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(Onze heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des affaires sociales se réunit afin
d'étudier article par article le projet de loi no 11, Loi modifiant la
Loi sur la Commission des affaires sociales et la Loi sur les services de
santé et les services sociaux.
Les membres de cette commission sont: M. Boucher
(Rivière-du-Loup), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Gosselin
(Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Lazure
(Chambly), M. Marcoux (Rimouski), M. Martel (Richelieu), M. Samson
(Rouyn-Noranda).
Les intervenants sont: M. Bertrand (Vanier), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Dussault
(Châteauguay), M. Guay (Taschereau), M. Mathieu (Beauce-Sud), M. Paquette
(Rosemont), M. O'Gallagher (Robert Baldwin).
Le rapporteur était M. Gosselin (Sherbrooke) et nous avions fait,
je crois...
Mme Lavoie-Roux: ... Nous n'avions rien fait.
Le Président (M. Laplante): Non, en premier, il y avait eu
les déclarations habituelles au début d'un projet de loi. Est-ce
que vous seriez prêts à étudier l'article 1?
Mme Lavoie-Roux: D'accord, M. le Président.
Étude article par article
Le Président (M. Laplante): Article 1. M. le ministre.
M. Lazure: Je ne ferai pas de commentaires. Vous n'aurez pas
à me nommer à chaque article. Je vais simplement attendre les
questions.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais que le ministre nous explique la
raison de la création d'un autre poste de vice-président. En
Chambre, il a dit: Les demandes ont augmenté considérablement -
je le sais -compte tenu des diverses juridictions qui ont été
ajoutées à la Commission des affaires sociales. Il reste que
l'esprit de la Loi sur la Commission des affaires sociales, c'est-à-dire
quand cette loi a été créée, était d'avoir
un président à Montréal et un vice-président
à Québec. Je voudrais qu'on m'explique le bien fondé du
deuxième vice-président.
M. Lazure: La vice-présidente actuelle, M. le
Président, est à Québec. Elle a sous sa
responsabilité, au bureau de Québec, 7 membres, 9 assesseurs et
20 fonctionnaires et employés. Donc, un total de 36 personnes. Le
président de la commission est à Montréal et nous pensons
qu'il est temps, maintenant, avec l'expansion considérable de la
commission, depuis deux ou trois ans -avec les nouveaux mandats qu'on lui a
donnés - d'adjoindre un vice-président à notre
président qui est à Montréal. Donc, le deuxième
vice-président ou vice-présidente sera à Montréal
et aura sur sa juridiction 11 membres, 17 assesseurs et 35 fonctionnaires, soit
un total de 63 personnes.
Au fond, c'est un nouveau poste de cadre, si vous voulez, compte tenu de
l'augmentation considérable du personnel à la commission, tout en
ayant une répartition de cet ensemble entre Montréal et
Québec.
Mme Lavoie-Roux: Dans le fond, est-ce que c'est parce que le
président va assumer davantage de tâches administratives?
M. Lazure: Oui, dans un sens.
Mme Lavoie-Roux: Je comprenais très bien la raison d'en
avoir un à Montréal et un à Québec, mais quand vous
en ajoutez un autre... Vous me dites: II y aura désormais 17 assesseurs
et 33...
M. Lazure: Je parlais du bureau de Montréal.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: II y aura donc 11 membres, 17 assesseurs et 35
fonctionnaires. Cela fait un total de 63 personnes pour Montréal.
Mme Lavoie-Roux: Je trouverais dommage que le président
soit pris uniquement par des tâches administratives et
ne siège plus, ou à peu près plus.
M. Lazure: II s'agit d'un vice-président qui va prendre
une partie de ces tâches administratives pour que le juge Poirier, le
président, siège plus qu'il ne le fait actuellement. C'est un des
objectifs de cet ajout.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Bon.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 2?
M. Lazure: Concordance.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 2, adopté.
Article 3?
M. Lazure: C'est comme pour les membres, pour s'assurer qu'il n'y
a pas de trou. Cela dit qu'ils restent en fonction, même si le mandat est
expiré, jusqu'à ce qu'on les nomme de nouveau ou qu'on les
remplace. C'est pour éviter un vide, Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
M. Lazure: La nature a horreur du vide.
Le Président (M. Laplante): Article 3, adopté.
Article 4?
M. Lazure: On arrive a une tâche qui n'est pas
administrative. Lorsque les opinions se partagent également sur une
question, celle-ci est tranchée par le président ou le
vice-président que celui-ci désigne. Je me rappelle qu'en
deuxième lecture la députée de L'Acadie a exprimé
une certaine réticence vis-à-vis de cet article, en disant: Le
président ou le vice-président n'aura pas entendu la cause. C'est
vrai, mais j'ai fait le parallèle avec la Cour d'appel, M. le
Président, où il peut y avoir...
Mme Lavoie-Roux: ...au fait.
M. Lazure: Oui, mais là aussi, quand le président
ou le vice-président aura à trancher, il va évidemment
prendre connaissance de toute la preuve. Toute la preuve est par écrit;
il prendra connaissance de la preuve écrite, mais aussi en discutant
avec les deux personnes qui auront entendu la cause directement.
On me dit que la même clause existait sous une autre formulation
et qu'elle n'a été utilisée qu'une seule fois en cinq ans.
Cela risque d'être utilisé un tout petit peu plus souvent.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais il faudrait peut-être, M. le
Président, relier cela, dans les dispositions particulières,
à l'article 10, sous-article 31.1. C'est qu'on réduit le quorum
de trois à deux. Là, vous le réduisez à deux
membres et parfois uniquement à un membre et à un médecin
assesseur. (11 h 45)
M. Lazure: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour cela que...
M. Lazure: Cela existe déjà. On a
déjà, à l'aide sociale, des quorums de deux membres; il va
y en avoir un peu plus. Il y a des chances que cela arrive un peu plus
souvent.
Mme Lavoie-Roux: Par disposition naturelle et peut-être par
principe, je n'aime pas beaucoup les quorums de deux personnes. Vous me dites
que cela existe à l'aide sociale. En principe, j'aime mieux une
assemblée de trois personnes qui décident parce que j'ai
l'impression que cela assure une plus grand objectivité dans les
jugements ou dans les décisions prises quand vous n'avez pas un quorum
égalitaire, si on peut dire.
M. Lazure: Mais elle y est, la troisième personne, sauf
qu'elle ne siège pas en première instance, pour ainsi dire. Elle
y est moralement.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais le fait est qu'elle vient après
et non pas en première instance.
M. Lazure: Je suis d'accord, ce serait l'idéal d'avoir
trois personnes tout le temps, mais, encore une fois, on peut trouver beaucoup
d'autres parallèles où on n'a pas trois personnes, ni même
deux, où on n'a qu'une seule personne qui rend des jugements
drôlement importants. Me Turcotte, allez-y donc directement dans le
micro.
Le Président (M. Laplante): Je vous ferai remarquer...
M. Lazure: Continuez.
Mme Lavoie-Roux: Elle peut parler au nom du ministre.
Le Président (M. Laplante): Si vous m'aviez laissé
finir, vous auriez peut-être compris.
Mme Lavoie-Roux: On l'a fait au Code civil.
Le Président (M. Laplante): C'est que madame va toujours
parler au nom du ministre. D'accord?
M. Lazure: Comme pour les crédits?
Le Président (M. Laplante): C'est la même chose.
M. Lazure: Nous avions déjà dans la loi sur la
Commission des affaires sociales et les lois qu'elle coiffe, au niveau de
l'appel, un pouvoir d'appel devant deux membres, par exemple, en matière
de services de santé et de services sociaux si un ministre annule un
permis d'établissement. Cette disposition existe depuis l'institution de
la Commission des affaires sociales. Nous en avions aussi avec un membre en
matière de contestation d'élection et nous avons aussi, dans
toute la division de l'aide sociale, un membre et un travailleur social
assesseur qui travaillent ensemble. Alors, ce n'est pas un
précédent comme tel.
Mme Lavoie-Roux: II semblerait que cela a même
été fait sous les gouvernements antérieurs.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: II reste que je garde mes réticences,
c'est mon droit le plus strict.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Puisqu'on continue ce qui existait,
d'accord.
Le Président (M. Laplante): Adopté sur
division?
Mme Lavoie-Roux: Non, non.
Le Président (M. Laplante): L'article 4 est adopté.
J'appelle l'article 5.
Mme Lavoie-Roux: C'est bien normal.
M. Lazure: Cela va, n'est-ce pas?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Laplante): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Lazure: On ajoute une nouvelle juridiction à celle que
possède déjà la commission en rapport avec la fermeture de
foyers clandestins. Le propriétaire qui se sent lésé
pourra aller en appel à la Commission des affaires sociales. Cet appel
n'existait pas.
Mme Lavoie-Roux: C'est le but de la loi.
M. Lazure: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Enfin, d'une partie de la loi. D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Lazure: J'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer,
j'y reviens. C'est surtout pour les cas d'accidents de travail qui se sont
accumulés à la Commission des affaires sociales. Le texte est
applicable à toute autre division de la Commission des affaires
sociales, toute autre espèce de cas. Cela dit, en somme, que, lorsque la
Commission des affaires sociales se rend compte que l'organisme de
première instance n'a pas statué sur l'ensemble du mandat qu'il
a, la commission peut décréter un renvoi du dossier à
l'organisme de première instance pour qu'il statue.
Mme Lavoie-Roux: L'explication a déjà
été donnée par le ministre. On fait cela dans le but fort
louable d'accélérer l'audition des cas qui, désormais,
seront référés par la Commission de la santé et de
la sécurité du travail, puisque la CAT devient partie de la
Commission de la santé et de la sécurité du travail. Je
sais qu'il y a un grand nombre de cas - on l'avait souligné au moment de
l'étude des crédits en juin dernier - en attente devant la
commission.
M. Lazure: Ou qui ont été
référés, pas seulement ceux qui vont être
référés, mais qui ont été
référés et où on constate que la commission n'avait
pas statué sur un article précis.
Mme Lavoie-Roux: Je veux bien, et, si je le rappelle, c'est pour
les fins du journal des Débats. Je pense qu'on essaie de trouver une
formule qui va rendre justice plus rapidement aux personnes impliquées.
J'aimerais rappeler ce cas que j'avais soulevé au mois de juin, un cas
qui remonte au mois de décembre 1979, qui a été
référé par la Commission des accidents du travail.
Nous avons communiqué, le 11 juin, avec la Commission des
affaires sociales qui nous a dit, à ce moment, qu'il y a environ 400 ou
500 demandes de révision et plus - le cas se situait, lui, dans la suite
des choses, au 505e rang - et qu'on n'en entendait que quatre causes par jour,
trois jours par semaine - enfin, c'est l'information qu'on nous avait
donnée - ce qui donnait à peu près douze à quinze
par semaine. Si bien que, dans une dernière communication que nous avons
eue - parce que j'ai fait une dernière vérification il y a
quelques jours -on nous dit que son cas ne sera entendu que
l'hiver prochain. On répète les mêmes raisons
invoquées pour ce retard: quatre cas par jour sont
étudiés, environ douze ou quinze par semaine, ce qui
coïncidait avec l'information qui nous avait été
donnée en mai dernier, il y a plus de 500 demandes de révision
avant le cas de M. X.
C'est pour un cas qui a déjà été en appel
à la Commission des affaires sociales.
Mais, du côté de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, j'ai d'autres cas où on a aussi une
longue attente pour obtenir une décision. Comme je ne veux pas donner de
cas particulier ici, je pourrais nommer quelques cas de gens qui attendent une
décision de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail où semblent s'accumuler aussi des
retards considérables, puisque j'ai un cas qui remonte au mois de mai et
on est encore en attente. Finalement, je pense qu'il sera entendu, parce que -
et ça, je le regrette toujours, d'ailleurs le président sera
là pour en témoigner quelqu'un fait pression finalement, et il a
des chances de monter un peu plus vite sur la pile. Ce qui voudrait dire qu'il
faudrait que les quelques centaines de cas qui sont en attente à un
endroit ou à l'autre trouvent quelqu'un qui les fasse remonter en haut
de la pile. Je ne veux pas dire que, à la Commission des affaires
sociales, on a fait ça, mais je peux vous dire que, à d'autres
endroits, on l'a fait. Je me demande, si vous retournez vos 500 cas, à
la suite de cet article, à la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, pour lui demander de statuer, si on ne
déplace pas tout simplement l'engorgement, compte tenu qu'il y a
déjà des retards accumulés.
M. Lazure: J'ai vérifié, M. le Président,
avec le ministre responsable de l'application de la Loi sur la santé et
la sécurité du travail, la semaine dernière justement, en
me préparant pour ce projet de loi. Il m'assure que les bureaux de
révision régionaux n'accusent pas un retard de plus d'un mois ou
un mois et demi.
Je ne sais pas de qui la députée de L'Acadie tient son
information, mais je tiens la mienne du ministre responsable de l'application
de la loi. Le délai est d'un mois ou un mois et demi, parce que,
voyez-vous, avec la Commission des affaires sociales, c'était environ un
an; si on continuait au même rythme, si on ne renvoyait pas les cas
à la première instance, il s'avère que le délai
serait d'un mois ou un mois et demi plutôt qu'un an.
Mme Lavoie-Roux: Dans ce cas-là, je vous parle du mois de
mai et...
M. Lazure: Oui, mais on a engagé plus de personnel
depuis.
Mme Lavoie-Roux: ... et ça irait en janvier avant que le
cas ne soit révisé à la Commission de la santé et
de la sécurité du travail.
M. le Président, on pourrait discuter si c'est ceci ou cela, mais
ce que je voudrais que le ministre nous dise c'est ce qu'il juge une attente
raisonnable dans ces cas de demande de révision.
M. Lazure: Je pense qu'un mois, un mois et demi, deux mois
peut-être, à la rigueur, n'importe quoi en bas de trois mois, cela
me paraît non souhaitable, mais acceptable. Aussitôt que cela
dépasse les trois mois, que ce soit un tribunal civil ou un tribunal
pénal ou un tribunal administratif, au-delà de trois mois, une
justice trop longue, ce n'est pas une bonne justice ou une justice qui prend
trop de temps à se décider, c'est une justice qui est
discriminatoire. Moi je dirais en bas de trois mois.
Mme Lavoie-Roux: J'insiste, M. le Président, et je pense
qu'on est tous d'accord que généralement la justice doit
être efficace, agir avec célérité. C'est encore plus
grave dans ces cas que peut-être dans d'autres types de cas qui attendent
en appel, quoique c'est toujours difficile de mesurer exactement comment chaque
cas est affecté. Dans ces cas, cela a une implication sur les maigres
revenus de ces personnes et cela a d'autant plus d'importance dans les deux cas
dont je vous parle qui me viennent à l'idée. Dans un cas, la
personne est absolument sans revenu sauf qu'elle ne peut pas être
prestataire d'aide sociale parce que son épouse travaille. Ils sont
peut-être moins mal pris, mais cela veut dire que ça ne peut pas
être un gros salaire que son épouse touche et lui, il aura
peut-être une rétroactivité payée, mais entre temps
il ne touche rien. Dans l'autre cas, c'est une compensation beaucoup moins
grande que celle que normalement il devrait avoir, en tout cas, qu'il pense
qu'il pourrait avoir.
C'est pour cela que les retards dans les cas de la Commission de la
santé et de la sécurité du travail, il m'apparaît
extrêmement important de tenter de les réduire. Si je comprends
bien, si son cas, par exemple, essuie un refus à la Commission de la
santé et de la sécurité du travail, il a droit d'appel
chez vous; alors, vous pouvez voir tous les délais nouveaux que cela
occasionne. Enfin, on est dans un dédale.
M. Lazure: Souvent le motif d'appel, c'est justement ce sur quoi
on a omis de statuer. Si on a statué en première instance...
Mme Lavoie-Roux: C'est le but de faire cela.
M. Lazure: Oui et on a l'impression, d'après les
conversations qu'on a eues avec la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, que dorénavant ils vont statuer.
Étant bien conscients de la décision de la Commission des
affaires sociales, ils vont suivre un peu dans la même voie que la
Commission des affaires sociales, c'est-à-dire favorable à
l'appelant et, par conséquent, ils n'auront pas à aller à
la commission.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, pour conclure, à
moins que mon collègue de Rouyn-Noranda veuille ajouter quelque chose
là-dessus, le gouvernement est près à tout mettre en
oeuvre pour que le maximum d'attente ou de délai ne dépasse pas
trois mois.
M. Lazure: Exact. Moi je pense qu'au-delà de cela cela
devient inquiétant. Le défi est évidemment à la
Commission des affaires sociales. C'est un tribunal administratif qui a une
excellente réputation, qui a toujours eu une excellente
réputation. Depuis quelques années, au fur et à mesure
qu'il y a de nouveaux organismes qui sont mis sur pied, on confie le droit
d'appel à cette Commission des affaires sociales et il y a une expansion
considérable depuis trois, quatre ou cinq ans. On a beau en nommer de
nouveaux, il faut vivre cette période un petit peu difficile de
transition, mais je pense qu'avec les changements qu'on apporte aujourd'hui
cela devrait se stabiliser.
Le Président (M. Laplante): L'article 7 est adopté.
M. le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, sur le même sujet;
d'ailleurs, la semaine dernière, quand on a ajourné on
était à discuter de ce problème des délais à
la Commission des affaires sociales. Je voudrais faire part au ministre de mon
inquiétude et de là il verra peut-être de quelle
façon on peut trouver une solution avec la commission, quant aux cas
toujours en provenance - parce qu'il semble que c'est avec ceux-là qu'on
ait le plus de problèmes - de la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, l'ancienne Commission des accidents du
travail. Voici que j'ai apporté un exemple de quelqu'un qui a fait une
demande d'appel en 1978, dont la cause devait être entendue le 25 avril
1979. Suivant ce que j'ai en dossier, l'avocat du travailleur a demandé
qu'on reporte la cause parce qu'il y avait un manque de témoins, les
témoins n'étaient pas disponibles et cela aurait porté
préjudice, semble-t-il, au plaignant. (12 heures)
La cause a été effectivement reportée, mais cela a
été reporté à septembre 1980, le 23 septembre 1980,
pour être plus précis, ce qui fait un délai passablement
long. Voilà que, le 23 septembre 1980, il se produit quelque chose qui
me semble assez inusité. Dans des cas comme ça, l'employeur peut
toujours s'opposer et aller aussi devant la commission avec son procureur. Pour
une raison ou pour une autre, les employeurs, qui ont
généralement des procureurs en permanence, semble-t-il, auraient
changé de procureurs à peu près à cette
date-là, ils ont invoqué le fait qu'il y a un nouveau procureur
au dossier, qu'il n'a pas eu le temps d'étudier le dossier et ils
demandent un nouveau délai. Le 8 octobre, un nouveau délai est
accordé sur la demande du procureur de l'employeur, de sorte que
là, on se retrouve encore devant un délai nouveau qu'on ne
connaît pas. C'est un cas qui relève de 1978, on est rendu
à la fin de 1980 et cette cause-là n'a pas encore
été entendue.
Je le dis au ministre, M. le Président, pour savoir de quelle
façon on pourrait envisager que ce genre de choses ne se
répète pas, parce que le ministre vient de dire que ce n'est pas
acceptable; et je suis d'accord avec lui, ce genre de choses n'est pas
acceptable, c'est le travailleur qui est puni. Bien sûr, on peut dire, je
pense, honnêtement, que, l'avocat représentant le travailleur en
cause ayant demandé qu'on reporte une première fois l'audition
parce que les témoins n'étaient pas disponibles, c'était
difficile pour lui de s'opposer au report lorsque le procureur de l'employeur
l'a demandé, mais il reste qu'à travers tout ça, c'est le
travailleur qui est victime de ce délai qui n'a aucune espèce de
sens.
Nous savons que, dans tous les cas, l'employeur peut s'opposer et, dans
certains cas, ça peut arriver que l'opposition soit très valable,
mais, à ma connaissance, avec mes années d'expérience, les
oppositions ont été souvent pour protéger ce qu'on appelle
la moyenne - dans les usines - d'accidents de travail et, finalement... En tout
cas, je ne suis pas satisfait de cette façon de procéder. La
commission devrait avoir beaucoup plus de pouvoirs directs et les histoires
d'objection de l'employeur devraient être beaucoup moins retenues,
surtout quand on s'aperçoit que, dans certains cas, ça se
répète trop souvent. Je me demande donc si, par cette loi, on
permet suffisamment -c'est une question que je pose - que ce genre de choses ne
se répète pas.
M. Lazure: II y a deux choses que cette loi-là va
permettre. D'abord, comme on le disait tantôt, elle permet de renvoyer
plusieurs centaines de cas, qui étaient accumulés à la
commission, à la CSST pour qu'elle statue sur tous les articles de sa
juridiction et, comme on l'expliquait tantôt, on a l'assurance de la
Commission de la santé et de la sécurité du travail que,
par son bureau de révision, elles vont statuer en
entier maintenant et elle va aller un peu dans le sens où la
Commission des affaires sociales est allée en appel, depuis quelque
temps.
La deuxième chose que la loi fait, elle accélère
aussi les travaux de la Commission des affaires sociales en réduisant le
quorum, par exemple. Il est bien sûr que, si on réduit le quorum
de trois à deux, ça va nous faire plus de séances de
travail et on va pouvoir passer plus de cas par mois.
Dans le cas que vous soulevez, de deux choses l'une. Ou bien il est dans
les 500 ou 600 cas qui vont être automatiquement renvoyés à
la Commission de la santé et de la sécurité du travail
aussitôt que cette loi sera adoptée, à un des bureaux
réqionaux de révision, pour qu'il statue sur l'entier. On a dit
tantôt que c'est une question d'un mois ou d'un mois et demi. Ou bien -
deuxième possibilité - il n'est pas dans ces 500 ou 600
cas-là et il doit rester à la Commission des affaires sociales.
À ce moment-là, on l'a dit tantôt, la période
d'attente qui était trop longue, le report de six mois que vous avez
évoqué tantôt... En enlevant la moitié des cas qui
sont en attente, il est bien évident que la période d'attente va
diminuer de moitié aussi. Ça ne sera plus six mois, ça
sera autour de trois mois.
M. Samson: Je m'excuse, M. le Président. Je me suis
peut-être mal exprimé. Mais le report a été de plus
de six mois. Le premier report a été du 25 avril 1979 au 23
septembre 1980.
M. Lazure: Alors, c'est de l'année suivante?
M. Samson: Oui, plus d'un an.
M. Lazure: Bon, c'est ce qu'on disait aussi...
M. Samson: Alors, vous voyez. La demande a été
faite en 1978. L'audition devait avoir lieu en avril 1979. Cela a
été reporté au 23 septembre 1980 et, le 8 octobre, on a
confirmé que, là, c'était reporté à la
demande du procureur de l'employeur. Finalement, on se demande où cela
va arrêter, cette histoire-là.
M. Lazure: On a admis tantôt qu'il y avait une
période d'attente d'environ un an à la Commission des affaires
sociales. C'est pour cela qu'on apporte ce projet de loi qui va corriger la
situation en accélérant les travaux de la commission, d'une part,
et en renvoyant la moitié des cas qui sont en attente, en les renvoyant
à l'autre commission, la Commission de la santé et de la
sécurité du travail. Est-ce que ce sera six, cinq ou quatre mois?
Je ne sais pas exactement, mais cela devrait sûrement être pas mal
plus rapide.
M. Samson: M. le Président, évidemment, comme le
ministre, j'espère qu'on va pouvoir diminuer ces délais. Mais
l'inquiétude dont je voulais faire part - ce n'est pas tellement un
blâme à la commission que j'adresse - c'est une question d'us et
coutumes qui font que, dans certains cas, les employeurs peuvent, par le droit
qui leur est donné, émettre des objections à être
entendus.
Dans certains cas, il y a des employeurs qui peuvent - je ne dis pas que
cela se fait de façon systématique - abuser de la situation. Moi,
on ne me fera pas croire que des employeurs qui ont des centaines
d'employés, qui ont des procureurs en permanence ne sont pas capables
d'être là au moment où la commission veut entendre la
cause. C'est difficile pour moi d'accepter cela. Dans le cas que je cite -
parce que je pars d'un cas précis pour expliquer mon histoire - la
commission a obtempéré aux demandes du procureur du travailleur.
Cela a pris un an de plus, un petit peu plus d'un an, un an et quelques mois.
Quand c'est revenu, là, c'est l'employeur qui a dit: Nous, nous ne
sommes pas prêts.
Je ne parlerai pas de mauvaise foi, mais il y a des coïncidences
curieuses que je n'aime pas, parce que ce travailleur est victime depuis
au-delà de deux ans. Il est en attente depuis au-delà de deux
ans. Dans la société d'aujourd'hui, cela ne s'accepte pas. C'est
cela que je voudrais, par les moyens qu'on peut juger les plus utiles et les
plus efficaces, voir disparaître. Pour les fins de la cause, si le
ministre veut que je lui donne le nom du cas que j'ai en main, je suis
disposé à le faire, parce que j'en ai la permission. Mais je
pourrai le lui donner en privé...
M. Lazure: Après la séance, oui.
M. Samson: C'est le genre de chose qui, vis-à-vis d'un
travailleur, si cela se multiplie, devient absolument inacceptable.
Évidemment, la commission de révision a le même
problème. Mais, là, on ne peut pas parler de la commission de
révision maintenant. Mais par ricochet, si on veut, étant
donné qu'on se propose de retourner un certain nombre de cas à la
commission de révision, la commission de révision peut
connaître exactement le même problème que nous connaissons
avec le cas que je viens de citer, de sorte que les délais qu'on veut
éviter en retournant à la commission de révision, comme le
disait mon collègue de L'Acadie tantôt, peuvent se retrouver
à la commission de révision. Alors, c'est un cercle vicieux,
finalement, où on n'est pas sûr d'avoir le contrôle. On
n'est pas sûr que ce qu'on veut éviter, on pourra
l'éviter.
M. Lazure: M. le Président, quand même, pour le
respect de la vérité, j'ai dit tantôt que nous avons
l'assurance que les comités de révision de la Commission de la
santé et de la sécurité du travail qui ont
été établis région par région - c'est
nouveau, cela - fonctionnent beaucoup plus rapidement que la Commission des
affaires sociales, dans l'état actuel des choses. Même en y
ajoutant 500 à 600 cas, où il faut statuer sur un seul article et
où la jurisprudence a été établie par la Commission
des affaires sociales, on a l'assurance que l'attente sera d'un mois ou un mois
et demi, tandis qu'elle est d'un an, un peu plus, un peu moins, dans la
situation actuelle. Les correctifs qu'on apporte vont certainement faire une
grosse différence.
Quant aux commentaires du député de Rouyn-Noranda sur
l'attitude de certains employeurs, je les partage entièrement. Il y a un
employeur dans l'industrie des pâtes et papiers qui a encore
récemment été condamné pour avoir essayé de
cacher, de camoufler des accidents de travail pour ne pas nuire à sa
moyenne, justement. La Commission de la santé et de la
sécurité du travail est très consciente de cela. Le juge
Sauvé, le président, en a parlé à plusieurs
reprises, de même que le ministre responsable de la loi. Je pense que le
gouvernement actuel n'est pas passif devant tout cela. Il fait de gros efforts
pour que justice soit rendue aux travailleurs.
M. Samson: M. le Président, pour compléter ma
pensée, afin qu'on ne garde pas l'impression que je voulais passer
à côté de la vérité, comme l'a dit le
ministre tantôt, ce que je voulais dire, quand je parlais du fait qu'on
transférait un certain nombre de dossiers de la Commission des affaires
sociales à la commission de révision, c'est que je ne suis pas
certain qu'on va éliminer les délais. C'est toujours en fonction
de cela que je m'inquiète à propos de ces objections provenant de
l'employeur. L'employeur pourrait faire les mêmes objections là
qu'à la Commission des affaires sociales. Donc, c'est le même
petit jeu. Évidemment, ce n'est pas dans les attributions de cette loi
de régler cela, mais je le souligne parce qu'il me semble que cela
pourrait être intéressant de voir dans une autre loi, et dans
celle-là peut-être, une disposition selon laquelle, lorsqu'il y a,
en tout cas, des semblants d'abus, la commission ne serait pas tenue de
reporter, reporter et reporter, parce que là, on est rendu à
trois ans.
M. Lazure: La remarque du député est
pertinente.
Le Président (M. Laplante): Comme président, ce
n'est pas l'habitude de poser des questions, mais, si vous m'en donniez la
permission, je voudrais vous en poser une. Mme Lavoie-Roux: Non, non.
Le Président (M. Laplante): Pardon?
Mme Lavoie-Roux: C'est un dangereux précédent.
M. Lazure: Oui, oui. Après la séance, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Oui.
Mme Lavoie-Roux: Oui, ce n'est pas parce que j'aurais des
objections, honnêtement, mais...
M. Lazure: Oui, après la séance. Le
Président (M. Laplante): Oui. M. Lazure: Article 7.
Le Président (M. Laplante): L'article 7 est
adopté.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. C'est dur d'être
président, n'est-ce pas?
Le Président (M. Laplante): Oui. M. Lazure:
Oui.
M. Samson: À moins que le président ne se fasse
remplacer pour quelques minutes.
Le Président (M. Laplante): Oui, cela ferait
peut-être du bien que cela se fasse publiquement.
M. Samson: Le ministre n'a pas l'air d'aimer ça.
M. Lazure: Cela ne me dérange pas, mais il ne reste pas
beaucoup de temps.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 8.
M. Lazure: Justement, ce sont les appels à la suite d'une
décision du ministre des Affaires sociales de fermer un foyer
clandestin.
Mme Lavoie-Roux: ...le paragraphe h.1.
M. Lazure: C'est cela. On dit aussi qu'ils doivent être
entendus et jugés d'urgence. Le président de la commission nous
assure que "d'urgence", cela veut dire en dedans de trois semaines, trois
semaines au maximum.
Le Président (M. Laplante): L'article 8 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. L'article 9 est
un nouvel article.
M. Lazure: C'est le quorum.
Le Président (M. Laplante): II y un papillon à
l'article 9.
M. Lazure: Ah, oui! II y a des amendements.
Mme Lavoie-Roux: Évidemment, j'imagine, M. le
Président...
M. Lazure: A-t-on distribué les amendements?
Mme Lavoie-Roux: Je suis encore à l'article 8. Oui, je les
ai tous examinés. Cela va.
M. Lazure: Cela va?
Mme Lavoie-Roux: À l'article 8, vous dites que le
président nous assure que "d'urgence", c'est en dedans de trois
semaines. Évidemment, on n'aime pas fixer un délai à
l'intérieur d'une loi, j'imagine. Entre les bonnes intentions et la
réalité, je voudrais seulement demander si c'est... Ce n'est pas
possible, n'est-ce pas?
M. Lazure: Je ne pense pas. Les tribunaux... Il faut laisser
jouer la Loi sur la Commission des affaires sociales. En supposant que ses
membres aient à discuter plus longuement, c'est probablement moins de
trois semaines comme délai parce qu'on a des requêtes d'urgence
dans la loi en vertu de l'article 22 et, le lendemain, la décision est
rendue, quand on veut faire suspendre une décision en matière
d'urgence.
Mme Lavoie-Roux: Du fait que "jugés d'urgence", c'est dans
ce sens-là, d'accord.
M. Lazure: C'est l'expression capitale, "jugés d'urgence".
Cela va? Article 9.
Mme Lavoie-Roux: II y a seulement une question que je voudrais
poser.
Le Président (M. Laplante): À l'article 9, Mme la
députée?
Mme Lavoie-Roux: Oui, au sujet de l'article 9.
M. Lazure: II y a un amendement qu'on a déposé.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Expliquez donc, Mme
Pelletier.
C'est parce qu'il y avait eu une erreur technique à la Loi sur
les services de garde. On avait remplacé seulement le deuxième
alinéa, alors qu'on aurait dû remplacer les deux premiers
alinéas. On se retrouve avec deux premiers alinéas où on
prévoit le quorum d'un membre, au troisième alinéa, deux
membres et, au quatrième, trois membres. Les deux alinéas qui
prévoyaient un membre, on les a mis ensemble. Il n'y a rien de nouveau.
C'est simplement une concordance. (12 h 15)
Mme Lavoie-Roux: II reste que je suis d'accord, M. le
Président. C'est simplement une question d'information. Il y a des cas
où le quorum est d'un seul membre, d'autres cas où le quorum est
de deux membres, d'autres cas où le quorum est de trois membres. Quand
il est de trois membres, ce sont, semble-t-il, des cas de santé et de
sécurité du travail, où il peut y avoir plusieurs
employeurs et employés impliqués.
Ce que je voudrais savoir, c'est la raison pour un, deux ou trois. Dans
le cas d'un membre, j'ai cru deviner en examinant cela de près. Cela
concerne un individu, par exemple, sur une question d'élections dans les
établissements de santé et de services sociaux, la permission de
consulter son dossier.
Par contre, il y en a un qui ne concerne qu'un individu, mais compte
tenu des implications d'une mauvaise décision, c'est dans le cas des
handicapés. Celui-là, on l'a mis dans le quorum d'un membre. Si
on pouvait nous donner très brièvement la raison du quorum d'un
membre, de deux membres, de trois membres. On le devine un peu, mais...
M. Lazure: Un membre, deux membres, trois membres, on utilise
évidemment le terme membre du quorum. Mais dans un quorum de trois il y
a quelquefois deux membres de la commission et un médecin assesseur, par
exemple. C'est le cas en matière d'accidents de travail, en
matière d'assurance automobile et en matière de services de
santé et de services sociaux, en ce qui concerne les appels d'un
médecin à I'encontre d'une décision de
l'établissement. Il y a trois personnes, mais il y a deux membres
seulement. Il y a un assesseur médecin qui est aussi maître de la
preuve que les deux autres, mais dont l'éclairage d'expertise est
très précieux pour la décision à prendre.
Dans le cas de deux membres, j'ai vraiment de la difficulté
à vous répondre. Je répondrais que c'est historiquement
dans la loi depuis que je la connais. Par exemple, vous l'avez en
matière des services de santé et des services sociaux. Si le
ministre décide d'annuler le permis d'un établissement,
l'appel est entendu par deux membres. Pourquoi deux? Pourquoi pas
d'assesseur dans ce cas-là? Pourquoi pas un? Probablement que le journal
des Débats du temps pourrait nous renseiqner. Je pourrais faire des
thèses là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: Un peu comme j'essaie d'en faire
moi-même.
M. Lazure: Probablement. Là où je peux vous donner
une réponse un peu plus précise, c'est pour la Régie des
rentes, la CARR, le Régime de rentes du Québec, tous les
régimes publics de retraite ou d'invalidité. Je crois que c'est
parce que, autrefois, c'était la Commission fédérale des
pensions qui avait juridiction sur ces appels. Les appels étaient
entendus par trois juges de la Cour provinciale.
On n'a pas voulu, au moins, même si on régressait dans la
hiérarchie de la fonction juridique, diminuer le nombre. Historiquement,
c'est assez connu, cette explication.
Mme Lavoie-Roux: Je reviens, pour ne pas étendre la
discussion, simplement au paragraphe x qui, lui, touche les personnes
handicapées, le droit d'appel des personnes handicapées, si je ne
m'abuse. Je vous dis cela de mémoire.
Non, ce n'est pas x. Lequel est pour les personnes handicapées?
C'est r. Est-ce qu'on peut me dire quelles dispositions particulières de
l'exercice des droits des personnes handicapées... C'est l'article 20,
mais le contenu de l'article 20, personne ne le sait.
M. Lazure: Vous ne l'avez pas dans votre recueil de lois?
Mme Lavoie-Roux: Oui, je l'ai ici.
M. Lazure: La loi sur les services aux handicapés, on l'a
dans le recueil. Dans notre recueil, on l'a. Vous avez seulement un volume?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Ce n'est pas sur le plan de services? On peut garder
votre question en suspens.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. M. le Président, c'est
peut-être une inquiétude non fondée, mais les personnes
handicapées, souvent, pour des raisons qu'on peut facilement imaginer,
ont plus de difficulté à se mobiliser pour aller en appel d'une
mauvaise décision. Compte tenu - si j'interprète bien ce que cela
veut dire, un quorum d'une personne - que la décision se prendrait
devant une personne seule, ou après que la cause a été
entendue par une personne seule, je voulais juste m'assurer que d'aucune
façon les personnes handicapées se trouveraient dans un
état de faiblesse, par rapport à d'autres cas d'appel où
il y a un quorum de deux, par exemple.
Je laisse ma question en suspens, M. le Président.
M. Lazure: D'accord. On y reviendra à la fin, si vous
voulez.
Le Président (M. Laplante): L'article 9 est adopté.
Article 10.
Mme Lavoie-Roux: On l'a ici, l'article 20.
M. Lazure: L'article 20 de la loi des handicapés, pour le
plan de service, peut-être?
Mme Lavoie-Roux: On peut continuer.
Le Président (M. Laplante): L'article 10,
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Un instant.
M. Lazure: Oui, c'est la possibilité de diminuer le quorum
à deux.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Article 11,
papillon.
M. Lazure: On remplace "cinq jours" par le nouveau texte qui dit
"dix jours"; dix jours durant lesquels le propriétaire du foyer a le
loisir d'aller à la Commission des affaires sociales et d'en appeler de
la décision du ministre des Affaires sociales.
Mme Lavoie-Roux: J'ai la réponse, M. le ministre.
M. Lazure: Vous l'avez. Cela vous satisfait?
Mme Lavoie-Roux: Oui. C'est pour avoir accès à son
dossier. Alors, c'est la même chose que l'autre. Parfait.
M. Lazure: Alors, on allonge le délai de cinq à dix
jours pour l'appel à la commission, en concordance avec l'article 182.
Cela va?
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 11, adopté, tel
qu'amendé par papillon. J'appelle l'article 12. Article 12,
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Un instant. Oui,
d'accord.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 13.
Mme Lavoie-Roux: C'est le fameux article, cela.
M. Lazure: La relocalisation des bénéficiaires.
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. le Président, j'aimerais soulever
une question; je ne m'en attribuerai pas la...
M. Lazure: La maternité!
Mme Lavoie-Roux: ...l'originalité. C'est Mme Dutrisac qui,
dans un article de fin de semaine, soulevait la question des sanctions qui
peuvent être exercées contre les personnes à l'égard
de qui des mesures seraient prises afin de fermer leur centre ou leur foyer
parce qu'il est insatisfaisant ou qu'il cause des torts aux personnes
âgées. Pouvez-vous me dire quelles sont les sanctions si une
personne est trouvée coupable, par exemple, de tenir un centre d'accueil
dans des conditions qui sont néfastes pour des personnes
âgées?
M. Lazure: Au pénal, vous voulez dire? Mme Lavoie-Roux:
Oui.
M. Lazure: Ce sont des amendes et, à défaut de
paiement, la prison, sans vous dire les montants.
Mme Lavoie-Roux: Mais est-ce qu'il y a jamais eu des poursuites
dans ces cas?
M. Lazure: Oui, il y en a eu. Dans certains cas, on a
gagné et les gens ont payé des amendes de $400, de $600. Je me
rappelle, de mémoire, avoir vu des rapports. Il y a d'autres cas, comme
je l'ai expliqué la semaine passée, où on perdait. Il y a
un certain nombre de ces causes qui sont en appel. Si vous le permettez, Mme
Pelletier revient.
Mme Lavoie-Roux: Merci, on s'excuse. M. Lazure: Cela
va.
Mme Lavoie-Roux: C'était le permis pour avoir accès
au dossier.
M. Lazure: La députée de L'Acadie demande quelles
sont les amendes prévues dans le cas où le propriétaire
dans un foyer clandestin, dans l'état actuel des choses, est
condamné. De mémoire, je me rappelle que c'était quelques
centaines de dollars, $400.
Avez-vous la Loi sur les services de santé et les services
sociaux? Si c'est un individu, c'est tant par jour d'infraction. Si c'est une
corporation, c'est $1000, je pense. On a déjà fait des plaintes
è la Cour des sessions de la paix et on pensait que, dès qu'on
aurait porté la plainte, le juge nous autoriserait à fermer
l'établissement. On a deux jugements, un dans la région de
Gatineau et un dans une région près de Montréal, où
le juge dit: On aimerait vous autoriser à expulser des malades - cela
fait quelques années - mais il faut, avant, qu'on condamne la personne.
Après, vous aurez le droit d'expulser les malades. L'amende est d'au
moins $200 et pas plus de $1000, s'il s'agit d'un individu, et au moins $500 et
au plus $5000, s'il s'agit d'une corporation.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ma question
précise, c'est, si les amendes sont de $200, je ne sais pas ce que les
tribunaux donnent comme pénalité, s'ils prennent ordinairement le
minimum ou le maximum-Une pénalité de $200 aujourd'hui, cela ne
me semble pas très élevé. Si c'est la seule
pénalité qui est imposée, on pourrait se retrouver deux
mois plus tard avec cette même personne. C'est peut-être moins
dangereux pour les corporations, mais pour les personnes oeuvrant encore dans
un autre foyer...
M. Lazure: Quoiqu'on l'a déjà fait dans un cas...
Il y a une façon de contrer le montant de l'amende. Si vous y allez
chaque jour, vous avez une infraction chaque jour, même si le juge donne
un minimum, de $200 par jour, et, si vous y allez sept fois dans une semaine,
cela fait $1400 par semaine.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais ce n'est pas ma préoccupation.
Je pense que je me suis mal exprimée. Les $200 d'amende, c'est pour
chaque jour supplémentaire que la personne tient un foyer, alors qu'on
lui a dit: Vous devez fermer votre foyer. Il y a eu un ordre de fermer son
foyer. Il se peut qu'elle se rende tout à fait à la
demande...
M. Lazure: Qu'elle le ferme tout de suite.
Mme Lavoie-Roux: ...qu'elle se rende à la décision
et qu'elle ferme tout de suite. Il n'y a pas de pénalité.
M. Lazure: Elle paie seulement $200 et elle peut ouvrir un mois
plus tard.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais si, par exemple, il a
été prouvé...
M. Lazure: Quand on porte une plainte, on la porte contre un
individu, une corporation qui exploite un établissement sans permis.
Quand le juge va condamner, il
va dire: Tel jour, vous mainteniez un établissement -
après avoir fait la preuve qu'il s'agit d'un établissement -
à telle date, vous mainteniez un établissement sans permis. Donc,
vous avez enfreint la loi, mais si nous sommes capables de prouver que, le 5,
le 6, le 7 ou le 8, cette personne maintenait un établissement sans
permis, à ce moment-là, le juge va donner une amende pour chaque
jour d'infraction, chaque jour où on peut prouver que cette personne
maintenait un établissement sans permis. Ce n'est pas une fois
que...
Pour répondre à la question de la députée de
L'Acadie, si vous me le permettez, admettons que la personne se conforme tout
de suite au jugement; le lendemain du jugement, elle paie seulement $200. Elle
ferme l'établissement et là, elle s'en va dans une ville voisine
et elle en ouvre un autre. C'est ça que la députée de
L'Acadie veut dire.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Mon autre inquiétude, c'est que
c'est une sanction uniquement parce qu'on n'obéit pas à l'ordre
de la cour de fermer ou qu'on ne se rend pas à la décision de
fermer le foyer en question, mais il y a aussi le fait que, si on la force
à fermer le foyer, c'est peut-être à cause des conditions
physiques, de la malpropreté. Il peut aussi y avoir des problèmes
de sévices contre les patients. À ce moment-là,
n'intente-t-on jamais de poursuites pour sévices physiques à des
personnes?
M. Lazure: À ce moment-là, il y a deux
possibilités. Il y a une obligation, dans la Loi sur les services de
santé et les services sociaux, de fournir des services adéquats.
Si on pense que la personne ne fournit pas des services... Non, là,
c'est un établissement clandestin. Je parlais des établissements
avec un permis. Au sujet des établissements clandestins, on a eu
quelques cas récemment où le directeur de la protection de la
jeunesse est intervenu en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse,
quand il s'agissait des enfants. S'il y a des personnes maltraitées,
à ce moment-là, c'est un cas qui est facile à prouver en
cour. On peut demander une injonction pour que ce soit fermé.
C'est plus que cela. S'il s'agit d'un adulte, mettons une personne
âgée qui a été maltraitée, effectivement,
pour les jeunes, cela va bien avec le directeur de la protection de la
jeunesse, mais le recours qu'on aurait dans le cas d'une personne
âgée...
Une voix: On peut la faire sortir et faire intervenir la
Commission des droits de la personne.
M. Lazure: Non, mais si on voulait poursuivre la personne pour
sévices corporels à la personne âgée, il y a le Code
criminel, il faut que cela suive le Code criminel, à ce
moment-là.
Mme Lavoie-Roux: Cela s'est-il déjà fait?
M. Lazure: La ville de Montréal l'a fait une ou deux fois,
je pense. Le ministère des Affaires sociales l'a déjà
fait, mais cela fait un certain temps.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne veux pas
m'étendre davantage sur la question.
M. Lazure: C'est le ministère de la Justice.
Mme Lavoie-Roux: Là, on essaie de corriger la situation
pour pouvoir agir plus vite dans le cas de la fermeture de foyers clandestins,
mais il me semble qu'il y a un autre problème qui reste sans
réponse. Une fois qu'on aura localisé les personnes qui
étaient dans ces foyers, on pourrait se déclarer satisfait. Les
personnes ont été relocalisées dans des endroits plus
sains et plus adéquats, mais il reste toujours le problème que
cette personne, si on la laisse tranquille une fois qu'elle a fermé son
établissement, a peut-être quand même posé des gestes
qui étaient vraiment condamnables et elle peut retourner dans la ville
voisine, comme le disait le ministre tout à l'heure, pour en ouvrir un
autre ou encore... (12 h 30)
Je me demande si c'est suffisant comme protection. Je me demande - si on
ne corrige que la moitié ou les trois quarts du problème, c'est
déjà très bien - s'il en reste un quart qui laisse encore
des ouvertures, si on protège vraiment la population. Enfin, je pose la
question au ministre. Je n'ai pas de suggestion, à moins de retourner
dans d'autres lois, réviser les pénalités, etc.; je pense
que c'est peut-être une question que le ministère devrait examiner
de plus près si vraiment on veut fermer la boucle et qu'une protection
la plus totale possible soit assurée aux
bénéficiaires.
M. Lazure: ... en cas de récidive.
Juste une remarque là-dessus. Je disais tantôt que dans le
cas des jeunes on a un bon mécanisme de protection, maintenant, de
surveillance avec la direction de la protection de la jeunesse. Dans le cas des
personnes âgées, je pense qu'il y aurait lieu,
éventuellement, d'avoir un mécanisme semblable de protection. Au
fond, un directeur de la protection des aînés, des personnes
âgées région par région, que ce soit associé
à un conseil du troisième âge ou
non, je ne le sais pas, ce sont des propositions qu'on a reçues
quand on a fait la tournée auprès des personnes
âgées région par région. Il y en a plusieurs qui
nous disent: Vous devriez mieux protéger les personnes
âgées. C'est sûr que 98% des personnes âgées
n'ont pas besoin d'organisme protecteur comme celui-là, mais les
quelques centaines ou les quelques milliers qui sont exploitées dans des
foyers clandestins ou autrement ont besoin d'une protection.
Si on allait - c'est ce qu'on est en train d'étudier - vers un
mécanisme semblable à la direction de la protection de la
jeunesse pour les personnes âgées, cela comblerait un certain vide
qui peut exister actuellement.
Mme Lavoie-Roux: Je me permets la réflexion suivante. La
démarche que le ministre envisage pourrait être trop longue si on
en vient à déboucher sur des mécanismes ou sur une loi qui
pourrait s'apparenter d'une certaine façon à la Loi sur la
protection de la jeunesse. La question précise est celle-ci: Est-ce que
le ministère ne pourrait pas actuellement, avec les lois qu'il
possède - on vient de lui donner un outil de plus - ne serait-ce qu'en
regardant du côté des pénalités, ne serait-ce qu'en
étant plus soucieux - et ce n'est pas un blâme que j'adresse au
gouvernement - une fois qu'un foyer est terminé, que toutes les
procédures et tout l'examen de la question ont été
complétés, faire en sorte que cette personne ne se retrouve pas,
un mois plus tard, avec d'autres personnes âgées? Il y a toujours
des gens mal pris avec leurs personnes âgées. Strictement avec les
mécanismes qu'on a, je me demande s'il n'y aurait pas un examen plus
sérieux qui pourrait être fait.
M. Lazure: Je dis oui à cela. Effectivement, je trouve
qu'on manque un peu de sévérité dans le cas de ces
exploitants des personnes âgées ou des handicapés. On va
sûrement profiter de ces nouveaux pouvoirs pour essayer d'avoir un
système où on ferait le suivi de ces personnes, de ces
exploiteurs de foyers clandestins. C'est aussi possible de mettre dans le coup
des organismes locaux ou régionaux pour nous donner un coup de main,
pour qu'on ne laisse pas ces gens rouvrir des foyers à gauche et
à droite. La remarque est sûrement valable.
Le Président (M. Laplante): L'article 13 est-il
adopté?
M. Samson: J'aurais une petite remarque là-dessus. Est-ce
qu'on n'est pas pris dans une espèce de cercle vicieux, dans le fond? Si
vous me le permettez, M. le Président, je vais attendre d'avoir
l'attention du ministre. Je pose la question au ministre.
Est-ce qu'on n'est pas pris dans une espèce de cercle vicieux
quand on parle des foyers clandestins? Je ne sais pas, mon expérience
personnelle est assez limitée de ce côté-là, mais il
me semble que si on parle de problèmes causés par des foyers
clandestins, l'existence de ce genre de foyers est probablement reliée
au fait, à mon humble avis, que les centres d'accueil bien
organisés sont un peu trop limités encore au moment où on
se parle. Évidemment, s'il y avait suffisamment de place...
On sait qu'au foyer Pie-XII, par exemple, à Rouyn-Noranda, il y a
une longue liste d'attente. Les HLM pour personnes âgées, qui sont
très bien organisés, soit dit en passant, ont aussi une longue
liste d'attente. Alors, ces gens qui sont sur des listes d'attente doivent, en
attendant, vivre quelque part. Ils sont peut-être poussés,
obligatoirement, vers ce qu'ils peuvent trouver comme centre
d'hébergement et c'est peut-être là qu'on en arrive
à retrouver pas mal de monde dans des foyers clandestins qui ne
répondent pas aux exigences de la loi.
La solution peut se trouver, j'imagine, de deux façons;
peut-être partiellement dans l'actuelle loi, mais peut-être aussi
dans une poussée vers le développement de centres plus
adéquats pour les personnes âgées, de sorte que, quand
elles ne seront pas sur de longues listes d'attente, elles n'auront pas besoin
de recourir à ce genre de chose, elles seront moins exposées.
Actuellement, je pense qu'on doit admettre qu'il y a des personnes
âgées qui sont exposées par la nature des choses, elles
n'ont pas le choix.
M. Lazure: Le député de Rouyn-Noranda a raison,
c'est pour ça qu'il était urgent d'entreprendre un programme
massif de construction de centres d'accueil, parce qu'il y avait un retard.
Pendant ce retard -évidemment, la nature a horreur du vide -les
exploitants en profitaient pour ouvrir des foyers clandestins, sans permis.
Souvent les centres de services sociaux, les hôpitaux, les gens
étaient coincés et préféraient les envoyer
là que de ne pas leur donner de services du tout.
Alors, avec l'ouverture de plus en plus grande de centres d'accueil
publics, l'ouverture de pavillons et l'augmentation du nombre de familles
d'accueil, je pense que maintenant il devient plus réaliste d'avoir un
outil pour nous permettre d'intervenir rapidement auprès des foyers
clandestins. Parce que c'est bien beau d'intervenir, mais il faut s'assurer
qu'on aura une place pour les relocaliser.
M. Samson: C'est justement ça. Si on intervient et qu'on
n'a pas de place pour les relocaliser, finalement, on a réglé
quoi?
M. Lazure: Là, de plus en plus, on va avoir des places
pour les relocaliser, c'est pour ça que ça devient
réaliste d'agir.
Le Président (M. Laplante): Mme la députée
de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Juste une dernière remarque; que le
ministre ne craigne rien, je n'entrerai pas dans notre débat
classique...
M. Lazure: J'ai été gentil, je ne vous ai pas
provoquée, n'est-ce pas?
Mme Lavoie-Roux: Non, c'est juste une...
M. Lazure: Parfois, je le fais.
Mme Lavoie-Roux: Vous aimez ça, d'ailleurs.
M. Lazure: Oui.
Mme Lavoie-Roux: C'est juste une mise en garde contre les
familles d'accueil, c'est-à-dire contre une orientation du
ministère qui irait trop dans le sens du développement des
familles d'accueil. Non pas qu'il n'y en ait pas de bonnes ou même de
très bonnes; on peut encore penser combler certains besoins par ces
familles mais, compte tenu de l'orientation des jeunes, qui sont de plus en
plus sur le marché du travail - les femmes en particulier - dans dix ou
quinze ans, ce sera une ressource sur laquelle on pourra probablement de moins
en moins compter.
M. Lazure: Vous parlez pour les adultes ou pour les enfants?
Mme Lavoie-Roux: Pour les adultes.
M. Lazure: Oui, c'est vrai, mais, d'autre part, une des
principales sources de recrutement pour les familles d'accueil pour adultes, ce
ne sont pas les jeunes couples, ce n'est pas la jeune femme qui reste au foyer,
c'est plutôt le couple dans la cinquantaine ou même au début
de la soixantaine.
Mme Lavoie-Roux: Mais c'est justement, c'est que ce sera
différent dans quinze ans d'ici.
M. Lazure: Oui, si vous projetez dans 25 ans, oui, d'accord.
Mme Lavoie-Roux: Même moins que ça; dans 15 ans,
parce que les femmes qui ont 35 ans...
M. Lazure: Dans une génération, oui, vous avez
raison.
Mme Lavoie-Roux: ... et qui sont sur le marché du travail
le seront encore et elles n'auront peut-être pas le même besoin
financier que celui des femmes qui, aujourd'hui, n'ont jamais été
sur le marché du travail. Enfin, ce sont des discussions hors du sujet,
M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 13 est
adopté. Article 14.
Mme Lavoie-Roux: II faut cependant permettre aux causes pendantes
d'être entendues le plus vite possible.
Le Président (M. Laplante): D'accord. La commission...
M. Lazure: Je remercie les députés des partis de
l'Opposition pour leur collaboration.
Le Président (M. Laplante): La commission des affaires
sociales s'est réunie...
Mme Lavoie-Roux: Je vous ferai remarquer qu'il n'y avait qu'un
parti de l'Opposition ici.
M. Lazure: Non, mais l'autre fois, l'UN...
Le Président (M. Laplante): ... et a adopté le
projet de loi no 11 avec amendements. Je prie le rapporteur de faire rapport
à l'Assemblée nationale.
Les travaux sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 12 h 40)