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Etude des crédits du ministère des
Communications
(Dix heures cinq minutes)
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, messieurs!
La commission des communications se réunit ce matin pour
étudier les crédits budgétaires du ministère des
Communications. Les membres et intervenants présents à la
commission sont: M. Bi-saillon (Sainte-Marie), qui remplace M.
Beauséjour (Iberville); M. Bertrand (Vanier), M. Ciaccia (Mont-Royal),
M. Richard Guay (Taschereau), qui remplace M. Godin (Mercier); M. Laberge
(Jeanne-Mance), M. Le Moignan (Gaspé), M. Mi-chaud (Laprairie), M.
O'Neill (Chauveau), M. Vaillancourt (Orford), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), qui remplace M. Pagé
(Portneuf).
Ce matin, tel qu'entendu hier soir, nous commençons par le
programme 9 et nous reviendrons ensuite au programme no 1, après
l'étude du programme 9, pour permettre aux personnes représentant
Radio-Québec de pouvoir être entendues par la commission ce
matin.
Office de radio-télédiffusion du
Québec
M. O'Neill: M. le Président, je voudrais d'abord, si vous
permettez, faire distribuer un texte qui s'appelle: "Mémoire pour la
défense des crédits à l'Assemblée nationale "
Office de Radio-télédiffusion du Québec, cycle
budgétaire 1978/79.
Si vous le permettez, nous allons d'abord faire distribuer une copie de
ce texte à chacun des membres de la commission. Je voudrais maintenant
clarifier quelque chose, au début. Vous savez que Radio-Québec,
l'Office de Radio-télédiffusion du Québec est une
société d'Etat, appelons-la une régie autonome. Depuis
cette année surtout, elle jouit d'une autonomie budgétaire
très considérable. Autrement dit, elle obtient une approbation
générale de son budget et de ses plans d'activités en
accord avec le Conseil du trésor. Je tiens à le signaler parce
que vous savez combien de questions ont été posées hier et
combien de débats ont eu lieu sur l'autonomie de l'information. Des
comparaisons sont faites à ce sujet entre cette autonomie qui existe
à Québec et celle qui prévaut ailleurs.
Dans cet esprit, j'aimerais qu'il soit bien entendu si les
règlements le permettent que ce sera le président et
directeur général, M. Labonté, qui est à ma droite,
qui exposera lui-même les projets de Radio-Québec; en somme, il
donnera les explications nécessaires concernant les crédits,
répondra aux questions et aux demandes de la commission et fournira tous
les éclaircissements qu'il jugera nécessaire. Evidemment, que
tout cela, dans les rapports, soit reconnu comme étant la position
même de Radio-Québec.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Sur le point soulevé par le ministre, M. le
Président, il est maintenant reconnu, du moins lors des questions avec
débat qui sont discutées le vendredi matin, que même les
fonctionnaires qui accompagnent le ministre au débat du vendredi parlent
en leur nom. C'est inscrit comme tel dans nos règlements, pour ce qui
est de la question avec débat. Il me semble que, lorsqu'il s'agit
d'office, de régie ou de société d'Etat, les mêmes
normes devraient s'appliquer puisque, si on pose une question concernant, par
exemple, l'Office de radio-télédiffusion du Québec, il me
semble normal que ce soit le président et directeur
général qui parle des orientations futures ou des projets puisque
c'est lui qui est, finalement, responsable de ces projets.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Nous sommes ici pour examiner les crédits du
ministère et je crois que ce sont nos règlements qui veulent que,
même si le président et directeur général de
Radio-Québec fait une intervention, elle ne soit pas reconnue comme une
intervention du directeur de Radio-Québec, mais plutôt comme une
intervention du ministre. Je crois qu'on devrait s'en tenir à ce
règlement. Les questions qu'on veut poser concernant les crédits
du ministère, ce n'est pas à Radio-Québec comme telle,
comme société distincte de répondre, c'est plutôt la
responsabilité du ministre des Communications. Alors, je n'ai aucune
objection du tout à ce que M. Labonté réponde. Je suis
très heureux qu'il soit ici pour répondre aux questions que nous
pourrions avoir à poser, mais j'insisterai sur le fait que,
d'après nos règlements... je crois que dans le journal des
Débats, il répondra au nom du ministre.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: Si Mme le député de L'Acadie veut...
Mme Lavoie-Roux: Allez. Ce n'est pas grave.
M. Guay: II me semble, effectivement, qu'en vertu de l'usage
beaucoup plus que d'un article précis du règlement, si je ne
m'abuse, à moins que le député de Mont-Royal... Je pense
que c'est beaucoup plus un usage qui veut que les fonctionnaires, lorsqu'ils
répondent, que cela soit inscrit au nom du ministre si je ne
m'abuse, je peux me tromper mais, de toute façon, je pense qu'il
y a effectivement une différence fondamentale entre un sous-ministre, un
sous-ministre adjoint et un directeur général qui intervient pour
compléter une réponse du ministre puisque tout
cela fait partie de l'appareil administratif du ministère dont le
ministre est le chef.
Dans le cas de l'Office de radio-télédiffusion du
Québec comme dans le cas d'autres offices analogues ou d'autres
régies qui jouissent d'une indépendance totale, il
m'apparaît que le statut est singulièrement différent et
que, pour respecter ce statut d'autonomie, il est dans la logique des choses
que le président-directeur général de l'ORTQ puisse
intervenir en son propre nom. Si cela peut faciliter les choses je ne
voudrais pas qu'on fasse un débat de procédure interminable
là-dessus pour le député de Mont-Royal, je suis
bien prêt à faire séance tenante une motion visant...
Le Président (M. Jolivet): C'est contre l'entente
je m'excuse au niveau de la motion, mal heureusement.
M. Guay: Alors, je ne fais pas de motion puisque c'est contre une
entente qui, elle-même, n'est pas prévue au règlement.
Quelque entente que ce soit, le règlement prévaut toujours.
Si nous pouvons nous entendre, nonobstant toute entente, nous pourrions
concevoir je n'en fais pas une motion formelle, mais c'est simplement
pour éviter une impasse il existe la possibilité pour une
commission de convoquer des gens. On sait que la commission des richesses
naturelles l'a fait. D'autres commissions le font très souvent. Si cela
peut enlever au député de Mont-Royal les réserves qu'il a
à ce que l'on procède de la sorte, nous pourrions, possiblement
par motion, convoquer séance tenante le président de l'ORTQ qui
est ici, de façon que cela respecte les mécanismes juridiques;
à ce moment, comparaissant devant la commission, évidemment,
comme n'importe quelle personne qui comparaît, il intervient en son
propre nom.
M. Ciaccia: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je suis prêt à considérer la
proposition du député de Taschereau. J'ai déjà eu
des entretiens avec le député de Sainte-Marie à ce sujet
et, ce matin, j'ai l'impression et ce sont les pourparlers que je
pourrais présenter la proposition que vous venez de faire et en parler
peut-être cet après-midi.
Ce matin, nous sommes ici pour étudier les crédits du
ministère et nous ne voulons pas interroger séparément
Radio-Québec. Nous ne sommes pas à ce stade. C'est un autre
aspect du problème que vous venez de soulever. C'est vrai qu'il peut y
avoir entente entre les partis et dire: Nous allons convoquer tel et tel
organisme, mais ce n'est pas dans cet esprit que nous sommes ici ce matin. Nous
ne voulons pas, à ce stade-ci, prendre la position d'interroger
Radio-Québec séparément, en dehors de la
responsabilité du ministre. Je suis prêt à en discuter plus
tard, mais je crois que, ce matin, les questions qui vont être
posées ne seront pas dirigées à Radio-Québec comme
à une société séparée et comparaissant
séparément, excepté sous la responsabilité du
ministre. Je voudrais que nous nous en tenions aux règlements propres
à l'examen des crédits et poser nos questions au ministre, quitte
à ce que M. le ministre demande à M. Labonté de
répondre pour lui, en son nom, pour certaines informations, certaines
directives ou certains commentaires qu'il pourrait y apporter. Mais nos
questions seront dirigées au ministre des Communications. Je serai
prêt à répondre, peut-être cet après-midi,
à la suggestion que vous avez faite. (10 h 15)
M. Guay: C'était simplement pour faciliter les choses,
mais non pas pour les compliquer. Je retire ce que j'ai dit tout
simplement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Moi aussi, M. le Président, je vais essayer
d'aller rapidement, mais c'est pour clarifier ce dont le député
de Mont-Royal vient de parler. En fait, ce que j'ai proposé, quant
à moi, M. le Président, c'est tout simplement que l'étude
des crédits ne nous permettant pas, à toutes fins pratiques, de
faire le tour de tout ce que représente ou tout ce que réalise un
office, une régie ou une société de la couronne, il me
semblait important, en termes de réforme parlementaire aussi cela
répondait aux voeux qui avaient déjà été
exprimés par des députés de l'Opposition qu'on
puisse demander à Radio-Québec de faire avec nous une
séance sur ses orientations, ses réalisations, ses projets futurs
et aussi son important problème des relations de travail. Je sais que le
député de Mont-Royal doit nous apporter une réponse, cet
après-midi. Je ne veux pas non plus, par le biais d'une motion, aller
à l'encontre des ententes qu'il y a déjà eu entre les
leaders des différents partis et du gouvernement, mais je voudrais qu'on
procède le plus rapidement possible à l'analyse des
crédits. Par ailleurs, je tiens à souligner que, cette
année, comme le statut budgétaire de Radio-Québec est un
peu différent par rapport à l'an dernier, cela nous pose,
même au niveau de l'étude des crédits, des problèmes
particuliers.
M. Ciaccia: M. le Président, je vous donnerai une
réponse cet après-midi. Tel que convenu, nous allons
procéder ce matin à l'étude du programme 9 et nous allons
poser nos questions en conséquence au ministre.
M. O'Neill: Je voudrais poser une question... Le Président
(M. Jolivet): M. le ministre.
M. O'Neill: ... M. le Président. Je voudrais savoir ce que
signifie cette remarque de M. le député de Mont-Royal quand il
dit: Nous donnerons réponse cet après-midi. Réponse
exactement sur quoi?
M. Ciaccia: S'il y aurait lieu de convoquer sé-
parement Radio-Québec afin de permettre aux députés
de poser des questions indépendamment, et non pas des questions
seulement au ministre pour lui permettre de répondre au nom de
Radio-Québec. Autrement dit, ce serait comme on a fait dans d'autres
commissions où il y a eu entente pour convoquer soit une
société d'Etat, soit d'autres organismes. A ce moment-là,
ce sont des invités et on les questionne séparément, sans
que cela fasse partie de la responsabilité du ministre. J'ai
discuté de cela avec le député de Sainte-Marie et c'est
sur ce point que je vais lui donner une réponse cet
après-midi.
Ce matin, Radio-Québec fait partie de votre ministère,
c'est votre responsabilité; elle n'est pas invitée à part
pour répondre à des questions séparées. On va
étudier les crédits, tel que nos règlements le
prévoient.
Le Président (M. Jolivet): A titre de président...
excusez-moi, Mme le député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aimerais quand
même avoir la réaction du ministre à la suggestion qui
vient d'être faite, je pense que je dirais à la fois d'une
certaine façon par le député de Sainte-Marie et le
député de Mont-Royal. Quelle est sa réaction à
cette possibilité que, dans un contexte différent,
Radio-Québec soit convoquée devant les membres de cette
commission pour justement discuter des points qui ont été
signalés par le député de Sainte-Marie, à savoir
ses orientations, ses réalisations, etc.? J'aimerais quand même
avoir votre réaction, parce que j'ai l'impression que cela a
été un dialogue mais je peux me tromper entre le
député de Mont-Royal et le député de Sainte-Marie,
ce à quoi je n'ai d'ailleurs aucune objection. Je pense que la
suggestion est très bonne, mais j'aimerais quand même avoir votre
réaction.
M. O'Neill: M. le Président, je n'y vois pas
d'inconvénient s'il y a là-dessus accord de la commission
parlementaire. Tout ce que je veux, c'est qu'on accepte bien dans les faits la
distinction qui existe concernant le statut particulier de Radio-Québec
comparé aux autres organismes du ministère. Cette expression est
imparfaite, est incorrecte, parce que Radio-Québec, strictement parlant,
ne relève pas du ministère, cet office relève du
ministre.
Je dis tout simplement ceci. Au moment où on veut poser des
questions qui touchent à la régie interne, si vous voulez poser
des questions concernant les difficultés que connaît actuellement
Radio-Québec, le cas échéant, je crois que ces questions
doivent s'adresser à ceux qui tentent de les régler directement.
Pour ma part, je suis prêt à répondre à des
questions d'ordre général. Mais je n'irai pas répondre
à des questions où c'est la direction même de
Radio-Québec qui assume les responsabilités. C'est simplement
cela.
Dans le cas d'une direction générale d'un
ministère, les choses sont tout à fait différentes. Vous
remarquerez d'ailleurs qu'à ce moment-là,
généralement, c'est surtout pour des questions de détail,
de précision, de remarques additionnelles fréquemment du
sous-ministre ou parfois le directeur lui-même vient compléter la
réponse du ministre. Mais le statut de Radio-Québec est bien
différent.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je ne sais pas si je
comprends clairement le ministre. J'espère qu'il ne nous dit pas qu'il
se dégage de ses responsabilités envers Radio-Québec.
D'après notre système parlementaire, Radio-Québec, si ce
n'est pas du ministère, relève certainement du ministre. S'il
s'agissait d'une question de détail, on ne s'attend pas que le ministre
connaisse tous les détails de l'administration, point par point. Mais je
ne voudrais pas accepter non plus la notion que le ministre semble introduire
ici, de ne pas prendre l'entière responsabilité. D'après
notre système parlementaire, c'est le ministre qui en a la
responsabilité.
Si, pour une raison ou pour une autre, il croit que dans certains
statuts particuliers, cela lui pose des problèmes, je crois que c'est
à lui d'introduire ia législation nécessaire. Quant
à moi, le ministre est responsable de Radio-Québec. Et les
questions que je vais poser, ce matin, s'adressent au ministre et non à
Radio-Québec.
M. O'Neill: M. le Président, je ne sais pas si le
député de Mont-Royal ne comprend pas ou s'il ne veut pas
comprendre. Il existe, dans notre système parlementaire et aussi dans
l'administration, des choses qui s'appellent des sociétés d'Etat.
Il y en a beaucoup. Il y a l'Hydro. C'en est une. SIDBEC, c'en est une.
D'ailleurs, certaines d'entrés elles ont été même,
si je ne m'abuse, créées par le gouvernement dont il faisait
partie. Cela existe. Ce n'est pas une fiction, c'est une réalité.
C'est voulu pour des raisons tout à fait fondées. Il faut donc
respecter les règles du jeu. On ne peut pas, à la fois,
reconnaître qu'il y a des sociétés d'Etat et, en même
temps, agir comme s'il n'y en n'avait pas. Ce n'est pas du tout nier des
responsabilités que de respecter cet ordre des choses. La Régie
des services publics pose des gestes actuellement, interprète des
règlements et nous n'intervenons pas. Nous pouvons faire appel, comme
n'importe quel autre corps constitué, mais nous n'intervenons pas.
Je suis en train de me demander si M. le député de
Mont-Royal n'est pas un peu influencé par ce qu'il a vu ailleurs. Je
sais qu'on a moins de scrupules là-dessus, face aux
sociétés d'Etat, dans d'autres milieux. C'est justement une forme
de responsabilité que de respecter l'autonomie de gestion interne. Ce
n'est pas du tout nier les responsabilités, c'est les reconnaître.
La responsabilité n'exige pas qu'on mette tout en tutelle et qu'on
prenne la place des autres. C'est simplement cela que je veux préciser.
Je crois que c'est une notion très bien comprise dans notre
société. Je suis même étonné que M. le
député de Mont-Royal en fasse un problème.
M. Ciaccia: M. ie President, on ne fera pas une grande
polémique là-dessus. Il y a d'autres sociétés
d'Etat, mais, à ma connaissance, il n'y a aucun ministre qui se
dégage de ses responsabilités. Si, d'après leur statut
particulier, ils ont le droit à certaines décisions, à une
certaine autonomie, je ne le nie pas. Les insinuations sur d'autres
juridictions, cela fait deux jours que je les subis. J'essaie de ne pas
abaisser le débat à ce niveau.
M. O'Neill: C'est peut-être vous qui insinuez tout le
temps.
M. Ciaccia: Non, je n'ai pas insinué, c'est vous qui avez
apporté...
M. O'Neill: Je n'abaisse pas le débat, j'apporte des
précisions. C'est tout à fait différent.
M. Ciaccia: Vous semblez obsédé par ces questions
de différences de juridictions. Vous portez toujours des accusations. Ce
n'était pas mon intention du tout, je voulais établir
clairement... Les autres ministres ont reconnu le statut particulier, mais ils
ont aussi reconnu leurs responsabilités. C'est tout ce que je vous
demande. Si, dans une question que l'on va vous poser, vous pouvez nous
apporter des précisions en disant que vous n'avez pas le pouvoir d'agir
de telle et telle façon, parce que le statut particulier de
Radio-Québec prévoit tel ou tel droit d'agir d'une façon
autonome, je ne peux pas intervenir. Nous allons accepter votre réponse.
Cette réponse a été donnée par le ministre des
Richesses naturelles au sujet de l'Hydro-Québec et aussi par le ministre
de l'Industrie et du Commerce au sujet de SIDBEC.
La seule chose sur laquelle je voulais insister au début, c'est
que les questions de ce matin se posent à vous et à votre
ministère. Nous ne sommes pas ici pour examiner les
responsabilités autonomes de Radio-Québec. Nous étudions
les crédits, nous n'étudions pas Radio-Québec. Cela
pourrait venir en temps et lieu, si vous voulez le faire ou si on a le
consentement, à une autre étape. Deuxièmement, je veux
établir clairement votre responsabilité pour tout ce qui est dans
les crédits. Autrement, si vous n'avez pas de responsabilité,
cela ne sera pas inclus dans les crédits de votre ministère.
Maintenant, il peut y avoir des précisions que vous allez
apporter quant à des responsabilités particulières ou des
gestes administratifs particuliers. Nous allons les accepter.
Le Président (M. Jolivet): M. le député
de...
M. O'Neill: M. le Président, vous me permettez de
répondre rapidement? J'ai essayé de donner les explications
nécessaires. J'ignore si M. le député de Mont-Royal est
incapable de comprendre ou ne veut pas comprendre, mais, de toute façon,
je vais m'en remettre à votre décision.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: M. le Président, à la clôture,
hier soir, il était convenu que, ce matin, nous devions accueillir M.
Labonté, au nom de l'ORTQ. Si je comprends bien, l'Office de
radio-télédiffusion du Québec est sous la
responsabilité du ministre. Il était convenu que nous aurions des
questions pour M. Labonté. Il reste que le ministre, qui est au-dessus,
qui est le grand manitou, le grand patron, a un droit de regard sur l'office.
Je crois que le débat qu'on fait en ce moment... On gagnerait plus du
temps si on y allait directement. Si on veut poser des questions au ministre et
si le ministre ne répond pas, M. Labonté peut répondre, ou
vice versa. Je crois qu'à ce moment on pourrait procéder.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je me demande si
quelqu'un ici se rappelle si on avait eu la présence du président
de Radio-Québec au moment de l'étude des crédits de l'an
dernier. J'imagine que les questions, à ce moment, ont dû
être posées au ministre. Pour toutes les questions qui ont
été posées au ministre durant l'étude de ses
crédits et auxquelles d'autres de ses fonctionnaires ou même le
président de Radio-Québec ont pu répondre, je suis
certaine, en tout cas pour l'an dernier, que ces réponses sont
demeurées sous la responsabilité du ministre, ou ont
été enregistrées comme étant la position du
ministre. Est-ce que je me trompe là-dessus?
Le Président (M. Jolivet): J'aimerais d abord entendre le
député de Taschereau sur la question. Je donnerai ma
réponse ensuite.
M. Guay: M. le Président, l'année dernière,
et Mme le député de L Acadie a parfaitement raison, c'est ainsi
que cela s'est passé. Seulement, dans l'intervalle, Radio-Québec
a obtenu un nouveau statut budgétaire qui consacre encore davantage son
indépendance administrative et, bien sûr, son indépendance
en soi. Il est certain que la loi constitutive de l'ORTQ, comme toute loi,
parce que lavant-dernier article d'une loi, avant la sanction par le
lieutenant-gouverneur, prévoit généralement qu'un ministre
est responsable de l'application de la présente loi; à cette fin,
effectivement, la loi constitutive de l'ORTQ prévoit que c'est le
ministre des Communications qui est responsable de l'application de la
présente loi. (10 h 30)
II faut bien s'entendre sur ce qu'implique cette responsabilité.
C'est-à-dire que, si une question est posée en Chambre, à
l'Assemblée même, où il n'y a que les parlementaires
comme cela se fait aussi d'ailleurs à Ottawa à l'endroit de
Radio-Canada ou d'autres sociétés d'Etat il est
évident que le ministre, puisqu'il est le seul à être sur
le parquet de la Chambre et que des non-parlementaires ne sont pas admis sur le
parquet de la Chambre, répond lors de la période des
questions.
Toutefois, en commission parlementaire, la si-
tuation est différente. On admet en commission parlementaire
qu'il y ait des interventions de personnes qui ne sont pas des parlementaires.
Mais, en l'occurrence, il faut faire une distinction très nette, parce
qu'il y a des propos qu'on entend tant du député de Gaspé
que du député de Mont-Royal qui me paraissent ne pas
reconnaître la réalité. Tantôt, quand le
député de Mont-Royal a dit que Radio-Québec faisait partie
du ministère, je m'excuse, mais Radio-Québec ne fait pas partie
du ministère.
M. Ciaccia: ... responsabilité du ministre.
M. Guay: Mais c'est très différent. Quand le
député de Gaspé disait que le grand manitou est le
ministre qui peut voir au fonctionnement quotidien pas tout à
fait dans ces termes, mais pas loin de Radio-Québec, c'est
inexact, parce que sans cela...
M. Le Moignan: II a tout de même un droit de regard.
M. Guay: Oui.
M. Le Moignan: C'est financé par le...
M. Guay: Le fait que l'ORTQ cette année a un statut
budgétaire différent, qui consacre encore davantage son
indépendance, m'apparaît avoir comme conséquence
qu'effectivement c'est au président de Radio-Québec que les
questions de fonctionnement en tout cas de Radio-Québec
doivent être adressées. Il est certain que si on veut se limiter
à des questions d'ordre général quant à l'attitude
du gouvernement à l'endroit de Radio-Québec, bien sûr,
là, c'est le ministre. Mais il faut s'attendre que le gouvernement ne
refusera pas pour autant de répondre aux questions. Seulement il faut
savoir à qui on adresse tel genre de questions et à qui on
adresse tel autre genre de questions. Les questions sur l'attitude du
gouvernement à l'endroit de Radio-Québec, bien sûr, vont au
ministre; mais les questions sur le fonctionnement de Radio-Québec,
à cause de son statut de société de la couronne,
parfaitement et complètement autonome et indépendant, s'adressent
inévitablement au chef de la direction de Radio-Québec, qui est
le président-directeur général.
M. Ciaccia: Pour continuer dans la même ligne de
pensée du député de Taschereau, je pense que le point
qu'on veut faire ici, c'est que, à l'étude des crédits, on
veut poser nos questions au ministre. On ne veut pas faire l'étude de
Radio-Québec comme société séparée. C'est un
autre sujet parce que, si on convoque Radio-Québec, on pourrait aussi
convoquer séparément comme invités d'autres
fonctionnaires, d'autres sociétés. Je reconnais la distinction
que vous faites entre les opérations de Radio-Québec et certaines
indépendances qu'il peut avoir d'après son statut particulier,
mais le point que nous soulevons ce matin, c'est que dans l'étude des
crédits, nous vou- lons étudier les crédits qui tombent
sous la responsabilité du ministre. Si, après que nous aurons
terminé l'étude des crédits dans cette envergure, il
était nécessaire et si on était d'accord de convoquer
d'autres organismes, que ce soit Radio-Québec ou un autre, en temps et
lieu nous prendrions cette décision.
Le point que je soulève, ce matin, c'est que nous posions des
questions au ministre. Maintenant, si nous posons une question au ministre et
qu'il dise: C'est une question à laquelle je ne peux pas
répondre, parce qu'elle relève de l'administration interne
spécifique de Radio-Québec, il n'aura qu'à le dire.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, le député
de Taschereau invoque comme raison à une modification des règles
du jeu pour cette année, à savoir qui est responsable de
Radio-Québec, le fait qu'on a accordé au cours de l'année
un statut budgétaire différent à l'office de
Radio-Québec qui lui accorde une plus grande autonomie. Je m'en
réjouis. Mais je ne pense pas, à partir de cette disposition qui
a été prise par probablement le ministère, que cela puisse
modifier l'esprit même de la loi qui a constitué
Radio-Québec et qui rendait cet office responsable au ministre des
Communications. Je pense que, même s'il a un statut budgétaire un
peu différent de celui qu'il avait l'an dernier, on a reconnu au point
de départ que l'Office de radio-télédiffusion du
Québec était dépendant du ministre. A ce moment-ci on ne
peut pas invoquer cet argument pour établir cette année, une
façon différente de procéder de celle de l'an dernier.
M. Ciaccia: Je crois que les règles sont claires. Si le
directeur de Radio-Québec répond aux questions que nous
adresserons au ministre, c'est entendu que ce n'est pas nous qui
établirons les règles. Le journal des Débats
démontrera que c'est le ministre qui aura parlé. C'est de cette
manière que cela s'est fait dans le passé. Je crois bien que cela
ne sera pas changé aujourd'hui.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, nos institutions
parlementaires et gouvernementales reposent souvent sur de très
importantes subtilités. Un des principes qui président à
notre régime, c'est celui de la responsabilité
ministérielle. Je crois comprendre que l'Opposition officielle, par la
voix du député de Mont-Royal, fait appel à ce principe. Je
répète que c'est chargé de subtilités. Il y a en
même temps un autre principe selon lequel la responsabilité
entraîne ou repose sur l'exercice de l'autorité, sur la possession
de l'autorité. Or, la loi veut que le ministre des Communications n'ait
qu'une autorité très circonscrite sur Radio-Québec. Je
crois comprendre que l'Opposition officielle souhaite qu'on écarte ce
principe et qu'on
ne tienne compte que du principe de la responsabilité
ministérielle, ce qui veut dire que l'Opposition officielle souhaite que
le gouvernement ait le contrôle de Radio-Québec, y compris le
contrôle du contenu des émissions, des politiques de la maison
et...
M. Ciaccia: Non, non, non. Ecoutez, M. le Président,
l'article 96... Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit. Je n'ai pas dit que je
voulais que le gouvernement ait le contrôle.
M. de Bellefeuille: ... je profite de l'occasion... Le
Président (M. Jolivet): Une minute. M. de Bellefeuille: Je
n'ai pas terminé.
M. O'Neill: Une question de règlement, M. le
Président.
M. de Bellefeuille: Je profite de l'occasion pour
répéter ce qui a déjà été dit:
l'actuel gouvernement ne partage pas ce point de vue. L'actuel gouvernement
considère que l'autonomie de Radio-Québec est absolument
essentielle à son bon fonctionnement et qu'il faut prendre toutes les
dispositions voulues, même en commission parlementaire, pour sauvegarder
cette autonomie et ne pas mettre le ministre des Communications dans une
situation où il aurait à en assumer la responsabilité,
alors qu'il ne possède pas l'autorité correspondante. Je dis une
deuxième fois que nos institutions sont chargées de
subtilités, qu'elles ont évolué au cours des âges et
qu'à moins d'un effort de réflexion sérieux, on aura du
mal à les comprendre. On ne peut pas les comprendre si on s'en remet
à un seul principe. Plusieurs sont complémentaires les uns par
rapport aux autres.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, je vais essayer de mettre
un point final à toute cette discussion pour qu'on commence
véritablement l'étude des crédits. Je pense qu'on a tous
compris qu'une coutume, une procédure désuète, dans le
fond, fait que, lorsqu'on lit le journal des Débats au moment de
l'étude des crédits, on peut voir le ministre qui répond
et sa réponse commence par: "A la demande du ministre, j'ai
effectivement décidé..." On sait très bien, à ce
moment-là, que c'est un fonctionnaire qui répond. Il
répond, dans le journal des Débats, au nom du ministre en disant:
"J'ai demandé au ministre et le ministre m'a dit que..." C'est une
pratique désuète, qu'on aura à modifier. Pour l'instant,
elle ne l'est pas. Je pense qu'il appartient à chacun des membres de
cette commission de poser ses questions intelligemment et, pour les fins du
journal des Débats, il est fort possible de poser une question au
ministre en disant: Je demanderais que la réponse soit fournie par M.
Labonté. Comme cela tout le monde sera satisfait et on saura que c'est
le minis- tre ou M. Labonté qui répond dans le journal des
Débats. On pourrait au moins commencer, pour l'instant, à poser
un certain nombre de questions.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie. Après, je serai prêt à rendre ma
décision.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je veux relever une
allusion qu'a faite le député des Deux-Montagnes selon laquelle
les choses sont changées et qu'eux veulent respecter l'autonomie de
Radio-Québec, ce qui, apparemment, n'aurait pas été le cas
avant, enfin, ce genre d'insinuation. Je voudrais qu'il me donne une
explication, car je lisais dans l'Argus d'hier ou d'avant-hier que le ministre
des Communications avait rencontré le président de
Radio-Québec et lui aurait dit, lui aurait fait une suggestion. Ce
serait gentil que le voyage du premier ministre en Europe soit couvert. Je ne
veux pas insister, mais il reste qu'il faudrait peut-être définir
ce qu'on appelle autonomie, comment on la vit et comment on la voit. C'est la
seule remarque que je voulais faire pour rétablir certains faits.
Le Président (M. Jolivet): Compte tenu que nous n'avons
pas comme...
M. O'Neill: M. le Président, quand nous serons rendus
à la période des questions, si Mme le député veut
poser sa question, je répondrai volontiers.
Mme Lavoie-Roux: C'était une réflexion.
M. O'Neill: Vous pouvez transformer votre réflexion en
question.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Compte tenu que nous
sommes réunis ici pour étudier les crédits du
ministère des Communications; compte tenu qu'il n'y a eu aucune
convocation par l'Assemblée nationale pour entendre l'ORTQ; compte tenu
qu'aucune motion n'est possible, selon une entente, mais qu'une suggestion, si
elle avait été acceptée par l'ensemble de
l'Assemblée, aurait pu permettre de fonctionner autrement ce matin,
c'est-à-dire la suggestion faite par le député de
Taschereau; compte tenu que nous ne sommes pas dans un débat du vendredi
avec questions, débat qui permet justement de désigner, au niveau
du journal des Débats, la personne intervenante et non pas le ministre;
compte tenu que nous sommes à l'étude des crédits
budgétaires et que, selon la coutume, il faut cependant faire une
différence entre les fonctionnaires et les régies d'Etat et les
sociétés, j'ai l'obligation de maintenir, tant qu'il n'y aura pas
de changement au règlement ou à la coutume, la formule qui a
existé dans le passé, c'est-à-dire que c'est au nom du
ministre qu'apparaissent au journal des Débats les réponses
données, quelle que soit la forme de ces réponses.
Nous sommes donc disposés maintenant à étudier le
programme 9. M. le ministre.
M. O'Neill: M. le Président, on a déjà
quelques
chiffres qui sont fournis sur le budget de Radio-Québec. Je vais
rapidement les rappeler. Comme il est dit, ce programme vise à procurer
aux organismes gouvernementaux un service de production de documents
audio-visuels et à offrir au public un programme de promotion
intellectuelle au moyen d'émissions
radiotélédiffusées. La différence des budgets pour
1978/79 par rapport à 1977/78 est de $22 626 600, à comparer
à $19 236 800. Ce qu'il faut y noter, c'est que vous avez un programme
qui va entre autres aider à l'extension du réseau de
Radio-Québec. C'est peut-être la remarque qu'il faut faire ici,
qui concerne, je pense, le point le plus important, si on compare le programme
de l'an dernier et celui de cette année. Il y a peut-être une
autre remarque qui est importante ici, qui est d'ailleurs soulignée, qui
est incluse dans le texte que vous avez sous les yeux, c'est que le
comité ministériel permanent du développement culturel a
commencé une réévaluation du mandat de
Radio-Québec, puisque ce mandat général est un mandat qui
fait partie des tâches que la loi elle-même prescrit comme devant
être reconnues par le gouvernement, et le comité
ministériel permanent du développement culturel a mis sur pied un
comité spécial qui au moment où je vous parle, a à
peu près terminé son travail et doit nous remettre le rapport
complet très bientôt. Ce rapport porte sur des points comme les
orientations de Radio-Québec, son réseau de développement,
la régionalisation et le reste. A partir de ce rapport, le Conseil des
ministres se trouvera à approuver une orientation générale
de Radio-Québec et c'est ensuite à Radio-Québec qu'il
incombe de mettre en pratique les grandes lignes de ce mandat. (10 h 45)
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je remarque dans les
crédits budgétaires de l'année 1978/79 qu'il y a une
augmentation de $3,5 millions, ce qui représente approximativement 15%
à 16% d'augmentation. Est-ce que le ministre pourrait nous donner les
détails sur ces augmentations et nous dire à quels secteurs elles
s'appliquent?
M. O'Neill: La composante essentielle, de cette augmentation,
c'est d'abord un montant de $750 000 qui est prévu pour
développer la régionalisation, l'installation de stations
d'émissions en région, d'émetteurs, enfin de
réseaux de diffusion et un autre montant de $1 million qui sera
consacré à la qualité de la programmation. Vous devez
ajouter, comme toujours, une marge nécessaire qui tient compte de
l'indexation.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez plus de détails sur la
question de la régionalisation?
M. O'Neill: M. le Président, pas actuellement, parce qu'il
faut attendre deux choses que j'ai signalées tout à l'heure. Il
faut attendre le rapport du comité ministériel permanent et,
ensuite, à la lumière de ce rapport, la décision qui sera
prise par le Conseil des ministres, évidemment aussi à la
lumière des propositions que fera le conseil d'administration de
Radio-Québec.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez une politique sur la question de
la régionalisation? C'est qu'il semble y avoir des plaintes de plusieurs
endroits; on semble ignorer les demandes des différentes régions
qui voudraient avoir une participation. On avait parlé de
régionaliser les services de Radio-Québec, mais il semble que les
demandes qui ont été faites au ministère n'ont pas abouti
à des réponses satisfaisantes pour ces régions. Quel est
votre but, quelles sont vos intentions quant à la
régionalisation? Est-ce que vous entendez y procéder et vraiment
la mettre sur pied ou bien auriez-vous certaines réserves?
M. O'Neill: M. le Président, on peut dire qu'il y a un
accord général de toutes les instances et de tous les
participants, de tous ceux qui sont intéressés de près ou
de loin au développement de Radio-Québec sur le principe de la
régional isation, mais il y a des divergences d'opinion quant aux
modalités de cette régionalisation. Concernant les
modalités les plus appropriées, c'est là justement que
nous attendons les recommandations du rapport avant de voir laquelle ou
lesquelles de ces modalités il y a lieu de privilégier.
M. Ciaccia: II y a différentes manières de
régionaliser. Vous pouvez dire que vous régionalisez mais retenir
les pouvoirs de décision soit à Montréal, soit à
Québec. Alors, ce n'est pas une vraie régionalisation, parce que
le pouvoir décisionnel est vraiment centralisé. Avez-vous
l'intention de vraiment donner des pouvoirs décisionnels aux
différentes régions? Ce serait peut-être comme vous en avez
parlé hier, une manière d'augmenter la programmation de certains
groupes ethniques, d'avoir des programmes répondant à leurs
besoins. Peut-être qu'en régionalisant vos services et en donnant
vraiment les pouvoirs décisionnels aux régions: II y a certaines
régions, par exemple dans le nord du Montréal
métropolitain, où, par l'entremise, par le biais de la
régionalisation, vous pourriez en arriver à votre objectif
mentionné hier, soit de donner plus de programmes, plus de
représentations aux divers groupes ethniques.
Ce serait une manière concrète de le faire. Les critiques
que certaines régions font, c'est qu'on parle de régionaliser, on
parle de donner certains pouvoirs, mais le gouvernement ne semble pas agir. Il
semble dire une certaine chose, mais ne pas y donner effet.
NI. O'Neill: Le gouvernement, M. le Président, n'applique
pas une politique de régionalisation dans le domaine de la
radio-télédiffusion. Il la laisse appliquer par
Radio-Québec. Nous avons, comme d'autres, des opinions là-dessus,
mais, encore une fois, je préfère que nous n'agissions pas de
façon prématurée et que nous attendions le rapport dont
j'ai parlé tout à l'heure. C'est à la lumière de ce
rapport que nous pourrons privilégier certains choix quant à la
régionalisation.
Maisil ne faudrait tout de même pas oublier que là aussi,
il faut faire bien attention. D'ailleurs, le rapport en tiendra compte,
puisqu'elle a participé au rapport. Il faudra aussi tenir compte de la
conception qui prévaut au sein de Radio-Québec quand il s'agit
d'appliquer la régionalisation.
Quand on me dit: Le gouvernement ne semble pas, etc., je pense que, de
nouveau, à mon avis, on verse dans une certaine confusion. Il y a une
différence entre définir de grands paramètres et aller
jusqu'à la détermination concrète de chacune des
modalités.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre nous dit que ce n'est pas de
son pouvoir, que ce n'est pas à lui de décider de
régionaliser, mais que c'est strictement la décision et les
pouvoirs autonomes de Radio-Québec de déterminer si elle va
régionaliser et selon quelles modalités? Est-ce que c'est cela
que vous me dites?
M. O'Neill: Je vais de nouveau essayer d'expliquer. Les grands
paramètres d'une politique de développement relèvent de
l'autorité gouvernementale, par exemple, lorsqu'il a été
décidé, l'an dernier, de procéder à l'extension du
réseau de Radio-Québec dans la région de
l'Abitibi-Témiscamingue; après cela, le travail se fait par
Radio-Québec. Il y a des décisions d'ordre administratif,
à cause même de leur dimension, qui exigent une approbation. A ce
moment-là, pour le reste, vous arrivez au niveau d'une gestion
interne.
Pour ce qui est, encore une fois, de la régionalisation, je vous
signale que, de toute façon, vous avez de nombreux textes de
Radio-Québec qui en parlent. C'est Radio-Québec qui a même
procédé à toute la consultation dans les régions,
en 1975, je crois. Nous sommes tout à fait d'accord avec
Radio-Québec là-dessus. Le problème, c'est que nous
savons, comme vous l'avez souligné, qu'il y a des discussions
actuellement concernant différentes concessions de la
régionalisation et que, dans chaque région, des gens nous font
part de remarques, d'observations ou de critiques.
Quelles modalités, encore une fois, la régionalisation
a-t-elle lieu de privilégier? Je crois que, pour répondre
à cette question, il est tout à fait normal et prudent d'attendre
ce rapport de notre comité de travail.
Une fois que la décision aura été prise, il
relèvera de l'organisme qui s'appelle Radio-Québec de mettre en
application la politique de la régionalisation.
M. Ciaccia: Mais la politique sera-t-elle établie par le
ministre ou par Radio-Québec?
M. O'Neill: Les grands paramètres d'une politique dans ce
domaine seront approuvés par le Conseil des ministres, suite à
des propositions venant du comité ministériel permanent au
développement culturel qui s'appuiera, en grande partie sans doute, sur
un travail d'équipe où Radio-Québec a été
participant, où le ministère de l'Education a été
participant, où le ministère des Communications aussi a
été participant. Cela étant fait, alors, vous
pénétrez dans l'application et, ce qu'on pourrait appeler,
l'interprétation concrète, vous pénétrez dans un
domaine de responsabilités qui relèvent de l'office. Cela se
produit dans toutes les sociétés d'Etat.
M. Ciaccia: Pour vous donner un cas concret, M. le ministre
c'est le point que j'essayais d'exprimer tantôt il ne faut
pas que les citoyens soient entre deux chaises. Si la responsabilité est
claire, le citoyen sait vers qui il doit se diriger. Si, dans la région
du Lac-Saint-Jean, il y a un groupe de citoyens qui veulent régionaliser
les services, parce qu'ils ont certains besoins, à qui vont-ils
s'adresser? Vont-ils s'adresser à Radio-Québec directement ou
est-ce qu'ils vont vous faire des représentations? Va-t-on se lancer la
balle? Radio-Québec dira-t-elle que la politique n'a pas
été établie? Allez-vous dire que ce n'est pas une question
d'administration interne? Durant ce temps, le pauvre citoyen ne sait pas
à qui s'adresser. Il ne reçoit pas de décision. Il
n'avance pas dans ce concept que vous semblez vouloir approuver, la question de
la régionalisation. Que doit-il faire concrètement?
M. O'Neill: Ce citoyen peut s'exprimer par le truchement des
comités régionaux qui sont une partie de Radio-Québec.
C'est ce que les citoyens, à ma connaissance font de façon
habituelle, fréquente, je voudrais dire insistante. Les citoyens
s'expriment aussi sur cela, mais, nous transmettons les choses. Quand on parle
de l'autonomie de Radio-Québec, cela ne veut pas dire qu'on ne se parle
pas. M. le directeur général et moi-même essayons de nous
parler assez fréquemment.
M. Ciaccia: Non, ce n'est pas ce que je dis.
M. O'Neill: Surtout ces derniers temps, nous avons eu un dialogue
accéléré, à cause de tous les problèmes que
connaît Radio-Québec. Entre cela et décider, c'est une
autre chose. Je peux avoir actuellement des souhaits sur la
régionalisation, mais, concrètement, c'est la direction de
Radio-Québec qui s'en occupe. Je reviens là-dessus, mais c'est
cela une société d'Etat. Je n'applique pas de politique de
régionalisation.
M. Ciaccia: La somme de $750 000 que vous avez pour la
régionalisation, qu'est-ce que cela comprend? Qu'est-ce que vous allez
faire avec cet argent?
M. O'Neill: II y a d'abord une première phase
d'étude d'ingénierie qui est nécessaire pour savoir de
quelle façon procéder économiquement et efficacement au
développement d'un réseau d'antennes dans des régions.
C'est la première étape. Cela ne paie pas évidemment toute
l'extension du réseau qui est envisagée.
M. Ciaccia: Les $750 000 sont strictement pour étude afin
de savoir ce que vous voulez faire pour la régionalisation?
M. O'Neill: C'est juste. L'étude d'ingénierie avant
tout. On avait...
M. Ciaccia: Cela ne comprend pas de budget pour l'implantation de
la régionalisation, parce que cela va coûter de l'argent.
M. O'Neill: Je pense que vous confondez peut-être deux
choses. Il s'agit d'une forme de régionalisation, c'est-à-dire
l'infrastructure technique et l'équipement. Si vous me parlez des
budgets concernant ce qu'on appelle les activités régionales des
comités régionaux, c'est une activité différente,
ce n'est pas le même budget du tout. Vous aviez d'ailleurs le même
budget l'an dernier, enfin, un budget qui ressemblait à cela qui a
été décidé ou voté pour l'extension du
réseau dans l'Abitibi-Témiscamingue. Ce sont des choses
absolument nécessaires. Evidemment, on ne peut pas s'installer au hasard
dans le décor, il faut être sûr que ce soit efficace. Il
faut définir très bien la clientèle qu'on veut rejoindre,
le rayonnement.
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Ciaccia: Le ministre pourrait-il faire le point sur les
négociations en cours, s'il y en a, quant au conflit à
Radio-Québec? (11 heures)
M. O'Neill: Je vais vous dire ce que j'en sais, indirectement,
par les choses qu'on me communique, parce que ce n'est pas moi qui fais les
négociations, de toute façon. Il s'agit vraiment de quelque chose
d'interne. Je sais que les négociations continuent toujours. Je crois
bien savoir qu'elles sont laborieuses. Quant à nous, nous souhaitons,
évidemment, qu'on puisse aboutir dans un bref délai à une
solution acceptable.
M. Ciaccia: Vous n'avez rien dit. Peut-être que vous
pourriez préciser ce que vous n'avez pas dit. Est-ce que vous faites
quelque chose? Est-ce que vous êtes en contact? Quelles sont les
demandes?
Mme Lavoie-Roux: Les points en litige!
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y a des points en litige? Ecoutez, il y
a toujours une limite à cette question d'autonomie. Vous ne pouvez pas
utiliser la question d'autonomie pour ne pas donner de réponse quand
cela vous plaît. Vous avez une responsabilité. Vous avez au moins
la responsabilité de savoir quels sont les points en litige et de nous
les donner ici: si vous ne le savez pas, il faut nous le dire. Si vous ne
voulez pas nous dire pourquoi... Ecoutez, il faut aller un peu plus loin que de
dire... C'est une excuse que de dire que c'est une société
autonome. Vous avez un budget, vous avez des montants, vous avez une
responsabilité.
M. O'Neill: Si vous aviez une rencontre où vous pourriez
poser toutes ces questions au directeur général, il pourrait vous
exprimer son propre point de vue sur cette question. Quant à moi, je
vous dis simplement ceci: Les négociations sont laborieuses, il y a
quelques points sur lesquels on est parvenu à un accord. Il reste un
grand nombre de points qui sont encore en litige.
M. Ciaccia: Vous ne pouvez pas nous donner un
résumé des demandes de chaque partie? Quelles sont les demandes
syndicales? Quelles sont les demandes patronales?
M. O'Neill: J'aimerais que vous posiez ces questions lors d'une
rencontre spéciale où vous pourriez dialoguer directement avec le
président-directeur général de Radio-Québec.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez des opinions sur ce litige?
M. O'Neill: J'aime mieux ne pas les exprimer. Etant responsable
de l'application de la loi de Radio-Québec, je suis donc responsable
d'une institution où il y a à la fois une partie patronale et une
partie syndicale. Je pense que c'est plus prudent de ma part...
M. Ciaccia: Vous voulez vous en laver les mains!
M. O'Neill: Non, je ne voudrais pas compromettre les solutions.
Je veux seulement préciser que je ne veux pas compromettre les choses.
Je vous signale, M. le député, que vous qui craignez tellement
les insinuations de ce que vous appelez les autres, vous venez d'en faire une
de plus.
M. Ciaccia: Non, je vous le demande. Je ne fais pas une
insinuation. Ce sont vos réponses. Cela saute aux yeux.
M. O'Neill: Je respecte la fonction de chacun. M. Ciaccia:
II y avait...
M. O'Neill: II y aurait peut-être eu avantage à ce
qu'on fasse cela un peu plus dans le passé.
Le Président (M. Jolivet): Un point de
règlement.
M. Bisaiflon: M. le Président, sur un point de
règlement, je trouve que le député de Mont-Royal charrie
un petit peu. On a pris quasiment une demi-heure pour clarifier la situation
avant de commencer. C'est le député de Mont-Royal qui a
clairement indiqué que tout ce qu'on pouvait faire, c'était
l'étude des crédits. S'il veut relier sa question à
l'étude des crédits, ce serait une chose. Par ailleurs, je
réitère l'offre qui est faite. Je pense que le ministre vient de
la refaire aussi. Là, on pourra poser véritablement les questions
sur le fond du dossier, ce que tout le monde désire, de toute
façon, mais on attend la position du député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Ecoutez, c'est relié à l'étude
des crédits.
M. Bisaillon: II ne faudrait pas qu'il mette sur le dos des
autres les décisions qu'il n'a pas prises.
M. Ciaccia: C'est relié à l'étude des
crédits, les demandes salariales. Le ministre doit avoir une
responsabilité. Il a un budget. Il nous donne des crédits. Il
nous dit qu'il va dépenser $22 millions.
M. Bisaillon: Commencez par demander ce qu'est la masse
salariale, cette année, elle n'est pas là.
M. Ciaccia: Elle est incluse dans les $22 millions, voyons!
M. O'Neill: M. le Président, je vais soulever une question
de privilège ou de règlement. Je crois que l'attitude de M. le
député...
Le Président (M. Jolivet): J'aimerais mieux, M. le
ministre, une question de règlement qu'une question de
privilège.
M. O'Neill: II y a un fonctionnement qui a été
établi tout à l'heure. J'ai voulu faire plaisir à M. le
député en répondant à des questions, d'ailleurs,
qu'il n'avait même pas d'affaires à me poser. Je trouve que son
comportement frise la malhonnêteté intellectuelle. Il me semble
qu'on devrait maintenant s'en tenir à l'ordre du jour que lui-même
a tenu à faire adopter tout à l'heure.
M. Ciaccia: Je vais m'en tenir à l'ordre du jour. On a un
programme de $22 millions de crédits à voter. Il doit
certainement y avoir, dans ces $22 millions, les salaires qui sont payés
aux employés. C'est cela que je viens de poser. Je voulais donner
l'occasion au ministre de ne pas s'arrêter seulement à la question
de la demande salariale. Peut-être y a-t-il d'autres conditions?
Peut-être y a-t-il d'autres sujets en litige?
Je vais laisser cela à sa discrétion. On ne peut jamais
gagner avec vous. Si on vous pose une question d'intérêt
général...
M. Laberge: M. le député de Mont-Royal, M. le
député de Mont-Royal!
M. Ciaccia: J'ai la parole, j'ai la parole.
M. Laberge: M. le Président, question de règlement,
s'il vous plaît!
Le Président (M. Jolivet): Un instant! Une question de
règlement?
M. Laberge: Je voudrais savoir...
Le Président (M. Jolivet): Juste un instant. J'aimerais
que...
M. Ciaccia: Quel règlement?
M. Laberge: ... si le député de Mont-Royal...
Mme Lavoie-Roux: Quel règlement, quel numéro?
M. Laberge: ... veut faire virer cette commission parlementaire
en vinaigre.
M. Ciaccia: Non, non, je vous avoue...
M. Laberge: C'est la question que j'ai à poser.
M. Ciaccia: ... Vous avez essayé assez souvent depuis hier
soir...
M. Laberge: Je n'ai rien essayé; c'est la première
fois que je prends la parole. Je commence à en avoir assez de vous
entendre.
M. Ciaccia: Calmez-vous.
M. Laberge: Franchement, vous avez le droit, mais vous
exagérez indûment.
M. Ciaccia: Répondez aux questions.
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre! A l'ordre!
M. Ciaccia: Quand je pose une question générale
pour donner l'occasion au ministre... on n'aime pas cela. Quand je pose une
question trop spécifique, on donne d'autres raisons pour lesquelles on
ne doit pas y répondre. Ecoutez! Il y a une certaine
responsabilité à répondre. Il y a un article de $22
millions qui représente une augmentation de $3 500 000, qui
représente à peu près...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal, je tiens à vous rappeler qu'il vous reste une minute.
M. Ciaccia: M. le Président, c'est un autre sujet.
Le Président (M. Jolivet): Non.
M. Ciaccia: Je peux revenir. Je vais faire le point et je
laisserai la parole à mon collègue, le député de
l'Union Nationale. Je reviendrai parce que, d'après les
règlements, j'ai le droit de revenir. On n'a pas terminé le
programme 9. Je n'ai pas qu'un droit de parole de 20 minutes sur tout le
programme 9.
Le Président (M. Jolivet): La seule chose, c'est que, dans
le programme 9, il n'y a qu'un seul élément: c'est le programme
au complet. C'est le seul article que je considère comme sujet de
discussion ce matin.
M. Ciaccia: M. le Président, un instant! C'est un...
Mme Lavoie-Roux: ... $22 millions, on en est réduit
à 20 minutes.
M. Ciaccia: On va prendre 20 minutes pour discuter de $22
millions.
Mme Lavoie-Roux: $22 millions.
M. Ciaccia: Vous venez de nous donner un document ce matin de je
ne sais pas combien de pages. Je ne sais pas combien d'articles il a. Chaque
article est au moins subdivisé en 50 points. Cela n'est pas notre
intention, mais ne venez pas nous dire, M. le Président je vous
en prie qu'on a 20 minutes pour discuter d'un article de $22 millions.
La liberté d'expression et la liberté de parole qu'on semble
vouloir respecter autour de cette table, je pense que vous ne l'appliquez pas.
Elle ne sera pas appliquée si on restreint notre droit de parole
à 20 minutes. Ma collègue, le député de L'Acadie,
n'a pas encore eu l'occasion d'intervenir et il y en a d'autres aussi. Je pense
bien qu'on devrait interpréter l'article 160 tel qu'il est
écrit.
Le Président (M. Jolivet): M. le député, au
sujet du programme 9, comme vous le considérez, il n'y a qu'une chose
à discuter ce matin: c'est un crédit de $22 626 000. Au niveau
d'autres programmes, il y a différents éléments pour
lesquels nous pouvons subdiviser, à l'intérieur de la question,
les 20 minutes dont vous faites mention. Je pense que l'Opposition de l'Union
Nationale a aussi ses droits. Les membres autour de cette table ont chacun leur
droit. Votre collègue ou vos collègues auront la
possibilité de pouvoir utiliser leur temps et je pense qu'il serait
logique de laisser à l'Union Nationale la possibilité de poser
ses questions.
M. Ciaccia: M. le Président, si vous me le permettez. Ce
n'est pas que je veuille que l'Union Nationale ne fasse pas ses interventions.
On a établi cela hier soir. Je crois que la décision que vous
aviez rendue hier soir, c'était qu'on ne parlerait pas plus de 20
minutes à la fois. Je suis prêt à me conformer à ce
règlement, soit de parler 20 minutes à la fois. Je ne veux pas
monopoliser toute la matinée et ne pas donner l'occasion à mes
collègues de parler.
La seule chose que je crois avoir ledroit de faire, c'est revenir parler
de différents aspects d'autres sujets du programme 9. Je vous
demanderais de reconsidérer, de penser et de réfléchir
à la décision que vous pourriez prendre. Je ne pense pas que vous
puissiez me limiter à 20 minutes, globalement, sur un sujet de $22
millions. Il est vrai que cela n'a pas été divisé; c'est
un article dans les crédits. Même le ministre, ce matin, l'a
divisé. On a différents articles; je pense qu'on a cinq ou six
pages. Alors, je demanderais le droit de revenir après avoir
cédé mon droit de parole à mes collègues, sur
d'autres articles; pas sur les mêmes articles que j'ai soulevés ce
matin, j'aurais d'autres questions.
Le Président (M. Jolivet): C'est le règlement. M.
le député de Taschereau.
M. Guay: Le député de Mont-Royal est en train d'en
appeler d'une décision que vous avez rendue. L'article 160 est
très clair. Un député peut parler plusieurs fois, aussi
souvent qu'il lui plaît, mais 20 minutes en tout, ce qui veut dire 20,
40, 60, une heure pour les trois membres de l'Opposition libérale, une
heure 20 minutes avec le député de Gaspé. Hier, ce
n'était pas une décision du président, c'était un
consentement de la commission qui avait permis au député de
Mont-Royal de parler plus longuement. Je ne dis pas que nous allons refuser ce
consentement, j'ai dit que si on continuait à perdre du temps de cette
façon, on n'avancerait pas.
Je suggère au député de Mont-Royal de
procéder et nous allons manifester, en l'occurrence, toute la souplesse
requise. Si jamais, au bout d'une heure et vingt minutes, la question n'est pas
épuisée, je vois mal entre-temps en vertu de quoi et c'est
même contraire au règlement le député de
Mont-Royal peut se permettre d'en appeler d'une décision du
président.
Le Président (M. Jolivet): Je continue à maintenir
la même décision, compte tenu qu'hier la décision que l'on
avait rendue était un consensus général de la table, en
tenant compte que nous parlions de l'ensemble de tous les crédits
budgétaires et non pas des programmes en particulier.
Maintenant que nous sommes rendus à l'intérieur des
programmes comme tels, je continue à dire que nous avons, au programme
9, l'obligation de nous en tenir au règlement comme tel.
Le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je voudrais seulement terminer mes remarques. Il me
restait une minute ou deux. C'est encore sur la question de la grève ou
du lock-out. On n'a pas fait le point. Je voulais seulement souligner que
c'était relié aux crédits. On a $22 millions. Il y a des
demandes salariales. Peut-être qu'il y a d'autres conditions, je ne le
sais pas. Je pensais que le ministre aurait pu nous éclairer. Mais il
aurait pu aussi prendre la position qu'il y a des négociations et que,
puisqu'il y a des négociations, il ne veut pas rendre public... C'est
son droit.
Une autre question. Il semble qu'il a été question hier
que le gouvernement devait augmenter ses versements à certains
employés qui reçoivent maintenant de l'assurance-chômage,
en somme alimenter leur assurance-chômage jusqu'à 90% de leur
salaire jusqu'à ce que cette grève ou que ce lock-out soit
terminé, mais cela s'appliquerait seulement à une certaine
catégorie d'employés. Ces informations sont-elles exactes?
Etes-vous au courant de cela?
M. O'Neill: Je crois bien qu'il s'agit d'une question qui regarde
la gestion interne de Radio-Québec.
M. Ciaccia: Cela n'a pas été discuté avec
vous? Ce n'est pas une décision du gouvernement? Je ne crois pas que
cela soit une décision que Radio-Québec comme telle pourrait
prendre. Ce serait une décision gouvernementale d'augmenter cette
portion, si certains employés ont droit à
l'assurance-chômage, supposons les deux tiers de leur salaire,
jusqu'à un certain
maximum, c'est le gouvernement qui déciderait d'alimenter cela.
Je crois que cela ferait sûrement partie des pouvoirs du gouvernement,
à moins que je ne me trompe.
M. O'Neill: Je crois qu'il s'agit bien d'une question de gestion
interne.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Merci, M. le Président. Je voudrais
précisément poser des questions de régie interne et je
crois que M. Labonté, qui n'a pas encore eu l'occasion de dire un mot
voudra accepter mes questions.
M. O'Neill: C'est le ministre qui répond.
M. Le Moignan: C'est le ministre qui répond. Très
bien.
M. Ciaccia: Vous n'aurez pas beaucoup de réponses!
M. Le Moignan: Je veux simplement, M. le ministre, profiter de ce
que M. Labonté est ici. J'ai énoncé hier quelques
principes que je n'ai pas inventés. Il suffit de regarder toute la
documentation présentée depuis trois ans, soit par les
Communications de l'Est, soit par le Conseil de la culture, soit par le
comité... etc., en somme, tout ce qui a trait à
Radio-Québec et à la régionalisation. J'ai dit hier que la
culture québécoise, c'était la somme des cultures
régionales et que ceci nécessitait une participation de plus en
plus grande des régionaux. En même temps, j'ai mentionné
que les comités régionaux voulaient pouvoir être entendus,
définir les contenus des programmes et, en même temps aussi, avoir
une voix auprès du président-directeur général de
l'ORTQ. (11 h 15)
II existe un certain malaise ou plutôt un malaise certain. Quand
on voit des communiqués qui émanent des comités
régionaux de Radio-Québec, qui disent par exemple que
Radio-Québec veut abolir ces comités régionaux et, plus
loin, que les comités régionaux refusent de se dissoudre, cela
pose de sérieuses interrogations. Quand les comités
régionaux se sont réunis au mois de mars cette année, lors
d'une assemblée extraordinaire tenue à Montréal, ils ont
refusé, selon l'invitation qui apparemment leur a été
faite, de se saborder, de se dissoudre le 31 mars 1978 et on dit ici: Comme le
voudrait l'Office de radio télédiffusion du Québec.
Alors, j'arrête là pour le moment, M. le ministre, et je
vous demande votre réaction, vos explications à ceci.
M. O'Neill: M. le Président, je distingue dans cette
question une partie qui est strictement de régie interne, donc je ne
répondrai pas.
M. Le Moignan: Mais est-ce que quelqu'un peut répondre
à la question de la régie interne? Est-ce que M. Labonté
pourrait répondre?
M. O'Neill: Quand vous aurez convoqué M. Labonté,
si vous avez le goût de le faire, pour répondre à la
question de régie interne, vous pourrez le faire.
M. Le Moignan: II brûle du désir de parler ce matin,
cependant.
M. O'Neill: Ce matin, c'est le ministre qui répond. J'ai
besoin de M. Labonté, par exemple, à l'occasion, pour me fournir
de précieux renseignements. J'ai dit tout à l'heure que, sur le
principe général de la régionalisation, il y a vraiment un
consensus et, là-dessus, il y a un consensus au sein même de
Radio-Québec. Vous l'avez dans des documents de Radio-Québec et
cela est nettement affirmé. Il y a des problèmes et des
discussions quant aux modalités de la régionalisation. C'est une
des raisons pour lesquelles on a tous senti le besoin de faire une sorte de
réévaluation à la fois de la mission de
Radio-Québec et de ses priorités dans son développement,
en accordant une attention particulière à la
régionalisation. Je crois tout à fait normal et logique
d'attendre le rapport de cette étude dans laquelle Radio-Québec a
joué un rôle actif, a participé, avant de définir
les grands paramètres de la régionalisation et les
modalités qui doivent être privilégiées.
M. Le Moignan: Mais effectivement, le 31 mars, les comités
régionaux ont-ils été avisés? Ont-ils cessé
de fonctionner ou est-ce qu'ils fonctionnent encore?
M. O'Neill: Je peux vous répondre là-dessus, si
vous voulez, en détail, d'après une information qui m'a
été communiquée par la direction de Radio-Québec;
on m'a dit simplement qu'il n'y avait aucune décision prise à ce
sujet.
M. Le Moignan: Mais tout de même...
M. O'Neill: Et qu'on attendait d'ailleurs
précisément, de toute façon, le rapport dont je vous ai
parlé tout à l'heure.
M. Le Moignan: ... il n'y a pas de fumée sans feu. Mais la
réaction du ministre qui lui, l'an dernier, comme je l'ai
mentionné hier, avait insisté sur l'importance de ces huit
régions pour Radio-Québec... Le ministre, à ce
moment-là, doit avoir un droit de regard ou si le ministre est en
conflit avec Radio-Québec, je ne le sais pas mais si c'est
Radio-Québec qui décide unilatéralement d'abolir les
comités régionaux, c'est là que votre réponse est
loin de me satisfaire.
M. O'Neill: M. le député, il n'y a aucun
comité régional qui ait été aboli, il n'y a aucune
décision d'en abolir qui ait été prise et pour le reste,
quand vous dites que nous avons parlé de régionalisation, je vous
répète que tout le monde en parle et
je crois que tout le monde en parlera de façon beaucoup plus
éclairée quand on aura tenu compte de ce rapport de travail
d'équipe auquel ont participé certains ministères et
Radio-Québec.
M. Le Moignan: Tout de même, j'ai en main une copie d'un
télégramme envoyé à M. Labonté. Je n'ai pas
besoin de vous le lire. Cela ne changerait rien, mais c'est au nom des
comités régionaux qui insistent, c'est en date du...
M. O'Neill: Oui, j'ai reçu des télégrammes
comme ceux-là et je me suis informé. On m'a dit qu'il n'y avait
pas lieu de s'inquiéter.
M. Le Moignan: Je sais qu'en 1975, il y a déjà eu
des problèmes à Radio-Québec. Vous n'y étiez pas.
On posait une question dans un article de la Presse qui disait: Quel est
l'avenir d'un président d'organisme public qui ne s'entend plus avec son
ministre responsable? Quel est l'avenir d'un ministre qui, en gribouille avec
l'un de ses grands commis, voit celui-ci emprunter d'autres voies pour se faire
entendre en haut lieu? Est-ce que ce ne serait pas la situation dans laquelle
le ministre se trouve actuellement, comme son prédécesseur?
M. O'Neill: C'est bien, M. le Président, ce qu'on appelle
des questions hypothétiques, si je ne me trompe pas. En principe, on ne
répond pas à des questions hypothétiques.
M. Ciaccia: A des questions spécifiques non plus et
à des questions générales non plus. Selon vos
critères, ce n'est pas le genre de questions auxquelles vous allez
répondre.
M. O'Neill: A des questions déplacées, on ne
répond pas non plus.
M. Ciaccia: C'est la transparence.
M. Le Moignan: Avant d'aller plus loin, vous avez un très
beau rapport ici et je voudrais vous féliciter. Ici, quand on parle de
diffusion, on parle de l'Est du Québec; on dit: Embarque, on n'ira pas
vite. Cela a bien l'air que ça ne va pas vite. Je ne sais pas si c'est
le mot d'ordre de Radio-Québec: Embarque, on n'ira pas vite. Je retiens
cela pour le moment, cela fait trois ans que ça ne va pas vite.
Mais...
M. O'Neill: M. le député, avant de dire que
Radio-Québec n'ira pas vite dans l'Est du Québec, si
j'étais vous, j'attendrais aussi le rapport.
M. Le Moignan: J'ai bien hâte de voir ce rapport, mais, M.
le ministre, il y a eu certains pourparlers l'an passé, vous avez
rencontré justement l'ORTQ à l'automne, au mois d'octobre je
pense, qui vous a présenté un rapport. Ce rapport, ce projet, on
le dit ici, rejoint en presque totalité, exception faite de
l'implantation du réseau d'antennes, les recommandations des
comités régionaux. Là encore, le conseil de direction juge
ce document comme irrecevable. C'est donc dire qu'à Radio-
Québec, sur le mémoire qui a été
présenté, vous n'étiez pas d'accord ou Radio-Québec
n'était pas d'accord avec vous.
M. O'Neill: Je m'en tiens toujours, M. le Président, au
point où nous sommes rendus... Je pense bien que ce n'est pas le temps
de faire l'histoire ni d'approuver ou de démentir le genre de
renseignements que vous avez; je pense que, si nous voulons être
efficaces, nous devons nous en rapporter à la période actuelle
car j'imagine que ce qui nous intéresse tous, c'est le bon
fonctionnement de Radio-Québec. Je crois, encore une fois, que, lorsque
cette synthèse dont j'ai parlé sera terminée, nous serons
aptes et, croyez bien, de concert avec Radio-Québec; ne vous
inquiétez pas là-dessus à prendre des
décisions qui sauront sûrement satisfaire beaucoup de vos
attentes. En disant vos attentes, je dirais certaines attentes qui vous sont
particulières.
M. Le Moignan: Je ne parle pas seulement de la Gaspésie
parce qu'ici, quand je parle de comités régionaux, c'est
l'ensemble de la province de Québec qui s'inquiète. Je ne suis
pas tout seul là-dedans, ce n'est pas juste mon cas. Je vous ai dit hier
qu'on a été bien servi, je vous l'ai dit. Si cela avait
été le contraire, je vous l'aurais dit. Mais vous avez tout de
même $3 millions, ce n'est pas gros, de budget cette année et je
pense qu'il y a un point sur lequel votre gouvernement a insisté
beaucoup. On l'avait nous aussi au programme et peut-être les
libéraux aussi; je ne le sais pas, je n'ai pas lu à fond leur
programme. C'est la décentralisation, on insistait sur cela et on en
parle dans tous les domaines. Il ne s'agit pas seulement de
Radio-Québec, il s'agit de tous les ministères.
Alors, si on enlève aux comités régionaux leur
pouvoir de décision sur place... Je ne parle pas de décider
contre le président général, il ne s'agit pas de cela. Il
s'agit, un peu comme dans tous les organismes où il y a des unions
régionales et une fédération... En somme, c'est un travail
qui s'écha-faude. On n'a pas beaucoup de certitude de votre part que ces
comités vont se maintenir, que ces comités vont voir à
l'implantation, dans leur milieu, d'un véritable réseau qui
tienne compte de la mentalité, des moeurs, des coutumes, etc., et vont
souvent bâtir des émissions avec l'aide technique, avec l'argent
qui viendrait de votre ministère. D'ailleurs, il y en a qui sont
déjà très bien équipés.
Sur ce point, j'aimerais que vous nous donniez l'assurance que cela va
continuer à fonctionner dans la région, pour l'enrichissement de
tous les Québécois. Cela n'enlève pas à
Radio-Québec de Montréal de bâtir des programmes d'ordre
national ou provincial. Mais recevoir l'apport de certaines régions, que
ce soit au sud, au nord, à l'est ou à l'ouest. Je crois qu'il y
aurait moyen de connaître cela plus tard, de convoquer une séance
un vendredi matin; on aimerait bien être renseigné sur ce
problème. S'il n'y a pas moyen de savoir un mot de personne... C'est
beau les crédits, on s'en tient aux crédits, mais on n'est pas
beaucoup plus avancé sur tous nos points d'interrogation.
M. O'Neill: M. le député de Gaspé comprendra
que ce ne peut pas être mon rôle ici d'anticiper, je dirais, de
donner des décisions ou des assurances qui anticiperaient sur les
décisions qui vont être mises au point par le comité
ministériel permanent du développement culturel.
Je pense qu'il peut facilement imaginer, dans un contexte où il y
a un consensus relativement à la régionalisation, qu'il y a des
débats qui portent sur des modalités, qu'il ne pourra pas y
avoir, en toute logique, des décisions qui se prendront à
l'encontre du développement de Radio-Québec en région.
M. Le Moignan: M. le ministre, je pense qu'on n'a pas
abordé ce point qui est d'ordre très général.
Radio-Québec est française dans le moment. Est-ce prévu,
pour le groupe des anglophones qui représentent ici une population de 1
million, que Radio-Québec va avoir une filiale, un "side line", pour
desservir ces gens-là qui vont contribuer, par leurs taxes, au maintien
de Radio-Québec?
M. Laberge: "Siding". M. Le Moignan: "Siding".
M. O'Neill: J'ignore si des propositions seront formulées
dans ce sens, de façon théorique. Vous soulevez là un
point extrêmement intéressant. Quand vous parlez d'un groupe
anglais, vous pouvez parler aussi de groupes d'autres minorités
culturelles.
M. Le Moignan: Oui, je parle d'anglophones, mais commencer au
moins par avoir une radio anglophone.
M. O'Neill: Tous les gens qui ne sont pas francophones ne sont
pas nécessairement des Anglais, n'est-ce pas? Mais d'autre part, dans le
contexte actuel, compte tenu du fait que, d'une façon
générale, dans le domaine de la radio et de la
télévision, la minorité anglaise dont vous parlez est
assez bien traitée il y a peut-être des cas où
Radio-Canada, dans certaines régions, pourrait faire mieux qu'elle ne
fait; je pense que c'est un peu le cas à Gaspé on ne
pourrait pas, à mon avis, nécessairement faire la preuve qu'il
s'agit d'une sorte de priorité dans l'immédiat.
Mais vous soulevez, encore une fois, une question extrêmement
intéressante. J'imagine qu'à un moment donné,
Radio-Québec va s'y intéresser. Toutefois, j'ignore si cela fera
partie des propositions qui nous seront soumises bientôt.
M. Le Moignan: Je pense aux régions
périphériques, comme je le mentionnais hier, des régions
comme la Gaspésie où il n'y a aucun accès. Il y a
peut-être d'autres groupes anglophones du Québec qui n'ont aucun
accès à Radio-Canada anglais. Je sais que dans l'île de
Montréal...
M. O'Neill: Et vous avez le cas de la Basse-Côte-Nord
aussi.
M. Le Moignan: Oui, des endroits semblables.
M. O'Neill: II se pose un problème assez sérieux au
point de vue de l'accessibilité.
M. Le Moignan: Pour le moment, j'ai terminé mes
questions.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, je voudrais faire un
premier préambule sur la démarche tout à fait inutile
qu'on est en train de faire actuellement. On a, dans le livre des
crédits, tous les montants qui s'appliquent à 1977/78, pour un
budget total de $19 236 000. Tout ce qu'on voit apparaître pour cette
année, c'est $22 626 000, sans aucune ventilation de ce montant.
Dans le document intitulé: "Mémoire pour la défense
des crédits à l'Assemblée nationale ' il n'y a aucune
mention non plus d'une ventilation quelconque. Rien n'apparaît sur la
partie du $22 millions qui va aller a la masse salariale. Rien n'apparaît
sur la partie du $22 millions qui va aller à la production. Rien
n'apparaît sur la partie du $22 millions qui va aller à
l'implantation, à la régionalisation, à l'ensemble des
autres activités de Radio-Québec.
Je ne sais pas si le conseil d'administration de Radio-Québec,
quand il accepte de produire une émission, accepte cela les yeux
fermés, comme on nous demande aujourd'hui d'accepter $22 millions les
yeux fermés. C'est une démarche que je juge inutile, stupide,
à l'encontre du bon sens.
Cela me fait redire, encore une fois, que notre attitude
vis-à-vis des sociétés d'Etat, des régies, des
sociétés de la couronne, des offices, est actuellement
déphasée. Je suis d'accord que le gouvernement n'intervienne pas
dans le fonctionnement interne des sociétés d'Etat, des offices
ou des régies.
Mais je ne suis pas d'accord que le Parlement, par exemple,
n'intervienne pas. Si, pour reprendre les propos de M. Labonté que je
vais aménager, "it is up to them to stand up to us", il appartient aux
offices d'empêcher l'ingérance gouvernementale, il appartient
cependant au Parlement de vérifier la bonne utilisation des sommes
d'argent de l'ensemble des Québécois. (11 h 30)
Or, les parlementaires démissionnent devant ce travail qu'ils ont
à faire, face aux sociétés d'Etat, aux offices et aux
régies. Quant à moi, ma préoccupation, c'est de faire
passer devant l'ensemble des commissions parlementaires, chacune des
sociétés d'Etat. Elles dépensent des sommes votées
par le Parlement. On ne contrôle jamais ni l'orientation, ni
l'application concrète de ces sommes. Je pense qu'on est en train de
faire une démarche inutile. Si l'objectif que chacun des parlementaires
doit poursuivre, c'est, dans les circonstances, le bon fonctionnement de
Radio-Québec, il y a un autre préalable: encore faudrait-il que
Radio-Québec fonctionne pour l'instant.
On est en train de discuter d'un budget pour l'année prochaine de
Radio-Québec, alors que Radio-Québec, depuis le 1er mars, ne
fonctionne plus. Je ne vois pas la logique à l'intérieur de la
démarche qu'on poursuit ensemble. Je réitère la
proposition que j'ai faite, soit de convoquer à la commission
parlementaire Radio-Québec comme organisme et de discuter de l'ensemble
des problèmes de Radio-Québec en commission parlementaire. C'est
une proposition. Ce n'est pas une motion, c'est une offre que je fais. Je pense
que cette offre ne peut pas se refuser, logiquement, à moins qu'on
veuille faire de la haute stratégie et de la haute voltige.
Par ailleurs, même si le document présenté
aujourd'hui ne me permet pas de poser toutes les questions que je voudrais
poser, je vais quand même en poser un certain nombre en espérant
avoir des réponses. Je suis sûr que le ministre permettra, lorsque
le besoin s'en fera sentir, puisqu'on le demandera, que M. Labonté nous
fournisse ces réponses, s'il s'agit de régie interne. Mais il me
semble que, quand on a à voter $22 millions, on doit aussi entrer dans
la partie. On doit au moins savoir ce qui sera accordé.
Ma premième question concerne la production des émissions
à Radio-Québec. Pour l'année dernière,
l'année qui s'est écoulée, je voudrais savoir le
pourcentage, le nombre d'heures de production originale, quel pourcentage la
production originale représente par rapport au temps de diffusion par
comparaison avec les périodes, les heures de reprises, d'acquisitions et
de sous-traitance. En particulier, sur la question de la sous-traitance, je
voudrais savoir quels sont les types de sous-traitance qui sont accordés
par Radio-Québec, quelles sont les modalités de ces
sous-traitances et, lorsqu'il y a un contrat de sous-traitance
d'accordé, s'il y a des appels d'offres. Ce serait ma première
question.
M. O'Neill: Je voudrais d'abord faire une remarque
générale concernant la façon dont le débat se
déroule ici. D'une façon, la critique du député de
Sainte-Marie est très fondée, mais il ne faut pas oublier une
chose, chose qu'on semble oublier. C'est que la démarche qui a
été acceptée est une démarche qui veut que le
ministre, d'une certaine façon, à la fois se place au-dessus de
Radio-Québec comme seul responsable de l'application de la loi et, en
vertu même de la procédure acceptée en commission
parlementaire, se trouve à s'engager lui-même dans la régie
interne. Il pourrait, indirectement, formuler des jugements ou des
appréciations par l'intermédiaire d'une autre personne, qui
pourraient être les siens, ce qui est évidemment
l'hypothèse la plus logique, et qui, parfois, pourraient être
formulés d'une façon qui lui semblerait moins
appropriée.
Ce que, au fond, nous refusons, c'est de placer le ministre dans une
situation d'ambiguïté. C'est une autre procédure, à
mon avis, qui aurait dû être choisie, qui devrait l'être et
qui permettrait, à ce moment-là, aux personnes directement
responsables, en l'occurrence, de répondre de choses qui les concernent
et sur lesquelles elles prennent des décisions. Je ne veux pas qu'on
soit dans une situation fausse qui donne l'impression que le ministre prend ou
a pris des décisions qu'en fait il n'a pas prises. Cela
évidemment n'exclut pas ce qui relève de l'ordre du
renseignement. Je pense que tout à l'heure, par exemple, quand on nous a
posé des questions sur les montants d'argent attribués à
des activités nouvelles, nous avons donné les réponses.
Maintenant, vous posez de nouvelles questions qui sont de l'ordre du
renseignement, étant donné que c'est l'ordre du renseignement et
non pas l'ordre des options, des opinions, des choix et des décisions.
Nous pouvons très bien vous donner ces renseignements. .
M. Ciaccia: ... des salaires et des renseignements.
M. O'Neill: Quand les salaires font partie des
négociations et qu'il y a vraiment un conflit avec le conciliateur, je
pense qu'à ce moment, c'est strictement une chose, à mon avis, en
débat, et qui, d'ailleurs, ne fait même pas partie du budget,
parce que les augmentations demandées vont relever d'un budget de fonds
consolidé, de toute façon. Elles ne sont même pas incluses
dans ce que vous avez là.
M. Ciaccia: Les salaires actuels sont inclus dans les $22
millions. On ne demande pas ce que vous allez négocier.
M. Bisaillon: Est-ce que je pourrais avoir une réponse
à ma première question?
M. Ciaccia: Ne sois pas impertinent!
M. Bisaillon: Ma première question était: Quel
était l'an dernier le nombre d'heures de production originale
émanant de Radio-Québec, le pourcentage que cette production
originale représente par rapport aux reprises, aux acquisitions et
à la sous-traitance? Pour ce qui a trait à la sous-traitance,
quels sont les types de sous-traitance accordés par Radio-Québec?
Quelles sont les modalités de cette sous-traitance? Lorsqu'il y a des
contrats de sous-traitance qui sont accordés, est-ce que c'est par le
biais d'appel d'offres?
Mme Lavoie-Roux: Très bonne question.
M. O'Neill: La production de Radio-Québec, l'an dernier,
c'était 409 heures. Vous avez donc un tiers de production nouvelle, un
tiers de reprises, un tiers d'acquisitions. Cela va? La deuxième partie
de votre question, c'était?
M. Bisaillon: Quel est le pourcentage de la production originale
par rapport aux acquisitions, à la sous-traitance et aux reprises?
M. O'Neill: Un tiers, un tiers, un tiers.
M. Bisaillon: Dans le cas de la sous-traitance, quels sont les
types de contrats de sous-traitance
qui sont accordés par Radio-Québec? Quelles sont les
modalités de ces contrats? Lorsqu'il y en a, est-ce que c'est par appel
d'offres?
M. O'Neill: Les contrats de sous-traitance à
Radio-Québec, de façon générale, ne sont pas
accordés sur appel d'offres, pour la bonne raison, premièrement,
qu'ils sont extrêmement marginaux par rapport à l'ensemble de
notre production. Les renseignements qu'on vous a donnés tantôt,
établissant à un tiers la production de Radio-Québec,
production originale, cela inclut la sous-traitance. Cela ne se trouve pas dans
les acquisitions, c'est dans ce tiers que se trouve la sous-traitance, qui est
extrêmement marginale. Je pense que nous avons donné
l'année dernière trois contrats. Ce sont des séries. Or,
cela ne se fait pas par appel d'offres pour la bonne raison que la plupart du
temps, c'est une compagnie qui propose un projet, que nous apprécions
suivant la grille de programmation que nous devons faire. Si nous estimons que
cela s'intègre bien dans la grille, si cela répond aux besoins
que nous avons identifiés, si nous disposons des budgets pour ces
contrats, alors la réponse que nous donnons, c'est oui.
En principe, je n'ai pas souvenir qu'il y ait eu des contrats pour la
sous-traitance qui aient été faits par appel d'offres.
M. Bisaillon: Là, vous me parlez uniquement d'un type de
contrat de sous-traitance, c'est-à-dire les contrats de sous-traitance
qui ont rapport à la production. Là, on a compris que la
sous-traitance était comprise dans le tiers: production
Radio-Québec. Il y a d'autres types de sous-traitance. Je vous ai
posé la question, à savoir quel est l'ensemble des types de
sous-traitance.
M. O'Neill: Je ne vois pas... Parlez-vous de production?
M. Bisaillon: Pour l'ensemble de la sous-traitance
accordée par Radio-Québec.
M. O'Neill: Si nous engageons, par exemple, du personnel par une
firme spécialisée, bien sûr, il n'y a pas d'appel d'offres.
Dans quelle proportion? Je ne peux pas vous donner ces chiffres ici; je ne les
ai pas. Je vois que vous faites allusion au conflit actuellement en cours.
M. Bisaillon: Pas uniquement. N'y aurait-il pas, par exemple, des
contrats de sous-traitance sur de l'équipement? Est-ce qu'il vous
arrive...
M. O'Neill: Nécessairement, quand nous achetons de
l'équipement, bien sûr, que nous ne fabriquons pas
l'équipement nous-mêmes. A ce moment-là, il y a toujours
appel d'offres.
M. Bisaillon: Est-ce qu'il arrive que Radio-Québec doive
louer de l'équipement pour réaliser une production?
M. O'Neill: Effectivement.
M. Bisaillon: Si oui, c'est de la sous-traitance.
M. O'Neill: Oui.
M. Bisaillon: Donc, c'est un autre type de...
M. O'Neill: Exemple: presque toutes les productions
régionales qui ont été faites l'année
dernière ont été faites de cette façon, par des
contrats de sous-traitance qui ont été accordés aux
producteurs des régions dans lesquelles les productions avaient
lieu.
M. Bisaillon: Au niveau de l'engagement de la sous-traitance qui
concerne le personnel l'engagement de personnel vous vous
adressez à des firmes spécialisées. Quel est le
pourcentage de personnel il s'agit, je suppose bien, de personnel
occasionnel qui est engagé par le biais d'agences plutôt
que directement par l'office?
M. O'Neill: II ne faudrait pas penser que c'est exclusivement par
le biais d'agences d'abord parce qu'il y a parfois... Par exemple, si on a
besoin d'un recherchiste, on ne procède pas nécessairement par
voie d'agences. On connaît des individus qui peuvent faire ces travaux.
Concernant la proportion de la sous-traitance de ce point de vue, tout ce que
je peux vous dire c'est qu'il y a actuellement 467 postes permanents à
Radio-Québec qui sont comblés et les postes autorisés sont
de 514.
M. Bisaillon: 367 à 514?
M. O'Neill: Non, 514 et 467 qui sont comblés. Donc, c'est
cette balance si je puis dire qui nous permet de recourir
à des occasionnels.
M. Bisaillon: M. le Président, j'aurais une autre question
concernant la masse salariale. L'an passé, on avait une masse salariale
de $9 millions et quelque, si on considère qu'il y avait un poste qui
s'appelait "traitements" qui était de $8 millions on oublie les
grenailles de quelque $100 000 plus un item qui s'appelait "autres
rémunérations" qui était de l'ordre de $800 000. Ce qui
faisait un total d'environ $9 500 000 l'an dernier sur la masse salariale. Je
voudrais savoir, d'une part, cette année, quelle est la masse salariale
prévisible? Deuxièmement, le "autres rémunérations"
couvre-t-il justement l'engagement d'occasionnels ou les contrats de
sous-traitance? Troisièmement, quel est le pourcentage de la masse
salariale qui est accordé aux cadres par rapport aux travailleurs
syndiqués? Par voie de conséquence, quel est le pourcentage, quel
est le nombre de cadres et le nombre d'employés syndiqués
à Radio-Québec?
M. O'Neill: M. le député, si vous me le permettez.
Je vais revenir sur la question que vous avez posée tantôt et
j'aborderai la seconde que vous venez de poser parce que je vois que j'ai ici
le document qui me permet de vous donner une information plus précise
concernant nos effectifs, si l'on distingue entre permanents et
occasionnels.
Nous avons 514 postes permanents et 86 postes occasionnels. Les chiffres
que je vous donnais tantôt se référaient à
l'année précédente. Nous avons donc comme
possibilité un effectif de 600 personnes dont 514 sont actuellement des
permanents.
Votre seconde question, c'était...
M. Bisaillon: Ma seconde question concerne la masse salariale.
L'an dernier, dans la masse salariale, le chiffre qui apparaissait était
d'environ $9 700 000. Là-dessus, il y avait "traitement": $8 500 000 et
"autres rémunérations": $958 000. Ma première question,
c'est de savoir: Que comprenait "autres rémunérations"? Ma
deuxième question, c'est de savoir: Quelle est la masse salariale
prévisible pour cette année, pour les deux postes?
Troisièmement, quel est le pourcentage de la rémunération
qui est attribué aux cadres et aux travailleurs syndiqués? Par
voie de conséquence, quel est le nombre de cadres à
Radio-Québec par rapport aux travailleurs syndiqués? (11 h
45)
M. O'Neill: La masse salariale actuelle est de $8 391 000. Les
autres rémunérations font allusion au surtemps qui doit
être payé. La proportion ne peut se faire entre cadres et
travailleurs syndiqués. Il y a officiellement à l'office une
quarantaine de cadres. Il y a en plus de cela des réalisateurs qui sont
réunis en association professionnelle; comme tels, ils ne sont pas
syndiqués, mais ce sont des gens qui sont dans la production. Il y en a
24 ou 25 actuellement.
En plus de cela, il y a des directeurs techniques qui sont
également des gens de la production, qui sont considérés
comme étant du premier niveau de maîtrise; finalement, il y a je
crois, 216 personnes dans le Syndical général des employés
de Radio-Québec. Il y a peut-être 175 membres quelque chose comme
cela, chez NABET.
Vous avez donc les cadres, les réalisateurs. Quand je parle des
cadres, je veux dire des gens qui sont strictement affectés à
l'administration.
M. Bisaillon: Mais, par cadre, on entend, habituellement, dans
une entreprise, quelqu'un qui est en autorité à un niveau
quelconque, même si ce n'est pas au niveau de l'administration. Dans
l'optique d'une telle définition, si quelqu'un est en autorité ou
à un niveau, peu importe le niveau, conserveriez-vous ce chiffre de
40?
M. O'Neill: Non. Tel que vous le proposez, il faudrait y ajouter
les réalisateurs et les directeurs techniques, qui sont une dizaine, je
crois.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie, votre temps est malheureusement épuisé.
M. Le Moignan: M. le Président, une question de directive,
s'il vous plaît.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Le Moignan: Tout à l'heure, j'ai posé à
M. Labonté des questions que je croyais très pertinentes. J'ai vu
à ce moment qu'il était très muet, mais il a
recouvré la parole tout à coup. J'aimerais savoir pourquoi il n'a
pas répondu à mes questions et pourquoi il répond à
celles du député de...
M. Ciaccia: Le ministre ne lui a pas permis de vous
répondre. Il lui a permis de répondre au député de
Sainte-Marie.
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse. M. le
député de Mont-Royal, je pense que c'est un privilège qui
a été décrit au début de la rencontre, quand nous
avons déterminé que nous étions en commission
parlementaire pour étudier les crédits budgétaires. A ce
moment, le ministre permet à une personne de répondre en son
nom.
M. Le Moignan: Alors, il aurait pu le faire.
M. O'Neill: Quand cela porte sur les crédits, on a les
renseignements. Quand cela porte sur autre chose, sur des opinions, à ce
moment, la chose devient différente. Encore une fois, vous n'avez
qu'à faire fonctionner le mécanisme et vous vous adresserez
vraiment à l'organisme approprié pour avoir les réponses
que vous attendez.
M. Le Moignan: On reviendra à la charge.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: La distinction que le ministre fait entre ce qui
est un renseignement et ce qui est des opinions et le fait que l'étude
des crédits doit porter strictement sur ce que lui va juger être
un renseignement, je trouve que c'est un exercice bien périlleux pour le
ministre. Cela donne ce que ça vient de donner: on n'a pas
répondu aux questions du député de Gaspé et on a
répondu à celles du député de Sainte-Marie, dont,
je m'en réjouis, les questions étaient intéressantes. Je
voudrais d'abord dire au point de départ que je souscris aux
premières remarques du député de Sainte-Marie selon
lesquelles étudier le budget en l'absence de chiffres, sauf un montant
global de $22 millions, c'est un exercice extrêmement difficile, et je
m'explique mal qu'on n'ait pas pu procéder autrement qu'avec ce qu'il y
a ici dans le livre du budget.
A tout événement, j'ai des questions. J'espère
qu'elles seront de l'ordre des renseignements et non des opinions, parce que je
risque qu'on ne me réponde pas.
En reprenant le rapport déposé ce matin de l'Office de
radio-télédiffusion du Québec, à l'article 1.0,
l'ORTQ s'est donné deux objectifs: offrir au public un programme de
promotion intellectuelle au moyen d'émissions
radio-télédiffusées et procurer aux organismes
gouvernementaux un service de production de documents audiovisuels.
Pourrait-on me dire quelle est la proportion du temps utilisé au
premier objectif et celle du temps utilisé au deuxième?
Dans le cas du deuxième, est-ce qu'à ce moment-là,
c'est chacun des ministères qui passe des commandes à
Radio-Québec, qui doit en assumer les frais? Comment ceci est-il
comptabilisé au point de vue des opérations?
M. O'Neill: M. le Président, cela va me faire plaisir de
répondre à Mme le député de L'Acadie, par
l'intermédiaire de M. Labonté.
La proportion est extrêmement faible par rapport à la
production commanditée. Ce que vous retrouvez, en fait, dans le document
que avez reçu, c'est ce qui est inscrit dans la Loi de
Radio-Québec. Nous devons faire des émissions pour diffusion, ce
que nous appelons la production autonome et nous devons également
répondre aux demandes qui nous sont faites par les ministères. Il
a été décidé, il y a un an, au Conseil du
trésor, qu'à l'avenir on ne s'adresserait pas à
Radio-Québec pour la production de documents par les ministères,
de façon générale, j'entends. Cela n'exclut pas
qu'à l'occasion un ministère ou l'autre et en particulier,
c'était le cas autrefois surtout, le ministère de l'Education,
puisse proposer à Radio-Québec de réaliser des productions
pour ses propres fins. Par ailleurs, je pense que je répondrais à
votre préoccupation, même si cela n'a pas été
formulé tel quel, en ajoutant que dans notre grille de diffusion
actuelle, nous mettons à la disposition du ministère de
l'Education deux heures tous les jours pour la diffusion de ses productions.
Mais la production pour le compte des ministères représente une
infime proportion de notre travail.
Mme Lavoie-Roux: A ce moment-là, sur le plan financier,
est-ce que ce sont les ministères eux-mêmes qui en assument les
coûts?
M. O'Neill: Ce sont les ministères qui paient,
conformément à nos tarifs.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Maintenant, j'aimerais revenir
à la somme globale de $22 millions qui est mentionnée au budget.
On nous a dit tout à l'heure que $1 million servirait à
l'amélioration de la qualité de la programmation, $750 000 au
développement de la régionalisation et le montant restant serait
affecté à l'indexation des salaires. Est-ce que dans votre budget
l'indexation est prévue uniquement pour les salaires ou si elle est
prévue également pour l'entretien... Enfin globalement?
M. O'Neill: Allez.
Je pense qu'il aurait fallu ajouter tantôt qu'il y a ce qu'on
appelle au Conseil du trésor les ajustements mécaniques qui
représentent des sommes assez importantes de l'ordre de $700 000
à $800 000. Ce sont des programmes qui sont amorcés en cours
d'année et qui donc, nécessairement, l'année suivante,
doivent être poursuivis; par exemple, quand la décision a
été prise d'implanter Radio-Québec dans l'Outaouais, c'est
en cours d'année que cette décision a été prise.
L'année suivante, on ne considère pas que les sommes requises
pour faire fonctionner l'antenne, l'entretenir, etc. et qui découlent
donc d'une décision antérieure, s'additionnent au budget de
Radio-Québec. On considère cela comme des ajustements
mécaniques. Donc, il y a une part, dans le battement, entre les $22
millions et les $19 millions qui est couverte de cette
façon-là.
Mme Lavoie-Roux: Alors, l'indexation va à tous les postes
de votre budget.
M. O'Neill: Oui. J'aurais dû ajouter, c'était cela
votre question, que c'est l'indexation pour l'ensemble du grogramme.
Mme Lavoie-Roux: Et cela peut toucher l'entretien.
M. O'Neill: Oui.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Mon autre question porte sur le point
2.0 où justement on fait état du nouveau statut budgétaire
dont le député de Taschereau parlait tout à l'heure,
qu'à l'avenir on fera voter vos crédits ou vous demanderez vos
crédits sous forme de subventions d'équilibre budgétaire.
Là-dessus, je voudrais que vous m'expliquiez... Si vous fonctionnez
à partir de subventions d'équilibre budgétaire, c'est que
vous avez des revenus autonomes. Quelle est la proportion de ses revenus
autonomes et quelle est la proportion que vous pensez devoir aller chercher en
équilibre budgétaire? Au ministre, je voudrais demander quel sera
le sommet ou le plafond qui sera permis à ces subventions
d'équilibre budgétaire.
M. O'Neill: La subvention qui nous a été
accordée suppose, bien sûr, que nous avons des revenus. C'est le
principe reconnu là.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est cela.
M. O'Neill: Les revenus dont nous disposons sont
extrêmement réduits et consistent essentiellement dans la vente de
certaines de nos émissions à des écoles, dans les
commissions scolaires en particulier, émissions que nous venons de
produire ou qui sont produites depuis déjà quelques
années; ou alors des services que nous pouvons rendre. Par exemple,
à l'occasion des Jeux olympiques de Montréal, nous avons
signé un contrat avec Radio-Canada pour que nous mettions à sa
disposition notre car de reportage et les équipes techniques de
production. Donc, un revenu nous a été possible à cette
occasion; à ce moment-là, il nous a fallu retourner au fonds
consolidé ces sommes. Maintenant, nous pouvons les garder. La subvention
d'équilibre budgétaire nous permet de fonctionner.
Je comprends votre étonnement de n'avoir qu'une ligne dans le
livre des crédits sur laquelle discuter. Il me semble que l'erreur, s'il
y en a une, c'est que cette formule est toute neuve pour nous, c'est la
première fois. La façon de corriger cette
espèce de carence d'information dans laquelle se trouvent les
parlementaires, c'est précisément par une commission
parlementaire où nous serions convoqués et où nous
pourrions expliquer en long et en large tout notre fonctionnement et la
ventilation de nos crédits. Mais ici, étant donné que nous
avons une seule ligne au livre des crédits, c'est malheureux, mais c'est
comme cela. C'est sur le total que les questions peuvent être
posées.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais revenir à une question plus
précise sur cette nouvelle formule de subvention d'équilibre
budgétaire, à savoir cette volonté que vous puissiez
fonctionner avec une plus grande souplesse de gestion pour jouer votre
rôle de diffuseur, de producteur et vous conférer un statut
similaire aux autres sociétés oeuvrant dans le même
domaine... Excusez-moi, je pensais que c'était similaire aux autres
sociétés d'Etat et c'est là que j'accrochais, je ne
comprenais pas, excusez-moi.
A la page 4, dans le réseau, lorsque vous vous êtes
portés acquéreurs de la station de télévision CFVO
de Hull, des problèmes de chômage ont été
créés et il y a eu une certaine contestation quant à la
réintégration possible du personnel qui travaillait à
l'intérieur de CFVO. Dans quelle mesure avez-vous
réintégré ce personnel? Avez-vous été
capable de le réintégrer?
M. O'Neill: Non, d'abord le personnel représentait quand
même une dizaine de personnes. Quand nous avons fait l'acquisition de
CFVO, il était déjà hors de fonctionnement depuis deux ou
trois mois. Certaines personnes étaient replacées. Nous avons
fait des démarches pour essayer de les intégrer dans notre
personnel, mais cela n'a pas été possible, soit que le personnel
n'était pas suffisamment qualifié pour les postes qui
étaient disponibles, soit qu'il n'y avait pas de poste disponible
à ce moment-là. Donc, le problème du chômage, suite
à la faillite de CFVO, nous n'avons pu le régler.
Mme Lavoie-Roux: Et vous avez engagé des personnes
nouvelles, à ce moment-là?
M. O'Neill: Non, parce que cela ne voulait rien dire. Il s'agit
d'une antenne et il s'agit de techniciens...
Mme Lavoie-Roux: Alors, ce n'était pas du même
ordre.
M. O'Neill: Ce n'était pas du tout le même
monde.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Je vois, au dernier paragraphe de la
page 5, et je pense que c'est mentionné auparavant, que vous tentez de
développer des programmes qui, peut-être, susciteront une plus
grande cote d'écoute que celle qu'a Radio-Québec
présentement. Est-ce que vous avez des chiffres sur cette cote
d'écoute? (12 heures)
M. O'Neill: Je crois que nous la fournissons dans le document que
nous avons remis. La cote d'écoute, c'est au bas de la page trois. En
somme, on peut parler d'une augmentation de cote d'écoute de 7% à
peu près, chaque année, jusqu'à maintenant.
Mme Lavoie-Roux: Quels sont les moyens que vous comptez prendre
pour augmenter cette cote d'écoute? La progression n'est quand
même pas tellement grande.
M. O'Neill: Ce que nous cherchons à augmenter, en fait,
c'est moins la cote d'écoute que la qualité des émissions.
C'est par la qualité des émissions que nous allons
réussir, nous l'espérons, en tout cas, à augmenter la cote
d'écoute.
Je dois dire ici que même si cela paraît faible comme cote
d'écoute, c'est une cote d'écoute qui se compare avantageusement
avec toutes les sous-stations éducatives au monde, y compris PBS aux
Etats-Unis.
D'autre part, ce qui est pour nous un handicap sérieux, c'est le
fait que nous ne diffusions que sur la bande UHF. La bande UHF se trouvant sur
la deuxième roulette, les habitudes d'écoute sont telles que les
gens trouvent cela bien compliqué d'aller chercher un poste sur la
deuxième roulette.
Par ailleurs, comme presque tous les canaux que l'on peut capter ici,
dans la province, se retrouvent sur la première roulette, le VHF, de 2
à 13, quand on passe de l'un à l'autre, on ne risque pas
d'accrocher Radio-Québec, parce que précisément, nous
sommes sur l'autre roulette, sauf pour ceux qui sont câblés, qui
peuvent nous capter sur le canal numéro huit.
L'autre explication de la relative faiblesse de notre cote
d'écoute, c'est, bien sûr, le caractère même de nos
émissions qui ne pourront jamais être comparées à
des parties de hockey ou des variétés comme telles. Nous ne
faisons pas de variétés comme telles.
Finalement, la dernière raison, la publicité que nous
faisons est extrêmement réduite à cause de nos budgets et
nous préférons mettre nos sommes d'argent du côté de
la production plutôt que du côté de la publicité.
Mais c'est vraiment trop faible, ce que nous pouvons faire en publicité.
Même quand on cherche notre publicité dans les journaux, on arrive
difficilement à la trouver quand elle est là. C'est que les
ressources dont nous disposons sont trop faibles.
Je pense que je me suis écarté de votre question
cependant.
Mme Lavoie-Roux: Quels sont les moyens que vous prendrez? Vous
dites: On va essayer d'améliorer la qualité de nos productions.
Je pense que tout le monde peut s'entendre là-dessus. Mais il reste que
vous touchez quand même un public, d'une façon
générale, assez particulier. Je me demande si vous n'avez pas un
rôle plus populaire à jouer, pas nécessairement dans le
sens de faire des variétés ou des films de cowboys...
Le Président (M. Jolivet): Je ne voudrais pas vous
arrêter, mais je considère qu'actuellement, au niveau de vos
questions, si on s'entend sur ce qu'on a décidé tout à
l'heure, nous étudions les crédits budgétaires. Je ne
voudrais pas que vous dépassiez le...
Mme Lavoie-Roux: Moi je trouve que c'est une
interprétation. Je m'excuse de m'élever contre cela. Mais on
vient de nous donner un rapport dans lequel vous pouvez lire je vous le
cite au bas de la page 5, mais je l'ai retrouvé ailleurs je
comprends que sur le conflit, on peut peut-être être mal à
l'aise; je ne pose pas de questions sur le conflit. Je demande quelle est la
vocation de Radio-Québec? Compte tenu que vos budgets, augmentent,
comment comptez-vous augmenter votre cote d'écoute, la qualité de
votre production? Si on ne peut parler de cela dans les budgets...
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie, la seule chose que je voulais vous faire remarquer c'est que, compte
tenu des interventions que vous avez faites de votre côté tout
à l'heure, au niveau de la façon dont on devait discuter du
budget du ministère des Communications, en regard du programme 9,
veuillez poser vos questions en regard du budget, des montants d'argent, et non
pas sur la régie comme telle.
Mme Lavoie-Roux: Cela me fait penser, quand on nous dit, à
l'Assemblée nationale, une question, une question.
M. le ministre, compte tenu qu'il va y avoir...
M. O'Neill: On a offert la possibilité de convoquer le
président de Radio-Québec devant la commission pour
étudier Radio-Québec à l'envers et à l'endroit,
comme vous le voudrez. C'est le député de Mont-Royal qui a pris
la proposition en délibéré.
M. Ciaccia: M. le Président, question de
règlement.
M. Guay: C'est la façon de le faire.
M. Ciaccia: Question de règlement, M. le
Président.
Mme Lavoie-Roux: Quand on convoque le président de
l'Office des professions ici, au moment de l'étude des crédits,
on lui pose les questions qui font référence à ce qu'il
fait dans sa fonction.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal. M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, question de règlement.
Il est de coutume, c'est une tradition et cela fait partie de nos
règlements, que la plus large latitude soit laissée lors de
l'étude des crédits. On peut poser toutes les questions qu'on
veut qui sont reliées... Celle de Mme le député de
L'Acadie est certainement reliée au programme 9. Je ne voudrais pas,
parce que j'ai dit que je vais vous donner une réponse plus tard, que
vous preniez cela comme excuse pour ne pas répondre aux questions. C'est
l'impression que j'ai du ministre. Quand nous posons des questions de notre
côté, cela devient des questions de régie interne. Quand
d'autres questions sont posées, ils partent des questions. Je ne veux
pas me faire intimider ou qu'on nous impose des pressions...
M. Guay: Allons donc!
M. Ciaccia: ... en me taisant dire: Si vous voulez poser ces
questions, allez convoquer Radio-Québec. C'est une autre question, en
dehors de l'étude des crédits. On a le droit et on l'a toujours
eu... Le ministre, hier, parlait avec grande éloquence de la
liberté d'expression, mais quand vient le cas concret d'appliquer ces
grandes libertés, j'ai l'impression qu'il y a un certain manque.
J'appuie ma collègue, le député de L'Acadie. Elle
pose des questions sur le programme. Je pense que la plus grande latitude doit
être laissée. En plus de cela, M. le Président, vous nous
avez limités par votre décision. Je ne reviens pas à la
décision, mais j'ai le droit de soulever... C'est peut-être une
directive que je pourrais vous demander.
Vous avez dit: II y a seulement un élément, $22 millions.
Voulez-vous dire par cela que si le gouvernement jugeait bon, au lieu de
diviser son programme de communications en neuf programmes, de nous donner un
élément incluant tout le montant global, $89 millions, on aurait
vingt minutes pour examiner $89 millions? Je crois que c'est aller un peu loin.
On nous limite déjà dans le temps alloué. On a, je pense,
huit heures ou dix heures, mais de nous limiter, en plus de cela, à
vingt minutes pour examiner $22 millions, je crois que cela nous enlève
nos droits.
Le Président (M. Jolivet): Sur la question de
règlement, M. le ministre.
M. O'Neill: Je ne sais pas si ma remarque porte sur la question
de règlement comme telle. Vous allez me dire cela après. Je vais
dire simplement ceci: Techniquement parlant, le ministre n'a pas, dans le
moment, d'opinion à exprimer sur la façon de rendre plus
populaire la programmation de Radio-Québec, mais je suis sûr que,
lorsque vous rencontrerez le président-directeur général
en commission, il aura sûrement des opinions à exprimer. C'est lui
d'ailleurs qui a à régler ce problème.
Le Président (M. Jolivet): Sur le même sujet, le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Sur la question de règlement, je suis
d'accord avec la dernière intervention du ministre sur le fait que,
techniquement, il n'a pas d'opinion à émettre sur... ce qui nous
démontre un
peu l'impuissance d'une commission parlementaire.
Par ailleurs, je suis aussi d'accord avec le député de
L'Acadie, parce qu'il me semble qu'un budget ne comprend pas seulement des
chiffres. Derrière un budget, il y a des orientations. Le budget est la
manifestation des orientations qu'on a choisies. A ce moment-là, il me
semble important, avant de savoir si on accorde ce n'est jamais
arrivé, mais cela pourrait arriver qu'on refuse $22 millions $22
millions, de savoir à quoi cela sert, comment cela doit servir et
comment c'est prévu. Je pensais seulement que le député de
L'Acadie était pour aller un peu plus loin et se demander quelle
était non seulement la cote d'écoute, mais la clientèle
visée et celle qu'on voulait rejoindre.
Mme Lavoie-Roux: C'est évident, sans cela vous avez une
responsabilité vis-à-vis d'une clientèle plus
populaire.
Le Président (M. Jolivet): Un instant! M. le
député de Taschereau.
M. Guay: Sur la question de règlement, il y a une chose
qui me semblait pourtant claire, qui semble encore ambiguë. Il y a une
différence fondamentale entre les crédits accordés
à chaque direction générale ou à chaque programme
en pratique pour le fonctionnement d'un ministère et une subvention des
crédits budgétaires pour un office indépendant.
Ce n'est pas du tout que le gouvernement refuse de répondre aux
questions, au contraire. Non seulement il accepte de répondre aux
questions, mais il propose même un mécanisme par excellence,
compte tenu de la nature particulière des $22 millions. C'est
effectivement un seul élément. M. le député de
Mont-Royal avait raison. Adminis-trativement, on n'y peut rien. Si on veut
vraiment prendre le temps de fouiller les $22 millions en détail et de
façon que le député de Mont-Royal ne puisse se sentir
limité, comme il l'a souligné tantôt, il me semble qu'on
l'a proposé et qu'on est d'accord pour cela.
Il me semble que la façon de le faire, c'est de convoquer le
président-directeur général de Radio-Québec devant
la commission parlementaire et qu'on étudie l'affaire de fond en comble,
les tenants, les aboutissants, les orientations, ce qui va, ce qui ne va pas,
ce qui pourrait aller mieux, ce qui pourrait aller moins bien. Le gouvernement
ne s'y refuse pas. Au contraire, on est d'accord avec cela. Mais ce n'est pas
le moment, ce n'est pas le mécanisme pour le faire. On vous propose tout
simplement, c'est le point que je soulève... Je suis d'accord avec ce
que dit le député de Sainte-Marie. Je suis d'accord avec ce que
dit le député de L'Acadie. Seulement, ce n'est pas le moment, ce
n'est pas la place. Ce n'est pas le mécanisme approprié.
M. Ciaccia: Question de règlement, seulement un
instant...
Le Président (M. Jolivet): Une minute!
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, on perd notre
temps ici dans ce cas.
M. Ciaccia: M. le Président...
M. Guay: Non, monsieur le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député,
à l'ordre!
M. Vaillancourt (Orford): On passe une couple d'heures à
essayer d'avoir des réponses, et on n'en a pas. On perd notre temps.
M. Guay: Non, on ne perd pas notre temps.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît! M. le
député de Mont-Royal, question de règlement.
M. Ciaccia: Je pourrais être d'accord avec le
député de Taschereau si, dans l'étude des crédits
des Communications, vous n'aviez pas un élément de $22 millions,
et que cela se présente au programme 9. Pour que votre raisonnement soit
acceptable, il faudrait que vous traitiez Radio-Québec totalement en
dehors du ministère ou du ministre des Communications, mais vous ne
pouvez pas nous dire que, pour examiner les $22 millions, il faille aller
convoquer Radio-Québec. Cela fait partie des Communications. Il y a une
responsabilité...
M. O'Neill: C'est...
M. Ciaccia: Vous ne traitez pas cela comme l'Hydro-Québec.
L'Hydro-Québec, c'est une société autonome, une
société à part. Quand on veut examiner certains
crédits, on la convoque. Elle vient. C'est une "freudian slip". Ses
décisions sont parfois anonymes mais on la convoque une fois par
année à une commission parlementaire spéciale. Ce n'est
pas le cas de Radio-Québec. Maintenant, si vous voulez agir de cette
façon, c'est à vous de prendre la décision et de traiter
Radio-Québec de la même façon que l'Hydro-Québec. Ne
la classez pas dans vos crédits des Communications. Mais aujourd'hui,
vous ne pouvez pas dire, parce que c'est votre décision, que c'est comme
cela que les règles sont. Il y a une responsabilité à
prendre. Je ne voudrais pas qu'on aille aux deux extrêmes: il y a
l'extrême selon lequel on voudrait tenir le ministre responsable de
chaque petite décision de Radio-Québec, tandis qu'il y a une
certaine autonomie. Il y a l'autre extrême aussi, qui semble être
la position du ministre, soit de se dégager de toute
responsabilité à propos des questions qu'on lui a posées.
Je crois qu'il y aurait un juste milieu. J'ai l'impression que vous avez trop
hâte qu'on convoque Radio-Québec. Peut-être qu'on va le
faire, mais cela n'a rien à faire avec les questions posées
aujourd'hui au ministre. Le ministre doit prendre ses responsabilités et
ne pas nous dire: Ecoutez, c'est de la régie interne.
M. Bisaillon: Même le PDG a demandé cela.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. O'Neill: Je voudrais rappeler de nouveau une distinction, je
m'excuse de revenir là-dessus, mais, d'une part, quand ce sont des
renseignements précis sur le budget, c'est de notre mieux que nous
fournissons ces renseignements. Beaucoup de ces renseignements vous ont
été transmis, soit par écrit, soit oralement. D'autre
part, on pose des questions du genre suivant: Comment rendre la programmation
de Radio-Québec plus populaire...
Mme Lavoie-Roux: Comment peut-elle rejoindre les groupes
populaires? C'est cela que j'ai dit. C'est assez différent.
M. O'Neill: ... ou de rejoindre les groupes populaires? Comment
rejoindre les groupes populaires? A ce moment, techniquement, c'est au ministre
qu'on demande cette opinion. Je dis que cette opinion doit être
demandée à ceux qui ont la responsabilité directe de
Radio-Québec, qui étudient les problèmes de
pédagogie populaire. Le ministre n'a pas à répondre
à cela. Je peux avoir des opinions à ce sujet, mais quand j'en
ai, j'en discute avec M. Labonté. Mais c'est lui qui fait, c'est lui qui
choisit. C'est toujours cette distinction qui est importante que nous voulons
maintenir parce que, à ce moment-là, encore une fois, nous nous
trouverions en un sens à avoir l'air de prendre la décision
à la place de la société d'Etat dans des domaines qui sont
vraiment de son ressort. Ecoutez! Une question comme celle-là
soulève des problèmes de pédagogie, de technique, de
connaissance très directe du fonctionnement de cette machine qu'est
Radio-Québec. Mais techniquement, dans cette mécanique que nous
utilisons, c'est le ministre qui se trouve à y répondre. Je crois
que c'est tout à fait normal. (12 h 15)
Voilà pourquoi, M. le Président, je pense que la
distinction qui a été faite est extrêmement importante;
elle est éclairante quand il est question de chiffres, de nombres qui
relèvent directement de ce budget, et nous avons le devoir d'y
répondre. Je crois que, contrairement à ce qui a
été dit, il y a eu de bonnes réponses de fournies, des
réponses qui éclairaient. Mais quand on arrive dans des questions
comme celles-là, programmation d'avenir, pédagogie, etc., je dis
qu'il faudrait, à ce moment-là, poser les questions au
responsable de Radio-Québec. Dans le moment, techniquement, on se trouve
à les poser au ministre.
Il y a une autonomie que nous tenons à respecter et nous allons
la respecter.
M. Ciaccia: Alors, M. le ministre, je pourrais suggérer
que vous devriez...
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse, M. le
député. Il y avait le député de Jeanne-Mance qui
avait demandé la parole.
M. Ciaccia: Excusez-moi.
M. Laberge: C'était simplement le commentaire que je
faisais dans ce sens-là: la distinction à faire entre une
question d'opinion et une question de chiffres. C'était exactement ma
pensée et c'est pourquoi je voyais que, lorsqu'il s'agissait d'une
question d'opinion, vu que le président et directeur
général de Radio-Québec pouvait répondre, mais que
sa réponse inscrite au journal se trouvait inscrite au nom du ministre,
évidemment, c'est une question d'opinion qu'on ne peut pas demander au
ministre. Ce sont là les restrictions de notre mécanique.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je trouve vraiment
incompréhensible la situation dans laquelle on nous place ce matin. L'an
dernier, on a fait la même opération et à ce sujet
je vais aller voir à l'heure du lunch; je vais relire les débats
je suis certaine qu'il n'y a jamais eu ce genre de conflit à
l'effet qu'on ne pouvait plus s'adresser au ministre qui, comme dans d'autres
cas, fait répondre ses fonctionnaires ou faisait répondre le
président de l'Office de Radio-Québec, sans que, tout à
coup, il faut que ce soit un chiffre. Si vous voulez des chiffres, je vais
faire précéder d'un chiffre chacune de mes questions parce que
là cela va les situer dans le contexte que vous désirez. C'est
vraiment cette situation ridicule dans laquelle vous nous mettez. Si c'est cela
l'étude des crédits pour n'importe quel ministère, je
pense qu'on est aussi bien de dire: Prenez-le, et qu'on les adopte les yeux
fermés.
Est-ce à mon tour de continuer?
Le Président (M. Jolivet): Normalement, sauf que le
député de Taschereau a demandé la parole.
M. Guay: Une question de règlement. Mme Lavoie-Roux:
Hé! Hé!
M. Guay: Je comprends mal le fait que le député de
L'Acadie, pour laquelle j'ai beaucoup d'estime et de considération,
saisisse aussi mal la distinction qu'il y a entre l'an dernier et cette
année. C'est d'ailleurs la distinction...
Mme Lavoie-Roux: Je vous l'ai...
M. Guay: ... La distinction, on la trouve de façon fort
éloquente à la page 18 du livre des crédits puisque l'an
dernier, précisément, le budget était ventilé parce
que cela faisait partie intégrante du budget du ministère des
Communications; cette année, c'est une subvention d'équilibre
budgétaire d'où le fait, pour des raisons purement
administratives néanmoins, cela existe aussi que cela
n'est pas ventilé. On nous accuse en disant: Si c'est de cette
façon qu'on va étudier les crédits de tous les
ministères... "On perd notre temps " de dire le député
d'Orford. C'est pas la même chose du tout. Entre tous les autres
programmes du mi-
nistère des Communications qui relèvent de
l'autorité du ministre comme chef du ministère où tous les
fonctionnaires sont ici, c'est très différent. Il n'y a pas de
statut autonome pour la direction générale des communications
gouvernementales, par exemple, contrairement à l'ORTQ.
Il y a une distinction fondamentale. Il y a une autonomie, comme l'a dit
le ministre, qu'il faut respecter. Je comprends mal que l'Opposition fasse un
plat avec cela. Il me semble qu'au contraire, elle devrait sauter sur
l'occasion. La façon logique d'étudier, en détail, les $22
millions, avec tout ce que cela peut impliquer de près ou de loin,
n'est-ce pas précisément que cette commission entende, de
façon formelle, non pas par une espèce de subterfuge plus ou
moins hypocrite auquel le parlementarisme anglo-saxon nous habitue, le
président-directeur général de Radio-Québec qui
viendra expliquer ce qu'il y a dans ces $22 millions? Vous pourrez alors poser
toutes les questions imaginables que vous voudrez. Mais cela est très
différent des directions générales du
ministère.
Ce n'est pas du tout la même chose, et ce n'est pas la même
chose que l'an dernier. C'est pour cette raison que la procédure qui
prévalait l'an dernier ne prévaut plus cette année.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je ne peux accepter l'explication du
député de Taschereau et c'est celle qu'il nous a donnée au
début de toute cette discussion. A partir d'une autre formulation
budgétaire ou d'une autre approche budgétaire, on veut faire
changer, somme toute, la loi qui régit Radio-Québec. Il a
toujours relevé du ministère des Communications et là, on
voudrait, par ce détour, dire: Maintenant, il faut le traiter comme
l'Hydro-Québec, ou il faut le traiter comme une autre
société d'Etat.
Si vous voulez qu'il devienne strictement une société
d'Etat, prenez les moyens nécessaires pour faire modifier les
règles du jeu que, présentement, l'on utilise pour
Radio-Québec. Vous nous dites: Non, maintenant, c'est comme
l'Hydro-Québec, on peut convoquer des gens devant cette commission.
D'accord, mais enlevez-le d'ici et n'utilisez pas une autre formule
budgétaire pour changer les règles du jeu.
La vraie modification des règles du jeu doit être faite
à un autre niveau. Vous le savez fort bien et c'est pour cette raison
qu'on se trouve dans ce dilemme. De toute façon, je pense que les
questions que je posais ne créaient pas de difficulté au
président de Radio-Québec. Je ne pense pas qu'il se soit senti
coincé parce que je lui demandais, si demain matin, il allait faire tel
genre d'offre aux gens en grève dans son institution.
C'étaient des questions d'ordre général qui, je
pense, intéressent intéressent ou n'intéressent
pas, c'est peut-être avoir beaucoup de vanité du moins
m'intéressaient du point de vue du fonctionnement de Radio-Québec
et de l'amélioration des services que Radio-Québec offre à
la population.
Le Président (M. Jolivet): Cette question de
règlement étant terminée, il vous reste les cinq
dernières minutes, parce qu'il vous restait cinq minutes, en excluant le
temps pris par la question de règlement.
Mme Lavoie-Roux: Compte tenu que ceci, probablement, impliquera
des dépenses, peut-on me dire où on en est rendu dans cet examen
de la possibilité de relocaliser Radio-Québec sur le site
olympique?
M. O'Neill: Cela implique effectivement des dépenses
importantes. Nous en sommes rendus à l'étape suivante. Le
comité Marsan qui a cherché à rentabiliser les
installations olympiques, a cherché, par la même occasion,
à trouver des clients pour les habiter et nous nous sommes portés
candidats.
D'ailleurs, sous l'ancien gouvernement, j'avais laissé entendre
au ministre alors responsable que nous serions intéressés
à considérer la possibilité de nous installer au Stade
olympique et le comité Marsan a recommandé que nous soyons
logés au stade olympique et le ministre Charron a actuellement en main
ce dossier. Quant à nous, les études ont été
faites. Nous n'attendons qu'une décision qui peut être aussi bien
positive que négative.
Mme Lavoie-Roux: Et cela implique quoi comme coûts?
M. O'Neill: Ce que je peux vous dire c'est que cela implique $10
millions d'économie par rapport aux installations que nous devrions
mettre en place actuellement, sur l'emplacement où nous nous trouvons.
Le tout...
Mme Lavoie-Roux: Je comprends que vous l'ayez
étudié de ce point de vue-là, mais le
déménagement, cela veut dire que c'est de l'extension pour vous
autres et tout et qu'est-ce que cela impliquerait en coûts? Est-ce que
cela impliquerait $10 millions?
M. O'Neill: II faut partir de la situation où il faut
absolument que nous aménagions. Radio-Québec est à bail
actuellement dans des immeubles qui n'ont pas été faits pour
Radio-Québec une partie d'entre eux, en tout cas. Et en
plus de cela, c'est un développement qu'on a eu à cause des
difficultés que nous avons connues, un développement par bonds
que nous avons fait. Quand un budget un peu plus généreux nous
était octroyé, nous pouvions nous développer; il fallait
ajouter un autre morceau à notre bâtisse pour pouvoir loger tout
le monde, de sorte que la situation actuelle n'est absolument pas
fonctionnelle. L'édifice que nous avons là n'est absolument pas
fonctionnel. Les gens sont logés à des endroits qui ne sont pas
logiques, parce que les autres personnes...
Mme Lavoie-Roux: Mais est-ce qu'on a fait une évaluation
du coût?
M. O'Neill: On a fait une évaluation du coût,
effectivement.
Mme Lavoie-Roux: Et c'est quoi?
M. O'Neill: Je ne peux pas vous le dire. Je regrette, je ne peux
pas vous dire cela. Je n'ai pas le chiffre.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on pourrait l'avoir plus tard?
M. O'Neill: Bien sûr.
Mme Lavoie-Roux: Une dernière question. M. le
Président, compte tenu que les $22 millions qui seront
dépensés devraient être dépensés de
façon à atteindre le plus de Québécois possible
je pense que là-dessus le ministre doit être d'accord avec
moi et qu'on sent certaines faiblesses dans cet objectif que vous
essayez d'atteindre, quels sont les correctifs que vous entendez prendre pour
que cette somme de $22 millions qui va à l'Office de Radio-Québec
serve le mieux possible les citoyens du Québec?
Vous aviez commencé à répondre tout à
l'heure et on vous a interrompu.
M. O'Neill: J'ai répondu tout à l'heure, par la
voix de M. Labonté, qu'on avait l'intention d'accorder, entre autres,
beaucoup d'importance à la qualité des émissions.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais...
M. O'Neill: Sur les détails quant à cette
qualité, il faudra à ce moment-là poser...
Mme Lavoie-Roux: Bon, alors de toute façon, c'est peine
perdue.
M. O'Neill: ... des questions directement à M.
Labonté.
Le Président (M. Jolivet): Etant donné qu'il est 12
h 30, je dois ajourner sine die la commission parlementaire qui étudie
les crédits du ministère des Communications.
M. Bertrand: M. le Président, est-ce qu'on peut savoir si
on siège cet après-midi?
Le Président (M. Jolivet): Normalement, on devrait
siéger jusqu'à six heures, après les questions, selon
l'ordre présenté à l'Assemblée nationale.
M. Bertrand: Est-ce qu'on va aborder l'examen des autres
programmes ou si on continue avec Radio-Québec?
Le Président (M. Jolivet): Nous ne sommes, en aucune
façon, prêts à adopter... Je ne sais pas, ce sera à
vous autres de le déterminer tout à l'heure et cela
déterminera l'ordre du début de la réunion si nous
adoptons le programme 9 pour aborder finalement le programme 1 et les
autres.
M. Vaillancourt (Orford): II y aurait peut-être moyen de
continuer quelques minutes et de libérer M. Labonté, s'il n'y en
a pas d'autres qui ont des questions.
Le Président (M. Jolivet): II n'y a pas de...
M. Vaillancourt (Orford): On pourrait continuer jusqu'à 13
heures.
Le Président (M. Jolivet): II n'y a pas de
consentement.
(Fin de la séance à 12 h 27)
Reprise de la séance à 16 h 29
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, messieurs!
La commission des communications est réunie pour étudier
les crédits budgétaires du ministère des Communications.
Sont présents à cette assemblée: M. Bisaillon
(Sainte-Marie) en remplacement de M. Beauséjour (Iberville); M. Bertrand
(Vanier), M. Ciaccia (Mont-Royal), M. Godin (Mercier), M. Laberge
(Jeanne-Mance), M. Le Moignan (Gaspé), M. Guay (Taschereau) en
remplacement de M. Michaud (Laprairie); M. O'Neill (Chauveau), M. Vaillancourt
(Orford). Comme intervenants: M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Burns
(Maisonneuve en remplacement de M. Lazure (Chambly); Mme Lavoie-Roux (L'Acadie)
en remplacement de M. Pagé (Portneuf). Le rapporteur est toujours M.
Laberge (Jeanne-Mance).
Au moment où nous nous sommes quittés ce matin, à
l'heure du déjeuner, nous en étions au programme 9. Le sujet
était toujours ouvert. Il restait au député de
Gaspé environ huit minutes. (16 h 30)
M. Guay: Ce n'est pas une question de règlement, mais le
député de Mont-Royal nous avait dit ce matin qu'il nous donnerait
une réponse cet après-midi quant à l'hypothèse qui
avait été évoquée, savoir que l'ORTQ puisse
comparaître, de façon indépendante, en bonne et due forme,
afin que les députés qui ont à l'interroger sur son
fonctionnement puissent le faire en toute sérénité.
Je me demandais, M. le Président, si le député de
Mont-Royal pouvait faire part à la commission de sa décision.
Le Président (M. Jolivet): Si le député est
prêt à le faire.
M. Ciaccia: Très bien, M. le Président. Voici les
réflexions que nous avons sur ce sujet et les raisons pour lesquelles
nous voulons insister pour que nos questions soient posées au ministre
et que le ministre réponde pour les crédits de son
ministère.
Si vous me permettez quelques brèves remarques pour expliquer la
décision que nous prenons, quitte, à la fin des travaux cet
après-midi, peut-être, à en arriver à une autre
méthode de procéder. Pour le moment, voici ce qui nous motive
à vous répondre de cette façon.
Le ministre insiste à nous dire que Radio-Québec est une
société autonome. Mais dans les faits, les crédits de
l'ORTQ relèvent du ministère, proviennent du ministère. Ce
n'est pas du tout la même chose qu'une société comme
l'Hydro-Québec ou SIDBEC. Le fait que vous ayez changé une
façon administrative dans les budgets de la société ne
change pas le statut juridique. Si vous vouliez que ce soit une
société autonome, il faudrait changer le statut juridique,
l'enlever du ministère des Communications, le faire répondre
à l'Assemblée nationale ou que ce soit une société
autonome par l'intermédiaire du ministre des Communications. Ce ne l'est
pas maintenant. Les règles de notre Parlement exigent qu'on questionne
le ministre sur la société.
Le ministre a dit qu'il y avait une question de contrôle. Le fait
qu'on vous pose des questions ne veut pas dire que vous allez contrôler
absolument la société. Il y a une différence entre la
responsabilité et le contrôle absolu. On prétend que vous
avez encore cette responsabilité. L'Assemblée nationale est
souveraine des montants des fonds publics qui sont dépensés. Ce
montant de $22 millions apparaît à votre ministère.
Pour le moment, on trouve inacceptable que le ministre refuse de
répondre pour Radio-Québec. Je pense que si nous acceptions de
convoquer Radio-Québec séparément de l'étude des
crédits, séparément des questions qu'on peut poser au
ministre, on accepterait ce dégagement de responsabilité. C'est
inacceptable qu'un ministre veuille dégager sa responsabilité
quant aux organismes pour lesquels il est vraiment responsable. Je pense qu'on
devrait faire respecter ces règles.
On exige que le ministre réponde. On va continuer à
poursuivre nos questions, à poser nos questions au ministre. On peut
aussi essayer de poser les questions lors de l'étude des
crédits, on en a le droit à certains fonctionnaires,
à certains représentants. Si le ministre refuse, c'est son
privilège à lui, mais, pour le moment, on voudrait avoir
certaines réponses du ministre.
Si on a ces réponses, peut-être pourrions-nous accepter de
convoquer Radio-Québec, mais, au début, je voudrais engager la
responsabilité du ministre. Je crois que c'est la première fois,
à ma connaissance, qu'un ministre semble prendre cette position. On
dirait qu'il ne veut pas se mouiller. Il ne veut pas répondre. S'il y a
des problèmes internes, qu'il prenne ses responsabilités, ce
n'est pas nous qui les avons créés. Nous sommes ici pour examiner
les crédits et savoir comment les fonds publics sont
dépensés. Ce sont les raisons qui nous motivent pour le moment
à prendre cette position.
Le Président (M. Jolivet): Un instant! Je ne voudrais pas
qu'un débat s'engage sur cette question. C'était une question du
député de Taschereau pour connaître la réponse qui
avait été promise ce matin.
M. O'Neill: Qu'est-ce que c'est, la réponse?
M. Guay: Si vous me le permettiez, sans engager de débat,
seulement pour mieux comprendre la position du député de
Mont-Royal. A supposer que l'ORTQ ait ses revenus, ait des commanditaires,
etc., donc ait un excédent de revenus par rapport à ses
dépenses, elle n'aurait pas besoin de subventions d'équilibre
budgétaire. A ce moment, il ne serait pas question des crédits de
l'ORTQ comme tels. A titre de parallèle, par exemple, si la
Société des alcools, qui elle, on le sait, fait de l'argent et
n'a pas besoin de subventions d'équilibre budgétaire, si
l'inverse était vrai, hypothétiquement, on peut penser que la
Société des alcools,
qui pourtant est une société d'Etat comme l'ORTQ, mais il
y a différents statuts dans les sociétés d'Etat, la
Société des alcools, à ce moment, aurait besoin, si elle
était déficitaire, d'une subvention d'équilibre
budgétaire qui passerait sans doute dans les crédits du
ministère de l'Industrie et du Commerce, sans pour autant que le statut
autonome et indépendant de la Société des alcools ne soit
compromis.
C'est pour cela que je ne comprends pas très bien en quoi l'ORTQ
n'est pas aux yeux du député de Mont-Royal, une
société d'Etat indépendante, qui n'a pas le même
statut, j'en conviens, que l'Hydro-Québec, mais il y a des
sociétés d'Etat qui ont des statuts différents, tant ici
qu'à Ottawa, d'ailleurs. Dans d'autres gouvernements, toutes les
sociétés d'Etat n'ont pas les mêmes statuts, mais cela ne
les empêche pas d'être des sociétés d'Etat et
d'être des entités administratives autonomes.
M. Ciaccia: Qu'est-ce qui a changé depuis l'année
dernière? Il n'y a rien qui a changé.
Mme Lavoie-Roux: C'est ce qu'on voudrait savoi r.
M. Ciaccia: Qu'est-ce qui a changé depuis l'année
dernière?
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. O'Neill: M. le Président, je vais simplement
répéter une fois de plus ce que j'ai dit ce matin. Chaque fois
qu'une question pertinente a été posée concernant les
crédits, une réponse a été donnée. Quand
nous estimons qu'une question n'est pas pertinente, nous ne donnons plus de
réponse. Nous sommes ici pour analyser les crédits. Nous ne
sommes pas ici pour faire l'analyse de la gestion de Radio-Québec comme
telle, ce qui est une autre affaire. Il a été clairement dit
qu'il y avait un mécanisme qu'on pouvait prévoir pour faire ce
travail. Beaucoup de personnes se sont prononcées en ce sens ce matin.
Il ne faudrait pas essayer de confondre les choses. C'est simplement cela qui a
été fait, qui a été dit. Donc, chaque fois qu'une
question pertinente est posée, nous apportons la réponse qui nous
paraît la meilleure. Quand nous estimons qu'une question ne l'est pas, je
pense que nous sommes tout à fait légitimés de ne pas y
répondre. Point.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Non, je passe mon tour.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Laberge: M. le Président, en espérant que ma
question sera dans l'ordre et pourra avoir une réponse... Evidemment, je
ne demanderai pas...
Le Président (M. Jolivet): Avant que vous ne posiez votre
question, je voudrais savoir si elle a trait à la discussion qu'on avait
ou si elle a trait à une question totalement indépendante du
sujet.
M. Laberge: C'est-à-dire que je ne suis pas sur la
question de règlement. J'en arrivais à une question très
précise.
Le Président (M. Jolivet): On y reviendra par la suite
puisque le droit de parole avait été accordé au
député de Gaspé pour qu'il puisse terminer.
M. Laberge: Parfait. J'y reviendrai.
M. Le Moignan: Merci, M. le Président. Avant de revenir
sur certaines questions et certains aspects que j'ai touchés ce matin,
je pense qu'il est bon de rester dans les chiffres. Alors, je vais rester dans
les chiffres. Je voudrais savoir en quelle année, ou il y a combien
d'années, fut fondé l'ORTQ?
M. O'Neill: II a été créé sous le
régime de l'Union Nationale...
Mme Lavoie-Roux: Vous avez la bonne approche.
M. O'Neill: ... en 1945. M. Le Moignan: 1945?
M. O'Neill: C'est une loi qui a été
créée et votée, créant Radio-Québec comme
telle et cette loi est restée sur les tablettes jusqu'en 1968 où
là, on l'a mise à exécution c'est-à-dire qu'on a
nommé un président et deux administrateurs parce que le conseil
d'administration à l'époque devait être constitué de
trois personnes, selon cette loi. En 1969, cette loi de 1968 a
été révisée. Non. En 1969, la loi de 1945 a
été révisée et c'est là qu'a
été créé l'Office de
radio-télédiffusion du Québec qui remplace
Radio-Québec d'autrefois.
M. Le Moignan: Qui fut nommé président à ce
moment-là?
M. O'Neill: Le juge Guy Guérin.
M. Le Moignan: Depuis combien d'années êtes-vous
là?
M. O'Neill: Je suis là depuis le 1er novembre 1969.
C'est-à-dire que je suis arrivé en même temps que la
nouvelle loi.
M. Le Moignan: Etiez-vous là pour un mandat de cinq ans,
dix ans?
M. O'Neill: Dix ans.
M. Le Moignan: Dix ans. C'est donc dire que votre mandat tire
à sa fin; une façon de parler.
M. O'Neill: Effectivement.
M. Le Moignan: Renouvelable.
M. O'Neill: Pas nécessairement.
M. Le Moignan: Pas nécessairement. Ce matin, le ministre
n'a pas répondu à certaines de mes questions. Mais hier soir, je
pense qu'il m'a félicité; il m'a fait un très bel
éloge et cela m'a touché un peu. Il trouvait que j'étais
très raisonnable. Il a dit: Le député de Gaspé
pourra poser, demain matin, à M. Labonté, les questions sur les
orientations, sur la décentralisation. Je n'ai pas malheureusement la
transcription des débats en ma possession, mais j'ai cru
interpréter dans ce sens-là ce que le ministre avait dit. Alors,
ce matin, le ministre n'a pas répondu du tout à mes questions; il
a tourné. M. Labonté, lui, je pense qu'il aurait
été prêt à répondre. Si je reformulais mes
mêmes questions de ce matin, est-ce que le ministre donnerait la
permission au président...
Mme Lavoie-Roux: II a mal dormi la nuit dernière.
M. Le Moignan: Peut-être qu'il est mieux disposé cet
après-midi. Donnerait-il la parole au président pour
répondre à certaines de mes questions de ce matin au sujet des
points que j'ai soulevés, de la disparition des conseils
régionaux, par exemple, de qui émanent ses ordres? Y a-t-il
entente entre le ministre et le président de l'ORTQ ou y a-t-il un
fossé trop difficile à combler?
Le ministre n'ose-t-il pas en parler en public? M. Labonté est-il
paralysé de son côté? Ce sont des questions que je me pose
et qui n'ont peut-être rien à voir avec la réalité,
mais on se pose de telles questions quand on nous donne des réponses
aussi évasives que celles de ce matin.
Quand on pense au conflit qui existe là-bas, on se demande aussi
en même temps ce que M. Labonté peut dire, peut faire, ce qu'il
peut répondre aux questions sur ce conflit. Est-ce une
expérience, par exemple, parce qu'il y aura des ententes, des
conventions collectives cette année et qu'on se sert des employés
de Radio-Québec comme cobayes pour une première
réaction?
Ce sont des questions auxquelles nous aimerions avoir des
réponses pour effacer ces doutes qui subsistent non seulement pour moi,
mais également pour trop de personnes qui sont ici autour de la
table.
J'aurais bien aimé que M. Labonté nous donne son point de
vue.
M. O'Neill: II s'est avéré, M. le Président,
que ce matin on ne s'est pas entendu sur une procédure qui aurait pu
permettre de bien distinguer les responsabilités quand on parle de
l'ORTQ, de Radio-Québec, et donc, depuis ce temps, on est soumis
à une mécanique que vous connaissez qui fait qu'il devient
très important quand même de distinguer des choses et de s'en
tenir strictement à une analyse de budget.
Je signale, d'autre part, contrairement à ce que dit M. le
député de Gaspé, qu'il a eu quand même des
réponses qui ne l'ont peut-être pas satisfait, mais qui ont quand
même été des réponses à ses questions; par
exemple, on m'avait communiqué le renseignement qu'il n'y avait aucune
décision de prise concernant les comités régionaux.
Je lui ai également dit que le comité spécial
chargé d'étudier le fonctionnement, les objectifs, le plan de
développement de Radio-Québec remettrait très
bientôt son rapport au CMPDC et, à partir, entre autres, de ce
rapport qui a fait l'objet d'une contribution multiple, c'est-à-dire que
c'est un rapport où Radio-Québec même a fourni sa
contribution, on pourrait, à ce moment, ensemble, déterminer des
politiques communes.
Je crois avoir déjà bien dit cela ce matin.
M. Le Moignan: Tout de même, cela ne vide pas le fond de la
question.
Le ministre a indiqué aussi qu'on pourrait, dans une autre
circonstance, ailleurs, c'est donc dire un vendredi matin, inscrire une motion
au feuilleton invitant le ministre et en même temps le président
de Radio-Québec à la Commission et cette question avec
débat porterait sur l'orientation, le développement et le
financement de Radio-Québec. Est-ce qu'à ce moment-là le
ministre peut être présent, est-ce que M. Labonté peut
être présent aussi et les autres fonctionnaires requis?
M. O'Neill: M. le député, tout mécanisme qui
permettra de bien distinguer les responsabilités fera, à ce
moment-là, l'objet d'une décision favorable de notre part. Dans
le moment, vous le savez très bien, s'il n'y a pas de décision
favorable, l'objection ne vient pas de nous. C'est précisément ce
que nous aurions voulu qu'il se fasse ce matin. Donc, il s'agit, encore une
fois, de bien clarifier les choses et d'utiliser les mécanismes
d'échange, de discussion qui, dans le cas qui nous occupe, permettent de
très bien distinguer d'une part la responsabilité du ministre,
d'autre part les responsabilités de Radio-Québec, et je pense que
c'est quand même une distinction extrêmement importante. (16 h
45)
M. Le moignan: M. le Président, à cause de cette
nouvelle structure, de ces transformations cette année, si la
lumière pouvait se faire cela ne veut pas dire qu'il y a des
ténèbres là-dedans et si on pouvait expliciter
davantage les mécanismes qui vont régir à l'avenir le
statut de Radio-Québec et la responsabilité du ministre
vis-à-vis de Radio-Québec, je pense que cela éviterait
peut-être, quand la commission se réunirait l'an prochain pour
étudier les crédits des Communications, de faire face, au
problème qu'on a aujourd'hui.
M. O'Neill: Oui. Je vous signale, M. le Président, pour
répondre à cette dernière remarque de M. le
député de Gaspé, que le problème qui s'est
posé, c'était moins celui de la distinction des
deux, cela a été celui d'un mécanisme, d'une
mécanique, si vous voulez, qui fait que l'on respecte cette distinction.
C'est quand même quelque chose d'un peu différent. C'est ce
à quoi nous avons tenu, c'est ce à quoi nous tenons, et c'est ce
que devraient comprendre des gens qui nous font si fréquemment des
rappels sur le respect des organismes d'information, des choses pareilles. Ils
font des plats fréquents là-dessus, mais, quand le
problème se pose, ils n'ont plus l'air de comprendre.
M. Le Moignan: J'étais bien consentant, ce matin, comme le
député de Sainte-Marie, à ce qu'on procède de la
façon dont j'aurais aimé procéder aujourd'hui, mais,
dès demain, nous allons inscrire une motion au feuilleton.
M. Laberge: Sans entrer à l'intérieur du sujet,
c'est-à-dire les perspectives ou demander au ministre, comme on dit,
soit directement ou par intermédiaire, les politiques
générales concernant la régionalisation pour
l'année à venir, est-ce qu'il y aurait possibilité de
connaître, comparativement à l'an dernier, où on m'a
informé que 1,3% du budget avait été affecté
à la régionalisation, quel est le pourcentage du budget
préparé pour cette année, 1978/79? Le pourcentage du
budget affecté à la régionalisation, c'est-à-dire
combien de milliers de dollars, globalement, ou de millions sur les $22
millions?
M. O'Neill: M. le Président, je voudrais revenir à
la question de règlement des procédures, parce que tout à
l'heure, je n'ai pas compris exactement le sens de la première
réponse donnée par M. le député de Mont-Royal.
J'aimerais simplement savoir si les procédures permettraient, avec le
consentement de cette assemblée, à M. Labonté, à
titre de témoin, de répondre aux questions qu'on lui poserait
devant cette commission parlementaire, tout simplement. Je dis bien à
titre de témoin, donc sous sa responsabilité propre de
président directeur de Radio-Québec.
Ceci, il me semble, pourrait satisfaire complètement nos amis de
l'Opposition, puisque, enfin, ils auraient l'occasion de poser toutes les
questions qu'ils désirent. A ce moment-là, les choses seraient
très claires.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Maisonneuve.
M. Burns: M. le Président, si j'ai la permission de la
commission d'intervenir, je ne suis ni intervenant, ni membre de la
commission.
Le Président (M. Jolivet): ... remplaçant.
M. Burns: Je suis intervenant? Mon Dieu, que le monde est
gentil...
M. Ciaccia: Aux crédits, on a le droit de parler.
Mme Lavoie-Roux: Il paraît que durant les crédits,
vous avez le droit...
M. Burns: Durant les crédits, on a le droit, oui. Le
Président (M. Jolivet): C'est ça, au cas où.
M. Burns: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Surtout qu'on le compte parmi les rangs des
libéraux, on n'a pas d'objection.
M. Burns: Je trouvais que c'était tellement faible de ce
côté-ci, j'ai essayé de faire pencher la balance.
M. Michaud: C'est une augmentation de la qualité. La
qualité augmente rapidement.
M. Burns: M. le Président. Je veux simplement faire, au
nom... j'ai consulté le ministre des Communications et je ferais une
suggestion à la commission, suggestion qui se veut positive, pour nous
permettre d'avancer. Ce n'est pas inutile de rappeler qu'à la suite de
consultations nombreuses avec les représentants de l'Opposition, nous
avons établi une sorte d'échéancier pour essayer de
disposer des crédits de chacun des ministères selon les
indications qui nous avaient été données par l'Opposition.
De sorte que si on se met à passez-moi l'expression
s'enfarger dans les fleurs du tapis, régulièrement, relativement
à la possibilité d'entendre M. Untel ou de ne pas entendre M.
Untel, etc., ça risque de retarder énormément les travaux
de chaque commission.
Dans le cas qui nous préoccupe actuellement, c'est-à-dire
celui de Radio-Québec, je pense que M. Labonté a
été très clair dans son expression d'opinion, à
l'effet que cela lui ferait plaisir d'intervenir comme témoin. Je sais
que le ministre des Communications est d'accord à entendre, au sein de
cette commission, M. Labonté comme témoin, et non pas comme un
des porte-parole délégués du ministre. Je sais
également que du côté du gouvernement, nous serions
d'accord à ce que M. Labonté comparaisse à la commission
comme témoin. Si les gens de l'Opposition ou si les gens du
côté ministériel ont des questions à lui poser,
qu'on vide ces questions une fois pour toutes et ensuite, on pourra disposer
des crédits de chacun des éléments, et chacun des
programmes du ministère.
C'est la suggestion, qui se veut très positive et très
constructive, que je fais à la commission. Je pense bien que sans rendre
une décision pour vous, M. le Président, parce que la question
vous était posée à vous, je présume que si la
commission est d'accord unanimement autour de cette chose, cela pourrait
peut-être hâter les travaux, aider à un meilleur
déroulement de nos travaux en commission parlementaire, pour ensuite
procéder aux différents éléments de chaque
programme. Apparemment, il y a des gens qui se posent des questions
relativement à Radio-Québec. Evidemment, il y a des questions
d'actualité qui, j'imagine, suscitent un certain nombre de questions de
la part des membres de la commission.
Je ferais cette suggestion si la commission était d'accord,
évidemment. Cela m'apparaîtrait
comme quelque chose qui nous permettrait de faire avancer nos travaux de
façon positive.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je crois que dans les
circonstances, quand le ministre, d'une façon, dit: Je suis prêt
à répondre à certaines questions pertinentes, mais je ne
veux pas répondre à des questions qui ne sont pas pertinentes,
c'est difficile pour nous d'accepter sa définition, et qu'il soit le
juge lui-même de ce qui est pertinent et ce qui ne l'est pas.
Je vois un précédent un peu dangereux. Si on permet, lors
de l'étude des crédits, dans les circonstances actuelles et dans
la position que le ministre a prise, il ne veut pas nous dire quelles sont ses
responsabilités et lesquelles ne le sont pas...
Si on permet à M. Labonté ou à un autre de
témoigner ou de se faire poser des questions, indépendamment,
sans qu'il parle pour le ministre, je vois difficilement comment on peut encore
tenir et c'est cela le but de l'étude des crédits... Le
but de l'étude des crédits, c'est d'examiner ce que va dire le
ministre et ceux qui vont parler en son nom sur les dépenses que le
gouvernement nous propose pour l'année prochaine. Je ne dis pas qu'on ne
serait pas d'accord avec cette suggestion à une période
ultérieure, mais premièrement, je crois qu'on veut vider la
question du ministre, on veut poser nos questions au ministre...
M. Burns: Vous voulez vider le ministre?
M. Ciaccia: II ne nous donne aucune réponse. S'il ne veut
pas avoir de responsabilité dans ce ministère, qu'il nous le
dise. Mais avant qu'on ne permette que quelqu'un témoigne en son nom
personnel, je voudrais poursuivre les questions au ministre concernant les
crédits du ministère. Il y a d'autres moyens le
député de Gaspé en a indiqué un autre comme
celui d'inscrire, pour un vendredi matin, un examen et de vider ce sujet lors
d'une commission parlementaire le vendredi matin.
Le Président (M. Jolivet): Je ne voudrais pas que cela
engage un débat qui s'éternise sur la question non plus, parce
que c'est presque la quatrième fois qu'on en parle depuis le
début de la matinée. M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, vous conviendrez avec moi
que, jusqu'ici, j'ai tantôt accepté de passer mon tour, justement
pour ne pas allonger le débat. Si j'interviens maintenant, c'est parce
que le leader du gouvernement vient de faire une suggestion à la suite
de remarques qui ont été faites par l'ensemble des membres de
cette commission. Le fait que justement on revienne constamment sur la
même question, sur la même discussion devrait rendre
évidente la proposition ou la suggestion qui est faite.
Dans sa réponse au député de Taschereau au
début de l'après-midi, le député de Mont-Royal a
quand même laissé une porte ouverte, une porte qui permettait
quand même, sans créer de précédent dangereux comme
il vient de le dire, d'en arriver à l'objectif qu'on poursuit.
L'objectif qu'on poursuit, c'est de pouvoir questionner
Radio-Québec comme office indépendant d'un ministère, la
questionner sur les orientations, les intentions, les possibilités
futures de Radio-Québec de même que sur le détail de chacun
des budgets. J'ai ajouté ce matin... Je pense que tout le monde l'a en
tête. Je pense que je peux me permettre de trahir ce petit secret. J'ai
vu les questions qui avaient été inscrites par le
député de Mont-Royal sur sa feuille, qu'il couvrait... Il a
même d'ailleurs posé cette question qui concernait un conflit qui
est présentement en cours à Radio-Québec. Il semble que,
quand on doit voter une somme de $22 millions pour l'année qui vient, il
s'agirait d'abord de savoir si ce sera ouvert l'année qui vient, parce
qu'à ce moment-là, les montants d'argent me semblent
différents. S'il y a une masse salariale de $9 millions et que cela ne
sera pas ouvert pendant quatre mois, j'aimerais savoir pourquoi on octroierait
$9 millions, $10 millions ou $11 millions. C'est dans ce sens que chacun des
membres de la commission parlementaire est intervenu pour demander que, dans
les circonstances, on vide les autres programmes du ministère des
Communications rapidement et qu'après cela, on s'attaque à
recevoir Radio-Québec comme témoin devant la commission
parlementaire.
Je pense que le député de Mont-Royal n'a pas rejeté
cette possibilité. S'il ne la rejette pas et s'il nous assure qu'avant
l'ajournement de 18 heures on pourrait fixer un moment où on pourrait,
pendant une séance de trois heures, discuter avec les
représentants de Radio-Québec... Je pense que ce serait un
complément à la suggestion qu'a faite le leader du gouvernement
que de passer les programmes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 jusqu'à 17 h 45, de
fixer un moment où on pourrait convoquer Radio-Québec et les
parties intéressées à discuter de la question de
Radio-Québec devant la commission parlementaire.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Evidemment, le problème est
sérieux. Je ne parle pas de nos mésententes sur la façon
de procéder, mais du conflit à Radio-Québec. C'est
certainement important qu'on trouve une façon d'essayer de faire un peu
plus de lumière là-dessus. J'ai encore, pour ma part, des
hésitations que j'avais ce matin et que plusieurs ont exprimées
quant à ce qui semble être on peut l'interpréter
comme on voudra une crainte du ministre de vouloir se mouiller les
pieds. Si on procède comme cela et surtout si on procède comme
cela à l'extérieur de l'étude de la commission
prévue pour l'étude des crédits, après cela,
aura-t-on le loisir d'avoir des explica-
tions supplémentaires de la part du ministre ou est-ce qu'il va
dire encore: Cela ne me regarde pas. Non, il n'a pas dit cela ne me regarde
pas, mais il va dire: Je ne veux pas répondre à cela.
A ce moment-là, je ne sais pas quelle serait l'utilité de
la séance qu'on tiendrait avec Radio-Québec, sauf qu'eux nous
donneront une version, mais on n'aura pas davantage l'opinion du ministre sur
le conflit et cela me semble important.
M. Bisaillon: Est-ce que je pourrais me permettre, Mme le
député de L'Acadie...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Bisaillon: ... Vous soulignez que dans ma suggestion, qui
était complémentaire à celle du leader du gouvernement, je
prévoyais qu'on puisse étudier les programmes 1 à 8,
suspendre l'étude du programme 9, recevoir Radio-Québec comme
témoin et revenir après cela à l'étude des
crédits du programme 9. Je ne mets pas de côté les
questions que vous pourriez quand même continuer de poser au ministre.
J'ai seulement dit: On recevrait Radio-Québec, on ferait la
lumière sur le dossier Radio-Québec, ensuite on reviendrait au
programme 9.
Mme Lavoie-Roux: Je veux quand même que le ministre ne
conserve pas la même attitude, qu'il se défile et qu'il dise:
Cela, c'est de la gestion interne. Une fois qu'on aura eu une partie du
dossier, je voudrais bien qu'on puisse avoir l'autre. Je voudrais un engagement
du ministre à cet égard.
M. Bisaillon: C'est peut-être pour cela que le ministre a
été forcé de répondre ainsi. Une fois que le
portrait nous aura été présenté par
Radio-Québec pendant une séance de deux ou trois heures, si par
la suite, le ministre complète la partie qui le concerne,
c'est-à-dire tout ce qui concerne les crédits et sa
responsabilité comme ministre de l'ORTQ, cela nous permettra d'aller
chercher l'information technique dont on a besoin, si on veut vraiment faire la
lumière sur Radio-Québec. Cela n'enlèverait pas votre
possibilité de questionner le ministre sur le programme 9, par la
suite.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal; après cela, M. le ministre.
M. Ciaccia: Ce qu'on voudrait aussi, c'est que le ministre
réponde. Qu'il réponde à nos questions, qu'il ne prenne
pas la décision de lui-même de dire que ce n'est pas pertinent.
D'après nous, c'est pertinent. Cela a rapport aux $22 millions. Si le
ministre est prêt à répondre à nos questions,
après cela, quitte à accepter la suggestion que vous avez faite,
c'est-à-dire de procéder aux autres programmes... mais avant
d'accepter cela, je voudrais un engagement du ministre selon lequel il va nous
répondre, il ne se dégagera pas de sa responsabilité.
C'est inacceptable... (17 heures)
M. Burns: M. le Président...
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Ciaccia: ... que le ministre dise: Ce n'est pas ma
responsabilité. Ils sont autonomes.
M. Burns: Le député de Mont-Royal connaît
suffisamment bien nos procédures pour savoir que le ministre, à
un moment donné, peut décider de lui-même s'il doit ou non
répondre à une question. Si vous devez l'engueuler parce qu'il
n'y répond pas ou qu'il n'y répond pas à votre goût,
vous pourrez l'engueuler. C'est exactement votre droit, c'est parfaitement
votre droit.
M. Ciaccia: C'est ce qu'on fait.
Mme Lavoie-Roux: Les engueulades, cela ne donne pas grand-chose.
Ce sont les réponses qui comptent.
M. Burns: Si vous voulez faire progresser le dossier, d'autre
part, pour qu'on ne s'éparpille pas à gauche et à droite,
qu'on entende M. Labonté comme témoin, au nom de
Radio-Québec. Ensuite, vous poserez toutes les questions que vous
voudrez au ministre, concernant...
M. Ciaccia: II faudrait que le ministre démontre un peu de
bonne volonté.
M. Burns: Vous avez justement un des ministres qui a toujours
démontré une très bonne volonté de ce
côté. Qu'est-ce que vous voulez? Je ne veux pas faire de
comparaison avec d'autres ministres, mais je pense que le dossier du ministre
des Communications est assez éloquent de ce côté. Il a
toujours essayé de vous donner les réponses au maximum de ses
possibilités. Pardon?
Mme Lavoie-Roux: Vous n'étiez pas ici ce matin.
M. Burns: Non, mais, écoutez, il y a peut-être aussi
des façons de faire. C'est pour cela qu'on vous fait une suggestion
très constructive, je le répète encore, à laquelle
vous devriez souscrire, à mon avis, pour faire avancer les travaux. Si
vous voulez, on pourrait même décider je n'ai pas
consulté le ministre là-dessus que la séance de
demain commencera à 10 heures avec M. Labonté comme
témoin. Vous poserez toutes les questions que vous voudrez. Je me rallie
à la suggestion du député de Sainte-Marie qui vous dit:
Pourquoi ne passerait-on pas aux programmes 1 à 8 immédiatement
pour qu'on puisse les examiner et qu'à 18 heures on ajourne
jusqu'à demain matin, 10 heures, et qu'à ce moment on puisse
entendre M. Labonté?
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Burns: II me semble que cela n'est pas compliqué comme
proposition. Cela ne m'apparaît pas bien, bien, bien complexe.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Burns: Après cela, vous poserez au ministre toutes les
questions que vous voudrez relativement à Radio-Québec et
à tout le reste.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. O'Neill: M. le Président, il y a une procédure
qui a été proposée et qui permettrait d'aborder ou de
continuer cette étude des crédits en distinguant très
bien, d'une part, la responsabilité du ministre des Communications et,
d'autre part, celle de la direction de Radio-Québec. On n'a pas
jugé bon d'accepter cette procédure. Il reste, à mon avis,
en attendant que peut-être on décide de l'accepter comme
étant une procédure valable, que nous pouvons continuer tout
simplement cette étude des crédits là où
j'estimerai que c'est de mon ressort, je répondrai aux questions
ou encore, évidemment, passer à l'étude d'autres
programmes. Je tiens à dire encore une fois mon désaccord avec ce
que j'appelle le "charriage" du député de Mont-Royal. Il sait
très bien de quoi il est question; il est inutile de vouloir mêler
les cartes. Il sait très bien ce que nous voulons distinguer ici. Il
sait très bien que la procédure de cette commission ne le permet
pas. Il peut donc poser, de toute façon, dans le cadre actuel, toutes
les questions qu'il veut. Quand je jugerai que c'est de mon ressort d'y
répondre, je répondrai à ses questions.
Le Président (M. Jolivet): Compte tenu qu'il ne semble pas
y avoir de consentement unanime, à moins que...
M. Ciaccia: Je n'accepte pas que le ministre dise qu'on sait de
quoi il s'agit et qu'on sait fort bien à...
M. Burns: Faites donc les crédits n'importe comment.
M. Ciaccia: Un instant! Est-ce que le ministre acceptera...
M. Burns: Faites-les donc n'importe comment. Après cela,
vous braillerez, au bout de dix heures, quand on appellera...
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre accepterait qu'on lui pose
certaines questions? Après cela, on prendra la décision, à
savoir si on peut demander le témoignage de M. Labonté. A moins
de renverser les rôles. On va demander le témoignage de M.
Labonté avant et, par la suite, vous ne nous laissez pas grand espoir
que, même si on a entendu M. Labonté, vous vous engagez à
répondre à nos questions. Je dis: D'accord, on va, tous les deux,
montrer un peu de bonne volonté. Si vous voulez, on va vous poser
certaines questions. M. le ministre, et, par la suite, nous pourrons
peut-être adopter la procédure que le député de
Sainte-Marie a suggérée.
M. O'Neill: M. le Président, je continuerai à
répondre à toutes les questions qui me concernent, comme je l'ai
fait ce matin.
M. Le Moignan: M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Oui, mais, avant de poursuivre
je ne voudrais pas faire de cette discussion un débat qui perdure
encore une fois sans avoir eu le temps de regarder bien à fond
l'ensemble des crédits budgétaires que nous avons à
regarder, je voudrais dire qu'à défaut d'entente, s'applique donc
la directive qui a été donnée ce matin. Le droit de parole
était au député de Jeanne-Mance.
M. Laberge: Est-ce que M. le député de Gaspé
avait terminé?
Le Président (M. Jolivet): Un instant!
Mme Lavoie-Roux: Une question de directive. M. le
Président, j'aimerais que vous demandiez une directive au
président de l'Assemblée nationale, pour savoir, si, quand on
fait l'étude des crédits, on peut, à un moment
donné, couper d'une telle façon cette étude qu'on ne
puisse pas avoir de réponses adéquates ou satisfaisantes à
un programme qui est quand même contenu à l'intérieur des
crédits. Je pense qu'on n'a jamais eu de réponse adéquate
à ce sujet. On procède en disant: Ce qui nous semble pertinent,
on y répond. Ce qui ne nous semble pas pertinent, on n'y répond
pas. C'est la réponse générale de l'Assemblée
nationale. Il reste qu'au moment de l'étude des crédits, il est
entendu que c'est très large et qu'on peut poser n'importe quelle
question.
Je ferais peut-être une restriction si on entrait d'une
façon trop détaillée dans la question des
négociations, qui peut être difficile. Je peux comprendre cela,
mais, de la façon dont on se comporte aujourd'hui, vous mesurez au
compte-gouttes ce qui mérite une réponse ou non. Je pense que ce
n'est pas l'esprit dans lequel se fait ordinairement l'étude des
crédits et j'aimerais qu'à ce sujet, vous demandiez une directive
au président de l'Assemblée nationale.
Je pense qu'il est normal que le ministre réponde aux questions
qui touchent à des secteurs qui se retrouvent à
l'intérieur de l'étude des crédits de son
ministère.
M. Le Moignan: Question de directive aussi, M. le
Président. On voit que le temps avance, même s'il a
été question d'étudier les programmes 1 à 8 et
même si M. Labonté était prêt à
répondre à toutes nos questions. Etant donné l'ampleur de
tout le programme de Radio-Québec, je pense bien qu'à
côté de M. Labonté, il serait peut-être bon d'avoir
aussi des représentants des comités régionaux.
Je pense qu'on ne pourra pas laver, nettoyer toute la question de
Radio-Québec aujourd'hui. Peut-être y a-t-il d'autres
représentants aussi qui
seraient ici et qu'il serait bon d'entendre comme témoins
à côté de M. Labonté.
Le Président (M. Jolivet): Face à tout cela, je
vous le dis, je vous le répète, compte tenu qu'il n'y a pas de
consentement unanime pour agir autrement, compte tenu des demandes de
directives que vous me faites pour convoquer d'autres personnes, vous avez le
moyen que vous avez suggéré tout à l'heure pour convoquer
une commission du vendredi pour discuter la question avec débat et avec
les gens disponibles pour répondre à cette question. Le ministre
et le leader connaissent les personnes qu'ils doivent convoquer pour
répondre à ces questions, à la suite de votre demande,
c'est à eux de décider. Ce n'est pas à moi de vous dire
qui convoquer, qui doit être là.
D'un autre côté, quant à la demande du
député de L'Acadie que le ministre reçoive une forme de
directive pour répondre à toutes vos questions, je pense que les
règlements lui permettent de répondre à des questions et
de ne pas répondre à d'autres, s'il juge qu'il n'a pas à y
répondre.
Je pense que cette partie est assez claire dans notre règlement
que nous n'avons pas besoin de directive du président de
l'Assemblée nationale.
M. Le Moignan: Je suis d'accord avec le député de
Sainte-Marie, évidemment, et je pense qu'on pourrait s'entendre, que
cela irait très bien et qu'on sauverait du temps ici aujourd'hui.
M. Laberge: Je reviens à ma question, évidemment.
Dans le cadre de la régionalisation, en termes de chiffres,
comparativement à ce qui a apparemment été
dépensé l'an dernier dans le budget de 1977/78,
c'est-à-dire 1,3% du budget affecté à la
régionalisation je me rends compte quand même que j'ai
posé ma question il y a très longtemps quel le est la
partie de ce même budget total que l'office pense investir cette
année dans la régionalisation, en chiffre ou en pourcentage de
$22 millions?
M. O'Neill: Vous me permettrez d'abord de préciser que
toutes les demandes que nous avions formulées les années
précédentes au Conseil du trésor pour la
régionalisation ont toujours été refusées. Nous
avons puisé à même le budget de fonctionnement de l'office
les sommes que nous avons affectées à la régionalisation,
ce qui fait que, d'année en année, les montants ont
été augmentés, mais nous en sommes aujourd'hui au point
où nous ne pouvons augmenter davantage la contribution de l'office
national du central à la régionalisation. Donc, nous en sommes
toujours à $1,3 million, dont $750 000 pour le fonctionnement,
c'est-à-dire les bureaux régionaux qui sont installés, les
dépenses de voyages des membres des comités régionaux et
le reste pour la production.
M. Laberge: Le solde du $1, 3 million. M. O'Neill: $600
000.
M. Laberge: Pour la production. Est-ce que cette même
production est prévue se faire en région ou de la centrale? Sur
ces $600 000.
M. O'Neill: Oui. Pour cette production, de même que par les
années passées, les thèmes sont choisis par les
comités régionaux, sont acceptés par les comités
régionaux, sont définis par eux. Ils embauchent les
équipes techniques avec, bien sûr, la présence de
représentants de l'office central pour qu'au moins les conventions
collectives soient respectées. Ils sont les maîtres absolus de la
production régionale, sauf que, il faut bien le dire, cette production
est extrêmement limitée puisqu'elle ne comporte que trois
demi-heures par région.
M. Laberge: C'étaient trois demi-heures l'an dernier et ce
seraient encore trois demi-heures cette année.
M. O'Neill: Ces trois demi-heures, dans le budget que nous
possédons actuellement... M. le ministre a fait allusion à deux
ou trois reprises ce matin au comité Rocher qui siège, un
comité ministériel du développement de Radio-Québec
en régionalisation. Il n'est pas impossible que des sommes
additionnelles nous soient accordées. Ces sommes seraient, bien
sûr, remises pour la régionalisation. On pourrait penser à
une production augmentée.
M. Laberge: Sur la question de la distribution, selon les
documents que vous nous avez fournis ce matin... j'ai eu le temps de feuilleter
un peu le dernier rapport annuel disponible qui notait les documents que
l'office avait réussi à vendre, soit à des commissions
scolaires ou à d'autres endroits, même des disques, selon ce que
j'ai compris, non seulement de l'audio-visuel, mais de l'audio seulement dans
certains cas. J'ai cru comprendre ce matin que vous aviez dit que ces ventes
avaient beaucoup diminué parce qu'une grande partie avait
été commandée par des ministères
antérieurement. Est-ce que vous avez beaucoup de clients à
l'extérieur des ministères et est-ce que vous prévoyez
être capables de prendre de l'expansion dans ce domaine au point de vue
de la production pour les ventes à l'extérieur? Quel est le genre
de clientèle?
M. O'Neill: En fait, si les recettes ont diminué et vont
probablement encore diminuer, c'est que nous ne produisons plus, ainsi que je
l'expliquais ce matin, ou pratiquement plus, à la demande des
ministères. Les documents que nous avons vendus par le passé sont
des documents qui avaient été commandés par le
ministère de l'Education et ils étaient achetés en grande
partie par les commissions scolaires; les disques aussi sur l'enseignement du
français, par exemple. C'est ce qui permettait d'assurer une certaine
recette. Par contre, ces documents que nous avons produits il y a
peut-être cinq, six ou sept ans, maintenant presque toutes les
commissions scolaires qui en désiraient les ont obtenus. Donc, on peut
s'attendre que les ventes soient réduites.
M. Laberge: II n'y a pas de nouvelles séries qui ont
été commandées récemment?
M. O'Neill: Non.
Le Président (M. Jolivet): Donc, les droits de parole
ayant été épuisés des deux côtés de la
table, je pense qu'il serait bon maintenant de penser à adopter le
programme 9, à moins qu'il y ait d'autres... Le député de
Sainte-Marie. (17 h 15)
M. Bisaillon: M. le Président, je sais qu'on a convenu de
ne pas faire de motion, mais je vais, à ce stade-ci, reposer ma question
pour savoir s'il y aurait un consensus de la part de l'ensemble des membres de
la commission pour un fonctionnement qui pourrait être le suivant: Que
l'on suspende pour l'instant l'étude du programme 9, que l'on
procède immédiatement à l'étude des programmes 1
à 8 et que les membres de cette commission souhaiteraient convoquer,
à une date fixée par une consultation entre les leaders de chacun
des partis, Radio-Québec, le syndicat des employés et des
représentants des comités régionaux pour la semaine
prochaine ou à une date qui conviendra aux leaders des trois partis.
Cela nous permettrait de suspendre et de revenir par la suite,
après avoir reçu les représentants de Radio-Québec,
du syndicat et des comités régionaux, à l'étude du
programme 9.
Je voudrais savoir si, à cette suggestion, on serait consentant,
l'ensemble des membres de la commission parlementaire.
M. Ciaccia: Si le ministre est d'accord, et si M. Labonté
aussi n'y voit aucune objection, nous serons d'accord pour procéder de
cette façon, c'est-à-dire que nous ayons ces
représentants, ces organismes à la commission.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Le Moignan: L'Union Nationale serait d'accord
également.
Le Président: M. O'Neill.
M. O'Neill: Je suis, M. le Président, en principe, tout
à fait d'accord. Maintenant, il faudrait aussi quand même formuler
une réserve. Je pense qu'il faut une consultation, d'abord, avec le
ministre du Travail, c'est-à-dire que pour ce qui est de décider
du moment de la tenue de cette commission, s'il s'agit surtout, avant tout, de
discuter du conflit comme tel. Pour d'autres aspects de gestion, de programme,
questions qu'on a posées ce matin, pédagogie populaire, etc., il
n'y a pas de difficulté.
Mais pour ce qui est de l'aspect proprement conflictuel, je pense qu'il
serait quand même prudent d'avoir une consultation avec le ministre du
Travail pour s'assurer qu'à un moment donné, en fixant la
rencontre de cette commission à tel moment plutôt qu'à tel
autre, on n'en arrive pas à produire plus de retombées
négatives que positives. C'est la seule réserve que j'ai.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Sainte-Marie.
M. Jolivet: C'est seulement pour apporter des précisions,
M. le Président. Suite aux discussions qu'on avait eues, je n'avais pas
compris que c'était pour se pencher uniquement sur l'aspect du conflit
comme tel, mais c'était pour avoir l'éclairage, de toutes les
parties qui ont à travailler à l'intérieur de
Radio-Québec tant au niveau de la gestion, des orientations, de la
programmation, avoir l'orientation et le point de vue de chacune des parties
là-dedans. Le conseil d'administration doit avoir une perception de
l'orientation future. Il me semble que les employés, par le biais de
leur syndicat, peuvent aussi avoir des représentations à faire
quant à une programmation future, à des orientations nouvelles.
C'est dans ce cadre qu'on jugeait utile de recevoir, je pense, les
représentants du syndicat.
M. Ciaccia: Je voudrais aussi demander si M. Labonté est
d'accord pour procéder de cette façon, est-ce qu'il a des
objections?
M. O'Neill: Je me présenterai volontiers comme
témoin.
M. Ciaccia: J'avais une autre réserve, non, pas une
réserve, mais j'étais sous l'impression que si on suspend le
programme 9 de cette façon, on va pouvoir continuer à poser des
questions, notre droit de poser des questions n'est pas réduit, parce
que ce matin...
Le Président (M. Jolivet): Oui... M. Ciaccia: On
peut revenir.
Le Président (M. Jolivet): Sur cette question, il est
facile pour moi de rendre une décision, si jamais il y a un consentement
unanime autour de la table, II est évident que quand on reprendra le
programme 9, on aura certainement le consentement pour reprendre un tour de
table de discussions et de questions au ministre.
Je pense bien que c'est dans ce sens.
M. Ciaccia: Nous sommes d'accord, merci.
Le Président (M. Jolivet): Programme 9, en termes
d'étude, suspendu. A moins que le ministre ait autre chose à
ajouter.
M. O'Neill: Je voudrais simplement rappeler, encore une fois, que
c'est un accord de principe, sous réserve, pour ce qui est du moment,
d'une consultation faite avec mon collègue, le ministre du Travail.
M. Ciaccia: II faudrait que cette commission soit tenue dans les
plus brefs délais, parce qu'il ne faudrait pas retarder l'approbation de
crédits...
M. Laberge: ... dont l'office a besoin.
M. Ciaccia: ... dont l'office a besoin. Alors, il ne faudrait pas
retarder...
M. Laberge: Parfaitement d'accord.
Réseaux et équipements gouvernementaux
de communication
Le Président (M. Jolivet): Cela va. Donc, nous
procéderons maintenant à l'étude du programme 1 tel que
prévu. Le programme 9 étant suspendu, par suite de la prochaine
rencontre sur le sujet.
Sur le programme 1 j'aimerais, avant de débuter, vous donner une
forme de procédure qui pourrait vous aider dans vos distributions de
droit de parole. Je pense qu'on pourrait faire un tour de table sur l'ensemble
du programme et ensuite, élément par élément, de
telle sorte que vous savez dès maintenant le nombre de minutes que vous
avez à votre disposition.
Mme Lavoie-Roux: II nous reste jusqu'à 18 heures?
Le Président (M. Jolivet): Jusqu'à 18 heures,
normalement.
M. Le Moignan: On posera des questions brèves.
Le Président (M. Jolivet): Donc, c'est la
présentation du programme par le ministre, et ensuite, les
questions.
M. O'Neill: M. le Président, je céderai
immédiatement la parole aux membres étant donné que les
éléments principaux de ce programme ont été
déjà mentionnés dans la présentation, hier.
M. Le Moignan: Ça va.
M. Ciaccia: Le ministre a déjà fait sa
présentation.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Le programme 1 couvre la décision de
l'Assemblée nationale de télédiffuser les débats.
Est-ce que je pourrais poser au ministre la question suivante? A un moment
donné, on devait commencer la télédiffusion au
début de février, lors de la session en cours. Est-ce que le
ministère a engagé certain personnel pour cette
télédiffusion? Est-ce qu'il y a du personnel en place
maintenant?
M. O'Neill: M. le Président, il y a eu une collaboration
du ministère pour la réalisation de ce projet, pour les
détails sur les techniques de la collaboration, M. Guy Doré, qui
est directeur général des services techniques, vous donnera les
renseignements que vous désirez.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il pourrait nous dire combien d'argent a
été dépensé jusqu'à maintenant? Je sais
qu'il y a un certain montant pour l'équipement, mais quel montant a
été dépensé pour l'opération? Si cela devait
commencer au mois de février, j'imagine qu'il a dû y avoir du
personnel engagé. Est-ce que le personnel est encore sur place?
M. O'Neill: Dans le cas de la télédiffusion des
débats de l'Assemblée nationale, le ministère des
Communications a agi en tant que conseiller technique pour l'Assemblée
nationale. Lorsque adviendra la télédiffusion des débats
comme telle, il y aura du personnel engagé. Ce personnel relèvera
de l'Assemblée nationale. Donc, nous agissons en tant que conseillers
et, à ce titre, nous n'engageons aucun personnel pour réellement
procéder à la télédiffusion des débats. Nous
avons agi en tant que conseillers.
M. Ciaccia: J'ai une autre petite question sur le programme 1. En
ce qui concerne l'audiovisuel, le ministre d'Etat à la réforme
parlementaire a déposé des estimations couvrant ce programme.
Est-ce que vous avez des montants en surplus de ce que le ministre Burns a
déposé en Chambre? Est-ce que les sommes que vous dépensez
ici sont incluses dans les montants qui ont déjà
été rendus publics?
M. O'Neill: Dans les chiffres qui vous sont fournis, les
dépenses qui vont être faites ne seront pas faites à
même le budget du ministère des Communications. Elles vont
être faites à même le budget de l'Assemblée
nationale.
M. Ciaccia: Alors, il n'y a aucun montant supplémentaire
ici?
M. O'Neill: II n'y a aucun montant, en audiovisuel, qui couvre la
télédiffusion des débats.
M. Ciaccia: Même pour la question de l'audio-visuel, en
plus...
M. O'Neill: II n'y a rien dans ce budget-ci.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Sur le programme no 1, j'aurais plusieurs
questions, mais cela a été abordé ce matin. Je vois,
à la page 37, qu'on va continuer à améliorer les
réseaux, les services, tout cela en conformité avec les besoins
du moment. Est-ce qu'il y a des exemples concrets? Qu'est-ce que le ministre
veut dire exactement quand il parle d'ajustements à faire à ce
chapitre?
M. O'Neill: Lorsque l'on parle d'ajuster les réseaux et
les services pour les besoins du moment, on se réfère
particulièrement au réseau intercentre qui est le réseau
principal entre Québec et Montréal, mais également entre
les régions, auquel cas, ce réseau est étudié selon
le trafic et ajusté selon les besoins.
C'est un peu dans ce sens que cette phrase est mise là. Lorsqu'on
parle de la modification des réseaux mis en place et le service, c'est
une analyse continuelle du réseau intercentre, entre autres, et de tous
les autres services, de façon à s'ajuster continuellement
à la demande où les facteurs peuvent changer au moment de
l'analyse.
M. Le Moignan: Dernière question. Dans le premier
paragraphe, vous parlez de services techniques. Je pense qu'on a
déjà mentionné que vous faites appel à l'industrie,
à l'entreprise privée pour vous aider ou...
M. O'Neill: Oui.
M. Le Moignan: Ce sont des choses qui arrivent, n'est-ce pas?
M. O'Neill: Oui, on peut faire appel à des firmes de
consultants techniques, à un moment donné.
M. Le Moignan: Est-ce très souvent ou seulement
occasionnellement?
M. O'Neill: Ça représente une portion d'environ $25
000, à peu près, annuellement.
M. Le Moignan: Merci.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il d'autres questions? Le
programme 1, élément 1, est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Le programme 1,
élément 2 est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Le programme 1
adopté au complet.
Le programme 2. M. le ministre.
Communications gouvernementales et
renseignements
M. O'Neill: Même observation. J'ai mentionné les
détails principaux au début. Je vous donne la parole
maintenant.
Le Président (M. Jolivet): Dois-je tenir pour acquis que
c'est sur l'ensemble des programmes, M. le ministre?
M. O'Neill: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. Je sais que sur la
question de la publicité, on a prévu une commission parlementaire
spécifiquement sur ce sujet. Le ministre pourrait-il comparer les
dépenses actuelles dans le domaine de la publicité avec celles de
l'administration précédente? Y a-t-il eu des augmentations?
Est-ce que ce sont les mêmes montants?
M. O'Neill: M. le sous-ministre Frigon vous donnera les
détails pertinents à ce sujet.
La publicité qui relève directement du ministère
des Communications comprend les appels d'offres, les offres d'emplois et les
avis publics. Ce sont les contrats que nous donnons directement par le
ministère des Communications.
Au cours des deux dernières années, les montants d'argent
dépensés pour ces trois contrats ont diminué à
cause des restrictions qu'il y a, entre autres, dans l'embauche au sein de la
fonction publique, des restrictions qu'il peut y avoir dans l'engagement de
firmes de professionnels. Il n'y a certainement pas eu augmentation, il y a eu
une légère diminution dans ces secteurs.
M. Ciaccia: Les domaines que vous nous avez mentionnés ne
comprennent pas, par exemple, un contrat de publicité par le
ministère des Consommateurs? C'est seulement...
M. O'Neill: Non, ce sont des contrats qui sont donnés par
les ministères sectoriels.
M. Ciaccia: Est-ce que vous faites une coordination? Quel est
exactement votre rôle vis-à-vis de la publicité qu'un autre
ministère voudrait faire?
M. O'Neill: Le rôle du ministère des Communications
est, d'une part, de procéder pour l'ensemble des ministères aux
appels d'offres pour qu'il y ait uniformité dans le système
d'appels d'offres. Egalement, c'est notre rôle de faire l'étude
des présentations des agences que nous invitons à faire un appel
d'offre.
Au moment de l'étude de cette présentation, il y a un
comité de fonctionnaires du ministère auxquels s'ajoutent le
directeur des communications du ministère-client et une ou deux autres
personnes intéressées par le secteur en question. Nous
étudions les présentations et nous faisons des recommandations
sur ces présentations qui nous sont faites.
En fait, c'est un rôle de coordination et, si vous voulez, non pas
d'uniformisation, mais d'approche, de cohérence au niveau de la demande
des appels d'offre et de l'étude des soumissions.
M. Ciaccia: Vous faites une coordination pour placer des annonces
dans tel ou tel autre medium.
On a lu récemment, au cours des derniers mois, qu'il y avait un
boycottage de Radiomutuel. Ce n'est pas mon intention d'entrer dans le fond du
litige, mais est-ce que vous avez des normes pour décider que vous
pouvez allouer certains contrats à certains organismes et non pas
à d'autres? Quand vous parlez de la liberté d'expression, en
voici un exemple concret. Avez-vous des barèmes pour dire: Nous pouvons
ou nous allons boy-
cotter telle ou telle entreprise, parce que c'est un moyen de pression
passablement important qui pourrait avoir des conséquences assez
sérieuses. Sur quelle base... Quels sont vos critères? Avez-vous
des critères pour dire: On peut donner un contrat, à part la
question du plus bas soumissionnaire, à telle ou telle autre entreprise.
(17 h 30)
M. O'Neill: Je note d'abord que dans un cas comme
celui-là, c'est chacun des ministères qui a pris sa
décision, et chacun des ministères est libre de déterminer
si, pour des raisons qu'il estime importantes, il n'utilisera pas, à un
moment donné, tel médium d'information. Dans ce cas, il a
été jugé qu'il était préférable de
s'abstenir aussi longtemps que perdurerait une situation de conflit de travail
où on aurait pu donner l'impression, surtout aux travailleurs de
Radiomutuel, qu'on était totalement indifférent à leur
situation, surtout que ce conflit de travail avait des aspects qui sont, vous
le savez, assez difficiles, étant donné que dans certains cas,
c'est-à-dire dans certaines parties du réseau tout au moins, il
s'agissait bien, semble-t-il, d'un problème de reconnaissance du droit
d'association.
C'est une décision de prudence politique tout simplement. Nous
avons utilisé notre liberté de ne pas avoir l'air d'être
indifférents à la situation de conflit extrêmement
difficile que vivent les travailleurs de Radiomutuel, d'autant plus que,
déjà, nous étions obligés, je dirais, d'être
un peu comme impuissants devant ce conflit, puisqu'en vertu de cette situation
que vous connaissez, dans le domaine de la radiodiffusion, les lois du travail
du Québec ne s'appliquent pas. Nous pensons que si on pouvait appliquer
notre nouvelle loi 45 à une situation comme celle-là, il est fort
possible qu'au moment où nous nous parlons il n'y aurait plus de conflit
à Radiomutuel.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas de critère pour décider
sur quelle base... C'est une décision que vous pouvez prendre
d'après vos propres évaluations de chaque situation.
M. O'Neill: II faut distinguer deux choses. Il ne s'agit pas de
savoir s'il fallait appliquer tel ou tel critère technique dans cette
situation. C'est tout à fait différent. Des critères
techniques, en situation ordinaire, oui, nous en avons. Nous pouvons
d'ailleurs, là-dessus, vous donner les détails aujourd'hui, ou
vendredi, si vous préférez.
M. Ciaccia: II y a une autre question, mais nous allons revenir
à la question de la publicité tout à l'heure...
M. O'Neill: J'apporterais la précision suivante: De toute
façon, ce qui nous concerne directement dans nos décisions, ce
sont les media écrits, il ne faudrait pas oublier cela.
Le placement de publicité par le ministère des
Communications, c'est seulement le placement dans les media écrits et
uniquement pour les appels d'offres, les avis publics et les offres d'emplois.
C'est le ministère client qui décide où il place quand il
s'agit de sa campagne à lui et qu'il s'agit de radio ou de
télévision.
Ce sont ces ministères qui ont pris la décision.
M. Ciaccia: Très bien. Je comprends. Le numéro 5,
Communication-Québec, est-ce que vous avez un montant? Je ne vois pas de
montant. Quelles sont les sommes qui sont dépensées à cet
article?
M. O'Neill: C'est pour les services que nous donnons ici. Vous
l'avez indiqué ici dans votre document.
C'est l'élément 2.
L'élément 2, services régionaux, $3 254 800,
comparé à $2 678 600 pour l'année
précédente.
M. Ciaccia: C'est pour l'ensemble de l'élément 2,
mais je me réfère à l'article 5, à la page 11 du
document que vous nous avez fourni. Vous avez un article:
Communication-Québec. Pour cet article, est-ce que vous avez un montant
dans vos documents?
M. O'Neill: Le programme 5, Communication-Québec, c'est
l'élément 2 au complet. Ce sont les neuf bureaux régionaux
qu'on retrouve à l'intérieur de l'élément 2. C'est
le service des communications régionales. A même les $3 254 000,
il y a $2 580 000 de traitements. Il y a sous "autres
rémunérations" $24 000 qui représentent le temps
supplémentaire. Pour les communications comme telles, il y a $300 000;
le loyer, $40 000; fournitures, $70 000.
M. Ciaccia: Mais quand vous parlez de mettre l'accent sur les
tournées d'information et de consultation, c'est pour l'ensemble; c'est
inclus dans ces $3,5 millions.
M. O'Neill: Non, je veux dire que c'est une fonction
régulière des bureaux de Communication-Québec d'assurer la
présence gouvernementale en régions. Et là, je m'explique
quand je dis la présence gouvernementale. Quand il y a une
tournée ministérielle d'organisée, par exemple, sur la Loi
d'assurance automobile, ce que le ministère ou ce que
Communication-Québec fait, c'est voir à réserver les
salles, convoquer les journalistes, aviser en région les organisations
susceptibles de soumettre des mémoires, mais ça ne se limite
qu'à l'organisation matérielle de la tournée
ministérielle. C'est une fonction régulière comme le
renseignement et les autres fonctions comme l'accueil et le reste.
M. Ciaccia: Maintenant, les montants spécifiques pour ces
"travelling salesmen " du gouvernement ne viennent pas de votre
ministère. Cela va dans chaque...
M. O'Neill: Non, chacun des ministères paie ses
dépenses.
Mme Lavoie-Roux: Les frais de location de salle ou ces
choses-là, cela retourne au ministère.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Je n'ai aucune question pour le moment.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
Mme Lavoie-Roux: Oui, s'il vous plaît!
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais simplement demander dans le cas des
publicités no 2,... Quand vous décidez, par exemple, d'accorder
à l'Agence Payeur Publicité je prends celle-ci au hasard
l'organisation des appels d'offres, la coordination des appels d'offres
du gouvernement dans tel ou tel secteur, est-ce que vous procédez par
soumissions?
M. O'Neill: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Vous procédez par soumissions.
M. O'Neill: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Dans le cas de l'Agence Cossette et
Associés, vous avez procédé par soumissions dans tous les
cas?
M. O'Neill: Je pense que oui. Il faudrait que... Je pense que
oui.
Je donne mon avis.
Oui, oui. Tous les cas sont des soumissions.
C'est une bonne habitude que nous avons.
Mme Lavoie-Roux: Maintenant, je vais vous poser une question un
peu plus méchante concernant le programme 5. Je vois que vous avez fort
bien expliqué tout à l'heure que vos bureaux régionaux
participent à l'organisation des tournées ministérielles
et vous donnez des exemples. Dans le cas de ce que le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche avait organisé à
l'école d'hôtellerie à Montréal dans un but
publicitaire, est-ce que vous êtes aussi partie comme conseiller à
ce genre de démonstration?
M. O'Neill: Non, madame.
Mme Lavoie-Roux: Cela origine strictement du ministère
lui-même.
M. O'Neill: Du ministère lui-même.
Mme Lavoie-Roux: Vous ne vous permettriez pas de telles
extravagances.
M. Guay: Attention! Attention! Le livre qui était
lancé est imprimé par l'éditeur officiel, donc par le
ministère des Communications.
Mme Lavoie-Roux: Oui, on l'a vu quelque part le livre de
cuisine.
M. O'Neill: Le livre est imprimé par l'éditeur
officiel.
M. Guay: Nous ne le fabriquons pas encore. M. O'Neill: Un
très bon livre d'ailleurs. M. Bisaillon: Les assiettes. Mme
Lavoie-Roux: Sauf qu'il est très cher.
M. O'Neill: Les livres coûtent très cher de nos
jours, madame.
M. Guay: II faudrait poser la question à... Mme
Lavoie-Roux: Mais enfin selon...
Le Président (M. Jolivet): Ne débordez pas la
question.
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord avec vous, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? S'il n'y en a pas d'autres, l'élément 1 du
programme...
Mme Lavoie-Roux: II me reste une question. Je comprends que dans
l'article 4, l'identification visuelle, vous travaillez depuis trois ans
à l'implantation d'une identification visuelle au gouvernement du
Québec et vous êtes à la veille d'établir des normes
portant sur tous les points qui sont signalés ici. Est-ce que, dans
cette identification des normes ou détermination des normes que vous
adopterez, vous allez quand même tenter de le faire selon des
règles d'économie assez strictes parce que, là je ne veux
pas faire de politique partisane, probablement que l'ancien gouvernement tout
aussi bien que celui-ci pourrait être l'objet de critiques. Mais
l'impression que l'on dégage dans le public de tout ce qui est
publicité gouvernementale, c'est qu'elle coûte et je ne
fais pas de différence entre les gouvernements très cher
et parfois je vois je touche peut-être un peu au secteur de
l'édition des rapports annuels ou des rapports de toute
espèce qui parviennent et qui nous apparaissent et apparaissent au
public comme étant très coûteux, et qui ne constituent
peut-être pas la meilleure utilisation des fonds publics. J'ai
soulevé cette question l'an dernier et j'ai l'impression que, si le
ministre l'a soulevée lui aussi avec certains, cela a été
sans effet.
M. O'Neill: Pour ce qui est des rapports officiels, on pourrait
attendre la présence de l'éditeur...
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. O'Neill: " et vous allez voir qu'il y a eu
quand même enfin de bons effets. Je vous avoue que je trouve la
remarque du député de L'Acadie fort judicieuse. Actuellement, ce
que nous commençons à faire, concernant justement toute cette
publicité, c'est de penser à une sorte d'opération qui n'a
pas été faite auparavant pour toutes sortes de raisons. Je dirais
que nous commençons à faire, suite un peu aux questions qui nous
ont été posées, une sorte d'opération de
vérification de cette publicité et une vérification plus
vigoureuse aussi de son efficacité. Je vous signale que nous avons
maintenant un coup de main qui nous est donné par M. Jean Laurin qui est
sous-ministre adjoint associé et qui a une très grande
expérience dans la publicité, dans les publications en
général. Déjà, grâce à son
expérience, nous pouvons maintenant cerner de plus près ces
problèmes. Je suis tout à fait d'accord avec vous, je crois qu'il
y a là un travail de vérification attentive à entreprendre
et à poursuivre très loin.
Mme Lavoie-Roi'x: Une dernière question. Serait-il
possible je ne sais pas si je m'adresse au bon endroit d'avoir
non pas aujourd'hui, je constate que ce n'est pas possible les
sommes globales dépensées par les différents
ministères relativement aux communications gouvernementales et aux
campagnes publicitaires ou d'information?
Y a-t-il un endroit où on fait la somme de tous ces montants?
M. O'Neill: Nous avons commencé à le faire. Mme
Lavoie-Roux: Cela n'existe pas encore.
M. O'Neill: Ce qu'on pourrait vous fournir ne serait certainement
pas complet à ce stade-ci. C'est une des raisons qui nous amène,
par exemple, à créer ou à commencer ce que j'appelle un
conseil des directeurs des communications de tous les ministères, sous
l'égide du ministère des Communications, pour nous assurer qu'il
y aura un maximum de cohérence, non seulement au niveau des
dépenses, mais au niveau de l'utilisation du personnel, des
équipements de service mis en commun par le ministère des
Communications, mais en concertation avec le Conseil des directeurs des
communications des ministères.
Ce qui arrive actuellement et c'est une des difficultés
à laquelle on a eu à faire face quand on a commencé
à faire ceVavail c'est que les dépenses au niveau de la
publicité ou au niveau des relations publiques, on ne les retrouve pas
nécessairement aux mêmes endroits dans tous les ministères.
Il y a des endroits où on va les retrouver au service des
communications, à d'autres endroits cela sera au service des
publications à côté d'un service de communications. Alors,
il a été assez difficile de faire un regroupement de toutes ces
dépenses.
Nous avons, cette année, fait une recommandation au Conseil des
ministres, qui a été retenue d'ailleurs, selon laquelle les
dépenses de communications devraient, dans tous les ministères,
être rattachées au budget du service des communica- tions afin
qu'on puisse s'y retrouver d'un ministère à l'autre et qu'on
puisse assurer un minimum de cohérence là-dedans. C'est
l'exercice que nous avons commencé à faire.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous risqueriez je comprends
que vos études ne sont pas complétées, que ce serait
partiel à ce moment-ci mais un ordre de grandeur de ce que
représente les dépenses pour la publicité pour le
gouvernement dans l'ensemble?
M. O'Neill: Je pourrais vous donner un ordre de grandeur assez
réaliste au moment où la commission siégera sur la
publicité.
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes à faire cette
étude?
M. O'Neill: Non, mais étant donné qu'on revient
vendredi... Si on est ici demain, je pourrai vous le donner demain aussi. Il
faudrait que je vérifie certains chiffres à mon bureau. (17 h
45)
Mme Lavoie-Roux: D'accord, je vais attendre jusqu'à
vendredi.
M. O'Neill: Je pourrais ajouter une petite remarque ici. Dans le
travail qui est entrepris, il y a une idée maintenant qui fait son
chemin, c'est d'abord l'urgence de faire ce travail de coordination,
deuxièmement l'importance qu'il y a à le confier au
ministère qui est le plus apte à mener ce travail et par
conséquent aussi une sorte de conviction qu'il faut répandre dans
les autres ministères que ce travail de coordination non seulement ne
leur nuira pas, n'enlèvera pas leur autonomie, mais leur permettra de
faire un travail plus efficace à meilleur prix.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si vous me permettez une
dernière remarque. Je n'ai pas relu les débats que nous avions
eus l'an dernier lors de l'étude de ces crédits, mais si je les
relisais, j'ai l'impression et je parle strictement de mémoire
qu'on a tenu à peu près ces propos l'an dernier,
c'est-à-dire que justement vous vouliez faire ce travail
d'éducation, si on peut dire, auprès des autres ministères
dans le domaine des communications. Avez-vous l'impression, à ce
moment-ci, qu'il y a eu un progrès d'accompli ou si en fait on repart
encore avec les mêmes bonnes intentions cette année? Est-ce qu'il
y a du chemin de fait?
M. O'Neill: Je dirais deux choses. Premièrement, le
principe a été accepté par le Conseil des ministres,
deuxièmement il y a chez nous un sous-ministre adjoint qui a cela comme
tâche principale et nous avons nettement l'impression qu'il y a
progrès.
Je pourrais peut-être ajouter à cela qu'à la suite
de la commission parlementaire de l'an dernier sur les crédits,
où vous aviez posé ces questions, le premier juin nous avons
commencé les réunions avec tous les directeurs des communica-
tions et nous avons tenu, du 1er juin au 22 septembre, neuf
réunions pour mettre au point un document qui donnait un bon paysage de
la situation dans l'information gouvernementale et qui indiquait aussi les
voies dans lesquelles on devait s'engager comme, par exemple, la
création du conseil des directeurs de communications, dont je vous
parlais tout à l'heure, la nomination d'un sous-ministre adjoint
responsable de l'information gouvernementale à notre ministère
qui aussi donnait l'élaboration des services qui pourraient être
mis en commun au sein du ministère des Communications. Le bureau de
gestion publicitaire ou la façon de procéder dans les appels
d'offres et l'étude des présentations est aussi un
résultat des questions qui auraient pu être soulevées lors
de cette dernière commission parlementaire. Ce qui veut dire que
même si on n'a pas terminé, il ya eu, je pense, beaucoup de chemin
de fait depuis l'an dernier en ce sens. Au moins, chez les directeurs des
communications, c'était, à ma connaissance, la première
fois qu'il y avait une action aussi concertée depuis la disparition de
l'Office d'information et de publicité.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
M. O'Neill: Juste une remarque, M. le Président, puisque
nous parlons de M. Jean Laurin. Je profite de cette occasion pour vous le
présenter.
Mme Lavoie-Roux: Je voulais simplement demander s'il y a eu un
document produit qui indique les grandes orientations que vous voulez donner.
Est-ce que c'est un document qui pourrait être remis aux membres de cette
commission, pour nous indiquer ce vers quoi vous allez, d'une façon plus
précise?
M. O'Neill: On est déjà rendu plus loin que ce
premier document.
Mme Lavoie-Roux: S'il y en a un deuxième, tant mieux.
M. O'Neill: Le deuxième s'en vient, le premier fait
déjà partie de l'histoire. Le deuxième, c'est justement
une des tâches particulières de M. Laurin, de travailler avec une
équipe à le mettre au point.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que celui-là pourra être mis
à la disposition des...
M. O'Neill: Je n'y vois aucune objection. Parce que ça va
aider à voir...
Mme Lavoie-Roux: Cela peut vouloir dire combien de temps, deux ou
trois mois?
M. O'Neill: ... beaucoup plus clairement le type d'orientation
que nous prenons dans ce domaine.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le ministre, qui décide de la teneur de la
publicité gouvernementale? Est-ce que c'est chaque ministère ou
est-ce que vous avez un rôle à jouer?
M. O'Neill: Chaque ministère est responsable de son
contenu, il décide du message qu'il veut véhiculer, de la
façon dont il va le véhiculer, des outils qu'il utilisera pour le
véhiculer.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas de rôle dans ce domaine.
M. O'Neill: On n'a pas de rôle, on peut toujours avoir un
rôle de conseiller.
Mme Lavoie-Roux: Comme expert.
M. O'Neill: Oui. Par exemple, si on dit que, dans une campagne,
on n'utilisera pas du tout la télévision ou qu'on va utiliser
exclusivement la télévision, on pourra dire, à un moment
donné: Vous feriez peut-être mieux...
M. Ciaccia: Le message vient de...
M. O'Neill: Le contenu comme tel, c'est le ministère qui
en a l'entière responsabilité.
Mais la partie présentation, la création...
La création. ... c'est à l'aide de l'agence.
Oui, oui.
Le Président (M. Jolivet): On peut conclure que le
programme 2, élément 1, est adopté, ainsi que le programme
2, élément 2? Donc, le programme 2 est adopté au complet.
Programme 3, M. le député de Mont-Royal.
M. O'Neill: Juste avant, M. le Président, je vais demander
à M. Lapointe, qui est adjoint à l'Editeur officiel, de venir
prendre place près de moi.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
L'Acadie.
Edition gouvernementale
Mme Lavoie-Roux: Je vais revenir aux questions que j'avais
commencé à poser tout à l'heure sur l'édition
gouvernementale. Une première remarque sur le rapport qui nous est
soumis et qui est un peu une parenthèse ou un
à-côté. Je voudrais vous faire remarquer, à la page
14, que, lorsque vous parlez de commercialisation, vos motivations sont
excellentes, vous essayez de varier vos titres. Il y en a maintenant pour tous
les goûts, hommes de loi, botanistes, cultivateurs, maîtresses de
maison. Je ne suis pas sûre que si vous soumettiez le terme au Conseil du
statut de la femme, il serait accepté d'emblée.
Il y a une question que j'avais posée l'an dernier, qui avait
reçu un accueil assez sympathique de la part du ministre. Je lui
demandais quelles étaient les économies qu'on pouvait
réaliser quant
au coût de certaines publications qui nous apparaissent
très chères.
Peut-être que celui-là est assez symbolique, mais je pense
en particulier au rapport des fêtes de la Saint-Jean, par exemple. Si
vous vous souvenez, le coq était magnifique sur le... Mais c'est quand
même une publication qui a dû coûter passablement cher.
Celle-là, on pourrait l'excuser, parce qu'il y a un certain symbole qui
y est attaché, je pense que je la laisserais passer, mais il y a des tas
de rapports annuels qui coûtent aussi très cher et qui sont
peut-être mis à la disposition d'un grand nombre de personnes qui
ne les regardent pas. Est-ce qu'il n'y avait pas une étude qui aurait
dû être faite, où on établirait des priorités
dans le sens que l'argent qui serait économisé dans le coût
des publications, dans le nombre d'exemplaires distribués pourrait
être attribué à d'autres fins comme, par exemple, le Guide
du citoyen, qui pourrait être mis à la disposition du public et
que je trouve très utile? D'ailleurs, on a reçu récemment
une certaine publicité à l'égard du Guide du citoyen avec
laquelle je suis d'accord. Celui-là, on pourrait le mettre presque
gratuitement à la disposition du public mais, pour en arriver là,
il faut compter ailleurs, j'en suis bien consciente.
Vous aviez accepté l'an dernier de considérer cette
possibilité de couper les dépenses là où elles ne
sont peut-être pas toujours très judicieuses et d'établir
vos priorités pour atteindre l'objectif de votre service, qui est
vraiment d'aider le plus possible l'ensemble des citoyens, en disposant de ces
fonds pour d'autres publications ou pour en réduire le coût de
publication pour servir davantage l'ensemble du public.
Je me demandais si cette idée à laquelle vous avez
été sympathique l'an dernier a été examinée
et à quelle conclusion vous êtes arrivé?
M. O'Neill: Si vous me le permettez, madame, l'idée qui,
l'an passé, avait été reçue d'une façon
très sympathique s'est articulée cette année sur une
directive émise par le Conseil du trésor, en date du 31 janvier
dernier, et qui, dans l'ensemble, concerne tout le problème que vous
mentionnez actuellement, c'est-à-dire les rapports annuels des
ministères et organismes du gouvernement.
Dans cette directive, on retrouve les responsabilités des
ministères, quant au contenu des rapports, et je crois que ce n'est pas
le rôle de l'éditeur de toucher au contenu des rapports comme
tels, mais plutôt sur la forme des différents rapports qui peuvent
être présentés. A la suite de l'émission de cette
directive, un cahier de normes a été produit. C'est à
l'intérieur de ces normes que l'Editeur officiel agit comme conseiller
auprès des différents organismes au ministère pour la
production des différents rapports.
Dans la directive émise le 31 janvier dernier, il apparaît,
à l'article 5, que l'obligation est faite à l'Editeur officiel de
présenter un rapport annuel au Conseil du trésor sur l'ensemble
des rapports ou des demandes de conseils qui ont été
acheminés à son bureau.
Déjà, on peut commencer à articuler chez nous.
C'est tout récent, mais on commence à met- tre au point ce type
de démarches qu'on voudrait voir prendre forme d'une façon plus
consistante, dans le sens que, pour les ministères qui s'adressent chez
nous, de plus en plus, on peut les placer dans le suivi des normes, dans
l'application des normes.
Nous en sommes au début. Je n'ai pas de statistiques
précises à vous donner, mais on s'adresse de plus en plus chez
nous. On a des ressources qui sont affectées à l'étude des
demandes des ministères et nous recommandons aux ministères,
à l'aide de ce cahier de normes, de suivre ces normes.
J'ai apporté différents rapports. Entre autres, vous avez
le rapport annuel du ministère des Transports. On peut dire, à
l'intérieur des normes, par exemple, que la présentation peut se
faire sur deux colonnes. Je ne veux pas vous noyer du côté
technique. Il peut y avoir trois présentations de caractère. Il y
a la façon de présenter le rapport, la façon dont le
ministre directement concerné doit rédiger sa lettre, à
qui, comment, etc., pour que, dans l'ensemble, on ait une présentation
de rapports annuels qui se tienne, qui soit agréable aussi à
parcourir, mais qui vise aussi à l'économie de coût que
vous mentionnez.
Je crois que l'Editeur officiel, cette année, va sûrement
pouvoir, à l'aide de cette directive... Je ne peux pas quantifier les
coûts réels, mais il va sûrement y avoir des
économies.
Mme Lavoie-Roux: De temps à autre, pouvez-vous faire des
sondages? Quels sont les gens, finalement, qui lisent tel type de publication,
pour savoir si vous les envoyez aux bonnes personnes, si vous en envoyez trop,
si vous n'en envoyez pas suffisamment? Y a-t-il ce genre d'évaluation
qui se fait?
M. O'Neill: Malheureusement, on n'a pas encore fait ce type
d'évaluation. Je crois que ce serait pertinent de le faire. On se
demande peut-être aussi si c'est à nous de le faire en tant
qu'Editeur officiel. Nous sommes là pour faire des recommandations,
donner des conseils aux ministères concernés qui produisent les
rapports. Ce serait peut-être aux ministères à faire ce
type d'étude concernant leur rapport annuel.
Mme Lavoie-Roux: En tout cas, je reviens seulement à cette
idée d'essayer de diminuer les coûts de ce que vous voulez
vraiment rendre le plus accessible au public. Je reviens, par exemple, à
l'exemple du livre de recettes. L'intention est bonne, vous voulez rendre
service aux femmes du Québec, et j'ajouterais maintenant aux hommes
c'est devenu, je ne sais pas, un hobby ou simplement une modification
des rôles qui s'y intéressent aussi, mais quand c'est au
coût de $10, je vous assure qu'il n'y a pas tellement de femmes, à
part les gens de la classe moyenne, qui peuvent se permettre ces choses.
Le Président (M. Jolivet): Seulement un instant, avant de
continuer. Compte tenu que nous venons d'atteindre 18 heures, pour demander
le
consentement et nous permettre de siéger encore quelques minutes
et de terminer les crédits. Le consentement est accordé pour
terminer l'étude des crédits dans les minutes qui suivent...
M. Le Moignan: Tous les programmes, vous voulez dire?
Mme Lavoie-Roux: Sauf le programme 9.
Le Président (M. Jolivet): Tous les programmes, sauf le
programme 9, qui est suspendu. Si vous êtes d'accord pour siéger
encore quelques minutes, on pourrait procéder.
M. Le Moignan: Quelques minutes, cela veut dire quoi? Quinze ou
vingt minutes?
Le Président (M. Jolivet): Quinze ou vingt minutes.
Mme Lavoie-Roux: On n'est pas encore rendu...
Le Président (M. Jolivet): C'est cela.
M. Le Moignan: Sur ce programme, j'aurais simplement un
renseignement à demander. Je suis d'accord pour quinze ou vingt
minutes.
Le Président (M. Jolivet): Le consentement étant
accordé, nous allons continuer pendant quinze ou vingt minutes au
maximum. (18 heures)
M. Le Moignan: Profitant de la présence de monsieur, dans
votre documentation, vous avez la collection "Les Guides pratiques " et deux
itinéraires culturels: La Gaspésie, de Grosse Roche à
Gaspé, et La Gaspésie, de Miguasha à Percé. Ils
sont coédités avec les éditions Beauchemin. Est-ce que, de
fait, c'est un projet ou bien si cela existe dans le concret? Est-ce que ces
livres ont été publiés?
M. O'Neill: Si vous faites état de ces documents, ce ne
sont pas des projets. Ce sont des réalisations. C'est le bilan de nos
activités.
M. Le Moignan: Je ne les ai jamais vus nulle part.
M. O'Neill: La coédition comme telle au niveau de ces
publications est exacte. Elle a été faite avec Beauchemin.
M. Le Moignan: C'est Beauchemin qui les a placées sur le
marché ou si...
M. O'Neill: De plus en plus, on essaie, un peu par ricochet, de
répondre aussi à la question de madame. Quand on parle
d'économie au point de vue de l'édition de livres, de plus en
plus on essaie de se servir de la coédition dans le milieu. Cela a comme
avantage de diminuer nos coûts. Je pense que cela peut rejoindre une
préoccupation de madame.
Maintenant, quant à la distribution, ce n'est pas toujours la
maison qui coédite le volume qui est nécessairement la maison de
distribution. Au niveau de la distribution comme telle, selon les volumes
où nous allons en coédition, il peut se produire qu'il y ait des
ententes de distribution avec la maison avec laquelle nous procédons par
coédition et aussi, nous pouvons nous servir de notre réseau de
distribution, à l'aide de nos librairies sur le territoire, pour en
faire la distribution.
M. Le Moignan: Merci.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, dans l'article "la
traduction", pouvez-vous me dire si le nouveau système, selon lequel on
dépose des projets de loi séparément, a
entraîné des coûts additionnels ou est-ce qu'on fait des
épargnes? C'est à peu près la même chose.
M. O'Neill: Je ne pourrais pas le quantifier, mais à
l'oeil, c'est sûrement moins dispendieux que cela pouvait l'être
autrefois.
M. Ciaccia: C'est moins dispendieux de faire deux projets?
M. O'Neill: Oui.
M. Ciaccia: Que de le faire comme autrefois?
M. O'Neill: Que d'en faire... Il y a toute la séquence
aussi de la Gazette officielle. Quand vous pensez à la Gazette
officielle, vous avez dans un texte, à une colonne, côté
français, une colonne côté anglais, il y a tout
l'aménagement de la place des articles qui doivent coïncider.
Alors, il y a la composition qui entre là-dedans; il y a des frais de
mise en page et ainsi de suite.
Le Président (M. Jolivet): S'il n'y a pas d'autres
questions, le programme 3, élément 1, adopté.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas le montant, dans les éditions
gouvernementales. Combien cela a-t-il coûté? Le montant
séparé pour les livres blancs que le gouvernement... Est-ce que
vous avez des...
M. O'Neill: Cela entre dans les publications... Malheureusement,
non, je n'ai pas cela. Ce n'est pas séparé de cette
façon.
Une Voix: II y aura moyen de...
M. O'Neill: Oui, oui, il y aura possibilité de... Si vous
voulez avoir cette information, je peux vous la donner.
Le Président (M. Jolivet): Donc, élément 1
du programme 3, adopté.
Elément 2 du programme 3, adopté. Elément 3 du
programme 3, adopté. Programme 3, au complet, adopté.
Gestion interne et soutien
Programme 4. M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, dans le programme 4, nous
avons posé toutes nos questions au début, hier. Alors, nous
n'avons pas de questions.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gaspé, avez-vous des questions?
M. Le Moignan: Non,...
Le Président (M. Jolivet): Donc, programme 4,
élément 1, adopté.
M. Le Moignan: ... de décentralisation.
Le Président (M. Jolivet): Programme 4,
élément 2. Adopté. Programme 4 au complet.
Adopté.
Bureau central de l'informatique
Programme5.
M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Ici, nous avons posé plusieurs questions. Il y
aurait un petit détail dans la câblo-distribution. Ce n'est pas au
même programme? Excusez-moi.
M. O'Neill: Nous sommes au programme 5, M. le Président.
C'est le bureau central de l'informatique.
Le Président (M. Jolivet): Pas de question? M. le
député de Gaspé, avez-vous des questions sur le programme
5?
M. Le Moignan: Non.
Le Président (M. Jolivet): Programme 5,
élément 1. Adopté.
M. O'Neill: Je remercie M. Saint-Laurent.
Le Président (M. Jolivet): Programme 5,
élément 2. Adopté. Programme 5 au complet. Adopté.
Programme 6.
M. O'Neill: M. Morgan. C'est M. Morgan qui vient?
Mme Lavoie-Roux: J'aurais une question sur le programme 5.
Le Président (M. Jolivet): II est adopté. On va
être souple.
Mme Lavoie-Roux: C'est seulement...
Le Président (M. Jolivet): Le programme 5. On y vient.
Mme Lavoie-Roux: Ce ne sont pas des ques- tions qui vont affecter
les crédits. C'est du point de vue d'orientation. Si vous vous souvenez,
l'an dernier il faut se méfier de moi, j'ai une bien bonne
mémoire nous avions soulevé une question, au sujet de
l'informatique. On nous avait dit, si ma mémoire est bonne et je
pense que c'était le ministre d'Etat au développement culturel
qui avait répondu à cette question qu'il y avait certaines
politiques que vous étiez à élaborer pour décider
du genre de matériel qui peut être informatisé ou ne pas
l'être, compte tenu de la confidentialité ou du respect qu'on doit
avoir à l'égard des individus, compte tenu du fait qu'on
informatise tout le monde d'une façon générale. Le
ministre d'Etat au développement culturel nous avait dit qu'il y avait
un comité qui travaillait à l'élaboration de certaines
normes qui devraient être adoptées pour justement empêcher
des abus et établir ce qu'on avait appelé, je pense, une
espèce de code d'éthique qui régirait l'utilisation de
l'informatique, non seulement, évidemment, dans votre secteur, parce que
chez vous, c'est plus technique, mais à l'ensemble des
ministères.
Y a-t-il eu quelque chose de fait? Cela a-t-il débouché
sur quelque chose?
M. O'Neill: II y avait déjà eu un premier projet
qui s'appelait un projet de politique et de normes sur la
télé-informatique en général et nous avions soumis
une première proposition là-dessus au Conseil des ministres et on
l'a retournée pour étude.
Il y avait, entre autres, à réviser un certain nombre
d'articles concernant ce qui touche directement le ministère de la
Justice et c'est appelé il y aura des discussions et des
négociations là-dessus à revenir devant le Conseil
des ministres pour que cela devienne une sorte de politique
générale du gouvernement. Mais, encore une fois, un premier
projet est soumis, il faut revenir avec un deuxième.
Mme Lavoie-Roux: Ma deuxième question est: Est-ce que
SIMEQ se trouve à relever de vous autres? Oui. Pourriez-vous me dire si
vous couvrez maintenant l'ensemble des services du ministère de
l'Education ou quelle est la partie du Québec que vous couvrez avec
SIMEQ?
M. O'Neill: L'ensemble des services du ministère de
l'Education. Ce qui est opéré à SIMEQ est assujetti au
PCI.
Mme Lavoie-Roux: Mais est-ce que les services que vous offrez
maintenant sont pour l'ensemble des commissions scolaires et des services,
j'imagine, même au niveau collégial? Est-ce qu'on utilise SIMEQ au
niveau collégial?
M. O'Neill: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous couvrez l'ensemble, maintenant,
ou certaines parties seulement?
M. O'Neill: SIMEQ couvre présentement près
des trois quarts des commissions scolaires. Il y en a certaines qui ont
choisi de ne pas adhérer au réseau. Elles sont libres d'y
participer. Il y a environ les trois quarts des commissions scolaires qui y
participent présentement.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vos efforts sont, dans un sens,
finalement, d'intégrer ces autres services d'informatique ou de
continuer tel quel? Je sais qu'à un moment donné, il y a eu des
négociations pour essayer de les intégrer à SIMEQ.
M. O'Neill: La politique de SIMEQ est de le faire quand c'est
rentable. Certaines ne justifient' pas l'informatique. Si la commission
scolaire n'a pas assez d'élèves ou si les travaux ne sont pas
assez volumineux, il est parfois plus économique de le faire de
façon manuelle. Celles-là ont choisi de ne pas être
reliées à SIMEQ.
Mme Lavoie-Roux: Mais il y a encore d'autres réseaux
parallèles d'informatique, par exemple si vous prenez au niveau de
l'île de Montréal, qui ont leur propre service. Je sais
qu'à un moment donné, il y a eu des négociations pour les
intégrer. Où en êtes-vous dans ces négociations?
M. O'Neill: II faudrait poser cette question au ministère
de l'Education.
Mme Lavoie-Roux: Vous n'êtes pas partie à cela.
M. O'Neill: C'est-à-dire qu'on ne va pas à ce
niveau de détail avec SIMEQ. Nous coordonnons tout ce qui se passe dans
les services d'informatique et on ne va pas au niveau des détails pour
ce qui concerne tous les projets. Pour SIMEQ, c'est un projet au milieu de
plusieurs autres, de beaucoup d'autres projets. Nous nous attardons
plutôt à regarder ce que fait SIMEQ avec son personnel et son
équipement. C'est un des problèmes qui relèvent de SIMEQ.
Nous ne sommes pas allés à ce niveau de détail
jusqu'à maintenant avec SIMEQ.
Mme Lavoie-Roux: Dans le fond, vous dites que c'est la technique
et la coordination.
M. O'Neill: La coordination.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, merci.
Le Président (M. Jolivet): Nous en étions au
programme 6...
M. O'Neill: M. le Président, puisqu'on est encore au
programme 5, je voudrais simplement souligner, puisque, encore une fois, on est
à l'intérieur de ce programme, qu'il y a quand même une
donnée intéressante. Vous remarquerez une diminution des
crédits pour le titre inscrit à l'élément 2,
Développement et exploitation des systèmes. C'est en raison d'une
nouvelle politique d'achat, d'unité de traitement qui nous a permis des
économies substantielles cette année et dans les années
à venir.
Régie des services publics
Le Président (M. Jolivet): Le programme 5 ayant
déjà été adopté, nous passons au programme
6.
M. Le Moignan: Au programme 6, j'aurais une question, M. le
Président.
Depuis le jugement de la Cour Suprême, que reste-t-il à
faire dans le secteur de la câblodistribu-tion, puisque c'est
mentionné ici?
M. O'Neill: M. le Président, je proposerais à M. le
député de retourner au texte, parce que cela avait
été décrit passablement dans le texte de
présentation. Si vous allez aux pages...
M. Le Moignan: Au début de vos pages, oui.
M. O'Neill: ... 21, 22, 23, 24. Si vous le permettez, nous
pourrions ainsi accélérer.
M. Le Moignan: Très bien.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Nous avons demandé hier des précisions
sur la câblodistribution et les éléments du programme 6.
J'aurais seulement une question. Si les propositions du ministre sont
acceptées, celles qu'il a faites à Charlottetown, est-ce que vous
avez une estimation des coûts que cela pourrait entraîner pour la
Régie des services publics, des coûts additionnels?
M. O'Neill: On n'est pas rendu là dans nos
réflexions, M. le député. On y pensera après, mais
on veut d'abord voir quelles seront les réactions de Mme
Sauvé.
M. Ciaccia: Je vous aurais pensés plus optimistes que
ça.
M. O'Neill: Nous essayons toujours de faire preuve d'un optimisme
réaliste dans cette affaire.
Le Président (M. Jolivet): Programme 6. Adopté.
Programme 7.
M. Ciaccia: Est-ce que je pourrais faire... excusez. Programme
7.
Développement des communications et des
politiques
M. O'Neill: Développement des communications et des
politiques.
M. Ciaccia: Programme 7.
M. O'Neill: M. Denis L'Homme.
M. Ciaccia: M. le Président, en ce qui concerne Bell
Canada et l'application pour une majoration des taux, le ministre dit qu'il a
opté pour ne pas intervenir. Quel organisme le gouvernement aide-t-il
dans ses interventions et quels critères le gouvernement a-t-il pour
décider de l'aide qu'il va apporter?
M. O'Neill: M. le Président, j'ai déjà
donné la liste des organismes à l'Assemblée nationale, en
réponse à une question qui a été posée par
le député de Saint-Laurent. Mais si vous voulez, nous pourrions
de nouveau aller recueillir ces renseignements et vous les donner. L'aide,
c'est avant tout une aide qu'on peut qualifier de technique.
A une exception près. Je devrais peut-être donner les
critères premièrement. On a choisi d'abord des organismes
à but non lucratif pour recevoir l'aide du ministère et ceux qui
étaient capables, au moment où ils faisaient une demande d'aide,
de démontrer qu'ils avaient quand même un dossier très bien
étoffé...
Ce fut le cas notamment de l'Office de protection du consommateur du
Canada, section Québec, et de l'IPIC, qui sont venus nous rencontrer.
Dans le cas du premier, nous avons fourni des informations techniques,
c'est-à-dire toutes les données en notre possession au sujet de
Bell Canada, données recueillies lors des audiences
précédentes auxquelles nous avons participé.
Dans le cas de l'IPIC, nous avons fait de même au niveau des
données et aussi, nous leur avons versé une subvention de
$2000.
Il y a également eu une demande d'un individu de
l'Université Laval, je crois, qui voulait faire une intervention en son
propre nom. On lui a ouvert nos dossiers. Cela s'est limité à
cela, à toutes fins pratiques.
Il paraît qu'à l'Assemblée nationale, j'ai
donné le nom de trois organismes et d'un individu.
M. Ciaccia: Qu'est-ce que le ministre pense de la thèse de
M. Scrivener de Telecom, qui a déménagé une partie de ses
installations aux Etats-Unis, parce qu'il prétend être plus
près des marchés qu'il va desservir? Est-ce que le ministre a
fait ou entend faire des interventions auprès de Telecom pour qu'il
demeure au Québec? (18 h 15)
M. O'Neill: Nous avons eu des contacts récemment avec
Northern Telecom, si vous parlez plus spécialement de Northern Telecom,
c'est cela?
M. Ciaccia: Oui.
M. O'Neill: A ce moment-là, la discussion a porté
surtout non seulement sur un certain déplacement éventuel, mais a
porté également sur la réduction de personnel de 1966
à 1976. C'est une donnée que nous avions eue et cela nous a
étonné.
C'est un contact à reprendre, remarquez. Je peux vous donner une
impression générale. C'est que cette entreprise semble beaucoup
moins sensible, en un sens, aux données québécoises, au
rôle qu'elle peut jouer au Québec, si je compare cela, par
exemple, aux attitudes de Bell Canada, même si l'une est la filiale de
l'autre.
On entend souvent des critiques sur Bell Canada. Pour notre part, nous
aimerions beaucoup que le dossier de québécisation de Bell
progresse plus rapidement. Il y a quand même une chose qu'on doit
reconnaître, c'est qu'avec Bell Canada les rapports sont relativement
fréquents. L'attitude d'esprit à l'égard du Québec
est beaucoup plus positive.
M. Ciaccia: Je vois les remarques que vous avez dans votre
document sur ('interconnection des réseaux. Jusqu'à maintenant,
la position que vous prenez, est d'appuyer vraiment la position que la Northern
Telecom prendrait. Elle ne veut pas de cette interconnection. Cela est
justifié du fait que cela va bénéficier aux consommateurs,
aux utilisateurs des services de Bell Canada. Justement, dans les
marchés où elle va déménager, aux Etats-Unis, elle
n'aura pas cette protection.
Je me demandais s'il y aurait moyen d'essayer de persuader ou de
combattre cette politique qu'il semble y avoir de déménager du
Québec.
M. O'Neill: Les moyens à notre disposition sont de
multiplier les contacts avec elle. D'ailleurs, nous ne sommes pas le seul
ministère à le faire. Il y a des contacts aussi avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce. C'est un dossier que j'ai eu
l'occasion de discuter avec M. Tremblay. Il reste que, ce que nous souhaitons,
évidemment, c'est que toutes ces entreprises s'enracinent de plus en
plus au Québec, sauf qu'il y a parfois des déménagements
ou des départs auxquels on ne peut rien. On pourrait prendre à
titre d'exemple la Sun Life.
Je peux vous dire ceci: On nous a assurés, du côté
de la Northern Telecom, que les décisions qu'elle prenait ceci
pourra peut-être vous rassurer n'avaient aucun rapport avec la
situation politique actuelle au Québec.
M. Ciaccia: Elles disent toutes cela, mais vous savez...
M. O'Neill: Oui, mais je présume...
M. Ciaccia: Elles prennent l'exemple des gouvernements, elles ne
disent pas toujours la vérité.
M. O'Neill: Oui. Enfin, jusqu'à preuve du contraire, je
suis prêt à présumer de la bonne foi des gens.
Mme Lavoie-Roux: Quand elles ont le malheur de le dire, elles se
font tomber dessus.
M. Ciaccia: Dans le dossier Québec-Canada, vous faites
référence à certaines études. Est-ce qu'il y aurait
possibilité de déposer ces études? Par exemple, celle sur
l'impôt fédéral et les entreprises de
téléphone, celle sur les activités de Bell
Canada au Québec, et l'étude sur le réseau
téléphonique transcanadien?
M. O'Neill: Je voudrais simplement m'assurer auparavant de
l'état de ces études. Est-ce que c'est actuellement sous une
forme qui fait qu'on peut les déposer?
Les dossiers ont été déposés cette semaine
auprès du ministère des Affaires intergouvernementales dans le
cadre de son étude sur l'impact économique. Ce n'est pas nous qui
en sommes maître d'oeuvre, si vous voulez. C'est le ministre des Affaires
intergouvernementales qui pourrait les rendre publiques s'il le
décidait.
M. Ciaccia: J'ai deux autres petites questions, c'est que le
temps passe. Vous faites référence aux contrats avec les
universités. Est-ce que vous avez une liste de ces contrats et les
sujets d'études? Est-ce que vous pourriez nous la faire parvenir? On n'a
pas besoin d'avoir toute la liste maintenant.
M. O'Neill: On a la liste de tous les contrats, les sujets,
l'état d'avancement de chacun des projets. On peut la déposer
demain, si vous voulez. On a un rapport complet, cela c'est partiel.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: J'aurais plusieurs questions, mais je vais
résumer cela à deux. Est-ce qu'il existe une agence de presse
québécoise actuellement? Est-ce que c'est un projet? Est-ce qu'on
a déjà songé à cela?
M. O'Neill: Non, il n'existe pas d'agence de presse
québécoise. Il existe une agence ici qu'on appelle la Presse
canadienne. Nos journaux également utilisent d'autres services de
presse.
M. Le Moignan: Vous parlez, à la page 44, de $550 000
d'aide aux media communautaires. Est-ce que tous ces media qui sont disparates
peuvent être reliés dans un même réseau pour
économiser de l'argent? Est-ce que cela existe déjà?
M. O'Neill: Reliés à un même
réseau?
M. Le Moignan: Oui, à différents media
communautaires.
M. O'Neill: Non, il s'agit d'initiatives locales et
régionales. Vous en avez, d'ailleurs, dans votre région, qui font
un travail... Généralement, ce sont les groupes de
télévision communautaire à qui nous accordons, sur
proposition d'un jury, des subventions pour ceux qui répondent bien
à certains critères, comme le critère communautaire comme
tel, si vous voulez, le niveau de représentation, de regroupement. C'est
un jury, d'ailleurs, qui applique ces critères, et nous fait une seconde
proposition que nous suivons. Cette année, je vous signale,
évidemment, que nous pourrons apporter une aide plus considérable
étant donné que nous avons eu là une augmentation de
budget assez intéressante.
M. Ciaccia: Est-ce que je pourrais vous interrompre un instant?
Est-ce qu'on pourrait suspendre le programme 8, cinéma et audiovisuel,
en même temps que le programme 9, parce que je ne pense pas que nous
aurons le temps? Le député de L'Acadie et moi-même devons
quitter.
M. O'Neill: Oui, je n'ai pas objection. Voulez-vous que nous
terminions le programme 7?
Ml Ciaccia: Nous pourrions terminer le pro-gramme 7.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il d'autres questions au
programme 7?
M. Ciaccia: Sur les travaux de recherche, y a-t-il d'autres
travaux que ceux de la concentration de la presse?
M. O'Neill: A quelle partie faites-vous allusion?
M. Ciaccia: A la page 31, à l'article b.
M. O'Neill: II y en a un dans le moment dont nous avons
parlé au début, sur lequel nous attendons le rapport très
prochainement, c'est justement la recherche qui a été faite
concernant l'hypothèse de la création d'une agence de presse, ce
dont il a été question hier, une recherche qui a
été confiée à la firme Multi-Réso.
M. Le Moignan: Quand vous parlez des Inuit et des
Amérindiens, vous parlez d'élaborer les éléments
d'un plan intégré. Y a-t-il encore un petit danger de contentieux
fédéral-provincial ou si le provincial est le seul maître
d'oeuvre?
M O'Neill: Où?
M Ciaccia: A la page 45: élaborer un programme
intégré de développement des communications en milieu
inuit et amérindien.
M O'Neill: Cette activité est prévue pour l'année
qu'on commence maintenant, elle fait suite à l'arrêté en
conseil qui a prévu ou qui a résulté en l'aboliton de la
direction générale du Nouveau-Québec, au ministère
des Richesses naturelles, arrêté en conseil qui a
été adopté en janvier. Ce sont les ministères
sectoriels qui récupèrent, dans une certaine mesure, les
activités de développement dont la DGNQ était responsable.
En ce qui concerne le ministère des Communications, il y a certaines
activités pour le développement de projets communautaires, de
projets de radio, de radio traditionnelle ainsi que de radio HF, de
communications, que nous devons maintenant exploiter, en plus de voir à
la mise en oeuvre d'une politique intégrée de communications qui
tiendrait compte des autres intervenants, comme par exemple certains
ministères fédéraux.
Nous accordons effectivement des subventions au groupe qui s'appelle
l'Association Tagramiut-Nipingat, qui est l'Association des communications des
Inuit du Nouveau-Québec.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Une dernière question sur le
développement des media, assistance financière à la
clientèle. Avez-vous une liste de ceux qui ont obtenu cette assistance
et y a-t-il dans cette aide aux media communautaires les journaux, la presse
ethnique?
M. O'Neill: Pour répondre à votre première
question, oui, il y a une liste détaillée de toutes les
subventions données dans le cadre du programme d'aide aux media
communautaires, totalisant les $365 000 et à l'intérieur de ce
programme on peut développer cela aussi vendredi il y a
eu, effectivement, des subventions versées à six media
communautaires écrits. J'hésite à appeler cela des
journaux. Ce ne sont pas des journaux traditionnels. Ce sont des moyens de
communication communautaire, mais qui utilisent la forme écrite
plutôt que les télévisions communautaires sur le
câble ou la radio communautaire.
M. Ciaccia: En avez-vous dans les groupes ethniques?
M. O'Neill: Non. Il n'y a pas eu de projet retenu. Nous avons eu
des soumissions, mais il n'y a pas eu de projet retenu pour la simple raison
que la définition du communautaire pour les fins du programme ne retient
pas une communauté au sens ethnique du terme. C'est au sens
régional du terme.
M. Ciaccia: Avez-vous des critères pour
décider...?
M. O'Neill: Nous avons, effectivement, des critères qui
sont spécifiés dans un programme d'une trentaine de pages qui est
rendu public au mois d'avril de chaque année et qui sera aussi le cas
cette année.
Je retiens quand même la question du député comme en
même temps une suggestion. Je pense qu'il y aurait peut-être
là quelque chose à étudier de plus près pour
éviter, en somme, que des critères trop généraux
soient de nature telle qu'on ne puisse jamais aider de tels groupes.
M. Ciaccia: ... qui peuvent les exclure automatiquement...
M. O'Neill: C'est cela.
M. Ciaccia: ... parce que communautaire pour eux, cela ne peut
pas être géographique, il faut absolument que cela soit dans le
sens de leur communauté ethnique.
M. O'Neill: Disons que nous retenons votre question comme ayant
une valeur de suggestion.
Le Président (M. Jolivet): Programme 7 n'ayant plus
de questions élément 1. Adopté.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Programme 7. Elément 2.
Adopté.
Nous ajournons les travaux de cette commission parlementaire qui
étudie les crédits budgétaires du ministère des
Communications sine die en retenant que les programmes 8 et 9 devront
être adoptés à une séance ultérieure.
(Fin de la séance à 18 h 28)