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Commission permanente des affaires sociales
Etude des crédits du ministère des
Affaires sociales
Séance du vendredi 11 mai 1972
(Onze heures huit minutes)
M. HOUDE (Limoilou) (président de la commission permanente des
affaires sociales): A l'ordre, messieurs!
L'honorable député de Montmagny.
L'OPTAT
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, étant
donné qu'il est possible que la commission ne siège pas la
semaine prochaine sur les affaires sociales et que nous prenions d'autres
ministères, nous allons procéder peut-être un peu plus
rapidement ce matin dans certaines sections des prévisions
budgétaires du ministère. Nous avions exprimé le
désir de rencontrer devant la commission le Dr Boudreau, qui est bien
connu non seulement dans le Québec, mais aussi à
l'extérieur du Québec et qui s'occupe de l'OPTAT, pour lui poser
quelques questions. Forcément, nous devrons raccourcir la période
que nous aurions aimé consacrer à ce secteur important.
Ma première question au Dr Boudreau serait celle-ci: Quel est,
maintenant, le statut de l'OPTAT qui apparaît à l'organigramme du
ministère comme relevant du ministre via le sous-ministre? Aussi, il y a
une autre structure qui rattache l'OPTAT au Conseil exécutif de la
province. Je n'ai pas ici la revue ou la coupure de presse qui expliquait tout
le mécanisme, mais je me souviens d'avoir vu ça.
M. CASTONGUAY: Je pense que la Loi de l'OPTAT a été un peu
modifiée, il y a quelque temps, pour exclure des préoccupations
de l'OPTAT la partie traitement, qui relevait de façon plus
spécifique du bill 65, bien sûr. L'OPTAT étant régi
par une loi, lorsqu'on l'a intégré dans le ministère, en
voulant protéger les objectifs de la loi et aussi ceux du
ministère, je pense qu'on nous a donné une place qui convient
parfaitement à l'organisme qu'on dirige présentement. Cela permet
à l'OPTAT de travailler dans le domaine de l'éducation, de
travailler dans le domaine un peu de la recherche et aussi d'aider, de
conseiller peut-être les cliniques dans le domaine du traitement de
l'alcoolisme et des autres toxicomanies.
Sur le plan pour la deuxième question du
comité interministériel qui relève plutôt du Conseil
exécutif, cela a donné à notre travail une dimension
beaucoup plus grande. Cela nous a permis de sensibiliser d'autres
ministères au travail et aux préoccupations que nous avons dans
le domaine de l'alcoolisme et des autres toxicomanies. Je pense qu'il y a des
ministères qui sont impliqués directement, comme le
ministère de l'Education, le ministère de la Justice, dans les
préoccupations que nous avons.
Le comité interministériel nous a permis de rencontrer de
façon officielle ces gens-là et d'entreprendre des travaux dans
le domaine de l'alcoolisme et des autres toxicomanies. Le premier travail qu'on
a entrepris c'est celui d'étudier le rapport de la commission Le Dain et
de faire au conseil, au ministre intéressé, des recommandations
ou de donner nos impressions sur le rapport Le Dain, de sorte qu'on pourra, un
jour, établir une politique ou aider le gouvernement à
établir une politique gouvernementale dans le domaine de l'alcoolisme et
des autres toxicomanies.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'est-ce qui vous reste comme effectif qui
relève de l'OPTAT directement, en nombre et en disciplines
professionnelles? Est-ce que vous avez des médecins, est-ce que vous
avez des psychologues?
M. CASTONGUAY: Oui, on a 40 employés à plein temps
à l'OPTAT dont des psychologues, des sociologues, travailleurs sociaux,
documentalistes, éducateurs, et personnel parathérapeutique.
M. CLOUTIER (Montmagny): Là il n'y a aucun traitement qui
relève de l'OPTAT. Tout le réseau de traitement est
intégré aux établissements du ministère et aux
services selon la loi 65.
M. CASTONGUAY : Notre rôle est important en ce sens que, par
exemple, le ministère des Affaires sociales a demandé aux
hôpitaux de traiter les alcooliques et autres toxicomanes comme de
véritables malades. Je pense que c'est une directive extrêmement
judicieuse. Il était temps que les alcooliques et autres toxicomanes
soient reconnus comme malades. Mais une directive comme celle-là, si on
veut qu'elle soit efficace, il faut un organisme qui sensibilise les
hôpitaux, et c'est notre rôle. On parcourt quelques hôpitaux
présentement pour les intéresser, les sensibiliser au
problème, et lorsqu'un hôpital décide d'organiser un tel
service, on offre notre collaboration pour les aider à organiser le
service, mais on n'est pas impliqué directement dans le traitement en
tant qu'organisme.
M. CLOUTIER (Montmagny): Qu'est-ce que vous avez comme importance de
budget maintenant; en termes de chiffres absolus, ça veut dire quoi
à peu près?
M. CASTONGUAY: II a été difficile d'avoir le budget total
parce qu'il est réparti maintenant dans plusieurs
départements.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui d'accord, mais je pense qu'il reste
directement pour l'OPTAT. Est-ce que c'est juste le personnel de 40
employés? Est-ce que vous avez des budgets pour ce travail
d'éducation que vous faites? Est-ce que vous avez du budget
auprès de l'Exécutif aussi? Est-ce qu'il y a là..?
M. CASTONGUAY: On a un budget pour les publications, comme avant, lequel
budget est avec le budget des communications.
On a un budget pour aider les organismes privés je pense
que c'est extrêmement important de $100,000, et c'est inclus dans
le budget de M. Forget.
M. CLOUTIER (Montmagny): Des subventions et du financement.
M. CASTONGUAY: Oui, des subventions. Ce qui va nous permettre, cette
année, de réaliser quelque chose d'extrêmement important,
d'établir, pour les organismes privés, un secrétariat, de
telle sorte que ces gens-là, qui sont dispersés
présentement, une foule de bénévoles qui donnent à
notre action un impact considérable, vont être regroupés
grâce à l'OPTAT qui va leur donner des services pour être
plus efficaces.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous avez également des
subventions ou des contributions qui viennent du secteur privé pour ce
travail d'éducation, d'animation dans le domaine de la lutte contre
l'alcoolisme et la toxicomanie?
M. CASTONGUAY: Présentement, on a dans le fonds privé
parce que la loi avait prévu que l'OPTAT pouvait administrer un
fonds privé, $50,000 qui viennent de différentes sources;
les brasseries en ont donné une partie, d'autres organismes ont
payé, et on a même, dans ce fonds privé, une subvention
fédérale dans le domaine de la recherche pour connaître
l'épidémiologie du phénomène de la drogue
présentement au Québec. C'est un montant de $200,000 qui va
être octroyé par le fédéral.
M. CLOUTIER (Montmagny): $200,000. M. CASTONGUAY: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous continuez de vous
intéresser à tous ces travaux qui se font à
l'échelle nationale ou à l'échelle mondiale, si on peut
dire?
M. CASTONGUAY: L'OPTAT est membre du Bureau nord-américain, la
commission nord-américaine dont je suis membre de l'exécutif, ce
qui nous permet d'échanger énormément à ce
sujet-là. Le ministère a accepté, par exemple, que le
congrès nord-américain sur la drogue et l'alcool, qui se tiendra
en 1975, soit à Québec. Il y aura de 1,500 à 2,000
personnes à ce congrès, il y aura un apport international. On
continue notre action, aussi, internationale. Par exemple, cet
été, les cours à l'université d'Amiens, en France,
seront donnés par l'OPTAT, à la demande de la France qui s'occupe
des frais pour envoyer les professeurs de l'OPTAT à Amiens. Je pense que
c'est une réalisation assez intéressante.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je laisse la parole à mes
collègues.
M. BOIVIN: Qu'est-ce que vous pensez, Dr Boudreau, de la
légalisation de certaines drogues qui pourraient être utiles, par
exemple, dans des traitements? Cela pourrait être utile dans des
traitements et je trouve, de façon générale, qu'on traite
très durement certaines personnes, en particulier des jeunes, et qu'on
en fait des criminels. J'ai rencontré, tout dernièrement, par
exemple, un jeune pour expliciter ma pensée qu'on avait
condamné à trois ans de prison. Il avait été pris
avec une certaine quantité de drogue.
C'est vrai qu'il en a pris trois, mais il se rapporte encore pendant
pratiquement trois ans à la police.
M. CASTONGUAY: Dans les recommandations qu'on a remises pour le conseil
des ministres, dans le comité interministériel, il a des
recommandations concernant justement l'attitude à prendre en face de ces
gens. Je pense que ce n'est pas révéler le contenu de ces
recommandations de dire qu'il faut faire une distinction tout de même
entre la victime du produit, la victime du "pusher", celui qui en vend, et
celui qui en fait le trafic. Je pense qu'on doit être extrêmement
sévère pour les trafiquants et avoir de la tolérance pour
ceux qui en prennent. Il faut essayer de comprendre exactement ce qui les a
amenés à prendre telle drogue. Ayant agi, comme expert plusieurs
fois en cour, je m'aperçois que les juges sont de plus en plus
compréhensifs dans ce domaine.
M. BOIVIN: Est-ce que réellement il n'y a pas certaines drogues
qui pourraient être légalisées pour ne pas faire des
criminels avec des choses dont les effets ne sont pas plus mauvais par exemple
que ceux de l'alcool?
M. CASTONGUAY: Si vous voulez parler d'un produit en particulier comme
la marijuana, c'est ce qui semble être le fond de la question, il est
bien sûr que la marijuana, au début, on croyait que c'était
plus dangereux que ça l'est présentement. D'un autre
côté, il n'y a personne dans le monde, présentement, qui
soit prêt à légaliser la marijuana. Toutes les commissions
d'experts qui se sont réunies, tant aux Etats-Unis qu'un peu partout,
tendent plutôt à établir une certaine tolérance,
mais aucune encore n'a
recommandé la légalisation. Il y a seulement des
mouvements de jeunes qui l'ont fait, mais pas plus la commission Le Dain, sauf
un commissaire, Mlle Bertrand, que d'autres commissions n'a demandé
cette légalisation après étude.
M. BOIVIN: II n'y a pas de pression du côté de la
profession médicale non plus, du côté des facultés,
pour avoir la possibilité d'utiliser ces drogues pour certains
malades?
M. CASTONGUAY: Si on parle toujours de la marijuana, il n'y a pas
d'indication médicale. La marijuana n'est pas un médicament.
C'est dans le folklore passé qu'on en fait un médicament, mais au
point de vue pratique il n'y a aucune indication que ce soit un
médicament.
M. BOIVIN: Ce qui me frappe surtout, c'est qu'on fait, il me semble, des
criminels avec des choses qui...
M. CASTONGUAY: Est-ce que vous voulez parler de la méthadone?
M. BOIVIN: La méthadone, c'est une médicament.
M. CASTONGUAY: Oui, mais...
M. BOIVIN: On s'en sert déjà en médecine.
M. CASTONGUAY: C'est un médicament qui est
légalisé.
M. BOIVIN: Oui. On n'en ferait pas des criminels, de ces
gens-là.
M. CASTONGUAY: Bien, sauf quand il se fait un trafic de méthadone
comme il s'en fait présentement. Il y a un trafic illégal
à ce moment-là. Je pense qu'il faut refreiner ces abus.
M. BOIVIN : Vous sensibilisez, actuellement, les juges pour qu'ils ne
soient pas trop sévères,...
M. CASTONGUAY: C'est-à-dire qu'on donne des cours
présentement....
M. BOIVIN: ... pour qu'on n'en fasse pas des criminels.
M. CASTONGUAY: ... dans les facultés de droit. Cela
prépare des gens à avoir une approche peut-être
différente en face de ces produits.
M. BOIVIN: Merci.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, ayant eu l'occasion de travailler avec
le Dr Boudreau en 1961, lors d'un séminaire de quelques jours, j'avais
appris pas mal de choses. Vous faites de la recherche, actuellement. Vers quoi,
spécialement, se dirige votre recherche?
M. CASTONGUAY: C'est-à-dire que l'OPTAT ne fait pas de
recherche.
M. GUAY: Directement?
M. CASTONGUAY: Ce n'est pas dans son mandat d'en faire. Ce que l'on
fait, c'est la promotion de la recherche, en ce sens qu'on essaie
d'intéresser les universités et d'autres individus à faire
cette recherche. Je pense qu'il y a deux sortes d'organismes provinciaux, au
Canada, qui s'occupent de cela, en Ontario et au Québec. En Ontario,
l'accent est mis sur la recherche en grande partie. On a un budget de $14
millions par année. Une grande partie des préoccupations, c'est
la recherche. Chez nous, la préoccupation est surtout la
prévention. On ne voudrait pas que l'OPTAT devienne une espèce
d'université mais que POPTAT fasse la promotion, sensibilise les gens
à faire de telles recherches.
Déjà, des recherches ont été entreprises.
L'OPTAT supervise les recherches et a un centre de documentation très
important. On fournit toute la documentation disponible à ceux qui
veulent faire de la recherche.
M. GUAY: Maintenant, est-ce que POPTAT s'occupe également de ce
qu'on appelle des centres de dépannage?
M. CASTONGUAY: On ne s'en occupe pas directement parce que, encore une
fois, ce n'est pas dans notre mandat. Mais une fois qu'ils sont
constitués, on les aide à évoluer. On les réunit,
de temps en temps, pour voir les dernières méthodes de
traitement, par exemple. On leur fournit de la documentation, lorsque nous en
avons. Mais notre rôle n'est pas de nous impliquer dans l'action
thérapeutique.
M. GUAY: Donc, leur donner des conseils, au besoin, et peut-être
les aider à mieux s'organiser.
M. CASTONGUAY: C'est ça.
M. GUAY: Quel est le produit, actuellement, concernant les drogues, qui
fait le plus de ravages ou le plus de victimes, selon vous?
M. CASTONGUAY: L'alcool.
M. GUAY: Qui reste encore la drogue sociale?
M. CASTONGUAY: De loin. Il est, de loin, le produit le plus
répandu, le plus consommé.
Ce qui est peut-être assez décourageant, c'est qu'on
consomme très très tôt de l'alcool présentement; on
en consomme en quantités très
grandes. Le comité interministériel a justement
l'intention de se pencher sur le problème de la publicité face
aux alcools, qui, à mon sens, a dépassé les limites du
raisonnable, présentement, et frise l'indécence.
La publicité sur les alcools doit se faire comme ceci. Le
principe, c'est: Si vous buvez, choisissez telle marque en particulier. Ce
n'était pas pour inciter à boire, mais c'était pour
diriger des gens vers la consommation de telle marque en particulier. Or,
présentement, ce n'est pas ça. On encourage à boire. On
identifie la consommation à la vie en plein air et à
différentes choses comme ça. Je pense qu'à ce
moment-là la publicité a dépassé les limites. Mais,
comme la Loi sur les alcools a été changée et qu'il n'y a
pas eu de nouveaux arrêtés en conseil pour refaire des
règlements, on va recommander bientôt au gouvernement, au
ministre, certaines initiatives, certaines limites dans ce domaine.
D'ailleurs, les brasseriez elles-mêmes, qu'on a
rencontrées, ne demandent pas mieux. Elles-mêmes
s'aperçoivent qu'elles dépassent les limites, mais elles sont en
concurrence. Il faut que l'une fasse au moins autant que l'autre brasserie.
M. GUAY: Maintenant, croyez-vous que, par une législation, le
gouvernement pourrait, en quelque sorte, freiner partiellement je dis
partiellement, parce que totalement, ça semble impossible ou
corriger de façon valable les abus qui se font?
M. CASTONGUAY: Personnellement, je ne le pense pas. En tout cas,
jusqu'à maintenant, les lois qu'il y a eu n'ont jamais freiné
l'usage de l'alcool. L'éducation peut aider beaucoup, une
éducation qui se présente non pas comme l'éducation
traditionnelle, qui présentait les produits comme mauvais en soi, mais
une éducation qui amène les gens à réfléchir
en face des produits et à prendre l'option qui s'impose.
Mais l'histoire ne nous apprend pas que des lois aient pu freiner
l'usage de l'alcool.
M. GUAY: Quelle est cette grande clientèle? Est-ce qu'il y a une
clientèle bien identifiée, concernant les abus de consommation
d'alcool ou est-ce que c'est selon, par exemple, le statut social de la
personne? Est-ce qu'on peut identifier une classe bien définie de
consommateurs abusifs?
M. CASTONGUAY: Je pense qu'on a essayé. M. GUAY: Vous avez
produit un rapport.. M. CASTONGUAY: C'est ça.
M. GUAY: ... il n'y a pas tellement longtemps.
M. CASTONGUAY: Mais ce rapport portait uniquement sur la drogue. Le
prochain rapport qu'on va faire va inclure l'alcool et on va essayer de
l'identifier.
Il est peut-être intéressant il ne faut pas
être pessimiste dans ce domaine de constater que le Québec
est la province où on consomme le moins de spiritueux au Canada
présentement. Nous sommes la quatrième province pour la
consommation de vin, et la deuxième pour la consommation de
bière.
Cela veut dire qu'en alcool absolu on est dans les dernières
provinces sur le plan de la consommation. Je pense que c'est encourageant. De
ce côté, on a assisté à une diminution de la
consommation totale par rapport aux autres provinces.
M. GUAY: Etant donné que le Québec est allé de
l'avant avec des politiques de fabrication de cidre, croyez-vous que ça
peut, de façon quantitative, modifier la consommation de ces
produits?
M. CASTONGUAY: Je ne le sais pas. M. GUAY: II est encore trop
tôt?
M. CASTONGUAY: II est encore trop tôt. Sauf que,
présentement, il semblerait qu'il faille recommander la fabrication, par
exemple, de bière à très faible concentration pour
encourager les gens, s'ils en consomment, à prendre le moins d'alcool
possible dans les boissons qu'ils consomment.
Cette expérience a été faite au Danemark où
on a une bière à 2 p.c. et ça a diminué la
consommation.
M. GUAY: Vous devez être au courant qu'il existe une bière
non alcoolisée qui est importée des Etats-Unis. Est-ce que ce
serait une façon ou un outil valable pour diminuer la consommation?
M. CASTONGUAY: Présentement, cette bière n'est pas
populaire, malgré les efforts qu'ils ont faits. Le goût semble le
même, mais il n'y a tout de même pas l'alcool, ce pourquoi on prend
une boisson alcoolisé. Il faut tout de même qu'il y ait un peu
d'alcool.
En tout cas, ça n'a aucune popularité présentement,
pas plus ici qu'en France, d'ailleurs, où il y a des bières non
alcoolisées. Ce n'est pas populaire. Il ne semble pas que cela ait
changé les habitudes des individus.
Mais remarquez que c'est une enquête très précise
qui nous le démontrerait. C'est simplement une impression que j'ai
là.
M. GUAY: Si on faisait autant de publicité autour de
celle-là qu'autour des autres, ça créerait peut-être
un changement.
M. CASTONGUAY: Cette bière ressemble beaucoup plus à une
mauvaise liqueur non alcoolisée qu'à une bonne bière. Je
ne pense pas qu'on puisse en faire la promotion facilement.
C'est un connaisseur qui vous le dit.
M. GUAY: En terminant, j'aimerais vous féliciter pour le
magnifique travail que vous faites, pour l'information que vous donnez, aussi
bien à la télévision qu'ailleurs. On vous encourage
à continuer ce magnifique travail.
On aurait évidemment mille et une autres questions à vous
poser; cependant le temps fait défaut, alors on va continuer à
suivre vos émissions.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Bourget.
M. LAURIN: M. le Président, maintenant que les fonctions de
prévention, d'accueil, de traitement et de recherche ont
été dissociées, est-ce qu'il ne faudrait pas changer le
nom de l'OPTAT, puisque OPTAT comprenait le mot traitement?
M. CASTONGUAY: Lorsque nous avons apporté les modifications
à la loi 65, nous avions proposé un changement. A la demande
même du Dr Boudreau et de ses collaborateurs, et pour des motifs qui nous
ont paru valables, on a demandé de garder le nom de l'OPTAT étant
donné qu'aujourd'hui ce n'est pas tellement le fait que c'est l'Office
de prévention, etc. qui compte mais le nom OPTAT, il est très
répandu. C'est plutôt le sigle en quelque sorte ou
l'abréviation qui est connu. Nous avions apporté de nouveau un
changement au moment de l'étude de la loi 65, pour conserver le nom de
l'OPTAT.
M. LAURIN: Dût votre rigueur cartésienne en souffrir?
M. CASTONGUAY: Pardon?
M. LAURIN: Dût votre rigueur cartésienne en souffrir?
UNE VOIX: Si on enlevait le T ça ferait OPAT.
M. CASTONGUAY: Et la vôtre parce que... M. LAURIN: Ah oui! elle en
souffre.
M. CASTONGUAY: On avait suggéré Office de
prévention et d'aide à la tempérance.
M. LAURIN: Ah bon!
M. CASTONGUAY: Si on regarde le texte de la loi, le nom maintenant c'est
l'Office de prévention de l'alcoolisme et des autres toxicomanies. Si on
prenait juste le sigle, ce serait TOPAT et on nous a fait valoir qu'il serait
peut-être mieux de garder OPTAT.
Il y a une autre raison, c'est que le mot OPTAT contient le mot option.
Et je pense qu'on peut très facilement vendre ce nom justement parce que
l'OPTAT n'est pas contre les produits, n'est pas pour en faire la promotion
mais amène les gens à réfléchir afin qu'ils
prennent l'option.
M. LAURIN: En termes linguistiques, le signifiant a triomphé du
signifié. Ma question s'adresse aussi au ministre: Depuis qu'on a
dissocié les fonctions, est-ce que le ministre peut nous dire si les
problèmes qui ont été créés ont
été plus nombreux que les solutions qu'on prétendait
trouver ou, d'une façon plus spécifique, est-ce que les
hôpitaux, maintenant, acceptent vraiment de traiter les alcooliques? Les
hôpitaux généraux, les hôpitaux psychiatriques?
Deuxièmement, quel sort est maintenant réservé aux
cliniques Domrémy? Est-ce qu'elles sont condamnées à
disparaître ou si on va trouver pour elles une fonction plus
restrictive?
M. CASTONGUAY: D'abord je pense bien qu'il n'est pas possible de faire
un bilan parfait d'autant plus que c'est un bilan qui devrait être assez
qualitatif quant au rôle que jouent les hôpitaux de façon
générale face au traitement, réadaptation des alcooliques,
des toxicomanes. Et je pense bien que ce sont des changements qui prennent un
certain temps à s'effectuer parce qu'il y a des changements d'attitudes;
ce ne sont pas uniquement des problèmes d'organisation et de personnel.
Mais depuis que nous avons émis une première directive et
après ça que nous l'avons incorporée dans les
règlements, nous avons demandé aussi la collaboration des centres
hospitaliers.
Des problèmes qui paraissaient beaucoup plus aigus dans diverses
régions semblent s'être résorbés passablement. Je me
souviens encore qu'il y a deux ans l'Association des chefs de police nous
faisait état des problèmes qu'elle rencontrait, justement
à cause de ces refus. Aujourd'hui, les communications que nous avons
eues de leur côté nous indiquent qu'eux peuvent noter beaucoup
d'améliorations. Je pense qu'ils sont assez bien placés pour en
juger étant donné justement la nature du problème.
Sur un autre plan, nous avons eu aussi certains cas d'aménagement
et des débuts d'intégration de cliniques Domrémy qui ont
donné des bons résultats, je crois. On peut prendre l'exemple
d'une clinique Domrémy qui ne peut évidemment pas
bénéficier de toutes les ressources en équipement et en
personnel d'un centre hospitalier. Si vraiment chacun accepte de jouer son
rôle, il me semble que l'hôpital peut apporter toutes ces
ressources pour la première phase de désintoxication.
La clinique peut jouer son rôle au plan de réadaptation.
Si, pendant la période de réadaptation, certains problèmes
se posent, autres que ceux de réadaptation directe, il y a toutes les
ressources du milieu qui peuvent être apportées. Je pense que
Saint-François-d'Assise, ici, est un exemple qui démontre que
c'est une bonne voie à prendre.
Maintenant, de là à dire que tout ça se fait
sans heurts, ce serait exagéré. Aussi, nous avons eu des
rencontres et, alors qu'au tout début nous visions à faire une
intégration complète dans les centres hospitaliers pour essayer
de créer un service en définitive, de réadaptation, avec
les responsables des centres Domrémy, il y a eu de multiples rencontres,
pour justement faire en sorte que ce rapprochement, cette intégration,
cet échange de bons services s'effectuent avec le moins de heurts
possible, et pour le plus grand bien des personnes traitées. Je voyais
récemment le dernier rapport qu'on m'envoyait des rencontres avec les
responsables et je peux dire que le travail progresse.
Si vous désirez plus de renseignements, ou des renseignements
plus spécifiques, je peux demander soit à M. Nepveu, soit
à M. Ouellet, de vous faire état de progrès plus concrets
qui se sont réalisés et du cheminement de ce dossier.
M. LAURIN: Oui, s'il pouvait le faire brièvement.
M. CASTONGUAY: Une rencontre groupant des représentants de toutes
les cliniques Doré-my du Québec, également le Dr Boudreau
et les représentants des différentes directions du
ministère, a eu lieu, vers la mi-avril, au ministère des Affaires
sociales, à la suite justement d'une demande des représentants
des cliniques Domrémy.
Lors de cette rencontre, nous avons discuté le plus en
détail possible les différentes difficultés que
rencontraient les cliniques Domrémy dans la poursuite de leurs
objectifs, compte tenu de la Loi des services de santé et des services
sociaux.
Le problème majeur est le suivant. Il avait été
décidé, à l'intérieur du ministère,
d'accorder des permis aux cliniques Domrémy sous le titre de centres
d'accueil-réadaptation, puisque, de l'avis même des gens
impliqués dans les Domrémy, leur activité majeure n'est
pas d'abord médicale, elle est plus englobante que cela, compte tenu,
justement, des exigences de la technologie moderne dans le traitement et la
réadaptation des alcooliques et autres toxicomanes.
Nous avons discuté, lors de cette rencontre, de
différentes possibilités d'articulation des cliniques
Domrémy avec l'ensemble du réseau des services de santé et
des services sociaux, et nous avons examiné les différentes
hypothèses possibles; à la suite de cette rencontre, nous avons
adressé une lettre à tous les Domrémy du Québec
pour leur laisser justement le choix entre différentes
possibilités. Une de ces possibilités consiste en
l'intégration des cliniques Domrémy à un centre
hospitalier de leur choix tout en maintenant la possibilité que les
équipes, qui sont présentement à l'intérieur des
cliniques Domrémy, demeurent en tant qu'équipes bien
consolidées de traitement. C'est le premier choix.
Le deuxième est celui de devenir des centres
d'accueil-réadaptation. Là, en passant des contrats avec un ou
plusieurs centres hospitaliers pour la désintoxication, la
désintoxication serait faite. La phase préliminaire de
désintoxication, la première phase du traitement, en
réalité, qui est une phase dans le temps qui ne dure pas
très longtemps, serait faite par un centre hospitalier avec lequel le
centre d'accueil-réadaptation éventuel aurait un contrat de
services. Nous avons également laissé ouverte la
possibilité qu'ils deviennent des centres de réadaptation, et
après analyse de chaque cas particulier, compte tenu des
équipements et des équipes aussi disponibles, que certains
d'entre eux puissent également faire de la désintoxication.
Nous n'avons pas encore reçu de réponse à cet
ensemble de propositions, en réalité. A partir des
réponses qui nous seront faites, à partir des choix qui seront
faits par les cliniques Domrémy, nous prendrons les décisions
à ce moment-là.
M. LAURIN: Cette vocation plus spécifique de réadaptation
amènera donc un changement dans la nature du personnel. Le personnel
sera moins médical ou ne sera plus médical et deviendra
plutôt orienté vers les sciences humaines des travailleurs
sociaux, des moniteurs de toutes sortes.
M. CASTONGUAY: Je crois qu'il n'est pas exact, complètement, de
faire cette hypothèse. Actuellement, même le personnel
médical, impliqué dans les Domrémy, est vraiment
intégré aux équipes et fait du travail qui dépasse
largement ce que l'on appelle strictement, de façon traditionnelle,
l'aspect purement médical. Le fait que les cliniques Domrémy ne
feront peut-être pas de désintoxication, si elles choisissent de
devenir des centres d'accueil-réadaptation, n'implique pas que le
personnel médical va diminuer, je pense.
M. LAURIN: Parce qu'ils acquerront une formation spécifique en
alcoologie ou... ?
M. CASTONGUAY: Ils l'ont déjà, jusqu'à un certain
point, soit par des cours spéciaux, une formation spéciale, soit
par l'expérience acquise.
M. LAURIN: Jusqu'à quel point est-il possible de dissocier la
fonction prévention de la fonction accueil pour les alcooliques ou les
toxicomanes qui n'en sont pas encore au point où ils nécessitent
d'être traités en milieu hospitalier? Je pense que les centres
d'accueil avaient joué un très grand rôle dans le
passé de ce point de vue et je m'inquiète un peu. La question que
je posais sur Sherbrooke au fond était motivée par cette
préoccupation. Je m'inquiète de ce qui peut arriver à
cette dimension dont on tenait compte davantage dans le passé.
M. CASTONGUAY: Quand vous parlez des centres d'accueil, est-ce que ce
sont les salles d'accueil qu'il y avait avant dans toute la structure?
M. LAURIN: En somme, la première ligne.
M. CASTONGUAY: Ces endroits où on motive les patients au
traitement.
M. LAURIN: C'est ça.
M. CASTONGUAY: Cela existe encore, ça n'a rien à voir je
pense, avec la description que faisait M. Ouellet tout à l'heure.
M. LAURIN: Pas seulement des endroits où on motive les patients,
mais des endroits où les patients en instance de crise savent qu'ils
peuvent se rendre pour trouver les conseils appropriés, les ressources
appropriées.
M. CASTONGUAY: Dans toute la structure de la province,
présentement je pense que ça éclairerait la chose
on a d'abord des salles d'accueil, pour les différencier de la
nouvelle appellation "centres d'accueil." Ce sont des endroits où les
alcooliques vont souvent avant d'entrer en traitement. Parce que les
alcooliques doivent être motivés, vous le savez, pendant
très longtemps. Lorsqu'ils sont prêts au traitement, très
souvent on les dirige vers des centres de consultation externe qui existent
encore et qui sont rattachés, sur le plan administratif, à des
hôpitaux. Ces centres de consultation externe reçoivent les
alcooliques, les toxicomanes, leur donnent un premier traitement ou parfois
vont les traiter uniquement là sans hospitalisation. L'autre phase est
de les diriger auparavant, c'était dans les cliniques
Domrémy aujourd'hui, dans un système qui est bien
défini mais qui n'est pas encore intégré, qui, sur le plan
pratique, n'est pas encore en marche partout, sauf à
Saint-François-d'Assise. Ensuite, ces alcooliques retournent dans les
centres de consultation externe et continuent pendant très longtemps
dans les centres d'accueil. Or, les salles d'accueil font partie
présentement des organismes bénévoles de l'OPTAT et ont
reçu, ou vont recevoir en tout cas, les moyens financiers pour continuer
non seulement à recevoir des alcooliques, mais aussi à faire de
la prévention, à préparer la famille à recevoir
l'alcoolique à son retour, à préparer l'industrie à
réintégrer l'alcoolique dans ses activités normales. Le
centre externe existe encore. Il a pris une dimension administrative qui est
différente, et je pense que c'est heureux, parce que l'OPTAT
finançait ces centres auparavant. En fait, on n'avait pas
l'autorité pour refuser ou accepter de l'argent; on ne faisait que le
transfert d'argent, ce qui était odieux la plupart du temps.
M. LAURIN: Qui les financent maintenant?
M. CASTONGUAY: Pardon?
M. LAURIN: Qui les financent maintenant?
M. CASTONGUAY: Ce sont les hôpitaux. Ils sont financés par
le ministère via un hôpital. Par exemple, le centre de
Drummondville fait partie administrativement de l'hôpital de
Drummondville et, physiquement, il peut être logé à
l'extérieur.
M. LAURIN: Mais il est identifié comme ayant mission de desservir
uniquement les alcooliques. C'est le centre de consultation pour
alcooliques.
M. CASTONGUAY: Et autres toxicomanes. Maintenant, la seule phase qui va
être difficile et nous cause des appréhensions, c'est de savoir
jusqu'à quel point l'alcoolique désintoxiqué dans un
hôpital acceptera de se réhabiliter ailleurs.
Parce que, dans la mentalité d'un alcoolique, quand il a
arrêté de boire six heures, il est guéri. Il l'est
déjà jusqu'à la prochaine fois, bien sûr. Est-ce que
ce sera suffisant d'avoir été désintoxiqué dans un
hôpital pour accepter le traitement ailleurs? Je pense qu'on a
discuté de cela, bien honnêtement, avec les cliniques. Disons
qu'on accepte la formule actuelle surtout comme une expérience. Le
gouvernement a dit: Bien, on ne détruit tout de même pas ce qu'ils
ont. On va donner la possibilité de poursuivre les expériences
avec les trois formules.
M. LAURIN: Est-ce qu'il y a de ces salles d'accueil, de ces
consultations externes dans toutes les régions du Québec?
M. CASTONGUAY: Non, il n'y en a pas dans toutes les régions. Il y
en a onze présentement. Je pense que c'est le jour où on aura
sensibilisé les hôpitaux au problème qu'on en aura partout.
Je pense que le problème de l'hôpital, c'est que, pendant
longtemps, on a pensé que c'était un manque de lits, l'admission
d'un alcoolique dans un hôpital. Mais on s'aperçoit, de plus en
plus, que c'est l'ignorance. Les médecins ne sont pas prêts
à traiter des alcooliques. Ils sont reçus comme des chiens dans
un jeu de quilles, à l'hôpital. Devant tout cela, si on nous
confie le mandat, on pense que l'OPTAT pourrait sensibiliser les
hôpitaux, les éduquer aussi dans ce domaine, les rassurer en face
du traitement. Les alcooliques, c'est facile à traiter, même en
phase aiguë. Mais, si chacun en a peur, l'alcoolique panique et c'est
là qu'on a des delirium tremens et une foule de troubles qu'on n'aurait
pas eus dans un milieu un peu plus accueillant et un peu plus au fait des
derniers développements dans le traitement.
M. LAURIN: Oui.
M. CASTONGUAY: C'est dans cette pers-
pective-là que l'option qui est présentement
favorisée par le ministère est l'option d'intégration des
cliniques Domrémy à un centre hospitalier.
M. LAURIN: II y a onze centres de consultation. Donc, est-ce qu'il y a
le même nombre de salles d'accueil ou si les salles d'accueil sont plus
nombreuses?
M. CASTONGUAY: Les salles d'accueil, il y en a 43 dans la province.
M. LAURIN: Oui.
M. CASTONGUAY: Mais il faut penser que les salles d'accueil sont des
créations des alcooliques réadaptés. Cela
représente une force considérable parce que c'est toute la force
du bénévolat. On pense qu'il y a présentement 25,000
bénévoles qui gravitent autour, qui collaborent au travail que
fait l'OPTAT présentement.
M. LAURIN: De toute façon, le but de l'OPTAT est de doter toutes
les régions du Québec du nombre de consultations externes et de
salles d'accueil nécessaire.
M. CASTONGUAY: C'est-à-dire que notre but, à l'OPTAT,
c'est d'informer le ministère des Affaires sociales sur les besoins
thérapeutiques. Le but du ministère, bien je ne le sais pas.
Vous avez des problèmes avec votre logique, de nouveau,
docteur!
M. LAURIN: C'est une tentation que je soumettais au Dr Boudreau. Mais il
y a très bien échappé.
Une autre question que je voudrais poser, c'est que j'ai lu un rapport,
récemment, sur les drogues à l'école. J'ai constaté
que, contrairement à ce que les rapports usuels laissent entendre, la
tendance est toujours à l'augmentation. Est-ce que ou l'OPTAT ou le
ministère a pris ou a l'intention de prendre des mesures pour faire face
à cette situation?
M. CASTONGUAY: Nous avons d'abord, pour mieux coordonner les actions
du ministère de l'Education, du ministère de la Justice et
du ministère des Affaires sociales, qui sont particulièrement
impliqués à divers titres formé un comité
interministériel. Il est dirigé par le Dr Boudreau. Il doit faire
rapport au cabinet, au Conseil exécutif de ses travaux. Nous lui avons
donné une série de mandats. Un des premiers mandats, justement,
portait sur le rapport Le Dain. Nous avons reçu, il y a quelque temps,
l'opinion du comité. Malheureusement, le temps n'a pas permis de le
soumettre à ce moment-ci au cabinet. Le comité poursuit son
travail. Je pense que, en plus du travail fait par le ministère, par la
voie de l'OPTAT, des établissements, travail fait à la
Justice, travail fait à l'Education, une des choses qui
s'imposaient, c'était justement de joindre les efforts pour avoir une
meilleure connaissance de phénomènes plus globaux, comme ceux que
vous mentionnez. Il fallait pouvoir orienter l'action de façon
appropriée. Il fallait aussi échanger l'information sur des
phénomènes plus particuliers qui peuvent être
identifiés par un secteur mieux, peut-être, que par un autre.
Alors, ce comité a été formé au mois de novembre.
Je pense bien qu'avec le temps ça devrait donner des résultats
précieux, en fait, parce que, jusqu'à maintenant, il avait une
certaine tendance à fonctionner pas nécessairement en vase clos,
mais pas d'une façon totalement coordonnée et
intégrée.
M. LAURIN: Ce qui veut dire que vous envisagez une action polyvalente au
niveau du ministère des Affaires sociales, du ministère de
l'Education et du ministère de la Justice.
M. CASTONGUAY: Oui. Pour certains des problèmes que vous
mentionnez, si on est coupé du secteur de l'éducation, par
exemple, par le réseau dont on fait état, je pense qu'il est
assez important d'essayer d'établir ce lien. De la même
manière, avec la Justice, il y a des renseignements qui peuvent
certainement être obtenus.
Parce qu'outre les problèmes d'éducation, il y a,
particulièrement du côté des drogues, le problème de
la distribution, qui est assez sérieux. Moi, ça me surprend
toujours un peu de voir avec quelle facilité, dans certaines
écoles, les enfants peuvent avoir accès à des drogues.
Cela semble se poursuivre depuis des semaines, des mois et des années,
et on semble avoir extrêmement de difficulté à combattre
ceci. Il y a des points de rassemblement qui semblent aussi être à
la vue d'à peu près tout le monde, où il se fait de la
distribution de drogue, par exemple, les centres d'achat. Comment se fait-il
que ça continue indéfiniment? Il y a des questions, en tout cas,
qui sont un petit peu troublantes sur ce plan.
M. LAURIN: Nous attendons avec impatience l'action du gouvernement dans
ce domaine.
Ma dernière question est la suivante: Est-ce que le
ministère a terminé, maintenant, l'analyse du rapport Le Dain?
Quelles sont les recommandations qui sont susceptibles d'application au
Québec, d'une part? Deuxièmement, où le ministère
en est-il rendu dans la traduction, au niveau des règlements ou de la
législation, de ces recommandations qui sont applicables au
Québec?
M. CASTONGUAY: C'était purement sur la première tranche du
rapport Le Dain, touchant particulièrement l'usage et la
légalisation de le marijuana. Comme je l'ai mentionné, on veut
soumettre le document au gouvernement, bier
que le problème, en fait, ou le correctif, sur ce plan, ne sera
pas pris à ce niveau-ci, s'il y avait des modifications à
être apportées à la situation actuelle. C'est pour, au
moins, faire en sorte que nous ayons une connaissance et une position sur ce
problème.
Quant aux autres aspects du rapport, ça va être au
comité, dans le déroulement de ses travaux, d'en faire l'analyse
lorsqu'il sera publié et disponible.
M. LAURIN: D'accord. Une toute dernière question, mineure
celle-là. Est-ce qu'il vous semblerait opportun d'inclure un
spécialiste en alcoologie dans le comité consultatif de la
santé mentale, si ce comité doit continuer ses travaux?
M. CASTONGUAY: Le comité continue ses travaux. M. Ouellet, qui en
est membre, peut certainement prendre cette suggestion et la soumettre au
président et aux membres du comité.
M. LAURIN: Parce que c'est un problème qui continue d'être
majeur dans notre société.
M. CASTONGUAY: Oui, d'accord. Excellente suggestion. D'ailleurs, ce
comité a vu, depuis sa naissance, sa composition se transformer
graduellement. Je pense bien que, si on avait essayé de le faire au
début, cela aurait été extrêmement difficile pour
des raisons que vous pouvez imaginer. Mais, graduellement, au fur et à
mesure que le travail se déroule, on sent justement, d'après les
rapports que j'ai reçus du président et de M. Ouellet, le besoin
et l'utilité de modifier graduellement sa composition, quant à la
formation ou aux préoccupations.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Dorchester.
M.GUAY: J'aurais une question additionnelle. Quelle est la collaboration
de l'OPTAT avec d'autres organismes? Je pense, par exemple, aux AA ou à
d'autres formations qui visaient plutôt l'abstinence totale. Vice versa,
est-ce que ces groupes collaborent également avec vous et est-ce que
l'OPTAT leur donne, quand même, des possibilités ou des outils, si
c'est permis à l'OPTAT de le faire?
M. CASTONGUAY: D'abord, pour les AA, il n'y a pas de collaboration
possible, en théorie, parce que, selon leur constitution, les AA ne
collaborent pas avec des organismes gouvernementaux. Je pense que c'est une de
leurs traditions.
On collabore avec eux, par exemple, dans le domaine de la documentation,
d'assistance à leur congrès ou de l'aide technique.
Mais les AA, c'est un mouvement qui est fermé, qui ne
reçoit que des alcooliques, d'ailleurs.
Pour ce qui est des mouvements Lacordaire, qui maintenant s'appellent
Sobriété-Canada, on collabore. Le mouvement perd ses membres de
plus en plus d'une façon très rapide. Il est passé de
120,000 membres à 6,000 membres. Seulement l'an dernier, il a perdu
1,500 membres.
Mais on travaille en étroite collaboration avec ces mouvements
pour essayer de récupérer les bénévoles qu'il y
avait là-dedans et les grouper dans le secrétariat d'aide aux
organismes privés. La collaboration est extrêmement efficace entre
ces organismes.
Il en est de même pour le mouvement Pax, pour les Chevaliers de
Laval, pour la Société métropolitaine, les Amis de la
sobriété et tous ces autres mouvements qui sont légion
dans la province et qui s'occupent du problème.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): D'autres questions?
M.CLOUTIER (Montmagny): On aurait beaucoup d'autres questions à
poser. Nous sommes forcément limités par le temps. Nous vous
remercions des réponses apportées.
Communications
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Merci. Alors, communications.
L'honorable député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): II s'agit, comme je le disais hier, d'une
section importante du ministère. C'est M. Cyr, qui dirige ces cinq
services, à savoir les communications externes et internes, les
techniques audio-visuelles, le matériel éducatif,
l'informathèque. Pourrait-on nous donner une idée de l'importance
des services qu'il dirige et des publications qu'il met à la disposition
non pas du public en général, mais de certains groupes
spécialisés et des députés en particulier?
M. CASTONGUAY: Avant de répondre à cette première
question, j'aimerais souligner que M. Cyr était en vacances depuis
quelques jours. Il a travaillé extrêmement fort avec son
équipe et il a accepté bien aimablement de venir, hier et ce
matin, assister aux séances pour pouvoir répondre à vos
questions.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nul doute que le ministre voudra prolonger les
vacances à l'autre extrémité. L'Opposition le
suggère.
M. LAURIN: On l'approuve.
M. CASTONGUAY: Pour répondre à votre question, la
structure que vous avez devant vous, comme les autres services, est
relativement récente et probablement plus pour les communications que
pour le reste de l'organigramme, puisqu'il y avait tout simplement dans
l'organigramme précédent strictement l'indication de la Direction
des communications, avec le résultat que la structure en cinq services
que
vous avez devant vous est plus ou moins structurée à
l'heure actuelle.
En nombre d'employés, il y a à peu près à
l'heure actuelle si je me rappelle bien 36 ou 37 personnes, et
comme ç'a l'air d'être la préoccupation de la commission,
je pense que là-dessus il y a deux occasionnels et six contractuels. Ce
personnel occasionnel et contractuel a été embauché
d'urgence, tout simplement parce qu'il n'y avait pas de liste de
disponibilités, au moment où on l'a embauché, à la
Commission de la fonction publique.
Il s'est tenu un concours depuis ce temps-là, le personnel que
nous avions embauché s'est présenté au concours et on
attend les résultats d'une journée à l'autre.
Dès le point de départ, nous avons mis l'accent je
pense que je l'avais mentionné l'an dernier sur les
communications internes. Ce que nous appelons communications internes, c'est la
communication qui est destinée à l'ensemble du personnel du
réseau, c'est-à-dire le personnel du ministère et le
personnel de l'ensemble des établissements: centres hospitaliers,
centres d'accueil, centres de services sociaux et CLSC.
Nous avons mis l'accent là-dessus dès le point de
départ avec le lancement du journal "A 65 à l'heure" qui est
rendu à sept numéros publiés, le huitième
sera...
M. CLOUTIER (Montmagny): J'ai le sixième ici.
M. CASTONGUAY: II y en a un qui est à l'impression, qui est
même à la livraison.
Il est tiré à l'heure actuelle en 138,000 exemplaires ou
à peu près: 5,000 au ministère et le reste dans le
réseau, plus 3,000 qu'on appelle noms spéciaux qui sont les
présidents, les secrétaires et les directeurs
généraux des établissements à qui nous l'envoyons
à domicile. Pour le reste, c'est expédié en vrac aux
établissements; nous avons obtenu, dans la plupart des cas, le nombre
d'employés. A un établissement qui aurait 200 employés,
nous envoyons 200 exemplaires à une personne qui nous est
désignée par le directeur général, et c'est cette
personne qui se charge ensuite de la distribution à l'intérieur
de l'établissement.
Il y a une dizaine de personnes qui travaillent dans ce secteur; il y a
un certain nombre d'autres projets qui sont actuellement à
l'étude dans ce domaine interne. A l'externe, nous avons commencé
beaucoup plus tard à structurer. La principale réalisation dans
ce domaine c'est le lancement d'une émission hebdomadaire de radio qui
est diffusée sur tous les postes du Québec, sauf quatre: deux de
Radio-Canada qui nous l'ont refusée et qui refusent d'ailleurs tout ce
qui n'est pas produit directement par Radio-Canada, et deux autres qui nous ont
proposé des périodes absolument inacceptables, vers 6h 30 au 7
heures le dimanche matin, et tous les deux à Montréal.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est pour ceux qui reviennent de la
soirée.
M. CASTONGUAY: Ceux-là ne sont pas disponibles pour entendre
parler des affaires sociales. Cette émission hebdomadaire en est rendue
à la douzième ou treizième. Un sondage a été
fait il y a à peu près un mois et les résultats sont assez
encourageants. Le sondage indique que nous rejoignons entre 350,000 et 400,000
foyers. Après une période de trois mois, j'estime que c'est plus
que satisfaisant.
Quant aux moyens je ne me souviens pas quelle est la formulation
exacte dans l'organigramme parce que ça n'a jamais été la
mienne, de toute façon techniques je pensais plutôt
à ce qui est indiqué ici comme matériel éducatif et
que, moi, j'appelle plutôt éducation sanitaire c'est un
service qui est encore plus récent que le reste et qui voudrait se
consacrer à la fabrication des outils de communication
nécessaires en éducation sanitaire: dépliants, brochures,
documents audio-visuels, films, tournées d'expositions; il y en a
d'ailleurs une qui se fait actuellement, une tournée d'exposition
d'éducation, c'est en hygiène dentaire préventive qui
attire environ 6,000 personnes par semaine qui viennent se faire examiner la
bouche et surtout apprendre comment utiliser la brosse à dents et la
soie dentaire qui est la grande mode de l'heure. Ce service, je le
répète, est plus ou moins organisé, c'est le plus
récent et c'est peut-être aussi le plus difficile à mettre
sur pied.
Quant aux moyens techniques ou aux techniques audio-visuelles, c'est un
service qui, lui, est à la disposition ou au service, si vous voulez,
des trois premiers. Lorsqu'il est nécessaire de produire un document
audio-visuel soit en communication interne ou en communication externe ou en
matériel éducatif, éducation sanitaire, ce matériel
audio-visuel est produit par cette section.
Quant à l'informathèque, c'est la bibliothèque du
ministère.
Quant aux documents audio visuels, nous en avons produit, on en a eu 21
en production, à un moment donné. Nous avons produit d'abord deux
documents d'information interne pour le réseau, dès le point de
départ, décrivant la loi 65. Par la suite, nous en avons
construit un troisième sur le même sujet mais relié
à peu près exclusivement à l'organisation des conseils
régionaux de la santé et des services sociaux. Au moment
où on avait créé les missions régionales
chargées de former les conseils régionaux, nous avons bâti
ce document pour les aider à renseigner leur public propre,
c'est-à-dire les établissements et les organismes qui devaient
déléguer des personnes, sur le rôle et les fonctions des
conseils régionaux.
Nous avons bâti deux films; en fait, c'est un film en deux
versions sur les CLSC, qui se veut un reportage sur ce qui existe à
l'heure actuelle. Une version est destinée, encore là, à
l'usage interne c'est-à-dire au public qui est
intéressé
par la formation, la constitution et l'orientation des CLSC dans le
champ, et l'autre est une version plus courte, d'une demi-heure, qui, elle, est
destinée au grand public.
Alors, il y a deux versions. La première, la plus longue, est
finie depuis à peu près un mois et la deuxième devrait
sortir des studios d'ici deux ou trois jours. Nous avons bâti un document
audio-visuel, encore là, d'appui à un programme spécial du
ministère, celui que vous avez vu ici sur l'organisation ou la
réorganisation des systèmes d'urgence. Il y a eu un film en
éducation sanitaire qui a été bâti pour appuyer le
kiosque qui est actuellement en tournée dans les centres
commerciaux.
Trois documents audio-visuels ont été produits pour
appuyer la réorganisation de l'aide sociale. Je dis
réorganisation, mais ce serait plutôt l'implantation de
l'informatique, se premier est un document de sensibilisation et de motivation
à l'égard du réseau, au moment où le système
a commencé à se dessiner, et les deux autres commenceront
à être utilisés la semaine prochaine dans les cours de
recyclage qui sont donnés aux agents d'aide sociale qui devront utiliser
l'informatique.
C'est un document de motivation, qui vise, pour une part, à
situer l'informatique par rapport à l'ensemble des opérations et
du travail des agents. L'autre, qui est beaucoup plus technique, leur montre
comment utiliser l'informatique. Il y en a d'autres mais ils ne me reviennent
pas.
Il y en a un qui est également sorti depuis à peu
près un mois. C'est un document qui est destiné au programme de
planning familial dans les écoles. C'est un document, lui, strictement
d'éducation sanitaire, qui a été appuyé, lui aussi,
par deux autres documents sur bande magnétoscopique pour montrer aux
éducateurs, aux infirmières et aux travailleurs sociaux en milieu
scolaire comment utiliser le matériel qui leur était fourni.
M. CLOUTIER (Montmagny): Quelle est l'utilisation que vous faites des
bureaux locaux et régionaux dans tout le territoire pour diffuser votre
information? Est-ce que vous les utiliser pour cela?
M. CASTONGUAY: Jusqu'à il y a à peu près deux mois,
les séances d'information où on utilisait le matériel
audio-visuel étaient tenues par du personnel du ministère, avec
des techniciens et du matériel audio-visuel du ministère.
Après la création des conseils régionaux et leur mise en
place, leur structuration avec nomination des directeurs généraux
et du personnel de soutien, nous avons créé des
dépôts de documents audio-visuels dans les conseils
régionaux eux-mêmes et ce sont les conseils qui les fournissent
aux établissements, aux organismes ou aux associations qui les
demandent. Même, dans beaucoup de cas, ce sont les conseils
régionaux qui provoquent les séances d'information ou
l'utilisation de ce matériel.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que vous avez votre marge d'autonomie
complète au ministère des Affaires sociales comme dans les autres
ministères, ou si vous êtes obligés de soumettre certains
programmes au ministère des Communications? Quand vous voulez produire
du matériel audio-visuel il y a des documents que vous avez
produits; vous en avez d'autres à produire est-ce que vous
êtes complètement autonomes vis-à-vis de
Radio-Québec, vis-à-vis du ministère des
Communications?
M. CASTONGUAY: II y a des règles de base qui sont uniformes pour
tous les ministères. Tous les documents audio-visuels doivent être
produits ou par Radio-Québec ou par l'entremise de l'Office du film du
Québec.
Lorsqu'on produit un imprimé, il y a, encore là, un
comité spécial du Conseil du trésor qui doit se prononcer
sur le bien-fondé de la publication, non pas sur le fond de la
publication mais sur sa nécessité. On est soumis à toutes
les règles, tous les services-chapeaux.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais pour le contenu lui-même de
l'information, c'est votre ministère qui fait tout...
M. CASTONGUAY: Il n'y a aucune intervention là-dedans ni du
ministère des Communications ni des organismes-chapeaux réguliers
du gouvernement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'il y a des services techniques qui
peuvent vous être fournis occasionnellement par le ministère des
Communications?
M. CASTONGUAY: Sur demande, oui, cela nous arrive. L'Office du film est
un service qui nous offre des moyens techniques, c'est la même chose pour
Radio-Québec. Nous nous adressons, dans beaucoup de cas, à
l'Editeur du Québec aussi.
M. CLOUTIER (Montmagny): D'après l'expérience de plusieurs
mois, M. Cyr, quel est, d'après vous, le genre d'informations que le
public réclame le plus dans le domaine des affaires sociales? Est-ce que
ce sont des renseignements sur la législation, la réglementation
ou si c'est sur les services, des plaintes qu'on désire porter à
l'attention du ministère?
M. CASTONGUAY: Si on se réfère aux demandes
précises formulées par le public qui nous parviennent à la
Direction des communications, dans la majorité des cas, je dirais
même 95 p.c, il s'agit de personnes bénéficiaires de l'aide
sociale qui cherchent des moyens d'en avoir plus, qui prétendent ne pas
avoir satisfaction, qui prétendent qu'un voisin a plus ou qui ont
entendu dire que tel bénéfice était disponible et qui
veulent savoir si c'est vrai et comment faire pour l'obtenir. C'est 95 p.c. des
demandes qui sont formulées.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce qu'on s'adresse, à ce
moment-là, directement au ministère pour cela? Comment ces
demandes vous parviennent-elles?
M. CASTONGUAY: Lorsque nous avons lancé notre émission de
radio, que j'ai mentionnée tantôt, nous l'avons centrée
autour d'un bonhomme fictif, qui est strictement un nom, qui est un informateur
en affaires sociales. C'est la fonction qu'on lui a donnée, et il
répond à des demandes qui lui parviennent. Au moment où on
a créé l'émission, il y a eu une campagne de soutien qui
l'a appuyée et dans laquelle nous avons incité la population
à écrire à ce bonhomme, Denis Jobin, pour formuler des
demandes de renseignement. Là, nous nous sommes rendu compte que 95 p.c.
des demandes proviennent de l'aide sociale.
D'ailleurs, qu'on le veuille ou pas, il y a une identification, dans le
public, qui se fait à l'égard de l'aide sociale. Lorsqu'on dit le
ministère des Affaires sociales, automatiquement l'image qui est
perçue par l'interlocuteur est celle de l'aide sociale. On a fait un
sondage cela a été assez amusant d'ailleurs autour
de cette émission pour vérifier la pénétration et
on a demandé: Avez-vous déjà profité ou
bénéficié des services du ministère des Affaires
sociales? Si je me rappelle bien, il y en a 65 p.c. qui ont dit non, ce qui est
assez invraisemblable. C'est identifié à l'aide sociale.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est surtout ce programme-là qui
retient leur attention mais quand ils ont des difficultés d'accès
au service, supposons dans des villes comme Montréal et Québec,
où c'est peut-être un peu plus difficile quant aux cliniques
externes, l'affluence des gens, est-ce que ce problème-là...
M. CASTONGUAY: Dans le volume de courrier qui est parvenu à Denis
Jobin, il y a une plainte à l'égard de l'accessibilité aux
cliniques externes. Une bonne femme de Lévis nous a écrit pour
dire: Mon mari a été admis d'urgence, il doit être revu par
le médecin et cela fait quatre mois qu'il attend pour être
réadmis à l'hôpital. C'est le seul cas sur un volume que
j'évaluerais à 300 ou 400 lettres.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est tout de même assez surprenant comme
constatation. Ces plaintes seraient dirigées...
M. CASTONGUAY: C'est signe que ça va bien.
M. CLOUTIER (Montmagny): Non, il ne faudrait pas qu'il saute aux
conclusions trop rapidement. Je peux peut-être lui raconter une
expérience que j'ai faite il n'y a pas longtemps. Je suis allé
m'asseoir une matinée dans une clinique externe pour voir un peu comment
cela se passait. J'ai été là toute la matinée.
Pour le ministre, il est peut-être difficile d'y aller incognito,
mais qu'il s'assoie dans la dernière rangée et qu'il
écoute un peu les observations. Il y a des problèmes. C'est pour
ça que je suis un peu surpris de voir ce genre de problèmes dans
les hôpitaux. Ce n'est pas de la mauvaise volonté; on le sait,
cela demande beaucoup d'argent pour le réaménagement des
cliniques et des horaires. Un effort devrait peut-être davantage
être mis sur les horaires, mais il y a véritablement un
problème dans les villes quant aux cliniques externes des gros
hôpitaux, surtout des hôpitaux qui n'ont pas eu l'occasion d'avoir
un réaménagement majeur récemment.
M. CASTONGUAY: Est-ce que je pourrais mentionner parce que c'est
un détail assez intéressant; c'est un sous-produit ou un
résultat indirect du travail de la direction que dans un
numéro de "65 à l'heure", justement, on donnait un texte sur une
clinique externe bien organisée? A la lecture de ce texte, dans certains
hôpitaux, le personnel a réagi et a dit: C'est ce que nous
demandons depuis un bon bout de temps et c'est ce qui devrait être fait.
Dans deux cas, si mes renseignements sont exacts, la décision a
été finalement prise de procéder à une
réorganisation.
Il y a un cas où cela a été amorcé, qui a
été porté à ma connaissance. Hyena deux autres
où, actuellement, les pourparlers entre le personnel et l'administration
se poursuivent.
M. CLOUTIER (Montmagny): C'est un texte qui a paru dans la revue "65
à l'heure".
M. CASTONGUAY: Oui. La semaine dernière, je voyais que
l'Hôtel-Dieu de Montréal annonçait que sa clinique externe
pour les soins généraux serait ouverte deux soirs par semaine. On
voit là le mouvement, je crois, qui se dessine, parce qu'il n'y a pas
uniquement je l'ai mentionné souvent un problème
d'espace et d'équipement qui se pose. C'est un problème aussi de
prise en charge réelle du fonctionnement des consultations externes par
les hôpitaux, au même titre que les autres services. Si on veut
bien attaquer ce problème, on le réglera, de la même
manière qu'on a pu résoudre des problèmes beaucoup plus
complexes, par exemple au niveau des salles d'opération où on
fait travailler, d'une façon extrêmement intégrée,
des catégories de personnels différentes, avec de
l'équipement très spécialisé, selon des horaires de
travail qui doivent être très rigoureux. Il n'y a rien qui est
insoluble lorsqu'on examine le problème des cliniques externes. Avec le
travail de sensibilisation, les exemples qui, maintenant, sont disponibles,
plus certains rappels de la part du ministère, c'est un problème
dont, j'en suis convaincu, nous allons trouver la solution, qui va se
résorber ou dont la situation va s'améliorer
énormément au cours des mois à venir.
M. CLOUTIER (Montmagny): Ce qu'il est important de faire ressortir,
c'est que le service des communications peut recueillir un certain nombre de
données, d'après les communications que les gens vont vous faire
parvenir dans des émissions radiophoniques, soit celles auxquelles vous
avez fait allusion tantôt ou d'autres émissions radiophoniques. Il
y a ce qu'on appelle les "hot lines" aussi où les gens, à un
moment donné, se prononcent sur un sujet qui touche les affaires
sociales. On voit que certains thèmes peuvent revenir plus souvent que
d'autres. On constate que véritablement, à un moment
donné, il y a un problème dans un secteur donné. De
là l'importance des communications, non seulement pour transmettre au
public l'information concernant le ministère, concernant la
législation, mais aussi, dans l'autre sens, pour recueillir ce qui peut
se dire dans le public, mettre le doigt sur certains problèmes et les
transmettre à tous les services du ministère.
Je laisserai à mes collègues la chance de poser des
questions.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Dorchester.
M. GUAY: M. le Président, je n'ai pas de question
spécifique à poser pour le moment, quoique j'apprécie
énormément ce qui vient d'être ajouté. Je note,
cependant, que M. Cyr a fait le bilan du travail et que le ministre a
ajouté des compliments qui, au journal des Débats, seront assez
doux à lire.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Bourget.
M. LAURIN: Vous vous rappelez, M. le Président, que j'avais
souhaité l'existence au ministère de mécanismes de
communication plus nombreux et plus efficaces.
Moi aussi, je profite de l'occasion pour féliciter le
ministère et M. Cyr du magnifique travail accompli par la revue "65
à l'heure", qui est de très grande qualité, ainsi que les
autres initiatives dont on nous a parlé.
En ce qui concerne la revue "65 à l'heure", je pense que, dans un
premier temps, et c'était normal, le ministère a fait état
de ses politiques, a informé plus adéquatement les
intéressés du contenu de ses politiques, des orientations de ses
travaux, de ses études. Mais je me demande si, dans un proche avenir, il
ne sera pas intéressant et important que la revue "65 à l'heure"
se fasse davantage l'écho des préoccupations du milieu, des
travaux qui s'y poursuivent, des colloques qui s'y tiennent, des études
qui s'y font. Même, je me demande si la revue "65 à l'heure"
n'aurait pas intérêt à instituer une tribune des lecteurs
ou une rubrique des intéressés qui ferait parvenir du "feed back"
au ministère sur l'accueil que trouvent, dans le milieu, les
initiatives, ou les lois, ou les règlements, ou les entreprises du
ministère.
Je pense que dans toute entreprise de communications il y a
intérêt à diminuer l'écart entre l'émetteur
et le récepteur et à faciliter une sorte de circulation en
spirale ou dialectique. Même si je suis tout à fait d'accord sur
l'orientation donnée jusqu'ici à la revue "65 à l'heure",
je me demande si on ne remplirait pas mieux les objectifs de communications que
se fixe le ministère en révisant, de temps à autre, cette
politique de la revue dans le sens que je viens de mentionner.
M. CASTONGUAY: M. le Président, je partage ce point de vue
exprimé par le Dr Laurin à l'effet qu'il faut éviter que
ce soit une revue uniquement inspirée par le ministère vers tous
les lecteurs qui doivent être rejoints par cette revue. Je dois aussi
souligner qu'il est assez important que cette revue ne connaisse pas un
caractère tellement officiel que tout soit filtré dans ce qui y
est dit. Nous avons discuté de ces questions avec M. Cyr. Comme il
s'agit, malgré tout, d'une entreprise considérable, M. Cyr nous a
demandé de pouvoir franchir les étapes une par une. Alors, la
première, quant à nous, cela a été d'éviter,
que ce soit moi, ou que ce soit le sous-ministre, ou d'autres, de tenter
d'édicter, aux gens des communications, ce qui devrait être
contenu. Et, si l'on examine le contenu de "65 à l'heure", on trouve
parfois des choses qui sont plus ou moins flatteuses pour le ministère;
des fois, même, on y trouve des "scoops" par rapport à ce qui est
publié à l'extérieur ou par la voie de communiqués
de presse. C'est assez sain, je pense. Alors, cela est la première
étape.
Quant à la seconde ou quant à cet aspect-là et les
autres, je vais laisser poursuivre M. Cyr. Mais c'est une préoccupation
qui est partagée.
Nous l'encourageons, nous, à la Direction des communications. De
fait, si je ne me trompe pas, dans les trois ou quatre derniers numéros
de la revue, nous avons, en dernière page, un encadré qui incite
les lecteurs à nous faire part de leurs préoccupations ou
d'initiatives qu'ils voudraient porter à notre attention, sauf que nos
lecteurs ne sont pas des écriveurs, d'après ce que je peux voir.
On a eu très peu d'échos à cela. Avec le résultat
qu'on a dû, pour se rapprocher un peu de l'objectif que vous mentionnez,
chercher à faire écho à des initiatives qui se passent
à gauche ou à droite et qui nous paraissent intéressantes
pour l'ensemble du réseau. Mais il faut aller les chercher
nous-mêmes parce que les établissements ne les portent pas
à notre connaissance.
C'est une difficulté. On en est conscient. Il faudrait presque
aller leur tordre le bras sur place.
M. LAURIN: Peut-être que là encore, comme dans d'autres
secteurs de notre société, les écrivains possibles, dans
les établissements de santé ou de services sociaux, craignent de
se faire récupérer par l'"establishment". Il y a peut-être
une crainte comme ça.
Mais je pense qu'on pourrait passer outre facilement à ces
obstacles si justement, graduellement, des initiatives même modestes sont
couronnées de succès. Je pense que c'est une boule qui grossit au
fur et à mesure.
M. CASTONGUAY: II va falloir qu'ils apprennent que se faire
récupérer par le ministère des Affaires sociales, c'est
une excellente chose.
M. LAURIN: Justement, dans ce sens, je me demande si votre effectif de
journalistes est composé uniquement de fonctionnaires. Est-ce que vous
avez envisagé la possibilité, par exemple, d'engager des
journalistes à la pige? Il y a d'excellents journalistes médicaux
dans nos journaux importants.
M. HARVEY (Chauveau): Nommez-les!
M. LAURIN: Si vous ne les connaissez pas, vous ne méritez pas que
je vous les cite !
Je pense que le ministère aurait peut-être
intérêt à augmenter son équipe rédactionnelle
en faisant appel, de temps en temps, à des journalistes comme ça.
Ce serait peut-être une façon de pénétrer ces
milieux, un peu fermés, je vous l'accorde, des établissements de
santé et de services sociaux.
M. CASTONGUAY: Nous ne l'avons pas fait sur une grande échelle.
En fait, un CT a été adopté il y a à peu
près un mois, qui nous autorise à aller chercher pour $4,000 de
pige au cours de l'année. Dans la majorité des cas, il s'est agi
de journalistes au sens traditionnel du mot, de journalistes pigistes qui nous
proposent des reportages ou des sujets eux-mêmes reliés aux
affaires sociales. Il n'y a pas eu de journalistes médicaux au sens
où vous venez de le mentionner. Cela n'a pas été fait
encore, surtout que les journalistes médicaux qui existent, dans la
plupart des cas, sont des bonshommes qui s'attaquent beaucoup plus au fond de
la pratique médicale qu'à l'organisation. Comme il existe
déjà des publications de pratique médicale très
bien faites, je ne vois pas pourquoi nous, on se préoccuperait de
ça. Je ne pense pas que ce soit notre rôle.
Ce qu'on cherche à donner, c'est de l'information sur
l'organisation du réseau des établissements beaucoup plus que sur
la pratique elle-même.
M. LAURIN: II reste cependant que ces journalistes médicaux, dont
plusieurs ne sont pas médecins, ont une connaissance du milieu, des
contacts qui pourraient peut-être permettre de vous approcher davantage
de cette relation dialectique entre le milieu et le ministère.
Est-ce qu'il y a également, dans votre service, un effort qui est
fait pour la prospective de ce qui se fait d'analogue dans les autres
provinces, dans les autres pays? Est-ce que vous avez développé
un service de documentation et d'analyse d'expériences sanitaires dans
les autres pays?
M. CASTONGUAY: Les seuls échanges qui se sont faits,
jusqu'à présent, se sont faits au niveau de l'éducation
sanitaire. Pour le reste, on n'a eu ni le temps ni les moyens de se rendre
jusque là.
M. LAURIN: Oui. Peut-être, dans une étape
ultérieure, y aurait-il un certain intérêt à
l'élargissement des perspectives dans ce sens.
M. CASTONGUAY: M. Houde me souligne une étape. Un comité,
qui s'appelle Audiovisuel santé et qui a été mis sur pied
par l'entremise de la Direction générale des affaires
extraministérielles a été refilé à la
Direction des communications très récemment. Ce comité est
axé principalement sur la coopération
franco-québécoise. Cela n'a rien à voir avec les... Il n'a
pas donné encore de grands résultats non plus. On est encore
à la période de recherche et de...
M. LAURIN: Je sais bien qu'actuellement le ministère des Affaires
sociales, selon ce que nous dit parfois le ministre, est le plus avancé
de tous ceux du Canada et de plusieurs autres pays, mais dans un avenir
où d'autres pays ou provinces se mettraient au pas du Québec, il
y aurait peut-être intérêt à échanger des
informations pertinentes qui pourraient même stimuler la pensée
des sous-ministres adjoints et du ministre éventuel.
M. CASTONGUAY: C'est de la malice, ça! M. LAURIN: Ah! Pas du tout
! M. CASTONGUAY: Caractérisée!
M. LAURIN: Je voulais aussi poser une question. Est-ce que votre service
a participé aux efforts d'information si on peut employer ce
terme qui ont été déployés par le
gouvernement lors de la crise des secteurs public et parapublic?
Est-ce que votre service a contribué à la rédaction
ou au financement de publications qui ont paru à ce
moment-là?
M. CASTONGUAY: Je ne suis pas intervenu du tout là-dedans.
M. LAURIN: Pas du tout. Absolument pas. C'est tout.
M. CASTONGUAY: II y a peut-être un dernier point qui
mériterait d'être mentionné, une suggestion qui nous est
venue de la direction des communications, je pense qu'elle est très
valable aussi, et qui porte sur les communications internes à
l'intérieur du ministère, de façon très
immédiate, en deux types d'initiatives.
Une première: des réunions régulières avec
le personnel de cadre pour pouvoir discuter avec ce personnel des objectifs,
des problèmes. La semaine dernière, nous tenions une telle
réunion et nous avons l'intention de répéter. Un premier
programme a été dressé, de telle sorte qu'on puisse aussi
communiquer d'une façon plus vivante dans les deux sens avec le
personnel de cadre du ministère.
Egalement, la préparation d'un bulletin interne pour informer le
personnel du ministère plus immédiatement quant aux
décisions prises, quant à l'information nécessaire au fur
et à mesure que cette information devient disponible ou que les
décisions sont prises.
On travaille présentement à cette deuxième
initiative au sein de la direction.
M. LAURIN: J'aurais une dernière question aussi. Quelles sont les
relations de votre direction avec le ministère des Communications? Quels
sont les rapports qui se sont institués avec le ministère des
Communications et votre direction? Par exemple, est-ce que votre direction
prend une part quelconque à l'installation des bureaux régionaux
de communication sous l'égide du ministère qui sont en train
d'être installés un peu partout au Québec?
Et est-ce que votre direction prend une participation à la
tournée qu'on appelle Informa Tour qui aura lieu bientôt au
Québec et qui est même actuellement en cours?
M. CASTONGUAY: Globalement, la réponse c'est que nous utilisons
des services techniques qui nous sont offerts par le ministère des
Communications. Il n'y a aucun lien officiel entre la direction des
communications et le ministère des Communications en tant que tel. Sauf
que, à l'occasion, soit que nous, nous proposions une initiative ou un
projet ou qu'à l'inverse eux en proposent un.
Par exemple, vous mentionnez Informa Tour, nous participons avec un
kiosque, et c'est celui que je mentionnais tout à l'heure, qui se
préoccupe d'hygiène dentaire. Cela n'a pas été un
kiosque d'information à proprement parler. Nous l'avons axé sur
un sujet en particulier. Il y a du personnel qui est apte à
répondre à peu près à n'importe quelle question sur
les activités du ministère, mais le kiosque n'est pas axé
là-dessus.
A l'inverse, à un moment donné, après avoir
lancé notre émission de radio, on s'est dit
qu'éventuellement, il serait sage de songer à une émission
de télévision pour rejoindre un autre public mais que, par
contre, ça exigerait des moyens techniques dépassant les
nôtres, que d'autres ministères pourraient être
intéressés dans un projet comme celui-là, d'autres
ministères pouvant avoir des préoccupations semblables aux
nôtres; je pense aux cliniques d'aide juridique, ou protection du
consommateur, travail, etc.
Et effectivement j'ai soumis un avant-projet au ministère des
Communications qui, lui, s'est chargé après ça de
convoquer tout le monde, et c'est un projet qui avance. Mais c'est strictement
au niveau d'utilisation de services techniques offerts par le ministère
des Communications.
M. LAURIN: Mais vous n'êtes pas représentés en tant
que tels dans les bureaux régionaux des Communications? Il n'y a pas de
personnel?
M. CASTONGUAY: Encore là, nous les utilisons. Si, à un
moment donné, on sent qu'il y a une situation qui se développe
à un endroit, on utilise le bureau régional pour savoir ce qui se
passe. Les bureaux régionaux produisent une revue de presse qui nous
permet de voir ce qui se passe dans la région.
On collabore avec eux en recevant leur personnel d'information dans les
bureaux régionaux des communications. L'essentiel du travail, c'est de
répondre à des questions qui sont posées par
téléphone.
Pour familiariser ce monde-là avec ce qui se passe chez nous, on
les reçoit, on les initie à ce qui se passe chez nous, on essaie
de les tenir informés et, encore là, ce n'est rien de formel.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme 16, éléments
1 à 9, adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, comme pour les autres
secteurs, on aurait eu bien d'autres questions à poser, mais on les
complétera l'an prochain.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Programme 4: Services communautaires,
élément 1: Soins généraux. Adopté?
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, au lieu d'adopter les
programmes rapidement en ne faisant que les appeler, je pense que ce serait
peut-être plus pratique de prendre un autre programme don on pourrait
parler. On siège jusqu'à 1 heure, je suppose? Il nous resterait
25 minutes. On pourrait parler du programme d'implantation de ressources. Je
pense qu'il y a là des dossiers auxquels plusieurs membres de la
commission aimeraient toucher. Le directeur de la section du service de
l'équipement, M. Langlois, nous a fait remettre un volumineux document;
nous pourrions toucher quelques dossiers et avoir un aperçu du programme
du ministère pour 73/74; je pense que ce serait le principal programme
que nous pourrions toucher dans les quelques minutes qui nous restent avant
l'ajournement.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Les membres de la commission sont
tous d'accord?
M. CASTONGUAY: J'aimerais simplement faire une petite remarque
toutefois, M. le Président. Nous avons discuté en fait la plupart
des problèmes d'importance au cours de la
discussion, soit les programmes 1, 2 et 3 du programme 16, de même
qu'au cours des discussions avec les représentants, les dirigeants
d'organismes qui sont venus ici. Je n'ai aucune objection à ce que nous
poursuivions tel que suggéré, mais je voudrais que ce soit bien
clair, étant donné le fait que nous n'avons pas abordé
systématiquement, tel que le livre des crédits le propose, les
programmes; qu'il ne soit pas dit toutefois, à un moment donné:
Voici, on a approuvé uniquement tant pour cent du budget du
ministère. On n'a pas suivi d'une façon rigoureuse la
présentation dans le cahier des crédits, je n'ai eu aucune
objection, je pense que la discussion a été extrêmement
valable, mais je voulais juste faire cette petite mise en garde, parce qu'on
n'a pas procédé d'une façon systématique. Je
regarde certains des programmes, il me semble qu'on en a fait des discussions
très longues par le biais que nous avons pris et malgré tout, les
crédits qui apparaissent sous ce programme n'ont pas été
adoptés.
M. CLOUTIER (Montmagny): Je ne suis pas complètement de l'avis du
ministre, mais on n'entreprendra pas de discussion parce que l'on pourrait
aller jusqu'à 1 heure et on n'aurait pas le temps de parler d'autre
chose.
M. CASTONGUAY: D'accord.
M. CLOUTIER (Montmagny): Mais il n'y a pas de problème
là-dessus, qu'on les prenne par le biais ou directement, on finit par en
parler.
M. CASTONGUAY: Alors, on va demander à M. Nepveu, M. Ouellet et
M. Langlois de s'approcher pour pouvoir répondre aux questions que vous
pourriez avoir.
M. CLOUTIER (Montmagny): La question que je voudrais poser, M. le
Président, est d'abord une question générale, il s'agit
d'une énumération: Quels sont les principaux dossiers
d'implantation ou de rémanénagement de ressources qui sont
actuellement à l'étude au ministère et qui posent des
problèmes? Je pense bien qu'on pourrait donner la liste, mais j'aimerais
mieux que ce soient les officiers du ministère qui la donnent. J'ai
seulement à prendre la revue "65 à l'heure" et tout de suite,
dans l'avant-dernier numéro, je vois Hauterive et Baie-Comeau; on sait
qu'il y a un problème là, on l'a vu dans les journaux depuis
quelques semaines. Dans une autre page, je vois l'hôpital du
Sacré-Coeur de Hull, le ministre rencontre des membres de cet
établissement; on parle à un autre endroit des
établissements, des centres de services sociaux.
On en a parlé occasionnellement au cours des crédits.
C'est que ça implique des réaménagements. Il y a des CLSC
qui en sont à la phase de réalisation, d'autres sont à la
phase de préparation. Alors, je voudrais une énumération
des principaux projets qui comportent des difficultés, afin qu'on essaie
d'apporter un éclairage là-dessus.
Il y a Hauterive-Baie-Comeau, il y a Hull, les autres endroits. Dans la
Mauricie il y a des problèmes dans ce coin-là, Shawinigan,
Grand'Mère...
M. CASTONGUAY: Si on n'en parle pas ça va continuer d'aller
bien.
M. CLOUTIER (Montmagny): Bon d'accord. Si le ministre dit qu'on est
mieux de ne pas en parler, d'accord.
M. CASTONGUAY: Vous avez presque énuméré tous les
projets où nous avons pu rencontrer des difficultés. Prenons
Hull, par exemple, centre hospitalier, hôpital du Sacré-Coeur de
Hull. Il y a eu à Hull un premier programme de préparé, et
les citoyens de Hull ont fait des représentations au ministère
quant à certains services qu'ils désiraient obtenir sur place. Le
ministère a accepté de réviser le programme et
présentement il y a un agent de la programmation, M. Horace Lamarche qui
précisément travaille en collaboration avec le conseil
d'administration de l'hôpital du Sacré-Coeur et une firme de
consultants en planification hospitalière, pour mettre au point un
nouveau programme.
Même cette semaine, me parvenait un rapport d'une étude
conduite par nos systèmes de gestion, en vue d'établir à
l'hôpital du Sacré-Coeur une buanderie communautaire, buanderie
qui déservirait d'autres centres hospitaliers, notamment Buckingham, et
également certains centres d'accueil, au moins en ce qui a trait
à la lessive de la lingerie uniforme, comme les draps, les serviettes,
etc.
Alors, ceci nous oblige à modifier à nouveau le programme
que nous étions en train de travailler. Mais personnellement là
ça me parait jusqu'ici normal, à moins d'avoir des surprises au
moment où on transférera le programme fonctionnel à notre
service d'études techniques qui essaiera à ce moment-là de
coller des cents et des piastres sur les projets prévus.
Pour ce qui est de Hauterive...
M. CLOUTIER (Montmagny): Avant, si vous permettez. Est-ce que
là-bas ceux qui s'occupent du projet, les gens, les
établissements, les comités qui ont été
formés, les experts utilisent comme base de discussion les mêmes
normes que celles du ministère, tant par lit pour les malades
chroniques, les lits pour malades aigus et ainsi de suite?
M. CASTONGUAY: Vous avez dû, parce que les journaux ont fait
écho à l'augmentation du nombre de lits à Hull. J'ai fait
mention, tantôt, d'un premier projet qui avait été
élaboré. Il y a eu des retards. La direction de la planification,
en collaboration avec notre direction, a révisé ses chiffres et a
fait une projection
de la population à desservir pour jusqu'en je ne me
souviens pas 1976. Déjà, il y avait lieu d'augmenter le
nombre de lits. Egalement, étant donné le manque de ressources de
première ligne, nous avons peut-être excédé
très légèrement les normes rigides auxquelles on faisait
allusion l'autre jour. Tout ça pour vous montrer qu'il y a quand
même de la souplesse dans l'utilisation des normes.
Est-ce que je pourrais me permettre d'ajouter que, lorsqu'on parle des
normes du ministère en termes de développement des ressources, on
réfère presque toujours exclusivement au nombre de lits? Il y a
d'autres normes dont il faut tenir compte aussi. Nous avons, par exemple, des
normes sur l'accessibilité des services, quant aux distances que les
gens doivent parcourir pour recevoir les services. Il existe également
des normes quant au volume des services pour assurer une qualité
adéquate. D'accord? Bien que ce soit le nombre de lits qui, souvent,
ressort davantage, en fait, il s'agit d'une batterie de normes. Il faut, compte
tenu des situations particulières dans chacune des régions du
Québec aucune région n'est semblable à l'autre
ajuster et trouver le compromis nécessaire entre ces
différentes normes qui, parfois, ont des aspects contradictoires dans
une situation concrète, pour faire en sorte que les services soient
adaptés le mieux possible aux besoins de la population.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le montant, que l'on voit au document,
d'investissement de $4 millions pour l'hôpital du Sacré-Coeur de
Hull, a été fixé au départ. Est-ce que c'est
susceptible d'être modifié?
M. CASTONGUAY: Non, il a été modifié, ce
montant-là; il a été porté, en fait, à $8
millions. Pour ce qui a trait à la buanderie communautaire, j'aurai
probablement à faire réviser les chiffres. Je vous ai dit que le
projet de la buanderie communautaire accroîtrait ce service, cette partie
des installations, si bien qu'il est probable que nous demandions un budget
spécial pour réaliser la buanderie communautaire, projet que nous
n'avions pas prévu au départ, l'étude ne nous étant
pas encore parvenue.
Je voudrais simplement dire, pour qu'il n'y ait pas de malentendu, que
les montants qui paraissent dans ces tableaux, sont ceux approuvés par
arrêté en conseil à telle date.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, c'est bien indiqué. Je ne l'ai pas
dit tantôt, mais on a inscrit une remarque là et c'est
indiqué: Cet arrêté en conseil sera modifié pour
porter le projet à $8 millions à cause des modifications
apportées au programme initial.
M. CASTONGUAY: Bon, c'est cela.
M. CLOUTIER (Montmagny): Dans l'arrêté en conseil initial
que le conseil des ministres accepte pour un projet, est-ce que,
déjà, il y a une limite à l'investissement? Il y a un
montant indiqué dans l'arrêté en conseil.
M. CASTONGUAY: C'est la façon dont nous procédons. Nous
essayons même de les faire de la façon la plus réaliste
possible, en incluant aussi les honoraires pour les professionnels, de telle
sorte qu'il n'y ait pas une incitation à gonfler le montant pour obtenir
des montants d'honoraires plus élevés. On combat par tous les
moyens possibles les augmentations subséquentes, quoiqu'il soit
préférable de faire plus de travail préliminaire pour en
arriver à déterminer un montant réaliste, un programme
réaliste, et, après ça, de s'en tenir à ça,
que de réajuster, bien souvent, en cours de route.
M. CLOUTIER (Montmagny): Le deuxième projet dont on a
parlé, c'était Hauterive et Baie-Comeau. Dans la revue "65
à l'heure", on en a parlé.
M. CASTONGUAY: A Hauterive et Baie-Comeau, nous étions, au
départ, préoccupés par le regroupement des services
d'obstétrique et de pédiatrie. Nous étions
également préoccupés par l'absence de ressources de soins
aux malades mentaux j'entends soins de courte durée
également par l'absence de ressources de soins de longue durée
aux malades mentaux, enfin par l'absence de ressources de soins de longue
durée aux malades physiques, ce qu'on appelle communément les
chroniques.
Il y a eu je rappellerai, là, que je ne suis à la
programmation que depuis le début de janvier semble-t-il,
d'après les dossiers dont j'ai pris connaissance, de longs pourparlers
avec les groupes de la région. On m'a rapporté qu'à un
moment donné les groupes de la région quand je dis les
groupes, c'est Baie-Comeau, d'une part, et Hauterive, d'autre part, presque
séparés par une muraille de Chine auraient demandé
au ministère de prendre une décision quant à la
réorganisation, à l'accroissement ou à la mise en place
des services et de la leur communiquer, ce qui a été fait. Il y a
eu une réaction de la part d'un groupe et, présentement, nous
avons reçu ce groupe au ministère. Nous avons discuté avec
ses représentants. Nous sommes à chercher ou à concevoir
une sorte de nouvelle proposition ou de compromis que nous devrions porter
à leur connaissance dans les semaines qui viennent.
Maintenant, je crois savoir également que les gens que nous avons
déjà rencontrés aimeraient nous revoir avant qu'on leur
délègue un agent de la programmation dans le milieu. J'ai
même des chiffres en tête pour un petit compromis, mais je ne pense
pas pouvoir les donner présentement.
Il faut je pense mentionner aussi un point, parce que j'ai suivi le
dossier au cours de son évolution, pendant les trois dernières
années.
On nous a dit: Devant l'impossibilité dans laquelle nous sommes
de nous entendre, faites-nous une proposition, remettez-nous un document
technique pour montrer la base de cette proposition ; si elle est
adéquate, nous l'accepterons. On ne mettait même pas de condition
sur la proposition. On se réservait la possibilité de questionner
les aspects techniques du dossier qui accompagneraient la décision. Nous
avons, comme M. Nepveu l'a mentionné, élaboré un programme
pour répondre aux besoins de la région, nous disant: Même
si ce sont deux villes où il y a des rivalités, il semble bien
que dans ce secteur, on fait abstraction, ou on est prêt à faire
abstraction de ces rivalités; ce qui importe, c'est que les gens
reçoivent toute la gamme des services dont ils ont besoin.
Nous avions également demandé à un
représentant de la direction des communications d'aller faire un
relevé sur place, justement pour essayer de percevoir, de la
façon la plus adéquate possible, le sentiment des gens sur cette
question, dans le milieu. Le rapport que nous avons reçu semblait
confirmer que le commun des mortels, je ne dis pas le responsable de tel et tel
organisme, mais la population, était tout à fait d'accord sur ce
point de vue. C'est dans ce sens que nous avons fait nos propositions.
Ce que nous avons constaté, par la suite, comme M. Nepveu vient
de le décrire, c'est qu'on croit qu'il reste encore
énormément, non pas des préjugés, mais des
perceptions un peu curieuses quant à la valeur de certains types de
soins par rapport à d'autres. On sent, en fait, que la grande
préoccupation, c'est encore la partie des soins généraux
ou les soins pour malades en phase aiguë et soins
spécialisés sur ce plan et qui semblent retenir l'attention ou
donner le prestige qu'on essaie de doter chacune des municipalités dans
cette histoire de rivalités.
Sur ce plan, vous pouvez imaginer que, et pour la planification et pour
la programmation au ministère, cela crée des problèmes
extrêmement difficiles, sinon insolubles. Malgré toute la bonne
volonté que les officiers du ministère peuvent y mettre,
malgré tout le travail d'étude technique qui peut être
fait, il y a des dimensions qui sont à peu près
imprévisibles dans de telles situations.
Ce qui est malheureux, c'est que ces rivalités font en sorte que
pour en arriver à une solution acceptable parce qu'il faut en
arriver à une solution raisonnablement acceptable si on veut garder des
personnels motivés, si on veut poursuivre le recrutement de
professionnels, etc. cela demande énormément de temps et
en attendant, bien souvent, ce sont des citoyens qui font les frais, dans une
certaine mesure, de ces délais extrêmement longs.
M. BOIVIN: Avez-vous eu des offres financières de la part de
certaines compagnies de l'entreprise privée?
M. CASTONGUAY: Sur cette question des offres, des fondations ou des
donations, lorsque nous avons adopté la loi 65, nous avons introduit une
disposition pour être protégé dans toute la mesure du
possible vis-à-vis des offres de contribution de compagnies. On ne veut
pas tarir cette source de fonds. On croit qu'elle peut être
extrêmement utile pour des fins de recherche, même pour des fins de
service, mais on a voulu éviter et c'est très clair dans
la loi 65 des dons pour des fins d'immobilisation sans l'autorisation du
ministère, de telle sorte que, par une donation d'un montant
relativement limité dans certains cas, quand on ne compare pas
nécessairement seulement en fonction du coût de construction d'un
projet mais en rapport avec les dépenses d'opération pour
l'avenir, on ne soit pas soumis à des pressions parce qu'un montant X a
été donné pour qu'on donne notre approbation à une
construction, sachant fort bien que ce montant X, par rapport au coût
total de la construction et surtout par rapport aux coûts futurs
d'opération, représente, en définitive, une somme
minime.
M. LAURIN: Vous ne parlez pas d'Initiatives locales, là?
M. CASTONGUAY: Non, non, je parle des donations de sources
privées. Dans ce cas, il n'y en a pas eu et l'acceptation de tels dons
ne peut plus se faire sans l'autorisation du ministère, si cela
dépasse $5,000.
M. CLOUTIER (Montmagny): Si je comprends bien, la proposition que vous
allez faire ne tient pas compte du tout de la première proposition qui
donnait une vocation propre à chacune des institutions.
M. CASTONGUAY: Elle en tient compte en partie. Par exemple, tel
hôpital avait été désigné par le
règlement en vue d'organiser un département de santé
communautaire. Cela tient. D'ailleurs, la réaction de cet hôpital
à l'idée d'organiser un tel département a
été extrêmement positive. Il y a des éléments
qui tiennent, comme le regroupement des services de pédiatrie et
d'obstétrique. Il semble bien que nous ne céderons pas
là-dessus.
M. CLOUTIER (Montmagny): Est-ce que les deux hôpitaux sont
déjà classés à l'agrément? S'ils sont
classés, est-ce qu'ils le sont dans la même catégorie?
Oui.
Est-ce qu'il va y avoir une période de transition dans ce que
vous allez proposer ou si ça va être...
M. CASTONGUAY: Oui.
M. CLOUTIER (Montmagny): Assez longue pour...
M. CASTONGUAY: Pour calmer les esprits, vous voulez dire?
J'espère.
Cela fait trois ans qu'on est dans la phase de transition.
M. LAURIN: II y a des provisoires qui durent longtemps!
M. CLOUTIER (Montmagny): S'il n'y a pas d'autres questions sur
Baie-Comeau, je voudrais également que le ministre nous donne une
projection des CLSC qui pourront être implantés durant l'exercice
73/74.
M. CASTONGUAY: Sur la question du rapport Perreault, il y a beaucoup de
malentendus. Nous avons demandé à un groupe dans la région
de préparer une étude dont vous avez une copie et les
décisions qui doivent être prises n'ont pas été
prises.
M. BOIVIN: Du côté de l'hôpital de Chicoutimi, est-ce
qu'il y a une demande de faite pour les cliniques externes et l'urgence?
M. CASTONGUAY: Cela a été abordé dans le cadre du
rapport Perreault. Cela a été étudié à
l'intérieur du ministère.
M. BOIVIN: II n'y a rien de prévu?
M. CASTONGUAY: Ce sont les projets approuvés en ce moment par
arrêté en conseil.
M. CLOUTIER (Montmagny): Les CLSC pour la prochaine année; dans
le document, on a Grande-Vallée, Saint-Henri, Sainte-Germaine, Lac
Etchemin... Je ne sais pas si je les ai bien tous vus.
M. CASTONGUAY: A l'aide de l'expérience accumulée dans le
développement des CLSC, la Direction de la programmation et aussi, je
pense bien, la Direction de la planification ont fait un relevé pour
voir beaucoup plus clairement quelles sont les différentes étapes
qui doivent être franchies je pense que M. Nepveu en a
parlé au début de l'étude des crédits et
pour s'assurer que toutes les phases sont bien franchies au bon moment et que
le travail est fait correctement. Il en a dit un mot au début.
La Direction du financement, avec la collaboration des autres
directions, a développé une procédure budgétaire
je crois que nous en avons parlé et des budgets-types pour
pouvoir faciliter la mise en opération des centres locaux de services
communautaires au fur et à mesure que les besoins financiers se font
sentir et aussi pour que ce soit bien prévu dans les crédits.
Le déroulement du programme d'implantation, quant à la
première tranche, suit son cours; le processus est plus long qu'il
n'avait été prévu originalement mais les choses suivent
leur cours. On fait le point périodiquement au ministère et on
analyse les problèmes qui se soulèvent. Comme je l'ai
mentionné, à l'avenir aussi nous allons nous associer à ce
comité regroupant les provinces et le fédéral pour
bénéficier de l'expérience de ce qui se fait sur ce plan
dans les autres provinces.
Quant à la programmation future, nous étudions
présentement au ministère un rapport qui a été
préparé à la planification et à la programmation
quant à la deuxième étape du programme de
développement des centres locaux de services communautaires. On
s'était fixé le printemps 1973 pour l'annoncer et j'ai bon espoir
qu'au cours des prochaines semaines nous serons en mesure de le faire. Un chose
qui a déjà été communiquée, un
élément de ce programme qui a déjà
été communiqué a trait à la région de Hull.
Comme il est clair qu'il s'agissait là d'une région dotée
de services qui n'étaient pas suffisants, nous avons cru qu'il serait
extrêmement important et intéressant de développer un
réseau complet de centres locaux de services communautaires, d'abord
pour répondre aux besoins de la population, bien évidemment, pour
éviter de développer d'autres ressources qui, normalement, selon
nous, devraient être développées au niveau des centres
locaux de services communautaires.
Nous voulions aussi avoir une région dans laquelle il sera
possible de mesurer, d'évaluer plus précisément
l'équilibre entre les ressources de divers types, que ce soient centres
de services sociaux, centres hospitaliers, centres d'accueil et centres locaux
de services communautaires.
Alors ça c'est un premier élément qui a
été annoncé dans ce programme, les autres seront
annoncés bientôt. Maintenant, contrairement au premier programme,
où nous avions mis l'accent sur le développement de centres
locaux de services communautaires, à la fois dans des régions
vraiment déficientes au plan des services et bien souvent en même
temps dans des zones défavorisées, dans ce nouveau programme on a
également essayé d'introduire d'autres critères. Ainsi les
centres locaux de services communautaires pourront prendre des dimensions, des
caractéristiques différentes et aussi nous voulons que ce ne soit
pas perçu parce qu'il y avait un certain danger comme
étant une organisation de soins, de services pour des milieux
défavorisés, en quelque sorte une organisation de soins et de
services de deuxième ordre ou de deuxième qualité.
Alors, dans ce nouveau programme qui est étudié
présentement, des critères différents ont
été utilisés et nous allons avoir un programme qui va
revêtir des caractéristiques quelque peu différentes du
premier.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'ordre ! Alors nous
commençons...
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, le ministre et ses
fonctionnaires ont bien répondu à nos questions. Il semble,
d'après les travaux de la Chambre, que nous n'aurons pas
l'occasion de revenir en commission parlementaire, d'après ce
qu'on nous a laissé entendre ce matin.
M. LAURIN: Moi j'aurais eu d'autres questions à poser.
M. CLOUTIER (Montmagny): Disons que ce qu'on pourrait faire, c'est
adopter les articles, sous réserve de revenir vers la fin des
crédits, pour une séance. Et nous essaierons de condenser...
M. LAURIN: Ce sont des questions d'information, je n'en ai pas
tellement.
M. CLOUTIER (Montmagny): Nous essaierons de condenser. Le ministre
pourrait demander au leader parlementaire, je ne sais pas, une séance ou
deux, à la fin des crédits. Je comprends qu'on ne doit pas
gêner le fonctionnement des autres commissions parlementaires.
Il y a d'autres ministères qui n'ont pas commencé et qui
doivent commencer leurs crédits. Nous, on a fait une vingtaine
d'heures.
M. LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Vingt-deux heures et dix minutes,
pour votre information.
M. CLOUTIER (Montmagny): Vingt-deux heures et dix, bon. Il reste que
c'est aussi un ministère qui ne demanderait aucune limite de temps,
c'est un ministère extrêmement important.
M. CASTONGUAY: II faudrait que vous veniez y vivre.
M. CLOUTIER (Montmagny): Oui, on n'a pas perdu le goût.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Alors, tous les crédits du
ministère des Affaires sociales, au total de $1,792,560,200 sont
adoptés.
M. LAURIN: Sous la réserve déjà
mentionnée.
M. CLOUTIER (Montmagny): Sous réserve qu'on pourrait revenir pour
une séance ou deux, si possible, à la fin de la période
consacrée aux crédits; si ce n'est pas la semaine prochaine, ce
sera l'autre semaine, de façon à permettre aussi aux officiers du
ministère, qui sont ici depuis quinze jours, de continuer à
vaquer à leurs occupations pour que le ministère fonctionne bien.
Ce n'est pas tout d'adopter des lois en Chambre, il faut ensuite administrer
ces lois.
Pour la fin de semaine, c'est la fête des mères, nous
allons offrir au ministre de retourner à madame Castonguay son
époux enrichi de $2 milliards de budget.
M. LAURIN: Je pense qu'on pourra trouver deux heures,
peut-être.
M. CASTONGUAY: M. Archambault est ici, je vais lui demander de
communiquer à M. Lévesque ce souhait des membres de la
commission, quant à moi, je n'ai aucune objection, au contraire. Comme
vous l'avez vu, nous avons essayé de répondre le plus
complètement possible à toutes les questions. Lorsque le travail,
pour permettre aux autres commissions de progresser, aura été
suffisamment avancé, je vais demander de réserver un peu de temps
à la fin.
M. GUAY: Probablement qu'avec deux autres heures on réussirait,
je pense bien, à passer à travers.
M. CASTONGUAY: Très bien. On pourra peut-être faire cela un
soir de la semaine prochaine.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Je remercie tous les membres de la
commission pour l'étroite collaboration qu'ils m'ont donnée, cela
a été très agréable de travailler avec eux, et
aussi tous les hauts fonctionnaires qui se sont prêtés si
gentiment aux questions.
M. CLOUTIER (Montmagny): On réserve nos remerciements pour la
dernière séance, on va en avoir pour vrai.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 13 h 9)