciaux pour perte de récolte
en 1983
Mme Saint-Amand: Merci, M. le Président. J'aimerais
interroger le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation sur un problème particulier qui survient dans la
région à la suite de représentations qui m'ont
été adressées par le Syndicat des producteurs de pommes de
terre du Saguenay-Lac-Saint-Jean et par quelques producteurs privés de
la même région.
À la suite de la nouvelle du règlement d'une partie du
dossier des dommages aux récoltes, ils ont été
extrêmement déçus de ne pas avoir été
dédommagés et de savoir qu'il n'y avait rien à
l'intérieur de l'entente qui avait été conclue entre le
gouvernement provincial et celui du Canada pour les producteurs de pommes de
terre du Saguenay-Lac-Saint-Jean, alors qu'ils ont été parmi les
premiers à constater que les pertes seraient énormes en 1983 et
qu'ils ont été aussi parmi les premiers à faire part au
ministère des inquiétudes vis-à-vis de la pauvreté
des récoltes de 1983. Les pertes subies sont de l'ordre de 60 %. Ce
chiffre est établi par la Régie des assurances agricoles.
Voici la question que je pose au ministre au nom du Syndicat des
producteurs de pommes de terre. Est-il possible de réviser ce programme
et y a-t-il encore des possibilités, une ouverture quelque part pour que
le Syndicat des producteurs de pommes de terre puisse avoir un
dédommagement pour les pertes subies pour leurs récoltes en
1983?
Le Président (M. Dupré): M. le ministre.
M. Garon: Pourquoi n'est-on pas intervenu dans ce programme? II y
a seulement quatre régions qui auraient obtenu de l'aide: les
régions du Saguenay-Lac-5aint-Jean, de Lanaudière, de la Mauricie
et de Québec. Aucune autre région n'aurait eu de l'argent parce
que l'Union des producteurs agricoles ne demandait pas d'argent pour d'autres
régions que les quatre pour lesquelles elle en demandait à partir
de 1983.
Quand le ministre de l'Agriculture à Ottawa, M. Wise, et moi,
nous sommes rencontrés, je lui ai produit les dommages que nous avions
pour les fourrages puisque c'était là-dessus que portait la
demande. Je lui ai fait part qu'il ne serait pas équitable d'aider
seulement les quatre régions parce qu'il y avait des dommages aussi
considérables ailleurs. Comme l'UPA n'avait pas, en 1983, les
estimations plus poussées que nous avions faites entre-temps, M. Wise et
moi, avons convenu que les dommages payés pour des récoltes de
1983 devraient être étendus à d'autres régions.
C'est pour cette raison que des régions comme le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, la région de la Beauce, la
région de Nicolet, la région de Sherbrooke, de Saint-Hyacinthe,
le sud-ouest de Montréal, l'Outaouais - pas Sherbrooke, il n'y a pas eu
de dommages - Saint-Hyacinthe...
Je recommence - je m'aperçois que j'avais deux colonnes à
regarder. Il y a deux zones dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, c'est
presque 4 500 000 $ pour les deux zones; la Beauce a eu un montant de 1 500 000
$; la région de Nicolet a eu presque 500 000 $ dans une zone et 1 250
000 $ dans l'autre; la région de Saint-Hyacinthe en a eu un peu; une
zone dans l'Outaouais, parce que les dommages y étaient
considérables. J'ai eu une rencontre spéciale, après,
à Saint-Romuald, au motel Québécois, où...
J'aimerais vous dire, entretemps, que j'avais convenu avec M. Wise, le ministre
de l'Agriculture du Canada, que je rencontrerais les gens de l'UPA et que je
ferais une entente avec eux pour que la demande du Québec soit
unanime.
Ce qui est arrivé entre-temps, c'est que, à ce
moment-là, les dirigeants de l'UPA, avec des représentants des
régions qui avaient revendiqué initialement, ont rencontré
des députés et des ministres à Ottawa et se sont entendus
sur un partage. J'ai, par la suite, reçu une communication d'Ottawa me
disant: Maintenant qu'il y a eu entente, on va marcher sur cette base, et,
ayant reçu les modalités de cette entente, j'ai demandé
à rencontrer les gens du gouvernement fédéral et le
président de l'Union des producteurs agricoles pour ouvrir ce qui avait
été une entente et pour tenter d'améliorer l'entente qui
avait été faite. Ils ont tous refusé. Devant cette
situation, je n'ai pu faire autrement que d'accepter ce qui était mieux
que rien et j'ai recommandé au gouvernement du Québec d'ajouter
un montant additionnel pour que les producteurs assurés ne soient pas
moins bien traités que les producteurs non assurés. Dans
l'entente qui est intervenue, entente ou discussion, autour d'un montant
à distribuer, entre l'Union des producteurs agricoles et les gens du
fédéral, des producteurs assurés de certaines
régions recevaient moins que des producteurs non assurés d'autres
régions.
J'ai recommandé au gouvernement du Québec - parce que je
considérais que c'était quelque chose de fondamental - de faire
en sorte que les producteurs assurés n'aient pas
des montants plus importants que des producteurs non assurés. Le
Québec a versé 4 000 000 $ là-dedans pour corriger
certaines choses auprès des producteurs assurés.
La revendication a toujours porté, dans quatre régions,
sur les dommages au fourrage. Elle n'a jamais porté sur d'autres
éléments. Devant les montants qui ont été
discutés, devant les montants qui ont été perçus,
c'est évident que des gens auraient aimé être
englobés dans cette entente, car des montants considérables ont
été distribués. Je suis convaincu qu'il ne sera pas
possible de rouvrir cette entente, parce que le temps qu'on a mis pour arriver
à cette entente afin de la rendre la meilleure possible... Je peux vous
dire bien franchement que je suis convaincu qu'il n'y aura pas de
réouverture possible de l'entente. (16 h 15)
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Jonquière.
Mme Saint-Amand: M. le Président, si je comprends bien M.
le ministre, te Syndicat des producteurs de pommes de terre du
Saguenay--Lac-Saint-Jean n'avait jamais fait de représentations pour que
ses membres soient dédommagés pour les pertes subies en 1983
à ses récoltes de pommes de terre?
M. Garon: Entendons-nous, ce n'est pas cela que j'ai dit
exactement. J'ai dit que les représentants de l'UPA qui avaient
compilé les dommages n'avaient pas fait de représentations
englobant cette demande.
Mme Saint-Amand: Est-ce que le ministre n'a reçu aucune
demande de la part des producteurs de pommes de terre eux-mêmes?
M. Garon: Pardon?
Mme Saint-Amand: Soit par le biais de leur syndicat ou
directement?
M. Garon: Je ne peux pas dire quel débat il y a eu au
syndicat. J'ai des informations, mais je ne veux pas parler au nom du syndicat.
En ce qui concerne tes syndicats, il y a eu des débats sur la
représentation qu'ils feraient sur les dommages de 1983, mais ce n'est
pas à moi de le dire. C'est évident que ce que je sais, je le
sais par telle source ou telle source d'information ou telle personne qui me
dit telle chose, mais est-ce exactement cela qui s'est passé? Je ne
voudrais pas en discuter plus longuement. Dans les représentations des
syndicats, cette demande n'était pas comprise.
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée.
Mme Saint-Amand: Merci.
Le Président (M. Dupré): Merci. M. le
député de Richmond.
M. Garon: C'est-à-dire qu'il peut y avoir des gens qui
voulaient qu'on nous fasse des représentations à nous, au
ministère, c'est une affaire. Mais, quand l'Union des producteurs
agricoles fait ses représentations, ce sont les représentations
des organismes représentatifs.
M. Picotte: Sur la même question, M. le Président,
je croîs avoir compris la demande de ma collègue au ministre
tantôt et là il vient de lui répondre.
M. Garon: La question, je peux vous en dire un peu plus, on me
dit - et je ne voudrais pas blâmer les syndicats dans cela -que les
assurés avaient eu des paiements importants, 3 795 000 $, pour
l'ensemble des 94 producteurs assurés, mais ce qui arrivait, c'est que
les représentations qui seraient venues du Lac-Saint-Jean auraient
été surtout pour couvrir des gens non assurés,
essentiellement.
M. Picotte: Le fait est - je pense que c'était te sens
même de la question de ma collègue - que le ministre nous a dit
tantôt qu'il avait reçu des représentations d'individus,
d'agriculteurs comme tels ou de producteurs de pommes de terre ou que la
régie aurait reçu ces représentations. Est-ce que le
ministre n'a pas fait part à l'UPA, quand la demande est venue, qu'il y
avait un groupe d'agriculteurs qui s'appelaient des producteurs de pommes de
terre qui avaient aussi été lésés? Vous avez
été mis au courant par certains producteurs de pommes de terre
qu'il y avait eu des dommages, vous avez été mis au courant par
des individus, si vous ne l'avez pas été par...
M. Garon: Je n'ai pas dit celai
M. Picotte: Vous avez dit: On a pu recevoir. C'est cela que je
voudrais savoir si effectivement vous avez reçu des demandes des
individus, des producteurs comme tels? Si oui, est-ce que cela veut dire
qu'à ce moment le ministère n'a pas fait part qu'il y avait
d'autres gens qui étaient lésés dans ce dossier, lorsqu'il
a reçu la demande officielle du syndicat?
Le Président (M. Dupré): M. te ministre.
M. Garon: Essentiellement, est-ce qu'il y a eu des
représentations de faites par le Syndicat des producteurs de pommes de
terre du Saguenay~Lac-Saint-Jean avec la fédération
régionale pour des non-assurés?
Dans ce cadre, je peux vous dire que la fédération
régionale appuie facilement les demandes, que les gens soient
assurés ou non. Dans les fédérations, quand on
négocie et qu'on discute de ces questions avec les organismes centraux
ou avec les organismes spécialisés, à ce moment-là
on marche toujours dans le cadre des assurances. Là, la demande n'a pas
eu d'autre appui que cela. C'est évident que, localement, c'est facile
de faire une demande quand les gens se réunissent en assemblée et
disent: Bon, on va faire une demande pour tous les gens. Quand vous arrivez
à des organismes autres, ce sont des demandes qui sont difficilement
défendables, parce que les gens auraient pu s'assurer mais ne se sont
pas assurés.
Mme Saint-Amand: M. le Président, puisqu'on mentionne ici
que l'évaluation des dommages a été faite...
M. Garon: Je vais vous donner un exemple, je vais vous donner un
exempte.
Mme Saint-Amand:... par la Régie des assurances
agricoles...
Le Président (M. Dupré): Le ministre va donner un
complément de réponse et vous pourrez revenir par la suite..
M. Garon: Voyez-vous en 1983, au Lac-Saint-Jean, 13 producteurs
assurés ont reçu 743 000 $, ce qui veut dire à peu
près 60 000 $ par assuré. Comme chez ces gens-là on s'est
rendu compte que, dans le fond, ils auraient dû s'assurer l'année
d'avant, après, le nombre des assurés a doublé. Il y en a
27 qui se sont assurés. Ce qui est arrivé, c'est qu'il y a un
certain nombre de producteurs qui ne se sont pas assurés en 1983, ils
ont couru le risque. C'est un peu pour cela... Évidemment, le syndicat
local et la fédération régionale étaient d'accord
pour qu'ils soient indemnisés, mais les organismes, soit leur
fédération spécialisée ou l'UPA centrale, n'ont pas
fait de représentations là-dessus, pas que je sache. S'ils en ont
fait ailleurs...
Si on fait des représentations, que les gens se soient
assurés ou non, le système d'assurances ne marchera pas. C'est
pour cela que, quand on a discuté des programmes d'assurances avec ces
organismes-là, au cours des années, habituellement, les gens les
respectent. Ce qui est arrivé dans le cas de 1983, pour les dommages
dans le foin, c'est que cette année a été
considérée quasiment comme un désastre et c'est un peu sur
cette base d'année exceptionnelle en 1983 dans le foin que le
gouvernement fédéral a accepté de mettre un montant
d'argent. Au début, d'ailleurs, lors des premières discussions
avec M. Wise, il ne voulait pas mettre 27 000 000 $, il voulait mettre 13 500
000 $. Je lui ai produit un document qui montrait les dommages qu'il payait
dans les autres provinces. Je lui ai dit clairement: Si vous ne payez pas au
Québec, si vous voulez payer seulement 13 500 000 $, je m'engage
à faire produire les montants que vous avez payés à chacun
des cultivateurs dans les autres provinces. En dedans d'un quart d'heure, le
montant a doublé parce que c'était défendable.
Les montants que le gouvernement fédéral paie dans les
autres provinces, si vous prenez cette année, ce ne sont pas des
millions mais des centaines et des centaines de millions. Cette année,
en 1985, le gouvernement fédéral paiera dans l'Ouest surtout les
plus gros montants qu'il n'ait jamais payés dans toute l'histoire du
Canada. Dans les céréales, c'est 700 000 000 $, dans les subsides
au transport des chemins de fer, c'est 658 000 000 $. Il est même
question dans un rapport que cela soit versé directement aux
agriculteurs de l'Ouest comme voulaient le faire les libéraux mais,
devant les réunions qui ont été faites au Québec,
ils ont reculé.
Je suis un peu estomaqué de voir aujourd'hui une
déclaration dans le journal, où on dit que M. Wise a
déclaré qu'il peut y avoir des pénalités dans le
porc; quand il s'agit de verser de petits montants au Québec, cela
l'inquiète, mais des centaines de millions dans l'Ouest, cela ne
l'inquiète pas du tout. Il semble que les représailles sont
uniquement quand il y a des subventions à verser au Québec; quand
elles sont versées ailleurs, cela ne semble déranger personne.
Pourtant, les producteurs de porc n'ont pas eu leurs 13 500 000 $, ni des
libéraux, ni des conservateurs, alors que ce montant, sur la même
base, a été versé dans toutes les provinces du Canada
à toutes fins utiles, à l'exception du Québec et d'une
autre province, je pense que c'est la Colombie britannique. Le gros montant,
c'est 13 500 000 $ qui auraient dû être versés au
Québec, mais il n'a pas été versé au Québec
alors qu'actuellement on vient de verser 700 000 000 $ aux producteurs de
céréales dans l'Ouest, et cela ne semble pas faire
problème.
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Jonquière.
Mme Saint-Amand: Alors, si je comprends bien M. le ministre, cela
veut donc dire que je dois confirmer aux producteurs de pommes de terre du
Sa-guenay--Lac-Saint-Jean de ne pas attendre des dédommagements des
pertes qu'ils ont subies à leurs récoltes de pommes de terre en
1983, C'est clair, il n'y a aucune possibilité pour eux d'attendre
quelque somme d'argent que ce soit du gouvernement du Québec ou d'une
entente fédérale-pro-
vinciale?
M. Garon: Nous payons uniquement à nos assurés;
nous n'avons jamais dérogé du principe et, même dans la
nouvelle entente qu'on a signée avec Ottawa, les montants que nous avons
ajoutés ont été pour les assurés. Le montant qui a
été versé par Ottawa, c'est indistinctement s'il
s'agissait des assurés ou des non-assurés; c'est le gouvernement
fédéral qui l'a versé. Nous, comme on dit, il fallait
compenser. S'il doit y avoir compensation dans un cas en dehors de l'assurance,
c'est au gouvernement fédéral de le faire et il l'a
déjà fait ailleurs.
Le Québec qui a implanté un grand nombre de régimes
d'assurances - on est rendu à au-dessus de 60 régimes
d'assurances c'est lui qui est le mieux couvert, l'ensemble du Québec.
Ses producteurs, en termes d'assurances, fonctionnent avec ces régimes
d'assurances. Maintenant, si le gouvernement fédéral veut verser
un montant à des gens qui ne sont pas assurés, on ne
l'empêchera pas de le faire; on va collaborer avec lui.
Le Président (M. Dupré): Mme la
députée de Jonquière.
Mme Saint-Amand: M. le Président, j'aimerais savoir de la
part du ministre si, dans l'entente qu'il a conclue, il y a des producteurs de
fourrage qui n'étaient pas assurés et qui ont été
dédommagés.
M. Garon: Oui.
Mme Saint-Amand: Ah bon! Pour les fourrages, cela va, mais pas
pour les pommes de terre.
M. Garon: C'est-à-dire que ce n'est pas cela qui est
arrivé. L'Union des producteurs agricoles a présenté une
demande pour quatre régions sur les fourrages. Ils n'en ont pas
présenté pour d'autres secteurs. Ils n'en ont pas
présenté pour les céréales; ils n'en ont pas
présenté pour les pommes de terre. Ils n'en ont pas
présenté pour d'autres domaines.
La demande qu'ils m'ont demandé d'appuyer au gouvernement
fédéral était une demande qui concernait les fourrages. La
demande était déjà faite. La demande a été
acheminée à Ottawa. Ils sont venus me voir pour me demander
d'appuyer leur demande. J'ai appuyé la demande, mais en disant que
c'était une mauvaise année. Je n'ai pas dit quoi que ce soit sur
le plan des quanta, parce qu'on n'avait pas de données à ce
moment, sachant que le gouvernement fédéral, s'il acceptait le
principe, nous demanderait de fournir des chiffres aussitôt qu'on les
aurait. Alors, on pourrait, à ce moment, se prononcer sur les
quanta.
Ce qui est arrivé à ce moment, c'est qu'aussitôt
qu'ils ont accepté le principe, au mois d'octobre 1984, ils m'ont
demandé deux choses. Est-ce que j'accepterais que la Régie des
assurances agricoles fasse l'administration des montants à verser? J'ai
dit oui, dans le cadre d'une entente où les montants à verser
seraient précisés. Je ne voulais pas que les gens aient
l'impression que j'avais une marge de manoeuvre que je savais que je n'aurais
pas. C'est pour cela qu'il y a eu une entente sur le montant et, aujourd'hui,
tout est clairement établi dans une entente, de sorte que je ne suis pas
inquiet. Si les gens me demandent, à un moment, de produire l'entente,
il me fera plaisir de la déposer, parce que tout est écrit.
L'Union des producteurs agricoles, qui a fait la demande à
Ottawa, n'avait pas fait de demande autre que celle-là, que je sache.
Elle ne m'a pas demandé d'appuyer d'autres demandes que
celle-là.
J'ai reçu de la part du syndicat de la pomme de terre local et de
la fédération régionale un mot concernant des dommages
à des gens qui n'étaient pas assurés.
Le Président (M. Dupré): Vous avez terminé,
Mme la députée? M. le député de Richmond.
M. Vallières: Sur la question des pertes de fourrage, aux
4 000 000 $ du gouvernement provincial sur cette enveloppe globale de 31 000
000 $, il y a également 1 000 000 $ qui s'ajoutent en coûts
d'administration et qui sont couverts par le gouvernement du Québec. On
les retrouve dans les crédits qui sont mentionnés dans le cahier
des crédits.
M. Garon: Je m'excuse, est-ce que je pourrais rajouter quelque
chose qui serait bien important pour la compréhension de l'affaire? Dans
le régime d'assurances 1983 -c'est pour le bénéfice des
députés de Jonquière et de Maskinongé que je dis
cela, pour qu'ils comprennent bien - dans le montant qui a été
payé pour le paiement du fourrage, cela a été un montant
excédentaire au montant assuré. Il n'y a pas eu de "versement sur
les 80 premiers dollars qui étaient assurés.
Alors, vous savez que ce sont des valeurs dans les fourrages - parce que
je ne voudrais pas laisser l'impression... Je tiens un paquet de choses pour
acquis quand je donne les réponses que je donne là. Je sais que
cela ne fait pas longtemps que vous êtes dans le domaine et je ne
voudrais pas vous induire en erreur non plus. (16 h 30)
Ces choses ne sont pas équivalentes. Quand il s'agit d'assurer du
fourrage, il s'agit de la valeur de remplacement pour nourrir du bétail.
Alors, quand on dit: C'est
tant de tonnes de foin, il y a un prix aux tonnes de foin. Ce peut
être 50 $, 60 $, 100 $ ou 125 $ la tonne de foin. Cette
année-là, à cause de l'année désastreuse
qu'il y a eu au point de vue de la récolte de foin, le prix du foin a
monté à un certain niveau. L'assurance couvrait jusqu'à 80
$ la tonne. L'Union des producteurs agricoles, la représentation qui
était faite... Je me souviens quand je suis allé, par exemple,
rencontrer les producteurs en Mauricie, ils disaient qu'ils payaient le foin
125 $, 130 $, 140 $ la tonne. Le montant dans l'entente qui a été
payé aux producteurs, ce ne sont pas les 80 premiers dollars
assurés, c'est l'excédent attribuable à une année
désastreuse. Les calculs sont faits sur cette base: entre 80 $ et 125 $
la tonne.
La discussion a porté sur 80 $ et 125 $; finalement cela a fini
à 41 $ la tonne. Alors, ce qui est arrivé, c'est que
l'assuré avait eu les 80 premiers dollars et dans l'excédent il y
a eu des déductions qui ont été faites pour établir
les montants qui seraient payés en fonction d'un montant
excédentaire au montant qui avait été payé par
l'assurance. Â ce moment-là il était bien clair qu'il
s'agissait d'un genre de sinistre, d'un désastre, d'une période
exceptionnelle.
Dans le domaine de la pomme de terre, il s'agissait essentiellement...
À ce moment, il y avait des producteurs assurés et des
producteurs non assurés. Alors, les gens ont parlé avec nous dans
un cadre différent et la demande qui a été faite par l'UPA
au fédéral n'incluait pas ces demandes qui auraient
été plus difficiles à justifier. Je ne blême pas
l'UPA ou qui que ce soit là-dedans. On a établi un régime
d'assurances et, s'il y a des gens qui, à un moment donné une
année, courent le risque de ne pas s'assurer et que c'est une mauvaise
année, les autres ne sont pas trop intéressés non plus,
parce qu'il y a des caisses là-dedans.
Il faut que j'explique bien le principe. Il y a des caisses. Il y a des
primes qui sont payées. Des fois les caisses ont un excédent ou
un déficit. C'est vraiment un régime d'assurances comme une
compagnie privée. Alors, si une année vous pouvez charger tant
l'acre ou tant la tonne pour des assurances et que l'assurance ne paye pas, les
primes sont versées dans le pot. Le cultivateur paye 50 % de la prime,
le gouvernement fédéral, 25 %, le gouvernement du Québec,
25 % et il y a l'administration qui est payée aussi par les
gouvernements. Alors, ce qui arrive à ce moment-là c'est que, si
à un moment donné vous ne payez pas une année, la caisse
est plus forte mais, l'année que vous payez, la caisse baisse. Alors,
les producteurs assurés sont très conscients que, selon les
fluctuations de la caisse, les primes à payer vont être plus ou
moins fortes.
C'est pour cela que nous discutons sur les caisses d'assurance avec les
fédérations spécialisées, avec l'Union des
producteurs agricoles et il faut tenir compte des montants dans les caisses,
lesquelles sont toutes séparées. Il y a la caisse des pommes de
terre, la caisse des producteurs de maïs. Ce sont toutes des caisses
différentes, exactement comme dans une compagnie d'assurances
privée ou dans l'assurance automobile, dans différents types
d'assurances.
Le Président (M. Dupré): M. le député
d'Iberville, sur le même sujet.
M. Garon: Un exemple qui peut être très
révélateur, ce sont les pommes de terre. Voyez combien les
montants peuvent varier: en 1981-1982, on a payé 1 000 650 $; en
1982-1983, 526 000 $, en 1983-1984, 3 795 000 $, en 1984-1985, 454 000 $. Vous
voyez que cela varie beaucoup. Maintenant, je vais vous montrer l'influence que
cela a sur les primes. L'année 1981-1982, la partie payée par le
producteur - je ne parlerai pas de la prime payée par le gouvernement -
la cotisation des producteurs, 288 151 $; en 1982-1983, 404 000 $; en
1983-1984, 464 000 $; en 1984-1985, 876 000 $. Voyez-vous, il y a une
augmentation de clientèle, mais il y a une augmentation... Parce que le
rendement a été bon en 1983-1984 - il y avait 94 producteurs
assurés - ils sont devenus 147 producteurs assurés en 1984-1985.
Mais les montants de la prime sont montés dans une plus grande
proportion, en partie parce que, en 1983-1984, les montants payés ont
été considérables. Alors, il y a fluctuation dans la
caisse, fluctuation dans la prime et fluctuation dans les montants
assurés, dans le nombre d'éleveurs qui s'assurent.
M. Beauséjour: M. le Président...
Le Président (M. Dupré): Oui, M. le
député d'Iberville.
M. Garon: Dans les paiements qui ont été faits,
j'ai été bien prudent, parce que je voulais que tout cela soit
mis sur papier, ce qui n'a pas empêché, comme on m'a dit, le
député conservateur de Beauce-Sud de dire: S'il y a une chose sur
laquelle vous n'êtes pas contents, vous verrez la Régie des
assurances agricoles, c'est elle qui a décidé. Ce n'était
pas vrai. On m'a dit qu'il avait dit cela à la radio; ce n'était
pas exact.
Il y a eu une entente écrite parce que je savais qu'il y aurait
des discussions. Tout ce qui a été fait et la façon dont
cela a été fait, cela a été mis par écrit
dans une entente fédérale-provinciale et publié à
la Gazette officielle.
Le Président (M. Dupré): M. le député
d'Iberville, allez-y, c'est le temps...
M. Garon: Je vais vous dire plus que cela, je vais vous montrer
pire que cela, je vais vous montrer...
Le Président (M. Dupré): Je vous
suggérerais, M. le député d'Iberville...
M. Garon:... que là-dedans j'ai eu la prudence d'un Sioux. Vous
remarquez que, dans la lettre aux producteurs, quand M. Wise a voulu dire qu'il
s'était entendu avec le ministre du Québec et avec les
producteurs, j'ai dit: J'aimerais mieux que tu dises uniquement avec les
producteurs, parce que, là-dedans, j'aurais voulu faire réviser
et, vous autres, vous aimez mieux... Alors, donnons le crédit à
César et vous prenez tout, le pot au complet.
Dans sa lettre, c'est marqué: "Le programme a été
élaboré à la suite de consultations avec les
représentants de l'Union des producteurs agricoles. " Il a voulu mettre
mon nom, je n'ai pas voulu. J'ai dit: Tu m'as parlé, mais tu t'es plus
entendu avec l'Union des producteurs agricoles qu'avec moi. On dit: "En vertu
d'un accord avec le gouvernement du Québec, la Régie des
assurances agricoles administre ce programme. " Je l'ai fait mettre clairement
parce que... Si vous voulez, cela s'est discuté à Ottawa avec des
représentants des producteurs agricoles, avec des députés
et des ministres. Mais...
Mme Saint-Amand: Sauf qu'on n'a pas parlé des pommes de
terre du Saguenay Lac-Saint-Jean.
M. Beauséjour: Si on revient dans le coin, M. le
Président, je voudrais savoir du ministre...
Une voix: Envoie.
M. Beauséjour: Oui. Je voudrais savoir du ministre ceci:
II y a un producteur de pommes de mon comté, quand il a vu le montant,
je crois que c'était 10 200 000 $ d'aide aux producteurs de fourrage, ce
qu'il me demandait, c'est ceci: Est-ce que le pourcentage d'aide qui a
été accordé aux producteurs de fourrage est
équivalent à l'aide qui avait été donnée aux
producteurs de pommes? Est-ce qu'on peut dire qu'il y a une
équivalence?
M. Garon: Les pommes, pour les dommages du gel de 1980-1981?
M. Beauséjour: Exactement.
M. Garon: Le paiement dans la pomme n'a pas été
mauvais.
M. Beauséjour: II n'a pas été mauvais?
M. Garon: C'était un bon paiement. On a
négocié le paiement avec le gouvernement fédéral.
Dans le temps... Je vais vous dire ce qui s'est passé, au fond. Tout le
travail s'est fait dans le temps où M. Lussier était
président des producteurs de pommes. Mais, à la fin, je pense
qu'ils ont changé de président, c'est devenu M. Mailloux.
Quelques semaines avant le règlement, M. Mailloux a quasiment
viré la maison à l'envers pour montrer un peu qu'il avait eu
quelque chose à faire là-dedans. Je pourrais vous dire qu'il
n'avait rien eu à faire là-dedans, à mon avis. Tout cela
avait été discuté antérieurement avec M.
Whelan, avec une entente que j'avais faite avec le président de la
Fédération des producteurs de pommes du Québec sur la
façon dont on procéderait. Qu'est-ce qu'il demanderait à
Ottawa? Qu'est-ce qu'on ferait à Québec? De quelle façon
on l'appuierait? On s'est très bien entendu. Il a fait sa demande au
gouvernement fédéral, après s'être entendu avec
nous. On savait que cela prendrait plus de temps. Nous autres, on était
prêt à fonctionner tout de suite. On a fonctionné
immédiatement tel que convenu. Ensuite, le gouvernement
fédéral annonçait un paiement. A ce moment, si ma
mémoire est bonne, c'était un paiement important, un bon
paiement. Maintenant, M. Whelan, je pense bien, était fâché
d'avoir à payer un si gros montant parce que des pressions assez fortes
avaient été faites à tous les niveaux.
Lorsque la déclaration a été faite, il a
essayé de donner un peu de crédit à M. Mailloux, et tout
le travail avait été fait antérieurement. On avait produit
les données. J'avais même fait faire un inventaire de tous les
pommiers du Québec, les vergers et les pommiers, tous les arbres avaient
été comptés un par un. Depuis un certain temps, on voulait
avoir cet inventaire. On a dit: Profitons du fait qu'il y a des dommages
importants pour compter les arbres, les variétés, établir
nos données statistiques. Cela va servir en même temps pour les
dommages de sorte qu'on a produit un rapport à M. Whelan qui ne pouvait
pas être mieux que cela, les arbres avaient tous été
comptés un par un.
M. Beauséjour: Le montant global d'aide aux pomiculteurs,
si on le compare aux producteurs de fourrage, c'était combien
déjà? Cela s'est monté à combien l'aide aux
producteurs de pommes?
M. Garon: Parlez-vous du montant du fédéral?
M. Beauséjour: Est-ce que vous pouvez mettre les deux?
Est-ce que dans les 10 000 000 $ ce sont les deux, provincial et
fédéral, pour les fourrages?
M. Garon: Vous posez la question sur quoi?
M. Beauséjour: On voyait dans le Richelieu agricole - je
ne me souviens pas, j'ai juste pris cela en note - 10 200 000 $ d'aide pour le
fourrage. Au niveau des pomiculteurs, c'est possible, je ne me souviens pas si
le montant est moindre ou supérieur, mais supposons qu'il est moindre,
il est possible aussi qu'il y ait moins de producteurs de pommes que de
producteurs de fourrage. Être capable de savoir...
M. Garon: On ne peut pas compter cela comme cela. Je vais vous
dire: Si on tient compte des équivalences de base, le paiement dans la
pomme a été un bon paiement de la part du fédéral
et de la part du Québec, dans les deux cas. Il faut dire que dans les
fourrages, il y a à peu près 15 000 producteurs, pour les
dommages de 1983, qui vont recevoir des paiements.
M. Beauséjour: 15 000.
M. Garon: 15 000. Dans les producteurs de pommes, il y a 1100
producteurs dans tout le Québec. Évidemment, on ne peut pas
comparer cela. C'est un peu comparer, comprenez-vous, un cheval avec un radis.
On est tellement dans des choses différentes. Produire du foin et
produire des pommes, ce n'est pas la même chose.
M. Beauséjour: J'irai...
M. Garon: Non, mais, en termes de production, en termes
d'investissement, en termes de dommages, c'est tellement différent.
M. Beauséjour: Au niveau des montants, j'irai
vérifier, mais mon impression c'était justement que le nombre de
producteurs n'est pas le même, de telle façon...
M. Garon: Les dommages étaient tellement exceptionnels
dans la pomme que cela a été un paiement vraiment exceptionnel
parce qu'à ce moment, et aujourd'hui encore, il était beaucoup
question de diversifier la production de pommes au Québec. Quand on a
des vergers... Habituellement, un arbre c'est pour 30 à 35 ans. Je
dirais que l'événement est arrivé de cette façon au
point de vue des pommes: il y a eu la destruction des vergers par le gel, 15 %
de destruction la première année, un nombre accru de pommiers qui
sont morts les années d'après parce qu'ils avaient
été affaiblis par ce gel même s'ils n'étaient pas
morts la première année, de sorte qu'on a été
très réceptif à Québec pour aider à
remplacer les vergers parce qu'on s'est dit que le producteur allait vouloir se
réorganiser. Il a été question aussi du paiement
d'indemnités par le fédéral et de montants pour
l'entretien des vergers pendant un certain temps. (16 h 45)
Si on met tout cela ensemble, en termes de remplacement des vergers, de
\ destruction des vergers, cela a été une période
difficile pour les pomiculteurs. Dans quelques années, même
actuellement nous assistons à un renversement complet de la situation.
Seulement l'an dernier, par exemple, nous avons versé à 559
producteurs 2 100 000 $ pour replanter leurs vergers. L'année
précédente, c'étaient 496 producteurs pour 1 515 000 $.
L'année précédente, en 1982-1983, c'étaient 422
producteurs pour 916 300 $, ce qui veut dire qu'à ce jour seulement on
dépasse, on est presque entre 5 500 000 $ et 6 000 000 $ pour planter
des pommiers. Cela fait pas mal de pommiers.
Le gouvernement fédéral a assumé sur une autre base
des montants qui ne couvraient pas les mêmes choses. C'est pour cette
raison que je dis: Quand le paiement est arrivé - ce qui a fait un
brouhaha à ce moment-là, parce que M. Mailloux voulait brasser au
maximum pour avoir un peu le crédit de l'affaire - tout cela s'est fait
exactement comme convenu avec le président antérieur, M. Lussier.
On avait convenu de ce qui serait demandé à Ottawa et de ce que
le Québec paierait. On a dit: En fonction de ce qui se fait
là-dedans, Ottawa n'est pas équipé pour certains types
d'intervention. Nous sommes équipés pour certains types
d'intervention. Nous autres, on aimerait mieux verser nos subventions sur le
remplacement des vergers, le remplacement des pommiers, parce qu'il faut
s'occuper d'avoir de nouveaux arbres. Il y a un paquet de choses dont il faut
s'occuper. Dans ce sens-là, on est organisé pour cela. Le
gouvernement fédéral, lui, compensera les pertes d'une
année exceptionnelle et l'entretien additionnel qui va être
nécessaire à cause de ces pertes. On avait convenu de
séparer et, nous autres, on a dit; En même temps, le crédit
agricole prêtera à ceux qui vont s'équiper pour un nouveau
verger. Ce qui fait qu'on avait déterminé ensemble quelles
devaient être les interventions des deux gouvernements. À ce
moment-là, la demande à la Fédération des
producteurs de pommes avait été faite et acheminée au
gouvernement fédéral et nous avions appuyé cette demande
conformément à ce qui avait été discuté
entre le président de la Fédération des producteurs de
pommes du temps, son exécutif et les fonctionnaires et moi dans mon
bureau, à Québec.
M. Beauséjour: Oui. Seulement pour conclure, M. le
Président. D'ailleurs, c'est sûr qu'il s'est replanté des
pommiers, parce
qu'il y en a qui ont même peur qu'il y ait trop de production de
pommes. M. le Président, je ne sais pas si le ministre... Il y en a qui
craignent qu'il y ait trop de production de pommes quand les arbres vont
être tous en production. Je ne sais pas si votre ministère fait
une évaluation à ce sujet.
M. Garon: Qui a dit qu'il avait peur de cela?
M. Beauséjour: Je sais qu'il y a des producteurs qui me
disent cela dans mon comté, à Rougemont.
M. Garon: II faut dire une chose: il y a toutes sortes de rumeurs
qui circulent dans ces affaires-là, surtout dans la production
maraîchère.
M. Beauséjour: C'est surtout...
M. Garon: Les rumeurs ne sont pas sans un certain
intérêt pour ceux qui les véhiculent. Je dois dire que dans
la production des pommes on a véhiculé au début, par
exempte, qu'on avait donné des subventions pour implanter de nouveaux
pomiculteurs.
M. Beauséjour: Oui.
M. Garon: C'était négligeable, cela se comptait
à peu près sur les doigts des deux mains, les nouveaux
pomiculteurs, pour de petits montants...
M. Beauséjour: C'est surtout à ce
niveau-là.
M. Garon:... par rapport à des ensembles
considérables. Il s'agissait essentiellement de renouvellement des
vergers et non pas de nouveaux vergers. C'était exceptionnel. J'ai fait
faire les statistiques à chacune de ces années et ce
n'étaient pas vraiment de nouveaux vergers. C'était vraiment du
remplacement de vergers.
En même temps, la production des pommes, c'est une production dont
la mise en marché est mal organisée. Le problème des
pommes, c'est que c'est mal organisé. Il y a combien d'emballeurs?
Une voix:...
M. Garon: Quasiment chaque pomi-culteur est un emballeur. Il y a
une très forte concurrence entre eux et il n'y a pas vraiment de mise en
marché. Il n'y a pas de mise en marché ordonnée des pommes
de sorte que c'est évident qu'ils sont plus inquiets. Le problème
n'est pas dans un surplus de production de pommes au Québec, mais dans
une mise en marché mal organisée et il y a beaucoup de divisions
internes à la fédération. Les assemblées
générales des pomiculteurs sont très houleuses parce qu'il
y a beaucoup de divergences d'opinions. Le plan conjoint n'a jamais
fonctionné. Il y a un très grand nombre d'emballeurs. Les gens
sont très soupçonneux. Je pense que c'est là le principal
problème au point de vue de la mise en marché des pommes. Ce
n'est pas une question de surproduction, au contraire. Si vous allez dans les
épiceries, vous verrez tous les grands comptoirs dévolus aux
pommes importées que l'on pourrait remplacer.
M. Beauséjour: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Richmond.
M. Vallières: Tantôt, M. le Président, je
posais la question au ministre, à savoir que, des 31 000 000 $ du
programme spécial d'aide aux producteurs pour les victimes de la
sécheresse de 1983, on retrouve 27 000 000 $ du gouvernement
fédéral, 4 000 000 $ du gouvernement provincial et 1 000 000 $ de
frais d'administration qui sont couverts par le gouvernement du Québec.
On retrouve ces 5 000 000 $ du gouvernement du Québec dans les
crédits qui sont devant nous aujourd'hui.
M. Garon: Oui. Il fallait les prendre quelque part. On m'a dit
qu'ils ont été pris dans... Pour l'administration, il y a une
partie en 1984-1985 et l'autre partie en 1985-1986; environ 450 000 $ pour
1984-1985 et 550 000 $ pour 1985-1986.
M. Vallières: Les 4 000 000 $ seront donnés au
cours de la présente année financière.
M. Garon: Ils sont là, ils sont versés.
M. Vallières: Ils sont versés. Les
producteurs...
M. Garon: Les chèques ont été faits. Cela a
été très rapide pour les assurés parce qu'on avait
tous les dossiers. Cela a pris quelques jours. Pardon?
Mme Saint-Amand: Vous n'avez pas gardé ce
chèque-là dans vos poches?
M. Vallières: Dans les...
M. Garon: Je vais vous en parler du chèque dans mes
poches, cela a été le plus grand coup que j'aie jamais fait.
Quand j'ai rencontré M. Wise - ce n'est peut-être pas connu ce que
je vais vous dire là - et qu'il m'a apporté son chèque de
11 000 000 $ le
30 ou le 31 octobre 1984, lorsqu'il m'a présenté le
chèque, je l'ai regardé et je lui ai demandé: Cela couvre
quoi? Il n'était pas certain. Alors, j'ai demandé aux gens de
compter les années. On a additionné 1980, 1981, 1982 et,
là, on s'est rendu compte que cela couvrait ces trois
années-là. Il m'avait dit: J'espère que tu vas faire
savoir aux gens que les libéraux ne payaient pas et que, nous, nous
payons. J'ai répondu: Je ne peux pas dire grand-chose, tu paies
seulement trois ans; tu paies 1980, 1981 et 1982, et tu dois 17 000 000 $ pour
1983-1984. Si je pavoise en disant que je suis heureux, le gouvernement
fédéral me paie et que vous nous devez encore deux ans, je vais
avoir Pair un peu drôle. Je suis d'accord pour en parler davantage
lorsque le montant au complet sera payé. J'avais bien compris que cela
m'aiderait à obtenir le montant additionnel s'il était su que les
années 1980, 1981 et 1982 étaient payées. Alors, au lieu
de pavoiser, j'ai juste montré le chèque et, connaissant les
journalistes, qui sont plus intéressés par une jambe
cassée, un poignet foulé ou par un grand programme qu'on annonce,
ou de savoir si le premier ministre a un coupe-vent ou un veston, j'ai dit: La
meilleure façon, c'est de sortir le chèque de mes poches et,
là, cela va les attirer. C'est exactement ce qui est arrivé.
Quand j'ai rencontré M. Wise quinze jours plus tard... Le chèque,
à toutes fins utiles, a été encaissé la
sixième journée après que je l'ai reçu. Si M. Wise
l'avait envoyé par la poste, il aurait fallu plus de temps.
Quand je l'ai revu quelques jours plus tard, j'ai dit: Puis, es-tu
content de la publicité? Il m'a dit: Péché! Jamais, je ne
pensais avoir autant de publicité. J'ai dit: Maintenant, c'est une arme
à deux tranchants. Il m'a dit: Comment cela? J'ai dit: Tu as payé
11 500 000 $, mais tout le monde sait que tu nous dois 17 000 000 $. Si tu ne
nous paies pas les 17 000 000 $ très rapidement, cela va revirer en sens
inverse. Alors, j'ai dit: Toute cette publicité va être bonne
à condition qu'on reçoive le deuxième montant rapidement -
là, je pourrais indiquer aussi qu'on a reçu le deuxième
montant - et, tu vas voir, il y aura moins de publicité sur le
deuxième, mais, si tu ne le paies pas, il va y en avoir beaucoup. De
fait, environ un mois plus tard, j'avais reçu le montant de 17 000 000
$, même si les fonctionnaires libéraux qui sont encore là,
qui sont autant "metteux" de bâtons dans les roues qu'auparavant...
À Ottawa, je peux vous dire qu'on a changé le chauffeur, mais pas
le char. Il va falloir changer d'automobile.
Quelquefois, tu as un bon chauffeur qui voudrait participer au
"stampede" ou à une course d'automobiles avec une vieille Ford 1940. Tu
as beau peser au fond, ça rote. Alors, c'est un peu ce qui... Je voyais
des fonctionnaires qui ne voulaient pas, qui disaient: Ne payez pas. Mais M.
Wise a décidé de payer et je dois dire qu'en dépit des
conseils de ses fonctionnaires il a décidé de nous verser 17 000
000 $. Je pense que la publicité qu'il avait reçue à
propos des premiers 11 500 000 $ a contribué fortement à... Je
considère, dans cette affaire, avoir véritablement
travaillé pour que les montants qui étaient dus au Québec
soient payés le plus rapidement possible, ce qui a été
fait.
Le Président (M. Dupré): Pour une question qui
était irrégulière! M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Je voudrais continuer à poser des
questions au ministre sur la distribution des 31 000 000 $ dans le programme
d'aide spéciale. Pour ce qui est des producteurs qui sont inclus dans
les zones dites admissibles aux programmes d'aide, certains étaient
assurés, d'autres ne l'étaient pas, mais tous ceux qui sont dans
ces zones deviennent admissibles à une compensation. Est-ce que vous
pourriez m'indiquer, dans ces 31 000 000 $, la proportion des montants qui sont
versés ou qui l'ont déjà été et qui seront
affectée aux producteurs assurés et celle affectée aux
producteurs non assurés?
M. Garon: La proportion qu'on donne à ceux qui sont
assurés et à ceux qui sont non assurés?
M. Vallïères: Oui, aux non-assurés et aux
assurés pour l'ensemble des zones admissibles.
M. Garon: Pour l'ensemble des zones, il y a 21 569 729 $ pour les
assurés et 9 300 300 $ pour les non-assurés.
M. Vallières: Un deuxième point: quels sont les
facteurs qui ont permis de déterminer le montant de l'aide par
région? On s'aperçoit que l'aide varie, selon, par exemple, qu'on
appartient à la région de Nicolet, à la région de
la Beauce ou du Bas-Saint-Laurent. Les montants maximaux qui sont permis comme
indemnités varient. Quels sont les facteurs qui sont pris en compte pour
établir ces montants?
M. Garon: Le gouvernement fédéral, après
qu'on lui a fourni les données qu'on avait à
l'assurance-récolte, a fait le regroupement après consultation
avec l'Union des producteurs agricoles.
M. Vallières: Donc, ce que vous me dites, c'est que c'est
le gouvernement fédéral qui aurait fixé les
critères qui ont servi à établir les maximums
versés pour
chacune des régions?
M. Garon: Les zones?
M. Vallières: Les zones, oui.
M. Garon: Le territoire couvert. Nous, nous avions dit qu'il
fallait l'étendre, qu'on ne devait pas aller seulement dans les quatre
régions, parce qu'il y avait des dommages ailleurs. Maintenant,
où cela est-il arrêté? On a donné, par exemple, des
régions comme la Beauce, le Bas-Saint-Laurent, différentes
régions que j'énumérais tout à l'heure. Mais
où était la limite? Cela a été fait par des
regroupements de zones par le gouvernement fédéral après
avoir consulté l'UPA.
M. Vallières: Par exemple, je vois qu'il y a des zones
où on paie aux personnes assurées - je pense à celle de
Québec -53, 79 $. Si on va dans la zone de Nicolet, c'est 27, 32 $,
somme à laquelle il s'ajoute 10, 01 $ du gouvernement du Québec.
Qu'est-ce qui justifie la différence entre 53 $ et 37 $?
M. Garon: C'est selon l'établissement qu'ils ont fait de
la perte dans ces régions à partir de nos données.
M. Vallières: Alors, plus la perte était
élevée, plus le montant...
M. Garon: Selon leur évaluation de la perte et la
rareté du foin. Selon que le foin avait été
acheté... Cela ne pouvait pas être un calcul parfait. C'est selon
qu'on estimait, d'après la façon normale d'acheter le foin, si le
foin avait été acheté dans telle région ou à
tel ou tel endroit, que le foin avait été payé plus cher,
que le coût de transport avait été plus
élevé. Cela a été déterminé... On ne
peut pas avoir de données parfaites là-dessus. Mais, au moment
des dommages -j'en ai parlé avec eux - les gens de la Mauricie disaient
qu'ils étaient allés acheter leur foin dans les Cantons de l'Est,
d'autres de l'autre côté du fleuve. Toutes sortes de choses ont
été dites sur la façon dont les gens achètent leur
foin, quand il y a une pénurie de foin dans leur région. C'est en
tenant compte de ces facteurs. (17 heures)
M. Vallières: Ceux qui ont effectivement eu l'occasion de
toucher ces montants ont-ils semblé satisfaits de l'évaluation
qui avait été faite pour établir le montant auquel ils
auraient droit?
M. Garon: Au fond, je pense que pour ceux qui ont reçu les
montants... Il y a peut-être quelques négociateurs syndicaux,
individuellement, qui auraient aimé que cela ne déborde pas les
quatre régions. Il y en a plusieurs qui m'ont dit qu'ils auraient voulu
que cela reste dans les quatre régions en disant: On va séparer
un plus gros montant entre moins de gens. Ce n'est pas ce qui se serait
passé. C'est en fonction des dommages qui ont été subis.
Je dois dire que, dans l'ensemble, il n'y a pas eu un grand nombre de
critiques. Maintenant, il y a des gens qui, voyant les montants qui avaient
été reçus... Si vous, vous êtes d'un
côté de la rue et que vous n'avez rien reçu et que, de
l'autre côté, le gars a reçu quelque chose, il est
évident qu'à ce moment-là quelques personnes, voyant
l'ampleur des montants qui ont été reçus, ont dit:
J'aurais dû recevoir quelque chose ou j'aurais aimé recevoir
quelque chose. Mais disons que l'ajout qui a été fait au
paiement, par rapport à la demande initiale de l'Union des producteurs
agricoles - ceux qui ont reçu quelque chose à l'extérieur
des quatre régions qui en demandaient n'avaient rien demandé
véritablement - c'était simplement par mesure
d'équité. Est-ce qu'on aurait dû faire ces zones plus
larges ou moins larges? Là, l'appréciation a été
faite par le gouvernement fédéral à partir des
données qu'on lui a fournies.
M. Vallières: J'allais vous poser la question, parce que,
dans la zone de Nicolet, il y a des représentations - je vous en ai,
d'ailleurs, informé - qui ont été faites par plusieurs
municipalités afin d'appartenir à la zone admissible et d'avoir
accès, finalement, à des compensations. Il y a plusieurs
municipalités, comme Saint-Albert, Sainte-Élisabeth,
Sainte-Séraphine, Saint-Samuel, Sainte-Clothilde, 5aint-Jacques,
Kingsey-Falls, Saint-Félix, Saint-Lucien. Ce que vous venez de me dire,
c'est que la zone comme telle n'a pas été établie par la
régie, mais bien par le gouvernement fédéral. Donc, si ces
gens ont des doléances à faire, si je comprends bien la
réponse du ministre, c'est au gouvernement fédéral qu'ils
doivent s'adresser.
M. Garon: On a produit des échantillonnages avec des zones
partout, mais le gouvernement fédéral a fait les regroupements.
En principe, il a pris ceux qui avaient plus de 20 % de pertes brutes. Il a
fait ce regroupement à partir des données qu'on lui a
fournies.
M. Vallières: Actuellement, certains producteurs nous
disent - c'est peut-être une question de justice ou
d'interprétation -qu'avec la politique actuelle il y a des producteurs
non assurés qui vont toucher des sommes alors qu'eux sont dans une zone,
parmi les municipalités dont j'ai fait mention, où il y a des
producteurs qui sont assurés, qui ont effectivement subi des pertes et
qui n'auront pas accès à une compensation. C'est l'objet de
leurs
revendications au moment où on se parie. M. Garon: J'aimerais
dire aussi que...
M. Vallières: La question que je me posais, c'est qui
pourrait rajuster cela. Tout à l'heure, vous disiez qu'il était
presque hors de question de rouvrir l'entente
fédérale-provinciale là-dessus.
M. Garon: J'ai essayé de le faire avant la signature, mais
je me suis frappé à un mur. Il y a une chose que je dois dire
aussi et que j'ai oublié de mentionner tout à l'heure, c'est que,
dans le cadre de l'entente - je l'avais dit à M. Wise dans ce
temps-là, mais c'est évident que, pour la formulation des textes,
il ne reconnaissait pas le montant ou la chose - il fallait prendre en
considération dans le montant qui serait versé que le
Québec n'avait pas été payé en 1980, 1981, 1982,
1983, 1984 pour des sommes importantes d'assurance-récolte qui
étaient dues. Ce qui est écrit également dans l'entente,
c'est qu'en contrepartie nous nous engageons à ne pas réclamer
ces montants d'intérêt sur des montants qui étaient dus.
Évidemment, au début, les gens disaient: Les gouvernements n'ont
jamais réclamé d'intérêts entre eux. Je regrette.
Quand on a une entente pour des montants qui sont dus en 1980, 1981, 1982,
1983, 1984, alors que, normalement, on fait des avances en cours d'année
partout et que dans les autres provinces vous devez payer quand le montant est
dû, moi, j'ai dit: Si vous n'en tenez pas compte, je vais prendre des
poursuites et on verra ce que les tribunaux feront. Les ententes ne lient pas
seulement les individus, mais les gouvernements également. C'est
pourquoi dans l'entente, j'ai fait indiquer les montants
d'intérêt.
Je ne demandais pas à M. Wise de se mettre à genoux et de
dire: Certainement, M. Garon, je vous dois tant. Je ne vous demande pas, non
plus, que vous reconnaissiez que vous me le devez ou que vous le devez au
gouvernement du Québec; je vous demande seulement d'en tenir compte.
C'est pour cela qu'on indique dans l'entente qu'on avait des
intérêts auxquels on renonçait, parce que cela fait des
montants, quand même, importants. Cela faisait des montants de presque 5
500 000 $ d'intérêt sur toutes ces années, alors que les
taux étaient très élevés. Ce sont des montants
aussi que le gouvernement du Québec aurait pu réclamer. Dans les
négociations... Vous savez qu'au début le premier montant dont M.
Wise parlait était 13 500 000 $. Alors, le montant a été
doublé pour devenir 27 000 000 $.
M. Vallières: Dans la zone que je viens de vous
mentionner, des municipalités que je viens de citer, est-ce que la
régie dispose de données qui nous permettraient d'évaluer
ce qu'il en coûterait pour indemniser les producteurs assurés qui
ont subi des pertes et les producteurs non assurés qui auraient subi des
pertes?
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire par les montants?
M. Vallières: J'ai mentionné les
municipalités tantôt et voici ta question que je me pose: La
régie a-t-elle en sa possession des données qui nous
permettraient d'évaluer les montants qu'il en coûterait pour
indemniser les producteurs qui sont assurés dans ces
municipalités ou qui ne le sont pas et qui ont effectivement subi des
pertes au cours de l'année 1983?
M. Garon: On leur a fourni des indices de perte. Ils ont fait des
regroupements en fonction de zones où les pertes excédaient 20 %.
Alors, ils ont respecté cela. Chez vous, dans votre région de
Nicolet, dans les zones 12, 13, 14 et 15, beaucoup de pertes étaient en
bas de 20 %.
M. Vallières: Cela veut dire que, pour les
municipalités que j'ai mentionnées tantôt, vous me donnez
comme assurance que le niveau des pertes n'aurait pas atteint 20 % dans cette
section-là et c'est la raison pour laquelle elles ne sont pas dans la
zone admissible?
M. Garon: Oui, si elles étaient toutes de loin en bas de
20 %. Par exemple, cela variait dans une région de 0, 7 % de perte
jusqu'à 12, 2 %, mais elles étaient toutes en bas de 20 %. Le
gouvernement fédéral a choisi de payer dans les régions en
haut de 20 %. C'est pour cela qu'il a fait ces regroupements.
M. Vallières: Une avant-dernière question au
ministre. Qu'est-ce qu'il répond aux producteurs qui nous disent:
J'étais assuré; j'ai effectivement subi des pertes de l'ordre de
15 %?
M. Garon: S'il était assuré et qu'il a subi des
pertes, le cultivateur a reçu des indemnités, des
compensations.
M. Vallières: Même s'il a 15 % de pertes?
M. Garon: Non.
M. Vallières: S'il n'a pas atteint le niveau
conventionnel?
M. Garon: À 15 % de pertes brutes, dans notre
régime d'assurance, ce n'est pas indemnisé et, dans les
compensations prévues dans l'entente par le gouvernement
fédéral
pour les dommages de l'année 1983, cela n'a pas été
pris en considération.
M. Valiières: Cela veut dire que même le producteur
qui n'était pas assuré, qui est dans la zone admissible et qui
n'aura pas atteint les 20 % dont on parle, n'a pas été
indemnisé lui non plus par le régime?
M. Garon: Non.
M. Vallières: Alors c'est un point que les autres
producteurs ne connaissaient pas. Cela va.
M. Garon: Ce que le producteur va dire... Je ne veux pas dire
plus que cela, je vais vous dire quelque chose de factuel. Au fond, la
principale plainte, c'est que, dans les régions, dans les zones
où il y a eu paiement exceptionnel pour les dommages en 1983, celui qui
n'était pas assuré a reçu des montants parce que cela
dépassait 20 %; alors que dans des régions où il n'y a pas
eu paiement, quelqu'un qui était assuré, qui avait des pertes en
bas de 20 %, ne recevait rien.
M. Vallières: C'est cela.
M. Garon: C'est exact. C'est pour cela que le gouvernement du
Québec a rajouté un montant, pour tenir compte des producteurs
assurés dans les zones où il y a eu paiement.
Je dois dire aussi qu'il y a un autre facteur qui est très
important. C'est que même en dépassant les quatre régions
où il y a eu revendications de la part de l'Union des producteurs
agricoles... Je peux, vous dire qu'il y a beaucoup de dirigeants qui ne
voulaient rien savoir de dépasser ces quatre zones, ces quatre
régions, c'est-à-dire Lanaudière, Saint-Maurice,
SaguenayLac-Saint-Jean, Québec. Beaucoup, je pourrais même
mettre des noms de gens qui m'ont envoyé des télégrammes
pour dire: Vous n'auriez pas dû payer en dehors des quatre régions
parce que c'est seulement nous qui avons revendiqué. Ils ont dit: Comme
on a revendiqué et qu'eux ne l'ont pas fait, ils auraient dû ne
rien avoir. On n'a pas voulu faire cela ainsi. Mais, là-dessus, je dois
vous dire que le Québec et Ottawa étaient d'accord. On s'est dit:
Maintenant qu'on a les données, qu'on constate qu'il y a des gens qui
ont eu des dommages aussi considérables en dehors des quatre
régions qui ont revendiqué à l'automne 1983... La seule
raison d'intervenir du gouvernement fédéral, c'est pour les
dommages exceptionnels, pour les années désastreuses. On dit: Si
c'est le principe, ce n'est plus seulement une revendication; c'est d'essayer,
le plus équitablement possible, d'aider des gens qui ont subi des
dommages exceptionnels.
Maintenant, il y a eu un découpage en fonction des données
statistiques qui ont été établies. On a corrigé une
lacune, importante, je pense, en rajoutant de l'argent pour les producteurs
assurés dans les régions indemnisées. Maintenant, entre
les producteurs non assurés dans les régions indemnisées
et les producteurs assurés dans les régions non
indemnisées, il y a des gens qui ne sont pas de bonne humeur parce
qu'ils disent: Vous n'auriez pas dû payer les gens non assurés.
Là, il faut dire une chose: II faudrait aussi qu'entre eux, dans l'Union
des producteurs agricoles, ils fassent le départage aussi. On
établit un régime d'assurance ou on n'en établît
pas. À un moment donné, il va falloir qu'il y ait certains
principes qui tiennent.
M. Vallières: Maintenant, qu'est-ce qu'on doit
répondre à ces gens?
M. Garon: Par exemple, dans la Mauricie, la plus grande plainte,
c'est de dire qu'ils ne s'étaient pas assurés. Je comprends
qu'ils ne sont pas assurés. Mais moi, demain matin, si j'ai une maison
qui n'est pas assurée et qui passe au feu, je ne peux pas me plaindre,
vis-à-vis des autres qui sont assurés, que ma maison a
passé au feu et que je n'étais pas assuré, mais qu'il faut
me payer quand même. Autrement si, alors qu'il y a des régimes
d'assurance-récolte, le gouvernement paie, d'une façon
habituelle, les gens non assurés comme les gens assurés, le
régime d'assurance ne durera pas longtemps.
M. Vallières: À ces producteurs et à ces
municipalités que je mentionnais tantôt, qui font des demandes,
finalement, la réponse qui doit leur être formulée, c'est
qu'il n'y a pas d'espoir qu'il y ait réouverture de l'entente
fédérale-provinciale et que, en conséquence, ils ne
pourront pas toucher l'indemnité. Cela revient un peu à l'affaire
des pommes de terre tantôt. S'il n'y a pas réouverture de
l'entente, pour ces gens, c'est hors de question qu'ils puissent toucher les
sommes.
M. Garon: C'était bien différent pour les pommes de
terre, c'est par rapport aux fourrages. Les fourrages, c'était la partie
excédentaire.
M. Vallières: Mais, dans le cas des fourrages, est-ce
qu'on peut dire que, s'il n'y a pas réouverture de l'entente, ces gens
ne pourront pas toucher des indemnités?
M. Garon: Je ne m'attends pas qu'il y ait une réouverture,
personnellement. (17 h 15)
M. Vallières: En terminant, j'ai déjà
écrit au ministre là-dessus, avec des copies
de correspondance à M. Brulotte, le président.
J'espère que, dans un avenir assez rapproché, on pourra faire le
point sur le dossier et informer toutes les personnes qui sont
concernées de l'état du dossier et d'une réponse finale,
afin qu'on puisse clore le dossier une fois pour toutes.
M. Garon: M. Bruiotte me dit qu'il a répondu à
toutes les municipalités. Les dernières lettres sont dans le
courrier de ce matin.
M. Vallières: Est-ce que je peux demander à M.
Brulotte de me faire parvenir copie de ces lettres afin que j'en sois
également informé?
Le Président (M. Dupré): II va vous la faire
parvenir. Est-ce que c'est votre dernière question, M. le
député?
M. Garon: Quand une lettre vient par l'intermédiaire d'un
député, normalement il y a une réponse qui est aussi
envoyée au député.
M. Valilières: Merci.
Le Président (M. Dupré): M. le député
de Maskinongé.
M. Picotte: Merci. Dans le même ordre d'idées, dans
des zones où Us peuvent bénéficier d'une aide, j'imagine
que pour ceux qui étaient assurés par l'assurance-récolte,
les dossiers étaient prêts, qu'ils ont reçu leur paiement,
le chèque, que tout est réglé de ce côté. Il
y a des gens qui n'étaient pas assurés qui n'ont pas encore
reçu d'indemnité. Quand réglera-t-on leur cas, quand
vont-ils recevoir le chèque? Â peu près dans combien de
temps?
M. Garon: La question?
M. Picotte: Les gens qui n'étaient pas assurés par
la régie et qui doivent être indemnisés vont recevoir un
montant. Quand vont-ils recevoir leur chèque? Est-ce que le dossier est
avancé, est-il étudié? On prévoit les premiers
chèques vers quelle date?
M. Garon: On s'attend de commencer le paiement è ces
personnes dans quelques jours, mais cela pourra s'étaler sur un mois, un
mois et demi parce qu'il y a des cas qui demandent plus de vérification
que d'autres.
M. Picotte: Cela veut dire que les gens ne peuvent pas
espérer recevoir un chèque avant quinze jours. Cela va être
entre quinze jours et un mois et demi.
M. Garon: Non. Effectivement, d'ici une semaine, il va y en avoir
qui auront sans doute reçu un chèque.
M. Picotte: Combien y a-t-il de dossiers dans ceux qui ne sont
pas assurés?
M. Garon: 7000. Au début, on pensait que ce serait 4000
à 5000, mais il y a 7000 dossiers qui ont été ouverts.
Cela ne veut pas dire qu'il va y avoir des paiements dans 7000 dossiers.
M. Picotte: II y a 7000 dossiers à étudier pour
lesquels il va y avoir une réponse. Ces paiements sont effectués
par la régie, j'imagine?
M. Garon: Oui.
M. Picotte: De quelle façon cela fonctionne-t-il? Quand le
fédéral a versé le montant d'argent, ces sommes ont-elles
été versées au ministère, à la
régie?
M. Garon: Cela va être versé au fur et à
mesure que les bordereaux de paiement vont être faits. Par exemple, si on
a 100 lettres à envoyer, il y a un bordereau de fait pour ces 100
lettres. On envoie les 100 lettres et en même temps ils versent le
montant dans le compte.
M. Picotte: D'accord, je comprends le système. C'est un
autre point que je veux discuter. Le fédéral vous a donné
un montant d'argent. Le gouvernement du Québec a versé 4 000 000
$ à même un fonds de crédits périmés. Ces
sommes sont-elles versées à la régie même? Les fonds
sont-ils administrés par la régie? Où sont-ils
versés? Dans un compte de la régie? La régie a un compte,
j'imagine?
M. Garon: C'est un compte spécial.
M. Picotte: II y a un compte spécial d'ouvert pour ce qui
s'appelle perte de récolte. Existe-t-il plusieurs comptes à ta
régie? La régie a un compte, j'imagine.
M. Garon: II n'y a pas d'autres comptes. Il y a un seul compte
pour ces fins, mais après entente...
M. Picotte: Je comprends qu'il y a un compte pour les fins de
perte de récolte, mais la régie a-t-elle d'autres comptes?
Habituellement, j'imagine que la régie a un compte... Dans les
opérations habituelles de la régie, de quelle façon...
M. Garon: Non, non. Il faut séparer ces opérations
des opérations quotidiennes.
M. Picotte: C'est ce que je veux savoir. Oublions maintenant les
pertes de fourrage. Il y a un compte spécial pour cela.
J'imagine que c'est un compte en fidéicommis ou je ne sais quoi.
C'est un compte qui est spécifique pour cela.
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Est-ce que la régie possède d'autres
comptes? Normalement, dans se3 activités quotidiennes, j'imagine que la
régie a des comptes.
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Et qu'est-ce qui est versé dans ces
comptes-là habituellement? C'est la prime du producteur qui est
versée là?
M. Garon: La prime du producteur et la prime des
gouvernements.
M. Picotte: Et c'est quel genre de compte? C'est un compte
où peuvent se faire des transactions de quel ordre, de quelle
façon?
M. Garon: Les comptes, c'est pour recevoir de l'argent et payer.
Je ne comprends pas votre affaire. Qu'est-ce que vous voulez savoir au juste?
Parce qu'ils ont des comptes où il y a des entrées d'argent sous
forme de primes payées par les agriculteurs ou par les
gouvernements.
M. Picotte: Oui, c'est cela. Je veux savoir ce qui entre dans le
compte. On me dit qu'il y a un compte que la régie possède.
M. Garon: Et après cela, elle verse...
M. Picotte: Quelles sont les activités qui se font dans ce
compte?
M. Garon: Elle verse des indemnités et la partie qui reste
en banque, elle la place à la Caisse de dépôt pour avoir le
meilleur taux d'intérêt possible.
M. Picotte: Les fonctionnaires de la régie ne sont pas
payés à même ce compte, j'imagine?
M. Garon: Non, non, c'est une autre affaire. C'est à part.
Le budget de fonctionnement, c'est autre chose.
M. Picotte: II n'y a pas d'indemnités de versées
dans ce compte. Les indemnités qui sont payées à
même ce compte, c'est pour les agriculteurs, c'est pour les transactions
qui existent entre les agriculteurs et la régie comme telle. Si on a une
indemnité à payer, on la paie, évidemment, avec ce compte
et si, par contre, un agriculteur a un montant d'argent à payer, la
régie le verse à ce compte. Ce sont les transactions normales de
la régie, mais qui se transigent uniquement au niveau des agriculteurs
comme tels. Qui est autorisé à signer ces chèques quand il
y a des chèques qui sont versés?
M. Garon: Le président et le vice-président.
M. Picotte: Le président et le vice-président.
Est-ce un compte en fidéicommis?
M. Garon: Vous parlez des comptes courants?
M. Picotte: Le compte de la régie dont il est fait
mention.
M. Garon: Vous parlez de quel compte? Celui de l'entente avec le
gouvernement fédéral?
M. Picotte: Non, non, c'est fini, cela. On parle de l'autre
depuis tantôt.
M. Garon: C'est en vertu de la loi.
M. Picotte: C'est un compte en fidéicommis?
M. Garon: C'est un compte au nom de la régie.
M. Picotte: Oui. Vous avez un compte chez vous qui a un
numéro 113338-8. C'est un compte en fidéicommis. À quoi
sert ce compte?
M. Garon: C'est pour payer des contractuels.
M. Picotte: C'est pour payer des... ?
M. Garon: Des contractuels. La régie engage beaucoup de
contractuels dans le cours de la saison et elle paie ses contractuels à
même ce fonds-là, ce compte-là.
M. Picotte: C'est un des comptes qui existent à la
régie.
M. Garon: En vertu de la directive 383 du Conseil du
trésor pour payer les contractuels, pour que tout se fasse plus
rapidement, elle est autorisée a avoir un compte spécial
où les montants d'argent sont versés pour pouvoir payer les
contractuels.
M. Picotte: Qui est autorisé à signer ces
chèques-là?
M. Garon: Le président, le vice-président, le
directeur du personnel, le directeur à l'administration.
M. Picotte: Dans le compte dont j'ai fait mention, il n'y a pas
de versements des
agriculteurs.
M. Garon: Non.
M. Picotte: En fait, la régie a combien de comptes? Trois
ou quatre?
M. Garon: Pour le fonctionnement, il y a deux comptes: l'un pour
les contractuels et l'autre pour les dépenses locales, qu'on appelle,
en bas de 250 $.
M. Picotte: Quand vous parlez du compte des contractuels, cela ne
touche pas, évidemment, le personnel régulier de la régie.
Le personnel de la régie comme tel ne reçoit pas de
déboursés à même ce compte.
M. Garon: Cela ne touche pas le personnel régi par la Loi
sur la fonction publique.
M. Picotte: Le personnel est régi par... Alors, c'est
uniquement un compte qui transige...
M. Garon: Pour les contractuels.
M. Picotte:... avec les contractuels, ceux qu'on engage
occasionnellement, a contrat fixe, pour donner un...
M. Garon: Oui. Il faut dire que la régie engage beaucoup
de gens au cours de l'été pour faire des travaux. Elle fait des
dizaines de milliers d'échantillonnages. Alors, elle engage des gens
pour une période. Souvent, ce sont des étudiants, des
finissants-es en agronomie ou en technologie agricole. À
l'été, on parle de 250 engagements contractuels pour faire des
travaux d'échantillonnage; elle va, à ce moment-là, faire
des inventaires d'animaux etc.
M. Picotte: Est-il possible de verser à du personnel
régulier des indemnités quelconques à même ce
compte?
M. Garon: Non.
M. Picotte: Ce n'est pas possible. C'est tout pour l'instant, M.
le Président.
Le Président (M. Vallières): Le programme 4 est-il
adopté? M. le député d'Art habaska.
M. Baril (Arthabaska): Oui, M...
M. Garon: Dans le cas du compte pour le gouvernement
fédéral, il y a eu une autorisation spéciale,
précise, à cet effet du gouvernement pour que le montant transite
directement dans le compte de la Régie des assurances prévu
à cette fin pour les paiements, parce qu'on voulait isoler les
paiements. D'ailleurs, là-dessus, le contrôleur des finances
disait même qu'il fallait des modalités particulières
à cette fin. On voulait - ce que j'avais prévu - que les montants
rentrent au fur et à mesure qu'on les débourserait. On ne voulait
pas recommencer l'expérience de l'assurance-récolte où on
est payé des années plus tard. Alors, il y a eu une autorisation
spéciale pour ce compte, pour que l'argent entre en même temps
qu'il sortait pour payer les gens. On ne voulait pas faire du financement
pendant une période de temps considérable. D'autant plus que les
gens qui s'occupent de ces choses-là, ce sont les mêmes qui s'en
occupaient dans le temps de M. Whelan, et on sait tout le trouble qu'on a eu
avec lui pour se faire payer.
Le Président (M. Vallières): M. le
député d'Arthabaska. Avez-vous un complément de
réponse, M. le ministre?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Vallières): M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril (Arthabaska): Avec ce nouveau programme d'indemnisations
du gouvernement du Québec et du gouvernement fédéral,
comment se comporte la vente des assurances agricoles actuellement? (17 h
30)
M. Garon: La vente se comporte d'une façon un peu
exceptionnelle puisque l'an dernier en 1984-1985, nous avions 27 492
assurés alors que cette année, jusqu'à maintenant, nous
avons 32 863 assurés. Seulement l'augmentation de cette année,
c'est presque autant d'assurés qu'il y en avait sous M. Bourassa. C'est
une augmentation de plus de 5000 assurés seulement cette année.
C'est un indicateur du niveau de satisfaction des gens vis-à-vis de la
Régie des assurances agricoles. En 1976, il y avait 16 programmes
d'assurance-récolte, alors qu'aujourd'hui nous en avons 61. Il y avait
un programme d'assurance-stabilisation; aujourd'hui, il y en a 12. Cela veut
dire que, lorsque nous sommes arrivés au gouvernement, il y avait en
tout 17 programmes d'assurance et, aujourd'hui, nous en avons 73. Actuellement,
il n'y a pas une province au Canada aussi bien assurée que le
Québec.
M. Baril (Arthabaska): Est-ce qu'il y a eu des
représentations pour améliorer les indemnisations au niveau des
zones? Comme vous le disiez tout à l'heure, si une zone finit dans le
chemin, d'un côté du chemin, c'est payé et, de l'autre, ce
n'est pas payé. Est-ce qu'il y a eu des représentations pour
essayer d'ajuster cela au niveau des pertes, que cela aille croissant ou
décroissant, selon
les cas - je ne sais pas si vous comprenez -au lieu que cela coupe
carré et qu'on dise: Toi, on te paie cette année et toi, on ne te
paie pas?
M. Garon: Non, ce n'est pas possible que ce soit graduel. Il y a
des dommages ou il n'y en a pas.
M. Baril (Arthabaska): Oui, mais si tu as...
M. Garon: II faut dire qu'une zone, c'est un paiement moyen.
C'est en fonction d'un échantillonnage pour une zone. Vous êtes
dans la zone ou vous n'y êtes pas. Il y a des échantillons pris
dans chacune des zones.
M. Baril (Arthabaska): Dans cette même zone, je comprends
qu'on prend un échantillonnage, qu'on fait la moyenne et qu'on dit: Cela
donne tant. Mais d'un côté de la zone, souvent, il n'y aura pas de
dommages du tout et ils vont être payés quand même et, de
l'autre côté de la zone, il va y avoir des dommages égaux
à ceux qui sont à la limite de cette zone et ils ne seront pas
payés parce qu'ils changent de zone.
M. Garon: Parlez-vous des dommages de 1983?
M. Baril (Arthabaska): Non, non, je parle de l'application du
système en général.
M. Garon: II y a un déductible là-dedans. Les 20 %
du déductible, habituellement, tiennent compte un peu de cette
situation. C'est un choix qui a été fait. Une assurance peut
prendre différentes formes. Mais on a choisi un système qui est
celui des déductions par rapport au montant assurable.
M. Baril (Arthabaska): D'accord.
Le Président (M. Vallières): Vous avez
terminé, M. le député d'Arthabaska?
M. Baril (Arthabaska): Oui.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier, sur le même programme?
M. Houde: Pardon?
Le Président (M. Vallières): Sur le programme 4,
toujours?
M. Houde: Oui, sur l'assurance-récolte?
Le Président (M. Vallières): Oui.
M. Houde: J'aimerais savoir du ministre lorsqu'il a
été question des 33 000 000 $ de pertes... Je vais attendre pour
parler.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: M. le Président, merci. Ma question s'adresse au
ministre. M. le ministre, lorsqu'il y a eu une perte de 33 000 000 $, pour les
protéines, il y a eu 5 800 000 $ qui devaient être
acheminés dans la région de Lanaudière. En vertu de quel
principe de la loi le ministre a-t-il fait le partage au sujet des pertes de
récolte pour 1983?
M. Garon: Pardon?
M. Houde: Je le savais bien, je ne me suis pas trompé.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier, vous pouvez reprendre votre question.
M. Houde: Au sujet des pertes de protéines pour
l'année 1983...
M. Garon: Oui, oui.
M. Houde:... les 5 800 000 $ pour les protéines dans la
région de Lanaudière, sur un total de 33 000 000 $ que le
ministre a fait perdre, en vertu de quel principe de la loi le ministre a-t-il
fait le partage au sujet des pertes de récolte pour 1983?
M. Garon: M. le Président, je regrette, le
député doit prendre ma parole. J'ai dit que ce n'est pas moi qui
ai fait le partage. Je ne reviendrai pas là-dessus. Si le
député ne comprend pas quand je parle... Je l'ai dit à peu
près dix fois tout à l'heure. Je ne reviendrai pas
là-dessus. Le partage des zones n'a pas été fait par le
gouvernement du Québec ni par la régie. On a fourni des
données. Le partage a été fait par le gouvernement
fédéral. À ce moment, si le député
s'entête à dire que c'est le ministre, il dira bien cela dans son
comté. Je m'attends à beaucop de spéculation
là-dessus. C'est pour cela que j'ai pris toutes mes précautions
pour que dans chacun des textes ce soit clair.
M. Houde: Quand il y a de l'argent qui vient du provincial et
qu'il donne, cela vient de lui. Quand il y a de l'argent qui n'entre pas, cela
dépend des autres. Ma dernière question, si vous me le
permettez.
M. Garon: Je ne viens pas à la commission parlementaire
pour...
M. Houde: J'ai le droit de dire ce que je pense.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre de
l'Agriculture.
M. Garon: Non seulement cela, mais, dans la lettre dont j'ai lu
un extrait tout à l'heure, le ministre fédéral prend
avantage... Moi, je dis que j'ai fait du travail là-dedans; d'autres en
ont fait, je ne suis pas le seul à en avoir fait. J'ai fait
établir très clairement dans tous les textes qui ont
été produits les mérites de tous et chacun. Je n'essaie
pas de me donner tout le crédit par rapport aux autres. J'ai dit
tantôt le mérite que j'avais là-dedans, j'ai aussi dit le
mérite des autres. Je trouve que le député s'énerve
pour rien, comme d'habitude.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: Est-ce que le ministre pourrait me dire, devant la
commission, s'il a des preuves de février 1985 entre les mains ou sur
ses bureaux - peu importent les bureaux, vous en avez plusieurs - comme quoi
les quatre régions étaient déficitaires en
protéines? Cela justifie d'autant plus la demande faite par l'UPA de
Lanaudière ou les agriculteurs du milieu, si vous aimez mieux, sur les
33 000 000 $ en question. De quelle manière allez-vous combler cela?
Vous devez avoir une lettre entre les mains.
M. Garon: Dans les discussions avec le gouvernement
fédéral - on ne reviendra pas sur cette question - il en a
été question, mais la question des protéines a
été complètement écartée. Il faut dire aussi
que, particulièrement dans la région de la Mauricie, il a
été tenu compte, pour établir les montants, des endroits
où ils avaient acheté leur foin. On doit dire que, dans les
endroits où ils ont acheté leur foin, la moyenne était
plus élevée que la normale. Les gens ont acheté du foin
qui avait un meilleur contenu en protéines que normalement, de sorte que
ceux qui ont établi les montants ont tenu compte des endroits où
le foin a été acheté. À ce moment, si on en a tenu
compte pour fins d'indemnité, il a été tenu compte aussi
du pourcentage de protéines qui était plus élevé,
de sorte que, quand ceux qui calculaient la question des protéines
arrivaient pour établir des approximations, c'était bien
difficile à établir puisque le foin était meilleur que
normalement dans les régions où le foin a été
acheté.
M. Houde: Merci. Comment pouvez-vous expliquer, lorsqu'est venu
le temps de régler la Gaspésie, où le foin se vendait
environ 105 $ à 110 $ la tonne, que le fédéral a
donné 41 $ la tonne, l'assurance-récolte en a donné 80 $
pour un total de 121 $ quand, dans nos régions à nous autres, la
région de
Lanaudière ou de la Mauricie, le foin se vendait de 180 $
à 225 $ la tonne, en moyenne 145 $? Excusez-moi, 145 $ la tonne. Ils
sont allés jusqu'à 225 $ la tonne. Comment expliquer qu'en
Gaspésie, d'après les règlements qu'on a pu avoir, ils ont
fait de l'argent avec cela et que noua autres, on en a perdu? Il n'y avait pas
moyen de réviser les calculs qui avaient été faits pour
les payer.
M. Garon: Je ne partage pas l'opinion du député. Je
dois dire que ceux qui ont établi les chiffres ne la partageaient pas
non plus.
M. Houde: Si je comprends bien le ministre, les chiffres que j'ai
pour la Gaspésie ne sont pas exacts. Environ 105 $ à 110 $ la
tonne que le foin coûtait. Ils ont retiré environ 121 $. Cela
n'est pas exact, selon vous. C'est cela que vous voulez dire? Vous dites que ce
n'est pas exact. Répondez-moi quelque chose.
M. Garon: J'ai dit que ce ne sont pas les chiffres qui ont
été retenus. Ce que vous mentionnez là, ce n'est pas ce
qui a été retenu, parce que les gens considèrent que ce
n'est pas comme cela que cela a été fait. On a tenu compte des
quantités achetées, des distances à parcourir, du contenu,
de la qualité du foin, d'un ensemble de données pour arriver
à un résultat. Ils n'ont pas fait le raisonnement que le
député fait de cette façon.
M. Houde: Selon le raisonnement que vous faites, M. le ministre,
est-ce que vous êtes conscient que la région de la Gaspésie
a fait de l'argent et que les régions de Lanaudière et de la
Mauricie en ont perdu avec les règlements qui ont été
faits? Vous n'êtes pas conscient de cela. D'accord, passons.
M. Garon: C'est-à-dire que je ne suis pas de cet avis.
M. Houde: D'accord. Vous avez droit à vos opinions, j'ai
droit aux miennes.
M. Garon: Vous considérez que la Gaspésie aurait
dû avoir moins?
M. Houde: Ce n'est pas cela que je vous ai dit. Je n'ai pas dit
cela du tout.
M. Garon: Ah!
M. Houde: Je vous ai demandé si vous étiez
conscient de ce que cela avait donné. Vous dites que...
M. Garon: Vous avez l'air de dire que ces gens ont trop
reçu, qu'ils ont fait de
l'argent avec leur foin.
M. Houde: En tout cas, ne me faites pas dire des choses que je
n'ai pas dites.
M. Garon: C'est ce que vous avez dit. M. Houde: J'ai dit
que...
M. Garon: M. le Président, le député a dit
que les Gaspésiens avaient fait de l'argent avec leur foin.
M. Houde: Vous vouliez me faire...
M. Garon: Cela veut dire, dans le fond, qu'ils ont reçu
plus d'argent qu'ils n'auraient dû en recevoir s'ils ont fait de l'argent
par le fait qu'ils ont été indemnisés.
M. Houde: Mais vous, vous vouliez me faire dire qu'ils en ont
fait trop. C'est cela que vous voulez dire.
M. Garon: C'est ce que vous avez dit. Vous avez dit qu'ils ont
fait de l'argent avec leur foin alors que les gens chez vous n'en ont pas fait.
Vous voulez dire qu'ils ont reçu trop d'argent. Je ne vois pas...
M. Houde: On ne s'obstinera pas. On a autre chose à faire,
M. le Président.
M. Garon: Pourriez-vous m'expliquer? Je voudrais comprendre, M.
le Président. Est-ce que le député peut me dire ce qu'il
veut dire quand il dit que les gens de la Gaspésie ont fait de l'argent
avec leur foin?
M. Houde: Je vous demande si c'est vrai et si vous êtes
conscient de cela. Vous me dites que vous ne le savez pas. C'est tout.
M. Garon: Je n'ai pas dit que je ne le savais pas. J'ai dit que
je ne partageais pas votre opinion. C'est ce que j'ai dit.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: Merci, M. le Président. En ce qui concerne la
région de Lanaudière, je vais vous lire le petit texte dont,
probablement, vous avez pris connaissance. Si oui, vous allez pouvoir
répondre.
Une voix: Mais pas en deux minutes.
M. Houde: Ah oui! Je vais le faire en moins de temps que cela.
"L'UPA réclame un changement d'attitude de la Régie des
assurances agricoles du Québec. Depuis le début de 1985, les
représentants de la Régie des assurances agricoles du
Québec proposent aux producteurs d'adhérer au programme collectif
d'assurance-récolte des grandes cultures ou de renouveler leur contrat
sans que le rendement en foin qui leur sera garanti ne soit encore connu. Selon
les dirigeants de la Fédération de l'UPA de Lanaudière,
une telle situation est tout à fait inacceptable quand on connaît
les problèmes qui sont survenus avec l'administration de ce programme
depuis sa mise en place en 1979. Les producteurs qui ont maintenu leur
adhésion se souviennent avec amertume du règlement de leur
dossier de 1980 et de 1982. Plus récemment, en 1983, la
fédération a dû défendre un dossier auprès
des autorités gouvernementales afin qu'une aide complémentaire
soit apportée pour combler l'insuffisance de l'intervention du programme
existant. Quoique les producteurs aient excusé les faux pas des
administrateurs du programme durant la première année
d'opération, ils sont aujourd'hui insatisfaits de l'attitude de la
régie. Est-ce normal... "
M. le Président, j'aimerais que te ministre écoute quand
on parle, au lieu de lire ou de parler avec son voisin.
M. Garon: J'écoute, mais c'est parce que...
M. Houde: Notre temps es't aussi important que le sien,
j'imagine.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier, vous avez la parole.
M. Houde: Je vais reprendre la lecture du paragraphe: "Quoique
les producteurs aient excusé les faux pas des administrateurs du
programme durant les premières années d'opération, ils
sont aujourd'hui insatisfaits de l'attitude de la régie. Est-ce normal
de proposer à un individu la signature d'un contrat sans que le contenu
ne soit entièrement déterminé, sans connaître
précisément toutes les règles de son fonctionnement? Les
producteurs remettent en question leur adhésion à un tel
programme. "
Répondez-moi donc là-dessus.
M. Garon: Vous n'allez pas nous en lire plus?
Le Président (M. Vallières): M. le ministre, vous
avez la parole.
M. Dupré: Est-ce qu'on peut connaître l'origine de
cela?
Le Président (M. Vallières): S'il vous
plaît!
M. Houde: Avec plaisir, si le président me le permet.
C'est la Fédération de l'UPA de Lanaudière, Juliette, en
date du 4 avril
1985.
Le Président (M. Vallières): Très bien.
M. Dupré: Est-ce que vous partagez ce que vous venez de
nous lire?
M. Houde: Non, mais écoutez...
Le Président (M. Vallières): Un instant, s'il vous
plaît! La parole est au ministre de l'Agriculture.
M. Houde: M. le ministre, c'est à vous.
M. Garon: M. le Président, je répondrai que les
producteurs ne partagent pas l'opinion du syndicat parce qu'ils ne remettent
pas en cause leur adhésion. La preuve, c'est qu'en 1984 il y avait 464
assurés et, actuellement, il y en a 722, c'est-à-dire 258 de
plus, ce qui veut dire 55 % ou 60 % de plus. Dans une région qui est
tout près, Nicolet, le nombre des assurés était de 583
l'an dernier et, cette année, il est de 1137. Cela veut dire à
peu près 100 % d'augmentation. Le nombre d'assurés en 1984, dans
l'ensemble du Québec, était de 9847 pour ce programme collectif
des fourrages et il est rendu cette année à 12 932,
c'est-à-dire presque 3100 de plus, soit une augmentation
d'assurés de près de 30 %. Cela indique, à mon avis, une
très grande satisfaction des agriculteurs à l'endroit de nos
régimes d'assurance puisque nous avons une année record cette
année. Comme je vous le disais tantôt, nous avons un grand total
de 32 863 assurés, alors que le nombre, en 1976, était de 8395.
Cela fait exactement quatre fois plus d'assurés. De 8000 à 32 000
de 1976 à 1985, je trouve que c'est une bonne moyenne au bâton.
(17 h 45)
M. Houde: Si je comprends bien, M. le ministre, ce que l'UPA de
Lanaudière et de Juliette dit, ce n'est pas exact; ces gens se plaignent
pour rien, ce sont des braillards.
M. Garon: Bien non.
M. Houde: Ne me donnez pas les chiffres une autre fois.
Répondez à ce que je vous ai demandé par la lettre que je
vous ai lue. Ils n'ont pas raison.
M. Garon: Je ne réponds jamais par des sentiments, je
réponds toujours par des faits. 464 assurés en 1984, 722 en 1985,
258 de plus, cela veut dire presque 55 % de plus. Cela veut dire que les
agriculteurs trouvent que nos programmes s'améliorent et ils s'assurent
davantage.
M. Houde: Ce qu'ils disent, cela ne tient pas, ils n'ont pas
raison de se plaindre d'une administration qui, parfois, n'est pas
satisfaisante à 100 %.
M. Garon: Je ne dis pas... Je ne dis rien.
M. Houde: D'accord. Merci beaucoup, M. le Président, il ne
dit rien, c'est tout.
M. Garon: Je dis tout simplement que les gens ne remettent pas en
cause leur adhésion à l'assurance, comme vous Pavez
mentionné dans la lettre que vous avez lue. Vous avez dit que les
producteurs voulaient remettre en cause leur adhésion. Non seulement ils
ne la remettent pas en cause, mais ils s'assurent plus que jamais.
M. Houde: M. le Président, est-ce que vous êtes
d'accord que certains fonctionnaires leur forcent un peu la main lorsque vient
le temps de les payer? Ils les forcent quasiment à renouveler leur
contrat d'assurance avant de leur remettre leur chèque ou bien disent:
Venez donc le chercher au bureau et on va essayer de vous convainc? Est-ce que
cela arrive?
M. Garon: Je n'ai pas l'impression qu'on assure le monde de
force. Quelqu'un qui est assuré peut résilier avant le 30 avril.
On aurait assuré 5000 personnes de plus de force cette année par
rapport à l'an passé? Voyons doncl
M. Houde: Cela ne se peut pas!
M. Garon: Si vous pensez qu'on assure le monde de force, vous
direz aux gens de voter libéral et de revenir à 8000
assurés comme en 1976.
M. Houde: À partir de là, ils auront un bon
gouvernement. Soyez sûr et certain qu'ils n'auront pas un ministre comme
ils ont là. Merci, M. le Président, j'ai fini.
Le Président (M. Vallières): Une autre demande
d'intervention, M. le député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, juste pour souligner un point
au ministre. J'espère que cela ne se fait pas, mais je voudrais me
rassurer. On s'est fait dire, dans la région de la Mauricie, entre
autres, qu'il y avait un incitatif très percutant et très fort
lorsqu'on remettait les chèques d'indemnité pour perte de
fourrage, on incitait fortement le producteur à se réassurer. Je
pense que, si c'est exact, cela ne devrait pas se produire comme cela. J'ose
espérer que ce n'est pas exact. J'aimerais qu'on m'affirme, assez
solennellement, que cela ne se fait pas. Les producteurs qui nous disent de
telle chose, je suis prêt à leur demander de signer un
affidavit, s'ils veulent bien. S'ils ne veulent pas le signer, c'est
parce que, forcément, ils viennent nous dire des choses qui ne sont pas
exactes. Je pense que c'est peut-être un mythe, et je prends la parole et
du ministre et du président, mais je pense qu'on se le fait dire
beaucoup trop souvent. Il faudrait que ce mythe disparaisse s'il n'est pas
exact.
M. Garon: Je vous dirai que dans la Mauricie, quand sont
arrivées les demandes en 1983, le problème, c'était qu'il
y avait beaucoup de gens qui n'étaient pas assurés. It est
possible que les gens aient dit aux producteurs de la Mauncie - s'ils l'ont
dit, ils on bien fait de le dire - que M. Wise a bien avisé dans sa
lettre - est-ce qu'il changera d'idée ou non? - que ce serait la
dernière année qu'il paierait pour des gens qui ne sont pas
assurés et qu'à ce moment, s'ils ne s'assurent pas, il va falloir
qu'ils assument leurs risques eux-mêmes. Il ne faudrait pas penser que
chaque année les gens qui ne sont pas assurés viendront faire des
pressions pour avoir des paiements. M. Wise a dit: II faudra absolument que les
gens soient assurés.
Je vais vous lire la lettre qu'il a envoyée aux producteurs avec
la remise des chèques qui ont été envoyés aux
producteurs. Voici ce qu'il dit: "Le gouvernement fédéral a
décidé qu'il n'y aura plus d'aide spéciale lorsqu'un
programme d'assurance-récolte est disponible. C'est pourquoi je vous
prie instamment de profiter de l'occasion, si ce n'est déjà fait,
d'entrer en contact avec votre représentant de la régie pour
adhérer au programme d'assurance-récolte des grandes cultures. Il
va de votre sécurité financière et il vous appartient de
faire ce premier pas".
C'est le ministre fédéral qui leur dit dans sa lettre:
Assurez-vous parce que je n'interviendrai plus pour les gens non assurés
quand il y a un programme d'assurance disponible. Alors, c'est évident
que cela crée une pression. C'est peut-être à cela qu'on se
réfère; je ne sais pas à quoi l'on se
réfère. Les agents de l'assurance-récolte ont le mandat de
bien expliquer les choses afin que les gens ne disent pas après cela:
Vous auriez dû me le dire, je ne le savais pas. Je le dis ici et
j'encourage le député de Maskinongé à dire la
même chose aussi aux assurés, que ce soit pris pour une pression
ou non: Le gouvernement fédéral, par la voix de son ministre et
dans une lettre qu'il a envoyée à chacun de ceux qui ont
reçu ou qui recevront des chèques dans le cadre des paiements
spéciaux aux dommages de 1983, dit que, s'ils ne s'assurent pas dans
l'avenir, il n'a plus l'intention d'intervenir. C'est évident qu'ayant
écrit cette lettre à des milliers de personnes, la prochaine fois
où il y aura des dommages et où des gens non assurés
demanderont à se faire payer, je vous dis qu'ils vont avoir une
côte à remonter.
M. Picotte: M. le Président, dans un autre ordre
d'idées, quand la commission parlementaire s'est véhiculée
à Sherbrooke concernant le crédit agricole, la relève
agricole, etc., quand nous sommes allés à Sherbrooke, il y a un
M. Patry qui est venu nous rencontrer. Il nous a dit ceci: "On voit... "
M. Garon: M. le Président, je pense que l'on est sur le
sujet...
Le Président (M. Val Itères): M. le ministre.
M. Garon:... de l'assurance-récolte, on n'est pas sur le
crédit agricole.
M. Picotte: C'est sur cela. Laissez-moi finir, si vous voulez me
laisser poser ma question, vous serez en mesure de me dire si cela va avec cela
ou si cela ne va pas avec cela. Si cela ne va pas avec cela, vous me le direz
et je comprendrai, mais prenez la peine de m'écouter pendant 30
secondes.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: "On voit de belles fermes modèles qui servent
d'exemple au ministre Garon. Vous n'avez qu'à regarder dans le domaine
du boeuf, cela fonctionne, ils font de l'argent dans cela et il y en a qui font
le commerce des veaux d'embouche. Cela les aide parce qu'ils importent au
Québec, je ne sais pas, 10 000 têtes à 10 $ la tête,
ils vont chercher 100 000 $. Il n'y a rien de mauvais dans cela, c'est leur
droit. S'ils veulent faire leur commerce dans un domaine à
côté de leur parc d'engraissement, c'est leur affaire. Par contre,
il y en a d'autres qui achètent des veaux à l'automne; quand le
gars de l'assurance-stabilisation est passé, ils les revendent et ils
font venir du boeuf fini de l'Ontario. Cela se fait sur une grande
échelle au Québec depuis quelques années et il y en a qui
sont devenus spécialistes. Si un gars fait cela avec 4000 têtes,
il "claire" 500 000 $ par année sans avoir engraissé les
têtes. Le ministre Garon est très au courant de cela. "
Est-ce qu'il a été porté à votre
connaissance des situations semblables à cela? Est-ce que la
régie a fait des vérifications à savoir si effectivement
ce genre de marché existe ou se fait? Est-ce qu'il y a eu une
enquête de faite par la régie? Si oui, quand l'enquête
a-t-elle été faite?
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Garon: Vous parlez des veaux qui entrent dans les parcs
d'engraissement?
M. Picotte: Oui, les veaux d'embouche. Il dit que, lorsque le
gars de l'assurance-stabilisation est passé, ils les revendent
immédiatement et ils font venir du boeuf fini de l'Ontario et, à
ce moment, ils vont chercher à l'assurance-stabilisation un montant X.
Dans un cas, entre autres, il semble dire que quelqu'un aurait fait 4000
têtes comme cela, de cette façon, et il aurait "clairé" 500
000 $. Ce que je veux savoir, c'est si cela a été porté
à votre connaissance, parce que le monsieur dit: "Le ministre Garon est
très au courant de cela. " Est-ce que cela a été
porté à la connaissance, soit du ministre, soit des gens de
l'assurance-stabilisation? Si oui, est-ce qu'il y a eu une enquête ou,
sinon, est-ce que la régie s'engage à vérifier les
allégations qui ont été faites?
M. Garon: Je ne vois pas trop comment ce que vous mentionnez
serait possible. D'abord, disons qu'il y a 1000 têtes d'assurées
au maximum dans un programme. Deuxièmement, vous comprendrez que les
gens qui ont 1000 têtes d'assurées il n'y en a pas des milliers au
Québec puisque le nombre total de têtes assurées, c'est
autour de 68 000 têtes. En 1984, il y avait 609 producteurs
assurés pour 66 976 têtes. En 1985, il y avait 779 éleveurs
de boeufs assurés pour 74 882 têtes, ce qui veut dire une moyenne
de 96 têtes par éleveur. Je n'ai pas besoin de vous dire que les
producteurs de 1000 têtes au Québec, il n'y en a pas un grand
nombre; il y en a quelques-uns seulement, peut-être une dizaine.
M. Picotte: De toute façon, si cela s'était fait
avec un producteur de 100 têtes ou de 200 têtes, c'est ce qu'on
peut appeler une espèce de fraude, j'imagine. Vous me dites que cela n'a
pas été porté à votre connaissance.
M. Garon: Ce n'est pas ça, ce n'est pas ça. C'est
qu'un éleveur qui a 100 têtes, comprenez-vous, il ne nous passera
pas 1000 têtes. Les gens passent là combien de fois par
année?
Une voix: Quatre fois.
M. Garon: Quatre fois par année pour compter ses
têtes, comprenez-vous! Que l'éleveur ait passé 4000
têtes, à sa face même, cela n'a pas de bon sens, ce n'est
pas possible.
M. Picotte: Une situation comme celle-là, peu importe le
nombre de têtes, n'a jamais été portée à la
connaissance de la régie d'aucune façon?
M. Garon: On enquête chaque fois qu'on a des doutes sur des
choses ou chaque fois qu'on a des informations. Dans un cas comme ça,
j'aimerais peut-être que vous communiquiez avec M. Patry. La commission
parlementaire aurait pu lui demander dans quelle région cela se faisait,
je trouve, si on vous a dit cela en commission parlementaire et que vous n'avez
pas posé plus de questions que cela. Ce serait un gros scandale si cela
arrivait: 4000 têtes passées par le même gars, c'est quelque
chose! Si on peut vous conter n'importe quelle baliverne en commission, et que
vous vous faites emplir comme des cruches, cela veut dire qu'il y a quelque
chose qui ne marche pas, c'est bien simple.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé. S'il vous plaît, on peut
revenir aux questions et au programme comme tel.
M. Picotte: Non. Moi, le ministre me dit que cela n'a jamais
été porté à sa connaissance ni à la
connaissance de la régie. Vous avez dit tantôt qu'il se faisait
quelques enquêtes...
M. Garon: M. Patry m'a écrit, mais je ne me souviens pas
qu'il ait parlé de cela. C'était une longue lettre écrite
à la main.
M. Picotte: On m'informe qu'à cette commission
parlementaire et dans un document qu'il nous a fait parvenir il avait
même été question du nom d'un M. Mainville, Orance
Mainville, il me semble.
M. Garon: Orance Mainville est un gros éleveur de
boeufs.
M. Picotte: Combien peut avoir de boeufs M. Orance Mainville?
M. Garon: Orance Mainville est en association avec M. Van Gennip
dans un parc d'engraissement important qui a une capacité de 1000
boeufs. J'ai déjà visité ce parc.
M. Picotte: C'est un genre d'intégrateur, à ce
qu'on nous a souligné, je pense.
M. Garon: Non, non.
M. Picotte: C'est ce qu'on nous a souligné en commission
parlementaire.
M. Garon: Orance Mainville n'est pas un intégrateur, c'est
un agronome. Je dirais que c'est à peu près celui qui a
aidé le plus l'élevage de boeufs au Québec, par des
conférences, en expliquant les techniques, parce que c'est un
éleveur de boeufs important.
Ce que je comprends, c'est que M. Mainville, qui est un excellent
éleveur, qui est reconnu et qui est bien connu parmi les producteurs de
boeufs, achète des veaux pour d'autres parce qu'il y a des gens qui sont
éleveurs de boeufs et qui ont confiance en lui pour évaluer le
cheptel lors de l'achat. On m'a dit que M. Mainville, parfois, faisait la
sélection d'animaux pour des éleveurs qui veulent avoir des
animaux. Ils lui demandent de faire cette sélection parce qu'il est
considéré comme quelqu'un qui est capable d'évaluer les
animaux "at large".
Il y en a plusieurs autres qui font cela. Vous savez, on est en train de
bâtir une équipe de gens qui font du boeuf. Mais, il y a quelques
années, il ne se faisait pas beaucoup de boeuf, au Québec. Il y a
des gens, aujourd'hui, qui sont considérés comme des
éleveurs de pointe. M. Mainville, M. Jan Van Gennip, M. Jocelyn Autotte,
M. Gatien Rompré, dans le bout de Portneuf, sont
considérés comme des éleveurs de pointe et ont acquis le
respect des autres éleveurs dans les réunions d'éleveurs.
Il arrive que les gens leur passent des commandes: Quand tu vas aller faire des
achats, fais-en donc aussi pour moi. Ils ont sans doute des ententes ensemble -
je ne sais pas de quelle façon -pour acheter des animaux pour les parcs
d'engraissement pour d'autres personnes. Ce qui peut les intéresser
aussi, c'est si eux ont à compléter un voyage, d'amener tant de
têtes; cela leur permet peut-être d'avoir de meilleurs prix quand
ils en achètent une plus grande quantité. Mais cela, c'est connu
de tout le monde.
Le Président (M. Vallières): Je veux rappeler aux
membres de la commission que nous sommes rendus à 18 heures.
M. Picotte: M. le Président, est-ce que je pourrais
solliciter le consentement? Je dois dire que nous sommes prêts à
adopter le programme 4.
M. Garon: On me dit également -j'aimerais vous le
mentionner - que certains de ces producteurs font de la courte finition, comme
on l'appelle, c'est-à-dire qu'ils achètent des têtes plus
lourdes qu'ils font tourner plusieurs fois dans l'année.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Masktnongé.
M. Picotte: M. le Président, je suis disposé
à adopter le programme 5. Mais, auparavant, j'aimerais solliciter...
Le Président (M. Vallières): Le programe 4?
M. Picotte: Le programme 4, oui. J'aimerais solliciter le
consentement de la table pour...
M. Garon: Cela serait pas mal intéressant de comprendre
aussi...
Le Président (M. Vallières): Juste avant, M. le
ministre, il faudrait...
M. Garon: Je ne voudrais laisser de doute à personne.
Le Président (M. Vallières): S'il y a consentement,
vous continuerez et on va vous laisser la parole.
M. Garon: Une minute ou deux. Le Président (M.
Vallières): Oui.
M. Garon: Ce qui peut arriver, c'est que quelqu'un vende une
tête qui est en cours d'élevage et qui va être passée
à quelqu'un d'autre, mais cela ne fait rien. À la fin, celui qui
va être stabilisé, c'est celui qui va avoir la facture, parce que
cela prend une facture. C'est un de nos systèmes de contrôle; pour
être indemnisé au Québec, il faut une facture
d'abattage.
Si vous avez un veau que vous avez acheté à 400 livres,
que vous amené à 700 ou 800 livres et que vous vendez à un
autre qui va l'amener à 1100 ou 1200 livres par l'élevage, celui
qui va être stabilisé - donc qui est assuré - c'est celui
qui a la facture d'abattage.
M. Picotte: D'accord.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, je sollicite le consentement
pour une seule question additionnelle, compte tenu que les heures qui restent
vont être utilisées par nos collègues qui s'occupent de la
partie des pêches. Mme la députée de Jonquière a une
courte question sur un autre programme qu'elle voudrait poser au ministre et je
sollicite le consentement pour qu'on lut accorde deux ou ou trois minutes pour
poser sa question. Après cela, on sera disposé, nous, en ce qui
concerne les crédits de l'Agriculture, à les adopter comme tels,
sauf, évidemment, la partie des pêches qui sera vue la semaine
prochaine.
Le Président (M. Vallières): Donc, on s'entend bien
là-dessus. On pourrait d'abord adopter le programme 4.
M. Picotte: Oui, d'accord.
Le Président (M. Vallières): Le programme 4 est
adopté.
M. Picotte: Adopté.
Commercialisation des produits
agro-alimentaires
Le Président (M. Vallières): Mme la
députée de Jonquière, avec le consentement unanime, aura
droit à sa question portant sur le programme 5, je crois.
Mme Saint-Amand: C'est sur le programme 5, en effet.
Le Président (M. Vallières): Ensuite, on
procédera à l'adoption des programmes en liste, sauf les
pêches. Mme la députée de Jonquière.
Mme Saint-Amand: Ce sera très bref; j'ai aussi faim que
vous tous et toutes! Merci, M. le Président. Je fais
référence à une résolution que j'ai reçue de
la Fédération de l'UPA du Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais dont je
ne ferai pas lecture. Cette résolution fait état de l'adoption,
lors du sommet économique de la région du Saguenay-Lac-5aint-Jean
en mai 1984, du troisième plan agro-alimentaire qui avait
été adopté à ce moment et qui avait fait l'objet
d'engagements formels. En janvier, l'UPA avait été
prévenue par le suivi du sommet que le plan était accepté
comme tel et que l'application en était prévue pour avril 1985.
Maintenant, nous sommes rendus presque à la mi-mai 1985 et les
producteurs agricoles de la région s'inquiètent du retard
apporté par le ministre à annoncer l'implantation du
troisième plan agro-alimentaire. J'aimerais avoir les commentaires du
ministre, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Garon: Merci infiniment de votre question. Si j'avais
souhaité vous donner une question à me poser, cela aurait
été celle-là. Vous me permettez de dire ce qui s'est
passé, au fond. Avant d'appliquer des programmes régionaux, de
les rendre opérationnels, je rencontre habituellement les
fédérations, comme j'ai rencontré la
fédération du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. La
fédération du Saguenay-Lac-Saint-Jean, à ce
moment-là, s'amusait...
Mme Saint-Amand: S'amusait?
M. Garon: S'amusait! c'est une façon de parler. Elle avait
décidé de ne pas venir à un rendez-vous que je lui avais
donné en disant qu'il y avait alors des rencontres avec l'UPA. Elle
avait décidé de ne pas venir me rencontrer parce que l'UPA lui
avait donné un mot d'ordre. Par ailleurs, il y a d'autres
fédérations que j'ai rencontrées sans problème.
Alors, la fédération du Saguenay Lac-Saint-Jean ne peut
invoquer que sa propre turpitude si son programme n'est pas adopté
à ce moment-ci, parce qu'elle n'a pas voulu venir à une rencontre
que je lui avais offerte. Une date avait été convenue, mais elle
s'est retirée. À ce moment-là, le programme est
retardé. C'est la décision des dirigeants qui n'ont pas voulu
venir en discuter, tel qu'on avait convenu de le faire.
Le Président (M. Vallières): Très bien. Mme
la députée de Jonquière.
Mme Saint-Amand: Est-ce que le ministre veut me dire, M. le
Président, qu'en ce qui le concerne le troisième plan
agroalimentaire serait prêt à être implanté, si ce
n'était du retard apporté par la Fédération de
l'UPA de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. Garon: C'est-à-dire que, lorsqu'un projet de
développement est présenté, il y a des analyses qui sont
faites. J'étais prêt è rencontrer la
fédération pour discuter des modalités des programmes;
après cela, rédiger les programmes, ce n'est pas très
long, surtout lorsque les modalités ont été convenues ou
lorsqu'on en a discuté pour avoir les points de vue, parce que, tout
projet qui est présenté peut comporter des avantages pour
certaines choses et des désavantages pour d'autres. Il reste certaines
choses à compléter. Je voulais justement les rencontrer en vue
d'achever ces questions mais elles ont refusé de venir, è ce
moment-là.
Le Président (M. Vallières): Mme la
députée de Jonquière.
Mme Saint-Amand: M. le Président, est-ce que cela veut
dire que M. le ministre abandonne le troisième plan, qu'il n'a pas
l'intention de donner suite à sa mise en application?
M. Garon: Non. J'ai l'intention d'y donner suite, mais je vais
commencer par rencontrer ceux qui acceptent des rendez-vous. Ceux qui font de
la politique avec les rendez-vous, que voulez-vous, ils vont tomber au bas de
l'agenda. Il y en a d'autres qui ont accepté; qu'est-ce que vous voulez,
mon agenda est rempli! Je rencontre des gens. Ce soir, je vais rencontrer des
gens jusqu'à... Ma dernière rencontre a lieu à 22 heures
et je ne sais pas à quelle heure on va finir et c'est de même
pendant des semaines. Si certains qui sont à l'agenda, à un
moment donné, décident de ne pas se présenter, je ne ferai
pas sauter ceux qui ont accepté des rendez-vous pour les mettre à
leur place. Quand il y aura un trou, je leur offrirai un autre rendez-vous.
Le Président (M. Vallières): Merci.
Mme Saint-Amand: Merci, M. le Président.
M. Picotte: Vous allez sans doute me permettre de prendre 30
secondes pour remercier ceux et celles de nos collègues qui ont
participé à l'étude des crédits, de même que
les fonctionnaires et M. le ministre.
Adoption des programmes 5, 6, 7, 8 et 9
Le Président (M. Vallières): Le programme 5 et ses
éléments sont adoptés?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Le programme 6 et ses
éléments sont adoptés?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Le programme 7 et ses
éléments sont adoptés?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Le programme 8 et ses
éléments sont adoptés?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Le programme 9 et ses
éléments sont adoptés?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Vallières):. Cela veut dire que
nous reprendrons nos travaux mardi de la semaine prochaine avec le programme
10. La commission ajourne donc ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 8)