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(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Vallières): À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation entreprend ses travaux. Nous devons, ce matin, procéder
à la vérification des engagements financiers du ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pour les mois
d'avril, mai et juin 1985.
Les membres de la commission, pour cette séance, sont les
suivants: M. Baril (Arthabaska), M. Beaumier (Nicolet), M. Beauséjour
(Iberville), M. Dubois (Huntingdon), M. Dupré (Saint-Hyacinthe), M.
Houde (Berthier), Mme Juneau (Johnson), M. Laplante (Bourassa), M. Le Blanc
(Montma-gny-L'Islet), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M.
Maltais (Saguenay), M. Mathieu (Beauce-Sud), M. Picotte (Maskinongé) et
M. Vallières (Richmond).
Là-dessus, à moins qu'il n'y ait des questions sur les
engagements financiers déjà vérifiés, on pourrait
passer aux engagements financiers du mois d'avril 1985.
M. Picotte: M. le Président, je suis prêt.
Avril
Le Président (M. Vallières): Questions sur les
engagements financiers d'avril 1985.
M. Picotte: À l'article 2, M. le Président.
J'aimerais savoir du ministre si, effectivement, dans le contrat de services
pour effectuer la conception du projet d'aménagement de la
rivière Armagh et la réalisation de l'étude d'impact dudit
projet, il y a eu d'autres fournisseurs d'invités aux soumissions ou
s'il y a eu seulement une soumission.
M. Garon: Sur la rivière Armagh?
M. Picotte: Oui. Y a-t-il eu seulement une... ?
M. Garon: Le fichier central a sorti cinq noms. Parmi ces
firmes-là, deux ont présenté des offres.
M. Picotte: II y avait CEGIR inc. et qui est l'autre?
M. Garon: Je ne l'ai pas ici. L'autre, c'est Gestion Soroma. Il y
a eu CEGIR inc. et Gestion Soroma qui ont présenté une
soumission; Coplaman Limitée, Currie, Coopers and Lybrand Ltée,
J. L. d'Amore et associés Ltée. Il y a seulement CEGIR et Gestion
Soroma qui ont présenté des offres. Celle qui a obtenu la plus
haute cote lors de la sélection a été CEGIRinc.
M. Picotte: CEGIR avait 24 000 $ et l'autre, la deuxième,
avait combien?
M. Garon: Je n'ai pas le montant ici avec moi, mais on peut
l'avoir d'ici la fin de l'avant-midi. Aussitôt qu'on va l'avoir, on va le
demander.
Le Président (M. Vallières): II y un autre
engagement, M. le député de Maskinongé?
M. Picotte: Oui, M. le Président, l'engagement... Une
minute, là! C'est à la page suivante, l'engagement A. Il s'agit
d'une subvention à M. Claude Lapalme à titre d'aide
financière pour lui permettre de réorganiser son troupeau de
truies victime, entre 1982 et 1984, d'une condition pathologique
entraînant la stérilité chez presque tous les sujets. C'est
un montant de 105 000 $. Est-ce que cette subvention était à
l'intérieur du cadre d'un programme déjà établi par
le MAPAQ ou si c'est une subvention qui est dehors d'un programme?
M. Garon: C'est en dehors d'un programme, cela a
été approuvé, mais l'offre a été
refusée par M. Lapalme. Il trouvait que la subvention n'était pas
assez forte. Elle n'a pas été acceptée par M. Lapalme.
M. Picotte: Quels sont les critères qui font que le
ministère accepte habituellement des cas comme cela qui ne sont pas
prévus à l'intérieur d'un programme et qui peuvent obtenir
un montant d'argent semblable?
M. Garon: Dans ce cas-là, c'est exceptionnel, disons. Le
troupeau de truies de M. Lapalme a été victime d'une condition
pathologique qui a entraîné la stérilité chez
presque tous les sujets et malgré tous les efforts
déployés par les médecins vétérinaires, tant
praticiens que fonctionnaires - l'École de médecine
vétérinaire a également été impliquée
dans ce dossier - la cause du problème n'a pu
être identifiée précisément et aucun
traitement valable n'a pu être institué. Il y a eu des
conséquences désastreuses pour l'entreprise de M. Lapalme qui a
été vidée de ses unités de production, et sa
situation financière n'a pas été améliorée
par cette condition de maladie dans son troupeau. On a voulu lui donner un coup
de main.
M. Picotte: Cela représentait quoi, 105 000 $, par rapport
à la perte? La moitié ou le quart?
M. Garon: Bof! Ce n'était pas comme cela, c'était
rééquilibré selon la situation financière; il
pouvait réorganiser financièrement son entreprise pour qu'elle
puisse être rentable en payant des arrérages
d'intérêt, des intérêts sur des emprunts pour lui
permettre de refaire son troupeau. Mais il n'a pas dû juger la subvention
satisfaisante, il aurait voulu une plus grosse subvention.
M. Picotte: M. le ministre me permettra sans doute, puisqu'on est
rendu à cet article, de discuter d'un sujet qui est probablement sur la
table de travail d'un sous-ministre, au moins, peut-être du sous-ministre
en titre, et qui a dû être porté à la connaissance du
ministre lui-même. Il s'agit, selon moi, d'un cas quasi semblable, celui
de M. Bernard Champagne, de Sainte-Monique dans le comté de Nicolet.
J'ai été mis au courant de ce dossier, de même que mon
collègue le député de Nicolet. Il a dit à quelqu'un
de mon entourage avoir fait des démarches et a reçu, d'ailleurs,
une lettre de la part du sous-ministre associé, M. Bernard, je pense.
Des membres de mon personnel ont d'ailleurs discuté avec M. Bernard qui
semblait dire - j'espère que je n'interpréterai pas mal les
paroles qui m'ont été rapportées - que le ministère
était réticent à accepter des cas semblables afin de ne
pas faire de cas spéciaux, de cas d'espèce.
C'est la raison pour laquelle je profite de l'occasion, parce que nous
sommes devant un cas, le cas de M. Lapalme que nous venons de regarder
ensemble, qui est complètement en dehors des normes et qui a
été accepté par le ministère. En tout cas, une
offre a été faite par le ministère, même si l'offre
a été refusée. J'aimerais savoir si le cas de M. Champagne
ne pourrait pas être traité de façon semblable, puisque
tout le monde semble avoir demandé au ministère d'intervenir. Un
rapport a été préparé par des spécialistes,
signé par trois médecins vétérinaires: le Dr
Savaria, le Dr Dufresne, de la Clinique vétérinaire de Nicolet,
et le Dr Benoît, des Services vétérinaires de Nicolet qui
ont fait certaines recommandations disant qu'il fallait que te troupeau soit
complètement éliminé et qu'on désinfecte l'endroit
durant une période de six mois au moins afin de permettre à M.
Champagne de repartir.
En tout cas, selon la lettre qu'aurait reçue mon collègue,
le député de Nicolet, il semblerait que le ministère n'a
pas l'intention d'intervenir dans ce dossier. Est-ce que le ministère a
changé d'idée? Quelles sont les raisons qui font que cela tarde
à proposer quelque chose à M. Champagne pour lui venir en aide?
Ce n'est pas un cas identique, parce qu'il ne s'agit pas du même genre de
troupeau et peut-être des mêmes maladies, mais il ressemble
étrangement à celui de M. Lapalme qu'on vient
d'étudier.
M. Garon: Disons qu'on est en train d'étudier le cas de M.
Champagne. Il n'y a rien de définitif dans ce cas. Il a
été réévalué entre le ministère et
l'Office du crédit agricole. J'ai manifesté au
député de Nicolet, qui m'en a parlé encore la semaine
dernière, que je lui écrirais un mot à ce sujet-là
et que le cas de M. Champagne serait évalué sur le plan
administratif. Ces questions-là sont toujours délicates parce
qu'on ne peut pas avoir un programme général d'intervention dans
ce domaine, car cela coûterait une fortune. Pourquoi? Quand ce sont
uniquement des causes de maladie -je ne veux pas qu'on parle de M. Lapalme et
de M. Champagne; j'exclus ces cas-là - il y a toutes sortes de facteurs
qui peuvent faire qu'un troupeau peut être perdu. Cela peut être de
la maladie et bien d'autres facteurs également. Si le gouvernement
acceptait toutes les responsabilités d'une entreprise, la facture
pourrait être assez élevée.
Il faut donc évaluer chaque cas. On évalue la situation,
et, si c'est vraiment uniquement une cause de maladie, pour
l'intérêt public il est bon de faire le vide sanitaire,
c'est-à-dire d'éliminer tous les animaux pour faire la
stérilisation des lieux où il y a eu ce type de maladie.
Plutôt que d'avoir des animaux malades sur le marché, on peut
intervenir. S'il y a d'autres raisons que des raisons incontrôlables et
plusieurs autres types de causes pour l'état pathologique qu'on trouve
dans le troupeau, c'est évident que les fonds publics n'ont pas à
assumer toutes les conséquences de la responsabilité des
gestionnaires des troupeaux. C'est cela qu'il faut évaluer, qu'il faut
considérer et c'est ce qu'on fait habituellement quand on est devant des
dossiers comme ceux-là. Il faut être prudent également
parce que si chaque fois qu'il y a des maladies... Il n'y a pas un
régime d'assurance-maladie des troupeaux, parce que cela pourrait
coûter une jolie fortune... On va cas par cas et quand on voit que c'est
possible de le faire et que c'est justifiable sur le plan des fonds publics, on
intervient, mais avant, il faut regarder comme il faut ce qui s'est
passé.
M. Picotte: Évidemment, dans le cas de
M. Champagne, puisque je reviens à ce cas plus
précisément, d'après les rapports que j'ai lus, il y avait
toujours eu de la prévention de faite par M. Champagne avant que la
maladie attaque le troupeau. Je pense que ce sujet est assez bien
vérifiable d'après les spécialistes, d'après les
médecins traitants, d'après les vétérinaires qui
sont au dossier. Est-ce que le ministre pourrait me dire, puisqu'on me dit que
le sous-ministre, M. Bernard, aurait envoyé une lettre à mon
collègue indiquant, je pense, selon toute vraisemblance - je ne veux pas
fonctionner par ouï-dire - que...
M. Garon: Je ne peux pas parler d'une lettre que je n'ai pas
vue.
M. Picotte: Est-il exact que votre ministère - votre
sous-ministre est peut-être au courant - aurait refusé
jusqu'à présent d'octroyer une subvention sous prétexte
qu'on ne veut pas faire de cas type ou de cas spécial qui pourrait,
à l'avenir, amener le ministère à agir de la même
façon dans d'autres cas semblables?
M. Garon: Disons d'abord une chose: quand on est avec des grands
garçons, les cultivateurs doivent faire eux-mêmes leur
représentation. Ce n'est pas aux députés à faire
des représentations pour les cultivateurs. C'est aux cultivateurs
à les faire. On est dans un monde d'adultes. Je comprends qu'un
député peut appuyer une demande, mais la demande ne peut pas
venir uniquement du député. Quand un député veut
appuyer une demande, il écrit au ministre et il appuie la demande du
cultivateur. Deuxièmement, sur le plan administratif, habituellement les
fonctionnaires traitent les dossiers et des représentations peuvent
être faites au ministre qui peut faire réviser, regarder les
dossiers et intervenir s'il est bon d'intervenir. On n'a pas pris l'habitude au
ministère - je pense qu'on a bien fait -de fonctionner sur des
représentations uniquement de députés parce que
après le cultivateur pourrait dire: Je n'ai jamais demandé cela;
c'est le député qui a dit cela ou c'est le député
qui a dit telle chose et moi... On a toujours fonctionné avec des
demandes des clients du ministère eux-mêmes et non pas avec des
demandes de députés.
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais rappeler ceci au
ministre.
M. Garon: Maintenant, j'aimerais vous donner une information. Je
viens d'avoir l'information pour Gestion Soroma. Alors, CEGIR, c'était
34 000 $ et Gestion Soroma, 62 831 $. C'est CEGIR qui avait obtenu la plus
haute note lors de la sélection; c'était presque deux fois
meilleur marché.
M. Picotte: D'accord.
J'aimerais rappeler ceci au ministre, selon ce qu'il vient de me dire au
sujet du cas de M. Champagne. Si j'interviens, d'abord, c'est è la
demande de M. Champagne. La deuxième chose, c'est que ce n'est pas une
demande que je lui fais; c'est une demande que M. Champagne lui-même a
faite au ministre.
En date du 23 juillet 1985, il a écrit une lettre à M.
Jean Garon, ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, qui est signée par M. Bernard Champagne et qui dit ceci:
"M. le ministre, depuis le début de l'année 1985 plusieurs
rapports concernant les problèmes majeurs de mérite et
d'avortement dans mon troupeau laitier furent envoyés à votre
ministère afin que vous puissiez sauver ma ferme d'une faillite
causée par des troubles de reproduction. "Actuellement, j'ai reçu
de l'aide professionnelle vétérinaire...
M. Garon:, M. le Président, s'il vous plaît!
M. Picotte: Écoutez, M. le Président, j'ai la
parole, non?
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Garon: Si la commission parlementaire devient une occasion
pour les députés de faire des représentations sur des cas
particuliers, j'ai l'impression qu'on utilise les crédits adoptés
des mois d'avril, mai et juin... Si c'est là une question pour faire de
la politique, pour faire des représentations sur des cas particuliers,
j'ai répondu au cas. Je ne veux pas commencer un débat sur des
représentations. Je pense que ce n'est pas le but de la commission
parlementaire, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Garon:... j'ai répondu en plus. C'est un dossier ouvert
au ministère. Ce n'est pas un dossier qui est fermé. Je ne
voudrais pas commencer à discuter chacun des dossiers qui sont en cours
de discussion au ministère.
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Sur la question de règlement, je pense que le
ministre m'a dit tout simplement qu'un député ne devait pas
s'informer sur un cas. Il fallait qu'il y ait une demande officielle. Or, je
soumets bien humblement au ministre que la demande a
été faite...
M. Garon: J'ai répondu à cela. (10 h 30)
M. Picotte: Non. La demande a été faite par M.
Champagne. De là, je vous dis que je pense que cela m'autorise à
pouvoir avoir un éclaircissement ou un éclairage sur ce cas
puisqu'il y a là un cas semblable à l'étude des
crédits, un cas qui n'est pas identique à cause de la maladie,
parce qu'il y a différentes maladies, mais un cas identique. Je voudrais
en savoir davantage.
Maintenant, si le ministre veut me dire - je ne nierai pas cela - que,
le cas de M. Champagne, il ne veut pas en parler, il n'a qu'à me dire
qu'il ne veut pas en parler. Cela vient de s'éteindre.
M. Garon: Ce que j'ai dit, c'est qu'il est en traitement. C'est
traité administrativement actuellement. J'ai répondu à
toutes vos questions. On peut en parler pendant trois heures, n'est-ce pas?
J'ai dit que c'était un cas qui était traité
administrativement, premièrement.
M. Picotte: Pourquoi a-t-on avisé...
M. Garon: Un instant! J'ai dit, après cela, que
c'était un cas qui était traité par le ministère et
l'Office du crédit agricole. Deuxièmement, c'est une ferme qui
est en opération. Dans le cas de M. Lapalme, c'est une ferme qui est
fermée parce que les cochons étaient malades. On n'est pas du
tout dans la même situation. Ce ne sont pas deux cas semblables du tout.
Actuellement, le cas de M. Champagne est traité administrativement au
niveau des fonctionnaires. J'ai dit tout simplement que le cas était
traité au niveau des fonctionnaires, avec M. Champagne, et si le cas
n'est pas traité correctement... M. Beaumier m'en a parlé, je
suis au courant du dossier et je surveille le dossier, mais je ne ferai pas
d'intervention politique dans un dossier qui, actuellement, est traité
administrativement et qui n'est pas fermé. J'ai répondu à
toutes vos questions. Je ne veux pas commencer à débattre la
nature du cas alors qu'il est traité administrativement.
M. Picotte: Justement, c'est dans le but d'éviter ce dont
le ministre vient de me parler. On parle de M. Lapalme, en disant: C'est un
dossier qui est fermé, il n'y a plus d'animaux
là-dedans.
M. Garon:... c'est la ferme.
M. Picotte: Justement, avant que la même chose arrive chez
M. Champagne, on essaie de vous demander ce que vous allez faire. Maintenant,
si vous ne voulez pas nous répondre, ce n'est pas grave. On sera
habitué à cela. Il n'y a rien là. Il n'y a pas de
scandale.
Le Président (M. Valiières): M. le
député d'Arthabaska, sur une question de règlement.
M. Baril (Arthabaska): Question de règlement. Je me
souviens que lors d'une étude des engagements financiers
antérieurs, j'avais voulu justement moi-même parler d'un cas
particulier qui n'était aucunement rattaché aux engagements
financiers. J'avais profité d'un engagement semblable pour avoir des
éclaircissements sur un cas précis. Le président m'en
avait empêché parce qu'on me disait que l'étude des
engagements financiers devait se dérouler sur les points inscrits pour
tel mois et on ne devait pas parler d'autres engagements financiers. On m'avait
rappelé à l'ordre.
Le Président (M. Valiières): Merci, M. le
député d'Arthabaska. Je peux quand même vous indiquer que
généralement lors des engagements financiers, il y a beaucoup de
latitude qui est laissée tant pour poser des questions que pour y
répondre. Par ailleurs, concernant l'engagement 4 sur lequel portent les
questions du député de Maskinongé, le ministre a
l'entière liberté de donner la réponse qu'il
désire. Je pense que jusqu'à maintenant, il a eu toute la
liberté de donner les réponses qu'il voulait bien donner.
M. Picotte: Si le ministre n'a pas autre chose à dire
là-dessus, cela ne me dérange pas d'aucune façon. C'est sa
décision...
Le Président (M. Vallières): Sur un autre
engagement.
M. Picotte:... de dire qu'il n'a pas autre chose à dire.
Mais c'est mon privilège de l'interroger comme c'est son
privilège de répondre comme il voudra. Merci, M. le ministre.
M. Garon: J'ai répondu. J'ai dit que le dossier de M.
Champagne était traité administrativement et que les
fonctionnaires du ministère de l'Agriculture et de l'Office du
crédit agricole travaillaient ensemble sur le dossier actuellement.
M. Picotte: Merci.
Le Président (M. Valiières): Alors, on passera
à l'engagement 5. M. le député d'Arthabaska.
M. Baril (Arthabaska): Engagement no 5. On parle d'une subvention
pour la réalisation d'un projet de recherche sur la conception et le
développement de silos à grain en amiante-ciment et sur la
fabrication
et la mise en essai d'un prototype. Est-ce que c'est en voie de
réalisation? Si c'est réalisé, avez-vous des
résultats actuellement? Est-ce qu'ils sont connus et est-ce qu'on peut
savoir également où se réalise cette expérience,
à quel endroit?
M. Garon: C'est commencé depuis... Est-ce que
l'étude est terminée?
Une voix: Non.
M. Garon: L'étude est encore en cours. Elle n'est pas
terminée. Il y a différentes étapes là-dedans:
premièrement, l'étude comparative, l'établissement des
coûts, la conception des solutions, le choix des systèmes, le
rapport préliminaire; deuxièmement, la fabrication des
composantes, le montage du prototype, la mise à l'essai du prototype, le
rapport et la documentation. Apparemment, l'étude est encore en cours,
les résultats ne sont pas... Actuellement, ils sont rendus à
l'étape du montage du prototype.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que, M. le
ministre, vous me permettriez une question sur ce sujet bien particulier. Le
fait que Atlas Turner, Atlas Limitée ait décidé de se
lancer dans une pareille expérience, est-ce que cela signifie que Atlas
verrait des avantages particuliers à un mélange d'amiante-ciment
dans la question des silos? Qu'est-ce qui justifie la proposition d'Atlas?
M. Garon: Atlas Turner a proposé de développer un
système de silos à grain en amiante-ciment, produit
entièrement au Québec, capable de remplir à coup moindre
les mêmes fonctions que les silos en acier habituels, dont la
distribution des parties composantes se fera à travers le réseau
actuel.
Sur le plan technique, je vais demander au sous-ministre adjoint, M.
Vézina, de dire un mot concernant les avantages qu'il y aurait è
avoir des silos en amiante-ciment plutôt qu'en d'autres composantes.
M. Vézina (André): L'avantage de l'amiante-ciment,
c'est que c'est d'une durabilité beaucoup plus grande que les silos de
métal. Il n'y a pas de possibilité de briser et de bosser.
D'autre part, c'est très résistant à la moisissure, au
pourrissement, facile à nettoyer et c'est facilement montable et
démontable, beaucoup plus facilement que le reste. On songe même
maintenant à faire des bâtiments de ferme, autre chose que des
silos, en amiante-ciment. Il y a des expériences là-dessus
actuellement. C'est un matériau typiquement québécois
alors que, dans les silos habituels pour le grain, on est obligé
d'acheter le matériau de base à l'extérieur du
Québec.
Le Président (M. Vallières): Est-ce bien
Atlas Turner dont on parle ici, qui est déjà
propriété de la Société nationale de l'amiante?
Une voix: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Vallières): Très bien.
Est-ce qu'il y a d'autres questions sur le même engagement. L'engagement
6.
M. Picotte: II n'y a pas d'autres engagements en ce qui nous
concerne...
Le Président (M. Vallières): L'engagement 6, M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: J'aimerais savoir quel est le résultat de
cette expérience? Est-ce que cela a donné des résultats
concluants et est-ce que c'est terminé?
Le Président (M. Vallières): C'est sur la
fabrication de flocons de glace.
M. Garon: L'étude du CRIQ est terminée. Il reste
è faire des expérimentations en termes de fonctionnement sur une
année normale d'utilisation, mais, en ce qui concerne la mise au point
technique, le montage du système a été fait, le rapport a
été produit. Il reste tout simplement à
l'expérimenter dans une année de pêche normale.
Apparemment, les résultats sont concluants, c'est bon.
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
questions sur l'engagement 6? Y a-t-il d'autres questions sur les engagements
du mois d'avril 1985?
M. Picotte: Non, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Les engagements
financiers du mois d'avril 1985 sont vérifiés. Nous passons
maintenant aux engagements financiers du mois de mai 1985. M. le
député de Saguenay.
Mai
M. Maltais: M. le Président, le mois de mai, engagement
2.
Le Président (M. Vallières): Engagement 2. Quelle
est la question, M. le député de Saguenay?
M. Maltais: Oui, je vais attendre quelques minutes. J'aimerais
savoir si c'est le ministère qui a loué ce bateau pour faire la
pêche au flétan, à l'engagement 2?
M. Garon: Pardon?
M. Maltais: À l'engagement 2 du mois
d'avril, la location d'un bateau... Une voix: Mai,
M. Maltais: De mai, excusez-moi. La question est celle-ci: Est-ce
le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
qui a loué ce bateau?
M. Garon: C'est le Service général des achats qui
l'a loué pour le ministère.
M. Maltais: D'accord. Qu'est-ce que le ministère fait d'un
bateau pour pêcher le flétan? Depuis quand pêche-t-il le
flétan? Est-ce à titre expérimental, pour dépanner
quelqu'un ou pour approvisionner une usine? Pourquoi?
M. Garon: Je vais vous dire cela. C'était pour effectuer
une pêche exploratoire du flétan de l'Atlantique à
l'île d'Antiscosti, dans la région de l'est de l'île, entre
le cap des Caps et la pointe Observation et éventuellement sur la
Côte-Nord, région de Natashquan.
M. Maltais: Cela a donné quoi comme résultat?
M. Garon: C'était pour expérimenter de nouveaux
hameçons circulaires de type norvégien et apparemment cela a
permis de tripler les prises de poisson. J'espère que cela est à
cause des hameçons, pas parce qu'il y avait plus de poissonl
M. Maltais: Cela a coûté 60 000 $ pour essayer des
hameçons?
M. Garon: Attendez un peu. Les rendements ce n'est pas la
même affaire.
Une voix: Ce n'est pas un pêcheur assis au bout du
quai!
M. Garon: Ce n'est pas un gars qui dort à l'éperlan
sur le bout du quai en prenant une caisse de 24, comprenez-vous, ce n'est pas
cela. C'est selon les types d'équipements; il y a des équipements
avec lesquels on en prend et il y a des équipements avec lesquels on
n'en prend pas.
M. Maltais: Non, on ne pèche pas l'éperlan que je
sache, on pêche le flétan.
M. Garon: C'est cela que je veux dire. Là, c'est...
M. Maltais: Le flétan ne se pêche pas sur un
quai.
M. Garon: Les gens qui y vont ce n'est pas sur la "luck", c'est
de la pêche où on expérimente constamment. On a un centre
de recherche pour cela à Grande-Rivière sur la technologie de la
capture. Alors, constamment, on essaie des nouveaux types d'engins de
pêche afin d'avoir les engins les plus efficaces possible. Alors, on
expérimentait... (10 h 45)
M. Maltais: Des hameçons.
M. Garon:... des hameçons. On voulait également
déterminer des lieux de pêche au flétan pour les
réserver aux pêcheurs du Québec. Dans cela il y a toujours
de la concurrence entre les pêcheurs de différentes provinces. On
voulait déterminer les meilleurs endroits de pêche au
flétan et en même temps indiquer ces endroits à nos
pêcheurs traditionnels au Québec dans ce secteur vu qu'il y avait
une menace que les pêcheurs de la Nouvelle-Écosse viennent
pêcher le flétan au Québec dans le golfe, dans les
territoires de pêche naturels du Québec.
M. Maltais: En même temps vous avez fait une carte marine
des endroits de pêche qui va être disponible pour les
pêcheurs de flétan.
M. Garon: Les meilleurs "spots".
M. Maltais: Est-ce qu'il y en a beaucoup?
M. Garon: Il n'y en a pas beaucoup. En plus des lieux de
pêche reconnus traditionnellement on n'en a pas découvert beaucoup
d'autres.
M. Maltais: D'accord.
Le Président (M. Vallières): Très bien.
L'engagement no...
M. Garon: II faut dire que dans le golfe les lieux de pêche
sont bien moins connus que les gens le pensent. Par exemple, on sait que les
crevettes, cela a commencé a se pêcher au Québec à
la fin des années soixante et que le crabe de la Côte-Nord a
été découvert il y a quelques années seulement et
qu'il est pêché à peu près depuis trois ans. Cela
démontre a quel point, les recherches sont nécessaires pour
connaître les ressources du golfe. Les mouvements des crevettes du banc
d'Anticosti et du banc de Sept-îles sont encore très mal connus
puisqu'il y a beaucoup de discussions entre les biologistes et les
pêcheurs. Il semble que le banc de Sept-îles, plus on le
pêche, plus il produit. Il y a encore le de grands débats entre
les quantités qui devraient être permises ou non. Sur les volumes
possibles à Esquimalt et Anticosti, il y a de grands débats entre
les pêcheurs et les biologistes. Encore cette année, sur le
sébaste, les
débats qu'il y a quand on discute des quotas entre les
pêcheurs, les biologistes du Québec et les biologistes du
fédéral, je vais vous dire une chose, ce n'est pas l'harmonie
complète dans les potentiels de pêche. Au contraire, les gens ont
des théories complètement opposées.
C'est en fonction de la gestion des ressources de pêche. Il faut
d'abord connaître les stocks. Et sur les stocks, moi, autant que je
puisse dire - cela fait quelques années que je suis ministre - j'observe
beaucoup plus les gens qui ont des théories différentes que les
gens qui pensent la même chose, entre nos biologistes, ceux du
fédéral et les pêcheurs. Est-ce que ce sont toujours pour
des questions de connaissance de la ressource ou des questions de discussion
politique sur des quotas?
Ce qui m'a frappé le plus depuis que je suis au ministère
des Pêcheries, c'est à quel point la ressource du golfe est mal
connue. Il y a beaucoup de théories, je veux dire, d'évaluations
qui sont divergentes. La recherche pour connaître les ressources est
très importante. Regardez le développement qui est possible
depuis quelques années dans le crabe et la crevette au Québec,
c'est parce qu'on connaît mieux la ressource. Cela ça
été développé par le Québec, pas par les
gens d'ailleurs. Ce sont des chercheurs du Québec qui ont
découvert ces ressources. Constamment on fait des recherches pour mieux
circonscrire les capacités de pêche dans notre territoire naturel
de pêche qui est le fleuve Saint-Laurent et le golfe Saint-Laurent.
Le Président (M. Vallières): Très bien.
M. Garon: Surtout, c'est que si on n'est pas actif et que
d'autres sont actifs à notre place, alors ils viendront pêcher
notre ressource à notre place.
Le Président (M. Vallières): L'engagement 2 est
vérifié. M. le député d'Arthabaska, sur les
engagements 5 et autres concernant le drainage agricole.
M. Maltais: Allez-y, on reviendra à 4.
Le Président (M. Vallières): L'engagement 4.
M. Baril (Arthabaska): Concernant les engagements de 5 à
38...
M. Garon: Pardon?
M. Baril (Arthabaska): Les engagements 5 à 38, ce sont les
travaux de drainage dans les cours d'eau. J'aimerais savoir quel était
le budget prévu cette année pour ce genre de travaux? Je ne sais
pas si vous l'avez sur place.
M. Garon: C'est 8 878 000 $.
M. Baril (Arthabaska): Est-ce que le budget va être
dépensé au total, selon les demandes reçues?
M. Garon: Cela va être juste.
M. Baril (Arthabaska): Donc, les budgets vont être
sensiblement tous dépensés; il n'en manquera pas.
M. Garon: On va le voir plus... C'est parce que cela
dépend de l'évolution et du rythme des contrats.
M. Baril (Arthabaska): Les demandes, comparativement aux
années antérieures, sont-elles portées à diminuer
ou si elles se maintiennent chaque année?
M. Garon: La banque a diminué considérablement: la
banque de projets, la banque de demandes aussi. Aujourd'hui, il y a une banque
globale de tout ce qui est demandé et on réalise maintenant des
projets qui nous ont été demandés très
récemment. On ne peut pas dire qu'on a des retards là-dedans. Au
contraire, il n'y pas de projets qui sont... Cela avance rondement
là-dedans.
M. Baril (Arthabaska): C'est à cela que je veux en venir,
parce que, au préalable, dans les années antérieures, les
municipalités attendaient cinq, six, sept, huit, des fois jusqu'à
dix ans. Actuellement, quelle est la moyenne de temps entre la demande et la
réalisation des travaux?
M. Garon: Des fois, on en fait dans la même année.
Vous les demandez en 1985 et on les fait en 1985. Cela dépend de la
difficulté des projets. Il y en a qui demandent de longues
études, parce qu'ils sont complexes. Il y en a d'autres qui ne demandent
pas d'études, parce qu'ils ne sont pas complexes.
Il y a les questions d'environnement, les questions de la faune et aussi
quand il s'agit des dossiers, par exemple... La principale question, c'est
cela. C'est la longueur des projets, les difficultés des projets, les
études qu'on demande. Prenons la Northern Creek. Il a fallu
étudier beaucoup, parce que ce qui s'était fait
antérieurement était apparemment le contraire de ce qui devait
être fait.
Ce n'est pas bien drôle. On a fait faire des études. La
façon dont on procédait traditionnellement depuis des
années était, apparemment, exactement le contraire de ce qu'il
fallait faire. Plus on creusait, plus on baissait la nappe phréatique,
plus l'érosion éolienne agissait sur les terres noires. Alors, il
a fallu faire des études assez complexes où les gens sont
arrivés au résultat que la
nappe phréatique ne devait pas être baissée trop
fortement, parce que c'est elle qui maintient le sol en place.
J'espère que la théorie est bonne cette fois-ci. Les
ingénieurs ne nous garantissent pas les résultats. Ils font des
études, il nous recommandent des choses et, après cela, si
ça ne marche pas... C'est l'état actuel des connaissances. On a
fait faire des travaux considérables sur certains types de cours d'eau,
comme à Northern Creek. Ce sont des travaux qui ont été
très importants et cela a pris plusieurs années parce que
c'était complexe. Par ailleurs, quand les travaux sont simples, c'est
très rapide; c'est souvent une question de mois.
M. Baril (Arthabaska): D'accord, c'est bien.
M. Garon: On ne peut pas dire qu'on a pris du retard.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre
voudrait compléter sa réponse ou... ?
M. Garon: Non, non.
Le Président (M. Vallières): On pourrait
peut-être...
M. Garon: On a commencé un projet complexe. Est-ce qu'il
était au point? C'était un gros projet et les gens voulaient
faire une présentation du projet dans son ensemble, ce qui
représente des sommes considérables.
Le Président (M. Vallières): Sur le même
sujet, M. le ministre, pourriez-vous nous indiquer les relations entre le
ministère de l'Environnement et votre ministère quand il y a
présentation d'un projet comme cela? Est-ce que cela se fait rapidement?
Y a-t-il une autorisation à demander au ministère de
l'Environnement?
M. Garon: Ce n'est pas principalement au ministère de
l'Environnement. D'abord, tous nos projets sont présentés au MLCP
sur des devis techniques pour savoir s'il a des objections sur la
manière qu'on utilise pour faire les projets, s'il a des mesures de
mitigation à présenter ou des suggestions à faire. Des
gens travaillent ensemble chez nous et il y a une équipe
spécialisée pour cela. Cela se fait depuis quelques
années, depuis qu'on s'est aperçu que les travaux ne tenaient pas
assez compte - il y a plusieurs années de cela, en 1978, 1979 ou 1980 je
pense - des questions de la faune. On a fait corriger cela. La façon de
le corriger, c'est que tous nos projets sont présentés au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche pour les fins de
l'environnement faunique.
Quand il s'agit de projets qui sont assujettis aux études
d'impact, on va discuter avec les gens du ministère de l'Environnement
ou encore, lorsqu'il s'agit de cas spéciaux où il y a des
questions d'environnement, les gens du ministère de l'Environnement sont
consultés. Mais pour l'ensemble des projets, quand il n'y a rien par
rapport à l'environnement, qu'il s'agit principalement d'un
environnement faunique, cela va à l'environnement faunique, cela ne va
pas au ministère de l'Environnement.
Mais cela varie selon la nature du projet lui-même. On me dit que
c'est évident s'il y a une question d'environnement ou non.
Le Président (M. Vallières): Merci.
M. Garon: Au fond, on essaie de traiter administrativement ces
questions-là. C'est pour cela, lorsqu'il arrive des dossiers où
les gens voudraient faire des batailles de chapelle, où le projet va
venir en discussion et où tout le monde va vouloir en discuter, souvent
sans même l'avoir étudié et, quelquefois, sans même
savoir où la rivière est située exactement... On ne
souhaite pas cela tellement, mais, admînistrativement, les consultations
sont faites avec les différents ministères impliqués pour
qu'ils puissent apporter leurs suggestions, leurs commentaires sur les projets
en cause. Au ministère, on a un service qui est détaché du
service de l'hydraulique pour qu'il ne soit pas juge et partie. C'est un
service spécialisé dans les questions environnementales} les
questions fauniques, c'est son travail. Il travaille
régulièrement avec ces ministères pour qu'on ne dise pas:
Celui qui fait les travaux est juge et partie dans le dossier. C'est un service
à part au ministère pour évaluer ces questions-là.
Cela a été mis en place il y a quelques années pour
éviter des problèmes.
Le Président (M. Vallières): Très bien.
Engagement 4, M. le député de Saguenay.
M. Maltais: Oui, M. le Président. J'aimerais savoir...
M. Garon: Quel engagement? M. Maltais: 4.
M. Garon: 4.
(11 heures)
M. Maltais: II s'agit d'acheter de petits pneumatiques de
sauvetage. Est-ce que c'était pour mettre sur les bateaux qui
appartiennent au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation?
M. Garon: Quelle est votre question?
M. Maltais: Est-ce que c'était pour installer sur des
bateaux qui appartiennent au
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation?
M. Garon: C'est une réquisition du Service
général des achats.
M. Maltais: C'est cela. C'est marqué. Ce que je veux
savoir: vous avez fait quoi avec ces pneumatiques-Ià? Vous avez mis cela
où? C'est cela, la question,
M. Garon: Oui. Sur des bateaux patrouilleurs du
ministère.
M. Maltais: Qui appartiennent au ministère?
M. Garon: Oui.
M. Maltais: Quelle genre de patrouille effectuent ces bateaux
présentement? À quoi servent-ils?
M. Garon: Ils font la protection du saumon sur la Côte-Nord
et la Gaspésie, selon un plan conjoint de protection avec le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et
le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Il y a une
entente entre les deux ministères. Nous, on fait la patrouille en mer et
eux, ils font la patrouille des rivières avec les bateaux et les
hélicoptères. Les bateaux font cette protection actuellement.
M. Maltais: Cela va.
Le Président (M. Vallières): Très bien.
D'autres questions sur les engagements?
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'on en est rendu,
si d'autres collègues n'ont pas d'autre chose, à l'engagement
43...
Le Président (M. Vallières}: Oui.
M. Picotte:... qui concerne les subventions à diverses
universités du Québec, et je vais me permettre d'aller un peu
plus loin, dans l'annexe 3, au sujet de certains projets.
À la page 43. 9, il s'agit de l'Université Laval, d'un
projet de recherche sur la préfermentation du lait dans un
bioréacteur à cellules immobilisées pour la fabrication en
continu de breuvages et de yogourt. J'aimerais savoir s'il y a effectivement,
en plus du ministère qui participe à cette recherche, des
compagnies privées qui collaborent à ce genre de recherche ou
à ce genre de projet qu'on a avec les universités.
M. Garon: Comment vous l'appelez là? Parce qu'il y a
plusieurs projets là-dedans.
M. Picotte: 43. 9.
M. Garon: C'est parce que je n'ai pas la même
numérotation que vous, là.
M. Picotte: Ah bon! À l'annexe 3, programme 4.
M. Garon: Programme 4? D'accord.
M. Picotte: Science et technologie. Cela va?
M. Garon: Cela marche.
Une voix: Oui, c'est cela. D'accord. Premier article.
M. Picotte: D'accord. L'article no 1. C'est pour la fabrication
continue de breuvages et de yogourt. L'État collabore à 25 000 $
pour ce genre de recherche. J'aimerais savoir s'il y a des entreprises
privées qui collaborent à ce projet avec les universités
ou si c'est uniquement un projet du gouvernement,
M. Garon: C'est un projet plus englobant que le montant de 25 000
$ qui est ici. Nous payons, comme ministère, cette partie de 25 000 $,
mais l'entreprise paie d'autres parties.
M. Picotte: L'entreprise privée collabore,
évidemment, et ajoute une mise de fonds aux projets de recherche avec
les universités.
M. Garon: Nous faisons la recherche fondamentale et eux font la
recherche appliquée. C'est souvent comme cela, d'ailleurs, dans les
projets en collaboration avec les entreprises et les universités.
M. Picotte: Est-ce une condition essentielle? Par exemple, est-ce
que le ministère aurait pu faire une recherche sans tenir compte des
compagnies? Je pense que le ministère y va toujours avec... surtout pour
ce genre de projets.
M. Garon: Nous sommes les seuls, au gouvernement du Québec
et au gouvernement fédéral, à subventionner la recherche
pure, la recherche fondamentale. Il arrive qu'il y ait uniquement de la
recherche fondamentale, qu'il n'y ait pas de recherche appliquée parce
que, souvent, on n'est pas rendu à ce stade de la recherche. Mais
habituellement, quand il s'agit de recherche pure ou de recherche fondamentale,
qu'on n'est pas encore au stade d'application, c'est souvent le gouvernement
qui paie pour faire cette recherche. Quand arrive le stade de la recherche
appliquée, il est très rare que ce soit le gouvernement seul,
c'est même exceptionnel que ce soit le gouvernement seul qui finance la
recherche appliquée.
M. Picotte: Cette recherche est-elle avancée
présentement? Vous ne le savez pas?
M. Ouellet (Ferdinand): C'est un projet... il me semble qu'il
reste encore une année dessus. C'est un projet de trois ans et il en est
à sa deuxième année.
M. Picotte: Sur une possibilité de trois ans?
M. Garon: C'est un projet de trois ans. M. Picotte: II
resterait un an.
M. Garon: II reste un an.
M. Picotte: D'accord. Au programme 4, à la page suivante,
l'Institut Armand-Frappier et l'irradiation de produits alimentaires II.
Où en est rendue la recherche et son application présentement? De
quel genre de projet s'agit-il? Est-ce aussi un projet à long terme?
M. Garon: Ce sont de nouvelles demandes. Vous êtes dans la
section des nouvelles demandes. Ce ne sont pas de vieilles demandes, il ne
s'agit pas de renouvellements. Tantôt, vous étiez dans la section
des renouvellements; vous êtes maintenant dans la section des nouvelles
demandes. C'est un projet qui commence.
M. Picotte: C'est un projet qui commence. Ce qui m'a
trompé, c'est que vous parlez ici de "produits alimentaires II".
M. Garon: Disons que dans l'irradiation des produits
alimentaires, il y en a qui voudraient y aller rapidement; mais beaucoup de
consommateurs nous disent craindre les produits irradiés.
Économiquement et politiquement - je ne parle pas de politique dans le
vrai sens de la politique, mais de politique économique - je pense qu'il
faut être prudent et avancer au même rythme que le consommateur.
Évidemment, ceux qui veulent installer ces équipements aimeraient
procéder rapidement, mais il y en a qui ont peur de l'irradiation des
aliments. Quand on est en politique, il faut tenir compte des
différentes facettes du problème.
M. Picotte: Je suis entièrement d'accord avec vous
là-dessus.
M. Garon: C'est très économique, l'irradiation. Il
faut se poser un certain nombre de questions par rapport è ses formules,
comme le degré d'acceptation de cette façon de faire chez nous et
ailleurs. il y a beaucoup d'aspects à envisager avant de s'embarquer
à fond de train dans cette nouvelle technologie.
M. Picotte: Je reviens à ma question du début.
Pourquoi est-ce indiqué "irradiation de produits alimentaires II"?
Est-ce que cela veut dire qu'il y a eu une première...
M. Garon: Une première demande? Il y a eu un premier
projet qui portait sur des produits différents parce que, apparemment,
les normes sont différentes selon les types de produits. Par exemple, si
vous faites des projets pour contrôler la salmonelle dans le poulet ou la
trichine dans le porc, ce sont des projets complètement
différents. Ce ne sont pas les mêmes méthodes... C'est
mieux que d'irradier le consommateur.
M. Picotte: D'accord.
Le Président (M. Vallières): Juste une seconde!
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Vallières): 5ur le même
engagement, est-ce que M. le ministre pourrait nous indiquer... Après
"Alimentaires II" c'est indiqué "gadus morhua". À quoi est-ce
relié? Est-ce du latin? Peut-on me dire ce que cela signifie?
M. Garon: Gadus morhua? C'est le nom scientifique de la
morue.
Le Président (M. Vallières): Ah bon!
M. Picotte: Programme 5, M. le Président, à la page
suivante. Cela concerne un renouvellement. Vous parlez de "l'industrialisation
du complexe agro-alimentaire et des stratégies des firmes au
Québec. " Qu'est-ce que vous entendez par industrialisation?
M. Garon: II s'agit du développement de l'industrie de la
transformation secondaire, des stratégies de développement des
entreprises dans le domaine de la transformation secondaire. Ce n'est pas
l'industrialisation des fermes. Au niveau secondaire, c'est la transformation
des produits et les orientations des firmes de différente nature dans le
secteur de la transformation des produits. C'est important parce que vous
comprenez que si les actions du gouvernement étaient orientées
dans des directions différentes de celles des entreprises qui oeuvrent
dans le secteur de la transformation, il y a quelque chose qui ne marcherait
pas. Il faut être bien connecté et ces études sont
nécessaires pour...
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
questions concernant les engagements du mois de mai?
M. Picotte: L'autre article, c'est une nouvelle demande.
"L'analyse comparative des processus de décision qui conduisent soit
à la poursuite des études en formation professionnelle agricole
de niveau postsecondaire, soit à l'accès au marché de
l'emploi chez la relève agricole du Québec. " C'est une nouvelle
demande. Est-ce déjà en marche? Quand prévoyez-vous les
résultats de cette étude?
M. Garon: L'université elle-même a refusé
l'offre qu'on lui a faite.
M. Picotte: Ah bon! D'accord. Pourquoi l'université
a-t-elle refusé? Parce que c'était trop complexe? Parce que le
montant n'était pas suffisant?
M. Garon: Non, c'est parce qu'elle ne voulait pas mettre plus
d'argent là-dessus. Il y a aussi les questions de ressources. C'est
plutôt une étude de type sociologique. (11 h 15)
M. Picotte: Est-ce que vous avez l'intention de revenir à
la charge ou d'accorder des montants additionnels, parce que vous avez
l'intention...
M. Garon: Ce qui arrive, c'est que l'étude est
reformulée d'une autre façon. Ils demandaient un certain montant
d'argent et on leur a offert tel montant d'argent. Ils ont dit: À ces
conditions-là, on ne veut pas la faire.
À remarquer que ce ne sont pas des études, ce ne sont pas
les demandes qui viennent de nous autres. Ce sont les propositions qui viennent
des universités. On dit: Pour tel fait, tel montant serait correct. Ce
qui arrive souvent, c'est que l'université reformule le projet d'une
autre façon et, à ce moment-là, elle met l'accent sur ta
partie la plus essentielle. Ces études sont proposées par les
chercheurs. Il y a des parties de ces études qui, parfois, ne sont pas
nécessaires. On dit: Nous autres, on ne veut pas financer telles parties
de l'étude, parfois parce qu'elles sont déjà faites. On
considère que les parties de l'étude qu'il n'est pas
nécessaire de refaire, il faut les tenir pour acquises parce qu'elles
sont déjà faites. Parfois, les chercheurs veulent recommencer
certains types d'études - cela arrive souvent - qui sont faites dans une
autre institution. Pour différentes raisons, parfais le montant qui est
demandé n'est pas le montant qui est accordé parce qu'on dit que
telle ou telle partie de l'étude...
Dans ce cas-ci, on aurait voulu... Ils devaient engager des
étudiants gradués et il n'y a pas eu d'étudiants
gradués qui voulaient faire cette étude-là; ils auraient
dû engager des professionnels pour faire les parties de l'étude
qui normalement auraient dû être faites par des étudiants
gradués.
Cela ne coûte pas la même chose à ce
moment-là.
M. Picotte: D'accord.
M. Garon: D'ailleurs, c'est un des problèmes dans le
secteur. Actuellement, il n'y a pas assez d'étudiants qui font des
études "graduées" ou "postgraduées".
M. Picotte: M. le Président, je pense que mon
collègue de Berthier a une question au programme 7, à la
page 13.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Berthier.
M. Houde: Merci, M. le Président. M. le ministre, en ce
qui concerne les nouvelles demandes, l'Institut Armand-Frappier...
Une voix:...
M. Houde: Au bas de la page.
M. Garon: Oui.
M. Houde: "Recherche et développement d'un
procédé microbiologique de désodorisa-tion du lisier de
porc en aérobiose et en anaérobiose". Est-ce qu'on pourrait avoir
des détails là-dessus?
M. Garon: Vous dites le deuxième?
M. Houde: Vous l'avez comme moi devant vous. Vous le lisez comme
moi.
M. Garon: Je le cherche. M. Houde: Vous le cherchez.
Le Président (M. Vallières):
Anaérobiose.
M. Houde: Je peux vous l'épeler, si vous voulez; cela peut
vous aider. Je peux vous l'épeler s'il ne manque que cela, pour pouvoir
avoir une réponse.
M. Garon: Je ne voudrais pas vous faire faire un projet de
recherche sur l'épellation du mot,
M. Houde: Pardon? Je n'ai pas compris. Plus fort, s'il vous
plaît!
M. Garon: Je ne voudrais pas vous faire faire un projet de
recherche sur l'épellation du mot.
M. Houde: Ce n'est pas sur l'épellation du mot que je vous
ai posé la question.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez savoir?
M. Houde: Je veux savoir, en ce qui concerne la recherche,
où en est le développement là-dessus. Quel
développement y a-t-il là-dessus jusqu'à
présent?
M. Garon: Ce sont des nouvelles demandes. Je vous l'ai dit
tantôt, quand il s'agit de nouvelles demandes, il s'agit d'un nouveau
projet. C'est un projet qui commence. Ce sont des demandes du mois de mai.
M. Houde: Depuis quand est-ce commencé?
M. Garon: Peut-être un mois ou deux, au cours de
l'été. Ce sont des demandes du mois de... C'est un projet de
trois ans qui commence cette année.
M. Houde: Qui commence cette année. Selon vous, quand
va-t-il se terminer?
M. Garon: Dans trois ans. M. Houde: Dans trois ans. M.
Garon: C'est un projet de trois ans.
M. Houde: Cela veut dire que cela peut prendre passablement de
temps. Ce n'est pas trop rapide. Cela peut prendre trois ans pour avoir des
détails là-dessus. C'est long. M. le Président, si c'est
pour prendre trois ans, on aura la réponse d'un autre ministre. Je vous
remercie beaucoup. J'ai terminé.
Le Président (M. Vallières): D'autres questions sur
les mêmes engagements?
M. Garon: C'est une réponse insignifiante que vous faites
là. C'est un projet de trois ans. Qu'est-ce que vous voulez que je vous
dise? C'est un projet qui est présenté par l'université,
qui veut le faire sur trois ans. Souvent, il y a des contraintes. Quand les
projets sont établis pour trois ans, c'est parce qu'il y a des
contraintes. Cela prend trois ans pour les faire.
M. Houde:... un autre sujet, j'en suis sûr.
M. Picotte: Les engagements financiers du mois de mai, M. le
Président, sont adoptés.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre, est-ce
que vous avez terminé?
M. Garon: Souvent, la cause, c'est qu'on a des saisons au
Québec et on ne peut pas faire certains types de projets, par exemple,
expérimenter des données. On a un été qui dure tant
de mois, un printemps qui dure tant de mois, un automne qui dure tant de
mois.
M. Houde: C'est douze mois dans l'année.
M. Garon: Comme le député de Berthier n'est pas
trop au courant de ces questions...
M. Houde:... vous non plus.
M. Garon:... je lui dirai que, dans le cas des recherches,
parfois ce sont des contraintes saisonnières qui font qu'il faut
étaler sur un certain nombre d'années des projets parce qu'on ne
peut pas faire plus de tant d'expériences par année. Par exemple,
on a déjà bâti des serres à Saint-Hyacinthe pour
doubler ou tripler le rythme de nos recherches pour pouvoir faire trois
productions de céréales dans l'année. On a fait des serres
pour pouvoir accélérer le rythme. Dans certains cas, on ne peut
pas accélérer le rythme. À ce moment-là, cela prend
un certain nombre d'années.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le ministre.
Donc, les engagements financiers du mois de mai sont
vérifiés?
M. Picotte: Adopté. Vérifié.
Le Président (M. Vallières): Vérifié.
Nous passons aux engagements financiers du mois de juin.
Juin
M. Picotte: Le mois de juin, M. le Président. L'engagement
financier no 2, Des contrats négociés encore par
l'Université McGill, l'Université Laval, le Jardin botannique.
J'aimerais qu'on aille...
M. Garon: Quel numéro?
M. Picotte: L'engagement 2. J'aimerais qu'on aille une, deux,
trois, quatre pages plus loin, c'est-à-dire des projets... La page 7.
Cela va? On se comprend. C'est en ce qui concerne des essais de
répression chimique des mauvaises herbes infestant les principales
cultures de la région de Québec par M. Gilles Leroux. Est-ce
qu'on a évalué d'autres façons...
M. Garon: Université Laval.
M. Picotte: Oui? Vous l'avez. D'accord? Université Laval,
deuxième projet du haut. Est-ce qu'on a évalué d'autres
façons plus biologiques de faire de la répression justement des
mauvaises herbes dans le respect de l'écologie, parce que souventefois
on se fait dire que les produits chimiques avec
l'écologie cela fait un mélange qui n'est pas souhaitable.
À partir de ce moment, est-ce qu'il y a eu d'autres façons
d'évaluer cela?
M. Garon: Ici, il s'agit de l'essai des nouveaux herbicides qui
arrivent sur le marché. On a des projets sur le contrôle
biologique des mauvaises herbes qui sont en cours. Vous savez, dans le monde,
si ces techniques existaient, elles seraient utilisées partout. Elles
n'existent pas. Elles sont en recherche partout. On voudrait davantage avoir
des procédés biologiques sauf qu'en attendant, dans les secteurs
où on n'a pas trouvé des procédés biologiques - on
a des recherches en cours là-dessus avec le Collège MacDonald,
avec le Dr Watson entre autres, excepté que les résultats...
Remarquez qu'on engage des chercheurs, pas des trouveurs. Ils cherchent et
s'ils trouvent, ils nous disent ce qu'ils ont trouvé.
Sauf que dans le secteur de la recherche biologique, dans tous les pays
au monde, les gens souhaiteraient avoir des techniques biologiques. Mais, en
attendant, on fait des tests... Dans ce cas-ci, il s'agit de tests sur des
herbicides qui sont nouveaux pour évaluer ces herbicides. Est-ce que
cela répond à votre question?
Le Président (M. Vallières): Autre question, M. le
député de Maskinongé?
M. Picotte: Je vais laisser mon collègue. Je pense qu'il a
d'autres choses...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: À l'article 17, toujours en juin. Pardon?
M. Picotte: Engagement 17.
Le Président (M. Vallières): Engagement
17.
M. Maltais: Engagement 17. Est-ce que vous avez fait des
recherches uniquement dans la baie des Chaleurs?
M. Garon: Ce projet de recherches était pour la baie des
Chaleurs. On ne veut pas développer des engins de capture pour ensuite
utiliser ces engins de capture pour pêcher des petits crabes, des engins
sélectifs pour pouvoir évaluer l'âge de la population, les
potentiels de capture dans les années à venir. Ces engins qui
vont être sélectifs vont nous permettre de pêcher uniquement
des petits crabes et, après cela, d'évaluer ces petits crabes,
d'évaluer les potentiels dans les années qui viennent.
M. Maltais: Maintenant...
M. Garon: Il existe des inquiétudes sur les
quantités qu'il va y avoir au cours des prochaines années. Il y a
beaucoup de gens qui se demandent: Est-ce qu'on pêche trop le crabe?
Est-ce qu'on ne le pêche pas assez? Il y a des gens qui disent: On le
pêche trop. Il faut évaluer les potentiels pour les années
à venir avec des engins qui sont plus sélectifs.
M. Maltais: Ce que j'aimerais savoir, c'est si cela s'est
limité à l'âge et à la quantité ou si cela a
été jusqu'à avoir le déplacement, parce qu'on sait
que les bancs de crabe se déplacent assez rapidement maintenant. En tout
cas, d'après les pêcheurs, cela varie de zones d'année en
année. Je donne un exemple: la Côte-Nord où les...
M. Garon: II y a bien des théories là-dessus.
M. Maltais: Pardon?
M. Garon: II y a des gens qui disent que les crabes ne se
déplacent pas et d'autres qui disent qu'ils se déplacent. Je vais
vous dire mon sentiment là-dessus. C'est que la recherche n'a pas
donné des résultats définitifs. II y en a qui pensent que
les bancs de crabes sont stables. Il y en a d'autres qui disent que les crabes
forment comme une soucoupe, en se mettant les pattes en-dessous du corps, et
s'embarquent dans les courants marins et voyagent rapidement. Maintenant, moi,
j'ai entendu les deux théories, et je regarde les biologistes. Je peux
vous dire que, dans ce secteur, j'ai entendu toutes les versions.
M. Maltais: Le contrat dans la baie des Chaleurs a
été concluant?
M. Garon: II s'agit uniquement de la mise au point d'un appareil
qui est à mi-chemin entre un chalut et une barque à
pétoncles. Apparemment, il est très "performant". J'imagine qu'il
doit gratter le fond. Ils ont dit qu'il est très "performant" à
l'heure actuelle.
M. Maltais: Ce n'est pas la cage classique.
M. Garon: Non, non, non. C'est pour ramasser les petits crabes en
certaines quantités pour pouvoir évaluer les quantités
qu'il y a.
M. Maltais: D'accord.
M. Garon: Ils prévoient quand on va pouvoir les
pêcher, quelles vont être les quantités des années
à venir. Il y a beaucoup d'interrogations et beaucoup
d'inquiétudes à
ce point de vue, parce que les volumes de pêches ont
augmenté considérablement au cours des dernières
années dans le domaine du crabe des neiges. Il y a eu des
périodes de crabe blanc. Je peux vous dire que le crabe est une
ressource qui est encore beaucoup moins connue qu'on le pense, parce qu'il y a
des périodes de crabe blanc. Sur la Côte-Nord, le crabe est vieux,
c'est un crabe brun et on dit: Quand il a été suffisamment
pêché dans la région de Rivière-au-tonnerre, il a
pris la même couleur que dans d'autres régions où il est
plus pêché. Sauf que, quand vous arrivez pour le mettre en
marché, le crabe brun, on serait porté à faire un saut. On
n'est pas habitué à cela.
Actuellement, on essaie de connaître davantage la ressource pour
mieux connaître le potentiel de pêche. Cela prend des engins pour
le faire, et cela est une recherche sur un engin sélectif de
pêche.
Le Président (M. Vallières): Très bien. Y
a-t-il des questions sur d'autres engagements financiers?
M. Picotte: Tous les engagements financiers du mois de juin sont
vérifiés, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Les engagements du
mois de juin sont vérifiés. Très bien.
M. Picotte: On ajourne.
Le Président (M. Vallières): La commission a
complété son mandat. Là-dessus... Oui, M. le ministre.
M. Garon: Je voudrais remercier les membres de la commission
parce que, normalement, j'aurais dû passer un peu plus tôt et
qu'à cause de la campagne à la présidence du Parti
québécois, on m'a dit que les gens de la commission n'avaient pas
insisté pour faire une revue des engagements plus tôt, sachant que
j'avais beaucoup de chats à fouetter.
Une voix: Trop...
M. Garon: Je voudrais vous remercier de votre collaboration dans
cette affaire. On m'a dit que la commission avait dit: Le ministre de
l'Agriculture est passablement occupé ces temps-ci, on va retarder et on
va attendre après la campagne à la présidence. Je voudrais
remercier les membres de la commission d'avoir eu cette
générosité.
Le Président (M. Vallières): Très bien. Je
voudrais également souligner qu'on est une des commissions où les
engagements financiers sont le plus à jour. Je pense que cela
mérite d'être souligné. Merci à tous. La commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 31)