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(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît! Nous poursuivons l'étude des crédits du
ministère de la Santé et des Services sociaux pour l'année
financière 1988-1989. Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ce matin?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
M. Leclerc: M. Polak remplace Mme Legault.
Le Président (M. Bélanger): M. Polak remplace Mme
Legault.
Organisation des travaux
M. Chevrette: M. le Président, avant que ne
débutent les travaux...
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: ...je voudrais suggérer un horaire à
Mme la ministre. Tout d'abord, quelques minutes sur les centres hospitaliers
pour finir, ensuite la RAMQ, les CLSC, les CAH, les CSS, les centres d'accueil
de réadaptation. On va essayer de voir tout cela dans l'avant-midi si on
est capable. Dans l'après-midi, on irait aux organismes
bénévoles, à la recherche et à la direction et
coordination, etc. En soirée, j'aimerais que vous puissiez me convoquer
la présidente du Conseil de la famille, qui relève de vos
instances. Puis, il y aura après des cas régionaux, il y a une
couple de députés encore qui veulent intervenir.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Justement, M. le Président, on a eu...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si vous me le
permettez.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que la commission souhaite rencontrer le
directeur du Secrétariat à l'adoption internationale?
M. Chevrette: Oui. On aurait au moins deux ou trois questions
à lui poser. Vers la fin de l'après-midi.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Vers la fin de l'après-midi
pour ne pas le retenir ici inutile- ment.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Sur l'ordre des travaux, M. le Président, je
n'ai pas pu être ici hier matin parce que j'étais à une
autre commission. Quand je suis arrivé, j'ai vu un ordre qui est celui
que j'ai encore entre les mains, les 19 et 20 avril. J'avoue que le
problème qui s'est posé c'est que, comme on s'en est parlé
tous les deux tantôt avec M. Cantin, j'ai tenu pour acquis que ce soir
c'était les dossiers régionaux des députés et donc
je pensais qu'on avait sauté le Conseil des affaires sociales et de la
famille. J'aurais souhaité y être, sauf que ce soir je ne pourrai
pas y être.
Tantôt, on n'a pas eu l'occasion d'en parler avec Mme la ministre,
on se demandait si on ne pouvait pas envisager une demi-heure là-dessus
jeudi prochain quand on fera les crédits de M. Dutil où, de toute
façon, on regardera le volet famille. Il n'est pas dans la liste que
vous avez établie hier.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de
Gouin, dans la mesure où Mme la présidente du
Conseil des affaires sociales sera ici ce soir, est-ce que cela vous
satisferait?
M. Rochefort: Je ne peux pas être là.
Le Président (M. Bélanger): Ah, c'est vous qui ne
pouvez pas. D'accord.
M. Rochefort: Oui.
M. Chevrette: Avant le souper vous pouvez être là?
Je vous parle.
Mme Lavoie-Roux: À moi?
M. Chevrette: Non, au député de Gouin.
M. Rochefort: Je pourrais m'organiser.
M. Chevrette: Cela ne me dérange pas que ce soit entre...
Ce qu'on avait prévu entre 17 heures et 18 heures, on peut le mettre de
20 heures à 21 heures. Je suis bien prêt à faire des
arrangements, mais je prétends qu'on ne peut pas réorganiser une
séance la semaine prochaine alors qu'elle est exclusivement au ministre
délégué.
M. Rochefort: On aurait pu ajouter une demi-heure pour cela.
M. Chevrette: Avant le souper?
M. Rochefort: Oui. Est-ce possible de convoquer?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Cela ne me fait rien qu'on décale
une demi-heure avant le souper pour après le souper.
M. Chevrette: Tenons pour acquis qu'entre 17 heures et 18 heures
on verrait le Conseil de la famille et l'adoption internationale.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Normalement la période des
questions... En tout cas, on verra comment...
Le Président (M. Bélanger): On convient qu'en fin
d'après-midi, si vous êtes en mesure de convoquer Mme la
présidente, on pourra la recevoir et procéder à ce
moment-là.
M. Chevrette: On ajustera les heures en conséquence entre
nous.
Services des centres hospitaliers de courte
durée (suite)
Le Président (M. Bélanger): Si j'ai compris votre
suggestion de tout à l'heure, nous finirions le programme 3 ce matin,
pendant quelques minutes, sur les hôpitaux de soins de courte
durée. Donc, je présume que vous avez des questions, M. le
députe de Joliette.
Centre hospitalier régional de
Beauce
M. Chevrette: Oui, je voudrais questionner sur le Centre
hospitalier régional de Beau-ce.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: Un genre de médiateur a été
nommé, si ma mémoire est fidèle, qui est le Dr Brunet.
Pourrais-je savoir exactement où cela en est rendu? Il y a beaucoup
d'insécurité dans le milieu. Des gens sont frustrés de
voir que leur poids d'influence est, à toutes fins utiles, réduit
à néant. Toutes les catégories de personnel sont
inquiètes, on se demande exactement ce qui va arriver.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, je pense que chef de
l'Opposition l'a lui-même indiqué. C'est un problème qui
est latent depuis, dans le fond, la fusion des deux centres hospitaliers et qui
s'est développé ou est devenu actif, si on peut dire,
certainement depuis les six derniers mois, je ne sais pas si c'est un mois ou
deux de plus. Plusieurs démarches ont été faites à
ce moment-là pour tenter de trouver une solution. La manifestation ou le
symptôme principal a été un moment donné le refus
des médecins du pavillon de Saint-Georges de faire de la garde à
l'urgence à Beauceville. À ce moment-là, il y a eu dif-
férentes approches pour tenter de rapprocher les deux parties et de
trouver une solution. Finalement, la proposition qui a été faite
à ce moment-là, c'est que deux observateurs soient nommés,
encore une fois dans un effort de retrouver des éléments de
conciliation. Mais cela a été peine perdue!
Devant le fait que, si on laissait durer la situation plus longtemps, le
problème risquait de s'aggraver davantage, et il était
déjà assez sérieux, le conseil d'administration de
l'hôpital, qui, je dois dire, a toujours pris ses responsabilités
jusqu'au bout, a demande de nommer un administrateur provisoire. Il y a environ
un mois maintenant que le Dr Brunet a été nommé comme
administrateur provisoire. La situation semblait sous contrôle, mais,
comme le chef de l'Opposition le mentionne, il y a encore plusieurs malaises et
l'administrateur provisoire dort, sous peu et incessamment, je pense. . Il a
préparé un document de consultation pour la poursuite du
développement du Centre hospitalier régional de Beauce qui doit
être soumis aux différents intervenants. Nous en sommes rendus
à cette étape. Il faut bien dire qu'aucun effort n'a
été négligé. Il y a d'autres problèmes
sous-jacents, je pense que le chef de l'Opposition est peut-être un peu
au courant de cela. Il y a eu vraiment ce qui m'apparaît être une
espèce d'entêtement et aussi le peu de débit de l'urgence
à Beauceville durant la nuit, etc. Enfin, toutes sortes de facteurs sont
entrés en ligne de compte qui ne facilitent pas les choses. Souvent, on
a été sur le point... Par exemple, l'un de mes sous-ministres a
été très actif - peut-être même deux - en
première phase, pour tenter de dénouer l'impasse. Nous
étions sur le point d'y arriver et il survenait toujours une attitude
assez négative. Je ne juge pas si elle était fondée ou non
mais elle se résolvait par ce que j'appellerais entre guillemets un
échec temporaire. C'est le point où nous en sommes
présentement. Il faut espérer que ce document de consultation ou
cette proposition qui sera soumise permettra de faire un consensus. Tout ce que
je peux dire au chef de l'Opposition c'est que la situation est suivie de
très près comme dans ce type de conflits qu'il y a à
l'occasion dans certains hôpitaux.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez pensé peut-être
changer la vocation étant donné que vous avez fait miroiter qu'il
y aurait éventuellement 400 lits de soins de longue durée dans la
région de Québec? Est-ce que ce ne serait pas là...
Mme Lavoie-Roux: Non. M. Chevrette: Non.
Mme Lavoie-Roux: II y a une crainte et elle m'a été
exprimée par des représentantes du personnel infirmier qui sont
venues me rencontrer. Je les ai rencontrées avec le député
de
Beauce-Nord. Je les ai rassurées en disant qu'il n'était
nullement question de transformer la vocation de Beauceville en hôpital
de soins de longue durée. Lorsque vous parlez des 400 lits, c'est la
première fois que je ferais peut-être un lien, parce que vous
l'apportez, entre Beauceville et s'il y avait 400 lits. /
M. Chevrette: Non, j'allais à la pêche. On ne peut
pas continuer tellement longtemps parce que, quand les médecins disent
au DG qui est là temporairement pour quatre mois, tu vas être ici
quatre mois et après cela on fera ce qu'on voudra, cela n'augure pas
trop bien pour dans un avenir tellement rapproché quand on a un tel
genre d'attitude.
Mme Lavoie-Roux: Ou pas tellement éloigné. Non,
écoutez, de toute façon je ne suis pas pour dire aujourd'hui ce
qu'on fera à la fin des trois mois ou des quatre mois mais, si le
problème n'est pas réglé, on devra continuer dans la
même veine pour une période plus longue. Enfin, je peux vous dire
cela.
M. Chevrette: D'accord. Je comprends. Est-ce que votre
sous-ministre chargé de l'administration financière des centres
hospitaliers est ici?
Mme Lavoie-Roux: Pardon, je n'ai pas compris?
M. Chevrette: Qui est responsable de l'administration
financière...
N'importe lequel parce que j'ai une question à poser sur le
financement des centres hospitaliers.
Mme Lavoie-Roux: Posez votre question.
M. Chevrette: Est-il exact que, au moment où l'on se
parle, les montants pour payer les salariés, selon les conventions
collectives dans, les établissements créent un problème?
On n'aurait pas les sommes requises, quant aux centres hospitaliers, pour payer
l'augmentation des conventions collectives.
M. D'Astous (André): Pas à ce que je sache,
non.
M. Chevrette: Dans l'ensemble des établissements du
réseau, je vais vous reposer ma question, avez-vous l'argent pour payer
les accroissements des conventions collectives?
M. D'Astous: Dans nos crédits 1988-1989 à voter,
vous avez ce qu'il faut pour payer les conventions de janvier 1988 et celles de
1989 seront pourvues au fonds de suppléance pour janvier 1989. C'est
dans nos crédits et dans nos budgets qu'on va signifier ou qu'on a
signifiés dernièrement à tous les établissements du
réseau.
M. Chevrette: À combien évaluez-vous la partie de
1989?
M. D'Astous: À 63 000 000 $.
Mme Lavoie-Roux: Hier, je l'ai dit, je pense, dans le...
M. D'Astous: À 63 000 000 $.
M. Chevrette: Pour la partie du 1er avril 1988...
M. D'Astous: De janvier 1989 à avril 1989, 63 000 000
$.
M. Chevrette: Vous l'avez évalué à 63 000
000 $?
M. D'Astous: C'est cela.
M. Chevrette: Est-ce prévu aux crédits ou au fonds
de suppléance?
Mme Lavoie-Roux: Au fonds de suppléance.
M. D'Astous: Au fonds de suppléance du ministère
des Finances.
M. Chevrette: Pour l'ensemble des établissements du
réseau de santé?
M. D'Astous: C'est cela.
M. Chevrette: Parfait. RAMQ.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
adopter le programme 3?
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres questions sur le programme 3?
M. Chevrette: II y en aurait mille et une, mais on n'aurait pas
le temps de voir les autres.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le programme
3 est adopté?
M. Chevrette: II y a seulement la partie de Joliette que je me
garde pour la fin de tout.
Mme Lavoie-Roux: Dans les problèmes régionaux.
Le Président (M. Bélanger): Dans les programmes
régionaux vous aurez toute latitude, ce soir.
M. Chevrette: Je vais vous parler de l'instrumentation en
cardiologie. Je vais vous parler de l'amélioration de l'immobilisation
en psychiatrie. Comme vous savez les deux réponses, ce sera vite.
Adopté, sous réserve des deux
réponses qu'elle aura à me donner.
Mme Lavoie-Roux: D'ailleurs, je voudrais rassurer le chef de
l'Opposition - je pense qu'il le sait - que, eu égard aux questions
d'ordre régional, à moins que ce sort une grande question
philosophique sur les hôpitaux, par exemple...
M. Chevrette: Non, je ferai cela autour d'un café.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on l'a fait un petit peu hier, de
toute façon.
M. Chevrette: Ou bien j'irai vous écouter dans la
tournée, où nous serons exclus et les libéraux seront
présents.
Mme Lavoie-Roux: Ce soir, je sais bien que cela peut retourner
dans les CLSC, les centres d'accueil, il n'y a pas de problème, ou
même dans les hôpitaux. Je crois comprendre que ce sont d'autres
députés qui vont venir ce soir.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Merci.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle donc... C'est quel numéro de programme?
M. Chevrette: La RAMQ.
Régie de l'assurance-maladie
Le Président (M. Bélanger): Le programme de la
Régie de l'assurance-maladie du Québec.
Mme Lavoie-Roux: Mais l'autre est adopté, le 3?
Le Président (M. Bélanger): Oui, l'autre est
adopté. Est-ce qu'il y a des questions sur la Régie de
l'assurance-maladie du Québec?
M. Chevrette: Oui, M. le Président. Vous voulez te
présenter, je pense?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que tout le monde connaît le Dr
Mockle.
Le Président (M. Bélanger): Bonjour, Dr Mockle.
Mme Lavoie-Roux: On sait que la Régie de
l'assurance-maladie du Québec, évidemment, publie son rapport
annuel. On retrouve la distribution ou la répartition des
dépenses pour l'année 1986-1987. On ne les a pas pour 1988-1989.
On sait que cette année le budget sera de l'ordre de 1 900 000 000 $,
peut-être avec quelques centaines de milliers de dollars à
côté. Il couvre les mêmes services que les années
passées. Je pense que je vais laisser aux députés, d'un
côté et de l'autre, poser les questions directement au
président de la Régie de l'assurance-maladie du
Québec.
M. Chevrette: Merci.
La vérification du nombre d'actes
médicaux
Lors de l'étude du rapport du Vérificateur
général concernant la RAMQ, M. Chatelain a signalé que la
loi sur la RAMQ aurait beaucoup avantage à être clarifiée
et que les ententes conclues entre la régie et les médecins ne
sont pas conformes à la loi. Les faits et les chiffres
révélés dans le rapport ne montrent qu'une partie de la
réalité. En effet l'adjoint du vérificateur, M.
Bédard, affirme que, selon lui, quand il a fait l'examen des profils de
pratique, certains professionnels ont réclamé pour 59 688 actes
durant l'année, d'autres 67 629 et d'autres 59 344. Qu'est-ce que vous
pensez de cela?
M. Mockle (J. -Auguste): Merci, M. Chevrette. Si vous me
permettez, je vais peut-être centrer l'approche sur ce qui nous gouverne
à la Régie de l'assurance-maladie, dans un premier temps; dans un
deuxième temps, je viendrai apporter des précisions sur les
propos qu'a tenus le Vérificateur général à la
commission parlementaire du budget et de l'administration en février
dernier.
Tout d'abord la Régie de l'assurance-maladie est un organisme qui
est régi par trois types de documents principaux: la Loi sur l'assurance
maladie, le règlement d'application de la Loi sur l'assurance-maladie et
les ententes intervenues entre les organismes représentatifs des
programmes de santé et le gouvernement. Depuis toujours, depuis son
existence, la régie considère ces trois types de documents
indissociables, c'est-à-dire qu'on ne peut pas en évaluer un sans
considérer l'autre et vice versa.
Dans l'approche soulevée par le Vérificateur
général il a tendance - du moins c'est le texte qui le
reflète - à considérer un document en soi, sans le voir
dans la perspective des deux autres documents. Ce qui veut dire que les
règlements viennent circonscrire, préciser, élucider des
dispositions de la Loi sur l'assurance-maladie. II en est de même,
évidemment, dans les ententes quant aux règles normatives ou
encore soit ce qu'on appelle le préambule général des
règles d'application, d'une part. Les ententes ajoutent également
toute la composante rémunération qu'on ne trouve pas
forcément au niveau de la loi ou des règlements.
Donc, lorsqu'on évalue l'activité administrative de la
régie, il faut le faire en fonction de ces trois documents. Ce que le
Vérificateur général a fait, il a joué davantage
sur la loi en
tant que telle, sans nécessairement tenir compte des deux autres
documents. À titre d'exemple...
M. Chevrette: Dr Mockle...
M. Mockle: Je veux juste préciser, j'en viens au nombre
d'actes.
M. Chevrette: Moi aussi je veux comprendre. J'aimerais que vous
parliez pour le commun des mortels et que vous nous donniez un exemple
concret.
M. Mockle: Oui. (10 h 30)
M. Chevrette: II arrive une réclamation chez vous, cela
passe dans un triangle, donnez donc un exemple concret pour qu'on comprenne,
tout le monde.
M. Mockle: Bon, alors, si vous voulez. O.K. Quand on
reçoit une demande de paiement X, peu importe, là, elle est
évidemment mise dans le système à l'entrée. Dans le
système d'entrée on a déjà des
éléments de validation qui nous assurent qu'il y a des choses qui
sont conformes à ce qu'on exige comme élément de
facturation sur la formule qui nous est envoyée. Ceci, ensuite, est
passé à travers un filtre d'une série de validation,
où l'on vérifie que le professionnel concerné a droit de
recevoir paiement, qu'il est dans telle spécialité et il est
visé par telle particularité au niveau d'une entente. Tout ceci
est filtré, passé et validé en fonction du fichier
correspondant des dispensateurs de service. Cette demande-là est ensuite
également traitée et comparée au fichier des
bénéficiaires pour s'assurer que le numéro
d'assurance-maladie est valide, qu'il est présent au fichier et que donc
la personne est admissible pour recevoir des services assurés pour le
compte desquels nous assumons le paiement.
Ensuite, cela est validé selon les dispositions des ententes ou
des règlements, pour vérifier que la nature du service
demandé existe, que c'est conforme à ce qu'on retrouve dans les
documents officiels, que la tarification qui est demandée est conforme
également à ce qu'on trouve dans les documents et, lorsqu'il y a
discordance, on appelle cela, chez nous, un rejet. S'il n'y a pas de
discordance, la réclamation poursuit son chemin.
D'autre part, il y a certains actes qui sont rejetés
volontairement, c'est ce qu'on appelle, nous, ceux qui font l'objet d'une
validation historique, c'est-à-dire dans le temps. Évidemment, on
veut s'assurer qu'on ne paie pas deux fois pour le même service pour la
même personne, pour certains types de services. Donc, cela veut dire que
dans ce cas-là il faut aller au fichier historique. Donc, cela
révèle ce qu'un bénéficiaire reçoit des
différents professionnels de la santé, de façon à
s'assurer que c'est concordant. Et aussi, lorsqu'il y a des plafonds, lorsqu'il
y a des maxima, qu'on puisse le voir.
Alors, la demande de paiement qui passe à travers ce
filtre-là sans encombre est acheminée au paiement et là,
au paiement, on a également aussi d'autres validations où l'on
vient appliquer des choses. Par exemple, les omnipraticiens ont des plafonds
trimestriels. Le plafond est basé sur les dates de service. Donc, on
comptabilise les différentes formules de paiement, par exemple, des
omnipraticiens; on les comptabilise et l'on vérifie combien sont
frappés par le plafond trimestriel, de façon à pouvoir
appliquer la réduction des tarifs pertinente. Et ceci est envoyé
au paiement et c'est envoyé au professionnel de la santé.
Ceux qui ont été rejetés, dans le sens où on
l'indiquait tantôt, donc qui demandent une évaluation
particulière, ceci est vu par des agents, qu'on appelle des agents
d'évaluation, qui regardent la nature du rejet et, à l'aide de
toute une série de procédures, regardent de quelle façon
on peut corriger la demande rejetée. Et là on applique la
correction et cela paraît sur le prochain paiement. Donc, la correction
peut être de diverse nature: on peut payer à zéro avec un
mandat de refacturer; on peut payer moins que demandé avec un message
qui explique pourquoi on a coupé; et on peut également aussi
payer le montant demandé.
En gros, je pense que cela répond à la question que vous
avez posée quand cela entre, le processus et...
M. Chevrette: Ah! cela répond, il n'y a pas de
problème, tout le monde a compris cela sur la rue Notre-Dame à
Joliette!.
Mais ceci dit, là, le vérificateur vous taxe de ne pas
faire cela correctement; qu'est-ce que vous répondez au
vérificateur? Vous avez dit que le vérificateur...
M. rtflockle:....
M. Chevrette: ... oublie deux choses et vous m'en avez
donné huit, dans votre procédure. On commence par regarder si le
médecin est dans les fichiers, quelle est sa spécialité,
je sais tout cela. Mais le vérificateur vous a dit quoi exactement,
lui?
M. Mockle: Bon, ce que vous m'avez dit tantôt: le
vérificateur dit que l'entente n'est pas conforme à la loi. Donc,
vous dites que c'est une partie de la réalité et vous m'amenez
comme exemple, là, les chiffres qu'il a cités à la
commission parlementaire du mois de février, à savoir qu'il y a
des médecins qui se font, un nombre d'actes importants de la nature de
50 000 et plus, certains que vous avez signalés.
M. Chevrette: On en a même un de plus de 60 000.
Mme Lavoie-Roux: 70 000.
M. Mockle: Oui, oui.
M. Chevrette: II doit travailler 36 heures par jour.
M. Mockle: Un instant. Et c'est dans ce sens-là que mes
propos, ma prémisse, si vous voiriez, est importante, c'est parce qu'il
faut regarder le tout comme indissociable. Or, dans les ententes, il est
clairement indiqué, dans les règles de préambule, que le
médecin peut se faire assister par du personnel auxiliaire. Il peut
confier des techniques à un certain personnel auxiliaire. C'est
carrément indiqué. Et il est dit dans la loi que toute entente
lie la régie. Par conséquent, on doit donc administrer ces trois
éléments-là ensemble.
Donc, par le fait qu'on est lié par les ententes et par le fait
également qu'il y a des des types de service qui demandent plus que
d'autres l'assistance de personnel auxiliaire, c'est évident que vous
pouvez avoir un nombre d'actes pour certains services qui sont
particulièment élevés. Là, j'en arrive au coeur de
votre question, par rapport aux quelques 50 000 et 60 000 actes. Qu'en est-il?
Le Vérificateur général, à la commission
parlementaire de février dernier, a sorti un rapport qu'il avait
demandé à mes gens sur les médecins qui reçoivent
ou ont reçu, durant l'exercice précédent de 1986-1987, 200
000 $ et plus dans trois spécialités: la chirurgie
orthopédique, la physiatrie et la radiologie domestique; pas dans
l'ensemble des spécialités, mais dans trois. D'accord?
M. Chevrette: S'il avait fallu qu'il vous demande - imaginez-vous
- les opérations de verrues plantaires, vous seriez tombé sur le
dos.
M. Mockle: Je vais vous montrer que ce n'est pas grave. Je vais
vous montrer que ce n'est pas grave. Je vais répondre d'abord à
ces trois premiers éléments. Donc, il a sorti ce
rapport-là et il a dit: Je regarde dans le rapport et je vois que des
médecins font, dans ces trois spécialités-là, un
nombre d'actes de l'ordre de 50 000 et 60 000. Or, qu'en est-il? Du
côté de la radiologie domestique, aucun n'excède 30 000
actes. Aucun n'excède de 30 000 actes par année dans le rapport
que je vous signale. Chez les radiologistes domestiques qui sont sortis, aucun
n'excède 30 000 actes, dans le rapport qui est cité. Dans le
domaine de la chirurgie orthopédique, un seul excède 50 000
actes. Le profil de pratique de ce chirurgien orthopédiste en est un de
physiatre. Il ne fait pas de chirurgie orthopédique, il fait de la
physiatrie. Son profil est totalement de nature physiatrique et il s'apparente
au physiatre. Il reste donc les physiatres. Chez les physiatres, il y en a
quatorze dont la majeure partie de leur pratique est orientée vers les
traitements de physiatrie. Donc, cela veut dire que, sur l'ensemble des
médecins auxquels il a fait référence, il n'y a que la
physiatrie et cela se résume à une spécialité
particulière pour une approche particulière. Or, dans le domaine
médical, la physiatrie est justement une discipline qui prête le
plus au recours du personnel auxiliaire, à de l'assistance, compte tenu
de sa nature et ceci avant le Régime d'assurance-maladie, au moment et
après Cela respecte les dispositions de l'entente. Alors, dans ce
cas-là, qu'est-ce qu'on fait? On les suit. Tous ces gens-là, ce
qu'on appelle les gros producteurs chez nous, sont suivis pour ce qui est des
profils. Ils sont suivis à la lettre. Alors, de quoi faut-il s'assurer
dans ce cas-là? Est-ce que c'est conforme? Est-ce que c'est authentique
ou est-ce que c'est abusif au plan médical? C'est ce qu'on fait. Donc,
on vérifie la conformité post-paiement. Forcément,
après, on dit: Ce qui a été fait, est-ce que c'est
conforme? Deuxièmement, est-ce authentique? Cela a-t-il
été rendu? Troisièmement, est-ce qu'il y aurait eu des
abus?
M. Chevrette: Pour utiliser vos propres expressions, vous avez
utilisé l'expression "gros producteurs".
M. Mockle: Oui, pour 50 000 actes. C'est parce que 50 000 actes
vous paraissent énormes.
M. Chevrette: C'est parce qu'il y a des petits producteurs...
M. Mockle: N'allez pas dire que c'est le médecin
lui-même qui les a faits. Il se fait assister...
M. Chevrette: ...et des moyens producteurs. Quand on est rendu
à parler de production, en médecine...
M. Mockle: C'est parce qu'on a un qualificatif pour nommer ceux
dont le nombre d'actes, par année, est élevé, si vous
voulez.
M. Chevrette: Non, mais je veux me faire comprendre moi aussi.
Vous êtes tous informatisés?
M. Mockle: Oui, le plus possible. M. Chevrette:
Mais...
M. Mockle: C'est ce qui nous permet d'avoir des frais
d'administration...
M. Chevrette: Je me souviens, je me souviens...
M. Mockle: C'est ce qui nous permet d'avoir des frais
d'administration très bas, qui sont de 2,6 % de nos
déboursés.
M. Chevrette: Oui, oui.
Mme Lavoie-Roux: Les moins élevés au Canada.
M. Chevrette: Donc, étant tout...
M. Mockle: Les moins élevés au Canada, moins
élevés que les Américains. Je vais vous en parler de cela.
C'est parce qu'on est informatisés. D'accord?
M. Chevrette: Oui, je comprends, mais parlez un peu moins vite,
parce j'ai de la misère à vous suivre.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Mockle: D'accord.
M. Chevrette: Et je n'ai pas l'impression que c'est à
cause de mon intelligence, mais que c'est à cause de mon oreille.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Vous contestez donc - en résumé et
brièvement, s'il vous plaît, parce qu'on n'a pas le temps - les
allégations du Vérificateur général?
M. Mockle: J'ai dit que le Vérificateur
général n'a pas mis dans le contexte ces données. Il a
sorti un rapport et il a dit: Je vois qu'il y a des médecins de trois
spécialités qui font 50 000 actes et plus. Cela laisse entendre
que la plupart de ces médecins, dans les trois
spécialités, faisaient 50 000 actes et plus. Ce que je veux dire,
c'est que cela n'a pas été "contexte". C'était en quoi?
C'était en traitements physiatriques. Donc, cela touche la physiatrie.
Cela ne touche pas la radiologie domestique et cela ne touche pas la chirurgie
orthopédique, sauf un cas. C'est exactement ce que je veux dire. Il n'a
pas "contexte" et, ce qui est malheureux, c'est que les députés
des deux côtés de la commission ont cru que c'était le
"free for ail".
M. Chevrette: Bien, ont cru...
M. Mockle: Parce que cela n'a pas été
"contexte".
M. Chevrette: Quand vous venez ici, on vous croit, nous
aussi.
M. Mockle: Cela n'a pas été "contexte". Je vais
vous dire plus, M. le député, si vous voulez. Vous dites que 50
000 actes, c'est beaucoup. Allons un peu plus bas, disons jusqu'à 30 000
et même plus bas si vous voulez, mais de 30 000 et plus - cela inclut
ceux que je viens de mentionner - pour l'exercice financier 1986-1987, donc la
même année que le Vérificateur général, j'en
ai 58 sur près de 12 000 médecins qui ont facturé.
M. Chevrette: Vous avez seulement 58 gros producteurs.
M. Mockle: Sur les 58, et c'est important, j'en ai 31 qui sont
des traitements physiatriques dont les physiatres et quelques chirurgiens
orthopédistes - j'en touche un petit peu plus -qui font de la physiatrie
uniquement, et les 27 autres sont ce qu'on appelle les traitements d'allergie.
Or, le traitement de l'allergie en soi prête à une
comptabilisation élevée d'actes parce que, lorsqu'un patient
reçoit 30 ou 40 tests sur un bras, l'ordinateur comptabilise un test
comme un acte. Par conséquent, en termes de volume, c'est effarant.
M. Chevrette: Oui, je comprends cela.
M. Mockle: Mais, par ailleurs, il y a des plafonds en termes de
coûts qui restreignent quand même la
rémunération.
M. Chevrette: Je vais vous poser quelques petites questions.
M. Mockle: D'accord.
M. Chevrette: Combien avez-vous de poursuites présentement
contre des médecins?
M. Mockle: Si je vous parle des 58...
M. Chevrette: Non, oublions les 58. Il y a 12 000 médecins
au Québec.
M. Mockle: Oui, 12 000. D'accord. Je vais vous donner...
M. Rochefort: Est-ce qu'on sort du rapport du Vérificateur
général?
M. Chevrette: Ah non! À moins que vous vouliez
compléter là-dessus.
M. Rochefort: C'est parce que je n'ai qu'une dernière
question sur cet aspect.
M. Chevrette: Pas d'objection.
M. Rochefort: Si le Dr Mockle le permet. Dr Mockle, juste avant
de passer à l'autre question du député de Joliette, pour
compléter sur le rapport du Vérificateur général,
à quoi devons-nous nous attendre pour l'an prochain du
Vérificateur général? Ou bien il va nous redire ce qu'il
nous a dit cette année parce qu'il n'accepte pas de "contexter" et on
risque de repartir dans des exagérations d'interprétation et de
sens à donner à ces données, ou bien vous êtes en
discussion avec et il va se rendre à vos arguments, ou bien,
troisièmement, vous allez modifier un certain nombre de choses.
Générale-
ment, quand un ministère ou un organisme gouvernemental
reçoit le rapport du Vérificateur général et que
des remarques concernent sa gestion, des démarches sont entreprises pour
éviter que cela se répète. À quoi devons-nous nous
attendre pour l'an prochain?
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais vous référer au
rapport du Vérificateur général de l'année
antérieure où il avait fait des remarques au sujet de tout le
système informatique. La Régie de l'assurance-maladie avait fait,
selon les remarques du Vérificateur général, les
corrections qui s'imposaient. Je dois vous dire que pour le dernier rapport du
Vérificateur général qui a décrit un certain nombre
de problèmes à l'intérieur de la régie, H va rester
quelques problèmes en souffrance, comme par exemple cette question de
l'interprétation de l'entente, qui est un vieux débat qui date
depuis toujours et que personne, finalement, ne semble être capable
juridiquement de trancher. Celui-là, je pense bien qu'il va
peut-être rester encore dans la machine mais, quant aux autres, je peux
vous assurer que dès le rapport du Vérificateur
général, mises à part évidemment les choses dont il
juge qu'elles n'ont pas besoin de correction parce que, comme il l'a dit tout
à l'heure, "contextées", etc., un comité a
été mis en place, dont le mandat est approuvé par votre
conseil d'administration, si je ne m'abuse, Dr Mockle, pour apporter les
correctifs qui s'imposent. On n'a pas simplement rétorqué que le
Vérificateur général s'était trompé.
Là où il y avait un fondement, les actions sont prises pour les
corriger.
De mémoire, H y a également certaines remarques du
Vérificateur général qui touchaient aussi les liens entre
le ministère et la RAMQ. Il y a également - je ne sais pas si on
peut appeler cela un comité conjoint - un travail qui se fart entre les
deux pour répondre aux demandes du Vérificateur
général, à celles qui étaient fondées.
M. Rochefort: D'accord. Cela va. Je comprends la réponse
et cela me satisfait. Je pensais particulièrement à ce qu'est
l'objet d'un litige qui semble difficile à régler. Si je
comprends bien, les discussions que vous avez eues depuis le dépôt
du rapport du Vérificateur général et peut-être
même avant son dépôt, depuis sa visite, font que vous ne
réussissez pas à vous entendre, la ministre, la régie et
les services du Vérificateur général quant au sens qui
doit être donné à la portée réelle des
données que le Vérificateur général a mises en
exergue dans son rapport.
M. Mockle: Si vous permettez, M. le Président, il faut
faire une distinction entre le contenu qui débouche sur une
recommandation et la recommandation elle-même.
M. Rochefort: D'accord.
(10 h 45)
M. Mockle: Ce que Mme la ministre vient d'indiquer, c'est
évidemment la partie qui touche l'application de la Loi sur
l'assurance-maladie où le ministère et la RAMQ sont partenaires
là-dedans parce que, évidemment, au plan politique, c'est la
ministre qui décide des innovations et des modifications à la
loi. Nous contribuons évidemment à la renseigner et à
l'informer là-dessus. Donc, par conséquent, on a ce qu'on appelle
une démarche conjointe du ministère et de la RAMQ concernant les
problèmes d'articulation entre les trois éléments de
document que j'ai mentionnés au début, à savoir: la loi,
le règlement et les ententes. Cela est en cours. D'accord?
Il y a, par ailleurs, les recommandations. Ce qui m'embarrasse - je
l'avoue - non seulement un peu, mais beaucoup, c'est le contenu des
observations par rapport aux recommandations, d'accord? Dans les
recommandations, j'y souscris. Il dit au début: La régie devrait
continuer à renseigner le ministère sur cela. Je n'avais pas
besoin de me le faire dire, je fais cela depuis qu'on existe et on va continuer
à le faire, on travaille en étroite collaboration. Et M. le
député de Joliette, qui a été ministre pendant une
époque, en sait quelque chose. Donc, on travailler en étroite
collaboration. Je n'avais pas besoin de me faire dire cela par le
Vérificateur général, je le fais et je continue à
le faire.
Quand il est dit que la régie devrait suggérer des
modifications à la loi, c'est ce qu'on fait et on envoie toujours des
mémoires au ministère pour cela. Donc, en ce sens-là, il
n'y a pas de problèmes. Ce qui m'embarrassait, c'est le contenu,
c'est-à-dire les exemples qu'il a isolés dans mon organisation,
sortis de leur contexte, non "contextes" et qui donnent l'impression que c'est
épouvantable comme il n'y apas de contrôle là-dedans! C'est
la boîte de Pandore! Autrement dit, c'est l'impression qui se
dégage du contenu du texte qui m'embarrasse très fortement, et
non / pas les recommandations. /
M. Chevrette: Mais quand H vous dit que vous payez les
médecins trop vite et que les ententes ne prévoient même
pas qu'ils soient payés aussi vite que cela et que vous contribuez
à créer un manque à gagner au niveau des
intérêts, a-t-il raison?
M. Mockle: Non. Si vous voulez, on va encore "contexter". Quand
on dit cela de prime abord, qu'est-ce c'est? Il fait référence
à 1 800 000 $ sur un budget de 29 000 000 000 $ du gouvernement du
Québec.
M. Chevrette: 1 800 000 $.
M. Mockle: 1 800 000 $ premièrement; deuxièmement,
1 800 000 $ sur un budget du gouvernement, c'est au niveau du ministère
des Finances, non pas de la RAMQ.
M. Chevrette: Cela fait 108 000 $ quand même à la
fin de l'année.
M. Mockle: Oui, mais un instant! Donc, c'est cela, la
référence. Cependant, lorsqu'il dit qu'on paie vite - et cela
exclut les pharmaciens parce qu'il y a des dispositions qui leur sont
particulières, mettons les médecins orthodontistes - il faut voir
les dispositions de l'entente. Les ententes ne disent pas que la régie
doit payer dans tant de jours; elles disent: Si la régie n'a pas
payé dans les 45 jours, elle paie de l'intérêt. Or, un bon
administrateur ne s'arrange pas pour payer de l'intérêt, il va
donc payer en deçà de 45 jours.
M. Chevrette: II va payer au 43e jour.
M. Mockle: Oui, en tout cas... Deuxièmement, depuis le
président-fondateur, M. Després, mes deux
prédécesseurs et moi-même - j'ai eu l'occasion de
travailler avec les trois présidents qui m'ont
précédé - avons toujours eu comme approche, même si
on est en situation de monopole, d'agir comme l'entreprise privée,
c'est-à-dire de ne pas laisser les comptes en souffrance. D'autre part,
concernant les médecins, 99,9 % de leurs revenus viennent de la RAMQ et
ce sont ce qu'on appelle des petites entreprises qui ont des frais à
débourser, ce n'est pas net dans leurs goussets. Donc, il faut qu'elles
paient et il leur faut ce qu'on appelle, pour employer une expression anglaise,
un "cash-flow" régulier. Or, tous les présidents qui se sont
succédé ont toujours eu comme objectif de payer rapidement les
professionnels de la santé et, donc, de se comparer à
l'entreprise privée. Comme on est en situation de monopole, on s'est dit
que si les professionnels ne sont pas satisfaits de notre rapidité de
paiement, ils ne pourront pas aller ailleurs. Quand on n'est pas satisfaits
d'un magasin, on va dans un autre magasin, mais on ne peut pas faire cela avec
la RAMQ.
M. Chevrette: Vous... M. Mockle: Ceci dit...
M. Chevrette: Mais, M. Mockle, je vous arrête
là-dessus...
M. Mockle: Ceci dit...
M. Chevrette: Je vous arrête là-dessus.
Êtes-vous en train de me dire...
M. Mockle: C'est dommage parce que j'avais...
M. Chevrette: Êtes-vous en train de me faire
accroire...
M. Mockle: C'est dommage parce que...
M. Chevrette: Je comprends que cela peut être dommage, mais
vous continuerez après. Je vous connais assez que je sais que vous allez
prendre les moyens pour me le redire.
M. Mockle: J'avais le clou!
M. Chevrette: Ce que je veux vous demander...
M. Mockle: J'avais le clou de votre réponse, cela s'en
venait.
M. Chevrette: ...êtes-vous en train de me faire accroire
que vous craignez que les médecins se désassurent?
M. Mockle: Non. Ce n'est pas cela!
M. Chevrette: Aie!
i
M. Mockle: Je vous dis qu'on se comporte comme
l'entreprise privée parce que la qualité de la relation avec nos
professionnels de la santé ne doit pas... C'est-à-dire que la
qualité doit être telle que, s'ils sont frustrés, il ne
faut pas qu'ils passent leurs frustrations sur leurs clients, sur leurs
patients et sur leurs bénéficiaires. S'ils sont en fusil contre
la RAMQ, qui va en écoper? D'accord. C'est pour cela qu'on cherche
à avoir une qualité de relations importante.
Ce que je voudrais dire, M. Chevrette, c'est bien important le reste de
ma réponse par rapport à cela, donc, a toujours payé
rapidement. Et je dois dire également qu'en 1982 j'ai dit cela au
Vérificateur général dans une lettre écrite, j'ai
même demandé que ce soit ajouté dans le rapport de
l'époque du Vérificateur général. Je lui ai
écrit pour lui dire qu'en 1982 le président de la régie
avait été demandé à la table de négociations
des médecins spécialistes parce qu'eux ils faisaient une demande
pour qu'ils soient payés en deçà de 30 jours. Ils ont le
droit de faire la demande. Et c'était en train de leur être
accordé. Je suis allé plaider, c'était un dimanche,
à Montréal devant la table de négociation pour leur
demander de garder le statu quo parce que je les payais en deçà
de 31 jours. J'ai dit: Donnez-moi la souplesse parce que je suis fortement
informatisé. Si j'ai une reprise de production de façon que je ne
"balance" pas. Un cycle de production là, je vais "balancer"
au-delà de 45 jours et je vais payer beaucoup d'intérêts.
Donnez-moi donc la souplesse, ne me mettez pas... Moi, je vous promets que je
vais garder le délai de 31 jours mais je veux avoir la souplesse pour ne
pas être obligé de payer de l'intérêt.
Je termine avec une autre chose. Pour avantager également nos
professionnels de la santé, on a mis sur pied depuis plusieurs
années la facturation informatisée. Cela a deux
conséquences importantes pour nous. D'abord, cela
augmente la qualité de Cintrant; étant donné que
c'est informatisé, cela veut dire que les professionnels peuvent valider
des champs entre eux pour s'assurer qu'il n'y a pas d'incohérence. Cela
veut dire que chez moi c'est moins de travail par rapport aux rejets
étant donné qu'on exige une qualité particulière.
Donc, on y regagne aux plans qualitatif et quantitatif, donc, en termes
d'administration. D'autre part, évidemment ils maintiennent leurs
paiements rapides mais la résultante de tout cela, si des données
m'arrivent sur ruban magnétique, sur disquette ou par ligne
téléphonique comme c'est le cas actuellement, je n'ai pas
à embaucher des personnes pour prendre ce qu'A y a sur le papier et le
transposer dans l'ordinateur. Or, au moment où le Vérificateur
général a fait sa recommandation, je lui ai dit: D'accord, vous
me dites que le gouvernement du Québec perd 1 800 000 $
d'intérêts basés sur l'intérêt de 10 % parce
qu'on paie rapidement. Moi, je vous dis que j'économise en effectif 1
700 000 $ pour la même année parce que je n'ai pas des gens qui
ont à transposer dans l'ordinateur. Moi, j'ai dit au Vérrficatuer
général: Un bon gestionnaire s'équilibre. Qu'est-ce que
vous avez à me reprocher de plus?
M. Chevrette: Je pense que vous auriez avantage à vous
rencontrer tous les deux. Moi, je voudrais avoir des courtes réponses
parce que j'en ai quelques-unes encore, M. Mockle. Sur le temps que vous
défilez cela j'ai l'impression que je ne pourrai pas avoir trois
réponses à l'ensemble de mes questions. Ma question rapide: Que
répondez-vous, rapidement et brièvement, au fait que vous
remboursez une partie des 3 000 000 $ des primes de responsabilité
professionnelle et que ce n'est pas encore permis par la loi?
M. Mockle: Écoutez un peu, il faut s'entendre. Je reviens
au début, c'est pourquoi j'ai fait cette prémisse, la
Régie de l'assurance-maladie administre le régime en fonction de
trois documents indissociables: la loi, les règlements et les ententes.
Je vous dis que toute entente lie la régie. Or, la prime de
responsabilité professionnelle respecte les finalités de la loi
et c'est prévu par entente. Donc, par conséquent il n'y a pas de
problème. Je ne vous dis pas qu'il ne peut y avoir certaines
incohérences techniques. C'est technique. En termes d'approches
juridiques on respecte les finalités de la loi. Donc, il n'y a pas de
problème de ce côté. C'est ce qu'on lui a dit.
M. Chevrette: Que répondez-vous au fait qu'H vous
recommande d'exercer des contrôles adéquats après
paiement?
M. Mockle: Bon. Là dedans, il a pris mon rapport annuel,
et comme on publie une section sur les contrôles après paiement et
qu'on met des tableaux sur cinq ans, l'année 1982-1983 était en
référence par rapport à 1986-1987. Il a pris les chiffres
qu'il y avait là, les chiffres qu'il y avait dans les colonnes, il a
fait une soustraction comptable et il est arrivé avec des diminutions.
Là, il a dit qu'on baisse le contrôle. Cependant, il n'est pas
venu voir ce qu'on fait réellement et de quelle façon on a
rationalisé notre approche des contrôles. Il a, comme un
comptable, pris un chiffre avec un autre chiffre et il a dit: C'est cela le
résultat. Ce n'est pas le résultat. Il faut qu'il vienne voir
également ce que l'on fait...
M. Chevrette: II a fait à peu près ce que vous
faites.
M. Mockle: Non.
M. Chevrette: Vous faites vos "check spotV", avez-vous
l'impression que vous avez la vérité\ absolue?
M. Mockle: II faut venir voir de quelle façon on le fait
et venir voir ce qu'on fait. Dans le domaine de l'approche, je dois dire que la
Régie de l'assurance-maladie est un organisme qui est
intrinsèquement parlant axé sur les contrôles. C'est
tellement vrai, quand vous m'avez demandé de parler du processus, j'y
suis allé de bonne grâce et avec beaucoup d'emphase parce qu'on
met une foule de modalités de contrôle dans nos systèmes
qui nous permettent de s'assurer que l'on paie en conformité de ce qu'il
y a dans les dispositions des trois documents dont je vous ai parlé.
C'est parce qu'on met cela dans le système, dis-je.
Si on regarde les contrôles dans leur ensemble, ce que le
Vérificateur général a fait, c'est qu'il a pris le
postpaiement et a fait un constat uniquement mathématique et comptable.
Il n'est pas venu nous voir et nous demander: Qu'est-ce que vous avez fait en
sus? Quelles nouvelles choses avez-vous modifiées? Quelle approche
avez-vous modifiée? Par conséquent, nous lui aurions dit: Voici
les situations de risque sur lesquelles on travaille. Ce sont des situations
collectives qui, par conséquent, focalisent sur un ensemble de
professionnels de la santé. Voici les résultats qu'on obtient ou
qu'on a obtenus. Il n'est pas venu nous voir là-dessus.
D'autre part, s'il avait regardé la régie dans son
ensemble comme un organisme axé sur les contrôles, il aurait
réalisé qu'en ce qui a trait au prépaiement, donc avant le
paiement, on a augmenté notre pourcentage des contrôles.
L'année 1982-1983, où il prend la référence, on se
rapprochait de 50 %, avant paiement, de l'ensemble de nos frais
d'administration axés sur les contrôles et, au moment où je
vous parle, c'est 60 %. Cela veut donc dire qu'on a essayé de mettre un
tas de choses dans le système de façon à éviter
d'aller réparer les pots cassés par après.
Deuxièmement, et je termine, quand on regarde ce qu'on met dans
les contrôles, depuis des années, la portion du budget
affectée aux
contrôles est stable. Elle est de 8,2 % de mon budget de frais
d'administration affecté au contrôle postpaiement. Donc, 60 % de
frais d'administration avant paiement sont axés sur le contrôle,
il faut voir cela dans un ensemble. C'est ce qu'on lui a dit. Si vous voulez,
regardez donc l'ensemble. Voilà.
M. Chevrette: Je veux bien croire qu'il serait peut-être
avantageux qu'il regarde l'ensemble mais on a des cas quotidiens dans nos
bureaux de comté. Il m'arrive un gars à qui vous avez
envoyé une demande de "check spot". Es-tu allé chez le docteur
les 21, 23 et 25 novembre? Ils viennent même au bureau du
député pour demander ce qu'ils vont faire avec cela. Là,
tu leur demandes: Es-tu allé? Le gars dit: Non, je suis allé le
21 mais pas les 23 et 25. Tu écris que tu es allé le 21. Tu
découvres comme député que c'est parce qu'il a reçu
deux bouteilles de pilules le 23 probablement et une piqûre le 25. C'est
facturé comme étant trois visites à la régie.
À part la mesure du "check spot", quelles sont les mesures que vous avez
pour contrôler l'intégrité des paiements des actes?
M. Mockle: Le "check spot" est la vérification des
services rendus. Cela en vérifie l'authenticité. On le fait
à chaque semaine. On envoie un grand nombre de formulaires. On le fait
peu de temps après que le paiement soit fait pour que les gens se
souviennent. D'autre part, on a ce qu'on appelle les profils à partir du
paiement. Après les paiements, lorsque les trois mois sont
passés, de façon à avoir suffisamment de données
à la banque, le secteur des profils de la régie regarde la
facturation en fonction du type d'actes posés et en fonction d'avoir des
risques d'incongruités. Dans plusieurs cas, on a des entrevues. On va
prendre les médecins mais c'est la même chose pour les autres, et
on va rencontrer notre personnel pour avoir des explications sur ce qui leur
paraît aberrant. On a également des cas qui, à prime abord,
nous paraissent vraiment aberrants. On les envoie aux enquêtes et c'est
le service des enquêtes qui intervient. On mise aussi sur la
délation des gens parce que ce sont quand même les fonds publics
et on espère que les gens vont pouvoir... On mise là-dessus mais
on ne s'assoit pas sur notre banc et attendre que des gens fassent des
délations. Loin de la. On a quand même des actions qui
interviennent.
Si je vous parle des 58 cas de tout à l'heure, des 30 000 actes
et plus, ces profils sont regardés très attentivement. Il y en a
huit qui ont été envoyés au comité de
révision et cinq ont été envoyés aux
enquêtes. Si le Vérificateur général était
venu voir cela, plutôt que de prendre le rapport, s'en aller chez lui et
le sortir en commission parlementaire, il aurait eu ces renseignements.
M. Chevrette: Avez-vous un bureau d'en- quêteurs
spéciaux?
M. Mockle: Un bureau externe?
M. Chevrette: Un bureau interne d'enquêteurs
spéciaux?
M. Mockle: Oui. J'ai des enquêteurs. Ce sont des gens
formés qui viennent des secteurs d'enquête. On m'a même
reproché d'avoir embauché des gens de la GRC.
M. Chevrette: Pour autant qu'ils ne feront pas brûler la
cabane chez vous.
M. Mockle: Non. D'accord.
Des voix: Ha, ha, ha! (11 heures)
M. Chevrette: M. Mockle, je trouve que vous défendez avec
beaucoup d'énergie votre système. On est des profanes pour la
plupart, c'est difficile pour nous de juger ce que le vérificateur dit
par rapport à ce que vous affirmez, parce que "contexter" votre
série de 12 à 14 points, il faut avoir joué dans le
système pour le comprendre.
M. Mockle: ...M. le Président, comme moi qui ai grandi
avec la RAMQ.
M. Chevrette: Je voudrais vous poser une question: Comme
président, si vous aviez à recommander d'abord une modification
à votre propre structure, conseilleriez-vous à la ministre de la
Santé et des Services sociaux assise à votre droite de changer la
modification du conseil d'administration où les médecins
siègent tous comme membres? Tous les présidents des
fédérations médicales, qui sont à la fois juge et
partie, siègent à votre conseil. Qu'est-ce que vous nous
conseillez ?
M. Mockle: Je ne nie pas que les cinq professionnels de la
santé qui font partie du groupe des 14 membres du conseil
d'administration, y incluant le président, ne sont pas en situation
potentielle de conflit d'intérêts. Personne ne l'a nié et
probablement même eux ne le nieront pas.
M. Chevrette: Ce n'est pas la question que je vous pose.
M. Mockle: Non.
M. Chevrette: Est-ce que vous conseillez de changer la
structure?
M. Mockle: La structure n'a pas à être
changée. Écoutez un peu, M. Chevrette. Je vais vous rappeler que
les membres du conseil d'administration sont nommés par le gouvernement
sur recommandation du ou de la ministre de la
Santé et des Services sociaux. M. Chevrette: C'est
pareil.
M. Mockle: Non. Deuxièmement - un instant, c'est bien
important ce que je vais dire - c'est le ou la ministre qui écrit aux
différents organismes représentatifs des mouvements où il
y a des membres du conseil d'administration pour leur suggérer des noms,
pas un nom.
M. Chevrette: Je reprends ma question. Je ne veux pas que vous
fassiez le tour de la formule, je la connais, j'ai été là
Je vous pose la question directe, M. Mockle, ne me faites pas un historique, je
sais tout cela. Vous m'avez parlé de cela pendant cinq heures le temps
que j'étais ministre. Ce que je veux savoir...
M. Mockle: ...un changement, justement, de membre.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que c'était un dimanche?
M. Chevrette: Non, H n'était pas à temps double. Ce
que je veux savoir de vous, pour le mieux-être du fonctionnement de la
régie ou une plus grande liberté d'action de la régie,
est-il normal pour vous - si c'est normal, vous me direz oui. Je ne veux pas
que vous fassiez l'historique. Vous me direz oui ou non - que le
président de la Fédération des médecins
spécialistes siège, que le président de la
Fédération des omnipraticiens siège, etc.? Tous les
négociateurs siègent là, est-ce normal?
M. Mockle: J'aimerais mieux que les personnes ne soient pas en
conflit potentiel d'intérêts, donc non.
M. Chevrette: C'est ce que je voulais savoir. Voyez-vous, cela
n'a pas été long.
M. Mockle: Mais ils doivent avoir voix au chapitre et une
représentivité au conseil d'administration.
M. Chevrette: II peut y avoir une structure de consultation, mais
je voulais savoir votre opinion.
M. Mockle: M. Chevrette, actuellement c'est possible dans le
cadre de la structure de consultation actuelle. Ce n'est pas la loi qui dit que
le président d'une telle association ou fédération doit
être membre du conseil d'administration, pas du tout. C'est un processus
de consultation et c'est dans le processus que le choix se fait. Ce n'est pas
le président qui fait le choix.
M. Chevrette: Ah non, je sais cela.
M. Mockle: Je dis que c'est faisable actuellement.
M. Chevrette: II n'y a pas de danger. Je ne voulais pas vous
attaquer.
M. Mockle: Et c'était faisable dans votre temps.
M. Chevrette: Mais vous avez donc bien l'épiderme
sensible. On dirait que vous pensez qu'on vous attaque chaque fois.
M. Mockle: Non, non. Il faut "contexter" et nuancer. Vous m'avez
demandé s'il fallait un changement de structure, j'ai dit non Le
mécanisme de consultation permet de nommer des personnes autres que ces
personnes.
M. Chevrette: Mais, M. Mockle, vous avez l'expérience,
vous avez enterré deux présidents, vous êtes l'actuel. Vous
savez pertinemment quand arrive une liste ce que vous faites. Vous venez
chuchoter dans l'oreille du ministre. Vous l'avez fait avec moi; vous allez le
faire avec elle. Donc, à partir de là, n'essayez pas de dire au
monde ici...
M. Mockle: Allez-vous révéler ce que je vous ai
dit?
M. Chevrette: Oui. Je vais nommer exactement ceux que vous
m'aviez conseillés. Vous rappelez-vous cela? Bon. Dans ce cas-là,
on va se comprendre, sinon cela aurait été un parjure.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Mockle: Cela allait quasiment dans le sens de votre
demande.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Si cela ne vous fait rien, voulez-vous que je vous
raconte exactement comment cela s'est produit?
Une voix: Allez-y.
M. Chevrette: Je vais y aller.
M. Mockle: Mais j'ai dit que vous seriez le premier.
M. Chevrette: Je ne vous en ferai pas passer une petite vite, je
vais vous la conter.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Un instant, M le
député de Laviolette.
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Pour la lumière, la transparence et la
santé professionnelle des membres de la commission, on aura un
témoin de plus à la table.
Le Président (M. Bélanger): Un ex-ministre.
M. Chevrette: Je suis prêt à y aller, M. le
Président. Il a d'abord convaincu mon chef de cabinet qu'il fallait
demander cette liste. Après cela, après s'être entendu avec
lui, il a dit: C'est bien ça, M. le ministre, que vous vouliez? Et
là il va essayer devant tout le monde de faire passer que c'est ma
liste. C'est la sienne qu'il a fait vendre par le chef de cabinet.
M. Mockle: Vous aviez plusieurs noms.
M. Chevrette: J'ai eu des nuances sur un et cela vous a
chatouillé à peu près quinze jours, vous rappelez-vous?
J'ai dit: quinze jours, chatouillement sur un... Ah oui, je me rappelle.
N'essayez pas. J'ai autant de mémoire que vous. Je parle un peu moins
vite, donc on peut me comprendre.
M. Mockle: C'est intéressant, M. le Président, ce
qu'il dit. Cela démontre qu'il doit y avoir une concertation entre le
ministre et le président.
M. Chevrette: Exact.
M. Mockle: Très heureux. Cela le confirme.
M. Chevrette: Bon.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Fabre.
M. Joly: Est-ce que vous me reconnaissez, M. le
Président?
Le Président (M. Bélanger): Oui, allez-y.
Frais de remplacement pour la carte
d'assurance-maladie
M. Joly: M. le Président, après tout ce
chatouillement mutuel, j'aimerais pouvoir poser une petite question moi aussi
au Dr Mockle. On est quand même assez nombreux dans la province à
avoir la petite carte-soleil. Si on nous dit qu'on est plus de 6 500 000, cela
laisse supposer qu'on a tous des cartes. Occasionnellement, il peut
s'égarer, se perdre ou se détruire certaines de ces cartes.
J'imagine que, sur la quantité de 6 000 000 et plus qu'on est, il s'en
perd peut-être 25 000, 30 000 par année. J'en ai dans mon
comté qui viennent me voir pour me dire qu'ils ont perdu leur carte et
qui ont fait une deman- de. Mais j'ai été drôlement surpris
de voir qu'il ne semblait pas se rattacher de charge à ce remplacement
de carte pendant qu'ailleurs on a une charge minimale, que ce soit 5 $ ou 6
$.
Vous parliez tantôt d'être bon gestionnaire. Si on veut
pousser assez loin, est-ce qu'il y aurait moyen de récupérer une
partie de ces sommes? Avez-vous une politique dans ce sens-là que vous
entendez mettre de l'avant, à savoir qu'on demande des frais pour les
gens qui, par négligence dans bien des cas, égarent leur
carte?
M. Mockle: Merci beaucoup de me poser la question. Je pense
qu'elle est très pertinente. Cela me donne l'occasion de vous
sensibiliser à cela. Quand on regarde le rapport annuel pour l'exercice
terminé au 31 mars 1987 - donc le dernier déposé, le
prochain sera au mois de juin - dans le cas des cartes délivrées
sur demande - c'est ce qu'on appelle le remplacement, M. le
député - en 1985-1986, on a eu une demande de 474 561 et, pour
l'exercice dont on fait état ici, c'est de 491 000.
Évidemment, c'est ce qu'on appelle des bris. La carte se brise.
Une carte de plastique, cela arrive souvent qu'à cause de l'hiver elle
casse. Il y a des bris comme cela. Ou encore on la met à un endroit, les
gens l'écrasent et elle se brise. Il y a aussi une imprimante mal
ajustée qui peut écraser les chiffres, ce qui la rend
inutilisable et on demande de la remplacer. Il y a également le cas des
gens...
Une voix: ...qui s'en servent souvent.
M. Mockle: ...qui s'en servent souvent. Il y a des gens aussi qui
changent de nom, qui changent de prénom ou des choses comme cela. C'est
ce qu'on appelle bris, il y a aussi les pertes. Des gens qui l'ont
oublié ou ne la trouvent pas. Evidemment, il y a un coût qui est
encouru pour faire de tels remplacements.
Je dois dire qu'au conseil d'administration - et je suis personnellement
en faveur parce que je me suis fait l'avocat, comme je le fais ici d'ailleurs,
de la RAMQ - j'ai défendu le point de vue qui est partagé au
conseil d'administration, à savoir qu'on devrait tarifer les
remplacements de carte. Pas ce qu'on appelle la première carte qu'on
émet aux quatre ans, parce que c'est un droit, mais on devrait tarifer
la chose.
On en a discuté à la régie, j'ai demandé
avis à la direction du contentieux et du secrétariat pour voir ce
qui en était. J'en ai également discuté avec la ministre
et il ressort que cela demande une modification à la loi.
C'est-à-dire que la Loi sur l'assurance-maladie ne donne pas ouverture
à une tarification de services de cette nature. Il faudrait en
prévoir une. Le cas est différent pour la Régie de
l'assurance automobile, par exemple. Nous; cela ne l'est pas. Mon contentieux
dit qu'il faudrait prévoir un amendement à la loi pour nous
donner une ouverture pour pouvoir établir une tarification, laquelle
peut être précisée par règlement. Mais il
faut absolument qu'il y ait une disposition juridique dans la loi pour nous
permettre de faire une telle chose. Or, c'est dans nos préoccupations de
modifications à la loi qu'on va demander à la ministre. On a
l'intention de retenir cette modification éventuelle. Cela
répond, je pense, à votre demande?
M. Joly: Oui, mais j'aimerais quand même pousser un peu
plus loin. Lorsqu'on émet à nouveau une carte, est-ce qu'on lui
assigne le même numéro?
M. Mockle: Toujours le même numéro.
M. Joly: Le même numéro de
bénéficiaire, oui.
M. Mockle: Toujours le même numéro parce que le NAM
est universel et permanent. On le donne de la naissance jusqu'à la mort,
il est permanent. Deuxièmement, on veut contrôler quand même
et pour ceux qui ont eu des renouvellements de cartes autres que dans le cas
régulier, en bas à droite, il y a un petit numéro qui
apparaît, 01, 02. Ne me dites-pas, M. Chevrette, que vous êtes
rendu à 4?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Mockle: Êtes-vous rendu à 4? En bas, tout
à fait à droite, avez-vous un chiffre, 01?
M. Chevrette: J'ai 01.
M. Mockle: C'est votre première carte, ne la perdez pas.
Si la proposition est agréée par la législation et qu'on
donne l'ouverture, la 02, vous aurez à la payer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Joly: Un homme averti en vaut deux.
M. Mockle: Alors, donc, on met cela parce qu'on veut exercer un
contrôle, parce qu'après un certain nombre on fait enquête
avant de l'émettre à nouveau pour être sûr qu'il n'y
a pas fraude.
M. Joly: Pour pousser plus loin, moi, ce qui m'inquiète et
qui me chatouille, on nous dit, je ne peux pas imaginer le pourcentage, qu'il y
a quand même une certaine quantité de nos cartes qui seraient
utilisées par des gens de l'extérieur. Par exemple, les
Américains sur le bord des frontières ou des choses comme
celles-là. Est-ce que vous avez une façon de contrôler
cela? Est-ce que vous avez, à l'intérieur de votre vaste
expérience, décelé des utilisateurs qui ne sont pas du
Québec?
M. Mockle: Ce qu'on fait, c'est qu'on a commencé et on est
en train de jumeler sur cela parce que, nous, on. . Étant donné
qu'on est 6 700 000, cela nous prendrait l'armée et encore, pas la
Sûreté du Québec, ils ne sont pas assez, mais
l'armée pour vérifier tous les gens, et c'est impossible. Donc,
par conséquent, il faut y aller sur ce qu'on appelle les situations de
risque. Or, les zones limitrophes à l'Amérique ou peut-être
aussi le Canada, il y a là des populations et on travaille actuellement
pour essayer avec les secrétaires des municipalités de quelle
façon on pourrait comparer leurs listes de résidents par rapport
avec ces gens-là et voir s'ils ont une carte. On fait des essais
actuellement de faisabilité d'une telle chose.
Il y a également ce qu'on appelle des populations à
risque, plus à risque que d'autres qu'on est en train de jumeler
actuellement Donc, on fait le balbutiement actuellement parce qu'on est en
train de roder une approche pour pouvoir aller "zoomer" sur des situations de
risque pour pouvoir dépister de tels cas. D'autre part, sans demander au
personnel de la santé d'être des policiers, on leur demande quand
même de s'assurer que la personne qui a la carte est bien la personne
indiquée.
M. Joly: On voit cela, disons, au cabinet mais ce n'est jamais le
médecin qui décèle tout cela.
M. Mockle: Non, on ne lui demande pas de faire la police,
d'ailleurs il ne voudra pas. Mais, autant que possible, on lui demande de
collaborer.
M. Joly: La première personne qui rencontre le patient
potentiel, c'est nécessairement la secrétaire, c'est
nécessairement aussi le bureau d'accueil à l'hôpital et
tout cela.
Ma dernière question, docteur, cela concerne un peu la
responsabilité professionnelle de nos professionnels. On sait toutes les
poursuites qu'il y a eu dans le passé sur le côté
américain et on est devenu peut-être un petit peu plus craintif
sur le côté canadien et on s'est peut-être senti un peu plus
vulnérable à ce genre de poursuites. Alors, on me dit que les
bons médecins qui établissaient des diagnostics dans le
passé, étant beaucoup plus prudents ou beaucoup plus conscients,
disons, de ce qui leur pend au-dessus de la tête, font en sorte
qu'à un moment donné, à l'hôpital, on n'arrête
pas son choix à demander seulement un ou deux examens pour aller en
fonction, disons, du diagnostic potentiel qu'ils ont en tête mais on
demande toute la batterie de tests. Alors, cela est certain que ce sont des
fraiss que le gouvernement comme tel paie, que ce soit via les budgets des
hôpitaux et ainsi de suite. Est-ce que c'est un peu ce que vous vivez ou
si cela semble exagéré, ce que j'avance?
M. Mockle: À la lumière de la
rétroaction
qu'on a face à la facturation, il y a donc ce qui concerne
l'incidence de la facturation des médecins, parce que c'est surtout des
médecins, et l'incidence en ce qui concerne ce qu'on appelle les
déboursés additionnels des hôpitaux. Alors, je sais qu'il y
a une étude qui a été faite dans le passé pour
essayer de quantifier ce qu'on appelle la génération des
coûts due à la pratique professionnelle dans les hôpitaux,
surtout ce qu'on appelle les services à haut risque, comme la chirurgie
et les choses du genre. C'est là, évidemment, où les
poursuites devant les tribunaux sont élevées. D'autre part,
lorsqu'on regarde en ce qui a trait à l'assurance-maladie, les examens
de laboratoire qu'on demande ne sont pas nécessairement facturés
par le médecin parce que cela peut être encouru dans le cadre du
service hospitalier, donc l'assurance hospitalière. (11 h 15)
D'autre part, évidemment, des radiographies, cela va de soi, les
radiologistes nous les demandent. Lorsqu'on regarde le profil moyen du nombre
d'actes, d'une part, et des actes ventilés, d'autre part, des
différentes spécialités médicales et qu'on compare
des écarts d'années ou un ensemble d'années - j'ai un
tableau qui compare 1982 à 1986, en fonction des statistiques qu'on
publie, c'est connu - et qu'on regarde ce qu'on appelle le nombre moyen d'actes
par spécialités, quand on regarde ces deux extrêmes, c'est
assez constant. D'accord? Même s'il y a une augmentation du nombre de
professionnels, il n'y a pas augmentation proportionnelle par rapport à
cela. Donc, à la lumière de l'information qu'on a, vu du dedans,
il ne semble pas que c'est un phénomène
généralisé et, s'il l'est, c'est très marginal.
M. Joly: Merci, cela répond à ma question. M.
Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Je voudrais adresser une question à la
ministre à la suite des réponses de M. Mockle à la
question du député de Fabre. Est-ce l'intention de la ministre de
donner suite à la demande d'amendement législatif pour amener une
tarification possible par réglementation des services de la
régie?
Mme Lavoie-Roux: ...tarification de la carte?
M. Rochefort: II y a eu un échange... Non. Ce que le Dr
Mockle nous a répondu, ce n'est pas pour la carte. Ce qu'il nous a dit
c'est que...
M. Mockle: C'est pour la carte.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour le remplacement de la carte.
M. Mockle: Pour le remplacement de la carte. Services
administratifs.
M. Rochefort: Un instant. On va y aller tranquillement. Ce que le
docteur a répondu et je comprends qu'il n'a pas l'intention de
recommander de passer un amendement législatif pour dire qu'on pourra
tarifer la carte. On aurait un amendement législatif qui dit: On peut
tarifer des services administratifs et là, par réglementation,
cela pourrait un jour servir à la carte, mais un autre jour cela
pourrait servir à autre chose par un autre règlement.
Je veux savoir, de la part de la ministre, s'il est de son intention
d'adopter un amendement législatif de la nature de celui dont parie le
Dr Mockle.
Mme Lavoie-Roux: D'abord, la demande ne m'a pas été
adressée d'une façon formelle.
M. Rochefort: Vous avez un préavis maintenant.
M. Mockle: Je l'informe que cela s'en vient.
Mme Lavoie-Roux: Cela ne m'a pas été donné
d'une façon formelle. Je pense qu'il y a deux volets. Il y en a un - et
c'était celui auquel le président de la régie faisait
allusion en premier lieu - une tarification pour le remplacement de la carte
d'assurance-maladie. J'écoutais les remarques du Dr Mockle et
peut-être que, même si une chose comme cela était retenue,
il faudrait aussi - et cela deviendrait peut-être compliqué -
faire une différence entre ce qui est le résultat de l'usure de
la carte - je ne le dis pas en badinant - les accidents qui peuvent arriver
à la carte et ce qui serait de la perte par négligence. Ou
encore, je ne sais pas si on peut vérifier cela, si une carte est
déclarée perdue, elle est remplacée avec le même
numéro, est-ce qu'elle peut être utilisée par deux
personnes? Je ne le sais pas. Si on les remplace trop facilement, est-ce que
cela peut ouvrir une porte à un abus? Je n'ai aucune idée, je
pose la question. Cela fait partie d'une chose.
L'amendement dont vient de parler le député de Gouin, la
question de lui donner une assise juridique pour une tarification plus
générale, je pense qu'on ouvre toute une autre porte qui
donnerait lieu à un énorme débat de fond. C'est la
première fois que je l'entends présenté sous cet angle. Je
vais attendre qu'on me fasse une demande. À ce moment-là je
prendrai mes responsabilités.
M. Mockle: M. le Président, est-ce que je peux rajouter
quelque chose à cela? Il est évident que, lorsqu'on va
présenter un tel mémoire à Mme la ministre, il va
être justifié et quantifié. Je dois dire que ce sont des
services à caractère administratif. Ce ne sont pas des services
qui touchent les programmes de santé.
C'est une autre histoire. Si on fait allusion au ticket
modérateur, il n'est pas question de cela. C'est vraiment la
tarification de certains services administratifs, dont le remplacement de
carte.
Ce que je voulais ajouter en écoutant Mme la ministre, c'est que
la personne qui reçoit une deuxième carte, donc qui a le code 02,
qu'est ce qui arrive à la première si on ne l'a pas reçue
en retour? Ce qu'on fait chez nous, on regarde toujours dans le
système...
Mme Lavoie-Roux: Le 01, le 02.
M. Mockle: Le 01 et le 02 sont utilisés en même
temps. S'H arrive que le 01 est encore utilisé, alors que la carte 02
est émise, on communique avec le bénéficiaire et il nous
dit: Je viens de recevoir ma nouvelle carte après quatre ans, la mienne
est encore très belle, elle n'est pas maganée, je voulais
continuer à l'utiliser. On dit: Non, maintenant c'est un remplacement
automatique, veuillez détruire votre carte 01 et n'employez que 02. Au
cas où la 01 se brise il dit: J'ai l'autre, 02. Il y a des gens qui
raisonnent comme cela. C'est le jeu qu'on oberve. Mais, par ailleurs, c'est
évident qu'on n'a pas décalé de cas, et, s'il y en avait
un, il est évident qu'il ferait l'objet d'une enquête
particulière.
Et c'est l'avantage de mettre ce code-là en bas de la carte pour
s'assurer qu'il n'y a pas de duplication de service dans une même
période de temps.
M. Joly: Mais est-ce qu'il y a des instructions qui sont
rattachées à la carte?
M. Mockle: De la détruire. Quand on envoie, c'est
marqué...
M. Joly: Détruire.
M. Mockle: ...détruisez.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
s'il vous plaît, la parole appartenait au député de
Laurier.
Médecins à salaire et à la
vacation
M. Sinros: C'était juste pour savoir, M. le
Président, depuis le début, avec le chef de l'Opposition, on a
parié beaucoup et de façon très intéressante aussi,
j'ajouterais, des actes posés par les médecins, donc la
tarification à l'acte, etc. On n'a pas tellement parié d'autres
modes de paiement, tels que la vacation, le salaire et... Et il a
été question aussi, à un moment donné, qu'il
pourrait y avoir des abus de double facturation, par exemple, où des
médecins qui seraient à salaire pourraient aussi facturer pour
des actes et il était question d'un chiffre de 300 000 000 $. Avez-vous
des commentaires pour nous éclairer un petit peu?
M. Mockle: Merci beaucoup.
Dans le cadre de la référence du rapport du
Vérificateur général, vous allez me dire "encore lui!" -
il faut dire que je l'aime beaucoup, alors j'en parie avec abondance - donc,
dans le cadre de la référence de 300 000 000 $, il faut enlever
la partie des résidents et internes. Parce que les résidents et
internes sont payés par les établissements, ne sont pas
payés par nous. Et nous, nous sommes caissier dans ce cas-là,
c'est-à-dire qu'on rembourse l'établissement de la somme
correspondante mais on n'a pas de lien direct avec les résidents et
internes. Donc, si j'enlève cette partie-là, on tombe à
280 000 000 S parce que la valeur réelle c'était 330 000 000 $.
Donc on tombe à 280 000 000 $ et, évidemment, cela touche salaire
et vacation. Alors, ce que j'ai trouvé malheureux, également,
à ce sujet, c'est que, quand ce n'est pas "contexte", il ne faut pas se
surprendre de voir des articles comme dans The Gazette qui disent. La
Régie paye 300 000 000 $ à des infirmières, puis à
des personnes X, Y et Z, et non pas à des médecins. Alors,
évidemment, cela touche toute la rémunération des
médecins à vacation et des médecins à salaire.
Alors le nombre de médecins à salaire strict et à
vacation stricte est peu élevé. L'an dernier, pour le salaire
seulement, j'en avais 477 et pour vacation seulement, 486. Cependant, si vous
avez un médecin à salaire à demi-temps, qui est 17 h 30,
c'est évident qu'il ne passe pas le reste du temps chez lui à ne
rien faire. Donc, par conséquent, il peut faire de la vacation comme y
peut faire, réellement aussi, du travail à l'acte.
Il peut arriver également, aussi, même pour les
médecins qui ont 35 heures, qu'ils puissent travailler 50 heures par
semaine. Donc ils peuvent faire, le soir ou les fins de semaine, du bureau et
être rémunérés à l'acte et il n'y a pas
d'exclusivité de services prévue dans les dispositions, que ce
soit au niveau de la loi, des règlements ou des ententes, à
savoir qu'un médecin à salaire ne peut pas faire autre chose.
Donc, par conséquent, ils font une pratique qui va selon les
circonstances. Alors, tantôt c'était à vacation, en sus
évidemment de l'acte, ou vice versa, ou à salaire, ou même
demi-temps; on a des gens à salaire qui vont faire de la vacation
l'autre demi-temps. Bon. Mais quand on regarde... Pour cela, nous, on s'assure,
on vérifie pour savoir si, en termes de quantum quotidien, c'est
raisonnable ou s'il y a duplication ou une situation de risque qui fait qu'il
faut intervenir. Et, dans ce temps-là, on intervient par une entrevue
et, s'il y a matière à enquête, on y va.
Mais ce que je pourrais peut-être dire pour la gouverne des
membres de la commission, si vous prenez par exemple un médecin qui
facture à salaire seulement, qui reçoit un revenu moyen de 55 370
$, à salaire seulement, et s'il fait
salaire et vacation: 62 000 $, vous voyez là, qu'il n'y a pas
double et triple revenu. Cela veut dire, par conséquent, qu'il tombe
dans ce qu'on appelle la norme normale de rémunération.
Et si vous prenez des médecins qui font un salaire, par exemple,
et travaillent à l'acte, là vous avez 97 000 $. Et ces
gens-là sont, pour la majorité, des gens à 17 heures, donc
à demi-temps. Cela devient ce qu'on appelle également, pour le
profil, un élément de référence. Alors, on regarde
l'addition de plusieurs modes, c'est combien le revenu moyen, et cela va
conditionner ce qu'on appelle la recherche de situations déviantes
où l'on peut intervenir. Alors, c'est dans ce sens-là qu'on
exerce un contrôle.
M. Sirros: II y a quelque chose qui me frappe dans les chiffres
que vous donnez, vous dites: Le médecin qui est uniquement à
salaire, c'est 55 000 $?
M. Mockle: Oui, le moyen.
M. Sirros: Le moyen.
Et le salaire moyen d'un médecin après qu'on a eu
soustrait les frais afférents à l'acte, ce serait quoi?
M. Mockle: Je vais prendre mon tableau. Alors, si je prends,
à l'acte seulement? Ah! 101 000 $, la moyenne.
M. Sirros: À l'acte c'est 101 000 $. Cela cela
inclut...
M. Mockle: À l'acte seulement. À l'acte
seulement.
M. Sirros: Oui, c'est brut, cela, ce n'est pas net.
M. Mockle: C'est l'ensemble des médecins qui ne facturent
qu'à l'acte.
Mme Lavoie-Roux: II vous demande si c'est brut.
M. Sirros: Non, mais je veux dire, par rapport...
M. Mockle: Oui, oui. Tous ces chiffres sont bruts.
M. Sirros: C'est brut. Donc, il peut y avoir 20 % ou 25 %...
Est-ce que vous avez une évaluation du coût des frais
afférents pour les médecins, des coûts que le
médecin aurait à débourser à partir de ce montant
brut?
M. Mockle: Je ne le sais pas. Peut-être que les gens qui
sont familiers avec l'impôt... On me dit que la partie, en moyenne, est
de 45 %...
M. Sirros: Pour la location d'espace,
d'électricité...
M. Mockle: Je pense que...
Mme Juneau: Cela m'apparaît un peu élevé.
M. Mockle: On me dit que c'est 33 %.
M. Chevrette: C'est ce qu'ils peuvent vous dire.
M. Sirros: Secrétaire et tout cela?
M. Mockle: C'est brut. C'est brut parce que, évidemment,
il nous facture et lui, après, avec son revenu, il a à payer les
services. Alors, on me dit que c'est 33 % en moyenne.
M. Sirros: Cela veut dire un revenu moyen de 70 000 $ net
à l'acte et, à salaire, de 55 000 $. Merci.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Johnson.
Mme Juneau: J'ai une simple petite question à poser au Dr
Mockle. À la régie, possiblement pour éviter l'utilisation
double, si je peux appeler cela comme cela, de la carte-soleil, est-ce qu'on a
envisagé de mettre la photographie de la personne, tel un passeport,
pour éviter que d'autres personnes - soit des Américains ou de la
parenté ou je ne sais trop qui - utilisent la carte des assurés,
qui sont nous, les Québécois?
M. Mockle: Non, on ne l'a pas envisagé, d'abord parce que
ce n'est pas une habitude dans le domaine de l'assurance-maladie, peu importent
les pays. D'autre part, c'est très coûteux parce que: À
quel moment va-t-on prendre la photo? Quand vous avez un enfant d'un an,
à trois ans il ne se ressemble plus du tout; à huit ans, il ne se
ressemble plus. Donc, cela veut dire que vous allez avoir des problèmes.
Je ne veux pas faire offense au sexe féminin, mais vous pouvez avoir une
femme qui change tellement sa physionomie avec un tas de choses, ce qui fait
qu'elle n'est plus reconnaissable.
Des voix: Ha, ha, ha! Mme Juneau: Cela va faire!
M. Mockle: Mais, pour être équitable, pour le sexe
mâle, il semblerait que, si je me laisse pousser la barbe, on aura de la
difficulté à me reconnaître. Donc, par conséquent,
c'est pour vous démontrer...
M. Chevrette: ...donner un truc et ils vous
reconnaîtront.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Mockle: Alors c'est un processus très coûteux
d'intégrer une carte dans un document en plastique et de maintenir cela
à jour. C'est très coûteux. Deuxièmement, on touche
évidemment à toute l'approche d'une carte d'identité. On
se demande, nous, si ce n'est pas un autre organisme que la RAMQ qui devrait
émettre une carte d'identité au Québec. Je pense que c'est
un débat de société.
Le Président (M. Laporte): D'accord? Cela va, Mme la
députée de Johnson? M. le député de
Sainte-Anne.
Québécois résidant à
l'étranger
M. Polak: Une question.
Le Président (M. Laporte): Rapidement, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Seulement une question: Pouvez-vous m'expliquer? J'ai
l'impression qu'il y a des Québécois qui résident aux
États-Unis pour une bonne partie de l'année. J'ai l'impression
qu'ils viennent ici, qu'ils font simplement un voyage pour se faire soigner et
faire faire tous les examens aux frais de l'État. Quelles sont les
règles de contrôle là-dessus? J'ai l'impression qu'il y a
des abus.
M. Mockle: D'accord. S'ils viennent ici, ils ont quand même
eu des services médicaux aux États-Unis. Donc, par
conséquent, ils nous facturent. Donc, dans 98 % ou 99 % des cas on
reçoit une formule ou une demande d'un médecin américain.
Alors, évidemment, pour nous c'est très important parce que,
lorsqu'on reçoit ceci, cela nous permet de regarder dans le fichier si
on a payé des services au Québec. Deuxièmement, cela nous
permet de correspondre avec lui pour lui demander quand il est parti du pays et
de nous fournir des preuves et, s'il n'a pas de preuve, de nous remettre des
affidavits, donc attestés devant un juge de paix ou l'équivalent.
Troisièmement, on lui demande s'il maintient une résidence et de
nous donner la preuve. Parce que, s'il maintient une résidence, il faut
qu'il sort présent au Québec 183 jours. Alors, s'il est
présent moins de 183 jours, il perd son admissibilité. Cela veut
dire que c'est à ses frais. On a des cas pathétiques
là-dedans qu'on refuse, parce que, justement, ils n'ont pas
respecté les 183 jours. Cela vaut s'il maintient une résidence.
D'autre part, s'il ne maintient pas de résidence, s'il reste dans un
hoteJ ou un motel, il ne maintient pas de résidence. Évidemment,
les 183 jours ne tiennent pas. Les 183 jours tiennent lorsqu'on maintient une
résidence à l'extérieur du Québec. Donc, en
conséquence, cela nous permet, à la lumière de cela,
d'aller voir dans le fichier si, oui ou non, on a payé quand on n'aurait
pas dû payer et, si on n'aurait pas dû payer, on émet
évidemment ce qu'on appelle une créance et une demande de
recouvrement. (11 h 30)
M. Polak: Maintenant, comment pourriez-vous prévenir que
les gens disent: J'ai une résidence au Québec. On sait
très bien qu'ils ont quelqu'un qui dit: Bon, toi tu demeures à
tel endroit. Ils donnent le nom d'un parent ou de quelqu'un, mais ils ne
résident plus vraiment Sauf qu'ils prennent avantage du système
pour de gros montants. Est-ce qu'il y a une sorte de contrôle possible
là-dessus? Je pense que cest là où ils abusent trop.
M. Mockle: Je ne dis pas que ce que je viens de vous dire est
"fool proof parce qu'il y a toujours des gens qui, par toutes sortes de trucs,
vont essayer de camoufler les choses. À un moment donné, on va
mettre la main dessus. Là où on place le zoom, c'est beaucoup
plus sur l'ensemble que sur une situation hypothétique, comme vous le
mentionnez, qui est possible, remarquez bien, et qui se fait sûrement.
Donc, on a une approche qui est beaucoup plus globale en fonction des gens qui
vont là, afin de leur demander ce qu'on appelle des attestations.
Évidemment, si quelqu'un me produit une fausse attestation, je la crois
vraie. D'accord?
On a eu un cas, par exemple au Mexique, où il y a eu de fausses
attestations. On est intervenu, évidemment, et on a demandé des
recouvrements pour des services qui n'avaient pas été
reçus ou encore lorsqu'il y avait connivence avec un médecin qui
avait majoré les coûts. Alors, on a tout un projet d'enquête
au Mexique.
M. Chevrette: Pour ma part, j'ai une dernière question, M.
le Président.
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: On sait qu'à cause des ententes que vous
administrez il y a des tarifs selon le type d'examen qui se fait: examen
partiel, complet, total ou général. Je sais que les chiffres sont
inversés. Après qu'on ait rendu plus payant l'examen
général, au lieu d'en faire 20 %, on en a fait 40 % et 50 %, on
sait cela. Est-ce qu'il y a possibilité pour la Régie de
l'assurance-maladie, avec le système sophistiqué que vous avez et
que vous êtes l'un des rares à connaître, de nous donner ce
type d'information d'évolution à cause des ententes? Est-ce qu'il
y a possibilité de sortir cela à la régie? À la
suite des ententes, quelle a été l'évolution du nombre
d'actes? Par exemple, je me souviens que, du temps où j'étais
là, les verrues plantaires augmentaient de 150 % par année. C'est
vous qui m'aviez dit que cela n'avait pas de maudit bon sens. Est-ce qu'il y a
des phénomènes semblables...
M. Mockle: Ce que vous dites: Cela n'a pas de maudit bon sens, ce
sont mes propos C'est ce
que je dis. Quand cela n'a pas de bon sens, je dis: Cela n'a pas de
maudit bon sens. Ha, ha, ha!
M. Chevrette: C'est pour cela que je voulais attirer votre
attention. Faites bien attention quand vous me parlez, je retiens même
vos mots.
M. Mockle: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je veux savoir s'il y aurait possibilité,
pour la régie, pour les membres de cette commission, de voir, à
la suite d'une entente, quels sont les mouvements que vous observez.
M. Mockle: Oui, ce qu'on appelle les déplacements
d'actes...
M. Chevrette: Appelez cela comme vous voudrez pour autant que
vous me donnerez ce que je veux avoir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Mockle: ...les déplacements de pratique. En fonction
des dispositions des ententes, aux trois mois, on doit produire aux
fédérations de médecins des données sur la
facturation précédente. Ces données sont envoyées
également à la DGRT du ministère parce qu'elle
négocie et a donc à appliquer ce qu'on appelle des quanta, des
masses monétaires et des dispositions. Donc, le ministère
étudie également ce qu'on appelle cette évolution. Les
gens de la DGRT sont au courant des déplacements de façon
à pouvoir intervenir à la table de négociations.
Également, nous pouvons leur signaler ce qu'on appelle des tendances.
Par exemple, dans le cas d'un acte particulier, ce qu'on appelle la stimulation
électrique nerveuse transcutanée, il y a eu une évolution
effarante dans le nombre et cela a été modifié justement
parce qu'on avait su que cela prenait une tangente particulière.
D'autre part, à la RAMQ, non seulement on suit cela et on informe
le ministère, mais on fait des profils. C'est important.
M. Chevrette: Je le sais que tout est important, mais vous mangez
tout mon temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Mockle: On fait des profils. Pour les examens dont vous
parlez, on regarde un profil modèle et on compare. Dans le cas des
médecins qui font beaucoup d'examens complets et complets majeurs, par
rapport à des examens ordinaires, presque à 100 %, ces profils
vont au comité de révision parce qu'on présume qu'il y a
fréquence abusive de tel type d'examen par rapport à tel autre.
Cela, c'est la dimension du contrôle.
Mais vous avez la dimension de la préven- tion qui est celle que
je viens d'indiquer, c'est-à-dire à la DGRT et chez nous, et on
se concerte mutuellement. Est-ce que cela va, M. Chevrette?
M. Chevrette: Avez-vous des documents à nous remettre
concernant l'évolution de ce que vous avez pu observer depuis quelques
années?
M. Mockle: . Je peux sortir cela de mes documents et de mes
banques...
M. Chevrette: Mme la ministre, est-ce que vous êtes
consentante à ce que les membres de la commission puissent recevoir ces
documents sur ce type d'évolution...
Mme La voie-Roux: Sur le déplacement des actes?
M. Chevrette: C'est de son déplacement d'air qu'il
parle.
Des voix: Ha, ha!
M. Chevrette: Cela ne me dérange pas, vous le titrerez
comme vous voudrez.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que, s'il y a des informations qui
peuvent être utiles dans ce sens, je n'ai aucune... Maintenant, je
voudrais juste lui demander ce que c'est, au point de vue du travail.
M. Mockle: Bien, s'il me demande cela pour hier soir,
là...
M. Chevrette: Non, non! M. Mockie: D'accord.
M. Chevrette: J'ai toujours été plus
com-préhensif que cela.
M. Mockle: Je vais vous le donner dans quelques mois.
D'accord.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Mockle: D'autre part, je devrais dire qu'en matière de
spécialistes il y a un changement radical. C'est que, maintenant, il y a
un examen principal et un examen de contrôle. Alors, on n'a plus cette
gamme d'examens qu'on avait. En ce qui concerne lès orrtnipraticiens,
cela demeure...
M. Chevrette: D'accord.
M. Mockle: ...dans le cadre des nouvelles ententes.
M. Rochefort: M. le Président...
Une voix: Oui, M. le député.
M. Rochefort: ...la demande est tout aussi pertinente pour
l'évolution des examens de contrôle vers les examens
principaux.
M. Mockle: C'est-à-dire, que pour l'examen principal, ils
ont droit à un. D'accord? Alors donc,...
M. Rochefort: Mais, s'il n'y a pas de...
M. Mockle: ...s'il y a un deuxième examen, il doit le
justifier par un document.
M. Rochefort: C'est à cela que je faisais allusion,
justement.
M. Mockle: D'accord. Le nombre de justifications ou de demandes
en plus...
Une voix: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: D'ailleurs...
Le Président (M. Laporte): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: ...en réponse à la remarque du
député de Gouin, il avait été prévu, si ma
mémoire est bonne parce qu'on se réfère
particulièrement au code des gynécologues-...
M. Rochefort: Gynécologique.
Mme Lavoie-Roux: ...obstétriciens ou
obstétriciens-gynécologues où cette particularité
qui devait être annotée, on devait en tenir compte pour voir si
elle était significative et éventuellement voir s'il y avait
d'autres ajustements à faire. Je pense qu'il avait été
prévu qu'on en tienne compte dans le nombre de demandes qui
viendraient.
M. Mockle: L'évolution. On va le voir dans le
vécu.
M. Chevrette: Avec les nouveaux équipements
technologiques, par exemple en radiologie, est-ce que les ententes sont
déjà modifiées? Si tu prends une photo à la seconde
au lieu de dix photos à la minute, est-ce qu'il y a une tarification
différente?
Mme Lavoie-Roux: On avait essayé... Vous faites
référence à la fameuse entente qui a été
signée avec les radiologistes où tant la Fédération
des médecins spécialistes que l'Association des radiologistes
eux-mêmes voulaient faire évoluer aussi la tarification pour tenir
compte davantage de ce qu'on appelle la radiologie lourde qui, normalement,
devrait être rémunérée plus
généreusement comparativement à ce que vous appelez des
radiologies qui sont même faites après que le patient soit sorti
et ainsi de suite.
Cela faisait qu'un petit nombre de radiologistes avaient des honoraires
très élevés dont, j'imagine, une bonne partie pouvait
être justifiée, et même les autres qu'ils avaient à
poser, mais qui débalançaient finalement la
rémunération C'était avec hésitation que j'avais
accepté cela, sachant fort bien que c'étaient souvent des
radiologistes qui se déplaçaient en régions
éloignées ou intermédiaires même et qui faisaient
trois ou quatre centres qui étaient ceux qui cumulaient d'une
façon générale les honoraires les plus importants. Mais
quelle allait être la répercussion sur ces hôpitaux - je
pense à l'hôpital de Maria ou encore dans la région des
Laurentides où H y a plusieurs petits hôpitaux dans le nord - sur
la réponse aux demandes puisqu'on avait inscrit un plafond
au-delà duquel, pour la première fois, chez les
spécialistes, les gens seraient rémunérés à
25 %, un peu comme on a pour les omniprati-ciens quoique, je pense que, pour
eux, c'est plus que 25 %?
M. Mockle: Non, c'est 25 %.
Mme Lavoie-Roux: C'est 25 % aussi. On est obligé pour le
moment, en dépit des engagements - ce n'est pas un reproche que je leur
fais - de la fédération et de l'Association des radiologistes, si
un problème particulier se présentait, d'assurer que les services
soient rendus à la population. Même malgré cette bonne
volonté et cette offre de collaboration de la part de la
fédération et de l'Association des radiologistes, les
problèmes sont devenus très rapidement, je dirais à
l'intérieur d'un mois ou deux, trop difficiles, si bien qu'il y a un
moratoire jusqu'à ce qu'on puisse avoir un recrutement adéquat de
radiologistes pour ces régions, qui nous permette à ce
moment-là de ne pas être dépendants de quelques
radiologistes pour les régions éloignées.
M. Chevrette: D'accord. Merci. Changement de programme. Merci, M.
Mockle.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que le programme...
M. Mockle: M. le Président, permettez-moi, vu
l'intérêt...
Le Président (M. Laporte): Rapidement.
M. Mockle: ...des membres de la commission à
l'égard de la Régie de l'assurance-maladie et de M. Chevrette, en
particulier, je l'apprécie beaucoup, j'ai préparé un
document sur la régie et j'ai l'impression que cela devrait être
révélateur à la lecture. C'est très petit et il n'y
a pas beaucoup de pages, mais on focalise sur ce qu'on fait et sur
l'approche-contrôle qu'on met dans nos démarches et cela vient
corroborer un peu l'échange qu'on a eu ce matin. Si vous me le
permettez, M. le Président, j'apprécierais que...
M. Chevrette: Donc, une réponse au Vérificateur
général.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Laporte): On vous remercie. Mme la
ministre.
Mme La voie-Roux: Je voudrais quand même, avant que le
président de la Régie de l'assurance-maladie nous quitte, le
remercier pour sa disponibilité et sa totale ouverture, eu égard
aux nombreuses questions qui lui ont été posées. Je
voudrais profiter de l'occasion pour mentionner - je pense qu'il nous en a
donné un témoignage éloquent - son intérêt
pour le bon fonctionnement de la régie sous tous ses angles,
administratifs et autres, et je pense qu'il faut reconnaître qu'en
dépit des recommandations du Vérificateur général
dont c'est le rôle de, justement, scruter certains organismes puis de
dire: Bien, là, il y a des choses à améliorer, etc., c'est
un peu le sort de tout le monde qui se fait scruter par le Vérificateur
général et il doit le faire. Je pense que la Régie de
l'assurance-maladie est un organisme administratif du gouvernement dont la
qualité d'administration est excellente et je pense qu'il faut en
remercier le président, le Dr Mockle.
Le Président (M. Laporte): Merci, Mme la ministre. Je
pense que la commission fait sienne les commentaires que vous venez
d'énoncer au président et remercie le président pour
l'information qu'il nous retransmet.
Est-ce que le programme I, éléments 1 à 6, est
adopté?
M. Chevrette: La RAMQ est adoptée.
Le Président (M. Laporte): Merci.
Est-ce que les crédits budgétaires de la Régie de
l'assurance-maladie du Québec, pour l'année financière
1988-1989, sont adoptés?
M. Chevrette: Adopté. Le Président (M. Laporte):
D'accord. Services communautaires
Maintenant, au programme I: Services communautaires.
M. Chevrette: CLSC.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Tout d'abord, Mme la ministre, j'aimerais vous
entendre parler de votre perception par rapport aux suites à donner au
congrès des CLSC. On sait que le congrès des CLSC qui s'est tenu
au mois de novembre dernier a établi des priorités axées
surtout vers les groupes à risques. Est-ce que vous partagez les
recommandations qui sont issues de ce congrès?
Mme Lavoie-Roux: Les recommandations, je ne les ai pas devant
moi, il faudrait peut-être que je les révise les unes après
les autres pour vous dire "accord absolu sur tout", mais je dois vous dire que,
d'une façon générale, si ma mémoire est bonne,
celles qui sont issues de ce congrès de la fédération se
situaient dans la lignée des recommandations de la commission
Brunet.
Et, à l'heure actuelle, comme je l'ai indiqué, je pense
hier, la Direction des services communautaires travaille aux différents
programmes, qu'H s'agisse des services sociaux courants ou des services
médicaux courants, de même que sur la dimension des groupes
à risques. Évidemment, ce qui a fait dire cela au rapport Brunet,
c'est l'observation que, en dépit - bon, il y a plusieurs facteurs - des
efforts déployés d'une part par les départements de
santé communautaire et, d'autre part, par les CLSC, il reste qu'il
semble que les inégalités au point de vue de la santé ne
diminuent pas et qu'on reste dans des endroits particuliers avec des groupes
très à risques et que les ressources des CLSC, si on veut
véritablement, à ce moment-ci, améliorer non seulement la
qualité de la santé des gens temporairement, mais dans une
perspective beaucoup plus longue, ce qui arrive au troisième âge
et ainsi de suite, c'est important qu'un accent particulier soit mis
là-dessus. Alors, dans ce sens-là, je suis tout à fait
d'accord sur l'identification de ces groupes à risques et qu'une bonne
partie de l'action des CLSC soit centrée sur ces groupes à
risques.
M. Chevrette: D'autre part, si j'ai bien compris les
réactions à la suite du rapport Brunet, les CLSC ont craint que
le rapport Brunet mette trop l'accent sur le médical, la santé
comme telle, au détriment de la dimension sociale.
Est-ce que vous avez eu des échos, des réactions des CLSC
au rapport Brunet?
Mme Lavoie-Roux: J'en ai eu dans le temps, des échos, au
moment de la parution du rapport Brunet parce qu'on a fait allusion aux
services de prévention a ce moment-là dans le rapport. Mais je
pense que cela avait été interprété d'une
façon extrêmement restrictive, parce que, dans notre esprit, les
CLSC demeurent des organismes qui agissent en première ligne et qu'un
des aspects importants, évidemment, de la première ligne - cela
devrait l'être aussi dans les autres lignes, mais en tout cas
sûrement de la première ligne - c'est la prévention. Et
leurs craintes étaient nées de... De quoi étaient
nées leurs craintes? J'essaie de me rappeler d'où étaient
issues leurs craintes.
Mme Laberge (Denise): Au niveau médical. Quelques-uns
n'avaient pas cette composante-là, mais ce n'était pas
nécessairement...
Mme Lavoie-Roux: Un instant, il faudrait vous identifier, Mme
Laberge. (11 h 45)
Mme Laberge: Denise Laberge. Cette crainte s'est dissipée
très rapidement. Maintenant, cela ne fait plus l'objet d'un
débat.
M. Chevrette: Mme la ministre, on reconnaît un peu
l'établissement du réseau. On sait que c'est à peu
près terminé, à l'exception du Cap-de-la-Madeleine, si
j'ai bien compris.
J'aimerais vous questionner, dans la "finalisation" de
l'établissement de votre réseau, sur le CLSC de Lévis. On
sait qu'à Lévis on vous avait pesé quelques questions sur
le CLSC de Lévis. Je ne sais pas si c'est en commission parlementaire ou
en Chambre.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'est en commission
plénière.
M. Chevrette: C'est en commission plénière, lors de
l'étude du dépôt des crédits. C'est à
l'intérieur des cinq heures, justement. Il y avait une question qui vous
avait été posée. C'était: Quelles sont les
économies réalisées par la fusion des deux CLSC en un dans
la région de Lévis? On vous avait demandé de nous dire
exactement si vous faisiez des économies.
Mme Lavoie-Roux: Je pourrais simplement vous donner des chiffres
au niveau du directeur général parce qu'il y avait aussi d'autres
frais administratifs qui, normalement, devraient être englobés et
permettre des économies.
Pour ce qui est du directeur général, on ne l'a pas pour
Lévis comme tel. Je ne sais pas dans quelle mesure... Comme il s'agit de
personnes de maintenance, on va prendre Berthier-Brandon, par exemple. On
pourrait vous les trouver pour Lévis. Apparemment, on n'a pas
donné suite à votre demande au moment où...
M. Chevrette: Oui, mais avec Berthier-Brandon, vous vous
ramassiez... Vous avez deux. MRC, si je comprends bien, dans Lévis,
à l'intérieur du même CLSC. Cela doit être un des
CLSC les plus gros du Québec en nombre?
Mme Lavoie-Roux: II y en a d'aussi gros à
Montréal.
M. Chevrette: Mais il n'y a pas autant d'étendue de
terrain. Il peut y en avoir d'aussi gros, mais sûrement pas
répartis sur un aussi grand territoire.
Mme Lavoie-Roux: Mais je peux vous le donner pour
Berthier-Brandon: le directeur général, c'est de classe 18. Il
avait, à Berthier, un salaire de 48 000 $ et à Brandon, un
salaire de 52 000 $. Devenu CLSC d'Autray, il n'y en a plus qu'un, de classe 18
également. J'imagine qu'il y a eu un ajustement, le salaire est de 53
816 $.
Les études à savoir quelles répercussions cela a
sur d'autres fonctions administratives ou de coordination, on ne les a pas.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez noté les questions la
dernière fois pour qu'on puisse avoir véritablement les
réponses?
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais simplement vous donner, parce que
vous dites que c'est le plus gros, le CLSC Beauport-Orléans qui couvre
91 600; Lévis, la fusion Chutes de la Chaudière et Lévis,
c'est 97 140, si on parle de ceux de la région
périphérique de Québec. À Montréal, je sais
qu'il y en a en haut de 100 000.
M. Chevrette: Je comprends, mais ce n'est pas tout à fait
le même portrait géographique.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'est plus comparable qu'avec
Montréal. Excusez-moi, quelle était votre deuxième
question?
M. Chevrette: C'était de savoir les économies
d'échelle, de savoir exactement, dans le cas qui nous préoccupe,
si vous aviez fait deux CLSC, si cela aurait été mieux qu'un seul
pour la population, et à des coûts à peu près
similaires. Il doit y avoir un directeur général adjoint dans
votre CLSC de 97 000?
Mme Lavoie-Roux: II y avait déjà un coor-donnateur
d'équipe qui n'a pas le rôle d'adjoint et qui est demeuré.
Je ne sais pas si c'est le même, mais le poste est demeuré, en
tout cas.
M. Chevrette: Donc, un adjoint; coordonnateur ou pas, il aide la
direction. Est-ce qu'il y a moyen dans un cas précis comme cela d'avoir
un budget type d'un CLSC?
Mme Lavoie-Roux: On peut certainement vous donner le budget type
de ce CLSC.
M. Chevrette: D'accord. Cela. va vous ayez annoncé 7 300
000 $ pour le maintien à domicile Est-ce que vous pourriez me donner la
répartition?
Mme Lavoie-Roux: Par régions? Vous aimeriez avoir les
répartitions par régions?
M. Chevrette: Oui, s'il vous plaît.
Mme Lavoie-Roux: La région 01, c'est 1 343 741 $; la
région 02, 644 802 $...
M. Chevrette: La région 02, c'est le Saguenay?
Mme Lavoie-Roux: Non. On me dit que ce n'est pas cela. C'est en
ce qui concerne les 7 000 000 $, à savoir comment ils ont
été divisés.
M. Chevrette: Comment ont-ils été répartis?
C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. Excusez, c'est moi qui me suis
trompée. C'est parce que j'ai additionné l'alourdissement.
Services à domicile dans la région 01, 162 433 $, la
région 02, 262 592 $, la région 03, 1 704 982 $, région
04, 658 516 $, région 05, 243 658 $, région 06A, 2 572 210 $.
M. Chevrette: C'est la Montérégie? Mme
Lavoie-Roux: La région 06A. M. Chevrette:
Montréal.
Mme Lavoie-Roux: Oui. La région 06B, 468 657 $,
région 06C, 710 511 $. Il n'y en a pas dans la région 07. Dans la
région 08, 136 442 $. Il n'y en a pas dans la région 09. Je dois
vous dire - je pense que je l'ai indiqué hier soir -que
déjà, l'an dernier, on avait procédé à une
opération d'équité interrégionale ou d'une
meilleure division interrégionale de distribution. Cette année,
dans la grille d'analyse qu'on a utilisée, on a ajouté la
dimension de la distance compte tenu que cela influence les coûts dans
des régions rurales ou plus clairsemées quant à la
population. Il restait 300 000 $, c'est-à-dire que le montant que je
viens de vous donner, c'est 6 920 000 $ et cela exclut 365 000 $ qui seront
donnés à des organismes bénévoles de services
à domicile.
M. Chevrette: La même chose dans le parachèvement du
réseau. Vous mettez 3 000 000 $. Il y a au moins trois CLSC qui n'ont
pas atteint l'équilibre budgétaire à cause de
l'alourdissement de la clientèle, à savoir le CLSC Malauze, le
CLSC Chaleurs et le CLSC La Source. Comment se répartissent vos 3 000
000 $?
Mme Lavoie-Roux: Ces 3 000 000 $ étaient... M.
Chevrette: Le parachèvement.
Mme Lavoie-Roux:... pour les CLSC en parachèvement...
M. Chevrette: Oui.
Mme Lavoie-Roux:... tandis que le CLSC Malauze et le CLSC
Chaleurs, ce sont des CLSC qui existent depuis longtemps. Le CLSC Chaleurs,
c'est un des premiers. Je pense que cela fait une douzaine d'années. Je
ne suis pas pour vous donner... On pourrait vous donner la feuille de la
répartition pour... Je ne suis pas pour vous énumérer
cela, il y en a trop.
M. Chevrette: Cela ne me dérange pas. Chaque fois que vous
avez un papier, si vous ne voulez pas l'énumérer, pour autant
qu'on s'assure qu'on l'a, pas de problème.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Pour 3 000 000 $...
M. Chevrette: Donc, vous nous transmettez...
Mme Lavoie-Roux: C'est 3 581 000 $.
M. Chevrette: Vous allez nous transmettre la copie de la
répartition des 3 000 000 $ du parachèvement.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Chevrette: C'est bien. Est-ce qu'il y aura une partie de ces 3
000 000 $... À partir des 7 000 000 $ et des 3 000 000 $, cela fait 10
000 000 $, est-ce qu'il y en a une partie qui va être utilisée
à résorber les déficits des CLSC dans l'alourdissement des
clientèles ou si c'est un budget complètement à part?
Mme Lavoie-Roux: Ce qu'on me dit, c'est qu'à
l'intérieur des 7 300 000 $ les conseils... Les 3 000 000 $ sont du
parachèvement. Alors, ce n'est pas un déficit. Normalement, cela
ne devrait pas être des déficits.
Les 7 000 000 $, ce sont les conseils régionaux qui devront
répartir les sommes qui leur échoient selon les
nécessités ou les besoins des milieux.
M. Chevrette: Donc, les 7 000 000 $ d'investissement dans le
maintien à domicile seront à la discrétion des CRSSS quant
à l'attribution aux CLSC.
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire que nous leur avons
envoyé la distribution assez rapidement après le...
M. Chevrette: L'enveloppe globale, oui, je pense que c'est
connu.
Mme Lavoie-Roux:... dépôt des crédits, mais
les régions ont aussi à faire un travail de répartition
intrarégionale et on leur a demandé d'agir avec diligence et
j'attends très prochainement la répartition qu'ils auront faite
entre les CLSC pour approbation finale. Mais eux aussi doivent se soucier
d'établir des critères qui soient les plus rigoureux
possible.
Tâches dévolues aux CLSC
M. Chevrette: J'ai une question que j'ai oubliée et je
vais revenir en arrière, c'est
concernant le rapport Brunet. Est-ce que le rapport Brunet vous convainc
que certaines vocations ou tâches qui étaient dévolues aux
CLSC ne le seront plus ou seraient changées de structures?
Mme Lavoie-Roux: Ce que je retiens du rapport Brunet
principalement, c'est peut-être parce que c'était ma
préoccupation au point de départ aussi - et là-dessus il y
a véritablement eu un mouvement aussi dans les CLSC pour qu'il y ait le
moins d'éparpillement possible quant aux tâches qu'ils se donnent
- dans l'ensemble, à savoir comment d'abord conserver ce qu'ils font
déjà très bien, relié à toute la
maternité infantile, le préscolaire, le maintien à
domicile, évidemment, là où il y a des services
médicaux et psychosociaux qui fonctionnent bien et on pense davantage
à ce moment-là aux régions semi-urbaines ou rurales et les
fonds sont là. Ce sont des tâches qui sont véritablement
les tâches des CLSC. Le problème, c'est de savoir comment
développer ces services psychosociaux courants et médicaux
courants dans les CLSC qui, à ce moment-ci, ne les donnent pas. Le
rapport Brunet disait aussi que dans le développement des services
médicaux courants, on devait tenir compte des ressources qui pouvaient
exister soit dans les polycliniques ou même d'autres ressources
médicales dans le milieu. Évidemment, dans tout cela, en mettant
dans les services psychosociaux et médicaux l'accent sur la
clientèle à risques et finalement que chaque CLSC puisse...
Encore une fois, ce sera à la mesure de ses moyens; on ne peut pas
morceler des ressources financières qui ne sont quand même pas
illimitées entre trop d'activités. Mon sentiment est qu'ils
doivent se concentrer pour bien faire les activités qu'ils choisissent
de faire dans ce contexte que je viens de dire, mais était
également incluse la possibilité d'établir une
priorité particulière à leur milieu.
M. Chevrette: Mais il y a 40 % des CLSC qui n'ont pas de
médecin.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. Alors, là-dessus, ce que le
rapport Brunet dit, c'est qu'il faudrait que tous les CLSC puissent soit les
offrir directement ou s'associer. Je donnais l'exemple des polycliniques qui
fonctionnent souvent de 8 heures à 22 heures et même certaines en
fin de semaine. D'ailleurs, le cas du CLSC Hochelaga-Maisonneuve est un exemple
de ceci. En tout cas, cela l'était il n'y a pas tellement longtemps, on
s'était associé avec des polycliniques pour assurer à la
population des services de première main.
On me dit qu'au moment où on se parle il n'y aurait que 22 CLSC
sur 146 qui n'ont aucun médecin. Alors, pour la plupart, il s'agissait
évidemment de jeunes CLSC implantés depuis 1984 et qui
n'étaient pas capables de supporter les frais afférents à
la pratique médicale.
(12 heures)
M. Chevrette: II y en a qui doivent être pauvres en
Hérode!.
Mme Lavoie-Roux: Ils n'en ont pas.
M. Chevrette: Ils disent que 22 n'en ont pas. Quelle est la
proportion pour qui c'est un demi-médecin ou un au maximum? Votre
sous-ministre va vous dire cela.
Mme Laberge: Je ne peux pas vous le dire exactement, à la
minute près.
M. Chevrette: C'est cela. C'est faute de...
Mme Laberge: II y a aussi des CLSC qui ont de la
difficulté à recruter à cause de l'éloigne-ment. Il
y a aussi d'autres CLSC qui sont plus récents et qui ne sont pas
organisés en fonction de... Donc, dans le parachèvement il y
avait 25 nouveaux CLSC qui ont été créés soit de
façon autonome ou en accord avec d'autres établissements.
M. Chevrette: Si on s'entend pour qu'ils remplissent
véritablement le rôle de prévention qu'on veut faire jouer
aux CLSC... On sait très bien que 22 sur 146, c'est faux par rapport
à la réalité. Ce sont des ententes avec un
demi-médecin à un moment donné, une journée. On
veut doter les CLSC d'une équipe médicale. Est-ce que vous seriez
aussi sûre de vous pour me donner les chiffres du pourcentage?
Mme Laberge: Non. On répond à votre question.
M. Chevrette: Je sais que vous répondez à ma
question.
Mme Laberge: Est-ce qu'il y en a 40 % qui n'ont pas de
médecin? On répond qu'il y en a 22 sur 146.
M. Chevrette: Je les ai pris chez vous, les 40 %. C'est que vos
chiffres ont changé depuis, parce que je les ai pris chez vous. Donc,
c'est modifié.
Mme Laberge: Nos chiffres sont sûrement plus
récents.
M. Chevrette: Je n'en doute pas. Vous êtes là pour
cela.
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire qu'une autre de mes
préoccupations relativement aux CLSC, et je pense que les gens autour de
la table vont être d'accord là-dessus, j'en ai déjà
touché mot à plusieurs reprises depuis que j'avais demandé
le rapport Brunet, c'est toute la question de l'interprétation de leurs
services auprès de la population.
Les taux d'utilisation des CLSC par la population sont évidemment
très variables d'un CLSC à l'autre, d'une région à
l'autre, d'un milieu rural par rapport à un milieu urbain. Je pense que
la raison est assez simple, je ne sais pas si elle est simple... Vous vous
trouvez dans des milieux qui ont des CLSC depuis longtemps,
particulièrement dans les villes où le CLSC est utilisé
par 10 % de la population ou est connu par 15 % de la population. Si on veut
vraiment donner cette tangente, ou changer le tir, si on veut, je pense qu'il
faut que la population connaisse davantage ce que fait un CLSC.
Il y a deux choses que les gens comprennent bien, je pense: la
maternité et les services à domicile. Le reste, même nous
autres, le matin quand on se lève et qu'on commence à
définir ce qu'est un service de première ligne ou de
deuxième ligne on n'est pas sûrs de ce que cela fait en hiver. Je
pense qu'il faut commencer à éclaircir nos propres concepts
vis-à-vis de cela. Quand il n'y a rien d'autre à Lac-Etchemin ou
ailleurs il n'y a pas de problème. Quelqu'un a un problème, il
s'en va au CLSC.
Là où l'environnement est très différent, je
pense qu'il y a un...
M. Chevrette: Quels moyens entendez-vous prendre pour faire
connaître les CLSC?
Mme Lavoie-Roux: C'est ce qu'on est en train de discuter. Est-ce
qu'on pourrait le faire par une campagne de publicité? D'un autre
côté je ne veux pas commencer une campagne de publicité si
les services n'y sont pas tous. Cela pourrait être fait par les CLSC
individuellement qui, eux, ont tel type de services, plutôt que de partir
dans une grande campagne pour dire: Rendez-vous au CLSC. Les gens vont arriver
et vont se frapper à une porte où on ne peut pas répondre
à leurs besoins. Ce que je dis, c'est qu'il faut se soucier de cette
"éducation" -entre guillemets - du public à l'endroit des CLSC.
Sinon, on tourne en rond, pas complètement, mais on piétine dans
une certaine mesure.
M. Chevrette: J'ai eu plusieurs questions lors de visites de
CLSC. Est-ce que, selon vous, les CLSC ont le mandat de s'occuper ou devraient
avoir le mandat de s'occuper de la protection de la jeunesse?
Mme Lavoie-Roux: Au moment où je vous parle, je vous dirai
non. C'est peut-être une réponse trop absolue. Ils devraient
normalement avoir une responsabilité quant à la
prévention, si on parle de services de première ligne. Pour ce
qui est de l'application de la Loi sur la protection de la jeunesse, c'est
probablement le sens de votre question ou est-ce que c'est dans un sens plus
large de "jeunesse"? Il faudrait peut-être que vous
spécifiiez.
M. Chevrette: C'est toute la dimension de l'implication de la
structure CLSC dans la protection de la jeunesse. Est-ce que c'est un
rôle formel, informel, occasionnel, permanent?
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire que, dans les efforts que nous
faisons présentement - et apparemment j'ai un rapport qui est rendu sur
mon bureau depuis quelques jours -sur la révision de l'approche dans
tout le domaine de la protection de la jeunesse, non seulement les CSS ont
été mis à contribution, mais également les CAR et
les CLSC. Parce qu'on pense qu'à différentes étapes chacun
doit avoir son rôle et particulièrement là où les
services des intervenants scolaires qui se trouvent maintenant en CLSC ont
été déplacés des CSS. Le milieu de
l'éducation est un milieu où peut se faire ce type de
dépistage ou de prévention, etc. Alors ils doivent être
impliqués et même, pour l'application de certaines mesures, il y a
déjà des CLSC qui s'impliquent en collaboration avec des CSS.
Mais, pour le moment, si on s'en tient strictement et rigoureusement à
l'application de la Loi sur la protection de la jeunesse, dans un premier temps
cela demeure toujours la responsabilité du Directeur de la protection de
la jeunesse de faire l'évaluation, etc.
M. Chevrette: II y a d'ailleurs de l'appréhension chez les
travailleurs sociaux en CLSC pour la partie juridique.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Chevrette: On a senti énormément de
réticence et cela semble être quelque chose qui ne fait pas
l'unanimité, d'autre part, entre les travailleurs de CLSC
là-dessus.
J'ai une autre question à poser: Pour la consolidation des CLSC,
est-ce que vous aurez une surprise au budget à nous annoncer ou s'il n'y
a rien de prévu? On ne sait jamais.
Mme Lavoie-Roux: J'ai donné hier des chiffres sur les 3
581 000 $. Il y a aussi concernant l'équipement des
déboursés de prévus et pour les locations il y a
également un montant de 4 000 000 $, mis à part celui du
parachèvement des CLSC.
De plus, je vous disais qu'on est à travailler aux
programmes-cadres qui n'ont jamais existé comme tels, relatifs à
ce que l'on vient d'énumérer tout à l'heure. À ce
moment-là, je devrai retourner et essayer avec ces programmes-cadres
d'obtenir de l'argent, mais certainement pas d'une seule fois. Mais, pour le
budget dans trois semaines, il n'y a pas d'argent de prévu. L'argent qui
viendra aux CLSC au cours de l'année sera de l'argent qui viendra d'une
façon indirecte par des services qu'ils sont appelés à
rendre, sauf évidemment celui des soins à domicile.
Budget d'immobilisation
M. Chevrette: Quel est votre budget d'immobilisation pour les
CLSC? Vous ne l'attendiez pas, n'est-ce pas?
Mme Lavoie-Roux: Vous voulez dire? M. Cantin (Réjean):
Location ou?
M. Chevrette: Les deux. Vous savez bien qu'en vous demandant un,
je vous demanderais l'autre.
Mme Lavoie-Roux: Pour les loyers, c'est un budget de 21 347 000
$.
M. Chevrette: Pardon?
Mme Lavoie-Roux: Pour les loyers, c'est un budget de 21 347 000 $
et pour le service de la dette, c'est 4 477 000 $.
M. Chevrette: Et vous entrevoyez faire augmenter votre service de
la dette de combien cette année? Cela me donnerait le montant que vous
voulez immobiliser.
Mme Lavoie-Roux: Je ne peux pas vous donner de
réponse.
M. Chevrette: Votre budget d'immobilisation pour les CLSC n'est
pas connu au moment où l'on se parle?
Mme Lavoie-Roux: Non, excusez-moi. M. Chevrette: Ah!
Mme Lavoie-Roux: Je pensais que vous demandiez cela
globalement.
M. Chevrette: Je cherchais par l'augmentation de votre service de
la dette à vous faire dire combien vous Investiriez, madame.
Mme Lavoie-Roux: Cela augmente de 971 000 $ au service de la
dette.
M. Chevrette: Donc 9 000 000 $, non? Plus que cela. 900 000 000 $
cela n'aurait pas d'allure.
M. D'Astous: Cela n'a rien à voir.
M. Chevrette: Combien avez-vous de budget d'immobilisation de
prévu aux CLSC? Je ne parle pas de location, mais de construction, parce
qu'à la construction on va me parier du service de la dette.
Mme Lavoie-Roux: Évidemment, ce qu'il faudrait faire,
c'est sortir de notre plan triennal, qui est présentement au Conseil du
trésor pour approbation pour 1988-1991, les éléments se
rattachant à des CLSC, mais je peux vous dire sans même l'avoir
regardé, que les CLSC, quant à leur construction ou à
l'immobilisation... Il y a des cas comme Fermont, on en a parié hier
soir. Il y en a quelques autres dont vous allez retrouver les locations dans
votre livre de crédits. Il s'agit d'aller chercher de l'argent au fur et
à mesure pour ceux qui sont les plus mal en point. Mais je n'ai pas
retenu l'immobilisation ou la construction comme une priorité parce que
je pense qu'il y a des choses extrêmement urgentes du côté
des centres hospitaliers, par exemple; pour en nommer une, la rénovation
des urgences. Il y a plusieurs hôpitaux où l'urgence est devenue,
en partie, l'une des raisons des difficultés de fonctionnement.
M. Chevrette: Est-ce que vous pouvez nous fournir...
Mme Lavoie-Roux: II y a aussi des rénovations importantes
du côté des centres d'accueil. Il faudrait peut-être dire
qu'à ce moment-ci nous sommes face à un dilemme de
rénovations majeures dans nos centres d'accueil d'hébergement
pour les adapter aux besoins des bénéficiaires qui y entrent
aujourd'hui.
M. Chevrette: Oui.
Mme Lavoie-Roux: II y a ces priorités et il y a aussi la
question de la sécurité et je parie juste de
sécurité.
M. Chevrette: Dans votre plan triennal... Mme Lavoie-Roux:
Oui.
M. Chevrette: ...pour l'immobilisation, pour rénovations
fonctionnelles et pour vétusté et sécurité...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: ...est-ce que je comprends bien que, pour
1988-1989, vous n'avez pas de budget d'immobilisation pour les CLSC?
Mme Lavoie-Roux: Si vous voulez nous donner jusqu'à cet
après-midi, on va voir si on peut sortir d'autres choses.
M. Chevrette: Dans ce cas, je vais vous livrer une petite
commande. Vous permettez?
Mme Lavoie-Roux: Oui, allez-y avec vos petites commandes.
M. Chevrette: Je voudrais savoir si vous avez un budget
d'immobilisation dans la location. Vous me donnerez vos priorités de
relocalisation. Deuxièmement, en vétusté et
sécurité également, quelles sont vos priorités? Si
jamais vous en bâtissez un, vous me direz lequel. Je vais
continuer à poser mes questions maintenant.
Mme Lavoie-Roux: Pour ce qui est des projets de relocalisation et
de développement, M. le chef de l'Opposition, vous pouvez les retrouver
dans votre cahier à la page 19, du moins par régions quant aux
montants. Maintenant, quant à la liste elle-même des projets qui
ont été retenus, on peut aussi vous la donner.
M. Chevrette: C'est ce qu'on aimerait cet après-midi?
Mme Lavoie-Roux: Si c'est cela que vous voulez, oui.
M. Chevrette: Parfait. Pourriez-vous me dire ce qui arrive avec
le CLSC d'Iberville?
M. Rochefort: Hé, hé, hé! M. Chevrette:
Quoi?
M. Rochefort: Je m'excuse. M. le Président, j'ai des
questions sur ce sujet précis.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin et M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce par la suite.
M. Rochefort: Je comprends qu'on va nous remettre de la
documentation cet après-midi, mais je veux quand même poursuivre
un peu sur le dossier de l'immobilisation et des constructions neuves de CLSC.
Est-ce que je dois comprendre que, dans votre esprit, cela exclut toute
construction neuve de CLSC dans les prochaines années?
Mme Lavoie-Roux: Non, absolument pas. J'ai établi des
priorités et je pense que s'il y a des endroits où cela... Je ne
veux pas le nommer, j'ai eu des représentations d'un CLSC de la
région du Saguenay - Lac-Saint-Jean, assez récemment, qui avait
des problèmes particuliers. Ces gens paient un loyer de près de
300 000 $ pour ce qu'ils ont présentement et ce n'est pas fonctionnel.
Si ces gens veulent aller en soumission pour se faire construire, un peu le
type de location qu'on a dans des édifices neufs construits par des
promoteurs et qu'ils restent à l'intérieur... Parce que je
n'avais pas d'argent à leur donner, je n'exclus pas cela. Je n'exclus
pas non plus d'autres besoins qui pourraient être identifiés comme
urgents. Par exemple, je peux parler d'un CLSC à Iberville où,
sur le plan physique, cela devrait aussi... Mais, dans l'ordre de
priorités qu'on avait et selon les besoins, on va les retenir au fur et
à mesure de nos disponibilités financières. Cela
n'écarte pas, d'un côté, soit de le construire
eux-mêmes, soit de... Mais, en général, jusqu'à
maintenant, je pense que le Conseil du trésor a peut-être
davantage privilégié des locations de constructions; en tout cas,
c'est ce qui a existé jusqu'en 1985.
M. Rochefort: Précisez, "des locations de
constructions"...
Mme Lavoie-Roux: Faites par des particuliers. Il y a des
promoteurs qui construisent un local et qui le louent avec un bail de cinq
à...
M. Rochefort: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Cela allait même jusqu'à 15 ans.
Maintenant, on a décidé que cela ne pouvait pas aller plus loin
que 10 ans.
M. Rochefort: D'accord. Mais dans le casqui me
préoccupe...
Mme Lavoie-Roux: Je le connais bien.
M. Rochefort: Bon! Tant mieux, je suis heureux d'entendre cela,
c'est un bon départ. Compte tenu de la situation particulière,
pourriez-vous me dire où vous en êtes rendue dans vos
réflexions? Pour la bonne compréhension de tous, M. le
Président, je parle du CLSC La petite patrie qui concerne et qui
intéresse sûrement aussi le député de Laurier. (12 h
15)
Mme Lavoie-Roux: Tout ce que je peux dire au député
de Gouin, et peut-être qu'il est au courant, c'est que les services sont
allés visiter l'endroit il y a peine deux ou trois semaines parce qu'on
en avait fait l'acquisition l'an dernier - cela fait peut-être deux ans,
maintenant - du centre communautaire Saint-Edouard, je me le rappelle
très bien et le député de Gouin également. Les
montants dont on me parle à ce moment-ci seraient des montants de
rénovation totale de 2 639 000 $. Enfin, c'est cela qu'on est en train
d'expertiser et cela commence à faire de l'argent, n'est-ce pas? Il
reste qu'il est bien situé.
M. Rochefort: Qu'il est bien situé... M. le
Président, je me permets de plaider à nouveau exactement ce qu'on
s'est dit à l'époque. Il n'y a aucune alternative, de quelque
nature que ce soit, au réaménagement du centre Saint-Edouard pour
nous permettre de situer, de localiser le siège social du CLSC La petite
patrie dans son territoire.
Mme Lavoie-Roux: Apparemment, on me dit que le CLSC l'occupe en
partie déjà, n'est-ce-pas?
M. Rochefort: Non, dans les faits... D'abord, il doit le
chauffer, l'entretenir, le déneiger, l'assurer, etc. Je pense qu'il y a
un service de bénévoles qui a un pied-à-terre là,
ou, peut-être, de maintien à domicile, vous me dites?
Une voix: II y a des employés aussi.
M. Rochefort: Oui, des employés. Mais on se comprend bien,
là, on parle d'un coin, d'espace. Mais je veux quand même, M. le
Président, être bien sûr que Mme la ministre est toujours
consciente qu'il n'y a aucun espace dans le privé qu'on pourrait louer
à court ou moyen terme pour nous permettre de situer l'ensemble des
services. Deuxièmement, H n'y a aucun terrain de disponible pour y
construire nous-mêmes, nous-mêmes étant l'État, ou un
promoteur privé, un édifice pour établir le siège
social du CLSC. Troisièmement, H ne faut quand même pas oublier
qu'on se retrouve avec le CLSC qui a probablement le plus petit territoire au
Québec, ou un des plus petits territoires au Québec. Je vois
difficilement comment on pourrait faire pour sortir de ce territoire pour
établir le siège social.
Mme Lavoie-Roux: Le député de Gouin me refait le
plaidoyer qu'il m'avait fait il y a deux ans.
M. Rochefort: Que voulez-vous, cela n'a pas changé.
Mme Lavoie-Roux: Et pour lequel il m'avait convaincue puisqu'on
en a fait l'acquisition.
M. Rochefort: C'est cela. Maintenant, il faut poursuivre.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. C'est une question, comme je vous le
dis, de disponibilité financière. En tout cas, on est rendu
à une expertise. Le coût de financement des rénovations de
l'ordre de 2 639 000 $ au total, il va falloir que cela soit réduit. Je
ne serai pas capable à 2 639 000 $. C'est à l'étude. Je
dois vous dire que, pour l'année qui vient, 1988-1989, l'argent qui a
été mis à ma disposition a été
utilisé. Vous aurez la liste cet après-midi. C'est pour cela que
je vous dis qu'en 1988-1989 je ne vois pas comment je pourrais le faire. Mais
ce n'est pas abandonné. Je pense qu'il faut y arriver le plus rapidement
possible mais, encore une fois, j'essaie de l'établir le plus
équitablement possible.
M. Rochefort: Vous êtes quand même consciente, Mme la
ministre, qu'on se retrouve finalement avec trois lieux où on donne des
services dans le plus petit territoire de CLSC au Québec ou presque.
Mme Lavoie-Roux: Oui, cela ne me convainc pas.
M. Rochefort: Pardon?
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire qu'à mon point de vue
ce n'est pas l'argument le plus convaincant parce que j'ai nombre de CLSC qui
ont parfois trois, quatre ou cinq points et qui sont distribués...
M. Rochefort: Oui, mais pas en milieu urbanisé comme le
nôtre.
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes bien moins loin en milieu
urbanisé d'un site à l'autre alors que même dans des
petites villes vous avez deux ou trots...
M. Rochefort: Non, ce n'est pas cela. Ma conception personnelle,
c'est que quand on est en milieu semi-urbain ou rural, c'est même un
avantage que le CLSC se retrouve en plusieurs points pour donner une forme
d'accès plus facile à des services. Le désavantage qu'on
retrouve dans un milieu urbanisé comme cela, c'est que les
équipes ne sont pas en mesure d'intégrer leurs actions autant que
si elles se retrouvaient dans un même local, d'autant plus que le lieu
physique existe. D'autre part, il faut être conscient que, par les
mandats que vous avez donnés à ce CLSC, mandats additionnels,
notamment en santé mentale, je pense qui sont un peu une reconnaissance
aussi de leur compétence jusqu'à ce jour ...Oui, dans le plan de
désengorgeaient, il y a eu des mandats en santé mentale.
Mme Lavoie-Roux: En psychogériatrie, qu'on
médit.
M. Rochefort: II y en a eu aussi en santé mentale.
Mme Lavoie-Roux: En psychogériatrie, et aux centres de
crise, il y en a eu. Bon, à tout événement.
M. Rochefort: Cela implique donc, actuellement... Puis je vous
réitère l'invitation que je vous ai déjà faite. On
pourrait aller visiter ensemble ce qu'ils occupent actuellement. Vous allez
voir qu'on se retrouve dans une situation dans laquelle il y a sûrement
peu de CLSC qui se retrouvent, où un nombre aussi élevé de
personnes qui doivent donner des services à des
bénéficiaires vivent dans des espaces aussi restreints. Moi, en
tout cas, je voudrais une nouvelle fois attirer votre attention sur ce dossier
et souhaiter qu'une décision dans les prochaines semaines soit prise, au
moins pour gagner du temps. C'est bien évident qu'a n'y aura pas de
restauration de l'édifice en 1988-1989, les plans et devis ne sont pas
faits. Au minimum, si on donnait maintenant l'autorisation de faire les plans
et devis, cela nous permettrait qu'en 1989-1990 il puisse y avoir un
début de construction. Moi, je veux vous sensibiliser au fait qu'ils
sont vraiment rendus à un point de démotivation de l'ensemble de
l'équipe qu'on retrouve là, s'il n'y a pas une réponse
positive qui est annoncée dans les prochaines semaines,
et je pense que le moral des troupes est extrêmement important
pour la qualité des services qui sont donnés aux
bénéficiaires. Moi, je vous répète que je
considère qu'il y a là une situation particulière. Vous
savez, s'il y avait à ce CLSC une situation comme on en retrouve dans
plusieurs autres, je ne viendrais pas vous faire ce plaidoyer même si
c'est dans mon comté, mais je pense qu'il y a vraiment une situation
très particulière. Et moi, je vous répète mon
invitation, je pense qu'on aurait avantage à aller visiter cela
ensemble, quand vous voudrez, c'est l'invitation que je vous avais
lancée au mois de janvier, et je suis convaincu que, par la suite, on
pourrait amener votre sous-ministre, le président de la Corporation
d'hébergement du Québec, etc. Je suis convaincu qu'au bout de la
course il y aurait sûrement une accélération des
décisions, et évidemment les deux autres députés
concernés, le député de Laurier, votre adjoint
parlementaire, et le député de Dorion, Mme
Trépanier. Je pense que cela ferait une visite concluante pour
tout le monde.
Mme Lavoie-Roux: Bon, écoutez, je vois d'ailleurs comme il
l'a fait depuis deux ans, que le député de Gouin a à coeur
la réalisation de ce CLSC-là. J'y concours, mais,
évidemment je dois vous dire, et de temps à autre j'essaie de me
rendre sur place, et de fait j'en ai visité un certain nombre,
particulièrement les plus mal pris, parce que les gens ont
insisté beaucoup...
M. Rocherfort: Or donc, il faut aller là.
Mme Lavoie-Roux:... pour que j'aille. Je n'ai pas dit oui,
là. Mais je dois vous dire que le plaidoyer que vous me faites, qui sans
doute est justifié, est un plaidoyer semblable à celui que me
font X nombre d'autres députés.
M. Rochefort: Je suis convaincu de cela, Mme la ministre,
mais...
Mme Lavoie-Roux: Mais...
M. Rochefort:... je puis vous dire que je suis prêt
à confronter ce dossier aux autres.
Mme Lavoie-Roux: Bon; alors, on va s'assurer de bien
établir nos priorités.
M. Rochefort: Et j'ajoute un dernier élément, je
comprends que vous ne pouvez pas aller visiter tous les cas, mais je maintiens
qu'il s'agit là d'un cas prioritaire, et c'est tellement près de
vos bureaux...
Mme Lavoie-Roux: Ah, c'est bien vrai. M. Rochefort:...
montréalais...
Mme Lavoie-Roux: On peut y aller à pied.
M. Rochefort:... qu'on peut y aller à pied. C'est
exactement ce que j'allais vous dire.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Rochefort: Et on fera préparer un petit repas
santé pour ne pas que vous perdiez de temps.
Mme Lavoie-Roux: Surtout pas de repas. Surtout pas de repas. Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Thuringer: Merci, M. le Président. Mme la ministre,
dans mon comté, on installe un nouveau CLSC et une des choses qui me
frappe dans cela, ce n'est pas clair, sans nier !a responsabilité
publique, il y a déjà des organismes communautaires qui restent
là, et comment faire la complémentarité entre les deux?
Qui est vraiment responsable de le faire, et si cela bloque, où se
tourner dans une affaire de même?
Mme Lavoie-Roux: Si je vous comprends bien, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce, vous me dites que vivent,
presque côte à côte un certain nombre d'organismes
bénévoles et le CLSC, et vous dites que des liens devraient
s'établir entre les deux. J'imagine qu'ils sont déjà
établis.
M. Thuringer: Oui, prenons un cas particulier. Il y a un service
pour les personnes âgées, qui est vraiment une
responsabilité pour le CLSC, mais parce que ces services sont neufs, il
y déjà un organisme volontaire qui travaille là. Est-ce
qu'il y a moyen d'utiliser les services du bénévolat sans nier la
responsabilité du CLSC?
Mme Lavoie-Roux: Bien, j'espère. Si vraiment on n'est pas
capables de faire cela quand on vit côte à côte et qu'il n'y
a même pas le problème du CLSC de Gouin, et qu'on n'est pas
capable de réaliser ce genre d'association, ou de collaboration, je
pense que l'avenir est noir pour le développement des services à
la population, particulièrement à la personne âgée.
Normalement, je pense que les deux peuvent...
M. Thuringer: II doit fonctionner, mais il y a aussi ici une
nouvelle structure qui vient de s'implanter, et qui veut faire sa marque et ne
pas donner trop de reconnaissance... Je sais que c'est une chose...
Mme Lavoie-Roux: Ah bon! vous dites que le CLSC - si
j'interprète mal, corrigez-moi, M.
le député - serait un petit peu jaloux de ces
prérogatives et à cet égard-là - enfin là,
c'est mon interprétation - serait peut-être porté à
repousser un petit peu les organismes bénévoles. Je trouve cela
assez désolant, parce que le plaidoyer que les gens de
Notre-Dame-de-Grâce m'ont fait a été que, dans
Notre-Dame-de-Grâce, il y avait un tel esprit communautaire, qu'on avait
mis en place un bon nombre d'organismes communautaires et que, en y ajoutant le
CLSC, on aurait là véritablement... La pression est quand
même venue principalement des organismes ou peut-être de
l'équipe de secteur. Cela, je l'ignore. Mais je ne pense pas que cela
soit un problème que je puisse résoudre ici. Je pense que c'est
le milieu qui doit le résoudre et peut-être quel
député peut aider.
M. Thuringer: Oui, mais, justement parce que je pense qu'il a un
rôle à jouer là et que ce sont les deux côtés.
Je ne dis pas que ce sont seulement les CLSC. Je pense que les
bénévoles veulent aussi tirer la couverte. Mais, au bout de la
ligne, est-ce que le CRSSS a quelque chose à dire dans cela aussi? Il y
a bien des personnes qui jouent dans cela. En tout cas, c'est... Mais, grosso
modo, si je comprends bien votre pensée, il faut une
complémentarité entre le secteur communautaire et le public.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, je ne sais pas si on aura des
réponses, mais on doit aborder ce problème un peu plus en
profondeur à l'occasion de la tournée régionale que je
vais faire et ensuite de la réflexion qui va suivre sur la
complémentarité entre les deux. Je trouverais vraiment dommage
que les uns et les autres vivent en concurrence plutôt qu'en
collaboration. Mais je dois vous dire que le phénomène que vous
me rapportez là est un phénomène ressenti dans d'autres
milieux par les organismes communautaires - sont-ils fondés ou pas? Je
ne suis pas à même de le juger - en ce sens qu'ils se font
récupérer par les CLSC ou par d'autres. Cela pourrait être
les CSS, cela pourrait être par d'autres. Ils se font
récupérer par les établissements officiels du
réseau. Il y a toute une question d'équilibre à atteindre
là-dedans et je ne sais pas si on pourra le faire seulement par une
définition de responsabilités. Je pense qu'il faudra que cela se
fasse surtout par une modification d'attitude.
M. Thuringer: Merci.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Il y avait une
question du député de Sainte-Anne. Est-ce qu'on la lui permet? On
finirait avec vous. C'est le député de Sainte-Marie,
excusez-moi.
M. Chevrette: Cela ne me dérange pas. Je vais la poser
quand même après.
Une voix: C'est le député de Sainte-Marie, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui, de
Sainte-Marie, je m'excuse.
M. Chevrette: Je cherchais M. Polak depuis tantôt.
Le Président (M. Bélanger): II n'est pas là,
M. Polak.
M. Laporte: Mme la ministre, c'est peut-être un bref retour
- je vais m'arranger pour être le plus concis possible, étant
donné les divers délais impartis pour regarder les programmes -
mais cela me préoccupe au plus haut point, par les
caractéristiques de mon comté. D'ailleurs, je trouve un peu
déplorable que le député de Gouin ne soit pas ici
actuellement. Je pourrais lui souligner que je suis en complet désaccord
avec ce qu'il vient de souligner, pour avoir vécu une situation à
l'inverse dans le secteur que je représente où, en 1984, on a
fait l'autorisation pour 1985 de la construction pour l'intégration des
services. On a eu un tollé, un tollé dans le sens où on
retrouvait les différents points de service dans un milieu fortement
urbanisé et où il me semble que je sens actuellement la
conséquence d'une diminution de l'utilisation des services du CLSC ou,
à tout le moins, de ce qui peut y être offert. Vous avez
souligné aussi tout à l'heure votre tournée et des mandats
qu'on devrait définir ou, en tout cas, à tout le moins il y a
beaucoup d'interrogations qui se posent sur ce qu'est la première, la
deuxième et la troisième ligne. C'est assez difficile à
déterminer.
J'ai des interrogations, entre autres, sur - entre guillemets - la
"fonction économique" qui peut jouer à l'intérieur d'un
CLSC en tout cas, en termes de promotions ou en termes de travail qui peut y
être fait. Cela peut être intéressant dans une sorte
d'amalgame de services, mais je ne suis pas certain qu'on puisse retrouver cela
à un endroit qui peut être le CLSC. Il y a peut-être
d'autres organismes supplétifs ou, à tout le moins, qui ont cette
vocation-là. (12 h 30)
II y a aussi ce qui concerne le recrutement des médecins; vous
avez souligné tantôt les problèmes qui existent en
régions, il y a des problèmes aussi dans certains milieux
urbanisés. Je me demandais dans quelle mesure cela fonctionne bien au
chapitre des services et des soins à domicile sur la
complémentarité des services à partir du CLSC et des
organismes qu'il y a dans le milieu. Cela fonctionne bien à ce chapitre,
comme dans plusieurs autres projets qu'un CLSC peut avoir. Je me demandais si
on n'a pas une utilisation des polycliniques et des ressources qui peuvent
être faites à ces polycliniques. Il y en a dans notre secteur qui
sont fort vivaces et qui
existent depuis 1955 et qui ont, à cet effet-là, une
vocation que je pourrais dire, entre guillemets, sociale. On part le matin
à 6 h 30 encore, trois ou quatre médecins avec leurs petites
valises, ils vont un peu partout dans les résidences; ils font aussi du
bureau à la polyclinique. Je me demandais comment on pouvait essayer de
tout amalgamer cela. En tout cas, ce sont peut-être plusieurs points
d'interrogation qui sont dus, justement, à cette
visibilité-là qui est exprimée, qui vient, d'après
moi, de l'ambiguïté réelle des fonctions ou des services qui
sont donnés aux CLSC.
Mme Lavoie-Roux: En réponse à votre question, je
disais tout à l'heure que nos services sont en train de définir
des programmes-cadres pour les CLSC en santé, en services psychosociaux,
puis essayer de mieux cerner - on ne pourra jamais trancher au couteau - ou de
mieux identifier aux yeux de la population ce que chacun peut faire. Et en
relation avec l'utilisation des polycliniques ou autres, comme je vous le
disais tout à l'heure, à moins qu'il n'y ait eu des changements
dans Hochelaga-Maisonneuve, on avait développé des relations
assez proches des CLSC, les polycliniques, où l'un pouvait venir
compléter l'autre et particulièrement aux heures où le
CLSC était inactif. Mais je pense qu'il faut que cela vienne du milieu.
Mais peut-être qu'on donnera aussi des indications dans le sens, et
là je parle sans savoir ce qu'aura le programme-cadre, d'utiliser
davantage, là où elles existent, d'autres ressources plutôt
que d'en former de nouvelles.
Maintenant, quant au recrutement des médecins, évidemment
c'est toujours dans les régions éloignées où c'est
le plus difficile, on a connu à Montréal aussi des
difficultés de recrutement de médecins en CLSC qui sont
liées, des fois, à des facteurs de philosophie différente.
Certains ont dit: On n'a pas là le milieu qu'il nous faut pour vraiment
fonctionner. Il y a des mentalités qui peuvent s'opposer, mais il y a
aussi un bon nombre de médecins qui fonctionnent en CLSC puis qui
fonctionnent très bien. Mais cela fait partie de l'ensemble des
problèmes.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Mme la ministre, compte tenu de l'heure, je
voudrais commencer les centres d'accueil avant le dîner, mais j'aurais
une dernière question sur les CLSC. J'accepterais que cela soit un
état de situation qui nous soit envoyé par un sous-ministre ou un
DG.
CLSC d'Iberville. Moi, j'aimerais savoir ce qui se passe dans ce CLSC.
Les gens se plaignent qu'ils ont peu de réponse, qu'ils ont plusieurs
centres, etc. Il y a eu des propositions d'achat de terrains, des terrains
d'offerts, des super- ficies. On me dit même qu'il y a des terrains qui
retourneraient à des individus si jamais il ne se faisait pas là,
ce qui retarderait la construction. J'aimerais savoir à qui
retourneraient ces terrains.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez! On va fouiner un peu plus votre
question. Ce que je peux vous dire, à ce moment-ci, c'est que -
justement j'ai fait allusion tout à l'heure au CLSC d'Iberville, parce
que cela en est un que j'ai visité; ils sont logés dans un ancien
presbytère ou je ne sais trop, une ancienne résidence de
frères ou et ce ne sont pas non plus les meilleurs locaux pour un CLSC,
sans aucun doute - la ville donnerait le terrain, c'est la version que j'ai
eue, pour la construction, soit par un entrepreneur privé ou par le
gouvernement, d'un CLSC. Mais les autres points que vous apportez, on va les
vérifier.
M. Chevrette: Et puis vous me direz dans quel ordre de
priorités est le CLSC Le Méandre pour être
relocalisé, puisqu'ils sont relocalisés en haut d'un centre
commercial dans la région de Repentigny. On a rencontré,
dimanche, votre adjoint et moi, à Joliette, la présidente puis on
lui a promis qu'on lui donnerait une réponse.
M. Sirros: C'est le député de Joliette qui a promis
que je lui donnerais une réponse.
M. Chevrette: C'est cela. Donc, pour permettre à votre
adjoint de la lui donner, je vais vous poser la question, moi.
Mme Lavoie-Roux: Bon bien, je pense que l'adjoint parlementaire
devrait être en mesure de remplir sa promesse, de donner une
réponse, en tout cas. Il a juste à...
M. Chevrette: Mais comme c'est moi qu'elle doit appeler
demain...
Mme Lavoie-Roux: An! C'est vous qu'elle doit appeler.
M. Chevrette: ...est-ce que je pourrais l'avoir d'ici à
cet après-midi?
Mme Lavoie-Roux: il me semblait que je vous avais
déjà donné un bout de réponse.
M. Chevrette: Vous ne me l'avez pas donné comme cela. Vous
avez dit: Ce n'est pas dans les premières. Cela ne veut pas dire que
c'est dans les troisièmes.
Une voix: Vous êtes chanceux, M. Chevrette, ...
M. Chevrette: Qui? Mme Roy?
Mme La voie-Roux: II n'a pas été retenu dans les
priorités pour cette année.
M. Chevrette: Pas dans les priorités de cette
année?
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. Gervais: Mais ledit centre commercial est quand même
accessible actuellement aux personnes handicapées du fait qu'il y a un
ascenseur. On retrouve quand même certains services qui ne sont
pas...
M. Chevrette: Vous allez lui expliquer cela?
M. Gervais: Avec facilité puisque je partage les
mêmes locaux. Mes bureaux sont en face du CLSC.
M. Chevrette: Est-ce que c'est là qu'il y a un salon de
massage?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gervais: Très bien tenu, d'ailleurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gervais: Le CLSC était sur le point de louer les locaux
dudit salon de massage.
M. Chevrette: Vous vous y êtes opposé?
M. Gervais: Absolument pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est de la thérapie, mon ami.
M. Chevrette: Personnellement, Mme la ministre, dans ce CLSC,
à cause de nombreuses paroisses, ils ont cinq sous-points de service, je
pense. Il espérait être du nombre cette année puisque c'est
un des CLSC qui a dû... C'est en juillet 1985 ou avril 1985, je pense.
C'est Joliette. Les deux étaient en même temps. Joliette a
été relocalisé et il espérait l'être dans la
même année. Espérons qu'on pourra porter une attention
particulière à ce CLSC.
Centres d'accueil.
Le Président (M. Bélanger): Un instant!
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que le programme est adopté?
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le programme
1, comprenant les éléments 1 à 3...
M. Chevrette: Sous réserve des réponses à
recevoir.
Le Président (M. Bélanger): ...est
adopté?
M. Chevrette: Sous réserve des réponses à
recevoir, oui.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Merci J'appelle donc le
programme 5, Services des centres de réadaptation.
M. Chevrette: Les centres d'accueil, CA.
Le Président (M. Bélanger): Hébergement ou
réadaptation?
M. Chevrette: CAR.
Le Président (M. Bélanger): Le programme 6.
M. Chevrette: Commençons par CAH.
Services des centres d'accueil
d'hébergement et des centres
hospitaliers de soins de longue durée
Le Président (M. Bélanger): Le programme 6.
M. Chevrette: Je vais commencer par laisser ma collègue de
Johnson vous poser des questions et j'irai ensuite.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: La semaine dernière, Mme la ministre, je vous
ai posé des questions au sujet du service pour les personnes
âgées dans les centres d'accueil. Vous m'avez répondu que
les échos que vous aviez étaient que les sommes que le
gouvernement avait consenti à verser durant les trois prochaines
années étaient des échos très positifs. Par contre,
ce qu'on a reçu de l'ACAQ, l'Association des centres d'accueil, dit le
contraire, que cela n'est pas suffisant. J'ai même reçu aussi une
résolution des conseils de l'Âge d'or, région de
Québec, qui dit qu'il y a 41 000 personnes qui insistent fortement
auprès des autorités du ministère de la Santé et
des Services sociaux pour mettre à la disposition des foyers d'accueil
en difficulté les sommes nécessaires à leur bon
fonctionnement. Je pense que, sauf la ministre, tout le monde est en accord
pour dire que cela n'est pas suffisant, ce qui a été mis dans les
centres d'accueil.
Je reviens encore avec ce que je vous avais dit à cette
époque, qu'il y a 7000 personnes qui attendent en centres d'accueil. On
a eu la
semaine dernière dans la région de l'Estrie la
Résidence de l'Estrie qui s'est plainte d'un manque d'argent aussi. Il y
a même de vos inspecteurs qui se sont rendus là et qui ont
visité la Résidence de l'Estrie. Je pense que tout le monde est
d'accord pour dire qu'il n'y a pas assez d'argent dans les centres d'accueil
compte tenu de la situation qui s'est dégradée et puisque les cas
sont de plus en plus longs. Est-ce que la ministre, compte tenu de l'ensemble
de la situation, est prête a s'engager à ce qu'il y ait de
nouveaux montants d'argent pour l'alourdissement de la clientèle?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ce n'est pas souvent que
je me fâche. Je pense qu'on peut charrier et qu'on peut dire: Mettez-en
300 000 000 $ de plus, je voudrais au moins, Mme la députée de
Johnson, que vous ayez la décence de comparer ce que vous avez fait
pendant vos dix ans pour l'alourdissement des clientèles parce que c'est
un problème qui a commencé en 1978. Je me souviens quand je
posais des questions au Dr Lazure. Ce que nous allons investir dans les trois
prochaines années, dans un premier temps, on verra par la suite, c'est
de l'argent aussi qu'on ajoute pour la conversion des lits de centres d'accueil
en lits de soins prolongés. C'est évident que la
députée de Johnson ne sera jamais satisfaite. Je n'essaie pas de
la satisfaire non plus. C'est son rôle, d'ailleurs, de nous harceler. Je
trouve qu'à un moment donné il y a des réalités
dont il nous faut tenir compte. Si on extrait les services à domicile
dans une proportion égale, c'est 50 000 000 $ qu'on ajoute dans les
trois prochaines années. Je voudrais savoir quand votre gouvernement a
mis 50 000 000 $ sur trois ans pour l'alourdissement des clientèles dans
les centres d'accueil, sans compter les conversions de lits de centres
d'accueil d'hébergement en lits de soins prolongés.
Il est évident qu'on pourrait mettre 100 000 000 $ de plus. Mais
je pense que c'est un effort très significatif. C'est la première
fois que je vais me permettre cela. Cela m'étonne que le
président de l'Association des centres d'accueil qui a été
président du Conseil du trésor... Il aurait pu au moins
être aussi généreux quand il a été là
que le président actuel l'a été cette année.
Une voix: II y a toujours un bout!
M. Chevrette: Je pourrais peut-être intervenir ici, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je vais rester calme, mais je vais dire que...
Mme Lavoie-Roux: II faut qu'il y en ait l'un des deux, au
moins.
M. Chevrette: Je vais expliquer à Mme la ministre que,
quand elle fait une comparaison sur l'alourdissement, il est faux de faire une
comparaison du genre quant à l'injection dans les services de
santé. Elle va le comprendre et elle va le reconnaître
intellectuellement si elle est honnête.
Quand on injectait, entre les années 1970 et 1976, on remettait
à peu près 46 lits par année au service de la population
âgée. C'était minime. Mais quand, entre 1976 et 1983, c'est
à raison de 1250 lits par année qu'on ouvrait pour les personnes
du troisième âge, c'était énormément d'argent
et ce, par année. Malgré la crise économique, à
part cela. Quand vous parlez d'alourdissement de clientèle, ce sont ceux
qui sont entrés dans les centres d'accueil, dont l'état de
santé s'est détérioré, c'est tout à fait
normal. Si vous mettiez des lits additionnels, mettez 1200 lits par
année au service des personnes âgées avec les budgets qu'on
appelle récurrents, cela dépasserait largement les sommes dont
vous parlez actuellement durant les années de vaches grasses. Si on veut
comparer des choses, on va comparer les immobilisations et les budgets
récurrents que l'on mettait au service des personnes âgées
qui n'existaient pas. Ne comparons pas un budget d'alourdissement avec ce qui
se fait. Non seulement il ne se construit pas de lits pour personnes
âgées en centres d'accueil présentement, il se transforme
des lits de centres d'accueil en lits de soins prolongés, d'où
une diminution du nombre de lits pour personnes en centres d'accueil. Si on
veut parler de comparaison, parlons de choses comparables.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Moi aussi, je vais être calme. C'est parce
que mon - pas ma colère -... Comment dirais-je!
M. Chevrette: Votre taux d'adrénaline qui est toxique pour
le coeur. Attention à vous!
Mme Lavoie-Roux: Non. Il paraît que c'est bon.
M. Chevrette: Non, pas trop souvent.
Mme Lavoie-Roux: Je ne le fais pas souvent, d'ailleurs.
M. Chevrette: Si j'étais tout seul avec vous, je vous
dirais que j'appelle cela autrement, mais ce n'est pas trop galant; donc, je ne
le dis pas.
Mme Lavoie-Roux: À un moment donné, je trouve trop
facile de reprendre le témoignage de gens qui pour le moins sont un peu
en conflit d'intérêts et prétendent que ce n'est rien. Pour
revenir à l'argumentation du député de Joliette, je lui
ferai remarquer que, durant les neuf années que vous avez
été au gouvernement, en termes d'immobilisation, vous avez
dépensé en moyenne 136 000 000 $ par année. Depuis les
trois années que nous sommes là, en moyenne, en immobilisation
nous avons dépensé 248 000 000 $ par année. Si on veut
comparer construction et construction, je pense que-Quand le
député de Joliette nous reproche...
M. Chevrette: On parle de centres d'accueil, vous pariez de 240
000 000 $ par année en centres d'accueil? Vous êtes capable de me
dire cela sans rire.
Mme La voie-Roux: Globalement.
M. Chevrette: Combien avez-vous de places en centres
d'accueil?
Mme Lavoie-Roux: Je ne parle pas de centres d'accueil.
M. Chevrette: Encore une fois vous lancez des chiffres. On parie
de centres d'accueil au programme de centres d'accueil. Combien avez-vous de
places, de nouveaux lits depuis 1986?
Une voix: C'est global.
Mme Lavoie-Roux: On parle...
M. Chevrette: Je ne parle pas globalement. Premièrement,
la question n'est pas à vous, elle est à la ministre. On parie du
programme des centres d'accueil. Combien avez-vous investi de nouveaux lits en
centres d'accueil en 1986, madame? C'est comme cela qu'on va fonctionner.
Combien de nouveaux lits en 1986, en 1987 et la question est: Combien de
nouveaux lits sont annoncés en 1988? (12 h 45)
Mme Lavoie-Roux: Bien, écoutez, en 1986 je ne pouvais
quand même pas ouvrir des lits. Je suis arrivée en 1987.
M. Chevrette: Donc, vous n'en avez pas ouvert. 1987...
Mme Lavoie-Roux: Bon. Vous savez fort bien que les lits, que ce
soit en centre d'accueil ou ailleurs, même quand vous êtes
arrivés en 1976, il a fallu vous donner un certain décalage dans
le temps pour la réalisation de certains centres d'accueil. Je peux vous
dire qu'au moment où nous nous parions, pour cette année, il y a
80 000 000 $ dans le PAI et il devrait y avoir des centres d'accueil dont la
construction va commencer incessamment. Mais je pense qu'on ne doit pas non
plus, dans ce domaine-là, être nécessairement dans une
course aux lits.
M. Chevrette: Non, non, ce n'est pas cela que j'ai dit.
Mme Lavoie-Roux: Parce qu'on réalise maintenant que la
gamme des services qui est offerte aux personnes âgées est une
gamme de services beaucoup plus diversifiée. On sait que les pressions
sont toujours très grandes, les députés les sentent, les
ministres également, pour qu'on ajoute continuellement des lits.
M. Chevrette: Oui, mais, Mme la ministre... Mme Lavoie-Roux:
Laissez-moi finir.
M. Chevrette: Quand l'alourdissement des clientèles a-t-il
commencé? C'est en 1982, 1983, 1984.
Mme Lavoie-Roux: Non, je m'excuse.
M. Chevrette: Voyons!
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, monsieur...
M. Chevrette: Avant, ils rentraient là à 40 ans.
Bon Dieu!
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais, je m'excuse, M. le
député de Joliette. M. le député de Joliette, je
peux vous relever - je vous l'apporterai cet après-midi - qu'en 1978, au
moins, déjà l'Association des centres d'accueil faisait des
représentations pour avoir de l'argent supplémentaire pour
l'alourdissement des clientèles. Je ne pourrais pas me rappeler le
montant qu'elle demandait, mais je pense que c'était de l'ordre de 80
000 000 $ ou 100 000 000 $. Mais, cela, je vais le vérifier. Alors,
c'est depuis 1978 qu'on le demande. D'ailleurs, vous avez investi 31 000 000 $
entre 1980 et 1985, disons. Il y a deux ou trois années où vous
n'en avez pas investi. Il y a une année où vous avez fait - je
suis prête à mettre tous les chiffres sur la table - un effort
considérable. Je pense que c'est 1984-1985 où, annualisé,
vous avez investi 27 000 000 $. C'était 13 000 000 $ et la
différence était annualisée à 27 000 000 $. Mais il
y a trois années où vous n'avez rien fait, si on reprend les
chiffres entre 1980 et 1985. En tout cas, tout ceci étant dit, vous
semblez nous reprocher - je vous comprends un peu mal -... Vous dites: Vous
transformez des lits de centres d'accueil en lits de soins prolongés.
Bien, c'est la nécessité et la lourdeur des cas qui nous imposent
de faire ces choses-là parce que, actuellement, on ne peut pas
répondre aux besoins des personnes en centre d'accueil d'hé-
bergement dans les lits d'hébergement. Il faut des lits de soins
prolongés.
M. Chevrette: Non, mais, Mme la ministre, vous allez comprendre
que quand vous nous attaquez en disant: Vous n'avez rien mis dans
l'alourdissement...
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas dit que vous n'avez rien mis; je
viens de vous dire que vous avez mis 31 000 000 $.
M. Chevrette: Non, non. Là, vous venez de le corriger,
à la fin. Quand vous avez répondu, en première
argumentation, ce que je vous explique, c'est que quand vous comparez des
situations... Si on se comparait à 1970-1976, avec votre moyenne de 46
lits, on est passé à une moyenne de 1250 par année. S'il
fallait que vous n'ayez pas ces lits-là aujourd'hui, avec le
vieillissement et l'alourdissement... Vous ne comparez pas des choses
comparables. Je pense qu'à un moment donné, quand tu assumes le
pouvoir, tu dis: Toi, tu en as construit et tu ne t'es pas occupé de
l'alourdissement. Au moins, si c'était cela, ce serait
déjà plus correct. On pourrait vous dire: On s'en est
occupé au moins à la fin de notre mandat, malgré la crise
économique. Mais vous ne bâtissez pas et vous vous occupez
exclusivement de l'alourdissement.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que ce n'est pas...
M. Chevrette: Alors, où cela va-t-il mener dans les
réponses et les questions? Ce n'est pas intelligent comme
débat.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que ce n'est pas exact de dire qu'on ne
bâtit pas quand je viens de vous dire qu'on a 80 000 000 $ pour des
projets qui vont démarrer en mai, en juin et au cours de l'automne.
M. Chevrette: D'accord. Répondez à notre question.
Combien de lits pour centres d'accueil avez-vous construits l'an
passé?
Mme Lavoie-Roux: Je vous l'ai dit, on ne peut pas réaliser
un projet de centre d'accueil... Vous avez fait la môme chose en
1977-1978, vous l'avez mis sur la glace. Si on veut refaire toute la petite
histoire, on pourrait peut-être retourner jusqu'en 1960. Vous avez
mis...
M. Chevrette: Donc, il n'y a aucun lit nouveau en centre
d'accueil de décidé depuis que vous êtes là.
Mme Lavoie-Roux: Oui, il y a eu des...
M. Chevrette: Sauf les projets qui étaient en marche par
l'ancien gouvernement. Cela ne va nous mener à nulle part.
Mme Lavoie-Roux: Dans le cas du plan de désengorgement des
urgences, avant même les dernières mesures d'ajout et de
transformation, il y avait déjà 360 lits qui avaient
été ajoutés sur les 1100 qui sont prévus. Alors, ne
dites pas qu'on n'en a pas ajouté un seul.
Ceci étant dit, je reconnais que le gouvernement du temps a
construit des centres d'accueil. Je n'ai jamais remis cela en question. Mais,
si on veut faire la petite histoire, c'était normal que cela se fasse
aussi, la population vieillissait. Il y avait eu un plan de
déposé en 1975 par le ministre Forget. Vous l'avez mis sur la
glace pendant deux ans, c'était votre privilège. Mais it y avait
toute une planification qui avait été faite en 1975 - ou
peut-être que c'était 1976 - sur la nécessité de
construire des centres d'accueil, mais il ne faut pas oublier qu'entre les
années 1970 et 1976 un autre gouvernement qui était là, et
il aurait pu être de n'importe quelle couleur, a dû faire face
à des responsabilités de construire les cégeps, de
construire les polyvalentes. Cela se situe dans un contexte historique.
À l'heure actuelle on est rendu à l'étape où il
faut continuer d'ajouter des lits de soins de longue durée. Il
m'apparaît qu'on va plutôt aller vers la longue durée, ou du
moins nos centres d'accueil, maintenant, sont convertis de telle façon
qu'ils pourraient facilement devenir des lits de soins de longue durée.
C'est un débat. L'autre débat c'est de venir nous dire: Vous
investissez 50 000 000 $, ce n'est pas significatif. Je regrette. Ceci ne veut
pas dire que dans trois ans il ne faudra pas en ajouter davantage, mais il faut
traiter chaque question à son mérite. C'est toujours sur
l'affirmation de la députée de Johnson que j'en suis.
Mme Juneau: Pourriez-vous nous dire, Mme la ministre, combien de
centres d'accueil ont été construits par région et par
localité depuis que le gouvernement libéral est en place, depuis
1986?
Mme Lavoie-Roux: Je viens de répondre à cette
question.
Mme Juneau: II a parlé de places ouvertes. Je vous demande
le nombre de constructions de centres d'accueil par région et
localité.
Mme Lavoie-Roux: Je vais vous les apporter cet après-midi,
si vous voulez.
Mme Juneau: Cela va. Le nombre des places nouvelles en CHSP
depuis 1986 par région et par localité?
Mme Lavoie-Roux: On vous l'apportera.
Mme Juneau: Le nombre de personnes qui s'occupent des soins
à domicile depuis 1986?
Mme Lavoie-Roux: C'est une augmentation assez
considérable. On vous l'apportera après-midi; je l'ai vu
hier.
Mme Juneau: D'accord. Le nombre d'organismes communautaires
bénévoles qui agissent auprès des personnes
âgées et qui ont obtenu des subventions du ministère de la
Santé et des Services sociaux depuis 1986?
Mme Lavoie-Roux: On peut considérer le nombre. Il faut
aussi considérer l'argent supplémentaire qu'ils ont pu obtenir.
Je n'ai pas cela avec moi.
Mme Juneau: Dans la même foulée, le nombre de foyers
privés pour personnes âgées depuis 1986? Vous vouliez
mettre tout cela dans le même "package deal"?
Mme Lavoie-Roux: Vous voulez dire de foyers privés?
Parlez-vous de... ?
M. Chevrette: Ce doit être autofinancé. Est-ce qu'il
y a eu de nouveaux permis?
Mme Lavoie-Roux: Non. À ma connaissance il y a eu un
nouveau permis du côté de Dollard-des-Ormeaux.
M. Chevrette: Pierrefonds?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: 96 lits?
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est cela.
M. Chevrette: À Jean Coutu?
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. Chevrette: À qui?
Mme Lavoie-Roux: M. Simonetta. Ce n'est pas lui qui s'appelle
Arthur Buis?
M. Sirros: II n'a pas aussi le manoir Pierrefonds?
Mme Lavoie-Roux: Non, il est privé.
M. Chevrette: II est privé, mais il n'a pas un permis?
Mme Lavoie-Roux: Mais ce n'est pas nous qui avons donné un
permis depuis 1986 au manoir Pierrefonds. Cela fait longtemps qu'il est
là.
M. Chevrette: C'est une construction neuve. On a quelque chose
sur Pierrefonds.
M. Sirros: À Pierrefonds c'est M. Caracas.
Mme Lavoie-Roux: On peut vous donner la liste des foyers
privés conventionnés. Ce que je peux vous dire c'est qu'il y en
avait qui étaient dans un état absolument pitoyable. Alors, on a
autorisé des réaménagements ou des constructions. À
l'occasion de ces réaménagements ou constructions, on a
accordé dans certains cas, je ne peux pas vous les donner, des ajouts de
places, mais à ma connaissance le seul qui était nulle part c'est
celui de Dollard-des-Ormeaux.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a des possibilités de
connaître s'il y a eu des ajouts de foyers conventionnés depuis
1986?
Mme Lavoie-Roux: De foyers conventionnés?
M. Chevrette: Nombre de lits additionnés à certains
endroits.
M. Cantin: Oui. C'est ce qu'on peut vous donner.
M. Chevrette: Des correctifs aux permis existants.
M. Cantin: C'est cela. Alors on vous donnera ceux qui ont...
Mme Lavoie-Roux: Surtout dans la construction et le
réaménagement qu'on a autorisés, il y a eu des ajouts de
lits.
M. Chevrette: Par exemple, M. Simonetta que je connais aussi dans
le réseau, supposons qu'il y avait 124 lits, est-ce possible que vous
l'ayez autorisé à en bâtir seulement 96?
M. Cantin: Non.
M. Chevrette: Est-ce possible qu'il y ait eu diminution?
M. Cantin: Non.
M. Chevrette: Cela veut dire à peu près le statu
quo. Il y avait 100 lits, tu en as 100 autres.
M. Cantin: Tout ce qui est arrivé par rapport au
privé conventionné, il y a eu des augmentations.
M. Chevrette: Des augmentations. M. Cantin: II y a eu des
augmentations.
Mme Lavoie-Roux: II y a un cas qui me vient à l'esprit.
Évidemment, je vous les donne comme... À Saint-Judes, dans Laval,
on a fait un agrandissement - une cinquantaine de lits, je pense - pour des
soins prolongés. Si je ne m'abuse, c'est un ancien collège. Il y
avait déjà cinquante lits et il y a eu un agrandissement de
cinquante lits, et c'est en place.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a moyen d'avoir la liste des
correctifs qui ont été apportés, en tout cas, des
relocalisations?
Mme Lavoie-Roux: Oui, il n'y a pas de problème.
M. Chevrette: II y en a un qui se construit dans Anjou. Est-ce
que c'est encore un déplacement d'un endroit à un autre? C'est un
nommé Roy.
M. Cantin: Oui, c'est cela. C'est le déplacement de deux
petits, soit Marie-Andrée et Le Royer, si ma mémoire est
fidèle. Ils ont fusionné dans un centre d'accueil de 96 lits, je
crois.
M. Chevrette: En fait, cela rend plus sécuritaire, cela
augmente les coûts de baux du ministère parce que ce sont des
édifices neufs, mais cela ne crée pas de places
additionnelles.
M. Cantin: Oui, cela crée des places additionnelles.
M. Chevrette: Dans certains cas.
M. Cantin: Si ma mémoire est fidèle, parmi eux, il
y en a huit foyers privés conventionnés qui ont vu leur permis
s'accroître d'environ 160 lits.
M. Chevrette: Les huit, ensemble, donnent 160 lits.
M. Cantin: Oui.
M. Chevrette: Est-ce qu'on aura la liste?
M. Cantin: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais simplement répondre à
une question que Mme la députée de Johnson a posée tout
à l'heure, relativement aux augmentations de personnel dans les services
à domicile depuis 1986. Vous avez cela dans votre grand cahier, des
pages 139 à 150. Je dois vous dire qu'alors qu'en 1985-1986 vous aviez
1874 postes équivalents, à temps plein, en 1986-1987, vous
êtes rendu à 2324 postes équivalents, à temps plein.
On n'a pas les chiffres pour 1987-1988, mais cela a sûrement
augmenté également. Est-ce que cela va? Alors, on ne vous les
remettra pas.
M. Chevrette: Êtes-vous au courant s'il y a des agences
privées, dans les régions, qui dirent des soins à
domicile?
Mme Lavoie-Roux: Oui, il y a depuis longtemps, à
Montréal - comment cela s'appelle-t-il? cela a un nom anglais - Upjohn.
Parmi les cas qui ont été portés à mon attention,
j'ai ouï dire qu'un ou deux, en général - en
général, sur un ou deux, cela fait un petit général
- étaient des initiatives d'infirmières qui essayaient de mettre
sur pied des services à domicile, mais qui voulaient établir des
contacts avec le CLSC du coin. A part Upjohn, il doit y avoir peut-être
d'autres grosses agences privées. Est-ce que c'est une ou deux? Je
l'ignore.
M. Chevrette: Est-ce que le ministère a l'intention de
soutenir certains projets, par exemple, là où il n'y a pas
consolidation des CLSC et où on ne peut pas ou presque offrir des
services à domicile alors qu'on est en train de transformer des centres
d'accueil - force majeure - en CHSLD, soins de longue durée? Qu'est-ce ^
qui va arriver dans ces milieux? Je vais vous manifester une inquiétude.
Qu'on le veuille ou non, on est sur le point d'améliorer sensiblement
les soins à domicile parce qu'on n'a pas les lits pour recevoir les
gens.
Mme Lavoie-Roux: C'est aussi à partir d'une philosophie de
maintien à domicile.
M. Chevrette: Oui, en plus, c'est basé sur Comment
vieillir au Québec en toute autonomie, une politique que j'ai rendue
publique moi-même en 1984 ou en 1985, madame. Ceci dit, il y aura un
danger majeur, à ce moment-là. Les gens qui sortiront de leur
domicile ne passeront pas par les centres d'accueil.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Chevrette: Ils iront directement en centre hospitalier de
soins de longue durée. On n'aura pas cet intermédiaire. Si on
n'est pas prêt au niveau... On sait qu'on bâtit les centres
d'accueil, maintenant, en vue de recevoir les malades chroniques selon les
nouveaux critères. J'aurais eu une question à poser sur les
critères. Je ne sais pas si votre spécialiste est là. Avec
les nouveaux critères, c'est rendu cher le pied carré, en
passant. Je me demande si tout cela a de l'allure. J'ai rencontré des
gens qui connaissent un peu cela et qui disent que c'est chromé un peu,
merci. Je ne sais pas si vous en avez eu des échos, mais les
propriétaires mêmes des établissements que j'ai
rencontrés me disent: Cela n'a pas trop de bon sens, les toilettes... On
a exigé toutes sortes de choses qui coûtent un prix fou.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que cet après-midi, si vous
voulez en discuter, c'est M. Groleau qui pourrait... Est-ce qu'il est
là, M. Groleau? Peut-être que M. Groleau pourrait...
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a eu des revendications que cela
n'avait pas de bon sens et...
Le Président (M. Bélanger): Compte tenu de
l'heure...
M. Chevrette: Oui, donc on se verra après la
période de questions.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): ...nous devons
suspendre nos travaux jusqu'après la période de questions.
Je vous remercie.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprisée 16 h 26)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission reprend ses travaux pour procéder à
l'étude des crédits budgétaires du ministère de la
Santé et des Services sociaux et de la Régie de
l'assurance-maladie du Québec pour l'année financière
1988-1989. Compte tenu des discussions préalables à l'ouverture
des travaux, il est entendu et unanimement résolu de prolonger la
séance de 18 heures jusqu'à 20 heures et de ne pas siéger
de 20 heures à 21 h 30 ce soir. Alors, je vous remercie.
Mme Lavoie-Roux: On doit finir avant 20 heures même,
monsieur...
Le Président (M. Bélanger): On finirait à 19
h 30.
M. Chevrette: À 19 h 30, d'abord, madame.
Le Président (M. Bélanger): On finirait à 19
h 30, si je fais un bon calcul du temps. J'appelle donc le programme 6 sur les
services des centres d'accueil d'hébergement et des centres hospitaliers
de soins de longue durée. Il y a d'autres questions sur le programme
6?
M. Chevrette: Oui, ma collègue de Johnson va
commencer.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de... Auparavant, est-ce que j'ai le consentement pour
que M. le député de Verchères puisse...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Bélanger): II n'y a pas de
problème, c'est réglé? D'accord. De toute façon, on
a le consentement. Excellent! Alors, Mme la député de Johnson, la
parole est à vous.
Mme Juneau: Merci beaucoup. Aux demandes que j'ai faites, Mme la
ministre, vous aviez dit que vous auriez les réponses cet
après-midi. Est-ce que vous apportez les réponses à nos
demandes de ce matin?
Mme Lavoie-Roux: Probablement d'ici à une heure. Je ne
sais pas si dans les questions... Je pense qu'on les a probablement toutes. Si,
par hasard, on ne les avait pas toutes, on vous les fera parvenir le plus
rapidement possible.
Formation du personnel en gériatrie
active
Mme Juneau: Je vous remercie, madame. Comme première
question sur cette partie-ci, je voudrais savoir si, cette année, il y a
un budget pour la formation du personnel dans les départements de
gériatrie active et quelle est la durée de la formation.
Mme Lavoie-Roux: Mon sous-ministre associé me dit que cela
fait partie du budget d'alourdissement et que les conseils régionaux
doivent prévoir des montants pour cette formation dans les unités
de gériatrie active.
Mme Juneau: II va y avoir un montant précis pour un
programme comme celui-là?
Mme Lavoie-Roux: Nous, on n'en a pas détaché d'une
façon précise, mais, eux, H semble, selon ce qu'on me dit, que
cela fasse partie de leur budget.
M. Chevrette: C'est à même les 7 300 000 $?
Mme Lavoie-Roux: À même les 16 000 000 $.
M. Chevrette: À même les 16 000 000 $
Mme Lavoie-Roux: Parce que les 7 300 000 $, ce sont les soins
à domicile.
Mme Juneau: Mme la ministre, on sait que dans le moment il y a le
comité sur les abus pour les personnes âgées. Est-ce que
vous pourriez nous dire quand le rapport est supposé être
déposé?
Mme Lavoie-Roux: Hier, je l'ai dit, je pense.
Mme Juneau: Je n'étais pas là. Mme Lavoie-Roux:
Mai ou juin. Mme Juneau: Mai ou juin?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'est plutôt mai; il faudrait
que je relise. En tout cas, mai ou juin. La fin du mois de mai
Mme Juneau: À la fin du mois de mai? J'imagine que cela va
être... Est-ce que vous allez le déposer publiquement ou quoi?
Est-ce
qu'on va pouvoir...
Mme Lavoie-Roux: Ah! je ne le garderai pas dans mes tiroirs, je
peux vous l'assurer.
Mme Juneau: Oui? Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Juneau: Cela va. Est-ce qu'il y aura aussi, à la suite
du comité sur les abus, la mise sur pied d'un office de protection pour
les personnes âgées? Votre chef en avait fait mention à un
moment donné.
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas lequel de mes chefs.
Mme Juneau: En avez-vous trois ou quatre? M. Chevrette: En
avez-vous plusieurs?
Mme Lavoie-Roux: C'est ce que je me demande.
M. Chevrette: Vous parlez de celui du trésor et de celui
de l'Exécutif.
Mme Lavoie-Roux: Je pensais que c'était mon chef de
cabinet.
Mme Juneau: Non, non, le grand manitou.
M. Chevrette: Vous vous en êtes sortie assez bien.
Mme Lavoie-Roux: Non, non, c'était vraiment cela. Mais
plus sérieusement, c'est difficile de vous dire à ce moment-ci
quelles sont les recommandations qui seront contenues dans le rapport. Est-ce
que cette recommandation sera dans le rapport ou sous une autre forme? Nous
verrons à ce moment-là. C'est pour cela que ne peux pas dire
à ce moment: Oui, quelles que soient les recommandations, il y en aura
un. Je pense qu'on va attendre les recommandations.
Mme Juneau: Simplement parce que c'est très important, je
pense, que Mme la ministre soit bien consciente qu'il y a des abus faits
à l'égard de nos personnes âgées et dans ce
sens-là je me dis que, si on a vraiment les outils pour protéger
ces gens qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes - ce n'est pas
eux qui vont venir manifester devant le parlement - c'est à nous
à faire en sorte qu'on ait les outils nécessaires pour qu'on
n'abuse pas de ces personnes qui ne peuvent se défendre.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que la députée de Johnson
est certainement consciente que je suis très préoccupée
par cette question, puisque j'ai mis sur pied ce comité. Encore une
fois, selon les recommandations qui seront faites, nous aviserons.
Mme Juneau: Cela va. Centres d'accueil privés
conventionnés
M. Chevrette: Est-ce que vous avez émis des permis au
cours de l'année 1987 à des centres d'accueil privés
autofinancés?
Mme Lavoie-Roux: Encore une fois, les centres d'accueil
privés autofinancés, je ne me souviens pas qu'on ait
accordé de permis cette année. Je vous dis cela sous toute
réserve, mais, de mémoire, je ne m'en souviens pas.
M. Chevrette: Hier, dans mon exposé de départ, je
vous disais qu'il y a de plus en plus de maisons d'hébergement qui
pointent ici et là sur le territoire sans permis, parce qu'elles ne
demandent pas de permis de centre d'accueil, elles demandent... C'est de
l'hôtellerie, à toutes fins utiles, au départ.
Mme Lavoie-Roux: Elles ne donnent pas de soins, c'est cela.
M. Chevrette: L'hébergement, chambre et pension, point.
Est-ce que vous êtes conscients au ministère que cela a
pullulé depuis un an et demi?
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, je ne sais pas si le
ministère en est conscient, mais, moi, j'en suis très consciente
parce que, comme vous, j'ai pu l'observer dans différentes
municipalités du Québec. Cela nous pose un certain
problème quant aux orientations du ministère. Je veux vraiment
nuancer cela. Je pense que cela répond à des besoins et à
des désirs de la population. Là-dessus, on n'a rien à
dire. Je pense qu'il faut laisser aller les choses. Par contre, des fois, j'ai
l'impression que c'est peut-être aussi une formule qui pousse les gens
vers une forme d'institutionnalisation, entre guillemets, parce que ce sont des
hôtelleries où, souvent, il ne reste plus beaucoup de place
à l'initiative des gens, ne serait-ce qu'au plan de l'exercice physique,
des responsabilités, et ainsi de suite. À ce moment-là,
est-ce que c'est l'équilibre entre un fort développement? Cela ne
relève pas de mon ministère. Ce que je souhaite, c'est que cela
n'accélère pas la perte d'autonomie chez nos personnes
âgées. Par contre, il y a des gens qui désirent cela et on
n'a pas d'affaire à s'y opposer. On est dans une société
libre, dans un marché libre et tout cela. Ce sont les
municipalités qui, dans ces cas-là, donnent les permis, qui,
j'imagine, doivent aussi assumer certaines inspections. Il y a les inspections
du ministère du Travail, mais vous savez fort bien qu'on n'a aucun lien
direct avec ces résidences-là. Mais c'est un fait qu'elles se
multiplient.
M. Chevrette: Vous ne risquez pas de vous retrouver avec une
multitude de foyers clandestins où il se pratique des soins, où
il peut y avoir abus contre la personne dans certains cas aussi?
Mme Lavoie-Roux: Bien, écoutez, je l'ai dit hier matin
lors de la lecture de mes notes d'ouverture, le comité qui se penche sur
les abus envers les personnes âgées, le dernier volet dont il a
fait le tour plus récemment, ce sont justement les foyers illicites ou
clandestins. Je pense qu'on est tous familiers avec la multiplication de ces
foyers clandestins depuis des années. On le sait, il y a eu des mesures
législatives qui ont été prises pour, non pas les
contraindre, mais les contrôler, qui ont un certain succès, mais
qui, on le sait, ne mettent probablement pas un terme à tous les abus.
Il faudrait aussi se rappeler que ce qu'on appelle foyer clandestin a un nom
assez péjoratif. Il y a, parmi ces foyers-là, des foyers qui, du
point de vue des standards de soins ou de l'intérêt qu'on porte
aux personnes âgées, sont excellents, mais ils ne veulent pas
obtenir de permis du ministère ou entrer dans les catégories
foyer de groupe ou famille d'accueil parce que cela leur permet de demander
davantage à la personne âgée qui a les revenus suffisants
pour y aller.
Alors, il y a une partie où c'est cela et il y en a une autre
où on doit encore procéder, donner des avis. Mais vous savez
comme cela est compliqué parce qu'il y en a qui
déménagent, d'autres qui ouvrent ailleurs. En tout cas, on va
voir de quelle façon le problème va être cerné. Ce
que je trouve intéressant, c'est que cette fois-ci cela va être
cerné par un groupe indépendant du ministère puisque le
comité, sauf pour une ou deux personnes ressources, est totalement
formé de gens de l'extérieur du ministère. Dans cette
problématique de foyers clandestins, cela m'apparaît important -
quand je parle de ministère, je pourrais dire gouvernement aussi - que
cette évaluation soit faite par des gens indépendants du
ministère ou d'un gouvernement parce que, parfois, on peut aussi
être, d'une certaine façon, je ne dirais pas en conflit
d'intérêts, c'est une mauvaise expression, mais on sait que, au
cours des ans, cela a rendu service ou que devant des situations qui ne
pouvaient trouver de solution, il y a des gens qui ont eu recours à ces
foyers clandestins. Alors, je pense qu'on va peut-être arriver avec des
règles plus claires. Je dois vous dire qu'on a également
envoyé une directive de nouveau assez récemment pour demander aux
personnes du réseau de ne pas utiliser ce genre de ressources parce
qu'on sait que les gens avaient une tendance, quand les gens étaient mal
pris, à utiliser ces ressources.
Le Président (M. Bélanger): Mme la ministre, comme
député de Laval-des-Rapides et comme personne qui a
déjà beaucoup fouillé ce dossier, particulièrement
dans le territoire de la Montérégie où il y avait
énormément de foyers illicites et souvent des conditions
d'exploitation carrément inacceptables, à l'époque, on
demandait qu'il y ait des amendements législatifs qui permettent de
protéger la personne âgée dans certains cas.
Écoutez, vous répondez si vous pouvez. Je sais que c'est
complètement hors propos, non pertinent, mais est-ce que c'est une chose
qui peut être envisagable d'avoir une certaine forme de mesure - je n'ose
pas dire: comme on a pour la protection de la jeunesse -mais qui s'inspire de
ce modèle pour intervenir en faveur des personnes
âgées?
Mme Lavoie-Roux: D'abord, je suis très fière de
dire qu'on est la première province à se pencher sur ce
problème des abus vis-à-vis des personnes âgées. Nos
premiers efforts ont été de colliger les informations pour savoir
dans quelle mesure ce dont tout le monde ou plusieurs personnes parlent colle
à la réalité, quelle est l'ampleur de ce problème.
Le comité lui-même devait voir, au plan législatif et au
plan administratif, si des mesures supplémentaires devaient être
prises. J'ai un peu arrêté - peut-être que j'y reviendrai -
d'utiliser le terme: office de la protection de la personne âgée
parce que je ne veux pas remettre non plus les gens âgés dans...
C'est tellement assimilé à la protection de la jeunesse ou des
enfants en...
Le Président (M. Bélanger): Oui.
Mme Lavoie-Roux: Là encore, je n'ai pas eu de
recommandation du comité là-dessus. Je ne sais pas ce qu'il en
pense. C'est pour cela qu'on a appelé ce comité comité
d'étude sur les abus envers les personnes âgées parce qu'il
y a aussi vis-à-vis des... En tout cas, je pense que vous y avez
touché un peu mais en étant prudent et en disant que vous ne
vouliez pas totalement l'assimiler à... Mais pour répondre
directement, au plan administratif et législatif, on examine ce qui
existe et ce qui pourrait être ajouté.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y aura des centres d'accueil publics
d'octroyés cette année?
Mme Lavoie-Roux: Cela fait partie de liste qu'on va fournir un
peu plus tard à Mme la députée de Johnson.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y aura des centres d'accueil
autofinancés cette année? Pardon, conventionnés.
Le Président (M. Bélanger): Privés
conventionnés.
Mme Lavoie-Roux: Oui, j'essaie... Pas nécessairement de
nouveaux. Mais dans la foulée d'argent que j'ai obtenu l'an dernier pour
remettre à jour des centres d'accueil privés
conventionnés, j'ai de nouveau... Il y a encore des besoins, il y
en a une centaine, il y en a encore plusieurs, quoique c'est un mélange
de clientèles, si on veut, mais on peut parler, par exemple, de
Melbourne qui aurait fortement besoin d'être relocalisé ou
reconstruit, peu importe.
Alors, nous redemandons de l'argent. Je ne sais pas si le sens de votre
question était: Est-ce que vous allez en donner de nouveaux? Mais je
dois vous dire que, dans mon esprit, l'argent que nous demandons est pour la
mise à jour, pour la vétusté et la sécurité
de ces endroits-là. Il en reste encore.
M. Chevrette: Dans mon milieu, il y a un phénomène.
Un bonhomme se promène et achète des permis privés
autofinancés un peu partout: quinze, vingt lits autofinancés
privés. Il achète les permis, puis il annonce à tout le
monde qu'il va bâtir à un endroit bien spécifique dans le
comté de Rousseau.
Mme Lavoie-Roux: Dans le comté de?
M. Chevrette: De Rousseau, à Sainte-Julienne plus
précisément. Êtes-vous au courant de cela? Il aurait
ramassé une série de permis. Il paie, par exemple, 50 000 $ le
permis en disant: Vous autres, vous ferez de l'hôtellerie; moi, avec mon
permis, je vais pouvoir me bâtir un centre d'accueil et j'ai l'assurance
du député et de la ministre que je vais avoir un permis pour
bâtir un centre d'accueil à Sainte-Julienne. Est-ce possible?
Mme Lavoie-Roux: Ce que je peux vous dire au sujet de
Sainte-Julienne, c'est que le député m'a fait des
représentations pour la construction d'un centre d'accueil à
Sainte-Julienne. Mais, quant à savoir qui en aurait la
responsabilité ou qui l'administrerait, je ne suis pas au courant des
faits que vous m'apportez.
M. Chevrette: Vous pourrez gratter cela, puis vous m'en donnerez
des nouvelles?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Chevrette: Merci. L'autre, le suivant.
Le Président (M. Bélanger): Alors, sur le programme
6, est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Chevrette: Pas d'intervention. Nous allons demander à
notre...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le programme
6 est adopté?
M. Chevrette: Adopté. Nous allons aborder la partie des
tribunaux, pas des tribunaux...
Le Président (M. Bélanger): De la protection de la
jeunesse.
M. Chevrette: ...mais de la protection de la jeunesse assez
rapidement.
Le Président (M. Bélanger): C'est une partie du
programme 4.
M. Chevrette: Ensuite, il y a deux dossiers que nous voulons
faire assez rapidement après, ce sont: hébergement pour jeunes,
maisons de jeunes, hébergement pour femmes, centres de femmes,
organismes bénévoles, tout cela.
Le Président (M. Bélanger): Le programme 5, les
centres de réadaptation pour les jeunes.
Services des centres de services sociaux
Alors, on appellerait le programme 4: Services des centres de services
sociaux et particulièrement l'alinéa qui a trait à la
protection de la jeunesse. J'invite le député de
Ver-chères à poser ses questions.
Protection de la jeunesse
M. Charbonneau: Merci, M. le Président. Je vais faire une
mise en situation pour qu'on se rappelle bien la problématique. Le
problème principal à l'égard de la protection de la
jeunesse, ce sont les listes d'attente aux directions de la protection de la
jeunesse dans les CSS à l'égard du travail d'évaluation et
de prise en charge.
Alors, si on refait un historique, en juin 1986, il y a d'abord eu une
alerte de sonnée par le Comité de la protection de la jeunesse
qui avait donné lieu à un premier plan de redressement du
ministère qui avait injecté 2 600 000 $, selon les informations
que la ministre avait données par la suite à l'Assemblée
nationale, À la fin de mars 1987, on faisait le constat suivant: 70 %
des 3935 cas en attente n'étaient pas encore réglés et il
y avait une nouvelle liste d'attente de 3000 cas. Donc, à la fin de ce
mois-là, il y a un nouveau cri d'alarme du CPJ qui a donné lieu
à une nouvelle injection de fonds du ministère de la Santé
et des Services sociaux de 2 500 000 $. Par la suite ou simultanément,
à peu près au même moment, il y a eu la mise sur pied d'un
comité de travail sur le processus d'intervention des DPJ pour
l'accueil, la prise en charge et l'évaluation sur une espèce de
cadre unifié d'intervention de la part des directeurs de la protection
de la jeunesse et des adjoints. Au mois de décembre, on posait des
questions à la ministre et elle nous disait qu'il serait possible qu'il
y ait des fonds additionnels en temps et lieu. Or, le temps et lieu,
c'était sans doute les crédits et le budget de 1988-1989.
Il semble, par ailleurs, que le rapport du comité ait
été remis à la ministre récemment, à la fin
de mars 1988. Donc, vous devriez, si mes
informations sont bonnes, être en possession du rapport du groupe
de travail que vous avez mis sur pied. Ce qui est moins clair, c'est qu'en
avril 1988, quand on regarde les crédits, on se dit: II y a une nouvelle
injection de fonds? Il y a deux chiffres qui ne sont pas les mêmes, parce
qu'on a, à la page 37 du cahier explicatif des crédits, en haut,
à la "Révision de base": Liste d'attente à la Direction de
la protection de la jeunessse, 2 500 000 $, mais un peu plus bas, à
"Priorité de développement", Direction de la protection de la
jeunesse, 3 000 000 $. Dans La Presse de ce matin, on parlait de 3 000
000 $ pour la protection de la jeunesse. (16 h 45)
Avant de connaître un peu la situation à l'égard des
conclusions du groupe de travail et de ce que la ministre entend faire pour
bien évaluer les efforts financiers que le ministère a faits dans
le dossier, j'aimerais connaître le budget de la Direction de la
protection de la jeunesse pour 1986-1987, 1987-1988 avant les injections de
fonds, autrement dit en 1986-1987, quand, en septembre ou en octobre, vous avez
injecté 2 200 000 $, cela s'est ajouté à combien qui
était déjà octroyé au DPJ dans les CSS? En
1987-1988, quand vous avez ajouté 2 500 000 $, cela s'est ajouté
à quoi? Est-ce qu'on peut considérer que les 2 200 000 $ que vous
avez ajoutés en 1986 sont devenus récurrents? Par ailleurs, en ce
qui concerne l'ajout - je vois que la ministre me suit - de 2 500 000 $ en
1987-1988, quand on regarde le livre explicatif des crédits de l'an
dernier, 1987-1988, on se rend compte que ce n'était pas de 2 500 000 $
dont on parlait, mais de 1 254 400 $. Donc, est-ce que c'était 1 200 000
$ ou si c'était 2 500 000 $? Maintenant, quel est le budget actuel,
quelle est la situation financière et quelles sont les injections
additionnelles de fonds à l'égard du problème que vivent
les directions de la protection de la jeunesse?
Mme Lavoie-Roux: Cela me fait plaisir de parler au
député de Verchères de la protection de la jeunesse. Comme
moi, il a gardé un intérêt profond pour ce
dossier-là, d'autant plus que c'est un dossier fondamental.
M. Charbonneau: Si je n'ai pas été clair, allez-y,
on va se comprendre.
Mme Lavoie-Roux: Non. Si ma réponse ne vous satisfait pas,
vous y reviendrez.
M. Charbonneau: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Nous avons, à un moment donné,
injecté de l'argent qui n'était pas récurrent, que nous
avons remis par la suite et qui n'était pas encore récurrent pour
1988-1989. Vous avez raison. Je dois vous dire que ce qui m'a motivée
à demander qu'on examine le fonctionnement de la Direction de la
protection de la jeunesse, c'est le fait que la première fois que nous
avons injecté de l'argent.. De fait, nous avons de 3000 baissé la
liste d'attente à quelque 700, mais pendant la même période
on a recrée une liste d'attente à peu près identique.
Même s'il faut compter qu'il n'y a plus de signalement, je me suis dit:
C'est le temps d'examiner plus sérieusement le fonctionnement de la
Direction de la protection de la jeunesse. Cela ne peut pas être juste
une question d'argent - je l'ai dit en Chambre d'ailleurs - c'est aussi pour
voir s'H n'y a pas moyen, sans que tout soit partait en Ontario, même si
les gens le citent en exemple... C'est vrai qu'ils ont une réponse plus
rapide, mais je ne suis pas sûre que la prise en charge ne soit pas aussi
longue. De toute façon, je fais allusion au rapport que vous dites
être sur mon pupitre. Il est peut-être arrivé ce matin, mais
je ne l'ai pas devant moi. Je sais qu'il est terminé. On y a fait
allusion ce matin, il a été préparé avec des
représentants de CSS, CLSC, CAR, des gens du ministère. On me dit
que la nouvelle approche, associée à de nouveaux crédits,
devrait permettre de se sortir la tête au-dessus de l'eau. Il faut se la
sortir comme H faut dans le cas de la protection de la jeunesse.
Pour revenir au montant dont vous parlez, c'est vrai que, quand vous
examinez les crédits de 1987-1988, vous retrouvez 1 254 000 $ non
récurrents.
M. Charbonneau: Non récurrents.
Mme Lavoie-Roux: Oui. À même le fonds de
suppléance ou les crédits que je suis allée chercher au
fonds de suppléance, j'ai pu ajouter, récurrents pour un an et
demi, 1 735 000 $ annualisés à 2 400 000 $. C'est le montant que
vous retrouvez.
M. Charbonneau: Quand vous dites annualisés, c'est le
total des deux. Non?
Mme Lavoie-Roux: Non. Sur une base de douze mois, ce qui donne
dans vos crédits de cette année 2 506 000 $
M. Charbonneau: D'accord. C'était pour l'an dernier, si je
comprends bien, ce montant de 2 500 000 $ dont on parle.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Charbonneau: Qui était non récurrent.
Mme Lavoie-Roux: Plus 1 000 000 $ de prises en charge. Alors,
c'est un montant de 3 506 000 $. Ces montants-là maintenant sont
récurrents et nous y ajoutons 3 000 000 $ d'argent neuf cette
année, pour un total de 6 815 000 $.
M. Charbonneau: Si on récapitule les
injections de fonds, il y a eu 2 200 000 $ en 1986-1987.
Mme Lavoie-Roux: Non récurrents.
M. Charbonneau: Cela veut dire que, dans le budget de 1987-1988,
l'ajout... J'aimerais savoir à quoi ces 2 200 000 $ ont
été ajoutés. Juste un exemple pour qu'on se comprenne.
Faisons l'hypothèse que c'est un montant de 5 000 000 $ et qu'on ajoute
2 200 000 $ mais, comme ce n'est pas récurrent, on recommence
l'année d'après avec un autre montant de 5 000 000 $. Si on
ajoute une autre enveloppe, un autre montant de 2 000 000 $, on remonte
à 7 000 000 $. S'il n'est pas récurrent, on recommence
l'année d'après avec encore 5 000 000 $. Si c'est
récurrent, vous montez à 7 et puis là vous partez de 7
pour aller à 9. Si chaque fois vous restez à 5.
Mme Lavoie-Roux: Je vais demander à M. D'Astous de vous
répondre.
M. D'Astous: Dans votre livre des crédits...
Mme Lavoie-Roux: On est parti de 41 000 000 $ - pour
répondre à votre première question - en 1986-1987 et,
là, nous sommes pour cette année et d'une façon
récurrente à 48 400 000 $. On était à 41 600 000
$.
M. Charbonneau: En 1987-1988 ou 1986-1987?
Mme Lavoie-Roux: En 1986-1987, nous étions à 41 600
000 $ et nous ajoutons 6 800 000 $ - enfin, je fais l'addition de ce qui est
devenu récurrent plus le montant de 3 000 000 $ d'argent neuf - ce qui
fait 48 400 000 $.
M. Charbonneau: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Voulez-vous ajouter quelque chose?
M. Charbonneau: Oui. De cela, on va partir de combien
l'année prochaine? Ce sera quoi la base de départ l'an
prochain?
Mme Lavoie-Roux: 48 400 000 $.
M. Charbonneau: Donc, tout cela est récurrent. Finalement,
ce qui était temporaire est devenu récurrent. Cela veut dire que,
sur une période de trois exercices financiers, vous avez injecté
6 800 000 $ pour la protection de la jeunesse. Ce qui fait que le budget des
CSS pour la DPJ est passé de 41 600 000 $ à 48 400 000 $. C'est
cela? Je ne me trompe pas?
J'aimerais, si c'était possible, qu'on me fournisse par la suite
un tableau pour 1986-1988. On est parti de 41 600 000 $. On a ajouté
tant cette année-là, cela a fait tant. L'année
d'après, on est parti avec ce qui était récurrent.
Mme Lavoie-Roux: Finalement, ce qui a toujours été
récurrent a été reconduit.
M. Charbonneau: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Là, cela l'est d'une façon
définitive, n'est-ce-pas?
M. Charbonneau: Mais juste pour qu'on puisse voir la progression
année par année et qu'on puisse suivre.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Charbonneau: Est-ce que vous avez un rapport récent de
la situation, à ce moment-ci?
Mme Lavoie-Roux: Des listes d'attente?
M. Charbonneau: Des listes d'attente. Si vous les aviez par
région, je pense que ce serait utile.
Mme Lavoie-Roux: Au 31 mars 1988... On peut vous remettre la
liste d'attente. Je vais vous remettre la liste. Grosso modo, la liste
d'attente en Gaspésie - je vais en prendre quelques-uns au hasard - est
de 196. Les deux plus hautes listes d'attente sont Laurentides et
Lanaudière pour 779 et 639. Par contre, je dois dire que Québec
semble avoir déployé des efforts. Tout le monde n'a pas attendu
le rapport du comité pour se mettre en route. Je pense qu'il y a
déjà eu des efforts de faits au plan du fonctionnement de la
longueur des listes d'attente dans certains CSS et c'est comme cela que
Québec, qui avait aux alentours de 700, se retrouve maintenant avec 388.
Les deux plus considérables sont Lanaudière et Richelieu.
M. Charbonneau: Richelieu, c'est combien, madame?
Mme Lavoie-Roux: 639. Lanaudière est plus
élevé. Les plus bas, évidemment, 226 pour
l'agglomération montréalaise, 124 pour Ville-Marie et 7 pour les
services juifs.
M. Charbonneau: Est-ce que c'est possible de
déposer...
Mme Lavoie-Roux: Ce qui semble évident de tout cela, c'est
que le transfert des ressources des CLSC aux CSS n'a pas été
compensé. C'est pour cela qu'on retrouve les trois CSS de
Montréal où on devrait avoir, toute chose étant
égale, des listes d'attente qui soient contrôlables. Cela semble
un élément important dans ce qui s'est produit.
M. Charbonneau: Est-ce qu'on a des don-
nées pour savoir quelle est la moyenne d'attente des gens qui
sont sur les listes d'attente? Ils attendent depuis trois semaines ou six
mois?
Mme Lavoie-Roux: Cela dépend des cas. On établit
des priorités. J'ose espérer que maintenant les abus sexuels, les
abus physiques... On va établir que les enfants de zéro à
cinq ans demandent une attention immédiate, dans les deux heures, les
quatre heures ou les huit heures. On a établi ce genre de
priorité, mais je ne sais pas si c'est en exercice partout.
M. Charbonneau: J'ai parlé avec les gens du réseau
qui me disaient que, premièrement, ils étaient d'accord, parce
qu'ils avaient participé à l'exercice, pour réviser les
modalités de fonctionnement. Ils attendent avec intérêt,
sinon avec impatience le rapport pour voir un peu ce qu'ils vont faire. Ils
considèrent qu'effectivement les ressources additionnelles ne sont pas
dénuées d'intérêt, sauf qu'ils disent malgré
cela: On aura beau modifier nos comportements opérationnels ou
administratifs fonctionnels, il reste que cela ne sera pas assez
financièrement. Est-ce qu'on peut obtenir l'assurance que, une fois que
vous allez avoir remis le rapport dans le réseau, un travail aura
été fait par le réseau pour corriger ou modifier les
pratiques administratives ou le fonctionnement opérationnel pour que, si
on se retrouve néanmoins avec la situation que les listes d'attente sont
encore significatives, on injecte ce qu'il faut, cette fois-là, d'une
façon définitive pour qu'on règle le problème et
qu'on ne se retrouve pas dans trois ans à dire: On va mettre encore 2
000 000 $ et l'année prochaine encore 2 000 000 $? Si on disait: On va
mettre 5 000 000 $ ou 6 000 000 $ si c'est nécessaire et on va
contrôler notre processus, ce qui fait qu'avec de nouvelles pratiques
administratives, d'une part, et des ressources additionnelles on va être
en mesure de dire qu'on n'a pas d'attente indue nulle part... Au bout du
compte, il est clair que ce sont des problèmes humains.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends les réactions de
l'Opposition qui dit qu'il n'y en a jamais assez. Je ne vous ferai pas de
colère, vous êtes chanceux.
M. Charbonneau: Je me rappelle le discours que vous avez
fait.
Mme Lavoie-Roux: Non, souvent, je disais que je comprenais que
vous ne puissiez pas en mettre plus et je vais relever mes propos dans le
Journal des débats à l'étude des
crédits.
M. Charbonneau: En attendant, moi aussi je peux comprendre cela,
mais il y a des cas où il y a des priorités.
Mme Lavoie-Roux: II reste qu'il faut bien réaliser que la
Loi sur la protection de la jeunesse a été adoptée. On va
faire un autre type d'historique. À ce moment-là, les centres de
services sociaux avaient demandé des ressources supplémentaires
de l'ordre de 20 000 000 $ et quelque et on en a finalement accordé 14
000 000 $. Dans la foulée des coupures - là, il s'agit de
véritables coupures - on a enlevé 14 000 000 $ aux CSS. En plus,
on a pris du personnel des CSS et, comme je disais tout à l'heure, ce
n'est pas mesurable, mais il semblerait que dans une bonne mesure cela ait
contribué aux difficultés qu'éprouvent les CSS à
répondre aux besoins de la Direction de la protection de la jeunesse.
Les listes d'attentes existent depuis... Il ne faut pas se raconter
d'histoires.
M. Charbonneau: Je ne ferai pas de charriage sur cela.
Mme Lavoie-Roux: Elles sont plus longues, parce que les
signalements sont plus nombreux. Tout ce qu'on peut faire... Je dois vous dire
que les premières réactions que j'ai eues de certains CSS sont
très bonnes. Ils pensent que cela va leur permettre de... Ce ne sont pas
seulement des mesures administratives dont il faut parler. Il faudrait parler
aussi de mesures d'intervention. Je conçois mal - les professionnels me
lapideraient probablement - mais je conçois mal que, pour chaque cas, ou
à peu près, on compte 28 heures de temps d'évaluation. 28
heures de temps d'évaluation, c'est presque une semaine de travail,
cela. Une semaine, c'est 35 heures II se peut qu'il y en ait qui
nécessitent 32, 34, mais une moyenne établie à 28 - je ne
sais pas si c'est la moyenne ou si c'est par cas - me semble
élevée. (17 heures)
Alors, il y a toutes sortes de facteurs Ce que je sens, c'est qu'on a
une collaboration et un désir des centres de services sociaux de
vraiment mettre le paquet au sens administratif, au sens du type
d'intervention, de la nature des interventions, etc. Je pense qu'avec l'argent
que nous mettons cette année... D'autant plus que cela avait
créé une certaine insécurité, entre guillemets, le
fait que ce n'était pas récurrent et qu'à ce moment le
personnel était plus moins stable, etc.
M. Charbonneau: Est-ce qu'on peut se dire que la ministre s'est
donné comme objectif qu'à la fin de l'exercice financier ou
qu'à la fin de 1988 cela va être réglé?
Au-delà des chiffres, il faut se donner un objectif ou un
échéancier en se disant que ce genre de
problème-là, on veut que ce soit réglé dans les six
mois ou dans l'année qui vient, que cela ne se reproduise plus et
qu'après on ait la situation sous contrôle, parce qu'autrement,
d'année en année, on va se retrouver avec la même
situation.
Est-ce que vous vous êtes fixé un objectif personnel pour
reprendre le contrôle de la
situation et qu'à partir de ce moment-là qu'il y ait un
contrôle constant?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que le souci d'un ministre de la
Santé et des Services sociaux ne peut être autre que celui, dans
le domaine de la protection de la jeunesse, que la situation devienne
contrôlée. Je ne dirais pas à ce moment-ci, avant de
connaître les résultats de tout cela, que je suis prête
à aller chercher un autre montant de 3 000 000 $. Je pense qu'il faut
que chacun se mette à l'oeuvre. Je pense qu'on donne les moyens et, avec
les recommandations qui sont dans le rapport, on va s'être donné
les outils pour rendre la situation contrôlable. Maintenant, je ne peux
pas, moi, prédire l'avenir et dire ce qui va arriver.
M. Charbonneau: Non, non. Je vais poser ma question
différemment de tantôt. Tantôt, je vous disais: Est-ce que
vous seriez prête à remettre de l'argent si... Vous m'avez
répondu d'accord. Là, je vous pose la question: Est-ce que vous
vous donnez un "deadline", un échéancier et, quelles que soient
les mesures financières ou administratives qu'il faudra prendre
après cet échéancier-là, si la situation n'est pas
corrigée, vous les prendrez? Si vous nous dites aujourd'hui...
Mme Lavoie-Roux: Je pense que je n'ai pas le choix de laisser des
enfants... Quand on me dit, par exemple, qu'on laisse des enfants de trois ans
abusés sexuellement sans aller voir ce qui leur arrive pendant trois
semaines, il y a quelqu'un, quelque part, qui ne prend pas ses
responsabilités et cela, je n'hésite pas à le dire.
M. Charbonneau: Je comprends que ce que vous dites, c'est qu'il y
a du monde dans le réseau qui, dans ces cas-là, ne fait pas sa
"job".
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, on devrait établir un peu
mieux ses priorités.
Le Président (M. Bélanger): Si vous me permettez
une question, M. le député de Ver-chères, comme
député de Laval-des-Rapides. Vous partiez tout à l'heure
des temps d'évaluation qui vont jusqu'à 28 heures. Je ne voudrais
pas contester vos chiffres, parce que je sais que les 28 heures, c'est
très vrai, je sais que les écarts sont très grands,
qu'à certains endroits c'est 9 heures, que cela joue entre cela.
À l'époque, il y a des mesures qui ont été prises
pour commencer à vérifier les procédés et essayer
d'arriver à une grille d'évaluation qui soit plus uniforme pour
pouvoir transposer des heures dans l'intervention plus que juste dans
l'évaluation. Est-ce que ces travaux-là ont été
continués?
Mme Lavoie-Roux: Bien, c'est justement l'objet du comité
qui a travaillé, du rapport qui...
Le Président (M. Bélanger): D'accord.
Mme Lavoie-Roux: De toute évidence, il va falloir modifier
un peu la grille, si elle n'est pas satisfaisante. Mais là, je ne peux
pas vous le dire, je n'ai pas le rapport devant moi. Je ne l'ai pas lu,
d'ailleurs, encore.
M. Charbonneau: Est-ce que ce rapport-là pourrait
être accessible? Dans le fond, il n'y a rien de "top secret". Vous allez
faire un constat des problèmes. En tout cas, moi, cela
m'intéresse, ayant présidé la commission, de voir un peu
ce qu'on recommande comme correctifs.
Mme Lavoie-Roux: On n'est pas à une étape où
on peut le rendre public, parce que, d'abord, il reste une consultation
à compléter, certaines réactions... Quand on arrivera
à ce que j'appellerais une proposition plus finale, je n'aurai pas
d'objection à vous le remettre, parce que je pense que cela
intéresse tout le monde.
M. Charbonneau: Si je comprends bien, on n'est pas rendu à
l'étape où cela va être la proposition, parce que là
vous avez mis sur pied un groupe de travail. Si je comprends bien, la prochaine
étape, c'est de consulter le réseau, les DPJ et les gens dans le
réseau qui collaborent avec les DPJ, et, une fois ces réactions
recueillies, vous allez arriver avec une proposition. Cette proposition finale,
on pourra en prendre connaissance?
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui. Je n'ai pas d'objection parce que cela
intéresse tout le monde.
M. Charbonneau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Marie-Viotorin.
Mme Vermette: Oui, Mme la ministre, sur le sujet que vient
d'aborder mon collègue. La Montérégie a toujours
été une région assez névralgique à cause de
sa situation, de son effervescence au niveau démographique et aussi
parce qu'elle prend de l'expansion. Cela a toujours été la
région la plus défavorisée en termes de ressources et de
budget. Les listes d'attente sont très longues et les gens doivent
toujours faire les frais de voyages à l'extérieur parce qu'il y a
un manque de ressources sur place. Ma question est de savoir exactement... Je
regardais une étude socio-démographique de mon comté,
Marie-Victorin, qui démontrait que c'est là qu'il y a le plus
haut taux de familles monoparentales, de pauvreté et même de
misère. Donc, on ne fait pas face uniquement à des cas d'inceste,
mais à des cas de violence très marquée à cause
d'un mauvais climat socio-économique. Je pense qu'il y a une urgence et
que ce serait
très important qu'on apporte des fonds plus que substantiels pour
recalibrer le partage des ressources entre les régions, ce qui n'est pas
fait dans le cas de la Montérégie.
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire, Mme la députée
de Marie-Victorin, et cela me fait plaisir de vous le dire - je l'ai dit hier
et je vais le redire aujourd'hui - que mon ministère s'est fixé
un objectif, que j'appuie le plus possible qui est de viser à une
équité interrégionale. Je pense qu'en trois ans on ne peut
pas faire un rattrapage de 25 ans de... D'abord, il y a des facteurs
historiques dans la rapidité du développement. Ce n'est pas
strictement de la mauvaise volonté de la part de qui que ce soit. J'ai
indiqué fortement hier qu'au lieu de répondre à des
besoins par établissement, sans les mettre de côté, et de
répondre à des besoins ad hoc, on visait à cette
équité interrégionale. Vous savez très bien que,
dans le cas de l'argent affecté à l'alcoolisme et à la
toxicomanie, par exemple, ce sont les gens de la Montérégie qui
ont eu la grosse part parce qu'ils étaient les plus pauvres compte tenu
des ressources de la population. Nous entendons faire la même chose dans
le cas de la protection de la jeunesse.
Mme Vermette: Tantôt, vous souligniez que certains
intervenants dans le domaine ne vont pas vérifier sur place les cas qui
leur sont dénoncés. Je peux vous dire qu'actuellement les
intervenants sont tellement débordés qu'ils ne savent plus par
où commencer. Et plus souvent qu'autrement, même s'ils sont au
courant d'une dénonciation, ils sont pris entre une mère presque
à la veille de tuer son enfant et un problème d'inceste, et entre
les deux ils doivent trancher, à savoir où ils peuvent
intervenir. Inévitablement, ils doivent laisser de côté
certains autres cas qui peuvent être tout aussi dramatiques et avoir des
conséquences très fâcheuses pour les enfants. Donc, il y a
un état d'urgence dans ce domaine.
Mme Lavoie-Roux: On prend les mesures pour tenter de
répondre non seulement à ce sentiment, mais à cette
réalité de l'urgence. Je voudrais simplement vous donner le
montant que la région 6C avait reçu en 1987-1988 par le
truchement du budget supplémentaire, quand on avait ajouté
quelque 2 000 000 $. Dès ce moment, on a aussi appliqué ce
facteur d'équité interrégionale. Ils ont reçu un
montant de 560 600 $ qui est maintenant récurrent, annualisé
à 672 000 $, et ils recevront évidemment leur juste part des 3
000 000 $ additionnels.
M. Chevrette: M. le Président, on pourrait passer à
au moins trois choses d'ici 18 heures. Il y a des gens qui se sont
déplacés.
Le Président (M. Bélanger): Bon. Il y avait le
Conseil des affaires sociales et de la famille qu'on devait voir à 17
heures, le programme 8.
M. Chevrette: Oui, on va le voir un peu plus tard, mais avant 18
heures. On commencerait par les organismes bénévoles pour ensuite
parler à la fois des jeunes et des femmes.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, j'appelle
le programme 2... La protection de la jeunesse, on est conscient que c'est un
dossier...
M. Chevrette: À l'intérieur de...
Le Président (M. Bélanger):... à
l'intérieur des centres de services sociaux. Donc, quand on adoptera les
autres crédits, cela sera adopté.
Le programme 2, Soutien des organismes bénévoles.
Soutien des organismes bénévoles
M. Chevrette: Mme la ministre se rappellera sans doute que, quand
elle était dans l'Opposition, elle était présidente de la
commission des affaires sociales.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est exact.
M. Chevrette: Elle avait pris un mandat d'initiative. Se le
rappelle-t-elle?
Mme Lavoie-Roux: Ah! certainement!
M. Chevrette: Donc, elle avait signé un rapport. Cela
aussi, elle se le rappelle? Est-ce qu'elle se rappelle que, dans ce rapport, il
était clair que...
M. Charbonneau: C'est moi qui étais président.
M. Chevrette: Ah! c'était toi qui étais
président? Elle était vice-président, d'abord?
M. Charbonneau: Non, elle était membre.
Mme Lavoie-Roux: On n'était pas à la même
commission. Il pense à la commission Charbonneau.
M. Chevrette: Non, non.
M. Charbonneau: Ce n'est pas de celle-là qu'il parle?
Mme Lavoie-Roux: Non, ce n'est pas de celle-là qu'il
parle.
M. Chevrette: Je parie de celle qui vous a amenée à
signer un rapport, à être d'accord avec un rapport sur les
organismes bénévoles pour avoir des politiques de financement en
1984. Vous ne vous en souvenez pas?
Mme Lavoie-Roux: En 1984, les commissions n'existaient pas.
M. Charbonneau: En 1983.
M. Chevrette: 1983.
M. Charbonneau: 1982-1983.
M. Chevrette: Oui, c'étaient d'autres formes de
commissions.
Mme Lavoie-Roux: Le rapport quoi?
M. Chevrette: De la commission de la jeunesse.
M. Charbonneau: Le rapport de la commission parlementaire
spéciale sur la protection de la jeunesse.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas la commission Charbonneau?
M. Charbonneau: C'est cela, c'est la commission Charbonneau.
Mme Lavoie-Roux: Ah! la commission Charbonneau, je m'en souviens,
oui.
M. Chevrette: Bon!
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que...
M. Chevrette: J'étais en train de vous mêler,
n'est-ce pas?
Mme Lavoie-Roux: ...vous avez dit: Vous étiez
présidente de la commission.
M. Chevrette: C'est vrai, je me suis trompé avec le
deuxième titre que vous avez eu entretemps. Vous vous rappelez avoir
siégé à la commission Charbonneau?
Mme Lavoie-Roux: Très bien.
M. Chevrette: Vous vous rappelez que vous étiez d'accord
avec le contenu du rapport?
Mme Lavoie-Roux: Oui, certainement.
M. Chevrette: Vous vous rappelez que ce rapport parlait
d'établissement de politiques de financement pour les organismes
bénévoles?
Mme Lavoie-Roux: Probablement, mais précisément,
non.
M. Chevrette: Bien, probablement...
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, il faudrait que je retourne au
rapport.
M. Charbonneau: Je peux vous dire, Mme la ministre, que
c'était cela.
Mme Lavoie-Roux: II paraît que oui.
M. Chevrette: Bon. On part au moins sur un acquis au moment
où vous étiez dans l'Opposition. Je vous ramène au pouvoir
maintenant. Vous avez répliqué dernièrement au rapport
Tremblay. Vous vous rappelez vos propos de réplique au rapport
Tremblay?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: Vous vous rappelez avoir dit à peu
près ceci, que vous vouliez mettre fin, dès 1988, à
l'arbitraire et au discrétionnaire qui subsistaient dans l'octroi de
subventions? Donc, on est en 1988. On va justement se parler de politiques de
financement. Sur l'ensemble des secteurs, jeunes et femmes, est-ce qu'il y a
des travaux de faits pour les politiques de financement?
Mme Lavoie-Roux: Du côté des femmes, la seule
politique de financement qui ait été faite et qui ait
été approuvée par le gouvernement, c'est celle relative
aux maisons d'hébergement pour les femmes battues. Quant aux autres
groupes, il n'y a pas de politique. 1988 a commencé il y a quinze jours,
n'est-ce pas? Il ne faut pas oublier cela non plus.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez des crédits dans votre
budget de 1988 pour établir votre politique pour les autres?
Mme Lavoie-Roux: Non, c'est-à-dire qu'il y a des
débuts de politique, mais il faut d'abord arrêter quels seront les
paramètres de ces politiques. C'est la première chose qui
m'apparaît la plus importante. Je dois vous dire que, des quelques
politiques que j'ai trouvées quand je suis arrivée au
ministère, aucune n'avait été adoptée par le
gouvernement précédent. C'étaient des politiques
ministérielles et non des politiques qui avaient reçu l'aval du
gouvernement. Par exemple, on pourrait parler des maisons de jeunes où
on prévoyait 20 000 $, 40 000 $ ou 20 000 $,60 000 $...
M. Chevrette: Est-ce qu'il se pourrait que ce soit 30 000 $, 40
000 $, 60 000 $, 70 000 $ et 80 000 $?
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, si vous me permettez seulement une petite
intervention. Comme il n'y a que du personnel de cabinet de Mme Lavoie-Roux
derrière et qu'on manque de chaises, est-ce qu'on aurait l'autorisation
de les asseoir de chaque côté ici? Ce sont quand même des
gens impliqués directement dans les travaux comme personnel
politique.
M. Chevrette: Pour autant qu'ils n'ont pas de couteaux.
Le Président (M. Bélanger): Cela leur permettrait
d'être plus confortables.
M. Chevrette: Pour autant qu'ils n'ont pas de couteaux.
Le Président (M. Bélanger): On n'en mettra pas
derrière vous. Alors, je vous invite. Si vous voulez vous asseoir de
chaque côté de la place, ceux qui sont debout à
l'arrière, vous allez sûrement être plus confortables.
M. Chevrette: Ceux qui se sentent à l'aise, de notre
côté, et les autres de l'autre bord.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Je n'aurais jamais fait
une proposition partisane comme cela.
M. Chevrette: Moi, j'ose la faire très facilement.
Je voudrais continuer, Mme la ministre. Il existait des politiques
ministérielles. Vous l'avez reconnu.
Mme Lavoie-Roux: II en existait deux: une pour les femmes
violentées et une pour les maisons de jeunes.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez respecté ces politiques
ministérielles depuis que vous êtes ministre?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que dans le cas des maisons
d'hébergement pour femmes battues, à mes yeux, nous avons
certainement - je ne sais pas si c'est la vôtre - établi une
politique ministérielle de financement qui a été
adoptée par le gouvernement et dont la première étape a
été mise en vigueur, si on veut, en 1987-1988. Nous continuons
cette année pour l'année suivante.
Maisons de jeunes
M. Chevrette: En ce qui regarde la politique des maisons de
jeunes, est-ce que vous l'avez respectée? (17 h 15)
Mme Lavoie-Roux: Bien, je n'avais pas à respecter une
chose qui n'avait jamais été approuvée par un
gouvernement, première des choses, et pour laquelle il n'y avait pas de
prévisions budgétaires ou, enfin, de disponibilités
financières pour l'appliquer.
M. Chevrette: Est-ce que vous respectez présentement la
politique ministérielle qui existait antérieurement?
Mme Lavoie-Roux: Non, je ne la respecte pas. Mais ce n'est pas
une politique, je le répète. C'est beau de penser à des
politiques, mais si elles ne sont pas adoptées par le gouvernement,
elles ne peuvent pas avoir d'effets, écoutez, à moins que vous ne
reveniez au gouvernement pour les faire adopter. Quand on parle de politique
comme je veux en faire une en santé mentale, je vais la faire adopter
par le gouvernement. Alors, ceux qui me suivront pourront l'appliquer parce que
ce sera sur une période X.
M. Chevrette: Mais qu'est-ce qui vous empêchait d'appliquer
une politique ministérielle qui tenait compte du nombre d'années
d'expérience de ladite maison de jeunes, par exemple? Pourquoi avez-vous
concouru à ouvrir des maisons de jeunes à 20 000 $ alors
qu'antérieurement on n'en ouvrait pas une en bas de 30 000 $? Pourquoi
ne pas avoir suivi une gradation de 10 000 $ à 20 000 $ par
année, parce que c'est toujours après deux ou trois ans qu'elles
ont des difficultés?
Mme Lavoie-Roux: La première des choses, c'est que j'ai
confié à un groupe de députés l'examen des maisons
de jeunes. Ils viennent de me remettre leur rapport, il y a environ une
semaine, je pense, ou quinze jours. À partir de ces recommandations,
à partir d'autres discussions que nous aurons, il y a des
modalités que nous voulons certainement changer. Nous croyons que
d'autres facteurs doivent être pris en considération dans
l'élaboration d'une politique de maisons de jeunes, par exemple, les
milieux socio-économiques, quels devraient être les
véritables objectifs de maisons de jeunes qui sont rattachées au
ministère de la Santé et des Services sociaux. On pense qu'elles
doivent se situer, comment dirais-je? dans la poursuite, dans le prolongement
des objectifs qui sont les responsabilités mêmes du
ministère. Toutes ces choses ne sont pas arrêtées. Fort
probablement qu'au cours de l'année nous tenterons, après
diverses consultations, de finaliser cette politique qui n'existe pas dans le
moment, ce qui ne nous a pas empêchés, quand même, d'ouvrir
26 nouvelles maisons de jeunes en 1987-1988 .
M. Chevrette: À 20 000 $?
Mme Lavoie-Roux: Oui, à 20 000 $. Ensuite, les autres qui
étaient à 30 000 $, on les a rendues à 40 000 $. C'est
cela. Toutes celles qui étaient en bas de 30 000 $, on les a rendues
à 40 000 $ et les autres à 20 000 $.
M. Chevrette: Toutes celles qui avaient deux ans, est-ce qu'elles
sont montées à 60 000 $?
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. Chevrette: Est-ce que celles qui avaient
quatre ans sont montées à 70 000 $? Mme Lavoie-Roux:
Non.
M. Chevrette: Est-ce que celles qui avaient cinq ans sont
montées à 80 000 $?
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. Chevrette: Pour quel motif? Est-ce parce que ces gens ne
rendaient pas service à la collectivité jeunesse ou si c'est un
choix politique que vous avez décidé de faire?
Mme Lavoie-Roux: Non. C'est parce que nous pensons que la formule
qui avait été mise de l'avant ne tient pas suffisamment compte
des réalités géographiques, des réalités
socio-économiques et des objectifs, du moins en partie, qui sont
poursuivis par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
C'est dans cet esprit que nous avons examiné le problème et que
nous allons réviser la formule en conséquence.
M. Chevrette: Dans une région comme le
Saguenay-Lac-Saint-Jean qui a perdu cinq maisons sur dix, cela ne correspondait
pas aux problèmes socio-économiques qui étaient
vécus dans le milieu?
Mme Lavoie-Roux: II n'y a eu aucune coupure de maisons de
jeunes.
M. Chevrette: Elles ont fermé leurs portes...
Mme Lavoie-Roux: On a continué de les financer.
M. Chevrette: ...tout l'été passé au moment
où les jeunes se promènent, justement. Ce n'est pas l'hiver quand
il y a des tempêtes qu'ils sortent.
Mme Lavoie-Roux: Je dois dire que, l'an dernier, nous avons
augmenté le budget des maisons de jeunes de 18 %.
M. Chevrette: Le budget des maisons de jeunes. Mais vous dites en
avoir créé 26. Qu'est-ce que cela a donné à celles
existantes?
Mme Lavoie-Roux: On avait un choix à faire compte tenu des
ressources. Nous ajoutions 1 000 000 $ et nous ajoutions 17 %, ce qui, je
crois, est, quand même, une augmentation raisonnable. Nous aurions pu
augmenter les plus riches et laisser les autres à leur sort, et ne pas
leur permettre même d'ouvrir ou de subsister. Nous avons choisi un
meilleur équilibre.
M. Chevrette: Est-ce que la ministre est consciente que les
maisons en général tirent le diable par la queue, ont de la
misère à boucler leur budget et qu'une politique de financement
graduel, qui tienne compte des services qui sont dispensés, est la seule
façon d'assurer leur survie?
Mme Lavoie-Roux: D'abord, il faudrait peut-être rappeler
que normalement on n'est pas le seul bailleur de fonds, que les
municipalités, pour un grand nombre, prennent des
responsabilités. Je pense que c'est bon que ce soit comme cela.
Comme je vous le dis, ce n'est pas une question de dire: II n'y a plus
de politique de financement des maisons de jeunes, mais nous voulons la
réviser. D'abord, strictement, comme je le disais tout à l'heure,
au point de vue géographique, à un moment donné, on
retrouve dans une région donnée un groupe important de maisons de
jeunes alors que d'autres régions sont à peu près
dénuées de maisons de jeunes. On en retrouve dans des milieux
où la communauté peut faire plus d'efforts pour les appuyer alors
que dans d'autres coins la communauté ne peut pas avoir un apport aussi
important.
Ce sont tous' ces facteurs que nous essayons de mesurer pour arriver
à déterminer d'une façon plus définitive et
à faire accepter par le gouvernement une politique de financement de
maisons de jeunes.
M. Chevrette: Vous venez tout juste de dire que vous étiez
pour la réviser. Vous tenez donc pour acquis qu'il en existait une alors
que vous m'avez dit, il y a à peu près cinq minutes, qu'il n'en
existait pas. Je voudrais me retrouver un peu dans tout cela.
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire qu'il y avait un cadre de
financement prévu, mais, comme je le répète encore une
fois, qui... Je n'ai pas dit... Vous en aviez laissé une. C'est vous qui
l'aviez laissée?
M. Chevrette: Cela me ressemblait. Sur cinq ans. Je ne laisse pas
le monde crever.
Mme Lavoie-Roux: Vous ou votre prédécesseur. En
tout cas, peu importe. Je ne dis pas que cela n'existait pas, c'était
là. Mais je dis qu'elle n'avait jamais reçu l'aval de votre
gouvernement.
M. Chevrette: Pour autant que cela rentre dans nos budgets.
Est-ce que la ministre est en train de me dire qu'à l'intérieur
de ses budgets elle n'a pas le pouvoir d'élaborer une politique de
financement?
Mme Lavoie-Roux: C'est-à-dire que, quand arrivent des
contrecoups économiques, je pense que, si le gouvernement a
accepté une politique de financement, en a fait une politique
officielle, généralement en tout cas, ils sont certainement bien
plus à l'abri des contrecoups que lorsque vous dites: Je vais le faire
à l'intérieur de mon budget. On sait que, dans le domaine des
organismes bénévoles, on ne va pas toujours chercher le
même montant chaque année.
M. Chevrette: Quelle est votre position par rapport à la
demande financière chiffrée par le regroupement face au plan de
sauvetage? Qu'est-ce que vous répondez?
Mme Lavoie-Roux: Le Regroupement des maisons de jeunes? Comme je
vous le dis, nous sommes à examiner, à l'aide des ressources que
nous avons cette année, ce que nous pouvons faire. Ce que je vous dis,
c'est que je ne peux pas continuer dans la veine de tout le monde à 80
000 $ après cinq ans quand on a maintenant 143 maisons de jeunes et
qu'on a 180 demandes. Alors, faites le calcul.
M. Chevrette: Je comprends, mais l'an passé vous avez cru
bon d'en mettre 26 de plus. Pour partager la pauvreté, je suppose?
Mme Lavoie-Roux: Je vous ai dit tout à l'heure que nous
avions le choix avec ce 1 000 000 $ ou cette augmentation de 17 %, soit
d'augmenter les 60 000 $ à 70 000 $ ou les 70 000 $ à 80 000 $ ou
de répondre aux besoins et aux demandes répétées
qui, depuis trois ou quatre ans, avaient été laissées sans
réponse. C'est le choix que nous avons fait et je ne le regrette
pas.
M. Chevrette: Cette année, est-ce que vous entendez
accorder encore des budgets pour de nouvelles maisons de jeunes?
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas exclu.
M. Chevrette: Ce n'est pas exclu? Au moment où on se
parle, votre choix politique, à partir des crédits que vous avez
demandés au gouvernement, n'est pas arrêté entre adopter,
pour la consolidation des maisons existantes ou créer, par exemple, de
nouvelles maisons?
Mme Lavoie-Roux: Non, il n'est pas arrêté. M.
Chevrette: Au moment où on se parle?
Mme Lavoie-Roux: Non, il n'est pas arrêté. Nous
sommes à faire la révision des sommes disponibles et
également l'examen des demandes qui sont devant nous. Même si une
politique finale n'est pas arrêtée, H faut bien réaliser
que, si je trouve, par exemple, que dans une région X il n'en existe pas
ou très peu, je pense qu'il y a, particulièrement au moment
où la politique finale n'est pas arrêtée, un jugement
d'opportunité à porter. Tous ces détails sur chacune des
100 et quelques nouvelles demandes que nous avons...
M. Chevrette: Mais pour établir vos crédits, Mme la
ministre, vous avez dû projeter X nouvelles maisons et consolidation de
celles existantes. Vous avez établi vos crédits sur quoi? Moi. il
me semble que, quand je préparais mes crédits, je disais: Bon, je
vais en subventionner pas plus que dix nouvelles. Ce qu'il me faut, c'est 300
000 $ pour cela et, pour consolider les autres, cela me prend encore 400 000 $.
Il faut, donc, que je demande 700 000 $ de subvention additionnelle par rapport
au budget existant. Sur quoi vous êtes-vous basée pour
définir les crédits que vous venez de nous déposer?
Mme Lavoie-Roux: Sur l'ensemble des organismes
bénévoles. J'ai répété à plusieurs
reprises qu'il y a des années où nous croyons qu'il faut
favoriser certaines clientèles L'an dernier, nous avons favorisé
les sans-abri, nous avons favorisé les maisons d'hébergement pour
femmes battues. Cette année, on a des demandes de différents
groupes et nous verrons de quelle façon nous les favoriserons. Tous ceux
qui doivent recevoir un renouvellement de leur subvention ont reçu
l'avance habituelle qu'on leur accorde pour qu'ils ne soient pas mal pris d'ici
le 1er juin.
M; Chevrette: Ils ont reçu la première tranphe.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: Mais le montant des subventions que vous avez
demandées au gouvernement comme crédit en ce qui regarde les
organismes bénévoles, est-ce une indexation?
Mme Lavoie-Roux: Je dois dire que cette année nous
obtenons 7 500 000 $ de plus pour le financement des organismes
bénévoles Je ferai remarquer au député de Joliette
que, sur les trois dernières années ou les trois budgets, si on
peut parler ainsi, c'est une augmentation de 49,9 % des subventions aux
organismes bénévoles.
M. Chevrette: Là-dessus, moi, je ne veux pas discuter sur
le pourcentage. Je pourrais créer 100 boîtes nouvelles et leur
donner les 7 500 000 $, mais toutes les autres boîtes vont mourir. Cela
ne veut rien dire. La discussion n'en est pas là. La discussion - vous
le savez très bien, Mme la ministre, et vous-même, vous vous
êtes mouillée là-dessus autant au moment où vous
étiez dans l'Opposition qu'au moment où vous étiez au
pouvoir - c'est qu'il fallait cesser précisément le
discrétionnaire et l'arbitraire, et qu'il fallait aller à des
politiques de financement. Dès votre première année de
mandat, non seulement vous continuez le discrétionnaire, mais vous
baissez par rapport aux politiques ministérielles connues
antérieurement. Plus encore, vous créez des organismes
additionnels sans consolider d'aucune façon ceux qui existent et on
risque de voir énormément de structures qui rendent des services
inappréciables dans le milieu disparaître de la "map" purement et
simplement.
Moi, je voudrais bien comprendre très sérieusement comment
vous pouvez tenir ce discours. Au moment où vous me parlez, vous ne
savez pas encore quelles sont vos priorités, si c'est dans la
consolidation pour ceux qui sont en difficulté ou si c'est dans la
création des nouveaux. Que répond-on aux gens qui nous demandent:
Pensez-vous que cette année je vais en avoir un peu plus pour pouvoir
survivre? Je ne suis pas capable de leur répondre après la
période des questions que je viens de faire.
Mme Lavoie-Roux: Non. Ils auront leur réponse au
début de juin. On a aussi fait de la consolidation si on fait
référence à la question des maisons de jeunes. Nous avons
financé 25 nouvelles maisons à 20 000 $. Nous avons
consolidé de 20 000 $ à 30 000 $, 19 maisons. Nous avons
consolidé 24 maisons de 30 000 $ à 40 000 $. Nous avons fait de
la consolidation et il se peut que, dans ce sens, il y ait une certaine
consolidation. Mais je dois aussi tenir compte de réalités bien
vécues. Je pense qu'il y a des endroits où il peut s'imposer...
Écoutez, je préférerais prendre juste mon argent et
consolider, si je n'avais pas d'autres demandes. Mais je pense qu'il y a des
efforts immenses qui sont déployés par des communautés
souvent moins bien équipées, souvent moins riches, qui nous
ont...
M. Chevrette: Pourriez-vous nous fournir la liste de ceux que
vous avez créés et les identifier comme il faut dans les
comtés où ils ont été créés?
Mme Lavoie-Roux: Certainement, aucun problème.
M. Chevrette: Pourriez-vous fournir la liste, également,
de ceux qui ont été consolidés de 19 000 $à20 000 $
et de 20 000 $à30 000 $? (17 h 30)
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, on va vous donner la liste, M. le
chef de l'Opposition. Ce que je peux vous dire - je le dis avec une certaine
réserve, mais je ne crois pas me tromper - c'est qu'on a couvert toutes
les maisons qui avaient un financement de 30 000 $ et qui sont passées
à 40 000 $. La même chose pour celles qui sont passées de
20 000 $ à 30 000 $. Je pense qu'on a couvert toutes celles qui
étaient à 20 000 $. On n'en a pas couvert la moitié sans
couvrir l'autre moitié. Dans le cas des 25 nouvelles maisons,
c'étaient toutes des "deuxième demande". On n'a pas pu les
couvrir toutes.
M. Chevrette: C'est 25 sur combien que vous avez
acceptées?
Mme Lavoie-Roux: C'est 26 sur combien... On n'a pas le chiffre
pour l'an dernier.
M. Chevrette: Donc, vous pouvez me fournir cela aussi: 26 sur
combien? Est-ce que vous pouvez me dire...
Mme Lavoie-Roux: Seulement par déduction, on dit qu'il y
en a 180 nouvelles cette année. Il y en a 39 nouvelles qui font une
demande cette année. En tout cas, on va vous trouver le chiffre.
M. Chevrette: Vous me donnerez la liste de celles qui postulaient
par rapport à celles qui l'ont obtenu?
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
M. Chevrette: Parfait! Cela va être intéressant
à regarder, cela. Est-ce que la politique de financement que vous
entendez mettre sur pied d'ici juin vaut pour tous les groupes ou si c'est pour
des groupes spécifiques pour que vous vous êtes
décidée à faire des politiques de financement?
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire que j'ai discuté avec
un autre groupe de femmes, les CALACS, qui sont venues me voir, disons, il y a
un mois et demi. Est-ce que cela fait deux mois? Après le Jour de l'an,
de toute façon. Elles sont venues nous demander d'établir une
politique de financement. L'indication que je leur ai donnée, c'est que,
cette année, vu qu'on était déjà rendu en janvier
ou février, nous tenterions de faire un effort pour augmenter un peu
leur contribution, mais que nous nous appliquerions durant l'année
à développer une politique plus globale quant à
l'instauration des CALACS, encore une fois, en prenant en considération
leur répartition géographique et d'autres facteurs
socio-économiques, etc.
M. Chevrette: En mai 1986, lorsque vous avez rencontré le
groupe des représentants des maisons de jeunes, vous leur avez dit que
c'était une priorité pour vous.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: Est-ce que vous maintenez que, d'ici juin, ils
auront leur politique de financement, eux aussi?
Mme Lavoie-Roux: Pour les maisons de jeunes? La politique de
financement pour les maisons de jeunes ne sera pas prête en juin, mais au
cours de l'année.
M. Chevrette: Au cours de l'année, est-ce que vous
entendez consulter les représentants des maisons de jeunes pour
l'élaboration de la politique?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que, déjà, ils ont
été consultés par les députés au moment
du
comité Sirros et, avant de finaliser les choses, ils seront
certainement consultés de nouveau.
Maisons d'hébergement jeunesse
M. Chevrette: Avant de céder la parole à ma
collègue pour les maisons d'hébergement de femmes, je vais
terminer avec les maisons d'hébergement jeunesse. Sur 18 maisons, 12
font partie du regroupement national des maisons d'hébergement jeunesse.
Vous êtes au courant de ces statistiques. On me dit que les maisons
d'hébergement jeunesse viennent principalement en aide aux sans-abri.
Selon une étude qui a été faite au CSSMM, planification et
stratégie, c'est 15 000 sans-abri de moins de 30 ans qu'on retrouve
à Montréal. Il y a, au moins, 2000 personnes par année qui
peuvent bénéficier du secours de ces maisons. La question que je
voudrais vous poser, c'est: Face à ce groupe spécifique, est-ce
que vous avez également l'intention de bâtir une politique de
financement?
Mme Lavoie-Roux: Oui, certainement, parce que j'avais - elle est
peut-être fondée ou non -une préoccupation spéciale
à leur endroit: Qui héberge-t-on dans ces maisons de jeunes quant
à l'âge de ces jeunes? Il semble que la majorité abrite des
gens de 18 à 25 ans, mais qu'il y en a un certain nombre qui en
abritent...
M. Chevrette: De 12 à 18. C'est là qu'est le
problème.
Mme Lavoie-Roux: Pardon?
M. Chevrette: Ce sont celles qui abritent des 12-18 ans qui
ont...
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Chevrette: ...souvent des problèmes.
Mme Lavoie-Roux: C'est surtout, me dit-on, des 16-18 ans, mais il
y a aussi des 12-16 ans. En tout cas, les 16-18 ans, même s'ils sont
encore sous la Loi sur la protection de la jeunesse, souvent ils sont partis de
la maison ou des choses comme cela. Avant, encore une fois, de laisser se
développer des maisons d'hébergement pour les jeunes un peu
à la va comme je te pousse, je pense qu'il faut connaître
exactement les objectifs qu'elles poursuivent. C'est évident que c'est
pour les sans-abri, c'est un premier objectif, mais comment allons-nous les
répartir, etc.? Je dois vous dire qu'en 1986-1987 nous avons
financé 14 maisons d'hébergement pour les jeunes. En 1987-1988,
nous en avons financé 23, pour une augmentation de 72 %.
M. Chevrette: Mais vous avez annoncé 3,8 % d'augmentation,
d'indexation.
Mme Lavoie-Roux: Pour les maisons d'hé- bergement?
M. Chevrette: Pour les maisons d'hébergement. Est-ce que
c'est exact?
Mme Lavoie-Roux: Non. Je n'ai annoncé aucune
indexation.
M. Chevrette: On me dit qu'H y en a plusieurs en
difficulté. Le Petit Patro est resté fermé, par exemple.
Le Diapason vient de rouvrir à la suite de l'intervention d'un gros don
de M. Péladeau. L'Auberge communautaire du sud-ouest doit trouver entre
60 000 $ et 65 000 $, sinon elle fermera ses portes. L'Accueil jeunesse
Lanaudière a besoin de 30 000 $ pour se rendre à la fin d'avril.
Ce n'est pas rose nanan dans ce bout-là.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, je pense que vous vous
souviendrez - en tout cas, ceux qui m'ont posé la question à
l'Assemblée nationale - que, justement pour prévenir la fermeture
d'un certain nombre de ces maisons-là, je suis allée chercher 200
000 $.
M. Chevrette: Oui, oui, je me le rappelle.
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, je ne me souviens plus à
quel moment. Cela m'étonne quand vous me dites que le Petit Patro est
fermé parce qu'on lui a versé 20 000 $ pour qu'il puisse
compléter l'année jusqu'à la fin de mars.
M. Chevrette: C'est l'information qu'on a.
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes sûr qu'il est fermé
au moment où on se parie?
M. Chevrette: Les informations qu'on avait, c'est qu'il
était resté fermé.
Mme Lavoie-Roux: II était resté fermé.
M. Chevrette: II avait fermé et il était
resté fermé.
Mme Lavoie-Roux: Mais l'argent lui a été
envoyé et il a eu son avance de 25 % pour l'année 1988-1989.
M. Chevrette: On vérifiera les données. Vous savez
qu'ils réclament le même traitement que les maisons de jeunes.
Mme Lavoie-Roux: Que les maisons?
M. Chevrette: Ils réclament exactement le même
traitement que les maisons de jeunes. C'est dur de rentabiliser, par exemple,
une maison d'hébergement, disons, pour les 12-18 ans et je vais
expliquer un peu ce qui se passe, au moins dans un cas. Par exemple, ils ont
beau avoir des chambres doubles pour essayer d'accommoder le
plus de personnes possible, s'il arrive une fille de treize ans, ils ne
la placeront pas avec un garçon. Donc, la rentabilité...
Mme Lavoie-Roux: Ah! Vous voulez parler des maisons de femmes!
Vous avez dit les maisons de jeunes.
M. Chevrette: Non, non, les maisons d'hébergement de
jeunes.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais vous dites qu'ils veulent la
même chose, le même traitement...
M. Chevrette: Le même traitement que les maisons
d'hébergement de femmes, excusez.
Mme Lavoie-Roux: Ah bon!
M. Chevrette: Je me suis peut-être mal exprimé.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela, d'accord. C'est ce que je
pensais.
M. Chevrette: Mais ils ont d'énormes difficultés
à les rentabiliser, c'est évident; ce sont des gens qui arrivent
et qui n'ont pas un cent. Ils ne sont pas capables de les corder huit par
chambre, non plus. Il faut qu'ils tiennent compte de la différence des
sexes et, surtout, si vous avez des mineurs à l'intérieur de
cela, c'est un problème accru face à leur rentabilité,
mais on n'en tient pas compte dans les subventions qu'on leur donne. Cela m'a
été rapporté à deux ou trois places.
Mme Lavoie-Roux: M'avez-vous posé une question
précise?
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y avait
une question précise?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que vous
pourriez la répéter pour le bénéfice de Mme la
ministre?
Mme Lavoie-Roux: Vous m'avez posé une question
précise! Pouvez-vous la répéter?
M. Chevrette: Sans doute. Ils vous demandent l'équivalent
de ce qu'ont les maisons d'hébergement pour femmes. Trouvez-vous que
cela a de l'allure? C'est une bonne question.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui, c'est parce que je n'avais pas entendu
votre question; alors, je sentais que vous attendiez. Écoutez, je ne
peux pas, à ce moment-ci, dire si on va leur donner le même cadre
de financement. La première des choses, un certain nombre de ces maisons
qui existent ont peu de lits. Par contre, je dois vous dire que, lorsqu'ils
sont référés par les centres de services sociaux, ils
reçoivent aussi un per diem des centres de services sociaux. Je dois
vous dire que la Maison tangente reçoit 105 000 $ - ce sont les montants
les plus élevés - Saint-Denis reçoit 147 000 $.
M. Chevrette: J'ai reçu copie conforme d'une lettre qui
vous a été adressée probablement hier. Ils tenaient
probablement pour acquise l'indexation globale de 3,8 %, alors que vous venez
de me dire que, pour le moment, c'est d'une indexation globale, mais non pas
spécifique à un groupe ou à un autre. Ils s'attendaient
à une indexation de 3,8% et ils sont découragés. Ils vous
disent, dans la lettre, que sans égard aux années d'existence,
à la capacité d'accueil et au déficit prévu par les
demandeurs, ils crèvent avec ce que vous leur envoyez
présentement. Tout cela nous laisse une perspective
d'amélioration de nos conditions pour l'année qui vient dans une
situation intolérable. Les membres seront forcés de cesser leurs
opérations le 30 septembre prochain. C'est signé: Christiane
Filion, présidente du RMJQ. Avez-vous reçu ça?
Mme Lavoie-Roux: Je ne l'ai pas en main, je ne sais pas si je
l'ai reçue.
M. Chevrette: Nous sommes trois chanceux: vous, M. Bourassa et
moi.
Mme Lavoie-Roux: Apparemment, ils l'ont.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a une priorité
là-dessus? Est-ce que des correctifs seront apportés dans le
présent budget?
Mme Lavoie-Roux: Je vous l'ai dit: Pour le cas des maisons
d'hébergement des jeunes, c'est une ressource qui s'est
développée depuis à peu près 1984, 1985, c'est
assez récent. Nous devons examiner pour diverses raisons - j'en ai
mentionné une et je peux mentionner les autres - comment nous devrons
accepter qu'elles soient réparties géographiquement. Il y a un
autre point qui m'apparaît important: il faut s'assurer que ce ne soit
pas toujours la solution la plus facile pour les jeunes. Il y a toute la
philosophie qui doit être approfondie. On peut dire: Ce sont des gens qui
n'ont pas d'abri, on les abrite. Mais on abrite des jeunes et je pense qu'il y
a certaines considérations qu'il nous faut avoir dans une perspective
très large de protection de la jeunesse.
M. Chevrette: Oui, mais il y a eu l'Année internationale
des sans-abri; on a essayé de faire pleurer tout le monde, mais cela a
été à peu près l'année la plus faible sur le
plan de la construction de HLM et de maisons pour les sans-abri. Cela a
été une année plus que difficile pour les maisons
d'hébergement qui accueillent
précisément ces jeunes. Je vous pose la question
très directement et très franchement: Avez-vous des sous dans
votre budget 1988-1989 pour améliorer le sort des maisons
d'hébergement pour les jeunes?
Mme Lavoie-Roux: M. le chef de l'Opposition, ce dont je dispose,
j'en ferai connaître la distribution dès que ces dossiers auront
été analysés plus en profondeur. Les gens seront avertis
au jois de juin de ce qu'ils recevront. Quant à une politique plus
définitive sur les maisons d'hébergement pour les jeunes, un
comité y travaille, comme il y a des personnes qui travaillent à
l'ensemble des organismes com munautaires, et nous devrions, en cours
d'année probablement, être capables de prendre des positions plus
définitives à l'égard de certaines clientèles.
M. Chevrette: Est-ce que vous répondez la même chose
pour les maisons de jeunes?
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est ce que je vous ai dit.
M. Chevrette: La même chose. Est-ce que vous
répondez la même chose pour les organismes en santé
mentale, par exemple?
Mme Lavoie-Roux: Pour les organismes en santé mentale, il
y a un effort considérable que je dois faire avant même de partir,
soit de rendre récurrentes des sommes qui ont été
engagées sur une base non récurrente en 1984-1985 et en
1985-1986. Déjà, cela va chercher 1 600 000 $ pour des organismes
bénévoles en santé mentale. (17 h 45)
II y a également, évidemment, une certaine partie du
montant de 8 000 000 $ qui sera affectée à des organismes
bénévoles en santé mentale. Et, déjà,
à l'intérieur des organismes bénévoles
eux-mêmes, nous consacrons 776 725 $ pour 52 organismes. Et c'est en
dehors des sommes qui sont distribuées à des organismes
bénévoles par les conseils régionaux.
M. Chevrette: Vous avez donné de la non-récurrence
à un bon nombre; il y a au moins 1 000 000 $ non récurrents dans
tout cela?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, c'est vous qui avez donné
de la non-récurrence. Je le rends récurrent cette
année.
M. Chevrette: Vous le rendez récurrent à
l'intérieur de votre budget de 8 000 000 $?
Mme Lavoie-Roux: Je le rends récurrent...
M. Chevrette: En 1987-1988, c'est vous. Ce n'est pas moi.
Mme Lavoie-Roux: Non. C'est un engagement pris par le conseil
régional de Montréal, et une couple d'autres conseils
régionaux, peut-être celui de la rive sud, je ne suis pas
certaine, Montréal, j'en suis convaincue. Je ne dis pas que cela a
été mauvais en soi; cela a rendu des services
M. Chevrette: En 1987-1988.
Mme Lavoie-Roux: En 1984-1985, à partir d'une marge de
manoeuvre qu'ils avaient trouvée à partir des budgets des
hôpitaux psychiatriques, ces conseils avaient décidé de
financer un certain nombre d'organismes bénévoles sur une
période de trois ans. Mais au bout de trois ans l'argent n'y est plus.
On m'a appris cette année qu'il me fallait, si je ne voulais pas que ces
organismes bénévoles disparaissent, trouver un financement pour 1
800 000 $ ou 1 600 000 $.
M. Chevrette: Dans la région de Montréal, il y
avait 4 000 000 $ dont 1 000 000 $ non récurrents.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Chevrette: Et cela, c'est en 1987-1988. Donc, 1 000 000 $ non
récurrents, c'est évident que, quand vous le perdez...
Mme Lavoie-Roux: Mais je vous dis que j'ai informé ces
organismes de leur financement...
M. Chevrette: Ce 1 000 000 $ figure à quel
élément de votre budget?
Mme Lavoie-Roux: ...pour cette année.
M. Chevrette: Cela figure à quel élément du
budget que vous avez présenté? C'est votre engagement? Vous leur
avez dit: Dans dix jours, je vous règle cela. Je veux savoir où
je le retrouve.
Mme Lavoie-Roux: II y aura des réaménagements
à l'intérieur des programmes pour financer ce montant de 1 600
000 $.
M. Chevrette: Dans les 8 600 000 $?
Mme Lavoie-Roux: 1 600 000 $. Vous parlez toujours des...
M. Chevrette: Oui, oui.
Mme Lavoie-Roux: ...organismes qui. .
M. Chevrette: J'avais compris 8 600 000 $.
Mme Lavoie-Roux: Non, non, 1 600 000 $
M. Chevrette: Je pensais que votre politique était
déjà conçue.
Mme Lavoie-Roux: Dans le programme 3.
M. Chevrette: D'accord. Pour les groupes de femmes, je vais
laisser aller ma collègue.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Leclerc): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Aide aux groupes de femmes
Mme Vermette: Merci, M. le Président. Les groupes de
femmes sont toujours en demande. Ils sont toujours aussi en train de
quêter des sous parce qu'ils ont de la misère à faire
reconnaître le travail, en tout cas, de ces femmes qui donnent beaucoup
de temps plus qu'autrement bénévole. Parce que la plupart des
gouvernements ont toujours considéré que ces femmes seront
toujours disponibles et prêtes à rendre service à
l'ensemble de leurs semblables, c'est-à-dire à d'autres femmes,
ces groupes de femmes ont toujours des problèmes de financement. Mais
les problèmes de financement s'accentuent de plus en plus à
l'heure actuelle parce que des maisons ou des organismes ont dû subir, en
tout cas, depuis au moins deux ans, deux ans et demi, en 1985-1986, 1986-1987,
1987-1988, dans certains cas, le statu quo et, dans certains cas aussi, il y en
a qui ont dû disparaître parce que les ressources étaient
épuisées.
On sait qu'à l'heure actuelle on a besoin de plus en plus de ces
ressources-là lorsqu'on connaît l'évolution de notre
société, lorsqu'on connaît les problèmes
psychosociaux de notre société. Plus souvent qu'autrement, ce
sont souvent les femmes qui doivent affronter les difficultés
matérielles et qui se retrouvent plus souvent qu'autrement chefs de
famille monoparentale, avec très peu de ressources. Ces femmes doivent
vivre l'isolement. Ces femmes doivent se battre pour faire reconnaître
leurs droits parce qu'elles manquent de connaissances, que, très
souvent, elles manquent de formation et, dans d'autres cas, parce que, tout
simplement, elles sont dépassées par les
événements.
Où ces femmes peuvent-elles trouver l'aide nécessaire
pour, justement, développer cette autonomie essentielle à tout
être humain pour jouer le rôle qui lui convient dans la
société et aussi pour avoir la place qui lui est due,
c'est-à-dire être une personne à part entière dans
une société? Ces femmes retrouvent l'aide et le soutien dans les
centres de femmes, dans les centres d'hébergement et, quelquefois,
lorsqu'elles sont victimes d'agression sexuelle, parce qu'on n'est pas capable
encore de respecter la femme dans son entité, lorsqu'elles doivent subir
des assauts et de la violence, ces femmes vont trouver cette aide dans les
CALACS.
Mme la ministre, c'est une situation qui est de plus en plus alarmante.
Les femmes subissent les contrecoups d'une société en
évolution de plus en plus rapide et ce sont elles qui, à l'heure
actuelle, font les frais de notre société. C'est une demande
pressante que font les femmes compte tenu de notre situation sociale et
également du rythme auquel évoluent nos
sociétés.
J'aurais aimé que ma collègue de Château-guay soit
en face pour me donner un coup de main dans mes revendications puisque nous
devons être solidaires, les femmes, dans nos demandes. C'est ce qu'elle
me disait tout récemment. Il aurait été intéressant
pour une fois que l'Opposition et les membres du gouvernement puissent se
serrer les coudes pour faire progresser les demandes des différents
groupes de femmes. Il n'en demeure pas moins que je vais jouer mon rôle
en tant que représentante officielle des groupes de femmes, d'une part,
et aussi parce que je suis une femme et que je crois beaucoup au rôle et
à la place que doivent occuper les femmes dans notre
société.
Mme la ministre, vous le savez très bien, vous avez
rencontré plus souvent qu'autrement ces groupes qui sont venus frapper
à votre porte pour demander quelle était la part du budget que
vous leur réserviez pour leur permettre de survivre et ce que vous
entendiez faire pour qu'on reconnaisse le travail de ces femmes qui, dans bien
des cas, ont une expertise hors du commun et sont très souvent de
grandes professionnelles.
Ces organismes sont toujours sans réponse. Très souvent,
ils sont sur un pied d'alerte et ils doivent toujours se demander si, demain,
ce ne sera pas à leur tour de fermer leurs portes faute de budget, faute
de ressources et surtout faute de compréhension. Travailler dans de
telles conditions, c'est inadmissible, même si ces femmes sont
convaincues et qu'elles ont un esprit missionnaire à l'intérieur
de leur organisme. Ce n'est pas parce qu'elles ont épousé la
cause et parce qu'elles veulent venir en aide aux autres qu'on doit exploiter
ces travailleuses. À mon avis, il faut vraiment leur donner une
réponse. Elles ont aussi besoin, en plus d'une réponse, d'une
reconnaissance financière et cela fait appel à une politique de
financement pour l'ensemble de ces organismes.
Je vais commencer par un dossier qui me semble prioritaire puisque ces
groupes de femmes sont dans une campagne de visibilité actuellement et
ce sont les groupes de femmes qu'on appelle l'R des femmes. Ces femmes, pour se
faire reconnaître, doivent descendre dans la rue ou marcher parce que
c'est la seule façon de faire en sorte qu'on puisse leur donner une
reconnaissance ou prendre en considération leurs demandes. J'ai vu
d'autres groupes, d'autres organismes, par exemple les personnes
handicapées, l'année dernière, qui ont dû faire la
même chose pour pouvoir avoir un peu plus d'argent afin de i
répondre à leurs besoins qui étaient très
pressants. C'était dans le domaine de l'aide matérielle.
Aujourd'hui, c'est au tour des femmes de
descendre dans la rue pour faire valoir leurs demandes et aussi la
reconnaissance de leur travail.
Les groupes de femmes demandent, cette année, pour
répondre à leurs besoins, environ 4 000 000 $ parce qu'elles ont
80 centres à l'heure actuelle. Parmi ces centres, il y en a qui
reçoivent pratiquement rien. Très souvent, elles doivent compter
davantage sur leur bénévolat. Lorsqu'on parle d'autofinancement,
ces groupes de femmes considèrent que leur bénévolat fait
partie de l'autofinancement. Si on avait à défrayer les salaires
ou le coût des heures de travail de ces femmes, je pense que ce serait
impensable. Donc, je pense qu'elles font une large part au niveau de
l'autofinancement et leur demander de retourner dans le public pour chercher
des sommes d'argent additionnelles devient une chose très harassante
pour elles puisque, lorsqu'elles doivent faire cela, elles ne peuvent pas
donner des services à leur clientèle. Elles sont toujours
soumises à des choix, tout de même, difficiles à vivre et
elles veulent continuer à donner le service parce qu'elles croient en ce
qu'elles font.
Mme la ministre, puisque vous devez rencontrer ces femmes demain et leur
donner une réponse, j'aimerais savoir quels seront vos budgets et
quelles réponses vous allez leur apporter demain. Est-ce qu'elles
pourront, lorsqu'elles sortiront de votre bureau, participer à un plan
de développement d'une politique de financement pour ces centres de
femmes? Est-ce qu'elles pourront dire à leurs membres et à toutes
ces femmes qui travaillent et qui espèrent que, dorénavant, elles
pourront dormir tranquilles parce que, demain matin, il y aura de l'argent?
Est-ce que ces femmes pourront arrêter de vivre dans le stress et dans la
dépendance en sachant qu'elles pourront donner les services
nécessaires pour permettre à d'autres femmes de sortir de leur
situation de dépendance et de solitude, dans certains cas, et, dans
d'autres cas, pour leur permettre d'acquérir l'estime
d'elles-mêmes?
En fait, Mme la ministre, ces 80 centres de femmes touchent environ 200
000 femmes par année. 200 000 femmes qui se partagent 4 000 000 $ par
année, cela représente 20 $ par femme annuellement. Est-ce que
les femmes du Québec valent 20 $ par année? Il faudrait se poser
la véritable question: Est-ce qu'on croit à la prévention
par rapport aux femmes, ou si on aime mieux les retrouver dans le
système de santé, dans les salles d'urgence ou en santé
mentale? Là demeure la question et elle est toute là, la
question, parce que, vous savez, si on n'apporte pas à ces femmes le
soutien dont elles ont besoin, on les retrouve ailleurs dans le réseau
et elles coûtent deux fois plus cher que les services qu'elles peuvent
trouver à l'intérieur des ressources alternatives ou des
réseaux communautaires. Je pense que c'est important qu'on arrête
de jouer et de se renvoyer la balle mutuellement en disant: Bon, il faut qu'on
regarde les politiques. Vraiment, ces femmes ont des années
d'expérience; elles ont une expertise. Elles ont prouvé, hors de
tout doute, que leurs ressources étaient essentielles dans notre
société parce que, si ces ressources n'étaient pas
là, nous serions débordés dans les urgences et je pense
que vous devriez y injecter plusieurs millions de dollars.
Oui, Mme la ministre, ces femmes doivent subir la misère
socio-économique, la misère sociale, plus souvent qu'autrement.
Juste dans mon comté, le nombre de femmes monoparentales à
l'heure actuelle est effarant! C'est, dans mon comté, qui est le plus
pauvre de la Montérégie à l'heure actuelle, qu'il y a le
plus d'enfants qui naissent en bas du poids normal, qu'il y a le plus d'enfants
mort-nés parce que les femmes doivent subir à l'heure actuelle
des problèmes économiques graves. Ce n'est pas la réforme
du ministre Paradis qui va améliorer la situation des femmes, ni celle
de ces femmes chefs de famille monoparentale, à l'heure actuelle. Ce
qu'on leur propose, c'est d'aller travailler lorsque leurs enfants ont un peu
plus de deux ans. Mais il faudrait encore leur trouver du travail bien
rémunéré et on n'en a pas.
Les centres de femmes leur permettent, justement, d'acquérir
certaines connaissances ou certains moyens pour aller se chercher un travail
dans quelques cas ou, dans d'autres cas, de faire valoir leurs droits au point
de vue juridique, parce qu'elles ne connaissent même pas leurs droits sur
le plan juridique. C'est la véritable vocation des centres de
femmes.
Mme la ministre, j'aimerais savoir si, en attendant d'avoir une
politique de financement à long terme qui leur apporte de la
stabilité, elles pourront compter, en tout cas pour cette année,
sur des budgets substantiels qui permettraient à ces groupes de femmes
et à ces centres de femmes de maintenir leurs portes ouvertes et
d'acquérir une stabilité au moins pour l'année
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, vous êtes encore
là?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Vermette: Oui, je sais, Mme la ministre, que ça ne
doit pas toujours être facile pour vous, non plus. Quand on parle des
problèmes des femmes, ce n'est pas toujours ce qui intéresse le
plus nos collègues masculins.
Une voix: C'est méchant, madame, et je pense...
Mme Vermette: Mme la ministre m'a ouvert la porte.
Le Président (M. Leclerc): Mme la députée de
Marie-Victorin, je vous ferais humblement remarquer que vous avez beaucoup
d'hommes du côté du gouvernement, mais qu'on n'en a pas de
votre côté. Alors, vous ne pouvez pas nous faire de
leçon. Sur ce, Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le Président. C'était
juste pour obtenir votre attention.
Le Président (M. Leclerc): il n'y a pas de
problème.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse de l'incident que cela a pu
causer.
Une voix: Qu'est-ce que vous avez contre les hommes, madame?
Mme Vermette: Je vous trouve donc charmant! (18 heures)
Mme Lavoie-Roux: Je vais être très brève. Je
pense que vous avez parlé longuement des problèmes avec lesquels
nous sommes familiers. Je voudrais simplement dire que, dans les 38 000 000 $
qui seront consacrés cette année aux organismes
bénévoles, en excluant d'autres sources de financement
d'organismes bénévoles, que ce soit ce qui proviendra de la
santé mentale ou des organismes de maintien à domicile où
on consacrera aussi 365 000 $ de plus aux organismes bénévoles et
d'autres montants qui s'ajoutent, des 38 000 000 $ dont on parle, il y a au
moins 13 000 000 $ qui vont aux services pour les femmes. Je ne prétends
pas que ce soit suffisant, mais je pense que cela représente, quand
même, tout près de 45 % du montant consacré aux organismes
bénévoles.
Je dois vous dire que c'est sûrement du côté des
services aux femmes que les augmentations ont été les plus
considérables depuis que nous sommes au gouvernement. Depuis 1985-1986,
c'est-à-dire la dernière année de l'ancien gouvernement,
comparativement à ce que nous verserons cette année, c'est une
augmentation sur trois ans de 80 % aux organismes de femmes.
Encore une fois, je ne dis pas que c'est suffisant. Je pense que, dans
ce domaine comme dans tout le domaine de la santé et des services
sociaux, les besoins à combler sont illimités, sont très
grands. On se doit d'essayer de répondre à ceux qui sont les plus
urgents, d'une part, et également à ceux qu vont avoir les effets
les plus bénéfiques pour les clientèles à
desservir.
Dans le cas des centres de femmes, cette année, nous avons
financé douze maisons de plus, c'est-à-dire qu'il y aurait
présentement 44 centres de femmes qui sont financés et 32 qui
resteraient à financer, pour un total de 76 centres.
Demain, je dois rencontrer les porte-parole de ce groupe. Tout ce que je
peux dire à ce moment-ci, c'est que nous allons tenter d'apporter un peu
d'assistance cette année à ce groupe comme à l'ensemble
des groupes de femmes. On a mis une priorité sur les maisons
d'hébergement pour femmes violentées. Il m'ap- paraït que
personne n'a contesté ce choix que nous avons fait lorsque nous avons
ajouté des crédits importants aux organismes de femmes.
Je vais les rencontrer demain. Nous allons essayer de voir ce que nous
pouvons faire. C'est évident qu'il ne peut pas s'agir de montants aussi
substantiels que 4 000 000 $. Je pense qu'ils se sont dit: Notre plan de
financement, c'est 50 000 $ par année, c'est un total de 4 000 000 $. Je
les rencontrerai demain et discuterai de la situation avec elles.
Mme Vermette: Mme la ministre, vous avez parlé de millions
qui iront aux groupes de femmes et qui les aident davantage. Vous avez dit que,
cette année, vous avez développé douze centres de femmes
de plus que l'année antérieure. Est-ce que je pourrais savoir
combien reçoivent les centres de femmes en moyenne et qu'est-ce que les
sommes d'argent que vous donnez aux centres de femmes représentent?
Mme Lavoie-Roux: Si je ne m'abuse, je pense que c'est la
directrice générale qui m'avait dit que cela représentait
à peu près comme moyenne 12 000 $.
Mme Vermette: Une moyenne de 12 000 $?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Il y en a quelques-unes qui ont 20 000 $ et
il y en a encore qui ont 5000 $. Il y en a qui n'en ont pas. Mais parlons de
celles que nous finançons. Cela s'échelonne entre 5000 $ et 20
000 $, la moyenne étant dix-sept entre 10 000 $ et 15 000 $, quatorze
entre 5000 $ et 10 000 $, quatre de 15 000 $ à 20 000 $ et sept de 20
000 $ à 25 000 $. Ah, il y en a trois de 25 000 $ et plus!
Mme Vermette: II y en a trois de 25 000 $ et plus.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Enfin, ce sont les chiffres qu'on me
communique.
Mme Vermette: Est-ce que cela veut dire que les centres de
femmes, avec 12 000 $ par année, doivent assumer les frais
d'administration, les frais de roulement et, en plus, payer les salaires de
leurs employés permanents?
Mme Lavoie-Roux: II ne faut pas oublier que ce sont des
organismes bénévoles. Ce qu'elles viennent demander au
gouvernement, c'est d'appuyer les efforts de bénévolat qu'elles
font. C'est évident qu'avec des montants, par exemple, de 10 000 $ et
moins, il n'y a aucun doute qu'une fois qu'elles ont payé leurs frais
d'administration, enfin, leur local, si on ne leur en accorde pas gratuitement,
tout le reste doit certainement être du travail bénévole,
ne serait-ce que payer le papier, le téléphone, enfin, le
minimum.
Mme Vermette: Je ne fais sûrement pas une
indiscrétion en vous posant la question. Puisque vous allez les
rencontrer demain, que vous avez déjà étudié le
dossier, et que vous voulez négocier avec elles, il y a, donc, des
points sur lesquels vous voulez vous entendre. Un des points sur lesquels vous
voulez vous entendre; allez-vous établir une moyenne ou une somme
d'argent qui pourrait être la base d'une politique de financement, de
sorte qu'ils pourraient escompter qu'à partir de cela ils vont pouvoir
fonctionner?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que demain nous n'établirons pas
de politique de financement. On n'établit pas une politique de
financement sur-le-champ. Je pense que je vais leur faire part demain des
possibilités qui sont les miennes au plan financier. Quand je parle
d'une politique de financement, si nous entrons dans l'établissement
d'un cadre de financement, je n'ai pas les réponses pour demain.
Mme Vermette: Non. Mais, sûrement au cours de
l'année. Est-ce que ce sera au cours de l'année qu'elles auront
leur politique de financement?
Mme Lavoie-Roux: Nous allons travailler pour y parvenir au cours
de l'année.
Mme Vermette: Cela veut dire qu'il n'y a rien de sûr pour
cette année, en fin de compte.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, je n'ai pas 4 000 000 $ dans mes
poches. Si c'est cela que vous me demandez, je n'ai pas 4 000 000 $ dans mes
poches.
Mme Vermette: Non. Les 4 000 000 $, cela, je l'avais compris au
tout début de l'intervention. Mais on parie de la politique de
financement. À ce moment, pensez-vous pouvoir établir une
politique de financement cette année de sorte que, pour le prochain
budget, c'est-à-dire 1989-1990, ils pourront escompter avoir un budget
stable?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que je l'ai signalé au
début des échanges que j'ai eus avec vous ou avec le
député de Joliette. Je pense que je vous ai indique que tous les
organismes bénévoles, quelles que soient les clientèles
que ces organismes desservent, font actuellement l'objet d'une étude par
une équipe de mon ministère pour, justement, arriver à
trouver des pistes qui soient plus satisfaisantes pour les groupes. Si on peut
dépasser, pour un instant, la question des centres de femmes, il y a
aussi toute la question du financement des organismes bénévoles
qui s'est posée dans le rapport de la commission Rochon, qui a
été posée au moment de la commission Hamois et qui sera
soulevée de nouveau, j'imagine, lors de la tournée que je vais
faire dans l'ensemble du Québec. Tous ces éléments
ensemble nous permettront, d'une part, d'établir des clientèles
qui sont prioritaires ou encore, pour celles que nous retiendrons, un cadre de
financement qui sort plus satisfaisant pour tout le monde. Mais je ne me mets
pas un échéancier. Je pense que les efforts vont dans ce
sens.
Mme Vermette: Bon. Alors, il n'y a pas d'échéancier
prévu. Vous avez dit: II y a beaucoup de consultations qui restent
encore à faire et, une fois que toutes ces consultations seront faites,
vous allez colliger les données et, à ce moment-là, on
pourra s'attendre à avoir une politique de financement en ce qui
concerne l'ensemble des groupes communautaires, incluant les politiques des
groupes de femmes. C'est bien cela?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Vermette: Cela veut dire que cela risque de prendre une autre
bonne année encore, finalement, tout compte fait.
Mme Lavoie-Roux: C'est une opération qui est complexe.
J'avais déjà mis en marche l'étude non seulement du
financement, mais de tout le secteur des organismes communautaires, ce qu'on a
appelé le rapport Tremblay dans lequel V y a certaines pistes, mais qui
ne sont pas toujours au plan de l'application des pistes qu'on peut retenir.
Mais, pas nécessairement parallèlement, mais un peu après,
il y a eu aussi cette équipe du ministère qui se penche sur
l'ensemble de la problématique des organismes
bénévoles.
Mme Vermette: Mme la ministre, j'ose croire que, si les femmes
qui s'occupent des centres de femmes sont descendues dans la rue et qu'elles
ont entrepris, en tout cas, un périple à travers l'ensemble du
Québec pour recueillir des signatures, ce n'est sûrement pas parce
que la vie est belle, que la vie est rose pour ces groupes de femmes, quoi
qu'on essaie toujours de parier de la vie en rose pour les femmes. Elles
doivent sûrement avoir des problèmes de financement à
l'heure actuelle et même, dans quelques cas, des problèmes de
survie. Au-delà de votre politique qui va se faire attendre pour un
certain temps, envisagez-vous, en tout cas, de leur accorder un financement
adéquat pour cette année qui leur permettrait une survie? Cela
sera chiffré à combien par rapport à l'année
passée?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, je vais étudier leurs
demandes demain. Je pense que j'ai dit que je tenterais de leur indiquer
quelles étaient mes disponibilités cette année. Si vous
passez du financement de 44 organismes à 80, vous les doublez. Alors, il
va falloir discuter avec elles de la question de la consolidation, de la
question de nouvelles maisons. Enfin, j'aborderai tous ces
éléments avec leurs représentants demain. Je ne
pense pas avoir autre chose à ajouter sur le sujet.
Mme Vermette: Vous n'avez pas de données de base à
l'heure actuelle qui considéreraient comme étant viables les
montants alloués pour ces organismes compte tenu des crédits et
des budgets qu'on va présenter?
Mme Lavoie-Roux: C'est-à-dire qu'on les a tous pour celles
qui existent. Est-ce cela que vous demandez?
Mme Vermette: Oui, oui, pour maintenir un équilibre et
pour ne pas hypothéquer après six mois la survie de ces centres
de femmes ou, en tout cas, leur possibilité de donner des services.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas autre chose à aiouter Dour le
moment.
Mme Vermette: Alors, j'aurais aussi à vous [5&ser des
questions au sujet des CALACS puisque y/ous^^vez dit que ce sont des groupes
que vous avez rehcontrés avant les fêtes et que vous voulez les
privilégier. Les CALACS s'occupent surtout des femmes victimes de
violence ou interviennent auprès des femmes victimes d'abus sexuels. Il
y a des groupes pour les enfants et les femmes, les adultes et les jeunes.
Chaque maison a son rythme et sa clientèle qu'elle privilégie
compte tenu des ressources, évidemment.
Bien sûr, lorsque nous étions au pouvoir, la situation
n'était pas aussi explosive; on ne dénonçait pas aussi
facilement la violence, encore moins les abus d'ordre sexuel et les
problèmes d'inceste. C'est un phénomène assez
récent qui a fait boule de neige, qui a un effet d'entraînement.
La publicité à la télévision et, maintenant, la
ligne téléphonique d'urgence qui fonctionne 24 heures par jour
font en sorte que de plus en plus de gens font état de la situation et
s'empressent de dénoncer ceux qu'ils côtoient et qu'ils
connaissent qui sont auteurs de violence ou d'abus d'ordre sexuel et ce, autant
pour les tout-petits à l'école ou les plus jeunes que pour les
femmes un peu plus âgées. Donc, cela revient à dire que les
besoins augmentent et les besoins de ces groupes ont quintuplé depuis
lés dernières années. Ma foi, leur budget n'a pas
quintuplé, c'est à peu près assuré. Je ne dis pas
que c'est la faute de votre gouvernement; c'est une situation sociale qui fait
qu'à l'heure actuelle de plus en plus on en parle. Que voulez-vous?
Avant, il y avait des villages complets où on pratiquait l'inceste et
personne ne dénonçait ces situations parce que ce n'était
pas tout à fait des choses dont on aimait discuter sur la place
publique. Actuellement, même au niveau des services sociaux ou des
commissions scolaires, dans les écoles, ils sont débordés
par les problèmes d'inceste ou d'abus sexuels et ne savent plus quoi
faire. Alors, les CALACS sont en demande à l'heure actuelle et leur
demande est passée de 1,9 dénonciation par jour en 1985-1986
à 3 par jour en 1986-1987, ce qui est un volume énorme qui
démontre à quel point la clientèle augmente et demande
beaucoup plus de réponses rapides et ponctuelles pour cette
clientèle toujours croissante.
Avez-vous l'intention de répondre à ces groupes qui
demandent des subventions de l'ordre de 100 000 $? Vous allez me dire, comme
pour les autres, que c'est un peu élevé, mais ce sont des groupes
de femmes qui ont vécu longtemps avec de maigres revenus et qui sont
essoufflées parce qu'elles ont grugé tout ce qu'elles pouvaient.
Quand on sait que, vu le nombre d'heures de bénévolat, les
subventions qu'elles reçoivent représentent un peu plus de 0,08 $
par jour par femme par rapport au nombre de femmes qu'elles doivent aider,
là encore, c'est très minime quand on regarde l'impact
créé chez les femmes victimes d'agressions sexuelles. (18 h
15)
Une femme me disait: Le gars qui m'a agressée, qui a failli me
tuer, il va payer sa dette à la société. Dans six ans, il
va sortir, mais moi, toute ma vie je devrai subir et assumer cet affront qu'on
m'a fait. C'est une triste réalité pour ces femmes qui sont
victimes de violence à l'heure actuelle ou qui sont victimes d'agression
sexuelle. Elles ont besoin d'un soutien affectif très important parce
que, justement, elles doivent rétablir leur équilibre psychique
et elles doivent rebâtir l'estime d'elles-mêmes. Cela
représente beaucoup d'heures de travail pour ces femmes qui veulent
aider d'autres femmes à rebâtir leur estime
d'elles-mêmes.
Mme la ministre, je vous demanderais si elles vont faire partie de vos
priorités. Est-ce qu'elles pourront compter sur votre
compréhension? Est-ce qu'elles auront des augmentations substantielles,
cette année, pour leur permettre, justement, de favoriser d'autres
femmes qui ont été victimes de notre société?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que j'ai indiqué tout à
l'heure, comme vous l'avez mentionné, que je les avais
rencontrées, que je leur avais dit que je tenterais de faire quelque
chose pour elles cette année, mais qu'il fallait voir cela dans un plan
d'ensemble. Je voudrais faire remarquer à la députée de
Marie-Victorin que les subventions sont peut-être insuffisantes, mais
nous finançons présentement 17 CALACS sur 19. Alors que les
subventions étaient de l'ordre de 220 000 $ en 1985, elles ont
été de l'ordre de 739 000 $ en 1987-1988. Elles ont presque
quadruplé. Je leur ai dit que je verrais, selon mes
disponibilités, si on peut leur donner un coup de pouce
supplémentaire cette année. J'aimerais vous rappeler ce que j'ai
dit tout à l'heure quant à un plan d'ensemble.
Mme Vermette: Concernant le programme Espace, qui est un
programme de prévention auprès des enfants, est-ce que vous allez
lui apporter une attention particulière? C'est de la prévention
dans les écoles et, très souvent, c'est là qu'on fait les
dénonciations.
Mme Lavoie-Roux: J'ai discuté de cette question avec
elles. Je pense aussi qu'il faudrait peut-être demander au
ministère de l'Éducation de participer au financement de
l'opération Espace. Présentement, je crois comprendre qu'elles
prennent leur budget dans ce qui leur est accordé comme CALACS et
auprès des parents. Je pense qu'il faudrait examiner s'il ne pourrait
pas y avoir aussi une participation du ministère de l'Éducation
dans ce domaine, parce que c'est vraiment un service qui se donne dans les
écoles.
Mme Vermette: Donc, vous devrez avoir des discussions avec votre
collègue, le ministre de l'Éducation, à cet effet. Est-ce
que des choses seront faites cette année pour répondre à
la demande? Est-ce que votre collègue...
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai rien à ajouter, Mme la
députée.
Mme Vermette: Vous ne savez pas si votre collègue va
répondre à vos demandes.
Mme Lavoie-Roux: Non, je n'ai pas encore «il rf«
réponse.
Mme Vermette: II y a un autre dossier, le iwwuupement des maisons
d'hébergement. Une politique de financement a été
annoncée au mois de juin dernier: 7 400 000 $ sur une période de
trois ans pour répondre à un manque de financement chronique.
J'aimerais savoir comment s'applique cette politique de financement. Beaucoup
de maisons qui ont plus de trois ans n'ont pas reçu les 175 000 $
prévus dans la politique de financement. On voulait, justement, briser
cette règle aléatoire et il me semble que c'est encore ce qui
s'applique.
Mme Lavoie-Roux: Je peux répondre à votre question
précise que nous n'avons pas considéré les années
d'existence, mais les années où du financement leur avait
déjà été accordé. Je vous ferai remarquer
aussi que nous avons augmenté la contribution quotidienne de 6 $
à 8 $, ce qui n'avait pas été fait depuis 1984 ou
1985.
Mme Vermette: Est-ce qu'on peut avoir la liste de ces
maisons?
Mme Lavoie-Roux: Les maisons d'hébergement qui sont
financées? Certainement.
Mme Vermette: Avec le financement?
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas de problème.
Mme Vermette: Au-delà de la politique qui a
été mise de l'avant, puisque cette politique de financement n'est
pas tout à fait appliquée dans certains cas, beaucoup de maisons
sont menacées de fermeture. Notamment, j'aurais deux cas à vous
soumettre: le cas de la Jonction pour Elle et, à Québec, on
annonçait dans les journaux qu'une maison de femmes était
à vendre parce qu'il leur fallait 40 000 $ avant avril pour pouvoir
maintenir leurs activités. Elles ont même fait des
événements bénéfices pour trouver de l'argent.
Beaucoup de gens ont voulu les aider, en tout cas favoriser leurs
activités par leur participation. Mais il reste encore deux maisons ici
à Québec. À Lévis, il y a la Jonction pour Elle,
à qui il manque 25 000 $ dans son budget pour boucler l'année
financière. Donc, ce que ces maisons risquent, c'est
d'hypothéquer le budget pour l'année suivante. Elles ont toujours
de la difficulté à repartir parce qu'elles sont toujours
hypothéquées. Dans leur cas, Mme la ministre, est-ce que vous
envisagez d'absorber leur déficit et de consolider le réseau?
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas si c'était une affirmation
ou si c'était sous forme de question. Je veux assurer la
députée de Marie-Victorin que la politique de financement a
été totalement appliquée dans le cas des maisons
d'hébergement pour femmes battues, telle qu'elle avait été
présentée et adoptée.
Maintenant, l'autre chose que je peux vous dire, c'est que nous avons
fait un effort tout particulier pour que les avances - enfin, le pourcentage
qui est accordé en premier versement aux maisons d'hébergement -
soient faites au tout début d'avril pour, justement, éviter
qu'elles ne soient obligées de... Évidemment, les
déficits, c'est une autre question. Mais je pense que nous avons rempli
les engagements que nous avions pris.
Mme Vermette: Je comprends, mais c'est parce que, lorsque la
politique a été annoncée, on n'a pas absorbé leurs
déficits et ces maisons-là devaient éponger leurs
déficits. Elles ont, donc, de la difficulté à prendre le
dessus et elles sont toujours, finalement, à faire face au même
problème qui est un problème de déficit. Donc, ma question
était: Avez-vous l'intention d'absorber leurs déficits,
justement, comme on le fait dans le cas des hôpitaux quand ils ont de la
difficulté à arriver à un équilibre
budgétaire? Est-ce que, finalement, dans le cas de ces
organismes-là, vous n'auriez pas aussi la même intention pour leur
permettre, justement, de donner un meilleur service à la population?
Mme Lavoie-Roux: Remarquez bien que c'est comme dans toute chose.
Si j'étais le Père Noël, cela me ferait plaisir de
répondre aux besoins de tout le monde. Mais vous voyez, alors qu'on
a
1500...
M. Chevrette: La Mère Noël.
Mme Lavoie-Roux: La Mère Noël, oui. Dans une
situation où nous avons quelque 1500 organismes bénévoles
au moins, je pense que ce serait assez difficile de développer une
politique de financement des déficits, pour dire le moins.
Mme Vermette: Oui, sauf qu'on va toujours être pris avec le
problème chronique du manque de financement pour ces maisons-là
aussi. Mais en tout cas.
Écoutez, c'est la dernière question que j'aurais à
vous poser, Mme la ministre. Les versements tardent toujours à arriver
et c'est très difficile pour ces maisons-là de faire leur
planification parce qu'elles doivent faire face à des
échéances, à des planifications budgétaires pour
payer leur loyer, pour payer beaucoup de frais fixes et...
Mme Lavoie-Roux: Là-dessus, Mme la députée,
que vous fassiez une intervention pour vous assurer que ce soit fait comme il
faut, je suis tout à fait d'accord. Mais je dois vous dire que non
seulement dans le domaine du financement des organismes
bénévoles, mais aussi dans l'ensemble du réseau, que ce
soient des hôpitaux, que ce soient des centres d'accueil, que ce soit
tout autre type d'établissements, il n'y a probablement pas de ministre
qui a fait des efforts aussi considérables que moi pour que les
versements soient faits le plus rapidement possible. Dans le cas des organismes
bénévoles, je vous dis que cette année, le 4 avril...
L'année se terminait le 31 mars; vous ne pouvez quand même pas
nous accuser de nous traîner les pieds. Et on me dit que c'était
Pâques le 3. Il a dû y avoir le Vendredi saint avant aussi. Alors,
s'ils sont partis le 4, ils devaient même être prêts avant le
Vendredi saint. Je pense que nous faisons tous les efforts et qu'ils ou elles
reçoivent, peu importe, le deuxième versement dans le
quatrième mois, au début de juin.
S'il y a des cas qui sont arrivés à votre attention... Je
me souviens des années où c'est allé jusqu'en septembre,
octobre et novembre avant que les gens soient financés.
Là-dessus, encore une fois, j'apprécie vos bonnes intentions. Je
vous ferai remarquer, M. le député de Joliette, que ce n'est pas
moi qui ai pris le plus de temps.
M. Chevrette: Je n'ai jamais dit cela. Le Président (M.
Leclerc): Merci.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais vous m'avez fait signe de me
taire.
M. Chevrette: J'ai gesticulé avec ma consoeur...
Mme Lavoie-Roux: C'était pour votre consoeur.
M. Chevrette: ...parce qu'il me reste le conseil de la famille,
l'adoption internationale, les centres de réadaptation. Il me reste
beaucoup de choses.
Le Président (M. Leclerc): Les dossiers
régionaux.
M. Chevrette: Deux députés. Mes dossiers.
Le Président (M. Leclerc): Ah bon! Il ne faut pas les
oublier.
M. Chevrette: J'appellerais le conseil de la famille.
Mme Lavoie-Roux: Merci infiniment. Cela a bien
été.
Direction et coordination régionale
Le Président (M. Leclerc): Nous allons maintenant
entreprendre l'étude de l'élément 2 du programme 8
concernant le Conseil des affaires sociales et de la famille.
Conseil des affaires sociales et de la famille
M. Chevrette: Je devrai aller plus vite que prévu, Mme la
ministre. Je vais vous poser ma première question. Le montant de 800 000
$ prévu pour le Conseil des affaires sociales et de la famille
reste-t-il intégral ou global comme il était, vu qu'on lui a
enlevé le volet "famille" par rapport au Conseil de la famille qu'a
créé votre ministre délégué à la
Famille?
Mme Lavoie-Roux: Le montant qui ira au conseil de la famille n'a
pas encore été établi d'une façon
définitive, mais il y aura certainement une partie - d'ailleurs, j'ai eu
l'occasion d'en causer avec la présidente il y a quelques mois; je ne me
souviens pas quand exactement - qui, évidemment, sera dirigée
vers le Conseil de la famille.
M. Chevrette: Combien, Mme la ministre, avez-vous donné de
mandats au Conseil des affaires sociales et de la famille depuis le 12
décembre 1985?
Mme Lavoie-Roux: Je vais demander à Mme Blanchet de
répondre.
Mme Blanchet (Madeleine): II s'agit de deux mandats officiels. Au
tout début, en février, peu de temps après la nomination
de Mme la ministre, il s'agissait d'un mandat sur la promotion de la
santé dans les entreprises. Le deuxième mandat date du moment
où la consultation a été
faite par Maurice Champagne-Gilbert. À ce moment-là, nous
avons reçu une demande écrite de la part de la ministre de nous
prononcer sur la politique familiale, enfin sur le document de politique
familiale, ce que nous avons fait.
M. Chevrette: Au moment où on se parle, est-ce que le
Conseil des affaires sociales et de la famille, dont le nom n'a pas encore
été modifié...
Mme Blanchet: Non.
M. Chevrette: Sur le plan juridique, c'est toujours le nom que
vous avez.
Mme Blanchet: Oui. Il n'y a rien qui a été
modifié encore, ni le budget.
M. Chevrette: Est-ce que les membres du conseil sont au
complet?
Mme Blanchet: Non. Il y a cinq postes vacants, mais les mandats
sont tous échus, sauf le mien qui court encore pour deux ans.
M. Chevrette: Au moment où on se parle, est-ce que les
centrales syndicales sont représentées au conseil?
Mme Blanchet: Non, les postes sont vacants.
M. Chevrette: Les postes sont vacants. Est-ce que, Mme la
ministre, vous avez l'intention de combler les postes et d'assurer une
présence des représentants des syndicats?
Mme Lavoie-Roux: C'est évident que les postes vont devoir
être comblés. Il y a une raison pour laquelle ils n'ont pas
été comblés et je pense que Mme la présidente
pourra le confirmer. Il y a eu plusieurs tentatives de combler tous les postes,
sauf que, devant l'incertitude que créait l'Imminence de la
création du Conseil de la famille et la vocation future du conseil des
affaires sociales, nous avons préféré - parce que tant que
de nouvelles personnes n'étaient pas nommées, les autres
demeuraient en poste - garder les membres en place.
M. Chevrette: Qu'est-ce que vous pensez - je pourrais
peut-être adresser ma question aux deux - du rapport Rochon qui
recommande un conseil de la santé?
Mme Lavoie-Roux: Allez-y donc, Mme Blanchet.
Mme Blanchet: Les membres du Conseil des affaires sociales et de
la famille et moi avons toujours partagé l'idée qu'on doit garder
un organisme intersectoriel qui couvre à la fois la santé, les
services sociaux, la sécurité du revenu et la famille. À
notre avis, ce n'est pas par hasard que, il y a de nombreuses années, le
Parti libéral et particulièrement le ministre Claude Castonguay
avaient fondé ce genre d'organisme. J'ai été heureuse de
voir que la commission Rochon confirmait la nécessité
d'organismes intersectoriels.
Si vous me permettez d'aller encore plus loin, je ne suis pas sûre
que ces organismes devraient être rattachés à des
ministères sectoriels. Étant donné leur caractère
intersectoriel, ils ne devraient pas être rattachés à des
ministères sectoriels.
Mme Lavoie-Roux: Je peux ajouter qu'on sait déjà
que le volet sécurité sociale est disparu; je pense qu'il a
été rapatrié d'une certaine façon...
Mme Blanchet: Je m'excuse, Mme la ministre. Cela n'a pas
été fait encore. Je comparais la semaine prochaine en commission
parlementaire vis-à-vis du ministre Paradis. C'est la raison pour
laquelle, d'ailleurs, nous avons fait notre...
Mme Lavoie-Roux: Bon, alors, je m'excuse Mme Blanchet: Ce
n'est pas passé encore
Mme Lavoie-Roux: Dans le cas de la famille, cela s'en va du
côté de la Famille. Quant à la création d'un conseil
de la santé ou d'un conseil interministériel qui serait, comme le
mentionne Mme Blanchet - ce qui est, d'ailleurs, je pense, la recommandation du
rapport Rochon - indépendant des ministères sectoriels, vous
comprendrez qu'à cet égard, comme à l'égard
d'autres conseils ou d'autres organismes qui sont mis de l'avant par la
commission Rochon, les décisions gouvernementales ne sont pas
arrêtées
M. Chevrette: Entre-temps, est-ce que vous avez l'intention, Mme
la ministre, étant donné que tous les mandats sont
expirés, si j'ai bien compris, à l'exception d'un, de combler les
postes au moins pour que le conseil fonctionne? Est-ce que je me trompe en
disant qu'il n'y a pas d'automaticité de reconduction?
Mme Blanchet: Non. Ce qui arrive, c'est que les membres demeurent
en poste aussi longtemps qu'ils ne sont pas remplacés ou qu'ils ne
meurent pas sur place; il y en a déjà un qui est mort. Je
m'excuse...
Une voix: C'est qui?
Mme Blanchet: Léo Cormier, qui est mort d'un cancer. On
n'y est pour rien.
Mme Lavoie-Roux: Cela fait plusieurs années.
Mme Blanchet: II faisait partie du conseil et
il n'a pas été remplacé. Les dernières
nominations datent de M. Laurin. Il faudrait bien le préciser. Il y a
des membres qui sont nommés depuis 1975.
Une voix: Et vous?
Mme Blanchet: Moi, j'ai été nommée en 1980
et mon mandat court encore pour deux ans.
M. Chevrette: C'est un contrat de sept ans. Mme Blanchet:
C'est un mandat de dix ans. M. Chevrette: Dix ans?
Mme Blanchet: Oui. Nous faisons partie des vieux conseils qui
avaient des mandats de dix ans. La loi a été changée sans
changer ces éléments-là.
Mais pour répondre à votre question plus
précisément, M. le député et chef de l'Opposition,
en fait, le conseil n'est pas si handicapé que cela dans son
fonctionnement. La loi dit que le conseil peut recevoir des mandats, mais elle
dit aussi que le conseil peut attirer l'attention de la ministre. Alors, nous
nous sommes concentrés sur le deuxième élément, de
sorte que nous avons pu, je pense, jouer un certain rôle pour la famille.
Par exemple, depuis deux ans, nous avons produit six avis sur la famille.
C'est un peu difficile pour moi, évidemment, d'expliquer à
mes membres que nous ne faisons rien sur la famille, de sorte qu'on doive
créer un autre organisme. J'ai un problème de
crédibilité dans le sens que mes membres ne me croient pas.
Alors, je pense que je vais devoir demander à M. Dutil qu'il vienne leur
expliquer pourquoi on veut un conseil de la famille, alors que nous remplissons
ce rôle-là. Je m'excuse de préciser les choses comme
cela.
De même, dans le domaine de la sécurité du revenu,
nous avons produit deux avis et je sais que M. Paradis est extrêmement
intéressé, à tel point que nous travaillons avec lui
à cette réforme. Nous n'avons pas concentré nos travaux
dans le domaine de la santé et des services sociaux. Le seul avis que
nous ayons fait cette année porte sur les sages-femmes, la raison
étant que, la commission Rochon faisant ces études, nous
présumions, évidemment, qu'elle toucherait à des questions
qui nous intéressaient, mais que nous avons remises après le
rapport de la commission Rochon.
D'autre part, je voudrais préciser - et je l'ai dit dans une
lettre à Mme la ministre - que nous préparons actuellement au
conseil une réaction à la commission Rochon, qui comprendra
également certaines propositions quant à l'avenir des organismes
consultatifs, tant dans le domaine de la santé et des services sociaux
que dans le domaine plus vaste du gouvernement.
M. Chevrette: Merci. Je demanderais deux minutes de
suspension.
Le Président (M. Leclerc): Alors, nous suspendons pour
deux minutes.
(Suspension de la séance à 18 h 36)
(Reprise à 18 h 37)
Le Président (M. Leclerc): Très bien! Alors, nous
passons au programme 4, le volet portant sur le Secrétariat à
l'adoption internationale.
Services des centres de services sociaux (suite)
Secrétariat à l'adoption internationale
M. Chevrette: Bonjour monsieur. Madame la ministre...
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais présenter, pour ceux qui ne
le connaîtraient pas...
M. Chevrette: Oui, c'est M. Leblanc.
Mme Lavoie-Roux: ...M. Lucien Leblanc, qui...
M. Chevrette: ...qui a remplacé Mme Bisail-lon.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Chevrette: Qui, elle, avait remplacé notre
regrettée madame...
Mme Lavoie-Roux: Gervais.
M. Chevrette: Gervais.
Ceri dit, madame, vous avez adopté une loi, la loi 21, et vous
aviez promis une réforme administrative. Est-ce que je pourrais savoir
quelle réforme vous avez faite à part changer Mme Bisaillon par
M. Leblanc?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président... M. Chevrette:
II faut aller vite. Mme Lavoie-Roux: Pardon?
M. Chevrette: II faut aller vite dans les question à cette
heure-ci.
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. le Président, nous avons
demandé à M. Leblanc d'assumer la direction par intérim
pour lui permettre également - il y avait eu des difficultés,
difficultés qui durent d'ailleurs depuis longtemps - de voir exactement
quel serait le meilleur cadre administratif pour l'application de la loi, et
je
pense qu'il fallait donner à M. Leblanc le temps d'observer et de
faire des recommandations. Les plans définitifs ne sont pas
arrêtés, à savoir ce qui arrivera du secrétariat
à l'adoption. Le conserverons-nous tel qu'il existe ou penserons-nous
à une autre formule, parce qu'on sait qu'autrefois l'adoption
internationale était la responsabilité d'une direction du
ministère, n'est-ce pas?
Alors, ce sont deux avenues qui restent ouvertes, mais je pense qu'il
était important et il m'apperaissait plus prioritaire qu'on s'attaque,
si je puis dire, à l'application de la loi et à recréer le
plus possible des ponts avec des pays qui peuvent proposer des enfants au
Québec, etc. C'est ce que l'application de la loi, c'est-à-dire
l'adoption officielle de la loi ou sa mise en application, qui a
été au mois d'août 1987, et je pense que c'est... À
quel moment êtes-vous arrivé, M. Leblanc?
M. Leblanc (Lucien): Le 20 novembre.
Mme Lavoie-Roux: C'est le 20 novembre qu'il a commencé
à assumer ses fonctions. Cela fait à peu près trois ou
quatre mois. Alors, je pense que c'est normal de lui laisser le temps de...
M. Chevrette:... capable de répondre à toutes nos
questions pareil.
Mme Lavoie-Roux: Bien, je ne l'empêche pas de
répondre.
Une voix: Ha, ha, ha!
Mme Lavoie-Roux: Vous m'avez posé une question, vous
m'avez dit: Madame...
M. Chevrette: Êtes-vous fatiguée? Mme
Lavoie-Roux: Pardon?
M. Chevrette: Êtes-vous fatiguée pour grimper dans
les rideaux de même...
Mme Lavoie-Roux: Bien non, mais... M. Chevrette:... d'un
coup sec?
Mme Lavoie-Roux: Non, non, je ne suis pas fâchée
mais il me semble que vous m'aviez posé la question, à moins que
j'aie rêvé?
M. Chevrette: Non, non. C'est parce que vous avez dit: (I est
arrivé seulement depuis novembre. Je pensais que vous vouliez me couper
l'herbe sous le pied aux questions que j'ai posées. J'en avais
posé antérieurement.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, posez-lui toutes les questions
que vous voudrez.
M. Chevrette: Vous ne pouvez pas m'empêcher de questionner,
puis, lui, je ne peux pas l'empêcher de répondre.
Mme Lavoie-Roux: Absolument pas.
M. Chevrette: Parfait!
Première question: En 1987-1988, combien y a-t-il eu d'accords
conclus avec le Secrétariat à l'adoption internationale?
M. Leblanc: II n'y a pas eu d'accord conclu en 1987-1988.
M. Chevrette: Avec aucun pays étranger?
M. Leblanc: Avec aucun pays. Effectivement, il n'y a qu'un seul
accord qui a été conclu depuis l'existence du secrétariat
et c'est avec la Corée. C'est le seul accord qui existe
actuellement.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a eu un projet d'accord qui ait fait
l'objet d'une entente avec le gouvernement fédéral?
M. Leblanc: Non, il n'y a pas de projet d'accord qui ait fait
l'objet d'une entente avec le gouvernement fédéral. Il y a un
projet d'accord qui est à l'étude actuellement avec le
gouvernement fédéral, mais il n'y a pas d'accord avec le
gouvernement fédéral sur aucun projet d'accord actuellement.
M. Chevrette: Ce qui m'a frappé dans les statistiques que
l'on a recueillies, c'est que le nombre d'adoptions baisse d'année en
année depuis 1985-1986. En 1985, nous avions 438 cas d'adoption de
présentés et 264 avaient été
complétés. Il y avait eu neuf réunifications de famille.
En 1986, sur 549 demandes, 205 ont été complétées;
en 1987, 473 demandes et 168 de complétées. Comment
expliquez-vous cette baisse dramatique?
M. Leblanc: Elle s'explique par les difficultés qu'on a
connues et qui ont commencé à se manifester de façon plus
importante en 1986 autour de la question de l'adoption simple et de l'adoption
plénière. C'est ce qui a causé la diminution du nombre
d'adoptions en 1986. C'est aussi tout ce qu'on a connu autour de l'adoption
internationale en 1987 qui a causé la diminution draconnienne en 1987.
Soit dit en passant, je voudrais bien éviter de le faire, mais, pour que
ce soit exact, je dois dire que les données de 1988 étaient de 56
à la fin de mars et qu'il y a eu en mars autant d'adoptions
internationales au Québec que dans les mois de janvier et février
combinés, ce qui indique que, si la tendance se poursuit, on reviendrait
en 1987-1988 à environ 350 ou 375 adoptions internationales
complétées.
M. Chevrette: C'est une projection que vous
nous donnez.
M. Leblanc: Pardon?
M. Chevrette: C'est une projection à partir d'une tendance
observée.
M. Leblanc: Oui, c'est une projection à partir d'une
tendance et aussi d'une nouvelle réalité: le problème de
l'adoption simple qu'on avait jusqu'à l'année dernière est
disparu, ce qui fait qu'en principe tous les pays sont maintenant ouverts
à l'adoption internationale. Par exemple, si Haiti règle son
problème interne en matière d'adoption internationale, on aurait
un bon nombre d'enfants qui viendraient de là; si le Guatamela fait la
même chose, c'est la même situation. Donc, les projections
réalistes de 350 en 1987-1988...
M. Chevrette: La plus grande cause aurait-t-elle
été le décret empêchant l'adoption simple?
M. Leblanc: Non, M. le chef de l'Opposition, je ne le pense pas
parce que le décret est arrivé à la fin de 1986. Il ne
faisait que publiciser une position gouvernementale et législative. Le
décret n'a pas été un élément important dans
la diminution du nombre d'adoptions.
M. Chevrette: Quels sont les délais maintenant pour
réaliser un projet d'adoption depuis la mise en vigueur du projet de loi
21? (18 h 45)
M. Leblanc: Le projet de loi 21 est entré en vigueur le 17
août dernier. Les effets du projet de loi ne se sont pas
véritablement fait sentir encore et, malheureusement, même en
réussissant 375 adoptions l'année prochaine, dans l'année
qui vient de commencer, cela ne réduirait pas dans l'immédiat, de
façon sensible, les délais. C'est quand on aura réussi
à établir beaucoup plus de contacts avec les pays
étrangers et, donc, qu'on aura beaucoup plus de propositions d'enfants
que les délais diminueront. Parce que la difficulté ou la cause
des délais, c'est le nombre relativement réduit de propositions
d'enfants qu'on a de l'étranger.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez me faire les projections
quant aux conventions qui pourraient être signées?
M. Leblanc: Vous employez un terme qui peut vouloir dire deux
choses.
M. Chevrette: Oui, je sais, conventions avec d'autres pays.
M. Leblanc: Avec d'autres pays. Non, je ne peux pas faire de
projection parce qu'en réalité l'essentiel de notre travail n'est
pas au chapitre des conventions ou des ententes avec les autres pays, des
ententes formelles dans le sens de l'article 72.3 de la Loi sur la protection
de la jeunesse, mais surtout en ce qui concerne les contacts avec
l'étranger pour que les offres québécoises soient connues,
que les possibilités des pays étrangers soient connues par nous
et que, donc, on puisse répondre aux deux besoins en cause,
c'est-à-dire ceux des parents au Québec qui offrent d'adopter des
enfants et ceux des enfants à l'étranger qui seraient alors
connus et qui pourraient être adoptés par des
Québécois.
M. Chevrette: Je remarque que, dans les explications que vous
nous avez données, vous êtes allé en Haïti deux fois -
peut-être pas vous - au Guatemala, au Salvador, en Bolivie, en Colombie,
en république Dominicaine et au Honduras deux fois, au Costa Rica, au
Mexique, au Brésil et en Inde. Il doit y avoir eu quelques
échanges dans cela?
M. Leblanc: Oui, il y a eu des échanges. C'est justement
le genre d'échange dont je parlais, c'est-à-dire celui qui nous
permet d'expliquer la situation québécoise, d'expliquer toutes
les règles de l'adoption et, aussi, les règles de la protection
de la jeunesse au Québec. C'est très important pour ces
pays-là de savoir quelle sorte de protection les enfants qu'ils laissent
aller vont avoir une fois rendus chez nous et aussi de connaître leur
façon de fonctionner, de façon qu'on puisse savoir comment on
peut leur faire savoir qu'on a des parents en attente et comment eux peuvent
nous laisser connaître le nombre d'enfants qu'ils ont à faire
adopter.
M. Chevrette: Est-ce que le Secrétariat à
l'adoption internationale reconnaît maintenant les adoptions
privées qui ont obtenu un jugement dans leur pays d'origine?
M. Leblanc: Ce que le secrétariat tente de faire, c'est
que les enfants qui sont à adopter dans les pays étrangers et qui
pourraient être adoptés par des Québécois le soient.
Je corrigerai, si vous me le permettez, l'expression adoption privée. On
ne parle pas d'adoption privée, à proprement parler, il n'y en a
pas. On parlerait plutôt...
M. Chevrette: De projet d'adoption privée.
M. Leblanc: Oui, ou de contact privé, mais je pense que la
nuance est importante. Elle est très importante, effectivement, parce
que le contact privé, dans la mesure où il est fait de concert
avec le Secrétariat à l'adoption internationale, est fait dans le
respect. On s'assure qu'il y a respect et de la loi québécoise et
de la loi étrangère, et qu'il y a respect des parents
biologiques, quand il y a des parents biologiques concernés. L'adoption
privée comme telle, sans dire que cela ne respecterait rien de cela,
n'offrirait pas les mêmes garanties, parce que les parents qui
réaliseraient totalement sans aucun soutien...
M. Chevrette: Je suppose, quand on parle de jugement, M.
Leblanc...
M. Leblanc: Pardon?
M. Chevrette: Quand on parle d'un jugement de cour du pays
d'origine, je suppose que cette partie-là est en bonne et due forme.
M. Leblanc: Je pense qu'il y a plus que cela, il y a...
M. Chevrette: Les parents biologiques, allez-vous jusqu'à
faire une enquête pour savoir si les parents biologiques se sont
opposés au jugement qui pourrait être rendu par une cour
là-bas?
M. Leblanc: On pourrait demander, et on le fait effectivement,
que...
M. Chevrette: Combien êtes-vous d'effectifs?
M. Leblanc: Pardon?
M. Chevrette: Quels sont vos effectifs à l'adoption?
M. Leblanc: On est une douzaine, dix à l'heure actuelle.
J'allais répondre que nous n'allons pas faire une enquête à
l'étranger, ce qui serait, je pense, tout à fait
déplacé, mais ce qu'on va demander, c'est au service responsable
de l'adoption à l'étranger d'évaluer la situation de
l'enfant et celle des parents biologiques pour voir dans quelle mesure
l'adoption qui se fait est conforme au désir des parents biologiques
parce que cela n'est pas toujours évident.
M. Chevrette: Fini?
M. Leblanc: Je disais qu'on va demander qu'il y ait une
évaluation de l'enfant et des parents biologiques pour voir dans quelle
mesure c'est une solution à la situation que vivent les parents
biologiques et l'enfant.
M. Chevrette: Oui, M. Thuringer veut y aller.
Le Préskient (M. Leclerc): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Thuringer: Merci, M. le Président. J'aimerais parler un
peu des effectifs. J'ai remarqué qu'il y a peu près 200 adoptions
qui ont été complétées cette année. En gros,
qu'est-ce que cela coûte si on prend tous les coûts globalement?
Par exemple, sur le plan des effec- tifs, pour faire marcher tout cela, quel
est le budget total pour les 200 adoptions?
M. Leblanc: C'est très difficile de répondre parce
qu'il y a des coûts qui sont comptabilisés ou qui sont
imputés aux CSS. L'évaluation psycho-sociale, le suivi et tout
cela, ce sont les CSS qui les assument. Or, c'est très difficile
à calculer d'autant plus que je pense que ce ne serait pas correct de
calculer, même si on en arrivait à un montant, je ne sais pas, de
500 000 $, de diviser par 200 parce que 200 est le nombre d'adoptions
réalisées.
M. Thuringer: Je sais
M. Leblanc: II y a tous les autres dossiers que l'on traite
à travers cela. Or, ce serait difficile.
M. Thuringer: Mais, grosso modo, globalement, votre budget pour
l'affaire, de quel ordre est-il?
M. Leblanc: Le budget qui est imputable au secrétariat est
de l'ordre de 400 000 $ environ.
M. Thuringer: Est-ce qu'il y a aussi une liaison avec le
bureau... Est-ce que cela passe par Ottawa?
M. Leblanc: Non. M. Thuringer: Non?
M. Leblanc: Les adoptions par le Québec sont
réglées par le Québec et non... On ne passe pas par le
bureau d'adoption à Ottawa.
M. Thuringer: Est-ce qu'Ottawa paie un peu pour nos...?
M. Leblanc: Non.
M. Thuringer: Est-ce que la tendance est la même dans les
autres pays qu'ici au Québec, soit une baisse des adoptions?
Mme Lavoie-Roux: On peut comparer avec le reste du Canada. Il y a
ici, et j'aimerais vous le lire, une déclaration du Bureau de la
santé et du bien-être social du Canada dans laquelle on dit: "Le
Québec est la seule province qui n'utilise pas les services de
Santé et Bien-être social du Canada. Néanmoins, par des
moyens plus dynamiques, cette province a réussi à faire venir un
nombre d'enfants similaire au nombre combiné de toutes les autres
provinces. À l'heure actuelle, le Québec et le reste du Canada
peuvent chacun accueillir chaque année environ 200 enfants à
adopter."
Je pense qu'il y a un autre facteur aussi. Il semblerait qu'il y ait un
facteur - on va le qualifier de culturel - qui fait que les parents du
Québec se sont tournés davantage vers l'adoption
internationale que les parents des autres provinces. Pour les autres pays, on
sait que la France... Enfin, il y a plusieurs pays: la France, la Suisse, il y
a plusieurs pays occidentaux qui adoptent et cela cause des problèmes
comme celui-ci. Dernièrement, une exploration a été faite
auprès de l'Inde, mais le problème qu'on y a un peu
rencontré... D'ailleurs, il y avait tout un symposium ou un
congrès sur l'adoption internationale et ce dont M. Leblanc me faisait
part, c'est que, finalement, ils se sont retrouvés avec tellement de
pays qu'ils se sont concentrés sur l'Inde pour l'adoption et que cet
afflux de demandes a créé des réactions en Inde.
M. Leblanc me parlait tout à l'heure... Évidemment, tout
cela est relié au nombre de propositions d'enfants. Je dois vous dire
qu'il m'apparaît, selon l'interprétation qu'on m'en fait ou les
nouvelles qu'on m'en donne, qu'il y a souvent des réactions dans les
pays. Tout à coup, ils sont ouverts et le rythme n'est pas toujours le
même. Il faut dire aussi, et on a vu cela l'an dernier au moment de la
commission parlementaire qui avait étudié la loi 21, au moment
où on avait entendu un porte-parole, un Bolivien, je pense ou un
Péruvien, peu importe, qui était venu et qui était
spécialiste en droit d'adoption internationale et qui nous avait
parlé de cette plus grande sensibilité des pays qui laissaient
facilement aller leurs enfants en adoption et qui commencent à
établir des règles plus rigoureuses. C'est là qu'il
apparaît important que nos règles d'adoption ou que notre
processus d'adoption internationale soit clair. À moyen et à long
terme, il y a des chances que nous soyons mieux servis - je n'aime pas beaucoup
l'expression mieux servis - mais que les contacts soient plus heureux avec
plusieurs de ces pays-là. Tout récemment, je ne sais pas si M.
Leblanc voulait en parler, avec le Mexique par exemple, on semble... Allez-y
donc sur le Mexique, M. Leblanc.
M. Leblanc: Le Mexique est un pays...
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas dit d'aller au Mexique, mais d'aller
sur le Mexique.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Leblanc: Le Mexique nous a proposé récemment
plusieurs enfants en adoption. Si on se place du côté des parents
adoptants québécois, il est évident qu'on espère
que c'est une tendance qui va continuer. Je pense qu'on pourrait le prendre
autrement aussi, mais... C'est cela aujourd'hui. Ce que cela sera dans trois
mois ou dans six mois, on ne le sait pas. C'est aussi ce qui nous amène
à établir des contacts à l'étranger et à les
maintenir pour continuer à faire connaître les offres
québécoises et ce qu'on peut offrir aux enfants, en plus d'une
famille, tout ce qu'on offre comme garantie aux enfants par les lois
québécoises sur la protection de la jeunesse.
M. Thuringer: Est-ce que les parents assument certains frais?
M. Leblanc: Oui. il y a des frais qui peuvent être plus ou
moins élevés, selon les pays. Les frais, actuellement, se
chiffrent entre 6000 $ et 8000 $ en moyenne.
Mme Lavoie-Roux: Plus que cela.
M. Leblanc: Dans certains cas, c'est beaucoup plus
élevé, mais une moyenne d'environ 8000 $, entre 6000 $ et 8000
$.
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Fabre.
M. Joly: Merci, M. le Président. M. Leblanc, j'ai eu
l'occasion, comme la majorité de mes collègues ici, de participer
à la commission parlementaire sur l'étude du projet de loi 21.
J'ai appris beaucoup de choses. Il y a des choses que je peux accepter assez
facilement, mais il y en a d'autres que j'ai de la difficulté à
accepter. Je ne voudrais pas philosopher et dire que, oui, il nous faut de
l'adoption internationale, tout ceci parce que dans le fin fond on nous dit
qu'au Québec on ne produit plus d'enfants et qu'il n'y a plus d'enfants
à adopter. Je pense que l'adoption internationale, du moins de par le
processus...
M. Chevrette: Le Dr Mockle parlait de gros producteur ce
matin.
M. Joly: On ne se le cachera pas, tout le monde s'accorde
à dire, que ce soit au Québec ou partout ailleurs au Canada, que
c'est la même chose, la dénatalité est là. Il y en a
moins, pas mal moins qu'il y en avait. Je trouve que le processif est lourd et
déchirant. Il crée des attentes et nécessairement - je
n'aime pas le mot - mais on a de la difficulté à livrer la
marchandise. C'est là qu'est le gros problème. Si le gouvernement
est prêt à investir 400 000 $, qui est votre budget, plus toutes
les autres dépenses qui se rattachent au système, vous n'aimeriez
pas qu'on prenne les 400 000 $ divisés par 200 enfants pour arriver
à 20 000 $ par enfant, plus les 10 000 $, quelquefois 15 000 $
payés par les parents, ce qui revient quand même assez cher pour
avoir un enfant. Pourquoi n'imagine-t-on pas un procédé
quelconque d'encouragement qui ferait que, au lieu d'en arriver à payer
les avortements qu'on paie... Parce qu'on paie aussi les avortements. Parmi les
35 000 avortements qui sont exécutés annuellement au
Québec, il y a sûrement quelques mères qui voudraient ne
pas se départir de l'enfant et arriver à une adoption locale au
lieu d'une adoption internationale. Cela me fatigue de savoir qu'on se donne
tout ce mal pour réussir à
adopter 200 enfants par année, pendant que localement on pourrait
en arriver à éveiller une conscience qui amènerait
l'enfant à naître au lieu d'être détruit par les
aspirateurs qu'on connaît et tous les autres moyens. (19 heures)
Mme Lavoie-Roux: Je pense que ce n'est pas à M. Leblanc de
répondre à cette question parce qu'elle a un angle...
M. Joly: Enlevez l'angle moral.
Mme Lavoie-Roux: Non, pas moral, j'allais dire politique.
M. Chevrette: Vous m'aviez dit que c'était une toute
petite question.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Avoir su que c'était celle-là, je
vous garantis que j'aurais pris la parole.
Écoutez, il me reste une demi-heure pour les
crédits...
M. Joly: Bien, vous m'écrirez. Des voix: Ha, ha,
ha!
Mme Lavoie-Roux: ...reprocher de ne pas vous aider.
M. Chevrette: C'est toute l'approche du mouvement Pro-Vie face
à l'autre version.
Mme Lavoie-Roux: Si vous me permettez, je vais essayer
d'être très brève. Ce que le député de Fabre
met en évidence, c'est une espèce de contradiction qui existe
entre nos besoins en natalité - si on peut parler de besoins sous cet
angle - et une réalité autre qui est celle de personnes qui, pour
des raisons personnelles, médicales ou autres recourent à
l'avortement. Je pense que, dans les deux cas, ce sont des choix
différents. La proposition du député de Fabre, je l'ai
déjà entendue ailleurs. Les gens disaient. Si on encourageait
davantage les femmes qui veulent se faire avorter pour une foule de raisons
à poursuivre leur grossesse et qu'ensuite les enfants soient
donnés en adoption... Écoutez, je pense que c'est très
complexe. D'abord, les femmes qui choisissent de se faire avorter, je ne suis
pas sûre qu'elles choisiraient nécessairement de continuer leur
grossesse. Et, si elles la continuaient, je ne suis pas sûre que, parce
qu'elles ont été soutenues, elles seraient prêtes à
laisser aller les enfants en adoption. Même aujourd'hui, il y en a encore
des enfants qui ne sont pas voulus, qui sont rendus à terme et que, de
moins en moins, on laisse aller en adoption. C'est une question assez complexe.
Je voulais simplement lui dire qu'on la voit souvent.
Mouvements retrouvailles
M. Chevrette: Cela m'amène à vous parler des
retrouvailles.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord, allons-y. Alors, au cas où
je ne vous répondrais pas, M. le député de Fabre...
M. Joly: On se reparlera, madame.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. Allez-y sur les retrouvailles.
M. Chevrette: Oui, une simple question, j'y avais fait allusion
dans mon énoncé de départ...
On aurait terminé en ce qui concerne M.
Leblanc, s'il doit se retirer. Je vous remercie. Mme la ministre, ma
question...
Mme Lavoie-Roux: Merci beaucoup, M. Leblanc.
M. Chevrette: Merci. Ma question est assez simple. Quelles sont
les suites que vous entendez donner au rapport Cadieux que vous avez depuis un
bon bout de temps?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je peux vous poser une question?
M. Chevrette: Bien sûr!
Mme Lavoie-Roux: Pouvez-vous m'kjentifier ce qu'était le
rapport Prudhomme d'hier?
M. Chevrette: Prudhomme, c'est un rapport qui est plus
circonstancié en ce qui concerne un CSS et qui n'a jamais
été rendu public. J'ai pris des informations par la suite. Cela a
été fait par un groupe de travailleurs impliqués...
Mme Lavoie-Roux: Alors, vous ne pouvez quand même pas dire
que c'est moi qui l'avais demandé, celui-là.
M. Chevrette: Je vous parle du rapport Cadieux.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais, le rapport
Prudhomme m'a intriguée. En général, ce sont ceux
que j'ai demandés; les autres, moins. En tout cas, pour
répondre...
M. Chevrette: Mais il existe. On pourrait vous l'envoyer.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, cela fera un petit échange avec
la pile qu'on vous a envoyée.
M. Chevrette: Avec le nombre de comités que vous avez
créés, vous allez vous enfarger dans vos rapports. Ceci dit, le
rapport Cadieux, qu'est-ce que vous faites avec?
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais simplement dire au
député de Joliette que les rapports que j'ai demandés
visent des clientèles ou des problématiques très
particulières. Ils ne sont pas si multiples. Il faudrait retourner en
arrière pour voir ce que l'autre ministre avait commandé avant
moi et qui était...
M. Chevrette: Ah! Je suis bien à l'aise
là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: ...aussi une multiplicité de rapports. En
tout cas, c'est un autre sujet.
M. Chevrette: Oui. Cadieux. Mme Lavoie-Roux: Cadieux.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Lavoie-Roux: À la suite du rapport Cadieux, nous avons
fait une consultation auprès des principaux intéressés,
que ce soit le groupe des retrouvailles, les parents adoptifs, enfin, les
différents groupes - comment dirais-je - non pas qui circulent, mais qui
tournent autour de tout ce problème des retrouvailles. On doit me donner
sous peu - c'est même incessant - d'ici une quinzaine de jours, un
mémoire à présenter au Conseil des ministres.
M. Chevrette: Est-ce que cela suppose des amendements
législatifs?
Mme Lavoie-Roux: Évidemment, ce n'est pas adopté
par le Conseil des ministres. Alors, je vous dis cela sous toute
réserve. Par exemple, toute la question...
M. Chevrette: Je ne vous demande pas d'entrer dans les
détails.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais, pour vous donner un exemple, toute la
question de... Il pourrait y en avoir au Code civil qui soient
présentés à l'automne. Ils seraient prêts, je pense,
à nous accommoder, même si ce n'est pas strictement ce qu'ils vont
étudier. Également, il se pourrait que du côté de la
Régie de l'assurance-maladie, si on retient la proposition de
l'accès au dossier de la Régie de l'assurance-maladie...
Là, on essaie de voir si on pourrait procéder administrativement.
Mais c'est ce genre de choses.
M. Chevrette: Est-ce que vous en profitez pour régler du
même coup les nouvelles technologies de reproduction parce qu'il va y
avoir l'identification du donneur?
Mme Lavoie-Roux: II me semble que quelqu'un m'a posé la
question hier parce que j'y ai répondu. Je ne sais pas a qui.
M. Chevrette: Non, c'est moi qui vous en ai parlé
brièvement.
Mme Lavoie-Roux: En tous cas, je vais y répondre de
nouveau.
M. Chevrette: Oui. J'espère que ce sera la même
réponse.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Lavoie-Roux: En général, je suis assez
consistante dans mes réponses.
Ce que j'ai dit, c'est que le rapport sur les nouvelles technologies,
qui ne m'est pas encore parvenu - ah oui! c'est là qu'on en a
parlé - va probablement contenir des recommandations relatives à
cette question des retrouvailles. Est-ce qu'il y a des éléments
qui pourront être assez détachables qu'on puisse
immédiatement, sur un élément qu'on isolerait, boucler la
boucle autour de la question des retrouvailles ou est-ce que c'est trop
interrelier les recommandations qui nous seront faites... Étant
donné que c'est un problème complexe que cette question des
nouvelles technologies, on n'est, peut-être, pas prêt à se
prononcer immédiatement. Alors, je le mets avec un bémol.
M. Chevrette: Est-ce que vous allez consulter avant d'amener cela
sur le parquet de l'Assemblée nationale ou si vous allez
présenter un projet de loi et on ouvrirait des consultations
particulières ou bien...
Mme Lavoie-Roux: Vous parlez toujours des retrouvailles?
M. Chevrette: Oui, toujours des modifications législatives
éventuelles.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que, s'il y a des modifications
reliées au Code civil, généralement, on tient des
consultations par commission parlementaire ou autrement. Je dois vous dire que,
nous, et je le dis sous toute réserve, mis à part des
modifications législatives, il y a des consultations qui ont
été faites assez soigneusement à la suite de la remise du
rapport Cadieux, parce que cela reste un dossier très délicat,
pour essayer de voir s'il y avait un consensus sur les recommandations de
Cadieux.
M. Chevrette: Si je pose la question, c'est que ce sera
difficile, à mon point de vue, de concilier éventuellement dans
un projet de loi les parents adoptifs par rapport au mouvement retrouvailles
sur certains points et que, pour un dossier aussi litigieux, il serait
peut-être excellent pour l'ensemble de la population de ne pas voir deux
groupes diamétralement opposés sans que la population chemine
vers l'un ou l'autre. Je sais comme c'est délicat, pour y avoir
travaillé,
de sorte que je souhaiterais personnellement qu'on puisse avoir
même un avant-projet pour permettre aux gens de s'exprimer et de
démystifier certaines choses, mais aussi montrer les limites de
certaines demandes.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Chevrette: Parce que cela ne se tranche pas au couteau. C'est
comme le sujet de votre ami de Fabre tantôt.
Familles d'accueil
Maintenant, les familles d'accueil? Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: Deux petites questions rapides. Pourriez-vous me
ventiler les 2 173 100 $ d'augmentation?
Mme Lavoie-Roux: Un instant!
M. Chevrette: Ce seront trois brèves questions pour les
familles d'accueil et, après cela, les centres de réadaptation,
une question.
Une voix: Quelle est sa question?
Mme Lavoie-Roux: De lui ventiler le montant de 2 173 000 $.
M. Chevrette: Le ventiler, oui. Cela va aller où? Cela va
servir à quoi? C'est pour qui?
Mme Lavoie-Roux: C'est l'indexation des tarifs.
M. Chevrette: Seulement? Donc, il n'y a pas de
développement cette année.
Mme Lavoie-Roux: Non, et il y a une croissance chez les adultes
de 5 %. On me dit qu'on répond à la demande et que,
présentement, dans toutes les catégories de familles d'accueil,
par exemple, dans les familles budgétisées pour 11 500, il y a 11
000 places d'occupées chez les enfants. Chez les adultes et les
personnes âgées, pour 13 500 budgétisées, il y en a
13 400 d'occupées.
M. Chevrette: Oui, mais je voudrais vous poser la question
suivante: Si c'est l'indexation, c'est pour maintenir les services en place?
L'indexation normale du budget.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
M. Chevrette: Bon. A partir de là, il se peut, par
exemple, qu'au sein de ce groupe il y ait des transformations, à savoir
qu'il y a une diminution d'enfants, parce qu'on sait qu'un enfant coûte
plus cher qu'un adulte en maison d'accueil. Est-ce que les
réaménagements sont prévus pour cela ou si c'est
l'indexation bebête, là, pour payer ce qu'il y a en place au
moment où l'on se parle?
Mme Lavoie-Roux: Oui, il y a la flexibilité
nécessaire, me dit-on, pour pouvoir faire cet ajustement parce que,
selon nos...
M. Chevrette: Mais au niveau du budget, c'est l'indexation de ce
qui existe? S'il se dégage des sommes en cours de route, c'est la
flexibilité dont vous parlez. C'est cela?
Mme Lavoie-Roux: Sauf que, pour les adultes, on a prévu
une croissance de 5 % du nombre.
M. Chevrette: Non pas à partir de l'indexation, mais
à partir...
Mme Lavoie-Roux: Non, il y a l'indexation et c'est 5 %.
M. Chevrette: En plus? Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
M. Chevrette: D'accord. Donc, les tarifs n'ont pas changé,
les barèmes?
Mme Lavoie-Roux: Non, ce sont les mêmes.
M. Chevrette: Les barèmes indexés? D'accord.
Est-ce que vous avez fart des pressions auprès du ministre
Bourbeau pour empêcher que les familles d'accueil soient taxées?
Vous savez, la fameuse taxe d'affaires?
Mme Lavoie-Roux: Oui, j'en ai fart auprès du ministre
Bourbeau, mais j'ai également eu des échanges avec...
M. Chevrette: L'Union des municipalités.
Mme Lavoie-Roux: ...le maire de Québec, qui est aussi
président de...
M. Chevrette: De l'UMRCQ?
Mme Lavoie-Roux: Non, pas les MRC, de l'Union des
municipalités...
M. Chevrette: L'UMQ.
Mme Lavoie-Roux: et il devait présenter... Parce que,
finalement, les municipalités n'ont pas eu un comportement uniforme dans
cette question-là et on suit le dossier.
M. Chevrette: Maintenant, à cause du jugement Lauzon,
est-ce que vous avez l'intention d'apporter un amendement législatif
à la loi
55 pour la définition de famille d'accueil? Pas la loi 55,
excusez-moi, c'est S-5.
Mme Lavoie-Roux: C'est que le CSS de Québec est
allé en appel de ce jugement-là...
M. Chevrette: II est en appel?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Et on attend évidemment le...
M. Chevrette: Donc, entre-temps, il n'y a pas d'urgence à
modifier cette loi. Cela va pour
Centres d'accueil de réadaptation. Je vais vous poser une seule
question, c'est de ventiler les crédits de 4 500 000 $ pour les
déficients intellectuels.
Mme Lavoie-Roux: Cela n'est pas encore arrêté. J'ai
simplement dit hier que ce qui serait arrêté toucherait d'une part
répit-dépannage et, d'autre part, stimulation précoce.
Évidemment, il y a la partie des SAH dont une partie servira à
créer des places et l'autre à créer des postes pour
l'intégration au travail. Pour stimulation précoce, ce sont les
zéro à cinq, mais, pour ceux qui sont dans un milieu scolaire
quelconque, ce sera aussi pour aider les familles qui ont besoin de plus
grandes mesures d'assistance dans l'entraînement des enfants...
M. Chevrette: Est-ce que vous prenez l'engagement, Mme la
ministre, de nous envoyer, dès que votre décision sera
arrêtée, la répartition de ces 4 000 000 $?
Mme Lavoie-Roux: Ce sera public.
M. Chevrette: D'accord. C'est parce qu'on apprend souvent cela
par journaux, alors que vous arrivez... On peut envoyer au moins aux membres de
la commission la répartition quand on la demande au niveau des
crédits. C'est ce que je veux savoir.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Chevrette: Programme 8. Il y avait eu la création d'un
fonds d'indemnisation pour, vous savez, les fameuses victimes de
vaccination.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Mais je dois vous dire que - j'avais la
réponse, je l'ai oubliée - pour la mise en place du fonds
d'indemnisation, il y a eu un certain retard qui a fait que, à un moment
donné, dans les journaux, on a dit: on attend après les paiements
mais...
M. Chevrette: On va vous faire changer de place. Chaise musicale.
Vous avez seulement à engager votre petit homme à tout faire,
là, il est où?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Lavoie-Roux: Non, non, là j'ai ma petite dame à
tout faire.
M. Chevrette: Cela fait une couple d'heures que je ne l'ai pas
vu, c'est pour cela que...
Des voix: Ha, ha, ha! (19 h 15)
Mme Lavoie-Roux: Ce qu'on me dit, c'est qu'il y a un
comité d'évaluation médicale qui est formé pour
évaluer les trois premiers cas qui étaient dans la
première loi. Il siège le 12 mai et il fera ensuite la
recommandation à la RAAQ. Pour les autres cas, puisqu'on l'a
élargi maintenant, le processus suivra.
M. Chevrette: Quand pourrait-on les indemniser?
Mme Lavoie-Roux: Je ne suis pas capable de vous donner...
Évidemment, je peux vous dire: II va siéger et il va faire une
recommandation, etc. Non, il faudrait que je m'informe au sujet d'un
échéancier plus certain que ce que je pourrais vous donner.
M. Chevrette: Le budget serait de combien?
Mme Lavoie-Roux: 1 264 000 $ environ. C'est marqué dans
votre livre. 1 264 100 $.
M. Chevrette: Non, mais il y a trois ou quatre livres. Il y en a
qui sont un peu plus épais les uns que les autres.
Mme Lavoie-Roux: Ne vous plaignez pas, c'est vous autres qui les
aimez épais.
M. Chevrette: On les a eus, madame, quasiment à la veille
des crédits. Franchement, là-dessus, ne nous charriez pas, s'il
vous plaît!
Mme Lavoie-Roux: C'est votre dernière page.
M. Chevrette: C'est là. J'avais arrêté
à l'avant-dernière.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Lavoie-Roux: À la dernière page, c'est
agréable, parce que c'est en gros caractères et, à l'heure
où il est, cela se lit plus facilement. Indemnités aux victimes
d'indemnisation. C'est cela.
M. Chevrette: C'est combien? Mme Lavoie-Roux: 1 264 100 $.
M. Chevrette: 1 264 100 $.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Chevrette: Merci, madame.
Coordination de la recherche
La recherche, c'est mon dernier sujet avant de donner la parole
à... Il y en a un qui est demandé d'urgence.
Mme Lavoie-Roux: Voilà notre homme à tout
faire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Celui-là? Il répond au "piton"
d'après ce que j'ai compris?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je voudrais savoir une chose tout d'abord. Cette
année, il y a une légère hausse par rapport à l'an
dernier; l'an dernier c'était beaucoup plus élevé que
cette année. C'est de 9 %, si j'ai bien compris. Je voudrais savoir
combien de ce fonds est attribué à la recherche en santé
au Québec et combien au Conseil québécois de la recherche
sociale?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Celui qui connaît la plus grosse
augmentation, c'est le social. Bon. Pour la bonne raison qu'ils avaient un
budget, de mémoire, d'environ 1 700 000 $ depuis un certain bout de
temps et que nous avons ajouté 500 000 $ reliés à
l'alcoolisme et la toxicomanie - c'est peut-être 400 000 $ - et 500 000 $
à la santé mentale. Du coup, cela fait près de 1 000 000
$. Alors, c'est pour cela qu'il y a une augmentation.
M. Chevrette: Quelles étaient les priorités de ce
fonds de recherche l'an passé?
Mme Lavoie-Roux: Là, je vais laisser...
M. Chevrette: Pouvez-vous nous les envoyer si vous ne les avez
pas? Les priorités 1987-1988 et, comme vous adoptez la programmation
1988-1989, vous allez nous les envoyer en même temps. Donc, je vais
gagner du temps et je vais permettre à mes deux collègues de
poser des questions. Vous êtes d'accord, M. Lamarche? Si vous êtes
d'accord, je sais que tout le monde est d'accord.
Une voix: Ha, ha, ha!
Mme Lavoie-Roux: Pour le FRSQ, c'est la continuation du plan
triennal qui a été adopté en 1986.
M. Chevrette: Pour le FRSQ, est-ce qu'il est dû cette
année, pour le renouveler?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: On pourrait avoir le...
Mme Lavoie-Roux: On a ajouté aussi, je pense que c'est 500
000 $, pour le sida.
M. Chevrette: D'accord. M. Boulerice: Combien? Mme
Lavoie-Roux: 500 000 $.
M. Boulerice: Seulement?
M. Chevrette: Bien, en recherche, ce n'est pas si...
M. Boulerice: À comparer à ce qui se fait à
l'extérieur, notamment en France..
Mme Lavoie-Roux: Bien, écoutez, on n'est pas New York
ici.
M. Boulerice: C'est bien ce que je vous reproche, madame.
Mme Lavoie-Roux: Ou Washington. Pardon?
M. Boulerice: C'est bien ce que je vous reproche: de ne pas
être New York.
Mme Lavoie-Roux: Bien, vous trouvez que... En tout cas, laissons
faire.
M. Chevrette: Bon. Je termine mes questions en ayant l'assurance
de M. Lamarche et de Mme la ministre que j'aurai les papiers avec une
rapidité déconcertante. Si vous me les faites parvenir aussi
facilement que vous vous déplacez à l'intérieur de cette
salle, je les aurai très rapidement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ceci dit, Mme la ministre, il y a plusieurs
documents qu'on a demandés en cours de route qui sont, bien sûr,
inscrit au Journal des débats. Je ne vous demande pas
l'impossible, mais, dès que vous en aurez de disponibles, j'aimerais
qu'on puisse les recevoir le plus rapidement possible.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui. Je pense qu'il y a
généralement quelqu'un qui prend note des demandes qui sont
faites. L'an dernier, je pense qu'on a acheminé...
M. Chevrette: Quant à mes dossiers de comté, j'irai
vous voir ou bien j'irai voir M. Lamarche.
Mme Lavoie-Roux: Mais il n'est pas aussi régional que
cela.
M. Chevrette: Non, mais j'ai quelques connaissances dans votre
groupe.
Dossiers régionaux (suite)
Le Président (M. Leclerc): Est-ce qu'on commence dans les
cas régionaux? D'accord, sauf que je dois vous aviser que nous devons
nous garder au moins quatre à cinq minutes avant 19 h 30 pour... Cela
va? Très bien.
M. le député de Shefford.
M. Paré: Oui, très rapidement. Une locale et deux
régionales et je vais faire cela vite sans élaborer trop
longtemps sur chacun pour être sûr que mon collègue aura la
chance de parler. Le premier dossier c'est la demande d'agrandissement et
d'aménagement du centre hospitalier de Granby qui, à mon avis,
est justifiée. Il est question de projets qui répondent aux
nouveaux critères, c'est-à-dire hospitalisation d'un jour, le
traitement transitoire pour la psychiatrie. Cela répond exactement
à la nouvelle orientation. Le projet est justifié et est
demandé. En 1985 il y a eu 1 % pour l'étude préliminaire
et vous avez accepté en 1987-1988 l'étude d'avant-projet. Vous
m'avez répondu dans une période de questions dernièrement
que vous aviez rencontré les autorités du centre hospitalier.
Est-ce qu'on peut s'attendre à une bonne nouvelle bientôt
là-dessus? C'est important pour les gens de la région.
Mme Lavoie-Roux: J'ai dit au centre hospitalier de Granby, quand
je les ai rencontrés, cela fait à peu près trois semaines,
un mois, mais là il faudrait vérifier avec eux, quoiqu'il y avait
quelqu'un de mon cabinet avec moi, mais je ne me souviens pas. Il me semble que
je leur ai dit que d'ici juin ou deux mois, ou que j'avais fixé un
échéancier pour leur donner une réponse. On a eu une
longue rencontre qui a été fort sympathique et depuis ce
temps-là on leur a annoncé la transformation des lits. Vraiment
pour eux c'est... Cela me fait penser, M. le député, et je m'en
excuse, à la période de questions cette journée-là
vous m'aviez demandé une information sur...
M. Paré: Je vais y revenir à la
deuxième.
Mme Lavoie-Roux: Je n'y ai malheureusement pas répondu,
pas parce que je ne voulais pas. Dites-moi donc ce que c'était.
M. Paré: La deuxième sera reliée directement
à cela. On a rencontré aussi, nous, les 30 centres d'accueil
publics pour personnes âyées dans la Montérégie. On
sait que la Montérégie est vraiment sous financée par
rapport aux autres régions du Québec. Les centres d'accueil sont
non seulement dans une région sous financée, mais ils ont un
sous-financement encore plus marqué par rapport aux centres d'accueil
des autres régions. Les demandes des centres d'accueil de la
Montérégie étaient que dès cette année il y
ait un rattrapage dans les montants pour les centres d'accueil de la
Montérégie par rapport aux autres centres d'accueil et certains
centres d'accueil où la situation est devenue intolérable
à cause de l'alourdissement de la clientèle et entre autres il y
avait Villa Bonheur à Granby. C'était ma question à
l'Assemblée nationale, qu'on leur accorde un changement de vocation,
c'est-à-dire reconnaître à ces centres d'accueil une partie
centre d'accueil de soins prolongés et l'autre partie centre hospitalier
de soins prolongés. Donc, ma question est double et elle rejoint les
préoccupations des gens de la Montérégie: Est-ce qu'on
peut s'attendre à un rattrapage dès cette année de
financement en Montérégie pour les centres d'accueil et, dans
certains de ces centres d'accueil dont Villa Bonheur à Granby, à
une double vocation?
Mme Lavoie-Roux: Ce que je peux répondre au
député de Shefford et que j'ai expliqué à d'autres
députés - je m'excuse pour la répétition - dans la
répartition des sommes allouées aux régions on vise
toujours l'équité interrégionale à partir de
certains critères d'une grille d'analyse, pour utiliser les termes
à la mode. Je dois vous dire que la région 6C, compte tenu de sa
pauvreté relative, reçoit un montant de 2 513 502 $.
Évidemment, cela exclut les services à domicile. Vous êtes
plus riche en services à domicile que d'autres; par contre, vous
êtes plus pauvres... Je ne sais pas si vous situez le deuxième en
haut pour la plus grande pauvreté. Alors, la région à son
tour doit faire la distribution intrarégionale, ils doivent me faire
leurs recommandations pour lesquelles je donnerai mon approbation ou non.
M. Paré: Donc, on n'a pas un rattrapage, en tout cas,
cette année, c'est sûr, même si on a un peu pius que les
autres régions, j'espère.
Mme Lavoie-Roux: Oui, écoutez, je peux bien, en toute
proportion, la région 6A... Certains des facteurs qu'on a pris en ligne
de compte, c'est l'âge avancé des personnes âgées. On
sait que dans la région de Montréal c'est là que se
retrouve le plus grand regroupement de personnes de 80 ou 85 ans et plus. Il y
a aussi, je pense, la richesse déjà relative des gens, en tout
cas. Cela va être simple, vous avez eu 20 % du montant. On a quand
même dix régions au Québec. C'est bien cela? Non, neuf. On
en a plus que neuf, il y en a trois ici...
M. Paré: Cela fait le pourcentage représentatif. On
ne peut pas calculer en termes de région, une sur dix. Il faut calculer
en termes de population et on est 1 000 000.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est un facteur qui
rentre en ligne de compte, l'âge, la population, la richesse.
M. Paré: On représente maintenant pas loin de 20 %
de la population du Québec.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. Mais vous recevez plus, par exemple,
que la région de Québec.
M. Paré: En tout cas, les chiffres sont disponibles, de
toute façon, j'en prendrai note. Étant donné que je ne
veux pas prendre tout le temps, je vais seulement vous demander si
c'était possible...
Mme Lavoie-Roux: Vous représentez 14 % de la population du
Québec et vous recevez 20 %.
Ce n'est pas seulement la population, il y a d'autres variables, il faut
faire attention aussi.
M. Paré: II faut surtout regarder le
sous-équipement par rapport aux autres régions, donc cela veut
dire que c'est un retard incroyable pour une population, la seule qui... Si ce
n'est pas la seule, en tout cas, c'est celle qui grossit le plus vite en termes
de développement. Pour l'autre, je veux seulement vous dire... Pour
Villa Bonheur, j'aimerais...
Mme Lavoie-Roux: Je vais demander qu'on me le donne. Je m'excuse
encore une fois.
Le Président (M. Leclerc): À ce moment-ci, je dois
demander si on a consentement pour dépasser de quelques minutes 19 h 30,
parce que cela nous prend au moins deux minutes pour adopter chacun des
programmes. Alors, de quelques minutes.
Mme Lavoie-Roux: Bon, écoutez, on regarde votre Villa
Bonheur. Écoutez, il y a aussi... Là, je ne veux pas prendre la
décision pour le conseil régional. Le taux de satisfaction des
besoins dans Villa Bonheur, par rapport à l'ensemble de la
région, est relativement élevé. Par exemple, vous avez...
Je vous donne cela comme exemple, le foyer de Rigaud, le taux de satisfaction
des besoins des gens est de 57 %. À l'opposé, vous avez le centre
d'accueil Vaudreuil où c'est satisfait à 93 % et vous vous
trouvez à 73 % avec cinq autres centres d'accueil dont le foyer
Saint-Antoine, Villa Bonheur, Chevalier de Lévis, etc. Je ne peux pas
présumer... Ici, à ce moment-ci, sans doute qu'ils recevront
quelque chose mais on ne peut pas présumer. C'est le CRSSS qui va faire
la distribution.
M. Paré: D'accord. Je n'irai pas plus longtemps sur cela,
j'irais plutôt en région aussi. Une dernière question
très courte: Au Sommet socio-économique de la
Montérégie, vous aviez pris l'engagement qu'il y aurait, dans le
budget 1987-1988, 876 000 $, si je me rappelle bien, qui étaient pour
être dépensés pour les services pour personnes
handicapées physiques en Montérégie, parce qu'on n'a pas
de services. Est-ce que cela a été dépensé et
est-ce qu'on peut s'attendre à quelque chose dans le présent
budget?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Je pensais que c'était cela la
réponse aussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Lavoie-Roux: C'était plus précisément
756 000 $ qui devaient correspondre à trois équipes de
réadaptation et qui devait provenir du projet MAS-MEQ, comme je vous
l'avais indiqué, je pense, en arrière de l'Assemblée
nationale, et ce projet-là n'est pas encore finalisé.
M. Paré: C'est dommage que je n'aie pas plus de temps mais
j'ai eu ma réponse.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Saint-Jacques.
M- Boulerice: Oui, trois questions. Les questions sont
très courtes, il en dépend de vous quant aux réponses, Mme
la ministre. Mais, au départ, vous savez très bien que je suis
prêt à aller très loin sur ces dossiers-là et vous
savez ce que je dis quand je vous dis une chose comme celle-là.
Mme Lavoie-Roux: Oui, parce que je vous ai déjà
entendu à l'Assemblée nationale. (19 h 30)
M. Boulerice: Voilà. Suicide-action, Mme la ministre.
Suicide-action, vous connaissez cela, je l'espère?
Mme Lavoie-Roux: Non, je ne connais pas cela. Qu'est-ce que
c'est, M. le député?
M. Boulerice: C'est 400 bénévoles, Mme la ministre,
et c'est plus de 30 000 appels de détresse par année. Vous
connaissez cela et, sans personnaliser, je pense que vous avez eu à
l'intérieur d'un cabinet un cas assez pénible, justement, de
suicide. Cela devrait vous sensibiliser. Suicide-action a demandé 372
000 $ comme subvention cette année. Et je remarque que la subvention de
l'an dernier, pour ce qui est de Québec, Centre de prévention du
suicide, la subvention était une fois et demie plus importante que celle
accordée pour Suicide-action à Montréal. Il y a quand
même un rapport de population différent entre Montréal et
Québec. Donc, la demande est 372 000 $. Avez-vous l'intention, oui ou
non, de leur accorder?
Mme Lavoie-Roux: Je peux répondre à cela tout de
suite. Je n'ai pas 360 00 $ à leur accorder.
M. Boulerice: Pardon?
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas 360 000 $ à leur
accorder.
M. Boulerice: C'est 372 000 $. Mme Lavoie-Roux: Encore
moins.
M. Boulerice: Vous n'avez pas 372 000 $ à leur
accorder?
Mme Lavoie-Roux: Non, non.
M. Boulerice: Malgré tout le travail qui se fait et
l'extraordinaire planification.
Mme Lavoie-Roux: Ecoutez, là, plus
sérieusement.....
M. Boulerice: Ah, mais là je suis très
sérieux.
Mme Lavoie-Roux: Remarquez que cela fait trois heures et demie
qu'on répond aux questions.
M. Boulerice: La soirée est jeune.
Mme Lavoie-Roux: Pardon?
M. Boulerice: La soirée est jeune.
Mme Lavoie-Roux: Oui c'est cela. On continuera jusqu'à
minuit.
M. Boulerice: Je suis disponible.
Mme Lavoie-Roux: Ce que je veux vous dire ce n'est pas sur la
qualité de leur travail. L'an dernier, il y avait eu également
beaucoup de pressions et de demandes pour augmenter leur subvention, que nous
avions augmentée substantiellement. Je vais essayer d'avoir les chiffres
une année sur l'autre.
M. Boulerice: Sur votre discrétionnaire, cela fait
que...
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais...
M. Boulerice: C'est vivre d'amour et d'eau fraîche.
Mme Lavoie-Roux: Mais le discrétionnaire, M. le
député de Saint-Jacques, je vous le dis au cas où un jour
vous seriez ministre de la Santé et des Services sociaux...
M. Boulerice: C'est dans le possible. Des voix: Ha, ha,
ha!
Mme Lavoie-Roux: Bon, c'est qu'on ne l'utilise pas pour des
montants qui doivent être versés d'une façon
récurrente. Je pense que les seuls cas dans ma mémoire où
cela a été versé d'une façon récurrente,
c'est peut-être la Maison Michel Sarrazin, à Québec.
C'était la première fois, parce que cela a été pris
à un autre poste. Également, l'autre qui me vient à la
mémoire, c'est peut-être la même chose pour la Maison
Jean-Lapointe, quoique je dis cela sous toute réserve. Alors, on
n'utilise pas des sommes pour des fins qui, presque automatiquement, sont
récurrentes à même la marge ministérielle.
M. Boulerice: Mais en tout cas, là, si je comprends bien,
vous venez de me dire non pour les 372 000 $ de la demande de subvention. On va
brancher le 911 sur votre bureau de comté, hein?
Mme Lavoie-Roux: Bon, écoutez, je vous donnerais.... Non,
je sais que je n'ai pas 372 000 $. Il ne sert à rien de vous faire
attendre jusqu'à lundi pour vous le dire, mais je peux par contre..
M. Boulerice: II faut que je les rappelle ce soir.
Mme Lavoie-Roux: Pardon?
M. Boulerice: II faut que je les rappelle ce soir, de toute
façon.
Mme Lavoie-Roux: Bien, rappelez-les! Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Boulerice: Je vous l'ai dit, si cela vous intéresse, on
peut brancher le 911 sur votre bureau de comté.
M. Joly: Est-ce que vous avez fait des promesses?
M. Boulerice: Que je défenderais les intérêts
de mes commettants, oui.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais ce que je vous dis, ce n'est pas la
valeur du travail. Ils font un travail important, mais vous vous imaginez bien
que cela représenterait une augmentation considérable. Nous leur
avons déjà, l'an dernier, accordé une augmentation
appréciable, soit par le truchement des programmes de santé
mentale et des subventions aux organismes bénévoles.
M. Boulerice: Oui, 141 000 $.
Mme Lavoie-Roux: Combien?
M. Boulerice: 141 000 $.
Mme Lavoie-Roux: Par les organismes de santé mentale?
M. Boulerice: Bien, alentour de cela.
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, je vous donnerai les chiffres
exacts.
M. Boulerice: Bien, vous allez quand même faire un effort
par rapport à l'an passé?
Mme Lavoie-Roux: J'essaie de faire un effort pour tout les
organismes qui s'adressent à moi, M. le député.
M. Boulerice: Forcez-vous.là. D'accord?
Deuxième dossier, madame,( CSAM que j'ai encontre, d'ailleurs,
avec votre "serâVministre. Je ie la trouvais pas bien bien souriante mais
très doutante, par exemple.
Mme Lavoie-Roux: Ah, c'est ce qui est le plus important.
M. Boulerice: Effectivement. Alors, j'espère que vous vous
allez être moins souriante et plus écoutante. CSAM c'est 180
bénévoles, c'est un organisme qui est reconnu, un organisme qui
fait des efforts de financement privé. J'ai présidé un
dîner bénéfice récemment, d'ailleurs, qui a
rapporté une somme assez importante. Mais étant donné la
problématique - dont on pourrait se parler très longtemps, j'ose
espérer que vous la connaissez - problématique extrêmement
dramatique, à Montréal notamment, et à Québec aussi
- je vais vous en parler tantôt - leur demande de subvention, pour ce qui
est de la promotion de la santé à votre gouvernement est de 250
000 $. Je vous pose la même question, est-ce que vous avez l'intention
d'accorder à CSAM le montant d'aide réclamé - c'est
Comité sida AIDS Montréal, pour ceux qui ne seraient pas au
courant de ce sigle - est-ce que vous avez l'intention de leur accorder l'aide
qui est demandée, étant donné leur expertise, leur
expérience que reconnaissait d'ailleurs fort bien votre sous-ministre,
Mme Laberge-Ferron?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous avez l'intention d'aller leur
téléphoner eux aussi?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boulerice: Non, eux, madame, je les rencontre à mon
bureau de circonscription demain.
Mme Lavoie-Roux: On fera connaître à CSAM la
décision finale qu'on aura prise dans les meilleurs délais.
M. Boulerice: Est-ce que vous avez l'intention, tout au moins,
d'augmenter votre participation par rapport à celle de l'année
dernière?
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas autre chose à ajouter
à ma réponse.
M. Boulerice: L'année dernière c'était
chiche, c'était 100 000 $, d'où mon reproche de ne pas être
New York. Je vous reprocherai surtout de ne pas être Paris où le
président Mitterrand en a fait une grande cause nationale avec tout ce
que cela peut...
Mme Lavoie-Roux: Bah!
M. Boulerice: Oui, oui. Ils ont des leçons...
Mme Lavoie-Roux: La France serait sûrement prête
à vous accueillir.
M. Boulerice: Non. Je vous avoue que je ne supporterai pas les
plaisanteries pour un sujet comme celui-là.
Mme Lavoie-Roux: Non, écoutez, vous nous parlez de
Mitterrand qui est un homme...
M. Boulerice: Oui, parce qu'eux ont pris cela au
sérieux.
Mme Lavoie-Roux: Nous aussi.
M. Boulerice: 100 000 $ l'an dernier, si vous prenez cela au
sérieux, je pense que cela devrait être 250 000 $ cette
année, exactement comme ils le demandent, dans un dossier, d'ailleurs,
fort bien étoffé dont vous avez sans doute pris connaissance
personnellement. Je peux vous dire qu'aucun programme de prévention et
d'information à Montréal - je suis prêt à faire un
débat durant tout le temps que vous voudrez là-dessus - aucun
programme d'information et de prévention à Montréal ne
sera sérieux et n'atteindra les populations ciblées sans la
participation de CSAM.
Mme Lavoie-Roux: Je sais que CSAM a fait un travail de
sensibilisation remarquable, surtout qu'il a été, à ce
moment-là, le premier groupe à s'impliquer d'une façon
très active...
M. Boulerice: Qui a été reconnu par votre
prédécesseur, ministre de la Santé et des Services
sociaux, le député de Joliette, d'ailleurs.
Mme Lavoie-Roux: Avec une subvention de 10 000 $.
M. Boulerice: Cela a été la première
reconnaissance officielle. C'est à partir de ce moment-là qu'ils
sont devenus des interlocuteurs face au ministère. C'est lui qui a fait
le premier pas. Maintenant essayez donc de faire une grande enjambée,
d'aller à 250 000 $.
Mme Lavoie-Roux: Je trouve que c'est déjà une bonne
enjambée de 10 000 $ à 100 000 $ sur une deuxième
année. Ce n'est pas le fond du débat. Je vous dis que nous
examinons les
demandes de cet organisme de la même façon que nous les
examinons d'autre part. Je voudrais simplement vous signaler que c'est vrai
qu'ils font un bon travail de sensibilisation, d'éducation, de
prévention etc., mais que également, au cas où vous ne le
sauriez pas - je suis convaincue que vous le savez maintenant - il y a quand
même trois cliniques qui ont été mises en place
récemment dans trois CLSC, mais qu'ils doivent travailler en
collaboration avec d'autres organismes de santé où il y a un
volet très important d'information, de dépistage,
d'éducation. Je pense que cela va compléter aussi...
M. Boulerice: Sauf que ce projet des trois CLSC que je ne nie pas
n'aura toujours pas l'efficacité que vous lui souhaitez si CSAM ne peut
pas poursuivre ses activités, parce qu'il a les antennes à
l'intérieur des populations cibles que n'ont pas les CLSC, bien que je
sois un ardent défenseur des CLSC, mais ils ont développé
depuis quatre, cinq ans des canaux de communication, de diffusion que les
autres ne sont pas capables de mettre sur pied demain matin. Ils vont aider les
CLSC à atteindre l'objectif que vous leur avez fixé. On peut
s'attendre à une réponse quand, madame la ministre?
Mme Lavoie-Roux: Le plus tôt possible. M. Boulerice:
Ça, là!
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, si
j'avais la décision... Vous pouvez bien insister pour que je vous dise
que c'est le 2 octobre ou le 30 avril...
M. Boulerice: Le 30 avril, ce n'est pas bête comme
date.
Mme Lavoie-Roux: Je vous dis que nous leur ferons connaître
notre décision. le plus tôt possible,.
M. Boulerice: II y à MIELS-Québec aussi qui vous a
adressé... Je vous le dis tout de suite, 'étais tantôt en
communication avec le prési-jent. Eux vous ont demandé une
subvention de 35 000 $. Là-dessus, je vais vous donner quand même
le crédit mérité. Dans le cas de la maison
d'hébergement, je pense que vous avez effectué un travail
appréciable face à la ville de Québec qui avait des
réactions que je ne qualifierais pas ici mais je me suis bien
chargé de dire à qui de droit ce que je pensais de son attitude.
Cela, là-dessus, je vous l'accorde, vous avez bien travaillé.
Mme Lavoie-Roux: Quelle grâce de votre part.
M. Boulerice: Pardon?
Mme Lavoie-Roux: Quelle grâce de votre part.
M. Boulerice: J'ai toujours été magnanime, madame,
pour vos beaux gestes, mais donnez-moi plus d'occasions...
MIELS, lui, a demandé 85 000 $ et 44 000 $ au CRSSS. Vous savez
qu'il y a la planification de la maison d'hébergement pour laquelle vous
avez travaillé sauf qu'au niveau de la gestion courante et des actions
ponctuelles qui se posent il y a un problème. Il y a des
bénévoles, mais, encore là, les bénévoles,
il faut que ce soit également comblé par une certaine permanence.
Alors, eux aussi, je suppose que vous allez me répondre dans les
meilleurs délais.
Mais pour ce qui est de MIELS, je vous demanderais de porter très
attention, MIELS c'est le Mouvement d'information et d'entraide dans la lutte
contre le sida, c'est un organisme établi à Québec, sur la
rue Brown. M. le député de la ville de Québec, si cela
vous intéresse, vous pourriez peut-être prendre contact avec eux
et appuyer leur démarche comme le député de Saint-Jacques
le fait spontanément pour des dossiers qui relèvent de votre
région. Donc, 85 000 $, pour le volet santé. J'espère que
vous allez prendre cela aussi en sérieuse considération, puisque
malheureusement Québec accuse un certain retard: il n'y a pas eu,
à Québec, l'équivalent d'un CSAM. MIELS, par contre, fait
un travail extraordinaire mais, encore là, je pense qu'il faut
consolider leur acquis et leur permettre le développement
souhaité, notamment au niveau de la maison d'hébergement.
Je sais que vous m'avez accusé réception de la lettre
d'appui que je leur avais envoyée. Vous êtes un petit peu plus
expéditive à votre cabinet pour les accusés de
réception parce que CSAM cela a pris 18 mois avant que vous n'accusiez
réception une première fois. Mais là, ce que j'aimerais
bien, c'est qu'au-delà des accusés de réception, il y ait
des réponses le plus rapidement possible.
Mme Lavoie-Roux: Je prends bonne note des remarques du
député.
M. Boulerice: Oui. Quitte à revenir à une
interpellation à l'Assemblée nationale, sur ce dossier-là,
qui est un dossier d'intérêt public, d'ailleurs, une
préoccupation de l'Organisation mondiale de la santé, je pense
que vous êtes très au fait de cela. Je vous ai dit que
j'étais prêt à aller très loin dans ce dossier.
J'ose espérer que vous voudrez bien me suivre.
Mme Lavoie-Roux: Ah! Je ne vous suivrai pas partout.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boulerice: Vous avez tort. Pour une fois que vous auriez pu
avoir quelques moments de plaisir, madame, dans votre vie.
De toute façon, vous allez me suivre, samedi soir, j'en suis
certain, auprès de nos amis les Arméniens.
Mme Lavoie-Roux: Ah! Là, c'est vous qui allez me
suivre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boulerice: Ah! Non, madame.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boulerice: Non, madame, parce qu'en arménien vous
n'êtes jamais allée plus loin qu'à trois mots et moi je
suis allé à trois paragraphes.
Des voix: Ha, ha!
M. Boulerice: Bon, en tout cas, je suis très insatisfait
des réponses. J'aurais espéré une volonté
très ferme de la ministre, une volonté politique de la part de la
ministre. Je vois qu'elle tergiverse sur trois dossiers extrêmement
importants: notamment deux à Montréal et un dans la région
de Québec.
Je vais lui donner quand même un certain moment de répit,
mais cela ne dépassera sans doute pas les deux premières semaines
du mois de mai quant aux réponses. Et, si les réponses ne
satisfont pas, j'ai clairement indiqué a la ministre que j'étais
prêt à aller très loin dans ce dossier-là, en accord
d'ailleurs avec les gens du milieu.
Le Président (M. Leclerc): Bien Alors, sur ce...
M. Chevrette: M. le Président, avant que vous ne proposiez
l'adoption... Vous voulez faire adopter? J'aimerais avoir la parole
après l'adoption.
Le Président (M. Leclerc): Bien sûr.
Alors nous allons procéder au côté technique de nos
travaux en adoptant les programmes un par un.
Alors, le programme 2, éléments 1 et 2, est-il
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Leclerc): Le programme 4,
éléments 1 à 4, est-il adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Leclerc): Le programme 5,
éléments 1 à 4, est-il adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Leclerc): Le programme 7,
éléments 1 et 2, est-il adopté? M. Chevrette:
Adopté.
Le Président (M. Leclerc): Les éléments 2,
3, 4 et 5 du programme 8 sont-ils adoptés?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Leclerc): Donc, nous allons céder
la parole au député de Joliette.
M. Chevrette: Le programme 9.
Le Président (M. Leclerc): L'OPHQ, c'est M. Dutil.
M. Chevrette: Qu'est-ce?
M. Boulerice: Bon, il y en a un qui est sur division, de toute
évidence, là, le dernier volet.
M. Chevrette: Oui, mais, c'est parce qu'il n'y a pas de
numéro...
M. Boulerice: Cela, trouvez le numéro.. Pardon?
Une voix:
M. Boulerice: Ah! Mais j'ai tous les droits dans ce pays, madame,
et surtout des devoirs.
Le Président (M. Leclerc): Écoutez, là, il y
a des...
M. Boulerice: J'enregistre ma dissidence quant aux
réponses...
Le Président (M. Leclerc): Bon, on est enregistré
au Journal des débats, mais comme il n'y a pas devote...
M. Boulerice: ...qu'a données la ministre sur CSAM, MIELS
et Suicide-action.
Le Président (M. Leclerc): Alors, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Merci. Je voudrais remercier la ministre et son
équipe pour les deux jours qu'on a passés. Ce n'est pas toujours
facile, mais je pense qu'il y a eu un effort de débroussail-lage, puis
j'escompte beaucoup qu'on puisse avoir la même spontanéité
en ce qui me regarde pour avoir les documents que j'ai demandés.
Merci.
Mme Lavoie-Roux: De mon côté, M. le
Président, d'abord je veux vous remercier et aussi tous les membres de
cette commission, tant du côté ministériel que de
l'Opposition et le chef de l'Opposition en particulier. Ce sont
évidemment des dossiers considérables pour aller à fond
dans plusieurs d'entre eux.
Je veux exprimer un merci tout particulier à l'équipe de
mon ministère qui m'a assistée durant ces deux jours, mais qui a
déployé des efforts considérables aussi pour
répondre aux demandes de l'Opposition sur une foule d'informations
qu'elle désirait avoir, ce qui a requis - je pense que cela a
été fait très sérieusement - beaucoup de travail.
Je profite de l'occasion pour les remercier bien sincèrement. Nous
allons continuer de relever les défis qui sont en avant de nous.
Le Président (M. Leclerc): Nous ajournons donc sine
die.
(Fin de la séance à 19 h 47)