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TRAVAUX PUBLICS
M. VAILLANCOURT (Président du comité des crédits):
Le ministère des Travaux publics. Poste budgétaire 1:
administration.
Il n'y a pas d'opposition, on ne peut pas marcher.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté quant à moi.
UNE VOIX: Je pense que ce ne sera pas adopté, final.
M. LE PRESIDENT: On va ajourner. UNE VOLX: A quelle heure?
M. LE PRESIDENT: A trois heures demain, après la période
des questions.
M. SAINT-PIERRE: Très bien.
(Séance du 16 mars)
M. VAILLANCOURT (Président du comité des
crédits)
M. BOUDREAU: Est-ce parce qu'il y a certains services de votre
ministère qui seraient passés à un autre ministère
au cours de la dernière année, à l'occasion, par exemple,
de la formation du ministère de l'Education, des Affaires culturelles et
le reste? Est-ce qu'il n'y a pas certains services qui appartenaient aux
Travaux publics autrefois et qui sont devenus sous la juridiction de ces
ministères-là?
M. SAINT-PIERRE: Au ministère des Affaires municipales. La
commission des incendies, il y a quelques années, a été
transférée au ministère des Affaires municipales.
M. BOUDREAU: Il y a quelques années.
M. SAINT-PIERRE: Il y a trois ans ou quatre ans? Trois ans. Et ensuite
la comptabilité. Elle dépend maintenant du ministère des
Finances, je crois, et les officiers juridiques dépendent du
ministère de la Justice. Alors les comptables sont maintenant
dépendants du ministère des Finances, ceux qui s'occupent de la
comptabilité, de l'administration, c'est pour tous les
ministères, je crois.
M. BOUDREAU: Oui, mais autrefois ils étaient des services que
vous aviez dans votre ministère.
M. SAINT-PIERRE: Absolument oui. La comptabilité est
contrôlée par le ministère des Finances et les affaires
juridiques sont contrôlées par le ministère de la
Justice.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il n'y a pas des gardiens qui ont
été transférés? Les gardiens du Musée, par
exemple, qui sont passés sous la juridiction des Affaires
culturelles?
M. SAINT-PIERRE: Mon sous-ministre adjoint dit que nous avons encore des
gardiens. Lorsqu'il y a des expositions ou des événements
importants, il y a des gardiens qui sont ajoutés qui dépendent du
ministère des Affaires culturelles.
M. BOUDREAU: Des gardiens supplémentaires?
M. SAINT-PIERRE: Des gardiens supplémentaires.
M. BOUDREAU: Cela ne correspond pas tout à fait à une
lettre que j'ai eue ce matin du ministre des Affaires culturelles. Il dit
« qu'à l'avenir les gardiens du Musée seront
remplacés par des hommes du... »
M. SAINT-PIERRE: L'agence de sécurité.
M. BOUDREAU: ... service de l'agence de sécurité.
M. SAINT-PIERRE: Il me semble que c'est cela que je vous ai dit. Les
gardiens, je ne les ai pas nommés, mais ce sont des gardiens qui
dépendent de leur ministère. Cela ne veut pas dire que ce sont
des employés du ministère des Affaires culturelles.
M. BOUDREAU: Non, ce ne sont pas des employés du
ministère. Ces gardiens-là, de cette agence de
sécurité, remplacent des employés qui étaient en
permanence au service de votre ministère.
M. SAINT-PIERRE: Pour la sécurité, évidemment c'est
cette agence qui s'en occupe mais pour le gardiennage c'est bien notre
ministère.
M. BOUDREAU: Il y a quelque chose qui ne marche pas. Il y a quelque
chose qui ne marche
pas parce que évidemment, j'avais une lettre que je viens
d'envoyer à mon bureau.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que vous pourriez poser la question, si vous
voulez avoir plus de détails? Moi, je veux bien vous renseigner
davantage, mais je peux vous dire que ceux qui sont des gardiens ne sont pas
évidemment des policiers ou qu'ils n'ont pas la fonction, si vous
voulez, d'être et d'agir comme des policiers. Ils dépendent de
nous.
M. BOUDREAU: A venir jusqu'à présent, il y a encore de ces
gardiens qui sont en permanence chez vous, mais dès qu'il y en a un qui
s'en va pour une raison ou pour une autre, il est remplacé
automatiquement par l'agence de sécurité. Alors, ce sont des
employés permanents qui sont remplacés par une agence
temporaire.
M. SAINT-PIERRE: Bien, ils ont la responsabilité du Musée,
disons en ce qui regarde la bâtisse et en ce qui regarde ce qui est
exposé dans le Musée.
M. BOUDREAU: Oui, peut-être, ils sont des gardiens tout de
même.
M. SAINT-PIERRE: Ils peuvent avoir leur propre service de surveillance,
mais quant au gardiennage, le contrôle des portes ou autre chose, cela
dépend de nous encore, peut-être qu'ils voudront un peu plus tard,
garder complètement le contrôle de la bâtisse, mais dans le
moment, nous avons encore des gardiens qui sont là, seulement des
veilleurs de nuit, il paraît que les veilleurs de nuit ne sont pas des
gardiens de portes.
M. GAGNON: Cela paraît!
M. BOUDREAU: D'ailleurs, de nuit, ce sont des employés du
ministère.
M. SAINT-PIERRE: Ceux qui restent éveillés, ce sont des
veilleurs de nuit.
M. GAGNON: Il y a eu des vols, pour moi, il y en a qui dormaient!...
M. BOUDREAU: Je sais que l'on a de la documentation, mais j'ai
commencé à poser quelques questions au ministre sur des choses
que j'avais. Et c'est une affaire évidente, parce que je viens de
toucher à cette affaire.
M. SAINT-PIERRE: Ah! vous avez raison.
Je n'ai pas préparé une réponse parce que je ne le
savais pas, mais seulement nous avons encore des employés qui
s'occupent... Des veilleurs de nuit, je pensais que c'étaient des
gardiens en même temps, mais je ne sais plus. Ils ne s'occupent pas de la
sécurité propre de l'édifice, mais plutôt de
surveillance en cas d'incendie, ou enfin, de nettoyage.
M. BOUDREAU: Est-ce que ce n'est pas à cause du vol récent
des tableaux qui a été commis au Musée qu'on a...?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, cela a certainement contribué
à augmenter la sécurité.
M. LE PRESIDENT: Alors, si je comprends bien, nous sommes à
discuter à la page 163, au poste budgétaire 1;
administration.
UNE VOIX: C'est cela.
M. GAGNON: Sont-ils considérés tout de même sur le
même pied que les agents de la paix qui s'occupent ici du placement des
automobiles? Ils relèvent du ministère des Travaux publics, ces
agents-là.
M. SAINT-PIERRE: De quelles personnes voulez-vous parler?
M. GAGNON: Des personnes qui sont préposées au placement
des automobiles ici, face au Parlement. On me dit qu'ils relèvent des
Travaux publics.
M. SAINT-PIERRE: Ils relèvent des Travaux publics.
M. GAGNON: Ils sont considérés comme agents de la
paix.
M. SAINT-PIERRE: Non, constables spéciaux.
M. GAGNON: Constables spéciaux.
M. SAINT-PIERRE: Ils peuvent certainement contribuer au respect,
à contrôler un peu la circulation, si vous voulez. Ils contribuent
d'une certaine façon, exercent une surveillance très
étroite et préviennent tout ce qui pourrait être...
M. GAGNON: Est-ce qu'ils sont syndiqués ces gens-là, ces
personnes-là?
M. SAINT-PIERRE: Bien syndiqués, je ne le sais pas, chacun...
M. GAGNON: On les considère exactement comme la police
provinciale et on les syndique, pourtant ils ne sont pas versés à
la police provinciale!
M. SAINT-PIERRE: On va dire qu'ils sont en discussion avec le syndicat
et ce sera à la Commission des relations ouvrières, de savoir si
réellement ils peuvent être syndiqués ou s'ils doivent
demeurer en dehors des syndicats.
M. GAGNON: Parce qu'ils sont un peu considérés comme des
agents de la paix, mais par ailleurs, dans l'échelle des salaires, il y
a écart assez considérable entre...
M. SAINT-PIERRE: A mon opinion personnelle, ils devraient être en
dehors des syndicats.
M. RUSSELL: Sur un pied permanent? M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GAGNON: Mais c'est que l'échelle des salaires n'est pas
très élevée.
M. SAINT-PIERRE: Ils ont tout de même...
M. RUSSELL: Quelle est la moyenne de salaires?
M. SAINT-PIERRE: $3,400.
M. GAGNON: Parce que lorsqu'ils ont de bons hommes, il arrive parfois,
à un certain moment donné, s'ils voient une autre ouverture
à un autre ministère, que vous les perdiez.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, ils ont toujours droit aux promotions ou
à se classer...
M. GAGNON: Des promotions qui ne sont pas dans leur domaine, ils peuvent
changer de ministère.
M. SAINT-PIERRE: Ils peuvent changer de ministère. Il y a des
concours assez souvent demandant des... Tous les employé s civils ont
toujours le droit de s'inscrire dans ces concours.
M. GAGNON: Dans ses estimations, le ministère ne prévoie
pas un ajustement de salaire pour un employé.
M. SAINT-PIERRE: Ah bien! tout est actuel- lement à
l'étude là-dessus! Durant les négociations, naturellement,
on peut difficilement faire autrement que d'attendre que les
négociations soient finies pour savoir exactement comment exercer les
augmentations de salaire qui doivent être données et qui sont
données...
M. GAGNON: Oui, à condition...
M. SAINT-PIERRE: ... à ceux qui ne sont pas syndicables.
M. GAGNON: Le syndicat n'est pas reconnu.
M. SAINT-PIERRE: Ah! cela ne veut pas dire qu'ils seront oubliés,
au contraire.
M. GAGNON: Je prends la parole du ministre.
M. BOUDREAU: M. le ministre, est-ce que vous avez moins
d'employés cette année que vous en aviez l'année
dernière?
M. SAINT-PIERRE: Je le crois. Nous en avons seize de moins.
M. BOUDREAU: Seize de moins. Comment se fait-il alors qu'il y a eu des
augmentations de salaire?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment! M. BOUDREAU: Pardon?
M. SAINT-PIERRE: Ah oui! C'est pour cela, les salaires sont beaucoup...
il y a eu une augmentation générale de $400. Premièrement,
tout le monde en a bénéficié, et ensuite, il y a des
classifications de plus en plus nombreuses, il y a eu des augmentations de
salaire en conséquence.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. BEAUPRE: Maintenant, à la direction du personnel, sur la
Grande-Allée, M. le ministre, combien y a-t-il d'employés?
M. SAINT-PIERRE: J'aimerais vous présenter les employés
qui sont près de moi, premièrement, le sous-ministre, M.
Gauvin...
M. BEAUPRE: Dans la direction du personnel...
M. SAINT-PIERRE: J'aimerais vous présenter le personnel de mon
ministère qui est ici, si vous le voulez; M. Bisson, qui est
sous-minis-
tre adjoint; mon secrétaire permanent, j'ai beaucoup de sympathie
pour l'exécutif, M. Morin; M . Jean Proulx, ingénieur en charge
de l'aménagement; M. Désy, en charge des locaux et de
l'aménagement des locaux. En charge du personnel vous dites...
M. BEAUPRE: J'ai dit, à la direction du personnel, sur la
Grande-Allée, combien d'employés avez vous? Il y a un bureau du
personnel, il y a un attitré...?
M. SAINT-PIERRE: Douze employés.
M. BOUDREAU: Douze employés. Celles qui s'occupent de l'entretien
des immeubles, par exemple, les femmes déménage, est-ce que leur
surveillance relève de ce personnel-là?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons un directeur de l'entretien des immeubles,
un directeur général de l'entretien des immeubles. Il est
à la tête du service qui engage les femmes de ménage.
L'assiduité relève du bureau du personnel pour les
engagements. Mais pour la surveillance nous avons un personnel-clé.
M. BEAUPRE: Dans mon comté il y a beaucoup de femmes qui
travaillent au ménage, à l'entretien. Est-ce que la rotation des
employés est aussi considérable qu'autrefois ou si vous avez
atteint un degré de stabilité dont vous rêviez il y a
quelques années?
M. SAINT-PIERRE: Bien, c'est un degré de stabilité. Il
faut dire que nous n'avons pas augmenté le nombre parce que nous avons
des édifices qui sont éloignés. Evidemment le personnel
est rendu dans les édifices éloignés et ce sont... La
plupart des entretiens de ces édifices-là, c'est par contrat.
M. BEAUPRE: Alors si je comprends bien, le nombre n'est augmenté,
ni réduit mais vous donnez à contrat l'entretien chaque fois que
c'est possible.
M. SAINT-PIERRE: Le nombre est un peu réduit.
M. BEAUPRE: Le nombre a été réduit. Le nombre de
femmes, oui.
M. BOUDREAU: Lorsque vous avez dit tout à l'heure qu'il y avait
seize employés de moins, est-ce que ça comprend aussi les femmes
de ménage?
M. SAINT-PIERRE: Non. M. BOUDREAU: Non.
M. SAINT-PIERRE: Les femmes de ménage, il y en a moins.
Premièrement, le devoir du ministre, je crois que c'est d'administrer de
façon à ce que ce soit aussi efficace que possible.
M. BOUDREAU: Sûrement.
M. SAINT-PIERRE: Autrement il ne remplit pas son devoir et il est mieux
de s'en aller chez lui. Deuxièmement, c'est de s'assurer que chaque
fonction soit bien contrôlée, contrôlée de
façon à ce qu'elle soit non pas aussi économique que
possible mais à ce que le personnel soit bien traité et en
même temps que le travail soit bien fait. Et il est arrivé que
nous avons donné des contrats dans des endroits éloignés
où il était à peu près impossible d'exercer un
contrôle nous-mêmes. Il fallait confier un contrat sur demande de
soumissions pour l'entretien de certains édifices. Ils sont maintenant
éloignés, il faut tenir compte que nous avons des
ministères qui sont assez éloignés du centre comme ceux
qui sont installés au boulevard de l'Entente, d'autres qui sont
installés sur le chemin Ste-Foy, nous en avons un à
l'aéroport qui est très éloigné: l'édifice
de l'aéroport. Nous avons ici peut-être moins d'entretien qu'il
n'y en avait autrefois malgré qu'il y ait encore 725 femmes de
ménage qui sont employées.
M. BOUDREAU: 725 femmes de ménage, la plupart employés
dans les bâtisses du Parlement.
M. SAINT-PIERRE: Oui, toutes au centre à peu près.
M. BOUDREAU: Combien y en a-t-il de contrats d'accordés dans
l'entretien?
M. SAINT-PIERRE: Vous voulez parler de Québec?
M. BOUDREAU: Québec, oui.
M. SAINT-PIERRE: Vous êtes rendu à l'article 3?
M. BOUDREAU: M. le Président, jusqu'ici je n'ai pas
prêté attention, mais je pense...
M. SAINT-PIERRE: Moi, ça ne me fait rien de sauter des
articles.
M. BOUDREAU: Alors procédons par ordre...
M. BEAUPRE: Ma question entrait dans l'article: Administration; je
parlais de la direction du personnel et non pas, évidemment, des
contrats de l'entretien. Alors je respectais l'ordre. J'avais d'autres
questions d'ailleurs. Je voulais savoir, M. le ministre, chez les
employés qui ne sont pas spécialisés, les journaliers que
nous avons aux Travaux publics, est-ce que leurs salaires sont entrés
dans l'administration, ceux qui sont réguliers, permanents?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. BEAUPRE: Dans quel article les entrez-vous?
M. SAINT-PIERRE: Dans l'article 3, dans poste budgétaire 1,
article 1: administration, alors c'est...
M. BEAUPRE: Les traitements des journaliers, des Travaux publics, est-ce
qu'ils entrent au sous-article 1: traitements?
M. SAINT-PIERRE: Non, ça ne doit pas entrer au sous-article
1...
M. BEAUPREL C'est à quel endroit? M. RUSSELL: Article 3.
M. SAINT-PIERRE: L'administration. Il n'y a aucun entretien
là-dedans. Il s'agit du personnel de l'administration.
M. BEAUPRE: Edifices publics et autres locaux: entretien et
réparation, et les non-permanents entreraient également.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont les...
M. BEAUPRE: Alors je vais vous poser mes questions là.
M. SAINT-PIERRE: Parce que je peux vous dire que, évidemment, ce
sont les hauts fonctionnaires du ministère, les employés
cléricaux et professionnels qui sont employés, à plein
temps, sur les projets en immobilisation.
M. BEAUPRE: Très bien, je vais attendre.
M. SAINT-PIERRE: 165 employés: architectes, ingénieurs,
techniciens et divers employés cléricaux.
M. RUSSELL: A l'article 1.
M. SAINT-PIERRE: A l'article 1,sous-article 1.
M. RUSSELL: Les salaires des techniciens et ingénieurs, ce sont
les mêmes barèmes dont se sert la Voirie?
M. SAINT-PIERRE: Absolument. La Commission de la fonction publique a
équilibré les salaires, c'est absolument la même chose.
M. BOUDREAU: M. le Président, j'ai une autre question.
M. GOSSELIN: M. le Président, dois-je conclure qu'à
l'article 2, la légère augmentation des crédits où
se trouve simplement une augmentation naturelle des salaires qu'on donne
à chaque année, il y a cette année seize employés
permanents de moins que l'an dernier à ce même article?
M. SAINT-PIERRE: Ce qu'on me dit, c'est que c'est général,
d'ailleurs. Vous avez bien compris, ce que vous avez dit est exactement ce que
je pense.
M. GOSSELIN: Très bien.
M. BOUDREAU: M. le ministre, quel est le salaire aux journaliers dans la
bâtisse, aux hommes de service, comme à ceux qui travaillent au
ménage?
M. SAINT-PIERRE: Quel article?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les articles 1 et 2 sont adoptés?
Parce que M. Bou dreau demande une question sur un autre...
M. BOUDREAU: Ce que je vous ai fait remarquer, c'est peut-être
à l'article 3.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté?
M. GABIAS: Non. J'ai une question. Je regrette.
M. GOSSELIN: Ce n'est peut-être pas à cet
article-là? C'est à trois: entretien.
M. SAINT-PIERRE: Si vous voulez sauter...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous avez d'autres questions à poser
à l'article 1? Envoyez.
M. GABIAS: M. le ministre, vous avez donné une réponse
à l'effet que les gardiens ne seraient pas syndicables. Est-ce que cette
première décision a été prise par le ministre ou
par le conseil des ministres pour ensuite être...
M. SAINT-PIERRE: Aucunement.
M. GABIAS: ... soumise à la Commission des relations
ouvrières?
M. SAINT-PIERRE: Non, nous avons parlé des officiers en charge du
stationnement, de ceux qui portent des costumes spéciaux et qui servent
un peu pour l'ordre autour du Parlement. Ils ne sont pas armés, on les
considère plus que des employés ordinaires ou des gens qui font
l'entretien de la bâtisse. Ils ont à contrôler la
circulation des automobiles, le stationnement, et en même temps, je crois
qu'ils ont un peu la surveillance, non pas comme des policiers, non pas comme
des gardiens nonplus, mais comme des officiers du ministère pour assurer
autour du parlement...
M. BOUDREAU: Ils ne sont pas assermentés?
M. SAINT-PIERRE: Ils sont assermentés. M. BOUDREAU: Ils sont
assermentés. M. GABIAS: Quant à leur fonction de...
M. BOUDREAU: Ils peuvent effectuer des arrestations, ils peuvent
contrôler...
M. SAINT-PIERRE: Ils sont assermentés comme constables
spéciaux.
M. BOUDREAU: Comme constables spéciaux.
M. SAINT-PIERRE: C'est pour ça que j'ai émis l'opinion
qu'il me semblait que ceux qui ont la garde de la paix ou enfin le
contrôle, devaient être un peu considérés comme
étant des gens qui ont un rôle qui ressemble un peu à celui
d'un officier de police.
M. GABIAS: C'est le ministre qui a pris cette décision?
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pris aucune décision.
M. GABIAS: Mais si...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas moi qui décide, qui
déciderai. Mais si j'avais quelque chose à dire dans mon
ministère, à l'intérieur même...
M. GABIAS: Mais qui a décidé que la question devrait
être soumise à la Commission des relations ouvrières?
M. SAINT-PIERRE: C'est aux relations de travail qu'on a demandé
des informations et c'est à elle que nous avons répondu.
M. GABIAS: Je n'ai pas compris ladernière partie de la
phrase.
M. SAINT-PIERRE: Au comité des relations de travail, on nous a
demandé notre idée et nous avons répondu qu'il nous
semblait que c'étaient un peu des agents spéciaux, si vous
voulez, ou enfin ayant une certaine fonction à remplir pour le maintien
de l'ordre.
M. GABIAS: Les employés, eux, désiraient être
considérés comme des employés syndiqués.
M. SAINT-PIERRE: Je tiens à dire que nous n'avons jamais,
à aucun moment, parlé des questions syndicales qui sont
actuellement discutées avec nos employés. Je n'en ai jamais
parlé à mon chauffeur, je n'en ai jamais parlé à
personne. Je respecte leur idée.
M. BOUDREAU: Est-ce que les employés vous en ont parlé,
eux autres mêmes?
M. SAINT-PIERRE: Pardon?
M. GABIAS: Là n'est pas le point, M. le ministre. Je n'accuse pas
le ministre d'intimidation non plus que d'autres, ou de tentative
d'intimidation. Seulement, c'est la réponse du ministre qui a
soulevé chez moi cette série de questions, c'est la
réponse du ministre qui déclare lui-même que ses
employés qui sont considérés comme des gardiens
d'immeuble, qui sont affectés à la circulation ou au
stationnement devant les immeubles du Parlement, sont assez nombreux. Il ne
doit pas y avoir seulement ceux qui sont ici devant le Parlement, il doit y en
avoir ailleurs dans d'autres édifices ou près d'autres
édifices du gouvernement.
M. SAINT-PIERRE: Il y a environ 25 officiers, 25 personnes qui sont
désignées pour ce travail et qui sont assermentées.
M. GABIAS: ... et ces personnes-là...
M. SAINT-PIERRE: Ce ne sont pas des gardiens, ce sont des
surveillants.
M. GABIAS: Oui, je comprends la distinction que le ministre fait, mais
ce ne sont pas non plus des gens qui sont affectés à la
Sûreté provinciale...
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: ... ce sont des gens qui sont engagés par les Travaux
publics.
M. SAINT-PIERRE: Absolument.
M. GABIAS: Alors les Travaux publics, je ne sache pas qu'il est dans ses
attributions de faire du travail de police. Les Travaux publics, suivant la
loi, s'occupent des immeubles et on le voit ici dans les crédits
qui sont demandés s'occupent de l'entretien des ponts, s'occupent
des édifices publics, s'occupent également de l'entretien des
immeubles. Je ne sache pas qu'il est dans les attributions des Travaux publics
de faire du travail de police. Le ministre, à mon sens, n'a pas le droit
d'en engager. Cela relève du ministre de la Justice. Or, on tente de
faire une distinction afin de priver un groupe d'employés, quel que soit
le nombre, afin de priver ces employés d'appartenir à un
syndicat...
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai jamais parlé de cela.
M. GABIAS: ... de la fonction publique.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, j'attire votre attention, ce
n'est pas une discussion sur les syndicats qu'il y a ici, c'est une discussion
sur le budget.
M. GABIAS: Oui, c'est cela, mais sur un groupe d'employés et
c'est le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Sur un groupe d'employés, M. le
Président...
M. GABIAS: ... c'est le ministre qui nous en...
M. SAINT-PIERRE: ... ils sont 25 et nous avons la responsabilité
des terrains qui nous appartiennent. Nous allons continuer la même chose
que nous avons faite dans le passé en nous fiant à des personnes,
à des gardiens qui ont des costumes de façon à ce qu'ils
soient connus et respectés et que nous respections en même temps
les terrains sur lesquels nous avons des stationnements. Ce ne sont pas des
officiers de police et ce n'est pas le rôle d'un policier je, crois, de
s'assurer du stationnement des automobiles sur les rues de la ville aussi bien
que sur les terrains du Parlement. On peut contrôler le stationnement, on
peut imposer des amendes, on ne doit pas diriger les gens là où
ils doivent se stationner. Cela n'appartient pas à un policier à
mon point de vue, à un officier de police de dire à quelqu'un sur
la rue: « Vous, stationnez votre auto ici; vous, stationnez là;
vous êtes sur le numéro trois, vous devriez être sur le
numéro quatre! » Ce n'est pas du travail de policier. C'est un
travail de surveillance.
M. GABIAS: Le ministre doit reconnaître qu'il y en a des agents de
la Sûreté provinciale qui sont préposés à la
circulation autour du parlement.
M. SAINT-PIERRE: Oui, peut-être la circulation sur les rues, il y
en a un.
M. GABIAS: Non, non sur les terrains du Parlement.
M. SAINT-PIERRE: Sur les terrains.
M. GABIAS: Sur les terrains du Parlement.
M. SAINT-PIERRE: Ah oui! aux portes A et B. C'est à
l'intérieur de nos murs, sur notre terrain.
M. GABIAS: A l'extérieur également, à
l'extérieur également.
M. SAINT-PIERRE: A l'extérieur.
M. GABIAS: Ils ont des guérites là, ils ont des
guérites entre la bibliothèque et l'édifice A.
M. SAINT-PIERRE: C'est cela, mais pour être à l'abri du
vent.
M. GABIAS: Ils sont à l'extérieur! Ils ne sont pas
à l'intérieur des murs! Quand vous dites les murs, cela veut dire
le terrain, je suppose?
M. SAINT-PIERRE: Je veux dire les murs. C'est le terrain.
M. GABIAS: Alors, le ministre reconnaît que pour ce groupe
d'employés, une demande a été faite par le comité
des...
M. SAINT-PIERRE: ... relations... M. GABIAS: ... relations
patronales...
M. SAINT-PIERRE: ... pour connaître notre opinion...
M. GABIAS: ... et c'est le ministère qui a émis une
opinion à l'effet que ces employés ne devaient pas être
considérés ni comme des policiers, ni comme des gens syndicables
sans objection...
M. SAINT-PIERRE: parce qu'ils ont une certaine
responsabilité.
M. GABIAS: ... et vous avez soumis le cas à la Commission des
relations ouvrières.
M. SAINT-PIERRE: ... sans avoir de réponse.
M. GABIAS: Actuellement, vous n'en avez pas reçue encore.
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: Et les employés sont intéressés à
être syndiqués?
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne crois pas. Je vous ai dit qu'il n'y avait
aucune conversation ni aucun moyen de le savoir, parce qu'on les laisse
absolument libres. Il y a des affiches partout dans les corridors, partout. Et
personne n'en a touché une, jamais. Ils sont libres et si nous
étions aussi libres qu'eux, franchement, nous serions heureux.
M. GABIAS: Deuxième question. Est-ce que le nombre d'architectes
mentionné par le ministre est suffisant pour répondre aux besoins
du ministère?
M. SAINT-PIERRE: Non, nous n'avons pas suffisamment d'architectes, c'est
une chose certaine. Nous prenons tous les moyens pour en recruter d'autres.
Actuellement notre personnel d'architectes...
M. GABIAS: 125?
M. SAINT-PIERRE: Non, quatorze architectes. Nous en avons besoin d'au
moins quatre autres.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y en a qui sont partis?
M. SAINT-PIERRE: Il y en a un qui est parti pour prendre sa pension.
M. BOUDREAU: Pour prendre sa pension! Il y en a deux jeunes aussi qui
sont entrés l'an passé et qui sont partis au bout de quelques
mois pour un emploi dans...
M. RUSSELL: Quel est le salaire d'un architecte? Est-ce le même
qu'un ingénieur?
M. SAINT-PIERRE: Le salaire d'un architecte est le même que celui
d'un ingénieur au début, et peut-être que ça se
compare un peu tout le temps.
M. BOUDREAU: Cela veut dire quoi, à peu près $5,000?
M. SAINT-PIERRE: $6,000.
M. GOSSELIN: C'était mentionné le montant: $6,000.
M. SAINT-PIERRE: Au commencement, c'est à peu près ce qui
se paie par l'industrie privée, par la compagnie de
téléphone Bell et d'autres compagnies.
M. BOUDREAU: Maintenant, j'aimerais poser une autre question. Est-ce que
ces agents sont engagés par le ministère ou bien par une agence
qui vous les envoie?
M. SAINT-PIERRE: Ils sont engagés par nous. Ce sont des
employés que nous avions dans d'autres fonctions.
M. BOUDREAU: Quel est leur salaire? M. SAINT-PIERRE: $3,400.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre des Travaux publics a influencé
le ministre de la Voirie, ou si je ministre de la Voirie a influencé le
ministre des Travaux publics, quant à la poursuite d'études
spécialisées pour les architectes à l'emploi du
ministère?
M. SAINT-PIERRE: Le ministre de la Voirie n'a pas d'architectes.
M. GABIAS: Non, mais quant aux ingénieurs?
M. SAINT-PIERRE: Aux ingénieurs... Je pense que nous nous
rencontrons de temps en temps pour parler du même problème qui
existe à la Voirie et qui est aussi le nôtre. Nous faisons un
recrutement, je dirais aussi fort que possible, si vous voulez, pour
trouvez des ingénieurs. Mais il y a une pénurie dans le moment
chez les ingénieurs et chez les architectes; ils sont très
difficiles à trouver.
M. GABIAS: Et est-ce qu'il y a des cours spéciaux qui sont
accordés à certains de vos architectes, comme cela existe pour
les ingénieurs à la Voirie? Des cours de perfectionnement?
M. SAINT-PIERRE: Des cours de perfectionnement?
M. GABIAS: A l'extérieur, soit dans d'autres provinces,
soit...
M. SAINT-PIERRE: Nous allons probablement... il y en a un qui arrive
d'Europe, et qui va travailler dans notre ministère bientôt comme
technicien.
M. GABIAS: Ces cours sont payés sous forme de bourses par le
ministère de la Voirie. Est-ce que le ministère des Travaux
publics a l'intention de suivre cet exemple?
M. SAINT-PIERRE: Il y a des cours de perfectionnement.,,.
M. GABIAS: Ah oui!
M. SAINT-PIERRE: Actuellement, il y a un ingénieur qui est
là depuis six mois, qui est allé suivre des cours spéciaux
et il y en a un autre qui est revenu. Il y en a toujours qui suivent des cours
de perfectionnement. Jusqu'ici, je dois dire du personnel, des
ingénieurs que nous avons chez nous que nous sommes très
satisfaits de leurs travaux...
M. GABIAS: Ce n'est pas ce point-là. Je demande au ministre: Le
ministère de la Voirie a 80 ingénieurs. De ce nombre, il en
choisit trois, quatre ou cinq et il les envoie étudier à
l'extérieur avec un contrat pourvu que, lorsqu'il reviennent,
après s'être perfectionnés soit en Ontario, soit aux
Etats-Unis, soit en Europe, qu'ils travaillent au moins trois pour le compte de
la province.
M. SAINT-PIERRE: C'est la même chose que...
M. GABIAS: Est-ce que le ministère des Travaux publics a la
même formule pour ses architectes?
M. SAINT-PIERRE: C'est exactement la même formule.
Là-dessus nous nous sommes compris avec eux pour suivre la
méthode. D'ailleurs ces demandes-là passent par le conseil des
ministres et je crois qu'il exige les mêmes conditions de nous qu'il les
exige du ministère de la Voirie, en ce qui regarde les cours à
être suivis par les ingénieurs ou par des architectes, si vous
voulez.
M. GABIAS: Est-ce qu'il y en a présentement des architectes
qui...
M. SAINT-PIERRE: Des architectes? Non. Je crois qu'un architecte, quand
il arrive, il est à peu près prêt.
M. GABIAS: Il n'a pas besoin de perfectionnement.
M. SAINT-PIERRE: Je ne crois pas,
M. BOUDREAU: Pourquoi vont-ils en Europe pour se perfectionner? il n'y a
pas moyen au Canada?
M. SAINT-PIERRE: Actuellement, l'ingénieur que nous avons
envoyé dernièrement est allé étudier le
béton précontraint. Alors, je pense bien que vous m'approuverez
là-dessus, c'est que pour le béton précontraint, là
où se trouvent des spécialistes les plus renommés, c'est
bien en France.
M. GABIAS: Est-ce en France ou en Italie?
M. SAINT-PIERRE: En Fracce. Il y a un autre béton qui est
manufacturé en Italie et qui sert pour l'étanchement. Cela, je
pense que c'est une patente dans le moment qui appartient à une
société.
M. GABIAS: Je ne disputerai pas le ministre s'il n'est pas au courant
mais la fameuse bâtisse qui a été construite par les
Italiens avec...
M. SAINT-PIERRE: Ah! c'est du précontraint, ça!
M. GABIAS: Alors, c'est italien!
M. SAINT-PIERRE: Oui, tout de même, les grands spécialistes
demeurent en France; c'est d'origine française, de technique
française.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Sous-article 2: $45,000.
M. GOSSELIN: $45,000, ceci représente les dépenses aux
officiers lorsqu'ils sont obligés d'aller à l'extérieur de
la ville de Québec.
M. BOUDREAU: Frais de voyage.
M. SAINT-PIERRE: Frais de voyage. Il y a 45 employés qui voyagent
régulièrement.
M. GOSSELIN: Vous avez 45 officiers qui voyagent
régulièrement?
M. SAINT-PIERRE: Régulièrement. Une dizaine,
occasionnellement.
M. GOSSELIN: En quoi consiste le travail? Est-ce du travail de
vérification, de surveillance...?
M. SAINT-PIERRE: Ce sont les architectes, les ingénieurs et les
surveillants de travaux...
M. GOSSELIN: ... qui vont sur les travaux...
M. SAINT-PIERRE: ... oui, qui vont sur les travaux, qui font les
inspections de ponts, qui reviennent; ils retournent peut-être le
lendemain quand une autre municipalité se plaint d'un pont...
M. BOUDREAU: C'est le même montant que l'année
dernière. L'année dernière, vous n'en aviez pas de trop de
ce montant-là?
M. SAINT-PIERRE: Non. M. BOUDREAU: $45,000?
M. SAINT-PIERRE: Vous savez, cela marche sur le tarif, tant par mille.
Alors c'est à peu près le même prix. L'an dernier nous
avions $45,000, nos dépenses cette année jusqu'ici sont de
$42,200. Ce sont à peu près les mêmes ingénieurs, la
même surveillance et la même tarif.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Sous-article 3: frais de bureau,
$10,000.
M. SAINT-PIERRE: L'an passé, c'était combien?
M. GOSSELIN: Il y a une augmentation de $2,000 sur le crédit de
l'an passé. Est-ce que le ministre pourrait nous en donner les
raisons?
M. SAINT-PIERRE: J'ai une petite raison ici. C'est un petit montant. Il
s'agit de télégram- mes et d'appels interurbains, de frais de
messagerie et d'emploi occasionnel de sténos, ce que l'on appelle
« office overload », les dépenses du bureau, $10,000
en-dessous. Dans les périodes où il y a beaucoup de travail, nous
engageons parfois des employés, des sténos, de « l'office
overload ». Les salaires représentent peut-être une
augmentation de $2,000 pour l'année.
M. RUSSELL: Est-ce que les bureaux du ministre sont bien
surchargés à l'heure actuelle?
M. SAINT-PIERRE: Surchargés de travail.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté. Article 4;
matériel, articles de bureau, impression et abonnements, $115,000.
M. GOSSELIN: Je suppose qu'en grande partie les deniers requis pour cet
article sont plutôt versés au Service des achats qui se charge de
faire ces achats de matériaux pour le ministère des Travaux
publics?
M. SAINT-PIERRE: J'aimerais bien vous donner une certaine information,
peut-être, qui... Premièrement, pour l'abonnement des livres que
l'on reçoit pour les ingénieurs, les architectes, les officiers,
enfin, un peu partout, cela nous coûte $5,000 par année. Ensuite,
les machines de bureau, des machines à photocopier, des machines
à écrire qu'il faut acheter; malgré qu'elles soient
achetées par le Service des achats, elles sont chargées à
notre compte: alors, il en coûte environ $20,000, pour ça. Pour
les fournitures de bureau, papier, enveloppes, crayons et tout ce qu'il faut
pour les fournitures, on a fixé $47,000. L'impression et reliure de
volumes, de rapports et de tous les plans et autres, $22,000. Les travaux de
mécanographie qui sont faits mais que l'on doit payer à notre
ministère, $16,000, et $5,000 pour le divers, je crois. Ce qui
fait...
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4. Sous-article 4,
adopté. Article 2: bureau de poste. Sous-article 1;
traitements, $122,000.
M. GOSSELIN: Je vois, M. le Président, qu'il y a une diminution
sur les crédits. Est-ce que ce sont les changements dans la bonne
organisation du nouveau bureau de poste qui ont apporté cette diminution
de crédits?
M. SAINT-PIERRE: Je dois vous dire que nous avons fait beaucoup de
changements. Premièrement, au point de vue amélioration pour
le service, et nous avons un personnel qui est très efficace et
qui a rendu de grands services, non seulement, à notre ministère
mais à tous les ministères, en ayant un contrôle des plus
parfaits, ou enfin le plus parfait possible, sur les taux de transport. Vous
savez que, par le bureau de poste, on peut expédier en première
classe, deuxième classe, troisième classe.
M. RUSSELL: Actuellement on discute de traitements. Alors, il va falloir
changer les taux.
M. SAINT-PIERRE: Je parle du personnel. En voulant dire que le personnel
remplit bien son devoir, de cette manière-là nous avons
baissé, peut-être pas le nombre... le nombre a baissé...
Oui, mais dans le nombre, il y en a qui ont pris leur pension et d'autres qui
sont engagés à des salaires, peut-être moindres pour le
moment, mais qui rejoindront les salaires plus élevés.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il d'employés?
M. SAINT-PIERRE: Il y a 25 commis, et un maître de poste.
M. RUSSELL: Vingt-six. Le ministre nous affirme qu'il y a le même
nombre d'employés que l'an dernier, à savoir vingt-six. Le seul
fait qui explique que le montant des crédits soit le moindre, c'est
qu'il y a des nouveaux employés qui ont moins de salaire que les
employés permanents.
M. SAINT-PIERRE: C'est ça.
M. RUSSELL: Le montant de $125,200 a-t-il été
dépensé en entier l'an dernier?
M. SAINT-PIERRE: Nous sommes rendus actuellement à $115,410.
M. RUSSELL: Je parle actuellement; est-ce que c'est au 1er mars?
M. SAINT-PIERRE: Il reste encore $10,000 d'engagements à payer.
Alors, voyez-vous, ça équivaut à peu près à
$10,000 par mois.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2 de l'article
2: frais de voyage, $1,000. Adopté. Sous-article 3; frais
postaux, $470,000.
M. GOSSELIN: Il y a une augmentation assez considérable à
cet article. Est-ce que l'honorable ministre pourrait nous donner des
détails sur les raisons de cette augmentation?
M. SAINT-PIERRE: Alors, je vais vous donner les détails que j'ai
ici. S'il y en a d'autres, on a les officiers pour les fournir. On croit que
l'augmentation est imputable surtout aux ministères suivant; le
Tourisme, Chasse et Pêche, dont la demande de publicité
touristique, et l'Education, l'Office d'information et de la Voirie, dont le
tirage des publications a augmenté d'une façon très
sensible. Maintenant je peux vous lire encore le reste du rapport. Toutefois
nous avons obtenu du ministère fédéral des Postes, des
privilèges spéciaux prévus dans la Loi des postes pour
certains périodiques, sans quoi l'augmentation demandée aurait
été plus considérable.
Par exemple, le bulletin routier qui est tiré à 100,000
exemplaires. Le journal des Débats de l'Assemblée
législative qui peut maintenant être expédié
à $0.02 1/2 la livre. Le journal le Bord du ministère de
l'Education qui est tiré à 250,000 exemplaires. Le journal du
Travail qui est tiré à 36,000 exemplaires. Le bulletin de la
Météo qui est tiré à environ 63,000 exemplaires. Et
ce pour n'en mentionner que quelques-uns. Alors, si l'augmentation du tarif,
est assez imposante, c'est à cause des périodiques et pamphlets
de toute sorte qui sont expédiés par chacun des
ministères.
M. RUSSELL: Quel est le montant pour le secrétaire de la
province; il y a augmentation subtantielle.
UNE VOIX: Pour des cadeaux de Noël?
M. SAINT-PIERRE: De $20,000 à $35,000 pour le
ministère!
M. RUSSELL: Pour le secrétaire...
M. SAINT-PIERRE: Au secrétariat, service d'information.
M. RUSSELL: Service d'information.
M. SAINT-PIERRE: De $20,000 à $35,000.
M. RUSSELL: Quelle est l'augmentation du ministère de
l'Education?
M. SAINT-PIERRE: De $68,000 à $95,000.
M. RUSSELL: $95,000.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: Adopté.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre pourrait également nous
dire si, pour fin d'identification, lorsque la malle part d'un
ministère, il y a une étampe dont on se sert, avec un
numéro sessus. Est-ce que le ministre a la liste...
M. SAINT-PIERRE: Des numéros?
M. LAFONTAINE: ... des numéros pour identification. Est-ce que ce
sont des numéros permanents ou si c'est du caprice...? Disons que, pour
l'Opposition, c'est le numéro 8 ou 10, pour l'information...
M. SAINT-PIERRE: C'est une information qu'on n'a pas
contrôlée mais on peut vous obtenir les numéros.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre pourrait nous dire...
M. SAINT-PIERRE: Pourquoi posez-vous cette question?
M. LAFONTAINE: C'est parce que j'ai une raison, M. le
Président...
M. SAINT-PIERRE: Je pense bien.
M. LAFONTAINE: Je pense que le ministre est mal avisé de demander
pourquoi je pose une question. Il n'est pas mon directeur de conscience. Il est
habitué avec les loups. Je vais vous poser une question.
M. SAINT-PIERRE: Je ne suis pas un loup. M. LAFONTAINE: Est-ce que le
ministre...
M. SAINT-PIERRE: Je voulais tout simplement vous rappeler qu'il y a des
officiers, qu'il y a des employés qui évidemment, pas des
employés mais des députés, même qu'il y en a un chez
vous qui envoie des félicitations à tous les premiers de classe,
avec des timbes du gouvernement.
M. LOUBIER: Ce sont les derniers qui ont besoint d'encouragement.
M. SAINT-PIERRE: Ou enfin on leur offre des meilleurs souhaits.,,.
M. LAFONTAINE: Si le ministre...
M. SAINT-PIERRE: ... de bien réussir dans leurs
études.
M. LAFONTAINE: Si le ministre, à ce moment-là, fait cette
intervention, M. le Président, je comprends la malice de ses propos. Le
député de l'Opposition qui le fait, c'est le député
qui vous parle, qui envoie des voeux de bonne fête à ses
électeurs. Je le fais non pas sur des machines gouvernementales, mes
lettres partent de Montréal et celles de Québec partent de
Montréal, de mon bureau.
M. SAINT-PIERRE: Je ne parle pas du comté de celui qui vient de
parler. Mais il y a des lettres qui m'ont été envoyées
avec les enveloppes de gens qui avaient reçu des félicitations
d'un député.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas le député qui parle.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas le député qui parle...
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'il est ici?
M. SAINT-PIERRE: Je serai discret. Mais quand même je peux vous
dire que j'ai encore l'enveloppe, il a écrit ses voeux, qu'il souhaitait
bon succès puis ç'a été posté avec une
enveloppe du gouvernement, sur du papier du gouvernement. La personne l'a fait
venir probablement, je suppose, pour des renseignements.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre peut dire qu'il y a du mal
là-dedans ou est-ce que c'est malhonnête de faire une chose
semblable?
M. SAINT-PIERRE; Je crois que l'on exagère un peu. On augmente le
coût. C'est personnel ça, c'est d'une tendance politique.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre est contre ça?
M. RUSSELL: Est-ce que ce serait considéré de la
même façon que la correspondance du ministre ou d'un
employé qui envoie ça à un patroneux de comté?
M. SAINT-PIERRE: J'en ai déjà parlé, parce
qu'à Ottawa, ça se pratique et l'on m'a toujours dit que
c'était défendu.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a eu des instructions ici, ou si le ministre
a l'intention de donner des instructions?
M. SAINT-PIERRE: On les a toujours données.
M. LOUBIER: Quelles instructions?
M. SAINT-PIERRE: C'est le Président de la Chambre. Nous l'avons
déjà demandé au Président de la Chambre, c'est le
Président de la Chambre qui les a eues. Je sais qu'à
Ottawa...
M. LAFONTAINE: Alors, avant d'écrire une lettre, M. le
Président, on va demander au ministre des Travaux publics si l'on a la
permission d'utiliser le..,
M. SAINT-PIERRE: Je vous conseillerais de m'envoyer la lettre et je
l'enverrai pour vous.
M. LAFONTAINE: Dans ce cas-là, M. le Président, je pense
bien que je vais continuer à payer les timbres et je vais continuer
à procéder de la même façon.
M. SAINT-PIERRE: Alors je vous félicite parce que vous avez
raison de le faire comme cela mais je vous parle de ceux qui se servent des
enveloppes et de la papeterie du gouvernement.
M. LOUBIER: Je pense que le ministre devrait attirer l'attention de ce
député et d'autres députés qui pourraient pratiquer
ce genre de dépense-là et les informer au lieu de conserver cela
et d'arriver de façon brutale ou sournoise. Je ne dis pas que c'est le
ministre qui fait ça...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de danger pour moi.
M. LOUBIER: ... mais il ne doit pas s'en servir pour d'autres fins que
celle de la bonne administration des fonds de la province.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, il faut toujours prendre en
considération que l'argent des contribuables ne nous appartient pas.
M. LOUBIER: Oui.
M. GOSSELIN: Par contre, M. le Président, je voudrais signaler au
ministre... D'ailleurs je tiens à remercier tous ceux qui m'ont
envoyé des voeux, samedi dernier. J'en ai reçu une
quantité qui a été postée par à peu
près tous les députés de la Chambre. Alors il n'y a pas un
député en particulier qui pourrait...
M. SAINT-PIERRE: Entre députés cela peut se faire.
M. GOSSELIN: ... avoir fait des abus plus que les autres.
M. SAINT-PIERRE: ... parce que c'est certain que ce n'est pas dans un
but politique que d'envoyer des féliciations à tous les
députés.
M. GOSSELIN: Cela a toujours été.
M. SAINT-PIERRE: Je ne pense pas que l'on gagnerait de notre
côté...
M. LAFONTAINE: Je ne comprends pas qu'il soit permis qu'un
député se serve de la malle parlementaire pour souhaiter bonne
fête à un autre député...
M. SAINT-PIERRE: Je pense que...
M. LAFONTAINE: ... mais cela ne serait pas bon, par exemple, que le
député se serve de la malle parlementaire pour envoyer des bons
voeux, par exemple, à l'évêque de son diocèse,
à son curé ou à son ami. Cela ne marche pas.
M. SAINT-PIERRE: Pour certaines raisons, c'est très
restreint.
M. BEAUPRE: Disons que l'on répond à une carte de
fête qu'on nous envoie à titre de député, par
exemple dans le temps de Noël, le temps du Jour de l'An. Vous êtes
ministre des Travaux publics, et on vous adresse une lettre à ce titre
et vous répondez sur le papier du ministère, vous
considérez que cela serait dépenser à mauvais escient
l'argent du public?
M. SAINT-PIERRE: Il ne faudrait pas entrer dans tous les
détails.
M. BEAUPRE: Là c'est parce que l'on a un problème, surtout
pour les cartes de Noël.
M. LOUBIER: ... il arrive qu'à un moment donné on se serve
des gestes posés par un député de bonne foi...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LOUBIER: ... et qu'on s'en serve à d'autres fins que pour
discuter de la bonne administration des fonds de la province.
M. SAINT-PIERRE: Je crois réellement que les abus dans cela, ce
n'est pas bon.
M. MAILLOUX: M. le Président, une réponse a
été faite tout à l'heure par le ministre. Je veux savoir
quelque chose. Est-ce que vous avez tantôt prétendu qu'à
l'occasion des fêtes par
hasard, certains députés se permettaient d'envoyer dans
leur comté, par centaines ou par milliers, des cartes de souhaits sans
que...
M. SAINT-PIERRE: Non je...
M. MAILLOUX: ... ce soit eux qui paient? Premiers de classe ou souhaits
de fête?
M. SAINT-PIERRE: Vous savez pour les cartes et les timbres. Les cartes,
on les paie; si on prend une cartu du gouvernement on paie tant par mille, tant
par cent.
M. LOUBIER: Le député fait cela à ses frais. Les
députés paient l'impression de leurs cartes...
M. SAINT-PIERRE: Oui. M. MAILLOUX: D'accord.
M. LOUBIER: ... et les cartes sont fournies gracieusement par la
province.
M. SAINT-PIERRE: C'est cela.
M. LOUBIER: On les oblige à payer les impressions.
M. SAINT-PIERRE: Ils paient les timbres aussi.
M. GOSSELIN: A l'occasion des fêtes certainement C'est une coutume
qui est reconnue. Cela a toujours existé que le gouvernement fournisse
les cartes et les enveloppes à l'occasion de Noël.
M. SAINT-PIERRE: Mais c'est différent, maintenant?
M. GOSSELIN: Non, non, ce n'est pas différent, c'est tout
simplement...
M. SAINT-PIERRE: Les cartes ou les timbres?
M. GOSSELIN: Non, non, non! Il n'est pas question de timbres du tout.
Les timbres, ce sont toujours les députés qui les ont
payés! Mais par contre le papier pour les cartes, il me semble
que...
M. SAINT-PIERRE: En frais de cartes, cette année, cela m'a
coûté $600. Je les ai payées de ma poche.
M. MAILLOUX: C'est rendu à $7 le mille. M. GOSSELIN: Je n'en
doute pas.
M. RUSSELL: M. le Président, je ne vois pas plus de mal
là-dedans qu'un employé du ministère qui avait
envoyé des listes d'information à un patroneux de comté
pour dire: « Bien, il y aura tels travaux sur une route, il y aura tels
travaux qui vont se faire. » Un homme qui n'est pas en fonction
officiellement ni un électeur de comté, c'est aussi mal qu'un
député qui envoie une carte à un de ses électeurs.
Parce qu'à ce moment-là, cette personne-là à qui on
envoie la correspondance du ministère n'a aucun titre et ne devrait
même pas obtenir cette information. C'est fait simplement dans un but
politique.
M. SAINT-PIERRE: Il ne faudrait pas nous dire cela à nous, parce
que nous sommes assez difficiles là-dessus. Je peux vous dire que dans
un comté, pas loin si vous voulez, pour ne pas désigner personne,
on envoie jusqu'à des recettes de confitures dans des enveloppes, des
croquignoles, et comment conserver les fraises!... Cela vient du
fédéral si vous voulez, mais tout de même, c'est le
gouvernement qui paie.
M. GOSSELIN: Cela se fait aussi au provincial. Le ministère de
l'Agriculture envoie...
M. SAINT-PIERRE: Le ministère de l'Agriculture peut envoyer bien
des choses, mais le ministre de l'Agriculture n'envoie pas les mêmes
choses que le ministère.
M. GOSSELIN: Bien, voici,...
M. SAINT-PIERRE: Quand un député envoie à la
fête de Noël à tous les citoyens...
M. GOSSELIN: Lorsqu'on envoie, par exemple et j'ai vu de mes yeux
vu les enveloppes du ministère de l'Agriculture avec à
l'intérieur des recettes de cuisine, et avec la carte du ministre de
l'Agriculture à l'intérieur envoyée à tous les
électeurs de son comté, je ne peux pas voir pourquoi ce serait
plus mal pour un député qui enverrait une lettre de
félicitations à des premiers de classe que le ministre qui se
sert, lui, du ministère des Postes aussi bien que de la papeterie du
ministère de l'Agriculture, pour se faire une publicité
personnelle en somme. A ce moment-là, je ne veux pas chicaner le
ministre, ni même blâmer le ministre qui le fait.
M. SAINT-PIERRE: J'aimerais bien avoir plus de détails si vous
les avez, parce que je crois pas que cela se fasse de cette façon, cela
n'est jamais arrivé dans mon comté.
M. GOSSELIN: Certainement!
M. SAINT-PIERRE: parce que je le saurais, et au moins, f en aurais
reçu une!
M. LAFONTAINE: Ce que je n'aime pas, M. le Président, de la part
du ministre des Travaux Publics, c'est qu'il arrive et déclare que
certains députés, « dont un de l'Union nationale »,
de l'Opposition qu'il a dit. Il attaque et dit...
M. SAINT-PIERRE: Mais c'est cette lettre que j'ai, qu'est-ce que vous
voulez?
M. LAFONTAINE: ... l'Opposition envoie des lettres aux premiers de
classe. Eh bien! j'avertis le ministre que, personnellement, j'en envoie des
lettres aux premiers de classe et que, deuxième des choses, j'envoie des
bons voeux. Maintenant, il a dit des députés, dont un... Alors,
disons que je suis le député de l'Opposition. Maintenant, je dois
dire à ce moment-là que les timbres sont payés
personnellement et non pas par l'article présentement en question.
M. SAINT-PIERRE: On ne vous demande pas de répondre!
M. LAFONTAINE: Deuxième des choses, je demande au ministre quels
sont les autres députés? Laisser planer un doute sur tous les
députés tant ministériels que de l'Opposition, j'ai
l'impression que le ministre n'a pas le droit de faire cela, sans apporter des
précisions. Maintenant, s'il sait que ce sont des lettres de
félicitations aux étudiants qui sont arrivés les premiers
ou des bons souhaits de fêtes, c'est parce qu'il y a une adresse de
retour en arrière, c'est marqué; l'Assemblée
Législative. Et les lettres sont remises ici. A ce moment-là, le
ministre devrait remettre les lettres retournées aux
députés en question au lieu de les garder.
M. SAINT-PIERRE: Le ministre ne contrôle pas la malle, les bureaux
de poste dépendent du fédéral. Et ce que vient de dire le
député de Labelle, c'est absolument faux.
M. LAFONTAINE: Alors, comment le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Quand il interprète, il veut essayer de faire un
petit côté politique avec son affaire...
M. LAFONTAINE: Je me demande comment le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Le député de Labelle est absolument dans
l'erreur dans ce qu'il vient de dire! D'ailleurs, il sait que le bureau de
poste n'est pas contrôlé par le ministère, qu'il est
simplement payé par le ministère ici, et qu'il est absolument
indépendant du ministère en un sens. La malle est traitée
discrètement et sous contrôle absolu... c'est un bureau de poste,
si vous voulez. Il n'y a rien qui vient au ministre. La lettre que j'ai eue, je
l'ai reçue d'un député qui me l'a remise, elle avait
été envoyée dans son comté. Et je ne dis pas qu'il
a mal fait de l'envoyer, mais l'envoyer aux frais de la province...! Je crois
que l'argent de la province doit servir à d'autres fins qu'à des
fins politiques pour féliciter des enfants ou des grandes personnes.
M. LAFONTAINE: Le ministre va admettre dans ce cas-là que
c'était de l'argent de la province?
M. SAINT-PIERRE: Ce n'était pas de l'argent de la province,
qu'est-ce qu'on veut dire? Parce que les timbres, qui les paie?
M. LAFONTAINE: Et les secrétaires n'ont pas été
payées par la province.
M. SAINT-PIERRE: Comment cela? Qu'est-ce qui fait dire cela?
M. LAFONTAINE: Le ministre fait allusion à mon cas personnel?
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne fais pas allusion à votre cas.
Comment voulez-vous que j'aie trouvé que c'était une lettre qui
venait de chez nous si vous l'avez postée avec un timbre et si vous avez
mis votre nom personnel dessus. Comment pourrais-je penser que vous vous soyez
servi des timbres du gouvernement?
M. LAFONTAINE: Alors, pourquoi le ministre me répond-il de cette
façon lorsque je lui demande...
M. SAINT-PIERRE: Je réponds... parce qu'il y a des allusions qui
sont assez...
M. LAFONTAINE: C'est le ministre qui a apporté le débat,
M. le Président.
M. SAINT-PIERRE: J'ai apporté le débat
pour attirer l'attention de la Chambre des deux côtés.
M. LAFONTAINE: Le ministre dit que je peux répondre. Est-ce que
ce serait cela? Mais il est parti... il a parti le débat, le
ministre!
M. SAINT-PIERRE: Non, je n'ai pas parlé. M. LAFONTAINE: C'est une
déviation!
M. SAINT-PIERRE: Je pourrais dire tout simplement... Non, ce n'est pas
une déviation. La déviation a été amenée
plus tard par le député de Labelle quand il a voulu attribuer son
cas personnel à un cas que je mentionnais...
M. LAFONTAINE: parce que le ministre avait laissé quelque
chose...
M. SAINT-PIERRE: Si le député se sent visé, ce
n'est pas ma faute!
M. LAFONTAINE: ... il laissait supposer que c'était un
député de l'Opposition. C'est le ministre qui a dit cela!
M. SAINT-PIERRE: M. le député de l'Opposition, j'ai encore
la lettre et le timbre, mais je ne déclarerai pas le nom du
député. J'ai dit: Il y a plusieurs députés, dont un
de l'Opposition. Il peut y en avoir un...
M. LAFONTAINE: Le député de l'Opposition, c'était
bien important, c'était plus important que le reste.
M. SAINT-PIERRE: Plus important? Aucunement! Il n'est nullement question
de cela, d'ailleurs, c'est très contrôlé; et s'il y en a de
mon côté et du côté du gouvernement comme il y en a
de l'autre côté, je mentionne que la seule et unique lettre que
j'aie eue, c'est celle-là.
M. GABIAS: Le ministre a reçu la lettre dans une enveloppe...
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas reçu la lettre, elle m'a
été remise.
M. GABIAS: Il a reçu la lettre dans une enveloppe qui avait
été...
M. SAINT-PIERRE: Non, non, non, le député de
Trois-Rivières ne m'amènera pas à dire ce que je n'ai pas
dit. Je dis tout simplement que la lettre m'a été remise par un
député du comté. C'était une lettre ouverte qui
était adressée à une famille qui avait trouvé,
elle, qu'on peut...
M. GABIAS: C'est cela, oui, oui!
M. SAINT-PIERRE: ... offrir des félicitations sans se servir de
l'enveloppe et des timbres du gouvernement.
M. GABIAS: Non, non!
M. SAINT-PIERRE: Je continue à dire ce que j'ai dit, je ne dirai
pas autre chose.
M. LAFONTAINE: C'est cela, le ministre dit que ce n'est pas le
député de Labelle qui est en cause.
M. SAINT-PIERRE: Absolument pas! C'est le député de
Labelle qui était en avant de moi, je lui ai parlé, et on m'a
demandé s'il était ici, j'ai dit: Non, il n'est pas ici. Alors,
comment avez-vous fait...
M. GABIAS: On parle pour les absents! C'est du joli!
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas parlé des absents, je ne l'ai pas
nommé.
M. GABIAS: Tout à coup, s'il a des explications aussi longues que
celles du député de Labelle et des miennes.
M. SAINT-PIERRE: Je considère qu'il ne l'a pas fait de mauvaise
foi non plus en l'envoyant!
M. BEAUPRE: M. le ministre, est-ce qu'on peut considérer que
celui qui reçoit une carte, une lettre d'un électeur a le droit
d'utiliser les services du gouvernement pour y répondre, s'il
reçoit cette carte ou cette lettre...
M. SAINT-PIERRE: Je croisqueseullepré-sident de la Chambre peut
définir. L'orateur de la Chambre est celui qui peut définir le
rôle des députés, ce qu'ils peuvent faire. Nous
dépendons actuellement des...
M. BEAUPRE: Je ne parle pas du rôle. Si demain je reçois
une carte à titre de député d'un comté, ou si je
reçois une lettre d'un électeur du comté, même si ce
dont il s'agit dans la lettre n'est pas autre chose que des souhaits de
fêtes, par exemple, est-ce que j'ai le droit, ayant reçu cette
lettre à titre de député, de répondre...
M. SAINT-PIERRE: C'est-à-dire que j'ai donné mon opinion,
seulement l'opinion que nous avons eue à notre ministère, je ne
sais pas qui nous l'a donnée, mais je crois qu'il faudrait
référer, et vous en avez tous le droit, au Président de la
Chambre pour demander quelle attitude vous avez là-dessus.
Personnellement, je crois que toute lettre mérite une réponse,
quand un député la reçoit.
M. LAFONTAINE: Je le crois également. Tout à l'heure le
ministre a soulevé le problème, il n'avait pas d'affaire à
le soulever, et en ce qui concerne le député de Québec,
quand il dit: « Cela ne relève pas de moi, mais du
Président de la Chambre ». Alors, c'est une incartade malheureuse
de la part du ministre...
M. SAINT-PIERRE: Les questions, ce n'est pas moi qui les ai
posées, c'est le député de Labelle.
M. LAFONTAINE: Le député de Labelle a posé une
question, M. le Président, qui est...
M. SAINT-PIERRE: S'il s'est senti touché...
M. LAFONTAINE: C'est bien simple, M. le Président. Je demande au
ministre de nous fournir la liste des numéros des postes d'envoi...
M. SAINT-PIERRE: Pourquoi?
M. LAFONTAINE: J'ai dit au ministre que j'ai certaines raisons de la
demander. Ce sont des raisons personnelles, et je n'ai pas d'affaire à
les dévoiler au ministre. Je demande au ministre s'il est prêt
à fournir cette liste, tout simplement.
M. SAINT-PIERRE: En tout cas, ce sera référé... je
ne sais pas...
M. LAFONTAINE: Le ministre m'a dit tout à l'heure qu'il
était prêt à la fournir, et là, il...
M. SAINT-PIERRE: Je suis prêt à la fournir en autant qu'ils
voudront me la fournir. Je veux bien la fournir mais si c'est pour d'autres
fins que pour une réponse qui doit être faite par un ministre dans
un comité comme celui-là, je prends la responsabilité de
ce que je peux obtenir. Si c'est refusé, je référerai le
député de Labelle au Président de la Chambre, qu'est-ce
que vous voulez? Vous dépendez premièrement du Président
de la Chambre.
M. GABIAS: Mais le bureau de poste relève du ministre?
M. SAINT-PIERRE: Le bureau de poste, pour l'administration,
relève du ministre, mais le secret du bureau de poste existe.
M. GABIAS: Ce n'est pas un secret, le numéro de code, ce n'est
pas un secret?
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a qu'à écrire à tous les
ministères. Vous aurez une réponse, donc vous aurez les
numéros!
M. LAFONTAINE: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Vous pourriez peut-être commencer par
écrire au ministre, vous auriez peut-être le temps de faire cela,
vous?
M. GABIAS: On n'a pas la patience du ministre.
M. SAINT-PIERRE: Non, je sais que vous n'avez pas la patience...
M. LAFONTAINE: En tout cas, le ministre peut être assuré
que si je pose la question, ce n'est pas pour utilisation publique. La
première des choses, mon information personnelle, je veux savoir de
quelle place vient la lettre que j'ai reçue. Parfois, il n'est pas
plaisant de recevoir des lettres, surtout quand elles sont anonymes. Alors,
c'est simplement cela, je veux savoir du ministre de quel côté
ça vient. C'est pour cela que je lui demande la liste d'ailleurs.
M. LE PRESIDENT: Je crois que c'est le numéro 9, cela doit
relever du fédéral.
M. LAFONTAINE: Non, cela ne relève pas du fédéral,
M. le Président, c'est le ministre des Travaux publics qui fournit aux
différents ministères les étampes pour la malle.
M. SAINT-PIERRE: On n'a jamais pensé à cela, je ne peux
pas vous répondre.
M. GABIAS: Cela doit venir du bureau du ministre. Je vais écrire
au ministre ajourd'hui même, comme cela, j'aurai peut-être le
numéro de son étampe.
M. SAINT-PIERRE: Il y aurait possibilité!
M. GABIAS: Si ça parlait de loups, ça venait du
ministre!...
M. LE PRESIDENT: Article 3.
M. SAINT-PIERRE: Alors, c'est le remboursement par les régies
d'état qui peuvent... qui adressent la malle...
M. RUSSELL: La malle par...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. RUSSELL: Cela en fait de moins en moins.
M. SAINT-PIERRE: De moins en moins, oui, parce qu'ils contrôlent
davantage leurs publications.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3, sous-article 1: traitements,
$229,900.
M. SAINT-PIERRE: Service téléphonique.
M. RUSSELL: Combien y a-t-il d'employés à ce service?
M. SAINT-PIERRE: Il y a 65 employés au service.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a une diminution avec l'an dernier ou une
augmentation?
M. SAINT-PIERRE: C'est à peu près la même chose. On
peut dire que le montant est sensiblement le même; il couvre le
traitement d'environ 65, même 67 qu'on dit.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le montant de $239,000
voté l'an dernier a été dépensé?
M. SAINT-PIERRE: Jusqu'ici, nous avons dépensé
$235,098.
M. RUSSELL: S'il y a le même nombre d'employés, c'est un
cancer pour les salaires! Comment se fait-il qu'on demande moins de
crédits cette année que l'an dernier quand on sait qu'il peut y
avoir augmentation de salaires?
M. SAINT-PIERRE: On me dit que c'est la reclassification pour cette
année. Les montants pour reclassification n'apparaissent plus ici; ils
apparaissent au ministère des Finances.
M. RUSSELL: D'accord! Combien coûtait cette reclassification
annuellement?
M. SAINT-PIERRE: $5,000.
M. RUSSELL: Les crédits sont de $10,000 de moins?
M. BEAUPRE: Ce n'est pas le centrex qui aurait réduit le nombre
d'employés? Il me semblait que le centrex réduirait le
nombre?
M. RUSSELL: Le ministre a déclaré que le nombre
d'employés était le même.
M. SAINT-PIERRE: Bien, il y a du personnel surnuméraire qu'on
emploi parfois, on a diminué le nombre en vue d'équilibrer notre
budget.
M. BEAUPRE: L'installation de centre fut faite il y a deux ans, je
crois?
M. SAINT-PIERRE: Centrex et le téléphone. Aussi il y a
toujours des..
M. BEAUPRE: Cela n'a pas réduit le nombre d'employés?
M. SAINT-PIERRE: Il y a toujours des employés qui quittent leur
travail. Evidemment on ne peut trouver tous les détails, mais il y a des
employés qui quittent leur travail pour s'engager ailleurs et on engage
quelqu'un qui commence au début, il y a une différence de quelque
cent dollars parfois dans le salaire payé à l'un et à
l'autre. Mais la reclassification et l'augmentation dépendant maintenant
du ministère des Finances; pour cette année-là, je ne sais
pas, c'est de la comptabilité. Cela me fait dire en outre que nous avons
réduit un peu le nombre... Il y a eu une réduction à cause
du centrex, une réduction de douze employés et ces
employés-là l'an passé, n'ont pas paru dans le budget
parce qu'on les a gardés jusqu'à ce qu'ils soient placés
ailleurs. Alors on les a gardés et à mesure qu'ils se sont
replacés, on a diminué les salaires en conséquence.
Voilà pourquoi, avec douze employés de moins, il y a une
différence de $10,000, et c'est à cause des augmentations qui
sont incluses dans les $229,900, moins ceux qui sont partis, l'un après
l'autre et qui ont été payés jusqu'à la
dernière minute chez nous avant d'aller ailleurs, qu'on établit
qu'il y a $10,000 de moins. Et il y a aussi des employés en vacances qui
ont réduit le montant de $900.
M. RUSSELL: Donc l'an dernier, il y avait 77 employés de moins.
Le nombre l'an dernier a été réduit à 65.
M. SAINT-PIERRE: Oui, c'est cela.
M. RUSSELL: Ces 77 là ont été payé par le
ministère, durant l'année?
M. SAINT-PIERRE: Durant une partie de l'année. Ces
personnes-là ont été absorbées par d'autres
services, graduellement. On les a gardées parce qu'on ne les renvoie
pas, il survient toujours des changements, cela dépend...
M. LE PRESIDENT: Adopté? Sous-article 2 de l'article 3: frais de
voyage $2,500.
M. SAINT-PIERRE: Une augmentation de $500.
M. LAFONTAINE: Les frais de voyage sont répartis sur quoi, M. le
Président?
M. SAINT-PIERRE: Il y a un officier en charge, M. Thériault. Ce
sont les frais de voyage pour le chef. Alors, cette somme couvre les frais de
voyage d'environ quatre employés, dont un de notre bureau de
Montréal et trois de notre bureau de Québec qui font le tour des
services où se trouve le Tel-Pak.
M. LAFONTAINE: Non, mais, est-ce que le service n'est pas donné
par la compagnie de téléphone Bell?
M. SAINT-PIERRE: Il y a des installations de bureau. Par exemple, il
faut installer des bureaux, installer le téléphone, alors, nous
avons quelqu'un de notre ministère et de ce service-là qui y va
et qui va examiner, de façon à ce que des appareils ne soient pas
installés pour rien, des appareils qui ne seraient pas
nécessaires. Alors, pour vérifier, si vous voulez, pour limiter
les dépenses, on procède de cette façon en envoyant un des
chefs, vérifier l'édifice, vérifier le ministère,
enfin les locaux qui sont loués.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. SAINT-PIERRE: Les dépenses à ce jour: $1,984 sur
$2,000.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3 standard et appels interurbains
$2,500,000.
M. GOSSELIN: Il y a une augmentation assez considérable de
$550,000, est-ce que ce serait le nouveau réseau interurbain qui a
été organisé entre les diverses régions de la
province qui entraînerait cette dépense supplémentaire?
M. SAINT-PIERRE: Cela a rapport évidemment, je vais faire mon
grand possible pour vous donner toutes les explications, puis il y a
M. Désy qui peut certainement m'en donner davantage. Avant nous
avions 18 circuits pour Montréal, nous avons augmenté le nombre
à 32.
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre pourrait nous donner le nombre de
circuits par région?
M. SAINT-PIERRE: Oui. il y a pour Chicoutimi et Québec deux
lignes sur le système Tel-Pak qui vont jusqu'à 114 milles en
dehors de Tel-Pak; Drummondville il y a deux lignes, totalement dans le
Tel-Pak; Hull, Ottawa, deux lignes, 114 milles en dehors de Tel-Pak; Rimouski
deux lignes, 170 milles en dehors de Tel-Pak; Rouyn-Noranda une ligne, 322
milles en dehors de Tel-Pak; Shawinigan deux lignes, 17 milles en dehors de
Tel-Pak; Sherbrooke trois lignes, 45 milles en dehors de Tel-Pak;
Trois-Rivières deux lignes; au total dans le territoire, cela
amène un coût de $79,956.
M. LAFONTAINE: Qu'est-ce que le ministre veut dire par tant de milles en
dehors de Tel-Pak?
M. SAINT-PIERRE: C'est parce que Tel-Pak, c'est un endroit, c'est...
M. GOSSELIN: C'est la redistribution, je suppose, de tout ce qui entre
sur le Centrex de l'endroit où l'appel arrive.
M. SAINT-PIERRE: Je crois vous savez...
M. LAFONTAINE: Supposons, par exemple, en dehors de... vous avez
parlé de la région de Hull-Ottawa, 114 milles en dehors de
Tel-Pak, alors à ce moment-là...
M. SAINT-PIERRE: Tel-Pak finit à Montréal, c'est la ligne
qui se continue, c'est la partie que l'on paie de Montréal à
Ottawa...
M. LAFONTAINE: Cela ne veut pas dire que en dehors de Hull, par exemple,
vous pourriez rejoindre Aylmer, si ce n'était pas sur le même
central téléphonique?
M. SAINT-PIERRE: Non. On dessert la région
téléphonique de chaque région. Je crois que l'on pourrait
se servir du Tel-Pak pour téléphoner par exemple à tel
endroit, en téléphonant à Montréal au lieu de
téléphoner à Québec, par exemple, pour parler
à Québec; seulement Québec-Montréal fonctionnerait.
Maintenant ça peut venir plus tard que le plus proche endroit où
il y aura un Tel-Pak, on pourra s'adresser là
pour jouir du système de Telpak jusqu'à l'autre endroit.
Parlons de Rimouski, par exemple. En téléphonant à
Rimouski on pourrait parler à Montréal mais pourvu que ce soit au
service du gouvernement, si vous voulez; ce n'est pas tout le monde qui peut se
rendre là parce que c'est arrivé une fois qu'une
municipalité nous a écrit d'installer un Tel-Pak parce qu'elle
pourrait s'en servir, une municipalité...
M. BEAUPRE: Où est l'économie pour le gouvernement, M. le
ministre? Nous avons $550,000 de plus. Est-ce que c'est pour un service accru,
meilleur, qu'il était devenu essentiel ou tout simplement parce qu'on
voulait économiser et qu'on n'a pas réussi?
M. SAINT-PIERRE: C'est un service accru qui permet d'éviter
beaucoup d'appels interurbains, si vous voulez.
M. BEAUPRE: Mais, est-ce qu'à longue échéance on
peut escompter une réduction de ce que le gouvernement payait
autrefois?
M. SAINT-PIERRE: Voyez-vous, Montréal et Québec, c'est
ensemble. En janvier 1965 avant Tel-Pak, il y a eu 30,000 appels.
M. GABIAS: Eh monsieur!
M. SAINT-PIERRE: En octobre 1965, il yen a eu 78,000 appels sur le
réseau de Tel-Pak. Le coût moyen par appel est de $0.15. Le
réseau privé en 1965, en octobre 1965: 9,950 appels qui ne
dépendaient pas de ça. Le coût moyen par appel était
de $0.70.
M. BEAUPRE: Je vais reprendre ma question, M. le ministre. Est-ce
qu'à la longue il y a une économie pour le gouvernement d'avoir
ce système?
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'il y a une économie. Une ligne
simple, Montréal-Québec, coûte $600 par mois. Le tarif
régulier $600. Avec Tel-Pak, elle coûte $200. Nous avons
augmenté le nombre de lignes et les communications par
téléphone sont de plus en plus nombreuses.
M. RUSSELL: Elles sont bien occupées, les lignes de
Montréal.
M. SAINT-PIERRE: Il y a un nombre considérable de lignes
pourtant.
M. LAFONTAINE: Voici, M. le Président.
L'indicatif dont on se sert, nous, les députés pour
rejoindre Montréal est 122. Comme disait le député de
Shefford, parfois les lignes, on les attend assez longtemps. Est-ce qu'il y a
d'autres indicatifs pour rejoindre...
M. SAINT-PIERRE: C'est à l'étude dans le moment. On est en
train d'étudier s'il n'y aurait pas possibilité de donner un
autre indicatif.
M. LAFONTAINE: Parce qu'il y a plus qu'un indicatif, parce qu'il a plus
que 122.
M. SAINT-PIERRE: Oui. Il y en a plusieurs.
M. LAFONTAINE: Il y en a plusieurs, il y a plus qu'un indicatif pour les
députés. Les députés en sont informés, c'est
122.
M. SAINT-PIERRE: 122. On étudie pour voir s'il n'y aurait pas une
possibilité d'avoir un accès direct sur certaines lignes,
directement à Montréal.
M. LAFONTAINE: Vous en avez combien d'indicatifs? Le ministre, de quelle
ligne se sert-il pour appeler à Montréal?
M. , SAINT-PIERRE: Je me sers de la ligne 122.
M. LAFONTAINE: De la ligne 122. Ce n'est pas plutôt 151?
M. SAINT-PIERRE: Celle-là, on s'en sert le moins possible quand
on peut passer par l'autre. Elle est très engagée.
M. BEAUPRE: M. le ministre, il y a des confrères qui disent que
l'an dernier nous avions un service sur 122 qui était valable les jours
de session jusqu'à dix heures et demie. Et cette année, il se
termine à 5 h 50 ou 5 h 30. Quelle est l'explication?
M. SAINT-PIERRE: La ligne 122 finit à 5 h 30.
M. BEAUPRE: L'an dernier, elle se terminait à 10 h 30 de sorte
que les députés pouvaient communiquer.
M. SAINT-PIERRE: Moi-même, je trouve que 5 h 30...
M. BEAUPRE: Il n'y a pas moyen d'avoir le service que nous avions l'an
dernier?
M. SAINT-PIERRE: S'il y a moyen d'avoir le service de l'an dernier?
M. BEAUPRE: Oui jusqu'à 10 heures, les soirs de session.
M. SAINT-PIERRE: Je vais vous dire que, franchement, j'ai bien
expliqué ce que les députés m'ont demandé.
M. BEAUPRE: C'est que, jusqu'ici, j'ai eu simplement une réponse:
on étudiait la possibilité de se servir d'un autre
numéro,,
M. GOSSELIN: Après cinq heures.
M. GABIAS: Si ce n'est pas obtenu, c'est à cause de
difficultés de trouver...
M. SAINT-PIERRE: Il faudrait changer complètement le
système.
M. GABIAS: Que le ministre nous branche sur sa ligne; lui, il en a une
ligne directe.
M. SAINT-PIERRE: On va essayer de vous donner une réponse plus
satisfaisante dans un avenir rapproché.
M. LAFONTAINE: Maintenant, M. le Président...
M. RUSSELL: Quelle est la raison, M. le Président, pour laquelle
le ministre a enlevé le personnel qu'on avait l'an dernier et sur qui
l'on pouvait compter après 5 heures?
M. SAINT-PIERRE: Il me semble que j'en ai entendu parler comme ceci. Il
me semble qu'il y aurait probablement possibilité d'engager du personnel
surnuméraire durant la session. Quelques personnes, par exemple, je
pense; peut-être des personnes qui ne travaillent pas à plein
temps mais qui seraient disposées à travailler tant d'heures par
semaine durant la session, de façon à ce que nous ayons ce
service qui serait absolument nécessaire, je l'ai dit, pour les
députés et pour ceux qui ont besoin de téléphoner
après cinq heures.
M. LAFONTAINE: Je vais donner une recette au ministre pour
accélérer le service téléphonique entre
Montréal et Québec, par exemple. Ce serait peut-être de
demander à ses employés parce que les employés
s'ils le font, ils sont sous les ordres du ministre de savoir qui
appelle et qui on appelle. On est obligé de s'identifier sur la ligne,
il faut que l'on identifie la personne. J'ai l'impression que cela ne donne
rien au ministre.
M. SAINT-PIERRE: Ah bien! ce n'est pas parce que...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas tellement compliqué de dire: Je
m'appelle M. X quand il s'appelle M. Y.; « Je veux appeler M. Z »
dans le fond il veut parler à M. R. Cela ne donne absolument rien au
ministre. Il y a perte de temps au téléphone et les circuits sont
surchargés. Des fois la demande de renseignements qu'on a au
commencement de l'appel est aussi longue que l'appel qu'on a à faire.
D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi on demande tous ces renseignements
à ceux qui appellent
M. SAINT-PIERRE: Je vais prendre cela comme une suggestion mais
seulement je crois qu'il n'y aura toujours probablement pas moyen de se servir
des lignes: elles seront toujours occupées.
M. LAFONTAINE: A l'heure actuelle...
M. SAINT-PIERRE: Il y a toujours des gens qui s'en serviront et qui
n'ont pas d'affaires. Moi-même, lorsque j'appelle chez moi, je suis
obligé de mentionner mon nom et de donner mon nom à qui je veux
parler au ministère. Absolument, absolument! On me demande mon nom et le
nom de celui à qui je veux parler.
M. LAFONTAINE: La raison du ministre est...
M. GABIAS: Voyons donc. Il n'y a rien de spécial.
M. LAFONTAINE: La raison de cet état de choses, M. le
Président... Est-ce que le ministre respecte le règlement?
M. SAINT-PIERRE: C'est évident que tout le monde saurait... C'est
comme les lignes de Montréal-Québec, il y en a qui se servent de
cela et qui n'ont pas le droit de s'en servir. Alors la compagnie, la
société Bell, n'est pas très en faveur que l'on donne ces
numéros-là à tout le monde et qu'on s'en serve au lieu de
payer des interurbains. Nous avons un contrat avec eux selon lequel cela ne
sert que pour les services du gouvernement. Le seul moyen pour les
contrôler, c'est bien la manière dont je viens de vous parler:
obtenir le nom de la personne et le nom de celle à qui ont veut parler.
Si quelqu'un s'en sert autrement, c'est comme quelqu'un qui...
M. RUSSELL:: M. le Président, le ministre n'a pas répondu
à ma question tout à l'heure. Je veux savoir la raison qui l'a
incité à enlever le personnel qu'il y avait, sur lequel on
pouvait compter après cinq heures et trente.
M. SAINT-PIERRE: C'est parce qu'il n'y avait pas... C'est une
décision qui a été prise dans mon ministère parce
qu'il y avait une période creuse où il n'y avait eu aucun emploi.
Ce personnel-là... on a pensé que tous les appels se faisaient
jusqu'à cinq heures et demie le soir et qu'on pouvait s'en tenir
à l'intérieur de ces heures-là. Je suis d'avis, moi,
qu'à moins qu'on puisse donner un moyen, un autre numéro pour
appeler, de garder ce système du Tel-Pak sur les lignes de
Montréal, au moins que l'on nous donne ce numéro au plus
tôt cette année pour voir comment ça va fonctionner.
M. RUSSELL: L'an dernier on a siégé pendant sept
mois...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. RUSSELL: ... et on sait que la session, que la séance finit
à six heures et avant que la séance ne se termine, notre devoir,
c'est en Chambre. On remonte à six heures pour appeler et on n'a plus de
communication directe, il faut payer des interurbains. Il ya assez que, dans la
région chez nous, je n'ai pas de ligne directe comme d'autres
régions qui sont favorisées. Donc, si je veux appeler dans mon
comté, j'ai tous mes interurbains à payer, moi, et si je veux
appeler à Montréal, pour des raisons, souvent, qui regardent
l'administration gouvernementale, je ne peux pas appeler.
M. SAINT-PIERRE: Vous n'êtes pas le seul, il y en a... Evidemment
le député de Saguenay, Duplessis, c'est encore assez loin...
M. RUSSELL: Très, très loin.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons amélioré, parce que le
système Tel-Pak a permis de sauver, je crois, de l'argent
premièrement à ceux qui s'en sont servi et deuxièmement a
permis un service plus efficace entre tous les ministères; entre les
ministères, par exemple, de l'Agriculture, le ministère de
l'Agriculture ici, le ministère de l'Agriculture soit à
Sherbrooke ou ailleurs. Entre tous les ministères, vous avez eu un
service plus rapide etpeut-être plus efficace.
M. LAFONTAINE: Comme le ministère de la
Voirie entre Drummondville et Québec, cela a donné un
meilleur service. Pensez-vous qu'il y a une ligne directe?
M. BOUDREAU: M. le ministre, combien y a-t-il d'opératrices?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons ici, habituellement, 65 personnes. A
Québec, il y en a 39.
M. BOUDREAU: Il y en a 39 opératrices, ici, dans les
édifices du gouvernement.
M. SAINT-PIERRE: Pas toutes ensemble.
M. BOUDREAU: Non, non.
M. SAINT-PIERRE: A Montréal: seize.
M. BOUDREAU: Quel est le salaire?
M. SAINT-PIERRE: Entre $2,500 et $2,800.
M. LOUBIER: $2,599 et$2,800, par toutes les opératrices? Il y en
a qui commencent à$88 par quinze jours.
M. SAINT-PIERRE: Cela, c'était autrefois.
M. LOUBIER: J'ai un cas bien précis que je connais
particulièrement. Elle est entrée cela fait quinze jours.
M. SAINT-PIERRE: Elle est peut-être stagiaire, elle se
prépare...
M. LOUBIER: Elle est là. Elle fait sa partie de temps, tout
cela.
M. SAINT-PIERRE: C'est de $2,300 à $2,900. Ce sont les chiffres
qu'on m'a donnés. Il y a les grades 7, de $2,600 à $3,200. Les
grades 6 et 7.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y a une période de formation pour les
nouvelles?
M. SAINT-PIERRE: C'est ce que je croyais qu'il y avait quand j'ai
parlé de celles qui commencent. Elles ont ordinairement des
références. Elles sont entraînées par celles avec
qui elles travaillent.
M. BOUDREAU: Elles sont entrafnées à l'ouvrage avec celles
qui sont là.
M. SAINT-PIERRE: A Montréal il y en a seize à Hull: trois,
à Drummondville: deux; à Rouyn: deux; à
St-Jérôme: deux; à St-Hyacinthe: une.
M. RUSSELL: St-Hyacinthe?
M. GOSSELIN: A Sherbrooke, il n'y en a pas?
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de centralisation à Sherbrooke.
M. RUSSELL: Ici au Parlement, il yen a? M. SAINT-PIERRE: 39.
M. RUSSELL: 39. N'y aurait-il pas moyen, ayant 39 opératirces,
d'en laisser quelques-unes qui travailleraient le soir durant la session, pour
donner un service aux députés au moins? Après cinq heures
trente, il y en a qui serait intéressées.
M. SAINT-PIERRE: Cela sert bien des choses, mais seulement, il y a deux
manières d'obtenir des choses!
M. GOSSELIN: Rien que trois soir par semaine.
M. RUSSELL: Les soirs où il y aurait session.
M. SAINT-PIERRE: C'est exactement ce dont j'ai discuté. J'ai
suggéré le mardi soir, le mercredi soir et le jeudi soir.
M. GOSSELIN: Mais lorsque le ministre dit: « J'ai discuté
», avec qui discute-t-il? D'habitude, il me semble que le ministre
devrait prendre la dernière décision dans tout cela, il devrait
dire: « J'ai besoin de...
M. SAINT-PIERRE: Vous ne connaissez pas ma délicatesse! Le
ministre est très délicat!
M. GOSSELIN: Le ministre devrait mettre cela de côté, parce
qu'à ce moment-là, ça ne peut obtenir grand-chose!
M. SAINT-PIERRE: Cela sert bien des choses, mais seulement, il y a deux
manières d'obtenir des choses!
M. GOSSELIN: Mais à qui demandez-vous...?
M. SAINT-PIERRE: A des officiers qui sont autour de moi.
M. GOSSELIN: Mais n'appartient-il pas au ministre d'avoir le dernier mot
et de dicter ce...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, il y a bien des conséquences. Il
faut trouver le moyen premièrement d'obtenir... La moyenne d'heures est
de trente heures par semaine parfois.
M. RUSSELL: Oui, mais elles ont le droit de faire du temps et demi.
M. GOSSELIN: Si le ministre disait de façon bien rigide: «
Il faut cela! » ses officiers iraient et lui donneraient...
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai jamais demandé cela de même.
M. LOUBIER: Il n'est pas capable d'être dur!
M. SAINT-PIERRE: Nous allons soumettre ce que vous proposez, nous allons
le soumettre. Je suis en faveur.
M. RUSSELL: Disons jusqu'à dix heures trente le soir.
M. SAINT-PIERRE: Dix heures trente le soir?
M. RUSSELL: La séance finit à dix heures, cela nous donne
une demi-heure pour faire nos appels, si on en a à faire.
M. SAINT-PIERRE: Je crois que c'est une nécessité.
M. GABIAS: La réponse du ministre, il y a un mois, avait
été: « Si ce n'est pas bientôt, ce sera un peu plus
tard. »
M. SAINT-PIERRE: C'est cela.
M. GABIAS: Aujourd'hui, il fait la même chose!
M. SAINT-PIERRE: La même chose aujourd'hui.
M. GABIAS: Nous ne sommes pas plus avancés!
M. SAINT-PIERRE: Tout de même, le temps passe.
M. ALLARD: Nous ne sommes pas plus avancés et Pâques s'en
vient!
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté. Sous-article 3 de l'article 3,
adopté.
M. RUSSELL: Le remboursement, ce sont les appels interurbains?
M. SAINT-PIERRE: Ce sont les appels interurbains par des régies
ou...
M. RUSSELL: Je pense qu'au Bell, ils vont se sentir mal à l'aise
parce qu'il va y avoir plus de remboursements cette année qu'il n'y en a
eu l'an dernier.
M. SAINT-PIERRE: Il y a beaucoup d'appels.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2: administration; article 4,
service des machines de bureau; sous-article 1: traitements, $127,500.
M. RUSSELL: Combien d'employés y a-t-il dans ce service?
M. SAINT-PIERRE: 24 employés.
M. RUSSELL: 24.
M. SAINT-PIERRE: A Québec et à Montréal.
M. RUSSELL: 24.
M. SAINT-PIERRE: Et il y a un technicien additionnel que nous devons
engager. Ce qui fait à peu près $5,000 de moyenne.
M. BEAUPRE: Quel est leur travail?
M. SAINT-PIERRE: Leur travail c'est le conditionnement de la machine
à écrire pour les bureaux de tous les ministères.
M. RUSSELL: Vous faites la réparation? M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. BEAUPRE: L'entretien et la réparation de tous les appareils
à additionner, à dicter, dictaphones ou dactylographes, tout
cela?
M. SAINT-PIERRE: Cela a toujours été ainsi, et puis, je
suis là!
M. LOUBIER: Avant aussi?
M. BEAUPRE: Il y a certains ministères aussi, par exemple,
où les députés ont besoin d'appareils à dicter,
est-ce aux Travaux publics qu'il faut s'adresser ou au Président de la
Chambre?
M. SAINT-PIERRE: Non. Au Président de la Chambre. Je pense que
vous devez vous adresser au Président de la Chambre.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Article 2.
M. BEAUPRE: Il n'y a pas d'achat de machinerie?
M. SAINT-PIERRE: Non, seulement du reconditionnement, de la
réparation.
M. GABIAS: Les achats des machinerie ne relèvent pas du
ministre?
M. SAINT-PIERRE: Du service des achats.
M. BOUDREAU: Mais, est-ce que vous avez affaire aux machines... qui sont
en bas, I.B.M.?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. BOUDREAU: Vous n'avez pas d'affaires à ces machines, ces
nouvelles machines électroniques?
M. SAINT-PIERRE: On ne touchera pas à cela, même avec des
gants de soie?
M. GABIAS: Est-ce que le ministre est satisfait du service des
achats?
M. SAINT-PIERRE: Je suis satisfait de tout le monde!
M. GABIAS: Comme administrateur?
M. SAINT-PIERRE: Je considère qu'ils font leur possible et
à part cela, ils nous procurent un service assez efficace, si l'on tient
compte qu'il existe depuis peu de temps.
M. GABIAS: Il y a de la place pour de l'amélioration!
M. SAINT-PIERRE: Partout! Toujours!
M. GABIAS: Non, le ministre répond. Il n'y a pas
d'inconvénient à répondre!
M. SAINT-PIERRE: Non, pas trop! il faut penser qu'il y a beaucoup
d'achats qui passent par le ministère des Travaux Publics, pas des
achats directement mais des commandes, et nous avons certainement un bon
service etpuis, il peut y avoir des retards de temps en temps mais pas dans ce
qu'il y a de plus nécessaire. Pour certains matériaux qui sont
assez difficiles à obtenir des fois, comme l'acier ou autre chose, cela
est dû à des quotas. Il faut se prendre d'avance, c'est
nécessaire parce qu'il y a rareté de l'acier. Mais jusqu'ici,
nous n'avons pas manqué
de matériaux qui étaient d'une extrême
nécessité.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Frais de voyage: $1,000, adopté?
Sous-article 3: pièces et outillages, $40,000.
M. RUSSELL: Le montant de $40,000 a-t-il été
dépensé l'an dernier?
M. SAINT-PIERRE: $40,000? Nous avons $36,833 de dépensés
sur $40,000. L'an prochain nous demandons le même montant. Il
s'agit-là de l'achat de pièces pour la réparation des
machines. L'achat de ribans est de $22,000, car nous fournissons les rubans
à tous les services administratifs. Vous savez qu'on a
déjà parlé des rubans l'an dernier, et je voudrais bien
attirer votre attention sur... sur le ruban. Il y a eu, entre le 1er avril 1965
et le 1er janvier 1966, 7,873 réparations dans nos ateliers de
Québec et Montréal à un prix moyen de $12.94 par
réparation; nous estimons que si ces réparations avaient
été faites à l'extérieur, le prix moyen se serait
chiffré à environ $17.33, donc il y a une économie de
$33,500. De plus, étant donné que les rubans sont
distribués par notre service et achetés en grande
quantité, à ce chapitre, nous estimons qu'une économie de
$35,500 a été réalisée durant la période du
1er avril 1965, au 1er janvier 1966, soit une économie totale de $69,000
en opérant ces services. J'espère que cette information là
est utile.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. SAINT-PIERRE: ... qu'elle servira.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2: entretien de ponts et
construction de ponts semi-permanents, y compris subventions; article 1:
traitements et salaires, $2,300,000.
M. GOSSELIN: Il y a une augmentation assez considérable à
cet article, M. le Président, est-ce que l'honorable ministre pourrait
nous donner les raisons de cette augmentation? Est-ce que ce sont les
employés surnuméraires que l'on a engagés ou si c'est
simplement l'augmentation?
M. SAINT-PIERRE: Article 1: $2,300,000. Dans ce montant-là, pour
l'administration, il y a le traitement d'environ 145 employés
réguliers, à plein temps, dont 37 ingénieurs, quatre
techniciens, des commis et sténos et des membres de différents
corps de métier, tels que mécaniciens, soudeurs, etc.; de plus il
est prévu, à cet article, une somme couvrant les salai- res
d'environ une centaine de contremaîtres de ponts. A remarquer que ces
contremaîtres n'ont jamais été considérés
comme des employés permanents, ils ne bénéficient pas des
profits marginaux tels que contributions au fonds de pension, congés
accumulés etc. Il faudrait aussi tenir compte qu'une somme d'environ $1
million est prévue pour payer les gages des employés occasionnels
engagés lors de la réparation de ponts, ce qui représente
environ 500,000 heures. Nous avons prévu aussi des montants suffisants
en vue de recruter quatre ingénieurs et deux techniciens, c'est le
détail pour le montant.
M. GOSSELIN: Est-ce que l'honorable ministre voudrait nous dresser un
rapport, par ses explications, qu'à l'article « entretien des
ponts, ou construction de ponts ou construction de ponts semi-permanents
», les officiers qui vont faire l'inspection de ces ponts ou qui voient
au bon entretien des ponts sont des employés temporaires...
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GOSSELIN: ... saisonniers? Le ministre vient de nous dire la...
Est-ce qu'il y a des ingénieurs qui patrouillent
régulièrement la province de Québec pour voir exactement
dans quel état se trouvent les ponts?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment.
M. BOUDREAU: Il y a des inspecteurs aussi, qui ne sont pas des
ingénieurs, qui font l'inspection des ponts?
M. SAINT-PIERRE: Oui, pour certains ponts il y a des
ingénieurs...
M. BOUDREAU: Ah! il y en a, j'en connais, moi.
M. GOSSELIN: L'an passé, lors de l'étude des
crédits, M. le Président, j'avais signalé à
l'honorable ministre dans quel état lamentable se trouvait le pont
Taschereau qui est au centre de la ville d'East-Angus. Par la suite, au cours
de l'été, on a fait des réparations et puis on a fait
à neuf les deux trottoirs de chaque côté; j'aimerais dire
à l'honorable ministre que la population a bien apprécié
ces travaux cependant que la chaussée elle-même, le pavé du
pont est dans un état très lamentable, on n'y a pas touché
du tout à la suite de ces travaux-là, on n'a pas refait le
centre, la travée du centre du pont, et ce printemps, c'est dans un
état lamentable. J'aimerais que l'honorable ministre dé-
lègue un de ses officiers afin de voir à améliorer
cette situation-là dans le plus bref délai possible.
M. SAINT-PIERRE: Vous savez il y a toujours une entente qui est
signée entre la municipalité et le ministère en ce qui
regarde les ponts. La construction, lorsqu'un pont se construit, il y a une
entente de faite avec la municipalité comme quoi elle l'entretient, elle
est sensée l'entretenir. Maintenant...
M. GOSSELIN: Pas ces gros ponts-là, pas un pont dans le genre du
pont Taschereau?
M. SAINT-PIERRE: Tous ces ponts-là. Nous entretenons seulement
dix-huit ponts dans la province de Québec; pour les autres, il y a
toujours une entente avec les municipalités dont vous parlez, mais dans
tous les cas à peu près, nous avons fait les réparations
mais c'est à elles de nous le demander.
M. GOSSELIN: Je crois que déjà...
M. SAINT-PIERRE: Je crois que le maire de Waterloo, qui est votre
voisin, est au courant de ça.
M. GOSSELIN: Je crois que vous avez déjà reçu une
résolution à cet effet du conseil de ville d'East-Angus demandant
au ministère des Travaux publics de voir à...
M. SAINT-PIERRE: Ils ont demandé, ils ont fait une demande?
M. GOSSELIN: ... de passer à cet effet. Elle a été
envoyée au ministère des Travaux publics.
M. SAINT-PIERRE: Je suis bien content de savoir ça, seulement,
actuellement à chaque fois qu'une lettre est envoyée d'une
municipalité, on envoie toujours quelqu'un pour aller inspecter le pont
et là, comme c'est le cas de Trois-Rivières ou d'autres ponts,
lorsque l'on nous signale des dommages ou enfin du pavage brisé ou enfin
garde-fous ou autres choses qui sont dérangés.
Alors, on envoie toujours un inspecteur qui fait rapport. Si ce n'est
pas un ingénieur, il peut arriver que ce soit un représentant qui
soit dans la région, premièrement, pour hâter le travail le
plus possible et pour avoir un rapport préliminaire. Mais si c'est sur
un pont permanent, on envoie ordinairement un ingénieur pour un pont
semi-permanent, plus petit ou autrement il y a toujours nos
représentants dans chacun de nos districts. Ils sont les pre- miers
à s'y rendre, mais il y a toujours un rapport qui est fait sur chacune
des plaintes et je ne crois pas que nous ayons négligé un seul
point; le même jour que cela a été demandé
évidemment c'est impossible, mais dans un délai raisonnable.
M. GOSSELIN: J'aimerais, M. le Président, me faire le
porte-parole des divers mouvements, Chambre de commerce et autres, de la
municipalité d'East Angus pour demander à l'honorable ministre
qu'une étude complète soit faite sur l'état du pont
Taschereau, à l'intérieur des limites de la ville d'East-Angus.
Je crois qu'il y aurait lieu d'abord d'améliorer ce pont, afin que les
entrées, les approches de ce pont soient complètement refaites,
parce que aujourd'hui, avec la densité de la circulation qu'il y a, les
transports et les camions qui sont très longs, ont de la
difficulté à entrer sur ce pont. Et en plus, on me dit, cela a
été vérifié par des ingénieurs, que
c'était un pont qui a une structure vieille d'au-delà de 80 ans
peut-être, d'une cinquantaine d'années au moins. Je sais que c'est
un pont qui est beaucoup plus vieux que moi et que présentement cette
structure d'acier a été rongée par la rouille; elle est au
centre, elle se trouve située vis-à-vis des chaudières
à vapeur du moulin de la Domtar, ce qui a concouru de beaucoup à
la corrosion de ce pont-là. Et présentement, on me dit qu'il est
dangereux. Je crois qu'il y aurait lieu de le reconstruire au grand complet.
Alors j'attire l'attention du ministre et de ses officiers sur cet état
de choses et je le prierais de bien vouloir étudier cette état de
choses afin de pouvoir y remédier dans le plus bref délai
possible.
M. SAINT-PIERRE: Je crois que le député de Compton
comprend bien que remplacer un pont au complet par un neuf, c'est une
dépense capitale, et qu'il existe dans la province de Québec un
nombre considérable de ponts qui ne sont pas encore remplacés.
J'en ai dans ma propre municipalité, j'en ai deux. Il y en a un dans le
comté de Bagot, il y en a partout des ponts. Il faudrait un budget
phénoménal pour remplacer tous les ponts qui sont trop
étroits aujourd'hui à cause du changement dans la dimension des
carrosseries des camions et autres véhicules. Il faut prendre note que,
premièrement, nous essayons de les entretenir en attendant de les
remplacer. Dans le cas présent, dans le cas dont vient de parler le
député, je crois que les approches ne dépendent pas de
nous, elles dépendent du ministère de la Voirie. Nous
construisons la structure même du pont, elle dépend de notre
ministère, mais les
approches dépendent toujours du ministère de la
Voirie.
M. GOSSELIN: Le ministre me permettra de lui donner l'explication
suivante. C'est que là où est situé le pont, il n'y a
à peu près pas d'approches, parce que c'est un pont double. Il y
a un pont qui sert pour les usines de la Domtar dans le bas, et au-dessus,
c'est le pont qui sert à relier les deux rives, les deux servent
à relier les deux rives, bien entendu...
M. SAINT-PIERRE: Cela doit être un pont...
M. GOSSELIN: Dans le temps, lorsqu'il a été construit, on
s'est servi du pont qui sert d'approches en même temps pour traverser la
rivière. Alors, je dis au ministre qu'il y aurait lieu d'étudier
cette situation-là, je lui demande s'il y aurait
possibilité...
M. SAINT-PIERRE: Ce que vous avez dit là, nous en avons pris note
et puis nous allons certainement faire une inspection. Toutes les
améliorations possibles, nous allons les faire parce que nous tenons
à améliorer autant que possible le service des ponts et la
circulation.
M. GOSSELIN: Je remercie le ministre.
M. RUSSELL: M. le Président, quel critère votre
ministère utilise-t-il pour déterminer si un pont doit être
réparé par la main-d'oeuvre du ministère ou par un
entrepreneur indépendant?
Parce qu'il y a un article: traitements et un autre article: Contrats.
Quels sont les critères qui font que tel travail de réparations
est donné à contrat ou effectué par vos propres
employés?
M. SAINT-PIERRE: Il y a bien des critères, il y a bien des
genres. Si c'est un pont qui vient de tomber évidemment, on n'attendra
pas de faire un plan des réparations et du prix que cela coûte. Il
y a ce critère-là en cas d'urgence; deuxièmement le danger
et, à mon opinion il y a aussi le fait que si c'est un travail que l'on
peut faire en régie avec nos employés ou avec des employés
que l'on va prendre sur place de façon à ce que cela soit
terminé le plus vite possible et que cela ne dépasse pas le
chiffre de $25,000 ou de $10,000, ou peut-être des fois si la plupart des
réparations ne coûtent pas très cher, on fait cela en
régie par le contremaître de la région et on fait les
réparations.
M. BEAUPRE: En d'autres termes, ce n'est pas le montant des travaux qui
détermine si cela sera à contrat ou en régie.
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'il faut entrer en ligne de compte que nous
devons respecter les règlements et que là où un pont vient
de brûler ou vient d'être remplacé, il faut faire les
réparations le plus tôt possible et faire un pont temporaire et le
faire faire par des employés, des ingénieurs de notre
ministère de façon à ne pas retarder trop la circulation
qui a été arrêtée pour ce pont. Les
réparations en général pour la plupart, sont faites en
régie par un contremaître qui engage sur place le personnel et qui
fait les réparations du petit ou du pont moyen le plus rapidement
possible. C'est assez rare que nous demandons des soumissions pour la
réparation d'un pont ou l'entretien.
M. LOUBIER: Pas pour l'entretien.
M. , SAINT-PIERRE: C'est assez rare, il n'y a pas assez de dommages pour
que ce soit justifié.
M. LOUBIER: Les contrats sont plutôt pour la construction de ponts
semi-permanents mais pas pour l'entretien des ponts du ministère.
M. BEAUPRE: Je parlais des réparations à un pont dont les
cordes sont cassées, dont une automobile a brisé le garde-fou je
croyais...
M. LOUBIER: Il n'y a pas de contrat là-dedans...
M. BEAUPRE: ... je croyais qu'il y avait des barèmes qui
étaient ceux du coût, l'estimation du coût de
remplacement.
M. SAINT-PIERRE: L'estimation, évidemment, ne doit pas
dépasser souvent un montant considérable. Cela peut arriver, il y
a eu un pont dernièrement qui s'est brisé près de
Sherbrooke. La compagnie, la société, le camion de cette
compagnie qui a brisé le pont apris à ses charges de le
réparer.
M. LAVOIE (Wolfe): Une compagnie d'acier, je suppose.
M. SAINT-PIERRE: Une compagnie d'acier, c'était un bon risque
pour nous.
M. BEAUPRE: Normalement quelqu'un qui brise un pont, M. le ministre, est
obligé de vous... Vous prenez action contre le responsable pour la
réparation?
M. SAINT-PIERRE: Cela dépend. C'est un bien public.
M. LOUBIER: Cela dépend des cas. S'il avait une charge trop
lourde ou contraire au règlement de la route, s'il arrive avec une
charge normale et que le pont cède, il n'y a pas...
M. SAINT-PIERRE: C'est toujours, évidemment...
M. LOUBIER: ... il n'y a pas lieu pour le ministère de prendre
action contre lui pour ça. Ce n'est pas sa faute, c'est plutôt
à l'autre de poursuivre le ministère.
M. GABIAS: C'est ça.
M. SAINT-PIERRE: On parle des cas...
M. BEAUPRE: Je parlais des câbles ou briser un accotement de
pont.
M. SAINT-PIERRE: Une réparation qu'il est nécessaire de
faire. Evidemment si quelqu'un brise un câble, c'est parce qu'il est trop
faible, alors on le remplace. Quelqu'un qui par hasard est réellement en
faute...
M. LOUBIER: Qu'est-ce que fait le ministre, par exemple, dans le cas
où, c'est arrivé cela, le ministre doit être au courant, il
y a une côte assez glissante l'hiver et, que l'automobiliste perd le
contrôle, frappe la rampe d'un pont, brise le pont pour quelques cents
dollars et son automobile est une perte totale?
M. SAINT-PIERRE: C'est la responsabilité...
M. LOUBIER: ... du pont, si l'on prend jusqu'à un certain
point.».
M. SAINT-PIERRE: ... celui qui s'est engagé.,,.
M. LOUBIER: Est-ce qu'à ce moment-là il ne doit pas y
avoir une certaine relation avec le ministère de la Voirie pour
déterminer si l'entretien de la côte était suffisante
à cet endroit-là.
M. SAINT-PIERRE: Il va certainement y avoir des discussions...
M. GABIAS: En fait, combien de réclamations aviez-vous, disons
dans le courant de l'année dernière, pour des gens qui ont
brisé des ponts appartenant au ministère des Travaux publics? Une
centaine?
M. SAINT-PIERRE: Plusieurs centaines de réclamations.
M. , LOUBIER: Plusieurs centaines, pour une somme globale de?
M. BEAUPRE: Cela n'entre pas dans les états financiers, on n'a
pas de montant.
M. SAINT-PIERRE: Cela s'en va toujours aux fonds consolidé de la
province.
M. ALLARD: J'imagine qu'il doit arriver assez souvent que les ponts
soient brisés et que vous ne connaissez pas les auteurs. S'il y a un
accident, la nuit, et si c'est quelqu'un dont l'auto est encore en état
de fonctionner, le conducteur ne retournera pas le lendemain pour dire qu'il a
brisé un pont!
M. SAINT-PIERRE: Non!
M. LOUBIER: Le ministre n'aimerait pas être réveillé
en pleine nuit par quelqu'un qui viendrait lui dire qu'il a brisé un de
ses ponts.
M. SAINT-PIERRE: Non!
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre a dit tout à
l'heure qu'il avait tant d'architectes et d'ingénieurs. Est-ce que ce
sont les mêmes hommes, les mêmes ingénieurs, qui surveillent
la construction des ponts permanents, ou si c'est simplement une équipe
qui travaille?...
M. SAINT-PIERRE: C'est la même équipe. M. RUSSELL: C'est la
même équipe?
M. SAINT-PIERRE: C'est-à-dire, c'est la même. Elle est
divisée, c'est le même groupe.
M. RUSSELL: C'est le groupe. Et ils sont payés à cet
article. Donc, ce serait un de ces ingénieurs qui serait venu pour faire
un rapport sur le pont qui est en construction à Waterloo?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre a le rapport? Est-ce qu'il peut le
donner ici?
M. SAINT-PIERRE: Dans les rapports que nous avons eus sur Waterloo,
d'après le dernier rapport que l'ingénieur a apporté, les
piliers sont terminés. Ils sont à faire les échaiauds
pour...
M. RUSSELL: M. le Président, au début, lorsque la demande
du pont a été faite, il y a eu une formule coutumière qui
a été envoyée à la municipalité, dans
laquelle la municipalité s'engage à céder le terrain pour
le pont temporaire, et ainsi de suite, la formule normale qui a
été remplie par la municipalité et retournée au
ministère.
La prochaine communication que l'on a eue, c'est que le contrat, je l'ai
vu par... le contrat avait été attribué à une
firme. Par hasard, j'ai rencontré le personnel de la firme en question
et on m'a dit qu'on ne faisait pas de pont temporaire. Je présume
qu'à ce moment-là...
M. SAINT-PIERRE: Cela avait été enlevé des
soumissions...
M. RUSSELL: Je présume qu'à ce moment-là, M. le
Président, il y avait un ingénieur qui était venu et il
avait examiné les lieux; il avait fait rapport au ministre disant
qu'à Waterloo, il y a deux chemins de contour suffisamment convenables
pour le trafic lourd, et qu'on ne devait pas construire de pont temporaire.
C'est là le rapport que j'aimerais avoir. Et pour continuer dans cette
voie., si le ministre veut savoir où le pont est rendu, je suis
parfaitement au courant, je l'ai vu lundi matin aknt de partir.
A la suite de cette information, j'ai communiqué moi-même
avec le ministère, et naturellement, j'ai communiqué avec le
sous-ministre, qui a informé le conseil, ceci a été fait
à la demande du conseil, que l'entrepreneur construira un pont
temporaire pour la circulation. Donc, nous avons laissé cette chose. La
chose suivante qu'on a vue, c'est que les travaux commençaient, il n'y
avait pas de pont temporaire de construit. Je suis encore intervenu. Et
à ce moment-là, on m'a renvoyé un autre inspecteur et au
même moment, l'ingénieur en chef a informé le maire de la
ville qu'il n'y aurait pas de pont temporaire pour la circulation lourde mais
qu'il y aurait une passerelle qui serait construite pour le piéton.
Il y eut une passerelle qui a été construire pour... pas
pour le piéton mais pour les services de l'entrepreneur et elle a
été condamnée par le ministère par l'inspecteur du
ministère du Travail. La ville a été obligée de
construire la passerelle à ses frais pour la simple raison que
l'entrepreneur a dit que ce n'était pas dans son contrat.
Donc, il n'y a pas de pont temporaire pour la circulation lourde, il n'y
a pas de passerelle dans le contrat, et tout est à la charge de la
ville. Mais ce n'est pas là le plus grave: là, on détourne
le trafic lourd, la Voirie, non pas la ville, la Voirie détourne les
véhicules lourds par les rues secondaires de la ville, et on
défonce à peu près toutes les rues secondaires de la ville
par le trafic lourd, parce qu'il en passe sur la route des véhicules
lourds.
Cela ne préoccupe personne, c'est aux frais de la ville. Donc, la
ville a dû prendre à ses frais la construction d'un pont
temporaire, qu'on ne disait pas possible, et qui coûterait un montant
énorme. On a trouvé une façon d'en construire un qui n'a
pas coûté le montant qui a été rapporté par
les ingénieurs, et sur lequel la circulation lourde peut passer afin de
ménager les rues qui vont coûter de $20,000 à $25,000 de
réparations jusqu'à maintenant. Ce qui est beaucoup plus
élevé que le pont temporaire qui aurait pu être construit
par le ministère des Travaux publics. Et c'est pour cette raison que je
demande actuellement au ministre le rapport de l'ingénieur qui est
responsable de cette erreur. Je crois que c'est une erreur, qui a
été faite pour la ville de Waterloo.
M. SAINT-PIERRE: Maintenant, puisque je m'adresse au
député de Shefford, qui est maire de Waterloo en même
temps, je tiens à lui dire que la construction d'un pont à
l'intérieur d'une ville est ordinairement aux dépens de la ville.
C'est parce que la route est sur une route numérotée.
M. RUSSELL: M. le Président,...
M. SAINT-PIERRE: Les municipalités qui nous ont demandé de
construire à l'intérieur de leurs limites mais cela n'a pas
été accepté et le pont dont parle le député
de Shefford, c'est un pont que je connais bien, il est encore en assez bon
état, il absorbait la circulation, il a été
remplacé par un pont qui n'est pas très long, très
considérable et qui sera terminé dans un avenir, je crois, assez
raisonnable. Pour faire contourner la circulation... Evidemment, c'est normal,
lorsqu'il se construit un pont, que l'on contourne la circulation. Maintenant
l'état des rues n'est pas bon dans la municipalité de Waterloo et
si elles ne peuvent pas supporter cette circulation-là, il faudrait
peut-être faire des suggestions au ministère ici et lui dire que
les rues ne peuvent pas supporter la circulation. Mais à l'endroit
où est le pont, actuellement, il est assez difficile de construire un
pont temporaire.
M. RUSSELL: C'est très facile!
M. SAINT-PIERRE: Suivant le rapport des ingénieurs, il n'y aurait
pas beaucoup de place.
M. RUSSELL: M. le Président, c'est la raison pour laquelle je
demande le rapport de l'ingénieur au ministre.
M. SAINT-PIERRE: On pourrait vous donner une lecture du rapport.
M. RUSSELL: Je veux avant d'engager une discussion, que le ministre me
donne le rapport de l'ingénieur, pour lui prouver qu'il y a eu là
un manque d'intérêt qui a causé un préjudice
à une ville.
M. SAINT-PIERRE: Je crois que lorsque nous avons...
M. RUSSELL: Nous avons plus que d'autres villes, les moyens de payer.
Mais ceci aurait pu éviter une dépense considérable, si on
avait procédé dans l'ordre en faisant dans notre bout ce qui se
fait ailleurs!
M. SAINT-PIERRE: On n'a pas construit de pont temporaire dans tous les
endroits où on a construit des pontsl
M. RUSSELL: On a construit en même temps un pont temporaire
à Eastman, qui est sur la route numéro 1, on a fait un pont
temporaire qui était beaucoup plus difficile à construire que
celui de Waterloo.
M. SAINT-PIERRE: Le seul détournement qu'il y avait à
Eastman, c'était par la route transcanadienne, par la route à
péage.
M. RUSSELL: Il y en avait un autour du lac. Il y en avait un par
l'autoroute.
M. SAINT-PIERRE: Autour du lac? M. RUSSELL: Certainement!
M. SAINT-PIERRE: Cela fait beaucoup plus de distance autour du lac que
cela fait de faire le tour sur la rue voisine de Waterloo. En tous les cas, la
ville peut le bâtir le pont temporaire! Si elle veut éviter des
dépenses sur le chemin, qu'elle bâtisse le pont temporaire!
M. RUSSELL: M. le Président, ceci aurait été une
discussion qui aurait pu s'engager avec la ville avant d'autoriser la
construction du pont.
M. SAINT-PIERRE: Lorsque les soumissions ont été
demandées?
M. RUSSELL: La ville n'a pas été avertie, on n'a rien su!
Et lorsque les soumissions eurent été demandées, on est
intervenu au ministère pour lui dire qu'on voulait un pont temporaire et
on a cessé les démarches à la suite d'une lettre qui nous
est venue de la part du sous-ministre, qui est tout de même une
autorité dans le ministère! Et là la ville s'est dit:
« Bien, on va se faire un pont temporaire...»
M. SAINT-PIERRE: Si les soumissions avaient été
demandées!
M. RUSSELL: Et s'il n'y avait pas eu cette lettre, les travaux
n'auraient pas été commencés!
M. SAINT-PIERRE: Les rapports que nous avons eus nous ont dirigés
vers cette solution-là. Lorsque les soumissions nous eurent
été demandées, elles nous ont été
demandées pour un pont temporaire et après l'inspection des
lieux, il a été considéré qu'il était
très difficile de construire un pont temporaire à un endroit
où il y avait des routes d'accès qui pouvaient facilement donner
le service.
M. RUSSELL: M. le Président, c'est la conception d'un homme, d'un
ingénieur qui est venu faire...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas tout le ministère qui ira
vérifier sur place si un pont doit être construit de telle
manière ou de telle manière, ce sont les ingénieurs qui
ont la confiance du ministre.
M. RUSSELL: C'est évident! Et c'est là-dessus que je me
base pour dire au ministre que c'est l'opinion d'un homme et je me demande s'il
n'y aurait pas eu lieu à ce moment-là, lorsque la ville est
intervenue et a averti le ministère qu'on voulait un pont temporaire de
discuter. C'était discutable! Cela prenait un pont temporaire.
C'était pour endurer la charge de la circulation qui se fait là.
La preuve c'est que la ville en a fait un pour éviter encore des
dépenses supplémentaires de réparations
considérables de la route, et peut-être des accidents qui auraient
été encore plus graves! On l'a fait! Et si c'était
possible pour la ville de le faire, pour quelle raison n'était-ce pas
possible pour le ministère de le faire?
M. SAINT-PIERRE: La ville, évidemment, a le premier
intérêt, parce que c'est à l'intérieur de ses rues;
c'est sur les rues de la ville. Alors, la circulation qu'il y a sur la rue
principale à Waterloo dépend premièrement de la
ville...
M. RUSSELL: Premièrement de la route.
M. SAINT-PIERRE: C'est la ville qui dirige, c'est la ville qui prend la
circulation en charge, ce sont les policiers à l'intérieur de la
ville qui s'occupent de la circulation, qui contrôlent le stationnement,
si vous voulez, ou qui font tout ce qu'il y a de surveillance. Eh bien!
lorsqu'il s'agit de construire un pont, nous le construisons sur la route en
général, pour cette route qui est la route numéro 2, qui
passe à l'intérieur de Waterloo et qui continue vers Magog. Et
s'il faut ajouter, par exemple, que la ville prévoit par elle-même
qu'elle aura des difficultés pour accommoder le transport lourd, qui
passe à l'intérieur de la ville et se dirige vers d'autres
endroits comme on vient de le dire, je crois qu'elle pouvait aussi, en
même temps demander peut-être à la Voirie ou à un
autre ministère de bien vouloir l'aider un peu à refaire les
chemins ou à combler des trous, s'il y en a. Elle aurait pu aussi nous
avertir avant que le pont soit détruit, soit démoli.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre ne m'a pas encore
compris. Je lui ait dit qu'au moment où nous avons entendu parler qu'il
y avait un contrat qui était donné pour la construction d'un
pont, sans prévoir un pont temporaire; nous sommes intervenus
auprès du ministère et c'est moi-même qui suis intervenu
auprès du sous-ministre, il m'a répondu par écrit en
m'informant qu'une lettre avait été adressée au conseil
municipal lui disant, je peux lire la lettre au ministre, je l'ai dans
mes poches, une copie d'ailleurs, photocopie de la lettre qui dit au
conseil municipal: le contracteur qui fait faire la construction du pont sera
chargé de voir à ce qu'il y ait un pont pour détourner le
trafic; donc à ce moment-là le conseil n'a pas bougé. La
prochaine question a trait au contracteur qui bloque le trafic, le
détourne par d'autres rues pendant qu'il défait le vieux pont. A
ce moment-là il était trop tard, les dommages commençaient
à être faits, il fallait que le trafic passe, et les choses ont
encore traîné après ça, deux semaines, et ils ont
défoncé les routes secondaires. On veut que l'on ait d'un
côté la responsabilité de la municipalité, et en
plus la responsabilité de la circulation; vous avez la
responsabilité du trafic, vous avez toutes les
responsabilités.
Mais d'un autre côté, au moment où la
municipalité pose des questions très simples et très
logiques, on marche quand même, on arrête sa circulation, on
commence des contrats et on n'avertit même pas la ville.
M. SAINT-PIERRE: En tous les cas je dis ceci: vous prenez Grandby, il y
a eu des travaux dans les rues, ils ont détourné le trafic durant
longtemps, il y en a eu ailleurs et le trafic est détourné
ordinairement où il y a d'autres voies pour rétablir la
circulation.
M. RUSSELL: M. le Président, le détournement qui s'est
fait à Grandby ne se compare pas à celui de Waterloo, mais le
ministre n'est pas honnête quand il fait ça, il connaît les
lieux aussi bien que moi.
M. SAINT-PIERRE: Je connais les lieux et puis je connais Waterloo, c'est
près de là où je suis né et je sais qu'il y a
d'autres rues pour passer...
M. RUSSELL: Certainement qu'il y a d'autres rues.
M. SAINT-PIERRE: ... et on pourrait se servir des rues existantes de la
municipalité pour transporter le trafic et ne pas demander au
ministère des Travaux publics de payer pour des dépenses qui
peuvent être évitées. Les soumissions ont été
demandées, on a bien averti les soumissionnaires qu'il n'y aura pas de
pont, il n'y a pas de pont temporaire qui sera bâti, ils ont
été avisés, ils ont fait des soumissions avec cette
clause, cette clause qu'il n'y aura pas de pont temporaire de bâti
d'ailleurs ils n'en n'ont pas faites parce que ce n'était pas inclues
dans la demande, ç'a été fait de même. Si on avait
décidé autrement après, on aurait pu
décidé...
M. RUSSELL: Pas de pont temporaire et pas de passerelle pour les
piétons?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. RUSSELL: Cela est la réponse logique du ministre.
M. SAINT-PIERRE: Quand on administre la province, c'est une
réponse logique, parce qu'il ne faut pas s'attendre que l'on va faire
quelque chose de privilégié pour vous autres.
M. RUSSELL: M. le Président, on n'a rien demandé de
privilégié; remarquez la logique du ministre. Vous allez
arrêter la circulation automobile, on va dire que l'on est d'accord; ils
peuvent faire un mille et demi ou un mille et trois quarts de plus; mais
regardons le piéton lui qui veut aller au bureau de poste. Il est
obligé de marcher à pied ou prendre un taxi, faire un
mille et demi, deux milles pour aller au bureau de poste, pas de passage...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de facteurs, à Waterloo?
M. RUSSELL: M. le Président, il n'y a pas de facteurs à
Waterloo...
M. SAINT-PIERRE: Ah!
M. RUSSELL: Est-ce que l'ingénieur ne serait pas
informé?
M. SAINT-PIERRE: Est-il nécessaire que l'on s'informe? je vous le
demande.
M. RUSSELL: Je l'ai dit au ministre. C'est là que f aimerais
avoir les critères sur quoi l'ingénieur...
M. SAINT-PIERRE: Vous avez bâti un pont temporaire, vous venez de
le dire...
M. RUSSELL: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ...pour les piétons alors ils s'en servent.
M. RUSSELL: M. le Président, on l'a fait une semaine
après.
M. SAINT-PIERRE: C'est ça, c'est bien ça.
M. RUSSELL: Oui mais aux frais de la municipalité.
M. SAINT-PIERRE: Vous êtes responsables des contribuables de votre
municipalité.
M. RUSSELL: M. le Président, on a bâti un pont pour les
piétons après pour la simple raison que l'ingénieur en
chef a répondu à la municipalité que le contracteur
était obligé de bâtir un pont pour les piétons et le
contracteur de sont côté dit: je ne suis pas obligé. Il a
fait un petit pont là de 18, 20 pouces de large pour son utilité
personnelle qui a été condamné par le ministère du
Travail par l'inspecteur du ministère du Travail et c'est à ce
moment-là, ça faisait quatre, cinq jours que les travaux
étaient commencés, que la ville a été
obligée d'intervenir à toute vitesse. On a travaillé
quasiment jour et nuit pour faire un pont pour les piétons
Je veux simplement dire au ministre qu'il y a quelque chose qui ne
marche pas rond dans cette affaire-là et je veux savoir sur quel rap-
port on s'est basé pour leur donner des travaux de cette
façon-là? Je crois que j'ai le droit de le savoir.
M. SAINT-PIERRE: Je crois que nous avons agi suivant ce que nous avons
l'habitude de faire d'ailleurs lorsque l'on nous a demandé des
soumissions, nous avons averti les soumissionnaires qu'il n'y aurait pas de
pont temporaire. Je n'ai pas rencontré personne dans cette
période-là; et puis je dirai ceci: nous avons agi d'après
un rapport que nous avons eu qui venait de l'ingénieur, j'en suis
assuré, parce que ç'a été décidé par
l'ingénieur en chef la construction des ponts et si cela a
été fait de même c'est parce que l'on a crû que l'on
faisait bien.
Il me semble que la ville de Waterloo devrait coopérer comme
d'autres municipalités pour faire passer la circulation sur des rues qui
sont voisines et à contrôler de façon à ce qu'elle
bénéficie d'un pont qui sera tout à fait une
amélioration pour la ville, une amélioration pour la rue
principale. C'est à l'intérieur de la ville même, et la
ville de Waterloo n'est pas un village, c'est une ville.
M. RUSSELL: C'est une ville beacoup plus petite que bien d'autres villes
dans lesquelles on a bâti des ponts totalement aux frais du
ministère des Travaux publics, du gouvernement, et lesquelles avaient
des chemins de contour où on a bâti des ponts temporaires. Le
ministre sait que même en campagne ou à des endroits beaucoup plus
petits, où il y a bien moins de circulation que dans la ville de
Waterloo, que sur la route no 1, on fait des ponts temporaires; mais ce n'est
pas là le seul critère. Lorsqu'on a examiné les routes
pour un chemin de contour pour la circulation, l'ingénieur avait la
responsabilité de savoir si ces routes étaient convenables pour
la pesanteur de la circulation qui passe sur la route no 1. C'est là
qu'il a manqué gravement à son devoir, il a fait une erreur
grave. Parce qu'actuellement, la réparation et la construction du pont
temporaire, la passerelle pour les piétons, la réparation des
rues vont coûter plus cher que le coût total du pont qui se
construit actuellement.
M. GOSSELIN: Pont permanent.
M. RUSSELL: Cela va coûter plus cher. Et à ce
moment-là, si le ministre doute de ma parole, qu'il envoie un de ses
ingénieurs et on va examiner les lieux.
M. SAINT-PIERRE: C'est marqué ici. Il y a un paragraphe qui dit
ceci: « Tel que montré sur
le croquis ci-joint, le seul endroit où il serait possible de
construire un pont temporaire, ce serait à environ 200 pieds en aval. La
reconstruction du pont sur la rue Principale et la route No 1 ».
D'ailleurs pour les véhicules lourds, on ne peut pas construire
un pont facilement. On aurait été mieux de retarder la
construction du pont.
M. RUSSELL: M. le Président, dans les conditions actuelles...
M. SAINT-PIERRE: Un pont pour les véhicules lourds, ce n'est pas
un pont temporaire.
M. RUSSELL: ... si on persiste dans le même état d'esprit
qu'actuellement, ça aurait coûté meilleur marché
à la ville de faire le pont à ses frais et ce n'aurait rien
coûté au ministère.
M. SAINT-PIERRE: Vous savez que le pont...
M. RUSSELL: ... vous savez que la ville n'était pas en mesure
d'entreprendre un travail comme celui-là. Elle n'en avait pas les moyens
à ce moment-là. C'est la raison pour laquelle on a
demandé, on a fait une demande au ministère et je croyais qu'il
aurait eu moyen que les ingénieurs du ministère pas
nécessaire de crier après le ministre, il a de l'ouvrage par
dessus la tête s'entendent et arrivent à un compromis
raisonnable afin que ça ne coûte pas une fortune à la ville
et pas une fortune au ministère. Le pont temporaire qui avait
été estimé à $15,000, je crois c'est
l'information que j'ai a coûté moins de $10,000. Il va
coûter moins que $10,000 complet, construit et nettoyé. Ce n'est
pas énorme. Il me semble que ce serait dans l'ordre...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment...
M. RUSSELL: ... et la passerelle coûte moins que $1,000. Donc ce
serait dans l'ordre, il me semble, que le ministre devrait, à ce
point-ci, au moins dire: Il y a eu une erreur qui a été faite. On
va compenser en payant le pont temporaire, la passerelle. La ville va avoir
$25,000 de réparations et même plus dans ses propres rues.
M. SAINT-PIERRE: Je n'avouerai jamais que c'est une erreur.
M. GOSSELIN: Ah! Ah!
M. RUSSELL: M. le Président, du moment qu'on...
M. SAINT-PIERRE: Construire un pont ne veut pas dire
nécessairement construire des ponts temporaires autour. Surtout comme
vient de dire le député de Shefford, qu'il y a une circulation
très lourde là; il y a des responsabilités aussi pour
celui qui va construire un pont temporaire: la surveillance et la
solidité du pont temporaire qu'il va construire. Un pont temporaire ne
peut pas être de la même forme qu'un pont permanent et que le pont
qu'on va bâtir, qui va servir pour des années et des
années. Alors il faudrait bâtir un pont presque aussi bon puis
aussi fort, je dis bien aussi fort que celui qui est bâti exactement
à l'endroit où il doit être bâti. C'est d'amener des
dépenses extraordinaires. D'ailleurs il y avait juste que le pont
était étroit.
M. RUSSELL: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Il s'agissait d'en bâtir un plus large.
M. RUSSELL: C'était un pont qui était avancé
aussi.
M. SAINT-PIERRE: Et peut-être que la municipalité aurait pu
suggérer dans le temps qu'on élargisse le pont au lieu d'en
bâtir un autre. On l'a bâti pour donner un aspect plus
régulier à la rue Principale de Waterloo.
M. RUSSELL: M. le Président, je crois que l'ingénieur qui
est venu faire l'inspection avant la construction avait recommandé la
construction d'un pont neuf.
M. SAINT-PIERRE: Eh bien!...
M. RUSSELL: Il a examiné les conditions...
M. SAINT-PIERRE: ...lorsque le pont nécessite pas mal de
réparations.
M. RUSSELL: ... et à ce moment-là, je crois que
c'était très logique, que le pont était vieux et que le
béton commençait à être endommagé.
M. SAINT-PIERRE: C'était un pont qui était à peu
près dans le même état que celui de Granby, puis il a
été reconstruit. Nous avons élargi...
M. RUSSELL: Nous n'avons pas eu, nous n'avons pas refusé d'offres
du ministère de l'élargir...
M. SAINT-PIERRE: Tout de même l'ingénieur dans le temps a
dit qu'il fallait un pont neuf, nous avons bâti un pont neuf. Nous
som-
mes à construire un pont neuf comme je l'ai dit verbalement au
député de Shefford, c'est que nous étions pour
accélérer les travaux pour qu'ils soient terminés
aussitôt que possible. Il se rappelle bien la conversation que nous avons
eue ensemble...
M. RUSSELL: Il sera ouvert au mois de mai, M. le Président.
M. SAINT-PIERRE: ... et là il est impatient de me dire que le
pont...
M. RUSSELL: Non, je ne suis pas impatient.
M. SAINT-PIERRE: ... les travaux ont été commencés
durant l'hiver. Pour accélérer les travaux nous avons tout fait
de façon à ce que cela soit terminé le plus tôt. Il
y a moyen, il me semble qu'il y a moyen d'avoir une coopération de la
part du conseil municipal de Waterloo pour mener cet ouvrage-là à
bonne fin et ne pas tout simplement se dresser à un point que je connais
moi aussi...
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre...
M. SAINT-PIERRE: ... et qui a été dit devant cette table.
Il a été le premier qui a promis envers et contre tous qu'il
obtiendrait un pont temporaire.
M. LOUBIER: Celui qui vient de parler. M. SAINT-PIERRE: Ah non, ah
non.
M. RUSSELL: Non, M. le Président, il n'y a pas de promesse que
j'obtiendrais un pont temporaire....
M. SAINT-PIERRE: Il l'a dit après que les soumissions
étaient sorties et le premier qui aurait dû le dire
premièrement puisque nous avons demandé les soumissions de
même aurait pu redemander d'autres soumissions.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense...
M. SAINT-PIERRE: J'ai su cela beaucoup après.
M. LOUBIER: C'est de la discrimination.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que c'est vrai oui ou non?
M. RUSSELL: C'est faux, complètement faux, le ministre est dans
l'erreur quand il dit que j'ai promis que j'obtiendrais un pont temporaire.
J'ai dit simplement que cela prenait un pont temporaire. Je l'ai dit en conseil
et pour les conditions, la seule raison qui m'a amené à dire cela
ce sont les conditions des rues sur lesquelles doit circuler le transport
lourd. Les rues ne pouvaient pas le porter et même à ce
moment-là, on a rencontré des ingénieurs de la Voirie, on
a discuté avec eux et la preuve est faite aujourd'hui que deux semaines
après, les rues, bien, une était complètement finie. Il
passe du traffic lourd sur la route numéro 1.
M. SAINT-PIERRE: Il faut croire.
M. RUSSELL: Beaucoup, il faut que le ministre comprenne cela.
M. SAINT-PIERRE: C'est un peu ce qui nous a fait hésiter...
M. RUSSELL: Et le ministre demande la coopération de la ville de
Waterloo. Je pourrais demander simplement un peu de communication avec le
ministère, son ministère.
M. SAINT-PIERRE: Probablement.
M. RUSSELL: On a essayé à s'entendre, je comprends, savoir
où on allait, et chaque fois cela a été un refoulement ou
un non catégorique.
M. SAINT-PIERRE: C'est lorsqu'un contrat est demandé.
M. RUSSELL: ...est-ce que le ministre peut me dire si oui ou non
l'entrepreneur dans sa soumission était obligé de bâtir un
pont temporaire pour les piétons?
M. SAINT-PIERRE: Je ne le sais pas. Je ne peux pas vous répondre
sur un détail et je ne peux pas vous répondre non plus. Mais je
peux vous dire pourquoi...
M. RUSSELL: M. le Président...
M. SAINT-PIERRE: ...on a enlevé au milieu, qu'on a enlevé
et qu'on a pris la décision de bâtir un pont. Je n'ai pas eu
connaissance d'aucune faute qui regarde ce pont-là sauf peut-être
ce que je viens de dire.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le premier ministre ne me
crois pas lorsque je lui dis que le conseil est informé par son
sous-ministre qu'il y aurait un pont temporaire de construit à
l'occasion de la construction du pont neuf?
M. SAINT-PIERRE: Vous avez une lettre?
M. RUSSELL: Oui. M. le Président, est-ce que le ministre ne me
croit pas lorsque je lui dis que j'ai été informé par son
ingénieur en chef que l'entrepreneur était obligé de
bâtir une passerelle ou bâtirait une passerelle pour les
piétons.
M. SAINT-PIERRE: D'après l'ingénieur en chef...
M. RUSSELL: M. le Président, ce n'est pas là la question;
je demande...!
M. SAINT-PIERRE: Je ne suis pas ici pour vous faire un rapport.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. SAINT-PIERRE: Cela c'est une affaire personnelle que vous amenez.
Est-ce qu'on construit un pont ou est-ce qu'on ne construit pas de pont?
M. RUSSELL: C'est sur des Travaux publics cela.
M. SAINT-PIERRE: C'est le principal. Est-ce que l'on construit un pont
actuellement? Est-ce que c'est le ministère? Est-ce que c'est un pont
que l'on construit? D'après moi ce n'est pas le bon article. C'est
l'article des réparations.
M. RUSSELL: M. le Président, j'ai commencé à
demander...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas l'article des ponts neufs, ce n'est pas
dans l'immobilisation. Je vais y répondre quand même; j'ai
répondu. Je suis toujours prêt à répondre sur
n'importe quelle question, même celles qui sont passées et je
tiens à dire au député de Shefford que nous sommes
à construire un pont et, tel que je lui ai dit, nous
accélérons les travaux pour les terminer le plus vite possible.
Il y a des voies qui peuvent servir pour le trafic lourd si on veut le
contrôler. Nous construirons des ponts temporaires seulement dans les cas
où c'est absolument nécessaire et qu'il n'y a seulement qu'une
route ayant des chemins d'accès autour des chemins qui peuvent servir
même s'ils sont un peu défoncés c'est qu'ils ne sont pas
enlignés, ils ont besoin de réparations s'ils se défoncent
de même.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. SAINT-PIERRE: Il peut en coûter $25,000 à une
municipalité qui veut améliorer ses chemins et cela appartient
à la municipalité d'améliorer ses chemins. Cela
n'appartient pas au ministère des Travaux publics.
M. RUSSELL: M. le Président, ce ne sont pas des routes
secondaires. Elles ne sont pas construites pour endurer le trafic qui passe sur
la route numéro 1. On a des rues sur lesquelles le trafic passe comme la
rue Lewis, il n'y a pas de dommages de faits, c'est une rue qui est construite
pour ce trafic lourd. Maintenant le ministre me dit que je ne suis pas au bon
article. J'ai demandé simplement tout à l'heure un rapport d'un
ingénieur et je pense que cela comprend les ingénieurs, cet
article.
M. SAINT-PIERRE: Mais oui tout de même cela comprend...
M. RUSSELL: Et je voudrais bien savoir si dans le rapport... il y avait
un rapport sur lequel le ministre...
M. LOUBIER: Le ministre doit...
M. RUSSELL: ... qui informait le ministre qu'il n'avait pas de
possibilité de bâtir ou de construire un pont temporaire. C'est la
seule raison et c'est le seul...
M. SAINT-PIERRE: Lorsque les soumissions ont été
accordées...
M. RUSSELL: C'est le ministre qui m'a en-trafné dans la
construction du pont.
M. SAINT-PIERRE: Je vous ai entraîné, je tiens le dernier
rapport, je le sais.
M. RUSSELL: Mais oui, mais...
M. SAINT-PIERRE: D'un autre côté, lorsque les soumissions
ont été demandées, c'était prévu et cela a
été retranché; les soumissionnaires ont été
avisés de soumissionner sans la construction d'un pont temporaire.
Alors, sur ce point-là, lorsque les soumissions sont publiques et sont
sorties, on ne peut pas changer la formule, si vous voulez.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. SAINT-PIERRE: Sauf arrêter et ne pas construire.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. SAINT-PIERRE: J'ai pensé qu'il était plus
nécessaire de construire.
M. RUSSELL: M. le Président, je ne veux pas faire une
polémique avec cela, j'essaye d'informer le ministre d'abord.
M. SAINT-PIERRE: Je suis bien informé.
M. RUSSELL: J'essaye d'informer le ministre, et j'en étais tout
à l'heure au point de dire au ministre: est-ce qu'il m'a cru lorsque je
lui ai dit que j'avais été personnellement informé que
l'entrepreneur devait bâtir une passerelle ou bâtirait une
passerelle pour les piétons?
M. SAINT-PIERRE: L'ingénieur-en-chef dit qu'il n'a pas
été informé.
M. RUSSELL: L'ingénieur-en-chef n'a pas été
informé?
M. SAINT-PIERRE: Non. Il a su qu'il y avait une passerelle qui avait
été construite par l'entrepreneur, mais qui n'était pas
comprise dans ses plans.
M. RUSSELL: Très bien. D'accord, l'ingénieur-en-chef m'a
dit qu'il y avait une passerelle qui était construite par
l'entrepreneur, mais qui ne pouvait pas être utilisée, chose qu'il
ne savait pas, la passerelle n'était pas acceptable pour être
utilisée par les piétons, et elle a été
condamnée au bout de quelques jours par l'inspecteur du ministère
du Travail.
Donc, à ce moment-là, l'entrepreneur dit: je ne suis pas
obligé de bâtir une passerelle; donc je veux simplement faire ce
point-ci. Est-ce qu'il était logique de donner un contrat dans une ville
comme Waterloo sans demander de bâtir une passerelle pour les
piétons, laisser les piétons contourner par le détour,
à pied?
M. SAINT-PIERRE: Le pont Allan, où se trouve-t-il?
M. RUSSELL: Le pont Allan, M. le Président, sur la rue Allan.
M. SAINT-PIERRE: Et où est la rue Allan? M. GOSSELIN: A
Waterloo!
M. RUSSELL: Non, elle est tout près du pont, c'est la même
rivière, mais de la rue Allan, il faut faire un détour d'un mille
et trois quarts à peu près pour revenir au bureau de poste. Donc,
les piétons qui n'ont pas d'automobile sont obligés, s'ils
veulent aller chercher leur courrier le matin, de faire le détour
à pied ou de prendre un taxi pour un mille et trois quarts. Ceux qui
veulent aller à la messe le dimanche sont obligés de faire la
même chose. Tous les piétons sont obligés de faire la
même chose. C'est un point, je pense, qui a été
oublié et qui est assez grave.
M. SAINT-PIERRE: Le mieux à faire, je pense, serait de
communiquer avec l'entrepreneur, lui demander s'il peut s'informer au sujet de
la passerelle qui est là actuellement, d'aller examiner cela et demander
si on peut l'améliorer.
M. RUSSELL: La ville a dû bâtir la passerelle, on ne pouvait
pas laisser cette situation. On a bâti une passerelle qui a
été acceptée par l'inspecteur; on a fait venir
l'inspecteur qui a accepté, on l'a assurée en cas...
M. SAINT-PIERRE: Combien a-t-elle coûté la passerelle?
M. RUSSELL: Pas tellement, peut-être $1,500, je ne sais pas, je
n'ai pas les chiffres exacts.
Maintenant, la question du pont temporaire, cela a été
fait aussi, le ministre peut envoyer un inspecteur. Je désirerais qu'il
envoie un inspecteur et que celui-ci fasse un rapport. Le ministre voulait
avoir la collaboration de la ville, du conseil, le conseil est
entièrement prêt à coopérer. On voudrait simplement
que le ministre, admette qu'il y a eu erreur...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas une erreur!
M. RUSSELL: Il y a eu des frais supplémentaires...
M. SAINT-PIERRE: C'est une manière d'interpréter de ma
part, qui est différente de la vôtre.
M. RUSSELL: Très bien. Je veux simplement que le ministre
comprenne, si on peut avoir la collaboration de son ministère, pour
essayer de partager au moins les frais encourus, par suite d'une mauvaise
interprétation d'un rapport ou d'un mauvais rapport qui a
été fait lequel a guidé le ministre ou ses officiers
à agir de cette façon.
M. SAINT-PIERRE: Nous sommes au courant de ce que vient de dire le
député, et j'étais sous l'impression, je suis encore sous
l'impression que s'il faut actuellement construire des ponts temporaires chaque
fois que l'on construit des ponts à l'intérieur des
municipalités, là où il y a déjà d'autres
rues qu'il va falloir y penser deux fois avant de construire.
Le budget est assez limité et lorsque nous demandons des
soumissions, nous sommes obligés par l'arrêté en conseil
2372, de les respectés toujours lorsque les soumissions sont faites, on
n'a pas le droit de rien déranger aux soumissions. Elles sont faites
sans...
M. GOSSELIN: Il n'y a pas d'extra quand on a $1,000,000 pour le
budget!
M. LOUBIER: Il n'y a jamais d'extra?
M. SAINT-PIERRE: Ils sont faits sans... Quel budget?
M. LOUBIER: Le ministère de la Voirie en a eu pour $2,800,000
d'extra...
M. SAINT-PIERRE: Bien oui, c'est cela! Je ne discute pas du budget de la
Voirie mais l'arrêté en conseil 2372 concerne la construction.
M. LOUBIER: Oui, mais c'est la politique générale du
gouvernement.
M. GOSSELIN: Je ne demande pas au ministre de suivre les soumissions
publiques, je sais qu'il est obligé de les suivre, et de recevoir les
soumissions telles que demandées, mais il y a une chose qui est
certaine, c'est qu'il y a un ministère qui exécute des travaux en
régie; il aurait pu, de concert avec la ville, s'entendre
là-dessus, s'il y avait eu moyen d'avoir un peu de communication!
M. SAINT-PIERRE: Ces deux systèmes...
M. RUSSELL: Si on avait su au mois de décembre qu'ils ne se
bâtissaient pas de pont temporaire, avant que les travaux commencent, on
aurait bâti, nous autres la ville, un pont temporaire, pour ne pas
engager le trafic lourd sur une route secondaire. Lorsque le pont a
été condamné, a été défait, avant que
le pont ne soit défait, on aurait bâti une passerelle, cela
n'aurait pas créé ce préjudice, ce malaise qui a
existé dans la ville de Waterloo, ce n'est pas moi qui le dit, M. le
Président, j'ai eu des téléphones, des pétitions,
la nuit! On appelait chez-nous pour réveiller ma femme à cause du
pont!
Je comprends que je suis le maire de la ville, je suis le
député du comté, mais je trouve que c'était... je
comprends que ce n'est pas le ministre qui a appelé, mais j'ai
été obligé d'endurer ces critiques qui n'étaient
pas nécessaires, s'il y avait eu simplement un peu de communication et
si un peu plus d'attention avait été apportée aux
revendications qui ont été faites par le conseil, de bonne foi.
Il y a eu un manque d'entente et de coopération en quelque part, de la
part du ministère pour simplement éliminer ces
choses-là.
M. SAINT-PIERRE: Je puis toujours les éliminer mais,
premièrement, lorsqu'au début les soumissions sont sorties, je
crois que le conseil municipal savait que les demandes étaient faites,
sans pont temporaire!
M. RUSSELL: M. le Président, non, le Conseil municipal n'a pas
été averti...
M. SAINT-PIERRE: Cela a paru dans les journaux!
M. RUSSELL: Oui certainement! Mais on n'a pas été faire un
relevé des plans pour savoir s'il y avait un pont temporaire dans les
soumissions.
M. SAINT-PIERRE: Bien oui!
M. RUSSELL: Cela a été une indication qui nous est venue
du contracteur, à ce moment-là...
M. SAINT-PIERRE: Vous êtes un peu comme moi vous. Je ne le savais
pas et vous ne le saviez pas!
M. RUSSELL: M. le Président, à ce moment-là,
lorsqu'on a vu l'indication, c'était au début de décembre,
je crois vers le 9 ou le 10 décembre, on est intervenu au
ministère, on a été informé qu'il y avait une
construction, que le pont se construisait et qu'il n'y avait pas de pont
temporaire! Et, à ce moment-là on a eu une réponse
affirmative... il se construirait un pont temporaire. Le conseil est
retourné sans inquiétude, et le prochain avertissement qu'on a
eu, M. le Président, ce fut le matin des travaux! Cela commençait
et pas de pont temporaire!
M. SAINT-PIERRE: Vous auriez pu nous envoyez un
télégramme!
M. RUSSELL: Bien, M. le Président, on avait le droit de prendre
une injonction pour arrêter
les travaux, aussi! Et si, honnêtement, sans malice, j'avais
su...
M. SAINT-PIERRE: Le seul moyen... à l'intérieur de la
municipalité c'était quelque chose que vous n'approuviez pas!
M. RUSSELL: M. le Président, honnêtement et sans malice,
mais si de ma part vis-à-vis le ministre, si j'avais su que cela serait
un enchaînement de ce qui s'est produit, on aurait pu prendre une
injonction et arrêter les travaux. Mais au moment où je l'ai su,
j'était ici, à Québec, je l'ai su et les travaux
étaient commencés, la moitié du pont était
démolie, c'est là que j'ai su qu'il ne se faisait pas de pont
temporaire et que plus rien ne marchait. Tout s'est enchaîné, cela
a été un paquet de malaises, un cri général, j'ai
eu des pétitions, des lettres, des télégrammes qui
venaient de tout bord et de tout côté. Ce fut la révolution
pendant 15 jours, jusqu'à ce qu'on puisse en venir à une entente
sur ce problème-là.
M. SAINT-PIERRE: Le problème d'un pont temporaire!
M. RUSSELL: Il aurait été si facile de s'entendre, et si
on avait voulu s'entendre plutôt que de s'asseoir sur des positions et se
dire que ce n'est pas possible, on m'informe que ce n'est pas possible!
M. SAINT-PIERRE: Mais pour vous c'est un problème temporaire
aussi, lorsqu'il sera terminé!
M. RUSSELL: Monsieur, c'est un problème temporaire qu'on a
dû régler et je veux simplement informer les ministre ainsi que
ses officiers de ceci, parce que ce n'est pas toujours simplement par malice ou
par vengeance qu'on fait ces choses-là, on le fait pour offrir au
ministère la meilleure coopération et je me demande pourquoi en
retour, les corporations, ou Waterloo plutôt, n'a pas pu obtenir la
même coopération du ministère. C'est là le
point!
M. SAINT-PIERRE : Dans quelles municipalités a-t-on mis des ponts
temporaires à l'intérieur des municipalités, quelles
municipalités?
M. RUSSELL: Presque toutes les municipalités, M. le
Président. Je pourrais poser la question au ministre, combien y en
a-t-il ou il n'y a pas eu de ponts temporaires?
M. SAINT-PIERRE: Il n'y en a pas à l'intérieur de la
municipalitées.
M. RUSSELL: M. le Président, je demanderai la permission au
ministre. Combien de ponts avez-vous construits en 1965 dans les
municipalités où il n'y a pas eu de ponts temporaires?
M. SAINT-PIERRE: Lorsque l'on remplace un pont, un vieux pont, on
bâtit à côté. Alors le vieux pont, c'est en
attendant, c'est un pont temporaire. Vous aviez un pont temporaire.
M. RUSSELL: M. le Président, c'est une réponse bien
évasive de la part du ministre. Lorsqu'il y a une route, si on ne change
pas la route, on ne passe pas à côté.
M. SAINT-PIERRE: Le pont permanent devient temporaire et puis l'autre
sera permanent.
M. RUSSELL: Pour quelles raisons celui-là n'est-il pas devenu
temporaire? Pourquoi n'a-ton pas utilisé le vieux pont?
M. SAINT-PIERRE: C'est parce que l'on a trouvé qu'il n'y avait
pas assez d'espace, il fallait le construire à deux cents pieds et puis
deux cents pieds, cela a paru trop long pour l'ingénieur, si
l'ingénieur a paru lui-même penser que c'était
détourner la circulation trop loin ou dans des endroits où ce
n'est pas trop accessible et que ça peut être très
dispendieux, bien, on prend une chance, qu'est-ce que vous voulez?
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que...
M. SAINT-PIERRE: On compte sur la municipalité pour nous
aider.
M. RUSSELL: M. le Président, je pense que, dans les
circonstances, il y a eu des critères autres que celui de l'espace qui
ont guidé l'ingénieur.
M. SAINT-PIERRE: Ah! vous pouvez penser ce que vous voulez.
M. RUSSELL: Non, M. le Président. Je pense que c'est la raison
pour laquelle on attend encore le rapport et le ministre m'a dit que sur le
rapport il a été indiqué qu'il n'y avait pas
possibilité de bâtir un pont temporaire. C'est là la
question que j'avais posée au ministre.
M. SAINT-PIERRE: Bien oui. Il dit: deux cents pieds. Il aurait fallu
bâtir à deux cents pieds et puis c'était un endroit qui
n'était pas
accessible. D'ailleurs, dans ma propre idée, il me semble, en
connaissant le lieu, que peut-être du côté gauche il y
aurait une possibilité; je ne sais pas, ça ne me paraissait pas
facile.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: Non, non! J'attends la réponse du ministre.
M. SAINT-PIERRE: Non, je dis que, d'après les rapports qu'il
avait eus, ça ne semblait pas être une grosse amélioration
là, pour l'accès, que ça n'améliorait pas beaucoup
la circulation. Il semblait que c'était plus facile de se servir des
rues qui étaient déjà existantes et de rejoindre la route
après avoir traversé celui-là au lieu de passer à
côté du pont dans un coin où c'était assez
difficile.
M. RUSSELL: M. le Président, on aurait pu le construire...
M. SAINT-PIERRE: C'est un pont qui devait prendre quelques mois à
se construire, je vous le dis franchement...
M. RUSSELL: Ah oui! je suis d'accord.
M. SAINT-PIERRE: ... il faut qu'il y ait coopération de la part
des municipalités; autrement on les renforcira et puis on
réparera les ponts et puis on n'en fera pas d'autres. Parce qu'il faut
que les municipalités... Si l'on est obligé de s'occuper de tout
ça et puis se déranger les maisons pour installer un pont
temporaire ou enfin de faire des accès trop difficiles, étant
responsables de quelque chose qui serait peut-être grave, il peut arriver
que la glace emporte les piliers d'un pont temporaire il est
arrivé toutes sortes de choses dans des endroits ça nous a
mis de plus en plus en garde contre la construction de ponts temporaires durant
la construction d'un autre.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre m'a répondu qu'il
y avait un pont, que c'était possible de construire un pont
temporaire...
M. SAINT-PIERRE: ... très difficile d'accès...
M. RUSSELL: ...très difficile d'accès. De toute
façon, on va en reparler. Quelle était l'estimation du pont
temporaire?
M. SAINT-PIERRE: $5,000.
M. RUSSELL: $5,000, est-ce que le ministre serait prêt à
faire les mêmes déboursés? Le pont temporaire a
été construit. La ville a construit un pont temporaire, on a
été obligé d'en construire un.
M. SAINT-PIERRE: Un pont pour les piétons?
M. RUSSELL: Bien, un pont pour les piétons. Les deux, on a
été obligé de construire les deux.
M. SAINT-PIERRE: Vous les avez construits tous les deux.
M. RUSSELL: On a été obligé de construire le pont
temporaire pour les automobiles et les camions, pour les véhicules
lourds surtout; pas pour les automobiles, ce n'était pas
nécessaire parce qu'elles pouvaient le contourner par les routes
secondaires sans faire de dommages. Mais les véhicules lourds ne
pouvaient pas. On a actuellement des dommages considérables
causés dans deux rues en particulier. On va être obligé de
réparer et s'il avait fallu laisser continuer la circulation, au moment
des dégels, il ne serait pas resté de rue du tout. Cela n'aurait
pas été pratiquable.
M. SAINT-PIERRE: Ce serait plus économique pour vous, pour le
conseil, de bâtir les ponts, si ça vous coûte seulement
$5,000 ou $6,000, plutôt que de réparer pour $25,000 de ponts.
M. RUSSELL: Oui, M. le Président, si on l'avait su à temps
pour le faire...
M. SAINT-PIERRE: Il est encore temps.
M. RUSSELL: ... mais...
M. SAINT-PIERRE: Le dégel commence.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre serait
prêt à payer les dommages qui ont été faits en
attendant, maintenant que la ville a construit le pont temporaire? Qu'il envoie
un de ses inspecteurs, un de ses ingénieurs. On va prendre les
estimations des dommages qui ont été faits sur les rues durant
les deux semaines qu'il a fallu à la ville pour construire le pont
temporaire.
M. SAINT-PIERRE: Qu'on envoie un ingénieur!
M. RUSSELL: Très bien, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre s'est échappé tout
à l'heure quand il a dit au député de Shefford que la
principale raison, c'était que le député de Shefford avait
promis qu'il y aurait un pont temporaire...
M. SAINT-PIERRE: ... temporaire...? M. RUSSELL: Le ministre...
M. SAINT-PIERRE: ... la région où habite le
député de Shefford, vous savez, il y a toujours une certaine
compréhension qui existe entre... c'est un bon administrateur d'abord on
peut le garder longtemps comme maire, il défend sa municipalité,
je ne veux pas dire quelque chose qui serait peut-être... un mot qui
aurait été dit, je ne l'ai pas accusé. Mais si
c'était dans Bellechasse, je me demande?
M. LOUBIER: Ah oui, priez fort, priez fort.
M. SAINT-PIERRE: Dans Bellechasse, je serais bien inquiet.
M. LOUBIER: Nous autres on y va à grand coup.
M. GOSSELIN: M. le Président, à même ces salaires
qui sont payés $2,300,000, je comprends que lorsque ce sont des
équipes qui se rendent faire ces réparations-là, elles
doivent engager sur les lieux la main-d'oeuvre nécessaire, de quelle
façon procède-t-on pour obtenir la main-d'oeuvre
nécessaire pour ces travaux?
M. SAINT-PIERRE: Les instructions aux contremaîtres... le
contremaître qui est de la région s'adresse au bureau de placement
provincial.
M. GOSSELIN: Alors, ils n'ont pas d'ordre à recevoir des
patroneux dans les comtés pour diriger...
M. SAINT-PIERRE: Ils peuvent en recevoir...
M. GOSSELIN: ... diriger les...
M. SAINT-PIERRE: ... il y enabien des patroneux chez nos adversaires qui
sont encore des patroneux.
M. GOSSELIN: il y en avait...
M. SAINT-PIERRE: ... pour bien placer les gens. Il y en a une
quantité.
M. RUSSELL: Le ministre peut en nommer.
M. SAINT-PIERRE: J'en ai nommé un dans le comté de
Bagot.
M. LOUBIER: Comment s'appelle-t-il? M. SAINT-PIERRE: Comment il
s'appelle?
M. RUSSELL: Lecompte, un nommé Lecompte?
M. SAINT-PIERRE: Si je peux vous les nommer, je vous les nommerai.
M. RUSSELL: Ce n'est pas un M. Lecompte?
M. SAINT-PIERRE: Non.
UNE VOIX: ... la petite histoire de...
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne rentre pas dans les détails, dans les
choses qui sont personnelles.
M. LOUBIER: C'est vous qui avez dit...
M. SAINT-PIERRE: Non, ce n'est pas personnel, c'est
général.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. M. LOUBIER: D'accord...
M. SAINT -PIERRE : Je peux dire que parfois, tout le monde s'en
mêle.
Tout le monde s'en mêle mais nous nous adressons au bureau de
placement provincial et lorsqu'il n'y a pas de possibilité enfin que
c'est trop éloigné tout ça, nous disons; vous savez
où est le maire de l'endroit. Les instructions ont toujours
été données comme ceci, de trouver un personnel capable de
faire le travail et je dois dire que nos contremaftres ont jusqu'à date
engagé des hommes compétents et que les travaux ont
été faits d'une manière satisfaisante et à un prix
convenable.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre tout à l'heure,
lorsqu'il réfère au bureau de placement provincial qui demandait
aux entrepreneurs qui tâchaient de donner de l'emploi, de s'adresser au
maire, est-ce que c'est une pratique qui est acceptable?
M. SAINT-PIERRE: C'est accepté dans un petit village où il
s'adresse.
M. RUSSELL: Bien voici, M. le Président, pourquoi je
relève le cas, c'est que la chose s'étant
présentée, l'entrepreneur m'avait appelé et m'avait dit:
Il n'y a pas moyen d'avoir de la main-d'oeuvre ici. J'ai dit à de
moment-là; appelle le maire, il connaît ses gens, c'est dans une
petite municipalité, il y a certainement moyen d'en trouver. Et je me
rappelle qu'à ce moment-là, on a fait un scandale public. Le
maire avait appelé il n'y a pas de discrimination, je connais
assez le maire, le ministre le connaît en plus de ça et il
avait dit eh! bien tous ceux qui veulent de l'ouvrage, adressez-vous à
M. X qui cherche des employés. Les cultivateurs, tout le monde
était descendu travailler sur le pont. Mais quand même, cela avait
fait un scandale public en première page des journaux et dans une grande
assemblée on avait accusé le maire de faire du patronage
éhonté, au détriment de... sous les ordres du
député. Cela concernait un certain pont, je peux bien nommer la
place, c'était le pont de Roxton Falls et c'était le maire
Lefebvre que le ministre connaît très bien. Je connais assez le
maire Lefebvre, je pense pour savoir que ce n'est pas un patroneux.
M. SAINT-PIERRE: Je le connais pas mal, le maire.
M. RUSSELL: Oui. Ce n'est pas un patroneux. Mais quand même, M. le
Président, lorsqu'un entrepreneur construit un pont dans une
municipalité rurale ce n'est pas toujours facile d'avoir de la
main-d'oeuvre, il ne connaît pas les gens, je pense que c'est une mesure
valable que de s'adresser au maire et dire; as-tu quelqu'un que je peux aider
ou qui veut du travail.
M. SAINT-PIERRE: Cela semble bien logique de s'adresser au maire
lorsqu'il n'y a pas de bureau de placement provincial. C'est évident que
le maire va être accusé d'une façon ou d'une autre parce
qu'il...
M. RUSSELL: Bien...
M. SAINT-PIERRE: ... il y a des gens qui vont dire il aurait dû
nous engager, il n'aurait pas dû en engager d'autres.
M. RUSSELL: C'est le maire qui va accepter le blâme mais vous ne
verrez pas le député de Shefford faire un scandale avec une chose
comme ça.
M. LOUBIER: Le ministre a dit ça sans rire, est-ce qu'il y a des
écrits envoyé à des maires à nous produire.
M. SAINT-PIERRE: J'en ai assez.
M. LOUBIER: Parce que moi je connais des comtés où
ça marche encore avec le patroneux attitré.
M. SAINT-PIERRE: Vous, vous les voyez partout les patroneux.
M. LOUBIER: Je connais un comté entre autres où une
construction cet été...
M. SAINT-PIERRE: Vous ne les voyez pas toujours de votre
côté, mais de notre côté...
M. LOUBIER: ... un patroneux a su qu'il y avait un de mes amis qui
travaillait sur un pont et ça n'a pas été long qu'il a
débarqué de là. Et l'engagement se faisait par le
patroneux du comté.
M. SAINT-PIERRE: On l'appelle toujours le patroneux, on appelle le maire
patroneux parce qu'il...
M. LOUBIER: Non, il va peut-être, être candidat pour votre
parti. Alors...
M. SAINT-PIERRE: C'est parce qu'il ne fait pas de patronage.
M. LOUBIER: Non, mais le ministre ne devrait pas dire cela sans
rire.
M. SAINT-PIERRE: Je peux pleurer si vous voulez, mais cela reviendrait
au même.
M. LOUBIER: Ah! pleurez sur vos péchés!
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre approuve cette pratique de certaines
gens qui sont désignées par la fédération
libérale pour choisir les travailleurs comme cela sur les chantiers?
Est-ce que le ministre approuve que la fédération libérale
désigne des gens, dans nos comtés en particulier, pour s'occuper
de faire du placement?
M. SAINT-PIERRE: Vous devriez entrer dans la fédération
libérale...
M. GOSSELIN: Je ne suis pas intéressé du tout. Cela sent
trop mauvais dans cette affaire-là, je n'ai pas l'intention de rentrer
là-dedans!
M. SAINT-PIERRE: Ce serait une bonne chose qu'il y en ait un
représentant de chez vous qui viendrait voir comment cela se passe: Il
serait certainement converti à bien des choses.
M. GOSSELIN: J'aimerais que le ministre nous signale pourquoi cela lui
ferait plaisir.
M. SAINT-PIERRE: On a parlé de cours tout à l'heure, on
pourrait en donner des cours là-dessus pour vous montrer qu'on n'en fait
pas de patronage et qu'on essaye de trouver des employés qui peuvent
faire le travail. Le patronage ne veut pas dire...
M. GOSSELIN: Bien mieux que cela, le ministre sait fort bien que cela se
pratique et que la fédération libérale a
désigné dans nos comtés des gens qui s'occupent de faire
du placement dans les chantiers.
M. SAINT-PIERRE: Où prenez-vous vos renseignements?
M. GOSSELIN: Ah! je les prends tous les jours dans les faits qui sont
là et je pourrais vous en nommer à part ça!
M. SAINT-PIERRE: Dans les journaux?
M. GOSSELIN: Non, pas dans les journaux, vous demanderez ce
qu'André Gagnon aussi bien que Orner Dionne viennent faire dans mon
comté, sur les chantiers. Ils ont entrepris des réparations qui
sont faites par les Travaux publics.
M. SAINT-PIERRE: Qui est-ce?
M. GOSSELIN: De quelle autorité ces gens-là viennent-ils
sur des chantiers rencontrer vos contremaîtres et leur dire: « Vous
prendrez un tel, un tel? »
M. SAINT-PIERRE: Savez-vous que dans certains comtés il y a
même eu des patroneux de l'Union nationale qui surveillaient les travaux
et commandaient les hommes? Cela ne se faisait pas dans le comté de
Compton,
M. LOUBIER: A quelle place ça? A quel endroit ça?
M. SAINT-PIERRE: Sur un pont sur la rivière Yamaska.
M. LOUBIER: A quelle place?
M. SAINT-PIERRE: Justement dans le comté de Bagot.
M. LOUBIER: Dans le comté de Bagot.
M. SAINT-PIERRE: Saviez-vous à part ça qu'ailleurs il y en
avait un qui passait son temps à critiquer le sous-ministre de la Voirie
en faisant son travail sur un pont? Pensiez vous que c'était... comment
expliquez-vous ça?
M. GOSSELIN: Bien ça, il critiquait. Il critiquait sur sa
compétence ou sur ses allégeances politiques?
M. LOUBIER: On ne peut pas le vérifier, le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Les mots qu'il employait ne sont pas des mots que je
peux dire, qui sont parlementaires.
M. LOUBIER: Le ministre nous jette des exemples comme ça, sans
nom, rien...
M. SAINT-PIERRE: C'est comme vous le faites d'ailleurs.
M. LOUBIER: ... des affirmations gratuites.
M. SAINT-PIERRE: C'est comme vous le faites d'ailleurs.
M. LOUBIER: Non. Le député de Compton vient de citer des
faits...
M. GOSSELIN: Des noms bien précis.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je pense qu'on...
M. LOUBIER: On pourrait lui en donner.
M. SAINT-PIERRE: ... je voudrais attirer votre attention...
M. GOSSELIN: Les règlement ne me permettent pas, M. le
Président, de vous faire le témoin de ce que j'avance mais vous
savez fort bien de quoi je parle. Vous êtes au courant de la situation
qui existe...
M. SAINT-PIERRE: Je vais vous donner un petit conseil, je vous dirais
ceci:...
M. VAILLANCOURT: Je ne m'occupe pas des travaux.
M. SAINT-PIERRE: ...c'est de bien vouloir... Quand vous dites ça,
vous nuisez terriblement à votre parti!
M. GOSSELIN: Pas du tout.
M. SAINT-PIERRE: ...parce qu'on est tellement sous l'impression que vous
êtes imbu de cet esprit-là.
M. GOSSELIN: M. le Président, dans mon comté, moi, si
j'étais obligé de me fier à ces choses-là pour me
faire élire, je serais aussi bien de rester chez nous. Mes gens me
connaissent chez nous, ils savent que je ne m'en suis pas mêlé de
ces choses-là.
M. SAINT-PIERRE: Comment faites-vous pour savoir ça? Même
moi, je ne le sais pas. Dans mon comté je n'ai jamais pensé
à ça de ma vie, je n'ai jamais pensé pour un instant de
m'exempter, je n'ai jamais examiné...
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre ne rencontre jamais ses
électeurs? Il ne discute jamais avec ses électeurs?
M. SAINT-PIERRE: Je rencontre mes électeurs, je rencontre ceux
qui ne sont pas de mon parti parce que le meilleur moyen, comme dirait un homme
sage, c'est toujours de faire belle façon à tout le monde. Alors
si vous passez votre temps, monsieur...
M. GOSSELIN: C'est ce que nous faisons tous chacun dans nos
comtés.
M. SAINT-PIERRE: Si vous le faites, ne vous doutez pas de tout le monde,
je vous en prie.
M. GOSSELIN: Ce n'est pas la question de douter mais on trouve ça
tout à fait ridicule et puis...
M. SAINT-PIERRE: C'est ridicule, mais chez nous, ça n'existe
pas.
M. GOSSELIN: ...après avoir prêché comme vous l'avez
fait pendant les campagnes électorales, vous étiez pour faire
disparaître ça et puis là aujourd'hui vous agissez de
connivence avec eux pour que ça se perpétue.
M. SAINT-PIERRE: C'est ça.
M. GOSSELIN: Cela ne s'est pas amélioré
réellement.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont les informations de six heures moins cinq,
qu'on m'a dit en haut!
M. LOUBIER: Vous en avez là du patronage, cela bourgeonne!
M. SAINT-PIERRE: Monsieur, dans mon ministère, il n'y a aucun
patronage. Je pense que c'est une maladie qui existe dans le moment dans la
tête de plusieurs personnes.
M. LOUBIER: Moi, j'ai des noms bien précis, du
député de Compton. Au lieu de faire comme le ministre, qui a
lancé des paroles en l'air.
M. SAINT-PIERRE: C'est une maladie qui existe dans la tête de
plusieurs personnes de toujours penser au patronage. S'ils voient quelqu'un
avec un autre, ils s'imaginent qu'il fait du patronage. C'est vieux comme la
terre, cette idée-là, mais ce n'est pas bon. Cela n'existe pas
dans la tête des employés de mon ministère. Jamais, jamais,
jamais, on ne leur a dit quelque chose de nautre à les amener à
penser comme vous dites!
M. LOUBIER: Le ministre veut se couvrir du grand manteau blanc de la
vertu!
M. SAINT-PIERRE: Non, monsieur! Je ne suis pas vertueux... moins que le
député de Bellechasse.
M. LOUBIER: Au même moment,... en dessous de la manche,...
M. SAINT-PIERRE: Je ne connais pas les vertus du député de
Bellechasse!
M. LOUBIER: ... c'est là que cela se passe. A l'extérieur,
cela ne se salit pas! C'est à l'intérieur, cela se passe à
l'intérieur de la manche!
M. SAINT-PIERRE: Non, cela ne se passe pas à l'intérieur,
monsieur. Le député de Bellechasse qui est un homme très
intelligent n'exprime pas sa pensée dans le moment, il essaie de faire
de la propagande pour son parti, et ce n'est pas bon!
M. LOUBIER: Cela n'est pas bon pour votre parti, ah! c'est
sûr!
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas bon pour...
M. LOUBIER: On n'a pas mis de temps à le réaliser dans la
province!
M. SAINT-PIERRE: Si vous saviez!
M. LOUBIER: Dans mon comté, ce sont les « patronneux
» qui sont les « bedeaux » du ministre, et avec la
bénédiction du ministre...
M. SAINT-PIERRE: Tant mieux, s'ils sont tous là, tant mieux!
M. MAILLOUX: Le blâme que l'on nous fait actuellement, ce n'est
pas de ne pas employer les bleus, c'est d'en employer trop!
M. GOSSELIN: C'est important pour la justice dans la province pour les
individus qui auraient besoin de gagner dans nos comtés, et on leur
refuse de travailler.
M. SAINT-PIERRE: On ne refuse pas d'embaucher. Quand on n'a besoin de
personne, on n'en engage pas! On donne du travail à des gens qui,
peut-être, durant longtemps se sont plaint de ne pas en avoir. Si, durant
des années, ils n'en ont pas eu, ils veulent avoir leur tour. Mais, ce
n'est pas à cause du patronage, c'est de la justice.
J'ai vu un homme qui se promenait dans mon comté avec des permis
de boisson, et qui les donnait, au lieu que ce soit fait par la Régie
des Alcools,...
M. GOSSELIN: Là, vous êtes dans le ministère du
procureur général. Restez dans les Travaux publics.
M. SAINT-PIERRE: Il donnait ça, gardait le $10 pour lui. Il
donnait ça comme cadeau de noces.
M. LOUBIER: Le ministre trouve qu'alors ce n'était pas bon
ça. Il fait cela quatre fois plus profond, avec des accusations
vagues.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'était pas bon de donner un permis pour un
banquet en donnantle permis comme un cadeau lorsqu'il devait payer $10, ce
n'était pas bon!
M. LOUBIER: Voyons donc, voyons donc! Le ministre serait mis au
courant!
M. SAINT-PIERRE: Un de mes employés... M. LOUBIER: ... bien des
choses.
M. SAINT-PIERRE: On était venu lui donner un permis, et je l'ai
comme témoin. On lui a donné un permis en cadeau pour servir de
la boisson à l'occasion de ses noces.
M. GOSSELIN: Est-ce qu'il avait été payé le permis
ou s'il l'avait obtenu gratuitement?
M. SAINT-PIERRE: Non, c'était un cadeau, c'était...
M. GOSSELIN: Est-ce qu'il l'avait payé, ce type-là?
M. SAINT-PIERRE: Il ne l'avait pas payé. M. LOUBIER: Cela
coûtait combien?
M. SAINT-PIERRE: Cela ne se paie pas un permis.
M. GOSSELIN: Cela coûtait combien? Il avait certainement dû
être payé par quelqu'un!
M. LOUBIER: Le ministre aime cela du placotage, du commérage, et
des actions.
M. SAINT-PIERRE: Comment du commérage?
M. LOUBIER: Sans nommer personne,... Allez donc dire cela au chef de
l'Opposition ce que vous avez dit dans son comté tout à l'heure
en Chambre.
M. SAINT-PIERRE: Je lui dirai, je lui dirai.
M. LOUBIER: Oui, mais pas de la même façon! Le ministre
essaie de faire des farces avec cela...
M. SAINT-PIERRE: Non, non!
M. LOUBIER: ... avec des gens qui ne sont pas ici!
M. SAINT-PIERRE: Ah! on n'aime pas cela! On n'aime pas cela que je le
mentionne.
M. LOUBIER: Qui? C'est facile d'attaquer les absents!
M. SAINT-PIERRE: Puisqu'on parle de patronage, je connais quelque chose
au patronage parce que j'en ai vu faire de 1956 à 1960.
M. LOUBIER: On sait que vous connaissez cela!
M. SAINT-PIERRE: J'en ai vu faire de 1956 à 1960, et je sais que
ce cadeau-là a été donné.
M. LOUBIER: Maintenant, vous allez me
croire. Le premier ministre, vous n'avez pas suivi son exemple, l'autre
jour. Il a fait une crise l'autre jour...
N'attaquons pas les absents, c'était terrible! Le ministre tout
à l'heure parlait du comté de Bagot, qu'il en connaissait dans
Bagot, que c'était terrible!
M. SAINT-PIERRE: Il fallait que je dise la vérité
puisqu'on m'a demandé où c'était.
M. LOUBIER: Vous n'avez même pas été capable de
donner de nom à ce moment-là, on vous en a demandé,
après avoir lâché l'accusation!
M. SAINT-PIERRE: Je ne le dirai pas le nom.
M. LOUBIER: Bien, pourquoi avoir lâché des accusations?
M. SAINT-PIERRE: Ils le trouveront!
M. LOUBIER: Ah oui, trouvez-donc! Oui, trouvez donc! Je vous dis que le
ministre est brave dans ses accusations!
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: M. le ministre a fait des affirmations tout à l'heure
à savoir qu'il y a des permis qui se donnaient, est-ce que cela voudrait
dire qu'aujourd'hui...
M. SAINT-PIERRE: C'est hors d'ordre ça!
M. RUSSELL: Bien, M. le Président, c'estle ministre qui a
commencé cette histoire-là, et j'ai le droit, il me semble M. le
Président, de répondre au ministre!
M. SAINT-PIERRE: C'est hors d'ordre de parler du patronnage ici! C'est
hors d'ordre je regrette d'en avoir parlé.
M. ALLARD: Le ministre trouve-t-il qu'il est mieux de donner un cadeau
de $10 que de faire payer $1,500 à quelqu'un pour avoir un permis?
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas de jugement à faire
là-dessus, je dis que cela est une autre attribution, je ne demande pas
les noms!
M. LOUBIER: Il y a eu des causes, c'est allé devant les
tribunaux, je sais ce que l'on dit!
M. RUSSELL: Heureusement qu'on lui a donné un permis, aujourd'hui
on les refuse quand on sait que c'est quelqu'un qui est d'une autre
allégeance politique, on refuse le permis!
M. SAINT-PIERRE: Bien cela est accuser la Régie des alcools.
M. LOUBIER: Bien oui! Le ministre fait des accusations et il ne voudrait
pas qu'on se défende. Le ministre amène cela dans la
discussion.
M. SAINT-PIERRE: Je sais bien que lorsqu'on laisse les règlements
un peu, on va toujours très loin!
M. GOSSELIN: Mais en restant dans le domaine des Travaux Publics, le
ministre n'approuve pas les faits et gestes de certaines gens qui
reçoivent ou encore qui donnent des directives à ses
employés.
M. SAINT-PIERRE: ... comme ceci; je n'ai jamais donné
d'instructions d'aller voir quelqu'un en particulier; pour les ponts, les gens
sont engagés par les contremaîtres et la liste des salaires est
donnée et il n'y a pas un employé autour de moi qui s'est
occupé de cela un instant.
M. LOUBIER: Le ministre est plus brillant que cela, il peut faire faire
cela par le représentant du comté»..
M. SAINT-PIERRE: Non, je n'ai pas le temps du député de
Bellechasse pour dire des choses comme celles-là!
M. LOUBIER: Le ministre surenchère à part cela!
M. SAINT-PIERRE: On voit que vous parlez par expérience!
M. LOUBIER: On a rien à faire, on a rien à avoir du
ministère, comment voulez-vous qu'on exerce du patronage?
M. SAINT-PIERRE: Il regrette tellement d'avoir suivi son cours
que...
M. LOUBIER: Bien, j'apprends, j'apprends depuis 4 ans. En vous regardant
faire, j'ai appris des choses renversantes! Si je mets tout cela en pratique,
il y en aura un deuxième dans l'histoire du monde qui se sera fait
lapider.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que vous avez d'autres questions...?
M. LOUBIER: Ce n'est pas à ce chapitre-ci qu'on peut traiter
du...
M. SAINT-PIERRE: Non, c'est à la signalisation.
M. RUSSELL: Sur les plans des ponts?
M. LOUBIER: Poste budgétaire 2, article 1, adopté, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Article 2, frais de voyage...
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre aurait le temps, juste une petite
question...
M. SAINT-PIERRE: Je suis à votre disposition.
M. LE PRESIDENT: La prochaine séance ça va être? On
peut siéger demain avant-midi aussi. Je vais m'en informer et puis je
vous le dirai.
(Séance du 17 mars)
M. VAILLANCOURT (Président du comité des crédits):
A l'ordre, messieurs!
Ministère des Travaux publics, page 164. Poste budgétaire
2, article 2: frais de voyage, entretien, $425,000.
M. GOSSELIN: En somme, c'est la même chose qui se
répète à tous les articles. Ce sont tout simplement les
frais de voyage à être payés aux employés qui
doivent circuler dans la province pour faire certains travaux d'inspection.
M. SAINT-PIERRE: C'est ça. M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. GOSSELIN: Est-ce que, l'an passé, le montant de $400,000 a
été dépensé en totalité?
M. SAINT-PIERRE: Sur les $425,000 il ya $332,000.
M. GOSSELIN: Sur $400,000 l'an dernier.
M. SAINT-PIERRE: Au 28 février $332,000 ont été
dépensés.
M. GOSSELIN: Sur $400,000?
M. SAINT-PIERRE: Sur $400,000, excusez-moi.
M. GOSSELIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3, véhicules moteurs:
achat, entretien et opération, $50,000.
M. RUSSELL: Le montant de $40,000 voté l'an dernier, a
été totalement dépensé?
M. SAINT-PIERRE: $35,400 ont été dépensés
sur les $40,000.
M. RUSSELL: Le ministre demande sur $40,000 de l'an dernier.
M. SAINT-PIERRE: Oui, $35,400 de dépensés sur $40,000.
M. RUSSELL: L'augmentation de $10,000, est-ce pour des achats
extraordinaires?
M. SAINT-PIERRE: Il y a deux camions de cinq tonnes à
échanger, un de 1951, un de sept tonnes aussi, de 1953. Il y a ces deux
camions-
là qui doivent être échangés et il y a $7,500
pour les pièces; le carburant, $7,500; l'assurance, $5,000 et divers,
$5,000, ce qui fait $50,000
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministère est
propriétaire de plusieurs camions?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons treize camions et sept remorques.
M. RUSSELL: Cela sert, ici, à Québec?
M. SAINT-PIERRE: Cela sert à travers la province, pour
transporter le matériel lourd, à Montréal et à
Québec, il y en a à Montréal, à l'entrepôt de
Montréal, il y en a à Québec. Le total est de treize
camions pour la province.
M. LE PRESIDENT: Adopté, article 3. Article 4: contrats, achat de
matériaux, achat, location, $2,500,000.
M. GOSSELIN: L'honorable ministre pourrait-il nous dire, à cet
article, s'il s'agit d'achat de matériaux de construction, bien entendu?
Est-ce que c'est acheté sur les lieux où les travaux doivent
être faits, ou si c'est acheté en partie par Québec ici,
par le ministère à Québec et par la suite
transporté sur les chantiers?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, les achats sont faits en grande partie par
le service des achats pour les quantités de matériaux qui doivent
servir durant l'année et qui sont en réserve actuellement, je
crois, dans nos ateliers, soit à Duberger ou à Montréal ou
à Rouyn.
M. GOSSELIN: Est-ce que ça voudrait dire, comme ça, que
lorsque le ministère des Travaux publics entreprend d'aller
réfectionner un pont, disons que c'est un exemple bien
hypothétique que je donne là, dans le comté de Comp-ton,
à St-Malo d'Upton, pour un montant peut-être de $5,000 ou $6,000,
est-ce qu'à ce moment-là vous achetez les matériaux sur
les lieux des travaux ou si vous les approtez de Québec?
M. SAINT-PIERRE: Vous parlez de petites réparations?
M. GOSSELIN: Oui, en grande partie. Si vous avez, disons, des contrats
en bas de $10,000.
M. SAINT-PIERRE: C'est par le service des achats.
M. GOSSELIN: Tout est entièrement contrôlé par le
service des achats.
M. SAINT-PIERRE: Tout est acheté en gros et conservé dans
les magasins que nous avons à Petite-Rivière. Nous avons des
entrepôts pour la machinerie, des entrepôts pour l'outillage, qui
servent aussi pour les pièces, pour les poutres de fer, le bois et ainsi
de suite.
M. GOSSELIN: Est-ce que l'enquête est terminée sur
l'incendie qu'il y a eu au magasin de Petite-Rivière?
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas eu de rapports récents sur cette
enquête. Je ne crois pas qu'on puisse dire qu'elle est terminée,
mais il n'y a aucun rapport qui permette de croire qu'il y a eu incendie
criminel, ce serait probablement accidentel.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre a eu un rapport?
M. SAINT-PIERRE: J'ai eu un rapport, certainement.
M. RUSSELL: A la suite de l'enquête qui a été
faite.
M. SAINT-PIERRE: J'ai eu des rapports constants, des fois verbalement ou
autrement, mais je n'ai pas eu un rapport final.
M. BOUDREAU: Est-ce que les dommages ont été
évalués?
M. SAINT-PIERRE: On pourrait peut-être répondre à
cette question ce soir.
M. BOUDREAU: J'aimerais bien savoir à quel montant les dommages
ont été évalués, parce que je sais...
M. SAINT-PIERRE: Il y a eu un inventaire très complet qui a
été fait mais je ne l'ai pas avec moi. Il consiste en une
centaine de feuilles qui détaillent tout ce qui a été
détruit, en dehors de l'immeuble, évidemment.
M.RUSSELL: M. le Président, est-ce que...
M. SAINT-PIERRE: D'ailleurs, l'an dernier, nous avons donné une
réponse là-dessus, je crois
M. BOUDREAU: Oui, mais ce n'était pas une réponse
définitive. Il restait quelque chose à compléter.
M. SAINT-PIERRE: Quant à l'inventaire, nous avons l'inventaire
complet de ce qui a été détruit, parce qu'il y avait
évidemment un inventaire écrit, dans un autre immeuble. Nous
avons examiné les pièces qui étaient brûlées,
celles qui servaient et qui ne peuvent plus servir et nous avons établi,
je crois, la liste complète de toutes les pièces qui ont
été détruites ou enfin qui ont été
endommagées et ne pouvent plus servir.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y avait des choses
récupérables?
M. SAINT-PIERRE: Il y avait quelques pièces
récupérables, pas beaucoup.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y a des pièces qui ont
été vendues ou données ailleurs, parce qu'elles
étaient plus utiles au ministère.
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons pas l'autorisation de donner quelque chose
sans passer par le conseil des ministres mais lorsque c'est du rebus
évidemment, c'est vendu, cela a été vendu et je pense que
nous pourrions faire un rapport là-dessus aussi. Evidemment, c'est un
incendie qui date de deux ans, alors nous avons cru plutôt que les
réponses que nous avons données l'an passé étaient
suffisantes.
M. BOUDREAU: Si je me rappelle bien, l'année dernière,
vous m'avez dit que les compagnies d'assurance, c'est-à-dire que le
ministère assurait lui-même ses bâtisses et ses
matériaux. Les compagnies d'assurance n'avaient rien à payer et
c'était le ministère qui absorbait toute la perte. Maintenant je
suis sûr que les compagnies d'assurance ou enfin le commissariat des
incendies a dû faire une enquête pour découvrir,..
M. SAINT-PIERRE: Ah! évidemment...
M. BOUDREAU: Bon. A cette enquête-là, il y a eu un
résultat de promis, il y a eu un rapport de soumis. Cela on ne l'a
jamais eu. L'année dernière, si je me rappelle bien, ce
n'était pas complété, on nous avait dit à la
Chambre que cela n'avait pas été fait, que ce n'était pas
fini en tous les cas, qu'il y avait quelque chose, qu'on aurait peut-être
des réponses dans cinq ou six mois.
M. SAINT-PIERRE: C'est l'enquête de la po- lice qui n'était
pas terminée; quant à l'enquête sur les pertes, nous
l'avons. Je ne l'ai pas devant moi mais nous pouvons la prendre, nous
pouvons...
M. BOUDREAU: Mais, chaque fois qu'il y a un incendie, que ce soit au
gouvernement ou ailleurs, le commissariat des incendies fait enquête et
produit un rapport, il libère, il incrimine les responsables de
l'incendie.
M. SAINT-PIERRE: Ici, j'ai une lettre qui a été
envoyée par le contrôleur du matériel et de l'outillage
chez nous, en date du 5 décembre 1963. Evidemment, je m'excuse de ne pas
avoir la mémoire de ces chiffres-là qui datent déjà
de deux ans en vous disant que cette lettre qui a été
adressée à mon sous-ministre adjoint dit: « Vous trouverez
sous pli séparé trois copies de l'inventaire du matériel
et de l'outillage qui a été détruit par l'incendie du 16
octobre 1963. La perte totale du gouvernement dans cet incendie
s'établit comme suit: électrification rurale, $47,138.53; travaux
publics, ponts, matériel, $117,161.22; outillage $103,423.53; immeubles,
matériel et outillage: matériel, $37,723.40; outillage,
$31,661.30. La valeur de l'édifice a été demandée
à M. Marchand, dans le temps, à la fin du mois d'octobre; nous
n'avons pas eu de données précises mais nous pouvons dire que le
total que je viens de vous donner, ce sont des pertes de matériel,
d'outillage et de fixtures dans les meubles ou autres. Cela prouve qu'il y a eu
une enquête de faite. Cette enquête a été très
serrée sur les pertes. En ce qui regarde évidemment
l'enquête du procureur général, du commissariat des
incendies, je pourrai probablement vous fournir un rapport quoique ce
département dépende du ministère des Affaires
municipales.
M. BOUDREAU: Je pense que le ministre, comme moi, est aussi
intéressé de l'avoir.
M. SAINT-PIERRE: Mais c'est plutôt... il ap- partient plus au
commissariat des incendies de faire le rapport par l'entremise de son
ministère qu'à nous qui avons eu un petit rapport, mais qui
n'avons probablement pas la même autorité pour donner les rapports
que le ministère des Affaires municipales, parce que le commissariat
dépend de ce ministère.
M. BOUDREAU: Oui d'accord.
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'on pourrait demander...
M. BOUDREAU: D'accord, mais il est logique que le ministre du
ministère des Travaux publics sache à quoi s'entenir.
M. SAINT-PIERRE: Je désire rassurer le député, j'ai
lu le rapport, je ne l'ai pas dans la mémoire. Quant à moi
personnellement, jamais on ne peut fermer un rapport définitivement tant
qu'il y a des doutes. Enfin le rapport, n'est pas définitif.
Dans le cas, on a dit que l'incendie avait été
occasionné par des causes inconnues, que le gardien était
passé quelques minutes avant, qu'il avait poinçonné dans
l'édifice, que le feu avait été spontané. La
bâtisse je l'ai visitée moi-même durant l'incendie
même, je ne l'aipas visitée mais je suis allé voir
l'incendie. Nous nous sommes rencontrés là, plusieurs officiers
du ministère; nous avons fait l'étude sur place de ce qu'il
semblait être nécessaire de faire, et lorsque les pompiers sont
arrivés, il était déjà impossible de
contrôler l'incendie. D'ailleurs, cette bâtisse n'était pas
à l'épreuve du feu et elle s'est consumée très
rapidement. Nous avons été capables de sauver les gros camions,
nous avons sauvé de l'outillage; il y avait des malaxeurs à
l'intérieur qui étaient assez dispendieux, et ils ont
brûlé; on a pu en récupérer quelques-uns, les
réparer et les remettre en opération, d'autres étaient
inutilisables.
Nous avons, je crois, dans les circonstances, subi des pertes qui se
chiffrent...
M. BOUDREAU: Là, vous avez $218,000... M. SAINT-PIERRE: C'est
cela, $218,000.
M. BOUDREAU: ... vous avez la bâtisse à part cela.
M. SAINT-PIERRE: La bâtisse valait peut-être $75,000,
à peu près.
M. GOSSELIN: Perte totale, $350,000... M. SAINT-PIERRE: $350,000. M.
GOSSELIN: C'est ce que le ministre a dit. M. SAINT-PIERRE: Oui, $350,000.
M. GOSSELIN: Maintenant, toujours à ce même article:
contrat, achat de matériaux, achat et location, transport d'outillage,
est-ce que le ministre pourrait nous dire ce qu'il a payé à M.
Hughes Lapointe pour un montant de $6,485.79, à la page 662 des comptes
publics?
M. SAINT-PIERRE: 662...
M. GOSSELIN: C'est toujours sous la rubrique des comptes publics de
64/65 qui nous donne: achat de matériaux, entretien, réparations
et autres.
M. SAINT-PIERRE: Cela semble être l'entretien de la maison
privée? C'est l'entretien de la maison de Londres, la charge, comme
délégué, de régler les dépenses et de nous
envoyer les comptes, par un rapport mensuel. Il y a un rapport mensuel du
délégué pour payer tous les frais de la maison, soit
l'entretien, le chauffage...
M. GOSSELIN: Ces frais sont payés directement à la
personne?
M. SAINT-PIERRE: Directement à...
M. GOSSELIN: Directement à M. Lapointe.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, nous n'avons pas de ministère
à Londres même, alors il devient notre agent, ni plus ni moins,
pour faire face aux dépenses urgentes ou les dépenses
d'entretien, de chauffage, d'éclairage, et non pas de
réparations, tout de même.
M. RUSSELL: Est-ce qu'avant de faire la dépense, il doit
être autorisé par le ministre ou fait-il ces dépenses
à son gré?
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des dépenses ordinaires, des
dépenses ordinaires qui sont vérifiées après
qu'elles sont faites, évidemment. C'est très difficile de
communiquer avec Londres ou de faire des appels téléphoniques qui
coûtent énormément cher, pour être autorisé
à dépenser soit pour le chauffage, ou pour l'éclairage, ou
aux fins d'entretien propre de la bâtisse. Les dépenses
extraordinaires évidemment être autorisées; elles sont
autorisées aussi, il ne s'est jamais fait de réparations à
la bâtisse sans que ce soit autorisé, ou enfin sans que cela soit
autorisé d'avance, ou qu'on ait pris connaissance, par des
ingénieurs, des architectes de Londres, des dépenses et de la
nécessité qu'il y aurait par exemple de remplacer un certain
plancher, ou d'autres choses.
M. GOSSELIN: Est-ce que la maison de Londres...
M. SAINT-PIERRE: Des dépenses courantes.
M. GOSSELIN: Est-ce que la maison de Londres n'appartient pas à
la province?
M. SAINT-PIERRE: Elle appartient à la province, mais l'entretien
appartient à la province aussi. Le chauffage appartient à la
province.
M. GOSSELIN: Pourquoi cet entretien serait-il côté à
M. Hughes Lapointe? Cela a été mentionné au nom de M.
Lapointe lui-même, mais quand vous en avez à un autre article
aussi un peu plus loin où l'on voit encore un montant d'au delà
de $4,000...
M. SAINT-PIERRE: Quel autre... quelle ligne?
M. GOSSELIN: Page 663.
M. SAINT-PIERRE: Hughes Lapointe, $4,354.83.
M. GOSSELIN: $4,354.83. M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. SAINT-PIERRE: L'autre c'était 662, n'est-ce pas?
M. GOSSELIN: $6,485.79.
M. SAINT-PIERRE: Quel paragraphe?
M. GOSSELIN: Le troisième paragraphe, c'est-à-dire,
à la page 663. Je voudrais faire ramarquer au ministre, par exemple, que
nous sautons un peu sur un autre article qui devrait s'appliquer surtout sur la
location.
M. SAINT-PIERRE: Mais, $4,354.83, c'est le loyer que nous payons, parce
que vous savez qu'on achète à Londres sur des baux
emphytéotiques, et lorsque nous avons acheté ce bail, qui nous
donne droit à la propriété, nous avons payé un
montant de... Je ne me rappelle pas du montant, et c'était pour acheter
le bail, pour prendre la place d'un autre qui avait un bail de tant
d'années. Ce qui nous permet d'avoir à un tel tarif, la
bâtisse durant tant de temps; mais lorsque le bail sera terminé,
au bout de 99 ans, il faudra acheter ou renégocier.
M. RUSSELL: Quel est le montant que nous payons annuellement,
actuellement?
M. SAINT-PIERRE: $4,354.83 que nous avons payé pour cette
année-là.
M. RUSSELL: Bien, est-ce que ce montant se répète tous les
ans?
M. SAINT-PIERRE: Cela est supposé être le même
montant.
M. RUSSELL: Combien d'années?
M. SAINT-PIERRE: Ah! il reste 55 ans, je pense. Il reste 55 ans. Sur le
bail de 99 ans, il y avait 34 ans d'expirés, de fait; il reste encore 55
ans, et pour avoir cette propriété, il faut acheter sur un bail
emphytéotique. C'est une société qui est
propriétaire, qui a des bâtisses un peu partout; c'est le
système de procéder d'ailleurs. Je crois que le
député de Shefford est passé durant la guerre...
M. RUSSELL: Je connais bien l'Angleterre mais je n'ai jamais
été locataire en Angleterre.
M. SAINT-PIERRE: Propriétaire ou locataire.
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire combien nous louons de pieds, combien de pieds de plancher peut avoir
cette maison?
M. SAINT-PIERRE: Cette maison que j'ai visitée..,,
M. LE PRESIDENT: Je dois faire remarquer au comité que cette
discussion s'applique plutôt à l'article 3: édifices
publics et autres locaux.
M. RUSSELL: C'est à quoi je réponds. Evidemment, monsieur
ne veut pas être propriétaire.
M. SAINT-PIERRE: Je le souhaite.
M. RUSSELL: M. le Président, je voudrais dans ce cas-là
revenir sur le garage de Petite-Rivière. Le ministre a dit tout à
l'heure qu'il n'avait pas encore les résultats de l'enquête.
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'une enquête définitive et
fermée complètement au ministère du Procureur
général... je ne crois pas qu'on puisse dire qu'on a fermé
un dossier complètement, s'il arrivait des déclarations plus
tard. Je crois que l'enquête qui a été sérieusement
faite et dont j'ai eu des rapports, je pourrais certainement en prendre
connaissance et vous donner ce soir, les rapports, que nous avons eus.
Evidemment, je n'ai aucune objection à lire le rapport: je ne l'ai pas
sous la main. Il est dans un endroit qui est naturellement sous clé, et
il faudrait que je m'absente pour aller le chercher.
M. RUSSELL: Voici, M. le Président, je voudrais bien essayer de
clarifier la question pour savoir exactement où l'on va. A la suite de
l'incendie, le ministre a demandé une enquête...
M. SAINT-PIERRE: Comme à tous les incendies.
M. RUSSELL: Il y a eu un rapport. A ce moment-là, est-ce qu'il a
demandé une enquête par le ministère de la Justice ou s'il
a été satisfait...?
M. SAINT-PIERRE: Il y a eu deux enquêtes; il y a eu enquête
du commissariat des incendies, pour l'incendie, au cas où c'était
criminel ou autre; il y a eu une enquête du Procureur
général aussi.
M. RUSSELL: Donc, à la suite de l'enquête du commissaire
des incendies, le rapport a été remis au ministre et à ce
moment-là, le ministre a jugé, par le rapport, qu'il devait
demander au ministère de la Justice de faire enquête.
M. SAINT-PIERRE: Je ne sais pas si j'ai le rapport du commissariat des
incendies. Je sais que je l'ai vu. Mais je crois que le commissariat des
incendies, par exemple, garde ses rapports lui-même et nous en communique
une copie et je ne me rappelle pas avoir vu la copie, sauf que d'avoir su,
ils avaient la responsabilité de ça rapport d'avoir
su que l'incendie avait été, évidemment, accidentel et il
ne semble pas y mettre une cause criminelle. La police provinciale a
enquêté au cas où il y aurait eu des pièces de
disparues ou autre chose.
M. RUSSELL: C'est à la demande du ministre?
M. SAINT-PIERRE: A la demande du ministère.
M. BOUDREAU: Est-ce que vous avez un mémoire que le rapport peut
prétendre que le feu a origine dans l'une des machines qui
étaient là? Parce, que même si c'était une
bâtisse qui n'était pas complètement à
l'épreuve du feu, il y avait tout de même une charpente en fer
là, et avec des murs en blocs de béton! Cela a brûlé
de fond en comble!
M. SAINT-PIERRE: Il y avait de la peinture et bien des articles
inflammables. Evidem- ment les feux, vous savez, même avec une charpente
de fer... L'expérience nous dit que lorsqu'il y a un feu, une charpente
de fer plie et jette la bâtisse par terre rien qu'en chauffant... Parce
que si cela avait été seulement en béton cela aurait
été plus solide...
M. RUSSELL: M. le Président...
M. SAINT-PIERRE: ... on bâtit toujours avec des charpentes de
fer.
M. RUSSELL: ... est-ce que le ministre aurait objection à nous
communiquer le rapport du commissariat d'incendies ou bien s'il faudrait le
demander aux Affaires municipales?
M. SAINT-PIERRE: Il faudrait le demander au commissariat, le demander
aux Affaires municipales, je crois, s'ils veulent nous permettre de lire ce
rapport.
M. BOUDREAU: Le rapport du commissariat des incendies, c'est
supposé être public ça?
M. SAINT-PIERRE: C'est public. Tout de même, vu que ça ne
dépend pas du ministère actuel, il ne faut pas non plus prendre
des engagements pour un autre ministère.
M. RUSSELL: Voici, je suis certain que le commissariat des incendies a
communiqué un rapport au ministère des Travaux publics.
M. SAINT-PIERRE: Le sous-ministre me dit qu'il l'a vu. Moi, j'ai eu des
informations de ce que je viens dire, je m'en rappelle fortement bien. Je ne
pourrais pas vous dire que je le sais par coeur.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre a des doutes que ça peut
être une main criminelle?
M. SAINT-PIERRE: On en a toujours, ce n'est pas certain...
M. GABIAS: Non, non, des doutes, un doute raisonnable.
M. SAINT-PIERRE: C'est toujours difficile à dire que nous avons
des doutes lorsque l'on constate, après avoir fait le tour de la
bâtisse... on pourrait presque identifier les pièces qui
étaient brûlées. Il est difficile de savoir qu'il y a eu
une raison pour qu'il y ait un feu criminel, si vous voulez, un acte criminel.
C'est très difficile de prendre une autre position que celle qui est
donnée réellement, que la réponse
qui est donnée par le commissariat des incendies ou enfin par
l'enquêteur de la Sûreté.
M. GABIAS: Mais, de l'opinion du ministre, est-ce que l'enquête a
été faite sérieusement comme elle aurait dû
être faite?
M. SAINT-PIERRE: Elle a été faite sérieusement et
elle a duré plusieurs semaines.
M. GABIAS: Le ministre est satisfait de l'enquête.
M. SAINT-PIERRE: Je suis toujours satisfait d'une enquête parce
que je ne peux pas réellement remplacer ceux qui l'ont faite...
M. GABIAS: Si vous en étiez capable!
M. SAINT-PIERRE: Si j'étais capable... je ne suis pas capable de
faire une enquête. Je prends les rapports qui me sont donnés. Je
n'ai pas de doutes qui dépassent... Je ne me fie pas à mon
imagination, je m'en tiens aux faits. Je n'ai rien pour imaginer que l'on
puisse mettre le feu pour des raisons autres... Il n'y a rien qui fasse
soupçonner qu'il y avait quelqu'un qui aurait pu mettre le feu, qui
avait l'intention de mettre le feu. Le gardien faisait bien son devoir. Il y
avait d'autres personnes sur le plan, il n'était pas seul, sur le plan,
je veux dire dans les bâtisses voisines. Rien ne peut faire penser
réellement... C'est un accident. Evidemment, chaque incendie, l'origine
d'un incendie, ça, c'est plus qu'un mystère, dans tous les
cas.
M. RUSSELL: On a des exemples beaucoup plus récents.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GABIAS: Il pourrait peut-être y avoir un jour une
coopération.
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas eu de morts.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il s'est produit des feux comme ça dans
d'autres bâtisses appartenant à votre ministère?
M. SAINT-PIERRE: Commencement d'incendie? Il y en a eu un à
l'Académie commerciale, il y a longtemps, dans le toit, dans la tour; il
n'y avait aucun fil électrique.
M. BOUDREAU: C'est un feu mystérieux, ça aussi.
M. SAINT-PIERRE: Mais, tout de même, la bâtisse était
fermée; il y avait des gardiens à la porte et personne ne pouvait
pénétrer sans monter dans un escalier très difficile
à monter...
M. GABIAS: Le ministre est plus prudent...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y avait pas d'orage électrique, il n'y
avait absolument rien.
M. RUSSELL: Cela, est-ce que c'est le feu de cet hiver?
M. SAINT-PIERRE: Cet hiver.
M. GABIAS: Le ministre est plus prudent que d'autres ministres, parce
qu'il n'y a pas tellement longtemps, il y a eu, je pense que c'est en
1960-1961, il y a eu un incendie, ici, dans l'édifice central du
Parlement et, à ce moment-là, tout de suite, on a
déclaré qu'il s'agissait d'une main criminelle avant même
qu'une enquête soit faite...
M. SAINT-PIERRE: Je ne prends pas la responsabilité.
M. GABIAS: Non, non, le ministre se souvient. Alors, c'est pour
ça...
M. SAINT-PIERRE: C'est très difficile pour moi d'avoir des
preuves...
M. GABIAS: En autant que je suis concerné, le ministre est plus
prudent que d'autres ministres et c'est tout à son honneur.
M. SAINT-PIERRE: Je marquerai ça dans mes souvenirs.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. RUSSELL: M. le Président, dans les enquêtes qui ont
été faites au sujet du garage de Petite-Rivière, est-ce
qu'il y a eu des preuves matérielles qui ont disparu à la suite
du feu ou avant le feu? Est-ce qu'il y a eu des indices?
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne crois pas. Ça aurait
été très différent si cela avait disparu.
D'ailleurs, c'est lui qui a la responsabilité de ce service des
réparations: lui-même y est allé, il y avait
pénétré avant; il n'y avait absolument rien qui valait la
peine d'être volé, si vous voulez, par quelqu'un qui ne pouvait
pas se sortir autrement que... Rien... C'était plutôt du
matériel assez lourd, des pièces pour ces malaxeurs ou d'autres,
quelques pneus qu'on a
pu identifier comme étant le nombre à peu près le
même, de la tuyauterie, des choses qui naturellement...
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y avait du bois, du contreplaqué...?
M. SAINT-PIERRE: Je ne sais pas; il y avait peut-être du bois.
Voici l'inventaire de l'atelier du magasin, $17,161. Alors, ce sont toutes des
pièces comme des ampoules électriques de toutes sortes, des
agrafes à courroie, des clous, des brosses à balayer, des brosses
de table, des barres de lavage, des bottes de caoutchouc...
UNE VOIX: Des brosses à dents.
M. SAINT-PIERRE: ... il y en avait 48 paires, il y avait 240 pieds de
boyau de caoutchouc d'écoulement, de deux pouces de diamètre. Il
y a un inventaire personnel alors ils ne font pas vérifier. Des barres
à clous, des batteries sèches pour l'antenne, il y en
avait quatre 200 brosses d'acier à long manche, 36 brosses
à chaux.
M. GOSSELIN: Est-ce que c'est là que vous gardiez vos
mitaines...
M. SAINT-PIERRE: ... douze « bordeurs » à
ciment...
M. GOSSELIN: Est-ce que c'est là que vous gardiez vos mitaines
pour peinturer?
M. SAINT-PIERRE: Ah! non. C'était durant l'hiver qu'on s'en sert.
1,200 livres de broche...
M. RUSSELL: Le ministre pourrait peut-être nous dire quelle est
l'augmentation du prix sur les mitaines, il y a un an ou deux? Les mitaines ont
augmenté depuis.
M. SAINT-PIERRE: De 7%. M. RUSSELL: De 7%.
M. SAINT-PIERRE: Des brûleurs de poêle en acier; des
brûleurs, il y en a en quantité, de toute sorte; des clous, du
béton. j'espère que personne qui a mis le feu n'a
volé un sac de béton des clavettes de quai, pointe plate, sans
tête il y en a de ça, des coins pour marteaux,, des
cervelles... Non... des clavettes de voie ferrée.
M. GOSSELIN: Une chance que ce n'étaient pas des cervelles...
M. SAINT-PIERRE: ... des chapeaux de sécurité, il y avait
des chapeaux de sécurité, il me semble. Je ne sais pas si celui
qui a mis le feu en a mis un toujours. 67 sacs de calcium, 2,470 pieds de
cordage manilla.
M. RUSSELL: Le ministre ne répond pas à ma question
concernant les matériaux de construction, comme le
contre-plaqué...
M. SAINT-PIERRE: Je vais vous donner le détail surtout... Je dois
dire que nous avons centralisé l'inventaire au bureau du centre pour
permettre de constater immédiatement ce que nous avons.
M. BOUDREAU: Ce que vous avez là, est-ce le résultat de
l'inventaire perpétuel ou...
M. SAINT-PIERRE: C'est le résultat de l'inventaire; c'est
l'inventaire que nous avons établi là.
M. RUSSELL: M. le Président, le ministre n'a pas encore
répondu à ma question; est-ce qu'on garde à cet
entrepôt des matériaux de construction comme bois,
contre-plaqué?
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas répondu. Il y a de la peinture
d'asphalte, je vais vous en lire là, il y avait 630
caisses de papier de toilette...
M. GOSSELIN: De papier de toilette?
M. SAINT-PIERRE: 345 caisses de serviettes de papier, 1,700 pieds de
tuyau électrique c'est encore de la tuyauterie des
tableaux de distribution électrique. Evidemment, c'est dispendieux ce
sont des articles de $400; il n'y avait pas de bois.
M. GABIAS: Combien de temps avant l'incendie l'inventaire a-t-il
été fait?
M. SAINT-PIERRE: L'inventaire perpétuel est fait
habituellement... ils vont faire des tests de temps en temps...
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ... ils en faisaient des tests dans la bâtisse.
Ils faisaient certaines améliorations. Ils voulaient diviser la
bâtisse en deux de façon àlarendreplus à
l'épreuve du feu.
M. GABIAS: L'inventaire dont le ministre vient de nous faire part a
été fait à quelle date?
M. SAINT-PIERRE: Ah! l'inventaire perpétuel, c'est toujours
perpétuel, c'est toujours à jour.
M. GABIAS: Quelle date porte-t-il?
M. SAINT-PIERRE: Bien, évidemment, c'est...
M. GABIAS: Je demande quelle date porte l'inventaire.
M. SAINT-PIERRE: Le 16 octobre 1963. M. GABIAS: Puis l'incendie?
M. SAINT-PIERRE: Liste du matériel en magasin lors de l'incendie
de l'édifice durant la soirée du 16 octobre 1963.
M. GABIAS: Puis l'inventaire...
M. SAINT-PIERRE: Il peut y avoir une journée de différence
dans l'inscription des montants.
M. GABIAS: Je comprends ça.
UNE VOIX: C'est l'inventaire de la veille de l'incendie.
M. SAINT-PIERRE: Oui, évidemment il y avait du matériel
dispendieux, il y a la fournaise qui a brûlé, il y avait des
souffleurs, il y avait des pompes à moteurs, il y avait des
brûleurs à l'huile, trois dont on se sert lorsqu'on fait de la
construction, il y avait même un système Johnson.
M. RUSSELL: Cela devait être un bon système.
M. SAINT-PIERRE: $150. On n'a pas pu le sauver. Il y avait des
brûleurs, des réservoirs de condensation, des unités de
chauffage et puis, il y a un article de $3,000, ici voyez-vous.
M. GABIAS: Quel était le montant global de l'inventaire?
M. SAINT-PIERRE: De l'inventaire? Du montant total des pièces que
nous avons là?
M. GABIAS: Du 15 octobre 1961.
M. SAINT-PIERRE: Le montant total des pièces que nous avons
là-bas?
M. GABIAS: Oui. Le 15 octobre 1961.
M. SAINT-PIERRE: Non, non. L'inventaire total des pièces que nous
avons là...
M. GABIAS: Non, non, au 15 octobre 1961.
M. SAINT-PIERRE: Le 15 octobre? Ce quia été
détruit?
M. GABIAS: C'est ça.
M. SAINT-PIERRE: C'est ce que j'ai lu tout à l'heure, je crois
bien...
M. GABIAS: C'est le total que je veux, moi. Réadditionnez... Ce
n'est pas fait d'avance?
M. SAINT-PIERRE: Non. Nous sommes toujours à jour, c'est pour
ça.
M. GABIAS: Cela n'a pas l'air! Votre réclamation aux
assurances?
M. SAINT-PIERRE: On a toujours été à jour mais on
ne s'assurait pas.
M. GABIAS: Vous vous assuriez vous-même.
M. SAINT-PIERRE: $337,000. C'est ça. $337,107.98 qu'on a
additionnés tout à l'heure, mes collègues.
M. RUSSELL: Combien de fois par année faites-vous l'inventaire
physique? Vous avez l'inventaire de tout ça, de temps à
autre...
M. SAINT-PIERRE: Dans l'inventaire, il y a toujours des tests qui sont
faits, les magasiniers, des « spot check », si vous voulez,
seulement...
M. RUSSELL: L'inventaire physique n'est jamais pris totalement.
M. SAINT-PIERRE: Bien, ce n'est pas tous les ans qu'il est pris
totalement, parce que par « spot check », il ne peut pas y avoir
d'erreurs. On le prend tout le temps l'inventaire, jusqu'à un certain
point, parce qu'on fait toujours une certaine vérification de
façonàvoirsilespièces sont du même nombre. C'est
même mieux que dans le commerce, parce que, dans le commerce, on le fait
une fois par année.
M. BOUDREAU: C'est à recommencer.
UNE VOIX: Bien, ça dépend du goût, nous autres on le
fait quatre fois.
M. BOUDREAU: ... un inventaire perpétuel.
M. SAINT-PIERRE: Bien l'inventaire perpétuel, vous savez, il
n'est pas détruit, c'est l'immeuble.
M. BOUDREAU: Cela a été détruit par le feu.
M. SAINT-PIERRE: Cela a été détruit, mais les
records n'étaient pas dans la bâtisse. Les records étaient
au bureau central.
M. BOUDREAU: Non, mais ça dû être remplacé,
ça, ce matériel-là.
M. SAINT-PIERRE: Ah! oui. Peut-être pas tout mais...
M. RUSSELL: M. le Président, est-ce que le ministre
prétend qu'un inventaire seulement par « spot check », comme
il l'appelle, est suffisant pour contrôler, pour s'assurer, à sa
satisfaction, que le matériel est bien complet dans l'inventaire qu'il
produit?
M. SAINT-PIERRE: Bien, évidemment, le système qui a
été établi est un système qui permet de
contrôler les pièces et en même temps d'exercer une certaine
surveillance sur l'administration de ces départements-là, les
magasins. Mais qu'il se fasse un inventaire complet en même temps,
évidemment,çapeutsefaire, mais il faudrait faire ça avec
du temps supplémentaire.
M. RUSSELL: Je pense bien que sic'est bon pour l'entreprise
privée, encore pour...
M. SAINT-PIERRE: L'entreprise privée ne fait pas de « spot
check ». Non.
M. RUSSELL: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Ah! non. Pas régulièrement.
M. RUSSELL: On fait des « spot check » dans l'entreprise
privée et en plus de ça on prend les inventaires physiques et
c'est assez rare que vous avez un commerce ou une industrie qui ne prend
pas...
M. SAINT-PIERRE: Cela dépend.
M. RUSSELL: ... au moins un inventaire physique par année, et
dans bien des places... on en prend deux ou trois.
M. SAINT-PIERRE: Cela dépend. Nous autres, on tient des records
perpétuels, il ne se fait pas d'inventaire tout le temps. Il se fait des
« spot check » ou enfin on fait l'inventaire d'un service, de temps
à autre, autrement on ne pourrait jamais compléter le bilan a
temps dans les grandes industries. Les industries privées ou les
commerces privés le font pour produire un bilan annuel. Nous, nous avons
toujours le bilan par les cartes que nous avons. Maintenant, est-ce que
ça peut s'améliorer? Il y a toujours des améliorations qui
peuvent se faire, mais il me semble que dans le moment, de la manière
que c'est surveillé, avec l'attention qui est donnée par des
hommes qui sont... cela permet une surveillance régulière, de
tous les jours, et les inventaires ne sont pas entre les mains des magasiniers,
c'est évident, cela ne serait pas bon, on n'a pas besoin de penser
à ça. Les inventaires sont tenus par des personnes qui ont charge
de l'inventaire.
Les registres sont tenus à jour. Chaque jour donne exactement
l'histoire de l'inventaire.
M. RUSSELL: Pour garder un inventaire perpétuel, il faut
contrôler les rapports au jour le jour. Je suis d'accord
là-dessus, cela se fait dans la plupart des grosses industries et je
suis heureux que le ministre m'apprenne que c'est exactement le système
qu'il y a ici. Mais j'insiste simplement pour que le ministre... Il y aurait au
moins une fois l'an un inventaire physique complet.
M. SAINT-PIERRE: Je demande...
M. RUSSELL: Si c'est imporant pour l'entreprise privée, cela
devrait l'être encore beaucoup plus pour l'entreprise publique.
M. BOUDREAU: M. le Ministre, vous avez cet entrepôt à la
Petite-Rivière, vous en avez un à Montréal aussi?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. BOUDREAU: Est-ce que les deux entrepôts ont le même
système d'inventaire?
M. SAINT-PIERRE: C'est à peu près la même chose,
mais ce n'est pas le même matériel.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il arrive que votre ministère peut faire
venir de Montréal des choses pour la région de Québec ou
que la région de Montréal ait besoin des choses qu'on va
expédier à Montréal, de la région de
Québec?
M. SAINT-PIERRE: Cela peut arriver, si nous sommes à court dans
un entrepôt. Evidemment nous référons à l'autre
entrepôt. L'entrepôt de Montréal et l'entrepôt de
Québec sont différents. C'est qu'à Montréal il y en
a moins évidemment et puis il y a des entreposages de meubles, il y a
des entreposages de bois.
M. BOUDREAU: Des entreposages, ça ce sont des entrepôts
avec du matériel qui appartient au ministère...
M. SAINT-PIERRE: Tout de même, c'est un magasin quand même.
L'entrepôt pour nous c'est toujours à même un magasin. C'est
le magasin, nous tenons un registre complet et ce ne sont pas des magasins
à succursales, si vous voulez. Ce sont des magasins qui contiennent la
marchandise dont nous avons besoin.
M. BOUDREAU: Oui, oui bien sûr, je comprends cela aussi.
M. SAINT-PIERRE: Vous savez ce que je veux dire. Je veux dire que
évidemment, que ce soit entreposé à Rouyn, que ce soit
entreposé à Montréal, que ce soit entreposé chez
nous, c'est le même entrepôt au fond qui est divisé pour le
service en trois sections différentes. Il peut y avoir du
matériel de trop à Montréal que nous allons, tout à
coup, étant à court à Québec, faire venir par les
camions dont nous avons parlé tout à l'heure.
M. BOUDREAU: Oui, mais les achats pour alimenter ces entrepôts
sont faits dans les régions où sont les entrepôts.
M. SAINT-PIERRE: Ils sont faits par le service des achats à
Québec, avec livraison à l'entrepôt où ils doivent
l'être. Nous achetons du bois pour Rouyn. Nous demandons des soumissions
pour le bois. Les soumissions sont publiques puisque c'est une quantité
assez considérable. C'est à Rouyn que le matériel va
aller.
M. BOUDREAU: C'est envoyé à l'entrepôt de
Rouyn...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. BOUDREAU: ... à la bâtisse pour laquelle...
M. SAINT-PIERRE: Tout de même, il se peut que le marchand de bois
étant à court, le délai serait trop grand pour la
livraison d'un bois semblable, je veux dire des planches, des ma- driers ou
autres. Nous pouvons recourir à l'autre entrepôt parce que le
centre de tout cela c'est ici.
M. BOUDREAU: Mais ce n'est pas le même inventaire que vous tenez
là.
M. SAINT-PIERRE: Ah! non.
M. BOUDREAU: Il y a un inventaire de chaque entrepôt.
M. SAINT-PIERRE: C'est évident. Chaque entrepôt est
traité séparément, qu'il soit à Québec ou
à Montréal, c'est une bâtisse avec du matériel,
avec... Actuellement l'inventaire de Québec, évidemment, est tenu
à Québec, l'inventaire de Montréal est tenu à
Montréal, l'inventaire de Rouyn est tenu à Rouyn.
M. BOUDREAU: C'est comme s'il n'y avait qu'un seul entrepôt, cela
constitue un seul entrepôt.
M. SAINT-PIERRE: Non, vu qu'il y a plusieurs bâtisses, c'est
l'entrepôt de Québec et l'entrepôt de Montréal. Ici
il y a plusieurs entrepôts.
M. BOUDREAU: Le contrôle est de Québec, tout le
contrôle vient de Québec?
M. SAINT-PIERRE: Montréal a la responsabilité de
contrôler la marchandise ou encore les pièces qui sont à
Montréal et Rouyn... mais tout de même la centralisation se fait
par leurs rapports, parce que les rapports sont donnés à chacun
des dépôts; eh! bien c'est là que l'on a le total de tout
ce que nous possédons en fait d'articles que nous avons
déjà en « stock ».
M. BOUDREAU: Il pourrait arriver alors... pour savoir qu'est-ce que vous
avez, il s'agit de réunir tous ces inventaires-là...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. BOUDREAU: ... et établir ce que vous avez.
M. SAINT-PIERRE: C'est cela.
M. LAFONTAINE: M. le Président, est-ce que la construction de
ponts temporaires tomberait sous cet article-là?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre a l'intention de bâtir un
pont temporaire à la place du pont couvert qui a passé au feu,
qui a subi un incendie...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LAFONTAINE: ... sur la route 35?
M. SAINT-PIERRE: Les travaux ont justement commencé
aujourd'hui.
M. LAFONTAINE: Ils ont commencé aujourd'hui. Combien le ministre
prétend-il prendre de temps pour bâtir le...
M. SAINT-PIERRE: Le plus vite possible. M. LAFONTAINE: A peu
près.
M. SAINT-PIERRE: Cela va prendre plus de temps pour le bâtir que
pour le détruire.
M. GOSSELIN: C'est vrai!
M. LAFONTAINE: Je pense bien que le ministre n'est pas encore
sérieux dans sa réponse...
M. SAINT-PIERRE: J'étais sérieux, parce qu'il y a
plusieurs ponts qui...
M. LAFONTAINE: Oui? Hier, j'ai demandé... M. SAINT-PIERRE: ...
sont incendiés...
M. LAFONTAINE: Hier, j'ai demandé en Chambre, M. le
Président,...
M. SAINT-PIERRE: ... par des mains criminelles.
M. LAFONTAINE: ... parce que cela faisait suite à une nouvelle
parue dans un journal, à l'effet que le ministre de la Justice avait
entrepris une enquête dans le cas de l'incendie du pont..
M. SAINT-PIERRE: Je le sais, je le sais!
M. LAFONTAINE: ... sur la rivière Lelièvre. Et le ministre
m'a dit: « Je ne sais pas, je répondrai au député de
Labelle demain. » J'attends encore la réponse du ministre, et
aujourd'hui, je demande au ministre des Travaux puclics si les dispositions
sont prises pour rebâtir un pont temporaire, le ministre dit oui,...
M. SAINT-PIERRE: Les dispositions ont été prises le
lendemain.
M. LAFONTAINE: ... je lui demande combien de temps cela va prendre pour
bâtir le pont temporaire, et le ministre m'envoie une boutade, plus
longtemps que...
M. SAINT-PIERRE: Disons deux ou trois semaines.
M. LAFONTAINE: Deux ou trois semaines.
M. SAINT-PIERRE: Maintenant, je tiens à dire que l'enquête
est ordonnée, que nous sommes très désireux de faire une
enquête.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre...
M. LAFONTAINE: Probablement que le ministre est aussi désireux
que le député de Labelle peut l'être.
M. SAINT-PIERRE: Je le crois.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a des indices laissant croire qu'il peut y
avoir une main criminelle à l'origine?
M. SAINT-PIERRE: C'est bien difficile à dire, mais c'est
très surprenant qu'un pont...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas le premier qui brûle!
M. SAINT-PIERRE: Bien non, ce n'est pas le premier, c'est le
quatrième!
M. LOUBIER: A priori, est-ce que le ministre serait tenté de
croire qu'il y aurait une main criminelle?
M. SAINT-PIERRE: Bien, ce n'est certainement pas... quatre dans le
même endroit... Ce n'est pas le tonnerre qui est tombé, c'est
clair.
M. LAFONTAINE: Dans le même endroit, c'est-à-dire pas le
quatrième dans Pontmain!
M. SAINT-PIERRE: Non. Il semble, d'après l'ingénieur en
chef, qu'il y a eu trois ponts d'incendiés jusqu'à présent
dans Notre-Dame-de-Pontmain, et l'autre dans Notre-Dame-du-Laus.
M. LAFONTAINE: Oui, il y a eu le pont du village, je crois,
l'année passée,...
M. GOSSELIN: Près de Sherbrooke?
M. LAFONTAINE: ... pas cette année, l'année passée,
il y a deux ans plutôt, je sais que
les gens avaient demandé avec instance au ministère de
rebâtir le pont, mais là je ne sais pas si les
éléments destructeurs ont aidé le ministre, mais il y a un
nouveau pont de bâti!
M. SAINT-PIERRE: Alors, les incendies de ponts nous ont causé
énormément de problèmes,...
M. LAFONTAINE: Je n'en doute pas!
M. SAINT-PIERRE: ... surtout pour ceux qui s'en servent! Et incidemment,
nous devons procéder à la construction d'un pont temporaire et
ensuite construire un autre pont.
M. LAFONTAINE: Je pense que...
M. SAINT-PIERRE: J'espère bien que ceux qui ont connaissance que
des incendies comme ceux-ci sont allumés vont se donner la peine de
fournir des renseignements.
M. LAFONTAINE: Pardon, je n'ai pas compris?
M. SAINT-PIERRE: ... vont se donner la peine de fournir des
renseignements.
M. LAFONTAINE: J'espère!
M. SAINT-PIERRE: Ceux qui sont au courant.
M. LAFONTAINE: Maintenant, les ponts qui ont passé au feu, les
trois ponts. Je pense que c'étaient des ponts qui étaient sur la
liste du ministère pour reconstruction.
M. LOUBIER: Peut-être que Darabaner était dans ce
coin-là!
M. LAFONTAINE: C'étaient des ponts qui étaient sur la
liste pour reconstruction, je pense bien que le ministre, dans la grande
planification qu'il nous avait annoncée il y a deux ans,
était...
M. SAINT-PIERRE: Il y en avait qui étaient prévus pour
reconstruction. D'ailleurs, le député de Labelle est au courant.
Le dernier qui a brûlé était prévu pour être
reconstruit à neuf.
M. LAFONTAINE: C'est sur l'île Longue? Celui qui a
brûlé cette semaine?
M. SAINT-PIERRE: Celui de Lac-à-Foin. Le dernier qui vient de
brûler.
M. LAFONTAINE: Le dernier?
M. SAINT-PIERRE: Celui qui a brûlé en fin de semaine. Il y
a des plans de faits pour le remplacer. Des soumissions ont été
demandées, je pense. Mais tout de même, on aurait pu attendre.
M. LAFONTAINE: Je me souviens, en 1961, le ministre m'avait dit,
relativement à un pont qui relie la route 35 au village du Lac-du-Cerf,
qu'il s'adressait à ses ingénieurs, à son service, que les
plans se faisaient, mais ils ne se faisaient pas, et cela a duré, quoi,
deux ans ou trois ans.
M. SAINT-PIERRE: Bien, cela prend toujours un peu de temps pour...
M. LAFONTAINE: C'est peut-être au programme de cette année,
mais...
M. SAINT-PIERRE: J'espère que vous ne vous attendez pas à
ce qu'on ait tous ces plans en tablettes, dans des armoires, tout prêts?
Parce qu'évidemment...
M. LAFONTAINE: Non, mais c'est parce que le ministre avait eu à
ce moment-là un rapport d'un de ses ingénieurs disant que le pont
était un danger pour la sécurité publique, et la
municipalité avait été obligée de fermer le pont,
si le ministre se souvient bien.
M. SAINT-PIERRE: C'est toujours un danger, vous savez.
M. LAFONTAINE: Le pont avait été fermé deux ans, et
cela avait causé aux gens de la région énormément
de tracas parce qu'ils devaient faire un détour, je pense, de quarante
ou quarante-cinq milles pour joindre les deux endroits.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons...
M. LAFONTAINE: Ce qui a nui à l'économie régionale,
ce qui a nui au transport des étudiants aux écoles, ce qui a nui
aux touristes, ce qui a nui à toute l'économie de la
région, le ministre est au courant.
M. SAINT-PIERRE: Ceux qui évidemment incendient le pont devraient
bien penser un peu aux dommages que cela peut causer. Parfois, ils doivent
certainement penser quelque chose ces gens-là, ce n'est surtout pas pour
retirer quelque chose lorsqu'ils allument un incendie, surtout pas pour retirer
quelque chose de cela.
M. LAFONTAINE: Cela, nous ne le savons pas!...
M. SAINT-PIERRE: Peut-être pour attirer...
M. LAFONTAINE: C'est certain, il doit y avoir un contribuable qui a
assuré le pont avant de le faire brûler, alors...
M. SAINT-PIERRE: C'est cela.
M. LAFONTAINE: ... c'était peut-être pour hâter les
mesures gouvernementales, pour créer...
C'est une façon de procéder que je n'admets pas, tout de
même, et que le ministre n'admet pas non plus. Mais le ministre admettra,
par exemple, que si cela avait été plus vite dans
l'exécution des travaux, la mise à exécution des ponts de
son ministère, le pont ne serait peut-être pas passé au
feu.
M. GOSSELIN: Maintenant, à même ce montant de $2,500,000 de
sommes versées, à approuver, le ministre doit sûrement
avoir une liste des projets à faire, des projets qui ont une
priorité quelconque, parce qu'on mentionne qu'il va y avoir des
contrats. Or, il y a certainement eu des représentations de faites par
plusieurs municipalités. Est-ce que le ministre pourrait nous donner
quelques-uns de ces projets?
M. SAINT-PIERRE: C'est l'article 7, ça?
M. GOSSELIN: Non, à l'article 4. Sont-ce seulement des contrats
donnés de façon imprévue? C'est bien marqué
à l'article: contrats, achat de matériaux, achat, location et
transport d'outillage.
M. SAINT-PIERRE: L'an passé il y en a eu, je ne pourrais pas
donner de détails. Est-ce pour des ponts permanents?
M. GOSSELIN: Il n'est pas question de ponts permanents, il est question
à cet article de contrats, or je veux savoir quelle est la liste de
priorité des contrats mentionnés dans cet article?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, ce que je sais et que je pourrais vous
dire, c'est que les ponts qui sont construits, sont des ponts qui ne sont pas
très considérables, qui ne sont pas permanents ou enfin ce sont
des réparations, ce sont surtout les réparations, ou un petit
pont qu'on remplace par un autre parce qu'il ne sert pas ou qu'il est trop
dangereux. Alors cela se fait à mesure que les inspecteurs font le tour
de la province et examinent les ponts. Actuellement, nous en avons à
tous les mois. Durant l'hiver nous en avons réparé un nombre
très considérable dans tous les comtés, et je crois que,
l'an passé, il y en a eu au-delà de 1,000 de
réparés et de reconstruits. Ce ne sont pas des ponts
considérables...
M. LAFONTAINE: Des petitspontsenbois...
M. SAINT-PIERRE: Une question a été posée tout
à l'heure, demandant à quel endroit on achète le
matériel. Je pourrais bien dire que si C'est une petite
réparation, on l'achète sur place le matériel, je ne sais
même pas; si un pont est brisé, on achète le
matériel sur place et on envoie le compte ici. L'ingénieur est
autorisé à faire des réparations mineures, sans qu'on
passe par le ministère des Finances pour être
autorisé...
M. LOUBIER: Pour quel montant la réparation? Jusqu'à quel
montant l'ingénieur est-il autorisé sans instructions au
préalable?
M. SAINT-PIERRE: Bien oui, je sais que c'est un gros montant!
M. LOUBIER: Est-ce qu'il peut aller jusqu'à $5,000?
M. SAINT-PIERRE: Ah non! $100 ou $200. M. LOUBIER: Ah bon!
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministère entretient tous les ponts
municipaux de la province?
M. SAINT-PIERRE: Les municipalités nous font les demandes et on
les...
M. LAFONTAINE: Autrement dit, vous ne refusez jamais une demande?
M. SAINT-PIERRE: Jamais on n'a refusé un pont.
M. LAFONTAINE: A quelle place se situela ligne de
démarcation?
M. SAINT-PIERRE: Il est visible qu'on ne peut pas le réparer le
lendemain! Si c'est à Gaspé, par exemple, qu'un pont se brise
aujourd'hui, on demande...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. SAINT-PIERRE: La municipalité prend la responsabilité
de la surveillance du pont, elle doit détourner la circulation en
attendant que les ingénieurs arrivent.
M. LAFONTAINE: Le ministère collabore à ce
moment-là avec les municipalités avec diligence.
M. SAINT-PIERRE: Le ministère se rend là...
M. LAFONTAINE: Maintenant, où est la ligne de démarcation
entre la compétence du ministère des Travaux publics et celle du
ministère de la Colonisation relativement aux ponts municipaux?
M. SAINT-PIERRE: Dans les endroits où c'est en terrain de
colonisation, je crois que nous prenons la charge des ponts qui
dépassent 40 pieds.
M. LAFONTAINE: En bas de 40 pieds, c'est le ministère de la
Colonisation?
M. SAINT-PIERRE: Le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation.
M. LAFONTAINE: Maintenant, dans les municipalités
organisées, c'est toujours le ministère des Travaux publics qui
répond à la demande, sans discrimination pour aucune?
M. SAINT-PIERRE: Enfin il y a des municipalités et c'est
là que nous répondons évidemment, nous répondons
à toutes les...
M. LAFONTAINE: Maintenant, est-ce que le ministère...
M. SAINT-PIERRE: Mais il faut que le chemin soit verbalisé, par
exemple.
M. LAFONTAINE: Bien, c'est ceque j'allais demander au ministre, est-ce
qu'il s'informe de la verbalisation...
M. SAINT-PIERRE: Parce que dans un bon nombre de comtés, il y a
plusieurs chemins qui ne sont pas erbalisés.
M. LAFONTAINE: Maintenant, si le chemin est ouvert depuis plus de 30
ans, est-ce que le ministère considère ces ponts comme
étant sur des chemins verbalisés?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, la munici- palité doit prendre
charge, par résolution ou autrement; je sais que lorsque le cas est
arrivé chez moi, j'ai demandé à la municipalité de
bien vouloir accepter de verbaliser le chemin, ça nous permettrait de
pouvoir réparer le pont qui est en dommage; on ne pouvait pas y aller
autrement, je crois que c'est la politique qui existe partout.
M. LAFONTAINE: Autrement dit, vous prenez comme point de discussion avec
la municipalité, au préalable, que la municipalité
verbalise, sans jamais...
M. SAINT-PIERRE : Oui, verbalise le chemin et puis assure le
service.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre a beaucoup de difficultés
avec les municipalités relativement...?
M. SAINT-PIERRE: Pas beaucoup. M. LAFONTAINE: La plupart sont...
M. SAINT-PIERRE : Une très bonne coopération avec les
municipalités et puis une correspondance très agréable
même.
M. LOUBIER: Même avec Waterloo. M. SAINT-PIERRE: Waterloo
aussi.
M. BOUDREAU: M. le Ministre, moi, je voudrais vous parler des grands
ponts qui traversent le fleuve...
M. SAINT-PIERRE: Ça, ce n'est pas à l'article.
M. BOUDREAU: ... non, non, l'entretien, je parle de l'entretien de ces
ponts-là...
M. SAINT-PIERRE: Ah!
M. BOUDREAU: ... il y a des ponts qui ont été construits
avec une contribution fédérale, le pont de Québec, par
exemple...
M. SAINT-PIERRE: Le pont de Québec appartient au
fédéral.
M. BOUDREAU: Tout entier au fédéral? M. SAINT-PIERRE: On
paie un loyer. M. LOUBIER: Pour l'entretien. M. BOUDREAU: L'entretien?
M. SAINT-PIERRE: L'entretien, c'est la Voirie.
M. BOUDREAU: Fédérale?
M. SAINT-PIERRE : Non, c'est le fédéral.
M. BOUDREAU: La voie carrossable.
M. SAINT-PIERRE: La voie carrossable, mon ingénieur pense surtout
à la carrosserie, à la structure...
M. BOUDREAU: A la carcasse.
M. SAINT-PIERRE: Mais, nous payons un loyer de $25,000 par année
au Canadien national, aux chemins de fer nationaux.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y en a plusieurs de ces ponts-là?
M. SAINT-PIERRE: Qui appartiennent au fédéral?
M. BOUDREAU: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Il y a le pont du Havre à Montréal, le
pont Jacques-Cartier...
M. BOUDREAU: Jacques-Cartier.
M. SAINT-PIERRE: ... le pont Champlain, le pont Victoria. Le pont
Mercier nous appartient...
M. BOUDREAU: Le pont Mercier appartient au gouvernement de la province
en entier?
M. SAINT-PIERRE: A la province, en entier. Le pont de Valleyfield nous
appartient; il y a le pont de Haukesbury qui appartient au
fédéral, le pont de Haukesbury est entretenu en partie par la
province de l'Ontario et en partie par le fédéral. A un autre
endroit, nous avons un pont à Papineauville qui appartient au
fédéral.
M. BOUDREAU: Alors il n'y a aucun pont sur lequel il y a contribution
fédérale et provinciale pour l'entretien.
M. SAINT-PIERRE: Non. Il faudrait faire l'histoire de chaque pont, parce
que je ne sais pas. Mais pour le pont de Haukesbury, me dit l'ingénieur
en chef, la province de l'Ontario paie l'entretien parce que la province de
Québec a payé une plus forte partie du pont, de la construction
du pont que la province de l'Ontario. Alors ils ont la charge de
l'entretien.
M. LAFONTAINE : Le pont de Papineauville que le ministre mentionnait
tout à l'heure, c'est le pont dans le village de Papineauville.
M. SAINT-PIERRE: C'est un pont sur une baie, la baie de
Pentecôte.
M. LAFONTAINE : Le chemin mène à quel endroit?
M. SAINT-PIERRE: Dans la région de Plaisance.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas dans Papineauville même, c'est
à Plaisance...
M. SAINT-PIERRE: Non, mais c'est dans le comté...
M. LAFONTAINE: ... le pont mène à quel endroit surtout
dans le territoire de la province de Québec?
M. SAINT -PIERRE: Le pont mène sur un ilôt, une
presqu'île.
M. LAFONTAINE: Une presqu'île. C'est un pont récent?
M. SAINT-PIERRE: Il me semble que c'est depuis dix ans environ.
M. LAFONTAINE: Le pont de Hull-Ottawa, le nouveau pont.
M. SAINT-PIERRE: Le pont de Hull-Ottawa...
M. LAFONTAINE: Est-ce que l'entretien va tomber moitié à
la province, moitié à la province de l'Ontario?
M. SAINT-PIERRE: Ce sont les trois gouvernements qui ont
constribué à la construction.
M. LAFONTAINE: 50, 25 et 25.
M. SAINT-PIERRE : C'est ça. L'entretien, ça doit
être à peu près la même chose. L'entrepreneur...
M. LAFONTAINE : Par les provinces.
M. SAINT-PIERRE: ... divisé par quatre, deux parts au
fédéral.
M. LAFONTAINE: Oui, mais la partie qui est dans la province de
Québec va être entretenue par le ministère des Travaux
publics de la province de Québec...
M. SAINT-PIERRE: Mais je pense que...
M. LAFONTAINE: ... la partie en Ontario par le ministère des
Travaux publics de l'Ontario, et à part cela un compte à envoyer
au fédéral?
M. SAINT-PIERRE: La chaussée de chaque côté est
entretenue, sur le pont, jusqu'au milieu de la rivière, moitié
l'Ontario, la moitié par Québec...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. SAINT-PIERRE: La structure est entretenue par le
fédéral.
M. LAFONTAINE: Toute la structure?
M. SAINT-PIERRE: La structure est entretenue par le
fédéral, la chaussée l'est par les deux provinces,
à 50/50. Les approches évidemment, ce sont les ministères
de la Voirie de chaque côté qui les ont...
M. LAFONTAINE: Le pont Jacques-Cartier, à Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Le pont Jacques-Cartier, l'entretien...
M. LAFONTAINE: L'entretien est au fédéral, le pont
appartient au fédéral, c'est-à-dire à la commission
des ports nationaux.
M. SAINT-PIERRE: Des ports nationaux.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre me permettrait de lui faire une
suggestion déjà faite l'an passé concernant le pont de
Québec, son illumination? Il s'agirait de le sortir de la
pénombre dans laquelle il se trouve actuellement. A quelques mille pieds
du pont de Québec, personne ne peut soupçonner son existence et
le ministre sait que, au point de vue de la structure, au point de vue
architectural, c'est un des ponts qui éveillent le plus...
UNE VOIX: Les gens.
M. LOUBIER: ... la curiosité et l'émerveillement des
touristes. Or, les lumières sont tellement discrètes que
même lorsqu'on circule sur le pont, on ne peut pas en voir la carcasse,
la structure. Il me semble qu'il y aurait intérêt et profit
à tous les points de vue, même aux points de vue de la circulation
et du tourisme, de procéder à une illumination plus
complète...
M. SAINT-PIERRE: Vous voulez dire, de diriger des projecteurs sur le
pont et de le montrer...
M. LOUBIER: ... et l'éclairer davantage et je pense
premièrement, le pont lui-même; sur le pont lui-même ce sont
des petites ampoules, ce n'est pas très gros!
M. SAINT-PIERRE: C'est de la chaussée que vous parlez.
M. LOUBIER: Deuxièmement, comme on voit aux Etats-Unis dans bien
des villes, il y a des projecteurs de chaque côté, je ne sais pas
comment ça fonctionne au point de vue technique, mais ils sortent les
ponts de la noirceur de sorte qu'on puisse les voir à une distance assez
considérable.
M. SAINT-PIERRE: N'ayant pas pu...
M. LOUBIER: Il n'a rien à cacher, le pont de Québec. Au
point de vue de sa structure, il est très beau.
M. SAINT-PIERRE: En 1952, lorsqu'on a installé l'éclairage
à l'intérieur, il y a eu des objections de l'aviation, des
pilotes du fleuve.
M. LOUBIER: Le ministre m'avait dit ça l'an passé et je me
suis informé auprès de certains pilotes non pas
auprès de l'organisme par exemple auprès de certains
pilotes qui m'ont dit que, d'après eux, il ne pouvait y avoir aucune
conséquence désastreuse de procéder à un
éclairage plus complet. Evidemment, si les projecteurs sont
installés de façon à aveugler les capitaines, les pilotes
de bateaux, cela pourrait causer un préjudice, cela causerait un
état d'insécurité. Mais il doit y avoir moyen, au point de
vue technique, de réaliser un système d'illumination qui pourrait
faire sortir le pont de Québec de la noirceur dans laquelle il se trouve
actuellement. Il me semble qu'au point de vue touristique et au point de vue de
la circulation cela serait avantageux.
Est-ce que le ministre peut prendre au moins la suggestion en
considération?
M. SAINT-PIERRE: On va la prendre pour voir si des changements peuvent
se faire, tout dépend...
M. LOUBIER: Le ministre, j'en suis persuadé, passe souvent le
soir et il va constater lui-même, que même les lumières du
pont, sur la chaussée, sont très faibles.
M. SAINT-PIERRE: Elles sont plutôt faibles.
M. LOUBIER: Elles sont très faibles. Evidemment, ne pas mettre
des lumières aveuglantes pour les...
M. SAINT-PIERRE: Lorsque l'installation a été faite,
évidemment si l'on n'avait pas amené d'objections,
peut-être qu'on aurait mis l'éclairage plus clair, plus de
lumières, ou enfin des lumières plus fortes. Mais je prends en
considération les remarques qui ont été faites.
M. LOUBIER: Qu'est-ce qui c'était passé à
l'époque? Est-ce qu'il y a eu obstruction...
M. SAINT-PIERRE: Il y a eu obstruction de la part des pilotes de
bateaux.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre pourrait...
M. SAINT-PIERRE: ... on peut prendre ça pour un autre bateau.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre pourrait communiquer avec cet
organisme-là?
M. SAINT-PIERRE: Oui, oui. Je demande à l'ingénieur en
chef...
M. LAFONTAINE: Un genre de bateau suspendu.
M. BOUDREAU: Mais pour faire une route carrossable comme vous avez fait
sur le pont de Québec, il a fallu la permission d'Ottawa. Est-ce
qu'à ce moment-là, on prend les responsabilités aussi?
M. GABIAS: Est-ce qu'un contrat est intervenu entre Québec et
Ottawa?
M. SAINT-PIERRE: Je crois que c'est en 1952.
M. GABIAS: Un contrat?
M. SAINT-PIERRE: Il a dû y avoir un contrat de passé.
M. GABIAS: Est-ce qu'il y en a un ou s'il n'y en a pas? Est-ce qu'il y a
un contrat écrit?
M. SAINT-PIERRE: J'espère que c'est un contrat écrit.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre pourrait en déposer une
copie?
M. SAINT-PIERRE: On peut en prendre connaissance.
M. BOUDREAU: Pour bâtir le nouveau pont de Québec, est-ce
que le gouvernement provincial a besoin de l'autorisation d'Ottawa?
M. LE PRESIDENT: C'est l'article 7.
M. SAINT-PIERRE: Vous êtes rendu à la fin, vous, là,
vous êtes pressé! Cela ne me fait rien de sauter à
l'article 7, si vous voulez, on terminerait cela tout de suite, je n'ai pas
d'objection du tout.
M. LE PRESIDENT: Ce serait mieux d'adopter les articles
précédents.
M. SAINT-PIERRE: C'est le Président qui nous retarde dans le
moment, voyez-vous.
M. GABIAS: A plusieurs reprises, j'ai mentionné au ministre les
plaintes qu'il y avait au sujet du pont Duplessis au dessus du St-Maurice,
entre Trois-Rivières et Cap-de-la-Madeleine concernant le mauvais
éclairage, la chaussée des plus défectueuse et
également l'enlèvement de la neige au cours de l'hiver. En
particulier, les chasse-neige passent sur la chaussée du pont et les
souffleuses jettent la neige sur les trottoirs et les piétons ne peuvent
pas utiliser les trottoirs de nombreux jours après une tempête de
neige. De plus, les garde-fous, à plusieurs endroits, ont
été endommagés et la réparation a retardé
considérablement. A chaque occasion, le ministre m'a laissé
entendre que des instructions étaient données pour
remédier à ces inconvénients qui sont graves, surtout si
on tient compte de la forte circulation qu'il y a sur ces ponts aux heures de
pointe et également en fin de semaine, alors que les gens circulent pour
prendre l'air, en automobile. Est-ce que le ministre a eu un rapport ou des
rapports à l'effet que ses instructions, qui avaient été
données pour remédier à ces inconvénients, ont
été suivies?
M. SAINT-PIERRE: Pour répondre au député de
Trois-Rivières, je dois lui dire que j'ai bien pris note de ce qu'il
avait dit, il y a quelques jours, au sujet de certains travaux qui devraient
être faits sur le pont au pavage, du rapport qu'il a fait sur
l'éclairage et aussi de celui qu'il a fait sur l'entretien du trottoir
et de la chaussée. Quant au trottoir, nous avons un contrat
signé
avec la ville des Trois-Rivières une entente, ce n'est pas
un contrat, c'est une entente nous payons $2,000 par année pour
l'entretien du trottoir. C'est la cité des Trois-Rivières qui
devrait s'en charger et qui devrait respecter évidemment l'entente que
nous avons de façon à permettre à ses propres citadins de
marcher convenablement sur le pont et d'être protégés.
Evidemment, si la neige n'est pas enlevée, cela devient un
problème très difficile et un danger pour les piétons.
Alors, je crois que nous devrions écrire à la cité des
Trois-Rivières, pour lui faire part de cette remarque faite dans
l'intérêt du piéton qui doit se servir de ce pont.
Pour les réparations, évidemment, nous avons toujours,
chaque année, fait des réparations assez considérables sur
le pont. J'ai des chiffres ici que j'ai pris, non pas dans un autre but que
celui de trouver que nous avons jeté un oeil assez attentif sur tout ce
qui pourrait être fait, qu'il était nécessaire de faire sur
ce pont très important dans le réseau routier de la province. De
1960 à 1961, il y a eu $25,740.67 de dépensés; pour
1961-62, $28,383.89,1962-63, $16,044.76; 1963 à 1964, $23,146.88; 1964
à 1965, $17,451.23 et 1965 et 1966, $12,788.83, en date du 16 mars 1966,
ce qui fait $123,556 de réparations et d'entretien. Cela veut dire, je
crois, que nous avons essayé de l'entretenir aussi bien que
possible.
M. GABIAS: Est-ce que cela comprend le coût de la main-d'oeuvre ou
simplement les matériaux qui ont été utilisés?
M. SAINT-PIERRE: Cela représente les montants versés pour
l'entretien propre du pont et les réparations nécessaires.
Je crois réellement, qu'il faut comprendre que pour l'entretien
d'un pont de cette importance il faut y apporter une attention à peu
près régulière et que...
M. GABIAS: Avez-vous des employés permanents là?
M. SAINT-PIERRE: Non il n'y a pas d'employés permanents, c'est
l'équipe de la région.
M. GABIAS: Il n'y a plus d'employés permanents?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: Avant 1960 il y avait des employés permanents.
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas d'employés permaments sur aucun
pont.
M. GABIAS: Avant 1960, il y en avait.
M. SAINT-PIERRE: Ils couvrent les districts, c'est par groupes, par
équipes.
M. GABIAS: Avant 1960-1961 il y avait des employés permanents qui
voyaient à l'entretien constant du pont, soit qu'il y eut un garde-fou
ou une lumière qui fît défaut.
M. SAINT-PIERRE: Cela c'est un peu spécial, je pense.
M. GABIAS: Non, je ne pense pas. Je pense que c'était de la bonne
administration...
M. SAINT-PIERRE: Quand il neige on ne peut pas...
M. GABIAS: ... cela ne coûtait pas plus cher à la
province.
M. SAINT-PIERRE: Cela ne coûte pas plus cher, mais tout de
même...
M. GABIAS: Et cela donnait certainement une meilleure
sécurité. J'ai l'impression M. le Ministre que même cela
apportait une conservation beaucoup considérable à un bien
immobilier comme celui-là, une structure comme celle-là. Et il y
avait l'été l'entretien des pelouses aux approches du pont, le
peinturage constant...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que je peux poser une question au
député dans le moment?
M. GABIAS: Sûrement.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce qu'il y avait d'autres ponts dans la province
qui étaient entretenus comme celui-là séparément
et...
M. GABIAS: Je ne le sais pas, mais je l'espère. S'il y avait des
ponts de cette importance...
M. LOUBIER: Pont Jacques-Cartier.
M. GABIAS: ... où il y avait des employés en permanence
qui veillaient à ce qu'on appelle l'entretien du pont... Je certifie au
ministre qu'il y a une grosse économie à faire pour la province
dans ce cas-là.
M. SAINT-PIERRE: Combien de personnes y avait-il pour l'entretien?
M. GABIAS: Je pense qu'il y en avait deux ou trois au moins
l'été. L'hiver, je ne sais pas s'il y en avait autant, mais il y
en avait un en permanence l'hiver. Mais l'été, il y avait deux ou
trois personnes et le gazon était bien entretenu et l'éclairage
était...
M. SAINT-PIERRE: L'éclairage a été l'objet d'une
attention spéciale, mais comme je l'ai mentionné à
diverses reprises, il semble y avoir des difficultés et des
réparations nécessaires. Nous avons fait faire des plans, et nous
avons l'intention de soumettre de nouveau à l'attention du conseil des
ministres la nécessité qu'il y aurait de faire des
réparations très importantes...
M. GABIAS: Ces réparations-là...
M. SAINT-PIERRE: ... l'éclairage ne semble pas bien
fonctionner.
M. GABIAS: Maintenant depuis quand cette situation existe-t-elle? Est-ce
qu'elle existe depuis que les employés permanents ne sont pas sur les
lieux? Cela se peut.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas cela. C'est pour l'éclairage.
M. GABIAS: Cela se peut et cela donnerait de la force à cette
argumentation qui veut que pour préserver un bien de la province qui est
évalué à plusieurs millions. Je ne connais pas une
compagnie qui ne verrait pas pour la bonne administration, à avoir
quelques employés, si deux seraient trop qu'on n'en prenne qu'un...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GABIAS: ... mais qu'il y ait au moins une personne responsable pour
voir à l'entretien du pont et la province va faire de sérieuses
économies. Je ne parle pas d'un pont qui a 20 pieds de long par 40 pieds
de large, mais un pont de cette importance il y en a plusieurs dans la
province. Je suis certain que le ministère des Travaux publics
réussirait des économies sérieuses pourvu que
l'employé soit consciencieux et qu'il soit forcé de faire des
rapports au ministère.
Actuellement, ce que je crois, c'est que c'est une équipe
volante. Le contremaître est à Montréal et à un
moment donné il vient pour combien de temps? il vient
passer un été là. Il n'a pas d'intérêt, il va
venir quelque temps et après cela il va s'en aller ailleurs. Il pourra,
et c'est humain toujours trouver des raisons pour déclarer que ce n'est
pas de sa faute si telle si- tuation existe, que c'est un autre qui est venu et
qui a gâché l'ouvrage, tandis que si quelqu'un est responsable
bien le ministère peut attribuer la responsabilité sur celui qui
est employé à l'année.
M. SAINT-PIERRE: Notre politique, c'est qu'après avoir pris
connaissance de ce que vient de dire le député de
Trois-Rivières, notre politique a été différente.
Je ne dis pas qu'elle est beaucoup mieux, mais nous essayons d'entretenir
à peu près tous les ponts, de les tenir en ordre.
Alors, s'il était nécessaire d'avoir huit employés
d'un seul coup à Trois-Rivières, il y en aurait huit. Parce qu'on
ne peut pas peinturer un pont avec un homme. On ne peut pas voir à
l'éclairage avec un seul homme. On ne peut pas être
électricien, peintre, et avoir tous les métiers, et avoir sa
carte de compétence dans tous ces domaines.
M. GABIAS: Ah! vous auriez cela à Trois-Rivières!
M. SAINT-PIERRE: D'un autre côté, avec des
équipes...
M. GABIAS: Il y en a des gens compétents qui peuvent peinturer,
qui peuvent..
M. SAINT-PIERRE: ... oui, mais tout de même, vous savez que les
métiers, à chacun son métier.
M. GABIAS: Pas pour l'entretien!
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a aucune possibilité de prendre un
ouvrier pour peinturer un pont.
M. GABIAS: Pour l'entretien général?
M. SAINT-PIERRE: L'entretien général consiste à ce
que la ville de Trois-Rivières a promis de faire premièrement.
Lorsque surviennent des réparations évidemment, cela prend des
spécialistes. Si c'est dans la structure, ce n'est pas la même
chose que si c'est dans l'électricité. Si c'est la
chaussée, ce n'est pas la même chose que si c'est le trottoir.
M. GABIAS: Non, je ne parle pas de...
M. SAINT-PIERRE: Les garde-fous, évidemment, c'est encore
différent! Nous avons des équipes qui sont
spécialisées dans certaines disciplines. Je dirai que nous avons
probablement
quelqu'un qui passe presque quotidiennement sur ce pont. S'il a
connaissance de quelque chose, il n'a qu'à faire un rapport, et s'il
l'oublie c'est différent. Je crois qu'évidemment les travaux
qu'on doit faire dans le moment au pavage ou autrement sont toujours dus,
à la fin de la saison froide, à du dégel ou autre. Cela
existe un peu sur tous les ponts et surtout, au fait que le pont, lorsqu'il y
passe de la circulation lourde, est un peu secoué, c'est normal.
M. GABIAS: Moi, je veux faire cette suggestion au ministre, pour sa
propre popularité.
M. SAINT-PIERRE: Je remercie le député.
M. GABIAS: Il devient très impopulaire, et ce n'est pas sa
faute!, à cause de l'état du pont à Y heure actuelle. Il y
a certainement quelque chose qui ne va pas.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que les employés...
M. GABIAS: Il y a certainement quelque chose qui ne va pas! Et je ne
voudrais pas que le ministre ait une popularité à la baisse chez
nous. Actuellement, elle est fortement à la baisse; c'est dans son
intérêt que je lui fais ces recommandations.
M. SAINT-PIERRE: Je sais que c'est toujours pour mon
intérêt!
M. GABIAS: C'est l'intérêt du ministre, et
évidemment surtout l'intérêt de la population.
M. SAINT-PIERRE: Vous êtes le seul, vous êtes le seul!
M. GABIAS: Non, je ne suis pas le seul, mais je suis certain que le
ministre pourra après cela, s'il...
M. SAINT-PIERRE: J'apprécie grandement, M. le
député de Trois-Rivières.
M. GABIAS: ... s'il y avait un employé permanent,...
M. SAINT-PIERRE: D'ailleurs, nous en avons parlé, nous en avons
discuté, il a certainement en connaissance qu'à chaque fois, nous
avons répondu immédiatement...
M. GABIAS: Je ne blâme pas le ministre. M. SAINT-PIERRE: ...
immédiatement à ses demandes. Nous répondons à tous
ceux qui nous font des demandes,...
M. GABIAS: Je ne blâme pas le ministre...
M. SAINT-PIERRE: ... qu'ils soient d'un côté comme de
l'autre.
M. GABIAS: Je le crois quand il dit qu'il y avait des recommandations,
mais je l'avise que ces recommandations n'ont pas été
suivies.
M. SAINT-PIERRE: Je prends bonne note de ce que vous venez de
dire...
M. GABIAS: Alors, ...
M. SAINT-PIERRE: ... et j'en ferai part à
l'ingénieur-en-chef, je n'aurai pas à lui écrire
probablement!
M. GABIAS: Alors, il est tout près du ministre, il est mieux d'y
voir au plus vite,...
M. SAINT-PIERRE: C'est cela.
M. GABIAS: ... et puis, il pourra venir nous voir à
Trois-Rivières, il sera bien reçu. Autrement, je doute qu'il soit
bien reçu, à cause du pont, pas à cause lui, à
cause du pont.
M. SAINT-PIERRE: Ce serait préférable de ne pas y aller
avant d'avoir terminé les travaux!
M. GABIAS: Ah! oui, ah! oui! Je ie lui conseille fortement!
M. BOUDREAU: En plus du pont de Trois-Rivières, il y a le pont de
Batiscan, Ste-Anne, Champlain, est-ce que ces ponts sont sous la
responsabilité du ministère aussi?
M. SAINT-PIERRE: Ces ponts sont sur...
M. BOUDREAU: Sur la route numéro 2.
M. SAINT-PIERRE: ... la propriété de la province.
Ste-Anne-de-la-Pérade, nous avons fait des travaux importants,...
M. BOUDREAU: La chaussée a été
changée...
M. SAINT-PIERRE: La chaussée a été changée,
la structure est beaucoup plus forte et puis c'est maintenant un pont
magnifique qui est très solide.
M. BOUDREAU: Il y a une chose: Il est étroit.
M. SAINT-PIERRE: Oui, qu'est-ce que vous voulez? Dans le temps des
voitures, c'était moins large.
M. BOUDREAU: Cela a fait grand bien quand on a changé la
chaussée et qu'on a mis cette toile d'armature.
M. SAINT-PIERRE: Maintenant, il y a de gros camions qui circulent; ils
sont très larges, et sur un pont étroit évidemment,...
Aujourd'hui, la circulation est plus lourde et les charges prennent de plus en
plus d'espace.
M. BOUDREAU: Mais ces ponts sont entièrement la
responsabilité du ministère pour l'entretien.
M. SAINT-PIERRE: Bien, la surveillance est assurée.
M. GABIAS: Dans une remarque que j'ai faite tout à l'heure, j'ai
oublié quelque chose, M. le ministre. Si le ministre est
embarrassé pour trouver deux ou trois bons hommes pour l'entretien du
pont, qu'il se fie à moi, je vais lui en suggérer de très
bons, d'excellents employés qui donneront beaucoup de rendement et
beaucoup de satisfaction au ministre et également à la
population.
M. SAINT-PIERRE: Cela mérite considération!
M. MAILLOUX: M. le Président, quand le député des
Trois-Rivières mentionne que le pont des Trois-Rivières
était surveillé avant par des gens en permanence. Est-ce pendant
que les gens surveillaient en permanence, que le pont est tombé?
M. SAINT-PIERRE: Non. Est-ce que vous parlez de celui sur le
Saint-Laurent?
M. MAILLOUX: Oui.
M. SAINT-PIERRE; Il n'y a pas longtemps, au mois de septembre 1965, il y
a un pont qui s'est écroulé dans le St-Laurent. C'est de
celui-là que vous parlez?
M. MAILLOUX: Non je parle de...
M. GABIAS: Non, mais en 1965, en septembre 1965.
M. MAILLOUX: C'est possible.
M. LOUBIER: Ce n'est pas sérieux.
M. LAFONTAINE: M. le Président, pour ramener le débat sur
les crédits en cours, à la page 163, les comptes publics de
64/65, les loyers, fabriques dans le deuxième paragraphe...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce qu'on est rendu aux loyers?
M. LAFONTAINE: C'est dans le même article, n'est-ce pas, M. le
Président? C'est le deuxième poste budgétaire, article 4;
contrats, achat de matériaux, achat, location et transport d'outillage,
cela va là-dedans?
M. SAINT-PIERRE: Vous êtes au poste budgétaire 3:
édifices publics, locaux, location d'outillages, location de
bâtisse.
M. LAFONTAINE: Je ne suis pas au bon poste budgétaire?
M. SAINT-PIERRE: Non, il faudrait aller au poste 3, là vous
êtes à l'article...
M. LE PRESIDENT: Article 4.
M. SAINT-PIERRE: C'est l'article 4?
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'il a été adopté?
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté. Article 5: subventions et
autres dépenses, $40,000.
M. GOSSELIN: En quoi consistent ces subventions?
M. SAINT-PIERRE: $25,000 c'est pour le pont de Québec, il reste
$15,000.
M. GOSSELIN: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Poste budgétaire 3;
édifices publics et autres locaux, entretien, réparations et
autres frais, article 1; traitements et salaires, $5,662,000.
M. GOSSELIN: M. le Président, l'an passé, nous avions fait
des représentations à l'honorable ministre sur les diverses
compagnies qui prennent des contrats d'entretien pour lavage et autre, est-ce
que cette politique-là a été
continuée par le ministère? Pour l'entretien des divers
édifices publics qui appartiennent au gouvernement; lavage de vitres,
etc.,... est-ce que c'est donné à des compagnies privées
où si c'est le ministère lui-même qui se charge de...
M. SAINT-PIERRE: Il y a des cas, évidemment, où nous les
entretenons nous-mêmes, mais pour les gros édifices, il y a des
demandes de contrats qui ont été faites. C'est donné par
contrats pour certains édifices, on demande des soumissions.
M. GOSSELIN: Il y a demande de soumissions.
M. LAFONTAINE: Quels sont les édifices pour lesquels le
ministère demande des soumissions?
M. GOSSELIN: Est-ce que les demandes de soumissions sont faites par des
voies ordinaires, soumissions publiques, ou si c'est en circuit
fermé?
M. SAINT-PIERRE: Les demandes de soumissions sont faites en circuit
fermé.
M. GOSSELIN: Pour quelle raison les demandes de soumissions sont-elles
faites en circuit fermé?
M. SAINT-PIERRE: Parce que nous voulons avoir des gens qui sont capables
de faire le travail. C'est un travail qui n'est pas fait par... Tous ceux qui
sont intéressés, qui font de l'entretien d'édifices
publics et qui ont des connaissances, sont invités à
soumissionner.
M. LAFONTAINE: De quelle façon sont-ils invités, M. le
Président, à soumissionner?
M. SAINT-PIERRE: Par écrit.
M. LAFONTAINE: Par écrit. Est-ce que la firme Laval a reçu
des invitations à soumissionner?
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne pense pas qu'ils aient écrit pour
offrir leurs services.
M. LAFONTAINE: Non, mais s'ils écrivaient au ministre est-ce
qu'ils pourraient recevoir...
M. SAINT-PIERRE: Comment ferait-on pour le savoir.
M. LAFONTAINE: Non, mais c'est parce que le ministre vient de faire une
affirmation. On fait ça en cercle fermé et on s'adresse seulement
à ceux qui sont compétents...
M. SAINT-PIERRE: A ceux qui sont compétents. Mais, il faut les
connaître.
M. LAFONTAINE: Bien, si le ministre ne les connaît pas, à
ce moment-là qu'il demande des soumissions publiques, parce qu'à
ce moment-là ce n'est plus la compétence qui compte...
M. SAINT-PIERRE: On pourrait peut être le demander par soumissions
publiques.
M. LAFONTAINE: C'est plutôt ceux que le ministre connaît, et
puis à ce moment-là ça devient de la discrimination.
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai aucune objection à les demander par
soumissions publiques. Ce sont des articles de moins de $25,000 et puis on agit
ainsi, il n'y en a pas un de ceux-là que je connaisse.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre serait surpris d'apprendre que, en
parlant de compétence il y a une compagnie qui est favorisée
actuellement qui a débuté vers les années 1961 ou 1962.
Alors la compétence ce n'est pas le critère principal...
M. SAINT-PIERRE: La compétence, il faut vous dire que dans
certains endroits, il n'y en a pas beaucoup qui se spécialisent dans le
nettoyage et l'entretien des édifices, je joins le lavage si vous
voulez...
M. LOUBIER: Comment procède le ministre quand il dit que c'est
lui-même qui envoie des appels d'offres à certaines
compagnies?
M SAINT-PIERRE: Bien ce n'est pas moi-même, c'est le
sous-ministre...
M. LOUBIER: Bien, votre ministère...
M. SAINT-PIERRE: Il y a divers moyens de trouver les noms.
Premièrement, ceux qui sont connus, ceux qui sollicitent qui nous
écrivent. Moi, j'ai reçu des lettres de Montréal, de
Québec. Je n'ai jamais reçu une lettre, il y a quelqu'un qui a
offert ses services pour l'entretien d'édifices.
M. BOUDREAU: Il y en a cependant qui ont des contrats à
Québec.
M. SAINT-PIERRE: Ah! ici, ce sont tous des gens de Québec qui ont
des contrats.
M. BOUDREAU: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Je peux vous donner les détails de chacun des
contrats...
M. LAFONTAINE: Oui, j'ai demandé tout à l'heure au
ministre la liste des firmes et des endroits, des édifices concernant
l'entretien.
M. LE PRESIDENT: Je tiens à faire remarquer que ce que vous
discutez là se trouve plutôt sous le sous-article 3...
M. SAINT-PIERRE: Alors si vous voulez...
M. LE PRESIDENT: ... on serait mieux de finir le sous-article 1:
traitements et salaires.
M. GOSSELIN: M. le Président, en attendant que nous recevions les
documents demandés, combien avez-vous d'employés au sous-article
1 de l'article 3? Et la catégorie?
M. SAINT-PIERRE: 1,285 employés quitra-vaillent à plein
temps ou à temps partiel et aussi le salaire des femmes de ménage
dont le nombre est de 725. Le personnel régulier à temps partiel
soit les 1,285, se répartit, comme suit: au palais de justice de
Québec, 11; prison des hommes de Québec, 8; palais de justice de
Montréal, 11; prison des hommes, 30; prison des femmes, 5...
M. GOSSELIN: Je ne crois pas qu'il soit nécessaire que le
ministre nous donne...
M. SAINT-PIERRE: ... ici il y a: édifices parlementaires. Ils ont
un plus gros chiffre évidemment. C'est 621 ouvriers, gardiens,
nettoyeurs dans les édifices parlementaires.
M. GOSSELIN: Est-ce que ces employés-là sont
engagés par la Commission de la fonction publique?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. BOUDREAU: Ils ne sont pas couverts par la Commission de la fonction
publique?
M. SAINT-PIERRE: Aujourd'hui ils le sont, c'est nouveau.
M. LOUBIER: C'est nouveau depuis quand?
M. SAINT-PIERRE: Le 1er janvier.
M. BOUDREAU: Est-ce que tous les salaires des femmes de ménage
sont uniformes dans toute la province?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. BOUDREAU: Il y a une différence entre Québec et
Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Il n'y en a pas à Montréal.
M. BOUDREAU: Il n'y a pas de femmes de ménage
d'employées?
M. SAINT-PIERRE: Non, à Montréal c'est à contrat. A
Québec, il y en a, mais à Montréal, il n'y en a pas. il y
en avait quelques-unes, mais évidemment les absences nombreuses, et puis
tout ça devenait incontrôlable. Ça fait que nous avons
donné à contrat.
M. BOUDREAU: Qu'est-ce qu'on leur donne aux femmes de ménage?
M. SAINT-PIERRE: $50 par mois.
M. BOUDREAU: Par mois.
M. GOSSELIN: Le salaire horaire?
M. SAINT-PIERRE: $1.86 l'heure, $1.86.
M. GOSSELIN: Ça c'est pour les dames. Est-ce que c'est la
même chose pour les hommes?
M. BOUDREAU: Elles font 5 heures et demie, 6 heures?
M. SAINT-PIERRE: Pas 5 heures et demie, je pense que c'est 6 heures. Six
heures à huit heures moins quart.
M. BOUDREAU: Six heures à huit heures moins quart.
M. GOSSELIN: Quel est le salaire horaire pour les hommes?
M. SAINT-PIERRE: C'est toujours la semaine de 40 heures à
Québec, $3,250 pour les nettoyeurs et pour la semaine de 30 heures,
$2,850, ce qui fait $1.56 et avec les bénéfices: $1.83. Et $1.82
dans le deuxième cas, avec les bénéfices: $2.14.
M. LAFONTAINE: Un entretien donné par contrat, M. le
Président, s'élève à quel montant?
M. SAINT-PIERRE: La liste va venir dans quelques minutes.
Il n'y a pas d'autres questions?
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y a moins de bâtisses cette année
qu'il y en avait les années passées? Est-ce qu'il y a eu
centralisation de certains bureaux dans d'autres?
M. SAINT-PIERRE: Ça, ce sont les immeubles. On discute sur les
salaires actuellement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BOUDREAU: C'est pour en venir là, parce que dans ces
bâtisses-là, il y avait du personnel et puis si on a fermé
de ces bâtisses-là, le personnel est allé ailleurs.
M. SAINT-PIERRE: Quelles bâtisses avons-nous fermé?
M. BOUDREAU: Bien, c'est ça que je voudrais savoir...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y en a pas. M. BOUDREAU: ... s'il y en a
moins.
M. SAINT-PIERRE: L'espace de plancher a augmenté beaucoup.
M. BOUDREAU: Oui. Est-ce qu'on a encore les bureaux de la Commission de
la fonction publique sur la rue St-Joseph, à 50 est, rue St-Joseph?
M. SAINT-PIERRE: Ils sont maintenant à Banque Royale, à
Place d'Youville.
M. BOUDREAU: Oui, on m'avait dit ça l'année
dernière, mais est-ce que ç'a été fermé
ça?
M. SAINT-PIERRE: Il y a 3,000 pieds de plancher qui sont encore
loués et qui servent à l'analyse des effectifs jusqu'au mois
d'avril.
M. BOUDREAU: Alors, le gouvernement est locataire jusqu'au mois
d'avril?
M. SAINT-PIERRE: Jusqu'au 30.
M. BOUDREAU: Jusqu'au 30 avril. Après ça, le gouvernement
n'aura plus rien à faire là.
M. SAINT-PIERRE: Pour le moment, nous n'avons pas signé de
renouvellement de bail.
M. BOUDREAU: C'est toujours le même bail qui est en vigueur.
M. SAINT-PIERRE: Le même.
M. BOUDREAU: Le même qui a été passé avec les
Habitations nationales ou quelque chose comme ça, dont le
propriétaire était M. Napoléon Côté.
M. SAINT-PIERRE: Celui dont on a déjà parlé.
M. BOUDREAU: C'est celui dont on a assez généreusement
parlé.
M. SAINT-PIERRE: Le bail se termine le 30 avril. Le bail
s'estterminé le 31 décembre, mais temporairement nous avons
loué 3,000 pieds jusqu'au 30 avril.
M. BOUDREAU: Jusqu'au 30 avril. M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse...
M. BOUDREAU: Après le 30 avril, le gouvernement n'a plus affaire
là, c'est bien ça?
M. SAINT-PIERRE: Dans le moment, oui. Je ne peux pas vous dire pour
l'avenir, je ne le sais pas. Vous le verrez. Actuellement, le bail s'est
terminé le 31 décembre. On a loué...
M. BOUDREAU: Vous avez un prolongement jusqu'au 30 avril.
M. SAINT-PIERRE: Pour une partie.
M. BOUDREAU: Après le 30 avril, il n'y a pas de...
M. SAINT-PIERRE: il n'y a pas de...
M. BOUDREAU: Vous ne prévoyez pas en avoir besoin de ce
local-là.
M. SAINT-PIERRE: Pour le moment, je ne prévois pas que nous en
aurons besoin, malgré que les locaux sont rares à Québec
et puis qu'il y a des demandes des ministères pour des espaces
additionnels. Je ne peux pas vous dire le contraire de ce que je pense.
M. BOUDREAU: Non.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 2: frais de voyage, $75,000.
M. GOSSELIN: Je suppose que c'est l'explication habituelle.
M. SAINT-PIERRE: Cette somme couvre les dépenses de voyage
d'environ 55 employés, dont 23 voyagent assez
régulièrement. Evidemment la restructuration augmente un peu les
frais de voyage car dans chacune des régions, des inspecteurs ont
été assignés et doivent faire des inspections
régulières à nos édifices. Nous avons des
surveillants de chantier qui voyagent, huit ingénieurs, sept
techniciens, douze inspecteurs. Coût: $75,000.
M. GOSSELIN: Très bien, adopté. M. LE PRESIDENT:
Adopté.
M. GABIAS: M. le ministre, si vous me permettez, dans l'article 1 qui
vient d'être adopté...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GABIAS: ...$5,662,000, les contrats d'entretien tombent sous cet
article-là?
M. SAINT-PIERRE: Sous l'article 3. C'est assez difficile à faire
comprendre.
M. GABIAS: Le suivant, $4,500,000, est-ce que ça tombe
là-dessus?
M. SAINT-PIERRE: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT: Article 3, édifices publics et autres locaux:
entretien, réparation et autres frais, $4,500,000.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre est prêt à fournir la
liste dont il était question tout à l'heure. Contrats de lavage
des édifices qui appartiennent au gouvernement.
M. SAINT-PIERRE: Actuellement, à l'article 3, nous avons
accepté les sous-articles 1 et 2.
M. GOSSELIN: Un et deux.
M. SAINT-PIERRE: Alors, nous sommes à trois. Alors, vous avez
posé une question tout à l'heure...
M. LAFONTAINE: Je me demande si le ministre est prêt à
déposer la liste qu'il nous a promise tout à l'heure...
M. SAINT-PIERRE: C'est ça.
M. LAFONTAINE: ... relativement aux contrats...
M. SAINT-PIERRE: M. Proulx n'est pas le sous-ministre, mais il est en
charge des aménagements, de l'entretien...
M. LAFONTAINE: Le ministre, dans ses estimations
budgétaires...
M. SAINT-PIERRE: Je viens de dire qu'il n'est...
M. LAFONTAINE: ... dans son rapport, de l'année dernière,
est-ce qu'il y a un montant global? Le ministre doit avoir ça dans ses
papiers.
M. SAINT-PIERRE: Global?
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre pourrait, par exemple, demain,
déposer les photocopies des contrats qui sont intervenus avec les
Travaux publics et les différentes firmes qui ont effectué des
travaux d'entretien?
M. SAINT-PIERRE: Bien, je pense bien qu'on serait capable de le
faire.
M. LOUBIER: Cela va simplifier l'affaire, étant donné que
le ministre n'a pas la liste actuellement, qu'il donne des photocopies des
contrats intervenus entre les parties en cause...
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas d'objection. M. LOUBIER: Maintenant, le
ministre... M. SAINT-PIERRE: Maintenant,...
M. LOUBIER: Quitte à pouvoir en discuter demain.
M. SAINT-PIERRE: Mon assistant me dit qu'il est allé à son
bureau. Les jeunes filles qui ont charge de ça sont sorties. On pourrait
les avoir...
M. LOUBIER: Très bien.
M. SAINT-PIERRE: ... après souper.
M. LOUBIER: Le ministre mentionne qu'une somme de $826,000, ça,
c'est l'année dernière où les prévisions
budgétaires de cette année?
M. LE PRESIDENT: Alors, on va finir l'article 3 en suspens.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le ministre peut me répondre? C'est
pour l'année qui vient?
M. SAINT-PIERRE: Oui, oui.
M. LOUBIER: On se réserve le droit de discussion sur les
contrats... Il va nous apporter les photocopies ce soir.
M. SAINT-PIERRE: Ici, actuellement, à l'entretien, nous avons les
contrats de nettoyage, il y en a vingt-six.
M. LOUBIER: Combien?
M. SAINT-PIERRE: $700,000 pour le nettoyage, mais par contrats.
M. LAFONTAINE: Contrats de nettoyage.
M. LOUBIER: C'est attribué à combien de firmes? Est-ce que
vous l'avez là-dedans, ou s'il faut attendre les...
M. SAINT-PIERRE: Nous allons vous donner les détails.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GOSSELIN: Nous allons suspendre ce sous-article 3 de l'article 3.
M. SAINT-PIERRE: S'il vous plaît. C'est parce que les
renseignements nous manquent.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 3 de l'article 3 suspendu.
Sous-article 4, $1,590,000.
M. GOSSELIN: Eclairage, chauffage, force motrice et taxes. Je suppose
que ce sont les montants qui sont requis pour payer les taxes et, en somme,
divers coûts de l'éclairage à l'Hydro-Québec et
autres frais. Mais en ce qui a trait au chauffage, de quelle façon
procède-t-on pour obtenir l'huile ou encore autres matériaux
nécessaires?
M. SAINT-PIERRE: Les achats d'huile sont faits par le service
général des achats.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a des recommandations, dés suggestions
de faites par les Travaux publics pour...
M. SAINT-PIERRE: Aucunement. M. LOUBIER: Aucunement.
M. BOUDREAU: L'installation des brûleurs des systèmes de
chauffage, c'est toujours le ministère qui...
M. SAINT-PIERRE: C'est notre ministère, oui.
M. BOUDREAU: C'est sous la responsabilité du
ministère.
M. SAINT-PIERRE: Absolument.
M. LOUBIER: Que fait le ministère des rebuts qu'il a durant
l'année, par exemple, soit en acier ou en fonte,
calorifères...?
M. SAINT-PIERRE: Pour les rebuts, ils sont assemblés dans notre
cour, et on demande des soumissions.
M. LOUBIER: Des soumissions à tout le monde?
M. SAINT-PIERRE: C'est le service des achats dont nous discutions.
M. LOUBIER: En circuit fermé?
M. SAINT-PIERRE: Je ne pense pas, ils peuvent bien laisser passer
l'époque...
M. LOUBIER: Ce n'est pas parce que je suis intéressé
à acheter, mais nous avons deux compagnies qui sont dans ce
domaine-là et on n'a jamais reçu de demandes de soumissions ou
quoi que ce soit. Ni sous ce gouvernement-ci, ni sous l'autre, mais seulement
on était sensé d'avoir...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, je ne sais pas là, le service des
achats pourrait répondre mieux que nous. Nous, nous avertissons de ce
que nous avons à vendre, même si c'était seulement un
pupitre, il faut passer par...
M. LOUBIER: Ce qu'il y a c'est que ça se fait toujours en circuit
fermé.
M. SAINT-PIERRE: C'est le seul service...
M. LOUBIER: Le ministre comprend bien l'imputation, à ce
moment-là, que certains individus en jouissent au détriment des
autres qui pourraient normalement soumissionner.
M. SAINT-PIERRE: Il faudrait en parler à l'organisme
concerné, ou enfin, poser une question en Chambre, je ne sais pas...
M. LOUBIER: Eh bien! voici. C'est que le ministre pourrait
peut-être faire la suggestion à ce moment-là, étant
donné que cela relève de son ministère...
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai aucune objection, quant à moi, à
ce qu'on demande des soumissions.
M. LOUBIER: ... de demander des soumissions, tant dans ce domaine
là que dans d'autres qui sont connexes. Que ce ne soit pas toujours en
circuit fermé. C'est bien beau de dire qu'on s'en lave les mains, que
cela ne nous regarde pas, mais le ministre a tout de même un droit de
regard, de surveillance de son ministère, et les ventes qui se
font...
M. SAINT-PIERRE: Les suggestions que nous faisons évidemment
peuvent être faites de la manière dont vient de le dire le
député. Il ne faut pas prendre la responsabilité de dire
que nous avons demandé des soumissions si nous n'en n'avons pas
demandées. Nous avisons tout simplement le service des achats de ce que
nous avons en surplus, pour fins de vente.
M. LOUBIER: Oui mais...
M. SAINT-PIERRE: Lui, il s'occupe de demander des soumissions.
M. LOUBIER: En plus d'être ministre des Travaux publics, bien, il
est conseiller privé et il est solidaire du cabinet et de la politique
générale du gouvernement.
M. SAINT-PIERRE: Allons...
M. LOUBIER: Or, à ce moment-là je pense qu'il y aurait
intérêt à demander des soumissions publiques et que tous
les gens qui sont spécialisés dans un tel commerce en soient
prévenus et puissent apporter des soumissions.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que...
M. LOUBIER: Par exemple à l'Hydro-Québec, dans ce genre,
à cet article-là...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment cela dépend du...
M. LOUBIER: ... je serais curieux de voir les prix parce que je m'y
connais là-dedans, dans les prix qu'a obtenus le ministère et le
gouvernement pour tous les rebuts. Vous réaliserez qu'il y a un
décalage assez substantiel entre le prix commercial et le prix qui a
été donné parce qu'on l'a demandé en circuit
fermé.
M. SAINT-PIERRE: C'est une remarque que je pourrais difficilement
accepter, parce que je ne suis pas au courant, et vu que cela n'est pas dans
mon ministère, je pourrais dire, évidemment, qu'il semble bien
chez nous que nous essayons d'administer le plus économiquement
possible, nous en avons donné des preuves hier quand nous avons
parlé du papier.
M. LOUBIER: Oui, mais comme ministre de la Couronne vous avez un mot
à dire au sein du Cabinet dans l'administration de la province.
M. SAINT-PIERRE: Tous les députés, tous les
députés.
M. GABIAS: Ah! non, non, non. Hier vous avez mentionné
l'Opposition...
M. SAINT-PIERRE: Oh! non.
M. LOUBIER: Le ministre a un mot à dire dans l'administration
générale de la province. Mais je pense bien qu'il y va de
l'intérêt du public qu'à ce moment-là parce que vous
allez réaliser que cela représente des sommes assez
formidables.
M. SAINT-PIERRE: J'essaierai. Je prends certainement une note de ce que
je viens de dire le député et je considère que nous
faisons absolument ce que nous devons faire dans tous les domaines, dans mon
ministère pour demander des offres. Je ne crois pas que quelqu'un ait
dans un autre ministère quelque chose derrière la tête.
Parce que, pour vendre des rebuts... Il n'y en a pas énormément
qui achètent des rebuts maintenant.
M. LOUBIER: Bien à Québec, vous avez huit ou dix grosses
compagnies.
M. SAINT-PIERRE: Bien oui. M. LOUBIER: Juste à Québec.
M. SAINT-PIERRE: Il y a 500,000 de population qu'ils servent.
M. LOUBIER: De grosses compagnies.
M. SAINT-PIERRE: Il y a le transport aussi. Je me demande si cela serait
bien payant pour quelqu'un d'effectuer le transport.
M. LOUBIER: Ils sont obligés de le faire de toute façon,
il faut qu'ils dirigent vers les fonderies ces choses-là.
M. GABIAS: Mon collègue vient d'y répondre, c'est
payant.
M. LOUBIER: Non, ce n'est pas payant, ça nettoie.
M. SAINT-PIERRE: Cela doit être plus payant que d'être
avocat.
M. GABIAS: Ah! sûrement.
M. LOUBIER: Ah! je n'ose pas me prononcer parce que le ministre pourrait
fouiller dans mes rapports d'impôt.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GOSSELIN: Voici maintenant au sous-article 5, loyers. M. le
Président, je regrette mais il me serait impossible de pouvoir adopter
pour le moment du moins cet article parce qu'en date du mois de février,
j'ai posé une question à l'Assemblée législative,
et elle devrait être...
M. SAINT-PIERRE: On n'a pas répondu.
M. GOSSELIN: Elle n'a pas été déposée, M. le
Président. Elle a été acceptée avant-hier à
l'Assemblée législative, elle n'a pas été
déposée. Je me suis rendu chez le greffier pour en avoir une
copie et la réponse n'a pas été déposée.
M. SAINT-PIERRE: La réponse n'a pas été
déposée, pourtant elle a été annoncée.
M. GOSSELIN: Elle a été annoncée, elle a
été rayée de l'ordre du jour et le document n'a pas
été déposé.
M. SAINT-PIERRE: Non, elle a été déposée.
Elle a été annoncée mercredi...
M. GOSSELIN: Mais le document n'a pas été
déposé, il n'est pas chez le greffier. Le greffier m'a dit que la
motion avait été acceptée par le gouvernement, mais, par
contre que le document en question n'était pas déposé. Si
le ministre l'a en main, est-ce qu'il aurait objection à me...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, si vous avez demandé le total des
locations dans tous les ministères, il se peut qu'au rapport soit
prêt, et que d'autres ministères qui font des locations, comme le
ministère de l'Education ou d'autres, qui font certaines locations,
peut-être une, deux, dans un endroit, pour une classe ou autrement, n'ont
pas fait leurs rapports. Je ne mentionne pas un ministère en
particulier. Nous ici, notre rapport est bien complet, et nous l'avons
déposé.
M. GOSSELIN: Parce que je regrette de dire, M. le Président, je
ne possède pas cette copie, le greffier n'en avait pas, et...
M. SAINT-PIERRE: Cela pourrait être discuté en Chambre.
M. GOSSELIN: ... en ce qui a trait à cette location des
loyers,...
M. SAINT-PIERRE: Je pourrais vous donner ce que j'ai ici.
M. GOSSELIN: ... est-ce que le ministre a objection à
déposer ce qu'il a en main?
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, est-ce que je peux le
donner?
M. LE PRESIDENT: Il n'y a aucune objection à déposer. Si
cela a été déposé en Chambre...
M. SAINT-PIERRE: Cela n'a pas été déposé,
cela a été annoncé.
M. DIONNE: Je pense qu'il faut que ce soit en Chambre d'abord.
M. LE PRESIDENT: Cela n'a pas été déposé en
Chambre?
M. GOSSELIN: Je me suis rendu chez le greffier, mais le document n'est
pas chez le greffier.
M. LOUBIER: Cela n'est pas nécessaire qu'il soit
déposé avant en Chambre. Combien de fois, par exemple, au cours
de la discussion des crédits, on demande à tel ou tel ministre:
« Est-ce que vous pourriez déposer tel document? » Il nous
dit: « Pas immédiatement, je vais en faire faire une photocopie et
vous l'aurez après-midi ou demain. »
M. SAINT-PIERRE: Je pourrais vous donner n'importe quelle information
que vous avez là-dessus et vous pourriez prendre le temps quand le
document sera...
M. GOSSELIN: Bien, voici, M. le Président. Nous avons
déjà reçu des réponses en 1964 et en 1965, et il
faut absolument faire certaines comparaisons, et en plus,...
M. SAINT-PIERRE: Les chiffres...
M. GOSSELIN: ... vérifier certains aspects, certains baux qui ont
été...
M. SAINT-PIERRE: Les chiffres que nous avons actuellement
paraîtront dans les comptes publics de l'année prochaine, parce
que c'est exactement le rapport.
M. GOSSELIN: Non, mais M. le Président, comment voulez-vous que
nous puissions faire une critique...
M. SAINT-PIERRE: Je ne voudrais pas revenir sur le sujet, mais je suis
prêt à vous donner les renseignements que vous croyez
demander...
M. LOUBIER: Ce n'est pas cela...
M. SAINT-PIERRE: ... sur n'importe quel comté.
M. LOUBIER; ... nous n'avons pas le document qui donne la base de la
discussion.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas toujours nécessaire d'avoir le
document pour poser des questions.
M. GOSSELIN: C'est absolument nécessaire pour nous, de
l'Opposition, pour faire des critiques sérieuses...
M. LOUBIER: On peut discuter de quelque aspects, ou de quelques
immeubles, de la location...
M. SAINT-PIERRE: Je peux vous donner les renseignements, ils sont tous
ici sur ce rapport.
M. LOUBIER: Bien, à ce moment-là,...
M. SAINT-PIERRE: Il a été annoncé en Chambre,
comment voulez-vous que je les dépose ici?
M. GABIAS: M. le Président, on se fait accuser tous les jours
qu'on fait perdre le temps de la Chambre. Pour une fois, on demande le
document, on veut l'étudier. Si on n'a pas de questions à poser,
ça ira beaucoup plus vite; si, après avoir pris connaissance du
document, on a quelques questions à poser, on le fera brièvement,
d'une façon précise, d'une façon claire,...
M. SAINT-PIERRE: Je peux vous le lire au complet!
M. GABIAS: ... nous allons ainsi d'abord empêcher...
M. SAINT-PIERRE: Si vous le voulez, je vais vous le lire au
complet!.
M. GABIAS: ... de nous accuser de faire perdre le temps.
M. LOUBIER: Deuxièmement, quelle est la différence?
M. GABIAS: Deuxièmement,... M. SAINT-PIERRE: Entre le lire?
M. LOUBIER: La différence entre l'an passé...
M. GABIAS: Je pense que c'est sérieux...
M. SAINT-PIERRE: Je le lis, si vous voulez le prendre en note.
M. LOUBIER: Voici. C'est qu'on va le retrouver dans le débat de
la Chambre. Or, si on n'adopte pas tout de suite cet article parce qu'on n'a
pas de document de base, qu'on attend que les Débats de la Chambre nous
aient envoyé des bobines... C'est une perte de temps.
M. SAINT-PIERRE: Tout de même, si je le dépose, il faudra
qu'il soit copié absolument dans...
M. LOUBIER: Oui, oui, seulement, on peut en discuter!
M. GOSSELIN: Pas nécessairement, si on n' a pas les documents de
base, ils ne seront pas reproduits.
M. LE PRESIDENT: Pour l'information du comité, je vais envoyer
quelqu'un se renseigner à savoir si le document a été
déposé en Chambre mercredi. S'il a été
déposé, il y a une copie à venir.
M. LOUBIER: S'il n'a pas été déposé?
M. LE PRESIDENT: S'il n'a pas été déposé,
j'en parlerai à qui de droit...
M. GABIAS: Qui... à qui de droit?
M. LE PRESIDENT: S'il est pour le déposer, on le fera
déposer.
M. LOUBIER: Quel est le prénom de « a qui de droit
»?
M. GABIAS: Oui, qui est-ce « à qui de droit »?
M. LE PRESIDENT: Le leader de la Chambre.
M. GABIAS: Le Président, c'est le Président. Et il a
qualité ici.
M. SAINT-PIERRE: Je crois réellement que s'il fallait
déposer cela tel quel, au lieu de donner des renseignements, vous n'avez
pas de rapport, il va falloir le publier.
M. GABIAS: Ne le composez pas, donnez-le nous. Ça va être
plus simple.
M. GABIAS: Vous avez dit tout à l'heure d'insister; bien,
j'insiste pour qu'on l'ait!
M. SAINT-PIERRE: Vous l'avez, vous avez le rapport de l'an
passé.
M. LOUBIER: L'an passé.
M. SAINT-PIERRE: Regardez-le donc et demandez s'il y a des changements.
Je vais vous le dire, vous avez celui de l'an passé, c'est la même
chose.
M. LOUBIER: On a le rapport de l'an passé...
M. SAINT-PIERRE: Nous avons loué à peu près tous
les mêmes locaux.
M. GABIAS: Pourquoi alors le cacher?
M. SAINT-PIERRE: Absolument pas, c'est le contraire, je suis prêt
à le lire.
M. GABIAS: Bien, alors, lisez-le. Lisez-le en entier, si vous avez tant
de temps à perdre, allez-y.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas du temps à perdre, c'est vous qui
en avez à perdre.
M. GABIAS: Non, on demande le document! M. SAINT-PIERRE: Je vais
commencer.
M. GABIAS: Vous ne voulez pas. Alors nous allons l'écouter
religieusement.
M. SAINT-PIERRE: Je vais commencer alors.
G.-A. Brunet, Abitibi-Est, 3 nord, rue Principale, Amos, casier postal
400, Amos. Surperficie 3,940 pieds loyer mensuel $630. Loyer total, $15,120.
Durée du bail 24 mois.
M. GABIAS: Combien de temps reste à courir?
M. SAINT-PIERRE: Le reste.
M. GABIAS: C'est sûr! Quelle est le reste? C'est à quelle
date?
M. SAINT-PIERRE: C'est un local loué du 12 février
1965...
M. GABIAS: Bon!
M. SAINT-PIERRE: Au 28 février 1966.
M. GABIAS: Parfait! Bien là, je suis satisfait!
M. SAINT-PIERRE: Le deuxième; 37, rue Principale, Amos. A.-R.
Lévesque, casier postal 548, Amos: 1,160 pieds, $186.33 mensuellement.
$4,472 pour 24 mois.
M. GABIAS: Signé à quelle date?
M. SAINT-PIERRE: La date exacte, je ne l'ai pas. Je vous la donnerai
lorsque j'aurai les deux.
M. BOUDREAU: M. le ministre, est-ce qu'il y a un pied carré qui
est uniforme dans cette province?
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas indiqué ici. Non, aucunement, c'est
impossible! Cela ne peut exister d'aucune façon! Au coin des rues
Windsor et Ste-Catherine à Montréal...
M. BOUDREAU: C'est plus dispendieux qu'ailleurs.
M. SAINT-PIERRE: C'est plus dispendieux qu'au coin de la 1ère
Avenue et de la 2ième Rue, par exemple, à Amos!
M. GOSSELIN: C'est plus dispendieux dans la Place Ville-Marie.
M. SAINT-PIERRE: Place Ville-Marie? Je puis vous...
M. GABIAS: Ce sont tous des baux qui ont été signés
par les Travaux publics.
M. SAINT-PIERRE: ... signés le 12 février 1965, la date
que vous avez demandée, et le 28 février 1966. Le dernier rapport
que nous avons eu l'an passé était jusqu'au 12 février,
nous l'avons continué. Tous les baux qui ont été
préparés par M. Désy, qui est en charge ici, de ce
ministère-là. C'est exactement la copie du rapport qui a
été déposé. Je vous le montrerai à 8 heures
ce soir...
M. GABIAS: Ah!
M. SAINT-PIERRE: Je ne suis pas le Président.
M. GABIAS: Mais vous avez le document par exemple, c'est cela qui est
important!
M. SAINT-PIERRE: C'est pour ça que je l'ai.
M. BOUDREAU: M. le ministre, qui établit le prix au pied
carré?
M. SAINT-PIERRE: Le premier qui établit un prix, c'est le
propriétaire. On lui demande; combien exigez-vous? On négocie
ensuite.
M. BOUDREAU: Comment contrôlez-vous si son prix est
raisonnable?
M. SAINT-PIERRE: Sur des bases scientifiques et par l'entremise
d'experts, comme M. Désy et son bureau. Ce sont des spécialistes.
M. Désy est ingénieur et il remplit très bien cette
fonction depuis cinq ans, et je signe chacun des baux, j'en ai connaissance, et
je suis en relation régulière avec lui. Nous nous rencontrons
deux ou trois par semaine pour discuter...
M. BOUDREAU: Savez-vous pourquoi je vous demande cela, c'est parce
que...
M. GABIAS: Est-ce que c'est pour faire des pressions sur M. Désy,
que vous le rencontrez?
M. SAINT-PIERRE: M. Désy fait des pressions sur moi pour en
enlever plus que cela encore.
M. BOUDREAU: Il y a une rumeur qui circule, vous savez...
M. SAINT-PIERRE: Ah! les rumeurs vous savez!...
M. GABIAS: ... à l'effet qu'il y aurait eu entente pour augmenter
les prix.
M. SAINT-PIERRE: Bien écoutez!
M. BOUDREAU: J'entends dans différents milieux qu'il y a une
rumeur qui circule à l'effet qu'il y a des bâtisses qui se sont
construites grâce aux contrats que le gouvernement a accordés
à ces bâtisses-là. Le prix de la bâtisse est
basé sur le contrat du gouvernement. S'il n'y a pas de contrat du
gouvernement, il n'y a pas de bâtisse qui se construit.
M. SAINT-PIERRE: Il y a des cas, évidemment, où nous avons
loué durant l'érection de la bâtisse, mais nous n'avons
jamais loué un local de quelqu'un qui n'avait pas décidé
de bâtir lui-même.
M. GOSSELIN: Avant qu'il ait décidé, cela ne veut pas dire
qu'il n'avait pas consulté le gouvernement avant, pour savoir si oui ou
non il aurait le contrat de location.
M. SAINT-PIERRE: Non, pas avant qu'il ait décidé de
bâtir lui-même. Si quelqu'un qui bâtit nous fait des offres,
il arrive souvent qu'il nous dit j'ai l'intention de bâtir, seriez-vous
locataires? Bien, on en a encore des demandes devant nous. Nous en avons eues
le mois dernier. Chacun qui bâtit est intéressé à
louer. Jamais nous n'avons encouragé quelqu'un à bâtir dans
ce but. Prenez la Banque royale. Il y a la Foundation Company qui administre
pour eux, a certainement bâti elle-même l'édifice, seulement
ils nous ont offert des locaux et le ministère de l'Industrie et du
Commerce a jugé à propos de s'y loger, à cause du centre
et du prestige que pouvaient exercer un local dans une banque pour un
ministère comme celui de l'Industrie et du Commerce.
M. BOUDREAU: Je comprends cela dans le cas de la Banque royale, Banque
de la Nouvelle Ecosse ou Place Ville-Marie, des choses comme celles-là.
Mais je parle de locaux qui ont été loués par le
gouvernement là où il n'y avait pas de bâtisse.
Le propriétaire après avoir obtenu un contrat a bâti
un édifice, puis c'est le gouvernement qui le lui paie. A l'expiration
de son bail, il est propriétaire de la bâtisse.
M. SAINT-PIERRE: A l'expiration, il devient propriétaire,
lui?
M. BOUDREAU: A l'expiration du local, du bail, il devient
propriétaire de la bâtisse.
M. SAINT-PIERRE: Qui devient propriétaire?
M. BOUDREAU: Celui qui l'a bâti après avoir obtenu un
contrat du gouvernement.
M. SAINT-PIERRE: Bien, il est déjà propriétaire
s'il a bâti.
M. BOUDREAU: Après avoir obtenu un contrat, il l'a bâti
après.
M. SAINT-PIERRE: Cela se peut que quelqu'un puisse vouloir louer des
locaux, en faire part au ministère, demander si on a l'intention de
louer et puis que l'on s'entende sur un prix. Bien, quelqu'un qui a
déjà décidé de bâtir, qui est en
étroite relation avec une compagnie, enfin une société de
prêts et qui nous a demandé si on pouvait louer et puis qui
pouvait transporter à la banque ou à la compagnie de finance,
transporter une promesse, si vous voulez, que nous sommes
intéressés à louer, mais pas un bail signé tant que
ce n'est pas contruit. Je ne sais pas si je réponds bien à votre
question?
M. BOUDREAU: Oui, oui, je...
M. SAINT-PIERRE: Moi, je suis habitué aux affaires, je ne fais
pas ça autrement. Il peut arriver qu'on nous fasse part de projets.
Evidemment, nous sommes toujours intéressés à louer
lorsqu'on a besoin d'espace. D'ailleurs la construction d'un édifice
prend assez de temps. Lorsqu'il s'agit de louer, si quelqu'un est
intéressé, veut bâtir, faire part de ses projets, nous
demandons à M. Désy d'étudier la question. Mais en autant
que nous ayons besoin de locaux, que nous connaissions les prix, cela suffit
parce qu'on ne peut pas mettre quelqu'un sous l'impression que nous sommes
prêts à payer n'importe quel prix. S'il en vient à la
conclusion de bâtir nous ne nous engageons pas à signer un bail,
sauf lorsque la bâtisse est à peu près
complétée, qu'elle est sur le point d'être
divisée.
M. GOSSELIN: Dans le document que le ministre possède devant lui,
est-ce qu'au début de la période mentionnée est-ce qu'il y
a eu un bail signé avec une compagnie nommé Adams?
M. SAINT-PIERRE: Adams! De Québec ça? M. GOSSELIN:
Oui.
M. SAINT-PIERRE: Il y a ici, à 175 rue St-Jean Québec.
M. GOSSELIN: Par quel ministère?
M. SAINT-PIERRE: Un bail que nous avions, et que nous avons
prolongé pour un espace que nous avons loué. C'est un
entrepôt, loué mensuellement pour une période d'environ
huit mois et demi à $584.33 par mois pour un montant de $4,966.80 pour
huit mois et demi, en attendant que nous terminions les travaux dans
l'édifice B pour la bibliothèque là, que nous avons rendue
à l'épreuve des incendies.
M. GOSSELIN: Est-ce que c'est le seul bail que vous avez
signé?
M. SAINT-PIERRE: Oui, coin de Holland et Chemin Ste-Foy, nous avons un
bail de renouvelé pour 62 mois: 22,488 pieds, $5,307.77 par mois...
M. GOSSELIN: $5,000, pardon, est-ce que le ministre a objection de
répéter le montant?
M. SAINT-PIERRE: Pardon!
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre voudrait répéter le
montant par mois, s'il vous plaît?
M. SAINT-PIERRE: $5,307.77.
M. BOUDREAU: C'est dans la bâtisse en face de l'église
Saint-Sacrement, ça?
M. SAINT-PIERRE: Probablement. C'est loué pour 62 mois. Ça
été renouvelé durant l'année.
M. GOSSELIN: Quel sera le montant total à être payé
à cette compagnie?
M. SAINT-PIERRE: Bien évidemment, dans les 62 mois-là, le
montant total du bail, le revenu total est de $329,081.74 pour une surface de
22,488 pieds.
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre a le
prix au pied carré de cet édifice? Je peux le faire parce
qu'on voudrait l'avoir, mais je ne sais pas comment il se fait qu'on ne l'ait
pas.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas en bas de $3, y compris l'entretien. Les
bureaux sont à $3, les réserves à $1.59. Cela comprend le
loyer, le chauffage, l'entretien, y compris l'éclairage. Ces
bâtisses-là que nous louons sont entretenues par les
propriétaires. Nous avons adopté la politique de toujours louer
un édifice dont le propriétaire prend l'entretien à ses
frais. Nettoyage des vitres, des planchers, des murs, entretien de peinture si
c'est nécessaire, et lorsque nous pouvons, nous ajoutons à cela,
l'éclairage. Le prix fixé pour l'éclairage est de $0.06 du
pied carré.
M. GOSSELIN: D'accord.
M. SAINT-PIERRE: De sorte que nous n'avons pas à craindre que
quelqu'un utilise notre système d'éclairage. Est-ce qu'il y en a
d'autres?
M. GOSSELIN: Toujours sur le même document, est-ce qu'il y a eu
des baux signés avec un dénommé Lazarovitch?
M. SAINT-PIERRE: Lazarovitch? Est-ce que c'est un Irlandais?
M. GOSSELIN: Un Juif. Pas de discrimination.
M. SAINT-PIERRE: Où demeure-t-il? M. GOSSELIN: A
Québec.
M. SAINT-PIERRE: A Québec. Les baux à Québec
évidemment, je peux vous donner les noms de qui nous avons loué.
A Québec, il y a les Galeries St-Jean, Jacques Germain, Marcel Adams,
Best Sites Investments Ltd, Marino, Bragoli, Eugène Chalifour, Marcel
Adams, Philippe Simard, Woolworth's, Gladu Incorporé, les Immeubles
Laurier, Bois Lafontaine, la compagnie Photo-Air Laurentide, François
Jobin, Maurice de Coster, Centre commercial Lévis, François
Jobin, les Galeries St-Jean, un autre bail, Quebec Masonic Benevolents
Association, Rumford Realty Corporation, Quebec Masonic Benevolents
Association, Bernard Paradis & Roger Brault, Paul-H. Simard, Marcel Adams,
Corporation Branly, Hewitts, et Immeubles St-Jean.
Ce sont ceux dont nous avons renouvelé les baux cette
année. Est-ce qu'il s'agit d'une société dans laquelle
serait intéressé le monsieur que vient de mentionner le
député tantôt.
M. BOUDREAU: Lazarovitch, il a parlé de Lazarovitch.
M. GOSSELIN: J'ai demandé s'il y avait un type du nom de
Lazarovitch avec qui le gouvernement avait signé un bail, lorsque
j'aurai le document complet...
M. SAINT-PIERRE: Je viens de mentionner tous les noms. Nous ne
paraissons pas avoir loué d'un nom semblable.
M. BOUDREAU: Mais, il est peut-être propriétaire...
M. GOSSELIN: Il est peut-être actionnaire ou directeur.
M. SAINT-PIERRE: S'il est actionnaire dans une compagnie qui nous a
loué, s'il n'est pas Président, ni directeur, il n'a pas
signé.
M. GOSSELIN: Quelle est la politique adoptée par le ministre?
Est-ce que l'on fait diligence, de façon à enrayer ces montants
très considérables que l'on paie à tous les ans pour des
loyers.
M. SAINT-PIERRE: On ne peut pas référer à l'article
dans le moment, mais si on réfère à l'article
immobilisation, nous pourrions donner les rapports de ce que nous faisons pour
construire des bâtisses.
M. GOSSELIN: Nous allons suspendre tout de même cet
article-là, M. le Président, jusqu'à ce que nous ayons les
documents nécessaires.
M. BOUDREAU: Le jour où nous aurons la cité parlementaire,
est-ce que tous ces bureaux-là vont revenir ici?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment on ne voudrait pas non plus réduire
à zéro tous ces locaux qui sont loués actuellement, parce
qu'au point de vue économique, ce n'est pas très
intéressant pour... S'il fallait que du jour au lendemain nous vidions
tous les locaux loués à Québec, ce serait certainement
désastreux pour l'économie.
M. BOUDREAU: Oui, il y en a qui seraient en peine.
M. SAINT-PIERRE: Mais il y en a d'autres, évidemment. Nous avons
un programme de construction assez élaboré, et dont je pourrai
vous faire prendre connaissance à l'article: immobilisation. Notre
intention, évidemment, c'est de louer des locaux aussi convenables que
possible
et aussi grands que possible, de façon à assurer
l'efficacité, le contrôle des services. Nous oublions, autant que
possible, les locaux qui sont un peu étroits, qui ne sont pas
fonctionnels, de façon à donner au personnel, non du confort,
mais l'espace nécessaire et en même temps l'endroit normal
où loger un ministère ou une partie du ministère.
M. BOUDREAU: Le stationnement, est-ce que vous prévoyez ça
aussi?
M. SAINT-PIERRE: Il y a beaucoup de demandes de locaux. Les demandes
sont beaucoup plus nombreuses que ce que nous pouvons fournir dans le moment,
mais il faut toujours considérer que nous essayons d'employer à
100% les espaces que nous occupons actuellement et que nous louons.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y aurait des bureaux loin, dans lesquels il
n'y a pas encore de services rendus là?
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne crois pas, il n'y en a pas. Il y a des
espaces des fois que nous allons habiter, dont les pièces ne sont pas
terminées et qui devront servir dès que nous pourrons recevoir le
personnel. Il peut arriver qu'un mois ou deux avant l'ouverture, quoique dans
la plupart des cas nous essayons, si c'est un édifice
considérable, de louer avec les pièces. Nous payons un loyer pour
les pièces à taux annuel, inclus dans le bail. Lorsque nous
déménagerons, nous n'aurons pas à assumer le coût de
ces pièces-là et, deuxièmement, nous n'aurons pas à
payer une partie du loyer de plusieurs mois lorsque les pièces sont
construites par un entrepreneur. Alors, nous nous entendons sur un prix au pied
carré pour le plancher qui est divisé par le nombre de mois. Ce
qui fixe le loyer de ces pièces installées aux frais du
propriétaire.
M. GABIAS: Est-ce qu'il y a des locaux loués à
Trois-Rivières?
M. SAINT-PIERRE: A Trois-Rivières, les constructions Aurores
boréales Ltée: 800 pieds, $200 par mois pour la durée du
bail, 59 mois, $11,800.
M. BOUDREAU: $11,800.
M. GABIAS: C'est un logement ça?
M. SAINT-PIERRE: Non, c'est une maison à bureaux.
M. GABIAS: Elle est située où?
M. SAINT-PIERRE: Rue Bonaventure, 550 rue Bonaventure,
Trois-Rivières.
M. GABIAS: Quels bureaux sont là?
M. SAINT-PIERRE: Les bureaux de l'Industrie et du Commerce et du
Bien-Etre social. Nous avions loué l'an passé, dans le même
immeuble, 2,489 pieds, au taux de $2.50. Là, nous avons loué au
deuxième, 800 pieds additionnels, $200 par mois, $3 du pied, y compris
l'entretien et l'éclairage. C'est pour le ministère de
l'Industrie et du Commerce, l'autre, c'est pour le Bien-Etre social.
M. GABIAS: Est-ce qu'il y en a d'autres, à part ça?
M. SAINT-PIERRE: Ah! oui, vous avez Me Jules Provencher, Affaires
culturelles, pour le Conservatoire, 3,690pieds, et Capital Consultant
Associates Ltd, un local de... Celui-là, on me dit qu'il est
annulé dans le moment.
M. GABIAS: Où est-ce que c'étaitça? M.
SAINT-PIERRE: Bien-Etre social. M. GABIAS: Sur la rue Royale? M. SAINT-PIERRE:
1350, rue Royale.
M. GABIAS: Au coin de Des Volontaires. La bâtisse a
été démolie.
M. SAINT-PIERRE: Bâtisse démolie. C'est pour ça que
nous avons emménagé dans l'autre.
M. GABIAS: Oui. Est-ce qu'il y en a d'autre à part ça?
M. SAINT-PIERRE: Trois-Rivières, sur la rue des Volontaires,
Assurances funéraires Rousseau.
M. GABIAS: Rousseau, oui.
M. SAINT-PIERRE: Protection civile, 1,560 pieds, fin du bail, le 30
avril 1966.
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: $110 par mois. $1,320 par année. Et un autre
loyer de la Régie des loyers, au mois, à 459 pieds à $1.64
du pied...
M. GABIAS: M. Trépanier?
M. SAINT-PIERRE: Non, Arthur provencher, celui-là,
excusez-moi.
M. GABIAS: Arthur provencher, sur la rue Champoux.
M. SAINT-PIERRE: 1,459 pieds, $200 par mois, $2,400 par
année.
M. GABIAS: Est-ce qu'il y en a d'autres à part cela?
M. SAINT-PIERRE: Il n'y en a pas d'autres.
M. GABIAS: Avez-vous une option à la Place Royale, pour le
ministère des Richesses naturelles?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: Vous n'en avez pas.
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons pas d'option. Nous avons reçu une
offre de louer des locaux mais nous n'y avons pas donné suite parce que
nous n'avons pas besoin d'espace dans le moment.
M. GABIAS: Pas à d'autres endroits non plus? M. SAINT-PIERRE:
Non.
M. GABIAS: Vous n'êtes pas en pourparlers pour des locations
à d'autres endroits aux Trois-Rivières?
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne crois pas. D'habitude on en parle, mais je
ne suis pas au courant de tout.
M. GABIAS: L'Office de récupération de la Manicouagan
a-t-il encore ses bureaux au même endroit?
M. SAINT-PIERRE: On me dit que c'est un organisme autonome qui ne
relève pas de notre ministère.
M. GABIAS: Ce n'est pas vous autres qui passez le contrat?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: Est-ce que ça dépend de l'Hydro?
M. SAINT-PIERRE: Non, non, c'est des
Terres et Forêts. C'est une corporation indépendante qui
relève des Terres et Forêts, aujourd'hui.
M. GABIAS: Le bail n'est pas passé par les Travaux publics?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: Vous ne l'avez pas?
M. SAINT-PIERRE: Non. Il semble qu'elle ait ses propres fonds et qu'elle
s'administre elle-même. Je ne voudrais pas répondre pour un autre
ministère.
M. GABIAS: Non, non, je comprends.
M. BOUDREAU: Mais quand vous avez un local à louer, vous agissez
sur une demande de certain ministère. Est-ce que ce
ministère-là accepte ou refuse tel local que vous mettez à
sa disposition?
M. SAINT- PIERRE : Evidemment, il faut qu' il l'accepte. Nous ne sommes
pas pour louer un local, surtout si c'est un local important, sans
l'acceptation du ministère concerné. Il s'agit du site, de la
convenance des lieux, et de l'acceptation par le personnel. Autrement, si on
impose à un personnel un endroit où nous-mêmes nous ne
voudrions pas loger...
M. BOUDREAU: C'est parce qu'à ce moment-là toute sorte de
choses peuvent tenir en ligne de compte. Il peut y avoir le site, il peut y
avoir le prix aussi qui doit jouer un rôle assez important.
M. SAINT-PIERRE: Absolument.
M. BOUDREAU: Maintenant, il peut y avoir la personnalité du
propriétaire aussi qui peut avoir un rôle important à
jouer.
M. SAINT-PIERRE: Mais qu'est-ce que vous entendez par cela?
M. BOUDREAU: Bien, écoutez, on ne fera pas de dessin.
M. SAINT-PIERRE: Vous avez de l'imagination.
M. BOUDREAU: Facile. Mais, enfin, il y a toutes sortes de circonstances,
j'imagine.
M. SAINT-PIERRE: Je vous dirai franche-
ment que, actuellement, ce sont surtout des locaux convenables que nous
cherchons. Si nous pouvons en trouver à l'épreuve du feu, nous
sommes des plus heureux. Il faut que ce soit des locaux convenables. On ne peut
pas réellement faire accepter par un personnel un local qui n'est pas
convenable. Alors, en première ligne de compte, il faut retenir surtout
les points suivants, c'est que le local doit être convenable, il doit
assurer l'efficacité du service et en même temps qu'il soit
suffisamment grand pour répondre aux besoins de la demande du
ministère.
M. GABIAS: M. le Président, on me dit que le ministre est
beaucoup moins...
M. SAINT-PIERRE: D'ailleurs, nous faisons toujours le programme de
pièces suivant la demande du ministère, suivant les besoins du
ministère, le programme avec les principaux officiers du
ministère concerné. Nous prenons leur programme et c'est
très difficile, des fois, d'obtenir un programme parce qu'il y a des
changements dans les ministères et nous prenons leur programme et nous
essayons de leur donner l'espace et les pièces qu'ils demandent,
malgré qu'on ajoute des fois notre propre idée, afin de faire de
l'économie.
M. GABIAS: M. le Président on me dit que le ministre est beaucoup
moins prudent qu'il ne l'était il y a quelques années, il se
laisse influencer au cabinet et souvent il ne fait pas l'enquête qu'il
faisait auparavant, lorsqu'il s'agissait de location de locaux. Auparavant,
quand un ministère demandait aux Travaux publics la location de certains
locaux, le ministre faisait faire une enquête et puis voyait à ce
que les locaux servent bien aux fins pour lesquelles on voulait les louer. Mais
depuis un an ou deux, il se fie plus aux demandes qui lui sont faites et ne
fait pas toujours enquête.
M. SAINT-PIERRE: L'enquête a été faite par celui qui
a la charge du ministère...
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ... qui consulte...
M. GABIAS: Qui a besoin...
M. SAINT-PIERRE: ... ses assistants, il assiste les inspecteurs à
sa charge et je ne crois pas qu'il ait signé quelque chose sans m'en
parler...
M. GABIAS: Non, non, je ne dis pas que...
M. SAINT-PIERRE: ... et il n'était pas obligé de m'en
parler mais je me suis toujours, j'ai toujours demandé de me renseigner.
Le sous-ministre signe les demandes lui-même et en prend connaissance et
je suis aussi soucieux de dire que je l'étais au début sur les
locations que nous faisons.
M. GABIAS: Mais vous accordez moins de temps qu'auparavant.
Auparavant...
M. SAINT-PIERRE: J'accorde moins de temps parce que je prends plus
d'expérience.
M. GABIAS: ... vous étudiez chaque contrat le ministre et M. le
Président étudiaient chaque contrat, ils
s'enquéraient...
M. SAINT-PIERRE: Vous savez, je me suis très
intéresssé pour le moment...
M. GABIAS: ... des faits...
M. SAINT-PIERRE: Ah oui! mais je peux vous dire une chose. C'est
qu'à mesure que l'on prend de l'expérience on vient à
connaître les taux qui sont à peu près acceptables, les
espaces, et puis enfin l'édifice lui-même si c'est un
édifice ou un local. On devient pas mal renseigné. C'est plus
automatique aussi dans notre pensée qu'au début mais j'attache
toujours la même importance à ce ministère; d'ailleurs il y
a des mémoires que je présente plusieurs fois au conseil des
ministres pour le mettre bien au courant de la situation...
M. GABIAS: Mais en même temps, M. le Président...
M. SAINT-PIERRE: ... et le même souci d'avoir $1 pour $1.
M. GABIAS: Mais en même temps, M. le Président, les
collègues du ministre prennent de l'expérience, ils connaissent
les faiblesses du ministre, ils savent comment le prendre, ils savent comment
lui présenter le projet et puis le ministre se laisse aller au lieu
d'attacher la même importance qu'il y apportait il y a une couple
d'années, il a cessé d'apporter...
M. SAINT-PIERRE: Si le...
M. GABIAS: ... la même attention à ces questions
sérieuses qui entrafnent des déboursés très
élevés...
M. SAINT-PIERRE: Les déboursés sont plus
élevés mais les espaces sont beaucoup plus grands.
M. GABIAS: Et je me souviens, M. le Président, qu'en 1960 ou
1961, il y a eu des déclarations qui ont été faites en
Chambre à l'effet qu'il fallait cesser de louer des locaux, que
c'était de l'argent jeté à l'eau, que la province
était pour construire des édifices, et qu'ainsi elle
économiserait. Qu'est-ce qui s'est passé entre 1960 et 1966? En
1960 les baux n'arrivaient pas à un million par année, la
province ne louait pas des locaux pour au-delà de $1 million par
année. En 65/66: $5,900,000. Et je pense qu'il faut en ajouter,
là, aux $5,900,000. Sur le dernier budget spécial on nous demande
pour 66/67: $7,650,000 pour les loyers.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GABIAS: Voyez-vous, M. le Président, la différence
qu'il y a entre les déclarations qui sont faites en Chambre à
l'effet qu'il faut cesser de louer des locaux parce que c'est de l'argent
jeté à l'eau, que la province n'en a pas pour son argent, et
puis, après cinq ans d'administration, nous voyons qu'on réclame
$7,650,000 pour les loyers. La population a le droit de savoir et le
comité a le droit de savoir ce qui s'est passé depuis cinq ans
pour que le gouvernement ait changé sa politique et qu'elle ne concorde
nullement aux déclarations de principe qui avaient été
faites en Chambre. C'était un engagement que le gouvernement prenait de
cesser de louer des locaux; il fallait construire pour sauver de l'argent aux
contribuables, il fallait cesser de jeter de l'argent à l'eau...
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, il est six heures.
M. GABIAS: ... mais nous sommes rendus qu'on nous demande $7,650,000
pour les loyers cette année.
M. SAINT-PIERRE: J'ai hâte de répondre au
député de Trois-Rivières, et il me permet de cette
façon de donner beaucoup de renseignements qui seront très
intéressants pour la population de la province.
M. GABIAS: A huit heures? Vous allez avoir le temps de
préparer...
M. LE PRESIDENT: Avant d'ajourner, j'ai pris les informations concernant
le dépôt des documents et si le ministre le veut, il a le droit de
déposer une copie pour l'Opposition. Si vous voulez la déposer
tout de suite afin qu'ils puissent en prendre connaissance.
M. SAINT-PIERRE: Je la dépose, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Six heures!
Reprise de la séance à 8 h p.m.
M. LE PRESIDENT: Page 165, on était rendu à l'article 3,
sous-article 5: loyers, $7,650,000.
M. GOSSELIN: La parole est à l'honorable ministre qui est
supposé de nous faire des déclarations sensationnelles sur
l'évolution qu'il y a eue dans la passation des baux dans la
province.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je suis très heureux de
l'occasion qui m'est donnée de donner un rapport sur les conditions qui
existent actuellement dans la location d'édifices et dans la
construction d'autres édifices bien que je ne voudrais pas trop parler
de la construction puisque ce n'est pas à l'agenda, sauf pour mentionner
un déménagement.
Je dois dire évidemment que dès 1961, d'ailleurs comme
l'avait prévu mon prédécesseur, vous pensez qu'il
était grand temps de construire dans la région de Québec
spécialement des édifices qui seraient de nature à donner
les services que nous louons actuellement ailleurs. Je voulais aussi mentionner
que si nous n'avons pas encore fait absolument ce que nous avions prévu
faire, nous avons toutefois apporté des améliorations assez
importantes dans la location d'édifices dans lesquels on pouvait
centraliser un ministère et aussi dans des projets de construction ou
achats de propriétés qui ont servi ensuite pour la location d'un
ministère au complet.
Nous tenons à faire remarquer que tous les ministères en
général ont doublé et triplé dans bien des cas
l'espace qu'ils occupaient en décembre 1960.
Une comparaison faite entre décembre 1960 et décembre
1965, qui sont les années de calendrier, permet de vous dire, par
exemple, que certains ministères ont grandi énormément.
Entre autres, le ministère du Bien-Etre social qui occupait 75,000 pieds
de plancher et qui en occupe à Québec présentement 205,000
pieds. Le ministère de l'Education qui occupait 70,000
pieds en 1960 occupe maintenant 230,000 pieds. Il y a d'autres
ministères, comme le ministère des Richesses naturelles qui
occupe près de 200,000 pieds de plancher maintenant et qui en occupait
environ 100,000. Le ministère du Revenu, qui occupait 150,000 pieds, en
occupe maintenant 240,000 et le ministère de la Voirie, qui occupait
90,000 pieds, et qui en occupe maintenant 160,000. Il en est de même pour
à peu près tous les ministères. Dans tous les
ministères il y a eu une augmentation d'espace.
Alors qu'en 1960 il y avait un million de pieds carrés environ de
loués dans des édifices à Québec,
c'est-à-dire 1,110,000, nous avons maintenant 2,650,000 pieds, soit plus
que le double, ou environ 150% d'accroissement. Le pourcentage d'accroissement
annuel des planchers jusqu'en 1965 est d'environ 19.3%, et de 1965 à
1975, il est prévu comme étant de 8% par année.
Nous avons, entre autres, occupé certains édifices. Nous
avons acheté des édifices, entre autres, les trois
édifices sur le boulevard de l'Entente, c'est-à-dire, le pavillon
Mgr Vachon, l'Ecole de chimie et l'Ecole des mines. Ceci est un
élévoire de 191,752 pieds dans ces édifices qui sont
maintenant au service du ministère des Richesses naturelles et du
ministère des Affaires culturelles.
A 39 St-Louis, nous avons acheté cette bâtisse qui
était occupée par le ministère du Bien-Etre et qui est
encore occupée par le même ministère, soit 53,100 pieds
dont nous ne payons pas maintenant le loyer.
L'édifice Chauveau, du ministère du Revenu, fournit
157,487 pieds de plancher qui avant était loué. Le centre de
mécanographie, qui est une nouvelle construction, loge 52,500 pieds de
plancher. A l'édifice du Tourisme, rue Ste-Anne, à l'ancien
édifice Château-Normandie, nous occupons 4,000 pieds, mais la
Régie des alcools en occupe une partie; il y a là un atelier qui
sert à aider les artistes.
A Montréal, il faudrait ajouter 355 McGill que nous avons
acheté en 1961. Cet édifice représente 70,000 pieds
carrés où se trouvent la police provinciale et le bureau de
certains ministres. A 360 McGill, où se trouve le ministère du
Travail, 70,000 pieds aussi. Et à 107 Craig où était
autrefois l'Hydro, 125,000 pieds carrés. Ce qui fait que nous occupons
en superficie, maintenant notre propriété et qui ne
l'était pas avant, 458,839 pieds carrés, plus 140,000, et
125,000, ce qui fait 723,839 pieds environ que nous occupons dans des
propriétés que nous n'avions pas au début de 1960.
Il y a des édifices à bureaux qui ont été
construits à St-Hyacinthe, le palais de justice, et un édifice
pour loger des locaux. A Drummondville aussi, la même chose. Il y a
d'autres constructions en marche. J'aimerais mieux en parler lorsque nous
serons à l'article « immobilisations ».
Evidemment, si la totalité en pieds carrés est
énorme comparativement à ce qu'elle était c'est que les
services ont augmenté, chacun des ministères a augmenté
beaucoup depuis 1960.
Certains ministères occupent deux, trois fois et parfois quatre
fois l'espace qu'ils occupaient avant. A l'édifice « A »,
nous avons délogé certains ministères pour y loger des
bureaux pour le parlement même, pour l'Assemblée
législative, afin que chaque député ait plus d'espace et
que certains services qu'il n'était pas nécessaire de loger
à l'édifice « A » soient maintenant logés
ailleurs. Nous avons fait des améliorations pour le ministère des
Finances, à l'intérieur des édifices « B » et
« C » et pour le ministère du ministre de la Justice. Nous
avons aussi établi un peu partout un système permettant de loger
sous un même toit un ministère complet Nous envisageons d'y loger
un autre ministère dans un avenir prochain, afin d'avoir autant que
possible, un contrôle plus efficace sur chacun des ministères, sur
leurs services et sur leur personnel.
Nous avons actuellement des ministères dont les édifices
et les plans doivent être réalisés. Il y a l'édifice
du ministère de l'Education qui pourra comprendre, je crois, des
centaines et des centaines de mille pieds; nous avons aussi un édifice
que nous allons construire et dont je voudrais parler un peu plus tard. Je ne
voudrais pas m'écarter du sujet parce que réellement vous
préférez poser des questions sur la construction et là
vous voulez avoir notre pensée sur les édifices, les locaux
loués.
Nous avons fait un travail, je crois, assez extraordinaire, en essayant
de satisfaire chacun des ministères. Ce fut assez difficile parfois,
à cause du manque de locaux convenables ou de locaux qui n'avaient pas
l'espace voulu pour pouvoir centraliser un ministère et que nous avons
loué. Nous avons une échelle, je crois, ici, qui prouve que nous
avons actuellement 70% des immeubles que nous avons loués et qui ont
moins de 25,000 pieds. Nous essayons d'éliminer autant que possible les
locaux trop petits, qui ne centralisent rien et qui ne sont pas fonctionnels;
nous essayons de concentrer autant que possible dans de grands immeubles un
grand pourcentage de personnel, ou du moins un service d'un ministère.
Il y a des exemples assez frappants. Vous avez les Affaires culturelles qui
sont au pavillon Mgr Vachon, vous avez le ministère des Richesses
Naturelles qui occupe les deux édifices qui ont été
reconstruits à
neuf et qui sont sur le boulevard de l'Entente, vous avez le
ministère du Revenu qui occupe un espace et qui aurait besoin d'un autre
espace avant longtemps. Nous avons essayé de loger ici à
l'intérieur du parlement, les députés, les ministres de
l'extérieur; ils ont leur bureau ici. Il y a eu certaines locations
aussi qui ont permis de loger un ministère sous le même toit comme
les Affaires municipales, à l'édifice Branly, le ministère
de l'Industrie et du Commerce à l'édifice de la Banque royale, la
Commission de la fonction publique, qui est également logée
à la Banque royale, nous avons Transports et Communications logés
sur le chemin Ste-Foy...
M. LOUBIER: Transports et Communications.
M. SAINT-PIERRE: ... la Santé, sur le chemin Ste-Foy, une grande
partie du ministère de l'Education qui est logé, à
l'édifice mil-cinq. Je crois qu'à Montréal nous avons
réussi à loger le ministère du Revenu dans
l'édifice de la rue Craig; il n'était pas là avant. Nous
avons logé la police provinciale un peu tout au centre. Au nouveau
Palais de Justice tout l'espace maintenant, sert à la Justice, alors
qu'autrefois la police provinciale y était logée. Nous sommes
à la construction, je ne voudrais pas en parler... Nous avons
logé notre propre ministère des Travaux publics sur la rue
Laurier, est-ce qu'il y en a d'autres? Le ministère du Travail, à
360 rue McGill, comme je l'ai dit tout à l'heure, alors nous avons
centralisé beaucoup de ministères, Affaires culturelles, un peu
l'Agriculture aussi...
M. LOUBIER: A quel endroit?
M. SAINT-PIERRE: Bien, ils sont ici dans la bâtisse « Il
».
M. LOUBIER: L'agriculture, mais il y en a ailleurs aussi.
M. SAINT-PIERRE: Il y en a ailleurs, il y en a 25 locaux. C'est pourquoi
nous voulons construire pour trois ministères sur le terrain
acheté, le terrain acheté de Mme Chalifour, boulevard de
l'Entente. Nous avons l'intention de construire un édifice de 800,000
pieds carrés qui servira pour loger et dont les plans sont
commencés. Nous avons pour le ministère de l'Education... Les
plans sont préparés, mais nous devons constater, nous devons
faire une remarque. Il faut absolument faire accepter les plans que nous avons
par la commission d'urba- nisme de la ville de Québec et aussi par la
commission d'aménagement pour la cité parlementaire et aussi par
la commission des monuments historiques, de sorte que nous avons trois
commissions auxquelles nous avons affaire et qui parfois nous empêchent
d'aller aussi vite que nous le voudrions parfois en ayant des exigences, en
nous demandant de faire des rectifications qui sont d'accord avec leur plan
général pour la ville de Québec.
Je crois que nous avons fait beaucoup, mais nous n'avons pas
réussi à faire exactement ce que nous aurions voulu faire
malgré toute l'étendue de plancher dont nous sommes
propriétaires maintenant et que nous n'avions pas. Mais
l'évolution des ministères, le nombre plus considérable
d'employés dont les salaires ont augmenté de 89% sur
l'année 1960, c'est 189% comparativement à 100% en 1960, ce qui
justifierait une augmentation assez considérable de personnel de sorte
qu'en améliorant les services de chacun des ministères, en
centralisant les ministères autant que possible, en se préparant
à faire des constructions pas mal nombreuses, soit à
Montréal soit à Québec, en ayant fait des achats de
terrains et autres pour la construction future, en ayant des plans qui sont
à se faire un peu, à Montréal et à Québec
surtout et en certains endroits pour des palais de justice, nous avons, je
crois, sans vouloir entrer dans le domaine, essayé d'améliorer de
beaucoup le fonctionnement des ministères et l'espace nécessaire
pour chacun des employés.
Je voudrais ajouter tout simplement que ce fut un travail de
géant que nous avons accompli et que nous avons fait tout ce qui
était humainement possible et financièrement possible pour
améliorer. Je sais que le montant que nous demandons cette année
est de $1,750,000 de plus qu'il était, mais il n'est pas tout à
fait engagé, et il sera engagé dès que l'approbation du
budget aura été faite et nous pourrons y loger peut-être un
autre ministère, si nous y sommes autorisés, soit le
ministère du Travail. Notre intention est de continuer sur la même
voie commencée et cette amélioration que nous avons faite n'a
peut-être pas été constatée comme si nous avions
été plutôt dans un état de stabilité du
personnel et des ministères, mais il faut pour le ministère des
Travaux publics suivre chacun des ministères dans son évolution
et pouvoir loger le personnel à un avis assez court parfois. Nous
n'avons certainement pas fait d'erreur en voulant loger premièrement
certains ministères et ensuite en nous occupant des autres à
mesure que nous le pouvions suivant nos besoins et suivant les dispositions
financières que nous avons. Est-ce que cela répond à la
question?
M. GOSSELIN: M. le Président...
M. GABIAS: J'ai attentivement écouté le ministre des
Travaux publics, M. lePrésident. Il a tenté de répondre
à la question que je lui posais avant l'ajournement de six heures
à savoir comment est-ce qu'il se faisait qu'après avoir
prêché en 1960-1961, il fallait discontinuer cette pratique de
louer des bureaux pour construire des immeubles afin de loger du personnel qui
travaillait pour les différents ministères du gouvernement. Le
ministre a déclaré qu'il nous donnerait une réponse et
qu'il était très heureux de pouvoir répondre à
cette question. Après l'avoir attentivement écouté, nous
devons conclure qu'il vient justement de faire l'apologie de ce qui se
pratiquait avant 1960 pour la seule raison que le ministre donne est à
l'effet que le personnel a augmenté, qu'il a augmenté rapidement.
Que s'est-il passé de 1950 à 1960? C'est que le personnel a
également augmenté considérablement et qu'il fallait loger
ce personnel.
C'est ce qui expliquait qu'à ce moment l'administration
était obligée de louer des bureaux. Mais au lieu d'admettre qu'il
s'agissait de besoins, les personnes en autorité du présent
gouvernement disaient, le 19 août 1960, en l'occurence le ministre des
Travaux publics du temps: « La location d'immeubles par le gouvernement
précédent avait donné lieu à des abus. On dit que
des hommes d'affaires ont fait construire des édifices, seulement
à cause de la perspective de pouvoir les louer à prix fort aux
autorités provinciales ». Ceci a été dit le 19
août 1960 par le ministre des Travaux publics, M. Lévesque.
Evidemment, il venait d'être élu, il venait d'entrer en
autorité, il a pu faire une erreur à ce moment-là, il a pu
se tromper.
Mais il faut croire que non, parce qu'un peu plus tard, le 19 novembre
1960, après avoir pris connaissance de ce qui se passait vraiment dans
son ministère, sa déclaration du mois d'août 1960
n'était pas forte, à côté de celle qu'il faisait au
mois de novembre 1960: « Sans vouloir faire de politique avec la
question, il faut bien constater que la situation actuelle est le fruit d'une
négligence de seize années pendant lesquelles on a loué de
plus en plus de locaux, à l'extérieur, notamment à
Québec et à Montréal. Un vrai cancer! commente-t-il, cela
doit coûter $4,500,000 par année. En économisant l'argent
des loyers, on disposera de sommes plus importantes pour reconstruire. »
Et de continuer le ministre: « Actuellement, le budget du
ministère des Travaux publics met en lumière un fait paradoxal.
Des fonds plus considérables sont affectés aux versements de
loyers qu'à l'édifica- tion d'immeubles nouveaux. »
M. Lévesque s'est élevé contre la
prolifération des baux signés par l'Union nationale pour
favoriser des amis. Certains de ces contrats lient le gouvernement jusqu'en
1974. $4,500,000 de loyers, au mois de novembre 1960! Cela comprenait non
seulement les loyers signés, ou les baux signés par le
ministère des Travaux publics, mais devait également comprendre
ceux de la Régie des alcools, ceux de l'Hydro-Québec et ceux des
organismes relevant du gouvernement. Et je suis certain que $4,500,000
comprenaient tous ces baux, parce que les comptes publics de 1959, à la
page 449, sous les crédits du ministère des Travaux publics, nous
donnent que, pour la dernière année de l'Union nationale, des
baux ont été payés pour $2,413,806. Cela comprenait tous
les ministères.
M. SAINT-PIERRE: Combien d'employés?
M. GABIAS: Je discuterai par la suite de la question des
employés.
M. SAINT-PIERRE: Cela prend de l'espace!
M. GABIAS: Je parle, M. le Président, de la prolifération
des loyers. Des loyers qui, à ce moment-là, étaient, pour
les personnes en autorité, au mois de novembre 1960, la
prolifération des loyers pour aider les amis, pour favoriser les
amis...
M. SAINT-PIERRE: Encore!
M. GABIAS: $2,413,806, pour la dernière année de
calendrier de l'Union nationale! En 1960, les comptes publics, à la page
432, nous révèlent que c'étaient $2,843,219.03,
exactement, pour les ministères qui sont couverts par la somme que nous
demande aujourd'hui le ministre. C'était ce qui se pratiquait avant
1960.
M. SAINT-PIERRE: Je ne partage pas votre opinion.
M. GABIAS: Aujourd'hui, le ministre des Travaux publics, que nous
demande-t-il pour des loyers, pour des baux? $7,650,000. Ce qui veut dire qu'il
y a une augmentation d'exactement $5,237,194 par rapport aux prix versés
pour la dernière année de calendrier de l'Union nationale. 225%
de plus! Ce qui veut dire, M. le Président, que si on voulait en 1960
prétendre qu'avec $2,413,806 on voulait favoriser les amis de l'Union
nationale, je me demande, M. le Pré-
sident, comment on doit concevoir cette somme de $7,650,000 que l'on
demande dans les crédits actuels.
M. LOUBIER: C'est scandaleux!
M. GABIAS: On vous reprochait de vouloir faire du patronage! On vous
reprochait de vouloir favoriser des gens!
M. SAINT-PIERRE: Est-ce vrai ou faux?
M. GABIAS: On vous reprochait, M. le Président, de vouloir
favoriser des gens qui voulaient construire des édifices seulement
à cause de la perspective de pouvoir les louer à prix fort aux
autorités provinciales! Comment le ministre va-t-il nous expliquer la
construction des Immeubles Grenier, au coin des rues Belvedère et du
Chemin Ste-Foy, loués en entier par le ministère des Travaux
publics! Six étages. Un autre de huit étages, à un prix
d'environ $25,000 par mois. Comment va-t-on nous expliquer le bail des
Immeubles Champlain Limitée à$46,650 par année? Comment
va-t-on nous expliquer la location de St-Georges Incorporée à
$47,304 par année?
M. SAINT-PIERRE: Comment l'appelez-vous?
M. GABIAS: St-Georges Incorporée. Comment va-t-on expliquer la
location de l'immeuble Cadrin? Gaston Cadrin, un nom bien connu, que l'on
revoit fréquemment dans les journaux ces jours-ci. L'immeuble Cadrin,
$34,470.12, situé sur le boulevard Charest.
M. BOUDREAU: $34,000.
M. GABIAS: Comment va-t-on expliquer la location de MM. Paradis et
Brault, $17,990.64? Le docteur Roger Brault, M. le Président, est bien
connu. Ancien Président de la fédération
libérale!
M. SAINT-PIERRE: Pour quel montant, le loyer?
M. GABIAS: $17,990.64.
M. SAINT-PIERRE: Pour un an ou pour la durée du bail?
M. GABIAS: Pour une année de bail.
M. GOSSELIN: D'ailleurs, dans le document que le ministre a
déposé cet après-midi.
M. GABIAS: M. le Président, le docteur Roger Brault était
celui qui disait: « Il faut que le patronage disparaisse! »
M. SAINT-PIERRE: Bien non, bien non! M. GABIAS: Bien non, M. le
Président!
M. SAINT-PIERRE: On n'est pas ici pour parler de lui.
M. GABIAS: Non, mais écoutez un peu!
M. LOUBIER: Hier qu'est-ce que vous avez fait, mon
vénérable chef?
M. GABIAS: On paye assez cher pour... quand même il nous
écouterait un peu! Loyer total, $88,793.40.
M. SAINT-PIERRE: Quel prix le pied carré? M. GABIAS: La
superficie, 16,547 pieds.
M. SAINT-PIERRE: Combien cela fait-il par pied?
M. GABIAS: Ah! le ministre calculera. Un bail de soixante mois. Cinq
ans!
M. SAINT-PIERRE: Cinq ans!
M. GABIAS: Un bail de cinq ans, M. le Président.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas au docteur Brault?
M. GABIAS: Le docteur Brault, l'ancien président de la
fédération libérale!
M. JOHNSON: Bien non!
M. GABIAS: Oui! Qui disait: « Il faut abolir le patronage!
».
M. SAINT-PIERRE: Le chef de l'Opposition ne vous croit pas.
M. GABIAS: Oui, oui! Non! Parce qu'il a peut-être
été comme d'autres, il est comme celui qui vous parle, il a
peut-être cru que le président de la fédération
pouvait être sincère quand il condamnait le patronage!
M. SAINT- PIERRE : il ne le croit pas encore? M. GABIAS: C'est le
même docteur Brault!
On commence à avoir plus que des doutes. Le même docteur!
Un bail de cinq ans! M. Brault $90,000 et ça c'est sans compter les
accidents du travail...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que vous en donniez des listes avant 1960?
M. GABIAS: C'est sans compter les accidents de travail, M. le
Président...
M. LOUBIER: Vous ne les demandiez pas, vous ne les demandiez pas...
M. GABIAS: ... celui qui s'intéressait à la politique pour
abolir le patronage...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que vous donniez la liste de tous les
locaux?
UNE VOIX: Toujours!
M. GABIAS: Il s'est promené à travers la province, pour
dénoncer comme un chancre le patronage. On voit la
sincérité de ces hommes, M. le Président. C'est
drôle, cela a fait l'affaire du gouvernement de louer l'immeuble du
docteur Roger Brault. Cela a fait également l'affaire de son
associé, M. Paradis, qui est un autre organisateur politique...
M. SAINT-PIERRE: L'édifice Crémazie à
Montréal...
M. GABIAS: Je parle de celui de Québec... M. JOHNSON: Cela devait
changer.
M. GABIAS: Si c'était un cancer, au mois de novembre 1960, un
cancer pour le ministre des Travaux publics du temps, qu'est-ce que ça
peut être aujourd'hui, alors qu'il n'y en avait que pour $2 millions
quelques cent mille dollars en 1960, $2,413,806 par année...
M. SAINT-PIERRE: Quel était le budget de la province?
M. GABIAS: ... aujourd'hui nous en avons pour $7,650,000...
M. SAINT-PIERRE: Faites-vous en pas, ça va remonter encore!
M. GABIAS: Il doit y en avoir des amis; ça, c'est simplement pour
couvrir les baux des travaux publics, on ne calcule pas les baux de la
Régie des alcools...
M. SAINT-PIERRE: Non!
M. GABIAS: ... et de tous les organismes qui relèvent du
gouvernement. On ne calcule pas les baux de 1'Hydro. On ne calcule pas les taux
de l'Office de la Manicouagan. On ne calcula pas non plus de tous les
organismes qui, suivant l'aveu du ministre, sont indépendants,
autonomes, et ne relèvent pas du ministre des Travaux publics. Ce devait
être environ $12 ou $13 millions par année, si ce n'est pas plus,
et on accusait de patronage l'Union nationale, alors que le ministre en avait
seulement pour $4 millions pour couvrir tous les organismes et les Travaux
publics. Il fallait cesser cela, c'était enrichir des amis,
c'était appauvrir la province. Et, après six ans, qu'est-ce que
l'on trouve dans l'administration des Travaux publics? On trouve que ç'a
quatruplé, c'est donc un cancer quatre fois plus gros...
M. SAINT-PIERRE: On n'est pas mort
M. SAINT-PIERRE: C'est donc un patronage quatre fois plus gros...
M. LOUBIER: Cela approche, cela approche.
M. GABIAS: C'est donc un favoritisme d'amis quatre fois plus nombreux.
Et puis, comment va-t-on pouvoir justifier cette attitude du ministre des
Travaux publics? Le personnel a augmenté? Proportionnellement à
ce qu'il a augmenté, disons dans les cinq dernières années
du régime précédent, le personnel n'a pas augmenté
proportionnellement plus depuis cinq ans...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que l'Opposition a plus d'espace que l'on en
avait, nous autres, en 1961?
M. GABIAS: Non!
M. LOUBIER: On est deux fois plus nombreux.
M. GABIAS: Ce n'est pas tellement une question d'espace...
M. SAINT-PIERRE: Cinq par bureau! Je vous en reparlerai tout à
l'heure. On va vous rappeler cela à la mémoire.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre veut laisser croire qu'il loue des
espaces inutilement?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre veut laisser entendre que là
où il fallait 100 pieds carrés, il loue 300 pieds
carrés?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: Si c'est cela, quelle doit être la proportion du loyer
plus élevé payé à des amis, par rapport à ce
que le gouvernement précédent a payé dans le passé!
Si le ministère loue des espaces plus grands que ceux requis pour les
fins de l'administration, le cancer est encore beaucoup plus grave, parce
qu'alors, même si on nous arrive avec un loyer de $2.50 le pied
carré, s'il y a deux fois trop d'espace de loué. Alors que les
besoins demandent 100 pieds carrés, le ministère en loue 200.
Quelle va être la différence du montant versé en trop
à des amis par l'administration actuelle! Il vaut mieux payer $0.25 de
plus le pied carré que de payer $4 et $4.50 de plus pour des espaces
dont on n'a pas besoin.
M. SAINT-PIERRE: $4.50?
M. GABIAS: Non, je donne comme exemple, que, si c'est $2.50 le pied
carré et que vous en avez besoin de 100 pieds carrés, mais, en
fait, vous en louez 200 pieds, dont 100 pieds inutilement, parce que c'est un
ami...
M. SAINT-PIERRE: Vous accusez les officiers...
M. GABIAS: Non, non. C'est l'administration du ministre...
M. SAINT-PIERRE: Vous accusez les officiers parce que...
M. GABIAS: Non, non, c'est lui qui est responsable...
M. SAINT-PIERRE: Savez-vous comment ça se passait chez vous dans
votre temps?
M. GABIAS: C'est lui qui est responsable. Est-ce que le ministre dans le
temps a accusé des officiers? Il a accusé l'administration du
temps.
M. GOSSELIN: Oui.
M. GABIAS: Et si le ministre prétend...
M. SAINT-PIERRE: Vous n'aviez pas d'organisation dans votre temps.
M. GABIAS: ... et si le ministre prétend qu'à l'heure
actuelle, on loue des loyers en prévision de ce qui va se passer dans
deux ans ou trois ans. Je dis que les contribuables font des
déboursés inutiles, et ça explique probablement le fort
montant de $7,650,000 qui nous est demandé. On essaie de justifier cette
dépense par l'augmentation du personnel. Je l'ai mentionné
tantôt que, proportionnellement à l'augmentation du personnel de
1955 à 1960, le personnel n'a pas beaucoup plus augmenté de 1960
à 1965. Et les besoins, par exemple, ont augmenté de combien?
M. SAINT-PIERRE: Vous parlez à travers votre chapeau.
M. GABIAS: Les montants demandés par le ministre, je pense bien
qu'à ce moment-là, je donne le montant qui est demandé par
le ministre; $7,650,000 pour les seuls services qui relèvent de lui.
Alors qu'en 1959, dernière année au calendrier de l'Union
nationale, $2,413,806; et c'était un scandale, un cancer, en 1960, qui
devait être guéri immédiatement par le nouveau
régime. Il fallait que ça cesse...
M. SAINT-PIERRE: Cela a cessé aussi. M. GABIAS: ... de louer des
loyers... M. SAINT-PIERRE: Cela a cessé aussi.
M. GABIAS: Il fallait que ça cesse. Au lieu de cesser... C'est
une drôle de cessation, M. le Président, au lieu de cesser,
ça c'est multiplié.
M. SAINT-PIERRE : Est-ce vrai?
M. GABIAS: On parlait de prolifération en 1960, quel qualificatif
allons-nous employer en 1966!
M. SAINT-PIERRE: Vous n'êtes pas bon.
M. GABIAS: On parlait de gaspillage en 1960 pour $2,413,806.
M. SAINT-PIERRE: Vous n'êtes pas impressionnant.
M. GABIAS: Ce n'est peut-être pas impressionnant pour le ministre,
mais c'est impressionnant pour le contribuable par exemple...
M. SAINT-PIERRE: C'est peut-être impressionnant pour le
contribuable de...
M. GABIAS: ... de réaliser qu'il s'était trompé.
C'est impressionnant par exemple, pour le contribuable...
M. SAINT-PIERRE: Non, le contribuable le prouvera...
M. GABIAS: ... qui, lui, a cru, à un moment donné, que
$2.413.000 pour des baux, c'étaient des dépenses inutiles.
Imaginez ce qu'il va penser quand il va voir $7,650,000 pour des locations de
bureaux à Québec et à Montréal, là où
ça devait disparaître.
La population, M. le Président, sait reconnaître ceux qui
administrent bien ses deniers, comme elle va savoir reconnaître qu'il y a
des différences entre les déclarations des gens que nous avons en
face de nous, les responsables de l'administration, déclarations qu'ils
faisaient en 1960, et les actes qu'ils posent en 1966. Voilà les
quelques considérations, M. le Président, que je voulais faire
sur la location, sur les baux signés uniquement par le ministre des
Travaux publics.
M. SAINT-PIERRE: Absolument.
M. GABIAS: Il est important d'attirer l'attention de la population sur
ce qui se passe. Il est important également de souligner qu'il y a des
gens qui ont loué au ministre des Travaux publics, qui étaient
loin d'être des adversaires du parti libéral...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que vous pourriez le nommer?
M. GABIAS: ... qui étaient bien loin d'être des
adversaires.
UNE VOIX: Le docteur Roger Brault.
M. SAINT-PIERRE: Le docteur Roger Brault...
M. GABIAS: C'étaient ceux-là... M. JOHNSON: Et quelques
autres. M. SAINT-PIERRE: Lesquels?
M. GABIAS: ... qui condamnaient le patronage.
M. SAINT-PIERRE: Adams? M. GOSSELIN: Lazarovitch.
M. GABIAS: Paradis et Brault, Gaston Cadrin, Immeubles Cadrin.
M. SAINT-PIERRE: Cadrin.
M. GABIAS: Immeubles Champlain Ltée.
M. SAINT-PIERRE: Champlain, comment il s'appelle?
M. GABIAS: St-Georges Inc. On peut en avoir une liste, on n'a
qu'à regarder...
M. SAINT-PIERRE: Tous ceux que nous avons loués
évidemment...
M. GABIAS: On n'a qu'à regarder le rapport des comptes publics et
on verra qu'il y a prolifération de loyers, de baux qui ont
été signés par le ministre, avec des amis du
régime, avec des organisateurs du régime et si c'était du
patronage en 59/60, c'en est encore en 1966, en 1965. Voilà les quelques
remarques, M. le Président, que j'avais à faire sur le sujet.
M. GOSSELIN: M. le Président, au cours de l'étude des
crédits de l'an dernier...
M. SAINT-PIERRE: Je voudrais répondre. M. GABIAS: Vous allez
répondre?
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, vous avez remarqué
lorsque j'ai présenté le rapport que je voulais donner à
l'ouverture de la séance, c'était dans le but de renseigner, non
pas seulement l'Opposition, mais renseigner aussi les députés
ministériels. J'ai fait rapport du travail que nous avons fait, du
nombre d'édifices que nous avons achetés, des édifices que
nous allons construire, de l'espace de plancher que nous occupons maintenant
où nous sommes chez nous. J'ai fait aussi rapport de l'augmentation du
personnel et j'ai ensuite mentionné, pour que tout le monde soit bien
renseigné, le travail qui avait été fait, dans ce
but-là, par les officiers de mon ministère.
J'ai dit que je signais tous les baux, ce qui semble bien
nécessaire pour en prendre connaissance, et je vais essayer de
répondre aussi sincèrement que possible, je ne fais jamais
autrement. Je n'emploierai pas de paroles qui seraient de nature à
cacher évidemment la vérité exacte, parce que je tiens
bien à être aussi sincère que je peux l'être. Je suis
surpris toutefois de l'attitude prise par le député de
Trois-Rivières en voulant surtout dénoncer le
patronage. Le député de Trois-Rivières semble aigri
de savoir que nous avons augmenté le nombre d'espaces loués
depuis 1960. Il fait des comparaisons, évidemment, entre 1960 et 1965,
il trouve que le personnel n'a pas augmenté en proportion des espaces.
Il ne fait pas toutefois mention des conditions dans lesquelles travaillaient
les employés dans chacun des ministères avant 1960 et de l'espace
dont ils bénéficiaient. Il ne se rappelle pas, évidemment,
n'ayant pas été ici, l'espace que nous avions nous-mêmes
à l'Opposition, l'espace qu'on nous réservait lorsque nous
étions cinq dans un bureau où il y en a un actuellement et que
nous avions l'usage de deux ou trois secrétaires pour dix-sept et,
ensuite, nous n'avions seulement pas les meubles nécessaires. Dans le
bureau où j'étais avec l'honorable Couturier, nous avions un
espace de 8' x 5', deux bureaux avec...
M. LOUBIER: Huit pieds par cinq? Vous étiez dans les
toilettes!
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. LOUBIER: Bien, voyons donc! Huit pieds par cinq, il n'y a pas un
bureau comme cela huit par cinq.
M. SAINT-PIERRE: Non, il n'y en a plus. M. LOUBIER: Il n'y en avait pas
non plus.
M. SAINT-PIERRE: Il y avait seulement une chaise pour les deux bureaux
et j'étais assis...
M. GOSSELIN: Cela en prenait peut-être deux pour faire un
député à ce moment-là!
M. SAINT-PIERRE: ... sur un calorifère. J'étais
appuyé sur un calorifère et le docteur Couturier avait son bureau
en avant de moi. Il y avait deux classeurs et une chaise et il y avait une
patère à l'extérieur pour accrocher notre linge.
M. JOHNSON: Où est-ce qu'il dormait?
M. SAINT-PIERRE: Personne ne dormait, mais seulement je crois que
l'espace dans ce temps-là, moi, j'interprète ça
comme ça, je suis bien généreux, je vais l'être et
je le serai toujours j'interprète ça comme ça que
c'était un peu l'habitude d'y loger l'Opposition. D'ailleurs, on me dit
que monsieur Duplessis lui-même avait souffert de ça, et il nous a
remis le change. Mais je n'aurais jamais pensé que nos adversaires, en
ayant plus d'espace, auraient pensé que nous logions tout le monde de la
même manière qu'ils l'étaient. Nous avons
aménagé leurs locaux de façon à ce qu'ils soient
bien satisfaits. Nous avons répondu à toutes leurs demandes, ils
ont même une petite salle d'assemblée. Je crois que ce n'est pas
du terrain perdu pour eux.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est à côté de
la question.
M. SAINT-PIERRE: Non, ce n'est pas à côté, c'est
toujours à côté quand c'est l'Opposition qui
écoute.
M. JOHNSON: On parle du principe...
M. SAINT-PIERRE: Nous avons parlé d'espace occupé.
M. LOUBIER: Le ministre est prudent...
M. SAINT-PIERRE: Je veux être aussi large dans mes
déclarations et donner autant de renseignements que le
député de Trois-Rivières. Maintenant si ça ne
plaît pas au chef de l'Opposition, je ne l'ai pas invité ce soir.
Il est bienvenu quand même.
M. JOHNSON: Je n'ai pas besoin d'invitation.
M. SAINT-PIERRE: Je sais que nous sommes voisins, nous nous comprenons
bien, chacun dans notre comté. Nous avons eu à faire, depuis
1960, la location de locaux à travers la ville de Québec. On a
parlé de l'édifice Cadrin. L'édifice Cadrin a
été loué en 1947 pour un bail de 10 ans par l'Opposition
d'aujourd'hui. Alors, on nous reproche d'avoir loué de nouveau de M.
Cadrin.
M. GABIAS: Oui, mais c'était un mal dans ce temps-là.
M. SAINT-PIERRE: C'était un mal. Imaginez-vous, lorsqu'on parle
de l'édifice Cadrin, quand on a vu cela, on a sursauté. On a dit:
« Ce sont des libéraux ». Pourtant c'était
déjà loué en 1947.
M. LOUBIER: Cela ne veut pas dire que c'étaient des gens de
l'Union nationale.
M. SAINT-PIERRE: Pourquoi n'aurions-nous pas renouvelé? Est-ce
qu'on veut dire dans l'Opposition que lorsqu'on emploie les locaux qui ont
été loués par l'Union nationale, que l'on pèche par
excès de patronage.
M. LOUBIER: Non, vous prétendiez que c'était
scandaleux.
M. SAINT-PIERRE: Le principe, ce n'était pas de ne pas louer de
M. Cardin, c'était de louer de l'Union nationale.
M. GABIAS: Mais non.
M. LOUBIER: Le patronage dont vous parlez n'existe pas. Vous êtes
au courant des édifices que nous avons loués. Le ministre se fait
jouer à la Journée longue par le patronage.
M. SAINT-PIERRE: Tous ceux qui investissent des capitaux dans les
bâtisses, nous font part de leur affaire. L'édifice de la Banque
Royale, que nous avons loué, est-ce du patronage?
M. LOUBIER: Les obligations de la province, il faut qu'elles passent
quelque part.
M. JOHNSON: Ce sont des gens qui ont bien besoin d'être
aidés.
M. SAINT-PIERRE: L'édifice Grenier que nous avons loué,
c'était un édifice très fonctionnel dont nous avions
besoin. Est-ce que M. Grenier s'est mêlé de politique active?
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: S'il s'est mêlé de politique active, ce
n'est pas sous moi en tous les cas. S'il s'en est mêlé, c'est
parce qu'il voulait sauver la province comme les autres.
M. JOHNSON: Il est en train d'édifier son capital en tous
cas.
M. SAINT-PIERRE: Il a voulu sauver la province. La province s'en allait,
si vous voulez.
M. LOUBIER: Là, elle est disparue avec vous autres.
M. SAINT-PIERRE: Elle n'est pas disparue parce qu'on a
amélioré les conditions...
M. LOUBIER: Chômage, championnat des dettes, championnat des
mortalités...
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. LOUBIER: ... championnat des emprunts, championnat des taxes.
M. SAINT-PIERRE: Mais pas le championnat de la misère.
M. LOUBIER: Tout ça?
M. SAINT-PIERRE: Les employés civils. Ne parlons pas des
salaires, vous en parlez souvent.
M. LOUBIER: Ils ont été augmentés, mais ils ne sont
pas payés.
M. SAINT-PIERRE: Les gens couraient après nous dans le corridor.
On le sait ce qui se passait, j'étais ici en 1956. Il y a
peut-être des histoires que je n'entendrai pas de la même oreille
que ceux qui n'étaient pas ici en 1956-1960. Mais moi, j'étais
ici en 1956-1960 dans l'Opposition. J'ai vu ce qui se passait. Je n'ai jamais
rien reproché, je suis naturellement capable de garder pour moi ce que
je crois devoir garder. Mais quand on sort des discours, comme on vient de
sortir, pour essayer de démontrer le patronage, on peut dire qu'il y en
avait du patronage avant 1960. il y en avait de toutes les sortes monsieur, et
vous savez que l'édifice Crémazie et les autres édifices
que vous avez loués. Vous savez qu'on les a loués ces
édifices-là après, mais on sait bien comment vous les avez
loués. Alors que vous avez payé $3.33 pour l'édifice
Crémazie en 1955. Le tarif était d'environ $2.40 partout.
M. JOHNSON: Cela, c'est une opinion.
M. SAINT-PIERRE: Cela, c'est une opinion qui existait partout. Vous
savez que le coût de la vie a augmenté énormément
depuis 1960.
M. JOHNSON: Le ministre a-t-il renouvelé le bail?
M. SAINT-PIERRE: Certainement qu'il a renouvelé le bail.
M. JOHNSON: A quel prix?
M. SAINT-PIERRE: Au même prix. Oui, mais quelle est la
différence de l'argent? C'est une question heureuse que vient de poser
le chef de l'Opposition.
M. GABIAS: Moins le ménage, moins l'entretien. Produisez le
contrat!
M. SAINT-PIERRE: On va produire le contrat. Vous devriez vous renseigner
à la bonne adresse.
M. GABIAS: C'est au ministre que je le demande.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre a le droit de parler,
personne ne va nier cela; mais tout le monde se rend compte ici que le ministre
répond à côté de la question.
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas fini.
M. JOHNSON: Est-ce vrai ou non qu'en 1960, on disait que c'était
mauvais de louer pour un montant de $2 millions? Le ministre Lévesque
faisait un grand drame à la radio et à la T.V. et peut-être
que le ministre, le député de St-Hyacinthe, n'en parlait pas,
mais M. René Lévesque en parlait. Ah grand Dieu! que cela avait
donc l'air tristel
M. SAINT-PIERRE: Vous n'aviez pas... Le chef de l'Opposition n'y est pas
du tout. C'est une question que je viens de poser...
M. BOUDREAU: $1 million sans compter l'Hydro.
M. SAINT-PIERRE; Sans compter l'Hydro, sans compter le CNR et tout
cela.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre me permet une question?
M. SAINT-PIERRE: Oui, oui!
M. LOUBIER: Parce que ce qui arrive, le principe en discussion, c'est
qu'avant 1960, on prétendait que le principe de location était
mauvais en soi...
M. SAINT-PIERRE; il l'est le principe de location, cela ne veut pas
dire...
M. LOUBIER: Vous l'avez multiplié trois ou quatre fois.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que je suis obligé de donner...
M. LOUBIER: C'est sur le principe que nous discutons!
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que je devais vous mentionner pourquoi?
M. LOUBIER: Peu importe, nous discutons le principe objectivement.
Après, le ministre donnera des raisons de contingence ou de...
M. SAINT-PIERRE: M. le député de Trois-Rivières, on
a parlé de l'édifice Cadrin au début. On en parle moins
maintenant depuis que l'on sait qu'il est loué depuis 1947. On a fait
tout un discours là-dessus... L'édifice Cadrin. C'était
épouvantable de louer l'édifice Cadrin, appartenant à un
bon libéral, édifice que l'Union nationale a loué en
1947.
M. LOUBIER: Ne venez pas dire que c'était un bon
libéral!
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que je reproche à l'Union nationale de
l'avoir loué?
M. GOSSELIN: Vous dites qu'il y avait...
M. SAINT-PIERRE: Nous, on nous reproche de louer d'autres...
M. JOHNSON: Non, mais est-ce que cela prouve qu'il était de Union
nationale parce qu'on avait loué?
M. SAINT-PIERRE: Cela ne prouve absolument rien. Je ne sais même
pas pourquoi on l'a dit. Je ne sais pas pourquoi on a dit que l'édifice
du CPR, que...
M. GABIAS: Vous nous l'avez assez reproché!
M. SAINT-PIERRE: ... l'édifice de la Banque royale, que les
édifices qu'on a mentionnés tout à l'heure, c'est à
cause de l'allégeance politique des propriétaires...
M. JOHNSON: Le docteur Brault!
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que les édifices... Le docteur Brault? Le
connaissez-vous?
M. JOHNSON: Non.
M. SAINT-PIERRE: Je le connais très bien, il a droit d'être
propriétaire.
M. JOHNSON: Oui. il était Président de la cinquième
colonne du parti libéral.
M. LOUBIER: Mais est-ce qu'il aloué exactement dans le même
temps où il a été Président?
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que vous voulez dire par là que vous
avez, par exemple, loué l'édifice Crémazie à
Montréal... Et vous avezloué d'autres édifices... Il
fallait absolument que vous louiez des édifices quelque part. Mais vous
les avez payés trop cher.
M. LOUBIER: C'était mauvais en principe, vous disiez cela tout
à l'heure.
M. SAINT-PIERRE: Et lorsqu'on dit que l'entretien n'est pas compris,
l'entretien est bien compris.
M. GABIAS: Que le ministre produise les deux contrats, celui de 1947 et
celui de 195...
M. SAINT-PIERRE: Ah! on le produira, celui de 1947. Nous sommes bien
prêts àproduire les contrats. Ils sont absolument publics. Ils
sont signés; ils ne sont pas cachés.
M. LOUBIER: Est-ce que c'est une compagnie qui s'est
associée?
M. SAINT-PIERRE: Je veux continuer, d'ailleurs. Je dois dire ceci, car
je dois absolument répondre aux questions qui m'ont été
posées dans l'intérêt général, comme le dit
si bien le député de Trois-Rivières. Alors, je ne peux
m'empêcher de donner des explications qui sont bien nécessaires
pour que la Chambre ne soit pas induite en erreur.
Des baux pour favoriser les amis, dit le député de
Trois-Rivières. C'est une formule qui est évidemment
employée souvent et qui sert souvent chez nos adversaires. On dirait
qu'ils ont suivi des cours durant tellement d'années qu'ils ne peuvent
s'entrer dans l'imagination pour une minute qu'on peut procéder sur une
base d'affaires dans un ministère.
M. GABIAS: Ce n'est pas ce qu'on a dit!
M. SAINT-PIERRE: C'est ce qu'on n'a pas dit, mais c'est que je dis!
M. GABIAS: Oui, oui.
M. SAINT-PIERRE: S'il avait ajouté que c'était sur une
base d'affaires, je n'aurais rien dit. Mais il a dit plutôt des «
prix de faveur », alors que nous avons négocié ces
prix...
M. GABIAS: Jamais, je n'ai jamais...
M. SAINT-PIERRE: ...et que jamais un député et jamais le
ministre n'ont négocié des prix, sans dire...
M. GABIAS: Je n'ai jamais mentionné...
M. SAINT-PIERRE: ... à celui qui est à sa droite dans le
moment: « Essayez d'obtenir un meilleur marché ».
M. LOUBIER: Non, ce n'est pas sur les prix, c'est sur le principe!
M. SAINT-PIERRE: C'est justement le bon principe. Nous ne louons que des
édifices qui sont d'une certaine grandeur pour loger un
ministère; nous essayons de rendre plus efficaces les services publics.
Les employés eux-mêmes, logés ensemble, se sentent plus
à l'aise pour leur travail. Les chefs, les hommes-clés de chacun
des ministères ont leur personnel devant eux. Nous allons continuer de
la même manière, que ce soit une société, qui
appartienne à Pierre, Jean ou Jacques. Nous allons toujours essayer de
négocier quand nous aurons besoin d'espace. Notre but principal est
d'améliorer les services. Ce n'est pas seulement d'essayer de dire qu'on
change de droite à gauche. Nous voulons améliorer les services de
chacun des ministères. J'ai parlé du ministère du Travail,
que nous voulons loger le plus tôt possible. J'ai parlé des
changements qu'on a faits à l'intérieur des bâtisses
actuelles. J'ai parlé des projets futurs. Nous voulons loger, par
exemple, sur le boulevard de l'Entente, le ministère de la Voirie. Nous
voulons loger le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, le
ministère des Terres et Forêts, et d'autres ministères,
s'il y a de l'espace, dans un édifice de 800,000 pieds.
J'ai parlé de l'édifice que nous voulons construire ici,
mais nous devons attendre les décisions de la Commission
d'aménagement ou de la Commission d'urbanisme de la ville de
Québec, ou des autres commissions, la Commission des monuments
historiques. Nous devons attendre que l'aire numéro 3 et l'aire
numéro 4 soient complétées et que les plans soient
acceptés quant à la hauteur, etc. On ne pouvait pas faire
autrement à l'intérieur de Québec. M. Boudreau qui est ici
le sait. Il sait que la ville de Québec a des règlements que nous
devons respecter et pour la hauteur et pour le site. Et c'est ce que nous
faisons.
M. BOUDREAU: Le style! Je vous dis, M. le ministre, que l'année
dernière, le premier ministre a dit lui-même: « On va
procéder nous autres, si la ville ne veut pas... »
M. SAINT-PIERRE: Le premier ministre est prêt à
procéder. Nous attentons la décision des commissions. Nous avons
commencé des plans. Les architectes sont nommés. Nous avons
présenté les première maquettes. Nous avons voté de
l'argent pour l'édifice que nous allons construire sur le boulevard de
l'Entente. Nous attendons actuellement pour l'hôtel St-Louis, qu'il soit
démoli pour le remplacer...
M. GABIAS: On va vous en parler tantôt de l'hôtel
St-Louis.
M. SAINT-PIERRE: J'espère que vous allez en parler!
M. GABIAS: On va vous en parler.
M. SAINT-PIERRE: Et puis, puisqu'on a mentionné le cas d'un loyer
de $17,990 pour douze mois à deux associés, Paradis et Brault, je
dois dire que je ne crois pas qu'un tel prix pour un loyer, qu'un tel montant,
qu'un tel bail, soit de nature à être classifié comme
étant un appui ou enfin un encouragement politique, lorsque nous avons
pour $500,000 de locaux loués à l'édifice Crémazie!
Nous avons renouvelé les baux qui étaient renouvelables. Nous
avons agi sur une base financière, une base d'affaires!
M. JOHNSON: Non, mais chez le docteur Brault, c'est le seul endroit
où vous pouviez loger vos bureaux!
M. SAINT-PIERRE: Il n'y en a pas beaucoup de bureaux à louer.
M. GABIAS: Il n'y en a pas! Cela a tombé dessus!
M. SAINT-PIERRE: En donnant la...
M. JOHNSON: Il est propriétaire depuis la veille ou depuis un
mois?
M. SAINT-PIERRE: Pardon?
M. JOHNSON: Il est propriétaire depuis quand, le docteur
Brault?
M. SAINT-PIERRE: Depuis qu'il a acheté. C'est l'entrepôt du
service des achats, à $1,25 ou $0.95 le pied carré,
situé...
M. JOHNSON: Le docteur Brault était propriétaire depuis
quand?
M. SAINT-PIERRE: Eh bien! on ne demande jamais cela dans un bail. On ne
demande jamais l'âge non plus, et si le père était veuf et
sans enfants!
M. JOHNSON: Il avait acheté cela quand, le docteur Brault?
M. GABIAS: $90,000.
M. SAINT-PIERRE: On n'a jamais demandé à un locataire si
son père était veuf, sans enfants!
M. GABIAS: $90,000 pour un entrepôt!
M. JOHNSON: On pourrait faire venir le docteur Brault?
M. SAINT-PIERRE: Faites-donc ce que vous voulez! J'aimerais cela le
rencontrer.
M. JOHNSON: On pourrait lui demander de venir au comité des
comptes publics et lui demander quand il est devenu propriétaire de
l'immeuble, s'il n'a pas eu la certitude du bail avant d'acheter
l'immeuble...
M. SAINT-PIERRE: Cela n'est qu'une petite taquinerie personnelle! Ce qui
me surprend, c'est que le député de Trois-Rivières ne
s'est servi d'aucune base scientifique pour faire ses remarques. Il ne parle
que de prix et non de l'augmentation du coût de la construction. Cela ne
l'intéresse pas; il veut compenser cela à tout prix, à
n'importe quel prix...
M. GABIAS: Non, c'est le ministre qui déclarait...
M. SAINT-PIERRE: Ce qui l'intéresse, c'est de savoir s'il n'y en
aurait pas quelqu'un par hasard qui n'aurait pas une petite teinte politique.
Il ne s'occupe pas, toutefois, de penser à l'état dans lequel se
trouvaient les employés civils en 1959 et en 1960, avec le peu d'espace
qu'il y avait...
M. GABIAS: ... le principe!
M. SAINT-PIERRE: ... et de savoir quelles sont les bâtisses,
j'aimerais bien les connaître; je demanderai cela plus tard,
lorsqu'on parlera de constructions neuves. quelles sont les
constructions neuves qui ont été faites par nos adversaires de
1944 à 1960, constructions pour loger le personnel. Cela
m'intéresserait énormément.
M. BOUDREAU: Alors le ministre qui vous a précédé a
parlé à travers son chapeau quand il nous a blâmé,
il ne prévoyait pas l'avenir, il nous a
blâmés à ce moment-là d'avoir dépensé
$2 millions et il l'a vendu $6 millions.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, mon cher monsieur, ce n'est pas la
même administration! Comment voulez-vous... je ne peux pas comprendre
qu'un député qui demeure à Québec et qui
sait combien d'employés il y a actuellement au gouvernement, qui
sait que le ministère de la Santé, le ministère du Revenu,
le ministère du Bien-être et de la Famille, que tous les
ministères ont augmenté leur personnel à cause des charges
nouvelles qu'ils ont prises.
Le ministère du Travail transporte des employés ici. On a
aidé, à part ça, à la ville de Québec, en
amenant ici des employés qui autrefois étaient à
Montréal et qui sont maintenant des bons propriétaires ou des
bons locataires d'édifices, de logements à Québec. On en
amène un grand nombre afin de centraliser davantage les
ministères. On a tout fait ça comme on l'avait prédit en
1960. On ne s'est pas trompé puisqu'en 1960, on a commencé les
plans d'un édifice qui sera logé ici sur la cité
parlementaire pour l'Education; les plans ont commencé en 1961. A cause
de l'aire no 3 et des constructions qu'ils envisageaient là-bas, on nous
a demandé d'arrêter le projet afin d'avoir un ensemble,
c'était tout à fait nécessaire de le faire...
M. GABIAS: D'ailleurs on n'a pas...
M. SAINT-PIERRE: ... on n'a pas pris connaissance non plus...
M. GABIAS: On est dans l'ère des baux. M. SAINT-PIERRE:
Pardon!
M. GABIAS: Nous ne sommes pas dans l'aire no 3, nous sommes dans
l'ère des baux...
M. SAINT-PIERRE: Les baux? M. GABIAS: $7,650,000.
M. SAINT-PIERRE: C'est justement ça, j'explique pourquoi nous
avons dépensé $7,650,000, pour loger tous les ministères
qui sont actuellement à Québec et qui se sont agrandis par le
fait que l'on déménage du personnel de Montréal. Nous
avons déménagé dans l'édifice Mil-Cinq tout un
personnel qui était à Montréal et qui maintenant occupe le
Mil-Cinq. Il faut prendre en considération que personne ne croira qu'il
y a le même nombre d'employés en 1966 qu'il y avait en 1965, que
personne ne croira qu'ils sont plus mal logés qu'ils l'étaient en
1960 ou que personne ne croira non plus qu'il n'y a pas peu d'augmentation du
coût de la construction et par conséquent augmentation du
coût des édifices et augmentation en même temps des locaux,
du prix des locaux, qui sont modernes, au prix que coûte la construction
aujourd'hui.
Il n'y a personne qui croira que ça n'existe pas, ça. Il
me semble que l'Opposition peut comprendre facilement que le
développement actuel... et puis les rapports qu'on leur donne en entier.
Alors que nous posions des questions au ministère des Travaux publics en
58-59pour avoir des détails on entendait nommer deux, trois ponts et
puis tout à coup le premier ministre du temps se tournait vers le
ministre du temps et lui disait: « C'est en « masse ». On
n'avait pas les listes complètes...
M. GOSSELIN: J'en ai entendu suffisamment...
M. SAINT-PIERRE: Le député de Compton n'était pas
ici mais je sais bien que ceux qui étaient ici...
M. GOSSELIN: Il était ici avec le député de
Saint-Hyacinthe...
M. SAINT-PIERRE: En 1960?
M. GOSSELIN: Ah! oui. Je m'en rappelle, moi.
M. SAINT-PIERRE: Qu'est-ce que vous faisiez ici?
M. GOSSELIN: Je regardais les députés de l'Opposition, ils
faisaient aussi pitié dans ce temps-là.
M. SAINT-PIERRE: Vous n'étiez pas député dans le
temps?
M. JOHNSON: Eh bien! il nous endormait dans ce temps-là comme il
endort son sous-ministre.
M. SAINT-PIERRE: Le sous-ministre, évidemment, avait tellement le
goût de dire quelque chose qu'il sait. On l'empêche parce que je ne
voudrais pas que vous le connaissiez trop, trop, trop!
M. JOHNSON: J'ai l'impression qu'il pourrait le dire mieux que le
ministre.
M. SAINT-PIERRE: Il a peut-être l'impression, parce que moi je dis
ce que je sais...
M. JOHNSON: Oui, mais il ne faudrait pas patiner comme le ministre,
à côté de la question.
M. SAINT-PIERRE: Ecoutez, je ne patine
pas à côté de la question, mais je patine de la
même manière, je me promène autour du même nom mais
j'essaie d'expliquer qu'actuellement, nous avons organisé un
service...
M. GABIAS: Ah Seigneur!
M. SAINT-PIERRE: ... pour les locaux qui est composé d'une
vingtaine d'employés avec des experts, un ingénieur, des
techniciens, qui calculent le pied carré suivant la valeur de la
bâtisse et qui en même temps s'occupent de faire un programme
d'occupation avec le ministère concerné de façon à
ce qu'il n'y ait pas de perte d'espace. En outre, on a assuré, je crois,
plus d'efficacité dans les services et chacune des autorisations sur
chacun des locaux que nous avons loués est approuvée maintenant,
non pas par le ministre, mais est approuvée par le ministère des
Finances et par conséquent par la trésorerie qui relève du
ministère des Finances, qui dit le dernier mot et qui pose des questions
si elle n'est pas satisfaite.
M. GABIAS: Cela coûte pratiquement $5,237,000.
M. SAINT-PIERRE: Cela coûte certainement plus pour aller à
Rome que pour aller aux Trois-Rivières.
M. LOUBIER: Mais est-ce que le ministre admet que le principe en cause
dans toutes les discussions que l'on a actuellement, consiste à savoir
si dans le temps, l'Opposition et plus spécialement le ministre, le
premier ministre des Travaux publics, le prédécesseur du ministre
actuel avait raison de faire sensation dans le public en disant que
c'était scandaleux de louer des édifices pour $2 millions et en
laissant comprendre par ça au peuple que le gouvernement pouvait, au
lieu de louer, investir, de construire lui-même et que cela diminuerait
sensiblement les dépenses du gouvernement?
Ce serait une économie énorme. Or, on se retrouve 5 ans
après, et le même principe en jeu, le principe de la location, en
argent, se traduit par une hausse de $5 millions. Alors, c'est seulement
ça.
M. SAINT-PIERRE: C'est la base; il y a eu...
M. LOUBIER: Le principe de la location est-il condamné par le
ministre actuel, oui ou non? Ou est-ce qu'il a l'intention de continuer dans
cette veine-là?
M. SAINT-PIERRE: Il faut comprendre...
M. LOUBIER: A ce moment-là, si le ministre veut être le
moindrement honnête envers ses prédécesseurs, qu'il dise
qu'ils se sont trompés lorsqu'ils critiquaient, essayaient de
débâtir un gouvernement en essayant de faire du scandale au sujet
de la location d'édifices. Alors qu'aujourd'hui ils ont amplifié
ça à un tel point qu'on est rendu avec $7 millions au lieu de $2
millions. Or que le ministre discute du principe! Le député de
Trois-Rivières n'a pas fait d'attaques personnelles à l'endroit
des fonctionnaires; il dit tout simplement que le principe en cause a
été pratiqué par le gouvernement actuel à un tel
point que ça coûte $5 millions de plus qu'en 1960.
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas fait de comparaison non plus, moi, avec des
chiffres d'avant 1960 que je pourrais sortir...
M. LOUBIER: Bien ça, c'est du chantage.
M. SAINT-PIERRE: ... Je ne veux pas parler de 1961 non plus, quand je
n'étais pas ici; je suis entré en 1961 comme ministre mais...
M. LOUBIER: On n'y était pas nous autres non plus, on a
été élu en 1962, on a été élu pour
regarder les dépenses qui s'en venaient...
M. GABIAS: ... avec son prédécesseur?
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai rien, il m'a donné un bureau...
M. LOUBIER: On n'est pas là pour déterrer les morts.
M. SAINT-PIERRE : Je dois dire tout simplement ceci. C'est qu'il faut
prendre en considération que l'assurance-hospitalisation a
nécessité des locaux beaucoup plus considérables. Le
régime de rentes, le ministère du Bien-être, le
ministère du Revenu...
M. LOUBIER: Le ministre nous donne l'impression qu'il discute du
principe: est-ce qu'il est en faveur du principe de location, oui ou non? S'il
l'est aujourd'hui, pourquoi le condamnait-il il y a cinq ans, six ans?
M. SAINT-PIERRE: Vous ai-je dit que j'étais en faveur...
M. LOUBIER: Il essayait d'en faire un tremplin électoral pour
démontrer que l'administration agissait...
M. SAINT-PIERRE: Je ne suis pas en faveur de la location, je suis en
faveur d'un certain ordre, d'un certain moyen d'organiser, puisque nous
occupons 800,000 pieds de plus de plancher acheté depuis 1960, 800,000
pieds c'est presque un million de pieds. Si nous avions à payer ces
800,000 pieds à $3.30, ça ferait au moins $2,500,000.
M. LOUBIER: Si le ministre avait fait une dissertation dans son
collège, il aurait zéro.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce qu'il y a un ministère actuellement,
même au fédéral, qui a acquis plus d'édifices, plus
de plancher que nous en avons acquis depuis 1965? 800,000 pieds à $3,
c'est $2,400,000 qui ne sont pas chargés en ce moment.
M. GABIAS: Mais oui, mais...
M. SAINT-PIERRE: $2,400,000. Ensuite, nous avons actuellement des
projets en marche pour au-delà 1,400,000 pieds avec des architectes et
des ingénieurs; des plans pas terminés. Une construction prend au
moins quatre ou cinq ans du départ jusqu'à la fin des travaux. Il
y a les plans, il y a les demandes de soumissions, il y a ensuite la
construction...
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre admet que les administrations
précédentes, quelles qu'elles soient, avaient à faire face
aux mêmes problèmes, d'une façon plus petite si vous
voulez? Les dimensions étaient moins grosses...
M. SAINT-PIERRE: J'admets, mais je me demande...
M. LOUBIER: ... quand le ministre parle de la commission
d'aménagement, d'urbanisme, tout ce que vous voulez, ça existait
dans ce temps-là aussi.
M. SAINT-PIERRE: Mais oui, mais écoutez...
M. LOUBIER: Mais quand le ministre parle de location...
M. SAINT-PIERRE: Ecoutez, il y a un problème...
M. LOUBIER: ... il n'a pas l'air de comprendre que c'était la
même chose.
M. SAINT-PIERRE: Il n'avait pas d'assurance, il n'avait pas de caisse de
retraite.
M. LOUBIER: Mais non, mais en 1958, il n'y avait pas de ministère
de la Santé, il n'y avait pas de ministère de la Colonisation, il
n'y avait pas de ministère de la Jeunesse, il n'y avait pas de
ministère du Travail; il a eu à faire face aux mêmes
choses.
M. SAINT-PIERRE: Non, non, mais...
M. LOUBIER: Il n'y avait pas de crédit agricole, il n'y avait pas
ces choses-là, il n'y avait pas d'électrification rurale...
M. SAINT-PIERRE: ... Crédit agricole...
M. LOUBIER: ... on est en train de raisonner par l'absurde.
M. SAINT-PIERRE: En 1956...
M. LOUBIER: Mais c'était le même problème dans ce
temps-là.
M. SAINT-PIERRE: Vous savez que le budget de 1902 était de
seulement $844,000.
M. LOUBIER: Mais oui, je comprends tout ça.
M. SAINT-PIERRE: ... aux travaux publics.
M. LOUBIER: M. le Président, moi, ce qui m'étonne le plus
dans...
M. SAINT-PIERRE: En 1902, le budget du ministère des Travaux
publics était de $844,000.
M. LOUBIER: Bien oui.
M. SAINT-PIERRE: Cela a été une de leurs grosses
années...
M. LOUBIER: En 1837, on s'est battu avec des fourches et tout ce que
vous voudrez.
M. SAINT-PIERRE: Pas vous.
M. LOUBIER: Bien, mes ancêtres. J'ai vérifié dans
l'histoire. Le ministre devrait se prononcer sur le principe et dire
qu'aujourd'hui il a été injuste, dans le passé, en
décriant cette méthode-là, puisqu'il la pratique
lui-même. Qu'il ait l'humilité de le confesser, le ministre, c'est
le temps du carême, là. Je comprends que c'est difficile, mais
qu'il le dise donc aujourd'hui.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas difficile mais seulement, je n'aime pas
mon confesseur.
M. LOUBIER: Vous savez que je n'ai pas choisi mon pénitent, moi
non plus!
M. JOHNSON: Le ministre, d'accord, est un homme qui est très
large d'esprit, il va comprendre. J'aimerais poser une question au
ministre.
A la place Champlain, est-ce qu'il y a là un édifice pour
les employés des allocations sociales, ou de la Famille et du
Bien-être? Place Champlain ou édifice Champlain. Quelques
employés m'ont demandé de faire des représentations; c'est
un édifice qui est extrêmement mal équipé,
paraît-il, au point de vue sécurité, qui n'est pas du tout
conforme au code de sécurité et... l'immeuble Champlain, je pense
que ça s'appelle. Ce sont des employés, en tous cas, des
allocations sociales ou du ministère de la Famille et du Bien-être
social. Il y a là 800 employés dans un espace qui, me dit-on, est
infect et puis pas du tout selon les standards que le ministre faisait miroiter
tantôt.
M. SAINT-PIERRE: C'est un édifice qui a été
loué en 1961.
M. JOHNSON: Loué de qui, ça?
M. SAINT-PIERRE: Gewriz.
M. JOHNSON: C'est un Québécois?
M. SAINT-PIERRE: G-E-W-R-I-Z.
M. JOHNSON: G-E-W-R-I-Z. Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Maintenant, cet édifice-là qui a
été loué, c'est justement la preuve qu'il faut louer des
édifices modernes, des édifices convenables pour les
employés de façon à pouvoir les occuper et assurer
l'efficacité du service.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il est exact que l'édifice est un peu
délabré?
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas un édifice neuf, mais qui se
compare certainement à beaucoup de locaux que nous avons actuellement.
Cela on peut...
M. JOHNSON: Les représentations qu'on m'a demandées de
faire, M. le Président, c'est que les employés sont
entassés, deuxièmement, les locaux sont infects,
troisièmement, la sécurité n'est pas du tout
adéquate, les mesures de sécurité ne sont pas
adéquates, c'est un scandale pour d'autres propriétaires
d'édifices...
M. SAINT-PIERRE: C'est depuis quelques années, ça.
M. JOHNSON: C'est vrai ou ce n'est pas vrai ça? C'est le rapport
qu'on m'a donné.
M. SAINT-PIERRE: Jamais on a eu des plaintes avant quelque mois.
M. JOHNSON: Je donne l'occasion au ministre là d'expliquer la
vérité et je demande qu'on les loge dans de meilleurs locaux, si
c'est vrai que toutes ces plaintes sont fondées.
M. SAINT-PIERRE: Le total de l'espace loué est de 117,516 pieds
plus vingt-cinq mille pieds environ. Cela fait cent quarante deux mille
pieds.
M. JOHNSON: Cela, c'est loué depuis 1961 de M. Jewriz.
M. SAINT-PIERRE: L'échéance du bail est au 30 avril
1968.
M. JOHNSON: A combien le pied carré?
M. SAINT-PIERRE: $2.65, $2.46 et $1.46 pour l'étage qui sert
à la papeterie.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il y avait un agent là-dedans, est-ce que
le ministère a transigé avec M. Gewriz ou avec un agent?
M. SAINT-PIERRE: Cela a été négocié avec son
agent à Québec, son gérant à Québec.
M. JOHNSON: Qui était son gérant? M. SAINT-PIERRE: M.
Légaré. M. JOHNSON: Le prénom de M. Légaré?
M. SAINT-PIERRE: Alphonse Légaré. M. JOHNSON: Alphonse
Légaré.
M. SAINT-PIERRE: C'est un édifice qui, lorsqu'il fut loué,
a été accepté par le ministère, par les officiers
du ministère, car aucun local que nous louons n'est pas accepté
premièrement par le ministère. Il y a actuellement, je crois, le
problème suivant, c'est que l'édifice est rempli.
M. JOHNSON: Il y a combien d'employés là?
M. SAINT-PIERRE: Il y a environ sept cents ou huit cents
employés.
M. JOHNSON: Dans 117,000 pieds carrés?
M. SAINT-PIERRE: Oui, ce qui fait 142 pieds carrés par...
M. GABIAS: Vous comptez la papeterie là-dessus? Donnez-nous tout
simplement la surface occupée par les employés.
M. SAINT-PIERRE: Disons 140,000.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre a un service d'inspection...
M. SAINT-PIERRE: L'inspection est faite par le ministère.
M. JOHNSON: ... des immeubles? Non, au point de vue
sécurité.
M. SAINT-PIERRE: Le représentant...
M. JOHNSON: Est-ce que c'est le ministère du Travail qui...
M. SAINT-PIERRE: Le responsable est l'ingénieur, M. Jean
Proulx.
M. JOHNSON: C'est le ministère du Travail qui fait
l'inspection...
M. SAINT-PIERRE: L'inspection, oui, l'inspection, le ministère du
Travail...
M. JOHNSON: ... pour la sécurité?
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons pas eu de remarques du ministère du
Travail. On peut leur demander de faire une inspection, on peut faire n'importe
quoi.
M. JOHNSON: Le commissariat des incendies.
M. SAINT-PIERRE: Le commissariat des incendies aussi.
M. JOHNSON: Il ne faudrait pas attendre...
M. SAINT-PIERRE: J'hésite.
M. JOHNSON: ... l'hécatombe avant...
M. SAINT-PIERRE: Ah! je crois qu'il ne faut pas se résigner
à cela parce que... lorsque le ministère a accepté... il y
a seulement quelques mois qu'on a trouvé qu'on aimerait mieux avoir un
édifice aussi joli et aussi beau que celui du ministère de la
Santé, du ministère des Transports et Communications. Vous savez
que le grand problème, le grand souci a été de louer de
beaux édifices, confortables.
M. JOHNSON: En parlant de transport, un journal le publiait
récemment, le ministre ou un de ses officiers a dû s'en rendre
compte, que des locaux avaient été loués et étaient
inoccupés depuis au-delà d'un an. Et on montrait une photo d'un
local très vaste.
M. GOSSELIN: Chemin Ste-Foy.
M. SAINT-PIERRE: Transports et Communications?
M. JOHNSON: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Les divisions avaient été faites
mais...
M. JOHNSON: Je pense que c'est le journal de Montréal qui a
publié une photo.
M. SAINT-PIERRE: Ici à Montréal ou à
Québec?
M. JOHNSON: A Québec.
M. SAINT-PIERRE: Vous avez fait demander ceci: Il y a eu des espaces
nombreux loués mais non occupés durant longtemps au
ministère des Transports et Communications, ici.
M. JOHNSON: C'est ça.
M. SAINT-PIERRE: Pas à ma connaissance, parce que...
M. JOHNSON: Le journal qui l'a publié... je pensais qu'un des
officiers du ministre aurait peut-être fait ce relevé.
M. SAINT-PIERRE: Cela a été occupé; d'ailleurs, les
divisions ont été faites par le propriétaire. Nous louons,
comme je l'ai expliqué avant le souper, nous louons des édifices
maintenant pour nous sauver de payer des loyers pour rien, nous louons des
édifices avec des divisions faites par le propriétaire de
façon que nous payons le loyer lorsque les divisions sont
terminées, de façon à sauver des mois qui servent
actuellement à faire des divisions.
M. JOHNSON: Pour ne pas répéter ce qui est arrivé
pour le ministère de l'Education. L'année dernière le
ministre avait admis que...
M. SAINT-PIERRE: Ce logement-là avait été pris
avant 1960 pour le ministère de l'Education.
M. JOHNSON: Cela n'existait pas, en 1960, le ministère de
l'Education.
M. LOUBIER: Il n'y en avait pas.
M. SAINT-PIERRE: C'était le secrétaire provincial. Cela a
été pris durant ce temps-là, nous sommes bien fiers
d'occuper cet édifice-là, et puis nous avons logé les
principaux officiers du ministère de l'Education dans la bâtisse.
Tout de même, je dois dire qu'il y a eu certains bureaux dont la
confection a été assez difficile pour empêcher le son, le
bruit, à cause des communications pour l'air climatisé. Alors,
c'est pour vous dire que cela arrive qu'on puisse, des fois, pour des raisons
techniques, ne pas pouvoir occuper un local aussi vite que nous l'aurions
voulu.
M. GOSSELIN: M. le Président, j'ai écouté
très attentivement toutes les explications que nous a données
l'honorable ministre au sujet de la location des baux du gouvernement. Il
semble bien que son plus grand championnat ait été celui d'en
louer plus qu'aucun autre gouvernement ne l'a jamais fait et, d'ailleurs, il y
a certains chiffres qui ne correspondent pas toujours dans les explications du
ministre parce qu'il nous disait qu'en 1960 le gouvernement possédait
1,110,000 pieds carrés de surface qu'il occupait et qu'en 1965 il en
avait 2,650,000, soit une augmentation de 1,540,000 pieds carrés. Mais
je n'en suis pas là, M. le Président; le fait d'avoir loué
beaucoup de locaux si... bien entendu, on en avait besoin... c'est
peut-être une bonne chose qu'on l'ait fait, mais, là où
j'en viens, c'est que l'an dernier j'avais signalé à l'honorable
ministre qu'il semblait tout à fait inconcevable de voir que le
gouvernement dépensait des sommes très considérables en
location de locaux plutôt que de construire immédiatement et que,
bien plus, en certains endroits, on signait des engagements, des baux qui
payaient presqu'en totalité les édifices que l'on louait et
à, cette occasion l'honorable ministre je m'en souviens fort bien
nous avait dit: Nous nous efforçons, c'est une coutume que nous
voulons faire disparaître et vous allez voir que cela ne se
représentera plus. Or, M. le Président, dans les documents qui
nous ont été donnés cet après-midi on remarque que
le gouvernement a engagé, seulement ici dans la ville de Québec,
pour une période variant de cinq à dix ans, soit de 60 mois
à aller à 120 mois, pour plus de huit... On paiera plus de $8
millions en location, seulement dans la ville de Québec. Et, bien plus,
M. le Président, on a signé des contrats, on a signé des
baux, entre autres, un premier avec Marcel Adams qui semble très,
très choyé du gouvernement actuel, puisqu'à lui seul il
retire, par année, il retirait du gouvernement $416,194.45.
Et, en plus de cela, voici que, sur le chemin Ste-Foy, de Bois-Fontaine
Inc., on a loué pour 59 mois un édifice qu'on paiera
$1,049,832.43, et, si on fait toute l'énumération, on descend un
peu plus bas pour constater qu'on a loué un autre édifice de
Canso Properties pourun montant de $4,330,200, M. le Président, et le
ministre vient nous dire qu'il fallait absolument faire cela, parce que, vous
savez, cela prend du temps construire.
Pourtant, M. le Président, on voit des édilices qui
s'élèvent comme des champignons et qui peuvent être
occupés en dedans d'un an. C'est presque inconcevable de voir que le
gouvernement actuel n'a pas fait diligence pour tâcher de voir à
construire dans le plus bref délai possible et même si ces
compagnies ont jugé à propos qu'il était payant pour elles
de construire ces édilices, je me demande pourquoi le gouvernement,
même si cela fait pas tout à fait son affaire, ne pourrait pas en
construire des édilices, qui lui resteraient d'ailleurs au bout de dix
ans et qu'il pourrait revendre si cela ne faisant pas son affaire.
Il y a quelque chose, vous savez, qui ne tourne pas rond, et il est
clair que le ministre n'a pas de plan d'ensemble, tel qu'il nous l'avait dit
l'an passé, que le ministre n'a pas voulu prendre la chose en main et
enrayer ce fléau, ce cancer, comme l'appelait dans le temps l'honorable
ministre des Travaux publics, il n'y a pas tellement d'années. Et on
continue pour en voir aussi plusieurs autres, où on a loué, pour
une période de soixante mois; d'un nommé Simard, un
édifice qui lui rapportera $672,519.60, et de la corporation Branly,
pour un montant de $2,683,401.60.
M. SAINT-PIERRE: Pour combien d'années? M. GOSSELIN: Pour dix
ans, pour 120 mois.
M. SAINT-PIERRE: Dites-nous donc combien cela lait par mois?
M. GOSSELIN: M. le Président, on a un loyer mensuel de
$22,361.68. Alors, il me semble qu'il serait tout à fait logique...
M. SAINT-PIERRE: Cela paraît moins gros, $22,000!
M. GOSSELIN: ... que le ministre, plutôt que de s'engager pour des
périodes aussi longues, fasse diligence pour tâcher de construire
cette fameuse cité parlementaire dont on parle tant depuis une couple
d'années. Il est inconcevable que l'on n'ait pas fait tout en son
pouvoir pour tâcher d'enrayer cette situation qui devient gangreneuse
avec les années, parce que c'est pire cette année que ce ne
l'était encore l'an dernier.
M. SAINT-PIERRE: Juste pour répondre un instant, parce que je
sais que le député tient à être renseigné. Je
dois dire que l'acquisition des édifices équivaut à la
construction. Evidemment, le budget doit être partagé un peu entre
tous les ministères, et le ministère des Travaux publics
bénéficie cette année d'une augmentation
considérable d'argent pour la construction. Evidemment, à
l'article construction, nous aurons d'autres détails à donner,
mais il faut prendre en considération qu'à Québec, pour
bâtir, cela prend un peu plus de temps, du fait qu'il faut être
approuvé quant au dessin, quant au site, par les commissions qui ont
été formées dans le but de protéger la ville de
Québec contre des constructions qui ne seraient pas acceptables et qui
ne seraient pas en accord avec le centre de Québec, le vieux
Québec, à l'intérieur des murs, et toute la ville de
Québec, Je les en félicite, ils suivent de très
près tout projet de construction.
Nous aurions peut-être sauvé plusieurs mois, dans certains
cas, surtout dans la cité parlementaire, s'il n'y avait eu ce grand
développement de l'aire numéro 3 et du centre de Québec,
qui assurera, j'en suis certain, à la ville de Québec, un tout
autre aspect, et que ces espaces actuellement vides seront remplacés par
des édifices très modernes ou enfin, en accord avec les plans de
l'urbanisme de Québec.
Acheter des propriétés pour le centre parlementaire, une
par une, c'est du travail. Mais cela n'a pas empêché les plans de
se continuer. Mais le plan lui-même, le plan maître, le plan
clé, si je puis m'exprimer ainsi, a été rectifié,
je crois, deux ou trois fois, quant à la direction de la circulation. De
sorte que nous ne savions pas exactement où nous aurions pu construire
et de quelle manière. Mais nos plans avancent énormément
dans le moment, et nous devrions procéder, dès l'année
prochaine, au début de la construction. L'autre édifice qui aura
800,000 pieds commencera peut-être cet automne, si nous avons les plans
acceptés et les devis complétés. L'édifice est
à Québec même, mais sur le boulevard de l'Entente. C'est un
édifice qui aura presque un million de pieds carrés.
M. LAVOIE (Wolfe): Quel autre édifice? Un édifice pour
l'éducation?
M. SAINT-PIERRE: Non, l'édifice pour l'Education est tout
près du Parlement.
M. GOSSELIN: Qu'est-ce que vous allez faire avec ces édifices que
vous avez loués à long terme?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons calculé, en les louant à long
terme, que les baux finiraient à peu près à
l'époque où nous pourrions les quitter pour nous loger sous nos
toits. Ces calculs-là ont été faits; évidemment, on
ne peut pas louer un édifice pour trois ans, demander qu'on le finisse,
que l'on fasse des divisions et qu'on prépare un édifice
complètement pour nous, et le quitter au bout de trois ans sans payer
des loyers beaucoup plus considérables que ceux que nous payons dans le
moment! On a parlé tout à l'heure d'un revenu qui rapporterait au
propriétaire $2,683,000 pour 120 mois, pour dix ans, ce qui fait
$260,000 par année, y compris, l'entretien, le nettoyage, l'assurance,
les taxes, l'électricité et tous les services fournissant des
espaces pour lesquels nous ne payons pas, pour au-delà d'une centaine
d'automobiles. Dans le cas de l'édifice concerné, plus de cent,
je crois, deux cents stationnements sont compris dans le prix. Alors, pour cet
édifice-là, si on considère ce qu'il coûtera au
propriétaire, cela équivaut peut-être à un
intérêt sur son agent qui ne dépasse pas 7%, si on calcule
la dépréciation de l'édifice, le chauffage,
l'éclairage, l'entretien, les taxes et tout ce que cela coûte
d'assurance. Je crois que cela ne rapporte pas plus de 7% au
propriétaire.
M. BOUDREAU: Vous voulez parler de l'édifice Bois-Fontaine?
M. SAINT-PIERRE: Non, je parle de l'édifice Branly. Un des
propriétaires est, je crois, le fils de M. Bourque.
M. GOSSELIN: Le fils de M. Bourque?
M. SAINT-PIERRE: Ou un de ses gendres, je ne sais pas.
M. GOSSELIN: Le fils de M. Bourque? Ici, à Québec?
M. SAINT-PIERRE: Oui. C'est le gendre de M. Bourque.
M. GOSSELIN: Ah! le gendre de M. Bourque! M. Bourque n'a qu'un seul
gendre, Setlaqui.
M. GABIAS: Mais pourquoi vous mentionnez cela?
M. SAINT-PIERRE: Non mais, c'est une société, une
société importante! Je mentionne cela pour prouver que...
M. GOSSELIN: On n'a pas tellement gagné...
M. SAINT-PIERRE: Non, mais tout de même cela veut dire qu'on ne
fait pas de petite personnalité!
M. GABIAS: Non, mais quand vous mentionnez cela, cela n'en est pas de la
petite politique?
M. SAINT-PIERRE: C'est pour renseigner celui qui m'a demandé des
renseignements à huit heures!
M. GABIAS: Vous n'avez pas encore répondu!
M. SAINT-PIERRE: J'ai bien répondu, je pense!
M. GABIAS: Vous n'avez pas encore répondu, j'insiste!
M. SAINT-PIERRE: Le principe...
M. GABIAS: Le principe est que c'était mauvais de louer pour
$2,400,000, en 1959 mais c'est bon pour $7,650,000, en 1966.
M. SAINT-PIERRE: Oui, c'est bon.
M. LOUBIER: Mais le ministre n'a pas raison lorsqu'il parle de M.
Setlaqui, c'est un des dignitaires hauts placés dans la
Fédération libérale du comté de
Mégantic!
M. SAINT-PIERRE: Je ne le sais pas. Vous faites des enquêtes sur
la politique nous, nous n'avons pas le temps.
M. LOUBIER: Mais apparemment, le ministre aurait voulu affilier cela
à son beau-père...
M. SAINT-PIERRE: Je ne m'en suis jamais occupé dans mon propre
comté, nous avons une mentalité qui est beaucoup plus dans le
vent que la vôtre.
M. GABIAS: Dans le vent libéral!
M. LOUBIER: M. le ministre, ce sont des mensonges joyeux, cela!
M. SAINT-PIERRE: Il y en a que l'on pourrait envoyer un peu dans le
vent! Les vieilles coutumes! Comme il le disait, tout à l'heure, nos
ancêtres portaient des fourches!
M. GABIAS: Ils n'en portaient pas, c'était trop piquant!
M. GOSSELIN: Quel est l'agent d'affaires qui a signé le bail pour
Marcel Adams, à 100 Carré d'Youville. Quel est le nom du
signataire?
M. SAINT-PIERRE: M. Adams lui-même.
M. GOSSELIN: M. Adams lui-même. Quel est l'agent d'affaires qui a
signé pour Best Site Investments?
M. SAINT-PIERRE: Best Site Investments, c'est Grenier? C'est
Mezenick.
M. GOSSELIN: Salomon Mezenick.
M. SAINT-PIERRE: Vous pouvez le rencontrer si vous le voulez, il est ici
justement!
M. GABIAS: Est-ce que le ministre aappris le yiddish? Cela lui serait
peut-être profitable!
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des gens qui ont le droit de vivre, vous savez,
il ne faut pas mépriser les classes de la société.
M. GABIAS: Je ne méprise personne...
M. SAINT-PIERRE: Je crois que dans la province de Québec, et je
voudrais faire remarquer cela au député des
Trois-Rivières, il y a beaucoup de gens de la race juive qui payent des
taxes.
M. GOSSELIN: Je vois qu'ils sont favorisés du gouvernement
actuel.
M. SAINT-PIERRE: Ils sont favorisés parce qu'ils construisent des
bâtisses, on n'est pas ici pour en construire.
M. GOSSELIN: Quel est l'agent d'affaire qui a signé pour J.N.
Gewriz?
M. SAINT-PIERRE: Gewriz.
M. GOSSELIN: Gewriz lui-même. Qui a signé pour les
immeubles Laurier?
M. SAINT-PIERRE: Vous n'avez pas demandé que lui. Vous m'avez
demandé qui je n'ai pas répondu, vous changez de place
là.
M. GOSSELIN: Non, vous m'avez dit que c'était Gewriz qui avait
signé pour Gewriz.
M. SAINT-PIERRE: C'est lui, maintenant! M. GOSSELIN: Qui a les immeubles
Laurier? M. SAINT-PIERRE: Laurier.
M. GOSSELIN: Pour les immeubles, Bois-Fontaine Incorporé?
M. SAINT-PIERRE: Vous avez compris que c'était Sir Wilfrid
Laurier, vous allez accepter ça.
M. GOSSELIN: Non, non, on attend la réponse; je suis
obligé de prendre la parole du ministre. Je n'ai pas compris Sir Wilfrid
Laurier, vous avez dit Laurier.
M. SAINT-PIERRE: Non, j'ai dit Sir Wilfrid Laurier.
M. GOSSELIN: Je suis obligé de dire à mon âge qu'il
est décourageant.
M. SAINT-PIERRE: Charles Marquis, Prési- dent, un des amis de M.
Boudreau.
M. GOSSELIN: De qui?
M. GABIAS: Le ministre fait des enquêtes, hein!
M. SAINT-PIERRE: Le député de Saint-Sauveur. Le
Bois-Fontaine Incorporé. Je serais très heureux d'en faire une
pour le député de Trois-Rivières, vous allez voir que ce
sont des propriétés à louer.
M. GABIAS: Ce ne sera pas la dernière. Vous pouvez en
faire...
M. SAINT-PIERRE: Je n'en ai pas fait, jamais.
M. GABIAS: Vous pouvez en faire.
M. GOSSELIN: Qui est l'agent d'affaire pour Bois-Fontaine
Incorporé?
M. SAINT-PIERRE: Bois-Fontaine Incorporé, je crois bien que ce
sont les frères Grenier.
M. GOSSELIN: Gagné?
M. SAINT-PIERRE: Grenier. Le fils de l'ancien sous-ministre de
l'Agriculture.
M. GABIAS: Tiens, une autre enquête.
M. GOSSELIN: La compagnie Photo-Air Laurentide?
M. SAINT-PIERRE: Photo-Air Laurentide, je sais que c'est une
société...
M. GOSSELIN: Oui, oui.
M. SAINT-PIERRE: ... il faudrait vérifier le bail pour vous le
dire parce que c'est une société que l'on ne connaît pas
ça.
M. BOUDREAU: Vous ne louez pas le garage de l'avion à
l'aéroport?
M. SAINT-PIERRE: Non, non.
M. GABIAS: Ce n'est pas un M. Lachance?
M. SAINT-PIERRE: Le garage de l'avion à l'aéroport, il
nous appartient.
M. BOUDREAU: Bien, je suppose, les journaux ont dit...
M. SAINT-PIERRE: Même si la compagnie est Photo-Air Laurentide,
ça ne veut pas dire qu'elle loue des garages pour les avions.
M. BOUDREAU: Non, non ça doit être quelque chose...
M. SAINT-PIERRE: Elle prend des photos aériennes pour les
avions.
M. GABIAS: Pas dans l'aire no 3 toujours, l'ère des baux.
M. GOSSELIN: Le ministre va pouvoir nous donner ces
détails-là sur... le ministre est en train de
s'étouffer...
M. SAINT-PIERRE: Les Américains ont toujours des petits.
M. GOSSELIN: Oui, que le ministre ne rie pas tout seuil
M. SAINT-PIERRE: Je ne suis pas le seul qui rit.
M. BOUDREAU: Qu'est-ce que c'est...
M. SAINT-PIERRE: Qu'est-ce que vous me demandez? Non, mais qu'est-ce que
vous voulez savoir de Photo-Air?
M. BOUDREAU: J'ai demandé où cela était? Photo-Air
Laurentide, vous allez loin dans les airs.
M. SAINT-PIERRE: 675, St-Amable.
M. BOUDREAU: Ah bon! là on sait quelque chose.
M. GOSSELIN: Maintenant, pour le Centre commercial Lévis
Incorporé, qui était agent d'affaires?
M. SAINT-PIERRE: C'est Adams, je pense.
M. LOUBIER: Encore. Je crois que nous l'avons mentionné tout
à l'heure, M. Adams-là.
M. SAINT-PIERRE: Non. M. LOUBIER: Non.
M. SAINT-PIERRE: Quelle page du rapport, s'il vous plaît?
M. GOSSELIN: La page 8; 580 est, Grande-Allée, $86,764.90.
M. SAINT-PIERRE: Oui, c'est Adams.
M. GOSSELIN: Adams?
M. SAINT-PIERRE: M. Adams.
M. GOSSELIN: C'est un favori, il en a pour au-delà de
$500,000.
M. SAINT-PIERRE: Il a beaucoup de propriétés, à
Québec
M. GOSSELIN: Les Galeries St-Jean Incorporées?
M. SAINT-PIERRE: M. Joseph Lahoud. M. GOSSELIN: Lahoud?
M. SAINT-PIERRE: Lahoud.
M. BOUDREAU: Dans quelle intention?
M. GOSSELIN: Le ministre a un penchant pour les...
M. SAINT-PIERRE: J'ai voyagé beaucoup.
M. BOUDREAU: Ils lui ont donné de bons souliers.
M. GOSSELIN: Maintenant pour Canso Properties Limited...
M. SAINT-PIERRE: Canso?
M. GOSSELIN: Oui, Canso.
M. SAINT-PIERRE: La Banque royale...
M. GOSSELIN: La Banque royale du...
M. SAINT-PIERRE: C'est une société de la Banque royale du
Canada.
M. GOSSELIN: C'est une société...
M. SAINT-PIERRE: Vous voulez-vous savoir le nom...
M. GOSSELIN: Qui est l'agent d'affaires? M. SAINT-PIERRE: Gray &
Brown. M. GOSSELIN: Gray & Brown.
M. SAINT-PIERRE: Président de la Foundation Development Company
Limited.
M. GOSSELIN: Rumford Realty Corporation? M. SAINT-PIERRE: Rumford? M.
GOSSELIN: Maîtres chez nous. UNE VOIX: C'est ça.
M. SAINT-PIERRE: C'est un monsieur St-Amand.
M. GOSSELIN: St-Amand.
M. SAINT-PIERRE: Styman St-Amand.
M. GOSSELIN: Styman?
M. SAINT-PIERRE: Styman St-Amand.
M. LOUBIER: Maîtres chez nous. Non, mais ça me fait...
M. SAINT-PIERRE! Cela me fait rire un peu parce que vous me questionnez
juste...
M. GOSSELIN: C'est triste, vous savez, même si on rit. Vous avez
fait votre petite enquête pendant le souper. Vous avez dû manger un
peu.
M. SAINT-PIERRE: Ah! non, du tout.
M. LOUBIER: Il n'était pas capable de diriger votre rapport.
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas trop mangé.
M. GOSSELIN: Maintenant H. Simard, ce doit être M. Simard
lui-même?
M. LOUBIER: Notre bourgade.
M. GOSSELIN: Et la corporation Branly?
M. SAINT-PIERRE: Branly? Nous pourrions fournir la liste des directeurs,
ils sont une dizaine dans cette société-là.
M. GOSSELIN: Ils sont une dizaine.
M. LAVOIE (Wolfe): La liste, on ne peut pas l'avoir.
M. GOSSELIN: Pouvez-vous nous fournir la liste?
M. SAINT-PIERRE: Avec plaisir.
M. GOSSELIN: On doit conclure, M. le Président, que malgré
toutes les bonnes résolutions que le ministre avaient prises l'an
dernier à l'effet qu'il verrait à ne plus signer de baux à
long terme et à enrayer ce fléau qui semblait exister, M. le
Président, il est pire cette année que jamais, est-ce que...
M. SAINT-PIERRE: Vous êtes mon homme, je le sais.
M. GOSSELIN: ... Il est pire que jamais. C'était de la...
M. SAINT-PIERRE: Non, il est mieux qu'il ne l'a jamais
été. C'est mon opinion personnelle.
M. GOSSELIN: C'est certainement mieux, vous avez signé, vous avez
engagé la province pour au-delà de $8 millions de plus...
M. SAINT-PIERRE: $8 millions.
M. GOSSELIN: ...que l'an dernier...
M. LOUBIER: Sans augmenter les taxes.
M. SAINT-PIERRE: Sans augmenter les taxes.
M. LOUBIER: C'est sa meilleure farce, ça.
M. SAINT-PIERRE: Je vais vous les donner, les preuves, pour vous montrer
jusqu'à quel point j'ai administré sagement, avec moins d'argent
et beaucoup plus de résultats.
M. GOSSELIN: Oui. Je pense bien que la population saura à quoi
s'en tenir en temps et lieu.
M. SAINT-PIERRE: Je suis assuré de ça.
M. GOSSELIN: Lorsqu'elle aura pris connaissance...
M. SAINT-PIERRE: Je vous remercie toutefois des questions que vous
m'avez posées, je tiens à vous dire ça.
M. BOUDREAU: Ce n'est pas fini. M. SAINT-PIERRE: Mais seulement, que...
M. LAVOIE (Wolfe): Article 5, adopté. UNE VOIX: Non, non, non.
M. GOSSELIN: ...le fait que vous avez surtout remarqué des noms
que vous avez pris en note.
M. SAINT-PIERRE: Je désire laisser l'impression qu'il n'y a pas
un homme, un propriétaire de notre nationalité qui n'a pas
été écouté lorsqu'il avait des locaux
considérables à louer. Nous avons loué des locaux
considérables parce que c'était pour administrer d'une
manière objective et tous ceux qui bâtissent sont toujours
bienvenus. Nous sommes toujours prêts à examiner leur
proposition.
M. GOSSELIN: Vous avez raison de dire que vous les avez
écoutés, mais ils n'ont pas obtenu beaucoup parce que...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que le député de Compton peut me
nommer actuellement des propriétés considérables en bon
ordre, qui sont à louer?
M. GOSSELIN: Je pense bien, M. le Président, que là n'est
pas le point.
M. SAINT-PIERRE: C'est le point pour moi, par exemple.
M. GOSSELIN: Non, là n'est pas le point; le ministre avait bien
dit qu'il avait un grand plan d'ensemble l'an passé, qu'il était
pour réaliser et qu'il enrayerait ce fléau, et l'on constate que
cette année c'est pire que jamais.
M. SAINT-PIERRE: J'ai réalisé... M. GOSSELIN: C'est
là qu'est le mal.
M. SAINT-PIERRE: ...ce que je pensais que j'étais pour
réaliser, puisque nous avons acquis 800,000 pieds de plancher en
quelques années, à travers le travail que nous avons eu et
puisque nous en construisons 1,200,000, ce qui fait 2 millions de pieds et
équivaut à $6 millions de moins de loyer que nous paierons un
jour.
M. GOSSELIN: Est-ce que...
M. SAINT-PIERRE : C'est une grande économie qui s'en vient, elle
existe en ce moment et une chose que j'ai remarqué de l'Opposition,
c'est qu'elle n'a pas pris en considération l'augmentation du coût
de la construction, l'augmentation des salaires et l'augmentation du personnel.
Ce qui est évident, lorsqu'on discute d'un budget.
M. GABIAS: Cela n'a pas augmenté depuis 1960.
M. SAINT-PIERRE: ...puisqu'il s'agit d'une question d'affaires et
aujourd'hui ce n'est plus la mode de parler de chiffres sans les
connaître.
M. GABIAS: Oui.
M. GOSSELIN: Voici, M. le Président. Quand le ministre nous dit
que ça augmente toujours de jour en jour, certainement ce ne sera pas
mieux l'an prochain. Alors, c'est pourquoi il aurait dû faire diligence
pour construire dès cette année.
M. SAINT-PIERRE: C'est ce que je fais. L'édifice de la police
provinciale dont vous par- liez tout à l'heure... des centaines de
milliers de dollars, au ministère du Bien-Etre à
Montréal... Lorsque nous serons au poste budgétaire de la
construction, vous aurez des questions à me poser mais j'aurai des
réponses à vous donner qui vous ébahiront, si vous
écoutez.
M. GABIAS: Ah! bien Seigneur! Sans aucun doute. Après les
déclarations du ministre, on pourrait dire et redire les
déclarations de l'ancien ministre des Travaux publics.
M. LOUBIER: Il y en avait un avant ça.
M. GABIAS: Bien, on dit que des hommes d'affaires ont fait construire,
par exemple, des édifices seulement dans la perspective de pouvoir les
louer à prix fort aux autorités provinciales.
M. SAINT-PIERRE: Cela c'est..
M. GABIAS: C'est ça que le ministre veut dire?
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas ça que le ministre veut dire.
M. GABIAS: Non.
M. SAINT-PIERRE: Cela veut dire, par exemple, que même avec les
meilleures intentions, on ne peut pas toujours faire tout en même temps
et que Paris ne s'est pas bâtie en un jour.
M. GABIAS: Ah bon!
M. SAINT-PIERRE: Je sais que le député des
Trois-Rivières est bien au courant de ce qu'il pense; il ne dit pas ce
qu'il pense.
M. GABIAS: Vous vouliez... Une seule chose qui intéressait le
gouvernement actuel, c'était de débâtir ceux qui
étaient là avant.
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons débâti personne, mais nous
avons débâti ce qui était...
M. GABIAS: C'était de débâtir l'Union nationale et
ses prédécesseurs et aujourd'hui vous êtes obligés
de ravaler, de convenir...
M. SAINT-PIERRE: Nous avons ravalé...
M. GABIAS: ... qu'il est impossible de faire autrement, même dans
le temps, c'était...
M. SAINT-PIERRE: Le mot « ravaler » a deux significations,
parce qu'actuellement nous sommes à ravaler un édifice, à
Paris...
M. GABIAS: On va vous en parler de...
M. SAINT-PIERRE: C'est un édifice à Paris que nous sommes
à ravaler, dans le moment,
M. GABIAS: En bas.
M. SAINT-PIERRE: Pas physiquement, mais le nettoyer...
M. GABIAS: Oui, oui.
M. SAINT-PIERRE: Je vous remercie d'avoir dit ce mot « ravaler
», ça veut dire que nous faisons du nettoyage.
M. GABIAS: Au prix où vous ravalez, je vous garantis...
M. SAINT-PIERRE: Mais vous ravaler, vous étiez...
M. GABIAS: ... que les contribuables ne pourront pas digérer
ça, ils vont avoir une indigestion tantôt.
M. GOSSELIN: On va en parler du ravalement.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministère des Travaux publics,
actuellement, négocie des contrats de location pour de grosses sommes ou
s'il n'y a rien en plan? Est-ce qu'il y a bien des projets de location en plan
actuellement?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons présenté un rapport qui n'est
pas encore public et par lequel nous avons fait part des besoins de certains
locaux.
M. LOUBIER: Alors, cela veut dire que le ministère a encore
besoin de beaucoup de locaux supplémentaires et qu'il doit les louer...
suffisamment. Par exemple, il y a des édifices nouveaux près de
chez moi à Ste-Foy, sur le boulevard Laurier, est-ce que...
M. SAINT-PIERRE: Où demeurez-vous?
M. LOUBIER: A Ste-Foy. Est-ce que le ministère est en
négociation pour ces nouveaux édifices-là? Ce sont des
édifices de quinze et de seize étages, alors il pourrait y avoir
facilement concentration. Je ne connais pas les propriétaires.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons des renseignements, nous avons
déjà commencé à étudier ça un
peu.
M. LOUBIER: L'an prochain? N'anticipez pas.
M. SAINT-PIERRE: L'an prochain.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre pourrait nous donner une idée
des locations qu'il entend faire pour $1,750,000 qu'il demande? Non, mais il
doit y avoir un projet pour...
M. SAINT-PIERRE: Nous avons, pour les nouvelles locations, un solde
d'environ $950,000 de disponible, des engagements sujets à approbation
pour $6,700,000, y compris ce qui a été fait pour former le total
de $7,650,000.
M. GABIAS: Est-ce qu'il y a des détails pour ça?
M. SAINT-PIERRE: Des détails, non. Tant que ce n'est pas
voté, on ne peut pas...
M. GABIAS: Bien pour la partie... Pour la différence entre
$5,900,000 et $6,700,000.
M. SAINT-PIERRE: Bien, il y a des engagements de pris.
M. GABIAS: Quels sont les engagements qui sont pris?
M. SAINT-PIERRE: Des engagements sur les locaux. C'est à
même le travail, évidemment ce sont des engagements que l'on a
pris qui seront en vigueur le premier mai.
M. GABIAS: 1966?
M. SAINT-PIERRE: 1966.
M. GABIAS: Quels sont ces engagements-là?
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre pourrait nous dire...
M. SAINT-PIERRE: C'est approuvé dans le budget.
M. GABIAS: Ou en Chambre?
M. LOUBIER: ... Pour la résidence tempo-
raire du lieutenant-gouverneur, est-ce que les frais de location sont
assumés par le ministère des Travaux publics?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LOUBIER: Alors, voici. Le lieutenant-gouverneur résiderait
apparemment au Château, dans deux suites. Alors quel ministère
aura à payer cela, étant donné que le ministère des
Travaux publics...
M. SAINT-PIERRE: Cela appartient au conseil exécutif de nous dire
qui doit payer. Le ministère évidemment est... Nous nous occupons
du personnel ouvrier et du personnel ouvrier de Bois de Coulonge. Quant aux
locaux, enfin le logement qui est occupé par le lieutenant-gouverneur,
je crois que la décision n'est pas encore prise directement concernant
l'endroit exact où il logera. Actuellement...
M. LOUBIER: Il est au Château.
M. SAINT-PIERRE: ... il a des appartements qui ont été
loués à l'hôtel du Château et je ne pourrais pas
assurer que d'une façon ou d'une autre il va résider au
Château ou ailleurs. C'est actuellement à l'étude.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministère des Travaux publics a eu un
problème avec le logement des employés, par exemple, qui ont
été...
M. SAINT-PIERRE: Les employés sont maintenant occupés. Ils
ont d'autres fonctions. Ils n'ont pas été renvoyés.
M. LOUBIER: Alors vous n'avez pas eu à pourvoir d'un logement
nouveau...
M. SAINT-PIERRE: Non, personne...
M. LOUBIER: Ils ont été mutés dans d'autres
ministères ou...
M. SAINT-PIERRE: Il y en a qui sont dans d'autres ministères et
qui n'ont pas été dérangés dans leurs... Des locaux
étaient occupés; quelques chambres étaient
occupées, je crois, à l'intérieur, au-dessus des cuisines.
Mais ils logent dans des logements voisins qui appartiennent au
gouvernement.
M. GOSSELIN: Sous-article 5, M. le Président, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 6:
Ameublement et frais de déménagement: $1,300,000.
M. GOSSELIN: Est-ce que l'honorable ministre voudrait nous donner des
détails sur l'augmentation des crédits qu'il y a cette
année?
M. SAINT-PIERRE: $300,000. On dit, dans le rapport que j'ai ici et que
je me permets de communiquer que pour les dépenses proportionnelles
à l'expansion de tous les services administratifs, s'il y a augmentation
dans les crédits demandés, c'est attribuable surtout à
l'expansion des ministères du Revenu, de la Justice et de l'Education.
Le 18 janvier 1966, nous avions des engagements pour un montant de $872,000, ce
qui ne comprend pas les frais de déménagement qui sont de plus en
plus nombreux à la suite de la réorganisation ou de la
relocalisation de différents services administratifs de
différents ministères. J'attire toutefois l'attention sur le fait
que nous avons continué la politique de l'an dernier, à savoir de
faire une vérification sur place des demandes de différents
ministères en vue de les comprimer le plus possible. Entre le 1er avril
1965 et le 1er janvier 1966, à la suite de cette politique, des demandes
ont été refusées ou diminuées et nous avons ainsi
économisé une somme d'environ $59,000. C'est le rapport qu'on
vous donne, cela. Rapport qui devrait être personnel,
peut-être.
M. GOSSELIN: C'est confidentiel.
M. SAINT-PIERRE: Ici actuellement, sur les...
M. GOSSELIN: On ne le dira à personne.
M. SAINT-PIERRE: Le budget de $1,000,000 de l'an passé est
engagé complètement.
M. GOSSELIN: Il est engagé complètement? Tout à
l'heure, vous nous avez dit que vous aviez $872,000 d'engagés jusqu'au
26 janvier,...
M. SAINT-PIERRE: Il ne restera pas de surplus à la fin de
l'année.
M. GOSSELIN: Il est engagé, c'est vrai!
M. SAINT-PIERRE: Il est engagé par des commandes qui ne sont pas
payées.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 7: véhicules moteurs:
achat, entretien et opération.
M. GOSSELIN: Un instant!
M. BOUDREAU: Ameublement, cela comprend quoi?
M. SAINT-PIERRE: Des meubles!
M. BOUDREAU: Tous les meubles?
M. SAINT-PIERRE: Les tapis, les tentures, et puis les classeurs, les
meubles de bureau.
M. BOUDREAU: Est-ce que pour tous les ministères, tout cela est
acheté et fourni par le ministère des Travaux publics?
M. SAINT-PIERRE: Pour tous les locaux qui nous appartiennent et tous les
locaux qui sont loués; alors cela voudrait dire à peu près
tout, il n'y en a pas d'autres!
M. BOUDREAU: Vous avez un entrepôt pour mettre ces meubles?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. BOUDREAU: Où est-il cet entrepôt?
M. SAINT-PIERRE: Il y en a un à Montréal, et un ici.
M. BOUDREAU: Est-ce que c'est toujours l'entrepôt de Ville
Duberger?
M. SAINT-PIERRE: A Ville Duberger, nous sommes à construire un
entrepôt spécialement pour les meubles, c'est le grand
édifice qui se bâtit actuellement. Il servira pour l'entreposage
des meubles et de tout le matériel qui n'est pas en usage. On essaiera
probablement d'avoir un peu de surplus dans les meubles de toutes sortes, de
façon à ne pas laisser... Cela prend beaucoup de temps pour
obtenir les commandes parfois, parce que le matériel est
manufacturé sur commande. Pour obtenir un meilleur prix, le service des
achats donne plutôt des quantités assez importantes du même
modèle.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il n'y a pas un entrepôt qui existe
actuellement dans le bas de la rue de la Couronne, rue de Varennes?
M. SAINT-PIERRE: Bien, voici. Il y a l'entrepôt sur la rue de
Varennes, actuellement...
M. BOUDREAU: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ...qu'on va déménager à
Petite-Rivière.
M. BOUDREAU: C'est celui-là, et vous allez le
déménager.
M. SAINT-PIERRE: Nous allons le déménager.
M. BOUDREAU: Le gouvernement est propriétaire de cet
entrepôt-là?
M. SAINT-PIERRE: Nous sommes propriétaires, et nous avons
l'intention de déménager dans l'autre édifice qui sera
complètement à l'épreuve du feu. Il est bâti en
béton armé. Je crois qu'on voit très bien
l'édifice, c'est un édifice assez important, il servira à
loger tout l'ameublement, toutes les réserves que nous avons un peu
partout, et nous transporterons même des ministères qui sont
en-dessous du Parlement, nous les déménagerons là.
M. BOUDREAU: Alors, vous m'avez dit que cela comprenait les meubles, les
tapis, les tentures...
M. SAINT-PIERRE: Les meubles, toutes sortes de meubles. Des classeurs,
des patères...
M. BOUDREAU: Des classeurs, des étagères, des
patères, tout cela, en acier et en bois.
M. SAINT-PIERRE: Oui. Manufacturés dans la province de
Québec.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Article 7: véhicules moteurs,
achat, entretien et opération, $105,000, explications.
M. SAINT-PIERRE: Pièces de rechange et outillage, cela est pour
les immeubles. Le service d'entretien des immeubles possède quelque
quarante véhicules, soit des camions, des camionnettes, des automobiles.
La somme demandée peut se répartir comme suit: pièces de
rechange et outillage, $15,000; échange de véhicules, environ
treize, $50,000; essence et lubrifiant, $15,000; assurances $10,000;
dépenses diverses: achat de plaques, frais de parcomètres
$15,000, ce qui fait $105,000. On n'est pas nécessairement
obligés de dépenser ce montant, mais nous avons l'intention de
renouveler une partie des camions, surtout, il y a un camion qui date de 1951,
je pense.
M. GABIAS: Le camion du ministère de la Justice.
M. LOUBIER: Par qui a-t-il été payé, le camion
blindé?
M. SAINT-PIERRE: Par le gouvernement, je pense.
M. LOUBIER: Non mais, est-ce que le ministère des Travaux publics
à un moment donné a quelque chose à voir
là-dedans?
M. SAINT-PIERRE: C'est le procureur général qui se l'est
procuré.
M. GABIAS: Est-ce que le blindé a été payé
par les Travaux publics?
M. SAINT-PIERRE: Je ne le sais pas.
M. GABIAS: Comment, le ministre ne le sait pas!
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas moi qui l'ai acheté.
M. GABIAS: Non, mais je demande s'il a été payé par
le ministère des Travaux publics? Est-ce que les Travaux publics ont
payé le camion blindé?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: Est-ce qu'il est remisé chez vous?
M. SAINT-PIERRE: Je regarderai cela en m'en retournant ce soir. En m'en
allant chez moi. J'ai un appartement ici au coin de la rue Cartier.
M. GABIAS: Le ministre est tellement habitué aux enquêtes
qu'il s'imagine que je fais une enquête sur lui, pas du tout!
M. SAINT-PIERRE: On connaît cela!
M. GABIAS: Quand je dis chez vous, je veux dire, dans les immeubles, ou
les édifices de votre ministère! Est-ce qu'il est remisé
dans un des immeubles qui relèvent du Ministère des Travaux
publics?
M. SAINT-PIERRE: Cela doit être ainsi!
M. GABIAS: A quel endroit?
M. SAINT-PIERRE: Je ne l'ai pas vu.
M. GABIAS: Non, je comprends, M. le Prési- dent, je comprends que
le ministre..,
M. SAINT-PIERRE: Je vais faire faire une enquête.
M. GABIAS: J'espère que le ministre va donner la réponse
demain.
M. SAINT-PIERRE: Vous voulez la réponse demain?
M. GABIAS: Ah oui! parce que les crédits ne seront pas
adoptés ce soir, certainement.
M. SAINT-PIERRE: Alors, je répondrai oui ou non.
M. GABIAS: Surtout où?
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre est déjà monté
dans ce camion-là?
M. SAINT-PIERRE: Non. Je suis bien prêt.
M. GOSSELIN: Peut-être que l'on va être obligé de
s'en servir pour mademoiselle Munsinger.
M. SAINT-PIERRE: La connaissez-vous? M. GOSSELIN: Du tout.
M. LOUBIER: Il paraît que c'est une belle fille.
M. SAINT-PIERRE: Je pensais que vous la connaissiez, pour en parler.
M. GOSSELIN: Non, je ne la connais pas. D'ailleurs elle est de
l'âge du ministre, elle.
M. SAINT-PIERRE: Elle est si vieille que ça.
M. LE PRESIDENT: Article 7, adopté. Article 8: Autres
dépenses, $80,000.
M. GOSSELIN: En quoi consistent les autres dépenses?
M. SAINT-PIERRE: Dépenses diverses, je pense bien. Il s'agit
là surtout des dépenses non prévues. Evidemment, pour le
ministère des Travaux publics il est facile de comprendre qu'il y a des
petits articles parfois...
M. GOSSELIN: Des effets.
M. SAINT-PIERRE: ... on parle de fabrication de plaques, d'uniformes
pour les officiers de la circulation, de l'identification des bâtisses
avec des plaques, puisque l'on en construit, il faut faire des plaques.
M. GABIAS: Et celles que vous louez?
M. SAINT-PIERRE: Celles qu'on loue... M. GABIAS: Ils sont plaqués
avec ça.
M. SAINT-PIERRE: Cela a l'air à plaquer le député
des Trois-Rivières, quand on parle de ça?
M. GABIAS: Cela plaque peut-être le député des
Trois-Rivières mais ça bloque le ministre.
M. SAINT-PIERRE: Ah non! ça m'a encouragé ce que vous avez
dit.
M. GABIAS: Il ne peut pas répondre, il ne peut pas nous dire
pourquoi il n'a pas mis en application les principes qui ont été
prêchés par lui et d'autres.
M. SAINT-PIERRE: Quel article, ça? Des décorations pour
des édifices à l'occasion des cérémonies,
honoraires professionnels etc., ça semble être un montant que
j'approuverais, moi, si j'étais à votre place.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire 4;
Indemnités.
M. GOSSELIN: Il y a des remboursements de $173,800.
M. SAINT-PIERRE: Ah oui! $137,800 et $237,000. J'aimerais vous donner
les informations, parce que moi-même...
M. DOZOIS: Cela va renseigner le ministre.
M. SAINT-PIERRE: Il est très rare qu'on est remboursé. Ah
oui! les édifices, par exemple, pour lesquels on donne certains services
comme le remboursement et imputations pour le service
téléphonique de certaines régies...
M. GOSSELIN: Ce seraient des remboursements d'autres ministères,
je suppose.
M. SAINT-PIERRE; D'autres ministères mais surtout comme la
Commission des accidents du travail et autres, on rembourse pour certains
services, les corposations qui sont nommées. Evidemment il n'y a pas
beaucoup de détails. C'est un montant qui est... Remboursements: la
Commission du salaire minimum, le Régime des rentes du Québec, la
protection civile, service des assurances du Québec. Le service des
assurance du Québec, je crois qu'ils contribuent, eux,...
M. GOSSELIN: Adopté.
M. SAINT-PIERRE: ...les assurances contribuent à rembourser.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire 4 à la
page 161: « Indemnités aux accidentés ou leurs
dépendants et soins médicaux, $100,000 ».
M. GOSSELIN: Leurs dépendants. Adopté.
M. SAINT-PIERRE: C'est à peu près le même montant et
puis le chiffre...
M. GOSSELIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 4, adopté. Poste
budgétaire 5; « Subventions aux corporations municipales de
comté...
M. SAINT-PIERRE: Oui, ça c'est pour...
M. LE PRESIDENT: ...chambres fortes et bureaux d'enregistrement,
$25,000.
M. GOSSELIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT; Adopté. Poste budgétaire 5,
adopté. Poste budgétaire 6: « Dépenses diverses et
imprévues, $70,000 ».
M. GABIAS: Un instant. Dans les chambres fortes...
M. SAINT-PIERRE: Les chambres fortes c'est le bureau
d'enregistrement...
M. GABIAS: Oui, oui, c'est d'accord. Oui, mais est-ce que le ministre a
dépensé les $40,000?
M. SAINT-PIERRE: Les $40,000, non. M. GABIAS: C'est $33,303.60.
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons pas beaucoup de demandes pour
ça.
M. GABIAS: Non.
M. SAINT-PIERRE: C'est un peu extraordinaire, pourtant les
municipalités viennent nous rencontrer; les conseils de comtés
surtout, nous parlent d'améliorations à faire dans les
édifices qui leur appartiennent, enfin dans le bureau d'enregistrement.
On fait des ententes avec eux et puis, ensuite ils ne commencent pas les
travaux.
M. GABIAS: Est-ce que c'est parce que vous ne payez pas les travaux en
entier?
M. SAINT-PIERRE: On ne paie pas en entier, non.
M. GABIAS: Quel est le pourcentage que vous payez?
M. SAINT-PIERRE: Environ 40%.
M. GABIAS: Le ministre ne se pose pas d'autres questions?
M. SAINT-PIERRE: Je me pose celle-là parce
qu'évidemment...
M. GABIAS: Payer à 100%, ils vont vous voir!
M. GOSSELIN: Le ministre nous disait, tout à l'heure, qu'il ne
reçoit pas beaucoup de demandes. Si je me souviens bien, l'an
passé, je lui avais demandé un certain montant pour la chambre
forte de l'édifice du conseil de comté de Compton...
M. SAINT-PIERRE: A Cookshire, n'est-ce pas?
M. GOSSELIN: A Cookshire. M. SAINT-PIERRE: C'est payé. M.
GOSSELIN: Cela a été fait!
M. GABIAS: Parce que dans les villes comme Trois-Rivières,
Sainte-Geneviève, etc.. le gouvernement paye en entier pour les chambres
fortes à ces endroits-là, alors, je me demande...
M. SAINT-PIERRE: Pourquoi paye-t-il en entier?
M. GABIAS: Parce qu'il loge probablement les bureaux du
gouvernement!
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de politique bien définie.
M. GABIAS: Bien, je sais que dans les villes comme Montréal,
Québec...
M. SAINT-PIERRE: Cela est administré par M. Blaise Marchand qui,
lui, est au courant de cela depuis de nombreuses années; il
étudie chacune des demandes et il négocie avec eux. Mais le
montant qui a été accordé ici, sur le budget de 64/65,
est-ce que c'est le montant voté?
M. GABIAS: Oui, $40,000.
M. SAINT-PIERRE: Il y a eu des montants qui allaient jusqu'à
$36,351.60, ils étaient tous approuvés par des
arrêtés en conseil, mais on n'a pas encore reçu les
comptes. Entre autres, Compton c'est payé; Charlevoix-Ouest, c'est
payé; Berthier, ce n'est pas payé encore, parce qu'ils n'ont pas
complété les comptes; Argenteuil, Lachute ce n'est pas encore
payé; Portneuf, Cap-Santé, ce n'est pas encore payé
quoique ce soit depuis le 23 mars, 1965 et Laprairie, $12,250, ce n'est pas
encore payé. S'ils avaient réclamé les comptes, nous
aurions dépensé $36,000 sur les $40,000.
M. GABIAS: C'est parce qu'en définitive, il s'agit de bureaux
d'enregistrement, M. le Président, et les documents qui sont
gardés à ces endroits sont exigés par des lois
provinciales. Alors, je me demande pourquoi les grands centres
bénificient, eux, de chambres fortes payées entièrement
par le gouvernement, alors que lorsque vous arrivez dans les
municipalités moins bien organisées, qui sont censées
être moins à l'aise, à ce moment-là, même s'il
s'agit de documents exigés par les lois provinciales, le gouvernement
n'offre que 40%... Demandez au ministre...
M. SAINT-PIERRE: Je suis d'accord avec le député des
Trois-Rivières, nous avons communiqué avec certains conseils de
comté dont les bâtisses pour loger des documents étaient
dans un désordre lamentable, même il ne restait pas d'endroit pour
placer d'autres documents.
M. GABIAS: Ils n'en ont pas!
M. SAINT-PIERRE : On leur a fait des offres, ce n'est pas une question
d'argent, ils ne semblaient pas prendre de décision pour reconstruire ou
refaire la bâtisse. On dirait qu'ils n'ont pas l'autorité voulue
par les municipalités. Il y a quelque chose qui accroche, parce
que...
M. GOSSELIN: Adopté!
M. SAINT-PIERRE: ... nous n'avons jamais refusé de discuter avec
quelqu'un...
M. GABIAS: Non!
M. SAINT-PIERRE:... et jamais nous n'avons empêché
quelqu'un de passer par là.
M. GABIAS: Si le ministre voulait y penser... M. SAINT-PIERRE: Je trouve
que...
M. GABIAS: ... il y a d'autres formules, si celle-là n'est pas
acceptée ou acceptable...
M. SAINT-PIERRE: Je pense que le procureur général va
fournir des instructions, c'est-à-dire le ministère...
M. GABIAS: ... de la Justice, quoi!
M. SAINT-PIERRE: ... parce que nous c'est l'entretien, nous sommes
autorisés actuellement à aider...
M. BOUDREAU: Est-ce que les plans pour les chambres fortes sont toujours
faits par le ministère ou bien par le propriétaire de la
bâtisse?
M. SAINT-PIERRE: Non, ce sont ceux qui font les plans, qui soumettent
les plans...
M. GABIAS: Mais acceptés.
M. BOUDREAU: Mais acceptés par le ministère?
M. SAINT-PIERRE: Nous acceptons parce que nous contribuons.
M. GABIAS: C'est certain... M. BOUDREAU: C'est logique.
M. GABIAS: C'est certain, qu'avec l'imagination que sait
déployer, quand il le veut, le ministre, il va sûrement trouver
une formule acceptable et acceptée par les municipalités.
M. SAINT-PIERRE: Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu de
difficultés à discuter avec elles quand on a fait le contrat, et
elles semblaient d'accord.
Mais lorsqu'elles viennent, je ne sais ce qui existe, cela ne bouge
pas.
M. GABIAS: C'est parce que le ministre ne donne pas assez...
M. GOSSELIN: C'est assez simple, M. le Président, c'est qu'en
grande partie, ces conseils de comté ne possèdent pas de fonds
pour pouvoir payer la part dont...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a aucun moyen de cotiser les
municipalités...
M. GOSSELIN: Non.
M. SAINT-PIERRE: C'est pour le service de toutes les
municipalités, d'ailleurs.
M. GOSSELIN: C'est surtout pour le bureau d'enregistrement.
M. SAINT-PIERRE: C'est cela. Je sais bien que dans les endroits
où nous construisons des édifices, nous essayons toujours
d'inclure le bureau d'enregistrement pour parer à cette situation. Je
crois que c'est le meilleur moyen. D'ailleurs, nous avons construit plusieurs
bâtisses dans lesquelles nous avons inclus le bureau
d'enregistrement.
M. GABIAS: Ensuite, cela décentraliserait de beaucoup les bureaux
d'enregistrement
M. SAINT-PIERRE: Et, même les endroits où l'hôtel de
ville est assez considérable pour assurer les espaces voulus, nous
sommes toujours soucieux de louer un espace pour le bureau d'enregistrement. Il
y a des améliorations, mais il pourrait y en avoir encore plus.
M. GABIAS: Alors, on va essayer de faire confiance une fois de plus au
ministre pour que l'an prochain, si c'est encore lui qui est là...
M. SAINT-PIERRE: C'est cela, peut-être...
M. GABIAS: ... il puisse nous dire si oui ou non, il a
réussi.
M. SAINT-PIERRE: Je serai toujours à votre disposition, si je
suis au même endroit.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Pour le poste budgétaire 6, si je
comprends bien, adopté. Nous allons retenir le poste 7 pour demain. Il
est dix heures, alors nous ajournons jusqu'à dix heures trente, demain
matin.
UNE VOIX: Après les ordres du jour.
(Séance du 18 mars)
M. VAILLANCOURT (Président du comité des crédits):
A l'ordre, messieurs!
M. GOSSELIN: Avant que nous ne procédions ce matin à
l'étude des crédits, je tiens à faire appel à tous
les membres du comité, afin que nous reportions l'étude des
crédits à la semaine prochaine.
Ce matin, l'on présente en Chambre une loi très
importante, c'est celle de l'assistance médicale laquelle, je crois,
intéresse très sérieusement tous les
députés. Pour ma part et avec mes collègues, j'aimerais
que l'on tienne compte de cette situation et que nous ajournions le
comité afin de nous permettre de pouvoir assister en haut aux
débats qui auront lieu sur cette loi d'assistance médicale qui,
comme je le disais au tout début de mes remarques, est d'une
extrême importance pour tous les membres.
Je ne crois pas que nous puissions faire un travail sérieux; je
ne crois pas non plus qu'il soit à l'avantage de la province ou à
l'avantage des députés de s'abstenir d'assister aux
délibérations sur la loi de l'assistance médicale. Alors,
M. le Président, je fais motion pour que le comité ajourne
à mardi prochain, trois heures.
M. LE PRESIDENT: S'il y a consentement unanime, je n'ai pas
d'objections. C'est le co- mité qui décide.
M. SAINT-PIERRE: Je crois que nous devons nous rendre à la
demande du chef...
M. LOUBIER: ... de la délégation!
M. SAINT-PIERRE: ... de la délégation.
M. LE PRESIDENT: Alors, ajourné à mardi, trois heures.