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Commission permanente des Affaires sociales
Etude des crédits
Séance du mardi 23 mai 1972
(Dix heures 24 minutes)
Centres de services communautaires
M. GIASSON (président de la commission permanente des affaires
sociales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires sociales poursuit l'étude des
crédits. Au moment d'ajourner nos travaux la semaine dernière, la
commission discutait des nouveaux services à l'intérieur du
ministère, soit celui de l'implantation des centres de services
communautaires. Je pense qu'à ce moment-là, le
député de Montmagny avait demandé au ministre d'avoir
beaucoup plus de détails et de précisions sur la nature de ces
centres.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, si on me permet un bref commentaire, nous
avions parlé du projet de loi no 65; or, à l'intérieur de
ce projet de loi, ce qui retient surtout notre attention, c'est cette nouvelle
catégorie d'institutions. Le ministre nous a remis un texte assez
élaboré sur les CLSC. Il y aurait une série de questions
à poser au ministre. La question principale émane du texte qu'il
nous a remis. Il s'agit de voir comment cela va se concrétiser durant
l'exercice 1972/73, quel va être le programme d'implantation de ces
institutions, quel est l'échéancier, quels vont être les
budgets impliqués, les principaux problèmes, si c'est le
recrutement du personnel. Je demanderais au ministre de répondre
à cette série de questions qu'il anticipe déjà.
M. CASTONGUAY: L'an dernier, au moment des crédits, si vous vous
souvenez, nous avions présenté une première liste
d'endroits où nous croyions que des centres locaux de services
communautaires devaient être établis en priorité. Nous
avions indiqué que les données statistiques n'étaient pas
tout à fait les mêmes que dans le cas des hôpitaux,
où il est généralement reconnu que, par mille de
population, on doit avoir tant de types de lits, etc. Nos critères
d'implantation n'y étaient pas aussi reconnus ou établis mais,
parmi les nombreuses demandes que nous avions reçues, soit
au-delà de 75, il nous paraissait assez clair, par l'examen de ces
demandes, par un examen aussi des ressources qui existaient, par l'examen, dans
certains cas, des problèmes de recrutement, il nous paraissait vraiment
justifié d'y voir s'implanter en priorité des centres locaux.
Depuis, on ne peut pas dire qu'il y a eu de critiques quant à cette
liste. Moi, je n'en ai pas vu et aucune n'a été portée
à ma connaissance.
Encore là, c'est une certaine confirmation que les endroits
désignés semblaient appropriés. Nous avions
également remis à ce moment un premier document qui explicitait
quelque peu la notion que nous avions de ces centres locaux de services
communautaires et nous étions encore à une certaine distance d'un
programme qui pouvait être appliqué. Il restait un certain nombre
de questions à clarifier avant l'étape de l'implantation.
Au cours de l'année, nous avons d'abord présenté et
fait approuver la loi 65, les structures ou le statut des centres locaux se
sont précisés et nous avons poursuivi les démarches avec
un certain nombre de groupes ou de groupements dans les endroits qui
apparaissaient sur notre liste. Nous n'avons pas voulu prendre une approche
trop uniforme. En fait, chaque cas constitue presque un cas d'espèce.
Dans la région de Portneuf, par exemple, nous avons la collaboration du
centre hospitalier universitaire de Laval, plus particulièrement la
division et la direction de la médecine sociale et préventive,
qui fait beaucoup d'animation dans la région, des études pour
déterminer ce que devrait être le contenu du CLSC, sa façon
d'être organisé, d'intéresser des gens du milieu à
prendre vraiment en charge la mise en place de ce centre local. Dans
Saint-Roch, ici, nous avons eu, avec le comité de citoyens, de
nombreuses rencontres et là nous avons procédé un peu
différemment. Nous nous sommes entendus sur la nécessité
de recruter du personnel qui n'est pas relié au ministère,
à ma connaissance peut être est-il relié à
l'université, je ne le sais pas pour faire l'étude des
besoins.
Je donne ces deux exemples; je pourrais répéter en fait,
pour la plupart des cas, que nous avons voulu prendre la formule qui semblait
la plus appropriée, selon l'endroit désigné, selon les
interlocuteurs ou encore l'absence d'interlocuteurs, parce que dans certains
cas c'était le cas. Le travail a progressé à des rythmes
différents.
Nous avons voulu éviter de nous engager dans l'octroi de chartes
trop rapidement, chartes qui n'auraient pas été selon l'esprit de
la loi 65, ce qui nous auraient obligés à recommencer par la
suite. Ceci a occasionné, dans certains cas, un peu de retard. Mais, je
pense que dans l'ensemble, ça va être valable, si nous voulons
éviter de nous retrouver dans certains conflits, alors que le projet est
en voie d'être amorcé, nous retrouver dans des difficultés,
changements de charte, etc.
J'ai un rapport progrès ici. S'il y avait des questions qui
étaient posées au sujet d'un projet en particulier, on pourrait
faire quelques commentaires. Il y a également M. Bergeron, sous-ministre
adjoint à la programmation et aussi M. Jacques Pigeon qui est plus
spécifiquement chargé de l'implantation de ces centres locaux de
services communautaires.
En cours d'année, avec les discussions que
nous avons eues, les études qui ont été
lancées pour déterminer les types de programme qui pourraient ou
devraient être offerts à l'intérieur des centres locaux, la
programmation s'est précisée et nous sommes arrivés au
document que je vous ai remis. Ce qui est assez important de souligner dans ce
document, c'est que nous ne voulons pas imposer un modèle unique,
uniforme à travers toute la province, peu importent les circonstances.
Nous voulons plutôt qu'il y ait un programme de base ou un noyau de base
qui devrait se retrouver dans chacun des centres locaux de services
communautaires; et après, selon les besoins, selon le personnel
disponible, selon l'existence de certaines autres ressources, nous voyons
l'addition possible d'une gamme de programmes qui sont indiqués ici. Le
document a été formulé sur base de programmes, de telle
sorte que, aussi bien au plan budgétaire, on suive la préparation
et que ce soit cohérent avec le mode de préparation des budgets;
et aussi, qu'il soit possible d'évaluer, dans une certaine mesure, le
rendement de ces programmes. Vous voyez la liste des programmes qui pourraient
venir s'ajouter au programme de base. Nous avons également fait un
effort pour définir ce que devrait être le personnel, aussi bien
pour le programme de base que pour donner une certaine idée pour les
programmes additionnels.
Ainsi, sans imposer rigidement le contenu des activités d'un
centre local des services communautaires, nous avons cru qu'il était
important de définir certaines règles touchant le personnel, de
telle sorte que ce soient vraiment des équipes multidisciplinaires qui
viennent à se former dans ces centres et que ce personnel soit
appuyé par le personnel administratif et le personnel professionnel ou
technique nécessaire, pour que chacun puisse vraiment jouer son
rôle.
C'est pourquoi nous avons donné une certaine définition,
certaines normes relativement au contenu de ces centres locaux, en termes de
personnel. Nous avons également touché, mais de façon
très sommaire, la question de l'organisation des structures internes.
Nous ne croyons pas non plus que nous devons aller beaucoup au-delà de
la loi 65 et un aperçu du personnel est tracé, un organigramme
uniforme qui serait appliqué dans chacun des centres locaux de services
communautaires.
Nous croyons plutôt qu'il est préférable, à
partir des données qui sont contenues dans les documents, les
dispositions de loi 65, que chaque centre local de services communautaires
puisse avoir une certaine marge de manoeuvre quant aux structures internes qui
pourraient être élaborées. En définitive, nous ne
voulons pas alourdir et imposer un cadre rigide de fonctionnement dans ce genre
de centres qui doivent être, au premier titre, multidisciplinaires et
aussi dynamiques que possible.
Les organigrammes, toutefois, devront être préparés
par les centres locaux et soumis au ministère pour discussion et
approbation, étant donné qu'ils touchent au budget de
fonctionnement de façon importante. Nous avons aussi touché la
question de la rémunération parce qu'il nous parait important que
les modes de rémunération soient d'abord compatibles, de telle
sorte que des professionnels de diverses disciplines qui travailleront ensemble
ne soient pas placés dans des modes différents de
rémunération qui pourraient devenir des sources de conflit ou
créer des barrières entre les professionnels.
Egalement, il nous paraît extrêmement important que les
modes de rémunération soient tels que les professionnels qui vont
pratiquer à l'intérieur des centres locaux de services
communautaires adoptent vraiment les objectifs de ces centres locaux de
services communautaires.
A ce sujet, la rémunération à l'acte ne nous
paraît pas nécessairement très appropriée à
la poursuite de ce type d'objectifs. Il nous paraît extrêmement
important qu'au premier type les professionnels à l'intérieur des
CLSC poursuivent les objectifs des CLSC et soient
rémunérés d'une façon telle que la poursuite de ces
objectifs n'entre pas en conflit avec le mode de rémunération.
C'est l'objet des commentaires contenus dans ce document.
Egalement, nous savons qu'il existe au Québec des réseaux
de services, que ce soit le réseau de services de soins à
domicile, que ce soit les unités sanitaires, etc. Alors nous avons
formé des groupes de travail qui font l'étude de ces ressources
et qui doivent faire des recommandations non seulement au plan des
études très concrètes, de telle sorte que le
morcellement actuel des services de santé ne soit pas augmenté
par la création des CLSC. Le but est vraiment de réduire ce
morcellement, de faire en sorte qu'au niveau des soins courants il existe
éventuellement un réseau qui soit celui qui assume la
responsabilité de la dispensation de la très grande
majorité des soins courants.
Alors se pose donc le problème, soit de la coordination ou de
l'intégration des unités sanitaires, des services de soins
à domicile, entre autres.
Nous avons voulu, dans le cas des unités sanitaires, confier
cette tâche à un groupe aussi varié que possible, de telle
sorte que tous les points de vue puissent être vraiment exprimés
et que des notions qui, aujourd'hui, sont peut-être moins mises en
lumière de façon régulière, notions
d'hygiène publique, de santé publique, ne passent pas au second
plan dans les modes de coordination ou d'intégration qui seront
développés.
De la même manière, avec les services de soins à
domicile qui jouent un rôle utile, nous voulons nous assurer que
l'intégration de la coordination ne se fasse pas nécessairement
par une fusion automatique de tous les services de soins à domicile
à l'intérieur des centres locaux de services communautaires. Le
travail se fait donc de façon conjointe avec l'Association des
services de soins à domicile, parce que dans certains cas, il
peut s'agir, en fait, beaucoup plus d'une meilleure liaison avec les centres
hospitaliers; dans d'autres cas, cela peut être l'inverse qui se
produira. Cela peut même aller, théoriquement, à tout le
moins à ce moment-ci, jusqu'à dire qu'un service de soins
à domicile puisse devenir le noyau autour duquel un centre local de
services communautaires pourrait être créé.
C'est de cette façon que nous abordons ce problème de
l'intégration de la coordination des services existants. Encore
là, l'expérience nous démontre que le problème est
assez complexe compte tenu des statuts différents des personnels, leur
appartenance à des syndicats différents, la conciliation des
droits qu'ils ont comme travailleurs en vertu de leur convention collective ou
en vertu, s'il s'agit de fonctionnaires, de législation. Ces
problèmes ont déjà fait l'objet de solutions dans certains
cas au cours des derniers mois au moment où nous avons
réorienté l'organisation des services de santé et des
services sociaux scolaires ou encore où nous avons effectué la
fermeture d'un certain nombre d'établissements. Sur ces questions,
même si cela crée des difficultés, l'expérience
acquise au cours des derniers mois nous démontre que nous croyons qu'il
sera possible de résoudre ces problèmes. D'ailleurs, dans les
conventions actuelles, les conventions collectives à négocier,
nous sommes bien conscients de la nécessité, de part et d'autre,
de faire en sorte qu'il y ait des dispositions adaptées à ce
genre de phases que nous devrons traverser de réorientation de certains
établissements quant à leur vocation ou encore de
l'intégration d'autres types de services entre eux, etc.
Pour vous donner une illustration d'un projet, parce qu'encore
là, le centre local de services communautaires, en lui-même,
constitue une entité complète qui peut être totalement
autonome quant à son fonctionnement mais qui doit être
relié à d'autres ressources, on a dit et d'ailleurs c'est
dans les dispositions de la loi 65 qu'il doit y avoir des liens avec les
centres hospitaliers, avec les centres universitaires au besoin s'il y a des
fonctions d'enseignement, avec les centres d'accueil, etc.
Egalement, dans la conception de ces centres, selon les problèmes
qui se posent dans un milieu, le CLSC peut faire partie d'un ensemble auquel
viennent s'ajouter d'autres types de ressources.
A titre d'illustration, aujourd'hui nous avons pensé qu'il serait
intéressant de vous montrer ce qui est en voie de réalisation
à Saint-Henri. Nous pourrions parler des Iles-de-la-Madeleine où
l'approche est quelque peu différente. Nous pourrions parler de
Hochelaga-Maisonneuve où il s'agit d'une autre orientation. Lorsque je
fais des distinctions entre ces trois types, c'est physiquement et
géographiquement par rapport à l'existence ou à la
non-existence de certaines autres ressources. La raison pour laquelle j'insis-
te là-dessus, c'est que le projet qui est illustré ici contient
beaucoup d'autres ressources que celles d'un centre local de services
communautaires, alors que, dans le cas de Hochelaga-Maisonneuve, il s'agit
plutôt d'un centre local de services communautaires. Dans un autre
endroit, cela peut être relié, comme à Asbestos, à
un centre hospitalier. Cela peut varier selon les endroits. C'est la raison
pour laquelle je mentionne ceci, au moment où ces tableaux sont
illustrés ici.
Il reste peut-être une question au plan des budgets. Lorsque nous
arriverons à l'article: Recherche et démonstration, les budgets
de fonctionnement ou les crédits pour le développement et le
fonctionnement des centres locaux de services communautaires se retrouvent
à cet article du budget, l'article 20. Il y a aussi peut-être, par
la réorganisation ou l'intégration de services existants, des
budgets qui peuvent être transférés: alors qu'ils sont
imputés à un certain type d'activités présentement,
ils pourront être imputés à un autre type en cours de
route, selon le mode d'organisation de chacun des centres locaux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le texte que le ministre nous a remis,
à la page 15, en conclusion, le ministre dit ceci: "Des études
sur l'état de santé de la population et des indicateurs sociaux
permettent d'identifier les endroits les plus défavorisés et les
carences les plus aiguës en matière de soins. Ces endroits seront
privilégiés dans l'implantation des centres locaux de services
communautaires, tout en tenant compte des contraintes financières et des
ressources humaines et physiques disponibles dans le milieu".
A partir de cette citation, est-ce que, depuis un an, les travaux
accomplis au ministère ont permis de dresser la liste assez
complète des endroits où il y aura des centres locaux de services
communautaires et aussi d'établir les priorités?
M. CASTONGUAY: En fait, nous nous en sommes tenus à la même
liste que l'an dernier, plus deux additions. Ces choix avaient
été faits l'an dernier à partir des études
existantes sur les indices de morbidité ou de mortalité. C'est ce
qui avait justifié la création, dans les zones les plus
défavorisées de Montréal, d'un nombre plus grand de
centres locaux au départ. H en avait été de même ici
à Québec, dans la partie de la ville comprenant le quartier
Saint-Roch, les paroisses Saint-Jean Baptiste et Saint-Sauveur, etc., en
désignant en priorité cette partie de la ville. Nous nous
étions basés sur les données disponibles. Dans d'autres
endroits, c'était le vide complet comme à Laval, sur l'île
Jésus, où, en plus de la construction d'un centre hospitalier,
même si l'état de santé de la population n'est pas
nécessairement moins bon que dans les parties avoisinantes de
l'île de Montréal, étant donné l'absence de
services,
nous voyions la nécessité de l'établissement de
centres locaux de CLSC où pourrait aussi se faire de l'enseignement en
liaison avec le centre hospitalier qui doit être construit à
l'île Jésus. Mais la liste est la même que l'an dernier.
M. CLOUTIER (Montmagny): Moi, je ne l'ai pas.
M. LE PRESIDENT: II s'agirait de fournir la liste des endroits qui ont
été disignés pour l'implantation de CLSC.
M. CASTONGUAY: On disait qu'en plus des 25, deux autres ont
été ajoutés, dont celui de Chandler, à l'occasion
de l'implantation ou de la reconstruction de l'hôpital local. Etant
donné qu'il s'agissait d'un projet tout neuf, avec l'assentissement des
intéressés, il a été convenu de coupler un centre
local de services communautaires à l'hôpital nouveau en
construction; c'est un projet qui est assez avancé, dont les esquisses
préliminaires sont terminées et dont les plans et devis sont
terminés également.
L'autre a été ajouté dans la région de Hull,
c'est-à-dire dans la région économique no 8; nous avions
identifié un projet sans préciser de façon exacte
l'endroit où il devait être implanté. Nous avons eu un
grand nombre de démarches de la part de gens venant principalement de la
région de Saint-André-Avellin, Montebello, Papineauville, etc.,
qui nous semblait un endroit exceptionnellement approprié pour un centre
local. Etant donné que tous les gens de l'endroit, tous les principaux
groupes étaient intéressés, étant donné
aussi que nous avions reçu une résolution signée de la
main de 17 maires de municipalités environnantes, s'enten-dant sur le
choix du site, nous avons idenfifié Saint-André-Avellin comme
site d'implantation.
L'autre qui est supplémentaire serait l'île de Hull qui
représente un bassin de population remarquablement homogène qui
convient bien au centre local.
L'île de Hull était dans la liste originale, on en avait un
pour la région.
Un pour la région, un démarré, à
Saint-André-Avellin et celui de l'île de Hull n'est pas
démarré.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour fins de discussion, est-ce que vous
pourriez, rapidement, donner la liste des 25 qui avaient été
annoncés l'an dernier?
M. CASTONGUAY: Bien sûr, je vais les donner région par
région si vous permettez. Le premier, c'est celui des
Iles-de-la-Madeleine où il s'agit d'une réorganisation à
l'intérieur de l'hôpital, étant donné qu'encore
là c'est une population homogène. Le deuxième, à
Grande-Vallée, une localité que plusieurs connaissent où
de jeunes médecins sont allés s'installer. Nous leur avons
accordé un peu d'aide technique en leur disant que nous organiserions un
centre local de services communautaires. Or, dès que le projet de loi
entrera en vigueur, il y aura une demande de charte et elle devrait être
accordée assez rapidement. Egalement en Gaspésie, il y a New
Carlisle-Paspébiac, un bassin de population qui ressemble un peu
à celui de Grande-Vallée, peut-être un peu plus
considérable où il y a eu un grand nombre de discussions avec
divers groupes de citoyens et de professionnels de l'endroit. La seule entente
aujourd'hui est sur le site. Il y avait quelques difficultés entre New
Carlisle et Paspébiac et on a réussi à identifier un
endroit qui est un peu à la frontière des deux, qui semblerait
plaire aux deux groupes. Egalement dans la région, il y a Chandler dont
j'ai parlé tout à l'heure qui constitue un peu un projet
spécial.
Dans la région no 2, il n'y a pas de projet à ce
moment-ci. Dans la région no 3, il y a, à Québec
même, le secteur Saint-Sauveur-Saint-Roch où un professionnel a
été engagé par l'agence de service social pour
élaborer un programme d'activités qui serait le programme
d'activités du centre local. Encore là, une charte viendrait
bientôt. à Saint-Marc-des-Carrières, dont a parlé le
ministre tout à l'heure, en collaboration avec le département de
médecine sociale de l'université Laval. Lac-Etchemin, où
il y a un programme aujourd'hui en voie d'élaboration avec les
intéressés. Dans ce cas-là, il existe une filiale d'une
agence de service social qui s'intéresse beaucoup au projet et participe
activement.
Saint-Pamphile également, qui est au niveau du programme encore
à l'heure actuelle; nous avions identifié Lotbinière,
secteur ouest et c'est un projet sur lequel il n'y a absolument rien de fait
maintenant.
Dans la région no 4: Trois-Rivières, c'est un peu comme
Hull, nous y avions identifié un projet. Il y a une étude de
régionalisation d'entreprise avec les responsables des divers
établissements de santé et dans quelques cas des services
sociaux, pour établir un peu une programmation générale
pour la sous-région de Trois-Rivières. Et d'après le
rapport qui viendra du groupe d'intéressés avec le
ministère, cela nous permettra de tirer des conclusions quant à
l'opportunité de savoir où le centre local devrait être
organisé dans cette région-là, le premier en tout cas.
Dans la région des Cantons de l'Est, quelques projets ont
été soumis. A Farnham, un projet précis a
été soumis par le comité de planification des Cantons de
l'Est, également le comité de planification a soumis un projet
pour Windsor. Nous avions identifié une région
particulièrement dépourvue en termes de services, soit celle de
Compton. Jusqu'ici, il n'y a pas eu d'entente précise entre les divers
groupes, si bien qu'il devait y en avoir un dans les Cantons de l'Est; il n'y a
pas de décision absolue prise jusqu'ici.
Asbestos, le projet de construction se termine, à ce moment-ci,
c'est un projet un peu
particulier où encore là, il s'agit d'un couplage
d'hôpital avec un centre local de services communautaires, la
programmation précise des opérations à l'intérieur
est complétée, le centre doit ouvrir dans les semaines qui
suivent.
Dans la région de Montréal, Hochelaga-Maisonneuve est en
activité depuis la fin de janvier. Les activités qu'on y retrouve
sont à une échelle peut-être un peu plus réduite; ce
sont toutes celles qui sont identifiées dans le document de travail qui
a été remis jeudi dernier.
Nous avions identifié Saint-Jacques, où il y a eu toute
une série de rencontres avec divers groupes. C'est un secteur où
il y a un très grand nombre d'organisations. Il y a cinq ou six
cliniques médicales de différentes formes, des activités
de la ville de Montréal, des activités sociales, etc. Alors, un
travail d'identification de ces ressources a été fait et des
communications se poursuivent, à l'heure actuelle, pour essayer de
tenter d'identifier une base, peut-être à partir d'un
comité de coordination qui existe déjà dans le secteur
qui, lui pourrait demander une charte et auquel on pourrait associer certains
professionnels, pour élaborer un projet précis.
A Montréal-Nord, il y a eu quelques contacts préliminaires
et je sais qu'un groupe de citoyens a été formé et il
doit, d'ici quelques semaines ou quelques mois, nous soumettre un projet.
Sur la rive sud, il n'y a rien de fait.
A Sainte-Rose de Laval, on fonctionne du côté
médical à peu près à 100 p.c. Il y a une entente
avec la Société de services aux familles à
Montréal, pour dispenser les services sociaux. Une couple de personnes
dispensent des services sociaux à ce moment-ci. Nous travaillons de
façon assez active avec eux pour que le concept colle, aussi bien que
possible, à celui qui est énoncé dans le document que je
vous ai remis tout à l'heure.
A Pointe-Saint-Charles, il existe une clinique; il existe
également une clinique médicale et une organisation des services
sociaux. On a proposé aux deux groupes de les réunir, pour
qu'ensemble, ils demandent une charte de centre local de services
communautaires et dispensent les services dans le quartier.
A Saint-Gabriel-de-Brandon, le dossier a été ouvert
très récemment, à la suite de communications des gens de
l'endroit.
Il y avait un deuxième projet à la ville de Laval qui n'a
pas encore été mis en chantier.
Egalement dans la région de Montréal, il y a ce qu'on
appelle les projets spéciaux, le projet de Saint-Henri dont on voit
quelques planches des esquisses et la maquette sur la table là-bas.
A Huntingdon où il y a un hôpital qui est dans des
conditions physiques très difficiles, il est proposé encore de
jumeler un centre local à un hôpital à vocation locale.
Dans la région 8, Fort-Coulonge, il y a eu quelques contacts avec
les intéressés, mais ce n'est pas encore très
avancé.
L'île de Hull, j'en ai parlé tantôt. Il n'y a
à peu près rien de fait, par rapport à
Saint-André-Avellin où les contacts sont assez avancés. On
a, à toutes fins utiles, un programme de complété et, en
quelques mois, le centre local pourra être mis sur pied.
Dans la région de l'Abitibi, il y a le projet de Senneterre
où il existe un petit hôpital clinique qui a été
l'objet de toutes sortes d'expertises par différents groupes, où
il a été proposé de mettre plutôt sur pied un centre
local de services communautaires adapté aux besoins de la population, en
liaison avec un ou deux hôpitaux de l'endroit, principalement celui de
Val d'Or. Il y a des discussions qui se poursuivent à cet effet.
Egalement à Forestville, dans la région 9, nous avons
envoyé une équipe, il y a quelques semaines ou quelques mois,
pour réorganiser les services de santé, les services sociaux en
CLSC.
C'est un peu le tour d'horizon.
M. BOIVIN: Au centre no 2, vous dites qu'il n'y a pas de projet?
M. CASTONGUAY: II n'y a pas de projet d'identifié à son
nom.
M. BOIVIN: L'hôpital de Jonquière entre un peu dans
l'esprit des CLSC... Il y a une construction qui n'est pas terminée.
J'aimerais, au cours des discussions du budget, qu'on nous donne des
nouvelles au sujet de cette construction qui était dans la conception de
ce centre local de services communautaires.
M. CASTONGUAY: Si vous permettez, j'aurais peut-être dû
donner quelques détails. Dans la région du Saguenay, il y a une
autre équipe de régionalisation qui a été mise en
place, qui travaille très activement depuis déjà trois ou
quatre mois et qui doit nous présenter un rapport. Un professionnel du
ministère est attaché à cette équipe-là et
celle-ci doit nous soumettre une espèce de programmation d'ensemble pour
le développement de cette région.
D'après les rapports-progrès que j'ai lus, il est fort
probable que le groupe de travail suggère l'implantation de centre
locaux parallèlement à la réorganisation de certaines
ressources. C'est une des régions pour lesquelles nous devrions avoir un
portrait assez complet dans un laps de temps très rapproché.
Est-ce qu'on pourrait demander au représentant du
ministère dans ce groupe de travail, si, dans le moment, il a eu
l'occasion d'étudier plus spécifiquement le cas soulevé
par le Dr Boivin, celui de l'hôpital de Jonquière?
M. BOIVIN: C'était absolument dans la conception, c'était
un projet pilote qui pouvait nous amener à conclure que le CLSC
était une chose qui s'adapte aux régions.
M. CASTONGUAY: II est vrai qu'il y avait des choses prévues du
côté de l'hôpital de
Jonquière et des locaux dans l'hôpital ont effectivement
été aménagés. L'agence doit emménager
à l'hôpital, si ce n'est déjà fait. Mais à
tout événement, de façon générale, il y a
une étude de la sous-région qui est en train de se faire et qui
comprend aussi cette partie-là.
On pourrait obtenir quelques précisions pour cet
après-midi ou un peu plus tard dans la matinée. Excusez-moi, si
vous permettez...
Cliniques externes
M. BOIVIN: II y a une autre question au sujet de la clinique externe de
Limoilou. Je vois deux sortes de CLSC. Dans les centres à population
dense, autant que possible, il faudrait développer nos cliniques
externes d'hôpitaux, à cause du personnel qu'il ne faut pas
dédoubler et pour se servir du même équipement. Je verrais
que certains hôpitaux spécialisés aient même des
cliniques externes où on pourrait développer l'esprit d'un
CLSC.
En particulier, la clinique externe de Limoilou, lorsque nous sommes
arrivés au ministère, on était en train de passer cette
clinique externe antituberculeuse à la ville de Québec. Nous
avons demandé de rattacher cette clinique externe
spécialisée de Limoilou, à la clinique externe de
l'hôpital Laval qui, dans le temps, était un hôpital
spécialisé dans le même sens que cette clinique. Je
voudrais aussi avoir des nouvelles au cours des discussions, si ça ne
peut pas se faire ce matin, de cette clinique externe de Limoilou qui est
rattachée à la clinique externe de l'hôpital Laval.
M. CASTONGUAY: Sur la question des cliniques externes, des services
d'urgence, il est important de préciser, au départ, que la plus
grosse partie des crédits que nous utilisons à des fins
d'immobilisation, rénovation, agrandissement, etc. dans les centres
hospitaliers, va justement aux cliniques externes, aux services d'urgence et
pour d'autres services au besoin, selon la situation de chaque hôpital.
C'est un premier point qu'il importe de mentionner.
Il y a peut-être un point là que j'aimerais voir exposer
par le Dr Brunet, qui peut faire ressortir ces distinctions-là beaucoup
plus clairement que moi, c'est que le centre local de services communautaires
est destiné à rendre les services les plus courants, alors que,
bien souvent, la clinique externe poursuit des fins plus
spécialisées. Je sais que, dans le passé et jusqu'à
maintenant, dans bien des cas, compte tenu de la difficulté de trouver
d'autres types de services, on se réfère à la clinique
externe. Mais il y a cette distinction, quand on regarde vers l'avenir, qui
doit être faite.
Pour répondre à votre question sur le cas plus
spécifique que vous avez touché, on a fait bien attention de
garder ou de conserver le plus de souplesse possible tant qu'on ne saurait pas
vraiment, dans la pratique et dans la réalité, les meilleures
solutions.
Comme a dit le ministre, la plupart de nos investissements qui vont aux
hôpitaux les hôpitaux d'enseignement ou les autres
sont pour les services externes ou les services d'urgence dans la grande
majorité des cas, ces services externes, ces services d'urgence vont
garder la même relation qu'actuellement avec le milieu hospitalier, le
centre hospitalier existant.
Par ailleurs, lorsque nous avons créé ou que nous essayons
de créer des centres locaux, parfois, ils sont à proximité
de l'hôpital ou presque intégrés à l'hôpital,
comme aux Iles-de-la-Madeleine, par exemple; c'est dans des locaux adjacents
à l'hôpital, dans certains autres milieux. A ce moment-là,
on fait bien la distinction qu'il s'agit de centres locaux de services
communautaires et c'est l'association, en fait, des services de santé,
des services sociaux et d'un centre d'accueil. C'est-à-dire que les
fonctions sont modifiées par rapport à la clinique externe ou aux
services d'urgence traditionnels qu'on va retrouver en milieu hospitalier.
Dans le moment, nous avons essayé de garder une distinction entre
les deux concepts, quitte à ne pas exclure dans les cliniques externes
certaines activités qu'on va retrouver nécessairement dans les
centres locaux. Mais le concept est quelque peu différent. Cela se
traduit par des formules où, à certains endroits, l'accent sera
surtout mis sur les services sociaux, un peu moins sur les services de
santé, le contraire à d'autres endroits. Il s'agit aussi de
donner à la population une certaine possibilité de définir
elle-même ses programmes, ses besoins, quitte à lui fournir, nous,
les données qu'on possède au ministère et qu'on essaie
d'améliorer progressivement. Ce sont des données sur
l'état de santé, par exemple, des données sur le type de
population existant dans la région, dans le district ou dans la zone,
etc.
M. BOIVIN: Mais le danger...
M. CASTONGUAY: Si vous me permettez, il y a une autre dimension aussi
à la question: Nous allons publier, au cours des prochains jours, dans
la Gazette officielle, les règlements de la loi 65 ou le projet de
règlements. Dans bien des cas, la clinique externe, en fait, s'est
développée dans un centre hospitalier un peu au hasard de la
demande, des pressions qui s'exerçaient de la part de la population pour
recevoir des soins. D en a été de même pour les services
d'urgence, alors que ces services se sont développés sans qu'ils
soient intégrés pleinement à l'organisation du centre
hospitalier et sans que leur bon fonctionnement ait toujours été
planifié au même titre que tout autre centre d'activités
à l'intérieur d'un centre hospitalier.
Les règlements de la loi 65 ou le projet de règlements,
d'une part, veulent faire en sorte que la clinique externe, les services
d'urgence soient vraiment partie intégrante au même titre que tous
les autres services d'un centre hospitalier.
Deuxièmement, il y a le problème du financement qui se
pose périodiquement, c'est-à-dire
que pour les contrats en vertu de l'assurance-hospitalisation, une
certaine partie des frais de la clinique externe ne sont pas assumés. Il
y a là une situation qu'il nous paraît nécessaire de
reviser et M. Forget et les officiers de la direction du financement au
ministère étudient présentement cette question, de telle
sorte que pour la clinique externe, tout comme pour les services d'urgence qui
n'ont pas de raison d'être considérés comme une
espèce d'appendice qu'on tolère plus ou moins à
l'hôpital selon le cas ou dans d'autres cas je comprends que c'est
bien intégré cela devienne vraiment une partie
intégrante d'un centre hospitalier au même titre que les autres
services.
M. BOIVIN: Ce que je regarde, ce sont les genres de services qui peuvent
être donnés aux malades. Qu'est-ce qui arrive, par exemple, dans
le cas d'un accident, si on promène le malade? On ignore ce qu'il a lors
de son arrivée à l'hôpital. Alors, il est envoyé au
centre, à partir du centre, souvent, le transport est nuisible pour le
malade. On l'envoie à ce CLSC et on dit: II faut qu'il aille à la
clinique externe de l'hôpital...
M. CASTONGUAY: Ah non.
M. BOIVIN: ... après cela, à l'hôpital. J'ai
parlé également de l'équipement tout à l'heure,
plus particulièrement de celui des rayons-X. Toutes les unités
sanitaires où il y avait des cliniques de tuberculose, nous avions
presque décidé de les transférer dans les hôpitaux.
Il n'y a pas de radiologiste, il n'y a pas de médecin. Alors, on va
encore ouvrir de ces locaux.
M. CASTONGUAY: Attendez avant de conclure. Je pense qu'il faudrait
bien...
M. BOIVIN: J'ai parlé des centres. J'ai dit qu'il y avait deux
sortes de centres: le centre pour la population dense dans les villes et celui
des Iles-de-la-Madeleine ou pour les places très
éloignées, nous pouvons dire que c'est un centre de services qui
ne sera pas rentable, qui coûtera cher mais il le faut pour le
bénéfice d'une certaine population qui est très
éloignée. C'est une chose très différente. Mais je
crois qu'on fait une erreur d'ouvrir des centres nouveaux dans les villes. Il
vaudrait mieux développer nos cliniques externes ce qui évitera
au malade de voyager et le spécialiste de se rendre à ces
nouveaux centres, où il me semble que les soins ne seront pas
appropriés.
M. CASTONGUAY: Si vous regardez bien le document, je pense que vous
trouverez des réponses.
Je pense qu'il est bien clair dans notre esprit qu'il ne s'agit pas de
reconstruire dans les centres locaux des cliniques externes de type hospitalier
à caractère spécialisé ou hautement
spécialisé. L'accidenté de la route qui a un accident
modérément grave ou même banal ira à une clinique
externe dans un milieu hospitalier. On n'a pas du tout l'intention de
répéter les équipements au niveau du centre local. Par
ailleurs, quand vous prenez la population d'une région comme
Hochelaga-Maisonneuve, je pense qu'il y a des besoins de santé à
cet endroit, dans un centre urbain à forte densité, auxquels on
répond très mal actuellement dans notre système de
santé.
M. BOIVIN: Et il serait justifié d'avoir un équipement
nouveau.
M. CASTONGUAY: Et qui ne justifie pas tellement l'équipement.
L'équipement sera modéré. Là où l'accent
porte, c'est sur les services, c'est-à-dire des services de
prévention, des services de traitements courants, des services de
diagnostics courants, en fait, qui sont les soins de première ligne qui
correspondent et qui sont des soins aussi de services de santé et des
services sociaux. Si on regarde l'esprit du centre local, ce n'est pas
l'idée de remplacer les cliniques externes.
M. BOIVIN: Oui, mais tous ces services sociaux sont
développés dans les hôpitaux. Dans les hôpitaux, vous
avez un service social. C'est pour éviter de multiplier...
M. CASTONGUAY: Docteur, lorsque vous allez dans les hôpitaux, il y
a je suis d'accord avec vous dans la plupart des cas un service
social, mais le but de ce dernier est plutôt de faire en sorte que les
patients puissent regagner leur domicile le plus rapidement possible ou trouver
un autre type de ressources.
Dans le centre local de services communautaires, on veut plutôt
intégrer à ces CLSC, la partie du travail des agences de service
social qui ne se fait pas par le service social de l'hôpital;
l'intégrer au CLSC, de telle sorte qu'il se fasse conjointement avec les
services de santé. Bien souvent, on voit que les gens ont des
problèmes d'ordre financier, de planification familiale ou
d'éducation sanitaire; toute une série de dimensions qui
viennent, en fait, compliquer le problème de santé ou qui en sont
presque une partie intégrante. Alors, l'idée n'est pas d'abolir
nécessairement le service social à l'intérieur d'un
hôpital et de dire: On recommence à neuf, ou de le
dédoubler. C'est beaucoup plus de faire la jonction des soins et des
services les plus courants que dispensent les agences de service social
et de le faire d'une façon aussi étroitement coordonnée
que possible avec les services de santé, au niveau de la
population. Lorsqu'on va dans un endroit comme le comté de
Saint-Jacques, par exemple, on se rend compte que, malgré tous les
hôpitaux qu'il y a à Montréal, avec leurs cliniques
externes, les gens qui vivent dans un comté comme celui-là
trouvent une réponse très partielle à leurs
problèmes de santé, que ce soit au plan de l'éducation
sanitaire...
M. BOIVIN: Parce que la clinique externe qui est une sorte de CLSC n'est
pas développée. A Maisonneuve, ils n'ont pas la clinique externe
qu'il leur faut.
M. LAURIN: C'est déjà trop gros.
M. CASTONGUAY: Bien oui. Et ce n'est pas nécessairement
près de la population.
M. BOIVIN: Mais là, vous parlez de Montréal. Prenez un
exemple ici, à Québec; prenons l'hôpital de
l'Enfant-Jésus. Il n'y a pas là de clinique externe
appropriée.
M. CASTONGUAY: On est en train d'en faire une.
M. BOIVIN: A Saint-François d'Assise, je ne sais pas dans la
construction nouvelle, probablement que...
M. CASTONGUAY: On est en train d'en faire une à
l'Enfant-Jésus. Cela se développe.
M. BOIVIN: Pourquoi ouvrir un CLSC, par exemple, dans Limoilou? Dans ce
coin-là, vous avez l'hôpital de l'Enfant-Jésus; qu'on
développe une clinique externe qui va devenir un CLSC. Vous avez aussi
l'hôpital Saint-François d'Assise; qu'on développe une
clinique externe. Moi, ce que je n'aime pas, c'est ça; c'est que le
malade n'aura pas le diagnostic dans le dos, si on l'envoie à la
clinique externe ou si on l'envoie... Alors, quand il arrive dans un centre
hospitalier, si les cliniques externes sont bien développées...
Si vous prenez des cliniques externes et vous les renvoyez physiquement dans un
autre local, les gens vont passer leur temps à se promener, et le malade
et le médecin.
M. CASTONGUAY: Mais, il n'est pas question de prendre les cliniques
externes et de les envoyer dans les centres locaux.
M. BOIVIN : Je ne parle pas de Saint-Henri à Montréal.
C'est clair qu'il y a un besoin dans un centre dense, très dense, de
population, où un service va encore être développé.
Cela va être plus qu'un CLSC; c'est presque un service hospitalier qu'il
va falloir dans ce coin-là. Mais, ce que je ne veux pas... Les
diagnostics, c'est là qu'ils se font. Alors, si vous vous promenez avec
des accidentés, des urgences... Le centre hospitalier est bien
développé; alors, qu'on n'envoie pas la clinique externe dans un
CLSC; qu'on prenne plutôt la clinique externe et qu'on en fasse un CLSC.
C'est une formule qui est mieux adaptée, c'est clair, et qui donnera
réellement du service aux malades, qui favorisera le travail de toute
l'équipe médicale. On sait que, même dans les cliniques
externes, il y a des médecins qui font partie du service hospitalier,
qui n'ont même pas le temps de répondre à la clinique
externe. Comment voulez-vous que ces gens partent et s'en aillent dans un autre
édifice, à deux ou trois milles plus loin? Alors, le personnel
dont on dispose va être moins efficace. Il ne faut pas oublier qu'il y a
les médecins, les techniciens, le service infirmier qu'on n'a pas.
Alors, à un moment donné, ça force plus. Quand c'est dans
la clinique externe d'un hôpital, on peut faire des changements: le
même personnel peut servir à la clinique externe.
M. CASTONGUAY: Je pense que ce que je peux vous répondre à
ça, c'est que ce n'est pas notre intention de prendre les cliniques
externes des milieux hospitaliers et de les transférer dans les centres
locaux; ni géographiquement, ni physiquement. Et, comme ici, à
Québec, on parle des activités des cliniques externes, je pense
qu'à l'Enfant-Jésus, le projet qui est en cours actuellement,
c'est le développement...
UNE VOIX: II n'y en avait pas.
M. CASTONGUAY: II n'y en avait pas, mais il y en aura un. Le projet qui
est en voie de réalisation est, justement pour répondre à
ces besoins-là, d'organiser une clinique externe et une urgence
satisfaisantes pour ce milieu-là, comme il y en a qui ont
été organisées à Saint-François d'Assise. Il
reste d'autres besoins. Des soins de première ligne, des fonctions de
services sociaux ont besoin d'activités et doivent répondre
à un autre niveau, au niveau primaire, de première ligne, et
peuvent, à notre avis, se développer dans l'air no 10.
Vous parliez tout à l'heure de la clinique de Limoilou, de la
ligue antituberculose, nous sommes présentement en discussion avec elles
pour déterminer à quel endroit elles doivent se regrouper et avec
qui elles doivent se regrouper. Nous discutons avec elles actuellement et
envisageons... Il ne s'agit pas toujours de créer du nouveau personnel
ou d'engager de nouveaux professionnels, nous évitons le plus possible
de le faire. Il s'agit simplement de regrouper les gens ensemble parce qu'il
existe toute une série, que ce soit la ligue antituberculose... il y
avait une clinique qui existait à l'aire no 10, il existe des cliniques
OPTAT, et l'idée est de regrouper ces activités-là qui ont
peu de choses en commun très souvent avec le milieu hospitalier
lui-même, qui répondent à des besoins différents et
dont les priorités sont différentes. Il s'agit donc de les
regrouper à un endroit géographique pour donner des types de
soins qui, la plupart du temps, ne sont pas offerts en milieu hospitalier. Ce
n'est pas du tout notre intention, par exemple, s'il y a une clinique de centre
local qui s'ouvre à Limoilou ou quelque part dans l'aire no 10,
d'encourager les services ambulanciers à amener les accidentés de
la route à cet endroit-là. C'est bien évident qu'on n'ira
pas reformer là et recréer une salle d'urgence et une clinique
externe organisée
comme celle qui existe à Saint-François d'Assise, à
l'Enfant-Jésus ou à l'hôpital du Saint-Sacrement. Ce sont
deux notions différentes et répondant à des objectifs et
à des fins différentes. Elles répondent à des
besoins particuliers. Si vous prenez l'activité d'un médecin dans
son bureau, elle peut très bien se faire à l'intérieur
d'un CLSC avec une équipe multidisciplinaire de professionnels de la
santé. Beaucoup de désordres psychologiques, beaucoup de
désordres de comportement ou de difficultés sociales peuvent
être beaucoup mieux vus et traités avec plus de soins et
d'égard à l'intérieur d'un centre local plutôt
qu'à l'intérieur d'une énorme clinique externe ou clinique
d'urgence qui a vraiment des objectifs de soins aigus très souvent
spécialisés. C'est vraiment là l'objectif et lorsque c'est
possible, lorsque la densité de la population n'est pas suffisante,
comme aux Iles-de-la-Madeleine, je pense que l'idéal est de faire les
deux ensemble. C'est-à-dire qu'il n'y aura pas aux Iles-de-la-Madeleine
une urgence qui se compare à celle de la ville de Québec ou de la
ville de Montréal. A ce moment-là, les urgences sont moins
nombreuses et on envisage de créer un CLSC adjacent à
l'hôpital avec probablement les mêmes structures administratives
pour ne pas multiplier les personnels de cadre ou autres.
Unités sanitaires
M. BOIVIN: Où seront dirigés le personnel et
l'équipement des unités sanitaires? Est-ce qu'ils seront
envoyés dans un hôpital? Prenez à Jonquière ou
à Chicoutimi, nous avions de l'équipement dans les unités
sanitaires avec lequel on pouvait prendre des radiographies mais il n'y avait
pas de médecins.
M. CASTONGUAY: Actuellement, pour ce qui est des unités
sanitaires, il y a un groupe qui a travaillé, qui travaille encore,
depuis presque huit ou neuf mois et qui doit nous remettre un rapport sous peu
sur la formation de départements de médecine sociale et
préventive à l'intérieur des milieux hospitaliers, afin
d'essayer de préciser, de déterminer les liens des
activités des unités sanitaires. Je pense qu'il sera difficile de
dire que les unités sanitaires s'en vont en bloc à tel endroit,
je pense qu'il faudra regarder les fonctions et les rôles et probablement
prendre des décisions dépendant des milieux et des
facilités.
M. BOIVIN: En général, vous voulez greffer cela, soit aux
services hospitaliers ou à d'autres CLSC importants qui seront
spécialisés.
M. CASTONGUAY: C'est ça, regrouper les gens ensemble. Dans les
documents que j'ai M. Cloutier en a une copie on trouve la
description qu'a faite Solange Chalvin du CLSC Hochelaga-Maisonneuve. Cette
description vous donne une idée vulgarisée mais
intéressante de ce qu'est un centre local qui est en voie de prendre ses
ailes en définitive. Vous allez voir, â la lecture, qu'il n'est
pas du tout question de refaire ce qui se fait dans les hôpitaux
avoisi-nants, mais plutôt de répondre à des besoins divers
qui, présentement, sont plus ou moins satisfaits, ou plutôt sont
satisfaits par une multiplicité de petits services plus ou moins
isolés les uns des autres.
Je pense que c'est assez intéressant comme document.
M. BOIVIN: Quant à moi, il y a trois points sur lesquels j'attire
votre attention de façon particulière. D'abord le diagnostic. A
ce sujet, il y a des gens qui viennent nous voir dans un bureau avec une petite
chose et en réalité il s'agit d'une grosse.
D'autres par ailleurs viennent nous voir avec de petites choses et qui
pourraient être référés à des centres
communautaires. J'attire votre attention sur le personnel de ces centres pour
ne pas multiplier le nombre de cas, et ensuite sur l'équipement, qui est
très important, qui est très coûteux. Si vous vous mettez
à développer des rayons-X, vous savez comment cela se fait, on
bâtit un petit hôpital et on dit: C'est pour des soins. A un moment
donné, cela se transforme en salle d'opération, on part d'un
hôpital de malades chroniques et on en arrive à une situation
comme à Windsor, où on a été obligé de
fermer cet hôpital pour de bon. Il y aurait peut-être de la place
pour un CLSC, il y a là un équipement considérable qui
reste sans emploi. J'ai vu des hôpitaux pour malades chroniques ensuite,
équipés pour soins dentaires; dans les hôpitaux pour
malades chroniques, il n'y a pas de dentistes qui y vont. Seulement il y a
$50,000 d'investis là. Il y a des salles d'otorhino-laryngologie par
exemple à l'hôpital Saint-Augustin, il n'y a pas un
oto-rhino-laryngologiste, pas un ophtalmologiste qui va là. Vous avez
$75,000, $100,000 peut-être d'investis là-dedans. Vous avez
même des salles d'autopsie à l'hôpital Saint-Augustin; vous
avez une table, je suis certain, comme il n'y en a pas à
l'Hôtel-Dieu de Québec; il y a même un piano dans la salle
d'autopsie.
M. CASTONGUAY: Je peux vous assurer qu'on est d'une
sévérité absolue et qu'on partage vos inquiétudes;
vous pouvez aller faire un tour à Hochelaga-Maisonneuve, vous allez voir
que, sur le plan des équipements, on n'a eu à peu près
rien. Tout est en location. Il y a 8,000 demandes...
M. BOIVIN: Ce que je demande c'est de ne pas multiplier
l'équipement, de ne pas multiplier le personnel qu'on ne trouve pas,
qu'on n'a pas.
M. CASTONGUAY: Nous sommes d'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: Etant donné la situation géographique unique
du centre-nord de l'île de Montréal et les ressources humaines et
physiques disponibles, est-ce que vous voyez quelque chose poindre à
l'horizon pour nous autres? Deuxième question, comment
s'intègrent les hôpitaux pour malades chroniques entre les centres
locaux et les centres communautaires de santé?
M. CASTONGUAY: II y a une étude poursuivie par le service de la
planification, à l'heure actuelle et le service de la programmation y
participe, pour tenter d'identifier les différents secteurs de
Montréal et voir, en fonction des différents indicateurs dont
nous avons parlé tout à l'heure, où pouvaient être
implantés les différents projets. Il est sûr que lors de
l'élaboration d'un nouveau programme d'implantation de centres locaux,
ce genre de situation va être mis en ligne de compte. Pour ce qui touche
les hôpitaux pour malades de longue durée, le centre local
débouche principalement sur un centre de service social ou un centre
hospitalier traditionnel. Il n'y a pas de liaison clairement identifiée,
de relation précise entre un centre local et un hôpital pour
malades à long terme sauf en certaines circonstances, à partir du
moment où un individu se présente à un centre local et a
besoin d'hospitalisation à long terme; il y a eu tous les diagnostics
etc. A partir de ce moment-là, conjointement avec le centre de service
social, il y aura référence dans le centre hospitalier pour
malades à long terme.
M. PEARSON: Alors, chez nous, cela ne pointe pas dans un avenir
rapproché?
M. CASTONGUAY: II n'y a pas de projet particulièrement
précis d'identifié à ce moment-ci.
Dossiers des malades
M. SAINT-GERMAIN: Qu'est-ce qui arrive des dossiers pour malades,
lorsqu'un malade se présente à un CLSC? Si on fait un certain
diagnostic, est-ce que ce dossier est remis à la clinique externe?
Est-il envoyé à la clinique externe ou à
l'hôpital?
M. CASTONGUAY: Lorsque nous avons discuté le bill 65, toute la
question des dossiers s'est posée. A ce moment-là, nous avions
fait certaines propositions; on en a fait d'autres, on a dit: Est-ce que le
dossier ne devrait pas être la propriété de l'individu? On
s'est rendu compte tout le monde, ici que cela n'était pas
possible dans le cas des dossiers hospitaliers de prendre cette
avenue-là et de rendre le dossier la propriété de
l'individu. On a prévu certaines dispositions. La première fait
une certaine obligation de transférer une copie du dossier entre
établissements, de telle sorte que ce dossier qui est très
important ne soit pas considéré comme la propriété
de l'hôpital et que cet hôpital en transmette une copie ou le
transmette au moment où cela fait son affaire. Cette obligation a donc
été inscrite dans la loi.
Deuxièmement, pour l'individu qui voudrait en prendre
connaissance c'était un des buts que nous poursuivions on
a fait ressortir le fait que ça pouvait être assez délicat
à certains moments et que ça pourrait aussi avoir une influence
sur la façon que les médecins complètent les dossiers, si
le médecin sait que ce dossier peut devenir accessible facilement.
Comme, malgré tout, il s'agit d'un droit qui peut être assez
important, pour un individu, on a mis dans la Loi 65 des sauvegardes de telle
sorte que l'accessibilité au dossier, de la part d'un patient, ne soit
pas bloquée de façon définitive, mais qu'elle ne soit pas
à ce point simple que les médecins se sentent dans une situation
difficile pour compléter ou monter le dossier. Ce qu'il reste comme
données additionnelles, sur la question, à partir des
dispositions de la loi, ce sont les règlements qui vont être
publiés la semaine prochaine et qui précisent comment en
pratique, ça devra se faire, les obligations faites dans la loi, quant
à la transmission des dossiers.
M. SAINT-GERMAIN: Merci. M. LE PRESIDENT: Le député de
Dubuc. Coût par lit-jour
M. BOIVIN: II y a une chose, ce n'est peut-être pas la place pour
poser la question, mais je veux la poser pour qu'on y réponde au cours
de l'étude des crédits. Je voudrais savoir combien un
hôpital pour soins aigus qui opère comme un modèle,
l'hôpital de Maisonneuve ou l'Hôtel-Dieu de Québec ou
l'hôpital Saint-Sacrement, coûte par jour, par lit. Ensuite combien
coûte un hôpital de chroniques, un hôpital
spécialisé et les soins à domicile et aussi ce que
coûte un malade dans les cliniques externes, pour qu'on établisse
bien des comparaisons pour être capables de diriger la population dans
les centres, sans qu'ils aient de moins bons soins. Comme les soins à
domicile, je trouve que les soins à domicile qu'on a implantés,
n'ont pas l'importance qu'ils devraient avoir. Il faut bien penser que,
lorsqu'un malade n'a pas besoin de tout l'équipement hospitalier, c'est
encore le domicile qui est le meilleur habitat pour lui. J'ai l'impression
qu'on n'a pas la collaboration de toute la profession médicale
là-dessus. Si les soins à domicile ne fonctionnent pas à
plein, je veux savoir exactement ce que les soins à domicile ont
coûté à la province. Il y a de très bons soins qui
sont donnés au domicile. Il y a des médecins cependant qui en
libérant leur malade pourraient très bien les faire profiter de
ces soins à domicile qu'on a organisés. Mais dans certains coins
de la province, nous n'avons pas la collaboration qu'il faudrait avoir. C'est
bien de donner de l'argent pour les soins des
malades, mais d'un autre côté il faut que ce soit bien
placé et il faut que le malade puisse en profiter, les meilleurs soins
à la meilleure place.
M. CASTONGUAY: Pour la question des soins à domicile, vous parlez
justement de ce manque de collaboration à certains endroits. Ceci vient
encore du fait qu'il n'y a pas de lien direct bien des fois entre un organisme
de soins à domicile et les autres ressources, comme les hôpitaux.
Nous voulons d'abord continuer de développer cette notion de soins
à domicile, mais le faire d'une façon plus
intégrée, soit à partir des centres locaux de services
communautaires, soit à partir des centres hospitaliers, et ça
fait l'objet du travail d'un groupe analogue à celui qui travaille sur
les unités sanitaires. Nous sommes conscients que nous devons continuer
de développer cette approche des soins rendus à domicile. Par
contre, encore là, dans bien des cas, les soins à domicile
devraient prendre une dimension plus large que simplement des soins, des
services de santé. Bien des fois, ça exige, comme les
responsables des organismes de soins à domicile nous le disent, d'autres
ressources, soit d'auxiliaires familiaux, soit, même au besoin, de
conseillers sociaux pour des problèmes de planification
budgétaire qui peuvent se poser, etc. Alors, on est bien d'accord avec
vous qu'il faut faire attention de ne pas développer les services les
plus dispendieux, si on peut développer des services qui vont être
plus adéquats pour la population et qui vont coûter moins
cher.
Nos efforts tendent tous vers cette direction-là. Quant aux
coûts eux-mêmes, en voici un aperçu.
Pour le cas d'un lit pour un malade qui requiert des soins aigus, le
coût varie entre $65 et $85, dépendant du type d'hôpital. Il
y en a quelques-uns autour de $100, ou de $50, pour les hôpitaux actifs.
Quant aux hôpitaux pour malades chroniques, c'est d'environ $35 par jour
en moyenne. On me dit que pour les chroniques, c'est $23. Cela peut varier
entre $23, $30 ou $35.
Pour les soins à domicile, le coût par patient qui a
été calculé dans le dernier rapport de l'Association des
soins à domicile est de $10 par jour par patient environ, ce qui inclut
en fait les soins; c'est la moyenne.
M. BOIVIN : II y a des soins à domicile qui comprennent de plus
grands malades que d'autres.
M. CASTONGUAY: C'est une moyenne sur l'ensemble des types de soins et
ça inclut souvent les médicaments qui sont fournis.
M. BOIVIN : Et dans les foyers d'hébergement, combien ça
vous coûte du lit?
M. CASTONGUAY: De $8 à $10.
M. BOIVIN: Cela coûte la même chose que pour les soins
à domicile.
M. CASTONGUAY: M. Laliberté dit que c'est environ $8 par
jour.
M. LAURIN : Pour les foyers nourriciers.
M. CASTONGUAY: II en coûte $3.50 par jour au maximum.
M. LE PRESIDENT: Messieurs...
M. GUAY: J'aurais peut-être un petit point à soulever. Chez
nous, dans la région, nous avons le sanatorium Bégin qui
était un hôpital pour tuberculeux et qui est maintenant devenu un
hôpital pour malades chroniques. On se rend compte qu'on a un besoin
pressant de lits pour malades chroniques actuellement, probablement parce que
ça regroupe les chroniques de toute une région. Je me disais,
quand j'ai lu le document que nous a remis le ministre, sur la
disponibilité des ressources...
Evidemment, il y a les professionnels de la santé. Je me pose la
question suivante: Avec les CLSC, est-ce qu'on va seulement déplacer les
disponibilités humaines en terme de professionnels de la santé?
On a déjà un manque flagrant de médecins; plusieurs
municipalités n'ont pas de médecins. A ce moment-là, si on
regroupe des professionnels de la santé sous un même toit pour
regrouper des services, je pense qu'on va uniquement déplacer des
services.
Et je me posais la question suivante: Est-ce prévu, d'abord dans
l'implantation des CLSC, quand on parle de ressources disponibles,
l'implantation de nouveaux médecins? Il ne faut pas ignorer que nous
manquons de médecins et là, on va uniquement déplacer les
services au lieu d'ajouter des professionnels pour les soins à
dispenser.
M. CASTONGUAY: A cette question-là, il y a plusieurs dimensions.
Quant à la formation des médecins, le nombre va augmenter
considérablement au cours des prochaines années, d'abord par le
fait qu'il y a une nouvelle faculté de médecine à
Sherbrooke, par le fait que les facultés de médecine existantes,
au lieu d'accepter, en première année, 100 ou 125
étudiants, passent à 200 dans le cas de Montréal et Laval.
Dans le cas de McGill, si ma mémoire est bonne, on va augmenter aussi le
nombre des étudiants en première année. Le nombre de
médecins en formation va augmenter passablement plus vite que par le
passé.
Deuxièmement, les médecins immigrants qui, bien souvent,
ne venaient au Québec que pour faire un stage et, à cause des
exigences de la citoyenneté, restaient ici, se spécialisaient
presque par obligation et, dans bon nombre de cas, quittaient par la suite,
aujourd'hui, avec les modifications apportées par le bill 64, un
plus
grand nombre peut accéder à la pratique
immédiatement et y demeurer.
Déjà, les données que nous avons du collège
indiquent un changement assez considérable sur ce plan-là;
deuxième apport, donc, en plus grand nombre que par le passé.
Troisièmement, il faut se rappeler que, quant au nombre de
médecins per capita, le Québec se situe dans la moyenne
canadienne, et le Canada, par rapport à nombre d'autres pays, n'est pas
plus mal placé.
Mais un des gros problèmes, dans divers milieux, vient du fait
que, par exemple, les médecins de famille, l'omnipraticien, par suite de
l'évolution des modes de pratique, par suite aussi du mode de vie qui
change, trouvent de plus en plus préférable de travailler dans
les centres urbains que dans les milieux ruraux.
L'expérience nous indique qu'à bien des endroits où
on réussit par toutes sortes de moyens à recruter un
médecin au bout d'un an, deux ans, il quitte, il n'en peut plus.
Cette formule des centres locaux de services communautaires, où
on veut d'abord ajouter du personnel infirmier, du personnel administratif,
pour les soulager d'un certain nombre de tâches que d'autres peuvent
assumer, va faire en sorte pour les médecins que leur pratique va
être un peu plus intéressante. Ils vont donner d'ailleurs beaucoup
plus de temps à leurs propres activités médicales
qu'à d'autres types d'activités. Ils pourront avoir l'aide
nécessaire pour constituer des dossiers, etc.
En plus, travaillant en équipe, ils vont pouvoir se
reléguer et avoir un peu de temps libre, ne pas être constamment
sous pression ou sujets à être appelés 24 heures par jour.
En plus, c'est plus stimulant de travailler dans une équipe que de
travailler de façon isolée.
Cette idée de créer des centres locaux de services
communautaires devrait avoir, en plus de l'assurance-maladie, un effet sur la
répartition, la distribution des médecins dans les diverses
régions de la province.
Il y a aussi la question que vous avez posée, celle des malades
chroniques. Vous nous avez dit: II nous faut plus de ressources de ce
côté-là. Nous en sommes conscients. D'ailleurs, dans les
projets de transformation que nous avons mis en branle, de façon
générale, nous avons toujours mis l'accent comme on le
disait plus tôt sur les cliniques externes, les services d'urgence
et aussi soit sur l'addition de lits pour chroniques ou la transformation de
lits actuels, plus ou moins bien utilisés, pour en faire des lits pour
malades chroniques.
On peut répéter ceci à bien des exemples. Ici, on
me donne un chiffre qui montre que pour 72/73, pour les malades chroniques, on
devrait ajouter, par des modifications, des ajustements, environ 480 lits. Il y
a aussi, sur ce plan, en plus du problème des ressources, du
problème des équipements professionnels, deux autres dimensions:
les mécanismes pour le placement des malades, d'une part, et ce que les
gens sont appelés à payer selon qu'ils sont
hébergés ou traités dans un type d'institution par rapport
à un autre.
En vertu de l'assurance-hospitalisation, une personne qui le
désire peut fort bien ne rien payer dans un hôpital
général, dans un hôpital pour chroniques, alors que, si
elle est dans un foyer d'hébergement, qu'elle a des revenus ou un
certain avoir, elle va être appelée à contribuer
financièrement. Ce qui fait que, dans bien des cas, et on le voit
constamment, on essaie de se déplacer du foyer d'hébergement vers
l'hôpital pour chroniques ou vers l'hôpital général.
Nous avons étudié cette question et au cours de l'année
nous allons annoncer une nouvelle orientation sur ce plan qui, normalement,
devrait prendre effet le 1er janvier 1973, de telle sorte qu'au plan financier
on essaie de réduire la pression pour se déplacer d'un type de
ressources vers un autre, et, bien souvent, vers un autre qui n'est pas
approprié mais qui coûte moins cher pour l'individu. C'est une des
dimensions du problème.
La deuxième est au plan du placement: Présentement, chaque
institution, dans une large mesure, détermine les gens qu'elle doit
accepter ou qu'elle désire accepter ou ne pas accepter, et il n'y a pas
de tableau général des besoins réels, des demandes
formulées pour essayer d'égaliser ça avec les ressources
disponibles. Ceci se pose non pas seulement pour les malades chroniques, les
foyers, mais ça se pose aussi dans le domaine de la protection de la
jeunesse. Nous avons de multiples institutions; dans certains cas, ces
institutions ont établi leurs critères d'admission
elles-mêmes, sans faire aucune référence aux autres
institutions et aux normes d'admission des autres. Il en résulte que,
dans un endroit comme Québec, certains types de jeunes, si vous regardez
la nature de leur problème, ne trouvent à peu près aucune
institution qui ait des normes telles que ces enfants-là puissent y
être hébergés et traités.
Dans un cas, on dit: Nous autres, on accepte des enfants de onze
à quinze ans, pas plus. L'autre va dire: De douze à quatorze et
avec telle caractéristique, pas autre chose.
Mais, il n'y a rien qui dit que, par ces choix que chaque institution
fait, vous allez couvrir l'ensemble des besoins ou encore, les besoins les plus
pressants. Et il peut comme c'est le cas, d'ailleurs exister des
trous dans tout cela. Alors, nous avons, dans la loi 65, des dispositions qui
permettent de définir la vocation d'une institution. Dans les
règlements, vous verrez les dispositions qui diront de quelle
façon ceci sera fait, de telle sorte que, dans une région
donnée, on puisse, dans toute la mesure du possible, couvrir par les
normes d'admission, les divers types de besoins qui peuvent se
présenter.
Au ministère, nous avons créé, dans la direction
des programmes spéciaux, sous la responsabilité de M. Girouard et
de Mlle Bertrand, un service de placement des personnes.
Et ce service a comme responsabilité de faire en sorte que ces
normes de la loi 65, ces dispositions concernant les responsabilités qui
incombent aux institutions soient d'abord appliquées.
Deuxièmement, de faire en sorte que les mécanismes pour le
placement, concrètement, soient mis en place lorsqu'ils ne le sont pas
ou, lorsqu'il en existe, que ces organismes le fassent en fonction d'un plan
d'ensemble et en fonction aussi des besoins, non pas vus à partir d'une
dimension du problème, mais à partir de l'ensemble.
Le problème d'essayer d'utiliser le mieux possible les ressources
disponibles est un problème très important, parce qu'il permettra
une meilleure utilisation de ce qui existe, parce que ce qui existe n'est pas
négligeable. Donc, on essaie d'améliorer, aussi par les
dispositions de la loi 65, des règlements qui vont faire en sorte que
les normes d'admission des établissements soient plus précises,
établies d'après un plan d'ensemble surtout. Deuxièmement,
par la révision des charges financières que les individus peuvent
être appelés à supporter, comme c'est le cas
présentement; alors, une révision de tout ceci, de telle sorte
qu'on ne soit pas pénalisé ou encore encouragé à
aller vers un certain type de ressources qui n'est peut-être pas
approprié par rapport à un autre. Et enfin, par la mise en place
de ce service de placement qui, en collaboration avec les centres de services
sociaux, avec les institutions, va viser et vise à ce que les ressources
soient le mieux possible utilisées.
M. GUAY: Présentement, c'est le ministère qui,
après l'étude des critères d'acceptation, accepte ou
refuse un patient. Par exemple, au sanatorium Bégin, cela se fait.
M. CASTONGUAY: Cela dépend des cas. En ce qui concerne ce cas,
peut-être que M. Girouard ou quelqu'un d'autre pourrait donner plus de
renseignements. Mais, généralement, le placement ne se fait pas
par le ministère.
Tous les placements se font par l'intermédiaire de l'agence. Le
ministère intervient uniquement lorsqu'il s'agit d'un cas
spécial. Et la première intervention se fait via l'agence, pour
savoir quelles ont été les raisons qui ont empêché
l'agence de réaliser le placement. Et s'il y a, à un certain
moment, des cas frontières actuellement, nous étudions 225
cas frontières dans ces cas-là, nous avons
rencontré différentes institutions comme, par exemple, le Douglas
Hospital, où il y avait au-delà de 18 cas frontières. Nous
avons rencontré le responsable du Douglas Hospital, nous avons
rencontré les responsables des agences et nous nous sommes entendus.
Cette semaine, six personnes y sont acceptées, dont les cas ne
correspondaient pas exactement à leurs critères d'admission.
Alors, l'intervention du ministère se fait uniquement lorsqu'on
rencontre des cas marginaux. Mais, dans la vie régulière, c'est
l'agence qui étudie les demandes et qui procède au placement dans
les différentes institutions.
M. GUAY: Alors, cela peut expliquer pourquoi ces responsables
d'hôpitaux pour malades chroniques nous disent: Ce n'est pas
accepté par le ministère.
M. CASTONGUAY: Voici, pour...
M. GUAY: Parce que c'est presque toujours ce qui nous est dit.
M. CASTONGUAY: En ce qui concerne la question des malades chroniques le
ministère doit présenter bientôt une politique...
M. GUAY: Ah bon!
M. CASTONGUAY: ... concernant le placement des malades chroniques. C'est
le seul groupe qui n'entre pas actuellement dans les ententes avec les
agences.
M. GUAY: Actuellement, les normes d'acceptation semblent très
longues à discuter ou à étudier. D arrive, bien souvent,
que des personnes âgées, par exemple, vont décéder
avant leur entrée à l'hôpital pour malades chroniques.
C'est arrivé récemment encore. On a vu des cas où cela a
pris au-delà de six mois avant de compléter l'étude et de
décider si on acceptait ou refusait le patient. A partir de là,
je voulais demander au ministre si les CLSC auront le pouvoir d'établir
des critères d'acceptation et de dire que telle personne devrait
désormais être dans une institution pour malades chroniques ou si
ce même CLSC aura le pouvoir de déterminer si c'est une personne
qui doit plutôt aller vers un centre d'accueil. Il faut faire la
différence, ce n'est plus un cas de foyer d'hébergement qu'on
appellera désormais un centre d'accueil. Ce sont peut-être les cas
marginaux qui sont soulevés là. Mais quand on arrive dans ces cas
c'est presque toujours des cas marginaux ou des problèmes frontiers.
M. CASTONGUAY: D'abord, il y a dans la loi 65 un droit qui est reconnu
aux services de santé, compte tenu des ressources existantes, ce qui
n'était pas le cas jusqu'à maintenant. Dans le projet de loi sur
la santé mentale, vous avez le même type d'obligation qui est
faite aux établissements et aux professionnels dans le cas des malades
psychiatriques, et bien souvent ce sont ceux-là qui donnent lieu au plus
grand nombre de difficultés. Le même type d'obligation leur est
faite.
Quant aux normes spécifiques d'acceptation et aussi à
l'orientation des gens, ce ne sera pas le centre local de services
communautaires qui va le faire mais plutôt les centres de services
sociaux qui, eux, vont fonctionner à l'échelle régionale
ou pour de plus grands ensembles. Le centre local de services communautaires,
lui, va
desservir un bassin de population beaucoup plus petit et bien des
institutions vers lesquelles les patients qui passent là pourraient
être dirigés, vont être en dehors, en fait, de sa zone
d'influence. Pour le centre local de services communautaires, s'il doit
référer un patient, il s'agit pour lui de le décider.
Quant à la référence, dans bien des cas, cela va se faire
pour les cas qui vont à l'hôpital général, de
façon très simple, comme c'est le cas bien souvent
présentement. Mais, pour les types de ressources plus
spécialisés comme malades chroniques, foyers
d'hébergement, centres d'accueil pour les jeunes, etc., ça va se
faire par le centre de services sociaux parce que là, il s'agit de
placement pour des périodes passablement plus longues de façon
générale.
M. GUAY: Quel rôle est laissé, actuellement, au
médecin de famille, pour se prononcer sur un cas de malade chronique?
Cela semble assez important, parce que des médecins de famille nous
disent: Je n'ai pas ce pouvoir. Tout ce que j'ai, moi, c'est de
déterminer la gravité de la maladie. Je ne peux pas, à
partir de là, orienter le malade et lui dire: Cela prend telle chose. Il
peut le dire, mais il n'a aucun pouvoir pour ça. D'autre part, on voit
que des pressions s'exercent sur différentes cliniques de ce genre pour
malades chroniques. S'il y a un lien de parenté entre le personnel qui
travaille à l'intérieur et le malade en question, cela va mieux,
c'est beaucoup plus vite, les procédures sont moins longues. On
étudie moins longtemps. Je ne veux pas porter d'accusation, mais on se
rend compte que ça se fait couramment, ça se fait assez souvent.
A partir de là, il se produit que la population est déjà
mécontente des services existants et pourtant ces services sont
très bien rendus. Je trouve ça réellement dommage. On
pourrait peut-être prolonger un malade de plusieurs mois, alors que
ça devient une mort subite à cause d'un manque de soins pour des
personnes qui demeurent chez elles, dans leur famille, et qui
nécessitent, par exemple, des soins qu'on appelle intenses, une
piqûre toutes les quatre heures. A partir de là, le
médecin, à un moment donné, refuse de s'y rendre. Chez
nous, c'est un cas qui se pose, c'est un problème et c'est un
problème qui est chaud et qu'il va falloir tenter de résoudre le
plus rapidement possible. Evidemment, ce n'est pas facile. Même M, on se
compte encore chanceux d'avoir le sanatorium, qui, en fait, recueille presque
tous les malades chroniques du coin. Mais ce sont uniquement les cas les plus
urgents. Alors, reste à déterminer ce qu'est un vrai malade
chronique et à quel degré sa maladie est avancée. A partir
de là, on m'a déjà répondu, dans un hôpital
que je ne nommerai pas: Attendons trois jours, le patient sera
décédé et le problème sera réglé.
Ce n'est pas encourageant d'avoir des réponses comme cela.
M. CASTONGUAY: Je voudrais seulement mentionner que c'est un
problème dont nous sommes conscients et qui existe. Il faudrait aussi
signaler que dans les hôpitaux pour malades chroniques, il y en a qui
sont privés et d'autres publics. Les deux fonctionnent avec des
corporations et des conseils d'administration et ce sont les conseils
d'administration qui sont responsables des admissions. Nous avons des
difficultés avec les normes d'admission, non seulement pour les
hôpitaux pour malades chroniques mais de la plupart des
établissements par exemple pour l'enfance, etc. Dans les
règlements qui seront soumis pour discussions, quant à la loi 65,
il y a un article qui suggère que les normes d'admission soient
approuvées par le ministère. Il faut au moins qu'on s'entende sur
des normes d'admission, par exemple, pour les malades chroniques qui soient
assez identiques à l'intérieur de la province,
c'est-à-dire qu'il y a certains critères d'admission qui doivent
être acceptés de part et d'autre et il faut qu'on s'entende sur
ces critères. Deuxièmement, concernant le problème des
admissions dans les hôpitaux pour malades chroniques, je pense que la
responsabilité première est au niveau de l'administration
elle-même. Le ministère n'intervient pas comme tel dans les
admissions des hôpitaux pour malades chroniques. A l'occasion, nous avons
des cas-problèmes qui nous sont soumis et pour lesquels nous pouvons
faire des interventions ou faire des demandes. Mais l'admission, que ce soit
à l'hôpital général ou n'importe quel hôpital
pour malades chroniques de la région de Québec ou des autres, est
d'abord et avant tout la responsabilité de l'administration
elle-même. Ce à quoi nous voulons en arriver, ce sont des normes
d'admission. Aussi la possibilité que le placement parce qu'on
veut diviser les types de soins dans les hôpitaux pour convalescents,
parce que je pense qu'il y a des soins pour convalescents, des soins pour
malades chroniques et enfin des foyers d'hébergement nous
discutons actuellement la possibilité que ces trois types d'admission
soient faits par les centres de services sociaux. Actuellement, dans les
foyers, c'est fait par les agences et quand ils arrivent dans les
hôpitaux pour malades chroniques, ils n'ont rien à dire et
très souvent dans ces hôpitaux, on retrouve des gens qui
pourraient être dans des foyers d'hébergement. Il y a avec cela,
des problèmes financiers, c'est-à-dire que cela coûte moins
cher d'être dans un type que dans l'autre et on veut essayer de
normaliser cela. Il y a sûrement encore pour plusieurs mois de travail
avant d'en arriver à une rationalisation. C'est une des
responsabilités qu'on a confiées à M. Girouard et à
Mlle Bertrand qui a été nommée il y a à peu
près deux mois avec cette responsabilité très
précise et qui actuellement est prise avec les cas d'urgence les plus
sérieux comme par exemple, les adolescents psychiatriques qui sont au
Québec un problème sérieux qu'on est en train de
résoudre en développant des ressources minimales à
Québec et à Montréal. Nous avons aussi
des conversations avec les gens responsables. Il faut s'entendre vu que
l'administration refuse souvent ces cas-là parce qu'ils ne correspondent
pas à leurs normes et à leurs habitudes. Avec un minimum de
discussion, ils vont accepter de modifier leurs normes en sachant qu'il n'y a
pas d'autres ressources disponibles, parce qu'il y en a un certain nombre et
qu'on n'a pas de place pour tous.
Je pense que je devrais ajouter que, dans le bill 65, on touche aux
droits et privilèges à l'intérieur des centres
hospitaliers qui sont déjà existants dans les règlements
actuels des hôpitaux et on essaie de préciser, quel que soit le
statut d'omnipraticien du médecin, des mécanismes pour
l'admission des malades en milieux hospitaliers. Il y a même un recours
ou une possibilité d'appel devant un refus du milieu hospitalier pour
l'admission de ces malades.
M. GUAY: Comme dernier point d'ordre général, c'est donc
impossible d'implanter complètement un CLSC sans la collaboration de ce
qui existe déjà. Là où la population semble avoir
une peur assez prononcée, c'est que les CLSC soient tout simplement un
processus de retardement. Est-ce que les CLSC vont contribuer à diminuer
les longues listes d'attente dans les hôpitaux, ce qui est une question
chez nous? Normalement, on fait toujours affaires avec l'hôpital de
Lévis et la liste d'attente s'allonge continuellement depuis un certain
temps. Il ya le même le directeur médical, qui est médecin
de St-Léon, ma paroisse, on a l'occasion d'en discuter et on se demande
ce qui va se produire, parce que plus ça va, plus c'est long. Le patient
a le temps de guérir tout seul ou de mourir avant d'être
admis.
Est-ce que cela va contribuer à diminuer... j'imagine qu'il y a
des cas qui vont être traités dans les CLSC qui n'auront
probablement pas besoin d'aller dans un hôpital général
comme celui de Lévis.
M. CASTONGUAY: Disons que nous partageons votre espoir.
C'est-à-dire que pour nous aussi, c'est un des objectifs que les CLSC et
les facilités de traitement externe c'est pourquoi l'accent a
été mis sur les services externes permettent de diminuer
la tendance à l'hospitalisation. En plus, dans les règlements, on
demande que les malades admis le soient après une évaluation
suffisante qui justifie une hospitalisation. Parce que si vous avez
remarqué, en temps de grève ou en temps de difficultés, on
vide la moitié des hôpitaux en 24 heures. On peut souvent se
demander s'il n'est pas possible de soigner ces gens-là comme externes.
Il y a des gens qui vont être hospitalisés ici pendant quatre
jours et s'il vont aux Etat-Unis dans une grande clinique, ils vont subir tous
ces tests et ces examens dans les mêmes trois jours ou quatre jours en
externe. On pense que la demande de lits au Québec et la liste d'attente
pourraient être diminuées considérablement si on appliquait
des normes semblables. Cela implique la collaboration des médecins, une
compréhension du problème, cela implique aussi une
sensibilisation de la profession et du public aussi au coût. Si vous
faites des examens en externe, cela diminue considérablement le
coût individuel. Il n'y a pas seulement les soins à domicile, si
vous n'avez pas besoin d'hospitaliser quelqu'un et vous faites les examens dans
une clinique externe ou dans un centre local, vous diminuez
considérablement le coût à la province. Parce qu'il est
évident qu'on ne peut pas continuer à augmenter les lits. Ce vers
quoi il faut tendre, c'est à une meilleure utilisation des lits. Dans
certains services actuellement, il y a des endroits où vous ne pouvez
pas libérer un seul patient, je pense qu'à ce moment-là
l'utilisation est maximale. C'est-à-dire que les patients qui sont dans
des lits ont absolument besoin d'être hospitalisés dans un lit
actif. Si on sortait des hôpitaux tous les patients qui peuvent
être traités sur une base externe... là il y a des
habitudes médicales, il y a des habitudes du public, il y a des
facilités, et il y a eu aussi toutes les tendances antérieures
auxquelles ont participé les modalités de paiement du
gouvernement fédéral ou de l'assurance-hospitalisation qui ont
fait que si vous étiez hospitalisé, cela ne vous coûtait
rien, si vous alliez comme externe, vous payiez tout. Alors, payer une
radiographie à $50, si vous êtes obligé de payer $100 par
jour en externe, alors que cela ne vous coûte rien à
l'intérieur de l'hôpital, je pense que cela a été un
des facteurs majeurs qui ont développé des habitudes et de la
population et de la profession médicale. La profession médicale
s'est organisée pour répondre à ce genre de contraintes et
les gens s'y sont ajustés. Je pense qu'il y a tout un programme
d'éducation nécessaire et du public et de la profession
médicale pour revenir en arrière. Je pense que ni l'un ni l'autre
n'est responsable, mais les modalités de financement l'ont
été en grande partie.
Il est assez intéressant de constater, dans le sens de ce que dit
le Dr Brunet, que pendant les difficultés que nous avons eues à
l'occasion des négociations dans le secteur parapublic, à
Notre-Dame, pendant un certain temps, il y avait 500 ou 600 patients ou 400
qui, tous les soirs, retournaient chez eux et qui, en temps normal, auraient
été considérés comme des patients
hospitalisés au sens de...
M. GUAY: ... facilement ce patient de son milieu.
M. LAURIN: Voilà l'utilité des grèves dans le
secteur public.
M. CASTONGUAY: Mais il s'agit de profiter de toute l'expérience
qu'on peut en une fois parce que...
M. GUAY: J'ai l'impression que l'aspect bénéfique de
l'implantation des CLSC va se
faire sentir de façon plus prononcée en milieu rural
plutôt qu'en milieu urbain parce qu'on est plus démuni en milieu
rural.
M. CASTONGUAY: Vous, vous percevez le problème du milieu rural,
allez dans certaines zones du milieu urbain, vous allez en arriver aux
mêmes conclusions.
M. GUAY: Je connais beaucoup moins le milieu urbain. Presque tous les
patients qui devront tôt ou tard être hospitalisés, est-ce
qu'ils devront tous passer par ce CLSC? Ce sera peut-être mieux
mais...
M. CASTONGUAY: Non, il n'y aucune obligation de prévue, je pense
que ce n'est pas souhaitable.
M. GUAY: J'imagine qu'il y a l'aspect information. A mon bureau, je
reçois beaucoup de personnes qui viennent me demander: Ce sera quoi les
CLSC, cela va être quoi dans l'avenir cette patente-là? Ils nous
demandent cela en ces termes. A partir de là, j'ai l'impression que cela
va nécessiter énormément d'information. Parce que la
population n'avale pas d'un coup sec toute organisation comme celle-là.
Si le ministère informe adéquatement la population, je pense que
cela va aider et collaborer énormément à l'implantation de
ces CLSC. Je sais qu'il y a déjà un groupe, je pense, qui est
chargé spécialement de l'information.
M. CASTONGUAY: Alors, M. le Président, il est midi, et je crois
que la salle est réservée à midi pour une autre fin.
Alors, normalement on devrait poursuivre à quatre heures cet
après-midi?
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux.
M. CASTONGUAY: Un moment. Est-ce que, cet après-midi, pour ne pas
non plus immobiliser un trop grand nombre de fonctionnaires, si nous entrons
dans la discussion article par article...
M. LAURIN: J'avais quatre ou cinq questions pour ma part, mais assez
rapides à poser. Ce sera tout en ce qui me concerne.
M. CASTONGUAY: Sur les centres locaux? On pourrait redemander à
MM. Bergeron et Pigeon de revenir cet après-midi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pense que le problème des CLSC, comme
discussion générale, c'est celui qui comporte le plus d'aspects
qui touchent à peu près à tous les services de
santé et les services sociaux, par la définition même du
centre local. Il est important, à mon avis, qu'on s'arrête un peu
plus longtemps à ce sujet, quitte après ça, à
passer plus rapidement sur chacun des articles. Pour ma part, je n'ai
certainement pas épuisé le sujet; je n'ai fait que l'effleurer,
et j'ai bien des choses à discuter avec le ministre ou avec ses
fonctionnaires.
M. BOIVIN: II y aurait l'équipement aussi. Je voudrais en parler
et poser certaines questions. Par exemple, si on a besoin d'avoir des
fonctionnaires pour l'équipement.
M. CASTONGUAY: Quand on va arriver aux articles appropriés...
C'est le même groupe, de toute façon.
Donc, à quatre heures cet après-midi.
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux jusqu'à quatre
heures, cet après-midi.
(Suspension de la séance à 12 h 2)
Reprise de la séance à 16 h 28
M. GIASSON (président de la commission permanente des affaires
sociales): A l'ordre, messieurs!
Au moment de suspendre nos travaux, le député de Bourget
avait signalé à la commission qu'il aurait tout au plus quatre
questions à poser au ministre. Il y avait également le
député de Montmagny qui voulait étudier beaucoup plus
qu'on ne l'avait fait en matinée, toute la structure et le
système d'opération des centres locaux de services
communautaires. Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, dans les centres locaux de services
communautaires qui fonctionnent déjà, est-ce qu'il a
été relativement facile de trouver des médecins? Est-ce
que ce sont plutôt des médecins jeunes? Est-ce que leur
intégration a posé certains problèmes, à
l'intérieur de structures qui n'étaient quand même pas
encore régies par la loi 65? Comment s'annonce leur intégration
en vertu de la nouvelle loi 65?
M. CASTONGUAY: En fait, voici ce qui est survenu,
particulièrement à Hochelaga-Maisonneuve. On a laissé une
très grande liberté au conseil d'administration pour
résoudre ces problèmes et ces conflits à
l'intérieur d'une enveloppe budgétaire; et, l'engagement des
divers professionnels et leur intégration se sont faits au niveau
même du centre local.
Les médecins sont relativement jeunes, dynamiques et qui,
d'après les renseignements que j'ai, fonctionnent très bien avec
l'ensemble de l'équipe et s'intègrent très bien dans
l'esprit du centre local. Nous envisageons de faire la même chose,
c'est-à-dire de laisser vraiment, quitte à collaborer avec eux si
nécessaire... Un peu comme dans les hôpitaux, le ministère
n'a rien à dire, à toutes fins pratiques, dans l'engagement ou le
non-engagement d'un professionnel ou d'un médecin, surtout.
Nous envisageons de faire la même chose, c'est-à-dire de
laisser aux conseils d'administration l'obligation de trouver des solutions
selon le milieu concerné. Et jusqu'à maintenant, cette politique
s'est avérée un succès, que ce soit à
Hochelaga-Maisonneuve ou dans les autres qui sont en cours. Il semble que
chaque milieu soit capable de trouver le personnel médical
nécessaire.
M. LAURIN: Est-ce que le recrutement s'annonce aussi bien dans les
nouveaux centres qui vont ouvrir bientôt?
M. CASTONGUAY: II semble que oui. Comme nous le disions ce matin, le
nombre de finissants n'a pas encore augmenté à des chiffres aussi
élevés qu'ils vont l'être. Par ailleurs, si vous avez
remarqué les chiffres, l'an dernier et cette année, le
pourcentage des jeunes qui vont en médecine générale a
augmenté considérablement et il est autour de 50 p.c. à 52
p.c, incluant McGill. Et, dans certaines facultés comme à
Sherbrooke, il est prévu cette année que ce seront presque 60
p.c. qui vont aller en médecine générale. A Laval, c'est
un peu supérieur à 50 p.c, et même à
Montréal...
M. LAURIN: C'est un effet indirect de l'assurance-maladie.
M. CASTONGUAY: Semble-t-il.
Et de nouveaux modes de pratique aussi.
Il semble que cela facilite grandement la chose.
Je veux seulement donner un exemple qui me vient à l'esprit. A
Saint-André-Avellin, entre autres, le programme est en voie
d'élaboration et les trois médecins qu'on retrouve dans les
différentes localités du bassin de population sont
impliqués dans l'élaboration du programme et tous trois vont
participer activement au CLSC.
M. LAURIN: C'est très réjouissant.
M. CASTONGUAY: Un autre exemple concerne je pense qu'il faut
procéder par voie d'exemples les Iles-de-la-Madeleine, à
l'autre extrémité, où vous aviez, au cours des
années, un va-et-vient de médecins qui y allaient pour quelques
mois, qui trouvaient les conditions de pratique assez dures l'isolement
pesait beaucoup et qui revenaient presque constamment. Nous avons, en
plus du médecin qui était là depuis un certain nombre
d'années, trois jeunes médecins qui sont arrivés le
printemps dernier; et normalement, deux autres jeunes médecins vont
venir s'ajouter à cette équipe. Ce qui signifie qu'avec cette
nouvelle approche, nous aurons passé normalement à moins
qu'il ne nous arrive quelque chose d'un médecin à une
équipe de six médecins qui fonctionnent vraiment en
équipe, avec du personnel professionnel tel un pharmacien qui est
intégré au centre local et d'autres personnes.
De plus, dans ce cas-là, le Dr Brunet a demandé la
collaboration de la faculté de médecine de l'université
Laval, de telle sorte que des résidents puissent faire des stages: ce
qui permettra en même temps à ces résidents de voir, au
moment de leurs études, des conditions de pratique différentes de
celles d'un milieu urbain et, en plus, qui permettra une certaine rotation
donnant la possibilité aux médecins sur place de s'absenter
quelque peu ainsi que leur famille.
Egalement, la collaboration de la faculté pour que, si possible,
des consultants puissent aller périodiquement sur place prêter
main-forte et, en même temps, apporter une injection de nouveaux savoirs,
une stimulation, dans le milieu. Les quelques expériences que nous avons
jusqu'à maintenant sur ce plan sont encourageantes.
M. LAURIN: Cette insertion de l'enseignement est maintenant une chose
acquise au niveau pratique, à tout le moins, sinon au niveau des
contrats?
M. CASTONGUAY: La collaboration, je pense, a été
excellente. A Laval, on peut signaler une collaboration très
étroite avec le service du Dr Rochon de médecine sociale et
préventive pour le projet no 10 de Saint-Marc-des-Carrières,
où ils ont travaillé avec les gens de l'endroit et mis en place
aussi des mécanismes d'évaluation. Avec la faculté de
Montréal, Hochelaga-Maisonneuve, le Dr Landry a collaboré de
façon très intense; il est à l'hôpital Maisonneuve
et il a collaboré de façon très étroite. Nous avons
eu la collaboration de l'université McGill.
Nous devons la rencontrer sous peu. Les autorités ont un projet
d'un certain nombre de centres locaux qu'elles voudraient mettre en place comme
projets expérimentaux et aussi pour leurs étudiants. Pour ce qui
est, par exemple, des Iles-de-la-Madeleine, j'ai parlé ce matin au Dr
Beaudoin, qui est entièrement d'accord et qui est prêt à
collaborer au maximum à des échanges. Pour ce qui est de
l'Université de Sherbrooke, cela correspond entièrement aussi
à son esprit et sa collaboration nous est acquise sans aucune
difficulté.
M. LAURIN: L'évaluation scientifique globale de pareils
organismes, par voie de programmes de recherche, me paraît
extrêmement importante en raison de leur caractère novateur et
surtout très dynamique pour notre société future. En plus
de ce que vous prévoyez dans l'exposé que vous nous avez
donné, est-ce qu'il y a d'autres mesures qui sont prévues? Parce
que, dans l'exposé que vous nous avez remis, on prévoit
simplement que le contrat avec les institutions supérieures, soit les
hôpitaux ou les universités, doit prendre soin ipso facto de cette
évaluation scientifique du rendement. Mais cela me laisse un peu sur mon
appétit. Est-ce qu'il y a quelque chose de plus précis, de plus
élaboré de prévu?
M. CASTONGUAY: Nous sommes conscients de la lacune dans le document. A
toutes fins pratiques, nous avons discuté surtout avec le Dr Rochon
à ce sujet-là sur l'évaluation des programmes
d'activités qui seront mis en place dans les centres locaux. Un texte
est attendu pour les mécanismes d'évaluation, et plutôt que
de faire travailler plusieurs groupes, c'est vraiment le groupe du Dr Rochon
qui a travaillé de façon approfondie sur l'évaluation.
Nous prévoyons l'intégrer au texte que nous avons
distribué lorsque nous aurons reçu le rapport et que nous aurons
suffisamment de matériel pour pouvoir le déterminer de
façon précise.
Quant à nous, nous prévoyons donc, à partir d'un
projet pilote comme Saint-Marc-des-Carriè-res, l'aire no 10 ici,
l'étendre aux autres CLSC, c'est-à-dire mettre les mêmes
mécanismes d'évaluation en place.
Deuxièmement, il y a un projet assez considérable au
niveau du ministère qui se fait en collaboration, encore là,
surtout avec l'université McGill, avec des gens à Montréal
et des gens de l'université Laval. C'est le projet qu'on appelle le
projet MEDIC qui est un projet surtout d'orientation à plus long terme,
qui a pour but d'essayer d'identifier l'état de santé,
d'identifier certains paramètres en relation avec les maladies pour
pouvoir faire une relation des ressources humaines, des ressources physiques et
des différents types de maladie qu'on va rencontrer.
On va aussi avoir un instrument aussi global qu'il est possible de
bâtir actuellement en raison des données existantes au
Québec; nous sommes un des seuls endroits actuellement où on a
toutes les données sur les actes posés par les professionnels,
les actes posés à l'intérieur des milieux hospitaliers. On
connaît les ressources existantes sur le plan physique.
Alors, on peut faire un projet de simulation. Aux Etats-Unis on a fait
beaucoup de modèles de simulation, mais nulle part aux Etats-Unis, on
n'a de données suffisantes pour utiliser un modèle de simulation
à des fins d'opérationalisation. Alors, ça c'est
évidemment un programme de quatre à cinq ans avec bien des
incertitudes, mais déjà après dix mois le programme MEDIC
nous donne déjà des renseignements préliminaires qui nous
permettent d'espérer qu'on va être capables d'arriver à une
rationalisation plus grande, au moins, de nos choix.
M. LAURIN: Bon. L'an dernier, j'avais déjà posé une
question sur l'ampleur des services sociaux ou communautaires qui pourraient
être inclus dans l'un ou l'autre des centres locaux de services
communautaires, selon le milieu où ils sont implantés, selon la
région où ils sont implantés. Je vois dans le document que
vous nous avez donné que dans certaines régions on a justement
élargi la base d'implantation en y incluant certains services qui
n'existent pas ailleurs. Est-ce que vous pouvez aller plus loin que ce que vous
nous dites dans le document? Par exemple, en ce qui concerne l'implantation de
services sociaux dans certains milieux défavorisés, par exemple,
analyse budgétaire ou counselling de toutes sortes, d'une part, et plus
précisément l'adjonction des cliniques juridiques prévues
au terme de la loi 10 dans les centres locaux de services communautaires. Je
poserai d'ailleurs la même question à la commission sur la loi 10
pour voir si c'est dans leur idée aussi, une sorte de jonction.
M. CASTONGUAY: Peut-être, préliminairement, au point de vue
des services sociaux. Encore là, un peu comme pour les programmes de
santé, on va laisser les gens, quitte à les aider, définir
eux-mêmes les programmes qu'ils jugent prioritaires, quitte à
nous, dans une deuxième
phase, à avoir des données et essayer de leur donner les
renseignements qu'on possède pour dire: Ce serait peut-être mieux
de faire telle chose que de faire telle autre chose, mais laisser vraiment aux
gens et je pense que dans l'article d'Hochelaga-Maisonneuve, ça
transparait ces gens-là s'organisent et utilisent selon les
besoins du milieu qu'ils perçoivent.
M. LAURIN : Mais si jamais ils en arrivaient à exprimer ce
désir, le ministère ne serait pas imperméable?
M. CASTONGUAY: Maintenant, il faut faire attention, il ne s'agit pas non
plus d'un endroit où n'importe quoi va pouvoir se faire. Si on parle,
par exemple, de l'assistance juridique, l'assistance juridique est un autre
programme et, en fait, elle pourra se situer là ou ailleurs mais
lorsqu'elle pourra se situer à l'intérieur d'un centre local,
c'est presque une location d'espace, c'est-à-dire que ce n'est pas la
définition même du programme d'un centre local et c'est quelque
chose de vraiment différent. C'est un peu comme les centres de
main-d'oeuvre.
M. LAURIN: Je suis d'accord, mais pour certaines familles, les
problèmes sont tellement interreliés particulièrement en
milieu défavorisé que parfois on passe presque naturellement d'un
problème médical à un problème juridique, d'un
problème juridique à un problème social et vice versa.
M. CASTONGUAY: Nous avons eu au cours de l'hiver, avec certains
ministères une longue rencontre au sujet du regroupement possible de
divers types de services à la population. A ce moment-là, il y
avait les représentants des ministres du Travail et de la Main-d'oeuvre,
de l'Education, de l'Industrie et du Commerce, des gens du Conseil du
Trésor, des Travaux publics, de l'Immigration, des Affaires sociales,
des Communications, en tout cas plusieurs étaient présents. Tous
sont tombés d'accord sur le fait qu'un rapprochement physique des
services était désirable pour la majeure partie des services. Les
informations que nous avons indiquent par exemple que les bureaux d'aide
sociale ont grand avantage à être le plus rapproché
possible des centres de main-d'oeuvre. Les services de santé, et les
services sociaux, par le truchement des centres locaux communautaires, on voit
un rapprochement de ces services au niveau de la population. Cela ne veut pas
dire pour autant qu'on croie que les bureaux d'aide sociale devraient
être intégrés dans la structure du centre local de services
communautaires mais rapprochement physique, justement pour qu'il y ait des
relations entre le personnel et qu'il y ait aussi référence plus
facile des bénéficiaires ou des clients. Donc, c'est
l'orientation générale qui semble se dessiner.
Maintenant, nous sommes dans une situation où, à certains
endroits, c'est plus facile, où il existe, par exemple, un
édifice administratif où le regroupement peut s'effectuer. Dans
d'autres endroits, c'est plus difficile à cause de
l'éparpillement actuel des baux qui existent. Cependant, c'est vraiment
la tendance qui se décide et c'est un besoin qui semble être
perçu, non pas seulement par les usagers des services mais aussi par les
responsables dans les ministères. J'espère que vous aurez la
même réponse.
M. LAURIN: L'an dernier, M. le Président, j'avais fait
état de l'inquiétude qu'éprouvent certains groupes
d'animation sociale qui avaient créé et géraient des
cliniques médicales ou des services sociaux à se voir avaler par
les structures gouvernementales nouvelles en ce sens qu'ils voyaient quand
même une diminution de leur présence dans des conseils
d'administration plus vastes.
Etant donné que certains CLSC ont été
implantés cette année et que précisément dans
certains cas il s'y trouvait de ces comités ou groupes qui avaient
créé ou géraient des cliniques, est-ce que vous vous
êtes heurtés à ce problème et, si oui, comment
l'avez-vous résolu? Je sais que le sous-ministre nous a parlé ce
matin de l'expérience de Saint-Jacques, il nous a fait part de ses
projets pour Saint-Charles. Est-ce qu'on pourrait avoir un peu plus de
détails sur ces expériences, sur les leçons que vous en
retirez pour l'avenir et sur la façon dont vous allez procéder
quand la loi 65 sera effectivement en vigueur?
M. CASTONGUAY: Je peux y répondre assez bien, nous en avons
parlé à l'heure du dîner entre nous; il s'agit
d'expériences au début extrêmement difficiles mais
extrêmement intéressantes. Comme groupes les plus difficiles, on
peut prendre par exemple les comités de citoyens qui ont vu arriver le
ministère à Hochelaga-Maisonneuve et à Saint-Henri avec
beaucoup d'inquiétude et très peu de crédibilité.
C'est-à-dire que nous avons tous eu l'impression, je pense, qu'ils nous
voyaient venir pour les tranquilliser un peu et les faire disparaître par
la suite.
M. LAURIN: Les récupérer.
M. CASTONGUAY: J'ai moi-même rencontré le groupe
d'Hochelaga-Maisonneuve, au départ, lors de la première
réunion, ainsi que le groupe de Saint-Henri; ce me fut extrêmement
valable et intéressant, mais non pas exempt de difficultés. En
fait, l'expérience qu'on tire pour nous, à toutes fins pratiques,
est très satisfaisante. Ces gens-là nous ont vus arriver avec
beaucoup de méfiance, mais je pense que les deux groupes qu'on peut
citer et au sujet desquels on a fait le plus de travail ce sont les deux
réalisations concrètes sont très satisfaits et
très contents. Le comité de citoyens d'Hochelaga-Maisonneuve est
intégré au conseil d'ad-
ministration, continue à fonctionner avec autant de dynamisme
qu'avant; je pense qu'on peut dire qu'il ne se sent pas du tout
insécurisé. Au groupe de Saint-Henri, cela s'est
réglé au cours des dernières semaines. Je pense que les
gens ont pu à l'occasion suivre dans les journaux nos difficultés
avec le groupe de Saint-Henri. Dernièrement, M. Pigeon me disait
et j'ai eu copie de la lettre, au sujet du programme de Saint-Henri que
tous les comités de citoyens existants à Saint-Henri il y
en a quatorze ou quinze il y en a une page et demie ont signé une
lettre dans laquelle ils donnent leur entier appui et leur collaboration au
projet de la corporation tel qu'illustré sur la maquette et sur les
murs. Ils sont des participants actuellement au conseil d'administration; ils
sont prêts à collaborer à condition que l'on respecte
l'orientation qu'on a donnée et on s'est engagé à la
respecter. Je pense que ce sont peut-être les deux exemples; les
professionnels impliqués ont joint les rangs aussi dans ces deux
secteurs-là. Il y en a d'autres où on a mis moins
d'énergie comme à Saint-Jacques ou les autres groupes qui sont
dans la prochaine phase de nos rencontres.
M. LAURIN: Incidemment, est-ce que le ministre peut profiter de
l'occasion pour nous dire s'il y a du progrès dans le règlement
du conflit dont on lui a parlé il y a quelques jours pour l'agence de
service social de Pointe-Saint -Charles?
M. CASTONGUAY: Le Dr Brunet me dit je ne sais pas si vous allez
interpréter cela comme un progrès ou comme un recul que la
directrice générale a démissionné ce matin.
M. LAURIN : Alors, c'est un progrès.
Est-ce que vous pouvez nous donner aussi les détails sur le CLSC
de Saint-Roch qui, d'après ce qu'on me dit, est en voie
d'organisation?
M. CASTONGUAY: A Saint-Roch, on a formé un groupe de travail dans
lequel il y a une personne à plein temps qui est sociologue et qui
travaille au programme. Il y a un groupe qui réunit des gens du
comité des citoyens, il y a un représentant de l'Hôtel-Dieu
de Québec qui est membre du comité, il y a le Dr Lessard, de la
Ligue antituberculeuse, qui est aussi membre du comité. Nous caressons
l'espoir que ces gens-là élaborent un programme qui permette
d'intégrer des activités et d'assurer des liens avec un centre
hospitalier de la région. Cela progresse normalement, et, dès que
la loi 65 sera sanctionnée, on prévoit lui accorder une charte
officielle. On a refusé de lui accorder une charte temporaire
étant donné que c'est une question de mois; on a pensé
former simplement un comité temporaire qui a travaillé et qui
fonctionne assez bien et les rapports qu'on a sont en ce sens.
M. LAURIN: Une dernière question sur le transport. Je vois dans
votre document qu'un des critères est précisément la
distance du centre par rapport à des zones de population. Vous dites
que, dans les quartiers urbains, ceci doit tenir compte des autres institutions
existantes et qu'en général aucun citoyen ne devrait prendre plus
que trente minutes pour aller au centre. Est-ce que ceci s'applique d'une
façon générale dans tout le Québec? Si oui, dans
certaines régions rurales, est-ce que vous avez prévu des
services de transport je pense par exemple à Ville-Marie, ou au
Témiscamingue si jamais vous établissiez là un
CLSC. Je sais que le problème du transport est très aigu; par
ailleurs, je ne suis pas sans savoir que la loi d'aide sociale prévoit
aussi des services gratuits de transport, et je ne suis pas sans savoir que
parfois ces services sont employés à très bon escient et
parfois d'une façon qui l'est moins. Je me demandais si une étude
avait été faite à ce sujet.
M. CASTONGUAY: Simplement un mot. L'an dernier, lors de l'étude
des crédits du ministère, nous avions touché cette
question. Nous avions dit que nous étions conscients du problème,
qu'il nous fallait l'aborder, que c'était le complément en fait
de tous les efforts de régionalisation. Depuis, un certain travail a
été effectué. Nous aurions aimé être plus
avancés, vous donner des indications plus précises quant au geste
que nous entendons poser.
Toutefois, nous nous sommes rendu compte que la collecte des
données était beaucoup plus difficile qu'on ne l'aurait cru
à prime abord. Comme le groupe qui s'est penché sur ce
travail-là a voulu, premièrement, faire un inventaire de ce qui
existe présentement au Québec, et deuxièmement des
politiques ou des programmes qui sont appliqués à
l'extérieur, il y a eu un problème de collecte des données
au départ.
Maintenant, ce travail nous a toutefois été utile et nous
avons pu préciser les orientations que nous devons prendre pour la
poursuite de ce travail, que ce soit au plan d'établissement de normes,
que ce soit au plan d'établissement de mécanismes de transport ou
de communication et de financement de ces services. Peut-être que le Dr
Brunet pourrait donner plus précisément comment les travaux
s'effectuent au sein du ministère sur cette position-là,
présentement.
Je voudrais tout simplement ajouter qu'un des gros problèmes, ce
sont les coûts; le programme par exemple, de transport en Ontario demeure
un programme qui coûte plutôt cher. Le premier pas que nous devons
faire et que nous sommes en train de faire, qui est à moitié
réalisé, c'est d'identifier les coûts actuellement
payés.
Nous payons du transport par l'assurance-hospitalisation dans certaines
circonstances, par l'aide sociale dans d'autres circonstances, par la
Loi d'assistance publique dans d'autres circonstances. En fait, nous
avons au moins trois sources identifiables; essayer de voir les coûts
impliqués et aussi leur rationalisation et les contrôles.
Par la suite, nous efforcer d'établir, ce n'est vraiment pas
fait, c'est une des choses qu'il nous reste à faire, une politique de
transport qui va tenir compte de normes, comme a dit le ministre, des permis
pour les ambulances. Il y a des problèmes plus simples qu'on essaie de
régler à court terme, comme dans la ville de Montréal
où il y aurait simplement une centrale où les ambulances
pourraient être dirigées aux endroits les moins
achalandés.
Actuellement, par exemple, il y a des hôpitaux qui ont un
surcroît de travail dans les urgences à Montréal.
Après une étude, même préliminaire, on pourrait
simplement changer l'orientation des véhicules vers d'autres
hôpitaux qui ont des facilités et qui sont sous-utilisés
par rapport à Maisonneuve ou à Notre-Dame qui sont
peut-être les deux endroits les plus achalandés. Cela pourrait
fort bien être dirigé ailleurs où ils ont les
facilités physiques et les ressources matérielles et humaines
pour y répondre.
Nous envisageons cela à court terme comme solution mais le
problème du transport à travers toute la province, c'est un
problème beaucoup plus difficile, plus complexe et aussi plus
coûteux. Il y a aussi le problème des hélicoptères
par rapport aux ambulances et aussi des moyens de transport polyvalents. On a
regardé et on est en train d'examiner l'utilisation des autobus
scolaires par exemple. Est-ce que ça pourrait être utilisé
à l'occasion, pour certaines formes de transport?
On a posé une question, ce matin, sur le médecin dans
chaque paroisse ou le médecin isolé. Il nous paraît que
nous allons avoir de plus en plus de difficultés à convaincre des
médecins d'aller pratiquer de façon isolée. Il va falloir
les regrouper et quitte à ce que les médecins se déplacent
à l'occasion pour aller faire de la consultation à certains
endroits plus éloignés et possiblement aussi envisager des moyens
de transport qui permettent d'aller au médecin sans frais
additionnels.
M. LAURIN: En somme, vous êtes en train d'élaborer une
politique du transport pour fins médico-sociales.
M. CASTONGUAY: Nous en avons pour l'année.
M. LAURIN: Bonne chance. C'est tout.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je voudrais poser
quelques questions au ministre. A partir des critères d'implantation qui
sont principalement les bassins minimaux de population et, deuxièmement,
la distance; si on fait les calculs je ne les ai pas faits
ça voudrait dire, à l'oeil, en tenant compte de ces deux
critères seulement, qu'on implanterait combien de CLSC dans le
territoire du Québec?
M. CASTONGUAY: Des calculs ont été faits, quant à
la division du Québec en districts, etc. Nous en avons calculé
environ deux cents. D faut prendre en considération les hôpitaux
existants et les CLSC futurs. Alors, si on regarde les hôpitaux, plus les
CLSC qu'on implante, ça diminue le nombre appréciablement. Mais
on n'est pas capable de vous le dire. Une étude à la
planification a été faite et elle est un peu inquiétante
de par le nombre. Je pense que c'est un type de document qu'on sera à
même, dans un an probablement, d'expliciter de façon très
claire, c'est-à-dire d'essayer de voir tous les endroits prioritaires et
le nombre précis auquel il faudra arriver. Actuellement, c'est un peu
tôt, on a simplement une étude préliminaire.
Si on prend ces critères au sens strict, c'est à peu
près ça.
Il y a aussi, je pense, un certain danger à vouloir être
trop précis à ce moment-ci et à essayer de définir
de façon idéale ce que devrait être la norme dans les
milieux urbains ou les milieux ruraux, la norme idéale pour
l'implantation des CLSC. Je pense que l'expérience de la Loi d'aide
sociale à ce sujet-là a été assez
révélatrice. Ce n'est que par expérience, pour autant que
je puisse voir, qu'on en est arrivé à établir une certaine
dimension à peu près idéale pour le bureau d'aide sociale.
Et, aujourd'hui, on semble viser des bureaux qui ont à peu près
1,800 à 2,000 dossiers; aussitôt qu'on dépasse ces
nombres-là, ça semble être plus difficile d'administrer
efficacement un bureau d'aide sociale. Alors qu'au début, lorsqu'on
regarde la planification des bureaux d'aide sociale, le nombre était
inférieur, les bureaux devaient comporter un plus grand nombre de
dossiers et on aurait pu imaginer que, par l'addition de personnel
administratif ou des structures ou une répartition du personnel un peu
différente à l'intérieur, des bureaux un peu plus gros
auraient donné de bons résultats. Mais à
l'expérience, il semble qu'on en est venu à établir une
certaine taille un peu idéale pour ces bureaux.
Alors, dans le cas des centres locaux de services communautaires, comme
nous n'avons pas des tas d'exemples auxquels on peut se référer,
je crois bien que, comme dit le Dr Brunet, il nous faut être prudent et
aussi voir, à l'expérience, avant de faire des normes plus
précises pour des bassins de population ou établir quelle devrait
être à peu près la taille normale du territoire
desservi.
M. CLOUTIER (Montmagny): On nous a donné une liste de 27
localités ou régions, qui devraient être servies de
façon prioritaire.
Est-ce que les études sont assez avancées pour indiquer le
nombre de régions additionnelles qui, également, devraient
être considérées comme prioritaires?
M. CASTONGUAY: En fait, nous avons pensé que, dans un premier
temps, il fallait mettre nos énergies à implanter ces 27 premiers
CLSC et d'éviter d'en ajouter trop dans une première phase,
c'est-à-dire d'établir ceux-là, de consolider, de reviser,
comme vient de dire le ministre, nos critères, nos barèmes et de
ne pas essaimer de nouvelles formules sans avoir un minimum d'assurance de leur
application pratique. "Qui trop embrasse, mal étreint."
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre, même s'il n'a pas toujours
le mot à mot, a l'idée. Nous comprenons où il veut en
venir. Je vous dirais qu'à la lumière des observations qu'il
vient de faire et que le sous-ministre vient de faire, il est évident
que, pour un nouveau type d'institution comme le centre local de services
communautaires, même si j'ai demandé combien il pourrait y avoir
de centres à partir des trois critères il y a aussi la
disponibilité des ressources on arrive à un chiffre de
200. Il est bien entendu que pour un programme d'envergure comme l'implantation
de 200 centres locaux de services communautaires, il n'est pas question, pour
le ministère, j'imagine, de procéder à une implantation
massive. A ce moment-là, je pense bien que plusieurs
députés mentionneraient au gouvernement et surtout
l'ancien ministre que cela serait faire preuve d'imprudence et de
mauvais calcul, parce que c'est certainement une formule qui mérite
d'être expérimentée mais ce n'est pas une formule qui a
fait ses preuves. Dans bien des cas, on va déplacer des ressources qui
existent actuellement, on va les regrouper et on va compléter
peut-être la gamme des ressources qui manquent. Je parle de l'institution
de base, je ne parle pas des programmes qui peuvent être ajoutés
en tenant compte des circonstances comme à Saint-Henri ou à
Saint-Roch, ici à Québec, mais il reste qu'il y aura une
relocalisation. Déjà, les différents ministères ont
cherché à relocaliser avec l'aide du ministère des Travaux
publics, qui deviendra le ministère de l'Equipement.
Des modifications assez importantes ont été faites par
l'implantation d'édifices administratifs et on a regroupé
là, autant que possible, tous les services gouvernementaux. Du
côté du ministère des Affaires sociales, on n'a pas
été indifférent à cette politique, puisqu'on a
senti le besoin de regrouper, autant que possible, les bureaux régionaux
d'aide sociale et les bureaux locaux d'aide sociale avec les centres de
main-d'oeuvre du Québec. C'est déjà un rapprochement qui a
été effectué dans bien des endroits et surtout là
où on n'était pas en face d'un fait accompli, c'est-à-dire
des baux signés pour longtemps à l'avance, mais à
l'occasion du renouvellement, on se préoccupait de cette question. C'est
heureux que cela soit devenu, dans la politique gouvernementale, une
préoccupation à laquelle ont été de plus en plus
sensibilisés tous les ministères. Mais il y a des endroits
où cela va nécessairement exiger des investissements; ils ne
seront peut-être pas aussi considérables que pour la construction
d'un centre hospitalier, mais il reste tout de même que ce sont des
investissements en bâtisses, en équipements et en ressources
humaines. Alors, avant d'implanter 200 CLSC et même avant d'en implanter
27, il faut nécessairement qu'il y ait une expérience pilote
quelque part.
Je suis heureux de constater que dans les 27 endroits qui ont
été mentionnés, on retrouve à peu près tous
ceux où nous avions nous-mêmes constaté qu'il y avait un
manque évident d'équipement au point de vue de la santé.
Evidemment, si on peut regrouper et les services de santé et les
services sociaux, c'est une solution supérieure à ne mettre en
place que l'équipement de santé et, plus tard, se
préoccuper de mettre en place les services sociaux. Le ministre en est
conscient, je pense bien, il en était certainement conscient au moment
de la discussion du projet de loi 65 parce que des organismes sont venus devant
la commission parlementaire nous mentionner qu'on devrait aussi tenir compte de
toute la situation actuelle.
D ne s'agit pas d'exprimer seulement un voeu et dire qu'on espère
que ça va se regrouper facilement mathématiquement, que ça
va se regrouper seulement à en exprimer le souhait et que ça va
se faire de façon harmonieuse. Là, il y a tout de même des
difficultés à régler et à résoudre. C'est
pour ça qu'il est préférable de faire les bonnes
expériences pilotes. Je pense que les Iles-de-la-Madeleine, le ministre
en a parlé, est un bon endroit pour faire cette expérience
pilote. Comme le ministre, je suis allé, en compagnie du
député de Dubuc, visiter les lieux en 1969 et nous nous sommes
rendus compte que malgré l'importance de l'équipement que les
gens ont, aux Iles-de-la-Madeleine, parce qu'ils en ont de l'équipement,
et malgré aussi le regroupement qu'ils ont, parce que, si je me souviens
bien, en même temps qu'ils ont un hôpital ils ont aussi des
facilités d'hébergement pour les malades chroniques c'est
là un exemple de rapprochement de services malgré cela il
y a d'autres problèmes qu'il s'agit de résoudre pour une
région éloignée comme celle-là. Quant aux autres
endroits, on n'aura qu'à prendre le tour de la Gaspésie. On a
mentionné, tantôt, Grande-Vallée, c'est un endroit
où il y avait des problèmes, on avait accepté qu'il y ait
de l'équipement à cet endroit. Il y avait New Carlisle je
fais abstraction de la difficulté du choix de l'emplacement
j'avais toujours essayé d'inviter le député de Bonaventure
à indiquer le meilleur
emplacement possible, mais en homme prudent, il a toujours dit que le
voeu des contribuables, des citoyens, des électeurs, serait le sien.
M. CASTONGUAY: Cela va être mitoyen et chevauchant sur la
frontière entre Pasbébiac et New Carlisle, je pense.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'était justement l'endroit que nous
avions repéré, le centre des trois municipalités.
Je pense qu'on retrouve là ce même genre de
préoccupation. Mais le ministre est prudent et devant l'ampleur du
programme et aussi l'importance des habitudes qui vont être
transformées, les habitudes de la population qui va être
maintenant habituée à se diriger vers le CLSC, autant que
possible, parce que c'est le premier accès qu'elle a aux services
sociaux et aux services de santé, tenant compte aussi que ça va
changer certaines habitudes parce qu'il y a des gens qui travaillent ailleurs
et qui devront être regroupés nécessairement dans ces
endroits, dans la localité où sera situé le CLSC, ce sont
toutes des contraintes dont il faut tenir compte. Le ministre pourrait
peut-être nous faire part de certaines expériences qui ont eu lieu
ailleurs. Je pense qu'aux Etats-Unis, on a peut-être une formule à
certains endroits qui se rapproche du CLSC.
Je me souviens qu'en compagnie de M. Marier, nous avions visité
certains endroits aux Etats-Unis, entre autres sur la côte du Pacifique,
à New Haven. Il y avait là certaines philosophies de
rapprochement de ces services, du côté de la santé et du
côté des services sociaux qui ont probablement inspiré ce
type d'institution. Alors, je ne sais pas si le ministre a des dossiers du
fonctionnement de ces institutions, de la performance de ces institutions.
Est-on satisfait ou a-t-on tendance à les éliminer ou à
les abandonner? J'aimerais entendre une observation de la part du ministre
là-dessus.
M. CASTONGUAY: Sur ce plan-là, je peux vous dire que nous avons
été en communication assez suivie avec des gens de la
faculté de médecine de l'université Harvard qui sont, en
plus d'enseigner à la faculté, partie dans des expériences
de ce type-là. Et nous avons eu, depuis deux ans, des visites assez
régulières du vice-doyen de la faculté. Il est venu ici,
sur place, rencontrer les officiers au ministère et même d'autres
gens, comme le Dr Rochon du département de médecine sociale et
préventive de l'université, au centre hospitalier universitaire.
Nous avons eu aussi des communications avec un autre groupe, dans le Kentucky,
à Louisville. Nous avons étudié passablement
l'expérience Kayser et, malgré que dans ce cas-là en
Californie, on vise plutôt à réduire l'hospitalisation,
c'est plutôt l'objectif premier, semble-t-il, que de donner un
système ou de mettre sur pied un système intégré de
services de santé et de services sociaux, bien qu'il y ait des analogies
entre les deux.
Nous avons donc eu des communications, des contacts, avec des
responsables de ces projets ou des gens qui s'y intéressent. En fait,
les échos que nous avons nous encouragent, parce que, justement à
cause de la fragmentation, aux Etats-Unis, des sources de financement, du
chevauchement entre les programmes publics et privés, des statuts
différents des ressources hospitalières ou du service social,
l'intégration, la coordination de l'ensemble s'avère
extrêmement plus difficile qu'ici. On nous dit, par les échos de
ces gens de l'extérieur, que nous sommes sur la bonne voie et que nous
sommes, dans une certaines mesure, privilégiés de pouvoir
poursuivre ce genre de voie-là de la façon que nous le
faisons.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre vient de faire allusion à la
diversité des sources de financement de tous ces programmes qui sont
regroupés ou qui vont être regroupés à
l'intérieur d'un CLSC. Est-ce que le ministre prévoit des...
M. CASTONGUAY: Aux Etats-Unis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Aux Etats-Unis; mais ici, c'est la même
chose. Si on prend les programmes supplémentaires qui peuvent s'ajouter
aux CLSC, vous avez la santé mentale. Je ne pense pas qu'il y ait eu de
changements dans ce domaine-là, mais la santé mentale est
à la charge du Québec exclusivement, sauf quand la psychiatrie
est incluse dans un service, dans l'unité d'un hôpital. Cela,
c'est un programme entièrement à la charge du Québec. Vous
avez les services de santé et les services sociaux en milieu scolaire.
Vous avez les services de santé et les services sociaux pour personnes
âgées qui sont partagés, en vertu de certains programmes,
quand il s'agit, soit des programmes de santé ou des programmes du
régime canadien d'assistance publique. Vous avez l'hygiène
dentaire où il n'y a pas de partage actuellement, sauf en institution,
à l'hôpital; mais, dans les cabinets privés, il n'y a pas
de partage. Vous avez les programmes de planification familiale qui sont, sauf
erreur, à la charge du Québec. Le ministre a annoncé
$200,000 de subventions l'an dernier; c'est donc qu'il subventionnait les
organismes privés. Vous avez le programme de drogues et de la lutte
contre l'alcoolisme; ce sont encore des programmes à la charge du
provincial. Par contre, vous avez les services sociaux qui sont
partagés, en vertu des ententes fédérales-provinciales. Il
y a donc là une disparité des programmes qui vont être
regroupés à l'intérieur de ces institutions. Je ne sais
pas si on entrevoit déjà certaines difficultés de partage
des coûts.
M. CASTONGUAY: A la conférence fédérale-provinciale
des ministres de la Santé en décembre 1970, nous avons
abordé cette question pour deux raisons. La première, c'est pour
en venir â concrétiser la formule de retrait des
programmes conjoints dans le domaine de la santé. La
deuxième, c'était pour faire en sorte que l'on s'éloigne
des programmes comme l'assurance-hospitalisation, l'assurance-maladie, qui, en
fait, rendent extrêmement difficile le déplacement des
mécanismes de financement en fonction d'approches différentes
telles que celles qui sont poursuivies ici. Nous avions proposé à
ce moment-là que ces programmes soient remplacés par une formule
et qu'en même temps l'équivalence finale soit calculée
à partir d'une formule de paiements per capita avec une méthode
d'indexer ces paiements per capita pour qu'il y ait une certaine analogie entre
les montants alloués et la croissance des coûts. Le principe a
été retenu et a fait l'objet de propositions de la part du
gouvernement fédéral. Nous avons, à la suite de ces
proprositions, fait des contrepropositions qui portaient davantage sur la
façon de partager dans des risques, sur la façon aussi de
réduire, au cours des années, des écarts entre les niveaux
de dépenses, entre les provinces, compte tenu du fait que le
Québec, par exemple, supporte des établissements hautement
spécialisés qui coûtent assurément plus cher que
dans d'autres régions et qui bénéficient à des
personnes venant de l'extérieur du Québec.
Nous avons donc formulé ces contrepropositions et la
dernière conférence que nous avons eue, à ce
sujet-là, je crois, a eu lieu en décembre 1971 à Ottawa.
Depuis ce temps, la question a été référée
au ministre des Finances et on attend des contrepropositions acceptables
à notre contreproposition. Maintenant, dans ce programme et dans cette
approche, en plus de la modification des programmes actuels de
l'assurance-hospitalisation et de l'assurance-maladie, des sommes ont
été prévues de telle sorte qu'il soit possible justement
de modifier le système d'une façon un peu plus rapide que ce ne
serait le cas si nous n'utilisions que les budgets réguliers de
fonctionnement. Ceci est beaucoup plus lent, beaucoup plus difficile. Dans la
proposition du gouvernement fédéral, il était contenu une
caisse particulière de $30 millions environ par année pour le
Québec sur une période de cinq ans pour accélérer
la
D'après l'esprit des propositions que nous avions
formulées, nous visions à élargir de beaucoup le concept
des services de santé qui devaient faire l'objet du partage ou d'une
contribution financière de la part du gouvernement du Canada, de telle
sorte que des services, comme les hôpitaux psychiatriques ou encore
d'autres que vous avez énumérés, ne soient pas exclus
artificiellement de l'ensemble des dépenses. Alors, toutes les
propositions, notre contre-proposition, les calculs que nous avons
effectués prenaient comme base l'ensemble des dépenses
effectuées dans le domaine de la santé au Québec,
dépenses publiques, mais l'ensemble des dépenses, de telle sorte
qu'on n'isole pas artificiellement une catégorie de dépenses pour
des raisons purement historiques.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a une conférence des
ministres de la Santé bientôt?
M. CASTONGUAY: H n'y en a pas de prévue dans le moment.
M. CLOUTIER (Montmagny): II n'y a pas de conférence...
M. CASTONGUAY: Cela va venir au printemps ou à l'automne.
M. CLOUTIER (Montmagny): La dernière a eu lieu quand?
M. CASTONGUAY: En décembre.
Sur cette question-là, comme je l'ai mentionné, la
question a été référée au ministre des
Finances, parce qu'entre ministres de la Santé, je pense bien qu'on
avait fait le tour de la question et là il s'agit de
déterminer...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre va y aller à la prochaine
conférence des ministres de la Santé?
M. CASTONGUAY: C'est une question qu'on abordera lorsqu'une
conférence sera convoquée.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, dans le document sur
les CLSC, on parle des étapes d'implantation. On le donne
théoriquement mais j'aimerais concrètement qu'on nous dise, en
prenant une région comme modèle, comment on procède. Pour
ne faire allusion à aucun comté en particulier des membres de la
commission, on pourrait peut-être prendre le comté du
président de la commission, celui de l'Islet qui apparemment est voisin
du comté de Montmagny. Vous avez le type d'institution, de projet pour
Saint-Pamphile, alors est-ce qu'on pourrait élaborer sur les
étapes concrètes? Il n'y a pas d'équipement à
Saint-Pamphile. Du point de vue de la santé, il n'y a rien, il n'y a pas
d'unité sanitaire, il n'y a pas d'hôpital, il y a un bureau d'aide
sociale, un bureau local, c'est une sous-agence. H n'y a rien en psychiatrie,
il n'y a pas de services sociaux; les services sociaux sont localisés
à La Pocatière, au siège social diocésain. A partir
de là, il y a une population dans le sud de l'Islet qui couvrirait, sept
ou huit paroisses, dix paroisses, il y aurait une population qui dépasse
10,000. H y a des centres pour personnes âgées, vous en avez un
à Saint-Pamphile, vous en avez un à Sainte-Perpé-tue.
C'est l'équipement qu'ils ont actuellement. Concrètement,
à partir de votre comité provisoire, comment allez-vous envisager
le problème? Je pense bien que ça intéresse tous les
membres de la commission qui auront, un moment donné, à vivre un
problème comme celui-là.
M. CASTONGUAY: Je pense que le premier point général est
qu'il est sûr qu'on n'est pas capable de répondre à toutes
les demandes de tout le monde en même temps. Il y a un problème de
nombre, de disponibilité de personnel qui fait qu'on est obligé
d'établir en fonction de nos possibilités aussi
budgétaires et de ne pas donner aux gens l'impression qu'on va leur
donner une réponse favorable jusqu'à la dernière minute.
Ce qu'on a essayé d'identifier c'est que les gens puissent sur place,
à partir d'un certain nombre de documents, de critères
d'implantation, déterminer par eux-mêmes et quitte à avoir
un représentant du ministère ou quelqu'un qui va collaborer avec
eux, mais que les gens du milieu définissent eux-mêmes s'ils
répondent aux critères d'implantation. Si, d'après eux,
leurs besoins sont prioritaires et sont prioritaires par rapport aux objectifs
poursuivis et par rapport aux ressources existantes à proximité,
ils ont à définir les objectifs qu'ils veulent poursuivre et
à définir des programmes. Je pense que sur le plan concret, je
laisserais M. Pigeon, qui est vraiment responsable, déterminer avec les
gens la façon avec laquelle, concrètement, il procède pour
répondre aux demandes, au mieux de nos capacités.
L'an dernier, avant de tracer la liste des 25 centres locaux, nous
avions fait une espèce de survol de l'ensemble du Québec en
fonction des grands critères énoncés dans le document,
entre autres, à savoir les genres d'équipement qui existaient,
les problèmes d'accès aux différents services. Or, il nous
est apparu, en jetant un coup d'oeil sur la carte où les
établissements étaient implantés, et surtout connaissant
un peu les critères des différentes populations, qu'il s'agissait
là d'une population qui méritait, aussi rapidement que possible,
une mise en place de services. C'est alors qu'il a été
annoncé que, dans ce secteur-là, il y en aurait un.
A partir de ça, il y a eu une série de consultations avec
des représentants de différentes municipalités et nous
leur avons dit qu'il était fondamental que le groupe, en tant que tel,
nous fasse une recommandation à nous. Il ne s'agissait pas pour nous de
choisir de façon empirique, de dire que le centre sera à tel
endroit plutôt qu'à tel autre.
Mais quand même, nous avons tout de suite attaché un
professionnel au projet pour leur définir, d'une façon aussi
claire que possible, ce que c'était qu'un centre local, quel genre
d'objectif pouvait être poursuivi; nous leur avons ensuite demandé
d'identifier les problèmes que le centre, dans leur localité,
devait attaquer de façon prioritaire.
Ce travail a été entrepris au cours des derniers mois, y
compris l'inventaire des ressources en place, qui n'était pas tellement
long à faire, parce que vous avez pu le résumer en quelques
secondes; on a poursuivi les consultations et le professionnel de chez nous
essaie de donner des indications aussi précises que possible sur ce qui
est vraiment réalisable dans le genre d'enveloppes budgétaires
qui nous seront disponibles.
A l'heure actuelle, par exemple, à Saint-Pamphile, le programme,
les objectifs sont, à toutes fins utiles, tracés; nous attendons
que la loi soit mise en vigueur pour octroyer à ce groupe une charte qui
va définir l'interlocuteur privilégié. Au départ,
ce sera la comité provisoire.
Nous insistons également au départ sur une participation
active des organismes avec lesquels le centre local devra transiger. Vous en
avez mentionné quelques-uns, par exemple à Saint-Pamphile; il
faut absolument qu'il y ait une communication avec le centre hospitalier sur
lequel le centre local va déboucher; la même chose avec les
services sociaux en place.
On se rend compte, dans les différentes régions, chaque
fois qu'il y a une filiale d'une agence, que tout de suite la filiale offre ses
services et est prête à détacher rapidement une ou deux
personnes pour tenter de faire l'animation dans le secteur et faire en sorte
que les gens précisent leurs objectifs de façon aussi exacte que
possible.
M. BOIVIN: Le ministre, tout à l'heure, parlait de ressources
financières. Vous ne croyez pas que si vous tentiez d'organiser le plus
rapidement possible ces centres communautaires, vous diminueriez
peut-être l'hospitalisation d'autant? Quand on sait que ça
coûte en moyenne $75 par jour pour l'hospitalisation, il importerait de
développer au plus tôt ces centres de consultation. Il me semble
que vous diminueriez même l'hébergement que vous croyez qu'il y a
de trop dans les hôpitaux, qui est nécessaire pourtant.
Ces malades sont obligés d'être hospitalisés plus
pour l'hébergement, si vous voulez, que pour l'hospitalisation. Je pense
que les ressources financières viendraient, si vous poussiez le
programme davantage.
M. CASTONGUAY: D'accord, il y a un principe de fond qui est toujours
difficile. Je veux dire que les programmes de soins à domicile ont
été mis en place avec cet objectif. Plusieurs programmes ont
été mis en place et nous voulons être extrêmement
prudents. Tout ce qu'on peut faire, en fait, c'est diminuer la croissance des
coûts, parce qu'on peut difficilement aller chercher de l'argent qui est
actuellement dépensé, sauf dans les agences ou dans ce qui est
périphérique, et le regrouper. Mais, si on pense, par exemple,
à substituer l'hospitalisation, il est peu probable qu'on puisse
fermer... On a fermé un certain nombre de lits.
Je pense que notre moyenne a été excellente cette
année, au point de vue de l'accroissement du nombre de lits au
Québec. C'est beaucoup plus l'arrêt de l'établissement de
nouveaux lits que la fermeture de lits existants qui demeure dans nos
possibilités. Mais, tout ça ne nous donne pas d'argent en
quantité importante pour
faire de nouvelles choses. Et c'est pourquoi les ententes dont parlait
le ministre tantôt, des ententes avec un montant d'argent disponible pour
réorienter le système seraient tellement précieuses. On ne
peut pas dire à l'hôpital de Montmagny, par exemple: On va vous
enlever $300,000 sur votre budget à partir du 1er juillet 1973 et on va
l'attribuer au centre local de Saint-Pamphile.
M. BOIVIN: J'ai remarqué par exemple qu'à l'hôpital
de Montmagny, il n'y avait pas de clinique externe. Cela favorise
l'hospitalisation, dans l'attente du moins.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le projet qui est terminé, il y en
a une. Il reste à l'ouvrir le plus rapidement possible. Le
ministre...
M. BOIVIN: Dans les constructions d'hôpitaux qu'on avait
poussées, c'étaient surtout les cliniques externes et les lits de
psychiatrie... C'est surtout dans cela que se manifestaient les besoins.
M. CASTONGUAY: On n'épargne pas d'argent en faisant cela.
M. BOIVIN: Non, mais on donne davantage des services
nécessaires.
M. CASTONGUAY: D'accord; c'est pour cela qu'il faut qu'on regarde les
possibilités.
M. BOIVIN : Vous avez dit : Nous allons épargner de l'argent. Je
suis certain que les soins à domicile vous dites que les malades
chroniques coûtent $23 ... Donnez-moi le nombre de malades qui
sont soignés à domicile et vous pouvez le multiplier par 23. Il
me semble que cela fut un programme qu'il faut pousser à fond de train.
Et avec les centres de services communautaires, il me semble que vous devriez
faire davantage; vous allez diminuer l'hospitalisation, j'en suis
sûr.
M. CLOUTIER (Montmagny): Une autre question: Quel est le rôle du
conseil régional et local dans l'implantation des CLSC?
M. CASTONGUAY: Sur ce, je voudrais faire d'abord un premier commentaire.
Les conseils régionaux tel que je l'ai mentionné l'autre
jour nous visons à ce qu'ils soient formés et commencent
à fonctionner au cours de l'automne 1972. Une fois qu'ils seront en
place, la responsabilité qu'ils doivent assumer en premier lieu,
à notre avis, est celle qui a trait à l'organisation et au bon
fonctionnement des mécanismes pour modifier les conseils
d'administration des établissements. Et déjà là,
ils vont avoir une tâche assez considérable. On voit ça
comme étant la tâche vraiment prioritaire.
Après ça, ils ont d'autres tâches, telles que celles
mentionnées dans la loi 65: recevoir les plaintes, par exemple,
étudier la situation au plan des besoins, des ressources, faire des
représentations, etc.. A quel moment ces conseils après avoir
assumé leur tâche la plus importante, pourront-ils commencer
à faire un travail valable au plan du développement des
ressources? C'est une question à laquelle je ne sais pas si nous sommes
prêts à répondre, dans le temps. Je ne sais pas si M.
Nepveu est ici...
J'endosse entièrement ce que vous venez de dire, à savoir
qu'on ne pourrait s'attendre, dans les mois à venir, à ce que les
conseils régionaux s'intéressent particulièrement à
l'implantation des CLSC.
Comme l'a souligné le ministre, les conseils régionaux
devront voir, en premier lieu, à la surveillance des élections
dans les divers établissements. On peut penser, toutefois qu'une fois
les conseils régionaux constitués, il y ait un ou quelques
membres de ces conseils qui s'intéressent au développement en
cours dans leur région et qui s'intéressent aux secteurs qui sont
mal servis. Parce qu'une fois ces conseils régionaux connus, on peut
s'attendre que la population fasse des représentations en vue d'obtenir
plus de services. Mais, de façon systématique, je ne crois pas
qu'ils puissent participer, au départ, à la planification dans
leur milieu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Etant donné qu'il y aura relocalisation
de certains services, quant au problème des conventions collectives,
quelles sont les dispositions que le ministre a déjà prises
actuellement pour prévoir ces problèmes qui se poseront,
peut-être même de façon assez aiguë à certains
endroits?
M. CASTONGUAY: Je vais demander à M. Gilles Gaudreault, qui est
ici, de vous décrire l'expérience vécue dans le cas des
services de santé scolaires, brièvement, et à partir de
cela, de dégager justement ce qui apparaît comme devant être
des mécanismes appropriés à ce genre de situation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Peut-être de-vrais-je réserver ma
question au moment où nous parlerons de la direction
générale des relations professionnelles parce que,
évidemment...
M. CASTONGUAY: Par contre, il est ici et nous vivons une période
où il est susceptible de s'absenter à brève
échéance. Et ce serait peut-être un bon moment de
l'aborder.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est parce que les questions que nous aurons
à poser au sous-ministre déborderont certainement le cadre des
CLSC.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): Car l'ancien
président de l'Association des hôpitaux est un bon
négociateur. Il a déjà négocié sans
grève.
M. CASTONGUAY: Dans le cas des services de santé scolaires, le
problème qui s'est présenté est le suivant : On avait
à regrouper autour des institutions, des personnels qui avaient
déjà, avec d'autres syndicats, des conventions collectives en
bonne et due forme. Ce qui s'est produit, c'est une entente au niveau des
centrales syndicales, entente en vertu de laquelle tous les
bénéfices acquis constituaient une espèce de "pool" et que
les parties en cause respectaient ces bénéfices acquis, depuis
l'ancienneté jusqu'au salaire et la caisse de retraite et tout ce que
nous pouvons rencontrer dans ce genre de conventions collectives.
Alors, cela nous a évidemment permis de passer d'un état
de convention à un autre état sans heurt et avec la collaboration
de tous les syndicats intéressés. L'expérience nous
servira pour l'implantation des CLSC en ce qui concerne les relations de
travail. Je reviendrai sur les fermetures... Nous avons
expérimenté un état de négociation qui nous a
permis de prévoir que l'avenir ne sera pas trop houleux et hasardeux
dans nos transactions avec les personnels qui devront passer d'un syndicat
à l'autre ou d'un genre d'établissement à un autre.
Nous avons également, au cours de l'année, avec la
fermeture de plusieurs institutions, expérimenté la
relocalisation du personnel. Au tout début, cette opération a
été assez laborieuse mais avec les semaines, nous avons pu, avec
la collaboration des établissements et des centrales syndicales,
établir un modus vivendi qui nous a permis de relocaliser la
majorité de nos personnels.
Je pense qu'en mettant l'accent, au cours des prochains mois, et surtout
après la négociation qui devrait avoir une conclusion un jour ou
l'autre, en mettant l'accent, dis-je, sur ce phénomène de la
relocalisation, on pourra vivre assez heureusement avec nos différentes
centrales.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous avez conclu des ententes avec
des agences privées qui pourraient être appelées à
se chercher une nouvelle vocation ou à disparaître, étant
donné la réforme du projet de loi 65 et le regroupement? Je fais
allusion, supposons, aux agences de service social qui sont actuellement des
institutions privées qui fonctionnent en vertu de leur propre convention
collective, même si la négociation, je pense bien, s'aligne aussi
sur le secteur public.
Mais pour ce qui est de la relocalisation du personnel, on l'a dit
tantôt, supposons que le siège social de l'agence
délègue une partie de son personnel au centre local de services
communautaires et sur le même territoire il peut y en avoir trois,
quatre qui vont prendre du personnel de l'agence à ce
moment-là, est-ce qu'il y a des ententes de prises avec elles? Si
certains des services disparaissaient, prenons la planification, il y a des
agences qui se spécialisent dans la consultation matrimoniale, la
planification familiale, si le CLSC lui-même entre carrément dans
ces services à donner à la population, j'imagine qu'il va y avoir
des services quelque part qui vont disparaître. Est-ce qu'il y a des
ententes de prises ou est-ce qu'il y a déjà des pourparlers
d'engagés afin de prévoir la solution de certaines
difficultés?
M. CASTONGUAY: Oui, il y a des pourparlers d'engagés. Je pense
que M. Ouellet pourrait préciser davantage là-dessus. On vit
actuellement une expérience de ce genre et nous devrons, à
très brève échéance, trouver une voie qui nous
permettra de régler ces problèmes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je dis au sous-ministre de ne pas s'en aller
trop loin.
M. CASTONGUAY: Dans le domaine des services sociaux, on a fait allusion
antérieurement à la question des conseils de développement
social et des conseils de bien-être qui existent au Québec. Je
pense qu'il n'y a pas lieu, à moins qu'il y ait des questions
spécifiques, de revenir sur cette question. En ce qui concerne les
agences de service social, comme vous le savez, il y en a près de 40 qui
existent présentement au Québec. Elles sont de dimensions
différentes, elles couvrent des territoires bien différents
aussi. Nous avons l'intention, bien sûr, de faire en sorte que ces
agences existantes servent de base à l'établissement des futurs
centres de services sociaux. Il y aura moins de centres de services sociaux
qu'il y a d'agences à l'heure actuelle. Il faut dire que les centres de
services sociaux vont être appelés à accomplir des
fonctions présentement remplies par les agences de service social. Par
ailleurs, d'autres de ces fonctions et je dirais la majorité
seront accomplies dans l'avenir par les centres locaux de services
communautaires. Ce n'est pas tellement sur une base d'organismes qui vont se
transformer en centres de services sociaux, c'est plutôt sur une base de
fonctions que les centres de services sociaux vont être
créés. Ils assumeront donc la responsabilité de certaines
des fonctions accomplies actuellement par les agences et les autres fonctions
étant dans l'avenir accomplies par les centres locaux de services
communautaires. En ce qui concerne les centres psycho-sociaux qui varient
encore beaucoup d'un centre à l'autre et d'un territoire à
l'autre au Québec, nous sommes en pourparlers depuis quelques mois
déjà avec eux. Nous avons fait de premières rencontres
pour tenter de voir leurs réactions à la loi sur les services de
santé et les services sociaux et comment eux-mêmes voient leur
place dans le nouveau réseau des établissements. Nous avons
reconnu le fait d'abord que, selon les différents centres, il pourrait y
avoir des solutions différentes apportées, étant
donné les caractéristi-
ques propres de chacun d'eux. Ces centres doivent nous faire parvenir au
cours des prochains moins en fait, j'ai commencé à en
recevoir des descriptions détaillées de leurs fonctions,
de leur clientèle, de leur personnel. Pour ce qui est du désir du
centre de s'intégrer ou de se transformer en l'un ou l'autre des types
d'établissements prévus dans la Loi sur les services de
santé et les services sociaux, le dialogue est assez bien amorcé.
Je devrais ajouter qu'en ce qui concerne les agences de services sociaux, la
Fédération des services sociaux à la famille qui regroupe
toutes les agences de services sociaux au Québec, sauf une, participe
très étroitement à l'implantation, à la mise en
place de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, il
existe un comité conjoint entre la fédération et le
ministère qui a abordé depuis déjà quelques mois,
les questions fondamentales et les changements qui sont impliqués pour
les agences dans l'implantation de la Loi sur les services de santé et
les services sociaux.
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a seulement une autre question. Je pense
qu'on l'a traitée un peu mais on n'a pas été dans les
détails: c'est la rémunération des professionnels à
l'intérieur du CLSC. Je pense que M. Pigeon a parlé tantôt
de Saint-André-Avellin où trois médecins participaient
à plein aux discussions pour l'implantation d'un CLSC. Je ne sais pas si
ça va jusqu'à leur engagement de pratiquer à
l'intérieur du CLSC. Si le régime de rémunération
dont on parle dans ce document c'est le régime à vacation ou
à salaire, il y a d'autres professionnels qui vont être
appelés à aller travailler dans un centre local. Je ne sais pas
s'il y aura des optométristes ou des pharmaciens, mais l'idée est
de regrouper des équipes, il y a aussi des travailleurs sociaux, ils ont
tous des modes différents de rémunération. On sait que les
médecins sont rémunérés à l'acte
médical, les pharmaciens désirent être
rémunérés à l'acte professionnel, les travailleurs
sociaux sont à salaire, les optométristes sont à l'acte
médical. Alors, ce qui est énoncé ici, est-ce que c'est un
engagement ferme de la part du ministère, est-ce qu'il y a les deux
systèmes de rémunération ou s'il y a un troisième
système possible?
M. CASTONGUAY: Pour cette question, je dois d'abord rappeler qu'en ce
qui a trait aux médecins et aux optométristes, nous allons
négocier à nouveau le renouvellement des ententes actuelles qui
expirent et les dentistes pour la chirurgie buccale qui expirent le 30 juin
1971. C'est une première donnée. La deuxième
donnée, vous dites que les médecins sont
rémunérés à l'acte, c'est le cas d'un bon nombre
d'entre eux mais il y a d'autres modes de rémunération tels dans
les centres hospitaliers universitaires comme Laval où les honoraires
payés ou versés par la régie sont versés dans un
fonds et servent à défrayer une partie ou la totalité du
salaire des médecins qui enseignent et qui pratiquent.
L'université partage également le financement de ces salaires et
une partie des ressources de ce "fonds" vont aussi au financement
d'activités de recherche ou encore aux paiements de certaines
catégories de médecins qui ne génèrent pas
d'honoraires au même rythme que les autres. Il y a donc là une
deuxième approche. Nous avons également négocié
avec les psychiatres récemment.
Nous sommes arrivés à une entente où deux modes
sont prévus, soit le salariat d'une part et un mode équivalent au
plan de la rémunération, la vacation, mais qui fait en sorte que
le psychiatre qui accepte ce système doit assumer par le fait même
le coût de ses avantages sociaux, tels que régime de retraite, les
vacances, etc. Il est prévu qu'il doit y avoir entente avec le centre
hospitalier où le psychiatre pratique quant au nombre minimum ou maximum
de vacations, de telle sorte que le bon fonctionnement de
l'établissement soit assuré, que l'hôpital ne soit pas
uniquement une ressource que le psychiatre utilise quand bon lui semble.
Ce système est quelque peu différent, il n'a pas
été imposé mais il a été recherché
par les psychiatres. Il y a aussi l'autre cas. Vous avez parlé des
pharmaciens qui recherchent la rémunération à l'acte. La
rémunération à l'acte pour le pharmacien, dans les
pharmacies d'officine, est un mode de rémunération
recherché par eux, j'en conviens. Par contre, dans les centres
hospitaliers, les pharmaciens d'hôpitaux sont payés à
salaire. Il y a donc là deux modes de rémunération. Il
s'agit pour nous d'assurer dans tout ce tableau que je fais à la fois
des modes utilisés, le fait que nous avons des négociations qui
vont reprendre bientôt. Il s'agit pour nous de fixer des objectifs et
d'essayer d'atteindre ces objectifs au moment de la négociation. Nous
espérons être en mesure d'atteindre ces objectifs de telle sorte
qu'il soit possible d'avoir des modes de rémunération
adaptés d'abord aux objectifs des centres locaux de services
communautaires, centres locaux dans lesquels on veut mettre l'accent sur la
prévention, l'éducation sanitaire, des fonctions-conseils dans
des activités de planification familiale ou autre et aussi des modes de
rémunération qui ne créent pas de conflit entre des
catégories différentes de professionnels.
Ce sont donc les objectifs généraux que nous avons
fixés; nous allons évidemment devoir négocier à
partir de ces objectifs avec les fédérations.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si, dans un centre local, je reviens
à l'exemple de Saint-André-Avellin les trois
médecins fermaient leur cabinet privé et décidaient
d'aller pratiquer au centre local et pratiquer à salaire, à ce
moment-là, est-ce qu'il y aurait une entente possible entre les
médecins et le conseil d'administration du centre?
M. CASTONGUAY: Présentement? Oui. Il n'y a rien qui empêche
cela.
M. BOIVIN: Je pense bien que le collège aura son mot à
dire aussi. Il faut que ce soit négocié.
M. CASTONGUAY: Oui, mais comme tout centre hospitalier, le centre
hospitalier universitaire a décidé que le mode de
rémunération de ses médecins, c'est le salariat et la
régie verse les honoraires dans un fonds. Les médecins qui
pratiquent là ils sont 70 aujourd'hui ont accepté
volontairement d'aller pratiquer là et d'accepter le régime de
salariat avec tous les avantages qu'il comporte pour les fins de
l'enseignement, de la recherche, etc, de la sécurité. De la
même façon, il serait possible d'envisager, même dans le
contexte actuel, c'est d'ailleurs le cas dans certaines cliniques
que les honoraires soient versés à partir de la
rémunération à l'acte par la régie à un
centre. Or, le médecin a précisément accepté, lui,
d'être payé à salaire. Il n'y a donc rien d'imposé
dans ceci présentement, mais il n'y a rien d'impossible non plus sur ce
plan.
M. BOIVIN: J'ai bien l'impression qu'à la prochaine
négociation, ces choses-là vont se discuter de nouveau.
M. CASTONGUAY: Evidemment. Nous espérons qu'avec
l'expérience acquise dans le cadre de l'assurance-maladie, et aussi dans
les divers modes de rémunération qui ont été
développés, les objectifs que nous formulons ici, qui sont des
objectifs valables, fixés à partir des objectifs du centre et non
pas des objectifs différents, des objectifs de ces centres locaux par
rapport à la population, nous serons en mesure d'arriver à des
ententes satisfaisantes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre va maintenir dans les
CLSC les garderies qui sont nées par le programme d'initiatives
locales?
M. CASTONGUAY: Me posez-vous la question?
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, je vous pose la question. C'est une
drôle de question, je l'admets.
M. CASTONGUAY: II y a deux ou trois ordres de considération ici.
Premièrement, est-ce que, par rapport à d'autres services,
à l'intérieur d'une enveloppe budgétaire, ce sera
considéré dans le milieu comme étant prioritaire?
Deuxièmement, il n'y a pas seulement nous qui aurons un mot à
dire, mais également les gens en place. Alors, il y a une question de
ressources, il y a une question de priorité et aussi les désirs
des gens dans la formulation des programmes.
Je voudrais seulement signaler que, dans le cas de Hochelaga-Maisonneuve
que le député nous montre dans le budget prévu, la
garderie, c'est-à-dire le local et les équipements sont
présents, mais le ministère ne finance pas la garderie. Ce sont
des activités bénévoles qui, en grande partie, permettent
la réalisation de la garderie.
M. CLOUTIER (Montmagny): II peut arriver que, dans certaines
régions, il y ait actuellement des projets de garderies qui aient
été réalisés dans le cadre du programme
d'initiatives locales. Elles peuvent fonctionner jusqu'au 30 septembre. Dans
ces régions-là, on considère il y en a en
particulier qui ont été nommées l'implantation d'un
CLSC. Alors, on sait que la garderie c'est probablement un service qui peut
s'ajouter à tous ceux qu'on va retrouver dans le CLSC, surtout dans les
villes, dans les zones dont on a parlé, Pointe-Saint-Charles,
Saint-Jacques, Saint-Henri, Hochelaga-Maisonneuve, je pense que dans ces
zones-là, c'est un problème peut-être plus aigu, la
pression est beaucoup plus forte qu'en milieu rural et pour cause. C'est pour
cela que je demandais au ministre si on va tenir compte dans
l'aménagement du CLSC de ces services qui sont nés grâce
à d'autres programmes de financement et, à ce moment-là,
le ministre va être obligé d'inclure... parce que j'imagine que si
le CLSC ne retient pas les services qui existent déjà, quelle que
soit leur origine de financement, ça va créer certaines
difficultés quant à la naissance d'institutions.
M. CASTONGUAY: D'abord, il faut se souvenir qu'on ne vise pas à
implanter des CLSC uniquement dans des milieux défavorisés ou
encore dans des milieux où les gens font face à des
difficultés financières.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, ce sont les priorités qui
sont...
M. CASTONGUAY: Dans une assez large mesure, malgré que pas
toujours. On parlait de Bonaventure-New Carlisle, ce n'est pas
nécessairement une région défavorisée, lorsqu'on
regarde le niveau de vie de cette population par rapport à d'autres.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sont des régions
défavorisées sur le plan de l'équipement.
M. CASTONGUAY: Sur le plan de l'équipement. J'ai fait état
de cela au début de la présentation des crédits.
Dans le discours du budget, il a été prévu que les
frais de garderie deviendront déductibles, en dedans de certaines
limites. Dans un milieu où il y a des revenus, une population qui
travaille, où il y a des revenus assez intéressants, avec des
allocations familiales modifiées et la déduction des frais de
garderie, on peut imagi-
ner que, dans certains cas, l'organisme qui administre la garderie
pourrait charger des montants aux utilisateurs de ces garderies, avec des
allocations familiales différentes d'une part et la déduction des
frais de garderie.
Dans d'autres cas, où là, vraiment, nous sommes dans des
milieux beaucoup plus défavorisés et où il est important
que la mère puisse venir au centre, il n'y a pas d'autres moyens, elle
doit venir avec ses enfants. Il est important même de lier des contacts
entre le centre et la population, non pas seulement sur une base d'individus
mais que le centre devienne vraiment un des organismes communautaires, la
garderie prend alors un sens qui peut être bien différent en
termes de priorité. A ce moment-là, il me semble qu'on doit
considérer ce service à l'intérieur d'un CLSC en des
termes bien différents que dans un autre type de milieux.
Il est fort probable que nous inclurons des frais pour les garderies
dans certains CLSC; dans d'autres, ça nous apparaîtra moins
prioritaire. Tout dépendra de nos ressources, des priorités aussi
que les gens voudront fixer.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le député de Dubuc.
M. BOIVIN: Au sujet de l'occupation complète des bâtiments
et de l'utilisation de l'équipement de façon parfaite, je sais
qu'il y a des hôpitaux, comme à Rivière-du-Loup, où
tous les départements n'étaient pas en activité. A
l'hôpital Saint-Luc à Montréal, c'est encore la même
chose, il y avait des étages qui n'étaient pas occupés et
qui n'étaient pas en activité. Les écoles
d'infirmières qui viennent de fermer, de quelle façon pourra-t-on
mettre à plein l'utilisation des bâtiments dans tous les
hôpitaux de la province ainsi que ces écoles d'infirmières?
Que va-t-on faire avec ces écoles-là?
M. CASTONGUAY: Nous sommes extrêmement prudents d'abord et nous ne
voulons pas nécessairement utiliser ces équipements à
moins qu'il n'y ait un besoin clair. Je trouve même
préférable, à certains endroits, que des espaces demeurent
vides: si on ajoute du personnel additionnel, si on consacre des ressources
additionnelles pour les faire fonctionner, ceci priverait d'autres endroits ou
d'autres types de services de ces ressources-là.
Donc, dans chacun des cas, nous abordons le problème de la
façon la plus pratique possible. Pour l'exemple des écoles
d'infirmières, il y a eu diverses utilisations. Prenons
Saint-François-d'Assise où il y avait une école
d'infirmières et le Domremy qui était logé sur la rue
Belvédère, dans des locaux plus ou moins appropriés, qui
n'avait pas de service de laboratoires, où les consultations avec les
médecins, contrôle' par un bureau médical, ne pouvaient pas
s'effectuer, nous avons déménagé le Domremy dans
l'ancienne école d'infirmières de
Saint-François-d'Assise.
Dans le cas de Saint-Michel-Archange, vous avez une ancienne
école d'infirmières qui est là.
Diverses suggestions ont été présentées:
transformer en foyer pour personne âgées... Ou encore, un genre de
centre de transition dans lequel les patients qui sont en voie de retrouver
leur autonomie pourraient résider pendant un certain temps, alors qu'ils
s'adonneraient à des activités externes dans les ateliers
protégés ou alors qu'ils reprendraient un emploi à
l'extérieur. Donc, un genre de centre de transition entre l'internement
ou la cure fermée et le retour dans leur milieu naturel.
Nous avons un groupe qui étudie présentement l'orientation
et l'utilisation des ressources de Saint-Michel-Archange. Quelle formule sera
utilisée dans ce cas-là? Je ne le sais pas; on attend leur
recommandation. Mais, c'est de cette façon que nous avons abordé
le problème partout.
Dans d'autres cas, prenons les Iles-de-la-Madeleine c'est un
exemple plus frais à l'esprit vous aviez là un nombre de
lits, dans un hôpital général, qui était beaucoup
trop élevé pour des lits pour traitement actif selon nos normes
et aussi, de l'avis des médecins qui sont sur place. Alors, certains
lits sont en voie d'être transformés en des lits de malades
chroniques une vingtaine et tout le reste de l'espace va
être utilisé pour aménager le centre local de services
communautaires.
Alors, chaque endroit fait l'objet d'une étude
particulière et d'une affectation, selon ce qui nous parait le plus
approprié, ainsi que les gens en place.
M. BOIVIN: Du côté de l'équipement, est-ce qu'il
existe actuellement, au ministère, un système, par exemple, de
classification qui pourrait faire l'inventaire de ce qu'il y a dans les
hôpitaux? Il y a un certain équipement, par exemple, qui peut
être changé dans un hôpital à vocation
spéciale. Je vais donner des exemples: une table d'opération ne
fait plus pour la radiographie préopératoire dans un
hôpital spécialisé. Est-ce que cette table ne pourrait pas
aller dans les CLSC ou dans d'autres hôpitaux moins
spécialisés? Il y a un échange possible
d'équipement à mon avis. Je l'ai réalisé à
mon passage au ministère. Vous parliez tout à l'heure des
Iles-de-la-Madeleine; j'ai vu un radio scope là que, je pense, on n'a
pas dans les hôpitaux d'enseignement. Ils nous ont dit: Cela nous a
été envoyé. A l'ouverture de certains hôpitaux, par
exemple à Rivière-du-Loup, on demandait quatorze machines
à anesthésie. Je pense qu'ils en ont eu sept. Alors, il y a de
l'équipement comme celui-là qui traîne.
M. CASTONGUAY: Nous arrivons à l'article des soins
généraux. Je me suis fait une petite présentation. J'aurai
l'occasion de vous montrer
d'abord le programme triennal d'investissement que nous sommes en voie
de mettre au point. Nous avons déjà un document qui montre en
termes de lits, de valeurs, etc., ce qui existe dans les diverses
régions. Egalement, nous avons un document qui fait état de ce
qui existe au plan de l'équipement et ceci, à partir des travaux
qui sont effectués pour dresser des inventaires de l'équipement
disponible. Il nous faut faire un tel inventaire et le tenir à jour;
nous en sommes conscients. Alors, j'aurai l'occasion de vous montrer ce que
nous avons fait jusqu'à maintenant sur ce plan.
Déjà dans l'aménagement de certains nouveaux
services ou encore dans l'ouverture de certains hôpitaux, nous avons
effectué des transferts d'équipement. Il y a des exemples. Le Dr
Laberge, M. Pigeon ou M. Bergeron pourraient vous donner des exemples. Je dois
vous dire qu'en théorie, cela paraît très bien et c'est
vrai qu'il y a du surplus d'équipement à des endroits. En
pratique, lorsque nous demandons ces transferts, nous nous butons à des
difficultés assez grandes.
M. BOIVIN: Peut-il se faire des ventes entre les hôpitaux.
M. CASTONGUAY: C'est ce que nous voulons faire et nous l'avons
effectué mais ce que je dis, c'est que nous sommes très
conscients de la nécessité de le faire. Mais cela ne se fait pas
sans résistance de la part des hôpitaux, mais nous l'effectuons.
De toute façon, je vous donnerai un aperçu des programmes
d'investissement, des données que nous avons au plan de
l'équipement, des mécanismes mis en place au sein du
ministère pour contrôler l'achat de l'équipement parce que
c'était un des secteurs où nous nous sommes aperçus que
des autorisations pouvaient être données à un certain
nombre d'endroits mais que finalement, nous n'avions que très peu de
contrôle sur l'achat d'équipement. Bien souvent, cela passait par
les budgets de fonctionnement où si on se butait à un refus
à un endroit, on frappait à une autre porte et, finalement, on
venait à avoir plus d'équipement que cela aurait pu être
justifié. Je pense que nos hôpitaux, de façon
générale, ont beaucoup d'équipement par rapport aux normes
qui sont acceptables en Amérique du Nord.
M. GUAY: Ce serait en quelque sorte de la récupération
possible pour...
M. CASTONGUAY: II s'en fait. Et aussi, avec ce tableau de
l'équipement disponible, il nous est possible d'étudier, non
seulement les demandes en elles-mêmes mais de les étudier aussi
par rapport à des pénuries plus grandes qui pourraient exister
à d'autres endroits.
M. BOIVIN: Est-ce qu'il pourrait y avoir des millions en
équipement?
M. CASTONGUAY: Oui, nous avons un budget cette année, de l'ordre
de $11 ou $12 millions, simplement dans les services de santé, si ma
mémoire est bonne, équipement nouveau ou renouvellement
d'équipement.
M. GUAY : Cela vaut vraiment la peine. M. CASTONGUAY: Le
renouvellement...
M. BOIVIN: II y a de l'équipement qui ne sert pas et il y a de
l'équipement qui est dans les sous-sols des hôpitaux, qui reste
là, qui se démode et qui ne sert à rien.
M. CASTONGUAY: Nous en sommes bien conscients. Tout comme vous avez
vécu le problème, nous le vivons. Ce que je peux vous exposer, ce
sont les progrès que nous effectuons dans ce sens-là.
M. LAURIN: Avant d'aborder l'article 1, si c'est là où
nous sommes rendus, est-ce que je pourrais demander au ministre de faire
préparer et de déposer comme l'an dernier une liste de tous les
postes statutaires? Nous avions demandé, par exemple, l'an dernier, les
services contractuels, les subventions, en somme, des questions que nous posons
aux mêmes articles ou aux mêmes sous-articles. Cela nous avait
évité de poser ces questions l'an dernier. Je ne sais pas s'il
serait possible... Je ne sais pas si cela a été fait.
M. CASTONGUAY: Cela a été fait dans le cadre des
renseignements qui ont été préparés. On pourrait
vous les procurer.
M. LAURIN: Ah bon! D'accord! Cela nous évite de poser des
questions et ça nous donne des renseignements.
M. CASTONGUAY : Vous ne l'aurez pas pour huit heures.
M. LAURIN: Cela ne me fait rien, du moment que...
M. CASTONGUAY: Pouvez-vous référer vos questions à
demain?
M. LAURIN: Ah oui! C'est-à-dire que je pose la question, mais si
c'est prêt demain, cela ira quand même.
M. CASTONGUAY: Tout à coup nous finirions ce soir?
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous êtes trop optimiste!
M. CASTONGUAY: Bien, vous avez dit qu'après une longue discussion
générale cela va aller très vite. C'est pour ça que
je...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre serait mal placé
vis-à-vis de ses collègues de passer les budgets de son
ministère plus rapidement qu'un ministère qui a $10 millions. Il
a $1,700,000,000. Il faut qu'il en soit conscient.
M. LAURIN: Ce serait mal vu. De toute façon, le plus tôt
que vous pourrez.
M. LE PRESIDENT: Très bien! La commission suspend ses travaux
jusqu'à huit heures et quart ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 4)
Reprise de la séance à 20 h 28
M. GIASSON (président de la commission permanente des affaires
sociales): A l'ordre, messieurs !
Au moment de suspendre les travaux, nous avions convenu que les membres
de la commission commenceraient à voir les articles, sous-articles et
catégories. A l'article 1, il s'agit de prévisions concernant le
bureau du ministre et des sous-ministres, le secrétariat
général et les affaires extraministérielles.
Catégorie 1 : Traitements, salaires et allocations.
Bureau du ministre et des sous-ministres
M. CLOUTIER: (Montmagny): M. le Président, le ministre nous a dit
que sur chacun des articles, il aura peut-être des documents à
nous remettre ou des exposés à faire au début.
M. CASTONGUAY: Je vais parler plus particulièrement des soins
généraux, l'hospitalisation et certains autres articles mais dans
ce cas précis ici, non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, nous allons poser les questions au
ministre; il y a une légère diminution des effectifs, mais est-ce
que le ministre pourrait nous dire de quelle composition sont les effectifs des
bureaux du ministre et des sous-ministres? Il y a effectivement un ministre et
il y a sept ou huit sous-ministres...
M. CASTONGUAY: II y a sept sous-ministres.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... il y a aussi tout le personnel du cabinet
du ministre; je vois qu'il y a une diminution des salaires, c'est donc signe
que le chiffre réel de l'an dernier a été plus bas que les
estimations, probablement $2,422,500?
M. CASTONGUAY: II y a une petite augmentation pour 71/72, nous avons les
dépenses...
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, vous avez une diminution.
M. CASTONGUAY: C'est un calcul mathématique qui nous est
imposé. En fait, on constate les chiffres comme vous, mais il n'y a pas
de changements profonds, sauf le fait qu'il n'y a plus de ministres d'Etat avec
leur personnel et...
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre a un adjoint
parlementaire?
M. CASTONGUAY: J'ai un adjoint parlementaire en la personne du Dr Guy
Fortier.
M. BOIVIN: Un ministre d'Etat ne coûterait pas si cher que
ça.
M. CASTONGUAY: A un moment donné, il y en avait deux, et il y en
avait un autre qui circulait entre deux ministères.
Les calculs à la catégorie des traitements sont
figés par une directive du Conseil du trésor et nous n'avons
aucune juridiction. Il est mathématique. En fait, il n'y a pas de
changement majeur, de réorientation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre trouverait utile d'avoir
avec lui un ministre d'Etat qui s'occuperait particulièrement de la
négociation avec le fédéral?
M. CASTONGUAY: Je ne sais pas ce qu'il ferait dans le moment.
M. BOIVIN: La négociation serait...
M. CLOUTIER (Montmagny): Les sous-ministres j'ai l'organigramme
ici devant moi sont responsables d'une direction générale.
Vous avez un sous-ministre en planification; vous en avez un à la
programmation; un au financement; un aux relations professionnelles; vous avez,
aux programmes spéciaux, M. Nep-veu, une nomination récente. M.
Nepveu revient à ses anciennes amours, le ministère des Affaires
sociales. Vous avez un sous-ministre à l'administration; vous en avez un
autre à la section des affaires extra-ministérielles. Cela en
fait sept. Il y a M. Guay aussi qui est encore sous-ministre au
ministère. Je n'ai pas eu connaissance d'une affectation
particulière. Etant donné que M. Nepveu s'occupe des programmes
spéciaux M. Guay était responsable de cette
section-là qu'est-ce qui va advenir de M. Guay? Est-ce que le
ministre peut nous le dire à ce moment-ci?
M. CASTONGUAY: Dans le cas de M. Gérard Nepveu, lorsqu'il est
revenu au ministère, il avait une tâche très importante,
qui était celle de l'implantation du bill 65. Vraiment, c'est une
opération qui, dans le temps, est limitée, même si elle est
extrêmement importante. Une fois la loi 65 en marche, les relations en
viendront à s'établir avec chacune des directions
concernées. C'est la raison pour laquelle M. Nepveu a été
nommé, au départ, responsable des programmes spéciaux,
même si M. Guay avait déjà ce poste-là ou
était déjà responsable des programmes spéciaux.
En plus, dans le cas de M. Guay, comme vous le savez, il a
été dit qu'il y aurait des regroupements différents des
responsabilités des ministères, entre autres, celui de
l'Immigration et de la Main-d'Oeuvre. Lorsqu'on connaît
l'intérêt qu'a démontré M. Guay, au cours des
années, pour les programmes de main-d'oeuvre, de retour à la vie
normale, de réintégration des assistés sociaux au
marché du travail, etc... Alors, il a été convenu que,
pendant que M.
Nepveu prenait des responsabilités particulières
vis-à-vis de l'implantation de la loi 65, certaines
responsabilités particulières dans le domaine des programmes
spéciaux, M. Edgar Guay continue certaines de ces responsabilités
dans ce secteur. Et lorsque ce regroupement sera effectué, M. Guay
continuera de jouer le rôle qu'il joue de façon
particulière chez nous, mais qu'il jouera fort probablement dans un
regroupement Immigration-Main-d'Oeuvre, dans un autre contexte, au moment
où ce regroupement sera effectué.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que les sous-ministres au
ministère forment ce qu'on pourrait appeler un exécutif? Est-ce
qu'ils se réunissent régulièrement pour prendre
connaissance de l'ensemble des problèmes du ministère?
M. CASTONGUAY: Tous les lundis matin, de façon
générale c'est vraiment de façon très
régulière; c'est seulement par exception lorsque cela ne se
produit pas le sous-ministre, le Dr Brunet, les sous-ministres adjoints,
le secrétaire du ministère, mon chef de cabinet et moi, nous nous
réunissons dans ce que nous appelons le comité exécutif.
Nous avons un ordre du jour à toutes les semaines, avec les questions
qui sont portées ou référées au comité
exécutif et nous avons un procès-verbal des décisions
prises, la substance des discussions qui ont lieu. Alors, toutes les semaines,
en fait, nous avons ces réunions et je crois que ça
s'avère un mécanisme extrêmement utile pour que chacun soit
bien au courant de ce qui se passe au ministère, pour que, lorsque les
décisions sont prises, toutes les dimensions d'une question ressortent
aussi bien clairement.
Egalement, sur des problèmes plus particuliers qui touchent
principalement à l'organisation des ressources de l'équipement,
le sous-ministre a formé un comité de coordination qui se
réunit de façon régulière. Il pourrait
peut-être vous dire quelques mots de sa composition au sujet du type de
problèmes qui sont référés à ce
comité de coordination, pourquoi ce comité a été
créé et de quelle façon il fonctionne.
Ce sont les deux mécanismes que nous avons mis en place, aussi
bien pour les décisions de nature administrative, formulation des
politiques, et aussi pour les problèmes plus particuliers qui se posent
au niveau de ce comité de coordination.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre a aussi l'occasion de
rencontrer, à un autre niveau, tous ces directeurs
généraux?
M. CASTONGUAY: Pas par le truchement du comité exécutif et
pas de façon...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je parle des directeurs généraux
et des directeurs de service, évidemment.
M. CASTONGUAY: Pas de façon organisée et même pas de
façon régulière. En fait, il m'apparaît important de
passer par lui ou par le comité exécutif, soit en discussion avec
le sous-ministre, lorsque des problèmes surgissent. C'est très
rare. Je réalise que, sur d'autres plans, ce serait possiblement
bénéfique que je les rencontre. Mais je pense qu'il y a un
certain choix à faire. Nous avons institué cette formule, un
comité exécutif qui se réunit de façon très
régulière et des rencontres que j'ai quotidiennement avec le
sous-ministre et hebdomadairement avec le comité exécutif. Je
n'ai pas, de fait, de rencontres organisées avec les directeurs
généraux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sans avoir de rencontres organisées, il
serait peut-être bénéfique pour les directeurs
généraux, pour les directeurs de service et pour le ministre
qu'il y ait une rencontre une fois par trois mois, une fois par six mois. En
fait, ils ont aussi, dans l'échelle du ministère, des
responsabilités extrêmement importantes. A partir du moment
où ça s'exécute, ils sont directement impliqués
dans l'application des politiques du ministère. Je le dis à titre
de suggestion. Il est entendu qu'un ministre qui s'occupe d'un ministère
aussi important avec des budgets aussi considérables, qui a à
s'occuper de la législation, de différents comités
parce qu'il y a des comités ministériels au sein du conseil
des ministres; il y a une quantité énorme de comités qui
fonctionnent c'est plus facile à dire en théorie. Mais je
pense que si le ministre pouvait...
M. CASTONGUAY: J'ai eu l'occasion de rencontrer, à certaines
reprises, des directeurs généraux, des directeurs de service, sur
divers projets, que ce soit dans la formulation d'un nouveau programme ou la
révision de politiques ou de règlements. J'y assiste assez
fréquemment et, évidemment, j'y ai l'occasion de rencontrer des
directeurs généraux, des directeurs de service. Mais il n'y a pas
de mécanismes prévus pour ces rencontres périodiques.
A d'autres reprises, nous avons eu des séances: séances
d'information sur l'organisation du ministère, sur la mise en
application de la loi 65, sur un certain nombre de questions comme
celles-là, mais il n'y a pas une forme ou une formule prévue
spécifiquement pour ce genre de réunions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelles sont les responsabilités
particulières que le ministre s'est conservées à
l'intérieur du ministère, qu'il n'a pas
déléguées? La législation en est une?
M. CASTONGUAY: Même là, je ne peux pas dire...
M. CLOUTIER (Montmagny): Prenons un exemple concret. Disons que je vais
essayer de formuler mes questions le plus concrètement possible. On a
parlé cet après-midi du bill 65 et des centres locaux de services
communautaires. Les sous-ministres, à tour de rôle, et les
sous-ministres adjoints, viennent répondre à nos questions et
nous font l'exposé de la politique du ministère dans certains
secteurs. Un sous-ministre adjoint, M. Bergeron, et M. Pigeon nous ont
parlé de l'implantation des CLSC, de la préparation des dossiers,
de leurs rencontres avec les gens, les organismes et les individus dans le
milieu. Quelle est la responsabilité que se garde le ministre? Est-ce un
regard final sur ce dossier? Est-ce que la décision finale va être
prise au niveau du sous-ministre adjoint avec le sous-ministre ou si le
ministre se garde une vue d'ensemble sur d'abord tous ces projets qui seront
acceptés dans le budget annuel et aussi un regard spécifique sur
chacun des dossiers?
M. CASTONGUAY: II n'est pas possible, comme vous le savez, de trancher
à l'avance les questions d'une façon telle qu'on puisse dire: Ce
dossier-là, cette question-là, va nécessairement,
d'après certains critères, pour approbation au ministre,
celle-là au sous-ministre, celle-là aux sous-ministres adjoints;
les questions ne se posent généralement pas en des termes aussi
précis que celle-là.
Les mécanismes qui sont établis sont donc les suivants:
Dans mon cabinet, on fait un relevé, on enregistre tout le courrier qui
entre, il y a des listes de dressées.
De qui provient tout ce qui entre par écrit dans mon cabinet, une
brève description du contenu, à qui c'est envoyé, pour
qu'on y apporte une réponse ou qu'on analyse la question. Ces
relevés me sont remis chaque semaine. J'en prends connaissance et je
demande directement ce qui m'apparaft important ou, encore, je demande qu'on me
fasse rapport sur le geste qui sera posé vis-à-vis de telle
demande ou de tel problème qui est soumis. Ceci concerne ce qui entre
dans mon cabinet.
En ce qui concerne les questions à l'intérieur du
ministère, vous savez qu'au début de chaque année, nous
nous fixons des objectifs. Et on en a fait état ici. J'ai remis des
copies de cela. Et cela constitue, de façon générale,
notre cadre d'action, de fonctionnement. De façon
générale, c'est assez surprenant de voir comment la formulation
de tels objectifs nous permet de dire, en cours de route, par rapport à
une multitude de problèmes qui se posent, comme vous le savez, quels
sont ceux auxquels nous devons attacher plus d'importance qu'à d'autres.
Cela ne veut pas nécessairement dire que ceux qui ne sont pas
abordés ne sont pas des questions assez importantes. Mais nous devons
faire des choix. Il y a ce mécanisme de fixé, au début de
l'année; quels sont nos objectifs. C'est évidemment une chose
à laquelle je participe de façon active et le dernier mot
m'appartient.
Venons-en au sujet de la législation. Encore là, lorsque
nous formulons ces objectifs pour l'année, nous déterminons, dans
une très large
mesure, ce que sera notre programme législatif. Et, à
partir du moment où c'est déterminé à
l'intérieur du ministère, quant au "timing" à apporter
à cette législation, quant au contenu, cela déborde le
ministère. Cela se fait à l'intérieur des
mécanismes au niveau du gouvernement, soit le cabinet, comité de
législation et, sur ceci, c'est à la fois le cabinet et moi qui
en suivons le cheminement. Par contre, le contenu de cette législation,
une fois le principe retenu par le cabinet, en est formulé à
l'intérieur du ministère parce qu'une fois l'orientation
générale donnée, il est évident qu'il faut apporter
toute l'expertise, toute l'expérience vécue dans un tel
ministère, tous les avis, soit des directions, comme celle du
financement, ou encore du contentieux.
Donc, il y a une large contribution qui arrive du ministère sur
ce plan-là. Après ça, dans notre fonctionnement comme
ministère, eh bien, ça se fait par le biais du comité
exécutif. Et sans qu'il y ait de règles écrites, par
expérience, par possiblement aussi, au début, un peu de "trial
and error" on a déterminé ce qui doit être
référé là et ce qui doit être l'objet de
décisions qui doivent être prises au niveau, soit des
sous-ministres adjoints ou encore à l'intérieur de leur
direction. Et de façon générale, les décisions, les
décisions d'orientation, les décisions quant au mode
d'application concrète des programmes, des politiques sont prises au
niveau de ce comité exécutif. Là, ça se fait d'une
façon assez collégiale, disons, je ne le sais pas vraiment mais
il ne semble pas qu'il y ait un besoin d'affirmer une autorité à
un moment donné. Les décisions se prennent après
discussion, par une injection des différents points de vue de chacun et
finalement on en arrive aux décisions qui apparaissent les plus
appropriées. Alors, je ne peux pas dire que je me réserve de
façon catégorique et de façon identifiée d'avance
les décisions sur un certain nombre de questions comme
celles-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre peut avoir des contacts
assez réguliers avec les différents organismes de
l'extérieur qui oeuvrent dans différents champs d'action comme
les corporations professionnelles qui travaillent dans le secteur de la
santé ou dans le secteur du bien-être? On n'a qu'à se
référer aux différentes catégories, les
médecins et tous les professionnels de la santé, les
professionnels du bien-être, les travailleurs sociaux, enfin les
organismes tels que l'Association des hôpitaux publics, l'Association des
hôpitaux privés, les conseils de bien-être, bref, est-ce que
le ministre peut, à certaines occasions, sans qu'il soit obligé
toujours de terminer la représentation auprès d'un fonctionnaire,
avoir des contacts avec eux pour discuter de certains problèmes?
M. CASTONGUAY: En ce qui a trait aux corporations professionnelles, nous
avons institué des rencontres périodiques, avec le Collège
des médecins, à peu près tous les trois ou quatre mois,
nous rencontrons l'exécutif du Collège des médecins.
Nous avons étendu cette pratique récemment au
Collège des pharmaciens, au Collège des dentistes et nous croyons
qu'avec l'expérience acquise, il y aurait lieu de l'étendre
à d'autres corporations professionnelles. Au cours de
l'été, je pense que nous aurons des rencontres avec
l'exécutif du Collège des optométris tes, des
infirmières et peut-être avec les diété-tistes.
Avec les associations, telles l'Association des hôpitaux, la
Fédération des services sociaux à la famille,
l'Association des hôpitaux privés, il y a eu, comme vous le savez,
des comités conjoints qui ont été formés et
l'idée était de pouvoir rencontrer ces organismes de façon
périodique. Ces rencontres se poursuivent; parfois j'y assiste, parfois
je n'y assiste pas. De façon assez régulière, je demande
à quelqu'un de mon cabinet d'y assister si je n'y vais pas, de telle
sorte que je sois tenu au courant des discussions. Je crois que ce type de lien
avec les organismes représentatifs des institutions est valable. On
essaie, encore une fois, dans la mesure de nos moyens, avec le temps mis
à notre disposition, de maintenir ces liens.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans l'organigramme, sous le titre Cabinet du
ministre, il y a une section: Régie interne; il y a aussi une section:
Conseiller spécial, Attaché de presse; il y a: Affaires
politiques. Est-ce que le ministre pourrait nous dire de quelle
catégorie de services il s'agit? En ce qui concerne le conseiller
spécial, est-ce qu'il y en a plusieurs? De quelle discipline
sont-ils?
M. CASTONGUAY: En fait, en ce qui a trait au conseiller spécial,
il s'agit de M. René Dussault, qui avait agi à titre de
conseiller juridique auprès de la commission d'enquête. Etant
donné l'ampleur du programme législatif que nous pouvions
prévoir, j'ai demandé, lorsque je suis arrivé au
ministère, à M. Dussault d'assumer ce poste. A ce jour,
l'expérience s'est avérée extrêmement valable dans
la préparation de la législation, de la réglementation, et
sa fonction ou son rôle va se terminer au cours de l'année,
étant donné que nous aurons révisé, j'espère
bien d'ici la fin de l'année, la majeure partie de la législation
qui devait être révisée. Dans cette boîte-là,
il y a un conseiller spécial. Et c'était vraiment pour pouvoir
poursuivre au plan législatif, au plan aussi de la connaissance des
travaux de la commission, pour que l'esprit y soit, non pas transposer en des
termes juridiques les travaux de la commission, mais pour que l'esprit y
soit... C'est pour cette raison que ce poste-là a été
créé", mais il est de nature temporaire. L'attaché de
presse est M. Quinty qui a remplacé, il y a environ un mois, Gilbert
Athot. Alors là encore, c'est un poste unique. La régie interne,
c'est le personnel administratif
pour le traitement des dossiers. Je crois que cela correspond, dans une
assez large mesure, au type d'organisation que vous aviez vous-même
lorsque vous étiez au ministère. Quant à ce qui est
désigné comme affaires politiques, c'est mon chef de cabinet avec
ses quatre secrétaires particuliers adjoints, ma secrétaire
et...
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est la politique avec un grand P, dans
l'organigramme en tout cas. J'ai pensé que c'était là
où on négociait avec le fédéral.
M. BOIVIN: Il n'y a pas de ministre d'Etat. C'est là que le
patronage se fait.
M. CLOUTIER (Montmagny): L'intégration des ministères
on sait que l'intégration par la loi est faite depuis longtemps
est-ce qu'elle est terminée? Est-ce qu'elle s'est faite
harmonieusement? Est-ce qu'il y a encore des secteurs où c'est un peu
douloureux, là où il y a des zones grises? Est-ce que le ministre
pourrait préciser?
M. CASTONGUAY: Je peux dire que, de façon générale
et plus que générale, dans les faits, l'intégration s'est
faite. Est-ce qu'elle s'est faite de façon harmonieuse? Je pense qu'il
est exact de dire qu'elle s'est faite de façon aussi harmonieuse que
c'était possible de le faire. Evidemment cela soulevait un certain
nombre de problèmes, problèmes de relations humaines,
problèmes de choix qui n'étaient pas toujours faciles. Sur ce
plan, cela s'est fait aussi harmonieusement qu'il était possible de le
faire. Est-ce qu'il reste encore des secteurs où cette
intégration crée des difficultés? A ma connaissance, s'il
en existe, je ne suis pas capable de les identifier. Je ne sais pas si le Dr
Brunet ou M. Houde, qui travaillent de façon beaucoup plus
étroite avec les fonctionnaires du ministère, sont en mesure d'en
identifier ou d'apporter des commentaires sur l'intégration des deux
ministères, sur les problèmes venant de l'intégration.
Il reste un certain nombre de problèmes non résolus non
pas des problèmes majeurs mais des difficultés pour certains
cadres ou adjoints aux cadres, pour leur intégration à
l'intérieur des structures actuelles.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a du personnel qui n'a pas pu
être réaffecté et qui constitue une espèce de
réservoir? Est-ce qu'il y en a? Quel en serait le nombre? Quelle serait
la qualification de ces personnes?
M. CASTONGUAY: II reste en tout, sur l'ensemble des cadres, entre 20 et
25 cadres supérieurs ou adjoints aux cadres qui n'ont pas
été définitivement placés dans l'organigramme aux
divers niveaux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'ils ont la possibilité de se
présenter à des con- cours? Je vois que le ministère des
Affaires sociales est un des ministères qui demandent le plus de
personnel. Il y a des concours annoncés régulièrement
à des postes très élevés, avec des
rémunérations intéressantes. Us ont la possibilité,
compte tenu de leur formation, de leur expérience, de se
présenter à ces postes vacants annoncés?
M. CASTONGUAY: Je pense qu'il est important de dire, M. Cloutier, que,
lorsque nous avons tenu des concours en vertu des nouvelles structures, nous
avons pris soin, sous la signature du sous-ministre, de les inviter
expressément à ce faire. Il est aussi important de souligner que,
des nouveaux postes offerts, plus de la moitié ont été
comblés par des gens dans le ministère, que ce soient des cadres
qui existaient ou des gens qui ont accédé à des postes
supérieurs. Et encore, une certaine proportion des postes a
été comblée par des fonctionnaires qui venaient d'autres
ministères. Il y a vraiment eu un effort conscient et
délibéré d'essayer de réintégrer, dans toute
la mesure du possible, dans les nouvelles structures, les personnes en place
antérieurement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les cadres ou les adjoints aux cadres, est-ce
que c'est possible pour le ministère, tenant compte de la
régionalisation et tenant compte aussi de tout ce qui va s'installer
dans les régions, d'en affecter quelques-uns à certaines
régions en particulier, des postes supérieurs, soit de
coordonnateur régional ou au sein des conseils régionaux,
à titre de secrétaire ou autre?
M. CASTONGUAY: Encore là, si on regarde la loi et les structures
prévues, même au niveau des conseils régionaux, dans les
règlements, c'est plus précis. Mais ce sont les conseils
régionaux eux-mêmes qui deviennent des conseils d'administration
qui seront responsables de l'engagement du personnel qui devra travailler avec
eux. Là encore, il y a des concours qui seront prévus, qui
devront être tenus pour les postes, soit de directeurs
généraux, probablement aussi de secrétaires ou autres et
les postes seront ouverts à tout le monde. Mais, je ne pense pas qu'on
puisse imposer le personnel, soit aux conseils régionaux, ou aux
organismes qui seront créés. Je pense que ces postes seront
accessibles mais on n'imposera pas de personnel et on n'a pas le droit, selon
la loi et la façon dont la loi est écrite.
M. CLOUTIER (Montmagny): En plus des cadres, des 25 personnes aux postes
de cadres et adjoints aux cadres, est-ce qu'il y a d'autres employés qui
n'ont pas été réaffectés actuellement?
M. CASTONGUAY: A toutes fins pratiques, ils ont tous...
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils ont tous été
intégrés dans différentes fonctions.
Est-ce que le ministre pourrait nous donner une idée de ces
différents comités ministériels auxquels le
ministère des Affaires sociales participe, pour qu'on voie un peu le
titre du comité et le type d'action que les autres ministères lui
demandent, l'invitent à exercer en participation avec eux? Est-ce que le
ministère des Affaires sociales, de concert avec le ministère de
l'Education, a accompli certaines tâches, assume certaines
responsabilités précises? Je pense à l'enface
inadaptée qui en est un secteur. Le ministère du Travail pour la
formation de la main-d'oeuvre, soit le recyclage, le retour à la vie
normale des assistés sociaux, a-t-il collaboré avec la Justice
pour l'enfance délinquante, enfin avec d'autres ministères?
M. CASTONGUAY: M. Beausoleil qui est responsable des affaires
extraministérielles, malheureusement, n'est pas ici présentement.
D pourrait nous donner probablement un aperçu plus précis.
Maintenant, nous avons des relations suivies avec les ministères que
vous venez d'énumérer, avec l'Education, de façon plus
spécifique, sur les responsabilités quant à la formation
du personnel, le contenu des programmes de formation, les subventions à
la recherche, les subventions à des établissements ou à
des institutions tels que l'Institut de recherche clinique, l'Institut de
microbiologie et, avant longtemps, justement le ministre de l'Education aura
l'occasion de faire le point sur les gestes que solidairement nous sommes en
voie de poser, pour faire suite à des travaux comme celui de la
commission d'enquête, celui du comité Bergeron et aussi sur le
groupe de travail qui avait été formé avec le
ministère du Travail et de la Main-d'oeuvre, l'association des
hôpitaux, et le ministère fédéral de la
Main-d'oeuvre en ce qui a trait aux effectifs dans le domaine hospitalier.
Dans le domaine de la justice, nous avons eu des travaux qui ont
été fructueux au cours des derniers mois et, au lieu de former un
grand comité, les travaux se sont faits beaucoup plus au niveau des deux
sous-ministres et aussi au niveau du Dr Gauthier et de Paul Périard, du
ministère des Affaires sociales, de telle sorte que nous puissions faire
une revue du partage des responsabilités entre les deux
ministères, une mise à jour des politiques dans le domaine de la
délinquance, de la protection de la jeunesse, suite aussi bien au
rapport de notre commission qu'au rapport de la commission Prévost.
Avant longtemps, dans ce secteur, nous serons aussi en mesure d'annoncer les
décisions qui sont en voie d'être prises, que ce soit en ce qui a
trait aux responsabilités face aux institutions dans ce secteur, au
service de la probation, aux relations entre le service de la probation et la
cour de Bien-Etre, etc.
En ce qui a trait au ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre,
nous avons des contacts suivis, que ce soit au niveau de la direction de
l'agrément, face à la responsabilité que le
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre a quant à
l'inspection des édifices publics et aussi en ce qui regarde
particulièrement le problème de la main-d'oeuvre. Les travaux ont
pris diverses formes et, encore récemment, je voyais un relevé,
par M. Beausoleil des affaires extraministérielles, des questions qui
ont fait l'objet de travaux, qui doivent faire l'objet, soit de décision
ou d'orientation commune, ou d'étude plus approfondie.
Nous avons des participations, comme par exemple avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce, quant à
l'élaboration d'une politique d'achat.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous avez participé aux
travaux de la commission spéciale qui a étudié ce
problème-là?
M. CASTONGUAY: M. Bergeron et des gens de la direction de la
programmation ont participé de façon active aux travaux de ce
comité. Ceci est une certaine énumération. Nous recevons
aussi, de façon fréquente, des demandes d'avis ou de
participation à des questions plus particulières. Evidemment,
nous y participons.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous obtenez une collaboration assez
étroite des ministères à vocation économique qui
peuvent soulager votre budget d'aide sociale par l'engagement des personnes
aptes au travail?
M. CASTONGUAY: Dans une certaine mesure, malgré que c'est parfois
assez difficile d'en arriver à des résultats. Nous avons
parlé l'an dernier de l'Opération 2,000, nous avons aussi, soit
adressé directement aux ateliers protégés ou encore aux
comités de retour à la vie normale, des commandes
particulières. Evidemment, nous tentons de stimuler ce genre de
contribution des ministères à vocation économique à
la solution de nos problèmes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans l'organigramme?
M. BOIVIN: Comment se fait la relation du ministère avec la
fonction publique? Se fait-elle via un bureau de relations de travail?
M. CASTONGUAY: C'est par le sous-ministre adjoint, M. Gaudreault, qui
est directeur général des relations professionnelles, ou encore,
directement entre le sous-ministre de la Fonction publique et le Dr Brunet.
Mais, de façon courante, c'est M. Gaudreault qui est responsable de ce
secteur d'activité de façon plus particulière au sein du
ministère.
M. BOIVIN : Et vous avez un bureau de relations de travail qui...
M. CASTONGUAY: Oui. D'ailleurs, vous
pouvez le voir ici, au milieu de l'organigramme, à
l'intérieur des relations professionnelles, vous avez le service des
relations de travail; après ça, formation et perfectionnement et
normes de gestion de personnel et, enfin, ce qui touche à la
négociation avec les professionnels.
M. BOIVIN: Qui en est le chef?
M. CASTONGUAY: M. Gilles Gaudreault. Au niveau des relations
générales, c'est M. René Morin. M. Grenier, politiques de
normes et gestion. M. Boileau, formation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans l'organigramme qui relève
directement du ministre, outre les organismes comme la Régie de
l'Assurance-maladie, la Régie des rentes et le Conseil des affaires
sociales auxquels nous viendrons à un article particulier, vous avez
dans une autre boite le conseil consultatif de la pharmacologie. Est-ce que le
ministre pourrait nous dire où en sont rendus les travaux du conseil,
brièvement?
M. CASTONGUAY: Certainement. Si vous voulez plus de renseingements, nous
pourrions demander à Mme Chevalier de venir ici.
En ce qui a trait à cette question, la partie de la loi 69, je
pense qu'il est bon de rappeler, parce que c'est ce qui précise vraiment
le travail de ce comité, que l'article 3 e) de la loi 69 dit que le
ministre des Affaires sociales dresse la liste des médicaments dont la
régie assume le coût en vertu de l'article 3. Cette liste indique
les dénominations communes, les marques de commerce, les noms des
fabricants et le prix de chaque médicament. Cette liste est mise
à jour périodiquement après consultation du conseil
consultatif de pharmacologie-, cette liste et chacune de ses mises à
jour sont soumises à l'approbation... et entrent en vigueur à la
date de leur publication dans la Gazette officielle ou à toute date
ultérieure qui a été fixée.
Le conseil s'est mis au travail dès sa formation. Il s'est
assuré la participation d'une centaine de médecins et de
pharmacologues, pour s'assurer qu'il avait tout l'apport technique et
scientifique possible à ses travaux; à partir des travaux
effectués par des comités antérieurs, il a dressé
une liste des médicaments.
J'ai ici le rapport qu'il nous a adressé. Ce conseil a aussi, au
cours de ses travaux, rencontré divers organismes tels que les
facultés de médecine, de pharmacie, les collèges des
médecins et pharmaciens, les syndicats de médecins, l'association
des pharmaciens, les fabricants, les grossistes, l'association des
hôpitaux, les centrales syndicales, les associations de consommateurs et
divers ministères du gouvernement.
Il a adopté des normes et des critères pour
l'établissement de sa liste, normes et critères que j'ai ici.
Finalement, il nous a remis son rapport au cours du mois de mars. J'ai les
caractéristiques ici de la liste qui a été dressée
et qui va constituer la liste requise pour les fins de
l'assistance-médicaments. Dans un deuxième temps, elle va pouvoir
servir également à la suite de l'adoption de la loi 65 ou
plutôt des règlements en vertu de la loi 65 dans les
institutions.
Il y a une possibilité de quelque chose comme 25,000
médicaments c'est bien ça, 25,000. La liste des
médicaments va contenir en fait 688 dénominations communes,
c'est-à-dire 688 entités chimiques différentes.
Les fabricants dont les noms se retrouveront sur cette liste sont au
nombre de 94 dont 57 provenant du Québec. A partir de ces 688
dénominations communes, on retrouvera 1,400 dénominations
commerciales. Certains médicaments n'apparaîtront sur la liste que
par rapport à un seul fabricant; dans d'autres cas, par rapport à
deux; dans d'autres cas, par rapport à trois. Le comité de
pharmacologie a aussi établi des formes de pharmaceutiques ou encore des
conditionnements de telle sorte qu'il n'y ait pas un éventail presque
infini de quantités qui peuvent être prescrites. Alors, il y a 83
formes pharmaceutiques qui ont été retenues sur la liste. Ceci
donne, en tout et partout, 1,808 médicaments. Lorsqu'on reprend avec les
formes, les dosages, les conditionnements, ceci donne 2,998 produits
pharmaceutiques.
La façon dont les prix sont établis a été la
suivante: Après une étude des marges que prennent les grossistes,
une marge uniforme a été adoptée de telle sorte que le
détaillant ne puisse introduire dans son prix de revient une marge plus
élevée que celle qui est généralement
additionnée par le grossiste. Quant aux prix, au niveau du
détaillant, ces prix sont ceux qui sont généralement
offerts aux coopératives. C'est le prix coûtant au pharmacien qui
a été demandé par communication, entre le conseil et les
fabricants, et vérification plus une marge uniforme de 12.5 p.c.
J'ai une foule de données sur l'élaboration de cette
liste, ce qu'elle signifie quant au nombre de médicaments retenus, quant
à l'éventail des prix.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ce formulaire est maintenant
distribué aux hôpitaux? Est-ce que c'est celui-là qui est
en usage?
M. CASTONGUAY: Pas encore. Il doit être publié dans la
Gazette officielle. Il est en voie d'être préparé pour
distribution.
Le formulaire et la liste sont prêts pour les pharmaciens dans les
officines. Il faut ajouter au formulaire les produits qui sont presque
exclusifs au milieu hospitalier. Actuellement, le comité est à
préparer cette liste des produits à usage à peu
près exclusif dans le milieu hospitalier. C'est cette liste qu'on
prévoit appliquer à l'intérieur des milieux hospitaliers,
des centres hospitaliers et, en fait, dans l'ensemble des centres relevant du
ministère à l'automne, alors que cette liste aura
été complétée.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ces deux listes, celle qui s'appliquera dans le
cadre du projet de loi 69 et celle qui sera distribuée aux
hôpitaux, couvriront quel pourcentage d'achat total de médicaments
qui peut se faire dans le Québec? C'est pour avoir une idée de
l'importance...
En ce qui concerne les bénéficiaires de la Loi d'aide
sociale, nous pouvons dire autour de 10 p.c. ou peut-être un peu plus du
volume. Maintenant, en ce qui regarde les hôpitaux et les institutions,
les centres d'accueil, je ne crois pas que nous ayons...
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais il y en a une grosse consommation.
M. CASTONGUAY: II y en a une grosse consommation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela représente plus de moyenne per
capita?
M. CASTONGUAY: Je ne suis pas en mesure de dire le pourcentage
précis.
Il est prévu que cela va influencer considérablement les
habitudes d'ordonnances parce que, nécessairement, l'utilisant à
l'intérieur des hôpitaux et pour les assistés sociaux, les
médecins vont prendre des habitudes d'ordonnances différentes,
selon toute probabilité.
Les consultations, je l'ai dit. Maintenant, nous avons aussi fait
effectuer une étude de l'incidence, au plan économique, de
l'introduction d'une telle liste, particulièrement en ce qui a trait aux
fabricants de produits pharmaceutiques établis au Québec. Les
données de cette étude nous ont été
extrêmement utiles, mais non pas à la modification de la liste,
parce que nous avons approuvé intégralement les recommandations
du comité de pharmacologie. Aucune modification n'a été
apportée quant au contenu de la liste. Nous avons pu voir qu'avec les
normes, au plan de la qualité, établies par le comité,
avec aussi les normes visant à éliminer des variantes de produits
pharmaceutiques qui ne semblent donner absolument aucun résultat au plan
médical... Alors, élimination de produits de cette nature. Nous
en arrivons à une liste fort restreinte par rapport à
l'éventail des médicaments sur le marché. Malgré
tout, l'étude des incidences, au plan économique, de
l'introduction d'une telle liste nous démontre que les fabricants
sérieux ne seront pas touchés, ceux qui sont établis au
Québec, d'une façon négative, par ceci, tout en
contribuant à réduire les inventaires inutiles aussi bien dans
les établissements que dans les pharmacies d'officine, tout en visant
à l'établissement, aussi, de formats thérapeutiques plus
adaptés à des quantités auxquelles on est en droit de
s'attendre, selon les modes d'ordonnance ou les besoins des patients. Nous
croyons que le comité de pharmacologie a fait un travail
extrêmement valable, a pris une approche différente de certaines
autres approches qui auraient pu être envisagées, mais une
approche qui nous apparaît extrêmement valable et qui nous permet
d'avoir des effets d'entraînement comme ceux qu'on vient de mentionner en
ce qui a trait aux hôpitaux, aux institutions diverses, dans le domaine
des affaires sociales.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne sais pas si on peut... Il en est question
à l'article 17. Quant à l'application du bill 69, j'aime autant
réserver les questions, soit à l'article 17 ou quand le
président de la Régie de l'assurance-maladie viendra devant la
commission. A ce moment-là, nous pourrons parler de
l'échéancier de l'implantation de la loi 69.
Je ne voudrais pas priver mes collègues de poser des questions,
mais je reste toujours dans l'organigramme; j'essaie de prendre tout de suite
les sujets qui ne seront pas traités ailleurs. Il y a d'autres sections.
Il y a la coordination des programmes. Il y a la coordination de la politique
scientifique qui relève plus particulièrement des affaires
extraministérielles. Mais, étant donné que le
sous-ministre n'est pas ici ce soir, on pourrait réserver
peut-être qu'il y sera à une autre séance
cette section qui relève de lui pour parler de l'agrément ou de
l'accréditation. Je disais qu'on pourrait parler de l'agrément,
étant donné que le directeur s'est présenté comme
le directeur de l'agrément, de l'accréditation. C'est une section
importante du ministère et qui fait la conception des normes, le
contrôle des établissements, l'évaluation,
l'émission des permis et les mesures d'urgence. Je ne pense pas qu'on
puisse en parler à bien des articles, mais je pense que nous sommes
mieux de traiter le sujet à l'article général.
Il y a plusieurs questions qui nous viennent à l'idée
à ce moment-ci.
M. CASTONGUAY: II y a peut-être lieu de dire que la direction de
l'agrément ne fait pas toujours l'agrément des
établissements.
M. CLOUTIER (Montmagny): On s'en doute! Mais, il reste que,
probablement, ils présentent les décisions avec
cordialité, avec le sourire.
J'imagine que c'est mieux accepté.
Nous allons poser des questions au directeur de l'agrément, le Dr
Laberge. On va lui demander si les normes sont les mêmes que celles de
l'année dernière. Il nous avait alors parlé longuement sur
les normes. Est-ce que les normes sont sensiblement les mêmes ou si,
à partir du bill 65, on a fait passablement de modifications dans le
secteur des normes qui vont servir de cadres aux établissements?
M. CASTONGUAY: La section de conception des normes est la plus difficile
des sections qu'on a à diriger. On a mis en marche des normes dans
différents secteurs, des normes de nursing, de pharmacie, d'archives,
des normes
sur les unités coronariennes, les soins intensifs, mais aucune de
ces normes n'est terminée, sauf les normes de garderies de jour et les
normes de colonies de vacances.
La raison est assez simple. Au premier abord, on dit faire ou fabriquer
des normes, par exemple de nursing. Ce n'est pas tellement compliqué. On
fait des normes et, au bout d'un mois, on les regarde et on les recommence
à nouveau. C'est un peu désuet. Vingt fois sur le
métier... Il y en a où on est rendu au vingtième
avant-projet. Le plus près de sortir est celui des normes d'archives qui
est à peu près à point.
M. BOIVIN: Pour les normes de nursing, qu'est-ce que vous exigez? Le
doctorat? Pour ceux qui avaient des normes très élevées
dans le nursing?
M. CASTONGUAY: Non. Disons qu'on a des critères au départ;
ce sont des normes minimales. Si les corporations veulent faire des normes plus
élevées, plus exigeantes que les nôtres, ils les feront.
Mais nous faisons des normes qui doivent s'appliquer partout. A ce
moment-là, il faut demander des normes minimales.
Pour concevoir ces normes je l'avais mentionné l'an dernier
c'est le même processus. On forme un comité autour de deux
ou trois individus du ministère, mais on prend des gens de
l'extérieur. Disons que vous me parlez des normes de nursing, alors on a
pris des infirmières dans quatre hôpitaux différents, on va
prendre un hôpital universitaire et trois qui ne sont pas des
hôpitaux universitaires, d'importance différente. Ils vont
travailler ensemble pour fabriquer des normes. Une autre chose qu'on exige,
c'est que les normes soient brèves pour qu'on puisse facilement se
retrouver. Je pense aux normes de pharmacie. Le premier projet qu'on a eu,
c'est un volume d'à peu près 250 pages pour les normes de
pharmacie. On a demandé de diminuer ça à peu près
à 20 ou 25 pages. On est à travailler là-dessus
actuellement avec un représentant du Collège des pharmaciens et
deux représentants de l'Association des pharmaciens d'hôpitaux. A
la direction des normes, l'an dernier, c'était le Dr Jean-Charles
Claveau. Actuellement, c'est M. Roger Ladou-ceur. Je pense qu'ils font un
travail efficace, mais encore là, c'est un travail qui est certainement
beaucoup plus long qu'on ne l'anticipait. On s'imaginait qu'au bout d'un an, on
aurait beaucoup de normes de faites, mais on n'en a pas beaucoup. Nous en avons
beaucoup qui sont commencées, mais très peu sont finies.
Les normes de garderies de jour ont été terminées
en février cette année et ont été
distribuées.
M. CLOUTIER (Montmagny): Justement, le ministre vient de souffler. Les
ministres ouvrent des portes; nous sommes obligés de poser des
questions. Il a parlé des initiatives locales.
Est-ce que ce sont les normes que vous avez édictées qui
ont servi dans les programmes d'initiative locale?
M. CASTONGUAY: Je vais vous répondre que les normes de garderies
de jour sont comprises dans un document de moins de 20 pages qui sont
très simples mais, dans leur simplicité, on a quand même
été assez intelligents pour inscrire à l'article g), au
tout début, qu'on allait donner un permis aux garderies de jour
où l'on peut assurer une continuité. Quand il s'agit d'un projet
comme celui dont vous me parliez, d'initiatives locales, une année, il
arrive de l'argent de quelque part pour ouvrir une garderie de jour.
On ne sait toutefois pas si l'année suivante on va en avoir. Il
n'y aura tout simplement pas de permis du ministère.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez émis un permis?
M. BACON: On peut continuer l'été avec
Perspectives-Jeunesse et l'année suivante avec les initiatives
locales.
M. CASTONGUAY: Je suis content que vous parliez de cela. Le
député de Montmagny a raison parce que dans le cas de
Perspectives-Jeunesse il est épouvantable de voir le nombre de projets
de garderie dans les milieux défavorisés. Il va manquer des
enfants bien vite là-bas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous avez donné un permis
tout de même pour le temps où dure le programme d'initiatives
locales?
M. CASTONGUAY: Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les garderies, qui sont ouvertes actuellement
en vertu de programmes financés par un autre gouvernement,
fonctionnent-elles sans permis?
M. CASTONGUAY: C'est exact.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce sera de l'ouvrage pour le ministère
de voir à ces entreprises nées sans être assurées de
la continuité, sans être assurées d'avoir des fonds
passé le mois de septembre. Ce sera un problème. Si elles
fonctionnent, il faudra qu'elles le fassent par leurs propres moyens, qu'elles
se financent par les contributions des parents qui auront des enfants dans ces
garderies. Est-ce que vous êtes tout de même assurés que ces
garderies respectent un minimum de normes? Est-ce que vous avez une
surveillance actuellement? Non, le ministère n'a aucun contrôle
là-dessus, aucune surveillance?
M. CASTONGUAY: Là vous parlez des garderies...
M. CLOUTIER (Montmagny): Qui fonctionnent en vertu du programme
d'initiatives locales.
M. CASTONGUAY: Non. Il y a des endroits où on nous a dit que l'on
avait des fonds pour fonctionner. On a demandé à ces gens s'ils
pouvaient nous assurer que l'an prochain ils continueraient leur programme.
Quand ils nous disent non, on leur dit: Regardez dans les normes, nous on ne
peut émettre de permis. On a 92 garderies visitées à ce
jour. Mais on n'a émis aucun permis pour garderie encore.
M. CLOUTIER (Montmagny): Combien y en a-t-il qui fonctionnent?
M. CASTONGUAY: En tout et partout, on en a 92 de visitées. Il ne
s'agit pas d'initiatives locales, je parle de toutes les garderies qu'on a
visitées à ce jour.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous les avez toutes
visitées?
M. CASTONGUAY: Oui, 92.
M. BACON: Est-ce que dans certains cas elles n'étaient pas dans
des milieux insalubres ou inadéquats pour garder des enfants? Est-ce que
vous avez les pouvoirs de les faire fermer? C'est quand même un
problème dans bien des cas. Il semble que cela a été des
aventures beaucoup plus que des choses sérieuses. Je me demandais si au
moins vous aviez des pouvoirs ou si par le jeu d'autres ministères vous
pouviez au moins les faire fermer?
M. CASTONGUAY: Avec la loi 65, cela va être beaucoup plus clair.
Présentement il faudrait utiliser des dispositions comme la Loi
d'hygiène publique ou les mécanismes qui sont...
M. BACON: Maintenant, toutes les 92 étaient assez bien?
M. CASTONGUAY: Non, les 92 visitées sont celles qui
méritent d'avoir un permis.
M. BACON: Cela, c'est privé. Ce ne sont pas nécessairement
des initiatives locales.
M. CASTONGUAY: Je pense qu'il y en a une subventionnée je
ne sais pas si ce n'est pas nous ou une agence dans
Montréal...
En fait, on n'avait pas de loi qui nous donnait juridiction avant le
bill 65, sur les garderies, en dehors de la Loi de la protection de la
santé publique ou de l'hygiène publique. La seule raison qu'on
avait d'intervenir était la question de salubrité ou
d'hygiène publique à toutes fins pratiques. Avec la sanction du
bill 65, les garderies devront avoir des permis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le directeur de l'agrément ou
le directeur de la conception des normes a des difficultés avec le
responsable du financement au ministère? Parce que la confection de
normes suppose des dépenses. Normes physiques ou normes de ressources en
personnel, cela suppose des dépenses et des budgets. Quelle est la
communication entre votre service et celui du financement? Je pense à M.
Forget qui est responsable de cela.
M. CASTONGUAY: Les relations de travail. C'est exactement la question de
tantôt. C'est la raison pour la quelle il faut remettre les normes 20
fois sur le métier. Si on touche autant que possible aux normes, on
essaie de ne pas toucher au personnel. Si on y touche, disons dans les normes
d'archives on parle d'archiviste à un moment donné
on va aux relations professionnelles chez M. Gaudreault. On étudie avec
lui le chapitre, la page ou les deux pages ou l'organigramme qu'on a là.
Si cela touche à l'équipement, on va à la programmation et
c'est la même chose. Cela touche toujours au financement.
M. Forget participe à cela également. C'est la raison pour
laquelle je vous dis: Une fois les normes terminées, un avant-projet de
normes, il passe par ce mécanisme et les normes nous reviennent et elles
sont à recommencer.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous avez une forme de consultation
avec l'extérieur? Quand il s'agit de normes du nursing, est-ce que
l'association des infirmières est appelée à un certain
moment en consultation?
M. CASTONGUAY: Avant d'appeler les organismes de l'extérieur, on
essaie toujours d'arriver à un projet qui est le plus près
possible de ce que le ministère désire. Après cela, on va
faire appel aux organismes de l'extérieur. Je vous mentionnais
tantôt que les normes de pharmacie, on est rendu aux organismes
extérieurs, c'est-à-dire au Collège des pharmaciens et
à l'Association des pharmaciens d'hôpitaux. On leur demande de
nous déléguer des gens.
J'ai mentionné les normes de colonies de vacances, on a fait
appel à une association pour les colonies de vacances. Une fois que les
normes sont rédigées ou suffisamment avancées, on fait
venir l'organisme ou les organismes intéressés et on leur demande
de prêter leur concours. Si on commence absolument à zéro
avec plusieurs organismes autour de la table, je pense que ça prendrait
encore plus de temps avant d'en ariver à quelque chose. On le
conçoit au ministère, mais avec des gens qu'on choisit à
l'extérieur du ministère. Et quand le projet est suffisamment
avancé, que les relations de travail, que le financement et que la
programmation l'acceptent, alors on va faire
appel aux organismes à l'extérieur du ministère,
particulièrement aux corporations de professionnels. Surtout en ce qui
concerne les normes médicales, par exemple, il va falloir passer par le
collège à chaque fois.
Actuellement on a les normes faites pour les grossesses à risques
élevés qui ont été acceptées par le
collège, qui ont été entérinées et qui ont
été publiées même dans le bulletin du
collège. C'est assez commode, parce que si on va dans des endroits
où la mortinatalité est assez élevée, on peut
demander aux médecins de se soumettre à ces normes qui
interdisent de faire certains cas d'obstétrique à un risque
élevé. L'exemple le plus simple, c'est une femme qui à son
dernier enfant aurait eu une césarienne. Alors on dit : Si cette
femme-là devient enceinte, vous ne devez pas la garder ici, vous devez
la transférer dans un centre où il y a plus de facilités,
où il y a une banque de sang, où il y a du fibrinogène ou
encore là où il y a des spécialistes. C'est pour vous
montrer que c'est assez compliqué.
On a également d'autres normes qu'on a soumises récemment
au collège, ce sont des normes pour la chirurgie mineure. Le
collège est en train de les examiner et il va nous donner sa
réponse. C'est encore avec le collège qu'on va en arriver
à des normes de chirurgie mineure, pour interdire, encore là, des
opérations majeures là où on trouve que les
résultats ne sont peut-être pas excellents.
M. BOIVIN: Les établissements qui ont été
fermés, est-ce l'accréditation ou la finance qui les a
fermés?
M. CASTONGUAY: II y a différentes raisons pour les fermetures. Il
y a plusieurs établissements qui se sont fermés
d'eux-mêmes. Ces gens sont venus nous voir, on a discuté avec eux,
on leur a dit les normes qu'ils avaient à suivre et ils ont
trouvé que c'était un peu trop dur, un peu trop compliqué
et un peu trop ardu. Alors ils ont décidé de fermer. A la suite
de la décision du propriétaire, j'en ai quatorze.
M. BOIVIN: Privés?
M. CASTONGUAY: Des privés, oui. Il y a un hôpital, six
foyers, sept maisons dans le domaine de l'enfance, alors ça fait un
total de quatorze. Un établissement a été fermé par
ordre de la cour. Annulation du permis municipal: s'il y a un
établissement dans la ville de Montréal à qui la ville
retire son permis, on a une entente avec elle, à savoir que la ville de
Montréal n'émet pas de permis si le ministère n'en
émet pas. L'inverse est vrai, si la ville retire son permis, alors le
ministère va retirer le sien. L'autre, c'est un regroupement
d'établissements. Il s'agit d'un hôpital de malades chroniques
avec deux foyers qui ont été fermés pour faire un
regroupement dans un autre endroit, à Montréal également.
Enfin, non conformes aux normes, il y a ici des hôpitaux, des foyers et
des maisons dans le domaine de l'enfance.
M. BOIVIN: Combien y en a-t-il de fermés?
M. CASTONGUAY: Je n'ai pas additionné le nombre de lits mais ici,
pour l'année du 1er avril 1971 au 31 mars 1972, il y en a 41.
M. BOIVIN: Ce sont de petits établissements.
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a eu 41 établissements
fermés.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. BOIVIN: Mais combien de lits?
M. CASTONGUAY: Comme je vous ai dit, je n'ai pas additionné le
nombre de lits parce que c'est très variable; 25, 15, 30, 7, 6, 18, 19
et...
M. BOIVIN: II s'en est ouvert plus que cela en fait.
M. CASTONGUAY: II peut y avoir deux raisons majeures pour fermer des
établissements; il y a des raisons d'accréditation de permis; il
y a aussi une raison qui est liée à la programmation,
c'est-à-dire que l'ouverture d'un nouvel hôpital peut
entraîner la fermeture de l'ancien, comme ça s'est fait dans
plusieurs milieux. Pour le total des lits fermés par rapport aux lits
ouverts, les chiffres sont disponibles, on pourra y revenir, mais la
réponse...
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant la fermeture de ces
établissements, est-ce qu'il y a eu entente avec les syndicats pour
qu'il n'y ait pas de problèmes particuliers au point de vue du
personnel?
M. CASTONGUAY: A moins d'arriver dans une situation d'urgence on
en a peut-être eu deux ou trois dans l'année en
règle générale, avant de procéder à la
fermeture, le service juridique est mis au courant du dossier, la Commission
des relations de travail est mise au courant du dossier pour nous dire l'avis
qu'il faut donner, qui est un avis de quatre mois. Syndiqués ou non
syndiqués, ça revient au même; il faut donner un avis de
quatre mois.
Ensuite, la direction des finances est naturellement prévenue, de
même que la division de la programmation avec qui nous avons des
réunions assez régulièrement; l'accréditation et la
programmation sont également prévenues. Quand tout ça a
fait le tour de tout le monde, on prévient la direction de
l'établissement qu'à telle date, ils seront fermés.
Une fois tout le monde prévenu, parfois j'ai de la
difficulté.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est le ministre qui a les retours.
L'émission des permis, c'est la troisième responsabilité
de...
M. LE PRESIDENT: Le député de Trois-Rivières avait
demandé la parole.
M. BACON: Vous avez parlé du cas des normes de service
d'obstétrique pour les grossesses à risque élevé.
Hors des grands centres, par exemple dans une région comme
Montréal, est-ce que vous avez prévu des ressources pour arriver
à avoir, au moins dans une région quelconque, un centre
d'obstétrique où les cas de grossesse à risque
élevé peuvent être traités?
M. CASTONGUAY: Oui.
M. BACON: Est-ce que vous saisissez ma question?
M. CASTONGUAY: Oui, je la comprends bien.
M. BACON: La même chose pour la chirurgie majeure par exemple. Je
comprends qu'il y a des centres où c'est protéger les gens que de
l'interdire ou d'avoir des normes à un moment donné, parce qu'en
fait ça se pratique, il y a de la chirurgie majeure qui se fait alors
qu'on ne devrait faire que de la chirurgie mineure. En retour, est-ce que vous
prévoyez des ressources pour ces régions de façon à
ne pas obliger les gens à se faire hospitaliser dans un grand centre? Je
donne un exemple, Trois-Rivières. Cette ville ne se prête
peut-être pas à cela, mais prenons une région
éloignée comme l'Abitibi.
M. CASTONGUAY: C'est l'exemple que je voulais vous donner. Il a
été question, je pense que c'est ce matin, de l'hôpital de
Senneterre, que cet hôpital-là soit fermé, qu'on y implante
un centre local de services communautaires. On va quand même limiter la
chirurgie à de la chirurgie mineure. Il n'y aura pas de salle
d'opération pour enlever un estomac à l'hôpital de
Senneterre et on va demander que l'obstétrique soit faite à
Val-d'Or, qui sera le centre le plus près et le plus facile à
rattacher, Val-d'Or ou Amos, on ne sait pas trop.
Si, par hasard, de l'obstétrique est faite à Senneterre,
on va demander de se limiter à de l'obstétrique sans risque
élevé. Mais si c'est un centre local de services communautaires,
il n'y aura pas du tout d'obstétrique à cet endroit. Les
médecins seraient-ils d'accord pour ça? Il y a un problème
qui serait réglé mais ça en soulève un autre, celui
du transport. Transporter ou envoyer des patientes dans l'autre endroit, c'est
tout un autre problème.
La Malbaie et Baie-Saint-Paul présentent aussi un cas très
simple.
Le problème de La Malbaie, c'est qu'on a des médecins qui
pratiquent à La Malbaie et il y avait à Baie-Saint-Paul une
équipe qui nous semblait supérieure à celle de La Malbaie.
Il y avait un chirurgien, un anesthésiste, différents
consultants, y compris un psychiatre.
On limite, disons La Malbaie, à la chirurgie mineure et à
l'obstétrique sans risque élevé tandis qu'à l'autre
endroit on peut faire la chirurgie majeure, parce qu'il y a deux chirurgiens et
un anesthésiste.
Peut-être qu'il est bon de préciser que ce sont vraiment
des normes très minimales dans des cas très spéciaux. Pour
la chirurgie ordinaire, la chirurgie générale et
l'obstétrique en général, la plupart des hôpitaux du
Québec, des hôpitaux actifs, peuvent exercer ces
activités-là à des degrés divers évidemment,
qui sont en général le fruit du travail du milieu lui-même.
Si vous faites le tour de la province, la plupart des hôpitaux
généraux ou actifs font de la chirurgie mineure et de
l'obstétrique sans limitation. Quand on parle de limitation, c'est
vraiment dans des centres assez excentriques, assez petits et où on a
des indices que le risque est trop élevé.
Beaucoup moins de services et des choses comme ça.
En obstétrique, en fait, tout ça fait suite au
comité de mortalité maternelle et infantile qui a
été instauré au ministère il y a à peu
près cinq ou six ans et qui continue son travail, qui fait un excellent
travail de dépistage et aussi de recommandation. Les normes sont
nées des recommandations de ce comité et celui-ci nous indique
les endroits où les risques sont plus élevés et les moyens
de corriger cet état de chose.
C'est à la suite des recommandations de ce comité, qui est
formé uniquement de médecins, que nous avons mis en place ces
normes avec l'appui du collège.
M. SAINT-GERMAIN: Quelle est la différence... Comment ça
se reflète, dans la mortalité, les endroits où les risques
sont très grands et ceux où le risque est minimal? Quelle est la
marge qui existe d'après les statistiques?
M. CASTONGUAY: Voici un exemple des marges, pour la mortalité
infantile. Si on prend la mortalité des enfants, c'est très
considérable et ce n'est pas lié uniquement à
l'obstétrique. Il y a d'autres causes. Si vous prenez le rapport de la
commission, ça va de 9 pour 100,000 à 24 ou 26 pour 100,000 de
mortalité infantile dans la province. Et même dans les
districts... Si vous prenez, par exemple, à Montréal, il y a des
districts où c'est 9 ou 10 et il y en a d'autres, que je pourrais vous
nommer c'est probablement mieux de ne pas le faire où
c'est 22 ou 23 ou 24. C'est pour les enfants.
Pour la mortalité maternelle, il y a autant de disparité
que ça et nos programmes, en fait, c'est encore trop tôt pour
voir... Il y a eu une légère amélioration dans certains
milieux, mais nos efforts ne sont pas encore assez subtils pour vraiment
être capables d'attaquer ces problèmes-là. L'implantation
des CLSC est souvent faite dans ce but, la limitation des risques, et il y aura
aussi des programmes d'éducation sanitaire et l'éducation de la
population à faire dans les régions où les indices sont
les moins bons.
Nous avons des programmes en préparation. Le Dr Patry est
responsable à la planification, il travaille actuellement
là-dessus et, justement, pour attaquer ces districts où les
indices sont les plus mauvais. Cela varie énormément.
M. SAINT-GERMAIN: Merci.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorchester.
M. GUAY: On a parlé, il y a un instant, de fermeture
d'établissements. Est-ce que vous avez des prévisions sur les
fermetures éventuelles des établissements, disons pour 72/73?
Est-ce que vous avez des pronostics là-dessus, selon les normes
présentes actuellement?
M. CASTONGUAY: C'est une question à laquelle j'aimerais beaucoup
ne pas répondre.
M. GUAY: J'y ai pensé. C'est pour ça que je l'ai
posée.
M. CASTONGUAY: Surtout ce soir.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'abord, le troisième carreau,
l'évaluation et l'émission des permis. Par suite de l'adoption du
bill 65, il est nécessaire de classifier les institutions.
L'année passée, Dr Laberge, vous nous aviez parlé de la
difficulté d'établir cette liste et de classifier toutes les
institutions qui existent à l'intérieur des catégories.
Est-ce que ce travail est à toutes fins pratiques terminé?
M. CASTONGUAY: Dans le bill, on a quatre classes d'établissements
tout le monde sait ça et les catégories sont dans
les règlements. Dans les règlements, la définition
peut-être la plus difficile, c'est quand on arrive aux centres d'accueil,
l'enfance, toutes les différentes catégories il y en a
quatorze dans l'enfance plus les personnes âgées. Alors,
ç'a été regroupé dans quatre catégories dans
les règlements. Est-ce qu'on peut dire ça, Dr Brunet?
Ils vont être publiés sous peu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Autant c'était difficile de
répondre à la question précédente, autant vous
pouvez y aller sur celle-là.
M. CASTONGUAY: Dans le cas des fermetures, ce n'est pas que nous
essayons d'esquiver les questions; mais, c'est assez difficile. Il n'y a pas de
prévision. Nous ne nous fixons pas d'objectif. Et les situations que
nous ne connaissons pas, que nous découvrons, il est évident que
nous ne les recherchons pas par plaisir. Aussi, nous espérons que, par
tout le travail que fait la direction, les établissements ajustent leur
façon de fonctionner, sans que nous soyons dans l'obligation d'ordonner
la fermeture ou le non-renouvellement du permis. C'est pour cela qu'il n'est
pas possible, vraiment, de connaître à l'avance ce qui peut se
produire dans un domaine comme celui-là. Il ne s'agit pas d'esquiver la
question.
M. GUAY: Je pense quand même qu'il y a un minimum de personnes qui
peuvent habiter sous un même toit sans permis. Un établissement,
par exemple, peut garder un nombre assez restreint de personnes
âgées, sans permis.
M. CASTONGUAY: II n'y a pas de cachette; ils seront publiés d'ici
quelques jours.
M. GUAY: Je ne voudrais pas forcer les fonctionnaires à y
répondre, mais cela semble un cauchemar pour les propriétaires
d'établissement qui ne savent pas à quoi s'en tenir.
M. CASTONGUAY: Dans la loi, il est prévu que les
établissements, par exemple, de moins de dix personnes, n'auront pas
besoin de permis.
M. GUAY: Moins de dix personnes?
M. CASTONGUAY: Moins de vingt personnes. Le "moins de vingt personnes"
à l'article 11, c'est pour les conseils d'administration; mais, tout
établissement, à l'article 101, doit avoir un permis. En fait, la
raison des permis, c'est d'assurer des normes minimales. Ce n'est pas
l'objectif des permis de fermer dés établissements. Ë existe
actuellement toute une série de ce qu'on appelle des foyers clandestins.
Nous en avons déjà discuté ici. Parfois, nous avons obtenu
des listes meilleures que les nôtres sur les foyers clandestins;
meilleures de l'extérieur que de l'intérieur du ministère.
Et cela se comprend. Et tout cela a répondu à des besoins
auxquels le ministère n'a pu faire face à temps, pour toutes
sortes de raisons, de contraintes, de difficultés, etc. Et il s'est
développé des foyers clandestins. Je pense qu'il faut arriver
où tous les foyers, quels que soient leur façon de fonctionner et
le type d'institution, doivent répondre à des normes minimales
à la fois de sécurité publique et de
sécurité au point de vue des normes du ministère du
Travail. Le Dr Laberge a fait un gros travail pour faire des normes communes
avec le ministère du Travail qui sont appliquées par des
inspecteurs du ministère du Travail et qui doivent être
corrigées dans un temps qui, le plus souvent, est assez raisonnable.
C'est-à-dire qu'il y a un délai qui implique une correction. Et
tout cela, c'est simplement pour assurer une sécurité minimale
à des gens qui sont en hébergement quelconque, que ce soient des
foyers pour vieillards ou pour enfants. Ce sont vraiment des normes
minimales.
Et c'est vraiment là-dessus que sont basés... Par la
suite, il y a des normes qui s'ajoutent, qui sont des normes de santé
publique: un minimum d'hygiène, une cuisine convenable qui
réponde aux normes d'hygiène, des normes de pharmacie qui doivent
répondre aux normes d'hygiène et qui peuvent se corriger. Il faut
toujours nous mettre dans la tête qu'il s'agit là de normes
minimales que chacun de nous voudrait voir respecter si nous connaissions
quelqu'un qui se trouve dans ces établissements.
Le but de l'agrément n'est pas de fermer des
établissements, mais d'assurer un minimum de qualité
raisonnable.
Il y a aussi un autre mécanisme pour les placements en
très petit nombre, par exemple, les foyers affiliés aux
hôpitaux psychiatriques, les enfants en foyer nourricier, etc. Le
placement se fait par l'hôpital et sous la responsabilité de
l'hôpital sans qu'il n'y ait nécessité de l'émission
d'un permis et par un travail, nécessairement, de la direction de
l'agrément. L'hôpital demeure responsable de ces malades qui vont
dans des foyers, tout comme l'agence qui effectue le placement des enfants
demeure responsable, au nom du ministère, du placement de ces
enfants.
Alors, sans que nous intervenions par le biais des permis, si l'agence
ou l'hôpital détermine qu'un foyer n'est pas adéquat, elle
a seulement à retirer les personnes qui y sont et ne plus en placer,
mais les placer dans un autre endroit où c'est plus satisfaisant.
Lorsqu'on arrive à ce niveau ou à cette taille-là,
ce n'est pas nécessairement par l'octroi de permis que cette
surveillance s'exerce, mais plutôt par une extension de la
responsabilité des hôpitaux et des agences.
M. GUAY: Je présume quand même qu'il faut un maximum de
personnes pour que ça porte le nom d'établissement. Je prends un
exemple. J'ai dans mon comté des couples sans enfant, où le mari
peut être invalide; l'épouse va se voir confier la garde de deux
couples de personnes âgées, ce qui fait quatre personnes. Est-ce
que ce sera considéré comme un établissement?
M. CASTONGUAY: Cela, ce sont des pensions, des pensions de groupe.
M. GUAY: S'il y a cinq couples, ça fait dix personnes. A partir
de là, c'est...
M. CASTONGUAY: Pour cela, on n'a pas prévu de façon
concrète. On prévoit, par exemple, favoriser un peu cette
formule-là où il y aura des pensions avec un nombre minimal de
pensionnaires et alors, s'il y a des normes et des permis, ils devront
être adaptés au type d'institution en cause. Quand le Dr Laberge
parle des difficultés d'élaboration des normes, c'est une grande
difficulté de s'assurer que les normes soient assez souples pour
être permissives parce qu'il faut que ce soient des normes qui sont
applicables, qui sont financièrement possibles et, finalement, qui ne
sont pas à un niveau tel que tout le monde est obligé de fermer.
Il faut faire face à la réalité.
Il y a une autre dimension aussi. Lorsque vous parlez des soins, vous et
moi, comme profanes, nous ne sommes pas en mesure de juger de la qualité
des soins. Là, ça devient donc extrêmement important que le
collège, la direction de l'agrément, exerce des contrôles
passa- blement plus étroits. Lorsque vous traitez de l'enfance, par
exemple, les déficients mentaux, c'est extrêmement important aussi
que nous jouions notre rôle parce que, assez souvent, et c'est
malheureux, le contrôle social s'exerce plus ou moins, soit parce que les
parents traumatisés d'avoir un déficient mental ou un enfant
anormal aiment autant ne pas trop le visiter. Les parents un peu plus
éloignés ne sont parfois pas tellement intéressés.
Il n'y a pas le même genre de contrôle qui s'exerce. Là,
c'est donc important qu'on y soit. Lorsque vous arrivez à d'autres types
d'établissements, il reste, dans une certaine mesure, les règles
de l'offre et de la demande. Si une personne a une maison très mal tenue
alors que dans le même milieu il y en a une autre qui a une maison
très bien tenue, qui désire obtenir des pensionnaires en bon
état de santé, mais un peu âgés, bien il va y avoir
une certaine sélection qui va s'effectuer. Les parents sont là,
ces personnes-là ne sont pas toujours forcées, ne sont pas sans
défense. Alors, il y a des degrés aussi de
nécessité de notre part d'exercer des contrôles. Il y a des
contrôles aussi de la part des personnes et il y a le contrôle du
milieu. Notre responsabilité, en tant que gouvernement, dans certains de
ces cas, touche beaucoup plus la question de la sécurité au plan
de l'incendie, c'est la responsabilité aussi du ministère du
Travail ou encore de la municipalité où existe ce genre
d'établissement. Car, pour nous, quant aux personnes âgées
qui ne sont qu'hébergées, où il n'y a pas de soins qui
sont donnés, notre responsabilité comme ministère est
relativement restreinte.
M. BACON: Dans l'établissement de vos normes, justement, vous
avez soulevé un point, avec la question des règlements municipaux
et des normes que vous allez établir. Quant à moi, j'ai vu un cas
dernièrement où, à un moment donné, le
ministère du Travail a fait un examen de la maison; les gens ont fait
des modifications, c'était une bâtisse existante. Plus tard, le
service municipal a fait une inspection; il y a encore eu d'autres demandes.
Est-ce qu'il y a une cohésion entre les deux? D'abord, ça
embête les gens, d'une part, et, deuxièmement, je trouve qu'il y a
des coûts de surplus parce qu'en fait il y a deux inspections au lieu
d'une.
M. CASTONGUAY: Là, personnellement, je crois qu'il devrait y
avoir une réglementation provinciale qui prime les autres
réglementations municipales. Mais la plus grosse municipalité,
c'est Montréal, on a une entente avec l'inspecteur des incendies de la
ville de Montréal et il y avait des normes qui étaient
passablement plus sévères que des règlements qui
découlent de la Loi pour la sécurité des édifices
publics.
On lui a demandé, si c'était possible, de s'en tenir
à cette loi, en ce qui concerne les établissements qui
relèvent du ministère des Affaires sociales. M. Lessard a
acquiescé à notre
demande. Il a dit que leur réglementation serait modifiée
pour être...
M. BACON : ... ajustée à vos normes.
M. CASTONGUAY: ... juxtaposée aux normes du ministère du
Travail. Dans le domaine de la sécurité, le meilleur travail fait
au cours de l'année a été les rencontres avec les
officiers du ministère du Travail et les officiers de notre
ministère. Les deux ministères ensemble ont fait parvenir â
tous les établissements, qui relèvent du ministère des
Affaires sociales, un plan type d'évacuation et des mesures de
sécurité dans les établissements qui relèvent de
notre ministère. Le plan type a été envoyé il y a
environ un mois ou un mois et demi et signé par M. Mireault, le
sous-ministre au Travail et le Dr Brunet. Si cela peut vous intéresser,
je peux faire faire des photocopies et donner ce plan type qui a
été envoyé à tous les établissements. On
rend le conseil d'administration ou le propriétaire responsable de la
mise en marche du plan. On leur demande de tenir des notes. Quand nos
inspecteurs vont dans les établissements, on s'informe s'ils ont
communiqué avec le service des incendies de la municipalité,
s'ils ont fait des exercices en cas de feu. On leur demande de faire des
exercices dans un endroit, disons une aile à la fois pour ne pas
énerver tout le monde, et de prévenir les gens à l'avance.
Ce travail a été fait dans le courant de l'année.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qui est directeur du service des mesures
d'urgence?
M. CASTONGUAY: Actuellement, il n'y a personne à ce poste.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le temps des grèves, qui
était...
M. CASTONGUAY: C'est M. Gendron.
M. GUAY: Est-ce qu'il est au courant, lui?
M. CLOUTIER (Montmagny): Evidemment, pour ceux qui ont eu l'occasion de
travailler avec M. Gendron dont on parle, il est un homme extrêmement
dynamique et discipliné. C'est un militaire.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, avant de laisser le
secrétariat du ministère, j'aurais deux questions que j'aurais
déjà posées si j'étais arrivé à
temps. Vous m'excuserez si elles ont été posées.
J'ai remarqué que vous aviez un nouvel adjoint parlementaire
cette année, le Dr Fortier. Est-ce qu'on vous a posé une question
sur le rôle qu'il joue, les responsabilités qu'il a?
M. CASTONGUAY: II y a un problème. Il ne s'agit pas d'un
problème qui se pose en termes théoriques. C'est plutôt un
problème de structure. Comme on l'a expliqué, le mode de
fonctionnement le plus centralisé du ministère est celui du
comité exécutif. Une fois par semaine, on y fait l'étude
des questions qui se posent au plan de l'orientation d'une politique,
application des programmes, problèmes qui se soulèvent à
l'intérieur au moment de l'application de ces programmes, etc. Etant
donné l'ampleur du ministère, l'étendue de nos
activités, la nécessité de maintenir des contacts, ces
séances du comité exécutif ont généralement
lieu le lundi matin. Malheureusement, dans le cas du Dr Fortier, cela
crée un certain problème à cause de cet éloignement
ou à la distance entre Gaspé et Québec.
Le Dr Fortier reçoit la documentation qui vient de ce
comité et qui peut s'intéresser à des questions
particulières. Ce qui est un peu malheureux, c'est qu'il est difficile
de concilier les deux. Pour nous, tenir ces réunions à un autre
moment que le lundi serait extrêmement difficile. Pour le Dr Fortier, la
meilleure journée pour rencontrer c'est le lundi en même temps que
la fin de semaine.
Il y a un petit problème qui est purement pratique. Le Dr Fortier
peut s'associer aux travaux de comité, prendre connaissance de ce qui se
passe par la documentation acheminée au comité
exécutif.
D participe également à des activités
d'associations, de groupes qui désirent la présence, non pas
uniquement d'officiers du ministère, mais de représentants du
gouvernement au niveau politique, dans le bon sens. Je ne sais pas si le Dr
Fortier veut ajouter quelque chose?
M. FORTIER: C'est exactement la situation. Je prends connaissance des
documents de travail qui sont présentés au comité
exécutif. Evidemment, il y a une question d'éloignement. De
Gaspé à Québec, le seul moyen qu'on a de voyager, c'est
l'avion. L'avion qui part ne me permet pas d'assister à toutes les
réunions. Quand je peux le faire, j'y vais. Mais je prends connaissance
des documents de travail. Pour la prochaine, j'ai sur mon pupitre les documents
qui vont être présentés. Je suis déjà au
courant des travaux qui vont être présentés.
M. BOIVIN: Est-ce que l'adjoint parlementaire suit de façon
particulière les négociations avec le fédéral?
M. FORTIER: Pas à ce moment-ci.
M. LAURIN: Ce sont donc des responsabilités
générales, occasionnelles, mais non pas précises ou
spécifiques. Vous avez parlé des cadres tout à l'heure.
L'an dernier, vous aviez noté aussi qu'il vous manquait encore beaucoup
de cadres malgré cette promotion à l'intérieur du
ministère ou d'éléments venant d'autres ministères.
Est-ce que vous pourriez nous dire le nombre de postes-cadres qui restent
à combler
au niveau des professionnels, par exemple au niveau des directions, au
niveau des adjoints?
M. CASTONGUAY: Nous avons trois ou quatre postes de cadres.
M. LAURIN: Trois ou quatre qui restent à combler.
M. CASTONGUAY: Des professionnels? Au niveau de professionnels, environ
75 à 80.
M. LAURIN: 75 à 80 et trois cadres à peu près. Et
les concours sont en marche?
M. CASTONGUAY: La raison est que ces postes viennent d'être
connus, un certain nombre vient d'être connu et une autre
catégorie de postes, les analystes en systèmes et méthodes
et en informatique, sont très difficiles à recruter. Le dernier
concours de recrutement laissait entrevoir cinq ou six candidats possibles
alors que la demande était d'une cinquantaine.
M. LAURIN: Est-ce que vous vous heurtez encore aux contingences de
salaires de la fonction publique pour le recrutement de ces gens-là?
M. CASTONGUAY: Enormément au niveau professionnel, parce que le
niveau d'avancement de la fonction publique est par échelons, ce qui
signifie, à toutes fins pratiques, un échelon par année,
alors que, sur un autre marché, en général, on constate
qu'un jeune professionnel, après quelques années, gravit
très rapidement des échelons. Là, il y a un
décalage après quelques années qui joue dans les deux
sens. Nos bons professionnels nous quittent et ceux de l'extérieur ne
peuvent venir.
M. LAURIN: Est-ce qu'il y a des représentations qui ont
été faites par votre ministère auprès du ministre
de la Fonction publique? Est-ce qu'on considère vos
représentations?
M. CASTONGUAY: Sur ce point-là, il y a eu, au cours des deux ou
trois derniers mois, des problèmes que vous connaissez, mais c'est une
question qui m'apparaît extrêmement importante. Je suis revenu
à la charge à certaines reprises et j'ai l'intention de revenir
à la charge encore. En fait, lorsqu'on regarde les progrès
réalisés depuis un an en ce qui a trait aux postes au niveau des
cadres, les résultats que vous donne M. Houde, il y a là des
progrès sensibles, encourageants. Au niveau des professionnels, il y a
vraiment un problème, comme il nous l'indique, et c'est vraiment mon
intention d'y revenir. D'ailleurs, j'ai demandé à M. Houde, il y
a un certain temps, de me préparer une note bien précise pour
pouvoir poser le problème, non pas seulement en termes globaux ou de
résultats peu encourageants, mais en termes très concrets. Quels
sont les types d'échec que nous avons rencontrés? Pourquoi?
Qu'est-ce que nous devrions faire pour corriger cette situation? Je pense qu'un
des problèmes M. Houde peut vous le décrire mieux que moi
c'est que l'on considère les postes de professionnels un peu au
même titre que les postes administratifs, c'est-à-dire dans une
structure hiérarchique, alors que, normalement, cela devrait être
des statuts s'apparentant un peu plus à ce qu'on appelle en anglais
"staff" et où le cheminement par échelons pourrait s'effectuer
d'une façon beaucoup plus souple que lorsqu'il s'agit de postes
administratifs.
Mais c'est la résistance ou le type de problème auquel
nous nous butons présentement.
M. LAURIN: En ce qui concerne la classification, vous disiez tout
â l'heure, Dr Laberge, qu'une publication serait bientôt
lancée sur la classification des établissements. Est-ce pue la
classification et les normes de classification en sous-catégories, en
catégories sont terminées? Et si vous avez appliqué ces
normes à chacun des établissements qui existent à l'heure
actuelle, pour savoir à quelle catégorie ou sous-catégorie
ils appartiennent, est-ce que ce travail également est
terminé?
M. CASTONGUAY: II y a une première précision. Cette
classification, ces catégories vont être publiées dans le
projet de règlement de la loi 65. Il reste encore un délai de 90
jours avant que ce soit vraiment en vigueur. Une fois ceci effectué, au
moment du renouvellement des permis, l'étape subséquente est de
faire en sorte qu'à partir de cette classification, les
établissements soient regroupés à l'intérieur de
cette classification et de ces catégories.
M. LAURIN: On peut donc penser que d'ici la fin de l'année nous
saurons exactement que telle institution dans le Québec appartient
à telle catégorie ou sous-catégorie et qu'une liste en
existera quelque part. Est-ce que vous avez terminé la visite de tous
les établissements? Dans quelle proportion l'avez-vous terminée?
Combien en reste-t-il?
M. CASTONGUAY: Actuellement, pour le programme que nous nous
étions fixé en 1972, 60 p.c. à 70 p.c. des
établissements ont été visités. Les
établissements hospitaliers, les hôpitaux comme tels, en
règle générale, ont fait la demande au Collège des
médecins et chirurgiens pour qu'il fasse la visite par région;
les régions du Nord-Ouest, de la Gaspésie, de la Côte-Nord,
du Bas-Saint-Laurent ont été visitées, la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean l'a également été.
En ce qui concerne les foyers, on prévoit en avoir terminé
la visite pour septembre 1972. A la fin de l'été, tous les foyers
auront été visités.
Dans le domaine de l'enfance, on est peut-être un peu en recul,
parce qu'on manque d'infirmières ou de personnel, mais je pense que
d'ici la fin de l'année, on les aura quand même
tous vus. Ce qui est à retenir, c'est que, quand la visite est
terminée par les gens de notre service, on a également les
rapports du ministère du Travail concernant le même
établissement dont la visite est faite à peu près dans le
même temps. A ce moment-là, on fait l'évaluation de
l'établissement. Je dirais que cette action, à ce jour, au lieu
d'être une action plumitive, est plutôt une action dont le sens est
de faire parvenir aux établissements une lettre leur
énumérant les déficiences constatées lors de la
visite. S'il n'y a pas de déficiences, on le leur dit, s'il y en a, on
les énumère, s'il y a trois, cinq, huit, dix choses à
corriger. Ces établissements sont sur la liste pour un rappel dans trois
ou quatre mois. On est même en train de visiter les foyers clandestins
qui n'ont pas de permis.
M. LAURIN : Ce travail vous met évidemment en relation avec un
bon nombre d'autres ministères, d'autres organismes, les corporations
professionnelles par exemple, d'autres autorités, d'autres paliers de
gouvernement. Est-ce que, étant donné qu'on est obligé
quand même d'avoir une politique qui, à la fin, se concerte,
devient conjointe, ce travail a posé certains problèmes, au point
de vue de l'élaboration des normes, de la classification, de la
codification, de l'émission des permis, de la surveillance des
établissements? Si oui, quel genre de problèmes surtout et
comment ont-ils été résolus?
M. CASTONGUAY: Le plus gros problème est au niveau de
l'élaboration des normes. J'ai mentionné, tout à l'heure,
les normes de colonies de vacances.
On avait un représentant du ministère des Affaires
municipales, un représentant du Haut-Commissariat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports, un représentant du ministère du
Travail pour la sécurité. On avait quelqu'un de l'environnement
pour l'eau et ces choses-là, quelqu'un du ministère des Affaires
sociales, une diététicienne. Cela groupe plusieurs gens pour
écrire des normes, des gens qui viennent de différents
ministères ou de différents milieux. Ensuite, on a fait appel
à l'Association des colonies de vacances du Québec. Elles sont
venus nous prêter leur concours. Ces normes sont terminées.
C'est à ce niveau, je dirais, que c'est le plus difficile de
concilier. Nous avons consulté également, je le mentionnais
encore tout à l'heure, le service des incendies de la ville de
Montréal, pour que ses normes de sécurité ne soient pas
plus difficiles que les nôtres, qu'elles soient à peu près
égales aux nôtres. La ville de Montréal, pour
l'émission des permis, c'est également la même chose:
Respecter le zonage et...
M. LAURIN: Mais la concertation et l'harmonisation du travail se
sont-elles faites aussi facilement ou plus facilement que vous ne le
souhaitiez? Plus rapidement?
M. CASTONGUAY: Avec le ministère du Travail? Il n'y a aucun
problème.
M. LAURIN : Tous ces organismes, autres ministères, autres
paliers du gouvernement ou autres organisations?
M. CASTONGUAY: Autres organismes. Il y en a qui prennent un peu plus de
temps. Soit qu'il y ait un peu de réticence, c'est un peu plus long.
M. LAURIN: Evidemment, tout le monde s'entend sur l'utilité et
même sur le caractère indispensable de ces normes. Le
sous-ministre disait tout à l'heure que ça tombe sous le sens
commun, évidemment. Mais est-ce que vous avez ressenti une certaine
réticence à l'endroit de normes qui commencent à couvrir
le réseau entier de nos institutions? Est-ce que vous avez entendu des
protestations par exemple chez les usagers, chez certains mouvements, chez
certains groupes à l'effet que les usagers de ces institutions
commencent à être enserrés d'une forêt de normes qui
peuvent limiter leur liberté, leur dynamisme ou leur initiative? C'est
plutôt une question que je pose parce que moi, j'entends ça d'une
façon générale parfois.
M. CASTONGUAY: L'expression forêt de normes, je ne l'ai pas
entendue parce que nous n'avons que deux de sorties. Cela ne fait pas encore
une grosse forêt. En y allant très prudemment, très
lentement, comme on fait actuellement, en recommençant, en
recommençant et en recommençant pour arriver à des choses
qui sont très simples, au lieu de compliquer les affaires, on les rend
plus faciles.
M. LAURIN: Lorsque je l'ai entendu, ce n'était pas à
propos de normes actuellement en vigueur mais une crainte quant à
l'avenir, une préoccupation.
M. CASTONGUAY: C'est ça. C'est justement parce qu'ils ne le
savent pas.
Là aussi, c'est un peu pour ça que ça a pris du
temps. Nous sommes extrêmement prudents. Le Dr Laberge ne l'a pas dit
mais il me trouve particulièrement "tannant" parfois, en ce sens que
nous sommes très prudent pour ne pas émettre de normes qui
puissent poser des contraintes trop sévères et devenir un carcan
qui empêche les institutions de fonctionner. Sur ce point, on s'entend
très bien. Il s'agit toujours de surveiller dans l'écriture des
choses, que ça ne survienne pas sans qu'on le veuille dans le fond.
Je dois dire aussi que sans prendre nécessairement
connaissance de tout le courrier qui entre à mon bureau, comme je vous
ai expliqué par le mécanisme qui a été
établi, je sais ce qui entre. Et sans lire nécessairement les
lettres, j'ai une idée du contenu. A ma connais-
sance, nous n'avons pas de plaintes. Peut-être que, justement
comme vous dites, on ne sait pas à qui s'adresser pour se plaindre parce
qu'il y en a trop. Mais je ne crois pas que ce soit le cas parce que, dans le
courrier que je reçois, je n'ai pas de plaintes à cet effet.
M. LAURIN: Par exemple, certaines garderies, que je connais, que j'ai
visitées et qui ont été créées pour
répondre aux besoins du milieu par des groupes de
bénévoles, craignent beaucoup que la norme, qui est maintenant
fédérale aussi bien que provinciale, soit appliquée dans
toute sa rigueur; elle ne tient pas compte de certaines situations très
particulières qui ont donné naissance à la création
de tels types de garderies.
M. CASTONGUAY: Voyez, encore là, il y a le genre de
considération que je mentionnais tantôt.
Si vous avez un groupe de personnes extrêmement
intéressées qui mettent sur pied d'elles-mêmes une garderie
pour leurs enfants ou des enfants du milieu. Il y a déjà
là une protection extrêmement valable qui dépasse, bien
souvent, ce que vous pourriez atteindre par la formulation de normes et par des
contrôles périodiques une fois par tant de mois ou par
année. Si vous allez dans le même type d'établissement,
mais que c'est purement à caractère commercial, le
problème se déplace.
C'est une des choses aussi dont nous devons demeurer très
conscients au ministère. Quelles sont les possibilités de
contrôle du milieu? Quels sont les motifs de ceux qui mettent sur pied un
type de service et le font fonctionner? Cela ne s'écrit pas dans des
normes; cela se réflète dans la façon que la direction
fait son travail. C'est extrêmement important, à mon sens.
M. LAURIN: En somme, ce que je veux mentionner au fond, c'est la
création possible d'un point de rencontre où les normes
n'étouffent pas l'initiative individuelle, mais où l'initiative
individuelle ne se développe pas sans frein et souvent dans des buts
lucratifs qui mettent en danger bien des individus. Et je me demandais si, au
ministère, à force de réfléchir sur le sujet, on en
est arrivé à une sorte de philosophie de rencontre.
M. CASTONGUAY: Oui. On avait prévu au début et on y
tient encore réviser tous les ans les normes, toutes les normes
qu'on aura de faites, avec les organismes de l'extérieur du
ministère. Si le ministre le permet, cela me fera plaisir de vous faire
parvenir une copie des normes de garderies de jour. Vous allez voir que c'est
très souple, très simple et, en même temps, vous allez
constater que ce sont des normes provinciales.
M. LAURIN: Maintenant, est-ce que vous avez l'impression que le
personnel que vous avez pour faire ce travail gigantesque aura besoin
d'être augmenté ou si, avec ce que vous avez, c'est suffisant pour
procéder au pas que la prudence demande?
M. CASTONGUAY: II y a le problème des professionnels qu'on a
souligné tantôt. Problème au point de vue des
professionnels, au point de vue des médecins.
M. BOIVIN: Le Collège des médecins a sa part à
jouer dans cela?
M. CASTONGUAY: Oui. Mais, même en dehors du Collège des
médecins, il y a des médecins qui seraient nécessaires, si
on veut, à la direction. Et actuellement, c'est assez difficile d'en
obtenir.
M. BOIVIN: Vous pourriez faire travailler les députés qui
sont médecins. A l'inspection.
M. CASTONGUAY: On a également le problème des
infirmières qui est en train de se résoudre, après un an
et demi d'efforts environ.
M. LAURIN: M. le ministre, est-ce que ce serait possible d'avoir une
liste des établissements qui ont été fermés, de
savoir à quelle catégorie ils appartiennent et de connaître
les raisons de la fermeture?
M. CASTONGUAY: Le Dr Laberge fournira cette liste.
M. LAURIN: Pour passer à un cas particulier dont je voudrais me
servir pour illustrer un cas général, je sais qu'il y a eu une
enquête au pavillon Toupin, dans le comté de Portneuf et
qu'à la suite de l'enquête il y a eu des démissions. Est-ce
que, étant donné que la loi 65 sera bientôt mise en
vigueur, on pourrait l'utiliser d'abord en ce qui concerne, par exemple, les
changements au conseil d'administration, dans les institutions qui ont fait
l'objet d'enquête ou dans les institutions où il y a eu des
développements qui ont pu faire froncer les sourcils du directeur de
l'accréditation ou de l'agrément?
M. CASTONGUAY: Encore là, vous avez un peu le problème que
vous mentionniez, de concilier vous le preniez au plan des garderies
le dynamisme du milieu avec la nécessité des normes.
Là, il y a une espèce de point d'équilibre qu'il faut
atteindre. La loi 65 et ce fut, en fait, l'objet de la majorité
des mémoires qui ont été présentés
vise à faire en sorte que la participation ou encore la
représentation au sein des organismes ou des structures tels les
conseils d'administration, se fasse à partir du dynamisme dans un
milieu, du désir de participer. Elle vise également à ce
que les nominations en provenance d'autres institutions
se fassent par les mécanismes normaux qui peuvent être
établis à l'intérieur de ces établissements, pour
désigner des membres à un autre niveau, soit d'un centre
hospitalier vers un centre local ou d'un centre local vers un centre
hospitalier.
De façon générale, si l'on veut vraiment atteindre
le but visé par cette loi, il faudra que tout ceci se fasse dans les
délais prévus par la loi, avec l'aide des conseils
régionaux et. avec le minimum d'intervention du ministère, sauf
en ce qui concerne les nominations qui doivent être faites par le
lieutenant-gouverneur et où il est prévu que cela doit se faire
après certaines consultations.
Il y a quelques cas problèmes comme vous le mentionnez. Et ce
sont des cas qui donnent vraiment lieu à des problèmes tels que
la qualité des services ou l'administration est tellement
déficiente qu'il nous faudrait intervenir. Nous aurons, par la loi 65,
un pouvoir d'intervention un peu plus souple que c'est le cas
présentement. Selon la nature des établissements ou leur statut
présentement, dans certains cas, nous n'avons pratiquement aucun pouvoir
d'intervention. Dans d'autres cas, les mécanismes prévus sont
très lourds, comme dans le cas de la Loi des hôpitaux. Avec la loi
65, nous aurons une possibilité d'intervention beaucoup plus souple.
Evidemment, avec cette possibilité d'intervention, si nous en arrivons
à la conclusion qu'à un endroit, où il y a vraiment un
conflit irréconciliable entre un conseil d'administration, la direction
et le personnel et que la direction et le personnel semblent faire un travail
honnête, compte tenu du fait que la loi prévoit le changement ou
des modifications ou un renouvellement des conseils d'administration, il n'est
pas dit que nous ne nous servirons pas de la loi 65 pour
accélérer le processus des mécanismes prévus dans
la loi. Ou encore, lorsque c'est l'inverse et qu'il y a vraiment une
administration déficiente au plan, non pas du conseil, mais de
l'administration, nous pourrons faire de même également.
De façon générale, il m'apparaît important
que nous soyons prudents dans l'utilisation de cette loi parce qu'on a
tellement voulu tous les organismes qui sont venus à la
commission éviter que le ministère l'utilise pour des
interventions à tous les niveaux, de toute nature. Et aussi, on a voulu
que cette participation soit vraiment authentique. C'est pourquoi il faudra
être très prudents, mais cette loi nous donne des moyens de
corriger des situations qui doivent être, dans certains cas, je pense
bien, de l'avis de tous, connues.
M. LAURIN: En ce qui concerne l'administration des subventions de
recherche, tout particulièrement des subventions venant du
fédéral, est-ce qu'il y a eu des faits saillants cette
année?
M. CASTONGUAY: Non, nous nous som- mes efforcés d'identifier plus
clairement les responsabilités. Nous avons les trois comités qui
ont fonctionné de façon très souple et très
efficace, je pense, qui sont formés de gens de l'extérieur du
ministère, avec un représentant du ministère qui est
concerné. Il n'y a pas eu de difficulté majeure. Je pense que
nous pouvons dire que nous avons déterminé beaucoup mieux nos
priorités, nos besoins et qu'il y a eu une amélioration
considérable, par exemple, la collaboration du Dr Matute au
ministère, qui a joué un rôle très important en
certains cas, comme améliorer la qualité des demandes, pour aider
les chercheurs à présenter leur demande de subvention. Et il y a
eu une amélioration, un intérêt considérable aussi
dans le secteur du comité de la recherche socio-économique
où la qualité des travaux qui ont été soumis s'est
considérablement améliorée, où il s'est
établi toute une série de travaux extrêmement
intéressants qui sont en cours et qui sont subventionnés au
niveau du ministère.
Il y a les autres comités avec des fonds du
fédéral. Il y a eu des retards occasionnels, des problèmes
de délai, à l'occasion, qui sont attribuables à des
problèmes internes au ministère. On a revisé les dates de
réunion des comités, mais ce sont simplement des facteurs
techniques qui ont été en cause.
M. LAURIN: Quel a été le montant total des subventions
d'origine québécoise et d'origine fédérale qui ont
été distribuées?
M. CASTONGUAY: Je ne pourrais pas vous dire avec précision, mais
je peux vous obtenir les chiffres.
M. LAURIN: D'accord. Et pourriez-vous en même temps donner la
répartition de ces subventions de recherche par rapport à
l'origine linguistique aussi, étant donné que nous n'avons
probablement pas encore rattrapé notre retard sur certaines institutions
anglophones qui avaient de meilleures installations depuis un plus grand nombre
d'années.
On va voir s'il y a du rattrapage.
M. CASTONGUAY: On peut vous remettre un document qui contient tous les
renseignements sur les subventions données et qui est actuellement
à la révision. On pourra vous donner des statistiques assez
complètes.
M. LAURIN: D'accord! Avant la fin des crédits ou...
M. CASTONGUAY: Demain.
M. LAURIN: Très bien!
M. CASTONGUAY: Article 1. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): La catégorie 1, oui. La catégorie
3. Services de transport et
de communication, $925,000. Dans le document que le ministre nous a
remis on a tout le détail.
M. LE PRESIDENT: Excusez! La catégorie 1 est adoptée?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est-à-dire les traitements, salaires
et allocations, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et on prendrait la catégorie 3.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 3.
M. CLOUTIER (Montmagny): Services de transport et de communication. Le
budget est pratiquement doublé par rapport à l'année
précédente, $925,000 au lieu de $520,400. On a tout le
détail.
M. CASTONGUAY: Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non. Ce sont les frais de déplacement
qui comprennent $165,000 et le reste, $160,000, ce sont des frais de
publicité.
M. CASTONGUAY: Dont le détail vous est donné.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dont le détail nous est donné. Je
m'arrête à la publicité. Les frais de déplacement on
explique pourquoi, c'est parce que les établissements vont être...
Il y aura plus de visites d'établissements en 72/73. Quant au programme
de publicité, le ministre va faire de la télévision pour
$300,000. Est-ce que c'est le ministre qui va faire tout ça?
M. CASTONGUAY: Non. Le secrétariat auquel se rattache la
direction des communications se retrouve dans cet article. Vous l'aviez compris
sans doute!
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre a des commentaires
à nous faire sur les films qu'il y a là?
M. CASTONGUAY: La question, à ma connaissance, a
été soulevée au début des crédits sur
l'importance des...
M. CLOUTIER (Montmagny): Avec M. Cyr.
M. CASTONGUAY: ... communications, justement. Vous voyez refléter
dans les crédits ce désir de faire plus d'information aussi bien
sur les lois que sur les problèmes eux-mêmes, l'éducation
de la population, etc.
M. BOIVIN : Est-ce que ce n'est pas fait par le ministère des
Communications...
M. CASTONGUAY: Cela émarge à notre...
M. BOIVIN: II y a un autre budget à part ça au...
M. CLOUTIER (Montmagny): Qui va réaliser les...
M. CASTONGUAY: Maintenant, on peut donner des commandes, par exemple,
à Radio-Québec, à...
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que l'Office du film va réaliser
certains de ces films?
M. CASTONGUAY: On peut vous donner l'exemple pour la loi 65. Je ne sais
pas si M. Cyr est ici.
Sur la loi 65, il y a la série de diapositives qui a
été préparée par Radio-Québec. Il y a
actuellement deux ou trois projets en cours avec Radio-Québec pour
l'implantation du bill 65. On étudie actuellement aussi une
série... Il y a tout le programme aussi pour les agents de
sécurité sociale. Il y a eu environ dix cassettes
préparées en collaboration avec Radio-Québec et l'Office
du film. Il y a enfin un programme qu'on envisage sur l'éducation
sanitaire. On veut préparer ce programme au cours de l'été
pour choisir les projets les plus susceptibles, dans les secteurs de la
santé et social, de s'adresser à la population et aux
consommateurs soit à l'intérieur des cliniques externes on
pense, par exemple, à l'audio-vision dans les salles d'attente
soit des cliniques externes, soit des CLSC. Il y a toute une série de
projets en cours. Certains sont en voie de réalisation pour un
certain nombre surtout sur l'implantation du bill 65 et de la Loi de
l'aide sociale et de la santé mentale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que tout le contenu des films et des
brochures est fabriqué, élaboré au ministère?
M. CASTONGUAY: Au moins l'orientation des objectifs, le contenu
général. Le contenu artistique est laissé à
d'autres qu'à nous.
M. CLOUTIER (Montmagny): Bien, si le ministre est dans le film, je ne
suis pas inquiet pour le contenu artistique.
M. CASTONGUAY: La partie humoristique, vous voulez dire?
M. CLOUTIER (Montmagny): Humoristique, oui.
M. BOIVIN: II ne faudrait pas oublier l'adjoint parlementaire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans la présentation globale du
ministère, est-ce que c'est le ministre qui va intervenir dans ce film
pour présenter son ministère?
M. CASTONGUAY: Où voyez-vous ça? C'était le film,
la loi 65? C'était sur la loi 65, en fait.
J'y étais, tu y étais, il y avait des officiers du
ministère qui posaient des questions, alors c'était vraiment une
réalisation en commun.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que les membres de la commission ou les
membres de l'Assemblée nationale auront le privilège...
M. CASTONGUAY: C'est la demande qui a été faite l'autre
matin, j'en ai parlé avec Gérard Lévesque, il doit
communiquer incessamment avec chacun des partis. On pourra organiser une telle
présentation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans les publications, il y en a pour $255,000.
Je vois la commission d'enquête, l'impression: $40,000; c'est le bon
temps de poser la question à l'ex-président de la commission
d'enquête Cas-tonguay-Nepveu, qui a terminé son mandat, à
savoir quand peut-on escompter les derniers volumes, les derniers rapports?
M. CASTONGUAY: Il faut rappeler, M. Cloutier, que c'est une entreprise
qui a duré cinq ans et six mois. En général, nos
fournisseurs, les gens qui ont été en contact avec nous, nous ont
présenté leur relevé de compte â temps. Il reste un
certain nombre de fournisseurs qui ne l'ont pas encore présenté.
Il s'agirait peut-être de menus comptes pour, au maximum, $150 qui ne
seraient pas payés. Le service de la comptabilité m'a offert de
me préparer un rapport au 30 avril, je lui ai demandé tout
simplement d'attendre pour fermer les livres et il nous restera des
dépenses qui seront faites par le ministère pour couvrir les
frais de traduction, des frais de dessin, d'impression en français et en
anglais. Le rapport définitif devrait normalement être prêt
au cours de l'automne 1972 parce qu'on est à traduire un rapport,
ensuite il ira à l'impression. Evidemment, il y a la révision des
épreuves, etc., probablement vers le mois d'octobre ou novembre
1972.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'aurais envie de vous poser une autre
question, vous me répondrez si vous pouvez. Peut-être
pourriez-vous reprendre le chapeau du président de la commission
d'enquête Castonguay-Nepveu, et me dire s'il aurait été
extrêmement intéressant pour la commission, pour l'étude
des prévisions budgétaires...
M. CASTONGUAY: Vous parlez de quelle commission, celle-ci ou la
commission...
M. CLOUTIER (Montmagny): Celle-ci. M. CASTONGUAY: Ah bon! Pardon.
M. CLOUTIER (Montmagny): Celle-ci et on pourrait ajouter aussi... disons
cette commission-ci pour l'étude des prévisions
budgétaires, parce que je ne crois pas qu'il y ait de législation
actuellement devant la Chambre, le bill 250 et le code des professions, les
lois, spécifiques, votre rapport est publié à ce sujet.
Disons pour les travaux de la commission, est-ce qu'il aurait été
extrêmement intéressant pour les membres de la commission d'avoir
été en possession du rapport de la commission Castonguay-Nepveu
pour faire les discussions que nous faisons? Vous assistez aux discussions, il
y aurait certaines choses que l'on aurait dites différemment. Est-ce que
le ministre aurait répondu différemment à certaines
questions qu'on lui a posées s'il avait pris connaissance du rapport de
la commission?
M. CASTONGUAY: Vous aviez tout de même entre les mains les sept
huitièmes des rapports de la commission. Est-ce que vous voulez parler
plus particulièrement du dernier volume?
M. CLOUTIER (Montmagny): Du dernier rapport.
M. CASTONGUAY: Vous m'avez demandé de recoiffer le chapeau du
président. Il va sans dire, M. Cloutier, que quand on accouche aussi
péniblement qu'on l'a fait d'un huitième rapport, on a quand
même bien hâte de montrer le bébé; et comme mes
collègues commissaires, j'ai hâte que ce rapport soit rendu
public. Je pense même que ce rapport rendra service au Québec en
général et peut-être, en particulier, aux membres de la
commission aussi. Cela n'est pas impossible. Je le souhaite.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non. Ecoutez, je ne veux pas...
M. CASTONGUAY: Je veux que personne ne soit mal à l'aise. Il
reste que les délais dans la préparation de ce rapport ont
été normaux et sont provenus de la difficulté de cerner
les questions, de les étudier, et des délais normaux
d'impression, de traduction. Mais, quant à moi, je n'ai jamais
posé quelque geste que ce soit pour en retarder la publication.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, ce n'est pas le sens de ma question. J'ai
demandé à M. Nepveu si, à ce moment-ci, nous avions en
notre possession le rapport des services sociaux, le dernier rapport qu'il
reste à sortir, si nous en avions pris connaissance, si le ministre en
avait pris connaissance, si nous, nous avions posé d'autres questions
que celles que nous avons posées, si le ministre aurait répondu
différem-
ment. Cela veut dire: Est-ce que le contenu vous répondrez
si vous le voulez du rapport aurait influencé ou marqué
nos débats de façon différente, ou aurait donné une
autre direction aux débats que nous avons faits, sur certains
aspects?
M. CASTONGUAY: II me semble que, par exemple, on s'entendrait
peut-être mieux sur la notion de services sociaux, sur l'envergure de ce
secteur, sur les relations que ce secteur doit maintenir nécessairement,
obligatoirement, avec tous les autres secteurs, sur sa présence
nécessaire. Enfin, il me semble que oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Merci, M. le ministre.
M. LAURIN: Est-ce que ceci veut dire que vous aiguisez à ce point
nos regrets que cela va forcer le ministre à présenter des
amendements à la loi 65 très prochainement?
M. CASTONGUAY: Non, ce n'était pas le sens. Je vous avoue que
c'est la première fois que j'assiste à des séances de la
commission parlementaire, d'une commission parlementaire. Cela fait quatre
heures que j'écoute très attentivement et j'ai l'impression que
j'ai écopé de la question la plus difficile.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, ce n'était pas mon intention,
évidemment. Je connais bien M. Nepveu, j'ai travaillé avec lui au
ministère, c'est moi qui l'ai nommé secrétaire de la
commission Castonguay-Nepveu, je l'ai nommé président quand M.
Castonguay qui est ici présent a choisi un autre secteur
d'activité. Alors, nous avons hâte, M. Nepveu, de prendre
connaissance des derniers travaux de la commission et il nous fait plaisir
d'approuver les crédits demandés pour la dernière
étape. J'imagine que ce dernier volume, ce dernier tome, le
huitième, va nous permettre de porter un jugement encore plus de valeur
sur toute la réorientation qu'on veut donner aux services de
santé et aux services sociaux. Je pense bien que tout le monde, non
seulement le ministre des Affaires sociales, mais tous les membres de la
commission et tous les députés trouveront certainement un grand
avantage à en prendre connaissance. Alors, je n'ai pas d'autres
questions à poser à M. Nepveu, si ce n'est dans d'autres
domaines. Maintenant, il a coiffé un autre chapeau au sein du
ministère.
M. GUAY: Est-ce que le ministre pourrait nous dire le coût total
de l'ensemble des travaux de cette commmission? Est-ce qu'il est trop tôt
pour le demander?
M. CASTONGUAY: Non. De mémoire, M. Nepveu a probablement un
chiffre plus exact à l'esprit, mais le coût total des travaux de
la commission est de $2,900,000 et quelque chose.
Ils en ont dépensé depuis que je suis parti. Remarquez que
sur ce chiffre... Lorsqu'on le donne de façon absolue, il peut
paraître élevé, mais comme M. Nepveu l'a dit, c'est une
commission dont les travaux se sont poursuivis pendant cinq ans et demi.
Lorsqu'on discutera plus tard, à la catégorie des soins
généraux, vous allez voir que ce sont des chiffres, malgré
tout, minimes par rapport à l'ampleur du budget des économies qui
peuvent être effectuées à la suite de travaux comme ceux de
cette commission.
M. GUAY: Quoiqu'on ait étudié le projet de loi 65 avant
d'avoir la dernière tranche du rapport.
M. CASTONGUAY: Je vous donnerai des exemples. Nous avions les rapports
sur les corporations professionnelles, sur les services de santé, la
sécurité du revenu.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 3. Adopté.
M. LAURIN: Est-ce que cela a coûté aussi cher que la
commission Parent?
M. CASTONGUAY: La commission Parent, je ne me souviens pas quel en avait
été le coût.
M. LAURIN: Est-ce que cela a été actualisé ou
normalisé avec le taux d'escalade annuel?
M. BOIVIN: Combien de temps est-ce que cela a duré?
M. CASTONGUAY: La commission Parent a duré quatre ans.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4?
M. CLOUTIER (Montmagny): Catégorie 4, le ministre nous a
donné le détail des services professionnels, il y en a pour
$348,500.
M. LAURIN: Le journal dont vous parliez a été inclus
là-dedans, c'est le montant de $6,000?
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2: Directions générales,
sous-article 1 : Administration.
Directions générales
Administration M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Prési-
dent, à cet article, on a demandé une augmentation
importante d'effectif, soit de 682 à 806. Je remarque que,
l'année dernière, au 30 septembre, il y avait 153 postes vacants
et on demande 74 postes additionnels. Quelles sont les possibilités de
recrutement de ce personnel et à quels secteurs particuliers? Si on
prend l'organigramme, il y a quatre services principaux: la gestion, les
services auxiliaires à Québec et à Montréal, le
budget et les contrôles et la direction du personnel. Où ce
personnel va-t-il être affecté surtout?
M. CASTONGUAY: L'augmentation est apparente en partie, parce que le
ministère possède une enveloppe de 4,969 postes autorisés,
soit les 4,928 que vous voyez au budget plus 41 postes d'ouvriers. A l'heure
actuelle, notre enveloppe d'effectif autorisé est de 4,903 postes. Les
crédits ont été fondés sur le chiffre de 4,969 et
les 66 postes additionnels qui restent à être autorisés ont
vu leurs crédits inscrits là, à l'administration. Ce qui
veut dire que le chiffre corrigé se situe aux environs de 730. La
différence entre l'an dernier et cette année se situe surtout au
niveau des équipes de vérification, dont le nombre s'est accru de
façon très sensible au niveau du programme de l'aide sociale.
C'est passé d'environ 30 à plus de 80, en ce qui touche le
programme de vérification à l'aide sociale, que nous avons
étendue à chacune des régions de la province.
M. CLOUTIER (Montmagny): Au moment où on passera aux bureaux
régionaux, on pourra peut-être parler un peu plus de la
vérification qui se fait à l'intérieur...
M. CASTONGUAY: Et les résultats.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... et les résultats des enquêtes
ainsi de suite?
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté? M. CLOUTIER
(Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Catégorie 2.
M. CLOUTIER (Montmagny): A la catégorie 1, étant
donné que c'est de nature générale, est-ce que le ministre
ou le sous-ministre pourrait nous dire si, dans les principaux services, les
quatre services qu'il a sous sa juridiction, il y a des réformes
entreprises qui ne sont pas terminées dans l'intégration du
personnel? En effet, cette direction de l'administration était
déjà en voie de fusion avant l'adoption de la loi fusionnant les
deux ministères. C'était une direction qui était en bonne
voie de fusion, l'opération de la direction du personnel était
terminée quant aux services auxiliaires, c'était aussi
terminé pour la fusion; la gestion également, du
côté de l'informatique et du côté du système
d'organisation et méthodes. Je pense donc qu'il n'y a pas de
problème particulier d'intégration.
M. CASTONGUAY: Effectivement, c'est exact, c'est la direction à
laquelle nous avons accordé la moindre priorité, elle est venue
en dernier lieu. Si ce n'est quelques postes de professionnels au budget et aux
contrôles, dans l'ensemble, la situation est en ordre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1. Adopté. Catégorie
2.
M. CLOUTIER (Montmagny): Catégorie 2. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3.
M. CLOUTIER (Montmagny): Catégorie 3, il y a une augmentation
assez considérable.
M. CASTONGUAY: C'est dû au programme de vérification accru
de l'aide sociale. Evidemment, puisqu'on augmente sensiblement le nombre de
gens, qu'ils voyagent 40 semaines par année... Vous avez un
résultat.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 5.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 6.
M. CLOUTIER (Montmagny): Catégorie 6, à la rubrique des
loyers, on a des terrains et immeubles, machinerie et équipement. Vous
avez une grosse augmentation.
M. CASTONGUAY: C'est directement relié à l'implantation
d'un nouveau système à l'aide sociale, dont le coût des
terminaux requis pour fins de télé-informatique vient s'inscrire
à cette catégorie. La comparaison n'est pas tout à fait
exacte parce que certains coûts que nous devions assumer auparavant,
vis-à-vis du centre de traitement électronique des
données, je pense, apparaissait ailleurs et l'augmentation réelle
n'est pas aussi élevée. Mais il y a une augmentation
substantielle en raison de ce nouvel équipement de
télé-informatique qui sera implanté à compter de
l'année en cours.
M. CLOUTIER (Montmagny): A compter de...?
M. CASTONGUAY: De l'année en cours; probablement à compter
de janvier prochain.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez le détail ici, dans le
document.
M. CASTONGUAY: Nous avons réconcilié; vous avez même
le détail de l'équipement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté.
Catégorie 7. M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT:
Catégorie 8.
M. CLOUTIER (Montmagny): Catégorie 8, c'est encore
l'informatique?
M. CASTONGUAY: Oui, le même phénomène se
répète.
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT:
Catégorie 10. M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT:
Catégorie 11. M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté. M. LE PRESIDENT:
Catégorie 14.
M. CLOUTIER (Montmagny): II n'y a pas d'imputations cette année,
il n'y a pas de remboursements?
M. CASTONGUAY: Non, les imputations des années antérieures
provenaient du ministère des Finances. Cette année, vous n'avez
pas le même phénomène, si je ne m'abuse, je ne suis pas
certain.
Financement
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Financement. Catégorie 1.
M. LAURIN: Vous parliez tantôt de mettre sur pied une direction de
la planification l'an passé? On peut attendre?
M. CASTONGUAY: Si vous le préférez, il fait des choses
extrêmement intéressantes et... Ah! Il ne sera pas ici de la
semaine. Bon ! Il y a malgré tout ses adjoints qui sont ici et qui
pourraient répondre aux questions.
M. LAURIN: Bon, d'accord.
M. LE PRESIDENT: M. Boucher.
M. LAURIN: Vous deviez mettre sur pied, l'an dernier, une direction de
la planification financière. Est-ce qu'elle a été mise sur
pied et comment fonctionne-t-elle?
M. CASTONGUAY: Alors, on va demander à M. Boucher. En fait, M.
Simard est maintenant avec M. Forget et M. Boucher est justement au poste sur
lequel porte votre question.
La direction de la planification financière, est à ses
tout débuts. Effectivement, M. Boucher a intégré le
ministère des Affaires sociales le 17 janvier seulement.
On compte, au début, recruter trois professionnels, avec le
personnel habituel de soutien, mais c'est strictement pour la première
année.
M. LAURIN: Vous dites: C'est au tout début, qu'avez-vous
commencé à faire et quels sont les...
M. CASTONGUAY: J'ai commencé à analyser, à partir
des statistiques hospitalières, l'évolution des coûts dans
le secteur des hôpitaux généraux publics. Effectivement,
j'ai mis à jour certains tableaux de l'annexe 1 du rapport
Castonguay-Nepveu.
M. LAURIN: Quelles sont vos priorités pour les prochains
mois?
M. CASTONGUAY: Pour les prochains mois, je dois préparer les taux
d'augmentation des budgets courants des hôpitaux qui, normalement,
devraient être prêts au début d'août et,
présentement, j'ai commencé à travailler sur la structure
des coûts à appliquer dans les différents foyers, quitte
à appliquer par la suite les taux d'augmentation causés par le
coût de la vie. Les données de base proviennent
présentement de l'enquête fédérale faite
auprès des ménages et portant sur 4,000 ménages au
Québec pour l'année 1969.
M. LAURIN: Est-ce qu'il y aura des relations entre le travail que vous
effectuez et la pratique du budget global pour l'ensemble des institutions du
Québec?
M. CASTONGUAY: Oui, effectivement, le taux d'augmentation que je suis
appelé à dériver sera utilisé à
l'intérieur du concept du budget global.
M. LAURIN: Vos études portent évidemment sur les
années qui viennent de s'écouler. Est-ce qu'on va tenir compte
aussi du fait que certaines de ces institutions sur lesquelles vous faites vos
études ne fonctionnaient pas à plein rendement ou fonctionnaient
dans des circonstances où les besoins de la communauté
n'étaient pas exactement connus, évalués et remplis?
M. CASTONGUAY: Je ne travaille pas encore effectivement au niveau des
institutions individuelles. J'utilise les données
générales qu'on essaie de partager par catégorie pour
comparer des choses comparables, mais je suis encore à ce
niveau-là. Quant à l'application
comme telle du budget global, ça ne relève pas de mon
autorité.
M. LAURIN: J'avais déjà posé la question l'an
dernier et à M. Forget et au ministre, et j'avais noté
peut-être l'utilité de joindre aux études proprement
financières une étude des programmes actuels et souhaitables de
ces institutions. Est-ce qu'un travail analogue a été fait dans
ce sens et est-ce qu'une concertation a été faite?
M. CASTONGUAY: M. Forget et les officiers de sa direction ont
effectivement lancé le type d'étude auquel vous faisiez allusion.
Les types de service ou les activités des établissements ont
été regroupés dans toute une série qu'il a
été convenu d'appeler des centres d'activité. Je crois
qu'il y en a eu 65 qui ont été identifiés. Et à
partir de l'identification de ces centres d'activité, le volume de
service, de personnel, les frais, nous pouvons faire des comparaisons quant au
rendement, quant à la perfomance. Nous pouvons identifier quels sont
ceux qui s'écartent d'un "pattern" ou d'une moyenne et pouvoir faire
plus facilement l'analyse des raisons de ces écarts, faire une certaine
évaluation des rendements obtenus. Et il s'agit, évidemment, d'un
grand nombre d'institutions, d'un grand nombre de centres d'activité et
une des difficultés, c'est qu'à mesure que les données
sortent, comment les utiliser? Et déjà, nous avons eu des
exemples où nous pouvions identifier des choses qui méritent des
investigations plus approfondies, mais il s'agit de savoir, maintenant,
jusqu'à quel point nous devons suivre toutes ces données qui sont
produites par ce programme, de quelle façon les utiliser. C'est le
problème auquel nous nous attaquons présentement parce que, si
vous multipliez le nombre de centres d'activité par le nombre
d'institutions et le fait qu'il faut suivre ceci, si nous voulons que cela soit
valable, d'une façon assez rapprochée dans le temps, avec les
activités dams ces établissements, eh bien, il y a des techniques
d'identification assez rapides qui doivent être mises au point.
On nous a déjà donné certains exemples de
résultats extrêmement intéressants qui sont ressortis de ce
programme où nous voyons, par exemple, que dans un hôpital X,
alors qu'il se donne un volume de services à peu près analogues
à ceux donnés dans d'autres hôpitaux, des services de
même nature, nous constatons, tout à coup, que, pour un
hôpital donné, il y a un écart assez considérable au
plan du personnel, par exemple. Alors, immédiatement, il y a un signal
qui est donné. Déjà, nous voyons que le programme veut
être transformé au plan opérationnel, mais comment
l'utiliser, de façon concrète? On se pose encore des
questions.
Cela a été déjà, au cours de l'année,
très utile, par exemple, au cours des discussions pour les budgets des
hôpitaux par des comparaisons par centres d'activité qui sont
reliés aux formes de budget actuel et de budget global, la
responsabilité de gestion financière des hôpitaux
eux-mêmes. Il est possible actuellement de comparer dans les centres
d'activité, selon le nombre de services rendus, les coûts et de
les comparer avec ceux des hôpitaux identiques, de même grosseur,
de même catégorie au Québec et en Ontario et dans le reste
du Canada à cause des données qui existent et qui nous
parviennent du bureau de la statistique. Alors, il est possible de faire ces
comparaisons et ç'a été extrêmement utile dans la
discussion des budgets avec les milieux hospitaliers qui nous ont dit, par
exemple, à un moment donné: Notre budget global, on va le
dépasser de $2 millions. A ce moment-là, l'équipe de M.
Forget les a rencontrés, j'en ai rencontré quelques-uns avec eux
et il est relativement facile de leur montrer qu'à tel ou tel endroit,
ils dépassent les normes et que vraiment là on n'est pas d'accord
pour qu'ils dépassent l'enveloppe.
M. LAURIN: Mais de quelle façon avez-vous procédé
à la cueillette de ces données, par quelle méthode, avec
quel personnel?
M. CASTONGUAY: II y a encore des difficultés pour la cueillette
des informations, il y a plusieurs types d'information qui sont recueillis, qui
sont demandés. Il y a encore un retard à l'obtention, par
exemple, il y a une feuille mensuelle que chaque centre hospitalier doit
remplir qui donne des informations minimales sur le déroulement des
activités. Il y a aussi des rapports trimestriels, aux trois mois, qui
doivent être faits peut-être que M. Chamard peut
préciser ce sujet-là mais il y a encore des
difficultés pour obtenir les informations désirées.
La cueillette des données se fait en deux temps. D'abord, lorsque
le budget est présenté par les établissements, c'est en
termes financiers et en volume et en estimation du volume pour chaque centre
d'activité. Lorsque le rapport financier est produit à la fin de
l'année, il comprend aussi non seulement des données
financières, mais des volumes d'activité réelles. C'est
à partir de ces données-là que l'on établit des
coûts moyens, qu'on fait des comparaisons d'un établissement avec
un groupe d'établissements semblables et qu'on est en mesure de juger du
rendement, des ressources de l'établissement.
Il y a aussi des rapports périodiques; il y a un rapport mensuel
qui est un rapport sur la liquidité des établissements; il y a un
rapport trimestriel qui est un rapport de contrôle budgétaire; il
y a aussi le rapport annuel que je viens de vous décrire qui comporte
les termes financiers et le volume d'activité.
M. LAURIN: Ne croyez-vous pas, M. le ministre, que ce travail-là
va véritablement être effectué d'une façon
rationnelle; uniquement à partir du moment où les conseils
régionaux
pourront véritablement faire l'inventaire en même temps que
la surveillance des institutions d'une région?
M. CASTONGUAY: Ilya toute une série de mécanismes
d'analyse qui sont en voie d'être mis en place. Par exemple, lorsqu'on a
parlé du rapport mensuel sur les liquidités, il nous faut
effectuer ce travail au niveau du ministère quitte après, une
fois qu'on identifie des données qui méritent investigation,
à demander la collaboration, la participation des conseils
régionaux. Je ne crois pas qu'on puisse imaginer que ces conseils
puissent être équipés pour suivre ce type
d'activité. Le rapport de liquidité, avec le rattrapage dont je
pourrai vous parler, sur les règlements de fin d'année, la
collaboration que nous demandons aux institutions de crédits, de telle
sorte qu'elles n'avancent pas aux institutions sans notre autorisation, ou sans
que nous soyons tenus au courant, nous permet, dans le concept du budget
global, d'identifier immédiatement ceux qui ont des dépassements
non justifiés. C'est un premier outil qui, sans mettre le doigt sur la
cause, nous permet d'identifier rapidement les endroits où il y a
vraiment dépassement. A partir des rapports sur les centres
d'activité on vient d'en parler on dégage des
données plus précises. Encore là, la nature de ces
analyses, par suite de la nécessité de la programmation, de
comparaison à des échelles assez grandes, du plus grand nombre
d'établissements possible, doit se faire au niveau du ministère.
Avant de perfectionner ces outils, cela prend un certain temps. Quant aux
remèdes à apporter, les conseils régionaux pourront avoir
un rôle à jouer. Mais, tous ces mécanismes d'analyse
doivent être effectués ou mis en place vraiment chez nous et
rodés pendant une certaine période.
J'aurai l'occasion aussi demain, selon le rythme où on progresse,
de vous donner certaines indications des résultats obtenus avec le
budget global. Vous allez voir qu'avec une croissance des coûts
donnée, qui se compare à celle des années
précédentes, il a été possible d'absorber une
demande accrue de services sans qu'on ait une augmentation correspondante dans
les coûts, avec le résultat que les coûts par unité
de service ont baissé, qu'il a été possible, avec les
mêmes équipements, le même personnel, d'absorber un plus
grand volume de services pour répondre rapidement à une demande
accrue, celle qui s'est manifestée par l'assurance-maladie. Encore
là, ce type d'analyse doit être fait au niveau du ministère
et, après cela, l'utilisation peut être transmise à divers
niveaux. Demain on aura l'occasion de revenir sur cette...
M. CLOUTIER (Montmagny): Pas demain. C'est le bill 250.
M. CASTONGUAY: Cela, c'est demain matin. On a trois mémoires
seulement. On devrait être capable demain matin de passer ces
trois-là et de suivre les crédits à 4 h.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. J'aurais des questions à
poser, mais étant donné qu'il est 11 h 5, je les
réserverai pour demain.
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux jusqu'à
demain, 4 heures, c'est-à-dire après les travaux de
l'Assemblée nationale.
(Fin de la séance à 23 h 3)
Séance du mercredi 24 mai 1972
(Seize heures dix-sept minutes)
M. GIASSON (président de la commission permanente des affaires
sociales): A l'ordre, messieurs !
Au moment de suspendre l'étude des crédits du
ministère des Affaires sociales, nous étions à l'article 2
: Directions générales. Sous-article 1 : Administration. Nous
nous étions arrêtés plus spécialement à la
catégorie 1: Traitements, salaires et allocations.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'était au sous-article 2: Financement,
Catégorie 1. Le ministre nous avait dit, si je me souviens bien, qu'il
nous donnerait, pour l'an dernier, des statistiques sur le budget global de 23
hôpitaux, les résultats de leur fonctionnement.
M. CASTONGUAY: J'avais suggéré de le faire au moment des
soins généraux, je peux le faire immédiatement si vous le
voulez. Vous aimeriez mieux immédiatement, d'accord.
Pour bien situer cette question, d'abord, du budget global qui est une
dimension des actions prises par le ministère dans la recherche à
la fois d'une plus grande autonomie de gestion, au plan de la gestion courante
des établissements, aussi dans la recherche de modes pouvant permettre
de répondre de façon plus satisfaisante à la demande de
soins et services par ce mécanisme du budget global, je pense qu'il est
important de situer la question dans un contexte un peu plus large. Je l'avais
fait au moment de la loi 65. J'avais insisté sur le fait que la loi 65
était un geste qui était posé au plan législatif,
au plan des structures administratives. Ce geste visait à partager les
responsabilités plus clairement entre le ministère, les conseils
régionaux, les conseils d'administration des établissements, leur
structure interne, etc.
H y a lieu aussi, à mon sens, dans l'étude de cette
question du budget global, de la situer, et aussi certains des autres gestes
que nous posons, par rapport à l'accroissement des coûts de la
santé au Québec et aussi au Canada.
C'est là qu'on voit plus clairement le rythme d'augmentation de
ces coûts, les conséquences qui peuvent fatalement en
résulter, soit au plan de la possibilité de répondre
à la demande de services si des gestes ne sont pas posés. Ceci
est en dehors de toutes les questions d'ententes entre le gouvernement du
Canada et le gouvernement du Québec, ententes qui peuvent contribuer
à une certaine rigidité, j'en conviens, mais en lui-même le
problème de l'augmentation des coûts apparaît clairement
ici. Je pense qu'il faut dans une étude que j'ai ici se
référer à certaines statistiques. Egalement, il est
important de bien situer cette question parce qu'elle est en relation directe
avec une des données de la négociation dans le secteur des
affaires sociales, particulièrement en ce qui concerne les
hôpitaux, c'est-à-dire la question des postes qui a
été soulevée. Je crois qu'avec cette brève analyse
on peut voir plus clairement pourquoi nous avons soulevé cette question
à ce moment-ci. Au besoin, nous pourrons donner plus d'explications
quant à l'objectif recherché en invoquant cette question à
l'occasion de la présente négociation.
Brièvement, M. le Président, j'ai ici une analyse
publiée par le ministère de la Santé nationale et du
Bien-être social fédéral qui est intitulée
"Coût des soins personnels au Canada, 1969-1970." Il y a certaines
données qui méritent d'être citées dans cette
étude. Si les membres de la commission veulent par la suite des copies,
il me fera plaisir d'en faire faire et de vous les remettre.
Voici ce qui est dit: "Le coût global des soins hospitaliers,
médicaux et dentaires et des médicaments de prescription est de
l'ordre de $4,387,000,000 pour 1970, augmentation d'un peu plus de $500
millions par rapport à l'année précédente. Au cours
de la décennie de 1960 à 1970, les dépenses ont plus que
triplé." Et on voit l'évolution à l'aide d'un tableau et
ceci pour l'ensemble du Canada. Plus loin, on lit: "En 1970, la dépense
nationale, par tête, n'a été dépassée que par
deux provinces, l'Ontario, $228 et l'Alberta, $216.
Viennent ensuite, par ordre, la Colombie-Britannique et le Manitoba avec
environ $203; le Québec, la Nouvelle-Ecosse et la Saskatchewan suivent
avec $193, $183 et $180 respectivement. Puis le Nouveau-Brunswick avec $100.
Loin derrière les autres provinces, suivaient l'Ile-du-Prince-Edouard et
Terre-Neuve, avec $138 et $136 respectivement. Ceci est pour l'ensemble des
dépenses, c'est-à-dire: soins hospitaliers, soins
médicaux, soins dentaires, médicaments, prothèses etc. On
voit ici que le Québec se situait, en fait, au cinquième rang
pour l'ensemble des dépenses.
Voici quant au coût des soins hospitaliers...
M. CLOUTIER (Montmagny): Excusez, si j'interromps le ministre, ce n'est
pas pour l'ensemble, mais le coût par tête.
M. CASTONGUAY: Le coût, par tête, mais de l'ensemble des
dépenses et non pas seulement les soins hospitaliers.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, de l'ensemble. D'accord!
M. CASTONGUAY: Le coût des soins hospitaliers représentant
63 1 /2 p.c. du total a été de l'ordre de $2,787,000,000 en 1970.
En pourcentage du produit national brut, les hôpitaux
représentaient 3.3 p.c. et encore là il y a des tableaux qui
appuient ces chiffres.
Le gros des dépenses relatives aux soins hospitaliers est
attribuable aux hôpitaux généraux et aux hôpitaux
spéciaux connexes faisant partie du programme
d'assurance-hospitalisa-
tion. Ce groupe continue à former l'élément dont
l'importance augmente le plus rapidement dans le tableau des frais
hospitaliers. Les $2,278,000,000 dépensés en 1970
représentaient une augmentation de 14.1 p.c. par rapport à
l'année précédente. Ici, je pense qu'il est important de
rappeler ce pourcentage, compte tenu des chiffres que j'ai cités au
début de l'analyse de nos crédits et en regard aussi du fait que
l'an dernier nous avons réussi à nous situer à
l'intérieur du budget alloué au ministère dans le domaine
de la santé.
Les dépenses des hôpitaux psychiatriques se sont accrues de
11.8 p.c. Les dépenses des hôpitaux fédéraux ont
légèrement augmenté. Les dépenses des sanatoriums
antituberculeux ont diminué.
En 1970, l'Ontario, le Québec et l'Alberta étaient quelque
peu au-dessus de la moyenne nationale des dépenses par tête, $130,
de tous les services hospitaliers. On voit donc qu'en ce qui a trait aux
services hospitaliers, le Québec se situe au même niveau que
l'Ontario et l'Alberta, c'est-à-dire à un niveau de $100 par
tête par an. La Nouvelle-Ecosse vient en quatrième place avec
$125, suivie du Manitoba avec $121. La Saskatchewan et la Colombie-Britannique
ont dépensé environ $115 alors que Terre-Neuve,
l'Ile-du-Prince-Edouard et les Territoires du Nord-Ouest ont
dépensé moins de $100.
Les soins médicaux. Le coût estimatif des soins
médicaux s'est élevé à $1,029,000,000 en 1970. Le
taux d'augmentation de 14.2 p.c. a dépassé celui des
dépenses relatives aux soins hospitaliers, aux soins dentaires et aux
médicaments de prescription. La moyenne de la dépense nationale
par tête, $48.09 pour les soins médicaux, a été
dépassée par l'Ontario, $57.68; la Colombie-Britannique, $57.61;
l'Alberta $54.68 et le Manitoba, $54.13. Viennent ensuite la Saskatchewan, $41;
la Nouvelle-Ecosse, $39 et le Québec, $36.04. Au Nouveau-Brunswick,
à l'Ile-du-Prince-Edouard et à Terre-Neuve, la dépense par
tête a été d'environ $30. Il faut rappeler que les
statistiques, en ce qui a trait aux soins médicaux, sont des
statistiques qui ont souvent été mises en question. Et je crois
qu'avec l'aide des données de l'assurance-maladie, nous serons en
mesure, au cours des années qui viennent et même avec l'aide des
données qui se dégagent déjà de
l'assurance-maladie, de voir plus clairement quel est le niveau réel de
la dépense.
Ici, malgré ces écarts, on voit qu'en ce qui a trait aux
soins médicaux, le Québec ne se situait pas nécessairement
en tête de file. Avec les mécanismes qui ont été en
mis en place au Québec lors de l'établissement de
l'assurance-maladie, il y a lieu de croire qu'il a été possible
de maintenir cette position du Québec qui n'est pas aussi
élevée que dans les autres cas. Il a été aussi
possible de maintenir le rythme d'augmentation. A l'aide des premières
données qui se dégagent de l'assurance- maladie, nous pourrons
voir que le taux d'augmentation est moins rapide que celui indiqué ici.
Donc, la situation n'évolue pas tout à fait de la même
manière. En ce qui concerne les soins dentaires, je pense que c'est un
peu moins important dans le contexte. Au sujet des médicaments et
ordonnances, vous aurez ces données dans la copie du tableau que je vous
ferai parvenir.
C'est la première dimension de la question, il me semble, de
l'augmentation rapide des coûts. D'une part, la position du Québec
en ce qui a trait aux soins hospitaliers et, d'autre part, la situation dans
laquelle nous semblions nous trouver au moment de l'assurance-maladie,
situation qui, à mon avis, a été maintenue selon la
façon dont l'assurance-maladie a été établie au
Québec.
A partir de ces données où on voit que
l'assurance-hospitalisation au Québec, où les soins hospitaliers
nous situent en tête de file, il apparaît extrêmement
important de déterminer pourquoi. A cet effet, étant donné
que ce phénomène n'est pas nouveau, la commission d'enquête
avait préparé une analyse comparative des coûts de
l'hospitalisation au Québec et en Ontario. Nous voyons dans cette
analyse que, toute proportion gardée, lorsqu'on ramène les
coûts moyens par journée d'hospitalisation dans les hôpitaux
publics du Québec et de l'Ontario, pour les années 1966, 1967,
1968 lorsque ces dépenses étaient normalisées,
c'est-à-dire qu'on les ramenait à une même base, soit par
journée d'hospitalisation, que le Québec avait des
dépenses par journée d'hospitalisation dans ses hôpitaux
publics, qui étaient passablement plus élevées qu'en
Ontario à l'époque et que l'écart avait eu une certaine
tendance en 1966, 1967, 1968 à se résorber quelque peu. Les
données sont disponibles, elles apparaissent dans l'analyse dans cette
annexe de la commission. L'on voyait aussi que la principale raison de cette
différence provenait du fait que, par journée d'hospitalisation,
il y avait un plus grand nombre d'heures de personnel sujet à
rémunération dans les hôpitaux et aussi que les niveaux de
rémunération se situaient pour la masse du personnel à des
niveaux analogues à ceux de l'Ontario et parfois plus
élevés.
Donc, sans entrer dans tous les détails de cette analyse
où on comparait le coût de la préparation des dossiers
médicaux ou le coût des repas servis etc., etc., le facteur le
plus important était la rémunération brute et l'on voyait
que c'était celui qui occasionnait, dans la plus large mesure, cet
écart par rapport à l'Ontario et que, lorsqu'on allait un peu
plus loin, on se rendait compte que la cause était le plus grand nombre
d'heures rémunérées et les taux de
rémunération. Or, l'étude a été poursuivie,
comme l'a mentionné M. Boucher hier soir, pour les années 1968,
1969, 1970, parce que pour l'année 1968, dans l'analyse de la
commission, il s'agissait de données qui n'étaient pas tout
à fait définitives. On note que le même
phénomène a continué de se produire jusqu'en 1970.
L'écart entre l'Ontario et le Québec, en 1966, pouvait se
chiffrer de la façon suivante: par journée d'hospitalisation, le
coût était de $43.96 au Québec et en Ontario, il
était de $35.69. Donc, il y avait un écart de $8.27 ou 23.1 p.c.
En 1970, $68.38 au Québec, $58.27 en Ontario, un écart en
chiffres absolus de $10.11, en pourcentage de 17.4 p.c. Donc, il y a eu une
certaine réduction de l'écart, mais on constate encore, en 1970,
que le coût par jour d'hospitalisation, au Québec, était
d'environ $10 plus élevé qu'en Ontario.
M. BOIVIN: Est-ce que je pourrais poser une question au ministre?
M. CASTONGUAY: Est-ce que je pourrais terminer, ce ne sera pas tellement
long. Lorsqu'on fait l'analyse dans les causes, on retrouve encore le
même phénomène, rémunération brute. En fait,
le Québec par rapport à l'Ontario, en 1966, entraînait un
écart de 28.9 p.c; en 1970, 21.7 p.c. Toutes les dépenses autres
que la rémunération étaient quelque peu plus
élevées qu'en Ontario et se sont maintenues, pendant cette
période à peu près au même niveau. En 1970, elles
ont varié entre 7 p.c. et 8 p.c. de plus qu'en Ontario.
Lorsqu'on analyse plus loin ces données, on en arrive encore
et c'est la conclusion à laquelle l'étude arrive ici
aux mêmes constatations: nombre d'heures
rémunérées plus grand par journée
d'hospitalisation, taux de rémunération analogue,
inférieur ou supérieur. Le résultat de ces écarts
est très significatif. Lorsqu'on applique au nombre de jours
d'hospitalisation , au Québec, la différence, c'est-à-dire
si cette différence pouvait être éliminée, si on en
arrivait à un coût par jour égal à celui de
l'Ontario, pour 1968, on estime ici dans l'étude préparée
au ministère que l'économie aurait été d'environ
$67 millions; en 1969, de $106 millions; en 1970, de $101 millions. Ce sont des
chiffres assez significatifs.
M. BOIVIN: Combien, en 1969?
M. CASTONGUAY: En 1969, $106 millions, en 1970, $101 millions.
Ce sont des données auxquelles il est extrêmement important
de se référer pour voir l'analyse de ces chiffres, leur
validité à l'annexe 1 du rapport de la commission et je vais
demander à M. Boucher de faire préparer des copies des tableaux
dont je viens de vous donner lecture, qui apparaissent ici dans l'étude
qui a été préparée au ministère,
c'est-à-dire les deux tableaux d'où je viens de tirer les
chiffres.
M. BOIVIN: La question que j'aurais à poser serait en rapport
avec ça. Les seuls facteurs que vous trouvez, c'est la
rémunération et plus d'heures du personnel. Mais il peut y avoir
aussi d'autres facteurs. S'il passait plus de malades dans les mêmes
lits, parce qu'il est prouvé que c'est quand un malade entre à
l'hôpital qu'il coûte cher. Alors, s'il passe plus de malades qu'en
Ontario dans les mêmes lits, c'est un facteur qui peut devenir important
pour faire varier la différence entre...
M. CASTONGUAY: Docteur, seulement pour poursuivre mon exposé, je
vais vous donner la réponse à cette question-là, mais vous
allez la trouver dans l'annexe 1. C'est une analyse qui normalise les
coûts, c'est-à-dire qui fait abstraction de facteurs comme celui
que vous mentionnez, de telle sorte qu'on compare vraiment des choses
égales. On prend les données et on les ramène à une
base comparable et vous allez voir, la technique est décrite, la
description dans l'analyse est relativement simple et je puis vous dire que,
lorsqu'on ramène les coûts sur une base de tant par jour
d'hospitalisation, on compare vraiment deux choses analogues. A ce
moment-là, ça a été normalisé. La
méthodologie de cette étude a été
vérifiée et revérifiée, aussi bien avant
qu'après sa publication et la méthodologie est juste. Sur
ça, c'est vraiment une comparaison de choses qui se comparent
directement l'une à l'autre.
Les conclusions que nous avions évidemment tirées de ceci
étaient importantes et remarquez que c'est un phénomène
qui n'est pas particulier aux années 1966 et 1970. C'est un
phénomène qui existait en 1966; j'ai bien pris soin de rappeler
les chiffres qui existaient en 1966, les chiffres dégagés en
1966. Je ne veux pas aller situer ça sur une période de quatre
ans, de 1966 à 1970.
J'ai même mentionné qu'il y avait une certaine
réduction de l'écart. Les conclusions que nous avons
tirées de ceci étaient de deux ordres. D'abord l'importance d'une
meilleure planification, la réorientation des ressources et aussi la
nécessité de modifier le système de financement et
également de réviser, dans la mesure où c'est possible,
par la voie de la négociation, certaines dispositions des conventions
collectives.
En ce qui a trait à la planification et à la
réorientation des ressources, l'objectif, en fait, est de
développer des modes de distribution de services qui répondent
tout aussi bien, et parfois mieux, aux besoins de la population à des
coûts inférieurs. Cela a fait l'objet de nos discussions hier et
au cours des jours précédents.
Egalement, pour bien savoir ce qui existe et afin d'investir lorsqu'il y
a vraiment des écarts entre les besoins et les ressources et
répartir nos ressources disponibles de la façon la plus
équitable et la plus adéquate possible, nous avons mis au point
des programmes d'investissements. Je vous ai remis copie la semaine
dernière du programme quinquennal en ce qui a trait aux
établissements d'enseignement et de recherche. Il apparaît
extrêmement important de savoir clairement ce que nous avons et ce que
nous devons faire sur une période d'années
à partir d'une projection des besoins et des ressources
disponibles.
L'an dernier, si vous vous souvenez bien, j'avais fait état des
projections que nous avions faites de nos revenus possibles comme
ministère ou du budget possible que nous pourrions avoir et de
l'accroissement de nos dépenses simplement pour respecter nos
engagements actuels, pour voir la marge que nous pouvions consacrer à
des investissements, compte tenu du fait que ces investissements signifient,
lorsqu'ils sont matérialisés, des frais nouveaux de
fonctionnement.
Nous avons également préparé et c'est sur le
point d'être terminé pour les établissements autres
que les centres hospitaliers où il se fait de l'enseignement et de la
recherche, un programme triennal d'investissements, de telle sorte qu'il nous
soit possible de répartir encore une fois les crédits que nous
pourrons consentir aux immobilisations par région en fonction des divers
besoins et aussi en fonction des objectifs poursuivis par le ministère
dans ce secteur.
Notre intention, lorsque ce programme va être vraiment à
point, est de le rendre public de telle sorte que tous les
établissements intéressés soient au courant aussi que les
conseils régionaux, quand ils seront créés, pourront en
prendre connaissance, faire aussi l'examen des représentations qui leur
sont faites, leur analyse propre des besoins par rapport à ce programme.
Je pense bien que l'intention sera au besoin de le réviser après
un certain temps pour apporter des ajustements qui pourraient apparaître
appropriés.
Voilà donc un autre outil qui, dans le contexte dont il est
question ici, apparaît extrêmement important. J'aurais aimé
pouvoir vous remettre copie de ce document aujourd'hui, malheureusement, il
n'est pas dans une forme où il y a avantage, je crois, à le
rendre public. On pourrait susciter plus de difficultés, peut-être
un peu de confusion alors que c'est le but justement de clarifier les choses et
de permettre à chacun de voir plus clairement où nous allons,
où nous nous situons et aussi à partir de quoi faire des
représentations.
Il est également à considérer que
l'équipement est une composante importante du fonctionnement de tous les
établissements et qu'il importe pour le bon fonctionnement d'un
établissement que l'équipement requis soit là mais pas
plus, et aussi qu'on ne donne pas ou qu'il n'y ait pas d'équipement
inutile, comme il a été mentionné hier, qu'il soit
approuvé ou que l'achat en soit approuvé dans certains
établissements, ce qui peut amener à plus ou moins court terme
des demandes de personnel qui ne sont pas vraiment justifiées, compte
tenu du type d'établissement.
Alors, un plan de l'équipement et du développement de
l'équipement a été préparé et nous voyons
ici les inventaires par région, par catégorie
d'établissements. Et déjà, face à diverses demandes
d'équipement qui sont adressées, nous voyons beaucoup plus
clairement où existent les besoins, où il y a une situation qui
semblerait en équilibre et où il peut y avoir aussi de
l'équipement de plus grande valeur que requis. C'est également
notre intention de rendre public, éventuellement, ce document lorsqu'il
sera vraiment à point. Et on sera surpris de voir, dans certains cas, ce
que le document révèle.
Je me rappelle, par exemple, il y a quelques jours, à la suite de
l'assemblée annuelle du conseil d'administration de Montreal Children's
Hospital, avoir vu dans les journaux qu'on faisait des reproches
sévères au ministère de ne pas avoir accordé
immédiatement des approbations pour l'achat d'équipement.
Lorsqu'on regarde cet inventaire, on voit que le Montreal Children's Hospital
se situe pratiquement en tête de liste des hôpitaux dans la
région de Montréal et, par conséquent, dans la majeure
partie de la province. Nous croyons qu'avec ces instruments les pressions de
nature arbitraire diminueront, que la consultation sera plus facile et aussi
qu'il nous sera plus facile, comme ministère, de réduire les
écarts entre des disparités, qui ne sont pas justifiés
lorsque nous nous plaçons au plan des besoins de la population.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelle est cette étude à laquelle
le ministre se réfère?
M. CASTONGUAY: Plan d'équipement, de développement. Elle a
été préparée par les officiers du ministère,
par la direction de l'équipement. C'est un travail excellent, qui est un
outil extrêmement utile pour des fins internes, mais qui n'est pas tout
à fait à point pour publication à mon avis. Mais,
dès qu'elle sera prête, je crois que c'est le type d'étude
qui doit être rendue publique et qui doit être mise à la
disposition de tous les intéressés.
Quant au système de financement maintenant que nous sommes
en voie de développer ces outils qui feront que la planification des
ressources, l'établissement des ressources sera plus
contrôlé nous avions introduit l'an dernier un projet
pilote avec un certain nombre d'hôpitaux, soit 23; des hôpitaux de
diverses tailles. Nous avons déjà certaines données qui
ressortent du fonctionnement de cette expérience. Mais, avant de passer
à l'analyse de ces données, je crois qu'il est aussi
extrêmement important de faire le point sur une autre dimension. Parce
qu'il ne s'agit pas simplement de modifier le système de financement. Il
nous a fallu aussi essayer d'assainir davantage la situation financière
des hôpitaux de telle sorte que les hôpitaux recourent le moins
possible à l'emprunt à court terme auprès des banques et
qu'ils puissent effectuer leurs paiements aux fournisseurs plus rapidement. Par
cet assainissement de leur situation financière, nous voulons en arriver
à faire en sorte que les hôpitaux ne soient plus en mesure d'aller
emprunter sans l'autorisation du ministère, parce que toute la
philosophie du budget global tombe si cette soupape demeure grande
ouverte.
Pour ceci, nous avons demandé la collaboration des institutions
de crédit. Je crois qu'il importe de faire quelque peu le point parce
que c'est une donnée fondamentale pour le bon fonctionnement de cette
question du budget global. Et ici, si vous me permettez, je vais lire deux ou
trois paragraphes de l'étude, d'une note qui a été
préparée faisant le point sur la situation financière des
hôpitaux publics et qui permet de mesurer le chemin parcouru.
Durant la période de seize mois s'étendant du 1er janvier
1971 au 30 avril 1972, la direction générale du financement a
mené à terme la vérification finale des dépenses de
fonctionnement des hôpitaux publics pour les trois années, 1968,
1969, 1970, c'est-à-dire à l'intérieur d'une
période d'à peu près quinze mois. Les règlements de
fin d'année, c'est-à-dire la récupération des
sommes versées en trop de même que le paiement des soldes de
subventions dus aux hôpitaux en vertu de cette vérification,
auront également été entièrement effectués
pour l'ensemble de ces trois années à la fin de cette
période. Egalement, durant le même intervalle, la
détermination globale de la participation fédérale
à ces dépenses a été faite pour 1968 et 1969, alors
que le dossier du Québec pour 1970 a été
entièrement complété.
Cette accélération du rythme de travail et des
procédures administratives a eu une répercussion certaine sur le
rythme des déboursés du ministère des Affaires sociales.
Le but du présent document est d'illustrer l'influence de cette double
accélération des procédures et des déboursés
gouvernementaux sur la situation financière des hôpitaux publics.
On doit noter immédiatement le caractère fragmentaire de
l'information disponible pour illustrer cet impact. Comme il s'agit de
développements affectant l'année 1971 et même 1972, il est
encore trop tôt pour puiser l'information aux états financiers
annuels de chaque établissement car ces états ne nous sont pas
encore parvenus dans l'ensemble. Ici on fait état des rapports auxquels
MM. Chamard et Boucher ont fait allusion hier et c'est à partir de ces
rapports que les données sont extraites.
A l'aide de l'information disponible, il est toutefois possible
d'étudier l'évolution du fonds de roulement, c'est-à-dire
des disponibilités moins les exigibilités financières
à court terme, en comparant pour autant d'hôpitaux publics, y
compris les hôpitaux pour malades chroniques, qu'il est possible la
situation réflétée dans leurs états financiers au
31 décembre 1970 et leur situation au 29 janvier 1972 telles que
révélées par le premier rapport périodique. Cette
comparaison fait ressortir une nette amélioration du fonds de roulement,
d'un déficit global de $5.3 millions en décembre 1970 à un
déficit global de $2.8 millions en janvier 1972, pour un ensemble de 96
hôpitaux. L'augmentation des fonds de roulement des hôpitaux en
question est donc de $2.5 millions et là on explique la sélection
des hôpitaux, je pense.
Une étude portant sur une plus longue période serait
nécessaire pour situer l'amélioration notée ci-dessus. Une
compilation des données contenues au rapport HS 2 des hôpitaux,
pour 1969 et 1970, selon les états financiers des établissements
au 31 décembre de chaque année, fournit les indications
suivantes; au 31 décembre 1969, disponibilités: $83.1 millions;
exigibilités: $99.2 millions; fonds de roulement: $16.1 millions de
déficit, donc par voie d'emprunts, etc.
En 1970, disponibilités: $76.6 millions; exigibilités:
$101.6 millions; fonds de roulement: $25.1 millions.
Les informations en question se réfèrent respectivement
à 188 et 189 hôpitaux. L'accroissement du déficit d'une
année à l'autre y est clairement remarqué. Une comparaison
avec les chiffres de 1968, tel que compilés par Statistique-Canada,
semble révéler une diminution du déficit du fonds de
roulement de 1968 à 1969. Cependant, comme la compilation de 1968 se
rapporte à seulement 148 établissements, cette dernière
indication apparaît susceptible de nous induire en erreur.
D'autre part, dans la même perspective de moyen terme, un nouvel
équilibre est en train de s'établir entre l'apport des
exigibilités attri-buables à des emprunts bancaires à
court terme et l'apport attribuable à des comptes à payer aux
fournisseurs.
Les premiers augmentent leur importance relative dans le total alors que
les derniers la diminuent. Les estimations préliminaires d'ailleurs
exprimées par le témoignage d'associations de fournisseurs
d'hôpitaux suggèrent qu'entre la fin de 1968 et le début de
1972, le total des sommes dues aux fournisseurs est passé de plus de $42
millions à environ $31 millions, soit une réduction de plus du
quart par rapport aux chiffres de 1968 et cela sur un intervalle de trois ans
alors que les dépenses globales des hôpitaux s'accroissaient
d'environ un tiers, comme il a été mentionné
précédemment.
H semble d'ailleurs que la totalité de ce changement ou
même davantage, s'il s'avère, grâce à des analyses
assez complètes, que la situation s'était
détériorée davantage de 1968 à 1970, s'est
accomplie durant l'année 1971.
Outre les efforts d'accélération des règlements de
fin d'année décrits au début de ce mémoire, la
direction générale du financement a d'ailleurs pris d'autres
mesures d'un caractère plus permanent pour réduire le niveau
désiré du fonds de roulement et diminuer le coût
inhérent à son financement.
La première mesure a consisté à établir la
pratique générale de versements aux 14 jours au lieu des
versements semi-mensuels pour un total des versements des paiements de
transfert d'hôpitaux de 26 au lieu de 24 par année. En outre,
les établissements ont été invités à
régler la fréquence de leur période de paye des
employés sur le même rythme.
La deuxième mesure a consisté à effectuer de la
même manière, c'est-à-dire d'avance et globalement pour
l'ensemble du budget de fonctionnement, le paiement pour les services externes
assurés, autrefois remboursés aux hôpitaux en vertu d'une
facturation pour chaque visite en service.
Enfin, et de façon à favoriser le renversement
souligné plus haut dans l'importance relative des emprunts bancaires et
des comptes à payer dans le total des exigibilités, un usage du
contrôle du crédit bancaire a été encouragé.
Les jalons d'une collaboration essentielle avec des organismes de crédit
ont été posés et une expérience précieuse
est accumulée. Un projet de directive sur l'utilisation des
crédits bancaires a été préparé et a fait
l'objet de consultations avec l'Association des hôpitaux et des
institutions de crédit. Toutefois, sa mise en vigueur a
été retardée pour permettre de résoudre certains
problèmes résiduels dont la solution devait
précéder la mise en vigueur d'une directive
compréhensive.
En conclusion, il semble raisonnable d'affirmer qu'une tendance
chronique à l'accroissement continu du déficit de
trésorerie des hôpitaux a été renversée en
1971 et que les résultats acquis durant cette année-là ont
été consolidés et poursuivis durant le premier trimestre
de 1972.
Quant à cette question, il était important qu'elle soit
attaquée de façon aussi claire que possible, de telle sorte que
le budget global puisse vraiment fonctionner.
Si vous me le permettez, ce sera maintenant le dernier document que
j'aurai à vous lire, il est assez bref. Mais comme il s'agit d'une
opération qui touche au fonctionnement année après
année d'un ensemble d'établissements dont les budgets
excèdent $1 milliard par année, je crois qu'il est important de
dégager les premiers résultats de l'expérience du budget
global pour certains hôpitaux du Québec en 1971.
Le présent rapport ne constitue pas une évaluation
exhaustive ou finale du financement par budget global utilisé envers
certains hôpitaux à titre d'essai en 1971.
Les renseignements financiers et opérationnels pour 1971 sont
tirés des rapports mensuels et trimestriels transmis au ministère
par ces établissements et non pas du rapport annuel qui n'est pas encore
disponible. Par conséquent, seuls les renseignements qui figurent sur
ces rapports mensuels ou trimestriels ont pu être utilisés.
Même à l'intérieur de ces restrictions, certains
hôpitaux figurant parmi les 23 financés par budget global en 1971
furent omis de la présente évaluation intérimaire, soit
parce que même ces données partielles faisaient défaut ou
parce que les changements, dans la nature ou l'envergure des activités
de 1970 à 1971, étaient trop considérables. En
conséquence, le présent rapport traite de 16 des 23
hôpitaux en question et, malgré tout, même si cela ne porte
que sur 16, ce sont des hôpitaux dont la taille est telle qu'ils
représentent en totalité une portion importante du budget des
hôpitaux généraux publics au Québec.
Ces réserves étant faites, il convient de rappeler
l'objectif essentiel visé par le budget global consistant en un freinage
de l'accroissement des coûts provenant d'une gestion plus efficace, parce
que moins étroitement centralisée au niveau du ministère
des Affaires sociales. La nature d'un tel objectif est de se réaliser
progressivement et la période d'un an est donc très courte pour
en évaluer le succès. D'ailleurs ce succès ne peut
être que relatif, c'est-à-dire qu'il ne peut être justement
apprécié que sur la toile de fond constituée par le
comportement financier de l'ensemble des autres établissements utilisant
un mode de financement traditionnel. Or, ces données d'ensemble du
fonctionnement des autres établissements ne sont pas disponibles pour
l'instant.
Enfin, le freinage dans l'accroissement des coûts en 1971 doit
tenir compte des demandes accrues adressées au réseau hospitalier
à la suite de l'entrée en vigueur du régime
d'assurance-maladie. Cette dernière considération nous porte
à accorder un intérêt prédominant à
l'évolution du coût par malade. Cet effort d'évaluation
portant essentiellement sur les taux de croissance des dépenses
hospitalières a nécessité une étude sur trois
années, soit 1969, 1970 et 1971, de manière à obtenir des
taux de croissance ajustés pour 1969, 1970 et pour 1970, 1971. En
particulier, des ajustements ont été faits pour refléter
et annuler, autant que faire se peut, l'impact des variations dans le nombre de
lits pour chaque hôpital durant cette période triennale. Une
provision a été faite pour absorber à même les
coûts de 1971 les rétroactivités salariales qui deviendront
payables en vertu de la prochaine convention collective.
Enfin, pour arriver au coût par malade, une estimation selon des
normes traditionnelles a été faite afin de soustraire, des
coûts de fonctionnement, le coût des services externes. Le
résultat de ces efforts d'estimation apparaît au tableau reproduit
en annexe. (Ici j'ai un grand tableau). De ce tableau se dégagent les
observations suivantes: accroissement des dépenses totales des
hôpitaux, augmentation en 1970, 9.72 toujours pour nos 16
hôpitaux augmentation en 1971, 12.74, soit 3 p.c. de plus.
Accroissement du coût par malade hospitalisé: en 1970, 10.62 p.c;
en 1971, 7.02 p.c. Accroissement ou diminution du nombre des malades
hospitalisés: en 1970, diminution de 2.4 p.c; en 1971, augmentation de
5.3 p.c. Accroissement des visites à l'urgence et aux consultations
externes: en 1970, 4 p.c; en 1971, 18.50 p.c. Accroissement des
activités pour externes en radiologie: en 1970, 4.4 p.c; en 1971, 16.1
p.c. Accroissement des activités pour externes en laboratoire: en
1970,
37.50 p.c; en 1971, 34.86 p.c. Accroissement de la contribution
financière du ministère pour les malades hospitalisés: en
1970, 10.2 p.c.; en 1971, 13.3 p.c.
Pour résumer, quoique les dépenses totales des 16
hôpitaux impliqués par la présente évaluation aient
crû plus rapidement durant la période d'application du budget
global que cela n'avait été le cas durant l'exercice
précédent, le volume d'activités, tant pour les
hospitalisés que pour les externes, a connu un accroissement beaucoup
plus considérable, de sorte que le coût par malade
hospitalisé et le taux d'accroissement du coût par visite à
l'urgence et à la consultation externe ont baissé
substantiellement.
Compte tenu de l'augmentation des salaires réflétée
dans les chiffres ajustés pour 1971, et des prix des fournitures, en
particulier de l'huile à chauffage, ce résultat apparaît
dans l'ensemble satisfaisant, puisqu'un accroissement de l'efficacité
semble avoir permis d'absorber en entier les augmentations en volume de
l'activité hospitalière.
Enfin, puisque la contribution gouvernementale au financement fut
majorée d'un pourcentage plus considérable que l'accroissement
des dépenses totales des hôpitaux en question, et cela pour les
deux années, la situation de trésorerie, comme l'autre document
l'a démontré, a pu s'améliorer, ainsi qu'en
témoigne plus généralement... Il faut se rappeler qu'une
partie importante de l'accélération des contributions
gouvernementales, relativement à l'exercice 1970 des hôpitaux,
fut, en effet, effectuée en 1971.
La qualité de la gestion des hôpitaux, je pense que ce sont
d'autres considérations.
Alors, déjà, cette étude ce n'est pas moi
qui ai dicté les conclusions, c'est le personnel de la direction
générale du financement qui l'a préparée, il n'a
même pas été question de discuter avec moi le texte, je
vous la lis telle qu'elle m'a été remise montre
qu'à partir des données que nous avons, il semble qu'avec cette
expérience du budget global nous soyons effectivement sur la bonne
voie.
Il nous reste donc une dernière question. Compte tenu de ce qui a
été fait au plan des ressources, ce qui est en voie d'être
fait, la loi 65, les structures en voie d'être établies, la
modification au système de financement, et si l'on se
réfère de nouveau aux études que j'ai citées
précédemment, il nous restait à examiner la convention
collective. Lors de cet examen, ce qui ressort, ce qui a été mis
en lumière tout au cours des travaux de la commission d'enquête,
c'est que la notion de postes telle qu'elle apparaît dans les conventions
collectives depuis 1966, empêche une certaine mobilité qui serait
désirable et qui ne peut être considérée, à
notre avis, comme allant à l'encontre des intérêts du
personnel, à l'intérieur des hôpitaux.
Il n'est pas question, évidemment, quant à nous, de
demander à des infirmières d'aller travailler si elles ont du
temps libre à la cuisine; il s'agit d'une mobilité dans des
fonctions comparables, des fonctions pour lesquelles ce personnel est vraiment
habilité ou a acquis les connaissances nécessaires pour faire ce
travail. Il n'est pas question de les utiliser dans des fonctions vraiment
disparates, quant à la nature du travail et à la
compétence requise. Sans aller à cet extrême, il nous
semble que la recherche d'un meilleur équilibre soit nécessaire.
C'est la raison pour laquelle nous avions formulé cette proposition,
lors des discussions qui devaient mener à la signature de conventions
collectives.
Comme il a été expliqué hier, à la suite de
la réorientation de la vocation de certains établissements,
d'autres établissements ont fermé leurs portes. Sur ce plan de la
fermeture d'établissements, on peut imaginer que le nombre ne sera pas
aussi élevé, au cours de la présente année ou l'an
prochain, qu'il ne l'a été en 1971. Mais il nous faut rechercher
de la même façon une certaine mobilité du personnel, tout
en respectant les dispositions touchant leur sécurité d'emploi,
de telle sorte que ces changements de vocation, ces fermetures
d'établissements, puissent s'effectuer, pour le plus grand bien, je
crois, des malades et sans qu'il en résulte du personnel bien
préparé qui demeure absolument sans travail. M. Gaudreault a
donné quelques explications au sujet du contenu des propositions qui ont
été formulées. J'espère bien qu'il nous sera
possible d'en arriver à une entente sur cette question, par le
truchement de la négociation.
Voici, M. le Président, l'exposé que je voulais faire sur
ce plan.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, le ministre vient de
nous donner ce qu'on appelle un déluge de chiffres et de
pourcentages.
Evidemment, il faudrait, à tête reposée, reprendre
toutes ces statistiques pour bien les interpréter.
Mais, je pense bien que ce que le ministre a voulu faire ressortir dans
l'ensemble, ce n'est pas tellement qu'il y a eu telle année tel
pourcentage d'augmentation et telle année, tel pourcentage de
diminution. Il faut trouver quels sont les moyens de contenir la hausse des
coûts dans le domaine de la santé, dans le domaine des soins
hospitaliers, dans des limites raisonnables.
On s'aperçoit, d'après les statistiques qu'il a
données, que 70 p.c. du budget des soins hospitaliers sont
constitués de salaires. Sauf erreur, je pense que c'est entre 70 p.c. et
72 p.c. Cela nous indique donc que le point crucial pour contenir la hausse des
coûts, c'est l'intervention au moment de la négociation de la
convention collective.
En 1966, une convention collective a été
négociée. Je ne porte pas un jugement de valeur mais,
étant donné que dans ce secteur des secteurs parapublics, nous
étions beaucoup plus
avancés que d'autres provinces canadiennes et notamment l'Ontario
où la syndicalisation dans les secteurs secteurs public et parapublic
est venue beaucoup plus tard, c'est le Québec qui était à
l'avant-garde dans ce domaine-là. Je ne sais pas si on peut appeler cela
à l'avant-garde, mais c'est le Québec, en tout cas, qui
était la première province à passer dans ce canal
extrêmement difficile de la négociation collective.
Nous avions signé une entente. Pendant un certain nombre
d'années, compte tenu de certaines difficultés qui existaient
déjà avant ça, depuis l'instauration du régime de
l'assurance-hospitalisation, compte tenu de la convention collective pour le
nombre d'employés dans nos services hospitaliers, le manque de
mobilité de la main-d'oeuvre, les taux de rémunération
payés parce que je pense bien que dans le secteur hospitalier en
particulier on a nivelé les salaires dans toutes les régions de
la province; une préposée à l'entretien ménager
à l'Hôtel-Dieu de Gaspé a le même salaire qu'une
préposée à l'entretien ménager à
l'Hôpital Notre-Dame de Montréal les conséquences
ont été que le taux d'augmentation des dépenses dans le
secteur des soins hospitaliers était plus élevé que dans
d'autres provinces. D'ailleurs, l'étude à laquelle le ministre
s'est référé tantôt avait été
commandée par nous-mêmes à la commission Castonguay, dans
le contexte de la négociation d'une autre convention collective, celle
de 1969, si mon souvenir est bon, 1968 ou 1969, justement pour avoir des
arguments appuyant la position patronale à la table de
négociation.
C'est pour cela que, dans le bénéfice du doute, nous
avions préparé et interprété les statistiques pour
renforcer la position patronale durant cette négociation. Je sais que
j'ai ce document-là quelque part.
Peut-être que je pourrai le retrouver et me rafraîchir la
mémoire au sujet des statistiques et des indications que traduisent ces
statistiques.
Il reste que c'était à prévoir que dans le secteur
hospitalier en particulier, étant donné les efforts qui avaient
été faits en 1969 pour contenir la hausse des coûts au
moment de la négociation d'une nouvelle convention collective dans des
limites raisonnables, il fallait essayer aussi du côté de la
mobilité de la main-d'oeuvre à l'intérieur des
institutions hospitalières de gagner quelques points. Il était
inévitable qu'à un moment donné c'est arrivé
en 1972, au moment de cette convention collective ça
créerait des difficultés très fortes. Et je pense bien que
la position qu'a prise le gouvernement dans le secteur des affaires sociales et
sur ce point, sur la question des salaires d'abord, et sur le point de la
mobilité de la main-d'oeuvre, n'a pas aidé à la solution
du conflit.
De toute façon, je pense que la position du gouvernement et du
ministère dans ce secteur est parfaitement défendable. Surtout si
on considère l'allocation des ressources qui doit être faite entre
les différents secteurs d'activité gouvernementale. Je pense que
cette position est logique et raisonnable même si nous avions dit au
début que le pourcentage d'augmentation qui avait été
indiqué en moyenne de 4.8 p.c. nous apparaissait un peu trop
conservateur. Par la suite évidemment il y a eu des ajustements et il y
a eu ce pourcentage de 4.8 p.c. qui a été augmenté, si mon
souvenir est bon, jusqu'à 5.2 p.c. ou 5.3 p.c.
De toute façon, il y avait une certaine marge de manoeuvre et il
est normal dans la négociation de conserver une telle marge de
manoeuvre. Le gouvernement a indiqué qu'il était prêt
à faire davantage. De toute façon, ce qu'on retient je ne
parle pas ici des rattrapages, je ne parle pas de ceux qui pouvaient
revendiquer des ajustements par rapport à d'autres classes de
salariés c'est que dans l'ensemble, compte tenu des
améliorations que le gouvernement a faites à sa proposition
salariale, la position gouvernementale est raisonnable si l'on considère
l'ampleur des sommes consacrées au secteur de la santé,
particulièrement au secteur des soins hospitaliers. Que ce soient les
soins généraux ou les soins psychiatriques ou toutes les autres
institutions, comme le ministre l'a dit tantôt, ça
représente un chiffre de tout près de $1 milliard.
Quand on a à faire des allocations de ressources entre
différents programmes et le ministre des Finances a
déposé un document qui servira pour l'étude des
prévisions budgétaires 73/74, budget par programme on voit
encore mieux les critères, on peut apprécier mieux les
critères qui ont servi à allouer des sommes d'argent à tel
et à tel autre programme, du moins l'importance relative qu'on a
accordée à chacun d'eux.
M. le Président, c'est l'aspect que je voulais faire ressortir
à ce moment-ci de nos travaux: l'importance qu'il y avait pour le
ministère des Affaires sociales et le gouvernement d'utiliser cette
période de la négociation pour corriger certaines choses et
ramener la croissance des coûts du secteur hospitalier dans des limites
raisonnables et acceptables. Je ne doute pas que si cette position a
été bien étayée, bien expliquée à la
table de négociation, même si on n'est pas scandalisé que
la partie syndicale veuille obtenir les meilleures conditions de salaire
possible, on n'est pas scandalisé évidemment qu'elle fasse des
revendications dans ce sens-là. Mais il nous apparaît qu'il faut
trouver un juste compromis à ce moment-ci et que la partie syndicale
doit comprendre que c'est un problème extrêmement important et
qu'elle est solidaire de la solution de ce problème.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, nous venons d'entendre un
exposé du ministre que, pour ma part, j'ai trouvé absolument
fascinant sur la façon de s'attaquer à une réforme
absolument nécessaire. Je pense que l'approche est saine,
qu'elle est tout à fait logique. On part d'abord d'une analyse de
nos déboires, ainsi qu'il appert des comparaisons qu'on peut faire de
l'Etat du Québec par rapport à la province voisine et de l'Etat
du Québec par rapport aux normes nationales. Je pense qu'on part de
chiffres absolument pertinents, qui nous parlent et dont il faut tirer les
conclusions logiques.
Quand le ministre arrive aux réformes, il prend une
méthodologie qui m'agrée également. Lorsqu'il
détaille cette méthodologie en trois chapitres. Le premier porte
sur une meilleure planification, une meilleure orientation des services, de
façon qu'on puisse trouver de meilleurs services fonctionnant à
des coûts inférieurs. Le deuxième chapitre préconise
une modification du système de financement, qui, pour lui, est
très large parce qu'elle comprend à l'occasion du financement une
réforme de bien d'autres secteurs qui, en soi, ne touchent pas d'une
façon immédiate au financement. C'est, troisièmement, la
négociation de "meilleures" conventions collectives qui peuvent nous
permettre peut-être de réparer certaines difficultés qui
résultent de conventions collectives antérieures.
J'aurais des remarques à faire sur chacun des trois chapitres.
Pour le premier, celui qui touche la planification, je pense que la commission
d'enquête nous aide beaucoup à nous orienter dans ce
domaine-là, à concrétiser l'objectif dont vous avez
parlé tout à l'heure, qui est l'institution de meilleurs services
à des coûts inférieurs. En fait, aussi, la commission
d'enquête nous donne déjà des formules dont quelques-unes
commencent à être appliquées dans la loi 65 et qu'on
pourrait peut-être résumer en disant que le professionnel ou
l'équipe tentera, négativement, d'éviter
l'hospitalisation, qui était la réponse omnibus auparavant
à tous les problèmes de santé. H y a les services sociaux,
mais nous n'avons pas encore le rapport. D nous restera à
l'évaluer en temps et lieu. Mais dans le domaine de la santé,
négativement, éviter l'hospitalisation en instituant des
réseaux de première ligne qui s'appellent les centres locaux de
services communautaires, mais aussi en insistant sur la relation individuelle
d'une équipe avec un malade par exemple par les soins à domicile.
Mais peut-être faudrait-il aussi envisager, parmi les méthodes
pouvant conduire à une meilleure planification, des efforts plus grands
en ce qui concerne la prévention. On ne parle souvent, mais on en parle
trop et pas assez. On en parle en général, mais il n'y a pas
d'équipe de travail qui peut véritablement nous dire comment la
prévention peut être faite. Par exemple, elle peut se faire au
niveau des facultés de médecine, en mettant davantage l'accent au
niveau du curriculum, au niveau des programmes, par l'instauration
peut-être de certains départements qui se consacrent plus
spécialement à la prévention. Mais, d'une façon
plus générale, à part la création de
départements de médecine préventive, je pense que cela
doit faire partie de la philosophie des facultés de médecine, qui
doit se retrouver dans tout le curriculum, dans l'attitude des professeurs et
pas seulement à la faculté. C'est peut-être cela le mal,
c'est que cela se retrouve seulement à la faculté au cours des
deux premières années d'études et que, quand on se
retrouve à l'hôpital, dans des services cliniques, on n'entend
plus parler jamais de la prévention. Les étudiants ne peuvent pas
aller dans les services où il se fait de la prévention ou, du
moins, pas assez. Il n'y pas de projets de recherche sur la prévention.
En somme, il y a toutes sortes de façons de faire de la
prévention qui ne sont peut-être pas assez
concrétisées d'une part.
Et, en même temps, je pense qu'il faut inclure dans la
prévention des campagnes d'information populaire, que ce soit à
la radio, que ce soit à la télévision, et je pense que
cela serait un des rôles des CLSC, aussi bien que de tous les autres
paliers, de s'occuper de prévention d'une façon concrète
aussi bien par des programmes que par de la publicité, de l'information,
de l'éducation populaire. Parce qu'au fond, aussi longtemps qu'on ne
sera pas parvenu à faire connaître à la population les
méthodes qui sont à sa disposition pour prévenir les
maladies, je suis sûr que nous allons vers une accélération
des coûts, quelles que soient les méthodes que, par la suite, on
prenne pour essayer de les enrayer. C'est surtout cette remarque que je voulais
faire sur la planification. De même, je crois qu'il faut continuer notre
recherche de formules d'assistance médicale.
On en a trouvé quelques-unes, les soins à domicile, la
psychiatrie ou la médecine communautaire, les centres locaux de
santé, on a trouvé aussi l'hôtellerie où il faut
diviser des soins proprement médicaux. On était bien content
d'avoir trouvé ça, mais cela commence à être
dépassé un peu. Je suis sûr qu'il y a d'autres
méthodes que nous allons pouvoir trouver encore et je pense que cela
vaut la peine que le ministère oriente, soit certains membres de son
personnel, soit des équipes de recherche par voie de commande vers
l'élaboration de nouvelles formules de soins médicaux.
En ce qui concerne la modification du système de financement, je
suis tout à fait d'accord sur ce que le ministre a
préparé, un programme quinquennal d'investissements, que ce soit
ou non avec l'aide fédérale j'aime bien ça quand on
profite de l'argent du fédéral en attendant qu'on puisse s'en
passer un programme d'investissements quinquennal qui est très
important non seulement pour pouvoir voir à long terme mais aussi pour
pouvoir informer toutes les institutions, tous les établissements des
orientations du ministère et pour que ceux-ci puissent s'insérer
et participer à la correction éventuelle de ces programmes
d'investissements, les perfectionner, les améliorer. La même
chose, évidemment, pourrait être dite
du programme triennal d'investissements pour les établissements
existants.
Il est certain qu'il y a beaucoup d'expansion à faire dans
certains de nos établissements; certains devront être
étendus, diversifiés, améliorés, agrandis alors que
d'autres, au contraire, devront peut-être être diminués ou
même disparaître complètement. Au fond, cela fait partie de
cette gestion, de cette planification régionale aussi bien que nationale
qui s'impose au niveau de la programmation. Je pense qu'il y a encore des
efforts à faire dans ce domaine, dans la mesure,
précisément, où ces institutions seront toutes
informées individuellement et collectivement par leurs conseils
régionaux et que chaque institution, cessant d'avoir l'esprit de
clocher, travaillera dans le sens des intérêts régionaux et
nationaux.
La même chose, évidemment, pour le plan de
développement de l'équipement, pour le budget global et on voit
qu'il commence à donner des résultats très importants. La
même chose aussi pour cet assainissement des finances
hospitalières qui tardaient et qui semblent en très bonne voie.
Il reste cependant qu'il faudrait peut-être ajouter quelque chose
à ça; je n'ai pas entendu parler des projets que vous pouvez
avoir en ce qui concerne la gestion du personnel. C'est bon de parler
d'équipement, de rationalisation des équipements, d'allocation de
l'équipement aux institutions qui en ont besoin pour éviter le
double emploi, pour essayer quand même de se tenir à la pointe du
progrès technique pour que chaque institution dont c'est la vocation
utilise le meilleur équipement possible. Mais au fond, la gestion, la
rationalisation du personnel me semble aussi sinon plus importante que la
rationalisation des équipements.
Je suis convaincu qu'avec l'instauration de l'assurance-hospitalisation
en 1960, il y a eu une course des administrations hospitalières vers
l'augmentation non coordonnée, incohérente, irrationnelle,
empirique, improvisée et je pourrais continuer comme ça
du personnel. Je pense que c'est ce que nous sommes en train de payer
actuellement d'autant plus que ces erreurs Talleyrand disait que c'est
plus qu'une faute, c'est une erreur dans ce domaine-là je pense
qu'il faut les payer parce qu'elles deviennent incrustées dans des
conventions collectives; cela devient des droits. Des erreurs, c'est
très difficile de s'en débarasser dans notre
société moderne. Je pense que, si on ne peut pas réparer
complètement ce qui est un héritage du passé, on peut
quand même mettre tout en oeuvre pour qu'on ne crée pas
aujourd'hui les mêmes maux que l'on déplore tellement. Comme c'est
un champ où la technique évolue très vite, où de
nouvelles disciplines ne cessent de naître, où l'articulation
entre les diverses disciplines donnent lieu à des formules nouvelles, je
pense qu'on ne peut pas se contenter de faire de la gestion de personnel
à ras de terre. Je pense qu'il faut s'élever et qu'il faut
véritablement faire de la planification aussi en ce domaine. Il faut
faire des recherches pour savoir quel genre de personnel il nous faudra, de
quelle façon il nous faudra l'utiliser, dans quelle mesure il faudra
coordonner ces disciplines diverses dans toutes sortes de secteurs, par exemple
en pédiatrie, en orthopédie, en psychiatrie, dans les diverses
formules, formule de soins à domicile, formule d'urgence, formule de
soins communautaires.
Je pense que cette gestion du personnel, cette rationalisation du
personnel va demander beaucoup de recherche, beaucoup d'étude et ce
n'est qu'à cette condition qu'on va pouvoir éviter, je crois, les
erreurs dont on paie actuellement le prix. Pour ma part, j'aimerais beaucoup
que dans vos directions générales vous puissiez faire une place
quelconque à cet impératif, que ce soit au niveau de la
planification, que ce soit au niveau du financement, peu importe. Je crois que
la nécessité demeure et qu'en plus de contribuer à
réparer la situation présente dont on souffre encore cela pourra
nous éviter non seulement les erreurs du passé mais nous pourrons
mieux utiliser le personnel dont on ne manque pas, que forment nos CEGEP et nos
universités. Cela nous permettra d'orienter également les
programmes d'étude des CEGEP, des universités, et ça nous
permettra, enfin, et je pense que c'est à ça surtout qu'il faut
viser, d'avoir des soins médicaux ou sociaux de qualité.
Donc, cette gestion du personnel m'apparaît un impératif
aussi important, sinon plus, que l'assainissement du financement, que la
rationalisation de l'équipement et des investissements pour les
années qui viennent.
Quant au troisième point, la notion de poste, je suis bien
d'accord avec le ministre quand il dit que c'est une des raisons principales de
l'augmentation formidable de nos coûts, de la disparité qui existe
avec l'Ontario. Je suis bien d'accord avec lui qu'aussi bien le taux de
rémunération plus élevé que le nombre plus
élevé d'heures du personnel est l'élément principal
qu'il importe de restreindre au minimum, l'élément principal de
nos difficultés financières dans ce domaine. Mais il reste quand
même, à mon avis, qu'il y a une autre dimension dont il faut
parler: je n'ai pas l'impression que ce soit possible ni équitable de
faire payer, aux employés actuels qui occupent ces postes qu'il faudrait
ouvrir, rendre plus mobiles, le fruit de nos erreurs passées ou de notre
incapacité de voir le développement tel qu'il aurait dû
être.
C'est très difficile de pénaliser ceux qui sont dans des
situations où, à leur insu, ils accomplissent des fonctions qui
ne sont pas tout à fait rationnelles. Il me semblerait
préférable d'ajouter à cette nécessité de
remobiliser ou de redéfinir les postes, une autre catégorie de
gestes ou de mesures qu'on pourrait appeler, dans ce domaine-là, le
reclassement, le recyclage. Je ne sais pas si, dans les discussions qui ont eu
lieu lors de la négociation collective, on a
parlé de ce reclassement, de ce recyclage. C'est-à-dire,
quand on pénalise quelqu'un, quand le progrès technologique ou le
progrès financier nous oblige à pénaliser quelqu'un, nous
devrions lui offrir une contrepartie qui est aussi rentable, qui est aussi
intéressante, sinon plus, que ce que nous lui enlevons par des offres de
reclassement, de recyclage qui l'amènent à conserver les
avantages acquis et qui l'amènent même à hausser ses
conditions dans un avenir assez prochain.
Par ailleurs le ministre a été assez bref
là-dessus je suis bien d'accord avec lui qu'en principe une
mobilité plus grande peut être conçue qui permette à
des employés d'exercer leurs activités dans des fonctions
comparables ou dans un champ qui corresponde à leur formation et
à leur compétence. Mais, il ne nous a pas beaucoup donné
d'exemples. Personnellement, j'aimerais beaucoup qu'il ajoute des exemples,
afin qu'on puisse mettre un peu de substance sur le squelette.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que vous permettez, M. le ministre?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que c'est dans le même ordre
d'idées, sur le même sujet?
M. SAINT-GERMAIN: Partiellement, oui. J'aimerais savoir, M. le
Président, si ces erreurs passées dans l'engagement du personnel,
que nous semblons tous admettre, sont considérées par le syndicat
comme une source de droits acquis que les citoyens doivent payer
éternellement ou si on est prêt à faire certaines
concessions qui permettraient de mieux employer le personnel dont on
dispose?
M. LE PRESIDENT: M. le ministre.
M. CASTONGUAY: II y a eu un certain nombre de questions qui ont
été soulevées. Je vais partir de la dernière. Il y
a deux choses qui sont bien importantes à distinguer. Voici ce que nous
appelons la mobilité interne. A l'intérieur d'un
établissement qui fonctionne normalement on retrouve, par exemple, une
situation telle que dans un service donné, à un certain moment,
il y a un volume de travail considérable auquel doit faire face un
personnel donné. Pendant le même temps, un autre service connexe
utilise du personnel d'à peu près ou de même qualification.
Pour diverses raisons, il y a là un volume de travail insuffisant ou
très faible. Il ne s'agit pas d'enlever des droits acquis ni de
pénaliser qui que ce soit. Il s'agit plutôt de faire en sorte que
la convention collective ne devienne pas un empêchement à une
meilleure utilisation du personnel et une meilleure répartition du
fardeau du travail entre du personnel qui travaille aux mêmes fins,
à l'intérieur d'un même établissement. Je demeure
donc confiant que, par la voie de la négociation, il sera possible d'en
arriver à une amélioration sur ce plan-là. Il y a l'autre
dimension qui est celle de la mobilité entre institutions ou, encore,
à la suite de changement de vocation ou de fermeture
d'établissement. Mais là, je suis tout à fait d'accord que
le personnel ne doit pas faire les frais de ces changements ou de ces
fermetures. La sécurité d'emploi constitue une dimension des
conventions collectives dans le secteur des afffaires sociales. Des
mécanismes ont été mis sur pied, ils ont été
améliorés, permettant la réaffectation du personnel.
Dans les cas justement où le problème de compétence
ou de qualification s'est posé, des programmes de recyclage ont
été élaborés. Par ce fait le personnel a pu avoir
accès à des postes ouverts dans d'autres établissements et
aussi améliorer en définitive son statut par ces cours de
recyclage. Sur ce plan, nous sommes tout à fait d'accord, nous avons des
exemples, au besoin M. Gaudreault pourra en donner et c'est l'avenue que nous
avons prise.
Quant à la gestion du personnel, nous attendons incessamment
l'étude du comité de la main-d'oeuvre hospitalière
présidé par M. Thomas Boudreau qui devrait nous donner des
indications extrêmement utiles pour tout ce problème de la bonne
gestion, de la bonne utilisation du personnel en milieu hospitalier. Au
ministère, en fait trois directions générales sont
intéressées par cette question, soit celle de la programmation,
du financement et des relations professionnelles. Plus spécifiquement,
si vous regardez l'organigramme, vous allez voir que, même si les trois
directions ont des préoccupations dans ce domaine, vous avez dans la
direction générale des relations professionnelles celle de la
formation et du perfectionnement et aussi celle de la politique et des normes
de gestion du personnel; il y a donc là des responsabilités bien
précises. M. Gaudreault a travaillé à la mise en place de
ces nouvelles structures et au besoin, lorsque nous arriverons à cette
direction, il pourra vous en donner divers détails.
La question du financement, je crois, n'a pas fait l'objet de questions
mais l'accent mis sur la prévention a fait l'objet d'autres questions.
Je demanderais au Dr Brunet de donner un aperçu ou une certaine revue
des gestes ou de certains des gestes que nous posons pour mettre plus d'accent
justement dans le sens de la prévention. Mais avant de faire ceci, je
voudrais simplement rappeler je ne l'ai pas fait au moment de mon
exposé la décision que nous avions prise en mai et juin
1970 de reviser le programme de construction, d'immobilisations dans le domaine
des hôpitaux et des affaires sociales en général, parce
qu'il s'agissait d'une révision assez profonde. Je pense qu'avec les
chiffres que je viens de donner on voit plus clairement la
nécessité d'un tel programme. J'ai ici une étude qui fait
état de la question de tous ces arrêts de construction, ce qu'ils
ont signifié comme diminution dans les immobilisations,
c'est-à-dire du côté hospitalier, du côté
des
foyers, également ce qu'ils ont signifié au plan des
coûts de fonctionnement qui ont été ainsi
évités et qui viendront s'ajouter aux coûts de
fonctionnement actuels. Comme il s'agissait d'une opération assez
importante, il m'a paru nécessaire de faire état de cette
question à ce moment-ci de telle sorte que je serai en mesure de
répondre à vos questions si vous le jugez à propos et
aussi compte tenu d'un cas qui a été mis en relief dans les
journaux au cours des derniers mois et qui, situé hors du contexte,
semble avoir peu de signification ou semble assez difficile à expliquer
hors du contexte. J'ai ici le bilan de cette opération et il me fera
plaisir de répondre aux questions que vous pourriez avoir à ce
sujet, si vous le jugez à propos. Alors pour terminer, peut-être
le Dr Brunet pourrait-il vous donner, certaines indications des gestes et des
actions que nous avons pris pour donner plus d'accent à la
prévention. Brièvement, je vais rappeler qu'en plus des mesures
qui existent au ministère à l'intérieur des unités
sanitaires, de la gratuité d'un bon nombre de vaccins et d'autres
activités dans des milieux défavorisés, au cours de
l'année, nous avons mis l'accent sur le service de santé en
milieu scolaire et nous avons particulièrement tenté
l'expérience de rattacher des infirmières pour le secondaire et
le collégial au niveau des centres hospitaliers. Cette opération
s'est effectuée avec certaines difficultés mais avec assez de
succès malgré tout pour que cette expérience soit
continuée et élargie par la suite.
Ceci nous a amenés en fait, à réaliser aussi
l'absence d'une structure à l'intérieur des hôpitaux qui
permette d'accorder surveillance médicale et intérêt
à ce type d'activité. Si on veut que les médecins, les
étudiants en médecine ouïes médecins en pratique,
soient en contact avec la médecine préventive, il faut qu'elle
soit intégrée dans le milieu hospitalier. Sans cela, on en
demeure avec un système tout à fait parallèle. A cette
fin, dans les règlements de la loi 65, nous proposons la formation de
départements de médecine sociale et préventive, dans un
certain nombre d'hôpitaux qui ont été
déterminés à la suite des besoins, dans une
première étape, pour le moins, pour la santé en milieu
scolaire. Dans chaque région ou sous-région, il y a une liste des
hôpitaux qui est soumise, dans lesquels il y aurait un département
de médecine sociale et préventive de créé, dont la
principale responsabilité serait de développer des mesures de
prévention dans le territoire et de prendre la responsabilité des
activités de la médecine en milieu scolaire. Il y a eu des
groupes au niveau du ministère qui viennent justement de terminer leur
travail. On suggère de créer, si cette idée semble bien
acceptée, à l'intérieur des règlements qui seront
publiés, des missions spéciales, avec la collaboration de
l'Association des hôpitaux, la HPQ qui a collaboré très
activement à ce projet.
Ceci nous permettrait non seulement d'assurer le succès des
services de santé en milieu scolaire, mais de créer à tout
l'ensemble de la médecine préventive non seulement dans
les hôpitaux d'enseignement mais dans un bon nombre d'hôpitaux,
avec évidemment du personnel en nombre restreint au Québec
un intérêt et d'attirer des jeunes dans le domaine de la
médecine préventive. Même façon pour l'information
j'approuve tout à fait les remarques qui ont été
faites nous prévoyons cet été avoir un groupe
d'étudiants qui vont préparer un certain nombre de sujets qui
devraient faire l'objet de publications, par le ministère, sur
l'éducation sanitaire.
D y a aussi les activités assez considérables en
hygiène dentaire, le nombre d'hygiénistes dentaires ou de
dentistes, à l'intérieur du ministère, est assez
considérable. Le Dr Pelletier a joint les rangs du ministère au
cours de l'année. C'est un homme très actif qui a pris plusieurs
initiatives pour, au cours de l'été, faire une tournée de
la province et faire des campagnes d'hygiène dentaire avec des
étudiants de l'Université de Montréal. Ils ont un projet
qui doit toucher une bonne proportion du territoire québécois,
surtout les endroits où les dentistes sont en moins grand nombre.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rivière-du-Loup.
M. LAFRANCE: Pour revenir sur le dernier sujet, vous avez combien de
dentistes à l'heure actuelle, dans votre service au
ministère?
M. CASTONGUAY: Hyena 40.
M. LAFRANCE: Sont-ce tous des hygiénistes dentaires?
M. CASTONGUAY: Non, il y a des dentistes et des hygiénistes
dentaires.
M. LAFRANCE: Vous entendez des dentistes qui oeuvrent dans des
unités sanitaires?
M. CASTONGUAY: Dans des activités surtout de
prévention.
M. LAURIN: M. le Président, sur les mesures qui ont une incidence
importante sur le contrôle des coûts, est-ce que vous vous
êtes attaqués au problème de l'abus des examens de
laboratoire, des médicaments, dans les avantages consentis par la Loi de
l'aide sociale, parfois, en ce qui concerne le contrôle des
coûts?
M. CASTONGUAY: Nous n'avons pas de moyens directs, sinon
l'éducation, au point de vue du nombre des examens demandés
à l'intérieur, par les médecins ou enfin par les
professionnels de la santé. Par contre, nous désirons couper
l'abus, qu'il y a eu dans certains hôpitaux, des examens de routine
à l'entrée. On nous a mentionné un exemple: au cours de
l'année, dans un hôpital de la province, il y
avait 26 examens qui étaient de routine. On a mis un nombre
minimal d'examens de routine et, normalement, seuls ces examens doivent
être de routine et les autres doivent être prescrits par le
médecin. C'est à peu près le plus loin...
M. LAURIN: Avez-vous pris contact avec les facultés de
médecine à ce sujet-là?
M. CASTONGUAY: Elles sont sensibilisées au problème, je
pense que c'est une question d'information et d'éducation
générale.
Pour ce qui est de l'abus des médicaments, il y a eu des
rencontres avec le Collège des médecins et avec le Collège
des pharmaciens sur le sujet; il y a la liste des médicaments qui est en
voie de préparation et qui devrait aider. Encore là, on a
discuté de la possibilité de campagnes d'information et de
rencontrer les gens du fédéral et de discuter avec eux pour
s'efforcer aussi de diminuer l'information ou la publicité faite sur les
médicaments, surtout ceux non brevetés, parce qu'il y a autant
d'abus dans les médicaments brevetés que dans les
médicaments non brevetés.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dubuc.
M. BOIVIN: J'ai remarqué que le vaccin antivariolique a
été supprimé dans certains Etats des Etats-Unis. Est-ce
que vous comptez faire la même chose, le supprimer?
M. CASTONGUAY: Nous avons fait de même au Québec.
M. BOIVIN: Ne plus le rendre obligatoire?
M. CASTONGUAY: Une directive a été émise; on a
aussi publié un communiqué de presse à cette occasion.
Normalement, les règlements, en vertu de la Loi de l'hygiène
publique, doivent être révisés à cet
effet-là; une demande a été faite au service juridique et
on devrait passer l'arrêté en conseil incessamment.
M. BOIVIN: Ce ne sera plus obligatoire?
M. CASTONGUAY: Pas de façon générale au
Québec, sauf pour certaines catégories de personnel qui, dans
leur travail, pourraient exposer des enfants par exemple. Nous avons retenu
à ce sujet-là les normes suggérées par les
associations médicales qui ont étudié la question.
Evidemment, en ce qui a trait aux personnes qui arrivent de
l'extérieur, il y a encore des dispositifs qui doivent être
maintenus en place de telle sorte que, si un cas était rapporté,
des mesures soient prises immédiatement pour isoler la personne en
question et pour faire en sorte que les personnes qui auraient pu entrer en
contact avec elle soient, immédiatement ou le plus rapidement possible,
identifiées et placées en quarantaine.
En ce qui a trait au gouvernement, ça ne touche pas les personnes
qui viennent de l'extérieur, sauf si un cas était
rapporté; ça touche plutôt celles qui sont ici au
Québec et, à l'exception de certaines catégories de
personnes dans des établissements comme les hôpitaux ou dans
certains services hospitaliers, la vaccin antivariolique n'est plus
obligatoire.
M. BOIVIN : Cela économiserait combien?
M. CASTONGUAY: En fait, on ne l'a pas fait sur une base
d'économie, on n'a pas calculé.
Je ne sais pas quel est le coût; on l'a plutôt fait à
partir des résultats obtenus. Il semble qu'au cours des vingt ou
vingt-cinq dernières années, l'évidence a
démontré que le maintien du vaccin présentait plus de
danger que son élimination.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny-
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je voudrais revenir
très brièvement à des propos tenus antérieurement
par certains membres de la commission. Je me réfère
particulièrement au député de Bourget et au
député de Jacques-Cartier qui, en parlant des conventions
collectives, ont employé le mot "erreur". Disons que la précision
que je voudrais apporter est celle-ci. Je crois difficilement que, dans le
domaine très complexe de la convention collective, il se produise ce
qu'on peut appeler des erreurs.
M. LAURIN : Pour d'autres, ce sont des gains.
M. CLOUTIER (Montmagny): Des gains. Un économiste que le
député de Bourget connaît très bien et je
parie qu'il met un nom tout de suite sur celui auquel on pense a
participé très étroitement comme fonctionnaire aux
négociations dans le secteur hospitalier, particulièrement en
1969. Il pourrait lui faire l'historique assez précis de la façon
dont se sont déroulées les négociations. Il y a ici le
sous-ministre aux relations professionnelles qui a vécu cela comme
président de l'Association des hôpitaux; il était à
la partie patronale et il travaillait avec le gouvernement.
Voici ce que je voudrais dire. Pour apprécier le dossier comme
ceux qui l'ont vécu, en 1966 c'était la première
négociation collective dans le secteur hospitalier à
l'échelle de la province. Avant cela on discutait; chacune des
institutions réglait son propre problème. Le gouvernement et la
partie patronale, comme la partie syndicale, sont arrivés à la
table de négociation pour une première négociation
d'envergure, sans qu'il y ait de dossier solidement établi, sans qu'il y
ait d'équipe rodée, formée, et sans qu'il y ait non plus
de tradition.
Evidemment, il y avait aussi le droit de grève
qui avait été acquis quelques mois auparavant dans le
secteur public et c'était la première fois qu'on en faisait
usage. La pression était extrêmement forte et on sait que le
conflit hospitalier a duré, si ma mémoire est bonne, trois
semaines. Evidemment, on a réussi à éviter des mesures
extrêmes d'un côté comme de l'autre. La session
spéciale ayant été annoncée par le premier ministre
du temps, M. Johnson, cela a exercé une pression à la table des
négociations et, finalement, une entente a été
conclue.
Est-ce que, six ans après, quand on examine cette entente, toutes
les clauses et du côté syndical et du côté patronal,
qui ont été signées seraient de nouveau signées?
J'en doute, évidemment, avec le recul du temps. D'autre part, il s'est
produit une évolution. On a vécu avec la convention collective,
mais il ne faut pas oublier que le secteur hospitalier s'est transformé
très rapidement dans ces années-là, autant par les
modalités de dispensation des soins que par l'implantation de
l'équipement, la technologie médicale. Et s'il y en a un qui le
sait, c'est le député de Bourget qui est lui-même
médecin, qui a travaillé à l'intérieur d'une
institution. Le député de Dubuc me faisait remarquer que certains
services, forcément, sont presque disparus à l'intérieur
d'un hôpital, comme les services d'obstétrique qui étaient
très élaborés à certains moments et qui sont
devenus par la suite et, ces dernières années, des services
à peu près inoccupés ou occupés seulement en
partie. Mais, il y avait aussi du personnel affecté à ces
étages et à ces services et les institutions étant
conçues de telle façon physiquement, il était difficile de
prendre ce personnel et de l'affecter partiellement à d'autres services
de l'hôpital. Evidemment, cela faisait aussi partie de la convention
collective, cette rigidité des postes à laquelle on a fait
allusion tantôt.
Alors, en 1969, on a tenu compte de cette évolution. Pendant les
trois ans qu'a duré la convention collective, les équipes se sont
bien mieux rodées. Du côté du ministère, des
équipes se sont constituées, des bureaux de relations de travail;
on a eu des statisticiens au ministère des Finances et au
ministère de la Santé. Du côté des syndicats, ce fut
la même chose. Alors, nous sommes arrivés à la table des
négociations, les deux parties en présence, avec des dossiers
bien solides, des dossiers bien complets.
Je pense que, d'un côté comme de l'autre, il a
été beaucoup plus agréable, compte tenu du contexte et de
l'atmosphère, de discuter en 1969, avec les outils dont on disposait,
que cela ne l'a été en 1966. Alors, nous devons tenir compte de
tout cela. Je ne crois pas que l'on puisse dire que ce sont des erreurs. Si,
à un certain moment, les parties patronale ou syndicale acceptent de
pousser à fond dans une orientation qu'elles ont donné aux
négociations, il y a peut-être des erreurs de stratégie
mais cela arrive. Parce que la négociation en grande partie est
basée sur un élément de stratégie. Il y a
peut-être des erreurs de ce côté parce que ce n'est pas
facile peut-être quand on s'est aligné dans une orientation de
revenir et de corriger la trajectoire. Parce qu'il y a tellement toutes sortes
de choses qui sont, à ce moment-là, devant l'opinion publique.
Mais cela ne sera pas plus juste non plus pour les syndicats. Je ne voudrais
pas que les paroles qui ont été prononcées devant la
commission cet après-midi soient interprétées comme une
charge contre la partie syndicale ou contre la partie patronale parce que le
sujet est tellement complexe, l'enjeu est tellement considérable d'un
côté comme de l'autre, du côté de la
répercussion sur le travail de chacun, sur son revenu, sur les sommes
qui seront disponibles pour d'autres programmes gouvernementaux, enfin, pour
toute cette politique salariale qui a maintenant été
établie à l'échelle du gouvernement et non pas seulement
à l'échelle du ministère. C'est la raison pour laquelle je
voulais faire ces commentaires, pour montrer quelle est l'évolution.
Après six ans, après trois conventions collectives,
espérons qu'il y aura une convention collective qui sera signée
au lieu d'un décret, si possible. Mais, de toute façon, il s'est
produit une évolution très considérable au
Québec.
Je ne souhaite pas aux autres provinces de traverser les mêmes
difficultés et, si cela se produisait, qu'elles utilisent
l'expérience qu'a vécue le Québec pour éliminer
autant que possible, ou atténuer ces difficultés.
M. LAURIN: M. le Président, je remercie beaucoup le
député de Montmagny pour sa remarque qui me permet de qualifier
le terme que j'ai employé, "erreur". Il est bien évident que ce
n'étaient pas des reproches que j'adressais au gouvernement
antérieur, ni aux syndiqués, parce que les syndiqués
négociaient sur des postes qu'ils pratiquaient concrètement et
qu'ils ne pouvaient pas situer dans une sorte de plan plus
général. Ils se battaient pour ce qu'ils connaissaient d'une
part. Et, deuxièmement, le gouvernement, n'ayant pas fait à ce
moment-là les études qu'on est en état de faire
maintenant, ne pouvait sûrement pas non plus situer le débat au
niveau où on peut le situer aujourd'hui. Et je pense que ce que je
voulais dire par le mot "erreur", c'était simplement le manque
d'adéquation du personnel pour les tâches à faire. Je
voulais ajouter cependant que, maintenant, que nous le savons, nous serions
coupables de n'en pas faire état.
M. CLOUTIER (Montmagny): Connaissant le souci de la nuance qu'emploie le
député de Bourget, il me faisait plaisir d'échanger des
propos avec lui sur ce sujet.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que nous pourrions tenir pour acquis que
l'article 2 sous-article 2, catégories 1, 3, 4, 16 seraient
adoptés?
M. CLOUTIER (Montmagny): Avec la réser-
ve, M. le Président, que lorsque nous arriverons aux soins
généraux, pour ma satisfaction personnelle, je voudrais revoir
les statistiques et les chiffres que le ministre a donnés. C'est un
domaine que je n'ai pas oublié et que je ne veux pas oublier. Alors,
sous réserve de faire certaines remarques quand nous étudierons
l'article 8 : Soins généraux.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 14 serait adoptée
également. Il y avait eu un consensus à l'effet que la commission
terminait ses travaux à cinq heures et demie. Il est six heures moins
cinq. Si tous les membres étaient d'accord, nous pourrions clore le
débat pour l'instant, quitte à le reprendre demain matin,
à dix heures, même salle, c'est-à-dire poursuivre
l'étude des crédits en débutant avec le sous-article 3 de
l'article 2. Cela va?
(Fin de la séance à 17 h 53)
Séance du jeudi 25 mai 1972
(Dix heures douze minutes)
M. GIASSON (président de la commission permanente des affaires
sociales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires sociales poursuit ses travaux et, en
débutant, j'appelle le sous-article 3: Planification, de l'article 2:
Directions générales. Nous débutons avec la
catégorie 1: Traitements, salaires et allocations.
Planification
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre peut nous donner des
détails sur l'augmentation du nombre de personnes au service de la
planification?
M. CASTONGUAY: Je vais demander à M. Aubert Ouellet, qui est le
sous-ministre adjoint, de répondre à cette question.
Il y a une augmentation de 18 postes, dont quinze sont des postes de
professionnels; dix de ces postes professionnels sont dans le domaine de la
planification des services de santé; deux postes sont au service des
études épidémiologi-ques; un poste au service de la
recherche et deux au service statistique. Les trois autres postes sont des
postes de secrétaires. Ces postes-là ne sont pas
complètement comblés à l'heure actuelle. En fait, il nous
reste onze postes à combler sur les dix-huit qui sont disponibles.
M. CLOUTIER (Montmagny): Excusez-moi; vous avez dit qu'il restait onze
postes à combler?
M. CASTONGUAY: Oui, au niveau des professionnels.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quel type de professionnel recherchez-vous?
M. CASTONGUAY: Nous cherchons surtout des gens qui ont une
méthode scientifique solide, qui ont déjà
travaillé, si possible, dans un processus de planification. Nous
recherchons plus spécialement, en terme de profession, un
économètre pour le service de recherche et deux statisticiens
pour le service de la statistique. Dans le domaine de la santé, nous
aimerions bien pouvoir recruter quelques médecins et quelques personnes
en administration hospitalière.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que les niveaux de salaires fixés
par la fonction publique vous permettent d'espérer? J'ai vu des concours
moi-même; j'ai ici de ces demandes. Il n'y a rien de scandaleux dans les
salaires offerts par la Fonction publique.
M. CASTONGUAY: Le recrutement est assez difficile, en effet, pour une
question de salaire, mais également parce que le genre d'effort et de
qualification qu'on demande de la part des professionnels est très
exigeant et on a un peu de difficulté à vouloir s'embarquer dans
cette galère qui semble vouloir être très exigeante.
Je devrais mentionner, cependant, que nous avons déjà,
à l'intérieur de la direction, deux médecins, dont un
médecin spécialiste et également un médecin qui a
une maîtrise en épidé-miologie. Ces deux acquisitions sont
extrêmement importantes.
En définitive, ce sont deux médecins qui ont compris que
plus il fallait de compétence, plus le travail était exigeant,
moins on paie.
M. CLOUTIER (Montmagny): La difficulté pour eux est de choisir
entre un revenu offert par le ministre des Affaires sociales à
l'intérieur du régime d'assurance-maladie et un revenu offert par
le ministre des Affaires sociales par le truchement de la fonction publique,
peut-être un décalage.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que, pour résoudre ce
problème-là, du moins pour le résoudre à long
terme, le ministère a déjà pensé, à visiter
ou à faire visiter les CEGEP? On peut y rencontrer des sujets de
familles très pauvres mais brillants, qui ont le potentiel. On pourrait
les engager vers 18 ou 19 ans, les payer pour faire leur cours, leur faire
signer un contrat en conséquence et les considérer comme
fonctionnaires dès le début de leurs études.
M. CASTONGUAY: En fait, il y a un point à retenir. Je faisais un
commentaire qui se voudrait un peu humoristique, mais il est bon d'avoir
quelques médecins, par exemple dans le domaine de
l'épidémiologie, de l'hygiène publique; il est bon d'en
avoir au niveau du ministère. Mais, pour un grand nombre de tâches
que nous devons leur confier, je crois que la formule des consultations, des
commandites ou des contrats spécifiques s'avère de beaucoup
supérieure en fait, parce que, bien souvent, les problèmes qui se
posent exigent une connaissance intime du fonctionnement des
établissements, de la pratique, que ce soit en médecine comme en
art dentaire, en optométrie, etc. Nous consultons
régulièrement, soit à l'intérieur de groupes de
travail, soit sur une base individuelle, un grand nombre de médecins.
Simplement pour le comité de pharmacologie qui a dressé la liste
des médicaments, le comité s'était assuré la
participation d'une centaine de médecins dans toutes sortes de
spécialités, dans à peu près tous les groupes de
travail que nous formons. Je mentionnais avant-hier le groupe de travail, par
exemple, qui réexamine toute la vocation de Saint-Michel-Archange, nous
avons des médecins en pratique.
Lorsque nous avons dressé la liste des soins dentaires, pour la
couverture des enfants de zéro à sept ans, nous avons
demandé des dentistes, aussi bien du ministère, de
l'université qu'en pratique privée: la même chose lorsque
nous avions établi la liste des services optométriques couverts
par l'assurance-maladie. Cela m'apparaît nécessaire d'en avoir
quelques-uns au ministère pour des fonctions comme celles-là.
Mais le danger c'est que, pour un certain nombre d'autres besoins, si ces
médecins-là n'ont jamais pratiqué, n'ont jamais
vécu dans le milieu des autres professionnels, leur approche devienne
très théorique, aussi qu'ils ne se maintiennent pas à jour
avec les conditions du milieu de pratique, etc., où les connaissances
évoluent très rapidement.
Je comprends qu'il y a un problème avec les échelles de
rémunération, et ça nous crée des problèmes,
il n'est pas question de le cacher. Nous essayons d'en intéresser par
divers moyens, assez tôt, mais pour la masse des consultations dont nous
avons besoin, je crois que la formule des commandites est plus valable.
Autrement, nos travaux risquent de devenir extrêmement
théoriques.
M. SAINT-GERMAIN: De combien de médecins exactement avez-vous
besoin parmi les professionnels?
M. CASTONGUAY: De médecins? M. SAINT-GERMAIN: Oui.
M. CASTONGUAY: Si on pouvait recruter un ou deux autres médecins,
je pense que ça pourrait nous donner un noyau qui serait suffisamment
solide. C'est dans la même perspective aussi d'essayer d'aller chercher
des consultations à l'extérieur qu'on a créé, au
cours de l'été dernier, un comité de la santé
mentale du Québec qui groupe des psychiatres qui sont difficiles
à attirer à l'intérieur du ministère, qui groupe
aussi des gens d'autres disciplines intéressées au domaine de la
santé mentale. Ce comité, qui est rattaché plus
directement à la planification, travaille intensément depuis le
mois d'août à tenter de développer, de préciser une
politique de santé mentale au Québec.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorchester.
M. GUAY: Est-ce que cette planification-là va aussi loin que
d'essayer de diriger des étudiants vers des groupes de professionnels
où il y a actuellement pénurie? On a entendu hier un groupe de
dentistes, le Collège des dentistes, et je pense que, dans l'ensemble,
tous ont admis que nous connaissons une pénurie de dentistes,
actuellement.
Quand on parle de planification, c'est évidemment de la
planification à long terme, mais si on veut corriger certaines lacunes,
je pense bien qu'il va falloir s'organiser pour diriger autant que possible les
étudiants, d'abord ceux des CEGEP, et leur donner une direction
où il y aura plus tard un besoin plus pressant que dans d'autres
domaines.
M. CASTONGUAY: Vous avez, sur ce plan-là, un certain nombre de
mesures qui ont été prises jusqu'à maintenant, qui
corrigent déjà des écarts. Par exemple, il est ressorti
très clairement que, pour les omnipraticiens, avec l'assurance-
maladie...
M. GUAY: Oui.
M. CASTONGUAY: ... la tendance a été modifiée quant
au recrutement. Par le bill 64 aussi qui permet aux immigrants d'avoir
accès à la pratique beaucoup plus rapidement que par le
passé alors qu'ils se spécialisaient bien souvent par obligation;
on a corrigé la tendance. Avec l'assurance-maladie aussi, il est
possible d'espérer, et déjà on en a des indications, que
la distribution va se corriger parce que leur revenu peut être le
même aussi bien dans un milieu rural que dans un milieu urbain mais pas
d'aussi forte densité qu'à Montréal.
D'ailleurs, les premières données que nous avons de
l'assurance-maladie démontrent que, pour certaines catégories, le
niveau de rémunération se situe à un niveau plus
élevé dans certaines régions autres que Montréal.
Les centres locaux de services communautaires devraient avoir aussi un effet.
On en a déjà des indices. Maintenant, il y a d'autres mesures de
ce type-là.
Pour les dentistes, nous avons convenu avec le collège que nous
formerions un petit groupe de travail, de concert avec les facultés,
pour analyser les moyens à prendre pour corriger la mauvaise
distribution. Nous avons, par exemple, découvert qu'il existait environ
27 postes pour des dentistes résidents dans les hôpitaux; postes
qui ne servent pas en fait pour la formation de dentistes.
Ces 27 postes sont vraiment quelque chose du passé; et
d'après ce qu'on peut voir, ce sont des dentistes qui pratiquent dans
les hôpitaux pour répondre à une demande, qui se manifeste
dans ces hôpitaux. Par exemple au Montreal Children's, à
Sainte-Justine etc., quand il y a des enfants qui ont besoin de services
dentaires, il y a ce qu'on appelle les résidents, mais dans le fond, ce
n'est pas le cas.
Il y a des fonds déjà qui peuvent servir à la
réorientation d'un programme, à l'organisation d'un programme
dont nous parlions hier. Il y a également, lorsque ça va entrer
en vigueur, la couverture pour les enfants qui devrait avoir une
répercussion. Cela va justement permettre une meilleure garantie de
revenus aux dentistes, peu importe la région dans laquelle ils
pratiqueront.
Enfin, quant au besoin de main-d'oeuvre, à la formation, à
l'adaptation des programmes de formation dans les institutions, on a
parlé hier du comité de la main-d'oeuvre hospitalière qui
doit bientôt nous produire son rapport. Et bientôt, le ministre de
l'Education va faire une annonce aussi pour indiquer les mesures prises
à la suite du rapport de ce comité, des travaux de la commission
d'enquête, des travaux du comité Bergeron, pour transposer cela en
pratique, dans les faits.
Je ne voudrais pas donner plus de détails à ce sujet,
parce qu'il s'agit vraiment d'un programme qui va provenir du ministère
de l'Education, programme auquel nous nous associons pleinement, mais qui va
provenir du ministère de l'Education. Je ne voudrais pas en dire plus
pour le moment, mais à la suite des études effectuées, une
meilleure connaissance des autres gestes posés que je viens de
décrire, la transposition en des termes plus concrets par le
ministère de l'Education va s'effectuer.
M. GUAY: Si nous comparons avec ce qui s'est fait dans
l'éducation dans le passé, je pense que nous avons oublié
de planifier; nous nous sommes réveillés avec un paquet de
spécialistes pour enseigner, par exemple, telle ou telle matière
et nous nous sommes réveillés ailleurs avec moins.
M. CASTONGUAY: Je voudrais faire seulement un commentaire ici: il est
extrêmement délicat et dangereux de vouloir planifier de
façon trop rigide dans ces secteurs. Vous avez des expériences.
Je vais en citer une seule: en Angleterre, au cours des années
cinquante, on a voulu essayer de planifier de façon assez rigide la
demande de personnel médical, particulièrement des
omnipraticiens, au cours des années à venir. On a eu comme
résultat que, quelques années plus tard, on s'est rendu compte
que, pour diverses raisons, la pénurie d'omniprati-ciens avait
augmenté de façon assez critique. Il a même
été nécessaire d'essayer de faire des programmes d'urgence
pour corriger la situation.
Nous sommes bien conscients qu'il existe des besoins de planification,
mais il faut être relativement prudents. Encore là, cela
crée des problèmes parfois; mais il reste que, pour la motivation
des individus, il faut faire attention de ne pas aller à l'autre
extrême.
Il est bon de laisser les gens s'orienter dans toute la mesure du
possible dans la direction qu'ils veulent bien prendre. D'autant plus que nous
constatons aujourd'hui que, en cours de carrière, bien des gens changent
d'orientation ou retournent à l'université pour parfaire leur
formation. On parle de plus en plus de carrière double ou de
deuxième carrière ou d'une troisième carrière. Les
gens évoluent.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre est un homme à plusieurs
carrières.
M. CASTONGUAY: Tout ceci pour dire que les contingentements dans les
institutions, la planification très rigide des demandes de
main-d'oeuvre, c'est dangereux. Il faut en faire, d'accord, mais il faut aussi
être prudent.
M. GUAY: S'il n'y a pas de planification et que cela réussit, il
faudra que le hasard fasse bien les choses. Est-ce que le ministre
prévoit qu'il sera nécessaire d'établir des politiques
incitatrices pour l'établissement des médecins dans des
régions où cela semble un peu plus difficile parce que les
médecins sont moins attirés?
M. CASTONGUAY: La meilleure incitation, outre la
rémunération, et je pense que ce problème est
réglé par l'assurance-maladie, c'est un milieu de travail
adéquat, aussi bien au plan de l'équipement, des ressources que
du milieu du travail, c'est-à-dire, travailler en équipe, pouvoir
être relevé ou avoir la possibilité de pouvoir se tenir
à jour dans ses connaissances, pouvoir s'absenter de temps en temps pour
se reposer, prendre des vacances, pouvoir avoir du personnel administratif ou
des infirmiers qui assument les tâches qui peuvent être
déléguées. C'est la meilleure approche à mon sens.
La rémunération est importante mais il est évident que ce
n'est qu'un facteur dans l'ensemble. C'est la raison pour laquelle nous
comptons tellement à la fois sur les efforts de régionalisation
qui avaient été entrepris et qui se poursuivent et aussi sur le
développement des centres locaux de services communautaires.
M. GUAY: II y a déjà chez nous des municipalités
qui sont prêtes à mettre à la disposition des futurs
médecins résidents des résidences, gratuitement, pour
autant que le médecin viendra s'établir. Apparemment, c'est une
politique d'incitation, mais à court terme seulement parce qu'ensuite le
médecin dit: Vous m'avez joué un tour.
Si c'est tellement avantageux de venir s'établir ici il y a sans
doute autre chose qui n'ira pas. Si, par exemple, les municipalités
s'engageaient dans une telle politique, est-ce que vous leur laisseriez quand
même le champ libre?
M. CASTONGUAY: II n'y a rien qui empêche les municipalités
de faire ce qu'elles veulent dans ce secteur, sauf qu'avec les centres locaux
de services communautaires, les centres hospitaliers.. .
M. GUAY: Ce sera peut-être moins nécessaire.
M. CASTONGUAY: ... la rémunération que les médecins
reçoivent, à part quelques cas particuliers, il me semble que les
municipalités pourraient utiliser leur argent à de meilleures
fins.
M. GUAY: D'accord!
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, quelles sont les
études, actuellement, faites par la division de la planification? Il y a
trois grandes divisions, trois grands chapitres. Ce sont: la recherche et
statistique, la planification des services de santé et, un service qui
n'est pas négligeable, la planification des services sociaux et de la
sécurité du revenu. Est-ce qu'à ce troisième
service on est toujours aussi actif qu'on l'était? Est-ce qu'il y a de
nouvelles études de commencées? Est-ce que c'est dynamique?
M. CASTONGUAY: Oui. Au cours de l'année 71/72 nous avons
travaillé dans l'ensemble de la direction générale
à la définition de la superstructure pour le PPBS, le budget par
programme, pour être tenté d'identifier les programmes de services
du ministère, en dégager les objectifs opérationnels, en
identifier aussi les critères qui vont servir à évaluer la
répercussion de ces programmes et leur performance. C'est une oeuvre qui
a été longue, qui n'est pas du tout terminée, loin de
là, mais que nous poursuivons activement et l'ensemble du personnel de
la direction générale y a été impliqué.
M. CLOUTIER (Montmagny): A ce sujet, M. Ouellet, est-ce qu'il y a
quelqu'un du ministère des Finances qui vient travailler dans cette
équipe?
M. CASTONGUAY: II y a quelqu'un du Conseil du trésor.
M. CLOUTIER (Montmagny): Du Conseil du trésor.
M. CASTONGUAY: II y a deux personnes du Conseil du trésor qui
travaillent en étroite collaboration avec nous. Je dois ajouter que
toutes les directions générales du ministère ont
été impliquées dans ce processus, en particulier le
financement, l'administration et la programmation. Toutes les directions
générales ont été impliquées dans le
processus de budget par programme parce que ce sont des modifications qui vont
influencer le travail de l'ensemble des directions générales.
Dans le cadre du PPBS aussi nous avons à travailler de
façon plus intense à préparer un mémoire de
programmes et le secteur qui a été choisi par le Conseil du
trésor et nous-mêmes a été le secteur des services
à l'enfance qui représente une portion assez importante du budget
du ministère. Des équipes sont à l'ouvrage depuis le mois
d'août dernier dans ce secteur et bientôt elles pourront produire
un rapport sur l'ensemble des services à l'enfance pour tenter de
réorganiser en termes de programme les nombreuses activités que
le ministère entreprend dans ce domaine.
Nous avons également travaillé à l'intérieur
de la direction de la planification des services sociaux à une
définition plus exacte, plus
détaillée des centres locaux de services communautaires et
également d'identifier les programmes que ces centres locaux de services
communautaires devront ou auront à mettre sur pied.
Nous avons également travaillé, comme on l'a
souligné antérieurement, à identifier les districts qui
sont, dans notre langage, les territoires d'implantation des centres locaux de
services communautaires.
Nous avons fait un effort, avec la direction de la programmation, pour
tenter de diviser l'ensemble du Québec en districts qui seront les
territoires d'implantation des centres locaux de services communautaires. Nous
avons également travaillé en vue de l'implantation des conseils
régionaux de la santé et des services sociaux. Nous devons aussi
préciser le rôle et les fonctions de ces conseils
régionaux, voir comment, dans une période de transition, les
conseils de développement social et de bien-être vont fonctionner
en attendant, et vont même participer à la création des
conseils régionaux.
Nous avons également travaillé à définir de
façon plus précise les fonctions des services sociaux qui seront
réservées et accomplies par les centres de services sociaux sur
une base régionale ou sous-régionale; nous avons travaillé
à définir en particulier les fonctions de ces centres de services
sociaux par rapport aux fonctions qui seront réservées aux
centres locaux de services communautaires.
Nous avons fait des efforts pour tenter de définir plus
précisément les diverses catégories de centres d'accueil
qui sont prévues dans la Loi sur les services de santé et les
services sociaux, pour tenter de définir aussi les fonctions
spécifiques de chacune de ces catégories ou de ces classes de
centres d'accueil.
Nous avons été passablement actifs dans l'étude et
la réorientation des responsabilités respectives du
ministère des Affaires sociales et du ministère de la Justice en
ce qui concerne la protection de l'enfance et les services à l'enfance,
les services de la cour du bien-être social. Nous avons aussi produit au
cours de l'année un document qui a été rendu public par le
ministère sur la politique du ministère relativement à
l'enfance inadaptée. Nous avons encore travaillé à
définir une politique pour les personnes âgées; cette
étude n'est pas encore terminée.
Dans le domaine de la sécurité du revenu, nous avons
consacré nos efforts à tenter de planifier les changements en ce
qui concerne les trois principaux programmes dont le Québec est
responsable en sécurité du revenu, à savoir le
Régime de rentes du Québec, les allocations familiales et l'aide
sociale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre peut nous dire s'il a
donné des nouvelles commandes pour l'exercice 72/73, à la section
de la planification de la sécurité du revenu, depuis une
semaine?
M. CASTONGUAY: Nous avons fait le point et vous avez vu hier un premier
résultat qui est évidemment à court terme.
L'Assemblée va être saisie d'un projet de loi touchant le
Régime des rentes très bientôt, je l'espère. Il
s'agit, en fait, de terminer le travail au comité de législation.
En ce qui a trait à l'aide sociale, nous avons analysé, à
partir de tous les travaux qui ont été faits, les étapes
qu'il nous apparaît nécessaire de franchir pour améliorer
l'application de ce programme, ses modalités.
En ce qui a trait aux allocations familiales, je dois dire qu'il
m'apparaît encore nécessaire de laisser courir un peu de temps
pour voir vraiment quelle orientation nous devons prendre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Au sujet des allocations familiales, j'attire
l'attention du ministre sur un article qui a paru ce matin dans les journaux,
qui fait état d'une déclaration, ou d'une réponse faite
hier, par M. Munro, ou par un des ministres du fédéral, au sujet
des difficultés d'implantation du nouveau régime d'allocations
familiales à caractère sélectif, les difficultés
administratives, la mise en place des mécanismes longs, apparemment
on s'en doutait bien, on en avait parlé, on l'avait
souligné complexes et qui vont donner un régime
peut-être pas supérieur au point de vue de l'administration, mais
plus compliqué que le régime qui existait alors qu'on aurait pu
atteindre la sélectivité autrement, par un mécanisme
beaucoup plus facile comme on l'a mentionné. Alors, je le donne par
incidence. Je pense que, de ce côté-là, on devra pousser
les analyses un peu plus loin, étant donné que le ministre veut
prendre une période un peu plus longue pour réexaminer toute la
question. Il sera donc opportun d'examiner cet aspect-là en profondeur
aussi.
M. CASTONGUAY: A ce propos, justement sur ces délais, il ne faut
pas les imputer strictement aux modalités du programme mais aussi
à la machine administrative. Et malgré le fait que les
allocations familiales fédérales existent depuis 1944,
l'administration de ce programme, pour autant que nous avons pu le constater,
n'a pas été transformée pour être faite à
partir d'une base d'informatique. Alors, c'est ce qui crée bien des
problèmes. Bien souvent on est porté à penser que notre
administration ici est moins efficace. Par contre, lorsqu'on regarde à
la Régie de l'assurance-maladie, par exemple, tout le système a
été établi par l'informatique assez rapidement. Au cours
de l'automne, quant à l'aide sociale, nous avons dit clairement et
même d'après les rapports que M. Houde prépare, que nous
serons en mesure de poser les premiers gestes pour avoir un système, non
seulement en informatique mais en téléinformatique, les bureaux
étant reliés entre eux. Les premières étapes vont
être franchies à l'automne 1972. A la Régie des rentes, le
travail se fait de façon très ordonnée
et là aussi on utilise l'informatique. Alors dans le cas des
allocations familiales, il y a cette dimension, je crois, qu'il est important
de souligner. Il ne s'agit pas uniquement des modalités du régime
qui occasionnent ces retards, pour autant qu'on peut voir, mais d'une
administration extrêmement lourde de la part du gouvernement
fédéral.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est ce que je voulais souligner, parce que le
régime d'allocations du Québec ayant été
créé récemment, en 1967, il a été
organisé sur une base moderne et beaucoup plus efficace. C'est pour cela
que nous avions tellement insisté dans le temps et le ministre a
maintenu cette position jusqu'à récemment sur le fait
qu'il aurait été préférable même que
l'administration du régime ait été confiée au
Québec, même si les sommes distribuées par le
fédéral, dans le Québec, étaient le double de
celles que le provincial distribuait. Mais notre régime étant
plus moderne, plus efficace, il aurait été avantageux, je pense,
pour le fédéral, au lieu de monter tout un appareil
administratif, de le transformer.
On voit qu'il est obligé de le transformer, de le
mécaniser. Il va profiter des changements au régime pour le
faire, mais on voit que cela va occasionner toutes sortes de délais,
toutes sortes de difficultés; cela va être assez dispendieux.
C'est pour cela que nous avions suggéré que l'administration du
régime fédéral soit transféré à celui
du Québec.
M. CASTONGUAY: Nous avons repris, à un certain moment, la
même suggestion avec les mêmes résultats.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous sommes heureux de voir que le ministre
n'est pas prêt à transférer comme cela, à n'importe
quelle condition, des régimes importants pour le Québec.
M. LAURIN: Seulement un petit mot là-dessus, M. le
Président. Etant donné que le ministre Munro a annoncé,
hier, qu'il était très probable qu'aucun chèque
d'allocations familiales ne serait versé avant 1973 et étant
donné que les négociations sont interrompues entre le
fédéral et le provincial, sur les allocations familiales il faut
en conclure que, entente ou pas, il sera très difficile pour les
Québécois de profiter d'un régime mixte ou combiné
d'allocations familiales avant au moins un an. Qu'est-ce qui arrive, à
ce moment-là, du projet de loi que vous avez déposé?
M. CASTONGUAY: Vous voyez quelle situation, justement, ce genre de
juridiction conjointe, avec des décisions prises à deux paliers,
crée. En tout cas, il ne m'apparaft pas possible de présenter le
projet de loi, et même quant aux modalités, nous devons faire une
réévaluation très sérieuse de la question, à
mon avis. Je pense que cela explique d'une façon un peu claire que cela
a pu ressortir au moment où j'ai fait ma conférence de presse, le
11 mai, le genre de situation qui résulte de ceci. Au sujet des
allocations familiales fédérales ou le régime
fédéral, lorsque le projet de loi a été
déposé à la Chambre des communes en septembre, si ma
mémoire est bonne, on avait bien indiqué dans ce projet de loi
que la date d'entrée en vigueur serait le 1er mai 1972. Ce n'est pas
nous qui avions fixé cette date-là. Là, on parle de 1973;
peut-être au printemps 1973. Vous voyez quel genre de situation cela
crée. Par contre, lorsque le gouvernement fédéral veut
agir rapidement, il semble, malgré tout, pouvoir trouver les moyens de
le faire. Prenez la pension de vieillesse, c'est un programme sélectif.
Pour autant qu'on puisse voir, il n'est pas mécanisé ou sur
informatique, d'après ce que j'en ai vu dans les journaux.
M. LAURIN: C'est naturellement plus rentable.
M. CASTONGUAY: II y a une dimension extrêmement importante,
à mon sens. C'est que, dans les autres provinces canadiennes,
l'écart entre la population âgée et la population active,
en termes de pouvoir d'achat, en termes de revenu, est plus grand qu'au
Québec, pour diverses raisons. Dans bien des cas aussi, dans certaines
provinces, le nombre de personnes âgées est plus
élevé qu'ici. L'assistance sociale constitue un fardeau moins
lourd qu'ici. Alors, les priorités sont vraiment différentes. La
nécessité de toucher aux allocations familiales, à l'aide
sociale est moins pressante qu'elle ne l'est ici.
J'hésite en tout cas, et ç'a été l'objet des
discussions que nous avons eues, à réagir d'une façon trop
hâtive sur cette question-là en ce qui a trait aux allocations
familiales. Dans la mesure de nos possibilités d'action, l'orientation
que nous devons prendre à ce moment-ci est d'essayer dans toute la
mesure du possible d'utiliser les ressources que nous avons de la meilleure
façon possible, de la façon que nous l'entendons ici et de ne
plus compter, pour le moment, dans le contexte actuel, sur des arrangements
législatifs ou constitutionnels qui n'arrivent pas.
M. LAURIN: Il est aussi à remarquer que le ministre Munro a dit
que le Québec avait été la seule province à
présenter véritablement des amendements. Aucune autre province
n'en a demandé.
M. CASTONGUAY: A quel sujet? M. LAURIN: Pardon?
M. CASTONGUAY: A quel sujet a-t-il dit ça?
M. LAURIN: Au sujet du programme d'allocations familiales. Et,
deuxièmement, qu'il
n'était pas question d'apporter d'amendement au projet, venant
d'où que ce soit, avant que le projet ne soit adopté à
cette session-ci.
M. CASTONGUAY: C'est la consultation!
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, quels sont les
détails du projet AP-3 de $100,000 réclamés pour
l'exercice 72/73?
M. CASTONGUAY: Ici, si vous me permettez, il y a deux programmes
à plus long terme qui sont en préparation à la direction
de la planification. Je crois que ce sont deux programmes vraiment particuliers
dans leur dimension, leur portée, quant à la fabrication d'outils
pour l'avenir, où il y a vraiment un travail d'innovation tout à
fait original. Le programme AP-3 en est un, le programme MEDICS en est un
autre.
Ces deux programmes impliquent une allocation de ressources assez
élevées mais, justement, il apparaît important aux
officiers du ministère que ce type d'action soit entrepris au lieu de
toujours continuer sur la base de programmes de recherche très
intéressants mais bien souvent assez fragmentaires.
Il y a deux pièces maîtresses, deux programmes bien
particuliers qui nécessitent une allocation de ressources assez grandes,
des collaborations de l'extérieur, aussi bien universitaires qu'avec des
firmes de l'extérieur et je pense qu'il serait intéressant que M.
Ouellet, après cette précision, en dise quelques mots.
AP-3 est un modèle de prévision et de simulation dans le
domaine de la sécurité du revenu. Actuellement, ce modèle
ne se sert que des données de l'aide sociale. C'est basé sur une
analyse détaillée et la plus serrée possible des
statistiques de l'aide sociale. Ce modèle, sans entrer dans les
détails plus techniques, est fondé sur des probabilités de
passage d'un état d'activité sur le marché du travail
à un état de bénéficiaire d'aide sociale et,
inversement, aussi probabilités de passage d'état de
bénéficiaire d'aide sociale à état d'actif sur le
marché du travail, et ce, selon les différentes
catégories, socio-économique, professionnelle, qu'il s'agisse de
l'âge, du revenu et de la dimension familiale, de l'industrie dans
laquelle l'individu travaille, etc.
Le modèle fonctionne présentement et, au cours de
l'année, nous allons en faire un instrument qui soit vraiment un
instrument de simulation dans le domaine de la sécurité du
revenu. C'est un modèle qui nous a déjà été
extrêmement utile en termes de compréhension de
phénomènes aussi complexes que ceux qui sont impliqués
dans le programme d'aide sociale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a un échéancier
pour la production de ces travaux? Est-ce que ça va se terminer en cours
d'exercice?
M. CASTONGUAY: Ce genre de modèle, à toutes fins
pratiques, c'est comme un peu les modèles économétriques,
ce n'est jamais complètement terminé.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais pour tirer des...
M. CASTONGUAY: II y a un échéancier extrêmement
précis, durant cette année, le modèle de simulation doit
être mis sur pied; deux étapes importantes ont déjà
été franchies au cours de l'année dernière; comme
on l'a souligné précédemment, nous travaillons en
très étroite collaboration avec le laboratoire
d'éco-nométrie de l'université Laval et une firme de
consultants.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sur le financement, M. le Président, je
n'ai pas d'autres questions.
M. LAURIN : Vous nous avez fait un résumé tout à
l'heure, disant...
M. CLOUTIER (Montmagny): La planification...
M. LAURIN: Vous avez fini pour la planification?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, nous avions fini pour le financement; nous
en étions à la planification ce matin.
M. LAURIN: Oui, justement, je suis rendu à la planification.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je me suis trompé, au lieu de dire
planification, j'ai dit financement, je me reprends.
M. LAURIN: Bon, d'accord. Dans le bref résumé des
activités de votre direction cette année, vous avez passé
un peu vite sur les diverses sections. Celle qui m'intéresse
particulièrement, c'est celle de la planification des services de
santé, qui n'était pas organisée l'an dernier, où
il manquait encore beaucoup de cadres. Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui
a été fait cette année et au point de vue des cadres qui
ont été trouvés et des travaux qui ont été
commencés?
M. CASTONGUAY: Je n'ai pas parlé de la planification des services
de santé parce que la question s'adressait spécifiquement aux
services sociaux et à la sécurité du revenu. Dans le
domaine de la santé, nous avons réussi à recruter au cours
de l'année deux cadres supérieurs qui vont être
chargés de la planification dans le domaine de la santé; nous
sommes encore en voie de négociation pour trouver le troisième
cadre supérieur qui manque présentement; nous avons bon espoir
que nous réussi-
rons à attirer ce candidat qui, je pense, est extrêmement
valable à l'intérieur de la planification.
Au cours de l'année, nous avons consacré principalement
nos énergies dans le domaine de la santé aux services qui ont
trait spécifiquement au domaine de la santé mentale, et ce en
étroite collaboration avec le Comité de santé mentale du
Québec auquel j'ai fait allusion précédemment.
Dans le domaine de la santé physique, nous avons
réalisé une étude sur la distribution et l'utilisation des
lits d'obstétrique dans les hôpitaux. Avec la diminution du taux
de natalité au Québec, il y a un réaménagement qui
s'impose dans le domaine de l'utilisation des lits d'obstétrique si on
veut réussir à maximiser ou à optimiser l'utilisation des
ressources hospitalières. Nous avons réalisé en cours
d'année cette étude.
Dans le domaine de la santé en général, nous avons
pris l'option de mettre l'accent, dans une première phase qui n'est pas
encore terminée, à établir des instruments de
planification à plus long terme. MEDICS, est un symbole qui signifie
Modèle d'évaluation des interrelations complexes de la
santé.
UNE VOIX: Est-ce qu'on guérit des gens avec ça?
M. CASTONGUAY: Non, MEDICS est un pôle présentement qui
cristallise les énergies dans le domaine de la planification des
services de santé. C'est essentiellement un programme qui constitue
d'abord un programme de recherche à long terme dans le domaine de la
santé et qui définit un cadre général pour la
recherche opérationnelle. C'est un programme qui vise essentiellement le
fonctionnement du système de production des services de santé, du
type de recherche en réalité qui avait été mis de
l'avant par la commission d'enquête et qui a été
considéré comme prioritaire à l'intérieur de la
direction.
Ce programme permettra aussi de déboucher sur un système
d'information plus cohérent, plus rationnel, plus rentable et
également sur des modèles de prévision et de simulation
dans le domaine du système de production. Je m'excuse d'employer un peu
cette expression mais il s'agit essentiellement du système de production
des services de santé au Québec.
M. LAURIN : Quelles sont les relations de cette sous-direction et des
autres avec le travail qui se fait à l'OPDQ? Est-ce qu'il y a des
relations, est-ce qu'il y a des collaborations?
M. CASTONGUAY: II y a eu des collaborations, pas des collaborations
spécifiques en ce qui concerne la direction de la planification des
services de santé, mais avec l'ensemble des directions, tant du
côté de la recherche que du côté de la planification
de la sécurité du revenu et des services sociaux. Nous avons
collaboré, aussi, étroitement, au cours de l'année avec le
bureau de la statistique du Québec qui est impliqué dans MEDICS,
parce qu'à la base de MEDICS, il y a le modèle
démographique du Québec qui a été mis au point par
le bureau de la statistique du Québec et que nous utilisons tel quel
pour tenter de prévoir l'évolution de la structure de population
du Québec. Et en conséquence, à partir des taux de
"prévalence" existant actuellement dans le domaine de la maladie,
prévoir les besoins de santé de la population du Québec au
cours des dix prochaines années.
M. LAURIN: Vous avez parlé tout à l'heure de la recherche
qui continue à s'effectuer en rapport avec les mesures de
sécurité du revenu et les allocations familiales. Est-ce que vous
avez aussi poursuivi vos études sur le régime
général d'allocations sociales? Et dans quelle direction les
avez-vous orientées?
M. CASTONGUAY: Oui, nous avons poursuivi des études et elles ne
sont pas encore terminées présentement; nous les poursuivrons au
cours de l'été. Nous utilisons intensément le
modèle AP-3 que l'on a mentionné tantôt pour tenter de
prévoir les répercussions sur le programme d'aide sociale tant au
niveau du nombre, du volume de bénéficiaires qu'au niveau des
prestations et de l'incitation au travail, etc.
M. LAURIN: Est-ce que vous en arrivez de plus en plus à
dégager les éléments concrets de cette cohérence,
de cette intégration, de cette globalisation des programmes?
M. CASTONGUAY: II y a ici des choix que nous allons devoir faire. Il y a
des travaux qui se précisent à la suite, justement, des
évaluations que nous avons faites. Il faudra faire des choix à un
certain moment. Est-ce que nous procéderons par un projet pilote? Est-ce
que nous essaierons de procéder plutôt par voie de modification
graduelle du régime d'aide sociale? Est-ce que, au contraire, nous
devrons aller, à un certain moment, plus directement, dans le sens
recommandé par la commission? Selon l'avenue que nous prendrons, cela
déterminera, dans une certaine mesure, la nature des travaux à
effectuer. Alors, la base, l'outillage nécessaire est en voie
d'être mis en place. Il reste des choix à faire avant de vraiment
orienter, de façon définitive, les travaux. Il n'en demeure pas
moins que, entre-temps, au plan administratif, le travail qui se fait au niveau
de l'aide sociale est essentiel. La transformation du système
administratif, l'établissement d'un système de
téléinformatique, la formation du personnel ou la poursuite des
efforts de perfectionnement du personnel, tous ces gestes sont
nécessaires et sont un préalable, en quelque sorte.
M. LAURIN: Quel délai vous êtes-vous donné pour
faire ces choix?
M. CASTONGUAY: Nous avons discuté de la formation d'un groupe de
travail, au cours des derniers jours, qui devrait nous faire un rapport. Le
délai fixé est le 1er septembre.
M. LAURIN: Dans les efforts de cohérence et de globalisation que
vous poursuivez, est-ce que les programmes de formation professionnelle entrent
pour une large part? Est-ce que vous tenez compte de la nouvelle
législation fédérale, des nouveaux programmes
fédéraux?
M. CASTONGUAY: Sur ce point, nous avions comme première
considération, le niveau, la structure des allocations. Comme autre
considération, qui est tout aussi importante, mais qui ne se situe pas
tout à fait de la même façon par rapport à nous, la
sélection des candidats. Nous avons fait des représentations et
nous retrouvons certaines dimensions de ces représentations dans le
projet de loi qui a été présenté à la
Chambre des communes à Ottawa, c'est-à-dire l'élimination
d'un montant minimum de prestations qui, en quelque sorte, fixait la structure
des allocations. Parce que nous nous en sommes rendu clairement compte;
à partir du moment où nous disions que les prestations ne
devaient pas aller au-dessous de $47 par semaine et que nous tenions compte des
enfants à charge, des personnes à charge, vous arriviez
fatalement, avec le régime actuel d'allocations familiales, pratiquement
au minimum qui pouvait être payé de $90 par semaine, si ma
mémoire est bonne.
Alors, cette structure fixée dans la loi nous apparaissait un
empêchement majeur. A la lecture du projet de loi déposé,
on semble avoir enlevé à la fois le minimum et le maximum, et
j'ai demandé à la direction de M. Ouellet de travailler à
la préparation d'une nouvelle structure d'allocations pour le
Québec.
Quant â la sélection des candidats, je ne sais pas si c'est
le moment d'en discuter; nous avions fait des représentations de telle
sorte que les mécanismes de sélection des candidats donnent un
rôle beaucoup plus important au ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre. Ceci était dans l'idée que vraiment des efforts
particuliers soient faits quant à certaines catégories de
bénéficiaires de l'aide sociale, les jeunes, par exemple, qui,
pour diverses raisons, se retrouvent dans l'impossibilité
d'accéder au marché du travail. H y avait aussi la
possibilité que des gens occupent des emplois où la demande va en
diminuant et, avant qu'ils se retrouvent en chômage, qu'ils puissent
avoir accès à des cours de formation professionnelle, de telle
sorte que leur transition d'un emploi à l'autre ne suive pas le
"pattern" d'une période prolongée de chômage avec tous les
problèmes de réintégration que ça suppose ou que
ça implique par la suite. Donc, sur ce plan, nos positions sont claires
quant au ministère, nous sommes en parfait accord avec le
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre, mais il reste que,
concrètement, les résultats ne sont pas là encore.
M. LAURIN: Est-ce que la Loi nouvelle de l'assurance-chômage, qui
prévoit un maximum de prestation de $100 par semaine, a
été étudié quant à la répercussion
qu'elle peut avoir sur la Loi d'aide sociale, sur le régime futur
d'allocations sociales? Est-ce que des études ont été
entreprises là-dessus?
M. CASTONGUAY: M. Garcia, qui travaille dans la direction de M. Ouellet,
a essayé d'identifier, d'abord dans un premier temps, l'incidence de la
nouvelle loi sur le nombre de bénéficiaires de la Loi de l'aide
sociale, le nombre de bénéficiaires qui reçoivent de
l'assurance-chômage et qui pourraient nécessiter un
supplément d'aide sociale. A ce moment-ci, si j'ai bien lu le rapport
qu'il a dressé, cette répercussion est très difficile
à mesurer. Il semble qu'elle soit faible. Un phénomène que
nous constatons, c'est qu'avec la période d'attente dans
l'assurance-chômage et aussi les délais au plan administratif,
nous sommes obligés de verser à un grand nombre de personnes des
prestations d'aide sociale avant qu'elles reçoivent
l'assurance-chômage, en plus d'en verser après, et la
récupération de ces montants semble extrêmement difficile
à effectuer. L'autre question se pose à un double titre ou
comporte deux aspects à mon sens. C'est la pression qui s'exerce, d'une
part, sur les individus parce que, pour beaucoup et c'est un
raisonnement qui m'apparaît raisonnable on se dit que si on a une
courte période de chômage avec les quelques économies qu'on
a pu réaliser, etc., il est plus facile de traverser une courte
période de chômage qu'une longue période de chômage.
Si les prestations ont un certain niveau pendant une courte période de
chômage, lorsqu'on se place au plan des besoins et c'est le plan
sur lequel les individus se placent pour eux, les structures de
salaires, tout cela n'a pas tellement d'importance quand ils ont une famille
à faire vivre. Alors, au plan des besoins, plus la période de
chômage est prolongée, plus selon le raisonnement normal
d'un individu les prestations devraient au moins être maintenues,
sinon augmentées, alors que, dans la situation actuelle, elles sont
diminuées. Il y a ce premier impact. Maintenant, comment concilier les
structures de bénéfices selon ce programme et les autres travaux
que nous faisons? Nous n'en sommes pas encore arrivés à ce
point.
M. LAURIN: Est-ce qu'il y a un groupe conjoint de travail entre votre
direction et le ministère du Travail et de la Main-d'oeuvre? Ce sont ces
problèmes qui sont étudiés?
M. CASTONGUAY: Entre autres, ce sont ces problèmes qui sont
étudiés. Nous en sommes aussi à d'autres problèmes
qui concernent
l'évolution de la main-d'oeuvre au Québec et des
marchés pour la main-d'oeuvre du Québec, les relations entre le
salaire minimum, aide sociale, etc.
M. LAURIN : Est-ce que ces études font l'objet de conclusions que
vous pouvez nous communiquer?
M. CASTONGUAY: On est en processus d'études actuellement et,
avant que les conclusions ne puissent être communiquées, il y a
des choix qui devront être faits par les deux ministères. On n'est
pas près d'arriver à des conclusions définitives.
M. LAURIN: C'est tout ce que j'avais là-dessus. Sur l'enfance
inadaptée, vous y avez fait allusion aussi, la nouvelle politique que
vous aviez annoncée l'an dernier, est-ce qu'il y a du nouveau à
part ce qui a été annoncé au cours de l'an dernier? Est-ce
qu'il y a encore du pain sur la planche, de nouvelles orientations ou
explications qui se dessinent?
M. CASTONGUAY: Le ministère a publié au cours du mois de
décembre dernier un document de travail sur la politique à
l'égard de l'enfance inadaptée. Ce document de travail qui
traitait spécifiquement de la politique doit être poursuivi et
doit déboucher sur des programmes d'activité. Nous en sommes dans
le cadre du mémoire de programmes à l'enfance et dans le cadre
aussi d'une recherche sur les placements d'enfants au Québec, dans le
cadre des travaux conjoints avec le ministère de l'Education et le
ministère des Affaires sociales, à élaborer des programmes
plus spécifiques dans le domaine de l'enfance inadaptée, des
programmes dont les objectifs seraient plus clairs, dont les critères
d'évaluation seraient explicites au point de départ. Je pense
qu'au cours de l'automne nous serons capables de préciser davantage les
programmes du ministère des Affaires sociales et de l'Education dans le
domaine de l'enfance inadaptée.
M. LAURIN : En ce qui concerne les personnes âgées, au
cours de l'année précédente, votre effort a porté
plutôt sur leurs conditions de logement. Est-ce qu'il y a eu du
progrès dans ce domaine-là et, par ailleurs, avez-vous
abordé d'autres domaines où l'aide aux personnes
âgées pourrait s'avérer efficace, comme par exemple l'aide
qu'on peut leur apporter à domicile?
M. CASTONGUAY: Cette question a fait l'objet d'études tout au
cours de l'année. M. Bernier qui est ici y a travaillé de
façon bien particulière en collaboration avec d'autres personnes
et nous avons, à toutes fins pratiques, terminé notre travail.
Malheureusement, à cause des événements au cours des deux
derniers mois, j'aurais aimé pouvoir, au cours de l'analyse des
crédits ou à un autre moment, en faire l'annonce un peu plus
tôt. Maintenant, il nous reste encore quelques retouches à faire.
Il y a l'étape de présentation au Conseil exécutif, il y a
aussi l'étape de l'annonce d'un tel programme pour que soit bien
comprise la préparation de directives au besoin. Nous en sommes
pratiquement arrivés au terme de ce travail pour le moment. Il y a des
changements qui vont être assez intéressants et qui seront
annoncés. Il y a aussi des étapes à franchir au plan de
l'implantation mais, à partir du moment où nous avions dit au
mois de décembre 1970, si ma mémoire est bonne, que nous voulions
mettre l'accent sur le maintien des personnes âgées dans toute la
mesure du possible, dans leur milieu de vie ordinaire, à partir de cette
orientation-là, le travail s'est poursuivi et, très
bientôt, nous serons en mesure de poser des gestes concrets.
M. LAURIN: Vous ne nous faites pas la primeur aujourd'hui de ces
mesures, même en termes très généraux?
M. CASTONGUAY: Disons que ça suit l'orientation
générale qui avait été tracée en
décembre 1970.
M. LE PRESIDENT: (Saint-Germain): Alors, quant à la
planification, catégorie: 1. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): Catégories: 1, 3, 4. Adopté. M.
le Président.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Programmation. Catégorie 1 :
Traitements, salaires et allocations. Adopté?
Programmation
M. CLOUTIER (Montmagny): Non. Il y a une augmentation assez
considérable au chiffre des traitements, plus que le nombre de personnes
demandées; il y a 150 personnes au lieu de 133, mais par contre vous
avez une augmentation de presque $500,000.
M. CASTONGUAY: La question de l'augmentation en argent, je pense que
c'est le résultat d'un calcul arithmétique qui reflète les
règles de la Fonction publique à cet égard. Quant au
nombre de postes, il s'agit plus particulièrement de thèses
professionnelles au niveau de la direction de l'équipement; il s'agit de
professionnels qui seraient responsables en région de surveiller la
réalisation des travaux. Nous nous sommes rendu compte trop souvent que,
par ce manque de surveillance exercée sur place, par le ministère
même, il pouvait y avoir des lenteurs dans la réalisation et
peut-être un certain accroissement des coûts parce que la chose
était un peu moins surveillée. Donc, l'augmentation est due
principalement à ces treize postes de professionnels à la
direction de l'équipement. Aussi la différence provient des
quelques postes qui sont nécessaires en plus dans la direction
générale des programmes.
M. CLOUTIER (Montmagny): De quelle spécialité seront ces
professionnels qui sont dans les régions?
M. CASTONGUAY: Préférablement des ingénieurs.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ce sont des ingénieurs que
vous allez recruter par la fonction publique?
M. CASTONGUAY: Oui, forcément, on va devoir procéder de
cette façon-là.
M. CLOUTIER (Montmagny): Tenant compte des mêmes observations
qu'on a faites tantôt?
M. CASTONGUAY: Tenant compte des mêmes observations, en effet.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ces treize-là vont dans les
régions? Il y a dix régions.
M. CASTONGUAY: Quand je parle de treize, il y a dix régions, mais
il y a des régions qui sont plus considérables. En fait, il
s'agit de douze postes de professionnels et d'une personne chargée de
coordonner leurs efforts. Il y en aurait trois dans la région de
Montréal et deux dans la région - de Québec, ce qui fait,
avec les autres régions, les douze, plus le poste de coordonateur ou de
celui qui est responsable de la coordination des activités de ces
gens-là.
Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté à un moment
donné, j'aimerais rappeler que, quant aux conseils régionaux, il
va y en avoir douze parce qu'on a subdivisé Montréal en
trois.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est exact. Mais il y a des régions
où l'installation d'équipement va être moins
considérable, si on tient compte des priorités qui ont
été énoncées par le ministre, et de celles qui
seront énoncées en cours d'exercice; ces professionnels,
lorsqu'ils seront dans les régions, vont être occupés
à des degrés divers, j'imagine.
M. CASTONGUAY: II y a quand même un ensemble de
réalisations qui se font dans le sens de la transformation et aussi
d'entretien majeur, sans parler de l'entretien mineur. Mais ce qui fait l'objet
de la surveillance de ces professionnels-là, c'est la transformation et
l'entretien majeur et aussi de nouveaux projets qui sont entrevus. On a
parlé du complexe de Saint-Henri, on a fait allusion à la
cité de santé de Laval, ce sont des projets à venir.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que l'équipe reste aussi forte au
ministère?
M. CASTONGUAY: Oui, bien sûr, cela fait partie de l'équipe
du ministère.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais vous n'en prenez pas au
ministère pour les envoyer dans les régions. C'est du nouveau
personnel.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais...
M. CASTONGUAY: Ils vont demeurer à Québec mais ils seront
affectés dans des régions. Us vont être au ministère
même à Québec.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ils vont être ici, leur bureau va
être à Québec.
M. CASTONGUAY: Ils seront d'autant plus efficaces qu'ils seront souvent
à l'extérieur, dans les régions, plus
spécifiquement chacun dans une région attitrée; ce qui ne
les empêchera pas de visiter d'autres régions également,
selon les besoins.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela m'amène à dire que c'est un
service qui, avec un personnel réduit, a effectué une somme de
travail extrêmement considérable parce que la fonction publique a
toujours été surchargée, les difficultés de
recrutement ont toujours été considérables, les demandes
des ingénieurs, et des architectes, ont toujours été
nombreuses et on a toujours eu de la difficulté.
Je pense bien que la principale raison, c'était le niveau de
rémunération, c'était une des raisons qui nous
empêchaient d'avoir du succès dans le recrutement. Maintenant,
avec douze ou treize professionnels de plus, étant donné que le
programme de construction est moins considérable qu'il ne
l'était, j'imagine que ça va soulager un peu chacune des
tâches qu'il avait à accomplir.
M. CASTONGUAY: Oui, cela va les soulager de ce
côté-là, en effet; mais aussi, cela va permettre de faire
porter des efforts beaucoup plus considérables du côté de
la normalisation et de la standardisation, au point de vue de l'expertise en
équipement. Ces choses-là n'avaient pas été
suffisamment faites, non par choix, mais, comme vous le disiez, il y a un
instant parce qu'on était débordé de travail, du
côté de la réalisation de certains projets. Relativement
à ce qu'on souhaite maintenant, ou avait un peu laissé de
côté des choses à caractère de normalisation, de
standardisation, en matière d'équipement, et quand je dis
équipement, je fais allusion également aux coquilles et à
l'équipement mobile qu'on y retrouve.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qui est le directeur?
M. CASTONGUAY: M. Louis-Philippe Langlois est le directeur.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le nouveau ministère des
Transports, qui inclut les Travaux publics, demande encore de repatrier
certains programmes de construction?
M. CASTONGUAY: Comme vous le savez, il y a des hôpitaux, il y a
des établissements dont les actifs immobilisés appartiennent au
gouvernement; à ce moment-là, c'est en titre aux Travaux publics
qu'ils appartiennent. Lorsqu'il y a des modifications, des transformations
à faire dans ces milieux, la transformation est prise en charge par les
Travaux publics, qui ne manquent pas de collaborer abondamment avec le
ministère des Affaires sociales à cet égard. A toutes fins
utiles, le programme technique se prépare au ministère et
seulement la réalisation est faite par le ministère des Travaux
publics.
Il y a eu des transferts de propriétés à des
corporations en cours d'année. A l'occasion de transformations qui
venaient, étant donné qu'il existait des corporations qui
géraient ces établissements, on en a profité pour demander
aux Travaux publics, qui, chaque fois, acquiesçaient à notre
demande, de transférer des actifs immobilisés à la
corporation qui était chargée autrefois de gérer les
activités de l'établissement à ce moment.
Il y a eu aussi une décision de fond qui a été
prise, pour diverses raisons, d'abord, à cause de l'ampleur des
ressources, dans le domaine des affaires sociales. Il y a eu,
deuxièmement, la spécialisation de ces ressources dans toutes les
catégories d'établissements que nous avons. Troisièmement,
lorsqu'il s'agit de nouvelles ressources ou de réaffectation, de
rénovation, les problèmes de coordination qui se posent, soit
pour l'ouverture des services, soit pour des modifications dans les programmes,
le personnel, il y a vraiment une nécessité de travailler en
étroite collaboration. Pour toutes ces raisons, il a été
décidé de ne pas transférer aux Travaux publics, en
principe, la propriété ou encore le mandat général
d'effectuer les travaux relatifs aux immobilisations et aux
rénovations.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avec la Société d'habitation du
Québec, quelles sont les relations du ministère?
M. CASTONGUAY: Elles sont fréquentes. Quant aux programmations du
ministère, plus particulièrement du côté des
personnes âgées, j'y faisais allusion tout à l'heure,
depuis la décision annoncée de décembre 1970, il y a eu
collaboration assez soutenue avec la Société d'habitation pour
que sa programmation de ce côté-là et la nôtre
coincident, soient complémentaires. C'est ce qui se fait. Il y a des
relations soutenues, des rencontres fréquentes.
M. CLOUTIER (Montmagny): On a dit tantôt que vous demandiez 17
personnes. Alors les treize allaient à la direction de
l'équipement et les quatre autres personnes, vous m'avez dit qu'elles
allaient...
M. CASTONGUAY: A la direction des programmes.
M. CLOUTIER (Montmagny): A la direction des programmes.
M. CASTONGUAY: Plus particulièrement du côté de
l'élaboration et de l'implantation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si on parlait de cette direction des
programmes, qui en est le directeur?
M. CASTONGUAY: Le titulaire est M. André Sauvageau qui
était autrefois aux Travaux publics; c'est un ingénieur qui est
au gouvernement depuis environ cinq ou six ans.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est vous qui rapatriez des gens des Travaux
publics, si je comprends bien.
M. CASTONGUAY: Selon les règles de la fonction publique, on a
ouvert un concours et nous sommes parvenus à intéresser certains
candidats et M. Sauvageau s'est classé dans B.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'ailleurs, le ministère des Transports
qui renferme maintenant les Travaux publics ou la Voirie...
M. CASTONGUAY: Transport...
M. CLOUTIER (Montmagny): Regroupe la Voirie et il y a l'autre
ministère, celui des Travaux publics. Du côté des
programmes, c'est évidemment là où: l'on prépare
les futures constructions, ce que va contenir le programme de construction, le
programme de l'équipement. Est-ce que c'est dans cette section-là
aussi qu'on prépare l'ouverture des institutions?
M. CASTONGUAY: J'aimerais revenir, seulement pour apporter quelques
précisions sur la question de la préparation. M. Ouellet, mon
collègue, disait tout à l'heure qu'on a senti que les programmes
étaient la chose de la planification; ils peuvent parvenir de la
planification à la programmation dans un état plus ou moins
détaillé. Il arrive que nous sentions le besoin de les traduire
en termes plus concrets et fonctionnels. C'est plus particulièrement le
travail de la boîte de la préparation des programmes de traduire
en des termes, en un programme fonctionnel, le programme qui nous parvient de
la direction générale de la planification. C'est aussi son
travail de considérer l'opportunité des demandes qui nous sont
transmises par les établissements du réseau; on n'a pas toujours
l'initiative. Comme vous savez, nous avons une grande quantité de
demandes qui nous sont formulées par les établissements du
réseau. Donc, la section de l'élaboration des programmes traduit
les programmes en termes fonctionnels, juge aussi et est appelée
à commenter l'à-propos des demandes qui nous sont
formulées par les établissements.
L'objet de son travail, c'est de fournir un programme fonctionnel. Ce
programme fonctionnel étant fait, lorsqu'il est question de
construction, c'est ensuite passé à l'équipement pour la
réalisation de l'équipement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Et pour l'ouverture?
M. CASTONGUAY: Pour l'ouverture, la préparation des programmes et
les relations régionales ont beaucoup à faire là-dedans,
pour autant que la direction générale de la programmation est
concernée. Les autres directions générales sont aussi
impliquées, notamment la direction générale des relations
professionnelles et celle du financement également.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous pouvez parler un peu de vos
priorités d'implantation d'équipement actuellement? Je ne veux
pas revenir à ce que nous avons traité mais vous avez certains
projets concrets. Sur quoi travaillez-vous actuellement? Quels sont les
principaux projets qui sont en cours de réalisation actuellement? H y en
a qui sont à se terminer; vous avez l'Enfant-Jésus, vous avez
Saint-François-d'Assise parmi les gros projets de la ville de
Québec.
M. CASTONGUAY: J'ai ici un gros cahier qui nous donne la liste et
l'analyse des projets en cours de réalisation. Disons que, de
façon sommaire, il y a présentement en construction
c'est-à-dire que le "cut off" a été fait au début
de mars quelque 23 projets d'hôpitaux pour une somme globale de
quelque $75 millions. Il restait à dépenser là-dedans
environ $30 millions.
Du côté du bien-être, il y avait sept projets qui
étaient en cours de réalisation à ce moment-là.
Depuis, il y en a une partie qui a été achevée. Je pense
plus particulièrement...
M. BOIVIN: Centre psychiatrique du Saguenay.
M. CASTONGUAY: Centre psychiatrique du Saguenay, c'est en voie de
réalisation. Comme vous savez, c'est très avancé, la
construction...
M. BOIVIN: Au mois de juillet, ce sera fini.
M. CASTONGUAY: C'est quelque chose comme ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous pourriez nous donner la liste
on reviendra à chacun des projets des vingt et quelques
projets qui sont en cours de réalisation?
M. CASTONGUAY: Parmi les hôpitaux en construction, il y avait
Saint-Augustin-de-Courville, c'a été terminé, au moment
où on préparait le cahier...
M. CLOUTIER (Montmagny): Le cahier du mois de mars 1972?
M. CASTONGUAY: C'est exact, au tout début de mars. Il y avait
Saint-Augustin-de-Courville, ç'a été terminé;
l'Hôtel-Dieu de Montréal, il y a toujours des choses; il y a
l'hôpital d'Youville de Rouyn-Noranda, c'est terminé, c'est sur le
point d'être ouvert, à ce moment-là ça ne
l'était pas; St. Mary's, à Montréal; l'Hôtel-Dieu
Notre-Dame-de-Beauce à Saint-Georges; l'Hôtel-Dieu de
Saint-Jérôme; l'Hôtel-Dieu de Gaspé;
Sacré-Coeur de Hull; Sainte-Anne-des-Monts; l'Enfant-Jésus;
Notre-Dame - d u-Lac; Saint-Joseph-de-la-Providence; l'Hôtel-Dieu d'Amos;
Jean-Talon, à Montréal; l'Hôtel-Dieu de
Notre-Dame-de-1'Assomption; Sacré-Coeur de Dolbeau; Asbestos qui est,
à toutes fins utiles, terminé aussi; l'hôpital
Saint-Sauveur à Val-d'Or; le Centre de psychiatrie à
Chicoutimi-Nord qui est très avancé; l'Hôtel-Dieu de
Sherbrooke; le Montreal General, à Montréal bien sûr;
Saint-Michel-de-Buckingham; l'Hôtel-Dieu de Québec où il y
a du travail également, c'est terminé.
Il y en a de terminés là-dedans, je regrette, de
mémoire, je ne pourrais pas vous le dire.
M. BOIVIN: Jonquière, vous ne l'avez pas nommé?
M. CASTONGUAY: Jonquière est terminé au point de vue de la
construction.
M. BOIVIN: Terminé?
M. CASTONGUAY: Ah oui!
M. BOIVIN: Est-ce qu'il est ici le monsieur qui devait nous parler de
Jonquière?
M. CASTONGUAY: Je regrette, le monsieur qui devait nous parler de
Jonquière on parlait de ça mardi, je crois le mardi
est justement sa journée, on disait qu'il avait des rencontres
fréquentes dans le Saguenay et M. Perreault qui est affecté
à ce travail pour le ministère tient ses rencontres le mardi sur
place, là-bas, à Chicoutimi ou à Jonquière...
M. BOIVIN: Est-ce qu'il est ici aujourd'hui?
M. CASTONGUAY: II n'est pas ici aujourd'hui, il est encore à
travailler à cette chose-là. On pourrait, si vous voulez, avoir
des précisions cet après-midi, je pense si vous permettez
qu'il est en ville.
M. BOIVIN: Cela m'intéresse à cause du CLSC,
l'expérience pilote qu'on avait dressée pour cet hôpital.
Je voudrais avoir des détails.
M. CASTONGUAY: Oui, disons qu'au sein de l'hôpital il a
été prévu des espaces pour des fonctions dites sociales,
ce n'est pas le CLSC
mais il y a des espaces qui ont été prévus pour
ça. Je ne sais pas si l'agence a aménagé dans
l'hôpital. Je ne sais pas si c'est déjà fait mais il y a
des espaces prévus à cette fin.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président...
M. BOIVIN: Est-ce qu'il pourrait venir ce soir?
M. CASTONGUAY: Je peux peut-être vous apporter une petite
précision là-dessus; j'ai eu l'occasion d'avoir un mot avec lui
et surtout avec des gens de la direction de la gestion. Nos gens de la gestion
se sont rendus à Jonquière pour discuter avec les
autorités de l'hôpital afin d'élaborer un mode de
fonctionnement aussi précis que possible, aussi compatible que possible
avec les objectifs qui ont été poursuivis et, ensemble, la
direction de la gestion chez nous et l'hôpital ont convenu d'une
espèce de programme de fonctionnement à préparer. Ils sont
à préparer ce programme de fonctionnement à ce
moment-ci.
Je pense qu'il faut ajouter que, dans le contexte de l'étude de
régionalisation dans le Saguenay, les décisions sont un peu
retenues pour encore environ un mois et demi ou deux mois. On avait fait
démarrer cette étude il y a quelque quatre mois et le mandat de
travail était pour six mois et les choses sont en préparation. Je
compte que, d'ici environ un mois et demi, deux mois, on devrait avoir des
précisions de ce côté, des précisions ou des
recommandations qui vont nous venir à la fois de ce représentant
du ministère qui fait équipe avec les représentants des
hôpitaux de la région du Saguenay.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, il y a eu depuis un an
plusieurs questions soit en Chambre, soit à l'extérieur de la
Chambre sur l'ouverture des institutions importantes qui ont été
bâties ces dernières années.
Entre autres, il y a l'hôpital de Thetford-Mines, l'hôpital
de Shawinigan; il y a Saint-Jean, Saint-Hyacinthe, Gaspé,
Sainte-Anne-des-Monts, Montmagny, Beauce, Saint-François-d'Assise, la
région de l'Abitibi. J'en oublie. Les constructions d'hôpitaux,
les constructions neuves, la plupart du temps sont faites à
côté de l'ancien hôpital, toujours dans l'intention de
récupérer celui-ci pour une autre vocation, soit pour les malades
chroniques, la psychiatrie, l'administration, ou des choses comme
celles-là qui ne demandent pas trop de transformation. Pour certains
hôpitaux, le ministre nous a répondu qu'il y avait une certaine
planification à faire, une certaine discussion à faire, pour
répartir les services afin qu'il n'y ait pas de dédoublement;
faire peut-être une meilleure coordination entre des hôpitaux
existants et aussi l'ancien hôpital et le nouvel hôpital.
Peut-être a-t-il des endroits où il y avait deux corporations
différentes. Autant que possible, essayer de les fusionner, en faire une
seule entreprise avec une seule direction. Alors, le ministre et ses officiers
pourraient peut-être reprendre rapidement chacun de ces projets et nous
dire quel est l'échéancier du ministère. Parce que dans
ces régions, on s'inquiète, on veut savoir quand cet
équipement sera mis à la disposition de la population. Quelles
sont les difficultés spéciales dans certains cas s'il y a
difficultés spéciales qui retardent l'ouverture de ces
projets? J'aimerais que l'on reprenne rapidement chacun des projets,
peut-être dans chacune des régions et qu'on nous fasse un bref
commentaire sur chacun.
M. CASTONGUAY: II y a d'abord un commentaire de nature
générale à faire. Dans l'établissement des
fonctions dans une localité, des localités ou des
municipalités avoisinantes où il existe des ressources, où
un nouvel hôpital a été construit, ou encore lorsqu'il
s'agit de transformations majeures, la plus grande difficulté a
été celle des conflits, généralement entre les
institutions elles-mêmes. On pourrait donner une bonne liste de ces
exemples. Alors, difficultés entre les institutions qui, en fait,
à un certain moment, raniment des rivalités entre des
municipalités ou des localités avoisinantes. Je dirais que ce
sont les deux plus grandes difficultés que nous avons eues. Que l'on
parle de Grand'Mère-Shawinigan, que l'on parle de Saint-Jean, de
Baie-Comeau-Hauterive. Nous pouvons en énumérer un très
grand nombre. Et contrairement à d'autres opérations comme celle
du financement, par exemple, où à partir du moment où un
mode de fonctionnement est établi, est accepté, il s'agit de
l'appliquer. Et il y a quelquefois des cas spéciaux qui se produisent.
Mais, dans le cas de la programmation ou de ces opérations
d'établissement de la vocation, de l'équilibre dans les
ressources, de la vocation d'institutions, chaque cas devient un cas
particulier.
Et il y a un travail d'information qui s'impose, à ce
moment-là. Il y a beaucoup de consultations qui deviennent
nécessaires, de conciliation; et cela a été
extrêmement laborieux à certains endroits. Et des efforts
énormes ont été déployés aussi bien par M.
Bergeron, M. Pigeon, que par d'autres officiers du ministère. Mais,
c'est le problème. Bien souvent, on semble croire que la seule chose
qu'il faut dans une région, ce sont des hôpitaux
généraux. Et si on ouvre un nouvel hôpital
général, on voit d'un mauvais oeil que l'autre hôpital soit
transformé ou, encore, on pense immédiatement que, si on perd des
lits pour traitements actifs, c'est la qualité des soins qui baissera
dans une région.
Si on essaie, par exemple, de réserver des lits pour des malades
chroniques pour des services psychiatriques, vous éprouvez des
difficultés. On ne peut avoir et c'est clair des
institutions hautement spécialisées partout. Il nous
faut aussi répartir les choses de telle sorte qu'il y ait des
équipes homogènes, des services de laboratoire appropriés,
le personnel professionnel approprié. Or ceci, n'existe pas toujours en
quantité suffisante; le recrutement y est assez difficile. Si on
fragmente les activités, on complique encore davantage le
problème. En définitive, c'est la qualité des soins et
l'accessibilité qui en souffrent. Mais ce genre d'information ou cette
compréhension sont assez difficiles, le message est assez difficile
à faire passer. Dans les programmes d'information que nous avons, je
pense bien qu'il va être important pour nous d'essayer de passer ce
message que, bien souvent, il est mieux de faire quelques milles ou d'aller
dans une localité voisine pour avoir des meilleurs services que de
croire qu'il est possible d'avoir toute la gamme des services, partout,
à l'endroit le plus rapproché de chaque secteur de population.
C'est impossible.
C'est ce genre de difficultés générales que nous
avons eues et que nous aurons encore dans nos opérations, j'en suis
certain. Chaque cas, c'est pour cela que j'insiste, devient un cas particulier.
Même si, dans certains cas, cela a occasionné des retards dans
l'ouverture d'un établissement, je crois qu'il était important de
faire en sorte d'en arriver à un bon équilibre des ressources,
quitte à ce que l'ouverture soit retardée quelque peu
plutôt que de hâter l'ouverture d'un nouvel établissement et
avoir un mauvais équilibre des ressources, un éparpillement du
personnel. Une fois les choses concrétisées, c'est assez
difficile de modifier ces situations. C'est ce qui explique des retards comme
à Shawinigan, des difficultés, en tous les cas, auxquelles vous
faites état.
Quant au progrès ou aux cas spécifiques, M.
Bergeron...
M. BOIVIN: Est-ce que la corporation régionale va être
utile pour régler ces difficultés entre institutions?
M. CASTONGUAY: Nous l'espérons. Tout ce qui va contribuer
à régler ces difficultés va être certainement
positif. J'espère que ces centres locaux vont aider, et aussi la
présence aux conseils d'administration de représentants d'autres
institutions, tel que prévu dans la loi 65. J'espère que cela va
permettre de faire en sorte que l'on considère de plus en plus qu'une
institution n'est pas quelque chose de purement et totalement autonome, mais
que cela fait partie d'un ensemble de services et qu'il doit y avoir des liens,
une grande coordination. Il y a déjà eu des gestes posés
dans le passé qui ont aidé à améliorer la
situation, mais il reste encore beaucoup à faire. Ces conseils, les
nouvelles structures prévues, l'information, les exemples des
résultats obtenus sont tous des choses qui, nous l'espérons, vont
contribuer à réduire ces luttes qui n'ont bien souvent rien
à voir avec des bons services à la population.
M. BOIVIN: Au point de vue des locaux, étant donné le
manque de ressources... J'entre dans des cas particuliers, je ne sais pas si
vous avez autre chose?
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est justement le sens de ma question.
Après les considérations générales, j'avais
demandé qu'on fasse un bref commentaire pour chacun des
établissements qui sont prêts à fonctionner, qui sont
prêts à ouvrir après construction ou après
transformation majeure, agrandissement. Je pense bien que les cas concrets que
le Dr Boivin a...
M. BOIVIN: Etant donné le manque de ressources de la toute
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, est-ce qu'on peut espérer que
le centre psychiatrique du Saguenay, dont la construction sera terminée
au plus tard au mois de juillet, pourra compter sur une ouverture rapide?
M. CASTONGUAY: Je crois que cela rejoint le sens de la question de M.
Cloutier. Si on les reprend un à un, on va aussi toucher
celui-là. Donc, pour l'hôpital régional de la Mauricie,
Shawinigan-Grand'Mëre, c'est vrai que ç'a été long,
on en a beaucoup entendu parler dans le temps. J'ai été
particulièrement assez soulagé d'assister à l'ouverture
officielle de l'hôpital régional.
Donc l'hôpital est ouvert depuis environ trois mois et le
transfert définitif de l'hôpital Sainte-Thérèse
à l'hôpital régional de la Mauricie s'effectuera le 2 juin
qui vient. L'hôpital est déjà ouvert depuis
déjà un certain moment, des admissions ont eu lieu, l'ouverture
se fait progressivement pour en arriver à ce point culminant du
transfert de Sainte-Thérèse qui se fera dans la semaine du 2
juin. Pour ce qui est de Thetford, on sait que cela fonctionne, il y a des
transformations qui sont faites dans la vieille partie pour permettre de
préparer les choses et faire en sorte que Saint-Ferdinand-d'Halifax soit
soulagé à son tour. Donc, à Thetford, ça
fonctionne; la nouvelle partie fonctionne tel que convenu entre le
ministère et l'établissement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela voudrait dire qu'il y a une classe de
patients qui pourraient être transférés de Saint-Ferdinand
à... Bref, ce sont des malades chroniques.
M. CASTONGUAY: C'est ça. Pour ce qui est du centre de psychiatrie
de Chicoutimi-Nord, je reviens sur ce que je disais tout à l'heure. Il
est important, avant de faire toute démarche de mise en fonction des
nouvelles ressources, qu'on s'entende bien sur la planification
régionale. A compter du lac jusqu'à la baie, c'est un endroit
où il y a, par rapport à d'autres régions de la province
un nombre considérable de lits...
M. BOIVIN: ... de lits en psychiatrie?
M. CASTONGUAY: Non, de ressources de toutes sortes qui doivent
être mises en commun et surtout être rendues
complémentaires, c'est assez important. C'est le but principal des
efforts déployés par le comité de travail qui est à
l'oeuvre depuis quatre mois. Il faut rendre toute cette chose-là plus
cohérente qu'elle ne l'était. Suite au travail fait par le
comité de travail qui est en place, on va certainement avoir des
recommandations pour ouvrir ça très prochainement. On ne pourrait
pas l'ouvrir aujourd'hui, même si on voulait. Ce n'est pas encore tout
à fait terminé, c'est sur le point de l'être.
M. BOIVIN: Est-ce qu'on peut escompter qu'à l'automne, par
exemple, d'ici au mois de novembre ou de décembre, ce sera
prêt?
M. CASTONGUAY: Je pense que, lorsque nous aurons les conclusions du
comité de travail et que cela aura été examiné au
niveau du ministère et approuvé, cela ne devrait pas tarder,
parce que tout le monde, y compris le ministère, est soucieux de
régler cela assez vite. Je crois qu'après cela, on va passer
à la réalisation la plus rapide possible des recommandations qui
auront été approuvées et qui vont tenir compte de
l'ouverture éventuelle de ce centre.
Je voudrais faire une remarque ici, c'est que dans les crédits
qui sont présentés ici, nous avons des allocations prévues
pour l'ouverture ou le fonctionnement de nouvelles ressources. Du
côté du ministère, il n'y a aucun problème au plan
des crédits. On n'essaie pas, en d'autres termes, il n'y a pas chez nous
un désir ou un objectif de retarder pour des raisons d'ordre financier
l'ouverture des établissements. Les deux considérations les plus
importantes sont d'assurer qu'il y ait un équilibre des ressources par
rapport aux besoins dans les régions, que les vocations des
établissements soient bien établies et aussi un personnel
approprié pour assurer une bonne administration. Au plan des
crédits, ça n'est pas un objectif pour nous de retarder des
ouvertures pour éviter certaines dépenses.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je suis heureux d'entendre la remarque du
ministre parce que je pense que, l'an dernier, c'était possiblement une
des raisons. Le ministre n'avait pas obtenu tous les crédits suffisants
surtout au plan de l'équipement. Parce qu'il y avait plusieurs
établissements majeurs dont la construction venait à terme, cela
prenait un gros budget pour l'équipement.
M. CASTONGUAY: En tout cas, je peux vous dire que, s'il avait fallu
aller par la voie d'un budget supplémentaire, que si cela n'avait
été que le problème pour régler certaines des
difficultés que nous avons eues à certains endroits, je n'aurais
pas hésité à le faire, vous pouvez en être
assurés.
Parce qu'on a affronté, comme je l'ai mentionné
tantôt, des situations où vraiment c'était pénible
de voir les conflits entre institutions et localités et c'est cela qui
était la raison majeure. Dans certains cas, il y a peut-être eu un
peu de difficultés au plan des crédits mais cela a
été très secondaire. Avec les mécanismes que nous
avons établis pour un meilleur contrôle, quant aux achats
d'équipement, le problème devrait être
résorbé sur ce plan-là. Comme je l'ai mentionné,
à un certain moment, on s'est rendu compte qu'au plan des
équipements il y a des achats qui se faisaient sans qu'il y ait un
contrôle aussi étroit d'exercé que sur les
immobilisations.
M. BOIVIN: Dans ces édifices nouveaux, je suis sûr que vous
aurez un meilleur fonctionnement, un fonctionnement qui sera plus efficace pour
les services à donner. Je pense qu'au point de vue financier on va
bénéficier de ces édifices qui sont plus fonctionnels.
M. CASTONGUAY: Cela devrait favoriser un meilleur fonctionnement, en
effet.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous pouvez continuer?
M. CASTONGUAY: Oui, je pensais aussi à l'hôpital de
Richelieu et à celui de Saint-Jean-d'Iberville. Or là aussi c'est
ouvert et le transfert de l'hôpital Saint-Jean à celui du
Richelieu se fait.
M. CLOUTIER (Montmagny): Du vieil hôpital?
M. CASTONGUAY: C'est cela et ce n'est pas la responsabilité de
l'établissement lui-même, mais les choses progressent
normalement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous dites que le transfert est
fait?
M. CASTONGUAY: Il se fait.
M. CLOUTIER (Montmagny): II se fait, il est en train de se faire.
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'imagine que cet hôpital va être
converti pour les malades chroniques, il va être en fonction
d'hébergement de malades chroniques, de malades psychiatriques.
M. CASTONGUAY: Je ne me souviens pas de la répartition exacte,
mais il y a une fonction de foyer au Richelieu, à l'hôpital
Saint-Jean et c'est surtout de cela qu'on avait besoin à cet
endroit-là. Parce que même dans le nouvel
hôpital on a des lits pour malades chroniques.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, à Saint-Jean, il y en a une
partie qui fonctionne, le nouvel hôpital fonctionne, il n'est pas tout
ouvert, je suppose, mais il ouvre progressivement?
M. CASTONGUAY: Oui, vous dites bien, il ouvre progressivement. Il est
tout ouvert, je veux dire, il est autorisé au complet mais
l'intégration dans le nouveau milieu physique se fait progressivement au
rythme de l'hôpital lui-même.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela veut dire que vous avez prévu
à peu près la date d'ouverture, de fonctionnement normal?
M. CASTONGUAY: Pour que ce soit tout à fait
complété, je n'ai pas cela avec moi, mais je ne serais pas
surpris que ce soit d'ici trois ou quatre mois, â peu près. Mais
malheureusement je n'ai pas ce renseignement précis avec moi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Un autre commentaire d'ordre
général, est-ce qu'il y a des difficultés de recrutement
de personnel?
M. CASTONGUAY: A quel niveau?
M. CLOUTIER (Montmagny): Partout dans ces établissements que vous
ouvrez.
M. CASTONGUAY: Me permettriez-vous une remarque? On a eu le
problème inverse à certains endroits. Des corporations se sont
empressées, alors qu'il devait y avoir évidemment un rôle
complémentaire, d'engager du personnel, ce qui a créé
évidemment des difficultés considérables au moment
où on a essayé de faire la coordination et l'intégration.
Alors, il peut y avoir certains niveaux où il y a eu pénurie
mais, encore là, le problème bien des fois a été
à l'inverse. Car on s'est empressé de nous placer devant un fait
accompli, un nouveau directeur général, certains directeurs du
service du personnel et directeurs financiers, et là, vous vous imaginez
quelle situation cela crée.
M. BOIVIN: Alors, les difficultés venaient surtout des
administrations et non pas du public, ni des professionnels.
M. CASTONGUAY: Remarquez que j'ai dit entre institutions. Je ne veux pas
faire le procès de qui que ce soit, ici, mais bien souvent on pouvait
identifier la cause â d'autres niveaux, désir d'avoir des lits de
chirurgie, des traitements actifs et parfois les réactions du public
sont les réactions normales de gens à qui l'on dit: Vous allez
avoir de moins bons soins, vous ne serez plus capables de vous faire traiter,
les listes d'attente vont allonger. Tout cela, en prenant seulement une partie
des besoins de la popula- tion et en prenant bien soin évidemment de ne
pas faire état d'autres besoins. Alors, je ne veux faire le
procès de personne. Je pense que ce sont des réactions normales
mais ce sont des problèmes difficiles.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour les fins de la discusssion des
crédits, je vois qu'avec le nombre d'institutions,
d'établissements dont il va être question, ça va
peut-être prendre un peu de temps. Est-ce qu'on ne pourrait pas nous
préparer un document, qu'on pourrait nous remettre je ne sais
à quelle vitesse on pourrait effectuer ces travaux-là nous
donnant le degré d'avancement des travaux de l'établissement
neuf, s'il s'agit d'une construction neuve ou de l'agrandissement, s'il s'agit
d'un agrandissement, avec la date, le rapport de progrès sur l'ouverture
de cette institution, les difficultés particulières s'il y en a?
Le ministre a dit qu'il n'y avait pas de problème du budget; il peut y
avoir des problèmes de personnel, à certains endroits, il peut y
avoir des problèmes de coordination, de détermination des
services précis à rendre par chacun des établissements. Il
y a aussi le problème de l'établissement qui existe, du vieil
établissement qui est là. Est-ce qu'on ne pourrait pas nous
préparer, pour chacun...?
M. CASTONGUAY: Je n'ai pas, quant à moi, d'objection de principe.
La seule chose c'est que je pense qu'un tel document, je pourrais vous le
remettre à titre confidentiel plutôt qu'autrement, pour la bonne
raison que, comme je l'ai mentionné tantôt, chaque cas est un cas
particulier et on ne peut envisager à l'avance toutes les
difficultés que l'on est susceptible d'éprouver. A un certain
moment, il y a des résistances imprévues qui surgissent et on a
essayé, dans toute la mesure du possible, de résoudre ces
problèmes, non pas par la voie des solutions d'autorité, mais
plutôt venir à avoir l'assentiment des gens pour assurer un bon
fonctionnement par la suite. Cela est un problème imprévu qui
peut parfois occasionner des retards. J'hésiterais, je serais consentant
à ce qu'on vous remettre un tel document, mais en le faisant sur une
base confidentielle. Parce que, assez souvent, j'au vécu
l'expérience, j'ai donné à certains moments des dates que
nous envisagions, et on n'a pas été capable de les respecter, non
pas par mauvaise foi ni par négligence. A ce moment-là, ça
crée des pressions de la part de la population, ça crée
aussi des difficultés additionnelles, lorsqu'on donne une date et qu'on
éprouve une difficulté imprévue, livraison
d'équipement ou autres problèmes. J'aimerais ne pas ajouter aux
difficultés de la direction générale de la programmation,
parce qu'elle a une tâche immense à combler qui est
extrêmement difficile.
M. CLOUTIER (Montmagny): II ne s'agirait pas tellement de donner une
date précise, même
pas un mois précis, mais peut-être un trimestre ou un
semestre, premier semestre de l'exercice 72/73 ou deuxième semestre de
l'exercice 72/73. Il y a à peu près un établissement dans
chacun des comtés. Je vois le député de Gaspé-Sud,
il y a un établissement neuf à Gaspé. Alors il est
certainement intéressé, parce qu'on lui pose des questions. On en
pose au député de Dubuc, on en pose probablement au
député de Bourget, on en pose également au
député de Montmagny.
M. CASTONGUAY: Je peux vous donner une liste des projets en voie de
réalisation, sans détail quant à la date d'ouverture ou de
fin des travaux. Je peux vous en remettre une à titre confidentiel,
comprenant un peu plus de renseignements.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, c'est pour raccourcir la
période des débats. On pourrait bien poser au ministre et au
sous-ministre des questions pour chacun des projets, il y en a une trentaine
qui ont été touchés, on en a énuméré
tantôt mais on en a oublié. Plutôt que poser la question
pour chacun des projets et de demander à quelle place êtes-vous
rendus, est-ce que c'est terminé? Si ce n'est pas terminé,
qu'est-ce qu'il reste à faire? L'ancien établissement est-il
transféré à la nouvelle corporation? Comment sont rendues
les transformations dans l'ancien établissement? Au lieu de demander
tout ce paquet de renseignements, j'aimerais mieux qu'on ait un document.
M. CASTONGUAY: On va vous préparer un document donnant
l'état de la situation sans mettre les dates anticipées de la fin
des travaux.
M. CLOUTIER (Montmagny): De toute façon, c'est en 72/73.
C'est un projet. Nous étudions les prévisions de 72/73; il
est entendu que ce que vous essayez de faire, c'est d'ouvrir ces
institutions-là au fur et à mesure qu'elles vont se terminer, les
ouvrir le plus rapidement possible, compte tenu des problèmes à
résoudre durant l'exercice. Au fur et à mesure, en Chambre, on
pourra demander au ministre s'il y a des retards inexplicables vis-à-vis
de la population; on demandera au ministre s'il peut mettre des dates sur le
document.
M. CASTONGUAY: J'apprécie ces coups de main.
M. GUAY: J'aurais peut-être un autre point, M. le
Président, à toucher. Ce n'est pas dans le domaine des
établissements terminés ni près d'être ouverts;
c'est à propos d'un établissement qui a été
abandonné. C'est un projet qui avait été accordé
sous l'ancien gouvernement et on s'est rendu compte que, après
vérification, il y avait eu $100,000 de dépensés et
probablement qu'il n'y aurait jamais d'hôpital à cet
endroit-là.
Pour ma part, je n'ai jamais eu de précision sur les raisons qui
avaient motivé l'accord d'un projet, non plus sur les raisons
principales, les vraies raisons qui ont motivé l'abandon du projet.
Mais, il y a quand même eu $100,000 de dépensés et une
bonne partie de la population de mon coin se pose de sérieuses questions
à ce sujet-là.
M. CASTONGUAY: Si vous me le permettez, sur ceci, je vais vous
donner...
M. GUAY: Le député de Montmagny pourrait peut-être
apporter des précisions aussi...
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pourrais discourir longtemps
là-dessus, M. le Président.
M. GUAY: ... pour aider le ministre. C'est l'hôpital
Sainte-Justine dans le comté de Dorchester.
M. CASTONGUAY: Je n'ai rien à cacher sur ce point-là. Je
vous ai indiqué hier un certain nombre de gestes que nous posions.
Après l'analyse de la situation financière, l'évolution
des coûts, j'ai indiqué que les conclusions auxquelles nous
étions arrivés, c'était une révision des
orientations du programme d'immobilisation, à partir des critères
préparés par la commission quant au nombre de lits, la
nécessité de transformer les ressources, d'établir de
nouvelles ressources à des coûts moins élevés qui
répondent aussi bien ou mieux aux besoins de la population. Et cela a
été souligné, non seulement par moi, mais également
par chacun des membres de la commission.
Nous avions révisé le programme d'immobilisation et j'ai
le détail de cette opération ici. Si je l'ai mentionné
hier, c'est que j'ai aussi voulu le situer dans le contexte des coûts de
l'hospitalisation au Québec par rapport à l'Ontario, par rapport
au Canada. J'ai ici les données qui permettent de voir, si nous avions
poursuivi ce programme, ce qui en aurait résulté, au plan des
coûts d'immobilisation et aussi des coûts de fonctionnement par la
suite.
Si vous le voulez, je peux vous donner le résultat de cette
opération. L'idée était de rechercher un contrôle
meilleur des coûts, suite aux travaux de la commission d'enquête,
et de réorienter l'organisation, le développement des ressources,
pour répondre aux besoins de la population d'une façon plus
adéquate et aussi plus appropriée dans ce contexte de
contrôle des coûts et de nécessité de
modification.
Les travaux du comité fédéral-provincial de la
santé auquel toutes les provinces ont contribué, ont
démontré clairement la nécessité d'une telle
réorientation des ressources; et ce n'est pas un phénomène
particulier ici. Alors, si on regarde un projet et on dit qu'il y a eu $100,000
de dépensés, c'est une dépense qui peut paraître
inutile. Pourquoi est-ce qu'on n'a pas poursuivi?
Je suis d'accord que cela donne une impres-
sion désagréable. Mais, si on regarde l'ensemble de la
question et telle que j'ai essayé de la situer hier, c'est tout à
fait justifiable.
M. GUAY: Maintenant, il y a quand même des raisons qui avaient
motivé ce projet-là.
M. CASTONGUAY: C'est le changement des orientations dans le
développement des ressources.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pourrais faire quelques commentaires
à l'intention du député de Dorchester. Je pense que sa
question est normale; il a le droit de poser des questions, parce que cela le
touche directement. Probablement qu'on lui pose des questions comme
député de Dorchester.
M. GUAY: Le gros problème qui se pose actuellement, c'est que la
population espère encore que le projet va se continuer. En quelque
sorte, est-ce que c'est vrai que c'est abandonné pour de bon ou si c'est
possible que cela se continue?
M. CASTONGUAY: Non; c'est abandonné. M. GUAY:
Complètement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Voici l'optique de ces projets. Ce sont des
projets de maternité clinique.
Il y en avait eu une douzaine qui avaient été retenus dans
toute la province et je vais vous donner la liste rapidement; vous aviez
Grande-Vallée ce sont des noms que vous avez entendu nommer au
début de l'étude des prévisions budgétaires
en Gaspésie; New-Carlisle, Paspébiac, dans la Baie-des-Chaleurs;
dans Portneuf, on a mentionné Saint-Marc-des-Carrières; vous en
aviez une dans le sud du comté de L'Islet le président de
la commission ici à Saint-Pamphile; vous en aviez une dans le sud
de Montmagny, à Saint-Paul-de-Montmagny; Sainte-Justine dans votre
comté, M. le député; vous en aviez à Asbestos,
c'était un remplacement là; vous en aviez à Senneterre,
c'était aussi un remplacement. J'en oublie peut-être. A
Saint-Pascal-de-Kamouraska, il y en avait une; à Saint-Jean-Port-Joli,
c'était un remplacement d'un hôpital qui existe
déjà, un hôpital général.
M. CASTONGUAY: Comté de Montcalm.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans le comté de Montcalm aussi,
Saint-Donat-de-Montcalm.
M. CASTONGUAY: Saint-Donat.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'était une petite, en tout cas,
c'était la plus petite clinique. En fait, il y avait une douzaine de
projets.
C'étaient des cliniques de 20 à 25 lits qui comportaient,
d'une part, des services d'obstétrique et, d'autre part, des services
d'urgence, pour les premiers soins, tenant compte aussi des besoins du
côté des accidents de travail parce que, dans les comtés
que j'ai nommés tantôt, L'Islet, Bellechasse, Dorchester et
Montmagny, vous avez beaucoup d'ouvriers qui travaillent du côté
américain, ils travaillent en forêt, il y a des accidents de
travail. Alors il fallait tenir compte de ça. Vous aviez aussi quelques
lits pour malades chroniques parce que ces régions sont
complètement oui, on peut dire complètement
dépourvues, sauf à Lac-Etchemin où il y a un sanatorium
qui est utilisé en grande partie pour les malades chroniques. Alors,
c'était une moyenne d'investissements d'environ $500,000, $600,000,
$700,000, $800,000 tenant compte qu'il y avait 20 à 25 lits en
moyenne.
Cela avait beaucoup d'avantages parce que ces régions
étaient très dépourvues. Elles le sont d'ailleurs et la
preuve qu'elles sont dépourvues c'est que le ministre les a toutes
retenues ou à peu près toutes, peut-être pas l'endroit
exact mais la région a été retenue comme prioritaire pour
l'implantation d'un CLSC. Donc on a voulu ajouter aux services de santé,
dans ce temps-là, ç'avait été conçu surtout
du point de vue des services de santé, mais on y ajoutait aussi,
là où c'était possible, l'intégration
d'unités sanitaires. Donc, sur le plan de la santé,
c'était un petit projet assez complet.
Le ministre en changeant l'orientation a voulu, dans son centre local de
services communautaires, ajouter la dimension des services sociaux, des soins
dans ce secteur particulier, de façon à couvrir un peu plus la
gamme complète des soins et des services. Le ministère a
changé cette orientation. Pour ma part, j'en ai discuté avec le
ministre, et pour autant qu'on retient les régions qui ont
été désignées et qu'on les équipe, la preuve
de l'efficacité des CLSC n'est pas faite, elle est à faire. On
portera un jugement quand les établissements seront là, quand les
services seront là, quand ils fonctionneront.
Mais l'idée aussi d'avoir voulu faire de l'implantation de
ressources dans ces régions, c'était pour conserver des
médecins de pratique générale. On l'a vu, par suite de
certaines décisions qui ont été prises d'annuler des
projets, il y a des médecins qui travaillaient dans ces régions
et qui sont partis. J'espère que la substitution par un autre projet de
CLSC ne retardera pas trop, parce que là les médecins pourront
revenir. Il y a des régions qui sont très mal pourvues du point
de vue médical, du point de vue de l'effectif, du point de vue
professionnel.
C'est dans cette optique que ç'a été pensé.
L'orientation a été changée.
M. CASTONGUAY: II y a certains aspects aussi. D'abord, on n'a jamais
porté de blâme
quant à nous par rapport à ce qui était
planifié dans le passé mais il faut se souvenir qu'à cette
époque le rapport de la commission d'enquête a été
publié, les rapports des comités, fédéral et
provinciaux, sur les services de santé. Il y a eu aussi une commission
américaine qui a étudié la question.
Et il y a eu aussi des données qui ont été
préparées, comme on l'a mentionné ici, par le
comité de mortalité maternelle et infantile et il y a aussi le
travail plus soutenu du Collège des médecins. Tous ces
organismes, sans concertation, en sont arrivés, par des voies
différentes, à la conclusion qu'il ne devrait plus y avoir de
nouveaux hôpitaux généraux, que ce soit pour des
traitements ordinaires ou même de l'obstétrique en bas et
on a donné un chiffre de 50 lits. Il ne devrait plus en avoir en
bas de cela. Et même, en fait, si on n'avait pas été
hésitant dans certain cas, je suis certain qu'on aurait dit 100, 150 et
peut-être 200 lits. Cela a été une des
considérations majeures. Vous avez eu aux Etats-Unis, par exemple, vers
1947 ou 1948, un programme qui a été lancé. Il y a eu
énormément de petits hôpitaux qui ont été
aménagés avec 25, 30,35 lits et les données qui ont
été analysées par la commission que je viens de citer ont
démontré clairement que c'était dans ces petits
hôpitaux qu'il se faisait la plus mauvaise qualité de
médecine.
D'ailleurs, ici, nous avons eu aussi la consta-tion de ceci dans les
examens effectués par le Collège des médecins dans
certains des petits hôpitaux que nous avons été
obligés de fermer. Ce sont des données qui sont devenues
disponibles au cours des toutes dernières années et ce sont les
données à partir desquelles nous avons pris ces décisions.
Nous sommes conscients du besoin, comme l'a mentionné le
député de Montmagny. Dans bien des cas, la décision
d'implanter des CLSC a été prise à peu près aux
mêmes endroits. Simplement, une des dimensions que nous retrouvons en
plus de la liaison des services sociaux, un accent plus grand sur la
prévention, l'éducation sanitaire des programmes, tels que ceux
que nous avons mentionnés, c'est l'élimination de ces projets de
lits. A partir de ce moment, si nous regardons au plan de la programmation ou
de la réalisation de ces projets, si nous envisageons un projet
où cela prend 25, 30, 35 lits, c'est une tout autre histoire que
d'implanter un CLSC qu'on peut aménager dans des locaux bien souvent
très ordinaires, comme on l'a mentionné, en donnant comme
exemple, Hochelaga-Maisonneuve. Ce sont des décisions qui ne sont pas
faciles à prendre mais ce sont des décisions qui s'imposaient. A
partir des données qui nous sont devenues disponibles, j'ai la
conviction que le député de Montmagny, s'il avait eu, alors qu'il
était ministre, ces données en main, il aurait
réorienté le développement des ressources dans le
même sens. Je ne veux pas lui faire dire des choses que peut-être
ne veut-il pas dire, mais j'ai cette conviction.
Parce que la fonction d'un ministre de la Santé, c'est la
même, peu importe l'individu, c'est de s'assurer, avec les données
disponibles, l'évolution des connaissances, que les services rendus sont
les meilleurs et que tout ce qui contribue à faire en sorte que, pour
des coûts donnés, les services sont de moins bonne qualité,
cela doit être corrigé.
M. GUAY: N'y aurait-il pas lieu, pour utiliser ce qui a
déjà été dépensé, d'implanter
justement le CLSC là où il y a déjà un certain
travail de fait. Je n'oublie pas qu'il y a un montant de $100,000 qui a
été consenti...
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. GUAY: ... et ce montant ne sert absolument à rien. Bien
sûr que c'est peut-être mieux, d'après les études qui
ont été faites, que ce CLSC soit à Lac-Etchemin, mais rien
n'empêche que la population dit actuellement que c'est encore une
promesse électorale qui coûte cher.
M. CASTONGUAY: Je ne pense pas que cela a été fait sur
cette base, mais j'avais déjà demandé qu'on regarde...
Est-ce que c'est fixé définitivement à Lac-Etchemin?
Je pense que la considération des $100,000 déjà
dépensés tient moins dans l'optique par rapport à ceci: Ce
qui a été dépensé l'a été en fonction
d'un type d'établissement, et ce n'est pas celui-là qui serait
mis en place éventuellement. Donc, les études et les expertises
qui ont pu être faites par des architectes ou d'autres professionnels de
la construction n'auraient plus leur raison d'être pour un nouveau type
de construction. On ne se sent pas lié du tout par le fait qu'il y ait
déjà eu des déboursés pour des montants de $10,000,
$100,000 ou $200,000.
En fait, les honoraires professionnels représentent la majeure
partie du coût des projets abandonnés. Les terrains demeurent
disponibles. On en a cédé à certains endroits, on les a
recédés à la municipalité et dans certains cas
où des travaux avaient été entrepris, il y a eu des
règlements d'effectués avec des entrepreneurs. Mais la
très grande partie, les cinq sixièmes des coûts, ce sont
des coûts d'honoraires professionnels. Une fois que vous changez la
vocation, vous restez avec des plans qui ne peuvent plus être
utilisés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sur la remarque du député de
Dorchester, je voudrais dire que, quand vous dépassez $100,000 sur un
projet de $500,000, ce n'est plus à l'état de promesse, c'est
à l'état de réalisation, c'est rendu assez loin pour
ça.
M. GUAY: Maintenant que c'est abandonné, c'est ce qui se dit. On
a entendu parler le ministre de planification, j'étais très
heureux de l'entendre. Si vous avez remarqué, je n'ai pas fait de
commentaires, mais probablement que
mon expression, que ma figure... Moi, je dis qu'il ne faut pas que
ça se reproduise. Il n'y a rien qui fâche plus une population que
des choses comme ça.
M. CASTONGUAY: C'est évident.
M. GUAY: Quand on voit que des projets étaient accordés,
que c'était commencé, c'était l'espoir de la
région...
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. GUAY: ... d'avoir cet établissement. Maintenant elle
doit...
M. CASTONGUAY: Remarquez que la décision la plus facile à
prendre serait celle de laisser ces projets se poursuivre. Vous avez vu les
coûts que je vous ai donnés hier, vous avez fait état
vous-même de tous les problèmes, des besoins qu'il faut
satisfaire. Compte tenu des coûts, de la croissance des coûts, de
la nécessité de réorienter les ressources, la
décision la plus difficile, mais la décision qui s'imposait, a
été prise. Il y a, dans le domaine de la santé, des
besoins, mais il ne faut pas oublier que, lorsqu'on regarde les ressources que
nous avons, dans l'ensemble, nous ne sommes pas dépourvus par rapport
à bien d'autres régions, par exemple, pour les lits pour
traitements actifs. Par contre, lorsque nous arrivons au niveau des malades
chroniques, lorsque nous arrivons au niveau d'autres besoins comme dans le
domaine de l'enfance, la délinquance, la réadaptation, il y a des
besoins extrêmement grands, il faut faire une allocation de ressources
entre tous ces besoins. La décision facile, encore une fois, aurait
été de laisser ces projets se poursuivre. Je savais fort bien
qu'en faisait ce genre d'opération, tout ce que je pouvais m'attirer, ce
sont des critiques.
M. GUAY: Les besoins qui existaient en 1969, 1970, qui avaient
motivé le projet, existent encore. Evidemment, quand on décide
d'accorder un projet, on se base sur les besoins du milieu. Quand on
décide de retirer ou d'abandonner le projet, on prend des
critères différents et on dit que c'est à cause de
non-disponibilité financière.
M. CASTONGUAY: Non, sur ceci j'insiste, les besoins existent encore, je
suis tout à fait d'accord avec vous, mais la manière de
répondre à ces besoins a été modifiée et
changée. C'est le point, parce qu'il n'y a pas juste une question de
coûts. C'est pourquoi on a tellement insisté l'an dernier sur les
centres locaux de services communautaires, sur la nécessité de
faire en sorte que les ressources soient le mieux équilibrées
possible par rapport aux besoins et c'est la façon d'y répondre
qui a été le premier facteur en cause.
Je comprends que c'est désagrégable, je sais fort bien ce
que vous voulez dire, et je suis tout à fait conscient de ceci lorsque
vous dites qu'il ne faudrait pas que ça se reproduise. Qu'est-ce que
vous voulez? Tant que les travaux d'une commission d'enquête comme
celle-ci, ne sont pas disponibles, on ne peut pas agir avec une information
qu'on n'a pas; mais à partir du moment où nous avons cette
information, il faut le faire. Ce n'est pas la première fois que
ça se produit dans certains secteurs, et ce n'est pas la première
fois que ça se produit, pas uniquement au Québec, mais ailleurs
également. Le programme américain auquel j'ai fait allusion a
été très développé. Aujourd'hui, on est
obligé, alors que ça existe depuis quelques années, de
réviser tout ceci. C'est beaucoup plus un drame, lorsque vous avez toute
une série de petites institutions qui fonctionnent et que vous
êtes obligé de fermer que de dire: On annule quelques projets.
M. GUAY: La population prétend bien qu'un CLSC va, en quelque
sorte, remplacer un genre de projet comme celui-là. Vous venez de
souligner que dans ces petits hôpitaux, si on peut s'exprimer ainsi, les
soins qui sont distribués sont normalement de moindre qualité que
d'autres.
M. CASTONGUAY: Pas dans les CLSC. M. GUAY: Pour les CLSC, c'est
différent.
M. CASTONGUAY: Dans les cas où vous aviez 25, 30, 35 lits, cela
s'explique évidemment. Vous n'avez pas de service de laboratoire, vous
n'avez pas de pathologie pour voir si les opérations qui se font sont
bien faites. Vous n'avez pas la radiologie développée au
même titre, tout le personnel technique, l'apport de consultants, comme
vous l'avez dans un milieu plus élaboré. C'est ce qui fait
l'absence de contrôle entre les médecins par les bureaux
médicaux, les comités établis par ces bureaux
médicaux. Qu'est-ce que vous voulez? On suit là-dedans les
conclusions auxquelles arrive le collège.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais faire une remarque au ministre.
Dans ces petits établissements, le directeur médical du centre
hospitalier régional devait aussi être directeur médical de
la petite institution. Prenons l'exemple de Saint-Pamphile dans le comté
de l'Islet : à partir de l'hôpital régional de La
Pocatière ou de Montmagny, il y avait le même directeur
médical et il y avait aussi, peut-être, relation pour
l'administration, entre le directeur général de l'institution
régionale et le directeur du petit établissement.
Alors, au sujet des projets pour 1972-1973, on a annoncé certains
projets. Est-ce que le ministre pourrait nous donner quelques prévisions
des projets qui seront réalisés en cours d'exercice, dont
l'acceptation du principe est décidée au ministère? J'ai
cru voir à certains moments des annonces; pour le Sacré-Coeur
de
Hull, il y a des travaux autorisés. Il y a eu, sauf erreur,
l'hôpital Sainte-Croix de Drummondville où les autorisations sont
données; pour l'Enfant-Jésus, c'est en marche, ce fut
autorisé. Il y avait l'hôpital de Valleyfield; est-ce que, de ce
côté-là, il y a une acceptation de principe?
M. CASTONGUAY: Ce que je peux dire comme réponse
générale je vais demander à M. Bergeron de
répondre de façon plus particulière aux questions que vous
avez posées c'est que nous avons autorisé, à ma
connaissance, depuis que je suis là, la construction d'un seul centre
hospitalier pour traitements actifs, c'est à la ville de Laval; de telle
sorte qu'au plan du nombre de lits pour traitements actifs, sauf à la
ville de Laval où ce ne sera pas complété au cours du
présent exercice, il n'y ait pas d'augmentation de lits pour traitements
actifs. Vous avez mis un très grand accent sur le développement,
les consultations externes, les services d'urgence, les
réaménagements de services de radiologie, etc. Et, en plus, la
plupart des projets, sinon tous, ont pour objet, lorsqu'ils sont
effectués, de rechercher un meilleur équilibre entre les lits,
les catégories de lits, ou les types de lits par rapport aux
besoins.
Ou les services, parce que dans certains cas il s'agit de services qui
n'ont pas nécessairement besoin de lits par rapport aux besoins. Alors,
je ne sais pas si M. Bergeron pourrait nous donner... encore là
peut-être qu'on peut préparer un certain document parce que cela
se fait dans un processus assez continu, je ne sais pas si vous avez
l'information dans la façon...
D y a des choses arrêtées de façon
définitive, vous les avez mentionnées. D y a aussi Drummondville,
c'est vrai, en deux étapes. Il est prévu de réaliser des
transformations, l'amélioration d'un bloc de services et aussi l'ajout
d'un certain nombre de lits. Si c'était possible, j'aimerais mieux qu'on
dépose une liste, parce que c'est en voie de négociation dans
plusieurs cas et le programme triennal que la direction a préparé
en collaboration avec le financement n'est pas encore rendu officiel au
ministère. J'hésiterais beaucoup à tenter d'apporter des
précisions qui porteraient...
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous pourriez préparer un
document et tenir compte aussi des établissements universitaires dont on
a parlé?
M. CASTONGUAY: Oui, on pourrait le faire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il pourrait y avoir une liste tenant compte de
la caisse d'aide à la santé, des établissements de type
universitaire où il y a l'enseignement et la recherche...
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... où la caisse d'aide à la
santé participe. Une autre liste pour les centres régionaux, les
centres hospitaliers régionaux ou locaux et ensuite la troisième
liste, vous l'avez donnée, c'étaient les centres locaux de
services communautaires. S'il y a d'autres choses à ajouter dans cette
liste-là...
M. CASTONGUAY: Dans le domaine de la santé, je pense que cela
comprend tout, quand on y inclut la question de la psychiatrie, des malades
chroniques. Alors, on inclura tout cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si vous vouliez préparer un document
dans ce sens-là, mais il ne s'agit pas d'avoir de dates, il s'agit de
savoir s'il y a eu une acceptation de principe, de quelle nature à peu
près serait le projet, s'il y a des lits de traitements actifs. Le
ministre a dit qu'il y avait la ville de Laval, vous avez dit qu'à
Drummondville il y a peut-être des lits, mais si ce sont des lits pour
malades chroniques, il faudrait peut-être l'indiquer.
M. CASTONGUAY: C'est dans une deuxième étape qui n'est pas
pour tout de suite.
M. CLOUTIER (Montmagny): Indiquer aussi quels seront les services, si ce
sont les cliniques externes, les blocs d'urgence, les blocs de services.
M. CASTONGUAY: Très bien, merci.
M. BOIVIN: J'aurais une question à poser, je ne sais pas si c'est
la place pour la poser. Est-ce que le ministère a participé au
travail de préparation du code du bâtiment? Je sais que le
ministère des Affaires sociales a la clef de certaines choses, dans le
code du bâtiment?
M. CASTONGUAY: II y a Pierre Villa qui y travaille.
M. BOIVIN: C'est le code national d'habitation qui régit la
construction. Mais il y a certaines choses, par exemple, que d'autres provinces
ont approuvées comme la hauteur des pièces, toute la
législation au sujet des roulottes dont les municipalités sont
embarrassées.
M. CASTONGUAY: Tout ce que je peux dire à ce moment-ci, c'est
qu'on participe...
M. LE PRESIDENT: Un instant.
M. CASTONGUAY: Ce que je peux dire à ce stade-ci, c'est qu'on
participe à deux comités du ministère du Travail pour
l'élaboration de normes au niveau de la sécurité. Quelle
va être la répercussion de ces normes-là sur le code
national du bâtiment? On ne le sait pas encore parce qu'il y a plusieurs
ministères d'impliqués et il y a des divergences de vues.
M. BOIVIN: Mais est-ce que c'est encore le
code national d'habitation? Prenez la hauteur du plafond d'une
pièce. Le ministère des Affaires sociales ne le permet pas plus
bas que huit pieds. Je donne un exemple. C'est au ministère des Affaires
sociales que c'est bloqué. Cela peut bloquer certains projets où
le code national de l'habitation va jusqu'à sept pieds. Je suis bien
d'opinion qu'on devrait maintenir huit pieds. Mais quand la province va-t-elle
légiférer de ce côté-là?
M. CASTONGUAY: Nous, au niveau des hôpitaux, on a des exigences
particulières qui peuvent être supérieures aux exigences
générales requises par le code national du bâtiment.
M. BOIVIN : Je parle surtout de l'habitation. Je ne sais pas si c'est la
place.
M. CASTONGUAY: Vous parlez de l'habitation dans le type du foyer
traditionnel?
M. BOIVIN: Du foyer traditionnel, oui. M. CASTONGUAY: D'accord.
M. BOIVIN : Les roulottes aussi, toute la législation au sujet
des roulottes, qui ne sont pas conformes aux spécifications que nous
avons au ministère des Affaires sociales actuellement et qui rentrent
partout, dans toutes les municipalités, qui sont illégales, parce
qu'elles sont en bas de huit pieds.
M. CASTONGUAY: De quelles roulottes voulez-vous parler?
M. BOIVIN: Les maisons préfabriquées, les roulottes qui
rentrent dans les municipalités.
M. CASTONGUAY: A cet égard-là...
M. BOIVIN: De plus en plus les gens vivent dans les roulottes. Il me
semble que ça peut avoir une action sur le psychisme de l'individu et de
la famille.
M. CASTONGUAY: Les normes ou les standards que la direction de
l'équipement veut mettre de l'avant, ce sont des normes qui s'appliquent
exclusivement aux établissements parapublics: hôpitaux, foyers et
ainsi de suite.
M. BOIVIN: Vous avez au ministère des règlements
actuellement qui n'ont pas été touchés depuis assez
longtemps, qui devraient l'être à cause de cette construction de
masse.
M. CASTONGUAY: Ils vont être touchés par la nouvelle
réglementation du bill 65.
M. BOIVIN: Est-ce que ça marche avec le bill 48? Je sais que le
ministère des Affaires municipales, au sujet de l'évaluation, a
fait un travail sur un certain code du bâtiment, mais est-ce que le
ministère des Affaires sociales a collaboré à cette
étude d'un nouveau code du bâtiment?
M. CASTONGUAY: Oui, on a été convoqué à deux
comités du ministère du Travail.
M. BOIVIN: Du Travail ou des Affaires municipales?
M. CASTONGUAY: Du Travail, mais au niveau municipal, le ministère
des Affaires municipales fait partie également de ce
comité-là. Nous, dans nos exigences pour les projets
d'hôpitaux, le minimum qu'on exige, c'est le code national du
bâtiment plus d'autres exigences que l'on peut avoir pour des cas
spécifiques, propres à la santé et pour des cas
particuliers de spécialisation.
M. BOIVIN : II n'y a rien eu de changé sur les règlements
qu'on a actuellement au ministère?
M. CASTONGUAY: Non, mais dans la nouvelle réglementation du bill
65, une partie de cette réglementation va toucher la réalisation
des projets et on a élaboré toute une procédure qui sera
envoyée à toutes les corporations.
C'est une procédure qui implique un paquet d'exigences que nous
allons poser vis-à-vis des professionnels et des corporations pour
pouvoir donner les approbations au projet.
M. BOIVIN: Je concède à d'autre ministères
certaines choses comme la pollution; par exemple, la pollution psychique,
ça existe. Si le ministère des Affaires sociales n'est pas
là...
M. CASTONGUAY: II y a dans la loi 65, si on se souvient, un article qui
fait en sorte qu'à présent les règlements pour tous les
établissements publics adoptés par le ministère du Travail
ne peuvent l'être qu'avec la recommandation du ministre du Travail et du
ministre des Affaires sociales. Cela est nouveau. Il y a aussi le travail de
Pierre Villa, au sein de ce comité, qui progresse et qui vise un but
plus général.
M. BOIVIN: Ce n'est pas surtout pour le bâtiment public, c'est
pour l'habitation familiale.
M. CASTONGUAY: Non, d'accord.
M. GUAY: Je pense que ça existe déjà pour
l'habitation familiale. Les constructeurs sont obligés de se soumettre
à une certaine réglementation.
M. CASTONGUAY: II y a un travail de révision qui se fait, c'est
justement l'objet du travail des comités dont parle M. Langlois.
M. BOIVIN: Maintenant, la pollution est-ce que ça fait partie de
votre ministère?
M. CASTONGUAY: Non; ce qui touche l'environnement est sous la
responsabilité du Dr Goldbloom.
M. BOIVIN: Mais les affaires sociales n'ont pas affaire à
cela?
M. CASTONGUAY: Sauf quand la santé publique est mise en cause.
Là, vous allez voir au cours des prochaines semaines deux projets de
loi; l'un porte sur la protection de la santé publique: il est
destiné à mettre à jour les dispositions de la Loi de
l'hygiène publique et de certaines autres lois; inhumation, exhumation,
crémation, cimetière, tout y passe, et les déclarations
obligatoires de maladie.
En tout cas, c'est une mise à jour des dispositions touchant la
protection de la santé publique et un partage entre l'environnement et
le ministère des Affaires sociales. Ce qui touche l'environnement, qui
est de la responsabilité de M. Goldbloom, va être dans la Loi sur
la protection de l'environnement. Quant à nous, il y a une dimension qui
demeure extrêmement importante, qui va demeurer aux Affaires sociales
évidemment, c'est le pouvoir d'intervention en cas d'urgence au plan de
la protection de la santé publique et, à partir de ce
moment-là, ça dépasse évidemment les
prérogatives ou les champs de juridiction d'autres ministères.
Evidemment, c'est gardé, c'est protégé.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget, une dernière
question.
M. LAURIN: C'est-à-dire que j'ai quelques questions, M. le
Président.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire si le programme de formation
pour les agents a connu beaucoup de succès? On en a parlé un peu
tout â l'heure. Est-ce qu'il y a eu des évaluations de cette
première session d'études qui a eu lieu?
M. CASTONGUAY: Pour les agents d'aide sociale?
M. LAURIN: Oui.
M. CASTONGUAY: C'est en cours. Maintenant, peut-être que M.
Jean-Guy Houde ou M. Robert, ou quelqu'un d'autre, pourrait...
Nous allons prochainement, à compter du 1er juin, faire une
première évaluation des résultats des sessions en cours.
Et c'est vers le 5 juin que nous aurons une première estimation des
résultats de ce programme, qui est très récent.
M. LAURIN: D'après ce qu'on a pu lire dans les journaux, est-ce
que le programme a porté sur les multiples aspects des activités
des agents aussi bien sur les aspects humains, sociaux que sur les aspects
financiers, technocratiques?
M. CASTONGUAY: Oui, il portait sur tous les aspects du travail de
l'agent de sécurité sociale mais, dans une première phase,
nous avons voulu sensibiliser l'agent à la dimension de son rôle
plutôt que de tenter de donner une série de réponses qui,
au fond, trouveront mieux leur place dans les cours à plus long terme,
en collaboration avec le réseau de maisons d'enseignement
collégial.
Il m'a semblé important d'abord de faire en sorte que les agents
prennent conscience de la dimension des problèmes, ce qui est
déjà en soi un premier type de formation et, ensuite, qu'ils
prennent aussi conscience des ressources locales, des ressources
régionales auxquelles ils doivent faire appel pour apporter une solution
à ces problèmes.
Un troisième élément, c'était aussi de leur
faire du fait que nous sommes à l'écoute et que, dans nos
interventions futures, nous tenons à les écouter et nous avons
prévu un mécanisme d'échange à partir de ces
réunions.
M. LAURIN: Mon autre question s'adresse à M. Bergeron
plutôt.
M. CASTONGUAY: J'ai demandé à M. Quinty il pourra
vous les apporter cet après-midi d'apporter le document sur les
cours de perfectionnement...
M. LAURIN: Cela m'intéresserait beaucoup.
M. CASTONGUAY: ... de le distribuer. Alors, cet après-midi il va
l'apporter.
M. LAURIN: Ce sera très intéressant.
M. CASTONGUAY: Maintenant, je ne veux pas vous interrompre mais M.
Quinty va distribuer les documents dont nous avions convenu de faire la
distribution hier, soit l'étude du ministère
fédéral et une couple de tableaux dans l'exposé que
j'ai.
M. LE PRESIDENT: Pour l'information du député de Bourget:
ses questions se rapportaient à ce qui touche les affaires sociales, les
services sociaux. Je lui ferai remarquer que nous ne sommes pas encore à
cet article.
M. LAURIN: C'était seulement une question et, comme
c'était un programme, je l'ai posée à la section des
programmes.
M. LE PRESIDENT: Vous pourrez très bien, lorsque nous
étudierons le sous-article qui se rapporte aux affaires sociales...
M. LAURIN: C'est cela. C'est terminé?
M. LE PRESIDENT: Nous vous donnerons la parole au tout début de
la reprise des travaux. La commission suspend ses travaux à cet
après-midi, 16 heures, soit après les travaux de la Chambre.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
Reprise de la séance à 20 h 24
M. GIASSON (président de la commission permanente des affaires
sociales): A l'ordre, messieurs!
Avant de reprendre l'étude des crédits, je désire
signaler aux membres de la commission et pour fins d'enregistrement au journal
des Débats que, pour la présente séance, le
député de Brome, M. Brun remplace le Dr Fortier,
député de Gaspé-Sud.
M. HARVEY (Chauveau): M. Brun?
M. LE PRESIDENT: M. Brown, c'est un petit lapsus.
Au moment de suspendre les travaux, nous étions au sous-article
4, touchant la programmation. Je crois que le député de Montmagny
avait encore quelques questions à soumette au ministre.
M. CLOUTIER (Montmangy): M. le Président, on a demandé au
ministre de faire préparer des listes sur certains sujets, on
s'était entendu là-dessus. Etant donné qu'il s'agit d'un
travail assez considérable et que les officiers sont retenus ici, on
comprend qu'on ne peut pas avoir ça au moment où on le demande.
Mais j'imagine qu'on fera comme d'habitude au ministère, on fera
diligence pour nous remettre les documents aussitôt que possible.
M. CASTONGUAY: M. Bergeron me dit que fort probablement, demain matin,
ces listes seront disponibles. Si nous ne siégeons pas, comme il semble
que ce soit le cas, demain matin, on pourra les faire livrer à vos
bureaux.
M. CLOUTIER (Montmagny): II resterait une autre liste, je ne sais pas si
le ministre peut la préparer. Il s'agit des projets qui ne sont pas
acceptés en principe, mais qui font l'objet d'études de la part
du ministère et qui pourraient être acceptés en principe
durant l'exercice 72/73. Un de ces projets me vient à l'idée,
celui des hôpitaux dans les grandes villes. A Montréal, il y a
peut-être des projets pour Maisonneuve, pour l'aménagement des
cliniques externes, pour l'Institut de cardiologie, à Valleyfield, enfin
le ministre voit, je parle des centres hospitaliers importants.
M. CASTONGUAY: Comme vous le savez, il y a toujours une série de
dossiers en discussion au ministère. C'est la raison pour laquelle nous
avons préparé le programme triennal dont j'ai parlé.
Malheureusement, il n'est pas tout à fait dans une forme qui me permet
de le remettre, mais vous pouvez être assurés que, dès
qu'il sera mis au point, nous vous le ferons parvenir.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela veut dire probablement à la fin de
l'été ou...
M. CASTONGUAY: Probablement avant ça.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant ça. D'accord. Pour ma part, en ce
qui concerne la programmation, M. le Président, je serais prêt
à accepter toutes les catégories 1, 3...
M. LAURIN: J'aurais des questions, M. le Président, j'avais
commencé à en poser et il m'en restait quelques-unes.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
M. LAURIN: J'en étais à demander à M. Bergeron s'il
pouvait nous comparer le nombre de lits actifs en 1972 par rapport à
1971 ; le nombre de lits chroniques en 1972 par rapport à 1971; le
nombre de malades en foyers en 1972 par rapport à 1971 et le nombre de
lits pour diverses catégories. J'avais fait part de cette
question-là à M. Bergeron; il m'avait dit que,
déjà, il avait des informations qui avait été
colligées.
M. CASTONGUAY: Des officiers du ministère ont
préparé pour l'étude des crédits des tableaux pour
les diverses catégories, qui donnent des statistiques. J'en ai un ici;
le coût global pour les soins généraux actifs par exemple,
l'évolution année après année, la population
totale, le nombre de lits publics, le nombre de lits privés, le nombre
d'employés, le coût brut par lit avec l'évolution, le
coût net ou le coût per capita et la part dans le coût global
des salaires et des avantages sociaux.
Ces données que nous avons, je pourrais aussi demander à
M. Bergeron ou à M. Houde de les faire polycopier et de vous en remettre
des copies. Pour les diverses catégories, nous avons des malades
mentaux, nous avons des données sur les malades chroniques, etc.
M. LAURIN: C'est pour nous permettre de suivre année après
année l'évolution de ces paramètres, de ces indicateurs
d'une part et, deuxièmement, pour nous permettre de voir surtout dans
l'avenir l'impact des nouvelles politiques du ministère quant à
la réallocation des ressources, quant aux programmes d'investissement
quinquennaux ou triennaux.
M. CASTONGUAY: Très bien. Ces données, en tout cas...
M. LAURIN : J'avais aussi une autre question qui touchait aux lits. J'ai
vu que vous aviez quand même donné le feu vert à un certain
nombre de nouveaux projets et que vous avez agrandi certains hôpitaux
existants. Je voulais vous demander si vous aviez tenu compte d'une
règle qui avait été anciennement édictée sur
un certain pourcentage de lits psychiatriques dans les hôpitaux
généraux, dans les nouveaux lits qui étaient
créés et si oui, le détail de ces projets.
M. CASTONGUAY: Exception faite de la ville de Laval, où il y a un
nouveau projet, pour
les autres, ç'a été la fin de projets qui
étaient déjà lancés ou encore des
réaménagements. Alors, il n'y a pas un "pattern"
nécessairement fixe, mais je peux demander à M. Bergeron de vous
dire comment on a procédé dans les cas où il y a eu des
réaménagements touchant des lits et, évidemment, c'est une
de nos préoccupations. On l'avait mentionné d'ailleurs l'an
dernier.
Chaque fois qu'on a autorisé l'ouverture de nouveaux
hôpitaux ou qu'il y a eu des transformations majeures, on a toujours
demandé qu'il y ait des lits actifs en psychiatrie
d'intégrés au nombre de lits de l'hôpital en question. Or,
ça s'est passé comme ça depuis qu'on y voit. D'ailleurs,
ç'avait été prévu dans un bon nombre de cas. Disons
que ça n'a pas été accepté d'emblée au
départ, disons qu'on n'y allait pas toujours de gaieté de coeur
mais, à tout événement, les choses se sont passées
comme ça et dans chacun des nouveaux hôpitaux il y a maintenant
des lits actifs en psychiatrie.
M. LAURIN: Dans quelle proportion, 5 p.c, 10 p.c, 15 p.c, du nombre
total des lits?
M. CASTONGUAY: Dans le guide auquel on se réfère, c'est
entre .3 et .5 par mille de population et, à l'occasion de l'ouverture
d'un hôpital, on regarde le bassin de population auquel on s'adresse et
c'est ainsi qu'on détermine à peu près le nombre de lits
actifs. Ce n'est pas un règle absolue.
M. LAURIN: Je voudrais revenir un peu à la liste dont je vous
parlais tout à l'heure, la liste générale en ce qui
concerne le nombre de lits pour malades aigus, malades chroniques. Est-ce qu'il
serait possible de faire une petite note pour montrer où les lits sont
disparus ou ont augmenté, surtout en ce qui concerne les affectations de
lits pour les malades chroniques, où on sait qu'il y avait une mauvaise
répartition dans le passé, certaines régions en avaient
trop, que d'autres n'en avaient vraiment pas assez et comment on a
égalisé ou effectué une certaine
péréquation?
M. CASTONGUAY: Quant aux lits pour malades chroniques, il y a
déjà un tableau disponible ici. On y voit l'évolution des
lits pour les soins mentaux mais là c'est dans les hôpitaux
psychiatriques, je crois. Il faudrait pour le reste aller leur chercher...
M. LAURIN: C'est intéressant surtout pour les malades
psychiatriques et les malades chroniques, qui parfois se recoupent
évidemment.
M. CASTONGUAY: Nous avons déjà ce tableau avec des
indications quant aux malades chroniques, quant aux lits de foyers, des lits
pour malades aigus et des lits de tuberculose. Quant aux lits pour malades
aigus, on retrouve les lits de psychiatrie. Il s'agirait d'extraire ces lits de
psychiatrie. On pourra le faire assez aisément.
M. LAURIN: L'an dernier, nous avions parlé de la situation des
centres régionaux d'observation surtout pour les enfants
délinquants. Là aussi, on s'était rendu compte d'une
mauvaise répartition des ressources. Dans les grands centres
métropolitains, on était mieux desservi que dans les centres
ruraux, même si dans les centres métropolitains les
modalités n'étaient pas toujours conformes au meilleur canon
scientifique. Je voulais vous demander s'il y avait eu du travail
effectué cette année dans cette direction aussi bien au niveau
des programmes qu'au niveau des projets.
M. CASTONGUAY: Au plan de la législation nous avons fait
comme il a été mentionné un travail assez soutenu
en nous inspirant à la fois des recommandations du rapport
Prévost, des données de la commission et en consultation.
Très bientôt il reste certaines étapes à
franchir, c'est la raison pour laquelle il m'est un peu difficile de donner
tous les détails nous aurons l'occasion de dire de façon
plus spécifique les gestes que nous serons en voie de poser à ce
sujet, aussi bien en ce qui touche la probation que l'organisation des cours de
bien-être. Egalement, nous aurons, au cours de l'automne
j'espère bien et je ne vois pas de raison pourquoi nous ne serions
pas capables d'atteindre cet objectif une révision de la Loi de
la protection de la jeunesse. C'est une première dimension.
Dans la loi 65, nous avons discuté sur la question des
critères, des normes d'admission et de séjour. Vous verrez dans
les règlements qui seront incessamment publiés une autre
donnée de la question. Elle est importante, comme je le mentionnais,
pour faire en sorte, avec le réseau qui existe et qui est en voie aussi
d'être augmenté quant aux ressources, qu'il y ait un
équilibre aussi juste que possible entre les ressources et les
besoins.
Pour atteindre cet objectif on n'a pu évidemment laisser
entière liberté aux institutions de fixer leurs critères
indépendamment les unes des autres. Vous verrez les dispositions qui
sont prévues à cette fin.
Il y a eu, également, un travail qui a été
effectué pour faire en sorte que nous ayons une certaine classification
des catégories plus claires des institutions dans le domaine de
l'enfance étant donné qu'au cours des années le nombre des
institutions ou la variété des besoins avait fait que plusieurs
institutions très valables s'étaient développées,
d'autres peut-être un peu moins. Il s'agit de réexaminer ces
questions. Mais il nous est apparu utile de faire une révision de la
classification. Sur ceci le Dr Brunet pourra vous donner plus de
détails.
Dans ce secteur nous avons aussi poursuivi le développement des
ressources de façon assez
intensive et on peut aussi donner un aperçu des projets qui sont
en voie d'exécution présentement. Voilà l'action
apportée sur divers plans, aussi bien avec la justice qu'au plan de la
révision de la législation, de la législation touchant
l'organisation des services, soit la loi 65, que dans la catégorisation
ou la définition des types d'institution pour les fins, justement, de
bien étudier ce qui existe par rapport à ce qui devrait exister.
Nous avons poursuivi le programme de construction ou de
développement.
Dans ce secteur il y a peut-être deux problèmes majeurs qui
ne sont pas complètement résolus mais qui sont en voie de
l'être. Le premier, ce sont des locaux pour les enfants en
détention. Il y a un problème dans tout le Québec pour les
jeunes qui doivent être en détention. Actuellement nous avons un
groupe qui, depuis bientôt quatre à cinq mois, travaille
activement avec les corporations existantes dans le secteur de l'enfance pour
trouver des facilités à l'intérieur des
établissements existants, en augmentant leur polyvalence, en
transformant des locaux et en assurant pour la plupart des endroits le nombre
maximal de places nécessaires. On ne pense pas que ça
mérite des établissements particuliers: simplement augmenter la
polyvalence et modifier les installations physiques, à l'occasion, pour
loger ces gens-là.
Il y a eu assez de difficultés en fait parce que cela implique
aussi, vis-à-vis des administrations existantes, de modifier leur
approche traditionnelle, d'accepter une plus grande polyvalence et d'accepter
aussi le fait qu'elles vont s'occuper de deux types de problèmes. Il y a
eu certaines difficultés. Cela progresse et les points chauds il
en reste probablement quatre au Québec actuellement devraient
être réglés au cours des deux ou trois prochains mois.
M. LAURIN: Quels sont ces quatres points-là?
M. CASTONGUAY: De mémoire, il y a celui, qui est
célèbre, celui de Hull. Il y a la région de
Trois-Rivières-Drummondville, qui est aussi une section difficile.
Disons que ce sont les deux plus importants. Il y en a deux autres où
c'est le nombre d'enfants à admettre pour détention, pour des
séjours très courts, avant que les sujets ne soient
orientés ailleurs. Il y a un autre problème relié à
celui-là et qui est aussi très important, d'ailleurs, je
crois qu'il est en voie de solution, c'est une question de temps c'est
celui des installations pour les adolescents présentant des
problèmes psychiatriques. Assez curieusement, il n'y a pas eu de
prévisions pour des adolescents de 18 ans pour un milieu de traitement
aigu et subaigu...
M. LAURIN: ... sauf Pinel?
M. CASTONGUAY: Oui. Pinel est organisé de façon telle que
c'est presque pour des enfants prisonniers. Pour des cas où c'est
purement un problème psychique, de psychose aiguë ou quelque chose
comme ça, ce n'est vraiment pas un milieu adéquat pour ce genre
de problème. Il n'y a pas d'installations. On a fait le tour à
Québec, il n'y avait aucune installation pour les adolescents, il n'y a
pas un endroit à Québec pour hospitaliser des adolescents pour
des traitements aigus en psychiatrie. Nous avons des ententes avec
l'hôpital du Sacré-Coeur et il y a à l'école des
infirmières, une aile en voie de transformation. C'est accepté
des deux côtés et c'est en voie de se réaliser, ce qui veut
dire que, d'ici quelques mois, ce problème pourra être
résolu dans la région de Québec. Dans la région de
Montréal, nous avons communiqué avec le Dr Lortie, le
problème y est aussi assez aigu. A court terme, c'est au Douglas,
où nous avons communiqué avec le Dr Harnois, qui est le directeur
général et qui nous a offert une excellente collaboration.
M. LAURIN: Les journaux en faisaient état aujourd'hui
précisément.
M. CASTONGUAY: A Québec, 15 ou 20 lits sont suffisants pour
répondre à tous ces besoins et à Montréal, il en
faudra probablement un peu plus. Il y en a qui peuvent aller dans des centres
comme Prévost à l'occasion. Mais c'est mieux si on a un endroit
privilégié à l'occasion. On s'est heurté toute
l'année à des cas où il n'y avait aucune institution qui
voulait prendre les malades. On ne pouvait les faire entrer où que ce
soit. Ce n'était pas de la mauvaise volonté, il n'y avait pas
d'endroit vraiment organisé pour les recevoir et traiter ce type de
problème.
Sur ce point bien particulier, le projet de loi de la santé
mentale qui est devant la Chambre contient des dispositions créant
certaines obligations de telle sorte que, même si on n'a pas
nécessairement les ressources, l'enfant n'est pas tout simplement
congédié ou renvoyé. Il y a une obligation qui est faite
sur ce plan.
M. LAURIN: Dans vos projets, est-ce que vous prévoyez d'autres
centres régionaux dans des capitales régionales, par exemple, que
ce soit Rimouski, Rouyn, Chicoutimi.
M. CASTONGUAY: Sur le plan psychiatrique?
M. LAURIN: Sur le plan des enfants qui doivent entrer en
détention, qui ont besoin d'une période de détention.
M. CASTONGUAY: Pour ce qui est de la détention comme telle, nous
considérons que la plupart des cas de détention doivent
être d'une durée très temporaire. Or nous prévoyons
des centres régionaux très minimes pour des périodes de
temps limitées.
M. LAURIN : Pour le soin d'adolescents qui dépassent 18 ans et
qui présentent des troubles psychiques?
M. CASTONGUAY: Pour les soins, il faut un personnel
spécialisé. D'après le nombre de cas qu'on peut
déceler, il semble que pour le moment un centre de psychiatrie à
Québec et à Montréal suffit. Cela prend, malgré
tout, des équipes psychiatriques, des équipes
thérapeutiques, psychologiques, spécialisées, vraiment
spécialisées. Il y a un centre psychiatrie approuvé
à Hull, au centre Janet. Il y a celui de Chicoutimi qui progresse aussi.
Mais les adolescents comme tels, qui présentent des problèmes un
peu différents des jeunes, pourront être traité là.
Mais pour les problèmes plus sérieux, nous prévoyons
vraiment deux endroits hautement spécialisés pour le moment.
M. LAURIN: Est-ce que l'enquête sur Ber-thelet progresse? Quand
attendez-vous le rapport définitif?
M. CASTONGUAY: Berthelet, cela a pris un peu plus de temps que
prévu. Alors que nous avions envisagé une enquête qui ne
serait pas tellement axée sur le plan juridique, le conseil
d'administration a retenu des conseillers juridiques. Alors, la tournure de
l'enquête s'est transformée, contre le gré, dans une
certaine mesure, du président nommé. En plus, deux
médecins avaient été nommés pour assister ou faire
partie de l'enquête avec le président. Nous nous sommes rendu
compte qu'ils avaient participé aux activités du centre
Berthelet. C'est la raison pour laquelle ils se sont désistés.
Peu importe ce qu'on en ait dit dans les journaux. Nous avons par la suite
nommé le Dr Lazure et M. Gendreau.
Comme l'enquête évoluait de plus en plus sur un plan assez
strict, ils nous ont demandé d'être relevés pour pouvoir
agir plutôt comme conseillers auprès du
commissaire-enquêteur. Cela a apporté quelques retards. Il y a eu
la grève, en plus, qui n'a pas aidé. Le mandat a
été prolongé jusqu'au 31 juillet. C'est un peu malheureux,
mais qu'est-ce que vous voulez? De toute façon, je pense bien, en ce qui
a trait à cette institution, qu'ils sont beaucoup plus conscients qu'ils
ne l'étaient des dangers qui peuvent se présenter. Il y a eu des
mesures prises aussi pour faciliter les services psychiatriques à
l'intérieur. Il y a eu des gestes concrets posés aussi.
M. LAURIN: Avant que l'enquête ne soit terminée.
Dans un tout autre domaine et c'est ma dernière question.
J'apprenais aujourd'hui par les journaux que le conseil de développement
social de la Beauce ne pouvait plus avoir les subventions sur lesquelles il
avait pu compter jusqu'ici pour son programme de réadaptation de
cultivateurs marginaux.
M. CASTONGUAY: Voici...
M. CLOUTIER (Montmagny): On anticipe, on s'en va dans les projets
spéciaux.
M. LAURIN: C'est possible, mais c'est parce que c'est un
problème...
M. CLOUTIER (Montmagny): II y en a une foule de projets
spéciaux.
M. CASTONGUAY: On pourra en dire un mot à ce
moment-là.
M. LE PRESIDENT: Les catégories 1, 3 et 4. Adopté.
Je désirerais signaler pour fins d'enregistrement que le
député d'Olier remplace le député de Saint-Laurent,
de même que le député de Compton remplace le
député d'Argenteuil.
Alors, sous-article 5: Programmes spéciaux.
Programmes spéciaux
M. CASTONGUAY: Relativement aux programmes spéciaux, on a dit,
lorsqu'on a discuté un peu de l'organisation générale, au
début, que M. Edgar Guay a des responsabilités et
également que M. Gérard Nepveu a des responsabilités.
Maintenant, M. Edgar Guay est présentement à Genève
où il assiste à la conférence de l'Organisation mondiale
de la santé. C'est la raison pour laquelle il n'est pas ici ce soir. Je
pense bien qu'avec M. Nepveu, le Dr Brunet et M. Houde et compagnie, nous
serons en mesure de répondre à vos questions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous avez quatre sections, quatre directions.
Plus que cela, parce qu'il y a des directions qui sont doubles. Qui est
directeur de la médecine préventive?
M. CASTONGUAY: II n'y en a pas à l'heure actuelle.
M. CLOUTIER (Montmagny): II n'y en a pas. Le directeur des unités
sanitaires?
M. CASTONGUAY: Le Dr Claveau.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le Dr Claveau. Le directeur des services
sociaux publics?
M. CASTONGUAY: M. Girouard.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le directeur de l'aide sociale, c'est M.
Robert. Le directeur du développement?
M. CASTONGUAY: M. Magnan, à l'heure actuelle.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. Magnan. En ce qui concerne l'aide sociale,
je pense bien qu'on peut attendre d'être à l'aide sociale,
à
l'article 17. Les bureaux locaux et régionaux, on va y venir
tantôt à l'article 3. Je ne sais pas si les membres de la
commission seront d'accord, mais peut-être devrait-on réserver la
discussion quand on passera sur ces articles-là?
Pour ma part, revenant à la question du député de
Bourget, tantôt, je laisserais le député de Bourget reposer
sa question.
M. LAURIN: Je l'avais posée.
M. CLOUTIER (Montmagny): On pourrait parler de cette direction qui est
celle du développement. Il y a trois sections; il y a la
réadaptation des adultes, les organismes familiaux et les projets
pilotes. Je pense que la question qu'a posée le député de
Bourget était sur les projets pilotes faits par les services sociaux, le
projet de la Beauce.
J'ai aussi lu l'article auquel il faisait allusion tantôt.
Reprenant la question du député de Bourget, tantôt, je la
fais mienne aussi et si on veut répondre immédiatement à
la politique, à savoir si ce sera la politique du ministère en
72/73 de ne pas subventionner différents projets pilotes qui ont
été mis de l'avant par les services sociaux. Dans la Beauce, il y
en avait un pour le reclassement des cultivateurs, il y en avait un dans
Chicoutimi, patronné par M. Dion, le directeur du service social de
Chicoutimi et il y en a dans d'autres régions, Evidemment, il y a
toujours des projets qui existent, de restauration forestière, il y a
des projets avec les pêcheurs en Gaspésie, il y en a de
différentes natures. Comme question générale, je
demanderais si c'est la politique du ministère de continuer à les
subventionner ou de cesser de le faire.
M. CASTONGUAY: M. le Président, il s'agissait, d'abord comme le
nom l'indique, de projets pilotes. Je pense qu'il est bien important de s'en
souvenir. Ces projets qui ont été développés, nous
en avons examiné certains et, à notre avis, la dimension la plus
importante de ces projets est une dimension touchant au domaine de
l'agriculture dans certains cas. Dans d'autres cas, la dimension la plus
importante finalement est celle des pêcheries.
Au départ, que le ministère joue un rôle
d'initiateur, très bien; mais au-delà d'une certaine
étape, il nous apparaît que ces projets relèvent beaucoup
plus des ministères respectifs, quitte à ce qu'on leur apporte de
l'aide. Nous pouvons aller, finalement, de façon contraire aux
orientations politiques de ces ministères. Le ministère a un
rôle de sensibilisation auprès d'autres ministères qui
peuvent et surtout qui doivent se préoccuper des populations dans les
diverses régions qui font face à des problèmes de
développement.
Mais au-delà d'un certain niveau, notre rôle, s'il se
poursuit indéfiniment, peut aller à contre-courant des
politiques, des actions d'autres ministères. Dans le cas de ces projets,
nous avons en fait soumis la question au ministère de l'Agriculture.
Mais à ma connaissance, je ne sais pas si le ministère de
l'Agriculture a donné une réponse définitive, mais il n'y
a pas eu de réponse négative définitive de la part du
ministère de l'Agriculture.
C'est un peu la même chose relativement à certains ateliers
protégés. Nous étudions présentement la question et
je crois que, encore là, le rôle du ministère a
été fort important dans le développement d'ateliers
protégés. Certains de ces ateliers, toutefois, à mon sens,
devraient éventuellement être reliés au ministère du
Travail et de la Main-d'Oeuvre, de telle sorte que, lorsqu'on n'a pas une
personne qui a à faire face à des problèmes de
santé physique ou mentale, ou à des problèmes psychiques,
mais que c'est vraiment un cas de réadaptation, pour
réintégration au marché du travail, il devrait
éventuellement y avoir un lien beaucoup plus étroit et même
son transfert avec les services de main-d'oeuvre. A mesure que ce
ministère se préoccupe davantage de formation professionnelle, de
recyclage, voilà un outil qui devrait s'insérer dans ces
services.
Alors, le transfert n'a pas été effectué à
ce jour. Il n'est pas impossible qu'il y ait certains transferts qui soient
effectués.
Dans cet esprit certains gestes ont été posés et
d'autres seront posés. Cela ne veut pas dire nécessairement qu'il
y a arrêt pour autant de façon définitive de tous ces
projets, au contraire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre nous dit qu'il n'est pas certain
que les ministères en question acceptent. Dans le cas de l'agriculture,
il n'a pas donné de réponse définitive encore; dans le cas
des pêcheries, ce sera le ministère de 1'Industrie et du Commerce,
normalement; dans le cas des assistés sociaux et de la restauration
forestière, ce sera le ministère des Terres et Forêts ou
Rexfor; dans le cas de la formation professionnelle...
M. CASTONGUAY: Dans le cas des opérations forestières, la
formule prise est un peu différente. Dans ce cas, chaque
ministère et Rexfor jouent un rôle. Pour nous, il y a l'importance
de sélectionner de bons candidats. La main-d'oeuvre joue son rôle
dans les cours à donner et l'éducation. Après ça,
le ministère des Terres et Forêts prépare les programmes.
Dans ce cas, je ne vois pas la nécessité de nous retirer. En
fait, nous ne devons pas nous retirer parce que là nous abandonnerions
notre fonction essentielle dans un tel programme.
Dans le cas du service social de Beauce et le projet dont il est
question, toutes les opérations, le tout était dans un même
ensemble. H m'apparaît, pour ma part, difficile au ministère des
Affaires sociales d'avoir une connaissance approfondie et de bien orienter des
programmes où la dimension majeure touche aux politiques, à une
connaissance, de l'agriculture, ce que nous n'avons pas. Avec le danger
qu'à certains
moments nous allions directement contre courant avec les politiques du
ministère.
C'est la raison pour laquelle nous sommes en discussion avec
l'Agriculture. Possiblement il y aura un partage de responsabilités au
lieu de transfert complet. Mais il est nécessaire de faire une
réévaluation de ces projets. Autrement ils vont devenir des
projets permanents; ce ne seront plus des projets pilote.
M.CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je suis un peu inquiet
de...
M. CASTONGUAY: Combien y a-t-il de cultivateurs dans ce programme?
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, d'accord, ce n'est pas tellement le nombre
de cultivateurs. C'est le fait d'entraînement que le ministère des
Affaires sociales a vis-à-vis des autres ministères. C'est
important. Je pense que le leadership qui appartient au ministère des
Affaires sociales aurait dû être pris par des ministères
à vocation économique. On ne demandera pas au ministère de
l'Industrie et du Commerce, quand il y a des centaines de milliers de
chômeurs dans le Québec, de prendre l'initiative pour les
assistés sociaux. Il a bien d'autres gens, bien d'autres
clientèles à réintégrer sur le marché du
travail. On commence d'abord par ceux qui sont en santé, qui sont aptes
au travail, qui ont un métier mais qui, momentanément, sont en
chômage.
L'effort de sensibilisation qui a été fait auprès
des autres ministères, et ça depuis plusieurs années ne
doit pas être diminué sans que le ministre soit certain que les
autres ministères en sont conscients et prêts à prendre la
relève. Comme j'ai dit tantôt, ce n'est pas une question de
nombre, de clientèle. Voyez-vous, au ministère des Terres et
Forêts, par le projet élaboré, il y a si je me
souviens bien une dizaine de mille assistés sociaux, travailleurs
forestiers, qui peuvent sur un certain nombre d'années retourner au
travail. C'est un projet assez considérable.
Quand on dit 10,000 emplois, je pense bien qu'il serait difficile d'en
arriver à 10,000 emplois permanents. Mais il peut y en avoir tout de
même un bon nombre, si nous tenons compte de la période de
formation, ils deviendront des emplois permanents. Le ministre l'a dit
tantôt, ce programme est un programme conjoint avec différents
ministères. Il a plus d'envergure que les autres parce qu'il est plus
ancien que les autres. C'est un des premiers. Nous voyons comme c'est
important.
Mais, au moment où on parle d'implanter d'autres programmes,
comme le programme de revenu minimum garanti, nous savons combien sera
importante la dimension de l'incitation de retour au travail dans un programme
comme celui-là, afin d'éviter qu'il y ait trop de
dépendance sociale à mesure qu'on augmentera les programmes de
sécurité sociale.
M. CASTONGUAY: Dans la mesure où nous assumons l'entière
responsabilité. Finalement, s'il n'y a pas certains gestes de
posés, c'est que les autres ministères ne s'impliquent pas. Et
c'est un peu cela que nous voulons faire à l'égard de
l'agriculture. Par exemple, nous leur avons soumis aussi, récemment, le
problème des règlements de la Loi d'aide sociale parce que nous
avons des doutes quant à la bonne adaptation de ces règlements
face à une recherche d'un meilleur rendement dans le domaine de
l'agriculture. Nous sommes très conscients de ceci. Mais, d'un autre
côté, dans le cas précis du programme dans la Beauce, le
ministère de l'Agriculture n'y est tout simplement pas, non par manque
de bonne volonté, mais nous y étions au complet. Et ce que nous
essayons de faire, c'est de les intéresser, de telle sorte que cela
devienne une partie de leurs activités, quitte à ce que nous
continuions de les stimuler. Mais tant et aussi longtemps que nous assumons
l'entière responsabilité, eux, qui ont d'autres problèmes
aussi, resteront à l'écart.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pourquoi hésitent-ils à la
prendre?
M. CASTONGUAY: Nous leur avons référé le
problème et eux, les difficultés qu'ils éprouvent, c'est
tout le problème de maintenir des emplois marginaux de façon
artificielle. C'est vraiment sur cet aspect-là que les problèmes
se posent. La difficulté de vraiment créer; est-ce que vraiment
on crée des emplois, ou est-ce qu'on ne maintient pas... C'est tout le
problème de l'agriculture, des petites et des grandes fermes qui sont
touchées par ce type de programme. C'est pourquoi, je pense, le
ministère de l'Agriculture est particulièrement
intéressé et touché par ce problème. A ma
connaissance, il n'y a pas eu de refus de leur part, mais il n'y a pas eu
d'acceptation non plus.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'accepte difficilement qu'un ministère,
même s'il a des programmes d'envergure, ne procède pas à
une réorientation de son activité. En agriculture, il est
évident qu'il y a, depuis plusieurs années ce n'est pas
particulier au Québec une réorientation. Il y a des cas
marginaux qui disparaissent, il y a des petites fermes qui disparaissent, mais
je ne suis pas prêt à accepter d'emblée qu'on ne garde pas
certaines zones grises, où la transformation se fera peut-être un
peu plus lentement, mais qui nous permettront de ne pas plonger directement
dans la dépendance sociale certaines personnes ou certaines familles. Il
y a des grosses familles qui sont impliquées. L'an dernier, M. Guay nous
a raconté l'expérience du cultivateur de Chicoutimi ou du
Lac-Saint-Jean, qui avait quatorze enfants. Et il a été question,
à un certain moment, d'amener toute la famille à Québec,
sous la dépendance sociale. D'abord, pour trouver un logement, c'est
déjà un problème.
Ensuite, quoi donner à un ex-fermier de 50 ans? Dans quel
métier le recycler quand il n'a qu'une troisième ou une
cinquième année? Pour des cas comme ceux-là,
sélectionner, par exemple, comme le fait le service social. On sait que
les comités de retour à la vie normale s'occupent de faire une
sélection et autant que possible de procurer à ces gens une
certaine formation dont ils ont besoin. Si c'est en agriculture, on va leur
donner la formation appropriée pour des cultures spéciales. On
peut accepter en principe qu'il y ait une certaine marginalité et je
pense bien qu'il faudrait que les ministères en soient conscients. La
même chose pour les assistés sociaux qui retournent au travail
forestier. Par exemple, la première année, les compagnies vont
peut-être hésiter à les prendre, mais quand ils auront fait
un an, qu'ils se seront recyclés, qu'ils auront appris de nouveau le
travail et ses exigences, du point de vue physique aussi ils auront acquis une
certaine endurance. Je pense bien qu'à ce moment-là ils
deviendront compétents comme n'importe quel autre travailleur. Alors,
c'est pour ça, que je ne voudrais pas que le ministre abandonne
complètement...
M. CASTONGUAY: Je n'abandonne pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais il a dit tantôt, soit qu'on
l'abandonne complètement ou qu'on accepte une responsabilité
partagée.
M. CASTONGUAY: Non, mais on l'abandonne si le ministère de
l'Agriculture accepte de jouer un rôle différent, parce qu'il y a
un danger aussi qui le guette. Si nous ramassons tous les problèmes, que
lui n'en est pas conscient et que nous sommes les seuls à nous en
préoccuper, que ses politiques viennent à s'orienter simplement
vers un seul type d'agriculture et que les autres problèmes, n'ayant
jamais à les toucher, que ce soit nous qui en écopions et que le
problème devienne plus aigu, alors, c'est dans ce sens-là qu'on a
amorcé la discussion avec le ministère de l'Agriculture de telle
sorte qu'il soit conscient qu'il y a des problèmes que nous ramassons en
arrière. Et s'il ne joue pas un rôle, s'il n'est pas
sensibilisé, s'il n'assume pas des responsabilités, il
m'apparaît que le danger est encore plus grand.
M. BOIVIN: Ce sont certainement des gens qui formeront la
clientèle du ministère des Affaires sociales...
M. CASTONGUAY: Bien, on espérait...
M. BOIVIN: ... Si vous ne réussissez pas à les
réhabiliter avec l'aide des autres ministères, il est sûr
que vous allez les ramasser à 100 p.c.
M. CASTONGUAY: Oui, je suis bien d'accord, mais on peut les ramasser,
ils peuvent demeurer notre clientèle permanente si le ministère
de l'Agriculture n'est pas conscient du problème, mais oriente ses
politiques dans une tout autre direction. Et une façon de le rendre
conscient, c'est qu'il participe justement dans une certaine mesure ou
totalement, dans certains cas, à la solution de ces
problèmes.
M. BOIVIN: Maintenant, il y a des expériences qui se font avec
des ministères, mais est-ce qu'il n'y a pas aussi des expériences
qui ont été faites pour la réhabilitation dans l'industrie
privée, avec des organismes privés? J'ai eu connaissance,
à Chicoutimi, de quelqu'un qui avait servi dans l'armée et qui
travaille aujourd'hui pour le ministère, un monsieur Jalbert. Il
travaillait pour la réhabilitation. Parce qu'il y a des gens qui
bénéficient actuellement du bien-être mais qui ne seraient
pas définitivement la clientèle du ministère si on tentait
de les réhabiliter. Il y a des chiffres, je pense...
M. CASTONGUAY: Je suis bien d'accord.
M. BOIVIN: Enfin, je comprends que les ministères des Terres et
Forêts et de l'Agriculture sont peut-être un peu difficiles, mais
on peut les réorganiser dans l'industrie privée.
M. CASTONGUAY: Tout le travail des ateliers protégés, tout
le travail des services de main-d'oeuvre, de programmes de formation, de
recyclage et on maintient des liens aussi étroits que possible...
M. BOIVIN: Avez-vous une collaboration avec les syndicats dans le
domaine des ateliers protégés? Avez-vous de la facilité
avec eux?
M. CASTONGUAY: II ne semble pas y avoir de difficulté, à
ma connaissance.
M. BOIVIN: Ils les paient plus bas que le salaire ordinaire, que le
salaire des conventions collectives?
M. CASTONGUAY: On a le CAPEQ qui fonctionne très bien. C'est le
CAPEQ qui est probablement le meilleur exemple.
M. BOIVIN: II ne paie pas le salaire de l'aide...
M. CASTONGUAY: Cela dépend. Je pense que le CAPEQ ne paie pas
loin du salaire minimum.
M. BOIVIN: Ce sont des gens déjà
réhabilités, il doit en sortir de ces gens-là.
M. CASTONGUAY: Avec le CAPEQ, ce sont des gens vraiment
réhabilités. Non seulement ces gens-là sont payés
au niveau du salaire minimum, mais l'entreprise fait ses frais.
D'ailleurs, on lui demande justement de
collaborer à certains projets comme la réorganisation, la
reconstruction des ateliers protégés à Baie-Saint-Paul; il
travaille dans un autre comité, étant donné
l'expérience acquise, à l'analyse de l'expérience des
ateliers protégés, leur développement. On est bien
conscient de cette dimension des problèmes.
M. CLOUTIER (Montmagny): En parlant d'ateliers protégés,
est-ce qu'il y a des projets, pour l'année qui vient, pour couvrir
certaines régions du Québec complètement dépourvues
de ces ressources pour les adultes handicapés, les adultes de 18 ans et
plus? Je pense que, une fois qu'on les a hébergés en institution
du côté des centres d'entraînement à la vie, cela
devient quand ils ont 18 ans un problème aigu dans certaines
régions.
M. CASTONGUAY: Le développement des ateliers
protégés n'a pas seulement retenu l'attention mais il a
frappé l'imagination de bien des gens. Soit pour les associations comme
pour les déficients mentaux ou pour les aveugles, un bon nombre de
projets ont été mis en branle et des suggestions nous arrivent
constamment pour le développement de nouveaux ateliers
protégés. Il y a un certain danger à multiplier de petits
ateliers pour des fins bien spécifiques, où on garde ensemble des
gens qui ont un problème bien isolé. Avec cette multiplication,
ce cloisonnement, il y a un certain danger d'épar-pillement de
ressources, un certain danger que se recréent des milieux assez
fermés où ces gens-là n'ont pas de contacts avec d'autres,
où aussi les moniteurs, le personnel peuvent être
éparpillés, parce qu'encore là il faut du personnel
très qualifié pour que ces ateliers fonctionnent bien. On a fait
des relevés de tout ce qui existe à partir des ateliers avec des
hôpitaux psychiatriques, tous les ateliers spécialisés pour
divers handicaps ou de déficiences, en passant par un atelier comme
celui du Gentilhomme Rembourreur pour les ex-prisonniers. On s'est
aperçu que le nombre d'ateliers est relativement grand et que les
demandes entrent toujours. Il y a aussi un certain danger, c'est qu'à un
certain moment, si on n'évalue pas le rendement de ces ateliers, parce
que c'est le problème qu'on y retrouve, les gens veuillent demeurer dans
ces ateliers, alors que l'idée est qu'ils fassent un stage et,
après ça, que les ateliers les réintègrent. On fait
une réévaluation de toute la question présentement. Quant
aux projets nouveaux au cours de l'année, présentement nous n'en
avons pas.
Du côté des ateliers, nous avons à peu près
pris la décision pour l'année qui vient, soit 72/73, de faire un
genre de consolidation, d'examiner les résultats, de mieux
définir les fonctions et les responsabilités. Il y en a un nombre
extrêmement considérable que le ministère subventionne et
de différents types. Il y en a même où c'est presque du
loisir ou de l'occupation pour des gens qui seront toujours malades ou qui
seront toujours en milieu protégé. Il y en a d'autres qui ont une
préparation, si vous voulez, pour aller sur le marché du travail.
Alors, ce sont des ateliers spécialisés comme nous pouvons avoir
dans les hôpitaux psychiatriques où l'individu termine sa
réhabilitation et est sensé, après quelques mois,
retourner sur le marché du travail et quitter l'atelier pour faire place
à d'autres.
Une troisième catégorie qui se rapproche plus de
l'entreprise privée, à notre avis, ce sont des ateliers
protégés, genre CAPEQ, qui s'autofinancent et qui emploient des
gens qui pourraient avoir beaucoup de difficultés à trouver du
travail dans l'industrie privée ordinaire.
Alors, le programme est maintenu. Il y a une augmentation prévue
pour le maintenir. Au cours de l'année, c'est un des sujets, un des
domaines où nous examinons les résultats obtenus, la
qualité de chacun, ceux qui sont sensés s'autofinancer, s'assurer
qu'ils s'autofinancent et qu'ils s'organisent. Nous avons
préféré maintenir le programme à peu près au
même niveau où il a été établi depuis
quelques années. C'est-à-dire qu'il y a eu une progression assez
rapide au cours des trois ou quatre dernières années. Cette
année nous maintenons les mêmes projets en cours avec un certain
nombre d'additions minimes; il y en a peut-être trois qui seront
ajoutés.
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a des corporations, des organismes qui,
lorsqu'ils sont venus devant la commission parlementaire à l'occasion de
l'étude du projet de loi 65, nous ont mentionné qu'ils avaient
des projets assez concrets. Ils demandaient l'autorisation du ministère
pour procéder. Entre autres, il y avait les institutions Ambar, si ma
mémoire est bonne, qui avaient des projets assez concrets de ce
côté. Cela pouvait permettre de faire déboucher leur
clientèle, les enfants qu'ils ont rendus à l'âge adulte.
Ils nous avaient donné des chiffres dans ce temps. Je ne sais pas si ce
n'était pas une centaine d'enfants, d'adultes de 18 ans et plus qui
auraient pu même déjà entrer dans cet atelier. Alors,
est-ce que ce projet a été étudié? Est-ce que c'est
possible, étant donné que le ministère n'engage
directement aucun effort financier? C'est la corporation, je crois bien, ou
l'association des parents ou Ambar, qui assume les responsabilités.
M. CASTONGUAY: Je voudrais juste préciser que c'est à la
fois vrai et pas vrai. C'est-à-dire qu'Ambar est une entreprise
privée que nous subventionnons de façon majeure. C'est
privé et subventionné de façon assez considérable
par le ministère.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le projet de loi 65 prévoit cela.
M. CASTONGUAY: D'accord. Et le projet pour les 100 enfants de 18 ans a
été autorisé et
est en voie de réalisation actuellement. C'est un des seuls que
nous avons autorisé dans ce secteur.
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a aussi d'autres centres
d'entraînement, Alarie je pense, qui vous ont soumis des propositions
concrètes dans ce domaine. Si je comprends bien d'après la
réponse tout à l'heure en 72/73 on ne donnera pas
d'autorisation. Vous allez étudier ces projets et la rentabilité
de ce qui existe. Tantôt le ministre a dit qu'il était possible
que des établissements comme CAPEQ soient transférés au
ministère de la Main-d'Oeuvre?
M. CASTONGUAY: Non. Ce que j'ai dit, c'est que dans le cas de CAPEQ,
nous avons demandé... Dans le cadre de la réévaluation
dont le Dr Brunet parle, il ne m'apparaft pas impossible, pour certains
ateliers où c'est vraiment un problème de transition sur le
marché du travail, qu'éventuellement le ministère du
Travail et de la Main-d'Oeuvre, qui s'occupe des questions justement de
recyclage, de formation professionnelle, assume un rôle vis-à-vis
de certains de ces ateliers.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela pourrait être le cas pour les
ateliers de l'aire no 10 et Gentilhomme Rembourreur.
M. CASTONGUAY: Possiblement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Là c'est plutôt l'aspect de la
délinquance qui a primé pour...
M. CASTONGUAY: Vous voyez divers problèmes. C'est justement ceux
qu'on examine. L'expérience juste ici, j'en ai une liste
simplement des ateliers protégés, on en subventionne pour
$1,350,000. Dans ceci, on ne retrouve pas ceux qui fonctionnent dans certains
établissements comme les établissements psychiatriques.
M. BOIVIN: Est-ce que ce n'est pas subventionné dans les
programmes de recyclage au fédéral? Vous ne pouvez pas
présenter cela au programme d'assistance publique?
M. CASTONGUAY: Le régime canadien d'assistance publique.
M. BOIVIN: Etes-vous subventionné pour ça?
M. CASTONGUAY: A 50 p.c.
M. GUAY: J'aurais peut être eu un mot tantôt quand on a
parlé des programmes spéciaux. Dans le domaine qu'on a
soulevé, par exemple dans la Beauce, j'imagine qu'à toutes fins
pratiques ce sont des assistés qui travaillent actuellement pour ces
programmes.
M. CASTONGUAY: Je peux vous laisser terminer votre question ou faire une
correction.
M. GUAY: D'accord. Je pense qu'il est grand temps que chaque
ministère, par exemple celui de l'Agriculture, soit alerté dans
ce sens-là. Il va falloir que le ministère des Affaires sociales
alerte également le ministère du Travail dans ses lois. On a
soulevé en Chambre, à plusieurs reprises, que la clientèle
du ministère des Affaires sociales va grandir avec certaines lois, dans
le domaine du travail, notamment les lois de la construction. C'est
peut-être plus aigu en milieu rural, mais il va falloir à un
moment donné que chacun des ministères mette du sien. J'ai
l'impression que des programmes comme celui qu'on a souligné
tantôt, c'est une des façons puis c'est peut-être la seule
façon. Il vient un temps où des personnes qui n'ont pas
travaillé depuis plusieurs années, semblent se départir de
leurs facultés physiques et de leur capacité de travail. Je
serais bien peiné de voir qu'on laisse tomber ces programmes, je sais
que ce n'est pas le cas. Le ministre a apporté des corrections
tantôt, mais je serais même en faveur qu'on favorise au maximum ces
programmes-là. Par exemple, dans le domaine de la Voirie, il y a un
paquet de travaux qui pourraient être effectués par des
assistés qui accepteraient de tenter un retour à la vie normale
ou un retour au travail.
A partir de là, il est bien sûr que ça ne
résout pas le problème du chômage. Il y a des gens qui sont
déjà sur le marché du travail et qui n'ont pas d'emploi.
Profiter de programmes spéciaux, une fois que quelqu'un s'est
réintégré au marché du travail, c'est beaucoup plus
facile, parce que de lui-même il va donner un certain pouvoir puis il va
réellement reprendre la valeur qu'il avait. J'ai toute une partie de mon
comté, notamment celle qui touche les lignes américaines,
où ça devient de plus en plus difficile d'avoir accès aux
travaux sur le côté américain, particulièrement dans
l'Etat du Maine. A partir de là, la clientèle du ministère
est surtout dans le haut du comté. Il existe de ces programmes conjoints
avec la Beauce qui sont sur pied et ça ne semble pas aller si mal, mais
ça manque encore. Si on ne favorise pas ce genre de programmes
spéciaux, pour faire en sorte qu'au moins ceux qui sont encore au
travail, continuent quand même d'appartenir au monde du travail, à
partir de là, je pense qu'on fait fausse route.
M. CLOUTIER (Montmagny): Une autre question, M. le Président,
dans un autre secteur par exemple, Les organismes familiaux, je les garde pour
quand le président du Conseil des affaires sociales et de la famille
viendra.
Je voudrais parler de la médecine préventive et des
unités sanitaires. Est-ce que l'intégration se fait
rapidement?
M. CASTONGUAY: Qu'est-ce que vous voulez dire par
intégration?
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre avait déjà
annoncé le programme d'intégration des unités sanitaire
dans les différents services, dans les hôpitaux, dans les CLSC,
dans...
M. CASTONGUAY: On a mentionné hier ou avant-hier que... On a eu
une première étude de la question qui a été
effectuée qui touchait le partage des rôles qui pourraient
être mieux assumés au niveau des CLSC, des hôpitaux et le Dr
Brunet peut peut-être donner les noms des membres de ce
comité.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous préférez qu'on la
garde pour en discuter aux soins préventifs? C'était seulement
pour connaître votre point de vue parce que cela fait partie de la
responsabilité des programmes spéciaux.
M. CASTONGUAY: II y a eu cette première étude qui a
été effectuée pour déterminer le type
d'activité qu'il y aurait avantage à faire assumer au niveau des
CLSC et les autres qu'il y aurait avantage à faire assumer au niveau des
centres hospitaliers. Il y a aussi, comme le mentionnait le Dr Brunet ce
qui va venir la désignation d'hôpitaux qui devront mettre
sur pied un département de médecine sociale et
préventive.
A la suite de cette première étude, il y a la seconde qui
est beaucoup plus concrète et qui doit viser à faire en sorte
que, concrètement, à partir de ce qui existe, de ce qui est en
voie d'être développé, les actions soient prises. Nous en
sommes vraiment à cette phase-là. Je ne sais pas s'il y a
d'autres détails que je pourrais donner.
Il y a déjà eu une certaine intégration, au plan du
personnel, quand une cinquantaine d'infirmières, au plan de la
santé scolaire, ont accepté d'être mutées dans les
hôpitaux, en vertu du programme de la santé scolaire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les autres questions, M. le Président,
on y reviendra quand on passera aux soins préventifs. Pour ma part, je
serais prêt à adopter le sous-article des programmes
spéciaux...
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 5...
M. CLOUTIER (Montmagny): ... sauf pour demander: II y a une diminution
assez importante de traitements. Est-ce qu'on va nous donner une raison?
M. CASTONGUAY: Oui, c'est que, cette année, les règles de
péremption ont été appliquées plus strictement et
comme le recrutement, dans ce secteur-là, avait été plus
lent, relativement lent en fait, le jeu de la péremption a fait qu'au
niveau des crédits le chiffre est moindre, même si les postes
autorisés demeurent sensiblement les mêmes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela veut dire qu'au lieu de dépenser
$4,272,000 l'an dernier, vous avez dépensé beaucoup moins que
ça.
M. CASTONGUAY: C'est ça, $3,002,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre des Finances a eu des
crédits périmés, à sa grande satisfaction.
M. CASTONGUAY: Cela fait partie des millions qu'il mentionnait l'autre
jour, les $18 millions que nous n'avons pas dépensés, quand il a
été démontré que nous n'avions pas
défoncé notre budget.
M. CLOUTIER (Montmangy): Oui, mais ce ne sont pas les économies
dont se vante le plus le ministre?
M. CASTONGUAY: Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Parce que, lorsqu'il s'agit de crédits
périmés, il y a moins de mérite dans ces économies.
La Voirie retourne aussi beaucoup d'argent à la fin de l'année,
mais ça dépend de la température.
M. CASTONGUAY: J'ai cité le chiffre de $18 millions, alors il
était fait de quelque chose.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. CASTONGUAY: Donc plus d'un million ici.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, les catégories 1, 3, 4, M. le
Président...
M. LE PRESIDENT: Les catégories 1, 3, 4 du sous-article 5 sont
adoptées. Sous-article 6: Relations professionnelles; catégorie
1: Traitements, salaires et allocations.
Relations professionnelles
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'on a un sous-ministre des relations
professionnelles? Je voudrais bien l'avoir en face de moi. On a posé, en
premier lieu soit que le ministre réponde ou qu'il laisse
répondre son sous-ministre une question que je sais que le
député de Dubuc brûle de poser. Quel rôle le
directeur, le sous-ministre en charge des relations professionnelles, joue-t-il
dans les négociations de la fonction publique, dans le secteur qui le
concerne en particulier?
M. CASTONGUAY: Un rôle conseil.
M. CLOUTIER (Montmagny): Un rôle conseil.
M. BOIVIN: De quel ministre vous sentez-vous le plus proche? Le ministre
des Affaires
sociales, le ministre de la Fonction publique ou le ministre du
Travail?
M. CASTONGUAY: D'abord, si vous me permettez, juste une remarque
générale. En ce qui a trait aux négociations pour
l'assurance-maladie par exemple, c'est évidemment le ministre des
Affaires sociales qui en est responsable. On a vu aussi les autres dimensions
de cette direction lorsqu'on a parlé de la formation, du
perfectionnement, des normes de gestion, etc. Ce sont aussi des dimensions qui
nous sont propres, des responsabilités qui nous sont propres.
En ce qui a trait aux négociations dans les secteurs public et
parapublic, avec la création, sous votre gouvernement, du
ministère de la Fonction publique qui a une fonction
d'établissement de politique générale, de normes,
d'attributions ou de normes de salaires, de conditions de travail, le
rôle premier, au plan de ces grandes politiques, revient
évidemment au ministère de la Fonction publique; c'est son
mandat. Et se pose le problème assez difficile de concilier cette
fonction avec celle d'un ministère comme le nôtre, qui doit
s'assurer de la bonne administration, de la bonne gestion de tous les
établissements dans le secteur.
Il y a un problème d'équilibre à rechercher, un
problème qui est difficile, qui existera probablement toujours parce
que, pour un avenir prévisible, je ne pense pas qu'on puisse revenir
à une situation où chaque ministère pourrait, pour son
secteur, établir ses propres échelles de salaires, ses propres
politiques de rémunération.
On sait qu'immédiatement on s'engagerait dans une ronde de
surenchère à court terme à cause des écarts qui ne
pourraient pas faire autrement que se développer entre des
rémunérations, des conditions salariales pour des travailleurs
qui ont des responsabilités ou des qualifications analogues.
Le problème est difficile mais je crois qu'on doit s'habituer
à vivre avec la formule d'un ministère de la Fonction publique
qui est une formule ou d'un autre organisme central à Ottawa,
c'est le conseil privé mais un organisme comme celui-là
est essentiel. Je dis ça pour qu'il n'y ait pas de malentendu, on est
conscient de la difficulté et elle vient non pas d'individus mais de la
structure et de la difficulté de concilier des choses, parfois, qui nous
feraient vouloir aller dans des directions différentes.
M. BOIVIN: Vous ne pensez pas que cette direction glisse vers le
ministère de la Fonction publique?
M. CASTONGUAY: Non, il faut absolument maintenir une telle direction
chez nous. Autrement, il y aurait là un extrême danger qu'à
force de vouloir établir des politiques uniformes, normalisées,
standardisées, on en vienne justement à oublier des dimensions
essentielles dans différents secteurs, que ce soit l'éducation,
que ce soit chez nous, que ce soit dans le domaine de la justice, etc.
M. BOIVIN: En effet, nous avons cru nécessaire de former cette
direction, lorsque nous étions au ministère, à cause des
difficultés de la spécialisation. La Fonction publique ne
comprenait pas parfaitement, par exemple, parce qu'elle ne vit pas dans le
domaine de la santé, c'était très difficile de
préparer des négociations et d'être compris par le
ministère de la Fonction publique. Je suis bien convaincu qu'au
ministère des Affaires sociales de même qu'au ministère de
l'Education il devrait y avoir une telle direction.
M. CASTONGUAY: Remarquez qu'on est bien vu au ministère de la
Fonction publique. Le négociateur à la table centrale, M.
Larouche, que vous connaissez, je pense, agissait comme négociateur dans
votre temps. Présentement c'est lui qui est à la table
centrale.
M. BOIVIN: Est-ce que M. Corbeil est encore là?
M. CASTONGUAY: Gilles Corbeil agit comme chef négociateur au
ministère en ce qui a trait aux négociations que nous conduisons
nous-mêmes. Alors, Gilles Corbeil, Bruno Melo-che sont encore
là.
M. BOIVIN: Est-ce que vous avez beaucoup de personnes dans cette
direction?
M. CASTONGUAY: A la direction qui s'occupe spécialement des
négociations avec les professionnels, à part les deux
négociateurs, on a un directeur et deux adjoints, à part le
personnel de soutien.
M. BOIVIN : Est-ce que ça suffit pour les griefs auxquels vous
avez à répondre?
M. CASTONGUAY: Dans ce secteur, on n'a pas eu encore de griefs tellement
considérables étant donné que ce sont des professionnels,
c'est-à-dire les médecins, les dentistes; il y a d'ailleurs les
comités qui fonctionnent, qui évaluent au fur et à mesure
l'impact.
M. BOIVIN: Est-ce que dans chaque hôpital, vous avez un directeur
de personnel qui collabore avec le ministère des Affaires sociales
à cette direction?
M. CASTONGUAY: C'est-à-dire qu'il n'y a pas de
représentant du gouvernement dans chaque hôpital au niveau de la
direction du personnel. Il s'agit de la section ou du service des relations de
travail à l'intérieur des relations professionnelles. Il y a un
contact très étroit qui est établi entre le directeur des
relations de
travail et la direction des hôpitaux, au fur et à mesure
que la direction du personnel des hôpitaux et à chaque fois qu'un
problème un peu spécial se présente, la direction
intéressée de l'hôpital ou de l'établissement
communique avec nous pour un appui technique.
M. BOIVIN: En général, parce que vous faites partie de
tout l'ensemble de la négociation, vous êtes toujours
présents évidemment à la négociation, vous
surveillez toute cette partie-là, est-ce que toute cette
négociation se fait dans les hôtels, soit à
Montréal, soit à Québec? J'ai toujours été
un peu scandalisé de cette façon de procéder. Est-ce qu'il
n'y aurait pas lieu pour le gouvernement d'organiser des locaux à
Québec par exemple?
M. CASTONGUAY: Sur cette question, les négociations, dans notre
secteur, ne se font pas dans des hôtels. Elles se font au bureau du
ministère à Montréal, de façon
générale, ou parfois à Québec. Les
négociations avec le front commun dans le secteur posent une tout autre
question. Je pense que cette dimension de la question devrait être
soulevée beaucoup plus à la Fonction publique qu'ici. J'ai
déjà fait certaines propositions sur le sujet que vous
mentionnez, mais pour ce qui est des raisons, des motifs, des
résistances, je pense que c'est plutôt le ministre de la Fonction
publique qui devrait répondre à ces questions.
M. BOIVIN: Combien ont coûté les dernières
négociations? Quel est le montant des négociations du
côté de la santé jusqu'à présent?
M. CASTONGUAY: Encore là, c'est au ministère de la
Fonction publique de répondre.
M. BOIVIN: L'an dernier, j'avais dit que je le demanderais. Je sais que
le ministère seul n'a pas à payer mais cela se paie indirectement
du côté des hôpitaux et du côté d'autres
ministères. Mais je voudrais savoir à peu près combien
cela peut coûter.
M. CASTONGUAY: Je n'ai pas les chiffres exacts pour les dernières
négociations. Les bilans sont la propriété de
l'Association des hôpitaux, étant donné que cela se payait
par le truchement de l'Association des hôpitaux. Mais j'y ai
été assez mêlé pour vous dire que cela a
coûté un peu moins de $800,000 pour les vingt mois que cela a
duré. Quant au budget que nous avons eu à accepter ou sur lequel
nous avons dû jeter un coup d'oeil pour la présente
négociation, c'est $686,330. C'est ce montant qui a été
prévu pour la présente négociation qui dure depuis dix
mois.
M. BOIVIN: Pour l'engagment du personnel des négociateurs, les
locaux à louer...
M. CASTONGUAY: Tout cela.
M. BOIVIN: Alors, la location des locaux, les salaires, c'est ce qu'il y
a à payer.
M. CASTONGUAY: C'est cela. Les négociateurs sont des
employés.
M. BOIVIN: En général, ce sont des employés
permanents du ministère et des hôpitaux qui négocient.
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. BOIVIN: Il n'y a pas eu de montant payé par le gouvernement
pour la partie syndicale?
M. CASTONGUAY: Non. Il n'y a pas eu de montant payé directement.
Il y a des libérations avec solde, comme cela se pratique, même du
côté de la Fonction publique. Il y a des libérations avec
solde pour un certain nombre de jours de négociation. C'est
déjà prévu par le truchement des conventions
collectives.
M. BOIVIN : Est-ce que nous pourrions avoir des nouvelles des
négociations? Cela a dû reprendre?
M. CASTONGUAY: Vous comprenez que, dans le contexte de ces
négociations...
M. BOIVIN : Nous sommes mieux de ne pas en parler.
M. CASTONGUAY: Non, mais autant il serait intéressant d'en
discuter, autant il pourrait être mauvais de le faire ou encore autant il
pourrait être dangereux de compliquer le travail du ministre de la
Fonction publique. Sur ce plan-là, j'ai fait bien attention, depuis le
début de la négociation, de ne jamais dire quoi que ce soit et de
laisser le ministre de la Fonction publique faire état des travaux, des
progrès ou des difficultés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le sous-ministre a assisté
à toutes les séances de négociation?
M. CASTONGUAY: Oui. Il a assisté à toutes les
séances, autant que possible.
M. CLOUTIER (Montmagny): A la majorité.
M. CASTONGUAY: A la grande majorité, celles du front commun,
j'entends. Pas la négociation sectorielle.
M. CLOUTIER (Montmagny): Celles du front commun.
M. CASTONGUAY: Celles du front commun. Aux tables sectorielles, nous
avions des représentants parce que la table sectorielle des Affaires
sociales est à Montréal. Nous avions même plusieurs
représentants à chaque séance.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'on a discuté, à la
table du front commun, de certains sujets, étant donné la
compétence de ceux qui étaient là à la table, comme
la compétence de l'ancien président de l'Association des
hôpitaux qui a déjà négocié deux conventions
collectives? Est-ce parce que les sujets étaient à la table du
front commun que le sous-ministre était là ou si c'est
l'inverse?
M. CASTONGUAY: Les sujets déterminés pour la table du
front commun étaient au nombre de quatre, soit les salaires,
l'assurance-maladie, la sécurité d'emploi et le régime de
retraite. Ce sont les quatre seuls sujets qui ont été
apportés à l'ordre du jour à la table du front commun. Il
y en a deux seuls qui ont été abordés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pose cette question parce qu'aujourd'hui
j'ai entendu aux nouvelles qu'apparemment il y aurait des sujets qui ont
été discutés à la table centrale et qui
retourneraient à la table sectorielle avec peut-être plus de
chance de succès. Je ne demanderai pas au sous-ministre ce qu'il en
pense étant donné son expérience dans le champ des
négociations, les conventions collectives qu'il a
négociées dans le secteur des soins de santé.des services
sociaux. Ce que j'espère c'est, quelque soit l'endroit où se
discutent les sujets, que ce soit à la table sectorielle, si c'est
là que ça doit aller, bien mon Dieu qu'on les discute là,
mais qu'on en discute objectivement et sérieusement. Si la
présence du sous-ministre est plus utile à la table sectorielle,
j'imagine qu'il va se déplacer vers les sujets où il y a une
chance d'apporter une contribution extrêmement positive. Je ne voudrais
pas à ce moment lui poser des questions, comme vient de le dire le
député de Dubuc, qui pourraient être
interprétées comme voulant faire dire des choses qui pourraient
nuire aux négociations ou porter un jugement. C'est entendu que le
ministre, à ce moment, ne peut pas porter un jugement sur les
négociations en cours. On sait qu'il a fait lui-même une rencontre
avec trois de ses collègues. Ils ont rencontré à un
certain moment les chefs du front commun. On sait que cette rencontre n'a pas
débouché sur quelque chose de concret. Au contraire je
pense qu'on peut le dire c'est à ce moment que la discussion a
définitivement pris une orientation. On s'est rendu compte
probablement, je ne sais pas, peut-être des deux côtés, ou
d'un côté qu'il n'y aurait pas possibilité
d'aboutir, dans un temps relativement court, à une entente. C'est
là où les positions se sont durcies. Et l'Assemblée
nationale a été saisie du projet de loi numéro 19.
De toute façon, tenant compte des nouvelles dispositions qui ont
été prises, il semble bien qu'il y ait une certaine
détente. J'espère que chez tous les députés, tous
les membres de la commission, du moins du côté des affaires
sociales, ce sera peut-être le secteur qui pourra avoir un effet
d'entraînement sur les autres étant donné qu'on a plus
d'expérience du côté des affaires sociales dans le
règlement des conventions collectives. Il y a eu l'expérience de
1966. Il y a eu l'expérience de 1969. C'est probablement le secteur
où il y a plus de monde impliqué, où les budgets sont plus
considérables. Alors j'espère que ça va avoir un effet
d'entraînement pour permettre à la négociation
d'aboutir.
M. le Président, je n'ai pas d'autres questions...
M. LE PRESIDENT: Catégories 1, 3, 4. Adopté.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... si ce n'est de souhaiter bonne chance aux
négociateurs.
M. LE PRESIDENT: Article 3: Bureaux régionaux et locaux.
Bureaux régionaux et locaux
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, il s'agit ici de
l'organisation des bureaux locaux. Je pense bien qu'on gardera la discussion
sur la Loi de l'aide sociale et les règlements pour l'article 17. Mais
on va parler de l'organisation des bureaux du personnel. C'est là
où, dans le ministère, il y a le plus de fonctionnaires
impliqués. Il y a 1,561 postes cette année. Il y en avait 1,415
l'année dernière, donc environ 150 postes de plus. Il y a une
somme de $10,500,000 en salaires. Il y a des bureaux répartis sur tout
le territoire du Québec, bureaux locaux, bureaux régionaux.
Ma première question est la suivante: Combien a-t-on de points de
service cette année au 1er avril 1972 par rapport au 1er avril 1971?
M. CASTONGUAY: II y a 130 points de service.
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a 130 points de service alors que l'an
dernier on en avait 80.
M. CASTONGUAY: On me corrige, 115 cette année et 89, l'an
dernier.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quel genre de points de service additionnels
ont été installés? Est-ce que ce sont des bureaux payeurs,
des bureaux satellites ou des bureaux principaux?
M. CASTONGUAY: M. le Président, ce sont tous des bureaux
autonomes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le personnel qui est demandé, est-ce que
c'est pour finir de compléter l'organisation de ces bureaux-là ou
si le personnel additionnel qui est demandé est pour renforcer les
effectifs un peu dans les 115 points de service?
M. CASTONGUAY: Au cours de l'an passé,
il y a eu une étude conjointe avec la Fonction publique et le
ministère des Affaires sociales et il a été
créé un nombre de nouveaux poste, 133.
M. CLOUTIER (Montmagny): II y a eu 133 nouveaux postes
créés. De quelle nature? Est-ce que ce sont, en majorité,
des postes d'agents de sécurité sociale?
M. CASTONGUAY: Des agents d'aide sociale, mais on a aussi reconnu un
certain nombre, je crois que c'est 111, de postes d'agents de bureau mais on
leur a conféré le caractère d'occasionnels jusqu'à
ce que la révision du nouveau système soit terminée. A ce
moment on prendra une décision définitive quand à l'octroi
de ces postes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ces postes-là qui sont demandés
ne comprennent pas les occasionnels. Vous avez une note dans les documents que
vous avez remis; il va y avoir encore cette année 122 occasionnels.
Alors vous avez des crédits de $700,000. De quelle façon
allez-vous faire le recrutement des occasionnels et est-ce que ces
occasionnels-là vont être dans le réservoir qui pourra
servir au recrutement officiel par voie de concours par la suite?
M. CASTONGUAY: Ces occasionnels sont déjà recrutés,
M. le Président, et nous les invitons tous à se présenter
au concours quand ces concours sont ouverts comme c'est le cas
présentement parce que des postes étaient vacants dans le
réservoir régulier de postes. En ce qui concerne le recrutement,
nous acceptons des suggestions de toutes les sources et nous tentons
d'effectuer un choix qui, en définitive, trouve son contrôle dans
la direction de l'aide sociale.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelles qualifications demandez-vous pour un
occasionnel, en fait de bagages scolaires?
M. CASTONGUAY: Nous demandons généralement les mêmes
qualifications que pour le choix des employés permanents, soit une
onzième année plus quelques années d'expérience
dans le domaine.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'on a diminué la charge de
travail de chacun des agents de sécurité sociale?
M. CASTONGUAY: Non, la charge de travail qu'on a fixée au
début du régime à 200 se trouvait, par l'évolution
du régime, en quelque sorte, excédée et les conclusions de
l'enquête auxquelles référait M. Robert ont retenu le
chiffre de 200 et, à l'heure actuelle, il est sensiblement
respecté.
Le système en lui-même a pour but fondamentalement de
réduire à la fois la charge de travail de bureau pour lui
permettre de consa- crer plus de temps à ses activités propres
d'agent et, d'autre part, de lui donner des modes d'accès rapides
à un ordinateur et à une mémoire centrale. On estime,
à l'heure actuelle, que ce système pourrait économiser
jusqu'à 30 p.c. à 40 p.c. du temps de l'agent quoique ce sont des
prévisions. Dans ce sens les efforts que nous entreprenons pourraient
avoir un impact très sensible sur la charge de travail de l'agent, non
pas en termes de nombre mais en termes de travail rattaché au
nombre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelle est la communication des directeurs des
différents bureaux? Est-ce qu'elle se fait au bureau régional ou
si elle se fait avec le ministère aussi, disons pour les assister dans
leur travail, pour leur faciliter l'accomplissement de leur fonction?
M. CASTONGUAY: Non, la structure, c'est que le responsable
régional est responsable en totalité dans sa région et les
directeurs de bureau doivent relever du responsable régional et le
responsable régional relève du bureau central.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous allez permettre que vos agents,
étant donné qu'il y a une certaine évolution dans leur
méthode de travail tel qu'on l'a expliqué tantôt, puissent
aller davantage à domicile faire des vérifications sur place?
M. CASTONGUAY: Le but de cette révision du système est
justement à la fois de permettre aux agents de coller davantage à
leur clientèle. Et l'une des priorités que nous entretenons,
c'est de leur permettre justement de faire ce travail de déplacement, de
consultation, d'écoute de leur clientèle et la visite à
domicile est l'un des objectifs que nous retenons. Une visite à
domicile, non pas exclusivement axée sur le contrôle, mais
axée aussi sur une présence. D est difficile de prévoir,
M. le Président, d'ores et déjà quel sera cette
répercussion toutefois.
M. CLOUTIER (Montmagny): Etant donné que vous avez
constaté qu'il était nécessaire d'augmenter les points de
service de 89 à 115, donc vous en avez rajouté 26, est-ce qu'il y
a encore des points de service à installer en 72/73?
M. CASTONGUAY: Des représentations nous sont faites, il y en a
exceptionnellement qui le sont mais on nous a demandé, au niveau des
organismes de gestion centrale, de retenir le développement
éventuel du réseau jusqu'à ce que la révision du
système soit complétée de façon à lier cette
expansion des points de service à la révision du système.
De façon plus spécifique, je pense qu'il y a quand même
quelques endroits que nous pourrions mentionner.
Nous avons au cours de 1972, d'ici à la fin de la saison,
à peu près six nouveaux points de service, et nous avons quelques
autres projets pour le début de 1973.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, comme on l'a fait à la
catégorie des programmes, est-ce qu'il serait possible pour votre
direction générale de nous préparer une liste des 26
points de service qui ont été ouverts en 71/72, et aussi de nous
donner certaines indications pour 72/73.
M. CASTONGUAY: Je vous parle des priorités: Saint-Eustache, afin
de pouvoir alléger Sainte-Thérèse qui a actuellement 2,700
cas et un peu alléger Saint-Jérôme. Un autre point:
Shawinigan-Sud alors qu'à Shawinigan présentement nous avons
2,400 cas et Kénogami pour soulager Jonquière où nous
avons 3,000 cas, Nous voulons fractionner également Limoilou, où
nous avons 3,000 cas; Trois-Rivières-Ouest où nous avons 3,400
cas et Pointe-Claire pour décongestionner Lachine et Saint-Laurent.
Ce sont les six points de service prioritaires pour 1972.
En deuxième priorité, nous avons Plessisville pour
dégager Thetford Mines et Victoriaville. A Thetford Mines, nous avons
2,400 cas et à Victoriaville, 1,600. Egalement à Acton Vale
où actuellement nous avons un bureau satellite que nous voulons
convertir en bureau autonome et nous avons également Saint-Pamphile pour
dégager l'Islet, Montmagny et Sainte-Germaine. Là, il y a une
question de distance.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que, pour beaucoup de ces points de
service, non seulement le nombre de cas entre en considération, mais
aussi les distances?
M. CASTONGUAY: Dans le cas de Saint-Pamphile, c'est une question de
distance. Parce qu'à L'Islet, nous avons seulement 1,200 cas; à
Montmagny, 1,200 et à Sainte-Germaine, également 1,200. Mais
c'est surtout une question de distance à Saint-Pamphile.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, c'est important, comme en Gaspésie,
en Abitibi, la distance compte beaucoup pour les assistés sociaux.
Evidemment, ce n'est pas toujours facile pour eux. Cela coûte cher quand
ils sont obligés de prendre des taxis pour aller au bureau d'aide
sociale. Si ça coûte $15 ou $20, cela en ôte sur le budget
régulier.
Evidemment, M. le président est bien intéressé par
ce qu'on vient de dire, vu qu'on a parlé de Saint-Pamphile dans le
comté de L'Islet. Etant donné que ça m'intéresse
moi aussi, parce qu'on a dit que, dans la réforme électorale,
Montmagny et L'Islet seraient un seul comté, vous me permettrez de poser
cette question-là.
Quel genre de bureau y a-t-il à Saint-Pamphile?
M. LE PRESIDENT: Le président agrée avec plaisir à
la demande du député de Montmagny.
M. CASTONGUAY: Tous les nouveaux points de service ont des bureaux
absolument autonomes.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est un bureau autonome. Combien de personnes
y aura-t-il? Il y aura un agent de sécurité sociale, il y aura un
directeur de bureau...
M. CASTONGUAY: Nous avons à peu près trois cas de charge
de travail. Cela voudrait dire à peu près trois agents d'aide
sociale, en plus, naturellement, du directeur du bureau et du personnel de
bureau; habituellement, c'est deux personnes.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ce bureau-là est ouvert ou
s'il va s'ouvrir?
M. CASTONGUAY: Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): II est dans les projets pour 72/73?
M. CASTONGUAY: II est dans les projets pour 72/73.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors ça veut dire que...
M. CASTONGUAY: Pour les six premiers, nous avons demandé aux
Travaux publics des locaux et, pour les trois autres endroits, nous devons le
demander incessamment.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelles sont les conditions
générales des locaux que vous avez en province? Est-ce que vous
avez des difficultés à certains endroits? Parfois, on lit dans
les journaux que les locaux que vous avez à certains endroits sont bien
encombrés. Il n'y a pas suffisamment de place et ça crée
des problèmes pour ceux qui travaillent, pour les agents et pour le
public qui a accès à ces bureaux-là.
M. CASTONGUAY: Nous pouvons dire que, depuis à peu près
deux ans, même la dernière année, ça s'est beaucoup
amélioré dans le choix des locaux par les Travaux publics.
Actuellement, les locaux qui sont choisis sont très favorables. Nous
avons encore des endroits où les locaux sont absolument
inadéquats. Il y en a à Lachine, à Montréal,
à Saint-Jérôme; des demandes sont faites afin de pouvoir
changer de locaux.
On a fait des efforts particuliers auprès du ministère des
Travaux publics pour qu'il reconnaisse le fait que ces bureaux doivent
être des bureaux adéquats et non pas n'importe quel bureau
disponible. Ce sont des efforts répétés. Je pense bien que
le message est rendu pour un bon bout de temps.
La contrainte actuelle, évidemment, est que certains de ces
locaux sont sous bail pour une certaine période, ce qui rend plus
difficiles les changements dans certains cas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le ministre ne nous a pas dit, sauf erreur...
Au moment où on a étudié les centres locaux de services
communautaires, il n'était pas question d'amener les bureaux locaux de
bien-être social dans les CLSC.
M. CASTONGUAY: Pas de façon générale, mais il se
pourrait...
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela pourrait arriver dans certains cas.
M. CASTONGUAY: ... dans certains cas d'exception, mais pas de
façon générale.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Comme qualifications, au sujet des agents, vous
demandez une onzième année et une certaine expérience.
Spécifiquement, quelle sorte d'expérience exigez-vous?
M. CASTONGUAY: C'est surtout une onzième année et
l'expérience, ce peuvent être actuellement des personnes qui
sortent du CEGEP. Je dirais plutôt que c'est une expérience
pertinente au travail qu'ils auront à faire d'environ deux ans.
M. SAINT-GERMAIN: Que calculez-vous comme étant une
expérience pertinente?
M. CASTONGUAY: Que ce soit dans le domaine du bien-être social; je
ne dirai pas à titre de travailleur social, mais d'avoir fait un travail
social dans une agence ou dans un service social.
M. SAINT-GERMAIN: Mais ce n'est pas la majorité de vos
employés qui ont cette expérience, je pense?
M. CASTONGUAY: Non.
M. SAINT-GERMAIN: Ce sont des barèmes qu'habituellement, vous ne
pouvez pas atteindre?
M. CASTONGUAY: Pas beaucoup, non. Tout le personnel est recruté
par la fonction publique.
M. SAINT-GERMAIN: Comme charge de travail, vous avez dit que
c'était 200 cas par agent. Est-ce que ce nombre varie selon les
localités ou si c'est un nombre fixe?
M. CASTONGUAY: C'est uniforme à travers la province.
M. SAINT-GERMAIN: Dans un bureau qui est dans une localité de
Montréal par exemple, où les gens déménagent
souvent, changent souvent de résidence, est-ce que le fait de
déménager occasionne un surcroit de travail à l'agent qui
est tout de même soumis, comme dans les comtés ruraux où la
population est plus stable, à la même charge?
M. CASTONGUAY: Je ne crois pas que la question du
déménagement puisse occasionner réellement une surcharge
à l'agent. Cela fait partie de son boulot en quelque sorte.
M. SAINT-GERMAIN: Chez nous, au bureau, nous avons toujours eu de la
difficulté et il semblait, d'après les chefs de bureau, que le
fait que les gens déménageaient et changeaient souvent de
résidence, que 200 cas étaient une charge trop
considérable. C'est-à-dire que s'il y a un nouvel arrivé,
comme de raison, il y a une enquête qui doit être faite. C'est
à Lachine.
M. CASTONGUAY: A Lachine, nous avons eu nos problèmes. En premier
lieu, c'est que les locaux sont absolument inadéquats. C'est pour
ça que nous voulons fractionner ce bureau pour ouvrir un point de
service à Pointe-Claire afin de dégager quelque peu Lachine.
M. SAINT-GERMAIN: A Lachine, en particulier, c'est un bureau loué
il y a deux ans.
M. CASTONGUAY: C'est un bail à long terme.
M. SAINT-GERMAIN: C'est une bâtisse neuve à part ça.
Il me semble évident que le bureau n'est pas adapté aux besoins
de la localité. Est-ce que vous pouvez établir des services
d'urgence à peu près dans tous vos bureaux ou si ce sont des
services qui existent sur papier mais qui, en fait, sont rarement
efficaces?
M. CASTONGUAY: Vous voulez dire par urgence un système comme la
ville de Montréal, c'est-à-dire un dépannage?
M. SAINT-GERMAIN: Un dépannage, c'est ça.
M. CASTONGUAY: Le service de bien-être de la ville de
Montréal, qui est autonome, est le seul service de dépannage. Le
réseau de l'aide sociale provinciale n'a pas de dépannage. Mais
il y a de l'urgence. Mais seulement, avant que de l'urgence soit versée,
il faut que l'admissibilité soit prouvée.
M. SAINT-GERMAIN: Chez nous, ce sont habituellement des initiatives
privées. Certains
citoyens au niveau des paroisses s'occupent de dépanner les gens
lorsqu'il arrive quelque chose de tout à fait imprévu. On se
plaint tous, au niveau des oeuvres paroissiales, que le bureau ne soit pas
à même de dépanner ces gens qui ont un besoin
immédiat d'aide. Lorsque je dis ça, je ne veux pas pour aucune
considération excuser qui que ce soit au niveau de ceux qui sont
responsables du bureau de Lachine. On a changé dernièrement le
chef du bureau; je crois que celui qui était là
antérieurement était valable. Maintenant, c'est une opinion
personnelle.
Je dois vous dire que le service d'urgence est inexistant. A mon avis,
c'est un service qui devrait nécessairement exister.
Enfin, je dis tout ça, M. le Président, parce que nous
avons ici depuis plusieurs heures des discussions extrêmement valables et
intéressantes. Nous avons une armée de fonctionnaires très
compétents et nos discussions sont positives. On voit qu'il y a un
travail très constructif qui se fait. Je me demande sérieusement
si ce travail se rend jusqu'aux citoyens. Toute cette philosophie, ces
études, ces façons de voir, ces changements de structures, font
que le citoyen sent qu'au niveau du ministère il y a un travail positif
qui se fait.
Il ne faut pas oublier que celui qui fait appel à nos bureaux
n'est absolument pas au courant de toutes les discussions que nous faisons au
niveau de la commission depuis un certain nombre d'heures et je me demande si,
avec les structures qui existent dans le moment, ce citoyen sera conscient et
ressentira le résultat de toutes ces études et de tout ce
travail. C'est cela, enfin.
M. CASTONGUAY: Si nous nous reportons à il y a deux ans, lorsque
la Loi de l'aide sociale a été mise en vigueur, on sentait
énormément plus de pression, de mécontentement au niveau
de la population, de toutes sortes de façons, des représentations
par des organismes, le courrier au ministère, la pression sur le
personnel dans les bureaux, et je sais qu'il s'agit là probablement du
programme le plus difficile à administrer de tous les programmes que le
gouvernement administre. Il n'y a aucun doute dans mon esprit à cet
effet. Malgré ces difficultés, nous sentons depuis la mise en
vigueur de la loi que la pression est beaucoup moins forte. Alors, il y a
vraiment eu progrès. Nous le voyons par le courrier, nous le voyons par
les représentations qui nous sont faites et nous le voyons
également au moment des rencontres avec les directeurs régionaux,
les directeurs des bureaux locaux. Il reste néanmoins qu'à
certains endroits la situation demeure encore plus difficile qu'ailleurs. Dans
certains endroits, c'est bien identifié et il faut viser à
continuer d'améliorer.
Et l'une des choses qui m'apparait la plus valable, c'est le travail de
modification du système, la réduction du nombre de formules
requises, l'introduction d'un système d'informa- tique de telle sorte
qu'on coupe, dans une large mesure, le temps requis par les tâches de
bureau pour les agents d'aide sociale, afin qu'ils puissent consacrer plus de
temps aux bénéficiaires de la loi, mieux étudier leur cas,
aller les visiter à domicile lorsque le besoin s'en fait sentir, etc. Il
y a un travail de longue haleine. Ces modifications au système
administratif ne peuvent pas se faire subitement étant donné le
grand nombre de dossiers, le fait que chaque dossier doit être
traité individuellement mais il y a eu effectivement amélioration
même s'il y a encore de la place pour du progrès.
M. SAINT-GERMAIN: J'aimerais bien savoir si le bureau de Lachine est un
bureau typique dans la province de Québec ou si c'est un bureau qui a
créé plus de difficultés que les bureaux en
général.
M. CASTONGUAY: Le bureau de Lachine est l'un de ceux qui ont
suscité des difficultés à bien des points de vue.
Difficulté d'aménagement physique. Nous nous sommes
interrogés sur le chef de bureau, nous nous sommes interrogés sur
le personnel. Le local, comme M. Robert le disait, était insatisfaisant
et il est situé dans une zone où des difficultés plus
sérieuses ont toujours été ressenties. Mais j'ai
l'impression que, là aussi, il y a un certain amortissement qui se fait
sentir depuis quelque temps et que nous sommes en voie, là comme
ailleurs, je pense, de gagner du terrain, bien que la réponse ne soit
pas encore complète.
M.BOIVIN: Est-ce qu'on peut dire que le député
collabore?
M. CASTONGUAY: Oui, le député collabore. J'ai
été en liaison avec lui plusieurs fois. Il nous a fait des
représentations que nous avons acceptées et je dois dire que
ça nous a été précieux. Je voudrais ajouter que le
système en soi, c'est un système, ce n'est pas une fin. C'est un
moyen pour servir une fin et, parallèlement au système, le
programme de perfectionnement auquel nous avons fait allusion est
essentiellement destiné à donner à l'aide sociale un
visage humain et non pas, dans une première phase, un programme de
perfectionnement selon le sens traditionnel du mot. Il est essentiellement
axé vers une répercussion humaine et les premières
réactions que nous en avons eues nous laissent entrevoir que, même
dans un temps assez rapide, ce programme aura des effets très sensibles
dans le sens que tous le souhaitent, donner à l'aide sociale un
caractère d'humanisme et d'accessibilité.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, suite à un consensus convenu entre
les différents partis, il avait été convenu que la
commission ajournait ses travaux pour dix heures ce soir. Il est
déjà dix heures cinq. Le leader parlementaire nous
informait, il y a quelques minutes, que la commission pourrait
siéger éventuellement demain, soit vers onze heures, après
que l'appel des travaux de la Chambre aura été entendu.
Donc...
M. CLOUTIER (Montmagny): Consentement unanime.
M. LE PRESIDENT: II s'agit du consentement unanime, comme le signale le
député de Montmagny, de tous les partis autour de la table.
La commission suspend ses travaux, ce soir, à l'instant
même, et demain nous pourrons continuer le débat à
l'article 3 : Bureaux régionaux, et nous pourrons revenir à
Lachine.
(Fin de la séance à 22 h 5)
Séance du vendredi 26 mai 1972
(Dix heures cinquante minutes)
M. GIASSON (président de la commission permanente des affaires
sociales): A l'ordre, messieurs!
Avant d'entrer dans le vif du sujet, soit la poursuite de l'étude
et l'adoption des crédits, le ministre des Affaires sociales m'a fait
part de son intention de faire un bref commentaire.
M. CASTONGUAY: M. le Président, simplement à titre de
suggestion pour la bonne marche des travaux, compte tenu du fait qu'il y a
maintenant plus d'une semaine que nous poursuivons l'étude des
crédits et du fait que lundi était jour de congé, ce qui
ne facilitait pas le travail à l'intérieur du ministère;
compte tenu du fait aussi qu'un très grand nombre de fonctionnaires ont
été mobilisés pendant les heures durant lesquelles nous
avons étudié les crédits du ministère on ne
peut aussi ignorer le fait que la grève a évidemment
créé une certaine accumulation de travail à
l'intérieur d'un ministère comme le nôtre j'aimerais
que nous terminions la discussion s'il reste des questions au sujet des bureaux
régionaux et locaux d'aide sociale. Par la suite, nous pourrions
demander au président de la Régie de l'assurance-maladie de
répondre à vos questions, je pourrai fournir certaines
données sur l'expérience de la régie.
J'ai également demandé au président de la
Régie des rentes de venir ce matin, il devrait être ici
incessamment; j'ai demandé aussi au président du Conseil des
affaires sociales et de la famille de venir, de telle sorte qu'on ait fait le
tour complet des questions à l'occasion de la discussion des
crédits pour chacune des directions générales, par ce
biais, avec les régies et conseils qui sont reliés au
ministère des Affaires sociales.
Si cette procédure vous agréait, immédiatement
après l'article 3, nous pourrions demander à M. Després de
répondre à vos questions.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Nous allons terminer l'article 3 et ensuite nous
suivrons les suggestions que vient de nous faire le ministre et que tous les
membres de la commission semblent agréer.
M. SAINT-GERMAIN: Relativement aux agents de bureau, est-ce que vous
considérez ces gens comme étant des travailleurs qui oeuvrent au
niveau de la décision ou simplement sont-ils considérés
comme des liens entre le chef de l'unité ou le chef de bureau et le
citoyen?
M. CASTONGUAY: Non, c'est essentiellement un personnel de soutien,
quoique certaines personnes dans des cas particuliers peuvent
jouer un rôle qui dépasse un peu les cadres de leurs
attributions. Ces attributions, telles que définies dans le manuel, sont
des attributions de soutien aux équipes d'agents.
M. SAINT-GERMAIN: Ne croyez-vous pas que, dans les faits, les agents
jouent un rôle extrêmement important, premièrement dans la
façon que le citoyen est traité, et que son traitement au point
de vue pécuniaire comme à tous points de vue dépend
directement de l'agent? C'est l'agent qui fait...
M. CASTONGUAY: L'agent de sécurité sociale.
M. SAINT-GERMAIN: ...le lien entre le ministère et le
citoyen.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Bien souvent, le citoyen voit dans l'agent
l'interlocuteur ultime et, c'est par l'agent qu'il a l'image de tout le
ministère; c'est l'agent qui règle, d'une certaine façon,
le traitement du citoyen même si cet agent est soumis aux
règlements et à la législation.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. SAINT-GERMAIN: Parce que je crois que, bien souvent, d'après
l'expérience que j'ai eue comme député, beaucoup de gens
qui reçoivent des allocations sociales ont aussi
énormément besoin de confiance; ils veulent que la loi leur soit
bien expliquée, que leurs droits soient bien étalés. Il
fait souvent, ce type-là, un travail de travailleur social. J'ai
l'impression que, tant que cet agent sera considéré comme faisant
partie du personnel du soutien, il y aura toujours une lacune.
M. CASTONGUAY: Vous parlez de l'agent de bureau toujours?
M. SAINT-GERMAIN: De l'agent de bureau.
M. CASTONGUAY: Cela soulève un problème plus important.
Mais, pour répondre de façon plus spécifique, dans le
cadre d'un régime comme l'aide sociale, évidemment» il faut
dans un certain sens définir des fonctions précises et des
attributions, parce qu'il existe un volume massif de transactions à
effectuer, à comptabiliser, à cerner. Et, si chacun ne se voyait
pas confier des attributions précises dans le cadre, des dimensions
précises, évidemment, ce serait, au point de vue administratif,
un régime qui ne suffirait pas à la tâche.
Maintenant, le problème auquel vous vous référez me
paraît être à la fois une question d'atmosphère,
d'accueil à la clientèle. Comme je le disais hier, nous nous y
attaquons en même temps que nous nous attaquons au système, par le
biais de la première phase d'un programme de formation. Mais la
dimension globale est encore plus importante et c'est la redéfinition,
au fond, du rôle de l'agent de sécurité sociale. L'un des
problèmes que suscite la loi continuellement, c'est l'arbitraire relatif
dont les gens font état dans l'application de la loi et que nous
essayons de cerner par des mesures aussi uniformes que possible.
Ceci nous conduit à simplifier le système, à le
rendre beaucoup plus défini quant à ses modalités, de
façon que tous soient traités vraiment sur le même pied. Si
tel est le cas, ceci soulève le rôle respectif des agents.
Devrait-il y avoir différentes catégories d'agents? Des agents
qui feraient l'attribution dans le cadre d'un domaine précis et non
spécialisé, et d'autres agents de type plus
spécialisé qui devraient faire le lien humain avec la population
à laquelle vous vous référez. Cette dimension du
problème est à l'étude, mais je pense qu'avant de parvenir
à des conclusions définitives, il faudra vivre un système
où les énergies de tous seront moins mobilisées par les
aspects de travail de bureau du système.
M. SAINT-GERMAIN: Justement. Est-ce que vous avez pensé à
faire de l'agent, celui qui travaille au niveau des décisions, quitte
à lui fournir au bureau local un personnel de soutien qui le
débarassera de tout ouvrage de bureau et qui sera le type qui,
premièrement, sera en contact direct avec les citoyens. Ce sera aussi le
type qui prendra les décisions.
M. CASTONGUAY: Quand vous dites au niveau des décisions, vous
situez le problème en soi. Quelle est la latitude de décision
dans un système de sécurité de revenu que doit avoir un
agent de sécurité sociale? Evidemment, c'est un niveau de
décision qu'on doit tendre à restreindre, parce qu'on doit
appliquer uniformément à des populations de divers types des
règles du jeu telles que définies par l'autorité
compétente. Au-delà de ce niveau de décision
d'attribution, l'aide sociale devient aussi dépositaire des
revendications humaines de la clientèle qui est
généralement défavorisée. Dans ce sens,
peut-être que le système devrait aussi prévoir
accessoirement un autre type d'intervention qui ferait le lien et le pont avec
les autres services sociaux, les autres services de santé et qui
créerait ce climat humain. Je pense que notre expérience est
beaucoup trop récente pour nous prononcer là-dessus, et que dans
une première étape, ce qu'il convient de faire, c'est de faire en
sorte que le système, tel que défini actuellement, soit
appliqué à la fois de la façon la plus rigoureuse possible
rigoureuse au point de vue de la rigueur administrative et
à la fois aussi de la façon la plus humaine possible. Ce sont les
deux aspects immédiats auxquels nous nous sommes attaqués, d'une
part par la révision des systèmes et d'autre part par nos
interventions auprès des agents.
M. SAINT-GERMAIN: Je crois que nous sommes réellement dans le
noeud du problème. J'ai l'impression d'après l'expérience,
enfin je ne suis pas un spécialiste de la question, mais tant que
l'agent ne sera pas considéré comme un homme appartenant à
un plus haut niveau, je pense bien que vous aurez toujours de la
difficulté à appliquer avec efficacité des lois qui sont,
en somme, relativement complexes.
M. CASTONGUAY: Est-ce que je peux expliquer? Le ministre a
insisté très souvent, à l'Assemblée nationale, sur
la difficulté de remplir ce rôle d'agent. Quand on dit: Tant que
l'agent ne sera pas considéré à un plus haut niveau, ce
n'est pas exactement notre perspective. C'est de le considérer au niveau
où sa tâche doit être pleinement efficace et de l'aider
d'abord en lui donnant tous les outils qui vont le libérer de
tâches de bureau et lui permettre de rayonner sur sa clientèle. Si
vous le dites dans cette optique-là, je suis d'accord.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, c'est mon optique. Parce qu'en plus de la
décision relativement aux montants qui sont versés aux clients,
il y a aussi tout ce côté humain qui est, â mon avis,
extrêmement important. Mais il faut penser que, pour le client, son
allocation de tous les mois, c'est sa vie. C'est extrêmement important
pour lui. C'est beaucoup plus important que l'achat qu'il va aller faire
à une épicerie ou chez le marchand de meubles. C'est pour lui sa
seule source de revenu.
Alors, si l'agent fait en sorte que ce client ne se sente pas en toute
sécurité vis-à-vis du ministère, si le client ne
sent pas dans l'agent un homme qui sait le comprendre, s'il n'a pas confiance
dans l'agent, il y a là toute une série de problèmes qui
pourraient être évités par le comportement de l'agent,
problèmes qui existent dans le moment et qui disparaîtraient; et
ça, avec les mêmes sommes versées.
H y a un autre facteur que vous avez mentionné, c'est une
question de relations entre les diverses agences et de tous ceux qui s'occupent
de la classe défavorisée. Par exemple, dans mon comté, on
a un service familial, une agence sociale qui y travaille. Il n'y a aucune
relation entre le bureau et cette agence-là. Si on appelle à
l'agence, on s'aperçoit vite qu'il y a une antipathie qui existe entre
le bureau et l'agence.
Nous avons aussi ces habitations à loyer modique, les HLM
où résident plusieurs clients du ministère des Affaires
sociales. Là, vous sentez encore, entre l'agent social et ceux qui
administrent les HLM, une antipathie. Il n'y a jamais de relations entre
eux.
M. CASTONGUAY: Est-ce que je pourrais faire une remarque ici, M. le
Président? Le problème que vous soulevez est réel. Il est
évident que ça n'intéresse pas tellement de personnes de
s'occuper, de façon active, des problèmes des personnes
défavorisées.
Lorsque vous parlez de certains autres organismes je ne veux pas
en viser un en particulier que ce soient la Société
d'habitation du Québec ou un office municipal de l'habitation qui ne
sont pas sous notre responsabilité... Vous parlez des agences de service
social; aller jusqu'au moment de la loi 65, ces agences ont toujours voulu
garder un large caractère d'autonomie, un caractère relativement
privé. La loi 65 va apporter certains changements, c'est évident.
Si l'administration de la Loi de l'aide sociale est si difficile, si la
tâche de l'agent d'aide sociale est difficile, c'est que personne ne
vient tellement l'aider. Bien souvent, l'initiative pourrait venir non pas
tellement du bureau d'aide, mais d'autres organismes.
C'est un fait que cette collaboration, il faut la solliciter constamment
parce que, de façon générale, il n'y a pas tellement de
personnes ou d'organismes qui sont portés à se diriger
spontanément vers la solution des problèmes des personnes
défavorisées. Cela crée une difficulté dont nous
sommes conscients, difficulté où la réponse ne se trouve
pas uniquement chez nous, mais beaucoup plus, parfois, dans les autres
organismes.
M. SAINT-GERMAIN : Oui, certainement. Il reste tout de même que
c'est toujours le gouvernement du Québec qui est responsable directement
ou indirectement de tous ces organismes. Dans ce sens-là, le bill 65 va
certainement aider, je n'en doute pas.
Une dernière question. On a mentionné durant ces
études qu'il n'y aurait pas beaucoup de relations entre les bureaux
locaux d'assistance sociale et les CLSC.
M. CASTONGUAY: Ce que j'ai dit, M. le Président, c'est qu'ils ne
seraient pas intégrés ensemble. Il y a eu une décision qui
a été prise, il y a un certain nombre d'années, de
séparer l'aide financière des services sociaux. De plus en plus,
un peu partout, que ce soit dans les autres provinces, que ce soit aux Etats
Unis, la même tendance se produit. Les contacts les plus
immédiats, les demandes de renseignements ou les liens qui devraient
être les plus étroits, en fait, c'est entre les centres de
main-d'oeuvre et les bureaux d'aide sociale, au départ. On le voit par
les bureaux de renseignements du ministère des Communications, par
exemple, où on nous dit: A peu près 80 p.c. des demandes de
renseignements s'adressent soit au bureau d'aide sociale, soit au centre de
main-d'oeuvre.
De la même façon, à l'intérieur de nos
bureaux, le plus grand nombre de cas où des références
devraient être effectuées clairement, ce sont vers les centres de
main-d'oeuvre.
Alors, nous voulons faire un rapprochement de plus en plus étroit
entre les centres de main-d'oeuvre et les bureaux d'aide sociale, et aussi
établir des liens encore plus étroits que ceux qui existent.
Egalement, dans un certain
nombre de cas, nous réalisons que les CLSC doivent être
situés de telle sorte que, géographi-quement, ils soient le plus
près possible de la population qu'ils desservent. Les bureaux d'aide
sociale aussi. En définitive, sans viser à les intégrer,
nous voulons essayer de les situer assi près que possible l'un de
l'autre de telle sorte qu'il y ait aussi des liens plus faciles qui
s'effectuent.
M. SAINT-GERMAIN: Quelle serait l'objection de base à
l'intégration pure et simple?
M. CASTONGUAY: Ce qui est arrivé dans le passé, c'est que
les agences de service social ont des rôles multiples, en fait, des
problèmes de planification familiale, des problèmes de
mésentente familiale, des problèmes de délinquance, des
problèmes d'adoption. Bien souvent, elles doivent s'associer à
des problèmes qui surgissent par le réseau des services de
santé. Ce sont des services qui doivent s'adresser à l'ensemble
de la population, premièrement. Les bureaux d'aide sociale s'adressent,
en définitive, à une partie de la population qui a besoin d'aide
financière. Ce qui s'est produit lorsque les deux étaient
associés l'idée se défait graduellement
c'est que les services des agences de service social étaient restreints
à une partie ou ne visaient qu'une partie de la population alors qu'ils
visent l'ensemble de la population. Les problèmes de mésentente
familiale, d'adoption, etc., tout cela se trouve dans toutes les couches de la
société, la délinquance, la même chose, etc. C'est
l'idée fondamentale.
Deuxièmement, lorsque l'agent ou le professionnel ou le
travailleur social dans une agence devait également s'occuper d'aide
financière, d'abord, cela demande une formation assez différente
et, deuxièmement, ce qui arrivait, c'est qu'il y avait une des
tâches qui primait sur l'autre. A cause de la pression qui s'exerce au
niveau de l'assistance sociale, les travailleurs dans les agences de service
social négligeaient d'autres fonctions extrêmement importantes
comme l'adoption, des problèmes comme ceux-là. Cela a
été au fond la décision qui a été prise de
diviser les deux et de leur donner à chacun des attributions bien
particulières.
En fait, on pourrait imaginer que, pour l'aide sociale, il serait plus
logique de regrouper ça avec les services de main-d'oeuvre, d'une
façon. Bien souvent c'est de là que vient le problème.
Encore là, il y a des personnes qui ont des besoins d'aide sociale pour
d'autres raisons, des aveugles, des invalides, des personnes
âgées, etc. C'est la raison pour laquelle des liens doivent
exister et que ce regroupement, par contre, ne s'est pas fait avec un autre
type de services comme les services de main-d'oeuvre. Cette tendance se
généralise de plus en plus. Je pense que le Québec, dans
ce secteur, avait posé des jalons avant d'autres provinces, d'autres
Etats américains et de plus en plus cette tendance semble être
confirmée par l'expérience à l'extérieur.
M. SAINT-GERMAIN: Au sujet des relations qui existeront entre les CLSC
et les bureaux locaux, est-ce qu'au point de vue des dossiers, ce sera
accessible à l'un comme à l'autre ou s'il y aura à ce
niveau une certaine unité d'action?
M. CASTONGUAY: Là vous connaissez les problèmes de la
confidentialité des dossiers des centres locaux de services
communautaires, dossiers de santé, dossiers sociaux. Lorsque nous avions
proposé dans la loi 65 que ces dossiers des centres locaux de services
communautaires puissent être accessibles à l'individu on a fait
toute une série de commentaires. Il y a eu finalement des amendements
qui ont été apportés pour des motifs qui sont valables. Je
ne critique pas ces amendements qui ont été apportés. Au
contraire, je pense qu'on a trouvé un équilibre raisonnable. Mais
il n'en demeure pas moins qu'avec les dispositions législatives qui
traitent de la confidentialité, de l'information en
général, plus particulièrement dans la loi 65, la loi des
collèges qui gouverne l'activité des professionnels, les dossiers
des centres locaux de services communautaires devront demeurer confidentiels et
ne pourront pas être transférés à d'autres
organismes, que ce soient ceux de l'assistance sociale ou d'autres organismes.
C'est de l'information confidentielle.
M. SAINT-GERMAIN: Mais n'y aurait-il pas moyen que les dossiers des
bureaux locaux puissent être glissés, du moins dans certains cas
particuliers, dans le dossier du CLSC puisque ce dossier est bien
protégé au point de vue confidentiel?
M. CASTONGUAY: C'est une possibilité à envisager, quoique
la Loi de l'aide sociale a aussi certaines caractéristiques de
confidentialité, mais je suppose, encore là, que votre question
précède, en quelque sorte, certaines options qui pourraient
peut-être être retenues quand le réseau de CLSC se
développera.
M. SAINT-GERMAIN: Bien souvent, ce sera le même client qui va
faire le tour. Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, en ce qui concerne les bureaux locaux
et régionaux, j'ai une chose à dire, je vais me limiter au plus
urgent à mon avis. J'ai visité à plusieurs reprises les
agents de bureau afin d'établir une façon de fonctionner, si on
peut s'exprimer ainsi, avec les nombreux clients qui viennent d'abord à
nos bureaux. Je n'ai pas un bureau pire que les autres dans le comté
mais c'est le cauchemar de mon bureau, les personnes qui vivent actuellement de
prestations, d'allocations d'aide sociale, elles sont constamment à se
plaindre, mais elles ne sont pas les seules à se plaindre. Il y a aussi
les agents de bureau qui ont porté certains cas
à mon attention à maintes reprises. Il y a par exemple le
cas où c'est difficile de donner immédiatement suite à une
revendication, on m'a répondu que c'était dû à la
charge de travail, on en a parlé hier. On a même demandé si
je voulais bien accepter qu'ils ne soient pas dans l'obligation de
répondre à toutes mes lettres à cause du temps qui
manquait, du peu de temps mis à leur disposition. C'est là qu'on
retrouve des personnes qui sont dans le besoin on a souligné
tantôt les cas d'urgence, je ne sais pas si cela existe partout, en tout
cas, ça existe chez nous des assistés qui doivent demander
un rendez-vous. Parfois, c'est à une semaine d'avis, deux semaines ou
même trois semaines, même à un mois d'avis. On répond
qu'on va être prêt à les recevoir mais dans un mois
seulement. Bien souvent, cela ne fait pas l'affaire des clients.
Dans cette perspective de charge de travail réparti comme
on l'a mentionné hier également pour tous les agents, on a
souligné qu'il y avait peut-être certaines régions
où les cas étaient plus compliqués puisque cela semblait
difficile. Ils ont également soulevé la question de
rémunération pour ces agents-là, mais ce n'est pas mon
problème. Quand j'ai demandé au responsable ou directeur de
bureau de me faire parvenir ses revendications ou ses demandes, il a
refusé en me disant qu'il n'avait pas le droit de le faire mais qu'il
pouvait uniquement le faire directement au ministère. A partir de
là, il est assez difficile de défendre une cause ou un point de
vue, si on n'en est pas pleinement conscient. On a aussi soulevé
l'aspect humain qu'il ne fallait pas oublier. La relation qui doit exister
entre les agents et la clientèle, cela se fait; il y a une
collaboration, mais elle n'est pas aussi étroite qu'elle devrait
être. L'agent de bureau est considéré comme un
exécutant, c'est lui qui prend la décision quand ça fait
son affaire et quand la décision est difficile, il dit: Ce n'est pas moi
qui dois prendre la décision. Bien souvent, on voit des décisions
qui semblent prises non pas à la hâte, mais parfois à la
légère. Au moment où on arrive à un cas plus
compliqué, on nous dit: On regrette, M. Guay, mais ce n'est pas nous qui
prenons la décision. J'aimerais bien qu'il soit établi clairement
ce matin quelles décisions peuvent être prises par les agents de
bureau locaux et quelle décision ils n'ont pas le pouvoir de prendre,
qu'ils ne sont pas en droit de prendre.
M. CASTONGUAY: La réponse à cette question, vous pouvez la
trouver elle est assez détaillée dans les
règlements de la Loi de l'aide sociale. Il est dit par exemple que, pour
telle demande, l'agent d'aide sociale ou le bureau local peut apporter telle
réponse. Si cela dépasse ce niveau, ça doit être
référé au bureau régional. On est conscient du fait
que, pour un certain nombre de ces cas, il devrait vraiment y avoir transfert
du niveau régional au niveau local. Vous avez raison.
La révision des règlements, à laquelle j'ai fait
allusion précédemment dans l'étude des crédits,
vise justement à faire en sorte que des besoins qui sent
considérés comme spéciaux, mais qu'à peu
près tout le monde a, deviennent, un moment donné,
intégrés aux besoins ordinaires et que, pour des besoins qui
doivent être analysés au bureau régional, qui se
présentent de façon plutôt fréquente, le palier de
décision soit transféré au bureau local. Alors, c'est le
sens dans lequel s'oriente la révision des règlements à
laquelle j'ai fait allusion. Et vous avez parfaitement raison.
M. GUAY: Maintenant, dans d'autres cas, étant donné qu'on
me disait au bureau local: Ce n'est pas nous qui prenons la décision,
à partir de là, je portais mon attention à un autre bureau
directement au ministère et on me donnait comme réponse: Dites
aux personnes qu'elles remplissent une demande de révision. Il y a des
personnes chez nous pour qui c'est la huitième ou la neuvième
fois qu'elles font une demande de révision et tout ce qu'on leur dit: II
n'y a rien à faire.
M. CASTONGUAY: Là, il y a aussi le problème que, à
un moment donné, peu importe le niveau où on se
réfère, la loi dit ou les règlements disent que les
prestations sont de tel niveau; c'est ce qui fait qu'avec cette somme de
prestations globale on en arrive à des dépenses de l'ordre de
$355 millions en assistance sociale cette année. C'est le
problème; à certains moments les gens reviennent à la
charge, en demandent davantage. Mais vraiment, peu importe que l'on s'adresse
à l'agent, au directeur du bureau local, au directeur régional,
au siège social, au ministère ou même qu'on aille en appel
à la commission, il reste que la loi et les règlements fixent des
limites. C'est un des problèmes d'équilibre; c'est un des
problèmes que j'ai soulevés justement lorsqu'il a
été question des pensions de vieillesse. Il y a, pour certaines
catégories de bénéficiaires, des problèmes qui sont
plus aigus que pour d'autres. Dans l'état actuel des choses, cela laisse
subsister des problèmes aigus. D'ailleurs, je reçois moi aussi de
ces gens-là et j'en vois.
M. GUAY: Je pense qu'il ne faut pas perdre de vue que tout ce qui compte
pour l'assisté, c'est son montant d'allocation. Tout ce qui compte pour
lui, c'est cela. Il y a certaines dépenses qui sont incluses, il y en a
certaines autres qui ne sont pas incluses. Mais, quand on regarde deux
dossiers, dans un dossier on remarque que la décision a
été prise par l'agent local et dans l'autre dossier qui est du
même domaine, de même essence, on nous dit: Ce n'est pas nous qui
prenons la décision. Dans la loi j'ai bien vérifié
c'est subtil quant au pouvoir de décision des agents locaux, des
agents régionaux. A partir de là, si on est conscient que tout ce
qui compte c'est l'alloca-
tion, je me demande pourquoi également on perd tant de temps avec
des clients de l'aide sociale à leur répéter qu'on ne peut
rien et que, tout à coup, on va laisser aller un $5 par mois. Je me
demande si chaque cas est réellement étudié d'après
le mérite.
On a parlé hier du facteur humain; je ne sais pas si c'est
partout pareil, mais chez nous, le facteur humain n'existe pas. On a beau dire:
On tente de l'intégrer. Le côté humanitaire de la Loi de
l'aide sociale, chez nous, cela n'existe pas. Je vous le dis en toute
franchise, j'ai bien l'impression que cela n'existe pas. Les bureaux semblent
surchargés...
M. CASTONGUAY: Est-ce que je peux vous faire une suggestion à ce
sujet? Dans certains endroits où ce genre de difficulté se
présentaient, des groupes nous ont suggéré la
création d'un comptoir d'accueil où des citoyens reçoivent
les gens, les informent de leurs droits, leur donnent une information sur la
façon de fournir les renseignements demandés, etc. Et à
certains endroits, ou dans la majorité des endroits, ces comptoirs
d'accueil, l'aide que des citoyens apportent à d'autres, ont
été extrêmement utiles.
Il ne faut pas oublier que, bien souvent, les gens qui font face
à des problèmes n'ont pas tellement d'instruction ou encore n'ont
pas une connaissance du fonctionnement des lois, de leurs droits et tout
service gouvernemental les rend craintifs. Ils se demandent si, lorsqu'ils
révèlent certaines informations, ça va leur nuire ou non.
Là, il y a toute une espèce de barrière psychologique
entre des services gouvernementaux, peu importent lesquels, et une partie de la
population qui est aux prises avec des difficultés et qui hésite
toujours, parce qu'elle se demande si parfois, tel renseignement qu'elle
pourrait déclarer ce ne serait pas à son détriment. J'ai
eu l'occasion de rencontrer un bon nombre de gens qui faisaient ce genre de
représentations et c'est dans ce sens que nous avons, nous, après
l'expérience dans quelques bureaux avec ces comptoirs d'accueil, conclu
que, dans la majorité des cas où ils ont été
établis, ils ont donné de bons résultats et que
c'était une expérience valable. Maintenant, on a demandé
à certains endroits de l'élargir. Four nous, nous voyons, de
façon générale, l'établissement de ces comptoirs
d'accueil d'une façon très favorable.
M. GUAY: Je suis convaincu que ça s'impose, parce qu'on passe
plusieurs heures nous, les députés, à expliquer la loi. Il
y a toujours un point qui n'est pas compris.
M. CASTONGUAY: Vous voyez, c'est une belle forme d'entraide entre
concitoyens. On a mentionné, plus tôt au cours de la discussion,
les problèmes de dépannage. Maintenant, je sais, ça fait
partie, si je ne me trompe pas, de la doctrine de votre parti que les gens
doivent prendre en main leurs propres problèmes. C'est une façon
justement de s'entraider et c'est une façon aussi d'assumer une partie
de la solution des problèmes, au lieu de toujours s'en remettre au
gouvernement, pour la solution de tout, à partir de A jusqu'à Z.
C'est dans ce sens-là que ces comptoirs d'accueil peuvent constituer une
réponse valable à bien des problèmes qui entourent toute
cette partie de la population aux prises avec des problèmes de
pauvreté.
M. GUAY: J'en suis parfaitement convaincu. Je dois dire que, bien
souvent, après avoir expliqué la loi, dans sa façon la
plus technique avec des mots simples, ils nous disent: On ne savait pas
ça. Pour des personnes qui sont assistées depuis un an, deux ans,
cinq ans, comment se fait-il qu'elles ne connaissent pas plus que ça la
loi de l'aide sociale? Est-ce que les agents n'ont réellement pas la
chance de...
Sur le rôle de l'agent, je pense que ça fait partie, que,
c'est un des premiers rôles qu'il devrait jouer: expliquer à fond
la loi, leur dire quels sont leurs droits et ce à quoi ils n'ont pas
droit. A partir de là, il existe toujours, il faut bien le mentionner,
des peurs. Les assistés disent: Si je déclare telle chose, je
vais être pincé et je vais être obligé de rembourser.
Les gens ont énormément peur de ça. Les gens sont
privés, dans bien des cas, d'aide sociale uniquement par cette peur.
C'est peut-être beaucoup plus psychologique qu'autrement, mais ça
existe quand même. A partir de là, ça fait des gens qui
sont malheureux. Qu'il existe des comptoirs d'information, je pense que
ça devrait déjà exister aux bureaux d'aide sociale.
M. CASTONGUAY: Ceux auxquels je fais allusion sont constitués par
des concitoyens qui viennent aider leurs concitoyens.
M. GUAY: D'accord.
M. CASTONGUAY: Si vous le vouliez, ce que nous pourrions faire, je
pourrais demander à MM. Houde et Robert spécifiquement, pour le
bureau auquel vous faites allusion, de vous donner l'exemple d'un autre bureau
où un tel comptoir existe. Vous pourriez voir son fonctionnement et
avoir de l'assistance ou des conseils quant à la formation d'un tel
comptoir.
M. GUAY: Je pense que ce serait nécessaire.
M. CASTONGUAY: L'aspect humain pourrait peut-être donner lieu
à un aspect intéressant dans le cadre des études que nous
faisons conjointement. Nous avons un programme qui vise à encourager les
étudiants de la maîtrise en administration de Laval. C'est avec
leur aide qu'on a développé notamment le programme de formation
des agents de sécurité sociale. Nous recherchons, cette
année, à développer un autre type de recherche qui, au
lieu d'axer nos préoccupations sur le contrôle interne du
systè-
me, serait axé sur les préoccupations des
bénéficiaires. En d'autres mots, nous nous adresserions aux
bénéficiaires qui ont fait l'objet de surpaiements, pour leur
demander pourquoi ces surpaiements ont eu lieu.
Nous leur demandons ce qui, dans le système, a fait qu'ils n'ont
pu atteindre le bureau, qu'ils l'ont mal atteint ou quel type de renseignements
les préoccupait ou quelles étaient les contraintes qui faisaient
que les liens entre eux et l'administration de l'aide sociale seraient
difficiles. Il faut essayer de créer, à partir de ces
constatations, des incitations au niveau du bénéficiaire
plutôt que des incitations au niveau du système lui-même,
sous forme de contrôle additionnel. Je pense que ce type de recherche,
avec une certaine dimension sociologique, pourrait déboucher sur autre
chose qu'une simple approche technocratique. D'ici un an, on pourrait y voir
des résultats très heureux. C'est pour vous dire que cette
dimension-là nous préoccupe.
M. GUAY: Maintenant, il y a un autre aspect du problème. J'ai
l'impression que les agents d'aide sociale prennent en considération un
paquet de plaintes qui sont logées au bureau, peu importe la
façon, un appel téléphonique ou encore un bout de papier
anonyme sur lequel on dit: Telle personne reçoit de l'aide sociale et
elle travaille actuellement. Elle a fait tel ou tel gain entre telle et telle
date. A partir de là, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, pour les agents
de bureau, d'établir un système un peu plus sérieux? On a
vu, à la commission de contrôle des permis, dans le domaine de
l'émission des permis pour débits d'alcool, que maintenant, les
plaintes devront être assermentées.
Je me demande s'il n'y aurait pas lieu de faire la même chose dans
le cas de l'aide sociale. Parce qu'un simple citoyen qui a une dent, par
exemple contre les assistés, peut partir un matin et loger combien de
plaintes. J'aimerais que ce point-là soit éclairci, si
réellement c'est le cas. Les agents nous disent: Ecoute, j'ai
reçu une plainte; j'ai vérifié et, apparemment, ce serait
vrai. Mais, ce n'est pas toujours basé sur du solide. Je suis convaincu
qu'il y a beaucoup de personnes qui logent des plaintes pour le plaisir de
loger des plaintes.
A partir de là, cela met beaucoup de personnes dans l'embarras,
cela donne énormément de travail aux agents de bureau. Cela
rejoint ce que je disais tantôt, que bien souvent, ce serait moins
coûteux de donner suite à la demande d'augmentation de quelques
dollars par mois que de recevoir régulièrement ces
gens-là. Je pense que le surplus qui pourrait leur être
accordé est dépensé en administration; d'autant plus que
cela occasionne des dépenses, les voyages, surtout en campagne.
Nous avons des personnes qui sont assez loin du bureau et, à
partir de là, je pense qu'on pourrait peut-être résoudre un
grand nombre de problèmes. Des personnes sont venues â mon bureau
et m'on dit: Untel va perdre son aide sociale parce que j'ai logé une
plainte cette semaine. Elles viennent me le dire à moi. Alors, j'ai
demandé pourquoi elles avaient logé une plainte; elles avaient
entendu dire telle chose.
A partir de là, je me demande quelle attention portent à
ce genre de plaintes les agents. Eux ne nous le disent pas. Tout ce qu'ils nous
disent : On a eu une plainte et, à partir de là, on
vérifie. Il y a des agents qui courent le poisson d'avril comme on dit;
ils ont une plainte, ils vérifient et c'est faux. Bien sûr. Mais,
pendant le temps où les agents s'occupent de ces plaintes qui sont
logées à la légère, de part et d'autre et de toutes
sortes de façons, ils perdent leur temps. Il faudrait apporter une note
un peu plus sérieuse â cela.
M. CASTONGUAY: Tous les mécanismes de contrôle qui existent
dans leur esprit, et de la façon qu'on veut les appliquer, visent
à éviter que tout ce système devienne un système
policier, un système où on mettrait l'accent, d'une façon
exagérée, sur des investigations touchant la vie personnelle des
gens. Nos modes de vérification, â mesure qu'ils se
développent ou qu'ils sont modifiés, visent cette
direction-là.
Maintenant, dans certains milieux, les gens, pour des raisons ou des
problèmes divers, ont plus tendance que dans d'autres milieux à
surveiller et à faire des rapports sur leurs concitoyens. C'est une
chose que nous ne pouvons pas empêcher comme telle. Est-ce qu'il y aurait
avantage à demander que ces plaintes soient assermentées? C'est
une chose que nous pouvons regarder. Pour le moment, je n'ai pas d'opinion sur
la question; c'est une chose que nous pouvons regarder et étudier.
M. GUAY: C'est peut-être moins fréquent dans les villes
mais, à la campagne, les gens d'une même paroisse se connaissent.
A partir de là cela ne devrait pas être un problème
que de se connaître cela devient peut-être un
problème.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, je ne voudrais pas trop prolonger le
discours, mais c'est quand même un problème très
important.
Je pense qu'un consensus commence à se dégager sur
certains points à tout le moins, c'est que la loi 26, ses
règlements et les pratiques administratives sont très complexes;
deuxièmement, il est nécessaire d'humaniser le plus possible
l'administration de cette loi; troisièmement, il existe comme
disait le ministre une barrière psychologique entre les
défavorisés sociaux et un Etat qui veut venir à leur aide
le plus souvent possible, ce qui fait que les meilleurs intentions
gouvernementales ne sont pas toujours perçues par les
défavorisés et que les défavorisés ne peuvent pas
toujours utiliser à fond une loi qui a été faite pour les
aider.
Il y a des mesures correctives qui ont été prises et qui
font, je crois, l'unanimité, celle du
programme de formation dont on a parlé, qui doit se continuer
surtout avec l'initiative très intéressante qu'on va prendre cet
été, qui va être axée sur les
bénéficiaires plutôt que sur les agents; celle des bureaux
d'accueil également qui va sûrement améliorer la situation;
celle de la visite du ministre qui s'est faite à l'occasion de la loi 65
et que peut-être le ministre voudrait répéter s'il avait le
temps, parce qu'il a appris beaucoup de choses lors de cette visite...
M. CASTONGUAY: Je leur ai parlé l'autre jour par
téléphone.
M. LAURIN: Je pense, M. le Président, qu'il manque encore quelque
chose à cet ensemble de réformes qu'on est en train de mettre sur
pied. J'ajouterais encore une fois que le ministère des Affaires
sociales est probablement, et en particulier la Loi de l'aide sociale, le sujet
sur lequel il y a le plus de plaintes au Protecteur du citoyen, plaintes qui
sont habituellement rejetées parce que, justement, elles tiennent
souvent à l'ignorance où sont les défavorisés des
droits qui sont les leurs. Cela indique quand même un malaise, cela
indique l'intensité des pressions, des revendications.
Donc, je pense que c'est un sujet sur lequel on doit se pencher et,
à mon avis, il manque encore un mécanisme sur lequel on devrait
peut-être se pencher un peu. C'est l'absence de mécanismes
institutionnalisés qui permettraient de rapprocher les usagers de la loi
de ceux qui en ont l'administration et de ceux qui doivent l'élaborer.
Par exemple, je suis sûr que, lorsque le ministre a rencontré les
groupes, ceux-ci étaient très intéressés à
lui faire part de leurs revendications, de leurs demandes. M. Guay vient de
dire qu'il rencontre souvent, lui aussi, les bénéficiaires
d'assistance sociale et on lui fait part de multiples demandes. Moi-même,
j'ai visité plusieurs groupes d'assistés sociaux à Hull,
à Québec, à Montréal et on me remettait toujours
des listes extrêmement élaborées de 26 ou 27 types de
demandes, de plaintes ou de revendications. Contrairement à ce que
disait tout à l'heure le député de Dorchester, ça
ne porte pas toujours sur l'aspect des prestations. Cela porte souvent sur
d'autres aspects qui rassortent plutôt des pratiques administratives:
question de transport, question de disponibilité des agents, de
délai dans l'administration.
Bien sûr, tout ça est centré au fond sur la
prestation mais c'est entouré de toutes sortes de problèmes
également administratifs. Je me demande si, conformément à
ce que disait le député de Jacques-Cartier aussi, il n'y aurait
pas intérêt pour les députés, et en particulier pour
les membres de la commission parlementaire, de rencontrer d'une certaine
façon ces groupes qui, de plus en plus, s'organisent. Je me demande si,
par exemple, une fois que les crédits seront terminés, quand le
travail législatif ne presse pas trop, la commission des affaires
sociales ne pourrait pas se réunir et dire à ces groupes qu'elle
est prête à les entendre, que ce soient ceux de Montréal,
ceux de Chicoutimi, ceux de Hull, ceux qui sont les mieux organisés mais
qui, au fond, reflètent les problèmes, les difficultés de
tous les assistés sociaux. On pourrait les entendre au moins, ils
auraient l'impression qu'ils sont écoutés, qu'on les respecte,
qu'on leur porte assez intérêt pour vouloir avoir le dossier
qu'ils ont présenté.
Cela pourrait être une catharsis d'abord, mais ensuite beaucoup
plus qu'une catharsis, ça pourrait être une sorte de rapprochement
entre les usagers, le législateur et le pouvoir exécutif aussi.
Et même, on pourrait envisager que cette commission, surtout dans la
période interses-sionnelle, pourrait se déplacer, étant
donné que ces gens n'ont pas toujours les moyens de faire des voyages
à Québec, à certains moments et aller entendre ces
groupes-là, soit à Montréal, soit à Hull, soit dans
d'autres endroits, un peu comme certaines commissions d'enquête l'ont
fait d'ailleurs, que ce soit la commission sur la constitution.
Il y a des précédents qui nous ont été
donnés et cela serait probablement encore mieux. Si le ministre trouve
que cette mesure est quand même un peu trop lourde, on pourrait
peut-être diminuer cela en formant un comité restreint de la
commission où un membre de chaque parti serait représenté
et qui pourrait se déplacer et entendre ces revendications,
recommandations, plaintes. Je pense que cela pourrait faire beaucoup pour
atténuer l'écart, le fossé qui existe, d'une part, et
deuxièmement, cela pourrait nous apprendre beaucoup de choses. Encore
une fois le ministre a eu l'impression d'apprendre beaucoup de choses dans son
voyage. C'est mon expérience aussi et c'est probablement
l'expérience de tous les députés. Si on pouvait
institutionnaliser cette chose-là, je pense qu'on se rapprocherait d'une
administration plus humaine de la loi et, en même temps, d'une
révision plus rationnelle et plus fréquente de la loi, de
façon qu'il y ait un ajustement entre la situation concrète des
usagers et les préoccupations réelles et nécessaires de
l'administration. C'est une suggestion que je fais au ministre. Je ne sais pas
ce qu'il en pense.
M. CASTONGUAY: Ce que je puis dire pour le moment, c'est que nous allons
l'examiner, tout comme celle de M. Guay et les autres qui ont été
faites, de façon plus générale.
M. LAURIN: Et j'ajouterais même quelque chose, M. le ministre.
Quand nous parlions de l'organigramme du ministère l'autre jour, nous
parlions aussi de la fonction de l'adjoint parlementaire. Je pense que ce
problème a une telle importance, au point de vue de la paix sociale, au
point de vue de la justice sociale que je me demande si un député
qui est votre adjoint parlementaire ne serait pas particulièrement bien
placé pour avoir la responsabilité d'un projet de ce genre, soit
pour commencer les
rencontres, soit pour les suivre, en tirer les conclusions, pour avoir,
par la suite, les contacts nécessaires avec vos directions
générales, spécialement chargées de donner suite
à des constatations.
M. LACROIX: Vous pourriez me proposer pour rencontrer...
M. LAURIN: Pourquoi pas?
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions à l'article
3: Bureaux régionaux?
M. GUAY: J'aurais peut-être seulement un commentaire. Il est
très court. J'aimerais que le ministre des Affaires sociales demande au
ministère du Travail de permettre, autant que possible, aux entreprises
de leur donner le droit d'embaucher des assistés qui ne désirent
que travailler, mais qui en sont privés. Peut-être devrait-on
faire abstraction de certaines lois et je pense aux lois de la construction, je
l'ai souligné un tout petit peu, mais je suis convaincu qu'il y a au
moins 30 p.c. des assistés sociaux permanents, parmi ceux qui sont aptes
au travail, qui pourraient être embauchés. Si, par exemple,
actuellement, ils essaient d'aller sur le marché du travail et qu'ils
n'ont pas de compétence, qu'ils ne répondent pas aux
critères exigés par le ministère du Travail, c'est
voué â l'échec à l'avance.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le député me
permettrait de faire une remarque à ce stade-ci? Non seulement le
ministre pourrait demander au ministre du Travail, il y a longtemps que
cela est fait mais il y a déjà un arrêté en
conseil qui accorde des primes aux industriels qui engagent des assistés
sociaux. Il y a plus qu'une suggestion. C'est déjà en vigueur. Il
y a des programmes, des arrêtés en conseil. Un industriel qui
engage un assisté social, après un certain nombre de mois, a une
prime et c'est échelonné sur une période de 24 mois et si
l'arrêté en conseil n'a pas été rescindé,
cette politique est encore en vigueur de la part du ministère du Travail
et du ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. CASTONGUAY: La politique est en vigueur mais il y a un
problème aussi extrêmement profond et difficile, c'est que le
monde du travail s'est entouré, graduellement, de barrières pour
se protéger, justement. Que ce soit par le biais des conventions
collectives, ou par des décrets où les normes de
compétence sont définies, il y a vraiment un système
où une série de barrières se sont érigées
qui rendent la tâche de réintégrer le monde du travail ou
de travailler difficile pour bien des personnes.
M. GUAY: Bien souvent aussi...
M. CASTONGUAY: L'offre de subventions à des employeurs est une
formule utile, mais le problème, à mon sens, est encore plus
profond que celui-là. C'est un problème très difficile. De
plus en plus, on le constate, c'est un monde de plus en plus hermétique
et pour celui qui en est exclu à un moment donné, c'est de plus
en plus difficile d'y entrer à nouveau, pour toutes sortes de raisons,
pas juste des questions de formation. C'est un problème qui,
évidemment, retient notre attention.
M. CLOUTIER (Montmagny): Pour les raisons qu'a mentionnées le
ministre, des politiques comme celles-là sont plus difficiles à
appliquer, à cause de la réponse des industriels, pour toutes
sortes de considérations. Evidemment, il s'agit d'aller au coeur de
l'industrie pour se rendre compte des difficultés d'application d'une
telle politique. Mais il reste qu'en pratique, ç'a été en
plus non seulement une mesure d'indication, mais ç'a apporté
certains résultats. Il y a certains secteurs d'activité qui se
prêteraient mieux à l'engagement de cette catégorie de
personnes. Il est inutile de penser de les entrer dans de l'industrie
très spécialisée ou de l'industrie de pointe, mais il
reste que, dans le secteur tertiaire ou dans les secteurs industriels qui
n'exigent pas trop de spécialisation, ça reste possible. De toute
façon, je pense que, de ce côté-là, c'était
une excellente initiative et que ça doit être encore suivi de
très près.
M. GUAY: C'est souhaitable, d'autant plus qu'en milieu rural il y a un
très grand nombre d'agriculteurs qui ont besoin de main-d'oeuvre
temporaire au cours de l'année, par exemple si on songe à une
période de récolte, ou lors d'un temps bien spécial. A
partir de là, les assistés n'osent pas aller sur ce marché
du travail parce qu'ils nous disent: Je vais perdre mon allocation ensuite pour
le reste de l'année. Je pense qu'il y aurait lieu de prévoir que
ça devrait se faire et que ces politiques incitatrices qui tentent de
ramener sur le marché du travail des assistés, on devrait les
concentrer de façon incitatrice et encore plus prononcée dans ce
domaine-là. Je reviens à ça, parce que, si on pense aux
lois de la construction, j'ai les cas de cinq personnes arrêtées
l'année dernière. Je le dis à titre d'exemple, ces
personnes, normalement, étaient des assistés permanents qui ont
osé se lancer sur le marché du travail. Le ministre l'a dit, il a
parfaitement raison, je le souligne, si on ne s'en occupe pas, tôt ou
tard, on établit des champs bien fermés et ça devient non
seulement difficile mais impossible pour ces gens-là de se
réintégrer volontairement au marché du travail, même
avec l'aide d'autres personnes dans l'industrie et qui désirent aller
vers ça. Bien sûr, un entrepreneur en construction va
hésiter, je suis convaincu, à embaucher une personne qui n'a pas
travaillé depuis quelques années au salaire exigé par les
lois de la construction.
M. LE PRESIDENT: Dois-je conclure que seraient adoptées les
catégories 1, 3, 4, 5, 6,7, 8, 11 et 15?
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous pouvez conclure, M. le
Président.
UNE VOIX: Vous avez bien conclu, conclusion faite.
M. LE PRESIDENT: J'inviterais maintenant le directeur de la Régie
de l'assurance-maladie à s'approcher de la table. Le ministre avait
suggéré que nous entendions la Régie de
l'assurance-maladie, la Régie des rentes et le Conseil des affaires
sociales.
Commission d'appel de l'aide et des allocations
sociales
M. CASTONGUAY: La Commission d'appel apparaît à l'article
4, tout comme l'an dernier. Je n'ai pas fait venir le président,
étant donné le statut de cette commission, qui revêt
pratiquement le caractère d'un tribunal, un tribunal administratif; je
ne l'ai pas fait venir, étant donné que vis-à-vis de cette
commission je garde des distances. Nous approuvons son budget, jamais je ne
leur donne des directives et nous retrouvons son budget ici. Evidemment pour
moi, comme ministre, je n'ai pas à donner de directives à cette
commission pour qu'elle puisse faire son travail. La chose que je peux
mentionner, c'est que je reçois des rapports toutefois
périodiquement sur le volume des demandes en appel, les délais
pour y donner suite. A un moment donné, une certaine accumulation
commençait à poindre. Alors, nous avons nommé, si ma
mémoire est honne, deux commissaires additionnels à temps
partiel, comme le prévoit la loi. Depuis ce temps-là, le nombre
de cas en suspens tend à se résorber. Maintenant, les
décisions prises par la commission sont évidemment
communiquées au ministère de telle sorte que, lorsqu'il y a lieu,
les procédures, etc. puissent être adaptées. Je ne sais pas
s'il y aurait des questions à cet article 4, nous pourrions possiblement
l'adopter à cause de son caractère un peu particulier.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Quant à moi, vous me permettriez
peut-être une question. J'aurais peut-être dû poser cette
question antérieurement.
On a fait, au niveau du ministère, une enquête sur un
certain nombre d'assistés sociaux pour déterminer ceux qui
recevaient illégalement des prestations. Je pense qu'il aurait
été utile de voir le résultat.
M. CASTONGUAY: Je l'ai donné en Chambre l'autre jour; je peux
vous en faire parvenir une photocopie.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que vous continuez ce travail-là?
M. CASTONGUAY: II y a une série d'équi- pes de
vérification dans chaque région. On peut aussi vous envoyer des
résultats du travail.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que vous avez déterminé le
pourcentage de chèques qui sont envoyés illégalement?
M. CASTONGUAY: Comme je vous l'ai dit, on a fait toute une analyse au
moment de l'opération des mois de février et de mars. J'en avais
fait état à ce moment-là; je peux vous en donner une
copie. Vous verrez la répartition de tous les cas où il y a eu
des ajustements apportés.
M. LE PRESIDENT: Toutes les catégories de l'article 4 sont
adoptées?
M. CLOUTIER (Montmagny): Adopté, M. le Président.
M. CASTONGUAY: Nous allons demander M. Després.
Régie de l'assurance-maladie du
Québec
M. LE PRESIDENT: Régie de l'assurance-maladie. Est-ce qu'il y a
des membres de la commission qui désirent des informations?
M. CLOUTIER (Montmagny): Ah oui! M. le Président.
M. CASTONGUAY: Je pourrais peut-être faire un petit commentaire
initial, aussi bref que possible. J'ai demandé, au cours de
l'année, à M. Després de me faire parvenir dès que
possible une prévision des résultats de l'exercice 71/72 pour
déterminer, premièrement, si le niveau des cotisations
était adéquat. Deuxièmement, une prévision pour
l'exercice 72/73 pour les mêmes fins. Egalement pour bien s'assurer qu'il
y a des fonds disponibles pour la couverture des soins dentaires qui est
prévue par le bill 69 et pour voir aussi, dans l'ensemble, quels
étaient les résultats de l'application de cette loi.
J'ai reçu aussi au cours de l'année certains rapports de
la régie sur des questions spécifiques. Au fur et à mesure
que l'expérience s'accumule, qu'elle est analysée par la
régie, que ses rapports nous sont transmis, nous voyons plus clairement
ce qui se produit. Nous analysons ces rapports en vue des prochaines
négociations.
En ce qui a trait plus spécifiquement aux revenus et
dépenses, dans une lettre du 12 avril, le président de la
régie me disait qu'alors que l'an dernier on avait anticipé un
surplus d'administration de $69,000, finalement les revenus de l'exercice
excéderaient les dépenses par environ $5.8 millions. A la suite
des travaux au ministère du Revenu qui se complètent pour
l'exercice 71/72 il y a eu certains retards à cause de la
grève M. Després me dit que les revenus sont plus
élevés qu'il ne l'avait anticipé dans cette estimation et
que l'excédent pour l'exercice
71/72 devrait être de l'ordre de $8.8 millions. En ce qui a trait
à l'exercie 72/73, les prévisions effectuées par M.
Després et ses officiers sont à l'effet qu'il y aurait un
excédent des revenus sur les dépenses de $9.3 ou 9.4 millions.
Sur ceci, il a posé certaines hypothèses. Entre autres, il avait
tenu compte de l'entrée en vigueur du programme de soins dentaires et de
l'assistance-médicaments pour le 1er juin 1972. Il semble donc et
c'est la recommandation que la régie nous formulait qu'il n'y
avait pas lieu de toucher le niveau des contributions au régime.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, tenant compte de ces
projections, puisque le ministre dit que les projections sont basées sur
l'entrée en vigueur des deux nouveaux programmes le 1er juin,
effectivement, quand les nouveaux programmes vont-ils entrer en vigueur,
l'assistance-médicaments et les soins dentaires?
M. CASTONGUAY: Sur la question des médicaments, toute une
série de problèmes s'est développée en passant par
le fait que des médecins, comme on l'a vu aux commissions, exploitent
dans certains endroits des pharmacies; cela a causé des problèmes
de représentation, vous savez le conflit qui existe entre les deux. On a
eu une série de problèmes assez longs et nous en sommes à
ce moment-ci à une entente sur tous les aspects. Il peut rester quelques
questions de détail avec les représentants des pharmaciens. Le Dr
Brunet me dit et d'ailleurs notre négociateur était ici
à Québec hier qu'au cours de la semaine prochaine
l'entente va être signée. Alors, compte tenu des délais
c'est en ce qui concerne les médicaments nécessaires, une
fois l'entente signée, pour mettre le mécanisme
définitivement en marche, nous envisageons que le programme prendra
effet le 1er août prochain. Si la signature de l'entente est
reportée ou devait être reportée, évidemment, il y a
une limite au temps qui peut se poursuivre entre l'adoption d'une loi comme
celle-là et sa mise en application.
Alors, il faudrait réévaluer la situation, parce que
d'autres moyens pourraient être envisagés. Mais, d'après
les rapports qu'on me donne, la négociation est à toutes fins
pratiques terminée. Il reste quelques questions de détail, comme
établir la liste des médecins, des choses comme celle-là.
Donc, 1er août.
Quant aux soins dentaires, j'ai fait état, je crois je ne
sais pas si c'est ici du problème que nous avons eu de dresser
une liste des soins dentaires et aussi des problèmes, parce que
justement on voulait mettre l'accent sur la prévention, on voulait
éviter que le programme se transforme dans certaines régions en
programme d'extraction de dents; l'établissement de la liste a donc
créé des problèmes. Il fallait tracer aussi des
frontières entre ce qui pouvait être des soins
généralement couverts par un tel programme et des soins assez
spécialisés qui, pour certains, sont peut-être fort
importants et pour d'autres sont plutôt pour des fins
d'esthétique. Ceci aussi a nécessité d'établir un
certain partage qui n'est pas facile à faire. Des négociations se
poursuivent avec l'association, compte tenu des problèmes, de la
pression que subissent les dentistes quant à la demande de soins
dentaires, et des problèmes de distribution dont on nous a parlé.
Tous ces problèmes s'équilibrent dans une bonne pratique. Il n'y
a pas une pression tellement forte qui s'exerce du côté des
dentistes pour qu'ils s'engagent dans ce programme. Cela explique
évidemment aussi une partie des retards. On a voulu le faire par la
négociation et cela donne lieu à des retards dont certains
proviennent de cette absence ou de cette pression pas tellement forte qui
s'exerce sur eux. Quant à nous, nous ne voulons pas non plus nous lancer
dans un programme qui pourrait dégénérer en un programme
où, dans certaines régions, comme je l'ai dit, l'accent serait
mis sur les extractions de dents et non pas sur la prévention, le
traitement. Alors, sur ce point, quant à une date, il ne
m'apparaît pas possible que ce régime entre en vigueur le 1er
juillet, et il est fort peu probable que ce soit le 1er août.
M.CLOUTIER (Montmagny): Alors, les deux programmes pourraient entrer en
vigueur le 1er août?
M. CASTONGUAY: L'assistance-médicaments, à moins de
difficultés de dernière heure, devrait normalement entrer en
vigueur le 1er août. Dans le cas des soins dentaires, je dis qu'il ne
m'apparaît pas probable, possible qu'il entre en vigueur le 1er juillet
et c'est fort peu probable pour le 1er août.
M. CLOUTIER (Montmagny): Alors, tenant compte de ces délais
additionnels, de combien pourraient être modifiées les
prévisions de surplus qui sont de $9,300,000? Est-ce que cela pourrait
monter sensiblement?
M. CASTONGUAY: Cela ne pourrait pas monter sensiblement parce qu'il y a
certaines dépenses mises en oeuvre que nous allons être
obligés d'encourir durant les mois de juillet et août que nous ne
pourrons pas facturer au ministère des Affaires sociales comme la loi le
prévoit. D'un autre côté, nous serons appelés
à faire un peu moins de déboursés relativement au
programme de soins dentaires. Alors, un portant l'autre, je présume que
ça pourrait avoir un impact d'environ $200,000 à la hausse sur
l'excédent prévu des revenus sur les dépenses pour
72/73.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'une partie des surplus qui ont
augmenté à une couple de reprises pour 71/72 entre les
prévi-
sions du début, les prévisions d'avril et finalement les
prévisions finales... Au début c'était un surplus de
$69,000 et c'est rendu maintenant un surplus de $8,8 millions. Et le surplus
prévu est de $9,3 millions pour 72/73. Est-ce que c'est davantage
causé par ces retards dans l'application du programme, même si
comme le président vient de le dire, il y a des dépenses
d'instauration du régime, des dépenses préliminaires
â accomplir, ou si les honoraires des professionnels de la santé
restent dans les prévisions initiales?
M. CASTONGUAY: L'augmentation de l'excédent est uniquement
attribuable à un montant de contributions perçues, tant des
employeurs que des employés et à une augmentation de la
contribution fédérale, beaucoup plus qu'à une augmentation
du coût des services des assurés, parce que, ce que nous avons
effectivement déboursé, au cours du dernier exercice pour la
rémunération des services des professionnels de la santé,
il y a une différence, je pense, de $150,000 à $200,000 entre ce
qui avait été prévu et ce qui a été
actuellement déboursé.
M. CLOUTIER: Dans l'ensemble, pour toutes les catégories de
professionnels?
M. CASTONGUAY: Pour toutes les catégories de professionnels.
M. CLOUTIER: Est-ce qu'il y a une catégorie de professionnels qui
a dépassé sensiblement les prévisions? Il y a des
médecins qui bénéficient du régime, il y a des
dentistes, il y a des optometristes?
M. CASTONGUAY: D y a eu un peu moins d'argent de versé que
prévu aux médecins. Par contre, il y a eu une augmentation
d'environ $1.3 millions dans le coût des services de chirurgie buccale
dispensés en milieu hospitalier. Ceci s'explique facilement parce que
nous n'avions pas d'expérience, nous n'avions pas de données de
base sur lesquelles nous pouvions nous appuyer, pour faire une projection.
D'autant plus qu'il était extrêmement difficile de
déterminer la répercussion des trois critères qui rendent
un service assuré lorsqu'il est dépensé en milieu
hospitalier. A tout considérer, on peut dire que le coût global
des services a correspondu à ce que nous nous attendions.
M. LAURIN: Sur cette même question, M. le Président,
même si vous dites que pour les médecins, vous êtes
arrivés à peu près tel que vous aviez prévu,
$150,000 de moins, est-ce que vous pouvez nous dire si le nombre d'actes qui
ont été effectués, sur lequel vous basiez vos
prévisions a été atteint d'une part et si d'autre part
dans le nombre total des actes, il y a des catégories d'actes qui ont
été plus nombreuses à certaines rubriques et moins
nombreuses à certaines autres rubriques que vous aviez prévu?
M. CASTONGUAY: Nous avions prévu près de 35 millions
d'actes médicaux. Nous en avons effectivement payé 34,500,000.
Donc, il y a eu une différence d'à peine 1 p.c., dans le total
des actes que nous avons payés par rapport à la prévision.
Quant aux diverses catégories d'actes qui sont posés par les
professionnels de la santé, on ne peut pas dire qu'il y a eu des
variations majeures entre ce que nous avions prévu et ce qui est survenu
dans la réalité. Je pourrais dire cependant qu'il y a eu de
légères variations, à l'intérieur d'un certain
nombre d'actes génériques, comme par exemple les examens. Vous
avez les examens ordinaires, les examens complets, les examens complets
majeurs. Alors, il y a eu de légères différences quant
à la répartition du nombre d'examens. La même chose s'est
produite à l'intérieur des consultations. Où il y a eu une
légère augmentation, par rapport à la prévision
c'est surtout du côté des actes diagnostiques et
thérapeutiques; particulièrement il y a eu un peu plus
d'injections que ce qui avait été prévu originalement.
Ceci n'a pas influé appréciablement sur le coût, parce que
les honoraires que nous versons pour une injection sont relativement peu
élevés.
M. LAURIN: II n'y a pas eu d'augmentation en ce qui concerne les
consultations par rapport à ce que vous aviez prévu?
M. CASTONGUAY: Non, pas appréciable. Il y a eu de
légères variations à l'intérieur.
M. LAURIN: Dans ce domaine-là, vous aviez dit, lors de l'adoption
du projet de loi qu'il y aurait des examens quant aux profils de pratique et
que le Collège des médecins serait appelé à donner
un avis là-dessus. Est-ce que ceci a été fait?
M. CASTONGUAY: Le système de profils de pratique est devenu
fonctionnel au cours du dernier exercice. Evidemment, nous avons
effectué un certain nombre d'analyses et ce que le profil nous donne,
c'est un ensemble de données statistiques qui nous indiquent certaines
aberrances ou certaines irrégularités. Mais la tâche la
plus difficile, c'est de décortiquer cet ensemble d'anomalies afin de
pouvoir poser au collège un certain nombre de questions
spécifiques, soit quant à la fréquence des actes ou quant
à leur qualité, voire à leur nécessité,
parce qu'il est extrêmement difficile de dissocier, dans plusieurs cas,
ces trois éléments.
Des 783 analyses que nous avons effectuées, il y en a environ une
quinzaine qui sont prêtes à être soumises au collège.
Les cas qui ont effectivement été soumis au Collège des
médecins, il y a eu un seul; il y en a eu quatre au Collège des
optométristes mais il y en a plusieurs qui sont en voie d'être
complétés pour
être soumis au collège. Il a été absolument
indispensable que nous accumulions un peu plus de données que ce que
nous avions prévu, parce qu'alors que les profils sont produits sur une
base trimestrielle, et qu'il nous faut attendre trois mois avant d'avoir un
portrait exact des services qui ont été dispensés durant
cette période, il a été nécessaire d'accumuler des
données pour environ douze mois, de façon à pouvoir
déceler si les aberrances qui avaient été
révélées au cours d'un trimestre se sont reproduites dans
les autres trimestres ou si c'était purement accidentel.
Nous avons bon espoir qu'un certain nombre de profils seront
envoyés incessamment au collège mais nous serons en mesure de
leur poser un certain nombre de questions spécifiques auxquelles nous
aimerions avoir des réponses.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a de ces revenus individuels qui
dépassent toute prévision comme on l'a vu dans certaines
provinces?
M. CASTONGUAY: M. le Président, sur la question des revenus, j'ai
des données ici qui vont peut-être comporter certains petits
ajustements, une fois toutes les données ajustées,
vérification faite, mais qui donnent un portrait assez réaliste
de la rémunération des diverses catégories de
professionnels, sur une base de revenus moyens.
De façon générale, on peut dire que, sauf en ce qui
a trait aux chirurgiens-dentistes, c'était assez difficile de savoir ce
qui se produirait pour les optométristes, pour les spécialistes,
pour les omnipraticiens, nous sommes à peu près dans les niveaux
qui avaient été anticipés lorsque les discussions qui ont
précédé l'établissement du régime ont eu
lieu.
D'ailleurs, la preuve une autre façon de redire ceci
c'est que les prévisions au plan global se sont
avérées assez exactes, si on en juge par les revenus et les
déboursés. Des analyses ont été effectuées
par la régie au plan des diverses catégories de
spécialistes, par région avec certaines données, le nombre
d'années de pratique etc., pour avoir un portrait passablement plus
exact de ce qui se produit. Ceci va nous donner des renseignements qui vont
être extrêmement utiles, non pas seulement pour viser un meilleur
équilibre entre les rémunérations lors des prochaines
négociations, mais aussi pour apporter des ajustements qui pourraient
être désirables pour mettre l'accent davantage, par exemple, sur
la médecine des actes à caractère préventif ou
diagnostic hâtif, etc.
Sur la question plus spécifique que vous posez, il y a des
médecins dont les revenus sont extrêmement élevés.
Avant de conclure de façon définitive, toutefois, il est assez
important de se souvenir que dans certains cas il y a des regroupements qui
s'effectuent, il y a des "pools", il y a diverses formes d'organisation et
aussi il y a des frais parce qu'il s'agit de rémunération
brute.
Malgré ces choses qui doivent être analysées avant
de conclure de façon définitive, il apparaît clairement que
certaines catégories de professionnels reçoivent un petit peu
moins qu'il avait été prévu, d'autres reçoivent
plus et il apparaît aussi que, dans certaines catégories de
professionnels, il y a une tendance à ce que certains individus
reçoivent des montants extrêmement élevés de
rémunération.
On retrouve l'expérience qui a été vécue
dans d'autres provinces et au Québec également.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que la valeur relative des actes y
seraient pour quelque chose? Le président nous a dit tantôt que,
quant au nombre d'actes, les prévisions initiales sont sensiblement les
mêmes: 34,500,000 par rapport à 35 millions. Il y a aussi la
valeur relative des actes qui peut entraîner une hausse de revenus pour
certaines catégories de spécialistes. Si je me souviens bien,
durant les négociations, il avait été accepté, je
pense, de part et d'autre, par la Fédération des médecins
spécialistes qu'en cours d'exercice la valeur relative des actes
pourrait être remise sur la table de discussion et même pendant que
la convention collective serait en application, de sorte qu'au moment du
renouvellement de la convention collective, certaines corrections puissent
être introduites.
Est-ce que la valeur relative des actes peut avoir joué dans une
proportion appréciable pour certains professionnels?
M. CASTONGUAY: II n'y a pas de doute que, par ce que les données
nous révèlent actuellement, il semble y avoir certains
ajustements qui devront être faits par le ministère des Affaires
sociales puisque c'est lui qui a la responsabilité de négocier
entre, par exemple, les spécialités chirurgicales et les
spécialités médicales. Il y a peut-être là un
léger déséquilibre quant à la valeur relative des
actes. Ce n'est pas une chose facile mais je sais que, par les commissions
conjointes qui ont été instituées en vertu des ententes,
le Dr Brunet pourra commenter là-dessus parce que ça
émarge de la compétence du ministère, des rencontres ont
lieu en vue d'effectuer continuellement les ajustements qui peuvent
s'imposer.
Il n'y a pas de doute que, lorsqu'il s'agit de hausse, c'est beaucoup
plus facile que lorsqu'il s'agit de baisse, mais je sais qu'ils y travaillent
quand même à l'aide des données que nous leur
transmettons.
En fait, ce sera probablement l'objet principal de la prochaine
négociation que le rajustement des tarifs entre les diverses
spécialités. Le Dr Robillard est encore d'accord sur le principe
qu'il avait énoncé; je pense qu'il a plus de difficultés
avec ses troupes qu'il aimerait, je veux dire, tout le monde serait d'accord
pour
être monté au niveau des plus élevés, je
pense bien.
Mais, lorsqu'il s'agit de faire un ajustement dans un autre sens, parce
que nous considérons que le niveau moyen est satisfaisant et suffisant,
cela devient beaucoup plus difficile. Et ce sera l'objet principal au cours de
l'année. Il y a eu certains problèmes, il y a eu des
réouvertures. En fait, il y a eu une négociation presque
continuelle avec des actes qui n'avaient pas été prévus,
des tarifs d'acte. Actuellement, nous sommes à l'amendement 7 et 8 avec
les médecins spécialistes, ce qui veut dire qu'il y a eu une
série d'amendements mais qui ont surtout porté sur des actes qui
n'avaient pas été inclus.
Pour ce qui est des rajustements des tarifs, il y en a eu très
peu de réalisés au cours de l'année.
Pour vous donner des statistiques sur ce plan, au 31 mars, au cours du
dernier exercice, si ma mémoire est fidèle, il y a eu environ 60
nouveaux actes qui n'avaient pas été négociés et
qui l'ont été. Il y a eu 122 modifications, soit à la
nomenclature d'un acte ou à sa prestation et il y a eu,
également, des changements aux règles de préambule qui ont
nécessité près de 300 modifications aux règles de
validation. Cela vous donne une idée qu'un travail continu a
été fait par le ministère en vue d'effectuer certains
rajustements qui s'imposaient.
Il y a un travail intéressant aussi qui a été fait
à la régie parce qu'il ne faut pas ignorer le fait que
l'assurance-maladie constitue une partie de la rémunération des
médecins mais qu'il y a d'autres sources de rémunération.
Si vous vous souvenez, nous avions proposé dans la loi que la
rémunération aux médecins soit pour des services couverts,
non pas par l'assurance-maladie mais par l'assurance-hospitalisation, par
d'autres mécanismes... que la régie puisse intervenir dans ces
paiements de telle sorte que des consolidations puissent être faites
aussi et que nous ayons une image plus exacte. Parce que, si l'on discute et si
l'on négocie en prenant comme hypothèse que ce qui est
négocié constitue l'ensemble des revenus et qu'il y a d'autres
sources de revenus qui viennent s'ajouter, il faut en tenir compte, à
notre avis, de telle sorte que nous ayons un portrait aussi exact que
possible.
Alors, la régie a fait énormément de travail sur ce
plan et nous serons en possession de données analytiques beaucoup plus
complètes lors des prochaines négociations.
M. CLOUTIER (Montmagny): Tenant compte du surplus que vous anticipez,
est-ce que la régie a recommandé au ministère des Affaires
sociales de couvrir certains autres soins médicaux?
M. CASTONGUAY: La demande n'a pas été formulée
à la régie, entre autres, pour les raisons que j'ai
déjà mentionnées. Maintenant, M. Després peut se
sentir tout à fait libre, toutefois, de répondre à la
question.
Pour notre part, nous avons cru que nous avions assez à faire
avec la couverture existante sans suggérer qu'elle soit
augmentée.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est parce que le président doit
être embêté d'avoir des surplus de dizaines de millions.
M. CASTONGUAY: Nous ne sommes pas embêtés.
L'excédent dont nous n'avons pas besoin à court terme, la Caisse
de dépôt et placement du Québec le reçoit avec
plaisir, si vous voulez.
M. LAURIN: Sur le même sujet, M. le Président, pourquoi
prévoyez-vous et aimez-vous avoir un excédent quand même
aussi considérable?
M. CASTONGUAY: Me permettez-vous seulement une remarque ici, M. le
Président? Au début de l'exercice 71/72, un surplus de $69,000
était prévu. Là, nous terminons l'exercice avec un
surplus, semble-t-il de $8,800,000, quitte à faire quelques ajustements
mineurs. Si l'on calcule que le revenu anticipé pour 72/73, parce qu'il
y a plus de soins médicaux dont le coût est estimé à
environ $325 millions les remboursements aux ministères des Affaires
sociales et de la Justice... Lorsque je dis $325 millions, ce n'est pas
uniquement pour les médecins; c'est pour les optométristes. les
chirurgiens-dentistes, les spécialistes en chirurgie buccale. Lorsqu'on
regarde cet ensemble de revenus, $391 millions et que, pour l'exercice qui
vient, un surplus de $5,800,000 est anticipé avant même que nous
ne négocions, il ne m'apparaît pas que ce sont des chiffres encore
exorbitants. A mon avis, avant de prendre d'autres décisions, il serait
préférable que nous attendions la conclusion de l'entente.
M. LAURIN: C'est un coussin dont vous estimez avoir besoin.
M. CASTONGUAY: II me semble qu'il est sage d'avoir une petite
réserve et si, un moment donné, cette réserve devait
prendre des proportions plus élevées que celles
anticipées, je crois qu'il serait bon de se pencher de nouveau sur la
question et voir ce qui devrait être fait. Mais, en attendant, il ne
m'apparaît pas qu'il s'agit là d'un montant excessif.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord! Ce n'est pas excessif. Mais disons
que $8,800,000 pour l'exercice qui vient de se terminer et $9,300,000
anticipés, on est à $18,100,000. Si les deux programmes retardent
un peu, il y aura augmentation, disons de $20 millions dans l'ensemble.
Est-ce que le ministre ne croit pas qu'il affaiblit sa position de
négociation vis-à-vis du gouvernement fédéral quand
il réclame le partage des coûts? Il y a des programmes pour
lesquels le fédéral n'a pas accepté de partager,
celui des optométristes, je pense, celui des soins dentaires et celui de
l'assistance-médicaments aux personnes qui ne tombent pas sous le coup
de la Loi de l'aide sociale, la loi 26. Cela représente une certaine
somme. Si le fédéral dit: Vous avez $20 millions accumulés
à la régie de l'assurance-maladie, vous êtes capables de
défrayer les coûts de ces programmes que vous avez entrepris seuls
selon vos priorités. A ce moment-là, j'imagine qu'on pourrait
répondre ça comme le premier ministre du Canada répond
autre chose en d'autres circonstances.
M. CASTONGUAY: Nous supportons les coûts de façon
complète des soins optométriques depuis le 1er novembre 1970 et,
malgré ce fait, ça n'a pas changé beaucoup les positions
du gouvernement fédéral sur ce plan-là. Nous avons fait
des estimations justement je voyais M. Bédard ici, des Affaires
intergouvernementales, qui a travaillé avec les gens du ministère
sur cette question-là qui reflètent la croissance des
coûts dans le secteur des services de santé au cours des
prochaines années, le tableau est déjà, comme on en a fait
l'analyse, assez éloquent à notre avis. Il me semble que la
question devrait être jugée beaucoup plus sur le fond parce que je
pense, et tout le monde ici a été d'accord sur ce fait, qu'il
nous faut mettre plus d'accent sur la prévention, il nous faut
développer le nouveau réseau de services, les CLSC, par exemple,
et il nous faut aussi adapter encore davantage nos ressources pour tenir compte
de problèmes bien particuliers comme celui de la psychiatrie et de la
psychiatrie pour les jeunes au-delà de 18 ans. Nous avons une foule de
problèmes qui sont extrêmement pressants et j'hésiterais
énormément à mettre de côté ou faire une plus
grande allocation de ressources à ce moment-ci pour étendre la
couverture de l'assurance-maladie tant que nous n'avons pas parcouru plus de
chemin dans la solution des problèmes qui ont été
exposés au cours des travaux de cette commission. D'autant plus que,
dans certains cas, si nous y allons trop rapidement, nous allons nous
compliquer la solution de ces problèmes pour l'avenir.
Prenons par exemple la distribution des médicaments. Si nous
étendons, par le truchement des pharmacies d'officine, la distribution
des médicaments à l'ensemble de la population ou à une
partie beaucoup plus importante de la population, il me semble que nous aurons
un problème d'autant plus difficile d'intégrer les pharmaciens
dans les CLSC, pharmaciens qui pourraient jouer un rôle vraiment à
l'intérieur d'une équipe. Alors, cela c'est un aspect. Les soins
dentaires, la même chose. Il me semble que dans les soins dentaires nous
devons, dans bien des endroits je crois que c'est ce qui est ressorti de
nos discussions faire en sorte que les dentistes pratiquent dans un
milieu où ils sont en compagnie d'autres professionnels, où ils
sont intégrés à une équipe. Alors, encore là
dans la mesure où nous posons des gestes dans un sens, on peut se
créer des problèmes dans une autre direction. Alors, je ne
voudrais pas, personnellement, restreindre cette question de nos
négociations avec le fédéral purement à celle d'une
pression sur les coûts que nous pourrions faire surgir par la voie de
l'assurance-maladie, de peur de compromettre d'autres objectifs qui
m'apparaissent plus importants sur le fond.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'ai été tenté de dire
tantôt que c'est peut-être une raison comme celle-là que le
premier ministre invoquerait dans un document secret qu'il remettrait aux
premiers ministres des autres provinces comme à Victoria.
M. LAURIN: Une mission qui a été faite à un autre
palier de gouvernement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dubuc.
M. BOIVIN: Est-ce que la Commission des accidents du travail rembourse
la régie?
M. CASTONGUAY: Je pourrai revenir sur ce document... à
l'occasion.
Tous les services assurés par le régime
d'assurance-maladie qui le sont par une autre loi, comme vous le savez, doivent
être payés par l'organisme qui administre cette loi-là. Or,
tous les services assurés par la Loi des accidents du travail sont
payés par la Commission des accidents du travail. Nous avons
établi avec la commission un mécanisme d'échange de
renseignements, d'abord pour s'assurer que les services ne sont pas
facturés aux deux organismes et, deuxièmement, pour s'assurer
également que nous ne sommes pas appelés à assumer des
coûts qui devraient l'être par la Commission des accidents du
travail. Sur ce plan-là, le mécanisme que nous avons
établi donne d'excellents résultats. C'est ainsi, je pense, qu'au
cours du dernier exercice nous avons découvert près de 5,000
relevés d'honoraires qui nous sont parvenus et qui auraient dû
être facturés à la Commission des accidents de travail.
Dans ce cas-là, ce que nous faisons, c'est que nous débitons le
compte du médecin, nous informons la commission et ce dernier doit
réclamer à la commission.
M. BOIVIN: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de libérer la partie
de l'employeur à la Commission des accidents du travail et l'exiger
à l'assurance-maladie pour que la Commission des accidents du travail
fasse plus sur la compensation à l'ouvrier? On a des plaintes; vous
devez même payer au ministère des Affaires sociales je
pense bien qu'il y a d'autres députés qui doivent s'en rendre
compte des montants additionnels sur les compensations qui
donnent...
M. CASTONGUAY: J'ai demandé un rapport ou le cabinet, car
le mandat venait du cabinet à un groupe de travail composé
de M. Després, qui a présidé ce groupe de travail, votre
ancien collègue et président de la Commission des accidents du
travail, M. Bellemare, et M. Garcia du ministère chez nous... Donc, ces
gens ont reçu le mandat d'étudier cette question et certaines
autres questions connexes. Le rapport m'a été remis, il y a
quelque temps, malheureusement à cause de tous les problèmes que
vous connaissez, l'étude des crédits, le conflit etc., je n'ai
pas été capable de l'étudier de façon aussi
attentive que je l'aurais voulu. Nous sommes conscients de la
nécessité de considérer dans un plus grand ensemble ces
régimes qui visent à la solution de problèmes
analogues.
Le rapport a été remis, comme je vous dis, je n'ai pas pu
encore en prendre connaissance, faire rapport au cabinet, et présenter
des recommandations au cabinet au sujet de ce rapport. Mais, la question a
été étudiée.
M. BOIVIN: Vous n'avez pas de montants à nous fournir sur des
allocations que vous avez dû fournir aux compensations qu'ils paient
à leurs accidentés?
M. CASTONGUAY: Vous voulez dire le problème des ajustements
à la fin de l'année avec l'assurance-hospitalisation?
M. BOIVIN: La Commission des accidents du travail n'est sûrement
pas le seuil de la pauvreté. Tous les accidentés sont
obligés d'aller à vos bureaux et d'avoir de l'aide
financière additionnelle par le ministère parce que les
compensations sont insuffisantes.
M. CASTONGUAY: Bien là, il y a l'autre problème au plan
d'une plus grande intégration des bénéfices, la Loi des
accidents du travail avec les autres régimes. Si vous vous souvenez, en
décembre dernier, nous avons apporté des ajustements à la
Loi des accidents du travail. Nous avons haussé les salaires sujets
à contribution et couverture. Il y a eu une hausse des prestations aussi
qui a été effectuée et une partie du problème a
été abordé à ce moment-là. Sur cette
question-là, un autre groupe de travail a été formé
et poursuit son mandat. Le mandat qui lui a été donné a
été de faire le point avec le Régime de rentes et la
Commission des accidents du travail. On a vu, tout à coup, surgir divers
organismes qui ont dit: C'est dangereux de déménager la
Commission des accidents du travail, il ne faudrait pas l'intégrer. Cela
même avant que le comité ait terminé son travail. Alors, on
peut imaginer que certains officiers de la Commission des accidents du travail
ont pris les devants, de telle sorte que cette intégration soit plus
difficile, lorsque le rapport nous sera remis.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand le ministre parle des officiers, est-ce
que c'est le ministre des Transports actuel?
M. CASTONGUAY: Non; cela devrait partir, à mon avis, du
président, à tout le moins.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais on dit le futur président...
M. CASTONGUAY: Non, je parle du président actuel.
M. BOIVIN: Il n'y a pas seulement avec le fédéral que
c'est difficile, c'est difficile avec l'intégration, dans le chapeau
provincial.
M. CASTONGUAY: On verra bien!
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, actuellement, les médicaments
qui sont fournis aux assistés sociaux font l'objet d'une entente avec le
fédéral qui en paye la moitié. A partir du moment
où nous aurons notre plan d'assistance-médicaments, il est
possible que le fédéral n'ai plus à payer la partie qu'il
payait, étant donné que ce sera intégré à la
Régie de l'assurance-maladie.
M. CASTONGUAY: Ah, non! On a demandé à la régie
d'administrer le programme, mais il continue d'être partie de la
législation d'assistance, donc admissible au partage en vertu du
Régime canadien d'assistance publique. C'est la raison pour laquelle
vous trouvez dans notre budget un montant pour l'assistance-médicaments,
c'est-à-dire le montant que nous allons payer à la régie
pour les frais d'administration. Et les prévisions pour le paiement de
ces prestations sont comprises dans le budget d'aide sociale du
ministère.
M. LAURIN : Donc, cela ne change rien à l'état actuel?
M. CASTONGUAY: Non.
M. LAURIN: Excepté c'est la question qu'on vous avait
posée pour ceux qui seront bénéficiaires du
supplément du revenu minimum.
M. CASTONGUAY: Avec la hausse des prestations de $15 et de $30 pour un
couple, le problème s'amenuise. Un nombre encore moins grand de ces
personnes seront admissibles à l'aide sociale et elles reçoivent
des montants plus élevés qu'elles peuvent juger bon d'orienter
vers les médicaments.
M. CLOUTIER (Montmagny): Seulement une dernière question au
président. Combien y
a-t-il de fonctionnaires, au total, à la Régie de
l'assurance-maladie?
M. CASTONGUAY: Le 31 mars dernier, il y avait 1,441 fonctionnaires
autorisés; nous avions également 87 employés occasionnels
affectés à des projets temporaires.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quand pouvons-nous compter avoir le rapport
annuel de la régie?
M. CASTONGUAY: Le rapport annuel est en préparation. Comme vous
le savez, il devrait être remis au ministre des Affaires sociales vers le
25 juin. Il sera accompagné, cette année, d'une annexe
statistique qui fournira certaines données de base qui permettront de
mieux analyser l'évolution du Régime d'assurance-maladie, tant au
niveau des bénéficiaires que des professionnels de la
santé. C'est ainsi que les réponses aux questions que vous avez
posées relativement à la rémunération globale par
région, par classe de paiement, vous seront fournies dans cette annexe
statistique.
M. CLOUTIER (Montmagny): Merci.
M. LACROIX: Est-ce que vous donnez congé aux fonctionnaires, M.
le Président?
M. LE PRESIDENT: Un instant, dans quelques secondes. M. le ministre.
M. CASTONGUAY: M. le Président, il me semble qu'il reste deux
secteurs que nous n'avons pas touchés dans toutes nos discussions, la
Régie des rentes et le Conseil des Affaires sociales.
Je ne sais pas à quelle date ni à quel moment sera tenue
la prochaine séance. Avec votre accord, je convoquerai à ce
moment-là les deux présidents, celui de la Régie et celui
du Conseil des affaires sociales. D'accord?
M. LE PRESIDENT: La commission suspend ses travaux sine die,
c'est-à-dire qu'elle va attendre l'ordre de la Chambre pour
siéger à nouveau.
(Fin de la séance à 12 h 27)