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(Dix heures vingt-deux minutes)
Le Président (M. Bissonnet): La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation a eu un mandat de
l'Assemblée nationale de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 28 intitulé Loi sur le
mérite du pêcheur. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
changements à apporter à cette commission?
Le Secrétaire: Non, il n'y a aucun changement.
Le Président (M. Bissonnet): Je déclare la
séance ouverte. M. le ministre, avez-vous des commentaires sur le projet
de loi?
M. Garon: Non. C'est un bon projet de loi.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Saguenay.
M. Maltais: Ce n'est pas un si bon projet de loi que cela, mais
je n'ai pas de commentaires.
L'Ordre du mérite du pêcheur et la
qualité du produit
Le Président (M. Bissonnet): Alors, j'appelle l'article 1.
Est-ce qu'il y a des remarques des députés sur l'article 1?
Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Maltais: Un instant, M. le Président, pas si vite que
celai
Le Président (M. Bissonnet): Je suis un gars vite. Comme
M. le ministre l'a dit, je suis un gars de train, je suis rapide.
M. Maltais: Dans les régions côtières de la
pêche, les trains sont rares.
Le Président (M. Bissonnet): Je suis conscient de cela
aussi. M. le député de Saguenay, vous avez la parole.
M. Maltais: Dans l'article 1, on dit que l'Ordre du mérite
du pêcheur est institué dans le but d'encourager, par des honneurs
et des récompenses, les pêcheurs commerciaux à
améliorer et développer les techniques de pêche. J'aimerais
savoir si, dans la réglementation, on pourra retrouver de quelle
façon, par l'ordre du mérite du pêcheur, on va contribuer
à améliorer la qualité. Est-ce que ce n'est pas dans les
lois actuelles, avec la modernisation, et les lois du consortium qui visent
à faire des produits de plus de qualité qu'on va retrouver cela
ou s'il y aura d'autres mécanismes? De quelle façon est-ce qu'on
va développer cela? Développer des techniques de pêche
nouvelles et améliorer la qualité des produits, il y a
déjà passablement de lois qui encadrent cela. De quelle
façon l'Ordre du mérite du pêcheur va-t-il clairement
être défini et va-t-il améliorer la qualité et les
techniques de pêche pour ce qui est des pêcheurs commerciaux?
M. Garon: Essentiellement, la Loi sur le mérite du
pêcheur va créer pour les pêcheurs un ordre de mérite
professionnel - de la même façon qu'on l'a dans le mérite
agricole - où, pour obtenir les médailles de, bronze, d'argent ou
d'or ou encore les titres qui vont avec les mérites, les pêcheurs
devront maintenir une excellence permanente; autrement, ils ne pourront pas
maintenir leur statut de médaillé de bronze ou avoir accès
à des concours. Ceux qui vont faire partie du concours et qui vont
vouloir y demeurer pour éventuellement avoir la médaille d'or ou
d'argent vont être obligés de garder, en fonction des
critères observés, l'excellence, à tous les niveaux, que
ce soit la propreté de leur bateau, la qualité des produits,
l'administration de leurs affaires et même leur implication dans le
milieu. Ce sont tous des facteurs qui vont être considérés,
comme pour l'Ordre du mérite agricole. Je pense que la meilleure
façon serait peut-être de voir la revue L'Ordre du mérite
agricole, qui publie chaque année ce qu'elle a pris en
considération pour chacune des fermes. Ce sera l'équivalent, le
pendant dans les pêcheries de ce qu'on trouve au mérite agricole
dans l'agriculture. Tout le monde va vous dire, dans le mérite agricole,
que le fait de pouvoir maintenir son nom dans le cadre du concours du
mérite agricole, c'est déjà une preuve d'excellence.
Autrement, si vous n'avez pas le nombre suffisant de points, vous ne pouvez
même pas être dans le concours; vous ne pouvez pas être
chevalier ou médaillé de bronze, vous n'avez pas de diplôme
de mérite non plus. Il faut avoir un certain niveau d'excellence.
Alors, comme la formule des concours professionnels de ce genre, dans le
mérite agricole, est très populaire, elle existe depuis
près de cent ans et est aussi populaire aujourd'hui qu'hier, je
suis persuadé que pour le pêcheur, on va retrouver la même
stimulation, la même émulation par le concours, pour
réaliser l'excellence dans les techniques de pêche et dans la
qualité des produits. Tout cela va se refléter, au fond, les
techniques de pêche vont se refléter dans la qualité des
produits. Dans les concours, on a les résultats du triage. Maintenant,
on peut examiner les bateaux, ce que vont faire les jurys. Cet ensemble de
conditions pour maintenir son nom au niveau du diplôme du mérite,
du grand mérite et du très grand mérite va faire en sorte
d'assurer l'excellence professionnelle de tous ceux qui vont y participer et
qui vont devenir des modèles, parce qu'ils auront été
jugés par des gens dans des concours impartiaux. Les pêcheurs vont
prendre modèle sur ceux qui vont avoir été
décorés ou qui vont être reconnus comme les meilleurs
pêcheurs du Québec.
M. Maltais: Ce que j'aimerais savoir, à l'article 1,
c'est, quand on parle de développer les techniques de pêche... On
sait que les techniques de pêche, non seulement au Québec mais
dans toutes les régions côtières, sont ancestrales et ont
subi une amélioration au cours des années. Prenons comme exemple
la pêche aux crevettes qui est une pêche relativement jeune
comparée aux autres sortes de pêches. Comment, par exemple, ce
concours va-t-il stimuler les techniques de pêches aux crevettes?
M. Garon: Normalement, les gagnants, au point de vue de la
qualité...
M. Maltais: Pas de la qualité, c'est un autre point...
M. Garon: La qualité, cela se réalise...
M. Maltais:... mais je veux dire sur le plan des techniques de
pêche.
M. Garon:... avec des moyens. Alors, les meilleurs pêcheurs
vont avoir certaines techniques en fonction des engins, en utilisant les engins
pour réaliser ces techniques de pêche. Les champions, au point de
vue de l'excellence, vont être imités par d'autres. C'est dans ce
sens que, par exemple, si vous avez du poisson de première
qualité, vous ne pourrez pas le réaliser sans avoir de bons bacs.
Un bateau côtier isothermique, des cales
réfrigérées, les quantités de glace
utilisées par rapport au poisson pris, ce sont tous des facteurs qui
vont jouer. Par exemple, si vous prenez 500 000 livres de poisson, vous avez
utilisé quelle quantité de glace? Tout cela, les pêcheurs
vont le révéler par le concours. Ce que le concours va
révéler, au fond, ce sont les meilleurs. Les meilleurs vont
être connus de tout le monde, et aussi la façon dont ils ont
réalisé cela au point de vue du genre de bateau, des cales, des
engins et des techniques.
Il va arriver ce qui est arrivé chez les cultivateurs. Par
exemple, quelqu'un qui est reconnu, qui a le mérite agricole... Je me
rappelle quand les cultivateurs m'ont demandé d'augmenter le montant. Il
y avait un montant qui était accordé avec le mérite
agricole, qui n'était pas très élevé; ils m'ont
demandé de le remonter. Ils ont dit: M. Garon, cela paierait à
peine le café de tous ceux qui viennent nous visiter. Quand quelqu'un
est décoré du mérite agricole, demandez-le aux
cultivateurs, des centaines de cultivateurs, dans l'année, prennent leur
automobile et vont visiter la ferme du gagnant pour voir ce dont a l'air la
ferme du champion.
Pour le pêcheur, ce sera la même chose. Par exemple, si on
dit: Le pêcheur, c'est Untel de Grande-Rivière, de Newport ou de
Rivière-au-Renard, les gens vont aller voir son bateau, son
équipement et vont jaser avec lui. C'est de cette façon que l'on
ira voir les meilleurs, le premier, le deuxième ou le
troisième... Ils vont aller voir le premier, le deuxième ou le
troisième et vont dire: Pourquoi sont-ils meilleurs, eux? Par l'effet
d'imitation et l'effet d'entraînement, c'est cela... Au fond, c'est un
concours qui ne coûte pas cher. C'est peut-être la façon la
moins coûteuse et la plus efficace d'améliorer la qualité
de la production. (10 h 30)
M. Maltais: Pour en arriver à ce concours, c'est sûr
que cela va tendre vers une qualité de produits. Je pense que c'est
l'essentiel même du projet de loi. Comment allez-vous contrôler la
qualité des produits? Au débarquement? Qui va la contrôler?
L'inspecteur de l'usine? Au triage?
M. Garon: II y a déjà des rapports quotidiens de
triage qui sont faits par les trieurs au point de vue de la qualité des
produits, des prises, de la régularité de la pêche. On a
toutes ces statistiques-là maintenant. Le pêcheur pêche
combien de jours dans l'année? Qu'est-ce qu'il débarque chaque
jour? La qualité du produit chaque jour. On a toutes ces données
maintenant.
Le concours n'aurait pas été facile à administrer.
Il y a quelques années, on n'avait pas ces données-là.
Maintenant, avec le triage, on a une foule de données qui...
M. Maltais: Est-ce que, par exemple, on va retrouver dans les
marques... On sait qu'il n'y a pas beaucoup d'usines qui fonctionnent sous leur
marque de commerce au Québec. Quelle va être la possibilité
du consommateur de s'acheter du produit du meilleur
pêcheur?
M. Garon: II y a un projet de loi qui est devant le Parlement, je
ne me souviens pas du numéro, mais les amendements à la Loi sur
les produits agricoles, les produits marins et les aliments contiennent une
disposition pour un sceau de qualité sur des normes qui vont être
supérieures, au palier de l'entreprise, aux normes minimales
imposées par le gouvernement. Les normes minimales, tout le monde doit
les respecter. Il n'y a pas de sceau de qualité pour cela.
Si une entreprise accepte de se donner des normes supérieures de
qualité avec un système de contrôle accepté, il y a
un sceau, qui est en préparation actuellement, qui est indiqué
dans le projet de loi et qui va permettre de le faire. La
réglementation, qui va être adoptée sous peu, de la loi 49
qui a été adoptée par le Parlement il y a un an et demi va
permettre des contrôles de qualité par l'usine même. Ce
qu'on vise, au fond, c'est que les contrôles de qualité soient
faits par l'usine et que nos inspecteurs de qualité viennent seulement
superviser ce que font les contrôleurs de qualité dans l'usine, de
même avec une organisation de commercialisation qui a ses propres
contrôles de qualité.
Au fond, je dirai bien franchement que ce qu'on essaie de faire, c'est
d'adapter en fonction de nos besoins le modèle qui existe dans les pays
Scandinaves, ce qu'on retrouve principalement en Islande, au Danemark ou... Ce
sont des systèmes de contrôle plus privés que
gouvernementaux, mais supervisés par des inspecteurs
gouvernementaux.
M. Maltais: Est-ce que le consommateur va être
intéressé à acheter des produits qui proviennent du
pêcheur émérite? C'est clair comme bonjour, c'est le
meilleur. Donc, il a le meilleur produit. On sait que, à une usine, il
débarque de bons pêcheurs et de moins bons. Alors, est-ce que, par
exemple, le fait que M. X, qui débarque à telle usine, a
été décoré de l'ordre du meilleur pêcheur, la
plus grande décoration, c'est la façon pour le consommateur, par
exemple, qui achète des produits de telle usine d'être sûr
d'acheter du bon poisson?
M. Garon: II ne pourra pas être sûr d'acheter le
produit du pêcheur même. Évidemment, si les usines allaient
dans ce sens, cela pourrait être fait. Disons que c'est fait en Europe
avec de grands bateaux. Le Kristina Logos, par exemple; quand les gens
achètent du poisson pêché par le Kristina Logos, des
crevettes, c'est inscrit sur l'empaquetage "pêché par le Kristina
Logos" parce qu'il a des volumes suffisants. Un bateau comme le Kristina Logos
est un genre de bateau-usine. Alors, la commercialisation... Oui, ils ont un
permis. Attendez un peu. Le Lumaaq a son permis. Pour le Kristina Logos, ce
n'est pas encore complété.
M. Maltais: Ce n'est pas si bon que cela!
M. Garon: Pardon? C'est parce qu'à Ottawa on a
changé de conducteur mais on n'a pas changé de voiture encore. Il
faut bien changer la voiture à un moment donné. Même si on
avait un bon conducteur, sur un vieux Ford à pédales...
M. Maltais: C'est parce que vous avez fait un croche. Il vous
reste un "w" à faire.
M. Garon: Ah!
M. Maltais: D'accord...
M. Garon: Mais c'est qu'il y a les mêmes
négociateurs pour le fédéral - parfois, cela prend du
temps pour rien - qui n'étaient pas "régleux" dans le temps de
Trudeau, parce qu'ils avaient des directives dans ce sens. Même s'ils ont
des directives de régler, ils ont tellement pris de mauvais plis,
plusieurs fonctionnaires fédéraux, que la seule façon de
régler la question sera pour M. Mulroney de les mettre à la porte
pour avoir des gens qui veulent régler les choses dans l'état
d'esprit qu'il semble y avoir au niveau politique à Ottawa.
Alors, dans le cas dont vous parliez, ce sont des choses qui sont
possibles puisqu'elles existent déjà pour l'Europe. Mais, pour
cela, il faut que les bateaux aient un certain volume, ce ne serait pas
possible par rapport à tous les types de bateaux, c'est évident.
Par exemple, je pense à une usine où on pourrait dire: "Tous mes
pêcheurs ont la médaille de bronze, ils sont tous classés,
en ce qui concerne le mérite, médaille de bronze". Cela
indiquerait une qualité spéciale. L'usine va avoir
intérêt à ce que le plus grand nombre possible de ses
pêcheurs se qualifient à ce concours d'ordre professionnel.
M. Maltais: Somme toute, cela va beaucoup plus vers la
qualité; cela tend beaucoup à donner un certificat de
mérite à quelqu'un qui va produire quelque chose de
qualité, un bon produit, un produit A-1 comme on dit, plutôt que
de développer des techniques de pêche.
M. Garon: Bien, les deux... Les techniques font partie des moyens
utilisés pour réaliser la qualité. Je vais vous donner un
exemple: il est clair que vous avez une plus grande qualité si vous
pêchez à la palangre que si vous pêchez au filet. Quand vous
montez votre poisson à la palangre dans le bateau, il est vivant. Quand
vous le prenez au filet, s'il y a une tempête et que
vous ne pouvez pas aller chercher votre poisson pendant une
journée ou deux, le poisson qui est dans le filet est mort; il est
peut-être mort depuis une journée ou deux, selon la
régularité avec laquelle vous levez vos filets, tandis qu'avec la
palangre il a mordu l'hameçon, mais il n'est pas mort, il est vivant.
Cela produit un meilleur poisson.
M. Maltais: C'est sûr.
M. Garon: Alors, l'expérience le démontrera, mais
je suis convaincu que, pour réaliser cette qualité, la cale va
être importante, les techniques de pêche vont être
très importantes. II y a des techniques de pêche qui ne peuvent
pas vous permettre de réaliser un produit d'aussi bonne
qualité.
M. Maltais: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques des députés sur l'article 1? Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Maltais: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, je déclare
l'article 1 adopté. L'article 2?
M. Garon: Â l'article 2, il s'agit des décorations.
Quels sont ces décorations et ces diplômes? Ce sont les
mêmes décorations et diplômes. On a voulu prendre vraiment
les mêmes titres. Plutôt que d'inventer des titres, ce sont les
titres qu'on trouve dans un ordre de mérite ou un autre ordre. Alors,
les titres de Chevalier, d'Officier et de Commandeur, avec les diplômes
de mérite, grand mérite, très grand mérite et
mérite exceptionnel ou mérite spécial.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Maltais: Cela va.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. L'article 3,
est-ce qu'il est adopté?
M. Maltais: Non, non.
M. Garon: C'est un article habilitant à organiser des
concours.
M. Maltais: Les nerfs ce matin, les nerfs! Pas si vite que
celai
Le Président (M. Bissonnet): Nous sommes à
l'article 3, M. le député de Saguenay.
Organisation des concours
M. Maltais: On a des choses à établir. Lorsque vous
parlez de déterminer une partie du Québec où peut
être organisé un concours, lorsque vous avez
présenté le projet de loi à l'Assemblée nationale,
vous avez dit que le pêcheur - je ne sais pas si c'est dans le projet de
loi, je ne me souviens pas au juste - devait pêcher un minimum de quatre
mois.
M. Garon: Oui.
M. Maltais: Vous savez très bien, M. le ministre, que ce
n'est pas dans toutes les régions du Québec qu'on pêche
quatre mois. Est-ce que vous avez prévu des dispositions pour les
régions où la pêche va durer entre sept et treize semaines,
quatorze semaines au maximum? Je parle des régions de la
Basse-Côte-Nord, à partir de Blanc-Sablon en s'en venant. Vous
savez très bien que la période de pêche, è cet
endroit, dure, au maximum, le gros maximum quand cela va bien, treize semaines;
mais c'est beaucoup plus entre sept, huit semaines et, là-dessus, on se
base sur des statistiques qui nous disent que ces pêcheurs ne peuvent pas
pêcher une assez longue période pour se faire dix semaines
d'assurance-chômage. Je me base sur les statistiques qui viennent des
différents ministères.
À partir de ce moment-là, est-ce qu'il n'y aurait pas une
disposition dans le projet de loi qui permettrait, par exemple, que ces gens,
même s'ils n'ont pas péché quatre mois, puissent être
admissibles à ce concours?
M. Garon: La réglementation n'est pas terminée. Il
y a eu différents projets. D'ailleurs, si elle avait été
terminée, je vous l'aurais présentée. Il y a
différents projets de règlement pour le concours. Est-ce qu'on va
faire le concours dans tout le territoire maritime chaque année? Est-ce
qu'on va faire faire le tour du Québec en trois ans, comme on fait le
tour du Québec en cinq ans pour le mérite agricole? Il y a des
périodes, on fait le tour... Le Québec est divisé en cinq
grandes régions pour le mérite agricole. Alors, on se demande si
on doit faire le concours tous les ans sur l'ensemble du territoire ou dire:
Cette année, c'est sur la Côte-Nord, l'année
d'après, ce sont les îles-de-la-Madeleine, l'année
d'après, c'est la Gaspéste. Tout cela est en train d'être
discuté. Je vais être bien franc avec vous, depuis le début
de l'année, cela fait six projets de loi. J'ai un autre projet de loi
que je veux déposer cet après-midi et que j'avais annoncé.
Il y en aura sans doute un autre dans quelques jours. J'avais annoncé
huit projets de loi pour cette année. Cela va sans doute être neuf
ou dix. Alors, j'ai mis plutôt l'effort pour avoir les projets de loi
avant le 15 mai. Ensuite, nous allons travailler sur la réglementation
des projets de loi qui vont être adoptés.
Alors, là-dessus, toutes les options sont ouvertes.
M. Maltais: Mais, quand vous me dites que les options sont
ouvertes, est-ce que vous pouvez m'assurer qu'il n'y aura pas de
discrimination...
M. Garon: On ne peut pas...
M. Maltais:... vis-à-vis de certaines régions du
Québec?
M. Garon: II n'y aura pas de discrimination. C'est justement ce
que je veux vous dire. C'est que, dans le cas, par exemple, où on fait
un concours qui change tous les ans de région, pour la Côte-Nord,
la Gaspéste, les îles-de-la-Madeleine, cela serait très
facile d'avoir des conditions particulières. C'est ce qui est en
élaboration. Il n'y a rien de décidé, absolument rien. Il
y a différentes hypothèses au sujet du concours et le but du
concours, ce n'est pas de faire en sorte d'empêcher le maximum de
pêcheurs d'y participer. Au contraire, c'est de faire en sorte que le
maximum de pêcheurs y participent. Mais, par ailleurs, il ne faut pas que
la période soit trop courte parce que, pour maintenir un niveau de
qualité, par exemple, si vous êtes un pêcheur qui
pêche du mois d'avril jusqu'au mois d'octobre ou novembre, c'est beaucoup
plus difficile que si vous pêchez seulement pendant un mois et demi ou
deux mois. Alors, c'est pour cela que je vois un minimum qui soit assez
élevé quand même. Là on va vérifier quel est
le nombre de semaines. On va diviser par strates le nombre de semaines que
pêchent les pêcheurs de la Côte-Nord pour voir combien de
semaines le grand nombre pêchent au minimum. C'est un minimum pour faire
en sorte que ce soit... Il faut que le plus grand nombre possible puissent y
participer.
Maintenant, sur la Côte-Nord, il faut dire qu'il y a des
pêcheurs qui pêchent la morue pendant une période de temps
et ensuite le crabe pendant une autre période de temps. De plus en plus,
sur la Côte-Nord, les gens vont pêcher plus longtemps.
M. Maltais: Écoutez, ils ne pêcheront pas
plus...
M. Garon: Chez vous, vous parlez du comté de Saguenay, du
comté de Duplessis où les opinions sont plus nombreuses. Les gens
pêchent plus longtemps. Il faut vous dire qu'il y a des pêcheurs
qui ont pêché cet hiver pour la première année.
M. Maltais: Ce n'est quand même pas la totalité. Je
me base sur...
M. Garon: Non, non. Les pêches sont en évolution
très rapide sur la Côte-Nord.
M. Maltais: Je sais qu'il y a une grande diversité
d'espèces de poissons, c'est sûr. Il reste que la majorité
des pêcheurs, présentement, sur la Basse-Côte-Nord, font
entre sept et treize semaines de pêche. C'est selon Statistique Canada,
les chiffres fournis par les bureaux d'assurance-chômage.
M. Garon: Oui, vous avez des chiffres de quelle année?
M. Maltais: De 1984.
M. Garon: De 1984. Les gens pêchent beaucoup le crabe,
maintenant. Il y a beaucoup de pêcheurs qui...
M. Maltais: Oui, oui. Ils pêchent le crabe aussi. Mais,
vous savez, le crabe de la Basse-Côte-Nord commence juste à entrer
sur le marché, il n'est pas à poil encore, comme on dit.
M. Garon: Parce qu'il est brun.
M. Maltais: C'est un crabe un peu spécial. Il n'est
pas...
M. Garon: II a une couleur spéciale. Les gens...
M. Maltais: II y a beaucoup de fer sur la Côte-Nord. Les
gens sont colorés. Ils tendent vers le rouge aussi. Et...
M. Garon: Alors, c'est un crabe qui n'est justement pas rouge. Il
est brun.
M. Maltais: II s'en va vers le rouge. Aussitôt qu'on le
fait cuire, il devient rouge.
Les techniques relatives à ce crabe ne sont pas encore aussi
développées...
M. Garon: Vous savez...
M. Maltais: On ne peut pas dire qu'à l'heure actuelle
c'est un industrie; peut-être qu'au cours des prochaines années
cela va se développer. Présentement, ce n'est pas ce qui
fait...
M. Garon: C'est un crabe qui a été laissé
tranquille depuis la création du monde, sur la Côte-Nord. C'est
pour cela qu'il n'est pas rouge.
M. Maltais: En tout cas, il semblerait que...
M. Garon: II n'a jamais été achalé, ce
crabe-là.
M. Maltais: La seule chose qu'on peut constater, c'est qu'il en
reste de plus en
plus. Cela s'en vient. Cela part du Nord. La voie de la
vérité vient toujours du Nord. On l'a dit, on va le
répéter. Cela s'en vient tranquillement pour envahir le
Québec. À partir de ce moment-là, ce dont je veux
être certain, c'est de votre réglementation. Vous allez
présenter peut-être entre six et huit projets de loi, comme vous
dites. Vous en avez trois, quatre ou cinq en retard, c'est-à-dire qui
sont votés, mais il n'y a pas de réglementation. À un
moment donné, cette réglementation va tomber dans la face des
pêcheurs tout d'un coup. Comment allons-nous nous retracer
là-dedans? Cela va en faire pas mal.
M. Garon: Non, c'est...
M. Maltais: Vous nous dites bien des choses souvent ici, en
commission. J'ai hâte de voir la réglementation. Cela commence
à... Vous dites: Attendez, cela va être dans la
réglementation.
M. Garon: Oui, mais...
M. Maltais: La réglementation ne sort pas.
M. Garon: Non, il y a encore... M. Maltais: Elle va
sortir...
M. Garon:... trois règlements qui ont été
adoptés la semaine dernière par le Conseil des ministres...
M. Maltais: Oui, mais...
M. Garon:... sur la pêche commerciale au saumon, sur la
pêche commerciale en eau douce.,.
M. Maltais: Cela vous en fait passablement.
M. Garon:... sur le plan de pêche. Le règlement sur
les piscicultures en en voie d'être complété. Après
cela, cela va être la réglementation sur la loi 49, ce qui va
permettre la vente de la truite mouchetée. On voudrait faire cela le
plus rapidement possible. (10 h 45)
M. Maltais: Cela a même trop retardé.
M. Garon: Cela ne retarde pas, mais c'est le règlement.
Vous savez, le Conseil économique du Canada nous disait que cela
prendrait dix ans pour clarifier ces choses. Il n'y a pas une province qui l'a
fait actuellement. On est le modèle qui est imité par tout le
monde.
M. Maltais: Le Conseil économique du Canada peut penser ce
qu'il veut. C'est son affaire. Mais, dans le monde des pêches, on se fout
bien du Conseil économique. Les pêcheurs ont des lois sur le bout
du nez et aimeraient bien avoir la réglementation, savoir à quoi
s'en tenir.
Ce dont j'aimerais m'assurer dans cet article, c'est si, par exemple...
On a des espèces - on va prendre, par exemple, les pêcheurs
d'anguille. On sait que l'anguille est presque toute exportée au
Québec.
M. Garon: Oui.
M. Maltais: On a eu des problèmes de qualité. Pas
de qualité de la pêche comme telle, comme la qualité du
poisson qui avait avalé une "shot" de mercure un peu forte à un
moment donné.
M. Garon: Non. Pas le mercure.
M. Maltais: Voyons! On l'a eu au cours de... Cela
s'améliore, cela s'en vient.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas le mercure, c'est le mirex dans
le lac Ontario. Le lac Ontario est pollué.
M. Maltais: Bon! En tout cas. Puis, il y en avait ici dans le
golfe aussi.
M. Garon: Non, non, non, non! Il n'y avait pas de mirex dans le
golfe. L'anguille, au contraire, l'anguille qui est prise
l'été...
M. Maltais: Pas dans le golfe, parce qu'il n'y a pas d'anguille
dans le golfe, elle est dans le fleuve ici.
M. Garon: Non, non. Il y en a dans le golfe aussi. Il pourrait y
avoir de la pêche à l'anguille même sur la Côte-Nord.
Il y a beaucoup d'anguille dans les rivières de la Côte-Nord.
M. Maltais: Oui, mais ce n'est pas l'anguille commerciale.
M. Garon: Sauf que l'anguille d'été est excellente.
C'est l'anguille qui migre dans les rivières et les lacs du
Québec. L'anguille d'automne va pour une certaine quantité dans
le lac Ontario et c'est cette anguille qui avait consommé du mirex, un
produit chimique qui avait été déversé dans une
rivière américaine.
M. Maltais: N'aviez-vous pas réglé ce
problème avec la loi 48?
M. Garon: Que voulez-vous? C'est dans les relations
fédérales-provinciales. Si le gouvernement fédéral
n'est pas assez exigeant...
M. Maltais: Vous aviez dit qu'avec la loi 48 vous
déterminiez les zones et que
c'étaient les bons poissons qui allaient à
l'intérieur des zones. N'avez-vous pas de contrôle sur les
poissons?
M. Garon: Bien, je n'ai pas de contrôle sur les migrations
des poissons.
M. Maltais: À un moment donné, il va falloir... Ce
que je voudrais savoir, c'est...
M. Garon: C'est une juridiction fédérale.
M. Maltais: Est-ce que ces genres de pêcheurs...
M. Garon: C'est dans la migration interprovinciale. Il faudrait
qu'on nettoie le lac Ontario.
Une voix: Cela prendrait une signalisation...
M. Maltais: Est-ce que ces pêches, qui sont des
pêches particulières, sont faites par des gens qui ne font pas
d'autres sortes de pêches? Prenez, par exemple, la pêche à
l'anguille dans le golfe et dans le fleuve ici. Il ne se fait pas trop d'autres
sortes de pêches avec cela. Il n'y a pas grand-chose non plus. Par
exemple, la pêche spécifique à l'éperlan. Est-ce que
ces gens vont être admissibles?
M. Garon: II y a de la pêche à l'éperlan
déjà.
M. Maltais: Commerciale. M. Garon: Oui.
M. Maltais: C'est une pêche spécifique. Il y a des
gens qui ne font que cela. Est-ce que ces gens sont admissibles aussi?
M. Garon: À quoi?
M. Maltais: À l'ordre du mérite.
M. Garon: Oui. Ils vont être admissibles aussi à
condition qu'ils pêchent le nombre de semaines.
M. Maltais: Oui, mais on sait fort bien qu'ils ne pêchent
pas quatre ou cinq mois l'épelan.
M. Garon: Non. Ils ne le pourraient pas même dans un
concours...
M. Maltais: Non, non. Mais moi, c'est pour cela que je pose la
question. Je veux savoir qui va être admissible ou non.
M. Garon: C'est un... Qui va être admissible? C'est le
pêcheur professionnel commercial.
M. Maltais: Prenez, par exemple, les pêcheurs
d'esturgeon.
M. Garon: Oui.
M. Maltais: Ils vont être admissibles.
M. Garon: Les pêcheurs d'esturgeon ne pêchent pas que
l'esturgeon. Ils pêchent l'esturgeon, ils pêchent l'anguille, ils
pêchent différentes espèces.
M. Maltais: Mais ils pêchent plus l'esturgeon que les
autres. Si vous allez en Abitibi, dans cette région.
M. Garon: Ah! L'Abitibi, oui. En Abitibi, il n'y en a pas
beaucoup.
M. Maltais: Non, mais il y en a quand même
quelques-uns.
M. Garon: Oui.
M. Maltais: Est-ce que ces gens peuvent être admissibles au
concours?
M. Garon: Oui. ,
M. Maltais: Et les pêcheurs d'éperlan
spécifiquement, les pêcheurs d'anguille? Est-ce que ces gens vont
être...
M. Garon: S'ils entrent dans le cadre de la
réglementation.
M. Maltais: Oui, mais on sait fort bien qu'ils ne peuvent pas
pêcher quatre mois. Pas tous, mais il y en a. L'éperlan ne se
pêche pas quatre mois par année.
M. Garon: Non.
M. Maltais: L'anguille non plus, à ce que je sache.
M. Garon: Non, mais, habituellement, les pêcheurs
pêchent une espèce un bout de temps et ensuite d'autres
espèces.
M. Maltais: Je pense, par exemple, aux pêcheurs ici,
à partir de Québec, jusqu'à la rivière Saguenay,
dans Montmorency, dans Charlevoix, où l'on retrouve des pêcheurs
d'anguille, des pêcheurs d'éperlan, des pêcheurs de
hareng...
M. Garon: Oui.
M. Maltais:... qui ont des permis commerciaux et qui
pêchent pendant la saison. Par exemple, on sait que la pêche au
hareng dure de telle date à telle date, comme la pêche au saumon
dure de telle
date à telle date. Est-ce que ces pêcheurs sont
admissibles?
M. Garon: Oui. Mais, normalement, s'ils répondent aux
normes... Le président pourrait être impartial. Il est en train de
signer des lettres pour le Parti libéral.
Le Président (M. Bissonnet): Je fais mon travail comme
président de façon très neutre, M. le ministre. Si vous
voulez poursuivre l'étude de ce débat, je suis là pour
présider ce débat.
M. Maltais: À l'article 5...
M. Garon: M'en montrez-vous une?
Le Président (M. Bissonnet): Je vous la montrerai
après la séance. M. le député de Saguenay, vous
avez la parole.
M. Maltais: Alors, M. le Président, l'article 3 pourrait
être adopté. Ou pourrait passer à...
Le Président (M. Bissonnet): J'appelle l'article 4.
M. Garon: Dans l'article 4, on a un peu les réponses aux
questions que le député posait à l'article 3. À
l'article 3, c'est le principe de l'organisation des concours, mais les
modalités se trouvent à l'article 4 où on dit: Le
gouvernement peut par règlement: "1° délimiter une partie du
Québec où peut être organisé un concours; "2°
établir des catégories de concurrents; "3° déterminer
les conditions d'admission à un concours; "4° déterminer les
critères selon lesquels les concurrents sont jugés ainsi que le
nombre de points à obtenir pour gagner les prix, médailles,
diplômes, décorations ou autres insignes; " Cela veut dire qu'en
dessous d'un certain nombre de points on n'a rien, le but étant que les
gens essaient d'obtenir le nombre de points pour participer au con-concours.
"5° décrire les prix, médailles, diplômes,
décorations ou autres insignes. "Il peut créer un concours pour
les jeunes pêcheurs et leur décerner des médailles ou
diplômes qui ne comportent aucun titre. "
Les modalités du concours sont déterminées en vertu
de l'article 4.
M. Maltais: Cela veut dire quoi, "décrire les prix",
à 5 ?
M. Garon: Ce sont les prix en argent. Si vous avez la
médaille d'argent, cela vous donne combien? La médaille de
bronze, c'est quel montant?
M. Maltais: D'accord. En dernier, on dit: II peut créer un
concours de jeunes pêcheurs. Cela veut dire que cela n'est pas
décidé. Cela va être à la discrétion du
ministre, pour les jeunes pêcheurs.
M. Garon: On a pris l'article qu'il y avait dans la Loi sur les
jeunes agriculteurs.
M. Maltais: Cela va.
M. Garon: Si on veut établir un concours pour les jeunes,
il pourrait y en avoir un. La loi nous habilite à en créer un. Ce
n'est pas à la discrétion... Si on en fait un, on dit que...
M. Maltais: Vous n'êtes pas sûr d'en faire un. Vous
pouvez le faire. Cela va dépendre comment cela va fonctionner.
M. Garon: On va commencer par faire fonctionner... On va voir la
première année. Si on adopte cela rapidement, j'aimerais essayer
de créer le concours, si c'est possible, cette année. Mais je ne
sais pas si on va...
M. Maltais: D'accord.
M. Garon: On pourrait dire de façon exceptionnelle, cette
année, entre le mois de juin et tel mois.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques sur l'article 4?
M. Maltais: Non.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 4 est
adapté? Adopté. J'appelle l'article 5.
M. Garon: L'article 5 concerne le choix des juges. On dit: "Le
ministre choisit les juges des concours parmi les commandeurs» les
officiers, les chevaliers de l'Ordre du mérite du pêcheur, de
même que parmi les experts des professions ayant un lien avec la
pêche et les produits de la pêche. "Toutefois, dans le cas du
concours pour jeunes pêcheurs, le choix des juges est à la
discrétion du ministre. "
Dans les concours pour le mérite du pêcheur, on choisit les
jurys habituellement parmi les anciens commandeurs, ceux qui ont obtenu une
médaille d'or. Concernant le mérite du pêcheur, je vais
envoyer les lettres de sélection bientôt. On m'a proposé
des noms, mais il faut que les gens soient d'accord pour donner de leur temps.
Cela prend plusieurs semaines de travail. Chez les commandeurs, au
mérite agricole, habituellement, il y a trois médaillés
d'or et deux personnes du ministère qui les accompagnent. Les cinq
jurés font ensemble
le tour de ceux qu'ils doivent juger.
M. Maltais: Durant la première année, vous allez
fonctionner comment? Vous allez faire quoi?
M. Garon: La première année, comme il n'y a pas de
commandeur...
M. Maltais: Vous allez nommer les officiers, les chevaliers de
l'Ordre du mérite, ça va être qui?
M. Garon: Comme il n'y a pas de commandeur, on peut prendre des
gens qui ont une expertise dans les pêches ou des gens qui sont reconnus
dans le secteur des pêches. Au fur et à mesure qu'on aura des
médaillés d'or, on va pouvoir commencer à choisir parmi
ces médaillés d'or.
M. Maltais: Pourquoi, dans le cas des jeunes, le choix des juges
est-il laissé à la discrétion du ministre? Pourquoi ne
sont-ils pas traités comme les autres?
M. Garon: Parce que ce n'est pas un concours formel comme pour
les autres ordres de mérite. Pour les autres, on dit: On va prendre les
juges des concours parmi les commandeurs, les officiers, les chevaliers de
l'Ordre du mérite, ceux qui ont déjà gagné. Ce sera
sans doute parmi les experts dans le secteur des pêches.
M. Maltais: Mais les jeunes...
M. Garon: Mais il n'y aura pas de titres passés.
M. Maltais: Pour les jeunes, on dit que cela pourrait être
le même processus que pour les autres.
M. Garon: Non, c'est impossible. On ne peut pas avoir un ordre du
mérite professionnel établi de cette façon parmi les
jeunes.
M. Maltais: Vous allez faire fonctionner cela comment pour les
jeunes?
M. Garon: Je ne le sais pas.
M. Maltais: Vous ne le savez pas.
M. Garon: Non. On s'est donné dans la loi le pouvoir
d'organiser des concours pour les jeunes, mais on n'a pas de concours pour les
jeunes d'organisés pour l'immédiat. On va commencer par
établir le mérite; à partir de là, on verra si on
peut organiser un concours pour les jeunes. Mais la possibilité en sera
dans la loi.
M. Maltais: Cela va.
Le Président (M. Bissonnet): Autre remarque sur l'article
5? Est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Maltais: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 6.
M. Garon: L'article 6 indique de quelle façon les choix
vont être faits. "Les prix, médailles, diplômes,
décorations ou autres insignes peuvent être accordés:
"1° aux personnes qui participent au concours, par ordre de mérite
et sur le rapport des juges - II n'y a pas de discrétion
là-dedans, les juges font leur rapport et ils déterminent les
gagnants - "2° à toute personne qui, par son travail dans
l'industrie, dans un emploi public ou dans des missions scientifiques ou
officielles, par des travaux de recherches, des ouvrages ou publications sur le
milieu et les produits aquatiques, les techniques et les équipements de
pêche, par la création de bourses ou de dotations destinées
à encourager l'enseignement de la pêche, a rendu des services
notoires à la pêche. "
Or, le but, c'est de reconnaître les personnes qui ont
mérité dans un secteur donné. Je vais vous dire bien
franchement que, dans le cas du mérite agricole, je n'ai jamais
utilisé ce pouvoir qui existe, mais j'ai l'intention de l'utiliser
bientôt, parce que je calcule qu'il y a des personnes qui devraient avoir
des décorations pour reconnaître ce qu'elles ont contribué
à faire dans le secteur de l'agriculture ou celui des pêches.
C'est un article habilitant, encore là.
M. Maltais: Vous avez oublié une catégorie.
M. Garon: Laquelle?
M. Maltais: Les architectes navals.
M. Garon: II n'y en a pas assez au Québec. Il n'y a pas
beaucoup d'architectes navals au Québec.
M. Maltais: II y en a. M. Garon: Oui.
M. Maltais: La conception des bateaux, c'est très
important pour les pêcheurs, pour qu'ils ne coulent pas à la
première vague.
M. Garon: II n'y en a pas qui coulent à la première
vague.
M. Maltais: II y en a quelques-uns.
M. Garon: Non, ils n'ont pas coulé. Il y
a des articles de journaux où un gars fait un "sparage" à
Sept-ÎIes. Mais je vais vous dire une chose, il y aurait à gagner,
par exemple, quand il rencontre des gens.. Vous le demanderez à
l'architecte qui a vécu l'expérience avec ce monsieur. Le rapport
que j'ai eu, c'est qu'il a rencontré un monsieur qui a
présenté faussement la personne qui l'accompagnait. Vous savez,
quand on veut demander des choses aux autres, il faut tout de même en
fournir soi-même. On m'a dit qu'il était accompagné d'un
journaliste de la Gazette, qui a rapporté de toutes sortes de
façons imprécises ce que l'architecte lui avait dit. Je
n'étais pas là...
M. Maltais: Des défauts de construction.
M. Garon: Mais je pense que, lorsque quelqu'un est
accompagné d'un journaliste, il devrait - et le journaliste aussi, par
son code d'éthique - à mon avis, savoir se présenter sous
son titre et ne pas être présenté sous un autre nom, alors
qu'il est journaliste.
Deuxièmement, je pense qu'un architecte a le droit
d'être... C'est le rapport que j'ai eu au ministère. Je vais vous
dire une chose...
M. Maltais: Cela doit être le même architecte qui a
fait la conception du pont de la rivière Sainte-Marguerite.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez? Les architectes navals au
Québec ne sont pas très nombreux.
M. Maltais: Non, mais on en a quelques-uns.
M. Garon: Je peux vous dire que si on avait commencé la
conception de bateaux québécois plus tôt, comme cela se
fait actuellement... Les bateaux, vous savez que les journaux disent bien des
choses, mais ceux qui ont dit, à un moment donné, que j'avais
encouragé les bateaux faits aux Ateliers maritimes de Tilly,
aujourd'hui, ces mêmes journalistes pourraient peut-être dire, au
fond, que tous les pêcheurs sont satisfaits. Ils pourraient faire une
petite enquête auprès des pêcheurs pour savoir s'ils sont
contents des performances de ces bateaux. J'ai rencontré plusieurs
pêcheurs et je n'en ai pas encore vu un seul qui ne soit pas plus que
satisfait des performances du bateau, en ce qui concerne la stabilité,
la navigabilité, la capacité de capture, etc.
Je sais que, dans le territoire maritime, il y a assez de gens qui ont
ces bateaux, maintenant. Mais, dans le temps, on disait que j'avais trop
encouragé cette entreprise. Je dois dire que nous avons collaboré
parce que c'est une entreprise qui a travaillé avec les pêcheurs
à déterminer les bateaux qui correspondaient aux besoins de ces
pêcheurs. (11 heures)
II n'y a pas beaucoup de professionnels qui travaillent de cette
façon. Beaucoup de professionnels se prennent pour d'autres, mais les
vrais professionnels qui travaillent avec les pêcheurs pour
établir ce que doit être un bateau de pêcheur qui va remplir
les conditions et qui va satisfaire les besoins des pêcheurs, cela n'est
pas arrivé souvent dans l'histoire du Québec. La modernisation de
la flotte de pêche, selon la nouvelle conception... Les pêches, je
les ai eues en 1980. Si vous voulez parler de corde dans la maison d'un pendu,
je peux vous dire une chose, c'est que les bateaux qu'on fait actuellement...
J'ai justement dit à mon sous-ministre adjoint que, si je n'avais pas
les données d'ici la fin de la semaine, je ferais faire une
enquête. Vous remarquerez que cela remontait avant 1976. C'est ce qu'il
faudrait savoir. Tous les bateaux dont la....
M. Maltais: II faudrait être conséquent dans ce que
vous dites. Vous avez dit qu'il n'y avait pas de flotte avant 1976 et là
vous venez de dire que c'était la flotte de 1976. Il faut savoir
où on va au juste.
M. Garon: II y en avait avant 1976.
M. Maltais: Vous dites tout le temps qu'il n'y en avait pas et
là vous en avez de trop.
M. Garon: Non, non.
M. Maltais: Là, les croches sont avant... Ne nous contez
donc pas d'histoires.
M. Garon: Bien oui, mais il ne se construisait presque pas de
bateaux...
M. Maltais: Les journalistes rapportent ce qu'ils veulent et ce
qu'ils voient.
M. Garon: II ne se construisait presque pas de bateaux et ceux
qui se construisaient n'étaient pas bons.
M. Maltais: Vous avez oublié d'envoyer Florent voir cela
et vous vous êtes fâché. Instituez donc votre journal de
l'Ordre du mérite, vous allez être tranquille pour la diffusion
chaque fois que vous ferez quelque chose. Vous n'êtes jamais content des
journalistes.
M. Garon: Non, ce n'est pas cela.
M. Maltais: Fondez-vous un journal et écrivez.
M. Garon: Je n'ai pas dit les journalistes, j'ai parlé du
journal The Gazette.
M. Maltais: Faites comme le député de
Crémazie, quand il écrit dans son journal, il est obligé
de s'excuser à l'Assemblée nationale. Alors cela revient au
même.
M. Garon: J'ai un journal dans le domaine des pêches qui
est envoyé à tous les pêcheurs.
M. Maltais: Adopté, M. le Président.
M. Garon: Cette revue, c'est parce qu'il n'y avait pas
suffisamment d'information sur le secteur des pêches. J'en ai une revue.
On en a fondé une qui est distribuée à tous les
pêcheurs pour les informer correctement.
M. Maltais: Distribuez-la aux journalistes.
M. Garon: Non, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de moyens de
communication avec les territoires maritimes. Je n'ai pas parlé des
journalistes en général, j'ai parlé du journaliste de la
Gazette qui, apparemment, lorsqu'il est allé dans le territoire, n'a pas
été présenté sous sa fonction...
M. Maltais: Apparemment, apparemment.
M. Garon: Bien, je n'étais pas...
M. Maltais: Apparemment, n'affirmez pas des choses comme cela,
voyons donc!
M. Garon: Non, non, je vous dis ce que l'enquête...
M. Maltais: Voyons donc! Vous êtes plus sérieux que
cela habituellement.
M. Garon: Non, non, je vous dis ce que les gens m'ont
rapporté.
M. Maltais: Bien oui, mais...
M. Garon: Mais je n'ai pas assisté à ces
conversations-là.
M. Maltais: Cela me fait penser que, lorsqu'on était petit
bonhomme, en deuxième année, et qu'on se disait un secret, cela
partait du bout du rang et, rendu au 28e, ce n'était jamais le bon.
Adopté.
M. Garon: Dans les territoires maritimes, on verra cela aux
élections. Vous allez peut-être avoir la surprise de votre
vie.
M. Maltais: C'est cela.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 6 est-il
adopté?
M. Garon: Je vais vous dire que le recrutement est excellent.
M. Maltais: Déclenchez-les!
M. Garon: Vous allez avoir la surprise de votre vie dans les
territoires maritimes, vous allez voir qu'on ne perdra pas beaucoup de
comtés.
M. Maltais: Déclenchez-les, on pourra vérifier.
M. Garon: On va tellement en gagner qu'on...
M. Maltais: Vous viendrez voir dans le Saguenay.
Le Président (M. Bissonnet): La pertinence du
débat, s'il vous plaît. L'article 6 est-il adopté?
M. Maltais: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 7. Y a-t-il des remarques sur l'article 7?
M. Garon: II n'y a pas grand-chose à dire sur l'article 7.
Il parle par lui-même. On dit: "Les personnes qui obtiennent la
médaille d'or ou le diplôme de "mérite spécial" sont
de droit commandeurs de l'Ordre du mérite du pêcheur; celles qui
obtiennent la médaille d'argent sont de droit officiers et celles qui
obtiennent la médaille de bronze sont de droit chevaliers. "Le ministre
est d'office commandeur de l'Ordre du mérite du pêcheur. "
Le Président (M. Bissonnet): Y a-t-il des remarques des
députés sur l'article 7?
M. Maltais: Je remarque que le ministre ne prend pas de chance.
Il ne prend pas de chance de se laisser juger par les pêcheurs, il
s'institue dans la loi grand commandeur. C'est quand même extraordinaire.
Le pape ne s'institue pas, il est élu.
M. Garon: Vous devriez être content. Vous venez de dire que
les libéraux vont gagner les élections; qu'il y aura des
élections à l'automne; à ce moment-là...
M. Dupré: Tu peux devenir grand commandeur plus vite que
tu penses.
M. Maltais: Non, je ne vois pas pourquoi...
M. Garon:... je n'aurai peut-être pas le temps de me
décerner la médaille.
M. Maltais: J'espère que non, mais... M. Garon:
Pardon?
M. Maltais: De toute façon, on pourra toujours le corriger
par un bill omnibus, mais remarquez bien que je trouve cela quand même
extraordinaire...
M. Garon: Je suis persuadé que, si les libéraux
reprenaient le pouvoir et que vous étiez nommé ministre, vous ne
mériteriez pas cet insigne.
M. Maltais: Et je ne le veux pas non plus, mais je suis bien
sûr d'une chose: si jamais je suis le ministre des Pêcheries, vous
pouvez être certain que le commandeur ne sera pa3 le ministre ni l'ancien
ministre non plus. Soyez assuré de cela, au départ.
M. Garon: Un jour, ils pourront utiliser...
M. Maltais: Je trouve cela quand même extraordinaire.
M. Garon:... l'article 6, paragraphe 2, pour me le donner
à titre posthume.
M. Maltais: Je trouve cela quand même extraordinaire;
est-ce que cela se fait dans tous les autres ordres du mérite que le
ministre est d'office le grand commandeur?
M. Garon: Je vais vous dire, c'est parce que, dans les
lois...
M. Maltais: Je trouve que cela est vraiment un comble.
M. Garon: Je vais vous dire bien franchement que ceux qui ont
fait des lois antérieurement dans ce domaine-là y ont inclus ces
dispositions. Celui qui administre le concours ne peut pas ne pas être
lui-même membre de l'ordre. Au fond, être commandeur de l'ordre,
c'est une façon de parler, c'est être membre de l'ordre. Cela
crée un ordre professionnel et, apparemment, si le ministre n'a pas le
titre de commandeur, il ne peut pas faire partie de l'ordre lui-même.
L'ordre, éventuellement, pourrait être utilisé pour
différentes fins. L'ordre, au Québec, on a fait des concours
et c'est resté comme cela. Mais, éventuellement, on pourrait
imaginer que les gagnants des médailles d'or soient les conseillers du
ministre, parce qu'ils forment un ordre professionnel de pêcheurs ou
d'agriculteurs qui ont mérité les plus grands titres dans le
domaine agricole ou dans le domaine des pêches.
Alors, ceux qui ont prévu le travail dans les ordres du
mérite disent que c'est un peu la façon de faire.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Saguenay,
M. Maltais: C'est épouvantable. Mot, je ne sais pas, mais
j'aurais vu certainement qu'un comité de juges se réunisse, que,
parmi tous les pêcheurs professionnels - des gens qui ont
travaillé dans le domaine de la pêche ou dans l'industrie de la
pêche - on institue, on choisisse un commandeur de l'ordre du
mérite. Que le ministre puisse être membre de l'ordre, je n'ai
rien contre cela, mais que ce soit lui, le patron de tout cela, en plus
d'administrer la loi, le grand patron, celui qui va avoir le plus de
médailles la première année, avec sa cape et son chapeau,
je trouve cela...
M. Garon: Je n'ai pas de cape et je n'ai pas de chapeau!
M. Maltais: Je ne prendrais pas de chance, en tout cas; je trouve
cela pas mal dur à avaler, parce que c'est se donner beaucoup de gloire,
au départ, et c'est beaucoup mieux de s'en faire donner par les autres
que de s'en acquérir soi-même dans un projet de loi.
M. Dupré: Quand c'est mérité!
M. Maltais: M. le député de Saint-Hyacinthe, vous
demanderez la parole. Hier, vous nous avez joué un tour. Aujourd'hui, on
parle sérieusement.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Saguenay, s'il vous plaît!
M. Dupré: Je parle sérieusement!
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Saguenay, vous avez toujours la parole.
M. Maltais: J'aurais vu beaucoup plus un comité qui se
réunit et qui choisit quelqu'un qui représente le milieu des
pêches, qui représente les industriels de la pêche. Cette
personne aurait été instituée commandeur. Ou des gens qui
ont travaillé dans l'industrie. Lisez l'article 6, au paragraphe 2. Il
faudrait quand même savoir où on va dans notre projet loi.
Lisez-le comme il faut: Toute personne par son travail dans l'industrie de la
pêche. Dans l'industrie de la pêche, vous trouvez des
pêcheurs, des industriels, des fabricants, n'importe quoi; vous l'avez
dit tantôt.
Moi, j'aurais vu beaucoup plus que cela. J'aurais vu ces gens se
réunir et se choisir un commandeur. Mais vous ne prenez pas de chance;
vous avez institué dans la loi un commandeur de l'Ordre du mérite
du pêcheur; un titre de plus. Son altesse impériale le grand
commandeur. Cela, mon
ami, c'est extraordinaire! Adopté. Que voulez-vous qu'on
fasse?
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques des députés sur l'article 7?
M. Maltais: C'est quand même aberrant.
M. Garon: Vous engageriez-vous, au nom de votre parti, à
enlever cela, si vous, vous étiez élu?
M. Maltais: Certainement. Écoutez, cela donne quoi? Cela
va vous donner quoi d'avoir l'ordre du mérite?
M. Garon: Vous devriez prendre un engagement formel que, si le
Parti libéral était élu, vous...
M. Maltais: On n'est pas ici pour prendre des engagements; on est
ici pour parier de votre projet de loi.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques des députés sur l'article 7?
M. Maltais: Déclenchez des élections et on va
prendre des engagements.
M. Dupré: Cela coûte trop cher; on va faire juste
des partielles à 1 200 000 $ et vous...
Le Président (M. Bissonnet}: M. le député de
Saint-Hyacinthe, vous intervenez et vous avez la parole.
M. Dupré: Oui. Il disent que cela coûte trop
cher de faire quatre partielles avec 1 200 000 $.
Le Président (M. Bissonnet}: S'il vous plaît, la
pertinence du débat.
M. Dupré: Mais, si on fait des générales;
cela va coûter 100 000 000 $; on n'en fera plusï
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques sur l'article 7? Est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 8. Est-ce qu'il y a des remarques sur l'article 8?
M. Garon: "Nul ne peut alléguer dans sa publicité
le fait qu'un prix, une médaille, un diplôme, une
décoration ou un autre insigne lui a été attribué
en vertu de la présente loi sans mentionner l'année de son
attribution. "
Pourquoi marquer cela? C'est parce que c'est évident que
quelqu'un qui a eu une médaille une année, ce n'est pas une
garantie qu'il va toujours être un excellent pêcheur. C'est pour
cela qu'on demande qu'on l'attribue, qu'on marque l'année, parce que
c'est évident que c'est un moyen de publicité pour un
pêcheur. Vous l'avez mentionné tout à l'heure. Mais il
faudrait qu'il mentionne l'année de son attribution pour que les gens
sachent qu'on a gagné en telle année.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Saguenay, est-ce que l'article 8 est adopté? Adopté. J'appelle
maintenant l'article 9.
M. Garon: L'article 9, c'est comme dans tous les projets de
loi.
M. Maltais: C'est quoi, les prix que vous pensez donner en
argent?
M. Garon: L'équivalent du prix des médailles du
mérite agricole.
M. Maltais: C'est quoi, l'équivalent du prix des
médailles du mérite agricole?
M. Garon: Ce n'est pas le prix qui est le gros montant. Le
premier, c'est 1000 $; le deuxième, c'est 800 $; le troisième,
c'est 600 $. Ce ne sont pas tellement de gros montants. C'est beaucoup plus
l'honneur d'être connu comme le meilleur pêcheur ou d'avoir des
médailles.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 9 est-il
adopté? Adopté. Article 10?
M. Maltais: II s'est créé commandeur à
l'article 7; cela va de soi.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Maltais: Quand l'empire va, l'empereur va!
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Maltais: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Maltais: Oui, il faudrait le lire. Il faudrait que le ministre
nous le lise.
M. Garon: On est rendu à l'article 11? Il y avait un
amendement. Est-ce qu'il est adopté?
Le Président (M. Bissonnet): II n'est pas adopté
encore, il est appelé, il n'est pas adopté.
M. Maltais: J'aimerais que le ministre nous le lise.
M. Garon: II n'y a rien de spécial. C'est un article comme
on en retrouve dans tous les projets de loi.
M. Maltais: Cela ne fait rien. Vous ne voulez jamais le lire, cet
article. Vous allez le lire aujourd'hui...
M. Garon: J'ai présumé que le député
savait lire.
M. Maltais:... pour voir si votre dernier tournant
fédéraliste vous a fait du bien. Vous allez me lire l'article 11.
Vous appelez l'article 11, alors, lisez-le.
M. Garon: Ce n'est pas le tournant fédéraliste.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
remarques sur l'article 11? Est-ce que l'article 11...
M. Maltais: Est-ce qu'on pourrait nous lire l'article 11, M. le
Président?
Le Président (M. Bissonnet): Je vais vous lire l'article
11 à votre demande, M. le député. L'article 11 se lit
comme suit: "La présente loi a effet indépendamment des
dispositions des articles 2 et 7 è 15 de la Loi constitutionnelle de
1982 (annexe B de la Loi sur le Canada - sur le Canada, il y a une faute, M. le
secrétaire, ce n'est pas sur "la" Canada, si vous voulez faire corriger
cela - chapitre 11 du recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour
l'année 1982). "
M. Garon: II vous manque de fonctionnaires pour le prendre
à la main!
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
remarques sur l'article 11? M. le député de Saguenay.
M. Maltais: Avant de tourner en fédéraliste, il
avait enlevé l'article 11. Après, il a été
obligé de le rajouter. C'est pour cela qu'il y a des fautes de
français dedans.
Le Président (M. Bissonnet): Autres remarques sur
l'article 11? Est-ce que l'article 11 est adopté?
M. Maltais: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté.
L'article 11 est adopté. Est-ce que vous avez...
M. Garon: À l'article 12, j'aurais un amendement.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre, si vous
voulez présenter votre amendement à l'article 12. II est
proposé par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation...
M. Garon: C'est un...
Le Président (M. Bissonnet):... de remplacer l'article 12
par le suivant. "La présente loi entrera en vigueur à la date
fixée par proclamation du gouvernement. " Je déclare l'amendement
recevable. Est-ce qu'il y a des remarques sur l'amendement?
M. Garon: il n'y a rien de spécial. Au lieu d'entrer en
vigueur le jour de sa proclamation, c'est pour dire que la présente loi
entrera en vigueur à la date fixée par proclamation du
gouvernement.
M. Maltais: Cette année, par exemple, admettons que la loi
est proclamée, cela vous éviterait d'entrer dans le concours
cette année, étant donné qu'il est tard.
M. Garon: C'est le ministère de la Justice qui demande
cette formulation.
M. Maltais: Est-ce qu'il y a une raison spéciale?
M. Garon: Je vais vous dire bien franchement, que, sur le plan
technique, on vient de sortir un guide de rédaction législative.
Des fois, on a des choses sur lesquelles s'obstiner pour de bonnes raisons;
quand il n'y a pas de raison, c'est indifférent, l'une ou l'autre
formule, dans le fond.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'amendement de
l'article 12 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Est-ce que
l'article tel qu'amendé est adopté? Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'ensemble du
projet de loi est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Je
déclare le titre et l'ensemble du projet de
loi adoptés. Comme la commission a terminé son mandat,
j'ajourne les travaux de cette commission sine die.
(Fin de la séance à 11 h 14)