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Commission permanente des Affaires sociales
Etude des règlements
de la loi no 65 sur les services de
santé
et les services sociaux (3)
Séance du mardi 19 septembre 1972
(Vingt heures douze minutes')
M. CROISETIERE (président de la commission permanente des
affaires sociales): A l'ordre, messieurs!
Accès aux services dispensés par les
centres d'accueil
M. LE PRESIDENT: Nous continuons, ce soir, l'étude des
règlements du projet de loi no 65. Nous étions rendus, lors de la
dernière séance, à la section IV, l'accès aux
services dispensés par les centres d'accueil, article 3.4.1. Le ministre
a-t-il des commentaires?
M. CASTONGUAY: Je n'ai pas de commentaires à faire, pour le
moment, sur cet article. Je voudrais simplement demander la collaboration des
membres de la commission et de tous les députés qui sont ici ce
soir pour que, s'ils s'absentent ou s'ils quittent à un moment
donné, qu'ils n'oublient pas de remettre le document de travail,
étant donné les nombreuses modifications que nous y apportons
pour qu'il n'y ait pas de confusion.
M. LE PRESIDENT: Ce document a été confié aux
membres de la commission et les députés devraient le remettre
après la séance.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le député de
Trois-Rivières a un commentaire à faire sur la remarque du
ministre?
M. BACON : Non. Je pensais avoir entendu le mot "confiance" plutôt
que "confusion".
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y aurait des commentaires à faire
sur l'article 3.4.1? Article 3.4.2. Article 3.4.3?
M. LAURIN: Sur l'article 3.4.3. M. le Président, est-ce qu'on
pourrait demander au ministre de nous expliquer ce qu'il entend par "leur
état de santé". On parle des règlements qui peuvent porter
sur l'âge, le sexe et l'état de santé. Qu'est-ce que le
ministre a à l'esprit comme règlement pouvant être
effectué? Est-ce qu'il s'agit d'exclusions?
M. CASTONGUAY: Bien, je peux penser justement à certains centres
d'accueil pour délinquants où on pourrait vouloir placer un
enfant qui pourrait être plutôt considéré comme
nécessitant des soins psychiatriques, par exemple, alors que le centre
n'est pas organisé pour le faire.
Il peut y avoir aussi d'autres centres pour enfants où il s'agit
plutôt de l'hébergement d'enfants et où on voudrait placer
un enfant dont l'état de santé requiert des soins et que le
centre n'est pas habilité à donner de tels soins.
M. LAURIN: Une sorte de classification, d'exclusion. A propos du
deuxième alinéa, ma remarque est la même, le ministre n'a
prévu aucune intention du conseil régional des affaires sociales
pour étude, approbation.
M. CASTONGUAY: Lorsque les choses se seront stabilisées, je n'ai
pas d'objection de principe, mais on peut se demander si ces conseils seront en
mesure, au départ, d'assumer toutes les tâches qu'ils vont avoir
à assumer. Il n'est peut-être pas mauvais de passer par une
certaine période de stabilisation et, après, de transférer
cela au conseil.
M. LAURIN: Je pense aux très nombreux centres hospitaliers, aux
CLSC, aux centres d'accueil qui devront soumettre un règlement au
personnel du ministère. Je pense à toutes les tâches que
les officiers du ministère ont à remplir actuellement. Je me
demande si cela ne se soldera pas par une addition de personnel et toujours au
niveau central.
M. CASTONGUAY: En fait, depuis deux ans le personnel du ministère
n'a pas augmenté; même, je serais porté à croire
qu'il a peut-être diminué.
M. LAURIN: Vous voulez dire qu'avec tout cela il y a des nouvelles
tâches qui vont être données au ministère avec la
mise en vigueur de...
M. CASTONGUAY : Oui, mais il y a aussi le fait qu'il est important de
faire en sorte que les critères ne diffèrent pas trop d'un
endroit à un autre, également. Ce sont des règlements qui
sont bien faits, il n'y a pas de raison pour nous de nous y opposer, mais par
contre, s'il n'y a pas cette approbation, on frappe les problèmes que
nous avons, je pense les avoir déjà exposés. Vous avez,
par exemple, dans la région de Québec, un certain nombre de
centres d'accueil ou d'institutions. Par leur histoire passée, par leur
développement, chacun a établi des critères, la même
chose à Montréal.
Il n'y a rien qui assure que ces critères d'admission se
recoupent et se complètent de telle sorte que tous les besoins sont
couverts, bien au contraire. C'est une des difficultés assez urgentes
auxquelles nous avons à faire face.
M. LAURIN: Je ne conteste sûrement pas la nécessité
d'établir des normes et des critères mais la question que je me
pose c'est sur l'explicitation de ces normes et critères dans
chaque établissement. Je me demande où on doit commencer,
où on doit arrêter.
M. BOIVIN: Est-ce qu'on peut croire qu'au ministère on a
actuellement un organisme pour surveiller l'application de ces
règlements? Les règlements de la loi 65 et les règlements
internes des établissements.
M. CASTONGUAY: Dans les centres d'accueil pour les personnes
âgées, les règlements vont être à peu
près identiques un peu partout. Déjà, on couvre un bon
nombre de foyers. Un des problèmes c'est lorsqu'on entre dans les
institutions un peu plus spécialisées, particulièrement
dans le secteur de l'enfance. Vous l'avez sûrement vécu. On se
retrouve avec des situations, par exemple, où pour des jeunes filles de
tel à tel âge il n'y a absolument pas de ressource. Pour tel autre
groupe, ça va être des critères très restrictifs
d'admission avec le résultat qu'une institution va être plus ou
moins utilisée. D'autre part, on va recevoir des plaintes à
l'effet que des enfants demeurent dans un centre comme le centre d'accueil de
la rue Muir pour de longues périodes alors que normalement ils devraient
être là uniquement pour une transition.
Pour nous, ce qui nous importe le plus ce n'est pas d'insister pour
avoir des critères élaborés à ne plus finir. C'est
d'assurer qu'avec le réseau d'établissements qui existent,
à un moment donné, on puisse répondre d'une façon
assez satisfaisante à tous les besoins, quitte après, s'il y a
des vides, à essayer de les compléter par la programmation, de
développement de ressources, comme nous faisons, et à ajuster
à partir de critères.
Mais les enfants qui se retrouvent dans les prisons communes, comme on
l'a vu, ça me parait beaucoup plus sérieux que de dire : Est-ce
que, par les règlements, on ne serait pas mieux de décentraliser
un peu ou encore est-ce qu'on va avoir le personnel pour le faire? Il me
paraît important qu'ils soient approuvés. Je peux vous garantir
une chose, quand ils vont nous venir des centres d'accueil pour enfants, on va
faire un effort pour les approuver et les réviser le plus rapidement
possible.
M. BOIVIN: Les règlements de la loi no 65 sont les mêmes
dans tous les établissements. Est-ce qu'on peut être assuré
qu'il y aura au ministère un organisme pour les mettre en
application?
M. CASTONGUAY: Je pourrais vous demander quel était l'organisme
qui existait pour la mise en application des règlements de la Loi des
hôpitaux.
M. BOIVIN: Vous aviez un point faible de ce
côté-là.
M. CASTONGUAY: Nous devons, mainte- nant que les règlements sont
en voie d'être terminés, déterminer quelles sont les
tâches sur ce plan-là. Il y a d'abord la direction du financement
qui, à mon sens, doit s'occuper de toute la section de l'immobilisation
financière. Nous avons de plus en plus mis l'accent sur des conseillers
financiers auprès d'un certain groupe d'établissements de telle
sorte que, dans la direction de M. Forget, il y a M. X. qui, lui, maintient des
contacts aussi soutenus et réguliers toujours avec les mêmes
institutions, afin qu'elles viennent à se connaître de part et
d'autre.
C'est, pour toute la section financière, un rôle qui va
relever de la direction du financement. Il y a, ensuite, un certain nombre
d'autres tâches qui, à mon sens, relèvent de la direction
de l'agrément qui fait ces inspections, ces visites périodiques.
Il y a d'autres dispositions qui vont relever de la direction des services
professionnels de M. Gaudreault, les plans d'organisation, par exemple, et tout
ce qui touche l'approbation des plans d'organisation, la mise en
application.
Il y a déjà un plan général de
départage des fonctions quant à la mise en application de ces
règlements. Nous travaillons à le préciser. Justement,
lundi, nous avons une séance au ministère qui porte
précisément sur cette question.
M. GAGNON: Mais, à l'article 3.4.3., je ne sais pas si c'est bien
que, dans les règlements d'admission dans les centres d'accueil, la
bureaucratie comme le malade soit appelée à déterminer
l'état de santé. D'abord, je ne crois pas que la bureaucratie ni
le malade ait la compétence voulue pour donner des informations sur
l'état de santé qui seraient parfois erronées, qui
pourraient induire en erreur les personnes qui sont là et qui ont
à prendre des informations pour un dossier. Je crois que ce serait
beaucoup plus simple si le centre demandait au patient d'aller chez un
médecin de son choix. Nous allons payer les frais du certificat
médical, s'il y a lieu, je ne sais pas plutôt que de dire: Comment
est votre état de santé? Etes-vous diabétique? Etes-vous
tuberculeux?
M. CASTONGUAY: Remarquez que ce n'est pas l'idée.
M. GAGNON: C'est le règlement. C'est assez large pour...
M. CASTONGUAY: Lisez-le. Vous allez voir que cela peut être pour
certaines fins; s'il n'y a pas nécessité de traiter l'état
de santé, si c'est un centre qui fait uniquement de
l'hébergement, on va le dire dans le règlement. Mais si c'est un
centre qui est organisé pour garder des enfants caractériels, on
peut dire: On ne peut pas en prendre de toutes les catégories. On va
prendre des enfants qui ont des troubles de la vue, de l'ouïe. Mais on
n'en prendra pas qui ont d'autres troubles, d'ordre psychiatrique par
exemple. Alors, cela ne veut pas dire qu'on va demander à
l'individu de faire un diagnostic sur son propre état de santé.
Mais cela veut dire que tel centre ne recevra pas un mélange de
personnes. Cela se fait et cela se faisait sans que la loi le demande, dans
bien des cas. Alors, c'est ce qu'on entérine dans un règlement,
une pratique qui existe, et on veut assurer qu'elle existe de façon plus
répandue.
M. GAGNON: Il peut y avoir parfois de l'abus, les gens peuvent se sentir
lésés. C'est mon opinion.
M. LE PRESIDENT: D'autres commentaires? L'article 3.4.4. L'article 3.4.5
L'article 3.4.6. L'article 3.4.7.
M. LAURIN: Une seconde. A l'article 3.4.6., M. le Président,
est-ce qu'on pourra discuter, ultérieurement, du bien-fondé des
mécanismes d'opération de ce centre de services sociaux? Est-ce
à cet article que nous devons en discuter?
M. CASTONGUAY: Je ne crois pas que cela revienne tellement.
M. LAURIN: Non?
M. CASTONGUAY: Non.
M. LAURIN: C'est parce que c'est un gros changement par rapport aux
opérations existantes, évidemment, où chaque hôpital
transigeait avec un centre d'accueil ou chaque centre d'accueil transigeait
avec un centre d'accueil. Est-ce que vous ne craignez pas que
l'établissement de ce centre de services sociaux, qui deviendra comme
une plaque tournante qui va distribuer les clients ou les patients aux divers
centres d'accueil, ajoute un palier nouveau où on pourra constater des
engorgements, des bouchons, d'un part?
Deuxièmement, est-ce que cela n'imposera pas un poids très
lourd sur les responsables, pour ce service social, de la répartition
des patients? Ce seront des décisions parfois très difficiles
à prendre, parce qu'il peut y avoir beaucoup de clients pour un petit
nombre de places ou un petit nombre de lits. Troisièmement, ne
craignez-vous pas que cela amène des lenteurs? Il peut en exister dans
le système actuel, mais il pourra en exister encore davantage dans un
système comme celui-là. En même temps, ne craignez-vous pas
que cela ajoute une bureaucratie nouvelle à celle qui existe
déjà?
M. CASTONGUAY: Il y a d'abord la situation actuelle, que nous devons
décrire, particulièrement en ce qui a trait aux centres
d'accueil. Selon les régions, selon les endroits, il y a toutes sortes
de systèmes, il y a toutes sortes de critères. Au plan de
l'équité, pour les personnes qui ont besoin de ces services, cela
donne lieu à des déficiences assez sérieuses.
Il y a aussi le fait que les gens ne savent pas trop où
s'adresser. Par la correspondance qu'on reçoit au ministère
à ce sujet, je peux juger des difficultés que les gens
éprouvent. Il y a aussi l'utilisation des ressources. Dans bien des cas,
on se rend compte qu'il est difficile de savoir comment elles sont
utilisées, parce que vous n'avez pas de point où vous pouvez
avoir l'information.
Le centre de services sociaux, il ne faut pas le voir,
géographiquement et physiquement, comme étant
nécessairement placé à un seul endroit. Il est entendu
qu'il y aura, disons, des succursales ou des points
décentralisés. Les opérations peuvent être
décentralisées, mais ce qui importe, c'est qu'il y ait une banque
d'informations.
Il y a aussi les expériences que nous avons eues sur ce plan
depuis un an. Nous avons demandé à la Société des
services sociaux aux familles de prendre la charge du placement en foyer
nourricier, qui était assumé par les services de probation,
à Montréal. Dans un temps relativement bref, on a effectué
le placement de 2,000 enfants.
On a pris ce travail d'une façon très sérieuse et
on l'a fait de façon beaucoup plus serrée, parce qu'il est
important de s'assurer que le placement des enfants soit bien fait, aussi bien
la sélection des foyers nourriciers que la surveillance de ces foyers
nourriciers. On a donc fait une opération d'envergure sans heurt,
rapidement, alors que nous avions dans ce secteur, à Montréal, un
problème qui était très aigu depuis très
longtemps.
Nous avons eu aussi, au cours de l'année, à
Montréal, l'ouverture de foyers pour personnes âgées qui
comptent en tout et partout 3,000 places. Nous avions environ, 7,000 demandes
de toutes natures. Si nous avions laissé les mécanismes
ordinaires, soit dans certains cas le foyer lui-même, déterminer
qui est placé ou qui est hébergé, ou encore certaines
agences, avec la multiplication des agences, on peut imaginer, dans une
certaine mesure, ce qui se serait produit. Alors, nous avons mis un groupe de
travail sur pied et nous avons eu la collaboration, encore une fois, de la
SSSF. Il y a des gens du ministère, M. Girouard, etc., qui ont
participé à cette opération, une étude
sérieuse a été faite, et je pense que nous allons assurer,
sur le plan de l'équité, de la bonne utilisation de ces
ressources, quelque chose de beaucoup supérieur à tout autre
système ad hoc qui aurait pu se développer plus ou moins
naturellement.
Il y a aussi l'expérience, qui date d'un certain nombre
d'années, du service d'orientation et de placement du ministère
qui existait à Montréal et qui était intégré
dans cette direction dont nous avons déjà parlé.
A mon sens, il y a là une fonction extrêmement importante
pour les services sociaux qui doit être assumée et qui ne doit pas
être vue par eux comme étant une fonction de deuxième
ordre. Au contraire. D'autant plus que nous nous rendons compte que, dans bien
des cas,
avec le chevauchement et les séparations de fonctions, il y a des
situations tragiques qui se produisent.
J'ai rencontré la semaine dernière le directeur du Centre
de jeunesse de Tilly, le centre d'accueil de la rue Muir. Il place des enfants
en foyer nourricier. Et là, vous pouvez voir quel est le résultat
de la situation actuelle. La cour demande que l'enfant X soit placé.
Elle dit: Dans trois semaines, s'il n'est pas placé, ramenez-le-moi
à la cour.
Le centre de service social aux familles de Québec essaie
d'identifier un foyer. Et s'il réussit à en trouver un, ça
se peut fort bien que ce soit de l'autre côté du fleuve. Cela
tombe sous la juridiction du service social qui couvre ce territoire. Celui-ci
va aller voir de nouveau si le foyer nourricier est convenable. Et là,
on avise le centre de la rue Muir que l'enfant peut être placé. Il
fait ses adieux, il fait son bagage et il s'en va.
Quant au centre de la rue Muir, le service social de Québec n'a
plus de contacts avec lui. Et à un moment donné, l'enfant
revient; le foyer n'était pas adéquat. Et c'est la
première nouvelle qu'on en a parce qu'ils sont dans des territoires
différents. C'est le drame et l'histoire recommence.
On m'a montré des cas d'enfants qui ont été
ramenés devant la cour jusqu'à 10 ou 12 fois pendant une
année et qui ont été placés dans 4 ou 5 foyers
nourriciers, sous des services sociaux différents. On peut imaginer
qu'il y avait une raison pour laquelle ça n'avait pas fait dans tel
foyer nourricier. C'était peut-être parce que l'enfant venait de
la ville et que, placé dans un village, à la campagne, ça
ne marchait pas.
Mais s'il n'y a pas de mécanisme et qu'il faut s'échanger
l'information de l'un à l'autre, finalement c'est l'enfant qui en
souffre. Et je ne suis pas capable de vous rendre de façon aussi
éloquente que les responsables peuvent le faire le genre de situations
avec lesquelles ils vivent présentement et aussi avec lesquelles nous
vivons au ministère. Je pourrais vous donner le cas des enfants qui se
déplacent d'un endroit à l'autre, enfants qui sont sur le bord,
est-ce qu'ils ont besoin de soins psychiatriques, oui ou non? Il y en a qui se
sont promenés dans toute la province.
Le cas des enfants comme le Dr Laberge pourrait vous le
mentionner mongoliens qui ont passé la journée dans une
ambulance à se faire trimbaler d'une place à l'autre, parce que
personne n'en voulait, ou à chaque porte on disait: C'est plein ici,
c'est bien triste, mais allez ailleurs. Alors, l'ambulance repartait.
Finalement, ils nous ont appelés en désespoir de cause. Nous en
recevons des appels comme ça constamment, et je n'exagère pas,
à telle enseigne que depuis que nous avons mis sur pied le service dont
je vous parlais, qui n'est pas censé en définitive s'occuper de
placement individuel, le premier rapport de M. Girouard que j'ai reçu,
je voyais qu'il avait déjà placé 350 cas difficiles.
Pour moi, le danger que vous soulevez, il existe comme dans toute
structure, mais il me parait un effort valable par rapport à une
situation qui est tout à fait déficiente.
C'est la seule raison. Ce n'est pas par un désir d'installer une
nouvelle structure, d'autant plus que cela va être la
responsabilité de centres de services sociaux sous le contrôle
d'un conseil d'administration et non pas au sein du ministère.
M. LAURIN: Je ne méconnais pas la nécessité d'une
meilleure organisation du système en général, des liens
qui unissent les éléments d'un système aux autres
éléments d'un système. Je ne méconnais pas non plus
l'utilité, pour ne pas dire la nécessité, d'un centre de
triage, de classification, d'information. Je ne méconnais pas ça
du tout, au contraire, je l'appelle de tous mes voeux.
Il reste cependant qu'en instituant une structure nouvelle il faut quand
même se poser des questions, faire un peu de prospective, imaginer ce qui
peut se passer. Je ne peux quand même m'empêcher de constater que
d'un côté on enlève la confection, l'établissement,
l'élaboration des critères d'admission aux centres pour le
confier au ministère.
M. CASTONGUAY: Non, non... M. LAURIN: Non, mais je parle...
M. CASTONGUAY: ... ce sont eux qui les font et nous approuvons les
règlements.
M. LAURIN: Mais, de toute façon, comme cela doit être
approuvé par le ministre...
M. CASTONGUAY: Oui, mais c'est pour assurer que ce soit fait, aussi.
M. LAURIN: Deuxièmement, en ce qui concerne les
bénéficiaires eux-mêmes, les centres locaux n'auront pas au
fond le pouvoir d'accepter qui ils veulent. Cela dépendra de ce centre
d'admission. Je voudrais m'assurer que les bénéficiaires auront
toutes les chances d'aller dans l'institution qui convient le mieux à
leur état, que toutes les possibilités d'arbitrage soient
enlevées et que, peut-être, des mécanismes de
révision ou des mécanismes d'appel soient prévus,
étant donné qu'il s'agit d'une structure centrale, très
centrale. Je me demande si, dans l'élaboration de vos règlements,
vous avez pensé aux cas de mécontentement, d'insatisfaction, de
contestation qui pourraient surgir. Quels mécanismes avez-vous
prévus pour les entendre ou pour les régler à la
satisfaction possible de tous les intéressés?
M. CASTONGUAY: Sur la question des mécanismes, d'abord, il va y
avoir des contrats entre les centres de services sociaux et les centres
d'accueil. On peut donc établir les règles du jeu. Maintenant,
quant aux personnes elles-mêmes, on pourra y revenir au niveau du
comité des bénéficiaires, mais nous
prévoyons un certain nombre de dispositions pour s'assurer que les gens
reçoivent bien les services dont ils croient avoir besoin. D'abord, on
inscrit le droit dans la loi. On inscrit le mécanisme de plaintes au
conseil régional. On propose, dans le règlement, la formation
d'un comité des malades dans un centre d'accueil. Il y a la
présence aussi, au niveau d'un conseil d'administration dans le cas des
centres d'accueil où il y a soins prolongés, de deux
représentants des malades. Nous introduisons graduellement de nouveaux
mécanismes sur ce plan. Si on peut penser à d'autres qui peuvent
être efficaces, déjà on apporte là des
éléments très nouveaux qui n'existent pas dans le moment.
On reçoit des appels aussi sur les points que vous mentionnez et je vous
dis qu'il n'y a pas grand mécanisme présentement. Vous avez vu
d'ailleurs les articles dans le journal La Presse, par exemple. Quels sont les
recours présentement?
M. LAURIN: Je reconnais qu'il faut faire du droit nouveau, du droit
réglementaire nouveau.
J'essaie quand même, étant donné qu'on les
étudie, de voir que tous les mécanismes qui assurent le minimum
de responsabilité, de cohérence, de liberté puissent
être respectés. J'attire l'attention du ministre sur un point:
Depuis qu'on a sectorisé les hôpitaux, on se rend compte que les
patients qui habitent tel ou tel secteur sont presque obligés d'aller se
faire traiter dans un coin plutôt que dans tel autre malgré qu'ils
puissent connaître un médecin qui les traite et qui, lui, les
ferait entrer dans un autre hôpital qui n'appartient pas à leur
secteur. On sait que cela a donné lieu à certaines plaintes
jusqu'ici. Je ne voudrais pas que, dans cet autre secteur des affaires
sociales, on en arrive à des conséquences qu'on pourrait
éviter.
M. CASTONGUAY: Ce phénomène auquel vous faites allusion,
on l'a vécu surtout dans le domaine de la psychiatrie mais on a la
contrepartie, par exemple, dans les foyers pour personnes âgées.
Dans le village X, ils disent: Notre foyer, c'est à nous et il n'y a
personne d'autre qui y entre. Là, justement, on veut faire des
régions assez grandes, au plan des centres de services sociaux, avec des
succursales. Mais il y aura une banque d'informations centrale pour
éviter ce morcellement qui existe présentement. Dans les autres
secteurs, le genre de sectorisation qui s'est fait en psychiatrie n'a pas
été fait. A part les accidents dans une grande ville comme
Montréal, à ma connaissance ces réactions ou
phénomènes, nous ne les avons pas.
M. LAURIN: Remarquez que je suis un partisan de la sectorisation parce
que cela amène énormément d'avantages mais les quelques
inconvénients que cela peut apporter, s'ils pouvaient être
corrigés, ce serait encore mieux. A la veille d'introduire la
sectorisation dans un autre champ, je me demandais si vous aviez pensé
à des possibilités d'éviter les inconvé- nients de
la sectorisation tout en maintenant les avantages.
M. CASTONGUAY: On n'a absolument rien qui empêche un
établissement d'avoir un contrat de service avec un autre
établissement en dehors de sa région ou à
l'intérieur d'une région. On essaie de rendre cela, sur ce plan,
aussi souple que possible. Je serais bien heureux si, dans bien des cas,
l'aspect très local de certains centres était un peu moins
prononcé à l'avenir.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que je pourrais demander au ministre si
on peut concilier la sectorisation avec le libre choix du médecin?
M. CASTONGUAY: Vous pourriez le demander au député de
Bourget.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je vais le lui demander.
M. LAURIN: En fait, ce n'est pas toujours facile de l'harmoniser.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est ce que je voulais vous faire dire.
M. LAURIN: C'est entendu que concilier efficacité et
liberté ce n'est pas toujours possible.
M. CLOUTIER (Montmagny): On met souvent le doigt sur cette
dimension-là. On met des principes dans une loi, on en a mis dans le
bill 65, le libre choix du patient, etc., mais en pratique on sait que ce choix
est limité. L'exemple classique était celui des
Iles-de-la-Madeleine. En principe, le patient qui est là peut invoquer
le libre choix de son médecin. Mais, quand il n'y en a qu'un aux
Iles-de-la-Madeleine et qu'il y a un cas d'urgence, le choix du patient ou le
choix de l'établissement n'existe pas. Il y a des contraintes en
pratique.
La sectorisation, dans Montréal ou dans Québec, existe
à partir du moment où vous dites: L'hôpital X dessert telle
région. Il y a là des équipes de médecins. Vous
dites aux gens qui sont dans ce secteur: Vous irez à votre
hôpital; vous n'irez pas à l'hôpital Maisonneuve, si vous
restez dans Verdun. S'il connaît le médecin de l'hôpital
Maisonneuve, cela le dérange. En pratique, il y a des contraintes, c'est
évident. Il faut les accepter.
M. LAURIN: Par contre, je pense que ce n'est pas tout à fait
juste de comparer un extrême avec un autre extrême.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord. J'ai écouté la
discussion entre le député de Bourget et le ministre des Affaires
sociales. C'est un problème que j'ai vécu avec le Dr Boivin, le
placement extrêmement difficile dans les insti-
tutions, surtout dans certains secteurs. Evidemment, pour les personnes
âgées, le problème est pas mal moins aigu qu'il ne
l'était à cause du nombre d'établissements qui ont
été créés, mais, du côté de l'enfance
inadaptée, il y a là un problème véritablement
très aigu qui n'est pas encore réglé malgré le
nombre d'établissements qui ont été construits, soit les
centres d'entraînement à la vie, les centres de transition et les
centres de dépannage. Il y en a toute une série.
Pour les malades chroniques, les malades à long terme,
malgré le nombre de lits mis à leur disposition, là non
plus le problème n'est pas encore tout à fait
réglé. Je comprends les préoccupations qui ont
motivé les échanges qu'on vient d'entendre, mais il y a aussi
l'autre préoccupation je pense bien que le ministre en est
conscient celle de pouvoir fournir des places. Même s'il y a un
organisme qui centralise toutes les demandes et qui s'occupe de trouver des
débouchés, il reste qu'en pratique on le voit par la
correspondance que les députés reçoivent et par les
communications téléphoniques qui entrent au ministère des
Affaires sociales il manque de place. Quel que soit le mécanisme
qu'on trouvera pour les faire entrer dans les établissements, il reste
que l'important, c'est d'avoir des places.
C'est une préoccupation qui doit être présente dans
l'esprit du ministre.
M. CASTONGUAY: Oui, en y mettant une réserve. Je prends
simplement le secteur de l'enfance; la réserve est la suivante: il faut
faire attention aussi de ne pas trop développer l'idée que seule
l'institution peut répondre à tous les problèmes. Nous
avons, au Québec, plus d'enfants placés que dans tout le reste du
Canada. Il y a une limite à ce qu'on puisse en placer avec tout ce que
ça peut avoir comme répercussions. C'est pour ça qu'il
faut travailler sur d'autres aspects de ces problèmes et c'est ce que
nous sommes en voie de faire. Si j'ai tellement insisté sur la question
de la réforme des allocations familiales, c'est parce qu'il y a un
problème avec le grand nombre de placements, qui est financier en plus.
Il y a des parents qui, ayant trop d'enfants, jugent à un moment
donné que la charge est trop lourde. En tout cas, il y a une situation
de fait: nous avons plus d'enfants placés au Québec que dans tout
le reste du pays.
M. LAURIN: Et pour les personnes âgées aussi. Je pense
qu'il faudra favoriser un mode spécial d'habitation pour elles, autre
que celui des foyers.
M. CASTONGUAY: Graduellement, l'idée semble faire son chemin. Je
vois de plus en plus de projets d'habitations à loyer modique où
on commence justement, en vantant les mérites de ces habitations...
Je voyais un projet dans la région, justement du Dr Boivin,
où on disait qu'il y a des endroits réservés pour les
personnes âgées. Il y a un changement d'attitude qui s'effectue et
qui me paraît extrêmement sain. Il faut penser à d'autres
formules que le placement en institution uniquement. Parce que, pour beaucoup
de personnes âgées, c'est un drame.
M. LAURIN: De toute façon, la nature humaine étant ce
qu'elle est, je pense qu'il est important de prévoir des
mécanismes ou de révision ou d'appel. Vous en avez
énuméré quelques-uns. Je pense qu'avec la conscience
qu'auront ces personnes de l'importance de leur rôle, peut-être
pourrons-nous éviter les inconvénients que nous signalions.
J'attire aussi l'attention du ministre sur un point. Il faudrait
peut-être enlever le trait d'union entre "peut" et "être".
M. CASTONGUAY: Ah! là-dessus, nous sommes très bien
disposés.
M. LAURIN: A la sixième ligne.
M. CASTONGUAY: Je vous remercie.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Le
député de Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, avec cette centralisation, je ne sais
pas si cela peut être dangereux qu'il existe dans certaines
régions des déplacements exagérés de personnes.
Evidemment, ce qui importe pour les responsables du placement, même du
côté des personnes âgées, tenant compte toujours des
effectifs disponibles, des disponibilités de toutes sortes, tenant
compte de ce qu'on vit actuellement aussi et je pense que le problème ne
sera pas complètement corrigé... c'est que des personnes sont
déplacées sur de grandes distances, et ce fait donne lieu,
souvent, à bien des critiques. Un cas typique justement se
présente actuellement chez nous. Par exemple, des personnes ont
vécu pendant de nombreuses années dans une région et elles
sont déplacées dans une région nouvelle.
Je ne sais pas, mais, normalement, les personnes demandent avec une
préférence l'endroit où elles désirent aller vivre
pendant un certain nombre d'années encore.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. GUAY: Cependant, comme on vient de le mentionner, il n'y a pas
suffisamment d'endroits où ces personnes peuvent être
logées. Il existe assez fréquemment des personnes qui affichent
un mécontentement assez exagéré qui peut même les
porter jusqu'à dire que c'est inhumain d'agir de la façon qu'on
agit actuellement, tenant compte du fait que plusieurs établissements
privés n'obtiendront pas le renouvellement de leur permis
renouvelé pour des raisons peut-être parfois bien
différentes.
Mais ces personnes se voient déportées, en quelque sorte,
dans un autre coin et cela produit réellement du
mécontentement.
M. CASTONGUAY: Quant à nous, je peux vous assurer d'une chose,
dans toute la mesure du possible, il y a intérêt à ce que
les enfants et les adultes qui sont hébergés soient placés
le plus près possible de leur lieu habituel de résidence. Pour
toutes sortes de raisons, sur le plan humain, sur le plan des contacts qu'ils
peuvent garder avec leur famille et sur le plan de leur réhabilitation,
s'il s'agit de réhabilitation. Certaines des situations auxquelles vous
faites état viennent justement de la situation actuelle où il n'y
a pas de système tellement généralisé pour le
placement.
Je pourrais vous citer plusieurs exemples où il y a beaucoup de
gens et cela fait longtemps qu'ils sont joliment loin de chez eux et on essaie
justement... Prenez seulement dans le domaine des grands hôpitaux
psychiatriques, dans le domaine des enfants, on essaie de laisser la formule de
grands centres de réhabilitation pour avoir de petits centres beaucoup
plus près des populations.
On a arrêté, par exemple, le projet du manoir
Charles-de-Foucauld, qui était pour desservir tout l'Est de la province.
Cela aurait été beau, cela aurait été grand.
L'abbé Landry aurait bien aimé ça. Mais vous auriez tous
les enfants de l'Est de la province en réadaptation dans un endroit
alors que là on y va plutôt par de petits centres, le plus
près possible des gens.
Alors, j'abonde dans ce sens, et c'est l'orientation qu'on veut prendre
dans toute la mesure du possible. Réaménagement des ressources:
Dans bien des cas, pour la psychiatrie, on fait des rapprochements. On a un
assez bon nombre d'exemples à donner où des gens ont
été déplacés d'un endroit pour être
rapprochés de chez eux.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Laurent.
M. GUAY: J'aurais une... M. LE PRESIDENT: Pardon.
M. GUAY: ... autre question sur ce même article. Quand on parle de
requête écrite, on donne des exceptions pour des cas d'urgence. Je
me demande si ce n'est pas, actuellement, cette requête écrite qui
définit les cas d'urgence. Alors, je ne sais pas au juste de quelle
façon cela se fait, il y a l'article 3.4.6., par exemple. C'est que
l'urgence d'un cas est mentionnée dans une requête. Si on supprime
cette requête, de quelle façon sera-t-on en mesure de prouver que
c'est un cas d'urgence? Tout dépend de l'interprétation, encore
là, du mot urgence. Si on enlève la requête écrite
c'est un mécanisme assez long est-ce que ce sera un
professionnel de la santé qui sera en mesure de dire que c'est un cas
d'urgence?
M. CASTONGUAY: Cela dépend du type de centres. Si c'est un centre
pour personnes âgées, comme je mentionnais l'autre soir, et
qu'à la porte on trouve une personne âgée que sa famille a
abandonnée, je pense qu'il n'y a pas de question. Il faut qu'ils en
prennent soin, c'est un cas d'urgence.
Pour les enfants, c'est la même chose. Il y a une question de
jugement, en fait. Je pense que l'on doit laisser cela à
l'appréciation des responsables. C'est pourquoi on veut laisser une
porte ouverte pour ne pas créer, par le désir d'avoir un
système meilleur, des barrières infranchissables qui pourraient
causer des préjudices dans des situations difficiles. Il faut laisser
cela à l'appréciation des responsables.
M. GUAY: Je suis parfaitement d'accord pour la porte ouverte. Mais,
à la suite d'une discussion avec un professionnel de la santé,
dernièrement, il m'a dit: Cela ne me fait rien. Je peux les
décrire tous comme étant des cas d'urgence. Mais il va falloir
que j'établisse des urgences parmi les urgences. A ce moment-là,
on n'est pas plus avancé.
M. CASTONGUAY: Qu'est-ce que vous voulez? On ne peut pas se substituer
au jugement par la voie d'une règlement.
M. GUAY: D'accord.
M. CASTONGUAY: On donne les grandes règles, les normes, l'esprit,
etc.
M. GUAY: Pour autant que cela ne donnera pas lieu à des abus
extraordinaires. Enfin ce sera aux personnes responsables de juger, comme vous
le dites.
M. CASTONGUAY: C'est ça. M. GUAY: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: M. le Président, le ministre, tantôt, a
mentionné, dans une courte phrase, qu'il faudrait peut-être
repenser certaines formules au sujet des personnes âgées. Alors,
je me permettrais peut-être un commentaire. Je laisse à son
jugement de vérifier si d'après lui cela serait applicable ou
non.
Il y a eu, depuis quelques années, une espèce d'explosion
de besoins chez les personnes âgées.
Il y a des gens, par exemple, qui ont des ressources, jusqu'à un
certain point, mais qui vendent leur propriété, leurs biens pour
aller dans les foyers de personnes âgées, qui gardent tout de
même un peu le caractère odieux d'hospices. Je me demande si, pour
la majorité des personnes âgées, au lieu de les obliger,
pour leur donner des services et leur donner une aide quelconque de la part du
gouvernement, au lieu de les forcer à aller à l'intérieur
du foyer, si ce même foyer, dans une localité ou dans une
région, dans le cas des personnes âgées qui voudraient
rester chez elles, qui sont encore
capables de subvenir à leurs besoins, qui aimeraient quand
même rester ensemble, s'il n'y aurait pas moyen d'ajouter, à
l'intérieur des foyers, la permission de bénéficier des
services. Ce dont ces gens ont besoin, on le voit d'ailleurs par les clubs de
l'âge d'or, c'est de se rencontrer. Ils aiment se voir, ils aiment parler
entre eux. Parfois, ils vont voir les jeunes et ceux-ci ne veulent pas les
écouter. Alors si ces gens, tout en demeurant à leur foyer, si ce
n'est pas trop loin, pouvaient aller à l'intérieur du foyer et
bénéficier des services, disons pour manger, à coût
modique, parler avec les personnes âgées, assister à des
soirées ou quelque chose du genre, disons des services dans le sens
général, je me demande si on ne diminuerait pas le nombre de gens
qui voudraient, nécessairement, aller vivre dans des foyers.
M. CASTONGUAY: Je suis tout à fait d'accord avec vous.
D'ailleurs, la Fédération des clubs de l'âge d'or fait un
excellent travail dans ce sens. Certains foyers ont déjà pris des
initiatives dans ce sens, ainsi que certains autres organismes. Dans toute la
mesure où ces initiatives peuvent se développer, je crois que
nous allons dans la bonne direction, dans la bonne voie. Moi-même, dans
certains cas, j'ai rencontré des administrateurs de foyers. Je les ai
incités à ouvrir leurs portes aux clubs de l'âge d'or,
justement dans le sens que vous mentionnez. Je pense que cela peut être
très prometteur comme avenue. Les clubs de l'âge d'or, en tous
cas, jouent un rôle efficace et utile sur ce plan, ainsi que d'autres
organismes.
M. GUAY: Je suis persuadé qu'avec le nouveau programme "Horizons
nouveaux", cela va peut-être encore donner une chance.
M. CASTONGUAY: On ne sait jamais. Les horizons sont
illimités.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il d'autres commentaires? Le député
de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Il y a, en fait, actuellement, dans les
hôpitaux, des gens qui ont reçu leur congé et qui doivent
rester à l'hôpital pour la bonne raison qu'on n'a pas d'endroits
où les éberger. Ici, je vois que lorsqu'un médecin, par
exemple, donne congé à un de ses malades hospitalisé, il
doit passer par le centre local de service social. Le centre local de service
social, lui, le fera admettre dans un centre d'hébergement. Est-ce bien
la procédure?
M. CASTONGUAY: Dans le moment, bien souvent, personne ne sait trop
où s'adresser. On veut justement avoir une banque d'informations,
à savoir quelles sont les places disponibles, si elles sont
utilisées, quand elles deviendront libres, de telle sorte que,
justement, on puisse faire la meilleure utilisation possible des places
disponibles.
M. SAINT-GERMAIN: Mais ne croyez-vous pas qu'au point de vue
administratif, un malade qui a son congé une journée
donnée devra communiquer avec le centre local de service social?
Il y aura de la correspondance, une relation quelconque.
M. CASTONGUAY: Il y aura, d'abord, le service social de l'hôpital.
Il y aura un contrat entre les deux pour assurer que ces choses se font sans
heurt. Bien souvent, présentement, il y a des cas, qu'on nous
réfère à l'hôpital où on dit à un
certain moment: Il faut que vous sortiez. Et la personne ne sait pas où
s'adresser. Ou encore, le service social se débat. Il n'y a pas de
contrat de service et cela crée des situations extrêmement
difficiles. Ce n'est pas une question de mauvaise volonté. Chacun
essaie, a un bout de la solution dans ses mains ou un bout du problème,
mais il n'a pas la façon, les moyens de le résoudre. Là,
nous voulons confier d'une façon claire cette responsabilité qui
est une responsabilité extrêmement importante.
M. SAINT-GERMAIN: Les centres d'hébergement auront leur propre
conseil d'administration, leurs propres règlements d'admission. Ils
auront leur gérant. Alors, il y aura certainement des discussions entre
le centre local de services communautaires et le centre
d'hébergement.
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. SAINT-GERMAIN: Il y aura également la famille qui va se
mêler à tout cela.
M. CASTONGUAY: C'est cela.
M. SAINT-GERMAIN: Il me semble que ce sera une procédure
très lourde. Pour quelle raison n'y aurait-il pas un lien entre la
décision du médecin de mettre un terme à l'hospitalisation
d'un patient et son entrée dans un centre d'hébergement?
M. CASTONGUAY: Le médecin ne sait pas s'il y a une place. Le
médecin fait de la médecine. Il ne sait pas s'il y a des places,
où et quand. C'est pour cela d'ailleurs que des services sociaux se sont
développés dans les hôpitaux. Le service social
reçoit le problème à un certain moment, une personne doit
sortir, et il commence à chercher. Il n'y a pas de contrat, il n'y a pas
d'autorité. Il fait face à des problèmes difficiles.
M. SAINT-GERMAIN: La décision de donner congé aux patients
dans les centres hospitaliers appartient aux médecins.
M. CASTONGUAY: Toujours.
M. SAINT-GERMAIN: Et la décision d'hé-
berger une personne dans un centre d'hébergement appartient
également aux médecins.
M. CASTONGUAY: Cela dépend des situations.
M. SAINT-GERMAIN: Si un médecin décide qu'une personne
doit avoir son congé de l'hôpital et qu'elle doit être
hébergée dans un centre d'hébergement...
M. CASTONGUAY: Si c'est pour des raisons d'ordre médical, par
exemple, soins prolongés, malade chronique...
M. SAINT-GERMAIN: C'est cela.
M. CASTONGUAY: ... il fera la demande et là, justement, au lieu
d'être obligé de chercher un endroit, il a un endroit clair,
identifié il aura l'information qui peut aider, de telle sorte que, s'il
y a un hôpital pour malades chroniques cela puisse s'effectuer avec la
minimum d'heures. Parce que, dans le moment, quand bien même vous nous
demanderiez ou demanderiez à qui que ce soit quelles sont les ressources
pour malades chroniques dans une région, quels sont les lits
occupés, quand ils seront libres, personne n'est capable de vous le
dire.
M. SAINT-GERMAIN: Je suis capable. Mais il reste tout de même que
le centre local de services communautaires et plus, dans ces conditions, qu'un
endroit où on a des informations. Il travaille là au niveau des
décisions.
M. CASTONGUAY: Le centre de service social? Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Oui. Alors, les lois et les règlements du
centre de service social et les règlements qui existeront au niveau des
centres d'hébergement... Parce que, eux aussi, les centres
d'hébergement, auront... Il faudrait qu'il y ait une collaboration
très étroite autrement...
M. CASTONGUAY: Il faudra qu'il y ait un contrat de services entre les
deux pour s'assurer que chacun puisse s'acquitter de ses responsabilités
et que des règles du jeu soient établies.
M. SAINT-GERMAIN: Il y aura la famille dans tout cela qui aura son mot
à dire.
M. CASTONGUAY: Oui, évidemment.
M. SAINT-GERMAIN: Parce qu'une personne peut rester à
l'hôpital deux ou trois jours après son congé, au minimum,
dans ces conditions.
M. CASTONGUAY: Pardon?
M. SAINT-GERMAIN: Le patient peut rester hospitalisé deux ou
trois jours de plus, au minimum, avant qu'on ait contacté la
famille...
M. CASTONGUAY: Quelquefois, présentement, il y reste des
semaines.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, je sais bien. C'est clair.
M. CASTONGUAY: C'est un fait et c'est un problème difficile.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Article 3.4.7.
Article 3.4.8. Article 3.4.9. Article 3.4.10.
M. LAURIN: A l'article 3.4.9, est-ce qu'on prévoit une sorte de
fichier québécois général qui va relier toutes les
informations des divers centres de services sociaux?
M. CASTONGUAY: Pas pour le moment. Nous demandons à chacun de
tenir ces renseignements, mais nous ne prévoyons pas un système
unifié où, en plus, eux seraient obligés de
transférer ces renseignements.
M. LAURIN: Mais je parlais d'une banque de données, d'un fichier
central.
M. CASTONGUAY: Pas à cette fin-là, présentement,
non.
M. LE PRESIDENT: Article 3.4.10?
M. LAURIN: A l'article 3.4.10, on dit: "Un centre d'accueil peut
recommander le transfert..." Il est bien évident que c'est toujours le
centre de services sociaux qui prend la décision.
M. LE PRESIDENT: Article 3.4.11?
M. LAURIN: Quand vous faites référence à la Loi de
la protection de la jeunesse, c'est à la nouvelle loi que vous devez
présenter?
M. CASTONGUAY: Elle s'appelle comme ça présentement, mais
elle va être modifiée. Nous nous y référons
d'après son nom exact. Ainsi, même si elle est modifiée, si
elle porte le même nom, nous n'aurons pas à changer nos
règlements.
M. LAURIN: Est-ce que ce sont les deux paragraphes qui ne sont pas
applicables? Parce qu'il pourrait quand même s'avérer utile,
même si un patient est admis au titre de la Loi de la protection de la
jeunesse ou de la Loi de la protection du malade mental, que le centre de
service social soit informé du transfert et veille, au besoin, à
assurer une continuité des soins.
M. CASTONGUAY: Cela porte beaucoup plus sur la façon de donner un
congé.
M. LAURIN: Pour le premier paragraphe, d'accord. Mais je disais que le
paragraphe 2 pourrait peut-être être utile, même dans le cas
visé par les deux lois.
M. CASTONGUAY: Oui, vous avez raison. Un autre changement.
M. LE PRESIDENT: Autres commentaires à l'article 3.4.11? Section
V: Dossiers des bénéficiaires. Article 3.5.1?
Dossiers des bénéficiaires
M. LAURIN: Une remarque générale. Est-ce que le
ministère a commencé à étudier cette question du
dossier qui fait l'objet d'études approfondies des organisations
professionnelles depuis un très grand nombre d'années, des
associations d'agrément également, du Medical Audit, par exemple,
et de certaines associations américaines? Est-ce que ces études
ont été commencées et est-ce qu'on en a tenu compte dans
le libellé de ces articles?
M. CASTONGUAY: Je vais demander au Dr Brunet il y a plusieurs
travaux qui s'effectuent présentement de vous donner un
aperçu de ce qui se fait.
Il est exact qu'il y a plusieurs travaux qui s'effectuent sur le sujet.
Une étude se poursuit à l'intérieur du ministère
sur un certain nombre de formules du dossier. Cela progresse lentement. Des
formules ont été normalisées; il y en a d'autres qui le
sont actuellement et un certain nombre d'entre elles devront être
approuvées par règlement, au fur et à mesure qu'elles
seront déterminées de façon définitive.
De plus, les renseignements qui sont demandés le sont en fonction
d'un système d'informatique pour avoir une banque de données et
pour pouvoir y transposer les informations recueillies. C'est le cas
actuellement pour la formule AH-101, mais nous voulons l'étendre
à d'autres formules.
Des travaux ont lieu actuellement au niveau du centre hospitalier,
à Sherbrooke et à Laval, sur les dossiers des centres
hospitaliers pour permettre d'enregistrer ces dossiers ou les renseignements
les plus pertinents à un centre d'informatique. Ces études se
poursuivent en collaboration avec le ministère et en consultation avec
les organismes impliqués. Je pense qu'il faudra un certain temps pour
arriver à un dossier assez uniforme à l'intérieur des
divers établissements, parce que le travail se fait aussi du
côté des services sociaux.
Il y a des organismes à Montréal qui ont travaillé
sur un dossier, il y a le type pour les services sociaux. Alors les travaux se
continuent à l'intérieur et à l'extérieur du
ministère. Il y a en plus le collège qui y travaille; les
fédérations se sont intéressées à ce
problème-là et je pense qu'au cours des 12 ou 18 prochains mois,
il y aura du travail progressivement accompli à ce sujet.
Quant au CLSC, on a aussi prévu un dossier qui pourrait faire
partie de cet ensemble. Tous ces dossiers c'est pourquoi on a
ramené dans le règlement que l'information de base était
la même, quel que soit le type d'établissement nous
paraissent essentiels pour pouvoir faire les liens.
M. LAURIN: Donc, on peut penser que la formulation que nous allons lire
ici reflète l'état provisoire de vos travaux et qu'elle est
appelée à des changements dans un proche avenir.
M. CASTONGUAY: Pour ce qui est de l'information de base sur le plan de
l'inscription, je pense qu'on peut dire que c'est assez définitif. Pour
ce qui est du contenu du dossier, eh bien, il s'agira de déterminer ce
qui doit être fait par règlement progressivement. Actuellement,
c'est l'état de nos connaissances au ministère; et aussi, des
demandes qui nous ont été faites et des choses qui sont
ajoutées; demandes qui ont été faites par des organismes
qui voulaient ajouter certaines informations pour s'assurer au moins que dans
cette période tous les renseignements requis étaient
présents.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y aurait d'autres commentaires à
3.5.1.? Article 3.5.2. Le député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: Article 3,5.2.d) il est question du rapport sur la
capacité de la personne d'administrer ses biens en rapport avec tel
article de la loi. Qui fait ce rapport? Je ne me souviens pas ce que ça
implique exactement.
M. CASTONGUAY: Lorsqu'une personne est placée en cure
fermée ou lorsqu'il semble qu'une personne doive être
placée en cure fermée, la Loi de la protection du malade mental
prévoit que ceci ne peut être fait qu'à la suite d'un
examen effectué par deux psychiatres. S'il n'y a pas de psychiatre, par
un psychiatre et un médecin ordinaire. L'examen alors doit être
régularisé par un médecin psychiatre par la suite et le
rapport de chacun des psychiatres doit se prononcer sur deux choses: la
nécessité d'être traité en cure fermée ou
non, et la capacité d'une personne d'administrer ses biens ou non.
Alors c'est à cette question-là qu'on se
réfère nommément ici.
M. LAURIN: Merci.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le député de Gaspé-Sud et
le député de Dubuc auraient des commentaires à faire
relativement à l'affirmation du ministre sur les médecins
ordinaires.
M. LAURIN: A propos de d), M. le Président, le ministre n'a pas
inclus le rapport sur l'obligation ou non de traiter le malade en cure
fermée, mais simplement sur sa capacité d'administrer ses
biens.
M. CASTONGUAY: Je ne sais pas pourquoi. Il semble qu'on devrait
probablement l'ajouter. Alors un autre changement.
M. LAURIN: Changement majeur.
M. GUAY: Est-ce qu'on peut considérer un psychiatre comme un
médecin extraordinaire?
M. CLOUTIER (Montmagny): Un médecin extraordinaire, mais un
député ordinaire.
M. LAURIN: Je vous remercie d'avoir épargné ma
modestie.
M. CASTONGUAY: Mais vous ne savez pas quelle est la réaction de
mon collègue, le Dr. François Cloutier.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ah oui!
M. CASTONGUAY: Il est psychiatre lui aussi.
M. LE PRESIDENT: Article 3.5.3. Article 3.5.4.
M. LAURIN: J'aimerais avoir un peu d'information là-dessus, M. le
Président. Par ordre chronologique, qu'est-ce que cela voudrait dire,
par exemple, quant aux notes d'évolution d'un travailleur social ou d'un
psychologue, qui ne rencontre quand même pas le patient aussi souvent
qu'une infirmière?
M. CASTONGUAY: Dans les divers mémoires qui ont été
soumis, cet article a amené un certain nombre de commentaires; on semble
être d'accord sur l'objectif poursuivi mais aussi on signale les
difficultés de consigner par ordre chronologique. Tout dépend de
la forme du dossier; si on considère, par exemple, les notes du
travailleur social, je pense que cela signifie que les notes du travailleur
social doivent être enregistrées par ordre chronologique et si
possible consignées par ordre chronologique sur une feuille qui est la
même pour le travailleur social et pour l'infirmière.
M. LAURIN: La même feuille?
M. CASTONGUAY: La même feuille, c'est l'idée du
règlement.
M. LAURIN: C'est-à-dire que sur la même feuille
paraîtraient les notes d'évolution de l'infirmière, du
travailleur social. Pourquoi pas du psychologue, pourquoi pas du
médecin?
M. CASTONGUAY: C'est écrit: "des professionnels".
M. LAURIN: Pardon?
M. CASTONGUAY: On dit: Chaque prestation de services fournis à un
bénéficiaire dans un établissement est consignée
par ordre chronologique sur une feuille indiquant la nature du service, le nom
du professionnel qui l'a rendu, l'indication, le cas échéant, de
la nécessité d'une relance et de la date où elle devrait
être faite. Il y a deux possibilités: que ce soit fait sur la
même feuille ou sur des feuilles différentes. Ce sera à
l'hôpital à décider, à toutes fins pratiques.
M. LAURIN: Ce peut être fait sur des feuilles
différentes?
M. CASTONGUAY: Oui.
M. LAURIN: Est-ce que le personnel englobe tous les professionnels, les
médecins, les psychologues, les ergothérapeutes, les travailleurs
sociaux? Il me semble, dans les comptes rendus que j'ai lus, que vous faisiez
des distinctions.
M. CASTONGUAY: Dans le texte, le mot "personnel" est identifié
dans certains autres articles, comme le personnel autre que les médecins
et les dentistes.
M. LAURIN: Et c'est le cas pour cet article-là?
M. CASTONGUAY: Ce règlement, nous allons le regarder de nouveau
parce que nous avons revu les mémoires. Nous serions
intéressés aussi à connaître votre opinion à
ce sujet-là. Pensez-vous que c'est possible? On nous a indiqué
qu'il serait préférable que chaque professionnel ait sa feuille
comme c'est le cas actuellement. Et peut-être que l'idéal serait
de laisser les deux possibilités.
M. LAURIN: Je trouve que c'est plus facile quand chaque catégorie
de professionnels a sa feuille différente et même
identifiée par une couleur différente, parce qu'on va rapidement
à l'essentiel de notre investigation, on perd moins de temps. Quand on
est obligé de chercher dans une masse de feuilles l'objet pertinent de
notre préoccupation, ça peut prendre beaucoup de temps, alors que
si c'est identifié par des feuilles de couleurs différentes, on
va beaucoup plus rapidement.
Elle est sûr que ça peut comporter des dépenses
additionnelles à certains postes budgétaires, comme fournitures
de bureau, mais quand même, je pense que ç'a son
utilité.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Laurent. Autres
commentaires? Article 3.5.5.
M. LAURIN: Il y a une petite erreur, il me semble que l'article 3.5.4.
dans les notes modifiées, ... Ah bon! c'est un changement de
numérotation que vous avez noté.
M. LE PRESIDENT: Article 3.5.5.; article 3.5.6.
M. CLOUTIER (Montmagny): En faisant la modification à dix ans au
lieu de cinq ans,
est-ce que c'est suffisant pour couvrir l'aspect des recherches qui peut
se faire à un moment donné?
M. CASTONGUAY: Il semble que oui. Tous les organismes étaient
d'accord sur dix ans.
M. LAURIN: Est-ce qu'on peut le conserver sous forme de films ou
photocopies miniaturisées?
M. CASTONGUAY: C'est indiqué en dernier: "la reproduction
photographique du dossier où les éléments
précités peuvent..."
M. LE PRESIDENT: Article 3.5.7.
M. PEARSON: A l'article 3.5.6., une petite question. On mentionne ici
que les dossiers doivent être conservés sauf pour les malades
décédés. Est-ce qu'il n'y a pas une obligation quelconque
d'envoyer un rapport au démographe officiel ou à celui qui tient
les statistiques pour la province?
M. CASTONGUAY: Ce n'est pas fait par cette loi.
M. PEARSON: Mais ça existe.
M. LE PRESIDENT: Article 3.5.8.; article 3.5.9.; article 3.5.10.
M. BOIVIN: Est-ce que l'aspect confidentiel est respecté du
côté du service de bien-être? On parle là du dossier
médical mais...
M. CASTONGUAY: Cela s'applique, il n'y a pas de distinction.
M. BOIVIN: On parle de médecins et dentistes, on ne parle jamais
de services sociaux.
M. CASTONGUAY: On dit qu'il est confidentiel et ne peut être
divulgué sauf sur demande d'un médecin, dentiste ou avec
l'autorisation écrite du patient. Alors, on ne donne pas la
permission.
M. BOIVIN: Cela traduit que c'est le dossier médical?
M. CASTONGUAY: Oui.
M. BOIVIN: Est-ce qu'il n'y a pas un dossier aussi autre que
médical qui a droit au secret?
M. CASTONGUAY: Je sais qu'on l'a dans la loi et on le précise
ici, à cause des besoins de transmission, mais c'est très
serré, vous vous en souvenez, dans la loi.
M. LAURIN: Est-ce qu'il n'y a pas un point et virgule après
"patient" à l'article 3.5.10? C'est difficile à comprendre.
M. CASTONGUAY: D'accord, un autre changement.
M. LE PRESIDENT: Article 3.5.11.
M. LAURIN: Peut-être que le ministre devra agrandir sa
résidence.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est ce que je lui demandais, si
c'était sa résidence privée.
M. CASTONGUAY: C'est le texte du règlement actuel. Je ne sais pas
si cela a créé des problèmes à l'ancien
ministre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, je n'ai pas eu de problème de ce
côté-là.
M. CASTONGUAY: D'autres commentaires à l'article 3.5.11? Section
VI, les ordonnances. Article 3.6.1? Article 3.6.2?
Ordonnances
M. CASTONGUAY: Ici, je voudrais faire un commentaire. On nous a fait des
représentations à l'effet qu'il y aurait lieu de modifier le
troisième alinéa, lorsque nous disons: "Toutefois, dans chacun
des cas, le médecin ou le chirurgien dentiste qui aura utilisé ou
prescrit tel médicament devra en informer par écrit le plus
rapidement possible le Conseil des médecins et dentistes, lequel devra
obtenir l'avis du pharmacien."
Nous allons plutôt y substituer un passage pour prévoir que
ce sera un avis d'un comité de pharmacologie qui comprendra le
pharmacien, mais qui groupera également des médecins, de telle
sorte que les avis nécessaires, qui peuvent venir aussi bien du
côté du spécialiste en pharmacie que des médecins,
pourront être conciliés.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: A titre d'information, M. le Président, je ne sais
pas si je suis dans l'ordre des choses, on mentionne à l'article 3.6.2.:
"ne peut fournir que des médicaments apparaissant à la liste des
médicaments approuvée par le lieutenant-gouverneur en conseil".
Est-ce l'intention du lieutenant-gouverneur en conseil de réviser cette
liste parce qu'elle peut apporter des problèmes?
M. CASTONGUAY: La loi no 69 prévoit justement un mécanisme
périodique de révision de la liste des médicaments. S'il y
a des représentations qui doivent être faites, elles doivent
être faites au conseil de pharmacologie qui, à l'aide de ces
quelque cent conseillers, pourra apporter les modifications nécessaires
à la liste.
M. VEILLEUX: Je soulève le point, parce qu'on vit, dans des
comtés ruraux comme le mien, certains problèmes. Je pourrais vous
donner des cas de malades qui ont besoin de tel remède qui n'a pas de
je ne sais pas le terme technique qu'on emploie
succédané dans la liste des 3,000 médicaments. Cela leur
coûte $40 par mois, parfois plus, que l'on soustrait de la pension de
vieillesse. C'est pour ça que je mentionnais cela.
M. CASTONGUAY: La liste, de l'avis du conseil de pharmacologie, contient
tous les médicaments nécessaires pour le traitement dans
l'état actuel des connaissances. D'ailleurs, vous avez des
hôpitaux universitaires qui ont une liste énormément moins
longue que la liste qui a été publiée et qui font des
traitements beaucoup plus sophistiqués que ceux qui peuvent se faire en
traitement externe et, malgré tout, ils s'en tirent très
correctement.
Il y a une question de changement d'habitudes, j'en conviens. Cela
crée certaines difficultés, j'en conviens également. Je ne
dis pas que la liste n'aura pas à subir, avec le temps et
l'expérience, certaines modifications. La loi prévoit justement
la mise à jour périodique de la liste.
M. VEILLEUX: En tout cas, je soumettrai par écrit au ministre un
cas bien particulier et urgent.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Pour les débuts, il me semble que, quelle que
soit la qualité de la liste, se limiter strictement à cette liste
c'est une règle extrêmement sévère vis-à-vis
de celui qui pratique.
M. CASTONGUAY: Il y a plusieurs pharmaciens d'hôpitaux qui nous
ont dit que, si on appliquait la liste dans son état actuel, on
augmenterait considérablement le nombre de médicaments qui sont
utilisés dans les hôpitaux, pfrce que, justement, dans plusieurs
cas, on a un formulaire qui est déjà beaucoup plus restrictif que
celui-là.
M. SAINT-GERMAIN: Mais, au début, par exemple, si vous laissiez
le médecin décider du choix de médicament et si vous lui
laissiez l'obligation de s'expliquer au conseil des médecins en donnant
le pourquoi de la prescription d'un médicament particulier qui n'est pas
inclus sur la liste, ne croyez-vous pas que ce serait une garantie
nécessaire?
M. CASTONGUAY: Vous l'avez à l'article 3.6.2.
M. SAINT-GERMAIN: Là, vous parlez strictement de cas d'urgence,
si j'ai bien interprété l'article.
M. CASTONGUAY: Il n'en demeure pas moins que l'établissement de
listes, dans les centres hospitaliers, est quelque chose d'assez
nécessaire. On vient d'effectuer une étude dans une
catégorie d'hôpitaux. Lorsqu'on compare le coût des
médicaments par rapport à l'Ontario, on s'aperçoit que par
jour-patient cela coûte exactement le double au Québec. Est-ce que
ce sont des dépenses qui apportent quelque chose de mieux? Je ne le
crois pas parce qu'en même temps on voyait que la durée de
séjour des patients dans cette même catégorie
d'hôpitaux était trois fois plus longue que celle des
hôpitaux correspondants en Ontario.
Alors, le principe d'une liste dans les établissements est
reconnu.
M. SAINT-GERMAIN : Ma question, je pense bien, n'a rien à voir
avec le principe. Je pense que le principe...
M. VEILLEUX: Tout le monde est d'accord.
M. SAINT-GERMAIN: ... est accepté de tout le monde. Mais je pense
au cas particulier où un médecin aimerait, soit par
expérience personnelle ou par des renseignements qu'il aurait eus, faire
usage d'un médicament en particulier pour un cas donné. Est-ce
que l'obligation pour ce médecin de s'expliquer au comité des
médecins de l'institution ne serait pas une garantie suffisante pour
empêcher les abus?
M. CASTONGUAY: Je vais demander plutôt au Dr Brunet de vous
répondre sur cette question, compte tenu des habitudes dans les
hôpitaux, les modes de prescrire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant que le Dr Brunet ne donne une
réponse, j'aurais une question. Il pourrait y répondre, en
même temps qu'aux deux nouveaux députés de l'Opposition,
les députés de Jacques-Cartier et de Saint-Jean! Je voudrais
demander au ministre s'il a eu du Collège des dentistes et du
Collège des médecins, qui a tout de même la
responsabilité de la surveillance de l'acte médical, des
représentations tout à fait spéciales sur la nouvelle
liste des médicaments à l'effet que la liste, telle que
constituée, pourrait causer certains préjudices.
M. CASTONGUAY: M. le Président, je n'ai pas d'objection à
ce qu'on entre dans la discussion de cette question, mais l'examen des
règlements est déjà très long. Là, je pense
que c'est un peu hors du sujet.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est parce que la réponse pourrait
modifier le règlement.
M. CASTONGUAY : A ma connaissance, nous n'avons pas eu de telles
représentations. Je l'ai expliqué lorsqu'on a discuté du
Conseil consultatif de pharmacologie, le conseil s'est associé un
très grand nombre de médecins à
titre de consultants. Les membres du conseil, au plan de leurs
compétences scientifiques, leurs compétences à tous points
de vue, sont vraiment parmi ce qu'il y a de mieux. Ils ont fait un travail
extrêmement fouillé. Ils n'avaient aucun intérêt
d'autant plus qu'ils n'avaient eu aucune instruction à
faire des coupures sur la liste des médicaments. Ils se sont
assurés que cette liste est vraiment complète et ils l'ont
affirmé d'ailleurs très clairement. Le président, pas
longtemps après la mise en vigueur du régime, s'est
exprimé lui-même sur ce point.
M. LE PRESIDENT: Le Dr Brunet avait une réponse à
donner.
M. CASTONGUAY: En fait, M. le député de Montmagny, le
collège demandait simplement une procédure par laquelle certains
médicaments pourraient être fournis par le pharmacien d'un
établissement, avec l'assentiment du Conseil consultatif de
pharmacologie, même s'ils n'apparaissent pas dans la liste des
médicaments approuvés. Cette prévision serait
particulièrement importante pour les médicaments en
expérimentation ainsi que pour certains médicaments disponibles
depuis peu. Alors, je pense que la modification apportée à
l'article répond à cette question.
Pour ce qui est du problème soulevé par M. Carpentier, il
m'est difficile de répondre. Les avis peuvent être
partagés.
Je pense que la discussion vise à savoir si on devrait, dans
l'article, le permettre pour fins de nécessité médicale,
avec ou sans urgence. Je pense qu'on peut consulter à nouveau sur ce
sujet. A ce jour, on n'a pensé qu'à mettre les médicaments
pour des fins de recherche et d'expérimentation. Pour des fins de
nécessité médicale urgente, je pense que cela peut couvrir
tous les besoins absolument nécessaires à l'intérieur d'un
hôpital, chaque fois que la chose parait nécessaire au
médecin, quitte à consulter, par la suite, le conseil des
médecins et le comité consultatif. Cela ouvre les portes pour
répondre aux besoins essentiels.
M. LAURIN: Il faudrait que le mot "urgent" soit compris dans ce sens,
toutefois.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. LAURIN: Comme vous le disiez tout à l'heure, si un
médicament nouveau apparaît sur le marché et est reconnu
par l'ensemble de la profession comme étant approprié à
telle affection, je pense bien que, même s'il n'est pas inscrit dans la
liste, on pourrait permettre aux médecins de le prescrire, quitte
à ce que le comité de pharmacologie, ensuite,
l'entérine.
M. CASTONGUAY: C'est l'esprit du règlement. Maintenant, il y a
peut-être lieu de le regarder à nouveau.
M. SAINT-GERMAIN: Le fond du problème serait certainement la
définition du mot "urgent". En l'élargissant, croyez-vous que le
prin- cipe qu'on a voulu établir par cette liste de médicaments
pourrait être annulé par l'abus des médecins qui
prescriraient à tort et à travers, pour des raisons secondaires,
des médicaments qui ne seraient pas inscrits sur la liste? Au
début, il pourrait y avoir une certaine expérimentation pour voir
jusqu'à quel point les médicaments qui ne sont pas inclus sur la
liste seront prescrits.
M. CASTONGUAY: Nous allons le regarder.
M. LE PRESIDENT: Article 3.6.3? Le député de
Dorchester.
M. GUAY: A l'article 3.6.3, M. le Président, j'aimerais que le
ministre nous donne, si c'est possible, une définition un peu plus
précise du terme "urgence". L'article commence comme ceci: "En cas
d'urgence c'est donc dire que l'article portera là-dessus
une ordonnance peut être prescrite par téléphone. Telle
ordonnance doit être dictée à un interne, résident
ou infirmier qui exerce ses fonctions dans un centre hospitalier". Quand il est
question de médicaments, c'est toujours plus ou moins urgent. Il y a
urgence grave et urgence peut-être moins grave. Le terme "urgence" est
toujours relatif, selon le service, selon la région, selon les
conditions du patient. Dans le domaine de la santé, il semblerait qu'on
se dirige de plus en plus vers des cas d'urgence, à cause de plusieurs
facteurs. J'aimerais que le ministre tente de clarifier cela parce qu'on dit:
"En cas d'urgence, une ordonnance peut être prescrite par
téléphone". N'y a-t-il pas un danger, par là, que,
tôt ou tard, presque toutes les ordonnances soient dictées par
téléphone? Remarquez bien que je ne formule pas un commentaire,
actuellement, mais je demande au ministre s'il n'y aurait pas lieu de clarifier
cela et de donner des exemples de cas d'urgence, afin que ce soit bien compris,
dans l'esprit de la loi.
M. CASTONGUAY: On ne peut pas, d'une part, dire comment un jugement doit
être porté devant des cas d'espèce par le médecin,
et c'est lui qui prescrit. Par contre, on nous dit les
infirmières nous ont fait ces représentations qu'il y a
énormément d'ordonnances faites par téléphone. Nous
avons donc indiqué que cela peut être fait par
téléphone, en cas d'urgence, mais je crois qu'il serait dangereux
d'essayer de spécifier ce que doit être une urgence et ce qui ne
doit pas être une urgence. C'est le médecin qui est responsable du
traitement de son patient. Je ne crois pas qu'on puisse, dans le
règlement, dire: Tel cas sera un cas d'urgence, tel autre cas n'en sera
pas un. Même moi, je ne crois pas être en mesure de donner un
exemple. Je pense que cela doit être l'objet d'un jugement de la part du
médecin.
M. LAURIN: Pour répondre au député de Dorchester,
il y a deux grandes catégories d'urgences: l'urgence relative et
l'urgence absolue.
M. GUAY: C'est peut-être justement pour cela qu'on demande une
clarification. Evidemment, c'est très difficile à apporter, sauf
que, dans les cas de maladies, je le répète, c'est presque
toujours urgent.
M. CASTONGUAY: Il faut aussi faire attention à ne pas proposer un
règlement où on dira ce qui est une urgence et ce qui n'en est
pas une, parce que, là, on commencera à dire comment traiter les
gens.
M. GUAY: Disons donc que le terme devra être clarifié par
chacun des professionnels de la santé, qui auront à s'en
servir...
M. CASTONGUAY: Selon leur jugement. M. GUAY: ... d'après son bon
jugement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: Pour citer un exemple à l'appui du
député de Dorchester où l'urgence est très relative
elle ne peut pas dépasser cela supposons qu'un patient ne
dort pas durant la nuit, il grimpe dans les rideaux et dérange tout le
monde; le médecin ne peut pas cesser ses visites pour venir prescrire un
médicament pour le faire dormir. A ce moment-là, ce n'est pas une
question de vie ou de mort. C'est simplement une urgence très
relative.
M. VAILLANCOURT: Il est question de le faire dormir.
M. GUAY: C'est également ce que j'ai dit sauf que ce que je
prévois, c'est que, dans un avenir peut-être assez
rapproché, toute ordonnance se fasse par téléphone. C'est
peut-être plus rapide j'en conviens sauf que dans la loi,
on dit: En cas d'urgence. Autrement, quand cela n'est pas un cas d'urgence,
cela se fait de la façon habituelle.
M. CASTONGUAY: Cela devrait être une ordonnance écrite.
M. GUAY: C'est le professionnel qui aura à le définir.
M. LAURIN: Une autre question, M. le Président. Les
infirmières avaient aussi demandé qu'une ordonnance puisse
être prescrite ou suspendue par téléphone. Est-ce que vous
pouvez nous dire le cas que vous avez fait de cette recommandation? Ou si elle
est incluse implicitement dans le nouveau libellé de l'article?
M. CASTONGUAY: On me dit que sur le plan de la rédaction, une
ordonnance peut signifier le positif et le négatif.
M. LAURIN: Oui. C'est ce que j'avais compris mais je voulais en
être sûr.
M. LE PRESIDENT: L'article 3.6.4.
M. GUAY: La durée de validité de l'ordonnance a
été changée. Est-ce qu'il y aurait eu des
représentations assez formelles à ce sujet? Et quelle est la
raison principale, pour ma curiosité personnelle?
M. CASTONGUAY: Les us et coutumes. M. GUAY: Ah bon!
M. LAURIN: Une autre question que je me posais à ce sujet. Dans
nos hôpitaux, actuellement, il y a des durées variables
d'ordonnance selon les produits, par exemple, pour les opinacés, les
antibiotiques. Là, vous avez établi une durée uniforme
pour tous ces médicaments.
M. CASTONGUAY: On dit au deuxième alinéa... Je pense bien
que cela couvre... "La règle édictée par le présent
article souffre toutefois exception dans les centres de malades à long
terme pour lesquels les ordonnances sont valides pour un mois..." et à
l'article 3.6.5., on dit: "Le conseil des médecins et dentistes d'un
centre hospitalier doit établir une durée de validité plus
courte pour les ordonnances portant sur des stupéfiants, des
anticoagulants, etc.."
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? L'article
3.6.5.
M. LAURIN: Si vous nous aviez laissé tout cela pour la fin de
semaine, je n'aurais pas posé cette question. Je n'ai pas pu lire assez
rapidement.
M. GUAY: Peut-on présumer l'avoir en notre possession pour les
prochaines nuits?
M. CASTONGUAY: Dès que nous aurons fini le travail, je serai des
plus heureux de vous en remettre le nombre de copies que vous
désirerez.
M. GUAY: Mais pour le moment, c'est...
M. CASTONGUAY: C'est encore un document de travail. Vous voyez, il y a
bien des modifications qui sont en voie d'être apportées. Il y a
des gens qui sont ici, je le comprends, mais il y en a beaucoup qui sont
à l'extérieur. Et un document comme celui-là, tant qu'il
n'est pas terminé, s'il circule, il n'y a pas d'indication qui
précise que tel point sera modifié ou non, et cela peut
créer des inquiétudes, des représentations et des
difficultés qui méritent d'être évitées.
C'est uniquement dans cet esprit que nous le faisons.
M. GUAY: Si je pose la question, c'est que la lecture du texte
suggéré ne se fait pas à haute voix et je suis sûr
qu'il y a des personnes qui sont désireuses de prendre connaissance du
contenu.
M. LEDUC: Cela demande un travail à la commission
parlementaire...
M. GUAY: D'accord, oui.
M. LEDUC: ... qu'il ne faudrait pas oublier aussi.
M. GUAY: Je suis conscient que c'est un travail en commission.
M. CASTONGUAY: Et j'ai indiqué aussi et cela est
écrit dans le journal des Débats tous les changements que
nous proposions, au moment où j'en ai fait l'exposé. J'ai pris
une journée complète pour le faire.
M. GUAY: Oui d'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 3.6.5. L'article 3.6.6.
M. CASTONGUAY: L'article 3.6.6.
Encore là on dit: "Le comité exécutif du conseil
des médecins et dentistes d'un centre hospitalier est habilité
à interdire, après consultation du pharmacien." Alors, on va
reprendre "du comité de pharmacologie."
M. LE PRESIDENT: Autres commentaires? Section VII: Les visites. Article
3.7.1. Article 3.7.2. Le député de Saint-Jean.
Visites
M. VEILLEUX: Est-ce que c'est l'intention du ministère d'essayer
d'uniformiser les heures de visite dans les hôpitaux de la province et la
méthode de visite? Je m'explique. Dans certains hôpitaux on laisse
une certaine liberté aux gens de visiter et dans d'autres on est presque
suivi, comme dirait mon ami Louis Laberge, par la Gestapo pour savoir où
on va, quel ascenseur on prend et à quel étage on descend. Est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu de la part du ministère d'uniformiser ce genre
de visites?
M. CASTONGUAY: Nous avons proposé des règlements minimaux.
Les autres modalités s'appliquant aux visites doivent être la
responsabilité de l'établissement. Les conseils d'administration
vont être quelque peu modifiés, comme vous le savez, ce qui peut
apporter un certain nombre de changements, peut-être un peu plus de
sensibilité vis-à-vis de certains de ces problèmes dans
les établissements où les conditions que vous décrivez
existent. De même que d'autres modalités, comme la tenue d'une
assemblée annuelle où des représentations pourront
être faites sur des questions comme celles-là. Mais nous sommes
toujours dans une question d'équilibre ici. Est-ce que nous essayons,
par la voie de la loi et des règlements de dire comment un hôpital
doit fonctionner dans tous ces détails ou est-ce que nous essayons
plutôt de donner les moyens nécessaires aux conseils
d'administration, au directeur général, aux conseils des
médecins et dentistes, etc., de s'acquitter de leurs
responsabilités le plus adéquatement possible. C'est toujours une
question d'équilibre.
Je ne vois pas vraiment jusqu'à quel point nous pouvons aller
plus loin que nous sommes allés ici. A l'article 3.7.3., nous disons:
"Les règlements sur les visites doivent tenir compte de la nature des
soins ou services prodigués sur les personnes hébergées et
favoriser le déroulement normal des programmes de soins ou de services.
"
Il n'en demeure pas moins qu'il y a une contrepartie aussi à la
question des visites. Parfois, il y a des exagérations. Cela nuit
à divers plans. Il y a aussi des pays où les moeurs sont
très différentes. Ici, il y a des gens qui ne voient pas une
personne pendant des mois; tout à coup ils apprennent qu'elle est
à l'hôpital et vite ils se dépêchent d'aller la
visiter. Il ferait mieux d'attendre et d'aller la voir un peu plus souvent
quand elle n'est pas à l'hôpital et, quand elle est à
l'hôpital, la laisser se reposer, guérir et aller la voir
après. Ce n'est pas tout dans un sens cette histoire-là.
M. VEILLEUX: C'est pourquoi je soulevais le point. Cela joue des deux
côtés. Qu'est-ce qui arrive aussi? C'est qu'il y a des gens qui
peuvent demeurer à Montréal et qui ont de la parenté qui
demeure, disons, à Thetford Mines. Ils arrivent à Thetford Mines
où c'est une tout autre organisation de visites. S'il y avait une
certaine uniformisation au niveau de la province, cela pourrait
peut-être, dans ce sens-là, je ne dis pas dans tous les
détails...
M. CASTONGUAY: Peut-être que les conseils régionaux, les
conseils d'administration jugeront à propos de discuter ces
choses-là ensemble et d'améliorer la situation. J'avoue, comme
ministère ici, que nous avons visé plutôt à mettre
des normes minimales.
M. GUAY: Probablement que cela ne se produira pas.
Dans le cas où il y aurait sévérité
disproportionnée comparativement à l'ensemble des
établissements, est-ce que le ministre aura quand même un droit de
recours ou encore, dans le sens contraire, advenant par exemple un danger
d'épidémie, est-ce que le ministre pourrait lui-même en
ordonner la fermeture complète à tout visiteur?
M. CASTONGUAY: Il y a des règlements ici et
généralement les hôpitaux eux-mêmes, en cas de danger
de contagion, prennent les mesures appropriées. Nous allons voir dans la
loi de la santé publique, dans les dangers de contagion, ce qui peut
être fait, mais généralement, les premiers avertis sont les
gens en place. Ils n'ont aucun intérêt à voir la contagion
s'étendre et généralement ils sont en mesure de prendre
les mesures appropriées bien avant qu'on soit même informé
du danger.
M. GUAY: Maintenant, est-ce que ces articles s'adressent
également aux centres d'accueil, à tout établissement
où les personnes demeurent plus de 24 heures?
M. CASTONGUAY: C'est ça. M. GUAY: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 3.7.4. Article 3.7.5.
M. GUAY: J'ai la réponse que j'ai posée tantôt
à 3.7.4.
M. LE PRESIDENT: Autres commentaires? Section VIII. Comité des
bénéficiaires.
Comité des bénéficiaires
M. CASTONGUAY: Ici, M. le Président, comme il s'agit d'une
addition qui n'apparaissait pas dans le projet original qui a été
publié, il y aurait peut-être intérêt à lire
ce texte-là. Article 3.8.1. Dans tout centre hospitalier pour malades
à long terme ou centre d'accueil pour réadaptation et
hébergement d'adultes, un comité des bénéficiaires
doit être formé. Ce comité doit comprendre au moins 3 et au
plus 5 membres. Ce comité peut adopter des règlements concernant
sa régie interne. Article 3.8.2. Les fonctions du comité des
bénéficiaires sont notamment de servir de lien entre les
bénéficiaires et l'administration et le propriétaire,
défendre l'intérêt général de ses malades,
transmettre les opinions et recommandations des membres du conseil
d'administration au conseil d'administration propriétaire, participer
à l'organisation des loisirs tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur.
Ici, je voudrais simplement faire état du fait que vous avez vu
par la voix des journaux les représentations qui ont été
faites au sujet du traitement fait à certains malades dans certaines
institutions, et ce mécanisme vient s'ajouter à un certain nombre
d'autres mécanismes. D'abord, il y a le droit aux soins qui est inscrit
dans la loi 65. Il y a également la présence dans les centres
hospitaliers pour malades à long terme ou centres d'accueil, de deux
personnes qui y sont hébergées au niveau du conseil
d'administration; c'est déjà un changement considérable
que ce comité des bénéficiaires. Il y a la
possibilité aussi de saisir le conseil régional, s'il y a des
plaintes, et également s'il y avait mauvais traitement ou sévices
de la part d'une personne qui appartient à une corporation
professionnelle; on peut rappeler aussi que le recours à une corporation
professionnelle est toujours possible, d'autant plus que les changements dans
les modes de fonctionnement, la composition des corporations professionnelles,
peuvent avoir un effet positif sur ce plan.
Egalement sur le même sujet, je sais que la Ligue des droits de
l'homme songe à créer un office des droits du citoyen du
troisième âge qui va se préoccuper de questions comme
celles-là. Ce sont tous des moyens pour assurer un meilleur respect des
droits de ces personnes et c'est la raison pour laquelle nous n'avons pas
jugé que c'était une question qui devait être
négociable et faire l'objet d'une convention collective comme on le
suggérait dans les écrits qu'ont publiés certains
journaux.
Il me semble que c'est une question trop importante pour qu'elle soit
négociée. On doit plutôt tendre à apporter des
solutions par des mécanismes plus formels, ayant plus d'autorité
morale, des mécanismes plus dynamiques. C'est le commentaire que je
voulais faire, M. le Président, étant donné que ce
comité des bénéficiaires s'inscrit dans un ensemble de
mesures visant à corriger une situation qui, malheureusement, existe et
ne devrait pas exister.
Je voudrais préciser que je ne me fie pas uniquement aux
écrits dans les journaux. Je me souviens de certains rapports que nous
avons reçus et où de telles situations ont été
constatées.
M. LE PRESIDENT: S'il n'y a pas d'autres commentaires, nous passons
à la partie IV: L'administration.
Administration Conseil d'administration
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je voudrais demander au
ministre si, dans la définition des pouvoirs de réglementation,
au paragraphe c) cela couvre, sans qu'on ait besoin de le mentionner, l'article
4.4.2., c'est-à-dire le chef du service des soins infirmiers, et
l'article 4.4.5., les chefs des autres services hospitaliers?
Je demande cela parce qu'avant les modifications que je viens de lire,
les articles 4.4.2. et 4.4.5., ce personnel était nommé par jury
alors que là il est nommé par le conseil d'administration sur la
recommandation du directeur général. Alors c'est couvert?
M. LE PRESIDENT: C'est cela, vous avez la réponse.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, d'accord.
M. LE PRESIDENT: D'autres commentaires à l'article 4.1.1.1, le
conseil d'administration?
M. LAURIN: Je pense qu'il faudrait mettre le pluriel à
"nécessaire".
M. CASTONGUAY: A quel endroit? M. LAURIN: A la deuxième
ligne.
M. CASTONGUAY: Oui, vous allez rendre le Dr Boulay jaloux.
M. LAURIN: Je ne pense pas parce que c'est l'un de mes très bons
amis.
M. CASTONGUAY: Votre connaissance et votre précision doivent
à tout le moins l'impressionner.
M. LE PRESIDENT: Autres commentaires à cet article? Article
4.1.1.2.
M. LAURIN: Est-ce qu'on peut demander la raison de l'addition de la
troisième ligne, M. le Président?
M. CASTONGUAY: C'est un organisme, je me demande lequel
précisément, qui a souligné qu'étant donné
parfois la nécessité de procéder il est important que les
règles touchant la destitution d'un membre soient bien
précisées. Ce sont des règlements de fonctionnement
interne, le conseil d'administration.
M. CLOUTIER (Montmagny): A la fin de l'article 4.1.1.1, le
député de Bourget pourrait peut-être mentionner que le mot
"vertu" écrit avec un "e", ça devient de
l'héroïsme.
M. MARCHAND: Si vous ajoutez un "s", imaginez-vous ce que cela
représente.
M. LE PRESIDENT: Article 4.1.1.3.
M. GAGNON: Le ministre, à l'article 4.1.1.2, n'a plus jugé
utile de faire mention qu'il y aurait, au moins une fois par mois ou une fois
tous les deux mois, une réunion. Certains organismes pourraient
être trois, quatre, cinq ou six mois, comme cela se présente dans
certains cas, sans avoir de réunion. Disons que je me sers des lois
municipales comme exemple afin d'obliger les organismes à se
réunir au moins à une telle période au cas où il
n'y aurait jamais de réunion. Le ministre n'a pas jugé bon de
mettre cette clause qui aurait été assez élargie?
M. CASTONGUAY: Il faut dire qu'on a tellement de bons conseils
d'administration qu'on n'est peut-être pas obligé de dire tout
ça, mais je vérifie. On va regarder cela attentivement.
M. GAGNON: Je crois que ce serait une bonne suggestion.
M. LE PRESIDENT: Article 4.1.1.3?
M. CASTONGUAY: Excusez, à l'article 4.1.1.2, on dit: "Le conseil
d'administration doit adopter des règlements relatifs à sa
procédure interne, à la procédure de destitution de ses
membres, à la fréquence de ses réunions." On ne lui impose
pas un nombre minimum, mais on dit qu'il doit adopter un règlement
fixant la fréquence de ses réunions.
M. GAGNON: Oui, d'accord. Mais, parfois, dans les règlements, on
peut dire: Lorsque les besoins se feront sentir. On pourrait peut-être
donner une latitude assez grande et, alors qu'il y aura des cas importants
à régler, on profiterait des circonstances pour dire...
M. CASTONGUAY: Voyez comme on fait confiance aux établissements,
alors que, parfois, on nous dit...
M. GAGNON: Cela, c'est le conseil d'administration.
M. LAURIN: A l'article 4.1.1.3, M. le Président, deuxième
paragraphe, est-ce que vous verriez une certaine pertinence à
l'inversion de quelques mots? Au lieu de la rédaction actuelle, par
exemple, jugeriez-vous pertinente la rédaction suivante: Il est aussi du
devoir du conseil d'administration d'un établissement de faire parvenir,
au Collège des médecins et chirurgiens de la province de
Québec ou au Collège des chirurgiens dentistes, tout rapport que
ces organismes estiment utile à l'évaluation de la qualité
des soins médicaux et dentaires dispensés?
M. CASTONGUAY: Cela n'apparaît pas à un autre endroit? Vous
le déplacez du conseil vers le collège. On a ça, je crois,
ailleurs. On a les deux, mais je ne sais pas à quel article.
M. LAURIN: J'aimerais bien voir l'autre. Au fond, ce n'est pas le
conseil d'administration qui peut savoir exactement ce qui peut être
utile pour l'évaluation des actes médicaux. Si le Collège
des médecins ou le Collège des dentistes est appelé
à évaluer les soins médicaux ou dentaires, c'est pour des
raisons probablement graves et qui touchent l'exercice même de la
profession. A ce moment-là, ce sont eux qui savent les renseignements
dont ils ont besoin pour évaluer la qualité des actes.
Dans la rédaction actuelle, on peut penser, par exemple, que le
conseil d'administration pourra refuser l'accès à certains types
de renseignements, car c'est le conseil d'administration qui peut estimer utile
l'accès à tel ou tel type de renseignements. Cela ne me semble
pas tout à fait logique.
M. CASTONGUAY: Si vous le voulez, on va regarder cette question.
M. LAURIN: Est-ce que vous admettez le bien-fondé de mon
argumentation?
M. CASTONGUAY: En y mettant certaines précisions de telle sorte
que ça ne devienne pas, non plus, des investigations
générales.
M. LAURIN: Oui, bien sûr. M. CASTONGUAY: Alors...
M. LAURIN: Je pense qu'on tient compte de ça dans
l'évaluation de la qualité des soins médicaux et dentaires
dispensés. Donc, il ne peut pas y avoir abus de pouvoirs. Je pense
à l'hôpital Jean-Talon, par exemple, où le conseil
d'administration aurait pu refuser au Collège des médecins
l'accès à certains types de renseignements. C'est vrai qu'il y
avait d'autres lois qui lui permettaient de le faire, la Loi des
enquêtes, mais, quand même, je pense que ça mérite
une révision.
M. CASTONGUAY: Il y a l'article 5.3.2.20 qui couvre, en tout ou en
partie, la question que vous soulevez.
M. LAURIN: Quand même, je pense que la concordance pourrait
être étudiée de plus près. A l'article 5.3.2.20, on
ne parle pas du tout du conseil d'administration, alors qu'à l'article
4.1.1.3, on en parle. Il s'agit d'établir les relations...
M. CASTONGUAY: Oui, mais on dit "est du devoir du conseil
d'administration de leur fournir...". Tout ce qui est appréciation de la
qualité des soins est fait par le conseil des médecins et
dentistes et par ces comités. Normalement, tout ce qui est compris
à l'article 5.3.2.20 devrait donner l'information...
M. LAURIN: Je veux seulement attirer l'attention du ministre.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que le ministre a eu l'occasion de
rediscuter avec l'Association des infirmières cette demande de
modification qu'elles avaient faite à l'effet de préciser dans la
réglementation que le groupe le plus nombreux chez les professionnels
désigne leur représentant au sein du conseil d'administration?
Est-ce qu'à la suite de la réunion de l'autre jour...
M. CASTONGUAY: Pour cet article, vous allez voir tantôt que nous
avons des précisions.
M. CLOUTIER (Montmagny): A quel article?
M. CASTONGUAY: Je ne m'en souviens plus de mémoire.
M. CLOUTIER (Montmangy): Est-ce que c'est dans les services
hospitaliers?
M. CASTONGUAY: Bien, lorsqu'on parle du conseil des
professionnels...
M. CLOUTIER (Montmagny): Du conseil des professionnels...
M. CASTONGUAY: ... ou des modalités d'élection, mais je
sais que c'est précisé, clarifié pour dire que c'est par
voie d'élection.
M. LE PRESIDENT: Article 4.1.1.4? Article 4.1.1.5? Article 4.1.1.6?
M. CASTONGUAY: A l'article 4.1.1.4, nous allons ajouter que dans la
préparation du plan d'organisation, l'avis du Conseil des
médecins et dentistes va être demandé, comme que je l'avais
mentionné déjà antérieurement, en ce qui a trait au
département clinique.
M. LAURIN: C'est ici que l'article paraîtrait avec les
modifications que vous avez proposées, à l'article 4.1.1.4?
M. CASTONGUAY: Pour l'organisation des départements cliniques
dans le plan de l'organisation, l'avis du Conseil des médecins et
dentistes, je le crois bien, oui. Je n'ai pas la rédaction, mais il me
semble que c'est l'endroit où cela devrait paraître.
Peut-être à un autre article, soit l'article 4.1.1.5, je ne suis
pas en mesure de vous le dire. Disons que c'est une question de
rédaction, mais ça va être inscrit.
M. LAURIN: Vous n'avez pas l'article rédigé d'une
façon définitive encore?
M. CASTONGUAY: Non.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que ce seront les seules consultations
que vous mentionnerez dans le règlement? L'avis du conseil des
médecins et dentistes?
M. CASTONGUAY: Eya une responsabilité qui est donnée au
conseil des professionnels sur l'organisation scientifique. Maintenant, on n'a
pas fait de règlement trop détaillé. C'est un nouveau
conseil et je pense qu'il serait bon de le laisser foncitonner, trouver son
équilibre au lieu d'essayer de prévoir divers
règlements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il faut bien se mettre dans l'idée que
les conseils d'administration des établissements vont être
formés en majeure partie de nouveaux membres qui vont avoir, dans bien
des cas, tout à apprendre sur le fonctionnement de
l'établissement. Ils auront certainement des connaissances
générales, d'accord. Mais l'établissement pour lequel ils
vont siéger au conseil d'administration, je pense bien que c'est du
nouveau.
Alors, je pense bien que le conseil d'administration, s'il veut faire un
plan d'organisation qui colle à la réalité de
l'établissement, devra consulter davantage. Il y a les consultations
essentielles des médecins et des dentistes. Il y a évidemment des
groupes importants, tout dépend de la nature de l'établissement.
Si c'est un établissement qui est très spécialisé,
vous allez avoir des consultations encore plus poussées. Si vous avez un
établissement qui est plutôt sommaire, si c'est un
établissement de 25 lits, â
ce moment-là, l'organisation est plus facile. C'est pour
ça qu'on le mentionne ici, on ne l'avait pas mentionné avant. Le
ministre dit: On introduit une modification et on oblige le conseil
d'administration à demander l'avis des groupes professionnels que sont
les médecins et les dentistes. Alors, c'est une question que je me pose
à ce moment-ci: Est-ce qu'on ne devrait pas aussi préciser que
l'avis de tous les groupes, je ne sais pas comment le rédiger,...
M. CASTONGUAY: Remarquez que, pour ma part, j'ai dit qu'on mettrait
l'avis du conseil des médecins et des dentistes parce qu'on nous l'a
demandé. Il me semble que si l'on a un bon conseil d'administration,
cela va de soi qu'il devrait consulter tout le monde. Mais je n'ai pas
d'objection, en principe, sauf qu'à un moment donné, il va
falloir que le plan d'organisation soit fait.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dubuc.
M. BOIVIN: Avant que l'établissement propose un plan
d'organisation, est-ce qu'il ne devrait pas connaître, de la part du
ministre, le permis de fonctionnement qu'il leur accorde?
M. CASTONGUAY: C'est le plan d'organisation d'après les fonctions
qu'il assume au moment où il fonctionne.
M. BOIVIN: Actuellement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: On dit ici: "Le plan d'organisation est
préparé par le directeur général." Dans le
paragraphe suivant, on dit: "Le plan d'organisation décrit, en plus des
structures administratives, les fonctions du directeur général."
Il me semble qu'il peut y avoir là un conflit d'intérêts
à un moment donné.
M. CASTONGUAY: C'est parce qu'on verra plus loin, par exemple, que le
chef du service des finances, cela peut être un individu. S'il n'y a pas
un individu nommément à ce poste, par exemple à cause de
la taille d'un petit établissement, cela peut être assumé
par le directeur général. C'est l'idée. Il peut assumer
diverses fonctions. Il va falloir que quelqu'un assume nommément la
responsabilité du service des finances, du service du personnel. S'il
n'y a pas un individu, il faut donc que le plan d'organisation dise qui va
assumer cette responsabilité. C'est dans ce sens.
M. SAINT-GERMAIN: Mais lorsque vous dites que le comité
d'administration doit nécessairement faire appel au directeur, ce
même directeur, en fin de compte, va définir lui-même
quelles vont être ses responsabilités.
M. CASTONGUAY: A part les responsabili- tés fixées par la
loi au conseil des médecins et dentistes, au directeur des services
professionnels, nous allons voir l'obligation qu'il y ait un directeur ou un
chef du service du nursing. A part des choses qui sont obligatoires par la loi
ou les règlements, en théorie le directeur général
a tous les autres pouvoirs. Il est le premier sur le plan administratif. Alors,
quand il fait un plan d'organisation, il commence à indiquer à
qui il délègue certaines de ses fonctions. Il n'est pas vraiment,
à mon sens, placé dans une situation impossible. Ce plan doit
être aussi approuvé par le conseil d'administration.
M. SAINT-GERMAIN: D'après cet article, si un conseil
d'administration voulait, par exemple, rendre responsable de l'étude du
plan d'organisation un comité formé du directeur
général, d'un représentant du conseil des médecins,
d'une représentante des infirmières, est-ce qu'il aurait la
liberté de le faire?
M. CASTONGUAY: Je m'excuse, je n'ai pas saisi votre question.
M. SAINT-GERMAIN: Avec le règlement, tel qu'il existe
actuellement, si un conseil d'administration, par exemple, voulait rendre un
comité, formé, disons, du directeur général, d'un
représentant du conseil des médecins et d'une
représentante des infirmières, responsable du plan
d'organisation, est-ce qu'avec un tel règlement il serait
empêché de le faire?
M. CASTONGUAY: D'après le règlement, tel qu'il est
là, il est dit que c'est fait par le directeur général. On
peut lui demander de s'associer des personnes.
M. SAINT-GERMAIN: D'autant plus que le conseil d'administration,
finalement, est responsable entièrement.
M. CASTONGUAY: Oui. S'il n'aime pas le plan d'organisation, il le fait
reprendre. Il reste que son directeur général, il doit avoir
confiance en lui. C'est lui qui a la responsabilité de l'administration
quotidienne. Alors, on ne confie pas cette tâche au dernier venu. C'est
lui qui a choisi son directeur général.
M. SAINT-GERMAIN: Je comprends, mais on peut avoir
énormément confiance en un administrateur sans
nécessairement vouloir le laisser seul responsable d'un plan
d'organisation.
M. CASTONGUAY: Il le prépare et, si le conseil d'administration
ne l'aime pas, il peut le modifier.
M. SAINT-GERMAIN: Je me demande pour quelle raison astreindre,
dès le début, comme cela, le conseil d'administration à
faire appel à un homme en particulier, quelles que soient sa
compétence et ses responsabilités.
M. CASTONGUAY: C'est lui qui a la première responsabilité.
C'est lui qui va être obligé de vivre avec.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, oui, c'est entendu. Je me vois membre d'un
conseil d'administration. Je veux avoir un plan d'organisation de
l'hôpital. Il est indispensable de savoir ce que veux le directeur
général, mais il me semble qu'il est aussi indispensable de
savoir ce que tous ceux qui seront amenés à travailler à
l'intérieur de l'hôpital voudraient.
M. CASTONGUAY: Il y a la question de consultation. On a mis l'avis du
conseil des médecins et du département clinique. On nous a
suggéré de peut-être demander la consultation du conseil
des professionnels; c'est quelque chose qu'on va examiner. Mais il n'en demeure
pas moins, aussi, que, si on demande l'avis de tout le monde, à un
moment donné, on aura un plan d'organisation qui ne sera plus
tenable.
M. SAINT-GERMAIN: Là, le conseil d'administration garde toujours
sa liberté, au terme des études, de prendre une décision
et de l'imposer.
M. CASTONGUAY: Nous allons l'examiner.
M. GUAY: Maintenant, M. le Président, est-ce que le
présent règlement permettra, par exemple, au chef des services
infirmiers de communiquer directement avec le directeur général
ou s'il y aura une personne interposée entre les deux?
M. CASTONGUAY: Nous allons arriver à ce règlement.
M. GUAY: C'est un peu plus loin.
M. CASTONGUAY: Vous verrez que les liens entre le chef des services
infirmiers et le directeur général sont
précisés.
M. GUAY: A défaut, évidemment, je pense, qu'un responsable
des infirmiers ou infirmières fasse partie du conseil
d'administration.
M. CASTONGUAY: Non, ce n'est pas la même chose. Ce que les
infirmières nous avaient demandé, c'est de pouvoir communiquer
directement. Vous verrez que c'est précisé. L'autre question du
représentant des infirmières au conseil, c'est par la voie
d'élection au conseil des professionnels. On craignait que cela ne se
fasse par le comité exécutif. Là, vous verrez c'est
précisé, c'est dit très clairement que c'est par
voie d'élection. Les deux demandes que l'Association des
infirmières nous a formulées à ce sujet, dès que
nous arriverons au texte précis, vous verrez que nous y avons
donné suite.
M. GUAY: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 4.1.1.6?
M. LAURIN: M. le Président, c'est toujours la même question
que je pose...
M. SAINT-GERMAIN: Excusez-moi, juste une seconde. Je reviens en
arrière et je vois qu'à l'article 4.1.6.6 on dit: "Le conseil
d'administration d'un conseil régional, en collaboration avec le
directeur général, doit élaborer et soumettre au ministre
un plan d'organisation du conseil régional". La même
phraséologie ne pourrait-elle pas s'appliquer?
M. CASTONGUAY: A quel article vous référez-vous?
M. SAINT-GERMAIN: L'article 4.1.6.6.
M. LE PRESIDENT: Nous sommes à l'article 4.1.1.6.
M. SAINT-GERMAIN: Ce n'est pas cela. Je voulais ici souligner, comme
référence, qu'on dit: "Le conseil d'administration d'un conseil
régional, en collaboration avec le directeur général, doit
élaborer et soumettre au ministre un plan d'organisation du conseil
régional." La même phraséologie ne pourrait-elle pas
s'appliquer pour ce qui regarde l'élaboration du plan à
l'intérieur d'un centre hospitalier?
M. CASTONGUAY: Fort probablement, oui.
M. LAURIN: A l'article 4.1.1.6, le sens de mon intervention
également, M. le Président, c'était exactement
l'idée d'introduire encore une fois, comme j'y ai souvent fait allusion,
le conseil régional, en ce qui concerne l'approbation ou la consultation
du plan d'organisation d'un établissement, étant donné le
rôle que la loi lui donne, qu'il y a possibilité d'en parler
à ce moment-ci, à l'article 4.1.1.6.
M. CASTONGUAY: Je sais fort bien que le député de Bourget
aurait aimé voir le conseil régional, dans un premier temps,
avoir plus de responsabilités. Nous avons pris une option, et elle est
claire dans la loi, à savoir quelles sont les fonctions du conseil
régional. Et ici, sur les plans d'organisation, sur ce point, je dois
dire que la décision de le faire approuver par le ministre ou le
ministère est une décision qui a été
réfléchie et motivée aussi. J'ai ici des données
qui indiquent qu'en 1972, c'est-à-dire pour cette année, pour
l'assurance-hospitalisa-tion, les dépenses per capita malgré tous
les efforts que nous avons faits, sont encore supérieures à
celles de l'Ontario. Elles sont les plus élevées au pays,
c'est-à-dire $123, alors qu'en Ontario, c'est $120 et que, dans
certaines provinces, cela va jusqu'à $78. Lorsque vous regardez les
raisons de ces écarts, vous trouvez que la principale cause en est le
personnel beaucoup plus nombreux par lit que l'on
retrouve dans nos hôpitaux par rapport aux autres hôpitaux.
Le conseil régional n'a pas la responsabilité de
budgétiser, n'a pas la responsabilité d'aller chercher les fonds,
et c'est facile de donner suite à toutes sortes de demandes qui
apparaissent logiques et qui peuvent être logiques, si on n'a pas
à chercher les fonds nécessaires pour y répondre. Il y a
un contrôle qui doit s'exercer parce que, là, nous avons une
situation qui ne peut pas continuer indéfiniment. C'est pour cette
raison que l'approbation du plan d'organisation doit être faite au niveau
du ministère, à mon sens, pour la bonne raison qu'elle
entraîne la masse des dépenses dans ce secteur et que nous avons
encore un niveau de dépenses qui est trop élevé, sans
aucun doute.
M. LAURIN: Ce n'était pas le sens de ma question. Bien sûr,
je pense qu'un jour le conseil régional sera appelé à
approuver le budget, quand il sera constitué, que se sera rodé,
et tout cela, mais le sens de ma question actuelle n'était pas cela.
C'était une question d'information. "Le conseil d'administration
transmet au ministre le plan d'organisation qu'il a approuvé..."
D'accord. Mais ne serait-il pas bon que le conseil d'administration transmette
pour information...
M. CASTONGUAY: Je serais d'accord.
M. LAURIN: ... au conseil régional, en même temps qu'au
ministre, le plan d'organisation...
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. LAURIN: ... ne serait-ce que pour le préparer à ses
responsabilités et à ses tâches futures? C'était
là le sens de ma question.
M. CASTONGUAY: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Le député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je voudrais demander au ministre si les
chiffres qu'il vient de nous donner $123 per capita comprennent
la nouvelle convention collective qui est en discussion ou si c'est basé
sur l'ancienne convention?
M. CASTONGUAY: Cela a été pris à partir des
estimations budgétaires de cette année dans lesquels il y a
certaines provisions...
M. CLOUTIER (Montmagny): ... certaines provisions.
M. CASTONGUAY: ... pour les conventions collectives.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais pas nécessairement pour celle qui
sera signée.
M. CASTONGUAY: Nous verrons. M. LAURIN: Sûrement pas.
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela peut monter à $125.
M. CASTONGUAY: Mais c'est assez inquiétant comme chiffre.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 4.1.1.6.? L'article 4.1.1.7. L'article 4.1.1.8. L'article
4.1.2.1.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Vérification des états financiers.
Vérification des états
financiers
M. CLOUTIER (Montmagny): ... j'aurais deux remarques à faire.
Dans les anciens règlements, on disait à l'article 12 qu'à
l'assemblée générale annuelle, la corporation doit... et
au paragraphe d)... "nommer un vérificateur pour l'année en
cours, lequel ne doit pas être membre de la corporation." On n'allait pas
plus loin que cela. Là, le ministre précise que "... ce
vérificateur doit être membre en règle de l'Institut des
comptables agréés du Québec." Tenant compte des lois que
nous sommes en train d'étudier, les lois spécifiques, le bill
250, est-ce que le ministre ne pense pas qu'il prend un peu trop d'avance sur
les autres lois?
On ne spécifiait pas dans les anciens règlements que
c'était nécessairement un comptable qui appartenait à
l'Institut des comptables agréés. Ici devant la commission
parlementaire nous avons eu des représentations des comptables
généraux licenciés, des A.P.A., qui font aussi de la
vérification publique. Actuellement je ne sais pas si le
ministère a relevé quels sont les vérificateurs des
établissements en général. Ce ne sont certainement pas
tous des bureaux de C.A. qui font la vérification.
C'est peut-être prématuré d'aller plus vite que le
bill 250 et les lois spécifiques.
M. CASTONGUAY: Est-ce que présentement la vérification,
tel qu'on l'entend ici, peut être faite légalement par d'autres
que les membres de l'Institut des comptables agréés?
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne sais pas. Nous avons eu des groupes de
comptables devant la commission parlementaire.
M. CASTONGUAY: Ils ont fait des représentations.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. CASTONGUAY: Mais présentement je
crois que cet article est tout à fait conforme à la
situation, c'est-à-dire que la vérification doit être faite
par des comptables agréés.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'accord, mais il y a eu des
représentations de faites devant la commission parlementaire. Les
anciens règlements n'allaient pas aussi loin. Ils s'en tenaient à
la loi. Là le ministre, dans un texte de règlements qui concerne
les établissements, spécifie la catégorie des
professionnels qui vont rendre tel service. C'est comme si on disait que les
membres du Barreau vont incorporer les établissements, les nouvelles
corporations. Les notaires et les autres ne toucheraient pas à
ça, présumant que les corporations professionnelles peuvent faire
certains changements.
M. CASTONGUAY: Je vais demander qu'on vérifie attentivement, mais
la vérification d'états annuels, comme vous le savez, est une
responsabilité importante. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle une
corporation a été formée, et je vais voir si ça est
conforme ou non à la loi.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je pose ma question dans le contexte du projet
de loi 250 et autres projets spécifiques.
M. CASTONGUAY: Quant à savoir quelles décisions on doit
prendre quant aux modifications susceptibles d'être apportées,
c'est une autre chose. Mais nous ne pouvons pas devancer, je pense bien, la
législation.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a une loi spécifique des C.A. Il me
semble qu'on n'a pas besoin de le marquer là-dedans. Vous n'avez pas
besoin d'introduire une précision dans les règlements.
M. CASTONGUAY: Il y a peut-être certains endroits où les
gens, ne connaissant pas la loi spécifique des C.A., ont agi d'une
façon curieuse. Il reste que nous payons les honoraires, en
définitive, pour ces vérifications. Et ils sont assez
élevés chaque année. Nous payons les honoraires, bien
souvent aussi, d'autres professionnels qui sont reconnus par les conseils
d'administration.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si le ministre veut vérifier.
Deuxièmement, il y a les six mois avant la fin de chaque exercice
financier. Il me semble que le vérificateur devrait être en
fonction pour toute l'année. Il faut qu'il suive le travail de
l'établissement. En plus des six mois avant la fin de l'exercice
financier, il y a les six premiers mois de l'exercice. Je comprends que
ça doit coïncider avec l'assemblée générale
annuelle.
M. BACON: Ne pourraient-ils pas être nommés pour une
certaine période par exemple, au lieu d'être nommés six
mois avant la fin de l'exercice financier? Est-ce qu'habituellement...
M. CASTONGUAY: Si vous remarquez, il n'y a rien qui s'oppose à ce
qu'ils soient nommés pour une année. On dit "doit au moins".
S'ils veulent les nommer avant, tant mieux.
M. BACON: Cela ne serait-il pas mieux de le spécifier? Si le
vérificateur est nommé six mois après, qu'il entre en
fonction, son travail va être passablement plus ardu que s'il est en
fonction pendant toute l'année.
M. CASTONGUAY: Ce qui se produit généralement, c'est
qu'à l'assemblée annuelle on reçoit les états et on
nomme le vérificateur pour l'autre année. On peut peut-être
le faire comme ça. Je vais demander qu'on regarde.
M. BACON: Je pense que le vérificateur devrait être en
fonction à l'année longue. S'il est nommé à la
réunion générale, il est nommé douze mois à
l'avance.
M. GAGNON: Le vérificateur peut être nommé au
début de chaque exercice financier.
M. BACON: C'est ce qui se fait en général.
M. CASTONGUAY: Encore là, nous voulions mettre une disposition
minimale qui n'empêchait pas. Je n'ai pas d'objection à ce qu'on
aille plus loin.
M. LAURIN: Par ailleurs, M. le Président, il manque un "s"
à comptable.
M. CASTONGUAY: Vous voyez, ce ne sont pas des comptables qui comptent
tellement bien.
M. LE PRESIDENT: Article 4.1.2.2. Article 4.1.2.3?
M. LAURIN: A l'article 4.1.2.3, est-ce que le ministre pourrait nous
dire ce qui l'a incité à inscrire cette précaution
supplémentaire? Est-ce que ce sont des cas d'espèce dont il a eu
connaissance ou simplement une mesure de prévention?
M. CASTONGUAY: M. Forget me dit que c'est une mesure de
prévention générale.
M. LAURIN: A cause d'une confiance limitée dans les conseils
d'administration?
M. CASTONGUAY: C'est une mesure d'exception qui peut être
appropriée dans certains cas. Ce n'est pas une mesure qui s'appliquerait
de façon générale.
M. LE PRESIDENT: Article 4.1.2.4. Article 4.1.2.5. Article 4.1.2.6.
M. GAGNON: A l'article 4.1.2.6, on dit que le conseil d'administration
peut refuser par résolution le rapport. Je ne sais pas s'il n'y aurait
pas lieu d'ajouter: Et il doit donner les raisons du refus. Il faut toujours
qu'il y ait une raison à un refus, surtout lorsqu'il s'agit d'un rapport
de vérification.
M. CASTONGUAY: Dans quel sens?
M. GAGNON : En disant qu'il n'est pas assez clair qu'ils veulent avoir
plus de détails sur tel et tel article. Quand on refuse un rapport de
vérification d'ailleurs, c'est assez important c'est
certainement pour des causes majeures. Si on le refuse on ne doit pas avoir
peur de mentionner la raison du refus. Je crois que c'est une prudence.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Article 4.1.2.7. Article 4.1.2.8. Section Il: Le
directeur général, fonction et nomination.
Directeur général
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président...
M. GAGNON: A l'article 4.1.2.8. Un vérificateur doit adresser
directement au ministre une copie de son rapport de vérification lorsque
le conseil d'administration ne l'a pas fait dans les trois mois". Je ne sais
pas s'il ne serait pas plus simple de dire qu'une copie est transmise au
ministre, puis au conseil d'administration purement et simplement, comme
ça se fait au domaine municipal. Cela, parce que ça peut
engendrer des retards même dans l'administration municipale. Le ministre
peut dire: Je n'ai pas copie du rapport, il ne m'a pas été
transmis.
M. CASTONGUAY: D'un autre côté, est-ce qu'il n'est pas bon
de laisser le conseil d'administration en prendre connaissance, en discuter
pour savoir s'il l'approuve ou ne l'approuve pas? Remarquez qu'encore là
le souci n'est pas d'imposer une contrainte au conseil d'administration; c'est
de lui donner plus de latitude pour faire son travail.
M. GAGNON : C'est simplement pour les cas où il y aurait des
retards à transmettre le rapport et que le ministère serait dans
un imbroglio pour prendre des décisions et dirait: on ne peut pas la
prendre immédiatement parce qu'on n'a pas le rapport de
vérification, cela peut tramer deux, trois ou quatre semaines avant
qu'il l'étudie, alors que la décision doit se prendre et qu'un
établissement attend après une décision. Je ne le sais
pas, c'est pour éviter peut-être des retards qui pourraient
être occasionnés à un établissement.
M. CASTONGUAY: Pas des tas. On n'en a pas plus que ça.
M. BACON : Non, je pense que le rapport du vérificateur devrait
aller d'abord au conseil d'administration, quitte à mettre un
délai.
M. GAGNON: Ah non, non! Le conseil d'administration en remet une copie
au ministre. Je ne le sais pas, c'est pour éviter peut-être des
cas.
Finalement, il va aller s'échouer chez le ministre, ils sont
obligés de l'envoyer mais c'est pour éviter les retards, que les
établissements soient pris avec des problèmes financiers, parce
que le ministre n'a pas eu le rapport et qu'il ne l'a pas
étudié.
M. CASTONGUAY: On va le regarder. La seule chose que je veux
éviter, c'est toujours de donner l'impression, soit dans les faits ou
par la voie de règlements, qu'on enlève des pouvoirs ou encore
qu'on s'introduise au mauvais moment dans les processus de décision,
d'analyse. Même en mettant l'article 4.1.2.8., je me demandais si
ça ne soulèverait pas des réactions négatives.
M. GAGNON: Je prends l'expérience un peu à
côté, aux Affaires municipales. Il y a des municipalités
qui attendent parfois certaines décisions du ministre; le ministre dit
qu'il n'a pas reçu le rapport de vérification, qu'il ne lui a pas
été envoyé et leur dit: Attendez que tout soit fait. J'ai
peur qu'un établissement en souffre, dans des cas d'exceptions, parce
que j'imagine qu'ils le font.
M. LAURIN: Qu'est-ce qui arrive dans les établissements
scolaires?
M. GAGNON: Le municipal et le scolaire sont obligés de
transmettre un rapport au ministère de l'Education, au ministre des
Affaires municipales et à la Commission municipale immédiatement
quand le rapport est...
M. CASTONGUAY: M. le Président, M. Forget me rappelle une chose,
savoir que les demandes budgétaires nous arrivent avant le début
de l'année et on étudie plutôt les demandes
budgétaires pour l'année qui s'en vient. Et l'état
financier vérifié sert beaucoup plus à la discussion qui
s'établit après coup sur les déficits, les
dépassements.
M. GAGNON: ... les opérations.
M. CASTONGUAY: Si on le reçoit tout de suite, cela facilite le
travail, il n'y a aucun doute, mais comment cela sera-t-il vu?
M. GUAY: Probablement que ce sera à la
demande du ministre. Le vérificateur ne saura pas que le ministre
n'aura pas reçu le rapport. Le ministre lui demandera ou quoi?
M. CASTONGUAY: On a pensé aussi d'ajouter cela.
M. GUAY: Je ne le sais pas, mais il me semble que ce sera normal qu'on
puisse lire "à la demande du ministre", le vérificateur ne
sachant pas que le ministre ne l'a pas reçu.
M. CASTONGUAY: On a pensé à cet aspect aussi. J'aimerais
voir les réactions parce que, comme je vous l'ai dit, je croyais que la
réaction serait inverse, qu'on nous dirait: Une minute, laissez-leur
faire leur travail et ils vous l'enverront.
M. GUAY: Je ne sais pas de quelle façon on peut justifier les
trois mois; je trouve cela long un peu, trois mois. On a soulevé des
possibilités de retard mais trois mois, c'est 90 jours.
M. CASTONGUAY: Je prends bonne note de tous vos commentaires et on va
réviser, réexaminer cet article. Vous nous incitez à avoir
un article qui nous donnera des possibilités d'avoir les renseignements
plus rapidement.
M. GUAY: Je ne voudrais torpiller personne mais il me semble que 30
jours, c'est 30 jours.
M. BACON: Mais le vérificateur, comment va-t-il savoir que dans
les trois mois sont rapport n'a pas été envoyé?
M. GUAY: C'est justement ce que je dis.
M. CASTONGUAY: La suggestion a été faite que ce soit
à la demande du ministre, si on ne l'a pas reçu à telle
date.
M. BACON: Quant à cela, ils n'ont qu'à envoyer ipso facto
un rapport au conseil d'administration et un rapport au ministre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je me méfie du ministre quand il
reçoit nos suggestions avec un large sourire.
M. GUAY: C'est peut-être une brique dans un tas de sable.
M. CASTONGUAY: Non, en fait, ce sont des rapports de fin d'année,
les choses sont finies.
M. LAURIN: Avant que nous ne passions à une autre section, M. le
Président, est-ce que je peux vous demander jusqu'à quelle heure
vous voulez siéger?
M. CASTONGUAY: J'aurais eu une suggestion à faire, M. le
Président. Vendredi dernier un bon nombre de personnes sont venues ici,
principalement des infirmières, et nous n'avons pas pu nous rendre
jusqu'au texte qui les intéresse de façon
particulière.
Il y avait également des pharmaciens qui étaient ici
vendredi, ce soir nous avons pu apporter certaines précisions
malgré que nous n'ayons pas pu passer tous les textes.
Direction des services hospitaliers
M. CASTONGUAY: Je suggérerais que nous passions au lieu de
directeur général, nomination et fonctions, direction des
services administratifs à la section IV: La direction des
services hospitaliers dans un centre hospitalier, et que nous regardions ce
texte. Je demanderais à quelqu'un ici de regarder s'il y a d'autres
sections spécifiques qui touchent des demandes que nous ont
formulées les infirmières. On pourrait peut-être lire ces
textes pour ne pas imposer à ces gens une autre visite à la
commission, et nous pourrions suspendre, après, notre travail.
Est-ce que ça vous irait?
M. CLOUTIER (Montmagny): Cela irait mais j'aurais l'intention un peu de
procéder comme ça. En arrivant à cette section-ci, de tous
les directeurs, j'avais l'intention de poser au ministre une question
générale qui aurait permis de donner des réponses aux
interrogations posées par les infirmières.
Je peux poser ma question, le ministre pourra enchaîner, ça
pourrait peut-être déborder la section IV la section des services
hospitaliers dans un centre hospitalier mais de toute façon, le ministre
dit qu'il passera la section du directeur général et la section
de la direction des services administratifs.
Ma question est celle-ci: Dans les anciens règlements, on avait
six directeurs, on les appelait les cinq-D, il y avait cinq directeurs sous
l'autorité du directeur général. Il y avait le directeur
général, le directeur médical, le directeur financier, le
directeur des soins infirmiers, le directeur du personnel, le directeur des
services auxiliaires. Dans le projet de règlements que le ministre nous
soumet, il a conservé le poste de directeur général; il a
regroupé, sous l'appellation de directeurs des services administratifs,
les trois sections suivantes, le directeur financier, le directeur du
personnel, le directeur des services auxiliaires qui sont devenus des
services.
M. CASTONGUAY: Pas tout à fait, si vous me permettez. D'abord, on
ne parle pas du directeur des services administratifs, on parle de direction
des services administratifs.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, j'ai employé le mot "directeur",
c'est partout "direction".
M. CASTONGUAY: Et on dit: "Dans la mesure où l'importance d'un
établissement le justifie ou si le conseil d'administration le juge
nécessaire, le plan d'organisation peut notamment prévoir..."
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui.
M. CASTONGUAY: Alors ce n'est pas automatique non plus.
M. CLOUTIER (Montmagny): En supposant qu'on a ce type d'institution qui
correspond à ce qu'on a ici dans les règlements, un
établissement assez élaboré, le ministre a prévu
également la direction des services hospitaliers dans laquelle pouvait
entrer, selon l'ancien article 4.4.1 et on l'a mentionné à
la dernière séance de la commission le service d'accueil,
le service de pharmacie, le service des archives, le service de
diététique et le service des soins infirmiers qui a
été approuvé dans le nouveau règlement et qui fait
l'objet d'une section spéciale.
Ce sont ces nouveaux articles 4.4.1., 4.4.2 et 4.4.3. Egalement, on
avait le directeur des services professionnels qui correspond à l'ancien
directeur médical. Je voudrais demander au ministre ce qui l'a
motivé étant donné qu'on parle surtout des soins
infirmiers de ne pas retenir l'ancienne direction du "nursing" sur le
même pied que les autres directions: directeur financier, directeur du
personnel, directeur des services auxiliaires, directeur médical, et de
les avoir ramenés à la dimension d'un service.
M. CASTONGUAY: J'ai bien dit tantôt que la loi prévoyait
et je l'ai dit l'autre jour deux postes de directeur.
Ceux-là, on les appelle directeur général et directeur de
services professionnels. Pour les autres, on ne parle plus en termes du poste
mais du service et de son responsable. Alors, si on prend l'article 4.4.1., on
dit: "le plan d'organisation d'un centre hospitalier doit prévoir
l'institution d'un service de soins infirmiers." Cela doit être
prévu, ce n'est pas "peut", mais "doit".
L'article 4.4.2 dit: "le service des soins infirmiers est dirigé
par un chef qui doit être un membre en règle de l'Association des
infirmières et infirmiers du Québec. Le chef du service des soins
infirmiers est nommé par le conseil d'administration sur recommandation
du directeur général." Je pense que cela donne une suite: "Le
chef du service des soins infirmiers est responsable du fonctionnement, de la
coordination et de l'évaluation des soins infirmiers dans
l'établissement." Ici, je crois qu'on a déjà des
précisions assez grandes sur ce plan. Vous voyez que si la taille de
l'hôpital est telle qu'on doive donner un titre ou un autre, selon la
taille de l'hôpital et qu'on doive appeler cela directeur, on l'appellera
directeur. Mais ce que je veux dire ici, c'est qu'on a prévu qu'il doit
y avoir un service de soins infirmiers, que cela doit être un service qui
est dirigé par une infirmière ou un membre de l'Association des
infirmières et infirmiers du Québec, qu'il est nommé par
le conseil d'administration sur recommandation du directeur
général, que celui qui a la responsabilité du service des
soins infirmiers est responsable du fonctionnement, de la coordination et de
l'évaluation des soins infirmiers dans l'établissement. On ne
s'est pas attaché à une appellation, on a voulu bien situer ce
qu'était ce service, s'il doit exister ou non, par qui il est
dirigé, par qui son chef est nommé.
Si la taille de l'établissement ou le nom ou diverses autres
raisons font en sorte qu'on veuille lui donner le titre de directeur, on lui
donnera le titre de directeur. Comme pour le chef du service des finances, si
c'est un hôpital très grand et qu'on dise qu'on va l'appeler le
directeur du service des finances, on l'appellera ainsi.
M. GUAY: Cela semble aller en ce qui concerne les centres
hospitaliers...
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, je n'ai pas fini.
M. GUAY: C'est tellement connexe que ce serait seulement une petite
précision en ce qui concerne les centres de services sociaux. Est-ce que
cela va être la même application ou presque?
M. CASTONGUAY: Je m'excuse. Je voulais avoir une information.
M. GUAY: En somme, cela va pour les centres hospitaliers. Mais dans le
cas des centres de services sociaux, est-ce la même application ou la
même règle?
M. CASTONGUAY: Ici, on a retenu la situation où
généralement on retrouve des infirmières, en fait, en
nombre...
M. GUAY: D'accord.
M. CASTONGUAY: Dans un centre de services sociaux, peut-être qu'on
peut en retrouver une ou deux. Mais là...
M. GUAY: Non, mais sur un autre plan de personnels qui rendent des
services, est-ce que le principe vaut également pour d'autres services,
comme les services sociaux, par exemple?
M. CASTONGUAY: C'est le plan d'organisation qui va... Vous allez voir,
on va y passer tantôt. C'est le plan d'organisation qui va
déterminer... Parce que les centres de services sociaux, il peut y avoir
toutes sortes de modalités d'organisation.
M. GUAY: D'accord. Disons que c'était pour...
M. CASTONGUAY: C'est parce qu'ici on est dans un milieu beaucoup plus
structuré, où les traditions ont établi un certain nombre
de choses et où il est possible et désirable de préciser.
Dans les centres de services sociaux, on n'a pas voulu, justement, donner un
organigramme alors qu'il peut y avoir bien des formules.
M. GUAY: Mais cela pourrait être une des formules possiblement
applicables en principe. D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): J'enchaîne sur les remarques qu'a faites
le ministre. Le plan d'organisation peut aussi prévoir l'institution
d'un service d'accueil, d'un service de pharmacie...
M. CASTONGUAY: A quel article?
M. CLOUTIER (Montmagny): A l'article 4.4.4., cela se suit. C'est parce
que le ministre a sorti les soins infirmiers de là et il en a fait trois
articles séparés.
M. CASTONGUAY: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Bon. La seule différence qu'il y a avec
les articles qui suivent, les quatre services qui sont prévus dans le
plan d'organisation, à savoir le service d'accueil, le service de
pharmacie, le service des archives et le service de diététique,
sont l'objet de la même rédaction, sauf que dans un cas c'est
"peut" et dans l'autre cas c'est "doit". On doit avoir un service des soins
infirmiers et on peut avoir les quatre autres services que je viens de
mentionner.
Quelle sera, en pratique, la différence de statut entre le
directeur ou le chef du service des archives et le chef du service des soins
infirmiers?
M. CASTONGUAY: D'abord, il se peut qu'il n'y ait pas de chef du service
des archives.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais s'il y en a un.
M. CASTONGUAY: Encore là, s'il y en a un, cela va dépendre
de la taille de l'organisation, des exigences du fonctionnement. Je ne peux pas
dire d'avance combien il y aura de services, le service de
diététique... on ne dit pas que cela va être une
diététicienne membre de l'Association des
diététiciennes de la province de Québec.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, mais je veux que le ministre comprenne mon
argumentation.
M. CASTONGUAY: S'il y a un responsable du service de
diététique, alors que le responsa- ble du service des soins
infirmiers a 300 personnes dans son service infirmier, je ne crois pas qu'elles
vont avoir le même statut.
M. LAURIN: Pour être plus clair, M. le Président, est-ce
que le ministre pourrait nous dire, par exemple, aux articles 4.4.1., 4.4.2. et
4.4.3., de qui relèvera le chef du service des soins infirmiers? Est-ce
du directeur des services hospitaliers ou du directeur général,
par opposition au chef possible ou éventuel d'un service d'accueil, d'un
service de pharmacie?
M. CASTONGUAY: Il n'y a plus de directeur des services hospitaliers, si
vous regardez la nouvelle rédaction des règlements. Alors, il y a
de fortes chances, normalement, qu'il relève du directeur
général.
M. LAURIN: Chacun, individuellement, relèverait du directeur
général.
M. CASTONGUAY: Le directeur a la responsabilité du service des
soins infirmiers. On peut nommer, par exemple, à un moment donné,
un directeur du personnel. Peut-être qu'à ce moment-là il
sera jugé que ce directeur pourrait prendre la responsabilité du
service d'accueil également.
M. LAURIN: Relèverait-il du directeur professionnel ou du
directeur général?
M. CASTONGUAY: Qui?
M. LAURIN: Le directeur du nursing, des soins infirmiers.
M. CASTONGUAY: Non, non. Ce n'est pas dit et, normalement, il devrait
relever du directeur général.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais si le ministre dit que le directeur des
services hospitaliers est disparu, on a un chef de service je prends le
règlement tel qu'il est là mais ce n'est pas dit que c'est
un directeur du nursing. Le ministre dit que si la taille de
l'établissement le justifie et si le plan d'organisation le
prévoit, cela peut s'appeler un directeur ou une directrice du nursing.
Le ministre dit que cela va normalement relever du directeur
général. Il y a aussi le directeur des services professionnels,
qui était autrefois le directeur médical. Est-ce que le directeur
des soins infirmiers ou du nursing, comme on dit, sera sur un pied
d'égalité avec le directeur des services professionnels, s'il
relève du directeur médical? Le directeur ou la directrice du
nursing peuvent-ils parler d'égal à égal avec le directeur
des services professionnels?
M. CASTONGUAY: S'ils relèvent du directeur médical? Il n'y
aura pas de directeur médical.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, non. J'ai dit le directeur des services
professionnels, qui est l'équivalent de l'ancien directeur
médical. Le directeur des services professionnels remplace le directeur
médical. Le directeur médical, dans la nouvelle structure,
relève du directeur général. Vous dites que le directeur
des services des soins infirmiers, ou directeur du nursing, relève
également du directeur général. Alors, dans
l'organigramme, si je fais des boites, vous avez en haut le directeur
général, en dessous, d'un côté, vous avez le
directeur des services professionnels, qui est l'ancien directeur
médical, et, de l'autre côté, le directeur du nursing.
Est-ce que les deux sont dans deux boites équivalentes, avec une ligne
qui les relie sous le directeur général?
M. LAURIN: La réponse peut être trouvée à
l'article 4.4.6.: "Chacun des services énumérés à
l'article 4.4.1. exerce les activités et assume les
responsabilités prévues au plan d'organisation. Son chef est
responsable, sous l'autorité du directeur général..."
M. CLOUTIER (Montmagny): Non. Si le député de Bourget lit
bien, c'est: "Chacun des services énumérés à
l'article 4.4.4." et non pas à l'article 4.4.1.
M. LAURIN: Oui, mais à l'ancien article 4.4.1., qui
prévoyait justement le service d'accueil, le service de pharmacie. Je
pense que la concordance n'est pas faite d'une façon exacte.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, c'est l'article 4.4.4., là. On n'a
pas parlé de l'article 4.4.1. On ne le dit pas pour l'article 4.4.1. On
le dit pour l'article 4.4.4., qui comprend les quatre autres services, à
part les soins infirmiers. C'est ce que je veux faire préciser.
M. CASTONGUAY: Ecoutez, je comprends que les infirmières nous ont
fait des représentations, mais je ne vois pas exactement quel est le
problème. Il y a une responsabilité qui est donnée au chef
du service des soins infirmiers. C'est clair par les règlements. Alors,
quand il discute de ses attributions avec le directeur des services
professionnels, ce n'est pas une question de dessin et d'organigramme. Il est
responsable des soins infirmiers.
Il ira parler au directeur des services professionnels dans le cadre de
ses attributions. Et je ne vois pas ce qui le place en dessus ou en dessous. La
réalité est très claire ici.
M. MARCHAND: Ils sont tous égaux. M. CASTONGUAY: Non.
M. MARCHAND: Quand ils discutent d'un problème avec le directeur
général, ils sont tous égaux à ce
moment-là.
M. CASTONGUAY: Cela dépend. Si la diététiste est
seule dans la bâtisse...
M. BACON: La diététiste peut être en charge,
à un certain moment, du nursing.
M. CASTONGUAY: ... je pense que ses responsabilités sont un peu
différentes de celles de la personne qui a la responsabilité des
soins infirmiers et du directeur médical. Elle a un rôle
important, mais ce n'est pas tout à fait la même chose. Cela
dépend de leurs attributions et de leurs responsabilités. Mais,
dans le cadre de leurs attributions, et c'est très clair, je ne vois pas
ce qui la subordonne dans ses relations avec un directeur des services
professionnels.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le même problème se posera
tantôt pour les médecins. Pour l'administration, ils diront: Nous
avons affaire au directeur général. Mais quand il s'agit de
médecine, ils diront: Nous avons affaire au directeur des services
professionnels. Il y a deux aspects pour les infirmières pour la
profession. L'aspect de l'acte médical, je comprends que cela est
important, mais l'aspect qui touche l'ensemble de l'administration d'un
établissement, cela aussi est important, et il faut bien distinguer
entre les deux. C'est bien beau un texte, le règlement, on l'a, mais je
voudrais savoir en pratique, et je voudrais que cela soit bien clair, si nous
parlons de la même chose. Etant donné qu'on avait une telle
structure dans les anciens règlements, on a vécu avec elle,
même avant que les règlements des hôpitaux soient
édictés, cette structure était là et il y avait des
directeurs. La preuve, c'est qu'il y a eu une association des administrateurs
d'hôpitaux qui s'est formée à même tous les
directeurs et il y a 500 membres là-dedans. Ce n'est pas venu au monde
tout seul. C'est parti de quelque chose. A partir de l'ancienne structure, je
veux savoir pourquoi on a... C'est la question que j'ai posée au
ministre. Il y a une nouvelle structure qui est proposée. Alors, quelle
est la philosophie en arrière de cela? A quelle place se situera le
groupe important des infirmières dans tout l'appareil de
l'établissement? Parce qu'en fait l'autre jour j'ai dit que les services
des soins infirmiers étaient mentionnés. Ce n'est pas parce que
nous voulions déprécier le service d'accueil, la pharmacie, les
archives et la diététique, mais c'est parce que le nursing
n'avait jamais été inclus dans ce groupe de services
hospitaliers. Maintenant qu'on l'incluait, je voulais savoir quelle
était la philosophie en arrière de cela. Est-ce qu'on voulait
donner plus d'importance à ces services ou si on voulait donner moins
d'importance au nursing? C'est cela en fait le fond du problème. La
même question se posera tout à l'heure pour le directeur
médical, le directeur des services professionnels, par rapport au
directeur général. Et il est bien important, je pense, qu'on
l'établisse.
M. CASTONGUAY: Je vous ai donné l'autre jour la philosophie
générale. Nous voulons prévoir la possibilité
d'avoir des plans d'organisation un peu plus souples. Le plan que vous aviez
dans l'ancien règlement, sur papier, paraissait très bien, mais
je suis allé dans un bon nombre d'institutions où il n'existait
pas du tout en pratique. La nature des relations qui s'établissent,
à mon sens, dépend des responsabilités qui sont
données et non pas d'un dessin, d'un organigramme. Or les
responsabilités qui sont données ici sont très
claires.
Je dirais même que j'ai été dans certains
hôpitaux où c'était très clair que le directeur
médical, dans vos règlements, était très bien
casé, très bien établi. Mais quand on visitait
l'hôpital et j'en ai rencontré un certain nombre pendant la
commission d'enquête il venait nous dire qu'il était dans
une situation intenable, que son rôle était extrêmement
limité, qu'il était assis entre deux chaises, qu'il était
toujours tiraillé. Ce n'est pas juste ce qui paraît dans un
dessin; à mon sens c'est le texte qui donne des attributions, des
responsabilités, qui compte. Et c'est ça que nous avons voulu
faire, suite aux représentations qui nous ont été
formulées.
M. BOIVIN: Mais où va se rencontrer l'administration? Dans un
hôpital, il y a deux choses. Il y a l'hébergement et les soins.
Où cela va-t-il se rencontrer? Vous dites que le directeur
médical était assis entre deux chaises. C'est-à-dire qu'il
était coincé entre l'administration et les autres qui
étaient en dessous. Mais il va y en avoir encore une friction.
M. CASTONGUAY: Et un peu aussi par le bureau médical.
M. BOIVIN: Du côté médical, il faut tout de
même qu'il y ait une direction. Pour l'hébergement c'est facile,
c'est toujours le directeur général. Mais, du côté
médical, il faut qu'il y ait une ligne d'autorité.
M. CASTONGUAY: Nous allons voir le texte des règlements sur le
directeur des services professionnels, le rôle du conseil des
médecins et dentistes.
M. BOIVIN: Il va y avoir une friction, c'est clair.
M. CASTONGUAY: Il va y en avoir toujours une.
M. BOIVIN: Le poste de directeur du nursing comporte une très
grosse responsabilité.
M. CASTONGUAY: Je suis bien d'accord.
M. BOIVIN: Il doit avoir son mot à dire dans l'embauchage
même avec les services du personnel. Il doit avoir l'appui du directeur
médical et il doit avoir l'appui du directeur général.
C'est une position très difficile. Il faut que le directeur du
nursing ait de l'autorité, mais d'un autre côté il ne faut
pas qu'il s'émancipe du directeur général, pas plus qu'il
s'émancipe de l'autorité médicale, qui doit toujours
être en vue dans un hôpital. Nous allons voir par les fonctions
qu'on leur attribue; nous y reviendrons.
M. CASTONGUAY: Nous avons sauté un certain nombre d'articles pour
passer à ceux-ci, mais nous allons revenir à 4.2.1., où on
prend le directeur général.
M. GUAY: C'est dans le sens de la question que j'ai posée plus
tôt à savoir si la relation pourra exister directement entre le
chef du nursing et le directeur général. Dans mon esprit.
ça commence à s'éclaircir, mais il y a encore des points
obscurs. Il ne faut pas qu'il soit toujours gêné parce qu'on peut
appeler un interprète qui peut manquer de préparation.
M. CASTONGUAY: Regardez le texte ici. M. GUAY: Mais le texte...
M. CASTONGUAY: Il n'y a aucun intermédiaire entre le directeur
général et le directeur des soins infirmiers.
M. GUAY: Le rapport pourra être direct, ça me rassure.
M. LE PRESIDENT: Le député de Gaspé-Sud.
M.FORTIER: Je voudrais qu'on en parle pour bien comprendre
l'organigramme. J'ai discuté avec les infirmières,
également avec d'autres médecins. Dans un centre hospitalier, les
infirmières, par la directrice du nursing, veulent relever du directeur
général. Les médecins, par l'ancien directeur
médical, le bureau médical, veulent relever, pour ce qui regarde
la médecine ou la chirurgie, les soins spécialisés, du
conseil d'administration.
Mais, pour les choses qui regardent l'administration, elles vont relever
du directeur général, par exemple si, dans un hôpital, un
médecin a besoin d'instruments spéciaux, il va faire sa demande
au directeur général, mais, s'il y a une question d'acte
médical ou d'acte chirurgical, ou un règlement à faire, il
va le faire avec le conseil d'administration de l'hôpital. Il me semble
que je comprends la loi comme ça.
M. CASTONGUAY: Si vous voulez, bon, je ne le sais pas, je peux mettre
à 4.4.3: "le chef du service des soins des infirmiers est responsable du
fonctionnement, de la coordination de l'évaluation des soins infirmiers
dans l'établissement" puis ajouter "sous l'autorité du directeur
général." Vous pouvez examiner tout le règlement. Il n'y a
aucun intermédiaire.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vous l'aviez mis à 4.4.6, mais on
n'avait pas l'équivalent à 4.4.3.
M. CASTONGUAY: On en a fait un service autonome qui doit exister, il n'y
a aucun intermédiaire entre les deux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, mais on ne le disait pas qu'il relevait du
directeur général, on disait qu'il était nommé sur
recommandation du directeur général, mais on ne le disait
pas.
UNE VOIX: Il n'y a pas d'inconvénients à l'ajouter.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Laurent.
M. BOIVIN: Tout dépend de ce qui va arriver après
ça avec le directeur professionnel. Moi j'aime mieux voir l'ensemble de
cette affaire-là avant de me prononcer là-dessus.
M. BACON: Vous pouvez être directrice d'un groupe, ça n'a
pas directement des...
M. BOIVIN: Il y a des choses qui regardent l'hébergement dans un
hôpital, puis il y a des choses qui regardent l'acte médical.
Alors si le directeur ou la directrice ou une autre personne prend une position
et que le directeur professionnel, qui est censé être un
médecin, en prend une autre, il va y avoir une friction. Qui va
régler la question? Est-ce que c'est le directeur général
qui va régler ça? Quelle autorité a-t-il pour
régler une situation médicale? C'est plus compliqué qu'on
ne le pense, vous allez le voir plus loin.
M. GAGNON: Si j'ai compris le député de Montmagny, lorsque
ça touche à l'administration: acheter des crayons, acheter des
choses qui servent à l'hôpital, on dit que le chef du nursing doit
s'adresser au directeur général, mais lorsqu'il s'agit de l'acte
médical, que le médecin dit à telle infirmière de
donner tel médicament, si elle n'a pas le médicament ou s'il y a
autre chose, est-ce qu'à ce moment-là elle a le droit de
s'adresser au directeur général ou si elle doit aller au
directeur du service médical?
M. BACON: Il y a une théorie puis une pratique
là-dedans.
M. GAGNON: C'est qu'il y a la partie médicale puis il y a la
partie administrative.
M. BACON: Il y a une théorie puis il y a une pratique.
M. GAGNON: On ne peut pas toujours aller au directeur
général pour la partie médicale.
M. BACON: Je crois bien que, si une infirmière a besoin de
médicaments, elle n'ira pas voir le directeur général.
M.GAGNON: Les règlements, il faut qu'ils soient clairs.
M. BACON: Voyons donc!
M. GAGNON: Il faut les rendre les plus clairs possible pour
éviter les conflits. C'est ça que tout le monde demande.
M. CASTONGUAY: A l'article 5.2.6., je voudrais signaler
également, à la demande de l'association, quant au
représentant du conseil consultatif des professionnels au conseil
d'administration, on craignait, vu qu'il y avait un comité
exécutif ou administratif, que les infirmières, même si
elles étaient suffisamment nombreuses, ne puissent
déléguer un représentant. Alors on dit à 5.2.6.:
"telle élection doit être faite par suffrage universel" de telle
façon que ce soit bien clair, que c'est par mode électif, tel
qu'on l'avait dit l'autre jour. On l'a ajouté au texte aussi.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: M. le Président, justement à ce
sujet-là, tantôt, le ministre a mentionné, lorsqu'on lui a
posé une question, que normalement les services de soins infirmiers
devraient dépendre, selon la taille, du directeur général,
laissant sous-entendre, peut-être, que, si la taille était grande,
ils dépendraient du directeur général. Par contre, le Dr
Fortier, est médecin et le Dr Boivin aussi, mais nous, qui sommes
députés, ne sommes pas familiers avec le milieu. Alors, il y a un
peu de confusion dans notre esprit.
Le Dr Boivin semble amener des réticences. Par contre, le
ministre vient d'apporter une précision, en disant: Ils
dépendront du directeur général. Nous sommes placés
dans une situation où nous nous demandons, étant donné que
nous en sommes pas familiers, si l'affaire est bonne ou non.
M. CASTONGUAY: Et le député de Montmagny exprime des
opinions qui me paraissent différentes de celles du député
de Dubuc.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président...
M. PEARSON: Vous vous imaginez! Ce sont des gens familiers, en somme,
avec le milieu.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je connais le député de
Dubuc...
UNE VOIX: Ne me dites pas que, là aussi, il va y avoir
scission.
M. CLOUTIER (Montmagny): ... comme un homme mûr. Vous permettez
que je dise cela, cher collègue? Il préfère attendre
d'avoir l'ensemble du portrait avant de prononcer un jugement final.
M. BOIVIN: Je vais vous donner un exemple pour mieux préciser ma
pensée, cependant. Disons que la directrice du nursing décide
d'acheter tel sorte de fil pour coudre les plaies, tel catgut. Si les
médecins veulent avoir tel autre fil, il va y avoir un conflit. Qui va
régler le conflit?
M. BACON: Les achats ne sont pas faits par la directrice du nursing.
M. BOIVIN: Je ne veux pas diminuer l'autorité du nursing, parce
qu'on s'est plaint...
M. BACON: Est-ce que le catgut est acheté par la directrice du
nursing?
M. BOIVIN: ... que la direction du nursing n'était pas
adéquate, quand on la mettait avec le service d'accueil. Le service
d'accueil, c'est le maître d'hôtel; on ne peut tout de même
pas comparer, dans un hôpital, le directeur du nursing avec le service
d'accueil. On s'est plaint de cela, de ce côté-ci de la table;
c'est changé, c'est mieux que c'était, mais je veux essayer de
régler les conflits qu'il y aura du côté médical
avec le nursing. Je veux qu'il y ait une autorité médicale en
plus d'une autorité administrative et qu'il y ait un joint quelque
part.
M. MARCHAND: Vous voulez que le directeur médical soit à
l'égalité du directeur général.
M. BOIVIN: Du côté médical, il doit être
même au-dessus du directeur général. C'est pour cela qu'on
réclame une autorité qui vient du conseil d'administration, du
côté médical.
M. BACON: Cela va donner quoi? Pourriez-vous préciser?
M. BOIVIN : Cela va donner que celui qui est responsable de l'acte
médical va avoir le pouvoir d'exercer son droit.
M. BACON: A quel niveau?
M. BOIVIN: Au niveau médical. Je veux bien que le service du
nursing ait une place prépondérante, tel qu'on le propose. C'est
beaucoup mieux que c'était. D'un autre côté, il y a une
partie médicale dont le médecin est responsable. C'est pour cela
que le médecin réclame je ne sais pas ce qu'on verra
après l'autorité qui lui vient du conseil d'administration
en ce qui regarde le côté médical.
Je n'ai pas d'objection à ce que ça se poursuive de cette
façon du côté du nursing mais je ne veux pas qu'il y ait de
conflit ou qu'on laisse quelque chose pour régler les conflits...
M. CARPENTIER: Est-ce que vous admettez...
M. BOIVIN: ... quand il y en aura entre le directeur du nursing et la
partie médicale.
M. CARPENTIER: ... du même coup que l'aspect du nursing, de
l'infirmière graduée, soit reconnu au même titre?
M. BOIVIN: Je dis qu'il y a eu une amélioration dans ce que le
ministre a apporté.
M. CARPENTIER: Non seulement...
M. BOIVIN: Parce qu'il l'a sorti des services hospitaliers, c'est au
niveau du service d'accueil.
M. CARPENTIER : Comment pouvez-vous voir un médecin travailler
sans les services du nursing, d'une infirmière
diplômée?
M. BOIVIN: Je ne mets pas cela de côté, je vous dis qu'on a
donné à ce service l'importance au moins qu'il fallait qu'il ait.
Seulement, d'un autre côté, je veux qu'on précise, en ce
qui regarde le service du nursing, qu'il y a une autorité
médicale dans l'hôpital et s'il y a des conflits entre le nursing
et le médecin, je veux qu'on ait l'organisme pour régler la
situation.
M. CARPENTIER: Vous reconnaissez de fait que le médecin ne peut
pas travailler sans les services du nursing?
M. BOIVIN: Bien, voyons! Quand on parle de la liberté
médicale, c'est de la liberté pour le médecin, pour le
bien du malade, c'est de la liberté du médecin avec tous ses
services auxiliaires.
M. CARPENTIER : Est-ce que vous reconnaissez que le médecin
reconnaît à ce moment là les services d'une
infirmière licenciée?
M. BOIVIN: Ecoutez, on n'est pas pour répéter toujours la
même chose, vous me posez toujours la même question et je vous
réponds toujours la même chose.
M. CARPENTIER: C'est précisément ce que nous voulons
préciser.
M. CASTONGUAY: L'heure avance, j'ai ici le texte de la loi à
l'article 81. Il est d'abord dit à l'article 80: Dans le cas d'un centre
hospitalier, le directeur des services professionnels doit être un
médecin autorisé à exercer sa profession en vertu de la
loi médicale. Je pense que c'est clair. L'article 81 dit et
là c'est la loi : Le directeur des services professionnels doit,
sous l'autorité du directeur général, coordonner et
surveiller les activités professionnelles et scientifiques qui
s'exercent dans l'établissement; vérifier le fonctionnement des
comités du conseil consultatif des professionnels et du conseil des
médecins et dentistes; s'assurer qu'ils s'occupent de leurs fonctions
et, dans le cas du conseil des médecins et dentistes, qu'il
contrôle adéquatement les actes médicaux et dentaires
posés dans l'établissement.
Je pense que c'est clair et là on a vu tantôt que le chef
du service des soins infirmiers est responsable du fonctionnement, de la
coordination, de l'évaluation des soins infirmiers dans
l'établissement. J'ai dit que je n'avais aucune objection si ça
pouvait clarifier le texte de dire "sous l'autorité du directeur
général".
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Je suis un profane qui n'a même jamais subi de soins
à l'intérieur d'un hôpital. Est-ce que le
député de Dubuc pourrait nous donner un exemple concret de
conflits qui pourraient survenir entre le nursing et les médecins? Dans
sa longue carrière, il a dû avoir connaissance de certains
conflits.
M. GAGNON: Demandez donc cela au sous-ministre.
M. VEILLEUX: Non, je vous le demande. Le député de
Gaspé-Nord pourrait peut-être me donner un exemple.
M. GAGNON : Je serais certainement capable de les arranger. Je n'aurais
pas besoin du député.
M. VEILLEUX: Donnez-nous un exemple.
M. GAGNON : Ecoutez, ce n'est pas le problème de chercher des
exemples, c'est le problème de chercher des solutions au cas où
il y aurait conflit. Même si on donnait des exemples, qu'est-ce que cela
donnerait?
M. VEILLEUX: C'est parce que parfois un profane peut peut-être
vous aider à trouver une solution, en partant d'un exemple, vous
savez.
M. GAGNON: Vous êtes le gouvernement, trouvez-en.
M. CARPENTIER: Il n'est pas question de les arranger, il est question de
trouver des solutions.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. VEILLEUX: On ne veut arranger personne.
M. CARPENTIER: Il n'est pas question d'arranger qui que ce soit.
M. BOIVIN: A l'article 92 de la loi où il est prévu un
conseil d'arbitrage, cela pourrait être inscrit dans les
règlements, en cas de conflit, afin qu'ils puissent former un conseil
d'arbitrage, à condition que le bureau médical et les
médecins...
M. CASTONGUAY: Quant au conseil d'arbitrage, pour les nominations, les
statuts et privilèges des médecins, je pense bien que l'article
est clair sur ce point.
M. BOIVIN: Mais est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir quelque chose de
semblable d'inscrit dans cet article pour qu'il y ait un conseil
d'arbitrage?
M. CASTONGUAY: Ecoutez, on ne nous a pas fait de représentation,
de recommandation à cet égard. Si vous voulez, on peut y penser
jusqu'à la prochaine séance. Il y a des mécanismes, les
gens se parlent et...
M. BOIVIN: On ne peut pas nous faire de recommandation parce que cet
article est changé du tout au tout et on vient d'avoir cette
inscription.
M. CASTONGUAY: D'accord, mais c'est pour ça, justement...
M. BOIVIN: Mais on peut en avoir à la suite, par exemple, de la
discussion qui a été soulevée.
M. CASTONGUAY: On peut y réfléchir.
M. CARPENTIER: Est-ce que les médecins reconnaissent les services
que les infirmières diplômées peuvent donner en
collaboration avec les médecins dans certains services qu'elles peuvent
offrir aux patients, aux malades? Est-ce que les médecins le
reconnaissent?
M. BOIVIN: Non seulement ce sont des services absolument
nécessaires, je vous l'ai dit tout à l'heure, mais le
médecin n'est pas capable de traiter le malade seul. C'est avec tout le
personnel auxiliaire de l'hôpital, même dans la
responsabilité que vous lui donnez dans l'acte médical. Il a
besoin des infirmières et de toutes les professions auxiliaires de la
santé.
M. CARPENTIER: Comment se fait-il qu'à ce jour les
infirmières diplomées n'ont jamais été reconnues
à ce titre? Qu'est-ce qui arrive?
M. BOIVIN: C'est grâce à l'intervention qu'on a faite,
parce qu'on l'avait mise sur le même pied dans un service d'accueil que
le maître d'hôtel, si vous voulez, de l'hébergement qu'il y
a à l'hôpital... Alors ce nouvel article peut nécessiter
d'autres changements.
M. CARPENTIER: Alors, vous les acceptez. M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je
deman-
derais l'ajournement. On me propose l'ajournement. Je demanderais au
ministre à quel moment la commission pourrait se réunir à
nouveau.
M. CASTONGUAY: M. le Président, il se pose un problème.
J'ai accepté de bonne grâce de soumettre à la discussion,
à la commission ce projet de règlements. Nous en sommes rendus
à la quatrième séance. C'est un travail qui est
extrêmement long et d'autant plus qu'il y a bien d'autres
obligations.
Je n'ai pas d'objection à ce qu'on fasse encore une autre
séance. Mais cette fois, il me semble que le but est d'entendre les
suggestions qu'on pourrait nous faire et, bien souvent, cela se transforme en
séances de questions. Il me semble que les textes sont relativement
clairs. Disons donc que je serais d'accord pour qu'on fasse une autre
séance vendredi matin. J'espère qu'on pourra terminer parce que
nous avons aussi la commission parlementaire sur le code des professions. Il y
a un certain nombre d'autres exigences sur mon programme que je peux
difficilement éviter: conférence des ministres de la
santé, etc. J'espère que vendredi matin on pourra terminer.
Pardon?
M. LAURIN: Je ne pourrai pas être ici vendredi matin.
M. CASTONGUAY: Je ne vois pas d'autre moment. Demain et
après-demain, on me dit... Demain, j'ai le cabinet des ministres.
Après-demain, il y a des commissions parlementaires.
M. CLOUTIER (Montmagny): Il y a déjà deux commissions
demain.
M. LAURIN: Deux commissions demain. M. CLOUTIER (Montmagny): La commis-
sion de la liberté de la presse et la commission des institutions
financières. Jeudi, il y a la commission sur le code des professions.
Cela va à vendredi matin. Le député de Bourget pourrait
peut-être nous envoyer le député de Maisonneuve qui a fait
de brillantes interventions en son absence!
M. LAURIN: Je pense qu'il ne sera pas ici lui non plus.
M. CARPENTIER: M. le Président, à quel jour
ajournons-nous?
M. LE PRESIDENT: Je crois que le député de Laviolette
anticipe de quelques moments. Si vous voulez persévérer, nous
allons déterminer l'heure et la date.
M. CASTONGUAY: Je suggère vendredi, neuf heures trente. Mardi
prochain, nous avons une autre commission parlementaire. Mercredi, il y a le
cabinet des ministres. Jeudi, j'ai des engagements.
M. LE PRESIDENT: Alors, de consentement et à la suggestion de
l'honorable ministre, la commission ajourne ses travaux à vendredi
matin, neuf heures trente.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si le député de Bourget peut nous
faire part de ses préoccupations, on va s'occuper de les
transmettre...
M. LAURIN: Elles sont sérieuses et je ne pourrai pas être
ici vendredi.
M. CLOUTIER (Montmagny): On pourra les transmettre
sérieusement.
M. LE PRESIDENT: La séance est levée.
(Fin de la séance à 23 h 23)