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VOIRIE
(Séance du 8 mars)
M. HAMEL (président du comité des crédits).
M. LAVOIE (Wolfe): La route numéro un qui mène à
Sherbrooke surtout dans mon comté, de East Angus à Bishoptoh, est
excessivement mauvaise. Est-ce que vous prévoyez y faire des
améliorations, la refaire à neuf cette année? Cette
route-là, ce n'est pas croyable comme elle est mauvaise. Vingt milles
à l'heure, c'est encore trop vite, à ce temps-ci. C'est
épouvantable.
M. PINARD: Elle est peut-être mauvaise sur des sections.
UNE VOIX: Ma section a quinze milles de long.
M. PINARD: Alors c'est dans le comté de...
M. LAVOIE: Wolfe.
M. PINARD: Wolfe.
M. LAVOIE: La division est dans Compton.
UNE VOIX: Avez-vous le détail des travaux dans le projet de
comté pour Wolfe?
M. PINARD: Oui, il y a au cahier du budget une remarque qui indique
qu'au moment de la rédaction du programme, le ministère a
posé en principe que la route numéro 1 dans Dudswell Canton
serait reconstruite sur les projets spéciaux, à l'article «
projets spéciaux ».
M. LAVOIE (Wolfe): Ah bon! c'est très bien.
M. PINARD: L'étude n'est pas complètement terminée.
C'est pour cela qu'on n'a pas pu mettre de chiffre précis au poste
budgétaire en question.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, cela veut dire que ce n'est pas compris dans
les budgets ordinaires. C'est compris dans un budget spécial.
M. PINARD: Je ne peux pas donner aucun chiffre précis au moment
où je vous parle parce que l'étude n'est pas complètement
terminée quant à l'estimation du coût des travaux et quant
à la nature des travaux proprement dits. Seulement la note est bien
faite, par exemple, à l'effet que nous admettons que la route
numéro 1 dans Dudswell canton sont reconstruite à l'article
« projets spéciaux ».
M. LAVOIE (Wolfe): Pendant que vous avez cela en main, M. le ministre,
est-ce qu'il serait possible d'avoir vos prévisions sur les routes 32 et
34?
M. PINARD: 32 et 34. Il y aurait des travaux de terrassement et de
gravelage qui sont prévus dans Marbleton village et Dudswell canton.
Oui, il y a du pavage dans le village de Marbleton.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais est-ce que la nouvelle route que vous allez
faire, la réfection sur la route Trans-Canada...
M. PINARD: Oui, oui c'est cela. C'est qu'il n'y a pas de chiffres qui
sont indiqués au cahier parce que l'estimation n'est pas encore
terminée et on ne connait pas la nature des travaux, exactement, qui
seront exécutés; l'emprise, l'infra-structure... 32 et 34. Les
travaux qui seront effectués dans Wolfe en 1966, le seront sur les
routes 32 et 34 en majeure partie.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce en travaux de terrassement et gravelage?
M. PINARD: En travaux de terrassement et de gravelage et de
revêtement bitumineux.
M. LAVOIE (Wolfe): En parlant de la route 34, M. le ministre, est-ce
qu'il serait possible de savoir s'il va s'en faire de Stratford vers le
comté de Frontenac? La sortie qui vient des Etats-Unis.
M. PINARD: Lambton, c'est dans le comté de Frontenac,
ça?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, dans Frontenac, dans Notre-Dame-de-Ham.
M. PINARD: Ah! Notre-Dame-de-Ham.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est la route 34 de Stratford. C'est justement cette
route-là qui va à Bécancour, qui vient des Etats-Unis et
qui s'en va à Trois-Rivières.
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Croyez-vous qu'il peut s'en faire dans Stratford? La
route est presque impraticable.
M. PINARD: Dans la liste des municipalités, Stratford
n'apparaît pas, quoique des travaux soient prévus pour la route
qui conduit de Notre-Dame-de-Ham vers le comté d'Arthabaska.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, c'est cela. De Stratford vers Stoneway,
exactement.
M. PINARD: Vers Winslow, autrefois. M. LAVOIE (Wolfe): Winslow, c'est
cela.
M. PINARD: C'est dans le comté de Frontenac, en majeure
partie.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous prévoyez faire des travaux sur
cette route-là prochainement?
M. PINARD: Il y a des travaux de terrassement et de gravelage
prévus dans Winslow-Sud, sur la route 34, de Stoneway vers
Stratford.
M. LAVOIE (Wolfe): Bon, je voulais être pas mal au courant de ce
chemin-là; vous savez les côtes qu'il y a là, vous savez
comment ça marche. C'est pour cela que nous espérons que les
travaux vont s'effectuer assez prochainement sur cette route 34, pour la finir
à partir des Etats-Unis jusqu'à Trois-Rivières.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre pourrait avoir éventuellement
en mémoire, ou par ses employés, le nombre de soumissions
publiques qui ont été demandées pour les travaux de
voirie? Le nombre des soumissions, et le montant global en circuit
fermé?
M. PINARD: Voici. Alors, du 1er avril 1965 au 28 février 1966, le
ministère de la Voirie a adjugé 1,039 contrats, pour une valeur
de $173,597,448.77, ces contrats se répartissent de la façon
suivante: par soumissions publiques, par appels d'offres publiés dans
les journaux, 823 contrats pour un montant de $171,455,740.96; par soumissions
en circuit fermé, un nombre de 216 contrats qui totalisent un montant de
$2,141,707.81. Ce qui veut dire que sur la somme totale de $173,597,448.77 un
montant de $171,455,740.96 a été dépensé sur des
contrats qui ont été adjugés après appels d'offres
publics dans les journaux, pour un nombre de 823 contrats; des contrats pour
une somme de $2,141,707.81 ont été exécutés en
circuit fermé, pour le nombre total de 216 projets.
M. LOUBIER: Quand le ministre parle des 823 contrats accordés
à la suite de soumissions publiques par la voie des journaux, est-ce que
tous ces contrats ont été adjugés au plus bas
soumissionnaire?
M. PINARD: Dans 99, disons 98% des cas. M. LOUBIER: 98% des cas.
M. PINARD: Le conseil de la trésorerie à qui je fais la
recommandation pour les contrats qui sont inférieurs à une
dépense d'un million de dollars adopte toujours les mêmes
critères que le conseil des ministres dans le cas des contrats dont la
dépense est supérieure à un million de dollars.
Dans le cas d'une dépense inférieure à un million
de dollars, c'est une décision du conseil de la trésorerie,
décision administrative qui ne requiert pas la passation d'un
arrêté ministériel. Lorsque la dépense est
supérieure à un million de dollars, c'est le conseil des
ministres qui prend la décision quant à l'adjudication, par la
passation d'un arrêté ministériel. Alors, sur le nombre de
823 contrats qui ont été adjugés après appel
d'offres dans les journaux, il y en a 44 qui n'ont pas été
accordés au plus bas soumissionnaire; sur 823 ou 5%; deux concernent les
travaux de la route transcanadienne, 42 concernent les travaux de voirie
ordinaires dans les comtés. Alors 44 contrats n'ont pas
été accordés au plus bas soumissionnaire, soit parce que
le plus bas soumissionnaire n'était pas jugé compétent et
solvable, soit parce qu'il n'a pas respecté les conditions quant aux
plans et devis ou quant aux conditions procédu-riales du système
d'adjudication, parce qu'il n'a pas obtenu l'assurance sous forme de bons de
garantie pour couvrir et le travail et la fourniture des matériaux et le
travail de main-d'oeuvre.
M. MEUNIER: En définitive...
M. PINARD: Il arrive aussi que, dans certains cas, à ma
connaissance personnelle, le plus bas soumissionnaire a demandé
lui-même de se retirer. A ce moment-là, ce n'est pas facile de se
retirer; il faut que le soumissionnaire invoque des raisons très graves
parce qu'il est menacé de perdre son dépôt. Il faut alors
des raisons très graves pour que celui qui a présenté la
plus basse soumission puisse se retirer.
M. LOUBIER: Quelle est la politique du ministère de la
Voirie?
M. JOHNSON: Would it be possible to give us abrief round down on the
major works which will be taking place in this construction...?
M. PINARD: Well, I can give you details county by county, but actually I
am answering a question brought by the member from Bellechasse about the number
of contracts awarded after public tenders. O.K.?
M. LOUBIER: Dans la même veine, est-ce que le ministre pourrait
nous dire quelle est la politique du ministère quand il envoie des
appels d'offres? Est-ce qu'il fait ça à tous les entrepreneurs de
la province, d'une région ou d'une localité?
M. PINARD: Sur les travaux de la route transcanadienne...
M. LOUBIER: ... oui...
M. PINARD: ... à cause des conditions mêmes de l'entente,
il faut absolument que les appels d'offres s'adressent à tous les
entrepreneurs au Canada. Mais, à toute fin pratique, ce sont des
entrepreneurs de la province de Québec qui viennent soumettre des prix
et je ne connais pas d'entreprise extérieure au Québec qui serait
venue soumissionner sur les travaux de la route transcanadienne dans la
province de Québec. Ce qui veut dire qu'en pratique les appels d'offres
ont intéressé les entreprises de construction du
Québec.
M. LOUBIER: Maintenant...
M. PINARD: Dans le cas de la voirie ordinaire, la voirie de
comté, en ce qui concerne les grands projets, projets de comté
proprement dits, en autant que la dépense est supérieure à
$5,000, nous avons un système d'appels d'offres à la grandeur de
la province; compte tenu de l'importance du contrat et de la dépense qui
est prévue, nous avons aussi un système qui prévoit un
appel d'offres sur une base régionale.
M. LOUBIER: Parce que j'ai vu souvent, moi, par exemple...
M. PINARD: Dans des endroits, par exemple, où l'indice du
chômage est très élevé, où il y a quand
même suffisamment d'entreprises de construction pour nous donner la
garantie qu'il aura compétition réelle, à ce
moment-là, le ministre a le pouvoir de limiter à un groupe de
comtés la publication de l'appel d'offres.
Ceci permet, par exemple, à une entreprise de la région
d'apporter la plus basse soumission, avec la chance de se voir adjuger le
contrat. Il en résulte aussi que l'entreprise de la région sera
intéressée à employer la main-d'oeuvre locale, à
louer de l'équipement local plutôt que de courir le risque si
l'appel d'offres avait été extérieur à la
région, de voir une entreprise de Montréal, venir prendre un
contrat dans une région on a dit le chômage très
élevé avec le risque que l'entrepreneur, ayant une liste
de paie assez considérable et une équipe d'employés dans
différentes disciplines, qu'il est obligé de payer à
l'année longue, aura peut-être besoin avec ça de les faire
travailler pour abaisser son coût de construction. L'entrepreneur
amène ses employés dans la région ou dans le comté
donné pour les faire travailler, ce qui laisse moins de chance aux
travailleurs locaux d'obtenir de l'emploi.
Alors ce sont les barèmes sur lesquels nous prenons nos
décisions et nous demandons des rapports au ministère du Travail
pour connaître l'indice de chômage dans une région
donnée, dans un comté donné et c'est là-dessus que
nous basons notre politique quant à l'adjudication des contrats mais, en
général, le critère fondamental c'est qu'il faut que
ça soit compétitif...
M. LOUBIER: Oui.
M. PINARD: ... et la compétition que nous avons exigée
n'implique pas nécessairement que c'est un manque à gagner pour
les travailleurs de la région.
M. LOUBIER: C'est ce qui explique que l'on voit souvent, par exemple,
qu'un contrat devant être exécuté dans Bellechasse soit
limité quant à l'appel d'offres aux entrepreneurs de Bellechasse,
Montmagny, l'Islet, Kamouraska. J'avais vu ça très souvent, moi,
dans...
M. PINARD: Oui, en autant que le ministère ait l'assurance qu'il
y a un nombre suffisant d'entreprises qui vont se faire une compétition
réelle et qu'en somme, ça n'équivaudra pas à un
paquetage de soumissions. Les entrepreneurs, vous savez, ils sont assez bien
informés; ils savent que, dans un groupe de comtés, il y aura des
dépenses probables de tant, faites par le ministère de la Voirie,
dans une année donnée. Alors si le nombre d'entrepreneurs n'est
pas suffisamment grand pour qu'ils soient intéressés à se
faire une compétition, ils cherchent à se partager en
somme...
M. LOUBIER: C'est ça.
M. PINARD: ... le budget global sur une base régionale, sur une
base de comté, et ils font des soumissions factices avec l'entente que:
« Au-
jourd'hui c'est ton tour; pour l'autre projet ce sera mon tour. »
Alors ça, c'est à éviter et nous prenons les moyens de
l'éviter.
M. LAVOIE (Wolfe): D'ailleurs la province est divisée en
régions.
M. PINARD: Alors nous avons des bases régionales puisque, quant
à la dépense... Pour $150,000 et plus, eh bien!'" Il y a 19
régions ensuite de ça...
M. LAVOIE (Wolfe): Nous parlons de $150,000 et plus...
M. PINARD: Pour $150,000 et moins, je pense que c'est régional,
pour $150,000 et plus c'est à la grandeur de la province...
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, monsieur...
M. PINARD: ... c'est un peu différent du système qui est
en vigueur, aux Travaux publics, mais ce n'est pas pour les mêmes
fins.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, est-ce que votre ministère
étudie une politique nouvelle pour une demande de soumissions et un
octroi de contrat? Il me semble que j'ai vu dans le journal, il n'y a pas
tellement longtemps, que votre ministère étudiait cette nouvelle
politique dans ce sens, parce que ce n'est pas tout à fait à la
satisfaction de tous les gens comme ça...
M. PINARD: Voici. Il ne faudrait pas tout de même confondre.
Est-ce que vous voulez parler de l'instauration d'un système de
préqualification des entrepreneurs?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, justement.
M. PINARD: ... c'est à l'étude et puis un bureau
d'ingénieurs-conseils qui est sur le point de soumettre un rapport sur
la question; c'est un projet qui était à l'étude par le
ministère de la Voirie et par l'Association des constructeurs de routes
du Québec.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est ça.
M. PINARD: Nous avons formé un comité conjoint avec le
représentant de l'association des constructeurs de routes du
Québec et avec les ingénieurs du ministère de la Voirie.
Des séances d'étude ont eu lieu. Les rapports de ces
séances ont été colligés sous forme de
mémoires ou d'aide-mémoire et nous avons donné le tout
pour étude et recommandation à un bureau d'ingé-
nieurs-conseils qui fait des recommandations au ministère de la Voirie.
Nous espérions être en mesure de mettre ce système en
vigueur durant l'année 1966; je m'aperçois que, le rapport
n'étant pas final et les recommandations pas assez précises, il
me serait difficile de le mettre en vigueur cette année. Mais avec
l'espoir d'être capable de le mettre en vigueur pour l'année 1967,
j'aimerais souligner que cela n'a pas été fait à la
légère parce que le problème est également à
l'étude depuis trois ans. J'ai envoyé l'équipe du
ministère de la Voirie étudier le système actuellement en
vigueur en Ontario et dans la majorité des provinces du pays et nous
avons cherché à prendre le système qui, compte tenu des
conditions particulières du Québec ou de certaines régions
du Québec, donnera la meilleure satisfaction quant au gouvernement, mais
aussi quant à l'entreprise de construction.
Car il faut bien se mettre dans la tête que le ministère de
la Voirie ne fonctionnera de façon efficace qu'en autant que
l'entreprise de la construction pourra être en mesure de vivre
honorablement dans un système de compétition, mais avec toutes
les garanties que cela peut comporter, et du côté du gouvernement,
c'est-à-dire, du côté du contribuable, mais aussi avec
certaines garanties quant à l'entreprise de construction
elle-même, qui doit être sauvegardée jusqu'à un
certain point.
M. LAVOIE (Wolfe): Parce que le meilleur marché n'est pas
toujours le meilleur.
M. PINARD: C'est évident.
M. LOUBIER: Le système dont vient de parler le
député de Wolfe et auquel a fait allusion le ministre, sans le
définir, est sans doute celui des plus hautes et des plus basses
soumissions et l'on fait la moyenne, puis on arrive à un chiffre
approximatif. Est-ce que c'est ça?
M. PINARD: C'est le système en vigueur en Italie, ça.
M. LOUBIER: Oui.
M. PINARD: C'est un système qui n'est pas à recommander
dans le contexte nord-américain.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre a étudié...
M. PINARD: Cela a été étudié...
M. LOUBIER: ... les effets de ce système-là?
M. PINARD: Je crois que l'ingénieur en chef, au cours d'un voyage
en Europe, a été à même de rencontrer les
ingénieurs en chef des ministères des Travaux publics. On s'est
aperçu qu'il y avait des moyennes qui étaient faites avec des
soumissions qui n'étaient pas réalistes. Alors, en somme, cela
revenait à un système de paquetage de soumissions et les
entrepreneurs se partageaient, en somme, les dépenses
budgétaires.
M. LOUBIER: Quel système...
M. PINARD: C'était chacun son tour.
M. LOUBIER: Quel est le système dont a en tête le ministre
actuellement?
M. PINARD: Disons que ce serait basé sensiblement sur le
système qui est en vigueur actuellement en Ontario, un système de
pointage.
M. LOUBIER: Oui.
M. PINARD: Evidemment c'est toujours le plus bas soumissionnaire. Les
barêmes sont: la valeur financière de l'entreprise, la
capacité d'exécution de l'entreprise...
M. LOUBIER: Alors, ce sera dans les qualifications...
M. PINARD: Les qualifications. M. LOUBIER: Pour soumissionner... M.
PINARD: Pour soumissionner. M. LOUBIER: ... par élimination. M. PINARD:
Oui.
M. LOUBIER: Mais pas rendu au stade des soumissions
elles-mêmes.
M. PINARD: Non non, non. M. LOUBIER: C'est ça?
M. PINARD: Par exemple, telle catégorie d'entreprise...
M. LOUBIER: Pour être éligible à soumissionner, par
exemple...
M. PINARD: Oui.
M. LOUBIER: ... je fais tel, tel contrat, il faudra apporter...
M. PINARD: Par exemple, un entrepreneur qui n'aurait pas
exécuté plus,...
M. LOUBIER: Les plus bas prix...
M. PINARD: ... au cours des cinq dernières années, que
$200,000 de contrats annuellement c'est bien risqué pour le
ministère de la Voirie de lui adjuger soudainement un contrat de deux
millions ou trois millions. Il se pourrait que l'entreprise soit capable de
bien diriger ces travaux-là, mais il y a un certain risque.
M. LOUBIER: Alors, vous allez classifiez les entrepreneurs?
M. PINARD: Par contre, à cause des conditions
particulières de l'économie dans certains territoires de la
province, dans le Bas-St-Lau-rent, dans les comtés frontières,
où l'indice du chômage est très élevé, ou la
main-d'oeuvre est moins qualifiée parce que l'industrie est moins
diversifiée, il reste quand même qu'il y a une main-d'oeuvre
à protéger, qui a une situation sociale particulière. Il
faut croire que c'est quand même la responsabilité du gouvernement
de procurer des travaux à une main-d'oeuvre qui en a besoin pour gagner
honorablement sa vie.
Alors, à ce moment-là, le système pourrait
prévoir qu'on ne permettrait pas à des entreprises qui
exécutent annuellement pour des dizaines de millions de dollars de venir
entreprendre des travaux ou soumettre des prix dans une région
économiquement défavorisée, où il y a
déjà sur place des entreprises moyennes ou petites capables
d'exécuter, de façon compétitive, les travaux de
voirie.
Alors, c'est là le problème qui est difficile sur le plan
de la démarcation. Mais je pense qu'il y a moyen d'en arriver à
une formule équitable dans les circonstances.
M. LAVOIE (Wolfe): Sans que ça enlève l'initiative du
petit et du moyen entrepreneur en regard du groupe.
M. PINARD: Lui, le petit ou le moyen entrepreneur, compte tenu de son
succès dans l'exécution des travaux de voirie qui lui sont
confiés, a le droit de grossir, a le droit de prospérer, a le
droit de changer de catégorie quant à la classification, au fur
et à mesure que son équipement devient considérable,
devient plus adéquat, que sa situation financière de-
vient meilleure et que le personnel technique devient plus nombreux,
plus compétent. A ce moment-là, il y aura une période,
disons de préqualification, mais il aura une chance aussi
d'accéder à cadre supérieur.
M. BERNATCHEZ: Si l'entrepreneur, par exemple, après quelques
années d'entraînement, n'est pas amené à
soumissionner pour des gros travaux, est-ce que des mesures sont prises pour le
protéger, dans le contrats de $200,000 ou de $300,000, contre la venue
d'entreprises beaucoup plus considérables, de nouveaux
entrepreneurs?
M. PINARD: Bien, ça, je viens de le dire. Cela se fait en ce
moment de façon artificielle par le truchement d'une politique d'appels
d'offres sur une base de comté, sur une base régionale. A ce
moment-là, naturellement, les lois de l'économie jouent, les lois
de la compétition jouent. C'est très rare qu'une grosse
entreprise soit intéressée à venir voler un contrat de
$100,000, dans une région ou dans un comté. Alors, disons que la
situation se résorbe de façon naturelle, quoique parfois le
ministère soit obligé d'agir de façon directe pour une
condition donnée où nous sommes sûrs qu'il y a un
entrepreneur... Disons, par exemple, que, quand on a commencé cette
politique-là, au début, les grosses entreprises ont ouvert des
compagnies filiales, des subsidiaires un peu partout dans la province. Elles
nommaient le contremaître président de la compagnie. Alors, aux
yeux de la loi, elles se mettaient en règle. Après ça,
elles produisaient une soumission; si elles étaient le plus bas
soumissionnaire, elles transportaient l'équipement de Montréal ou
d'un autre endroit de la province où elles avaient l'habitude
d'exécuter des travaux et elles venaient les exécuter dans le
comté. On s'est arrangé pour mettre fin à ça.
M. LOUBIER: Le ministre veut faire jouer un rôle au
ministère de la Voirie, un rôle social, il veut humaniser la
production de contrats pour favoriser les zones de détresse...
M. PINARD: Non.
M. LOUBIER: C'est le sens des paroles...
M. PINARD: C'est ça. Je pense que, très
sérieusement, nous pouvons dire que le gouvernement, en tant que le plus
gros employeur de la province, a quand même des devoirs sur le plan
social...
M. LOUBIER: Mais, préalablement...
M. PINARD: ... mais on parle des régions
défavorisées, on parle de régions où l'indice de
chômage est très élevé, où la main-d'oeuvre
ne travaille que tant de mois par année, bien c'est évident que
la première responsabilité concerne le gouvernement. Tant mieux
si une politique de décentralisation industrielle sur une politique de
planification des investissements finit par aboutir à l'implantation
d'industries dans une zone considérée, jusqu'ici, comme
défavorisée sur le plan économique, de façon
à ce que l'entreprise privée vienne seconder les efforts du
gouvernement pour faire passer cette section-là du cadre de
région économiquement faible au cadre d'une région qui est
capable de se subvenir à elle-même par ses propres moyens. Cela,
c'est la situation idéale, mais on n'est pas parvenu partout à
obtenir ce résultat-là.
M. LOUBIER: On n'a pas zone encore. Le ministre va attendre, je suppose,
le rapport que devra fournir le ministère de l'Industrie et du Commerce
qui va déterminer en zones...
M. PINARD: Bien, on connaît déjà... M. LOUBIER: ...
la province de Québec.
M. PINARD: On connaît déjà la nouvelle carte
économique de la province, qui est divisée...
M. LOUBIER: Ce n'est pas rendu officiel?
M. PINARD: ... en dix régions. Bien, c'est-à-dire, il y a
une décision; mais, seulement, il y a quelques régions qui ont
été laissées en suspens parce que les études
n'étaient pas suffisamment approfondies pour déterminer les
tendances nouvelles qui se font jour. Dans le cas de l'implantation de
Bécancour, qui peut dire aujourd'hui quelles seront toutes les
conséquences sur le plan économique, sur le plan des
investissements industriels, sur le plan des échanges sociaux,
économico-sociaux, d'une décision comme l'implantation d'un
complexe de l'acier à Bécancour, de l'installation d'une usine
d'énergie nucléaire autour de Bécancour? Là, les
économistes sont à l'étude et font des projections,
étudient des tendances pour être en mesure de bien informer les
ministères des politiques qui seraient les plus valables, dans les
circonstances.
M. LOUBIER: Sur le nombre des contrats
émis pour $173 millions, dont l'un d'extra, ce que l'on appelle
dans le langage populaire, dans le milieu, le langage du milieu,
c'est-à-dire des entrepreneurs, combien d'extra ont été
payés pour une telle somme?
M. PINARD: Voici, je pense que le mot extra, il faut y faire
attention.
M. LOUBIER: C'est le langage...
M. PINARD: Je sais ce que le député veut dire, combien de
contrats...
M. LOUBIER: ... ont reçu des montants
supplémentaires...
M. PINARD: C'est ça.
M. LOUBIER: Des extensions.
M. PINARD: Dans combien de cas y a-t-il eu augmentation...
M. LOUBIER: Et pour quel montant?
M. PINARD: ... par rapport au montant de l'adjudication?
M. LOUBIER: C'est ça.
M. PINARD: Alors, il faut faire attention. Cette augmentation de la
dépense peut être causée par une modification des plans et
devis.
M. LOUBIER: Oui, oui, je comprends...
M. PINARD: Cela paut être causé aussi par une augmentation
dans la quantité des matériaux. Et ça peut être
causé aussi...
M. LAVOIE (Wolfe): parce que le prix est trop bas?
M. PINARD: Non, non, on n'ajuste jamais le prix...
M. LOUBIER: Dans combien de contrats...
M. PINARD: On n'ajuste jamais le prix en faveur de l'entrepreneur qui a
été imprudent et qui a soumis un prix trop bas.
Nécessairement, les conditions d'exécution ayant changé,
à ce moment-là il arrive que l'entrepreneur prépare une
réclamation qui est étudiée par le service des
réclamations du ministère de la Voirie. Le dossier est
revisé par l'ingénieur en chef qui fait une recommandation au
ministre de la Voi- rie; le ministre de la Voirie transmet la recommandation
avec toutes les pièces justificatives au conseil de la trésorerie
qui en fait l'analyse et qui soumet sa propre recommandation aux membres du
conseil de la trésorerie ou dans le contrat supérieur à
$1,000,000, ou bien dans un contrat de $800,000 mais dont la
réclamation, disons, serait une dépense additionnelle de
$300,000. A ce moment-là, il faut que ce soit par arrêté
ministériel. Alors, il y a tout un échelon de procédures
qui doivent être suivies.
M. LOUBIER: Dans combien de contrats, quel montant?
M. PINARD: C'est ce que je vais vous dire. Il y a eu 28
réclamations dans le cadre des travaux de la route Trans-canadienne.
M. LOUBIER: Oui.
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il y a eu 28 réclamations qui
ont été réglées.
M. LOUBIER: Oui.
M. PINARD: Il y en a l6 qui restent à régler, qui sont
encore à l'étude.
M. LOUBIER: Alors, cela fait 44.
M. PINARD: Alors, cela fait un nombre de 44, un nombre total de 44.
M. LOUBIER: Quel montant?
M. PINARD: Dans le cas des 28 réclamations qui ont
été réglées, ces réclamations totalisent la
somme $2,148,507.11. Le montant se partage de la façon suivante:
à cause de travaux additionnels exigés par le ministère,
ces travaux additionnels représentent une dépense de $839,312.92
en dommages aux entrepreneurs, cela ne réprésente qu'une somme de
$175,041.04. Un instant, j'ai fait une erreur. J'ai parlé de 28
réclamations réglées.
M. LOUBIER: Oui.
M. PINARD: Le montant réclamé au total était de
$2,148,507.11, mais le montant total payé sur le montant
réclamé n'est que de $1,014,353.96...
M. BERNATCHEZ: Sur les 28.
M. PINARD: ... qui se partagent de la façon suivante: à
cause des travaux additionnels exi-
gés par le ministère ou par les ingénieurs-conseils
au service du ministère, $839,312.92; et à titre de dommages aux
entrepreneurs qui ont fait la réclamation, $175,041.04. Et nous devons
dire qu'avant de recommander le paiement d'une pareille somme, il faut que
chaque réclamation soit soumise, dans le cas des travaux de la route
trans-canadienne, au ministère des Travaux publics du gouvernement
fédéral, qui fait analyser toutes les réclamations par un
bureau d'ingénieurs-conseils, à la suite d'un rapport de
l'ingénieur surveillant du gouvernement fédéral qui
occasionnellement vient sur les chantiers.
M. LOUBIER: Mais quand vous payez des extras, de cette
façon-là, est-ce que le gouvernement fédéral
partage dans la même proportion que dans la construction?
M. PINARD: Oui.
M. LOUBIER: Alors quand le ministre dit qu'il y a eu $1,014,000 de
payés, est-ce que cela veut dire que le gouvernement
fédéral a également payé $1,014,000?
M. PINARD: Non.
M. LOUBIER: Alors cela voudrait dire que chaque gouvernement a
payé sa...
M. PINARD: Alors, si l'on prend... M. LOUBIER: $165,000.
M. PINARD: Voici. Si l'on admet que l'entente de la route
trans-canadienne prévoit le partage de la dépense, 50% est
payable par Ottawa quant au coût de la construction d'une route a deux
voies. Mais comme Québec construit à quatre, six, huit et
même douze voies, il arrive que la proportion de la dépense
payable par Ottawa ne peut représenter qu'environ 30 ou 33%. Alors c'est
la même proportion qui s'applique dans le cas du paiement de
réclamations qui sont recommandées à titre de
paiement.
M. LOUBIER: Les seize autres réclamations, c'est à deux
voies?
M. PINARD: Les seize autres réclamations, encore dans le cadre
des travaux de la route trans-canadienne, représentent...
M. LOUBIER: En réclamations.
M. PINARD: ... en réclamations, la somme $2,042,353.04 et
là, il n'y a pas de règlement définitif. Le
ministère offre, à l'encontre, de cette réclamation totale
d'au-delà de $2,000,000 un montant de $731,979.22, pour lequel il y aura
participation du fédéral...
M. LOUBIER: Du fédéral: $300, $400...
M. PINARD: Oui.
M. HEBERT: M. le Président.
M. PINARD: Alors, en somme, dans l'ordre des pourcentages, les
réclamations équivaudraient à 6.3% dans le cas des 28
réclamations déjà réglées par rapport au
montant du contrat à l'adjudication et dans le cas des soumissions, dans
le cas des réclamations, des 16 réclamations non encore
réglées et pour lesquelles, le ministère de la Voirie a
offert une somme d'au-delà de $700,000, cela représenterait une
augmentation de 4.9%
Ce qui donne une moyenne de 5.6% à l'égard de la valeur
des contrats accordés pour une somme de $30,999,783.67.
M. BERNATCHEZ: M. le ministre, vous parliez tantôt des chemins
à deux voies, quatre voies et six voies, pour préciser votre
pensée...
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: ... la section de Lobtinière, sur la route
transcanadienne, est-ce que vous la considérez comme une route à
deux voies ou à quatre voies, du fait que sur chaque...
M. PINARD: Il y a des voies de service.
M. BERNATCHEZ: Il y a des voies de service, mais sur chaque voie, il y a
deux sections...
M. PINARD: Voici. Sur la route no 9, qui existait avant la signature de
l'entente de la route transcanadienne, entre Ottawa et Québec, il y
avait deux voies. Nous avons fait des travaux de réfection, de
correction; enfin, nous l'avons refaite presque entièrement. C'est
imputable au budget du ministère de la Voirie à 100%..
Au sujet de l'autre bande de route à deux voies, le gouvernement
fédéral a partagé avec le Québec dans l'ordre de
50%. Dans le cas des voies de service, c'est le ministère de la Voirie
qui paie à 100% la dépense.
M. BERNATCHEZ: Mais la section qui vient de la route
transcanadienne?
M. PINARD: C'est devenu une route à quatre voies.
M. BERNATCHEZ: A quatre voies. M. PINARD: A quatre voies.
M. BERNATCHEZ: Maintenant, je pense que vous avez accepté,
à une réunion antérieure, l'article 2: « entretien
des routes, y compris subventions ». Est-il accepté l'article
2?
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que le ministre me permettrait une petite question
sur cet article?
M. PINARD: Certainement.
M. BERNATCHEZ: Il s'agit de l'entretien de la voirie dans nos
municipalités, dans nos comtés.
M. PINARD: En autant que la question sera assez courte! Nous n'avons pas
de temps àper-dre sur cet article, étant donné qu'il a
déjà été adopté.
M. BERNATCHEZ: Vous avez fait des modifications pour les cantonniers,
dans l'organisation des cantonniers. Vous avez groupé les paroisses.
M. PINARD: Nous avons fait des équipes mobiles.
M. BERNATCHEZ: Des équipes mobiles, pour grouper les cantonniers
d'un certain nombre de paroisses. Au point de vue efficacité et
rendement, nous sommes à même de juger. Est-ce que le
ministère a économisé beaucoup au point de vue
dépenses et entretien, de cette façon-là, comparativement
à ce que cela coûtait autrefois?
M. PINARD: Je pense que cela s'est traduit par une économie dans
la dépense et que cela s'est traduit également par une
augmentation de l'efficacité, quant à la réalisation des
travaux d'entretien. Je ne dis pas que, dans tous les cas, la même
attention a été donnée qu'autrefois, lorsqu'il y avait un
cantonnier par paroisse; mais, en général, disons que le
système d'équipes mobiles de cantonnerie a donné des
résultats probants.
M. BERNATCHEZ: Avez-vous des chiffres, un pourcentage?
M. PINARD: Evidemment, c'est un système nouveau qui a
été mis en vigueur. Il ne faudrait pas, en toute
honnêteté, juger de la valeur du système, du
côté des avantages ou du côté des
désavantages, sur une période d'une année ou deux. Il
faudrait que cela se fasse sur une période un peu plus longue pour juger
honnêtement de la situation.
M. BERNATCHEZ: Est-ce qu'elle est généralisée,
cette méthode-là?
M. PINARD: Nous avons généralisé la formule.
M. BERNATCHEZ: Maintenant, voici, dans l'attribution de...
M. PINARD: Il reste encore des comtés où la formule n'est
pas 100% en vigueur, pour des raisons de recrutement d'un personnel
compétent, et parfois la division est tellement grande, ou le district
est tellement grand, que nous n'avons pas été capables de mettre
la formule en vigueur aussi vite que prévu; mais c'est la tendance
d'implanter la même formule partout. Mais là encore, dans un
district qui groupe plusieurs comtés et où les distances à
couvrir pour l'entretien sont plus grandes, les conditions sont
différentes; disons que c'est une région montagneuse où
les conditions du sol sont moins favorables, où les tempêtes en
hiver sont beaucoup plus rudes. Alors, ce sont autant de facteurs à
étudier pour savoir exactement quel devrait être en nombre le
personnel technique qui devait y être affecté dans le
système de l'entretien. Alors, ce sont des choses qui sont à
l'étude, pour lesquelles nous ne sommes pas en mesure de donner des
réponses justes à 100%.
M. ALLARD: M. le ministre me permettrait-il de revenir un petit peu sur
les discussions de tout à l'heure, parce que j'étais absent,
concernat la route No 1, dans le rapport, ici à la page...
M. PINARD: Sur la construction? A l'article construction, d'accord.
M. ALLARD: ... a la page 9, on mentionne qu'une route (1),
réaménagée pour aboutir au carrefour de la route
transcanadienne et du pont de Québec desservira très
convenablement la circulation venant de la Beauce, des Etats-Unis, etc...
Est-ce que le ministre entend par...
M. PINARD: ... page 9 dites-vous? M. ALLARD: Page 9 du rapport.
M. PINARD: Dans le bas de la page? M. ALLARD: Dans la bas de la page? M.
PINARD: Oui, d'accord.
M. ALLARD: Est-ce que le ministre entend par là que ce
réaménagement comprend la section qui reste à terminer de
Ste-Marie, disons, la route transcanadienne, ou est-ce qu'il a en vue,...
évidemment la route (1) tombe sur la route 23 et 24 dans la Beauce?
M. PINARD: L'ingénieur-en-chef me dit qu'actuellement son service
étudie la réalisation d'un projet du réaménagement
de la route numéro 1 via St-Lambert.
M. ALLARD: Via St-Lambert, alors ça c'est... On parle à ce
moment-là je ne sais pas si ce serait exact, de le dire, que ça
va desservir la circulation venant de la Beauce et des Etats-Unis. Evidemment,
pour la région de Thetford, très bien. Mais est-ce que le
réaménagement de la route numéro 1 améliorera la
circulation venant des Etats-Unis?
M. PINARD: Eh bien» vous avez la route 23...
M. ALLARD: Oui, mais là, la route numéro 1...
M. PINARD: ... qui se relie avec les
comtés-frontières.
M. ALLARD: Oui. La route numéro 1 va à Thetford et s'en va
dans ce coin-là...
M. PINARD: Oui.
M. ALLARD: A part ça, ça va dans la Beauce jusqu'à
Vallée-Jonction, parce qu'il n'y a pas d'autre place où passer.
Maintenant à la page 48...
M. PINARD: L'ingénieur en chef me dit que la route numéro
1 réaménagée viendra se greffer à route 23 aux
environs de Ste-Marie là, quelque part par là.
M. ALLARD: A la page 48 du rapport, dans le district numéro 3,
l'ingénieur dit que le ministère envisage de donner à la
Beauce une route 23 complètement améliorée pour 1967.
Est-ce que par « complètement améliorée » on
doit entendre qu'elle va déboucher de Ste-Marie à St-Henri en
comprenant les contournements de municipalités qui restent à
faire?
M. PINARD: Evidemment, le projet, sur le plan réalisation,
chevauche daux districts.
M. ALLARD: Oui.
M. PINARD: ... alors, il y a le comté de Lévis, puis le
comté de Lévis-Dorchester...
M. ALLARD: Oui.
M. PINARD: ... et par contre, le comté de Beauce.
M. ALLARD: Mais, quand on parle d'amélioration complète
pour 1967...
M. PINARD: A quelle page ça? M. ALLARD: Page 48. M. PINARD: A
quel endroit? M. ALLARD: En bas de la page.
M. PINARD: Très bien... Un instant. Alors, voulez-vous reposer
votre question, s'il vous plaît?
M. ALLARD: Je voudrais savoir si, en vertu de la déclaration
faite ici, à la page 48, lorsque le ministère envisage de donner
à la Beauce une route 23 complètement améliorée
pour 1967, si ça veut dire... Actuellement à St-Théophile
il y a 3.16 milles qui sont faits, il reste à l'asphalter. Tout est fini
complètement de l'an dernier. Alors si c'est ça
l'amélioration pour 1967, ce n'est pas ça que je veux savoir. Ce
que je veux savoir c'est si on va déboucher de Ste-Marie à la
route transcanada, et deuxièmement, si on va voir au contournement des
trois ou quatre municipalités qui restent?
M. PINARD: Alors, en somme, d'après ce que l'ingénieur
régional m'explique, c'est qu'il y aura une liaison qui sera faite de
Ste-Marie à la route Vaillancourt, mais il reste aussi, au nord de la
route Chasse, la réalisation d'un pont par le ministère des
Travaux Publics à Scott.
M. ALLARD: Oui. Est-ce que les plans sont actuellement tracés
pour ces travaux-là? Maintenant est-il possible de voir ces
plans-là? Est-ce qu'il y aurait objection?
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il y a des projets alternatifs...
M. ALLARD: Il n'y a pas de décision finale...
M. PINARD: ... mais il n'y a pas de décision finale quant au
choix parmi les trois projets...
M. ALLARD: Maintenant...
M. PINARD: ... il y a des négociations qui sont encore en cours
avec le ministère des Travaux publics, parce que notre acquiescement est
conditionné par la décision du ministère des Travaux
publics quant au projet de pont.
M. ALLARD: Quand on comprend qu'en 1967, la route sera
complètement améliorée, on peut comprendre qu'à ce
moment-là, la route Kennedy sera complétée jusqu'à
la route transcanadienne... Ah! et puis ça concerne la partie de
St-Théophile?
M. PINARD: Oui.
M. ALLARD: Pour les contournements de municipalités, est-ce qu'il
y a quelque chose de prévu cette année pour la Beauce, soit pour
St-Joseph, soit pour Beauceville, soit Vallée-Jonction?
M. PINARD: Non.
M. ALLARD: Il n'y a rien cette année.
M. PINARD: Oui, mais il y a un boulevard là, en bordure de la
rivière...
M. ALLARD: A Beauceville.
M. PINARD: A l'intérieur de Beauceville, oui; en somme, c'est
l'équivalent d'un boulevard d'un contournement parce...
M. ALLARD: Evidemment, mais là, il reste...
M. PINARD: C'est plus beau du côté de la
rivière...
M. ALLARD: Oui, oui, mais... il reste les deux tiers de la
municipalité à compléter pour avoir un
débouché, alors... Mais dans les autres municipalités,
soit St-Joseph-de-Beauce ou Vallée, il n'y aurait pas de projet pour
cette année?
M. PINARD: Non, alors dans Beauceville-Est, nous prévoyons des
travaux de terrassement et gravelage, pour terminer le projet. C'est sur une
distance de trois quarts de milles.
M. ALLARD: Oui, très bien.
M. PINARD: Jusqu'au centre de la Voirie.
M. ALLARD: Là, il y a tout un réseau d'expropriation...
Pour St-Joseph, vous n'avez rien de prévu pour cette année. Vous
avez, j'imagine, deux ou trois projets à l'étude. Ceux-là,
y aurait-il un moyen de les voir?
M. MEUNIER: Adopté?
M. ALLARD: Non, non. En autant que le ministre n'en promettra pas pour
cette année, et qu'il dit qu'il n'en a pas de prévu, là,
s'il se déclenchait une élection, il ne faudrait pas qu'il en
promette non plus...
M. PINARD: Cela, il est libre...
M. ALLARD: Le candidat a déjà commencé à les
promettre et puis ce n'est pas lui. Il faudrait que le ministère
s'engage, mais pas par la bouche d'un candidat.
M. PINARD: J'aimerais garder ma liberté sur ça.
M. ALLARD: Mais il y a toujours un moyen de rencontrer les
ingénieurs à ce sujet-là, pour voir les
possibilités...
M. PINARD: La permission vous est accordée de discuter avec les
ingénieurs.
M. MEUNIER: Bonne chance!
M. LAVOIE (Wolfe): La route de Leeds à East-Broughton, est-ce
qu'elle va être faite cette année? On annoncé ça sur
le journal, je voudrais le faire confirmer par le ministre...
M. PINARD: Le projet avait été mis dans le cadre des
grands projets. Alors, je n'ai pas encore pris de décision
définitive quant à la réalisation. Tout dépendra du
budget qui sera mis à ma disposition.
M. BERNATCHEZ: La plus grande partie de la route No 3 est
améliorée, sauf la section dans Boucherville qui est encore
à faire. Par contre, tout près, dans la section de
Lotbinière, à St-Antoine, il y a déjà eu des plans
de préparés pour l'élargissement de cette route-là.
Est-ce que, cette année, vous prévoyez de compléter la
route? La section de Lévis est terminée, mais...
M. PINARD: Sur une distance d'un demi-mille
environ, il y aura des travaux de terrassement et de gravelage dans
St-Antoine-de-Tilly et paroisse, sur la route No 3. Alors sur la route No 3,
aussi, dans le village de Leclercville, il y aura des travaux de terrassement
et de gravelage également...
M. BERNATCHEZ: Vous n'entreprendrez pas la réfection de la route
No 3 à partir du village de St-Antoine jusqu'à la limite de
Lévis? C'est une section qui est très fréquentée,
c'est la partie la plus difficile à entretenir en hiver. Même
l'été, il y a une grande circulation.
M. PINARD: Oui, mais évidemment, là, je ne vous cache pas
que la décision du ministère des Travaux publics de construire un
nouveau pont à Québec, peut amener l'élaboration d'un
nouveau programme. Quel sera l'avenir de la route No 3 dans le réseau
routier immédiat des approches du pont de Québec par rapport
à la route transcanadienne? Eh bien! il faut que cela soit
étudié dans un plan d'ensemble. Alors, c'est pour ça que
nous reportons à un peu plus tard toute décision, parce qu'il y a
aussi des économistes qui nous révèlent quand même
certaines tendances nouvelles qui se font jour sur le plan aménagement
du territoire. Alors, il ne faut tout de même pas mettre la charrue avant
les boeufs. Il faut être là au bon moment et probablement avant,
mais il faut que nos études se fassent en coordination avec les
études des économistes du ministère de l'Industrie et du
Commerce. Il faut aussi consulter le ministère des Travaux publics.
Alors, je pense bien qu'il serait prématuré de prendre une
décision finale cette année, quant à ce projet.
M. RUSSELL: Le ministre a dit la semaine dernière, M. le
Président, qu'il avait un plan d'ensemble de voirie qui doit être
échelonné sur quatre, cinq, six peut-être dix ans. Mais
est-ce que ce plan-là est définitif ou va-t-il être
modifié tous les ans?
M. PINARD: Bien voici. Nous avons élaboré un plan
directeur à court terme, disons, pour les cinq prochaines années,
et un autre plan qui s'échelonne, sur dix à quinze ans. Le
ministère des Finances est fortement intéressé à
savoir quels sont les besoins routiers qui devront faire l'objet de
décisions au niveau ministériel annuellement pendant une
période de cinq ans, quel sera l'ordre de la dépense globale,
parce qu'il reste quand même que, dans l'ensemble des revenus globaux de
la province, et particulièrement dans le cas de la voirie, les travaux
d'immobilisation sont financés dans le cadre même des emprunts
globaux de la province annuellement. Le ministère des Finances est
fortement intéressé à savoir, à l'avance, quels
sont nos besoins et quels sont les minimums que nous exigeons.
M. RUSSELL: Mais le plan d'ensemble dont on parle actuellement, est-ce
que c'est un plan qui comprend simplement les grandes routes, comme la route
transcanadienne, ou si ça comprend la réfection,
l'amélioration de certaines routes qui sont mauvaises?
M. PINARD: Bien voici...
M. RUSSELL: Telle que la route No 1, disons, de Granby à Magog,
où il y a 32 milles qui ont besoin d'être améliorés.
C'est grave.
M. PINARD: En dehors des travaux de la route transcanadienne, nous avons
élaboré un plan directeur qui situe nos besoins dans le cadre des
grands projets, puis ensuite, dans le cadre des projets de comtés.
Alors, ce sont ces projections-là que nous avons préparées
et que nous avons remises au ministère des Finances et aux
économistes qui travaillent pour le gouvernement de la province, en
particulier M. Jacques Parizeau, de façon à ce que les
conseillers économiques du gouvernement puissent déterminer
à l'avance les tendances quant à la réalisation de
certains besoins par ordre de priorité et d'urgence, dans l'ensemble des
besoins globaux de la province, disons, ministère par
ministère.
Il est évident qu'il faut admettre que les dépenses en
investissements routiers doivent être considérées comme des
dépenses presque rentables dans l'immédiat, comme des
dépenses génératrices de revenus et non pas
génératrices de dépenses et qui sont en quelque sorte des
projets déterminants sur lesquels le gouvernement peut élaborer
une politique de décentralisation industrielle et y parvenir par des
moyens incitateurs et indicatifs. Mais il reste une très forte
proportion du travail à être réalisée par
l'entreprise privée qui est intéressée à savoir
d'avance où nous allons, où nous voulons implanter nos projets
routiers et quels pourraient être les services qu'elle pourrait recevoir
dans le cas d'une politique d'investissement caressée par une compagnie
ou un groupe de compagnies.
C'est dans cette optique-là qu'on travaille de plus en plus au
ministère de la Voirie. Ce sont des tendances; il y a des choses qui
sont presque certaines, quant à nous, mais une fois reprises sur le plan
des études par des économistes de carrière, elles peuvent
obliger le ministère de la Voirie à transformer un peu son plan
directeur, à le modifier, à le mettre plus
à jour, à nous inciter à prévoir une
dépense capitale plus forte dans une région donnée que
dans une autre, compte tenu de ce qui s'envient dans une région par
rapport à une autre. C'est le cas, par exemple, pour Bécancour.
Il faut quand même que notre plan directeur soit suffisamment flexible
pour être capable d'entrer en coordination avec les efforts
déployés par d'autres ministères, surtout dans le domaine
du développement de l'économie de la province et de
l'équipement des territoires qui, jusqu'ici, ont été
considérés comme des territoires défavorisés sur le
plan économique, sur le plan de l'embauche, sur le plan industriel.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre aurait actuellement des indices pour
nous démontrer qu'au fur et à mesure qu'il capitalise dans la
Voirie les revenus de la province augmentent, en vertu de cette
capitalisation.
M. PINARD: Il n'y a aucun doute là-dessus. Il y a augmentation du
parc-auto mobile; par l'augmentation du parc-automobile, il y a une
augmentation des ventes et des échanges, il y a augmentation du revenu
de la taxe sur les carburants, augmentation, par conséquent, du revenu
de la taxe de vente. C'est parfaitement clair, quant à nous, qu'une
politique d'investissements routiers est dans l'immédiat
génératrice d'augmentation des revenus de la province de
façon générale.
M. RUSSELL: Je regrette, M. le Président, je ne peux pas accepter
le fait qu'une amélioration des routes forcerait quelqu'un à
acheter une automobile. Une personne qui s'achète une automobile, pour
la conduire, il faut qu'elle ait d'abord les moyens de l'acheter et ensuite les
moyens de la conduire, cette automobile-là. Ce qu'il y a de certain,
c'est que je ne crois...
M. PINARD: La tendance...
M. RUSSELL: ... pas que cela puisse forcer quelqu'un à acheter
une automobile. Bien, c'est évident que, d'année en année,
une augmentation des ventes d'automobiles, c'est normal. Mais est-ce que c'est
complètement dû à la capitalisation, à des
dépenses dans le domaine de la Voirie? J'en doute.
M. PINARD: Cela peut...
M. RUSSELL: Cela peut-être un facteur, c'est évident. Je
comprends que lorsqu'on construit une route, telle que l'autoroute des Cantons
de l'Est, de là à l'augmentation des revenus, il y a aussi une
augmentation de dépenses. Si je pars de chez nous pour aller à
Montréal, je paye $2.50 pour l'autoroute, si je passe par le pont
Champlain pour aller à Montréal et je sais qu'en consommation
d'essence, ça me coûte autant: $2.D0 ou $2.50 de taxe que je paie
en achetant l'essence pour mettre flans l'auto. Cela veut dire que, à
partir de Waterloo jusqu'à Montréal, ça me coûte, en
dépenses, qui vont directement ou indirectement à la province, de
$4 à $4.50. Cela, c'est évident. Mais que l'on construise une
route, qu'on l'améliore puis que ça augmente tellement les
revenus, je ne suis pas sûr.
M. PINARD: Bien là, évidem ment, c'est toute une
discussion à savoir quelle est la rentabilité absolue par rapport
à la rentabilité relative d'une autoroute à péage
ou d'une autoroute qui est libre de péage. On peut élaborer
longtemps sur les deux théories. Ce qu'il y a de certain, c'est que le
député de Shefford admet que j'ai raison quand je prétends
que l'investissement routier est générateur, presque dans
l'immédiat de l'augmentation des revenus de la province de façon
générale, parce qu'il admet lui-même que c'est tellement
invitant que non seulement cela a occasionné la circulation sur la
nouvelle autoroute mais que cela a augmenté les dépenses de
l'usager per capita. Pour que l'usager puisse augmenter ses dépenses, il
faut qu'il ait les moyens de le faire. C'est la preuve qu'il y a eu
augmentation des dépenses, et par conséquent, l'augmentation des
revenus. Sur la façon d'équilibrer les revenus par rapport aux
dépenses capitales, évidemment, il faudrait quand même
faire des études comparatives très poussées mais, quant
à moi, dans mon esprit, il ne fait aucun doute que c'est rentable.
M. RUSSELL: Il y a un point que j'aimerais bien...
M. PINARD: Maintenant, là, je l'ai dit vendredi, avant de
terminer mes remarques. Il peut y avoir une rentabilité absolue si on se
place dans le cadre de l'investissement, de la dépense, par rapport
à la rentabilité qu'on entend. Si on se place sur le plan de la
rentabilité économique, à ce moment-là, le facteur
routier est un facteur déterminant. Il n'est pas le seul, il y a
d'autres facteurs corollaires qui font qu'il y a une augmentation des
investissements dans une région, pour diverses raisons. Mais il est
certain que parce que nous avons construit un raccordement routier
adéquat entre tel endroit et tel endroit, ou parce que nous avons ouvert
une autoroute à péage au lieu de péage entre tel endroit
et tel endroit, eh bien! il y a eu une explosion du déve-
loppement du territoire, il y a eu installation de nouvelles industries
qui n'étaient pas là avant que ça se fasse...
C'est clair qu'il y a une économie qui est à la hausse.
Evidemment, il s'agirait que les économistes se prononcent sur la
question. La rentabilité économique peut être chiffrable,
mais il faut prendre en considération une foule de facteurs
variés. Tandis que dans la rentabilité immédiate d'un
investissement...
M. RUSSELL: Est-ce qu'on a actuellement des données qui peuvent
démontrer qu'une telle route peut augmenter immédiatement les
revenus de la province en faisant l'investissement de capital de la voirie? Ou
est-ce que ce sont simplement des estimés généraux
qui...
M. PINARD: C'est-à-dire que, dans l'immédiat, c'est
peut-être difficile à déterminer. Par exemple, si nous
passons une section de la route Trans-Québec dans un territoire qui
était vierge jusqu'ici, où il n'y avait pas d'installations
industrielles, il n'y avait pas d'équipement d'aucune sorte, où
il n'y avait presque pas d'habitations, presque pas de population, à ce
moment-là on crée du nouveau dans un territoire vierge. Il peut
arriver que dans les deux ou trois premières années qu'il n'y ait
presque pas de rentabilité par rapport à l'investissement qui a
été créé. Mais au bout de cinq ans, le
développement du territoire commence et il se produit soudainement une
explosion sur le plan de l'aménagement du territoire, sur le plan de
l'équipement industriel, au point de vue commercial, au point de vue
habitation et une population qui, justement, n'était pas là il y
a cinq ans y arrive tout à coup. C'est dans ce sens-là que l'on
trace de grands axes routiers de façon à bien desservir le
territoire que l'on veut développer dans une région
donnée.
M. RUSSELL: Est-ce que dans les plans futurs je dis futurs en parlant
d'un ou deux ans, il est question d'amélioration de la route 1 de Granby
à Magog?
M. PINARD: Je n'ai pas saisi la question, parce que...
M. RUSSELL: Est-ce que dans les plans futurs, dans un avenir assez
prochain, est-ce qu'il y a des améliorations de la route No 1 de Granby
à Magog?
M. PINARD: Le contournement de Granby?
M. RUSSELL: Le contournement de Granby, la route qui monte vers Magog
parce que...
M. PINARD: La route numéro 1 ordinaire?
M. RUSSELL: Oui, oui, oui. Parce qu'actuellement, il y a une chose qu'il
faut constater: le camion n'utilise pas l'autoroute.
M. PINARD: Je ne suis pas prêta dire cela.
M. RUSSELL: Moi, je suis prêt à le dire. Je suis prêt
à en faire la preuve. Si le ministre le veut, on va aller veiller
à Waterloo un soir, et on va regarder les camions qui passent
là.
M. PINARD: Voici. Si le député me le permet, je pense que,
comme l'an passé, il y aura discussion des crédits de l'Office de
l'autoroute...
M. RUSSELL: Alors je pense...
M. PINARD: ... alors j'aimerais reporter la discussion sur cette
question à plus tard.
M. RUSSELL: Je ne veux pas nécessairement discuter de l'autoroute
mais je veux discuter simplement des besoins de la route No 1 qui est
actuellement surchargée de camions, endommagée par les camions.
Quelle en est la cause? Est-ce que c'est le transport qui est trop
coûteux par l'autoroute? Il y a d'autres camionneurs qui m'ont dit:
« Si je préfère l'autoroute, c'est bien occasionnellement
». Il y a aussi le fait que les postes de péage sont dans les
vallons et il faut que les camions repartent. C'est un argument valable. Mais
le fait est que la route numéro 1 demeure chargée et de Magog
à Granby, bien, on sait que c'était mauvais avant qu'il y ait
l'autoroute, et cela est demeuré encore mauvais. C'est la raison pour
laquelle je me demandais si dans le plan d'ensemble d'un développement
assez prochain, il y avait des projets pour l'amélioration de cette
route?
M. PINARD: Il faudra étudier la rentabilité de l'autoroute
des Cantons de l'Est parce que, avant de prendre la décision de
construire une autoroute à péage entre Sherbrooke et
Montréal, disons, il y a eu une étude de rentabilité
économique qui a été faite par les
ingénieurs-conseils. Seulement vous avez toujours une alternative. Vous
avez la route numéro 1 qui ne l'est pas à péage. Quel sera
le degré d'utilisation de l'autoroute par rapport à la route
numéro 1 et par les camionneurs et par les automobilistes? il y a des
tendances qui se dessinent de façon très nette.
Momentanément il y a eu diminution de l'utilisation de l'autoroute des
Cantons de l'Est par l'industrie du camionnage pour
des raisons bien spécifiques.
On a dit le péage est trop élevé. Il y a des
conditions techniques qui font que l'opération d'un camion sur
l'autoroute nous apparaît plus dispendieuse que si on le faisait circuler
sur la route numéro 1, en particulier à cause de pentes trop
raides aux postes de péage, alors que le camion arrêté
était obligé de dépenser une très forte
consommation d'essence ou d'énergie pour remonter la côte.
Alors tout cela c'est à vérifier, c'est l'étude. Je
serai peut-être en mesure, d'ici quelques semaines, de vous donner des
statistiques plus précises sur la valeur d'une théorie par
rapport à l'autre, avec des chiffres, quant à la
rentabilité.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le ministre, quelle est la raison pour laquelle la
route No 1 a été si négligée depuis de si
nombreuses années? Pas depuis trois ou quatre ans, depuis de si
nombreuses années?
M. PINARD: Bien, je l'ai faite, la route No 1, l'automne dernier.
J'admets que sur certaines sections elle est plus surchargée de
circulation que sur d'autres sections, mais en général, il faut
quand même admettre qu'elle rend des services adéquats et que la
circulation se fait de façon assez facile, surtout depuis l'ouverture de
l'autoroute des Cantons de l'Est.
M. RUSSELL: La partie la plus difficile de cette route-là, c'est
Magog-Granby.
M. PINARD: En période estivale, il y a peut-être une
surcharge de circulation qui n'existe pas en périodes d'automne et
d'hiver. L'industrie touristique se développant dans les Cantons de
l'Est, l'autoroute doit prendre une forte capacité, une grosse
proportion de la circulation. Il peut arriver que la route No 1 voit aussi
augmenter l'indice de circulation.
M. RUSSELL: En ce moment, la route est presque impraticable. Il faut
comprendre que c'est une route qui date de 1933 ou de 1931 et que, dans ce
temps-là, on ne faisait pas les fondations comme on les fait
aujourd'hui.
M. PINARD: L'infrastructure n'était pas nécessaire.
M. RUSSELL: Cela n'était pas nécessaire. Aujourd'hui, avec
le transport lourd, elle est impraticable, surtout avec les gelées
d'hiver, c'est presque l'océan, on s'en va et ça tangue.
Le transport est là-dessus, on ne peut faire de vitesse, et la
circulation est très, très lente, elle s'encombre. Je ne sais pas
s'il s'agit d'un entêtement du camionneur de vouloir passer tout le temps
sur la route No 1, mais je vous dis que ça devient impraticable.
M. PINARD: Voici. Je n'aimerais pas citer des statistiques qui seraient
contestables aujourd'hui. J'aimerais mieux attendre d'avoir le rapport des
études préparé par les ingénieurs de l'Office des
autoroutes, et être en mesure de bien informer les membres du
comité un peu plus tard, parce qu'aujourd'hui je n'ai pas de chiffres
précis, et je ne voudrais pas risquer de citer des chiffres qui ne
seraient pas exacts ou de faire des affirmations qui ne seraient pas exactes.
Alors, je préférerais attendre, parce qu'il y a une étude
très complète qui a été faite de toute la
situation.
M. RUSSELL: Maintenant, la semaine dernière, on a parlé de
la sortie de Granby vers l'autoroute, qui sera faite par le ministère de
la Voirie, ainsi que de la sortie de Waterloo vers l'autoroute. On m'a
laissé entendre que c'était dans les projets à venir.
Est-ce que cela serait...
M. PINARD: Si le député fait allusion à un projet
de contournement routier à Granby,...
M. RUSSELL: Oui.
M. PINARD: ... il se fait un tas de projets, mais c'est encore en
discussion avec les autorités municipales. J'ai correspondu avec le
maire Trépanier, et au téléphone et par lettre, et nous ne
nous sommes pas encore entendus sur le partage de la dépense.
M. RUSSELL: Je pense qu'on parle de deux projets distincts.
M. PINARD: Ah!
M. RUSSELL: La route de contournement, c'est pour des travaux qui vont
coordonner avec les travaux d'aqueduc et des réserves d'eau. Elle va
contourner la ville de Granby. La partie dont je parle, c'est la sortie
à partir de l'autoroute jusqu'à la limite de Granby, anciennement
connue comme le chemin de St-Alphonse, et l'autre...
M. PINARD: L'indice de circulation, admettons-le franchement, ne nous
incite pas à donner un ordre de priorité au projet. Il y a
à
peine 500 véhicules par jour qui passent sur cette section de
route, en ce moment. Alors, dans les critères actuellement
utilisés par le ministère de la Voirie pour déterminer la
priorité d'urgence d'un projet, eh bien! c'est loin d'être
indicatif.
M. RUSSELL: Est-ce que les mêmes normes existent pour la sortie de
Waterloo? Est-ce que ce sera la même réponse pour Waterloo?
M. PINARD: Waterloo...
M. RUSSELL: Sur le chemin de Foster, où il y a la sortie de
Waterloo à l'enseigne Waterloo.
M. PINARD: Evidemment, si dans l'esprit des membres de l'Office des
autoroutes et du personnel technique du ministère de la Voirie, cette
section de route peut être considérée comme un «
feeder », une voie d'alimentation à l'autoroute, eh bien! pour
augmenter le coefficient de rentabilité de l'Office, il peut arriver
qu'on en fasse un projet prioritaire parce qu'on a même une
rentabilité augmentée qui fait diminuer ou équilibrer, en
somme, la dépense du capital envisagé.
Alors, ça, c'est à considérer; mais il faut quand
même une étude assez approfondie pour que les recommandations
soient déterminantes à ce point de vue-là.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, ce n'est pas un projet au budget de
cette année.
M. PINARD: La semaine dernière, je me souviens très bien
d'avoir fait une note à l'adresse de l'ingénieur en chef et... On
m'informe que c'est l'Office des autoroutes qui fait l'appel d'offres.
M. RUSSELL: Ah! c'est l'office qui s'occupe de la construction.
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: parce que mes informations étalent que c'était
le ministère de la Voirie.
M. PINARD: Bien, c'est à dire qu'il y a eu discussion et
justement c'est l'Office des autoroutes qui...
M. RUSSELL: ... l'Office des autoroutes.
M. PINARD: ... qui pourvoira à la réalisation du
projet
M. RUSSELL:. Avez-vous d'autres questions sur la question des
réalisations?
M. SOMERVILLE: M. le Président, est-ce que je pourrais avoir des
renseignements sur la route numéro 4 encore cette année? C'est
une route très importante, une « connection » de
l'état de New York au pont Mercier. Au point de vue de l'économie
du comté de Huntingdon et de la ville de Huntingdon même, c'est
très important et je désire savoir combien on va dépenser
cette année. Chaque année, dans le passé, on a fait un
mille et il reste encore quinze milles à faire, quinze autres petits
milles! Et à part cela, l'Expo 67 s'en vient vite.
M. PINARD: Route numéro 4? Il y aura des travaux de terrassement
et gravelage sur la route numéro 4, dans le canton Godmanchester.
M. SOMERVILLE: Godmanchester.
M. PINARD: Et des travaux de revêtement bitumineux sur la
même route, sur une distance d'environ deux milles.
M. SOMERVILLE: Deux milles de nouveaux? M. PINARD: Oui.
M. SOMERVILLE: Bien, c'est-à-dire, un mille neuf.
M. PINARD: 1.70 mille. Un peu moins que deux milles.
M. SOMERVILLE: Parce que l'année dernière on a fait
à peu près 1 mille, pas pavé encore.
M. PINARD: Oui.
M. SOMERVILLE: Le mille qui est fait, vous avez compté ça
là-dedans?
M. PINARD: Bien voici; c'est que nous allons exécuter de nouveaux
travaux de terrassement et gravelage sur la route numéro 4, dans le
canton de Godmanchester, et nous prévoyons une dépense d'environ
$50,000 pour faire du pavage probablement sur la partie de terrassement et
gravelage qui a été faite l'année dernière.
M. SOMERVILLE: Oui. Pour l'an prochain? M. PINARD: Cela, c'est pour
1966.
M. SOMERVILLE: Pas moyen de faire plus qu'un mille chaque année.
Il reste 15 ou 18 milles à faire encore et c'est une route qui dessert
toute la région d'Huntington. Il y a des textiles, c'est une ville
très importante.
M. PINARD: Is it a link with Malone? The road going to Malone?
M. SOMERVILLE: C'est la route numéro 11 qui traverse là.
La route numéro 11 qui vient de Syracuse New York jusqu'à Rouses
Point. C'est l'entrée dans la province avant Lacolle ou Blackpool.
M. PINARD: Encore une fois, ce n'est pas dans le but de critiquer le
député ou de rejeter la demande purement et simplement, c'est
qu'il faut quand même établir des critères pour
déterminer à quel endroit nous allons faire des travaux. Des
ingénieurs disent que l'indice de circulation sur cette route-là
n'est pas tellement considérable même...
M. SOMERVILLE: C'est presque impraticable.
M. RUSSELL: M. le Président, la circulation est impraticable.
C'est évident qu'il n'y a personne qui va emprunter cette
route-là quand on peut contourner par une autre route même au
risque de s'allonger et c'est là la raison pour laquelle il n'y a pas de
circulation. Si la route était améliorée pour être
passable, il y aurait de la circulation dessus. Mais je pense que c'est
là...
M. PINARD: Oui, mais il y a une raison bien majeure...
M. LOUBIER: Même ordre d'idée...
M. PINARD: L'ingénieur en chef m'explique que le public voyageur
américain n'a pas tellement intérêt sur la route No 4 en
question parce qu'il vient de la 89 et de 89 il va vers Lacolle sur la route No
9...
M. SOMERVILLE: Oui...
M. PINARD: ... alors il s'en va sur les artères du sud et il ne
descendra pas sur des artères secondaires ou tertiaires...
M. SOMERVILLE: C'est parce que la route No 4 n'est pas faite. La route
No 9, on ne peut pas dire que c'est fait encore.
M. PINARD: Voyez-vous, il faut étudier quand même les
tendances du public voyageur. Le public voyageur américain étant
habitué à voyager sur des autoroutes...
M. SOMERVILLE: Oui, monsieur le ministre...
M. PINARD: ... alors pensez-vous pour un seul instant que même si
le ministère de la Voirie dans le territoire du Québec faisait la
correction de la route No 4 pour lui donner un standard assez moderne, disons,
mais un standard de routes à deux voies, pensez-vous que cela va
être suffisamment invitant pour le public voyageur américain de
laisser une autoroute pour aller circuler sur une route à deux voies que
l'on considère dangereuse dans les circonstances? A mon sens ce serait
peut-être une dépense qui plairait aux usagers locaux...
M. SOMERVILLE: Mais oui...
M. PINARD: ... dans un territoire très restreint mais ce serait
une dépense qui ne serait pas rentable.
M. SOMERVILLE: Ceux qui demeurent dans cette région ne peuvent
pas prendre la route No 9; ils sont à quarante milles de la route No
9...
M. PINARD: Oui.
M. SOMERVILLE: ... mais c'est la seule route qui va à
Montréal...
M. PINARD: Oui.
M. SOMERVILLE:... ils sont obligés de prendre la route No 3 qui
passe par Beauharnois et Valleyfield. C'est plus long.
M. PINARD; Alors là je veux être très honnête
envers le député. J'ai dit tantôt que probablement que ce
n'était pas suffisamment invitant pour le grand public voyageur venant
des Etats-Unis, ou du Canada allant vers les Etats-Unis. Seulement il peut
arriver que la réfection de la route No 4, pour des fins strictement
locales, soit intéressante pour les usagers d'un territoire
localisé.
M. SOMERVILLE: Oui.
M. PINARD; Là, je veux être honnête avec le
député. Maintenant par rapport à l'investissement
demandé, est-ce que la rentabilité sera
suffisante dans le plan d'ensemble du ministère par rapport
à l'ordre prioritaire à l'urgence des projets? A quel
endroit...
M. SOMERVILLE: Oui.
M. PINARD: ... se situe précisément le projet dont discute
le député en ce moment. C'est là la question.
M. SOMERVILLE: Oui, mais pour moi, c'est très important; c'est
très important pour la région, c'est tout agricole. Il y a pas de
train pour le lait, aujourd'hui, tout est transporté par camions.
M. PINARD: Bien voici. Moi, je voudrais quand même donner
l'assurance au député, pour appuyer mon affirmation faite
tantôt à l'effet que l'on ne peut pas exercer de discrimation, que
l'ingénieur en chef me dit qu'il procède à des
études de comptage et que les études de comptage ont
précisément prouvé l'importance de la route et des travaux
de réfection qu'il faudrait y effectuer. Si l'on voit qu'il y a une
tendance d'utilisation qui est toujours à la hausse pour desservir des
fins locales, comment peut-il avoir priorité sur le plan strictement
local ou régional?
M. BERNATCHEZ: Dans le même ordre d'idées, je veux parler
de la route transcanadienne qui oblige le ministère à faire une
capitalisation considérable, des investissements considérables.
Il faut tout de même également admettre une
nécessité de l'amélioration de routes importantes, qui
sont secondaires en rapport avec la route transcanadienne mais qui de fait, ces
routes-là, desservent des régions. Comme dit le
député de Huntingdon, le fait que ces routes secondaires ne sont
pas améliorées incite le public voyageur à faire des
détours pour prendre les meilleures voies. Cela se fait
régulièrement en bordure de la route transcanadienne
actuelle.
La route No 3 qui longe le fleuve a normalement une grande circulation;
il y a une quantité de municipalités, il y a une forte population
en bordure du fleuve qui n'emprunte pas la route No 3 pour voyager. On va
prendre les chemins pour aller rejoindre la route transcanadienne, même
si l'on s'allonge, sachant qu'on circulera sur une voie rapide et
améliorée. Car sur la route No 3, il y a des sections qui ne sont
pas pratiquables. Vous avez la même chose sur la route No 5. Prenez les
villes de Plessisville, Princeville, Victoriaville, si la route 5 était
améliorée, sur tout son parcours, vous auriez une circulation
considérable qui emprunterait cette route-là, plutôt que de
prendre les voies d'accès à la route 9, pour venir à
Québec, ou aller dans le Bas-du-Fleuve.
Tout près de Québec, les gens de St-Agapit passent par la
route de St-Apollinaire pour rejoindre la route Trans-Canada. Si la route
était améliorée, on ne ferait pas ce
détour-là. Alors, dans la planification et la distribution de
votre budget, il est très important de consacrer à ces routes
secondaires les sommes voulues pour les améliorer le plus rapidement
possible. Je comprends que cela ne peut pas se faire dans l'espace d'un an ou
deux, mais on devrait, il me semble essayer d'avoir le budget pour en faire des
sections assez importantes d'année en année, pour pouvoir
réaliser ces améliorations-là.
Sur la route No 5, est-ce que vous avez quelque chose de prévu,
pour cette année?
M. PINARD: Voyez-vous. Je tiens quand même à
répondre aux remarques faites par le député de
Lotbinière. C'est là, le problème. On avait un besoin
absolument effarant d'un grand réseau routier économique, des
grandes artères économiques dans l'axe nord-sud et dans l'axe
est-ouest. C'est précisément ce qui fait l'objet de
l'opération de rattrapage amorcée par le ministère de la
Voirie depuis cinq ans. C'était une déficience, une
déficience flagrante. On avait laissé au réseau
secondaire, on l'a toujours admis, que cela desservait des fins strictement
locales, tout au plus régionales. On n'avait pas de grands axes routiers
pour bien desservir le territoire québécois sur le plan
économique pour bien appuyer et amorcer une politique de
décentralisation industrielle, de développement de territoires et
d'aménagement du territoire.
Cela constitue l'opération rattrapage et cela a demandé un
investissement très considérable. C'est clair que nous allons
plutôt de ce côté-là. Les augmentations des
dépenses ont été précisément prévues
pour doter le Québec de grands axes routiers.
Il arrivera une période où les grands axes routiers
étant complétés, il faudra revenir vers la tendance qui a
été importante autrefois et reprendra une importance accrue pour
l'amélioration des réseaux secondaires qui viendra en sorte se
greffer comme des petites artères au grand tronc, pour mieux desservir
le territoire local et régional. Mais tout ne peut pas se faire en
même temps, le député l'a dit tantôt.
M. BERNATCHEZ: Oui. Je suis d'accord. M. PINARD: C'est effarant les
besoins rou-
tiers qui nous sont énoncés annuellement. Il faudrait pour
satisfaire les besoins qui nous sont énoncés par les
députés et par les corps intermédiaires, mettre à
la disposition du ministère de la Voirie, 350 millions par année.
Mais dans l'ensemble des autres besoins de la province, dans l'ensemble du
budget global de la province, il faut quand même établir un ordre
de priorité qui est valable, non seulement pour la Voirie, mais pour les
autres ministères au point de vue de la santé, au point de vue
des services sociaux, au point de vue de l'éducation. Alors...
M. LAVOIE (Wolfe): Quels sont...
M. PINARD: ... chaque ministère est toujours limité par le
budget global de la province.
M. RUSSELL: Le ministère n'est pas d'accord que la voirie est
malade de temps en temps?
M. PINARD: Que la Voirie...
M. RUSSELL: C'est bon d'avoir de la santé parfois, mais...
M. PINARD: C'est-à-dire... M. RUSSELL: ... un peu...
M. PINARD: C'est-à-dire, je pense que l'équipe
actuellement au travail au ministère de la Voirie a donné un
effort considérable, si c'est ce que le député veut dire.
Il arrive qu'il y a au moins fatigabilité, parce qu'il faut quand
même rendre hommage à ceux qui ont oeuvré d'arrache pied,
pour rattraper un peu le temps perdu. Cela, c'est vrai. Mais j'admets que les
budgets ne m'apparaissent pas suffisants pour prendre soin de tous les besoins
en même temps, compte tenu des catégories, par rapport aux
urgences et aux priorités. Cela, je l'admets.
M. RUSSELL: Mais dans le grand plan d'ensemble dont on parle, le
ministre, quel serait le coût total, si...
M. PINARD: Le directeur en chef me dit, sans faire d'études bien
précises, que c'est tout de suite dans l'ordre d'un milliard de
dollars.
M. RUSSELL: Un milliard seulement.
M. BERNATCHEZ: C'est seulement la moitié du budget.
M. PINARD: Dans moins de dix ans. M. RUSSELL: Dans moins de dix ans.
M. PINARD: Malgré tout ce que nous avons dépensé
depuis, disons, 1960...
M. RUSSELL: Et dans dix ans, ça prendra un autre milliard pour
rattraper à ce moment-là.
M. PINARD: Bien, il y aura peut-être une période de
consolidation à laquelle nous arriverons à ce moment-là,
qui nous permettra d'aller moins vite du côté des grands axes
routiers pour revenir, comme je l'ai dit tantôt, au réseau
secondaire pour créer de nouveaux axes routiers secondaires qui
desserviront des localités ou des régions économiques qui
se seront mieux identifiés, par exemple.
M. RUSSELL: M. le président, plus on discute, plus je me rends
compte que le ministre se sert aujourd'hui de la même théorie dont
on se servait il y a dix ans pour faire le développement routier. Dans
ce temps-là, on disait; « Bien, il n'y a pas assez de circulation
sur cette route-là pour la justifier ». Parce qu'il y avait moins
d'automobiles dans la province de Québec, et c'est encore la même
chose aujourd'hui. Aujourd'hui, ça prendrait un milliard si on voulait,
demain, régler tous les problèmes des grandes routes.
M. PINARD: Des grands projets.
M. RUSSELL: Et dans dix ans, ça prendrait encore un milliard,
c'est-à-dire qu'il n'y a pas de fin à cela, c'est une roue qui
tourne. Donc je pense qu'il n'y a pas de rattrapage, mais il s'agit d'essayer
de maintenir les besoins qui se font d'année en année, et c'est
à savoir s'il faudra augmenter le budget de la Voirie pour essayer
à les maintenir. Je pense que c'est là la question.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le ministre, est-ce que vous pourriez nous dire
quels sont les revenus de la province concernant la Voirie et les
dépenses, c'est-â-dire, ses revenus pour les permis d'autos et
l'essence, comment ça peut...
M. PINARD: Il faudrait vérifier les comptes
publics pour vous donner des chiffres précis. Disons que nous
sommes arrivés presque à l'équilibre complet, au-dessus
des $190 millions.
M. RUSSELL: Si je me rappelle bien des discussions de l'an dernier, on
avait fait la compilation des revenus, la taxe sur l'essence et autres revenus
provenant des automobiles, les permis et ainsi de suite...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: ... et la Voirie ne dépensait pas les montants
perçus.
M. PINARD: Au contraire, on a dépensé plus que les
revenus...
M. RUSSELL: Si c'est ce qu'on a dit... M. PINARD: ... provenant en
taxe.
M. RUSSELL: ... ça n'avait pas été démenti.
Maintenant, je suis obligé d'accepter ces chiffres-là
jusqu'à ce qu'on puisse apporter un démenti basé sur
quelque chose.
M. PINARD: Bien, je serai en mesure, pas aujourd'hui cependant, de faire
faire une étude précise pour avoir des tableaux comparatifs des
dépenses en immobilisation routière et en entretien, parce qu'il
faut quand même compter et les dépenses en immobilisation et les
dépenses d'entretien par rapport aux revenus. Et je pense que nous
sommes arrivés à la période d'équilibre. Je sais
que M. Dozois a mis mes chiffres en doute l'année dernière, mais
je pense que ça n'a pas été déterminant Cette
année, j'aimerais quand même faire faire l'étude.
M. LAVOIE (Wolfe): Calculez les revenus, calculez ce que le
fédéral paie dans certaines parts aussi pour savoir à peu
près comment ça balance. Ce serait intéressant à
savoir.
M. PINARD: Mais je suis pas mal convaincu qu'on dépense un peu
plus pour la Voirie qu'on ne reçoit directement du revenu de la taxe
qui, dans certaines provinces, est affecté directement aux
dépenses routières.
M. LAVOIE (Wolfe): Les gens ne sont pas sous cette impression-là
tout de même.
M. PINARD: Bah! Cela peut être une fausse impression.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. RUSSELL: C'est ça qu'il faudrait corriger, parce que ces
chiffres-là ont été exposés, puis il n'y a pas eu
de démenti à ça, et je pense qu'il serait à propos
de les corriger, afin de ne pas laisser le public sous de fausses
impressions.
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Dans le revenu de la taxe de vente, il doit y avoir un fort
pourcentage qui vient du commerce de l'automobile?
M. PINARD: Oui. Le parc-automobile augmente, disons grosso modo, de 10%
par année. C'est la tendance, depuis les cinq dernières
années, il y a une augmentation de 10% annuellement, des
parc-automobile.
M. RUSSELL: M. le président, sur une question bien
précise, locale, chez nous, il y a une chose dont je voudrais informer
le ministre. Je crois qu'il n'a pas eu l'occasion de passer dans ce
bout-là, peut-être que l'ingénieur en chef non plus, ni le
sous-ministre. Il y a un chemin qui conduit de Warden à Roxton- Falls,
depuis six ans; on fait des petits bouts là-dessus. Si vous n'avez
aucune objection, je pense qu'on devrait simplement allonger les bouts; mais
où j'ai des objections, c'est que, depuis six ans, je ne sais pas si
ça dépend des entrepreneurs ou si ça dépend du
ministère, les travaux commencent l'automne, juste au moment des pluies,
et cette route-là ferme immédiatement après que les
travaux sont commencés, et ça se répète tous les
ans. Alors, les citoyens locaux sont obligés de faire quatre, cinq, six
milles de détour pour s'allonger. On bloque la route.
M. BERNATCHEZ: Plus d'essence.
M. RUSSELL: C'est à peu près l'une des seules routes
où il y a de la construction et où l'on permet de bloquer la
circulation. Pour les autres entrepreneurs, bien, on exige qu'ils prennent les
moyens pour laisser circuler les véhicules en améliorant d'abord
un côté de la route où l'on peut passer.
Mais là, sur cette route-là, cela s'est
répété tous les ans et encore l'automne dernier. Je me
demande si, le ministre ou le sous-ministre ou l'ingénieur pourraient
nous informer si cela dépend d'entrepreneur. Eh bien! je demanderai au
ministre de voir à améliorer cette situation. Si cela
dépend du ministère est-ce que ce dernier ne pourrait pas donner
les contrats plus
à bonne heure dans l'année pour faire les mêmes
travaux? Cela coûterait le même prix. Et je pense que
l'entrepreneur va peut-être lui revenir meilleur marché, et je
pense que les citoyens locaux vont être plus heureux.
M. PINARD: Cela avait été voté pour 5 ou 6 milles,
vous avez fait un détour d'au plus un quart de mille.
M. RUSSELL: Ah! excusez. Voici l'automne dernier,... le ministre ne
connaît peut-être pas la situation locale, mais je pense qu'il y a
des ingénieurs ici qui la connaissent. L'automne dernier la route s'est
bloquée à partir du chemin de Cleary qu'on appelle au village.
Celas'est bloqué où il fallait passer, il fallait passer par
Cleary Station. Il y a trois milles dans ce sens-là, il y en a un et
demi sur l'autre sens, il y en a deux et demi sur l'autre sens. La route est en
biais. Alors on n'a qu'à l'additionner et c'est là qu'est le
détour. Et actuellement...
M. PINARD: L'ingénieur régional, M. Osti-guy, m'a dit que,
à cause de la période très pluvieuse que nous avons connue
l'automne dernier, cela a été une des raisons pourquoi
l'entrepreneur n'a pas été capable d'organiser son chantier comme
il l'aurait désiré et comme les instructions lui en avaient
été données. C'est la raison fondamentale. Disons que ce
n'est pas une situation idéale pour un entrepreneur de fermer une route.
Au contraire, on lui demande de donner les raccordements nécessaires. On
est bien prêt à lui faire faire des travaux, mais il faut quand
même qui'il laisse circuler les véhicules.
M. RUSSELL: M. le Président, je sais que ce n'est pas
intéressant pour l'entrepreneur, c'est encore moins intéressant
pour le public qui passe là et je sais que le facteur
température... Mais cela semble, tous les ans, commencer à peu
près au même temps.
M. PINARD: Mais enfin...
M. RUSSELL: Cette année il n'a pu compléter les travaux,
ils ne sont pas terminés. Et ce printemps, dès le dégel et
même la semaine dernière, cela passait à peine. Dans une
semaine ou deux, cela ne passera plus.
M. PINARD: Si le député permet que... C'est une situation
qui se répète trop souvent à ces endroits-là...
M. RUSSELL: J'affirme ici, en connaissance de cause...
M. PINARD: ... nous allons donner des directives...
M. RUSSELL: J'affirme ici, en connaissance de cause que tous les ans la
même situation se répète, parce que c'est la route que je
prends lorsque je viens à Québec. Je le sais en connaissance de
cause et je suis obligé de contourner...
M. PINARD: A quelle date le contrat a-t-il été
donné? On va vérifier. Je vais vous donner une réponse si
possible. Mais j'aimerais vous dire tout de suite qu'une étude rapide
des comptes publics indique que l'essence, le revenu de la taxe sur l'essence
et sur les permis, donnent un revenu global de $221,715,761 par rapport
à une dépense au budget de la voirie de $274,478,000 en 64-65. Et
cela n'inclut pas les dépenses faites par les Travaux publics pour la
construction des ponts.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que la contribution du fédéral
entre en ligne de compte là-dedans?
M. PINARD: Et cela ne comprend pas le budget de l'Office des autoroutes
du Québec. Alors cela comprendrait, par exemple, toutes les
dépenses en immobilisation imputables au budget de la Voirie avec la
récupération provenant du fédéral. C'est la
dépense nette du ministère de la Voirie.
M. RUSSELL: Dépense nette. Quand vous parlez de dépense
nette, il faut enlever le montant qui vient du fédéral.
M. PINARD: C'est cela.
M. RUSSELL: C'est le solde.
M. PINARD: La récupération du fédéral
soustraite.
M. RUSSELL: Ce sont les dépenses de capitalisation et
d'entretien?
M. PINARD: Maintenant là, j'aimerais quand même être
honnête avec vous. Je ne suis pas certain que mes chiffres comprennent le
revenu de la taxe de vente sur les automobiles, il restera cette
vérification-là à faire.
M. RUSSELL: Maintenant, M. le Président, il y a une chose qu'il
faut admettre...
M. PINARD: Disons que ce sont des taxes indirectes.
M. RUSSELL: Des taxes indirectes, mais il y a une chose qu'il faut
admettre, que c'est aussi de la capitalisation.
M. PINARD: Capitalisation?
M. RUSSELL: Capitalisé sur vingt ans, quarante ans.
M. PINARD: Ah bien! là...
M. RUSSELL: Oui, oui je comprends.
M. PINARD: Non, non, mais là je parle de la dépense
annuelle par rapport aux revenus annuels.
M. RUSSELL: Oui, mais le montantpayé annuellement, c'est
là la différence. En fait de dépenses annuelles si...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: ... disons là-dessus qu'il y a $150,000 qui sont une
dépense, un emprunt; donc le remboursement devient un montant de
$150,000,000 qui est un emprunt. Donc le montant remboursable annuellement sur
un emprunt de vingt ans ne sera que $15,000. Automatiquement, il faudrait
déduire $174,000,000 de $150,000,000 et rajouter à la
différence $15,000,000, ce qui ferait la dépense annuelle qu'on
paie à même le revenu.
M. PINARD: En résumé, j'aimerais dire au
député qu'une fois, le ministre des Finances, à qui je me
plaignais que mon budget n'était pas suffisamment élevé
annuellement, m'a dit; « Ecoute un peu. Serais-tu satisfait du rendement
de la taxe annuellement, comme base de budget? » Alors, j'ai vite fait
mes calculs, et j'ai dit: « Non, je pense que je suis mieux de rester
dans le système actuel. » M. Russell s'en souvient, il
était avec moi à ce moment-là.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, le ministre n'a pas
répondu à la question...
M. PINARD: Je pense qu'on est mieux de dépenser plus que le
revenu global de la taxe.
M. RUSSELL: Nous allons regarder cela. M. PINARD: Vérifiez
donc.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, le ministre n'a pas
répondu à ma question au sujet de la route 5. Est-ce qu'il y a
des crédits prévus pour l'amélioration de la route
numéro 5?
M. PINARD: Page 103. Il n'y a rien de prévu au budget.
M. BERNATCHEZ: Rien de prévu. M. PINARD: Rien de prévu,
non.
M. BERNATCHEZ: Le ministre a dit tout à l'heure qu'il y avait
1,039 contrats qui avaient été attribués, pour un total de
$173,597,000...
M. PINARD: J'ai dit 823 contrats, à soumission publique.
M. BERNATCHEZ: Et 216 en circuit fermé?
M. PINARD: 216 en circuit fermé.
M. BERNATCHEZ: Au total 1,039 contrats...
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: ... pour un montant de $173,600,000, disons.
M. PINARD: C'est cela.
M. BERNATCHEZ: Au budget 65/66, nous avions voté un crédit
de $129,694,500. Est-ce que la différence est comblée par un
budget supplémentaire ou si le budget supplémentaire est compris
dans ça?
M. PINARD: Il faudrait que le député comprenne que ce sont
des contrats accordés, mais qui ne sont pas tous exécutés,
et dont la dépense n'est pas complètement faite aussi.
M. BERNATCHEZ: Des crédits engagés. M. PINARD: Des
crédits engagés, c'est cela.
M. RUSSELL: M. le Président, seulement une correction sur les
remarques que j'ai faites tantôt, concernant le bout de chemin qui ferme
tous les ans; ce n'est pas du tout pour discréditer l'entrepreneur,
c'est simplement pour m'en-quérir où est le défaut et
demander au ministre d'essayer d'apporter des correctifs.
M. PINARD: L'ingénieur régional a pris note.
M. RUSSELL; Actuellement, il y a aussi
une construction d'un pont dans la ville de Waterloo, et je sais que
cela dépend du ministère des Travaux publics. Mais, au
début des travaux la Voirie est arrivée, et on a contourné
la circulation sur des routes secondaires dans la ville. La ville, après
le refus du ministère des Travaux publics de faire un pont temporaire,
l'a fait. Mais cela a pris une quinzaine de jours. Pendant ce temps-là,
les rues secondaires ont été défoncées par la
circulation lourde. Donc la ville a fait une demande au ministère de la
Voirie pour avoir des réparations pour les dommages occasionnés.
On m'informe que le ministère de la Voirie a simplement répondu
à la ville que cela ne dépendait pas d'eux, que cela
dépendait du ministère des Travaux publics. Je ne voudrais pas
qu'il y ait un conflit entre les deux ministères. J'aimerais que le
ministre nous dise clairement si, réellement, il n'a aucune intention
d'intervenir dans ça, ou si je suis obligé de m'entendre
seulement avec le ministère des Travaux publics.
M. PINARD: Evidemment, il y a deux juridictions qui sont
concernées. Habituellement, les choses vont assez bien. Il reste quand
même qu'il peut y avoir des problèmes d'ordre technique qui sont
plus difficiles à résoudre qu'à discuter. Alors, quelle
est la nature exacte des difficultés? Je l'ignore personnellement. On me
dit que c'est la responsabilité complète du ministère des
Travaux publics, et que la Voirie n'a absolument rien à faire dans les
circonstances.
M. RUSSELL: Mais c'est le ministère de la Voirie qui a vu
à changer les enseignes et à poser d'autres enseignes et à
voir à ce que ce détour-là soit entretenu pour accommoder
la circulation lourde. Maintenant je ne veux pas essayer de...
M. PINARD: Bien sûr!
M. RUSSELL: ... donner la responsabilité au ministère de
la Voirie, mais si on m'affirme que c'est le ministère des Travaux
publics, je vais demander à la ville qu'elle s'adresse au
ministère des Travaux publics.
M. PINARD: Qu'est-ce que vous voulez! Il faut tout de même
admettre que c'est normal que la signalisation relève de la
compétence du ministère de la Voirie. Par la loi, c'est de la
juridiction du ministère; c'est notre responsabilité. Si nous ne
le faisions pas, nous pourrions être accusés de négligence
et même être condamnés en cas d'accident!
M. RUSSELL: Le ministre est un avocat, je ne voudrais pas faire un cas
de loi ici. Mais si le ministère de la Voirie a pris à ses
charges de contourner la circulation des routes secondaires, dans une ville,
est-ce que, à ce moment-là, il n'acceptait pas la
responsabilité des conséquences?
M. PINARD: Pas nécessairement. M. RUSSELL: Pas
nécessairement.
M. PINARD: Non. Surtout si le transport et la circulation doivent se
faire sur un réseau municipal!
M. RUSSELL: Parce que le ministère des Travaux publics, lui, a
donné un contrat simplement à M. « X » pour faire un
pont, point. Sans pont temporaire.
M. PINARD: Est-ce qu'il n'y a pas un pont temporaire...
M. RUSSELL: C'est nous qui l'avons fait. Nous avons fait le pont
temporaire parce que dans la ville, nous étions en train de
défoncer nos rues, deux milles de rues. Vous savez ce que cela aurait
coûté? Cela aurait coûté $35,000, $40,000, $50,000.
Il aurait mieux valu faire le pont à nos frais!
M. PINARD: Avez-vous discuté le problème avec les Travaux
publics?
M. RUSSELL: Jusqu'à maintenant, il ne semble pas qu'on s'entende
trop là-dessus.
M. PINARD: Enfin, si nous n'avons pas été
consultés, même sur la réalisation du projet, ou la
décision...
M. RUSSELL: La ville n'a pas été consultée.
M. PINARD: Non, mais le ministère de la Voirie comme tel. C'est
assez difficile pour nous d'intervenir à cette période-ci, mais
normalement, il fallait quand même indiquer qu'il y avait un
détournement de la circulation sur un réseau municipal. Je crois
que c'est la responsabilité de la ville d'accueillir la circulation sur
son réseau municipal!
M. RUSSELL: La ville a bien voulu l'accueillir et nous avons
été obligés de construire un pont temporaire à nos
frais à la suite de l'affirmation des ingénieurs des Travaux
public s qui disaient que ce n'était pas faisable. C'était
beaucoup plus faisable que de contourner comme on le faisait.
M. PINARD: Dans les circonstances, je suggérerais au
député de discuter le problème devant le ministre des
Travaux publics...
M. RUSSELL: On va certainement faire ça et soyez assuré
qu'on va le faire avec un grand plaisir, un plaisir féroce!
M. JOHNSTON: A la suggestion du ministre de la Voirie...
M. PINARD: C'est sûr!
M. JOHNSTON: Would you do us a round-down on the major projects that you
will be doing in the Province this year?
M. PINARD: On the big projects? Oh! yes. Do you want the description of
the projects or the global expenses?
M. JOHNSTON: Well, the global expenses, I mean, for a region, a county
or whatever you wish to proceed with?
M. PINARD: The global expenses on major projects are amounting to $29
millions, roughly. On rural road work, the amount of expenses will be about $32
millions roughly. Forprojects to be finished in 1966, already begun but to be
finished in 1966, big projects, the expenses amount to $45 millions and a half
roughly, on rural road work...
M. JOHNSTON: Is that maintenance?
M. PINARD: No, construction. On the rural work, work to be finished in
1966, the expenses amount to $8,800,000 roughly.
M. JOHNSTON: For only major contracts, I mean, have you a break-down for
county?
M. PINARD: Yes, I can have them by districts or by counties. Do you
prefer by districts or by counties?
M. JOHNSTON: Oh! by counties, I think it would be more satisfactory.
M. PINARD: Well, it will be a long énumération but you
have to repeat it.
M. JOHNSTON: Well, I am interested in it.
M. PINARD: Do you mind if I talk in French?
M. JOHNSTON: It's allright.
M. PINARD: En Abitibi-Est les grands projets totaliseront une
dépense d'environ $1,625,000; ça, ce sont les nouveaux
progrès. En voirie rurale, pour des nouveaux travaux en 1966, $700,000.
Des contrats de 1965 à terminer en 1966, dans le cadre des grands
projets, il reste une dépense à faire de $468,912.80. En voirie
rurale, travaux à terminer, $6,945, ce sont des travaux à
contrat. Maintenant, pour les travaux à la journée, faits par
l'équipement du ministère de la Voirie, en régie comme on
dit communément; en voirie rurale, il reste à faire une
dépense de $25,000; sur les grands projets une dépense à
faire de $30,000; ce qui représente une somme totale de dépense
de $2,855,857.80.
M. BERNATCHEZ: Comté d'Abitibi, ça? M. PINARD: En
Abitibi-Est, $2,855,857.80... M. BERNATCHEZ: Non, non...
M. PINARD: Si vous voulez ces détails pour 95 comtés, on
va prendre le tableau général.
M. BERNATCHEZ: Non, mais au moins ceux qui siègent au
comité de la Voirie, autrement on ne vous votera pas de
crédits...
M. PINARD: Je peux peut-être faire un échantillonnage de
comtés si vous trouvez que la liste est trop longue.
M. ALLARD: Est-ce que ce sont les proets de comté, ça?
M. PINARD: Là, je veux être honnête envers tous les
députés ministériels ou oppositionnistes, c'est que j'ai
la liste des projets...
M. RUSSELL: Des projets.
M. PINARD: Je ne dis pas que les montants qui seront affectés par
comté sont définitifs...
M. BERNATCHEZ: Non. On verrait au moins votre bonne intention.
M. RUSSELL: Cela serait un bon guide. M. PINARD: Cela m'embêterait
passable-
ment si un député ministériel ou un
député de l'Opposition faisait l'annonce des dépenses et
des...
M. RUSSELL: M. le président, j'assure le ministre que les
députés de l'Opposition ne feront pas l'annonce. Je ne garantis
pas cela pour les députés ministériels...
M. PINARD: Ce n'est pas sûr. Voyez-vous, je ne le donne pas aux
députés ministériels en ce moment, parce que je le donne
seulement une fois que les crédits sont accordés...
M. RUSSELL: M. le président...
M. PINARD: ... de façon à éviter les
problèmes locaux et régionaux.
M. RUSSELL: M. le président, est-ce que le ministre pourrait nous
donner les projets dans le comté d'Iberville?
M. PINARD: Iberville.
M. BERNATCHEZ: Ils éviteraient une foule de questions.
M. PINARD: Une dépense totale de $884,200. M. RUSSELL: $800... M.
PINARD: $884,200.
M. JOHNSTON: Would it be possible for the minister to give us the global
amounts, of each county?
M. PINARD: The global amounts of each county?
M. JOHNSTON: Oui.
M. PINARD: Evidemment moi en autant que j'ai la certitude que les
chiffres seront définitifs, je pourrais les donner, mais là...
J'ai dit que c'étaient des projets.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre pourrait peut-être
nous donner ces projets pour...
M. PINARD: J'aimerais mieux donner la liste à tous les
députés, une fois les crédits votés...
M. RUSSELL: Mais je serais d'accord là-dessus, et aussi les
recommandations des divisionnaires. Là, on pourrait avoir la
comparaison, les besoins de chaque comté...
M. PINARD: Certainement, si les députés étaient
d'accord pour que je leur donne la liste des dépenses de la Voirie
envisagées par comté, une fois le vote des crédits
terminé, ça me permettra, d'abord, de donner une liste
définitive, parce que là vous risquez de partir sur des projets
qui ne sont pas nécessairement des projets accrédités pour
l'année en cours.
M. BERNATCHEZ: On pourrait plaider en votre faveur si on s'apercevait
qu'il vous en manque dans Lotbinière.
M« PINARD: J'ai beaucoup confiance en la plaiderie du
député de Lotbinière, mais je me demande si c'est
nécessairement efficace au niveau du ministère des
Finances...
M. BERNATCHEZ: C'est toujours embêtant.
M. RUSSELL: Si le ministre des Finances se sent trop pressé, il
peut peut-être céder davantage et voir la situation où se
trouve le ministre de la Voirie. On aurait les deux: on aurait les
recommandations des divisionnaires qui indiquent les besoins ainsi que
les...
M. PINARD: Cela nous permettrait de donner à chacun des
comtés la liste des dépenses qui sont envisagées dans le
domaine de la construction et dans le domaine de l'entretien. Alors, vous
auriez un tableau complet des dépenses totales de voirie
affectées dans vos comtés. Tandis que là, je ne suis pas
en mesure de vous le dire, ni du côté de l'Opposition, ni du
côté ministériel.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'on pourrait avoir le montant global que
vous avez envisagé?
M. PINARD: Bien, je peux vous donner le montant global des
dépenses envisagées par le ministère, mais par
comté, cela risque d'être en plus ou en moins.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais tout de même...
M. PINARD: Oui, je comprends. Si un député, par exemple,
annonce à la population que tel projet routier sera
réalisé et que le ministre décide, pour des raisons
sérieuses, de ne pas donner suite à la réalisation du
projet en 1966 cela met le député en mauvaise situation, qu'il
soit ministériel, ou qu'il soit de l'Opposition. Ce n'est certainement
pas bon, pensez-y, et le ministère n'aime pas à se placer dans
des situations comme celles-là.
M. BERNATCHEZ: On ne fera pas d'indiscrétion, on n'en a jamais
faite.
M. PINARD: Je ne les donne pas aux députés
ministériels, je ne les donnerai certainement pas...
M. BERNATCHEZ: Vous avez raison de ne pas trop vous y fier.
M. HEBERT: M. le Président, à chaque année le
ministère de la Voirie produit un rapport des exercices au 31 mars 1965,
dans lequel nous avons en détail tous les travaux qui ont
été exécutés dans chacun de nos comtés.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans le passé.
M. HEBERT: Comme le ministre l'explique, pour l'année il est
assez difficile de vous dire. Nous mêmes, les députés
ministériels...
M. SOMERVILLE : Tous les députés savent que c'est pour le
passé! C'est pour l'avenir.
UNE VOIX: Soyons optimistes.
M. JOHNSTON: Mr. President, should the minister tell me if he has any
idea if any work would be projected on route 8 in the county of Pontiac this
year?
M. PINARD: Yes, on route number 8, in the municipality of Walton and
Bryson 3.7 miles bituminous asphalt.
M. JOHNSTON: What I am referring to?
M. PINARD: And on route number 8 again in Chichester canton on a
distance of 1 1/2 miles asphalt paving. And on the old route 8a, in the
municipality of Walton and Bryson, asphalt paving; and on the old route 8b, in
the Walton and Bryson, asphalt paving again.
M. JOHNSTON: There is nothing for the section between Hull and Quyon in
the countries of Gatineau and Pontiac?
M. PINARD: Well, I will check if...
M. JOHNSTON: That is the important section.
M. PINARD: I will check the project in Gatineau.
M. JOHNSTON: Actually, it is the life line of the county, I mean to say,
and it is the worst section of the road within 25 miles of the Capital.
M. PINARD; Well, these projects were put in with the bigger
projects.
M. JOHNSTON: ... being spent in Hull starting the project which will
eventually lead West.
M. PINARD: Yes.
M. JOHNSTON: But, I am just wondering if any consideration is going to
be given to the old route 8, or if anything is going to be started in the
section of Gatineau, leading towards Pontiac or from Pontiac leading towards
Gatineau?
M. PINARD: Well, the chief engineer tells me that this project amounts
roughly to at least $1 million. It was originally, a project for 1966 but
because of a lack of budgetary disponibili-ties it was taken away at least for
1966.
M. JOHNSTON: The reason why I am asking that is I saw a report here a
few days ago, made by the deputy of Gatineau that considerable work was changed
and done in his county leading from the projects of the rond-point leading
north and again leading east. I did not see any mention of any works being done
in western section, from rond-point.
M. PINARD: What section are you talking about?
M. JOHNSTON: I am talking about the section leading from the rond-point
from Macdonald-Cartier bridge, leading east-west and north.
M. PINARD: Here we have something to be spent. Yes, there will be an
expense of $1,630,000 roughly. More than a million and half on this
project.
M. JOHNSTON: That is chiefly and although... Is it not?
M. PINARD: It is the intent of my Department to initiate roadwork
on...
UNE VOIX: What part?
M. JOHNSTON: That will get in river in Hull.
M. PINARD: Well, to initiate this work, let us say, beginning to fall
season.
M. JOHNSTON: Have you everything done at this time or any definite
decision has been made afterwards this road is going through the CCC.
M. PINARD: This has not been decided yet.
It has been discussed with the Federal authorities and the CCC
Commission. I was talking about the expenses to be made in Gatineau county for
more than a million and half; but in the county of Hull, we will spend, on
route 11, two millions and half...
M. JOHNSTON: That is still concentrated pretty much in the city of
Hull.
M. PINARD: ... plus an expense of about $20,000 on bridges on route 11,
plus about $300,000 on route 11 on intersections. Carrefour St-Raymond; and
again, on route 11, we will spend about $300,000 on the bridge over le Ruisseau
de la Brasserie. This will give a global expense of more than $3 millions.
M. JOHNSTON: But that is all; speaking in terms of road works it is all
concentrated in the city of Hull.
M. PINARD: Mostly, yes.
M. JOHNSTON: Actually, in the sense... There will be 2 or 3 more years
before you will be moving out of Hull, on this base.
M. PINARD: About.
M. JOHNSTON: I think consideration should be given to route 8, between
Quiyon and Hull. The project should be started there to complete that section
of the road in about five years at least, because it is our lifeline in the
county. It was built 40 years ago.
M. PINARD: I will tell you, frankly, the studies are already made on
these projects, between Quiyon and Hull but I must be frank with you, on
account of lack of financial disponibilities..
M. JOHNSTON: I know, but, Mr. Minister,...
M. PINARD: I think it was my duty to give preference to the road project
that I had just explained.
M. JOHNSTON: Just coming back to what you were refering to a while ago
about importance of circulation, I mean this is the only road where the
circulation is about, may be fifteen cars per hour, whereas, on route 8 it will
take maybe 75 to 100 per hour in the lower section of the county, leading out
of this county into Hull and we are spending money in the section which is
extremely rural and I hope more con- sideration should be given to route 8 in
the lower section.
M. PINARD: Well, I don't think we can discuss unfavorably the project
that you're talking about, but in the order of urgencies and priorities, I
think decisions were right to spend more money on the projects that I have
already explained. If we have more money, it's a pleasure for us to spend
it...
M. JOHNSON: I understand. There is a definite need in that section, and
the section in the sense that it is in the county of Gatineau more so than it
is in the county of Pontiac. As I mentionned it is the life-line of our county
and even though a considerable amount of money has been spent in the section of
Hull to possibly prolong these roads later on nevertheless I think the project
should be started from Quyon down to meet the road coming up from Hull.
M. PINARD: The chief engineer, Mr. Brancheau, explained to me that this
project alone will necessitate an expense of almost $2,000,000 from Plaisance
to Quyon. But the longer we prolong it the more problems we are going to have.
That road today is hardly fit to drive on. You know it's very hard for the
department to stop roadwork previously begun. It must be finished in time to
give an economic rentability.
M. RUSSELL: M. le Président, je crois que le ministre attache
beaucoup plus d'importance à la ville de Hull qui est une ville
secondaire...
M. PINARD: Une ville secondaire?
M. RUSSELL: ... qu'à la ville de Waterloo qui est la capitale du
comté chez nous. Cela prendrait simplement un petit montant pour le
démontrer et reconnaître leurs erreurs, on semble hésiter
un peu. Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il a l'intention de finir
la route qui est déjà commencée de Warden à Roxton
Falls, cette année?
M. PINARD: Alors là, je retourne dans Shefford.
M. RUSSELL: C'est un district important. M. PINARD: Quelle est la
question? M. RUSSELL: Warden-St-Joachim.
M. PINARD: Il y a le chemin de Warden-Roxton.
M. RUSSELL: C'est cela.
M. PINARD: Alors travaux de terrassement et de gravelage.
M. RUSSELL: Quel montant?
M. PINARD: Pour continuer le contrat accordé l'année
dernière au nord du village, une dépense d'environ $40,000; et le
pavage sur le contrat commencé en 1965, alors pavage qui sera
exécuté cette année sur une distance de 1.82 mille.
M. RUSSELL: On ne continue pas les travaux du village de St-Joachim
à Roxton Falls. On arrête les travaux à St-Joachim, si je
comprends bien.
M. PINARD: Au-delà du village. Oui, on est dans la paroisse.
M. RUSSELL: Des deux côtés, c'est la paroisse.
M. PINARD: Alors au nord du village, continuation du contrat au nord du
village vers Roxton Falls.
M. RUSSELL: Je comprends que cette route-là avait
été promise en 1960 par mon adversaire. Il y a déjà
six ans de cela et on est rendu seulement au village. Je comprends qu'il a
été élu dans St-Joachim. J'ai simplement informé le
ministre pour que son candidat ne soit pas malpris.
M. PINARD: Vous savez, ça se discute en temps et lieu
M. RUSSELL: Vous avez Dhefford. La route qui mène de Bonsecours
à Sherbrooke il n'y a pas de numéro sur cette
route-là...
M. PINARD: Lac Bokers? M. RUSSELL: Lac Bokers.
M. PINARD: Oui. Alors il y a des travaux de revêtement d'asphalte
sur une distance de 1.24 mille qui sont prévus.
M. RUSSELL: Terrassement et gravelage? M. PINARD: Terrassement et
gravelage.
C 'est pour faire le revêtement d'asphalte sur des routes
déjà construites en 1964 et en 1965.
M. RUSSELL: On ne fait pas d'extension de nouvelles constructions dans
ce coin-là.
M. PINARD: Pas en terrassement et gravelage.
M. RUSSELL: La route de St-Valérien à... M. PINARD:
Milton? M. RUSSELL: Milton.
M. PINARD: Oui. St-Valérien de Milton canton, travaux de
terrassement et gravelage, sur une distance de 2.58 milles, $136,000, jusqu'au
village. Continuation du contrat commencé en 1965.
M. RUSSELL: Y a-t-il d'autres questions là-dessus?
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. PINARD: Alors, quelle est votre question, M. le
député?
M. LAVOIE (Wolfe): Qu'est-ce qui va se faire chez nous, dans Wolfe?
M. PINARD: J'aimerais être franc envers le député.
Il y a des travaux qui sont décidés, d'autres qui sont encore en
discussion. Je peux lui dire cependant que les travaux qui seront
décidés ici comme projets, il y en a sur la route 32, je l'ai dit
tantôt, Marbleton village et Dudswell canton, travaux de terrassement et
gravelage; encore sur la route 32, le terrassement de Marbleton, c'est de
l'asphalte. Sur la route 34, dans Ham-Nord canton, terrassement et gravelage.
Sur la route 34, dans la paroisse Saints-Martyrs-Canadiens, travaux de
terrassement et gravelage. Route numéro 34, Saints-Martyrs-Canadiens
paroisse, revêtement bitumineux; route 34, Ham-Nord canton,
revêtement bitumineux. Route 34, Notre-Dame-de-Ham, revêtement
bitumineux. Chemin de Lambton, dans Disraëli paroisse, terrassement et
gravelage. Chemin Walton-St-Georges, dans Waltonville village et Walton canton,
terrassement et gravelage. Dans Notre-Dame-de-Ham, travaux de revêtement
bitumineux; St-Adrien, revêtement bitumineux; St-Camille canton,
revêtement d'asphalte; Bishopton village, pavage.
Alors, il faudra faire un choix dans ces projets. Je ne les enregistre
pas comme définitifs,
il faudra quand même faire un choix sur cette liste de
projets.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, dans la province...
M. PINARD: Si je suis capable de les donner au complet au comté,
tant mieux, mais je ne peux pas m'engager aujourd'hui.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministère a de grands projets de
décidés dans la province?
M. PINARD: Les grands projets?
M. LAVOIE (Wolfe): Les grands projets.
M. PINARD: Les grands projets. Les grandes artères
économiques routières.
M. BERNATCHEZ: A même le budget de $150 millions...
M. PINARD: Oui? Voulez-vous que je vous les donne par district? Parce
que c'est plus facile de circonscrire la dépense.
Alors, dans le comté de Québec, je vais vous les donner
par district, et si vous voulez avoir des détails, on peut
peut-être aller par comté.
Dans le district numéro 1, qui comprend le district de
Québec, pour les travaux commencés en 1965 et à terminer
en 1966, qui sont des montants engagés, il y a une dépense
prévue de $3,833,225.36; en nouveaux projets, une dépense
prévue de $3,200,000, ce qui fait une dépense totale de
$7,033,225.36.
Dans le district numéro 2, pour travaux commencés en 1965
et à terminer en 1966, ce sont des montants engagés, une
dépense de $1,204,155.70; en nouveaux projets, nous prévoyons
$250,000, ce qui fait une dépense totale en 66/67 de $1,454,155.70. Dans
le district No 3, travaux commencés en 1965 et terminés en 1966,
$534,654.86.
M. RUSSELL: M. le Président, je ne veux pas interrompre le
ministre mais est-ce que ce sont des projets de routes secondaires?
M. PINARD: Un grand projet.
M. RUSSELL s Des grandes artères.
M. PINARD: Des grandes artères routières. Nouveaux
projets, $400,000, ce qui fera une dépense totale en 66/67 de
$934,654.86, dans le district numéro 3. Dans le district
numéro...
M. LAVOIE (Wolfe): Numéro 3, j'essaye de trouver ça ici,
ça comprend quoi?
M. PINARD: Beauce, Frontenac...
M. LAVOIE (Wolfe): Deux tantôt, qu'est-ce que ça
comprenait?
M. PINARD: Mégantic.
M. LAVOIE (Wolfe): Ah bon!
M. PINARD: L'avez-vous la liste des comtés? Alors, je vais vous
la donner. Regardez dans l'organigramme du ministère de la Voirie
à la dernière page, les rapports annuels. Vous avez la liste des
comtés. Vous ne les avez pas, vous? Il y a un défaut de reliure
quelque part.
M. RUSSELL: Non, il n'y a pas de défaut, je ne l'ai même
pas sur le mien!
M. PINARD: Bon!
M. LAVOIE (Wolfe): Le district numéro deux, ça comprenait
Kamouraska puis le Bas-du-Fleuve. C'est d'accord.
M. PINARD: C'est ça. District numéro trois c'est..
M. LAVOIE (Wolfe): C'est le district de Marcel Grondin,
ingénieur.
M. PINARD: C'est ça: Frontenac, Compton, Stanstead, Beauce,
Sherbrooke, Richmond, Lotbinière, Mégantic, Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Wolfe! M. BERNATCHEZ: $900,000! M. PINARD: En grands
projets! M. BERNATCHEZ: Oui.
M. PINARD: District numéro 4. Travaux commencés en 1965
à terminer en 1966: $14,431,465. Nouveaux projets, en 1966: $15,850,000
pour une dépense totale prévue en 66/67 de $30,281,465.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est un peu mieux que chez nous ça,
M. RUSSELL: C'est pour Montréal.
M. BERNATCHEZ: Ah! c'est le district de Montréal!
M. PINARD: Quatre, district de Montréal.
M. LAVOIE (Wolfe): Je pensais que c'était à Drummondville
pour commencer mais là...
M. PINARD: Ah! on n'est pas si généreux que ça
chez-nous. District numéro 5: Travaux commencés en 19G5 à
terminer en 1966: $7,142,420.83; nouveaux projets: $1,750,000, pour une somme
globale en 1966 de dépenses de $8,892,421.83. District numéro 6:
Travaux commencés en 1965 et à terminer en 1966: $549,225.03;
nouveaux projets en 1966; $1,625,000, ce qui ferait une dépense globale
en 66/67 de $2,174,225.03. District numéro 7: travaux commencés
en 1965 et à terminer en 1966, $3,251,374.63; nouveaux projets en 1966
pour une somme de $1,500,000. Ce qui donnera une dépense globale en
66/67 de $4,751,374.63. District numéro 8: travaux commencés en
1965 à terminer en 1966; $27,000, nouveaux...
M. RUSSELL: Ce n'est pas beaucoup.
M. PINARD: ... projets: $900,000.
M. BERNATCHEZ: T'es pas mal avancé!
M. PINARD: Total des montants nécessaires en 66/67: $927,000.
Disons que c'était là que l'opération de ratrappage
était la plus urgente. District numéro 9: travaux
commencés en 1965 et à terminer en 1966: $14,518,200; nouveaux
projets à amorcer en 1966: $3,560,000. Total des montants
nécessaires en 66/67: $18,078,200.
M. RUSSELL: Cela va pas mal à la route 9-B?
M. PINARD: Oui, Alors, le montant global des dépenses pour
travaux à terminer, ou commencés en 1965 et à terminer en
1966, le total de $45,791,722.41.
La dépense pour les nouveaux projets amorcés en 1966
totalise $29,060,000 et le total des montants nécessaires en 66-67 et
pour les travaux à terminer et pour les gros travaux à amorcer
dans le champ des grands projets: $74,301,722.41...
M. BERNATCHEZ: A peu près 50%.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors ces projets-là sont
décidés et ils vont se faire.
M. PINARD: Bien, disons que ce sont des engagements pour les travaux
commencés. Evidemment nous avons intérêt à les
terminer le plus rapidement possible dans les nouveaux projets; il peut
toujours arriver certaines conditions qui nous obligent à modifier le
projet à le mettre parfois de côté complètement.
Espérons que non enfin...
M. RUSSELL: Vous avez déjà annoncé une route de
contour qui partirait de Trois-Rivières et qui mènerait à
Drummondville...
M. PINARD: C'est la Transquébécoise. Disons que nous
voulons amorcer une section en 1966 entre Trois-Rivières et Shawinigan.
Si la décision quant à l'implantation de la sidérurgie
à Bécancour est prise cette année et que les
négociations entre le gouvernement provincial et le gouvernement
fédéral conjointement avec la Commission d'énergie
nucléaire, amenaient la décision favorable à
l'implantation d'une usine atomique d'énergie nucléaire à
Bécancour en 1966, eh bien! vous voyez tout de suite que ce sont des
conditions déterminantes pour nous faire modifier notre programme...
M. RUSSELL: Ce sera un budget supplémentaire.
M. PINARD: . . pas nécessairement mais il est possible que je
sois obligé de demander un budget supplémentaire. Je serais
peut-être obligé d'aller plus vite que prévu du
côté de la rive sud pour bien servir le territoire qui devient une
région pilote sur le plan aménagement du territoire, sur le plan
industrialisation, sur le plan structure municipale nouvelle dans le cas de la
fusion des onze municipalités avec des voies de raccordement à la
route transcanadienne du côté sud, entre la route transcanadienne
et le fleuve St-Laurent d'une part, avec raccordement aussi de l'autre
côté de la route transcanadienne en direction de Victoriaville,
Plessisville, Thetford, etc., compte tenu de la décision qui serait
finale quant au choix de la circulation à envisager. Mais je vous ai dit
l'autre jour, vendredi je pense, que j'avais remis le travail technique
préparé par le service technique de planification entre les mains
d'économistes qui vont étudier la projection des tendances
nouvelles qui se font jour et qui apporteront certainement une modification
complète dans l'aménagement du territoire, dans
l'éventualité de l'installation d'un complexe de l'acier et de
l'installation d'une usine d'énergie nucléaire, avec toutes les
industries satellites que cela peut apporter directement dans le territoire
nouveau sur le plan municipal de Bécancour.
Mais il peut fort bien arriver aussi que certaines industries
déjà en place à Victoriaville,
à Thetford, à Plessisville, à Nicolet,
Drummondvilles, à Richmond, à Sherbrooke ou ailleurs,
décident des petits investissements industriels, mais dans le cadre
même de leur zone d'opérations,, Ce qui ne veut pas
nécessairement dire qu'elles sont invités ou enclines à
aller investir dans le territoire de Bécancour, compte tenu des
distances qui ne sont pas tellement fortes entre Bécancour,
Drummondville d'une part, Victoriaville, Richmond, Granby, Sherbrooke,
St-Hyacinthe, Sorel. Il peut arriver que les directeurs de compagnies disent:
« Nous pensons que nous sommes mieux d'investir autour des usines
déjà construites. » Mais ils vont exprimer des besoins sur
le plan routier, sur le plan des communications rapides pour abaisser le
coût de construction et, pour abaisser le coût de production, pour
abaisser le coût du transport des produits ouvrés ou
semi-ouvrés ou bruts à des usines de transformation sur le
marché local, sur le marché canadien et peut-être sur le
marché d'exportation. Alors, ce sont toutes ces données que les
économistes du ministère de l'Industrie et du Commerce et les
économistes à l'intérieur du ministère de la Voirie
devront étudier pour nous indiquer les tendances nouvelles qui font jour
en ce moment.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, à moins d'imprévus, il
n'y aura pas de gros montants à dépenser sur cette
route-là cette année, sur ce projet-là. Il y a des chances
que ça soit modifié?
M. PINARD: Actuellement il faudra dépenser entre $1 million et $2
millions, comme un point de départ. Pour les raisons que je viens
d'exprimer il peut fort bien arriver que nous soyons obligés d'aller
plus vite. Disons bien franchement que pour la section de Shawinigan,
Trois-Rivières, Shawinigan nous sommes prêts pour le projet dont
l'exécution devrait être faite plus rapidement.
Du côté sud, entre la route 3, les ponts de
Trois-Rivières et de Bécancour jusqu'à la Transcanadienne,
nous sommes passablement avancés, même prêts à agir
cette année si c'est nécessaire. Mais ce n'est pas une
décision formelle que je vous donne aujourd'hui.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il aurait des chances que le tracé soit
changé? Ou bien est-ce qu'il est définitif?
M. PINARD: Le tracé n'est pas définitif. C'est pour cela
que j'ai demandé à des économistes d'en faire
l'étude de façon à ce que nous soyons sûrs de part
et d'autre, du côté des services techniques de planification du
ministère de la Voirie et du côté des économistes
chargés d'une politique d'aménagement du territoire, de choisir
le meilleur tracé possible comme axe routier susceptible de mieux
servir, et l'industrie et les structures municipales qui sont mises en
place.
M. RUSSELL: Donc, il n'y a pas eu de plans déposés, rien
de cela?
M. PINARD: Nous avons pris certaines précautions. Nous avons des
tracés alternatifs qui volontairement sont annoncés de
façon à brouiller les pistes pour éviter la
spéculation, pour faire suite, en quelque sorte, au projet de loi qui a
été déposé aujourd'hui pour...
M. RUSSELL: Afin de satisfaire les appétits. Si un groupe en veut
ici, on peu l'annoncer là.
M. PINARD: Non, non. Je voudrais seulement que ça protège
de la spéculation à l'intérieur d'un territoire de vingt
milles par quarante.
M. HEBERT: Cent soixante-dix milles carrés.
M. PINARD: Cent soixante-dix milles carrés. Je voudrais que ce
soit bénéfique au ministère de la Voirie qui ne devrait
pas être pénalisé dans le champ des investissements
routiers qui viendront, qui ne devrait pas, en somme, être
pénalisé pour les investissements qu'il s'apprête à
faire. Je ne vois pas pourquoi le ministère de la Voirie, parce qu'il va
donner de la plus-value à des territoires, serait
pénalisé, par exemple, dans le domaine de l'expropriation. Je
voudrais que la loi aoit assez large pour permettre un gel des terrains de
sorte que, à cause de la plus-value que certains travaux donneront
à certains territoires, le ministère de la Voirie ne soit pas
obligé de payer plus cher qu'il ne l'aurait fait un an, ou deux ans, ou
trois ans auparavant.
Je pense que c'est une bonne politique; c'est une politique
d'économie pour le contribuable.
M. LAVOIE (Wolfe): Cette Transquébécoise-là irait
jusqu'à Sherbrooke?
M. PINARD: Disons, sur le plan des frontières, qu'elle partirait
de Chibougamau, et se dirigerait vers la haute Mauricie, la basse Mauricie, en
direction de Trois-Rivières, via le nouveau pont de
Trois-Rivières du côté sud, dans un axe routier
relativement rapproché de Bécancour en direction de la
Transcanadienne. Et pour la Transcanadienne, disons que la décision
n'est pas définitive; il faut étudier les tendances
naturelles de l'expansion économique par rapport aux tendances
qui sont incitatrices des décisions gouvernementales qui doivent venir
très prochainement. Alors, l'axe routier peut être situé
dans un corridor donné, mais je pense bien qu'il faudra pourvoir cet axe
routier de bretelles ou de voies de raccordement pour bien servir les villes
qui gravitent autour de cet axe routier. En direction de Sherbrooke.
M. RUSSELL: Elle doit se diriger vers Richmond, Windsor Mills, à
envrion, disons, cinq, six, dix milles de Sherbrooke et des frontières
américaines.
M. PINARD: C'est cela.
M. BERNATCHEZ: Est-ce qu'il y a quelque chose de prévu pour
relier Québec et la frontière américaine par
Dorchester?
M. PINARD: Il y a des projets à l'étude. Bien, je ne sais
pas à quoi le député fait allusion. Est-ce qu'il fait
allusion à une route de jonction?
M. RUSSELL: A la demande que le député, a faite en
Chambre.
M. PINARD: ... C'est à l'étude, présentement,
conjointement par le ministère de la Voirie du Québec et par la
« Road Commission » du Maine. L'année dernière, les
fonctionnaires du ministère et moi-même sommes allés
rencontrer le « Road Commissioner » et ses fonctionnaires au
Capitole de l'Etat du Maine. Ils sont venus, il n'y a pas tellement longtemps,
rencontrer nos fonctionnaires à Québec et les corps
intermédiaires négocient entre eux pour, en somme, constituer des
groupes de pression pour forcer l'action du côté du gouvernement
du Maine et pour forcer l'action du Québec.
Disons que ce n'est pas un gros problème pour le Québec.
Quand le Maine aura décidé de construire l'axe routier
recommandé, qui est demandé par les corps intermédiaires,
le Québec sera prêt à aller se raccorder partout où
cet axe viendra.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministre est convaincu du besoin?
M. PINARD: Pour le Québec, ce n'est pas un projet prioritaire ou
urgent.
M. RUSSELL: On pourrait demander au député qu'il vienne
ici, pour plaider.
M. PINARD: Pour l'année en cours, cela ne représente pas
un caractère d'urgence. Quant à nous, nous ne savons pas du tout
ce que le gouvernement du Maine a l'intention de faire en 1966, il n'y a aucune
indication qui nous a été donnée, disons que c'est
à l'état de discussion et de projet en ce moment.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais, à Sherbrooke, M. le ministre, n'est-il
pas question d'une route vers le Maine et d'un service entre cette
route-là?
M. PINARD: C'est cette route-là.
M. JOHNSTON: Under this item of the protection of the public as far as
signal lights come in, is there any program set up for this or has it been
talked about?
M. LAVOIE (Wolfe): Les signaux lumineux.
M. PINARD: Would you like to bring up your question after supper,
please?
M. JOHNSTON: After supper.
M. LAVOIE (Wolfe): Expropriations, aussi, c'est terminé, n'est-ce
pas?
M. PINARD: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté, le sous-article 1.
M. BERNATCHEZ: Alors, voulez-vous...
M. PINARD: Expropriations, c'est la construction. Voulez-vous... par
exemple... nous pourrions adopter le sous-article 1 de l'article 6 «
construction et réfection des routes » pour la somme de
$150,766,000. J'ai donné suffisamment d'explications
là-dessus...
M. RUSSELL: On va adopter $140 millions, on va...
M. PINARD: Oui, nous pourrions peut-être revenir avec
l'expropriation, signalisation...
M. BERNATCHEZ: Bien, c'est qu'il y en a peut-être d'autres qui
auront quelques questions à poser, avant de l'adopter tout de suite.
M. LAVOIE (Wolfe): Ecoutez, M. le Ministre, la suite... je voyais ici en
ce qui concerne la route Les Boules, Riviêre-au-Renard...
M. PINARD: Bien, c'est un projet spécial...
M. LAVOIE (Wolfe): ... c'est que le député de
Gaspé-Nord n'est pas ici, il voudrait poser quelques questions à
ce sujet, est-ce que vous pourriez...
M. PINARD: Pensez-vous qu'il sera ici ce soir?
M. RUSSELL: Oui, il est censé être ici. M. PINARD: Bon,
c'est très bien.
M. LAVOIE (Wolfe): on va laisser l'article en suspens...
M. PINARD: C'est très bien. Alors, ça va. Article 6,
sous-article 2.
M. LAVOIE (Wolfe): Article 6, sous-article 2.
M. PINARD: Ce sont des projets spéciaux dans le cadre des
conventions fédérales-provinciales.
M. LAVOIE (Wolfe): Bien justement, le député de
Gaspé-Nord m'a demandé...
M. PINARD: Alors, ce soir, à 8 heures.
Reprise de la séance à 8 h 4
p.m.
M. HAMEL (président du comité des crédits): A
l'ordre, messieurs! Article 1: Construction et réfection de routes.
M. RUSSELL: M. le président, on avait discuté, un peu
avant l'ajournement, de la route 8, de la réfection sur une route qui
conduit de Hull à...
M. PINARD: Quyon. Quyon to plaisance. It has been discussed...
M. JOHNSTON: We have discussed it. M. PINARD: Yes.
M. RUSSELL: Maintenant est-ce qu'on pourrait avoir des détails
sur les travaux qui se font sur la route 15, je crois, pour le Saguenay, cette
année?
M. PINARD: Qui part de la route 15 jusqu'à Chicoutimi?
M. LAVOIE (Wolfe): Non.
M. PINARD: Baie-Comeau, Hauterive, ces places-là...
M. RUSSELL: Vous parlez de la route du Saguenay qui va jusqu'à
Port-Cartier.
M. PINARD: port-Cartier... C'est la liste des travaux
suggérés pour l'année 1966 sur la route 18. Budget du
comté. Cela se divise en grands projets et en travaux de comté.
En ce qui concerne les grands projets, dans le comté de Saguenay, route
numéro 15: Colombier, St-Paul-du-Nord, Ste-Anne-de-Portneuf. Travaux
commencés en 1965 à terminer en 1966, nous envisageons une
dépense de $838,169.40. Dans les nouveaux projets exécutés
en 1966, nous prévoyons une dépense de $200,000.
M. RUSSELL: Sur la route 15. M. PINARD: Sur la route 15.
M. RUSSELL: Est-ce que cela termine les travaux, la construction de la
route 15?
M. PINARD: Pas encore. Il y a une section à terminer. Attendez,
je n'ai pas terminé, par exemple. Sur la route 15 entre Baie-Comeau et
Hauterive, travaux commencés en 1965 et à terminer en 1966, nous
allons dépenser $321,105.23.
Nouveaux projets à exécuter en 1966 sur la même
section: Baie-Comeau, Hauterive, $100,000; sur la route 15, à
Betsiamites, là il faut faire des travaux de concassage de pierre parce
que les agrégats ordinaires sont très rares, le gravier est
très rare. Nous prévoyons une dépense de $154,600 pour
terminer les travaux commencés en 1965, à être
exécutés en 1966.
Dans le canton Raffeix nous avons de nouveaux projets pour $100,000 en
1966. A Colombier et à St-Luc-de-Laval, nous avons de nouveaux projets
à exécuter en 1966, pour $600,000.
Si vous me le permettez maintenant, il y aura Chicoutimi-Nord et
Tadoussac. Dans le canton Albert, pour terminer les travaux de terrassement
commencés en 1965 et à terminer en 1966, nous envisageons de
dépenser $1,390,000. Ce qui donnerait une somme totale de $1,500,000 en
travaux, route 15, dans le comté Saguenay. Nouveaux projets, et travaux
commencés en 1965 et à terminer en 1966, je vais voue le dire;
$3,077,374.63.
M. RUSSELL: C'est sur la route 15 dans le comté Saguenay?
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre pourrait nous dire quelle a
été la décision prise pour la route qui a
été demandée...
M. PINARD: Bien voici, un instant. Malheureusement, je fais une erreur.
Je comprends les $1,390,000 de dépenses sur la route
Chicoutimi-Nord-Tadoussac. Alors, enlevez... un instant! Voulez-vous reprendre
les chiffres que je vous ai donnés sur la route 15? $838,169.40, travaux
à terminer. $321,105.23, $154,600 et $1,300,000 environ de travaux
à terminer, plus les travaux à inaugurer en 1966, $1,500,000. Ce
qui donnera environ $2,800,000 à dépenser sur la route 15 en
1966.
M. RUSSELL: J'avais commencé à poser une question encore
à savoir quelle est la décision sur le tracé de la route
conduisant de Port-Cartier à Gagnonville, ou ville Gagnon?
M. PINARD: Gagnonville.
M. RUSSELL: Gagnonville. Est-ce que ce projet va être
complété ou si on va faire le projet de contourner ou
sortir...
M. PINARD: L'ingénieur-en-chef me dit que c'est un projet qui a
été mis à l'étude, et la décision, en ce
moment, c'est de ne pas considérer le projet comme prioritaire et
urgent.
M. RUSSELL: Il y avait eu...
M. PINARD: C'est une distance d'environ 195 milles, ça.
M. RUSSELL: Il y a eu un projet d'annoncé, je ne sais pas au
juste le tracé, mais qui aurait coïncidé avec les travaux
qui se faisaient au barrage de la Manicouagan par l'Hydro-Québec. Est-ce
que ce projet là a été accepté par le
ministère? Est-ce que c'est définitif?
M. PINARD: Ce sont les Richesses naturelles qui réaliseront le
projet. C'est un chemin réalisé dans le cadre d'une entente
fédérale-provinciale qui s'appelle « Roads to resources
», alors chemin d'accès aux richesses naturelles ou en
forêt.
M. RUSSELL: I quite understand. Mais la question étant
celle-ci...
M. PINARD: Non, je vous dis que ce n'est pas de la juridiction du
ministère de la Voirie.
M. RUSSELL: Je comprends qu'une partie du projet doit-être
réalisée, selon un plan conjoint fédéral-provincial
par l'Hydro-Québec jusqu'à la Manicouagan. Mais il y avait un
projet d'annoncé pour la continuation de la route de Manicouagan
à Gagnonville.
M. PINARD: Qui a annoncé ce projet-là?
M. RUSSELL: Le secrétaire de la province, M. Arsenault.
M. PINARD: Je ne me souviens pas de ça. Avant les
élections partielles? En quelle qualité le ministre Arsenault
l'aurait-il annoncé? Alors qu'il était ministre des Terres et
Forêts ou quoi?
M. RUSSELL: Je crois qu'il était le représentant du
premier ministre à une...
M. PINARD: Bah! enfin, j'aimerais mieux me fier à un reportage de
journal ou à une déclaration en bonne et due forme, parce que
là, on peut discuter bien longtemps sur...
M. RUSSELL: Ce n'est pas pour mettre en doute la déclaration que
le secrétaire de la province a faite, mais simplement un projet avait
été annoncé...
M. PINARD: Oui, mais il ne l'a certainement pas annoncé à
ma place; ça, c'est sûr.
M. RUSSELL: Non, mais je me demandais quel était le
sérieux de l'annonce qui avait été faite. Est-ce que ce
projet-là serait réalisé pour savoir de quel
côté la route allait sortir?
M. PINARD: Ah moi! je n'en ai pas entendu parler!
M. RUSSELL: Donc, le ministre de la Voirie me dit que, d'un
côté, il n'y a pas eu de projet de tracé de fait, de
l'autre côté, le projet qui avait été demandé
ou suggéré a été mis à l'étude
seulement. C'est le projet du parti...
M. PINARD: Cela a été mis à l'étude et, pour
le moment, nous le laissons dans les projets qui n'ont pas un caractère
de priorité et d'urgence au ministère de la Voirie.
M. RUSSELL: Donc, les gens de Gagnon savent maintenant qu'ils vont
sortir encore par le chemin de fer pour quelques années encore.
Enfin!
M. PINARD: C'est la franchise qui est la meilleure politique à
mon sens, c'est de leur dire de ne pas espérer contre toute
espérance, quand les études nous font constater que, compte tenu
des besoins à combler, il y a d'autres besoins qui sont prioritaires, et
la Chambre de commerce est déjà informée de notre
décision. Je n'ai pas caché la décision à laquelle
nous en sommes venus.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le chemin de Chicoutimi-Tadoussac va se
finir cette année?
M. PINARD: Il sera fini l'année prochaine. Bien, nous
dépensons passablement d'argent. J'avais tantôt des
chiffres...
M. RUSSELL: Ce sont des travaux déjà commencés, je
crois.
M. PINARD: Chicoutimi-Tadoussac, nous allons dépenser $1,390,000
pour des travaux à terminer en 1966.
M. RUSSELL: Est-ce que ça complète la route,
ça?
M. GAUTHIER: Elle va s'ouvrir à la circulation quand?
M. PINARD: Au mois de novembre.
M. GAUTHIER: Avec un pavage temporaire ou si elle sera prête
à recevoir le pavage définitif.
M. PINARD: presque tous les ponts sont finis. Alors, avec les travaux
qqe nous allons terminer en 1966, la route sera ouverte sur toute se longueur,
sauf qu'il restera d'autres travaux de revêtement bitumineux à
exécuter.
M. RUSSELL: M. le président, j'avais soulevé, avant
l'ajournement, la question du revenu de taxes qui n'était pas
dépensé pour la Voirie, venant des véhicules. J'ai ici les
chiffres qui ont été donnés en Chambre et qui n'ont pas
été démentis par le ministre des Finances.
M. PINARD: A quel moment, ça?
M. RUSSELL : A l'occasion de l'étude du budget, le printemps
dernier, à la dernière session, c'était le budget 65/66.
Le revenu des taxes du carburant était de $191 millions, en ajoutant $58
millions pour les permis...
M. PINARD: Il faudrait quand même référer aux
comptes publics de 64/65 pour avoir les chiffres exacts...
M. RUSSELL: Ce sont les estimations budgétaires du ministre des
Finances 64/65, je crois.
M. PINARD: D'après les comptes publics la taxe de l'essence a
rapporté $166,096,729.
M. RUSSELL: Oui, ça, c'est un an avant.
M. PINARD: Non. Ce sont les comptes publics 64/65...
M. RUSSELL: L'année qui vient de se terminer.
M. PINARD: ... page 730, et l'émission des permis a
rapporté $55,619,032. Alors, si vous additionnez ces deux montants, il
restera l'article du revenu de la taxe de vente sur...
M. RUSSELL: L'estimation de $25 millions.
M. PINARD: ... les automobiles par exemple...
M. RUSSELL: L'estimation de $25 millions, je pense que c'est très
conservateur.
M. PINARD: Alors ce qui laisserait quand même une
différence assez marquée entre les
revenus provenant de la taxe de l'essence, des permis émis par le
ministère des Transports et Communications et le revenu de la taxe sur
les ventes d'automobiles par rapport aux dépenses routières. Il y
aura encore une différence assez marquée entre les
dépenses et les revenus; ce qui voudrait dire que, annuellement depuis
quelques années, nous dépensons plus pour les besoins de Voirie
que nous ne retirons des revenus...
M. RUSSELL: En fait de dépenses. Mais il faut tout de même
admettre que la dépense de $74 millions, ça, c'est de
l'entretien; les estimations des dépenses de l'an dernier étaient
de $74 millions et le solde de $187 millions, ce sont des dépenses
capitales...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: ... donc financées sur une période
d'années. Que l'on paie simplement...
M. PINARD: Je comprends ce que le député veut dire. C'est
qu'il y a des revenus ordinaires, le revenu de la taxe s'en va dans le fonds
des revenus ordinaires de la province; l'entretien se finance à
même les revenus ordinaires de la province sauf que les dépenses
capitales, les travaux de construction de Voirie se financent ordinairement par
voie d'emprunts...
M. RUSSELL: C'est ça.
M. PINARD: C'est une situation compliquée qu'il faut quand
même établir mais ça reste quand même vrai que
l'ensemble des revenus des trois taxes ne rejoint pas l'ensemble des
dépenses d'entretien et de construction faites par le ministère
de la Voirie annuellement.
M. RUSSELL: Cela représente plus que les déboursés
annuellement pour les routes. Parce que les déboursés consistent
d'abord en l'entretien qui est de $74 millions, et les autres
déboursés, les seuls autres déboursés qu'ils ont,
c'est le remboursement des emprunts qui est en moyenne; si ce n'est pas sur
vingt ans, ce sera 10% plus ou moins.
M. PINARD: C'est ça.
M. RUSSELL: Ce sont les chiffres, les estimations du ministre des
Finances de l'an dernier. C'est là-dessus que ç'a
été pris, ça.
M. PINARD: Tout dépend de la façon que l'on discute et les
revenus et les dépenses, et de quelle façon on les affecte. Alors
en immobilisation payable par voie d'emprunts ce sont les travaux qui se
capitalisent sur une certaine période d'année...
M. RUSSELL: Une vingtaine d'années au moins...
M. PINARD: ... alors l'auditeur fait même des remarques à
ce point de vue-là. Les dépenses d'entretien... Il faut quand
même consolider et maintenir notre réseau routier en bon
état.
M. RUSSELL: D'accord je déduis les dépenses d'entretien
dont, en 65-66, les estimations étaient de $74 millions; il y a
peut-être eu un budget supplémentaire mais là je parle du
budget ordinaire; $74 millions...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: ... sur le montant total de la perception des taxes. Je ne
peux pas déduire le montant total de $187 millions qui a
été dépensé en dépenses capitales et qui a
été payé par emprunts. A ce moment-là je suis
simplement obligé de porter la dépense annuelle du remboursement
de l'emprunt, ce qui veut dire qui présente moins que $100 millions des
revenus qui sont dépensés pour la Voirie annuellement.
M. PINARD: Voici, pour simplifier le raisonnement du
député de Shefford, ça signifie à peu près
ceci. Au chapitre des dépenses ordinaires, on cherche à faire un
équilibre avec les revenus ordinaires. Alors, c'est clair que le revenu
des trois taxes mentionnées tantôt est supérieur à
la dépense ordinaire imputable à l'entretien du réseau
routier.
La seule distinction que nous avons pu faire, c'est qu'il y a des
travaux d'entretien qui permettent de consolider la valeur des travaux de
construction déjà exécutés, et qui permettent de
déprécier moins vite les travaux d'immobilisation. Mais je pense
qu'il serait injuste de faire des comparaisons de cette façon-là.
Il faudrait prendre les dépenses du ministère de la Voirie dans
leur ensemble et au chapitre de la construction, dépenses qui se
financent par voie d'emprunt, dépenses d'entretien pour garder le
réseau routier en bon état. Alors, à mon sens, ce sont des
dépenses strictement pour fin routière, indépendamment des
dépenses d'administration qui concernent le paiement des salaires, par
exemple: L'administration pour les frais de bureau, etc. A ce moment-là,
je pense qu'on est beaucoup plus juste, on est plus en mesure de faire un
équilibre entre les dé-
penses et 1er revenus, si l'on veut aboutir à une discussion
honnête.
M. RUSSELL: Bien, M. le président, je pense que la discussion est
parfaitement honnête.
M. PINARD: Dans l'ensemble des emprunts globaux de la province, il reste
que la province emprunte pour fin routière, pour financer les travaux en
immobilisation.
M. RUSSELL: Ah! évidemment.
M. PINARD: ... ce n'est pas exclusif à la voirie; il faut
financer des travaux de construction d'hôpitaux, des édifices
publics,...
M. RUSSELL: Mais l'argument est celui-ci. Si le ministre faisait
lui-même sa perception de taxes, les trois taxes en 65-66, ont
rapporté $274 millions.
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Il paye son entretien; $74 millions. Et à ce
moment-là, la balance de ses travaux est de $187 millions. Je parle
toujours des estimations. Il y aurait 10% de remboursement à faire, qui
serait de $10,700,000. Donc, il lui resterait un omntant de $180 quelques
millions à son compte de banque.
M. PINARD: En réalité, chaque année vous payer
votre émission de débentures, à même vos
revenus.
M. RUSSELL: Oui.
M. PINARD: On capitalise une partie des revenus de la province, en
immobilisation; une partie va à l'entretien, une partie va à
l'immobilisation...
M. RUSSELL: Oui.
M. PINARD: Le député oublie que même en suivant son
argumentation jusqu'au bout, il oublie de calculer les dépenses
d'amortissement de la dette. Des dépenses en immobilisation à
l'emprunt.
M. RUSSELL: Il y a des dépenses existantes, c'est
évident.
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Quel est le montant des dé- penses existantes de la
province, pour la Voirie?
M. PINARD: On pourrait être gagnant pour une année, mais je
ne suis par certain qu'on serait gagnant sur une période de dix ans, par
exemple. Parce que je suis à peu près convaincu que les
dépenses de la Voirie ne pouvant pas diminuer, vont avoir une tendance
à augmenter de 10%, comme c'est le cas annuellement...
M. RUSSELL: Si je regarde les chiffres, cela veut dire que la province,
actuellement, avec son revenu, peut capitaliser le montant global, si je prends
le revenu annuel, sur vingt ans, tout près de $2 milliards. Vous avez
tout près de $182 millions qui restent pour des dépenses
capitales qui peuvent être faites à même les revenus. Si
vous le faites par voie d'emprunt, vous pouvez emprunter $1,800,000,000.
M. PINARD: Les revenus ordinaires, comme le député le
sait, vont aux revenus consolidés de la province pour fin de financement
des dépenses ordinaires dans tous les ministères de la province.
Alors, il faut quand même faire face à des dépenses
croissantes au chapitre des dépenses ordinaires, prévoir des
augmentations de salaire améliorer les services dans tous les
ministères, augmenter le montant des subventions payables et au
ministère de la Santé et au ministère de l'Education qui
ne se financent pas à l'aide d'emprunts, mais qui se financent à
même les revenus ordinaires de la province. En somme c'est le
ministère de la Voirie qui est le plus gros ministère à se
financer par voie d'emprunt.
M. RUSSELL: Ces travaux, ces travaux... M. PINARD: Les travaux de
construction.
M. RUSSELL: De construction, bon.
M. PINARD: Alors, je n'en aurais pas suffisamment si je me fiais
seulement au revenu des trois taxes pour financer toutes les dépenses du
ministère, les dépenses ordinaires et les dépenses...
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre aurait avantage à
prendre le défi du ministre des Finances et dire: Eh bien! je suis
d'accord, je vais prendre cet argent-là, je vais la mettre dans un
compte spécial et je vais l'administrer. »
M. PINARD: Maintenant, si on va au budget des immobilisations qui se
finance par voie d'emprunts, il faudrait quand même que le
député tienne compte du budget de la Corporation du pont de
Trois-Rivières et du budget de l'Office des autoroutes. Je comprends
qu'il y a une rentabilité dans le cas de l'Office des autoroutes, ce
n'est pas une rentabilité...
M. RUSSELL: Je voudrais dire au ministre...
M. PINARD: ... immédiate. Il y aura une tentabilité,
disons, qui va équilibrer les dépenses capitales sur une
période de 40 ans. Je ne peux quand même pas attendre 40 ans.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre...
M. PINARD: Non, je pense qu'on est mieux de rester avec la formule
ordinaire, même avec des inconvénients quelconques, parce qu'elle
est beaucoup plus flexible et le ministre peut faire connaftre annuellement ses
besoins et faire accorder les budgets adéquats dont il a besoin.
M. RUSSELL: Oui, je comprends, mais cette idée est lucrative.
M. PINARD: Vous connaissez la fragilité du marché de
l'emprunt.
M. RUSSELL: Oui, oui.
M. PINARD: Pour une raison ou pour une autre le marché devient
plus difficile,...
M. RUSSELL: De façon...
M. PINARD: ... à ce moment-là, je pourrais faire face
à des difficultés de financement de travaux en capitalisation,
travaux de construction. Ce qui m'obligerait à réduire
sensiblement mon budget de construction, ce qui me laisserait peut-être
un budget satisfaisant pour financer les dépenses ordinaires de mon
ministère, mais je connais bien les députés de
l'Opposition qui exprimeraient des reproches amers au ministre et au
gouvernement de s'être laissés aller dans une situation
pareille.
M. RUSSELL: Le ministre est assez bon administrateur, il connaît
bien ses affaires; il est certain que s'il avait tout cet argent, il pourrait
faire un bon travail dans la Voirie, peut-être encore mieux que...
M. PINARD: Oui, mais pourquoi diminuer le fonds consolidé au
chapitre des dépenses ordi- naires pour nuire au financement des
dépenses des autres ministères qui n'ont pas de revenus directs.
Il y a des ministères dont les dépenses ne sont
génératrices d'aucun revenu. Elles sont plutôt
génératrices de dépenses. Le ministère de la
Voirie, admettons-le, fait des dépenses capitales qui sont
génératrices d'augmentation de revenus. Alors, le gouvernement,
en général, est intéressé à augmenter le
rendement du trésor pour être capable de financer les autres
ministères.
M. RUSSELL: ... je suis obligé d'admettre que le public a raison
quand il dit qu'il paie plus de taxes pour les automobiles, les permis et le
carburant que le montant qui est dépensé pour la construction des
routes. Il retire là un revenu qui va ailleurs.
M. PINARD: Je comprends que le député voudrait
m'entraîner dans un débat de haute finance et de formules de
financement. Evidemment, cela peut se discuter très longtemps; il y a
différentes disciplines comptables en finances publiques. Je pense qu'on
serait mieux de laisser la responsabilité au ministre des Finances. Je
pense qu'à l'heure actuelle...
M. RUSSELL: Il a assez de difficultés.
M. PINARD; Non, non! Il a démontré qu'il était
capable de financer, et les emprunts de la province et les dépenses
ordinaires de la province parce qu'on a quand même un record cette
année. C'est un signe de progrès. Avez-vous d'autres questions
sur le sujet?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, cet après-midi, M. le Président,
je demandais s'il y aurait des travaux sur la route numéro 1 entre Leeds
Station et East Broughton pour l'année en cours. Vous m'avez dit non. Je
vois ici une déclaration du député du comté de
Mégantic, en date du 15 septembre 1965 disant que la route numéro
1...
M. PINARD: Voulez-vous répéter la date, s'il vous
plaît?
M. LAVOIE (Wolfe): Le 15 septembre 1965. Que la route numéro 1
serait déplacée et il a ajouté que les travaux
commenceraient l'an prochain, et dureraient deux ans. Alors, l'an prochain,
ça veut dire 1966, cette année. Et puis vous me disiez que...
M. PINARD: Cela peut être l'expression d'un désir!
M. LAVOIE (Wolfe): Bien, cette nouvelle a été
confirmée par M. Emilien Maheux, député de
Mégantic.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que cela arrive que les
députés ministériels se nourrissent de désirs?
M. PINARD: Oui, comme bien des députés de l'Opposition
peuvent le faire.
M. DIONNE: Je suis content...
M. PINARD: Je ne donnerai pas complètement tort au
député d'avoir exprimé undésir...
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'est pas un désir, mais c'est une nouvelle
confirmée.
M. PINARD: ... non seulement un désir, mais un besoin qui
représente un certain caractère de priorité et d'urgence.
Dans le cadre d'un budget donné pour un comté, il faut quand
même faire un choix entre les projets qui nous apparaissent les plus
urgents et prioritaires. Il arrive que le ministre soit obligé de faire
certaines coupures au grand déplaisir de certains
députés.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais c'est marqué. Cela a paru dans les
journaux, sur trois colonnes, disant que c'était confirmé...
M. PINARD: Oui, je comprends.
M. LAVOIE (Wolfe): ... que les divisions étaient faites.
M. PINARD; Laissons le député à ses
déclarations, mais la décision finale, c'est le ministre qui la
prend.
M. LAVOIE (Wolfe); Oui, je vois cela.
M. PINARD: Si le député a des explications à me
demander, eh bien! je ferai face à la musique.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela conduit les gens à l'erreur, ni plus ni
moins.
M. MEUNIER: C'est une question qui est posée depuis
longtemps.
M. JOHNSTON: Mr. President, we are coming back to the question that we
had to... Is there any program set up as far signalization or safety purposes
are concerned? Is there a program set up at this time where signal lights will
be put up in this coming year?
M. PINARD: On the roads to prevent accidents on the construction
sites?
M. JOHNSTON: Thaf s right.
M. PINARD: Well, we have a new system of signalization being installed
on our road system. I would like to stress on a point that to have a better
comprehension, I think it must be a symbolic system adapted to our North
American context, though. And we have...
M. JOHNSTON: At this time, is there any definite program set up stating
there will be signals placed here or there on certain highways?
M. PINARD: Yes, depending on the classification of the roads. On the
autoroutes and the Trans-Canada Highway and the secondary roads...
M. JOHNSTON: I have made request on different occasions and I was told
that the question would be studied because there have been intersections where
there have been several accidents... Something should be done... I mean
flashers and things of that nature.
M. PINARD: In about two weeks to come, I will be in a position to give a
document to the members of the House explaining the new system that we have to
install on our road system, road network. Instead of having inscriptions on the
road signals, we prefer to have symbols, a symbolic...
M. JOHNSTON: I am referring there more to flashers at dangerous
intersections, by passes and cross roads of highways where there
have been a series of accidents.
M. PINARD: Each case is studied by the district engineer or the division
engineer.
M. JOHNSTON: No decision has been made as yet whether any works will be
done this coming year?
M. PINARD: Well, we are installing many signals like that every year
depending on the needs...
M. JOHNSTON: I was just asking if you have a program set up...
M. PINARD: Oh! yes.
M. JOHNSTON: ... where there will be this particular use.
M. PINARD: Well, I understand what you mean. You want to know what will
be the expenses this year for...
M. JOHNSTON: Where they may be placed.
M. PINARD: Well, perhaps I cannot give you any detailed information
about the sites of the installation of the signals, but I can tell you what
will be the expense.
M. RUSSELL: Mais les projets sont acceptés
individuellement...
M. PINARD: Individuellement.
M. RUSSELL: ... par le gouvernement et le peuple. Le ministre doit avoir
en main les projets déjà acceptés...
M. PINARD: Ce que le député veut dire, c'est quel est le
système qui est actuellement en vigueur prévoyant l'installation
de signaux lumineux, de « flashers » si on me passe le terme
anglais, aux carrefours dangereux, aux intersections, aux approches des villes
ou des villages. C'est sûr qu'on en installe un très grand nombre
chaque année et cette année, la dépense pour faire face
à ces besoins, c'est peut-être drôle à dire...
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que les municipalités fournissent dans
certaine proportion? Dans un village, supposons?
M. PINARD: Cela dépend de la circulation. Enfin, si la
circulation est cinquante-cinquante, on dit aux municipalités: «
Fournissez votre part. » Il y a des endroits où l'on paie 80%,
75%, des endroits 100%. Et quand la circulation est supérieure à
85%, on paie 100%. Nous allons dépenser $1,100,000 en 1966 par rapport
à $788,000 en 1965...
Alors, c'est une augmentation de $312,000. Cela comprend l'entretien des
sytèmes d'éclairage le long des routes et la signalisation
lumineuse. Mais chaque cas est étudié à son mérite
par des spécialistes en circulation.
M. RUSSELL: M. le Président, on a affirmé que les
municipalités dans certains cas payaient un pourcentage. Cela comprend
simplement les villes, je suppose. Les villages ne paient pas là
où il y a une route numérotée qui traverse un village et
où vous êtes obligés de placer une signalisation?
M. PINARD: Quand c'est sur le tronçon, ex- clusivement
provincial, je pense que c'est une dépense qui est imputable
complètement au budget du ministère de la Voirie.
M. RUSSELL: Je voudrais...
M. PINARD: Il arrive, par exemple, qu'un tronçon de route
provinciale passe à l'intérieur des limites d'une
municipalité, et cela devient un service qui est rentu aussi bien
à la circulation interprovinciale, à la circulation provinciale
qu'à la circulation strictement d'ordre local. A ce moment-là, on
établit des normes de participation financière entre la
municipalité et le ministère.
M. RUSSELL: Je voudrais me servir d'un exemple pour illustrer ma
pensée. C'est que dans un village comme Ste-Anne-de-la-Rochelle, dans
mon comté, Shefford...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: ... on a placé un signal. Je pense que c'est
simplement pour ralentir la circulation. Est-ce qu'il a été
placé aux frais du ministère de la Voirie à 100%?
M. PINARD: A 100%?
M. RUSSELL: Et c'est possible dans une ville de trois, quatre ou cinq
mille habitants sur la route numéro 1, d'avoir des signaux placés
à 50% par la ville, 50% par la province?
M. PINARD: Tout dépend du service qui est rendu ou qui est
à rendre.
M. RUSSELL: C'est cela.
M. PINARD: Alors, si c'est mixte pour fin provinciale et fin municipale,
on cherche à répartir les charges financières de
façon adéquate. Evidemment, l'étude de la circulation est
importante pour dire qu'il y a une proportion plus grande de circulation
provinciale que de circulation urbaine et locale.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire quel est le montant que le ministère de la Voirie dépense
pour la location de machinerie pour des travaux de construction de routes?
M. PINARD: Est-ce qu'on reste encore dans l'article...
M. RUSSELL: Construction de routes. On est
dans la construction, contrats de construction, c'est la même
chose.
M. PINARD: J'aimerais signaler que la location d'outillage est imputable
en très grande partie au budget d'entretien. Il est très rare que
le ministère fasse de la location d'outillage pour des travaux de
construction.
M. RUSSELL: Il y a certains travaux de construction qui sont
faits...
M. PINARD: Sauf quand les travaux de construction sont faits en
régie, par exemple.
M. RUSSELL: C'est justement ce à quoi je voulais
référer.
M. PINARD: Nous n'en faisons pas.
M. RUSSELL: Je voulais savoir quel était le pourcentage
d'outillage qui était loué pour des travaux faits par le
ministère de la Voirie.
M. PINARD: M. Langevin, le sous-ministre en charge du budget, me dit
qu'il avait tous les documents pour vous donner des informations la semaine
dernière. Alors est-ce qu'on pourrait vous donner...
M. LAVOIE (Wolfe): Je voudrais faire remarquer qu'on a
dépensée une somme pour la location de machinerie, et je voudrais
en savoir le montant.
M. GAUTHIER: Est-ce que l'honorable ministre...
M. PINARD: Alors, quitte à faire la vérification pour les
travaux de construction, la location d'outillage représenterait
annuellement, pour 1965, deux millions et demi.
M. RUSSELL: 50% des locations en général avec
l'entretien.
M. PINARD: A peu près.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela ferait $5 millions en tout: deux millions et
demi pour la réfection des routes, et deux millions et demi pour
l'entretien.
M. PINARD: Ce sont des chiffres à vérifier, disons
approximativement.
M. GAUTHIER: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si son
ministère projette la re- construction de la section de route entre
Val-Jalbert et Chambord, sur la route 55, dans le présent budget?
M. PINARD: Nous allons exécuter des travaux sur la route 55
à Roberval et à St-Prime paroisse, à St-Méthode
paroisse, à St-Michel de Mistassini et dans la ville de Mistassini.
Alors il s'agit de travaux de terrassement et de gravelage et de
revêtement bitumineux.
M. GAUTHIER: Est-ce que ça comprend la section située
entre Val-Jalbert et Roberval?
M. PINARD: Je ne vois pas le projet sur la liste...
M. GAUTHIER: Non?
M. PINARD: M. Brancheau me dit que ça fait l'objet d'un projet
spécial...
M. GAUTHIER: Un projet spécial.
M. PINARD: Alors, je verrai si le budget sera suffisant cette
année pour amorcer la réalisation du projet.
M. GAUTHIER: Bon.
M. RUSSELL: Une question. M. le Président, ici, l'an dernier, et
cette année par soumissions publiques, 736 projets et 215 qui ont
été donnés par négociation.
M. PINARD: Quand ça, l'an passé?
M. RUSSELL: C'est du 1er avril 1965 au 28 février 1966. Dans les
deux montants, c'est que le montant des contrats il y a...
M. PINARD: Ce qui est arrivé, c'est ce que je vous ai fait
parvenir l'année dernière...
M. RUSSELL: C'est cela...
M. PINARD: Est-ce que vous pourriez me le remettre pour que je puisse
faire la comparaison avec cette année? Non, c'est celle de cette
année, ça!
M. RUSSELL: Bien oui, cette année! M. PINARD: 65/66? C'est
ça.
M. RUSSELL: La question est celle-ci. De quelle façon fait-on
l'émission de contrats lorsque c'est négocié? C'est fait
à la verge, au pied cube?
M. PINARD: Non, sur estimation, ça dépend des
contrats.
M. RUSSELL: Sur estimation?
M. PINARD: De la même façon que nous faisons l'estimation
pour les gros contrats qui sont adjugés par voie de soumission publique
après appel dans les journaux à prix unitaire.
M. RUSSELL: Quel est le prix unitaire comparativement à celui
payé il y a deux ans? Est-ce que le prix est le même à peu
près ou s'il a été haussé par l'augmentation du
coût de la vie?
M. PINARD: C'est établi... la tendance n'est pas à la
hausse, elle est légèrement à la baisse. Alors, disons
tout de suite que pour exécuter 215 contrats en circuit fermé
sans demande de soumissions publiques pour une somme totale de $2,134,955.81,
eh bien! vous voyez tout de suite que la division du montant de la
dépense par le nombre de contrats accordés indique que ce sont de
petits contrats.
M. RUSSELL: C'est évident!
M. PINARD: Alors, ça ne fait pas $10 mille chacun?
M. RUSSELL: Je comprends que ça peut faire...
M. PINARD: Alors, il peut y en avoir de $8 mille, il peut y en avoir de
$4 mille, de $3 mille...
M. RUSSELL: Vous pouvez avoir un contrat à $2 mille, puis la
balance c'est un gros contrat. Mais ça n'indique pas le... mais je sais
que ce n'est peut être pas le...
M. PINARD: Puis là-dessus, sur les 251 contrats demandés
en circuit fermé, bien, il y en a 180 qui constituent des travaux
d'entretien, couches d'usure, traitements de surface, de construction, disons
en terrassement et gravelage proprement dits. Ils sont très rares ces
contrats-là.
M. LAVOIE (Wolfe): Approches de ponts...?
M. PINARD: Approches de ponts, ça dépend. Cela
dépend de l'importance du projet! S'il est de plus de $5 mille, on le
demande à la soumission publique.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministè- re a des prix unitaires
pour, disons, la pierre, le transport de la pierre, pour ces contrats
négociés?
M. PINARD: Alors...
M. RUSSELL: Alors ce sont les mêmes barèmes que vous aviez
il y a 25 ans? Il y a trois ans ils ont été baissés?
M. PINARD: C'est ça. On peut vous les donner à la tonne,
avec ou sans concassage. Tout dépend si c'est pris à la
trémie ou non etc.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que vous pourriez nous dire le prix qu'a
coûté les approches du pont Notre-Dame? L'article est
peut-être passé, est-ce que ça vous dérange
beaucoup?
M. PINARD: Quel était le nom de l'entrepreneur?
M. LAVOIE (Wolfe): St-Laurent.
M. PINARD: Les constructions Réal St-Laurent...
M. LAVOIE (Wolfe): Paroisse des Saints-Martyrs, cela aussi?
M. PINARD: ... approche du pont des Saints-Martyrs... Non, Notre-Dame.
Alors, c'est $18,356.17...
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que ça a été
demandé par voie de soumissions?
M. PINARD: Non c'était en 1964. Alors c'est avant la mise en
vigueur du système de soumissions publiques, pour les contrats
supérieurs à $5,000. Alors, à ce moment-là, la
limite était de $50,000. En haut de $50,000, le ministre demandait des
soumissions publiques; en bas de $50,000, il demandait des prix en circuit
fermé.
M. RUSSELL: Maintenant le plafond est baissé à
$10,000...
M. PINARD: $5,000. M. RUSSELL: $5,000.
M. , PINARD: Bien oui, le contrat a été accordé le
24 du neuvième mois 1964 et les travaux exécutés en
65.
M. RUSSELL: Il y a quand même des con-
trats de plus de $10,000 qui sont négociés encore en
circuit fermé, quelques uns?
M. PINARD: Dans l'entretien seulement, pour la construction, pour plus
de $5,000, nous demandons des soumissions publiques. Nous groupons des petits
contrats pour que ce soit plus économique pour la fonction publique et
pour les entrepreneurs; mais à l'entretien, il est assez difficile de
demander des soumissions publiques dans tous les cas. Mais dans le cas de
traitement de surface ou de travaux de rapiéçage, il est bien
difficile de calculer exactement les qualités pour arriver à une
estimation qui serait sûre. On est mieux de payer les travaux
exécutés une fois les quantités calculées et
déposées. Et puis, c'est conditionné par la distance de
l'usine...
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il arrive que, pour le mémo bout de
chemin, vous donniez des contrats de $5,000? Après qu'il est
terminé, vous redonnez encore $5,000 toujours au même?
M. PINARD: Non.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
donner la différence du coût, par unité ou par verge, entre
les contrats négociés ou les soumissions? Le prix de revient?
M. PINARD: Je ne sais pas si on peut le calculer par verge; on peut
certainement le calculer au mille.
M. RUSSELL: Au mille, c'est assez difficile.
M. PINARD: C'est justement, ça éliminerait la
compétition qui pourrait nous occasionner des économies. Alors,
le sachant à l'avance, on est bien mieux de prendre une formule qui,
tout en étant économique, va nous donner satisfaction et une
garantie quant à la qualité des travaux qui seront
exécutés.
M. RUSSELL: Pour mon information, j'essaie de savoir ceci: Quelle est la
différence du prix unitaire payé aujourd'hui pour les contrats
à circuit fermé?
M. PINARD: Bien, il y a sept ou huit ans il n'y avait pas de soumissions
publiques.
M. RUSSELL: Circuit fermé, admettons-les! C'était
payé à la verge...
M. PINARD: Bien souvent c'était « cost plus ».
M. RUSSELL: Bien pas sur le contrat de la Voirie. Je ne le crois pas. Le
ministre de la Voirie...
M. PINARD: J'ai eu des contrats, j'en ai suffisamment signé pour
savoir que c'est à « cost plus » et alors que le contrat a
été signé par moi, que l'entrepreneur avait
été payé...
M. RUSSELL: C'est supposé.
M. PINARD: ... et dans le corps du contrat original s'était
glissée une réclamation qui a été payée
à l'entrepreneur et qui a fait augmenter sensiblement le prix. Alors,
l'on n'a pas pu savoir si c'était une réclamation à titre
d'extra plus, ou à cause de l'augmentation des quantités, ou
à cause d'une réclamation de dommages faite par
l'entrepreneur.
M. RUSSELL: Bien, il devait y avoir des explications quelque part, parce
que sur chacun de ces contrats-là, il y avait un surveillant.
M. PINARD: Oui, c'est sûr.
M. RUSSELL: Un employé du ministère qui faisait la
surveillance des travaux. Donc, s'il y avait un extra qui était
apporté au contrat, il devait y avoir des explications à quelque
part par le surveillant, par l'employé du ministère. Il faut
toujours être juste.
M. PINARD; C'est clair que les surveillants préparaient quand
même des rapports d'estimations. Seulement on ne peut pas dire que la
formule était aussi sévère qu'elle ne l'est aujourd'hui et
que le contrôle était aussi sévère qu'il ne l'est
aujourd'hui.
M. RUSSELL: Bien, je ne veux pas discuter de la
sévérité du contrôle aujourd'hui différemment
de la période précédant 1960. Ce n'est pas là la
question. Ce que je voudrais savoir, c'est le coût de construction par
unité de plus aujourd'hui comparativement; Il y a eu une augmentation du
coût de la vie, il faut l'admettre. La main-d'oeuvre est
augmentée, la machinerie est augmentée. Il y a quinze ans, on
achetait un bélier mécanique pour $12,000. Le même
bélier mécanique coûte aujourd'hui $20,000.
M. PINARD: Le directeur du service des contrats est ici, M. Bergeron me
dit que, selon
son expérience dans les contrats de revêtement bitumineux,
de revêtement d'asphalte, le prix est sensiblement le même qu'il y
a...
M. RUSSELL: Dix ans.
M. PINARD: ... dix ans. Dans les contrats de terrassement et de
gravelage, il y avait une diminution de prix d'environ 15%.
M. RUSSELL: 15%.
M. PINARD: En circuit fermé.
M. RUSSELL: En circuit fermé.
M. PINARD: En soumissions publiques, les économies sont assez
considérables à cause de la compétition.
M. RUSSELL: Tout dépend encore là de la longueur, de
l'importance du contrat...
M. PINARD: Je peux vous donner...
M. RUSSELL: C'est très important. Parce que si je soumissionne
sur un demi-mille de route et si, sur une autre route, je soumissionne sur dix
milles de chemin, il y a énormément de différence.
M. PINARD: Je peux vous donner des statistiques qui vont indiquer si les
contrats réalisés dans un système de soumissions publiques
sont plus économiques que s'ils étaient réalisés
dans le cadre d'une politique de prix négociés.
Les contrats accordés de 61/62 à 65/66, dans le cadre d'un
système de soumissions publiques, au nombre de 1,307, l'estimation faite
par le ministère pour ces 1,307 contrats était de $193,801,682.
Les contrats ont été adjugés, pour les 1,307, au prix
global de $172,085,107. Ce qui laisse une différence, une
économie de $21,716,575; ce qui représente un pourcentage
d'économie...
M. RUSSELL: Sur cinq ans.
M. PINARD: ... de 11.1%.
M. RUSSELL: Sur cinq ans.
M. PINARD: Sur une période de cinq ans.
M. RUSSELL: Sur cinq ans. Maintenant...
M. PINARD: Dans le cas de la route transcanadienne, 288 contrats ont
été accordés dans le cadre du système de
soumissions publiques dans la période de 1961 à 65/66.
L'estimation du ministère pour les 288 contrats totalisait une somme de
$265,577,693. Les contrats ont été adjugés pour un montant
global de $246,930,343. Ce qui laisse une économie de $18,847,350. En
pourcentage, cela représente 7% du prix global au moment de
l'adjudication par rapport au prix estimatif. On m'informe que si le
ministère avait continué à estimer le coût des
contrats d'après le barème établi avant 1960...
M. RUSSELL: Etabli par les ingénieurs.
M. PINARD: ... ce serait supérieur, puisqu'il s'agit de
l'augmentation du pourcentage de l'économie réalisée. Mais
comme il y a eu rabais du prix estimatif, cela a diminué un peu le
pourcentage de l'économie.
M. RUSSELL: Ce que le ministre affirme, c'est que les estimations qui
sont faites par les ingénieurs étaient souvent utilisées
au plein montant et même dépassées de temps en temps, dans
le passé. C'est ce qu'affirme le ministre.
M. PINARD: Que quoi?
M. RUSSELL: Le ministre affirme que dans le passé, se basant
là-dessus, que les estimations des ingénieurs du
ministère, lorsque les travaux étaient exécutés par
contrat, étalent dépassées.
M. PINARD: Oui, bien enfin! Ce que je dis, c'est que j'ai eu des
contrats personnellement; je les ai étudiés pour savoir comment
ça fonctionnait. Un ministre qui arrive dans un ministère cherche
à savoir comment ça fonctionne. Je me suis fait apporter des
contrats qui avaient été exécutés. Ils
n'étaient pas encore signés, c'est moi-même qui les ai
signés. Des contrats exécutés durant l'année 58/59
qui n'était pas encore signés, c'est le ministre nouvellement
arrivé qui les a signés. Alors, je me suis
intéressé à les étudier et j'ai remarqué que
non seulement il y avait dépassement du coût du contrat par
rapport aux estimations, mais qu'il y avait aussi, dans le paiement fait
à l'entrepreneur, une proportion qui comportait une réclamation
de l'entrepreneur, soit pour augmentation de quantité, soit pour
dommages que l'entrepreneur a réclamés ou pour d'autres choses.
J'aime autant ne pas détailler davantage. J'aimerais mieux...
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que je voudrais
éclaircir certains points parce que je trouve qu'il est injuste
actuellement...
M. PINARD: Mais, dans ce cas-là, pourquoi me posez-vous des
questions?
M. RUSSELL: Oui, c'est évident. J'ai posé des questions
pour être informé. Je n'étais pas ministre de la Voirie
dans le temps, pas plus que je ne le suis aujourd'hui, et j'ai le droit de
savoir ce qui se fait par les employés de la Fonction publique ou les
employés du ministère de la Voirie, en ce qui concerne ces
estimations. Ce sont des ingénieurs qualifiés qui font les
estimations, des techniciens. Je veux savoir quelle était la pratique
dans le passé, quelle est la pratique aujourd'hui, de quelle
façon ça fonctionne. Je pense que c'est mon droit de le savoir,
de le demander.
M. PINARD: C'est sûr.
M. RUSSELL: Et je le fais en toute objectivité, sans
mépris contre personne, mais j'aimerais éclaircir bien des points
qui semblent être embrouillés actuellement.
Il y en a qui semblent penser que ce sont des estimations
soufflées, qui semblent être en question actuellement. Dans le
passé, lorsqu'une estimation était faite par un divisionnaire ou
par un de ses employés à la surveillance, qui était
amené au ministère ici et que le contrat se donnait
d'après cette estimation-là, est-ce que nécessairement,
à chaque fois que le contrat était donné, il
dépassait ou non le coût des estimations de l'ingénieur
divisionnaire? Et s'il les dépassait, est-ce qu'il n'y avait pas une
justification de changement des plans et devis?
M. PINARD: C'est sûr. Je vais être assez honnête pour
admettre qu'avant mon arrivée, il y a eu des modifications dans les
plans et devis, modifications dans le profil. Il a pu y avoir une augmentation
des quantités et il a pu y avoir aussi une diminution des
quantités. Mais ce que je sais fort bien, c'est que moi-même,
à mon arrivée, j'ai convoqué des entrepreneurs qui avaient
reçu des contrats de l'ancien gouvernement et, après une analyse
du contrat qui avait été adjugé à tel entrepreneur,
j'ai cru que le prix qu'on lui était injustifié. Je l'ai
renégocié avec une proportion considérable
d'économie et l'entrepreneur, loin de laisser là le contrat,
était très fier de l'accepter puis il est venu me dire
après qu'il avait réalisé un profit.
M. RUSSELL: Bien...
M. PINARD: Alors, j'aimais mieux ne pas donner de noms...
M. RUSSELL: Est-ce un aveu? Non, je ne demanderai pas le nom, même
si le ministre me le connait, ça ne me dérange pas nonplus. Mais
le point est celui-ci. Je pense qu'il y a eu des chiffres émis de temps
en temps, une impression qui a été laissée parmi le
public, qui est injuste, non seulement pour le ministre de la Voirie, qui
était en charge dans le temps, mais pour les employés de la
Voirie qui étaient responsables, dans le temps et que les faits doivent
être rectifiés.
M. PINARD: Alors...
M. RUSSELL: Parce que j'ai vu, chez nous, des quantités et des
contrats qui ont été faits, des estimations qui ont
été faites et le contrat a été
exécuté. Et cela a coûté meilleur marché dans
certains cas que les estimations. Dans d'autres cas, cela les a
dépassées. Mais les raisons pour lesquelles cela a
coûté meilleur marché, c'est que les quantités ont
changé, et dans le cas où cela a coûté plus cher que
l'estimation, c'est qu'il y a eu des changements dans les plans et devis; les
quantités ont changé.
M. PINARD: Je l'ai admis tantôt. M. RUSSELL: C'est un point que...
M. PINARD: Je l'ai admis tantôt.
M. RUSSELL: Je ne voudrais pas laisser parmi le public, l'impression que
tous les employés et techniciens au service du ministère de la
Voirie maniaient malhonnêtement l'argent par le truchement des
estimations qu'ils soumettaient au ministère de la Voirie pour
exécution de contrat. C'est la seule chose que j'aimerais changer et
c'est la raison pour laquelle je demandais quelle était la
différence des prix unitaires aujourd'hui comparativement à il y
a dix ans.
M. PINARD: Alors?
M. RUSSELL: N'ont-ils pas baissé pour augmenter par
après?
M. PINARD: Non, on a, depuis 1960, les prix unitaires ont
été abaissés et malgré cela on réalise des
travaux à meilleur marché dans le cadre des systèmes de
soumissions publiques.
M. RUSSELL: Voici. M. le Président, cela, c'est une chose qui est
claire et le ministre le comprend et l'admet aussi. Si je donne un
contrat de $1,000,000 sur une route, je peux le faire faire à
meilleur marché par unité, à la verge si vous le voulez,
que si je donne un contrat de $100,000, c'est évident. Ce n'est pas la
même chose. Dans l'industrie on travaille de la même
façon.
M. PINARD: Enfin là, je ne sais pas ce que le
député veut savoir au juste. Je peux lui donner suffisamment
d'exemples pour prouver l'affirmation que je fais: que c'est plus
économique de réaliser des travaux routiers dans le cadre d'un
système de soumissions publiques que ce ne l'était autrefois
alors que l'on négociait directement avec l'entrepreneur en se basant
sur une estimation. Mais admettons que parfois, à l'occasion, à
l'approche d'une élection, les estimations étaient
bâclées, les ingénieurs n'avaient pas eu suffisamment de
temps pour préparer les estimations, calculer les quantités de
façon assez exacte, ils n'avaient pas eu le temps de faire faire les
travaux de sondage, de faire des travaux d'analyse des agrégats, alors
ils avaient toutes sortes de raisons qui faisaient que l'entrepreneur
augmentait le prix de son contrat et de façon sensible et qu'il y avait
un décalage considérable entre le prix estimatif du contrat et le
coût réel des travaux une fois terminés.
Cela, c'est mon expérience comme ministre de la Voirie. Enfin
vous me demandez de dire la vérité, je la dis. Et cela n'infirme
en rien la qualité des ingénieurs qui m'entourent, qui sont
restés les mêmes. Cela n'attente en aucune façon à
leur compétence professionnelle et à leur honnêteté
sur le plan administratif. Je sais une chose, c'est que, à certaines
époques, à cause des circonstances, on les a obligés
à travailler de façon rapide et à faire du travail
bâclé et ce n'était pas un climat qui leur permettait de
préparer des estimations de la façon qu'ils sont en mesure de les
préparer aujourd'hui. Alors cela, c'est la vérité.
M. RUSSELL: Je peux admettre que des fois c'est plus lent aujourd'hui.
Mais il y a peut-être une économie qui peut se faire. Il faut
admettre à ce moment-là que chaque fois qu'il y a des estimations
qui sont fournies par les ingénieurs du ministère, on demande des
soumissions et chaque fois on donne le contrat meilleur marché. Chose
que je ne suis peut-être pas prêt à admettre.
M. PINARD: Pas nécessairement.
M. RUSSELL: En général, c'est ce que vient d'affirmer le
ministre. Cela prendrait des quantités en se basant sur l'ensemble.
M. PINARD: Il y a eu 44 contrats qui n'ont pas été
accordés aux plus bas soumissionnaires, pour des raisons
d'incompétence ou d'impossibilité d'obtenir la finance
nécessaire pour donner les dépôts de garantie qui, soit
pour des raisons d'incapacité à obtenir la police d'assurance
requise d'après les règlements du ministère et d'autres
qui, volontairement, sont venus demander au ministre de se retirer mais pour
des raisons très sérieuses. Mais c'est très rare que le
ministre permet à un entrepreneur de retirer sa soumission même si
elle est trop basse. C'est lui qui a pris la responsabilité de soumettre
son prix.
M. RUSSELL: il perd son dépôt.
M. PINARD: Pardon? Il est menacé de perdre son
dépôt. Seulement il arrive aussi, même si je donne un
contrat au deuxième plus bas soumissionnaire, il a encore soumis un prix
plus bas que l'estimation du ministère. Alors l'économie est
moindre mais il y a encore une économie par rapport à
l'estimation.
M. RUSSELL: Il y a une chose aussi à admettre un point qu'il faut
comprendre lorsque l'on demande des soumissions. Il arrive couramment dans la
construction de routes et autres constructions qu'il y a souvent des erreurs de
calcul qui se font, qui sont supportées par l'entrepreneur...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: ... et qui ne sont pas supportées par le
ministère et qui ont créé dans certains cas, lorsqu'il y a
peut-être un certain manque de compétence ou trop d'erreurs, si
vous voulez, des « fermetures » de certains entrepreneurs.
M. PINARD: J'en ai dans mon propre comté qui sont en
faillite.
M. RUSSELL: Oui, oui.
M. PINARD: Pourtant ils ont fait des affaires d'or sous l'ancien
régime. Mais disons en toute honnêteté qu'ils n'ont pas
été habitués à travailler à prix
compétitifs. Ils ne se sont jamais souciés de faire de
l'administration, ils n'ont jamais été en mesure de savoir ce que
coûtaient leurs travaux à la fin de la semaine, compte tenu de
leurs dépenses d'administration. Ils ont loué de
l'équipement à des charges fixes hors de proportion avec le
profit qu'ils pouvaient faire à la fin de l'exécution du contrat.
Alors ce n'est pas la faute du ministère.
M. GAGNON: Non, mais dans bien des cas il y avait économie de la
part du ministère, mais les officiers reconnaissaient parfois que
l'économie que le gouvernement faisait était attribuable à
l'entrepreneur, c'est-à-dire qu'il n'avait pas le prix en somme.
M. PINARD: Non, mais qu'est-ce que vous voulez? Dans un...
M. GAGNON: Ce n'est pas cela, c'est pour dire que si le gouvernement
faisait une économie, ce n'était pas une économie
réellement au coût des travaux, c'était une économie
accrochée à l'entrepreneur qui n'avait pas le prix. Parce que si
le gouvernement avait dit: « On paie le prix, » il n'y aurait pas
eu d'économie à un moment donné. Mais c'est parce que
c'était une soumission publique, puis il y avait une
économie.
M. PINARD: Vous savez,...
M. GAGNON: Mais je veux dire que dans le coût des travaux, il n'y
avait pas d'économie, parce que cela coûtait ce qui avait
été prévu, à peu près. Mais la soumission
était plus basse.
M. PINARD: Il y a différents cas qui ont pu survenir. Il y a des
cas d'entrepreneurs que nous connaissons bien; ils ont été les
plus bas soumissionnaires, légèrement en haut du prix estimatif
du ministère, et dans l'estimation du ministère, on donne quoi?
Une marge de profit de 10% en général? Et malgré cela,
parce qu'ils avaient une mauvaise structure administrative...
M. GAGNON: Oui.
M. PINARD: ... parce qu'ils avaient des contremaîtres
incompétents, parce qu'ils n'avaient pas d'ingénieurs routiers au
service de la compagnie...
M. GAGNON: Ils ont frappé à la mauvaise porte!
M. PINARD: ... parce qu'ils avaient un équipement qui
n'était pas adéquat, ils ont fini quand même par perdre non
seulement de l'argent mais aussi faire faillite avec un contrat avec lequel ils
auraient normalement dû en faire.
M. LAVOIE (Wolfe): Le ministère ne devait certainement pas
être heureux, ni le ministre lui-même.
M. PINARD: Non! C'est évident.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand ce sont de bons entrepreneurs, des gars
honnêtes...
M. PINARD: Au contraire, parfois on conseille à des entrepreneurs
de ne pas soumettre de prix, connaissant leurs capacités
d'exécution, connaissant l'équipement qu'ils possèdent,
sachant leur structure administrative, leur structure et leur compétence
techniques: « N'allez pas là, vous risquez trop. » Il y en a
qui ne nous écoutent pas.
M. LAVOIE (Wolfe): La compagnie dont le député Gagnon peut
mentionner le nom, si vous voulez, c'est le cas des entrepreneurs dont vous
parlez. Il me semble qu'ils étaient compétents, ces
gens-là.
M. PINARD: C'est-à-dire que... Je veux être très
juste vis-à-vis la compagnie, vis-à-vis les frères Germain
que je connais personnellement. Il y a d'autres facteurs que ceux que je viens
d'expliquer qui peuvent expliquer la faillite de cette compagnie. C'est qu'il y
avait eu des problèmes d'ordre familial insurmontables. Disons qu'un
testament fait par le père posait des conditions tellement difficiles
aux fils que cela a drainé la liquidité de la compagnie et que
cela les a mis dans une mauvaise situation financière; ils ont eu de la
difficulté, au milieu même de l'exécution de gros travaux,
à obtenir l'aide nécessaire. C'était une des raisons de
lafaillite.
M. LAVOIE (Wolfe): Parce que la compétence...
M. PINARD: Parce que c'était une maison qui exécutait
très bien, qui faisait des travaux de qualité. Je dirais
même que, par souci d'honnêteté et de propreté,
c'était peut-être l'entreprise qui travaillait le plus proprement
de toutes celles que je connais en ce moment.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est vrai.
M. PINARD: Je n'avais jamais de difficulté avec cette
entreprise-là au niveau de l'opinion publique et des automobilistes. Ses
travaux étaient bien signalés, elle avait des contremaîtres
qui s'arrangeaient pour ne pas provoquer d'accidents, mais cela augmentait,
disons, le coût. C'étaient des gars très fiers. Qu'est-ce
que vous voulez, c'est le régime compétitif, et...
M. LAVOIE (Wolfe): C'est pour cela que ce n'est pas toujours avantageux
de donner les contrats aux premiers entrepreneurs...
M. PINARD: C'est un domaine où les risques sont assez grands pour
ceux qui ne sont pas habitués à les oeuvrer, à les
exécuter, dans les contrats de cette envergure-là. Parce qu'il
faut quand même admettre qu'autrefois, ils n'ont pas
exécuté des contrats de cette envergure.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que l'article des soumissions
publiques je ne suis pas contre, remarquez bien n'aurait pas
tendance à favoriser le gros entrepreneur à côté du
petit à détruire le petit?
M. PINARD: Bien, qu'est-ce que vous voulez? Quand bien même on
voudrait permettre à de petits entrepreneurs de comté d'aller
soumissionner sur des contrats dans l'île de Montréal, sur le
boulevard Décarie, dans le cadre des travaux de la route
transcanadienne, c'est impossible. Ils ne sont pas capables d'arriver.
Même dans le cadre d'un projet régional qui serait de l'ordre de
$500,000, ils n'ont pas l'outillage pour le faire, ils n'ont pas la
compétence technique pour exécuter des travaux de qualité,
ils n'ont pas les contremaîtres, ils n'ont pas la structure
administrative, ils n'ont pas la solidité financière qui leur
permettrait d'aller se financer aux banques pour avoir suffisamment de
liquidité pour payer rapidement et les fournisseurs et la main-d'oeuvre.
Et probablement qu'ils auraient de la difficulté aussi à obtenir
le bon de garantie de la compagnie d'assurances. Alors, c'est pourquoi on veut
installer le plus rapidement possible un système de
préqualification, pour être sûrs que les entrepreneurs
seront incapables de faire faillite. Enfin, malgré eux, nous allons les
empêcher de faire faillite parce qu'ils ne pourront pas aller prendre des
risques inconsidérés sur des contrats qui seraient trop forts
pour leurs moyens, trop gros pour leurs moyens. C'est simple.
M. RUSSELL: Il y a une chose qui se produit et je pense que le
ministre va l'admettre c'est qu'un entrepreneur qui a un contrat de $2
millions à un pris raisonnable avec un profit bien raisonnable, peut
facilement faire deux petits contrats de $50 ou $100 mille même sans
profits, parce que son profit était déjà pris sur $2
millions. A ce moment-là, s'il veut couler et écraser le petit,
il prend ses contrats au prix coûtant et le petit ne peut pas survivre du
tout. C'est ce qui arrive dans d'autres genres de contrats, dans la
construction d'habitations, si vous voulez,,
M. PINARD: Alors là, j'ai expliqué ce matin ou vendredi
qu'on avait une politique de ré- gionalisation des contrats. On fait un
appel de soumissions publiques pour avoir des prix compétitifs, mais
dans le cadre d'une région donnée pour empêcher les
entrepreneurs étrangers à la région d'avoir la tentation
de venir prendre le contrat. Alors la compétition se fait entre les
entrepreneurs qui exécutent ordinairement, dans un comté ou dans
un groupe de comtés. Alors, on protège l'entreprise locale ou
régionale.
M. RUSSELL: Voici. Jusqu'à un certain point on le fait, mais un
gros entrepreneur qui est de Montréal, n'a qu'à s'ouvrir une
maison, un bureau dans la ville de Sherbrooke ou dans la région des
Cantons de l'est; il est dans la région, il paye sa taxe d'affaires et
il est un entrepreneur local.
M. PINARD: Bien, voyez-vous, je vais vous donner un exemple. Le
député de Nicolet le sait, c'est qu'une entreprise du
comté d'Yamaska a soumis un prix sur des travaux de terrassement et le
gravelage sur la route de Kingsey Falls, dans mon comté. Elle a
donné la plus basse soumission, et le ministre lui a accordé le
contrat. Peut-être que, sur le plan politique, ç a ne fait pas
nécessairement pas mon affaire, mais qu'est-ce que vous voulez? Je suis
prisonnier du système que j'ai moi-même instauré et j'en
accepte les conséquences.
M. RUSSELL: Cela se fait couramment. Une firme de Montréal peut
ouvrir un bureau dans les Cantons de l'est et...
M. PINARD: J'admets qu'en 1960 ou 1961, quand on a instauré un
régime de prix compétitifs, les provisions de
l'arrêté ministériel étaient insuffisantes pour
empêcher la grosse compagnie de construction d'incorporer un peu partout
dans la province des subsidiaires, des compagnies filiales. On a eu un peu de
difficultés pendant une période de temps, mais comme
l'arrêté ministériel me donnait quand même assez de
latitude, de souplesse, pour régionaliser la demande de soumissions
publiques, ou pour y mettre fin, c'est qu'à un moment donné, je
n'en ai plus demandé de soumissions publiques dans un cadre
régional; je les ai demandées seulement à l'échelon
du comté, et il arrivait que la filiale avait été
incorporée non dans ce comté, mais dans tel autre comté;
alors elle n'était pas éligible à soumissionner. Alors,
par ma décision, leurs compagnies sont tombées à l'eau;
elles n'avaient plus le volume d'affaires suffisant. Elles ont
été dissoutes. C'est arrivé à Sherbrooke, c'est
arrivé dans le bout de Chi-
coutimi, à Roberval, Lac-St-Jean, Saguenay, dans ce
coin-là.
M. GAGNON: Lorsque le ministère donne un contrat à un prix
inférieur aux estimations des ingénieurs et puis que
l'entrepreneur qui a pris ce contrat, par exemple, devient en faillite et ne
peut exécuter le contrat, à ce moment-là, le
ministère est obligé d'attribuer un deuxième contrat.
M. PINARD: Voici. C'est qu'on s'adresse à la compagnie
d'assurance qui a émis la police de garantie pour l'exécution et
le paiement de la main-d'oeuvre et des matérieux. A ce moment-là,
la compagnie reste maîtresse de décider si elle fera continuer les
travaux par une entreprise de son choix, avec l'approbation du ministre de la
Voirie, ou bien, elle reste maîtresse de dire au ministre de la Voirie:
« Choisissez donc l'entreprise, faites-la continuer, et nous allons
garantir cette deuxième compagnie de construction; ou bien, si c'est
votre désir, continuez les travaux en régie, avec
l'équipement du ministère. » Alors, ce sont les trois
formules qui peuvent être en vigueur, mais habituellement...
M. GAUTHIER: Invariablement, le ministère a toujours
réussi à faire exécuter ses contrats pour le prix initial
qui avait été donné?
M. PINARD: Bien enfin, disons qu'indépendamment de la faillite de
l'entrepreneur qui était le plus bas soumissionnaire, mais quand
même, s'il avait eu une bonne réclamation
àprésenter, elle aurait été étudiée;
si on avait exécuté le contrat jusqu'au bout, on aurait
étudié la validité de la réclamation. Elle
était recevable de façon totale ou de façon partielle ou
elle n'était pas recevable du tout. Alors, il peut arriver que, pour
exécuter le reste des travaux, l'entrepreneur, qui est venu à la
rescousse de l'entrepreneur failli, puisse avoir aussi une réclamation
valable à faire au ministère de la Voirie, réclamation
étudiée par le service des réclamations; alors, la
réclamation, si elle est fondée, est payée en tout ou en
partie; si elle n'est pas re- cevable, eh bien! on ne paie pas, et la compagnie
d'assurance se débrouille avec les risques qu'elle a acceptés au
tout début.
M. LAVOIE (Wolfe): Pour confirmer ce que le député de
Shefford disait tantôt, je connais un gros entrepreneur, moi, qui, l'an
passé, a eu un surplus de contrats, c'est-à-dire qu'il avait
beaucoup plus de contrats qu'il pouvait en exécuter, parce qu'il a eu
des contrats même sur l'autoroute des Cantons de l'Est, de
Stanstead...
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): ...quand est arrivé l'automne pour certains
contrats où il fallait qu'il se dépêche, définir
avant la fin de l'année, on me dit qu'il ne pouvait pas donner des
sous-crontrats de ses contrats. Est-ce que c'est vrai...
M. PINARD: C'est-à-dire...
M. LAVOIE (Wolfe): ...que le ministère ne lui permettait pas de
donner en sous-contrat un bout de chemin?
M. PINARD: C'est-à-dire que ça peut se faire, mais avec
l'approbation du ministre de la Voirie, pour des raisons sérieuses. Il
faut qu'il soit en mesure de nous dire que ce n'est pas pour s'évader de
ses propres responsabilités qu'il désire confier une partie de
ses travaux à un sous-traitant, parce que le responsable, quant à
nous et quant à la compagnie qui a émis la police de garantie,
c'est l'entrepreneur, ce n'est pas le sous-traitant. Alors, dans des cas
où on a accepté de faire exécuter le reste des travaux ou
une partie des travaux par un sous-traitant, on a engagé l'entrepreneur
à se rendre responsable de ce sous-traitant, de façon à
avoir toujours la garantie de l'entrepreneur original et non pas la garantie du
sous-traitant, quiparfois a été mis en difficulté parce
que vous devinez facilement que l'entrepreneur quie ne voulait pas
exécuter telle partie d'un contrat, parce que c'était
peut-être la partie la moins payante, aura tout intérêt
à confier ça à un sous-traitant. J'ai un cas bien frais
à la mémoire: une très grosse compagnie de Montréal
a confié un sous-contrat de l'ordre de $lmillion à une entreprise
qui aujourd'hui est en faillite et c'est une des raisons pourquoi le
sous-traitant est en faillite, parce qu'il a malheureusement accepté, ce
sous-contrat de cette grosse entreprise de Montréal.
M. JOHNSON: In the case of an expenditure of $1 million in a contract,
have you any idea what the percentage that would be spent on that for
expropriation and for engineering?
M. PINARD: Well if you are apeaking of the Décarie
Boulevard...
M. JOHNSTON: No, but I mean in the « Voirie »,
overall...
M. PINARD: Yes. The overall picture.
M. JOHNSTON: The expenditure of $1 million.
M. PINARD: Well you know, it depends in
some projects, there is no expropriation at all. In other projects,
there is a big sum payable on account of expropriation. It is hard for me to
give an exact figure; you know, if you are working in Montreal Island, for
example, you have to displace a commercial concern, it can cost a lot of
money.
M. BERNATCHEZ: M. le Président...
M. PINARD: I can give you more exact figures on Trans-Canada Highway, on
biggerprojects...
M RUSSELL: L'estimation d'expropriation, lorsque l'on fait une
estimation sur un projet, est-elle faite séparément de
l'estimation des contrats?
M. PINARD: Séparément, mais seulement pour notre
comptabilité à nous, quand même on tient compte de la
dépense globale...
M. BERNATCHEZ: M. le Président, si on consulte les comptes
publics de 64-65, à la page 702, à gauche je vois ici Benro Inc.,
une dépense de $1,676,350...
M. PINARD: Page 702?
M. BERNATCHEZ: ... page 702, oui, à la troisième ligne,
à droite au bout: Benro Inc., $1,676,350.54. Qu'est-ce que
représente cette dépense-là? Est-ce que ce sont des
travaux seulement pour la route transcanadienne ça? non?
M. PINARD: Benro Inc., a pris son premier contrat sur la route
transcanadienne dans le comté de Lotbinière. Alors, je vais vous
dire, pour le montant de $1,676,350.54, il s'agit de travaux de construction
pour le raccordement à la route No 2 et pour les voies d'accès
dans le comté de Vaudreuil, pour $144,323.29. il y a eu des travaux de
terrassement et de gravelage dans la ville de Dorion et dans la paroisse
St-Michel-de-Vaudreuil et la paroisse St-Joseph-de-Soulanges, comté de
Vaudreuil, pour $737,625.43. Il y a eu du drainage, des travaux de terrassement
et de fondation dans St-Flavien, dans
Notre-Dame-du-Sacré-Coeur-d'Issoudun, comté de Lotbinière,
soit une distance de 6.209 milles, pour une somme de $411,605.05 et, à
titre d'indemnité pour l'aménagement et la construction de
ponseaux sur la route No 9, route transcanadienne, le ministère avait
reçu une somme de $82,982.77.
Et nous avons loué de Benro, c'est-à-dire qu'il y a eu
location de Benro, d'un bélier mé- canique D-8, pour la somme de
$179 et il y a eu remboursement de la retenue de 10% obligatoire, sur les
travaux exécutés en 63/64 par Benro pour un montant de
$79,623.60. Alors, c'est ce qui explique la somme totale de dépenses de
$1,676,350.54 qui apparaît à la page 702 des comptes publics pour
le nom de Benro Inc.
M. BERNATCHEZ: En somme, il atravaillé à plusieurs
endroits.
M. PINARD: Actuellement, il travaille dans le comté de
Vaudreuil-Soulanges.
M. BERNATCHEZ: A la page 703, M. le Président, vous voyez «
carrière St-Flavien Inc. » $672,366.38. J'imagine que c'est du
matériel qui a été utilisé pour la confection de la
route transcanadienne pour les voies d'accès?
M. PINARD: Je vais vous le dire.
M. BERNATCHEZ: C'est un peu en bas du centre de la page.
M. PINARD: « Carrière St-Flavien », $672,366.38.
Alors, c'est pour de la pierre concassée et pour du gravier, qui ont
servi à des travaux sur la route transcanadienne ou sur la route No
S.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que c'est la même compagnie ça, la
carrière de St-Flavien puis Benro?
M. PINARD: Non, non, non. C'est complètement
séparé. Carrière St-Flavien, ce sont des actionnaires
complètement différents. Je crois que la carrière
St-Flavien Inc. est une filiale de la compagnie Atlas. Construction de
Montréal.
M. BERNATCHEZ: Ah bon!
M. PINARD: Et il y a peut être des intérêts
minoritaires ou majoritaires d'une autre compagnie du nom de Ray-Car Inc.
M. BERNATCHEZ: Ils ont du bon matériel.
M. PINARD: Un instant, je vais être plus précis. Dans le
plan d'asphalte, c'est Ray-Car Inc. qui détient la majorité des
parts et dans la carrière St-Flavien Inc., la majorité des parts
est détenue par Atlas Construction de Montréal.
M. BERNATCHEZ: Il y a encore une grosse réserve de pierre
concassée; est-ce qu'elle pourrait être utilisée sur les
approches du pont de Québec? Il y en a ici une carrière, au
pont?
M. PINARD: Eh bien! évidemment, ça peut servir pour des
fins de voirie dans le cadre de nos propres travaux et ça peut servir
aussi pour d'autres entreprises qui sont intéressées à
aller acheter du matériel dans la carrière St-Flavien. Par
exemple, il y a une section de la route No 9 qui n'a pas été
revêtue d'un nouveau tapis d'asphalte.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que le ministre a l'intention...?
M. PINARD: Il y en a des entreprises qui se font des réserves
comme ça. Elles prennent le risque que cela puisse servir et parfois
ça n'arrive pas tel qu'ils l'ont prévu. Enfin, c'est à
leur risque.
M. BERNATCHEZ: Voici, je pose la question au ministre parce que je me
rappelle qu'il y a quelques années...
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: ... dans un secteur de Lotbinière, où le
gravier est très rare, à un moment donné on a
étudié la possibilité de trouver une bonne carrière
pour pouvoir faire les fondations de chemins avec de la pierre concassée
plutôt qu'avec de la gravelle.
M. PINARD: Cela arrive assez souvent, en autant que la pierre
concassée à la tonne revient à un prix qui n'est pas
prohibitif par rapport au prix du gravier concassé.
M. BERNATCHEZ: Il n'y a plus de gravier.
M. PINARD: Mais s'il arrive que le gravier de qualité est rare
dans une région, alors il faut bien employer la formule de la pierre
concassée. Mais là, on a intérêt à demander
des prix compétitifs, parce que c'est quand même sensiblement plus
cher que le gravier concassé. J'admets que ça fait une fondation
de meilleure qualité.
M. BERNATCHEZ: Dans Lévis, j'imagine qu'il y a encore du gravier
dans St-Nicolas et ces parties-là. Mais près de St-Apollinaire
jusqu'à l'autre côté de Villeroy et même au
commencement de Nicolet, il n'y a plus de gravier.
M. PINARD: C'est l'ancienne mer de Champlain, vous savez...
M. BERNATCHEZ: Cela me semble...
M. PINARD: ... c'est de la glaise, du sable; même dans la
région de Bécancour. Je me demande comment ils vont pouvoir
s'approvisionner; ils devront aller aux carrières universelles, aux
carrières de St-Wenceslas.
M. BERNATCHEZ: Il y en a encore dans Lotbinière vous pouvez
continuer d'en concasser, le dépôt est considérable.
M. PINARD: Disons que dans l'axe de le route transcanadienne, les
carrières, elles sont assez nombreuses parce que, contrairement à
certaines informations que nous avions eues, c'est que presque tous les
entrepreneurs en ont finalement trouvé pour leurs besoins.
M. BERNATCHEZ: Oui.
M. PINARD: Et même si le ministère indiquait certaines
sources d'approvisionnement, les entrepreneurs ont préféré
ouvrir leur propre carrière, prétendant être capables
d'opérer à meilleur marché et d'obtenir du matériel
plus économique que celui qu'on était prêt à leur
vendre, à même nos sources indiquées par le service de
laboratoire.
M. RUSSELL: M. le président, j'ai une question ici sur la
qualification des entrepreneurs. Est-ce qu'un entrepreneur, pour être
qualifié, est nécessairement obligé d'avoir de
l'équipement, de la machinerie, ainsi de suite, pour être
accepté comme entrepreneur à soumissionner? Ou si un individu
peut soumissionner et obtenir un contrat même s'il n'a aucune
machinerie?
M. PINARD: Bien voici. Disons que c'était assez difficile par le
passé de savoir si une compagnie, avec une raison sociale, une compagnie
dûment incorporée en vertu des lois de la province ou des lois du
Canada, était véritablement propriétaire d'un
équipement ou si elle l'avait en probation sous forme de bail-vente ou
sous forme de location pure et simple. Alors, le système de
planification va nous permettre d'être sûr que la compagnie qui
offre de soumettre un prix au ministère est réellement
propriétaire d'un équipement qui apparaît dans la liste de
ses actifs.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais la finance peut avoir affaire
là-dedans...
M. PINARD: Bien, la compagnie de finance peut bien avoir un lien sur
l'équipement mais il faudrait quand même que cela apparaisse
dans
les états financiers de la compagnie de façon qu'on puisse
savoir, nous, quelle est la liquidité de la compagnie, quelle est la
solidité financière et la capacité d'exécution.
Alors, il y aurait un système de pointage. Une compagnie, par exemple,
qui serait capable d'exécuter pour $3 millions de travaux et qui a une
valeur d'équipement, disons de $1 million, libre de tous liens, à
100% dans les actifs de la compagnie, en toute propriété, nous
donne beaucoup plus de garantie qu'une compagnie qui viendrait tout juste
d'arriver sur la marché de la compétition dans la construction
routière avec un équipement, disons estimé à $1
million, sur lequel il y aurait des liens par exemple de $800,000.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est ce qu'on pensait de Robidas à
Drummondville. Il avait beaucoup de machinerie, on s'est aperçu qu'il
avait beaucoup de liens dessus.
M. PINARD: Alors, les faillites sont arrivées, mais elles sont
bien moins nombreuses dans le domaine de la construction routière que
dans le domaine du bâtiment.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, c'est vrai, ça.
M. PINARD: Alors, l'expérience, jusqu'ici, à la Voirie,
depuis 1960, indique que le nombre de faillites est relativement petit...
M. RUSSELL: Dans le domaine du bâtiment...
M. PINARD: ... par rapport au nombre d'entreprises qui soumissionnent au
ministère de la Voirie.
M. GAGNON: Dans nombre de bâtiments, il y a trop d'incendies.
M. RUSSELL: Non, dans le domaine du bâtiment, actuellement, c'est
le petit entrepreneur qui marche en exploitant les fournisseurs...
M. PINARD: C'est ça.
M. RUSSELL: ... et qui, à un moment donné, ne peut pas
supporter ça...
M. PINARD: On appelle ça du « shopping ».
M. RUSSELL: De toute façon, il faut admettre que dans le
passé à venir à aujourd'hui, il y a eu des individus, ou
il a pu y avoir des individus qui n'avaient aucun équipement et qui
soumissionnaient sur des contrats, ils obtenaient des contrats et...
M. PINARD: De toute façon, il y avait des intermédiaires
qui revendaient le contrat une fois obtenu. C'est arrivé, mais on s'en
est aperçu vite de ça. D'autres questions?
M. GAGNON: Un instant, tout simplement une question, c'est pour
éviter toute ambiguïté. En ouvrant la page 150...
M. PINARD: C'est le cahier bleu, n'est-ce-pas?
M. GAGNON: Oui. On constate qu'il y a c'est inscrit
Honoré Pelletier: $11,868.45. A ce moment-là, on imagine que ce
n'est pas le même Pelletier qui demeurait à Kamouraska, qui avait
fait la manchette des journaux. Je ne sais pas si...
M. PINARD: Quelle page, dites-vous?
M. GAGNON: Page 150. $11,868.45. Je crois qu'il est employé
à un ministère. J'imagine que...
M. PINARD: Je ne pense pas que ce soit le même parce que... A ma
connaissance, je sais qu'il n'est pas entrepreneur et qu'il est à
l'emploi de je ne sais pas quel ministère.
M. GAGNON: Je pense que l'autre est à l'emploi d'un
ministère.
M. PINARD: Je sais qu'il y avait deux Pelletier qui portaient le
même nom, par exemple.
M. BERNATCHEZ: A l'Office de publicité. M. PINARD: Quoi?
M. BERNATCHEZ: A l'Office de publicité. M. PINARD: Je ne sais
pas.
M. GAGNON: On est rendu à l'article « expropriation
».
M. PINARD: « Expropriation », oui.
M. RUSSELL: Un instant, avant de passer à cet article-là,
il y a une chose, on avait demandé... Le ministre, je pense, avait
consenti à déposer, après la fin des travaux, les
estimations des travaux exécutés cette année, durant 1966.
Est-ce qu'il y aurait moyen d'obtenir la liste des estimations pour les
contrats en circuit fermé, les estimations des quantités?
M. PINARD: C'est-à-dire, je ne comprends pas...
M. RUSSELL: Le prix unitaire dont vous vous servez pour les
quantités. Je vous l'ai demandé tout à l'heure...
M. PINARD: Oui, oui, je n'ai pas d'objection à donner les...
M. RUSSELL: ... ce serait trop long à donner peut-être et
puis le ministre pourrait peut-être nous soumettre...
M. PINARD: Oui, oui.
M. RUSSELL: ... demain ou...
M. PINARD: Alors, en somme, vous voudriez avoir, par exemple, la liste
des prix unitaires en vigueur actuellement au ministère de la
Voirie...
M. RUSSELL: Qu'il y aurait actuellement au ministère de la
Voirie...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: ... et on avait parlé auparavant, plutôt que de
donner toutes les estimations de comté que le ministre dit, bien
après les...
M. PINARD: Non, non, là j'ai dit que, après l'adoption de
mes crédits, une fois que les décisions seront finales quant aux
budgets qui sont accordés dans les comtés, je n'aurai pas
d'objection à faire connaître aux députés le
programme des travaux. Mais...
M. RUSSELL: A la demande du député?
M. PINARD; ... mais j'ai pensé à mon affaire à
l'heure du souper. J'ai pensé à ceci après avoir
discuté avec les ingénieurs: c'est qu'il y a un grave
danger...
M. RUSSELL: Le temps des élections.
M. PINARD: Non, tous les contrats ne sont pas demandés par voie
de soumissions publiques. Et je ne voudrais quand même pas faire
connaître aux entreprises, qui ont envie de présenter une
soumission, le prix estimatif de nos projets. Il y a un certain danger que la
compétition soit moins bonne...
M. RUSSELL: Cela, je le comprends. Mais disons que, si l'on avait les
montants à être dépensés dans le comté, sans
avoir les estimations de chaque contrat spécifique...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, si on avait chaque comté, Abitibi-Est-,
Abitibi-Ouest, etc. Par exemple, vous avez des projets pour tant de millions,
comme dans Wolfe,$10,000,000...
M. PINARD: Evidemment, j'ai bien dit, en tout honnêteté,
que je vous donnais une liste de projets suggérés.
M. RUSSELL: C'est cela.
M. PINARD: ... parce que l'on n'est pas capable de faire face à
toutes les demandes dans un comté, pas plus dans le mien que dans les
autres. Alors, je ne dis pas que mon choix est définitif dans tous les
cas. Alors, je ne peux pas donner une liste qui ne serait pas complète
et qui se nerait pas définitive.
M. GAGNON: L'an dernier, je ne sais pas si mes collègues ont
été aussi chanceux, j'avais écrit au ministère de
la Voirie pour la liste des travaux dans le comté qui avaient
été inscrits au budget 65/C6. J'ai reçu une liste pour
$160,000. A ce moment-là, j'ai écrit de nouveau. J'ai dit
d'inclure également ce que l'on projette sur la route des Boules
jusqu'à la Rivière-au-Renard. Je n'ai pas eu de nouvelles.
M. PINARD: C'est cette année, là. M. GAGNON: Non, non
l'année passée.
M. PINARD: L'année passée, je n'ai pas d'objection
à vous donner la dépense qui a été faite sur...
M. GAGNON: Non, non, mais j'avais demandé cela l'année
dernière, ce que l'on se proposait de faire et à quel endroit
sans en avoir les prix. Mais je n'ai pas été chanceux.
M. PINARD: Mais enfin...
M. GAGNON: Le député fédéral l'a eu. Il a
été plus chanceux que moi.
M. PINARD: Cela me surprend que l'on me fasse le reproche, je peux avoir
oublié cela.
M. GAGNON: Oui, oui, le député fédéral, dans
sa campagne, avait la lettre. Il lisait la lettre signée par un
ministre...
M. PINARD: M'avez-vous écrit ou bien si... M. GAGNON: Oui, oui,
j'ai écrit, la pre-
mière fois et on m'a envoyé une liste. Il s'agissait de
quatre ou cinq projets pour...
M. PINARD: Je l'ai donnée à tous les députés
qui m'ont demandé...
M. GAGNON: $160,000...
M. PINARD: ... au fédéral et au provincial. Tous ceux qui
étaient intéressés.
M. GAGNON: J'ai écrit une fois à M. Labrecque, le
sous-ministre. Peut-être que la lettre n'est pas allée à
vous. Vous relèverez le dossier.
M. PINARD: Je ne me souviens pas.
M. GAGNON: Finalement, j'ai laissé faire. J'ai dit: « Il va
y avoir des élections fédérales, on va tout savoir
».
M. PINARD: Non, si cela vous intéresse de savoir, je peux vous le
dire exactement.
M. GAGNON: Indépendamment de la politique, des fois des gens nous
demandent cela; bien, on dit c'est cela.
M. PINARD: Je ne me souviens pas d'avoir reçu votre lettre. Elle
n'avait pas été adressée à moi.
M. GAGNON: Je l'avais adressée à l'attention du
sous-ministre. C'est possible que...
M. RUSSELL: Moi, je tiens à l'avoir, parce que c'est très
important pour St-Joachim, pour que les contribuables de St-Joachim sachent,
exactement où ils vont.
M. BERNATCHEZ: Quel est le budget suggéré pour
Lotbinière?
M. PINARD: Le budget suggéré pour Lotbinière?
M. BERNATCHEZ: Entretien et construction?
M. PINARD: Environ $600,000.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que cela comprend l'entretien ou seulement la
construction?
M. PINARD: La construction.
M. BERNATCHEZ: Seulement la construc- tion. Combien coûte
l'entretien? Quel est le montant à peu près?
M. PINARD: On pourrait peut-être se baser sur le budget
d'entretien de l'an passé.
M. BERNATCHEZ: Oui.
M. PINARD: Oui. Alors vous avez $405,000...
M. BERNATCHEZ: D'entretien. Cela comprend l'entretien des chemins
d'hiver.
M. PINARD: $405,000. Alors cela vous fait un budget de $1,000,000.
M. BERNATCHEZ: $1,000,000, c'est épouvantable.
M. PINARD: Très chanceux, très chanceux.
M. BERNATCHEZ: Avant de passer à un autre article, ce n'est
certainement pas l'article « Construction », mais vous avez
peut-être cela à la vue là. Le ministère a
bâti un entrepôt à Laurier, un entrepôt pour
l'outillage de la voirie et pour le sel. Combien est-ce que cela a
coûté? Moi, je sais que c'est passé, mais...
M. PINARD: Les bâtisses qui ont nouvellement...
M. BERNATCHEZ: A Laurier-Station, le poste de la voirie...
M. PINARD: Cela, c'est à l'article « Entretien »
malheureusement.
M. BERNATCHEZ: Oui, oui, mais je n'étais pas ici.
M. PINARD: On va revenir à cela tantôt, voulez-vous?
M. BERNATCHEZ: D'accord. Nous allons discuter de l'expropriation.
M. PINARD: D'accord.
M. LAVOIE (Wolfe): Je puis vous dire en passant que l'expropriation,
vous êtes au courant un peu...
M. PINARD: Cela se peut.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, au sujet de l'expropriation, vous êtes
au courant que les gens ne sont pas tous heureux de la manière
dont ils sont expropriés. Est-ce que vous vous attendez à
adopter un code d'éthique spécial, une manière de
procéder spéciale pour favoriser les gens, parce
qu'habituellement, nous avons beaucoup de plaintes de ces gens-là.
M. PINARD: Disons qu'en général, chaque cas
d'expropriation est un cas d'espèce, auquel nous donnons la meilleure
attention, et je ne pense pas qu'il y ait de discrimination dans ce domaine. Il
peut arriver cependant que l'offre faite par le ministère ne rencontre
pas les vues de l'exproprié et ne le satisfassent pas. Il peut venir
discuter avec les officiers du ministère, avec le service des
expropriations, et finalement, s'il n'y a pas entente, eh bien! on lui demande
de faire valoir son recours devant la Régie des services publics; et
s'il refuse de le faire ou s'il tarde à le faire, nous prenons
l'initiative de la procédure et nous allons nous-même devant la
Régie des services publics pour ne pas qu'il y ait trop de retard dans
l'adjudication, quant à l'indemnité à être
payée, et il arrive, la plupart du temps, que le ministère
réussit à faire valoir le montant offert...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. PKNARD: ...préalablement, le jugement est maintenu par la
régie...
M. LAVOIE (Wolfe): Combien cela coûte-t-il?
M. PINARD: ...dans de très rares cas, le ministère a
été condamné à payer plus que le montant offert
à l'exproprié. Alors, ce qui signifie...
M. LAVOIE (Wolfe): Les gens ne veulent pas aller devant la régie
parce qu'ils trouvent que cela fait plus dispendieux pour eux. J'en connais un,
entre autres, qui est venu en fin de semaine et on lui offre $105 pour son
dédommagement, et lui considérait une affaire de trois ou quatre
mille dollars, on lui offre $105, il n'est pas pour aller discuter cela en
cour! Pour $105...
M. PINARD: Evidemment, pour $105, j'aimerais mieux qu'il revienne au
niveau du service des expropriations, au niveau de M. Adam ou de ses
subalternes, et qu'il cherche à négocier un prix qui le satisfera
et qui satisfera le ministère. Mais s'il y a réellement autant de
différence entre $105 et $3,000, eh bien! pour le ministère de
laVoirie, multipliez cela par le nombre de cas d'expropriation annuellement,
cela représente quand même une dépense
considérable.
M. RUSSELL: Quel serait le montant total payé en expropriations
pour l'année qu'on vient de terminer.
M. PINARD: Je vais vous dire cela.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre pourrait nous le donner en deux
tranches? La partie de Montréal séparée du reste de la
province?
M. PINARD: Cette année, en 1965, M. Adam nous dit que cela peut
varier entre $30 millions et $32 millions.
M. RUSSELL: $30 millions et $32 millions. Est-ce qu'on pourrait avoir le
nombre de cas?
M. PINARD: On peut faire l'inventaire des cas d'expropriation. Disons
que nous demandons cette année au budget de prévoir que nous
demandons $20 millions, par rapport à $24 millions et demi en 1965, et
sur la transcanadienne seulement, alors cela ne comprend pas les projets de
comté et les projets spéciaux. Ajoutez à cela $8
millions...
M. RUSSELL: $8 millions?
M. PINARD: ...pour prévoir le coût d'expropriation en
dehors des travaux de la transcanadienne et vous aurez $28 millions de
dépenses environ.
Alors, le nombre de cas en l965,c'est7,385,..
M. RUSSELL: Est-ce que cela comprend les travaux de la Trans-Canada?
M. PINARD: ...pour une dépense totale de $32,220,774.
M. RUSSELL: Cela comprend la transcanadienne et les autoroutes?
M. PINARD: Cela comprend la Transcanadienne, l'autoroute et les autres
projets routiers du ministère.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre peut nous dire si les cas de
l'autoroute ont tous été réglés?
M. PINARD: Quelle autoroute?
M. RUSSELL: Des Cantons de l'Est.
M. PINARD: Cantons de l'Est? Nous pouvons affirmer sans crainte de nous
tromper que c'est réglé à 50%, au moins.
M. RUSSELL: Au moins 50%?
M. PINARD: Au moins 50%. Je dis 50% payé. Maintenant, il y en a
qui sont en voie d'être négociés, d'autres qui sont encore
en négociation, d'autres qui iront probablement devant la Régie
des services publics s'il n'y a pas entente entre le ministère et
l'exproprié.
M. RUSSELL: Quelle est la raison de la lenteur, est-ce que c'est la
différence entre l'offre et la demande?
M. PINARD: Parfois.
M. RUSSELL: Presque dans tous les cas?
M. PINARD: Dans presque tous les cas. C'est la grande différence
entre le montant offert par le ministère ou par l'Office des autoroutes
et le montant exigé par l'exproprié. Dans d'autres cas, il y a
des considérations d'ordre technique en somme: évaluation des
dommages, des puits artésiens ont été taris, il faut
prévoir un nouvel approvisionnement d'eau. Alors il y a
différentes choses sur lesquelles...
M. LAVOIE (Wolfe): Cela ne marche pas! Il y en a qui avaient sur leur
terrain des sources qui se sont taries, et le ministère n'a jamais voulu
reconnaître le fait de cela.
M. PINARD: Mais en général, il faut quand même
admettre que ça va assez bien, parce que les cas d'expropriation ont
doublé de 1954 à 1965 et on en règle quand même
beaucoup.
M. RUSSELL: Ce n'est pas un barème parce que de 1954 à
1965, il y a une différence dans les travaux qui se font.
M. PINARD: Oui, évidemment, je comprends. Seulement, par rapport
au nombre sans cesse croissant des cas d'expropriation, il faut quand
même admettre que le système est efficace puisqu'on en
règle tellement.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce vrai qu'il y en a encore 15,000 qui ne sont
pas réglés depuis 1960?
M. PINARD: Non, cela a baissé, parce qu'on a réglé
beaucoup de vieux cas non réglés, dans le passé, par
entente à l'amiable; d'autres ont été jugés par la
régie.
M. LAVOIE (Wolfe): Parce qu'en date du 14 décembre, ici, dans
1'éditorial du journal le Droit, on dit: « On assure d'autre part
que 15,000 expropriations, depuis 1960, ne sont pas encore
réglées. »
M. PINARD: Non, je ne pense pas! Cela doit faire écho au nombre
de nouveaux cas d'expropriation additionnés aux cas non
réglés dans le passé.
M. RUSSELL: Quel est le nombre de cas?
M. PINARD: Alors, c'était à peu près ça le
nombre de cas que nous avions à une certaine époque, 15,000 cas
d'expropriation sur les bras. Alors, M. Adam, qui est le chef du service, me
dit qu'on a ouvert 12,000 dossiers en 1965.
M. RUSSELL: Seulement. Quel est le nombre de cas qui sont en suspens
actuellement?
M. PINARD: M. Adam me dit qu'il y a environ 13,000 dossiers
d'expropriation pour lesquels il n'y a pas eu de règlement final. Il y a
eu des règlements partiels, peut-être, mais ils sont en marche, en
cours de négociation. Alors, il y a beaucoup de cas de locataires, dans
l'Ile de Montréal, dans l'axe du boulevard Décarie, par exemple,
il y a au moins 2,000 cas, dont plusieurs cas de locataires.
M. LAVOIE (Wolfe): M. Adam est en charge?
M. PINARD: Oui, c'est le chef de ce service-là.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, sur une décision qui est prise par le
service de l'expropriation de Sherbrooke, est-ce que quelqu'un peut venir
jusqu'à M. Adam pour exposer son grief?
M. PINARD: Certainement? C'est revisé chez lui. Il y a un
comité de trois reviseurs. M. Adam fait partie du comité de
revision, il y a M. Dionne, M. Bussières; il y en a qui se remplacent
sur le comité. Il y a M. Sansfaçon...
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a un cas spécifique que je vous
soumettrais.
M. PINARD: Vous êtes invité à le faire.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que les 13,000 cas
comprendraient les cas qui sont déjà acceptés,
expédiés pour règlement, qui ne sont pas encore
réglés?
M. PINARD: Bien, voyez-vous là, à titre d'exemple; dans
les 7,385 cas d'expropriation que j'ai mentionnés tantôt, prenez
en 1965: Il y a
eu 5,585 règlements définitifs, 1,800 cas pour lesquels il
y a eu un paiement partiel. Alors, le reste est en voie de négociation,
une partie peut-être ira à la Régie du service public, s'il
n'y a pas possibilité d'entente.
M. LAVOIE (Wolfe): Pour combien de millions avez-vous encore
àpayer en expropriation?
M. PINARD: Bien, évidemment, alors tout compris, Transcanadienne
à terminer, travaux d'autoroute à terminer et la voirie en
général, de $80 à $85 millions environ.
M. RUSSELL: Est-ce que c'est l'estimation du ministère,
ça?
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: C'est l'estimation des offres qui ont été
faites, cela ne veut pas dire que c'est le montant qui peut règler
finalement...
M. PINARD: Non, je ne peux pas affirmer que c'est un montant final.
M. RUSSELL: Non, ça peut varier. Si ça va devant la
régie, ça peut coûter 5 ou 10% de plus pour le
règlement...
M. LAVOIE (Wolfe): Devant la régie......ça ne peut pas
augmenter tellement...
M. PINARD: Moi, avec l'expérience que nous avons vécue
depuis cinq ans, je dirais plus facilement de $85 à $100 millions
plutôt que de $80 à $85 millions...
M. RUSSELL: Il y a une chose pour laquelle il semble y avoir une lenteur
impardonnable: c'est la différence entre le temps où
l'acceptation est faite par l'individu et le temps où il reçoit
son paiement; je me demande quelle en est la cause. Ce n'est certainementpas
toujours des difficultés techniques ou provenant des bureaux
d'enregistrement. Est-ce que les notaires qui font ce travail, les contrats,
sont surchargés par le travail qu'ils reçoivent du
ministère de la Voirie ou de leurs bureaux? Est-ce qu'il n'y aurait pas
avantage à diviser encore plus les contrats pour que ce soit plus
expéditif?
M. PINARD: En général, disons que les recherches
notariales sont assez longues. Parfois, les titres ne sont pas clarifiés
à la satisfaction du ministère, il y a des cas de succession, des
difficultés à rencontrer les héritiers. Je connais, moi,
des cas d'expropriation qui sont deve- nus des cas de succession; c'est en
marche depuis deux ans et on n'est pas capable d'amorcer le règlement
parce que les héritiers ne sont jamais au complet pour s'entendre...
M. RUSSELL: Oui, et puis...
M. PINARD: ... enfin, disons aussi qu'il y a des notaires qui ont
été surchargés...
M. RUSSELL: Je suis d'accord avec le ministre qu'il y a des cas...
M. PINARD: .. je me suis occupé spécialement d'un
cas parce que je me reprochais de l'avoir encouragé. Je lui ai fait
moi-même des reproches et je lui ai dit par téléphone:
« Bien là, tu t'en souviendras parce que je t'envoie une lettre
aujourd'hui même. Alors si dans tel délai, un certain nombre de
dossiers ne sontpas réglés à cette session du
ministère, il y aura répudiation de mandat et nous verrons
à distribuer vos dossiers à telle étude de notaires. Alors
le notaire pouvait peut-être bien avoir de bonnes raisons à
offrir, mais pour l'efficacité du ministère, ce sont des raisons
qui n'étaient pas suffisamment bonnes.».
M. RUSSELL: Le ministre admet que dans certains cas, ça prend
tellement de temps à régler que le gars a le temps de mourir et
qu'on est obligé de régler avec la succession...
M. PINARD: Qu'est-ce que vous voulez, je ne peux pas...
M. RUSSELL: Non, mais il y a quelque chose de sérieux...
M. , PINARD: ... empêcher une crise cardiaque, le
député non plus...
M. RUSSELL: Voici, il y a une chose qui est sérieuse. Lorsque
pour quelqu'un et je parle de plusieurs cas dont j'ai eu connaissance
après le règlement, l'acceptation de l'individu par
l'inspecteur du ministère, c'est une moyenne de deux ans, ça n'a
pas de sens, ça pas de bons sens. J'ai des cas bien particuliers...
M. PINARD: Non, non, ça c'est...
M. RUSSELL: ... j'en ai parlé d'abord avec; M. Hamel...
M. PINARD: ... des cas d'espèce qui ont pu prendre autant de
temps mais en général, la moyenne est de 90 jours à peu
près...
M. RUSSELL: Bien 90 jours, c'est impardonnable...
M. PINARD: ... il y a des cas de 60 jours...
M. RUSSELL: Mais Il y a des cas où il n'y a eu aucune dispute.
L'inspecteur est venu, il a fait son prix, l'individu a dit que c'était
très bien. Il a signé ses papiers et deux ans après, le
gars réclamait encore son chèque. Le notaire dit: « Bien
ça doit arriver ces jours-ci, j'ai envoyé ça là.
»
M. PINARD: C'est un domaine tellement difficile. Je connais
particulièrement des cas qui ne sont pas réglés et
l'exproprié a peine à savoir pourquoi ce n'est pas
réglé. J'en ai reçu un, je lui ai dit que nous allions
faire enquête, d'aller rencontrer M. Adam ou un de ses fonctionnaires et
là, on découvre que parfois il y a modification du projet et que
non seulement il va y avoir une première expropriation mais que
finalement, il y en aura une deuxième. Il est difficile de fixer une
indemnité finale pour le premier cas d'expropriation sans savoir les
conséquences que cela aura sur le deuxième projet d'expropriation
parce qu'il y a une modification aux plans et devis ou aux projets. Cela, ce
n'est pas une explication qui est valable dans tous les cas, mais c'en est une
pour certains cas que je connais. Dans d'autres cas, il y a des
difficultés d'ordre légal. Il y a d'autres difficultés
technique qui ne sont pas nécessairement imputables au fait que le
ministère de la Voirie décide de réaliser un projet
routier. Il y a des évaluations, par exemple, dans des cas de postes de
commerce où l'exproprié n'a pas tellement confiance à
l'évaluation du ministère de la Voirie et confie son dossier
à un bureau d'évaluation d'experts en évaluation. Mais
là, le travail ne sort pas le là, probablement que le bureau est
surchargé aussi...
M. RUSSELL: A ce moment-là...
M. PINARD: ... et puis le notaire fait l'expertise de ce bureau
d'évaluation pour être capable de faire les comparaisons et
négocier finalement une entente à l'amiable, s'il y a
moyen...
M. RUSSELL: Ce ne sont pas les cas que je soulève...
M. PINARD: En tous les cas si...
M. RUSSELL: C'est que, lorsqu'il n'y a pas eu de discussion, on a eu des
cas précis, et je les ai soumis à M. Adam, et même je parle
de l'ensemble de ces cas-là chez tous les voisins, et la moyenne des
règlements a été de deux ans. Et encore aujourd'hui, il y
a des cas qui ne sont pas réglés et ça
dépasse...
M. PINARD: Dans de très rares cas, j'admets que cela a
été de deux ans, pour diverses raisons que je vous ai
expliquées tantôt, mais en général, la moyenne est
de 60 à 90 jours.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que l'on paye...
M. PINARD: On ne peut pas régler 7,385 cas en prenant deux ans.
Voyons donc, on en a réglé, d'une façon définitive,
5,585 dans la seule année 1965, plus 1,800 qui ont reçu des
indemnités partielles.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. PINARD: Cela fait quand même 7,385 cas...
M. RUSSELL: Le ministre vient justement de prouver que c'est la moyenne
de deux ans...
M. PINARD: ... qui ont été réglés...
M. RUSSELL: ... parce qu'il en règle 7,000 par année, puis
il y en a 13,000 qui traînent. Il vient de nous prouver que ça
prend deux ans. Cela prend deux ans en moyenne.
M. PINARD: Bien non, pas nécessairement, pas
nécessairement. Là vous faites des comparaisons qui sont
injustes...
M. RUSSELL: Voici, M. le Président. Est-ce qu'on paye
suffisamment les notaires qui s'occupent de ces papiers-là pour qu'ils
puissent traiter comme un contrat privé?
M. PINARD: Selon le tarif établi par la loi du notariat.
M. RUSSELL: J'ai l'impression qu'il arrive que c'est seulement une
impression, que ce n'est pas une affirmation, mais que les notaires, quand ils
reçoivent ces papiers-là de la Voirie, ils mettent ça
là, puis ils font leur clientèle privée. Puis quand ils
ont le temps, un petit peu, ils en passent un de temps en temps. C'est
l'impression que j'ai, parce que j'ai dans certains cas, appelé
moi-même au ministère. Le monsieur était venu me voir, il
avait besoin de son argent, lui. Je prends le téléphone,
j'appel-
le au ministère, on m'informe que le dossier est rendu chez le
notaire. J'ai appelé le notaire: « Oui, oui, je vais envoyer
ça, ça ne sera par long ». Six mois après, le
notaire m'informait qu'il venait d'envoyer ça. Est-ce que c'est
réellement normal, ça?
M. PINARD; Si vous connaissez des cas où le notaire n'est pas
intéressé à travailler pour nous, parce qu'il trouve que
ce n'est pas assez payant dites-le-moi. Cela va nous faire tellement plaisir de
répudier le mandat et de le donner à un autre qui en a besoin ou
qui serait intéressé à travailler pour nous.
M. LAVOIE (Wolfe); Je ne vais pas faire de discriminations de
notaires.
M. PINARD: Moi, ça m'intéresse parce que je recherche
l'efficacité sur le plan administratif.
M. RUSSELL: Cela, je pense que ça soulagerait peut-être les
officiers du ministère, parce que ça ne me plaît pas
tellement d'appeler le ministère; je sais qu'ils sont très
occupés, je connais le nombre de gens qui les appellent pour leurs
propres affaires personnelles; mais être obligé d'appeler pour
leur demander un cas particulier, à part cela, j'aime bien mieux que les
gens soient payés, parce qu'ils ne viennent pas me voir dans ce
temps-là.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, il y a une difficulté
qui survient à la division d'expropriations. Avant de commencer les
travaux, quand vient le temps de passer un chemin quelque part, on va voir
l'intéressé, le propriétaire du terrain, et on lui dit;
« On va relever votre terrain de deux pieds, etc., cela ne vous causera
pas tellement de dommage ». Le gars signe cette affaire-là sans
savoir ce qu'il va obtenir comme prix d'expropriation. Alors ce qui arrive, il
relève le terrain de quatre pieds, la maison du voisin qui s'attendait
d'être à peu près au niveau du chemin est rendue à
deux pieds en bas du niveau du chemin. Si les gens savaient d'avance exactement
quelle serait la situation de leur maison, puis pour combien ils vont
être dédommagés avant, je pense bien que ça
enlèverait beaucoup de problèmes à l'expropriation.
M. PINARD: Voici le problème. C'est que la loi de la Voirie ne
stipule qu'aucune indemnité n'est payable pour des dommages
résultant de travaux que vous venez d'expliquer, exhaussements de
terrain. Je trouve que c'est une disposition injuste et je veux
précisément en arriver à une refonte à la Loi de la
Voirie, pour essayer de faire disparaître cette disposition qui, à
mon sens, est injuste en pratique. Evidemment, j'aimerais mieux que ce ne soit
pas publié que le ministre commet des illégalités, mais en
pratique on paie une indemnité sur une base équitable à
celui qui est victime de l'exhaussement de terrains et qui, par voie de
conséquence, reçoit parfois les eaux usées, les eaux de
surface avec le risque de nettoyer sa cave ou...
M. LAVOIE (Wolfe): Cela fait perdre de la valeur à sa maison.
M. PINARD: ... de diminuer la valeur de sa propriété,
diminuer la valeur de son jardin ou de son parterre. Alors, on paye en
équité.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais oui, je vous soumettais un problème
particulier tantôt...
M. PINARD: Mais oui, là, justement, c'est un cas difficile. Je ne
peux pas aller en cour puis aller, moi-même, admettre que je
contreviendrais à une disposition légale. Alors, on explique au
type: « N'allez pas en cour! Comment voulez-vous qu'on aille en cour avec
ça? Vous n'avez pas le droit légalement. Acceptez donc une
indemnité raisonnable ». Mais si le gars en profite pour se
montrer intraitable ou irraisonnable, qu'est-ce que vous voulez qu'on y fasse?
On lui offre, nous, un montant qu'on estime justifiable et équitable,
dans les circonstances, sans obligations légales, mais il y en a qui ne
veulent pas comprendre ça.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela veut dire que, pour $105, M. le ministre, on
peut...
M. PINARD: Alors, on lui dit: « Allez donc consulter un avocat
». L'avocat qui a été consulté lui dit; «
Ecoutez, la loi de la Voirie, à tel article, 97b, dit que le ministre
n'est pas responsable du paiement d'aucune indemnité pour dommages
résultant d'exhaussement de terrains ».
Alors, vous n'avez pas de cause. Alors, il n'est pas plus avancé,
hein! Mais ce n'est pas une raison quand même pour nous de le mesquiner,
cet exproprié-là, puis de dire: « Bien, on va s'en
débarrasser avec $105 quand, dans notre for intérieur, on serait
prêt à admettre que ça en vaut $3,000. Mais je pense bien
que la preuve est faite qu'on traite justement les expropriés, pas
toujours à 100%, il faut rencon-
trer l'offre, c'est-à-dire la réclamation de
l'exproprié, mais selon les barèmes en vigueur dans pareil
cas.
M. LAVOIE (Wolfe); Est-ce que, quand les ingénieurs font le
tracé d'une route, ils ne pourraient pas dire immédiatement au
propriétaire du terrain qui donne son droit de passage combien ça
va lui donner, ça?
M. PINARD: Sur le plan des relations publiques, ce serait la situation
idéale. Quand les fonctionnaires du ministère, les arpenteurs,
rencontrent cette personne-là, qu'ils disent donc tout de suite quelle
sera la nature des travaux qui sont exécutés et si le type
s'informe de ses droits en pareilles circonstances et demande: « Est-ce
que je vais avoir droit, moi, à une indemnité »? Ils
connaissent les dispositions légales s'ils ne les connaissent
pas, qu'ils viennent s'informer auprès des hauts fonctionnaires
ils diront; « Bien, monsieur, dans un cas semblable, il n'y a pas
d'indemnité prévue par la loi. Cependant, faites votre
réclamation et puis elle sera jugée au mérite ».
M. LAVOIE (Wolfe): Avez-vous l'intention d'en venir un jour à
faire une espèce de code d'expropriation...
M. PINARD: C'est en marche...
M. LAVOIE (Wolfe): ... selon la formule de la Chambre de commerce?
M. PINARD: Bien voici. Vous savez qu'une commission d'expropriation a
été formée par voie d'arrêté
ministériel au cours de l'été, je pense, tard à
l'été et que douze séances de cette commission ont
déjà été tenues à Montréal, à
Québec et dans d'autres endroits de la province. C'est par
arrêté ministériel, excusez-moi, du 22 décembre
1965. Ce sont tous des experts que vous connaissez, des avocats experts en
matière d'expropriation et des estimateurs experts qui en font partie;
René Alarie, avocat de Montréal, qui a fait toutes les
expropriations du boulevard Métropolitain comme avocat au service de la
Corporation de Montréal métropolitain, Jean Béique,
estimateur de Montréal, Marcel Nicol, de Drummondville, Bernardin
Blanchet, avocat de Québec, Me Robert Normand, assistant-greffier en loi
de la Législature, Me René Alarie de Montréal, qui est
autorisé à agir comme président du comité. Mais il
y a plusieurs personnes qu'ils peuvent consulter, des experts en
évaluation technique du ministère de l'Agriculture. Je pense que
l'UCC a demandé à être convoquée pour soumettre un
mémoire.
Dans les questions d'ordre social, concernant le Bien-Etre social, par
exemple, nous avons des représentants du ministère du Bien-Etre
social qui viennent consulter la commission. Il y a des économistes, il
y a M. Pierre Harvey, économiste et professeur à l'Ecole des
hautes études commerciales de Montréal. Il y a M. Pierre
Daignault, économiste et professeur à l'université Laval
de Québec, secrétaire du service d'économique à
Laval. Il y a M. Jean Mercier du contentieux de la ville de Montréal, et
il y a aussi un agronome expert en évaluation, M. Faguy, qui a
préparé de nombreux travaux pour l'UCC. Je crois que le
député de Lotbinière le connait bien. Nous allons
l'appeler en consultation. Tout cela conduira à une politique moderne en
matière d'évaluation et d'expropriation pour en arriver à
un code d'expropriation qui sera vraiment de son temps et qui réglera
les problèmes auxquels nous avons à faire face en ce
moment...
M. RUSSELL: Cela va être basé sur les valeurs de
l'heure...
M. PINARD: Pardon!
M. RUSSELL: Cela va être basé sur les valeurs de l'heure
actuelle.
M. BERNATCHEZ: Sur la route...
M. PINARD: C'est un domaine très vaste. Admettons que les
autoroutes et les autoroutes à voies divisées, à
péage ou non, causent des problèmes nouveaux qui n'avaient pas
été prévus au moment où la Loi de la Voirie a
été promulguée. Alors, les dispositions légales ne
sont plus conformes à la réalité du temps. Les cas de
sectionnement de terres agricoles, par exemple, c'est un gros problème,
ça demande des experts. L'évaluation est difficile parfois...
M. RUSSELL: Pour la terre en culture, l'évaluation n'est pas
juste, surtout dans ma région parce qu'il est très coûteux
de transformer du pacage en terre cultivable et quand on enlève une
partie de prairie, on se base sur un barème qui n'est pas
réaliste du tout. J'ai personnellement vécu cette
expérience-là et j'essayais de faire comprendre la
différence de la transformation d'un pacage en prairie et je n'ai jamais
pu leur faire comprendre. Ils ont dit: « Prenez un bélier
mécanique, faites-en, vous allez savoir combien ça coûte
».
M. PINARD: Voici. Dans ces cas-là, nous consultons l'agronome de
district ou l'agronome qui est en service dans le comté et qui connait
bien les cultivateurs avec qui il a à traiter et qui connaît la
valeur des sols, la composition des sols, la valeur des cultures.
C'est quand même une personne qualifiée pour nous dire de
quelle façon nous devrions baser notre estimation des dommages. Cela ne
concorde pas nécessairement avec l'opinion de l'exproprié qui
attache une certaine valeur sentimentale...
M. RUSSELL: M. le Président, il n'est pas question de valeur
sentimentale mais il faut réaliser quelque chose, il faut en faire de la
terre neuve pour le savoir!
M. PINARD: Oh oui!
M. RUSSELL: On se base aujourd'hui sur la valeur des terres, du prix de
vente d'une ferme au complet plutôt que d'arriver et d'essayer de se
baser sur la réalité.
M. PINARD: Ah non! Ce n'est plus une formule qui est en vigueur. Elle a
peut-être déjà été en vigueur mais c'est
dépassé, cette formule-là. Ce ne sont pas les
barèmes d'évaluation à l'heure actuelle.
M. BERNATCHEZ: Sur la route transcanadienne, en direction de
Lotbinière, et particulièrement dans St-Apollinaire, je sais que
le ministère a eu des difficultés.
M. PINARD: Dans quelques cas.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que l'ensemble, maintenant, est
réglé?
M. PINARD: La situation est revenue à la normale.
L'expérience que j'ai à la suite des négociations qui ont
été amorcées avec 1'UCC auprès de ces
expropriés, c'est qu'ils sont contents du traitement qui leur a
été accordé.
M. BERNATCHEZ: J'ai un cas qui traîne depuis trois ou quatre ans.
Je vais le donner à M. Adam...
M. PINARD: D'accord.
M. BERNATCHEZ: ... et peut-être qu'il pourra me donner les
détails de ce qui ne marche pas dans cette affaire-là. J'entends
la version de l'intéressé; ça doit faire trois ans.
M. PINARD: C'est d'accord.
M. GAUTHIER: Et si les notaires sont responsables du retard dans
plusieurs cas, le ministre ne croit-il pas qu'il y aurait avantage à
utiliser les services d'autres notaires au lieu d'inonder un bureau en
particulier? Comme c'est le cas dans...
M. PINARD: Bien honnêtement, là, je laisse la
responsabilité au chef du service de l'expropriation et aux membres du
contentieux de distribuer le nombre de cas d'expropriation pour fins d'acte
notarial à un certain nombre de bureaux. S'ils sont surchargés,
à ce moment-là... parce qu'il y a certains bureaux...
M. GAUTHIER: Il y a certains bureaux de notaires qui ne font aucun
travail pour le ministère de la Voirie et qui seraient très
heureux d'en faire.». Lorsque le ministère réussit à
faire faire son travail, très bien, mais lorsque l'Intérêt
public est en jeu, tout simplement parce que les études de notaires sont
surchargées, je pense qu'il y aurait avantage dans
l'intérêt public, dans l'intérêt du ministère,
dans l'intérêt de l'exproprié...
M. PINARD: Je veux dire au député que si vraiment il
connaît des cas où ça devient réellement
préjudiciable, non seulement à l'intérêt d'un
exproprié mais à celui d'un groupe d'expropriés, la
façon dont un notaire va faire son travail, bien, qu'il soumette le cas
à notre attention et on va y voir.
M. GAUTHIER: J'ai même des lettres du ministère qui disent
que le travail du notaire retarde, alors...
M. PINARD: Dans certains cas, c'est vrai! M. GAGNON: C'est vrai. A ce
moment-là...
M. GAUTHIER: Quand on a d'un côté, des lettres des
officiers du ministère qui disent que c'est le notaire qui retarde
l'expropriation, et que de l'autre, des notaires se plaignent de ne pas avoir
d'ouvrage du ministère de la Voirie, eh bien! je pense qu'à ce
moment-là, l'intérêt public est compromise.
M. LE PRESIDENT: On pourrait adopter six et cinq?
M. RUSSELL: Voici, M. le Président, on pourrait adopter...
M. PINARD: Voulez-vous que nous repassions les articles sur lesquels on
peut s'entendre pour l'adoption? Poste budgétaire 6, article 1, c'est
réglé.
M. RUSSELL: Construction, c'est réglé. Pour
l'expropriation, M. Dozois avait une question, mais c'est pour la
Transcanadienne, et on pourrait peut-être en discuter à l'occasion
de la discussion de la Transcanadienne.
M. PINARD: C'est le poste budgétaire numéro 7,
ça!
M. RUSSELL: Oui, mais sur l'expropriation, voyez-vous?
M. PINARD: Oui, on peut discuter encore de la Transcanadienne. Mais,
qu'est-ce qu'on peut adopter ce soir, dans le poste budgétaire 6-1? 6-2?
La route des Boules, est-ce qu'on remet cela à demain?
M. GAGNON: Nous n'avons pas tellement de temps.
M. PINARD: Demain? D'accord. Alors article 3? M. Dozois va me
questionner là-dessus comme d'habitude, quoi?
M. GAGNON: Si on veut savoir la différence qu'il y a, de toute
façon, c'est moins.
M. PINARD: C'est statutaire.
M. LAVOIE (Wolfe); Pour les passages à niveau, il y a le double
du budget.
M. PINARD: Oui, c'est cela. Nous avons un gros programme aussi. C'est
qu'au fur et à mesure que les cas sortent de la Commission des chemins
de fer nationaux, il y a des ordonnances qui sont rendues, alors il y a des
fois ou ces ordonnances...
M. LAVOIE (Wolfe): Je suis bien d'avis...
M. PINARD: ... attendent et puis ça résonne tout à
coup. D'accord?
UNE VOIX: Signalisation?...
M. PINARD: D'accord. Ce sera 4, adopté?
M. LAVOIE (Wolfe): Achat, construction et transformation d'immeubles, y
compris ameublement et équipement, on posera quelques questions
demain.
M. PINARD; D'accord.
M. LAVOIE (Wolfe): Etablissement de terrains de camping, c'est
très important.
M. PINARD: C'est une politique.
M. RUSSELL: Alors, il restera quelques détails
là-dessus.
M. PINARD: D'accord. Demain matin, 10 heures et demie.
M. HEBERT: Qu'est-ce qu'on a adopté? M. RUSSELL: Concernant?
M. PINARD; Bien voici, laissons donc la chose en suspens, parce que le
leader prononcera demain en Chambre l'ordre des travaux des comités,
d'accord?...
M. LE PRESIDENT: Alors, la séance est ajournée. De toute
façon demain, on va donner les travaux par ordre,
M. PINARD: Le sous-article 1 et le sous-article 4 sont
adoptés.
(Séance du 9 mars)
M. HAMEL (président du comité des crédits): A
l'ordre, messieurs!
M. PINARD: M. le président, les membres du comité m'ont
posé une question à savoir quel était le nouveau programme
de signalisation routière et à quel moment il pouvait être
mis en vigueur. J'ai répondu qu'une commission avait été
spécialement formée pour étudier tout le problème
de la signalisation routière et que de plus en plus, l'on tendait
à l'adoption d'un système symbolique de signalisation. J'aimerais
distribuer à tous les membres du comité le petit livret qui
contient les explications et les symboles du nouveau système de
signalisation. C'est une publication qui a été
préparée conjointement par le ministère de la Voirie et le
ministère des Transports et Communications et qui sera certainement de
nature à intéresser les membres du comité. J'aimerais
aussi ajouter que le livre qui contiendra les normes de signalisation et les
critères en vertu desquels le nouveau code sera mis en vigueur, est
actuellement à l'impression.
On me permettra de résumer en quelques mots de quoi il s'agit. Le
comité a pratiquement terminé son travail pour ce qui est des
panneaux et des marques sur la chaussée. Il lui reste encore à
travailler sur les feux de circulations. En attendant, on publiera les
instructions générales sur la signalisation routière du
Québec. Cet ouvrage traitera des panneux et des marques sur la
chaussée et on lui ajoutera plus tard une section pour les feux de
circulation. Le tout, comme je vous l'ai dit tantôt, est à
l'impression et le travail doit être livré d'ici quinze jours,
tout au plus, d'après les informations qu'on m'a données ce
matin. Non, je fais erreur, on me dit que la livraison serait faite aux
environs du 1er septembre 1966. C'est un ouvrage qui paraîtra en deux
volumes. Quand la livraison nous en sera faite, il nous fera plaisir d'en
distribuer des exemplaires aux membres du comité.
M. LE PRESIDENT: Nous étions rendus à l'article 6,
sous-article 2, hier: construction de la route pour Les Boules et la
Rivière-au-Renard, comtés de Matane et Gaspé-Nord,
$7,087,600.
M. DOZOIS: M. le président, vous comprendrez que, étant
donné qu'il y a deux, trois comités qui fonctionnent en
même temps, on ne peut être présent partout et hier soir
j'ai manqué je pense, la discussion quant aux expropria- tions. Alors me
permettriez-vous... Je vais vous signaler également que M. Bertrand, du
comté de Missisquoi qui est en haut, a également des
observations. Aussitôt que je remontrai, il descendra. Il veut faire ses
observations à ce sujet. Je voudrais tout simplement, M. le
président, soulever la question de la route Trans-Canada à
Montréal dans la direction est-ouest. J'avais posé des question
l'an dernier à ce sujet, le ministre avait informé que le
tracé définitif à l'est du carré Viger...
M. PINARD: Est-ce que le député de St-Jacques me
permettrait? Nous ne sommes pas encore rendus à l'article
budgétaire pour la discussion de la route transcanadienne, cependant si
le député fait partie de deux comités et qu'il veut
remonter plus rapidement en Chambre nous pourrions nous entendre entre nous
pour discuter tout de suite l'article budgétaire concernant la route
transcanadienne pour permettre au député de St-Jacques de poser
des questions qui l'intéressent, quitte à revenir un peu plus
tard sur les autres articles.
M. RUSSELL: M. le Président, je veux faire une observation
à ce sujet. Hier soir j'avais fait une réserve pour M. Dozois et
M. Bertrand a dit qu'il voulait faire quelques observations. On avait
regardé ça sur l'expropriation. Je n'ai pas d'objection à
la condition que M. Bertrand puisse discuter de l'expropriation en même
temps que de la route transcanadienne.
M. PINARD: Est-ce que le député de St-Jacques me
permettrait de lui poser une question? Les questions qu'il veut poser, elles
ont trait et à l'expropriation sur Trans-Canada et au chantier de
construction?
M. DOZOIS: Non, simplement à l'expropriation...
M. PINARD: Expropriation.
M. DOZOIS: ... parce que ces observations vont être très
courtes. M. le Président, il s'agit de ceci. Comme vous savez, la route,
je pense les travaux arrêtent au carré Viger. Il y a a l'est du
carré Viger un très petit flot d'immeubles qui
éventuellement pourraient être dans le chemin de la route
transcanadienne parce que, à l'est de Wolfe, il y a là des
immeubles de la rue St-André, St-Thimothée, Amherst, et Wolfe. Ce
sont pour la plupart des vieux immeubles. Après ça, tout a
été démoli pour le projet de Radio-Canada. Or, dans ces
immeubles qui sont nécessairement vis-â-vis, dans l'axe; quelle
que
soit la direction que l'on donne à cette route, ces immeubles
sont dans l'axe de la route TransCanada. Or, il y a des propriétaires
que je connais et qui m'ont fait des représentations et il y a, entre
autres, un propriétaire qui m'a téléphoné pour me
dire que sur six logements il n'y en a qu'un de loué; tous les autres
locataires s'en vont...
M. PINARD: Ce sont des locataires résidentiels ou
commerciaux?
M. DOZOIS: Résidentiels. M. PINARD: Résidentiels.
M. DOZOIS: Résidentiels, ce sont des logements sur la rue Craig,
entre Amherst et St-André. Ces gens-là ne sont pas
expropriés. Il n'y a pas eu de plans de déposés parce que
votre projet n'est pas définitif et tout le monde sait que la route va
se continuer et que ces immeubles seront démolis. Or les locataires ne
sont pas intéressés à rester à ces endroits. Les
propriétaires, d'un autre côté, n'ont plus de revenus de
leurs propriétés; ils ne sont pas expropriés, ils sont
dans une situation intenable. Je me demande si le ministère de la Voirie
ne pourrait pas décréter l'expropriation de ces immeubles. Il y
en a peut-être sept, huit, dix au maximum entre Amherst et
St-André. il y a peut-être même seulement trois ou quatre
propriétés où ce serait une question de justice envers ces
propriétaires. C'était le seul objet de mon intervention, M. le
Président, à ce chapitre de ces expropriations. J'en avais
parlé l'an dernier, et comme rien ne s'est fait...
M. PINARD: Voici. En réponse à l'intervention du
député de St-Jacques, je dois dire qu'il a raison de soulever le
problème qu'il vient de soulever parce que c'est vrai qu'il y a des
locataires qui seront sur le coup d'expropiration, qui ne sont pas encore
faites. Mais enfin, disons qu'ils sont sur le coup d'une menace d'expropriation
et que, vu que les plans n'ont pas encore été
déposés et que les avis d'expropriation n'ont pas encore
été envoyés et aux propriétaires et aux locataires,
eh bien! il peut fort bien arriver qu'ils soient dans une situation assez
difficile dans le moment...
M. DOZOIS: Il ne s'agit pas des locataires là, il s'agit des
propriétaires d'immeubles...
M. PINARD: Des propriétaires, oui.
M. DOZOIS: Le propriétaire lui, voit son immeuble
évacué par les locataires; il n'a plus de revenus, il est
obligé de payer les taxes quand même. Il ne sait pas quand
l'expropriation viendra...
M. PINARD: Alors, dans un cas comme celui-là, je pense,
après une analuse approfondie du problème, nous pourrions en
venir à la conclusion qu'il n'y aura pas de danger à
déposer un plan partiel si nous avons quand même la certitude
qu'il ne pourra pas avoir de modifications trop considérables qui
feraient que le coût de l'expropriation et que le coût de
l'aménagement du tracé augmentaient sensiblement Alors
disons...
M. DOZOIS: Je pense que, M. le président, pour la route
transcanadienne il peut y avoir un problème. Je ne sais pas,
peut-être à l'est de Papineau, à savoir où vous
allez vous diriger. Mais du carré Viger à Papineau, il faut que
vous passiez nécessairement sur ces propriétés. Vous ne
pouvez pas passer ailleurs.
M. PINARD: Alors, si le député veut nous laisser
suffisamment de temps pour nous permettre de rencontrer les
ingénieurs-conseils qui sont à la tâche en ce moment pour
la préparation des plans de façon à ce que le service
d'expropriation, sous la direction de M. Adam, puisse aller faire une visite
des lieux et se consulter, il pourrait fort bien arriver que nous en venions
à la conclusion qu'il y a possibilité de régler
immédiatement ces cas qui sont quand même des cas d'expropriation
dans un avenir rapproché. Et il aura peut-être avantage pour la
province de faire plus vite que trop tard.
M. DOZOIS: C'est une question de justice pour les
propriétaires.
M. PINARD: Oui.
M. DOZOIS: Je vous remercie.
M. PINARD: D'accord.
M. LAVOIE (Wolfe): M. Bertrand a quelques mots sur l'expropriation.
M. PINARD: Est-ce qu'il va venir bientôt? M. LAVOIE (Wolfe): Oui,
immédiatement M. PINARD: Avant qu'on commence...
M. RUSSELL: A moins qu'on commence à étudier l'article
2.
M. LE PRESIDENT: Article 2.
M. RUSSELL: On peut commencer à discuter sur l'article 2. Je ne
crois pas que ce sera bien long. Et dans un instant M. Bertrand arrivera, on
pourra...
M. PINARD: D'accord.
M. GAGNON: Oui, sans doute. L'année dernière il a
été voté $6 millions, cette année il est
voté $7 millions. Alors, de quelle façon sont distribués
les travaux? Quel plan le ministère prend-il pour l'exécution de
ces travaux?
M. PINARD: Bien, nous demandons, pour l'exécution des travaux en
1966, une somme de $7,087,600 par rapport à $6 millions de
dépenses prévues au budget de l'année 1965. Si vous voulez
que je vous donne la liste des sections de travaux...
M. GAGNON: C'est ça. Le budget 66/67.
M. PINARD: C'est ça. Alors pour l'année 66/67, voici la
liste des endroits où nous voulons exécuter des travaux sur la
route no 6.
M. GAGNON: C'est ça.
M. PINARD: Dans la municipalité de Baie-des-Sables, dans la
partie ouest, dans le comté de Matane, sur une distance de 4.50 milles,
nous exécutons les travaux de terrassement et de gravelage, pour une
somme de $98,832.
M. GAGNON: Je demande au ministre d'éviter que les chiffres ne
deviennent connus, comme vous le disiez hier aux entrepreneurs. Il s'agit tout
simplement de me dire à quels endroits et la longueur. Les chiffres si
vous voulez.
M. PINARD: Alors, voici. Dans la municipalité de Baie-des-Sables,
dans la partie ouest, dans le comté de Matane, nous avons des travaux
sur une longueur de 4.50 milles. Il s'agira de travaux de terrassement et de
gravelage et de revêtement butimineux.
M. GAGNON: Après ça.
M. PINARD: Dans la municipalité de Baie-des-Sables, dans la
partie est, encore dans le comté de Matane, sur une distance de 4.25
milles, nous exécuterons des travaux de terrassement et de gravelage et
des travaux de revêtement bitumineux.
A St-Ulric-de-Matane, dans la partie ouest, sur une distance de 3.74
milles, il y aura également des terrassements et des travaux de
gravelage et des travaux de revêtement bitumineux.
Dans la partie est de St-Ulric-de-Matane, sur une distance de 5.24
milles, nous exécuterons des travaux de terrassement et des travaux de
gravelage ainsi que des travaux de revêtement bitumineux.
Dans la liste qui va suivre, il n'y aura pas de travaux de
revêtement bitumineux mais seulement des travaux de terrassement et de
gravelage. Il s'agit de St-Jérôme-de-Matane, sur une distance de
4.80 milles. Dans la ville de Matane, sur une distance de 3 milles. A
Petite-Matane, sur une distance de 4.64 milles.
M. GAGNON: 4.64 milles.
M. PINARD: Oui. A Ste-Félicité, dans la partie ouest, dans
Matane, sur une distance de 5 milles, à
Ste-Félicité-de-Matane, dans la partie est, sur une distance de
5.10 milles. A Grosse-Roche, dans le comté de Matane, sur une distance
de 6.10 milles. A Les Méchins, dans la partie ouest, dans le
comté de Matane, sur une distance de 4.90 milles. Dans la partie est,
à Les Méchins, encore dans Matane, sur une distance de 4.80
milles. Dans la partie ouest, dans la municipalité Les Capucins,
comté de Matane, sur une distance de 3.20 milles. Dans la partie est de
la municipalité Les Capucins, encore dans Matane, sur une distance de
2.70 milles. Dans Gaspé-Nord, dans la municipalité St-Norbert du
Cap-Chat, dans la partie ouest, sur une distance de 2.80 milles.
Dans le village de Cap-Chat, dans Gaspé-Nord, sur une distance de
1.50 mille. A St-Norbert de Cap-Chat, dans la partie est, dans
Gaspé-Nord, sur une distance de 2.60 milles. A Ste-Anne-des-Monts, dans
Gaspé-Nord, sur une distance de 6 milles. A Ste-Anne-des-Monts et
à St-Joachim-de-Tourelle, dans Gaspé-Nord, sur une distance de
4.80 milles.
M. GAGON: St-Joachim, hein?
M. PINARD: St-Joachim puis à Ste-Anne-des-Monts, sur une distance
de 4.80 milles. Alors, la dépense qui sera faite en travaux de
terrassement et gravelage, sur toutes les sections que je viens de mentionner
et dans Matane et dans Gaspé-Nord, la dépense prévue est
de $3,912,575.
M. GAGNON: Est-ce qu'il en reste sur les estimations de 65/66? Est-ce
qu'il reste encore des travaux à effectuer?
M. PINARD: Travaux à finir? Oui, travaux commencés en 1965
dans Matane...
M. GAGNON: Oui.
M. PINARD: ... il restera des travaux à terminer pour une somme
de $1,206,792.
M. GAGNON: A quel endroit? D'abord, est-ce que tous les contrats ont
été accordés pour ces travaux qui restent à
terminer?
M. PINARD: Alors, dans Matane, il se pourrait que la très grande
majorité des contrats soit accordés maintenant; dans
Gaspé-Nord, je ne suis pas certain. Alors, M. Bergeron, le chef du
service des contrats, est actuellement à l'ouverture des soumissions cet
après-midi et il sera ici dans quelques instants. Il sera
peut-être plus facile de vous répondre lorsqu'il sera de
retour.
M. GAGNON: Maintenant, sur...
M. PINARD: Je peux peut-être vous donner un renseignement...
Alors, est-ce que le député voudrait savoir le nombre de contrats
qui ont été adjugés et exécutés jusqu'ici ou
si il veut savoir la dépense faite à ce jour?
M. GAGNON: Le nombre de contrats qui ont été
adjugés l'année dernière, à quel endroit et ceux
qui restent à adjuger et à quel endroit?
M. PINARD: Bon, je viens de vous donner la liste...
M. GAGNON: Pour cette année.
M. PINARD: ... des sections ou des travaux qui seront
exécutés en 1966.
M. GAGNON: Oui, mais cela comprend simplement les estimations de $7
millions, ce que vous venez de nous donner.
M. PINARD: Bien, une dépense en travaux de terrassement et
gravelage pour $3,912,575.
Il y a revêtement bitumineux pour $435,000 et travaux
commencés en 1965 et à terminer, pour une somme de
$1,206,792.
M. GAGNON: Oui, maintenant, il y a eu $6 millions de voter, puis il y a
des projets de...
M. PINARD: Il y a d'autres choses quand même. Je vais vous donner
le sommaire des prévisions pour 1966 par rapport au sommaire des
prévisions qui étaient au budget de 1965.
M. GAGNON: Oui.
M. PINARD: Alors, en terrassement et gravelage, nous prévoyons
dépenser en 1966 $3,912,575 alors que les prévisions
budgétaires de 1965, pour travaux de terrassement et gravelage,
étaient de $1,233,000.
Pour les travaux de revêtement bitumineux, nous voulons
dépenser cette année, en 1966, $435,000 alors que l'année
dernière il n'y a pas eu de travaux de revêtement bitumineux. Pour
la construction des ponts, en 1966, nous prévoyons dépenser
$400,000. il n'y a pas de construction de ponts en 1965.
Pour les frais de déplacement d'utilité publique, nous
prévoyons dépenser cette année $400,000, par rapport
à une dépense de $30,000 l'année dernière. Pour le
coût des expropriations, en 1966, nous prévoyons dépenser
$1,500,000 par rapport à une dépense de $600,000 en 1965.
En frais de génie et en honoraires professionnels, nous
prévoyons dépenser cette année $440,000 par rapport
à une dépense de $150,000 en 1965. Ce qui donne comme
dépense globale prévue en 1966: $7,087,575, par rapport à
une dépense, en 1965, de $2,013,000.
M. GAGNON: il avait été voté $6 millions.
M. PINARD: Un instant, $6 millions, oui, bon. Maintenant, j'aimerais
souligner que sur le montant de la dépense que je viens d'expliquer, il
y a un montant de $4 millions qui est rembousable par le gouvernement du Canada
au cours de l'année 1966, en vertu des conditions mêmes de
l'entente signée avec Ottawa sur le projet de
réaménagement de la route No 6.
M. GAGNON: Mais maintenant sur les $6,000,000...
M. LAFONTAINE: Le gouvernement provincial paie $2,000,000, le
gouvernement fédéral...
M. PINARD: En somme, la dépense nette du gouvernement sera de la
différence entre $7,087,575. Oui, je comprends. Est-ce que la
dépense nette, la dépense brute que nous donne le tableau ici? En
somme, c'est $7,000,000 moins $4,000,000. Il resterait $3,000,000 net.
UNE VOIX: Cela c'est le brut.
M. PINARD: Alors les $7,087,575, c'est la dépense brute moins la
récupération du gouvernement fédéral, $4,000,000,
ceci laissera une dépense nette de $3,087,575.
M. GAGNON: Alors tout l'argent qui apparaît aux estimations 65/66
n'a pas été dépensé. Il y en avait pour $6,000,000
de voté, il y en a eu combien de dépensé?
M. PINARD: Combien en avons-nous dépensé l'année
passée sur les $6,000,000 de votés? $2,013,000.
M. GAGNON: Alors il reste $4,000,000 en somme. Ces $4,000,000 vont se
dépenser cette année.
M. PINARD: Bien, disons qu'en 1965, c'était le départ des
travaux.
M. GAGNON: Oui.
M. PINARD: Il va se dépenser cette année parce que...
M. GAGNON: En plus des $7,000,000.
M. PINARD: ...le rythme d'exécution est plus
accéléré.
M. GAGNON: Oui, mais je veux dire les $4,000,000 de l'an dernier qui
n'ont pas été dépensés plus les $7,000,000 de cette
année qui vont faire $11,000,000 de travaux.
M. PINARD: Bien,l'argentdépensélàneres-te pas dans
les crédits du ministère de la Voirie, cela retourne au fonds
consolidé. Ce n'est pas utilisé, ce n'est pas
dépensé.
M. GAGNON: Oui.
M. PINARD: Alors on fait voter annuellement un nouveau budget pour
prévoir la dépense sur le projet.
M. GAGNON: Mais c'est dire qu'à ce moment-là le budget
65/66 peut faire apparaître les mêmes travaux qui sont apparus, qui
apparaissent au budget 66/67. C'est-à-dire que cela peut être une
répétition pour les mêmes travaux. C'est-à-dire que
s'il vous en reste qui n'a pas été dépensé, les
mêmes travaux peuvent être reportés au budget l'année
suivante.
M. PINARD: Bien, c'est sûr, c'est sûr, seulement que...
M. LAVOIE (Wolfe): On a voté $6,000,000 l'an passé.
M. GAGNON: Oui, mais s'il y a $4,000,000 qui ne sont pas
dépensés...
M. LAVOIE (Wolfe): Cela va au fonds consolidé.
M. GAGNON: Dans le budget cela paraît bien.
M. PINARD: C'est-à-dire que les montants non
dépensés retournent au fonds consolidé et annuellement le
ministre de laVoirie refait des estimations et déclare quels sont les
besoins et en argent et en budget, et se fait voter par les Chambres le montant
nécessaire au parachèvement des travaux ou à la
continuation des travaux. Mais en vertu d'un rythme
accéléré. Parce que là il y a un plus grand nombre
de contrats qui sont adjugés, les entrepreneurs sont sur place, alors le
rythme des travaux va en augmentant.
M. GAGNON: Mais ce n'est pas cela que je demande.
M. PINARD: Alors la dépense sera plus forte en 1966 qu'en
1965.
M. GAGNON: Oui, mais on dit l'année dernière $6,000,000,
cette année $7,000,000 cela fait $13,000,000. Il s'en dépense pas
mal. Mais en somme il va s'en dépenser $9,000,000. Parce qu'il y a
$4,000,000 qui reviennent de cette année pour les mêmes projets.
Vous allez me dire qu'on aura voté deux fois pour des mêmes
travaux...
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, mais les $7,000,000...
M. GAGNON: ... oui, mais qui n'auront pas été faits.
M. LAVOIE (Wolfe): Les $7,000,000, cela ne veut pas dire qu'ils vont
être dépensés.
M. GAGNON: Non, mais disons...
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il a de plus fortes chances de
dépenser les montants prévus au budget cette année parce
qu'il y a un plus grand nombre de contrats qui ont été
adjugés par ce que les entrepreneurs sont sur place et que le rythme
d'exécution va en augmentant. Cela, c'est entendu. Si vous vous souvenez
bien, les travaux sur la route numéro 6, dans Matane, ont
commencé assez tard et ce sont de gros travaux. Il y a eu des appels de
soumissions publiques. Toutes les entreprises sur le plan régional n'ont
pas été capables de soumettre des prix alors...
M. GAGNON: Oui, mais ils n'ont pas com-
mencé tard. Les nôtres ne sont pas encore
commencés.
M. PINARD: Bien oui, dans Matane, dans Matane.
M. GAGNON: Ceux de l'année dernière, parce que le ministre
m'avait dit qu'il allait y avoir trois contrats dans la Gaspésie.
M. PINARD: Oui.
M. GAGNON: On avait parlé du chemin de fer. Il y a un des bons
amis libéraux qui m'a dit: « Tu n'aurais pas dû parler au
ministre, tes travaux ne seront pas exécutés ». J'ai dit:
« Ecoute, cela n'a pas de sens, je suis obligé de faire mon devoir
».
M. PINARD: C'est-à-dire, si je me souviens bien, qu'il y a eu
appel d'offres publié dans les journaux au cours de l'automne 1965.
M. GAGNON: Oui, le contrat a été publié au mois de
février.
M. PINARD: Pour des contrats de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Un contrat qui est adjugé à Gaspé
construction.
M. PINARD: Oui, mais il y avait des contrats en marche dans Matane.
M. GAGNON: Non, non.
M. PINARD: On a commencé par une section.
M. GAGNON: Non, non.
M. PINARD: On ne peut pas commencer partout en même temps, c'est
impossible.
M. GAGNON: Bien, ce n'est pas cela. Il y en a eu sept dans Matane et ici
j'ai quelque chose d'intéressant. J'ai un document ici qui est
intitulé « Cause de la défaite du parti libéral dans
Gaspé » le 8 novembre 1965 et cela vient de l'organisation
centrale libérale d'Ottawa. Il cite...
M. PINARD: Il n'y a que vous qui l'avez; moi, ils ne m'en ont pas
envoyé.
M. GAGNON: Ah non! ah non! ils ne vous en enverront pas non plus parce
que cela colle de temps à autre. La politique de grandeur du parti
libéral provincial n'est pas acceptée dans les comtés
ruraux et cela continue... Mais ce qui concerne le ministre «
réaménagement de la route No 6 dans Gaspé-Nord.
M. BERNATCHEZ: C'est vrai, cela.
M. GAGNON: ... et Matane. Aucun contrat d'adjugé dans
Gaspé-Nord. Toutefois les travaux sont commencés à ces
différents endroits dans Matane depuis un an. Je comprends qu'à
ce moment-là le député de Gaspé-Nord n'a
peut-être pas les obstacles qui accablent son collègue de Matane.
Mais tout de même, j'étais persuadé que le ministre m'avait
assuré qu'il y aurait trois contrats commençant en 1965.
M. PINARD: Je ne comprends pas l'argument du député de
Gaspé-Nord. De quoi se plaint-il? D'avoir réussi à faire
battre le candidat libéral aux dernières élections
fédérales?
M. GAGNON: Non, ce n'est pas cela. Je ne suis pas sorti de ma maison du
tout. D'ailleurs si le ministre veut prendre une lettre du député
fédéral qui s'excuse, qui dit que...
M. PINARD: Je vous félicite d'être resté chez
vous.
M. GAGNON: Je suis convaincu que c'est un petit document qui est
toujours important, mais ce que je veux dire, le député
libéral considère que cela lui a causé un grave
préjudice.
M. PINARD: C'est possible.
M. GAGNON: Et puis ici, j'ai une copie de lettre datée du 22
novembre 1965, adressée à M. Amédée Gaudreault,
journaliste au journal « Le Soleil ».
J'ai lu avec attention votre article sur le résultat des
élections dans le comté de Gaspé, et je vous suis
reconnaissant pour l'intérêt sincère que vous avez toujours
porté aux problèmes de la Gaspésie lorsque j'étais
député de cette belle région.
Lors de notre courte rencontre mardi dernier, il fut question du
comté de Gaspé-Nord qui est représenté par un
député de l'Union nationale. Le représentant provincial,
M. François Gagnon, n'a pas participé à la campagne
électorale du 8 novembre 1965 ni à celle du 8 avril 1963.
»
M. PINARD: Qui vous écrit cela?
M. GAGNON: C'est signé « Alexandre Cyr », et en bas,
c'est marqué: « Mon cher François, pour ton information
».
M. PINARD: C'est presque l'entente cordiale entre vous deux.
M. GAGNON: Non. Il est entendu que je tiens à mes critères
de politique séparés, mais je veux dire que ce dont on m'avait
informé s'est réalisé. Je ne le croyais pas, je l'ai cru,
je suis peut-être un peu naif en politique encore, mais tout de
même, j'ai le rapport d'Ottawa qui le dit.
Sept contrats dans Matane, et rien dans Gaspé-Nord! On admettra
toujours que cela n'est pas normal.
M. PINARD: Non, mais je vous l'ai dit...
M. GAGNON: Moi qui veux tellement être pur en politique. Sept
contrats dans Matane et rien dans Gaspé-Nord! L'explication est facile
à donner: on les a donnés là au lieu de les donner
là! On les donne à droite au lieu de les donner à
gauche!
M. PINARD: Alors, j'avais raison de dire au député
tantôt que même si les travaux ont commencé plus tardivement
dans Gaspé-Nord que dans Matane, il y a une raison bien simple: on ne
pouvait pas commencer partout en même temps, on a commencé par la
partie la plus rapprochée.
M. GAGNON: Partagez... partagez...
M. PINARD: Mais oui, mais on ne peut pas faire des expropriations
partout en même temps!
M. GAGNON: Non, non!
M. PINARD: Et demander la préparation des plans et devis partout
en même temps, il faut commencer quelque part.
M. GAGNON: Oui, je comprends, mais...
M. PINARD: On a commencé par Matane, c'était normal!
Seulement, il reste qu'il y a eu appel d'offres pour le comté de
Gaspé-Nord, puisqu'il y a eu un contrat accordé pour la route No
6, à St-Norbert-du-Cap-Chat, paroisse partie est, et à
Ste-Anne-des-Monts, partie ouest, et qu'il y a eu une somme de $100,000 qui a
été dépensée sur l'exercice financier 65/66.
M. GAGNON: Non, voici. Celui qui a été accordé
à Gaspé Construction n'est pas commen- cé; il a voulu
commencer cet hiver, mais apparemment, il y a eu des imprévus.
M. PINARD: Oui, mais là, ne vous plaignez pas que le contrat
n'ait pas été adjugé, si l'entrepreneur a
décidé que ce n'était pas un bon temps pour commencer ses
travaux...
M. GAGNON: L'entrepreneur veut, c'est le ministère qui ne veut
pas.
M. PINARD: ... il pouvait avoir de bonnes raisons.
M. GAGNON: L'entrepreneur veut...
M. PINARD: Mais non, il y a eu $100,000 de dépensé.
M. GAGNON: Non, c'était à St-Joachim!
M. PINARD: Non, non, St-Norbert-de-Cap-Chat, paroisse partie est, et
à Ste-Anne-des-Monts, dans la partie est, travaux de terrassement et
gravelage sur une longueur de 3,624 milles, entrepreneur qui a reçu le
contrat, Gaspé Construction Enr., à Cap-Chat, comté de
Gaspé-Nord; le contrat est en date du 3 décembre 1965...
M. GAGNON: Mais je vous dis que les travaux ne sont pas
commencés.
M. PINARD: Excusez-moi, je retire tout ce que j'ai dit; c'est qu'il
s'agit d'une somme qui a été engagée pour un montant de
$100,000, mais qui n'a pas été dépensée parce que
l'entrepreneur n'a pas commencé ses travaux. Alors, on ne l'a pas
payé.
M. GAGNON: A-t-il été autorisé à
commencer?
M. PINARD: Oui, il était autorisé, mais il n'a pas
commencé ses travaux.
M. GAGNON: Mais tout de même, c'était pour dire!... Sur le
budget 66/67, il va s'exécuter pour 62 milles de chemin dans Matane et
il va y en avoir 17 milles dans Gaspé-Nord.
M. PINARD: Un instant, nous allons vérifier. Alors, dans
Gaspé-Nord,...
M. GAGNON: Non, c'est seulement... M. PINARD: ... 2.80, 1.50,
2.60...
M. GAGNON: C'est simplement pour...
M. PINARD: Que le député comprenne bien qu'il ne s'agit
pas de discrimination à l'endroit du comté de Gaspé-Nord.
Il faut quand même connaître les difficultés techniques que
cela représente. On ne peut pas exécuter des travaux partout en
même temps. Il faut quand même laisser le temps aux
ingénieurs-conseils... du service du ministère de la
Voirie...
M. GAGNON: Non...
M. PINARD: ... de préparer les plans et devis.
M. GAGNON: Moi, je veux dire au ministre...
M. PINARD: .. d'envoyer une équipe d'arpentage, d'envoyer une
équipe du service des expropriations pour aller rencontrer les futurs
expropriés sur place...
M. GAGNON: Je comprends cela.
M. PINARD: ... amorcer des négociations pour en venir à
une entente à l'amiable sur l'indemnité à être
payée. Cela ne se fait pas du jour au lendemain.
M. GAGNON: Non, non.
M. PINARD: Et le député sait fort bien que nous avons eu
assez de difficultés à un moment donné avec les futurs
expropriés qui se sont groupés et se sont fait représenter
par l'UCC. Je ne fais pas de reproches au corps professionnel de l'UCC, mais
les négociations ont été très longues.
Il y a eu des séances publiques. Il a fallu que j'envoie les
meilleurs représentants du service des expropriations dans
Gaspé-nord pour rencontrer les expropriés ou leurs
représentants. Il y a eu des séances publiques et cela a
duré passablement de temps! Il y a eu des agitateurs, le
député l'admettra!
M. GAGNON: Oui, ce n'est pas ça...
M. PINARD: Il y a eu des agitateurs qui se sont mêlés de la
question et qui ont retardé considérablement la
préparation des plans et devis...
M. GAGNON: Oui.
M. PINARD: ... et la négociation que nous voulions faire de
façon rapide pour en arriver à plaire au député
provincial et au député fédéral qui avaient les
mêmes droits et qui se...
M. GAGNON: Oui.
M. PINARD: ... plaignaient amèrement à moi que ça
ne fonctionnait pas! Mais j'ai dit au député; « Vous
êtes quand même le député du comté, regardez
ce qui se passe, ce n'est pas ma faute si des gens sont sans emploi chez vous!
»
M. RUSSELL: Non mais regardez, je veux dire que l'année
dernière...
M. PINARD: Le député de Gaspé-Nord sait fort
bien...
M. GAGNON: Non, ce n'est pas de ça que je veux parler. Je dis que
dans Matane, il y avait sept contrats; dans Gaspé-nord, il y en avait
trois. Alors les sept contrats ont été adjugés dans Matane
et les travaux presque tous commencés. Dans Gaspé-Nord ce n'est
pas encore commencé. A ce moment-la, ça laisse des doutes parce
qu'il reste qu'il y en avait trois là et sept là; on commence les
sept et on néglige les trois!
M. BERTRAND: M. le ministre!
M. PINARD: J'ai des problèmes, excusez-moi!
M. DOZOIS: Si ça ne vous fait rien, on va revenir à
l'article; expropriations.
M. BERTRAND: Si vous me le permettez, rien que pour compléter la
remarque. Le ministre vient de répondre à mon collègue de
Gaspé-Nord qu'il n'y a pas de discrimination de la part du ministre ni
du ministère à l'endroit des comtés
représentés par un député de l'Opposition.
M. PINARD: Bien, dans le cadre des travaux de la route numéro 6,
il m'a posé le problème, je lui réponds.
M. BERTRAND: Alors, si je posais la question d'une manière
générale au ministre...
M. PINARD: Bien, j'aimerais que...
M. BERTRAND: ... ferait-il la même déclaration que dans
aucun des comtés de l'Opposition...
M. PINARD: Un instant là.
M. BERTRAND: ... on exerce de la discrimi-
nation parce que le comté est représenté par un
député de l'Opposition?
M. PINARD: Un instant. J'aimerais prendre les problèmes au fur et
à mesure qu'ils se présentent. J'aimerais mieux d'abord ajouter
des remarques à celles que j'ai faites tantôt en réponse au
problème soulevé par le député de
Gaspé-Nord, et si le député de Missisquoi me le permet, je
reviendrai au problème qu'il vient de soulever, en
général, par rapport aux comtés de l'Opposition.
J'aimerais ajouter à mes remarques de tantôt, et le
député de Gaspé-Nord sait de quoi je parle, que nous avons
énormément de difficultés à faire entendre les
municipalités entre elles ainsi que les corps intermédiaires sur
l'emplacement du tracé. Il y avait plusieurs écoles, plusieurs
groupes de pression qui voulaient que le tracé passe à tel
endroit, d'autres groupes voulaient que le tracé passe à tel
autre endroit, et ça ne finissait plus, la discussion entre les
représentants techniques du ministère de la Voirie et les
représentants des corps intermédiaires ou des gouvernements
municipaux. Cela aussi a pris du temps, ça a retardé le
début des travaux dans le comté de Gaspé-Nord. Ce sont des
faits qui sont faciles à constater et à admettre pour toute
personne qui veut honnêtement et objectivement, comme le
député de Gaspé-Nord, discuter du problème. Ce sont
autant de raisons qui expliquent pourquoi on n'a pas commencé aussi
rapidement que prévu!
M. GAGNON: Mais pour apporter des précisions disons que les trois
contrats qui devaient être accordés dans Gaspé-Nord, il n'y
avait aucun problème. Un passait dans la paroisse de Cap-Chat, aucun
problème; un autre dans la paroisse de Cap-Chat, partie est et partie
ouest, aucun problème; et puis il y avait... Ah! non, paroisse de
Cap-Chat... le village a présenté des contrats mais pas la
paroisse.
M. PINARD: Je me souviens d'avoir lu des représentations à
mon bureau...
M. GAGNON: Village de Cap-Chat.. M. PINARD: ... village de
Cap-Chat...
M. GAGNON: ... et surtout Ste-Anne-des-Monts...
M. PINARD: On voulait que l'on passe une route...
M. GAGNON: Dans le village.
M. PINARD: ... à quatre voies en plein village alors que
l'enprise actuelle ne le permettait pas. On aurait obligé le
ministère de la Voirie à exproprier des deux
côtés...
M. GAGNON: Mais ça, ça revient à dire...
M. PINARD: ... à enlever au moins toute une partie du
village...
M. GAGNON: Mais ça venait au budget de la Voirie.
M. PINARD: ... si vous permettez que l'on passe en
périphérie, vous allez augmenter la valeur de vos postes de
commerce et vous allez revaloriser votre village de façon
considérable. Au point de vue touristique, il y aura quand même
une option laissée à l'automobiliste, aux touristes d'aller
rapidement en arrière du village, si les touristes voulaient se rendre
plus rapidement à votre endroit mais s'ils veulent arriver chez vous ou
à Cap-Chat où le site est très joli, où il y a
même des édifices à caractère historique, eh bien!
ils s'arrêteront, ils auront l'option de le faire. La signalisation les
indiquera bien. La route no 6, pour la vieille partie, sera une route
panoramique à caractère historique et la nouvelle voie rapide
permettra à l'automobiliste qui ne veut pas arrêter à
Cap-Chat d'aller plus rapidement vers son point de destination.
M. GAGNON: Pour le village de Cap-Chat il n'y avait pas l'estimation
l'année dernière. Le village de Cap-Chat présente, disons,
un aspect que l'on rencontre à peu près dans aucun village. Etant
situé sur une falaise, il ne peut pas y avoir de chemin d'accès
sauf dans les extrémités qui sont d'environ deux milles, tandis
que dans une municipalité comme Rimouski où je passe ou en
d'autres endroits, on peut faire des chemins d'accès quand on le jugera
bon dans l'avenir ou actuellement. Le village de Cap-Chat n'a pas ses
avantages-là. Il ne les aura jamais, si le ministère de la Voirie
passe sa route en bordure du fleuve. C'est là le problème qui se
présentait, je pense, en tant que municipalité.
M. PINARD: Alors l'ingénieur en chef, qui connaît
très bien la question, me répond: « Nous avons
décidé de passer le tracé de la nouvelle route No 6 en bas
sur le rivage, pour des raisons d'ordre économique, parce que cela
aurait été prohibitif, de passer la route ailleurs. Il aurait
fallu rentrer dans une partie du village et faire de l'expropriation...
M. GAGNON: Mais M. le Ministre, M. l'ingénieur en chef...
M. PINARD: On balayait une partie du village.
M. GAGNON: ... pourra admettre aussi qu'il est plus difficile de faire
des chemins d'accès autres que par les extrémités...
M. PINARD: Bien, c'est sûr là à ce
moment-là...
M. GAGNON: ... dans le village de Cap-Chat même. Alors on a raison
parfois de faire des petites batailles.
M. PINARD: Oui, c'est sûr; ça dépend de la trame du
réseau de rues municipales aussi.
M. GAGNON: Je dois dire qu'avec les trois contrats qui apparaissaient
l'année dernière dans les estimations budgétaires, il n'y
a à peu près pas eu de problèmes avec les autorités
municipales parce que ça se situait dans la municipalité
où il n'y avait pas d'opposition. Je sais...
M. PINARD: Je voudrais assurer quand même le député
de Gaspé-Nord...
M. GAGNON: Je prends la parole du ministre...
M. PINARD: ... pour vous prouver si ça peut être un
argument plus fort que ceux que j'ai employés tantôt C'est que
nous n'avons pas intérêt à ne pas aller rapidement dans
aucun des comtés qui sont concernés par le
réaménagement de la route No 6, parce que l'entente, que nous
avons signée avec le gouvernement fédéral comporte quand
même un délai quant à la fin des travaux et quant à
la chance de récupération des sommes par le Québec au
fédéral. Alors nous avons, au contraire, le désir d'aller
le plus rapidement possible, mais il y a une foule de problèmes d'ordre
technique, d'ordre politique parfois, qui font que ça ralentit le rythme
de l'exécution et de la négociation.
M. GAGNON: J'avoue honnêtement au ministre qu'au cours de
l'été de 1965, j'ai répété très
souvent dans mon comté qu'il y avait eu des problèmes
gigantesques, dans l'expropriation du comté de Matane que même que
ç'a causé des problèmes au député et au
ministère et que l'on ne voulait pas répéter
l'expérience. Je l'ai dit sincèrement et puis j'en étais
convaincu d'ailleurs parce que je passais par là très souvent,
mais tout de même ça les surprenait.
M. PINARD: Disons que notre désir c'est d'aller rapidement
à Gaspé-Nord comme ailleurs et j'espère que les obstacles
qui étaient quasi insurmontables au début sont maintenant aplanis
et que le rythme va augmenter de façon à ce que ça marche
rondement.
Alors le député de Missisquoi m'a demandé si, de
manière générale, la politique du ministère de la
Voirie quant à l'adjudication des budgets par comté était
de nature discriminatoire vis-à-vis les comtés de l'Opposition.
Je ne pense pas qu'une telle accusation puisse être faite à
l'endroit du ministère de la Voirie ou du ministre de la Voirie ou
d'aucun officier du ministère. Sauf qu'il peut arriver que ce soit
interprété comme tel par un député ou par une
organisation quelconque mais il faut bien admettre que tous les comtés
n'ont pas les mêmes besoins prioritaires et urgents en même temps
et que, compte tenu du budget global qui est mis annuellement à la
disposition du ministère de la Voirie pour prendre soin des besoins
routiers qui nous sont exprimés, il faut quand même faire de la
planification dans la dépense.
Il faut parfois en arriver à un système de rotation des
budgets. Ce qui a pour conséquence, que une année un comté
ministériel peut avoir un budget sensiblement supérieur au budget
accordé à un comté de l'Opposition, mais l'année
suivante je peux en donner des cas des comtés de
l'Opposition pourront obtenir des budgets supérieurs au budget
accordé à des comtés ministériels.
Mais en retournant un peu en arrière je sais qu'en
affirmant ces choses on ne m'imputera pas de motifs politiques c'est
qu'un gouvernement du temps, de façon générale, de
façon légitime jusqu'à un certain point, en autant que
lui-même n'aura pas fait de discrimination, a pris soin des comtés
ministériels, c'était normal. Il y avait des besoins à
combler, peut-être que si l'on retournait au régime de M. Godbout,
au régime de M. Taschereau, il y avait bien des comtés
représentés par des comtés de l'Opposition qui n'ont
peut-être pas eu la même justice que les comtés
représentés par des députés ministériels,
alors, il y a toute une chaîne d'événements qui, je ne
voudrais...
M. BERTRAND: Le ministre...
M. PINARD: ... pas être accusé de faire de la politique
sans même...
M. BERTRAND: Ce n'est pas mon but du tout.
M. PINARD: Quand le tableau m'est apporté d'une façon
générale par le gérant en chef, par le sous-ministre, par
le service de planification,
les besoins sont exprimés, un budget global est donné.
Là, nous décidons de quelle façon nous départageons
la dépense, comté par comté ou district par district.
Compte tenu des priorités, compte tenu des études de circulation,
compte tenu des besoins qui sont exprimés par les industriels qui
demandent un meilleur service routier pour augmenter leur production, pour
augmenter les échanges sur le plan industriel et commercial, pour leur
permettre par l'industrie du camionnage d'aller porter plus rapidement leurs
produits sur le marché local, sur le marché national, alors, ce
sont autant de facteurs qui déterminent l'action du ministère.
Et, entre nous, même si dans le passé on a pu s'accuser
mutuellement de faire de la politique discriminatoire selon qu'un parti
était au pouvoir par rapport à l'autre, de moins en moins les
critères politiques sont valables dans la détermination des
budgets par comté.
Et je voudrais vous dire aussi, en guise d'explication additionnelle,
que s'il arrive que dans un comté de l'Opposition, qui à notre
sens à nous, selon l'avis du ministre, selon l'avis de ses officiers, a
été mieux traité que certains autres, pendant un certain
nombre d'années, c'est une raison parfois, pour réduire le budget
de construction, mais nous en profitons pour être en mesure de consolider
le réseau routier en bon état, déjà construit. Nous
augmentons sensiblement le budget d'entretien de sorte que le réseau
routier ne se délabrera pas de façon à augmenter dans les
années à venir, la dépense à l'entretien. Alors, il
s'y fait une politique de consolidation dans ce sens-là.
M. BERTRAND: Alors, à tout événement, la
réponse du ministre me donne satisfaction. Il n'y a pas de
discrimination. Il peut y avoir ce qu'on appelle le système de rotation
mais à tour de rôle, un comté de l'Opposition peut retirer
autant qu'un comté ministériel. Alors, je prends acte de sa
déclaration et je l'en remercie. Maintenant, avec la permission du
président et de mes collègues qui ont l'amabilité de me le
permettre, je vais poser une couple de questions au sujet des
expropriations.
Premièrement, il y a eu d'ailleurs des démarches qui ont
été faites auprès du ministère et il y a eu des
lettres qui ont été envoyées aux journaux. J'aimerais
connaître l'état de l'expropriation sur la route 52, entre Dunham
et Bedford. Je pense que M. Adam, votre chef expropriateur, est au courant.
D'abord, quant au règlement des cas, quant au délai et quant aux
plaintes qui sont formulées sur l'insuffisance des montants,,
M. PINARD: Bien, j'aimerais mieux que le député soit
très direct. Si le député fait allusion à un
cas...
M. BERTRAND: Non, non, non.
M. PINARD: ... que j'ai lu dans le journal de fin de semaine, le cas de
Shefford, là.
M. BERTRAND: Il n'y a pas seulement un cas, ce sont tous des
cultivateurs...
M. PINARD: Oui.
M. BERTRAND: ... c'est l'état d'expropriation, les plaintes
généralisées sur la route 52. Voici un des
caractères de la plainte. On la prendra en note. Si le ministre n'est
pas en état de répodre aujourd'hui, je lui donne la plainte la
plus générale. C'est la suivante. C'est que dès l'instant
où il y a, disons matière à expropriation, il y a la
visite d'un représentant du ministère qui fait signer une formule
aux gens, sans qu'à ce moment-là le cultivateur ou les
cultivateurs aient toutes les explications requises. On signe et, par
après, on apprend qu'on doit recevoir un montant qui est trop minime. A
ce moment-là, le cultivateur ne va pas consulter un avocat; il attend.
Il est appelé un jour ou l'autre à aller signer le contrat, il
est insatisfait du montant mais, étant donné qu'il a
signé, il est obligé de respecter sa signature. C'est une des
causes, je dirais, des plaintes Deuxièmement...
M. PINARD: Est-ce que le député me permet? Le fait que
l'exproprié ait signé le document en question, est-ce que,
à la connaissance du député, l'exproprié aurait
apposé sa signature sur un document qui lui est présenté
par le représentant du ministère de la Voirie sous de fausses
représentations?
M. BERTRAND: Pas nécessairement, pas sous de fausses
représentations. Je ne voudrais pas aller jusque là. Beaucoup
plus sur un manque d'explications parfois.
M. PINARD: Alors, à ce moment-là... M. BERTRAND: Beaucoup
plus...
M. PINARD: ... est-ce que le député sait de quel document
il s'agit quand le représentant du ministère va trouver
l'exproprié?
M. BERTRAND: Il peut...
M. PINARD: Est-ce qu'il s'agit d'une permission demandée par le
représentant du ministère de laisser exécuter les travaux,
quitte à négocier plus tard l'estimation des dommages qui sont
causés?
M. BERTRAND: A tous les gens qui m'en parlent, je leur dis que le
premier document donnant la permission, si vous acceptez que le chemin passe
à tel endroit, ça, vous ne vous engagez en rien, excepté
si vous donnez la permission aux officiers du ministère à
l'entrepreneur de commercer les travaux.
M. PINARD: C'est ce qu'on appelle le droit de passage.
M. BERTRAND: C'est ça. Cela, c'est parfait. Ce serait beaucoup
plus lorsqu'il s'agit, disons, d'examiner le montant. A ce moment-là,
une foule de gens se disent: « Bien, le montant va être
déterminé plus tard. » Ils vont signer, par exemple, une
formule sur laquelle on met telle lisière de terrain, chez vous, tant de
pieds par tant de pieds, sur telle longueur, au prix qui sera offert par le
ministère. Il y en a plusieurs qui acceptent ça.
M. PINARD: Bien, oui...
M. BERTRAND: A ce moment-là, ce que je veux dire, c'est qu'ils
n'ont pas, d'une manière précise, le montant auquel ils auront
droit. Ce document-là, à ce moment-là, les engage. C'est
la nature des plaintes qui est le plus souvent formulée au sujet de la
route 52. Je n'ai pas l'intention de faire produire les documents; j'attire
l'attention du ministre là-dessus, c'est mon devoir. J'ai eu des
téléphones de certains avocats, chez nous, qui m'ont
demandé de le faire. Il y a eu par la suite également des lettres
qui ont paru dans les journaux. J'attire l'attention du ministre
là-dessus, premier point.
Deuxième point, il y a ça ne relève
peut-être pas de lui le choix du ou des notaires.
M. PINARD: Est-ce que le député me permettrait de
répondre à la première partie? C'est quand même
important de faire la distinction quant aux cas qui se présentent.
Disons que les plans et devis sont préparés: Il y a un avis de
dépôt de plans qui est envoyé au bureau de l'enregistrement
avec avis aux futurs expropriés qu'en vertu de telles dispositions de la
Loi de la Voirie et de tel article du code de procédure civile, le
ministère a besoin de telle emprise de terrain et donne avis aux
propriétaires que c'est l'intention du ministère de réa-
liser tel projet routier. Bon, ça c'est la formule
régulière qui est en vigueur. Là, à ce
moment-là, il y a un représentant du service des expropriations
qui va trouver le propriétaire exproprié et qui entame la
négociation avec lui. Ils discutent tous les deux des dommages qui sont
causés par l'établissement d'un projet routier à tel
endroit spécifique, inscrivent sur des formules qui sont
préparées par le ministère, les dommages qui sont
causés ou qui font l'objet d'une réclamation de
l'exproprié.
S'il arrive que l'exproprié et l'agent du ministère de la
Voirie s'entendent tout de suite tous les deux pour établir la liste des
dommages qui sont causés avec la valeur attachée à chaque
article qui fait partie de la liste de la réclamation, il arrive que
l'officier représentant le service de l'expropriation demande à
l'exproprié: « Etes-vous prêts à signer? »
Alors, si l'exproprié est favorable, il signe; s'il ne l'est pas, il n'y
a aucune obligation pour lui de signer.
Et je ne pense pas que le représentant du ministère puisse
obliger l'exproprié à signer et, dans la très grande
partie des cas, le document ne l'est pas signé. Mais s'il y a entente
à ce moment-là, il peut arriver qu'un peu plus tard, quand ce
premier saura que Jos Coderre, le huitième voisin, qui est
exproprié lui aussi pour des articles de réclamation semblables
aux siens, constate qu'il est plus avantageux parce qu'il s'est montré
plus exigeant. Là, à ce moment-là, le premier
exproprié peut reprendre sa signature et se plaint amèrement de
ne pas avoir eu toutes les représentations, toutes les informations qui
l'auraient amené à équilibrer peut-être son
indemnité avec celle que recevra Jos Coderre, le huitième voisin.
Ce sont des cas que nous connaissons. Mais ce n'est pas déjà
suffisant pour l'exproprié de reprendre sa signature.
Je pense, moi, qu'il n'y a pas de personne plus qualifiée en
régions agricoles que le cultivateur lui-même pour connaître
la valeur de sa propre ferme, de sa propre production agricole et pour pouvoir
évaluer les dommages qui seront également causés. A moins
que cela soit, je ne voudrais pas que cela soit publié, une personne qui
ne soit pas en mesure de faire des calculs ou qui, disons, ne serait pas un
véritable cultivateur. Mais, qu'est-ce que vous voulez, il faut quand
même...
M. BERTRAND: D'autre part, le ministre conviendra que des cas se sont
produits chez nous, qui ont été bien réglés
à la fin, mais où, par exemple, la première offre
était, je vais donner des chiffres, $1,700. Finalement on est
monté à $3,000. De justice finalement on a
réglé
pour $4,700 ou $5,000. En toute justice je pense que le ministère
a réalisé qu'il fallait le faire. Je l'en remercie. Mais il ne
faut pas oublier qu'au même moment, quand vous arrivez sur une même
route, le ministre dise: « Il y en a un autre qui aura signé avant
et qui n'aura pas mis ce montant-là ». Et quand vous avez
plusieurs cultivateurs qui sont voisins et qui se communiquent les
résultats à la fin...
M. PINARD: C'est cela.
M. BERTRAND: ... il faut comprendre ces gens-là. Ces
gens-là se disent et, se reportant aux premières entrevues qu'ils
ont eues, par exemple, avec le représentant du ministère, ils ont
été quasi emmenés à signer, on leur a dit: «
Bien écoutez, si vous ne signez pas tout de suite, cela va prendre un
an, cela va prendre deux ans ». Je connais un certain cas dans le
comté d'Iberville, un cas entre autres qui a trafné pendant qu'il
est allé dans la régie, qui a trafné pendant huit ans. Mon
collègue d'Iberville le connaît, j'en suis convaincu. Alors ces
gens-là ayant tous ces exemples-là se disent: « Bien on va
signer ». Par contre ils découvrent un bon jour que sur tous les
cultivateurs de la route, bien, il y en a un qui a obtenu un peu plus, il y en
a un qui a obtenu substantiellement plus. Alors il ne faut pas être
surpris de la réaction de ces gens-là qui se croient à ce
moment-là lésés et qui se croient des victimes et des gens
qui auraient subi une injustice du ministère. Je ne dis pas qu'il y a eu
de l'injustice en droit, parce que, si on a signé on a accepté.
Mais je dis, en fait, que ces gens-là seront toujours sous
l'impression... Et de là viennent parfois des lettres. Je ne fais pas
miennes toutes les critiques qui paraissent, dans les lettres au lecteur de la
part de tel ou tel citoyen, sur la route 52.
M. PINARD: Oui.
M. BERTRAND: Je demande au ministre de porter une attention
spéciale. Deuxièmement, il y a la question des notaires. Il
m'arrive souvent à mon bureau d'avocat...
M. PINARD: Bon.
M. BERTRAND: ... que des gens me disent: « Notre dossier est chez
tel notaire qui est occupé. On y va régulièrement et il
est occupé et il ne nous répond pas. » Alors je demanderais
autant que possible, dans ce domaine-là je ne sais pas si cela
relève directement de mon collègue de la Voirie, peut-être
est-ce du ministère de la Justice , je demanderais que l'on
accorde à plus de notaires, dans une région donnée,
l'occasion de servir la province en pouvant rédiger ces actes-là
et que l'on respecte dans la mesure du possible le choix de l'individu. Souvent
il est obligé de prendre tous ses contrats chez son notaire et de les
apporter ailleurs.
M. PINARD: J'ai demandé au chef du service d'expropriation de
faire l'inventaire du nombre de cas d'expropriation qui sont rendus au stade de
la procédure légale chez le notaire, pour savoir combien de
notaires ont reçu de contrats et pour savoir jusqu'à quel point
ils sont surchargés de travail. Ce qui pourrait être une des
causes du retard au règlement final des cas d'expropriation. Alors, cela
serait une bonne indication quant à nous et il peut fort bien arriver
aussi... Vous en connaissez des notaires qui sont qualifiés sur le plan
légal, mais ils sont un peu paresseux par tempérament.
M. BERTRAND: Alors, j'ai pas mal d'expérience, du moins dans ma
région, du moins dans ce domaine-là. Je dirais au ministre qu'il
va trouver dans toutes les petites villes, pour Bedford, Farnham et
Cowansville, d'excellents notaires, et qu'à l'heure actuelle, tout est
centralisé dans l'un des bureaux de notaires à Cowansville, au
grand détriment des gens qui ont des actes à signer. Alors, je
demanderais au ministre de prier son collègue, le ministre de la
Justice, de faire une meilleure distribution des actes et de les
répartir dans tous les bureaux de notaires bien organisés de la
région.
M. PINARD: Dans le cas soulevé tout à l'heure par le
député de Missisquoi et le cas est connu apparemment par le
député d'Iberville, cas qui n'est pas encore réglé
après huit ans, j'aimerais quand même être mis au courant
des faits.
M. BERTRAND: Cela n'est pas votre faute, il n'y a pas de blâme. Je
parle d'un cas. Il est allé devant la régie.
M. PINARD: Non, j'aimerais quand même déterminer les causes
véritables de...
M. PINARD: Il y a eu un jugement rendu devant la régie, et
à ce moment-là...
M. LE PRESIDENT: Cela lui donnait meilleur marché.
M. BERTRAND: ... il obtenait moins devant
la régie qu'il n'avait obtenu par entente a
l'époque...
M. PINARD: C'est exact.
M. BERTRAND: ... avec le ministère de la Voirie.
M. PINARD: Les papiers sont faits par la régie. Ou le
ministère a passé par la régie et la régie a
infirmé le montant qui avait été obtenu par
négociations en faveur de l'exproprié.
M. BERTRAND; Non, je dirais seulement qu'il s'est fié à
certains bureaux dans ce domaine-là,...
M. PINARD: Il demandait $37,000 et la régie avait
évalué sa propriété à un montant de
$4,000.
M. LAVOIE (Wolfe): $4,000?
M. PINARD: $4,000. De $37,000 à $4,000, par décision de la
Régie des services publics.
M. BERTRAND: Voilà un cas d'un contribuable qui s'est fié
à des procureurs que je ne nommerai pas, qui lui ont fait reluire des
espoirs à l'effet qu'il était pour avoir la lune, le
soleil,...
M. PINARD: Maintenant,...
M. BERTRAND; ... et les étoiles.
UNE VOIX: M. le Président,...
M. BERTRAND: Et j'attire l'attention du ministre sur ces deux
points-là.
M. PINARD: Vous savez qu'il y a eu des congédiements à
cause de tractations malhonnêtes de certains officiers qui étaient
à l'époque au service du ministère de la Voirie, et ils
ont été congédiés pour mauvaise conduite et
conduite incompatible avec leurs fonctions. Et dans certains cas, il y a eu des
menaces de poursuite. Mais la preuve a été assez difficile
à faire dans certains cas, parce que même l'exproprié, qui
avait été victime, n'a pas voulu établir la cause.
M. BERTRAND: M. le Président, je remercie le ministre.
M. PINARD: Très bien.
M. BERNATCHEZ: Il y a un cas que j'aime- rais soumettre au ministre.
Est-ce que le fait d'abandonner les cultivateurs devant le tracé de la
nouvelle route et devant la décision de la ferme... le cultivateur,
jugeant qu'il est impossible d'exploiter économiquement son domaine,
décide de vendre ses animaux et d'essayer de vendre ses deux ou ses
trois parties de terre à ses voisins; est-ce que cela est de nature
à lui faire perdre sensiblement l'indemnité qu'il aurait dû
normalement avoir s'il était resté là? J'ai un type de
Plessisville, près des limites de Lotbinière, qui m'a
expliqué qu'il était bon cultivateur, que la terre était
très bonne; il gardait un bon troupeau, une bonne exploitation. Et
lorsqu'il a réalisé que le tracé était
définitif, il a décidé de vendre ses animaux. Il a
commencé à vendre son roulant et il s'est acheté un
commerce. Quand est venu le temps de l'expropriation, d'après lui, on
avait argumenté surtout qu'il n'était pas cultivateur, qu'il ne
s'intéressait pas au point de vue culture, et il prétend qu'il
n'a pas été traité justement. Puis il n'avait plus de
roulant et il avait vendu ses animaux.
M. PINARD: Cela me paraît assez extraordinaire. Si le cultivateur
exproprié était en mesure de prouver, au besoin par
témoin, qu'il était véritablement cultivateur pratiquant
et actif dans les mois qui ont précédé l'expropriation, je
ne vois pas pourquoi il s'est dépossédé; il s'est
discriminé, seulement la preuve n'est pas faite...
M. BERNATCHEZ: Non, non!
M. PINARD: Cependant le fait pour un cultivateur de s'être
départi de son troupeau, de son roulant, de son équipement
agricole, est en relation directe avec la décision du ministère
de procéder à un projet routier.
M. BERNATCHEZ: Bien voici...
M. PINARD: Il peut arriver que le cultivateur ait eu une offre
intéressante à l'époque en se départissant de son
roulant, de son troupeau,...
M. BERNATCHEZ: J'aimerais supposer, moi, que dans la situation où
il était, il n'était pas capable d'agrandir.
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: Il n'avait que la superficie raisonnable pour être
capable de maintenir la ferme.
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: Avec les travaux de voirie, il est venu me dire «
Alors quand j'ai vu le tracé, je me suis dit que j'étais aussi
bien de me départir de mon roulant et de faire autre chose. Quand c'est
venu pour être réglé, j'ai obtenu la moitié des
autres, sous prétexte que je n'étais pas cultivateur. »
M. PINARD: En principe, je ne connais pas les faits pertinents du cas
soulevé par le député de Lotbinière, mais, en
principe, la procédure suivie est celle-ci: si véritablement le
projet routier en question diminue la rentabilité économique de
la ferme au point qu'elle n'est plus cultivable, à toutes fins
pratiques, et que le cultivateur a le choix ou bien de se départir
complètement de son roulant, de son troupeau et en somme de faire encan,
ou bien d'acheter une autre terre. Eh bien! nous, nous l'achetons sa terre ou
bien nous payons les dommages qui sont réellement causés, s'il y
a encore possibilité pour le cultivateur de rester sur sa terre, quitte
à faire une exploitation diminuée. Mais si l'exploitation n'est
plus rentable au point de justifier un nouvel investissement que le cultivateur
pourrait faire, à ce moment-là, nous lui offrons de le
réaménager sur une autre terre, soit du même
côté de la route, soit de l'autre côté, de
façon à lui permettre d'exploiter normalement son industrie
agricole. Alors, ce sont des cas que nous pouvons rencontrer, à je ne
sais pas combien d'exemplaires, à des centaines d'exemplaires!
M. BERNATCHEZ: Non, parce que c'est un cas qui est plutôt
particulier: c'est près du village de Laurierville. Si je me rappelle
bien il y a là un cultivateur qui ne peut pas s'agrandir en achetant du
terrain des voisins, les voisins n'en ont pas à vendre etpuis d'ailleurs
c'est très cher. Lui, il avait juste le lopin de terre qu'il lui fallait
pour vivre, avec le.,,.
M. PINARD: Combien avait-il d'animaux?
M. BERNATCHEZ: Ah! il avait une vingtaine de vaches.
M. PINARD: Est-ce qu'il faisait de la culture aussi?
M. BERNATCHEZ: Ah oui! il était cultivateur.
M. PINARD: Qu'elle était la superficie de sa ferme? Est-ce qu'il
ne mettait pas ses animaux en pacage sur les terres de ses voisins?
M. BERNATCHEZ: Non, ça n'a pas l'air.
M. PINARD: Par location ou par entente négociée?
M. BERNATCHEZ: Non.
M. PINARD: Si le député, bien franchement, trouve qu'on a
causé une injustice à l'exproprié en question, qu'il nous
soumette son cas. Nous allons rouvrir le dossier et nous allons le
réétudier. Il peut arriver...
M. BERNATCHEZ: C'est ce que je voulais conseiller.
M. PINARD: ... qu'il ait été mal conseillé aussi,
le cultivateur en question, qu'il se soit départi trop vite de ses
biens!
M. BERNATCHEZ: Bah!
M. PINARD: Alors, vous savez, j'aimerais quand même avoir la
preuve qu'il y a une relation directe entre le fait pour le cultivateur de se
départir de son équipement agricole, de son troupeau, parce que
le ministère est arrivé quelques mois plus tard avec un projet
routier. Disons qu'il apeut-être eu une offre intéressante pour
lui, puis qu'il y a eu une espèce de coincidence entre sa
décision de vente et la nouvelle qu'il a eue que le ministère
projetait de construire une route à l'endroit. Il a dit: « Mooses
», j'aurais dû attendre, j'aurais peut-être profité
d'une expropriation plutôt que d'une vente à sacrifice de mon
troupeau et de mon équipement agricole! » C'est peut-être le
cas qui s'est produit!
M. BERNATCHEZ: Le problème, tel qu'il me l'a exposé, est
celui-ci. C'est dans les bonnes terres de Mégantic, alentour de
Laurier-ville, près du village. Disons qu'il y a soixante arpents de
terre, de la bonne terre, bien cultivée où on est capable de
garder vingt vaches. Mais si vous en prenez cinq, si vous en prenez dix sur
soixante et que le reste est partagé en quatre morceaux et que vous avez
des routes à traverser...
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: ... ça devient inaccessible au point de vue
agricolel
M. PINARD: Je l'admets, je vous l'ai dit tantôt. On achète,
à ce moment-là, ou on paye les dommages encourus.
M. BERNATCHEZ: Lui, lorsqu'il a vu le tracé puis
d'ailleurs il n'était plus question de le changer on était
rendu chez les voisins à faire la route. Alors il s'est dit: « Je
vais essayer de me départir graduellement de mon roulant parce qu'il ne
restera pas ici un établissement viable. »
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: Il s'est acheté un commerce. Alors, lui, ce qu'il
soutient là, c'est pour ça que je lui ai conseillé devenir
vous rencontrer, de venir rencontrer les autorités.
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: Il soutient que le fait d'avoir devancé, d'avoir
commencé à écouler son roulant, lorsqu'on est
arrivée pour régler avec lui, on a dit: « Vous n'êtes
plus cultivateur, vous n'êtes pas intéressé, puis on ne
vous fait pas de dommages, vous n'êtes plus cultivateur! » Mais
tout de même, c'est la décision de construire la route pour passer
sur sa propriété qui l'a forcément obligé à
prendre une décision soit d'acheter une autre terre ou d'abandonner
l'agriculture et d'aller ailleurs.
M. LAFONTAINE: Il a été puni, parce qu'il a
été prévoyant.
M. PINARD: Bien, c'est-à-dire que je n'admettrai pas la
prétention du député de Labelle à l'effet qu'il a
été puni parce qu'il a été prévoyant;
seulement, il a peut-être agi trop rapidement; les faits, la meilleure
façon de les constater, c'est par le dossier, parce que l'on peut faire
des procès d'intention à bien du monde aujourd'hui, sans
connaître les faits qui sont pertinents...
M. LAFONTAINE: Pas un procès d'intention...
M. PINARD: ... au dossier...
M. LAFONTAINE: ... Je pense que le ministre va...
M. PINARD: J'aimerais mieux, comme le député l'a
suggéré tantôt, que le dossier soit ouvert et que le
député vienne rencontrer le chef du service des expropriations,
M. Adam, pour discuter avec lui et si réellement on a
empêché le cultivateur de faire la preuve que, quelques mois
auparavant, il était véritablement un cultivateur pratiquant,
qu'il faisait une exploitation rentable de sa ferme, mais qu'il a
devancé un peu trop rapidement la décision du ministère et
que, par le fait d'avoir vendu trop vite, il s'est empêché de
bénéficier de l'indemnité qu'il aurait pu obtenir en
étant exproprier, bien, je suis prêt à ce que les officiers
réétudient le dossier...
M. BERNATCHEZ: Oui, il est venu me voir...
M. PINARD: Mais il faut quand même que la preuve soit faite qu'il
y a une relation directe entre le fait, pour le ministère, de construire
une route à cet endroit et la décision du cultivateur d'avoir
vendu son équipement agricole et son troupeau pour aller acheter un
commerce. Peut-être que le cultivateur était fatigué, lui,
d'être cultivateur et qu'il cherchait l'occasion de vendre ses animaux,
devendre sa ferme, de vendre son équipement pour aller ouvrir un
commerce au village et finir ses jours...
M. BERNATCHEZ: Un procès d'intention! M. LAFONTAINE: Un
procès d'intention!
M. PINARD: Non, vous discutez de façon hypothétique, je
discute de façon hypothétique; seulement le dossier nous dira
s'il avait raison ou si nous avions raison. Alors n'en parlons pas plus
longtemps...
M. BERNATCHEZ: Il voulait aller voir les avocats, alors je lui ai
conseillé: « Va donc au ministère rencontrer les
employés, alors... »
M. LAFONTAINE: Je pense que le député de Lotbinière
veut savoir du ministre si le service des expropriations du ministère de
la Voirie a un barème qui permette d'aller étudier ces
cas-là.
M. PINARD: Tous les dossiers peuvent être réouverts.
M. RUSSELL: Quel est le coût total du projet pour la route No
6?
M. PINARD: Les Boules? M. RUSSELL: Oui.
M. PINARD: C'est une distance de 84.6 milles, la dépense est
évaluée à environ $19 millions...
M. RUSSELL: $19 millions, ce sont les premiers travaux que l'on a faits.
L'an dernier on a dépensé $2 millions...
M. PINARD: Le coût total, c'est $19 millions; payable par le
gouvernement du Canada, $13 millions au maximum, le reste est payable par le
Québec.
M. RUSSELL: Les délais, c'est quand?
M. PINARD: L'entente prévoit que les travaux doivent être
terminés en 1968.
M. LAFONTAINE: Quand le ministre dit que le maximum payé par le
fédéral est de $13 millions, est-ce qu'il y a une relation entre
la somme dépensée...
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il donne $150,000 du mille, mais avec
l'entente que la somme globale payable par le gouvernement
fédéral ne pourra pas dépasser le $13 millions.
M. LAFONTAINE: $13 millions et $150,000 du mille. Si par exemple...
M. PINARD: $150,000 du mille.
M. LAFONTAINE: ... dans un cas hypothétique, une route
coûtait de façon globale $13 millions et si le gouvernement de la
province avait fait une route qui coûtait pas exemple $200,000 du mille,
à ce moment-là le gouvernement ne recevrait pas d'Ottawa $13
millions, mais une somme peut-être de $9 ou $10 millions...
M. PINARD: Non, non, $13 millions.
M. LAFONTAINE: Non, non, parce qu'à ce moment-là, il a
dépassé le barème de $175,000 du mille...
M. PINARD: Le maximum, c'est $150,000 du mille...
M. LAFONTAINE: $150,000 du mille... M. RUSSELL: Il n'y a pas de minimum?
M. PINARD: $150,000 du mille.
M. LAFONTAINE: C'est ça, si la route coûte, par
exemple...
M. PINARD: Le gouvernement...
M. LAFONTAINE: ... $200,000 de plus, à ce temps-là, ce
n'est pas nécessairement $13 millions.
M. PINARD: Le gouvernement fédéral participe à tous
les travaux jusqu'à concurrence de $150,000 du mille...
M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. PINARD: ... mais la dépense globale, payable par le
gouvernement fédéral, ne pourra pas dépasser $13
millions...
M. LAFONTAINE: C'est ça, le coût du mille ne peut pas
dépasser aussi $150,000...
M. PINARD: $150,000 du mille, c'est ça.
M. LAFONTAINE: ... si le gouvernement provincial dépense $200,000
du mille.
M. PINARD: Par exemple, si on voulait faire une section à quatre
voies, bien là, à ce moment-là, c'est le Québec qui
paiera pour la différence du prix.
M. RUSSELL: En admettant que le gouvernement ferait une route, disons
à $140,000 du mille, quel serait le pourcentage qui serait payé
par le gouvernement fédéral?
M. PINARD: L'entente s'établit comme suit: la mise en oeuvre des
travaux le plus tôt possible, sur tous les tronçons du projet, sur
une distance de 84.6 milles, l'inspection périodique des travaux en
cours par les ingénieurs du ministère fédéral des
Travaux publics pour le contrôle des estimations payables...
M. LAFONTAINE: Une fois par mois?
M. PINARD: Oui, périodiquement, parce qu'en pratique, ça
se fait à tous les trois mois...
M. LAFONTAINE: Cela se fait à tous les trois mois.
M. PINARD: On n'a pas de difficulté.
M. LAFONTAINE: Ce sont les officiers du gouvernement
fédéral qui viennent...
M. PINARD: ... qui viennent faire une tournée
périodique...
M. LAFONTAINE: Du ministère de la Voirie?
M. PINARD: ... sur les estimations. Ils ne contrôlent pas
l'exécution des travaux, ils viennent vérifier les estimations
qui sont préparées par nos ingénieurs. Le remboursement
trimestriel à la province du coût des travaux en cours, sur une
production de documents justificatifs, se rapportant à l'expropriation,
à la construction et aux frais de génie, jusqu'à
concurrence de $125,000 pour chaque mille de chemin gravelé et de
$25,000 pour chaque mille de chemin as-
phalté, ceci fait une dépense maximum de $150,000 du
mille. La date limite du projet, c'est le premier novembre 1968. Le
remboursement intégral de toutes les dépenses de la province au
1er novembre 1968, pour les fins du projet, se fait jusqu'à concurrence
de $13 millions.
M. LAFONTAINE: Maintenant le contrat est renouvelable, je suppose, si
les travaux n'étaient pas terminés le 1er novembre 1968.
M. PINARD: Oui, l'ingénieur en chef me dit qu'au rythme où
vont les travaux...
M. LAFONTAINE: Non, mais, si ce n'était pas terminé,
est-ce que le contrat est renouvelable...
M. PINARD: Bien, je pense qu'il y a assez de facilité d'obtenir
une extension.
M. LAFONTAINE: Il n'y a pas de clause là-dessus.
M. PINARD: Il y a une clause qui nous permet de demander l'extension
pour le parachèvement des travaux.
M. RUSSELL: Parce que je vois par les montants votés actuellement
et les montants dépensés qu'il restera un solde à
dépenser l'an prochain. Si vous frappiez, cette année, une
mauvaise année pour la construction de routes, cela voudra dire qu'il
nous restera pas mal de travaux à faire l'an prochain, un peu plus de
50% à faire l'an prochain.
M. , PINARD: Oui, mais, quand la machine est partie, le rythme
accélère à chaque année au fur et à mesure
que les contrats sont adjugés et que les entreprises sont sur place.
Puis aujourd'hui, on fait des travaux douze mois par année dans la
région de Montréal, en plein hiver, sur Décarie,
surCôte-de-Liesse. Ce n'est pas un problème. On exécute de
façon considérable, à chaque semaine, pour des estimations
payables des fois jusqu'à $1 million de dollars. Alors, avec
l'équipement moderne aujourd'hui ici, ce n'est plus un problème.
Il s'agit de partir la machine.
M. LAFONTAINE: Maintenant, je pense que les estimations du
ministère de laVoirie se font tous les mois; est-ce que c'est exact?
L'entrepreneur est payé une fois par mois, suivant l'estimation...
M. PINARD: Oui, oui. Nos estimations chez nous sont mensuelles mais par
rapport au fédéral, le contrôle est trimestriel.
M. LAFONTAINE: Cela veut dire... M. PINARD: C'est ça. On
finance...
M. LAFONTAINE: C'est le gouvernement provincial qui finance...
M. PINARD: C'est ça. On finance les travaux puis on
récupère trimestriellement...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: ... du gouvernement fédéral.
M. LAFONTAINE: C'est ça. Quand vous récupérez du
gouvernement fédéral, est-ce qu'il y a une somme
d'intérêt sur la somme d'argent qui a été
versée pendant trois mois?
M. PINARD: Il n'y a pas d'intérêt imposable par le
fédéral non plus, sur les argents dus par la province. Dans
certains autres cas...
M. LAFONTAINE: Dans ce cas-là? M. PINARD: Dans ce cas-là,
non.
M. LAFONTAINE: Alors, cela représente quoi comme dépense
supplémentaire pour la province...?
M. PINARD: Il faudrait attendre une certaine période de temps
pour être capable de déterminer le montant que ça peut
représenter.
M. LAFONTAINE: Comment cela peut-il représenter? $2 millions
quoi, $3 millions qui ont été dépensés l'an
passé?
M. PINARD: C'est pour cela que nous avons intérêt, nous du
Québec, d'exécuter rapidement pour aller présenter,
trimestriellement, des estimations payables par le gouvernement
fédéral de façon à récupérer le plus
d'argent possible dans un exercice budgétaire pour diminuer la
dépense nette payable par le ministère de la Voirie du
Québec. Car c'est une raison qui nous incite à aller plus
rapidement.
M. LAFONTAINE: Non, il n'y a pas d'avantages...
M. PINARD: Bien, oui, d'avantages...
M. LAFONTAINE: Dans le fond, c'est la somme que le gouvernement
provincial a versée aux entrepreneurs qui est en jeu. Alors, si les
travaux ne se font pas, à ce moment-là le gouvernement provincial
ne verse pas d'argent; il n'y a pas d'intérêts en suspens.
M. PINARD: C'est-à-dire, si, à un moment donné, les
estimations payables pour le fédéral ne représentent pas
un montant suffisamment considérable, le fédéral peut bien
décider d'attendre d'autres estimations pour justifier le paiement d'un
montant substantiel à la province. Alors, on a
intérêt...
M. LAFONTAINE: Pas d'après le contrat que le ministre a lu il y a
un moment.
M. PINARD: Bien enfin, ça c'est le contrat, mais l'administration
sur le plan pratique, des fois, c'est une autre paire de manches. On sait ce
que ça veut dire.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Articles 2 et 3: « construction
des voies latérales du boulevard Métropolitain, $1,200,000.
»
M. PINARD: Alors, je pense que nous l'avions adopté hier?
M. LE PRESIDENT: Non. C'est l'article 4 que nous avons adopté
hier.
M. PINARD: Alors, voici de quoi il s'agit. Il s'agit, en 1966, de
pourvoir à la construction des voies latérales du boulevard
Métropolitain dans Montréal-Est. Il s'agit d'une dépense
de $100,000. Dans la municipalité de Pointe-aux-Trembles, à
partir des limites de Montréal-Est à la rue Sherbrooke, nous
prévoyons dépenser $200,000; dans Ville St-Laurent, nous
prévoyons dépenser $900,000, ce qui donnerait une dépense
totale de $1,200,000. Ces dépenses seront entièrement
remboursables par les municipalités avec qui nous avons conclu des
ententes à cet effet-là.
M. RUSSELL: Entièrement remboursables? M. PINARD: Oui, 100%.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, c'est-à-dire c'est la province qui
exécute les travaux.
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: ... mais ce sont les municipalités...
M. PINARD: ... avec entente que les municipalités paient pour les
travaux exécutés par le ministère de la Voirie.
M. RUSSELL: L'an dernier, nous avions voté un montant de
$2,750,000...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Ce montant total-là a-t-il été
dépensé? Les travaux pour ce montant ont-ils été
exécutés?
M. PINARD: L'ingénieur en chef me dit que cela a
été dépensé dans l'ordre variant de 50 à
60%. Alors les municipalités paient pour les travaux
exécutés.
M. LAFONTAINE: Ce ne sont pas les municipalités en particulier
mais la corporation de Montréal métropolitain...
M. PINARD: La Corporation de Montréal métropolitain
rembourse au ministère pour les travaux exécutés.
M. RUSSELL: Le montant qui a été dépensé
est-il remboursé actuellement?
M. PINARD: Immédiatement sur présentation des
estimations.
M. RUSSELL: M. le Président, vous avez maintenant un plan
d'ensemble pour les travaux qui vont être exécutés à
Montréal sur ces routes latérales. Est-ce que ces
montants-là qui sont votés actuellement vont être
suffisants pour compléter ces routes? Le plan qui est
déposé actuellement...
M. PINARD: Sur quoi? Sur le boulevard Métropolitain?
M. RUSSELL: Oui, sur les routes.
M. PINARD: Alors, M. Branchaud me dit qu'il reste des voies
latérales à construire sur une section du boulevard
Métropolitain dans la partie ouest à la montée
St-Charles...
M. LAFONTAINE: La montée de St-Charles, dans quelle
municipalité?
M. PINARD: Encore là, ces dépenses sont payables par la
Corporation de Montréal métropolitain, Beaconsfield. Alors, dans
la partie est, il resterait les voies latérales dont j'ai parlé
tantôt.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre aurait l'idée du montant
global qui peut être dépensé pour ces voies
latérales-là?
M. PINARD: Qui reste à dépenser?
M. RUSSELL: Oui. C'est à dire le montant total.
M. PINARD: Bien voici. Il faut comprendre que la voie centrale est
construite entièrement aux frais de la province, du ministère de
la Voirie. Les voies latérales sont construites par le ministère
de la Voirie, mais aux frais de la
Corporation de Montréal métropolitain ou des
municipalités concernées.
M. RUSSELL: Mais suivant des plans, des exigences du ministère de
la Voirie pour des chemins de raccordement au boulevard Métropolitain.
Ce n'est pas la demande...
M. PINARD: Oui, oui, mais les voies latérales ne sont pas des
chemins de raccordement, nécessairement, il faut s'entendre. Il peut y
avoir des chemins de raccordement municipaux à la voie latérale
ou à la voie centrale, mais...
M. RUSSELL: Est-ce que ces routes sont construites à la demande
des municipalités? Ou est-ce le gouvernement qui détermine le
besoin de la route?
M. PINARD: Bien, ça, le gouvernement détermine les besoins
en voies latérales, les municipalités peuvent exprimer des
besoins pour des voies de raccordement, mais il faut qu'elles prennent leurs
responsabilités à ce niveau-là.
M. LAFONTAINE: Est-ce que la partie centrale du boulevard
Métropolitain construite par le gouvernement provincial est
terminée présentement?
M. PINARD: Il reste $6 millions à dépenser à l'est
de Ville d'Anjou.
M. LAFONTAINE: Et ça donne combien de milles à peu
près?
M. PINARD: Pour aller à Rivières-des-Prairies? Alors de
cet endroit jusqu'au boulevard Leduc, ça peut donner une distance
d'environ deux milles.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le boulevard Métropolitain finit par
tomber sur Sherbrooke?
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Par les voies de service.
M. PINARD: Par les voies de service.
M. LAFONTAINE : Le boulevard Leduc, c'est la route...
M. PINARD: ... et à ce moment-là, une partie deviendra le
départ de l'autoroute de Montréal Berthier
Trois-Rivières. A partir du boulevard Leduc.
M. LAFONTAINE: Oui, c'est dans les limites de Pointe-aux-Trembles.
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Alors le boulevard Métropolitain arrête
à Pointe-aux-Trembles...
M. PINARD: Au boulevard Leduc.
M. LAFONTAINE: ... et là se déverse sur l'autoroute.
M. PINARD: ... là, à ce moment-là, c'est le point
de départ de l'autoroute Montréal Trois-Rivières
Québec.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, quelqu'un va pouvoir emprunter le
boulevard Métropolitain et...
M. PINARD: ... et tomber sur l'autoroute directement jusqu'à
Berthier et Trois-Rivières éventuellement.
M. LAFONTAINE: Alors il reste deux milles à compléter.
Dans combien de temps à peu près le ministre pense-t-il les
compléter ces deux milles-là?
M. PINARD: L'ingénieur en chef me dit que les travaux, quant
à la voie rapide, seront amorcés après l'exposition
universelle en 1967.
M. LAFONTAINE: Le gouvernement a décidé de ne pas terminer
le boulevard Métropolitain avant l'exposition.
M. PINARD: Pour les voies de service?
M. LAFONTAINE: Non, non, j'entends pour la voie...
M. PINARD: Pour la voie centrale. M. LAFONTAINE: La voie centrale.
M. PINARD: La voie centrale ne sera pas amorcée avant...
M. LAFONTAINE: ... avant.
M. PINARD: ... avant la fin de l'exposition 1967. Et les voies de
service seront construites d'ici cette période-là.
M. RUSSELL: Et les travaux qui se font actuellement sur le boulevard
Décarie, c'est fait en partie par la province pour Richmond?
M. PINARD: Cela, c'est la voie centrale. M. RUSSELL: La voie
centrale.
M. PINARD: La voie centrale, bien, cela fait partie de la route
transcanacienne.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, cela va relier l'autoroute des Cantons
de l'Est à l'autoroute du nord en même temps.
M. PINARD: Bien...
M. RUSSELL: Est-ce qu'elle descend pour relier les...
M. PINARD: Oui, oui. Bien là, si l'on parle de
Décarie.
M. RUSSELL: Décarie.
M. PINARD: Dans l'axe de Décarie vers l'embouchure du pont
Champlain, ce sera le point de liaison avec l'autoroute des Cantons de l'Est.
Si vous restez dans l'axe du boulevard Métropolitain actuel qui s'en va
vers l'autoroute du nord, bien là on n'est plus dans le même
axe.
M. RUSSELL: Non, non. Mais à l'heure actuelle vous avez à
partir de l'autoroute du nord ou du pont Champlain...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: ... pour monter vers le nord, vous avez un embouteillage qui
se fait continuellement.
M. PINARD: Bien, à l'heure actuelle, c'est à cause des
travaux en cours.
M. RUSSELL: ... des travaux qui se font. Avant les travaux...
M. PINARD: Ah bien! il y avait un réseau qui était
insuffisant à ce moment-là.
M. RUSSELL: Mais le gouvernement est à construire une voie
là-dessus, une voie élevée, je comprends, une vole rapide.
Est-ce que cette voie se raccorde directement au pont Champlain?
M. PINARD: Oui, oui.
M. RUSSELL: Quel est le coût de ces travaux?
M. PINARD: Environ $55,000,000.
M. LAFONTAINE: Cela, c'est partie de la Transcanadienne.
M. PINARD: Une section fait partie de la route transcanadienne
jusqu'à la côté Turcot. Alors il y a partage de la
dépense par le gouvernement fédéral dans une proportion de
32% environ, entre 32 et 35%...
M. RUSSELL: 32% du?
M. PINARD: L'autre section, quant à la construction des voies de
service, est à la charge de la ville de Montréal. Les voies
rapides, au point de vue construction, sont à la charge de la province.
Alors, est-ce que c'est suffisant comme explication? Il faut bien fixer les
endroits.
M. RUSSELL: Le montant de $55,000,000 qui est avancé, est-ce que
cela comprend l'expropriation?
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 5; « Achats,
construction et transformation d'immeubles y compris ameublement et
équipement: $4,000,000 ».
M. RUSSELL: L'an dernier, on avait $5,000,000. Est-ce que le montant
total a été dépensé?
M. PINARD: Un instant. Il n'a pas été
dépensé au complet.
Au 28 février 1966, nous avions une dépense totalisant
$3,050,717.33, sur une somme de $5 millions. M. Langevin, qui est en charge du
budget, me dit que d'ici la fin de l'exercice financier, qui se termine le 31
mars 1966,1a dépense pourrait être augmentée à
$3,500,000 environ.
M. RUSSELL: Le montant de $4 millions de cette année, est-ce que
c'est en partie pour de la construction?
M. PINARD: Voulez-vous que je vous détaille la dépense?
C'est pour de la construction qui se fera de la façon suivante;
Dans le cas de nouveaux projets, pour la construction de bureaux, nous
prévoyons dépenser $230,000; nous devons construire des bureaux
de division à Montréal, à Mont-Joli, à Nicolet et
à Matane.
Au point de vue de la construction de résidences des
divisionnaires, nous prévoyons cette année une dépense de
$150,000; pour construction de résidences dans le comté
d'Iberville, de Napierville, de Nicolet, à Victoriaville et à
Matane.
Au point de vue de construction d'entrepôt, d'ateliers, de
cuisines, de dortoirs et de remises, un entrepôt semi-chauffé sera
construit à Drummondville; une station centrale complète sera
construite dans Vaudreuil; un entrepôt, une cuisine et un dortoir seront
construits à Chasseur, dans le comté de Québec sur la
route La Tuque-Roberval; un entrepôt semi-chauffé sera construit
à Tabaret, sur la Côte-Nord; une remise à sel sera
construite dans le comté de Gaspé, à Gaspé; un
entrepôt chauffé sera construit à Laprairie, un
entrepôt semi-chauffé sera construit à Longueuil; un
entrepôt chauffé sera construit à
Ste-Thérèse; un agrandissement sera fait et une transformation
sera faite à Papineau-ville; une remise à sel sera construite
à Richmond.
Au point de vue construction de garages, nous prévoyons
dépenser cette année $185,000 pour des travaux à Ste-Flore
et à St-Jérôme, au Lac St-Jean; c'est un projet
d'agrandissement à St-Jérôme.
Au point de vue achat et aménagement de terrains, nous
prévoyons dépenser $215,000 pour l'aménagement
éventuel et l'achat de terrains. Dans une période de temps qui
est assez difficile à définir, des travaux seront amorcés
cette année, d'autres l'année prochaine, mais nous avons un choix
d'endroits où de semblables travaux seront exécutés.
M. RUSSELL: Combien d'endroits? Une vingt-taine?
M. PINARD: Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix,
onze, douze, treize, quatorze, quinze, seize, dix-sept, dix-huit.
M. BERNATCHEZ: Combien avez-vous dépensé cette
année pour compléter l'installation de la Voirie? Dans le rapport
du ministère pour 1965, l'installation avait coûté
$190,000... page 302. Maintenant cette année, on a continué
à faire des...
M. PINARD: Au centre de la Voirie?
M. BERNATCHEZ: ... alors, des stations...
M. PINARD; Des stations? Où ça? C'est sur la
transcanadienne. C'est imputable au budget de la Trans-Canada. Non, ce n'est
pas partageable par le gouvernement fédéral, ça. Mais
c'est dans le cadre des travaux de la transcanadienne mais imputables à
un autre budget.
M. BERNATCHEZ: Au service des immeubles.
M. PINARD: Au service des immeubles. M. BERNATCHEZ: Alors, il y a un
garage...
M. PINARD: Alors, vous avez la dépense au rapport annuel du
ministère de la Voirie à la page 35.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que c'est en 1964?
M. PINARD: Oui, c'est en 1964, ça. Alors, je ne l'ai pas dans mon
tableau. Je l'ai ici mais...
M. BERNATCHEZ: Cette année...
M. PINARD: Bon, alors, l'aménagement du terrain pour le centre de
la Voirie a Laurier-Station village; $24,500; le creusage d'un puits
artésien, $1,039.50; l'entrepôt à sel: $13,312.22
M. BERNATCHEZ: Bien, je l'ai celui-là; il est au rapport de 1965.
C'est pour les travaux qui ont été effectués cette
année.
M. PINARD: En 1965?
M. BERNATCHEZ: L'année passée. Ils ont fait des travaux
l'année passée.
M. PINARD: Alors, là, si je vous donnais les chiffres de 1964,
moi.
M. BERNATCHEZ: Oui, je les ai ici.
M. PINARD; Vous voulez avoir les chiffres de 1965? Je vais vous les
donner. Dans Lotbinière village, il y a eu des travaux de pose de
bardeaux et de peinturage pour $1,400; des dépenses pour
l'entrepôt froid de $7,379.81; des travaux pour la bâtisse de
l'entretien d'hiver; $11,518.02; l'installation électrique à
l'entrepôt à sel a coûté $519.35; l'installation
électrique pour l'entrepôt à sel de Laurier-Station a
coûté $979.98: alors vous avez une dépense de $21,797.16
pour ce qui concerne le centre de la Voirie de Lotbinière. Travaux
exécutés en 1965.
M. RUSSELL: M. le Président, à l'heure actuelle, nous
avons construit des garages, des résidences de divisionnaires dans
plusieurs districts de la province, combien en reste-t-il à construire
afin de compléter les plans qu'il y a d'établis actuellement?
M. PINARD: Il reste neuf résidences de divisionnaires à
construire dans la province.
M. RUSSELL: Combien de garages, de centres de voirie, de bureaux et
garages?
M. PINARD: Ce sont de nouveau bureaux et de nouveaux garages, il y a des
garages...
M. RUSSELL: Voici. Les districts sont établis actuellement, il y
a « X » nombre de districts. Vous avez dans ces districts un centre
de Voirie qui comprend des garages, des bureaux, des divisions...
M. PINARD; Dans une division de voirie...
M. RUSSELL: Combien y a-t-il de divisions qui ne sont pas
organisées avec les garages, les bureaux?
M. PINARD: Elles ne sont pas toutes organisées. On les renouvelle
toutes, on en a peut-être la moitié à l'heure actuelle. Il
y a des divisions où les bâtiments doivent être
modernisés...
M. RUSSELL: Est-ce que la division...
M. PINARD: ... et agrandis à cause des besoins nouveaux. Et sur
le plan d'entretien seulement et de la construction, il faut construire des
entrepôts à sel, construire des entrepôts pour
aménager l'équipement qui sert à l'entretien
d'été et à l'entretien d'hiver; des fois il faut faire
aussi des agrandissements des ateliers d'outillage ou bien construire dans
certains cas.
M. RUSSELL: Mais il y aura toujours de la reconstruction, de la
réparation, de l'entretien à faire...
M. PINARD: Bien sûr!
M. RUSSELL: ... mais le gros coup sur ces constructions est fait
actuellement ou partiellement complété.
M. PINARDs Bien, il reste neuf résidences de divisionnaires
à construire. Ce qui indique la nouvelle politique du ministère,
c'est de loger les divisionnaires dans les résidences appartenant au
ministère. On leur charge un loyer nominal, mais ça nous permet
de faire une rotation dans le personnel technique, dans le personnel
administratif qui loge dans ces résidences des divisionnaires. Ceci leur
permet de prendre leur expérience dans différentes divisions et
leur donne une chance de promotion à l'intérieur des cadres.
Aussi, si le divisionnaire reste toujours au même endroit, ça ne
lui donne pas beaucoup de "chances de promotion. Alors on essaie de faire une
rotation judicieuse du personnel. Il y en a qui refusent parce qu'ils
s'attachent à un endroit avec leurs femmes et leurs enfants et puis ils
ne veulent pas en sortir. Ils font leur choix. Parfois on est obligé
d'agir par dictat d'autorité et puis c'est un ordre: vous avez à
vous déplacer pour aller à tel endroit. Bien, disons que ce sont
des cas rares, ça. Je ne connais, moi, personne qui n'aime pas à
avoir de chance de promotion mais il y en a qui refusent parce qu'ils
s'attachent à une région donnée et puis ils ne veulent pas
en sortir.
M. LAFONTAINE: Est-ce que la division d'Aylmer comprend toujours le
comté de Pontiac et le comté de Gatineau qui avait
été subdivisé?
M. PINARD: Cela reste au statu quo.
M. LAFONTAINE: Encore.
M. PINARD: Cela comprend les deux comtés.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre a toujours l'intention de former
une division pour le comté de Gatineau?
M. PINARD: Bien, après l'étude des besoins.
M. LAFONTAINE: Oui, mais je sais que pendant un bout de temps il
était question que le ministère de la Voirie ouvre une division
dans le comté de Gatineau, parce que le nord de la partie de Gatineau
est assez loin d'Aylmer, je pense; ça doit donner quelque 100 milles...
Seulement il était question de division.
M. PINARD: Alors dans la division 5 et 7,
ça comprend les comtés de Gatineau, de Hull et de Pontiac
et c'est Bernard Desmarais qui est le divisionnaire.
M. LAFONTAINE: Le ministre n'envisage pas de bâtir un garage dans
la région de Maniwaki, je pense que ce serait à l'avantage du
ministère justement à cause des grandes distances qui existent
entre Maniwaki et Aylmer?
M. PINARD: Bien, enfin, dans l'éventualité des grands
projets routiers dans cette région donnée, il pourrait arriver
qu'on soit obligé de construire des bâtisses nouvelles pour
prendre soin des besoins de l'entretien et en matériaux et en
équipement. Enfin c'est, ce n'est pas au programme cette
année.
Nous avons une évaluation, c'est quand même une information
qui a de l'intérêt pour les membres du comité.
L'évaluation donnée aux bâtisses à l'heure actuelle
est de $21,969,489; après dépréciation, $21,969,489.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Le sous-article 6: Etablissement de
terrains de camping: $2,321,500.
M. RUSSELL: L'an dernier on avait $365,000 je suppose que ce
montant-là a été dépensé.
M. PINARD: Alors il y a une entente qui a été conclue avec
le ministère du Tourisme de la Chasse et de la Pêche pour
l'aménagement d'un établissement d'un terrain de camping. Alors
les travaux sont exécutéspar le ministère de la Voirie et
une fois les travaux exécutés, la propriété sera
transmise au ministère du Tourisme et de la Pêche pour faire
l'administration. Mais l'entente prévoit que si c'était plus
facile sur le plan exécution de confier la tâche au
ministère de la Voirie qui était outillé pour le faire,
une fois construit eh bien! nous transférons la propriété
et les frais d'entretien au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'il y a un remboursement de la part du
ministère de la Voirie pour la construction des terrains de camping?
La question que j'ai posée, M. le Président, est celle-ci:
le ministre demande $2,331,500 au sous-article 6. Je demande au ministre...
M. PINARD: Voyez-vous...
M. LAFONTAINE: J'ai compris que ces travaux seraient prêts
après entente entre le ministère du Tourisme et le
ministère de la Voirie. Je demande si le ministère du Tourisme
■ rembourse...
M. PINARD: Voulez-vous, je vais expliquer exactement comment cela va se
passer.
Il y a des aménagements, des établissements qui sont
rester au ministère de laVoirie en propriété et sur le
plan d'entretien. C'est le cas des aires de repos qui sont construites en
bordure. Alors, c'est la responsabilité totale du ministère de la
Voirie et sur le plan construction et sur le plan administration et entretien.
Alors, les aires de repos qui sont construites en bordure des routes, il y en
aura en bordure de la route 58, dans le comté d'Abitibi-Est; sur la
route No 2, dans le comté de Champlain; sur la route No 19, dans le
comté de Champlain; sur la route No 15, dans le comté de
Charlevoix; sur la route No 6, dans Gaspé-Nord; sur la route No 9, dans
Laprairie-Napierville; sur la route No 6, dans Matapédia; sur la route
No 6, dans Rimouski; sur la route No 10, dans Rimouski; sur la route No 6, dans
Rivière-du-Loup; sur la route No 15, dans le comté de Saguenay;
sur la route No 15, dans le comté de Saguenay, il y aura quatre postes;
sur la route No 2, dans Vaudreuil-Soulanges; et la construction, le coût
de construction imputable au budget du ministère de la Voirie
prévoit même un remboursement intégral par ARDA.
M. LAFONTAINE: 100%?
M. PINARD: 100%.
M. LAFONTAINE: Dans tous les cas?
M. PINARD: Dans tous les cas des aires de repos.
M. LAFONTAINE: Quel est le montant alloué aux aires de repos?
M. PINARD: $162,000.
M. LAFONTAINE: $162,000?
M. PINARD: Oui. l'aire de repos, vous savez, c'est une déviation
de la route, qui permettra au touriste qui est fatigué de laisser la
route principale pour se reposer, se rafraîchir comme la chose existe aux
Etat-Unis, en bordure des « interstates » ou des autoroutes. Et
maintenant il y aura des terrains de camping...
M. LAFONTAINE: Voici, M. le Président. Je comprends cela, mais si
vous me permettez...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... au sujet des aires de repos...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: C'est que le ministre a donner une longue
énumération...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... et là-dessus, j'ai compris la route 58...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... et j'ai compris aussi dans le comté
d'Abitibi...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... et j'ai compris aussi la route 2 dans le comté
de Vaudreuil-Soulanges...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Alors, le ministre va admettre que le comté de
Terrebonne et le comté de Labelle sont des comtés à
caractère touristique.
M. PINARD: Oui. Mais vous avez de grands parcs, chez vous.
M. LAFONTAINE: Mais ce ne sont pas des aires de repos le long de la
route. Je demande au ministre d'envisager la possibilité...
M. PINARD: Oui, oui.
M. LAFONTAINE: ... parce que c'est une circulation qui est excessivement
lourde. Par contre, vous avez aussi un panorama qui est unique, je pense, dans
le Nord de la province.
M. PINARD: Je l'admets. Mais c'est une initiative nouvelle...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: ... pour la première fois en 1966; on ne peut pas tout
faire en même temps.
M. LAFONTAINE: Non, non.
M. PINARD: En même temps qu'on réalisera certains projets,
on continue à faire l'inventaire des besoins, compte tenu de
l'importance de nos routes et du nombre de sites à caractère
pittoresque, là.
M. LAFONTAINE: Non, tout simplement, ce que je mentionne au ministre,
c'est que le ministre a pensé à l'Abitibi...
M. PINARD: Bien, j'ai pensé à Champlain aussi. Il y aura
trois postes dans le comté de Champlain.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre me permet de continuer
d'expliciter...?
M. PINARD: Certainement.
M. LAFONTAINE: Le ministre a pensé à la route 58, dans le
comté d'Abitibi. Je ne me chicane pas là-dessus, c'est parfait.
Mais entre l'Abitibi et Montréal, il y a le comté de Terrebonne,
le comté de Labelle et le comté de Gatineau qui sont
traversés par la route 11 et la route 58, et le ministre en plus a
mentionné le comté de Vaudreuil-Soulanges qui est collé
sur Montréal.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, il y a encore une aire de repos.
Je lui demande de prendre en considération la route 11, qui traverse
tout le comté de Terrebonne et le comté de Labelle...
M. PINARD: Certainement.
M. LAFONTAINE: ... et qui, je pense, sont les comtés touristiques
de la province à l'heure actuelle, et...
M. PINARD: Mais oui...
M. LAFONTAINE: ... ce sont dans ces deux comtés-là,
où le ministre a oublié de prévoir des aires de repos.
M. PINARD: C'est peut-être une route, la route no 11, où
les aménagements faits par l'entreprise privée sont les plus
nombreux et où le public voyageur a le plus de chances de
s'arrêter, en dehors de la circulation de la route centrale, pour pouvoir
reposer. Alors, on tient cela en ligne de compte pour doter...
M. LAFONTAINE: Vaudreuil-Soulanges...
M. PINARD: ... d'autres routes, où les installations
privées sont moins nombreuses, pour aller justement suppléer
à la carence qui existe en ce moment.
M. LAFONTAINE: Dans Vaudreuil-Soulanges...
M. PINARD: Je ne dis pas que le programme que je vous explique en ce
moment est suffisant par rapport aux besoins. C'est une initiative
nouvelle.
M. LAFONTAINE: Je demande au ministre de prendre en
considération...
M. PINARD: Certainement, certainement.
M. LAFONTAINE: ... le comté de Terrebonne et le comté de
Labelle pour qu'ils bénéficient d'un traitement aussi
généreux...
M. PINARD: A mon sens...
M. LAFONTAINE: ... que le comté du ministre.
M. PINARD: Selon mon désir, il y aurait des aires de repos sur
toutes les routes de la province, compte tenu, par exemple, de la
densité de la circulation et de la carence d'installations semblables
déjà aménagées par l'entreprise privée. On
n'est quand même pas pour répéter des installations qui
existent déjà.
M. LAFONTAINE: Non, mais par exemple, je vais donner au ministre un cas
de notre paroisse. La paroisse de Ste-Véronique, comté de
Labelle, la paroisse du Lac Saguay, la paroisse voisine, la paroisse de
Labelle, ont institué elles-mêmes des aires de repos à
même les travaux de chômage pendant l'hiver, mais excepté
que ça ne répond pas, à mon sens, aux besoins du public
voyageur.
M. PINARD: J'admets avec le député qu'il y a des endroits
qui se prêteront très bien à l'aménagement d'aires
de repos et...
M. LAFONTAINE: Le ministre a parlé tout à l'heure...
M. PINARD: ... M. Branchaud prend la demande du député en
note, il y a des endroits qui se prêtent très bien...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas ce que j'avais demandé au ministre;
le ministre, on dirait qu'il a toujours peur lorsque je lui adresse la
parole.
M. PINARD: Je n'ai pas peur, je n'ai pas peur.
M. LAFONTAINE: Je ne lui demande pas des millions, je lui demande tout
simplement d'analyser la possibilité de...
M. PINARD: Je vous assure que je suis loin d'être peureux, j'ai
mêmeparlé à la noirceur une fois et je n'ai pas eu peur.
Alors, j'aimerais aussi souligner, par exemple, que le choix des sites que je
viens d'expliquer tantôt a été fait par un comité
conjoint de la Voirie et d'ARDA. Alors, comme ils paient 100% des
dépenses, ils ont quand même leurs mots à dire.
M. LAFONTAINE: Bien, c'est justement ça qui a attiré mon
attention, M. le Président, tout à l'heure, quand le ministre a
mentionné ARDA. Justement, on a eu dans notre région des
représentants d'ARDA qui ont recommandé aux municipalités
de faire des travaux de chômage en aménageant certaines aires de
repos le long de la route 11. C'est ce qui a été fait,
évidemment, avec des moyens plutôt de fortune, d'autant plus que
c'était fait pendant l'hiver, ce qui ne donne pas un rendement au point
de vue travail comme si ces travaux-là étaient faits
l'été.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Alors, c'est ce que je demande justement vu qu'ARDA nous
a recommandé et que ARDA contribue au budget du ministère de la
Voirie pour établir ces aires de repos-là, je me demande à
ce moment-là s'il n'aurait pas été mieux que, même
celles qui ont été faites le long de la route 11 par les
municipalités, elles soient faites par le ministère de la Voirie
et que le ministère de la Voirie envisage aussi d'en placer d'autres
dans le comté de Labelle. Parce qu'il ne faut pas oublier que le
touriste que nous recevons dans le nord en fin de semaine, c'est
peut-être un touriste qui peut se payer une chambre d'hôtel et
beaucoup de luxe au point de vue touristique. Mais il y a aussi une classe de
travaillants de la ville de Montréal, il y en a énormément
de travailleurs, d'ouvriers qui montent dans le nord, dans le comté de
Terrebonne et le comté de Labelle. C'est pour cela que je demande au
ministre de prendre des dispositions, en vertu de son budget, sans le
défoncer.
M. PINARD: Très bien.
M. LAFONTAINE: Du moins en analyser la possibilité.
M. RUSSELL: C'est un comité composé de membres de la
Voirie et d'ARDA, est-ce que le
ministère du Tourisme n'avait pas un représentant
là-dessus?
M. PINARD: C'est un comité tripartite: Tourisme, Voirie et ARDA.
Maintenant, il y aura l'aménagement des terrains de camping. Cela c'est
plus considérable. Alors, c'est encore une politique nouvelle
initiée en 1966 et selon l'expérience que nous aurons, nous
augmenterons le nombre de ces postes de terrains de camping, comte tenu du
budget encore une fois. C'est une expérience que nous tentons cette
année. Alors, nous prévoyons dépenser pour
l'aménagement de terrains de camping, en 1966, une somme de $1,769,500
dont $652,000 seront récupérables du gouvernement
fédéral par l'entremise d'ARDA, ce qui fera une dépense
nette payable parle ministère de la Voirie de $1,117,500, alors il y
aura...
M. LAFONTAINE: Un instant, M. le Président, si le ministre me le
permet, est-ce que toute la liste qu'il s'apprête à nous lire,
est-ce que ces terrains de camping-là sont situés le long d'une
route ou toujours rattachés à une route numérotée
de la province?
M. PINARD: C'est en bordure de routes numérotées.
M. LAFONTAINE: Numérotées.
M. PINARD: En bordure de la route 45, de la route 63, de la route No 9,
de la route No 6, de la route No 2, du tour de l'Ile d'Orléans dans le
comté de Montmorency, de la route No 10, de la route No 9, du
comté de St-Jean, en bordure de la route No 2, dans Vaudreuil-Soulanges
et en bordure de la route No 3, dans Verchères.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'est tout de même pas trop trop avantageux
pour les Cantons de l'Est, M. le Président?
M. PINARD: Dans les Cantons de l'Est, nous faisons un inventaire pour
savoir quelle serait la nature des postes qui devraient être
installés a cet endroit. J'ai discuté du problème avec
l'ingénieur en chef, M. Branchand, pour voir s'il n'y aurait pas
possibilité en 1966 d'instaler des tables de pique-nique aux endroits
propices ou en bordure des belles rivières qui sont sillonnées
par notre réseau routier, sur les pentes où la nature est
très pittoresque. Ce n'est pas tellement dispendieux, on peut même
les multiplier. Je pense que nous avons des comtés qui se prêtent
à cela et un réseau routier qui se prête facilement a cela.
Et nous installerons aussi dans la mesure du possible à ces endroits
où nous installerons des tables de pique-nique, des foyers pour
permettre aux familles de faire cuire des « Bar-B Q ». Ce n'est pas
tellement long. Donnez-moi donc un rappel de ce que l'on veut.
Alors cela pourrait prendre la forme suivante: Il y aurait un foyer avec
bancs autour pour permettre à la mère de famille de faire griller
la nourriture dont elle a besoin. Il y aurait un endroit où il y aurait
une poubelle pour permettre de laisser l'endroit propre. Ici qu'est-ce que
ça comporte le poteau avec indication?... Alors c'est un contenant
hygiénique et un poteau qui constitue une borne avec indentification
quant au numéro de l'eau, pour permettre, par exemple, au divisionnaire
de faire un meilleur entretien et de garder un inventaire toujours à
jour des postes. Il y aurait des bancs pour permettre aux automobilistes de se
reposer, de s'asseoir et il y aurait un endroit aussi qui serait
aménagé spécialement pour le montage des tentes. Il y
aurait un espèce de rectangle, de plancher asphalté,
encadré par des pièces de bois et à ces pièces de
bois seront installés des oeillets d'ancrage pour permettre d'attacher
les câbles de la tente.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'actuellement les divisionnaires sont au
courant de ce programme-là?
M. PINARD: Oui, oui. Bien là...
M. LAVOIE (Wolfe): Vous leur avez demandé de vous faire des
recommandations pour leur district?
M. PINARD: Oui. Voici ce que donnera le genre de tables de pique-nique
que nous voulons installer. Cela ne me paraît pas tellement dispendieux
et je pense que, à un coût assez économique, il y a moyen
de les multiplier un peu partout dans la province. Bien, vous savez, on fait
l'apprentissage d'un régime de loisirs dans le Québec. Cela nous
était plus inconnu dans Québec que dans d'autres provinces. On
admet que l'on a un retard à rattraper de ce
côté-là.
M. BERNATCHEZ: Près de Drummondville, juste en de ça du
pont, il y a un terrain à droite. L'Accueil qu'ils appellent cela?
M. PINARD; C'est le centre, le parc des Voltigeurs.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que c'est...
M. PINARD: C'est un parc régional.
M. BERNATCHEZ: ... une initiative privée ou si c'est...
M. PINARD: Non, non, une entreprise gouvernementale avec une entente
avec le ministère du Tourisme. L'aménagement sera fait par le
ministère de la Voirie parce que nous sommes mieux équipés
pour l'aménager. Une fois que les travaux seront terminés, il
sera transporté sous la juridiction du ministère du Tourisme, il
sera administré par le ministère du Tourisme.
M. BERNATCHEZ: Cela semble déjà assez avancé. Je ne
suis pas descendu voir cela mais j'ai passé quelques fois.
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: On voit qu'il y en a assez grand de...
M. PINARD: Malgré que le terrain n'était pas tellement
aménagé et que les installations étaient encore assez
rudimentaires, en 1965 il y a eu plus de 15,000 personnes qui sont
allées s'installer là durant la saison estivale. Il y a eu le
jamboree scout national qui a été tenu, où il y a eu 3,000
scouts qui ont passé, je pense, huit ou neuf jours au cours de
l'été. C'est le lieutenant-gouverneur, je pense, qui était
allé ouvrir le jamboree scout à cette occasion. Alors
c'est...
M. BERNATCHEZ: C'est un bel endroit.
M. PINARD: C'est un endroit qui est très populaire et qui est
voué à une utilisation très, très rentable, je
pense.
M. RUSSELL: Est-ce que les travaux sont complétés
actuellement?
M. PINARD: Ah non! ils sont loin d'être complétés.
C'est un plan d'ensemble qui va se poursuivre, je pense, sur une période
de quatre à cinq ans. Cette année, nous voulons dépenser
$800,000...
M. RUSSELL: A cette place-là?
M. PINARD: Oui. Alors c'est un parc à caractère
régional dont on a absolument besoin pour les fins de l'Expo, parce que
les dirigeants de l'Expo nous ont exprimé des besoins quant à
l'aménagement de sites de camping, de parcs régionaux qui
pourraient permettre de recevoir des familles complètes qui n'auront pas
nécessairement les moyens d'aller se loger a Montréal, dans des
hôtels ou dans des motels, qui alors viendront, à une distance
relativement courte du site de l'Expo, se loger dans un parc régional
où il y aura l'aménagement d'un terrain de camping...
M. BERNATCHEZ: Est-ce qu'à cet endroit-là la
rivière permet les sports aquatiques?
M. PINARD: Il faudrait pourvoir à un système d'aqueduc et
d'égouts, à l'aménagement et à l'installation d'une
usine d'épuration pour que les conditions soient sanitaires, et il
faudra pourvoir à un système d'électricité, alors
avec le plan qui est déjà conçu, cela nous permettrait de
recevoir cinq cents familles: 1,200 personnes.
Il y aurait trois cents sites où les familles pourront venir
s'installer, ce qui donnera suffisamment de place pour recevoir 1,200
personnes.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que la rivière permet les sports
aquatiques?
M. PINARD: Il y a un projet qui prévoit l'aménagement du
bassin de la rivière St-François en aval du pont, près de
la route transcanadienne, jusqu'à l'île ronde qui porte le nom de
l'île Moisan ou de l'île Monplaisir, je pense. Alors, avec un petit
barrage qui serait aménagé après entente avec le
ministère des Richesses naturelles après une étude des
conséquences de l'exhaussement des eaux par un barrage, cela pourrait
devenir un lac qui pourrait servir à la baignade et à
l'utilisation de chaloupes.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a un tarif actuellement?
M. PINARD: On demande $1 par famille. On a demandé plutôt
$1 par auto, au cours de l'été.
M. RUSSELL: Par auto?
M. PINARD: Par auto, par jour. Il est venu beaucoup d'Américains
à $1 par jour. Mais quand les aménagements seront plus complets,
cela se pourrait que le tarif soit augmenté, mais l'état de
l'endroit est si rudimentaire, il faut quand même être raisonnable,
populariser l'endroit, quitte à charger un peu plus cher quand il sera
mieux aménagé.
M. RUSSELL: La Voirie s'occupe de l'administration actuellement?
M. PINARD: Oui. Nous avons confié l'administration à la
firme Phillips, l'agence Phillips, et pour des fins de sécurité
le jour et la nuit, et parce qu'il fallait quand même assurer la
sécurité des familles qui étaient installées
là, soit pour fins de vol ou d'attentat. Ce sont eux qui percevaient le
montant chargé à chaque famille et qui faisaient remise au
ministère de la Voirie.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce n'est pas un genre de parc à roulottes, ni
rien?
M. PINARD: Oui, il va y avoir...
Il y a le noyau de campement numéro 1, c'est fait sur le plan des
satellites, voyez-vous?Sous forme de planètes, de satellites qui
viennent se greffer sur une planète centrale. Alors, il y a des espaces
qui séparent les installations.
M. LAFONTAINE: Le ministre a un langage sidéral!
M. PINARD: Bien, nous sommes à l'ère moderne,
monsieur!
M. LAFONTAINE; A l'ère «spoutnik»!
M. PINARD: Voyez-vous, cela est étudié par des
ingénieurs spécialisés en aménagement et en
embellissement.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, est-ce que vous avez des concessionnaires
pour les restaurants et choses du genre aussi?
M. PINARD: Cela viendra un petit peu plus tard. Nous déterminons
si le ministère du Tourisme est intéressé à
opérer lui-même les installations de restaurants,
d'hôtelleries. Enfin, la formule n'est pas encore précisée;
il peut y avoir la formule à concessions, ou la formule
d'opérations par le ministère. Ce n'est pas encore
définitif.
M. RUSSELL: Cela comprend combien d'acres, monsieur le ministre?
M. PINARD: Je crois qu'il est question de 850 acres, parce que
l'expropriation a été faite en aval, jusqu'aux limites de
l'île Monplaisir dont je parlais tantôt. Et nous avons
exproprié de l'autre côté de la route transcanadienne,
jusqu'au pont de chemin de fer du Canadien National, pour permettre d'avoir un
aménage- ment bien rationnel du territoire. C'est un terrain qui n'est
pas tellement coûteux, pour éviter la spéculation qui
commençait à se faire. Il y a des spéculateurs qui
voulaient créer une zone résidentielle à cet
endroit-là, et ils allaient bloquer notre projet. Alors, nous avons
préféré exproprier tout de suite pour avoir toute
liberté d'action sur un vaste territoire qui couvre une superficie de
850 acres.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est près du golfe?
M. PINARD: Face au golfe. C'est du côté nord. Vous avez une
zone verte des deux côtés de la rivière, vous avez un plan
vert des deux côtés de la rivière.
M. RUSSELL: De ce côté-ci, ce n'est pas la zone qui
appartenait à la Canada Power?
M. PINARD: Il y a une partie du terrain qui appartenait à... Mais
les pépinières sont un peu en aval vers St-Joachim. On ne va pas
jusque là.
M. BERTRAND: Est-ce qu'on parle... c'est dans quel comté
ça, M. le Président?
M. PINARD: Dans le comté de Drummond. Et j'en suis fier. Non,
admettons que, indépendamment de toute question politique,
c'était un besoin qui est bien de son temps, et nous avons
été beaucoup plus vite à cause des besoins qui nous ont
été exprimés par les dirigeants de l'Expo.
UNE VOIX: Est-ce qu'il n'y aurait pas d'autres.
M. BERNATCHEZ: Parce que la rivière St-François
était là.
M. PINARD: La rivière St- François est très belle,
les pentes sont très douces. Elle permettrait
l'aménagement...
M. LAVOIE (Wolfe): La rivière St-François passe chez nous
aussi.
M. PINARD: Oui mais regardez, à St-Hya-cinthe, nous avons
étudié le territoire, les lits sont tellement escarpés
qu'il n'y apresque pas moyen de se servir de la rivière.
M. LAFONTAINE: Considérant, M. le Président, ce beau plan
d'aménagement, est-ce que le ministre de la Voirie a l'intention de
faire changer le nom de son ministère en celui de
ministère de la Voirie et des Loisirs champêtres?
M. PINARD: Ce serait une excellente suggestion.
M. LAFONTAINE: ... un ministère des Loisirs dans la province de
Québec; ça ferait peut-être un embryon de ministères
des Loisirs.
M. PINARD: Non, ça conduirait éventuellement à un
conflit majeur de juridiction avec le ministère du Tourisme...
M. RUSSELL: J'en suis à me demander si on ne serait pas aussi
bien d'avoir les Loisirs à la Voirie plutôt que les avoir au
ministère de l'Education, ça irait peut-être plus vite!
M. PINARD: Bien ça, vous pourrez discuter le cas avec le ministre
de l'Education.
M. RUSSELL: Il faudrait qu'il y ait entente d'ailleurs entre les deux
ministres.
M. PINARD: Nous nous entendons bien.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a d'autres projets de ce genre le long de la
Trans-Canada, à d'autres endroits?
M. PINARD: De parcs régionaux? M. RUSSELL: Oui.
M. PINARD: Non. Cela est un projet-pilote. Nous allons voir ce que
ça va donner et la meilleure façon de le savoir c'est dans le
cadre même des activités de l'Expo. Et si véritablement
c'est populaire comme on l'espère, comme la tendance nous l'a
démontré au cours de l'été 1965, c'est bien notre
intention d'en créer à d'autres endroits de la province.
J'aimerais dire que le ministère du Tourisme va faire un parc à
caractère régional à Oka aussi. Je suis allé le
visiter au cours de l'été dernier et il se dépensera
passablement d'argent à cet endroit-là, mais ce n'est pas le
ministère de la Voirie qui va le faire.
M. LAFONTAINE: Le ministère du Tourisme?
M. PINARD: Eh! oui. Le dimanche où j'y suis allé, moi, il
y avait facilement 10,000 personnes à cet endroit-là; c'est
magnifique. Bien, c'est l'ancien territoire qui appartenait aux pères
d'Oka, à la communauté.
M. BERNATCHEZ: ... Dans la baie en bas? M. PINARD: Oui. Magnifique.
M. LAVOIE (Wolfe): Quand l'entreprise privée veut établir
des terrains de camping, est-ce que le ministère de la Voirie lui vient
en aide de quelque façon, en leur fournissant des plages?
M. PINARD: Non.
M. LAFONTAINE: M. le Président... un club comme le club 4-Il.
M. PINARD: Non, mais il faudrait quand même en venir à une
politique rationnelle d'établissements de terrains de camping, de
façon à ce que l'entreprise privée soit obligée de
suivre des normes qui ne défavoriseront pas, par exemple, les
installations qui doivent être faites par le ministère du Tourisme
ou par la Voirie, selon le cas. Il faudrait quand même en arriver
à une politique de règlements qui obligerait l'entreprise
privée à respecter des normes, de façon à ce que
les touristes y trouvent leur compte, compte tenu des charges qui seront faites
quotidiennement. Il y a des fois qu'il y a de l'exploitation
éhontée dans ce domaine et il y en a qui se demandent pourquoi
les touristes ne retournent pas à tel endroit. S'ils se sont fait voler
carrément au cours d'une visite, bien, ils ne sont pas
intéressés à y retourner!
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre pourrait me dire en vertu de quel
article de la loi de la Voirie ou du ministère des Finances que son
ministère peut établir des terrains de camping?
M. PINARD: C'est dans la loi de la Voirie qu'est
l'établissement... Je pense que c'est l'article 21: «
établissement de belvedères, de relais routiers »...
M. LAFONTAINE: Parce que le ministre doit considérer comme nous
le considérons présentement, pas parce que les plans qu'il nous a
montrés ne sont pas de beaux plans, mais il doit le considérer,
comme nous le considérons nous autres-mêmes, comme étant
une concurrence du ministère de la Voirie, relativement au
ministère du Tourisme, Chasse et Pêche... C'est beaucoup plus du
domaine...
M. PINARD: Il n'y a pas de compétition avec le ministère
du Tourisme, Chasse et Pêche, mais disons que les besoins ont
été exprimés
d'abord au ministère du Tourisme mais, en toute franchise, je
dois admettre que le ministère n'était pas suffisamment
équipé sur le plan réalisation et sur le plan
exécution.
M. LAFONTAINE: Parce que je verrais mal, M. le Président, le
ministère du Tourisme, de la Chasse et des Pêcheries
commencer...
M. PINARD: Les spécialistes que nous avons consultés nous
ont dit que ce dont on parle en ce moment est beaucoup plus
considéré comme de l'équipement routier que de
l'équipement qui devrait être sous la juridiction du
ministère du Tourisme,. Alors, nous faisons un essai, nous faisons un
parc-pilote; nous allons voir ce que ça va donner. Mais on le
transportera éventuellement sous la juridiction du ministère du
Tourisme. Mais l'aménagement des grands parcs restera quand même
la responsabilité du ministère du Tourisme: le parc de La
Vérendrye, le parc de Mont-Tremblant restent sous la juridiction
complète du ministère du Tourisme et au budget du Tourisme.
M. BERNATCHEZ: Quel montant le ministère de la Voirie...
M. PINARD: D'ailleurs, c'est à la demande du ministère du
Tourisme que nous exécutons les travaux que je viens d'expliquer pour
faire rattraper les besoins, le temps perdu et aller plus vite,
M. LAFONTAINE: Le ministre du Tourisme ne se sentait pas la
compétence de le faire.
M. PINARD: Il n'est pas question de compétence, il est question
d'équipement technique à l'intérieur d'un ministère
pour réaliser rapidement des installations dont le besoin se fait sentir
de plus en plus et comme nous sommes là à exécuter des
travaux routiers, pourquoi ne pas en profiter pour équiper la route des
installations des services que le public réclame; ça existe dans
les autres provinces, ça existe aux Etats-Unis. Alors nous voulons en
profiter pendant que nous sommes là.
M. LAFONTAINE: Les aires de repos, je comprends très bien M. le
Président, que ça pourrait peut-être dépendre du
ministère de la Voirie, mais je comprends mal les terrains de camping.
De toute façon, si le ministère de la Voirie a
décidé de bâtir des terrains de camping, a
décidé d'aménager des terrains de camping et si la loi,
comme le ministre l'affirmait tout à l'heure, lui en donne le pouvoir,
personnellement je n'ai pas d'objection. Maintenant je demanderais au ministre,
vu qu'il a décidé d'établir un projet-pilote dans le
comté de Drummond, s'il n'y aurait pas possibilité d'en
établir un sur la route 11. Je faisais les mêmes
représentations tout à l'heure à propos des aires de
repos. Le ministre disait qu'il y a des belles rivières dans la
province; il y a des belles rivières dans la province mais je lui dirais
aussi que dans le comté de Labelle et dans le comté de Papineau,
il y a une belle rivière qui porte le nom de rivière Rouge, c'est
peut-être un motif...
M. PINARD: Je la connais, je suis allé pêcher à cet
endroit-là.
M. LAFONTAINE: ... c'est un motif pour le ministre d'aménager un
terrain de camping le long de la rivière Rouge. Je n'aurais pas
d'objection...
M. PINARD: J'apprécie beaucoup le nom, mais ce n'est pas un
critère absoluemt essentiel.
M. LAFONTAINE: C'est parce que l'on voit que le projet-pilote est
bâti, est aménagé dans...
M. PINARD: Chez nous la rivière ne porte pas le nom de
rivière Rouge, elle porte le nom de la rivière
St-François...
M. LAFONTAINE: Oui, excepté qu'elle est représentée
par le ministre de...
M. PINARD: Alors, voici... M. LAFONTAINE: ... la Voirie.
M. PINARD: Maintenant sur le plan de l'aménagement des relais
routiers, le ministère dépensera cette année $400,000. Le
relais routier comporte des services de restauration et des services, par
exemple, de dépannage pour l'essence, l'huile, les
réparations...
M. LAFONTAINE: Il y a combien de projets dans ce sens-là?
M. PINARD: Il y a six projets, un sur la route No 15, un sur la route
54, un sur la route 58 dans Pontiac, un dans Charlevoix...
M. LAFONTAINE: Et puis un sur la route de l'Abitibi.
M. PINARD: ... sur la route 15, un sur la route 54 dans Montmorency, un
sur la route 58 dans Pontiac, un sur la route
Roberval-St-Félicien-Chibougamau, un au Parc de LaVérendrye et un
à St-Jean sur la route No 9 et un autre sur la route No 2 dans
Vaudreuil-Soulanges. Alors ils seront administrés par concession.
M. BERNATCHEZ: Il n'est pas question d'en bâtir sur la route
transcanadienne.
M. PINARD: C'est-à-dire que, c'est à l'étude en ce
moment. Nous avons des rencontres avec les représentants des compagnies
d'essence qui se sont montrées intéressées à nous
offrir des projets mais le ministère et les représentants des
compagnies ne s'entendent pas sur certains critères de
rentabilité.
En résumé, disons que les représentants des
compagnies d'essence trouvent que nous exigeons un investissement trop
coûteux par rapport à la rentabilité prévue par les
compagnies. Cela ne veut pas dire que les compagnies nous ont donné
leurs études de rentabilité pour nous permettre de contester
leurs chiffres ou de les confirmer. Enfin, nous allons essayer d'en arriver
à une entente.
Il faudrait certainement en installer en bordure de la route
transcanadienne, mais on ne peut pas en mettre un très grand nombre et
il ne faut pas non plus défranchiser l'entreprise privée qui est
déjà installée en bordure de la route transcanadienne, en
bordure des routes secondaires, par exemple. Il faut faire attention. Alors, il
peut y en avoir combien entre Montréal et Québec?
M. LAFONTAINE: Je veux attirer l'attention du ministre. Sur la route
transcanadienne on voit assez souvent des automobilistes en panne.
M. PINARD: Si vous me le permettez, j'ai merais terminer. Nous
prévoyons l'établissement de terrains de camping, d'aires de
repos et de relais routiers en bordure de la route transcanadienne dans les
comtés d'Arthabaska aux environs de Daveluyville; dans St-Hyacinthe en
bordure de la route transcanadienne, aux environs de Ste-Madeleine; dans
Vaudreuil-Soulanges, en bordure de la route transcanadienne, aux environs de
Rigaud. Ce sont des aires de repos, ça.
Au point de vue terrains de camping sur la transcanadienne: dans le
comté d'Arthabaska, à Develuyville; lorsque nous serons rendu
à l'Islet, dans le comté de L'Islet, eh bien! aux environs de
St-Jean-Port-Joli, c'est un endroit magnifique; dans Vaudreuil-Soulanges, en
bordure de la route transcanadienne, aux environs de Rigaud.
Au point de vue relais routiers, il y en aura qui seront
installés dans Chambly en bordure de la route transcanadienne aux
envrions de Boucherville; un sera installé aux environs de
Notre-Dame-du-Bon-Conseil; un sera installé aux environs de St-Nicolas,
il est question de deux dans la région de St-Nicolas; et dans le
comté de Lotbinière à Villeroy.
M. PINARD: Il n'en reste plus beaucoup. Le Brûlé est moins
bon qu'il ne l'était A St-Hyacinthe, en bordure de la route
transcanadienne toujours, il pourrait y avoir deux postes de relais routiers
aux environs de St-Hyacinthe; et dans Vaudreuil-Soulanges, à
Vaudreuil.
M. BERNATCHEZ: Le ministère a combien d'investissements dans
cette partie-là jusqu'ici?
M. PINARD: Environ $200,000. Alors, il en a coûté $135,000
pour l'expropriation du domaine Trent. L'endroit où est situé le
manoir de pierres, que vous voyez là, bon. Il a fallu acheter du terrain
de l'autre côté de la Transcanadienne, en amont, en direction des
chemins de fer nationaux, pour agrandir le territoire. Alors ça, je ne
sais pas comment ça peut coûter, parce qu'il n'y a aucun paiement
de fait là-dessus. Mais à l'aménagement, pour fin
touristique, de bâtisses, il peut y avoir peut-être pour
l'aménagement des bâtisses qui existent en ce moment, qui ont
servi au cours de l'été, une somme de $100,000 environpour
l'installation de l'aqueduc, de conduits d'électricité, des
petits chemins pour conduire aux endroits où les tentes étaient
montées. L'embellissement, le terrassement, à peu près
ça.
M. BERNATCHEZ: C'est un bel endroit. M. PINARD: Oui, c'est un bel
endroit.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y avait eu un comité formé de la
Voirie, ARDA...
M. PINARD: J'aimerais dire que le manoir sera restauré
après une entente qui sera conclue avec le ministère des Affaires
culturelles et le ministère du Tourisme, mais nous n'avons pas encore
décidé quelle serait l'utilisation du manoir une fois qu'il sera
restauré. Est-ce qu'il pourrait servir pour fins artistiques, comme
théâtre de poche, par exemple, pour les théâtres
d'été, comme restaurant gastronomique ou comme musée,
c'est encore à définir par les spé-
cialistes au ministère des Affaires culturelles et par les
spécialistes de la Commission d'aménagement des sites
historiques. Seulement, il a été déclaré monument
historique par arrêté ministériel au cours de
l'année dernière.
M. RUSSELL: M. le Président, ce comité qui a
étudié pour l'établissementde terrains de camping, etc, a
fait une étude dans l'ensemble de la province, combien y a-t-il
recommandé de postes dans la province? Est-ce que c'est complet, ces
travaux-là? Est-ce qu'il y a un rapport complet de donné au
ministère là-dessus?
M. PINARD: Non. L'inventaire complet n'a pas été
terminé. En ce moment, les ingénieurs-conseils, les
urbanistes-conseils qui ont formé une société du nom de la
Société des ingénieurs en planification d'espaces verts,
hâtent la préparation des plans et devis pour l'aménagement
du parc régional et pour l'aménagement d'autres postes de relais
routiers en bordure de la route transcanadienne. Si le ministère n'est
pas équipé suffisamment pour pourvoir lui-même à
l'élaboration des plans pour l'aménagement des équipements
routiers nécessaires ailleurs dans la province, on confiera
peut-être le travail à des spécialistes en la
matière. Mais j'espère être capable d'équiper le
ministère de techniciens, de spécialistes capables de prendre
soin des besoins au ministère de la Voirie.
M. LAVOIE (Wolfe): On dirait que ce comité-là a
oublié une partie de la province.
M. PINARD: D'ailleurs, cela a été une politique qui a
été suivie par l'Ontario qui a confié, dans le temps,
peut-être à des spécialistes, mais qui, à un moment
donné, a équipé un service capable de prendre soin de ses
propres besoins.
M. RUSSELL: M. le Président, il est 6 heures.
M. LE PRESIDENT: Vous n'avez pas adopté l'article 6.
M. RUSSELL: Non. On n'a pas d'autres questions là-dessus. Chez
nous, il n'y a rien de discuté au sujet des routes de camping dans notre
région.
M. PINARD: Bien, voici. Les instructions que j'ai données
dernièrement à l'ingénieur en chef et au directeur de la
construction et de l'entretien, sont pour le moment, d'installer le plus grand
nombre possible de tables de pique-nique.
Cela ne coûte pas tellement cher, ça; cela peut se prendre
à même le budget du comté. Je pense qu'il n'y a pas un
député qui refuserait de consacrer, disons, $1,500 ou $2,000
à l'installation de tables de pique-nique aux endroits choisis dans son
comté, à la construction d'un foyer pour permettre à une
famille de faire cuire des aliments...
M. LAFONTAINE: M. le Président, si vous dépensez ça
en bagatelles, il ne restera plus d'argent pour construire les routes!
M. PINARD: Non, mais ça va coûter quoi? M. LAFONTAINE: Vous
n'avez pas de budget.
M. RUSSELL: Non, mais une chose qu'il faut tout de même
comprendre, vous avez quatre ou cinq postes spéciaux dans
Vaudreuil-Soulanges seulement, et vous prenez le cas de la région des
Cantons de l'Est...
M. PINARD: Oui, mais de quoi parlez-vous au juste là?
M. LAFONTAINE: Des aires de repos, des terrains de camping!
M. RUSSELL: Des aires de repos.
M. PINARD: C'est plus considérable au point de vue
aménagement, au point de vue dépense. Mais disons-là, dans
la majorité des comtés de la province, pour le moment, allons du
côté de l'installation des tables à pique-nique pour
satisfaire à des besoins...
M. LAFONTAINE: Tout simplement, on dira que c'est un traitement de
faveur...
M. PINARD: ... urgents et prioritaires. Mais notre politique, c'est une
politique nouvelle. Nous allons l'élaborer, l'inventaire va se faire au
fur et à mesure et, à ce moment-là, nous connaîtrons
réellement les endroits où c'est absolument nécessaire de
les installer par rapport à d'autres!
M. LAVOIE (Wolfe): Quand c'est demandé par des associations
sportives comme la chasse et pêche, est-ce que c'est
considéré?
M. PINARD: Bien écoutez. On est très heureux de recevoir
des suggestions parce qu'il y a des associations qui sont plus
spécialisées que d'autres dans ce domaine et qui ont quand
même une expérience...
M. LAFONTAINE: Comme les culbs 4-H.
M. PINARD: ... au niveau de l'entreprise privée qui est quand
même valable; Les clubs 4-H ont fait quelque chose de magnifique dans la
province mais ils ont des moyens limités. Je pense bien qu'il faudrait
suppléer à certaines carences.
M. RUSSELL: Vous avez la route numéro 1, c'est tout de même
une route qui est assez dense de circulation; on n'a rien là-dessus.
M. LAVOIE (Wolfe): On l'a bien oubliée, la route numéro
1...
M. PINARD: Oui, en bordure de la rivière St-François qui
s'en va dans les Cantons de l'Est, il y a des endroits magnifiques. Je ne vois
pas pourquoi il n'y aurait pas installation de tables à pique-nique, en
attendant pour le moins, que l'on fasse d'autre chose de plus
considérable!
M. BERNATCHEZ: Des tables de ping-pong.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans notre région il y a un magnifique lac, le
lac Aylmer...
M. PINARD: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): Il faudrait absolument attirer les touristes avec
quelque chose, on n'a rien à leur offrir.
M. PINARD: Non, mais admettez quand même qu'il y a un effort
valable qui est fait pour une première année, dans un domaine qui
est très nouveau, quant à nous: l'organisation des loisirs, sur
le plan de l'équipement routier.
M. RUSSELL: Je suis très heureux que le ministre en fasse, mais
j'aimerais qu'il yenait un peu dans chaque coin de la province. Je ne peux pas
admettre que, dans toute la région des Cantons de l'Est, il n'y en ait
pas.
M. LAFONTAINE: Il faudrait que le ministre mette en application son
système de rotation, relativement aux terrains de camping.
M. PINARD: Oui, mais là encore il y a une question de budget.
Quand le budget a été augmenté c'est parce qu'on a fait la
preuve que ce sont des besoins essentiels et qui quand même donnent un
caractère de rentabilité, parce qu'on va augmenter les revenus de
la province sur le plan touristique. Ces familles-là vont venir
dépenser: des touristes canadiens, québécois ou
étrangers, alors...
M. LAFONTAINE: Le ministre ne doit pas avoir d'objection de faire la
preuve ailleurs qu'aux places qu'il a mentionnées!
M. PINARD: Non, mais il faut quand même faire la preuve au
ministère des Finances que c'est un article budgétaire
important!
M. RUSSELL: Il y a une chose qui est certaine, c'est que dans le
comté Vaudreuil-Soulanges, qui est collé sur Montréal, les
gens n'ont pas loin à faire. Ils ne dépenseront pas beaucoup
d'essence donc ils ne paieront pas beaucoup de taxes a la province. S'ils
devaient aller dans les Cantons de l'Est, ce serait plus loin...
M. PINARD: Si vous saviez comme je vous comprends! Alors, nous serons
rendus demain à l'article 7: route transcanadienne.
M. RUSSELL: Il y a peut-être encore quelques questions
là-dessus, on pourrait y revenir.
M. PINARD: Enfin, revenir... L'établissement des terrains de
camping, article 6, est-ce qu'on l'adopte?
M. RUSSELL: J'aurais quelques questions à poser demain.
M. PINARD: J'ai donné suffisamment d'explications.
M. LAFONTAINE: Disons qu'on peut y repenser!
M. RUSSELL: Disons, M. le Président, que ce sera adopté
dans les trois premières minutes de l'assemblée.
M. PINARD: Alors, demain, il nous restera la route transcanadienne.
M. LAFONTAINE: Si le ministre le permet, j'aurais certaines questions
relativement à l'article 6; construction de chemin. Il y a un document
qui a été déposé cet après-midi, on nous l'a
distribué. J'en remercie le ministre.
M. PINARD: Lequel, donc?
M. LAFONTAINE: Il est question du sous-article 1: étude des
grands projets... au sujet duquel j'ai besoin d'éclaircissements.
M. PINARD: Je le sais!
M. LE PRESIDENT: La séance est suspendue jusqu'à demain
après-midi, trois heures.
(Séance du 10 mars)
M. HAMEL (président du comité des crédits): A
l'ordre, messieurs! Donc, on était à l'article... On n'avait pas
adopté le sous-article 6 de l'article 6.
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il n'était pas adopté,
sauf qu'on a dit: « On pourrait l'adopter mais on aimerait quand
même se réserver quelques questions, jeudi après-midi
». Alors, je crois que c'est M. Lafontaine.
M. LAVOIE (Wolfe): Bien, je pourrais toujours faire la remarque que vous
avez oublié les Cantons de l'Est, en ce qui concerne les terrains de
camping, et que j'aimerais bien en avoir sur la route numéro 1. Il
faudrait que vos officiers prennent ça en note, que votre officier
divisionnaire à Cookshire cherche les endroits où faire des
terrains de camping dans notre région.
M. PINARD: Alors M. Branchaud m'a fait ses remarques ce matin et m'a
dit: «J'ai réuni les membres du comité en question et leur
ai donné des instructions bien précises de faire un inventaire et
de voir ce qui serait possible de faire dans le sens des remarques qui ont
été faites par les membres du comité. » C'est un
programme qui est entamé pour la première fois cette
année» Evidemment, il faudra agir dans les limites du budget qui
est affecté pour ce genre de travaux, mais c'est notre intention d'aller
réellement rapidement de ce côté-là, d'en faire
partout où il y aura possibilité d'en faire, mais en convainquant
le ministre des Finances et les membres du comité des finances que
ça devient un investissement rentable pour la province.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, mais seulement,... si certaines instructions
étaient données aux divisionnaires, quand ils voient un endroit
qui serait bien situé pour en faire un, c'est de le mentionner à
vos officiers et d'étudier la situation.
M. PINARD: Très bien. C'est ça. Des instructions seront
données aux divisionnaires afin de déterminer les endroits de
choix où il pourra y avoir établissement d'aires de repos, de
réseaux routiers et de camping. Alors, à ce moment-là,
ceux qui sont plus spécialisés en la matière passeront sur
les lieux pour en faire l'étude et déterminer le genre
d'aménagement qui peut être exécuté à cet
endroit.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, est-ce qu'à Cookshire, m'avez-vous
dit que M. Jeannot avait été transféré à
Montréal?
M. PINARD: Il a été permuté dans un nouveau
district en qualité d'ingénieur du district No 6 pour remplacer
M. Brosseau qui était en Abitibi.
M. LAVOIE (Wolfe): Qui le remplace à Cookshire maintenant?
M. PINARD: M. Blanchard.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il devient divisionnaire?
M. PINARD: Il devient divisionnaire. M. LAVOIE (Wolfe): Très
bien.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je voudrais
réitérer les remarques que je faisais au ministre de la Voirie
hier. Ils ont quand même un budget de $2,331,500, au sous-article 6 de
l'article 6, nous n'avons pas d'objection que de l'argent soit
dépensé pour les aires de repos et postes de relais et nous
comprenons mal que le ministère de la Voirie s'avise de faire des
terrains de camping, nous croyons que l'argent que le gouvernement
dépense à cet article-là devrait être
dépensé plutôt par le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, que c'est plutôt dans son domaine, quitte au
ministre de dire que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
pêche n'est pas organisé pour faire des travaux d'une telle
envergure, que tout de même la haute direction de ces travaux aurait
dû être confiée au ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la pêche, quitte à donner au ministère de la
Voirie la responsabilité de faire les travaux.
M. PINARD: Bien voici. Si le député de Labelle
prétend que le ministère de la Voirie n'a pas de
juridiction...
M. LAFONTAINE: M. le Président, je n'ai pas dit que le
ministère de la Voirie n'avait pas de juridiction, j'ai dit que nous
comprenions mal, en ayant un ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la pêche, que l'on laisse le soin au ministère de la Voirie
d'établir des terrains de camping, que dans la philosophie qui a
présidé à la formation du tourisme, si on veut être
logique avec soi-même, je pense que ça relève plus du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche que du
ministère de la Voirie.
M. PINARD: J'aimerais souligner de nouveau, comme je l'ai fait hier, que
la Loi de la Voirie, chapitre 303 des Statuts refondus à l'article 21,
paragraphe 5, donne tous les pouvoirs au ministère de la Voirie d'agir
dans le genre d'établissement que j'ai expliqué hier. L'article
21 au sous-paragraphe 5 se lit comme suit; « établir des parcs
à stationnement, belvédères, pavillons et tous ouvrages de
protection et de sécurité ou d'embellissement. » Alors sur
le plan juridictionnel, je pense qu'il n'y a pas d'imbroglio, qu'il n'y a pas
de difficulté d'interprétation. Il est vrai que le
ministère du Tourisme, en sa qualité de ministère
responsable de l'équipement touristique de la province, peut avoir
également juridiction dans le domaine. Mais j'ai expliqué hier
avec force détails, je pense, que le ministère, aux fins de
l'établissement d'aires de repos, de postes de relais routiers et
d'aménagements de sites de camping, n'était pas outillé
sur le plan technique et sur le plan du personnel spécialisé pour
faire un travail rapidement. Alors, après une entente intervenue entre
les deux ministères du Tourisme et de la Voirie, il a été
entendu que c'était le ministère de la Voirie qui
élaborait les plans et exécuterait les travaux pour les
premières années du moins, quitte par la suite à
établir lequel des deux ministères serait le mieux pourvu au
point de vue facilités techniques pour continuer ces travaux
d'équipement routier.
Mais je pense que, par la force même des choses, il est
préférable de laisser à la juridiction du ministère
de la Voirie tout ce qui concerne l'équipement routier; relais routiers,
sites de camping en bordure des routes, postes-relais de repos parce que,
à mon sens, ça fait partie de la route. Maintenant
l'aménagement des grands parcs comme le parc de LaVérendrye ou le
parc de Mont-Tremblant, tout ce que ça peut comporter comme
équipement au plan touristique, restera sous la juridiction du
ministère du Tourisme et les travaux seront exécutés sous
la direction de ce ministère et à même les crédits
votés annuellement à ce ministère. Alors il y a une
distinction très nette qui a été faite et il me semble que
c'est facilement compréhensible.
M. LAFONTAINE: M. le président, je pense que le ministre va
admettre qu'il y a la façon de présenter les comptes publics, par
exemple, pour le ministère de la Voirie. Le ministère de la
Voirie réclame une somme totale de $293,889,300. Dans cette somme, les
gens qui sont plus ou moins avertis, qui ne participent pas aux travaux de la
Chambre, le grand public en général sont sous l'impression que le
minis- tère va dépenser $293,889,300 exclusivement pour des
travaux de voirie. Mais le ministre admet qu'à ce moment-là, en
vertu du sous-article 6 de l'article 6, la somme de $2,331,500 est pour
l'établissement de terrains de camping.
A mon sens cette somme-là aurait dû être
affectée au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
pêche et le budget du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
pêche, au lieu d'être de $14,195,700, aurait été
supérieur d'une somme de $2,331,500, ce qui n'aurait pas faussé
l'opinion dans les chiffres présentés.
M. PINARD: Voici...
M. LAFONTAINE: Maintenant je dis au ministre ceci. Si le
ministère de la Voirie était au-dessus de ses affaires, que les
chemins étaient tous complétés dans la province de
Québec, si les grands projets que le ministère envisage
étaient à point, si la voirie rurale était aussi à
point, etc. à ce moment-là, je pense qu'on n'aurait pas
d'objection à ce que le ministère diversifie ses efforts et s'en
aille vers l'établissement de terrains de camping, surtout si le
ministre prétend qu'en vertu de l'article 21 de la loi de la voirie,
qu'il a tous les pouvoirs pour le faire, malgré que, lorsque je
l'entends citer l'article tout à l'heure, c'est une autorisation, mais
un petit peu sur la clôture. Parce qu'on parle d'embellissement, on ne
parle pas d'établissement de terrains de camping.
C'est tout simplement les quelques remarques que je voulais faire, M. le
Président.
M. PINARD: Alors, si le député de Labelle veut bien
regarder à la page 149, des estimations budgétaires qui
concernent le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
il verra qu'au poste budgétaire 11, il y a une somme de $4,370,000 qui
est prévue pour l'aménagement de terrains de camping et de parcs,
pour la construction de chemins, l'achat, la construction et la transformation
d'immeubles, y compris l'ameublement et l'équipement. Ce qui indique
bien que le ministère du Tourisme conservera la juridiction quant
à l'aménagement sur...
M. LAFONTAINE: M. le Président,... M. PINARD: ... certains
terrains...
M. LAFONTAINE: M. le Président, ce n'est pas une question
d'aménagement à ce moment-là...
M. PINARD: ... de camping...
M. LAFONTAINE: Je prétends qu'il est plus naturel pour le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
d'établir des parcs, des terrains de camping que pour le
ministère de la Voirie et les $2,331,500 auraient dû être
ajoutés à ce poste de $4,370,000. Ce qui aurait donné une
meilleure optique, quitte après ça au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la pêche de faire appel au ministère
de la Voirie et de dire: « Nous sommes mal équipés. Est-ce
que le ministre de la Voirie veut nous aider? » Mais là, à
ce moment-là, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
pêche marcherait avec un plan qui aurait été établi
pour la province, avec une planification, tandis que là vous en avez une
partie qui est faite par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, et l'autre partie par le ministère de la Voirie. Je ne
crois pas qu'il appartienne, premièrement, au ministère de la
Voirie de commencer à construire des terrains de camping. Il appartient
beaucoup plus au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
pêche, d'entrer dans ce domaine.
M. PINARD: Voici ce qui est arrivé. Je n'ai pas de cachette pour
personne, pour aucun membre du comité. C'est que la première
entente qui est intervenue entre les deux ministères dans le cas
d'aménagement de terrains de camping, des postes de relais routiers et
d'aires de repos, avait été préalablement confiée
au ministère du Tourisme et on s'est aperçu que, faute
d'équipement technique, faute de personnel technique qualifié en
la matière pour doter notre réseau routier d'équipement
routier du genre de ceux qu'on voudrait obtenir, malgré qu'il y ait eu
en 1964 un poste budgétaire qui avait été donné au
ministère du Tourisme pour effectuer ce genre de travaux, il n'a pas
été capable de dépenser la somme qui avait
été prévue. Alors, il y a eu ce qu'on appelle en language
budgétaire un « lapse ». En somme, tout le budget n'avait
pas été dépensé, il a été remis au
fonds consolidé et tout le programme de travaux prévus n'a pas
été exécuté. Et le ministre du Tourisme du temps,
avec son sous-ministre et ses principaux officiers sont venus nous rencontrer
pour nous dire: « Nous croyons bien sincèrement que ça
devrait être transféré au ministère de la Voirie qui
est mieux équipé sur le plan technique et en personnel technique
pour procéder à l'exécution de ces travaux, pour
être en mesure de faire annuellement tout le programme prévu de
façon à faire la dépense complète des argents qui
nous sont votés annuellement. »
Alors nous avons convenu que c'étaient des raisons suffisantes-
Et nous avons conclu de nouvelles ententes pour séparer les juridic-
tions. L'équipement routier relèvera de la juridiction et
sur le plan budgétaire et sur le plan exécution du
ministère de la Voirie. Et, pour l'aménagement des terrains de
camping à l'intérieur des grands parcs provinciaux par exemple,
pour le parc du Mont-Tremblant, La Vérendrye et les autres, eh bien,
cela res-rera sous la juridiction du ministère du Tourisme, et il y aura
un poste budgétaire voté annuellement au budget
général du Tourisme. Il me semble que c'est facilement
compréhensible.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je pense bien que, pour
répondre au ministre de la Voirie, nous n'avons aucune objection
à ce que les aires de repos et les postes de relais soient
aménagés ou pensés par le ministère de la Voirie et
exécutés d'après les ordres du ministère de la
Voirie. Mais où nous nous objectons, c'est que le ministère de la
Voirie entre dans l'aménagement des terrains de camping. Le ministre
dit: «C'est parce qu'au ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la pêche on est venu me trouver puis on dit: On n'est pas
équipé. » C'est au ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche de s'équiper à ce moment-là;
c'est tout simplement une admission.
M. MALTAIS: En principe, qu'est-ce que cela changerait
là-dedans?
M. LAFONTAINE: Pratiquement, qu'est-ce que ça changerait?
Pourquoi ne pas confier la confection des routes dans la province de
Québec au ministère de la Santé?
M. MALTAIS: L'article 21-5 de la loi...
M. LAFONTAINE: Pourquoi ne pas confier au ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche la construction des ponts dans la province de
Québec?
M. MALTAIS: A l'heure actuelle, le pouvoir est dévolu à la
Voirie, qu'est-ce que ça change?
M. LAFONTAINE: Bien, c'est dévolu à la Voirie,
d'après l'article que le ministre m'a lu, là, c'est un article
qui est un petit peu sur la clôture, ce n'est pas...
M. MALTAIS: Bien ça dépend comment vous
l'interprétez...
M. LAFONTAINE: ... franchement, c'est de l'amélioration des
abords et alors moi, je erois, M. le Président, en tous les cas, en tant
que
membre du comité, j'enregistre ma dissidence relativement aux
sommes qu'on nous demande de voter pour l'établissement de terrains de
camping par le ministère de la Voirie. Je pense qu'il serait beaucoup
plus logique que ce soit le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, d'autant plus que le ministre dit bien: Ils ne sont pas
équipés. Et, malgré ça, le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche demande $4,370,000 pour
l'aménagement de terrains de camping, de parcs, construction de chemins,
achat, construction et transformation d'immeubles, compris ameublement et
équipement. Pourquoi le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche, qui n'est définitivement pas outillé pour faire
des chemins, ne transfèrerait pas la construction de ces chemins au
ministère de la Voirie? Ce serait beaucoup plus logique, et puis
s'occuper de la construction de ces terrains de camping.
M. PINARD: Oui, mais j'ai expliqué tantôt au
député de Labelle qu'à l'intérieur des parcs qui
sont déjà sous la juridiction du ministère du Tourisme, le
ministère est suffisamment équipé pour faire les travaux
que, depuis un très grand nombre d'années, le ministère
était en mesure d'exécuter et il est encore en mesure
d'exécuter.
M. LAFONTAINE: Relativement aux chemins?
M. PINARD: Pas relativement aux chemins. Je dis que, sur le plan de
l'équipement routier, équipement routier annexe à la route
et en Ontario et dans les autres provinces du Canada et dans la majorité
des Etats américains, c'est, en somme, le ministère de la Voirie
qui a juridiction pour agir et exécuter dans ce domaine et non pas le
ministère du Tourisme. C'est le cas en Ontario, par exemple. Alors, je
ne vois pas pourquoi on ne suivrait pas la même pratique qui est suivie
ailleurs et qui favorise, semble-t-il, l'exécution plus rapide d'un
programme, que si c'était confié I un autre ministère.
Nous sommes déjà sur les lieux pour la construction de routes
importantes, alors, pourquoi ne pas en profiter pour prévoir dans nos
plans et devis qu'il y aura un certain endroit où il y aura une aire de
repos, un certain autre endroit, un aménagement d'un terrain de camping
qui servira d'équipement à la route, sur le plan de la
restauration, sur le plan du camping et sur le plan des services de garage, par
exemple. Alors, c'est toute la distinction qu'il faut faire.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je ne voudrais pas entrer dans
une grande discussion là-dessus. Tout simplement, l'opinion que je donne
comme membre du comité et je pense qu'elle reflète pas mal
l'opinion de tous les membres de l'Opposition sur ce sujet le ministre a
fait une incursion en Ontario, je pourrais peut-être l'inviter à
faire une incursion dans d'autres provinces où le ministère de la
Voirie est en charge de la construction des ponts. Alors, pourquoi, dans la
province de Québec, ce ne serait pas le ministère de la Voirie
qui construirait les ponts? Ce serait beaucoup plus logique que ce soit le
ministère de la Voirie qui construise les ponts que le ministère
de la Voirie qui commence à construire des parcs, des terrains de
camping. A mon point de vue, il y a un ministère qui est tout
désigné pour ça, c'est le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche. On a dit qu'il n'était pas
équipé. Bien, mon Dieu Seigneur! il n'est pas
équipé, il demande une somme de $4,370,000. Le ministre dit:
« Oui, mais il est équipé pour l'intérieur de ces
parcs qui existent ». Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche construit des chemins, mais là, à ce
moment-là, ce n'est pas son domaine au ministère de la Chasse et
de la Pêche, d'après moi, d'après la logique...
M. PINARD: Bien, est-ce que ce serait le domaine du ministère de
la Colonisation de construire des chemins?
M. LAFONTAINE: Ce serait encore plus le domaine de la Voirie...
M. PINARD: La situation idéale serait...
M. LAFONTAINE: Le ministère de la Voirie devrait...
M. PINARD: .. que toutes-constructions de chemins relèvent du
ministère de la Voirie.
M. LAFONTAINE: De la Voirie, ça ceserait l'idéal.
M. PINARD: Je pense...
M. LAFONTAINE: Et la construction...
M. PINARD: Je crois que ça fait même l'objet d'une
recommandation de la Commission Bélanger.
M. LAFONTAINE: Définitivement.
M. PINARD: Bon, mais tradionnellement...
M. LAFONTAINE: ... les terrains de mines, les chemins de mines
exactement...
M. PINARD: Tradionnellement, cela ne l'a pas été...
M. LAFONTAINE: « Le ministère de la Voirie devrait
être en charge de la construction de tous les chemins dans la province de
Québec. » Mais, si ce raisonnement-là est bon
d'après la Commission Bélanger et le ministre semble
être de cette opinion qui rencontre mon assentiment, je dis aussi
que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche devrait
être en charge de la construction de tous les terrains de camping. Et le
ministère de la Voirie, j'ai l'impression qu'il s'embarque quand il
commence à faire...
M. PINARD: Oui, mais pendant que nous discutons, la répartition
des structures administratives et techniques dans un ministère ou dans
un autre, pendant que nous avons préparé un rapport pour la
Commission Bélanger, à l'effet que sur le plan idéal, il y
aurait avantage à consolider, à intégrer tous les
programmes de construction de routes à l'intérieur du seul
ministère qui traditionnellement, était en mesure de les
exécuter, la Voirie, bien, pendant que l'on discute, il s'écoule
des mois et parfois des années avant que tout le monde soit d'accord et
sur le plan budgétaire et sur le plan de la répartition des
structures. Alors, ce n'est pas une raison pour ne pas agir. Nous voulons agir
pour rattraper le temps perdu, et éventuellement cela pourrait conduire,
comme le soulignait le député, à une nouvelle
répartition des structures et dès juridictions. Ce à quoi
je n'aurai pas d'objection en autant que les normes qui seront établies
pourront nous prouver qu'il y aura avantage à agir de cette
façon, avec plus d'efficacité, de façon plus
fonctionnelle, plus rationnelle. Je n'ai pas d'objection à cela. Mais en
attendant que cela se fasse, je ne vois pas pourquoi on ne ferait rien. Nous
avons décidé d'agir, nous, parce que nous sommes
équipés pour agir et je pense que c'est notre
responsabilité et que nous rencontrons le désir unanime, sinon
fortement majoritaire, de l'opinion publkque et du public voyageur.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre...
M. PINARD: Maintenant, il y a un avantage pour la Voirie d'agir dans ce
domain-là. C'est que nous sommes déjà propriétaires
des résidus de terrains que nous avons expropriés pour l'emprise
de la route et il reste des résidus qui nous servent très
adéquatement pour les fins de l'établissement d'aires de repos,
de sites de camping et... Alors, l'expropriation étant
déjà faite, cela abaisse le coût de construction.
M. LAFONTAINE: Le ministre dit qu'avant de prendre à sa charge
tous les chemins de la province de Québec il y a plusieurs
commissions qui étudient cela, la Commission Bélanger et d'autres
commissions cela peut prendre des années avant que l'on
restructure d'une façon idéale tout le système
d'administration de la province à ce sujet-là. Je dis à ce
moment-là au ministre: Ce n'est pas nécessaire que le ministre,
lui,... c'est évident que l'on ne doit pas attendre toute cette
restruturation avant d'agir, mais ce n'est pas nécessaire non plus que
le ministre pose des gestes qui deviennent à ce moment-là des
précédents et qui créent d'autres problèmes pour
restructurer les ministères. Je pense à ce moment-là, que
le ministre aurait dû laisser l'établissement de terrains de
camping au ministère du Tourisme de la Chasse et de la Pêche qui
semble mieux placé pour s'occuper de cela. Et, si le ministère
était débordé, qu'il n'avait pas le personnel, lui, le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche à ce
moment-là pourrait faire appel au ministère de la Voirie, pour le
lui donner. C'est déjà arrivé cela que le ministère
de la Colonisation, par exemple, je me souvients de cela comme ancien
employé du ministère de la Colonisation qu'on faisait des
travaux des fois qui étaient subventionnés par la voirie, pour
lesquels la voirie nous envoyait, nous payait parce que le ministère de
la Colonisation était sur les lieux, et c'est arrivé aussi
souvent que le ministère de la Voirie faisait des chemins et que le
ministère de la Colonisation payait pour ces chemins-là.
M. PINARD: Nous avons des raisons graves, nous, de vouloir sauvegarder
nos budgets. Parce que l'argent qui n'est pas dépensé s'en
retourne au fonds consolidé. Alors, nous avons intérêt
nous...
M. LAFONTAINE: Oui, mais disons...
M. PINARD: ... en dépensant nous-mêmes notre budget
à nous...
M. LAFONTAINE: Je vais aider le ministre.
M. PINARD: ... parce que bien souvent, même s'il y a
remboursement, s'il y a remboursement par un autre ministère pour des
travaux exécutés par nous, cela ne retombe pas dans le budget de
l'année. Cela retourne au fonds con-
solide et le ministère de la Voirie n'en jouit pas, de cette
récupération de budget venant d'un autre ministère. Alors
je n'ai pas d'intérêt sur le plan budgétaire à agir
de la façon suggérée par le député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: M. le Président, l'argument n'est pas fort parce
que dans l'étude des postes qui a précédé cette
étude, je ne me souviens plus lesquels mais il y a quelques postes
où le ministre a remis à la province et au fonds
consolidé, certaines sommes d'argent. Il n'a pas tout
dépensé son budget, l'an passé.
M. PINARD: Quand moi-même je ne suis pas capable de
dépenser...
M. LAFONTAINE: Il n'a pas tout dépensé, alors cela fait
longtemps que...
M. PINARD: ... au poste budgétaire...
M. LAFONTAINE: ... l'argument n'est pas fort. Le ministère aurait
pu laisser au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
le soin de faire une planification qui englobe toute la province de
Québec et la responsabilité de l'établissement de terrains
de camping, mais en suggérant au ministère du Tourisme de la
Chasse et de la Pêche: A telle place, nous sommes prêts à
vous aider, notre équipement est là. A ce moment-là cela
aurait été imputé au budget du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, et j'ai l'impression que cela aurait présenté
un plus beau tableau financier. Maintenant, cela, c'est notre opinion.
Le ministre n'est pas d'accord, on n'est pas pour retarder les travaux
du comité.
M. PINARD: Non, mais je vais donner au député de Labelle
un autre exemple, qui illustre assez bien le point de vue que j'ai
exprimé tantôt à l'effet que nous avons avantage à
préserver notre propre budget et à ne pas compter trop sur les
récupérations payables par d'autres ministères pour qui
nous exécutons.
Il y a deux ans, le ministère des Mines décide de passer
sous la juridiction du ministère de la Voirie pour fins d'entretien sept
cents milles de chemin de mines, avec l'assurance, au niveau des ministres, que
la somme qui avait été votée au ministère des Mines
pour l'entretien de ces chemins serait accordée à
l'intérieur du budget de la Voirie. Au niveau des ministres cela a bien
fonctionné, au niveau des sous-ministres, cela a très bien
fonctionné aussi, mais il y a quelques fonctionnaires je ne sais
pas exactement à quel endroit, si c'est au ministère des Finances
qui n'ont pas fait le versement des crédits aux postes
budgétaires du ministère de la Voirie, avec le résultat
que le ministère de la Voirie ayant pris à sa charge sept cents
milles de chemins de mines à son entretien est arrivé en
déficit, et il a été obligé de présenter un
budget supplémentaire à la Chambre. Je me souviens avoir eu de la
difficulté à expliquer à la Chambre le déficit
budgétaire encouru. Alors, ce sont des choses que je n'aime pas...
M. LAFONTAINE: Tout de même, le ministre s'est fait voter le
montant nécessaire à l'entretien des sept cents milles de chemins
de mines.
M. PINARD: Par budget supplémentaire!
M. LAFONTAINE: Alors, cela n'a rien changé.
M. PINARD: Bien, cela n'a rien changé, ce- la.
M. LAFONTAINE: Qu'un fonctionnaire fasse une erreur, je pense bien
que...
M. PINARD: Bien, cela désiquilibre passablement un budget!
M. LAFONTAINE: Oui, mais à l'heure actuelle,...
M. PINARD: Jusqu'à ce que le budget supplémentaire soit
préparé et présenté à la Chambre pour
être voté.
M. LAFONTAINE: Je pense que, l'an dernier le gouvernement a
présenté cinq budgets supplémentaires. Alors, cela n'a
rien changé dans l'optique...
M. PINARD: Enfin, enfin, je crois...
M. LAFONTAINE: Je prétends que l'établissement de terrains
de camping n'est pas du ressort premier de la Voirie et que le ministre de la
Voirie devrait concentrer ses efforts à l'amélioration du
réseau routier.
Le ministre l'a dit. Nous sommes en retard dans le domaine des
loisirs... c'était une des raisons pour lesquelles le ministre a
demandé de voter le budget d'établissement de terrains de
camping.
Mais il dit aussi que nous sommes en retard dans le domaine routier. Je
pense que le devoir premier du ministre est de rattraper tout retard dans ce
domaine. Je pense qu'il va admettre avec moi qu'avec l'augmentation du nombre
des auto-
mobiles dans n'importe quelle province, dans la province de
Québec en particulier, il va toujours y avoir un retard de la Voirie
à rattraper, il va toujours y avoir du temps perdu. Je pense qu'à
ce moment-là, le devoir du ministre de la Voirie est bien plus
d'orienter son action vers la construction de chemins que vers la construction
de terrains de camping. Ce sont les remarques que j'avais à faire.
M. PINARD: On peut différer d'opinion. La philosophie sur le plan
budgétaire du député de Labelle et la mienne sont
peut-être à l'opposé, mais ce qu'il y a de certain, c'est
que nous avons la ferme conviction de réaliser des besoins qui sont
pressants et qui rencontrent l'unanimité de la population en ce moment,
et je pense que le ministère qui est le mieux équipé dans
le moment pour agir doit prendre la responsabilité d'agir rapidement
pour rattraper le temps perdu.
M. LAFONTAINE: Dans le fond, M. le Président, ça rencontre
les observations que je faisais il y a quelques jours, lorsque j'ai appris que
le ministère de la Voirie avait pavé le devant de l'hôpital
des Laurentides. J'ai dit au ministre, à ce moment-là: Ce n'est
pas du devoir du ministère de la Voirie de paver le devant de
l'hôpital des Laurentides, et le ministre a accepté mes remarques
dans ce sens-là. Je pense que c'est le même genre de remarques. Le
ministère de la Voirie doit rester sur les routes. Il ne doit pas
laisser l'entreprise d'une route pour s'en aller faire des devants
d'hôpitaux, des devants d'églises, des devants d'écoles,
des terrains de camping, ce n'est pas de son devoir au ministre. Son devoir,
c'est de construire les routes de la province de Québec.
M. PINARD: J'ai fait la réserve que c'est vrai ce qu'a dit le
député de Labelle pour les nouveaux travaux en cours au
ministère de l'Education, au ministère de la Santé. Mais,
quand une école est déjà construite qu'on n'a pas
prévu dans les plans et devis l'aménagement de terrain de
stationnement et le pavage de terrains de cours d'écoles, ou si dans la
construction d'un hôpital on n'a pas prévu aux plans et devis le
terrassement, le gravelage et le pavage d'un terrain de stationnement en face
de l'hôpital, eh bien, à ce moment-là si, à
l'occasion de travaux de voirie que nous exécutons, je pense que ce peut
être quand même explicable que nous agissions aux lieu et place des
autres ministères, quitte à facturer ces
ministères-là... La situation idéale, c'est de rester dans
notre domaine. C'est évident.
M. LAFONTAINE: Sans vouloir jeter de l'huile sur le feu, M. le
Président, je suis pratiquement convaincu que si ce poste avait
été transféré au ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche, le beau plan que le ministre nous a
exposé hier n'aurait pas comme lieu d'exécution le comté
de Drummond, mais probablement le comté de Rivière-du-Loup.
M. PINARD: Ah! c'est ça que le député de Labelle
avait en vue pour finir?
M. LAFONTAINE: Non, j'aurais une autre question à poser.
M. PINARD: Cela finit toujours par une mesquinerie.
M. LAFONTAINE: Ah non! le ministre est mesquin quand il dit
ça.
M. LAVOIE (Wolfe): On a parlé de coordination entre le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et le
ministère de la Voirie pour ces terrains de camping. Est-ce qu'il y a
aussi coordination avec le ministère des Terres et Forêts?
M. PINARD: Je pense que la coordination directe se fait plutôt
entre le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et le
ministère des Terres et Forêts plutôt qu'avec le
ministère de la Voirie. Sauf que le comité est tripartite, comme
je l'ai dit, et qu'il y a consultation entre les trois juridictions. Mais dans
les parcs nationaux, c'est évidemment sous la juridiction des
ministères du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et des Terres
et Forêts, et bien moins sous la juridiction du ministère de
laVoirie.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, il y a trois ministères qui entrent en
ligne de compte dans cette affaire-là?
M. PINARD: Bien oui. On fait une planification au niveau de trois
ministères avec des juridictions séparées, selon le genre
de travaux qui doivent être exécutés.
M. LAVOIE (Wolfe): Adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce qu'il y a eu dans le
passé des routes améliorées par la Voirie, et dont les
travaux étaient payables par le ministère du Tourisme et de la
Pêche?
M. PINARD: Pas à ma connaissance.
M. RUSSELL: Il n'y a pas eu un montant qui a été
dépensé dans le comté de Brome sur la route du mont Echo,
où les travaux, exécutés par le ministère de la
Voirie, étaient payables par le ministère du Tourisme?
M. PINARD: Il y a peut-être eu le cas du parc du Mont Orford.
Là, c'était une route du ministère de la Voirie, nous
avons exécuté les travaux et nous les avons payés. Ceci
est le cas que je connais. C'est le cas du Mont Orford, mais c'était
déjà notre route à nous.
M. RUSSELL: Sur la route qui aété améliorée
et qui conduit de Knowlton au mont Echo est-ce que les travaux ont
été faits aux frais de la Voirie?
M. PINARD: On l'a améliorée. M. RUSSELL:
Améliorée? M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche n'a eu aucun...
M. PINARD: C'est un chemin qui était déjà entretenu
par le ministère de la Voirie; s'il y avait un problème de
reconstruction ou de réfection, ça retombait encore sous la
juridiction du ministère de la Voirie.
M. RUSSELL: Est-ce que ce montant a été
dépensé sur cette route à la recommandation du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche?
M. PINARD: Je l'ignore.
M. LAVOIE (Wolfe): ...deux ans seulement.
M. RUSSELL: M. le Président, il y a deux ans que c'est
commencé?
M. PINARD: Je pense que ce sont les corps intermédiaires, la
Chambre de commerce et la Corporation qui administraient le centre de ski qui
ont exprimé le besoin de la réfection ou de la reconstruction de
la route en question, et comme c'était dé jà sous notre
juridiction, nous avons continué d'exécuter, selon notre
responsabilité. Mais je pense qu'il y avait eu une recommandation d'ARDA
qui appuyait les recommandations déjà faites par les corps
intermédiaires, la Chambre de commerce et la Corporation du centre de
ski.
M. RUSSELL: Est-ce que la route a été
améliorée d'un bout à l'autre ou seulement, jusqu'au
centre?
M. PINARD: L'ingénieur régional m'explique que la Voirie a
effectué des travaux sur la route qui était sa
propriété, jusqu'au centre, mais non pas sur le terrain du centre
proprement dit, et que d'autres travaux seront effectués entre Knowlton
et le centre.
M. RUSSELL: Lorsque les travaux seront exécutés pour le
centre, comme c'est touristique, est-ce que ce sera chargé au
ministère?
M. PINARD: Non. On n'agira pas à ce moment-là. C'est le
ministère responsable, celui du Tourisme, qui agira.
M. RUSSELL: Donc le ministre me dit qu'aucun travail n'a
été fait pour le compte du ministère de la Chasse et de la
Pêche pour la construction de routes dans les années
précédentes.
M. PINARD: Il a pu arriver certains cas où, pour aller plus vite,
alors que le ministère de la Voirie était déjà dans
les alentours, nous ayons conclu un accord avec le ministère du Tourisme
pour exécuter plus rapidement, mais, à ce moment-là, nous
avons facturé le ministère responsable de l'exécution des
travaux quant au paiement.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y en a eu de faits ou s'il y en a pas eu?
M. PINARD: Je pense qu'il y a eu un cas. Je pense que le
député de Shefford veut dire que, dans le cas de mont Orford, le
ministère a prolongé ses travaux à l'intérieur du
parc lui-même, mais, pour cette partie-là, qui ne relève
pas de la juridiction du ministàre de la Voirie, il y a eu une charge
qui a été faite au ministère du Tourisme.
M. RUSSELL: Très bien.
M. LAFONTAINE: M. le Président, avant que l'on adopte globalement
l'article 6, j'ai dit hier au ministre que j'aimerais revenir sur le tableau
qu'il nous avait donné, je voulais lui demander quelques
explications...
M. PINARD: Est-ce que se sont les travaux par district?
M. RUSSELL: Ce sont des projets par comté, là.
M. PINARD: Est-ce qu'il y a une pagination? M. RUSSELL: Oui, ça
commence à la page 98.
M. LAFONTAINE: Alors, le ministre remarquera que le total des montants
nécessaires en 66/67, d'après les chiffres de la page 98 du
document en question, est de $74,301.722.41, et le ministre nous demande de
voter $150,766,000. Cela veut dire qu'entre les prévisions du ministre,
en janvier 1966, et le montant qu'il nous demande de voter, il y a une
différence d'environ $75 millions. Est-ce exact?
M. PINARD: Le député remarquera qu'à la page 98 du
document qui lui a été remis, il s'agit des grands projets
routiers qui totalisent la somme de $74,301,722.41; mais pour arriver au
montant de $150,766,000, il faut constater qu'il y aura des travaux de
construction et de réfection de routes non compris, les travaux de la
route transcanadienne qui totaliseront la somme de...
M. LAFONTAINE: La route transcanadienne, M. le président, c'est
l'article 7.
M. PINARD: Alors, je vais vous les donner par article, et nous ferons le
total de la dépense concernant la construction et la réfection
des routes. Alors, le détail de la dépense se fera de la
façon suivante: retenue sur les contrats de 1965, à la
construction des immeubles, $300,000; les retenues sur les contrats de 1965,
sur les routes, $6,200,000; les contrats commencés en 1965, à
terminer en 1966...
M. LAFONTAINE: Si le ministre me permet, les retenues des
contrats...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... vous les mettez dans le budget...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... elles ne sont pas déposées dans un
fonds fidéicommis?
M. PINARD: Non, il faut le prévoir au budget pour être
capable de les rembourser à l'entrepreneur.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, lorsque l'entrepreneur donne un
chèque, par exemple, de 10% accepté, le ministère le
dépose aux fonds.
M. PINARD: Oui. Une fois les travaux terminés, il y a remise du
montant si...
M. LAFONTAINE: Si les travaux sont jugés...
M. PINARD: ... satisfaisants et de qualité. Alors, contrats
commencés en 1965, terminés en 1966, $54,285,361. Le montant se
subdivise de la façon suivante: grands projets, $45,491,723; voirie
rurale, $8,793,638. Il y a aussi des travaux de réfection
occasionnés...
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre peut répéter les
deux derniers articles qu'il vient de dire. On n'a pas le document comme vous.
Grands projets, dit-il?
M. PINARD: Grands projets, c'est... M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: ... c'est-à-dire que le montant de $54,285,361, qui
concerne la dépense pour des contrats commencés en 1965, mais
à terminer en 1966, se subdivise de la façon suivante: pour les
grands projets, $45,491,723, et pour la voirie rurale, $8,793,638.
M. LAFONTAINE : M. le Président, si vous me permettez, le
ministre vient de dire $45,491,723, mais ça, c'est dans sa page 98.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Mais ce n'est pas ma question. Ma question est celle-ci:
si l'on additionne la première colonne de $45,491,723 avec le reste $ 29
millions, ça donne $74 millions...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: $74,301,522.41. Le ministre demande la somme de
$150,766,000. Alors c'est la différence entre $150 millions et $74
millions.
M. PINARD: Si le député le permet, je vais continuer la
liste des dépenses. Il va s'apercevoir que toutes les dépenses
que j'ai mentionnées, celles qui sont contenues à la page 98,
pour $74,301,722.41, plus...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: ... la dépense de...
M. LAFONTAINE: $8 millions.
M. PINARD: ... que je décris à la page 94, feront une
dépense totale de $150,766,000.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Alors, je continue.
M. LAFONTAINE: Très bien. D'accord.
M. PINARD: Travaux de réfection occasionnés pour le
drainage, y compris les travaux à contrat ou à la journée,
commencés en 1965 et à terminer en 1966, $600,000. Approches de
ponts construits par le ministère des Travaux publics, construction et
réfection de ponts et de ponceaux à la charge du ministère
de la Voirie, y compris des travaux à contrat et à la
journée commencés en 1965 et à parachever en 1966,
$2,500,000; construction d'immeubles et achat de terrains pour centres de
voirie, travaux à la journée commencés en 1965/66 et
à terminer en 1966, $2,881,860; dépense qui se subdivise de
lafaçon suivante:
Pour les grands projets, $207,200; voirie rurale, $2,674,660.
M. LAFONTAINE: Mais ça, ça ne donne pas une somme de
$2,881,000.
M. PINARD: Oui. C'est ça, $2,881,860. M. RUSSELL: C'est
ça.
M. PINARD: Alors, en voirie rurale $2,674,660, et en grands projets
$207,200.
M. LAFONTAINE: On avait compris $2 millions.
M. PINARD: Pour travaux de signalisation aérienne, $1,255,000;
pour travaux de construction, de reconstruction de routes, $60,935,000.
M. RUSSELL: Combien de millions?
M. PINARD: $60,935,000, dépense qui se subdivise ainsi: pour les
grands projets., $29,035,000; travaux de voirie rurale, $31,900,000; pour frais
d'expropriation, $8 millions; pour frais d'expropriation, mais en paiement des
services professionnels, payables à des firmes d'experts
évaluateurs, $700,000; pour le coût de déplacement
d'utilité publique, $1 million; pour le traitement du personnel
permanent du service de la construction, c'est-à-dire le paiement des
ingénieurs, des résidents, des surveillants de travaux et des
expropriations, le salaire, en somme: $5,712,050.
M. LAFONTAINE: Cela donne le total de $8 millions.
M. PINARD: Non.
M. LAFONTAINE: $8 millions, c'est en plus, ça.
M. PINARD: Pour frais d'arpentage, de surveillance, c'est le salaire des
chaineurs, des hommes de mire et autres membres du personnel attachés au
service; $5,200,000. Les frais d'honoraires payables au bureau de
l'ingénieur-conseil: $5,848,000. La réserve pour les
imprévus est de $8,448,754. Les frais de voyage du personnel permanent
et du personnel ouvrier: $2,400,000. Les travaux de Voirie
exécutés par le ministère de la Voirie, mais remboursables
par d'autres ministères, c'est-à-dire Agriculture, Colonisation,
Richesses Naturelles, ou par les municipalités; $1 million. Le
coût de construction de routes, à titre expérimental, alors
que nous essayons de nouveaux pavages; $300,000 Il y a des travaux
d'expérimentation qui sont faits un peu partout dans la province, selon
les conditions climatiques de certaines régions, selon la densité
de la circulation, la pesanteur des véhicules qui y passent etc. Alors,
$300,000.
M. RUSSELL: Il y a eu des essais faits aux Etats-Unis et en Ontario afin
d'essayer d'appliquer un isolant sur la route; est-ce que nous avons fait des
essais?
M. PINARD: Cela c'est avec du Styrofoam.
M. RUSSELL: Styrofoam.
En Ontario, je pense, en bas de Sudbury, ils ont fait un bout de chemin
et ils l'ont essayé à différentes épaisseurs. C'est
à l'étude actuellement; ils attendent pour le laisser vieillir.
Cela a été fait aux Etats-Unis, à deux places
différentes.
M. PINARD: Puis en Norvège aussi. M. RUSSELL; Norvège.
M. PINARD; Alors, disons que notre service de laboratoire se tient en
communication constante avec le même service en Ontario et dans d'autres
provinces du pays, également avec des services dans certains
états américains. Et le ministère de la Voirie est membre
de l'organisation Assho Test; alors, ça groupe la majorité
des états américains et différents autres pays,
qui, sur le plan des travaux publics ou de travaux routiers, font des
expériences en commun et se donnent mutuellement les rapports
d'expertises pour savoir si une méthode nouvelle doit être
considérée comme acceptable et recommandable.
M. RUSSELL: Donc, le ministère de la Voirie peut obtenir, par
l'entremise du ministère de l'Ontario, les résultats de ces
tests.
M. PINARD: C'est ça.
M. RUSSELL: La chose m'intéresse, cela peut peut-être
s'appliquer aux cités et villes pour l'isolation de leurs rues.
M. PINARD: Il arrive très souvent que des ingénieurs
municipaux viennent au ministère de la Voirie et entrent en consultation
avec, soit le service de la planification ou le service du génie
technique ou du service de laboratoire pour savoir s'il y aurait avantage
à adopter telle méthode de pavage plutôt que telle autre et
quelle variété d'agrégats il faut incorporer à une
route à caractère municipal, compte tenu de l'expérience
que nous en avons faite et du résultat obtenu.
Alors, nos services sont ouverts aux municipalités.
M. RUSSELL: Qui est en charge du laboratoire?
M. PINARD: Monsieur Huot, Georges Huot.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que je peux vous rappeler, à la page 103:
« nouveaux projets exécutés en 1966, comté de
Lotbinière » ? Est-ce que vous allez demander des soumissions
publiques ou en circuit fermé pour l'exécution des travaux
prévus?
M. PINARD: C'est à la page des grands projets routiers...
M. BERNATCHEZ: Oui.
M. PINARD: Alors, dans le comté de Lotbinière, sur la
route de Villeroy, Notre-Dame-de-Lourdes, c'est la nouvelle route 49, il y a
des travaux qui ont été commencés en 1965 et qui sont
à terminer en 1966.
M. BERNATCHEZ: Dans la colonne: « nouveaux projets à
exécuter »...
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: Avez-vous demandé des soumissions?
M. PINARD: Il n'y a rien de prévu, alors on ne peut pas demander
de soumissions.
M. BERNATCHEZ: Il n'y aura pas de mécontents parmi les
soumissionnaires.
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il n'y aura pas de
compétition.
M. BERNATCHEZ: Il n'y aura pas de compétition. Qu'il n'y ait rien
de prévu, c'est surprenant.
M. PINARD: L'ingénieur régional me dit que ce n'est pas
prévu dans le cadre des grands projets, mais à l'intérieur
du budget du comté.
M. BERNATCHEZ: C'est tout ensemble?
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'aimerais seulement
attirer...
M. BERNATCHEZ: Est-ce que je pourrais avoir la parole? Sur les $600,000
de construction que vous attribuez au comté de Lotbinière, est-ce
qu'il va se faire des travaux sur la route 3, et également sur la route
Villeroy à Deschaillons? Il y a une section qui est
commencée.
M. PINARD: Il me semble que je vous ai expliqué ça,
vendredi dernier, mais je peux bien répéter...
M. BERNATCHEZ: Oui.
M. PINARD: ... pour le député. Là, je tiens quand
même à dire que c'est une liste de travaux
suggérés...
M. BERNATCHEZ: Oui.
M. PINARD: ... il faudra quand même exercer un choix, mais on peut
vérifier. Sur la route 3, il y a des travaux de prévus au village
de Leclercville pour des travaux de terrassement et de gravelage, à la
paroisse St-Antoine-de-Tilly. Je crois que c'est ce que l'on appelle...
M. BERNATCHEZ: Les Fonds.
M. PINARD: ... Les Fonds là, travaux de terrassement et de
gravelage également. Main-
tenant sur la route Villeroy-Deschaillons, il y a des travaux de pavage
prévus.
M. BERNATCHEZ: Il faudrait aussi prévoir des travaux de pavage
sur la section que vous avez faite, l'an passé, de Ste-Croix à
Laurier. C'est une route fréquentée et, si elle n'est pas
pavée le plus tôt possible, bien elle va se
détériorer pour la peine, parce qu'elle est difficile à
égouter.
M. PINARD: Il y a des travaux de pavage prévus pour cette
section.
M. LE PRESIDENT: Il y a d'autres questions?
M. LAFONTAINE: Oui, M. le Président. J'aimerais, avant de
terminer, demander au ministre que, dans sa liste de travaux
suggérés, il pense aussi au comté de Labelle qui a
été assez négligé dans les dernières
années. Si je regarde les rapports de son ministère pour
l'année qui vient de s'écouler, il y a eu des travaux de
terrassement à Ste-Anne-du-lac-des-Iles, pour 3.01 milles, et du
renouvellement de pavage, sur la route 11 probablement, de 3.70 milles;
rechargement de gravier, 3 milles; La Macaza, travaux en cours, terrassement, 1
mille, ce qui donne un grand total de 1 mille de terrassement, et puis de
revêtement permanent; travaux terminés, 4.62 milles; rechargement
de gravier, 25 milles dans la paroisse de Ferme-Neuve.
Alors, je pense que le réseau routier du comté de Labelle
va être à peu près de 1,000 milles, je pense. Ce sont des
travaux excessivement plus considérables, pour un réseau routier
aussi étendu que celui du comté de Labelle, et je demanderais au
ministre d'apporter une attention tout à fait particulière
à une route numérotée qui s'appelle la route 35, qui
semble être tombée dans le grand oubli. La route 35 est la route
qui suit la rivière Lièvre, dans la vallée de la
Lièvre, et qui va rejoindre la région outaouaise, en tombant
à Buckingham et puis Masson. Alors, je demanderais au ministre, sans
insister plus; le ministre le sait, j'insiste depuis 1960. J'ai même dit,
à un moment donné, que, si les travaux continuaient au rythme que
le ministère de la Voirie a adopté depuis 1960, ça
prendrait exactement, je pense, 132 ans pour finir le pavage de cette
route-là. C'est une route qui est importante pour ma région.
Alors je demanderais au ministre de prendre ça en considération.
Il y aurait aussi le chemin qui mène à La Minerve. J'ai l'air de
« tanner » le ministre, quand je lui parle de ma région, M.
le Président...
M. PINARD: Non, mais je suis le député sur le
territoire...
M. LAFONTAINE: Vous me suivez là. J'espère que sa
machinerie va suivre le ministre aussi et pas simplement le ministre. Il y a
aussi le chemin de La Minerve. Je pense que, pour tous ceux de la région
métropolitaine, la région de La Minerve est une région
touristique bien connue. Je me souviens qu'il y a trois ans ou quatre ans, le
maire de la paroisse m'avait dit que l'on avait fait une expertise de
circulation de fin de semaine et que plus de 5,000 automobiles avaient
passé par la route de La Minerve. Et la route de La Minerve est un
chemin de montagne, excessivement croche, dangereux.
Présentement, la commission scolaire de la Minerve s'est jointe
à la régionale de Mont-Roland, et les enfants de La Minerve et du
Lac Castor, en arrière, ont peut-être une cinquantaine de milles
à faire le matin et le soir en autobus. Dans l'état
présent des chemins, je pense que cela n'est pas tout à fait
chrétien de traiter les enfants de la sorte et je pense que, pour le
développement touristique, le ministre devrait se forcer un petit peu
plus pour terminer cette route de La Minerve ainsi que la route 35. Ce sont
là les deux grands projets de mon comté à l'heure
actuelle. Si le ministre voulait y apporter une attention toute
particulière et non seulement me suivre dans mes propos, mais faire
suivre aussi sa machinerie dans mon comté, je serais très
heureux, M. le Président.
M. PINARD: Je fais suite aux propos du député de Labelle,
mais j'ai remarqué qu'il avait montré tellement
d'intérêt pour la question des loups que je me suis demandé
si ce n'était pas le premier problème par ordre d'importance. A
la suite de la publicité intempestive faite par le député
de Labelle sur la prolifération des loups dans son comté,
certains m'ont dit qu'ils avaient réellement peur de travailler dans ce
coin-là.
M. LAFONTAINE: M. le Président, tout ce que j'ai à dire au
ministre, c'est que le ministre n'est pas sérieux, et qu'il y a danger
pour lui qu'à un moment donné il ingurgite des boulettes «
Couturier ». Ce serait dangereux!...
M. PINARD: Je me procurerai des antidotes!
M. LAFONTAINE: Il y a une autre façon que le ministre Couturier
n'a pas envisagée pour la destruction des loups, c'est de leur donner
des boulettes avec des pilules anticonceptionnelles. Cela empêcherait la
prolifération des loups et ne les abîmerait pas non plus.
M. PINARD: Non, mais apparemment, la Société protectrice
des animaux, qui est une société à caractère
hautement moral, s'objecte!
M. LAFONTAINE: Ce doit être le docteur Couturier, ça!
M. PINARD: Un petit peu plus tard!
M. LAFONTAINE: De toute façon, si le ministre veut redevenir
sérieux et envisager d'une façon concrète et bien
objective la situation présente du système routier dans le
comté de Labelle... Ce n'est pas simplement pour la population de
Labelle, c'est aussi pour la population de la région
métropolitaine.
M. PINARD: Ah! c'est un beau pays!
M. LAFONTAINE: Si le ministre a, disons, une fin de semaine à ne
rien faire, il peut peut-être monter dans le comté de Labelle. En
plus de voir des loups, il va s'apercevoir qu'il y a énormément
de gens de la région métropolitaine qui montent dans le
comté de Labelle.
M. PINARD: Il y a une chose... Il n'y a rien que j'aimerais mieux que
d'aller à la chasse aux loups avec le député de
Labelle.
M. LAFONTAINE: Bien, j'invite le ministre. Il y a justement une grande
battue en fin de semaine à Val-Barrette. J'ai l'impression que je vais y
être. Alors, si le ministre veut venir visiter le comté de
Labelle, je l'invite enfin de semaine.
M. PINARD: Ce serait un bon exutoire!
M. LAFONTAINE: Mais il y a un danger pour le ministre, cependant, c'est
que s'il venait dans le comté de Labelle, à Val-Barrette, en fin
de semaine, il pourrait peut-être se faire tirer! On le prendrait pour un
loup!
M. PINARD: J'espère que non! Je vais essayer de me raccourcir les
oreilles un peu!
M. LAFONTAINE: C'est assez difficile! De toute façon, que le
ministre envisage donc les chemins d'une façon concrète au lieu
d'essayer de faire une opération de diversion, M. le Président,
sur les loups. Les loups, c'est un problème, on le réglera en
temps et lieu. Quant à la déclaration du ministre que le
député de Labelle faisait une publicité intempestive sur
la question des loups, je dirai que ce sont plutôt les journaux qui font
de la publicité intempestive sur les loups. Pour ce qui est du
député de Labelle, il a fait le débat en Chambre, point!
Il n'a pas fait d'autres déclarations ailleurs, mais je sais par exemple
que le ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche a émis un communiqué de presse
qui a été publié par l'Office d'information
touristique.
M. PINARD: Je pense qu'on est hors d'ordre.
M. LAFONTAINE: Simplement, M. le Président, pour rétablir
les faits, c'est le ministre de la Voirie, qui nous a entraînés
sur ce sujet-là, et le ministre Couturier dans son communiqué dit
que par hélicoptère, M. le Président,...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... on a vu quarante loups empoisonnés et cinq
chiens empoisonnés. Et je me souviens que, l'autre fois, il disait que
c'était difficile de faire la différence entre un chien et un
loup,...
M. PINARD: A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... et puisduhautde l'hélicoptère, ils ont
tout vu ça, M. le Président!
M. PINARD: Si vous continuez, vous allez réellement nous
empoisonner avec le sujet!
M. LAFONTAINE: Ah! non, il faut faire attention, ce sont les boulettes
« Couturier » qui...
M. LE PRESIDENT: Quelle est la décision du gouvernement du
Canada?
M. LAFONTAINE: M. le Président, je n'ai pas encore eu de
réponse. Le ministre m'a répondu pour les loups, j'attends sa
réponse pour les chemins du comté de Labelle.
M. PINARD: J'admets que c'est un magnifique pays, parce que j'y suis
allé à quelques reprises, mais le malheur, c'est que quand j'y
suis allé, la lumière m'a été fermée. Je
n'ai pas été capable de voir tous les besoins du comté.
Alors, j'espère pouvoir y retourner, quand la lumière sera
normale.
M. LAFONTAINE: Je pense que le ministre n'a pas besoin devoir les
chemins, première des choses. Il a un personnel, assez nombreux que je
vois mal le ministre, M. le Président, se promener le soir, comme
Diogène avec une lanterne, pour regarder les chemins. Il n'en finirait
plus, surtout avec le réseau routier de la province; il y a 45,000
milles de routes dans la province de Québec, M. le Président, qui
sont entretenues par la Voirie.
J'ai soumis les besoins de mon comté. Je demanderais au ministre,
relativement à la route 35, ce qu'il entend faire à part de
blaguer, M. le Président. Et je lui ai soumis le cas de la route de La
Minerve et je demande au ministre, M. le Président, ce qu'il a
l'intention de faire dans le cas de cette route, à part de blaguer.
C'est simplement ce que je lui demande.
M. PINARD: Bien, je n'ai jamais blagué à l'endroit du
député de Labelle, ni de la population! Disons qu'on peut
s'amuser de temps à autre. Je conçois qu'il y a des
problèmes dans le comté de Labelle comme dans d'autres
comtés et nous allons donner la meilleure attention possible pour
résoudre les problèmes qui sont soulevés par le
député,
M. LAFONTAINE: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait
regarder dans sa liste de travaux suggérés, si il y a quelqu'un
qui lui a suggéré des travaux sur la route 35, sur la route de la
Minerve?
M. PINARD: Il y a des travaux de suggérés sur la route 35,
à St-Aimé-du-Lac-des-Iles, sur la route 35 à Ferme-Neuve,
dans le canton Loranger...
M. LAFONTAINE: Voici, sur la route 35... un instant, M. le
Président... sur la route 35, pour combien, les travaux? Pour combien de
milles?
M. PINARD: Il y a 5.7 milles.
M. LAFONTAINE: Ce qui voudrait dire deux milles au Lac-des-Iles et trois
milles à Ferme-Neuve quoi, ou vice-versa...?
M. PINARD: deux milles, deux milles et 1.7 mille.
M. LAFONTAINE: De construction ou de pavage?
M. PINARD: De construction.
M. LAFONTAINE: De construction neuve.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: De pavage?
M. PINARD: De pavage, il n'y en a pas pour le moment; il faudra le faire
plus tard, une fois les travaux...
M. LAFONTAINE: C'est parce que le ministère a des travaux
d'effectués, je pense, dans la région de Ferme-Neuve, qui ne sont
pas couverts encore du revêtement bitumineux.
M. PINARD: A St-Aimé-du-Lac-des-Iles, il y a des travaux de
pavage qui sont prévus.
M. LAFONTAINE: Combien dans la distance?
M. PINARD: Deux milles.
M. LAFONTAINE: Compris dans les cinq milles que le ministre disait tout
à l'heure?
M. PINARD: Non.
M. LAFONTAINE: A part des cinq milles?
M. PINARD: C'est cela.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas beaucoup, mais de toute façon! Puis
dans la région de la Minerve?
M. PINARD: Je ne l'ai pas nominalement, la Minerve. J'ai le lac
Nominingue.
M. LAFONTAINE: Le lac Nominingue, un mille, je suppose?
M. PINARD: Le lac Nominingue, trois milles.
M. LAFONTAINE: Trois milles.
M. PINARD: Trois milles plus 1.3 mille.
M. LAFONTAINE: Alors, ça veut dire que le ministère se
rend à la route 11?
M. PINARD: L'ancienne route 11, c'est le lac des Ecorces, ça?
M. LAFONTAINE: Oui bien..,, c'est le lac des Ecorces?
M. PINARD: Oui, quatre milles.
M. LAFONTAINE: De pavage?
M. PINARD: Terrassement et gravelage.
M. LAFONTAINE: De terrassement et de gravelage.
M. PINARD: Au lac du Cerf, il y a des travaux de terrassement et
gravelage, sur un mille,,
M. LAFONTAINE: Oui, un mille. En allant vers Kiamika, je suppose? Ou en
allant vers le pont? Est-ce que ce seraient les approches du nouveau pont?
M. PINARD: C'est le prolongement des travaux d'amélioration
exécutés en 1965, et alors c'est là une liste de travaux
suggérés. Nous allons essayer de faire le meilleur choix
possible.
M. LAFONTAINE: Mais la Minerve, le ministre n'a rien?
M. PINARD: Bien là, je n'ai pas nominalement le nom de la
Minerve, ici.
M. LAFONTAINE: Alors je suggérerais au ministre de mettre le
chemin de la Minerve, de la route 11 à la Minerve. C'est un chemin
excessivement fréquenté.
M. PINARD: Le chemin de la Minerve?
M. LAFONTAINE: Si le ministre le demande à ses officiers, il
n'aura pas besoin de se déplacer.
M. PINARD: De la route 11?
M. LAFONTAINE: De la route 11 à la Minerve.
M. PINARD: Route numéro 11, à la Minerve. C'est bien.
M. LAFONTAINE: Je m'aperçois, M. le Président, que le
ministre n'est pas tellement généreux pour le comté de
Labelle. De toute façon, après les prochaines élections,
on entreprendra une opération de rattrapage. Merci. Je reviens.
M. LE PRESIDENT: Contribution du gouvernement du Canada, remboursements
et imputations: $19,681,700.
M. RUSSELL: Cela est attribuable sur les travaux d'abord au sous-article
2?
M. PINARD: Alors voici de quoi il s'agit. Les remboursements, y compris
les travaux exécutés par... alors, remboursements divers, y
compris travaux exécutés par le ministère pour le compte
d'autres ministères et de munici- palités; $2 millions.
Remboursements par les municipalités sur les grands projets; $6,215,000;
remboursements par le gouvernement du Canada pour la construction de la route
Les Boules, Rivière-au-Renard, route numéro 6: $4 millions;
remboursement par les municipalités pour la construction des voies
latérales du boulevard Métropolitain: $1,200,000; remboursement
de la Commission des transports du Canada et des chemins de fer pour la
protection du public aux passages à niveaux: $5,452,700; contribution du
gouvernement du Canada pour l'établissement de terrains de camping dans
le cadre des activités d'ARDA; $814,000; ce qui donne un remboursement
total, pour les postes budgétaires que j'ai expliqués, de
$19,681,700.
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 7: Route transcanadienne,
construction $98,479,000.
M. PINARD: Alors voici de quoi il s'agit, M. le Président:
contrats de 1965, à terminer en 1966, sur la route transcanadienne, $54
millions; construction, c'est-à-dire nouveaux contrats, travaux de
Voirie et ponts, $28,400,000; frais de génie et honoraires
professionnelles, $5,500,000; coût d'expropriation et de
déplacement de bâ tisses, $20 millions; déplacement
d'utilité publique, $3 millions; réserves pour imprévus,
$509,480; frais de voyage du personnel permanent et ouvrier, $600,000;
traitements du personnel permanent du service de la construction, $434,500;
frais d'établissements, de relais routiers, de terrains de camping,
$1,635,000; retenues sur les contrats de 1965, $4,300,000; ce qui donne un
total de dépenses prévues de $118,378,980, moins les
déductions constituées par les retenues sur les contrats de 66/67
pour un montant de $4 millions et, pour les travaux qui seront probablement
différés à 1967, pour un montant de $15,900,000, ce qui
donne un total de déductions de $19,900,000. Les dépenses
prévues après déduction $98,478,980, moins la contribution
du gouvernement du Canada et des municipalités pour $39,172,000,
laissent une dépense nette prévue payable par le ministère
de la Voirie de $59,306,980.
M. RUSSELL: La plupart de ces travaux seront fait dans quelle
régions?
M. PINARD: Là, nous sommes en période de consolidation.
Alors, je vais donner la liste des dépenses prévues sur la route
transcanadienne en délimitant les tronçons. Sur le tronçon
Q-A, c'est-à-dire de la frontière du Nouveau-Brunswick à
Rivière-du-Loup, sur une longueur de 65 milles, il y aura des
dépenses
de génie et d'études, par soit les ingénieurs du
ministère de la Voirie ou par des bureaux d'ingénieurs conseils
de $150,000. La répartition des dépenses c'est 50, 50, 50%
payable par le fédéral, 50% payable par la province. Sur un
tronçon Q-B, de Rivière-du-Loup à Montmagny, sur une
distance* de 83 milles, il y aura des déboursés de $1,500,000; la
répartition des dépenses, par le fédéral, $500,000,
par le provincial, $1 million...
M. RUSSELL: $1,500,000...
M. PINARD: ... expropriations payables par la province, sans
participation du gouvernement fédéral, $500,000. Sur un
tronçon Q-C,de Montmagny à Lauzon, sur une distance de 35 milles,
il y aura des déboursés de $6,500,000, dont le
fédéral paiera $2,200,000, la province, $4,300,000. En fait
d'expropriations totalement payables par la province, $500,000. Sur un
tronçon Q-D, de Lauzon à St-Nicolas, sur une distance de 11.1
milles, il y aura des déboursés de $3 millions; payables par le
fédéral $1 million, payable par le provincial, $2 millions, fins
d'expropriation totalement payables par la province, $200,000. Sur un
tronçon A-E, de St-Nicolas à Drummondville, sur une distance de
83.4 milles, il y aura des déboursés de $1,500,000, non
partageables pour une somme de $750,000, payable par le fédéral,
une somme de $300,000.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que ce sont des travaux non
terminés?
M» PINARD: Non terminés, payables par le provincial,
$1,200,000; frais d'expropriation, totalement payables par la province,
$250,000.
Sur le tronçon Q-G, de St-Simon-de-Bagot à Boucherville,
sur une distance de 30.9 milles, travaux à finir,
déboursés prévus de$7,500,000: partie payable par le
fédéral, $2,500,000; par le provincial, $5 millions; frais
d'expropriation, totalement payables par la province, $500,000.
Sur le tronçon Q-Il, de Boucherville à la voie expresse,
dans l'axe est-ouest, sur une longueur de 3.2 milles, déboursé
prévu $21 millions; non partageable, $3 millions; payable par le
fédéral, $11 millions; payable par le municipal, $1 million;
c'est-à-dire par la ville de Montréal; payable par le provincial,
$7 millions; frais d'expropriation, totalement payables par la province,
$500,000.
Sur le tronçon, Q-I-R, c'est-à-dire la voie expresse
est-ouest, dans la ville de Montréal, sur une distance de 9.1 mille,
dépense prévue de $16 millions: non partageable, $500,000; paya-
ble par le fédéral, $6,500,000; payable par la ville de
Montréal, $2,500,000; payable par la province, $7 millions; frais
d'expropriation, totalement à la charge de la province $ 10
millions.
Sur le tronçon Q-J-R, sur l'autoroute Décarie à la
Côte Turcot, sur une distance de 5.5 milles, déboursé
prévu, $14,500,000: dépense payable par le fédéral
$6,350,000; payable par la ville de Montréal, $4 millions; payable par
la province, $4,145,000; frais d'expropriation, total payable par la province,
$2 millions.
Sur le tronçon Q-K, sur le boulevard Métropolitain, dans
la partie ouest vers Senneville, sur une distance de 15 milles,
déboursé prévu $200,000, travaux à terminer:
payable par le fédéral, $50,000; payable par le provincial,
$150,000; frais d'expropriation, totalement payables par la province,
$200,000.
Sur le tronçon Q-L, de Senneville, au carrefour de la route 401,
sur une distance de 4.1 milles, dépense prévue de $1,300,000:
frais non partageables, $1 million; payable par le fédéral,
$50,000; payable par la province, $150,000; expropriation, totalement à
la charge de la province, $100,000.
Sur le tronçon Q-N, au carrefour des routes 17 et 401,
jusqu'à la frontière de la province de l'Ontario, à
Pointe-Fortune, sur une distance de 18.8 milles, déboursé
prévu $3 millions: payable par le fédéral, $900,000;
payable par la province, $2,100,000; frais d'expropriation, totalement payable
par la province, $200,000.
Ce qui donne une dépense pévue, sur une distance de 388.3
milles...
M. RUSSELL: 388.3 milles? M. PINARD: ... 388.3 milles...
M. RUSSELL: Ça, c'est la transcanadienne d'un bout à
l'autre?
M. PINARD: C'est ça. $75,400,000 de déboursés
prévus, dont $5,400,000 sont partageables; payables par le
fédéral, $31,500,000; payable par la ville de Montréal,
pour les travaux de la transcanadienne exécutés sur l'île
de Montréal, $7,500,000; payable par la province, $36,400,000; en
expropriation, payable exclusivement par la province de Québec, $15
millions.
Maintenant le résumé: en travaux incluant les frais de
génie, le coût de déplacement des utilités
publiques, le coût de déplacement de bâtisses, $80,800,000.
En frais d'expropriation, pour l'achat des bâtisses, pour l'achat des
terrains, payables par la province seulement, $15
millions. Ce qui donne une dépense totale envisagée de
$95,800,000, moins le remboursement que nous recevrons de la ville de
Montréal, $7,500,000. il reste une somme de $88,300,000, moins la
contribution du gouvernement du Canada, pour une somme de $31,500,000. Cela
laissera une dépense nette payable par la province de Québec de
$56,800,000.
Alors, pour combler la différence entre $56,800,000 et la somme
de la dépense nette prévue payable par la province qui est de
$59,307,000... on me dit que la différence est due au coût de
l'aménagement, de l'établissement de relais routiers, et de
terrains de camping pour une somme de $1,635,000. il y a aussi un montant de
$509,480, constituant une réserve pour imprévus, une somme de
$434,500 qui servira aux traitements du personnel permanent du service de la
construction et une somme de $600,000 pour les frais de voyage du personnel
permanent et ouvrier. Toutes ces dépenses composent le montant qui fait
la différence entre la somme de $56,800,000 et la dépense nette
prévue payable par le Québec de $59,307,000, laquelle
apparaît à la page 108 des estimations budgétaires de la
Voirie, au bas de la page.
M. RUSSELL: Ce qui veut dire que la Voirie va dépenser un montant
de tout près de $4 millions pour le camping, les relais...
M. PINARD: Non, non, $1,635,000.
M. RUSSELL: Je comprends, mais on a voté au sous-article 6,
$2,300,000.
M. PINARD: Oui, mais d'autres terrains de camping seront établis
ailleurs que sur la route transcanadienne.
M. RUSSELL: Cela veut dire que le ministère de la Voirie va
dépenser cette année près de $4 millions pourle camping,
les relais, les aires de repos...
M. PINARD: Sur la route transcanadienne et sur le reste du réseau
routier.
M. RUSSELL: ...dans la province. Parce que je remarque, au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, qu'il n'y a
aucun article pour un montant assez élevé pourle
même...
M. PINARD: Oui.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que ces montants
dépensés près de Québec comprennent la sortie du
pont de Québec?
M. PINARD: Bien, à la sortie du pont de Québec, c'est dans
la section de Lévis, mais ça ne comprend pas ça.
M. RUSSELL: Aucune dépense ne comprend cette
sortie-là?
M. PINARD: Cela ne comprend pas de travaux aux approches du pont de
Québec.
M. RUSSELL: Aux approches du pont de Québec. Cela comprend les
travaux du pont, sur la traverse du St-Laurent, le pont...
M. PINARD: Le pont-tunnel Hyppolyte Lafontaine...
M. RUSSELL: Seulement...
M. PINARD: Il sera terminé, pour la partie tunnel, à
l'automne 1966, et il sera ouvert à la circulation cette
année.
M. RUSSELL: Cette année, durant l'année 1966?
M. PINARD: Durant l'année 1966, probablement à l'automne.
Des ingénieurs-conseils que j'ai vus la semaine dernière m'ont
dit qu'ils étaient en mesure de donner l'assurance qu'il sera ouvert
à la circulation, tel qu'il a été prévu. Il reste
cependant $15millions à dépenser pour terminer les travaux.
M. RUSSELL: Malgré l'écroulement de travaux. C'est sur la
côte Turcot, dans l'axe du boulevard Décarie, dans l'axe de la
route numéro 2 qu'un échafaudage s'est écroulé sur
une section d'un viaduc. Cela n'a pas arrêté les travaux.
M. BERNATCHEZ: En bas de Lévis, est-ce que la largeur de la route
transcanadienne sera la même que celle qu'on connaît actuellement
en haut du pont de Québec?
M. PINARD: Dans la partie de Montmagny? M. BERNATCHEZ: Oui, en
descendant.
M. PINARD: Montmagny vers la Rivière-du-Loup? Jusqu'à
Montmagny, ce sera une route à quatre voies divisées.
Jusqu'à Rivière-du-Loup, quatre voies sont prévues mais
elles seront construites par étapes. L'emprise est prévue pour
faire une route à quatre voies jusqu'à Rivière-du-Loup,
même jusqu'au Nouveau-Brunswick.
M. BERNATCHEZ: C'est ce que demandaient les Chambres de commerce qui ont
fait des représentations.
M. PINARD: Oui.
M. BERNATCHEZ: Vous êtes rendu, alors, aux travaux...
M. PINARD: Oui, parce que, évidemment, les études de
circulation qui sont faites par les spécialistes indiquent que les
tendances nouvelles se dessinent, qu'il y a augmentation de la circulation
automobile.
Alors, nous aimons mieux prévoir, parce que c'est plus
économique de prévoir que de refaire l'assiette d'une route et de
racheter du terrain pour élargir l'entrée du pont.
M. RUSSELL: Combien y aura-t-il de milles à voie simple à
partir de la ligne du Nouveau-Brunswick en venant par ici?
M. PINARD: J'ai bien dit tantôt que nous avions
réservé l'emprise pour une route à quatre voies
jusqu'à la frontière du Nouveau-Brunswick. Mais nous allons
procéder par étapes. Nous allons faire une route de quatre voies
divisées jusqu'à Montmagny; de là, nous ferons une route
à deux voies jusqu'à Rivière-du-Loup, qui sera
doublée, suivant les besoins, et il y aura peut-être aussi
doublement de la route, de Rivière-du-Loup jusqu'à la
frontière du Nouveau-Brunswick, selon les besoins.
M. RUSSELL: Il y a encore quelques milles à voie simple. Je
pense, cinq.
M. PINARD: Pour le moment, oui. Environ.
M. RUSSELL: Quelle est l'estimation pour la date de la terminaison des
travaux au complet?
M. PINARD: L'entente signée par le Québec avec le
gouvernement fédéral prévoyait que l'entente expirait en
1967, mais il y a un renouvellement pour jusqu'en 1970, et c'est notre
intention de terminer les travaux pour cette date. S'il arrivait que tous les
travaux ne soient pas complétés en 1970, je pense qu'il y a une
porte ouverte pour l'extension de l'entente, pour nous permettre de finir nos
travaux sans pénalisation de la part du gouvernement
fédéral sur le plan des frais partageables.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre peut nous dire si le
Nouveau-Brunswick sera rendu à la ligne, à la division pour les
deux, avec la construction?
M. PINARD: Au Nouveau-Brunswick, je pense qu'ils ont terminé
leurs travaux de la route transcanadienne jusqu'à
Frédéricton mais il leur reste encore, je pense, un assez grand
nombre de milles à terminer.
M. RUSSELL: Est-ce que la route transcanadienne qui va rejoindre la 401
va être terminée cette année ou l'an prochain?
M. PINARD: Cela sera terminé cette année. La route
transcanadienne, jusqu'à Pointe-Fortune, à la frontière de
l'Ontario, sera terminée complètement cette année. La 401,
en direction de Toronto, sera terminé également jusqu'à la
frontière et la 17, allant vers Ottawa, sera terminée
également. Au complet.
M. RUSSELL: Au complet.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Contribution du gouvernement du Canada
et remboursements, $39,172,000.
M. PINARD: Alors je, l'ai expliqué tantôt de façon
assez détaillée.
M. RUSSELL: Rembourse bien, paie bien. M. PINARD: On n'a aucune
difficulté. M. RUSSELL: Non. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. PINARD: L'ingénieur en chef, M. Branchaud, me dit qu'aucune
réclamation de frais partageables n'a été refusée
par Ottawa.
M. RUSSELL: Ils sont moins difficiles pour la transcanadienne qu'ils le
sont pour les pensions... qu'ils l'étaient pour les pensions
d'invalides.
M. PINARD: Je ne connais pas le problème. Alors, je vous
remercie.
M. LE PRESIDENT: Merci, messieurs, de votre coopération.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que cela doit retourner en
Chambre.
M. PINARD: Le président fait rapport de l'adoption, par le
comité, des crédits du minis-
tère de la Voirie et, à ce moment-là, bien, je
pense que le premier ministre ou le leader de la Chambre déterminera de
quelle façon la discussion procède, mais je pense que...
M. RUSSELL: Bien voici, il a été entendu que, lorsque le
comité a terminé ici, il l'apporte en Chambre pour adoption et,
à ce moment-là, s'il y a des questions qui doivent être
posées ou discutées, sans prolongement, sans revenir sur chaque
article détaillé comme on l'a l'ait actuellement...
M. PINARD: Mais enfin, laissons donc la responsabilité de
déterminer quelle décision sera prise à ce sujet-là
par le leader de la Chambre ou le premier ministre et le chef de l'Opposition.
Ils auront l'occasion de se parler.
M. RUSSELL: J'ai bien l'impression!
M. PINARD: Je ne vais quand même engager la décision de la
Chambre au comité des crédits.