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Commission permanente des Affaires sociales
Projet de loi no 65 Loi de
l'organisation des services de santé
et des services sociaux
Séance du mercredi 15 décembre 1971
(Vingt et une heures neuf minutes)
M. FORTIER (président de la commission permanente des Affaires
sociales): A l'ordre, messieurs!
M. LE PRESIDENT: Bill 65, article 1.
M. CASTONGUAY: M. le Président, si vous me le permettez, je ferai
une très brève remarque. Je rappelle que les chiffres entre
parenthèses qui suivent les articles se réfèrent au projet
de loi initial; ceux qui sont marqués h), o), p), 1b), sont des articles
qui existaient tels quels dans la Loi des hôpitaux. Alors, cela permet de
faire le pont, vous pouvez voir lorsque vous avez h), o), p), 1b), par exemple,
comme nous le voyons à l'article 1b), c'était l'article
même de la Loi des hôpitaux qui a maintenant subi l'épreuve
de neuf années. Nous avons voulu indiquer ceci pour rappeler ce qui est
déjà de l'acquis, ce qui était dans les statuts.
Egalement, lorsque la lettre "n" apparaît, il s'agit d'un nouvel article
dans la version modifiée.
Modification au titre de la loi
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand le ministre dit h), o), p), cela ne
signifie pas qu'il a achoppé sur chacun de ces articles-là. Pour
le titre, M. le Président, avant d'entrer dans l'article no 1, nous
avions eu une excellente suggestion du Dr Jacques Boulay; le ministre en a
retenu une autre, il a retenu le mot "établissement" au lieu du mot
"institution" mais le Dr Boulay avait suggéré aussi loi "sur"
l'organisation des services de santé, des services sociaux.
C'était beaucoup plus français que loi "de" l'organisation. Pour
montrer que nous sommes soucieux, que les législateurs sont soucieux
autant que c'est possible, pas autant qu'ils le voudraient, mais autant
que c'est possible de tenir compte de la langue française, je
crois que l'on devrait débuter par cet amendement, si le ministre n'y
voit pas d'objection.
M. CASTONGUAY: Tout à fait d'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, tous les membres du comité sont d'accord
pour changer le titre et dire Loi sur l'organisation des services de
santé et des services sociaux.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): Au lieu de "de", vous dites "sur".
M. LE PRESIDENT: Au lieu de "de", on dit "loi sur" l'organisation.
M. TREMBLAY (Sainte-Marie): C'est plus français?
M. QUENNEVILLE: C'est cela que tous les médecins disent.
M. CASTONGUAY: C'est ce que nous disent tous les médecins.
M. LE PRESIDENT: Alors: Définitions...
Dispositions générales
Définition
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la raison pour laquelle je suppose
qu'à la), le ministre a retenu le mot "établissement" au lieu du
mot "institution". En ce qui nous concerne, aux définitions a), b), c),
et d) à a), b), c), du moins, nous aurons l'occasion d'y revenir quant
à 9, 10, 11 et 12. Je préfère garder mes commentaires
jusqu'à ce que nous passions sur ces articles.
A l'alinéa d), le ministre définit l'établissement
conventionné qui réfère à l'article 134, nous en
parlerons quand nous passerons à l'article 134.
L'alinéa e), c'est nouveau, ça tient compte,
évidemment, de plusieurs mémoires qui ont été
présentés, de plusieurs recommandations dans plusieurs
mémoires. Alors, je pense que c'est une amélioration sensible au
projet de loi; partout où l'on parlera d'affiliation à
l'université, partout où l'on parlera d'enseignement et
recherche, le ministre a tenu compte de toutes les recommandations qui ont
été faites dans ce domaine-là. L'alinéa f), c'est
le conseil régional, quand on passera à la section du conseil
régional, je poserai les questions. Quant à g), le centre local
de services communautaires et les quatre alinéas g), h), i), j), il
s'agit d'une définition des quatre types d'institutions.
Est-ce que le ministre, sans entrer dans beaucoup de détails,
pourrait, à chacune des définitions, nous donner des exemples de
types d'institutions? C'est facile quand on arrive au centre hospitalier, c'est
peut-être un peu moins facile pour ceux qui sont moins initiés,
quand on est dans les centres de services sociaux, dans les centres d'accueil,
il y a une pléthore de centres d'accueil de toutes sortes, de toutes
tailles, de toutes catégories, je pense que ça vaudrait la peine
que le ministre donne des types d'exemples à chacune des
catégories pour bien savoir à chacun des articles du projet de
loi de quoi on parle.
Alors, au sujet du centre local de services communautaires, je voudrais
savoir du ministre, si actuellement, il existe des centres locaux de services
communautaires, s'il n'en existe pas. Peut-il nous donner des exemples, soit
à Saint-
Henri, soit à Asbestos, à savoir s'il y aura des centres
locaux de services communautaires à partir d'institutions qui existent
déjà? Et s'il veut bien nous donner des exemples. Supposons des
cliniques externes qui existent actuellement dans un grand hôpital et qui
seront reconnues comme des centres locaux de services communautaires. Je
voudrais que ce genre de renseignements, le ministre nous les donne au sujet du
centre local de services communautaires.
M. CASTONGUAY: Il y a un centre local de services communautaires,
précisément, au sens de l'article 1g), je crois qu'il est exact
de dire que présentement il existe, par exemple, sur l'île
Jésus, à la ville de Laval, à Sainte-Rose plus
précisément, un centre local de santé qui, encore
là, ne possède pas toutes les caractéristiques d'un centre
local de services communautaires.
Il existe à Pointe-Saint-Charles ce que j'appellerais
plutôt une clinique communautaire, composée du Dr Leeman et d'un
certain personnel infirmier et appuyée par certains médecins qui
viennent d'hôpitaux lui prêter main-forte.
On retrouve des cliniques qui s'apparentent au centre local de services
communautaires, mais le vrai centre local de services communautaires tel que
défini ici présentement, il n'en existe pas, à ma
connaissance.
M. BOIVIN: A l'hôpital de Jonquière, il y a eu une
tentative de réunir les services sociaux et tous les services
médicaux, avec les réparations que nous avions permises,
où l'unité sanitaire, tous les centres sociaux pourraient
être dans la clinique externe. Nous avions déjà une
idée qui devrait être poursuivie. Des cliniques externes des
hôpitaux, la clinique externe d'un hôpital par exemple pourrait
devenir un CLSC, même en fondant une corporation séparée de
l'hôpital lui-même. J'ai émis l'opinion en deuxième
lecture pour qu'on puisse venir à développer un centre
d'hébergement qui peut être nécessité par certains
soins en clinique externe. Cela nous permettrait d'établir des
coûts avec ce centre d'hébergement qui seraient beaucoup moins
onéreux. Ce serait un centre d'hôtellerie, si vous voulez, qui
s'est développé autour des cliniques, de la clinique Mayo par
exemple. Cela peut coûter quelque chose pour l'hébergement et pour
les soins médicaux.
J'aimerais qu'on poursuive cette expérience des clinique
externes. D'ailleurs, dans un centre comme Montréal, si vous prenez des
hôpitaux assez importants comme l'hôpital Notre-Dame, il me semble
qu'il y aurait des possibilités que ces cliniques externes deviennent
des CLSC, surtout pour les grands hôpitaux.
A l'hôpital de Jonquière, il y a eu un agrandissement qui a
été permis pour développer ces cliniques
externes-là, qui correspondent pas mal à l'idée du
CLSC.
M. CASTONGUAY: C'est notre intention, justement, de ne pas aborder le
développement de ces centres locaux de façon trop rigide, et
plutôt, comme vous le mentionnez, de nous adapter aux situations
existantes ou en voie de développement comme le cas que vous mentionnez.
Par contre, je crois qu'il est important de faire une différence entre
des cliniques externes qui rendent des services spécialisés,
comme c'est le cas d'un certain nombre d'hôpitaux. Il faudra
probablement, à un moment donné, faire la distinction et aussi
nous assurer, comme vous l'avez mentionné pour le cas de
Jonquière, que vraiment on puisse faire le lien entre les services
sociaux courants et les services de santé à ce niveau-là
également, pour que ça ne redevienne pas simplement un centre de
consultation ou que ça continue d'être un centre de consultation
spécialisé. Et à ce sujet, je crois que dans les plus
grands hôpitaux l'implantation de centres locaux de services
communautaires va présenter certaines difficultés.
M. BOIVIN: Nous avons remarqué que dans les grands hôpitaux
il y avait tendance à développer un centre social et qu'il y
avait un dédoublement dans le personnel des unités sanitaires par
exemple et aussi à l'hôpital. Alors les ressources pourront
être regroupées à la clinique externe et l'on pourra
prendre les services sociaux et les ramener dans ce centre, qui pourrait
être un CLSC.
M. CASTONGUAY: C'est ça!
M. BOIVIN: On l'a tenté à Jonquière comme vous
verrez...
M. QUENNEVILLE: Le comité sanitaire était
administré à part?
M. BOIVIN: Il était en dehors mais on l'a entré aux
cliniques externes.
M. QUENNEVILLE: Au point de vue administratif aussi?
M. BOIVIN: Au point de vue administratif aussi.
M. GUAY: J'aurais une question. Combien de centres locaux de services
communautaires prévoyez-vous dans toute la province, le temps de les
installer si...?
M. CASTONGUAY: Nous avons annoncé un premier programme de 25 et
nous voulons, avant d'en annoncer un deuxième, nous assurer que ce
premier programme soit vraiment assez avancé à tous les points de
vue avant d'aller plus loin. Il se pose un certain nombre de problèmes
d'intégration de personnels, qui proviennent, par exemple, des
unités sanitaires, des services sociaux, d'habitudes à
fonctionner tous ensemble. Il va se poser des problèmes de
compatibi-
lité entre les formes diverses de rémunération de
ces personnels. Il va aussi se poser des problèmes d'organisation
interne pour leur bon fonctionnement, parce qu'une idée ici qui est
très importante, je pense, c'est qu'il y ait un dossier dans lequel on
puisse inscrire tous les renseignements pertinents et non pas qu'il y ait
autant de dossiers que chaque personne qui vient consulter.
Qu'il y ait aussi un mode de développement des statistiques de
telle sorte qu'on puisse mesurer davantage la demande de services,
déceler des indices intéressants au plan des besoins de la
population, aussi établir les modes de référence
vis-à-vis d'autres services.
Alors, nous croyons que, dans un premier temps, si nous voulons que ces
centres locaux atteignent vraiment leur objectif, nous ne devons pas aller plus
loin qu'un nombre comme celui-là de centres locaux, dans une
première étape.
M. LAURIN: A ce propos-là, M. le ministre, est-ce que vous
pourriez nous dire si vous avez complété l'examen des normes
d'implantation? Des critères d'implantation? Vous dites 25, mais c'est
par rapport à quels critères? A quelles normes? Au point de vue
démographique, au point de vue de la dispensation des services, au point
de vue de l'adéquation des ressources aux besoins?
M. CASTONGUAY: La dernière fois que nous avons fait le compte,
nous avions reçu quelque chose comme 80 ou 85 demandes à travers
la province. Alors, à partir de critères qui ne sont pas tout
à fait rigides, nous avons étudié ces demandes, nous avons
examiné l'état des ressources actuelles dans les divers milieux,
l'accessibilité des services en termes de temps. Un des critères
en termes de temps qui nous a guidés, c'est d'avoir accès
à des services dans une période d'à peu près 30
minutes; les bassins de population aussi. Il nous apparaissait important de ne
pas les éparpiller trop, même s'il s'agit de centres locaux, dans
de petits centres. Alors, nous avons voulu, dans les centres urbains, couvrir
des bassins un peu plus grands. Dans les centres ruraux, évidemment,
là, il faut faire un équilibre entre la distance et la
population.
Maintenant, quels sont précisément les critères qui
ont été retenus sur ce plan des bassins de population? Je
pourrais demander une note. De mémoire, je n'aimerais pas donner des
chiffres qui pourraient s'avérer faux. Je pourrais demander une note,
l'apporter vendredi et vous donner ces critères que nous avons suivis et
qui, dans un premier temps, à cause de la très grande demande,
n'ont pas été appliqués d'une façon tout à
fait scientifique. On ne peut pas dire qu'on a pu déterminer où,
dans la province, de façon tout à fait claire, il y avait un
endroit qui portait le no 1, où c'était le plus clair qu'il en
fallait un et après cela 2, 3 jusqu'à 25.
M. LAURIN: Oui. Il y a le temps et la distance dans les
disparités régionales à l'état actuel des
besoins.
M. CASTONGUAY: Il y a eu un certain exercice de jugement aussi.
M. LAURIN: Vous parliez, ce matin, dans votre discours de
deuxième lecture, du transport. Quand on parle de temps et de distance,
la question du transport se pose immédiatement et j'ai pu le voir au
Témiscamingue, quand j'y suis allé. Est-ce que vous avez
déjà des plans précis pour le transport de patients, en
particulier en ce qui concerne l'implantation des CLSC dans les régions
rurales?
M. CASTONGUAY: Pas encore, M. le Président, nous sommes au
travail sur cette question. J'aurais aimé qu'on puisse le faire un peu
plus tôt, un peu plus vite, mais ce ne fut pas possible. Nous savons,
d'une part, que nous payons par divers moyens le transport de personnes, soit
des malades, soit des personnes qui s'adressent à des services sociaux
et autres; nous avons une idée de ce que nous dépensons dans ce
secteur. Nous avons aussi un portrait qui indique que les modes utilisés
diffèrent grandement selon les types de services auxquels on s'adresse
ou selon les types de personnes. Nous avons donc recueilli toute l'information
disponible, par exemple ce qui se fait en Ontario, où on a
établi, il y a une couple d'années une politique de transport
dans ce secteur. Présentement, nous avons un groupe qui travaille sur la
question de façon spécifique et normalement, je devrais avoir un
premier rapport avec les premières suggestions au cours du mois de
janvier. J'espère qu'assez tôt au cours de 1972, nous serons en
mesure d'établir les éléments d'une politique dans ce
secteur ou d'un programme plutôt, parce qu'il s'agit plutôt
d'établir un programme et de le faire fonctionner au cours de
l'année.
M. LAURIN: La définition que vous donnez ici est très
large; elle peut inclure toute une gamme de services. Mais j'imagine qu'il n'y
a aucun CLSC qui ressemblerait exactement à un autre,
particulièrement en ce qui concerne la gamme des services sociaux que va
inclure un centre local de services communautaires. Est-ce que, là
aussi, vous avez commencé à élaborer des critères,
par exemple, qui font qu'à certains endroits, il y aura plus de services
sociaux qu'à d'autres? Si oui, quel type?
M. CASTONGUAY: Sur ce, il va y avoir une certaine souplesse. En fait, la
présence ou l'absence de ressources existantes dans le milieu va
être un facteur, ressources existantes qui peuvent être
groupées dans certains cas ou ressources existantes qui peuvent
être très bien intégrées dans un autre ensemble et
qui n'auraient pas à être déplacées. Cela va
conditionner.
Il y a aussi la préférence de la population, le type de
population qui sont des facteurs. Si vous êtes dans une population assez
jeune, une population urbaine par exemple, je pense que nous devrions mettre
l'accent sur des problèmes comme celui de la planification familiale par
rapport à une population un peu plus âgée dans un milieu
où les gens ont plus d'information, soit par leur éducation ou
autrement, sur ces problèmes.
Nous ne voulons pas adopter une attitude trop rigide, mais nous avons
poussé l'étude de la question et nous avons présentement
un premier document que j'ai rendu public au mois de juin. Nous en avons un
deuxième qui est pratiquement à point au ministère
où justement cette question a été approfondie davantage.
Nous en sommes arrivés à la conclusion que, dans chacun des CLSC,
l'on devrait normalement retrouver un premier noyau de services qui devrait se
retrouver toujours et ensuite, une deuxième gamme de services optionnels
à être choisis ou déterminés selon les deux types de
facteurs que je viens de mentionner.
M. LAURIN: Est-ce à dire, M. le ministre, que vous vous
hâteriez de nommer par exemple des conseils d'administration, selon ce
qui est prévu ici, et que vous demanderiez l'aide de ce conseil
d'administration pour définir les besoins...
M. CASTONGUAY: Certainement.
M. LAURIN: ... et présenter des suggestions et des
recommandations?
M. CASTONGUAY: Certainement, et aussi dans l'aménagement de ces
centres, nous voulons faire en sorte que les modes d'aménagement ou
d'architecture soient tels que la plus grande souplesse possible demeure, de
telle sorte que, même à l'expérience, l'on puisse ajuster.
En fait, il s'agit d'un service, si nous examinons, qui, de façon
générale, ne demandera pas tellement d'équipement
spécialisé. L'accent sera mis beaucoup plus sur le personnel.
Alors, même au départ, si par la consultation, l'étude,
etc., l'on en arrivait à la conclusion que, dans un centre donné,
il doit y avoir telle gamme de services, je crois que très rapidement,
l'on va s'apercevoir qu'il faut modifier cette gamme ou encore amplifier un
type de service par suite d'une demande plus grande que celle anticipée,
en réduire une autre. Nous voulons aussi bien dans l'aménagement
que dans toute la conception de ces centres, garder l'esprit le plus ouvert
possible.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est là où se fait le plus de
prévention à ce niveau-là et, pour faire de la
prévention, cela ne prend pas beaucoup d'équipement, cela prend
surtout de l'information et de l'éducation. Mais nous remarquons d'autre
part dans la définition qu'il peut y avoir un chevauchement,
définition de g) et h). Nous avons un aspect de prévention
à g), vous en avez un aussi au centre hospitalier. Nous retrouvons les
deux notions de prévention dans les deux définitions. Est-ce
qu'il n'y a pas un certain chevauchement entre les deux types d'institution?
Nous avons parlé plus tôt, vous avez parlé de diagnostics
aussi, des possibilités de poser des diagnostics au niveau du centre
local de services communautaires, pour pouvoir diriger la population, la
clientèle, là où elle doit être dirigée, vers
le type d'institution, le type de service qui lui est nécessaire. Nous
avons une espèce de chevauchement. C'est pour cela que le Dr Boivin, le
député de Dubuc, avait mentionné dans son discours de
deuxième lecture la possibilité que des CLSC soient
installés dans des centres hospitaliers afin de départager ce qui
chevauche d'une institution à l'autre.
M. CASTONGUAY: Ici, je pense que l'idée fondamentale à
retenir, c'est que le centre local de services communautaires, de façon
primordiale, doit rendre des services courants, alors que le centre hospitalier
doit rendre des services plus spécialisés et qu'il y a des
services préventifs ou des modes de prévention qui se lient bien
à des services courants: information de la population, dépistage,
immunisation, etc.
Il y en a aussi au niveau des services plus spécialisés.
Tout comme on a insisté pour que nous inscrivions les objectifs dans le
projet de loi, la philosophie. Ici, je pense que même pour les centres
hospitaliers il est important que l'on parle de prévention. Je pense de
façon particulière à nos centres de cytologie, de
dépistage du cancer du col. Je ne crois pas que l'on puisse retrouver
cela présentement dans des centres locaux de services communautaires
éparpillés; il est préférable qu'ils soient
à certains endroits où l'on se spécialise dans ce type,
dans tout ce qui touche la gynécologie, l'obstétrique.
Alors, on ne peut pas, à mon sens, dire qu'un type de service va
faire uniquement de la prévention. Il faut plutôt et c'est
l'idée de base que les centres locaux soient pour la
prévention, le traitement, la réadaptation, rendent des services
courants et au niveau du centre hospitalier, que le centre hospitalier rende
des services plus spécialisés mais de prévention, des
traitements de réadaptation également, ce qui n'exclut pas ce
mariage auquel le Dr Boivin faisait allusion. D'ailleurs, nous avons introduit
dans les dispositions du projet de loi des dispositions qui permettent
même à des centres, des établissements, de combiner les
deux fonctions mêmes avec un seul conseil d'administration si la
situation indique que c'est la formule à prendre.
Alors, on le retrouve parce que c'était un autre des points qui
avaient été soulevés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais ce que je veux faire ressortir, c'est
que la prévention, actuellement, on la connaît surtout parce
qu'elle se traduit dans les unités sanitaires. C'est cela la
grosse structure et le gros budget de prévention dans le domaine de la
santé. L'unité sanitaire va être absorbée, par le
centre local de services communautaires là où il y en a un, et
là où il n'y en a pas, elle va être absorbée par le
cnetre hospitalier.
M. CASTONGUAY: Pas nécessairement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pas nécessairement? Non?
M. CASTONGUAY: Et sur ceci, nous avons formé, récemment,
je regrette que cela n'ait pas été annoncé plus tôt,
un comité de travail, un groupe de travail. Je ne sais pas, cela a
peut-être été annoncé, qui a pour mandat
spécifique d'étudier cette question de transformation des
services préventifs ou de réintégration au service de
traitement et de réadaptation. Et une des choses qui peut fort bien se
produire à un certain nombre d'endroits, c'est que l'unité
sanitaire devienne la base d'un centre local de services communautaires.
Peut-être que dans certains des commentaires que j'ai faits
antérieurement, je n'ai pas été assez prudent, j'ai
plutôt donné l'idée que l'on établissait des centres
locaux et que c'était toujours l'unité sanitaire qui devait s'y
intégrer, mais cela peut jouer aussi dans l'autre sens. Ce groupe de
travail fait vraiment un tour de la question au plan des effectifs qui existent
dans les unités sanitaires, des relations de travail, des services
qu'ils rendent et qu'ils doivent continuer de rendre d'une façon
systématique, parce qu'il faut faire attention aussi, dans ce mariage,
que l'aspect curatif ne vienne pas à prendre le dessus et que l'aspect
préventif soit noyé.
Alors, nous avons donné à ce groupe ce mandat bien
spécifique, et il est fort possible que les unités sanitaires
deviennent la base.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a raison de mentionner que l'aspect
préventif ne soit pas noyé dans l'aspect curatif parce que
lorsque l'on arrive avec un projet de loi important dans le domaine des
traitements en fait, ce sont des soins et des services on peut
concevoir que la partie importante du projet de loi repose sur des traitements,
que ce soit dans le domaine de la santé ou dans le domaine social.
On ne touche pas au contenu actuellement. Le ministre l'a dit, cela va
venir plus tard dans d'autres lois, la qualité, les services
eux-mêmes. Là, c'est l'organisation ou le cadre d'organisation.
Quant aux services eux-mêmes, on pourra mettre l'accent davantage sur une
politique préventive dans le domaine de la santé qui va
réduire l'importance, du moins je le souhaite, de l'aspect curatif. Cela
va coûter moins cher de prévenir que de guérir, que ce soit
même avec le meilleur outil qu'on a pour guérir.
Les médecins et ceux qui sont dans le domaine curatif vont
certainement dire que leur aspect est plus important que l'aspect
préventif. A tout événement, il y a un équilibre ou
un dosage à garder. C'est pour cela qu'il va y avoir un certain
décalage entre cette loi et les autres lois qui vont mettre l'accent
plutôt sur la prévention et sur la qualité,
l'environnement, enfin, tout ce qui entoure notre vie et qui influe directement
sur la santé.
M. CASTONGUAY: Ces programmes, et l'emphase qu'on peut y mettre, ne
feront pas tous l'objet de lois. Je pense, en particulier, aux services de
santé et aux services sociaux scolaires. Vous en avez la description
dans un document et il n'a pas été nécessaire de
légiférer. Par l'obtention de crédits au budget et
l'utilisation des ressources existantes, on a constitué un programme
sans qu'il soit nécessaire de légiférer. Nous avons fais
la même chose pour un programme préventif: c'est l'introduction du
carnet de santé que nous avons fait la semaine dernière.
Encore là, il n'était pas nécessaire de
légiférer et je pense qu'un carnet de santé constitue un
outil important au plan préventif. Dans d'autres secteurs, il sera
probablement nécessaire de légiférer, je pense en
particulier à la fluoration de l'eau. Mais il ne sera pas toujours
nécessaire de légiférer. Bien souvent, c'est la
juxtaposition de divers éléments qu'on va retrouver dans les lois
des corporations professionnelles, dans les modes de
rémunération. Ceci va se faire au moment des négociations
avec les groupes en cause.
Dans la définition de programmes que l'on demande à des
établissements d'implanter, de faire fonctionner je pense
à notre programme de dépistage du col utérin il n'y
a pas eu de législation, c'est un programme préventif, il se fait
à partir d'hôpitaux.
Dans certains cas, il peut y avoir législation; dans d'autres
cas, nous avons, depuis un an, fait un effort pour que ces programmes soient
exposés dans des documents, mis en circulation parmi tous les
intéressés et rendus publics. A mesure que ces programmes se
précisent, se développent, nous allons continuer bien souvent de
le faire par cette voie.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est heureux qu'on n'ait pas besoin de
légiférer à chaque moment où on veut insister sur
la prévention. La prévention est surtout une question
d'éducation et d'information. C'est là que c'est important,
surtout au niveau du centre local de services communautaires. Il est le plus
près de la population. Il doit donner beaucoup d'importance à
l'aspect de l'information, à l'aspect de l'éducation, ce que
faisaient déjà les unités sanitaires et ceux qui font du
dépistage en milieu scolaire et en milieu social.
Enfin, c'est un travail d'information au premier niveau, au niveau de
l'enfant. Il est heureux que, par des mesures administratives et
par des campagnes d'information, on puisse mettre l'accent davantage sur
la prévention et qu'on n'ait pas besoin non plus de traduire toujours
cela par des institutions et par la législation.
M. BOIVIN: D'ailleurs, au niveau de la prévention, il y a un
travail technique qui ne coûtera pas le même prix quand vous aurez
à payer le médecin. Parce qu'au niveau de la technique, souvent
le médecin doit surveiller. Mais vous n'aurez pas à payer tous
les actes professionnels, vous allez payer la vacation. C'est très
important. Dans la prévention, au sujet du professionnel que d'abord
vous ne pourrez pas avoir si vous ne payez pas la vacation, ce sera la seule
façon souvent dans bien des régions d'avoir des
médecins.
Ensuite, si ce travail technique-là prenez par exemple une
vaccination vous le payez au bureau du médecin, vous avez
à payer un acte médical pour chaque injection, tandis que dans un
centre de prévention bien organisé, vous aurez besoin sans doute
de la surveillance du médecin qui sera payé à vacation
où il pourra utiliser à son maximum une main-d'oeuvre
technique.
J'ai parlé aussi des unités sanitaires. Nous avons eu
beaucoup de difficultés, peut-être pas dans les grands centres
comme Montréal où il y a déjà des organisations de
grandes cliniques. Mais dans la lutte antituberculeuse par exemple nous avions
quantité d'unités sanitaires, tout un équipement de rayons
X sans que nous puissions trouver des médecins qui puissent y aller,
souvent à côté d'un hôpital.
Quand vous parlez aussi de réadaptation, il y a tout un
équipement, il y a toutes sortes de choses aujourd'hui, la
médecine physique est très développée. Si vous
amenez tout cela à l'unité sanitaire, vous allez avoir un
dédoublement d'équipement, surtout dans les concentrations.
M. CASTONGUAY: C'est pour ça d'ailleurs qu'au début j'ai
mentionné la compatibilité des modes de
rémunération. Dans les centres locaux de services communautaires
plus qu'ailleurs, il va falloir s'assurer que les employés, si on veut
qu'ils travaillent vraiment en équipe, si on veut vraiment les recruter,
soient dynamiques, motivés, qu'il y ait des modes de
rémunération compatibles.
M. BOIVIN: Avec raison.
M. CASTONGUAY: Il y a d'autres modes aussi. On peut fixer des objectifs,
je pense qu'on devra aussi faire une certaine expérimentation,
j'espère que les fédérations qui représentent les
médecins auront l'esprit assez ouvert pour permettre l'introduction de
méthodes expérimentales.
On parle de vaccination. Il n'y a rien qui s'opposerait à ce
qu'on fixe un objectif, qu'on dise: Pour telle population, s'il est important
qu'elle soit immunisée, c'est tant par tête; ou encore: Si on
obtient l'objectif dans un tel temps, si on nous signale qu'il y a un danger
quelconque qu'on atteigne l'objectif dans un tel temps, que tous ceux qui
doivent être vus soient vus. Mais qu'on donne un encouragement à
le faire.
Il y a la vacation, mais il y a aussi d'autres modes per capita,
d'autres modes qui sont en voie d'être explorés,
étudiés à divers endroits. On pense aussi à une
rémunération liée à la réalisation d'un
objectif. Comme ministre, je suis très ouvert à la recherche de
modes adaptés à diverses situations, à divers objectifs.
J'espère qu'il en sera de même pour les
fédérations.
M. LAURIN: Je vois que, dans votre définition, M. le ministre,
vous avez retenu l'expression "services de santé et services sociaux
courants". J'imagine que cela veut dire "services de première ligne".
Lors des audiences de la commission parlementaire, il y a plusieurs groupes de
psychiatres qui sont venus nous dire que, eux, même s'ils étaient
des spécialistes, ils se considéraient comme des praticiens de
première ligne, et tous ont fait un plaidoyer identique: celui de la
continuité de soins. J'imagine qu'il n'y a rien dans cette
définition-là qui empêche les spécialistes
d'être intégrés à des services communautaires, afin
que cette continuité de soins soit assurée dès le premier
niveau, dès le premier palier.
M. BOIVIN: Toute la médecine qui ne demande pas beaucoup
d'équipement peut très bien se pratiquer...
M. QUENNEVILLE: Au même titre que des phtysiologues.
M. BOIVIN: Tout ce qui ne demande pas d'équipement.
M. CASTONGUAY: Les pédiatres, les obstétriciens, les
gynécologues.
M. BOIVIN: Là, vous vous en allez vers la chirurgie.
M. CASTONGUAY: C'est pour cela que j'hésitais, pas les
obstétriciens, mais plutôt ceux qui conseillent les femmes.
M. QUENNEVILLE: La gynéco-médicale.
M. CASTONGUAY: La gynécologie médicale. Je l'avais sur le
bout de la langue.
M. BOSSE: On dit ici: On assure à la communauté des
services. J'imagine qu'on se réfère à la définition
de communauté en vertu des articles 5 et 6 de la loi. Si je pose cette
question, c'est que, dans Montréal, il y a un certain nombre de
problèmes qui se posent
présentement au niveau de diverses institutions où on
refuse à des gens des services parce qu'ils sont d'un territoire
plutôt que d'un autre. Et ceci n'accommode pas toujours les individus.
J'ai cru déceler, dans les articles 5 et 6, qu'on donnait pleine
latitude et pleine liberté à la fois aux patients ou à
celui qui a besoin de services, à la fois au médecin aussi,
c'est-à-dire le choix du médecin.
M. CASTONGUAY: On veut atteindre...
M. BOSSE: C'est un objectif, parce qu'il y a des réalités,
présentement, à Montréal; ce sont des cas ou on refuse
carrément que le type de services, par exemple, préventifs ou
curatifs, à cause de la situation dans un territoire donné.
M. CASTONGUAY: Par contre, j'espère, pour ma part, qu'au niveau
des services courants, les gens vont s'identifier de plus en plus avec un
centre local, parce que, outre l'aspect qu'il est important de maintenir, dans
la mesure du possible: la liberté de choix, etc, ce qui est important,
c'est que, dans un tel service, un tel centre, on en vienne à
connaître la famille, la personne, sa condition de vie, ses
problèmes et que, lorsqu'elle s'y rend, on ne soit pas obligé de
repartir à zéro.
Dans le moment, je suis d'accord avec vous, il y a un problème
d'accessibilité et parfois il se pose sur un plan. On a établi,
pour diverses raisons, certains rayonnements géographiques. D'autres
fois, c'est au plan psychologique: les gens qui viennent d'un milieu n'osent
pas aller dans les grands hôpitaux. Ils se sentent perdus, mal
reçus, etc. D'autres fois, c'est un problème de distance. Il y a
toute une série de facteurs qui, dans le moment, constituent des
entraves à l'accessibilité. Mais si vraiment les gens
s'identifient aux centres locaux, s'y retrouvent facilement, ils vont devenir
le mode d'entrée, et là, s'ils ont besoin d'être
référés vers des services plus spécialisés
par des ententes entre ces centres locaux et des centres plus
spécialisés, ils y seront dirigés et ils pourront y avoir
accès aussi.
M. BOSSE: Je comprends très bien que cette façon de
procéder est celle qui est souhaitable. Cependant en fait,
j'empiète peut-être sur les articles 5 et 6 c'est celle
qui, peut-être, est souhaitable idéalement mais qui, pour des
raisons particulières par exemple, peut incommoder des individus, en
tout cas un bon nombre de cas, surtout à Montréal.
M. LAURIN: Pour continuer sur la même question, M. le ministre,
est-ce que ça veut dire qu'il reviendra au conseil d'administration des
CLSC et au ministère, à la division de la programmation, de
prévoir la nomination et le recrutement de tel ou tel type ou de telle
équipe de spécialistes?
M. CASTONGUAY: Une fois que le centre local de services communautaires
et la programmation, le financement, le ministère, en fait, auront
convenu d'un programme de services, qu'un budget aura été
octroyé, à partir de ce moment-là, c'est au centre local
de services communautaires à faire le recrutement de son personnel.
M. LAURIN: Spécialistes ou omnipraticiens. Je remarque aussi dans
votre définition que vous avez ajouté un mot qui n'était
pas dans la première rédaction "notamment en recevant ou visitant
les personnes". Est-ce que ça veut dire que le cheminement de votre
réflexion vous amène à considérer que le CLSC
devrait être la base des services de soins à domicile?
M. CASTONGUAY: C'est une autre dimension. Il n'y a vraiment pas de
raison à ce niveau-là pour limiter uniquement des services sur
place. Je comprends qu'il y aura encore fort probablement un besoin de services
à domicile émanant d'hôpitaux, si on continue un type de
traitement à la sortie d'une personne de l'hôpital, traitement
d'un caractère spécial.
M. BOIVIN: Privé, oui. Actuellement, ce sont des corporations
à part, les centres de services communautaires.
M. CASTONGUAY: Il y a des hôpitaux qui en ont à
l'intérieur... Pas toujours, mais il y en a qui en ont.
M. BOIVIN: Pas toujours. Il y en a peut-être.
M. CASTONGUAY: De façon générale, nous croyons que
les services de soins à domicile devraient être
intégrés aux centres locaux de services communautaires. C'est
là où l'idée de continuité intervient. Cela peut
sembler être un cheminement théorique, mais dans les faits, si
ceci venait à être atteint ce serait extrêmement bon. Si une
personne a une maladie, une maladie "épisodique" quelconque elle se rend
au centre local de services communautaires ou ce centre délègue
un médecin, une infirmière pour la visiter. On se rend compte,
à un moment donné, qu'il est nécessaire qu'elle soit
hospitalisée. Pendant l'hospitalisation, des problèmes peuvent se
poser, problème de gardien à la maison, d'une auxiliaire
familiale et d'autres problèmes. Si c'est le père qui est
hospitalisé, problèmes d'ordre financier. Une fois que la
personne est sortie de l'hôpital, normalement, la suite du traitement
devrait toujours être assurée par le centre local de services
communautaires. Et si ça signifie des visites pour des pansements ou
encore pour d'autres raisons, il devrait toujours y avoir un lien de maintenu
entre le centre local de services communautaires et le patient, même
lorsqu'il est à l'hôpital.
M. LAURIN : Il y a aussi un autre problème, qui n'a jamais
été résolu, M. le ministre, malgré les immenses
efforts, les efforts répétés qui ont été
faits, c'est celui des urgences. Est-ce que les CLSC vont avoir un rôle
à jouer dans la manipulation des urgences? Et si oui, de quelle
façon ce rôle va-t-il s'articuler avec celui que jouent ou ne
jouent pas actuellement les centres hospitaliers?
M. CASTONGUAY: On ne veut pas, d'une part, que les centres locaux de
services communautaires deviennent de petits hôpitaux. Par contre, il
nous apparaît important lorsque, pour une population donnée, il
n'existe pas de services d'urgence dans un rayon assez près qu'ils en
contiennent, qu'ils en comportent.
Ceci peut signifier des lits pour des observations de 24, 48 heures ou
36 heures et même, possiblement dans certains endroits, quelques lits,
par exemple, en hiver, pour des accouchements. Mais nous ne voulons pas
retransformer cela en de petits hôpitaux. Cette fonction de service
d'urgence ne doit pas être éliminée et d'ailleurs, dans
certains centres que nous programmons présentement, nous croyons qu'il
doit y avoir des services d'urgence, aussi bien dans les villes que dans les
milieux...
M. LAURIN: Une autre question, M. le ministre. Est-ce que ces centres
locaux de services communautaires n'auront pas tendance, fatalement, à
se sectoriser? C'est-à-dire qu'ils vont répondre aux besoins de
la clientèle d'un certain secteur, qu'il s'agisse d'une région,
qu'il s'agisse d'un quartier. Est-ce qu'il n'y aura pas une certaine tendance
pour les autorités, les conseils d'administration de ces CLSC, à
n'accepter que les patients de ce secteur et que l'on aboutisse à
quelque chose qui a quand même beaucoup de valeur, qui est
recommandé par beaucoup d'organismes, à la sectorisation assez
radicale, assez complète des soins?
M. CASTONGUAY: Le jour où il existera un réseau complet
qui couvrira tous les territoires de façon générale, je
crois qu'une telle sectorisation serait bonne. Il ne faudrait pas que cela
devienne tellement rigide qu'une personne qui, pour diverses raisons, est
réfractaire à un centre donné, ne puisse pas aller
à un autre.
M. LAURIN: C'est une question de choix.
M. CASTONGUAY: Exactement. Mais au début, il me semble que l'on
ne devrait pas trop délimiter les frontières de façon
rigide parce qu'il reste encore un bon bout de chemin à courir avant que
l'on ait vraiment un réseau de tels centres qui couvrent l'ensemble de
la population.
M. AUDET: Advenant le maintien des petits bureaux de l'unité
sanitaire, en milieu rural où il y a des infirmières qui
maintiennent un magasin de médicaments, à leurs charges, est-ce
que le médicament demeurera à la charge des infirmières
comme actuellement ou s'il y aura transformation là-dessus?
M. CASTONGUAY: Tout le problème de la distribution des
médicaments va revenir lorsque nous allons discuter de la Loi de
pharmacie. Nous sommes très conscients du fait qu'il nous faut rendre
l'accès aux médicaments plus facile. A mon sens, la Loi de
pharmacie devra être suffisamment souple pour qu'il soit possible,
lorsque les médicaments sont distribués dans des unités
sanitaires là présentement où il n'y a pas d'autre
mode que ceux-ci soient maintenus; que dans certains endroits, les
médicaments puissent être distribués par les hôpitaux
mêmes, quitte à ce qu'ils soient vendus s'ils ne sont pas encore
gratuits lorsqu'il n'existe pas d'autres moyens pour les obtenir de telle sorte
que les médicaments soient accessibles. Le but ici, c'est de rendre les
services de santé accessibles. Présentement, nous avons...
M. AUDET: Il importe peu que les infirmières conservent leurs
responsabilités en achetant et en revendant elles-mêmes leurs
médicaments.
M. CASTONGUAY: Elles ne sont pas censées, si elles sont dans des
unités sanitaires, les acheter elles-mêmes et les revendre.
M. AUDET: C'est ce qu'elles font actuellement.
M. CASTONGUAY: Oui, mais elles ne sont pas censées.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et dans les dispensaires de colonie?
M. CASTONGUAY: Dans les dispensaires de colonie?
M. QUENNEVILLE: Dans les centres reculés, je crois que c'est
difficile de faire autrement.
M. LAURIN: J'aurais une dernière question, M. le ministre. Est-ce
que vous entrevoyez une compétition louable entre les professionnels de
la santé qui effectueront leurs travaux dans le CLSC et les
professionnels de la santé qui seront à côté?
Est-ce que vous entrevoyez une collaboration organique entre ces deux
types de professionnels?
M. BOIVIN: Je vois tous les médecins qui vont avoir accès
à tous ces centres-là.
M. CASTONGUAY: Voici. Là ici, il y a une précision, je
crois, à apporter qui est assez importante. Si l'on a dans ces centres
locaux de services communautaires des fonctions bien
précises qui touchent à la prévention, à
l'éducation sanitaire, à la réadaptation, au maintien,
dans certains cas, de services d'urgence, il va falloir, en premier lieu que
les médecins pratiquent de telle sorte que les objectifs de ces centres
puissent être atteints. Ceci ne peut pas se faire sur une base totalement
libre.
Dans le secteur hospitalier, au cours des années, les
médecins ont accepté, à des degrés divers selon les
hôpitaux et selon les endroits, certaines obligations en devenant membres
d'un bureau médical, faire de la garde, pratiquer à certaines
heures. On s'aperçoit que, graduellement, avec la transformation des
hôpitaux, le développement, par exemple, des cliniques externes,
ces obligations se sont modifiées de telle sorte que la présence
du médecin assure le fonctionnement de l'hôpital. De la même
manière, dans les centres locaux de services communautaires, ce ne sera
pas une ressource à la disposition des médecins. C'est
plutôt une ressource pour la population et ceux qui viendront y
travailler devront, en premier lieu, assumer les objectifs de ces centres
locaux de services communautaires.
C'est pour cela que je revenais encore tantôt sur la
compatibilité des modes de rémunération. Il devra y avoir
aussi des engagements précis de pris entre les centres et les
médecins de telle sorte que si on dit qu'il y a une fonction d'urgence,
que le gouvernement paie la rémunération des médecins,
paie le fonctionnement de ces centres, qu'ils fonctionnent vraiment.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans une région rurale...
M. CASTONGUAY: Si vous me permettez, pour répondre à la
question du Dr Laurin: Est-ce qu'il pourrait y avoir une émulation saine
entre ces centres et les autres modes de pratique privées? Je crois que
oui. Nous avons voulu, par le projet de loi, assurer le maintien de cabinets
privés et nous avons l'assurance-maladie présentement. Alors nous
croyons que, si nous voulons que ces centres soient vraiment dynamiques,
rendent de bons services, se développent, évoluent, que ceci doit
être fait dans un système qui va attirer les gens à aller
fonctionner dans ces centres et non pas un système qui n'offrira qu'un
choix.
Si on se reporte au système des unités sanitaires, on se
rend compte, je crois, aujourd'hui, que vraiment pour faire de l'hygiène
publique et de la médecine préventive, il n'y avait qu'un seul
choix et on a vu graduellement, au cours des années, ce système
perdre définitivement une partie de son dynamisme.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans une région urbaine où il y a
un CLSC, évidemment, il y a plus de professionnels de la santé.
Alors la question du Dr Laurin, à ce moment-là, je pense,
s'applique davantage à ces régions. Mais dans une région
rurale ou semi-urbaine, ou plutôt une région rurale où vous
n'avez qu'un omnipraticien, il va y avoir un CLSC.
A ce moment-là, comment peut-il concilier la pratique à
l'intérieur du CLSC pour répondre aux urgences, les services
qu'on pourrait lui demander à l'hôpital les services que le
ministre a énumérés tantôt et sa pratique en
cabinet privé?
M. CASTONGUAY: Les centres locaux de services communautaires ne seront
pas éparpillés dans tous les petits centres.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, je comprends. Dans les 25 centres
prioritaires qu'a indiqués le ministre, il y a des endroits actuellement
où il y a un omnipraticien. Il y en a d'autres où il y en a deux.
Il y en a même des endroits où il n'y en a pas parce qu'ils
attendent que le centre soit implanté pour y aller. Dans ces
régions-là, même si c'est un milieu rural, il y a une assez
forte densité de population. Il y a même des petites villes qui
pourraient être desservies dans un certain rayon. Les seuls
professionnels de la santé qu'il y a dans ces régions-là,
ce sont évidemment un ou deux omnipraticiens. Cela posera un certain
problème pour un CLSC que l'on voudra bien organiser avec tous les
services que l'on indique là, et même la distribution des
médicaments, les urgences, l'obstétrique à certaines
périodes de l'année, les diagnostics, les accidents de travail,
la réadaptation.
M. CASTONGUAY: C'est pour cela qu'on porte attention, comme je l'ai dit
tantôt, à un certain bassin de population qui va couvrir une
certaine distance pour qu'il y ait vraiment une équipe. Je ne peux pas
voir un centre local qui va fonctionner avec un ou deux médecins,
mais...
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'endroit où le centre est
établi, il y a peut-être seulement un ou deux omnipraticiens. Mais
dans les municipalités desservies par ce centre, vous en avez d'autres
à ce moment-là qui vont faire partie du bureau médical du
conseil des médecins et des dentistes du centre local de services
communautaires. Ils ne sont pas tous dans la localité où est
implanté le centre.
M. BOIVIN: D'ailleurs, dans ces régions
éloignées-là, il peut y avoir plus de ressources. Vous
pouvez avoir quatre lits pour les malades chroniques dans ces CLSC là.
Dans les paroisses éloignées, vous pouvez même avoir des
foyers, des centres d'accueil.
M. CASTONGUAY: Cela, c'est prévu.
M. BOIVIN: Cela complétera le genre de professionnels qu'on
pourra garder. Cela leur permettra d'avoir plus de ressources.
M. CASTONGUAY: Il ne faut pas oublier une chose aussi. Dans bien des
cas, dans certaines petites villes ou villages, il y a un médecin. Les
conditions sont passablement dures pour ce médecin. Et normalement, dans
un centre local, c'est du personnel administratif qui a vraiment un cadre qui
peut attirer d'autres professionnels d'autres spécialités. Il
faut assurer aussi un roulement pour la garde, les urgences. Cela va devenir un
cadre beaucoup plus adéquat.
M. BOIVIN: Les infirmières peut-être.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais corroborer ce que vient de dire le
ministre. Dans tous les endroits où nous avions envisagé
l'implantation d'une clinique de maternité et où il y avait un
seul médecin, nous avions posé comme critère, nous avions
demandé qu'il y ait un autre médecin qui aille pratiquer. Dans
tous les cas, cela a été très rapide. Le médecin
qui travaillait dans cette région a obtenu l'adhésion d'un
confrère et ils étaient deux pour faire une pratique en
équipe.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, c'est tellement vrai ce que M.
Cloutier soutient qu'à l'annonce, d'un CLSC dans une ville, par exemple
comme à Saint-Gabriel-de-Brandon, j'ai rencontré
déjà trois médecins qui veulent s'en aller là.
Juste à l'annonce.
Ce qui veut dire quand même que l'attrait que le CLSC va avoir
auprès des professionnels, à mon avis, est considérable,
surtout du fait qu'ils auront à leur disposition un personnel de bureau
considérable.
M. CASTONGUAY: J'aurais un amendement à proposer à
l'article 1 g). On nous a fait remarquer, je crois avec raison, que dans
l'article 1 h) nous avions dit que le centre hospitalier je me reporte
à la cinquième ligne où nous disons: "A l'exclusion
toutefois d'un cabinet privé de professionnel"... A l'article 1 g), nous
devrions dire, à la fin de l'article après "à leur venir
en aide", "à l'exclusion toutefois d'un cabinet privé de
professionnel". Si on veut vraiment...
M. BOIVIN: C'est dans la définition du centre hospitalier.
M. CASTONGUAY: De la même façon que nous l'avons dans le
centre hospitalier.
M. BOIVIN: Au paragraphe g), oui.
M. CASTONGUAY: On devrait le faire au paragraphe g)
également.
M. BOIVIN: Je voulais proposer qu'on l'enlève, dans le centre
hospitalier. Est-ce que cela a été pris... D'accord.
M. CASTONGUAY: Cela a été pris dans la Loi des
hôpitaux et on a insisté fortement dans les mémoires...
M. BOIVIN: Dans ce temps-là, quand il était dans la loi
des hôpitaux, le cabinet privé professionnel n'était pas
défini.
M. CASTONGUAY: D'accord. Mais vous vous souvenez des mémoires qui
nous ont été présentés, aussi bien des deux
fédérations, on a bien insisté...
M. BOIVIN: Vous pourriez ajouter à la place, étant
donné que vous définissez le cabinet des professionnels qui
n'était pas décrit dans la loi des hôpitaux: "... qui
détient un permis d'exploitation à cette fin".
M. CASTONGUAY: Il n'y a pas de permis pour les cabinets de
professionnels.
M. BOIVIN: Je comprends, mais dans le centre hospitalier, il va y avoir
un permis.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. BOIVIN: C'est parce que vous ne voulez pas que certaines cliniques
qui sont assez développées deviennent des hôpitaux.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. BOIVIN: Etant donné que vous l'avez défini. Dans ce
temps-là, quand vous l'avez pris dans la loi des hôpitaux, il
n'était pas défini, ce cabinet privé de professionnel.
Cela vous justifierait, si vous ne définissez pas le cabinet
privé du professionnel, de le placer là. Seulement si vous
disiez: "... qui détient un permis d'exploitation à cette
fin"...
M. CASTONGUAY: Docteur, je n'aurais pas d'objection si nous
étions uniquement vous et moi dans la discussion. J'ai l'impression que
si on enlève de l'article 1 h) "à l'exclusion toutefois d'un
cabinet privé de professionnel", les deux fédérations vont
voir à ce moment-là un danger que l'on veuille éliminer
tous les cabinets privés de professionnels. Je ne voudrais pas vous
donner l'impression que c'est de l'obstination de ma part, mais je me souviens
clairement de leur mémoire.
M. BOIVIN: Quand cela a été placé dans la Loi des
hôpitaux, en fait, c'était ça. On ne voulait pas que
certains bureaux de médecins deviennent des cliniques.
M. CASTONGUAY: Je ne nie pas cela, mais on y voit maintenant une autre
raison et c'est celle-là que...
M. BOIVIN: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 1 g) on pourrait...
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour l'article 1 g) on pourrait... On s'est
attardé un peu plus longuement. Evidemment, c'est un nouvel
établissement, je pense bien qu'il était bon que l'on poursuive
la discussion. Le centre hospitalier, pour ma part. "Nous allons traiter
conjointement les paragraphes g) et h). Je n'ai pas de question
particulière à adresser sur h), à moins qu'il y ait
d'autres membres...
M. LAURIN: Je n'ai pas de questions non plus. Vous étiez
peut-être là, moi, je n'étais pas là en tout
cas quand on a expliqué pourquoi vous avez remplacé
"établissement" par "installation".
M. CASTONGUAY: Nous avons changé. D'abord si vous vous souvenez,
attendez un peu là...
Là, on se reporte au tout début: 1 a), nous avions
"institutions" au lieu "d'établissements". On nous a fait remarquer
qu'en bon français "établissements" était
préférable à "institutions". Alors, nous avons
changé, pour introduire "établissements" partout, par rapport
à "institutions".
Après cela, à quel endroit vous
référez-vous, de façon plus spécifique, lorsque
vous parlez d'installations?
M. LAURIN: C'est parce que à a), vous parlez
d'établissements et à g), quand vous définissez les divers
centres, vous appelez cela des installations.
M. CASTONGUAY: Une fois qu'on a remplacé "institutions" par
"établissements", au moment où nous arrivons à 1 g), par
exemple, nous ne pouvions plus garder "établissements" dans ce
sens-là, également. Alors on l'a remplacé par
"installations". Et là on nous dit que la langue française est
sauve !
M. LE PRESIDENT: Alors, g) et h), adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Avec l'amendement.
M. LE PRESIDENT: Avec l'amendement, à l'exclusion d'un cabinet
professionnel, à la fin. Article 1 h), adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article i), M. le Président, ce sont
des centres de service social. Est-ce que le ministre pourrait donner plus
d'explications, en nous donnant des types de centres de service social?
Evidemment, on comprend les agences de service social: agences
spécialisées, agences de services généraux. Est-ce
que le ministre pourrait donner des types d'institutions qui vont être
couverts par cet article?
M. CASTONGUAY: Dans les services sociaux, ce sera encore le même
principe. Là, c'est quelque peu plus difficile de faire les distinctions
de façon précise. D'ailleurs, dans certains types de services
sociaux, il est déjà difficile de dire: Est-ce que ce sont des
services de santé ou des services sociaux? La planification familiale,
par exemple. Dans ces centres de service social, on devra se reporter bien
souvent davantage sur la qualification du personnel que sur le type des
services, pour déterminer si ce sont vraiment des services
spécialisés ou des services courants. Il y en a certains qui sont
davantage spécialisés. Je pense aux services d'adoption, par
exemple. Je crois que ce sont des services spécialisés. Les
services d'évaluation de foyers nourriciers, je crois que ce sont des
services spécialisés. Par contre, lorsqu'on arrive au niveau des
premières demandes d'adoption, je crois qu'on devrait les recevoir dans
des centres locaux de services communautaires, si elles sont acheminées
là, si elles se manifestent là, mais
référées, après cela, pour toutes les
procédures d'adoption aux centres de service social. La demande de
placement en foyers nourriciers, encore là, peut se faire au niveau du
centre local de services communautaires, mais peut-être qu'il y aura
simplement une référence au centre de service social
spécialisé. Mais le choix, l'évaluation, la surveillance
des foyers nourriciers, devraient être au niveau des centres de service
social.
Les distinctions sont moins claires dans un certain nombre de cas. Dans
certains cas, elles vont reposer beaucoup plus sur les qualifications du
personnel. Je pense au problème de mésadaptation familiale.
Encore là, le problème de discorde familiale présente
souvent un certain caractère d'urgence.
On pourrait y répondre au niveau du centre local de services
communautaires. Mais si l'on entreprend un effort de thérapie ou de
raccordement à plus long terme, à ce moment-là, on pourra
faire appel à du personnel plus spécialisé au niveau du
centre de service social.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quant aux services de réadaptation ou de
réintégration sur le marché du travail, est-ce que tout
cela fera partie des agences spécialisées ou si ce sera davantage
relié aux services courants de première ligne?
M. CASTONGUAY: Il sera important au plan physique, au plan
géographique que l'on continue graduellement de tendre à un
rapprochement des services de santé, des services sociaux, des services
d'information du gouvernement, des services de main-d'oeuvre. Dans les services
de main-d'oeuvre, s'ils sont rapprochés au niveau géographique,
cela devrait être au niveau des centres locaux de services
communautaires.
Les comités de retour à la vie normale, à mon sens,
devraient être situés, s'ils demeurent dans la forme actuelle, au
niveau des centres locaux de services communautaires, pour que le
pont se fasse aussi facilement que possible avec les services de
main-d'oeuvre.
M. LAURIN: D'ailleurs souvent, les agences de nouveaux centres de
service social sont des plaques tournantes, des "dispatching offices"; est-ce
qu'ils continueront à jouer ce rôle?
M. CASTONGUAY: Davantage au niveau, pour cette fonction de
"dispatching", comme vous dites, du centre local des services communautaires.
Cette fonction va peut-être se réduire, dans une certaine mesure,
s'il y a un meilleur regroupement des services. Pourquoi est-ce qu'il y a du
"dispatching"? C'est que les gens ne savent pas comment s'y retrouver.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre se rend compte, évidemment,
une fois que la loi 65 sera en vigueur, et même au moment de la
préparation des règlements, combien sera complexe cette
opération de classifier, dans quatre catégories, des institutions
qui existent et qui fonctionnent depuis bien des années et même de
façon assez autonomme parfois. Je prends les agences
spécialisées, les agences matrimoniales, les agences de
consultation, les services d'adoption, les comités de retour à la
vie normale, etc. qui se sont toujours spécialisés davantage en
tenant compte des résultats qu'ils ont acquis et aussi de
l'expérience du personnel qu'ils ont à leur emploi. Quels sont
les mécanismes? Pour ma part, sauf erreur, je n'ai pas vu, dans les
règlements à 129, l'élaboration de ce mécanisme de
classification des institutions. Par ailleurs, je n'ai pas vu non plus, dans la
loi, que les institutions participeront à cette classification et auront
des possibilités de discussion ou de recours avec le ministère.
Ce n'est pas la même chose de se faire classifier dans un centre de
service social, au sens de la loi, ou dans un centre d'accueil ou d'être
exclus.
Je pense bien que vos légistes qui ont travaillé sur ce
projet de loi sont capables, à ce moment-ci, de nous donner toutes les
indications qui vont chasser nos appréhensions.
M. CASTONGUAY: Il y a d'abord un premier commentaire, M. le
Président. Nous avons ajouté au projet de loi je ne me
souviens plus quel article des dispositions qui permettent d'abord
à des établissements d'assumer plus d'un type ou d'une
catégorie de fonctions telles que définies dans g), h), i), j).
Les structures de l'établissement seront celles qui se rapporteront
à la fonction prédominante. Si c'est un centre hospitalier, si
c'est la fonction prédominante, c'est celle-là qui va primer. Ce
découpage ou cette répartition des catégories laisse,
d'après les dispositions de la loi, une certaine souplesse.
Dans les permis, nous allons aussi retrouver un mécanisme bien
concret. Même si la loi ne prévoit pas des mécanismes
explicites de discussion, je crois que nous pouvons voir que, pour la
très grande majorité des cas, assez rapide- ment, quelles sont
les catégories auxquelles les établissements appartiennent. Il y
aura un certain nombre de cas où, évidemment, il devra y avoir
des instructions et des précisions graduelles.
M. QUENNEVILLE: Il y aura des corrections qui seront apportées
à ce moment-là.
M. BOIVIN: Cela équivaut un petit peu à la médecine
de première ligne. Il va y avoir une opération de première
ligne, une opération sommaire du côté du bien-être
aussi. Il y aura de la spécialité, il y aura de la pratique.
M. CASTONGUAY: On le mentionne dans la deuxième partie de
l'article 39, à la page 12, qui prévoit la possibilité
qu'un établissement appartienne à plus d'une catégorie et
129 a), cela c'est dans les règlements, le Dr Laberge dit que
précisément il y a un comité de formé et que le
travail est en marche.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord, mais voici le sens de ma question: Au
point de vue de la réglementation, le lieutenant-gouverneur en conseil,
dans ses responsabilités, va faire des règlements pour
établir des classes d'établissements et des
catégories.
Je voudrais bien savoir quel est le processus. Est-ce qu'ils vont
attendre que ce soit publié dans la Gazette officielle du
Québec?
M. CASTONGUAY: Dans bien des cas, la question ne se posera pas, surtout
lorsque l'on regarde l'article 39. Dans un certain laps de temps, comme je l'ai
dit, la question est susceptible de se poser et là, évidemment,
nous discuterons. L'idée du projet de loi n'est pas de changer, de
façon forcée et sans raison, la vocation d'un
établissement pour que cet établissement entre de force dans une
catégorie.
M. LAURIN: J'avais une question beaucoup plus générale
là-dessus. Nous avons déploré à un moment ou
l'autre que cette loi, malgré que nous l'aimions beaucoup, soit un peu
en avance sur le rapport de la commission Castonguay-Nepveu qui devrait traiter
des services sociaux. Je ne sais pas si le ministre peut nous dire s'il y a eu
une sorte de vue un peu indiscrète sur ce rapport-là, des
échos, et jusqu'à quel point ce qui paraîtra dans ce
rapport est conforme avec tout ce que l'on dit ici sur l'organisation des
services sociaux, ou si une fois que le rapport sera paru, il faudra
peut-être procéder à des amendements pour ajuster la loi
aux recommandations du tome futur à paraître.
M. CASTONGUAY: Je ne voudrais pas être présomptueux mais je
dois malgré tout me rappeler que j'ai vécu dans cette commission
de 1966 à mars 1970 et que cette question était à
l'étude depuis déjà assez longtemps. Je dois aussi dire
qu'au sein du ministère, nous avons
des gens qui ont connaissance de ces problèmes, nous avons eu
passablement de consultations. Nous avons eu aussi des mémoires qui ont
été soumis. Si vraiment on nous a dit à certains moments,
cela j'en conviens, qu'il aurait peut-être été
préférable d'attendre ce dernier tome, on ne nous a pas dit que
cette structure est tout à fait incompatible avec une structure qui
s'adapterait aux services sociaux, cela, on ne l'a pas dit. Si on l'avait dit,
cela aurait été un signal de danger assez sérieux. De
même, je fais un parallèle entre ce qui a trait aux
services de la santé et aux services sociaux je crois que si on
regarde le rapport sur le développement de la commission, d'une part, et
que l'on fasse le parallèle, ou plutôt que l'on rappelle que si la
loi ne touche pas au programme comme tel, c'est une structure d'organisation,
je crois que ce danger est assez mince. Maintenant, je dois dire que sans
demander au président de la commission quel serait le contenu du
rapport, nous l'avons consulté sur ce projet de loi. Lorsque le projet
de loi a été imprimé et rendu public il a pu
l'étudier avec les commissaires, nous a fait un assez grand nombre
d'observations, et nous avons tenu compte, avec les autres observations qui
nous ont faites de ces commentaires.
S'il y avait donc eu une objection fondamentale de la part du
président de la commission, qui est aussi un ancien fonctionnaire du
ministère de la Famille et du Bien-Etre, je crois que cela aurait
percé, à ce moment-là. Sans lui demander de nous
dévoiler le contenu de son projet, sans l'influencer parce que
j'avais dit à ce moment-là que si des amendements étaient
nécessaires par la suite, on les apporterait sans l'influencer,
dis-je, nous avons eu d'une certaine façon, non pas sa
bénédiction, mais on a pu voir...
M. CLOUTIER (Montmangy): De toute façon, c'est aussi normal que
la commission Nepveu soit influencée par le ministre des Affaires
sociales que l'inverse.
Elle sera influencée dans son rapport par les décisions
qui auront été prises par l'ex-président.
M. CASTONGUAY: Peut-être. Il y a une certaine garantie, pour la
première partie du rapport de la commission, du fait que j'ai
été membre de cette commission, du fait que j'ai agi comme
conseiller. M. Dussault, qui est ici était le conseiller juridique, nous
avons donc tous participé aux travaux de la commission de façon
assez étroite, et le président de la commission a lu le projet de
loi.
M. GUAY: La première rédaction ou la
réimpression?
M. CASTONGUAY: La première rédaction a été
montrée au président. Il nous a fait ses commentaires et
d'ailleurs, certains des change- ments qui ont été ajoutés
à tout ce qui a été fait comme représentation et
analyses ont constitué, en fait, tous les changements qu'on a
apportés.
M. GUAY: Mais j'imagine tout de même qu'il sera assez facile par
la suite d'amender ce projet de loi par une autre législation.
M. CASTONGUAY: On a déposé la Loi de l'assurance-maladie
en juin 1970 et déjà, je crois qu'il y a eu quatre lois touchant
l'assurance-maladie qui ont été adoptées.
M. GUAY: Cela ne veut pas dire que...
M. CASTONGUAY: Il y en a une qui a été moins aimée
que les autres.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y en a une qui a été
retirée.
M. CASTONGUAY: On s'inscrit dans un processus d'évolution. Prenez
la Loi des hôpitaux, on y retrouve plusieurs articles ici. Cette Loi des
hôpitaux, lorsqu'elle a été déposée en 1962,
pour plusieurs, je pense bien, on y voyait peut-être un cadre permanent,
et éventuellement, elle a été modifiée. C'est la
même chose.
M. GUAY: Il faut quand même partir avec quelque chose et ce sera
le départ.
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. LE PRESIDENT: Alors, les paragraphes i) et j) sont
adoptés.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'en traiterai plus longuement quand on passera
à l'article 11 parce que c'est là où on a fait les
exclusions. Pour ma part, je pense que de là encore la même
observation pour les centres de service social et les centres d'accueil. Il y
en a une foule de centres d'accueil. L'introduction de l'article 11 a justement
permis de chasser les craintes et les appréhensions justifiées
d'une foule d'organismes qui sont venus devant la commission. Je pense que j)
et 11 à la fois permettent d'introduire beaucoup de souplesse dans le
projet de loi.
M. LAURIN: Je vois, M. le Président, que le ministre a
ajouté quelques lignes y compris une pouponnière ou une garderie
d'enfants. Quelles sont les raisons qui vous ont amené à
spécifier l'installation?
M. CASTONGUAY : La principale est l'émission de permis et la
seconde, la possibilité, même si ces définitions ne sont
pas limitatives, d'une plus grande explicitation de ce qu'on entend par centre
d'accueil et, à ce moment-là, les mécanismes de
financement qui peuvent s'appliquer, etc. Parce que cette définition de
j) n'est pas limitative.
M. LAURIN: ... Vous pourriez...
M. CASTONGUAY: M. Dussault mentionne qu'on abroge aussi la Loi des
hôpitaux privés dans laquelle on mentionnait les
pouponnières et les garderies. Alors, en même temps on y retrouve
la concordance.
M. LAURIN: Ces pouponnières ne sont pas les pouponnières
que contiennent les hôpitaux, ce sont des pouponnières...
M. CASTONGUAY: Non, pour adoption.
M. QUENNEVILLE: Pour l'adoption des bébés.
M. LAURIN: Est-ce que dans la Loi des hôpitaux privés il y
avait aussi le mot "cure fermée".
M. CASTONGUAY: Non, là on se rapporte plutôt au type
d'établissement pour traitements de malades psychiatriques.
M. LAURIN: Donc, vous ne les considérez...
M. CASTONGUAY: M. Dussault me dit qu'on devance mais c'est
l'idée...
M. LAURIN: C'est pour cela que je posais la question.
Je vois que vous n'avez pas jugé bon d'inclure les ateliers
protégés.
M. CASTONGUAY: Comme je dis d'abord, d'une part, si on parle d'ateliers
protégés pour des fins uniques de réintégration
dans le monde du travail, ces ateliers à mon sens appartiennent beaucoup
plus au service de la main-d'oeuvre qu'à des services de santé et
à des services sociaux.
Les ateliers protégés pour des fins thérapeutiques,
je crois que si l'on regarde la définition...
M. LAURIN : A centre hospitalier. M. CASTONGUAY: Pardon?
M. LAURIN: A centre hospitalier pour fins de réadaptation.
M. BOSSE: Réadapté, au centre d'accueil.
M. CASTONGUAY: Justement, on a ici dans cette définition
suffisamment de marge pour introduire d'autres catégories. Lorsqu'on dit
une installation où on accueille pour loger, entretenir, garder sous
observation, traiter ou réadapter des personnes, en fait, un atelier
protégé peut être compris dans cette définition.
M. LAURIN: Oui. Dans un cas, vous aviez dit "pouponnières et
garderies", et dans l'autre cas vous ne l'aviez pas spécifié.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. LAURIN: C'était simplement pour savoir.
M. BOIVIN: Ce sont des gens que vous hébergez.
M. CASTONGUAY: Pas nécessairement.
M. BOIVIN: ... s'il y avait des raisons, dans ces centres d'accueil et
des malades par exemple qui sortent des hôpitaux pour malades mentaux et
qui travaillent dans des ateliers protégés restent à la
charge de l'hôpital psychiatrique...
M. CASTONGUAY: Si vous avez remarqué, plus loin...
M. BOIVIN: ... mais ils demeurent à l'hôpital, il vont
travailler le jour à leur atelier et ils reviennent à
l'hôpital; donc vous les hébergez ces malades.
M. CASTONGUAY: ... à l'article on a exclu la définition
de...
M. BOIVIN: Je ne dis pas qu'un atelier protégé ne doit pas
relever des lois du travail, mais ce sont tout de même des personnes que
vous hébergez et qui s'en vont le jour, à l'atelier.
M. CASTONGUAY: Pas nécessairement. Vous en avez où on ne
les héberge pas. Parmi les déficients mentaux, les enfants
déficients mentaux, les jeunes, il y en a qui demeurent dans leur
famille et qui se rendent chaque jour dans un atelier pour faire un travail ou
subir un traitement.
M. LAURIN: C'est pour ça que ce n'est ni un centre d'accueil ni
un centre hospitalier, c'est un peu la raison pour laquelle...
M. BOIVIN: ... d'hébergement.
M. CASTONGUAY: Sur ce plan-là lorsqu'ils sont de petite taille,
qu'ils ne peuvent pas être considérés comme un centre
d'accueil, à ce moment, on veut s'assurer qu'ils soient reliés
à un hôpital.
M. LAURIN: Oui.
M. CASTONGUAY: Si vous remarquez on les a exclus de la définition
d'établissements publics ou privés pour éviter que,
lorsqu'on les héberge et qu'elles sont en petit nombre, les personnes
que ce soit la définition de centre d'accueil ou...
M. BOIVIN: Mais vous les sortez des grands centres de traitement...
C'est un centre d'accueil un peu spécialisé où il n'y a
que de l'hébergement.
M. LAURIN: En somme si je comprends bien, un atelier
protégé pourrait être articulé à un centre
hospitalier.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. QUENNEVILLE: Quand on parle de réadaptation, est-ce qu'on ne
veut pas parler plutôt de psychothérapie et de
physiothérapie dans les centres hospitaliers?
M. CASTONGUAY: Vous pourriez avoir à l'intérieur d'un
hôpital...
M. BOIVIN: ... les mêmes ateliers protégés. M.
LAURIN: Cela existe.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'hôpital de Rivière-des-Prairies,
le Mont-Providence, autrefois...
M. LAURIN: Ou encore cela peut aussi entrer dans la définition
de...
M. CASTONGUAY: Si on se reporte à l'article 39, à la
deuxième partie, on voit qu'un établissement peut assumer plus
d'une fonction et ses structures et son statut sont ceux qui appartiennent
à la fonction prédominante.
M. LAURIN: Et en vertu de l'article 129 a) vous pouvez aussi, à
l'intérieur d'une même catégorie, définir diverses
classes d'établissements et cela aussi vous donne une autre chance de
prévoir l'avenir.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le Mont-Providence s'appelle hôpital
Rivière-des-Prairies, maintenant.
M. QUENNEVILLE: Je me demande si cela correspond à centre
hospitalier.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je le crois. C'est un véritable
hôpital, ce n'est pas une garderie d'enfants.
M. BOSSE: Les deux définitions laissent assez d'espace; centres
d'accueil et centres hospitaliers laissent suffisamment d'espace pour inclure
les deux. Je songe à d'autres types d'institutions, tels que le
Mont-Saint-Antoine, Charles-de-Foucault; ce sont des institutions, aussi, qui
peuvent être intégrées à l'intérieur des deux
définitions. En fait, les deux, s'il y a comme forme de cure,
l'occupation thérapeutique d'une part, soit par des loisirs, soit par
des sports ou des activités diverses, cependant cela peut
s'intégrer dans les deux définitions: centres d'accueil ou
centres hospitaliers.
Nous concevons spontanément que les centres hospitaliers
présupposent, ici, une organisation médicale proprement dite,
tandis que pour centres d'accueil, je verrais le Mont-Saint-
Antoine, par exemple, et Charles-de-Foucault, des institutions qui
s'intégreraient dans la définition de centres d'accueil, à
cause de l'absence de cet équipement.
M. CASTONGUAY: C'est cela. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. OSTIGUY: Est-ce qu'un atelier protégé, où les
enfants ne sont pas résidents, est inclus dans ce projet de loi, ou s'il
va être transféré au ministère du Travail, comme
vous l'avez mentionné tantôt?
M. CASTONGUAY: S'il est purement pour des fins de
réintégration au marché du travail, présentement,
c'est le ministère des Affaires sociales qui le finance. Mais, je crois
que ces ateliers protégés sont plutôt de la nature de
services de main-d'oeuvre et qu'ils devraient être,
éventuellement, intégrés à un ensemble de services
de main-d'oeuvre. Si l'on veut vraiment que les services de main-d'oeuvre
constituent un ensemble un peu plus complet, un peu plus cohérent, je
pense qu'on devrait les transférer éventuellement au
ministère du travail.
M. OSTIGUY: Mais, dans l'attente de ce transfert-là, M. le
ministre, qu'est-ce qui va arriver avec ces ateliers
protégés?
M. CASTONGUAY: On va continuer de les financer.
M. OSTIGUY: Ceux qui ne le sont pas encore, vous allez étudier la
possibilité de les financer?
M. CASTONGUAY: Si on a de l'argent.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il n'est pas question que vous
transfériez au ministère de l'Education les centres
d'entraînement à la vie?
M. CASTONGUAY: Les centres d'entraînement à la vie, les
centres d'accueil ou de rééducation psycho sociale ont deux
fonctions. Une première est d'assurer à ces enfants un milieu de
vie aussi normal que possible, les traitements que leur état peut
nécessiter, soit au point de vue médical, soit au plan
psychiatrique, soit au plan psycho social, en liaison aussi avec les autres
services dans les milieux. Il y a une fonction plus spécifiquement
pédagogique, traditionnelle. Alors, présentement, ce que nous
demandons de plus en plus, c'est que le ministère de l'Education assume
cette fonction-là, qu'il s'assure que les programmes concordent aux
programmes généraux, les modes pédagogiques aussi. Quant
à nous, nous prenons l'autre responsabilité. Mais, comme l'aspect
éducatif, dans son sens ordinaire, est secondaire par rapport à
tout ce qui entoure la vie de ces enfants, nous croyons qu'ils doivent
demeurer
sous la responsabilité première du ministère des
Affaires sociales.
Alors, c'est le partage, d'ailleurs, qui existe présentement. Le
ministre de l'Education a des responsabilités. Et là, nous avons
des échanges constants avec lui, de telle sorte que cette
responsabilité soit davantage assumée, parce que c'est une
fonction qui a été assez négligée par le
ministère de l'Education jusqu'à maintenant.
M. OSTIGUY: Je reviens encore, M. le ministre. Je vois à
l'alinéa j): centres d'accueil: "une installation où on
accueille, pour les loger ou entretenir, garder sous observation, traiter ou
réadapter des personnes qui, en raison de leur âge ou de
déficiences physiques"... alors, c'est le cas exactement du centre
Richelieu, à Mont-Saint-Hilaire, qui couvre tout un secteur, il se
classe à l'alinéa j): centres d'accueil.
M. LE PRESIDENT: Alinéa j), adopté, k).
M. LAURIN: M. le Président, à propos de k) j'ai
comparé les deux versions successives des articles 65 a) et 65 b) et je
me demande si je ne préfère pas la première version, pour
les raisons suivantes: Vous dites, dans la nouvelle version: "Qui exerce une
profession déterminée par règlement et dont
l'activité est reliée directement aux services de santé ou
aux services sociaux dispensés dans un établissement, mais
membres d'une corporation mentionnée à l'annexe". Si on regarde
à l'annexe, il y a certaines professions qui ont des
responsabilités de plus en plus importantes dans le domaine de la
santé, comme les psychologues, par exemple, qui ne sont pas
mentionnés, d'une part, et par ailleurs, il y a certains groupes de
savants dont les activités ne sont pas tellement
déterminées en raison de la profession, mais en raison d'un
diplôme qu'ils obtiennent dans une université quelconque, je
pense, par exemple, au Ph.D., dont le nombre s'accroît de plus en plus
dans nos hôpitaux, que ce soit des physiciens, que ce soit des
biochimistes. Je me demande si vous n'auriez pas plus de difficulté
à les intégrer en vertu de votre nouvel article qu'en vertu de
l'ancien article où on parlait plutôt de professionnels qui
faisaient partie d'un groupe déterminé au lieu de: "qui exercent
une profession déterminée", et surtout quand on pense que la
pratique ultérieure, dans les divers centres de service social ou
hospitaliers, ou CLSC, sera de plus en plus une pratique polyvalente,
multidisciplinaire, où on aura justement des représentants non
seulement de toutes les professions, mais, à l'intérieur
même des professions, des gens qui auront des diplômes
spécifiques. On sait que la profession suit de très loin le
mouvement académique. De même pour tous les techniciens en
radiologie et aussi les physiothérapeutes.
M. CASTONGUAY: On peut en ajouter lors- qu'on dit: "Ou qui exercent une
profession déterminée par règlement".
M. LAURIN: Mais ce n'est pas au sens du code des professions.
M. CASTONGUAY: Pas nécessairement par règlement en vertu
de cette loi-ci.
Alors là, on a nommé ceux qui sont formés en
corporation professionnelle et il va y en avoir d'autres qui peuvent être
formés en vertu du code des professions. Et si, même dans certains
cas, il y a des professionnels, disons au sens large, qui ne sont pas
formés en corporation professionnelle et qui devraient, par contre,
faire partie de cette définition ici pour les fins spécifiques de
cette loi...
M. LAURIN: C'est pour ça que...
M. CASTONGUAY: ... on pourrait les ajouter par règlement tel
qu'indiqué ici.
M. LAURIN: Mais souvent, ces gens-là ne sont pas groupés
en profession. Que ce soient par exemple les techniciens en radiologie ou en
audiologie. A part cela, il va y en avoir d'autres de nommés.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. LAURIN: Mais de toute façon, il y en a qui ne sont pas encore
groupés, parce que le mouvement avance plus vite que les
institutions.
M. CASTONGUAY: Supposons que les spécialistes en physique
nucléaire ne forment pas de corporation professionnelle, qu'il y en ait
qu'un seul dans un hôpital, et qu'il y aurait avantage à ce qu'il
soit au conseil des professionnels, par règlement on pourra dire...
M. LAURIN: C'est plus difficile, puisque vous dites qu'il exerce une
profession déterminée par règlement, alors que dans votre
ancien article, vous parliez d'un groupe de personnes déterminées
par les règlements.
M. CASTONGUAY: Ici, ce que M. Dussault nous dit: "qui exerce une
profession", c'est pris dans le sens d'occupation, dans le sens très
large. A l'article 1...
M. LAURIN: Alors là, peut-être qu'il y aurait lieu de
spécifier, pour qu'il n'y ait pas d'équivoque ou
d'ambiguïté. Etant donné qu'il y a un code des professions
et des corporations professionnelles, cela pourrait être ambigu.
M. CASTONGUAY: Remarquez que l'on recherche précisément
l'objectif que vous mentionnez. Sur la question de rédaction,
peut-être que l'on peut laisser cela en suspens pour le moment.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que "activité" ne serait pas plus
large que profession? Activité déterminée par
règlement.
M. CASTONGUAY: Maintenant sur ces amendements-là, au sujet de la
rédaction définitive, si l'idée est retenue, est-ce qu'il
est possible que l'on s'entende de telle sorte que le comité de
législation nous a mentionné cela disons qu'on retienne
l'idée, qu'on retienne même l'expression "activité", mais
que l'on vérifie avec le comité de législation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, au terme des séances de la
commission, avant de faire rapport à la Chambre, nous aurons le texte
définitif de l'amendement.
M. LAURIN: Oui. En somme, c'était seulement le sens que je
voulais déterminer: si vous spécifiez davantage le mot
"profession" ou si vous reveniez à la version antérieure.
M. LE PRESIDENT: Alors, on le garde en suspens?
M. CLOUTIER (Montmagny): Les psychologues, oui. Non, ils ne sont pas
incorporés.
M. LE PRESIDENT: Nous pouvons le garder en suspens.
M. CASTONGUAY: Quant à l'exactitude de la formulation.
M. Dussault nous mentionne justement le danger de faire des amendements
trop rapides. Si on dit "ou qui exerce une activité
déterminée par règlement et dont l'activité est
reliée", alors, il y a la construction des phrases. On retient
l'idée et on y reviendra.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ici, il s'agit d'un nouvel article qui fait
suite aux demandes de plusieurs organismes, c'est définir le cabinet
privé des professionnels.
M. GUAY: Est-ce que cela avait été demandé par la
commission parlementaire ou si le ministre avait quand même
envisagé de conserver le cabinet privé des professionnels?
M. CASTONGUAY: On voulait le faire, si vous vous souvenez, dans la
version originale à l'intérieur des règlements. Il y avait
à l'article 133 un des règlements qui disait que le
lieutenant-gouverneur en conseil pouvait définir ce qu'était un
cabinet privé de professionnel.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'était l'article 133 t).
M. CASTONGUAY: Bon, l'article 133 t). Alors on a insisté pour que
la définition soit inscrite directement dans la loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qui est plus large, parce que dans l'ancienne,
on définissait un cabinet de médecin ou de dentiste et là,
on définit un cabinet de professionnel.
M. CASTONGUAY: Alors, c'est pour répondre à cette
demande.
M. GUAY: Merci.
M. CASTONGUAY: On a repris, si vous remarquez bien, à peu
près textuellement le type de définition qui nous a
été proposé.
M. GUAY: Je pense que cela satisfait le groupe parlementaire.
M. LE PRESIDENT: Alors, paragraphe 1 ) adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: paragraphe
m)?
M. GUAY: M. le ministre, je pense qu'il n'y a pas d'équivoque
là-dessus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si on ne l'adopte pas, il va falloir changer de
ministre.
M. LE PRESIDENT: paragraphe m), adopté. Article 2.
Application
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, M. le Président, à
l'article 2, il s'agit d'un nouvel article qui a été, en partie,
introduit et qui remplace aussi l'article 2 de la Loi des hôpitaux. Quant
à la formulation du deuxième alinéa, on dit ceci:
"Toutefois ils ne s'appliquent pas aux activités bénévoles
supportées principalement par des souscriptions publiques, aux
activités d'animation sociale, d'information populaire ou d'entraide
sociale ni aux autres activités qui sont prévues par les
règlements lorsque ces activités ne sont pas exercées sous
l'autorité d'un établissement". Alors, au sujet de cette
formulation, à la suite des demandes qui ont été faites
devant la commission parlementaire, est-ce que le ministre pourrait nous donner
des exemples qui vont rassurer tous les organismes sur le sens précis
des activités bénévoles supportées principalement
par des souscriptions publiques?
M. CASTONGUAY: Il y en a une gamme énorme. Mais disons que l'on
peut penser aux comités de citoyens; on peut penser à l'autre
extrémité, à des organismes comme la Croix-Rouge. En fait,
tout ce qui n'est pas vraiment de la nature des alinéas que l'on vient
de voir serait supporté par des fonds publics, totalement ou
partiellement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour rassurer les gens qui nous ont posé
des questions, probablement qu'ils en ont posées aussi au ministre,
est-ce que cette nouvelle catégorie d'initiative qu'on a connue ces
dernières années, comme les camps de vacances, serait exclue?
M. CASTONGUAY: Les camps de vacances sont exclus. Je ne crois que ce
soit l'esprit ici, étant donné que, de façon
générale, il n'y a pas de service du type de services de la
santé ou de services sociaux. Maintenant ceci n'enlève pas la
nécessité que des normes s'appliquent aux colonies et aux camps
de vacances, mais je crois que cela doit être fait dans un autre
contexte: celui d'une législation portant sur les sports, les loisirs
etc. Au plan de la sécurité, au plan de l'hygiène mais pas
dans le contexte...
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'arriverait-il ou qu'arrivera-t-il à
un organisme qui poursuit plusieurs activités dont les unes pourront
être exclues et les autres couvertes? Je pense, en particulier, aux
oeuvres et aux initiatives de Mgr Lavoie dans l'aire numéro 10,
où il y avait, je pense, à première vue, des
activités qui pourraient être couvertes par la loi 65 et d'autres
qui ne le seraient pas.
M. CASTONGUAY: Bien, remarquez que là on tombe dans un monde
assez difficile à définir. Quelles sont les structures de ces
activités? C'est une première question. Je crois que les
structures sont assez souples que si pour un type d'activité la loi
s'appliquait, elles ne s'appliquent pas à plus qu'il n'est
nécessaire. Maintenant, on peut aussi, si vous remarquez la formulation
de 2, on dit au deuxième paragraphe "... ni aux autres activités
qui sont prévues par les règlements". On a voulu être, ici,
aussi souple que possible, parce que des nouveaux phénomènes,
comme les comités de citoyens, si on avait rédigé la loi
en 1965, cela n'existait pas à ce moment-là. On garde une porte
ouverte. Notre but n'est pas de transporter la loi au-delà de ce qui est
écrit dans l'article 1, comme définition.
M. BOSSE: Dois-je comprendre que, si une organisation avait des
activités bénévoles mais qui ne seraient pas
supportées principalement ou du tout par une souscription publique, les
règlements s'appliqueraient dans son cas. Si on prend la
rédaction telle qu'elle est: Toutefois ils ne s'appliquent pas ces
règlements, aux activités bénévoles
supportées principalement par des souscriptions publiques. Advenant le
cas où il y a des activités bénévoles qui ne sont
pas supportées du tout il y en a un bon nombre de ces
activités or, tel que c'est rédigé, est-ce
qu'à la rigueur, on pourrait dire...
M. CASTONGUAY: Mais de quel type... Je pense que, pour une discussion
comme celle-là, on peut peut-être clarifier la question, si vous
avez un exemple à l'esprit.
M. BOSSE: Oui, je pense que j'en ai un qui serait opportun. Je songe par
exemple à la représentation que nous avons eue dans le cas des
institutions Anbar. Et présumant que de tels...
M. CASTONGUAY: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les parents des institutions Anbar.
M. BOSSE: Les parents, je m'excuse, lesquels, en fait, nous ont
parlé de fondations; ils nous ont parlé d'un type de fonds
provenant de dons personnels ou qui ne sont pas des souscriptions publiques, en
fait, au sens large du mot.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je m'excuse, monsieur...non...
M. BOSSE: A moins qu'on ne nous donne l'interprétation. Il semble
qu'on ait référé à des dons personnels.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si je me souviens bien, les parents des
institutions Anbar voulaient investir dans des projets d'ateliers pour des
enfants qui sont actuellement dans les institutions, qui ont atteint
l'âge de 18 ans. Il y avait 300 enfants adultes qui étaient
prêts à être transférés dans ces ateliers. Ce
que j'ai retenu de leur témoignage, c'est qu'ils assumaient
entièrement les dépenses d'investissement et demandaient au
ministère, cependant, l'autorisation de procéder. Si,
ultérieurement, cela peut demander des fonds de fonctionnement de la
part du ministère des Affaires sociales, je l'ignore. Mais ils
étaient capables d'assumer entièrement les dépenses
d'investissement.
M. BOSSE: Il y a aussi l'autre type de centres d'accueil.
M. CASTONGUAY: Voulez-vous qu'on commence par discuter celui-là?
Vous allez trouver un peu plus loin dans le projet de loi des dispositions qui
permettent, soit à l'intérieur d'un établissement, qu'on
étiquette les fonds provenant de donations, d'activités
bénévoles, pour qu'ils ne soient pas mêlés aux fonds
généraux. Ou encore, dans un cas comme celui qu'on mentionne il y
a possibilité, comme elle existe en vertu des lois ordinaires, de former
une caisse, de l'administrer pour une activité quelconque. Là, si
le type d'établissement qui est formé... Comme dans le cas
présent, on en veut pas s'astreindre aux structures du projet de loi;
c'est plutôt une structure coopérative qu'on recherche. Dans le
cas d'associations de parents, vous allez voir qu'on introduit plus loin
également aux articles 10, 11 et 12, des articles à cette
fin-là. Alors, pour le cas de l'association des parents de l'institution
Anbar, nous allons trouver, dans les articles subséquents, les
dispo-
sitions qui vont leur permettre de fonctionner. Si par contre, à
un moment donné, ils rendent des services sociaux, des services de
santé au sens de la loi, là il se peut que, pour
l'établissement qu'ils mettront sur pied, ils doivent avoir un permis.
C'est tout.
M. LAURIN: Mais pour ceux-là, M. le ministre, il est bien
sûr qu'ils n'auront pas besoin de permis, ils n'auront pas à en
posséder un.
M. CASTONGUAY: Non, ils le savent bien.
M. LAURIN: Le ministre ne leur en imposera pas l'obligation.
M. CASTONGUAY: Non.
M. BOSSE: Je songe aussi au type de centre d'accueil pour vieillards. Il
n'en existe pas en grande quantité, mais il y en a quand même qui
ne demandent aucune aide d'aucune façon et qui reçoivent des
souscriptions publiques ou autres.
M. CASTONGUAY: A ma connaissance, il y en a un qui fonctionne sans
aucune subvention, du type du Foyer de la charité. Il y en a d'autres
qui sont propriétés de communautés religieuses, comme le
Foyer Saint-Dominique à Québec. Alors, également,
vis-à-vis de cette réalité, on a prévu la
catégorie d'établissements privés, conventionnés et
on verra qu'au plan du statut...
M. CLOUTIER (Montmagny): L'article 11 b), c'est cela.
M. CASTONGUAY: Alors, cela c'est également couvert.
M. AUDET: Vous avez ce centre d'accueil qui a été
fondé par l'initiative de Mgr Léger.
M. CASTONGUAY: Le Foyer de la Charité. Il va pouvoir continuer
à fonctionner sans problème, sauf qu'il aura besoin d'un
permis.
M. AUDET: Au point de vue de la loi, c'est un établissement
privé?
M. CASTONGUAY: Oui.
M. LAURIN: Supposons, si vous voulez, qu'il y ait un groupe qui
étirerait le sens d'entraide sociale au point d'y inclure des
activités qui sont couvertes par les catégories que nous venons
d'étudier, que ce soit action sanitaire, action sociale, services
sociaux ou services de santé et qui pourraient profiter de cela pour
effectuer leurs opérations en dehors de la loi et des règlements,
qu'est-ce qui arrive?
M. CASTONGUAY: A quel point de vue?
M. LAURIN: Supposons que ça commencerait par une entraide
sociale, une sorte de local coopératif où on amène deux
personnes, trois personnes, quatre personnes et graduellement, ça
s'étend et ça devient quelque chose qui ressemble...
M. CASTONGUAY: Oui, mais...
UNE VOIX: Une maison de... par exemple.
M. LAURIN: ... de plus en plus à un centre d'accueil et qui
remplit les fonctions d'un centre d'accueil. Supposons que ce soient des gens
qui sont des adeptes de la drogue. Il y a eu un exemple récemment
à Québec, une sorte d'auberge où on a commencé
à recevoir des gens qui étaient des adeptes de la drogue. Cela
s'est transformé petit à petit, il y a des services qui
s'organisent, il y a des structures qui se mettent en place et tout ça
fonctionne à l'insu du ministère et il peut y avoir des abus.
M. CASTONGUAY: S'ils tombent ici sous la définition de la loi, il
faudra qu'ils aient un permis. Il y a aussi certaines autres formes de
contrôle qui s'exercent par le truchement des corporations
professionnelles. S'il existe des médecins, par exemple, qui exercent
une activité, même si ce n'est pas totalement structuré ou
encore conçu de telle sorte que la loi les couvre, il y a les
contrôles des corporations professionnelles sur l'activité des
professions.
Je ne crois pas qu'il soit possible, si nous voulons laisser la place
à un dynamisme sain, à un développement de nouvelles
formules et, en même temps, exercer des contrôles, de
préciser d'une façon complètement satisfaisante à
quel endroit précisément finit le champ d'application de la loi
et à quel endroit commence le champ qui n'est pas couvert.
C'est d'ailleurs pour cette raison qu'à l'article 2, nous avons
laissé une porte ouverte pour en exclure aussi par règlements.
Mais il faut se souvenir du contrôle des corporations
professionnelles.
M. GUAY: Vous êtes peut-être au courant qu'il existe
à Québec ce que l'on appelle drogue-secours. S'ils
désirent être couverts par la loi, est-ce qu'ils le peuvent?
M. BOIVIN: Il y a deux hôpitaux, ici à Québec,
désignés de façon particulière, Jeffrey Hale...
M. CASTONGUAY: Il y a aussi de nouveaux phénomènes; par
exemple, sur la Grande-Allée, il y a un drogue-secours.
M. BOIVIN: C'est cela.
M. CASTONGUAY: Qu'est-ce que ce drogue-secours par rapport à la
loi? Vous avez en fait un certain nombre de bénévoles qui...
M. BOIVIN: C'est de l'hôtellerie.
M. CASTONGUAY: Non, ce n'est pas de l'hôtellerie; ils ne font pas
d'hébergement.
M. BOIVIN: C'est plus que cela!
M. CASTONGUAY: L'idée première, c'est que leur ligne est
ouverte à tous les cas de personnes qui ont une mauvaise
expérience ou encore veulent être aidées, dirigées
vers d'autres sources, etc.
M. BOIVIN: Est-ce que l'OPTAT travaille avec ces centres-là?
M. CASTONGUAY: Oui, on a même stimulé l'action de
drogue-secours et je crois que c'est bon. Alors, pour terminer, prenons
cet-exemple-là. On a fonctionné pendant un certain temps sans
contribution financière d'aucune sorte. Des médecins leur ont
apporté leur collaboratin, des infirmières, etc. Il
m'apparaît que c'est du type de l'article 2 et que nous devons les
laisser prendre leur évolution. A un certain moment, on est venu nous
voir et on nous a dit: On aimerait avoir de l'aide financière. On peut
leur accorder de l'aide financière sans même que cette
loi-là les touche. Rendu à un moment donné s'ils
commencent à faire vraiment du traitement à
l'intérieur...
M. BOIVIN: Domrémi.
M. CASTONGUAY: ... d'une façon organisée et autre que sur
une base purement personnelle, je crois qu'à ce moment-là on doit
commencer à les considérer comme des centres de service social
parce que l'activité est loin d'être purement médicale ou
encore peut-être comme une composante d'un centre local de services
communautaires. Mais pour cela, je peux vous assurer que nous allons être
prudents et ne pas trop chercher à raccrocher tout ce qui est possible
de raccrocher dans des organismes de cette nature-là par la loi parce
qu'il y a d'autres contrôles qui existent. Il faut laisser aussi ces
groupements évoluer par rapport aux conditions, aux problèmes qui
se posent et trouver une certaine stabilité avant de déterminer
ce qui doit être fait pour eux.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que d'après les registres, la
répartition est réellement rédigée de façon
à ne pas permettre au ministère de s'introduire dans ces
activités?
M. CASTONGUAY: C'est le but précisément de l'article 2. Il
a été rédigé par les officiers légistes.
M. SAINT-GERMAIN: Parce que vous disiez: Ils ne s'appliquent pas aux
activités bénévoles supportées principalement par
des souscriptions publiques. Je donne un exemple. Il peut arriver que la
main-d'oeuvre ou les services professionnels soient gratuits. Il peut arriver
qu'on fonctionne avec un bien petit budget.
M. CASTONGUAY: Il y a toute une énumération ici. On dit:
"... ils ne s'appliquent pas aux activités bénévoles
supportées principalement par des souscriptions publiques, aux
activités d'animation sociale, d'information populaire ou d'entraide
sociale". Alors chaque catégorie est une catégorie
particulière.
Le qualificatif "supportées principalement par des souscriptions
publiques" se relie uniquement aux activités bénévoles.
Alors, c'est pour ça que cet article est très vaste.
M. QUENNEVILLE: Cela veut dire que, aussi longtemps que cela reste un
centre de dépannage, cela ne peut pas être inclus
là-dedans.
M. BOSSE: La seule remarque, c'est que je trouve ce critère assez
étrange principalement celui du support par des souscriptions publiques,
parce que nous savons avec quelle facilité, par exemple, on peut
invoquer et même procéder à une souscription publique.
C'est-à-dire, c'est ce seul critère qui me frappe,
l'originalité du critère.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 2, adopté? Article 3.
M. CASTONGUAY: M. le Président, il est onze heures, si vous
étiez d'accord nous pourrions reporter la séance à
vendredi matin après les affaires courantes.
M. LAURIN: M. le Président, si tout le monde consent à
l'ajournement, est-ce que je peux vous demander la permission ainsi qu'au
ministre, de distribuer les amendements auxquels nous avons pensé,
quitte à ce que les gens les étudient à l'avance, pour
voir s'ils ont de l'allure ou non.
M. CASTONGUAY: Certainement.
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux jusqu'à
vendredi après les affaires du jour.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de Bourget dit: Pour
voir s'ils ont de l'allure, je serais surpris que le député de
Bourget présente des amendements qui n'aient pas d'allure, M. le
Président.
M. CASTONGUAY: Ah bon!
M. LE PRESIDENT: Vendredi, après la période des
questions...
M. CASTONGUAY: Il faudrait m'en distribuer un... Il faudrait faire
attention, j'ai seule-
ment l'article 7. Je peux le faire circuler pour que chacun ait une
copie de tous les amendements.
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux jusqu'à
vendredi matin, après la période des questions.
(Fin de la séance à 22 h 58)
Séance du vendredi 17 décembre 1971(Onze heures
cinquante-neuf minutes)
M. FORTIER (président de la commission permanente des Affaires
sociales): A l'ordre messieurs!
Le bill 65, article 3.
M. LAURIN: M. le Président, j'ai cru comprendre, dans
l'intervention du Dr Boivin, qu'il craignait que le fait que le ministre exerce
les pouvoirs que la présente loi lui confère pouvait être
considéré comme une obligation pour toutes les institutions
concernées de travailler dans le sens des pouvoirs
énumérés ici et qu'il pourrait être poursuivi si
elles ne le faisaient pas. Je ne sais pas si je comprends bien les intentions
du Dr Boivin dans son discours, mais j'ai eu l'impression qu'il avait des
inquiétudes à ce sujet. Personnellement, je n'en ai pas, mais il
faudrait que l'on vérifie cela.
C'est ici. Le ministre exerce les pouvoirs que la présente la loi
lui confère. Au fond, les objectifs, vous savez...
M. BOIVIN: Ce n'est pas une crainte que j'avais, mais je me dis que cela
n'ajoute rien à la valeur du bill d'y insérer les objectifs.
M. CASTONGUAY: Il y a la loi du ministère où l'on
énumère une certaine série d'objectifs à atteindre
ou de fonctions qui doivent être exercées et qui indiquent dans
quel esprit la Loi du ministère des Affaires sociales a
été adoptée.
Dans le projet de loi initial, nous ne les avions pas inscrits. Je ne
crois pas que ce soit une question que l'on puisse trancher d'une façon
catégorique. L'on a fait valoir que, si nous inscrivons ces objectifs,
dans l'avenir, cela indique plus clairement dans quel esprit la loi a
été adoptée et cela donne à ceux qui se
réfèrent à cette loi ce message aussi, alors que bien
souvent, les gens n'ont pas les textes de présentation avec eux. L'on
peut imaginer que, dans un an ou deux tout ce qui a été dit au
moment de l'adoption de la loi devienne difficilement accessible pour
l'ensemble de la population. C'est dans cet esprit que nous l'avons fait
d'autant plus qu'à quelques reprises, cela m'a rappelé les
commentaires qui avaient été faits lorsque nous avons
étudié certaines dispositions, par exemple, la Loi de la
protection de la jeunesse, l'on s'est demandé dans quel esprit, ces
dispositions avaient été adoptées, l'esprit
général de la loi.
On peut peut être dire que strictement, comme vous le dites, cela
n'ajoute rien. Par contre, de façon plus large, moins sur un plan
juridique, il me semble que cela répond à un besoin qui se pose
sur le plan pratique, à une espèce d'effort d'information de la
part du législateur qui est valable.
M. LAURIN: Pour ma part, M. le Président, j'en avais
exprimé le souhait, et je suis très
heureux que ce soit inscrit dans la loi, parce que, comme vous le dites,
le temps passe et on oublie facilement les discussions qui ont eu lieu. En plus
de cela, je pense que tous ceux qui auront à se pencher sur cette loi
sauront d'une façon très claire dans quelle direction s'orientent
non seulement le ministère mais toutes les institutions qui ont à
collaborer avec le ministère. C'est incitatif, cela montre une ligne
pour l'avenir et en ce sens-là, cela m'apparaît très utile,
c'est pédagogique. Les lois devraient, toujours être un peu plus
pédagogiques, à mon avis, parce qu'au fond, cela manifeste
l'intention de toute la population en ce qui concerne les institutions d'un
secteur très important.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais aussi une remarque à faire, M.
le Président. Ce que mon collègue a voulu sous-entendre, c'est
que ce n'est pas le fait d'inscrire les objectifs dans la loi qui va
améliorer la qualité des services. En fait, les services sont
dispensés par des personnes et la qualité des services
dépend de la qualité de la motivation, de la préparation
et de la formation des personnes qui sont dans les institutions. Le ministre a
répondu à plusieurs organismes au cours des études en
commission disant que les objectifs qui ont motivé cette
législation et qui la sous-tendent ne pourraient être
modifiés sans raison très sérieuse.
Il est donc évident que dans cette optique, dans ce contexte,
étant donné que le ministre en a fait une des pierres d'assise de
la discussion, c'est peut-être préférable qu'on le sache
clairement dans le projet de loi même si, comme le disait le Dr Boivin,
ce n'est pas cela qui, en pratique, va améliorer la qualité des
services rendus dans le domaine de la santé et des services sociaux .
Pour ma part, je retiendrai au paragraphe b), quand on parle de
prévention et de réadaptation, qu'on couvre deux larges secteurs.
On a dit, dans les remarques préliminaires, sur d'autres articles, que
le champ de la prévention n'était pas couvert entièrement,
mais qu'il était couvert partiellement par le projet de loi no 65.
Cela reposait davantage sur de l'éducation, sur des programmes
administratifs, des décisions administratives que sur de la
législation. Il en est de même de la réadaptation. Je pense
bien que dans tout le processus de la réadaptation, il y a encore bien
des choses à faire, à mettre en place et c'est dans ce
cadre-là probablement que le ministre apportera un peu plus tard
d'autres projets de loi qui pourraient aller même jusqu'à
d'après ce que l'on a entendu dire toucher à la Loi des
accidents du travail. Il y a des rumeurs qui courent à cet effet, je ne
sais pas si le ministre pourrait préciser à ce moment-ci si c'est
vrai.
M. CASTONGUAY: Certainement, avec grand plaisir. Dans le domaine de la
réadaptation, nous avons confié un mandat au Dr Denis
Jobin, qui est une des personnes les plus préoccupées par
ce problème au Québec il est excellent pour faire
un inventaire, avec un certain groupe, des ressources aussi bien en
immobilisation, en équipement personnel, pour revoir les programmes de
formation, où certaines questions se posent au niveau de la formation
par exemple des physiothérapeutes et pour faire des recommandations
quant aux moyens de mieux organiser les services de réadaptation et
d'intégrer au besoin certains services qui sont à
l'extérieur du système. Je pense en particulier à
l'institut de réadaptation de la Commission des accidents du travail et
c'est une des raisons qui ont motivé le cabinet d'accepter cette
recommandation à l'effet qu'un autre comité bien
spécifique soit formé auquel siègent le président
de la Régie de l'assurance-maladie, le président de la Commission
du travail et aussi un représentant du ministère des
Finances.
On a donc formé un autre comité, parce que là se
posent des problèmes de façon plus immédiate au plan
administratif, au plan législatif, etc. Le but de ce second
comité est d'étudier parallèlement les amendements
possibles qui pourraient être apportés à la Loi de
l'assurance-maladie ou à la Loi des accidents du travail de telle sorte
qu'il n'y ait qu'une loi de financement de ces services, même si les
sources de fonds viennent de provenances différentes.
Il serait possible que tous les médecins soient payés de
la même façon, soit à la suite d'un accident du travail ou
à la suite d'autres causes. Par contre, les employeurs continuent
d'être cotisés de façon particulière lorsqu'il
s'agit d'un épisode provenant d'un accident du travail.
Alors, ce comité étudie cette question et, en même
temps, la question de l'intégration possible de l'institut de
réhabilitation, parce qu'à Québec entre autres choses, on
voit un déséquilibre qui nous apparaît devoir faire l'objet
d'une telle étude. La population de la région, pour ses besoins
de réhabilitation, a deux types de services qui sont assez
limités dans certains hôpitaux et dans une clinique de
réhabilitation sur la rue Saint-Cyrille, alors que nous avons un
institut immense sur le boulevard Hamel qui est réservé
strictement aux accidentés du travail. Cet institut, comme vous le
savez, ne possède pas présentement de permis en vertu de la Loi
des hôpitaux et il s'agit à toutes fins pratiques d'un
hôpital.
En fait lorsqu'on examine cet institut, il n'a pas non plus les
structures internes d'un hôpital, ce qui nous apparaît devoir faire
l'objet à court terme d'une décision précise. Une des
conclusions possibles du comité est que cet institut soit
transformé en un centre hospitalier en bonne et due forme et
spécialisé en réadaptation, quitte à ce que les
accidentés du travail aient une certaine priorité, mais qu'il
soit ouvert à l'ensemble de la population. C'est un institut qui a
demandé de grands investissements et qui a tous les équipements.
Il me
semble qu'il y a avantage à examiner toute la question afin de
s'assurer que, si son statut était maintenu dans l'état actuel,
ce serait pour des raisons extrêmement valables parce qu'il faut mettre
tout l'effort à mon sens pour faire en sorte que cet institut
réponde, dans la mesure du possible, à tous les besoins de la
population et non pas seulement à ceux des accidentés du travail
étant donné le déséquilibre dans les
ressources.
Alors, ce ne sont pas uniquement des rumeurs que vous avez entendues
mais tout ceci est fondé sur des faits bien précis et sur des
motifs bien précis qui, comme vous pouvez le voir, sont bien
valables.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, j'ai employé le
mot "rumeur" pour ne pas employer un mot plus fort.
Mais ce n'est pas la première fois qu'on en discute, le ministre
y a fait allusion à quelques reprises, je savais pertinemment qu'on
étudiait ces différentes hypothèses. Ce n'est
peut-être pas le moment de faire un débat de fond sur la
conversion du centre de réadaptation des accidents du travail en un
centre hospitalier avec toutes les modalités et les précautions
que cela comporte, mais la seule chose que je voudrais dire c'est que, tout ce
contexte, tout cet équipement a été conçu, mis en
place et administré en vue de la réadaptation des
accidentés du travail. C'est un des secteurs importants de cette
activité qui entoure tous les travailleurs; l'aspect de la santé,
l'aspect de la médecine occupe une place importante dans tout ce
processus. Je suis satisfait, pour ma part, de voir que le président de
la Commission des accidents de travail et probablement de ses officiers sont
appelés à témoigner: c'est-à-dire que le
président fait partie du comité et probablement que des hauts
fonctionnaires ou du personnel du centre de réadaptation ou de la
Commission des accidents de travail sont appelés à donner leur
avis comme experts. Il est important, comme le ministre l'a dit tantôt,
que s'il y avait des transformations de faites, s'il y avait des
décisions de prises dans le sens de l'intégration, en ce qui
concerne l'assurance-maladie et le paiement des médecins, ce n'est pas
grave, cela; que le paiement soit fait dans le cadre de l'assurance-maladie ou
qu'il soit fait autrement, du moment que des médecins rendent des
services et sont rémunérés pour ces services, cela va de
soi. Mais que la clientèle des accidentés du travail soit
privilégiée, ait la priorité, alors cela est un
élément important de la discussion. Je suis content que le
ministre l'ait mentionné tantôt, parce qu'après ces
transferts faits, s'il y a des modifications qui doivent être faites, si
le comité en vient à recommander cette solution, il faudrait que
l'ordre des priorités soit bien établi. Le secteur du travail
auquel ont contribué financièrement depuis plusieurs
années, depuis que ça existe même, des employeurs, il
faudrait qu'ils ne soient pénalisés d'aucune façon et
qu'ils ne puissent en retirer tous les avantages qui ont motivé la mise
en place de ces structures, de ces établissements professionnels.
M. CASTONGUAY: J'aimerais faire un dernier commentaire toutefois.
Je ne vois pas d'ambiguïté. Je reconnais qu'au plan des
cotisations des employeurs, on doive, à un moment donné,
établir une certaine ligne de démarcation et que le coût de
certains accidents soit supporté financièrement par les
employeurs et que dans d'autres cas, ce ne soit pas le cas. Par contre, au plan
des services de santé, une certaine priorité devrait probablement
être accordée aux accidentés du travail, mais pas
nécessairement une priorité absolue. Lorsqu'on se transpose au
plan des services, il y a des gens qui, en se rendant quotidiennement à
leur travail, même s'ils ne sont pas couverts par la Loi des accidents du
travail, peuvent fort bien subir des accidents, être en besoin de
réadaptation. Même des employés couverts par la Loi des
accidents du travail peuvent subir un accident à 5 h 02, en sortant de
l'édifice de leur employeur, être frappés par une
automobile. De fait, quant aux conséquences dans tous ces cas, par
rapport à leur possibilité d'un gain, par rapport à leur
famille, par rapport à leur avenir, le problème est exactement le
même, que ce soit à l'intérieur de l'édifice ou en
dehors de l'édifice de l'employeur.
Si on transpose un peu plus largement, pour l'ensemble de la population,
c'est un peu la même chose. C'est pour cela que j'ai parlé d'une
certaine priorité, mais pas nécessairement d'une priorité
absolue. Il y a des priorités selon d'autres ordres qui peuvent
être imaginées. De toute façon, c'est le type de mandat que
nous avons confié à ce groupe de travail.
M. BOIVIN: On parlait du centre de réhabilitation de la
commission, mais qu'adviendra-t-il de la commission elle-même, avec
toutes ces lois d'assurance-maladie?
M. CASTONGUAY: Il n'y a pas de changements qui ont été
annoncés, à ce sujet-là. Une possibilité, pour
l'avenir cela a déjà été mentionné
c'est qu'au plan du paiement des rentes, certains ajustements soient
effectués avec le Régime de rentes du Québec pour qu'il
n'y ait pas non plus de dédoublement des prestations.
Certains arrangements peuvent être faits aussi avec la
Régie des rentes du Québec, soit par voie législative ou
autrement, en regard des examens que les personnes doivent subir aux fins de
déclarer le droit à une rente d'invalidité. Cela peut
être aussi envisagé comme étant de même nature, de
telle sorte qu'une personne ne soit pas déclarée invalide en
vertu d'une loi et non invalide en vertu de l'autre loi.
Il y a évidemment un problème de coordination et
d'intégration de ces deux lois qui sont de même nature.
Sauf que dans un cas, l'on relie plus spécifiquement la cause de
la rente à un accident du travail. Cette question fait aussi l'objet
d'étude présentement.
M. BOIVIN: Est-ce que la Commission des accidents du travail paie pour
ces malades aux hôpitaux? Est-ce qu'il y a un remboursement qui se fait
de la Commission des accidents du travail à la...
M. CASTONGUAY: Oui. Comme vous le savez, au cours des années,
cela a donné lieu à un litige. Il s'est accumulé une dette
supposément due par la Commission des accidents du travail au
ministère de la Santé, dette qui a été
contestée par la Commission des accidents du travail. Ceci provenait du
fait que la commission, au cours des années, payait le "per diem"
établi dans l'approbation du budget d'un hôpital. A la fin de
l'année, lorsque l'opération financière d'un hôpital
était terminée et qu'il y avait dépassement, cela
signifiait, effectivement, pour l'année en cours, que le "per diem" de
cet hôpital était plus élevé que celui payé
par la Commission des accidents du travail. C'était sur cette base que
le ministère de la Santé avait fait une réclamation pour
les années antérieures.
Ce qui a été convenu avec la Commission des accidents du
travail, c'est d'établir un "per diem" au cours de l'année 1971,
quelque peu majoré, de telle sorte qu'en fin d'année ce
problème-là ne se pose pas. Ce fut accepté par la
Commission des accidents du travail. Donc, pour 1971, le problème ne se
pose pas.
Avec la présentation du budget global, nous allons poursuivre
dans le même sens de telle sorte que l'on ne revienne pas, au terme d'un
exercice, pour dire: Vous nous devez un certain montant.
Pour les années antérieures, après discussion avec
le ministère de la Justice et la Commission des accidents du travail, il
ne nous semble pas qu'il y ait lieu de poursuivre des efforts dans la
récupération de cette supposée dette. Nous avons
fermé le dossier sur ce plan.
M. BOIVIN: Dans la négociation avec les professionnels, les
médecins, est-ce que la Commission des accidents du travail va rajuster
ses tarifs au même niveau que si les négociations à
l'assurance-maladie...
M. CASTONGUAY: Si ma mémoire est bonne, j'avais eu du ministre du
Travail et c'était à ce moment-là Pierre Laporte
une assurance qui lui avait été donnée par le
président de la Commission des accidents du travail qu'au moment des
conclusions des ententes, la commission utiliserait les mêmes tarifs.
M. BOIVIN: Nous avions eu la même assurance mais cela remonte
à...
M. CASTONGUAY: Je ne sais pas si cela a été fait ou non.
Est-ce que vous êtes au courant?
M. TETLEY: Je sais qu'il y a eu une négociation...
M. CASTONGUAY: Remarquez que la Loi de la Commission des accidents du
Travail, c'est le ministre du Travail qui en répond.
M. BOIVIN: Cela a tout bouleversé nos... M. CASTONGUAY: Oui, je
sais...
M. BOIVIN: Je me demande si nous ne pourrions pas avoir une
communication écrite et...
M. CASTONGUAY: Je l'ai déjà fait. C'est l'assurance
écrite qu'on m'avait donnée. Par la suite j'ai tenu pour acquis
que c'était fait. Parce que les tarifs de la Commission des accidents du
travail étant plus bas, si l'ajustement n'avait pas été
fait... Généralement les fédérations
représentant les médecins ne se gênent pas pour communiquer
avec nous et je n'en ai pas entendu parler. Alors, j'ai tenu pour acquis que
cela avait été fait.
M. BOIVIN: Ils s'établissent des clochers, si les
négociations sont différentes. Cela créera des
précédents d'un côté ou de l'autre.
M. CASTONGUAY: D'accord!
M. BOIVIN: Ils seraient plus bas sur certains points, mais sur d'autres
points, il peut y avoir des clochers qui fassent qu'on puisse...
M. CASTONGUAY: Je suis resté sous l'impression que cela avait
été fait. Je vais noter et vérifier.
M. BOIS: M. le Président, j'aurais deux questions à poser
ici dont peut-être une d'ordre général. Disons que
l'article 3, ça me va. Mais il y a seulement une chose que j'aimerais
savoir de la part du ministre, si c'est possible. Est-ce que dans la
répartition qui existe, par exemple entre les allocations du
ministère des Affaires sociales, c'est un peu comme ce qu'avaient les
compagnies d'assurance? Est-ce que la Commission des accidents du travail
couvre le temps où un type se rend à son travail? Est-ce que
c'est inclus dans les risques qui sont partagés par la commission? Ce
n'est peut-être pas dans l'ordre de demander ça ici, mais...
M. CASTONGUAY: L'application de cette loi relève du ministre du
Travail et non de moi-même. La dernière fois que j'ai eu
l'occasion de regarder cette loi de façon spécifique, si ma
mémoire est bonne les employés étaient couverts alors
qu'ils travaillaient à l'intérieur des heures de travail,
à l'intérieur des bâtiments,
ou qu'ils circulaient dans l'exercice même de leurs fonctions, non
pas pour se rendre à leur lieu de travail. Est-ce que cela a
été modifié depuis? Je ne le sais pas. Je ne sais pas si
quelqu'un possède...
M. BOIS: J'aurais une deuxième question, M. le Président.
Au paragraphe f) quand vous parlez de promouvoir la recherche et
l'enseignement, est-ce que vous faites strictement allusion aux plans
conjoints, par exemple, avec le ministère de l'Education ou si ce seront
de nouveaux services concernant la recherche et l'enseignement qui seront
administrés par votre ministère?
M. CASTONGUAY: Non, ce ne sont pas de nouveaux services
administrés par notre ministère.
Mais l'objet de cet alinéa est d'indiquer dans les objets de la
loi dans les responsabilités du ministre, qu'il fait les efforts
nécessaires pour la promotion de la recherche et de l'enseignement dans
les institutions des Affaires sociales, étant donné toutes les
activités de recherche et d'enseignement que l'on retrouve dans ces
institutions au plan clinique et au plan pratique.
Alors, c'est dans ce sens-là. Il n'est pas du tout dans notre
intention d'ailleurs vous ne retrouvez pas de dispositions à cet
effet de créer des directions ou une direction de l'enseignement
et de la recherche au ministère ni de nous lancer dans ce type
d'activité. Cela demeure clairement une responsabilité du
ministère de l'Education, des institutions d'enseignement, mais
étant donné que des activités très importantes
d'enseignement et de recherche ont lieu dans nos établissements, je
crois qu'il y a une responsabilité pour le ministre de faire en sorte de
prendre les moyens pour promouvoir cet enseignement et cette recherche,
même s'il n'en est pas le premier responsable.
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'ai un dernier commentaire à faire, M.
le Président. Le ministre ne croit-il pas que cela aurait
été un bon endroit à 3c) ou à 3d) pour indiquer son
désir évident, son intention fermement arrêtée de
j'utiliserai la distinction philosophique qu'a faite le
député de Bourget en deuxième lecture de
déconcentrer d'abord et de décentraliser par la suite
l'activité du ministère des Affaires sociales, de donner une
indication, car c'est un des objectifs qu'il poursuit.
M. CASTONGUAY: Regardez le paragraphe e): "à favoriser le recours
aux méthodes modernes d'organisation et de gestion pour rendre plus
efficaces les services offerts à la population". J'ai vu les amendements
que le député de Bourget a soumis, on a fait un choix fondamental
au plan de la rédaction de la loi. C'est celui qui a été
mentionné, et pour passer à une meilleure étape sur ce
plan-là, nous reviendrons en temps utile avec une nouvelle loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je suis certain que, si on ajoutait quelque
chose à 3c) ou à 3d), le député de Bourget serait
beaucoup plus conciliant quand il va s'agir de ses amendements, parce que
déjà le ministre dit que c'est implicite à 3e), mais il
faut le savoir, il faut avoir assisté à la discussion.
M. CASTONGUAY: Je suis d'accord, et je ne dis pas que le principe de la
décentralisation est consacré dans cette loi sur le plan
régional, cela, je ne le conteste pas du tout, il n'est pas
là.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce que je voudrais consacrer, c'est l'intention
du ministre...
M. CASTONGUAY: A cela, on peut prévoir un amendement à loi
du ministère à un moment donné. Non, il y a eu un choix
fondamental que nous avons fait, j'en ai exposé les motifs. Je pense
que, sur le plan de l'objectif poursuivi, nous sommes tous d'accord. On nous
dit d'une part de l'inscrire plus spécifiquement dans la loi et à
ceci je réponds que l'on fera une loi en bonne et due forme. Il va y
avoir aussi une certaine série de dispositions très
spécifiques qu'il va falloir rédiger à ce moment-là
parce que, dans la mesure où l'on délègue une
responsabilité, il faut s'assurer qu'elle soit assumée
clairement, qu'on ait les moyens de l'assumer, que les contrôles
s'exercent, et cela devient un problème assez complexe. Je crois que
l'on doit le faire d'une façon sérieuse et bien
réfléchie pour savoir exactement ce qui sera fait à ce
moment-là, de telle sorte qu'il n'y ait pas de confusion ou
d'alourdissements de la structure tel qu'on semblait le craindre dans la
première version du projet de loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, M. le Président,
je suis prêt à adopter l'article 3 sous réserve que le
ministre, quand nous discuterons l'article 20, pourra lui-même y revenir
pour modifier 3 c), 3 d) ou 3 e) pour y ajouter lui-même un
amendement.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Article 4 adopté article 5
adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Pas 4, non, M. le Président, c'est
l'article 3 que nous avons adopté.
M. LE PRESIDENT: Je continuerai...
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez eu une distraction.
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté. UNE VOIX: Article 4.
M. CASTONGUAY: Est-ce que c'est le Dr Boulay qui vous a fait
déceler cela?
M. BOIS: Personne, au singulier. M. LE PRESIDENT: Article 4.
Droits aux services de santé et aux services
sociaux
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, il s'agit d'une section
des articles 4 à 7 inclusivement qui concerne les droits,
c'est une section nouvelle que nous avons discutée au cours des travaux
de la commission parlementaire.
A l'article 4, je n'ai pas de commentaire particulier à faire,
sauf qu'évidemment on l'a dit en deuxième lecture, c'est un droit
qui est conditionné et qui subit certaines contraintes selon
l'état actuel des ressources et de l'organisation dans les
établissements.
Evidemment, on le reconnaît dans la loi, mais il reste que, si une
ressource est inexistante à un endroit, cela restreint d'autant le droit
de la personne à l'exercer.
M. LAURIN: Moi, je poserais une question que j'ai posée à
propos de l'article 3. Est-ce que c'est sûr là je m'adresse
plutôt aux légistes qu'un patient ne pourrait pas se
prévaloir de cela dans une poursuite contre un hôpital, par
exemple, ou un praticien?
M. CASTONGUAY: Ce n'est vraiment pas "sanctionnable". C'est comme dans
des testaments. C'est le genre de clauses, c'est acquis, on ne peut pas parler
d'action en dommages et intérêts pour
non-réalisation...
M. LAURIN: Est-ce que quelqu'un qui enfreint l'article de la
Déclaration canadienne des droits de l'homme est passible de poursuite
devant les tribunaux?
M. CASTONGUAY: C'est une tout autre question, cela s'applique en
matière de législation générale.
M. LAURIN: Justement, j'aimerais que vous confirmiez la distinction
entre les deux droits. Est-ce qu'il s'agit quand même de droit...
M. CASTONGUAY: Dans la Déclaration canadienne des droits, il y a
des droits qui sont "sanctionnables". S'il y a un droit précis, il ne
faut pas faire de la discrimination. Par exemple si un hôtelier fait de
la discrimination, à ce moment-là, cela est "sanctionnable", il
peut y avoir une action en dommages et intérêts mais ici, au
niveau de droits sociaux ou de ce genre-là...
M. LAURIN: Donc, à ce moment-là, les sanctions doivent
être inscrites...
M. CASTONGUAY: Je ne dis pas qu'il faut que les sanctions soient
inscrites, mais que la formulation soit telle qu'un juge puisse dire qu'il y
avait une obligation qui n'a pas été remplie. Un
établissement pourra toujours dire que, compte tenu de son organisation
ou de ses ressources, cela n'était pas possible d'accorder tel droit
à des services de santé ou à des services sociaux à
une personne donnée. Là-dessus, l'opinion est très claire,
il n'y a vraiment pas de danger de sanction si on peut employer le terme
"danger", c'est indicatif.
M. BOIS: Je pense ici, M. le Président, que vous êtes quand
même protégé parce qu'il y a tout de même, compte
tenu de l'organisation et des ressources, impossibilité d'exiger d'un
hôpital de fournir ce qu'il n'a pas.
M. CASTONGUAY: Par contre, il y a une certaine obligation morale...
M. BOIS: ... morale.
M. CASTONGUAY: ... que si les ressources sont là et que
l'établissement est déclaré clairement
établissement public dans la loi, il a une charte définissant
quelles sont ses fonctions, un permis d'exploitation qu'il ne peut pas non plus
arbitrairement refuser.
Il y a une certaine obligation morale. Au fond, l'objectif visé,
c'est qu'on sache clairement qu'on a un droit, s'il est possible que ce droit
soit exercé.
M. LAURIN: Par exemple, certains citoyens pourraient s'appuyer sur cet
article de loi dans leurs plaintes vis-à-vis des directeurs
généraux d'hôpitaux ou encore à l'assemblée
annuelle qui doit être tenue. Cela, c'est important.
M. BOIVIN: J'ajoute les mêmes remarques au sujet de l'affirmation
de ces droits comme j'ai noté en deuxième lecture. Ce sont des
abstractions de l'esprit qui n'ajoutent rien au concept du bill 65.
M. CASTONGUAY: Dans le secteur de la délinquance, vous avez
certains établissements qui refusent catégoriquement de se rendre
aux ordonnances des juges, avec le résultat que des jeunes
délinquants se font brasser d'une institution à une autre. Les
institutions ne trouvent pas que ce sont des bons cas, selon leurs
critères. L'article 4 impose une certaine obligation morale et fait
évoluer le système, parce que les objectifs poursuivis deviennent
plus clairement indiqués. Les droits avec leur limitation, tel qu'on
vient de le dire, sont reconnus et ça ajoute à l'esprit qui anime
tout un système. Il y a des cas assez malheureux qui m'ont
été rapportés d'enfants qui ont été
je pense que l'expression "barouettés" est à peu près la
meilleure ou trimballés d'une institution à l'autre, parce
que les institutions ne trouvent
pas que ce sont des cas assez intéressants pour elles. La loi
leur dit clairement que, si elles ont les ressources et qu'elles ont un permis
et qu'il s'agit vraiment du type de service qu'elles sont tenues d'assurer,
elles ont une obligation.
M. LE PRESIDENT: Alors l'article 4 est adopté? On va suspendre
jusqu'à 2 h 30. Adopté.
(Suspension de la séance à 12 h 35)
Reprise de la séance à 14 h 36
M. FORTIER (président de la commission permanente des Affaires
sociales): A l'ordre, messieurs!
Le bill 65, article 5.
M. CASTONGUAY: A l'article 5, M. Dussault mentionnait que, suite
à la discussion que nous avons eue sur l'article 4, les dispositions
peuvent être "sanctionnables"; s'il y a eu vraiment discrimination, cela
peut faire l'objet d'un droit "sanctionnable".
M. LAURIN: Parce qu'il n'y a pas de "compte tenu" à la fin.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 5. UNE VOIX: Adopté. M. BOIVIN:
Nous l'acceptons, celui-là. M. LE PRESIDENT: L'article 6.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il reste que les mêmes observations
qu'à l'article 4 sont valables; même s'il n'y a pas de "compte
tenu", on dit: ... rien ne limite la liberté que possède une
personne de choisir le professionnel ou l'établissement..." Quant aux
Iles-de-la-Madeleine, il n'y a qu'un seul professionnel de la santé, je
pose l'hypothèse qu'il n'y en a seulement un, ce choix devient
illusoire.
M. CASTONGUAY: Vous remarquerez que l'on a tout simplement
répété ici l'article de la Loi de l'assurance-maladie, ce
qui n'était pas strictement nécessaire, mais pour que l'on ne
nous dise pas ça...
M. BOIVIN: Ce n'est pas affirmé ailleurs, le choix du
professionnel; il n'y a seulement qu'à cet endroit que cela est
affirmé.
M. CASTONGUAY: Dans le bill 70, chapitre 35...
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans l'assurance-maladie.
M. BOIVIN: Mais il est très important que cela soit dans la loi
si ce n'est pas affirmé ailleurs, je ne pense pas...
M. CASTONGUAY: C'est affirmé dans la Loi de
l'assurance-maladie.
M. LAURIN: M. le ministre, à supposer qu'un hôpital, une
institution ait une charte qui limite la dispensation de soins ou de services
à une catégorie ethnique déterminée, est-ce que
cela peut entrer en contradiction avec cela où si c'est plus fort que
cela?
M. CASTONGUAY: Cela, c'est plus fort. Toute disposition inconciliable
d'une charte tombe à partir du moment où cette loi est
appliquée.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 6? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 7.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'article 7, M. le Président...
M. CASTONGUAY: Vu que nous en avons discuté l'autre jour et que,
pour le texte, je sais que vous pouvez soulever certaines des
difficultés possibles qui ont été mentionnées
j'aurais une proposition à faire. A la fin du dernier alinéa de
l'article 7 que l'on ajoute "suivant les modalités établies par
règlements" de telle sorte qu'à l'expérience et au
départ en consultation, l'on puisse établir des règlements
qui fassent en sorte que cette possibilité d'avoir accès à
son dossier soit reconnue mais qu'elle soit limitée pour éviter
que soient assorties des dispositions, pour éviter les dangers qui ont
été mentionnés l'autre jour.
A l'expérience aussi, avec ce type de disposition, il sera
possible d'ajuster les règlements au besoin. Ce serait la proposition
que je ferais.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, j'allais justement le
proposer. A 129 d), quand nous passerons, je ne sais pas s'il y aura une
mention spéciale à faire pour que ce soit plus clair. Je pense
que c'est justement la mention, là, dans la loi, qui pourrait
résoudre des difficultés. Même après la discussion
que nous avons faite l'autre jour, nous nous sommes rendu compte qu'en pratique
cela pouvait poser certains problèmes.
M. CASTONGUAY: Alors, on pourrait, si vous étiez d'accord sur
l'amendement à 7, faire le raccordement, après cela, dans la
liste des pouvoirs réglementaires à 129 d).
M. BOIS: M. le Président, sur ce même article, il y a
quelque chose au sujet duquel naturellement votre légiste pourra
peut-être nous informer. A la sixième ligne, par exemple, on dit:
"Si ce n'est avec l'autorisation expresse ou implicite du patient, sur l'ordre
du tribunal ou dans les autres cas prévus par la loi ou les
règlements." Vous mettez "sur l'ordre du tribunal". Est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu, par exemple, dans un cas comme cela de mettre "ou"? Même
s'il y a une virgule, par exemple, le "ou", dégage vraiment la
responsabilité, et même avec l'autorisation expresse ou implicite
du patient, il inclut implicitement que c'est sur l'ordre du tribunal. Le fait
de mettre "ou", après la virgule, enlève toute
ambiguïté, à mon avis...
M. CASTONGUAY: Si vous permettez, c'est une question
d'interprétation. Tel que rédigé ici, on ne pense pas
qu'en mettant le plan énumératif trois choses
séparées si ce n'est avec l'autorisation expresse du
patient, premièrement; deuxièmement, sur l'ordre du tribunal
où le "ou" à la fin couvre..., compte tenu de la virgule, la
virgule remplace le "ou". Si on met le "ou" en plus de la virgule, cela fait
plus lourd au point de vue de la rédaction. Mais cela, j'en prends note,
nous le regarderons encore d'une façon précise.
M. BOIS: Je ne sais pas, c'est une suggestion.
M. CASTONGUAY: Mais nous voulons vraiment que ce soit disjonctif. Ce
sont trois choses séparées.
M. BOIS: Oui, oui, absolument.
M. CASTONGUAY: C'est clairement l'intention.
M. LAURIN: Est-ce que je peux vous demander, M. le ministre, si
l'amendement que vous nous suggérez aujourd'hui a reçu
l'adhésion du Collège des médecins, ou si vous en avez
discuté avec eux?
M. CASTONGUAY: Justement, M. Dussault me dit qu'il en a discuté
avec le Collège des médecins; et qu'à la suite de cette
discussion, c'est ce qui est à recommander. Il serait plus prudent
d'ajouter ce genre de dispositions par quoi il...
M. LAURIN: Même si je suis favorable, moi aussi, en principe
à cela, il reste que dans la pratique, ça peut avoir certains
inconvénients.
Par exemple, pour la tenue des dossiers, je pense que j'avais
déjà signalé à la commission le fait qu'un
médecin sache que le patient peut consulter n'importe quand ses
dossiers; cela peut être la force la plus contraignante qui le force
à limiter la portée des renseignements que va contenir le dossier
et au fond, c'est le contrôle de l'acte médical qui pourra en
souffrir.
Cela peut être très dangereux.
M. CASTONGUAY: C'est cela qu'il s'agit de concilier. Vous voyez, ce que
vous exposez, c'est le problème qui se pose du côté du
médecin qui tient son dossier, les problèmes qui peuvent se poser
si on lui en fait la demande, etc, le contrôle, et la contrepartie qui
est celle que j'exposais l'autre jour.
M. LAURIN: Cela pourrait par exemple amener un directeur des services
professionnels à adopter des lignes de conduite très
différentes et même un conseil d'administration à adopter
des lignes très différentes dans les directives et dans les
règlements qui pourraient être établis
pour une institution, parce qu'ils seraient tous conscients qu'à
n'importe quel moment le patient ayant accès à ce dossier, cela
peut restreindre considérablement la portée des renseignements de
peur que cela ne donne accès à des contestations ou des
poursuites.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. BOIS: Vous voulez parler du dernier paragraphe, ici, M. Laurin...
M. LAURIN: Oui...
M. BOIS: J'aurais peut-être une suggestion à faire.
Après avoir lu cela, M. le Président, je trouve qu'au dernier
paragraphe, par exemple, je ne sais pas si cela correspond à
l'idée du député de Bourget, mais on dit: "Si toute
personne a le droit de consulter", parce que là ça devient
positif. Je pense que M. le ministre pourrait peut-être, je veux attirer
son attention là-dessus, au lieu de mettre cela "consulter, ça
devient un acte positif de la part du patient", on pourrait mettre "obtenir des
renseignements", parce que là ça devient quelque chose qui donne
quand même la liberté, certains privilèges à
l'accès aux dossiers, mais cela ne donne pas à l'individu le
droit de consulter son dossier. Parce qu'un type qui consulte lui-même,
cela veut dire que c'est un acte positif qui éventuellement forcera les
médecins ou les professionnels à faire des diagnostics qui vont
être beaucoup plus courts dans bien des cas. Tandis que "obtenir des
renseignements", c'est...
M. CASTONGUAY: Il ne faut pas oublier une chose, c'est qu'il y a l'autre
aspect où quelquefois les dossiers ne sont pas complétés
tout simplement. Ils ne sont pas complétés de façon
adéquate. Présentement personne ne sait ce qu'il y a dedans et
personne n'a accès à ces dossiers-là. C'est cela la
contrepartie. Je suis d'accord qu'il faut y mettre des sauvegardes. Je suis
bien d'accord, mais il y a le droit aussi du patient à ce
contenu-là, ou des parents, s'il s'agit d'un enfant. C'est assez
important. Le premier concerné, il n'en demeure pas moins que c'est
l'individu.
M. BOIS: Là, quand même, M. le ministre, vous dites qu'il a
le droit de consulter, mais sur recommandation du médecin. Dans le fond,
vous allez faire hair le professionnel avec cela. C'est une opinion, remarquez
bien.
M. CASTONGUAY: Tantôt je proposais: suivant les modalités
établies par règlement. De cette manière-là, on
peut établir une procédure et certaines sauvegardes qui vont
faire que ce ne sera pas un fouillis et qu'il y aura certaines
précautions. Notez que le collège des médecins serait
d'accord sur ceci.
M. BOIVIN: Vous avez dit, M. le ministre, que personne n'avait
accès au dossier. Vivant depuis 20 ans dans un hôpital, je ne
crois pas qu'on ait refusé au médecin d'un malade l'accès
au dossier. J'admets ce qu'on disait à la commission que peut-être
ce n'est pas assez rapide, qu'on manque peut-être d'équipement
pour donner rapidement des informations mais on n'a jamais refusé,
à ma connaissance, l'accès à un dossier, pour autant que
le malade ait permis qu'on transfère le dossier.
M. CASTONGUAY: Maintenant, il n'y a pas seulement de médecin
à médecin... A part cela, dans certains cas c'est joliment
laborieux et difficile. Le problème a été posé
souvent à la commission et on les posait en termes de
propriété même du dossier.
M. BOIVIN: J'admets que le dossier appartient au malade; mais
l'hôpital en a la garde et il doit sortir quand le malade désigne
quelqu'un qui est capable d'interpréter le dossier. Je ne sais pas si
c'est l'idée qu'on met dans la loi, mais je ne crains pas de dire que le
dossier, en réalité, appartient au malade.
M. CASTONGUAY: On ne le dit pas ici pour certaines raisons, c'est que le
dossier est constitué par l'hôpital, mais qu'il peut y avoir des
recours aussi vis-à-vis de l'hôpital; il est constitué par
le personnel qui pratique à l'intérieur de l'hôpital.
Alors, on ne dit pas ici que le dossier est la propriété du
patient ou du malade; on dit tout simplement que le personne a droit de
consulter son dossier dans un établissement. Si vous remarquez, on
n'entre pas dans la catégorie des cabinets privés, sauf si le
médecin qui traite cette personne l'ordonne autrement. Là, on
ajouterait: Suivant les modalités établies par règlement.
Parce qu'il y a une discussion pour savoir, vis-à-vis de l'institution,
à qui ce dossier-là appartient.
M. BOIVIN: J'accepte l'amendement, je pense que cela va être plus
facile.
M. BOIS: Vous ajouteriez au dernier paragraphe la même
modalité qu'à l'avant dernier; deuxième avant-dernier,
pardon.
M. CASTONGUAY: A la fin du bill, au dernier paragraphe, c'est la seule
modification que j'ai proposée, reliée au traitement qu'il donne
à cette personne, à la fin du dernier paragraphe, suivant les
modalités établies par règlement. Et à l'article
129 d, on pourra faire le lien entre ces deux articles.
M. LAURIN: M. le ministre, tout en demeurant d'accord sur le principe,
j'ai quand même quelques autres remarques à vous soumettre. Je
vais partir d'une expérience personnelle, celle d'un psychiatre qui a
pratiqué longtemps dans un hôpital. A cause de la nature
même des transactions c'est un anglicisme, mais je l'emploie quand
même entre un psychiatre et
son patient, il y a des notes qu'on inscrit au dossier qui sont
extrêmement délicates, qui touchent à son caractère,
à sa personnalité, à la structure de sa
personnalité, qui équivalent à des jugements sur
l'individu. Deuxièmement, il y a des notes qu'on inscrit à un
dossier qui tiennent à son comportement, à un comportement
touchant les sphères les plus intimes de la personnalité, comme
par exemple, la sphère sexuelle, la sphère des relations
parents-enfants, des choses, au fond, que tout le monde désire garder
les plus cachées, les plus secrètes possible. Par ailleurs, nous,
en psychiatrie, nous sommes absolument obligés, pour comprendre un cas,
aussi bien pour des raisons diagnostiques que pour des raisons
thérapeutiques, c'est-à-dire pour noter le progrès d'une
cure psychologique par exemple, d'y mettre certains éléments
qu'on essaie de cacher un peu sous le jargon, sous la terminologie
scientifique, mais qu'on est quand même obligés de mettre pour
aider nos collaborateurs, dans la pratique de l'équipe qu'on fait en
psychiatrie, pour aider le travailleur social, le psychologue et même
l'infirmière, à se rendre compte de ce qui se passe, afin de
pouvoir coordonner leur action avec la nôtre. Ce qui veut dire que,
je dirais dans 99 p.c. des cas nous allons être
obligés de nous prévaloir de ce qu'il y a à la fin du
paragraphe: "Sauf si le médecin qui traite cette personne en ordonne
autrement'. Je pense que dans presque tous les cas, nous allons être
obligés...
M. CASTONGUAY: Dans cette spécialité.
M. LAURIN: Dans cette spécialité-là. Ce qui veut
dire que, finalement, on va avoir l'air pas mal étrange si on refuse
presque toujours je ne dirais pas systématiquement, mais dans la
grande majorité des cas un droit qu'une loi assure à un
individu. Cela va avoir l'air un peu persécuteur. Le patient va finir
par nous dire: Vous essayez de vous dérober, vous ne voulez rien dire,
alors qu'en fait nous savons que, si nous révélions ou si nous
permettions au patient de se rendre compte de tout ce qu'on écrit
à son sujet, il grimperait un peu dans les rideaux parce qu'il va
souvent se sentir insulté ou vilipendé ou diminué alors
que dans notre esprit, ce n'est pas du tout pour le persécuter.
M. CASTONGUAY: Une suggestion alors... Je suis conscient du
problème mais vous en exposez une facette et remarquez que pour
l'objectif que l'on poursuit ici, je ne veux pas montrer une obstination telle
que ce soit poursuivi sans nuance. Peut-être pourrait-on réserver
cet article pour le moment. On pourrait faire un examen d'une
possibilité additionnelle, celle de consulter son dossier médical
pour obtenir l'information objective et non subjective qui serait
contenue...
M. LAURIN: Je pense que c'est une bonne idée, M. le ministre.
M. CASTONGUAY: Alors, tout commentaire qui provient d'une
évaluation de cette nature serait exclu de ce droit de la personne.
M. LAURIN: A ce moment-là...
M. CASTONGUAY: On pourrait essayer d'examiner ça, y penser
encore.
M. LAURIN: ... ça ne toucherait pas seulement la psychiatrie,
ça toucherait tout ce qui concerne les sciences humaines,
particulièrement les services sociaux et la psychologie.
M. CASTONGUAY: C'est dans ce sens-là que je dis: Tout
renseignement de nature objective, c'est-à-dire si, pour la pression on
observe...
M. LAURIN: Parce que c'était au fond le sens de mon
amendement.
M. CASTONGUAY: ... 82, ça c'est 82. Et si à
côté, le médecin fait des réflexions ou un jugement,
ça devient subjectif. Alors, je ne sais pas s'il y a moyen de travailler
autour d'une distinction de cette nature.
M. LAURIN: Mais vous, dans votre amendement, vous disiez "sauf si les
médecins", mais vous ne parliez pas du psychologue, vous ne parliez pas
du travailleur social. Le même cas peut exactement s'appliquer pour le
psychologue et le travailleur social; même parfois d'une façon
encore plus juste, en ce sens que le travailleur social parle non seulement de
l'individu mais parle aussi de la famille, des conditions de la famille, des
conflits intra-familiaux qui peuvent exister.
M. CASTONGUAY: En fait, ce que vous voulez dire...
M. LAURIN: ... et toute une série de problèmes...
M. BOIS: C'est le diagnostic des autres informations que vous voudriez
différencier, je pense.
M. LAURIN: C'est-à-dire que lier à la pratique de notre
profession, il y a certains renseignements, certains jugements, certaines
réflexions que nous sommes obligés de faire pour nous conformer
aux critères scientifiques de notre métier, en raison des
exigences de la pratique polyvalente, multidisciplinaire, pour que
l'information soit transmise de l'un à l'autre, que la communication se
fasse bien. Si on savait que le patient peut prendre connaissance de ça,
c'est assez pour détruire la relation thérapeutique qui existe
entre l'équipe soignante et le patient.
Si on détruit cette relation, ça devient très
difficile. Autrement on est obligé de refuser
systématiquement les demandes de certains malades revendicatifs,
paranoides, hostiles, agressifs. On est toujours obligé de dire non. A
ce moment-là ça nous enlève un moyen de construire une
relation thérapeutique avec le patient. Dans le domaine des sciences
humaines, je trouve que ça peut poser certaines difficultés.
M. BOIVIN: Et toute la médecine est une science humaine
pratiquement.
M. LAURIN: Peut-être aussi.
M. BOIVIN: Il y a toujours un secret même dans son physique.
M. LAURIN: Je pense à la dermatologie.
M. BOIVIN: Il ne faudrait pas avoir peur d'admettre le principe que le
dossier appartient au malade. C'est dans le mode de consultation.
M. CASTONGUAY: Je m'excuse de différer d'opinion. Si on le traite
sur le plan de la propriété, on nous dit: Vous soulevez d'autres
problèmes vis-à-vis de l'établissement.
M. BOIVIN: Mais si on ne veut pas donner au médecin la protection
qu'on veut donner à l'institution, on ne donnera pas au médecin
le pouvoir...
M. CASTONGUAY: Ce que je veux dire, docteur, c'est que si on pose le
problème sur le plan de la propriété, l'hôpital dans
lequel une personne est traitée constitue un dossier. Le médecin
remplit une partie de ce dossier. Il peut y avoir l'infirmière, il peut
y avoir diverses pièces. Ce dossier-là, si on en fait la
propriété de l'individu, à un moment donné, il peut
le retirer de l'hôpital.
M. BOIVIN: Je ne voudrais pas que les institutions aient accès au
dossier si elles n'ont pas la permission du malade. C'est un point de vue.
M. CASTONGUAY: On ne la leur donne pas ici, on ne la leur donne pas
comme telle. Il n'y a pas de droit de donné. Tout ce qui traite du
secret professionnel demeure, la loi ne le modifie pas. Sauf ici, par cette
disposition, on veut donner à la personne, pas d'autre, le droit de
consulter son dossier et là on soulève certains
problèmes...
M. BOIVIN: Je vais vous dire pourquoi je crains cette chose-là;
il y a des personnes qui font du "retail credit" et qui trouvent le moyen de
s'infiltrer aux dossiers des hôpitaux. Il y a des choses qui peuvent
sortir des dossiers si on n'affirme pas qui est le propriétaire du
dossier.
M. CASTONGUAY: Ce n'est pas par cette loi-ci docteur... Peut-être
pourriez-vous deman- der à M. Dussault sur cette question de
propriété et ajouter...
M. DUSSAULT: C'est difficile d'ajouter à ce qui a
été dit la dernière fois, le 2 décembre, à
la commission parlementaire. Le problème principal d'affirmer la
propriété du dossier c'est que ça permet au patient,
à la personne de s'approprier un dossier et de le sortir.
L'on ne pourra pas se mettre à parler de photocopies. A ce
moment-là, on défait le but que l'on poursuit en prenant la
preuve de la propriété parce que la propriété
elle-même, il faut la laisser à l'établissement qui la
constitue.
Maintenant, c'est le directeur des services professionnels qui est
responsable du dossier d'un établissement, qui en a la garde. Il n'est
pas question que personne, comme on le voit à l'alinéa qui
précède, à l'article 7, puisse aller consulter le dossier
sans avoir sa permission à moins que ce soit le professionnel qui fasse
le traitement...
M. BOIVIN: Je vais vous donner un autre exemple. Si je suis
attitré à une compagnie d'assurance, je suis médecin dans
l'institution, est-ce que j'ai accès au dossier sans la permission du
malade?
M. CASTONGUAY: Non.
M. BOIVIN: Il y a un danger aussi, si vous n'affirmez pas qu'il faut que
le patient consente à passer son dossier.
M. CASTONGUAY: Sur le caractère confidentiel, il y aura d'autres
dispositions légales...
M. BOIVIN: D'accord.
M. CASTONGUAY: Il y a le code de procédure civile, aussi.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Je ne sais pas, j'arrive, mais si l'on en a
discuté, je retire ma question. Est-ce que l'on a parlé par
exemple des cancéreux au sujet...
M. CASTONGUAY: C'est de la même nature que le problème
exposé par le Dr Lamier une certaine personne ou le médecin peut
juger qu'il n'est pas bon de transmettre le renseignement. La raison sauf si le
médecin qui traite cette personne en ordonne autrement, c'est pour
protéger le patient, pour empêcher ce genre de choses, si le
médecin le juge à propos.
M. SAINT-GERMAIN: Mais ne refuse-t-on pas, au patient, par le fait
même, l'accès à son dossier? Ne ferait-il pas ses propres
déductions dans ces conditions?
M. CASTONGUAY: Pas nécessairement.
M. SAINT-GERMAIN: Parce que les raisons pour lesquelles un
médecin refusera de remettre ce que contient un dossier à un de
ses patients sont des raisons valables, des raisons graves. Il me semble que le
simple fait qu'on lui refuse de voir son dossier influencera le jugement du
patient relativement à sa santé.
M. CASTONGUAY: Je le reconnais et c'est pour cette raison que nous
voulions proposer une addition suivant les modalités prescrites par
règlement. Mais il y a toute la masse des autres cas que j'exposais
l'autre jour, à cause de la mobilité des gens, toutes les
informations extrêmement utiles que les gens peuvent désirer
avoir, qui les touchent au premier titre, qui peuvent leur être
extrêmement utiles, mais qui bien souvent ne sont pas facilement
accessibles, si l'on n'affirme pas que la personne a droit... C'est un genre de
problème qui se pose couramment, présentement.
M. SAINT-GERMAIN: Mais c'est de faire l'équilibre dans tout cela
qui n'est pas une chose facile.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. LAURIN: Pour résumer mon opinion, M. le ministre, je suis
satisfait des deux amendements que vous apportez suivant les modalités
établies par règlement et un autre dans la voie des
données objectives dont vous parliez. Je me demande simplement si, dans
la nouvelle formulation que vous établirez, vous tiendrez compte non
seulement du médecin mais aussi du professionnel de la santé
spécialisé en sciences humaines, que ce soit le psychologue et
surtout le travailleur social, et deuxièmement des autres
particularités que je vous ai soumises. A ce moment-là, est-ce
que l'on attendra votre nouvelle formulation?
M. CASTONGUAY: Oui.
M. LAURIN: A une séance subséquente.
M. LE PRESIDENT: On laisse l'article 7 en suspens.
M. CASTONGUAY: Pour les autres, comme les psychologues, c'est dans la
mesure où ils sont tenus au secret professionnel.
M. DUSSAULT: C'est juste pour être sûr que ce que vous
suggérez dans le fond, c'est de dire "sauf si le professionnel"
plutôt que "sauf si le médecin".
M. LAURIN: Oui.
M. LE PRESIDENT: Nous allons le laisser en suspens.
M. LAURIN: En particulier, le travailleur social qui est responsable de
la tenue des dossiers secrets.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais une question au deuxième
alinéa. On dit: "Ou faute d'un tel directeur, avec l'autorisation du
directeur général". Est-ce que c'est pour couvrir le cas des
institutions, disons au niveau des CLSC où il n'y a pas de directeur des
services professionnels? Si plus tard, dans la loi, on modifie certaines choses
au sujet des CLSC, il faudrait revenir sur cette disposition-là. S'il y
avait un conseil des médecins ou des dentistes ou d'autres formes de
contrôle des actes professionnels, il faudrait revenir là-dessus.
Il faudrait le noter pour y revenir.
M. CASTONGUAY: Alors, on suspend l'article 7 et on reviendra avec une
nouvelle rédaction du dernier alinéa. D'accord?
M. LE PRESIDENT: Article 8.
M. LAURIN: J'aurais seulement un petit mot à ajouter, M. le
Président. Quand vous dites:"Toute personne a droit de consulter", s'il
s'agit d'un enfant, allez-vous ajouter quelque chose pour dire que son ayant
droit peut avoir le même droit?
M. CASTONGUAY: Est-ce que cela ne va pas de soi pour un enfant, un
mineur?
M. DUSSAULT: C'est le droit commun pour toute personne...
M. LE PRESIDENT: L'article 8, adopté?
Caractère public ou privé des
établissements
M. CLOUTIER (Montmagny): L'article 8 est adopté quant à
moi.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 9?
M. CLOUTIER (Montmagny): L'article 9, ça va. Adopté. Au
sujet des articles 9 et 10, M. le Président, je n'ai pas de question.
C'est assez clair.
M. LE PRESIDENT: Alors, les articles 9 et 10 sont adoptés.
Article 11?
M. CLOUTIER (Montmagny): Au sujet de l'article 11, mes seuls
commentaires, M. le Président, sont que le ministre a introduit de la
souplesse dans son projet de loi pour répondre à plusieurs
demandes qui avaient été faites devant la commission
parlementaire. Alors, je pense que cela couvre sensiblement les observations ou
les demandes qui ont été faites par les différents
organismes. Je ne sais pas si on en a fait un relevé, mais je pense que
le ministre
nous confirmera que cela correspond aux opinions, aux demandes
exprimées devant la commission parlementaire.
M. CASTONGUAY: Dans la mesure où l'on parle des mêmes
demandes. Là, je ne suis pas en mesure. La raison pour laquelle je dis
cela, c'est qu'il y a peut-être eu des demandes d'un type autre que
celles que nous avions discutées lors de la dernière
séance qui, de l'avis de tous, n'apparaissaient pas acceptables. Je ne
peux pas en penser pour le moment, mais je prends cette
précaution-là. On n'a pas tout accepté d'un bloc,
nécessairement. Mais je crois que, à ce qui nous apparaissait
comme le problème vis-à-vis des petits foyers affiliés ou
des ateliers vis-à-vis des organismes comme le Foyer de la
Charité, vraiment on répond à ce genre de demande.
M. VEILLEUX: Les centres d'accueil, M. le ministre, est-ce que l'on peut
faire entrer à l'intérieur de cela, par exemple un foyer pour
vieillards qui appartient...
M. CASTONGUAY: Vous avez la définition de centre d'accueil
à l'article 1j). Vous pouvez voir que c'est assez dense et que ce n'est
pas limitatif comme définition.
M. VEILLEUX: Maintenant, je profite de l'occasion puisque nous sommes
à parler de cela, pour poser une question. Je ne sais pas si elle est
pertinente au projet de loi lui-même ou non. Est-ce que, dans un foyer
pour vieillards en corporation privée, les gens peuvent exiger le taux
qu'ils veulent? Je vais vous donner un exemple: est-ce qu'ils peuvent aller
jusqu'à $350 par mois par personne, dans un foyer comme
celui-là?
M. CASTONGUAY: Il y en a certains où c'est à tout à
fait privé. Ils ont été financés par des fonds de
diverses provenances.
On héberge des gens. Ce sont les règles du marché
qui établissent le niveau du loyer, tout comme pour un logement
ordinaire.
M. VEILLEUX: Alors, c'est avec but lucratif.
M. CASTONGUAY: Dans certains cas, oui. Dans d'autres cas, c'est sans but
lucratif, mais cela demeure privé au sens où on l'entend ici. Un
bon exemple de cela, c'est sur la rue Saint-Cyrille où les Soeurs
Dominicaines ont créé un foyer qui a été
financé à même des dons de personnes dans la
communauté. Les gens qui y sont paient le plein coût du loyer pour
le fonctionnement de ce foyer-là. C'est sans but lucratif et la
communauté ou la corporation établit le niveau des frais
d'hébergement pour boucler son budget et c'est sans but lucratif
malgré tout. Maintenant il y a cette situation et celle aussi que vous
mentionnez...
M. VEILLEUX: Est-ce que la loi 65 va permettre par exemple à une
ou deux personnes de former une corporation où on établirait, je
ne sais pas si le terme est exact, une espèce de centre de repos pour
des gens fortunés, un centre de convalescence privé avec une
corporation privée. Est-ce que le projet de loi peut permettre à
des personnes...
M. CASTONGUAY: Si c'est un hôpital, si cela devient... attendez un
peu...
M. VEILLEUX: Prenons l'exemple d'une résidence privée
assez grande où la personne est seule et veut quand même que cela
rapporte quelque chose. Est-ce qu'elle peut demander, en vertu de la loi 65,
une charte qui lui permettrait d'avoir une maison de convalescence?
M. CASTONGUAY: Oui. M. VEILLEUX: Oui. Merci.
M. CASTONGUAY: Il faudra qu'elle ait un permis.
M. VEILLEUX: Oui, c'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, pour que ce soit bien
clair, à l'article 11, est-ce que le ministre voudrait nous dire si les
trois conditions a), b) et c) s'appliquent simultanément ou si il y en a
deux qui doivent s'appliquer ensemble?
M. CASTONGUAY: Chacune peut s'appliquer indépendamment des
autres.
M. CLOUTIER (Montmagny): Bon, d'accord. Est-ce qu'à b), "tant
qu'il fonctionne sans avoir recours à des sommes d'argent provenant du
fonds consolidé du revenu", le fonds consolidé du revenu, ce ne
sont pas les crédits annuels mis à la disposition du ministre des
Affaires sociales? Est-ce que ce sont des sommes qui ne sont pas prévues
au budget annuel du ministère, mais qui peuvent être
versées par le fonds consolidé du revenu pour d'autres fins, soit
pour couvrir des émissions d'obligations ou des choses semblables?
Est-ce que le ministre pourrait confirmer?
M. CASTONGUAY: Par fonds consolidé du revenu je comprends
la distinction que vous voulez faire à partir du budget consolidé
on m'indique qu'en fait c'est le fonds public du budget ou le fonds
consolidé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Tel que stipulé, cela ne veut pas
exclure les budgets annuels du ministère. Evidemment, cela m'aurait
surpris, mais disons qu'en termes comptables, gouvernementaux, quand on dit le
fonds consolidé du revenu, on le dit à d'autres articles
d'ailleurs on dit que les sommes
prévues pour ce présent projet de loi seront prises
à même le fonds consolidé du revenu pour l'année
71-72 et ultérieurement par les budgets mis annuellement à la
disposition du ministre. Ce n'est pas dans ce sens-là? Bon.
D'accord.
M. DUSSAULT: Au point de vue législatif, le meilleur terme pour
définir le fonds public devrait être le fonds
consolidé.
M. BOIVIN: Je ne sais pas si je peux en parler, mais est-ce qu'un
établissement privé peut fonctionner sans avoir une corporation
à but unique, sans que...
M. CASTONGUAY: A but unique? Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. BOIVIN: Est-ce qu'il y a une distinction entre corporation publique
sans but lucratif et... Il pourrait y avoir une corporation. Vous obligez
à organiser une corporation qui s'occupera uniquement de cet
établissement-là.
M. CASTONGUAY: Oui, mais ce n'est pas là...
M. BOIVIN: Oui, cela vient plus loin.
M. CASTONGUAY: Je ne sais pas à quel endroit c'est mais les
membres des corporations ne peuvent pas s'adonner à d'autres
activités.
M. BOIVIN: Très bien, cela reviendra plus loin.
M. LE PRESIDENT: Alors, 11 est adopté. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: 12, adopté? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. CASTONGUAY: Avant de passer à la section Il, j'ai un petit
renseignement suite à une question posée ce matin. La CAT me
dit-on, c'est le Dr Bellemare qui a transmis le renseignement, fait le
même tarif que la Régie de l'assurance-maladie. Il y aurait deux
petits problèmes présentement avec nos chers médecins.
C'est sur les formules et l'autorisation préalable de la commission
avant d'opérer.
M. LAURIN: On voit que vous les aimez beaucoup.
M. BOIVIN: C'est bien important. Je savais qu'à la
dernière négociation il y avait eu entente mais ce serait
important pour la prochaine négociation que ce soit rattaché
à la négociation.
M. CASTONGUAY: Cela l'est.
M. BOIVIN: Il y a une entente verbale. Je me rappelle d'avoir
rencontré le juge, le président du temps, verbalement, mais cela
avait été un peu difficile de lui faire accepter les tarifs de la
négociation; alors je voudrais qu'on s'assure que, lors des prochaines
négociations, je suis peut-être en dehors du bill que l'on
étudie présentement, les tarifs soient les mêmes
qu'à l'assurance-maladie.
M. CASTONGUAY: Mais vous comprenez, docteur, que tant que la commission
est un organisme autonome, je ne peux pas, comme ministre, en vertu des
pouvoirs de la Loi de l'assurance-maladie, aller au-delà des pouvoirs
qui sont donnés par cette loi et les forcer à accepter une
échelle des tarifs. Présentement, nous avons fait le lien, le
raccordement; maintenant, dans des amendements à la Loi de la commission
des accidents du travail ou autrement, peut-être devrait-on
prévoir un mécanisme conjoint. Présentement, je ne peux
pas vous donner cette assurance par que je ne peux pas aller au-delà de
ce qui est dit dant la Loi de l'assurance-maladie.
M. BOIVIN : Est-ce que le lieutenant-gouverneur... il y a quelque chose
qui échappe même au lieutenant-gouverneur.
M. CASTONGUAY: Dans le moment, oui, parce que la commission est
autonome.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a employé "cher
médecin" est-ce qu'il y a des instructions spéciales à
donner au journal des Débats, quant à la façon
d'écrire, cher, soit entre guillemets ou en caractères gras,
ou...
M. LE PRESIDENT: Alors, article 11? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 12, adopté. Article 13.
Conseils de la santé et des services
sociaux
Formation et pouvoir
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 13. Je voudrais demander au ministre
s'il a l'intention de respecter la division régionale telle qu'on la
connaft actuellement, c'est-à-dire les dix régions reconnues par
le ministère de l'Industrie et du Commerce, ou si, à
l'intérieur de certaines régions plus considérables, par
la géographie ou par la densité de la population, il voudrait ici
adopter des sous-régions à l'intérieur de ces grandes
régions.
M. CASTONGUAY: Pour les fins de conseil, l'idée est de former un
conseil dans chaque région, tel que reconnu par l'arrêté en
conseil
sur les régions administratives. Il est possible que, dans
certains cas, pour des raisons bien particulières, il y ait des petites
modifications de frontière.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pense que...
M. CASTONGUAY: A l'intérieur pour des fins spécifiques,
est-ce que ces conseils voudront adopter des sous-régions, oui ou non?
Je ne sais pas, mais l'idée est présentement d'établir un
conseil par région mais non pas de multiplier ces organismes et d'en
avoir aussi au niveau des sous-régions, ce qui ne veut pas dire qu'un
conseil ne pourra pas, pour certaines fins, établir des
sous-régions à l'intérieur. Je voudrais être bien
clair, c'est qu'on ne voit pas plus que dix conseils dans ce
mécanisme.
M. CLOUTIER (Montmagny: Je suis satisfait que le ministre me dise que
des conseils pourront établir des sous-conseils ou...
M. CASTONGUAY: Des sous-régions.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... des sous-régions pour certaines fins
spécifiques. Si on examine l'expérience dans d'autres secteurs
d'activité, comme les conseils d'aménagement régionaux qui
s'occupent de questions plutôt économiques et les conseils
scolaires qui s'occupent des choses d'éducation, je pense que le
ministre pourra retirer de ces conseils qui existent déjà, une
précieuse expérience ou des renseignements précieux pour
la mise en place de cette structure, au niveau du secteur de la santé et
du bien-être.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 13.
M. LAURIN: Je ne sais pas, M. le Président, si c'est à ce
moment-ci que je devrais essayer de faire valoir certaines idées
à l'endroit de la thèse que j'ai soutenue. C'est peut-être
aussi bien de l'aborder au tout début de la section, si vous voulez,
parce qu'au fond, tout ce que je présente comme amendements possibles,
16, 20 a), 20 b) 20 c), se réfère à une discussion
générale.
En fait, j'avais marqué 20a), 20b), 20c) parce que l'on n'a pas
le droit d'ajouter des articles, sauf à la fin d'une section, c'est la
raison pour laquelle j'avais procédé de cette façon.
M. CASTONGUAY: Il n'y a pas tant de procédures dans cette
commission-ci.
M. LAURIN: Non justement... Parmi les raisons que le ministre nous a
mentionnées, et qui lui ont fait choisir en faveur de conseils, du genre
de ceux qu'il nous Dronose, il y en avait plusieurs, il y en a qui touchaient
à la taxation, d'autres au personnel, d'autres au manque de tradition de
certaines institutions hospitalières, d'autres au rendement erratique
variable de certaines institutions. Ce sont ces éléments que je
voudrais reprendre. Par exemple, celui du personnel me semble le plus
important. Il me semble qu'on a le choix entre deux hypothèses. La
première, celle d'un ministère qui va devenir de plus en plus
important, au fur et à mesure que la réforme du ministère
entreprise se développe et s'élabore, ce qui va nécessiter
l'adjonction de plusieurs spécialistes dans diverses disciplines.
L'autre solution consisterait à prévoir, à implanter dans
les diverses régions dont on vient de parler, ces personnels
spécialisés avec, d'une part, une connaissance des
problèmes du ministère puisqu'il s'agit toujours d'articuler les
régions à l'ensemble du Québec, à
l'intérieur de la grande planification québécoise, mais
qui ont surtout une connaissance des besoins du milieu et qui font une
planification régionale à l'intérieur de leur
région.
Je me demandais si nous n'avons pas, sans que nous le connaissions
exactement, actuellement plus de personnel qu'on ne le croit à
l'intérieur des régions. Je sais que les expériences
menées en Mauricie et dans l'Estrie, en ce qui concerne la
planification, n'ont peut-être pas apporté tous les
résultats qu'on en escomptait; il reste quand même qu'on a pu
trouvé assez rapidement du personnel qui s'est attelé à ce
problème là, qui a fait des études valables. Même si
encore une fois sur le plan de l'exécution, je ne conteste pas ce que le
ministre a déjà dit, mais sur le plan de la collecte des
données, sur le plan de l'évaluation des institutions
l'évaluation des ressources, des besoins, on a quand même
réussi à trouver du personnel qui était compétent
aussi bien au niveau des principes qu'au niveau des enquêtes, au niveau
de l'évaluation, de la recherche de l'équation des besoins et des
ressources.
En Mauricie également on sent que le mouvement s'est
dessiné. A Montréal même il y a eu des embryons de
groupements régionaux; je sais que sur la partie nord de l'île de
Montréal, il y a même un groupe qui s'est formé et a fait
des études qui, sans être complètes encore ont quand
même permis d'accumuler un certain nombre de données. Je me
demande si ces gens-là, ces régions-là sachant que le
ministère se dirige dans cette direction d'une part, et,
deuxièmement, ces gens-là sachant que les universités
aussi bien les facultés de commerce, hautes études, que les
facultés de science politique, que les nouvelles facultés
d'administration, forment des gens, en nombre de plus en plus
élevé... Surtout si l'on tient compte que dans plusieurs
organismes actuellement bénévoles ou non bénévoles,
il y a beaucoup de gens qui pourraient être distraits de leurs
occupations actuelles, qui pourraient être intéressés
à d'autres tâches dont celle de planification, qui ont
déjà l'expérience de cette planification pour les fins de
leur propre organisme; je pense au conseil de développement social,
à la fédération
des oeuvres, les conseils de bien-être, et l'administration
d'hôpitaux, l'association des hôpitaux du Québec,
l'association des administrateurs d'hôpitaux.
J'ai l'impression qu'il y a dans tous ces organismes, un
réservoir important de compétences qui actuellement travaillent
isolément sans beaucoup de contact les uns avec les autres, mais qui,
sous l'influence d'un catalyseur ce que le ministère pourrait
être, un révélateur, un incitateur, un stimulateur,
pourraient se coordonner, pourraient mener une action cohérente. Autour
d'une idéologie centrale, autour d'un objectif central, peut-être
pourrait-on arriver à des résultats beaucoup plus rapides que
ceux qu'envisage le ministère.
Combien de fois avons-nous découvert que nous avions plus de
compétences que nous pensions en avoir? Parfois, nous avons fait la
découverte contraire, nous pensions en avoir mais nous n'en avions pas
mais les deux peuvent arriver.
Ce n'est pas tout à fait vrai de dire que, dans le domaine
hospitalier, dans le domaine des services de bien-être, nous manquons
tellement de traditions. Les traditions existent mais isolées dans des
secteurs déterminés qui n'ont pas appris à collaborer
ensemble. Il y en a des traditions. Tout ce qui leur manque, c'est de converger
vers un but commun. Tout ce qui leur manque, c'est une poussée, une
stimulation, une poussée directrice, une poussée
téléologique si je peux employer ce mot-là
qui les orienterait vers un but, un objectif qui pourrait leur donner du
souffle, du vent dans les voiles.
Et en même temps, si cette politique du ministère
était connue, ça pourrait même orienter les facultés
universitaires à élaborer leurs programmes en conséquence.
Il y a déjà eu l'Ecole d'administration hospitalière
à Montréal qui, depuis qu'elle existe, a quand même
contribué à doter nos hôpitaux d'un personnel de cadre dont
la valeur ne cesse de croître avec les années. Cela fait quand
même seulement dix ou douze ans que cette faculté-là
existe. Si on regarde les résultats extraordinaires, à mon humble
avis, qui ont été acquis par cette école, on peut penser
que, si une impulsion venait du ministère, on pourrait assister à
la même réponse de la part des organismes académiques qui
pourraient aider le ministère à réaliser, à
concrétiser sa politique.
C'est la raison pour laquelle je souhaiterais que la loi, un peu comme
on l'a fait pour les objectifs, ajoute d'autres objectifs qui inciteraient
très clairement toutes ces institutions, tous ces professionnels, tous
ces citoyens qu'intéresse le problème de la santé,
à travailler dans une direction déterminée d'une part, et
d'autre part, des articles qui permettraient à des expériences
pilotes de se développer au fur et à mesure que c'est permis.
Si dans le cadre de la loi, il y avait des articles qui permettaient
à ces expériences pilotes de naître, ça pourrait
là aussi faire boule de neige pour d'autres régions d'une part,
et en même temps, ça permettrait à cette expérience
pilote d'aller un peu plus vite que les autres, de montrer la voie aux autres.
En somme, ça revient à dire ceci, au lieu de faire le constat
d'une impréparation ou d'une immaturité, est-ce que nous ne
serions pas mieux de donner la chance à des régions de faire
leurs preuves en les y incitant, en les mobilisant, en les motivant davantage,
en leur imprimant une direction?
J'ai l'impression que cette attitude positive, cette attitude active
pourrait peut-être amener, dans ce domaine-là, des
résultats que nous avons aussi connus dans d'autres domaines quand les
gens se sentent mis au défi de prouver quelque chose, quand on mobilise
leurs énergies créatrices. Il faut bien penser que les gens des
régions, et je pense en particulier aux régions
éloignées, trouvent difficiles les rapports avec la
métropole québécoise qui est tellement loin. Il y a tous
ces voyages qu'ils sont obligés de faire, ces coûts de plus en
plus élevés avec l'augmentation des tarifs de transport.
En plus, ils trouvent de plus en plus difficile cette distance, cet
écart entre les régions et le gouvernement. Ce qui retarde les
décisions d'une part, et d'autre part, ce qui donne souvent l'impression
aux régions de ne pas être tout à fait comprises. Il y a
comme une sorte d'écart de compréhension qui peut exister
actuellement et qui entretient soit des méfiances injustifiées,
parfois des rancoeurs injustifiées et qui, souvent, amènent des
luttes et des tensions inutiles qu'on pourrait peut-être éviter
par ces moyens-là.
M. BOIVIN: Est-ce que...
M. CASTONGUAY: Seulement un commentaire, je comprends peut-être
mal, mais si on regarde l'article 16, un conseil régional a pour
fonctions principales a) de susciter la participation de la population à
la définition de ses propres besoins en matière de services de
santé et de services sociaux ainsi qu'à l'administration et au
fonctionnement des établissements; b) d'assurer des communications
soutenues et de façon plus organisées entre le public, le
ministre et ces établissements; d) le conseiller et assister les
établissements dans l'élaboration de leur programme de
développement et de fonctionnement et d'assumer les fonctions que le
ministre lui confie pour l'exécution de tels programmes; e) de
promouvoir la mise en place de services communs, l'échange de services,
l'élimination des dédoublements, une meilleure répartition
des services; f ) d'adresser au ministre une fois par année au
moins une fois ses recommandations aux fins d'assurer une
répartition adéquate.
C'est vraiment dans le sens dont vous parlez,
ce conseil régional. C'est vraiment dans ce sens-là et
ça reconnaît aussi le fait, comme vous le dites...
M. BOIVIN: Est-ce que cela ne serait pas l'idée du
député de Bourget de mobiliser des corps organisés
à la place de la corporation régionale qu'on est à
former?
M. LAURIN: Non, c'est-à-dire que cela serait l'idée de
mobiliser dans un même sens l'ensemble de ces institutions pour les
inciter à élaborer elles-mêmes leurs programmes...
M. BOIVIN: Les mettre à la place d'une corporation nouvelle qu'on
veut organiser?
M. LAURIN: Non, pas du tout. Les mettre à
l'intérieur...
M. BOIVIN: Si vous voulez donner une liste de personnes à
recommander au ministre en lui disant que tous ces gens-là qui ont
oeuvré dans certains corps organisés peuvent peut-être
avoir une action beaucoup plus efficace que tout simplement d'aller chercher
des personnes qui n'ont pas l'expérience, mais prendre tous ces corps
mobilisés et les mettre à la place de cette chose-là, cela
va compliquer le travail dans un sens.
M. LAURIN: C'est pour ça, d'ailleurs, que ce n'était pas
ma suggestion. Je suis d'accord avec vous qu'il y a déjà beaucoup
de choses mais, d'une part, cet organisme-là n'a pas les pouvoirs
contraignants. Il a le pouvoir d'aviser, de susciter, de conseiller, de
recommander mais quand même, supposons par exemple que...
M. CASTONGUAY: C'est d'assumer les fonctions que le ministre lui confie
pour l'exécution de tels programmes.
M. LAURIN: J'ai vu ça et ça m'a fait espérer
quelque chose. J'ai bien noté ce petit mot-là qui constitue une
porte d'entrée. Je l'ai bien noté. Mais quand même, cela me
parait un peu s'introduire avec une certaine timidité qui fait que
ça peut ne pas avoir sur les institutions concernées toute
l'influence désirable. Ce qui arrive souvent dans les projets qu'on a
connus jusqu'ici, les conseils de planification, c'est que les membres de ces
conseils-là ou les directeurs régionaux c'est la
même chose arrivent aux directeurs généraux ou aux
conseils d'administration des institutions, leur demandent des entrevues, leur
exposent leur point de vue, les convainquent intellectuellement. Après
qu'ils sont partis, les directeurs généraux se disent: Oui,
ça, c'est beau pour l'avenir, mais pour le moment, on a des
problèmes très concrets, très précis, on veut
agrandir notre hôpital, on veut agrandir notre institution et pour
ça, ce sont des choses sérieuses on va aller voir
le ministre à Québec. Cela constitue comme un frein à
l'exécution, parce que ces gens-là n'ayant pas les pouvoirs ne
peuvent pas s'en servir au fond pour leur dire: C'est vraiment la politique du
ministère, on a les pouvoirs du ministère.
M. CASTONGUAY: On a déjà commencé dans ce
sens-là. Prenez l'exemple des hôpitaux d'enseignement de la
région de Québec. Depuis le début des travaux du
comité Bonneau et par la suite, aujourd'hui on ne fait pas
d'investissements ou de développements de services dans ces
hôpitaux-là sans que l'ensemble ait été
consulté et ils se savent fort bien aujourd'hui. J'imagine que, par
bouts de temps, ils essayent de passer en parallèle, comme vous le
dites, mais ils le savent fort bien. A plusieurs autres endroits, on
procède de cette façon-là. Déjà, par des
gestes purement administratifs, on tend vers ça. Une fois ces conseils
créés ici, il s'agit pour nous aussi de décider si c'est
ça qu'on fait ou si on continue d'entretenir des relations avec tout le
monde. Cela aussi va être très significatif.
Comme on l'a déjà commencé, comme c'est vraiment la
voie à suivre sans ça on accentue la rivalité entre
les institutions, on sait qu'elle est forte pour nous, cette
voie-là est extrêmement importante. On attache beaucoup
d'importance au fait de faire en sorte que les gens s'assoient ensemble pour
discuter de leurs problèmes, que ce ne soit pas un exercice pour la
forme et qu'après ça il y ait toutes sortes de canaux de
communication.
D'ailleurs, c'est une des raisons pour lesquelles les conseils sont
constitués de la façon proposée à l'article 21,
qu'on retrouve les intéressés en majorité au sein des
conseils. Cela va prendre aussi du poids par la composition même
vous voyez "les représentants" à l'article 21 si on en
fait le décompte, ils sont majoritaires dans le conseil.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre a dit plus tôt que la
rédaction de l'article 16d), à savoir: "Assumer les fonctions que
le ministre lui confie pour l'exécution de tels programmes", cela
permettait effectivement d'entrer... Je suis d'accord qu'en
interprétant, non pas littéralement, mais un peu plus largement,
libéralement si on peut employer l'expression, cela permettra au
ministre, je crois, de rejoindre les objectifs que l'on voulait d'abord
inscrire à l'article des objectifs, afin que cela soit encore plus
clair.
M. CASTONGUAY: Mais si c'est dans le sens d'expérience pilote,
l'article d) nous permet de le faire.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'expérience pilote au sens du travail
effectué actuellement par un organisme comme le Comité de
planification des Cantons de l'Est disons, qui est un organisme, même
s'il n'a pas la représentation qu'il devrait avoir et que l'article 21
va assurer.
M. CASTONGUAY: Il y a aussi des choses... Je sais que l'on a
cité, cité et cité le comité des services de
santé des Cantons de l'Est comme exemple. Il y a des choses assez
curieuses qui se sont produites quand on regarde son travail. C'est le fait
que, malgré que ce comité existe depuis un bon nombre
d'années, il y ait des problèmes d'équilibre de ressources
dans la région immédiate, dans la ville même de Sherbrooke,
auxquels le comité ne s'est pas tellement attaché.
M. CLOUTIER (Montmagny): Justement. Le comité n'est pas
suffisamment représentatif de tous les éléments qui
devraient être dans le comité.
M. CASTONGUAY: D'accord. Nous le modifions d'une part, mais nous nous
apercevons aussi... C'est là que je dis absence d'une certaine tradition
et qui nous vient du fait que tous les établissements dans le
passé se sont développés d'une façon autonome et
chacun a essayé de grossir sa propre affaire avant de penser aux
autres.
Il y a ce problème-là aussi. Il y a encore un effort
à faire. Il me semble que c'est le sens de l'article 16, de les faire
travailler de façon concertée. De notre part, il y a un effort
sérieux à faire pour éviter qu'il y ait des canaux de
communication en parallèle; ces canaux s'établissent souvent par
toutes sortes de façons, incluant les députés. C'est
naturel. Alors, ce n'est pas un exercice facile.
Il y a des députés de tous les partis qui viennent me voir
et qui disent: Qu'est-ce qui se passe dans mon hôpital? Il faudrait faire
ceci, il faudrait faire cela. Je ne dis pas que c'est mauvais ou que ce n'est
pas naturel, mais il reste que quand je dis: Des traditions et assurer un
nouveau fonctionnement, cela prend un certain temps. Il y a des
problèmes qui pressent. Il va falloir traverser cette étape comme
toutes les autres et elle prendra un peu de temps encore.
M. BOIVIN: Ce seraient des pouvoirs plutôt confiés que des
pouvoirs délégués à toutes ces corporations, selon
la valeur.
M. CASTONGUAY: Ils ont ceux exprimés ou
énumérés nommément dans la loi: Un conseil
régional a pour fonctions principales a), b), c), d), e), et f), en plus
d'assumer les fonctions que le ministre lui confie pour l'exécution de
tel programme; et nous parlons de programme de développement et de
fonctionnement.
M. VEILLEUX: Est-ce que cela signifie, M. le ministre, que, si vous avez
un organisme dans une région qui voulait mettre sur pied un centre
d'accueil pour la réhabilitation des délinquants, il faudrait
absolument qu'il passe par le canal du conseil régional avant d'arriver
au ministère? Comme vous le dites, dans certains milieux, il y a des
rivalités: vous avez un club social, par exemple, qui a réussi
à créer quelque chose; l'autre club social, à
côté, se dit qu'il n'est pas plus fou que le premier, que lui
aussi va mettre quelque chose sur pied. A ce moment, vous avez un
méli-mélo qui peut se créer dans une localité. Cela
signifie-t-il qu'ils doivent passer par le canal du conseil régional qui
étudiera la planification...
M. CASTONGUAY: Lorsque le conseil sera constitué, qu'il aura le
personnel suffisant et qu'il sera en mesure de faire des recommandations
adéquates, tel que la loi va l'obliger à le faire au moins une
fois par année, ce serait l'idéal de dire: Bien voici, dans notre
territoire, nous avons tel type de ressources, tel type de besoins; ces
besoins, à partir de certaines normes, nous pouvons les quantifier de
telle façon et si l'on compare les deux, l'on s'aperçoit qu'il y
a des écarts, des déficiences à combler.
Pour nous, les déficiences qui doivent être comblées
en priorité sont celles-ci, et les autres prennent un ordre secondaire.
Pour combler ces déficiences au plan plus concret, on devrait
établir tel type de service à tel endroit, et ce serait
l'idéal si cela pouvait se faire au niveau des régions par la
voix de ces conseils. Le jour où l'on aura atteint cela, on aura
résolu un très gros problème par rapport à la
situation passée.
M. VEILLEUX: Cela empêcherait, comme vous le dites, le
défilé quasi annuel des députés, parce que l'on a
quand même l'impression dans bien des milieux...
M. CASTONGUAY: Il y a énormément d'efforts
déployés inutilement aussi.
M. VEILLEUX: C'est cela.
M. CASTONGUAY: Parce qu'ils ne s'inscrivent pas dans un ensemble
où chacun perçoit les besoins et se dit: Cela c'est important.
Mais ce qui est oublié là-dedans, c'est qu'il y a d'autres
besoins peut-être beaucoup plus importants et aussi qu'il n'y a pas des
ressources illimitées. Cela crée présentement
énormément de frustrations, de désappointements, de pertes
d'efforts, et il faut corriger cela; c'est un des gros problèmes. Il y a
vraiment là déséquilibre dans tous les efforts
effectués, comme on le mentionnait tantôt, pour essayer d'apporter
des solutions à des problèmes, ce qui ne donne en fin de compte
aucun résultat, parce que ce n'est pas fait dans un cadre assez bien
organisé. Et déjà, c'est une fonction importante. Si on
est capable d'accomplir celle-là, on pourra mieux passer à des
fonctions d'exécution par la suite aussi. Nous avons encore un bon petit
bout de chemin, juste à habituer les gens à travailler ensemble.
Je peux vous donner combien d'exemples. Vous en avez vécu, et je n'ai
pas besoin d'en donner beaucoup. On vient nous
dire par exemple: Cap-de-la-Madeleine et Trois-Rivières,
pourriez-vous étudier vos problèmes ensemble? Tout le monde est
d'accord, mais ils prennent bien soin de nous dire: N'oubliez pas par contre
que la rivière qui divise Cap-de-la-Madeleine et Trois-Rivières,
ce n'est pas seulement une rivière qui établit une
frontière géographique. Les gens du Cap-de-la-Madeleine, c'est
vraiment une mentalité, les gens de Trois-Rivières, c'est
vraiment une autre mentalité, et on peut faire un certain effort de
coordination mais on ne peut pas dépasser telle limite.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y en aura qui ne seront pas les
mêmes.
M. CASTONGUAY: Et cela se répète à combien
d'endroits? Il y a vraiment un travail à faire qui ne peut pas
être imposé d'autorité et qui va se faire par des
mécanismes comme ceux-là où on associe des gens
davantage.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les remarques du ministre sont opportunes, je
crois, mais il ne faudrait cependant pas tenir pour acquis que du fait de
créer un conseil régional avec une représentation de vingt
ou vingt et une personnes qui viennent de différents milieux, on
s'assure d'avoir des recommandations à l'état pur et qu'on pourra
les tenir pour acquises; parce qu'il va y avoir à ces conseils
d'administration des gens qui viennent des institutions aussi et qui auront
oublié parfois de se dissocier de l'institution qu'ils
représentent, s'il y en a qui viennent des centres hospitaliers, qu'ils
soient universitaires ou...
M. BOIS: ...pour le conseil de Sherbrooke.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est justement la remarque que je voudrais
confirmer, la remarque que le ministre vient de faire. Cela a toujours
été la pierre d'achoppement du travail fait par n'importe quel
groupement, que ce soit un comité de planification qui existe
déjà, ou que ce soit même l'administration de l'Association
des hôpitaux. Quels que soient les groupements, il y a toujours des
considérations qui jouent. Je ne suis donc pas prêt à dire
qu'à un moment donné le ministre des Affaires sociales ne devra
pas demander à d'autres personnes de porter un jugement sur les
recommandations qu'auront faites les conseils régionaux. Que ce soit
dans le genre de responsabilités que le député de Bourget
voudrait voir s'inscrire dans la loi, que ce soit de la planification, de la
coordination, de la répartition des ressources, je pense que le ministre
des Affaires sociales devra toujours exercer son jugement et demander à
d'autres personnes, soit de ses fonctionnaires, soit des gens de
l'extérieur, d'apprécier le genre de recommandations qui lui sont
faites par le conseil régional.
M. VEILLEUX: J'ai l'impression que le mi- nistre va avoir l'obligation,
après cela, d'établir des priorités entre les dix
régions pour certaines choses parce...
M. CLOUTIER (Montmagny): Evidemment, c'est son rôle. C'est ce que
le conseil des ministres fait, aussi par l'appropriation des budgets des
différents...
M. VEILLEUX: Le ministre doit certainement constater des
disparités entre les régions et à l'intérieur
même de l'île de Montréal.
M. CASTONGUAY: Il en existe encore des budgets.
M. LAURIN: Pour en revenir, M. le ministre, à votre exemple de la
région des Cantons de l'Est, je suis bien d'accord avec vous qu'une des
raisons de l'inefficacité relative de ce conseil était son manque
de représentativité adéquate. Mais je pense aussi qu'un
autre facteur peut être le manque de pouvoir de ce conseil-là
vis-à-vis des institutions de la région. Lorsque ce conseil se
présentait aux institutions de la région et qu'il trouvait une
porte fermée ou entrouverte ou même qu'il se faisait envoyer au
balai, il n'avait pas de pouvoir, je ne dirais pas de rétorsion, mais de
faire entendre son point de vue d'une façon plus efficace.
M. CASTONGUAY: Ces conseils n'avaient même pas de statut juridique
alors que là on leur en donne un. On leur donne des obligations dans la
loi. Il y a aussi un autre facteur je ne voudrais pas vous interrompre
mais il y a là une question à laquelle j'ai
réfléchi, nous en avons discuté il y a une
discipline très grande qu'il va falloir aussi au ministère
s'habituer à appliquer pour faire en sorte qu'il n'y ait pas deux voies
de communication. C'est un des problèmes avec le comité des
services de santé.
M. LAURIN: Oui, c'est le gros problème.
M. CASTONGUAY: Quand le comité fait des recommandations, pendant
ce temps-là le dialogue se poursuit avec le ministère et une
institution. Mais les gens apprennent vite où est l'endroit par
lequel...
M. LAURIN: Oui de la même façon, M. le ministre, qu'au
ministère des Affaires municipales. Dans les temps où on a
commencé à parler de fusion et que les premières
tentatives ont été faites, les maires des municipalités
montaient directement à Québec pour contrer ces
efforts-là. Il reste cependant, malgré tout, que l'idée
fait son chemin et qu'on assiste, depuis quelques années, à des
fusions. Ce qui montre bien que le volontariat sans freins dans ce
domaine-là n'a pas donné de résultats. Il a fallu que le
législateur force ou incite d'une façon contraignante, à
certains endroits, les municipalités à dépasser leur
idiosyncrasie individuelle, leur
esprit de clocher et à se grouper dans des organismes nouveaux.
Je suis d'accord que cela a été pénible, aussi bien dans
l'île de Laval que dans l'île de Montréal où on voit
les soubresauts qu'il y a actuellement à la CUM, la Communauté
urbaine. C'est probablement la même chose à Gaspé, dans la
région de Hull et à Québec aussi. Mais il reste quand
même que l'idée fait son chemin et que les gens apprennent
à cohabiter, mais pourquoi? Parce qu'il y a eu un cadre
législatif. Si on s'en était simplement tenu au volontariat sans
freins, aux incitations pieuses, je ne pense pas qu'on aurait avancé. A
un moment donné, il a fallu que le législateur incite d'une
façon beaucoup plus...
M. CASTONGUAY: Il y a une différence énorme ici, dans les
deux milieux, c'est que...
M. BOIVIN: Mais oui, c'est qu'il y en avait un qui avait le pouvoir de
taxation.
M. CASTONGUAY: C'est ça.
M. LAURIN: Oui, j'attendais cet argument de taxes.
M. CASTONGUAY: La municipalité va chercher ses revenus, les
dépense à sa façon. Ici on peut aussi contraindre, et on a
commencé à le faire dans une certaine mesure, par ce pouvoir les
gens à se parler. L'exemple le plus frappant je l'ai donné
l'autre jour publiquement c'est le Centre de cardiologie à
Québec: Hôpital Laval et Centre hospitalier. Je dis vous avez tant
de millions pour cela pour autant que vous vous entendez. Mais on ne le donne
pas à un pour le donner à l'autre six mois plus tard.
M. LAURIN: Mais il reste que les paragraphes de l'article 16 sont
plutôt l'équivalent de l'époque des fusions volontaires en
ce sens que ce sont des incitations, des lignes de direction que l'on transmet.
Cela ne dépasse pas beaucoup le domaine de l'incitation, à part
des deux petites lignes que vous vous réservez.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de Bourget me permettra
une remarque. C'est que le ministre des Affaires sociales n'est peut-être
pas comme le ministre des Affaires municipales. Le ministre des Affaires
municipales fait des grandes déclarations contraignantes, mais il
contraint moins que celui qui l'a précédé. Le ministre des
Affaires sociales ne fera pas de grandes déclarations, mais je suis
certain qu'il va aller beaucoup plus loin que ce qui est marqué dans la
loi. Je pense que c'est son intention et il peut nous le dire dès
maintenant.
M. LAURIN: Mes remarques...
M. CASTONGUAY: Je n'irai pas plus loin que la loi, ce serait
mauvais...
M. LAURIN: ... n'avaient pas trait à des personnes. Je pensais
autant au Dr Lussier qu'au nouveau ministre. Je dis simplement que le
volontariat, si on s'y fie trop dans ces domaines, amène des lenteurs
qu'on pourrait peut-être éviter, amène la persistance d'un
état plus ou moins cahotique auquel on pourrait mettre un frein un peu
plus vite. D'ailleurs, vous avez dû noter que dans nos amendements on est
très prudent puisqu'on rend le ministre juge du rythme de
l'évolution, lorsqu'on dit par exemple: Lorsque le ministre juge qu'un
conseil régional est en mesure de remplir cette responsabilité.
Donc c'est le ministère qui, à l'aide des informations qu'il
possède, à l'aide de la connaissance des gens, des personnes, des
institutions, juge quand un conseil amélioré ou ayant plus de
pouvoir, est capable d'assumer des responsabilités plus grandes et
même on dit: Suivant les modalités qu'il détermine. Donc on
est très prudent à cet égard; bien sûr on met un
cadre de façon que tout le monde sache, que tous les
intéressés sentent dans quelle direction va le ministère
et va le gouvernement. Il reste que, quant au rythme, quant aux
modalités, on laisse le ministère juger du temps, du moment, des
façons que cette politique-là va être appliquée.
D'ailleurs, on est prudent en ce sens qu'on prévoit des étapes,
trois étapes, la première, celle de la préparation d'un
programme quinquennal, deuxièmement celle du budget régional et
simplement à la fin l'administration du budget régional.
M. CASTONGUAY: Sur cela, je m'excuse, docteur, je comprends votre
désir, remarquez que je le partage et je pense qu'en représentant
cette version du bill on a montré, comme gouvernement, qu'on
était prêt à écouter, à apporter tous les
ajustements qui apparaissaient justifiés. Si le cheminement
proposé doit mener à une réelle décentralisation au
niveau des offices régionaux, il faudrait assortir ces offices. Il
faudrait que les dispositions de la loi qui entourent ces offices, qui les
constituent, soient vraiment adaptées à ce type de situation.
Là, il y a des responsabilités bien particulières qu'il
faudrait placer sur les épaules des responsables de ces conseils et qui
sont très différentes de celles d'un conseil tel que prévu
ici. Dans ce cas-là on leur donnerait la responsabilité de
dépenser directement des fonds publics. Le projet de loi, si on allait
dans ce cheminement, devrait comporter un certain nombre d'autres
dispositions.
M. LAURIN: Oui, je comprends bien votre idée, mais dans le
domaine scolaire on avait auparavant des élections, on a des
élections et on a l'impôt foncier; un impôt foncier, par
exemple, il faut le noter, dont l'importance diminue de plus en plus. Il n'y a
plus que certaines municipalités ou communautés qui se fient
d'une façon fondamentale sur l'impôt
foncier. Dans la plupart des autres communautés ou
municipalités, l'impôt foncier ne compte plus que pour 30 p.c. ou
20 p.c. de la tranche totale du budget. Le budget de normalisation du
ministère prend une proportion de plus en plus grande, 60, 70, 80;
pourtant on donne à ces commissions scolaires des millions, des
centaines de millions et on leur demande d'administrer cela. Avec les
méthodes de contrôle, au ministère de l'Education, on
évite les embardées.
M. CASTONGUAY: Oui, mais justement on est dans un domaine très
différent encore où on peut établir quelle est la
population scolaire, donc les besoins sont connus, quelles sont les normes
quant au nombre d'étudiants par professeur, quels sont les programmes
d'enseignement, alors qu'ici la demande est élastique, la gamme des
services ne doit pas être restreinte comme on peut le faire par un
programme d'enseignement, de façon rigide. Il y a une évolution
très différente qui se produit malgré...
M. LAURIN: Dans le domaine de l'éducation, les limites sont moins
élastiques qu'on ne le croit, avec Multi-Media, l'éducation des
adultes, les nouveaux programmes d'école à la vie, d'ouverture
à la vie, les liens avec les usines, là aussi, c'est
élastique.
M. CASTONGUAY: Dans ces institutions privées auxquelles vous
faites allusion. Là, on parle d'institutions bien définies, dont
la fonction est bien définie.
M. LAURIN: Mais là aussi les fonctions des institutions
commencent à être de mieux en mieux définies, grâce
aux travaux de la commission.
M. CASTONGUAY: Cela s'en vient bien!
M. LAURIN: La proportion de tel type de lits par rapport à la
population est bien définie. Les travaux de l'Organisation mondiale de
la santé progressent d'année en année. On commence
à avoir ce qu'on appelle un "blue print" de plus en plus précis
dans ce domaine-là. Et quand on couple cela avec ce qu'on connaît
déjà du milieu et avec les traditions de ces gens-là qui
ont fait un inventaire des besoins, pour leur propre institution tout au moins,
si on collige cela, si on met du ciment entre les diverses enquêtes, les
inventaires qu'on a effectués jusqu'ici, je pense qu'on arrive à
une idée assez juste de la situation. Ce qui peut nous éviter,
encore une fois, les embardées si on y ajoute les contrôles
rigides, rigoureux, que votre ministère exerce de plus en plus,
contrôles rigoureux sur les finances encore une fois, un budget
global pour l'institution, moi, j'en suis et si on peut aussi passer au
budget global régional avec les mêmes avantages et en
évitant les mêmes inconvénients auxquels les
contrôles que vous avez institués permettent...
M. CASTONGUAY: Mais encore là, l'hôpital fait face à
une demande immédiate; il y a des patients qui s'y présentent, il
y a des professionnels qui exercent, etc., il y a une corporation qui est
responsable clairement par la loi. Et là, on va même jusqu'aux
dispositions touchant les conflits d'intérêts, les sanctions,
l'émission de permis, etc. On a, d'autre part, au niveau du conseil
régional, avant qu'on puisse leur octroyer un budget global, un portrait
assez différent. Reportons nous uniquement à l'expérience
des communautés urbaines. On voit déjà par les
communautés urbaines que, si vous n'êtes pas dans l'obligation
d'imposer directement une certaine prolifération au dédoublement
de services et aux dépenses assez élevées et
l'expérience... Vous avez vu hier dans les journaux l'augmentation des
dépenses de la Communauté urbaine de Montréal; on vit, ici
à Québec, la même expérience, cela crée des
problèmes assez sérieux déjà.
M. LAURIN: Bien souvent parce que ces communautés urbaines sont
obligées de normaliser des services dont les normes étaient
très basses, comme par exemple on sait que dans les services de
promotion industrielle, d'urbanisme et de police dans plusieurs
municipalités n'existaient pratiquement pas, alors que dans certaines
régions, tout de même cela existe beaucoup plus. Pour les autres
où cela n'existe pas, cela ne changera pas beaucoup la situation par
rapport à ce qui existe actuellement.
M. BOIVIN: Je ne vois pas de la même façon,
évidemment, que le député de Bourget. Si on donne trop de
pouvoir à cette corporation régionale, la régionalisation
va s'organiser en enlevant des pouvoirs à nos établissements
locaux qui, en réalité, ont des contrôles et des normes qui
sont établis.
M. CASTONGUAY: C'est ce qui se produit, dans le moment, dans les
communautés.
M. BOIVIN: Alors, tout pouvoir qu'on donnera à cette corporation
s'organisera au profit de nos établissements locaux. Ce ne sera pas une
décentralisation, ce sera une centralisation régionale.
M. LAURIN: Mais c'est précisément cela, Dr Boivin.
M. BOIVIN: Non, non. Ce n'est pas la même chose.
M. LAURIN: C'est cela qu'il faut dépasser, parce que plusieurs
hôpitaux ou institutions de bien-être établissent, sans se
consulter, des services identiques avec un gaspillage extraordinaire de
ressources, d'équipement et de personnel.
M. BOIVIN: Oui, mais cela, c'est au ministère à y
voir.
M. LAURIN: Mais il n'est pas toujours bien placé pour le
faire.
M. BOIVIN: J'ai manifesté à la deuxième lecture que
je ne voulais ni muraille, ni écran, ni même un voile, le voile
d'une corporation juridique sans pouvoirs entre le ministère et les
corporations locales. Je comprends et j'accepte un comité. Je verrais
même beaucoup mieux une émanation du ministère au domaine
régional, parce que si je veux la décentralisation du
ministère au régional, je ne veux pas de centralisation des
pouvoirs de nos établissements locaux ou régional. Je le vois
comme cela.
M. LAURIN: Et par ailleurs, on peut se demander...
M. BOIVIN: D'ailleurs, celui qui paie, il faut qu'il contrôle.
Celui qui paie et celui qui a à disposer des fonds qu'il va chercher
avec les taxes, c'est le gouvernement, c'est le ministre de la
Santé.
M. LAURIN: Cela, je n'ai jamais suggéré que le
gouvernement le contrôle, bien au contraire.
M. BOIVIN: Oui, mais si vous donnez des pouvoirs à cette
corporation régionale, je vous le dis, elle va aller chercher les
responsabilités de nos établissements locaux.
M. LAURIN: Bien au contraire, je n'ai pas demandé une absence de
contrôle, une diminution des contrôles. Les contrôles, on le
sait à cause de l'augmentation des coûts, s'avèrent de plus
en plus nécessaires. Mais il y a quand même l'autre
côté qui est la détermination des besoins à pousser
et surtout la coordination, l'articulation.
M. BOIVIN: Alors, vous y voyez justement le danger. Cette corporation
régionale va être à l'origine d'un mouvement de masse de la
part de toutes ces organisations locales qui vont venir faire pression encore
davantage. Elles vont avoir le pouvoir, par exemple, de programmer toutes
sortes d'idées et ainsi faire encore des pressions sur le
ministère pour occasionner des dépenses additionnelles.
M. LAURIN: Le ministère pourrait s'épargner les pressions
de 300, 400 ou 600 institutions, je ne sais combien il y en a.
M. BOIVIN: Je ne crois pas que la corporation régionale va
arrêter les désirs de la région.
M. LAURIN: Ce serait beaucoup mieux que dix conseils régionaux se
répartissent les pressions de 1,500 organismes que de voir le
ministère envahi par une marée de 1,500 pressions.
M. BOIVIN: Le ministre a ce qu'il faut pour recevoir ces corporations.
Il a du personnel, il a des sous-ministres...
M. LAURIN: Vous allez être obligé de gonfler, d'une
façon démesurée, le personnel en accroissant toujours les
lignes de communication.
M. BOIVIN: Si vous n'avez pas là le personnel, vous allez l'avoir
à la régionale.
M. CASTONGUAY: J'ai un renseignement assez intéressant concernant
l'intégration des deux ministères, la redéfinition des
fonctions, le réaménagement des directions. Nous avons comme
nombre de postes approuvés par le ministère de la Fonction
publique, au niveau des cadres et des adjoints aux cadres, deux personnes de
moins que dans les deux ministères antérieurs, et avec un certain
nombre de nouvelles fonctions qui n'existaient pas. On a, à ce
moment-ci, à tout le moins, par ce réaménagement,
contré ce danger d'en arriver à une armée trop grande
et...
M. LAURIN: Il reste quand même que...
M. CASTONGUAY: Au sein de la direction de la programmation, les
fonctionnaires le disent eux-mêmes, ils sont engagés dans une
opération suicide, c'est leur expression. Lorsqu'on passera
éventuellement à l'autre étape, cette direction devra
être démembrée dans une large mesure pour se
répartir dans les régions.
M. LAURIN: Oui, parce que ça n'élimine pas
l'inconvénient de la distance dont je parlais tout à l'heure et
aussi l'inconvénient que chaque demande doit être
étudiée l'une après l'autre, les éléments
séparés.
M. CASTONGUAY: Si on suit ce qui est proposé ici sur ce
plan-là, on va les canaliser, par ce moyen-là pour qu'il y ait un
portrait général qui se dégage. Et là, au
ministère, à partir de ce programme ou de ce portrait
général, on donnerait des autorisations spécifiques.
M. LAURIN: Mais par ailleurs, M. le ministre, quant au personnel qui
sera affecté à ce conseil régional, est-ce que vous
prévoyez qu'il y aura assez de personnel dans chacun des conseils
régionaux pour effectuer tous ces travaux?
M. CASTONGUAY: Là, c'est comme toute chose. Vous regardez la loi
du ministère chez-nous. Nous avons une énumération de
responsabilités. Je dois dire que, dans certains cas, nous mettons
forcément l'accent davantage sur certaines de ces responsabilités
par rapport à d'autres, à cause de certaines faiblesses dans
l'organisation. De la même manière pour ces conseils qui ont des
fonctions qui leur sont
attribuées, qui vont assumer celles qui leur apparaissent les
plus importantes pendant la phase d'organisation, en premier lieu. Est-ce
qu'ils seront capables rapidement et à quel rythme de les assumer
toutes? C'est une autre question. Déjà nous travaillons sur un
programme de mise en application de cette loi et nous allons avoir des
rencontres, entre autres, avec des organismes existants comme les conseils de
développement social, de telle sorte que l'on puisse essayer
d'intégrer dans ces organismes tout ce qu'il y a
d'éléments valables au lieu de multiplier encore une fois.
C'est une des choses que nous voulons faire, de les rencontrer pour
essayer d'intégrer dans ces conseils tout ce qui est valable. Cela va
être inégal selon les régions au départ.
M. LAURIN: Est-ce que l'article tel qu'il est rédigé vous
permettra de faire une expérience pilote dans une région?
M. CASTONGUAY: Certainement, soit par le truchement du conseil ou soit
par le truchement des programmes. Si vous remarquez, dans notre budget, on a
justement un article qui nous permet d'accorder des subventions.
M. LAURIN: Au niveau de toute une région?
M. CASTONGUAY: On pourrait le faire au niveau d'une région. Il
n'y a pas de limite. C'est composé de cette façon-là.
M. LAURIN: De toute façon, je pense que...
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans mes conversations antérieures avec
le ministre, j'avais mentionné la possibilité de faire une
expérience pilote. Le ministre m'a dit qu'il ne pouvait pas l'inscrire
dans un texte de loi. Je vois qu'il a trouvé le moyen d'organiser
l'opération sans le dire.
M. CASTONGUAY: L'autre jour, lorsque j'ai répondu c'est la
même réponse que je fais au Dr Laurin ce n'était pas
dans le sens de déléguer, de dégager des
responsabilités, mais dans le cadre d'un programme où là,
par une entente, on donne le pouvoir à un groupe-conseil comme celui-ci
d'implanter un certain type de ressources ou de prendre l'engagement, par une
entente, de faire tel type de programmation. Je crois que c'est possible. Une
entente comme celle-là ne pourra pas, malgré tout, dégager
le ministre de sa responsabilité, de la même façon que,
lorsqu'on parle de la décentralisation où là, vraiment, il
y a un pouvoir décisionnel final au niveau de la région.
M. BOIS: Il y a une chose que je comprends et pour laquelle je donne
raison au ministre, c'est que, dans l'organisation de cette chose-là, il
peut connaître la population, mais dans la pratique, au point de vue
médico-social, lui-même ne peut jamais être au courant ni
même le meilleur fonctionnaire, je pense bien, de la quantité, du
volume de tout ce qui va survenir sur un territoire donné et, en
même temps, de la similitude des faits qui vont survenir. Par exemple,
dans la région des Cantons de l'Est, il y a un tel type de maladie qui
se détermine dans une région. A Montréal, il y a un autre
type de maladie. Toutes ces choses-là sont en mesure d'affecter une
organisation générale. Je trouve que, même si le ministre
voulait faire la meilleure réglementation possible au départ, il
ne peut pas tout prévoir. C'est absolument impossible. C'est la
façon dont je le conçois.
M. BOIVIN: Vous avez bien mis dans la loi que le ministre peut instituer
un conseil de santé. Il peut le supprimer aussi à un moment
donné.
M. CASTONGUAY: Comme nous le dirait M. Pigeon s'il était ici:
"Lorsqu'il est dit dans une loi que le lieutenant-gouverneur peut, on peut lire
"doit".
M. CLOUTIER (Montmagny): J'avais marqué en marge: "peut"
égale "doit".
M. LAURIN: Est-ce que vous avez choisi la région pilote?
M. CASTONGUAY: Non.
M. LAURIN: Un dernier mot là-dessus. Je pense bien que vous avez
bien saisi le sens de ma proposition. C'était d'offrir un cadre
général souple, le plus souple possible, adaptée à
l'évolution d'une situation, mais qui aurait quand même
constitué une sorte d'incitation à tous les
intéressés à se lancer dans une direction donnée,
à bien saisir que c'était là non seulement le souhait,
mais la volonté du ministère afin d'engager et de motiver les
populations d'une certaine région à s'organiser. C'était
vraiment ça le sens de ma proposition. J'accueille avec plaisir quand
même l'affirmation que vous faites à l'effet que vous avez les
mêmes objectifs et que vous tenterez de les réaliser...
M. CASTONGUAY: Le jour où on va... M. LAURIN: ... de façon
différente.
M. CASTONGUAY: ... réaliser ça, on va tellement avoir un
gouvernement plus fonctionnel, beaucoup moins frustrant pour les gens,
où ils vont se reconnaître tellement mieux, où un certain
nombre de frictions vont disparaître. C'est évident qu'on va
essayer de tendre vers ça le plus rapidement possible. Le jour où
tout ce qu'on vient de dire va être diminué quelque peu, tant
mieux. Ce n'est pas par plaisir dans le moment qu'on vit ce qu'on vit. Si on
peut changer cette situation-là, tant mieux.
Parce que ce n'est pas gai parfois, je vous l'assure.
M. LAURIN: Et je souhaite que vous mettiez à la disposition de
ces conseils régionaux tout le personnel dont ils ont besoin pour mener
au plus vite des travaux qui correspondent aux divers paragraphes de l'article
16, afin qu'on soit en mesure de passer le plus rapidement possible à la
prochaine phase où on pourra véritablement créer ces
offices et les doter des pouvoirs appropriés.
M. CASTONGUAY: Oui, oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, le seul commentaire que
je voudrais faire sur les amendements proposés par le
député de Bourget, c'est que la rédaction des amendements
telle qu'il l'a faite traduit bien les préoccupations qu'il a
exprimées en deuxième lecture. Nous ne sommes pas d'accord
à ce moment-ci pour les raisons que nous avons nous-mêmes
données en deuxième lecture, les raisons pratiques d'une
expérience vécue et aussi les besoins de préparer cette
décentralisation telle qu'il l'a appelée. Moi aussi je suis
satisfait de voir que, faisant suite aux conversations que nous avions eues
avec le ministre des Affaires sociales, qu'en pratique, les dispositions de
l'article 16 lui permettent de commencer cette opération, de faire des
expériences pilotes dans certaines régions qu'il choisira et d'en
arriver au même résultat. Mais je pense que cette étape
intermédiaire va permettre de mieux réussir l'opération
que de l'avoir commencée, peut-être, avec insuffisamment de
préparation. Mais, de toute façon, nous sommes d'accord pour y
parvenir le plus tôt possible.
Alors, M. le Président, articles, 13, 14, 15, 16...
M. LE PRESIDENT: Articles 13, 14, 15, 16, adoptés.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 17, j'aurais...
M. LAURIN: Avec amendements.
M. CASTONGUAY: Il fallait bien qu'il y ait un ou deux points où,
à partir du mois d'août jusqu'à aujourd'hui, tous les
amendements proposés ne soient pas tous approuvés. Il arrive que
ça tombe sur ça.
UNE VOIX: C'est une question de temps...
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, le ministre était
prêt à les accepter, mais pas tout de suite. C'est une question de
temps. Lors de l'étude des prévisions budgétaires, le
ministre nous fera certainement un rapport sur le territoire qui aura
été choisi comme expérience pilote et là où
il aura été un peu plus loin que dans les autres
régions.
M. CASTONGUAY: Même au moment où on se réunira pour
discuter des règlements, on pourra je ne sais pas, je ne peux pas
prendre d'engagement donner une idée plus précise du
cheminement que nous allons suivre dans l'application de la loi 65, parce que
c'est une des choses que l'on veut préparer de façon assez
organisée. Peut-être qu'à ce moment-là, on pourra
vous donner une certaine description du cheminement que l'on entend suivre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le député de Bourget
suggère que l'article 16 soit accepté sur division?
M. LAURIN: Avec amendements. Non, non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non? D'accord. A l'article 17, M. le
Président, le seul commentaire que je voudrais faire c'est que, comme
dans les autres lois que l'on a adoptées récemment à
l'Assemblée nationale je pense que c'est aussi la coutume
générale au lieu de mentionner "la publication dans des
quotidiens", on dise "dans des journaux". Il arrive que, faisant partie de la
commission de la liberté de la presse, je sais que, dans certaines
régions, ce ne sont pas des quotidiens qui circulent davantage...
M. CASTONGUAY: D'accord!
M. CLOUTIER (Montmagny): ... ce sont des hebdomadaires. Alors, je pense
que le législateur doit se garder toute la latitude en pratique pour
assurer la meilleure information possible et la plus...
M. CASTONGUAY: Accepté. C'est vrai. Enfin...
M. BOIVIN: Prenez chez nous, il n'y en a qu'un qui circule.
M. LE PRESIDENT: Article 17, adopté.
M. VEILLEUX: Cela peut être des hebdos...
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela sera peut-être des
hebdomadaires.
M. CASTONGUAY: Alors, les journaux hebdomadaires. Il faudrait enlever
"daily" en anglais.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faudra enlever "daily" en anglais.
UNE VOIX: Mettez "newspapers." M. CASTONGUAY: D'accord!
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Article 17, adopté. Article 18.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 19. M.
CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 20,
adopté. M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article
21. Conseil d'administration
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 21, M. le Président, je dois
dire que j'appuie la proposition du député de Bourget d'ajouter
un représentant des collèges d'enseignement général
et professionnel parce qu'il y a l'aspect de la formation.
Dans les CEGEP, on forme beaucoup de travailleurs de la santé et
du domaine social, les infirmières, les aides sociaux, les techniciens
de toutes sortes. Je pense que ce serait important à ce
niveau-là. Les universités forment déjà une partie
des travailleurs de la santé, des professionnels; les CEGEP forment
aussi une partie importante des travailleurs de la santé et du
bien-être. Je ne pense pas que ça désorganise. A ce
moment-là, on va retrouver 21 membres au lieu de 20.
M. LE PRESIDENT: Tout le monde est d'accord?
M. CLOUTIER (Montmagny): Il s'agira de l'ajouter, comme le
député de Bourget l'a proposé, à 21.
M. LAURIN: M. le Président, je remarque les membres. Il y a
quatre membres au fond qui viennent de la population et qui sont
proposés par les maires. Dans certaines régions, cela se
conçoit très bien; les régions rurales par exemple. Est-ce
que ça va aussi bien pour toutes les régions, d'une part, et
deuxièmement, est-ce que c'est la seule représentation populaire
à laquelle on puisse songer?
M. CASTONGUAY: Je peux vous dire qu'on a examiné à peu
près tout ce qui était impossible et possible d'examiner comme
moyens d'assurer un peu plus directement, au niveau des régions, une
représentation directe. On a même pensé à un mode
d'élections. On s'est dit, malgré tout ce qu'on pourrait essayer
de penser comme système, ça va être extrêmement
complexe et ça va donner des résultats limités, fort
probablement. Lorsqu'on regarde, d'autre part, la provenance des gens, je
comprends qu'ils viennent des institutions. Mais ils vont être
délégués par les conseils d'administration. Lorsqu'on voit
trois des centres locaux de services communautaires, trois des centres
hospitaliers, trois des centres de services sociaux, trois par les centres
d'accueil, il va y avoir des personnes qui vont être nommées et
qui ne seront pas nécessairement attachées aux institutions comme
telles. Cela, c'était déjà un aspect, un premier aspect.
On a dit: On va en nommer deux par le lieutenant-gouverneur en conseil,
après consultation des groupes les plus représentatifs de la
région. Je pense qu'encore là je comprends les dangers
qu'on a mentionnés, des nominations il ne faut pas non plus
réduire le lieutenant-gouverneur en conseil à un organe politique
qui cherche seulement à nommer des gens pour des considérations
d'ordre politique. En tout cas, moi, c'est ma conception, une certaine
confiance que ce seront des gens qui auront un caractère de
représentativité, de sérieux qui seront
désignés. On a voulu par l'autre moyen présenter une
façon assez intéressante d'avoir une représentation de la
population par les maires. Les maires sont assez près de leur
population, de façon générale. Ils sont conscients de
leurs besoins, même s'ils n'ont pas de responsabilité directe dans
ce secteur-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils en avaient autrefois, on les leur a
enlevées totalement. Je pense qu'il est bon...
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il est bon qu'ils reviennent.
M. CASTONGUAY: C'est une façon de les réintroduire dans le
portrait. Là justement, on peut introduire certains contrepoids. Les
maires dans les municipalités, on ne peut pas dire que c'est un bloc,
qu'ils partagent les mêmes points de vue. Les maires dans une
région représentent, nous l'avons cru, assez fidèlement,
un certain esprit...
M. CLOUTIER (Montmagny): Les maires de la Mauricie partagent tous le
même point de vue...
M. CASTONGUAY: C'est la meilleure formule à laquelle on a
pensé. On ne dit pas qu'elle est parfaite. Dans certains endroits, cela
va peut-être donner lieu à des difficultés. Mais c'est la
meilleure, à défaut d'une autre. C'est celle-là qu'on a
trouvée.
M. BOIVIN: On n'a pas à considérer que ce soit
l'idée d'avoir une participation des municipalités dans des
dépenses que pourrait occasionner... Non. Très bien. C'est parce
que je sais que les municipalités participent à l'unité
sanitaire.
M. CASTONGUAY: On leur a dit à la dernière
conférence provinciale-municipale qu'à compter du 1er avril 1972,
ça va être terminé.
M. BOIVIN: Le fait qu'on la donne...
M. CASTONGUAY: Pour les municipalités qui ont des services
municipaux de santé, on leur a dit que sur une période de cinq
ans approximativement on voulait intégrer ces services, quant à
la partie des services personnels, des services de prévention, de
dépistage, des choses comme ça, aux services de santé.
M. CLOUTIER (Montmagny): De la façon que c'est
rédigé, est-ce qu'il n'y a pas la possibilité que les
quatre ne soient pas des maires?
M. CASTONGUAY: Ah oui! ils peuvent décider entre eux qu'ils
désignent M. X ou Mme Y qui n'est pas nécessairement maire...
M. BOIVIN: Même des députés. M. CASTONGUAY: Disons
que...
M. BOIVIN: Nommés par le lieutenant-gouverneur.
M. CASTONGUAY: Ce ne doit pas être nécessairement un maire.
Ce pourrait être même quelqu'un qui n'est pas un membre d'un
conseil municipal. Je pense qu'il y a une assez bonne garantie qu'ils vont
désigner quelqu'un de sensibilisé au problème dans leur
région, qui va bien représenter les intérêts.
M. CLOUTIER (Montmagny): Même un ministre actuel de la
santé?
M. CASTONGUAY: Remarquez que l'idée est venue, nous, on a
examiné...
M. CLOUTIER (Montmagny): Même dans Saint-Ferréol il
pourrait être...
M. CASTONGUAY: On a examiné les structures dans certains pays, en
Suède, en Angleterre, en France. Justement j'ai relu des sections du
rapport Prévost, parce qu'il ne faut pas oublier les services sociaux,
il n'y a pas uniquement les services de santé. Les municipalités
dans certains pays vis-à-vis de la protection de l'enfance, la
délinquance ont des responsabilités assez grandes; c'est un
problème que les municipalités vivent, surtout les grandes
municipalités, les grandes villes, des problèmes de
délinquance, des problèmes sociaux, ils deviennent très
sensibilisés. Alors, c'est la raison pour laquelle dans d'autres pays on
retrouve des responsabilités à ce niveau assez précises et
assez fortes. Alors c'est une façon de leur donner voix au chapitre,
alors qu'ils vivent ces problèmes sous bien des aspects.
M. LAURIN: Et qu'est-ce qui constitue, selon vous, M. le ministre, les
organismes socio-économiques les plus représentatifs?
M. CASTONGUAY: Ce sont tous les organismes constitués dans une
région.
M. BOSSE: Les chambres de commerce, les syndicats, etc.
M. BOIVIN: Les Lions qui s'occupent beaucoup des choses de la vue...
M. BOSSE: Qui va être appelé à déterminer
quels sont les organismes représentatifs?
M. CASTONGUAY: Pardon?
M. BOSSE: Qui va être appelé à déterminer
quels sont les organismes représentatifs?
M. CASTONGUAY: Ici on dit que le lieutenant-gouverneur, après
consultation, va en nommer deux. C'est lui qui va établir quels sont
ceux qui sont les plus représentatifs?
Comme je disais tantôt, si on considère que le
lieutenant-gouverneur en conseil, c'est le gouvernement élu. Ce sont des
gens de façon générale qui, par les responsabilités
qu'ils assument, sont en mesure sur ce plan-là de nommer des gens. On
doit au moins leur faire confiance: les deux qu'ils vont nommer vont être
des gens aussi sérieux qu'un autre groupe qui n'a pas les
responsabilités du lieutenant-gouverneur en conseil. J'ai autant
confiance en ce mécanisme-là que dans d'autres.
M. VEILLEUX: Comme on pourrait reporter le même argument pour les
quatre membres élus par les maires de municipalités, ils
pourraient bien dire: On va dans une direction plutôt que dans l'autre.
Je pense qu'il faut faire confiance aux maires des municipalités, comme
aux groupes sociaux, aux universités, aux centres locaux de services
communautaires, etc.
M. BOSSE: Dans le cas des maires, c'est précis. Ce n'est pas
équivoque. Dans l'autre cas c'est-à-dire qu'il y a les
éléments représentatifs, les groupes
socio-économiques...
M. CASTONGUAY: La raison pour laquelle on l'a ajouté... on aurait
pu dire tout simplement deux personnes nommées pour deux ans par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Si on a voulu l'ajouter c'est par un souci
d'indiquer que le lieutenant-gouverneur en conseil devra faire un effort pour
que ces personnes aient un certain caractère de
représentativité.
M. VEILLEUX: La même chose se produit dans les CEGEP. Je pense que
le ministère de l'Education reçoit toute représentation
faite par des organismes, il en fait la nomenclature.
Il choisit ses membres là-dedans. Dans tous les CEGEP de la
province, c'est comme cela que cela fonctionne.
M. LAURIN: C'est précisément à cause de cela que
parfois cela m'inquiète.
M. VEILLEUX: Disons que dans les cas...
M. LE PRESIDENT: Alors, 21 adopté à l'exception de 9.
M. VEILLEUX: Les groupes de pression économique
m'inquiètent aussi.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que c'est adopté, 21, à
l'exception de 9, les membres des CEGEP?
M. CASTONGUAY: On introduira peut-être après a) deux par
les universités, un par les collèges d'enseignement
général et professionnel.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faudrait changer, à la
troisième ligne, conseil d'administration formé de 21
membres.
M. BOIVIN: Quand vous dites qu'ils vont être nommés par les
conseils d'administration, est-ce que ce sera par l'exécutif du conseil
d'administration ou lors de l'assemblée annuelle par tous les membres de
la corporation?
M. CASTONGUAY: Ce sera à eux de s'entendre. Je ne sais pas s'il y
a un pouvoir réglementaire sur cela.
M. BOIVIN: Il y aura des règlements là-dessus au niveau
des...
M. CASTONGUAY: Déterminer les règlements qu'un office...
Cela reste encore là, office? Ah non! C'était dans le premier
bill. Je ne lis pas du bon bord.
M. BOIVIN: Sera déterminé par règlement, si c'est
à l'assemblée annuelle, par tous les membres de la
corporation.
M. CASTONGUAY: Regardez 129c), c'est statué sur les
règlements qu'un conseil régional ou un établissement peut
ou doit adopter. Je ne sais pas si cela s'appliquerait dans ce cas-là,
mais il reste que...
M. BOIVIN: Je préférerais que ce soit fait par
l'exécutif, parce qu'il va falloir qu'ils nomment des gens qui sont
très sensibilisés au milieu, étant donné que vous
avez beaucoup de ces gens-là qui seront là seulement deux ans et
d'autres même seulement une année. Alors, s'ils ne sont pas
sensibilisés à la santé ou aux choses sociales, vous allez
avoir des gens qui n'apporteront pas grand-chose.
M. CASTONGUAY: A la fin de 21, c'est bien simple, la procédure
qui doit être suivie pour l'élection ou la nomination de ces
membres est déterminée par règlement. Alors, il y aura un
règlement qui dira comment. Maintenant, cela est évolutif aussi.
Je pense bien qu'il va falloir communiquer avec les universités et leur
demander si, d'après les structures, dans telle région, tel type
de nomination, de quelle façon elles croient que cela doit être
fait. Si on leur demande de déléguer quelqu'un, je pense bien
qu'on doit leur laisser la latitude de déterminer comment ils vont le
déléguer. S'ils décident de soumettre cela au
collège électoral, ce sera à eux de le faire.
M. VEILLEUX: Vous pouvez avoir des complications dans le sens que
mentionnait M. Boivin tout à l'heure, le député de Dubuc.
Il y aurait, par exemple, trois ou quatre CEGEP différents dans une
région et élus par l'assemblée générale. A
ce moment-là, cela peut être très lourd. Quand vous arrivez
à des centres communautaires ou des centres hospitaliers, c'est un peu
moins lourd.
M. BOIVIN: Il y a des centres hospitaliers qui ont 800 membres.
M. VEILLEUX: Je comprends...
M. BOIVIN: A l'hôpital Notre-Dame...
M. VEILLEUX: Nous autres, à Saint-Jean, nous n'en avons pas
beaucoup.
M. CASTONGUAY: M. Dussault me fait mention qu'à l'article 61, le
conseil d'administration de tout établissement public doit, par
règlement, établir un comité administratif et
déterminer les fonctions, pouvoirs et devoirs de ce comité. Si
cela devait être le cas dans certains endroits c'est possible.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'amendement proposé par le
député de Bourget, c'était d'ajouter: "un par les conseils
des collèges d'enseignement général et professionnel
offrant des cours dans le domaine de la santé ou des services sociaux."
Mais je pense bien qu'on peut laisser tomber à partir de: "Offrant des
cours dans le domaine de la santé et des services sociaux," parce que je
pense bien que la plupart des CEGEP de la province donnent effectivement ces
cours. Alors, je pense qu'on peut dire...
M. LAURIN: D'accord.
M. VEILLEUX: Et s'ils ne le donnent pas, ce sera peut être bon
qu'ils soient sensibilisés...
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 21, adopté avec les amendements.
Dans 22, étant donné que nous nous retrouvons maintenant avec un
conseil d'administration de 21 membres, pourquoi ne les ferait-on pas alterner
dans le sens suivant: un tiers à chacune des années et pendant
trois ans? Le renouvellement par équipe de sept. Parce que là,
vous allez en avoir sept une année et quatorze l'autre année qui
vont sortir.
M. CASTONGUAY: Bien sûr.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous dites que sept des premiers membres du
conseil d'administration, autres que ceux qui sont élus par les maires,
sont nommés pour un an.
M. CASTONGUAY: On a voulu prendre comme mode de rotation deux ans.
M. CLOUTIER (Montmagny): Deux ans.
M. CASTONGUAY: Il n'en demeure pas moins...
M. BOIVIN: Ne serait-il pas plus utile d'avoir des gens qui en prennent
connaissance? Il me semble que, la première année, cela va leur
prendre sept à huit mois.
M. CASTONGUAY: Mais, ils peuvent être réélus. Quand
ils sont nommés par des établissements, ils peuvent être
renommés ou élus.
M. BOIVIN: Deux ans, ce n'est pas encore long.
M. CASTONGUAY: Nous n'avons pas de limitation ici.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sortez-en plus après la première
année.
M. CASTONGUAY: L'article 23: "Le mandat des membres du conseil
d'administration... ne peut être renouvelé consécutivement
qu'une seule fois." C'est vrai, vous avez raison.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est pour introduire un peu plus
d'équilibre dans la rotation. Vous allez en sortir sept, une
année, et quatorze, l'autre année. Ce sera toujours comme cela.
Tandis que si vous aviez trois ans...
M. CASTONGUAY: Ceux des maires peuvent être renouvelés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, ils peuvent être
réélus, d'accord. Une seule fois, sauf les maires, ils peuvent
être réélus une seule fois, consécutivement. Mais,
pour les autres qui vont venir comme membres du conseil d'administration, la
première année, ce sera pour apprendre, pour prendre connaissance
de ce qui s'est fait, de ce qui existe déjà, prendre connaissance
des règlements, prendre connaissance des travaux. Ils vont pouvoir
donner leur pleine mesure seulement la deuxième année. Je le
pense. Au sein des conseils municipaux.
M. BOIVIN: Cela va dépendre de ceux qu'ils vont nommer. Ce serait
plus profitable pour la corporation d'avoir des gens beaucoup plus
sensibilisés au milieu. Ce que je pense qui va arriver, c'est que la
plupart de ces conseils d'administration vont nommer des gens au niveau des
fonctionnaires plutôt qu'au niveau...
M. CASTONGUAY: Ils peuvent aller jusqu'à quatre ans.
M. BOIVIN: Pour ceux des municipalités...
M. CASTONGUAY: Il n'y a pas de limite pour ceux des
municipalités. Mais pour les autres, c'est quatre ans,
renouvelés, sauf pour un premier groupe de sept au début
où cela va aller à trois ans.
M. VEILLEUX: Moi, j'ai l'impression je ne suis pas sur la
même longueur d'ondes que le député de Dubuc, c'est entendu
que j'ai moins d'expérience que lui dans ce domaine-là
mais j'ai la nette impression que les centres hospitaliers, par exemple, vont
déléguer des gens du conseil d'administration qui sont
déjà dans le bain. Les centres d'accueil, la même chose.
Dans ma région, connaissant quelque peu les gens, j'ai l'impression
qu'ils vont aimer être nommés pour voir exactement ce qui s'y
passe et apprendre le fonctionnement de ces choses-là.
M. CASTONGUAY: Si on met cela à trois ans renouvelable, cela fait
six ans. Cela commence à être long!
M. BOIVIN: J'ai bien l'impression qu'ils vont nommer des fonctionnaires,
parce que celui qui est déjà dans un conseil d'administration
dans un hôpital et qui y va gratuitement, s'il se rembarque, à
part cela, au point de vue régional, cela commence à être
une charge. Je crois que ce seront des fonctionnaires. Ils vont nommer le
directeur général ou ils vont nommer des gens au niveau du
fonctionnarisme.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si vous voulez laisser cela à deux ans,
à l'article 22, au lieu de mettre sept des premiers membres, vous pouvez
augmenter le chiffre. Parce que nous en avons ajouté un. Vous en avez 21
au lieu de 20. Vous pouvez en mettre huit ou neuf, à ce
moment-là, qui vont avoir la possibilité d'avoir un mandat de
trois ans.
M. CASTONGUAY: Mais quel serait l'avantage d'augmenter?
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce serait pour faire un meilleur partage, en
tenant compte du total de membres qui feront partie du conseil
d'administration.
M. CASTONGUAY: N'oubliez pas qu'on en a quatre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous en avez 21 moins 4, il en reste 17. Alors,
vous en sortez sept au bout de la première année. Il y en a dix
qui vont rester.
UNE VOIX: Le directeur général, il ne faut pas le
compter.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, je le sais. Mais il y en a 21 à
part le directeur général, parce qu'on en a ajouté un du
CEGEP tantôt. C'est une question mathématique, j'en fais une
question comptable! Je suggère huit. Il en restera neuf.
M. LE PRESIDENT: Alors, c'est huit. Est-ce que tous les membres sont
d'accord?
M. CASTONGUAY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 22, adopté. Article 23, adopté.
Article 24?
M. CLOUTIER: L'article 23, adopté. A l'article 24, vous avez
oublié vos parenthèses. Le ministre des Finances va nous faire le
reproche d'avoir oublié vos parenthèses à l'article 24.
Est-ce exact?
M. CASTONGUAY: C'est fort probable.
M. VEILLEUX: J'aurais une question à poser au ministre sur
l'article 23. Quels sont les motifs qui l'ont amené à dire que
les mandats des gens élus par les maires pouvaient être
renouvelables indéfiniment?
M. CASTONGUAY: Le seul motif, c'est que c'est vraiment par un genre de
processus électif. Si c'est par un processus électif en bonne et
due forme, je crois qu'on ne dois pas le limiter. Si tous les maires dans une
région, qui eux, sont réélus, mais peuvent être
défaits, sont d'accord qu'ils veulent maintenir..
M. VEILLEUX: D'accord. M. CASTONGUAY: C'est ça. M. LE PRESIDENT:
24.
M. CLOUTIER (Montmagny): De 24 à 30, on ajoutera les
parenthèses parce qu'il s'agit de dépenses des deniers publics.
Aux autres, il y en a.
M. BOIVIN: Même si c'étaient des gens du niveau du
fonctionarisme de l'hôpital concerné, de l'institution
concernée, est-ce qu'ils n'auraient pas droit à du temps
supplémentaire? Si c'étaient des gens qui sont au niveau des
fonctionnaires de l'hôpital par exemple? Si c'était le directeur
général de l'hôpital par exemple, qui était
envoyé au régional, est-ce qu'il aurait le droit d'être
payé à même les fonds de l'établissement qui
l'envoie?
M. CASTONGUAY: Il a son salaire et ça fait partie de ses
fonctions que d'assumer des fonctions de représentativité. Il n'y
a pas de temps supplémentaire, à ma connaissance,
présentement, pour les cadres ou les adjoints aux cadres dans les
hôpitaux.
M. BOIVIN: Mais si c'était une personne syndiquée, par
exemple?
M. CASTONGUAY: Si c'était une personne syndiquée, on ne
veut pas, par ceci, introduire le paiement. Si une personne est
syndiquée, qu'elle fait du travail à l'intérieur de
l'hôpital, pas comme le directeur général, elle a droit
à du temps supplémentaire. Cela est prévu. Mais ici, ils
assument une fonction qui n'est pas celle à l'intérieur de leur
contrat de travail. On a voulu, dans toute la mesure du possible, partout, pour
tout le monde, peu importent leurs fonctions, que ce travail soit vraiment non
rétribué.
M. BOIVIN: Il ne serait pas rétribué par la corporation
régionale ni par...
M. CHOQUETTE: L'Etat.
M. BOIVIN: ...ni par l'établissement.
M. CASTONGUAY: Non.
M. VEILLEUX: Mais si, par contre, la réunion se tenait pendant la
journée, qu'ils soient syndiqués ou fassent partie des cadres,
à ce moment-là, ils sont payés par...
M. BOSSE: Il est prévu dans les conventions collectives que,
s'ils sont représentants dans un conseil de ce genre, ils ne subissent
pas de perte de salaire pendant leurs heures de travail. Cependant,
ultérieurement, ils ne reçoivent pas non plus de paiement.
M. CASTONGUAY: Je pense que le principe de ne pas
rémunérer les gens pour une fonction comme celle-là doit
être préservé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils ont demandé plus. Les centrales
syndicales, devant la commission, ont demandé que les employés ou
le personnel des établissements qui accédera au conseil
d'administration puisse être payé pendant la période de
formation, formation en vue d'accéder au conseil d'administration. C'est
ce que les centrales ont demandé devant la commission parlementaire.
M. BOSSE: Je vois mal qu'il y ait une période de formation.
M. CLOUTIER (Montmagny): On a répondu que ça faisait
partie de la responsabilité des centrales et qu'ils ne devraient pas
déléguer cette responsabilité au gouvernement. Cela
faisait partie de leurs responsabilités de former leurs membres en vue
d'accéder à des postes au sein des conseils d'administration.
M. LE PRESIDENT: Article 24, adopté. Article 25?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 26.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 27.
M. CLOUTIER (Montmagny): Un instant, M. le Président. Article 26,
adopté.
M. BOIVIN: Pourquoi dites-vous que ça doit aller jusqu'à
l'expiration? Est-ce que vous croyez que les élections peuvent
retarder?
M. CASTONGUAY: A quel endroit?
M. BOIVIN: Article 26. Vous mettez ça à plusieurs places
dans la loi, que les membres restent en fonction jusqu'à leur
remplacement. Est-ce qu'il faut mettre cela?
M. BOIS: A un moment donné, si le conseil élit des
nouveaux membres pour finir le mandat d'un autre...
M. VEILLEUX: Je pense que dans l'esprit, si vous avez des centres
hospitaliers qui font leur réunion le soir où on doit remplacer
quelqu'un... En somme, ça prend deux ou trois jours.
M. CASTONGUAY: A l'article 25. C'est toujours cette disposition qu'on
insère dans tout ce type de nomination, de telle sorte que l'organisme
soit toujours au complet et que si, par le défaut, à un moment
donné...
M. BOIVIN: A quelle date, ils prendront le pouvoir.
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 26, adopté, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: L'article 27, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 27, vous avez prévu le vote
prépondérant, mais, sauf erreur, je ne crois pas qu'on l'ait
prévu ailleurs pour les autres types d'établissements. Je ne sais
pas. On vérifiera quand on passera là-dessus, mais je ne l'ai pas
trouvé. Il peut arriver qu'à des réunions, même si
le nombre des membres du conseil d'administration était un nombre impair
que, pour les présences, on ait un nombre pair. Il faudra
vérifier quand on passera là pour le prévoir, si...
M. LE PRESIDENT: L'article 27, adopté. L'article 28,
adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
Comité administratif
M. LE PRESIDENT: L'article 29, adopté? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 30, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Avec parenthèses, adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 31, adopté? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 32, adopté? M. CLOUTIER
(Montmagny): Adopté.
Directeur général et personnel
M. LE PRESIDENT: L'article 33, adopté? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 34, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le directeur général
doit s'occuper exclusivement du travail du conseil régional et des
devoirs de sa fonction? Je ne m'en souviens pas. Dans le cadre des
établissements, est-ce qu'on a maintenu cette disposition pour le
directeur général?
M. CASTONGUAY: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il doit exclusivement consacrer tous
ses efforts à sa fonction?
M. VEILLEUX: Qu'est-ce que ça veut dire, cet article? Est-ce que
le directeur général ne pourrait pas avoir un autre emploi,
à l'extérieur?
M. BOIVIN: Vous prenez le directeur général d'un
établissement, qui est en même temps directeur
général au régional. C'est ce qu'on ne veut pas.
M. CASTONGUAY: On veut quelqu'un à temps plein par
définition, ce qui ne l'empêche pas le soir ou en fin de
semaine... C'est une interprétation...
M. VEILLEUX: Mais dans une journée normale de travail, qu'il ne
fasse pas deux types de travail à deux endroits différents.
M. CASTONGUAY: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: L'article 34, adopté. L'article 35,
adopté?
M. LAURIN: Est-ce que vous prévoyez le nombre d'employés
que pourraient avoir ces conseils?
M. CASTONGUAY: On n'a pas de plan d'organisation.
M. LE PRESIDENT: L'article 35, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
Dispositions diverses
M. LE PRESIDENT: L'article 36, adopté? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 37, adopté? M. CLOUTIER
(Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 38, adopté? M.
CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 39,
adopté?
Formation et administration des
établissements
Constitution et pouvoirs des établissements
publics
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 39, on entre dans une nouvelle
section. On a référé particulièrement à
l'article 39. La question s'est posée lors des définitions.
Lorsqu'un établissement public appartient à plus d'une
catégorie, c'est la fonction principale qui prime. On a donné des
exemples. Est-ce que, dans la définition, le ministre va pouvoir, dans
le cadre de l'émission des permis, faire une catégorisation plus
précise? C'est en marche, je pense, par la direction de
l'accréditation.
M. CASTONGUAY: D'ailleurs, vous avez l'article 129a). Si ça vous
intéresse, le Dr Laberge peut vous donner un savant exposé.
M. LAURIN: Cela m'avait aussi frappé que quatre
catégories, ce n'était pas beaucoup, mais peut-être qu'en
sériant le problème, en créant des subdivisions, on va
répondre à l'objection que j'avais posée.
M. CASTONGUAY: Il y a quatre catégories pour les fins de notre
statut premier, mais à l'intérieur des classes.
M. LAURIN: Ce qui veut dire que vous n'envisagez pas d'autres
catégories?
M. CASTONGUAY: Sur ce plan-là, non. Sur ce plan-là, je
pense qu'on est capable...
M. LAURIN: De faire les catégories assez compréhensives
pour qu'elles contiennent deux établissements actuels et même
potentiels.
M. CASTONGUAY: Après ça, il y a les autres, s'ils assument
les fonctions d'enseignement. On a vu qu'il y avait une définition.
Selon la nature des liens, au plan financier, pour des centres d'accueil, il y
a un autre aspect qui s'établit.
Quant aux fonctions assumées, elle a des classes. Je pense que
c'est un système qui permet de rejoindre diverses dimensions de la
question.
M. LABERGE: Il y a eu une ébauche qui a été faite
dans les règlements par différents comités concernant les
règlements a), b), c) jusqu'à la fin. En ce qui concerne les
catégories, le point le plus difficile, le plus capital et j'ai
trouvé pourquoi dans les anciens règlements, il n'a pas
été défini c'est de classifier les
hôpitaux.
L'on avait mis: Une classification des hôpitaux suivra dans les
règlements de 1968 ou de 1969, mais ils n'ont jamais été
classifies. Nous avons essayé de les classifier par types de
propriété; le gouvernement fédéral, provincial,
à but lucratif, sans but lucratif. Après avoir
étudié la question à fond, cela a été mis de
côté.
Nous avons essayé une deuxième catégorisation. Je
suis encore dans les centres hospitaliers, parce que nous marchons avec les
quatre catégories. Les centres locaux de services communautaires ne
seront pas trop difficiles à classifier. Les centres d'accueil, ce sera
un peu plus compliqué. Nous n'avons pas encore touché aux centres
de service social mais nous avons quelqu'un qui travaille sur ce sujet dans le
moment. J'en suis dans les centres hospitaliers.
La deuxième catégorie est déterminée par les
services offerts. Nous avons voulu classifier les centres hospitaliers
généraux, les centres hospitaliers spécialisés y
compris les établissements psychiatriques. La raison pour laquelle nous
voulions inclure les établissements psychiatriques, c'est qu'en dehors
des établissements psychiatriques, nous avons très peu de centres
hospitaliers spécialisés, selon la nouvelle terminologie. Nous
avons l'Institut de cardiologie, l'Institut de réhabilitation,
Sainte-Justine Children's Hospital. Mais ce que je veux dire, c'est qu'on les
inclut dans les centres hospitaliers. Le nombre est tellement petit, que nous
avons pensé qu'en parlant de centres hospitaliers
spécialisés, nous devrions y inclure les hôpitaux
psychiatriques.
Ensuite, la troisième catégorie: centres pour
convalescents et chroniques. Il est très probable que nous retiendrons
ces trois catégories dans les règlements: hôpitaux
généraux, spécialisés, pour convalescents.
Nous avons abordé le problème d'une troisième
façon, du côté de l'enseignement: l'hôpital
universitaire qui est le CHU. Encore là, nous ne pouvons pas faire une
catégorie de CHU. Il y en a seulement deux dans la province de
Québec. Mais nous avons pensé que des hôpitaux comme
Maisonneuve, Notre-Dame, ou l'Hôtel-Dieu à Montréal; si on
se reporte ici à Québec, l'HôtelDieu, l'hôpital
Laval, Saint-François-d'Assise, Saint-Sacrement, ce sont des
hôpitaux universitaires. Au point de vue de l'enseignement, il y aurait
donc l'hôpital universitaire; il y aurait, deuxièmement,
l'hôpital affilié par contrat,
selon l'article 88 du projet loi, il y aurait l'hôpital
partiellement affilié: nous pouvons avoir un hôpital qui est
affilié pour une catégorie de services et qui n'est pas reconnu
pour tous les services qui s'y donnent. Il y a certains services, comme
l'obstétrique qui seront reconnus dans un hôpital comme
était des services universitaires. Ceci sera un hôpital
partiellement affilié. Je me réfère à l'article 105
des anciens règlements. Il y aurait donc: universitaire, affilié,
partiellement affilié.
Au point de vue de l'enseignement, il est possible que nous retenions
cette deuxième façon de diviser les centres hospitaliers.
La troisième façon que nous voulions mettre en
coordonnée, serait le nombre de lits. Là-dessus, nous ne nous
entendons pas. Nous avons fait une division avec le nombre de lits qui a
semblé plaire au comité mais après les membres sont
revenus dans une autre réunion en disant que cela ne convenait pas
à une personne du ministère des Finances, que cela ne convenait
pas à une autre personne du ministère du Travail. Nous pensons
que c'est important parce que nous ne pourrons pas appliquer les
règlements. Personnellement, j'avais mis moins de 100 lits, de 100
à 200, de 200 à 300.
La raison pour diviser 100 à 200, 200 à 300, c'est parce
que c'est là que se trouve notre gros groupe d'hôpitaux, et 300
à 500 et 501 et plus. Il y avait même une division de 500 à
700 et 700 et plus. Alors, en haut de 700, il y a le Montreal General Hospital,
il y a Notre-Dame, il y a Sainte-Justine, il y a peut-être Chicoutimi
je m'excuse j'ai oublié le Dr Boivin il y a
peut-être quatre ou cinq hôpitaux à la fois. On ne veut pas
faire de catégorie pour un nombre aussi petit. On pensait que cela
aurait pu partir de 501 et plus et ensuite descendre 300 à 500, 200
à 300, 100 à 200. Encore là, ceci a une implication au
point de vue de la rémunération du directeur
général, du directeur de services professionnels, de
l'application d'exigences de certains comités obligatoires, des
archives, s'ils doivent avoir un, deux, trois ou quatre archivistes, je ne le
sais pas. Je pense qu'il va falloir retenir le nombre dans la
catégorisation. Alors, jusqu'à maintenant les trois choses que
l'on retiendrait, ce sont des services divisés par les services
d'affaires, l'enseignement et le nombre de lits. Cela, c'est dans les centres
hospitaliers.
Les centres de services sociaux, on en a fait des centres polyvalents et
d'autres qui sont des centres spécialisés. Les centres
polyvalents, on dit que ce sont des centres qui, soit sur une base
régionale ou sous-régionale, offrent à la population
plusieurs programmes de services sociaux. On a des psychologues ou
psycho-pédagogues qui s'occupent de nous subdiviser cela d'une
manière plus raffinée. Puis les autres les centres
spécialisés, ce sont des centres qui, sur une base
régionale, n'offrent qu'un programme de service social.
Le plus difficile, à première vue, c'étaient les
centres d'accueil; vous avez vu, lorsque l'on entrait dans la définition
des centres d'accueil, hier soir, alors, on a divisé les centres
d'accueil en deux: A) Enfants et adolescents B) Personnes âgées et
autres adultes. Enfants et adolescents, on en a, disons, environ 15 ou 16
catégories, il s'agissait de grouper cela d'une façon quelconque.
On a pensé que la meilleure façon de grouper, après avoir
regardé ce que chaque catégorie fait, c'est par la fonction. Or,
dans le domaine de l'enfance et des adolescents, j'ai pris comme
première fonction: Fonction d'observation et de dépannage. On
retrouve dans cette fonction-là: Accueil et détention, on en a
sept; accueil et dépannage on en a quatorze, crèches et
pouponnières, on en a neuf; résidences pour mères
célibataires, on en a quinze. Alors, cela, c'est la fonction qu'on
pourrait appeler observation et dépannage. C'est-à-dire, que cela
donne le sens que ce n'est pas très long et que c'est pour
déplacer. Il y aurait ces quatre sous-catégories qui entreraient
dans la catégorie A).
B): Fonction de rééducation sociale. Alors, on
retrouverait dans cela, les écoles de protection, nous en avons douze;
les centres de transition, nous en avons huit; les centres de protection
sociale, on en a dix-huit; les centres intermédiaires, on en a quinze;
les centres pour caractériels, on en a cinq; certains centres pour
handicapés physiques, on en a dix. La fonction de
rééducation sociale, c'est dans ce groupe-là.
Pour le troisième groupe, encore dans les centres d'accueil, on a
fonction d'entraînement à la vie. On a les centre
d'entraînement à la vie, seize; les centres de formation
socio-professionnelle, trois; les centres d'entraînement pour
handicapés physiques, huit; il va falloir que j'ajoute une
quatrième catégorie parce que, dans les centres d'accueil, on a
ajouté à la dernière minute les garderies de jour qui sont
toutes privées; actuellement, il y en a 74 dans la province; ils ont une
association et leurs normes ont été faites; elles sont
distribuées et elles ont été faites de concert avec
l'association. Alors, il va falloir mettre les garderies de jour quelque part
dans cela parce que cela peut s'appeler "observation et dépannage", ce
n'est pas de la rééducation sociale: il faudrait étirer la
fonction d'entraînement à la vie. Alors, cela comprendrait les
centres d'accueil pour enfants et adolescents avec les divisions que je viens
de vous donner, les catégories et les sous-catégories.
Le deuxième groupe, ce sera pour les personnes âgées
et autres adultes. Là, il y a hébergement et les semi-autonomes.
On avait mis soins mineurs, mais j'ai mis les semi-autonomes. Ce sont les
pensionnaires du groupe S-2. On parle de moins en moins du groupe S-1 où
ils ont besoin uniquement d'hébergement, de logement parce que l'on
pense qu'il y a une politique qui est en train de se faire pour les personnes
âgées au ministère et que le groupe S-1, s'il y a moyen de
ne pas l'institutionnaliser, c'est probablement ce qui arrivera. Disons: a)
l'hébergement
pour les semi-autonomes; b), l'hébergement pour les gens
dépendants qui ont besoin de soins infirmiers, cela correspond à
S-3, en fait, avec de 15 à 17 heures de nursing par semaine, Ces
gens-là requièrent une surveillance médicale plus
étroite. On dit que ce sont des centres où les personnes sont
alitées ou semi-alitées, elles doivent être
assistées pour leurs besoins personnels, requièrent une
surveillance médicale plus étroite. Disons que c'est un peu
l'ébauche des catégories et des sous-catégories en ce qui
concerne le règlement 129.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand on fera la séance, on les
réglera à ce moment-là. Ce sera terminé, je pense
bien, on prendra connaissance du travail.
M. LE PRESIDENT: Alors article 39? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 40?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. Pour les articles 39 et 40, M.
le Président, c'est le ministre des Institutions financières qui
accorde les lettres patentes, mais est-ce qu'il va tenir une forme de
consultation avec le ministre des Affaires sociales, même si ce n'est pas
dit dans la loi?
M. CASTONGUAY: Il le fait.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il le fait. Bon. D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 41?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 42?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 43?
M. LAURIN: Il y a une grosse différence, M. le Président,
entre l'article 43, version réimprimée et l'article 45,
première version. Vous avez enlevé tout le détail des
pouvoirs financiers d'une institution et vous les avez renvoyés à
l'article 129m) des règlements. Est-ce qu'il y a une raison à
cette nouvelle rédaction?
M. CASTONGUAY: La raison, c'est que l'on avait fait sauter les
corporations. A partir du moment où elles sont maintenues, il s'agit de
dire qu'elles ont exercé tous les pouvoirs d'une telle corporation et on
n'a plus à entrer à nouveau dans ce type de dispositions
descriptives.
M. LE PRESIDENT: Article 43, adopté?
Dispositions applicables à tous les
établissements
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. Alors, pour les articles 44
à 48, ce sont les dispositions actuelles de la loi des hôpitaux
sensiblement. Il y aurait l'article 45 où on pourra demander... il
s'agit du partage du patrimoine. Il resterait combien de corporations qui
pourraient faire l'objet de partage de patrimoine?
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faut faire attention ici, on parle
d'hôpitaux. Aux endroits où il y en a eu, il en reste
peut-être une vingtaine.
M. CASTONGUAY: Il me semble que c'est cela, 23, si ma mémoire est
bonne.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y en a 23, pour les hôpitaux.
Le problème va se poser aussi pour...
M. MORENCY : Il est moins considérable au niveau des centres
d'accueil.
M. CLOUTIER (Montmagny): Au niveau des centres d'accueil, oui.
M. MORENCY: Possiblement, mais il y en a moins.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, il y en a moins. Moins que 23?
M. MORENCY: Ecoutez, le nombre exact, je ne le sais pas. Il n'y en aura
pas autant que pour les hôpitaux.
M. CASTONGUAY: Oui, il y a aussi le statut intermédiaire qui est
prévu.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est-à-dire que quand vous prenez une
communauté, une communauté peut avoir plusieurs maisons.
M. CASTONGUAY: Il y a aussi le statut intermédiaire qui est
prévu là aussi, privé, conventionnel...
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour 20 personnes, puis sous forme
coopérative où s'ils n'émargent pas au budget de la
province. Adopté.
M. LE PRESIDENT; Article 46, adopté. Article 47?
M. CASTONGUAY: Ici, si vous remarquez, juste un petit détail. A
l'article 48, on a spécifié: tout contrat fait par un
établissement. Dans tous les cas où cette autorisation est
requise par la présente loi, pour que ce soit
encore plus clair que dans la première version, où on
avait cru que tous les contrats devaient être soumis au ministre ou au
lieutenant-gouverneur en conseil pour approbation.
M. LE PRESIDENT: Alors l'article 48, adopté. L'article 49?
Conseil d'administration des établissements
publics
M. CLOUTIER (Montmagny): L'article 49, adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 50?
M. CLOUTIER (Montmagny): Au sujet de l'article 50, le
député de Bourget avait...
M. LAURIN: Oui, M. le Président, conformément à ce
que plusieurs mémoires ont exprimé, surtout ceux de certains
comités de citoyens et d'autres de certaines associations de services
sociaux ou qui s'occupent de services sociaux, je souhaiterais encore une fois
que la majorité des citoyens soit plus nette dans ces conseils
d'administration. Je sais que, lorsque mon collègue de Sainte-Marie en a
parlé, le ministre a répondu qu'il ne fallait pas penser qu'il y
aurait seulement cinq personnes résidant dans le territoire desservi par
le centre qui feraient partie de ces conseils d'administration, qu'il y en
avait deux autres nommées pour deux ans par le lieutenant-gouverneur en
conseil, parmi la population du territoire desservi. Ce qui en fait sept. Mais
ce qu'aurait voulu dire mon collègue de Sainte-Marie quand il n'a pas pu
se lever, c'est que ces deux personnes additionnelles n'étaient quand
même pas élues, qu'elles étaient nommées. Et cela
peut faire une différence quand même, quand on considère
que les deux personnes nommées sont nommées par le
lieutenant-gouverneur en conseil qui exerce tout de même un choix. Et le
souhait qu'il exprimait, celui que j'exprime, et celui qu'exprimaient les
associations qui sont venues parler de cela, c'était le souhait
précisément que tout centre local de services communautaires,
précisément parce qu'il devait desservir d'une façon toute
spéciale une communauté, devait peut-être être
identifié davantage aux citoyens de cette communauté, en donnant
une majorité nette aux citoyens élus par cette communauté,
c'est une première remarque.
Deuxièmement, la façon, le mode d'élection. On dit
dans le paragraphe a): "Assemblée de personnes qui détiennent une
carte ou sont inscrites à un registre"; en somme, les usagers du centre.
Ici, cela me tenterait de rappeler une façon d'exercer la
médecine qui est différente de celle qu'on pratique ici. Celle de
la Chine, par exemple, où les citoyens paient un médecin aussi
longtemps qu'ils ne sont pas malades et, aussitôt qu'ils sont malades,
ils ne paient plus le médecin parce qu'ils considèrent que c'est
une faillite, un échec du médecin. Je veux dire par là que
tous les citoyens sont intéressés à avoir un centre local
de services communautaires qui est en état de dispenser d'excellents
services de santé, surtout quand ils ne sont pas malades.
C'est-à-dire que, si jamais ils deviennent malades, ils veulent avoir
l'assurance qu'ils jouiront des meilleurs soins possibles. En somme, il faut
non pas inclure seulement les usagers actuels, les usagers passés, mais
peut-être aussi les usagers potentiels. Parce que l'intérêt
de ces citoyens-là pour le CLSC est aussi grand que celui de ceux qui
ont passé par le centre local de santé. C'est la raison pour
laquelle on émettait le souhait que ces personnes soient élues
non seulement par ceux qui détiennent une carte, mais également
par l'ensemble des citoyens du territoire qui se présenteraient
annuellement à l'assemblée prévue à cette fin par
la loi.
M. CASTONGUAY: Maintenant, la raison pour laquelle nous avons
pensé à ce mécanisme provient du fait qu'il faut qu'il y
ait un certain rattachement, une certaine identification. Il n'est pas question
d'exclure arbitrairement des gens. A la remarque que vous faites, ces
centres-là doivent jouer un rôle préventif aussi et on peut
imaginer que les personnes qui, pour des fins d'examen, de dépistage, de
prévention, auront été inscrites au registre, seront dans
la catégorie que vous mentionnez. Maintenant, je vous dis que ce n'est
pas... C'est très minimal ici comme exigence.
M. BOIVIN: Moi, je suis un peu de l'opinion du député de
Bourget. Je trouve que ces critères sont un peu étroits. Si
quelqu'un se fait traiter une plaie, cela lui donne le droit d'être
élu. Je ne sais pas s'il ne serait pas mieux qu'on détermine,
qu'on fasse un voeu, qu'on le mentionne. Mais mettre cela comme condition,
qu'il y ait une carte d'utilisation, soit de l'hôpital, soit du CLSC, je
trouve que les critères sont un peu étroits.
M. CASTONGUAY: On voulait qu'il y ait une certaine identification
à une population. On a parlé l'autre jour du découpage. On
a dit: Est-ce que ça doit être découpé de
façon très rigide? Je ne le crois pas. Où est-ce que
ça arrête, où est-ce que ça finit? On voulait que ce
soit vraiment la population de la région couverte ou du territoire
couvert par le centre.
M. BOIVIN: Mais vous l'obligez à être passé par
l'institution. Il pourrait être élu à une assemblée
générale, comme le député de Bourget dit. Si c'est
une incitation à une hospitalisation et ensuite...
M. CASTONGUAY: C'est seulement pour un centre local.
M. BOIVIN: ... ça revient quand même à
l'hôpital, durant les trois dernières années. Il
faut qu'il soit passé comme malade. Moi, j'aimerais mieux que Ça
paraisse Comme un voeu...
M. CASTONGUAY: D'accord, mais comment identifier les gens?
M. BOIVIN: A l'assemblée générale, ceux qui se
présenteront et qui auront des plaintes.
M. VEILLEUX: Si vous desservez une population de 35,000 habitants
je prends Saint-Jean, par exemple, la ville a 35,000 habitants admettons qu'il
y ait 12,000 personnes aptes à voter, pouvez-vous imaginer, si ces
12,000 se présentent là, quelle sorte d'assemblée vous
allez avoir? Hypothétiquement?
M. BOIVIN: Il va y en avoir, d'après moi, cent ou cent cinquante
au plus qui vont se présenter. Moi, je trouve que ces
critères-là sont un peu étroits.
M. CASTONGUAY: Quoi d'autre?
M. BOIVIN: A l'assemblée générale. Qu'ils soient
élus, ces gens-là, par l'assemblée
générale...
M. CASTONGUAY: L'assemblée générale de qui?
M. BOSSE: M. le Président, je pense que les plaintes qu'on a
reçues et les diverses démonstrations qu'on a vues dans les
journaux ne venaient pas tellement des citoyens qui n'avaient pas
bénéficié des services. Ils venaient surtout, les
"sit-in", la plupart des démonstrations, de gens qui se plaignaient
qu'ils n'étaient pas représentés, qu'ils n'étaient
pas présents, de ceux qui bénéficient présentement
des services.
M. LAURIN: Il resterait une voix d'élection à ceux qui ont
été malades. Il faut être malade pour être
élu.
M. BOSSE: Je comprends que c'est un drôle de critère.
Cependant, ce sont ceux-là qui présentement font l'objet de
plaintes. Ce sont ceux là qui... Il faut quand même être
logique. A un moment donné, ces gens se plaignent de ne pas être
représentés, font des réclamations, s'assoient dans le
bureau du ministre, quand ce n'est pas chez l'un, c'est chez l'autre. Tout
à coup, ils ont l'occasion d'être représentés. Ils
ne sont pas les seuls qui sont représentés.
M. BOIVIN: C'est ce que je dis. Je ne veux pas que ceux qui ont
été malades soient empêchés d'élire des gens.
Mais je dis que c'est un peu restreint.
M. VEILLEUX: Moi j'ai peur. Si on voit l'amendement du
député de Bourget, on sait que n'importe qui, n'importe quel
groupe, sans spécifier un groupe en particulier, n'importe qui est
capable comme on dit en bon canadien de "paqueter" une
assemblée. C'est ça qui est un danger que l'on ne peut pas se
permettre de courir dans le secteur social.
M. BOIVIN: Ce n'est pas pareil.
M. VEILLEUX: Moi, je dirais que le danger vient de personnes qui sont
toujours prêtes à répondre aux voeux et à se
prononcer au nom de tout le monde. Vous avez des gens qui sont directement
impliqués. Je pourrais vous donner des cas bien précis, moi, qui
sont survenus, notamment dans le secteur hospitalier de Saint-Jean. Il y a eu
des gens qui ont été foutus à la porte. On n'a pas voulu
les soigner, prétextant qu'ils n'étaient pas malades. Ils s'en
vont à un hôpital à 5 milles plus loin et on les
opère d'urgence. A ce moment-là, il serait peut-être bon
qu'ils aient droit de regard et droit de dire quelque chose là-dedans.
Eux, ils ont été directement impliqués; ils ont
vécu...
M. LAURIN: Mais là, c'est un CLSC...
M. BOSSE : Vous êtes peut-être ceux qui êtes les plus
responsables, précisément, qui avez encouragé ces
mouvements de gens qui doivent être représentés. Alors, une
fois que vous avez...
M. LAURIN: M. le Président, il ne faudrait quand même pas
qu'on se lance dans cette direction-là.
M. BOSSE: ... fait ça, soyez logiques jusqu'au bout, une fois
qu'ils ont l'occasion d être représentés, parce qu'ils sont
des gens qui ont besoin, qui utilisent ces services.
M. BOIVIN: On ne s'oppose pas à ce qu'ils soient
représentés ces gens-là.
M. BOSSE: M. Boivin, ce n'est pas à vous que je m'adressais.
C'est à M. Laurin et il le sait très bien. A un moment
donné, il faudra que vous soyez logique. Ici, le ministre conserve quand
même le pouvoir de nommer deux autres personnes. Ces deux-là
peuvent ne pas être des bénéficiaires actuels, mais des
bénéficiaires éventuels. Arrêtez de monter le monde
d'un côté. Ensuite, quand on leur offre l'occasion, vous dites: Un
instant, vous ne trouvez pas que c'est un critère drôlement
restreint.
Je pense qu'il y a des fois où on aimerait savoir quand vous avez
raison. C'est quand vous dites à ces gens-là: Faites en sorte
d'être représentés. Ou c'est quand on leur offre
d'être représentés.
M. BOIVIN: Mais avez-vous l'idée qu'un hôpital où
j'ai pratiqué, par exemple, peut y avoir 20,000 admissions. Combien
va-t-il falloir fouiller dans les régistres pour dire: Est-il paru dans
ces 20,000?
M. BOSSE: Je ne pense pas, vous compliquez un peu les choses.
M. BOIVIN: Non, c'est ça qu'on a, M. le Président.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, pour éclairer la
discussion, est-ce que le ministre ne pourrait pas nous dire comment ça
va se passer dans un hôpital comme l'Hôtel-Dieu de Québec?
La difficulté que je vois, la discussion vaudra pour les centres
hospitaliers. Même si l'Hôtel-Dieu de Québec n'est pas un
centre local de services communautaires, mais en pratique, comment cela
pourrait-il se passer? La seule différence qu'il y a, dans un, c'est
trois ans et l'autre c'est un an.
M. CASTONGUAY: D'abord, il va y avoir des règlements faits par le
conseil régional qui vont établir la procédure. L'annonce
de l'élection sera faite dans des journaux, il va y avoir une
assemblée. Ceux qui auront une carte, parce que presque tous les
hôpitaux aujourd'hui ont une carte à l'admission et il serait bon
que ça vienne à s'uniformiser un peu plus que dans le moment, ils
apporteront donc leur carte et les procédures devraient être aussi
simples que celle-là.
Si les règlements disent que c'est un vote et si d'abord il y a
un certain nombre de choix, j'imagine qu'on procédera par scrutin. Ce
qui importe le plus, c'est de déterminer qui ira voter. Après
cela, pour les règlements, cela dépendra du conseil
régional de s'assurer, dans les règlements qu'il fera, que le
processus du vote est conforme à toutes les règles qui doivent
être suivies dans la prise d'un tel vote.
C'est la façon qui est généralement suivie dans
presque tous les hôpitaux, aujourd'hui, d'émettre des cartes.
C'est pour ça qu'on a pensé à ce mode. C'est de trouver
une autre façon, encore là...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pense que ça voudrait dire en
pratique, à l'Hôtel-Dieu de Québec, le Dr Laberge pourra
nous confirmer, combien peut-il passer de patients par année à la
clinique externe et qui sont hospitalisés?
M. LABERGE: 15,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): 15,000. Alors, si on prend les trois
dernières années, il y en a qui reviennent à
l'hôpital par exemple. Les médecins ne les guérissent pas
tous la première fois. Ils reviennent. Alors, ça fait une
possibilité de 45,000 personnes. Quand je dis 45,000, il y en a qui sont
inscrits deux fois, trois fois, cinq fois. Il reste qu'on peut dire qu'en
pratique, il y a de la marge, entre 30,000 et 45,000 qui pourraient être
inscrits.
Il y en a qui ne sont pas de la région de Québec. Il y en
a qui seront hospitalisés à l'Hôtel-Dieu, mais étant
donné que c'est un hôpital qui donne des services
spécialisés, ils vont venir d'aussi loin que l'Abitibi, la
Gaspésie, Montmagny ou le lac Saint-Jean peut-être malgré
que la qualité de l'hôpital du député de
Dubuc...
M. BOIVIN: Cela a été bien étudié.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela voudrait dire, en pratique, une
possibilité d'une liste de 25,000 personnes. Je trouve que l'idée
est valable d'aller chercher des administrateurs parmi les consommateurs de
soins; ça représente déjà une bonne partie de la
population, à condition que cela ne fasse pas d'incitation à
aller se faire traiter pour être sur la liste. Je crois bien qu'il y a
d'autres moyens que ça peut être sur la liste d'élection
d'un hôpital, du moins, je ne vois pas l'enjeu aussi considérable
que ça pour que quelqu'un...
M. LAURIN: Est-ce que ce ne serait pas plus facile de dire qu'un centre
local de services communautaires, prenons un exemple à Montréal,
dessert tel quartier compris entre la rue unetelle à l'est, la rue
unetelle à l'oeust, la rue unetelle au nord et la rue unetelle au sud,
et tel jour, il y a une élection . Ce sont tous les usagers potentiels
pour les fins d'élection. Cela aurait l'avantage de couvrir ceux qui ont
été malades et ceux qui ne l'ont pas été.
M. BOIVIN: Vous mentionnez l'idée qu'autant que possible ces
gens-là devraient être choisis parmi des gens qui ont
utilisé les services. L'idée est bonne mais je trouve que les
critères sont trop étroits.
M. CASTONGUAY: Est-ce qu'on pourrait retenir 50a)? On pourrait
prévoir les deux possibilités à être
déterminées par le conseil régional. Parce que dans les
centres locaux de services communautaires, je ne crois pas qu'il sera toujours
possible de délimiter très clairement un territoire.
On pourrait peut-être ouvrir les deux possibilités sous le
conseil.
M. LAURIN: J'ai un autre argument.
M. BOIS: Est-ce que je pourrais faire une suggestion? Je réalise
qu'à l'article a) cela va être une jolie fournée d'essayer
de faire un choix là-dedans...
M. CASTONGUAY: Remarquez qu'on cherche de nouveaux modes...
M. BOIS: Il faudrait peut-être une autre personne de
l'administration et une autre du personnel non professionnel du centre.
M. CASTONGUAY: Pardon!
M. BOIS: Est-ce qu'il ne serait pas possible de remplacer ces deux
personnes par une personne du personnel professionnel?
M. CASTONGUAY: Vous nous parlez de l'article 50b).
M. BOIS: A l'article 50f), ajouter une personne au paragraphe f) et une
autre à...
M. CASTONGUAY: Mais à la place de qui?
M. BOIS: A la place des deux premières indiquées au
paragraphe a).
M. CASTONGUAY: Etes-vous à l'article 50? Ah! vous êtes
à l'article 51.
M. VEILLEUX: Moi, j'ai la nette impression, si on part de chiffres
hypothétiques qu'on a pu sortir en prenant un cas bien précis,
l'Hôtel-Dieu de Québec...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais rappeler au député de
Saint-Jean qu'il y a une difficulté au niveau des CLSC, c'est que ce
sont des institutions qui n'existent pas. Là, on parle d'une liste d'un
registre pour les personnes qui ont reçu des services depuis un an. Dans
les CLSC, pour les premières années, il faudra prévoir une
autre soupape parce qu'on n'a pas de clientèle dans les CLSC sauf les
CLSC qui vont regrouper les services ou les cliniques externes qui existent
déjà ou des unités sanitaires. Il y a un autre
problème pour les CLSC, pour la première année.
M. VEILLEUX: Si on prend le principe général que ce soit
dans n'importe laquelle des catégories...
M. LAURIN: Je m'excuse, M. Veilleux, je ne pense pas qu'on puisse
prendre le même principe parce que le CLSC non seulement n'existe pas
mais on y donnera des soins de première ligne où il n'y aura pas
d'hospitalisation. En plus de ça, il va y avoir des services sociaux,
des services sociaux courants. Donc, c'est bien possible que la fonction
d'animation dans ces CLSC soit bien plus importante à cause des services
sociaux courants qu'on va y introduire de plus en plus. Même si on
retrouve un article identique aux hôpitaux et aux CLSC, la nature de
l'établissement va leur donner une ligne, une direction
différente.
M. VEILLEUX: L'idée de placer dans ces articles-là la
personne qui a reçu des services, que ce soit dans n'importe quelle
catégorie, c'est de permettre aux gens qui ont vécu le
problème, qui ont peut-être vécu certaines
difficultés d'ordre technique à l'intérieur, de faire part
de leurs revendications à l'intérieur de l'organisme. Je me dis
que les gens ne viendront en plus grand nombre que si on invite... Tantôt
le député de Bourget disait: Oui, mais il va peut-être en
venir 100 ou 150 intéressés. Sur le nombre des personnes qui ont
reçu des services de ces organismes-là, il va peut-être en
venir 100 ou 150. A ce moment-là ce serait beaucoup plus
représentatif que de laisser ça "at large", si on me permet cette
expression. Je suis très réfractaire de laisser ça "at
large" parce qu'on sait de quelle manière fonctionnent ces sortes
d'assemblées. Il est très facile de contrôler une
assemblée et de l'amener à... Ce sont toujours les mêmes
individus qui pourront siéger. Assez souvent, ce sont des gens qui vont
à ces assemblées non pour construire mais bien plus que...
M. LAURIN: Le député de Saint-Jean devra remarquer que
c'est précisément comme ça qu'il va avoir les
résultats qu'il veut éviter. Prenez par exemple,
Pointe-Saint-Charles. Je sais qu'à certaines réunions de cette
clinique, il y a 400 ou 500 personnes. Tous ceux qui y sont, ce sont des
usagers de la clinique et qui sont précisément les contestataires
dont parlait tout à l'heure le député de Dorion. Ils
auront tous une carte. Ils seront tous inscrits au registre et ce sont
précisément ceux-là qui seront là. Ils
éliront justement les gens que vous craignez. Alors que si on ouvre
ça à tout le territoire, même ceux qui n'ont pas de carte,
là on a des chances d'avoir une représentation beaucoup plus
partagée.
M. VEILLEUX: M. le Président, je tiens à faire une mise au
point. Lorsque l'on parle des contestataires... S'il faut élire des
gens, j'aime mieux élire des gens qui ont vécu le problème
parce qu'ils ont reçu un service que d'aller chercher une
catégorie de contestataires qui n'ont pas reçu de services.
M. LAURIN: Cela ne veut pas dire.
M. VEILLEUX: Ces gens-là contestent peut-être parce que le
service a été mauvais ou n'a pas été
adéquat. Ils seront là afin d'y remédier parce qu'ils
auront vécu le problème. Je suis persuadé que ces gens
iront là dans un but bien précis afin d'essayer de faire quelque
chose de valable.
M. BOIVIN: Prenez un hôpital spécialisé en
pédiatrie par exemple. Ce n'est pas celui qui aura reçu les
soins. L'enfant n'aura pas la carte, ce sont son père et sa mère
qui peuvent être élus.
M. VEILLEUX: C'est entendu.
M. BOIVIN: Nous trouvons que les critères sont trop
étroits.
M. VEILLEUX: Celui qui permet à ce moment-là, que ce soit
le tuteur, le chauffeur...
M. CASTONGUAY: Quand nous arriverons à l'article 51 ou l'article
52, nous pourrons rediscuter de l'autre plan. Mais à l'article 50,
centre local de services communautaires, nous y
voyions l'idée majeure de consommateur de soins; et il y a les
soins préventifs. Nous savons fort bien que, dans un endroit, si c'est
pour donner 80 p.c. des soins normalement et si les critères sont
appliqués de façon assez large, le père ou la mère
qui amène son enfant, il est inscrit dans le registre. Tout le monde
sera bientôt inscrit, tous ceux qui ont un attrait naturel envers ces
centres.
Il y a le fait aussi qu'il y a les services préventifs; il y a
les services sociaux également et ces derniers vont attirer toute une
catégorie de personnes. Alors, c'est vraiment l'idée de
consommateur, comme vous l'avez mentionné.
M. LAURIN: M. le ministre, "au cours de l'année
précédente", cela signifie que celui qui a été
inscrit il y a deux ans ne sera pas électeur.
M. CASTONGUAY: Ceci est une des choses encore ou, si l'on n'a pas un
certain renouvellement de la liste, à un certain moment, vous pouvez
avoir des gens qui n'ont plus aucun lien avec un tel centre. Ils sont
déménagés on connaît la mobilité
ils peuvent revenir voter, mais ils n'auront plus d'appartenance
à ce centre.
M. LAURIN: Mais au fond, le lien de la population avec son CLSC, c'est
son CLSC, et même si elle ne s'en sert pas, cela l'intéresse
beaucoup. De même qu'un célibataire peut être
intéressé à son école même s'il n'a pas
d'enfant, parce que c'est une institution qui lui appartient en tant que
citoyen de ce quartier et même, il y a certaines salles pouvant
être utilisées pour les loisirs qui peuvent
l'intéresser.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que nous ne pouvons pas examiner aussi
la possibilité qu'il y ait une mise en nomination qui soit faite
antérieurement à l'assemblée d'élection pour
que...
M. CASTONGUAY: Cela pourrait être dans les règlements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais ne pouvons-nous pas envisager cette
possibilité? Que le conseil fixe une date de mise en nomination. A
partir du moment où il donne l'avis, les personnes
intéressées à oeuvrer au sein du conseil d'administration
envoient leur nom ou d'autres pourraient faire des propositions, de
façon qu'ils aient un peu de renseignements sur ces personnes au moment
de l'élection.
M. CASTONGUAY: Ceci sera dans les règlements.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. BOIVIN: Cela prendrait des assesseurs qui choisissent.
M. BOIS: M. le Président, j'aurais une suggestion à faire.
Elle n'est peut-être pas valable du tout. Puisque vous parlez de
l'année précédente, pourquoi ne prendriez-vous pas les
1,000 derniers noms qui ont été rapportés au
ministère et faire un tirage de dix personnes, par exemple?
M. CASTONGUAY: Cela devient assez limitatif, c'est tellement sujet au
hasard dans un centre local. Supposons que l'élection ait lieu en
période où les gens se sentent bien, qu'il y ait seulement des
personnes âgées qui vont... J'exagère peut-être,
c'est sujet à tellement de hasards. Pourquoi les limiter à ces
1,000 là? Nous voulons l'ouvrir autant que possible aux gens qui ont un
intérêt dans le centre local. Nous sommes dans du neuf et ce n'est
pas facile d'établir un système qui va fonctionner. On veut
l'ouvrir, mais le faire de telle sorte que ce soient vraiment les gens
intéressés qui aillent voter.
M. BOIS: Parce qu'autrement, M. le ministre, je crois que vous risquez
de rendre votre choix, ou impossible, ou contrôlé. C'est ce que je
vois.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, je trouve, à
première vue, un peu curieux, le paragraphe a). C'est bien là que
nous sommes? Que l'on reçoive les services ou non, cela ne sensibilise
pas nécessairement un citoyen en particulier vis-à-vis des
problèmes de la société.
Ceux qui vont s'occuper de cela d'une façon positive et
désintéressée, ce sont ceux qui sont réellement
sensibilisés aux problèmes de la société, qui ont
un haut standing, on va dire, au point de vue des responsabilités
municipales. Moi, je sais je vous donne un exemple personnel et c'est
toujours un peu là-dessus qu'on se base j'ai été
président d'une caisse populaire, je l'ai fondée et j'en ai
été le président pendant dix ans, dans un quartier
ouvrier. Les économies qui étaient là avaient
été durement gagnées à l'heure dans les usines et
ainsi de suite. Alors, on avait une caisse, à un moment donné,
qui valait $1 million; c'était beaucoup d'argent. On avait la
responsabilité de l'administration de cela. On faisait des
assemblées et on avait 50 membres. On faisait tout pour amener les gens:
le matin au sous-sol de l'église, on disait la messe et ensuite on leur
fournissait un déjeuner, vous savez qu'il fallait y mettre un peu de
motivation. Même, c'était une fois par année,
s'intéresser, savoir ce qui se passe. Tout cela pour vous dire que le
fait qu'une personne reçoive des services ou non, pour moi, ce n'est pas
nécessairement un barème.
Il y a bien des choses qui entrent là-dedans.
Il y a des gens qui ne recevront pas les services, mais qui vont
être très sensibilisés au fait qu'on doive, pour une couche
de la société, avoir ces services, par exemple. Tandis qu'il y a
des gens qui vont recevoir les services et qui ne seront pas
intéressés à concourir à ce qu'ils soient meilleurs
ou ainsi de suite. Il faudra certainement trouver une façon pour que les
gens aient une motivation. Dans la législation, ce ne sera pas facile.
Ce qui va être important, ce sont ceux qui vont avoir à vendre le
centre social local et à motiver les gens. Cela va être
important.
M. CASTONGUAY: Sur cela, je suis d'accord.
M. SAINT-GERMAIN : Là, il me vient une idée.
Premièrement, il faudrait certainement que vous ayez une liste de
membres, à mon avis. Il faudrait une liste de membres qui soit à
jour. Il faudrait certainement qu'un membre puisse être accepté ou
refusé selon certains barèmes, mais il faudrait qu'il y ait une
liste de membres. Et celui ou le groupe qui sera responsable de sensibiliser la
population pourra peut-être commencer par ceux qui, déjà
dans la communauté, à n'importe quel niveau, ont joué, ont
montré aussi un certain intérêt. Cela pourrait être
le représentant des corps publics, ça pourrait être ceux
qui s'occupent de caisse populaire, ça pourrait être ceux qui,
localement, s'occupent de leur syndicat, s'occupent bénévolement
de charité publique, les dames patronnesses d'un hôpital
donné. Enfin, il faudrait certainement arriver à
sélectionner de la façon la plus démocratique possible un
groupe et à en faire une liste.
M. CASTONGUAY: Tous ces organismes-là ont toute la latitude
voulue pour assurer un apport, pour qu'il y ait des associations de
bénévoles, comme c'est le cas présentement, qui soient
formées, ou des gens très intéressés par le
problème pour en améliorer le fonctionnement. Tout cela est
ouvert et je suis d'accord avec vous sur le fait que le conseil
régional, en sa fonction de promotion, doive y voir. Le conseil
d'administration d'un centre local devra s'intéresser fortement à
cela, si on veut que ça reste sensible aux besoins de la population.
C'est possible. Evidemment, ça devient une question d'hommes.
M. SAINT-GERMAIN: Autrement, je ne sais pas si cela a été
pensé... Mais si ces centres locaux vont nécessairement jouer un
rôle important, il faudrait peut-être tout simplement, soit par les
listes municipales, soit par les listes des commissions scolaires, faire des
élections en bonne et due forme.
M. CASTONGUAY: On y a pensé à ces listes-là, quand
elles existent, remarquez. Parce qu'il n'y a pas toujours concordance et les
territoires ne sont pas les mêmes encore là. Et on a la notion de
territoire; il faut faire attention pour ne pas trop la délimiter
précisément.
M. BOIVIN : Qu'on mentionne les objectifs dans la loi et qu'on laisse
cela aux règlements. Vous aurez le temps d'y penser. Ce que je n'aime
pas, c'est seulement le critère. L'idée est bonne, tout le monde
l'a. Mais c'est qu'on se restreigne à celui qui a eu les soins
l'année précédente.
M. VEILLEUX: Vous n'aimez pas le consommateur, ou le critère
consommateur là-dedans; vous aimeriez mieux l'électeur en
général.
M. SAINT-GERMAIN: Cela ne me ferait pas émettre...
M. BOIVIN: Dire, par exemple, dans la loi qu'autant que possible, ces
gens-là doivent être choisis parmi des gens qui ont
bénéficié de soins ou qui sont susceptibles d'en
bénéficier. Il va y avoir des secteurs, dans les quartiers les
plus pauvres, où ces soins-là ont beaucoup d'importance. C'est
probablement là que vous aurez le plus de motivations. Dans les
quartiers les plus bourgeois, vous n'y réussirez jamais parce qu'ils
sont beaucoup plus individuels. Ils se fient beaucoup plus à leurs
moyens personnels pour atteindre leur but. Cela ne s'appliquera pas
nécessairement partout de la même façon.
M. CASTONGUAY: Il reste qu'une chose est importante, c'est qu'on
définit qui a droit à un vote et dans quelle mesure on peut
laisser cela dans des règlements. On peut laisser aux règlements
les procédures sur les avis, des choses comme celles-là, surtout
sur le mode d'élection. Savoir qui peut exercer ce droit de voter, c'est
assez sérieux aussi.
M. BOIVIN: Dans les règlements, vous pourriez nommer des
assesseurs, des gens qui prépareront toute une liste. Par exemple, ils
pourraient en nommer 25 qui seraient susceptibles d'être élus.
Parce que j'ai remarqué qu'aux régionales, il y a une
assemblée générale où les plaintes sont
rapportées au conseil régional. Il pourrait très bien se
faire qu'aux régionales, on ait des ennuis avec cet hôpital ou ce
centre. On pourrait leur envoyer des gens qui sont venus se plaindre par
l'intermédiaire des assesseurs. Ils pourraient nommer ces gens-là
qui pourraient être susceptibles d'être élus et qui
pourraient aller faire la leçon...
M. CASTONGUAY: Ils pourraient poser leur candidature. Mais encore
là, je ne crois pas que l'on doive fermer cela.
M. BOIVIN: Oui, mais des assesseurs, il peuvent en nommer 150.
M.SAINT-GERMAIN: Je vois difficilement comment vous pouvez avoir des
élections représentatives, à moins d'avoir des listes de
membres qui sont sensibilisés à cette responsabilité, une
liste de noms qui peut être limitée à 500 ou à 1000,
établie... Vous savez, les gens ne se passionneront pas pour assister
aux assemblées.
M. CASTONGUAY: C'est un autre cas. Cela aura un intérêt
bien variable.
M. SAINT-GERMAIN: Ce serait très facile, pour un individu ou un
groupe d'individus, de s'emparer de la direction d'un centre pour des objectifs
qui ne sont pas en accord avec le bien public. Si les gens jouent un rôle
passif...
M. CASTONGUAY: Il y a d'autres dispositions. On peut enlever le permis.
Si vraiment ils ne font pas leur travail, ils peuvent être
destitués. Il y a même des sanctions dans la loi. S'ils acceptent
un poste comme celui-là, il faut qu'ils assument leurs pouvoirs. La loi
comporte des sanctions et des sauvegardes. On peut couper les fonds si vraiment
les gens n'assument pas leurs responsabilités. C'est l'autre aspect.
Si on dit que l'on passe par un mécanisme d'élection, je
pense qu'au départ il faut faire confiance et imaginer que tous ceux qui
vont se présenter, ceux qui vont les élire vont vouloir le faire
pour que cela fonctionne.
M. BOSSE: J'interprète cette mesure comme un défi
vis-à-vis de la population qui se plaint des mauvais services qu'elle a.
Pour une fois, il lui est offert de faire l'expérience, de participer
à l'expérience de la chose administrative et de concevoir,
peut-être, les difficultés qu'il y a à l'intérieur
de cette sorte d'administration. Personnellement, je suis certain qu'il est
plus facile de contester l'administration en place que de participer à
une administration. C'est peut-être dans ce sens du moins je
l'interprète ainsi que c'est un défi à ceux qui se
plaignent, de voir à corriger les choses qui, en soi, sont simples, au
niveau administratif, et qui ne coûtent pas grand-chose et, d'autre part
aussi, de voir les difficultés de la chose administrative;
conséquemment, peut-être de mettre un frein à certaines
difficultés sociales, peut-être d'empêcher qu'il y ait des
motifs de faire de la contestation, précisément. C'est du moins
dans le sens que je l'interprète.
M. BOIVIN: On veut faire du contestataire, un participant à
l'administration. Cela, on le comprend. On accepte le principe.
M. BOSSE: C'est une canalisation.
M. BOIVIN: On accepte le principe, mais on ne veut pas le laisser dans
une législation, parce qu'on sait ce qu'est une législation.
Venir pour corriger des situations.
Pourquoi ne renvoie-t-on pas au règlement où ce sera
beaucoup plus facile de corriger une situation ou un organisme qui ne remplira
pas le rôle qu'il doit rendre?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je pense que la
meilleure suggestion qui a été faite, c'est qu'on garde cette
disposition et qu'on ajoute aussi une autre disposition à l'effet que,
suivant le jugement du conseil régional, on pourra élargir le
sens, mais que les deux possibilités puissent être
utilisées. Celle-là ou la possibilité d'élargir le
territoire, pour admettre, en plus de la clientèle qui a utilisé
les services, la population qui constitue le territoire. On parle toujours du
CLSC, on ne parle pas des autres institutions. Prenons un exemple, M. le
Président. Dans votre région, à Grande-Vallée,
où il y a des possibilités qu'un centre local de services
communautaires soit établi, il n'y a pas de liste actuellement. Donc, la
loi est sanctionnée. Il n'y a pas de liste d'usagers des services de
santé parce que c'est un nouvel établissement. Il y a
probablement des usagers des services sociaux du territoire qui ont
utilisé les services sociaux courants qui seraient regroupés dans
le centre. Cela sera peut-être une liste au point de départ. Mais
admettons que ce n'est peut-être pas une liste qui va être assez
considérable, assez exhaustive. Il y a des possibilités pour que,
dans ce territoire-là, qui va regrouper peut-être, 10,000, 12,000
ou 15,000 de population, il y ait d'autres éléments aussi qui
pourront aller représenter la population au sein du CLSC. Je pense qu'on
devrait prévoir, dans le texte de loi, que les deux possibilités
soient utilisées. La liste des usagers des services, peut-être
pour une moitié, et l'autre moitié, une liste plus
élargie. Il y en a cinq ici. Il y aura une liste plus élargie
pour deux ou trois d'entre eux. Je pense qu'au niveau du CLSC, on pourrait
contourner la difficulté et l'adapter dans le territoire, suivant le
jugement du conseil régional. On pourrait adapter la
représentation des cinq personnes aux meilleures conditions du
territoire. Je ne sais pas, mais je pense que cela pourrait être
une...
M. BOSSE: Une chose certaine, c'est que le nombre de personnes
représentant ces groupes des usagers m'apparaîssait un peu
élevé à moi aussi. Je voyais plutôt la
réduction du nombre de personnes représentant les usagers ou les
consommateurs de services. Il s'agirait peut-être de réduire
à quatre le nombre de représentants.
M. LAURIN: D'autant plus, M. le Président, qu'à l'article
5, on a pris soin de faire en sorte qu'il n'y ait de discrimination à
l'endroit de personne. Quand il s'agit des élections, il ne faudrait pas
témoigner d'une discrimination à l'égard des non-malades,
en les privant d'un droit que les malades auraient, c'est-à-dire le
droit à l'élection.
M. VEILLEUX: Cela pose une sérieuse ques-
tion, relativement à la population en général. Sur
quoi, d'après vous, M. le Président, au moment des
élections, va-t-on se baser pour dire que la personne demeure
effectivement dans ce secteur-là ou à cet endroit-là,
quand on sait la mobilité de déplacement, quand on sait qu'il y
en a qui se déplacent très vite pour des élections ayant
lieu à deux ou trois endroits le même soir, qui sont capables
d'aller voter aux deux ou trois endroits?
M. CLOUTIER (Montmagny): La difficulté serait contournée
si, dans les règlements, on disait qu'il y a une période limite
d'inscription avant que ne se tienne la réunion, l'assemblée
durant laquelle se fera l'élection. Si la mise en candidature est
fermée une semaine avant, on pourra faire certaines vérifications
de ceux dont l'élection sera proposé.
M. VEILLEUX: Oui, mais il y a quand même des personnes...
M. CLOUTIER (Montmagny): ... qui votent, oui, d'accord.
M. VEILLEUX: En certains endroits, que ce soit la région du
député de Montmagny ou du député de Dubuc ou de
Saint-Jean, là, on n'a pas de difficultés. Mais quand vous
arrivez dans des centres urbains comme Montréal, Québec,
Sherbrooke, je pense que c'est beaucoup plus difficile. Chez nous, tout le
monde se connaît, c'est beaucoup moins difficile d'arriver à des
choses comme celle-là. Mais quand vous arrivez dans des centres urbains
comme Montréal, Québec et Sherbrooke, où une personne ne
connaît même pas son voisin, il va être extrêmement
difficile d'indiquer si la personne peut être réellement un
électeur ou pas.
Quant au consommateur, au moins lui, les gens qui travaillent au bureau
l'ont vu, ils le connaissent, même ils l'ont rencontré à
deux ou trois reprises. Ils sont alors capables de dire, d'ailleurs ils ont une
carte, ou quelque chose comme ça qui indique que ce consommateur a
reçu un service de l'organisme en question. Depuis trop longtemps on n'a
pas donné ou on ne donne pas l'occasion au consommateur de dire son mot
dans l'affaire, que ce soit dans n'importe quel genre d'organisme. Je vais peut
être loin, nous comme députés, nous savons que ce sont les
plaintes que nous pouvons recevoir par exemple des gens qui reçoivent de
l'assistance sociale des bureaux gouvernementaux. Je me demande si à un
certain moment, il ne faudrait pas trouver une formule qui implique le
consommateur pour qu'il connaisse réellement tous les rouages et toutes
les difficultés que peuvent éprouver les gens qui travaillent
dans ces bureaux là. Ainsi éclairés, ils feront
probablement une critique beaucoup plus constructive. Moi, je n'ai pas peur
qu'une personne, qui a reçu un service dont elle n'est pas satisfaite,
entre sur le conseil d'administration. Je n'ai pas peur de cette personne
là, parce que je sais fort bien qu'en ayant des responsabilités,
elle va pouvoir se rendre compte des difficultés qu'ont les gens, et
à ce moment là faire comprendre à la population le
fonctionnement et les difficultés des gens qui travaillent
là-dedans. Et pour moi, c'est primordial de conserver le
caractère de consommateur.
M. BOSSE: J'ai bien l'impression que ça peut être
laissé aux CLSC de décider des modalités
d'élections. Quand on songe à la modalité avancée
par le ministre tout à l'heure, à savoir, que ce soit par avis
public dans les journaux, je n'ai aucune espèce d'inconvénient
à ce que la population sache que le gouvernement procède par des
assemblées publiques et par avis dans les journaux. Y a-t-il quelque
chose de plus démocratique? C'est peut-être opportun que la
population sache qu'il n'y a pas seulement des motifs, au niveau du
gouvernement, de contester le gouvernement. Il y a aussi de la part du
gouvernement la volonté d'amener la population à participer
à ces conseils-là. Il semble y avoir une évolution dans
notre société dans le sens de la participation, autant lui donner
la chance et de ne pas négliger les occasions de lui faire savoir
qu'elle a cette chance. Je pense que cette mesure-là en est une
extrêmement ouverte sur le plan évolution sociale et je trouve
opportun de faire la tentative honnête dans un texte de loi qui pourrait
à l'occasion être modifié s'il y avait lieu.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que ça veut dire, M. le
Président, que si une personne est élue, elle n'est pas
rééligible au bout d'un an, si elle n'a pas fait appel de nouveau
aux services de santé?
M. CASTONGUAY: Services de santé, services sociaux et
préventifs.
M. SAINT-GERMAIN: Si une personne est élue, d'après la
teneur du paragraphe a), c'est dire qu'elle a été cliente soit au
niveau de la santé, soit au niveau du service social, c'est bien
ça?
M. CASTONGUAY: La personne qui est élue n'a pas
nécessairement besoin d'avoir reçu des services. Si l'ensemble de
ceux qui votent, qui eux, ont reçu des services désirent
désigner quelqu'un qui n'a pas reçu de services, la porte est
ouverte à ça. Mais là, ce sera à eux de faire leur
choix.
M. VEILLEUX: C'est l'électeur qui détermine tout
ça. C'est le consommateur qui va avoir quelque chose à dire dans
l'élection des personnes qui vont...
M. CASTONGUAY: La personne élue devra résider dans le
territoire.
M. SAINT-GERMAIN: Il y a un autre facteur ici que j'aimerais mentionner.
Vous avez ici une personne qui a été élue pour un an par
le personnel professionnel exerçant à l'intérieur; vous
avez une personne élue par le personnel non professionnel; une personne
nommée et ainsi de suite. Ces cinq personnes n'auront pas
nécessairement la majorité.
M. CASTONGJAY: Il y en a quatre qui sont élues de
l'intérieur. Il y en a deux autres nommées par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. SAINT-GERMAIN: Les quatre personnes qui sont élues, non pas
par la clientèle, mais de différentes façons, elles vont
être intéressées, motivées.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. SAINT-GERMAIN : Elles vont être extrêmement
motivées.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. SAINT-GERMAIN: Ce qui va arriver bientôt, c'est que très
probablement, les gens qui vont être appelés à nommer les
cinq personnes, de a) le seront moins. Elles seront plus
désintéressées dans l'affaire.
M. CASTONGUAY: Elles peuvent être intéressées mais
d'une façon différente. Les personnes qui sont nommées de
l'intérieur, vont être bien souvent très motivées
comme vous le dites mais vont avoir les problèmes ou les questions sous
un éclairage assez différent de celui qui reçoit les
services. On a juste à juger par l'évolution de certains
hôpitaux où il y a des mécanismes qui font que ce sont des
gens de l'intérieur qui sont dans les conseils et qui commencent parfois
à être peu sensibles aux besoins de l'extérieur.
M. SAINT-GERMAIN: Dans les faits, ne croyez-vous pas que si ces
personnes-là ont un rôle à jouer directement ou
indirectement dans l'élection des cinq personnes qui seront élues
par la clientèle, on va vite fausser le résultat
démocratique des gens élus dans a)? Les seuls qui seront
motivés à faire réellement une campagne électorale,
si je peux me servir du terme... eux seront très motivés
vont certainement voir à influencer le vote dans la nomination
des cinq personnes. Je crois que c'est ce qui va arriver dans les faits. Il
faut être pratique.
M. CASTONGUAY: Oui, je comprends.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen dans la loi de bien
délimiter qu'une personne, qui vote à titre de professionnel
attaché, n'a pas le droit de vote dans l'élection des personnes
élues dans a)?
M. CASTONGUAY: Il y a une autre disposition...
M. BOIS: M. le Président, j'aurais un point à
suggérer...
M. CASTONGUAY: Oui, si vous dites qu'ils recherchent le genre
d'objectifs qu'ils poursuivent, même si on leur enlève le droit de
vote, ils peuvent faire en sorte qu'il y en ait d'autres.
M. SAINT-GERMAIN: J'essaye de voir en pratique ce que ça peut
donner.
M. BOIS: M. le Président, je suggérerais la nomination
on pourrait ainsi atteindre la population aussi bien de deux
représentants syndicaux, de deux représentants d'associations
patronales et d'un représentant de clubs sociaux ou quelque chose comme
ça.
M. CASTONGUAY: Je ne suis pas convaincu, M. Bois, malgré tout le
respect que je vous dois. Ce qu'on recherche vraiment ici, c'est l'idée
du consommateur. On a proposé, à d'autres endroits dans la
première version, la désignation de quatre personnes
résidant dans le territoire pour un centre hospitalier, nommées
pour quatre ans par le lieutenant- gouverneur en conseil après
consultation des groupes socio-économiques.
Cela revient à ça, ce que vous proposez, et on a dit non.
Si on veut des gens qui représentent la population ou les consommateurs,
il faut qu'ils proviennent plus directement par ces organismes. Et sur
ça...
M. BOIS: Vous êtes mieux d'éloigner Chartrand le soir de
l'élection, M. le ministre.
M. LAURIN: Pensez-vous, M. Bois, qu'il y a 6 millions de Chartrand dans
le Québec? Quand même, il ne faudrait pas être
hypnotisé et hanté...
UNE VOIX: Vous allez voir Marchand faire le saut.
M. BOSSE: D'ailleurs Chartrand a fait ses preuves comme
administrateur...
M. BOIS: Je crois fort à de bons représentants syndicaux
qui vont venir là-dessus, par exemple.
M. BOSSE: Je ne suis pas sûr que les classes
défavorisées se sentent représentées par les
centrales syndicales. D'ailleurs ce n'est pas du tout le sens de leurs
revendications.
M. BOIVIN: Si les gens se désintéressaient, qu'est-ce qui
arriverait? Qui est-ce qui les nommerait? Disons, par exemple, que dans un CLSC
personne ne se présente et que personne ne veut marcher, c'est le
conseil d'administration qui les nomme, je pense?
M. CASTONGUAY: Il y a un désir qui est manifesté assez
largement de pouvoir avoir un mot à dire d'une façon aussi
directe que possible dans le fonctionnement de ce type de services. Je pense
qu'on doit faire la loi en faisant confiance que les gens qui vont élire
des commissaires d'écoles vont avoir autant d'intérêt
à élire les représentants. M. Morency me fait remarquer
que certains hôpitaux, comme le Jewish General, ont 6,000 personnes qui
paient présentement chaque année pour faire partie de la
corporation et voter. A l'Hôpital Notre-Dame, je pense qu'il y en a une
couple de mille aussi. Il y a déjà un éveil. Il s'agit
aussi de services sociaux qui peuvent être très importants pour
les gens. Il ne s'agit pas uniquement de services de santé. Bien souvent
l'intérêt va être encore plus immédiat que dans le
cas des commissions scolaires. Les adultes qui n'ont pas d'enfant, qu'est-ce
qu'ils font pour les commissions scolaires? Ils vont essayer de placer le
commissaire qui va leur assurer les taxes les moins élevées sans
aucunement se préoccuper de la qualité du personnel enseignant,
du fonctionnement de la commission.
Ici, il me semble qu'on a un type de services qui s'adressent à
l'ensemble de la population; le degré de consommation est
élevé, on le voit par l'assurance-maladie, par les
hôpitaux, par les agences de service social. L'intérêt est
de plus en plus grand. Il me semble que, comme hypothèse de
départ, on peut dire que les gens vont être
intéressés de façon générale.
Il y a une dernière remarque: nous sommes dans une nouvelle voie,
je pense que c'est M. Bossé qui mentionnait ça ou M. Veilleux, je
ne m'en souviens pas. Il y a un certain degré d'expérimentation,
personne ne peut nier ça. Il y a un effort honnête cela a
été mentionné qui s'est fait. L'expérience
peut démontrer que, dès l'an prochain ou dans deux ans, il sera
nécessaire d'ajuster quelque peu ces dispositions. On ne doit pas non
plus penser que ce qui est fait ici , c'est le dernier mot et que ça va
demeurer stable et fixe. Les deux préoccupations que j'essaie de
combiner, ici, sont celles d'avoir une représentation
équilibrée à la fois des gens qui oeuvrent à
l'intérieur, de ceux qui reçoivent les services et d'assurer
aussi, par les nominations du lieutenant-gouverneur en conseil, la
présence de personnes qui peuvent avoir des compétences au plan
de l'administration ou à d'autres plans et qu'il serait utile d'avoir
parfois pour faire un équilibre et pour assurer aussi le départ
de ces centres locaux de services communautaires. Dans un deuxième
temps, si ça fonctionne très bien et que l'on devait ouvrir
davantage, tant mieux. Par un désir de vouloir faire les choses de
façon idéale au départ, si on manque le bateau cela ne
sera pas mieux. On a essayé de combiner tous ces éléments
et j'avoue que ça n'a pas été facile.
J'avoue également que, depuis le mois de mars ou avril, on en a
discuté, on a demandé à des groupes de travail de nous
faire des proposi- tions. Je me souviens qu'au moment de la commission, l'on a
demandé à des gens qui s'intéressaient de façon
particulière à la participation de nous préparer des
études sur cette question. La conclusion arrivait toujours sur le fait
que tout le monde était d'accord sur la participation, mais que les
mécanismes, pour assurer une participation saine et
équilibrée, demeuraient à être inventés,
expérimentés, dans presque tous les secteurs.
C'est l'esprit qui nous a animés. Ce n'est pas pour dire que ceci
est la perfection et que l'on devra garder cela de façon sacrée
dans l'avenir. L'on doit se rappeler que cela peut être
amélioré à l'expérience.
M. BOIVIN: Une des raisons pour lesquelles je voudrais que l'on renvoie
cela aux règlements, c'est pour que cela soit beaucoup plus souple et
facile. Parce qu'amener cela dans une législation, si c'est
reporté aux règlements, c'est beaucoup plus facile, cela
coûte beaucoup moins cher.
M. CASTONGUAY: Je rappelle simplement au Dr. Boivin qu'un critère
comme celui-là, c'est ce que les officiers légistes nous ont dit,
il est préférable qu'il soit inscrit dans la loi plutôt que
dans les règlements. Pour ce point, je regardais la première
version et celle-ci l'envoyait aux règlements de l'office. On peut dire
que, par règlements, on pourrait peut-être limiter encore joliment
davantage. Peut-être que l'on ouvrirait, mais peut-être aussi que
l'on limiterait. Il ne faut pas oublier ceci non plus.
M. LAURIN: M. le Président, un autre mérite mineur, il est
vrai, mais mérite quand même la suggestion que je faisais, cela
nous permettrait peut-être d'éviter l'assemblée annuelle
parce qu'à la même assemblée annuelle, l'on pourrait
procéder à l'information, puis à l'élection.
M. CASTONGUAY: D'accord. Et je crois que c'est là que cela
devrait être fait en même temps. Le conseil régional, en
vertu de l'article 17, a cette responsabilité de réglementer et
de surveiller l'élection. Il a en même temps une fonction de
promouvoir, et de susciter la participation. J'imagine qu'il devrait retenir
cette suggestion, pour que les gens aient vraiment un but précis en se
rendant à l'assemblée.
M. LAURIN: Et pour ces assemblées d'information, on fait appel
à tous les gens du territoire du CLSC d'où le sens aussi de ma
suggestion s'il était possible, par règlements de
déterminer les limites d'un territoire.
M. CASTONGUAY: L'on nous a aussi rappelé le coût de cela et
la nécessité de tenir à jour. Nous avons
étudié la question...
M. CLOUTIER (Montmagny): J'imagine qu'à partir du moment
où...
M. CASTONGUAY: Ce seraient des listes dressées à cette fin
parce que le critère serait celui de la résidence.
M. LAURIN: Mais si l'on délimite le quadrilatère, ce n'est
peut-être pas nécessaire de faire des listes. Simplement, il y a
quelqu'un à la porte qui peut dire que vous appartenez
véritablement au quartier puisque vous vivez à l'intérieur
de ce périmètre. Ce n'est peut-être pas si
compliqué, ce n'est peut-être pas nécessaire de faire tout
un système de scrutin à ce moment-là.
M. CASTONGUAY: Les critères sont de 30,000 à 50,000 de
population desservie par un centre local. Cela peut faire bien du monde
à identifier aussi.
M. BOIVIN: S'il n'est pas qualifié, il est disqualifié
à la première séance. Si c'est une personne d'un autre
quartier.
M. CASTONGUAY: Pas nécessairement celui qui est élu, mais
ceux qui votent. On peut élire une personne qualifiée, mais par
des personnes non qualifiées pour l'élire.
M. LAURIN: Remarquez que, même si on se limite à la formule
que vous dites, éventuellement, il y a 80 p.c. ou 85 p.c. des gens qui
seront couverts par cela, mais c'est le fait de faire un système
spécial qui ne couvrirait pas 15 p.c. de la population. Cela me semble
un peu injuste à l'endroit de ces 15 p.c.
M. CASTONGUAY: On dit: 80 p.c. des soins, mais cela ne veut pas dire que
toute la population, à un moment ou à un autre... Je sais, en
tout cas, que dans ma famille et je pense que j'ai une famille en bonne
santé il n'y a pas une année où je ne m'adresse pas
à un médecin ou un dentiste, ou bien les enfants ont besoin de
quelque chose. Je pense bien qu'il y a peu de famille, il y a peu de personnes
où dans l'année il n'y a pas une fois où on ne
réfère pas...
M. LAURIN: Mais, comme l'idée du législateur est de
rapprocher le plus possible ce CLSC de la population, il me semble que
l'idéal que vous poursuivez est que toute la population d'un quartier
desservie par le CLSC participe à l'élection de ces
gens-là.
M. CASTONGUAY: Oui. Et le critère qu'on a retenu, et on croit
qu'on l'atteint, c'est celui du consommateur, pour ne pas tomber dans le
problème du dressage des listes. Je peux vous assurer qu'on a
discuté et rediscuté. On a examiné les mémoires et
remarquez que les mémoires étaient faibles en suggestions. Vous
les avez regardés. On a demandé à M. Aubert Ouellette, le
sous-ministre adjoint chez nous, d'appeler les gens. Il a formé un petit
groupe de travail. Ils ont brassé cela. On en a parlé à la
commission de la législation. Ce n'est pas une idée qui a
été lancée comme ça. En fin de compte, c'est celle
qui nous apparaissait la plus pratique, compte tenu des circonstances. On a
aussi fait appel à l'expérience du centre Louisville, au
Kentucky, où il semble qu'on ait le portrait parfait d'un centre local,
parce qu'ils ont aussi une élection et c'est le critère retenu.
Et cela fonctionne.
M. LAURIN: Combien de personnes se rendent aux élections chaque
année?
M. CASTONGUAY: Je ne suis pas capable de le dire de mémoire, mais
je sais qu'ils desservent à peu près 75,000 personnes avec ce
centre.
M. LAURIN: C'est le critère qu'ils ont retenu.
M. CASTONGUAY: Oui, le critère des consommateurs.
M. LAURIN: Je veux dire par la carte.
M. CASTONGUAY: Par inscription, par la voie de réception des
services.
M. LE PRESIDENT: Avant de suspendre les travaux, est-ce que les membres
adoptent l'article 50?
M. LAURIN: Bien, il y a l'autre aspect, M. le Président, le
nombre, dont on n'a pas parlé encore.
M. CLOUTIER (Montmagny): On va le garder, car il reste encore les
articles 50, 51 et 52.
M. CASTONGUAY: J'aurais seulement une petite remarque, une suggestion
à faire avant, vu qu'elle porte non sur le nombre, mais sur un autre
aspect. On me mentionne qu'à l'article 50a) il y aurait lieu de lire
"par l'assemblée des personnes majeures", de sorte que des enfants ne
viennent pas voter.
M. LAURIN: Est-ce que leurs parents auraient le droit de voter?
M. CASTONGUAY: On est dans des centres locaux de services
communautaires. Les parents qui amènent leurs enfants, on les fait
inscrire; les parents seront admissibles. Ce ne sont pas des critères
rigides. Mais pour qu'un enfant de 12 ou 13 ans n'arrive pas et nous dise: J'ai
le droit de vote. D'autant plus que la majorité est établie
à 18 ans. Cela paraît normal.
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux jusqu'à 8 h
15.
M. CASTONGUAY: Vous êtes d'accord sur l'addition.
DES VOIX: Oui. (Suspension de la séance à 17 h 56)
Reprise de la séance à 20 h 28
M. FORTIER (président de la commission permanente des Affaires
sociales): A l'ordre, messieurs!
Article 50.
M. LAURIN: Sans vouloir reprendre mon argumentation, j'aimerais demander
au ministre si, après toutes les discussions et les cogitations de la
période prandiale, le ministre a quelque chose de nouveau à nous
dire là-dessus.
M. CASTONGUAY: M. le Président, j'ai repensé à la
question et j'ai réexaminé l'affaire, peut-être dans une
autre perspective. Si l'on examine bien l'article 50, cinq personnes
élues, on peut se poser quelques questions sur la procédure. Deux
personnes nommées qui doivent venir du territoire; une personne
élue pour un an par les professionnels exerçant dans le centre,
donc encore une personne intéressée à travailler dans ce
centre-là; une personne élue par le personnel non professionnel,
donc du personnel qui trouve intéressant de travailler dans un tel
centre.
Les conseils d'administration, maintenant: une personne nommée
pour un an conjointement par les conseils d'administration des centres
hospitaliers auxquels le centre local de services communautaires est
relié, et la même chose pour les centres de service social. En
tout et partout, si mon compte est bon, sur onze personnes on est susceptible
en définitive d'en avoir deux qui viennent vraiment d'en dehors du
milieu. Quant aux personnes qui ont des liens malgré tout avec le
milieu, les neuf autres, les procédures de nomination, l'accent qu'elles
peuvent mettre sur divers aspects de leurs préoccupations peuvent varier
quelque peu, j'en conviens. Il n'en demeure pas moins que neuf sur onze, sont
des personnes qui sont intéressées à divers titres au
milieu. Il me semble que, comme équilibre, compte tenu aussi du fait que
les deux autres ont un lien qui n'est pas un lien d'intérêt,
ça m'apparaît comme un effort considérable pour faire en
sorte que ces centres collent vraiment au milieu. Si on les regarde dans cette
perspective il n'y a pas de perspective que je défends pour les
fins de l'argumentation il me semble que c'est une base
extrêmement valable qui aurait pu être beaucoup moins valable sous
bien des aspects. La seule dernière réflexion, c'est que ce mode
d'élection m'apparaît constituer un équilibre qui peut
assurer un fonctionnement assez simple. C'est le fruit de ma réflexion
depuis que nous nous sommes...
M. LAURIN: Je suis bien d'accord avec le ministre pour dire, comme on
dit parfois dans certains milieux: Cela aurait pu être pire.
Du fait que c'est déjà très bien et que c'est un
mouvement dans une direction nouvelle, extrêmement encourageante et
enrichissante, je
m'en réjouis et j'en félicite le ministère. Par
ailleurs, j'ai été frappé, dans l'argumentation qui a
précédé, par l'accent que le ministre a mis sur la notion
d'utilisateur, la notion de consommateur. Il me semble que c'est une notion
clef en effet. En ce sens-là, la modification que je suggérais
avait pour but d'établir un équilibre aussi, un équilibre
légèrement déplacé dans le sens du consommateur et
de l'utilisateur, en s'assurant que, de toute façon, le consommateur ou
l'utilisateur aurait toujours la majorité dans un centre qui, par
définition, est tout près de lui, et qui envisage justement une
nouvelle façon, non pas pour le citoyen d'exercer son contrôle
malgré que ça puisse être une certaine façon
de le considérer mais surtout une nouvelle façon pour le
citoyen de s'intéresser à quelque chose qui est très
important pour lui, qui concerne un de ses droits fondamentaux. Donc, le sens
de ma proposition était de déplacer cet équilibre un peu
plus dans le sens de l'utilisateur, de l'usager, du consommateur.
C'était le sens de ma proposition. Il me semble, encore une fois, en
inscrivant ça dans la loi, que ce serait une sorte d'incitation à
la responsabilité. D'autant plus, comme le ministre l'a dit tout
à l'heure qu'il y a d'autres contrôles dans la loi qui permettent
au ministère de s'assurer que cette responsabilité sera bien
assumée par les consommateurs et les utilisateurs. En ce sens que le
ministre conserve toujours le droit de révoquer le permis, conserve
toujours le droit de diminuer les fonds par exemple, ou encore conserve
toujours le droit de suspendre le conseil d'administration et d'assumer
l'administration provisoire. En ce sens-là, les garanties que
conserverait le gouvernement, au cas où ma proposition serait
adoptée, seraient quand même suffisantes pour maintenir cet
équilibre auquel vise le ministre.
M. CASTONGUAY: Ce sont des dispositions à caractère
purement négatif, par contre. En ce sens qu'enlever le permis ne
règle pas grand-chose; on prive une population de ces services. Couper
les fonds, je comprends que ça peut être utilisé aussi,
mais c'est un peu la même chose.
M. LAURIN: Même si c'est négatif, ça constitue quand
même des caveat qui ont un effet contraignant, un effet moral
contraignant qui n'est pas négligeable.
M. BOIVIN: Ce n'est pas une chose dont le ministre peut se servir tous
les jours de supprimer l'action...
M. LAURIN: Non, mais comme on sait... M. BOIVIN: ... d'un service aussi
important.
M. LAURIN: ... qu'au cours des dernières années, il y a eu
pas mal d'enquêtes dans ce domaine-là d'une part et que, par
ailleurs, la direction générale de l'accréditation a
témoigné d'un zèle je la félicite d'ailleurs
d'une fidélité à faire observer les normes du
ministère, voilà une autre méthode de contrôle dont
le ministère jouit et qui est loin de manquer d'efficacité. Les
intéressés de ces institutions la connaissent, cette direction
générale de l'accréditation. Ils la connaissent de plus en
plus d'ailleurs. Là non plus, il ne s'agit pas d'un contrôle, mais
d'une sorte non pas de police non plus d'objectif constant qui
est mis devant les yeux des institutions et qui les incite, justement, à
se dépasser, à agir toujours pour le mieux, à respecter et
même à dépasser les normes.
C'est pour cela qu'il me semble que l'équilibre dont parlait le
ministre est quand même assuré par l'existence, le poids, la
tradition du ministère, la compétence des officiers,
l'organigramme. En ce sens-là, cela me semble plus que compenser pour
cette représentation du consommateur, de l'usager, de l'utilisateur qui,
justement parce qu'elle est nouvelle, a peut-être besoin de s'affirmer
d'une façon un peu plus marquée. C'est la raison pour laquelle je
me permets de revenir à la charge.
M. CASTONGUAY: Le seul et dernier argument que je peux invoquer, c'est
le suivant: si j'étais à votre place, je parlerais probablement
comme vous le faites et si vous étiez à ma place, vous parleriez
probablement comme je parle.
M. LAURIN: C'est un argument auquel je ne peux rien répondre.
DES VOIX: Ah! Ah! Ah!
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, l'argument du
député de Bourget aurait encore plus de force si on était
à l'article 51 ou à l'article 52. Parce qu'à l'article 50,
il y a 80 p.c. de la population qui, normalement, doivent utiliser en tant que
consommateurs les services de ce genre d'établissement. Il y a, d'une
part, 80 p.c. qui sont des consommateurs et, d'autre part, vous voulez qu'il y
ait 100 p.c. de la population. Il reste seulement cette différence
théorique de 20 p.c. Je pense qu'en pratique, il s'agit à peu
près de la même clientèle, celle qui va utiliser le centre
pour des services et celle qui demeure dans le quartier ou l'arrondissement
couvert par le CLSC. A ce niveau-là, je pense qu'on peut dire que les
clientèles sont presque les mêmes, à 20 p.c. près.
Si cela peut atténuer les hésitations du député de
Bourget.
M. LAURIN: Pour terminer, je comprends que le ministre puisse avoir des
réserves, mais quand même, je crois que sur cet amendement, je me
sentirai...
M. CASTONGUAY: Savez-vous qu'à force de discuter avec des
groupements de citoyens et ce n'est pas une preuve que j'apporte, ce
n'est pas une affirmation, c'est simplement une impression assez
souvent, leur réaction vis-à-vis des médecins qui exercent
est telle, la crainte qu'ils en ont ou que le médecin prenne le pouvoir
dans la place est telle qu'ils voudraient pratiquement le
réléguer en dehors du centre. Vouloir l'avoir pour donner des
services mais ne pas vouloir l'avoir de peur qu'il devienne trop fort. Il y a
aussi cet autre danger que ceux qui vont pratiquer vont devoir donner des
services. Ce que je vous dis, je l'apporte en tout dernier lieu, mais à
force de discuter avec certains groupes, c'est l'impression que nous avons. Il
y a là aussi un certain danger.
Nous avons eu quelques expériences qui nous montrent que ce n'est
peut-être pas une impression non fondée.
M. LAURIN: Je suis très heureux que le ministre parle de cela.
J'ai l'impression, pour avoir rencontré des gens de ces
milieux-là, que cela tient pour une part au fait que les
expériences ont été commencées dans des quartiers
dont le seuil de frustration était extrêmement élevé
à cause de leurs conditions de vie défavorables, à cause
de l'éloignement, du fossé qui s'était institué
entre eux et les autorités constituées, entre leurs aspirations
puis la réalisation que le milieu avait pu apporter à ces
aspirations d'une part. Deuxièmement, il y a un autre facteur aussi,
c'est qu'au fur et à mesure que leur expérience se poursuit, ils
se rendent compte que les médecins ne ressemblent pas toujours à
l'image qu'ils s'en étaient faite. A l'usage, les préventions
qu'ils pouvaient avoir sont en train de tomber.
Par exemple, à Pointe-Sainte-Charles, je m'aperçois que
l'influence du médecin, au fur et à mesure que
l'expérience se poursuit, devient de plus en plus forte, pas au point
que les frustrations et les préventions soient complètement
tombées mais je crois qu'elles sont en train de tomber. Ce qui veut dire
que l'on peut prévoir une époque où toute chose
étant rétablie, le cadre étant institué, les
frustrations seront moins nombreuses, les préventions seront moins
considérables et un équilibre psychologique va s'établir
entre les deux mentalités, entre les deux optiques et que l'on va
arriver à un état beaucoup plus normal que celui qui existe dans
les deux ou trois expériences dont moi, en tout cas, j'ai pu prendre
connaissance.
Je ne pense que l'on puisse arguer de la situation présente pour
l'avenir, parce qu'elle ne m'apparaît à moi, appartenir à
une période de transition.
M. CASTONGUAY: Mais il faut assurer le départ malgré tout.
Là, vous parlez et nous parlons de Pointe-Saint-Charles, des cas qui
sont nés, en fait, de l'initiative de quelques individus tout à
fait dévoués, désintéressés et cela ne sera
pas le cas partout non plus, et peut-être au même degré.
M. LAURIN: Il y a peut-être un autre facteur, M. le ministre,
c'est que les jeunes médecins qui sortent actuellement des
facultés de médecine ne sont quand même pas tout à
fait semblables à ce que nous étions, nous, lorsque nous en
sommes sortis du fait qu'ils sont quand même remués par tout ce
qui se passe, leur optique change, il y a des fédérations
maintenant, ils n'envisagent plus les conditions de leur exercice, de leur
pratique de la même façon que nous. Je pense que cela aussi va
être un facteur d'évolution appréciable...
M. CASTONGUAY: Je suis d'accord.
M. LAURIN: ... qui va amener une sorte de collaboration à
laquelle on n'aurait guère pu penser actuellement.
M. CASTONGUAY: C'est à espérer.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 50 adopté tel quel?
M. CASTONGUAY: Non, avec amendement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les personnes majeures.
M. LAURIN: C'est-à-dire sur division.
M. BOIS: M. le Président, un petit détail avant de
terminer. La question de la carte dont vous avez parlé, cet
après-midi, par exemple, pour faire la preuve que quelqu'un a
reçu des traitements, est-ce que c'est une carte qui va être
modifiée pour les services ou quoi?
M. CASTONGUAY: La carte généralement est remise dans les
hôpitaux ou les services pour identifier la personne rapidement
lorsqu'elle se présente dans un hôpital ou dans un centre pour que
l'on puisse repérer son dossier.
M. BOIS: Mais en fait, est-ce que les dates des visites vont être
marquées dessus?
M. CASTONGUAY: Non. Ce sont des cartes qui peuvent être
renouvellées.
M. LAURIN: M. le Président, est-ce que je peux demander au
ministre pourquoi il n'a pas jugé opportun d'ajouter au paragraphe d) ce
que l'on trouvait à l'article 21, à 51 b), à 52 b), et
à 53 d), c'est-à-dire deux personnes nommées pour deux ans
par le lieutenant-gouverneur en conseil?
M. LE PRESIDENT: Un instant, docteur, le paragraphe a) est-ce que c'est
adopté sur division?
M. LAURIN: Oui.
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi, il y a une correction.
M. LAURIN: Et je ne veux pas répéter la question, encore
une fois, mais pourquoi n'a-ton pas jugé bon de répéter,
dans ce paragraphe b), ce que l'on retrouvait à l'article 21 et à
l'article 51 b), 52 b), et 53 c), c'est-à-dire deux personnes
nommées pour deux ans par le lieutenant-gouverneur en conseil
après consultation avec les groupes socio-économiques du
territoire desservi par le centre?
M. CASTONGUAY: Bien, là ici, on a voulu aller plus directement et
ne pas passer par les groupes socio-économiques. Lorsque l'on fait
appel, pour un hôpital, à une plus grande région ou encore,
au niveau des conseils régionaux, dans l'ancienne formulation et dans la
formulation présente, on dit qu'il faut passer par un certain
mécanisme. Mais là, on s'adresse à des groupes un peu ou
plus restreints et on a dit des personnes... Il y a une qualité, par
contre, qui est exprimée parmi la population du territoire desservi par
le centre.
Je pense que cette qualité de citoyens à laquelle vous
faites allusion, elle ressort ici.
M. LAURIN: Comment allez-vous vous y prendre pour consulter cette
population? Est-ce que vous entendez la consulter?
M. CASTONGUAY: Il va y avoir, évidemment, des consultations qui
peuvent être faites, mais elles n'ont pas à être faites
nécessairement par un mécanisme décrit dans la loi.
M. LAURIN: Mais elle serait faite quand même dans votre
esprit?
M. CASTONGUAY: Possiblement.
M. BOIVIN: Que ce soit fait ou non, qu'est-ce que cela peut changer?
Assurément, il faut faire confiance aux lieutenant-gouverneur en
conseil. Qu'ils consultent ou non, ils vont nommer ceux qu'ils voudront.
M. LAURIN: Vous croyez cela, vous?
M. BOIVIN: Voyons donc! Il faut finir par avoir confiance en
quelqu'un.
M. CASTONGUAY: A part cela, comme on le mentionne, dans certains
endroits, dans les milieux ruraux, il n'y a pas tellement de groupes
socio-économiques constitués. On retomberait dans un ou deux
groupes.
M. LAURIN : C'est tout ce que j'avais à vous dire
là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe b) adopté?
M. LAURIN: Sur division.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe c)?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe d)?
M. LAURIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe e)?
M. LAURIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Paragraphe f )?
M. LAURIN: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Au paragraphe g), M. le Président, dans
cet article-là et dans les autres articles, tout ce qui concerne le
directeur général du centre qui n'a pas droit au vote, qui a une
voix consultative, est-ce que le ministre ne croit pas que le directeur
général qui n'a pas le droit de vote au sein du conseil
d'administration, alors que le délégué du personnel a le
droit de vote, le délégué des professionnels a le droit de
vote, toutes des personnes qui, normalement, dans l'administration et dans la
hiérarchie du centre, sont sous lui, qui se regroupent tous au sein du
conseil... Le ministre a peut-être pensé que le directeur
général a d'autres moyens de rétablir l'équilibre
à ce moment-là.
M. CASTONGUAY: Je crois que oui. Si vous avez remarqué, dans les
mémoires qui nous ont été présentés, de
façon assez régulière et systématique on nous a dit
qu'il y avait un certain illogisme. Il est chargé par le conseil
d'administration d'exécuter les décisions, la politique du
conseil d'administration.
C'est lui qui, généralement, effectue les dépenses,
etc., et qui recrute. Il a beaucoup de pouvoirs et même dans certaines
institutions ou certains établissements, on trouve qu'il en a
peut-être trop. Alors, il a donc ce pouvoir que lui donnent ses
fonctions. Il siège au conseil, également, et ceci lui donne un
certain pouvoir. C'est lui qui a les dossiers en main, bien souvent, et il a
connaissance de ce qui se passe et il peut influencer fortement, même
s'il ne vote pas.
C'est un des points qu'on a fait ressortir; si on lui donne à la
fois les deux rôles: membre à plein titre du conseil et directeur
général, on peut déséquilibrer, à ce
moment-là les choses. Il devient presque juge et partie à la
fois. Cette réaction qu'on a entendue par la voie des mémoires
m'apparaîssait assez valable. Les autres personnes qui sont là
n'ont pas les mêmes pouvoirs du tout et leur donner un droit de vote
à deux, dans ce cas-là, qui viennent de l'intérieur de
l'institution, je pense que la formule a été
éprouvée dans les conseils d'administration des hôpitaux et
je pense que, s'il n'y en a que deux, on ne déséquilibre pas dans
l'autre sens en leur donnant un pouvoir excessif.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, il peut arriver qu'au
sein du conseil
d'administration le délégué, le représentant
du personnel de l'établissement, ait à statuer sur une question
dans laquelle il est juge et partie. Cela s'est produit antérieurement,
là où il siégeait, au conseil d'administration. Le
ministre n'y voit pas d'inconvénient, cela peut se reproduire dans des
situations un peu plus rares.
M. CASTONGUAY: Selon la nature des cas, assez souvent ce qui se produit,
si on suit bien la procédure d'un conseil, d'administration dans toutes
ses formes, surtout son esprit, la personne devrait se retirer, à ce
moment-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est ça. Il n'y a rien qui l'indique
dans le projet de loi, mais, normalement, c'est une question d'éthique
beaucoup plus qu'une question de contrainte législative.
M. CASTONGUAY: Ces conseils d'administration ou ces
établissements, étant formés sous forme de corporation
pouvant établir des règlements, peuvent fort bien préciser
certains règlements à cet effet.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela devrait être
réglementé d'une façon générale.
M. CASTONGUAY: Oui. Par contre, à mon sens, c'est beaucoup plus
une question d'éthique, parce que, assez souvent, cela peut être
difficile à trancher de façon rigide. Les médecins, assez
souvent, vont discuter de ce qui se produit.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est le conseil d'administration qui pourrait
dire: L'éthique s'applique en telle circonstance. Si ce n'est pas
évident pour le membre lui-même, cela devra l'être pour le
conseil d'administration.
M. LE PRESIDENT: Alors g), adopté. UNE VOIX: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour l'article 51, il faut considérer la
discussion qui a été tenue à l'article 50. Je ne vois pas,
pour ma part, l'utilité de recommencer. Les mêmes observations
pourraient s'appliquer. J'imagine que le ministre pourrait donner les
mêmes réponses. Pour ma part, je suis prêt à adopter
l'article 51 tel que rédigé.
M. CASTONGUAY: A 51a) il faudrait ajouter "majeur".
M. CLOUTIER (Montmagny): "Majeur", oui.
M. LAURIN: Sur le paragraphe a) M. le Président, sur division,
pour les autres ça va.
M. CASTONGUAY: Est-ce que je pourrais placer une remarque et soulever un
problème qui a surgi à la dernière minute? Il
mérite d'être discuté brièvement. On a fait
disparaître la notion d'hôpital psychiatrique, si vous remarquez
dans cette loi. Le directeur des services professionnels assume certaines
responsabilités particulières. Il se peut qu'encore, pour un
certain nombre d'années, nous ayons des hôpitaux qui traitent en
majorité des personnes en cure fermée, c'est-à-dire, des
personnes interdites au sens où on l'entend présentement,
où des personnes qui ne sont pas nécessairement aptes à
voter. Ici on retrouve, à a), "deux personnes élues pour un an
par l'assemblée des personnes qui détiennent une carte ou sont
inscrites à un registre établissant que le centre leur a fourni
des services de santé au cours des trois dernières
années". Cela pourrait faire, malgré tout le respect qu'on peut
avoir à la psychiatrie, une élection assez curieuse.
M. BOIVIN: Cela pourrait être...
M. CASTONGUAY: Alors, il y a cette petite difficulté de droit.
Non, dans 51a), prenons le cas de l'Hôpital Saint-Michel-Archange, par
exemple, qu'est-ce qu'on fait? Il reste qu'il y a un 4,000 personnes,
là.
M. BOIVIN: Qui auraient droit de vote?
M. BOSSE: Voulez-vous dire que cela ferait un conseil d'administration
déséquilibré?
M. CASTONGUAY: Pardon.
M. BOSSE: Voulez-vous dire que cela ferait un conseil d'administration
qui risquerait d'être déséquilibré?
M. VEILLEUX: Des patients qui pourraient être élus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mettez-en...
M. CASTONGUAY: Non, on en a besoin pour tous les autres
hôpitaux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais dans le cas de ces
institutions-là institutions psychiatriques mettez les
deux membres, au lieu d'être élus à a), le seront par leur
corporation à c).
M. CASTONGUAY: Mais encore là, dans certains cas leur statut va
évoluer. Vous avez vu, par les journaux, le cas de l'Hôpital de
l'Annonciation qui est un hôpital psychiatrique et là on va y
ajouter certains services pour la population en général. A
Joliette, on est en train de faire la même chose. Graduellement, dans
certains hôpitaux psychiatriques, leur vocation va se modifier
graduellement et c'est à espérer que ces hôpitaux vont
prendre des tailles moins grandes, comme cela se poursuit depuis un certain
nombre d'années et on ne peut plus les définir comme des
hôpitaux psychiatriques.
M. BOIVIN: Est-ce qu'ils ont droit de vote au civil ces
malades-là? Je pense qu'ils sont interdits. Ils ne sont pas majeurs au
sens de la loi.
M. LAURIN: Mais il y en a qui suivent des traitements quand
même.
M. BOIVIN: Il y en a encore assez qui passent dans ces hôpitaux et
qui en sortent guéris.
M. VEILLEUX: Vous avez à l'article 55, un peu plus loin: "Si
l'élection ou la nomination d'un membre en vertu des articles 50
à 53 n'a pas lieu, le conseil régional de la région dans
laquelle l'établissement est situé fait la nomination. A
défaut de conseil régional dans la région, le ministre..."
On pourrait peut-être référer à cette
formule-là.
M. BOIVIN: Ils n'ont pas droit de vote au point de vue civil.
M. LAURIN: M. le ministre, la clientèle de ces
établissements est en train de changer et d'une façon
remarquable. En ce sens que ceux qui n'auraient pas droit de vote parce qu'ils
resteraient dans l'institution eux sont vraiment des malades
psychiatriques chroniques et eux ne sortiront pas mais tout ceux qui
sortent sont de plus en plus des gens qui se font traiter pour des
problèmes mineurs, ou des problèmes aigus, et une fois qu'ils
sont guéris, ils sont des citoyens comme les autres. Après tout,
quand on se rend compte qu'une personne sur douze est admise dans un
hôpital psychiatrique au cours de sa vie, c'est quand même
remarquable.
M. BOIVIN: Les autres qui ne sont pas majeurs sont
considérés comme...
M. CASTONGUAY: D'accord, cela a surgi à la dernière
minute. Je pense qu'il était bon de faire une certaine discussion.
M. LAURIN: Par exemple, à l'institut Prévost, je pense
qu'il y a 2,180 malades qui sont admis au cours d'une année. Je n'aurais
pas peur d'en laisser voter 98 p.c.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. VEILLEUX: Si j'étais malin, je dirais au député
de Bourget: Pensez-vous que, chez les députés libéraux, il
y en a 6? Parce qu'un par douze, ça fait 72!
M. LAURIN: Plusieurs députés sont passés par
l'hôpital et sont meilleurs après.
M. LE PRESIDENT: Alors, le paragraphe a) sur division? Le reste est
adopté.
M. LAURIN: J'aurais deux autres questions en ce qui a trait aux autres
paragraphes, mais ce n'est pas...
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a un vote? Très bien, nous allons
suspendre pour le temps du vote.
(Suspension de la séance à 20 h 56)
Reprise de la séance à 21 h 18
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Article 51?
M. LAURIN: Article 51c), M. le Président, on dit bien ici: "Dans
le cas d'un établissement maintenu par une corporation visée
à l'article 10, quatre personnes élues pour deux ans par les
membres de la corporation". Le ministre nous a expliqué pourquoi il a
rétabli un certain nombre de membres des anciennes corporations, mais
dans le cas d'un nouvel hôpital, est-ce que l'équilibre va
être le même? Est-ce que l'équilibre sera idéal entre
toutes ces personnes qui...
M. CASTONGUAY: Il s'agit de refaire le compte à ce
moment-là en soustrayant les quatre personnes représentant la
corporation.
M. CLOUTIER (Montmagny): En fait, cela devient des conseils
d'administration avec le directeur général de neuf, onze ou
quinze, tout dépend du type d'institution. Et comme à 52, ce sera
neuf, dix ou quatorze et à 53, ce sera huit, neuf, dix ou douze.
M. LAURIN: Oui, c'est cela. On peut se retrouver avec des situations au
lieu de neuf, on va en avoir sept.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est cela.
M. LAURIN: Aussi longtemps qu'il n'y aura pas un centre local de
services communautaires ou encore aussi longtemps... Le conseil des
médecins c'est entendu qu'il sera peut-être
constitué...
M. CASTONGUAY: Il faut dire que, dans la très grande
majorité des cas, pour longtemps ce seront des hôpitaux existants,
des nouveaux hôpitaux, il n'y en aura pas un très grand
nombre.
M. LAURIN: Il y a aussi le cas des hôpitaux où il n'y a pas
beaucoup de médecins, où il n'y a pas beaucoup de
professionnels.
Je pourrais reparler de cela lorsqu'on parlera du comité
administratif, mais déjà on peut dire quand même que dans
le cas où le conseil d'administration serait composé de sept ou
neuf personnes, on va être obligé de nommer un conseil
administratif de cinq. Ce seront quasiment les mêmes personnes. Cela ne
fait pas d'objection.
M. LE PRESIDENT: L'article 51a) est adopté sur division. b), c),
d), e), f), g), h), et i), adoptés.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 52?
M. LAURIN: Au paragraphe a), c'est un peu la même
représentation que je faisais...
M. LE PRESIDENT: A) sur division?
M. LAURIN: ... et qui fait que pour moi ce sera adopté sur
division.
M. LE PRESIDENT: Aritcle 52a), adopté sur division.
Les autres sous-articles b)...
M. CASTONGUAY: Il faut ajouter à 52a) "majeur" et à
53...
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce pourrait être un conseil
d'administration de neuf ou dix personnes ou quatorze personnes à 52,
tout dépend du type d'institution qu'on a dans...
M. LE PRESIDENT: 52 adopté, a), adopté sur division. Les
autres sous-articles adoptés. Article 53?
M. LAURIN: M. le Président, je remarque que le ministre a
accepté la suggestion que nous lui avions faite d'inclure dans le
conseil d'administration soit des patients traités par l'institution ou
des ayants lieu, des parents de ces patients. Je voulais tout simplement
profiter de l'occasion pour dire que je le remerciais.
M. CASTONGUAY: Je ne veux pas être malin, je pourrais faire une
nuance, c'est que ce sont aussi les mémoires qui l'ont fait.
M. LAURIN: Assurément.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 53a) sur division.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est un travail d'équipe.
M. LE PRESIDENT: Adopté, l'article 53. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 54.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. Il va y avoir un délai de
quinze jours. A la lumière des discussions que nous avons eues plus
tôt, est-ce que le délai reste suffisant?
M. CASTONGUAY: Oui, je le crois.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 54, adopté.
M. CASTONGUAY: Ici, nous avions mis deux journaux.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 55.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas le même légiste qui
avait rédigé les deux articles.
M. BOIS: J'aurais ici une remarque. Dans le cas de l'élection,
c'est une chose que l'on voit souvent sur le plan municipal, l'on mentionne ici
que si l'élection, la nomination d'un membre n'a pas lieu, le conseil
régional de la région dans laquelle l'établissement est
situé fait la nomination. A défaut de conseil régional
dans la région, le ministre fait la nomination. Est-ce qu'ici, par
exemple, l'on verra à ce que réellement la nomination soit faite
surtout sur la question de l'élection est-ce qu'à
un certain moment, l'on abandonnera le principe électif, lorsqu'il est
applicable naturellement?
M. CASTONGUAY: Il y a des obligations d'imposées par la loi. Une
personne qui ne respecte pas ces obligations ou n'assume pas ces
responsabilités peut être disqualifiée. Les conseils
régionaux ont d'abord la responsabilité de s'assurer que les
élections seront tenues article 17, si ma mémoire est
bonne. Un conseil régional a aussi pour fonction de réglementer
et surveiller l'élection des membres des conseils d'administration des
établissements.
Il y a une certaine sauvegarde que ces élections aient lieu, vu
que ce sera fait par un organisme extérieur aux établissements
eux-mêmes. Dans le cas que vous m'avez mentionné, j'ai
réfléchi un peu, tantôt c'est généralement
pour des fins internes à l'intérieur d'un conseil municipal que
l'on est tombé dans le problème dans lequel vous êtes
tombé. Ici, le conseil a sa responsabilité.
M. BOIS: Cela répond à ma question. Merci.
M. LE PRESIDENT: L'article 55, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 56.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 57.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 58.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 58, vous ajoutez la voix
prépondérante du président, en cas d'égalité
des voix.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, vous rédigez cela de la
façon...
M. CASTONGUAY: Bien là, attendez un peu. "Les membres du conseil
d'un établissement public élisent parmi eux, chaque année,
le président, et le vice-président de l'établissement."
Cela, c'est pour l'élection du président et du
vice-président. Une fois le président élu, je pense qu'il
est bon de lui accorder une voix prépondérante. Est-ce que c'est
à l'article 58 que l'on doit le faire?
M. DUSSAULT: Il faut le regarder en relation avec l'autre article au
début.
M. CASTONGUAY: D'accord. Il faut ajouter mais est-ce que c'est le
bon endroit? : Il faut donner un vote prépondérant au
président lorsqu'il y a égalité des voix.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon...
M. BOIS: M. le Président, là-dessus, est-ce que M. le
ministre, lorsqu'il parle de la double voix qui existait autrefois dans les
conseils municipaux, par exemple, lorsque le maire suppléant
siégeait, veut dire la même chose?
M. CASTONGUAY: Supposons que le conseil d'administration serait
élu, peu importe le nombre de membres. Il y en a quelques-uns qui sont
absents, vous avez dix membres qui siègent. Un vote est pris: ils sont
cinq contre cinq alors le président a un vote
prépondérant. Il peut briser l'égalité.
M. BOIVIN: Vous l'avez à l'article 27.
M. CASTONGUAY: Oui, pour les conseils régionaux. Il faut les
rétablir ici dans les dispositions touchant les établissements.
Maintenant, est-ce que c'est à 58, les savants légistes vont
examiner cela... Alors ça va?
M. LE PRESIDENT: L'article 59.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 60.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. De toute façon ce sera
à cette section-là que sera inscrite cette stipulation du vote
prépondérant.
M. CASTONGUAY: Bon, d'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans la section que l'on vient de passer.
Comité administratif
M. LE PRESIDENT: Bon,
l'article 61. M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT:
L'article 62.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 63.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 64 est adopté. L'article 65.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 66.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 67.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 68.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
Directeur général et personnel
M. LE PRESIDENT: L'article 69.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 70.
M. CASTONGUAY: Je ne sais pas ici, je remarque qu'il y a des crochets
à 67, ils vont être indemnisés mais à partir des
fonds de la corporation et non pas à partir du budget du fonds
consolidé du revenu. Est-ce que c'est correct qu'il y ait des
crochets?
M. DUSSAULT: Indirectement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va venir avec les budgets de l'assurance
hospitalisation. C'est à 100 p.c. avec des fonds gouvernementaux.
M. DUSSAULT: Oui, d'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 65, s'ils n'ont pas été
malades, s'ils n'ont pas été hospitalisés durant
l'année, s'ils ne sont pas allés au CLSC ils sont...
M. CASTONGUAY: Il y a trois ans... UNE VOIX: Non, non.
M. CASTONGUAY: Une fois qu'ils sont élus, ils sont élus
pour le terme de leur mandat.
M. BOIVIN: Cela ne les disqualifierait pas qu'ils soient...
M. CASTONGUAY: C'est plutôt une person- ne qui est
désignée par exemple, par un centre local, supposons. Elle brise
tous ses liens, ce n'est plus une employée du centre local parce qu'elle
déménage dans une autre ville, ou encore si c'est un
hôpital d'enseignement désigné par l'université, la
personne quitte l'université, s'en va travailler pour une brasserie.
M. VEILLEUX: La personne qui siège, dans le sens que signifie le
député de Dubuc n'est pas nécessairement une personne qui
a passé par l'établissement; elle est élue par les
gens.
M. LE PRESIDENT: L'article 69.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 70.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela n'empêche pas le directeur
général d'un établissement, en dehors de ses fonctions,
d'assumer d'autres responsabilités comme à l'intérieur de
son association, ou...
M. CASTONGUAY: Mais on ne le dit pas ici.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il est un peu plus libre au sein de
l'établissement qu'il ne l'est au sein du conseil régional.
M. CASTONGUAY: Moi, j'aurais une suggestion à faire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pense que le directeur
général, qui fait partie d'une association professionnelle, doit
beaucoup plus facilement rencontrer d'autres professionnels, faire des
échanges ou faire des contacts avec les établissements.
M. CASTONGUAY: Par contre, vous avez des établissements où
le directeur général cumule des fonctions qui nous apparaissent
difficilement compatibles présentement. On a hésité
lorsque l'on a rédigé l'article pour ne pas trop alourdir la
structure. Je pense à un CLSC. Le directeur général peut
fort bien, en même temps, être un des professionnels qui cumule les
deux fonctions. Mais dans d'autres cas, il y a des situations qui nous
apparaissent un peu étranges. Est-ce que l'on pourrait penser
d'introduire que, pour certaines classes, certaines catégories
d'établissements, la fonction de directeur général devra
être sa fonction principale, au même sens qu'on le dit pour les
conseils régionaux? Parce qu'il y a des cas où il y a vraiment
des situations qui ne nous apparaissent pas acceptables. On pourrait le faire
par classe d'établissements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ce ne serait pas au conseil
d'administration à statuer...
M. CASTONGUAY: Bien, c'est assez diffici-
le, semble-t-il. Parce que, présentement, il y a des situations
qui ne nous apparaissent pas correctes, où le directeur
général de l'établissement, si on en juge par tout ce
qu'il fait, passe plus de temps en dehors de l'établissement qu'en
dedans. Alors, ce n'est pas précisé. Moi, il me semble que l'on
pourrait reprendre le type d'article que nous avions, disposition 34, et dire
"dans les cas stipulés par règlement".
M. BOIVIN: Au CR, il est à temps complet. C'est au conseil
régional qu'il est à temps complet?
M. CASTONGUAY: Le directeur général, c'est ça. Il
doit s'occuper exclusivement du travail du conseil régional et des
devoirs de sa fonction.
M. BOIVIN: Ce n'est pas dit pour tous les employés de cadre. Un
chef de personnel pourrait très bien travailler pour deux ou trois
institutions.
M. CASTONGUAY: Oui, cela est possible. Mais dans le cas du directeur
général, pour des classes d'établissements
stipulées par règlements ou définis par règlements,
conformément aux classes que l'on va établir, l'obligation
pourrait être imposée dans certains cas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, il serait préférable que ce
soit dans les règlements, parce que je ne pense pas qu'il y ait beaucoup
de cas.
M. CASTONGUAY: Non, non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais cela peut se produire.
M. CASTONGUAY: On pourrait dire, par exemple, que, pour tous les
établissements de 500 lits et plus, le directeur général
doit s'occuper de cela exclusivement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ce ne sera pas le même
problème pour le directeur médical ou le directeur des services
professionnels, plus tard dans la loi? Dans certaines institutions de 200, 300
ou 400 lits, le directeur médical, c'est une fonction à temps
plein.
M. CASTONGUAY: Oui, oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et cela arrive que le directeur médical
donne autant de temps à sa pratique qu'à ses fonctions de
directeur médical?
M. CASTONGUAY: Oui, il a plus d'intérêt aussi, parce que sa
pratique l'intéresse trop.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le directeur médical des
petites institutions, comme des petits centres, des CLSC, du centre hospitalier
auquel est affilié le CLSC, n'aurait pas aussi sa responsabilité
de surveillance, de médecine, de...
M. BOIVIN: Mais on a dit que ce n'était que pour le directeur
général, cela.
M. CASTONGUAY: Mais ce serait à l'intérieur de ses
fonctions qu'il assumerait cette fonction de...
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce serait une fonction normale pour le
directeur médical de l'assumer. Mais est-ce que le directeur
général d'une institution, d'un centre hospitalier ne pourrait
pas aussi assumer des responsabilités de conseil ou d'assistance
à l'endroit d'un petit CLSC qui est relié au centre
hospitalier?
M. CASTONGUAY: Oui, Si cela lui est attribué dans le cadre de ses
fonctions de directeur général et que l'établissement ait
une entente avec le CLSC, il n'y a pas incompatibilité. Cela fait partie
de sa fonction. Ce que l'on veut vraiment éviter par ceci, c'est le
directeur général qui a des activités d'une autre nature
et qui ne sont pas compatibles.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je suggère que,
pendant que nous irons voter...
M. LE PRESIDENT: On a appelé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je suggère qu'on étudie la
question du directeur général, de l'exclusivité de ses
fonctions et qu'à l'article 71, on prenne en considération un
amendement à l'effet qu'on exige le vote affirmatif d'au moins les deux
tiers des membres présents.
Il faudrait que ce soient les deux tiers de tous les membres du conseil
d'administration et non pas des membres présents, parce qu'à ce
moment-là vous pouvoir avoir une séance du conseil
d'administration avec simplement le quorum et vous allez démettre le
directeur général de ses fonctions. Alors, il faudrait que ce
soient les deux tiers de tous les membres du conseil d'administration, à
l'article 71.
M. BOIVIN: Il ne faut pas que ce soit trop facile.
M. CLOUTIER: La même chose pour un
secrétaire-trésorier au sein de la municipalité. Le
secrétaire-trésorier au sein de la municipalité, on ne
peut pas le démettre de ses fonctions, si on n'a pas le vote absolu.
Cela veut dire qu'il faut au moins un minimum...S'il y a sept conseillers, cela
vous prend au moins le vote de quatre conseillers et non pas de trois sur cinq
qui sont présents à la séance.
M. CASTONGUAY: Oui, oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, si vous voulez y penser pendant qu'on
va...
M. CASTONGUAY: Alors, je pense que sur cela, sur l'article 71...
M. LE PRESIDENT: Oui, on va suspendre les travaux pour le vote.
(Suspension de la séance à 21 h 36)
Reprise de la séance à 22 h 3
M. LE PRESIDENT: Alors, à l'ordre! Nous allons continuer.
L'article 70.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, aux articles 70 et 71
nous avions deux remarques à faire. Il y avait deux amendements
possibles.
M. CASTONGUAY: A l'article 70, quelle était la question?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 70, cela irait, parce que le
ministre a mentionné que dans les règlements il pourrait
peut-être introduire une note au sujet des fonctions du directeur
général. Je ne crois pas qu'il soit utile de l'inclure dans le
texte de loi.
M. CASTONGUAY: Si nous disions, tout comme pour l'article 34, si nous
introduisions après le premier alinéa de l'article 69 que "le
directeur général doit s'occuper exclusivement des devoirs de sa
fonction pour toutes les classes d'établissements stipulées par
règlements," est-ce que cela vous irait? On fera une rédaction
plus raffinée, mais l'idée est que si les règlements
disent dans telle ou telle classe, il faut qu'il s'occupe exclusivement des
devoirs de sa fonction, cela serait plus contraignant. Et on fera une
rédaction.
M. VEILLEUX: Laisser "il doit notamment", cette chose-là
serait-elle suffisante? Parce que "notamment" n'est pas limitatif.
M. CASTONGUAY: Que voulez-vous dire par "il doit notamment"?
M. VEILLEUX: Le reste, à l'article 70.
M. CASTONGUAY: Non, je parle de l'article 69. Après cela, on
décrit ses fonctions. Est-ce que cela va, l'article 69, deuxième
alinéa?
Alors, à l'article 70, est-ce qu'il y a quelque chose?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, on l'a couvert par l'article 69.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 70 adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. M. LE PRESIDENT: L'article 71.
M. CASTONGUAY: A l'article 71, la proposition qui a été
faite de rayer "présent", à l'avant-dernière ligne,
m'agrée.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce serait "d'au moins les deux tiers des
membres à une assemblée convoquée à cette fin."
M. CASTONGUAY: Je pense que c'est une protection qu'on doit accorder au
directeur général.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce serait assez explicite en enlevant le mot
"présent". Cela ne pourrait pas être interprété
comme les deux tiers des membres du conseil d'administration. Il y aurait une
répétition.
M. MORENCY: "Le conseil d'administration par une résolution
adoptée par la majorité des deux tiers des membres".
M. CASTONGUAY: J'aurais une suggestion: "Les deux tiers de ses
membres."
M. CLOUTIER (Montmagny): "Les deux tiers de ses membres, lors d'une
assemblée convoquée à cette fin".
M. MORENCY: Oui, nous allons le rédiger.
M. CASTONGUAY: Nous allons leur faciliter la tâche. Ils vont nous
compliquer cela.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 71 adopté, corrigé.
L'article 72.
Dispositions particulières aux centres
hospitaliers et aux centres de services sociaux
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, à l'article 72,
la même remarque s'appliquera pour d'autres organismes comme à
l'article 75. Est-ce que le ministre a songé à avoir un conseil
consultatif aussi dans les CLSC?
M. LABERGE: C'est marqué dans les règlements à o),
l'article 129 o).
M. CLOUTIER (Montmagny): Ah oui! dans les règlements 129 o).
M. CASTONGUAY: Ah bon!
M. CLOUTIER (Montmagny): Je retire ma remarque. C'est couvert par le
projet de loi.
M. LE PRESIDENT: Alors 72, adopté. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: 73? M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M.
LE PRESIDENT: 74
M. CASTONGUAY: Oui, on l'avait écouté et ça
paraissait pendant les séances de la commission.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre est un cachottier. Il met cela dans
ses règlements.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 75?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, 75, je voudrais
proposer qu'un conseil des médecins et dentistes, en plus d'être
institué dans chaque centre hospitalier, le soit également dans
le centre local de services communautaires. Il y a là des soins de
santé qui vont être prodigués par les médecins et
les dentistes, sauf s'il y avait empêchement majeur que le ministre nous
expliquera.
M. CASTONGUAY: Est-ce qu'on pourrait le mettre à o) de la
même façon que pour le conseil des professionnels?
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'ai pas d'objection, pour autant qu'on a un
mécanisme qui nous permette de le faire. Il est évident qu'il va
y avoir des centres locaux de services communautaires qui vont avoir une
envergure plus grande que certains centres locaux.
M. LAURIN: Mais pourquoi est-il préférable de le mettre
dans les règlements plutôt que dans la loi?
M. CASTONGUAY: C'est que l'on voulait éviter d'imposer des
structures qui seraient trop lourdes à certains endroits à cause
de la taille. C'est pour se donner une certaine latitude.
M. LE PRESIDENT: Alors 75, adopté?
M. CASTONGUAY: Et disons que, passé à l'article 129 o), on
ajoutera: "Conseil des médecins et dentistes". Très bien?
M. LE PRESIDENT: Alors l'article 75 est adopté, l'article 76?
M. CLOUTIER (Montmagny): L'article 76 est adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 77?
M. CLOUTIER (Montmagny): L'article 77, M. le Président, si on a
une institution où il n'y a pas cinq médecins ou dentistes, je
pense qu'on devrait changer la formulation pour adopter "au plus cinq
médecins ou dentistes". Il peut arriver qu'en vertu de l'article 129 o)
comme il y a dans les CLSC un conseil des médecins et dentistes, il y
aura peut être pas cinq professionnels de cette discipline.
M. CASTONGUAY: Je suis d'accord sur ce fait, mais dans un
établissement assez important, je crois qu'il devrait y en avoir au
moins cinq.
Si on dit au plus sans qualifier davantage, on pourrait pour un gros
établissement former un
comité exécutif de trois et cela m'apparaîtrait
moins sain à ce moment-là. L'idée qui est exprimée,
je la retiens, mais il me semble qu'on doit rédiger le texte de telle
sorte que s'il est possible d'avoir cinq membres, il devrait en avoir au moins
cinq.
M. BOIVIN: Je pense que ce serait assez facile parce que, même si
vous avez des petits centres, il va y avoir des spécialistes qui vont
aller faire des vacations. Il va y avoir l'ophtalmologiste, peut-être le
gynécologue, il va y avoir un psychiatre. Ces gens vont sûrement
passer dans le centre. Ils pourront siéger au bureau médical. Je
ne pense pas qu'il y ait quelque chose qui les en empêche, par d'autres
articles.
M. CASTONGUAY: Non.
M. BOIVIN: Ils seraient considérés comme des
médecins...
M. CASTONGUAY: Est-ce qu'on pourrait réduire ce minimum-là
lorsqu'il n'est pas applicable? Par contre partout où il est applicable,
où il y a au moins cinq professionnels et plus, il devrait y en avoir au
moins cinq. Je pense qu'il est bon que ce soit suffisamment... parce que c'est
lui qui va faire vraiment le travail. C'est pour cela que j'insiste.
M. BOIVIN: Moi, j'aime mieux que ça reste à cinq et qu'on
puisse considérer ceux qui iront faire...
M. CASTONGUAY: Il peut se produire certains cas comme M. Cloutier le dit
où cinq ne sera pas atteint.
M. BOIVIN: Même s'il y va deux fois par année...
M. CASTONGUAY: Oui, mais on a ajouté que le conseil de
médecins peut aller dans les centres d'accueil. Vous pouvez avoir un
centre d'accueil où seulement quatre ou trois médecins y
vont.
M. BOIVIN: Est-ce qu'on parle des centres d'accueil ou des CLSC?
M. CASTONGUAY: On parle de tout.
M. CLOUTIER (Montmagny): N'importe où, où il y a des
conseils...
M. VEILLEUX: Si la loi dit "doit être formé de cinq
médecins" et s'il n'y en a pas cinq, ce sera trois s'ils sont trois. Ce
ne peut pas être plus.
M. BOIVIN: S'il y en a cinq dans la loi.
M. VEILLEUX: Que voulez-vous, s'il y en a pas cinq.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faut absolument que ce soit prévu au
cas où il n'y en aurait pas cinq...
M. CASTONGUAY: On le mentionne ici. Prenons Blanc-Sablon, par exemple.
Le Dr Marcoux est seul.
M. CLOUTIER (Montmagny): Havre-Saint-Pierre.
M. CASTONGUAY: Il y a un assistant pour un temps.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais il n'y en a pas cinq.
M. CASTONGUAY: Ah non! On me dit que c'est le genre de dispositions qui
ne peut pas être appliqué à la lettre, que le bon sens
limite aussi les interprétations qu'on doit y donner. S'il n'y en a pas
cinq, il n'y en a pas cinq. L'obligation est là. Alors, ils vont le
regarder pour s'assurer qu'on essaie de traduire cela.
M. LE PRESIDENT: Article 77, en suspens. M. CLOUTIER (Montmagny): En
suspens.
M. LE PRESIDENT: Article 78? Adopté. Article 79?
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 79, M. le Président, on nomme un
directeur des services professionnels après consultation. On consulte le
conseil des médecins et des dentistes, on consulte l'université
si c'est un établissement affilié à l'université,
on consulte le conseil consultatif des professionnels, est-ce que le directeur
général de l'établissement qui a des
responsabilités assez considérables ne sera pas
consulté?
M. CASTONGUAY: Il va être consulté puisqu'il est au sein du
conseil des médecins et des dentistes. Il siège au conseil des
médecins et dentistes, ou à l'exécutif.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il va être consulté.
M. LE PRESIDENT: Article 79, adopté? Adopté. Article 80?
Adopté.
M. CASTONGUAY: Pour rassurer les membres de la profession
médicale.
M. LE PRESIDENT: Article 81?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
Fusion et conversion
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 82?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 83? M.
CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 84?
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faudra avoir le consentement des
institutions. Il n'y a aucune contrainte. Espérons que cela
fonctionnera.
M. CASTONGUAY: D'accord. M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 85? M.
CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 86?
M. CASTONGUAY: Il doit y avoir un autre vote qui approche en haut! Cela
fait 25 articles.
M. LE PRESIDENT: Article 87?
Dispositions diverses
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour une disposition comme celle contenue dans
l'article 87, au sujet des contrats de services entre différentes
institutions, est-ce que le conseil régional a à superviser une
telle opération?
M. CASTONGUAY: On dit: "Un tel contrat n'est valide qu'à compter
de la date à laquelle il est déposé auprès du
conseil régional de la région où est situé chaque
établissement qui le conclut."Ceci est compatible avec la fonction du
conseil de promouvoir justement ceci.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ma question est celle-ci: Si le conseil
régional portait une objection, qu'est-ce qui se produirait à ce
moment?
M. CASTONGUAY: La disposition ne s'appliquerait pas. Le contrat ne
serait pas valide et cela peut être bon...
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela peut être bon, mais...
M. CASTONGUAY: Si l'on veut vraiment que le conseil régional joue
un rôle de coordination, de raccordement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vraiment, je crois que le conseil n'a pas
à se prononcer, c'est simplement pour information.
UNE VOIX: C'est simplement pour information.
M. CASTONGUAY: Voyez comme le désir est profond.
M. LAURIN: Il y a une question que je voudrais articuler à celle
du député de Montmagny et qui va probablement dans le même
sens aussi. A supposer que ces contrats nécessitent des augmentations de
budget de la part d'une institution, est-ce que ces augmentations de budget
devront être approuvées en cours de route par le ministre?
M. CASTONGUAY: Il y a des dispositions sur le fait qu'un
établissement ne peut pas dépenser, sauf dans des cas
d'urgence.
M. LAURIN: Donc, il ne peut pas conclure de contrat, au fond, sans en
référer au ministre.
M. CASTONGUAY: A l'intérieur de son budget, il peut conclure tous
les contrats qu'il veut, parce que les pouvoirs d'une corporation, sauf dans le
cas où par règlement l'autorisation est requise, soit du ministre
ou du lieutenant-gouverneur en conseil... Nous avons passé l'article
plus tôt. Alors, il a toute cette latitude-là. Et ici, c'est la
même chose; s'il a les fonds dans son budget pour un tel contrat,
très bien. S'il ne les a pas, il faut qu'il demande une autorisation de
budget. Il est évident que l'on ne peut pas engager des fonds publics
sans autorisation.
M. LAURIN: Je serais bien prêt, M. le ministre, à ajouter
comme amendement ce que vous avez dit tout à l'heure: "n'est valide
qu'après avis du conseil régional", sans contrôle.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faudrait recouper à l'article 16.
M. LAURIN: Parce que là, cela touche particulièrement
l'articulation, la coordination, les services. Nous pouvons faire une exception
aussi.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 16 e), on dit que le conseil
régional dans son rôle a pour fonction aussi "de promouvoir la
mise en place de services communs à ces établissements,
l'échange de services entre eux, l'élimination des
dédoublements de services et une meilleure répartition des
services dans la région."
M. BOIVIN: C'est le même contribuable; s'il se passe des services,
c'est le même qui paie.
M. CASTONGUAY: Maintenant, je crois qu'il y a un point important que
l'on mentionne ici, c'est qu'ils n'ont pas la responsabilité, en fait,
et nous pouvons leur donner une espèce de veto qui peut venir nous
compliquer royalement la vie. Soit qu'ils l'ont ou qu'ils ne l'ont pas, au plan
exigé.
M. LAURIN: Vous pouvez changer le mot à ce moment-là,
prendre un mot moins contraignant, sinon un avis qui oblige, du moins une
consultation ou quelque chose du genre, une opinion qui ne ferait pas
entorse...
M. VEILLEUX: Si l'établissement en question le dépose au
conseil régional, le conseil régional peut s'en rendre compte et
continuer à promouvoir puis, l'échange de services communs
etc.
M. LAURIN: Il ne peut qu'en prendre connaissance, à ce
moment-là.
M. VEILLEUX: Mais disons que pour les pouvoirs qu'on lui a donnés
à l'article 16, c'est nettement suffisant d'en prendre connaissance. Il
faut nécessairement qu'il en prenne connaissance.
M. LAURIN: Mais là, ce que je suggère, ce n'est pas
tellement un pouvoir nouveau c'est le ministre qui garde les pouvoirs
mais c'est une sorte d'opinion qui aiderait le ministre à se
faire une idée, du fait que le conseil régional est plus
près quand même.
M. BOIVIN: Est-ce cela qui couvre, par exemple, le droit d'un
médecin...?
M. LAURIN: Cela lui donnerait au conseil régional et cela,
c'est important un certain prestige auprès des institutions. Et
cela, ça me parait important.
M. BOIVIN: C'est cet article-là qui couvrirait la
possibilité pour un médecin d'aller dans deux ou trois
hôpitaux. Est-ce que c'est cela?
M. CASTONGUAY: Ce serait plus que sur une base de médecin.
Ici, c'est sur une base de service. Un hôpital, par exemple,
s'engage à donner les services d'ophtalmologie, sur une base d'entente
dans un centre local de services communautaires, par exemple. C'est ce type de
choses à organiser. Pas sur la base de l'individu.
M. BOIVIN: S'il est payé dans l'un ou dans l'autre, cela ne
coûte pas plus cher au ministère. C'est le même qui
paie.
M. CASTONGUAY: Mais là, c'est sur une base... Ce n'est pas
juste... On dit: Les services d'ordre professionnel, ça pourrait
être tous les examens de laboratoire.
M. BOIVIN: Oui, les infirmières, le laboratoire. Que vous le
payez dans un petit hôpital ou dans un gros...
M. CASTONGUAY: Non, d'accord.
M. BOIVIN: Cela va empêcher même un petit hôpital de
s'organiser des laboratoires.
M. CASTONGUAY: C'est le but. D'ailleurs, on donne comme rôle au
conseil régional de promouvoir ceci, d'éviter les
dédoublements.
M. VEILLEUX: Cela peut être même un service de buanderie
entre deux établissements, comme cela se produit présentement
dans ma région.
M. CASTONGUAY: Là, par contre, on parle de services
professionnels.
M. VEILLEUX: C'est professionnel aussi?
M. CASTONGUAY: Ce sont des contrats de services professionnels pour la
bonne organisation de ces services.
M. LAURIN: M. le ministre, si vous voulez le suspendre aussi pour
trouver une formulation qui serait conforme à l'idée qui est
émise et en accord avec l'article...
M. BOIVIN: Moi, je ne trouve pas que le gouvernement va payer plus.
M. CASTONGUAY: Non, non, pas nécessairement. La seule chose,
c'est qu'il est bon que le conseil soit au courant des ententes qui sont
prises...
M. BOIVIN: Au conseil régional?
M. CASTONGUAY: Oui, pour savoir ce qui se fait comme organisation de
services. Cela ne veut pas dire nécessairement qu'immédiatement
il puisse payer plus. Mais il peut se faire des ententes aussi qui peuvent
avoir des implications pour l'avenir. Il est bon de savoir pour le conseil
régional, ce qui se passe sur le plan des ententes des services
professionnels, c'est une de ses fonctions importantes, de s'assurer que les
services adéquats soient rendus.
M. LAURIN: Paragraphe e) de l'article 16. Donc, cela ne
dépasserait pas les limites du paragraphe e) de l'article 16?
M. CASTONGUAY: Présentement, non.
M. LAURIN: Même avec ce que l'on pourrait y ajouter?
M. CASTONGUAY: De quelle nature?
M. LAURIN: C'est-à-dire une sorte d'opinion: Ne deviendrait
valide qu'après une opinion émise par le conseil régional.
A ce moment-là, cela donnerait une sorte de prestige moral au conseil
régional.
M. CASTONGUAY: Mais s'ils ne se réunissent pas suffisamment et
qu'ils ne rendent pas l'avis juste pour exercer un pouvoir, en contrepoids,
qu'est-ce que l'on fait?
M. LAURIN: Je ne pense pas que l'on doive les soupçonner
d'avance.
M. CASTONGUAY: Non, mais il y a un équilibre, c'est ce que l'on
me souligne là comme problème possible. A ce moment, on
pourrait...
M. LAURIN: On pourrait...
M. CASTONGUAY: Je ne sais pas si vous vous souvenez de nos fameux ORAS,
où on disait: Là, vous introduisez une espèce de structure
intermédiaire qui est susceptible de compliquer la vie. Alors, c'est ce
que l'on me rappelle, que l'on tombe dans une structure
intermédiaire.
M. VEILLEUX: Je pense que le député de Bourget va
être obligé de se rallier à l'idée du ministre pour
garder le sain équilibre entre les organismes.
M. LAURIN: J'émets l'idée que je serais prêt
à suspendre jusqu'à ce qu'une réflexion puisse s'organiser
autour de cette idée-là. Etant donné qu'on en a suspendu
quelques autres...
M. LE PRESIDENT: L'article 87 suspendu. Retenu. L'article 88.
Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LAURIN: A l'article 89, j'ai émis l'idée tout à
l'heure qu'on pourrait peut-être, avec le mode d'élection que l'on
a adopté, avoir à tenir deux assemblées: l'une
d'information, l'autre d'élection. Je me demande s'il n'y aurait pas un
moyen de conjuguer cela.
M. CASTONGUAY: D'ailleurs, on dit "doit tenir au moins une fois par
année." Le conseil régional qui supervise les élections et
qui doit promouvoir l'intérêt de la population, la participation
de la population, devrait penser à ce genre de rapprochement sans qu'on
soit obligé de le lui imposer par la loi.
Il se pourrait que, dans certains cas, l'élection prenne un
caractère tel qu'il n'est pas facile de tenir en même temps
l'assemblée d'information. Il me semble que le conseil, dont c'est
vraiment la fonction dans les deux cas, s'il y trouve un avantage, pourra le
faire.
M. LE PRESIDENT: Article 89, adopté. Article 90?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 91?
M. LAURIN: Article 90, je suis bien content, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Article 91?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 92?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 92, il y a une
représentation de la part du Collège des médecins, pour
remplacer le mot "réinstallation" par le "renouvellement de la
nomination" et ensuite pour parler des droits. Le terme "droits" est un peu
vague. J'ai eu l'occasion tantôt d'en parler avec le ministre en allant
à la...
M. CASTONGUAY: Voulez-vous que je vous lise le texte?
M. LAURIN: Je l'ai, M. le ministre. M. CASTONGUAY: Ah bon!
M. LAURIN: Mais, ça ne fait rien, pour ceux qui ne l'auraient
pas.
M. CASTONGUAY: On dit: "Article 92. Pour rendre les termes de cet
article compatibles avec ceux actuellement utilisés dans le domaine
hospitalier, nous recommandons que les mots "la réinstallation" soient
remplacés par les mots "le renouvellement de la nomination". C'est la
première des choses. B) Afin que cet article atteigne réellement
les buts recherchés en ce qui concerne les conflits qui peuvent survenir
entre un établissement et les professionnels qui y exercent, nous
recommandons que tout conflit portant sur la détermination des droits
des médecins et dentistes il y a quelque chose de mal
rédigé sur le renouvellement de ces droits puisse
être soumis au conseil d'arbitrage institué par cet article
92.
Cet article devrait se lire comme suit: Tout établissement doit
instituer un conseil d'arbitrage chargé de décider de tout
conflit concernant la nomination, le renouvellement de la nomination, le
congédiement de ses professionnels et, le cas échéant, la
détermination de renouvellement des droits de ces professionnels."
M. BOIVIN: Ils veulent parler du renouvellement à chaque
année, probablement.
M. CASTONGUAY: Oui, il faut s'entendre sur l'idée.
M. BOIVIN: Je pense que c'est le renouvellement qu'ils font à
chaque année, pour les professionnels. Mais je pense que cela vient
ailleurs.
M. LAURIN: Peut-être les droits de pratique.
M. BOIVIN: Il y a un renouvellement à tous les ans. Cela vient
ailleurs.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est l'expres-
sion utilisée habituellement, droits et privilèges.
M. LAURIN : Le mot est mal choisi. Mais on peut trouver un autre
mot.
M. DUSSAULT: C'est un problème de rédaction.
M. BOIS: Des droits particuliers peut-être.
M. CASTONGUAY: Ils appellent cela des privilèges.
M. GUAY: C'est le mot le plus large que l'on peut insérer.
M. CASTONGUAY: Il y a aussi un point qui est mentionné, c'est
qu'au lieu de référer à professionnels à
cause des conventions collectives disons pour les infirmières, il
faudrait restreindre cela à médecins et dentistes. Tout comme
pour le conseil des médecins.
M. LAURIN: C'était là un des points que je voulais
soulever.
M. CASTONGUAY: Voulez-vous, nous allons demander aux juristes de
regarder le texte?
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. BOIVIN: Est-ce que ceux qui font partie du comité d'arbitrage,
auront l'immunité? Est-ce que cela vient dans le droit commun? C'est
important, s'il y a un jugement porté contre des professionnels, il peut
y avoir des actions. Un comité qui envoie un médecin dehors,...
oui mais tout de même...
M. VEILLEUX: On va vérifier cela. M. CASTONGUAY: On va
vérifier cela.
UNE VOIX: Est-ce que cet article-là fait, par exemple, qu'un type
qui a terminé ses études de médecine et qui arrive dans un
village, dans une ville pour pratiquer, doit passer par un conseil pour
être admis à donner ses services à l'hôpital?
M. CASTONGUAY: Comme...
M. VEILLEUX: Est-ce que toute personne qui a un bureau et qui pratique
dans tel endroit, a droit automatiquement à l'hôpital ou si la
personne doit passer par...
M. CASTONGUAY: Si elle n'est pas acceptée, c'est là
où il y a une procédure qui est prévue ici pour
régler le problème.
M. VEILLEUX: D'accord. A certains endroits cela peut...
M. CASTONGUAY: A plusieurs endroits. M. LE PRESIDENT: 92?
M. LAURIN: Je voudrais, si vous le permettez, revenir sur 90. Supposons
qu'il y a ce qu'on appelle en anglais "bad practice", est-ce que ce ne serait
que l'hôpital qui serait poursuivi ou le professionnel?
M. BOIVIN: J'ai eu l'occasion moi de voir des cas. L'hôpital est
censé être responsable de tous ceux qui pratiquent dans
l'hôpital. En plus de cela, je pense qu'on oblige un médecin
à prendre de l'assurance. J'ai vu cela quelque part ici.
M. DUSSAULT: Le professionnel, article 91, c'est vraiment
l'établissement qui... Les deux à ce moment-là vont...
M. LAURIN: Les deux restent responsables, aussi bien le professionnel
que...
M. DUSSAULT: Et les deux doivent avoir des assurances.
M. LAURIN: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, 92 est retourné pour correction.
M. CLOUTIER: 92 est retenu.
M. BOIVIN: ... humilité, je n'ai pas d'objection à le
laisser passer, je ne pense pas qu'il y ait autre chose.
M. LE PRESIDENT: 92?
M. CASTONGUAY: Il est retenu pour correction et modification.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans 92, au deuxième alinéa,
à la page 25, après centre hospitalier, si on fait une
modification au règlement pour inclure les centres locaux de services
communautaires, est-ce qu'il ne faudrait pas en tenir compte dans la
rédaction? Est-ce qu'il n'y a pas une concordance à faire?
M. DUSSAULT: Oui.
M. LE PRESIDENT: 93? Adopté.
M. VEILLEUX: A propos de 93, si je comprends bien, si quelqu'un fait une
donation à un centre hospitalier par exemple, cela n'affecte aucunement
les revenus que le centre hospitalier pourrait tirer de la province, c'est
complètement soustrait. Admettons que le centre hospitalier a droit
à tant de mille dollars pour s'administrer, si en surplus il y a une
donation, la donation vient en surplus et non... c'est cela?
M. BOIS: M. le Président c'est parce qu'il y en a qui ne veulent
pas donner, ils disent que le gouvernement...
UNE VOIX: Cela veut dire que, si dans son testament, quelqu'un fait un
don strictement pour de la recherche dans cette institution-là, c'est
là que M. le ministre veut dire que les administrateurs seront
obligés de tenir un fonds séparé. Si c'est donné
sous formule générale, alors là ça vient de
s'éteindre. Cela rentre dans le fonds général et vous en
tenez compte dans vos subventions s'il y a lieu.
M. BOIVIN : Il y a des dons qui sont faits par de grandes fondations,
même des fondations américaines. Si cet article n'est pas
mentionné, elles ne veulent pas donner. C'est une disposition qui est
nécessaire si on veut...
M. VEILLEUX: Je suis parfaitement d'accord sur l'article, c'est tout
simplement à l'endroit des hôpitaux.
M. BOIVIN: Si la donation n'a aucune spécification...
M. BOIS: Cela va aux fonds généraux.
M. SAINT-GERMAIN: Cela va aux fonds généraux et cela
diminue le coût gouvernemental de l'administration.
M. CASTONGUAY: Pas obligatoirement.
M. SAINT-GERMAIN: Mais il est possible qu'il en soit ainsi.
M. CASTONGUAY: Remarquez, la question de la détermination des
budgets fait toujours l'objet d'une négociation. Si c'est un
hôpital qui est mal administré, par exemple que quelqu'un donne
des fonds, c'est peut-être un moyen, à un moment donné, de
serrer un peu. Il y a une négociation vraiment. Si la personne dit: Je
donne à tel établissement $5,000. Très bien, on ne
l'enlèvera pas à l'établissement. Mais dans la
négociation du budget, on peut, au besoin, en tenir compte. Mais il
n'est pas dit qu'on est obligé d'en tenir compte. Il ne faut pas oublier
qu'il y a bien des endroits encore où le financement de ces types de
services fait davantage appel aux fonds de particuliers sur base obligatoire.
Prenez en Ontario, encore, on oblige, pour la construction d'un hôpital,
des contributions assez importantes au plan local, avant que des fonds
gouvernementaux soient ajoutés.
Alors, ici, je pense bien qu'on ne devrait pas aller jusqu'au point de
dire que cela doit nécessairement être en plus du budget
octroyé par le gouvernement. Si un gars donne $1 million à un
hôpital et qu'il ne met aucune spécification, si cet hôpital
a normalement un budget de $500,000, est-ce qu'on doit conti- nuer de lui
donner ces $500,000? Il pourrait s'habituer à dépenser au rythme
de $200,000 ou $300,000 par année pendant trois ans et une fois que le
fonds ne serait plus là, il se retournerait pour nous dire: Ajoutez-nous
$300,000, les gens se sont habitués à cela à
présent.
M. VEILLEUX: Mais si c'est versé, par exemple, pour des
recherches dans le domaine du cancer.
M. CASTONGUAY: On a inclus qu'il y a des conditions qui y sont
attachées, quand quelqu'un donne un montant le moindrement significatif
qui ajoute une certaine...
M. BOIS: Alors, à titre d'exemple, si quelqu'un donnait $100,000
à l'Institut de cardiologie, à Sainte-Foy. C'est seulement dans
un cas comme celui-là que c'est spécifié que ça
doit entrer dans un fonds particulier et être comptabilisé comme
tel, être tenu complètement séparé.
M. CASTONGUAY: Si c'est dit: Pour faire de la recherche, par
exemple.
M. BOIS: Alors, là, cela peut être permis.
M. GUAY: Est-ce qu'il n'y a pas un danger que ces
contributions-là soient fortement diminuées? Croyez-vous que
c'est un danger que les dons, par exemple, soient diminués
énormément?
M. CASTONGUAY: Il n'y en a pas des tas! Il ne faut pas se faire
d'illusions. Dans les hôpitaux, chez les Canadiens français, les
contributions bénévoles significatives, il n'y en a pas des
tas!
M. GUAY: Cela existe déjà. Oui, d'accord. M. LE PRESIDENT:
L'article 93, adopté? M. GUAY: D'accord. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
Permis
Délivrance des permis
M. LE PRESIDENT: L'article 94, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 95, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 96, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 97, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 97, M. le Président, il y
avait des organismes qui avaient demandé que le permis soit
accordé pour deux ans au lieu d'un an, pour éviter des
démarches et aussi pour simplifier le travail du ministère. Les
droits auraient pu être chargés, par exemple, pour deux ans au
lieu d'être chargés pour un an.
M. CASTONGUAY: En fait, cela, c'est dans le cas des
établissements privés. Les établissements publics ne
posent pas la question.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, là, il n'y a pas de
problèmes.
M. CASTONGUAY: C'est pour les établissements privés et
c'est pour assurer une certaine stabilité dans leurs finances. Ce
à quoi nous avons songé, c'est de faire des contrats pour des
périodes plus longues qu'un an; au besoin, un contrat pour deux ou trois
ans.
M. BOIVIN: S'il n'est pas révoqué.
M. CASTONGUAY: Non, un contrat au plan des relations financières,
ce qui est payé à l'établissement. Alors là, le
propriétaire peut s'organiser pour fonctionner avec un peu plus de
garanties, s'il fait des dépenses, il va pouvoir les amortir sur une
certaine période. Quant au permis, on croit malgré tout que c'est
une bonne chose qu'il soit accordé pour une période de douze
mois, ce qui oblige le ministère à vraiment s'assurer, une fois
par année, que, lorsqu'il émet un permis, l'établissement
est vraiment conforme aux normes. Cela pose une certaine obligation, sur ce
plan-là, de respect des normes. Et pour régler l'autre
problème parce que je les ai rencontrés, j'en ai
discuté et c'est un problème d'ordre financier qui se
soulève vraiment pour répondre à cela, on peut
passer des ententes pour deux ou trois ans. S'ils veulent faire des
dépenses capitales ou des dépenses d'équipement, ce qu'ils
craignent, quand ils ont un contrat seulement pour un an, c'est qu'ils ne
soient pas capables d'amortir cela sur une période suffisamment
longue.
Je pense que l'on peut répondre à ce désir par une
voix plus appropriée que l'extension des permis. Je pense que l'on a une
responsabilité assez grande vis-à-vis de la population dans
l'octroi des permis et qu'on doit s'assurer que le renouvellement des permis
est bien fait conformément aux normes.
M. GUAY: Mais, j'imagine quand même que ce renouvellement de
permis, si le détenteur remplit les conditions prescrites pour
l'obtenir, enfin cela veut dire que c'est presque automatique tout de
même et qu'il n'y a pas de nouvelles démarches à faire.
M. CASTONGUAY: Non, pas de nouvelles démarches à
faire.
M. GUAY: C'est la durée.
M. CASTONGUAY: Non, il ne fait pas de nouvelles démarches
à chaque année s'il répond aux normes. Il n'est pas
obligé de reprendre tout un formulaire.
M. GUAY: D'accord, en fait la durée normale d'un permis c'est
douze mois.
M. VEILLEUX: A l'heure actuelle, quelle est la durée d'un
permis?
M. CASTONGUAY: Un an.
M. SAINT-GERMAIN: Si vous signez des contrats plus longs qu'un an, c'est
dire que vous voulez, comme vous l'avez dit, permettre la planification, pour
que les administrateurs aient une planification plus longue et plus efficace,
comme de raison; mais est-ce que nécessairement il y aura toujours
l'épée de Damoclès au bout de l'année? Son permis
va-t-il être renouvelé ou non, ou si dans le contrat que vous
allez signer, la question du permis nécessairement ne pourra pas
être incluse dans le contrat.
M. CASTONGUAY: D'abord ça, c'est pour les établissements
privés. Il n'y a pas de désir en fait de raidir les relations et
de les placer dans un cadre impossible, au contraire. Si l'hôpital ou le
centre fonctionne correctement, conformément aux normes, il n'y a pas de
raison d'exercer des pressions, pour autant que les normes sont
respectées d'une part et qu'on paie un prix raisonnable pour les
services.
M. VEILLEUX: D'ailleurs, les conditions de suspension sont
énumérées aux articles 104 et 105.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. GUAY: Je pense que, dans l'esprit de l'article 97, ça permet
quand même au ministère de vérifier, au moins une fois
chaque année, les conditions à remplir.
M. CASTONGUAY: Cela impose une certaine obligation aux
propriétaires aussi, sachant qu'à tous les ans...
M. GUAY: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 97?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 98?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 99?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 100?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 100, le ministre a introduit la
nouvelle disposition des états financiers pour les institutions
privées, surtout les institutions privées à but
lucratif.
M. LE PRESIDENT: Article 100?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 101?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 102?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. BOIVIN: Ce n'est pas transférable.
M. LE PRESIDENT: Article 103?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 104?
Suspension, annulation et refus de renouvellement des
permis; appels
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour toute cette section, M. le
Président, je veux dire au ministre des Affaires sociales et à
ses légistes, que, dans une législation qui a été
passée en Chambre cette semaine, la loi 90 du commerce des produits
pétroliers où il n'y avait pas de telles dispositions de recours
pour un postulant qui demandait un permis et qui se le voyait refuser, ou dont
le renouvellement du permis pouvait être refusé, on a fait
introduire des dispositions sensiblement conformes. Le ministre a fait d'une
pierre deux coups: des dispositions du projet de loi no 65 ont
été, à toutes fins pratiques, reproduites presque
intégralement dans un autre projet de loi.
M. LAURIN: Les commerçants de détail vous devront une
reconnaissance infinie.
M. GUAY: M. le Président, j'aurais une question à poser au
ministre, on dit à 104 c), "est insolvable ou sur le point de le
devenir". Insolvable, d'accord, c'est prouvable, mais je pense que c'est un peu
difficile à prouver qu'un détenteur est sur le point de devenir
insolvable, parce que tant que l'insolvabilité n'est pas prouvée,
nous sommes tous, quand même, sujets à le devenir, du moins c'est
possible, je peux l'être demain matin.
M. CASTONGUAY: S'il est insolvable, là, c'est trop tard. Dans
l'autre cas, c'est que l'on me souligne que de temps en temps la banque nous
fait des signaux, que les comptes ne sont pas payés, alors s'il n'y a
pas une certaine intervention à un moment donné, la situation
peut se détériorer.
M. GUAY: Ah bon!
M. BOIS: C'est un téléphone rouge.
M. CASTONGUAY: Oui
M. LE PRESIDENT: L'article 104, adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je ne sais pas si les
membres de la commission auraient des objections, mais je proposerais que les
articles 104 à 119 pour ma part, je n'ai pas de remarques
soient adoptés, étant donné que ce sont des dispositions
qui sont liées l'une à l'autre et qui concernent les recours de
l'appelant.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 120?
M. CASTONGUAY: Est-ce que je peux vous demander comment elle a
été reçue cette demande, en haut?
M. CLOUTIER (Montmagny): Elle a été acceptée. Il y
a eu onze articles d'ajoutés au projet de loi.
M. CASTONGUAY: C'est bien!
M. VEILLEUX: Le ministère des Affaires sociales peut même
rendre service à l'industrie pétrolière.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a une étroite relation entre le
secteur social et le secteur économique.
M. LE PRESIDENT: Article 120? Administration provisoire
M. CLOUTIER (Montmagny): Ne serait-ce que pour apporter à la
province les fonds nécessaires pour payer les dépenses de la
sécurité sociale.
M. LE PRESIDENT: Article 120, adopté? Adopté. Article 121?
Adopté?
M. CASTONGUAY: Je ne sais pas si...
M. GUAY: Il ne faudrait pas aller trop vite pour avoir quand même
le temps de relire.
M. LE PRESIDENT: Article 120, adopté? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 121?
M. BOIVIN: Ce n'est pas adopté en troisième lecture. C'est
adopté à la commission.
UNE VOIX: Cela va bien!
M. CASTONGUAY: C'est rassurant!
M. CLOUTIER (Montmagny): Il ne faudrait pas interpréter la
remarque...
M. BOIVIN: C'est parce qu'il sait que j'ai des réserves. Cela
peut attendre en deuxième lecture.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il ne faudrait pas interpréter la
remarque du député de Dubuc comme une menace pour la
troisième lecture.
M. BOIVIN: Sur ces points-là, j'ai des réserves dont j'ai
parlé en deuxième lecture et j'ai demandé le secours des
conseillers juridiques.
M. CASTONGUAY: Que voulez-vous dire?
M. BOIVIN: Sur ces choses... dans toute cette "patente", le jeu qui se
fait, les pouvoirs du ministre...
M. CLOUTIER (Montmagny): A quel article?
M. BOIVIN: De 104 à 119. Je le mentionne parce que je l'ai dit en
deuxième lecture, mais cela ne veut pas dire que...
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, l'article 121.
M. LE PRESIDENT: Article 121? Adopté. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: Article 122?
M. GUAY: A l'article 122, M. le Président, on dit que le ministre
doit faire au lieutenant-gouverneur en conseil un rapport provisoire. Qu'est-ce
que c'est au juste un rapport provisoire?
M. CASTONGUAY: "Aussitôt que possible après qu'il a
assumé l'administration provisoire". C'est pour assurer que... J'ai
mentionné l'autre jour qu'on voulait y mettre certaines sauvegardes
à l'exercice de ce pouvoir de l'administration provisoire. Pour que le
ministre n'assume pas cette administration provisoire et pour que personne n'en
soit saisi au gouvernement, il y a déjà une première
responsabilité, c'est d'aviser, de saisir le lieutenant-gouverneur en
conseil par un rapport provisoire.
M. GUAY: Qu'on appelle provisoire? M. CASTONGUAY: Oui.
M. GUAY: D'accord.
M. CASTONGUAY: ... de ce qu'il a fait et d'y adjoindre des
recommandations.
M. LE PRESIDENT: Article 121, adopté?
M. GUAY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 122?
M. GUAY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 123?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 124?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 125?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 125, ce sont... Non, c'est
plutôt à l'article 128 que sont les anciennes dispositions 16 et
17 de la Loi des hôpitaux qu'on a utilisées en certaines
occasions.
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. LE PRESIDENT: L'article 125, adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 126? M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 127? M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 128?
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va enlever les craintes que les organismes
ont mentionnées devant la commission, à savoir les pouvoirs
d'enquêtes confiés aux ORAS.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 128, adopté. L'article 129?
Règlements
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 129, M. le Président, nous
pourrions prendre point par point, en faisant la différence au sujet de
ce qui a déjà été discuté et qui devra faire
l'objet d'une nouvelle rédaction par nos légistes, pour ne pas en
oublier. Au paragraphe a), le Dr Laberge nous a donné, cet
après-midi, un aperçu de ce que seraient les règlements,
les classifications des institutions, des établissements. Nous y
reviendrons quand nous ferons la séance d'étude des
règlements.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article b).
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre pourrait expliquer un
peu de quel genre seront ces pouvoirs connexes ou ancillaires que peut exercer
une corporation?
Est-ce que cela ferait partie du partage, du patrimoine des pouvoirs qui
existaient déjà dans les chartes ou si cela existe
déjà?
M. CASTONGUAY: On disait buanderies, terrains de stationnement, des
choses du genre.
M. BOIVIN: Le conseil régional n'a pas de règlement du
tout. Les hôpitaux en ont déjà des règlements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas pour avoir la liste. C'est pour
voir de quelle nature.
M. MORENCY: A l'article 21 b), les pouvoirs connexes ancillaires que
peut exercer une corporation sans but lucratif ayant pour objet de maintenir un
hôpital. C'est exactement le texte de l'article 21 b), l'ancienne Loi des
hôpitaux. Elle est actuelle.
M. CASTONGUAY: Est-ce que nous avons une copie de la loi, des
règlements des hôpitaux?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est exactement la même formulation.
M. BOIVIN: Est-ce que cela veut dire que c'est le lieutenant-gouverneur
en conseil qui les approuvera tout simplement, que le CR fera des
règlements, que les CLSC feront leurs règlements?
M. CASTONGUAY: Nous parlons uniquement des règlements en vertu de
la loi...
M. BOIVIN: Dans la loi, c'est très bien.
M. CASTONGUAY: L'établissement peut faire ses propres
règlements.
M. BOIVIN: Très bien. Mais c'est quand même le ministre qui
va statuer sur les règlements.
M. CASTONGUAY: Ce sont des règlements adoptés en vertu de
la loi soumise au lieutenant-gouverneur en conseil par le ministre, mais avec
une procédure comme celle que vous voyez à la page 33: "Un projet
des règlements adoptés en vertu du présent article est
publié par le ministre dans la Gazette officielle avec avis qu'à
l'expiration des 90 jours suivant cette publication, ils seront soumis, pour
approbation, au lieutenant-gouverneur en conseil". C'est pour éviter les
représentations de tous les intéressés avant de les
soumettre de façon définitive pour approbation.
M. BOIVIN: C'est logique.
M. LE PRESIDENT: Alors, le sous-article b)?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Le sous-article
c)?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, c'est exactement la même
formulation que la Loi des hôpitaux.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article d)?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la même chose pour d).
M. CASTONGUAY: Ici, il y aura une référence à
l'article 7.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le sous-article e), M. le Président.
Est-ce que l'on pourrait donner des explications sur le mot "critère"
relatif à la résidence des personnes qui reçoivent des
services de santé et des services sociaux? Quel serait exactement la
définition, le sens du mot "critère" ici? Cela pourrait vouloir
dire quoi cela, dans les critères? Est-ce que l'on veut parler du
zonage?
M. CASTONGUAY: C'est résidence, dans le sens de l'assurance
maladie. Par exemple, on nous dit que les résidants au Québec
sont couverts. C'est dans le même sens, ici, les immigrants etc..
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce n'est pas dans le sens du zonage pour...
M. CASTONGUAY: Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... un hôpital.
M. CASTONGUAY: Non, d'accord.
M. BOIVIN: Pour les malades étrangers, je suis peut-être un
petit peu en dehors de cela, mais il y a eu une question qui a
été posée en Chambre ce matin: est-ce encore le même
montant qui est déterminé? $25 par jour?
M. CASTONGUAY: Oui. M. LE PRESIDENT: L'article e), adopté? M.
CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article f),
adopté? M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article g), adopté? Les articles h), i), j),
adoptés?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adoptés.
M. LE PRESIDENT: L'article k), adopté? M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 1), adopté? M. CLOUTIER
(Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article m).
M. BOIVIN: Est-ce que les hôpitaux sont assurés en
général dans la province? Même les hôpitaux qui
appartiennent au gouvernement?
M. CASTONGUAY: Bien, les hôpitaux qui appartiennent au
gouvernement sont très peu nombreux parce qu'ils sont
cédés à des corporations qui les administrent.
Présentement, je ne sais pas combien il y en a dont la
propriété est encore directement...
M. MORENCY: Il y en a au moins une quinzaine.
M. BOIVIN: Est-ce qu'on les oblige à s'assurer? En
définitive, c'est encore le gouvernement qui paie.
M. CASTONGUAY: D'ailleurs, sur cette question-là, on a
demandé à l'association des hôpitaux de faire une
étude sur les contrats d'assurance, les normes, les niveaux de risques,
dans tous les établissements. On a eu le premier rapport. Il y a toutes
sortes de contrats qui étaient émis. Il s'agit au moins
d'uniformiser la forme des contrats, les types des risques. Dans certains cas,
il y avait des assurances énormes pour la responsabilité. Dans
d'autres, il y avait des petits montants pour la responsabilité, des
montants énormes pour l'incendie. L'association nous a fait un
inventaire de tout cela et a fait des suggestions quant à
l'uniformisation des risques.
La deuxième phase, qui est d'une autre nature, a
été entreprise ou est sur voie de l'être. On a
examiné, d'après l'expérience des dernières
années, ce qui a été payé en primes, ce qui a
été reçu en réclamations, pour établir des
déductibles, les franchises, des montants en dessous desquels il n'est
pas nécessaire d'assurer, par exemple, pour l'incendie. On a
examiné la possibilité que, pour certaines catégories,
d'établissements, on ait simplement un type d'assurance contre les
risques catastrophiques. Ce travail-là se poursuit et je pense bien
qu'il va être possible de réduire le coût des assurances
payées par les établissements, d'une part, et assurer une
meilleure protection d'autre part, étant donné ce travail
d'uniformisation des types de risques à être couverts et la teneur
des contrats. Cela a été fait en collaboration avec l'association
des hôpitaux.
M. VEILLEUX: D'ailleurs, lors de la discussion du projet de loi no 48 en
comité plénier, il a été fait mention dans
l'évaluation foncière je pense que c'est dans ce projet de
loi-là qu'en regard des édifices gouvernementaux,
étant donné que les primes d'assurance étaient assez
élevées et considérant les dommages que pouvaient subir
ces édifices, il pouvait y avoir un certain moment que ce n'était
pas rentable de les assurer.
M. CASTONGUAY: C'est ce qu'on étudie. Pour l'incendie, il est
fort probable que l'on aura un type de contrat où un bon montant au
départ ne sera pas assuré. L'assurance portera juste sur
l'excédent. On aura aussi un type de contrat, si possible, en vertu
duquel, s'il y avait des incendies dans un certain nombre d'hôpitaux au
cours de l'année et que la somme totale ou les pertes excèdent
tel montant, là, les assureurs paieraient.Cest ce que l'on examine
présentement.
Maintenant pour les autres types d'assurances, cela se pose un peu
différemment parce que dans la responsabilité, cela peut...
M. BOIS: M. le ministre pourrait-il me dire si la responsabilité
professionnelle par exemple des infirmières licenciées,
lorsqu'elles travaillent dans un hôpital, se trouve comprise dans
l'assurance qui...
M. CASTONGUAY: Ce sont des employées de l'hôpital, alors
c'est l'hôpital qui a la responsabilité.
M. BOIS: Maintenant si je comprends bien dans les poursuites... Il y a
certains cas, M. le ministre.
M. CASTONGUAY: Il y a une certaine tendance à ce que l'on
poursuive le plus de monde possible. Les poursuites prises par les avocats
généralement sont prises contre l'établissement, le
personnel au besoin. Ils ne prennent pas de risque au départ, ils
poursuivent le plus de monde possible.
M. LE PRESIDENT: m), adopté, n)?
M. BOIVIN: n) là, les comptes d'honoraires. Est-ce que cette
loi-là va primer sur la loi des corporations professionnelles, par
exemple des comptes de notaires, d'avocats? Est-ce que cela va primer sur les
tarifs établis par ces professions-là?
M. CASTONGUAY: "Statuer sur les emprunts des établissements et,
à leur égard sur les comptes, honoraires ou frais de fourniture
des services"...
M. BOIVIN: Il va sûrement y avoir des conflits entre cette
loi-là et...
M. DUSSAULT : Cela n'a pas de relation en fait avec les tarifs
d'honoraires qui peuvent être
établis par des corporations professionnelles parce que c'est en
tant qu'employeur qu'il y aura un tarif, une norme d'établie pour
l'ensemble des hôpitaux qui vont passer des contrats de service avec des
professionnels. Si les professionnels ne sont pas d'accord pour offrir leurs
services aux tarifs qui seront prévus par les règlements,
à ce moment-là ils peuvent aller ailleurs. C'est purement le jeu
du marché. Cela ne touche d'aucune façon à une
réglementation de tarif qu'un professionnel devra observer partout
devant n'importe qui.
M. BOIVIN: C'est cette loi-là qui va primer sur la corporation.
Est-ce que par exemple un notaire, d'après sa profession, avec les
tarifs qui ont été établis pour un contrat de transaction
sur un hôpital peut prendre sa loi professionnelle qui lui accorde un
montant de $8,000 pour signer un contrat de telle valeur? Est-ce que c'est
cette loi-là qui va primer ou la Loi des notaires?
M. DUSSAULT: Là encore, c'est le jeu de l'offre et de la demande.
Si par cette loi-ci, on permettait aux hôpitaux un maximum qui
était au-delà du marché normal, cela ne pourrait pas
fonctionner. Il n'y a pas de relations en soi parce qu'un notaire peut faire
affaires avec d'autres.
M. BOIVIN: Ce sera négocié en fait parce que tous les
notaires peuvent se mettre ensemble et refuser. Il faudra que ce soit
négocié.
M. DUSSAULT: A ce moment-là il y aura un problème qui sera
posé, mais il n'y a pas en soi relation entre les deux. L'hôpital
peut être un client, entre autres, d'un notaire.
M. CASTONGUAY: C'est un cas de déontologie. Tous les notaires
peuvent se mettre ensemble et refuser.
M. BOIVIN: Cela va faire comme les tarifs négociés aux
médecins. Il va y avoir une négociation probablement. Je le dis
parce que...
M. SAINT-GERMAIN: Il n'y a pas une loi qui oblige un notaire à
charger tel prix...
M. BOIVIN: C'est selon le montant du contrat de la transaction.
M. SAINT-GERMAIN: C'est un maximum, la loi.
M. BOIVIN: Moi, je voudrais savoir si...
M. VEILLEUX: C'est un maximum, ce n'est pas le minimum.
M. CLOUTIER (Montmagny): Un notaire a ses horaires de tarif comme un
avocat ou un médecin.
M. SAINT-GERMAIN: Mais ce n'est pas une obligation de s'y soumettre pour
le notaire.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est le tarif légal de la Chambre des
notaires. Le tarif est établi par la Fédération des
médecins spécialistes. C'est le syndicat qui établit le
tarif et, là maintenant, c'est le tarif négocié avec le
gouvernement.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, ça c'est un contrat.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant l'assurance-maladie,
c'était...
M. SAINT-GERMAIN : Oui, mais il n'y a pas de contrat entre le client
privé d'un notaire et ce n'est pas la même signification.
M. CLOUTIER (Montmagny): On ne prend pas...
M. SAINT-GERMAIN: Les honoraires fixés par l'assurance-maladie,
c'est un contrat négocié. Mais lorsqu'un notaire fixe un taux
d'honoraires avec son client, c'est un contrat négocié, cela.
M. BOIVIN: Pour le tarif, il est censé suivre le tarif de sa
profession.
M. SAINT-GERMAIN: Il est censé.
M. BOIVIN: Bien, c'est comme un ouvrier; il n'a pas le droit de...
M. SAINT-GERMAIN: Non, mais je veux dire, si un notaire veut travailler,
lors d'un gros contrat, relativement à un hôpital comme cela, il
est libre de le faire.
M. VEILLEUX: Autrefois, avant la négociation avec le
gouvernement, il y avait des tarifs établis par les médecins.
Ceux qui pratiquaient la médecine générale, à des
endroits, demandaient $5, à d'autres, ils demandaient $3. C'est un
maximum, les frais, ce n'est pas un minimum.
M. CASTONGUAY: Maximum indicatif. M. VEILLEUX: ... indicatif.
M. LE PRESIDENT: m) Adopté, n) Adopté, o)
Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. Pour o), il faudra tenir compte
des remarques qu'on a faites, le conseil des médecins.
M. LE PRESIDENT: Alors, c'est adopté p)?
M. CLOUTIER (Montmagny): p). Est-ce qu'on avait fait une réserve
en cours de route? On l'a inscrite à l'article 100.
M. LE PRESIDENT: q)? Adopté. UNE VOIX: Adopté.
M. CASTONGUAY: Là, on touche justement aux actes
professionnels.
M. CLOUTIER (Montmagny): A q), les remarques que le ministre a faites
tantôt pourraient-elles s'appliquer aussi à l'assurance-maladie,
à l'assurance-incendie?
M. CASTONGUAY: Cela couvre tous les risques.
M. LE PRESIDENT: r)? UNE VOIX: Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): A quel moment le ministre prévoit-il que
la commission pourra se réunir pour les règlements? Si la loi
entre en vigueur le 1er avril...
M. CASTONGUAY: C'est une entreprise assez considérable. Je ne
pense pas qu'il soit possible de dire précisément à quel
moment.
M. CLOUTIER (Montmagny): Une chose certaine, c'est à une autre
session.
M. CASTONGUAY: Oui. M. BOIVIN: Mais tout est...
M. VEILLEUX: Si on peut adopter celle-ci, cela va être
assez...
M. BOIVIN: C'est difficile de mettre la loi en application sans qu'on
ait les règlements. Est-ce que la loi peut entrer en vigueur?
M. CASTONGUAY: On va essayer d'éviter qu'il y ait un trop long
délai. On a vu la loi des hôpitaux...
M. BOIVIN: Les hôpitaux...
M. CASTONGUAY: ... durant sept ans sans les règlements.
M. BOIVIN: Ce n'est pas un modèle.
M. CASTONGUAY: Oui, je suis d'accord, mais il pourrait se passer un
délai de deux ou trois semaines, ou peut-être même un peu
plus long. Pour d'autres raisons, il serait très important que la loi
soit appliquée, entre en vigueur. Je pense bien qu'à ce
moment-là on aura fort probablement un texte déjà
indicatif.
M. BOIVIN: C'est parce que, dans tous les établissements
ces règlements-là n'étant pas faits les
établissements ne pourront pas non plus... C'est par là que vous
allez leur donner l'autorité.
M. CASTONGUAY: On sait qu'il nous faut nous dépêcher. On y
travaille déjà d'ailleurs. On a la loi, les règlements
actuels. Il y a beaucoup de travail qui a été fait sur les
règlements actuels. Après cela, ç'a été
repris, à partir du moment où on a eu le projet en main.
Déjà, le travail...
M. LAURIN: Il n'y a pas de date approximative...
M. CASTONGUAY: C'est difficile à dire. C'est que parfois on entre
dans des problèmes où, à prime abord, cela paraît
simple, et, tout à coup, on éprouve des difficultés.
M. GUAY: ... ce que moi je pourrais appeler de la réglementation
de grandes lignes, si on peut dire, et ensuite des règlements de
détail qui peuvent s'ajouter, une fois les grandes lignes
établies. C'est beaucoup plus facile, à ce moment-là,
lorsqu'on a, comme vous dites, de grandes indications.
M. CASTONGUAY: On travaille de façon aussi active que possible
sur la question.
M. LAURIN: En ce qui concerne l'annexe, M. le Président, j'avais
soulevé une question plus tôt sur certaines omissions possibles,
comme celles de la Corporation des psychologues. Je remarque que le
secrétariat du Collège des médecins en mentionne d'autres:
les biochimistes, les physiothérapeutes, les ergothérapeutes. Il
y a aussi les Ph.D. qui travaillent dans certains hôpitaux.
M. CASTONGUAY: A quel article? M. LAURIN: A l'annexe.
M. CASTONGUAY: Mais pourquoi est-ce que l'on saute à
l'annexe?
M. LE PRESIDENT: Article 130, adopté.
M. CASTONGUAY: Non, mais la seule question, c'est pourquoi est-ce que
l'on saute à l'annexe?
M. LAURIN: Non, d'accord. Comme je n'avais plus de remarque, je croyais
que c'était adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, on en reparlera.
M. CASTONGUAY: C'est parce qu'il y aurait peut-être un ou deux
amendements en cours de route. J'en ai un à proposer pour l'OPTAT et un
autre aussi.
M. LE PRESIDENT: Article 131?
Dispositions d'ordre financier
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 131, adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 132.
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 132, adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 133.
M. CLOUTIER (Montmagny): Aux articles 133 et 134, est-ce que le ministre
pourrait nous vulgariser la rémunération qui sera accordée
aux établissements privés? A l'article 133, je comprends qu'il
s'agit d'un per diem qui sera accordé à l'institution. Disons que
c'est une institution privée pour malades chroniques, alors ce peut
être un "per diem" de $13 par jour.
M. CASTONGUAY: Cela peut être aussi une autre formule à
l'article 133, que le "per diem". Cela peut être sur l'achat de
services.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. CASTONGUAY: Tant d'unités de services rendus, tant de
paiements par unité de service.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui. A l'article 134, ce sont les
dépenses réelles encourues admissibles en vertu des
règlements, mais le ministre peut "lui verser en outre un honoraire
d'administration correspondant à un pourcentage annuel que fixent les
règlements." Est-ce que le ministre, déjà pourrait nous
donner...
M. CASTONGUAY: Certainement, dans le cas de l'achat de services, la
marge de profit ou l'honoraire d'administration ou l'intérêt que
trouve l'établissement est compris dans ce taux forfaitaire, le tarif
forfaitaire. Et là, avec le fait que nous allons prendre connaissance
des états financiers, nous allons avoir une meilleure mesure du gain qui
peut être réalisé. Dans l'autre cas, si on dit qu'on peut
lui rembourser en totalité ou en partie les dépenses qu'il
encourt et qui sont admissibles, alors là il n'y a aucune marge de
profit, ce sont simplement les dépenses qu'il encourt. C'est pourquoi
nous avons prévu un honoraire, ici, pour l'administration qui
correspond, à ce moment-là, au profit qui est inclus dans le taux
forfaitaire.
C'est pour donner une certaine souplesse. Il y a des cas, comme dans le
cas des établissements privés ce ne sont d'abord pas tous
des établissements à but lucratif où cette
formule-là, à cause d'abus, de la nature des divers types de
services qui peuvent être rendus et dans certains cas ce sont des
services où les coûts sont difficilement déterminables
à l'avance et par un tarif forfaitaire peut être assez
difficile à négocier.
Alors, on a ouvert la porte à cette
possibilité-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, pour toutes les
catégories d'établissements, il y a des manuels de
procédure qui ont été établis et il y a des taux
fixés pour chacune des catégories de dépenses. C'est
acquis maintenant. On va se baser sur l'expérience.
Est-ce qu'il peut y avoir une discussion globale avec l'association des
établissements privés?
M. CASTONGUAY: Il y a des rencontres présentement avec l'ADEP.
Ces rencontres-là ont lieu périodiquement.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 133, adopté. Article 134, adopté.
Article 135.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 136?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 137?
Infractions et peines
M. CLOUTIER (Montmagny): Sur les articles 137, 138, 139, M. le
Président, je n'ai aucune remarque.
M. LE PRESIDENT: Articles 137, 138, 139 adoptés. Article 140?
M. CASTONGUAY: Pas trop vite, s'il vous plait. Je m'excuse.
M. LE PRESIDENT: Article 140?
Dispositions transitoires et finales
M. CASTONGUAY: La raison de l'article 140 je ne sais pas si elle
a déjà été mentionnée c'est qu'en
vertu de la loi de la sécurité dans les édifices publics,
des règlements ont été adoptés je pense que
je l'ai déjà mentionné qui n'étaient
vraiment pas adaptés à la situation, au type
d'établissements dont on parle.
Alors, c'est la raison pour laquelle on propose cet amendement, de telle
sorte que, pour les établissements du secteur, les règlements
soient adoptés sur la recommandation conjointe du ministre du Travail et
du ministre des Affaires sociales.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parfaitement d'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 140, adopté? Article 141?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 142?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 143?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 144? Articles 144, 145, 146, 147?
M. CLOUTIER (Montmagny): Je n'aurais pas de remarques, M. le
Président, sauf en arrivant à l'article 152,...
M. CASTONGUAY: Juste un instant, s'il vous plaît.
Est-ce que l'on pourrait suspendre l'article 149? J'ai posé une
question il y a quelque temps. On reconnaît des établissements, en
disant que ce sont des établissements reconnus d'assistance publique.
Et, là, en abrogeant la loi, on avait dit qu'on pouvait le faire et
continuer de reconnaître des institutions, à leur donner le statut
d'institutions d'assistance publique avec les avantages au point de vue des
taxes qui en découlent. Et j'ai redemandé que l'on
revérifie bien précisément si l'abrogation de la loi ne
créera pas certains problèmes, parce qu 'il y a un grand nombre
d'institutions auxquelles ce statut à été donné.
L'opinion définitive n'a pas été encore émise.
Alors ici, j'aurais une certaine hésitation tant que l'on a pas un
opinion claire, définitive, que la loi puisse être abrogée
avant de laisser passer l'article 149. Alors si on pouvait le
réserver.
M. BOIVIN: Est-ce que, pour les instituts d'assistance publique, on
s'assure quand même de la collaboration financière du
fédéral? On ne perdra rien là à changer ces
choses-là?
M. CASTONGUAY: Cela fait partie justement de la question. C'est que,
pour avoir le partage par exemple...
M. BOIVIN: La subvention fédérale?
M. CASTONGUAY: ... ou encore pour qu'ils ne soient pas appelés
à payer la taxe de vente sur les matériaux et des choses comme
cela, on leur accorde le statut d'institutions d'assistance publique. Il est
bon de pouvoir continuer à le faire, il est nécessaire. On m'a
dit que, lorsque l'article a été écrit, la Loi de
l'assistance publique n'est pas absolument essentielle pour accorder cette
reconnaissance. Mais, avant d'abroger la loi de façon définitive,
parce que, lorsqu'on examine la loi, il n'y a plus d'autre application,
présentement, et même, c'est le type de loi qu'il est mieux
d'éliminer des statuts si elle n'a plus d'application. Parce que une loi
qui rappelle une époque, là, je pense, vraiment
dépassée, alors avant de le faire surtout si, je pense
bien, ce sont les articles 4 et 6 qu'on invoque de temps à autre
on voulait s'assurer qu'il n'y avait aucune hésitation possible à
l'abroger.
M. BOIVIN: Les groupes qui seront déterminés aptes
à recevoir les subventions fédérales, tel que la
loi...
M. CASTONGUAY: Ce n'est pas fait directement comme ça, parce que
cela s'applique à toutes sortes d'autres choses aussi: les taxes sur les
matériaux de construction, les taxes foncières, aussi dans
certains cas, alors... D'accord? On va le suspendre.
M. BOIVIN: Oui, à l'article 143, j'aurais quelque chose à
demander au sujet de la tutelle. Vous dites que le mot "surintendant" prend
l'expression "directeur des services professionnels". Et si ce n'est pas un
médecin qui est surintendant dans un hôpital psychiatrique, c'est
toujours un médecin un psychiatre?
M. CASTONGUAY: Bien, on ne l'a pas dit, je pense bien.
M. BOIVIN: C'est parce qu'il n'y a pas de concordances, de ce
côté-là, avec la loi de la tutelle, parce que c'est
réellement le psychiatre qui peut avoir la responsabilité
réelle de la tutelle. C'est lui qui la détermine d'ailleurs. Je
me rappelle qu'il y a eu des controverses à ce sujet-là. C'est
pour cela que certains psychiatres maintenaient que nul autre qu'un psychiatre
ne pouvait être directeur général d'un hôpital.
M. LAURIN: Ce sont tous des psychiatres médecins qui exercent ces
postes-là et puis la loi va être changée bientôt.
M. BOIVIN: On ne marque pas que ce soit officiel; ça peut
être un médecin de médecine générale, il y
aura des dangers.
M. CASTONGUAY: La loi actuelle parle d'un médecin parce que,
d'ailleurs, le statut de psychiatre est accordé par un certificat de
spécialité. Il va de soi que ce seront des psychiatres, je pense,
qui vont continuer d'être nommés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Maintenant que les hôpitaux
psychiatriques deviennent des centres hospitaliers selon la loi 65, est-ce que
le fédéral va consentir à partager les coûts en
matière de santé mentale?
M. CASTONGUAY: Si on en juge par hier...
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a encore du chemin à faire.
M. CASTONGUAY: ... je serais porté à dire non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant que le partage des coûts ne se
fasse définitivement. Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Article 150?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, sauf l'article 149 qui va rester
en suspens.
M. LE PRESIDENT: Article 150?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 151?
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 151, est-ce que c'est la même
chose qu'à l'article 149? Est-ce qu'il y a des partages dans la Loi de
la protection de la jeunesse?
M. CASTONGUAY: Ici, c'est uniquement pour fins de concordance. La Loi de
la protection de la jeunesse, comme je l'ai mentionné, fait l'objet
présentement d'une étude et normalement sera mise à jour
au cours de la prochaine session.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Article
152?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 152, il y aurait le nom de l'OPTAT,
on revient à l'appellation qui est suggérée, soit la Loi
de l'Office de la prévention de la toxicomanie et de l'aide à la
tempérance. J'ai tiqué un peu, si on me permet l'expression. Oui,
d'accord, mais j'ai tiqué sur l'aide à la tempérance.
M. LAURIN: Il fallait que cela s'appelle OPTAT.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais cela ne fait rien parce que, du
côté anglais "the Office for the Prevention of Toxicomanias and
the Promotion of Temperance", vous avez PTOPTBT, ce n'est pas OPTAT. On peut
conserver le mot OPTAT, mais il n'est pas nécessaire de le traduire
littéralement. Je serais d'opinion qu'on garde le mot OPTAT et qu'on
fasse d'autres modifications, mais sans aller...
M. CASTONGUAY: Vous avez une suggestion quant à un nom?
UNE VOIX: Il serait plus sage de dire sobriété.
M. CLOUTIER (Montmagny): On pourrait...
M. BOIVIN: Ils ont gardé le mot "tempérance" pour avoir le
même sigle.
M. MORENCY: C'est cela.
M. BOIVIN: C'est sobriété qu'il faudrait marquer.
M. CASTONGUAY: C'est nous qui avons pensé à cela et nous
nous sommes dit que cela ferait plaisir à un ancien ministre. M.
Lafrance va être très content...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, j'imagine que M. Lafrance aurait fait un
grand discours en troisième lecture sur l'aide à la
tempérance. Non pas que nous ne sommes pas pour le principe...
M. LAURIN: C'est M. Lafrance ou l'ancien ministre qui va être
content?
M. CASTONGUAY: C'est l'ancien ministre Lafrance! Voici ce que M.
Boudreau, directeur général, nous propose: Office de la
prévention de l'alcoolisme et des autres toxicomanies.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je serais prêt à accepter cela. De
toute façon, le mot OPTAT, c'est maintenant un mot presque
accepté dans la langue française et personne ne donne le nom au
complet. Tout le monde dit l'OPTAT et tout le monde reconnaît cela sans
donner d'explication, à savoir ce qu'est l'OPTAT.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): De l'alcoolisme et des autres toxicomanies.
M. CASTONGUAY: Est-ce que cela va?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, cela irait comme cela.
M. CASTONGUAY: Bon. Le Dr Boudreau va être content.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faudra traduire en anglais, pour faire la
même chose en anglais.
M. CASTONGUAY: Il faut faire la correction.
M. CLOUTIER (Montmagny): La correction du côté anglais.
M. LE PRESIDENT: Article 153?
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela va, M. le Président, mais à
l'article 154...
M. CASTONGUAY: A l'article 153, il faut faire la même chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 153, il faudrait faire la
même chose. La même chose à l'article 154.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 154-2 et 154-3, il y aurait des
fonctions et des pouvoirs qui étaient dans l'ancienne loi j'ai le
texte de l'ancienne loi qui n'ont pas été reproduits. Je
vais vérifier cela.
M. LAURIN: Parce qu'on enlève des traitements.
M. CASTONGUAY: C'est cela. En vertu du même principe.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour venir en aide aux autres organismes, 3 d):
"de venir en aide aux autres organismes constitués dans le but de
combattre l'alcoolisme et les toxicomanies." Il y a d'autres organismes qui
font un excellent travail, qui est nécessaire et qui doit se
continuer.
M. CASTONGUAY: Remarquez que, sans le dire explicitement, cela serait
possible qu'ils le fassent. Mais comme les mêmes craintes semblent
être perçues...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, c'est exact.
M. CASTONGUAY: Je n'ai pas d'objection à ce que nous
l'ajoutions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, il faudrait...
M. CASTONGUAY: L'on nous suggère de réintroduire un
article qui est dans la loi actuelle...
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous avons l'article 3 d), il faudrait
l'ajouter ici à 3 c).
M. CASTONGUAY: ... venir en aide aux autres organismes constitués
dans le but de combattre l'alcoolisme, etc..
M. LE PRESIDENT: Donc, correction à l'article 154. Les articles 2
et 3 adoptés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article
155.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le directeur général est
d'accord?
M. CASTONGUAY: Dans le moment, il n'a pas de statut.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, il n'a pas de statut.
M. CASTONGUAY: Puis son salaire... Pardon?
M. LAURIN: Est-ce qu'il n'est pas nommé par la division de la
psychiatrie?
M. CASTONGUAY: Il n'a jamais été nommé. Nous venons
de découvrir cela. Il est payé, mais nous ignorons en vertu de
quoi. Nous voulons régulariser cela.
M. BOIVIN: En fait, cela relevait du chef de psychiatrie.
M. CASTONGUAY: Il doit y avoir un bout de l'histoire que l'on ne
connaît pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pense évidemment que le Dr Boudreau
est une personnalité dont la réputation dépasse largement
les frontières du Québec. Nous avons le plaisir de l'entendre
souvent à la télévision dans différentes
émissions.
M. BOIVIN: Ce sera encore une émanation du ministère; ce
ne sera pas une corporation.
M. CASTONGUAY: D'accord, sauf qu'ils peuvent recevoir des fonds et les
précautions sont prises pour que ce ne soit pas fondu dans les fonds
généraux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faut dire que le Dr Boudreau est une
autorité en matière d'alcoolisme et de lutte contre la drogue. Je
crois qu'il est reconnu comme tel; les psychiatres seront d'accord. Le Dr
Laurin pourrait peut-être apporter son témoignage.
M. LE PRESIDENT: L'article 155 est adopté. L'article 156.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 157.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: L'article 158.
M. CASTONGUAY: Pour chaque utilisation de fonds, spécifiquement,
il aurait fallu obtenir l'autorisation du ministre des Finances et du ministre
de la Santé pour des fonds provenant de donations. Cela devient assez
compliqué et
c'est vraiment peu susceptible d'encourager les donations quand nous y
mettons toutes ces garanties. Nous avons proposé que le contrôleur
des finances s'assure, chaque année, que les fonds sont utilisés
aux fins pour lesquelles les contributions ont été faites.
D'autant plus qu'il y a là plus de possibilités de prendre ces
fonds et de les utiliser au développement de cliniques qui pourraient
engager des fonds publics. Quand cet organisme avait aussi la
responsabilité du traitement, nous pouvions, à partir d'un don,
ouvrir une clinique. Après cela, il fallait en payer le
fonctionnement.
Il fallait s'assurer que le ministre des Finances puisse dire oui ou non
parce qu'il a la responsabilité du budget. Les activités de
traitement étant soustraites ici, à partir de ce moment, l'OPTAT
ne peut utiliser des fonds que dans le cadre de son mandat.
M. BOIVIN: Est-ce qu'ils sont importants les fonds qui
proviennent...
M. CASTONGUAY: Jusqu'à ce jour j'ai vu c'est cumulatif
depuis le début?
M. BOIVIN: Les distilleries.
M. CASTONGUAY: Non, vous voulez dire les donations. Ce que j'ai vu,
c'est $7,000., $10,000., $5,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les industries vinicoles.
M. CASTONGUAY: Je sais que les brasseries finiront par donner une gros
montant!
M. CLOUTIER (Montmagny): Maintenant que la loi est changée. C'est
depuis le changement de la loi. L'auditeur ne fait que la vérification
des comptes après dépenses tandis que le contrôleur des
finances...
M. LAURIN : On dit ici qu'elles sont utilisées aux fins...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le contrôleur des finances, maintenant,
ce n'est pas le vérificateur des comptes de la province. Ce sont deux
hommes différents.
M. CASTONGUAY: C'est encore dans le même sens. Ici l'OPTAT
j'ajoute un chapitre à l'histoire ne soumettait pas de
façon systématique et régulière ses dépenses
au Conseil de la trésorerie conformément aux dispositions de la
loi. On doit s'assurer que c'est fait. Lorsqu'on regarde la loi de l'OPTAT
telle qu'elle est présentement, c'est vraiment intégré
comme une section du ministère. Il faut s'assurer que les
contrôles s'appliquent là, ce n'était pas fait.
M. BOIVIN: Est-ce qu'on a eu des mémoires là-dessus?
Est-ce qu'on a eu des mémoires qui ont été
présentés par...?
M. CASTONGUAY: Non. Si vous remarquez, c'est simplement pour enlever
l'activité de traitements. Cela fait partie de l'objectif que l'on
poursuit.
M. BOIVIN: Les Domrémy vont devenir des corporations.
M. CASTONGUAY: C'est ça!
M. CLOUTIER (Montmagny): Bien, nous n'avons pas reçu de
mémoires... ce n'était pas dans la première version du
bill 65. Ce sont de nouvelles dispositions.
M. CASTONGUAY: Nous avions pensé, à un moment
donné, d'apporter des amendements séparés à la loi.
On s'est dit: Pourquoi le faire par une autre loi alors qu'on poursuivra, par
cette loi, les mêmes objectifs que ceux poursuivis.
M. BOIVIN: Mettre des centres d'accueil avec des centres de
réadaptation.
M. CASTONGUAY: C'est ça!
M. BOIVIN: Et traitements à l'hôpital
général.
M. CASTONGUAY: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Article 158, adopté. Article 159.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 159, le ministre a tenu compte des
recommandations qui ont été faites dans les différents
mémoires par les organismes.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 160.
M. CLOUTIER (Montmagny): Aux articles 160 et 161, c'est
l'équivalence avec les anciennes lois.
M. CASTONGUAY: Les concordances.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 162.
M. CASTONGUAY: Vous voyez ici, à 162, c'est pour éviter le
problème qu'on a mentionné tantôt en ce qui a trait aux
hôpitaux. A tout le moins, les règlements en vertu de la Loi des
hôpitaux continuent d'avoir effet tant que les autres ne sont pas
approuvés. Alors, au moins il y a ça pour les hôpitaux.
M. LE PRESIDENT: Article 162, adopté. M. CLOUTIER (Montmagny):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 163.
M. CASTONGUAY: C'est de la transition.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 164.
M. CLOUTIER (Montmagny): Partage du patrimoine, encore, pour des
institutions qui...
M. BOIVIN: Corporations...
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, pour avoir un seul objet de... D'accord,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 164, adopté. Article 165.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté.
Article 166. M. CASTONGUAY: Ce sont les délais.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont les délais.
M. LE PRESIDENT: Article 167.
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 167, nous sommes parfaitement
d'accord.
M. CASTONGUAY: Merci. M. LE PRESIDENT: Article 168. Annexe
M. CASTONGUAY: L'annexe. On peut ajouter "par règlement" à
l'annexe.
M. BOIVIN: Les conventions collectives étaient...
M. LAURIN: Est-ce que cela a été prévu à
votre article 128?
M. CASTONGUAY: A quel article est-ce que cela a été
prévu?
UNE VOIX: A la définition de "professionnel". A l'article 1
k).
M. CLOUTIER (Montmagny): Article 1 k).
M. CASTONGUAY: Vous voyez, il y a deux corporations qui existent dans le
moment, parce qu'on l'a fait, si vous remarquez, pour celles qui pourraient
être ajoutées: les psychologues, les chimistes professionnels.
Pour les autres qui n'ont pas de corporations, on le fera par voie de
règlement.
M. GUAY: Est-ce que le ministre est en mesure de nous dire que les
chiropraticiens en feront partie désormais, une fois qu'ils seront... en
corporation?
M. CASTONGUAY: C'est possible, mais parce qu'ils ont une corporation, il
n'est pas dit qu'ils vont entrer vite dans les hôpitaux, parce que ce ne
sera pas seulement notre...
M. GUAY: Est-ce que vous seriez quand même favorable
là...
M. CASTONGUAY: On va les reconnaître, à moins que la loi
soit refusée par la Chambre, mais il y a un projet de loi qui est
déposé pour les reconnaître, en bonne et due forme.
M. GUAY: Parce qu'on avait fortement demandé... Cela faisait
même partie de notre programme électoral et justement...
M. CASTONGUAY: Le projet de loi est déposé.
M. GUAY: J'ai hâte, enfin, qu'on le discute là.
Peut-être que cela sera un peu le procès des chiropraticiens
à ce moment-là. Cela doit se faire tôt ou tard.
M. CASTONGUAY: Dès la prochaine session, on passe aux travaux de
cette commission parlementaire qui a été formée
spécialement, et c'est un projet de loi qui a été
déféré.
M. GUAY: Est-ce que l'on peut se permettre de remercier le ministre
d'avoir quand même accédé de façon officielle
à certaines demandes qui avaient été formulées? Je
pense que nous ne sommes peut-être pas les seuls et je peux vous dire que
nous l'avions fait.
M. BOSSE: On pourrait donner suite à tous les programmes?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, il ne faudrait pas
faire le rapport tout de suite en Chambre avant que vous ayez mis de l'ordre
dans les amendements déjà acceptés.
M. CASTONGUAY: Est-ce que vous proposez que nous revenions et que je
vous soumette les textes? Il y a un article qu'on a suspendu...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne crois pas, M. le Président, je
pense que si le ministre, avec ses fonctionnaires, pouvait faire un tiré
à part des amendements, des nouvelles rédactions, nous les
prendrons pour la troisième lecture en Chambre. Je ne crois pas que nous
ayons l'obligation de revenir en commission. S'il y a des choses en
troisième lecture, il y aura possibilité de faire quelques
modifications.
M. GUAY: A moins qu'il en reste.
M. BOIVIN: Je sais qu'une commission est formée à cette
fin, mais je suis sûr, par contre, que même certains de nos
collègues ont l'intention d'ajouter un mot au projet de loi no 65 en
comité plénier. Est-ce qu'ils vont pouvoir le faire à ce
moment-là?
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant que le rapport ne soit reçu en
Chambre, si on pouvait avoir, chacun des partis, une liste de rédaction
finale des articles qui sont laissés en suspens.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. BOIVIN: Au sujet des négociations, est-ce que il y a quelque
chose qui m'échappe? Il me semble que j'avais lu quelque chose dans le
droit...
Les négociations vont se faire sur le plan provincial aussi,
comme d'habitude? Aucune des institutions n'a le droit de négocier sur
le plan local.
M. CASTONGUAY: ... On se réfère, là-dessus, aux cas
de négociations.
M. BOSSE: J'imagine qu'à l'article 159, en relation avec
l'article 82 (qui prévoit, en fait, des intégrations, des fusions
et des conversions), j'imagine que vous avez prévu des modalités
aussi, en ce qui a trait à la double appartenance de certaines
institutions ou de certains groupes, à l'affiliation des centrales
syndicales différentes.
M. CASTONGUAY: C'est l'objet de discussions présentement mais
cela ne fait pas l'objet de dispositions législatives. On respecte les
conventions et là, justement, l'autre jour lorsque cela a
été soulevé, on avait convenu de rencontrer Rodrigue et
comme je ne pouvais pas le voir avant ces jours-ci et qu'il demandait une telle
rencontre, j'ai demandé au sous-ministre adjoint, M. Gaudreau, de le
rencontrer à cet effet-là.
M. BOSSE: Oui, parce que ces ensembles, j'imagine, vont sûrement
amener le problème.
M. CASTONGUAY: On le vit présentement à certains
endroits.
M. BOSSE: Il y a des mécanismes qui seront mis en place.
M. LAURIN: A quelle date approximative, M. le ministre, pensez-vous que
cette loi entrera en vigueur?
M. CASTONGUAY: On vise le 1er avril, début de l'année
financière, ce qui nous permet d'abord de bien prévoir les
étapes à traverser, d'en faire aussi une certaine information
auprès des personnes touchées et les établissements. Et un
programme d'information est en voie d'être élaboré. Il y a
aussi des règlements à préparer et je ne sais pas s'il y a
un autre point. La question des règlements et d'information aussi est
nécessaire.
M. LE PRESIDENT: Alors, la commission suspend ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 40)