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Commission permanente des Communications
Crédits du ministère des
Communications
Séance du jeudi 25 juin 1970
(Vingt heures vingt-cinq minutes)
M. SEGUIN (président de la commission permanente des
Communications): A l'ordre, messieurs I
M. BERTRAND: D'habitude, on s'attend toujours à un exposé
de la politique du gouvernement au sujet, entre autres, de Radio-Québec,
puisque nous commençons avec ce poste. D'abord, une chose me frappe,
c'est que les crédits ont été considérablement
diminués ; deuxièmement, je ne sais pas comment cela cadre avec
la déclaration du ministre, que j'ai lue dans le journal, selon laquelle
il voulait étendre le rôle de Radio-Québec, qui ne serait
pas qu'un organisme qui produirait mais qui, probablement, diffuserait. Alors,
je me demande comment cette déclaration va de pair avec une diminution
assez considérable du budget. C'est pourquoi j'aimerais entendre
l'exposé de la ligne d'action qu'il entend suivre avec cet organisme
très important de Radio-Québec. Je voudrais qu'il nous donne un
peu sa conception de l'organisme, du rôle qu'il entend lui faire jouer
sous l'égide d'un homme dont je n'ai pas besoin de vanter les
qualités et qui est reconnu par tous, je pense, comme un excellent
éducateur, le président actuel.
La parole est au ministre.
Radio-Québec
M. L'ALLIER: D'abord, la déclaration que J'ai faite au journal La
Presse a été rapportée exactement. J'ai parlé de
recommander éventuellement au cabinet, au gouvernement, que
Radio-Québec assume un rôle de diffusion. Cette déclaration
ne visait pas d'abord et uniquement Radio-Québec. J'ai dit que, dans la
mesure où les moyens audio-visuels et techniques, en 1970,
étaient des instruments d'éducation, étaient des
instruments pédagogiques, dans la même mesure, le Québec
avait le droit de s'en servir comme de tous les instruments
pédagogiques, et de s'en servir sans contrainte et sans diminution de
ses droits à ce sujet. Cela peut aussi bien rejoindre la diffusion par
câble que par Radio-Québec, que par toute autre manière. De
toute façon, nous travaillons actuellement à l'élaboration
d'un document de base qui, à l'automne, devrait être soumis au
gouvernement et qui devrait guider l'action du gouvernement en matière
de communication.
Pour ce qui est du budget de Radio-Québec, effectivement,
à la lecture du budget, on peut croire qu'il a été
diminué, et cette diminution, à mon avis, n'est qu'apparente dans
la mesure où elle est en relation avec le budget déposé
par le précédent gouvernement.
L'établissement du budget de $5,900,048 de Radio-Québec,
dans le document qui est devant vous, est basé sur les faits suivants.
Pour l'an dernier, 69/70, Radio-Québec a reçu un budget global de
$7 millions. Radio-Québec a retourné, à la fin de
l'exercice financier, au fonds consolidé de la province, une somme de
$1,419,000 qui n'a pas été dépensée. Son besoin
réel, exprimé par ses dépenses réelles,
était donc de $5,581,000.
En 70/71, Radio-Québec avait reçu du
précédent gouvernement un budget de $7 millions également.
Nous sommes partis de la dépense réelle de l'an dernier, nous
avons étudié l'augmentation des dépenses que
requérait le développement naturel de Radio-Québec, en
essayant toutefois de restreindre ces dépenses au strict
nécessaire. C'est ainsi que, sur la dépense réelle de l'an
dernier, nous avons ajouté une somme de $367,267 pour un budget total de
$5,900,048. Il est important de souligner que la diminution apparente du budget
de Radio-Québec n'affecte en rien la qualité de la production
prévue par Radio-Québec au moment de la présentation du
budget par le précédent gouvernement.
La production sera donc la même, et, en fait, au niveau de la
production, on note une légère augmentation de $43,000. Les
coupures qui ont été effectuées l'ont été au
service de développement de Radio-Québec; cela a
été réduit de $199,900. Il s'agit, évidemment, d'un
service utile, mais qui n'est pas, à ce stade-ci de Radio-Québec,
aussi fondamental que la production elle-même qui, elle, encore une fois,
n'a pas été réduite.
Les installations ont été réduites également
de $90,000, de même que l'administration. Les frais de
représentation ont été très fortement
réduits, et les dépenses d'immobilisation ont été
également réduites de $352,000.
M. BERTRAND: Le ministre pourrait peut-être nous donner le
détail de la somme de $5,948,000. Combien pour l'administration?
Autrement dit, le détail. Administration, cela comprend les traitements,
etc.
M. L'ALLIER: Les détails sont les suivants: A la direction
générale de Radio-Québec: exé-
cutif, conseiller juridique service d'information: $285,433. A la
direction de la production: $3,004,320. A la direction du développement
et de la diffusion, de l'administration, des installations et de
l'exploitation: $2,020,952. Pour un total des dépenses d'exploitation de
$5,548,342.
M. BERTRAND: Combien pour l'exploitation?
M. L'ALLIER: $5,548,342.
M. BERTRAND: Après production, j'ai $3 millions quelque
chose.
M. L'ALLIER: $3,004,320.
M. BERTRAND: $3,004,320. Et l'autre sous-article? Près de $2
millions?
M. L'ALLIER: Oui, à la direction du développement et de la
diffusion.
M. BERTRAND: Développement et diffusion.
M. L'ALLIER: Administration.
M. BERTRAND: Oui.
M. L'ALLIER: Installation et exploitation.
M. BERTRAND: Oui.
M. L'ALLIER: $2,020,952.
M. BERTRAND: Alors, la direction générale comprend d'abord
ce que l'on appelle l'exécutif, le conseiller juridique...
M. L'ALLIER: Et le service d'information.
M. BERTRAND: Et le service d'information.
M. L'ALLIER: Alors, il faut ajouter au total que je vous ai
donné, $5,548,342, les dépenses d'immobilisation, qui sont de
l'ordre de $726,415. Et il faut soustraire, pour arriver au montant total du
budget, un certain nombre de frais recouvrés, notamment de l'OIPQ, de
frais directs recouvrés de divers organismes qui ont demandé des
services et qui ont payé pour ces services à Radio-Québec,
et aussi de la location de studios de Radio-Québec à Educational
Television of Ontario pour un total de je n'ai pas le total ici
mais pour l'OIPQ c'est $225,890, pour l'Ontario c'est $80,000 et pour les frais
directs recouvrés de diverses sources: $20,600.
M. BERTRAND: Alors, à la direction, quel est le nombre total
d'employés? On pourra ensuite les subdiviser suivant les directions.
M. L'ALLIER: M. le Président, vous voulez savoir le nombre
d'employés actuellement?
M. BERTRAND: A Radio-Québec.
M. L'ALLIER: A Radio-Québec. 278 personnes.
M. BERTRAND: 278.
M. L'ALLIER: Et treize postes qui sont vacants.
M. BERTRAND: Combien y en a-t-il à la direction de la
production?
M. L'ALLIER: A la direction de la production, vous avez 167 personnes et
huit postes vacants.
M. BERTRAND: Dix postes vacants. M. L'ALLIER: Huit.
M. BERTRAND: Huit, et à la direction du développement et
de la diffusion?
M. L'ALLIER: Vous avez actuellement seize personnes. Aucun poste
vacant.
M. BERTRAND: Aucun poste vacant. Dans le domaine de la production,
quelles sont les productions que Radio-Québec entend réaliser
cette année, et pour le compte de quel ministère, celui de
l'Education ou quel autre?
M. L'ALLIER: Voulez-vous que je vous en donne la liste? Elle est assez
longue.
M. BERTRAND: Dans le domaine de l'éducation, il pourrait
être intéressant de les connaître.
M. L'ALLIER: Les carnets de commandes pour 1970/71 du ministère
de l'Education par exemple: français II et français III, qui sont
des émissions d'éducation de 15 minutes chacune, 125
émissions pour le français II et 40 émissions pour le
français III. Pour le français langue seconde, premier cycle, 60
émissions
de 15 minutes; pour le français langue seconde, troisième
cycle, 40 émissions de 15 minutes. Pour le langage-art, 5
émissions de 30 minutes.
Pour le dessin technique II et dessin technique III, chacun 26
émissions de 30 minutes. Pour la duplication de dessin techniques I, 75
émissions de 30 minutes. Le projet Perno, du Nord-Ouest
québécois, 5 émissions de 30 minutes. Immigration,
direction générale, la DGA, 5 émissions de 30 minutes.
Ensuite, demandé également par le ministère de
l'Education, gestion agricole, 40 émissions de 20 minutes. Pour les
sciences biologiques bilingues, 13 émissions de 30 minutes. Parlons
français, 60 émissions de 15 minutes. Musique, secondaire V, 4
émissions de 15 minutes. Arts plastiques, secondaire V, 4
émissions de 15 minutes. Plein air, secondaire V, 5 émissions de
15 minutes.
Enfin, Initiation à la communication moderne, au secondaire II,
III et IV, 26 émissions de 30 minutes.
M. BERTRAND: Cela, c'est pour le ministère de l'Education. Pour
les autres ministères?
M. L'ALLIER: Pour différents ministères, mais via l'OIPQ:
Connaissance du Québec, 9 documents-films de 60 minutes;
Information-Québec, 52 documents radio de 15 minutes;
Information-Québec, 52 documents T.V. de 30 minutes; Accueil aux
fonctionnaires, 24 documents T.V. de 20 minutes.
Pour le service d'information du ministère de l'Education, d'une
façon plus précise: L'éducation à votre service, 26
documents T.V. de 30 minutes; L'éducation à votre service, 15
documents-films d'une durée variable; des documents théoriques,
50 documents T.V., films ou audio-vision de 5 minutes.
Pour le ministère du Travail; Les yeux dans les yeux, 13
documents T.V. de 30 minutes. Pour le ministère de l'Industrie et du
Commerce : Carrières économiques, 1 document-film de 30 minutes;
Développement industriel, 1 document audio-vision de 30 minutes. Pour le
ministère du Bien-Etre et de la Famille: Victoire sur la misère,
un document-film de 30 minutes. Pour le ministère de la Voirie, pour le
congrès de la route en octobre 1970, un document film de 30 à 40
minutes.
Il y a aussi des productions qui nous sont commandées par
diverses sources autres que les ministères comme tels, notamment: la
Régie des rentes, un document T.V. de 40 minutes; la Chambre des
notaires, qui rembourse les frais 4 documents T.V. de 60 minutes.
L'Université du Québec à Montréal: Famille-art, un
docu- ment film de 30 minutes; Université de Montréal,
documentaire; Informations aux cégepiens, un document-film de 30
minutes; et enfin, l'Institut de pastorale, un document audio-vision de 30
minutes.
C'est le calendrier de productions de Radio-Québec pour
1970/71.
M. BERTRAND: Quant aux émissions pour le ministère de
l'Education, à la lumière des premières productions qui
ont été faites pour le ministère de l'Education, quelle
est la cote d'écoute de ces émissions? On se plaint, en plusieurs
milieux, que des films sont préparés pour le compte du ministre
de l'Education et que ces films seraient projetés à des
périodes de la journée, en certains cas, où les
élèves ne peuvent pas les suivre. Quelle est l'expérience
vécue? Cela ne fait pas très longtemps, en fait, puisque
Radio-Québec n'existe à peine que depuis une année et
demie. Quelle a été l'expérience vécue?
M. L'ALLIER: ... En fait, Radio-Canada a produit, au cours de l'an
dernier, une émission qui porte sur la connaissance du français
correct pour les jeunes du préscolaire et de la première
année, je crois, et qui s'appelle les Oraliens, laquelle a
été diffusée à travers le Québec sur les
ondes de Radio-Canada. La cote d'écoute, suivant les chiffres que nous
avons à l'ORTQ, est de 78% des écoles qui ont capté
l'émission.
M. BERTRAND: 78%.
M. L'ALLIER: 78% des écoles ont capté l'émission.
Il semble, par ailleurs, à la suite d'informations et de sondages qui
n'ont rien d'officiel, que la cote d'écoute des Oraliens dépasse,
en définitive, les espérances de ceux qui l'ont lancée et
que, malgré l'heure matinale on l'a eue l'après-midi
également, cela dépenddes régions où c'est
présenté, le matin pour la plupart, les adultes suivent
même cette émission avec beaucoup d'intérêt.
Donc, globalement il semble que ce soit une expérience qui,
malgré peut-être des lacunes d'horaire ou des lacunes
d'information, est suivie et qui a une bonne réception; il semble
qu'elle ait eu une influence vraiment valable sur la correction du langage
parlé, non seulement des très jeunes, mais aussi des adultes qui,
à l'occasion, écoutent ces émissions.
M. BERTRAND: Dans la liste d'émissions que vous nous avez
donnée pour le compte du
ministère de l'Education, est-ce que c'étaient toutes des
émissions de télévision ou s'il y avait de la radio
seulement?
M. L'ALLIER: Il y a les deux, mais c'est en majorité des
émissions de télévision.
M. BERTRAND: Emissions de télévision.
M. L'ALLIER: Oui, il y a quelques émissions de radio, mais ce
sont en majorité des émissions de télévision,
M. BERTRAND: Le budget dont vous avez parlé, de $3 millions pour
les productions, ce sont les productions dont vous venez de nous donner la
narration?
M. L'ALLIER: Oui.
M. BERTRAND: Y a-t-il d'autres productions en vue pour la
présente année, à part celles que vous avez
indiquées?
M. L'ALLIER: Non, M. le Président, il n'y a pas d'autres
productions en vue. Il est possible que l'une ou l'autre mais ce
seraient des cas d'exception de ces émissions ne soit pas
réalisée pour des raisons techniques ou pour des raisons de
désistement de ceux qui les auraient commandées, ce qui pourrait
ce n'est pas prévu comme tel et nous n'avons pas compté
là-dessus libérer à ce moment-là...
M. BERTRAND: Du côté du ministère de l'Education, y
en a-t-il qui doivent être contremandées?
M. L'ALLIER: II y a, pour faire suite aux Oraliens, le français
1, le français 11 qui ne seront peut-être pas diffusés
cette année par le ministère de l'Education, mais dont la
production commencera quand même à Radio-Québec au cours de
l'année 1970. La commande est donnée et elle sera
réalisée, bien que la diffusion ne suive pas
nécessairement le même calendrier que l'an dernier.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il d'autres questions?
M. BERTRAND: Au sujet de Radio-Québec, encore, 11 y a $2 millions
et quelque $20,000 pour développement et diffusion. En quoi cela
consiste-t-il exactement? C'est un chiffre que vous nous avez donné
tantôt en énonçant le détail du montant global de $5
millions.
M. L'ALLIER: Dans le budget de $2 millions qu'on a indiqué pour
développement et marketing, il y a une partie, développement et
diffusion, qui est marketing comme tel et qui consiste à faire
connaître les réalisations et le travail de Radio-Québec, n
s'agit d'un montant de $740,000. Il y a aussi la partie de l'administration
à $786,835, et il y a une partie pour l'installation et l'exploitation,
au montant de $493,667.
Cela s'inscrit dans l'article « autres directions », pour un
total de $2,020,000. IL est à noter que les coûts d'exploitation,
comme la location des espaces, etc. sont répartis sur l'ensemble des
services. C'est pour cela que l'on retrouve à tous les articles:
installation, exploitation. Cela peut comporter de l'administration, cela peut
comprendre également de l'équipement.
M. BERTRAND: Quand vous avez de l'administration proprement dite, il y a
des traitements à ce poste pour seize personnes. Vous avez dit qu'il y
avait un personnel de seize. Cela ne représente pas le montant de $2
millions.
M. L'ALLIER: Seize personnes, c'est tout simplement le personnel de la
direction de développement et de diffusion, 16 personnes pour un budget
de $740,450. Le budget total de $2 millions comporte d'autres directions, dont
la direction de l'administration qui, elle aussi, a du personnel, et la
direction des installations et de l'exploitation. Les traitements, au service
de développement et de diffusion sont de $176,590 pour ce service en
particulier, alors qu'à l'administration, qui est aussi une autre
direction et qui a un budget total de $786,835, les traitements sont
évidemment plus considérables, ils sont de l'ordre de $391,211. A
l'article « installations », qui a un budget total de $493,667, les
traitements sont également de $334,105.
M. BERTRAND: D'après la Loi de Radio-Québec, à
moins que mon souvenir soit infidèle, un rapport ne doit-il pas
être produit par Radio-Québec tous les ans? Etant donné
qu'au budget, on ne retrouve pas de sous-article sous le chapitre Office de
Radio-Québec, il serait peut-être à propos que, dans le
rapport du président, on donne les détails au sujet de toutes ces
directions, autant de la direction générale que de la direction
de la production, de manière que, l'année suivante, si on veut
faire l'examen des crédits, des prévisions budgétaires, on
retrouve cela dans le rapport annuel de Radio-Québec. Je n'en fais pas
un blâme. Cela existe à peine
depuis un an et demi, mais dans le rapport, on pourrait...
M. LAPORTE: Ce n'est pas un blâme, c'est un désir
seulement.
M. BERTRAND: C'est tout simplement qu'à l'occasion de
l'étude des prévisions budgétaires, cela nous permet de
voir exactement en quoi consiste le détail de toutes ces sommes dont on
vient de parler.
M. L'ALLIER: Je peux vous informer que le rapport de Radio-Québec
est à peu près complété, il sera
déposé au cours des prochaines semaines et il sera
extrêmement complet.
M. BERTRAND: D'ailleurs, on s'est entendu là-dessus. J'en ai
déjà parlé. Vu que c'est un organisme presque autonome,
Radio-Québec, il pourrait être convoqué devant la
commission des Communications, s'il y a lieu, pour que le président nous
expose le programme qu'il entend réaliser, comme on le fait pour tous
les organismes semi-autonomes ou autonomes du gouvernement.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. BERTRAND: La coopération avec le ministère de
l'Education je vois que le président sourit, il a raison parce
que cela a été un point névralgique comment
s'effectue cette coopération au sujet de la préparation des
émissions? Du côté de l'éducation, on voulait
toujours se réserver, et avec raison, l'aspect pédagogique, et on
prétendait que, dès l'instant où les textes étaient
rédigés et remis à Radio-Québec pour
réalisation, il y avait tellement de coupures que la pédagogie
disparaissait. J'aimerais connaître le climat de coopération entre
les deux ministères.
M. L'ALLIER: Le climat de coopération qui, à l'occasion,
est couvert de certains nuages, commence à devenir plus serein au fur et
à mesure que le service des moyens audio-visuels et techniques du
ministère de l'Education et Radio-Québec se connaissent mieux, et
également, au niveau du conseil d'administration même de
Radio-Québec, vous avez un représentant du ministère de
l'Education.
M. BERTRAND: M. Beauchemin.
M. L'ALLIER: M. Beauchemin qui est sous-ministre.
M. BERTRAND: Est-ce que l'autre directeur ou commissaire a
été nommé?
M. L'ALLIER: Non.
M. BERTRAND: Je sais qu'il y a le président que je connais bien,
M. Beauchemin, qui est là, et un troisième devait être
nommé. Est-ce qu'il a été nommé?
M. L'ALLIER: II reste un poste à combler actuellement. Le
vice-président est nommé, et M. Goyette a également
été nommé aux finances.
M. BERTRAND: n y a un directeur général adjoint
également à nommer? Quant à moi, quand j'étais
responsable de Radio-Québec, j'ai demandé qu'il existe une
coopération plus étroite entre les deux ministères. Une
bonne manière d'avoir cette coopération, c'était que tout
le bureau audio-visuel du ministère de l'Education passe sous
l'égide du ministère des Communications. Cela avait
été amorcé. Est-ce que cela a été
complété?
M. L'ALLIER: Ce mouvement actuellement n'est pas arrêté.
Nous sommes, je ne dirai pas en pourparlers, mais en conversation avec le
ministère de l'Education pour qu'il existe une liaison beaucoup plus
étroite entre ce service technique, le ministère des
Communications et Radio-Québec. Nous verrons, éventuellement avec
l'accord du ministère de l'Education, à une fusion des services
audio-visuels et techniques du gouvernement sous une seule autorité. Ces
services, n'étant pas à ce moment-là et n'ayant pas un
contrôle pédagogique du contenu des émissions, se
regrouperont pour fournir un meilleur service technique, étant entendu
que le ministère de l'Education, pour sa part, aurait toute la latitude
pour exercer à la fois son autorité et sa compétence sur
le contenu pédagogique des émissions commandées.
M. BERTRAND: Nous attendrons donc le rapport du président de
Radio-Québec et, s'il y a lieu, dans le temps, nous pourrons le
convoquer devant la commission pour qu'il nous fasse connaître les
réalisations de Radio-Québec. Je n'ai pas d'autres questions,
quant à moi, à poser.
M. LE PRESIDENT: Alors, poste 2, adopté. Est-ce que vous vous
êtes entendus pour revenir au poste 1 ou si nous allons au poste 3?
M. BERTRAND: Je pense que nous allons
entreprendre l'administration. A moins que vous vouliez...
M. L'ALLIER: Est-ce que vous préférez le
Haut-Commissariat?
M. BERTRAND: Non, pas d'objection. Cependant les gens de l'Office
d'information et de publicité sont ici.
M. LE PRESIDENT: Alors, poste 3.
Office d'information et de publicité
M. BERTRAND: Vous avez, à la page 48, poste 3, nous pouvons
étudier les articles.
M. LE PRESIDENT: Article 1. Administration.
M. BERTRAND: Comme nous avons l'habitude d'entendre un exposé de
la politique du gouvernement ou du titulaire du ministère sur l'Office
d'information et de publicité, étant donné que j'ai lu ce
qu'il a dit sur le rôle de cet office souventefois discuté et qui,
parfois, a été discutable, on pourrait peut-être, pour le
bénéfice des membres du comité, écouter les propos
du ministre sur l'Office d'information, son rôle, ses limites et ce qu'on
appelait, il n'y a pas si longtemps encore, la liberté de la presse et
le rôle du gouvernement d'informer, de déformer. J'aimerais
entendre le ministre là-dessus, n pourra peut être nous redire ce
que la Presse publie sur les propos qu'il a livrés à un
journaliste. J'ai beaucoup entendu parler de cet office.
Rôle de l'office
M. L'ALLIER: Nous sommes donc au poste 3. Administration. Nous nous
référons, encore une fois, à cet article publié
dans la Presse cet après-midi et où j'ai fait allusion au
rôle que devrait jouer l'Office d'information et de publicité du
Québec. Je vais tout simplement répéter ce que j'ai dit
à ce moment-là.
L'Office d'information et de publicité du Québec doit
être au service de la population, et essentiellement au service de la
population, pour faire connaître à la population l'information
nécessaire, afin que les citoyens puissent se servir et
bénéficier au maximum des services de l'Etat. Il est inutile de
répéter ici les constatations qu'à faites le protecteur du
citoyen dans son rapport annuel, constatations, comme il l'a dit
lui-même, basées sur une observation presque superficielle
à l'effet que la population, pour toutes sortes de raisons, n'est pas
valablement informée des services gouvernementaux et de la façon
de s'en servir.
L'Office d'information et de publicité a ce rôle essentiel
à jouer, d'offrir à la population, pas nécessairement en
allant directement en court-circuitant les journalistes de la presse, de la
radio et de la télévision, au contraire, mais en offrant de
l'information pour que le citoyen puisse y avoir accès, via les
journalistes, via la presse, via la radio, via la télévision.
C'est un des rôles premiers de l'Office d'information et de
publicité que celui de faire connaître les politiques du
gouvernement. Et ce faisant, il risque quand même certaines critiques au
fait que cette information deviendrait éventuellement, comme cela a
été dit dans le passé, de la propagande. Risquant quand
même ce risque, si je puis encore répéter ce mot, l'Office
d'information doit l'assumer et fournir à la population l'information
essentielle au fonctionnement de l'Etat et aussi aux services à rendre
à cette population.
M. BERTRAND: Le ministre croit-il que l'Office d'information doit faire
connaître les politiques du gouvernement, avant qu'elles ne soient
adoptées par le gouvernement? Lorsqu'elles sont soumises à des
discussions de la Chambre, est-ce que le ministre croit que l'Office
d'information a un rôle à jouer?
M. L'ALLIER: A mon avis, l'Office d'information et de publicité
n'a pas de rôle de pression publique à organiser en vue de
l'adoption ou de la non-adoption de lois du gouvernement. L'Office
d'information et de publicité est un agent de diffusion de politiques du
gouvernement. C'est, à mon avis, le critère à retenir est
de, savoir si la diffusion de telle ou telle information est nécessaire
et bénéfique à la population. Ce sont les journalistes qui
sont les mieux placés pour juger de l'action de l'OIPQ, et la population
elle-même, dans la mesure où elle est consciente de l'action de
l'OIPQ. Mais l'OIPQ a comme fonction de faire connaître des politiques du
gouvernement du Québec pour que, ces politiques étant connues,
elles puissent bénéficier à la population. Or il faut
faire une distinction, à ce moment-là, entre les moyens
d'information habituels tel journal, telle station de radio ou de
télévision qui, eux peuvent intervenir dans un débat et
même prendre position avant même que le Parlement se soit
prononcé et l'Office d'information et de publicité, qui
doit fournir une information factuelle et des données, des faits, sans
autre interprétation que...
M. BERTRAND: Avant, dites-vous qu'une loi ne soit adoptée ou
après?
M. L'ALLIER: Je ne vois pas tellement la distinction que l'on peut faire
entre les deux phases. Prenons, par exemple, l'assurance-ma-ladie. Est-ce que
l'Office d'information et de publicité peut, sans contrevenir aux droits
des citoyens, diffuser un communiqué à l'effet que
l'assurance-maladie sera mise en vigueur à telle ou telle date? Est-ce
que toutes les questions qui n'ont pas été approuvées par
l'Assemblée nationale deviennent du même coup des questions qu'on
pourrait appeler sub judice pour les fins de l'Office d'information et de
publicité? Je ne le crois pas. Il s'agit d'un dosage, dont le seul
critère et le seul repère seraient l'intérêt
public.
M. BERTRAND: Alors, qui doit doser?
M. L'ALLIER: Cest, Je réfère à ça, la raison
précise de l'existence même de l'Office d'information et de
publicité. Le dosage est vérifié par l'opinion publique,
via les journalistes et via ceux qui ont le rôle de la critique de
l'action du gouvernement.
M. BERTRAND: Par son organisation même, l'Office d'information et
de publicité est un organisme qui a des ramifications dans tous les
autres ministères, par le truchement d'un agent ou d'un directeur de
l'information ou d'un responsable de l'information dans les ministères.
Est-ce que le ministre, au point de vue de la philosophie qu'il doit y avoir
dans ce domaine, entend conserver à l'Office d'information et de
publicité son organisation actuelle? On sait qu'à l'heure
actuelle, l'office rayonne dans tous les ministères.
M. LE PRESIDENT: II y a un député qui avait une question
à poser. Peut-être, avant de continuer la discussion...
M. AUDET: Le ministre mentionnait tout à l'heure, pour le
bénéfice de la population, l'information qui pouvait se donner
sur les différents services du gouvernement. Or, comme l'ancien premier
ministre le disait au sujet de l'annonce d'une loi avant son adoption, en
l'occurence, avant d'adopter la loi de l'assurance-maladie, je me demande si
l'Office d'information et de publicité du Québec pourrait faire
bénéficier la population d'une information réelle de ce
qui l'attend au sujet de l'assurance-maladie. Ce serait peut-être en
exposant les avantages et aussi peut-être les désavantages, faire
réellement ressortir tous les aspects de cette loi vis-à-vis de
la population, pour que l'on puisse dire de cette loi, lorsqu'elle sera
votée, que c'est une loi démocratique, à moins de recourir
à un référendum. Là, la population serait au
courant, elle saurait ce qu'elle doit savoir sur cette loi.
M. BERTRAND: A ce moment-là, vous êtes
député, vous êtes en Chambre. Un gouvernement
établit une politique, accepte un principe, présente un projet de
loi. Prenons l'exemple de l'assurance-maladie, qu'on aura l'occasion de
discuter à compter de demain. A ce moment-là, le gouvernement en
fait une politique. Il appartient à ceux qui sont dans l'Opposition et
même en dehors de la Chambre parce que l'Opposition n'existe pas
qu'en Chambre, elle existe en dehors de la Chambre de faire des
pressions. Si vous voulez vous opposer à une loi, vous en avez
l'occasion également, par le truchement des journalistes, des
éditorialistes, de connaître le point de vue du public.
M. AUDET: Même si nous nous opposons en Chambre, sachant que nous
sommes en minorité, nous pouvons tout de même nous faire entendre
de la population pour lui faire savoir nos vues, ce que nous pensons, et pour
savoir si la population est en faveur de cette loi-là. Même si on
dénonce certains faits ou certaines anomalies de la loi qui s'en vient,
est-ce qu'on peut dire que cette loi, lorsqu'elle sera adoptée
était bien démocratique et que la population l'aura voulue?
M. BERTRAND: Vous avez d'abord les partis politiques qui, par leur
programme, ont annoncé qu'ils étaient favorables à telle
ou telle mesure. Cela est un débat plus vaste. Je l'avais situé
tout à l'heure. C'était de savoir si le rôle de l'Office
peut commencer, au nom du gouvernement, dès qu'une politique est
énoncée par un gouvernement. Le ministre dit qu'il n'y a pas
beaucoup de distinction entre les deux. Je dis qu'il y en a une.
M. BURNS: Voici, M. le Président, la question que je me pose.
Concrètement, par exemple, vis-à-vis du projet de loi de
l'assurance-maladie, quelles peuvent être les précautions que
peuvent prendre le ministère ou l'OIPQ pour, comme le ministre l'a dit
tantôt, donner l'information des politiques du gouvernement et ne pas
tenter de vendre le matériel que le gouvernement veut vendre? Il est
fort possible, en effet, que les oppositions ou certaines des oppositions
n'aient pas le même point de vue
sur, par exemple, l'assurance-maladie. Moi, la question que je me pose
concrètement, c'est, dans un cas comme celui-là, quelles peuvent
être les précautions que le ministère ou l'OIPQ peuvent
prendre pour que vraiment ça ne devienne pas une affaire de
propagande?
J'ai déjà entendu M. Laplante, dans une interview
télévisée, poser ce problème-là, qui est un
problème difficile à résoudre. Je ne sais pas si, depuis
le temps, on a trouvé des mécanismes pour y arriver, mais c'est
vraiment, à mon avis, un problème. C'est ça le
problème.
M. L'ALLIER: C'est effectivement M. le Président, un
problème extrêmement complexe, parce que le but à
atteindre, c'est d'avoir cette neutralité idéale et parfaite
d'une agence d'information et de publicité gouvernementale et, en
même temps, de ne pas entraver son action inutilement par les
mécanismes d'un contrôle qui feraient qu'il n'y aurait rien qui
sortirait en définitive; c'est assumer les risques qui sont
inhérents au fait qu'un gouvernement est composé de partis et
qu'en même temps un Office d'information et de publicité est
composé d'individus. Alors il y a toute la pondération possible
à exercer dans ça, et je ne crois pas qu'il existe de
mécanisme qui soit d'un choix absolument sûr. Ceci dit, est-ce que
ce serait par le moyen de la commission parlementaire, par exemple, sur les
communications? Il y a toutes sortes de mécanismes qui peuvent
être étudiés, mais en définitive, je crois que c'est
un risque qu'on doit assumer et que les gardiens précisément de
la neutralité doivent assumer.
M. BURNS: Mais, si vous permettez, M. le Président, le dosage
dont le ministre parlait tantôt, est-ce qu'il doit être fait par
l'OIPQ lui-même ou bien par le ministère?
M. BERTRAND: La question est posée au ministre.
M. BURNS: Est-ce que, dans les faits, c'est l'Office lui-même qui
fait ce dosage-là, quitte à se faire blâmer, s'il le fait
mal éventuellement, ou bien le dosage est-il contrôlé par
le ministère? A toutes fins pratiques, à ce moment-là, ce
serait le gouvernement qui dicterait des politiques, et là, je crains le
dosage.
M. L'ALLIER: A mon avis, le principe précisément de la
neutralité de l'Office d'information et de publicité fait que
c'est l'office qui doit assumer sa responsabilité dans ce domaine.
M. BERTRAND: Alors, autrement dit, l'offi- ce, à ce
moment-là, serait, dans votre conception, un genre de corporation
autonome qui, par le truchement de tous ses directeurs d'information dans
chacun des ministères, n'aurait pas d'ordre à recevoir des
ministres proprement dit.
M. L'ALLIER: C'est un problème évidemment...
M. BERTRAND: Difficile, oh, j'en parle d'une manière...
M. LAPORTE: ... complexe.
M. BERTRAND: C'est un problème qui a toujours...
M. LAPORTE : L'OIPQ sera toujours administré par des hommes. Je
pense que récemment une autre juridiction, un autre ministre, a dit
fondamentalement qu'on doit compter sur l'honnêteté
professionnelle de ceux qui exercent le métier extrêmement
difficile de diffuser les nouvelles venant de l'Etat. Quelle est la limite
entre la propagande et l'information. C'est extrêmement ténu. Je
pense que, théoriquement, l'Office d'information doit de plus en plus
devenir une société autonome. C'est l'ambition de tout
gouvernement raisonnable. Je pense que, de ce point de vue, nous pouvons rendre
au premier ministre qui a précédé celui qui est
actuellement en fonction l'hommage que, dans ce domaine, il a fait du
travail.
Les hommes qui sont à Radio-Québec ou qui sont à
l'Office d'information, ce sont eux qui vont être les jouets du
gouvernement ou qui vont décider d'exercer par eux-mêmes une
neutralité dont ils sont personnellement imbus.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LAPORTE: Si on décide de nommer M. X parce que c'est un ami
connu de tel personnage politique ou de tel gouvernement, on s'attend à
ce qu'il rende les services pour lesquels il a été
nommé.
Je vais m'interdire le désir que j'aurais de le faire et je ne
rendrai pas hommage ce soir à des personnes qui sont à la
tête de cet office, je le dis aujourd'hui d'autant plus que ce n'est pas
nous qui les avons nommés. Ce sont, je le dis, des gens qui ne sont pas
identifiés à l'une ou l'autre des formations politiques qui sont
actuellement sur l'échiquier politique québécois. Cela,
c'est la première chose.
Deuxièmement, l'Etat doit-il se désintéresser
complètement de son droit de surveillance? Imaginons, en sens inverse,
qu'au lieu d'être un
instrument de propagande pour l'Etat, cet office devienne un
élément de destruction, sans que le gouvernement qui en serait
victime puisse à aucun moment intervenir.
C'est un autre danger que l'on doit imaginer puisque ailleurs, dans une
autre juridiction, on croit, en certains milieux, qu'une certaine
société de la couronne est en train de détruire, à
même les fonds des citoyens, une institution qui s'appelle le Canada. Je
ne porte pas jugement sur la véracité des accusations que l'on
porte.
Troisièmement, est-ce que l'Etat a intérêt à
se servir de ces moyens pour des fins de propagande dans le monde dans lequel
nous vivons actuellement? On accusé les libéraux, après la
formation de l'Office d'information, de s'en être servi. Ils ont
été battus en 1966. Nous avons prétendu, nous, à
tort ou à raison, que le gouvernement qui leur a succédé a
fait de l'office un puissant instrument de propagande. Il a été
battu en 1970. Alors, est-ce rentable pour un gouvernement de vouloir
s'approprier ce service pour en faire un instrument de propagande?
Personnellement, j'en doute.
Je pense qu'on doit fondamentalement se fier à
l'honnêteté professionnelle des gens qui font partie de l'OIPQ.
C'est fondamental. On doit les entourer de la protection nécessaire pour
qu'ils puissent exercer librement leur métier.Comme dans des choses
humaines, on doit avoir un frein, un moyen de vérifier, une
inquiétude, pour ces gens, la commission parlementaire sur les
Communications peut chaque année, à la demande de l'Opposition ou
à la suggestion du gouvernement, étudier la façon dont les
membres de l'OIPQ, de Radio-Québec ou de quelque autre organisme, se
sont conduits. Je pense qu'à l'intérieur de ces normes, il est
normal qu'une politique gouvernementale soit annoncée dès le
début. Il ne faut pas attendre qu'un projet de loi soit voté pour
que les citoyens puissent suivre, comme un député à
l'Assemblée nationale, l'évolution d'un projet de loi, depuis la
déclaration ministérielle disant: Nous avons l'intention de faire
telle chose, jusqu'à l'étude finale en troisième lecture.
Je pense qu'il est normal que l'Office devienne le véhicule permanent,
quotidien, entre le citoyen qui veut être renseigné et un
gouvernement qui doit renseigner.
M. BERTRAND: Est-ce que le député de Chambly nous
avons souvent discuté ce problème l'office devrait donner
à la politique gouvernementale une publicité très
bien est-ce qu'il devrait également donner à ceux qui s'y
opposent et là, nous revenons un peu au problème qui a
été soulevé une publicité? C'est là
qu'est tout le problème.
M. LAPORTE: Si vous voulez ma réponse rapide, courte, je dirais,
oui, quant à moi.
M. BURNS: Est-ce la politique du gouvernement ou est-ce la politique du
député de Chambly?
M. LAPORTE: C'est une suggestion. Le député de Chambly est
membre du gouvernement.
M. BURNS: Oui, bien c'est...
M. LAPORTE: Mon collègue en sait quelque chose, il a eu
l'occasion hier soir de discuter ces questions. Est-ce qu'on peut s'engager
personnellement, lorsqu'on est ministre, en disant: J'exprime mon opinion? Je
pense que le gouvernement actuel a donné une première preuve
physique, indirecte, secondaire, par l'utilisation d'une salle pour des
conférences de presse, qu'il a l'intention, qu'il juge normal que soit
mis à la disposition de tous ceux qui peuvent en
bénéficier, qui peuvent renseigner les citoyens, des organismes
qui sont payés par les citoyens. C'est mon avis personnel et je pense
bien que je n'exagère pas en disant que c'est là l'avis du
gouvernement. Je ne peux pas l'engager personnellement, le gouvernement.
M. BERTRAND: Vous pourrez le dire à M. Burns.
M. LAPORTE: J'ai des raisons de savoir...
M. BERTRAND: ... n'importe quel chemin, n'importe quel gouvernement
trouvera toujours certains points de vue différents, lorsqu'il s'agit de
la conception, entre autres, de l'Office d'information et de publicité,
n y a des gens qui trouvent que l'Office d'information et de publicité
ne devrait pas être aussi autonome qu'il l'est, que l'information devrait
relever du ministère proprement dit, et être sous la gouverne du
ministre. Alors, il y a deux philosophies qui s'affrontent.
M. BURNS: C'est justement, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse, le député d'Abitibi-Ouest a
demandé la parole depuis un certain temps.
M. AUDET: Après les paroles du député de Chambly,
je crois réellement qu'il ne serait pas bon que l'Office d'information
et de publicité soit trop autonome.
On en a connu d'autres au Canada, certains offices d'Information qui
étalent trop autonomes. Le gouvernement les a réellement
laissés libres et Ils ont pris des écarts trop prononcés.
Je crois que le gouvernement devrait être possesseur de cet office
d'information et ce serait à lui, peut-être, d'exercer la
liberté de cet office pour le libéraliser vis-à-vis des
partis de l'Opposition pour que nous puissions, comme monsieur le disait tout
à l'heure, pour que tous les partis, par exemple, au Parlement, qui sont
les mandataires de la population, puissent s'exprimer librement, sur la marche
du gouvernement.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Maisonneuve.
M. BURNS: En terminant, j'aurais cette question à poser au
ministre. On n'est pas encore certain de la nature de l'autonomie de l'OIPQ.
Quant à moi, de l'extérieur, je n'en suis pas certain. J'aimerais
savoir tout simplement ceci: tantôt, on a parlé de se fier
à l'honnêteté professionnelle des gens de l'OIPQ, je veux
bien, il n'est pas question de mettre cela en doute. Est-ce que le
contrôle du ministère s'exerce jusque dans le domaine
professionnel ou, dans l'exercice de la profession des gens de l'OIPQ? C'est la
question que je me pose.
M. L'ALLIER: M. le Président, à cette question
précise, jusqu'à maintenant, non. Il n'est pas question que cela
change avec le nouveau gouvernement. Il faut bien souligner le rôle
technique... Et le gouvernement en même temps qu'il a un devoir
d'information face à population, a aussi le devoir de veiller
cela peut paraître paradoxale à la neutralité de
l'Office d'information et de publicité. Ceci dit, les agents de l'Office
d'information et de publicité, qui sont dans les ministères, ont
la responsabilité d'établir un plan de diffusion et d'information
relatif à ce ministère, des services qu'il peut rendre à
la population, comment il peut les rendre, ces services. Il a un devoir de
transmission technique de l'information.
M. BERTRAND: II est important de clarifier dès le début
qu'à l'heure actuelle, il y a des directeurs de l'information dans
chaque ministère qui relèvent de l'office. Il y a, par contre, un
attaché à la personne du ministre, on l'avait retenu, ce que l'on
appelle un attaché de presse qui, lui, s'occupe de la publicité
qui doit être donnée, que le ministre croit devoir donner à
certaines politiques. C'est là souvent qu'on vient en conflit. H y a
certains communiqués qui émanent des ministères et on le
dit, c'est le ministère.
Et d'autres qui émanent de l'Office d'information et de
publicité. Mais il y a quand même je pense à ce
contenu - quelqu'un attaché à la personne du ministre, que l'on
appelle un attaché de presse. Fonction, par contre, qui n'est pas
décrite, comme telle, suivant la Loi de la fonction publique. C'est
tellement vrai qu'il y a eu des secrétaires particuliers qui ont
été engagés et leur tâche était celle
d'attaché de presse. Par contre, on a conservé quand même
le titre de secrétaire particulier.
M. L'ALLIER: Oui, on peut préciser, en définitive
après ce que vient de dire l'honorable député de
Missisquoi, qu'à l'Office d'information et de publicité, et aux
ministères, il y a un rôle mixte. Il y a une interrelation qui
existe, dans le sens que le directeur d'information d'un ministère ne
peut diffuser de l'information sur un ministère sans l'approbation du
ministre, pour que ce soit conforme à la politique du ministère.
Par contre, le même directeur d'information et de publicité ne
peut être forcé de diffuser de l'information pour le ministre.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. RUSSELL: M. le Président, à l'article 1, il y a 176
postes. Est-ce que ces postes sont remplis? Est-ce que le montant qui avait
été voté de $1,675,000 l'an dernier a été
totalement utilisé?
M. L'ALLIER: Non, M. le Président, les 176 postes ne sont pas
totalement remplis. Il y en a, je crois, 168 qui sont remplis et au
sous-article de $1,445,800 a été basé sur la liste de paye
du 5 février 1970.
M. RUSSELL: Pour 168 postes?
M. L'ALLIER: A ce moment là, pour 153 postes.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que les postes additionnels,
qui ont été remplis depuis ce temps, ont été un
emprunt au poste budgétaire no 6 du ministère des Finances, pour
chaun des cas?
M. L'ALLIER: Oui, pour la somme totale de $201,000.
M. RUSSELL: Donc, le montant qui serait à voter deviendrait
$1,600,000 environ, actuellement?
M. L'ALLIER: Oui.
M. BERTRAND: Alors, c'est puisé à même le fonds que
l'on retrouve au ministère des Finances.
M. L'ALLIER: C'est-à-dire que, si les postes vacants sont
comblés, il manquera une somme d'environ $100,000.
M. RUSSELL: Additionnels.
M. L'ALLIER: Mais dans la mesure, précisément, où
il y a des variations, on continue, dans ces postes il y a des
variations en plus ou en moins d'établir le budget à
$1,445,000. Nous nous sommes basés sur la paye du 5 février
1970.
M. RUSSELL: D'accord, donc le montant de $1,445,000 a été
établi suivant les fonctionnaires en poste au mois de février. Et
toutes les additions de postes ont été un emprunt au
ministère des Finances, au poste budgétaire no 6.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 1, adopté?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 2, adopté?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 3, adopté?
M. RUSSELL: « Honoraires » est un nouvel article de $20,000,
c'est pour quelles fins?
Maquettes de publicité
M. L'ALLIER: Alors, le sous-article 3, c'est soit pour des maquettes de
publicité...
M. BERTRAND: A quel sujet?
M. L'ALLIER: II s'agit de maquettes, soit pour des expositions, soit
pour des publications du gouvernement, dans la présentation de ces
publications. Et c'est également une somme qui est prévue pour la
recherche àl'Office d'information et de publicité.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est une nouvelle politique? Il n'y avait pas de
crédits à cette fin dans le budget précédent.
M. L'ALLIER: II n'y en a jamais eu aupa- ravant. C'est pour des
maquettes interministérielles. Pour chaque ministère, lorsqu'il y
a des maquettes d'une publication du ministère, elles sont au poste du
ministère; mais pour les maquettes interministérielles et pour
les maquettes de l'Office d'information et de publicité, comme telles,
elles ne sont pas prévues. Alors, des honoraires sont prévus pour
un montant de $20,000, car l'Office d'information et de publicité estime
nécessaire de faire étudier par des spécialistes
l'efficacité des campagnes de publicité gouvernementale. Des
appels d'offres ont également fait l'objet d'études par des
spécialistes de la mise en marché et du recrutement du personnel.
Enfin, différents réseaux déjà mis sur pied par
l'entreprise privée pour véhiculer l'information interne et
externe doivent faire l'objet d'études par des spécialistes.
M. RUSSELL: C'est plutôt pour de la recherche que pour des
maquettes.
M. L'ALLIER: C'est pour de la recherche et pour les maquettes. Par
exemple, avant de lancer une grande campagne de publicité, on a besoin
de...
M. RUSSELL: Ce sont $19,000 pour la recherche et $1,000 pour les
maquettes.
M. BURNS: En quoi ce budget de recherche se distingue-t-il du
sous-article 7: Analyse et recherche?
M. L'ALLIER: Le sous-article 7 est spécifiquement
réservé aux expositions, comme telles. Et pas autre chose que les
expositions.
M. LE PRESIDENT: Alors, le sous-article 3, adopté?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 4, adopté?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 5, adopté?
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 6, adopté?
Automobiles
M. RUSSELL: M. le Président, c'est le sous-article pour les
dépenses d'automobiles. Est-ce que l'automobile que conduit le ministre
vient du ministère des Travaux publics? A l'article 6.
M. L'ALLIER: II ne s'agit pas là de l'automobile du ministre.
C'est la camionnette de l'office.
M. RUSSELL: C'est la camionnette de l'office. Est-ce qu'elle
relève du ministère des Travaux publics?
M. L'ALLIER: Non.
M. RUSSELL: Vous avez votre propre camionnette. Est-ce que ce n'est pas
dans la politique du gouvernement de centraliser ces services de messagers?
M. LAPORTE: C'est que la camionnette veut garder sa
neutralité!
M. RUSSELL: Son indépendance et son autonomie! Le ministre est-il
favorable à la centralisation de ces services dans un seul
ministère?
M. L'ALLIER: C'est la politique du ministère des Travaux publics
et J'imagine qu'on l'a eue du gouvernement.
M. RUSSELL: Du gouvernement.
M. LAPORTE: Raison de plus. Si vous voulez qu'on appelle M. Bourassa, on
pourrait peut-être le rejoindre.
M. RUSSELL: Du conseil des ministres. M. LAPORTE: II doit être
occupé.
M. L'ALLIER: Non, dans la mesure où la camicnnette circule,
qu'elle est utilisable et utile à l'Office d'information et de
publicité pour maintenant, et dans la mesure où elle ne sert pas
à d'autres fins que celles qui sont prévues...
M. RUSSELL: Donc, le ministre est indifférent à ce que
cela reste chez lui ou aux Travaux publics?
M. L'ALLIER: Pour ce qui est de cette camionnette, moi...
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6, adopté. Sous-article 7?
Analyse et recherche
M. BERTRAND: Analyse et recherche. Pour répondre d'une
manière plus précise à la question de M. Burns, quels sont
les projets d'analyse ou de recherche?
M. L'ALLIER: Au sous-article 7, l'office entend consacrer une somme de
$50,000 à des travaux d'analyse et de recherche dans le but de mieux
connaître et de mieux percevoir les différentes couches
d'âge qui composent le public québécois. Encore là,
l'office entend utiliser surtout le public des expositions auquel il demande de
remplir des cartes décrivant son état civil, son âge, son
degré d'instruction, son revenu, etc. L'office estime qu'environ un
demi-million de personnes passeront par les tourniquets de nos expositions
régionales et provinciale et il considère que ces travaux
d'analyse doivent lui permettre de mieux connaître ce public. Les travaux
de recherche et d'analyse sont donc, en majeure partie, exécutés
par des sociologues et autres spécialistes de l'Université du
Québec.
Il apparaît extrêmement important, dans la mesure où
on a déjà sur place des gens qui sont intéressés et
qui viennent dans les kiosques du gouvernement, à l'Office d'information
et de publicité, de voir qui sont ces gens, quel est leur niveau
d'instruction, quelles sont leurs préoccupations pour
précisément adapter cette information à la
clientèle de l'office et éventuellement étendre cette
clientèle de l'office.
M. BERTRAND: Y a-t-il une formule qui doit être remplie par ces
gens-là?
M. L'ALLIER: Oui, il y a des cartes qu'ils sont libres de remplir, des
formules qu'on leur demande de remplir, comme dans la plupart des expositions.
Cest une technique d'enquête à la fois simple et peu
coûteuse, qui est très répandue. Dans les expositions,
l'entreprise privée le fait, qu'il s'agisse de marchands de toute
nature, vous trouvez toujours ces petites cartes. Evidemment, l'entreprise
privée ajoute à cela, la plupart du temps, le
bénéfice d'une chance de gagner un appareil de radio ou un
téléviseur ou une lessiveuse mais, l'Office d'information et de
publicité n'a pas ce genre d'appât. Mais les fiches, semble-t-il,
d'après les renseignements qu'on a, en tout cas, sont remplies en nombre
considérable. Il s'est même
produit, par le passé, des cas où
précisément, à cause de l'intérêt
suscité par un kiosque au palais de l'exposition, notamment dans le
domaine de l'éducation, le nombre de fiches prévues, qui avait
été considéré comme suffisant, avait
été très rapidement épuisé et on a du
procéder à l'impression de nouvelles fiches parce que les gens
voulaient, précisément, des renseignements supplémentaires
sur tel ou tel secteur de l'éducation.
C'est une formule peu coûteuse, qui ne consiste pas à faire
des enquêtes sui generis, mais qui consiste à se servir de
l'occasion des expositions pour enquêter sur les couches de la population
qui s'intéresse à ce qui se passe au niveau de l'Etat.
M. BURNS: En somme, ces $50,000 sont surtout des honoraires de
sociologues ou de spécialistes en recherche.
M. L'ALLIER: Oui, ce sont des honoraires de spécialistes qui
procèdent, à partir de ces expositions ou autres manifestations,
ce sont également les impressions des fiches et aussi le traitement, par
mécanographie, des renseignements qui sont recueillis.
M. BERTRAND: C'est sous l'égide de l'Université du
Québec.
M. L'ALLIER: Oui, les sociologues et les spécialistes sont de
l'Université du Québec. Encore là, on fait d'une pierre
deux coups en définitive en se servant du personnel déjà
en service.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 8.
M. BERTRAND: Adopté.
Autres dépenses
M. BURNS: En quoi consistent ces autres dépenses, dans les
grandes lignes?
M. L'ALLIER: Les autres dépenses, ce sont les diverses
publications du gouvernement qui ne sont pas, par ailleurs, prévues par
les postes des publications générales du gouvernement.
C'est aussi des dépenses imprévues aux autres postes. Il
se produit, dans le domaine de l'information, un certain nombre
d'imprévus auxquels on doit faire face extrêmement rapidement.
C'est pour prévoir ces dépenses que ce poste existe. Nous
comptons également sur ce poste pour tenter quelques expériences
en matière de signalisation gouvernementale et en matière
d'information sur babillard.
M. BURNS: Est-ce le même cas que pour les autres articles? La
différence de $12,000 que comporte la réduction sur le budget
1969/70, est-ce que c'étaient des crédits non utilisés ou
si c'est tout simplement un souci de...?
M. L'ALLIER: Non, dans la mesure où les programmes de 1970 sont
relativement plus précis que ceux de l'année
précédente, il aété possible de réduire ce
coussin ou cette réserve si vous voulez, pour ces fins. Encore une fois,
si un poste budgétaire est arbitraire, c'est bien celui-là, parce
qu'il peut se produire, au cours de l'année, des
événements ou des situations où il faudra procéder
à des publications et à une information rapide. A ce
moment-là, il faudra y puiser. Comme la grève, par exemple.
M. RUSSELL: C'est un poste où l'on forme le montant
d'après l'expérience de l'année
précédente.
M. L'ALLIER: Par exemple, la grève des postes. A un moment
donné, s'il faut prévenir la population qu'en cas de grève
des postes elle pourra retirer ses chèques d'allocation familiale et
payer ses impôts à tel ou tel endroit, il faut une campagne
d'information.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8, adopté. Poste 2.
Information.
Information
M. BERTRAND: En quoi cela consiste-t-il exactement? C'est de
l'information, mais dans quel domaine?
M. L'ALLIER: Pour l'information, une somme de $20,000 sera
consacrée à l'achat de photographies, de bobines, de rubans et de
cassettes pour la transmission de l'information régionale et pour la
mise sur bande filmée ou magnétoscopique des bulletins
d'information. Déjà, l'opération « codaphone »
dont vous avez sûrement entendu parler, est en vigueur, mais elle ne
coûte rien en frais directs puisque les $10,320 qui sont
nécessaires annuellement à cette opération sont
assumés par le ministère des Travaux publics qui paie tous les
frais téléphoniques du gouvernement.
En revanche, il faudra assumer nous-mêmes
les frais de distribution de l'Information filmée sur bande
magnétoscopique. Nous prévoyons également consacrer une
somme de $100,000 cette année pour refaire les maquettes de
quelques-unes des 680 publications gouvernementales qui paraissent à des
intervalles différents. Avec cette somme, il n'est évidemment pas
possible de rafraîchir la présentation de toutes les publications
gouvernementales, mais l'Office d'information et de publicité tente d'en
rénover 100 ou 200 par année et de donner ainsi aux responsables
de chaque publication certains points de repère ou du moins un nouveau
style. A ce sujet, vous avez sûrement noté que le nombre de
publications est relativement important au gouvernement du Québec, soit
680 par année. Nous allons tenter, au cours de 1970, de faire une
analyse très serrée de la rentabilité de chacune de ces
publications.
M. BERTRAND: Est-ce que l'Inventaire de toutes les publications
gouvernementales a été complété?
M. L'ALLER: Oui, l'Inventaire des publications vendues est
complété, c'est ce qui nous amène au total de 680. Ilyena
également un bon nombre qui sont distribuées gratuitement. Une
fois cet inventaire terminé, il y a un travail assez colossal qui
consiste précisément à voir si certaines publications ne
doivent pas être abandonnées, d'autres regroupées, pour
faire en sorte que le citoyen ne soit pas noyé dans un amas de papiers
qu'il ne peut plus consulter parce que, précisément, il est trop
volumineux. C'est une des priorités qui est définie à
l'Office d'information et de publicité: essayer autant que possible,
tout en réduisant le coût ce qui n'est pas à
proprement parler le but premier de les rendre plus efficaces, plus
abordables et, d'une façon générale, d'en assurer une
diffusion qui amène le lecteur à les consulter et à savoir
ce qui se passe.
M. BERTRAND: Est-ce qu'on tente également d'uniformiser le format
de ces publications?
M. L'ALLIER: En même temps qu'on tentera de les regrouper et de
faire disparaître celles qui sont devenues inutiles, nous travaillons
à l'uniformisation des formats et des présentations, de sorte que
la population puisse en arriver à identifier facilement une publication
du gouvernement, à identifier même sa source, à identifier
le secteur qu'elle touche, pour pouvoir choisir, parmi ces publications, celles
qui l'intéressent. Iln faut également identifier les an-
nées de publication. On retrouve sur les tablettes des publications qui
sont souvent reprises d'année en année et qui, en
définitive, peuvent être consultées par quelques centaines
de personnes seulement annuellement, alors que le coût per capita devient
extrêmement onéreux.
Il y a un effort à faire de ce côté-là pour
que les publications soient pour employer un anglicisme un peu
plus « glamorous » et qu'elles attrapent le citoyen qui pourrait y
trouver même en payant, pour celles qui sont payantes d'abord
l'information dont il a absolument besoin.
M. BERTRAND: Le ministre est-il favorable à la centralisation,
à l'Office d'information et de publicité, de toutes les
publications gouvernementales, que ce soient les rapports des ministères
ou autres? Parce qu'il y a des documents dont l'Impression relève,
à l'heure actuelle, de l'Editeur du Québec. Le ministre tend-il
à tout centraliser à l'Office d'information et de
publicité?
M. L'ALLIER: Je suis favorable à un regroupement des publications
du gouvernement, mais pas nécessairement jusqu'à inclure, dans ce
regroupement, les rapports annuels des ministères. Ce pourrait
être une phase ultérieure. Dans un premier temps, tout ce qui
n'est pas rapport annuel devrait faire l'objet, si vous voulez, d'un plan qui
soit connu et qui puisse être débattu ou discuté à
un moment donné, un plan global des publications de l'Etat. Qu'est-ce
que l'Etat publie, pour qui et pourquoi?
M. RUSSELL: Par exemple, Hebdo-Education pourrait être
imprimé chez vous.
M. L'ALLIER: Sur le plan technique. Il pourrait certainement être
imprimé chez nous.
M. BERTRAND: Il relève, à l'heure actuelle, de la
direction de l'information à l'Education.
M. L'ALLIER: Il est en fait rédigé par l'Office
d'Information et de publicité...
M. RUSSELL: Y a-t-il certains changements qui s'amorcent à ce
sujet?
M. L'ALLIER: Si vous parlez du contenu, il faudrait le demander au
ministre de l'Education. Si vous parlez de la forma, oui.
M. RUSSELL: C'est-à-dire qu'Hebdo-Edu-cation était
publié toutes les semaines; n'est-il pas question de le publier une fois
par mois?
M. L'ALLIER: Alors, quant à moi le problème de trouver...
un autre nom pour la publication... Je ne sais pas s'il est question de le
publier éventuellement, mais c'est à l'étude.
M. RUSSELL: Je pourrais poser la question à l'Education.
M. LE PRESIDENT: Article 2? M. RUSSELL: Adopté. M. BERTRAND:
Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3? M. BERTRAND:
Relations publiques. Relations publiques
M. L'ALLIER: A l'article 3, la partie la plus importante de ce budget de
$600,000 est en fait la tournée régionale, de 26 villes de la
province, avec un kiosque d'information; donc, la construction d'un kiosque et
le transport de même que le séjour de ce kiosque dans les villes
de la province qui sont visitées au cours d'année.
Cette tournée régionale demandera une dépense de
l'ordre d'environ $390,000 pour cette année. En fait, c'est le
même montant que l'an dernier, et c'est l'espérience de l'an
dernier qui se poursuit.
M. BERTRAND: C'est une tournée régionale où l'on
montre à la population quoi, exactement?
M. L'ALLIER: Le thème de l'exposition, cette année, est un
thème économique; c'est un labyrinthe, en définitive, qui
sera présenté dans les régions et dans les villes, qui
aura pour but de renseigner toutes les personnes, tous les
Québécois qui, dans le courant de leur fonction, dans le courant
de leur existence ou de leur travail, sont appelés, à un moment
ou l'autre, à prendre des décisions à caractère
économique, afin que ces personnes, prenant connaissance de
l'information qui est diffusée et de cette information qui reproduit les
préoccupations techniques du ministère de l'Industrie et du
Commerce, des Institutions financières, puissent, autant que possible,
coordonner leur propre action personnelle et privée à l'action
globale.
M. BERTRAND: Est-ce que l'on profite des expositions régionales,
dans les différentes parties du Québec, pour ces
démonstrations?
M. L'ALLIER: Oui, en grande partie on profite des expositions
régionales parce que cela sert d'abord à réduire le
coût précisément de l'exposition, et cela nous amène
une clientèle qui, venant pour autre chose, a quand même
accès à cette information. Donc, les expositions
régionales sont un des points de chute privilégiés de
cette exposition itinérante.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Croyez-vous que l'Office d'information du Québec
pourrait appuyer, par exemple, l'action du protecteur du citoyen?
H pourrait devenir une espèce de bureau de dépannage pour
beaucoup de personnes qui ont besoin d'information pour atteindre certains
ministères, comme le Bien-Etre social, par exemple, la Commission des
accidents de travail, des personnes qui ont des besoins, qui ne savent pas
où s'orienter pour obtenir des services.
M. L'ALLIER: La priorité de l'Office d'information et de
publicité, cette année, est de répondre aux besoins du
public dans les régions, pour que le public, les citoyens, aient
accès, comme je l'ai dit tout à l'heure, aux services
gouvernementaux. Ceci dit, l'Office d'information et de publicité peut
certainement conseiller et aider le protecteur du citoyen et l'Office tiendra
certainement compte des recommandations qu'il a faites. Mais encore là,
il y a un problème qui se pose, celui précisément de la
neutralité du protecteur du citoyen et du caractère
également de neutralité de l'Office d'information et de
publicité. Dans la mesure où le protecteur du citoyen jugera
utile de faire appel aux services techniques de l'Office d'information et de
publicité, l'office sera heureux d'offrir ses services techniques mais
l'office ne prendra pas de lui-même l'initiative propre à
contrecarrer ou, de quelque façon, à s'immiscer dans l'action du
protecteur du citoyen. Cela deviendra une question de bonne entente, de bonnes
relations et d'assistance à offrir au protecteur du citoyen qui doit
compter en fait sur l'assistance de toutes les administrations.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 3, est-ce qu'il y a d'autres questions?
Adopté. Article 4, publicité.
Publicité
M. BURNS: Est-ce que le ministre peut nous dire en quoi consiste cette
réduction d'au-
delà de $1 million sur les crédits de 69/70 et, tout
particulièrement, en quoi consiste cet article de publicité? Si
Je comprends bien, c'est le coeur même de l'OIPQ. Faudrait-il conclure
que l'OIPQ va réduire ses activités?
M. L'ALLIER: La dépense la plus importante à cet article,
l'an dernier, a été, pour les grandes campagnes de
publicité, comme « Québec sait faire », des choses
comme ça, qui sont pour l'instant suspendues comme telles et
réanalysées. L'an dernier, les appels d'offres ont
coûté $370,000. Ils sont estimés, pour cette année,
à $300,000. Les campagnes de publicité sont limitées
à $480,000. Elles comprennent trois activités principales: les
offres d'emplois, pour une somme d'environ $100,000; la production de documents
audio-visuels qui assureront la publicité et l'information du
gouvernement, pour $200,399; et l'achat de temps pour la présentation de
26 demi-heures de télévision dans le cadre de la série
« L'éducation à votre service », pour $108,000. Par
ailleurs, des engagements contractés au cours de l'exercice
précédent grèvent le budget actuel de $55,000. Il s'agit
de campagnes s'étalant sur plusieurs mois et portant principalement sur
l'insémination artificielle et le Régie de
l'assurance-récolte.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions à l'article
4?
M. BURNS: Quelqu'un qui voudrait être malin pourrait se demander
si le budget de publicité est plus élevé pour les
années d'élections que pour les autres années?
M. BERTRAND: Non, J'attirerai l'attention du député sur le
fait qu'en 69/70 c'était $2,131,000 et nous avions prévu dans le
premier budget, le libre bleu, $1,158,000.
M. BURNS: Il était plus faible il y a deux ans que l'an
dernier.
M. L'ALLIER: Le chef de l'Opposition a répondu pour le
ministre.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté. Nous passons au poste 4,
Campagnes d'information.
Campagnes d'information
M. BERTRAND: En quoi consistent ces campagnes d'information pour
$250,000? Ce sont des montants qui sont mis à la disposition des
ministères? Quels sont les projets présentés par les
différents ministères?
M. L'ALLIER: M. le Président, à ce poste le budget est
considérablement réduit et la marge financière du
gouvernement actuel couvre des campagnes de publicité répondant
à la description du poste 4. Ce crédit sera limité dans la
mesure où précisément, actuellement une somme de
$192,233.90 est déjà engagée à ces fins, par
arrêté en conseil. Ce sont donc des dépenses qui seront
faites en cours d'année et qui ont toutes été
autorisées par arrêté en conseil. Il s'agit par exemple
d'une campagne de prospection industrielle au Canada...
M. RUSSELL: Et commerciale.
M. L'ALLIER: Industrie et commerce. Il s'agit de campagne de
publicité relative à l'inscription des élèves pour
le ministère de l'Education, d'un film « L'oeuvre de la
Sûreté de Montréal auprès des motards ».
M. RUSSELL: ... Justice.
M. L'ALLIER: Recommandé par le ministère de la Justice.
Pour ce film, j'ai l'assistance de l'ex-membre du Conseil de la
trésorerie, cela va très bien. Un film sur le territoire du
Nord-Est du Québec...
M. RUSSELL: L'Office du plan.
M. L'ALLIER: L'Office du plan, de la publicité globale sur le
ministère de l'Education pour $11,000, d'un film sur «
Québec Acier, richesse naturelle ».
M. RUSSELL: « Québec Acier, richesse naturelle ».
M. L'ALLIER: Et d'une publication « Connaissance du Québec
», $93,000.
M. RUSSELL: II reste une disponibilité de $58,000 pour terminer
l'année.
M. L'ALLIER: C'est à peu près cela. Pour les campagnes de
publicité. Je pourrais peut-être donner un renseignement
supplémentaire sur ce point. En serrant davantage les plans
d'information et de publicité du ministère, en les coordonnant
les uns aux autres, on essaiera d'arriver, à toutes fins pratiques, aux
mêmes fins uniquement par l'agencement des périodes de
publicité des différents ministères et, si nous
réussissons à faire que les ministères aient des plans de
publicité sur un an ou dix-huit mois, on aura quand même un plan
de publicité qui sera, en lui-même, une campagne de
publicité,
uniquement par l'agencement des périodes de la publicité
qui est déjà prévue au sein du ministère. Cet
agencement permettra une image globale plutôt que des actions
consécutives qui n'ont pas nécessairement de liens entre
elles.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, cela a été une coupe de
$650,000 plutôt arbitraire pour tenter de...
M. L'ALLIER: Non, pas plutôt arbitraire, en ce sens que lorsqu'on
a effectué cette réduction au budget, j'ai invoqué,
à ce moment-là, l'argument que je viens d'employer. Il existe des
plans d'information et de publicité dans les différents
ministères, mais ils ne sont pas, actuellement, articulés les uns
aux autres. Et on n'a pas suffisamment employé les moyens normaux
d'information et de publicité, comme la presse gratuite, la
télévision gratuite, la radio gratuite, qui ont un devoir et un
rôle de diffusion d'information gouvernementale, comme celui de diffuser
une information tout court, dans la mesure où c'est un service public.
Nous essaierons défaire en sorte que les plans d'information et de
publicité des ministères soient présentés de telle
sorte que les agents d'information publique, les moyens d'information publique
considèrent de leur devoir de transmettre cette information, parce que,
précisément, elle est une information au service de la
population. C'est cette articulation des plans qui permettra, dans bien des
cas, de réduire les frais d'une campagne de publicité comme
telle, qu'il faut acheter à ce moment-là sur du temps commercial
qui coûte extrêmement cher.
M. RUSSELL: Certains ministères avaient complètement
soutiré leur crédit pour les publications et cela avait
été remis à l'Office d'information. Il y a seulement
certains ministères qui conservent leur crédit actuellement.
M. L'ALLIER: Non. On me dit que les publications et les crédits
sont demeurés dans les ministères.
M. RUSSELL: Ils sont demeurés dans les ministères. Je
prends la parole du ministre.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il d'autres questions concernant le poste 4?
Adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5: Régie des services
publics, article 1: Traitements.
M. BERTRAND: C'est statutaire cela, les services publics...
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Article 2, adopté.
Article 3, adopté.
Article 4, adopté.
Nous revenons à l'article 1, je suppose?
M. RUSSELL; Non, non, 11 n'a pas encore été
discuté.
M. BERTRAND: Alors, pour faire suite aux propos, avant que l'Office
d'information ne nous quitte, propos que nous avons maintes fois entendus, on
aura peut-être l'occasion de convoquer devant la commission des
communications, le directeur de l'office afin de connaître exactement la
philosophie que l'on entend pratiquer à l'office à qui on veut
donner un statut de plus en plus autonome.
M. L'ALLIER! Je crois, M. le Président, que ce statut autonome
sera donné à l'office avec la collaboration de tous les partis
à l'Assemblée nationale et qu'en définitive il est de
l'intérêt de tous les partis, comme du gouvernement, comme de la
population, que tout le monde unisse ses efforts pour faire de l'Office
d'information et de publicité un instrument de service public avant
tout.
M. RUSSELL: Personnellement, M. le Président, je suis favorable
et le parti auquel j'appartiens est favorable à ce qu'une très
grande autonomie soit accordée à l'Office. Je pense qu'il est
souhaitable que cette situation ambiguë soit éclaircie le plus vite
possible. Je pense surtout aux personnes qui travaillent pour l'OIPQ et qui
doivent, à certaines occasions se poser de sérieuses questions.
Je pense aussi aux différents ministères et en particulier, au
ministère des Communications qui doit avoir certains problèmes
avec cela. Je pense que tout le monde a intérêt à ce que ce
statut-là soit éclairé le plus rapidement possible.
Administration
M. BERTRAND: Au poste 1: Administration. C'est la première
année que le budget est présenté, en fait, par le
ministère des Communications, qui est un nouveau-né. Le ministre
pourrait peut-être nous dire où on en est rendu avec
l'organisation du ministère et comment peut se justifier cette somme de
$1,200,000.
M. L'ALLIER: M. le Président, comme l'a souligné le
député de Missisquoi, il s'agit d'un premier budget qu'on
pourrait appeler un budget pro forma. Et on pourrait diviser le poste de
l'administration comme ceci: traitements et indemnités pour 164
personnes qui ne sont pas...
M.BERTRAND: Combien?
M. L'ALLIER: Pour un total de 164 personnes qui évidemment ne
sont pas toutes là: $891,000; frais de voyage, $48,000; frais de bureau
et autres dépenses, $45,000; matériel et articles de bureau,
$65,000; automobiles, achat, $4,000; entretien, $2,000; autres dépenses,
dépenses diverses suivant les appellations, $10,000; études et
recherches, $100,000; laboratoire, puisqu'il s'agit d'un ministère
à vocation technique, $35,000, soit un total global de $1,200,000.
M. BERTRAND; Combien de personnes prévoyez-vous devoir
engager?
M. L'ALLIER: Les projets sont à l'effet que le ministère
des Communications aurait à la fin de l'année 164
employés.
M. BERTRAND: Combien y en a-t-il d'engagés à l'heure
actuelle?
M. L'ALLIER: Au mois d'avril 1970, il y avait 55 personnes en poste.
M. BERTRAND: Est-ce que l'on a partagé les tâches par la
création de directions à l'intérieur du ministère
et si oui, quelles sont-elles?
M. L'ALLIER: Il y a actuellement, M. le Président, une direction
générale de l'administration et une direction
générale des communications gouvernementales.
M.BERTRAND: Alors, combien de personnes prévoit-on pour chacune
de ces directions et combien y en a-t-il d'engagées dans chacune?
M. L'ALLIER: Quarante-deux employés sont présentement en
fonction au ministère, pour le ministère proprement dit, soit au
cabinet du ministre, au bureau du sous-ministre, à la direction de
l'information, à la direction générale de l'administration
et à la direction des communications. La répartition se fait
comme suit y compris le personnel clérical dans tous les cas: au cabinet
du ministre, neuf personnes; au bureau du sous-ministre, deux personnes;
à la direction de l'information, une personne; à la direction
générale de l'administration, 17 personnes, dont sept au
personnel, cinq à l'approvisionnement, cinq à l'administration
proprement dite; à la direction générale des
communications gouvernementales, neuf personnes, dont trois au bureau de
développement audio-visuel et quatre au service de génie.
M.BERTRAND: Combien y a-t-il de personnes qui ont été
mutées du ministère des Travaux publics au ministère des
Communications?
M. L'ALLIER: II n'y a encore personne de muté, parce que les
transferts ne sont pas complétés. A l'organisation et la mise en
marche du ministère, on prévoit au service du personnel pour le
ministère proprement dit, 42 personnes...
Je m'excuse, M. le Président, je vous donnais une information
incomplète. Le nombre de personnes qui sont actuellement
gérées par le service du personnel du ministère des
Communications se détaille comme suit: pour le ministère, 42;
l'Office d'information et de publicité, 168; la Régie des
services publics, 23, et le Haut-Commissariat à la jeunesse aux loisirs
et aux sports, 18.
M. BERTRAND: Avez-vous d'autres questions?
M. RUSSELL: Seulement une question, M. le Président, On a dit, au
cours de la discussion, qu'il y avait un montant de $4,000 pour l'achat d'une
automobile. Est-ce que cet achat est fait?
M. L'ALLIER: Oui, cette automobile a été achetée
effectivement, et c'est l'automobile du ministère comme tel.
M. RUSSELL: Du ministère ou du ministre? M. L'ALLIER: Du
ministère.
M. RUSSELL: A quelles fins est utilisée cette automobile?
M. L'ALLIER: L'automobile sert aux fins internes du ministère,
soit le transport du courrier, le transport des marchandises, etc., parce que
le ministère est actuellement disséminé dans cinq ou six
bureaux dans toute la ville de Québec et n'est pas regroupé comme
tel dans un lieu unique.
M. RUSSELLî Est-ce que le ministre est au courant qu'il y a un
service de messagerie au
sein du gouvernement et que les ministères sont appelés
à s'en servir pour justement éviter la multiplication de ces
camionnettes ou de ces automobiles?
M. L'ALLIER: Oui, je suis au courant de ça. Mais l'automobile qui
a été achetée au mois de février dernier par
l'ancienne administration semble rendre des services appréciables au
ministère actuellement, et ce n'est pas incompatible, en
définitive, avec l'existence d'un service de messagerie. Ceci dit,
à l'usage, s'il s'avère que l'automobile n'est pas essentielle,
on verra à s'en dispenser.
M. RUSSELL; Est-ce qu'elle sera mutée aux Travaux publics comme
les autres?
M. BERTRAND; Et les employés des Travaux publics s'en iront chez
lui.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur
l'administration...
M. BERTRAND; Sur le travail qui était commencé, je pense,
de l'inventaire de tous les systèmes de communications au gouvernement,
est-ce qu'on est rendu loin dans ce travail?
Systèmes de communications
M. L'ALLIER: Le travail d'inventaire est commencé au
ministère des Communications. Cela se poursuit à un rythme qui
devrait être accéléré, et il y a un certain nombre
de questions à régler, notamment avec le ministère des
Travaux publics en ce qui concerne les services téléphoniques et
les questions comme celles-là. Ceci dit, le travail d'inventaire se
poursuit, et il devrait être complété le plus rapidement
possible. C'est une question aussi qui est extrêmement complexe que cet
inventaire des moyens de communications.
M. BERTRAND: Est-ce que vous avez plusieurs ministères qui ont
leur propre système de communications? On avait demandé qu'un
inventaire soit fait de manière à mieux coordonner les
activités des différents ministères. Cela a
été une des raisons d'ailleurs de la création du
ministère des Communications comme tel.
M. L'ALLIER: Oui, M. le Président, nous allons
accélérer cet inventaire.
Encore une fois, comme on vient de le dire, c'est une des raisons de
l'existence même du ministère des Communications que le regroupe-
ment des services internes de communications du gouvernement en vue d'en
arriver à une plus grande efficacité et aussi,
peut-être,à une réduction des coûts d'exploitation de
ces systèmes de communications. Certains grands ministères sont
bien équipés d'autres le sont beaucoup moins. Les systèmes
de communications peuvent ne pas être normalisés d'un
ministère à un autre et il y a effectivement par l'usage, double
emploi, ou même sous-emploi, de matériel de communications dans
les ministères. C'est une tâche à laquelle nous nous
attachons. C'est une tâche prioritaire au ministère des
Communications que ce regroupement technique, cette normalisation des moyens de
communications entre les ministères.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce la politique du
ministère de transférer tout le service
téléphonique au ministère des Communications?
M. L'ALLIER: Des pourparlers sont en cours actuellement, des
conversations ont lieu entre les ministères des Travaux publics et des
Communications et s'il s'avère plus efficace et plus rentable
d'effectuer ce transfert, il aura lieu. Actuellement, je crois que le
ministère des Travaux publics est sensible à cette question et ne
verrait pas d'un mauvais oeil que le ministère des Communications, qui
sera équipé en techniciens, eningénieurs, assume
directement le contrôle de l'organisation de la mise en place des
systèmes de communications, notamment du système
téléphonique, et le contrôle technique, non pas le
contrôle physique. Le contrôle physique appartient à Bell
Canada.
H faudra en arriver éventuellement à un contrôle de
gestion également, contrôle d'utilisation, contrôle de
gestion des services téléphoniques conjointement avec les
ministères intéressés.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense qu'il y a eu
peut-être une incompréhension dans toute cette situation. Ici, je
voudrais parler pour la bonne administration de la chose, non pas par
fantaisie. Je crois qu'il est important qu'on analyse profondément le
contrôle physique des équipements et le contrôle technique.
On avait divisé les deux, d'une façon très
catégorique. D'abord, techniquement, il n'y a aucune objection pour que
le ministère, dont nous parlons ici, aujourd'hui, le ministère
des Communications, s'occupe des télécommunications. Mais la
partie physique, je crois qu'elle doit demeurer au ministère qui est
responsable de l'aménagement de locaux, pour chacun des
ministères et que lui
doit négocier directement avec les responsables de
l'installation, toujours la même compagnie, Bell Canada. Et si on essaie
de mettre cela dans un autre ministère, on mettra une roue de plus
à la charette et elle sera d'autant plus lourde à traîner.
Elle l'est assez actuellement.
M. L'ALLIER: Nous étudions actuellement la possibilité
d'en arriver à une jonction de la gestion des services
téléphoniques et des services de télécommunications
avec le contrôle de l'opération technique, en vue d'une
réduction de coûts. C'est cela que nous étudions
actuellement.
M. RUSSELL: Je pense que c'était l'amorce, au début,
lorsqu'on en a discuté :1e contrôle technique. On en est rendu
à vouloir accaparer le contrôle physique. Et je le dis pour
l'information du ministre, indépendamment de l'opinion de ses hauts
fonctionnaires. Je pense qu'il doit regarder objectivement, en fait, pour
rendre un service au gouvernement, pour ne pas alourdir le système, qui
est très lourd actuellement. Et surtout, parce qu'on a toujours à
discuter avec une compagnie privée et se soumettre à sa lenteur,
qui est assez prononcée en fait, et celle du gouvernement. Cela fait une
machine qui est assez lourde à traîner. S'il faut mettre un autre
ministère là-dedans, on en subira les conséquences. Ce
n'est pas moi qui les subirai mais le public encore, d'une façon assez
dure, ou assez difficile. Il est souvent porté à la critique,
donc, il n'y a pas nécessité. Que le service technique soit
contrôlé par le ministère actuel, le ministère des
Communications, c'est parfait. A moins que votre ministère veuille
prendre l'aménagement de tous les locaux pour tous les
ministères...
M. L'ALLIER: A mon avis, M. le Président, les deux choses ne sont
pas aussi incompatibles qu'elles peuvent le paraître au départ.
C'est-à-dire que dans la mesure où il existerait, au
ministère des Communications, un contrôle technique de
l'opération télécommunications, il peut exister une
coordination étroite entre le ministère des Travaux publics et le
ministère des Communications. En ce qui concerne l'aménagement
les locaux, il faut en arriver à un moment donné à savoir
exactement où sont les appareils, à quoi ils servent et de quelle
façon ils servent, pour en arriver à un taux de
rentabilité maximum.
Alors, si on retrouve, dans un ministère, le contrôle
technique et le contrôle matériel de l'appareil et qu'en
même temps on retrouve ailleurs le contrôle quant au nombre
d'appareils, quant au nombre de lignes, quant à leur disposition, c'est
tout cela qu'on étudie en même temps. Les décisions ne sont
pas prises actuellement. Nous travaillons en collaboration avec le
ministère des Travaux publics pour trouver la formule. Si la formule
consiste à garder la gestion au ministère des Travaux publics et
si on établit la preuve que c'est cela qui doit être, c'est ce qui
sera. Si on en arrive à la conclusion, avec le ministère des
Travaux publics et les intéressés, que c'est une autre formule,
c'est celle-là qu'on adoptera. H n'y a pas de politique
préétablie dans cela, d'objectif à atteindre, sans que la
preuve ne soit faite de la rentabilité et au meilleur coût
possible d'un système de communications et de
télécommunications gouvernemental.
M. RUSSELL: Lorsqu'on parle de questions techniques, je pense qu'il
arrive, à ce moment-là, qu'on établisse des normes pour
les communications, que ce soient les télécommunications ou les
autres. Je pense que cela peut être fait par un ministère comme le
vôtre. Mais, lorsque je parle d'équipement et d'installation, je
pense que cela appartient au même ministère d'en prendre la
responsabilité. Et pour ce faire, pour vous rendre compte de
l'importance, je vous demanderais de visiter ou d'examiner l'aménagement
complet d'une bâtisse et les précautions à prendre et la
coordination à faire, avant de prendre une décision finale sur
cette question qui est en discussion actuellement.
M. BERTRAND: Le but était surtout, d'ailleurs, de mieux
coordonner. D'abord, faire un inventaire afin de savoir ce que nous avons. On
sait qu'à l'heure actuelle il y a des systèmes de communications
qui existent dans plusieurs ministères. Vous en avez au ministère
des Terres et Forêts. Je pense qu'il y en a également au
ministère des Richesses naturelles. A la Voirie, aussi.
M. RUSSELL: Au Tourisme, Chasse et pêche, aux Affaires
municipales.
M. BERTRAND: Vous avez, par contre, un système assez bien
organisé, qui est celui de l'Hydro-Ouébec. Vous avez celui de la
Sûreté du Québec Le but était de coordonner tous ces
systèmes, de manière à donner une certaine unité de
direction. Mais, est-ce que cela doit aller jusqu'au contrôle physique de
l'équipement? C'est l'expérience qui va le démontrer.
M. RUSSELL: M. le Président, je veux bien
être plus précis, je parle de l'équipement
téléphonique, qu'il est question d'enlever du ministère
des Travaux publics pour l'envoyer à votre ministère, et c'est
là que je m'oppose au système. Je pense qu'il a été
mal compris. Je pense que vous devriez reconsidérer cette situation et
l'examiner d'une façon très précise. Que votre
ministère établisse des normes et qu'il demande au
ministère des Travaux publics de les appliquer, j'en suis. Mais, entre
là et prendre la coordination de l'aménagement de l'appareil
physique, je pense que c'est une erreur monumentale et je pense que le ministre
devrait réexaminer cela lui-même, avec ses hauts fonctionnaires,
avant de prendre une décision qui pourrait créer certains
problèmes.
M. L'ALLIER: M. le Président, je prends note des observations qui
viennent d'être faites et soyez assuré que nous en tiendrons
compte dans l'étude qui est en cours, actuellement. Comme je l'ai dit,
aucune décision n'est prise. Mais, en fait, l'opinion qui vient
d'être exprimée sera certainement considérée, parce
que nous recherchons, encore une fois, le but poursuivi par le passé et
qui n'a pas dévié, qui est celui d'une meilleure coordination et
d'une intégration éventuelle de ces services, pour en arriver
à donner un service meilleur et même supérieur à un
coût égal ou inférieur.
M. BERTRAND: Maintenant, à l'article 2 de la loi on parle
d'une manière bien générale, je n'ai pas envie d'entamer
un débat sur toute la politique des communications mais est-ce
que nous pourrions savoir du ministre où en sont rendus les pourparlers
relatifs au fameux satellite?
M. L'ALLIER: M. le Président, sans vouloir me défiler sur
la question, je dois quand même la référer au
ministère des Affaires intergouvernementales, parce que, actuellement,
le dossier du satellite est encore un dossier en négociation
fédérale-provinciale ou franco-québécoise, et c'est
le ministère des Affaires intergouvernementales qui en est actuellement
saisi. L'étude technique de ce dossier, au ministère des
Communications, est une étude extrêmement sommaire, dans la
mesure, précisément, où le dossier, quant à nous,
n'existe pas chez nous.
M. BERTRAND: Alors, M. le Président, nous allons arrêter
là notre...
M. LE PRESIDENT: Je ne sais pas si vous me permettez, M. le chef de
l'Opposition, on me dit, ici, qu'il y a un article qui est inclus au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le poste
budgétaire no 15, qui concerne le Haut-Commissariat de la jeunesse, des
loisirs et des sports.
M. BERTRAND: Alors, nous allons suspendre là pour aujourd'hui.
Nous continuerons avec le Haut-Commissariat. Nous allons adopter le poste
budgétaire no 1, mais sous réserve de la discussion du poste
budgétaire qui a été réservé au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le
Haut-Commissariat.
M. LE PRESIDENT: Entendu.
M. BERTRAND: Alors, disons que le poste budgétaire no 1 n'est pas
adopté, excepté qu'il faudra faire le lien. C'est parce que
l'autre poste budgétaire relevait du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
M. L'ALLIER: M. le Président, C'est une question technique, le
Haut-Commissariat est effectivement un poste budgétaire qui est au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. BERTRAND: Et dont la discussion a été
réservée pour le ministère des Communications,
étant donné que le titulaire, à ce moment-là,
n'était pas ici. Alors, il faudra, pour nous, étudier demain,
à la reprise, le poste budgétaire du Haut-Commissariat.
M. LE PRESIDENT: Alors, voilà, c'est accepté à
l'unanimité. A une prochaine séance.
M. BERTRAND: Nous tenons pour acquis que la discussion pouvait
être plus courte, étant donné que c'est un
nouveau-né et nous allons lui permettre de prendre son envol.
M. LE PRESIDENT: Alors, je vous remercie de votre collaboration.
M. BERTRAND: Merci, monsieur. (Fin de la séance: 22 h 11)
Séance du vendredi 26 juin 1970
(Dix heures cinquante-trois minutes)
M. SEGUIN (président de la commission permanente des
Communications): A l'ordre, messieurs!
Je voudrais m'excuser pour mon absence d'hier. Nous allons reprendre
là où on avait laissé, au Haut-Commissariat de la
jeunesse, des loisirs et des sports. Qui avait la parole?
M. L'ALLIER: Nous en sommes, M. le Président, à
l'étude des postes 15, S-l, 16, 17 et 18 du ministère du
Tourisme. Cela a été, au moment de la discussion des
crédits du ministère du Tourisme, reporté pour être
étudié avec le ministère des Communications.
On me signale, M. le Président, que les postes 17 et 18 ont
déjà été adoptés au moment de la discussion
des crédits du ministère du Tourisme.
M. LE PRESIDENT: Lesquels?
M. L'ALLIER: Le Café du Parlement et dépenses
diverses.
M. LE PRESIDENT: Oui, d'accord. UNE VOIX: De même que le poste
14.
M. LE PRESIDENT: Alors, nous en sommes au poste 15.
M. L'ALLIER: Nous en sommes à 15.
Haut-Commissariat de la jeunesse des loisirs et des
sports
M. L'ALLIER: M. le Président, au poste 15 du budget, nous
prévoyons une dépense totale de $3,280,500, divisée en
administration; $217,300 et en subventions et projets divers: $3,063,200.
M. LOUBIER: Si le ministre me permet, au lieu de se perdre dans les
détails du budget, je préférerais, je pense, qu'on puisse
discuter des orientations du Haut-Commissariat qu'entend poursuivre le ministre
et, en discutant de ces orientations, accrocher au passage des sujets comme la
commission athlétique, le sort des fédérations, les
juridictions de ces fédérations, les
confédérations, les modes de subventions accordées aux
OTJ, le sort réservé au réseau d'auberges de jeunesse, les
relations avec les différents ministères de l'Education et des
Affaires culturelles et les politiques d'immobilisation que le
prédécesseur du ministre avait mises de l'avant
Commission athlétique
M. LOUBIER: Commission athlétique, qu'est-ce que c'est? Je sais
qu'il y a eu des réunions sous mon règne
éphémère et que la commission avait siégé
à différentes reprises.
Nous avions abouti à un projet de loi, qui devait être
présenté durant la courte session que nous avions prévue
du 20 mai au 20 juin ou encore à la session qui aurait
débuté en septembre 1970.
M. L'ALLIER: M. le Président, la commission athlétique
avait terminé ses travaux et conclu le tout par la présentation
d'une esquisse de projet de loi. Je dois dire que je n'ai pris connaissance de
cette esquisse de projet de loi qu'il y a quelques jours, alors qu'elle m'a
été personnellement remise par M. Sauvageau. Il était
Impossible de la retracer dans les dossiers du Haut-Commissariat de même
que le rapport de la commission.
Par ailleurs, nous avons pris des dispositions et nous tentons
actuellement de trouver les moyens administratifs les plus rapides pour
Indemniser normalement les participants à cette commission
athlétique.
Sur ce plan, j'ai donc l'Intention d'étudier très
rapidement, au cours des prochaines semaines, le rapport de la commission ainsi
que le projet de loi et de voir, s'il y a lieu, à y apporter des
modifications et à en proposer l'étude au conseil des
ministres.
M. LOUBIER: Quand le ministre parle d'indemnités, c'est
qu'à ce montant-là des requêtes m'étaient parvenues
à différentes reprises. Je dois dire, sans blesser qui que ce
soit qui aurait siégé à cette commission, que je trouvais
exagérés les montants réclamés et que je n'avais
pas voulu les payer.
Deuxièmement, en ce qui concerne les fédérations
régionales, le ministre a-t-il l'Intention de leur donner leur propre
autonomie concernant, par exemple, les activités qu'elles doivent avoir
à l'intérieur des régions pour sauvegarder à ce
moment-là dans leur action les particularismes de chacune des
régions? Est-ce l'intention du ministre de leur laisser pleine latitude,
à l'intérieur d'un territoire donné, d'orienter leur
politique, leur animation, même leurs immobilisations, et de faire en
sorte que, dans chacune des régions, les fédérations
puissent avoir assez de latitude pour répondre aux besoins particuliers
de cette région?
M. L'ALLIER: M. le Président, je crois que le
député de Bellechasse fait allusion aux conseils régionaux
de loisirs.
M. LOUBIER: Il y a des fédérations et des conseils
régionaux également.
M. L'ALLIER: Disons que, comme Je l'ai déjà dit à
plusieurs reprises au niveau des conseils régionaux de loisirs, j'ai
l'intention d'attacher la plus grande importance à ces conseils
régionaux pour qu'en définitive l'action du gouvernement en
matière de loisirs et de sports s'appuie d'abord et avant tout sur les
conseils régionaux de loisirs.
M. LOUBIER: D'accord.
M. L'ALLIER: Ces conseils sont actuellement autonomes; ils ne
dépendent pas du gouvernement comme tels, sauf pour leur financement. Il
importe cependant qu'ils soient équipés pour répondre aux
besoins d'une région et il importe que ce soient eux, en
définitive, qui, prenant le pouls de la population, des besoins, des
ressources, etc. sur place, soient les principaux conseillers du gouvernement
en matière d'équipement et en matière de programmation des
politiques de loisirs et de sports dans les régions en question. Car si
nous ne touchons pas directement la population, nous allons investir des sommes
énormes dans la machine, en haut, ça va se perdre dans la
tuyauterie et il n'y a rien qui va à la base. Nous voudrions en arriver
également à faire en sorte que, si les régions
correspondent véritablement aux besoins de la population et si on
conserve de l'équipement sur place, elles se fassent un plan de
développement régional. Ce sera alors la responsabilité du
Haut-Commissariat de coordonner ces plans régionaux de
développement en matière de loisirs et de sports. Ce seront
aussi, les régions qui passeront des commandes aux
fédérations sportives, aux fédérations de loisirs
pour les services à rendre sur place plutôt que de donner au
départ des sommes importantes, soit pour l'organisation de stages ou
autrement, à des fédérations spécialisées
qui, elles, vont ensuite sur le terrain et partout dans la province organiser
des stages sans que ça colle toujours aux besoins et aux demandes de la
région.
Nous préférons, si vous voulez, concentrer, comme cela a
d'ailleurs déjà été amorcé, l'action sur la
région qui, elle, deviendra la plaque tournante de toute la politique
des loisirs et des sports.
M. LOUBIER: Je voudrais simplifier toutes mes questions, et là je
ne veux pas utiliser l'encensoir et, vaniteusement, m'envoyer cet encens; ce
n'est pas moi qui suis responsable, ce sont les hauts fonctionnaires qui ont
travaillé de façon admirable au Haut-Commissariat du temps que
j'étais là, qui ont mis toutes ces politiques de l'avant. Est-ce
que dans l'ensemble, c'est la même philosophie, c'est le même
état d'esprit, c'est la même mentalité et c'est la
même orientation qu'on continue au Haut-Commissariat ou si le ministre a
des avenues nouvelles qu'il vient d'ouvrir ou encore s'il veut changer
considérablement les politiques qui étaient mises en place dans
les différents secteurs...
M. L'ALLIER: II y a des modifications...
M. LOUBIER: ... touchant la commission athlétique, les conseils
régionaux, etc? On semble marcher très allègrement et avec
une détermination ostensible dans la voie qui avait été
tracée. Mais, comme je le dis, je n'ai pas le mérite de ces
orientations-là puisque ce sont les fonctionnaires qui étaient
là qui me soufflaient à l'oreille quand je faisais des
déclarations. Je le dis bien modestement, mais c'est ça. Le
ministre entend-il poursuivre les mêmes objectifs, sensiblement, quitte
à y mettre au fur et à mesure un peu d'adaptation selon le
contexte?
M. L'ALLIER: A ce sujet-là, il y aura probablement des
modifications de parcours qui pourront s'avérer importantes dans la
mesure précisément où l'orientation qui avait
déjà été donnée faisait du
Haut-Commissariat, si vous voulez, un instrument plutôt de transit entre
le gouvernement et de très grandes fédérations ou
confédération nationales, dans le domaine du sport, des loisirs,
des équipements de loisirs. Nous avons l'intention, pour assurer
pleinement le rôle de planification qui appartient au gouvernement, de
fournir directement un certain nombre de services communs à l'ensemble
du monde du loisir et du sport, d'éqiui-per éventuellement le
Haut-Commissariat pour rendre ces services. Pour ce faire, dans la mesure
où cet équipement nous est essentiel, même s'il est
nécessaire à telle ou telle confédération de
ralentir le rythme de développement de telle ou telle
confédération et même de leur demander cette année
de revoir complètement leur mandat et de reviser leur position compte
tenu de la priorité que nous fixons à savoir le conseil
régional...
M. LOUB1ER: Le ministre ne pourra pas apporter de grandes corrections
avec le budget qu'il a là.
M. L'ALLIER: Non, c'est en fait le problème actuellement. Mais
nous pouvons, dans la mesure où par exemple la
Confédération des équipements...
M. LOUBIER: A moins de le faire d'une façon spirituelle.
M. L'ALLIER: Non, la Confédération des équipements
de loisirs du Québec, le précédent gouvernement s'est
engagé à lui verser $200,000 par année pendant trois ans;
nous avons rencontré ses représentants et nous avons convenu de
leur proposer un nouveau mandat plus restreint compte tenu
précisément des priorités que nous voulons nous fixer et
compte tenu du fait que l'inventaire en matière d'équipements de
loisirs et de sports au Québec peut être très valablement
fait par les conseils régionaux qui sont sur place, qui sont en contact
quotidien avec tous les gens. Mais aussi parce que, dans ce domaine, la
planification qui pourrait exister, au niveau de l'équipement en place
ou au niveau du terrain, est une planification secondaire et il faut
procéder davantage à une planification au niveau même de la
source de cet équipement, e'est-à-dire au niveau des Affaires
culturelles, de l'Education et de Haut-Commissariat; avant que l'Education
décide de construire tel ou tel équipement, c'est là qu'il
faut prendre le problème et pour ça il faut que nous nous
équipions.
M. LOUBIER: Voici, si le ministre me permet, c'est...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît, il y a d'autres
questions...
Olympiques internationales
M. LEGER: II n'y a qu'une question, je pense, qui est prioritaire dans
tout ça, vous l'avez touchée vers la fin. Je vais juste la
mentionner pour y revenir après. Etant donné que les olympiques
s'en viennent en 1976 et que le Québec a quand même une population
qui est beaucoup plus sportive en spectateurs que sportive en participants, il
faudra former et planifier l'intérêt, non seulement de la
population mais des jeunes, voir à leur entraînement, à
l'organisation des compétitions régulières pour stimuler
la participation des gens.
Je pense qu'en six ans, il est possible de présenter des
athlètes qui soient capables de ne pas paraître comme des parents
pauvres dans les olympiques internationales et de gagner plusieurs
compétitions, si on les prépare on conséquence.
Et la première question que je souhaite arriver en premier, c'est
que le budget de 1969/70 prévoyait $3,500,000. Le nouveau budget
présente une diminution de près de $400,000, alors que,
justement, la nouvelle des olympiques qui viennent à Montréal
devrait avoir été une incitation assez forte auprès du
gouvernement actuel pour augmenter ce budget en vue d'arriver à quelque
chose. Alors, ma première question est celle-ci. Comment se fait-il
qu'il n'y a pas de correction immédiate? Il ne faut pas attendre trop
tard, si on veut obtenir des résultats de ces olympiques.
M. L'ALLIER: M. le Président, la réduction, comme j'ai
dit, affecte essentiellement le poste des subventions. Or, actuellement, les
subventions sont promises ou accordées ou demandées pour des tas
et des tas d'équipements avant même que l'inventaire de ce que
nous avons ne soit complété et avant même qu'on ait pu
normaliser un plan d'équipement des loisirs et des sports au
Québec, à partir du ministère de l'Education, à
partir du ministère des Affaires culturelles, du Haut-Commissariat.
Alors, nous avons considéré qu'il était prudent de
ralentir de ce côté, de ne pas bloquer des sommes inutiles en vue
d'un équipement et de procéder le plus tôt possible
à cet inventaire. Vous avez les Jeux du Québec pour lesquels nous
n'avons pas hésité à continuer le dossier qui était
en place; les Jeux du Québec se réaliseront au cours de
l'été, tel que prévu. Ces jeux du Québec sont
essentiellement un inventaire des disponibilités
québécoises en matière d'équipement, en
matière de personnel, en matière d'encadrement sportif. A partir
de cette expérience de l'été, de cet inventaire qui se
fait donc à la grandeur du territoire, les jeux ont lieu dans toutes les
régions du Québec. A partir de cette expérience, nous
verrons de quoi nous disposons comme équipement, nous verrons quels sont
les centres d'intérêt, et là, nous pourrons bâtir un
échéancier qui nous amènera en 1974 ou 1975, un an ou, si
possible, deux ans avant les olympiques pour que nous ayions formé dans
le plus grand nombre de disciplines possibles, des Québécois
aptes à participer aux olympiques et qui pourront se servir des
équipements olympiques qui, à ce moment-là, devraient
être à peu près complétés.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que je pourrais demander au
ministre si dans la façon de financer cette chose, on prévoit des
subventions supplémentaires ou si on doit demeurer pour cette
année au montant de $3,280,000?
M. L'ALLIER; Je crois que, pour cette année, nous demeurerons
à ce montant dans la mesure où, précisément, c'est
une phase de planification. Tant qu'on n'aura pas terminé
l'élaboration d'une véritable politique de loisirs et de sports
au Québec, les loisirs et les sports étant
considérés non pas comme des divertissements ou comme des
amusements, mais comme des agents de développement du Québec et
des Québécois, et tant qu'on n'aura pas établi cette
politique, tant que les conseils régionaux eux-mêmes n'auront pas
réévaluer toutes leurs demandes qui sont souvent des demandes
accolées les unes aux autres, mais qui ne s'inscrivent pas dans un plan
de développement de la région qui, lui, doit être
coordonné avec le plan global sur le plan économique et social,
je crois qu'il serait dangereux d'encourager les investissements ou
d'encourager par exemple, par des subventions, des bénévoles dans
des actions qui, dans un an, devraient être freinées pour
être réorientées.
Or, je dois vous dire que les répartitions budgétaires
sont faites en très étroite collaboration avec les principaux
intéressés, qu'il s'agisse des confédérations ou
des associations. J'ai pris comme ligne de conduite, au début, de
rencontrer les associations et les fédérations. Nous avons
échangé nos points de vue sur la demande qui était
présentée par elles et nous avons, dans un deuxième temps,
rencontré l'exécutif pour faire des propositions
concrètes. Les subventions qui sont ou qui seront accordées ne
sont pas, comme telles, des demi-subventions par rapport à ce qui se
faisait l'an dernier, mais ce sont des subventions complètes
correspondant, quand il y a une diminution de chiffres par exemple, à un
mandat nouveau qui, lui, a été accepté par l'association
ou la fédération.
En d'autres mots, si telle confédération nous demande, par
exemple $150,000, et que c'est son budget, à ce moment-là, si
nous considérons que les services qu'elle entend rendre peuvent
être rendus par le Haut-Commissariat ou peuvent être rendus
uniquement par un regroupement d'efforts d'autres associations, ou ne sont pas
prioritaires, compte tenu de l'état embryonnaire du plan, nous proposons
une définition avec la confédération en question, un
nouveau mandat et nous lui proposons les moyens de remplir intégralement
ce nouveau mandat.
Problèmes interministériels
M. LOUBIER: Le ministre signalait tout à l'heure que ces
politiques budgétaires et autres étaient bâties en
très étroite collaboration avec les parties
intéressées.
J'ai cru comprendre, à ce moment-là, qu'il mentionnait
implicitement le ministère de l'Education et le ministère des
Affaires culturelles qui sont plus spécifiquement
intéressés à la question d'éducation physique et
à la question de loisirs culturels. Le ministre pourra retrouver des
dossiers de négociations avec le ministère des Affaires
culturelles et avec le ministère de l'Education.
Premièrement, en ce qui a trait au ministère de
l'Education: très bonne collaboration à un niveau très
supérieur. A d'autres niveaux, on a nettement l'impression que certains
fonctionnaires de l'Education veulent conserver leur petit fief d'une
façon extrêmement jalouse, sans se préoccuper d'une
philosophie d'ensemble et sans vouloir se prostituer en acceptant une
autorité suprême chapeautée par le Haut-Commissariat. Ce
qui est absolument impensable, ce qui est absolument frivole de la part de ces
personnes, parce qu'à mon sens, le Haut-Commissariat et je suis
certain que le ministre actuel va partager mon opinion a un rôle
de coordination. Il a le mandat, l'autorité et la juridiction de tracer
les objectifs supérieurs et de ne pas compartimenter, par exemple, le
sport scolaire, l'éducation physique, et, à un moment
donné, on saute et cela devient le sport civique, etc. C'est une
difficulté à laquelle j'ai été en butte
continuellement. Je souhaite un meilleur succès au ministre actuel que
j'en ai obtenu, à certains moments.
Il y a, aux Affaires culturelles, aussi le ministre va
sûrement, j'espère, ne pas frapper son Waterloo certains
grands penseurs, et certains grands poètes je ne méprise
pas les individus qui sont enracinés dans la philosophie de la
culture, avec un grand C. Et dès qu'on leur parle de loisirs culturels,
qui doivent avoir lieu je pense à des loisirs
intégrés, même dans la ville de Sainte-Foy, où on
fait de l'art plastique, on enseigne la guitare et tout ce que vous voudrez,
où l'on fait faire du barbouillage par des petits gars de onze ans ou
douze ans là, les Affaires culturelles revendiquent d'une
façon dictatoriale une autorité absolue sur tout, alors que cela
devrait devenir du loisir intégré et devenir la
responsabilité du Haut-Commissariat.
J'espère que le ministre, avec vigueur, avec détermination
et je connais plus spécialement
son adjoint parlementaire, le député de Fabre, qui a de la
verve et qui est capable de revendiquer, j'espère qu'il s'en servira
auprès, surtout, des Affaires culturelles et de l'Education pour
qu'enfin, on comprenne, dans ces deux ministères, que ce n'est pas du
tout se diminuer, ce n'est pas du tout se rabaisser que de confier à une
autorité suprême qui a le mandat de tracer les objectifs et de
chapeauter toutes les politiques du gouvernement en sport et loisirs et que
cela revient au Haut-Commissariat.
Je me souviens, entre autres, des éducateurs physiques qui,
à un moment donné, avaient don-dé leur accord sur le fait
de la question de principe, que le Haut-Commissariat devait coordonner, devait
tracer les grands objectifs et qu'à ce moment-là on leur disait
même : Gardez votre autonomie et demeurez sous la férule
prestigieuse du ministère de l'Education. Mais seulement, au moins,
collaborez avec nous. Alors, au même moment, ils sont partis en guerre,
aidés de quelques-uns qui étaient en politique à
l'époque, ils ont fait tout un tralala et ils ont provoqué encore
la séparation entre le Haut-Commissariat et le ministère de
l'Education. Or, c'est une façon de faire avorter l'idéal que se
trace le ministre dans les politiques de sports et de loisirs. Si je peux, par
cette intervention, aider très modestement le ministre, ou en Chambre,
ou ailleurs, je ne cesserai de plaider, avec toute la virulence qu'il faut, le
fait qu'il faut absolument que ce soit le Haut-Commissariat qui chapeaute, qui
coordonne, qui oriente et qui soit, en fait, le haut-parleur des besoins de la
population et également que ce soit lui qui mette en place toutes les
politiques.
Je signalerai au ministre,entre autres, que dans ses relations avec les
différents ministères, nous en étions venus à une
entente avec le ministère de lEducation, au mois d'octobre 1969, je
pense, à savoir que le ministère de l'Education concédait
que l'autorité devait appartenir au Haut-Commissariat.
Par la suite, il y a eu un revirement de position. Je pense qu'au
départ, si le Haut-Commissariat veut atteindre ces objectifs, il faudra
sortir le tomahawk, ou tout ce que vous voudrez, mais il y a des têtes
qui devront, à un moment donné, se faire sonner à un tel
point que, si elles ne comprennent pas par la per-suation et le bon sens, il
faudra trouver un autre moyen. Mais, cela ne pourra jamais fonctionner au
Haut-Commissariat, et je l'avoue très humblement, j'ai eu infiniment de
difficultés, des demi-succès dans bien des domaines, justement
à cause de ce manque de compréhension, de participation, de
collaboration de deux ministères qui ne veulent pas, comme je le disais,
s'abaisser à ces politiques de loisirs et de sports qui s'adressent
à toute la population et qui ne s'adressent pas à une classe
privilégiée. C'est un droit aussi strict que de manger ou de
travailler, aujourd'hui, que celui des loisirs.
Est-ce que le ministre pourrait me dire d'une façon
peut-être pas aussi longue que la mienne s'il a
réamorcé ces négociations, si l'horizon des
résultats se fait resplendissant ou si, encore là, il y a des
nuages mauditement emmerdants?
M. L'ALLIER: M. le Président, en réponse à la
question du député de Bellechasse d'abord je le remercie
de l'exposé qu'il vient de faire, qui m'éclaire passablement sur
la situation et qui confirme en définitive l'état de la question
quant au Haut-Commissariat en rapport avec les ministères de l'Education
et des Affaires culturelles, tout au moins au moment où j'ai pris
connaissance des dossiers.
Ceci dit, la consultation à laquelle je faisais allusion tout
à l'heure s'est exercée essentiellement non pas auprès de
l'administration, mais auprès des contribuables par leurs associations
et confédérations. J'ai déjà eu des conversations
avec les ministres de l'Education et des Affaires culturelles, et je dois dire
que de ce côté du moins au départ actuellement, et
sans autre signe contraire le climat est extrêmement favorable.
Nous devons nous rencontrer prochainementpendant plusieurs heures, si possible
un ou deux jours, pour faire le point et discuter précisément de
cette question du sport scolaire, des loisirs socio-culturels et culturels,
etc., pour en arriver à faire, en définitive, que ce ne soient
pas des batailles administratives qu'on stérilise le domaine du sport et
du loisir au Québec et que, pour sauvegarder quelque juridiction que ce
soit au Haut-Commissariat ou ailleurs, on en arrive à faire que le
citoyen,...
M. LOUBIER: A saboter.
M. L'ALLIER: ... lui, n'ait pas le résultat auquel il est en
droit de s'attendre.
M. LOUBIER: II y a un instrument de travail qui n'est pas une bible,
mais il y avait eu un comité interministériel, d'institué;
nous y avions siégé à quelques reprises, le ministre de
l'Education, le ministre des Affaires culturelles et quelques autres. Un
document avait été remis au premier ministre. Alors, vous avec
là les thèses défendues par le ministère
des Affaires culturelles, par le ministère de l'Education et par
le Haut-Commissariat. Si le ministre a le temps de repasser tout cela, cela
pourra lui donner au moins un éclairage assez complet de la situation et
des embêtements qu'on a à traverser.
M. HOUDE: M. le Président, si cela peut donner une lueur d'espoir
à tous mes collègues autour de la table je pense que cela
fera plaisir à l'ancien ministre la semaine dernière, par
exemple, c'est le Haut-Commissariat qui a subventionné presque en
totalité la compétition d'athélétisme des jeux
scolaires qui a eu lieu à Saint-Lambert. Alors, c'est déjà
un bon commencement.
M. LOUBIER: Un bon précédent.
M. HOUDE (Fabre): Disons qu'il y a également...
M. LOUBIER: Avec l'accord...
M. HOUDE (Fabre): Oui, avec l'accord du ministre de l'Education. Disons
aussi que présentement j'effectue une tournée de la province pour
les Jeux du Québec et que, dans la plupart des régions en tout
cas, les éducateurs physiques mettent de plus en plus d'eau dans leur
vin, et que, de plus en plus, ils participent et s'unissent ou se joignent
à ce que l'on appelait communément ou à tort le sport
civique. Et concernant la culture, je pense bien qu'on comprend de plus en plus
c'est dans l'esprit de l'olympisme et cela rejoint peut-être la
question de votre collègue tout à l'heure que des
déploiements ou des manifestations que tels les Jeux olympiques ou les
Jeux du Québec sont d'abord et avant tout une manifestation sportive,
mais c'est également ou obligatoirement, par tous les règlements,
une manifestation culturelle et artistique. C'est-à-dire qu'enfin on a
la possibilité de faire ce mariage de l'esprit et du corps.
Il y a beaucoup d'animateurs de loisirs qui participent dans
l'organisation des Jeux du Québec, organisent en même temps des
manifestations de folklore, de peinture par les enfants, etc. Disons qu'il y a
énormément d'espoir. Maintenant je parle comme simple
député qui a oeuvré dans ce domaine, je pense que tout le
monde est d'accord ici, autour de cette table, pour dire qu'il est grandement
temps que le mur, qui était très épais et très haut
entre, d'une part, l'éducation physique, qu'on disait scolaire, le sport
scolaire, et d'autre part, tout ce qui est en dehors des heures de classe, doit
s'amincir, rapetisser et disparaître totalement.
C'est inconcevable actuellement de voir encore cette séparation
et de voir surtout je parle en connaissance de cause, parce que, comme
je vous l'ai dit, je fais le tour du Québec présentement
les centaines de millions de dollars engouffrés dans des constructions
de toutes sortes, qui ne sont à peu près pas utilisées. On
veut de l'investissement, on veut construire des piscines, des gymnases et tout
ce que vous voulez, mais je pense qu'il n'est pas exagéré de dire
que, dans la plupart des régions d'accord, il manque encore des
équipements dans certaines régions si on commençait
par utiliser à pleine capacité l'équipement qui existe, ce
serait déjà une amélioration très
considérable.
Athlétisme
M. HOUDE (Fabre): Si le ministre me le permet, c'est pour rejoindre la
question de monsieur... tantôt, concernant l'élite ou les espoirs
sportifs. Disons que les jeux du Québec vont nous permettre d'avoir,
pour la première fois peut-être au Québec, un inventaire
complet dans le domaine de l'équipement. On va vérifier de visu,
on va voir. Sur le plan humain, je pense que, dès le 30 août, nous
aurons le plaisir de posséder une liste de tous les espoirs sportifs,
garçons ou filles, dans au moins 18 disciplines différentes,
puisqu'il y a 18 disciplines inscrites au programme des jeux
d'été.
Je sais que le ministre veut apporter une attention spéciale
aussi à l'entrafnement possible de cette élite, puisque le
Québec aura des Jeux d'été régionaux et des Jeux
d'hiver au mois de février. En plus, le Québec aura probablement,
comme dans le passé, une équipe complète aux Jeux du
Canada qui auront lieu à la fin de février 1971,
c'est-à-dire l'hiver prochain, à Saskatoon. Tout ça pour
nous amener à Munich, en 1972, et, en 1976, avec peut-être pas un
grand nombre de médailles d'or pour les Québécois, mais,
au moins, avec suffisamment de Québécois qui seront
éligibles aux jeux. Je pense que ce serait, à ce
moment-là, une victoire extraordinaire. On sait, en effet, que seulement
le fait d'être éligible à participer aux Jeux olympiques
nous aurait donné une médaille d'or, il y a peut-être trois
ou quatre olympiades. Le seul fait de nous qualifier pour appartenir à
une équipe aux Jeux olympiques aurait suffi à nous mériter
une médaille d'or dans à peu près toutes les disciplines,
il y a à peine quinze ou vingt ans.
Disons que, de ce côté-là, on essaie de plus en plus
de rejoindre le consommateur. On a souffert d'une maladie nécessaire,
qui était la
« structurite ». Nous avons maintenant des outils, par
exemple, la CLQ, Confédération des loisirs du Québec. Ces
outils sont maintenant en place. Aujourd'hui, il s'agit non seulement de les
améliorer, mais surtout de faire en sorte que ces grands organismes
offrent des services et rejoignent le consommateur.
Je termine, si vous me le permettez, en disant que, pour la
première fois également, dans toutes les régions du
Québec, grâce aux Jeux du Québec, tous les jeunes qui vont
participer à des manifestations sportives, c'est-à-dire chaque
nageur, chaque plongeur, chaque rameur, etc., va être sanctionné,
dans sa compétition, par l'organisme officiel sur le plan provincial,
national et International.
M. LEGER: M. le Président, dans la politique à long terme
du ministère, est-ce que les athlètes qui nous
représenteront, disons d'ici 1976, dans les différentes
compétitions internationales, vont porter les couleurs du Québec
ou celles du Canada?
M. HOUDE (Fabre): Pour les Jeux du Canada, c'est certain que nos
athlètes portent les couleurs du Québec, avec un uniforms du
Québec et tout. Dans les Jeux régionaux du Québec de cette
saison, chaque athlète ou participant porte les couleurs de sa
région. Nous avons voulu, justement, conserver énormément
d'autonomie aux régions. Chaque région a mêms, disons, son
drapeau, sa chanson et, en certains cas, ses écussons. Maintenant, il
est évident que, sur le plan international, les directeurs du
Comité international olympique font affaires toujours avec un pays. Et,
tant et aussi longtemps que le Québec fera partie du Canada, il n'y a
pas de raison d'avoir, aux Jeux olympiques ou dans une compétition
internationale, une équipe du Québec contre une équipe du
Canada. J'admets que je ne suis pas avocat et que de savants collègues
avocats...
M. LOUBIER: Vous avez une chance de vous sauver!
M. HOUDE: ... peuvent finalement prouver que, dans les statuts du
Comité international olympique, il serait apparemment possible d'avoir
une équipe du Québec contre le Canada dans un
événement comme les Jeux olympiques. Enfin, cela ne s'est jamais
fait et je ne prévois pas que cela arrive aux Jeux de 1972, en tout
cas.
M. LOUBIER: Comme l'a dit le député de Fabre, tout
à l'heure, lorsqu'il s'agit de com- pétitions internationales, on
y participe ou on n'y participe pas, en respectant les règles du jeu.
Mais, lorsqu'il s'agit de compétitions à l'intérieur du
Canada, nous avons nos costumes en bleu et blanc, avec le fleurdelisé,
et tout ce que vous voudrez. Je me souviens que, l'an dernier, un de mes amis
à Ottawa m'avait offert de peut-être participer au paiement des
costumes en y mettant certaines petites exigences.
M. L'ALLIER: Une touche. Subventions
M. LOUBIER: Alors, pour reprendre le terme devenu célèbre
de M. Chartrand, j'ai dit: Nous les paierons nous-mêmes. On s'est
organisé et je pense que cela a très bien fait là-bas.
Juste deux autres questions, parce que je me rends compte que mes
vis-à-vis sont remplis des mêmes intentions pieuses qui
nourrissaient mon enthousiasme à l'époque. Je voudrais tout
simplement savoir si le Haut-Commissariat entend poursuivre la politique que
j'avais mise de l'avant je le dis sans aucune pompe et qui
permettait à des petites municipalités ou à des villes,
entre autres, d'avoir un stade, une piscine ou de l'immobilisation.
Disons que je vais cristalliser ma pensée en racontant une des
premières rencontres que j'avais eues avec une délégation
de la rive sud qui était pilotée par un très bon
curé. Je me souviens encore que M. le curé, avec ses ouailles,
s'était présenté à mon bureau, en disant: M. le
ministre, nous voulons avoir un complexe récréatif à
Saint-Romuald; nous voulons avoir un stade, etc., que nous donnerez-vous?
Alors, j'ai dit: M. le Curé, avec toute la déférence que
j'ai pour vous, pas une maudite « cenne »! Vous allez me dire,
d'abord, ce que le conseil municipal de Saint-Romuald est prêt à
faire comme effort financier et autre pour obtenir cela. Qu'est-ce que la
population est disposée à fournir financièrement et par
animation également pour la construction de ce stade? Quel effort feront
les compagnies, les industriels, parce que cela profitera à la
collectivité immédiate de Saint-Romuald?
Alors, ils sont retournés là-bas et, en l'espace de
peut-être deux ou trois semaines, ils avaient amassé une somme
d'au-delà $120,000 ou $125,000: des $50, des $20, des $10, des $5, des
$1, etc. Cela, c'était pour une ville. Je m'excuse de prendre un peu de
temps, mais je veux tout simplement que, par des exemples, le ministre
comprenne exactement ma pensée. Voici maintenant ce qui se passait dans
des municipalités plus petites. Je me souviens, entre
autres, d'une municipalité de mon comté,
Saint-Nérée, de 1,200 ou 1,300 de population,
économiquement très faible (60% à 70% sur l'assistance
sociale, etc.). Encore là, on voulait avoir un complexe
récréatif. Ils y avaient droit, pour les enfants, les moins
jeunes, les plus vieux, etc. Or, on me demandait $5,000. Même
réponse je m'excuse de ce langage gaulois pas une maudite
« cenne ». Vous allez retourner à Saint-Nérée.
Vous avez un cercle des fermières dans une petite paroisse comme la
vôtre? Oui. Vous allez organiser un souper aux fèves, aux «
beans », comme on dit populairement. Vous ferez préparer cela par
le cercle des fermières. Vous irez trouver deux ou trois épiciers
et vous leur ferez donner gratuitement des fèves. Vous allez demander au
boulanger de la place ou à celui qui dessert Saint-Nérée
de vous fournir le pain. Vous ferez servir le repas par les petits enfants, et
vous mettrez cela sous la présidence d'honneur de Gabriel Loubier,
ministre. Vous allez voir, tous les maudits « patroneux » du
comté vont vouloir venir parce que le ministre sera là. Alors
vous allez avoir des gens des paroisses avoisi-nantes qui se
présenteront et, là, on va faire une grosse fête.
Ils ont amassé $1,800 dans cette petite paroisse. Tout cela pour
vous dire qu'à l'époque je prétendais qu'il fallait agir
ainsi. Je prétends que c'est encore bon aujourd'hui. Le
député de Fabre signalait tout à l'heure que c'est
effarant de constater tout ce qu'on a d'équipement et qui est à
30%, 40% utilisé, parfois à 50%, 60%. Tout de même, un
grand pourcentage de cet équipement n'est pas utilisé. Cela
aussi, je le déplore. Sauf que, dans bien des régions et
j'ai trouvé juste la nuance ou la restriction du député de
Fabre on n'a absolument rien comme équipement, par exemple, dans
le comté de Bellechasse et dans d'autres comtés que j'ai
visités et que je connais.
Or, dans ces comtés, il ne faut pas, non plus, se laisser noyer
ou suffoquer par une grande planification à long terme, à moyen
terme, etc.; dans ces endroits, il s'agit d'en mettre n'importe où, car
il en faut partout. Il faudrait leur dire: Vous allez construire un stade qui
coûtera $250,000 ou $200,000. Vous devez aller chercher 50% ou 40%
cela dépend des régions de l'argent dans le public,chez les
industriels, les municipalités, etc. Si vous êtes capables de
réussir cela il y a la participation de tout le monde, à
ce moment-là de susciter cette participation, non pas seulement
verbale ou verbeuse, mais active et financière de la part de votre
population qui en bénéficiera, à ce moment, nous, au
gouvernement, nous sommes prêts à vous donner une subvention de
$100,000, à raison de $20,000 par année, pendant cinq ans.
Cela avait comme conséquence qu'en une seule année, en
1969, avec, si je ne m'abuse vos hauts fonctionnaires pourront me
corriger environ $1 million, grosso modo, on a fait construire dans le
Québec pour $16 millions en équipement, piscines, stades,
complexes récréatifs. Cela ne coûtait que $1 million en
1969, $1 million en 1970, $1 million en 1971, $1 million en 1972. Mais, tout de
même, nous équipions toutes ces régions
défavorisées.
Je m'excuse d'avoir été aussi long, mais le ministre
partage-t-il ce point de vue ou l'on oblige à la participation dans le
béton, mais, en même temps, où l'on provoque une animation
ou la participation pour tous ces complexes de béton-là? Le
ministre a-t-il l'intention de respecter les engagements qui avaient
été pris dans ce secteur-là et de continuer dans cette
voie pour les régions les plus défavorisées? Je m'excuse
devant mes collègues de Montréal ou même de la ville de
Québec, mais je pense que ce n'est pas dans ces secteurs-là que
le besoin est le plus grand actuellement; c'est dans toutes les régions.
En effet, ça ne fait pas longtemps qu'on s'est réveillé
dans les différents gouvernements pour qu'il y ait du sport
planifié, des politiques de loisirs structurées et quelque chose
qui se tienne.
La ville de Montréal, par exemple, un budget de $15 millions.
J'admets qu'il y a bien des besoins, parce que, dans le grand Montréal,
il y a 50% ou 60% de la population. Tout de même, c'est surtout dans nos
régions que le besoin se fait sentir. Si nous voulons
démocratiser les sports et les loisirs, les jeunes de la
Gaspésie, de Bellechasse, de toutes ces régions-là y ont
autant droit, pour leur propre épanouissement et leur enrichissement
personnel, que ceux de la ville de Montréal ou de la ville de
Québec ou de la ville de Trois-Rivières. Alors, le ministre
pourrait-il me dire s'il a l'intention de continuer dans cette voie-là
ou s'il veut y mettre certaines formes qui n'existaient pas
antérieurement?
M. LE PRESIDENT: Je voudrais faire remarquer aux membres de la
commission qu'il serait normal et apprécié que les questions
soient plus brèves et viennent avant la fin d'une longue intervention.
Je ne porte pas d'accusation ici. Un autre commentaire que je pourrais faire,
c'est que, sans doute, le député de Bellechasse, . lorsqu'il
relira le texte du journal des Débats, voudra apporter certaines
corrections...
M. LOUBIER: Non, je n'en ai jamais apporté.
M. LE PRESIDENT: ... pour la postérité, afin que les
termes employés soient parlementaires et non pas antiparlementaires.
M. LOUBIER: Quels sont ceux qui sont antiparlementaires?
M. LE PRESIDENT: Nous ne reviendrons pas là-dessus. M. le
Ministre.
M. L'ALLIER: Alors, M. le Président...
M. LOUBIER: Je suis reconnu comme un homme fait d'un bloc, M. le
Président, avec un langage qui n'est pas toujours accepté par
l'Académie française, mais qui correspond profondément aux
idées que j'exprime.
M. HOUDE (Fabre): L'ancien ministre des Affaires culturelles
l'acceptait.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. L'ALLIER: En réponse à la question qui vient
d'être posée, d'abord, le principe énoncé est
absolument fondamental. Nous avons l'intention de le respecter et, s'il est
possible, d'en pousser la consommation, si je peux m'exprimer ainsi, au niveau
de toutes les régions.
Deuxièmement, il est capital que, compte tenu des moyens
relativement modestes dont il dispose, le Haut-Commissariat tende à
favoriser les petites municipalités, les petits groupements de
population qui, eux, sont complètement dépourvus et qui n'ont pas
du tout, la plupart du temps en tout cas, accès aux services ou
même à l'action des confédérations. J'ai
commencé à avoir des rencontres dans les petites
municipalités et on se rend compte que, même si, au gouvernement
du Québec, on dépense au-delà de $3 millions par
année pour les loisirs et les sports, dans des municipalités de
1,000 ou 1,500 ou de 2,000 âmes, on s'amuse exactement comme on s'amusait
il y a 50 ans, avec les mêmes moyens et avec les mêmes techniques,
en d'autres mots, sans moyen.
Ceci dit, le gouvernement actuel a-t-il l'intention de respecter tous
les engagements qui ont été pris en rapport avec des
constructions, des immobilisations ou des subventions? D'abord, nous allons
respecter ceux qui ont été entérinés par le Conseil
de la trésorerie et nous allons revoir une à une, en fonction de
nos moyens et aussi en fonction de la validité du projet dans un plan
régional de développement, les promesses d'aide qui ont
été faites par l'ancien gouvernement, au cours des derniers mois.
Il faut bien se dire une chose: Si on fait le total de ces promesses
d'assistance du gouvernement, notamment au cours des derniers mois, nous
arrivons à une somme qui dépasse de $2 millions le budget
déposé par l'ancien gouvernement et modifié
légèrement par le présent gouvernement.
M. LOUBIER: Si le ministre me le permet. A l'époque, j'avais
obtenu l'assurance du ministre des Finances le ministre pourra
vérifier auprès des deux hauts-commissaires qui étaient
avec moi lors d'une entrevue avec le ministre des Finances du temps, M.
Beaulieu qu'un budget supplémentaire nous permettrait de
dépenser $1 million à $1.5 million de plus que celui que le
ministre a actuellement. Cela explique, en très grande partie, les
engagements que nous prenions à partir de novembre, décembre,
janvier, février, mars, avril. Je ne voudrais pas que le ministre pense
que les engagements de janvier, février, mars, avril ont
été pris à cause des élections parce que,
nous-mêmes, nous étions les derniers à penser que
l'élection aurait lieu au mois d'avril, et je le dis en toute
honnêteté. Je l'ai su moi-même les derniers jours avant le
déclenchement des élections. Je voudrais être de bon compte
avec le ministre; je sais qu'il l'a fait sans aucune
arrière-pensée. Il y avait eu entente devant les deux
hauts-commissaires et le ministre des Finances et moi-même qu'un budget
supplémentaire nous permettrait de...
M. L'ALLIER: Je pense plus particulièrement aux promesses d'aide
qui on été consenties récemment et pour lesquelles nous
n'avons pas de dossier complet. Il y a, par exemple, la promesse faite par le
gouvernement d'assumer le tiers du coût de construction d'un stade ou
d'une piscine, sans qu'on ait véritablement le dossier quand au
coût réel de cet équipement et sans qu'on ait, non
plus...
M. LOUBIER: Oui.
M. L'ALLIER: ... de justification quant au contexte global.
M. LOUBIER: La, j'approuve les propos du ministre, parce qu'à
l'époque, lorsque je recevais une lettre du genre, il y avait un
paragraphe dans lequel on disait: A la condition que vous respectiez les normes
fixées par... à la condition que... que... et que... Alors, il y
avait des restrictions. Si les conditions ne sont pas respectées, je
suis certain que le ministre va faire comme moi et qu'il ne les acceptera pas,
lui non plus.
M. L'ALLIER: De toute façon, à ce sujet-là, pour ne
pas freiner inutilement le développement de l'équipement, j'ai
quand même envoyé une communication à tous ceux qui avaient
reçu des engagements qui n'avaient pas été
entérinés par le Conseil de la trésorerie, leur disant, si
possible, de ralentir leurs investissements et
qu'en définitive c'était soumis à l'approbation
finale du gouvernement. Nous procédons extrêmement rapidement
à cette étude qui doit être une étude globale, qui
ne peut pas être une étude de cas à cas, parce que, si on
fait une étude de cas à cas, encore une fois, on ne sait pas
où on s'en va.
M. LOUBIER: II y aurait un cas sur lequel j'aimerais attirer l'attention
du ministre. Au cours du mois de mars, je pense, la maison mère des
Soeurs de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, qui est à
Saint-Damien, comté de Bellechasse cette communauté
était en négociations depuis longtemps avec le Club Richelieu qui
exploitait une colonie de vacances au lac Saint-Joseph, tout près d'ici
et qui avait décidé de la vendre cette année, parce qu'il
n'y avait plus assez de dons qui entraient et qu'il ne pouvait plus la financer
s'est vu offrir tout ce complexe-là pour une somme, si je me
souviens bien, de $250,000 ou $300,000.
A l'époque, j'avais dit aux religieuses: Si vous pouvez l'obtenir
pour ce prix et que vous me garantissez que ce sera à but non lucratif,
que ce sera pour les enfants déshérités, à ce
moment-là, nous vous accorderons une subvention de $75,000, $25,000 par
année, répartis sur trois ans. Il s'agit d'une catégorie
d'enfants qui n'ont pas de parents, qui sont orphelins, ou encore dont les
parents sont divorcés ou séparés, et qui vivent à
longueur d'année à la communauté.
Est-ce que le ministre entend poursuivre et respecter cet
engagement-là? Le Club Richelieu, qui ne pouvait plus exploiter ce
complexe, l'offre à une communauté à un prix qui est plus
qu'abordable. La communauté va l'exploiter à but non lucratif
pour une catégorie d'enfants défavorisés sur le plan
familial. Là, ça commence à être urgent. Je
recevais, encore avant-hier, un appel de mère supérieure et
mère supérieure était dans le plus grand désarroi
parce qu'on avait promis aux enfants ces espaces verts.
C'était un paradis terrestre pour eux, parce qu'ils vivent
continuellement dans un état de manque d'affection ou de tout ce que
vous voudrez. Alors, est-ce que le ministre entend respecter l'engagement qui
avait été pris à ce sujet?
M. L'ALLIER: M. le Président, tout ce que je peux dire en
réponse au député de Bellechasse, c'est que nous
procédons avec la plus grande rapidité. Nous passons des heures
et des heures à étudier tous ces cas et nous ferons en sorte
qu'il ne soit causé aucun préjudice. Ceci dit, on est quand
même handicapé, parce que, dans l'étude de ces demandes, il
faut séparer celles qui sont prioritaires et nécessaires de
celles qui sont uniquement des demandes pour la forme ou des promesses pour la
forme.
M. LOUBIER: Oui, d'accord.
M. L'ALLIER: Alors, comme 11 nous faut étudier cela
globalement...
M. LOUBIER: Vous avez dû apprendre cela en politique, vous
aussi.
M. L'ALLIER: ... pour ne pas prendre de décision globale sur une
tranche d'activités, ce qui risquerait de léser tel ou tel cas
qui est absolument prioritaire, il faut procéder tout de même avec
une certaine prudence.
M. LOUBIER: Une dernière question au sujet du réseau
d'auberges de jeunesse que nous avions prévu au Haut-Commissariat. Je
sais qu'il est partiellement en marche, mais est-ce que le ministre entend le
réaliser tel que nous l'avions cimenté ou si, au long du
parcours, il apportera des corrections ou encore un ralentissement ou une
accélération?
M. L'ALLIER: Pour ce qui est du réseau d'auberges de jeunesse, M.
le Président, nous procédons de la façon suivante: nous
considérons que le travail qui a été fait à ce
sujet au cours des mois précédents est un travail d'analyse, de
recherche. Nous procédons, cet été même, dans la
région de Gaspé...
M. LOUBIER: Oui.
M. L'ALLIER: ... en collaboration avec l'ODEQ, à ce que nous
appelons l'expérience pilote des auberges de jeunesse.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. L'ALLIER: Cette expérience est actuellement en cours et touche
cinq auberges de jeunesse.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. L'ALLIER: C'est une expérience qui nous permettra, au cours de
l'été et quotidiennement, de faire l'analyse des besoins. Est-ce
qu'on doit construire ces auberges de jeunesse en ciment, en béton ou
autrement? Ou est-ce que, dans certaines régions, on doit se contenter
d'avoir une infrastructure extrêmement lé-
gère et un équipement de camping? Il ne faut pas, non
plus, nous embarquer dans la construction d'un réseau, mais essayer de
nous servir, autant que possible de ce qui existe sur place, soit les locaux
des CEGEP pendant l'été, soit les installations privées
qui peuvent être mises à la disposition du gouvernement...
M. LOUBIER: D'accord.
M. L'ALLIER: ... à des conditions extrêmement avantageuses.
Alors, nous avons l'intention de considérer cet été comme
une deuxième phase. Au cours de 1971, ce sera la troisième phase,
en définitive, l'élaboration et l'application d'un plan
d'auberges de jeunesse qui pourra revêtir des formes multiples, suivant
les régions et suivant la population qui y a accès. Cela pourra
être des tentes, de la construction...
M. LOUBIER: C'est cela.
M. L'ALLIER; ... ou des ententes avec des CEGEP et des institutions
religieuses qui sont désaffectées ou autrement.
M. LOUBIER: Alors, M. le Président, je tiens à remercier
le ministre des réponses qu'il m'a apportées. Je termine, car je
n'ai plus d'autre question. Avant de ce faire, je voudrais, avec votre
permission, dire au ministre quel degré de loyauté et
d'efficacité les hauts fonctionnaires de son ministère ont
apporté à l'ancien titulaire. Je suis persuadé d'avance
qu'il recevra la même dose de collaboration que J'ai reçue, car
ils ont été des serviteurs merveilleux du peuple
québécois.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: M. le Président, je ne suis pas tellement
habitué à la procédure parlementaire en commission.
Lorsqu'une question sur un même sujet est posée par une autre
personne, normalement, je crois que c'est accordé.
M. LE PRESIDENT: Pour poser une question, il s'agit simplement
d'interrompre le député de Bellechasse, si c'est lui qui a la
parole.
M. AUDET: Mais, je crois que monsieur...
M. LE PRESIDENT: Vous l'interrompez, à ce moment-là, pour
poser votre question.
M. AUDET: ... Loubier a posé des questions sur un autre sujet. Je
pense que l'on n'a pas eu la priorité dans ce temps...
M. LOUBIER: Je m'excuse, mais j'avais demandé à mes
collègues la permission de poser une série de questions en leur
disant qu'après je n'en poserais plus. Je les remercie de leur
obligeance. D'ailleurs, je n'ai plus de question à poser.
M. LE PRESIDENT: Alors, procédons.
M. AUDET: Ma question est assez courte. Le ministre pourrait-il nous
dire quelle est la position actuelle du ministère en regard d'une
demande qui a été faite pour un centre des sports à La
Sarre, en Abitibi? Quelle est la position du ministère vis-à-vis
de cette demande et même vis-à-vis de l'acceptation qui a
été faite de la part de l'ancien gouvernement?
M. L'ALLIER: M. le Président, à ce sujet, les
autorités de La Sarre ont reçu une lettre d'intention en
décembre ou janvier dernier. Ce projet est actuellement à
l'étude, comme l'ensemble des projets dans ce domaine, pour qu'il soit
coordonné avec le conseil régional des loisirs et pour que l'on
ne fasse pas double emploi avec un équipement qui serait
déjà sur place. Cela sera complémentaire. Alors, c'est
à l'étude. D'ici quinze jours, au plus tard, des décisions
devront être prises à ce sujet et annoncées.
M. AUDET: N'y avait-il pas eu, de la part de l'ancien gouvernement, une
acceptation aux demandes faites dans le temps?
M. L'ALLIER: II y avait une lettre d'intention acceptant le principe de
l'assistance financière.
M. AUDET: Je comprends bien, vous avez remis cette chose-là
à...
M. L'ALLIER: Je peux vous lire la lettre datée du 8 avril
adressée à M. Yves Balthazar, maire de La Sarre, signée
par le ministre Loubier: « Pour faire suite à votre correspondance
du 10 juin, concernant l'octroi d'une subvention de $100,000 pour la
construction d'un centre sportif, la présente est pour vous informer
qu'après révision de votre dossier, le Haut-Commissariat est
disposé à vous accorder une subvention additionnelle de $150,000
pour la réalisation dudit projet portant le tout à $250,000.
Cette subvention vous sera versée en cinq versements annuels
égaux et consécutifs de $40,000 chacun, et en deux versements
consécutifs de $25,000. Dès que toutes les formalités
auront été complétées, etc. »
Les formalités ne sont pas complétées et nous
reprenons quand même l'étude de ce dossier, non pas pour remettre
en cause le principe du centre, mais s'il faut le remettre en cause pour des
incidences soit d'équipements qui existent déjà, etc. nous
le ferons. Encore une fois, le but que nous cherchons à atteindre, et
dans tous les cas, c'est celui-là, c'est de rendre à la
population les services les meilleurs, aux meilleurs coûts, et dans les
meilleures conditions avec la participation de la population. Il faut
éviter de bâtir des trucs qui vont servir un an ou deux ans et qui
seront, à toutes fins pratiques, désaffectés à
cause du désintéressement de la population, comme ça
été le cas, par exemple, pour un certain nombre de constructions
pendant l'année du centenaire de la Confédération.
M. AUDET: Le ministre pourrait-il ajouter a ça quelles sont les
formalités manquantes actuellement pour...?
M. L'ALLIER: Le dossier, en ce qui concerne les autorités de La
Sarre, est, quant à nous, à ce qu'on me dit actuellement,
incomplet, mais nous sommes à en faire l'étude dans le même
contexte que toute là politique d'investissements du Haut-Commissariat
et la politique du budget, la politique d'investissements immobiliers du
Haut-Commissariat, pour l'équipement des centres de loisirs et pour
l'équipement sportif.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CROISETIERE: Mes premières paroles seront des paroles de
remerciement envers le ministre concernant l'étude qu'il a l'intention
de continuer et surtout sur les projets d'aréna. Je crois comprendre que
le ministre a l'intention de faire un inventaire. C'est normal, mais, par
contre, il y a des projets qui sont assez avancés, et je pense, entre
autres, à un projet qui nous touche, à Iberville, le projet
d'aréna. Un inventaire a été fait, et je crois que le
dossier est à peu près complet, il ne manque que quelques
documents les soumissions ont été ouvertes et je
crois que le ministre a reçu ou doit recevoir ces jours-ci le dossier.
Je serais particulièrement intéressé, au nom de la
population c'est une aréna régionale et qui dessert une
partie du comté d'Iberville à ce qu'on donne suite
à ce projet.
M. L'ALLIER! M. le Président, je fais, à cette question,
la même réponse que celle que j'ai faite
précédemment. C'est par une lettre du 28 mars 1970 que le
Haut-Commissariat a promis une subvention de $125,000 à raison de
$25,000 par année pendant cinq ans. Alors le dossier est complet au
Haut-Commissariat, et nous sommes actuellement à l'étudier. Les
problèmes qui se posent, c'est que, dans la mesure où le Conseil
de la trésorerie n'a pas pris de décision sur telle ou telle
subvention, et que les travaux sont commencés, si, à un moment
donné, pour des raisons inconnues de l'administration, à
l'époque, il se produit une situation où le gouvernement ne peut
pas s'engager à faire telle ou telle construction, ça poserait
des problèmes locaux. Mais, en définitive, encore une fois, comme
je le disais tout à l'heure, ce qui compte, c'est que le maximum de
population soit desservi par des équipements qui sont conformes à
ce qui est demandé et qui sont conformes aussi à un plan
d'investissements immobiliers du gouvernement.
Là, nous rejoignons la question des CEGEP, des équipements
scolaires qui sont sur place et tout ça. On a vu déjà des
équipements sportifs construits à quelques centaines de pieds ou
à environ un demi-mille de distance servant aux mêmes fins et,
alors que la piscine scolaire fermait, la piscine municipale ouvrait. Il faut
éviter cela. Cela a été fait avec la meilleure
volonté du monde mais, en définitive, parce qu'il y avait deux
autorités locales qui s'intéressaient à peu près
à la même population elles se sont retrouvées avec un
investissement double pour un service coupé en deux.
M. CROISETIERE: Très bien, merci.
M. BURNS: M. le Président, j'aimerais savoir du ministre quels
sont les moyens de contrôle quant à l'utilisation de ces
subventions. Je ne parle pas des subventions importantes de quelque $25,000 ou
$50,000, j'imagine que c'est assez facilement contrôlable, ce sont les
constructions, etc. Mais je parle plutôt des petites subventions de
quelques milliers de dollars à des comités de loisirs, par
exemple.
Le Haut-Commissariat a-t-il des moyens de contrôle quant à
l'utilisation de ces subventions-là? Voici pourquoi je pose cette
question-là. Les élections ont eu lieu le 29 avril, il y a
à peine trois mois, et, déjà, dans mon comté, des
groupes viennent voir le député et lui disent: Telle subvention
de $3,000 ou de $4,000, qui a été donnée à tel
comité de loisirs, est mal utilisée ou elle est utilisée
dans un secteur particulier. Par exemple, si vous avez différents clubs
de baseball, les Bantams se plaignent remarquez que
ça a peut-être l'air stupide comme problème, mais
ça pose la question de l'utilisation de ces moyens-là et
disent: Tout va aux Juniors A ou quelque chose de ce genre-là. Y a-t-il
des moyens de contrôle? Est-ce qu'une fois que la subvention est
versée le Haut-Commissariat demande un rapport sur son utilisation?
M. L'ALLER: Pour ce qui est des subventions, le Haut-Commissariat
demande un dossier complet sur l'utilisation qui sera faite de cette subvention
et il demande ensuite la présentation d'un rapport d'utilisation.
Ceci dit, ces moyens de contrôle m'apparaissent insuffisants dans
bien des cas. D'un autre côté, il ne faut pas tomber aussi dans un
autre excès qui serait que l'Etat fasse une surveillance trop
serrée de l'utilisation des subventions. Ce que nous nous proposons de
faire, c'est d'utiliser au maximum les conseils régionaux, les
fédérations et les associations pour les mettre en lumière
face à la population. H faudrait que le gouvernement puisse se
référer à ces organismes qui, eux, sont censés,
comme les conseils régionaux, être représentatifs de la
population. Il faudrait qu'ils deviennent, si vous voulez, un peu les cautions
de l'Etat dans le versement et dans le contrôle d'une subvention, de
sorte que, s'il se produit une mauvaise utilisation ou une utilisation non
rationnelle d'une subvention dans une municipalité ou dans une
association ou une fédération, tout de suite à ce
moment-là, le conseil régional ou la fédération en
question verra ses bases ébranlées. Cela nous permettra, si vous
voulez, de réévaluer très rapidement la situation.
Nous n'avons pas au Haut-Commissariat le personnel nécessaire
pour assurer le contrôle direct de ces subventions. Je ne crois pas qu'il
soit sage de le faire, sauf peut-être pour les subventions
d'équipement immobilier. A ce moment-là, il faudra qu'on soit
équipé pour assurer, comme on le fait à l'Education, le
contrôle de l'équipement immobilier. Pour les petites subventions,
nous avons l'intention de mettre en lumière les organismes qui existent
et de procéder, s'il le faut, par une campagne d'information pour bien
dire à la population que le conseil régional, ça existe,
que c'est censé et que ça doit être représentatif,
qu'on lui demande une participation et qu'on souhaite que la population en
fasse son instrument de pression et de contrôle de l'action du
gouvernement en matière de loisirs et de sports.
Tout le monde a un rôle à jouer je me permets de le
dire, même si ce n'est peut-être pas l'endroit dans ce
domaine-là, les députés comme les autres. Il y a un
rôle d'animation et d'éducation populaire à faire. Le gou-
vernement n'est absolument pas une source où l'on vient, plutôt
que d'aller à la banque, chercher de l'argent pour organiser telle ou
telle petite manifestation sportive qui va servir à un petit groupe
mieux organisé sur place. Le gouvernement est là pour
démocratiser les sports et les loisirs, pour les rendre accessibles au
plus grand nombre possible de citoyens. Les citoyens doivent se servir de leurs
conseils régionaux, de leurs associations pour assurer le contrôle
de la qualité de l'action gouvernementale.
De ce côté-là, les associations et les organismes
régionaux m'apparaissent actuellement faibles. Il faut les inciter
à devenir précisément ces moyens de regroupement de
l'intérêt public en matière de sports et de loisirs.
M. BURNS: Justement, est-ce que le Haut-Commissariat ne pourrait pas
exiger, parmi l'un des critères en vue d'une subvention, des garanties
de démocratisation, si vous voulez, de ces petits groupes qui
reçoivent des subventions? Je pense bien que le ministre est au courant
que, dans beaucoup de ces comités de loisirs, il s'installe des petits
fiefs, des petites chasses gardées. Peut-être qu'un des moyens de
combattre cela c'est une suggestion que je fais serait de
s'assurer à l'avance la participation la plus large possible des gens
visés.
M. L'ALLIER: On me dit que, lorsqu'il s'agit d'un organisme
indépendant de la municipalité, par exemple, qui demande une
subvention, le Haut-Commissariat exige qu'il ait la reconnaissance officielle
de la municipalité. Ceci, les fiefs qui existent dans les petits
groupes, dans les petites associations privées, dans les petites
municipalités sont souvent entre les mains de ceux qui dirigent les
municipalités. Ce sont les mêmes personnes qui se trouvent au
conseil municipal, à la commission scolaire et dans l'organisation de
telle ou telle chose.
M. BURNS: Ce ne sont sûrement pas les cas auxquels je me
réfère, parce que je parle du Montréal
métropolitain actuellement. Je ne pense pas que M. Saulnier aille se
mêler des comités de loisirs.
M. HOUDE (Fabre): Si le ministre me le permet, je voudrais ajouter que
cela a commencé d'ailleurs, mais que, de moins en moins, 11 y a de
subventions à ce genre de petits groupes et que, de plus en plus les
subventions sont accordées aux organismes officiels.
De plus en plus, on doit consulter ces organismes-là. Par
exemple, le conseil régional des loisirs d'une région est
peut-être l'organisme le mieux placé actuellement pour savoir si,
oui ou non, telle petite association au niveau d'une paroisse fait son boulot
et mérite justement d'avoir une aide particulière. En ce qui
concerne certaines disciplines sportives, je pense que c'est encore la
fédération qui régit telle discipline sportive qui est
à même de dire si, oui ou non, tel club en particulier
mérite une subvention.
La politique qui a été amorcée, c'est qu'au lieu
d'être donné directement à un club de cyclistes, par
exemple, étant donné les budgets, l'argent est donné
normalement à la fédération des cyclistes qui, elle, comme
fédération, voit à fournir des stages, des animateurs,
etc. Il est impossible, avec le budget actuel de la province, de donner des
subventions à toutes les petites associations ou organisations. Je pense
qu'au début il faut s'en tenir aux organismes représentatifs.
M. L'ALLIER: Je voudrais ajouter à ceci que nous voulons faire un
pas de plus. Quand une somme est donnée à telle ou telle
fédération pour la réalisation de stages ou de
manifestations sportives ou de loisirs sur un territoire donné, il faut
en arriver à faire en sorte c'est de cette façon que nous
voulons procéder que la subvention soit donnée à la
fédération ou à l'association, en fonction de l'ensemble
des demandes de la population.
En d'autres mots, si les conseils régionaux, et les associations
locales qui groupent, non pas une population spécialisée, mais la
population qui vit du loisir et du sport, ne veulent pas, dans l'ensemble du
Québec, de stage pour le tir au pigeon d'argile, nous ne donnerons pas,
à ce moment-là, de fonds à la fédération du
pigeon d'argile pour organiser des stages. Nous donnerons, s'il y a lieu, une
petite subvention pour maintenir le sport vivant si vous voulez, pour
perpétuer la technique, mais nous ne donnerons pas aux organismes les
moyens de travailler, de faire des stages, de l'animation ou de la diffusion si
ça ne correspond pas au désir d'une population
régionale.
Nous en arriverons, de cette façon, à permettre que les
stages pratiques ou les stages de loisirs c'est un des objectifs que
nous nous fixons soient, dès 1971, réalisés sur la
base d'un calendrier connu par tout le monde. Ainsi, si la région du
Lac-Saint-Jean c'est une hypothèse identifie le
développement de la voile comme prioritaire pour elle, pour plusieurs
facteurs, à ce moment-là, nous pourrons con- centrer là
l'organisation des stages de qualité supérieure en voile et faire
en sorte que ça devienne la région de la voile au Québec.
Au lieu d'organiser plusieurs mini-stages de voile dans le Québec, nous
les regrouperons là-bas et nous ferons voyager les
Québécois vers le Lac-Saint-Jean pour la réalisation de
ces stages. Ceci permettra en même temps, aux jeunes de connaître
le Québec qu'ils ne connaissent pas.
M. BURNS: Une dernière question. Quand le député de
Fabre mentionne qu'il y aura de moins en moins de petites subventions,
j'espère que ça ne veut pas dire qu'elles doivent
disparaître complètement. Je comprends très bien ce que
vient d'expliquer le ministre quant à différents groupes qui
peuvent se retrouver dans une région ou se retrouver dans une discipline
particulière, mais il y a aussi tout le problàme des organismes
privés qui comptent sur ces subventions-là et qu'on tuerait
automatiquement. Je pense, par exemple, aux camps de vacances pour les enfants
défavorisés, etc.
M. HOUDE (Fabre): Par exemple, anciennement, vous aviez, disons, une
petite ligue de hockey au niveau d'une paroisse, qui demandait une subvention
pour acheter des bâtons ou des chandails. C'est à ce
niveau-là que ça tend à disparaître. Je ne pense pas
que ce soit le rôle de l'Etat d'acheter 12 chandails ou trois douzaines
de bâtons. C'est peut-être le rôle de l'Etat, par contre, de
fournir des animateurs pour organiser, comme le disait...
M. LOUBIER: Quand on parle d'anciennement, c'est quand?
M. HOUDE (Fabre): Oh, anciennement, ça fait au moins dix ans.
M. LOUBIER: Pas depuis deux ans.
M. HOUDE (Fabre): Ce n'est pas ce que je voulais dire, non plus.
M. LOUBIER: J'ai compris.
M. BURNS: C'était seulement ce point-là que je voulais
préciser. Dans le but de planifier et d'abandonner le système du
cas d'espèce, il ne faudrait pas oublier que certaines organisations qui
sont très valables ne survivent, ne vivotent, en fait, que grâce
à ces subventions-là.
M. L'ALLIER: D'autant plus, M. le Prési-
dent, que ces subventions qui sont accordées à des
organismes privés très valables constituent souvent 5%, 8% ou 10%
de l'effort global qui est consenti dans ce secteur-là, à cause
de la somme extraordinaire de travail et d'énergie fournie par des
bénévoles et des moyens que ces bénévoles peuvent
regrouper autour d'eux.
La subvention de l'Etat devient, à ce moment-là, le levain
qui lui permet de fonctionner. Si nous la retirions, ce ne serait pas une
économie de $1,000 dans le domaine du loisir que nous ferions, mais une
perte de plusieurs milliers de dollars, compte tenu de tout cela.
M. BURNS: Merci, M. le Président.
M. LEGER: D'abord je voudrais dire que c'est très sage de faire
l'inventaire de ce que la province possède au niveau de
l'équipement, etc. Mais, quand même, avez-vous divisé ce
budget de $3 millions selon les différents besoins? Par exemple, quelle
partie du budget irait à l'équipement, quelle partie irait aux
terrains, aux gymnases, aux pistes de courses, aux piscines, quelle partie
serait affectée au plan humain, c'est-à-dire aux moniteurs, aux
spécialistes en formation ainsi qu'aux jeunes qu'il faut
entraîner, quelle partie irait à la promotion et à
l'animation auprès du public, auprès des jeunes pour participer
à ça, quelle partie pourrait aller en subventions directes
à des centres de loisirs ou à des écoles pour encourager
le sport? Pourriez-vous me donner une idée générale de
ça?
M. L'ALLIER: Voici, par exemple, au niveau des subventions et des
projets divers, la répartition que nous projetons et qui pourra
être modifiée compte tenu de l'évolution de
l'enquête sur l'équipement et de l'évolution de
l'enquête sur les besoins, qui deviendra une enquête permanente, en
définitive, qui sera une structure de participation est à
peu près celle-ci: Les dépenses, au 31 mars 1970, par exemple au
niveau des municipalités et des OTJ, étaient de $1,200,000
engagées par lettres d'intention ou par des demandes au Conseil de la
trésorerie, une bonne partie par lettres d'intention.
Nous prévoyons, compte tenu du facteur de la planification que
nous voulons mettre de l'avant dans ce domaine-là, $1 million. H y a
donc une réduction de $275,000 au niveau de l'assistance aux
municipalités et aux OTJ locales.
Au niveau des immobilisations, nous prévoyons une dépense
de $425,000.
Au niveau des stages de formation, nous prévoyons une
dépense de $325,000, ce qui est une augmentation légère
sur les dépenses et engagements au 31 mars 1970 qui étaient de
$233,000. Au niveau des camps et colonies de vacances, il y a une
légère augmentation: nous prévoyons $225,000.
Au niveau des organismes provinciaux, nous prévoyons un
engagement de $420,000.
Au niveau des fédérations régionales, $553,000. Si
je vous donne des chiffres qui ne sont pas précis...
M. LEGER: C'est une proportion générale que je voulais
avoir.
M. L'ALLIER: Au niveau de la recherche et des programmes
spéciaux, nous prévoyons une somme de $100,000. Il s'agit de
l'initiation à la recherche appliquée, en collaboration avec les
universités du Québec et les spécialistes dans ce domaine,
la participation des projets intéressants soumis au préalable et
susceptibles de rapporter des dividendes dans le domaine des loisirs.
Au niveau des bourses d'étude, nous avons une toute petite somme
parce qu'encore là c'est une question qui doit être
discutée et débattue avec le ministère de l'Education.
Nous prévoyons $15,000. Ce sont des bourses extrêmement
spécialisées pour quelqu'un qui voudrait faire une recherche
particulière, qui a un doctorat en éducation physique, etc.
Au niveau des Jeux d'été canadiens, ...
M. LEGER: Québécois ou canadiens?
M. L'ALLIER: Au niveau des Jeux d'été canadiens, c'est
$165,000, qui seront dépensés pour leur organisation.
C'est, en gros, la répartition que nous proposons au niveau des
subventions.
M. LEGER: Mais dans ces domaines-là, je pense qu'en 1976, les
athlètes qui pourront se faire valoir seront âgés de 17
à 20 ans, cela veut dire qu'il faut les préparer à
l'âge de 10, 12 ou 13 ans. Y a-t-il un organisme préparé
à faire des éliminations au niveau des écoles, qui se
poursuivront au niveau des municipalités ou des villes ou des
régions? Les jeunes veulent savoir jusqu'où ils peuvent aller et
ils veulent participer, supposons, aux championnats du Québec, mais pour
cela il faut choisir le champion de l'école, de la région. Dans
quelle partie de votre budget est-ce déterminé? Dans les
organisme provinciaux, les fédérations?
M. L'ALLIER: Cela se retrouve un peu partout. D'abord, il y a la
Confédération des
sports du Québec, avec qui nous avons défini, si vous
voulez, un peu le mandat et qui sera précisé au cours des mois
à venir, en fonction des olympiques de 1976.
La Confédération des sports devra tenir compte, dans la
dépense de son budget et dans la répartition de ses
priorités, de notre objectif régional et, deuxièmement, de
l'objectif de 1976.
Deuxièmement, vous avez les Jeux du Québec, qui sont un
investissement assez considérable et qui comportent
précisément tout ce mécanisme des éliminatoires.
Vous avez également les Jeux Olympiques scolaires qui sont
organisés dans le cadre des activités scolaires normales et qu'il
faudra coordonner avec les Jeux du Québec. L'idéal serait d'en
arriver à une seule structure d'élimination, pour le sport
amateur, qu'on puisse greffer autour de l'appellation Jeux du Québec,
qu'ils soient d'hiver ou d'été, en fonction d'un calendrier
à réaliser. Cela nous amènerait, au fur et à
mesure, à identifier les élites sportives auxquelles nous avons
l'intention d'attacher une importance particulière, pour en faire, non
pas des proies faciles pour le sport professionnel, s'ils sont obligés,
pour se maintenir au niveau atteint, d'aller dans le sport professionnel, mais
précisément, grâce à notre protection, des
représentants et des ambassadeurs du sport amateur au Québec.
Donc, ce calendrier devra exister pour nous amener, en 74/75, à
avoir une action globale dans le domaine des sports et des loisirs.
H ne faut pas oublier, non plus, que les olympiques, c'est autre chose
que du sport. H y a tout un aspect culturel C'est un autre secteur qu'il faudra
coordonner avec le ministère des Affaires culturelles pour
développer parallèlement les loisirs socio-culturels, qui
touchent les jeunes et aussi, peut-être davantage que le sport, les moins
jeunes. Ainsi on arrivera, en 1974-1975, un an ou 18 mois avant les Jeux
olympiques, avec une situation claire et nette et une progression, englobant le
sport, les loisirs socio-culturels et les loisirs tout court, qui soit
absoluement saine, au Québec et qui dépassera largement
l'échéance de 1976 pour devenir un développement
permanent. Les sports et les loisirs, trop souvent considérés
comme de l'amusement et du divertissement, doivent devenir et là,
il y a une éducation à faire un instrument de
développement du Québec et des jeunes
Québécois.
M. LEGER: Un jeune qui peut se qualifier au niveau de son école
dans ces compétitions peut-il aussi, au niveau des loisirs parois- siaux
parfois, à l'école, dans sa classe, il arrive qu'il ne
soit pas assez fort, parce qu'il y en a un plus fort que lui, alors qu'au
niveau des loisirs, c'est lui qui est le meilleur de la paroisse
être dans la même structure d'élimination?
M. L'ALLIER: C'est un des objectifs qu'on se fixe aussi avec les
conseils régionaux de loisirs. Les Jeux du Québec, cette
année, font appel à la collaboration des conseils
régionaux, dans la très grande majorité des cas avec une
réponse extrêmement positive. Il faut que les conseils
régionaux soient conscients de leur rôle, parce que,
évidemment, tous les jeunes athlètes de seize ou dix-huit ans ne
sont pas nécessairement à l'école, n faudrait
éviter l'erreur qui consisterait à croire que c'est
essentiellement dans les écoles qu'on doit faire du sport et des
loisirs, alors que le bonhomme, qui est entré sur le marché du
travail, agricole ou autre, à quinze, seize ou dix-sept ans, lui, on le
reverra quand il entrera plus tard dans le club de l'âge d'or.
Il faut avoir une action et peut-être apporter plus d'attention
là qu'ailleurs, parce que, précisément, on est face
à une population qui n'a pas souvent les moyens de s'exprimer, les
moyens de réclamer et les moyens de s'organiser. Sans aller
jusqu'à l'extrême qui consisterait à les organiser, il faut
leur montrer ce qui est disponible pour qu'ils puissent s'en servir. On fera
appel aux conseils régionaux de développement, ou de loisirs,
ainsi qu'aux associations de jeunes agriculteurs, aux syndicats etc., pour en
arriver à avoir une action globale dans ce domaine.
M. LEGER: Dans le domaine des loisirs dont nous parlons, y a-t-il
quelque chose de prévu pour les adultes? Quand je parle d'adultes, je
parle de jeunes adultes qui ne sont pas à l'école, qui sont
mariés et qui, dans une société de loisirs qui existe
actuellement et qui va aller en grandissant, auront beaucoup plus de temps
libre et auront besoin de participer à quelque chose. Est-ce que cela va
être au niveau des régions, au niveau des loisirs paroissiaux ou
des centres culturels?
M. L'ALLIER: Tout ce que nous prévoyons nous et je pense
que nous ne pouvons pas aller plus loin comme structure gouvernementale
c'est de bien faire connaître à la population que le conseil
régional de loisirs a précisément cette
responsabilité de s'identifier aux besoins et aux moyens de la
population et de devenir l'instrument d'organisation de loi-
sirs et de sports en élaborant un plan pour la région. Je
pense que nous ne pouvons pas aller plus loin que ça. Autrement, cela
devient de l'intervention qui risque d'être inefficace dans la mesure
où, au Québec, c'est difficile de planifier pour telle et telle
sous-région ou unité régionale de loisirs et de sports, n
faudrait à ce moment-là, se suréquiper en personnel et je
suis convaincu que ce n'est pas la meilleure solution.
Donc, travailler pour que le conseil régional de loisirs soit
identifié comme l'instrument d'une population donnée face
à l'action de l'Etat dans les loisirs et les sports et ensuite, dans la
mesure où la population aura pris possession de son conseil
régional de loisirs, fournir à ce conseil régional de
loisirs les moyens de réaliser la politique qu'a voulue la population,
compte tenu des politiques de chacune des régions.
La responsabilité du Haut-Commissariat, à ce
moment-là, c'est de faire en sorte que les plans régionaux
s'additionnent les uns aux autres, se complètent, pour que ce soit un
plan global.
Or, quand je parle de plan et de planification, il ne faut pas penser
qu'on s'embarque dans des tonnes et des tonnes de papier. C'est
essentiellement, à mon avis, une question d'animation et une question de
compréhension de la part de ceux qui sont dans le milieu. Je peux vous
donner un exemple. J'ai commencé à réunir, sur une base
sous-régionale, cinq, six ou sept paroisses rurales, par exemple; je le
fais dans mon comté, comme député, parce que cela
m'intéresse de le faire. Je m'attendais aune petite assistance des
jeunes de 15 à 25 ans, à ces réunions, où,
précisément, on va discuter du plan de loisirs pour la
sous-région. J'attendais une cinquantaine de personnes. Il en est venu
150, de 16 à 25 ans, dont au moins 100 n'étaient pas des
étudiants. Us sont prêts à prendre en main l'instrument
loisirs et sports. Ils sont prêts à s'organiser. Evidemment, ils
manquent de méthodes. Ils ne connaissent pas les techniques d'animation.
Ils ne connaissent pas non plus les structures administratives. Il ne faut pas
les «encarcaner», si je puis employer l'expression, dans des
hiérarchies administratives. Ce qui compte, c'est qu'ils se regroupent
et travaillent ensemble à des objectifs communs. Et dans les
sous-régions, c'est cela qu'on veut faire.
M. LEGER: De là l'importance des animateurs, pour les aider.
M. L'ALLIER: Qu'ils identifient un objec- tif commun à court
terme, ils se regrouperont autour de cet objectif et ils réussiront
à se connaître. Une fois qu'ils se seront connus, et qu'ils auront
pris conscience qu'ils ont, comme groupe, un potentiel de développement,
ensuite, ils pourront s'axer sur des programmas de plus grande envergure.
M. LEGER: Combien y a-t-il de régions dans le Québec, et
spécialement dans Montréal? Est-ce qu'il y a plusieurs
régions dans Montréal, ou s'il n'y en a qu'une?
M. L'ALLIER: Il y a actuellement 15 conseils régionaux de loisirs
à travers le Québec, qui couvrent l'ensemble du territoire
québécois, dont six, je crois, sont pour la région
métropolitaine de Montréal.
M. LEGER: II y a des sous-régions?
M. L'ALLIER: Il y a des sous-régions en dessous.
M. HOUDE (Fabre): Et ce qui est très encourageant, je pense,
c'est que dans la plupart de ces 15 conseils régionaux, actuellement, il
y a comme employé permanent, un animateur, justement, sportif et
culturel, qui fait partie du personnel permanent de ces 15 conseils.
M. L'ALLIER: Du conseil, mais qui n'est pas un fonctionnaire.
M. HOUDE (Fabre): Qui n'est pas un fonctionnaire, parce qu'ils ont leur
autonomie. Il y a 15 conseils régionaux, chacun de ces conseils a,
ordinairement, un président, un secrétaire, etc. Ce sont des
bénévoles, un conseil d'administration. Ce conseil
d'administration loue un local quelque part, dans sa région, et engage,
un personnel, car il a des subventions, de l'aide d'organisme autres que le
gouvernement. Ordinairement, il a, en moyenne, trois ou quatre employés
permanents, dont un animateur culturel, un animateur sportif.
Alors, là, nous sommes presque au début de cet
organigramme, mais il y a, dans certaines régions,
énormément de succès et d'espoirs. Il y en a d'autres,
bien sûr, où c'est plus faible. Mais, je pense qu'avec le temps
cela va s'améliorer énormément. Maintenant, il y a un
point qui est drôlement important, aussi, qu'on n'a peut-être pas
mentionné. Il reste que la priorité ou la principale
responsabilité de l'organisation du sport et des loisirs, même
pour les adultes, et tout cela, relève également des
municipalités qui ont, par des textes de loi, un tas
de pouvoirs. Par exemple, la communauté urbaine, même, a
des pouvoirs prescrits par trois articles de la loi qui lui donnent droit
à de l'équipement, de l'aménagement, du personnel, en
matière de jeunesse, sports et loisirs.
M. LEGER: J'ai remarqué un problème, au chapitre des
loisirs, de ce côté-là, au niveau des paroisses. Parfois,
des gens bénévoles, bien intentionnés, dans une paroisse,
fondent un goupe de loisirs, ils demandent une charte provinciale. Ils
deviennent les représentants officiels, parce que leur nom
apparaît dans la charte et ils portent le nom de la paroisse. La
paroisse, elle-même, à un moment donné, trouve que cela
n'entre pas dans l'esprit même de la paroisse. Il y a des conflits entre
les marguilliers d'une paroisse, l'autorité paroissiale et le groupe des
loisirs, qui ne veut pas démissionner.
Alors, de quelle façon pensez-vous qu'au niveau du
Haut-Commissariat vous pourriez amener un commencement de solution à ces
conflits? Il y a des gens qui sont en place. Au début, c'est par
dévouement, et après cela, cela devient une chasse gardée,
et ils peuvent nuire même à la cause des loisirs dans la paroisse,
parce que, justement, ils ne permettent pas d'autres élections, ou ils
s'organisent pour les gagner. Us limitent les possibilités d'une
paroisse. Et comme ils portent le nom de la paroisse elle-même, il y a un
conflit qui existe. Avez-vous pensé à quelque chose de ce
côté là?
M. L'ALLIER: Encore une fois, je ramène cela à
l'idée première, c'est que le Haut-Comnissariat ne peut pas
intervenir directement dans ces cas-là. Ce serait néfaste, pour
plusieurs raisons. D'abord, ce ne serait pas possible, même physiquement.
Or, je crois que la seule solution valable, c'est de vendre la notion de
conseil régional, ou d'unité régionale de loisirs,
à la population qui, elle, en prendra le contrôle. Et à
partir de là, dans la mesure où la population aura le
contrôle de son conseil régional, et qu'il sera
représentatif, à ce moment-là, nous traiterons avec le
conseil régional, qui verra à établir les priorités
dans la région. Alors, si telle sous-unité ou telle petite
organisation de loisirs locale est mise de côté par tout le monde,
par le conseil régional ou autrement, à ce moment-là, elle
ne sera pas dans les priorités du conseil régional et elle ne
sera pas dans nos priorités, parce que nous ne travaillons pas avec le
conseil.
M. LEGER: Autrement dit, si la subvention va à la
régionale...
M. LE PRESIDENT: Je me vois obligé d'interrompre ici, puisque
nous sommes en train de passer un peu au dialogue, encore une fois. Je pense
que, sur cette question de structures, de politiques et d'organisation
régionale, paroissiale, etc., on a épuisé le sujet. Nous
ne l'avons peut-être pas épuisé, mais, au moins, nous avons
passé, je pense, assez de temps là-dessus. Il y a d'autres
députés qui veulent poser des questions. Je demanderais, si c'est
possible, de ne pas revenir sur cette question de structures régionales,
paroissiales ou municipales, pour le moment, du moins.
M. le député.
M. AUDET: Ma question porte sur un principe qui, dans le passé,
n'a pas été énoncé tellement souvent en Chambre ou
en commission. De toute façon, c'est en rapport avec les études
que le ministère entend faire vis-à-vis de plusieurs projets en
cours et puis cela tend à améliorer la qualité de l'action
du gouvernement, comme vous l'avez mentionné tout à l'heure.
J'ai fait un petit calcul en ce qui concerne, par exemple, la subvention
qui sera probablement accordée à long terme au centre des sports
de La Sarre. Admettons que $250,000 soient accordés à Lasarre,
sur une période donnée, à raison de $20,000 par
année, environ. Si on s'entend sur le fait que ces montants seront
accordés à longue échéance, on suppose que la
municipalité de La Sarre aura, si elle veut construire ce centre des
sports à emprunter la totalité du montant. Donc, sachant que le
taux d'intérêts est approximativement de 10% ces années-ci,
nous voyons que, parce qu'elle sera accordée à long terme la
subvention n'aura servi à payer ni plus ni moins que les
intérêts qu'aura coûtés ce capital emprunté
pour la réalisation du centre des sports.
Nous trouvons illogique que ce centre des sports coûte à la
municipalité de La Sarre, disons $250,000, plus sa participation, et que
la subvention serve simplement à payer l'intérêt sur la
somme empruntée. Donc, la municipalité de La Sarre, au bout de
dix ou douze ans, après avoir reçu la totalité des
subventions pour la totalité de la valeur construite, se trouvera
à payer. Je ne sais pas si je m'explique bien, mais vu que le
gouvernement fédéral accorde des prêts sans
intérêts à des pays sous-développés et qu'on
considère la province de Québec, comme une zone
désignée, donc sous-développée, pourquoi
n'irions-nous pas, nous-mêmes, auprès du gouvernement
fédéral demander ce qu'on accorde aux autres pays, vu que nous
sommes dans la même situation que ces pays-là?
Qu'on accorde des prêts sans intérêts à la
province de Québec. Nous sommes sous-développés, nous
aussi. Pourquoi le gouvernement du pays prêterait-il des capitaux sans
intérêts, à longue échéance, à des
pays sous-développés et ne prêterait-il même pas
à une province sous-développée?
M. LE PRESIDENT: Monsieur, je ne voudrais pas vous Interrompre
inutilement, mais je pense que nous nous en allons sur une tout autre question,
pulsqu'ici il s'agit de partage.
M. AUDET: Je ne crois pas, M. le Président, que je
m'écarte, plus que mes prédécesseurs, du sujet.
M. LE PRESIDENT: Non, j'ai surveillé d'assez pris. On a toujours
tourné autour du problème du commissariat des sports.
M. AUDET: Est-ce que je peux poser une question? Est-ce que le ministre
croit, comme moi, qu'il est illogique de procéder de cette façon
si réellement il veut apporter de la qualité a l'action du
gouvernement dans le domaine des sports?
M. LE PRESIDENT: C'est une demande d'opinion que vous faites là,
et je ne permettrai pas cette question puisqu'elle ne se rapporte pas
directement au point que nous discutons dans le moment. Si vous voulez poser
votre question sous une autre forme, peut-être, mais dans le moment, vous
demandez une opinion tout simplement.
Pensez à votre affaire et vous aurez l'occasion d'y revenir, M.
le député.
M. TETREAULT: M. le Président, j'aurais une question
d'information! Est-ce que l'Association de hockey mineur au Québec, fait
partie des sports et loisirs, et reçoit-elle des subventions comme telle
du gouvernement pour les sports et loisirs?
M. L'ALLIER: Oui, l'Association du hockey mineur du Québec fait
partie, évidemment, des loisirs. J'ai même assisté au
dernier congrès annuel de cette association, et l'association
reçoit une aide gouvernementale.
M. TETREAULT: Maintenant, cette aide qu'elle reçoit du
gouvernement est-elle spécifique, est-elle dispensée dans les
régions, ou si elle est donnée globalement à l'association
pour qu'elle la distribue à ses propres groupes?
M. L'ALLIER: C'est une subvention qui est accordée à
l'association. C'est une subvention, si ma mémoire est exacte, de
$15,000 par année à l'association comme telle, pour son
fonctionnement, pour ses stages, pour ses instructeurs et pour le
fonctionnement de la fédération comme telle. Alors vous vous
imaginez bien que $15,000 par année, cela ne permet pas d'avoir des
actions régionales très très poussées. Alors, c'est
essentiellement pour le fonctionnement du noyau central.
M. TETREAULT: Maintenant, si M. le Président me le permet, cette
association de hockey mineur de la province de Québec crée
certains problèmes à travers la province. Est-ce que le
gouvernement ou le Haut-Commissariat entend contrôler de plus près
la AHMQ, ou s'il veut la laisser prendre ses décisions qui ne sont pas
toujours favorables pour certaines régions?
M. L'ALLIER: Bien, je ne suis pas au courant des problèmes
auxquels vous faites allusion actuellement, mais soyez sûr que si,
à un moment donné, il y a des problèmes qui se posent et
qui sont préjudiciables à la population, on va les étudier
avec extrêmement d'attention.
M. TETREAULT: Je peux expliquer mon problème, toujours avec le
consentement du président.
M. LE PRESIDENT: Je ne permettrai pas...
M. TETREAULT: C'est parce que cela devient global, après.
L'Association de hockey mineur, vous connaissez la région du Nord-Ouest
québécois, a envoyé 90 Joueurs de hockey dans les grandes
ligues, et l'AHMQ impose un contrôle sur la participation des jeunes dans
ces tournois. Nous sommes très près de l'Ontario, mais maintenant
nous ne pouvons pas participer aux tournois avec l'Ontario, qui a,
elle-même, une grande quantité de joueurs, parce que l'AHMQ
contrôle tout. Si vous participez, que vous soyez sorti des rangs et que
vous ne rentriez pas dans les rangs, vous n'avez rien; ils nous imposent des
lois. Est-ce que le Haut-Commissariat est d'accord avec ces lois que l'AHMQ
fait à travers la province?
M. L'ALLIER: Oui, c'est une question qui a été
abordée au congrès de l'AHMQ, il y a quinze jours ou trois
semaines.
M. TETREAULT: Oui, j'étais censé y participer.
M. L'ALLIER: Et le congrès a demandé qu'une étude
soit faite là-dessus. C'est un problème de relation entre les
associations québécoises et les associations à
l'extérieur du Québec. L'AHMQ, je crois, étudie cette
question...
M. TETREAULT: Le montant qu'elle reçoit est de $15,000?
M. L'ALLIER: C'est un montant de $15,000 pour son fonctionnement.
M. GUAY: M. le Président, c'est une question assez précise
que j'aimerais poser au ministre. Etant donné qu'il existe, dans
certaines régions, un besoin urgent d'organisations, dans quelle mesure
les municipalités peuvent-elles compter sur les subventions? Est-ce
qu'on en donne encore, et dans quelle proportion ou dans quelle mesure ces
municipalités peuvent-elles compter sur les subventions pour
s'organiser, du côté des sports et des loisirs?
M. L'ALLIER: Est-ce que vous parlez de petites ou de grandes
municipalités?
M. GUAY: De petites municipalités.
M. L'ALLIER: De petites municipalités. Bien, ça, je crois
que j'ai répondu tout à l'heure à cette question.
M. LE PRESIDENT: J'allais interrompre la question, messieurs. Le
ministre y a répondu longuement tout à l'heure au cours d'une
espèce de dialogue entre le député de Bellechasse et le
ministre.
M. GUAY: Merci.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais demander...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît. Je demanderai au
député tout simplement de se référer au journal des
Débats qui donnera un compte rendu assez complet de ce qui s'est
passé ici aujourd'hui. Vous aurez vos réponses, j'en suis
certain.
M. GUAY: Merci.
M. LEGER: Je voudrais référer à l'article du budget
où il est question d'immobilisations, pour un montant de $425,000. Il y
a quelques années, une loi provinciale a été
adoptée obligeant les fabriques à se départir de leurs
centres de loisirs, mais leur laissant quand même l'oppor- tunité
de voir à l'organisation intérieure des centres par des moniteurs
et par des bénévoles. Est-ce l'objectif, à long terme
probablement parce que, quand je regarde le budget, je vois que ce ne
sera certainement pas cette année d'avoir dans chacune des quinze
régions du Québec, un centre sportif, avec des pistes de course,
des piscines, pour que chaque région puisse bénéficier de
centres d'intérêt et de pôles d'attraction pour les jeunes
athlètes qui iront s'entraîner dans ces locaux?
Je vous dis ça parce qu'il y a plusieurs années j'ai
participé a des finales olympiques et que c'était le
problème numéro 1. Il n'y avait pas d'endroit pour
s'entraîner. On est allé à la Légion canadienne
dans ce temps, ças 'appellait la Légion canadienne
pour les grandes finales qui précédaient les jeux olympiques.
C'était le seul endroit qu'il y avait. Actuellement, les paroisses se
départissant de leurs centres de loisirs, ça veut dire que l'Etat
doit s'en occuper. Est-ce que vous pensez qu'au niveau des régions c'est
un objectif à long terme d'avoir des centres de loisirs, ainsi que des
pistes et tout ce qu'il faut pour attirer les athlètes?
M. L'ALLIER: Cela se rattache, encore une fois, à la question de
l'équipement. En un mot, c'est un des objectifs du Haut-Commissariat non
pas nécessairement d'ignorer ce qu'il y a là et de concentrer
l'équipement dans un seul lieu, mais d'établir des liaisons
organiques entre les équipements qui existent dans une même
région. Une municipalité peut avoir deux tennis qui ne servent
à rien et une autre, à dix milles de distance , demande de
subventions pour deux tennis. Alors, il faut trouver le mécanisme qui va
rendre accessible l'équipement d'une même région. Cela ne
voudra pas nécessairement dire dans un même lieu, parce
qu'à ce moment-là ça risque de devenir des
éléphants blancs, comme c'est arrivé pour d'autres
constructions semblables. Cela voudra dire, par exemple, que
l'équipement pour les loisirs et les sports, dans une région
donnée, devra être accessible a tous dans la région. Les
municipalités, le ministère de l'Education ou le
Haut-Commissariat, fourniront ce qui manque.
M. LEGER: Je fais allusion à une chose bien précise: dans
mon comté, Lafontaine, il y a cinq villes. Les moyens de communications
entre les cinq villes ne sont pas faciles. Les gens qui demeurent à
Rivière-des-Prairies, qui est un petit village abandonné, avec
des routes de terre et sans moyens de communications avec les endroits
où il y a quelques centres de loisirs, soit Pointe-aux-Trembles et
Anjou. Vous croyez ré-
ellement que, cela deviendrait un éléphant blanc de
bâtir quelque chose à Riviêre-des-Prairies? Les gens de
Rivière-des-Prairies n'ont pas les moyens, même si ce
n'était qu'à trois milles de distance, de se rendre à
Pointe-aux-Trembles à Montréal-Est ou a Anjou. A ce
moment-là, ce que vous dites ne règle pas le problème dans
mon comté.
M. L'ALLIER: Cela ne règle pas le problème, mais en
définitive, ce qu'il faut se demander, c'est s'il faut construire ou
s'il ne faut pas plutôt donner peut-être des moyens de
communications.
M. LEGER: De transport
M. L'ALLIER: C'estça! C'est beaucoup plus facile de donner des
moyens de communications, quitte à les suspendre au bout d'un an ou deux
si ça ne fonctionne pas, que de s'embarquer dans des constructions qu'il
est ensuite difficile de revendre et qui sont inutilisables.
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous reposer votre question?
M. AUDET: Pour reprendre ma question qui était irrecevable tout
à l'heure, je demanderais au ministre s'il a l'intention de demander au
gouvernement central des prêts sans intérêts pour financer
ces centres de sports?
M. L'ALLIER: M. le Président, je référerai cette
question au ministre des Finances et au ministre des Affaires
intergouvernementales.
M. LE PRESIDENT: J'allais dire que le député a appris vite
à reformuler une question.
M. AUDET: Merci, M. le Président. M. LE PRESIDENT:
Adopté?
M. CROISETIERE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Je remercie le ministre et les membres de la commission
de leur participation à ces débats. Alors, nous ferons rapport
à la Chambre.
M. L'ALLIER: M. le Président, juste un point. C'est l'adoption
des postes 15, statutaire 1, et 16, statutaire 2. Autant que je sache, le reste
a été adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 15, statutaire 1, poste 16.
M. L'ALLIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Alors, autant que je sache, vos crédits sont
adoptés.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre a besoin des postes statutaires? S'il
n'en a pas besoin, on peut les périmer.
(Fin de la séance 12 h 30)