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Etude du projet de loi no 9
(Vingt heures sept minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, madame et
messieurs!
La commission des affaires sociales est réunie pour poursuivre
l'étude article par article du projet de loi no 9, Loi assurant
l'exercice des droits des personnes handicapées. Les membres de la
commission sont M. Forget (Saint-Laurent), M. Gosse-lin (Sherbrooke), M. Gravel
(Limoilou) remplacé par M. Alfred (Papineau), M. Grenier
(Mégantic-Compton) remplacé par M. Le Moignan (Gaspé), M.
Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Lazure (Chambly), M.
Martel (Richelieu) remplacé par M. Gagnon (Champlain), M. Paquette
(Rosemont), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Shaw (Pointe-Claire).
Les intervenants...
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi, M. le Président, il y avait
le député de Jacques-Cartier, à la place de...
Le Président (M. Marcoux): Ah bon! A la place de M. Forget
(Saint-Laurent)?
Mme Lavoie-Roux: Oui, à la place de M. Forget
(Saint-Laurent).
Le Président (M. Marcoux): Alors, M. Forget
(Saint-Laurent) remplacé par M. Saint-Germain (Jacques-Cartier).
Les intervenants sont M. Couture (Saint-Henri), M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Marcoux (Rimouski), M. Marois (Laporte), M. Roy (Beauce-Sud), M. Saindon
(Argenteuil).
M. Lavigne: M. le Président, je pense que vous avez omis
de mentionner le député de Beauharnois comme régulier.
Le Président (M. Marcoux): Je croyais l'avoir lu dans la
liste des membres réguliers, M. Lavigne (Beauharnois); si je ne l'ai pas
lu, je l'ajoute.
M. Lavigne: II y a peut-être une erreur, il faudrait faire
la correction car je suis régulier à la commission.
Le Président (M. Marcoux): C'est cela, si j'ai
oublié de le dire, je m'en excuse. On avait suspendu l'étude de
deux articles, les articles 14 et 57 et nous avions adopté tous les
articles jusqu'à l'article 60 inclusivement.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'on recommence par les
articles suspendus?
M. Lazure: M. le Président, nous sommes prêts
à revenir sur les deux articles 14 et 57.
Le Président (M. Marcoux): Suspendus? Parce que ce n'est
pas très agréable d'être suspendu.
M. Lazure: Voilà. Mme Pelletier, voulez-vous expliquer nos
réactions, après consultation avec le comité de
législation en particulier, nos réactions à la suggestion
du député de L'Acadie concernant l'article 14?
La suggestion, c'était d'inscrire "travail non
rémunéré". L'objection du comité de
législation, c'est que même le travail non
rémunéré pourrait être incompatible avec un travail
neuf. Le président de l'office pourrait être en même temps
président d'un centre de travail adapté, c'est un travail non
rémunéré, mais il pourrait y avoir incompatibilité.
Il semble que dans toutes les lois à venir, cela va être la
formule qui va être consacrée. Ils vont probablement même
modifier la loi 4. Le précédent que vous avez mentionné
l'autre fois, il semble que c'est notre phrase qu'on va retrouver partout, pour
qu'il n'y ait pas d'incompatibilité.
Mme Lavoie-Roux: Alors, ils vont amender la loi 4?
M. Lazure: C'est possible.
Mme Lavoie-Roux: Bon! De toute façon, M. le
Président, j'accepte les explications, mais il semble bien que je
ne le dis pas d'une façon péjorative selon le
ministère où on se retrouve, selon les fonctions connexes qu'on
peut occuper d'une façon bénévole, j'ai l'impression
qu'une règle générale va sûrement être
difficile d'application de toute façon. En tout cas, c'est votre
problème; alors d'accord.
M. Lazure: Et l'article 57, Mme Pelletier?
Le Président (M. Marcoux): L'article 14 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 57, maintenant.
M. Lazure: A l'article 57, on n'a pas d'objection que le mot
"écrit" soit enlevé.
Alors, on endosse votre suggestion, Mme le député de
L'Acadie, on vous en remercie.
Le Président (M. Marcoux): A l'article 57, il y a un
amendement visant à supprimer le mot "écrit", pour que ce soit
engagement", point final.
M. Lazure: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): Adopté tel
qu'amendé?
Mme Lavoie-Roux: II faudrait d'abord adopter l'amendement.
Le Président (M. Marcoux): D'accord, oui. Cela va.
Mme Lavoie-Roux: C'est toujours pour votre journal des
Débats; quant à moi, cela m'est égal.
Le Président (M. Marcoux): Alors, la proposition
d'amendement soumise par le député de L'Acadie vise à
supprimer le mot "écrit ", à la troisième ligne de
l'article 57; l'amendement est-il adopté?
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 57 est-il
adopté?
Contrat d'intégration professionnelle Mme Lavoie-Roux:
Adopté. L'article 61.
Le Président (M. Marcoux): Maintenant, l'article 61.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'une amélioration a
été apportée en disant qu'il était renouvelable
alors que c'était...
M. Lazure: Exactement, sans limite. Mme Lavoie-Roux: C'est
cela. M. Lazure: C'est plus souple.
Mme Lavoie-Roux: Parfait. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Alors, l'article 61 ? M. Le
Moignan: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. L'article
62.
M. Lazure: A l'article 62, M. le Président, nous proposons
à la commission de l'enlever complètement, et je m'explique.
Le deuxième paragraphe de l'article 62 dit: Telle prestation,
qu'il s'agisse d'allocation résultant dun accident de travail ou peu
importe, "Telle prestation, allocation ou indemnité de remplacement du
revenu dont bénéficie la personne handicapée est
réputée, à toutes fins, faire partie de son salaire, en
totalité ou en partie et dans la mesure prévue dans la loi et le
contrat d'intégration professionnelle".
On s'est rendu compte, plus on avançait, plus on regardait ce
texte, qu'il allait pénaliser un bon nombre de gens. Par exemple, un
accidenté du travail qui aurait reçu une indemnité
à cause d'une invalidité partielle, mais permanente et qui, ayant
surmonté le gros de son handicap suite à son accident, est
prêt à retourner, par le biais d'un contrat d'intégration
professionnelle, est prêt à retourner sur le marché du
travail, se verrait enlever la partie du salaire qui lui revient, correspondant
à l'indemnité partielle permanente. Vous voyez un peu...
Mme Lavoie-Roux: Je comprends tout à fait...
M. Lazure: Vous voyez très bien? Je finis mes
explications. M. le Président, si on passe à l'article 63...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous êtes d
accord à ce que l'article 62 soit supprimé?
M. Lazure: Voulez-vous le reste de l'explication avant de voter
sur l'abolition de l'article 62? Si vous permettez, M. le
Président...
Mme Lavoie-Roux: On les fera tour à tour.
M. Lazure: Oui. A l'article 63, quand on lit le premier
paragraphe, on se rend compte qu'il contient ce qui est suffisant; il contient
les parties positives de l'article 62. Je le lis: "L'office peut, selon les
modalités prévues par règlement, accorder à un
employeur autre qu'un centre de travail adapté des subventions pour lui
permettre d'adapter des postes de travail aux possibilités d'une
personne handicapée et j'arrive au vif du sujet ou pour
autrement favoriser l'emploi d'une personne handicapée ".
La première partie finance les dépenses d'un employeur qui
veut adapter un poste de travail, mais la deuxième partie "ou pour
autrement", permet à I'Office des personnes handicapées, au
moment où il y a négociation du contrat d'intégration
professionnelle, non seulement de payer pour I'adaptation du poste, la partie
matérielle du poste, mais aussi de financer une partie du salaire de
l'individu auprès de l'employeur; cela permet à I'individu
c'est là que cela devient intéressant parce que c'est plus
normalisant de conserver son allocation, son indemnité de la
Commission des accidents du travail.
En d'autres termes, à ce moment-là, l'ex-handicapé
qui va bénéficier d'un contrat d'intégration sur le
marché régulier du travail, pourra garder comme tout autre
travailleur à côté de lui dans l'usine, soit une allocation
résultant d'un accident du travail, soit même celle de la
Régie des rentes, peu importe le type d'allocation. C'est beaucoup plus
normalisant et cela met fin à toute ambiguïté parce que dans
l'article 62, un des aspects négatifs, c'est que... (20 h 15)
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord avec l'abolition de l'article
62, M. le ministre; vous n'avez pas à me donner plus d'explications,
d'ailleurs...
Le Président (M. Marcoux): Bon!
Mme Lavoie-Roux: Vous me permettez, M. le Président? Je
n'aime pas beaucoup toutes ces dispositions législatives; d'ailleurs, on
en retrouve dans la Loi de l'assurance automobile, touchant justement les
personnes âgées, et peut-être d'autres groupes, mais
particulièrement les personnes âgées. Finalement, dans la
majorité des cas, vous avez des gens qui vivent à peine
au-deça...
M. Lazure: A peine au-delà du seuil...
Mme Lavoie-Roux: ... à peine au-delà du seuil de la
pauvreté et parfois en-deçà, et on leur fait toutes sortes
de soustractions pour...
M. Lazure: C'est presque mesquin.
Mme Lavoie-Roux: Dans ce cas, on n'aura pas...
M. Lazure: On est d'accord là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: ... on n'aura pas affaire à des
millionnaires ici; ce sont des gens qui vont être dépendants d'une
certaine façon, je pense bien, en grande partie. Je suis tout à
fait d'accord pour qu'on l'enlève, l'article 62.
Le Président (M. Marcoux): L'article 62 est
supprimé?
M. Lazure: Supprimé.
Emploi de la personne handicapée
Le Président (M. Marcoux): L'article 63.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si je suis
antiréglementaire, vous me le direz. C'est un problème qui
touchait l'article 62, il touchait peut-être davantage l'article 62, mais
comme on les a traités un peu les deux à la fois... Vous vous
souviendrez qu'au moment des audiences parlementaires peut-être
que vous ne vous en souviendrez pas, cela fait quelques mois il me
semble que c'est là que j'avais soulevé le problème.
Evidemment, cela ne peut pas faire l'objet d'une disposition de la loi, mais je
vous avais souligné le problème de résidents de
Notre-Dame-de-la-Merci, en particulier.
M. Lazure: De l'hôpital Notre-Dame-de-la-Merci?
Mme Lavoie-Roux: Oui, et comme vous deviez aller faire un tour
dans mon comté, à ce moment-là, je vous avais
suggéré d'y aller.
M. Lazure: Cela a été annulé,
malheureusement.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela; cela aurait été bon
que vous y alliez.
M. Lazure: II faudrait que vous m'invitiez un jour.
Mme Lavoie-Roux: Vous pouvez en prendre l'initiative. Je ne suis
pas jalouse de vos prérogatives si cela peut aider les gens. Le
problème des gens de Notre-Dame-de-la-Merci, c'est qu'ils sont
bénéficiaires de l'aide sociale, d'une certaine façon, et
qu'ils habitent en résidences d'accueil, en foyers d'accueil. Il y a,
à l'intérieur de Notre-Dame-de-la-Merci, plusieurs emplois qui
auraient pu être remplis par des personnes qui sont soit en chaise
roulante, mais qui sont tout à fait alertes et démontrent
même beaucoup d'initiative, etc.
Dès qu'on les emploie, ils ne peuvent plus être
considérés résidents au même titre qu'avant,
c'est-à-dire qu'il faudrait qu'ils paient pleine pension. Finalement,
où est la motivation lorsqu'on soustrait de leur pension, leurs gains?
Pour demeurer éligibles aux prestations de l'Etat ils ne doivent pas
travailler. Une situation comme cela, dans le fond est regrettable car c'est
quand même le milieu où on serait le plus compréhensif
à l'égard des personnes handicapées pour leur faire
remplir certaines fonctions... Le système fait que finalement, on ne les
engage pas, peut-être pour des raisons syndicales, à ce
moment-là; mais ils ne sont pas motivés à être
engagés, parce que ce dont on parle dans l'article 62, en d'autres
termes, s'applique à ces personnes.
M. Lazure: Certainement...
Mme Lavoie-Roux: Cela rend la situation très
pénible, surtout quand ces gens de Notre-Dame-de-la-Merci ont toutes
leurs facultés, même s'ils sont en chaise roulante, et qu'on leur
dit: Vous ne pouvez pas, parce qu'à la minute où vous allez
travailler comme réceptionniste ou même comme messager pour passer
le courrier dans l'hôpital, vous allez être coupés, vous ne
serez plus éligibles.
M. Lazure: Si vous me permettez, je comprends très bien ce
que vous soulevez comme situation...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas très clair, je l'admets.
M. Lazure: Non, je comprends très bien et pour nous, il
est bien évident que dans ce secteur de l'application, sur l'application
de la future loi des personnes handicapées, le secteur des affaires
sociales va essayer de donner l'exemple, un peu comme on l'a fait pour les
garderies, il y a au-delà d'un an. On a envoyé, au
ministère, une directive à tous les établissements du
réseau des affaires sociales leur demandant de faciliter l'implantation
de garderies dans le milieu de travail, non seulement pour les enfants des
employés, mais même, dans certains cas, pour les enfants du
voisinage où c'était pertinent.
De la même façon, des personnes handicapées
physiquement ou mentalement, soit à Notre-
Dame-de-la-Merci ou à Louis-H.-Lafontaine, vont être
éligibles à ces plans d'intégration de travail. Je l'ai
fait comme directeur de Louis-H.-Lafontaine et de l'hôpital
Rivière-des-Prairies, on a engagé des ex-patients à
l'entretien ménager. A ce moment-là, évidemment, le
patient, avec son salaire, était assez bien socialement, mentalement et
économiquement, qu'il quittait carrément l'hôpital et qu'il
habitait en chambre, soit dans un foyer protégé, une famille
d'accueil, et il avait le plein salaire.
Avant l'adoption d'une telle loi, c'est plus complexe parce qu'il faut
mettre les syndicats dans le coup, mais pour les cas dont je vous parle, quand
les relations sont relativement bonnes avec les syndicats, on peut leur vendre
l'idée d'intégrer quelques handicapés. Mais ici, la loi va
nous permettre de le faire de façon beaucoup plus systématique,
et on va demander à nos établissements d'appliquer cette loi de
façon particulière et exemplaire.
Dans le cas que vous soulevez, celui de votre handicapé en chaise
roulante de Merci qui peut, par exemple, être un préposé
aux ascenseurs, à ce moment-là, l'office aiderait, s'il y a lieu,
à fournir une certaine somme à l'hôpital de Merci, comme
tout autre employeur, soit pour modifier le poste de travail, soit pour que
l'office paie une partie du salaire de cet employé si, dans les premiers
six mois, il ne donne pas le rendement à 100% qu'un autre employé
non handicapé donnerait.
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord, c'est bon M. le ministre.
Supposons que le per diem qui est payé à Notre-Dame-de-la-Merci
pour cette personne mes chiffres sont absolument arbitraires est
de $10, ce qui vous donne $300 par mois. Avec l'emploi qu'il remplirait, le
monsieur gagnerait... il faudrait qu'il gagne au moins le salaire minimum, je
ne sais pas ce que cela donnerait; supposons qu'il gagnerait $350,
l'hôpital dit: Vous n'êtes plus une personne éligible aux
prestations, c'est-à-dire que l'Etat ne se charge plus de payer vos
frais à l'hôpital. On fait la soustraction entre $300 et $350 et
il resterait à cette personne $50.
M. Lazure: D'accord, mais je pense que l'hypothèse que
vous émettez, Mme le député, n'est plus valable dans la
mesure où cela ne serait plus un emploi rémunéré
à $10 par semaine, par l'hôpital, de peser sur le bouton de
l'ascenseur; ce serait un emploi rémunéré au même
titre que tout le monde, d'une part. Dans 90% du genre de cas que vous citez et
que je connais bien aussi, l'individu peut quitter l'hôpital, il n'a plus
besoin d'être à l'hôpital. Avec son salaire de
préposé aux ascenseurs, syndiqué, qui est au minimum $165
par semaine maintenant, il peut très bien, soit aller habiter tout seul
en chambre, chambre et pension à l'extérieur, dans le voisinage,
ou à la rigueur aller dans une famille d'accueil.
Mme Lavoie-Roux: Bon!
M. Lazure: J'ajouterais une dernière remar- que. On
devance un peu, mais l'article 64 qui vient après et qui parle du plan
d'embauche que tout employeur dans toute entreprise de 50 employés et
plus doit soumettre à l'office, cela va s'appliquer aux hôpitaux,
aux maisons d'accueil, à tous nos établissements.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, je suis prête à
faire confiance, parce que de toute façon, je n'aurais pas
d'amendement...
M. Lazure: Oui, mais elle ne s'applique plus; il n'habiterait
plus là à ce moment.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, je n'aurais pas
d'amendement à présenter. Quand bien même on continuerait
la discussion, je pense que je ne ferais pas avancer le débat, mais je
vais retourner à Notre-Dame-de-la-Merci, probablement avant vous, M. le
ministre, et je reviendrai voir votre sous-ministre avec des cas concrets si
les gens se retrouvent dans la même situation. Il y a aussi des raisons
d'ordre pratique.
M. Lazure: J'espère que, si la loi est adoptée
à ce moment-là, vous les inciterez à se servir de la loi
et à présenter un plan d'embauche de personnes handicapées
où il y en a beaucoup, mais qui sont capables c'est là
où je vous rejoins d'occuper, de remplir une occupation.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ce sera toujours possible pour ces
personnes d'aller... Parfois, elles requièrent certains soins
infirmiers, même si elles sont capables de remplir un emploi. Est-ce qu
elles pourront sortir de l'hôpital? Vous pourrez bien leur dire: Sortez
de l'hôpital, mais est-ce qu'à l'extérieur de
l'hôpital, elles pourront recevoir les soins infirmiers dont elles
pourraient avoir besoin?
M. Lazure: Sûrement. Soit par les services et soins
à domicile, avec toute l'augmentation des crédits qu'on a, et ce
ne serait probablement pas nécessaire dans un cas comme celui-là.
S'il est assez bien pour occuper un emploi régulier et de ce fait,
être syndiqué, probablement qu'il est assez bien pour se rendre
à la clinique externe une fois par semaine, une fois par mois, soit dans
le propre hôpital où il travaille ou dans un autre
hôpital.
Mme Lavoie-Roux: En tous les cas, on y reviendra dans six mois
quand on verra de quelle façon la loi peut être
appliqués.
Le Président (M. Marcoux): L'article 63 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Marcoux): L'article 64.
Mme Lavoie-Roux: A l'article 64, j'avais exprimé des
réserves lors du discours de deuxième lecture. Je n'ai pas
d'amendement, mais je vou-
drais que le ministre éclaire ma lanterne. Vous vous souvenez des
représentations qui ont été faites et qui indiquaient
qu'on ne voulait pas obliger les employeurs à engager des personnes
handicapées parce qu'on disait que si cela devenait presque une
obligation, si cela prenait un caratère de pénalité, on
tolérerait les handicapés ils ne seraient pas vraiment
intégérés. Quand je vois les articles 63 et 64, l'article
63 fait dire aux entreprises qui veulent vraiment contribuer à la
réadaptation des handicapés: On se prévaut des subventions
possibles pour la transformation de postes, etc.
Quand vous arrivez à l'article 64 et que vous dites que vous
créez l'obligation à tout employeur qui a plus de 50
salariés de présenter dans l'année qui suit, avec un
représentant de l'association de salariés, le cas
échéant, de présenter un plan visant à assurer,
dans un délai raisonnable, l'embauche de personnes handicapées;
ce plan peut tenir compte de la nature et des fonctions de l'entreprise.
L'office peut approuver ce plan, demander qu'il soit modifié ou qu'un
nouveau plan lui soit soumis.
Une fois que vous leur avez fait l'obligation et que possiblement, ils
se seront prévalus des modalités de l'article 63, je vois mal la
différence entre obliger directement tel qu'il était prévu
dans le projet de loi antérieur et cette façon de procéder
qui est indirecte mais qui crée encore une obligation. Comment
allez-vous accepter, par exemple, de donner des fonds à une entreprise
pour adapter des postes, si finalement, ces gens n'engagent personne,
après coup? Je me dis, est-ce qu'on n'essaie pas de faire indirectement
ce qu'on voulait faire directement ou qu'on avait pensé faire
indirectement? Pour moi, il y a très peu de différence. La notion
d'obligation demeure.
M. Lazure: La réponse est non; on n'essaie pas de faire
indirectement ce qu'on voulait faire directement. On a vraiment opté
pour l'incitation et la persuasion plutôt que pour l'obligation.
L'obligation est de fournir un plan; il y a un monde de différences
entre l'obligation de dire à l'office des handicapés: Voici ce
que nous proposons de faire d'ici trois ans pour nous permettre d'embaucher 2%,
3%, 4%, peu importe, un nombre X de postes. Pour faire cela, cependant, il
faudra que vous nous aidiez au financement de la transformation d'un certain
nombre de postes il y a des postes qui n'ont pas besoin de financement
pour être transformés et il faudra que vous acceptiez que
cela se fasse graduellement. On veut arriver à 4%, mais sur une
période de trois ans; disons que c'est la même compagnie qui
parle, la même entreprise, une entreprise qui a deux ou trois
succursales, qui nous dit: Dans telle succursale, étant donné la
nature des travaux qui s'y font, on ne pense pas admettons qu'il s'agit
de hauts fourneaux dans une aciérie qu'il soit possible d'engager
plus que 0.5% de handicapés; d'autre part, à notre siège
social à Montréal, où on a des ascenseurs, où on a
des bureaux, on a besoin de commissionnaires, etc., on peut engager 3.5% ou
4%.
Ce que je veux dire, c'est que c'est certainement une formule plus
souple. D'ailleurs, les groupes de handicapés nous l'ont dit et les
groupes d'hommes d'affaires, de patrons, nous l'ont dit également. C'est
une formule qu'on retrouve dans certains pays. Autant j'avais dit à la
commission parlementaire que la formule d'obligation d'engager 3%, on la
retrouvait dans les pays que j'ai cités: l'Angleterre, la Hollande, peu
importe, autant celle-ci on la retrouve dans d'autres pays également, et
elle est certainement plus souple que la première. (20 h 30)
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord, M. le Président,
à la suite des explications du ministre, qu'elle est plus souple,
possiblement, quant à une différence dans les pourcentages
auxquels les entreprises seraient soumises; mais je vois mal que vous acceptiez
de donner des subventions, que l'entreprise doive présenter son plan
d'intégration et, après cela, que vous me dites: Après
avoir fait tout cela, si on décide de ne pas en engager du tout, on
n'est pas obligé.
M. Lazure: II faudra que l'entreprise ait de fichues bonnes
raisons pour ne pas en engager du tout. Justement, le fardeau de la preuve, il
est sur l'entreprise, d'accord, mais je pense que c'est correct, dans une
société qui veut s'occuper de ces personnes handicapées,
que l'entrepreneur qui prétend ne pas être capable, à cause
de la nature des travaux, d'engager des handicapés, le démontre.
L'office sera composé de gens raisonnables et dira: Oui, c'est ce qu'on
veut dire par la nature; l'office pourra faire exception et dire: Le plan
d'embauche de telle entreprise, c'est 0 handicapé, mais, pour des
raisons valables X, Y, Z, acceptées par l'office.
M. Shaw: II y aurait seulement une responsabilité de
démontrer un plan. Ce n'est pas une responsabilité d'accepter des
handicapés.
M. Lazure: Ah oui! Il y a une grosse différence, Mme le
député, que M. le député de Pointe-Claire a
saisie.
Mme Lavoie-Roux: J'admets qu'il y a un assouplissement, mais je
ne suis pas aussi sûre que cela.
M. Lazure: On me fait aussi remarquer qu'au conseil
d'administration de l'office des handicapés, il y a un poste pour le
représentant des employeurs autant que des employés
syndiqués. Autrement dit, s'il y a un charriage qui est en train de se
définir de la part de l'office, il y a au moins un représentant
du patronat, de par la loi, qui siège au conseil d'administration de
l'office et qui va surveiller ces choses.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, compte tenu que,
à ma connaissance, il n'y a pas eu de représentations depuis le
dépôt du deuxième projet de loi sur la façon de
procéder, je pense que je vais donner le bénéfice du doute
au ministre, et si
cela ne fonctionne pas les abus peuvent être dans un sens
comme dans l'autre, peu importe on pourra toujours réviser. Je
conserve des doutes quant à l'obligation ou pas pour les employeurs de
prendre des handicapés. En fait, si eux n'ont pas fait d'autres
représentations, je l'accepte avec quand même certaines
réserves que je désirerais exprimer quant à la mise en
opération.
Le Président (M. Marcoux): Alors, c'est adopté avec
le bénéfice du doute? Est-ce que l'article 64 est
adopté?
M. Shaw: J'aurais seulement quelques remarques. Est-ce que vous
avez terminé, Mme le député de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Oui, j'ai fini.
M. Shaw: Pour évaluer votre article 64, c'est très
important, parce qu'on en a discuté. Il doit y avoir une forme de
critères pour chaque compagnie; chaque compagnie doit au moins
démontrer un plan. Il est évident que ce que l'office peut faire
cela implique les articles 65 et 66 il n'y a pas de forme
d'amende pour ceux qui n'acceptent pas d'engager des handicapés. Est-ce
que vous avez, dans le projet de loi, une formule pour demander à chaque
compagnie qui a plus de 50 employés...? C'est un manque...
M. Lazure: Je comprends ce que vous voulez dire, mais cela, on le
retrouve plus loin au chapitre V, les infractions et les peines, à
l'article 76, on va y arriver tantôt. Cela va répondre à
votre question.
M. Shaw: Est-ce qu'il y aurait une formule? Disons que nous
nommons l'office, et il y a une compagnie qui dit: Pour nos fonctions, on ne
peut employer un handicapé; l'office dit: Vous avez besoin de
démontrer l'impossibilité d'accepter... Est-ce que vous avez un
recours?
M. Lazure: J'essaie de me rappeler si on a un droit d'appel
à la Commission des affaires sociales. Habituellement on l'a. Est-ce
qu'on l'a prévu dans le cas...
M. Shaw: Parce que cela peut arriver. Avec l'article 64, on peut
demander...
M. Lazure: Cela touche vraiment l'article 76, M. le
Président. Si vous permettez, on peut remettre la discussion à
l'article 76.
M. Shaw: Si on peut dire au début que vous avez une
obligation comme patron de démontrer un plan, c'est une indication de
chaque compagnie ayant plus de 50 employés.
NI. Lazure: M. le Président, je le répète
encore une fois. Si l'entreprise prétend que la nature des travaux ne
permet pas d'embaucher un handicapé et que l'office n'est pas de cet
avis et dit: Vous devez quand même nous présenter un plan d'em-
bauche, c'est un faux problème jusqu'à un certain point, parce
que pour le plan d'embauche, on ne dit pas qu'il doit prévoir 5% ou 1%,
on dit: Un plan d'embauche doit démontrer à l'office ce que
l'employeur peut faire pour les handicapés. Le plan d'embauche peut bien
arriver à la conclusion, comme je le disais tantôt, que cette
entreprise n'est pas capable d'engager un seul handicapé à cause
de la nature des opérations. Ce serait un plan d'embauche de la
compagnie X.
M. Shaw: Vous avez, dans les articles 65 et 66...
M. Lazure: A ce moment-là, de deux choses l'une, l'office
peut être d'accord avec l'entreprise pour l'embauche, zéro, il n'y
a pas de problème.
M. Shaw: II n'y a pas de problème.
M. Lazure: Si, d'autre part, l'office dit: On conteste votre
diagnostic et vous pouvez, dans tel ou tel cas, en transformant les postes,
embaucher un certain nombre d'employés, là, il y a une impasse.
Si l'entreprise persiste dans sa position, de notre avis, et de la façon
dont le projet de loi est fait, c'est une infraction. Si l'entreprise persiste
à maintenir la position où il n'y a aucun poste disponible pour
les personnes handicapées et que l'office prétend le contraire,
à ce moment, il y a une impasse, et c'est pour cela que je proposais
qu'on se rende à l'article 76.
M. Shaw: Si on continue, ici on dit: "The office may, by
regulation, adopt criterion allowing the identification... " et à
l'article 76, vous avez le droit, par l'office, de demander dans une
période donnée, un nouveau plan qui peut être plus
acceptable par l'office.
Vous avez tous ces pouvoirs et vous avez, à l'article 76, des
pénalités, mais comment prévoyez-vous un recours contre
cette compagnie, si elle n'accepte pas la position de l'office? Est-ce que,
normalement, le gouvernement va subventionner des postes qui ont
été acceptés, va donner des subventions? C'est un retrait
de subvention, si elle n'accepte pas les postes, mais vous avez aussi des
pénalités à l'article 76.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je pense que le ministre
va se souvenir que, dans le premier projet de loi, à l'article 67,
j'avais noté la différence. Il y avait un article qui
prévoyait un droit d'appel de l'employeur; dans le deuxième
projet de loi, vous l'avez fait sauter.
M. Lazure: Oui, parce qu'on estime qu'avec la souplesse qu'on y
met, l'appel n'est plus nécessaire. C'est discutable, si vous voulez,
mais l'appel était nécessaire au moment où on faisait
l'obligation d'embaucher un pourcentage de handicapés. Encore une fois,
on ne fait pas l'obligation d'embaucher même pas un minimum de personnes
handicapées; on crée l'obligation pour les entreprises de
présenter un plan, plan qui peut aussi
bien comporter 6% des postes affectés aux handicapés ou
0%. Cela serait acceptable dans la mesure où il est bien
démontré que l'entreprise ne se prête pas à
l'embauche de handicapés.
M. Shaw: Par exemple, je vous donne une situation en
scénario. J'ai une petite compagnie de 75 employés. Je vous donne
un plan qui dit que je ne peux accepter aucun handicapé pour telle ou
telle raison. L'office a fait une autre étude démontrant que je
peux accepter 4 postes pour les handicapés; c'est une décision de
l'office. L'office peut, selon l'article 66, me dire de revenir avec un nouveau
plan plus rapproché du sien. C'est prévu dans la loi.
Après la deuxième fois, le syndicat et le patron confirment qu'on
n'accepte pas de handicapés. On n'a pas de recours, on n'a aucun moyen
d'avoir une tierce partie qui peut décider si l'office ou le patron a
raison.
M. Lazure: L'intervention d'une tierce partie, elle est ou bien
d'accord avec l'office ou avec l'entreprise. Si elle est d'accord avec
l'office, après étude du dossier, à ce moment-là,
une décision de la Commission des affaires sociales, puisque s'il y en
avait une, ce serait probablement elle, elle devient exécutoire et on
retourne à la première version de notre projet de loi, de
façon indirecte, où la décision d'une commission d'appel
serait équivalente à une obligation d'embaucher. Cela irait
au-delà de notre intention et du projet de loi actuel qui ne fait
obligation que de présenter un plan d'embauche.
Il est bien sûr qu'il y aura des négociations, il faudra
que le représentant de l'office se rende sur place...
M. Shaw: D'accord, mais je voulais seulement améliorer le
projet de loi et apporter un amendement à la fin, soit à
l'article 64 ou à l'article 66 c'est peut-être mieux
à l'article 66 d'ajouter que vous avez un recours en appel s'il y
a un conflit entre les deux parties, le patron et l'office.
M. Lazure: Vous vous rendrez compte que si un certain nombre
d'entreprises décidaient de ne pas soumettre de plan d'embauche sous
prétexte que leurs entreprises ne se prêtent pas du tout à
l'emploi de personnes handicapées, cela deviendra alors abusif.
M. Shaw: Je suis totalement d'accord.
M. Lazure: Cela pourrait paralyser tout le système et tout
cela irait en appel à la Commission des affaires sociales, cela
deviendrait extrêmement lourd comme mécanisme.
M. Shaw: S'il y avait un différend entre les deux parties,
comment imposeriez-vous les sanctions prévues à l'article 76 si
vous n'avez pas de recours? Vous pouvez imposer des sanctions, mais, comme
patron, je vais employer la Cour supérieure en disant que c'est
là que nous allons régler le problème. Si cela arrive
ainsi, ce sera la même chose. A un moment donné, on a besoin de
prévoir que nous pouvons avoir des différences d'opinions entre
l'office et des employeurs. Si nous avons cela dans le projet de loi, cela
réglera le problème. Vous aurez un système pour
régler le problème.
M. Lazure: Je comprends l'intention qui est contenue dans vos
remarques, mais on n'a pas recours à un tribunal administratif ou
à un tribunal ordinaire chaque fois que l'Etat demande un plan
équivalent. Je vous donne l'exemple des hôpitaux, on demande
à chaque hôpital ce qu'on appelle un plan de redressement
financier, c'est-à-dire que des hôpitaux qui ont un déficit
accumulé... Vous comprenez...
M. Shaw: Ce n'est pas bon comme comparaison.
M. Lazure: Ce n'est pas bon comme comparaison!
M. Shaw: Ce sont deux parties du même gouvernement. (20 h
45)
M. Lazure: Ce que je veux dire, M. le Président, c'est que
l'Etat et ses ministères ne peuvent pas, chaque fois qu'il y a une
formule incitative, parce qu'il s'agit d'incitation, prévoir un appel en
cour ou à un tribunal administratif chaque fois qu'il y a un
différend entre les représentants de l'Etat, c'est-à-dire
les fonctionnaires d'un ministère, et une entreprise dans une chose
comme celle-là. Il faut faire confiance, un minimum, et supposer que,
dans des négociations, il y aura un terrain d'entente à un moment
donné.
M. Shaw: M. le Président, je veux proposer, soit à
la fin de l'article 64 ou à la fin de l'article 66, que nous
prévoyions un moyen de régler les problèmes entre l'office
et les employeurs. Cela dit un recours à une cour administrative ou
à la cour supérieure...
Le Président (M. Marcoux): Alors, vous le faites à
l'article 64 ou plus loin?
M. Shaw: Ce n'est pas que je sois contre le projet, parce que
comme c'est rédigé maintenant, je suis d'accord qu'on a besoin
d'avoir des moyens d'exécuter un projet comme celui-là plus
exactement.
M. Lazure: Une dernière remarque, M. le Président,
si vous permettez, pour compléter l'information au plan technique.
Encore une fois, on devance, on est vraiment sur l'article 76. Si une
entreprise ne veut pas se soumettre à cette loi, ne veut pas soumettre
un plan d'embauche, par exemple, c'est une infraction telle que décrite
à l'article 76. Techniquement parlant, ce n'est pas l'office qui va
percevoir l'amende. Il faut passer par la voie normale; c'est le procureur
général qui intentera une poursuite à l'entreprise qui
refuse de présenter son plan d'embauche. A ce moment, le
mécanisme d'appel est prévu dans le processus normal des
tribunaux.
M. Shaw: Vous allez employer la Cour supérieure pour
régler le problème.
M. Lazure: C'est cela.
M. Shaw: Si nous sommes conscients de la réalité,
je suis prêt à l'accepter, parce que ce n'est pas une amende qui
va être imposée par l'office lui-même, mais...
M. Lazure: Par les tribunaux réguliers. M. Shaw:
D'accord.
M. Lazure: L'office, si vous voulez, devra faire sa preuve,
à ce moment-là, et l'employeur devra faire sa preuve devant un
tribunal ordinaire.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: M. le Président, on parle de l'obligation pour
un employeur de 50 employés et plus de présenter un plan
d'embauche. Je pense à ceux qui pourraient ou qui devraient travailler,
mais dans des entreprises où il y a moins de 50 employés. J'ai un
cas bien concret; un comptable qui a terminé son cours et qui, pour
devenir comptable agréé, doit faire un stage. Il ne peut pas
trouver de bureau de comptable où il peut faire son stage. Je me disais:
Si je pouvais faire mon stage, après je pourrais m'ouvrir un bureau chez
moi et gagner ma vie. A ce moment, est-ce qu'un homme comme celui-là
pourrait s'adresser à l'office pour se faire aider, par exemple, ou
est-ce qu'on pourrait lui ouvrir des portes pour lui permettre justement de
faire le stage dont il a besoin pour devenir comptables agréé? Ce
que je veux dire, c'est dans les cas où on doit travailler dans des
endroits où il n'y a pas 50 employés, de quelle façon
alors une personne handicapée peut-elle être
protégée pour se trouver de l'emploi?
M. Lazure: La réponse est oui, nettement, M. le
Président, par le biais du plan de service, et cela aussi a
été une amélioration considérable, si on remonte
à quelques années, au projet 55, mais cette notion du plan de
service, on l'a étendue au maximum. Cela inclut le scolaire; si vous
parlez d'un stagiaire, c'est couvert pas le scolaire. Comme professionnel
aussi, parce que pour arriver à sa future profession de comptable, il a
besoin de faire un stage, donc un plan d'intégration professionnelle
pour lui. Cela inclut qu'il doit aller faire un stage chez un comptable.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: M. le Président, j'aurais besoin d'être
un peu éclairé sur le nombre minimal ou maximal d'emplois de
personnes handicapées dans une entreprise qui présenterait son
plan d'embauche, par exemple, qui aurait 50 employés et plus. On peut
imaginer bien sûr deux types d'entreprises, une qui pourrait avoir
plusieurs emplois permettant à des handicapés de travailler et
d'autres entreprises qui s'y prêteraient moins bien. Est-ce qu'il y a un
minimum ou un maximum? Imaginez une entreprise qui aurait une soixantaine
d'employés, est-ce qu'on va lui imposer, deux, quatre, huit, dix
handicapés ou si elle est limitée ou s'il y a une échelle
proportionnelle de handicapés par rapport au nombre total
d'employés dans la...
M. Lazure: Ce n'est pas par accident qu'on avait choisi le
chiffre de 3%. D'ailleurs, il existe dans d'autres pays, il y a 5% qui existe
encore plus souvent. Le chiffre qu'on retrouve le plus souvent dans les autres
pays où on fait obligation aux employeurs, c'est 5%. Nous, on voulait
être conservateur et prudent, aller par étape, on avait retenu 3%.
Logiquement, si on avait retenu 3% dans notre première version, quand on
en faisait obligation, on retient encore 3%, mais sans en faire obligation.
Alors, 3% est un peu notre objectif, si vous voulez, malgré qu'on
est conscient que certaines populations, certaines sociétés
exigent 5%. Si vous voulez, dans notre arrière-plan, ça se
situerait entre 3% et 5%, pour l'ensemble du Québec, pour l'ensemble des
entreprises. Cela veut dire que certaines entreprises, je parlais des
entreprises avec des hauts fourneaux, des choses comme ça, où il
y en aurait très peu, donc, à ce moment-là, il faudra
qu'il y ait d'autres entreprises, surtout des entreprises de services
tertiaires, par exemple, devraient en avoir plus que 3% et même plus que
5%, ça pourrait aller jusqu'à 7%, 8% et 9% pour certaines
entreprises, puisqu'il y en a où ce serait presque 0% ou 0.5%.
M. Lavigne: Merci.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 64,
renuméroté 63, sera adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 63 sera
renuméroté 62 et ainsi de suite...
M. Lazure: ... une motion avant. Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Marcoux): On va faire une motion, parce
qu'il y en a d'autres supprimés.
Mme Lavoie-Roux: ... générale, à la fin, de
concordance.
Le Président (M. Marcoux): Article 65. Mme Lavoie-Roux:
D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Shaw: Adopté.
Est-ce que les employeurs vont être...
Le Président (M. Marcoux): Article 66.
M. Shaw: Sur l'article 65, est-ce que les employeurs vont
être avisés de leurs critères comme les compagnies de plus
de 50 employés parce que, souvent, il y a des compagnies de 45
employés qui augmentent à 55 dans certaines situations et qui
réduisent dans d'autres pour éviter des problèmes
avec ce projet de loi? Qu'est-ce que vous allez faire?
M. Lazure: Plus loin, à l'article 66...
M. Shaw: Oui, je vois à l'article 66, mais...
M. Lazure: On est rendu à l'article 66?
Le Président (M. Marcoux): Je pensais que l'article 65
était adopté, mais...
M. Lazure: Bon, c'est quoi, la question.
M. Shaw: Disons que j'ai une petite compagnie de construction.
Normalement, j'ai 35 employés, mais avec un contrat, ça peut
arriver à 75 employés. Est-ce que les compagnies vont être
avisées qu'elles vont être considérées comme des
compagnies qui doivent appliquer la loi?
M. Lazure: Cela fera partie des règlements et c'est bien
sûr que l'entreprise, par la nature de ses travaux saisonniers, se
promène entre 30 et 60 employés, il va falloir, encore une fois,
qu'il y ait des... L'entreprise qui baisse, pendant les trois quarts de
l'année à moins de 50 employés, ne sera pas incluse dans
ça.
M. Shaw: Est-ce que les compagnies vont être
avisées?
M. Lazure: Ah! Est-ce qu'elles vont être avisées?
Bien oui, elles vont être avisées.
M. Shaw: Elles vont être avisées qu'elles sont des
compagnies...
M. Lazure: Elles vont être avisées par les
règlements.
Le Président (M. Marcoux): Article 65, adopté.
Article 66.
Mme Lavoie-Roux: A l'article 66, M. le Président, j'avais
un amendement prévu. J'accepte les explications du ministre que le droit
d'appel devient moins nécessaire et il nous explique, à l'article
76, de toute façon, que ceci irait devant les tribunaux, que l'employeur
serait poursuivi et tout ça. Mais je me dis toujours qu'il reste qu'il
s'agit d'un cas où, vraiment, l'employeur devient passi- ble d'une
amende, parce qu'il refuse d'engager quelqu'un ou congédie quelqu'un,
dans ce genre de délit. Il reste que si l'employeur et l'office ne
s'entendent pas sur le pourcentage qui peut varier de cinq dixièmes
à quatre dixièmes, selon le type d'entreprise, cela devient
beaucoup plus difficile que ce ne l'était dans le projet de loi
précédent, de faire valoir son point de vue auprès de la
commission, ce qui était prévu à l'article 77 du projet de
loi précédent.
Dans tous ces projets de lois je m'excuse de faire les
rapprochements avec la Loi sur les biens culturels, les gens n'y verraient
peut-être pas beaucoup de similitude mais il reste qu'une des
conditions pour que ces lois deviennent vraiment des lois auxquelles les
citoyens veuillent participer, collaborer et s'assurer la meilleure
collaboration de tout le monde, c'est quand, dans la mesure du possible, chacun
sent que ses droits respectifs sont respectés.
Je pense que l'article 77 ne faisait pas tort aux handicapés,
dans la loi précédente, ne causait aucun tort aux personnes
handicapées. Il se lisait: Tout employeur qui se croit
lésé à la suite d'une demande faite par l'office, en vertu
de l'article 64, peut interjeter appel à la commission qui dispose de
l'appel selon ses règles de preuve, de procédure et de
pratique.
Je me dis que lorsqu'on demande une contribution aux gens, qui est celle
d'ouvrir leur porte aux handicapés et que, d'un autre côté,
on ne tient pas compte qu'eux aussi peuvent avoir des représentations
à faire...
Même s'il est moins nécessaire et là, je suis
d'accord avec le ministre je trouve regrettable qu'on l'ait
éliminé. Je pense qu'à ce moment-là, chacun aurait
pu dire: On est protégé également, ou on a chacun nos
droits de recours, selon les différents tribunaux, ou des droits
d'appel. Je trouve que cela facilite la collaboration. On n'a pas l'impression
qu'une loi a été faite sur le dos d'un autre. Il me semble que
c'est une condition de la bonne collaboration entre tout le monde.
M. Lazure: M. le Président, en regardant l'ancien
texte...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: L'article 77: Tout employeur qui se croit
lésé, à la suite d'une demande faite par l'office, en
vertu de l'article 74, peut interjeter appel à la commission, etc.
L'article 74, c'était justement...
Mme Lavoie-Roux: Obligation.
M. Lazure: On revient à l'explication que j'ai
donnée tantôt.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: L'article 74, c'était l'obligation d'engager un
pourcentage de handicapés, au minimum 3%, pour toute entreprise.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Je répète qu'à partir du moment
où on rend beaucoup plus souple cette clause et qu'on demande seulement
à l'entreprise de fournir un plan d'embauche, il ne nous paraît
pas, à nous, nécessaire de prévoir le recours à la
Commission des affaires sociales. Il nous apparaît même, comme je
le disais tout à l'heure, que cela deviendrait complètement
abusif et il pourrait y avoir embouteillage à la Commission des affaires
sociales.
Si les négociations entre l'office et une entreprise aboutissent
à une impasse et on espère que ce sera l'exception
à ce moment-là, il y aura, comme on le disait tantôt, de
par l'article 76, infraction et amende, par les voies normales.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais seulement à l'égard de
... Ecoutez, il va d'abord avoir été accusé d'être
négligent vis-à-vis un handicapé, pour être devant
les tribunaux, parce que quiconque contrevient aux dispositions de la
présente loi...
M. Lazure: C'est au niveau du plan. Il aura une amende simplement
pour avoir refusé de se soumettre à l'article 66 qui demande de
soumettre un plan d'embauche.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais à ce moment-là, il doit
aller devant les tribunaux. C'est l'office qui va être obligé
d'aller devant les tribunaux.
M. Lazure: Oui, l'office va devoir soumettre cela au procureur
général et le procureur général, avant d'entamer
des procédures, va demander quelle est la preuve que l'office peut
faire.
Mme Lavoie-Roux: II reste qu'il aura été poursuivi
devant les tribunaux réguliers par l'office, alors que moi...
M. Lazure: Oui et on espère que très peu le feront
parce que la très grande majorité va soumettre un plan, encore
une fois parce que le plan prévoit que, pour des raisons vraiment
évidentes, objectives, l'industrie qui ne se prête pas à
l'embauche des handicapés, ce plan ne contiendra pas de postes pour
handicapés et sera approuvé par l'office.
Mme Lavoie-Roux: Je ne veux pas être entêtée,
M. le ministre, mais dans le troisième alinéa de l'article 64:
l'office peut approuver ce plan ou, le cas échéant, demander
qu'il soit modifié ou qu'un nouveau plan lui soit soumis dans un
délai qu'il détermine.
M. Lazure: Oui. (21 heures)
Mme Lavoie-Roux: II se peut que, de bonne foi, l'employeur dise:
Je ne peux vraiment pas servir pour reprendre votre exemple plus
de 0,5% ou 1%, compte tenu de la nature de mon entreprise. Si l'office dit: On
trouve que vos efforts ne sont pas suffisants, c'est vraiment 2% que vous
êtes capable d'employer, c'est de la mauvaise foi de votre part.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Là, je me dis, il me semble que la
commission sert un peu d'arbitre, de conciliateur entre les deux parties. Sans
être obligé d'être poursuivi en dommages pour un montant de
$1000, il me semble que c'est un autre type de poursuite à ce
moment-là, que c'est appel d'une autre nature. C'est parce qu'il est
poursuivi que tout à coup il peut se faire entendre, tandis que dans le
premier cas, il pouvait...
M. Lazure: C'est cela, parce qu'à ce moment-là, on
a du mal à imaginer on vient de se consulter, les légistes
quel serait le motif de l'appel.
Mme Lavoie-Roux: Je vous ai donné un exemple: la
mésentente entre celui qui veut 0,5% et l'autre qui veut 1,5% ou 2% ou
3%. Le premier dit: Je regrette, ce n'est pas plus que 0,5%. L'autre dit: Moi,
je...
M. Lazure: C'est comme je vous disais tantôt, je pense
qu'il y a beaucoup de lois et de règlements gouvernementaux qui ne
prévoient pas d'appel à une tierce partie et qui obligent les
deux parties en cause à transiger. Que voulez-vous? S'il faut, chaque
fois qu'un individu n'est pas d'accord avec un règlement ou une loi,
qu'il ait le droit d'aller à la Commission des affaires sociales...
Mme Lavoie-Roux: Mais, M. le ministre, je vous ferai remarquer
que, par contre, à l'article 76, cette entreprise ou son
président peut être poursuivi parce qu'il s'entête à
l'égard de l'office en disant: Je regrette, il n'y aura pas plus que
0,5% d'emplois mis à la disposition des personnes handicapées
dans mon entreprise. Là, l'office dit: C'est bien, vous ne voulez rien
entendre. D'accord, on va vous poursuivre...
M. Lazure: $1000 d'amende.
Mme Lavoie-Roux: ... pour négligence pour $1000.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Moi, je pense qu'il y aurait moyen... N'oubliez
pas la nature du problème dont on traite. Ce que vous voulez avoir,
c'est la collaboration des gens. Cela me semble important. Mais pour s'assurer
la collaboration...
M. Lazure: On n'a eu aucune représentation des gens.
Mme Lavoie-Roux: Non, j'aime mieux...
M. Lazure: Oui mais, écoutez, on veut... Non, mais
nous...
Mme Lavoie-Roux: S'il faut attendre les représentations
des gens, on est aussi bien de s'en aller dans nos bureaux, nous autres.
M. Lazure: Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'on veut nous
aussi que cette loi convienne non seulement aux handicapés, mais qu'elle
convienne aussi aux employeurs, aux futurs employeurs. Les contacts qu'on a
faits, à la commission parlementaire et ceux faits depuis ce
temps-là, nous démontrent que le système du plan
d'embauche satisfait les employeurs. Il ne faut quand même pas être
plus catholique que le pape. L'appel, dans une commission, c'est valable dans
la mesure où il y a de la coercition pour l'embauche proprement dite des
handicapés, mais à partir du moment où il n'y a plus de
coercition pour l'embauche des handicapés et qu'on fait seulement
obligation de présenter un plan, il faut faire confiance aux gens aussi
et il faut avoir confiance que les gens de l'office, comme les employeurs, de
bonne foi de part et d'autre, vont arriver à un terrain d'entente.
M. Shaw: Vous avez un fonctionnaire qui a cette
responsabilité et qui n'est pas vraiment de bonne foi et l'employeur
reçoit une amende de $1000.
M. Lazure: Non, je pense que ce n'est pas sérieux, si, au
départ, pour appliquer une loi, on présume la mauvaise foi du
fonctionnaire.
M. Shaw: Mais on a besoin d'essayer d'enrayer le problème
avant qu'il ne se produise.
M. Lazure: Non, je pense que c'est inopérable ce que vous
demandez là.
M. Shaw: C'est seulement une question d'avoir un recours à
une tierce partie dans une situation de conflit.
M. Lazure: On peut abuser de cette protection par le recours
à la tierce partie, on peut en abuser et cela devient
complètement ridicule.
Mme Lavoie-Roux: Mais, M. le ministre, tout notre Code du travail
présuppose que les négociations se font de bonne foi. C'est
à la base de notre...
M. Lazure: Oui...
Mme Lavoie-Roux: Pourtant, vous avez beaucoup de
mécanismes de conciliation, de médiation, etc., qui sont
prévus au cas où ceci ne fonctionnerait pas.
M. Lazure: En fait, il n'y a pas d'obligation d'employer, il y a
seulement l'obligation de soumettre un plan... On dit: L'office peut...
Mme Lavoie-Roux: ... Il peut l'obliger à modifier son
plan.
M. Lazure: On vient de vous dire qu'il y a un recours de
prévu par les tribunaux ordinaires.
Mme Lavoie-Roux: C'est ce que je n'aime pas.
M. Lazure: Oui, mais vous ne l'aimez pas! Qu'est-ce que vous
voulez? A chaque fois...
Mme Lavoie-Roux: Ecoutez...
M. Lazure: ... que le ministère des Affaires sociales
envoie une directive comme le ministère de l'Education, s'il faut qu'on
l'accompagne d'un petit papillon disant aux gens: Si vous n'êtes pas
d'accord, vous pouvez vous tourner de bord et aller à la Commission des
affaires sociales...
Mme Lavoie-Roux: Non, ce n'est pas cela. C'est à eux de
connaître leur projet de loi. Je dois vous dire, M. le ministre, que je
ne suis pas sûre que toutes les directives que vous envoyez...
M. Lazure: J'en envoie le moins souvent possible, beaucoup moins
que mon prédécesseur.
Mme Lavoie-Roux: Enfin, c'est un autre sujet. Je pourrais parler
en connaissance de cause du ministère de l'Education qui en envoie plus
que son prédécesseur. Je peux vous assurer de cela aussi, mais
enfin, c'est un autre sujet.
M. Gagnon: Le projet de loi 9.
Mme Lavoie-Roux: II reste que les directives ne sont pas toujours
écoutées. A ce moment, je ne vois vraiment pas l'objection que
vous avez à l'inclure dans le projet de loi. C'est un mécanisme
de conciliation, dans le fond.
M. Shaw: Peut-être même dans l'office...
Mme Lavoie-Roux: Pourquoi étirer davantage? Je vais
proposer l'amendement formellement et vous le battrez, si vous n'en voulez pas.
C'est simple.
M. Lazure: Seulement une dernière remarque, si vous
voulez. M. Garcia?
Si vous me permettez, cela nous permet, le débat, de nous ramener
cela un peu à la mémoire, parce que vous savez que cela prend
toujours un certain temps entre le moment où on prépare les lois
et le moment où elles viennent en étude article par article. Il y
a une disposition importante qui a peut-être échappé
à la discussion jusqu'à maintenant. L'article 64 oblige
l'entreprise à soumettre un plan d'embauche. L'office peut accepter le
plan ou demander qu'il soit modifié. S'il n'y a pas entente, à ce
moment, c'est une infraction en vertu de l'article 76, c'est exact. Si
l'entreprise accepte le plan en question, mais ne le respecte pas, ce n'est pas
une infraction en vertu de la loi. C'est
important. C'est là qu'on voit que c'est une mesure qui est
incitative, puisque ce n'est pas une infraction. C'est uniquement, à ce
moment, une obligation morale que l'entreprise prend. L'office peut
dénoncer l'entreprise sur la place publique, dans son rapport annuel,
etc., comme n'ayant pas respecté ce plan d'embauche qu'elle avait
volontairement accepté. C'est pour cela qu'on n'a pas mis le droit
d'appel. C'est parce que ce n'est pas une infraction que de ne pas respecter le
plan d'embauche. On a voulu faire du plan d'embauche une obligation morale.
D'accord?
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais est-ce une infraction si, par exemple,
dans le plan d'embauche que l'entreprise soumet, elle soutient qu'elle peut
engager 1% de personnes handicapées, et que l'office prétend que
c'est 3%.
M. Lazure: C'est une infraction.
Mme Lavoie-Roux: A ce moment, elle peut être
poursuivie.
M. Lazure: C'est-à-dire que ce n'est pas une infraction. A
ce moment, l'office dirait à l'entreprise: Vous devez en engager 3%. Je
présume que si j'étais à l'office, je dirais: II faudrait
quand même démontrer à l'entreprise pourquoi c'est 3% dans
le cas de cette entreprise. L'office devra nécessairement avoir une
politique uniforme pour toutes les entreprises. A partir de ce moment, le plan
d'embauche... L'office va lui demander de modifier son plan d'embauche. Cela
devient une infraction uniquement à partir du moment où
l'entreprise refuse de modifier son plan d'embauche. Tant et aussi longtemps
que les négociations se poursuivent, c'est uniquement cela, mais une
fois qu'il y a eu entente s'il n'y a pas entente, à ce moment, il
y a infraction il n'y a pas plus d'infraction si l'entreprise ne
respecte pas le plan d'embauche. L'office a simplement un pouvoir de
dénoncer parce que c'est prévu au niveau du rapport annuel
telle ou telle entreprise, parce qu'elles n'ont pas respecté les
plans d'embauche. Les plans d'embauche deviennent réellement des mesures
d'incitation, et non pas des mesures coercitives. La seule infraction, c'est de
refuser de le soumettre ou refuser de le modifier. C'est pour cela qu'on a
enlevé le droit d'appel, étant donné qu'il n'y a pas de
conséquences; enfin, on ne l'a pas enlevé, puisqu'il y a un
recours devant les tribunaux, de toute façon... Le recours est
différent de la dernière fois, on le reconnaît.
Mme Lavoie-Roux: Oui, parce qu'à ce moment, on est
poursuivi pour... Ce n'est pas un tribunal de conciliation, c'est un tribunal
d'accusation.
M. Lazure: Oui, c'est cela, mais...
Mme Lavoie-Roux: La différence est quand même
importante.
M. Lazure: ... on voit mal ce que la commission viendrait
faire.
Je comprends le souci exprimé par le député, je
pense qu'avec tous les adoucissements qu'on a inclus dans cette version, la
très vaste majorité des cas devrait se régler dans la
conciliation; s'il s'avère, au bout d'un an, après un certain
temps, qu'il y a des abus de la part des fonctionnaires ou abus d'autres
sortes, on pourra reconsidérer, à ce moment, le recours à
la commission.
M. Shaw: Peut-être même un recours à un
comité délégué de l'office pour régler les
différents points de vue.
Mme Lavoie-Roux: Bon! En tout cas, de toute façon, je
pense que notre point est fait et...
M. Shaw: Est-ce que vous avez proposé votre
amendement?
Mme Lavoie-Roux: II sera battu.
De toute façon, pour clore le débat, je pense que ce sera
plus rapide de procéder comme ça. "Que le projet de loi no 9 soit
modifié en insérant, après l'article 66, l'article
suivant, 66a: Tout employeur qui se croit lésé à la suite
d'une demande faite par l'office en vertu de l'article 64 peut interjeter appel
à la commission qui dispose de l'appel selon ses règles de
procédure et de pratique ". C'est au texte qui était dans le
projet de loi no 77. Il doit être bien rédigé, Mme
Pelletier?
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement
proposé par Mme le député de L'Acadie est
adopté?
M. Alfred: Rejeté. M. Lavigne: Rejeté.
Mme Lavoie-Roux: Attendez que le ministre se prononce quand
même.
M. Shaw: II faut un débat avant qu'il soit rejeté.
Pourquoi rejetez-vous cet amendement?
M. Alfred: On vient de l'expliquer.
M. Shaw: Ah non! On vient seulement de commencer. Vous venez
seulement d'entendre ce qu'elle a dit et, tout de suite, c'est
rejeté...
Mme Lavoie-Roux: Laissez au moins au ministre le privilège
de le rejeter, s'il veut le rejeter.
M. Alfred: Non, mais madame a bien parlé. J ai bien
compris l'idée de madame.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait d'abord que vous le receviez.
M. Lazure: Recevons-le et votons au plus vite, oui.
Mme Lavoie-Roux: Je n'y vois pas de problème.
Le Président (M. Marcoux): Quand la question n'est pas
soulevée, il n'y a pas de problème.
Mme Lavoie-Roux: Voyez-vous, je voulais observer les
règles les plus strictes, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Je vais relire, pour le bon
entendement de tous, l'amendement, le nouveau paragraphe proposé: "Tout
employeur qui se croit lésé à la suite d'une demande faite
par l'office en vertu de l'article 64 peut interjeter appel à la
commission" je suppose, des Affaires sociales...
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Marcoux): "... qui dispose de l'appel
selon ses règles de preuves, de procédure et de pratique."
On pourrait peut-être ajouter "à la commission des Affaires
sociales".
Mme Lavoie-Roux: Non, non! La commission est définie dans
les termes...
M. Lazure: Dans le préambule. Mme Lavoie-Roux: Oui,
à l'article 1.
M. Shaw: C'est une intervention pour le moment...
La seule chose qu'on veut, c'est éviter des problèmes.
C'est tout. On ne veut pas que vous ayez une situation...
M. Lazure: On peut procéder au vote.
M. Shaw: C'est ça. Mais si on peut faire cet appel avec un
groupe qui va s'occuper, premièrement, de régler les
différences d'opinion entre les fonctionnaires et des patrons ou
employeurs, des compagnies, avant d'aller en cour...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement de Mme
le député de L'Acadie est adopté?
M. Le Moignan: Adopté. M. Shaw: Adopté.
M. Lazure: Rejeté.
Mme Lavoie-Roux: Rejeté sur division, c'est ça?
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Rejeté sur division.
Mme Lavoie-Roux: Cela nous permettra de passer au suivant, M. le
ministre.
M. Lazure: C'est ça, merci.
Le Président (M. Marcoux): Nous en étions à
l'article 66. Est-ce que l'article 66 sera adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté, oui. Attendez une minute! Pas sur
division, adopté. C'est mon amendement qui a été
rejeté.
Dispositions diverses
Le Président (M. Marcoux): Article 67.
M. Lazure: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Non, j'ai un amendement, M. le
Président.
Mon préambule sera très court. Je vais motiver
l'amendement que je propose.
Le troisième paragraphe de l'article 67 prévoit que le
contrat de service qui doit être conclu entre l'office et la Commission
des accidents du travail doit être approuvé par le ministre des
Affaires sociales et par le ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre.
Compte tenu des difficultés qui peuvent intervenir entre un
ministère et l'autre dans l'approbation des termes du contrat, je pense
qu'on éviterait toute difficulté et qu'on simplifierait en
donnant au gouvernement cette responsabilité.
Alors, la motion d'amendement est la suivante, M. le Président:
"Que le troisième alinéa de l'article 67 soit modifié en
remplaçant, dans les première et deuxième lignes, les
mots: ministre des Affaires sociales et le ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre par le mot gouvernement".
L'alinéa amendé se lirait comme suit: "Les termes de ce
contrat doivent être approuvés par le gouvernement". (21 h 15)
M. Lazure: Bon! Moi, je n'ai rien contre le fond de l'amendement,
mais dans les conséquences pratiques, on peut faire valoir que cela
deviendrait beaucoup plus compliqué dans l'application, parce que si on
le laisse vague comme cela, "par le gouvernement", cela prendrait, dans chaque
circonstance, dans chaque entente avec un ministère comme celui du
travail, un arrêté en conseil. Tandis que cette clause-ci,
d'ailleurs on la retrouve dans d'autres lois... L'entente possible entre deux
ministères ou ministres qui sont nommés, de façon
spécifique, dans la Loi des services de santé et des services
sociaux, on la retrouve entre le ministre des Affaires sociales et le ministre
de l'Education et on me dit que cela n'a jamais posé de problème.
Mais si on n'est pas assez précis, à ce moment-là, il faut
recourir...
Mme Lavoie-Roux: II faut dire qu'ils ne s'entendent pas
souvent.
M. Lazure:... à des arrêtés en conseil chaque
fois. C'est très lourd.
M. Shaw: Parce que cela arrive toujours. Vous avez deux
ministères qui s'occupent de ces problèmes, ce sont des
fonctionnaires de chaque ministère qui vont les régler? Je ne
suis pas prêt...
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il peut survenir des conflits entre
les deux ministères. Je pense que le ministère du Travail et le
ministère...
M. Lazure: Cela n'existe pratiquement... Cela n'existe pas dans
ce gouvernement-ci.
Mme Lavoie-Roux: Cela doit être pour cela que vous avez si
bien réglé les problèmes de garderie, M. le ministre.
M. Lazure: Et c'est pour cela qu'on a si bien réglé
la Loi de la protection de la jeunesse, qui est un modèle, par
exemple...
M. Shaw: ... Aussi.
M. Lazure: ... et dont le projet traînait depuis des
années et des années. On a des comités de
développement pour chaque groupe d'un ministère; le comité
de développement social, qui regroupe précisément ces deux
ministères, le ministère des Affaires sociales et le
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre. L'arbitrage se fait, s'il y
a lieu, si c'est nécessaire, au niveau du comité
ministériel.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement
proposé par le député de L'Acadie sera adopté?
Mme Lavoie-Roux: Un vote nominal, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): M. Forget
(Saint-Laurent)...
Mme Lavoie-Roux: Non, c'est moi. Non, je suis la deuxième.
C'est M. Saint-Germain.
Le Président (M. Marcoux): Oui, c'est vrai. M. Gosselin
(Sherbrooke). M. Alfred (Papineau)?
M. Alfred: Rejeté.
Le Président (M. Marcoux): A la place de dire
rejeté, je pense que cela me revient, vous seriez mieux de dire si vous
êtes pour ou contre l'amendement proposé par le
député de L'Acadie.
M. Alfred: Contre.
Le Président (M. Marcoux): M. Le Moignan
(Gaspé)?
M. Le Moignan: Pour.
Le Président (M. Marcoux): M. Lavigne (Beauharnois)?
M. Lavigne: Contre.
Le Président (M. Marcoux): Mme Lavoie-Roux (L'Acadie)?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Marcoux): M. Lazure (Chambly)?
M. Lazure: Contre.
Le Président (M. Marcoux): M. Gagnon (Champlain)?
M. Gagnon: Contre.
Le Président (M. Marcoux): M. Shaw (Pointe-Claire)?
M. Shaw: Contre.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est
rejeté.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Alors, on revient à la
proposition principale.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 67
adopté.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 68?
M. Shaw: Est-ce que vous avez étudié la situation,
le coût, dans ce domaine? Par exemple, prévoyez-vous, avec les
nouveaux achats des autobus, que tous les arrangements vont être
faits?
M. Lazure: Oui. M. Garcia, répondez donc.
On pense, en gros, qu'un système de transport adapté aux
personnes handicapées peut coûter, d'après les
expériences qui ont eu lieu ailleurs parce qu'évidemment
au Québec, cela fait seulement un an qu'on a commencé à
subventionner à peu près $1 par tête. Cela veut dire
que pour le Québec, cela coûterait $6 millions pour avoir un
système pour...
M. Shaw: La différence.
M. Lazure: C'est cela, mais c'est un peu grossier comme
estimation, parce que évidemment en milieu rural on a moins
d'expérience, il va falloir qu'on innove certaines formules, mais en
milieu urbain, cela revient à peu près à cela. C'est
à peu près le coût.
M. Shaw: Dans les milieux urbains, presque tous les
systèmes sont au gouvernement maintenant. C'est seulement dans les
secteurs ruraux que vous allez trouver des systèmes d'autobus
privés.
M. Lazure: II y a différentes formules qui sont possibles.
Aux Etats-Unis, par exemple, il y a trois villes américaines où
il y a des expériences pilotes qui se font avec des autobus qui sont
adaptés, dont les marches avant se transforment en ascenseur pour faire
monter les gens en fauteuil roulant. Je ne me souviens pas des noms des villes
par coeur, mais c'est une information que nous avons au ministère.
M. Shaw: C'est évident que si on parle des...
M. Lazure: II y a toutes sortes de techniques qui sont possibles.
Cela n'a pas été tenté au Québec. Il y a une
question de climat qui joue.
M. Shaw: D'accord. Mais on sait fort bien que presque toutes les
compagnies de transport... du gouvernement.
M. Lazure: On enverra le rapport au député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: C'est seulement la question qu'il y a certaines
compagnies provées, est-ce que vous avez un plan pour savoir le nombre
de handicapés dans une région? Si vous avez un comté rural
où vous avez peut-être une quinzaine de handicapés, vous
allez dépenser de gros montants d'argent pour avoir... pour corriger la
situation?
M. Lazure: Disons que pour les compagnies privées, M.
Shaw, il y a un projet de règlement qui est en élaboration en
collaboration avec le ministère des Transports qui va être
promulgué en vertu de la loi des transports.
M. Shaw: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Article 68. Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Un instant, s'il vous plaît.
J'avais fait une remarque au début de l'étude du projet de
loi, article par article. Quand vous nous dites, M. le ministre, qu'il y a un
projet qui sera adopté incessamment, en collaboration avec le
ministère des Transports, je voudrais savoir quand exactement? Parce que
je peux vous citer deux cas. Je vous ai mentionné l'autre jour le cas de
la ville de Québec, je ne reviendrai pas là-dessus, ils sont
déjà en difficulté financière, la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec. Pour
Montréal, c'est peut-être la même chose, je ne le sais pas.
Je peux vous dire qu'actuellement, il y a présentement un cas de
personne handicapée qui m'a été signalé à
Montréal, que les autobus Forest, auxquelles vous accordez des
subventions présentement, refusent de transporter.
Il y a un M. Blanchard à votre ministère, M. le
ministre?
M. Lazure: C'est possible, parmi à peu près
4000...
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Je pensais que celui qui s'occupait du
transport des personnes handicapées...
M. Lazure: C'est M. Girouard.
Mme Lavoie-Roux: Peu importe. On demande à cette famille
de payer $15 par semaine pour le transport d'un handicapé de 28 ans,
pour aller... j'oublie le nom de l'atelier, il y en a tellement.
M. Lazure: Le mini-bus Forest demande $15...
Mme Lavoie-Roux: Pas le mini-bus, ils disent qu'ils n'y vont pas,
les chercher.
M. Lazure: Mini-bus Forest, même si cette année, on
a doublé leur subvention, par le biais du ministère des
Transports, cela leur a permis d'acheter huit ou neuf nouveaux autobus.
C'est évident qu'ils ne fournissent pas encore à toutes
les demandes.
Mme Lavoie-Roux: Quand est-ce qu'on va être capable, dans
les faits, de répondre aux demandes de ces personnes
handicapées?
M. Lazure: II n'y a aucune ville du Canada qui fournit à
toutes les demandes. Les villes qui fournissent le plus haut pourcentage de
demandes, c'est probablement Ottawa et Winnipeg. Mais même elles, elles
ne fournissent pas à 100%, ce n'est pas possible. C'est possible d'y
arriver un jour, mais sûrement pas...
Mme Lavoie-Roux: Mais là, je parle simplement de transport
vers un atelier. Je pense qu'il faut faire une différence entre le
transport vers un atelier et le transport général à
travers les villes, c'est-à-dire qu'il ne faut peut-être pas en
faire de différence, mais c'est peut-être un objectif à
plus long terme, si vous voulez.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Mais qu'on ne puisse pas, au moment où on
adopte ce projet de loi, s'assurer que les personnes handicapées qui ont
des places dans les ateliers soient tranportées, c'est quand même
une sphère plus limitée où il serait possible d'agir plus
immédiatement.
M. Lazure: Je peux vous dire, dans mon esprit, que les
responsables des ateliers protégés devraient s'assurer, je pense
que ça fait partie de leur vocation, que leurs clients, leurs
stagiaires, aient les moyens de transport voulus. Cela me paraît
élémentaire etça m'étonne un peu; après la
séance, peut-être qu'on pourrait...
Mme Lavoie-Roux: Malheureusement, je l'ai oublié en haut,
je vous l'apporterai...
M. Lazure: Cela m'étonne un peu, parce que je n'ai jamais
eu de plaintes à cet effet. La plupart
des ateliers protégés prévoient, pour les personnes
handicapées, un système de transport, eux-mêmes ou par le
biais d'un autre...
Mme Lavoie-Roux: Apparemment, c'est une personne qui est connue
au Centre Lethbridge. Ils ont fait la requête...
M. Lazure: Vous nous soumettrez le cas particulier...
Mme Lavoie-Roux:... je trouve quand même... Dans quelle
mesure serez-vous capable de répondre aux handicapés qui vont
vers les ateliers, dans les centre urbains et même dans les centre
ruraux.
M. Lazure: Pour être logique avec ce que je viens de dire,
je pense que même si cela paraît un peu discriminatoire à
prime abord vis-à-vis des handicapés qui ont besoin, eux aussi,
de sortir, que ce soit pour leurs loisirs ou pour des visites
nécessaires, en dépit de ça, je pense qu'on devra accorder
priorité à ceux qui se rendent aux ateliers
protégés. Encore une fois, dans la réalité, au
moment où on se parle, il y a environ une quarantaine d'ateliers
protégés, un peu plus de 2000 stagiaires d'ateliers
protégés, au Québec, actuellement et je peux vous assurer
que la très vaste majorité a ses moyens de transport
assurés de façon directe ou indirecte par les responsables de
l'atelier. S'il y a quelques cas d'exception, on va s'en occuper et on peut
demander à nos ateliers et au ministère des Transports, de par
les commissions urbaines, de donner priorité à ces cas.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, pouvez-vous nous assurer que ce
sont des cas d'exception qui, actuellement, n'ont pas le transport aux
ateliers?
M. Lazure: Je peux vous assurer que les handicapés qui ont
besoin d'un transport spécial attention, parce qu'il y a beaucoup
de handicapés qui vont aux ateliers, qui n'ont pas besoin de transport
spécial ...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: ... Je peux vous assurer que les handicapés qui
ont besoin d'un transport spécial pour se rendre à l'atelier, la
très grande majorité l'a ce transport spécial.
Mme Lavoie-Roux: Et ceux qui ne l'ont pas, quand
prévoyez-vous qu'ils l'auront?
M. Lazure: Encore une fois, c'est difficile de fixer un
délai précis. Mais on dit un délai raisonnable, pour le
plan. Pour l'implantation, c'est un délai raisonnable, mais pour
soumettre le plan, c'est une période d'un an.
Mme Lavoie-Roux: Mais quand vous parlez du plan, vous parlez du
plan général, à travers une ville.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Moi, je vous parle du plan pour les
handicapés aux ateliers.
M. Lazure: Mais dans ce plan général, on s'entend
pour accorder priorité à ceux qui vont aller à leur lieu
de travail.
Mme Lavoie-Roux: Bon. En tout cas, M. le ministre, je ne veux pas
vous prêter des intentions que vous n'avez certainement pas, mais il
reste que cela confirme que quelquefois on passe des projets de lois, et
même dans leurs éléments les plus essentiels je ne
parle pas de ce qui devient beaucoup plus vaste comme projet on ne
répond pas aux demandes requises sur plan financier. Adopté, M.
le Président.
M. Lazure: M. le Président, c'est à deux
tranchants. Est-ce que Mme le député de L'Acadie désire
qu'on rende obligatoire le délai à un an ou à deux ans? A
ce moment-là peut-être que le député de L'Acadie
peut nous reprocher d'être trop coercitifs. Il n'y a pas seulement le
système de transport public, il y a également le système
de transport privé. Je ne pense pas que ce soit votre intention de nous
faire inclure un paragraphe mettant un délai fixe aux deux types
d'entreprises. C'est quand même aléatoire, selon les ressources
financières, d'année en année.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je suis d'accord pour le transport public,
M. le ministre. Mais quand il s'agit de gens qui doivent se rendre à un
atelier, ils peuvent utiliser, soit le transport public, s'il est disponible,
ou soit le transport privé, si l'autre n'est pas disponible.
Peut-être que j'aurais dû rendre ma question plus
précise.
Dans quelle mesure, un transport, qu'il soit public ou privé
sera-t-il mis à la disposition de la totalité des personnes
handicapées qui requièrent un transport spécial pour se
rendre à leur centre de travail adapté ou à leur atelier
de réadaptation?
M. Lazure: Je pense que dans les premiers temps, dans les deux
premières années d'application de cette loi, compte tenu qu'il
n'y a quand même pas un nombre effarant de stagiaires handicapés
allant aux ateliers, qui ne peuvent pas se servir du transport habituel, je
pense qu'on peut donner une assurance morale que dans les 18 premiers mois,
s'il y a encore des cas d'exception comme celui que vous rappotez, ces cas
pourraient être desservis et on demanderait aux gens de leur accorder
priorité. Je ne peux pas vous en dire plus.
Le Président (M. Marcoux): L'article 68 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 69.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, c'est simplement une
question. Tous les mécanismes téléphoniques ou les
appareils téléphoniques dont nous avaient parlé les
personnes sourdes, entre autres, sont compris à l'intérieur de
cet article 69, n'est-ce pas?
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): L'article 69 est-il
adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 70.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 71.
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi, sur l'article 70, encore une fois.
Dans quelle mesure le gouvernement va-t-il aider les organismes publics ou
parapublics au plan financier, pour réaliser ce plan
d'accessibilité physique aux immeubles? Est-ce que vous avez une
estimation de ce que cela peut représenter? Quelque $10 millions, au
moins? (21 h 30)
M. Lazure: Je peux peut-être répondre en partie
à la question. Tout d'abord, dans l'entente sur les services sociaux qui
a été réalisée avec le gouvernement
fédéral, il y a un fonds de $50 millions qui sera
distribué aux provinces dans les cinq prochaines années sur une
base de formule per capita. 25% de l'argent va aux provinces maritimes, 75% aux
six provinces à l'ouest des Maritimes. Le Québec va toucher $11
millions sur ces $50 millions. Ces montants peuvent être utilisés
par le Québec pour financer 50% du coût de travaux de cette
nature. Je ne sais pas si cela répond en partie à votre question.
Il n'y a pas de...
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord. Il y a quand même
déjà des choses de prévues au budget.
M. Lazure: La loi fédérale n'est pas encore
adoptée. Là-dedans, c'est toujours la fameuse clause à la
fin, le fonds consolidé qui joue, mais $11 millions de disponibles dans
les cinq prochaines années, du gouvernement fédéral. Pour
toucher cet argent, cela ne peut pas exéder 50% du coût. Il va
falloir que quelqu'un d'autre paie les 50%.
Mme Lavoie-Roux: De sorte que chacun fasse sa part, c'est
d'accord.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Avez-vous laissé entendre que ces $11
millions pourraient aller au fonds consolidé de la province?
M. Lazure: Non, cela ne va pas. Ce que je voulais dire c'est que
les montants que le Québec peut mettre dans cela vont provenir du fonds
consolidé pour la première année de la loi, parce que les
années suivantes...
Mme Lavoie-Roux: Ah! Est-ce que... M. Lazure: Non, le
fédéral va prévoir...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous en avez de prévu, pour
cette première année d'application de la loi, au fonds
consolidé de la province, M. le ministre? Je m'excuse, je vais vous
empêcher de digérer.
M. Lazure: Vous me permettrez de prendre ce sandwich.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas un débat...
M. Lazure: II n'y a pas de montant d'établi encore, sauf
dans quelques secteurs qui sont bien identifiés, mais il est bien
évident qu'il faudra recourir, comme la loi le prévoit, au fonds
consolidé et aux crédits supplémentaires, au budget
supplémentaire de l'automne.
Mme Lavoie-Roux: L'office peut-il poursuivre le gouvernement?
M. Lazure: Me Demers, comprenez-vous la question du
député? Est-ce que l'office peut poursuivire...
Mme Lavoie-Roux: C'est un peu une boutade. C'est que, si vous ne
remplissez pas vos obligations quant aux moyens mis à la disposition des
édifices publics ou parapublics pour répondre aux exigences de la
loi, j'imagine que vous êtes à l'abri de toute poursuite.
M. Lazure: ... 117... La présente loi lie la couronne.
Mme Lavoie-Roux: Elle lie la couronne. Le gouvernement pourrait
se faire poursuivre?
M. Lazure: En tant que propriétaire, oui. Mme
Lavoie-Roux: En tant que propriétaire.
M. Lazure: C'est le procureur général qui va
prendre les poursuites.
Mme Lavoie-Roux: On verra comment cela fonctionne.
Le Président (M. Marcoux): Article 70, adopté?
M. Shaw: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 71?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, y aura-t-il
préavis de la publication dans la Gazette officielle? L'article n'en
prévoit pas.
M. Lazure: L'article 75.
Mme Lavoie-Roux: L'article 75 en prévoit un?
M. Lazure: Excusez-moi. C'est un oubli. La réponse, c'est
que c'est non, il n'y a pas de préavis.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ce ne serait pas mieux d'en avoir un?
Cela a l'air qu'il y en a... M. le ministre, regardez bien à droite.
M. Lazure: Si vous voulez, on va aviser...
M. Shaw: Ajouter un autre nombre dans l'article 75.
M. Lazure: II n'y a pas d'inconvénient, on ne voit pas
d'inconvénient à l'ajouter.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que ce serait peut-être mieux, M.
le ministre.
M. Lazure: Cela allonge les délais, c'est 90 jours...
Mme Lavoie-Roux: Non, pas nécessairement 90 jours, je
pense. Je n'ai pas d'objection que vous mettiez... Faut-il que ce soit toujours
le même nombre dans toute la loi ou est-ce que cela peut être 90
jours à un endroit et 60 à l'autre?
M. Lazure: C'est parce que c'est plus simple pour les gens.
Mme Lavoie-Roux: Oui, quand c'est tout... De toute façon,
vos fonds ne sont pas encore votés. C'est pour les immeubles
privés, par exemple. Non, pas nécessairement. C'est pour les
établissements.
M. Lazure: Vous ne pouvez pas à la fois nous reprocher
d'être trop lents dans nos actions et en même temps nous imposer
des délais de trois mois ou de deux mois et plus.
Mme Lavoie-Roux: Non. Je pense que ce serait bon qu'il y ait des
délais, parce qu'il y a des gens qui... Ecoutez, il y a beaucoup de
monde qui va être touché par cette loi.
M. Lazure: La suggestion qu'on fait, c'est que l'article
75...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: ...on l'amenderait pour inclure l'article 71. Je pense
que cela répondrait à votre voeu.
Mme Lavoie-Roux: Oui, parce que l'article 75, ce sont les
règlements de l'office, et l'article 71, c'est le règlement du
gouvernement.
M. Lazure: Mme Pelletier, est-ce qu'on peut faire une
réconciliation?
Mme Lavoie-Roux: Cela fait plusieurs... M. le ministre, est-ce
que je peux suggérer que vous preniez le paragraphe 2 de l'article 75 et
que vous l'incluiez en troisième lieu dans l'article 71?
M. Lazure: Un instant! Si vous voulez nous donner une minute, on
va se ramasser... Il n'y a pas d'inconvénient. C'est simplement trois
mois ajoutés. Cela fait plus lourd, mais on n'a pas d'objection au fond
de la question. C'est bien cela que vous voulez? Vous voulez qu'on s'impose un
délai additionnel de trois mois.
Mme Lavoie-Roux: II peut être de deux mois. Ce n'est pas
nécessaire de...
M. Lazure: Non, mais encore une fois, cela sème la
confusion, parce que généralement, c'est trois mois. Dans le
reste de la loi, c'est trois mois.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, vous n'êtes pas
prêt à agir tout de suite. La loi va être adoptée
après-demain, probablement, en troisième lecture. D'ici à
ce que vos fonds soient disponibles ou que les gens fassent des
représentations... Au bout de trois mois, cela devient en vigueur, c'est
adopté.
M. Alfred: Vous allez être là pour nous faire
travailler.
Mme Lavoie-Roux: Pour vous imposer un programe, oui.
M. Lazure: D'accord, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Pour la formulation qui sera
adoptée, on vous fait confiance?
M. Lazure: II va falloir retrancher le dernier alinéa,
reprendre les deux alinéas qui sont à l'article 75 et les
reporter à l'article 71.
On s'engage, et ce sera au journal des Débats, à inclure
le délai de 90 jours dans la modalité la plus
appropriée.
Mme Lavoie-Roux: On vous fait confiance, M. le ministre, pour que
vous puissiez aller prendre votre dessert.
M. Lazure: C'est gentil.
Le Président (M. Marcoux): Un instant! Comment cela
va-t-il se formuler?
Mme Lavoie-Roux: C'est leur problème.
Le Président (M. Marcoux): Non, mais il faut adopter
formellement un amendement.
Mme Lavoie-Roux: La suggestion de l'Opposition, c'est...
Le Président (M. Marcoux): C'est parce que...
Mme Lavoie-Roux: Vous le voulez d'une façon formelle?
Le Président (M. Marcoux): Oui, parce que... On supprime
le troisième paragraphe de l'article 71?
M. Lazure: Mme Demers, voulez-vous l'expliquer?
On enlève le troisième alinéa de l'article 71.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Lazure: On le remplace par deux autres...
Mme Lavoie-Roux: Qui sont les deuxième et troisième
alinéas de l'article 75.
M. Lazure: Textuellement?
Je vais vous dire tout le projet de règlement.
Le Président (M. Marcoux): Visé dans le premier
alinéa?
M. Lazure: Oui, visé dans le premier alinéa. Le
reste, c'est pareil.
Mme Lavoie-Roux: En vertu "du présent article", parce que
dans l'autre, il y avait "des articles". Alors, ce serait "du présent
article".
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'on peut
l'écrire? On va passer aux autres articles, et vous allez
l'écrire durant ce temps?
Mme Lavoie-Roux: On va passer aux autres, et que quelqu'un
l'écrive.
Le Présidant (M. Marcoux): Article 71, adopté tel
qu'amendé?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 72?
M. Shaw: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 73?
M. Shaw: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 74?
Mme Lavoie-Roux: Attendez une minute. Je n'ai pas d'amendement,
M. le Président, "mais tout membre, fonctionnaire ou employé de
l'Office chargé de veiller à l'observation de la présente
loi et des règlements peut pénétrer pendant les heures de
travail dans les locaux d'un centre de travail adapté d'un employeur qui
a conclu un contrat d'intégration professionnelle ou qui a reçu
une subvention afin de surveiller l'exécution du contrat". Evidemment,
c'est la manière dont on s'y prend pour accomplir cette
démarche.
Une Voix: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Cela fait un peu "policier".
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Je ne voudrais pas dire que cela fait GRC...
Une Voix: Non, eux, c'est pendant les heures d'ouvrage.
M. Lazure: La formulation est peut-être un peu dure, mais
comme vous dites...
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas d'amendement. Cela m'a frappé
quand je l'ai vu.
M. Lazure: C'est cela. C'est la formulation juridique
habituelle.
Mme Lavoie-Roux: C'est la formule habituelle qui est
utilisée, Mme Pelletier?
M. Lazure: C'est ce qu'on me dit. Mme Demers? A l'article 74,
"tout membre, fonctionnaire..." Vous savez, les pouvoirs d'entrée pour
l'enquête?
On l'a dans plusieurs lois.
C'est cela. On retrouve cela dans...
Mme Lavoie-Roux: ... adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 74, adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 75, adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 76?
Mme Lavoie-Roux: Adopté. Non, je vous demande pardon.
Le Président (M. Marcoux): Adopté, avec recul.
Mme Lavoie-Roux: Non.
Le Président (M. Marcoux): Ce n'est pas moi qui
étais pressé.
Mme Lavoie-Roux: Non, je voulais. C'est toujours par
considération pour le ministre que je voulais...
Le Président (M. Marcoux): Pour qu'il aille prendre son
dessert. A quelle heure?
M. Lazure: Mon plat principal. C'est une entrée que je
viens de prendre.
Mme Lavoie-Roux: On pourrait peut-être ajourner pour
qu'il...
Une Voix: On peut suspendre.
Mme Lavoie-Roux: Sérieusement, M. le ministre, c'est
simplement une suggestion que je voudrais vous faire. Je n'ai pas d'amendement
à l'article 76. Ce ne sera pas long. Je n'aime pas beaucoup que dans une
loi, à caractère social et humain, où encore une fois, on
veut établir un climat de collaboration et de compréhension,
qu'on dise "d'une amende d'au plus $1000 ou, à défaut de
paiement, d'une peine d'emprisonnement de plus de six mois..."
Je comprends très bien qu'il faut une alternative dans les
sanctions, au cas où quelqu'un ne pourrait pas payer ou ne voudrait pas
payer, qu'on doive prévoir une peine d'emprisonnement.
Est-ce que vous ne pourriez pas demander à vos nombreux et
compétents fonctionnaires d'examiner si dans d'autres Etats
américains, ou même d'autres pays, comme la Suède, on n'a
pas trouvé une alternative qui soit autre que l'emprisonnement?
Je vous donnerai comme exemple, il n'a peut-être pas de valeur en
soi, mais il y a des gens qui ont certainement plus d'imagination que moi, au
lieu d'une peine d'emprisonnement, est-ce qu'on ne pourrait pas obliger
quelqu'un, par exemple, à une autre forme d'indemnisation, soit un geste
humanitaire, un geste social ou tenter de trouver une alternative autre que la
peine d'emprisonnement, parce que j'ai un peu peur aussi... Peut-être que
cela ne se présentera jamais. Dans le cas où quelqu'un serait
emprisonné parce qu'il a manqué de respect ou enfin, ne s'est pas
conformé à la loi, cela peut avoir des effets pas très
bons. Ce serait peut-être un endroit pour innover.
M. Lazure: Je trouve la situation intéressante. Je suis
bien favorable, au départ, à innover dans un domaine comme
celui-là surtout. On en prend note.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lazure: Même s'il reste seulement quelques jours avant
l'échéance, on va essayer d'imaginer une formule.
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le ministre. M. Lazure: Merci
de votre suggestion. Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 76, adopté?
M. Shaw: Je trouve souvent qu'on arrive dans une situation, comme
la deuxième amende d'être aussi élevée que $10 000.
A mon point de vue, c'est une situation dans laquelle... C'est évident
que si vous avez une amende de $10 000, vous allez en cour. Cela va être
un jugement d'un juge. En fin de compte, pour avoir une amende si
élevée, il doit s'agir d'un abus incroyable. Dans la loi
elle-même, pour avoir une amende aussi élevée, cela
représente...
M. Lazure: Qu'est-ce qui est aussi élevé? $2000 ou
$10 000?
M. Shaw: Les $10 000 pour la deuxième amende.
M. Lazure: Oui, mais il s'agit d'une corporation. Il ne s'agit
pas d'un individu.
M. Shaw: La corporation, même...
M. Lazure: Ecoutez, si élevé, cela dépend de
quelle corporation on parle. C'est peut-être un peu élevé
pour certaines corporations, mais cela peut-être ridicule pour d'autres
corporations.
M. Shaw: D'accord. Je sais que c'est premièrement une
position d'avis des montants...
Le Président (M. Marcoux): Article 76, adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Shaw: J'ai une petite correction sur la version anglaise.
M. Lazure: A l'article 77?
M. Shaw: A l'article 77. It is not a "dog guide", it is a "guide
dog".
Mme Lavoie-Roux: Cela a du bon sens.
M. Lazure: Je m'excuse, je ne l'ai pas devant moi, mais je fais
confiance au député de Pointe-Claire.
M. Shaw: Oui, c'est "dog guide" à corriger. M. Lazure:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Alors, si on l'adopte,
seulement la suggestion, parce que c'est le texte français qu'on
adopte.
M. Lazure: D'accord. On en prend note et on fait la correction
dans le texte anglais.
M. Shaw: C'est seulement... M. Lazure: D'accord,
merci.
Le Président (M. Marcoux): Article 77, adopté
Article 78?
Mme Lavoie-Roux: L'article 78 doit être adopté. Il
n'y a rien d'adopté. (21 h 45)
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Marcoux): Article 79.
M. Shaw: Adopté. C'est un article de concordance.
Mme Lavoie-Roux: Article 79, adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 80.
M. Shaw: Adopté. C'est de concordance avec les autres
projets de loi.
Le Président (M. Marcoux): Article 81.
Mme Lavoie-Roux: Non, ce n'est pas tout à fait de la
concordance.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 81 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire que je n'ai pas fait la
concordance avec les autres articles, mais ça doit être vrai.
Le Président (M. Marcoux): Article 82. L'article 81, c'est
ceci plus ceci?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): L'article 82 est
adopté?
M. Alfred: Oui, adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 83.
Mme Lavoie-Roux: On fait confiance à vos conseillers
juridiques, M. le ministre.
M. Lazure: Merci. Vous faites comme moi, jusqu'ici, ça va
bien.
Mme Lavoie-Roux: II ne faudrait pas qu'ils nous jouent trop de
tours, par exemple.
Le Président (M. Marcoux): Article 84.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, c'est vraiment par
curiosité plus qu'autre chose, vous souvenez-vous que les aveugles nous
avaient fait des représentations et c'était difficile de
concilier les intérêts des uns et des autres. Les chaises
roulantes voulaient, je ne sais pas comment on appelle ça...
M. Lazure: Une rampe, si on veut.
Mme Lavoie-Roux: ... sur le trottoir et les aveugles disaient:
Nous, on n'a plus de points d'appui.
M. Lazure: Eux, ils voulaient la démarcation très
nette.
Mme Lavoie-Roux: Comment avez-vous concilié ça,
afin de juger si vous êtes un vrai Salomon.
M. Lazure: C'est un peu pour ça que l'article est
écrit comme il l'est. Maintenant, il y a un moyen, après
information, c'est que les rampes, on n'est pas obligé de les faire aux
coins de rue, on peut les faire un peu plus loin que le coin de rue. A ce
moment-là, ça règle le problème des aveugles.
L'aveugle a besoin d'une démarcation au coin de la rue quand il
arrive pour traverser.
Les mots qui ont été choisis l'ont été
après beaucoup de discussions, entre autres avec les fonctionnaires des
Affaires municipales, parce que c'était bien important. Quand on dit:
"doit être de manière à lui faciliter l'accès et
à lui en faciliter l'utilisation", vous remarquerez qu'on est conscient
qu'il peut y avoir des obstacles qui peuvent rester malgré tout, c'est
tout ça qui est visé.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Article 84, adopté?
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 85.
M. Shaw: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 86.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 86?
Une Voix: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Une minute, s'il vous plaît.
M. Lazure: Article 87?
Le Président (M. Marcoux): C'est l'article 86, pardon.
M. Lazure: C'est une excellente modification, vous en
conviendrez, Mme le député de L'Acadie, parce qu'en 1975, le
gouvernement avait fait adopter assez rapidement un amendement qui avait
échappé à plusieurs personnes. Par cet amendement, on
enlevait le droit de vote et, tenez-vous bien, "aux personnes restreintes dans
leur liberté de mouvement pour cause de maladie mentale." Ce qui fait
qu'aux dernières élections, en 1976, des centaines et des
centaines de malades dans les établissements psychiatriques ou dans les
services de psychiatrie d'hôpitaux généraux ont
été privés de leur droit de vote. C'était
laissé à la discrétion du président
d'élection dans chaque comté.
C'est une injustice vis-à-vis des handicapés mentaux qu'on
corrige.
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord avec vous, M. le ministre, pour
la première partie, mais pour la deuxième partie, c'est
peut-être une question d'avis juridique, ceux qui sont privés de
la gestion de leurs biens, est-ce qu'à ce moment-là, ce ne sont
pas des gens qui, pour des raisons très sérieuses, sont mis en
tutelle et quand on en est rendu...
Le Président (M. Marcoux): Vous êtes rendu à
l'article 87, si je ne me trompe pas?
M. Lazure: Oui, on est rendu à l'article 87...
Mme Lavoie-Roux: Vous l'appelez l'article 86, parce qu'on a
reculé de un.
Le Président (M. Marcoux): Non, c'est parce que l'article
86, tout à l'heure, n'a pas été adopté, je parle
toujours de l'article 86...
Mme Lavoie-Roux: II est adopté, l'article 86. Le
Président (M. Marcoux): Adopté. Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Article 87.
Mme Lavoie-Roux: Là-dessus, est-ce que ça peut
présenter, parce que vous savez il y a aussi d'autres genres d'abus, M.
le ministre, que j'ai vus où, finalement, les gens se substituent
à d'autres pour voter. Je l'ai vu à l'intérieur
d'hôpitaux. Alors, quand il s'agit de personnes qui ne peuvent même
plus gérer leurs biens, j'aimerais avoir une opinion de vos conseillers.
L'autre article est trop large, vous avez tout à fait raison, ça
vaudrait dire que tous les gens qui sont dans les hôpitaux pour malades
mentaux pour différentes causes sont privés de leur droit de
vote.
Par contre, quand on est rendu à se servir... les gens sont sous
la curatelle, c'est l'expression?
M. Lazure: Oui, la Curatelle publique.
Mme Lavoie-Roux: Parce qu'ils sont vraiment incapables de
fonctionner...
M. Shaw: De porter un jugement.
Mme Lavoie-Roux: ... de porter un jugement, parce que ça
doit être seulement dans ces cas qu'on se sert de la curatelle,
j'imagine, à ce moment-là, je crains fort que leur droit de vote
soit aussi exercé par d'autres.
M. Lazure: Non, les experts, autant au plan légal que
psychiatrique en tout cas, je ne sais pas si la Corporation des travailleurs
sociaux a été consultée, s'entendent pour dire, c'est
aussi dans les législations à l'étranger, qu'il n'y a pas
d'adéquation, ce n'est pas un synonyme, la nécessité de
curateur public ou privé et l'incapacité de faire certains choix
aussi essentiels que le vote ou d'autres options. Autrement dit, on peut, au
cours d'une maladie mentale, avoir perdu une certaine faculté de
jugement qui nous porte à dilapider ses biens, en phase maniaque ou
hypomaniaque; on veut acheter toutes sortes de choses; on veut bâtir des
empires et en même temps, on peut retrouver chez le même individu,
une capacité pour certaines activités bien précises, que
ce soit pour vaquer aux besoins élémentaires, se nourrir,
s'habiller, etc., et juger sur des choses qui ne touchent pas l'argent; ou
garder une lucidité et une compétence dans ces domaines. Les deux
ne vont pas toujours de pair.
M. Shaw: Mais, comme psychiatre, vous-même, est-ce que vous
jugez que toute personne qui est couverte par la Mental Patients Protection
Act, a la capacité de juger ou est-ce que ça peut donner un
avantage, un abus peut-être à ceux qui en sont responsables...
M. Lazure: On ne dit pas ça, on dit que les personnes qui
sont en cure fermée sont exclues et les interdits aussi.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est ça, c'est ça.
Le Président (M. Marcoux): Article 87. Adopté?
M. Shaw: Ils sont interdits au Québec, d'accord.
M. Lazure: Ils sont exclus, oui, ils sont exclus. Le
Président (M. Marcoux): Article 87, adopté.
Mme Lavoie-Roux: Une minute! Je voudrais quand même
éclaircir un point. Est-ce qu'on pourrait me dire qui on
considère dans la catégorie des interdits?
M. Lazure: Les interdits doivent passer devant la Cour
supérieure. Le juge rend l'interdiction; ça peut être pour
démence, folie, fureur, ça peut être pour alcoolisme,
narcomanie, ce sont les principales classes d'interdiction. Mais ce sont des
gens qui ont un curateur.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Quand le juge les déclare interdits, il leur
donne un curateur, c'est un curateur à la personne et aux biens.
Un interdit a toujours un curateur, automatiquement.
Mme Lavoie-Roux: Je vais accepter l'article 87 tel quel, je pense
que, la première catégorie que vous avez définie a des
frontières qui peuvent être difficiles, je pense que, dans la
deuxième également, où on ne leur donne pas le droit de
vote, il y a aussi des...
M. Lazure: Oui, on joue avec une matière...
Mme Lavoie-Roux: Parce que, vous savez, j'entends l'alcoolisme.
Vous savez, est-ce qu'un alcoolique est toujours dans un état tel
que...
M. Lazure: ... assez floue.
Mme Lavoie-Roux: ... je pense que, dans les deux cas, c'est
fragile. Mais je suis prête à le laisser passer comme ça.
Je pense qu'il y a une amélioration. Il reste un terrain un peu
glissant.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: D'un côté comme de l'autre.
Le Président (M. Marcoux): Article 87. Adopté.
M. Shaw: Seulement une petite question, ceux qui sont très
âgés, qui souffrent de sénilité, est-ce qu'ils sont
prévus dans cette section de la loi? Parce que nous avons vécu la
situation de Sainte-Anne-de-Bellevue au Military Hospital aux dernières
élections. Il y a là une foule de personnes très
âgées, est-ce qu'elles ont encore le droit de vote? Si elles ne
sont pas couvertes par cet article, elles ont le droit de vote. C'est la
question.
M. Lazure: Ces gens peuvent être interdits et placés
sous la curatelle publique ou privée, s'ils sont confus au point que ce
soit dangereux pour eux.
M. Shaw: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: II y a beaucoup d'articles dans ce projet de
loi, 88.
M. Lazure: II y a des raccordements à faire avec les
autres lois.
Mme Lavoie-Roux: Articles 90, 91.
Le Président (M. Marcoux): Article 88. Adopté.
Article 89. Adopté. Article 90. Adopté. Article 91.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 92.
Adopté. Article 93.
Mme Lavoie-Roux: Une minute. M. Shaw: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne sais pas si vous
nous permettriez que le ministre explique la raison pour laquelle le changement
a été opéré aux articles 95 et 96, la nature exacte
de ces amendements. Parce que s'ils ne nous satisfont pas, le seul endroit
où on pourrait présenter un amendement, ce serait après
l'article 92. Je pourrais bien le faire tout de suite, mais on pourrait bien
perdre du temps pour rien.
M. Lazure: Si vous permettez, on peut tout de suite...
Mme Lavoie-Roux: On viendra les adopter... à l'article
95.
M. Lazure: On peut tout de suite...
Mme Lavoie-Roux: II faut suspendre les articles 92 et 93 pour le
moment.
Le Président (M. Marcoux): Les articles 92 et 93?
L'article 93 est adopté?
Mme Lavoie-Roux: II faut suspendre les articles 93 et 94.
Le Président (M. Marcoux): Article 94. Suspendu.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre va nous expliquer l'article
96.
Le Président (M. Marcoux): L'article 95 aussi est
suspendu?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Article 96. On est rendu
à l'article 96.
M. Lazure: A l'article 96, l'amendement qu'on vous propose, je
pense que vous en avez eu le texte? Est-ce qu'on en a d'autres copies?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ça va, M. le ministre?
M. Lazure: Bon, l'article 95 est modifié tel qu'il
apparaît ici par rapport à notre première version et on l'a
rendu plus souple...
Mme Lavoie-Roux: On n'a pas votre amendement à l'article
95.
M. Lazure: Pardon? Ce n'est pas un amendement, je veux simplement
souligner...
Mme Lavoie-Roux: D'accord, pour le rendre plus souple, oui,
à cause des...
M. Lazure: ... tel qu'il apparaît à cause des...
oui, cours spéciaux et non pas seulement classes spéciales. A
l'article 96, l'amendement qu'on vous propose se lit comme suit, pour les
besoins du journal des Débats: "Toute commission scolaire doit prendre
les mesures nécessaires pour que soit admise aux cours reconnus et
appropriés dont elle a besoin une personne handicapée au sens de
la loi, assurant l'exercice des droits des personnes handicapées et qui
a besoin d'un complément de formation générale et
professionnelle, afin de faciliter son intégration scolaire,
professionnelle et sociale, et ce, depuis la fin de l'année scolaire au
cours de laquelle elle a atteint l'âge de 16 ans jusqu'à la fin de
l'année scolaire au cours de laquelle elle atteint l'âge de 21
ans. (22 heures)
Essentiellement, l'amendement enlève l'oblig-gation d'être
référé par l'Office des personnes handicapées. Cela
rend plus souple...
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais...
M. Lazure: ... l'accès à la scolarité
jusqu'à 21 ans.
Mme Lavoie-Roux: Et maintenant, l'obligation... il y avait deux
objections majeures de l'Association du Québec pour la déficience
mentale, c'était le fait qu'on ne créait pas d'obligation pour
les commissions scolaires et que c'était selon une recommandation de
l'office, que les commissions scolaires intégraient les gens, il fallait
que ceux-ci passent par l'office. Ce dont je veux bien m'assurer, c'est qu'on
ne soustraie pas les commissions scolaires, à leurs obligations que ce
soit par entente ou d'elles-mêmes, je pense qu'il faut laisser la porte
ouverte, à l'obligation de maintenir des cours spéciaux pour les
enfants.
M. Lazure: M. le Président, je vous assure qu'on ne les
soustrait pas. Mais justement, la formule doit comporter les mesures
nécessaires; elle ouvre la porte soit à une entente de telle
commission avec une autre commission qui, elle, a ces services, ou à la
fourniture directe des services. Mais c'est autant l'esprit que la lettre de
cet article qu'il y ait obligation, c'est le mot "doit".
Mme Lavoie-Roux: Comment cela se fait-il que cela ait
été modifié en cours de route, M. le Président
M. Lazure: Modifié dans quel sens? Enlever le mot
l'"office"? Notre modification...
Mme Lavoie-Roux: Non, non, pas votre dernière
modification, mais par rapport au premier projet de loi que vous aviez
présenté?
A ce moment vous disiez; "Nonobstant l'article 43 de la Loi de
l'instruction publique, Statuts renfondus...
M. Lazure: Je comprends ce que vous voulez dire, par rapport
à notre première version...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: ... qui était peut-être encore plus
clairement obligatoire.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Vous avez raison. A cause de certaines
représentations qu'on a eues du ministère de l'Education, on a
repris les négociations ensuite, on s'entend sur cette formule.
M. Shaw: Parce qu'il y a partout des systèmes scolaires
qui ont des moyens...
Mme Lavoie-Roux: Non, il y a une ouverture qui est là,
mais il faut quand même qu'il demeure une obligation, si elles n'ont pas
les services elles-mêmes...
M. Shaw: Les autres services...
Mme Lavoie-Roux: ... que ces services leur soient assurés
par une autre commission scolaire, c'est ce qui est important.
M. Shaw: C'est pour ça que vous avez doit", à la
section 77...
M. Lazure: Avec le mot "doit", Mme Pelletier, c'est vraiment une
obligation?
Mme Lavoie-Roux: Parce qu'il y a eu tellement de
représentations faites là-dessus, je ne veux pas laisser de porte
ouverte.
M. Lazure: On a eu la même réaction nous aussi.
M. Shaw: A l'article 96, vous dites, "do"... M. Lazure:
Oui.
M. Shaw: ... cela implique que des commissions scolaires peuvent
établir des systèmes spéciaux pour des personnes
handicapées, mais l'office doit garantir que les gens entre l'âge
de 16 ans et 21 ans ont accès à un système scolaire
quelque part.
M. Lazure: Dans la réalité, une fois la loi en
vigueur, si les parents d'un enfant handicapé de 17 ans reçoivent
un nom de la part de la commission scolaire, ils se plaignent à l'Office
des
personnes handicapées et l'office intervient auprès de la
commission scolaire pour qu'elle prenne les moyens, c'est cela que ça
dit: "doit prendre les mesures nécessaires", pas nécessairement
créer une classe spéciale elle-même, mais, par exemple, de
transporter l'enfant à une commission scolaire voisine pour qu'il
obtienne...
M. Shaw: Oui exactement.
M. Lazure: ... l'instruction appropriée.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, pourquoi n'êtes-vous pas
revenu à votre formulation originale?
M. Lazure: Attendez, l'ancien texte... Mme Lavoie-Roux:
Qui était à l'article 87.
M. Lazure: Oui, d'accord, l'article 87, un instant, je vais le
relire.
Une des raisons qui me revient, c'est qu'on disait: "Les services de
scolarisation"...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: ... dans l'ancien texte; ce qu'on a retenu ici, c'est
encore plus large, on dit: "qui a besoin d'un complément de formation
générale et professionnelle afin de faciliter son
intégration scolaire, professionnelle et sociale." Pour illustrer ma
pensée, le mi-temps de travail comme stagiaire dans un atelier,
admettons que l'individu est rendu à 20 ans et même à 21
ans, mi-temps de travail en atelier; je l'ai vu au Danemark, de façon
très répandue et le mi-temps dans une école le même
jour. Autrement dit, il y a une poursuite de la scolarisation pas mal
élémentaire chez un débile mental moyen, par exemple, une
poursuite d'acquisition scolaire au niveau d'une deuxième ou
troisième année, si vous voulez, pour un individu de 18 ans ou de
19 ans, tout en commençant l'apprentissage d'un métier ou d'un
travail.
Alors, notre formulation est pas mal plus large que la première.
La première mettait trop l'accent sur la scolarisation traditionnelle et
ça faisait peur aux commissions scolaires et au ministère de
l'Education qui nous disait: On n'est pas pour placer des déficients
mentaux de 18 ans avec des enfants de 10 ans dans une classe.
Mme Lavoie-Roux: Ecoutez, il reste que même dans les
classes régulières, quand on parle d'un programme de
scolarisation, ça s'entend de plusieurs formules d'approche. Vous pouvez
avoir du mi-temps de musique, du mi-temps de scolarisation, du mi-temps
pédagogique, du mi-temps en éducation physique, du mi-temps
atelier, etc.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Personnellement, je dois vous dire que la
formulation de l'article 87...
M. Lazure: Je peux vous assurer, Mme le député,
qu'on ne perd aucunement l'aspect contraignant dans le nouvel article...
Mme Lavoie-Roux: Oui, je suis d'accord avec ça.
M. Lazure: ... on y ajoute une ouverture, une souplesse plus
grande qui fait moins peur au monde de l'éducation.
Mme Lavoie-Roux: C'est quand même étonnant, qu'il
ait eu peur, le monde de l'éducation. Bon, d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): C'est pour...
Mme Lavoie-Roux: On pourrait retourner à l'article 93, on
ne fera pas d'amendement à l'article 93. On voulait inclure à
nouveau l'article 87.
Le Président (M. Marcoux): Alors, l'article 93 est
adopté tel quel?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Marcoux): Article 94. Adopté tel
quel. Article 95.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 95. Adopté tel
quel.
Mme Lavoie-Roux: A l'article 96, vous avez un amendement.
Le Président (M. Marcoux): Article 96. Quel est le
texte?
M. Lazure: On l'a lu tantôt.
Mme Lavoie-Roux: On vient de le dire. C'est ça,
l'amendement.
M. Shaw: ... amendé.
Le Président (M. Marcoux): Article 96, adopté tel
qu'amendé. Article 97.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 98.
Mme Lavoie-Roux: Adopté. Cela fait suite à tous
les...
Le Président (M. Marcoux): Article 99.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 100.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 101.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 102.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 103.
M. Shaw: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 104.
M. Shaw: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Une minute.
Il me semble que le député de Papineau devrait avoir
quelque chose à dire sur l'article 104. C'est l'Outaouais...
Le Président (M. Marcoux): C'est adopté, je
suppose?
Mme Lavoie-Roux: Tout près de la capitale
fédérale.
Le Président (M. Marcoux): Article 104. Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 105. Adopté.
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 106.
Mme Lavoie-Roux: Une minute, à l'article 106, s'il vous
plaît. J'ai un amendement sérieux.
M. Lazure: A quel article, Madame? Mme Lavoie-Roux:
Article 106.
M. Lazure: A l'article 106, vous me faites peur, vous me faites
peur.
Mme Lavoie-Roux: Tel que je vous connais, vous devriez
déjà deviner quel est l'amendement.
M. Lazure: Je pense que je vous vois venir.
Mme Lavoie-Roux: Ecoutez, la justification de mon amendement,
c'est que je pense que le mandat du président de l'office est vraiment
tellement court qu'on ne devrait pas prévoir pour lui le régime
de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics. Vous
savez, d ailleurs, l'autre jour, on a eu un grand débat à savoir
que c'était seulement cinq ans, etc. Alors, ma motion, pour aller au
plus court, serait que l'article 106 soit retranché du projet de loi no
9, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que cette motion sera
adoptée?
Mme Lavoie-Roux: Surtout que vous aviez dit que son mandat ne
peut excéder cinq ans.
M. Lazure: II y a deux choses... Vous avez fini?
Mme Lavoie-Roux: Non, je vous réfère à
l'article 8, où on disait: "Le mandat du président ne peut
excéder cinq ans". C'est très court, pour lui permettre de se
prévaloir de tous les avantages sociaux du régime de retraite des
employés du gouvernement. Pas de renouvellement prévu.
M. Lazure: Un instant, il y a une interprétation
différente, dans notre esprit, son mandat peut être
renouvelé. C'est le mandat lui-même qui n'excède pas cinq
ans, mais il y a renouvellement de mandat, bien sûr.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais quand même...
M. Lazure: D'une part. D'autre part, même s'il n'y avait
pas renouvellement de mandat, de plus en plus, les régimes de rentes
sont transférables.
M. Shaw: ... d'un ministère à l'autre. M.
Lazure: Bien oui.
M. Shaw: Ces membres doivent avoir droit à leur
permanence.
M. Lazure: Non seulement d'un ministère à un autre,
mais entre le régime public des fonctionnaires et une vingtaine
privés ou parapublics, les réseaux des hôpitaux, des
écoles, tout ça. Alors, il y a beaucoup de transferts qui se
font.
Mme Lavoie-Roux: Non. M. Shaw: Vous avez...
M. Lazure: L'exemple peut être concret. Dans
l'hypothèse où ce serait quelqu'un qui oeuvre déjà
dans le réseau des affaires sociales, un CLSC, un centre d'accueil, peu
importe, pour handicapés, qui est déjà accroché au
plan de pension depuis cinq ans, dix ans, son plan de pension serait
transféré et continuerait d'augmenter et s'il retourne au
réseau des affaires sociales, c'est la même chose. C est tout le
principe de la transférabilité des fonds de pension.
M. Shaw: Le seul point que je veux appuyer, Mme le
député de L'Acadie, c'est que si c'est évident, comme vous
le suggérez, il n'est pas besoin d'avoir cet article, parce que vous
mentionnez seulement le président de l'office. Il y a les autres
fonctionnaires qui vont...
M. Lazure: C'est parce qu'il ne devient pas un fonctionnaire
véritablement, le président de l'office, tandis que tous les
autres sont des fonctionnaires.
M. Shaw: C'est un poste à part de la fonction
publique.
M. Lazure: C'est dit quelque part, il faudrait retourner en
arrière. A l'article 17. C'est l'article 17, M. le député
de Pointe-Claire, qui dit ceci: "Le secrétaire, ainsi que les autres
fonctionnaires et employés de l'office, sont nommés et
rémunérés suivant la Loi de la fonction publique". Alors,
en étant nommés en vertu de cette loi, ils sont couverts par le
RREGOP.
M. Shaw: Mais il est différent, lui.
M. Lazure: II n'est pas un fonctionnaire.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
M. Lazure: ... pour le président. (22 h 15)
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je regrette, mais je ne
veux pas être d'accord, pour fonctionnariser le président. Il se
peut que ce soit quelqu'un qui vienne de la fonction publique. Mais est-ce
qu'il n'est pas prévu qu'il puisse continuer de payer son fonds de
pension, s'il est en congé sans traitement, et qu'on l'a mis en
disponibilité pour occuper une autre fonction. A ce moment, il peut
continuer de payer ses contributions et son employeur ordinaire remplir les
mêmes obligations. En tout cas, dans le système scolaire, c'est de
cette façon que cela se produit quand quelqu'un s'en va occuper un autre
emploi de la fonction publique pour X nombre d'années. Il peut continuer
de verser ses contributions. Je trouve qu'à ce moment, on va
créer encore des obligations. Les obligations j'entendais le
ministre de l'Education qui plaidait cet après-midi: Les contribuables,
il faut épargner les contribuables... On va le faire venir, si vous
voulez, pour l'entendre avec toute sa pompe habituelle. C'est vrai que ce n'est
pas bien de parler des absents.
M. Lazure: Je vais lui dire cela que vous le citez, cela va lui
faire plaisir.
Mme Lavoie-Roux: Si vous voulez que je le cite davantage, dans la
foulée de ses interventions et de ses livres... Sérieusement,
j'en ai vraiment contre le principe de faire entrer tous les présidents
de commission dans la fonction publique. Ce sont des obligations qu'on
crée pour l'Etat qui, finalement, sont créées pour les
contribuables.
J'oserais croire que les gens qui vont accepter un poste de
président à l'Office des personnes handicapées, même
s'ils ne sont pas protégés de tous les côtés, vont
l'accepter pour un défi. Je vous ferai remarquer, M. le ministre
qu'est-ce que vous voulez, mon expérience la plus récente a
été avec la loi 4, alors, il ne faut pas m'en vouloir de m'y
référer que dans la loi 4, le mandat prévu est de
dix ans et renouvelable. Et c'est le ministre, sans même qu'on ne lui
demande, qui a fait retrancher de la loi cette disposition qu'on retrouve ici
à l'article 106. Ecoutez, je comprends que comme membre de l'Opposition,
je ne peux pas vous convaincre, mais je suis certaine qu'un de vos
collègues du cabinet peut vous convaincre.
M. Lazure: Pour un projet de loi qui a enlevé cette
disposition, on pourrait vous en citer une douzaine qui incluent cette
disposition. Partout où il y a des régies, cette disposition est
incluse. C'est une décision qui est discutable, mais qui nous
paraît équitable pour la personne qui deviendrait
président.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ferai remarquer au
ministre que, de toute façon, ce n'est pas pour des dizaines de projets
de loi, parce qu'on n'en est rendu qu'au onzième, avec le projet actuel.
En parlant du président...
M. Lazure: Non, j'ai dit une dizaine. Mme Lavoie-Roux: Ah!
Une dizaine.
M. Lazure: J'ai dit une dizaine. Je suis tombé pile.
Mme Lavoie-Roux: Vous ne le saviez pas. D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'on est prêt
à adopter l'amendement?
Mme Lavoie-Roux: Je parle vingt minutes là-dessus.
M. Alfred: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): La parole est au
député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Non, je peux la lui céder pour un bout de
temps.
Le Président (M. Marcoux): Non, mais...
M. Lazure: Vous êtes en verve, Mme le
député.
M. Shaw: Est-ce que je peux lui poser une question? Je suis
sûr que...
Le Président (M. Marcoux): Un instantl M. le
député de Papineau a demandé la parole.
M. Alfred: Mme le député de L'Acadie m'a
donné une phrase. Mme le député a dit que c'est un
défi, mais vous ne pensez pas que si ce travail est tel qu'il exige un
défi, vous ne pensez pas aussi que ce travail doit être
doublé d'une protection spéciale, étant
donné...
Mme Lavoie-Roux: C'est justement le contraire. Quand j'ai
parlé de défi, j'ai voulu dire que quand on est prêt
à relever un défi, on le relève; si vous voulez appeler
cela des risques, parce qu'il n'est pas protégé du berceau
à la tombe...
M. Alfred: Auriez-vous demandé...
Mme Lavoie-Roux: Pour moi, un défi, c'est quelqu'un qui y
va parce que l'emploi est un défi, qu'il doit le relever, et qu'il a
assez de compétence que quand il quittera, ou lorsqu'il aura eu un
congé sans traitement de son employeur habituel, ou il retournera
à un autre emploi où il lui sera facile...
M. Lazure: M. le Président, j'admire le détachement
et l'idéalisme du député de L'Acadie...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas de l'idéalisme.
M. Lazure: II s'agit quand même d'une réalité
en 1978, que ce soit dans l'entreprise privée ou dans l'entreprise
publique, les gens ont des plans de retraite. Tout ce que cet article fait,
c'est de dire au futur président de l'Office des personnes
handicapées: Voici, au cas où... C'est possible que ce ne soit
pas un fonctionnaire. Quand vous arrivez à ce poste, vous allez
bénéficier de tous les avantages d'un plan de retraite,
l'équivalent de celui des fonctionnaires. C'est tout ce que cela dit. Au
fond, est-ce que vous mettez en doute le bien-fondé des plans de
retraite pour la fonction publique et l'entreprise privée?
Mme Lavoie-Roux: Monsieur...
M. Alfred: ... après quelques années, il n'y a que
$31 000 de pension...
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce que vous dites?
M. Alfred: Si vous voyiez les pensions qu'ont les membres
du...
Mme Lavoie-Roux: Si vous voulez qu'on parle de cela, on peut en
parler aussi.
M. Alfred: Je connais, par exemple... Mme Lavoie-Roux:
C'est un autre sujet. M. Lazure: J'aimerais autant pas... Le
Président (M. Marcoux): M. le ministre.
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes peut-être mieux de ne pas
causer de digression.
M. Gagnon: M. le Président, j'aimerais tout de même
que...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Actuellement...
M. Shaw: Est-ce que je peux poser ma question maintenant?
M. Gagnon: On lui a pris son tour...
M. Shaw: On suggère avec cet amendement que la personne,
qui pourrait occuper ce poste, va penser seulement au défi et pas
à son avenir... prendre l'avantage de ce poste. Parce que quelqu'un qui
est nommé à un poste comme cela doit prendre en
considération son avenir, sa retraite. Vous suggérez que
quelqu'un qui prend un poste comme cela, n'a pas besoin d'une
sécurité, d'un fonds de pension, après.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il y a des gens qui, dans notre
société, acceptent des postes pour cinq ans sans avoir toute une
batterie de mesures de sécurité autour d'eux. Je pourrais en
nommer à l'intérieur de l'Assemblée nationale, qui
occupent, par exemple, des postes de recherchistes à l'intérieur
des partis, lesquels n'ont pas de fonds de pension et qui le font parce que
c'est un défi à relever, parce que cela les intéresse.
L'autre chose, c'est qu'une fois que vous donnez à quelqu'un un fonds de
pension, à ce moment, quand son mandat est fini, il fait de ses mains et
de ses pieds pour rester dans la fonction publique justement pour pouvoir
continuer de profiter de ces avantages sociaux. Il y a bien des
présidents qui sont nommés et qui peuvent être dans
l'entreprise privée vous le savez, M. le député de
Pointe-Claire et qui vont être remerciés pour une foule de
raisons. C'est cela le défi de la présidence d'un organisme ou
d'une entreprise.
M. Lazure: M. le Président, dans l'entreprise
privée, les présidents, très généralement,
ont des fonds de pension très confortables et
généreux.
Mme Lavoie-Roux: L'autre chose, c'est que ce n'est pas
défrayé par les contribuables, M. le ministre.
M. Lazure: De façon indirecte.
M. Gagnon: C'est de façon indirecte.
M. Lazure: De façon indirecte.
M. Gagnon: Cela entre dans le coût des services, de toute
façon, de l'entreprise privée.
M. Lazure: Oui.
M. Gagnon: II y a une autre chose que je voulais mentionner, je
m'excuse; c'est que celui qui accepte le défi, réellement pour le
défi, je
présume qu'il peut toujours refuser si c'est réellement
pour le défi d'avoir un fonds de pension, une pension de retraite, si
c'est réellement dans le but de faire un sacrifice d'un certain nombre
d'années de sa vie pour une fonction semblable. Si on ne lui donne pas
cet avantage, ce que je crois, c'est que la personne qui serait pressentie, qui
serait compétente pour obtenir ce poste, on ne pourrait peut-être
pas l'avoir justement à cause d'un manque de sécurité.
M. Lazure: Non, de façon très concrète, le
réseau des affaires sociales, est un des endroits où on
regarde... Il y a des personnes handicapées ou qui représentent
les handicapés dans ce réseau. Qu'est-ce que vous voulez? Tous
ces gens sont déjà accrochés à un plan de retraite,
le RREGOP.
Deuxièmement, celui qui va occuper ce poste de président,
sans être un fonctionnaire, va quand même être
classifié selon les catégories de la fonction publique. Il va
être à une catégorie 10 ou 12, peu importe, et recevoir le
salaire des fonctionnaires qui sont à cette catégorie. S'il n'a
pas de fonds de pension, cela veut dire qu'il est pénalisé
d'environ 10% par rapport aux fonctionnaires de la même
catégorie.
Mme Lavoie-Roux: Donnez-lui 10% de plus, à ce moment.
M. Lavigne: II va commencer à un salaire plus haut.
M. Lazure: A ce moment, on débalance l'échelle de
salaire. Je ne vois vraiment pas...
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'en prévoyant des fonds de
pension pour des personnes à qui on demande de venir occuper une
fonction pendant cinq ans, vous alourdissez inutilement...
M. Lazure: Vous mettez l'accent sur cinq ans, mais c'est
renouvelable, Mme le député. Cela peut très bien
être dix ans, cela peut être quinze ans.
Mme Lavoie-Roux: Oui, cela peut être dix ans, cela peut
être quinze ans, mais à ce moment, c'est à l'individu de
faire son choix s'il veut rester dix ans sans fonds de pension. Il y en a
d'autres qui ont rempli des emplois dix ans sans fonds de pension.
M. Lazure: Les religieux l'ont fait pendant des
années...
Mme Lavoie-Roux: Pas seulement les religieux. Je ne parle pas
d'eux.
M. Lazure: Non, mais ce que je veux vous faire remarquer, c'est
qu'avec les pressions que ces religieux et religieuses ont faites depuis
quelques années, finalement, le gouvernement les a
intégrés rétroactivement à des plans de pension;
les anciens enseignants religieux, oui.
Mme Lavoie-Roux: Si vous voulez qu'on parle de ce sujet aussi, M.
le ministre, je vous ferai remarquer que vous vous êtes occupé
uniquement des ex-religieux, et non pas de ceux qui sont religieux.
M. Lazure: C'est déjà quelque chose de s'occuper
des ex-religieux d'abord. Maintenant...
Mme Lavoie-Roux: C'est encore sur...
M. Lazure: Les religieux... Il faut être équitable,
ceux qui sont encore religieux, très souvent, leur propre
communauté leur assure une sécurité de vieillesse, une
sécurité de retraite.
M. Gagnon: Ils n'ont pas les mêmes
responsabilités.
Mme Lavoie-Roux: Ecoutez, ils sont...
M. Alfred: C'est une...
Mme Lavoie-Roux: Enfin, on va entrer dans un autre débat,
mais je n'accepte pas non plus... Je pense qu'à ce moment, des gens qui
ont travaillé comme enseignants ou dans les services sociaux ou les
services de santé pendant 40 ans, auraient droit, surtout dans les
communautés qui sont pauvres, à autant de reconnaissance de la
part de l'Etat que les ex-religieux ou n'importe quel enseignant.
Là-dessus, je pense que ce n'est pas un point de comparaison très
valable.
En tout cas, vous pouvez voter contre l'amendement. Je maintiens que
vous imposez...
M. Gagnon: C'est ce qu'on va faire.
Mme Lavoie-Roux: Je m'en doute bien. Je vous dis qu'on est dans
un système de fonctionnarisme à outrance, quand on est rendu
à fonctionnariser des gens qui viennent occuper un poste de
président d'un office pendant cinq ans. S'il est renouvelable ou s'il
est renouvelé, c'est à l'individu de faire son choix. Il prend le
risque ou il ne le prend pas, comme il l'a pris au départ ou il ne l'a
pas pris, cela le regarde. Je pense que ce sont des charges
supplémentaires que vous imposez aux contribuables, qui vont en se
multipliant, au fur et à mesure qu'on multiplie les offices de toute
espèce et de toute catégorie. Je ne pense pas connaître un
seul projet de loi un peu substantiel qui n'ait pas prévu de
création d'office avec président, etc. Ce contre quoi je
m'élève, c'est le fait de multiplier les charges pour l'Etat, et
finalement pour les contribuables, sans justification. C'est le sens de mon
amendement, à savoir qu'un président, dans le cas présent,
le président de l'Office des personnes handicapées du
Québec, on lui prévoit les mêmes avantages sociaux et fonds
de pension que ceux des fonctionnaires réguliers de l'Etat... qui lui, a
choisi de faire carrière à l'intérieur des services de
l'Etat.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Je veux répondre au député de
L'Acadie, quand elle indique que ce qui semble l'inquiéter le plus,
c'est la charge supplémentaire imposée aux contribuables. Je suis
convaincu qu'une personne qui serait embauchée ou qui serait
engagée pour un poste donné comme celui précité au
débat, qui n'aurait pas, bien sûr, certains avantages sociaux,
parce qu'on en aurait décidé ainsi, demanderait je suis
convaincu de cela un salaire plus élevé. Il viendrait
compenser par son salaire ce qui lui manquerait comme avantages sociaux. Je
pense que ce serait normal et raisonnable pour cette personne de demander un
salaire supérieur. Par contre, il va peut-être faire une certaine
concession sur son salaire, si en contrepartie, il a des avantages sociaux
intéressants.
Maintenant, d'un côté ou de l'autre, quand vous parlez
d'une surcharge pour les contribuables, j'ai de la difficulté, bien
honnêtement, à admettre ou à accepter que votre
argumentation serait vraie sur la surcharge occasionnée aux
contribuables à cause des éléments ou des facteurs que je
viens de vous apporter.
Mme Lavoie-Roux: Les fonds de pension indexés, ce sont des
charges énormes pour les contribuables. Il y a peu de pays, il y a peu
de gouvernements dans le monde occidental qui ont le système
d'indexation de fonds de pension que nous avons ici. Regardez dans l'entreprise
privée, l'indexation des fonds de pension. Il faut quand même voir
les choses en face. C'est cela qui taxe, entre autres choses, la province d'une
façon considérable. Je ne peux pas reprocher au gouvernement
actuel de l'avoir fait. Cela a été fait avant lui.
M. Gagnon: C'est vrai.
Mme Lavoie-Roux: II reste qu'au plan concret, c'est le pauvre
diable qui lui, n'a pas la sécurité d'emploi, a des fonds de
pension qui ne sont pas indexés c'est quand même vrai. Qui
a les fonds de pension indexés? Ce sont les employés du
gouvernement. Il supporte tout cela, le pauvre diable qui gagne son pain
à la sueur de son front. C'est contre cela que je m'élève.
J'en fais une question de principe. Je maintiens mon amendement. (22 h 30)
M. Gagnon: C'est...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que d'autres personnes
veulent prendre la parole sur cet amendement?
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais ajouter...
M. Gagnon: Je voudrais seulement ajouter que s'il y a un
système à changer, ce n'est pas chez un employé qu'on va
changer tout le système. C'est peut-être une question de principe.
Je sais fort bien que j'ai eu à négocier des salaires dans le
passé. Là où on ne m'offrait pas un fonds de pension, je
disais: Tu vas me donner l'équivalent, de façon que je puisse
m'acheter un fonds de pension égal au travail que je fais ou à la
sécurité que je pourrais obtenir ailleurs. Il n'y a absolument
pas d'économie là-dedans. On est convaincu qu'il nous faut
aujourd'hui une sécurité. Il faut se faire une
sécurité pour la pension. Alors, que l'employeur donne cette
sécurité ou qu'on la prenne à même le salaire, cela
ne change absolument rien.
Mme Lavoie-Roux: D'abord, il faudrait peut-être se demander
quels salaires nous donnons à nos présidents d'office, en
général. Ce sont des salaires très maigres. Ils font bien
pitié. En tout cas, si on se réfère au salaire du
président de l'Office de la langue française...
M. Gagnon: C'est une chose. Mme Lavoie-Roux: Pardon; M.
Shaw: $70 000.
Mme Lavoie-Roux: $70 000. Je vous assure qu'il fait bien
pitié. On devrait lui en donner un peu plus pour lui créer un
fonds de pension, alors qu'il a déjà son fonds de pension dans le
cas de l'Office de la langue française.
M. Gagnon: C'est un autre problème.
Mme Lavoie-Roux: C'est un autre problème! C'est la
réalité, c'est cela que les contribuables paient, M. le
député.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Gaspé.
Mme Lavoie-Roux: Vous ne parlez pas de l'enseignant à $12
000 par année, M. le député. Vous parlez de
présidents d'offices, avec des salaires de $50 000 en montant.
M. Gagnon: Je suis entièrement d'accord. Je présume
que ceux qu'on va chercher comme présidents d'offices, à qui on
doit payer un salaire comme vous en mentionnez; peut-être que ces
individus l'auraient ailleurs, dans d'autres activités, je
présume.
M. Le Moignan: M. le Président, je voudrais seulement
ajouter quelques paroles. Je ne suis pas entièrement d'accord avec Mme
le député, parce que le président de l'office, s'il
participe déjà à un régime de retraite ou de
pension et qu'il travaille depuis seulement sept ou huit ans, c'est bien beau
d'accepter un défi, parce qu'il est capable de remplir un tel poste,
mais s'il perd cinq ans, ou s'il y est seulement trois ans ou quatre ans et
qu'il arrive quelque chose, il est obligé d'être
transféré. Je serais favorable à ce que son régime
ou les contributions qu'il a versées antérieurement, il puisse
les continuer. Il y a une espèce d injustice là-dedans,
même s'il reçoit un salaire supérieur.
Mme Lavoie-Roux: J'aimerais demander, il y a quand même ici
des experts pour tous ces problèmes, dans le cas, par exemple, de
quelqu'un qui prend congé c'est le cas des députés
de sa commission scolaire on en a quelques-uns du
côté du gouvernement, si votre fonds de pension est mort pendant
les cinq ans que vous êtes ici.
Une Voix: II continue à fonctionner... Mme Lavoie-Roux:
Bon.
M. Lazure: Je vais demander à M. Garcia, qui est un
actuaire expert en fonds de pension.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, allez-y!
M. Lazure: Je soulignais qu'on ne s'attendait certainement pas
à un débat sur l'article 106. C'est peut-être une mauvaise
prévision. Cela fait tellement longtemps. Cela varie. Je ne suis pas au
courant des détails au niveau du régime de la fonction publique,
le RREGOP, à savoir si, oui ou non, il y a une possibilité de
congé sans solde. Comme il y a une possibilité de congé
sans solde de toute façon dans la Loi de la fonction publique, je
présume que dans le régime de retraite, il y a une
possibilité.
Mme Lavoie-Roux: Ils ne perdent pas. leurs avantages.
M. Lazure: Cela peut varier. Sauf que si vous ne contribuez pas
pendant cinq ans, c'est cinq ans que vous perdez, vous perdez cinq ans de
carrière. C est ce qui arrive.
M. Shaw: Avec un niveau de salaire comme cela?
Mme Lavoie-Roux: Vous continuez de contribuer dans le domaine
scolaire, dans le domaine universitaire...
M. Shaw: C'est 35 ans...
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas dans le domaine...
M. Lazure: Ce que l'expert voulait vous dire, Mme le
député, c'est que, même en France, même les
régimes privés sont indexés, les publics, à plus
forte raison, mais même les privés.
M. Shaw: Vous savez bien...
M. Lazure: Les régimes de rente indexés, ce n'est
pas unique au monde.
M. Shaw: Vous avez la même chose. On peut parler des fonds
de pension indexés. Je suis totalement d'accord avec le
député de... On préjuge de la situation d'une personne, et
c'est...
M. Lavigne: Ce serait remettre tout le système en
question.
M. Alfred: On peut remettre le système...
Mme Lavoie-Roux: C'est très discriminatoire? La personne
n'est pas encore engagée. Vous faites de la discrimination à
l'égard de qui? Quand même, n'exagérez pas!
M. Lazure: Le vote, s'il vous plaît!
Mme Lavoie-Roux: Non, il me reste encore du temps de parole.
M. Alfred: Non. Mme Lavoie-Roux...
Le Président (M. Marcoux): II vous reste encore trois ou
quatre minutes.
M. Gagnon: Est-ce qu'il vous reste encore des arguments?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
M. Alfred: Plus de minutes que d'arguments.
Mme Lavoie-Roux: Ne soyez pas méchant, parce que je
pourrais faire appel à des termes beaucoup plus durs que ceux que j'ai
utilisés jusqu'ici.
M. Lazure: Je ne me sens pas visé et le gouvernement ne se
sent pas visé, vous l'avez dit vous-même, ce n'est pas ce
gouvernement qui a mis ces choses sur pied.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais, un jour, il va falloir corriger
certaines choses.
M. Lazure: On peut en parler de façon
détachée. Ce qu'on dit et je serais le premier à
vouloir participer à un débat de fond là-dessus, mais je
ne vois pas pourquoi on voudrait faire le débat de fond sur un individu
qui sera un jour le président de l'office.
Mme Lavoie-Roux: M. le ministre, ce que je réalise, c'est
que si on le retranchait du projet de loi, selon certains, ce serait
discriminatoire, non pas à l'égard de la personne, mais à
l'égard du poste pour le moment. Je vous ferai remarquer que dans
l'autre projet de loi dont je vous parlais tout à l'heure, on a
été également discriminatoire selon vos termes, à
l'égard du poste ou de la personne si elle est en poste je pense
que la personne est déjà en poste. En tout cas, je tiens à
vous dire que je félicite le ministre des Affaires culturelles qui a
pris l'initiative de faire une correction qui, au plan social, me semble une
correction importante, compte tenu du caractère temporaire de ces
positions. J'aurais souhaité au moins la même chose du ministre
des Affaires sociales. Comme il ne veut pas, je suis d'accord pour qu'on mette
mon amendement au vote, parce que j'ai bien l'impression que cela ne changera
pas grand-chose. Appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Quels sont ceux qui sont pour
l'amendement proposé par le député
de L'Acadie visant à biffer l'article 106, soit à
retrancher l'article 106? M. Saint-Germain (Jacques-Cartier)? M. Gosselin
(Sherbrooke)? M. Alfred (Papineau)?
M. Alfred: Contre.
Mme Lavoie-Roux: Au moins, il aura parlé une fois.
Le Président (M. Marcoux): M. Le Moignan
(Gaspé)?
M. Le Moignan: Je suis contre.
Le Président (M. Marcoux): M. Lavigne (Beauharnois)?
M. Lavigne: Contre.
Le Président (M. Marcoux): M. Lazure (Chambly)?
M. Lazure: Contre.
Le Président (M. Marcoux): M. Gagnon (Champlain)?
M. Gagnon: Je suis contre.
Le Président (M. Marcoux): Mme Lavoie-Roux (L'Acadie)?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Marcoux): M. Shaw (Pointe-Claire)?
M. Shaw: Contre.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est rejeté.
Revenons à l'article original, comme l'amendement est
rejeté...
Mme Lavoie-Roux: Perpétuons le système.
Le Président (M. Marcoux): ... la proposition est
adoptée.
M. Lazure: Présentez une motion, un projet de loi
privé, n'importe quoi pour en discuter, je serai là, je serai
avec vous sur le fond.
Le Président (M. Marcoux): En fait, ce n'est pas un
amendement. Vous vous proposiez de voter contre, ce n'était pas un
amendement.
Mme Lavoie-Roux: Le ministre vient de dire que sur le principe,
il était d'accord. C'est déjà une victoire morale.
M. Lazure: Pas...
Mme Lavoie-Roux: Les voilà tous d'accord!
M. Alfred: Bien oui.
M. Lavigne: Sur le fond, oui.
M. Gagnon: On est d'accord pour entamer une discussion de
fond.
M. Alfred: Un débat public là-dessus.
Le Président (M. Marcoux): Cela revient au même.
Article 107?
M. Lazure: Article 107, adopté?
Mme Lavoie-Roux: Attention, j'ai un autre amendement qui s'en
vient.
Le Président (M. Marcoux): Article 107, adopté?
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 108?
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 108?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je n'ai pas d'autre
amendement, ni question, sauf à l'article 113, 10.
Le Président (M. Marcoux): Article 108, adopté?
Article 109, adopté?
M. Alfred: Article 110.
Mme Lavoie-Roux: Vous allez voir, je suis de bonne grâce,
j'adopte l'amendement du ministre à l'article 111.
M. Lazure: On a un petit amendement à l'article 111, un
amendement technique. Pardon.
Mme Lavoie-Roux: Je l'adopte.
Le Président (M. Marcoux): Je suis rendu seulement
à l'article 110. Article 110?
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 111 ?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Lazure: Y compris l'amendement. C'est un amendement
technique.
Mme Lavoie-Roux: Y compris l'amendement. C'est technique.
Le Président (M. Marcoux): Oui, mais il faut que le
journal des Débats en prenne connaissance.
M. Alfred: Tel qu'amendé. M. Lazure: Par le
texte...
Mme Lavoie-Roux: On l'a déposé.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que je peux l'avoir? Je
ne l'ai pas eu.
M. Lazure: Oui, il y en a deux copies ici.
Le Président (M. Marcoux): Adopté tel
qu'amendé? Article 112?
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 113?
Mme Lavoie-Roux: C'est une question vraiment mineure.
Peut-être a-t-il été utilisé dans d'autres
articles?
M. Lazure: 113?
Mme Lavoie-Roux: II m'a frappé uniquement à ce
moment. Je me demandais si le terme "moyen" c'est vraiment, comme je
vous disais, un détail: Où le fait qu'elle est une personne
handicapée ou qu'elle utilise quelque moyen pour pallier son handicap...
Il n'y avait pas d'autres termes que "moyen"?
M. Lazure: C'est le chien guide, en particulier.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Il y a "chaise roulante". C'est seulement
une question de terme. Cela m'a agacé. Je suis mieux de vivre avec mon
agacement, apparemment. Il est mineur, M. le ministre, à comparer
à l'autre.
M. Lazure: II y a toutes sortes de choses, Mme Lavoie-Roux.
Mme Lavoie-Roux: Si on disait "quelque palliatif pour son
handicap"? Ce ne serait pas mieux non plus.
M. Lazure: On a réellement cherché les mots les
plus simples possibles pour rédiger.
Mme Lavoie-Roux: II était très simple
celui-là.
M. Lazure: Oui, mais il couvre tout.ll y a des choses qui
existent à l'heure actuelle. Il peut aussi y avoir des choses qui vont
être découvertes. Je voyais encore la semaine dernière,
dans les journaux, une découverte je ne me souviens plus si c'est
pour les aveugles ou pour les sourds mais on découvre
continuellement des moyens additionnels. Il fallait, à la fois,
être assez vague pour couvrir tout ce qui existe. ... pour choisir le
terme le plus vaste possible et non pas parler de prothèses ou
d'orthèses ou...
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Je voulais seulement...
Le Président (M. Marcoux): Article 113, adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Alfred: Tout moyen...
Le Président (M. Marcoux): Article 114?
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 115?
M. Alfred: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 116?
Mme Lavoie-Roux: J'ai un amendement, M. le ministre, mais je ne
peux pas en faire, parce que cet article implique des
déboursés.
Le Président (M. Marcoux): II y a des petits
guillemets.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, adopté. M. Lazure: C'est
cela.
Le Président (M. Marcoux): Vous pouvez faire un
amendement, proposer un amendement au ministre. Article 177?
Mme Lavoie-Roux: J'espère.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 118, adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le projet de loi no
9 tel qu'amendé sera adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté. Je vais vous laisser finir
cela...
Le Président (M. Marcoux): II y a deux motions... Il y en
a eu un autre de retranché.
Une Voix: II y en a eu un seul de retranché.
Une Voix: Un seul, il me semble.
Mme Lavoie-Roux:... Renumérotés à partir de
l'article 62, je pense.
Le Président (M. Marcoux): Cela va aller, oui. La motion
se lit ainsi: Que les articles 63 à 118 inclusivement soient
renumérotés de 62 à 117 inclusivement.
M. Lazure: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Ma dernière question au ministre. A-t-il
une idée de la date à laquelle les
règlements seront promulgués de telle sorte que ce projet
de loi entre véritablement en vigueur?
M. Lazure: L'aimerais bien pouvoir répondre, mais on ne
peut pas être bien précis. Il faut mettre l'office sur pied, une
fois la loi adopté. Pardon?
Mme Lavoie-Roux: Quel délai prévoyez-vous? Je ne
vous demande pas à date fixe.
M. Lazure: C'est l'été...
Mme Lavoie-Roux: La présente loi entre en vigueur à
la date qui sera fixée par proclamation du gouvernement.
M. Lazure: Six mois à peu près, autour de six
mois.
Mme Lavoie-Roux: Nous sommes en juin; cela voudrait dire, en
fait, qu'elle pourrait être proclamée au plus tard le 1er janvier
1979.
M. Lazure: Le 1er janvier 1979, j'aimerais bien cela. Je serais
content si c'était proclamé en janvier 1979, pour être
réaliste, parce qu'il faut mettre sur pied une structure dans un endroit
qui n'est ni Québec, ni Montréal, d'où certaines
complications additionnelles. Je ne veux pas figer dans le béton, mais
six mois environ.
M. le Président, si vous me permettez, je veux remercier les
collègues de la commission, les collègues de ce
côté-ci et les collègues de l'autre côté
je pense que la discussion a été très sereine, y
compris celle de ce soir, et positive, constructive remercier le
président, remercier aussi les fonctionnaires du ministère qui
ont travaillé très fort depuis quelques années sur ce
projet de loi et les membres de mon cabinet. Pour les fonctionnaires, c'est
important de constater qu'à un moment donné, le fruit de trois
ans, quatre ans, cinq ans... et dans ce cas, c'est au-delà de quatre ans
de travail qu a été fait par des équipes de travail. Je
veux...
Mme Lavoie-Roux: Cela a été du travail utile, M. le
ministre, parce que, comme je le disais en deuxième lecture, il y a eu
une évolution des mentalités qui devait se faire, et non
seulement dans la population là il en reste encore beaucoup
à faire mais même parmi les personnes handicapées,
quant à la précision de ce qu'elles voulaient.
Extérieurement, du moins, il semble y avoir un concensus.
M. Lazure: Ce serait un voeu à exprimer que ce projet de
loi soit adopté à l'unanimité quand il arrivera à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Beauharnois voulait ajouter quelques mots. (22 h 45)
M. Lavigne: Avant de terminer, je voudrais souligner ici la
facilité avec laquelle nous pouvons travailler avec le ministre des
Affaires sociales. Cela me fait toujours plaisir de travailler avec le ministre
en question. Il n'est pas avare des renseignements que nous devons avoir pour
pouvoir faire un bon travail en commission parlementaire. Je tenais à le
souligner.
M. Lazure: Si vous me permettez, je vais souligner de
façon plus particulière le travail d'un de nos collègues
ministériels, le député de Champlain, qui a
participé à plusieurs rencontres avec les groupes de
handicapés, qui a été chargé, en particulier, du
dossier des handicapés. Merci à tout le monde.
M. Shaw: Avant de terminer, s'il vous plaît, M. le
Président, je voudrais seulement souligner l'amélioration de ce
projet de loi depuis les ententes que nous avons eues avec les
handicapés, qui ont démontré certaines lacunes dans le
projet de loi original. On voit très bien que vous avez compris ces
différences d'opinions. Nous avons maintenant un projet de loi dont tout
le monde peut être très satisfait et même fier.
Le Président (M. Marcoux): L'étude article par
article du projet de loi no 9, Loi assurant l'exercice des droits des personnes
handicapées, est terminée. La commission des affaires sociales
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 47)