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TRAVAUX PUBLICS
(Séance du 22 mars)
M. VAILLANCOURT (Président du comité des crédits):
A l'ordre, messieurs! Travaux publics, page 165, nous avions l'article trois,
qui était suspendu. Est-ce que vous seriez prêts à discuter
pour terminer cet article avant de passer au premier article?
M. GOSSELIN: On pourrait passer au sous-article cinq, à la
location des baux.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 5... il y avait le sous-article trois
qui était suspendu; achat de matériaux, entretien et
réparation. Je crois qu'on avait demandé un rapport...
M. GOSSELIN: Un rapport, oui, de l'inventaire, je crois, sur les hangars
de la Petite-Rivière.
M. LE PRESIDENT: Vous avez le rapport?
M. SAINT-PIERRE: Je dépose le rapport sur l'incendie de la
Petite-Rivière et la liste des contrats d'entretien dans la
province.
M. GOSSELIN: Il y a aussi la liste des agents d'affaires ou de ceux qui
ont signé le bail pour la compagnie... La Corporation Branly, 925 Chemin
St-Louis, Québec.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que je peux les nommer ou si vous aimez mieux
que...?
M. GOSSELIN: Bien voici, le ministre avait dit qu'il déposerait
la liste.
M. SAINT-PIERRE: Je dépose la liste complète.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous avez des questions à poser pour
le sous-article trois?
M. GOSSELIN: Bien, je crois, M. le Président, que ceci
complète le questionnaire, ou enfin, nous avons les réponses sur
les questions que nous avions posées sur l'article 3. Est-ce que
d'autres de mes confrères ont des questions à poser sur
l'article?
M. BOUDREAU: Non.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Article 3, adopté. Sous-article
5, adopté? Alors on passe...
M. RUSSELL: Une simple question, M. le Président. Quel est le
loyer payé dans les locaux qui sont loués dans les petites
municipalités? Le coût moyen par pied?
M. SAINT-PIERRE: Le coût moyen peut varier de $1.50 à
$2.50.
M. RUSSELL: Quels sont les facteurs qui amènent cette
variation?
M. SAINT-PIERRE: Dans un endroit évidemment où il y a des
constructions qui ne sont pas peut-être neuves, très
dispendieuses: nous payons en proportion du coût de la bâtisse et
le loyer est plus faible. Aussi, dans des endroits, comme certains endroits
même assez connus, où il y a des locaux qui sont loués
depuis longtemps, il y a eu des renouvellements de baux à des prix
très convenables. Peu de locaux sont loués à $1.50;
évidemment, c'est $1.50; ça ne comprend pas l'entretien; mais
jusqu'à $2.50, dans des grandes villes.
M. RUSSELL: Le chauffage?
M. . SAINT-PIERRE: Le chauffage est toujours compté, mais pas
l'entretien du plancher.
M. RUSSELL: Le prix moyen dans des bâtisses, disons à
l'épreuve du feu, chauffées, et l'entretien fait, c'est
$2.25...
M. SAINT-PIERRE: Sauf l'entretien? M. RUSSELL: L'entretien inclus.
M. SAINT-PIERRE: Un édifice qui est à l'épreuve du
feu dans une ville importante, c'est $2.50, $3.
M. RUSSELL: Plus $2.50 et $3.
M. SAINT-PIERRE: Oui, oui. Il y a un tas de différences; si c'est
au centre même d'une ville moyenne, ça coûte plus cher que
si c'est un peu loin, il y a des exceptions évidemment où l'on
paie un peu moins cher.
M. RUSSELL: Il n'y a pas de barème d'établi.
M. SAINT-PIERRE: Un barème suivant la qualité de la
bâtisse et de sa valeur.
M. RUSSELL: Le barème est établi suivant la qualité
de la bâtisse et les services inclus dans le bail.
M., SAINT-PIERRE: Les services inclus dans le bail. Le site
évidemment a beaucoup d'importance pour un bureau de placement
provincial ou enfin pour un bureau qui doit répondre à une
clientèle qui vient d'arriver du sud, qui ne vient pas autrement
qu'à pied. Eh bien! nous nous plaçons au centre; c'est un peu
plus dispendieux que de se placer à l'extérieur, sur des rues
secondaires.
M. RUSSELL: Eh bien! voici, M. le Président. On prend
l'hôtel de ville de Granby, qui est connu du ministre. C'est une
bâtisse à demi à l'épreuve du feu et si on louait
les locaux dans cette bâtisse, ils seraient chauffés et
entretenus; disons que le prix pourrait s'établir de $2.50 à
$3.
M. SAINT-PIERRE: Environ $2.50 à $3, mais plutôt $3 que
$2.50.
M. RUSSELL: Plutôt $3 que $2.50.
M. SAINT-PIERRE: Pour un édifice comme l'hôtel de ville de
Granby, seulement $3, entretenus.
M. RUSSELL: Je remercie le ministre.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Page 161, poste budgétaire No 7:
achat, construction et transformation d'immeubles, y compris ameublement et
équipement, construction et réfection de ponts permanents;
$62,824,100.
M. GOSSELIN: M. le Président, nous avons un montant total de
$62,824,100 qui comprend, en somme, tout ce que vous venez
d'énumérer. Est-ce que l'honorable ministre voudrait
disséquer ce montant de façon à nous donner combien on va
dépenser cette année pour achat d'immeubles, combien pour
construction et transformation d'immeubles et par la suite, combien pour la
construction et réfection de ponts permanents? Combien pour la
construction de ponts permanents et combien pour la réfection?
M. SAINT-PIERRE: Pour la construction de ponts, à même les
$62,824,100, les chiffres qui sont votés sont de $36,127,600 et pour les
immeubles, $26,696,500. Maintenant, je peux vous donner d'autres détails
à mesure...
M. GOSSELIN: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ... il s'agit premièrement d'établir les
chiffres.
M. GOSSELIN: Je crois que ceci ne répond pas totalement...
M. SAINT-PIERRE: Non pas.
M. GOSSELIN: ... à la question que j'ai posée: combien,
uniquement pour l'achat d'immeubles?
M. SAINT-PIERRE: Achat d'immeubles? Lorsqu'un terrain est acheté,
évidemment, c'est dans le but de construire un immeuble, il fait partie
de la construction dès le début, il est classé comme
étant partie de la construction qui sera un jour faite. C'est pour cela
que nous n'avons pas un montant directement versé pour ça. Ce
versement-là fait partie du total des montants autorisés pour la
construction. En un mot, si nous achetons demain matin un terrain qui
coûtera $1 million, il passera à l'article construction sous le
sous-article, comme c'est arrivé, par exemple, quand nous avons
acheté des terrains à Ste-Foy pour y bâtir une maison de
détention. Alors, cette maison de détention que nous voulons
bâtir là n'a pas été acceptée par la suite.
Mais dès l'achat, c'était un terrain qui devait servir à
construire une maison de détention.
M. BOUDREAU: Est-ce que cette maison de détention servirait de
prison?
M. SAINT-PIERRE: De prison.
M. BOUDREAU: Après ça, il a été
décidé que ça serait à Charlesbourg-Ouest.
M. SAINT-PIERRE: A Charlesbourg-Ouest, oui. Il n'a pas été
décidé... C'est qu'on nous a fait savoir, dans la région
de Ste-Foy, que la Commission d'urbanisme avait pris des décisions pour
y construire des terrains de jeux ou des écoles ou d'autres
édifices ou placements dans cette région où nous avions
acheté le terrain.
M. BOUDREAU: C'étaient des options que vous aviez sur ces
terrains-là?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons eu des options et ensuite nous avons
acheté les terrains.
M. BOUDREAU: Où?
M. SAINT-PIERRE: A Cap-Rouge.
M. RUSSELL: A quel prix?
M. SAINT-PIERRE: A $0.15 le pied carré.
M. GOSSELIN: Est-ce que le gouvernement a terminé tous les achats
nécessaires pour compléter la cité parlementaire?
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons pas terminé. Nous avons des
terrains que nous allons continuer d'acheter juste ici, près du
parlement, pour y établir la cité parlementaire. Nous envisageons
aussi d'acheter d'autres terrains. Il est difficile pour nous de dire quels
terrains nous voulons acheter pour éviter toute spéculation. Mais
nous avons l'intention d'acheter des terrains ici premièrement,
jusqu'à la rue Lachevrotière; tous ces terrains sont en
négociation, ceux qui ne sont pas achetés encore et je peux vous
donner la liste de toutes ces maisons qui ont été achetées
et des terrains.
Nous envisageons d'acheter d'autres terrains pour la cité
parlementaire, de continuer l'achat des terrains. Nous achetons les terrains
par tranche, par carré de rue, afin de ne pas avoir à supporter
ou enfin à débourser de l'argent pour des terrains qui ne seront
pas employés dans un avenir trop rapproché.
M. GOSSELIN: Est-ce que l'honorable ministre pourrait nous dire combien
jusqu'à ce jour, le gouvernement a déboursé pour l'achat
de terrains en prévision de la construction de la cité
parlementaire?
M. SAINT-PIERRE: Cité parlementaire. A votre demande, nous avons
fourni la liste dans laquelle nous avions acheté 38 immeubles pour la
cité parlementaire au coût de $880,560.
Cette liste a été complètement fournie; le total
que nous avons déboursé jusqu'à présent pour
l'achat de terrains pour la cité parlementaire, je vais laisser la
question en suspens et nous allons vous le fournir dans quelques minutes.
M. BOUDREAU: Est-ce que le ministère a un droit d'expropriation
sur ces terrains-là?
M. SAINT-PIERRE: Aucun droit d'expropriation.
M. BOUDREAU: Aucun droit...
M. SAINT-PIERRE: La loi nous oblige à négocier, à
faire une offre et ensuite nous pouvons aller devant la régie.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y a eu des objections aux propositions que
vous avez faites?
M. SAINT-PIERRE: Il y en a toujours des objections, mais il y a eu
beaucoup de négociations et je crois que nous avons encore plusieurs
édifices qui ne sont pas achetés et qui passeront peut-être
devant la régie, environ six ou sept. Les autres l'ont été
par négociations.
M. BEAUPRE: Est-ce que les négociations sont faites par les
employés du ministère ou par des agents d'immeubles?
M. SAINT-PIERRE: Par des agents.
M. BEAUPRE: Est-ce qu'il y a des prix moyens ou si on négocie les
cas individuellement?
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de prix moyens, il y a des prix moyens,
évidemment, en nous basant sur l'évaluation municipale et
ensuite, sur l'évaluation des propriétés par les agents
d'immeubles que nous engageons. Dans les cas que nous avons
négociés jusqu'à présent cette année, il y a
eu trois agents d'engagés qui ont eux-mêmes rencontré des
propriétaires et des locataires et qui en sont venus à faire des
négociations, dans la plupart des cas, sauf sept ou huit qui sont
restés en suspens.
M. BEAUPRE: Dans le cas de ces agents, est-ce qu'ils se
présentent comme représentants du gouvernement ou s'ils se
présentent comme acheteurs anonymes?.,.
M. SAINT-PIERRE: Ils n'ont pas reçu d'instructions d'aucune
façon. Nous sommes intéressés à acheter la
propriété et ils se servent des moyens qui sont logiques et en
même temps... ils agissent d'après les règlements, je
crois, de leur association. Lorsque nous achetons ici près de la
cité parlementaire, tout le monde sait que c'est le gouvernement qui
achète.
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y a des avis d'homologation, par exemple, sur
telle et telle bâtisse?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons certainement permis à ceux qui
habitaient ces bâtisses de s'en aller, de les quitter quand ça
faisait un peu leur affaire. Nous avons exigé d'eux qu'à partir
d'un certain temps, ils avaient un loyer à payer. C'est suivant
l'entente qui est faite lorsque nous négocions.
M. BOUDREAU: Lorsqu'il y a homologation, vous leur défendez
aussi, pour une certaine période, de faire des transformations, des
améliorations à la maison?
M. BEAUPRE: Dans le cas de l'édifice « Il », le
groupe d'immeubles qu'il y a là-bas, il y a près du futur
boulevard St-Cyrille, un restaurant encore qui reste seul dans un immeuble
où on a commencé à démolir à
côté. Est-ce qu'il est à loyer actuellement ou bien...
M. SAINT-PIERRE: Cela n'a pas encore été acheté, il
est à loyer, il est encore propriétaire.
M. BEAUPRE: C'est ça. Il a dû être acheté,
J'imagine?
M. SAINT-PIERRE: Lorsque nous achetons, ordinairement, nous entrons en
possession même dans bien des cas, nous sommes encore en
négociation pour certains endroits.
M. BEAUPRE; il y a un restaurant, je crois, qui s'appelle «
Kébec Bar-B-Q ». Oui, c'est parce que c'est très laid. Le
coin a commencé à être démoli et on se demande
lorsqu'on voit cela, s'il y a eu une politique d'ensemble ou si c'est le
propriétaire...
M. SAINT-PIERRE: Je pense que Jusqu'à présent, nous avons
fait un nettoyage qui a certainement été assez bien
accepté par toute la population; nous avons fait des terrains de
stationnement avec ces endroits, à mesure que les
propriétés disparaissaient. Il n'y a rien eu de trop
désagréable à voir, mais il y a quelques
négociations à faire encore; il y a même des montants qui
sont en négociation dans le moment et c'est très difficile de
vous dire s'ils sont acceptés ou s'ils ne sont pas acceptés.
M. BEAUPRE: Est-ce a dire que le ministre ne sait pas si cet
immeuble-là a été exproprié ou non? Pas
exproprié mais acheté?
M. SAINT-PIERRE: Je sais qu'il n'est pas acheté encore, Je n'ai
pas signé de document.
M. RUSSELL: Ces agents qui négocient au nom du ministère,
travaillent-ils à la commission ou à salaire?
M. SAINT-PIERRE: Ils sont à la commission.
M. RUSSELL: Quelle est la commission payée?
M. SAINT-PIERRE: C'est environ 2%.
M. RUSSELL: Les agents sont désignés par le
ministère.
M. SAINT-PIERRE: Ils sont désignés par le
ministère.
M. RUSSELL: Par le ministre.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, c'est le ministre qui fait l'engagement des
gens.
M. GOSSELIN: Est-ce qu'il y a un questionnaire quelconque ou un examen
quelconque pour évaluer la compétence de ces agents-là? Il
me semble que si...
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des professionnels, ce sont des gens qui sont
versés dans cette profession, qui ont des expériences dans le
passé, ils sont de bons négociateurs. Evidemment ce n'est un
secret pour personne que nous avons dû choisir des bureaux. On ne pouvait
pas engager tous les estimateurs de Québec pour acheter les
propriétés que nous avons achetées, 30 ou 40 à la
fois. Mais le mode de procéder a été le suivant: c'est
qu'ils se sont adressés aux propriétaires auxquels ils ont fait
savoir qu'ils étaient intéressés à acheter la
maison. Ils n'ont pas accepté de prix eux-mêmes. Les prix ont
été acceptés par le comité qui, lui, ensuite, a
fait part au ministère des Finances du montant qui était
acceptable ou accepté et la décision a été rendue,
dans chacun des cas, par le ministère des Finances.
M. GOSSELIN: Cette fameuse cité parlementaire dont on entend
parler depuis longtemps, où en est-on rendu présentement avec la
préparation des plans? Est-ce que le grand plan d'ensemble, au complet,
est terminé ou...
M. SAINT-PIERRE: Le plan d'ensemble n'est peut-être pas
terminé dans son entier mais je dois dire que le premier édifice
qui doit se dresser est l'édifice qui servira pour le ministère
de l'Education. Alors, il faut évidemment que l'édifice soit
approuvé par la Commission d'aménagement de Québec qui,
elle, a la responsabilité de tous les édifices qui se
construisent dans ce secteur. Et nous avons fait une esquisse ou deux qui n'ont
pas été acceptées, mais on m'annonce justement que la
Commission d'aménagement de Québec vient d'accepter les
esquisses, les dernières esquisses. Alors cela devrait être de
nature à pouvoir terminer ces esquisses, commencer les plans et ensuite
construire...
M. RUSSELL: Qui est l'architecte?
M. SAINT-PIERRE: L'architecte est M. Fi-set.
M. BEAUPRE; Où est l'endroit?
M. SAINT-PIERRE: Il est difficile de déterminer l'endroit tant
que les plans ne sont pas terminés, que l'architecte n'a pas
présenté ses plans. Quant aux esquisses que la
bâtisse...
M. BEAUPRE: Sur l'esquisse, est-ce que l'on place...
M. SAINT-PIERRE: Elle sera construite entre la rue St-Augustin et La
Chevrotière.
M. GOSSELIN: Est-ce que cet architecte-là est un employé
du gouvernement ou si...
M. SAINT-PIERRE: Non, M. Fiset est un architecte de Québec.
M. GOSSELIN: Est-ce que le ministre ne croirait pas que pour une
bâtisse, une construction de cette importance il serait avantageux que ce
soit un architecte à l'emploi du gouvernement qui s'occuperait de la
surveillance et de la confection de tous ces plans-là?
M. SAINT-PIERRE: Pourvu que nous ayons des architectes...
M. ALLARD: Combien est-ce qu'il en coûte pour tous ces
architectes-là, alors que vous en avez déjà, à
votre ministère, pour la construction?
M. SAINT-PIERRE : Nous n'avons pas d'architecte pour faire la
construction, les dessins de l'édifice; nous avons des architectes pour
vérifier les plans. Nous n'avons pas d'architectes qui font des
plans.
M. ALLARD: Le gouvernement n'a jamais songé à engager des
architectes?
M. SAINT-PIERRE: Il a toujours songé à en engager mais...
Je dirais que l'échelle des salaires prévue par la fonction
publique nous empêche absolument d'engager des architectes pour
construire des plans.
M. GOSSELIN: Combien le ministre prévoit-il employer, cette
année, pour la construction de la cité universitaire? Uniquement
pour la construction?
M. SAINT-PIERRE: La cité parlementaire. M. GOSSELIN: La
cité parlementaire.
M. SAINT-PIERRE: L'édifice de l'Education, $2,500,000, cette
année.
M. LOUBIER: Pour le début des travaux, cela? Les travaux
débuteraient quand?
M. SAINT-PIERRE: Lorsque les plans seront terminés.
M. LOUBIER: A peu près?
M. SAINT-PIERRE : Il faut faire des plans. Evidemment les plans et
devis...
M. LOUBIER: Est-ce que cela peut commencer en 1966 ou si cela peut aller
en 1967?
M. SAINT-PIERRE: Cela peut commencer en 1966 malgré que le
montant qui est voté dans le moment ne permet pas d'entrevoir que
l'édifice sera complété cette année.
M. LOUBIER: Non, je ne parle pas de le compléter. Combien
coûterait approximativement cet édifice?
M. SAINT-PIERRE: L'édifice serait d'environ $25 millions.
M. LOUBIER: ...de dollars.
M. BEAUPRE: Quelle sorte de matériaux seraient utilisés?
Est-ce que ce serait harmonisé...
M. SAINT-PIERRE: Ce serait de...
M. BEAUPRE: ...avec la pierre des édifices actuels...
M. SAINT-PIERRE: Nous laissons à l'architecte, évidemment,
l'étude et la confection des plans, mais nous devons les approuver.
C'est pour cela que nous avons des architectes très compétents
qui prennent tout leur temps pour vérifier les travaux que nous avons
à faire.
M. LOUBIER: Et cela abriterait simplement les employés...
M. SAINT-PIERRE: Quant à la pierre et quant au dessin
lui-même, je suis assuré que la Commission d'aménagement de
Québec, enfin toutes les commissions qui sont nommées, ne
permettront pas de faire quelque chose qui serait de nature à changer,
à enlaidir les autres édifices.
M. BEAUPRE: A changer les estimations?
M. SAINT-PIERRE: Nous ne sommes pas les seuls à pouvoir
décider de quelque chose ici. Il y a premièrement le
ministère, l'architecte en chef des architectes, il y a ensuite la
Commission d'embellissement.. Il y a trois commissions; il y en aura
peut-être une quatrième à ce que j'ai vu dans les journaux,
de façon à ce que nous procédions prudemment, et je crois
que l'édifice sera très convenable, bien qu'il n'y aura pas
d'excès de dépenses.
M. BEAUPRE: Mais supposons que les architectes proposeraient un
matériau de béton ou de brique, est-ce que la politique du
ministère est d'uniformiser l'ensemble des bâtisses de la
cité parlementaire dans un style... pas dans un style, mais au moins
dans un matériau d'unité?
M. SAINT-PIERRE: Ce qui sera probablement choisi, à moins qu'il
n'y ait des matériaux nouveaux, ce sera la pierre, pour le nouvel
édifice de la cité parlementaire. Il n'y a absolument aucune
possibilité de faire autre chose que ce qui est fait
déjà.
M. BEAUPRE: C'est cela.
M. LOUBIER: Je reviens à ma question initiale. Quand
prévoyez-vous le début des travaux pour cet édifice?
M. SAINT-PIERRE: Les excavations à l'automne 1966,
peut-être.
M. LOUBIER: Peut-être à l'automne 1966?
M. SAINT-PIERRE: Il reste à prendre en considération... Il
y avait un article dans un journal qui disait que nous avions payé
à Montréal $500,000 aux architectes, et que la bâtisse
n'avait été que de $3 millions. C'est un mauvais rapport qui a
été fait. Nous avons dépensé $3 millions, mais
c'est une bâtisse de $23 millions. Nous n'avons pas le droit de
négocier autrement que selon le tarif avec les architectes et les
ingénieurs. Il n'y a pas d'enchères là-dessus.
M. LOUBIER: Le coût est de $25 millions pour cet
édifice-là et il n'abritera que les employés du
ministère de l'Education?
M. SAINT-PIERRE: Oui, ceux du ministère de l'Education et
peut-être... Il y a évidemment à prendre en
considération qu'un édifice de $25 millions, s'il y a de l'espace
et nous pré- voyons pour l'avenir, pour quelques années
les espaces qui resteront dans l'édifice pourront servir à
d'autres ministères en attendant qu'ils y entrent
M. BEAUPRE: Un million de pieds carrés?
M. SAINT-PIERRE: Pour toute la cité parlementaire, dans cette
section qui va jusqu'à Lachevrotière, l'espace en pieds
carrés de l'édifice prévu est de 1,737,400 pieds.
M. BEAUPRE: Dans quel édifice?
M. RUSSELL: Quel est l'estimation au pied carré?
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas d'estimation possible au pied carré
dans le moment. On annonce à Montréal que les tarifs dans la
construction vont augmenter d'un pourcentage assez extraordinaire d'ici
quelques jours.
M. BEAUPRE: $7 millions...
M. SAINT-PIERRE: Nous ne pouvons prévoir ce qui va se passer s'il
y a une période...
M. BOUDREAU: Mais les architectes, habituellement, estiment à un
prix global, au pied cube, la bâtisse, par exemple.
M. SAINT-PIERRE: Au pied cube et au pied carré. Dans
l'édifice, c'est facile à surveiller, mais il faut que le
coût soit établi suivant les conditions, suivant les prix en cours
lorsqu'il est évalué... C'est très difficile de
prévoir actuellement quel sera le coût...
M. RUSSELL: Je ne demande pas au ministre de prévoir
l'augmentation, je demande simplement l'estimation au pied cube ou au pied
carré, des esquisses, des plans qui ont été faits
jusqu'à maintenant pour la cité parlementaire.
M. SAINT-PIERRE: En se basant sur les chiffres actuels, ce serait de
$1.60 à $1.70 le pied cube.
M. BEAUPRE: 1,737,000 pieds carrés, est-ce que cela comprend
trois immeubles, monsieur le ministre?
M. SAINT-PIERRE: Je crois que cela comporte trois immeubles.
M. BEAUPRE: Le premier serait d'environ 800,000 pieds? Le premier
ministre a annoncé
dernièrement qu'il y en aurait un de 800,000 pieds.
M. SAINT-PIERRE: Celui de 800,000 pieds, c'est celui que nous voulons
construire sur le boulevard de l'Entente.
M. BEAUPRE: Et, est-ce que dans les estimations actuelles, il y a une
prévision pour cet Immeuble du boulevard de l'Entente? Et quelle serait
cette estimation?
M. SAINT-PIERRE: Si vous voulez, nous allons terminer cela.
M. BEAUPRE: D'accord.
M. SAINT-PIERRE: Ensuite, au boulevard de l'Entente, nous
prévoyons ces 850,000 pieds qui seront bâtis parce que les
architectes sont nommés.
M. BEAUPRE: Quels sont les architectes?
M. SAINT-PIERRE: Les architectes sont Laterre...
M. BEAUPRE: Laterre?
M. SAINT-PIERRE: Laterre et compagnie.
M. LOUBIER: De quelle façon procédez-vous au choix des
architectes?
M. SAINT-PIERRE: Nous commençons par chercher autant que possible
l'endroit où se situent les bâtisses, et ensuite, nous essayons
d'engager, autant que possible, un architecte qui a de l'expérience dans
ce genre de construction.
M. LOUBIER: Le ministre ne manque pas de suavité!
M. SAINT-PIERRE: De quelle manière procéderiez-vous?
M. LOUBIER: Bien, je ne le sais pas. Je demande au ministre sa
manière parce que nous la connaissons passablement! La plupart des
architectes choisis sont des amis assez...
M. GOSSELIN: Notoires...
M. LOUBIER: ...notoires du parti! Et je n'en connais pas jusqu'ici du
moins, des architectes, qui ont milité dans un autre parti qui ont pu
être favorisés!
M. SAINT-PIERRE: Non mais, il y a de bons architectes dans le parti!
M. LOUBIER: Je ne dis pas qu'il n'y en a pas de bons! C'est une autre
façon, une autre manière de faire un petit patronage rentable, en
gants blancs; ça en est quand même!
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas du patronage en ce qui concerne le
ministre, soyez assurés!
M. BEAUPRE: Quel serait...
M. SAINT-PIERRE: Parce que M. Laterre qui est architecte, je ne l'ai
jamais rencontré, pas une fois!
M. LOUBIER: Pas besoin! C'est plus prudent même!
M. GOSSELIN: Il y en a qui cherchent!
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre des Travaux publics pourrait nous
dire quel est le montant qu'il y a dans ses estimations pour cet immeuble du
boulevard de l'Entente à 850,000 pieds de superficie?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons environ $3 millions.
M. BEAUPRE: Est-ce que cela inclut le prix du terrain?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. BEAUPRE: Pour l'immeuble.
M. SAINT-PIERRE: Non, c'est le prix de la construction que je vous ai
mentionné. Tout ce qui est acheté avant sera chargé au
compte de l'immeuble, pour en faire le total. C'est pour cela que lorsque nous
achetons des terrains, nous achetons des terrains peut-être pour
prévoir non un édifice quelconque...
M. BEAUPRE: Est-ce que...
M. SAINT-PIERRE: ...c'est pour avoir du terrain supplémentaire,
au besoin.
M. BEAUPRE: Est-ce que vous prévoyez dépenser cette somme
d'ici la fin de l'exercice financier?
M. SAINT-PIERRE: Il faut prendre en considération qu'il arrive
souvent que nous ayons
des surprises à la fin de l'année pour bien des raisons.
Il peut y avoir des grèves, il peut y avoir une difficulté
à se procurer du matériel, il peut y avoir ensuite des plans qui
ne sont pas acceptés tout de suite, il faut recommencer, ils ne sont pas
suivant le programme du ministère. Alors, il s'y passe des mois et des
mois parfois!
M. BEAUPRE: Quel serait le coût total de l'immeuble?
M. SAINT-PIERRE: Il faut que ce soit approuvé par la Commission
d'aménagement de Québec parce que après tout, nous
bâtissons dans Québec.
M. BEAUPRE: Quel serait le coût total prévu de l'immeuble,
sur le boulevard de l'Entente?
M. SAINT-PIERRE: Environ $9 millions.
M. BEAUPRE: $9 millions? Et comment cela se fait-il pour 850,000 pieds
carrés, $9 millions?
M. SAINT-PIERRE: C'était pour la première tranche. Cela
n'a pas été changé sur le rapport.
M. BEAUPRE: Parce qu'on nous a dit que c'était le plus vaste
immeuble!
M. SAINT-PIERRE: Tout en étant le plus vaste, il est un peu moins
coûteux que celui que nous bâtissons sur la cité
parlementaire.
M. BEAUPRE: Dans les estimations, M. le ministre, est-ce que vous avez
une provision pour la réparation...
M. SAINT-PIERRE: Un premier plan comportait deux tours. Là,
actuellement, il y a quatre tours. Alors c'est le double, c'est $18
millions.
M. BEAUPRE: $18 millions. Est-ce que vous avez une estimation pour la
transformation ou l'addition au palais de justice actuel, qui est dans mon
comté également?
M. SAINT-PIERRE: Tant qu'on n'aura pas l'autorisation de détruire
le palais de justice et de démolir l'hôtel St-Louis, je pense
qu'on ne peut pas annoncer beaucoup de projets...
M. BEAUPRE: Mais est-ce que vous avez une estimation, un montant
à l'heure actuelle dans votre budget?
M. SAINT-PIERRE: $150,000.
M. BEAURPE: C'est tout ce qu'il y a!
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. BEAUPRE: Moi pour un, je favorise le projet que le ministre a mis de
l'avant soit l'agrandissement du palais de justice avec la transformation des
immeubles acquis. Je suis avocat et je considère que le vieux
Québec, par l'entremise du palais de justice, connaît une certaine
activité qu'il serait déplorable de voir disparaître. Je
comprends qu'il y en a qui ont des scrupules au point de vue esthétique,
mais moi, je n'en ai pas. Parce que j'ai beau regarder l'hôtel St-Louis,
je n'y vois pas de choses qu'il faille tellement conserver sauf,
peut-être, une pièce commémorative, si jamais on
transforme. Alors, je demanderais au ministre de continuer ses efforts pour
essayer d'obtenir la permission...
M. SAINT-PIERRE: J'ai certainement bien à coeur de démolir
cet édifice pour le remplacer par le palais de justice. Nous avons
soumis des plans, c'est-à-dire, une maquette...
M. BEAUPRE: Le maire de Québec a manifesté son intention
de se rallier au projet, est-ce que cela a pu aider?
M. SAINT-PIERRE: Cela a pu aider, mais les trois commissions, pour
s'accorder, demandent la formation d'une autre commission pour pouvoir
décider.
M. BEAUPRE: Les esquises qu'on a critiquées, est-ce qu'on
travaille à les changer? à trouver une nouvelle perspective?
M. SAINT-PIERRE: On a établi un plan directeur. D'un autre
côté, il faut absolument que l'annexe du palais de justice soit
construite là où se trouve l'hôtel St-Louis. Il n'y a aucun
moyen d'acheter aucun terrain si nous voulons avoir quelque chose de convenable
autrement que de démolir le vieil hôtel St-Louis pour le remplacer
par un édifice qui serait d'accord avec les structures environnantes et
qui, j'en suis assuré, permettra non seulement d'améliorer ou
d'enjoliver ce coin de rue, mais permettra en même temps d'avoir un bloc
solide, un coin, un immeuble qui, joint à celui qui est habité
par le ministère du Bien-Etre social, à 39 St-Louis, fera de ces
deux édifices joints ensemble, je crois, un édifice, sinon joli,
au moins bien en harmonie avec le décor.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre a discuté avec les membres de
la Commission d'aménagement de Québec? Est-ce qu'il s'est rendu
compte qu'elle est favorable au projet maintenant? J'ai rencontré de ses
membres, moi, et ils semblent en faveur.
M. SAINT-PIERRE: Ils hésitent, évidemment. Ils
hésitent beaucoup parce qu'il leur semble que nous allons
peut-être détruire un édifice qui serait historique. Je ne
veux pas me mêler de ce que dit cette commission, mais je crois
réellement que pour construire une annexe au palais de justice, c'est le
seul endroit. L'édifice que nous allons construire sera tout à
fait en harmonie avec le milieu et qu'en outre cela amènerait dans le
vieux Québec, à l'intérieur des murs, une
clientèle, des avocats, des visiteurs, enfin beaucoup de gens, afin de
permettre qu'à l'intérieur même des murs il y ait de
l'activité et qu'il y ait en même temps ce qui semble
être le mot le plus juste je dirais des activités à
l'intérieur des murs, pour ne pas rendre ces coins sombres et non
habités.
M. BEAUPRE: Je répète que c'est dans mon comté et
je serais désolé que le palais de justice ne soit pas agrandi
pour répondre aux besoins actuels et je souhaite que tous les
intéressés finissent par accorder leurs violons. J'ai
rencontré les membres de la commission d'aménagement et
l'architecte qui est là à plein temps: Il me dit être
favorable. Le Président, la même chose. Et le maire de
Québec est favorable, il fait partie de la commission d'urbanisme. Le
ministre a présenté une esquisse qui n'a peut-être pas plu,
mais il y a moyen d'en faire d'autres. A supposer que les violons s'accordent,
M. le ministre, est-ce que vous pensez qu'on peut commencer les travaux
bientôt?
M. LOUBIER: Il n'y a pas d'argent.
M. SAINT-PIERRE: L'argent n'est pas voté, il y a seulement
$150,000.
M. BEAUPRE: Mais alors, où irions nous? Cela veut dire un autre
délai d'une année.
M. LOUBIER: C'est ça. Ce n'est pas prévu dans le budget
actuel.
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de décisions qui ont
été prises.
M. BEAUPRE: Est-ce que vous espérez prochainement en avoir?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons fait toutes les démarches qu'il
était possible de faire. Les commissions ont un rôle à
remplir, elles le remplissent bien. Mais seulement nous avions pensé,
lorsque nous avons acheté l'hôtel St-Louis, de régler ce
problème d'une annexe pour le palais de justice, un problème qui,
naturellement, est très difficile à régler pour le moment,
mais qui, je l'espère, va se régler bien-tôt
M. BOUDREAU: Est-ce qu'il y a une limite de temps où une
réponse définitive doit être donnée?
M. SAINT-PIERRE: Je ne siège pas moi-même sur la
commission, je ne la rencontre pas, mais je pense que les officiers qui sont
avec moi...
M. BOUDREAU: Cela peut traîner bien longtemps s'il n'y a pas de
limite de temps.
M. BEAUPRE: Mais, quel est l'obstacle? Est-ce la commission d'urbanisme,
est-ce la commission d'aménagement, est-ce...?
M. SAINT-PIERRE: Les trois commissions à ce que me dit
l'architecte en chef, qui a assisté à la dernière
assemblée, ont demandé qu'une autre commission soit nommée
pour étudier un plan directeur.
M. BEAUPRE: Un plan directeur pour l'annexe au palais de justice.
M. SAINT-PIERRE: Pour le vieux Québec, à ce qu'on me dit.
Moi, je n'étais pas là, évidemment, mais je sais bien que,
dans le moment, nous ne pouvons pas prévoir de dépenser des
montants après que le budget sera voté, autres que ceux qui sont
proposés ici.
M. BEAUPRE: Dois-je déduire que l'on veut
réaménager tout le vieux quartier en même temps que
l'annexe du palais de justice? Etait-ce l'idée des membres du
comité?
M. SAINT-PIERRE: Ils en connaissent beaucoup plus long que nous
là-dessus et peut-être qu'ils envisagent aussi__Ils ont
peut-être des raisons que nous ne connaissons pas. Mais notre intention
était, il me semble, d'enjoliver ce coin du Québec qui a besoin
d'être un peu plus actif qu'il l'est actuellement, il aurait
été peut-être mieux de bâtir le palais de justice
à l'extérieur. Mais après mûres
considérations, il a été jugé à propos... Le
Barreau s'opposait et mol d'ail-
leurs je n'étais pas en faveur que le palais de justice soit
déplacé dans une ville comme Québec ou enfin, je crois que
c'est un des sites les plus attrayants, là où se trouvent le
palais de justice, le Château Frontenac, l'église, enfin les
édifices sur la rue Ste-Anne et les autres. C'est l'endroit idéal
pour le palais de justice et il n'y a aucune raison pour que l'annexe ne soit
pas bâtie où se trouve l'hôtel St-Louis, il n'y a aucune
raison quant à nous.
M. BEAUPRE: Qu'est-ce qu'il arrive de l'immeuble de l'hôtel
St-Louis qui est la propriété du gouvernement en ce moment?
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui l'occupe?
M. SAINT-PIERRE: Absolument personne.
M. GOSSELIN: M. le ministre nous fait grand état de ses agents
qui exproprient ou achètent pour le gouvernement. Est-ce que le ministre
a des commentaires à faire quant à l'acquisition de l'hôtel
St-Louis pour un montant de $1,200,000? Et un article qui a paru dans un
journal de Montréal, en date du 17 janvier, nous rapporte que la
province a payé environ $200,000 à des courtiers dans cette
transaction. L'hôtel est toujours debout, le gouvernement pale des taxes
à la ville.
M. SAINT-PIERRE: Le journal n'a pas raison. C'est tout à fait
faux.
M. GOSSELIN: Mais voici, M. le Président. Je sais
pertinemment..,
M. SAINT-PIERRE: Quel journal à part ça?
M. GOSSELIN: ... pour avoir connu l'ancien gérant de
l'hôtel St-Louis qui m'a déclaré lui-même, quelque
temps avant sa mort, qu'il y aurait, dans cette transaction-là,
certainement eu un montant payé en trop et que cet immeuble-là
aurait pu s'acheter pour environ $900,000?
M. SAINT-PIERRE: Le Château St-Louis par lui-même nous a
coûté seulement $500,000.
M. GOSSELIN: L'hôtel St-Louis? M. SAINT-PIERRE: L'hôtel
St-Louis.
M. GOSSELIN: Vous a coûté $500,000? Quels
étaient...
M. SAINT-PIERRE: On a acheté tout le quartier, tout le
carré, la rue Mont-Carmel, la rue Haldimand d'un bout à l'autre,
nous avons acheté ça d'une succession qui... Le prix que nous
avons payé, je crois, est de $2,010,000.
M. GOSSELIN: $2,010,000 au lieu de $1,200,000.
M. SAINT-PIERRE: On n'a jamais payé $1,200,000. il n'y a jamais
eu de montant de $1,200,000 nulle part.
M. GOSSELIN: Combien avez-vous payé pour l'hôtel St-Louis
seulement?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons acheté tout l'ensemble du bloc.
M. GOSSELIN: A combien pour ça?
M. SAINT-PIERRE: A $2,010,000.
M. GOSSELIN: $2,010,000. Comme se fait-il que l'on ait mentionné,
l'an passé, lors de l'étude des crédits... Je me souviens
fort bien, lorsqu'on a demandé au ministre combien on avait payé
pour l'hôtel St-Louis, il nous a mentionné $1,200,000.
M. SAINT-PIERRE: C'est impossible. Dans les comptes publics...
M. RUSSELL: Notaire Baillargeon.
M. SAINT-PIERRE: ... c'est bien écrit $2,010,000.
M. LOUBIER: De toute façon ce n'est pas juste...
M. SAINT-PIERRE: C'est tout le carré.
M. LOUBIER: C'est tout le carré.
M. SAINT-PIERRE: C'est le même achat. C'est à la page 674;
la compagnie du St-Louis limitée, $2,010,000.
M. BEAUPRE: Cela inclut l'immeuble neuf qui avait été fait
il y a trois ans?
M. SAINT-PIERRE: Oui, l'immeuble a été loué, sur
lequel nous avions un loyer assez considérable...
UNE VOIX: Quelle est la proportion du loyer?
M. BEAUPRE: $17,000 par année?
M. SAINT-PIERRE: D'ailleurs, d'après les calculs que nous avons
faits, le bail avait été signé avec les
propriétaires, 39 St-Louis, où était logé le
ministère du Bien-être; en payant 15 ans de loyer, nous avons
l'édifice pour rien.
La valeur du terrain et des terrains qui sont en arrière, il n'a
pas de différence; cette bâtisse-là d'ailleurs a
coûté au-delà de $1,600,000, au 39 St-Louis.
M. GOSSELIN: Dans le raisonnement que le ministre m'a fait, il y a
quelque chose qui m'étonne, c'est que vous avez signé des baux
pour la valeur de bâtisse pour une période de dix ans. Dans un
autre article que nous avons discuté d'ailleurs, je n'ai peut-être
pas le droit d'y revenir. Le ministre nous dit qu'il était
préférable d'acheter cet édifice-là parce que dans
quinze ans l'édifice va vous rester pour rien. Si ce raisonnement
là est bon pour le cas des édifices qui ont été
achetés de la Cie du Saint-Louis limitée, je me demande pourquoi
le raisonnement n'aurait pas été aussi bon pour les autres
édifices sur lesquels le gouvernement...
M. SAINT-PIERRE: Les édifices que nous avons loués ne sont
pas tout à fait aussi fonctionnels que si on les bâtissait
nous-mêmes. Nous les avons loués tels qu'ils étaient
construits. Cette propriété a été louée du
temps de mon prédécesseur, louée quelques années
avant 1960.
M. GOSSELIN: Oui, bien...
M. SAINT-PIERRE: C'est un bail qui a été signé pour
15 ans et qui se continuait. En achetant cette
propriété-là, en prenant en considération le loyer
que nous avons payé et que nous continuerions à payer, ce qui est
environ $175,000 par année, je ne le sais pas trop... y compris les
bâtisses qui sont en arrière, qui vont être
rénovées et puis qui vont servir...
M. GOSSELIN: Cela comprend le garage?
M. SAINT-PIERRE: Le garage entre ici. L'Hôtel St-Louis. En
construisant une annexe pour le palais de justice, l'édifice pourrait
servir même plus tard, complètement, pour le palais de justice.
Alors l'annexe complète pourrait s'agrandir d'autant de pieds qu'il y a
d'espace dans l'édifice qui est habité par le ministère du
Bien-être dans le moment, additionnée à celle qui servira
à l'hôtel St-Louis.
M. GOSSELIN: Alors, dans ce montant total de $2,010,000, on peut
conclure que l'évaluation pour l'hôtel St-Louis lui-même
n'était que d'environ $500,000.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministère a transigé directement
avec les mandataires de la succession de Baillargeon?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. LOUBIER: Non.
M. SAINT-PIERRE: Par l'agent.
M. LOUBIER: L'agent de qui?
M. SAINT-PIERRE: De Baillargeon. Qui est venu nous offrir la
propriété.
M. LOUBIER: Qui était-il?
M. SAINT-PIERRE: M. Hunt M. Roland Hunt. De Québec.
M. LOUBIER: De Québec. Qui est un agent d'immeubles?
M. SAINT-PIERRE: Je ne sais pas s'il vend du tabac.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il est un agent d'immeubles, M. Hunt? Est-il agent
d'immeubles?
M. SAINT-PIERRE: Il est agent d'immeubles.
M. LOUBIER: Agent d'immeubles.
M. SAINT-PIERRE: Il nous a offert la propriété comme il
nous en offre encore dans le moment, et que d'autres nous en offrent.
M. LOUBIER: Il n'y a jamais eu de négociations directes entre le
gouvernement...
M. SAINT-PIERRE: La seule possibilité d'avoir des
négociations directes, c'est quand ils ont un agent.
M. LOUBIER: Il y avait l'agent à ce moment-là.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons engagé un agent, il nous l'a offert
d'ailleurs pendant un an.
M. LOUBIER: Quel était le prix de l'offre à ce
moment-là?
M. SAINT-PIERRE: $2,200,000.
M. LOUBIER: $2,200,000 et vous l'avez négocié pour
$2,010,000.
M. SAINT-PIERRE: Nous l'avons évalué et sa valeur
réelle ne dépassait pas ça. Evidemment, je ne connais pas
sa commission, mais j'ai téléphoné plusieurs fois quand
j'ai vu les appels dans les journaux; les vendeurs m'ont dit que le chiffre
mentionné était astronomique comparativement à ce qu'il
avait payé.
M. LOUBIER: Maintenant, est-ce que...
M. SAINT-PIERRE: Ce sont les meilleures personnes à questionner
pour savoir le prix parce que ce sont elles qui vont payer, ce n'est pas
moi.
M. LOUBIER: Maintenant, au moment de faire les négociations et
les approches pour acheter cet immeuble-là, est-ce que le
ministère s'était enquis auprès des différentes
commissions s'il y avait possibilité de s'entendre sur la construction
d'une annexe pour le palais de justice? Parce que là, apparemment, vous
retardez de deux, trois ans.
M. SAINT-PIERRE: La commission n'existait pas à ce
moment-là.
M. LOUBIER: La commission...
M. SAINT-PIERRE: Il y avait d'autres commissions qui existaient. La
Commission des monuments historiques?
M. LOUBIER: Des monuments historiques puis il y avait la commission
d'urbanisme.
M. SAINT-PIERRE: C'est ce que mes officiers me disent, ce n'est
pas...
M. LOUBIER: La commission d'urbanisme existait à ce
moment-là sûrement, s'il y a deux ans, s'il y a trois ans.
M. SAINT-PIERRE: La commission d'aménagement.
M. LOUBIER: Oui, c'en est une qui n'existait pas. Je présume
qu'il n'y avait aucune...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, il y a des commissions qui sont en faveur,
il y en a une qui n'est pas en faveur du tout. Elles ne sont pas toutes contre
le fait que nous construisions l'annexe du palais de justice là; c'est
pour ça, je demande de voir une autre commission là-dessus...
M. LOUBIER: Ce sont sûrement les mêmes architectes...
M. SAINT-PIERRE: Les objections portent sur les lignes
architecturales.
M. BEAUPRE: Est-ce que ce n'est pas plutôt pour les
bâtisses... qu'il y en a une qui s'oppose. On craint qu'elles ne soient
démolies.
M. SAINT-PIERRE: Je veux dire, il y a deux édifices que nous
sommes à rénover dans le moment, en arrière de
l'édifice Bédard. Il y en a d'autres qui, évidemment...
D'ailleurs, ce sont les Affaires culturelles qui ont la possession de ces
bâtisses et qui font faire des aménagements pour rendre le centre
du Vieux Québec encore plus intéressant et plus
représentatif des temps passés.
M. BEAUPRE: Est-ce que la superficie prévue sur le site de
l'actuel hôtel St-Louis... Quelle était cette superficie
prévue pour fournir au palais de justice actuel?
Nous n'avons pas prévu d'espace. Nous avons l'intention d'acheter
un autre édifice tout à fait voisin du palais de justice
où se trouvent deux restaurants. Mais il fallait, en démolissant
ces bâtisses, reculer jusqu'à la ligne du palais de justice pour
construire.
M. BEAUPRE: Ma question est: Quelle est la superficie dont pourra
bénéficier le palais de justice lorsqu'on l'aura construit sur le
site de l'actuel hôtel St-Louis? Est-ce que la superficie est
suffisamment...
M. SAINT-PIERRE: Il est difficile de le dire dans le moment parce qu'il
faudrait s'entendre avec la commission d'aménagement qui demandera
peut-être une certaine distance. La hauteur n'est pas encore
déterminée. Nous ne pouvons pas bâtir ni en hauteur ni en
largeur sans avoir l'assentiment de la commission.
M. BOUDREAU: D'où vient la principale objection, de la commission
des monuments historiques?
M. SAINT-PIERRE: Bien, c'est celle-là, oui.
M. GOSSELIN: Maintenant, lorsque vous avez fait l'acquisition de
l'hôtel St-Louis, est-ce que vous avez fait l'acquisition de
l'hôtel avec les meubles et en somme tout ce qu'il y avait à
l'intérieur ou si vous n'avez fait l'acquisition que de la
bâtisse?
M. SAINT-PIERRE: Seulement de la bâtisse. Nous n'avons fait
l'acquisition d'aucun meuble.
M. RUSSELL: Qui est M. Raymond Pronovost?
M. LOUBIER: Une minute.
M. GOSSELIN: Vous n'avez acheté que l'immeuble. Vous n'aviez
rien, absolument rien eu qui allait à l'intérieur de la
bâtisse?
M. SAINT-PIERRE : Bien, c'est évident, c'est parce qu'une
question a été posée.
M. GOSSELIN: Non, non, cela viendra après.
M. SAINT-PIERRE: Le garage a été vendu par le
propriétaire de l'hôtel, il y a eu une entente qui a
été faite, cela a été vendu durant tant de jours.
On n'a touché à rien là-dessus. On s'était entendu
avec lui qu'il quitterait les lieux le 30 septembre. Je pense qu'on lui a
laissé plusieurs jours de délai pour pouvoir
libérer...
M. GOSSELIN: Ces commissions qui sont payées à des agents,
des intermédiaires, on peut les retrouver dans le livre des comptes
publics?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, les chiffres qui sont indiqués ici,
les frais du notaire, les estimateurs associés, le propriétaire
associé est Raymond Pronovost, $33,600. J'ai bien expliqué cela.
Ah oui! Raymond Pronovost, c'est le propriétaire de la maison, cette
dernière maison qui est au fond de la rue Haldimand, au coin. Elle ne
faisait pas partie du carré; c'était la seule qui n'était
pas dans le carré. C'est celle-là qui manquait pour le
carré. Elle est en arrière, sur Haldimand, près du Mary
Mount College.
M. GOSSELIN: Tout cela a toujours passé par l'entremise du
même agent, M. Hunt. Il en est de même pour la maison de M.
Pronovost.
M. SAINT-PIERRE : Cela je ne m'en rappelle pas, je ne suis pas capable
de trouver.
M. LOUBIER: Quel est le montant de taxes que le gouvernement est
obligé de payer pour conserver cette
propriété-là?
M. SAINT-PIERRE: On ne paie pas de taxes. Il y a un arrangement entre la
ville de Québec et le gouvernement, qui paie tant par année pour
tous les édifices.
M. LOUBIER: Ce qui inclut l'hôtel St-Louis.
M. SAINT-PIERRE: Ce qui inclut... Oui, oui, tout ce qui appartient... Le
loyer que l'on payait, c'était pour l'édifice que vous avez
demandé tout à l'heure, $11,648.48 par mois; $3.40 le pied
carré.
M. LOUBIER: Est-ce que les assurances-incendie, tout cela, la
responsabilité sur l'hôtel St-Louis actuellement? Est-ce que le
gouvernement...
M. SAINT-PIERRE: Il y a des surveillants, mais il n'y a pas
d'assurances.
M. LOUBIER: Il n'y a pas d'assurances. Si, par exemple, il arrivait un
incendie et puisque...
M. SAINT-PIERRE: On pourrait construire le palais de justice.
M. LOUBIER: Ce n'est pas si facile que cela au point de vue
légal. S'il y aune responsabilité condamnable de la part du
propriétaire qui est le gouvernement... disons qu'il y aurait une
conflagration, qu'est-ce qu'il se présente?
M. SAINT-PIERRE: Quelle responsabilité? On a un surveillant
à l'intérieur.
M. LOUBIER: Oui, mais le surveillant, ce n'est pas une armée de
pompiers, monsieur le ministre.
M. LAVOIE (Wolfe): Au Bois de Coulonges...
M. LOUBIER: Jamais les pompiers ne sont installés... Si, à
un moment donné, il se détache quelque chose de l'immeuble sur un
passant, le gouvernement n'a peut-être pas d'assurances.
M. SAINT-PIERRE: Bien, il a des assurances pour la responsabilité
publique.
M. LOUBIER: Ah! il a des assurances pour la responsabilité
publique?
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est certainement pas mon ministère qui...
Evidemment, je ne voudrais pas parler...
M. LOUBIER: Je comprends...la responsabilité publique...
M. SAINT-PIERRE: Je crois que la responsabilité publique est
couverte par une police qui est contrôlée par le ministère
des Finances.
M. RUSSELL: Le ministre avait un surveillant au garage de la Petite
Rivière, à l'entrepôt? Il a brûlé!
M. GOSSELIN: Il y en avait à Bois de Coulonges, mais...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que vous croyez que ce sont nos surveillants qui
ont mis le feu?
M. LOUBIER: Le surveillant, que peut-il faire?
M. RUSSELL: il n'empêche pas le feu! M. LOUBIER: il constate le
feu et il appelle.
M. SAINT-PIERRE: C'est cela. Mais qu'est-ce que c'est? Est-ce qu'il y a
deux sortes de surveillants? Est-ce qu'il y a des surveillants-pompiers?
M. LOUBIER: Non, c'est tout simplement pour répondre à la
boutade du ministre...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de boutade vous demandez si le surveillant
ne pourrait pas empêcher... Qu'est-ce que vous voulez d'autre qu'un
surveillant pour surveiller une bâtisse?
M. LOUBIER: Le ministre sait très bien que si le surveillant est
au premier étage et que le feu part du troisième ou du
quatrième...
M. SAINT-PIERRE: Qu'est-ce que vous voulez faire?
M. LOUBIER: Tout ce qu'il fera... A un moment donné il va
peut-être actionner le système pour appeler les pompiers?
M. SAINT-PIERRE: Et que pourrait-il faire de mieux?
M. LOUBIER: Mais ce n'est pas nous qui gouvernons le ministère.
Le ministre doit...
M. SAINT-PIERRE: Une suggestion!...
M. LOUBIER: ...trouver les solutions aux problèmes.
M. SAINT-PIERRE: J'apprécierais grandement une suggestion de la
part du député.
M. LOUBIER: Je vais lui en faire une dans un autre ordre je ne
sais si le ministre va l'accepter concernant la construction au
ministère de l'Education sur la cité parlementaire.
Etant donné l'importance de cette bâtisse qui implique une
somme de $25 millions, pourquoi au lieu de donner les plans à un
architecte favori et favorisé, ne pas aller par la voie du concours
public à tous les architectes ouverts, tous les bureaux d'architectes
dans la province?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, il s'agit là d'un.,.
M. LOUBIER: En donnant des normes et des critères de base, comme
on le fait pour des bâtisses de grande envergure, et à ce
moment-là, je crois que le gouvernement aurait profit à recevoir
les idées originales et les plans de différents bureaux.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons eu en plusieurs occasions de telles
idées, mais il faut surtout constater par exemple que, lorsque vous
faites faire des plans pour un édifice de $25 millions, cela prend un
bureau d'architectes assez important, pour la simple raison qu'il est
obligé de financer des centaines de milliers de dollars.
M. LOUBIER: Oui, mais le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Des centaines de milliers de dollars!
M. LOUBIER: Le bureau d'architectes qui aura la...
M. ALLARD: ...les plans est capable d'avoir la finance!
M. LOUBIER: C'est facile!
M. SANT-PIERRE: Il faudrait certainement avoir passé par le
ministère...
M. LOUBIER: Parce que je pense bien qu'au départ, le
ministère exigerait surtout des esquisses, pas le plan dans tous ses
menus détails, c'est dans les esquisses pour voir...
M. SAINT-PIERRE: Il faut évidemment beaucoup de travail de la
part du ministère aussi qui est obligé de prendre des
responsabilités et pour le coût et pour... il y a eu des cas
où nous avons demandé des concours, et les plans qui ont
été présentés devant le jury dépassaient de
$2 ou $3 millions le montant qui était réellement le maximum que
nous devions dépasser.
M. LOUBIER: Le ministère n'est pas obligé de les accepter,
à ce moment-là!
M. SAINT-PIERRE: Non pas le ministère, mais le jury les a
acceptés, par exemple!
M. LOUBIER: Le ministère n'est pas obligé d'accepter,
à ce moment-là!
M. SAINT-PIERRE: Lorsque des plans complets sont présentés
pour un édifice qui coûterait tant de millions et que c'est un
édifice qui doit coûter peut-être 40% ou 50% moins cher, il
faut prendre en considération qu'il faut du personnel pour
défaire les plans et pour les refaire.
M. LOUBIER: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ...et que nous n'avons pas le temps, nous, de montrer,
de vérifier, revérifier et refaire. Je pense qu'il pourrait se
faire des concours pour les plans de temps en temps, mais on ne peut pas
toujours faire des plans et des concours semblables, même si c'est le
gouvernement.
M. LOUBIER: Mais, nous devons recourir aux services d'architectes.
M. SAINT-PIERRE: Oui, comme c'est l'habitude d'ailleurs,..
M. LOUBIER: C'est très bien, mais le ministre sait fort bien
qu'au départ, il peut demander tout simplement des esquisses. D'ailleurs
c'est ce qu'ils ont fait...
M. SAINT-PIERRE: Cela paraît tout simple...
M. LOUBIER: ... au ministère de la Justice. Alors, dans le
domaine des esquisses, les bureaux d'architectes n'ont pas à engloutir
des milliers et des milliers de dollars ou des centaines de milliers de
dollars.
M. SAINT-PIERRE: Les esquisses...
M. LOUBIER: Si les esquisses sont acceptées ou acceptables par le
ministère, les bureaux d'architectes à ce moment-là
peuvent plonger dans les plans dans tous leurs détails et alors recevoir
du ministère des instructions...
M. SAINT-PIERRE: Sans donner le contrat à l'architecte qui fait
le concours?
M. LOUBIER: Il pourraient procéder comme première
étape, par esquisse.
M. SAINT-PIERRE: Juste pour ses dessins!
M. LOUBIER: Et si les dessins sont acceptés, par ceux, par
exemple, de l'architecte Lamothe, alors il faut lui donner la
préférence étant donné que son esquisse a
été acceptée.
M. SAINT-PIERRE: Nous prendrons cela en considération.
Ce serait au moins un départ de décentralisation. Nous
avons eu des expériences; sur les monuments historiques, nous en avons;
nous en avons dans d'autres sphères aussi. Je crois que le Pavillon du
Québec, ici, a été construit de cette façon, et
nous avons l'immeuble de la Confédération, ici...
M. BEAUPRE: Cet immeuble-là a-t-il été construit
par les Travaux publics?
M. SAINT- PIERRE: Pour la construction.
M. BEAUPRE: Pour la construction. Est-ce que les estimations sont dans
les montants mentionnés tout à l'heure?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. BEAUPRE: Quel est le montant exact de...?
M. SAINT-PIERRE: $7 millions.
M. BEAUPRE: Est-ce qu'à l'heure actuelle vous prévoyez
faire commencer la construction cet été?
M. SAINT-PIERRE: Ah oui! l'excavation est faite exprès pour
commencer!
M. BEAUPRE: Les soumissions ont-elles été données
pour la bâtisse elle-même?
M. SAINT-PIERRE: Les soumissions n'ont pas été
demandées encore pour la construction même.
M. BEAUPRE: Est-ce à dire que les plans ne sont pas
complétés?
M. SAINT-PIERRE: Oui. Les plans définitifs sont arrivés
aujourd'hui, cela adonne ainsi.
M. BEAUPRE: Est-ce que vos experts pensent pouvoir compléter
l'immeuble avant 1967?
M. SAINT-PIERRE: Ah! nous comptons toujours terminer un immeuble
à temps, pourvu qu'il n'y ait pas de grève!
M. GOSSELIN: Il y a quelque chose que je ne comprends pas...
M. SAINT-PIERRE: Il y a des grèves qui nous ont reculés de
cinq mois sur des édifices! Les grèves, les journaux nous
accusent de cela mais, d'un autre côté, ce n'est pas notre
faute!
M. GOSSELIN: Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans la
réponse que vient de nous donner le ministre; il dit que les excavations
sont faites en prévision de commencer la construction
immédiatement, dès cet été, et du même coup
il nous dit que les plans ne sont pas terminés...
M. SAINT-PIERRE: Les plans ne sont pas terminés. Evidemment,
quand on par le d'un plan, c'est d'un plan terminé, avec des divisions,
avec tout, avec le fonctionnement des services! On peut avoir un mur, on peut
connaître la grandeur d'un édifice et on peut en faire
l'excavation et la profondeur, facilement d'avance, et on termine les plans
après!
M. GOSSELIN: Je me souviens de dessins épouvantables qui ont
été faits, entre autres, sur la construction du pavillon
St-Georges à Sherbrooke.
M. SAINT-PIERRE: Le terrain n'était pas acheté!
M. GOSSELIN: ...Mais on parlait qu'il n'y avait pas de plans, pas de
risques. C'était exactement la même chose qu'il y avait dans ce
temps-là! Il y en avait des plans, on savait où on allait...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y avait pas de plans, il n'y avait rien de
précis!
M. GOSSELIN: Comment, il n'y avait pas de plans? Il y avait autant de
plans dans le cas du pavillon St-Georges que dans le cas de la bâtisse
dont le ministre vient de parler.
M. SAINT-PIERRE: Au contraire!
M. GOSSELIN: Bien oui, c'était une bâtisse...
M. SAINT-PIERRE: Où sont-ils ces plans-là?
M. GOSSELIN: ... qui avait été construite à
Joliette, exactement la même chose!
M. SAINT-PIERRE: Le terrain même, ce n'est pas à
Sherbrooke, c'est à Stoke.
M. GOSSELIN: C'est reconnu comme étant le pavillon St-Georges de
Sherbrooke.
M. SAINT-PIERRE: Bien oui, mais c'est Stoke.
M. GOSSELIN: De même que le ministre ne fait pas la
différence pour trois milles...
M. SAINT-PIERRE: C'est un endroit où on se procure l'eau
seulement dans le sous-sol, par des sources. Il n'y a seulement pas le service
d'aqueduc dans Stoke.
M. RUSSELL: Est-ce qu'ils manquent d'eau?
M. SAINT-PIERRE: Ils n'en manqueraient pas mais lorsque la source sera
tarie, il en manquera.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministre a raison de croire que la source peut
tarir?
M. SAINT-PIERRE: Si le député peut m'expliquer comment
elle ne tarira pas, je suis bien heureux de l'écouter.
M. RUSSELL: C'est le ministre qui dit qu'il va manquer d'eau un
jour!
M. SAINT-PIERRE: Ce que j'ai voulu dire c'est qu'il n'y a pas de service
d'aqueduc et c'est une affaire de cinq ans, et puis vous n'aimez pas...
M. GOSSELIN: D'après ce que le ministre nous a dit, on se rend
bien compte que tout va pas mal au petit bonheur parce que l'an dernier, on lui
avait demandé de nous donner un plan d'ensemble au juste pour nous
dire...
M. SAINT-PIERRE: Je ne l'ai pas encore donné, vous ne m'avez pas
posé de questions! Vous me posez des questions sur...
M. GOSSELIN: C'est ce que nous vous avons demandé, ce que vous
aviez l'intention de faire. On vous a demandé, en somme, quels
étaient les montants que vous désiriez attribuer pour la
construction des nouveaux immeubles et quels étaient les principaux
projets que vous aviez en tête et le ministre ne peut pas nous les
donner!
M. SAINT-PIERRE: Il me fait plaisir de vous donner les détails,
puisque vous les demandez!
Jusqu'ici vous m'avez posé des questions sur une
bâtisse...
M. GOSSELIN: Cela fait deux mois qu'on vous les demande!
M. SAINT-PIERRE: La politesse exige que j'attende vos questions!
M. GOSSELIN: La politesse exige!
M. SAINT-PIERRE: Actuellement, les plans sont à se faire pour la
prison des hommes à Québec. C'est un projet d'environ $12
millions; il y aura à peu près$l million de
dépensés cette année.
M. LOUBIER: Les travaux commenceront quand?
M. SAINT-PIERRE: L'édifice de l'Education dont je vous ai
parlé en est un de $25 millions.
M. GOSSELIN: La prison des hommes, à quelle date...
M. LOUBIER: Le début des travaux?
M. SAINT-PIERRE: Alors, les plans sont à se compléter et
le programme du ministère de la Justice nous a été
donné.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a un délai fixé pour la remise
des plans, d'échéance, ou si...?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, il n'y a jamais de délai, qui soit
donné dans les constructions du gouvernement...
M. LOUBIER: Il ne faut pas...
M. SAINT-PIERRE: Pour la simple raison qu'il faut prendre le programme
du ministère qui va le loger. Dans le cas de la prison de Québec
qui sera bâtie à Charlesbourg, les psychiatres ont pris plusieurs
mois pour étudier le projet au point de vue de la psychiatrie, ensuite
le ministre de la Justice lui-même et les membres de la
Sûreté provinciale...
M. LOUBIER: Là, on est rendu à la confection des plans.
Quel est l'architecte et quelle date d'échéance lui a-t-on
demandée pour la remise de ces plans-là?
M. SAINT-PIERRE: Walker et Tessier et leur bureau d'architectes.
M. LOUBIER: Mais quand se fera la remise des plans? Il doit y avoir une
limite de temps. Cela n'a pas de bon sens confier des plans à quelqu'un
et de lui dire: « Vous remettrez cela quand vous voudrez. »
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, avec les programmes que nous avons
actuellement, qui vont avec l'organisation des ministères, cela prend
plus de temps pour faire les plans que ça en prenait.
M. GOSSELIN: Il y a quelque chose que je ne comprends pas, dans votre
rapport, à la page 29: les plans pour la prison des hommes, qui sera
située à Charlesbourg, ont été acceptés.
M. SAINT-PIERRE: S'ils ont été acceptés, c'est
qu'ils sont prêts. L'ingénieur en structure est Jules Landry;
l'ingénieur en électricité, Paquet et Dutil;
équipement de cuisine, Léonard Savoie.
M. LOUBIER: Vous n'avez pas besoin de les nommer, on sait que ce sont
toujours les mêmes!
M. SAINT-PIERRE: Ne le demandez pas, monsieur!
M. GOSSELIN: Vous nous dites, dans votre rapport du ministère des
Travaux publics, que les plans ont été acceptés...
M. SAINT-PIERRE: Mon sous-ministre me dit que les plans ont
été repris, ils étalent acceptés et ensuite l'autre
commission est venue faire des changements nouveaux, d'après les
études qu'elle avaitfaites. D'ailleurs, elle essaie de construire ce
qu'il y a de plus efficace et, en même temps, de plus confortable,
jusqu'à un certains point, pour les prisonniers. En accord avec un
programme qu'ils ont, il faudrait que, lorsque le ministre de la Justice
passera son budget, vous lui demandiez quels sont ses plans actuels pour
bâtir des édifices de détention et d'autres.
M. RUSSELL: Est-ce que les plans vont changer aussi souvent que vous
allez changer de ministre de la Justice?
M. SAINT-PIERRE: Je ne suis pas le premier ministre de la province.
M. ALLARD: Est-ce que la prison actuelle des Plaines va
disparaître?
M. SAINT-PIERRE: Elle devra servir à d'autres fins.
M. ALLARD: C'est une vieille bâtisse.
M. SAINT-PIERRE: C'est une vieille bâtisse, mais elle peut servir
pour d'autres fins, qui ne sont pas tout à fait définies; mais,
vu que nous avons besoin de beaucoup d'espace...
M. ALLARD: Est-ce que ça pourrait servir pour faire des
bureaux?
M. SAINT-PIERRE: Non, mais ça pourrait servir peut-être
pour des archives. C'est parce que ça, c'est à peu
près...
M. GOSSELIN: Lorsque le ministère accepte des plans comme cela
qui sont préparés, sans aucun doute qu'il y a des sommes assez
considérables qui ont été dépensées, qui
paie pour les changements qui sont apportés par la suite? Quand on n'a
pas plus de plan d'ensemble que le ministre en a, c'est ça qui
coûte cher, il y a eu des plans qui ont été
préparés pour une bâtisse qui va coûter une somme
fabuleuse et puis, on vient et on change encore les plans et ça finit
par coûter cher.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, si les plans étaient
définitifs... Il faut payer pour les plans.
M. LOUBIER: Combien d'honoraires ont été payés pour
ces plans-là? Pour les architectes et les ingénieurs?
M. SAINT-PIERRE: $75,000.
M. LOUBIER: $75,000, et on leur demande à nouveau de changer tout
ça pour...
M. SAINT-PIERRE: Il n'a pas été question de ça. On
a dit, dans un livre, que les plans étaient définitifs...
M. LOUBIER: Oui, et là, ils ne le sont plus.
M. SAINT-PIERRE: Alors si les plans étaient définitifs
dans ce temps-là et si l'on a fait d'autres plans, je ne sais pas.
C'étaient des plans préliminaires peut-être, ou
définitifs.
M. GOSSELIN: Combien avait-on payé pour ces plans-là au
début?
M. SAINT-PIERRE: On ne paie pas pour les plans au début, on paie
sur un pourcentage suivant les travaux...
M. LOUBIER: Oui, mais de toute façon, c'est $75,000.
M. SAINT-PIERRE: $75,000 qui sont donnés en acompte.
M. LOUBIER: D'ailleurs, est-ce que vous croyez que les architectes ou
les ingénieurs qui ont confectionné ces plans-là, si vous
voulez apporter des modifications, ne peuvent pas prendre la même
responsabilité de surveillance et tout ça, parce qu'il y a eu des
modifications dans leurs plans par des tierces personnes?
M. SAINT-PIERRE: La seule différence, évidemment quand on
vous a parlé tout à l'heure que le premier projet était
pour un nombre de cellules moindre, il a été remplacé par
un autre projet qui coûte évidemment $12 millions au lieu de $8
millions...
M. GOSSELIN: Je vous ai dit à quelle page que j'avais pris
ça.
M. SAINT-PIERRE: J'ai à répondre à tous ceux qui
sont autour de moi, puis je vais vous répondre à part
ça.
M. ALLARD: C'est pour loger combien...?
UNE VOIX: Alors sur ces plans préliminaires, on ne paie pas.
M. SAINT-PIERRE: Cela change toute l'affaire.
M. LOUBIER: Pourquoi a-t-on dit $75,000?
M. SAINT-PIERRE: Mais là, on paie des acomptes sur les montants.
Ce ne sont pas des gens qui vivent de l'air du temps. Des architectes vont
faire des concours, les jeunes vont présenter ça...
M. LOUBIER: Le ministre dit qu'il a donné $75,000 comme
ça...
M. SAINT-PIERRE: Les plans préliminaires.
M. LOUBIER: ... suivant les plans produits.
M. SAINT-PIERRE: Acompte sur honoraires naturellement.
M. LOUBIER: Acompte sur honoraires? Ces plans
préliminaires-là n'ont pas été acceptés.
M. SAINT-PIERRE: Je pense que vous devriez...
M. LOUBIER: Non, on le demande au ministre de nous expliquer
ça.
M. SAINT-PIERRE: Un instant, il y a tellement de choses.
M. LOUBIER: Mais, le ministre...
M. SAINT-PIERRE: ... des chiffres, est-ce que les plans sont
acceptés ou pas acceptés?
M. LOUBIER: C'est son ministère, le ministre doit savoir...
M. SAINT-PIERRE: Vous dites que nous avons payé trop; vous me
posez des questions auxquelles moi-même je n'ai jamais pensé de ma
vie.
M. LOUBIER: Je sais bien que l'on paie pour faire faire des plans: Il
n'y a pas un homme qui ne sait pas ça.
M. SAINT-PIERRE: Très bien. Deuxièmement, vous savez bien
que lorsqu'on paie $75,000, on est responsable vis-à-vis le
ministère, qu'il faut faire approuver nos dépenses par la
trésorerie. Alors, eux, ils demandent évidemment des
explications, ils ne sont pas pour approuver un montant, mettre un O.K. sur un
montant de $75,000...
M. LOUBIER: Qu'est-ce que ça coûte?
M. SAINT-PIERRE: ... sans savoir ce qui c'est passé.
M. LOUBIER: Cela contredit ce que disait tout à l'heure le
ministre quand il nous parlait du choix des architectes. Il nous faut trouver
des personnes solvables parce qu'ils sont obligés d'investir des
milliers et des milliers de dollars. Là, il vient de nous dire qu'il
donne des acomptes d'honoraires d'avance.
M. SAINT-PIERRE: Certains plans peuvent prendre trois ans, quatre ans,
pour se préparer. Si le journaliste qui a écrit, dans un journal
qui est bien connu pour ce qu'il dit, que nous avons payé $500,000 pour
un plan de $3 millions. C'est tout à fait faux.
Alors, ces $3 millions ont été dépensés
pen-dans l'année, tel que les comptes publics le montrent. Mais les
plans ont été commencés en 1959.
M. LOUBIER: Oui. Si je comprends bien le ministre, là il nous dit
qu'il donne des acomptes sur les honoraires?
M. SAINT-PIERRE: Nous donnons des acomptes sur les honoraires.
M. LOUBIER: Tout à l'heure, la raison invoquée pour le
choix des architectes était qu'il faut trouver des gens bien solvables
parce qu'ils investissent des milliers de dollars.
M. SAINT-PIERRE: C'est évident.
M. LOUBIER: Bien là, le ministre nous dit qu'il donne des
acomptes. Alors des acomptes de $75,000, c'est les architectes, ça.
M. SAINT-PIERRE: Vous ne trouvez pas ça dans les poches de tout
le monde, $75,000?
M. LOUBIER: Non, mais ça rouvre les portes à tous les
architectes.
M. SAINT-PIERRE: Pourquoi faire de la discrimination?
M. LOUBIER: Pourquoi distribuer ça à quelques bureaux
seulement?
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que nous avons autant de projets qu'il y a
d'architectes?
M. LOUBIER: Non, non, mais pourquoi distribuer...
M. SAINT-PIERRE: Ah bien!
M. LOUBIER: ... toujours ça au même bureau.
M. SAINT-PIERRE: Mais pourquoi y a-t-il...
M. LOUBIER: On regarde dans les comptes publics, toujours aux
mêmes bureaux.
M. SAINT-PIERRE: Toujours les mêmes bureaux?
M. LOUBIER: Oui.
M. SAINT-PIERRE: C'est évident, qu'il y a des bureaux qui en ont
plus que d'autres, c'est évident.
M. LOUBIER: Mais comment se fait-il? Il y a une foule d'architectes dont
on ne voit pas les noms là-dedans? Des architectes compétents,
qui ont déjà réalisé des plans et des constructions
aussi grosses que celles dont parle le ministre. On voit toujours les
mêmes noms.
M. SAINT-PIERRE: En avez-vous assez appris par coeur?
M. LOUBIER: Bien, j'en connais plusieurs et j'en connais qui n'ont rien
reçu...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment.
M. LOUBIER: ... pour la simple raison que c'étaient des gens qui
appartenaient à d'autres partis politiques que celui qui est au pouvoir
actuellement. C'est la seule raison.
M. SAINT-PIERRE: Qu'est-ce que vous faisiez de votre temps?
M. LOUBIER: Je ne le sais pas, je n'étais pas là. Je n'ai
pas été élu pour légiférer dans le
passé. On a été élu en 1962, nous autres, pour
l'avenir.
M. SAINT-PIERRE: Certainement, mais là vous ferez ce que vous
voudrez.
M. LOUBIER: Non, non, ce n'est pas ça. C'est que la grande
politique de non-patronage, le grand manteau blanc du ministre...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de patronage...
M. LOUBIER: ... Pas de patronage, on joue en-dessous du manteau.
M. SAINT-PIERRE: Nous donnons des contrats à des gens
compétents et capables de les faire.
M. LOUBIER: Bien voici. C'est que vous avez un architecte, entre autres,
dont les plans ont été refusés à deux reprises et
qui a été pleinement payé de ses honoraires. Il
apparaît encore cette année du côté des plans,
même avec les mauvaises expériences que le gouvernement a eues
avec ce...
M. SAINT-PIERRE: Il peut y avoir des erreurs, nous n'avons pas la
prétention d'être parfaits.
M. LOUBIER: Mais pourquoi toujours...
M. SAINT-PIERRE: Mais, à preuve il y a des architectes à
qui nous avons donné des plans sur des édifices de $18,000, il y
en a d'autres pour qui c'étaient $18 millions.
M. LOUBIER: Mais pourquoi toujours les mêmes bureaux; les
ingénieurs, c'est la même chose.
M. SAINT-PIERRE: Ce serait...
M. LOUBIER: Toujours les mêmes noms, toujours les mêmes
bureaux.
M. SAINT-PIERRE: L'année prochaine ou une autre année, ce
sera d'autres bureaux, il faut commencer par...
M. LOUBIER: Mais non, on les revoit chaque année, ces
gens-là.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, quand on prévoit pour cinq ans,
ça prend cinq ans pour bâtir.
M. LOUBIER: Non, non. Ce sont différents projets. Que le ministre
regarde dans les comptes publics. Il va s'apercevoir que ce n'est pas normal.
C'est toujours les mêmes bureaux, toujours les mêmes
favorisés. Il y en a d'autres compétents, il y en a d'autres qui
aimeraient en recevoir, qui ont l'honnêteté, la
compétence...
M. SAINT-PIERRE: Je crois...
M. LOUBIER: ... la solvabilité. Le jour où on crée
un petit cénacle d'amis du parti de sorte que les portes ne sont pas
ouvertes.
M. SAINT-PIERRE: Cela vous intéresse plus que le plan
général de la construction.
M. LOUBIER: Non, le ministre répondra tantôt, il nous a
répondu de façon confuse sur cela. Au début, ça
existait...
M. SAINT-PIERRES Très confus. C'est de nature à nous
confondre un peu parce que ça ne se suit pas.
M. LOUBIER: Bien, voici, ça ne peut pas se suivre; il y a des
articles différents à chaque fois. Alors il faut discuter de
différentes choses, on ne peut pas partir juste sur un sujet; le
ministre va nous dire qu'on n'a pas d'imagination, qu'on n'est pas
intelligent.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que vous en avez? Vous êtes mieux
d'ajuster vos cordes un peu pour ne pas trop prendre les mêmes noms.
M. LOUBIER: Ah! ça fait mal au ministre de parler de ça,
du patronage... le poisson.
M. SAINT-PIERRE: Je suis très au courant des engagements qui ont
été faits pour les ar-
chitectes. Ce sont des architectes compétents, des architectes,
à part cela, qui ont des connaissances, qui ont un curriculum vitae
assez important. Parce qu'il faut penser que nous sommes au ministère
des Travaux publics, que nous avons à administrer non seulement la
construction de nos édifices mais la construction de tous les
édifices sauf ceux du ministère de l'Education. Je ne parle pas
de la bâtisse même, mais des écoles, des écoles
spécialisées. Alors, dans l'espace de quatre ans, je crois que
nous avons construit pour nous-même, et que nous sommes à
construire des édifices qui forment un total de 6,959,527 pieds
carrés et que nous allons construire aussi pour les autres
édifices. Pour les autres ministères, nous avons construit
4,315,369 pieds, ce qui fait que nous avons construit depuis 1960, et surtout
depuis 1963, 11,274,896 pieds.
M. RUSSELL: A quel coût. Quel est le coût global?
M. SAINT-PIERRE: Le coût moyen, suivant la bâtisse.
M. RUSSELL: Non, mais un coût global, des dépenses?
M. SAINT-PIERRE: Cela, ça appartient à tous les
édifices.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. SAINT-PIERRE: C'est pour donner aux espaces qui ont été
bâtis. On peut vous répondre sur chacun des édifices pour
vous dire le coût. Jusqu'ici, les coûts sont indiqués dans
les livres; évidemment, vous avez les comptes publics qui vous donnent
bien des détails, et on vous répète la même chose
qui est écrite dans les comptes publics; vous avez en même temps
le livre ici, le rapport annuel qui vous donne aussi des détails
considérables, soit les architectes, les instituts qui ont
été bâtis, les installations nouvelles. L'appendice 3,
à la page 64, « service d'entretien d'immeubles, » vous avez
tous les détails de la construction même, vous avez, enfin, des
détails sur chacun des articles. Je peux vous donner le coût
estimatif de ce qui est prévu dans le programme. Quant à l'autre,
évidemment, il nous faut vérifier dans les livres puis
additionner pour vous donner le coût que cela a coûté. Ce
que nous avons ici actuellement, ce que nous demandons de voter, ce sont pour
des travaux qui ne sont pas faits.
M. GOSSELIN: Là, ce que je ne comprends pas dans toute cette
affaire-là, c'est que le ministre dit avoir un plan d'ensemble. Tout
était supposé être clarifié de façon à
ne pas être obligé de recommencer et voici que...
M. SAINT-PIERRE: Le plan d'ensemble,... Ce n'est pas imprimé...
Je prends les renseignements qu'on me donne actuellement. Ce sont les
renseignements là...
M. GOSSELIN: S'il fallait se fier aux renseignements que le ministre
nous donne... Il nous disait tout à l'heure qu'il avait payé
$115,000 à Tessier. Je vois dans le livre des comptes publics, ici
à la page 669, bien compris, qu'il n'y a eu que $70,325.76 de
payés à Tessier. Architecte André Tessier, $70,325.76.
M. SAINT-PIERRE: On me dit qu'on a payé le solde il y a quinze
jours. Maintenant, je donne le chiffre qu'on me donne. Ces questions que vous
posez sont peut-être... Vous avez droit aux réponses puis on vous
donnera toutes les réponses que vous avez demandées. Il y avait
un bout de l'étude...
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre, serait prêt à nous
préparer, ou s'il aime mieux qu'on la pose à l'agenda, une liste
du total des honoraires, par exemple, payés aux architectes
Dupéré, André Tessier, Paquet et Dutil et Jules
Landry?
M. SAINT-PIERRE: Le total qui a été payé à
ce jour depuis 1960?
M. LOUBIER: Depuis 1960.
M. SAINT-PIERRE: Depuis 1960.
M. LOUBIER: Au lieu de l'apposer àl'ordre du jour, si le ministre
veut la donner en rappel, on peut vous fournir cela.
M. SAINT-PIERRE: Vous pouvez me fournir cela?
M. LOUBIER: On peut vous fournir cela également. Alors le bureau
de Paquet et Dutil, architectes. André Tessier, Roland
Dupéré, Gilles Landry, Walker... Tessier, la même
chose.
M. SAINT-PIERRE: Walker, Tessier.
M. LOUBIER: C'est parce que là, un moment on a des honoraires
payés à un Tessier et et un peu plus loin Walker et Tessier.
Bien, c'est la même chose mais dans les comptes publics, c'est
séparé.
M. SAINT-PIERRE: Alors nous avons vu les noms.
M. LOUBIER: Au bureau de notaires Taschereau & Taschereau, quels
sont les honoraires qui ont été versés? Quand je parle
d'associés comme cela, je les prends individuellement. Aussi si on a
payé, par exemple, à M. paquet ou à André Tessier,
tant d'honoraires, quand on arrive au bureau de Walker & Tessier...
M. SAINT-PIERRE: Vous pouvez poser la question si vous voulez.
M. LOUBIER: Non, c'est parce que c'est aussi simple que cela. Le
ministre en prend avis.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LOUBIER: Il a dit qu'il la déposerait. Cela revient au
même que de la poser à l'agenda.
M. SAINT-PIERRE: Je ne peux pas l'avoir ce soir à cinq
heures.
M. LOUBIER: Non, non pas pour ce soir. Disons que le ministre la remet
d'ici une semaine.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GOSSELIN: Avant que nous revenions en Chambre, parce qu'il va y avoir
une critique générale qui va se faire sur le crédit en
Chambre.
M. SAINT-PIERRE: On peut la déposer dans ce temps-là. On
peut la déposer.
M. LOUBIER: C'est cela.
M. SAINT-PIERRE: Sous-article: après l'édifice de la
prison là, l'édifice à bureaux dont on vous a
parlé.
M. BOUDREAU: L'édifice à bureaux du boulevard de
l'Entente. Y a-t-il un ministère particulier qui va aller quoi...
M. SAINT-PIERRE: Premièrement, il y a trois ministères: le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, le ministère de
la Voirie et le ministère des Terres et Forêts.
M. BOUDREAU: Terres et Forêts.
M. SAINT-PIERRE: Terres et Forêts.
M. BOUDREAU: La construction va être au-dessus du cap. Le premier
ministre expliquait l'autre jour en Chambre que le gouvernement était
propriétaire jusqu'au boulevard Charest, jusqu'à la route en bas.
Est-ce que ces bâtisses-là du boulevard de l'Entente vont
être bâties? Est-ce que cela va être bâti? Est-ce qu'il
va y avoir une entrée par en bas?
M. SAINT-PIERRE: Ah non! c'est une route qui est fermée. Cette
route-là est fermée. Je pense qu'il n'y a pas de sortie, il n'y a
pas d'accès. C'est une route sans accès vers le boulevard
Charest.
M. BOUDREAU: Oui, d'accord. Mais à certains endroits il y a des
routes, il y a des routes secondaires, des routes d'accès...
M. SAINT-PIERRE: Il se peut qu'il y en ait une. Si on avait
l'autorisation on pourrait la faire, la descente.
M. BOUDREAU: Des routes d'accès. Il y en a déjà
actuellement parce qu'il y a des constructions de faites en bas, des garages de
bâtis en bas et il y a des grosses constructions là.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, Petite-Rivière, cela nous
appartient; le terrain se rejoint.
M. BOUDREAU: Oui, justement vous avez jusqu'au boulevard Charest, mais
moi, f avais compris que le premier ministre avait dit que cette construction
du boulevard de l'Entente allait jusqu'au boulevard Charest, qu'il y aurait une
entrée par là. J'ai compris qu'il y avait une entrée par
là.
M. SAINT-PIERRE: Il y a une route de prévue pour rejoindre, pour
accéder à la route...
M. BOUDREAU: En bas.
M. SAINT-PIERRE: ... au boulevard Charest et quant à
l'édifice lui-même, il va être construit sur le cap.
M. BOUDREAU: Il va être construit sur le dessus du cap.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. BOUDREAU: Maintenant est-ce qu'il y a des estimations de faites
concernant le pied cube à être payé?
M. SAINT-PIERRE: Pour la bâtisse.
M. BOUDREAU: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Ils ne sont pas rendus là encore.
M. BOUDREAU: Non, il n'y en a pas.
M. SAINT-PIERRE: On peut dire $1.70 du pied cube, c'est le prix
minimum.
M. BOUDREAU: $1.70 le pied cube, c'est l'achat, oui. La
bâtisse...
M. SAINT-PIERRE: Cela fait ça.
M. BOUDREAU: ... de l'éducation va coûter cela.
M. SAINT-PIERRE: C'est assez difficile, cela dépend du choix des
matériaux.
M. RUSSELL: C'est une bâtisse existante qui a été
achetée au boulevard de l'Entente et remodelée ou
réparée...
M. SAINT-PIERRE: Nous l'avons achetée du séminaire. Les
autorités du séminaire nous ont cédé trois
bâtisses; le pavillon Monseigneur-Vachon, l'école des sciences et
l'école des mines.
M. RUSSELL: Mme Wilfrid Chalifour, $800,000 c'est une bâtisse
cela.
M. SAINT-PIERRE: C'est le terrain.
M. RUSSELL: C'est le terrain. On a payé $800,000 pour un terrain.
Et sur ce terrain, on a aménagé une autre bâtisse aussi, il
y avait un contrat donné simplement pour une réparation de
bâtisses existantes.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas sur le même terrain. Celui où
l'on bâtit actuellement a été acheté des
autorités du séminaire et celui de Chalifour, et nous l'avons
acheté de Mme Chalifour.
M. RUSSELL: Vous avez acheté un autre terrain de Mme Chalifour?
On n'y a pas construit encore?
M. SAINT-PIERRE: En arrière de la bâtisse.
M. RUSSELL: Quelle est la superficie de ce terrain?
M. SAINT-PIERRE: La superficie du terrain? 735,000 pieds.
M. RUSSELL: 735,000 pieds, ce qui veut dire à peu près
$0.95.
M. SAINT-PIERRE: Je crois que ce n'est pas tout à fait $0.95.
Non, ce sont deux terrains que nous avons achetés. C'est environ $0.90,
je pense.
M. RUSSELL: Il y a $800,000 qui ont été payés
à Mme Wilfrid Chalifour pour 735,000 pieds.
M. BOUDREAU: C'est $649,000.
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'il y a eu des frais d'ajoutés
là-dessus. A quelle page...?
M. RUSSELL: C'est $649,000, Mme Chalifour, j'ai fait une erreur de
ligne.
M. SAINT-PIERRE: $649,000, il me semblait que c'était $0.90 du
pied à peu près, $0.88, si je me rappelle bien.
M. RUSSELL: Maintenant, nous avons fait la réparation de ces
bâtisses.
M. SAINT-PIERRE: Les bâtisses que nous avons
réparées n'ont pas été achetées de Mme
Chalifour.
M. RUSSELL: Non, d'autres bâtisses ont été
achetées, le séminaire de Québec...
M. SAINT-PIERRE: Ah! oui, des réparations.
M. RUSSELL: Des réparations ont été faites par M.
Rourke, n'est-ce pas?
M. SAINT-PIERRE: M. Rourke pour une...
M. RUSSELL: Est-ce que ces réparations ont été
faites par contrats à la suite de soumissions publiques?
M. SAINT-PIERRE: Non, les réparations ont été
faites à la journée.
M. BOUDREAU: Adélard Deslauriers & Fils, ici, $430,000,
est-ce un entrepreneur?
M. SAINT-PIERRE: L'an dernier, ils ont fait une bâtisse qui
contient... D'ailleurs, il faut prendre en considération que
c'étaient des bâ-
tisses qui étaient complètement... Il n'y avait aucun
moyen de faire des plans pour renouveler une bâtisse, changer
l'intérieur, il n'y avait pas de plans possibles. Il fallait faire les
plans suivant les demandes à mesure que l'architecte était
là; nous avions des surveillants, et les architectes, les
ingénieurs, les surveillants et l'entrepreneur étaient ensemble
et puis ils soumettaient à notre architecte les plans. Ces plans ont
été approuvés, et ensuite le travail s'est fait.
M. RUSSELL: Vous avez encouragé les travaux à forfait?
M. SAINT-PIERRE: Oui, les travaux à forfait.
M. RUSSELL: Au-delà d'un million de dollars à peu
près?
M. SAINT-PIERRE: Combien? M. RUSSELLL: $1 million.
M. SAINT-PIERRE: L'Académie commerciale est dans le même
cas. Cela a été donné à deux entrepreneurs. Il
s'agissait d'occuper ces bâtisses au plus tôt; il n'y avait aucun
moyen de faire autrement, il fallait compter sur les surveillants, les
architectes, les ingénieurs et les entrepreneurs pour savoir si nous
devions ou non remplacer un mur, si nous devions ou non changer les divisions,
et nous mettre d'accord avec le ministère qui les avait
déjà occupées.
M. RUSSELL: M. Rourke a-t-il fini ses travaux?
M. SAINT-PIERRE: C'était en 1962.
M. RUSSELL: M. Rourke a-t-il complété ses travaux sur
cette bâtisse?
M. SAINT-PIERRE: M. Rourke a complété ses travaux, et M.
Deslauriers...
M. BOUDREAU: Deslauriers! M. LOUBIER: Le gouvernement...
M. RUSSELL: De quelle façon procêde-t-on pour choisir les
entrepreneurs pour faire effectuer ces travaux à forfait?
M. SAINT-PIERRE: A forfait, il faut prendre ceux qui sont
disponibles.
M. BOUDREAU: Le gouvernement...
M. RUSSELL: M. Rourke a-t-il obtenu d'autres travaux à forfait
à effectuer au cours de cette même année?
M. SAINT-PIERRE: A forfait, ce ne sont pas des travaux...
M. RUSSELL: « Cost plus», si vous voulez.
M. SAINT-PIERRE: Le matériel était acheté par nous,
pas par l'entrepreneur. M. Fontaine qui était l'architecte dans le
temps, aurait peut-être beaucoup d'informations là-dessus.
M. LOUBIER: Le gouvernement n'a pas eu d'embêtements dans la
faillite de...
M. SAINT-PIERRE: Pardon?
M. LOUBIER: Le gouvernement n'a pas eu d'embêtements dans la
faillite de Rourke?
M. SAINT-PIERRE: Rourke a fait un contrat du Musée à
forfait.
M. RUSSELL: Il a fait le contrat à forfait. Est-ce que le contrat
du Musée c'était pour réparer seulement une bâtisse?
Ou pour du neuf.
M. SAINT-PIERRE; C'était une aile nouvelle.
M. RUSSELL: Construction neuve. Est-ce qu'à ce moment-là
c'était possible de demander des soumissions?
M. SAINT-PIERRE: Il y a eu des soumissions qui ont été
demandées.
M. LOUBIER: En circuit fermé? M. SAINT-PIERRE: Non, ouvertes.
M. LOUBIER: Soumissions publiques, par la voie des journaux, pour le
Musée?
M. SAINT-PIERRE: Oui. M. RUSSELL: Et...
M. SAINT-PIERRE: Ils nous demandent même un extra encore qui a
rapport au Musée, c'est ce qui me le fait rappeler. Parce qu'il y a
longtemps de cela!
M. RUSSELL: Donc, il n'a pas fait les travaux à « cost plus
» sur le Musée!
M. SAINT-PIERRE: Non! Sauf les extra qu'il demande actuellement.
M. LOUBIER: Ce n'est pas Rourke qui les demande, ce doit être le
syndic ou...
M. SAINT-PIERRE: Je ne le sais pas.
M. RUSSELL: Est-ce que M. Rourke a complété tous les
travaux qu'il avait entrepris pour le ministère?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. RUSSELL: Est-ce que le ministère a été
obligé de faire terminer les travaux par d'autres entrepreneurs?
M. SAINT-PIERRE: Ses contrats ont tous été
terminés. Je n'ai jamais eu connaissance qu'il y ait eu un délai
sur ses contrats.
M. LOUBIER: Le ministre sait qu'il est en faillite depuis neuf mois, dix
mois, un an à peu près. Or les extra sont demandés
actuellement...
M. SAINT-PIERRE: Les extra sont demandés par lui, probablement
qu'ils peuvent...
M. LOUBIER: Par la voie de ses syndics...
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a beaucoup de constructions où nous
procéderons de la même façon, à « cost plus,
» comme celle que nous avons faite sur le boulevard de l'Entente?
M. SAINT-PIERRE: Il y a des endroits, comme le Château
Normandie...
M. RUSSELL: Il y a le Château Normandie.
M. SAINT-PIERRE: Non, il est impossible qu'une rénovation
complète à l'Académie commerciale...
M. RUSSELL: Qui était l'entrepreneur?
M. SAINT-PIERRE: L'entrepreneur était M. Giroux.
M. RUSSELL: Giroux?
M. SAINT-PIERRE: Giroux.
M. RUSSELL: Et à l'Académie Commerciale?
M. SAINT-PIERRE: Il y avait Frenette et
Cauchon. Benoît Cauchon, une aile puis, Frenette l'autre.
M. RUSSELL: Cela représente quelques millions de travaux. Cela
est fait à « cost plus », et le reste est fait...
M. SAINT-PIERRE: Dans des réparations comme celles-là, il
est absolument impossible de faire autrement. Surtout, si nous avions fait cela
à contrat, nous n'aurions jamais eu le résultat que nous avons eu
autrement, par le fait qu'il a été décidé de faire
une structure en acier à l'intérieur qui était absolument
imprévue avant, dans les murs de l'Académie commerciale. Cette
façon de procéder a permis de construire un édifice
complètement à l'épreuve du feu. Rien n'était
prévu et, dans la structure, on avait décidé de faire
juste des raccordements. Mais on a constaté que, la hauteur des
étages étant différente ainsi que la qualité du
matériel pour niveliser les planchers, construire l'édifice au
complet à l'intérieur était plus avantageux que de...
M. RUSSELL: M. le ministre admet que certains travaux sont beaucoup plus
avantageux à faire à « cost plus »...
M. SAINT-PIERRE: Surtout les réparations.
M. RUSSELL: Aujourd'hui, contrairement à ce qu'il admettait
autrefois!
M. SAINT-PIERRE: Je l'ai toujours admis. J'étais même
contre les réparations du palais de justice de St-Hyacinthe. On voulait
le réparer et je disais qu'il en fallait un neuf.
M. RUSSELL: La preuve a été faite que le ministre
était contre si vous l'avez construit à neuf.
M. SAINT-PIERRE: De 1956 à 1960...
M. RUSSELL: Un fameux de bout qui a coûté assez cher.
M. SAINT-PIERRE: Il a coûté assez cher, mais pas trop
cher.
M. RUSSELL: Assez!
M. SAINT-PIERRE: L'autre a coûté $439,000 et il a
tombé,
M. RUSSELL: Il a tombé. Le ministre l'a jeté à
terre!
M. SAINT-PIERRE: C'est la dépense qui l'a jeté à
terre.
M. RUSSELL: M. le Président...
M. SAINT-PIERRE: J'ai la même idée que j'avais dans le
temps. Je disais qu'on devait plutôt le construire à neuf que de
réparer le palais de justice. Et là, dans ces
édifices-là, si on avait demandé des contrats, on n'aurait
pas pu trouver un entrepreneur qui aurait pris la chance de soumissionner, sauf
à un prix très élevé, parce qu'il y avait,
évidemment, bien des défauts cachés dans la bâtisse
et bien des choses qu'il fallait remplacer.
M. RUSSELL: Le ministre admet que même les travaux qui ont
été faits dessus, c'est tellement difficile que cela n'a pas
coûté trop cher.
M. SAINT-PIERRE: C'est trop cher de construire, c'est toujours plus cher
que l'on pense des fois. D'un autre côté on a des surveillants
à tous les étages et on a un groupe de surveillants. Nos
ingénieurs et nos architectes l'ont visité et nous avons
payé toutes les factures. Alors, nous avons été en mesure,
avec des hommes qui étaient là pour le vérifier, de savoir
que le matériel était vérifié. Donc, nous avons
pris les moyens. Il n'y avait aucun moyen. Si on a fait des édifices
comme cela-là ou d'autres, il faudra absolument procéder de la
même façon que nous avons procédé,
c'est-à-dire les réparer de cette manière-là,
autrement c'est impossible.
Ce sont de petits contrats de $20,000, $30,000 ou $40,000.
peut-être un édifice, par exemple, qu'on va rénover. Est-ce
qu'on va prendre des chances sur un édifice où il en
coûterait des centaines et des centaines de milliers de dollars? Je pense
qu'il faut qu'on mette tout notre personnel à surveiller, à
aider, de façon à contribuer à ce que ce soit le moins
dispendieux possible.
M. RUSSELL: M. le Président, la seule chose qui me surprend,
c'est que, après avoir entendu certaines critiques, de l'autre
côté, il y a déjà quelques années, sur
certains travaux qui étaient faits à « cost plus »,
aujourd'hui on revient à la charge et on admet, on dit que c'est
même favorable à certaines occasions et plus économique de
faire faire des travaux à « cost plus ».
M. SAINT-PIERRE: La construction...
M. RUSSELL: Le changement d'attitude de la part du ministre, je me
demande si ce n'est pas à l'expérience des choses.
M. SAINT-PIERRE: Non, évidemment. Dans les cas comme
celui-là, dans les cas comme ces trois bâtisses dont nous parlons,
ou des quatre bâtisses, il semblait, premièrement, qu'en faisant
des plans et nous en avons parlé à des architectes qui
nous ont dit qu'il était impossible pour eux de faire des plans sans
défaire l'édifice et recommencer à neuf, parce qu'il y
avait trop de changements demandés il y aurait eu des pertes de
plancher, des pertes d'espace, si on avait gardé les mêmes
divisions. Il fallait penser à tous les points de vue. A mon avis
personnel, c'est toujours mieux de bâtir à neuf que de
reconstruire. Les circonstances ont voulu que ces bâtisses-là
soient acquises par le gouvernement et elles n'étaient pas utilisables.
Une, premièrement, avait été incendiée en partie:
l'Académie commerciale. Une aile, l'aile Chauveau, avait
été incendiée, et puis c'était absolument
irréparable par le fait que l'eau avait pénétré,
puis il y avait eu des dommages assez considérables. Et dans l'autre
cas, celui du séminaire, bien, les édifices eux-mêmes
étaient convenables quant aux murs et aux fondations, mais ils
n'étaient pas convenables du tout quant aux divisions.
M. BOUDREAU: L'école des sciences, le pavillon Mgr Vachon...
M. RUSSELL: Est-ce qu'on n'a pas fait, depuis une couple
d'années, des travaux au palais de justice à Sweetsburg?
M. SAINT-PIERRE: Les plans sont terminés et nous attendons les
résultats.
M. RUSSELL: Il y a eu des travaux de faits depuis deux, trois ans,
quatre ans.
M. SAINT-PIERRE: Les travaux de rénovation qui ont
été faits étaient au palais de justice. Je peux donner
tous les détails.
M. RUSSELL: Il y avait eu des travaux de commencés, je crois que
c'est en 1958 ou 1959. Ces travaux avaient été faits à
« cost plus ». De la même façon que pour la
réparation d'une vieille bâtisse. Et je pense que le ministre peut
peut-être se rappeler que à ce moment-là, certains
critiques de l'Opposition du temps, dont le ministre faisait partie, voyaient,
dans leur conception, la possibilité que des plans soient faits et que
des soumissions publiques soient demandées. Pour le palais de justice de
Sweetsburg. prison ou palais de justice...
M. SAINT-PIERRE: Avant ça, en quelle année?
M. RUSSELL: En 1958 ou 1959. M. SAINT-PIERRE: Ah! oui...
M. RUSSELL: Là, je sais que les travaux ont été
complétés ou refaits sous le régime actuel. Je pense que
ç'a été fait de la même façon. Je me demande
si l'entrepreneur n'a pas choisi la même façon que dans ce
temps-là. Puis de la même façon que le ministre choisit les
entrepreneurs aussi... Ce n'est pas fait par concours de choisir ses
entrepreneurs.
M. SAINT-PIERRE: Concours de circonstances...
M. RUSSELL: Concours de circonstances, si ça adonne qu'un bon
entrepreneur entre un matin chez le ministre, par pur adon, et à ce
moment-là c'est lui qui est favorisé du travail. M. le
Président...
M. SAINT-PIERRE: On dit ici qu'on a demandé des soumissions pour
ce qui a été fait à Sweetsburg. On pourra vous donner des
détails, on va vous donner des détails. On a changé le
personnel de l'an passé. Quand on réfère à des
années qui dépassent, qui ne sont plus... Peut-être que le
personnel actuel est moins au courant.
M. RUSSELL: Donc, on dit que l'on a demandé des soumissions pour
des réparations à Sweetsburg.
M. SAINT-PIERRE: On le dit. J'espère que l'on va vous donner des
renseignements. Est-ce que c'est une préparation à
l'intérieur, de la peinture, qu'est-ce que c'est
M. RUSSELL: Est-ce que je pourrais avoir des informations? Je sais qu'il
y a des travaux de faits, je n'ai pas le détail des travaux.
Simplement,...
M. SAINT-PIERRE: Je sais que la prison a été
bâtie...
M. RUSSELL: ... je veux démontrer au ministre que ce qui est bon
aujourd'hui, était bon dans ce temps-là...
M. SAINT-PIERRE: Mais moins!
M. RUSSELL: ... ce qui était condamnable dans ce temps-là,
est certainement condamnable aujourd'hui.
M. SAINT-PIERRE: Cela dépend des circonstances.
M. RUSSELL: Bien, dans ce temps-là ça ne pouvait
dépendre des circonstances?
M. SAINT-PIERRE: Je ne sais pas, on a des exemples...
M. LOUBIER: Cela dépend de la position.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas tout à fait ça. Dans le cas
de Sweetsburg, vous pourriez poser des questions pour savoir le nom de
l'entrepreneur; on pourrait vous répondre s'il y avait un entrepreneur
ou non. D'ailleurs, on prend ça en note et on vous répondra.
M. RUSSELL: Très bien. M. le Président. Pour continuer,
j'avais posé une question auparavant, sur l'achat du terrain à
Cap-Rouge. Le ministre m'avait répondu qu'il avait payé $0.15 le
pied, est-ce que ce terrain appartenait à une municipalité,
à une commission scolaire ou à un corps public quelconque?
M. SAINT-PIERRE: Il appartenait à une communauté
religieuse.
M. RUSSELL: A une communauté religieuse et, à ce
moment-là, on l'a payé $0.15 le pied.
M. SAINT-PIERRE: $0.15 le pied, oui.
M. RUSSELL: Puis, on a acheté d'autres terrains, dans un autre
cas, où on a payé $0.90 le pied. Quelle est la différence
entre les deux terrains?
M. SAINT-PIERRE: La distance.
M. RUSSELL: La distance. Un terrain était bâti dans la
ville.
M. SAINT-PIERRE: Le terrain actuel, le terrain que nous avons
payé $0.88 à Mme Chalifour, c'est un terrain très bien
situé sur le boulevard de l'Entente. L'autre, c'était à
l'extrémité.
M. RUSSELL: Du boulevard de l'Entente.
M. SAINT-PIERRE: ... à l'extrémité ouest et
à l'extrémité est de Cap-Rouge. Disons qu'ils se touchent,
un très grand terrain de presque de 4 millions de pieds.
M. RUSSELL: Est-ce que ces terrains ont été achetés
par l'entremise d'agents?
M. SAINT-PIERRE: Je crois que ces terrains-là ont
été achetés de la communauté par l'entremise du
Trust général du Canada.
M. RUSSELL: Et le terrain de Mme Chalifour, par l'entremise d'un
agent?
M. SAINT-PIERRE: Mme Chalifour? Prenez-le en note et nous vous
répondrons après.
M. RUSSELL: Et je veux avoir en même temps le nom de l'agent, s'il
y a un agent.
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'il a un agent...
M. RUSSELL: Maintenant, nous avons acheté pour la bâtisse
qui est projetée maintenant à Charlesbourg-Ouest, du terrain au
prix de...
M. SAINT-PIERRE: $0.03 le pied.
M. RUSSELL: ... $0.03 1/4 le pied, ce qui a coûté $62,000
ou...
M. SAINT-PIERRE: Cela a coûté beaucoup plus cher que
ça un million de pieds.
M. RUSSELL: Achat d'emplacement, de qui a-t-on acheté
l'emplacement?
M. SAINT-PIERRE: D'un groupe de cultivateurs. Ce sont des emplacements
sur plusieurs fermes.
M. RUSSELL:: Ah! sur plusieurs fermes, ce sont ces noms-ci, $15,000,
$62,000 $52,000, $55,000...
M. SAINT-PIERRE: C'est ça.
M. RUSSELL: Cela continue à René Boissonnault, $7,500,...
Grenier, $15,000.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons acheté ces terrains-là par
l'entremise d'un agent qui s'est engagé à couvrir la surface
nécessaire.
M. RUSSELL: Le prix qui a été payé est $0.03 le
pied?
M. SAINT-PIERRE: On a payé $322,100 à $0.03 3/7 du pied.
Cela fait, je crois, 9 millions de pieds, 9,110,000 pieds, $322,100, soit $0.03
3/7. Chaque ferme a été achetée séparément.
C'est un prix qui...
M. GOSSELIN: Est-ce que là, présentement, il n'y a pas
d'autres travaux en cours à la bâtisse de la Commission des
accidents du travail?
M. SAINT-PIERRE: La bâtisse de la Commission des accidents du
travail, c'est une commission séparée du gouvernement.
M. GOSSELIN: Séparée, cela ne relève pas...
M. SAINT-PIERRE: Cela ne relève pas. Le ministère du
Travail pourrait peut-être répondre là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. RUSSELL: Le ministre avait commencé à nous donner la
liste des projets, est-ce qu'il pourrait continuer?
M. SAINT-PIERRE: Alors, édifices à bureaux que j'ai
mentionnés; ensuite la maison de détention d'Oka, les plans sont
en cours. Palais de justice de Havre-Aubert, les plans sont en cours, aux
Iles-de-la-Madeleine, plans terminés. Edifice à bureaux, à
Val-d'or; je pense que nous avons demandé des soumissions. Palais de
justice de St-Jérôme, bien évidemment, c'est pour des plans
qu'il y a eu un montant de voté. Ensuite, un poste de police sur la
route transcanadienne, l'annexe du palais de justice dont on a parlé
tout à l'heure. Ce sont les projets que nous avons cette
année.
M. RUSSELL: Et ce sont les seuls projets prévus?
M. SAINT-PIERRE: Il faut continuer les projets qui sont
déjà en cours. Il y avait l'édifice du ministre de la
Justice à Montréal.
M. RUSSELL: Est-ce que les travaux vont se terminer cette année
sur cet édifice qui est déjà commencé?
M. SAINT-PIERRE: Le contrat est pour trente et un mois. Il y a
déjà un an et trois mois et il reste dix-huit mois
peut-être.
M. RUSSELL: Quel est l'entrepreneur de cet édifice?
M. SAINT-PIERRE: L'entrepreneur Genest et Mont-Royal construction.
M. RUSSELL: Et l'architecte?
M. SAINT-PIERRE: L'architecte est Gélinas. Gélinas,
Robillard, Jette et Beaudoin.
M. MAILLOUX: Est-ce que les plans du poste de police de Baie-St-Paul
sont complétés?
M. SAINT-PIERRE: Baie-St-Paul, oui, ils sont terminés.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il n'y a pas un projet d'immeuble qui est en cours
pour la police provinciale à Montréal?
M. SAINT-PIERRE: C'est ça,
M. RUSSELL: Qui est en construction cette année.
M. SAINT-PIERRE: La police provinciale. C'est un contrat de $23
millions, c'est justement l'édifice qu'on a mentionné à $3
millions dans un journal. Les plans ont coûté plus de $500,000,
même sur les $23 millions. Alors, vous savez que le tarif des architectes
est un tarif à tant pour cent.
M. RUSSELL: Quel est le tarif que le ministère paie aux
architectes?
M. SAINT-PIERRE: Le tarif minimum. M. RUSSELL: C'est 7%? M.
SAINT-PIERRE: 5%.
M. RUSSELL: La confection et la surveillance.
M. SAINT-PIERRE: Cela dépend du montant C'est 5% ou 7%. Nous
payons, la plupart du temps 5%. 5% pour l'architecture et 2 1/2% sur les plans
faits par les ingénieurs-conseils sur la mécanique et le
chauffage, etc.
M. RUSSELL: Est-ce que le montant de 2 1/2% est payé à
l'architecte, et l'architecte paie ses propres ingénieurs?
M. SAINT-PIERRE: Non. On paie 2 1/2% sur ces plans, parce qu'on a la
responsabilité, et 5% sur l'architecture.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est 5% pour l'achat des plans et 2 1/2% pour la
surveillance des travaux.
M. SAINT- PIERRE: Bien 5% pour la surveillance, c'est compris.
Surveillance et les plans. Pour la partie qui est réellement de
l'architecture. Pour la partie de la mécanique, chauffage,
éclairage ainsi de suite, 2 1/2%.
M. RUSSELL: Donc 7 1/2% sur le total du contrat.
M. SAINT-PIERRE: Non, non. Cela fait 5% et 2 1/2%. 5% sur la partie
totale de l'architecture et 2 1/2% sur les travaux mécaniques.
M. GABIAS; Sur les 5%, combien pour la préparation des plans et
combien pour la surveillance?
M. SAINT-PIERRE: 70% pour les plans et devis et 30% pour...
M. GABIAS: La surveillance.
M. SAINT-PIERRE: ... la surveillance. Cela fait 5%.
M. GABIAS: Combien de plans à peu près le ministre a-t-il
fait préparer?
M. SAINT-PIERRE: Des plans?
M. GABIAS: Oui, dont l'exécution n'a pas eu lieu?
M. SAINT-PIERRE: De $26,000, il y en a $6,000 qu'on a vus dans le
journal.
M. GABIAS: Il n'y en a pas d'autres? M. SAINT-PIERRE: Je ne crois
pas.
M. GABIAS: Les plans qui ont été préparés et
dont l'exécution a été mise au rancart, mais dont le
gouvernement ou le ministère des Travaux publics...
M. SAINT-PIERRE: L'exécution a été mise au rancart
pour l'édifice de la Sûreté provinciale?
M. GABIAS: Mais non. Différents édifices.
M. SAINT-PIERRE: Ah, non! On n'a pas fait de plans inutiles.
M. GABIAS: Au cours de l'année courante?
M. SAINT-PIERRE: Pour l'édifice de $29 millions du
ministère de la Justice, l'édifice de la police provinciale, qui
sera en même temps les quartiers généraux du ministre de la
Justice, il en a coûté environ $26,000 pour les plans. Il nous
fallait ce nombre de plans-là pour demander des soumissions. Il fallait
fournir des plans pour lesquels il nous prenait un
dépôt de $2,500 par plan, je pense. Ensuite, s'ils
n'avaient pas le contrat, ils nous les remettraient pourvu qu'ils soient dans
le même ordre, il a fallu en faire faire des plans. On n'a pas tout
l'équipement pour faire ces plans-là. D'ailleurs,
c'étaient des hauteurs de plans!
M. GABIAS: Est-ce que le projet de construction du palais de justice est
abandonné à Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Le palais de justice n'est pas abandonné, il y a
un grand trou, ça va se faire.
M. GABIAS: C'est pour cela que je demande cela au ministre.
M. SAINT-PIERRE: Le projet n'a pas été abandonné.
Evidemment, nous sommes à dépenser un montant assez
considérable dans le moment. Nous avons dépensé plus de $3
millions et demi pour les excavations, pour les murs...
M. GABIAS: Actuellement il n'y a pas de travaux qui se poursuivent
là.
M. SAINT-PIERRE: L'excavation est en marche. Quand elle sera
terminée, ce seront ensuite les piliers; ensuite ce seront les
fondations, ensuite ce sera la continuation du projet. Le projet par
lui-même n'est pas complètement terminé sauf qu'on peut
dire que ce qui a été fait à ce jour est une
préparation pour les plans définitifs.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre veut prétendre qu'il n'y a pas
eu arrêt des travaux même pour l'excavation?
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas d'arrêt sauf que les plans ne sont
pas acceptés, au complet. L'excavation est faite...
M. GABIAS: Terminée.
M. SAINT-PIERRE: ... et toute la protection des murs. La protection qui
devait être établie dans des fondations comme celle-là est
faite; ensuite les piliers; il y avait les fondations...
M. GABIAS: Est-ce que les piliers sont commencés?
M. SAINT-PIERRE: Les piliers ne sont pas commencés. L'excavation
n'est pas terminée.
M. GABIAS: Mais est-ce que les travaux se poursuivent?
S'exécutent?
M. SAINT-PIERRE: Absolument, ils ne sont pas...
M. GABIAS: Il y a des gens qui travaillent là.
M. SAINT-PIERRE: Il y en a qui travaillent, mais pas pour longtemps,
peut-être encorepour huit, dix jours, douze jours.
M. GABIAS: Mais il y a eu arrêt des travaux.
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas eu arrêt depuis que le contrat est
donné. Il y a eu un arrêt, il y a eu un espace de temps pour la
préparation des plans.
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas eu d'arrêt. On n'a jamais
donné $25,000 à quelqu'un, comme il disait dans le journal, pour
trouver un site. Le site a été trouvé dans une
assemblée qu'il y a eu entre le ministre du temps, le ministre de la
Justice...
M. GABIAS: Le procureur général dans le temps.
M. SAINT-PIERRE: ... M. Lapalme, M. le maire de Montréal et M.
Saulnier, moi-même j'étais là, les ingénieurs et
c'est là qu'il a été décidé que le projet se
ferait. C'était voisin de l'hôtel de ville, à l'endroit qui
a été désigné.
M. GABIAS: Et quand prévoyez-vous que les travaux vont être
terminés?
M. SAINT-PIERRE: Cela prendra au moins trois ans ou trois ans et demi,
etpeut-être quatre ans. Actuellement nous n'avons pas l'intention de
continuer les travaux très rapidement à cause du manque de
main-d'oeuvre.
M. GABIAS: Manque d'argent.
M. SAINT-PIERRE: Manque de main-d'oeuvre.
M. GABIAS: Pas manque d'argent.
M. SAINT-PIERRE: Pas manque d'argent parce que les prix sont très
élevés dans le moment.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a un projet pour un palais de justice
à Thetford? Est-ce que des plans ont été faits? Il y a un
an et demi,
je pense je ne voudrais pas induire le ministre en erreur, je ne
me souviens pas si c'est lors de la dernière session ou de la session
antérieure à celle de l'an passé il avait
été question que le ministère fasse des plans pour le
palais de justice de Thetford. Est-ce qu'il y a un projet, ou est-ce qu'il y a
une esquisse?
M. SAINT-PIERRE: Nous sommes au service du ministère de la
Justice pour les plans et devis de toutes les constructions qui
dépendent de ce ministère. Nous n'avons pas encore eu de
priorité de sa part.
M. LOUBIER: Parce que l'an passé, je pense que le ministre s'en
souviendra je ne sais si c'est l'an passé ou il y a deux ans
je lui avais touché un mot du palais de justice de Thetford, du
projet de construction. Et le ministre m'avait répondu à
l'époque qu'on était en pourparlers,...
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'il faudrait...
M. LOUBIER: ... que vraisemblablement, d'ici un an, on aurait des plans.
Je réitère ma question au ministre. Est-ce que c'est encore au
stade des pourparlers ou a-t-on fait quelque chose de concret? Est-ce qu'il y
aune esquisse? Est-ce que...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas d'esquisse encore.
M. LOUBIER: Il n'y a encore rien de fait Aucune somme n'est
prévue dans le budget cette année pour la confection de plans
ou...
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. LOUBIER: Rien de prévu au budget!
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. LOUBIER: Ni pour l'esquisse ni pour... rien...
M. SAINT-PIERRE: Non. Pas dans mon budget.
M. GOSSELIN: A ce moment-là, qu'est-ce que vous faites du montant
qui a été voté l'an dernier et qui apparaît en date
du 6 mai 1965? Lors de l'étude des crédits, le ministre nous
avait dit qu'il y avait un montant de $60,000. Et pour ne pas induire le
ministre en erreur, je vais vous citer « le Soleil » du 6 mai 1965,
dans lequel il est mentionné: « Le ministre pro- vincial des
Travaux publics a voté des crédits de $60,000 pour la
préparation des plans du futur palais de justice qui sera construit
à Thetford-Mines, probablement l'an prochain. Cette nouvelle a
été annoncée par M. Emilien Maheux, député
libéral du comté de Mégantic, et par le ministre, M.
René Saint-Pierre ».
M. SAINT-PIERRE: C'est notre intention de construire. Nous attendons
l'autorisation du procureur général.
M. LOUBIER: Qu'est-ce qu'on a fait de ces $60,000? Ils avaient
été votés pour cela.
M. SAINT-PIERRE: Quand on ne les dépense pas, on les
gardeî
M. LOUBIER: Vous n'avez rien fait?
M. SAINT-PIERRE: Non, puisqu'on a rien fait!
M. LOUBIER: Mais alors, comment se fait-il qu'à l'époque,
le ministre demandait $60,000 et que c'était pour commencer...
M. SAINT-PIERRE: Parce que c'était le programme du temps, et que
le programme a subi des changements...
M. LOUBIER: Il y a eu des priorités...
M. SAINT-PIERRE: Il y a un certain programme qui a été
établi par le ministère de...
M. LOUBIER: Vous avez fait un tableau de priorités et cela ne
tomberait pas dans les plans... prioritaires. Est-ce cela?
M. SAINT-PIERRE: Bien non, il n'y a pas de tableau de priorités
pour le palais de justice, cela ne ferait pas grand changement. Il y a
peut-être un ralenti dans la construction des palais de justice à
cause de gros édifices que nous devons construire dans le moment.
Et puis, en même temps, dans les plans du ministère de la
Justice, il y a aussi certains changements, quant à la construction de
certains édifices, qui n'empêcheront pas la construction du palais
de justice de Thetford-Mines et qui amèneront peut-être la
construction d'un centre de détention et d'autres.
M. LOUBIER: Parce que le ministre est au courant que c'est un district
judiciaire dont la naissance remonte, je pense, à 1953, 1954 ou
1955...
M. SAINT-PIERRE: Je pense que les locaux sont assez convenables.
M. LOUBIER: Ah! c'est terrible! Non, voici. Il y a une salle d'audience,
le tribunal, qui est très bien, mais le juge a son bureau, par exemple
juste à côté des toilettes, et je me demande si c'est
hygiénique même qu'il soit là, et il est au deuxième
étage de l'hôtel de ville de Thetford; le bureau d'enregistrement
est à une porte de son bureau. Cela n'a aucun sens, et cela fait
déjà dix ans que le district judiciaire est formé dans ce
coin-là.
M. SAINT-PIERRE: Je pense que l'an prochain, nous aurons l'autorisation.
Cette année, il n'est pas inscrit.
M. LOUBIER: Ah! cela voudrait dire que cela pourrait être
construit en 1968, alors!
M. SAINT-PIERRE: Il y a une grande demande, évidemment. Il faut
prendre en considération qu'il y a une dépense assez formidable
qui se fait pour finir l'édifice de la police provinciale.
M. LOUBIER: Mais cette année, ce que je veux savoir plus
spécifiquement du ministre, c'est qu'il n'y a aucune prévision
budgétaire se rattachant directement ou indirectement à la
réalisation d'un projet de construction, rien.
M. SAINT-PIERRE: Pas cette année. Je crois que cette année
ce sera peut-être une priorité, mais cette année
seulement.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre garde ces $60,000 là en
réserve pour plusieurs années pour Thetford?
M. SAINT-PIERRE: Automatiquement, ce qui n'est pas dépensé
dans l'année s'en va...
M. LOUBIER: Pensez-vous que le ministre n'a pas d'esprit!
M. SAINT-PIERRE: ...au fond consolidé de la province. C'est
malheureux qu'on ne puisse pas l'employer parce qu'on aimerait mieux l'utiliser
ailleurs.
M. LOUBIER: Très bien!
M. GOSSELIN: Est-ce que tout le montant voté l'an dernier a
été dépensé?
M. SAINT-PIERRE: Non. Il n'a pas été
dépensé, parce qu'il y a eu des grèves, des arrêts
de travail.
M. GOSSELIN: Alors, des crédits votés l'an dernier,
combien en est-il restés qui sont retournés au trésor?
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas retourné parce qu'il nous reste
encore des choses à payer évidemment. D'ici au 31 mars, on a
plusieurs choses à payer encore!
M. GOSSELIN: Combien?
M. SAINT-PIERRE: Bien, sur les ponts, il y a environ $16 millions de
dépensés sur $21 millions, il y a $16 millions de payés et
engagés; pour les édifices, $15,400,000 environ...
M. LOUBIER: Est-ce que les $5 millions, le solde, sont engagés,
même s'ils ne sont pas payés?
M» SAINT-PIERRE: Ce solde va être remis au fonds. Ces $5
millions auraient peut-être été dépensés dans
nos prévisions. Nous avions prévu un montant beaucoup plus
considérable pour la construction du pont de Québec l'an
passé.
M. LOUBIER: Ah! ce sont $5 millions qui restent, qui ne seront pas
dépensés, qui ne sont pas engagés dans aucun projet.
M. SAINT-PIERRE: Nous allons tout de même nous servir de l'argent,
mais ce n'est pas le même argent, si vous voulez.
M. LOUBIER: Ce n'est pas pour les fins pour lesquelles vous l'aviez
demandé à l'époque.
M. SAINT-PIERRE: L'argent qui n'est pas dépensé retourne
au fonds consolidé de la province que le nouveau budget amène.
Mais pour la construction des immeubles, nous avons tout
dépensé.
M. LOUBIER: Bien, pas les $60,000 que vous avez demandés pour
Thetford?
M. SAINT-PIERRE: Bien, on en a dépensé $17,851,000
à ce jour sur $17,900,000.
M. LOUBIER: Sur quoi ont été appliqués les $60,000
de Thetford? Ils sont retournés au trésor?
M. SAINT-PIERRE: Ils ont été appliqués sur son
Palais de Justice.
M. LOUBIER: Pas sur celui de Thetford!
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, il était à l'article...
Alors, à la fin de l'année, Ils retournent dans le fonds
consolidé de la province, ou on peut les dépenser sous d'autres
formes.
M. RUSSELL: Est-ce qu'ils ont été
dépensés?
M. LOUBIER: Ils ont été dépensés, il n'y a
pas d'excédent! Ils ont été dépensés
ailleurs, ils ont été appliqués ailleurs!
M. SAINT-PIERRE: Non, il y a encore...
M. LOUBIER: Il y a un excédent de combien?
M. SAINT-PIERRE: Il y a $115,000... M. LOUBIER: D'excédent?
M. RUSSELL: Est-ce que cela aurait été
dépensé pour la construction de la bâtisse de la police
provinciale à Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Pour la bâtisse de la police provinciale à
Montréal, évidemment, les travaux progressent rapidement à
une moyenne de$l million par mois.
M. RUSSELL: Cela a peut-être été
dépensé sur la construction à Montréal au
détriment de la population de Thetford!
M. SAINT-PIERRE: Non! il n'y a aucun détriment pour personne
là-dedans, c'est que le programme...
M. RUSSELL: Est-ce que le député de Mégantic est au
courant de cela?
M. SAINT-PIERRE: Le député de Mégantic est bien au
courant.
M. RUSSELL: Il ne doit pas être heureux!
M. SAINT-PIERRE: Il ne m'a pas donné son... il vit dans
l'anxiété de nous voir commencer.
M. LOUBIER: Dans l'angoisse! Il pourra le promettre aux prochaines
élections!
M. SAINT-PIERRE: Non, il est prêt à faire d'autres
choses.
M. LOUBIER: Qui vit mieux, l'espoir c'est un...
M. SAINT-PIERRE: Je regrette infiniment de ne pas toujours construire
exactement les édifices prévus, à cause de circonstances
imprévues autres que celles qui sont ici exprimées, soit, par
exemple, qu'il y ait des changements dans le programme du ministère
concerné. C'est ainsi, pour la Santé et pour d'autres
ministères, qu'on décide que l'on fait des changements. Enfin, il
arrive qu'une priorité se présente à un immeuble,
effectivement, soit un incendie, si vous voulez, ou quelque chose. Bien, dans
ce temps-là, il faut courir au plus pressé, vu que
même...
M. LOUBIER: Il faut courir au plus pressé, au feu!
M. SAINT-PIERRE: ... si, des fois, les locaux et les palais de justice
qui sont aménagés ne sont pas très convenables, on peut
certainement penser que nous en avons rénové et construit
plusieurs, et que nous avons continuer cette politique de construire les palais
de justice...
M. ALLARD: Vous venez de parler du palais de justice de
Saint-Joseph-de-Beauce; il avait été question, il y a
déjà plusieurs années, de terminer un endroit pour le
stationnement sur une partie du terrain qui appartient actuellement aux Travaux
publics.
La réparation du palais de justice a été
terminée vers les années '60. On a fait un terrain de
stationnement temporaire sur un côté, qui ne loge pas suffisamment
d'automobiles. Lorsqu'il y a, par exemple, des procès par jury où
40 ou 50 jurés viennent de l'extérieur avec leur automobile, ils
se trouvent à bloquer la circulation de la route principale qui,
à cet endroit-là, est très étroite. Il avait
été prévu... c'est pourquoi je demanderais au ministre
s'il n'y aurait pas possibilité, à un moment donné,
d'envisager de terminer un terrain de stationnement, vu que le terrain lui
appartient, que le terrain est vacant. Il y aurait probablement une question de
nivelage qui pourrait se faire assez facilement.
M. SAINT-PIERRE: A St-Georges-de-Beau-ce nous...
M. ALLARD: St-Joseph.
M. SAINT-PIERRE: A St-Joseph, on me dit que le terrain a
été agrandi l'an dernier, qu'il reste le pavage à faire et
qu'il sera fait cette année.
M. ALLARD: La partie complète, la partie arrière...
M. SAINT-PIERRE: A l'arrière, oui.
M. ALLARD: ... elle a été agrandie mais pas à la
grandeur du terrain. Est-ce qu'il n'est pas dans vos intentions d'arriver
à faire tout un stationnement de façon à libérer la
partie qui est de côté?
M. SAINT-PIERRE: C'est sur le projet, en effet.
M. ALLARD: Est-ce que ça pourrait, ce n'est pas prévu pour
cette année, il n'y a pas...
M. SAINT-PIERRE: Cela se peut que ce soit fait cette année, ce
n'est pas absolument refusé, c'est plutôt dans les projets.
M.ALLARD: Ce serait assez urgent. Cela crée des problèmes
à la circulation...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. ALLARD: ... et les gens stationnent leur voiture sur la rue
principale ou sur la rue voisine.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que le ministère envisage la
construction d'un édifice à Sherbrooke pour réunir tous
les ministères de la province de Québec?
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas d'engagement de pris, mais il y a eu des
discussions de faites avec le conseil municipal qui al'intention de bâtir
un édifice dans lequel on pourrait louer des locaux, et sans prendre
d'engagement, nous attendons leur décision pour savoirs! nous devrons,
si nous pourrons nous entendre avec eux de façon à pouvoir
prendre une partie de la bâtisse qui serait construite par le conseil
municipal.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministère a l'intention d'apporter des
améliorations, des agrandissements au palais de justice actuel, soit des
améliorations dans les locaux qui sont là
déjà...
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'il y a eu certains changements qui ont
été faits il y a deux ans.
M. LOUBIER: Mineurs peut-être. Est-ce que le ministère a
l'intention d'investir des sommes considérables pour...
M. SAINT-PIERRE: Actuellement? Je pour- rai vous répondre.
Seulement, je vais juste ajouter un mot. Il a été visité,
et puis nous allons examiner... Il n'y a pas de demandes qui sont
réellement faites pour le palais de justice de Sherbrooke.
M. LOUBIER: Formelles?
M. SAINT-PIERRE: Formelles.
M. LOUBIER: De qui que ce soit?
M. SAINT-PIERRE: De qui que ce soit. Il y a juste un examen pour un
agrandissement ou enfin pour compléter une partie qui n'est pas
utilisée dans le moment qui pourrait servir pour des cours, au palais de
justice même.
M. LOUBIER: C'est dans l'édifice même. M. SAINT-PIERRE:
Oui, sur les lieux.
M. LOUBIER: Ah bon! Mais cette année, est-ce qu'il va y avoir des
sommes consacrées spécifiquement au palais de justice?
M. SAINT-PIERRE: Rien dans le budget, sauf pour les imprévus, il
y a un montant, peut-être que ce sera possible.
M. LE PRESIDENT: Six heures, ajourné à huit heures ce
soir.
Reprise de la séance à 8 h 2 p.m.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Article 7. On continue.
M. GOSSELIN: Est-ce que...
M. SAINT-PIERRE: Des questions ont été posées cet
après-midi, auxquelles nous n'avons pu répondre. Je vais
répondre ce soir. Premièrement au sujet des réparations au
palais de justice et à la prison de Sweetsburg.
M. GOSSELIN: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ... réparations qui ont été faites
après demande de soumissions publiques. Le contrat a été
alloué à Eastern Townships Construction, pour $16,500. Cela
consistait en réparations et améliorations. C'est le
détail que j'ai ici. Deuxièmement, l'agent au sujet de l'achat
des terrains de la propriété Chalifour sur le boulevard de
l'Entente. L'agent d'immeubles était de chez Davis et Morin
Ltée de Québec mais il était à l'emploi...
s'il a eu une commission elle a été payée par le
vendeur.
M. LAVOIE (Wolfe): En ce qui concerne la réparation et
l'agrandissement de l'édifice de la Commission des accidents du travail,
225 Grande-Allée est, c'était l'an passé? Il n'y a rien
qui figure cette année à ce sujet?
M. SAINT-PIERRE : La Comission des accidents du travail, c'est
séparé, c'est une régie.
M. LAVOIE (Wolfe): Ah bon!
M. SAINT-PIERRE: Cela ne dépend pas de nous; elle est
indépendante comme la Régie des alcools.
M. ALLARD: Cela n'a rien à voir avec la révision des
plans?
M. SAINT-PIERRE: Absolument pas.
M. ALLARD: Elles sont complètement autonomes dans leurs
constructions?
M. SAINT-PIERRE: Autonomes.
M. ALLARD: C'est la même chose pour la Régie des
alcools?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. ALLARD: Maintenant, en ce qui concerne les loyers?
M. SAINT-PIERRE: Les loyers de la Régie des alcools, c'est
séparé.
M ALLARD: Cela n'a rien à faire là-dedans?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: ... c'est l'administrateur?
M. SAINT-PIERRE: Qui?
M. GABIAS: De la Régie des alcools?
M. SAINT-PIERRE: Je ne sais pas.
M. GABIAS: Les loyers de...
M. SAINT-PIERRE: C'est possible.
M. GABIAS: C'est parce que les réparations ont déjà
été faites par vous?
M. SAINT-PIERRE: Réellement, nous sommes toujours prêts
à donner des conseils, ou enfin à faire quelque chose...
M. GABIAS: A leur demande, vous ne vous imposez pas.
M. SAINT-PIERRE: Nous ne nous imposons pas, ils nous le demandent.
M. GABIAS: Ni par la loi, ni par... goût?
M. SAINT-PIERRE: Par goût de la boisson, oui!
M. GABIAS: Ce n'est pas de l'imposition, c'est de la
dégustation!
Voici, il y a peut-être été question de cela, M. le
ministre nous en sommes encore aux immeubles, au poste budgétaire
7 ...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GABIAS: ... pour l'édifice St-Louis, il y a un contrat qui a
été passé entre le ministère des Travaux publics et
l'édifice St-Louis, et on voit, lorsqu'il en est question à la
page 674; Cie du St-Louis Ltée, $2,010,000.
M. SAINT-PIERRE: C'est cela.
M. GABIAS: Le ministre sait-il que la famille Baillargeon et
l'industriel qui avait des intérêts assez prononcés dans
l'immeuble ont offert cette propriété au ministère des
Travaux publics pour $1,800,000?
M. SAINT-PIERRE: Non, absolument pas. M. GABIAS: Vous n'êtes pas
au courant?
M. SAINT-PIERRE: Non. Ce n'était que l'édifice 39
peut-être, $1,800,000, mais pour le total du carré, sauf une
bâtisse, la demande dépassait de près de $200,000 le prix
que nous avons payé.
M. GABIAS: Et cette offre avait été faite, si mes
informations sont exactes, directement par la famille Baillargeon, $1,800,000.
A ce moment-là, le gouvernement n'avait pas été
intéressé. Et quelque temps après, par
l'intermédiaire de M. Laurent Hunt, agent d'immeubles j'imagine, la
même propriété a été offerte, je ne sais
à quel prix et elle a été achetée pour $2,010,000,
exactement la même propriété.
M. SAINT-PIERRE: La propriété qui a été
offerte par M. Hunt a été offerte au nom de la
maison Baillargeon. M. Hunt s'est présenté lui-même
à mon bureau pour me demander si nous étions
intéressés à acheter l'édifice situé
à 39 St-Louis, et d'acheter le carré. M. Hunt était au
courant que nous étions depuis quelque temps à la recherche d'une
bâtisse voisine du palais de justice parce qu'on voulait construire une
annexe. Nous avions en vue l'édifice où se trouvent logés
deux restaurants, tout près du palais de justice. Le prix aurait
été d'environ le quart de ce qu'a coûté le total du
carré que nous avons acheté. En prenant connaissance de l'offre
qui était faite de vendre toutes ces propriétés, nous
avons commencé par faire une enquête sur le loyer que nous avions
à payer pour l'édifice de 39 rue St-Louis où se trouve
logé le ministère de la Famille et du Bien-Etre.
M. GABIAS: Oui, c'est cela.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons aussi pris en considération la
nécessité d'un terrain adjacent pour y loger, évidemment,
une annexe pour le palais de justice ou, enfin, construire un édifice au
lieu de celui qu'il y a là. L'Hôtel St-Louis semblait tout
désigné puisque c'était près du palais de
justice, pour être démoli et remplacé par un
édifice qui aurait été l'annexe du palais de justice. Les
propriétés qui sont à l'arrière étaient
considérées comme des terrains où, plus tard, on pourrait
construire des édifices qui seraient au service dupalais de justice ou
du ministère de la Famille et du Bien-être.
En tenant compte du loyer, de l'évaluation municipale, en tenant
compte aussi du fait que nous étions déjà locataires dans
l'édifice depuis quelques années et que nous avions un bail de
quelques années encore, nous avons fait des calculs pour savoir ce que
nous coûterait la bâtisse si nous l'achetions, et ce qu'elle nous
coûterait de loyer, si nous continuions d'y être installés.
Après une étude sérieuse, nous avons convenu d'offrir un
certain montant. Ce montant que nous avons offert a été un peu
augmenté. Mais après l'approbation de la trésorerie, et du
conseil des ministres, il a été décidé de
l'acquérir. L'immeuble sert maintenant pour le ministère, comme
auparavant, et nous envisageons de construire l'annexe, aussitôt que la
Commission d'aménagement de Québec et les commissions qui sont
nommées à Québec, pour les monuments historiques, pour le
réaménagement ou l'urbanisme, auront approuvé le projet
que nous envisageons. Aucune commission n'a été payée par
nous; la commission a été payée par le vendeur.
M. GABIAS: Est-ce que le contrat est intervenu entre le ministre des
Travaux publics, au nom du gouvernement, et la famille Baillargeon, et les
intéressés...
M. SAINT-PIERRE: Je crois que...
M. GABIAS: ... ou s'il est intervenu entre...
M. SAINT-PIERRE: C'est une société qui porte le nom de
Compagnie du St-Louis Ltée. C'est la famille Baillargeon, ça.
M. GABIAS: Ce sont les Baillargeon qui sont intéressés.
Est-ce que le ministre aurait objection à produire une copie du
contrat?
M. SAINT-PIERRE: Aucunement.
M. GABIAS: Je pourrais la demander à l'agenda, ce serait
peut-être plus rapide!
M. SAINT-PIERRE: Nous l'avons certainement dans nos dossiers de
contrats!
M. GABIAS: Maintenant, est-ce que j'ai bien compris le ministre
lorsqu'il a déclaré qu'il ne connaissait pas M. Hunt avant cette
visite?
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne le connaissais pas.
M. GABIAS: M. Hunt n'avait pas l'habitude d'agir pour le
ministère comme représentant, comme agent d'immeubles?
M. SAINT-PIERRE: Peut-être avait-il agi comme agent pour l'achat
des terrains qu'il y avait en arrière des soeurs Franciscaines de Marie.
Il avait ce terrain-là à vendre, mais...
M. GABIAS: Est-ce que c'est...
M. SAINT-PIERRE: ... il nous a fait part que le terrain était
à vendre et qu'une société devait l'acheter pour installer
des postes d'essence et d'autres services.
M. GABIAS: Etàce moment-là, il a agi comme
représentant du gouvernement?
M. SAINT-PIERRE: Non, il a agi comme représentant des soeurs
Franciscaines.
M. LOUBIER: Comment se fait-il que l'an dernier, aux comptes
publics...
M. GABIAS: Il y a une commission qui...
M. SAINT-PIERRE: Dans l'entente, dans l'achat, il a été
décidé que le montant... on en est arrivé à la
conclusion qu'il fallait payer un tel montant aux religieuses et qu'on lui
paierait une commission. Cela a été approuvé,
évidemment, par le conseil des ministres.
M. GABIAS: Est-ce qu'il y a eu d'autres occasions où M. Hunt a
agi comme représentant du ministère?
M. SAINT-PIERRE: Oui, cette année encore, dans l'achat de
certaines propriétés ici en arrière, dans la Cité
parlementaire... Il n'est pas le seul. Nous avons engagé trois bureaux.
Il représentait l'un des trois bureaux.
M. GABIAS: Quels sont les deux autres?
M. SAINT-PIERRE: Les autres, c'est Davis et Morin ltée, à
la Compagnie de courtage immobilier.
M. GABIAS: Est-ce qu'il y a des contrats de passés entre ces
trois courtiers en immeubles?
M. SAINT-PIERRE: Non. Ils ont convenu... Nous avons des contrats avec
chacun des bureaux.
M. GABIAS: Est-ce que c'est le même pourcentage que vous leur
payez?
M. SAINT-PIERRE: C'est le même pourcentage...
M. GABIAS: Des contrats identiques?
M. SAINT-PIERRE: Identiques, dans chacun des cas.
M. GABIAS: Chacun des cas.
M. SAINT-PIERRE: Chacun des cas.
M. GABIAS: Est-ce qu'il y a des travaux à plein temps pour le
gouvernement ou...
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GABIAS: ou simplement à temps partiel. Un client, le
gouvernement est un client...
M. SAINT-PIERRE: Ils sont au pourcentage, mais ils travaillent quand ils
le veulent.
M. GABIAS: Est-ce que ces contrats-là sont entre le
ministère des Travaux publics et les agents immobiliers, ou s'ils
agissent, à la connaissance du ministre, pour d'autres ministères
que le ministère des Travaux publics?
M. SAINT-PIERRE: Je ne sais pas s'ils agissent pour d'autres
ministères...
M. GABIAS: Ou pour d'autres organismes du gouvernement?
M. SAINT-PIERRE: Il se peut qu'ils agissent pour d'autres organismes,
mais je ne sais pas.
M. GABIAS: Le ministre pourrait-il nous dire, de mémoire, si les
contrats qu'il a mentionnés, il y a quelques minutes, sont entre le
ministère des Travaux publics et ces agents immobiliers, ou s'ils sont
entre le gouvernement et...
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'ils sont entre le ministère des
Travaux publics...
M. GABIAS: Entre le ministère des Travaux publics?
M. SAINT-PIERRE: ... et les agents.
M. GABIAS: A ce moment-là, ils relèvent, dans
l'exécution de leur mandat, de...
M. SAINT-PIERRE: Ils n'ont pas l'autorité d'agir
évidemment, et de prendre des décisions sans soumettre des prix.
Et puis, ils ont des instructions. Ils ont été
délégués à notre choix, pour rencontrer certains
propriétaires pour, à notre point de vue, en même temps
pour faire équivaloir, ou enfin, pour rendre à peu près
équivalent le total des propriétés qu'ils
achèteront de chacun, pour que ce soit à peu près
égal.
M. GABIAS: Est-ce que cette politique nouvelle du gouvernement a
porté fruit?
M. SAINT-PIERRE: C'est une politique qui a porté fruit parce
qu'elle nous permet, évidemment, d'entrer en contact avec chacun des
propriétaires, de discuter, de bénéficier à part
cela, de l'expertise de ces personnes qui sont habituées à faire
des transactions immobilières, et en même temps d'amener des
règlements qui sont à peu près ce que nous approuvons et
ce que nous pensons être acceptables pour chacun des achats. Nous
n'acceptons pas ce qu'ils nous apportent, mais nous nous en tenons à
certaines
normes, et évidemment, lorsque les normes se rencontrent, nous
présentons à la trésorerie les offres qui nous sont
faites, c'est-à-dire l'offre que nous...
M. GABIAS: Est-ce que les options sont prises au nom du ministère
des Travaux publics ou au nom des agents immobiliers?
M. SAINT-PIERRE: Elles sont prises au nom du ministère.
M. GABIAS: A ce moment-là, ils agissent comme
représentants du ministère, lorsqu'il s'agit des transactions
concernées.
M. SAINT-PIERRE: C'est le seul moyen pour nous de négocier.
D'ailleurs, nous n'avons pas de personnel qui peut négocier. Ce serait
peut-être arbitraire de le faire. En confiant à trois bureaux,
à des bureaux comme nous l'avons fait à Montréal et
à Québec, nous croyons que c'est une manière d'assurer une
justice à peu près égale à tout le monde. Tout est
négocié d'une façon qui, à mon point de vue, est
tout à fait la meilleure. Et je puis dire aussi que ceux qui se
présentent là, ce sont des bureaux reconnus, et nous nous avons
en eux, je crois de fidèle agents, des agents qui vont naturellement
étudier les maisons. Mais, tout de même, lorsque nous achetons les
terrains, nous nous basons surtout sur le fait que la bâtisse sera
démolie. Alors, c'est le terrain qui compte.
M. GABIAS: Est-ce qu'il y a également des courtiers en immeubles,
des agents d'immeubles à Montréal, qui ont des contrats
semblables?
M. SAINT-PIERRE : Il y a des agents d'immeubles à Montréal
qui ont des contrats semblables et nous sommes très très
satisfaits de leur travail.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre a la liste des agents d'immeubles de
Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Il y a trois agents, maintenant il y a MacDonald...
Actuellement, c'est M. MacDonald, de Wilder et Burmingham, M. Dubois et
Georges-Julien Perreault. Ce sont les trois négociateurs,
c'est-à-dire que les négociations qu'ils font, ce sont surtout...
Nous sommes très satisfaits de leur travail.
M. GABIAS: Est-ce qu'il n'y a pas un dénommé Hector Caron,
également?
M. SAINT-PIERRE: M. Hector Caron... Pour les terrains du palais de
justice, c'était M. Hector Caron et pour l'achat des terrains que nous
faisons actuellement au coin de la rue Craig et de la rue St-Laurent, du
côté nord, c'est MacDonald, Dubois et Perreault.
M. GABIAS: Est-ce que c'est le même Hector Caron qui fait de
l'assurance?
M. SAINT-PIERRE: Je ne le sais pas. Je n'ai pas d'assurances avec lui,
je ne pourrais pas vous le dire. Cela se pourrait que ce soit lui.
M. LOUBIER: Je crois que c'est le même.
M. GABIAS: Est-ce que c'est un agent d'immeubles attitré?
M. SAINT-PIERRE: Un agent d'immeubles attitré.
M. GABIAS: Mon cher Hector. M. LOUBIER: Mon cher Hector.
M. ALLARD: Il exerce deux professions, agent d'immeubles...
M. SAINT-PIERRE: Il peut en exercer dix. M. ALLARD: Pardon?
M. SAINT-PIERRE: Il peut en avoir dix professions s'il le veut.
M. LOUBIER: Il est fort sur les valeurs mobilières et
immobilières.
M. ALLARD: S'il fait de l'assurance, il n'a pas le droit d'exercer
aucune autre profession.
M. SAINT-PIERRE: A moins que vous trouveriez des défauts à
la personne?
M. ALLARD: Bien non. Il n'y a aucun défaut à la personne.
De tous les agents d'assurance, j'ai eu le cas dans mon comté... Un
agent d'assurance agissait comme shérif, il a dû
démissionner de ses fonctions de shérif pour continuer à
faire de l'assurance.
M. SAINT-PIERRE: Certainement.
M. ALLARD: S'il exerce de l'assurance il ne peut pas faire aucune autre
profession que celle-là.
M. SAINT-PIERRE: Je ne sais pas s'il fait de l'assurance.
M. ALLARD: Bien, il s'agirait de savoir si c'est le même?
M. SAINT-PIERRE: C'est à vous de vous informer parce que
moi...
M. GABIAS: On s'informe au ministre. M. SAINT-PIERRE: Pour moi...
M. ALLARD: Avez-vous l'adresse de M. Caron, Hector Caron.
M. SAINT-PIERRE: De Montréal.
M. ALLARD: Quelle adresse, son bureau d'affaires à
Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Je sais que ce n'estpas loin de l'Oratoire.
M. ALLARD: Est-ce que vous êtes en mesure de fournir l'adresse
d'affaires de M. Caron?
M. SAINT-PIERRE: On pourrait certainement vous la fournir. Si vous avez
un bottin téléphonique je peux vous la trouver.
M. ALLARD: Non, non. J'imagine que dans les relations du
ministère vous avez une adresse dans...
M. SAINT-PIERRE: ... je ne regarde pas l'adresse parce que je ne vais
jamais les voir pour...
M. ALLARD: Non, ce n'est pas ce que je vous demande.
M. GABIAS: On comprend que le ministre est dans une situation...
M. ALLARD: Je vous demande quelle est l'adresse à vos
dossiers...
M. GABIAS: Je comprends que le ministre a une situation de
privilégié. Il n'a pas à se déplacer pour...
M. ALLARD: Est-ce qu'on peut avoir du ministre l'adresse au dossier?
Vous avez un contrat avec M. Caron?
M. SAINT-PIERRE: Certainement.
M. ALLARD: L'adresse au dossier de M. Caron.
M. SAINT-PIERRE: L'adresse au dossier? M. ALLARD: C'est ça, de M.
Hector Caron.
M. LOUBIER: Pas sa véritable adresse, celle au dossier.
M. SAINT-PIERRE: C'est difficile de discuter si vous avez des
idées qui sont autres que...
M. ALLARD: Non, elles ne sont pas autres. Seulement on fait un
rapprochement avec Hector Caron qui serait agent d'immeubles pour le
ministère et Hector Caron qui serait agent d'assurance pour le
gouvernement.
M. SAINT-PIERRE: Dans tous les cas, nous avons été
très satisfaits maintenant...
M. ALLARD: Il n'est pas question de le critiquer, on veut savoir si
c'est la même personne.
M. GOSSELIN: Si c'est le même... M. SAINT-PIERRE: Je ne le sais
pas.
M. GABIAS: Depuis quand M. Caron, Hector Il. Caron, agit-il comme agent
d'immeubles pour le ministère des Travaux publics?
M. SAINT-PIERRE: Il a agi comme agent d'immeubles, premièrement
à cause des connaissances qu'il avait et des relations qu'il avait et
qui étaient très utiles pour nous dans le temps, avec la
cité de Montréal.
M. GABIAS: Je demande depuis quand? M. SAINT-PIERRE: C'est en 1963 ou
1964. M. GABIAS: 1964.
M. SAINT-PIERRE: Lorsque nous avons acheté les terrains.
M. GABIAS: Il y a un contrat entre le ministère des Travaux
publics et Caron Limitée.
M. SAINT-PIERRE: Il y avait eu un contrat, maintenant il n'existe pas,
parce qu'il est terminé.
M. GABIAS: Je comprens qu'il est terminé pour...
M. SAINT-PIERRE: Le contrat était pour l'achat des terrains du
palais de justice.
M. GABIAS: Du palais de justice.
M. SAINT-PIERRE: Contrat pour l'achat de l'édifice à
bureaux que nous voulons construire, voisin du palais de justice. Ce n'est pas
M. Caron, c'est M. Dubois.
M. GABIAS: Maintenant, est-ce qu'il y a un autre contrat qui est
intervenu entre Caron limitée et le ministère des Travaux
publics?
M. SAINT-PIERRE: Je ne crois pas.
M. GABIAS: Depuis l'expiration de celui passé pour...
M. SAINT-PIERRE: Il n'en a pas eu d'autre. Nous lui avons offert un
autre contrat et il ne l'a pas accepté. Il nous a
transféré à M. Dubois qui est un agent d'immeubles, il est
très satisfaisant. Evidemment pour faire des transactions nous
faisons des transactions d'achats nous recourons à des gens qui
ont de l'expérience dans la ville même où ils sont. Et puis
nous avons des terrains à acheter parce que nous avons sauvé
évidemment environ $500,000, de cette façon épargné
$500,000...
M. GABIAS: C'est bien facile à dire...
M. SAINT-PIERRE: ... d'estimations. D'ailleurs les terrains...
M. GABIAS: Est-ce que le ministre pourrait nous démontrer que
vraiment il y a eu économie de $500,000 de fait depuis que le ministre a
passé des contrats avec les agents immobiliers...
M. SAINT-PIERRE: Je pourrais le démontrer de la façon
suivante, c'est que...
M. GABIAS: Sur quoi se base-t-il pour faire des déclarations
d'économies faites depuis que le gouvernement passe des contrats avec
des agents immobiliers?
M. SAINT-PIERRE: Le critère dont nous nous servons, c'est
premièrement l'évaluation municipale. C'est pour le pourcentage
et pour connaître exactement la date. Prendre en connaissance de cause
premièrement la valeur de la propriété, sa
rentabilité, sa qualité, son site et en même temps son
coût de remplacement.
Après tout, une personne n'est pas obligée de vendre une
propriété à moins d'être expropriée. Or la
loi ne nous permet pas d'exproprier. Elle nous permet de négocier et
ensuite de présenter des prix, si ces prix ne sont pas acceptés,
nous devons passer devant la régie. Dans le temps, nous avons fait faire
des études par nos ingénieurs de Montréal pour savoir le
coût de ces propriétés, le coût des terrains et
l'évaluation totale, ce serait donc tel montant. Lorsque nous avons
terminé nous étions exactement en-dessous du prix. J'avais un
tableau qui m'avait été préparé, pour vous donner
des détails.
M. GABIAS: Pendant que le ministre cherche son tableau, il affirme qu'il
y a eu une économie d'un demi-million. Est-ce qu'il nous donne les
raisons sur lesquelles il se base pour nous faire une telle déclaration?
Est-ce que ces propriétés-là avaient été
offertes à des prix, acceptées à des prix
supérieurs par le ministère des Travaux publics avant que les
agents immobiliers entrent en scène?
M. SAINT-PIERRE: Non, les valeurs à Montréal, les valeurs
des propriétés... Il y a des agents d'immeuble qui ont des
connaissances, comme ceux que nous avons eus; ils ont évalué
eux-mêmes les propriétés avant. D'après le
coût des baux non expirés, ils ont fait un état pour nous
montrer exactement le montant que ça pourrait coûter environ.
M. GABIAS: Préparé par des agents immobiliers.
M. SAINT-PIERRE: Nous ne sommes pas entrés à l'aveuglette
là-dedans, sans savoir ce que cela coûtait. Nous avons
établi des prix en nous basant sur ces prix-là; eux-mêmes,
ils ont négocié en bas des prix qui avaient été
établis comme prix maximum.
M. GABIAS: Alors, ça se comprend facilement, maintenant, que le
ministre fasse des déclarations: ce sont des gens qui sont
précisément délégués par le ministère
pour acheter. Ils font une évaluation supérieure...
M. SAINT-PIERRE: Ils sont...
M. GABIAS: ... puis ils disent: « Regardez comme on est bon,
combien on sauve de l'argent à la province.
M. SAINT-PIERRE: Je ne sais pas si le
député des Trois-Rivières s'imagine que le
ministère des Travaux publics n'a aucune personne dans son personnel qui
a des connaissances dans la construction ou dans le génie. Si le
député des Trois-Rivières a l'impression que ceux qui sont
ici, nos architectes, nos techniciens, nos ingénieurs, qui sont des
hommes qui ont été longtemps en affaires à leur compte ou
ailleurs, qui ont été dans l'industrie ou ailleurs, s'il
s'imagine que ces gens-là n'ont aucune capacité, ne peuvent
évaluer absolument rien, eh bien! là, c'est différent et
je conviens avec lui que tout est dans l'erreur. S'il croit que le
ministère est composé d'hommes assez compétents pour bien
remplir leur devoir, là, actuellement, je suis certain que le
député s'adresse au personnel, qu'il ne s'adresse pas au
ministre. Ce n'est pas le ministre qui a décidé lui-même
que ça valait tant, il s'est fié à des experts.
M. GABIAS: Vous ne pouvez pas faire... Un instant.
M. SAINT-PIERRE: Je ne m'en cache pas non plus.
M. GABIAS: Je ne suis pas surpris du tout de la remarque du ministre.
Mais ce qui me surprend le plus par exemple, c'est que le ministre cherche
peut-être à racheter les erreurs qu'il a faites dans le
passé...
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas fait d'erreurs.
M. GABIAS: ... concernant son personnel. Auparavant, c'était le
personnel qui voyait à l'évaluation des propriétés
achetées. C'était le personnel qui conseillait le
ministère et c'était le personnel qui transigeait avec des tiers,
alors qu'aujourd'hui le ministre sent l'obligation de mettre de
côté lui-même son personnel et d'aller chercher des agents
immobiliers pour faire les transactions. Vous voyez, M. le Président, la
grosse différence qu'il y a entre les déclarations du ministre et
ses agissements; d'un côté il veut me faire paraître
critiquer le personnel, alors que je parle d'une économie qu'il nous
mentionne de $500,000, il veut laisser croire que je critique le personnel, or,
ce n'est pas ça du tout! C'est dans ses agissements que le ministre
lui-même les critique, les met de côté. Au lieu de se servir
de son personnel compétent en ce qui concerne les achats de
propriétés, l'évaluation de propriétés, il
met son personnel de côté et il va chercher des agents im-
mobiliers. C'est là qu'est toute la différence entre le
député et le ministre. Le député a confiance au
personnel.
M. SAINT-PIERRE: Il faudrait qu'il le manifeste un peu.
M. GABIAS: Bien, je le manifeste. Pourquoi le ministre prend-il des
agents immobiliers?
M. SAINT-PIERRE: Nous prenons des agents immobiliers...
M. GABIAS: Pourquoi?
M. SAINT-PIERRE: ... parce que c'est l'argent des contribuables que nous
dépensons.
M. GABIAS: Pour leur donner des commissions?
M. SAINT-PIERRE: Pas pour donner des commissions parce que...
M. GABIAS: Alors, H. Caron Company Ltée, $32,049.90, c'est comme
ça que vous sauvez de l'argent aux contribuables, pour donner, par
exemple, à M. Hunt, dans d'autres transactions trois mille et quelques
cents dollars, pour donner à d'autres agents immobiliers des
commissions. C'est là que le ministre économise de l'argent pour
les contribuables.
M. SAINT-PIERRE: La, nous épargnons de l'argent pour les
contribuables et je vais expliquer pourquoi. C'est que lorsqu'on manoeuvre
l'argent des contribuables, on doit avoir sincèrement dans l'idée
qu'on ne peut pas faire des transactions comme il s'en est faites avant
1960.
M. GABIAS: Bon, allez-y!
M. SAINT-PIERRE: J'aurais quelque chose à dire.
M. GABIAS: Donnez-nous des exemples.
M. SAINT-PIERRE: Au débat général, nous parlerons
du passé comme on peut parler dans le moment du...
M. GABIAS: Donnez-nous des exemples.
M. SAINT-PIERRE: Des exemples concrets et vérifiés,
M. GABIAS: Donnez-en.
M. SAINT-PIERRE: Je ne dis pas que cela dépend du
député de Trois-Rivières, que cela dépend des
députés qui sont ici.
M. GABIAS: Donnez-en, des exemples.
M. SAINT-PIERRE: Mais tout de même, je tiens à dire
qu'actuellement, si nous prenons des moyens exceptionnels pour acheter des
propriétés, l'expérience elle-même nous le dit,
c'est de façon à ce que nous puissions être aussi justes
que possible envers le contribuable de la province. Non pas spécialement
envers ceux qui nous vendent, parce qu'ils acceptent des prix... Mais lorsqu'il
s'agit d'acheter des terrains à des prix aussi élevés je
crois que nous devons recourir aux experts et à ceux qui s'y
connaissent. Et moi, je n'aurais jamais entrepris d'acheter des terrains si
nous avions dû, moi-même et d'autres, visiter le terrain, en faire
le tour, et décider que cela valait tant le pied. D'ailleurs, on
n'aurait jamais pu négocier, on n'aurait jamais pu terminer.
M. ALLARD: Vous dites, M. le ministre, que vous avez fait une
économie quand vous avez payé $117,000 à des agents pour
négocier la transaction...
M. SAINT-PIERRE: Je le crois.
M. ALLARD: Malgré tout cela, vous avez réalisé une
économie en payant...
M. GABIAS: $117,000 de plus que le prix d'achat.
M. SAINT-PIERRE: $117,000 de plus que le prix d'achat. Cela
dépend du montant évidemment, du prix total. Quel pourcentage
cela donne-t-il? Si vous voulez me donner le pourcentage, je vais discuter avec
vous pour voir si c'est trop cher.
M. ALLARD: Sur une transaction de $9 millions.
M. SAINT-PIERRE; Quel montant cela représente-t-il?
M. ALLARD: Aux pages 672 et 673 des comptes publics, vous avez le total
pour Montréal, le palais de justice...
M. SAINT-PIERRE: D'ailleurs $9 millions ce n'est pas le total; $9
millions pour les terrains.
M. ALLARD: A ce jour, c'est marqué $9,400,000.
M. SAINT-PIERRE: Il y a $3,400,000 qui...
M. ALLARD: Cela, c'est pour l'année en cours, $3,900,000 et
à ce jour, vous avez payé $9,452,663.
M. SAINT-PIERRE: Mais non, les $3,300,000 sont ajoutés
là-dedans. Cela ne fait pas partie des achats.
M. ALLARD: Pardon?
M. SAINT-PIERRE: C'est une erreur de comptabilité.
M. ALLARD: Arrêtez un peu... le montant que vous avez payé
l'année dernière est de $3,900,000. Vous avez payé
jusqu'ici, depuis le début des travaux, $9,452,000.
M. SAINT-PIERRE: Je vous en prie.
M. ALLARD: Bien voyons. Vous vous êtes dérangé
spécialement pour nous expliquer que dans les comptes de 64/65, vous
avez dépensé...
M. SAINT-PIERRE: C'est une erreur d'impression.
M. ALLARD: Bien non, voyons, arrêtez donc.
M. GOSSELIN: Cela cause une mauvaise impression.
M. ALLARD: Comme ça, l'auditeur a mal fait ses comptes.
M. GABIAS: On va prendre note de ça pour les comptes publics
demain. On va demander au ministre de préciser, par exemple,
l'erreur...
M. ALLARD: ... si les comptes publics sont mal faits, sur les
informations fournies par le ministère... Vous avez donné pour
les comptes...
M. SAINT-PIERRE: Comment voulez-vous que les engagements de comptes
stabilisés payés en 65/66 pour l'achat d'emplacements soient
additionnés avec les propriétés? Vous avez, dans les
descriptions, le nom des comptes... Vous avez ici, vous n'avez pas dit cela,
vous avez aussi les frais d'architectes là-dedans.
M. ALLARD: Oui, oui, tout est compris. Vous avez dépensé,
dans l'année 64/65, pour le palais de justice de Montréal,
$3,951,000. Jusqu'ici, vous avez dépensé, en tenant compte de
1961 1962 et 1963, $9,452,000 et j'imagine que l'an prochain...
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons pas dépensé $9,452,000.
Jamais je ne croirai que vous additionnez $9,452,000 là-dedans...
M. ALLARD: Le total est dans les comptes publics. Jusqu'à
maintenant, vous avez payé
M. SAINT-PIERRE: C'est $3,300,000 qui est rapporté à
l'article...
M. ALLARD: Seulement pour cette année 64/65.
M. SAINT-PIERRE: $3,300,000.
M. ALLARD: Les comptes sont mal faits. Alors écoutez un peu, si
c'est mal fait ce n'est pas la même chose.
M. GABIAS: Non, non mais il faudrait que le ministre...
M. ALLARD: C'est parce que dans d'autres ministères, on s'est
toujours dit que c'était la procédure.
M. GABIAS: ... nous produise les données, pour avoir le tableau
des dépenses de l'année courante...
M. SAINT-PIERRE: Certainement.
M. ALLARD: ... et des dépenses faites jusqu'alors.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas additionné. Ce n'est pas dans le
coût des propriétés, ça, ce n'est pas dans le
coût d'achat de la propriété?
M. ALLARD: Non, non.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des chiffres comptables.
M. ALLARD: Et ils ne sont pas bons.
M. SAINT-PIERRE: Ils sont bons, mais ils ne peuvent pas servir dans le
total de l'achat de la propriété; on n'a pas acheté une
propriété à $3,300,000.
M. GABIAS: C'étaient des engagements... M. ALLARD: Non, c'est
tout compris...
M. SAINT-PIERRE: Le montant de $3,300,000 c'est divisé par le
nombre de propriétés, vous savez.
M. ALLARD: C'est clair. Vous avez, par exemple, les achats d'emplacement
divers, achats d'emplacement, début de 62/63, engagement
comptabilité, vous avez indemnités aux locataires, vous avez des
commissions, honoraires, vous avez architectes et ingénieurs,
comptables, et démolition, autres dépenses. Ce sont toutes les
dépenses occasionnées par la construction du palais de justice,
que ce soit terrain ou autre.
M. SAINT-PIERRE: $3,300,000, c'est un montant qui a été
reporté d'une année à l'autre pour ces
propriétés. C'est le même montant, comme on le voit, c'est
le même vote qui est transféré dans l'autre article.
Maintenant, j'ai une note d'explications qui est dans ces papiers...
M. ALLARD: Le ministre peut-il m'expliquer ce qu'il veut dire au compte
ici, à la page 674, $9,452,663?
M. SAINT-PIERRE: Cela consiste en propriétés que nous
avons achetées, acquises de 1875 à 1918, entre les rues
Notre-Dame, St-Gabriel et St-Jacques, vous l'avez vu?
M. ALLARD: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Vous savez lire?
M. ALLARD: Oui, oui. peut-être pas courramment comme le
ministre!...
M. GABIAS: Il y en a qui ne savent pas compter à quelque
part!...
M. SAINT-PIERRE: C'est le total qui est fait jusqu'à
présent de tout ce que cela a coûté.
Vous avez les achats des propriétés de 1875 à 1918,
je n'étais pas là...
M. GABIAS: Pas les années? M. SAINT-PIERRE: Oui, oui. M. GABIAS:
Oui?
M. SAINT-PIERRE: Il est malheureux que vous ne l'ayez pas lu!
M. GABIAS: Oui, oui, on l'a lu, comment cela? Où?
M. SAINT-PIERRE: Page 672, juste en haut de la page!
M. ALLARD: Page 678, il y en a pour un demi-million.
M. SAINT-PIERRE: Alors, ils ont acheté pour un demi-million de
1875 à 1918, et là c'est bien difficile pour moi de vous
expliquer ce qui s'est passé...
M. ALLARD: J'imagine que le solde...
M. SAINT-PIERRE: Ensuite, vous avez les achats d'emplacement depuis
1962. Vous avez déjà $500,000 d'enlevés.
M. ALLARD: Enlevons le demi-million, mais le solde...
M. SAINT-PIERRE: Ensuite, vous enlevez les $3,300,000...
M. GABIAS: 62/63?
M. SAINT-PIERRE: ... qui était un transport d'argent pour payer
ces comptes-là. $3,300,000, c'est un transport d'argent pour acheter sur
la rue Craig, acheter le nord de la rue Craig, c'est dans le compte de cet
emplacement. Ce que vous avez, c'est exactement la copie de ce qui se passe
dans les « ledgers ». Vous avez tout ce qui se passe dans les
« ledgers », les montants qui ont été
rapportés d'une année à l'autre; parce qu'ils n'avaient
pas passé dans la première année, ils sont
transportés dans l'autre.
Vous avez Parking Place, par exemple, qui était $73,244 en 64/65,
et qui fait partie du total. Alors, si vous enlevez tout ce que je viens de
nommer, et l'additionnez, vous arriverez au total qui est désigné
pour l'achat des propriétés.
M. ALLARD: $3,900,000?
M. SAINT-PIERRE: $3,900,000, et il y a $6 millions, et à part
cela, il y a les frais et dépenses comme l'American Express, et la
cité de Montréal, qui font partie de ce terrain pour les
améliorations, Parco, et vous avez le Compagnie nationale de sondage,
vous avez Pageau & Morel, les architectes et les ingénieurs,
Brouillet & Carmel pour la nouvelle construction du palais de justice. Tout
est indiqué à la fin, tout ce qui aura été
dépensé pour le palais de justice depuis 1875 jusqu'à
présent, ce serait le total!
M. GOSSELIN: Ce ne sont pas les numéros d'autres
emplacements...?
M. SAINT-PIERRE: L'emplacement de $3,300,000, c'est pour la
bâtisse de la rue Craig.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, mais 1875...
M. SAINT-PIERRE: On a le terrain de la rue Craig, dans lequel on a une
réserve, au nord.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, mais de 1875 à 1918, est-ce que ce sont
des années ou si ce sont des numéros de lots?
M. SAINT-PIERRE: Non, ce sont des années.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais pourquoi ne met-on pas de 1918 à
1962?
M. SAINT-PIERRE: Après 1918, il n'y arien eu. C'est resté
comme cela.
M. ALLARD: Les anciennes propriétés...
M. SAINT-PIERRE: Ensuite, les achats d'emplacement. Nous, nous
préférons que ce soit divisé.
M. ALLARD: Alors, en fait, cela reviendrait à $3,900,000. Ce
serait le chiffre exact dépensé jusqu'ici pour l'achat de
terrains?
M. SAINT-PIERRE: Plus de $3,900,000!
M. ALLARD: Pardon?
M. SAINT-PIERRE: $5,000,0001
M. ALLARD: Ici, on dit $3,951,000 pour l'année 64/65.
M. SAINT-PIERRE: Je l'avais, mais j'ai fait classer mes papiers ce
matin...
M. ALLARD: Peut-être que cela, les honoraires payés aux
agents d'immeubles, $117,000, ne sont pas dans la même colonne?
M. SAINT-PIERRE: Pardon?
M. ALLARD: Les commissions payées aux agents d'immeubles se
chiffrent par $117,000. Elles ne sont pas dans la bonne colonne?
M. SAINT-PIERRE: Comment, dans la bonne colonne?
M. ALLARD: Jusqu' a maintenant, elles devraient être dans la
colonne des dépenses de 64/65.
M. SAINT-PIERRE: Elles figurent dans l'année où elles ont
été payées!
M. ALLARD: Il n'y a pas d'années de marquées, c'est
marqué jusqu'à maintenant.
M. SAINT-PIERRE: La date, cela veut dire...
M. ALLARD: ... qu'elles auraient pu être payées
l'année précédente?
M. SAINT-PIERRE: Les $25,000...
M. ALLARD: A tout événement, vous venez de dire...
M. SAINT-PIERRE: Elles arrivaient à $6,000,000...
M. ALLARD: A $6,000,000?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. ALLARD: Cela fait $6 millions.
M. SAINT -PIERRE : L'arpenteur Georges-J. Papineau, $11,000; Edouard
Martel et François Auclair, qui étaient les conseillers
juridiques pour les transactions, $32,000; Hector Il. Caron Realty...
M. GOSSELIN: Quelle était l'utilité du...
M. SAINT-PIERRE: Voyez-vous, pour faire le total du coût de la
propriété que nous avons achetée, nous avions
estimé que cela dépasserait $5 millions ou $5 1/2 millions. Cela
a coûté, avant 1918, $522,800.70, puis l'engagement pour la rue
Craig. Cet engagement-là de $3,300,000, c'est pour la rue Craig, pour la
partie nord que nous sommes à exproprier $3,300,000, c'est dans la
même page. Ensuite; commissions, sondages et honoraires, $839,940.41, qui
est additionné à part, cela fait $4,662,741 à soustraire
de $9,452,000; alors le coût des terrains fut exactement de
$4,790,922.13. Alors, c'est cela que nous avions évalué au prix
de $7,500, y compris les frais.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer quelle a
été l'utilité des hono- raires légaux payés
à Edouard Martel et à François Auclair, $32,049.90? Ce
sont des avocats, ce ne sont pas des notaires?
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des avocats, ce sont des conseillers
juridiques. Ils ont préparé les formules, évidemment il y
a des formules qui passent devant la régie, ce sont les avocats qui se
sont occupés de cela.
M. LOUBIER: A ce moment-là, ils étaient mandatés
par le ministère?
M. SAINT-PIERRE: Par le ministère.
M. LOUBIER: En vertu du bill, je ne me souviens pas trop, l'an
passé, ramenant sous la juridiction du ministère de la Justice,
tous les avocats à l'emploi du gouvernement dans différents
ministères, je ne sais plus le numéro...
M. SAINT-PIERRE: Vous voulez dire...
M. LOUBIER: Est-ce qu'il n'y aurait pas eu possibilité, à
ce moment-là, de faire appel aux avocats du gouvernement?
M. SAINT-PIERRE: Vous pourriez poser la question au gouvernement, mais
pas à moi!
M. LOUBIER: Bien, dans votre ministère vous en avez
engagés?
M. SAINT-PIERRE: J'ai deux avocats dans mon ministère, mais on ne
fait pas les transactions qui sont des transactions d'achat. Nos avocats
travaillent pour le gouvernement, ils n'ont pas de bureau!
M. LOUBIER: Je comprends, mais il y a une foule d'avocats au
gouvernement qui sont spécialisés dans la recherche de titres,
dans les transactions.
M. SAINT-PIERRE: Il y en a peut-être une foule mais il n'y en a
pas trop!
M. LOUBIER: Non, je ne dis pas qu'il y en a trop, mais je dis qu'il y
aurait peut-être eu moyen, à ce moment, d'éviter $32,000 de
dépenses...
M. SAINT-PIERRE: Tous les avocats, notaires ou enfin, officiers
légaux qui ont été engagés, l'ont été
par le procureur général. Le bureau qui a été
désigné pour ces affaires, c'est celui-là.
M. LOUBIER: Depuis l'an passé, le ministère de la Justice,
peut à ce moment-là donner des études ou des recherches
à faire à n'importe quel avocat du gouvernement, quel que soit le
ministère auquel il appartienne! Je pense qu'il y aurait moyen de...
M. SAINT-PIERRE: Pardon!
M. LOUBIER: C'est que le ministère de la Justice, actuellement, a
autorité et juridiction complète sur tous les avocats, dans tous
les ministères; alors il doit sûrement y avoir des
compétences qui auraient pu étudier le titre, préparer des
formules, ici même, et je crois...
M. SAINT-PIERRE: Je suis d'avis qu'il est préférable que
des transactions faites pour l'achat de propriétés ou autres...
c'est ordinairement, je ne le sais pas, je ne suis pas avocat
moi-même...
M. ALLARD: Vous ne vous fiez pas aux notaires qui sont à votre
ministère...
M. SAINT-PIERRE: Les transactions que nous faisons pour des achats sont
faites par des notaires, et Ici, pour les propriétés à
l'arrière, ce sont des notaires qui font chacune des transactions. Nous
n'encourageons pas le bureau du notaire qui travaille pour le ministère,
nous encourageons les bureaux de notaires dans la ville de Québec.
M. ALLARD: Bien! le notaire qui travaille à votre
ministère, quel est son rôle?
M. SAINT-PIERRE: Son rôle, c'est un officier légiste, c'est
un conseiller.
M. ALLARD: Que fait-il? L'étude des titres après...
M. SAINT-PIERRE: Il fait l'étude de titres, il fait même
l'étude des titres qui sont présentés par les notaires,
puis tous les contrats, les arrêtés en conseil, etc...
M. ALLARD: A ce moment-là, il ne serait pas capable de
compléter lui-même toutes les transactions?
M. SAINT-PIERRE: Je pense qu'il a assez d'ouvrage. Il est pas mal
occupé!
M. ALLARD: Si vous vouliez sauver de l'argent, comme vous
prétendez en sauver...
M. SAINT-PIERRE: Monsieur, nous recevons de l'argent, mais seulement ce
n'est pas...
M. ALLARD: ... vous pourriez vous servir de votre personnel!
M. SAINT-PIERRE: Vous êtes sérieux?
M. ALLARD: Bien, je ne sais pas! Il me semble que payer $32,000 pour un
avocat et, tout à l'heure, nous avons vu $7 à $8 mille pour un
autre notaire...
M. SAINT-PIERRE: Quel est le gouvernement qui fait ses achats
lui-même, ses actes notariés?
M. LOUBIER: Oui, mais c'était votre politique, de
ménager...
M. SAINT-PIERRE: Non. Je pense que vous avez mal compris! Vous n'avez
pas l'habitude d'écouter. Vous posez des questions mais vous
n'écoutez même pas les réponses!
M. ALLARD: Non, mais je puis vous dire qu'à Ottawa...
M. SAINT-PIERRE: Cet après-midi on vous a cherché des
chiffres, vous n'avez pas attendu qu'ils soient finis, les chiffres, pour poser
d'autres questions. Les réponses vous intéresseraient.
M. ALLARD: Mais vous dites que quelques ministères emploient ces
employés. Vous savez certainement qu'à Ottawa, entre autres,
à la question plein temps...
M. SAINT-PIERRE: A Ottawa, je ne sais pas.
M. ALLARD: Bien, vous me demandez s'il y a des gouvernements qui le
font. A Ottawa, les avocats du ministère de l'impôt partent
d'Ottawa et vont plaider leurs causes dans tous les districts.
M. SAINT-PIERRE: C'est évident.
M. ALLARD: Bon, de la même manière, j'imagine que vos
avocats pourraient...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, pour les achats de
propriétés, cela a toujours été fait de même,
je crois, autant que ce soit un notaire. Un notaire qui était
désigné ou des notaires qui sont désignés pour
faire des transactions pour le
gouvernement, c'est la coutume et cela existera toujours ainsi. Il faut
que cela continue aussi. S'il s'agit de plaider pour l'impôt, c'est un
peu différent. Plaider pour l'impôt ou enfin, faire des
états... Il y a des comptables licenciés qui font des bilans pour
les contribuables comme il y a des comptables licenciés qui font la
vérification des chiffres et qui réclament. Les deux n'ont pas le
même objectif.
M. ALLARD: Votre exemple n'est pas bon parce que même le ministre
de la Justice, actuellement, peut aller plaider, s'il le veut, dans une cause
qui intéresse son ministère.
M. SAINT-PIERRE: Je ne l'empêcherai pas.
M. ALLARD: Votre théorie n'est pas tout à fait exacte. Ce
n'est pas nécessaire que ce soit quelqu'un d'en dehors.
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons pas l'intention d'engager des notaires
pour faire des contrats.
M. ALLARD: Mais pour vérifier les contrats qui sont
déjà faits.
M. SAINT-PIERRE: Nous en avons besoin seulement lorsque nous faisons des
transactions. Nous en avons fait dans le moment pour la cité
parlementaire et nous en faisons actuellement pour certaines... Mais lorsque
nous aurons fini ces transactions-là, je ne vois pas l'usage d'un
notaire engagé à un gros salaire pendant des années et des
années à ne rien faire.
M. LOUBIER: Gros salaire, cela commence à $8,000 ou $7,000. Leur
salaire, quand on voit des honoraires de $35,000 ou $40,000.
M. GOSSELIN: Comme cela le ministre prétend qu'une fois les
transactions de la cité parlementaire terminées, le
ministère des Travaux publics ne fera plus d'autres transactions.
M. SAINT-PIERRE; Lorsque les terrains seront achetés, nous
commencerons à bâtir tout cela.
M. LOUBIER: Plus de palais de justice, plus rien.
M. GOSSELIN: Est-ce que j'ai bien compris, tout à l'heure,
lorsque le ministre a déclaré que ces transactions-là,
l'achat de terrains et tout, pour le palais de justice de Montréal,
avaient coûté $4,400,000 et puis j'ai noté ici que cela a
coûté $990,000 d'honoraires d'avocats et de techniciens de toutes
sortes pour venir à faire cette transaction-là.
M. SAINT-PIERRE: Vous exagérez.
M. GOSSELIN: C'est dans les chiffres que vous nous avez donnés
tout à l'heure,
M. SAINT-PIERRE: Les honoraires qui sont là sont pour les
architectes qui sont en train de faire les plans pour les palais de justice,
non pas pour le terrain.
M. LOUBIER: Payés d'avance?
M. SAINT-PIERRE: Certainement pas les plans. J'espère que vous
êtes au courant que faire des plans ne se fait pas tout seul.
M. LOUBIER: Mais non. Le ministre, cet après-midi, nous a dit
à un moment donné...
M. SAINT-PIERRE: Ils avaient l'habitude dans l'Union nationale...
M. LOUBIER: ... que les bureaux d'architectes devaient-être
solvables parce que ces gens-là devaient débourser des dizaines
de milliers de dollars de leur argent. Il nous dit présentement qu'il
leur donne des avances.
M. SAINT-PIERRE: Certainement que je leur donne des avances. C'est un
projet de $50 millions...
M. LOUBIER: Je comprends que c'est normal.
M. SAINT-PIERRE: Sur un projet de $50 millions, cela représente
à peu près Je deux à trois millions de frais.
M. ALLARD: Tout à l'heure, cet après- midi, quand on vous
a suggéré de demander des plans par des concours, vous avez dit:
« Il y a des architectes qui ne sont pas en mesure d'entreprendre ces
plans-là parce qu'ils n'ont pas les moyens de supporter la
dépense ». Vous nous dites actuellement que vous leur donnez des
avances. N'importe quel bureau, dans ces conditions-là...
M. SAINT-PIERRE: Nous ne donnons pas d'avances. Nous payons pour des
plans faits, lorsqu'ils sont terminés.
Ce sont des acomptes sur le total. Il y a une différence entre
des avances et d'avancer de
l'argent pour des choses qui ne sont pas faites. Si on avance de
l'argent à quelqu'un, il n'est pas remboursé l'argent, on l'a
avancé. Et quand on donne un chèque à quelqu'un, ce n'est
pas la même chose qu'un billet.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des acomptes sur le total. Il y a une
différence entre des avances et d'avancer de l'argent pour des choses
qui ne sont pas faites. Si on avance de l'argent à quelqu'un, il n'est
pas remboursé l'argent, on l'a avancé. Et quand on donne un
chèque à quelqu'un, ce n'est pas la même chose qu'un
billet.
M. LOUBIER: Non, on comprend cela.
M. SAINT-PIERRE: C'est la même chose pour l'engagement ici.
Lorsque les architectes ont travaillé tant de temps et qu'ils ont un
personnel à payer, qu'ils présentent des esquises, qu'ils
présentent des cadres préliminaires ou d'autres, on a le droit de
leur donner des acomptes.
M. LOUBIER: C'est cela, c'est bien.
M. SAINT-PIERRE: ... à certaines étapes. Mais ce sont des
montants considérables pour des grosses bâtisses.
M. ALLARD: N'importe quel bureau peut le faire, à ce
moment-là.
M. SAINT-PIERRE: En tous les cas, on n'a jamais refusé personne
pour cela. On a constaté qu'il y en a qui se sont joué des
drôles de tours en prenant... Il y en a eu à qui nous avons
alloué des contrats et puis ils sont mal pris parce qu'ils ont trop
d'engagements, ils ont un bureau trop gros et ils n'ont pas toujours les plans
qu'on leur fournit. On ne leur en fournit pas à toutes les semaines des
nouveaux plans. Il y a des architectes même qui...
M. ALLARD: Alors c'est avantageux de prendre un bureau moins
achalandé comme cela. Parce que là, ceux que l'on voit...
M. SAINT-PIERRE: Pour un plan comme cela, un bureau qui n'aurait qu'un
seul architecte, on ne le prendrait pas. On ne bâtirait pas un plan de
$50 millions en se fiant seulement qu'à un homme. On prend trois ou
quatre bureaux d'architectes.
M. ALLARD: Roland Dupéré a-t-il un bureau avec plusieurs
architectes? Roland Beaulieu?
M. GOSSELIN: Wilfrid Lacroix?
M. LOUBIER: Il est seul, je pense, ou avec un autre.
M. SAINT-PIERRE: Ils nous ont envoyé des contrats, mais ce ne
sont pas des contrats exceptionnellement hauts...
M. GABIAS: Je voudrais rappeler au ministre les honoraires payés
à Edouard Martel, aux avocats Edouard Martel et François Auclair,
$32,049.90. Est-ce que c'est le ministre qui a mandaté ces deux avocats,
Martel et Auclair, pour agir...
M. SAINT-PIERRE: C'est le ministère de la Justice,
évidemment...
M. GABIAS: ... au nom des Travaux publics.
M. SAINT-PIERRE: Non, c'est le ministère de la Justice.
M. GABIAS: C'est le ministère de la Justice?
M. SAINT-PIERRE: C'est le ministère de la Justice qui nous avise
quel est l'avocat.
M. GABIAS: Est-ce que c'est à la demande du ministre ou si
c'est...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas à la demande du ministre.
M. GABIAS: Ce n'est pas à la demande du ministre.
M. SAINT-PIERRE: C'est le ministre qui demande des avocats. Il demande
qu'on nomme quelqu'un pour prendre charge d'une telle responsabilité,
d'une telle charge.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre avait besoin de ces deux
avocats-là, Edouard Martel et François Auclair...
M. SAINT-PIERRE: Non, je crois... M. GABIAS: ... dans les
transactions?
M. SAINT-PIERRE: ... il y en a un qui a été nommé
juge. Alors, l'autre l'a remplacé.
M. GABIAS: Est-ce qu'il aurait eu besoin du premier qui a
été nommé juge quand le ministre de la Justice...
M. SAINT-PIERRE: Ils étaient dans la même
société, on n'a pas changé de bureaux d'avocats. Nous
avons continué avec l'autre.
M. GABIAS: Mais est-ce que le ministre a demandé ce bureau
d'avocats-là?
M. SAINT-PIERRE: J'ai demandé des avocats, on m'a donné le
nom de ce bureau-là.
M. GABIAS: Le ministre affirme là qu'il a demandé des
avocats comme conseillers juridiques...
M. SAINT-PIERRE: ... avocats...
M. GABIAS: ... si le ministre veut me laisser finir ma phrase...
M. SAINT-PIERRE: Bien oui.
M. GABIAS: ... tantôt, il nous accusait de ne pas vouloir avoir
les réponses. Je pourrais accuser le ministre de craindre les questions.
Je demande: est-ce que le ministre a demandé des conseillers juridiques
au ministre de la Justice ou au procureur général du temps pour
les transactions concernant les terrains, les propriétés,
l'expropriation du palais de justice de Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Pas du palais, des terrains pour le palais de
justice.
M. GABIAS: Des terrains pour le palais de justice de Montréal. Le
ministre ne me mêlera pas. Je demande, est-ce que le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Je ne veux pas être mêlé, non
plus.
M. GABIASs Non, non. Est-ce que le ministre a demandé, par
écrit, soit au procureur général...
M. SAINT-PIERRE: Par téléphone.
M. GABIAS: ... ou soit au ministre de la Justice...
M. SAINT-PIERRE: On se sert du téléphone au parlement.
M. GABIAS: ... des avocats concernant les transactions que l'on retrouve
sous la rubrique: Montréal, palais de justice?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons téléphoné ou
peut-être écrit d'habitude c'est par
téléphone au bureau du procureur général
pour demander le nom d'un avocat qui pourrait prendre charge de l'expropriation
de certains terrains à Montréal.
M. GABIAS: Le ministre pourrait-il nous expliquer pourquoi, dans le cas
du palais de justice, il a demandé des conseillers juridiques alors que,
dans toutes les autres transactions, il demande des notaires?
M. SAINT-PIERRE: Cela n'empêche pas d'avoir des notaires aussi
pour signer le contrat.
M. GABIAS: Je demande au ministre...
M. SAINT-PIERRE: Dans le cas d'expropriations, cela demande des
avocats.
M. GABIAS: ... dans ce cas particulier, le ministre a demandé des
conseillers juridiques alors que, dans tous les autres cas que nous relevons en
64/65, ce sont des notaires qui ont agi...
M. SAINT-PIERRE: Des notaires et des avocats.
M. GABIAS: ... sans conseillers juridiques. Si le ministre peut nous
donner un autre exemple dans les comptes publics de 64/65 où des
services de conseillers juridiques ont été retenus dans le cas
d'expropriation, je serais heureux de les entendre, de les connaître.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, je répondrai ceci. C'est que nous
demandons au procureur général de nous donner le nom d'un avocat
ou d'avocats pour l'expropriation de ces terrains devant la régie. Ils
préparent les documents, ils en viennent à une entente ou enfin
ils continuent les procédures. C'est le procureur général
lui-même qui les a nommés, c'est le procureur lui-même qui
les désigne et c'est le procureur général lui-même
qui négocie avec eux.
M. GABIAS: Ce qu'il vous reste à faire c'est de payer ou
d'accepter.
M. SAINT-PIERRE: Payer ou accepter.
M. GABIAS: Vous n'avez pas le droit de refuser?
M. SAINT-PIERRE: On n'a pas le droit de refuser; évidemment, si
l'on veut finir la transaction.
M. GABIAS: Non, non, vous n'avez pas le droit de refuser l'imposition de
conseillers juridiques qu'on peut faire au ministère des Travaux
publics.
M. SAINT-PIERRE: C'est la même chose pour le procureur
général d'ailleurs qui nous fait construire ces édifices.
Il ne nous demande pas quel architecte nous allons avoir et quel
ingénieur. Il ne demande pas quel entrepreneur va avoir le terrain et
quelle sorte de matériel que nous allons acheter, ou quels
matériaux. Absolument rien. C'est notre domaine, c'est notre fonction de
construire...
M. GABIAS: Le ministre n'a pas répondu à la question.
Pourquoi, dans ce cas-là en particulier, a-t-il eu recours à des
conseillers juridiques alors que, dans tous les autres cas, il a eu à
faire seulement à des notaires?
M. SAINT-PIERRE: Dans quels cas?
M. GABIAS: Tous les autres cas d'expropriation. Vous en avez dans
Montréal, le Centre de réhabilitation, vous avez certainement des
expropriations là.
M. SAINT-PIERRE: Centre de réhabilitation?
M. GABIAS: Dans le cas de la Sûreté provinciale, à
Montréal, il y en a eu des expropriations, là. Est-ce qu'il y a
des conseillers juridiques de nommés.
M. SAINT-PIERRE: Ils ne le sont peut-être pas cette année,
ils vont peut-être passer l'année prochaine.
M. GABIAS: Non, moi, je vous demande...
M. SAINT-PIERRE: Bien, évidemment, il faut prendre en
considération que ce sont les dépenses qui ont été
faites durant cette année fiscale.
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Sur l'achat des terrains, ce n'est pas... Probablement
qu'il y aura la même chose l'année prochaine. C'est le même
système.
M. GABIAS: Puis, vous avez deux conseillers juridiques en permanence au
ministère des Travaux publics.
M. SAINT-PIERRE: Trois.
M. GABIAS: Trois conseillers juridiques.
M. SAINT-PIERRE: Deux notaires et un avocat. Il y a une chose qui est
très importante: c'est qu'avec la ville de Montréal nous avons
négocié tous les terrains depuis 1920 ou 1925. Nous avons fait
des recherches sur toutes les transactions de terrains, de parcelles de
terrains, de rues ou autres faites entre le gouvernement provincial et la
cité de Montréal. Tout était dans les livres aussi bien de
la cité de Montréal que du gouvernement et, par l'entremise de
nos notaires, nous avons mis à jour un problème qui aurait
dû être réglé depuis quarante ans, trente ans, vingt
ans et dix ans.
M. GABIAS: Non, je ne blâme pas le ministre...
M. SAINT-PIERRE: C'est extraordinaire de penser que durant quarante ans
il y avait eu des transactions et ces transactions-là étaient
enregistrées. Là, nous en sommes venus à une entente avec
Montréal, dans des délibérations qui ont été
très laborieuses, à identifier tous les titres, à mettre
à jour toutes les transactions qui existaient entre la cité de
Montréal et le gouvernement.
M. GABIAS: Je ne blâme pas le ministre quand il requiert les
services des notaires. Je ne le blâme pas. Là, il vient de nous
donner un exemple frappant d'un problème de quarante ans qui n'avait pas
été réglé entre la cité de Montréal
et le gouvernement de la province de Québec. Pour éclaircir
toutes ces transactions depuis quarante ans, il a fait appel à des
notaires, je ne le blâme pas, c'est ça qui doit être fait.
Mais ce que je m'explique mal, par exemple, c'est quand on va requérir
les services d'avocats, qu'on sait libéraux, d'avocats libéraux.
Edouard Martin, l'organisateur, grand chef de Montréal, François
Auclair, un autre libéral...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas écrit en dessous.
M. GABIAS: Non, mais le ministre le sait. Il a assez eu affaire à
eux dans les campagnes de 1956 et 1960.
M. SAINT-PIERRE: Des gens qui sont...
M. GABIAS: $32,049.90 à des conseillers juridiques alors...
M. SAINT-PIERRE: Pour $5 millions de transactions.
M. GABIAS: ... alors que le ministre nous dit lui-même que
lorsqu'il a des problèmes compliqués à régler, des
problèmes de quarante ans qui sont accumulés entre la cité
de Montréal et le gouvernement, il fait appel à des notaires. Je
ne chicane pas là-dessus, c'est normal ça. Mais ce que je
m'explique pas, c'est qu'il aille chercher, par exemple, les services de
conseillers juridiques, des avocats, qu'il les paie $32,049.90. Cela, je ne
m'explique pas ça. Non, je ne m'explique pas ça et le ministre
n'a pas encore donné des explications solides pour faire comprendre
ça...
M. SAINT-PIERRE: J'ai expliqué ça à d'autres puis
ils ont compris tout de suite.
M. GABIAS: ... à ceux qui sont ici et surtout à la
population.
M. SAINT-PIERRE: La population comprend ça.
M. GABIAS: Non, elle ne pourrait pas faire comprendre ça, elle ne
réussirait pas.
M. SAINT-PIERRE: Elle comprendrait encore très bien.
M. GABIAS: On ne réussirait pas du tout à faire comprendre
ça à la population.
M. SAINT-PIERRE: Cela, ça dépend!
M. GABIAS: Les notaires, c'est très bien. C'est leur travail. Pas
les avocats, voyons donc! Les titres, ce n'est pas l'ouvrage des avocats.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que le député est avocat ou
notaire?
M. GABIAS: Certainement, je suis avocat. Je dis que ce n'est pas notre
travail.
M. SAINT-PIERRE: Vous les connaissez.
M. GABIAS: C'est le travail des notaires. Si je connais Martin,
Auclair.
M. SAINT-PIERRE: Non, les avocats.
M. GABIAS: Certainement que je les connais, les avocats, Ce n'est pas la
spécialité des avocats, sauf quelques-uns.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des spécialistes, ça.
M. GABIAS: Endroits immobiliers? En transactions immobilières? M.
le Président, le ministre devrait faire une petite enquête,
devrait se méfier des choix qui sont faits par le ministère de la
Justice ou du procureur général du temps. Il aurait dû se
méfier. Lui qui d'habitude est prudent...
M. SAINT-PIERRE: Je suis très prudent.
M. GABIAS: ... il cesse d'être prudent. Je le lui ai dit, l'autre
jour, sur les baux, je le lui redis. Le ministre devrait se retremper dans
l'esprit qu'il pouvait avoir en 1960, l'esprit de prudence. Ne pas se fier
à tous ses collègues, ne pas se fier à toutes les
recommandations qui lui sont faites. Edouart Martel et François Auclair
sont de bons avocats, très bien, mais ce ne sont pas des
spécialistes dans des questions de droits immobiliers.
M. SAINT-PIERRE: L'expropriation.
M. GABIAS: Non, non. Les notaires, ça, c'est leur ouvrage:
recherches de titres. Ce n'est pas l'ouvrage des avocats; il y en a
quelques-uns, j'admets cela.
M. SAINT-PIERRE: On rencontre rarement des avocats qui disent qu'ils ne
sont pas capables de faire cela.
M. GABIAS: Ah bien! là, je comprends. Si le ministre s'adresse
à des avocats libéraux, c'est clair. Qu'il s'adresse à des
avocats autres que des libéraux, il va en entendre des versions, il lui
sera dit qu'on n'a pas la compétence voulue, ce n'est pas notre ouvrage
ordinaire, passez cela aux notaires.
M. SAINT-PIERRE: C'est très rare qu'un avocat...
M. GABIAS: Cela nous arrive quotidiennement, nous autres, de dire que ce
n'est pas l'ouvrage d'un avocat, c'est l'ouvrage d'un notaire.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GABIAS: Alors, je comprends mal le ministre quand il...
M. SAINT-PIERRE: Mais cela dans le moment...
M. GABIAS: ... ou je ne comprends rien...
M. SAINT-PIERRE: C'était l'ouvrage d'un avocat parce que les
notaires... C'était certainement... D'ailleurs la question peut se poser
facilement lorsque le procureur général viendra.
M. GABIAS: Comment se fait-il que dans toutes ces
transactions-là, M. le Président, on n'aperçoit pas
d'honoraires payés à des notaires. J'explique mal cela, M. le
Président. Ailleurs on voit des honoraires payés à des
notaires, cela va bien. Ici on tombe sur des transactions du palais de justice
de Montréal...
M. SAINT-PIERRE: Cela doit tomber dans les...
M. GABIAS: On ne voit pas de notaires. Je comprends. On voit des
avocats.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, cela dépend de la manière
qu'ils peuvent interpréter la comptabilité...
M. GABIAS: Ah!
M. SAINT-PIERRE: ... parce que les notaires, eux, quand ils font les
transactions, cela peut être considéré comme des frais
légaux, non attribuables, par exemple, au coût de la
propriété, tandis qu'actuellement, les frais actuels des avocats
et des agents d'immeubles augmentent le coût de la
propriété.
M. GABIAS: C'est la même chose pour les notaires. Quand le
ministre nous accusait tantôt de ne pas lire, de ne pas avoir lu les
travaux publics... Seigneur, qu'il les lise les travaux publics! On voit ici:
frais de notaires payés, frais de notaires... On voit cela partout,
frais de notaires...
M. SAINT-PIERRE: Cela peut être dans les divers.
M. GABIAS: Le seul endroit où on n'en voit pas, c'est dans le
palais de justice de Montréal. Alors je ne vais pas allonger
indûment la discussion là-dessus. Je comprends que le ministre est
mal pris, je comprends qu'il n'a pas d'explications...
M. SAINT-PIERRE: Je crois que toutes les transactions que nous avons
signées...
M. GABIAS: Mais on prend note que cela est une forme de patronage...
M. SAINT-PIERRE: ... ont été faites sous la loi de
l'expropriation.
M. GABIAS: ... une vraie forme de patronage, pas de demandes de
soumissions. On tombe sur deux avocats franchement libéraux dont l'un a
préparé une partie du petit livre que le ministre a certainement
eu en 1960. Edouard Martel, il donnait des conférences, « Comment
faire des élections »...
M. SAINT-PIERRE: Et qu'est-ce qu'il disait?
M. GABIAS: ... il vous disait d'être prudent. C'est cela qu'il
vous disait, il vous disait d'être prudent.
M. SAINT-PIERRE: Vous avez l'air à avoir une bonne...
M. GABIAS: Vous n'avez pas suivi ses conseils, vous n'avez pas suivi ses
conseils.
M. SAINT-PIERRE: Ah! je les ai suivis. En 1960, j'étais
là.
M. GABIAS: Vous avez manqué de prudence. J'espère bien que
le ministre, dans l'avenir...
M. SAINT-PIERRE: J'ignorais ce fait-là parce que cela
m'intéresse...
M. GABIAS: Oui. Alors je vais envoyer...
M. SAINT-PIERRE: Vous allez m'en envoyez un de ces petits
livres-là?
M. GABIAS: Oui, si le ministre veut m'envoyer tous les documents que je
lui ai demandés, je vais lui envoyer le fascicule qui a
été publié en 1960 et c'est le résumé de
quatre conférences qui ont été données, une par
Edouard Martel qui est bien le Edouard Martel d'ici... une autre qui a
été donnée par Jean-Marie Nadeau, une autre qui
était donnée par Trudel, pas par Martel, qui aujourd'hui a
été nommé juge et une quatrième, je pense que...
Non, ce n'étaient pas O'Neil et Dion, cela, c'était dans les
moeurs électorales. Le quatrième avocat, le nom m'échappe,
mais je vais chercher un peu dans les comptes publics, je vais certainement
trouver son nom. Je vais certainement trouver son nom à brève
échéance. C'est, évidemment la forme de patronage qui a
été hautement et longuement et souvent condamnée par le
ministre lui-même...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que M. Hardy?...
M. GABIAS: ... que l'on retrouve aussi, que l'on retrouve dans les
comptes publics à peu près à toutes les pages...
M. SAINT-PIERRE: Celui qui fait l'enquête...
M. GABIAS: ... comme dirait l'autre, comme dirait Jos Lamarche: plus
cela change, plus c'est pareil.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que c'est un libéral?
M. GABIAS: Qui ça?
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est certainement plus un national!
M. ALLARD: M. Alfred Hardy?
M. GABIAS: M. Hardy a été, à mon sens, un
employé de cette province pendant longtemps.
M. SAINT-PIERRE: Les journalistes...
M. GABIAS: On l'a employé longtemps, bien longtemps dans cette
province.
M. GOSSELIN: Il s'y connaît!
M. SAINT-PIERRE: Il s'y connaît parce qu'il prend la...
M. GABIAS: Est-ce que le ministre pourrait nous lire l'article qu'il a
entre les mains? Est-ce que ce sont des articles d'éloges?
M. SAINT-PIERRE: Ah! pleins d'éloges!
M. GABIAS: Ce sont des articles élogieux! Est-ce que le ministre
pourrait nous donner ses références?
M. SAINT-PIERRE: Oui, je suis charmé de lire!
M. GABIAS: Quelle...
M. SAINT-PIERRE: Surtout de la manière qu'il interprète
les chiffres!
M. GABIAS: Je ne sais pas. Est-ce qu'il parle des $32,049.90...
M. SAINT-PIERRE: Non, il parle des...
M. GABIAS: ... payés à Edouard Martel? Et puis
François Auclair?
M. SAINT-PIERRE: Non, il dit que l'édifice de la rue Fullum a
coûté à la province $3,826,870.52.
M. GOSSELIN: Jusqu'à maintenant?
M. GABIAS: M. le Président, le ministre devrait nous donner ses
références.
M. SAINT-PIERRE: Il ne manque pas jusqu'à maintenant.
Alors...
M. GABIAS: Il est obligé de donner ses
références!
M. SAINT-PIERRE: ... j'espère bien qu'il pourra nous obtenir les
$20 millions que l'on a payés de plus que cela.
M. GABIAS: On ne pourra pas le contredire!
M. GOSSELIN: Vous avez donné $20 millions de plus que cela?
M. SAINT-PIERRE: Ce sont $23 millions.
M. GOSSELIN: Et cela n'est que pour l'an passé?
M. SAINT-PIERRE: Les frais, comme de raison, il dit que les frais
d'architectes sont hauts, il comprends cela évidemment comme d'autres le
comprennent! il ne comprend pas que les frais d'architectes sont payés
avant qu'on ne construise!
M. GABIAS: Nommez-les! Nommez-les!
M. SAINT-PIERRE: Parce que les plans se font toujours avant! Avant la
construction!
M. GABIAS: Oui, oui!
M. SAINT-PIERRE: Parce que les faire après!...
M. GABIAS: Le ministre ne m'apprend rien. C'est comme pour le pont de
Trois-Rivières, il y a déjà $1,400,000 de frais de
payés, et il n'y a pas $4 millions de travaux de faits!
M. SAINT-PIERRE: Bien oui!
M. GABIAS: C'est la pratique courante...
M. GABIAS: Le député le comprend! M. GABIAS: ... du
gouvernement actuel! M. SAINT-PIERRE: Le député le comprend! M.
GABIAS: Oui, oui!
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que l'Union nationale faisait faire des
constructions par des architectes ou des ingénieurs? Est-ce qu'il y
avait des constructions qui étaient données à des
architectes ou à des ingénieurs, des plans?
M. GABIAS: Oui, certainement!
M. SAINT-PIERRE: Où sont-ils? Quels sont-ils?
M. GOSSELIN: Pardon?
M. SAINT-PIERRE: Quels sont-ils?
M. GOSSELIN: On ne s'est jamais occupé de cela!
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'il n'y en avait pas!
M. GABIAS: Je crois que dans le temps, c'étaient...
M. SAINT-PIERRE: On ne fera pas l'expérience de nos
prédécesseurs...
M. GABIAS: Le ministre me donne la chance, M. le Président, de
faire l'éloge des employés du gouvernement avant 1960. S'il y
avait eu...
M. SAINT-PIERRE: S'il y en avait eu moins...
M. GABIAS: Il y avait des ingénieurs qui étaient
compétents, aussi compétents, sinon plus que d'autres qui ont
été engagés depuis 1960, et le gouvernement leur faisait
confiance! Ces gens qui étaient à l'emploi de la province, et qui
étaient payés à l'année longue par la
province...
M. SAINT-PIERRE: Si...
M. GABIAS: ... préparaient des plans qui étaient
utilisés, et ils avaient le droit de le faire.
M. SAINT-PIERRE: Où étaient-ils les plans en 1960?
M. GABIAS: Qui étaient-ils?
M. SAINT-PIERRE: Où étaient-ils?
M. GABIAS: Ils étaient certainement dans les bâtisses du
gouvernement, le ministre devrait savoir cela.
M. SAINT-PIERRE: Les plans de quoi?
M. GABIAS: Il y avait des plans d'écoles qui étaient
préparées par...
M. SAINT-PIERRE: Les plans d'écoles, ce n'est pas mon
ministère.
M. GABIAS: ... par des ingénieurs, par des architectes.
M. ALLARD: Pour St-Joseph-de-Beauce... M. GABIAS: Même chose
pour...
M. ALLARD: Il y a eu des plans de faits, je les ai vus
moi-même.
M. SAINT-PIERRE: Pourquoi ne les avez-vous pas bâties, ces
écoles?
M. GABIAS: ... comme des routes...
M. ALLARD: Avant que vous n'arriviez là, c'est M. Marchand qui
était au ministère, et qui a vu à la confection des plans
ou à la surveillance. Et lorsque la bâtisse de St-Joseph-de-Beauce
a été faite, à partir de 1958, il y a eu des plans qui ont
été faits et...
M. SAINT-PIERRE: Quel en a été le coût?
M. ALLARD: ... la bâtisse a été faite suivant des
plans.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce qu'il y a eu des soumissions
demandées?
M. ALLARD: Il y a eu des soumissions de demandées en public.
M. GABIAS: Ah! Le ministre dévie, le ministre dévie. On
avait des plans préparés...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce qu'il y a eu des soumissions publiques de
faites?
M. ALLARD: Je ne peux pas vous le dire. D'ailleurs...
M. GABIAS: Tellement de choses ont été
sabotées!
M. ALLARD: ... il y a eu des soumissions aussi avec invitation!
M. SAINT-PIERRE: Oui, mais pas pour les palais de justice?
M. ALLARD: Non. il n'y en avait pas!
M. SAINT-PIERRE: Non. Pas pour des bâtisses complètes?
M. ALLARD: Non. Quand vous avez fait ici...
M. SAINT-PIERRE: Le député est tellement au courant...
M. ALLARD: ... pour la bâtisse de réhabilitation en
bas...
M. SAINT-PIERRE: La réhabilitation?
M. ALLARD: ... comment avez-vous réglé le problème
après la...
M. SAINT-PIERRE: La réhabilitation, ça ne dépend
pas de nous.
M. ALLARD: Qui a pris le contrat en main? Avec soumissions?
M. SAINT-PIERRE: Le contrat de qui?
M. ALLARD: Le contrat des Travaux publics?
M. MAILLOUX: Cela a été changé, Monsieur!
M. SAINT-PIERRE: Lorsqu'ils étaient commendés de la
manière dont l'Union nationale les avait commencés!
M. GABIAS: Bon!
M. SAINT-PIERRE: On les a continués comme cela, parce qu'on ne
pouvait faire autrement!
M. GABIAS: Bon!
M. SAINT-PIERRE: Parce que les engagements étaient signés
à « cost plus »par l'Union nationale », il a fallu
respecter les contrats!
M. ALLARD: Est-ce que vous voulez insinuer, M. le ministre, qu'il n'y
avait pas de plans pour la construction des bâtisses publiques...
M. SAINT-PIERRE: Je ne parle pas des plans...
M. ALLARD: ... parce qu'à ce moment-là, vous trompez la
population.
M. SAINT-PIERRE; Je trompe la population?
M. ALLARD: Oui, monsieur, vous trompez la population.
M. SAINT-PIERRE: La population n'a rien vu pendant quinze ans!
M. ALLARD: Les voit-on vos plans, votre bâtisse du palais de
justice de New Carlisle, est-ce qu'on les a vus les plans, est-ce que la
population des a vus?
M. SAINT-PIERRE; Vous les voyez. M. ALLARD: Ils existent, par exemple.
M. SAINT-PIERRE: La bâtisse existe!
M. ALLARD: On ne nie pas non plus que les plans existent. Mais ne venez
pas, par exemple, parce que ça, c'est malicieux! Ne venez pas essayer de
faire croire qu'il n'existait pas de plans avant votre régime, avant
votre arrivée au pouvoir.
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas dit cela! J'ai demandé...
M. ALLARD: C'est faux! C'est ce que vous essayez d'insinuer!
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas dit cela! J'ai demandé où
étaient les plans...
M. ALLARD: Nous autres aussi, il y en avait des plans dans notre
temps!
M. SAINT-PIERRE: Où étaient-ils les plans?
M. ALLARD: Bien, à la même place que sont les
vôtres!
M. SAINT-PIERRE: Bien, quels sont ces plans-là?
M. ALLARD: Bien, mon Dieu! N'essayez pas de jouer au naif! Allez tout de
suite à St-Joseph-de-Beauce, allez dans vos documents... Et vous allez
trouver des plans...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y en avait pas de plans; la bâtisse
était faite...
M. ALLARD: Ce n'est pas vrai!
M. MAILLOUX: Ils la faisaient au fur et à mesure!
M. SAINT-PIERRE: Elle n'est pas construite?
M. ALLARD: Elle est construite actuellement, je sais bien qu'elle a
été construite, ils sont venus chez nous pendant un an pour nous
faire vérifier les plans et nous demander si cela avait de l'allure et
si cela rencontrait les besoins!
M. SAINT-PIERRE: Vous voyez bien que le député ne comprend
pas! Je lui demande où sont les plans des bâtisses, les plans
faits, dont les bâtisses n'ont pas été
érigées. Est-ce qu'il y avait des plans d'avance? On dit qu'on
faisait des plans d'avance et qu'on les mettait dans des placards!
M. ALLARD: Oui. Des bâtisses qu'on...
M. SAINT-PIERRE: Oui, des plans! On disait tout à l'heure que les
plans étaient faits par les architectes et les ingénieurs et
qu'on mettait cela pour les construire plus tard. Où sont-ils ces
plans-là?
M. ALLARD: Vous devez le savoir? Vous avez dans Bellechasse, à
Armagh, des constructions sur les plans desquelles vous travaillez depuis deux
ans. Vous avez des plans de faits et vous n'avez pas de bâtisse.
M. SAINT-PIERRE: Des plans...
M. ALLARD: Maintenant que vous payez monsieur Wilfrid Lacroix pour
changer des plans...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. ALLARD: Il n'y a rien de fait là-bas!
M. SAINT-PIERRE: Cela paraît quand on en a des
difficultés.
M. ALLARD: Ce n'est pas nous autres, c'est vous qui vous les êtes
occasionnés, ceux-là!
M. SAINT-PIERRE: Bien, ils ne sont pas cachés.
M. GABIAS: Si le ministre a des cas particuliers à mentionner,
j'en mentionnerai au grand public.
M. ALLARD: Je sais que si le ministre vraiment, a des cas particuliers
à mentionner...
M. SAINT-PIERRE: Je serais très heureux de le faire!
M. GABIAS: Il devrait le faire tout de suite! Il devrait nous
renseigner, on est ici pour cela...
M. SAINT-PIERRE : On le sait, actuellement.
M. GABIAS: Ah oui! le ministre va s'en apercevoir que ce sont seulement
les préliminaires ici, le ministre va s'en apercevoir!
M. SAINT-PIERRE: Continuez, continuez!
M. GABIAS: Le ministre veut-il laisser entendre à la population,
par exemple, que dans le cas de l'Institut de Technologie de
Trois-Rivières, il n'y a pas eu de plans de
préparés...
M. SAINT-PIERRE: Je ne le crois pas!
M GABIAS: ... est-ce que le ministre veut laisser entendre à la
population...
M. SAINT-PIERRE: Non, je n'ai pas dit cela!
M. GABIAS: M. le Président, cela ne me surprend pas que le
ministre ne trouve pas les plans auxquels il fait allusion. Il n'a même
pas vu les centaines et les centaines de réalisations qui ont
été faites par l'Union nationale! Il n'a pas vu cela, comment
voulez-vous qu'il trouve les plans, M. le Président!
M. SAINT-PIERRE: Si l'Union nationale n'est pas...
M. GABIAS: C'est clair qu'il ne peut pas les trouver les plans, il ne
voit pas les bâtisses qui sont construites à travers toute la
province...
M. SAINT-PIERRE: Je ne parle pas des plans des bâtisses qui sont
construites, je parle...
M. GABIAS: Partout à travers la province il y a des
bâtisses et M. le Ministre ne les voit pas!
M. SAINT-PIERRE: Laissez-moi donc parler! Vous n'êtes pas
obligé de tenir le plancher jusqu'à dix heures, juste à
parler de patronnage...
M. GABIAS: Ah! je suis prêt, je suis prêt! Maintenant le
ministre lance des allégations et il ne prouve rien!
M. SAINT-PIERRE: Lorsque j'étais en Chambre, de 1956 à
1960 j'ai demandé, tous les ans, de bien vouloir prendre connaissance de
la démolition ou des réparations qui se faisaient au palais de
justice de St-Hyacinthe, jamais personne n'y est allé! Et je l'ai
demandé en Chambre! Alors, je dis ceci, c'est qu'actuellement il a fallu
construire le palais de justice, il a fallu construire de nombreux
édifices, et il y en a encore beaucoup à construire et on nous
blâme de ne pas aller assez vite. D'un autre côté, on ne dit
pas, par exemple que si on avait commencé au prix que cela
coûtait, dans le temps, en 1945, 46, 47, 48, 49, 50 jusqu'à 1960,
on aurait construit au tiers du prix que cela coûte actuellement et cela
aurait rendu service à la population aussi, bien plus qu'aujourd'hui
encore, puisque vous auriez pu bâtir à des prix où on
pouvait bâtir peut-être trois édifices contre un,
aujourd'hui!
M. ALLARD: Bien! c'est à voir cela! Ah oui!
M. GABIAS: Le Ministre vient de donner un grand coup
d'épée dans...
M. ALLARD: Vous n'avez pas construit votre maison il y a 50 ans. M. le
Ministre.
M. SAINT-PIERRE: Je n'en ai pas les moyens!
M. GABIAS: Dans ce temps-là ils avaient des budgets de 600
millions, mais aujourd'hui on a des budgets de deux milliards...
M. ALLARD: C'est le même système! M. SAINT-PIERRE: Non,
non!
M. ALLARD: Ce n'est pas un exemple de venir dire que si on avait
construit il y a quinze ans, alors qu'on vivait suivant les moyens du
temps.
M. SAINT-PIERRE: Pourquoi les moyens du temps?
M. ALLARD: Bien voyons! On n'avait pas un budget!
M. GABIAS: $600 millions!
M. SAINT-PIERRE: Rien n'empêchait le gouvernement de faire un
budget plus grand!
M. ALLARD: Ah oui!
M. GABIAS: Ah bien! son raisonnement est vite appliqué! Mettez-en
gros, gros à un budget et construisez-en des bâtisses!
M. SAINT-PIERRE: On n'a pas de dettes!
M. GOSSELIN: Pas avec ce que vous avez en main! Vous ne serez plus
capables de payer vos dettes!
M. ALLARD: Cela aurait été suivant la doctrine que vous
venez de dire tantôt, quand vous avez parlé de la construction de
votre maison. Vous n'aviez pas les moyens à ce moment-là, vous
avez attendu plus tard...
M. SAINT-PIERRE: Je ne suis pas un gouvernement, moi, je suis une
personne.
M. ALLARD: Oui mais, j'imagine qu'au gouvernement cela doit
marcher...
M. SAINT-PIERRE: Il vient justement de dire la vérité; un
gouvernement cela doit marcher!
M. ALLARD: Cela doit marcher ou ne pas marcher, comme une organisation
qui ne tient pas compte d'où vient l'argent, qui ne s'occupe pas de la
capacité de payer des contribuables, qui les surcharge, qui les
écrase; c'est facile de construire. Moi, je mets cela sur le même
pied qu'une municipalité.
M. SAINT-PIERRE: Cela n'est pas facile. Alors, faites le tour du
monde!
M. ALLARD: Dans une municipalité il y a des besoins continuels,
mais on sait que si, dans une période de cinq ans, on les écrase,
elles ne sont plus capables d'arriver. C'est ce que vous ne semblez pas
comprendre!
M. MAILLOUX: Vous auriez pu immobiliser davantage...
M. GABIAS: Ah! bien oui!
M. SAINT-PIERRE: Vous l'avez laissé dans l'ignorance.
M. GABIAS: M. le Président, nous allons
revenir à une question que le ministre a fait habilement
dévier. Il a habilement fait dévier toute la discussion...
M. SAINT-PIERRE: Ah! non! Vous dites toujours cela!
M. GABIAS: Il est habile, il faut lui reconnaître cela, au
ministre! Mais nous allons revenir au point de départ.
M. SAINT-PIERRE: J'ai la grippe aujourd'hui, et puis...
M. GABIAS: Pardon?
M. SAINT-PIERRE: J'ai la grippe aujourd'hui!
M. GABIAS: Bon, le ministre va nous prendre par les sentiments. Non,
non, non! Il n'a pas tellement la grippe. Il essaie de donner la grippe
à l'Union nationale, par exemple! Il essaie de griffer l'Union
nationale. Quand il est mal pris, il ne se gêne pas. Du temps de l'Union
nationale, il n'y avait pas de plans! Du temps de l'Union nationale,...
M. SAINT-PIERRE: Ah! c'est bien intelligent!
M. GABIAS: J'ai demandé la production de plans et je n'en ai
jamais eus. Est-ce que le ministre va laisser entendre à la population
ou va lui laisser croire que, si on demandait la production de tous les plans
qui ont été préparés depuis 1961, le ministre va
produire cela en Chambre?
M. SAINT-PIERRE: Oui, mais...
M. GABIAS: Ce n'est pas cela que le ministre a voulu laissé
entendre, toujours?
M. SAINT-PIERRE: Peut-être!
M. GABIAS: Est-ce que le ministre est sérieux, quand il laisse
entendre à la population que, parce que les plans n'ont pas
été produits alors qu'il les a demandés, on les cachait et
on les faisait disparaître?
M. SAINT-PIERRE: Non! Non! Non! Non!
M. GABIAS: Bien voyons donc!, M. le Président,...
M. SAINT-PIERRE: On pensait qu'ils étaient faits d'avance!
M. GABIAS: ... le ministre a clairement laissé entendre à
la population que les plans étaient inexistants parce qu'ils n'avaient
pas été produits en Chambre! Voyez-vous cela? Il n'y avait pas
suffisamment d'espace à l'Assemblée législative pour
contenir tous les plans qui ont été préparés.
M. SAINT-PIERRE: Ne me dites pas!
M. GABIAS: Très certainement! Les plans qui ont été
préparés...
M. SAINT-PIERRE: Non, mais est-ce que cela ne serait pas
drôle?!!!
M. GABIAS: Les plans qui ont été préparés
par son ministère...
M. SAINT-PIERRE: Ah! oui! Ah! oui!
M. GABIAS: ... et qui n'ont pas été utilisés...
M. SAINT-PIERRE: Par mon ministère?
M. GABIAS: Oui, votre ministère!
M. SAINT-PIERRE: Ils sont tous...
M. GABIAS: Il y a des plans qui ont été
préparés...
M. SAINT-PIERRE: Nous sommes à les faire ou à les
préparer!
M. GABIAS: ... par d'autres ministères qui sont encore
là.
M. MAILLOUX: Cela arrive à la Voirie!
M. GABIAS: Non, mais M. le Président, je pense que je vais jouer
un tour au ministre... Je vais lui demander, à un moment donné,
de produire tous les plans se rapportant à telle construction, pour voir
s'il ne répondra pas,...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GABIAS: ... et ce sera normal. Ce n'est pas d'intérêt
public de déposer cela en Chambre, ce serait une réponse normale.
Parce que cela ne se produit pas!
M. SAINT-PIERRE: Tout de même,...
M. GABIAS: Cela ne se produit pas, le ministre le sait!
M. SAINT-PIERRE: S'il y a eu...
M. GABIAS: Pourquoi laisser entendre cela?
M. SAINT-PIERRE: Si des plans ont été faits pour les
édifices qui ne sont pas encore construits et...
M. GABIAS: Oui?
M. SAINT-PIERRE: ... qui ont été faits par les architectes
du ministère des Travaux publics dans le temps, avant 1960, nous serions
très heureux d'avoir ces plans,...
M. GABIAS: Bon.
M. SAINT-PIERRE; ... de façon à pouvoir nous en servir
pour faire des constructions au lieu d'en faire faire d'autres.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre veut laisser entendre que des plans
ont été payés par le gouvernement...
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne crois pas, parce que...
M. GABIAS: ... et que ces plans-là n'ont pas été
remis au gouvernement?
M. SAINT-PIERRE: Tel que le dit le député, il faudrait
procéder de la façon suivante: prendre les architectes du
ministère et faire des plans de façon à ne pas payer
d'honoraires.
M. GABIAS: Non!
M. SAINT-PIERRE: Alors, vu que c'était l'habitude de l'Union
nationale de faire cela,...
M. GABIAS: Ah! que le ministre est donc bon!
M. SAINT-PIERRE: Non, c'est ce qui a été dit cet
après-midi par le député de Bellechasse...
M. GABIAS: il est donc bon!
M. SAINT-PIERRE: ...que l'on devrait prendre nos architectes, nos
ingénieurs, et faire tous nos plans, que l'on avait assez de personnel,
qu'il n'y avait pas de raison de faire...
M. LOUBIER: Non! Non! Non! Ce n'est pas ce que j'ai
déclaré! J'ai dit qu'il y aurait peut-être
intérêt...
M. GABIAS: Pas du tout!
M. LOUBIER: ... à prendre les ingénieurs et les
architectes du ministère, et le ministre m'a répondu qu'il n'y en
avait pas assez, qu'il n'y avait pas d'architectes qui voulaient s'engager pour
le ministère...
M. GABIAS: C'est cela.
M. LOUBIER: ... parce qu'ils demandaient des traitements exorbitants et
qu'il ne pouvait pas en engager...
M. SAINT-PIERRE: Pas exorbitants, plus cher!
M. LOUBIER: ... et c'est pour cela qu'il faisait appel à des
firmes privées. Alors, que le ministre ne me mette pas des paroles en
bouche!...
M. SAINT-PIERRE: Tout de même, c'est ce qu'on a dit! On a dit
pourquoi n'en engagez-vous pas? Ce serait moins dispendieux! C'est ce qu'on a
dit!
M. LOUBIER: Non, non!
M. SAINT-PIERRE: Moi, je ne blâme personne, j'essaie d'agir comme
d'autres. Si on avait une équipe d'architectes et d'ingénieurs
suffisante pour faire tous les plans, je ne vois pas de raison pourquoi on ne
les ferait pas! Il est impossible d'engager suffisamment de personnel dans le
moment, avec la rareté qu'il y a! Peut-être que plus tard, cela
pourra se faire, mais pas pour le moment! Alors, nous faisons faire nos plans
à l'extérieur. C'est une raison bien simple.
M. LOUBIER: La question sur laquelle j'insistais le plus, c'est que je
me demandais pourquoi le ministre faisait toujours appel aux mêmes
ingénieurs et aux mêmes architectes.
M. SAINT-PIERRE: A cause de l'expérience.
M. LOUBIER: Mais voyons donc! L'expérience, entre autres, d'un
architecte dont les plans ont été refusés à deux ou
trois reprises, payés à chaque fois...
M. SAINT-PIERRE: Bien, évidemment,...
M. LOUBIER: Le seul mérite qu'il avait, c'était celui de
l'expérience d'un ancien député libéral
fédéral.
M. SAINT-PIERRE: Il est absolument impossible de donner des plans
à tous les architectes et à tous les ingénieurs. C'est
impossible pour le gouvernement et c'est impossible...
M. LOUBIER: C'est toujours aux mêmes!
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a aucun gouvernement au monde qui peut dire
qu'il a réellement donné un plan...
M. LOUBIER: Ce n'est pas cela...
M. SAINT-PIERRE: ... à faire à tous les architectes de son
pays.
M. LOUBIER: C'est de la discrimination, ce sont toujours les mêmes
qui sont favorisés!
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de discrimination, mais il y a des
nominations. Toutes les nominations, évidemment,...
M. MAILLOUX: Cela veut dire...
M. LOUBIER: Oui, mais c'était mauvais avant, c'était
terrible, c'était scandaleux!
M. SAINT-PIERRE: Toutes les nominations d'architectes...
M. LOUBIER: On n'était pas là avant, on n'a pas
été élu pour légiférer en 1932.
M. MAILLOUX: Bien non, mais ce n'est pas toujours au même d'avoir
toujours les mêmes travaux.
M. LOUBIER: Ah!
M. MAILLOUX: Ce n'est pas du patronage.
M. LOUBIER: Sous l'Union nationale il y en avait, maintenant ce sont les
nôtres.
M. MAILLOUX: Pas nécessairement. Est-ce que c'est parce qu'ils
n'en ont jamais eu qu'ils ne peuvent pas en avoir.
M. LOUBIER: C'est un bel aveu.
M. ALLARD: Je n'ai pas d'objections.
M. GOSSELIN: Avec le palais de justice de Hull, où en
êtes-vous?
M. SAINT-PIERRE: Avec le palais de jus- tice de Hull, nous sommes rendus
à... M. LOUBIER: A Hull.
M. SAINT-PIERRE: ... prendre une décision...
M. MAILLOUX: Est-ce que c'est un individu libéral-là?
M. SAINT-PIERRE: ... une décision pour savoir si...
M. ALLARD: Non, non, non!
M. SAINT-PIERRE: ... nous allons construire un autre palais de justice
au même endroit.
M. LOUBIER: C'est ça.
UNE VOIX: Ils n'ont droit qu'au bon patronage.
M. MAILLOUX: Ils ont droit au bon patronage, mais ils ont droit à
leur part.
M. GOSSELIN: Il y en a seulement trois ou quatre qui vivent de
ça.
M. MAILLOUX: Je suis contre ça.
M. SAINT-PIERRE: Pour le palais de justice de Hull, nous avons
examiné l'édifice qui est désuet et qui devrait être
remplacé par un édifice neuf, au même endroit ou dans un
autre endroit que nous sommes à étudier. Evidemment, les travaux
ne commenceront pas cette année.
M. GOSSELIN: Des travaux pour quel montant, pour le palais de justice de
Hull...
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne crois pas. Il peut se faire de petites
réparations, mais il faut premièrement décider de
l'endroit où il sera bâti.
M. GABIAS: La parenté de Hull ne sera pas heureuse!
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, notre grand désir, ce serait d'en
construire davantage.
M. GOSSELIN: Quels sont les projets que vous avez pour le palais de
justice de Rouyn-Noranda?
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas de projet pour le palais de justice de
Rouyn-Noranda, pour le moment.
M. GOSSELIN: De Rouyn. On dit ici, dans une nouvelle parue dans la
Frontière en date du 5 janvier 1966, que le palais de justice de Rouyn
sera agrandi au coût de $200,000.
M. SAINT-PIERRE: Cela se peut que ce soit une réparation ou une
addition. Cela se peut mais, pour la construction d'un édifice neuf,
nous n'avons rien d'indiqué là-dessus.
M. GOSSELIN: Vous n'avez rien d'indiqué cette année...
M. SAINT-PIERRE: Il se peut que ce soient des améliorations, que
ce soit un projet qui commence cette année à pointer si vous
voulez et qui se fera l'an prochain. Les réparations sont faites pour un
montant assez considérable, mais une addition au palais de justice ou
une autre construction du genre est ordinairement un peu plus longue à
faire.
M. GABIAS: Peut-être que le ministre, qui est allé à
Rouyn-Noranda, ferait plaisir au député de l'endroit en
annonçant l'agrandissement.
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai jamais eu le plaisir de visiter Rouyn-Noranda,
j'espère que j'irai prochainement.
M. GABIAS: Il est temps.
M. SAINT-PIERRE: Il est peut-être temps, mais vous comprendrez que
le ministère que je dirige est un ministère où les gens
travaillent fort et le ministre doit donner l'exemple.
M. GABIAS: Est-ce que vous voulez prétendre que ceux qui voyagent
dans les autres ministères perdent leur temps?
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai aucune prétention pour les autres
ministères.
M. GABIAS: Parce qu'il doit y avoir un joli...
M. LOUBIER: Le ministre de l'Education...
M. GABIAS: ... nombre de ministres qui perdent leur temps. Je dirai
ça aux collègues du ministre des Travaux publics que ceux qui
voyagent...
M. SAINT-PIERRE: Le ministre des Travaux publics, c'est un
ministère où d'habitude on reste pas mal en place.
M. GABIAS: On dira ça...
M. SAINT-PIERRE: ... avec nos assistants.
M. GABIAS: ... que dans ce ministère-là, il n'y a pas eu
tellement de changement. C'est vrai.
M. SAINT-PIERRE: Je cherche les plans.
M. GABIAS: Si le ministre avait trouvé des bons plans, cela irait
bien.
M. SAINT-PIERRE: Je ne suis pas un ange. M. GABIAS: Des fois il a des
plans... M. LE PRESIDENT: Adopté? M. GABIAS: Non, non.
M. GOSSELIN: Quels sont les grands projets que l'honorable ministre a en
vue pour 1966, en ce qui a trait à la construction de ponts?
M. GABIAS: Juste une seconde, M. le ministre, il n'y a pas de grands
projets d'immeubles aux Trois-Rivières pour 66/67, avant de tomber sur
les ponts?
M. SAINT-PIERRE: J'ai donné la liste cet après-midi, il
n'y avait pas de projet...
M. GABIAS: Je n'ai pas vu Trois-Rivières, je ne l'ai pas entendu
non plus.
M. SAINT-PIERRE: Il n'y en a pas.
M. GABIAS: Maintenant, je ferai remarquer au ministre, je ne sais pas si
cela a été voulu ou si c'est simplement du hasard, on ne retrouve
pas, dans les comptes publics, les montants qui ont été
dépensés pour l'entretien, les réparations d'immeubles aux
Trois-Rivières. On ne trouve rien. Il y a seulement un montant qui a
été payé à la cité des
Trois-Rivières: $17,000. Après cela, l'on ne trouve rien.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que la prison... est-ce qu'il y a quelque chose
pour la prison?
M. GABIAS: Non, on ne trouve rien.
M. SAINT-PIERRE: Il y a des réparations qui ont été
faites.
M. GABIAS: Bien oui. C'est pour ça...
M. SAINT-PIERRE: C'est l'année évidemment, cette
année, ici...
M. GABIAS: Il y en a eues en 64/65... M. SAINT-PIERRE: 64/65...
M. GABIAS: Il y en a eues certainement. Même dans les... ce que je
trouve étrange, c'est la répartition de la dépense
d'entretien par localité, on ne trouve même pas le comté de
Trois-Rivières.
M. SAINT-PIERRE: C'est extraordinaire parce qu'ici,
Trois-Rivières, palais de justice...
M. GABIAS: Oui, où ça, à quelle page?
M. SAINT-PIERRE: C'est le rapport que j'ai ici.
M. GABIAS: Oui, oui, mais moi, je parle des comptes publics.
M. SAINT-PIERRE: Je l'ai tout de même.
M. GABIAS: Ah! si le ministre veut me donner ses feuilles après,
c'est très bien.
M. SAINT-PIERRE: Palais de justice, nettoyage; $2,075.84...
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ... matériaux $392.65...
M. GABIAS: Qui est-ce qui a fait ça?
M. SAINT-PIERRE: ... réparations diverses: $7,083.20, chauffage;
$2,704.98, éclairage; $1,626.28, taxes diverses: $22,017.63...
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ... ameublement: $1,929.
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE : ... et dépenses diverses, je pense bien;
$4,500. Le total est de $42,339...
M. GABIAS: C'est pour la prison, ça? M. SAINT-PIERRE ;
Pardon?
M. GABIAS: C'est pour la prison ça?
M. SAINT-PIERRE: C'est pour le palais de justice.
M. GABIAS: Le palais de justice, oui. M. SAINT-PIERRE: La prison? M.
GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: A la prison, il y a eu $13,447 de
dépensés.
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Entretien, les parterres, les pavages, ainsi de suite,
la cour juvénile...
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ... $3,426.82, ce quifait un total d'environ
$60,000.
M. GABIAS: Les édifices à bureaux?
M. SAINT-PIERRE: Les édifices à bureaux...
M. GABIAS: Il a l'air sévère le ministre.
M. SAINT-PIERRE: ... Trois-Rivières, rue de Tonnancourt,
édifices à bureaux...
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ... $25,549.62 et pour l'unité sanitaire;
$16,278.75.
M. GABIAS: Est-ce que le ministre pourrait, pour le grand débat,
trouver l'explication pourquoi on ne trouve pas ça dans les comptes
publics?
M. SAINT-PIERRE: C'est extraordinaire parce que... C'est une question
à poser parce que l'auditeur qui ne publie pas les... publie
plutôt les noms que les divisions.
M. GABIAS: Oui mais, on voit ici que sous la rubrique «
dépenses par comté »...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GABIAS: ... c'est indiqué tant par comté, le
comté de Trois-Rivières n'apparaît même pas. Je
comprends qu'on a voulu supprimer le député, mais on n'a pas
supprimé le comté.
M. SAINT-PIERRE: Trois-Rivières n'est pas indiqué.
M. GABIAS: Non. Page 668, 667 là...
M. MAILLOUX: Il est encore sur la carte.
M. GABIAS: C'est très bien ça, 664. $17,000 quelque
chose...
M. SAINT-PIERRE: Trois-Rivières, $17,451.83...
M. GABIAS: Oui, c'est très bien, ça. C'est la seule
place.
M. SAINT-PIERRE: C'est assez extraordinaire, parce que...
M. GABIAS: Oui, c'est bien extraordinaire. Je suis d'accord.
M. SAINT-PIERRE: Pour les fournisseurs... ce sont les fournisseurs, ceux
qui font le travail.
M. GABIAS: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Pour les comptes de $5,000 et plus, alors...
M. GABIAS; Oui.
M. SAINT-PIERRE: La question peut être posée, en tout
cas...
M. GABIAS: Tous les autres je la pose au ministre tous les
autres comtés sont mentionnés, sauf Trois-Rivières.
M. SAINT-PIERRE: Sont mentionnés!
M. GABIAS: Oui. C'est le seul qu'on voit, $17,451.83. Après
ça, l'on tombe...
M. SAINT-PIERRE: Oui. Vous avez Trois-Rivières ici...
M. GABIAS: Où ça?
M. SAINT-PIERRE: C'est bien écrit à la page 660...
M. GABIAS: $17,451.83, oui, c'est trèsbien. M. SAINT-PIERRE:
C'est écrit, le comté.
M. GABIAS: Oui, oui, mais regardez, par exemple...
M. SAINT-PIERRE: ... le comté de Trois-Rivières, c'est
écrit...
M. GABIAS: Oui, oui. Je l'ai vu celui-là, $17,451.83.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GABIAS: Mais aux pages 666, 667, 668 on ne trouve rien:
Répartition de la dépense de construction par localité,
zéro.
M. SAINT-PIERRE: C'est l'immobilisation, peut-être.
M. GABIAS: Oui. A part cela, dans les pages suivantes, on ne trouve rien
non plus.
M. SAINT-PIERRE: ... c'est imprimé par...
M. GABIAS: Non, non, c'est pour attirer l'attention du ministre sur
cette petite anomalie Ce n'est pas grave.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons tous les chiffres qui...
M. GABIAS: Je m'excuse auprès du député de
Compton.
M. GOSSELIN: La liste des ponts.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, ce sont des projets, ils peuvent être
remplacés.
M. GOSSELIN: Quels sont les projets d'importance que vous avez pour
1966? Vous devez certainement avoir le pont de Noyan?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. GOSSELIN: Pas cette année encore?
M. SAINT-PIERRE: Non, tant que le fédéral n'aura pas
passé une loi pour nous permettre de construire, on ne peut pas.
M. TURPIN: En même temps que le palais de justice de Rouyn.
M. ALLARD: Le pont sur la rivière Chaudière?
M. SAINT-PIERRE: A ce jour, la dernière offre que nous avons, la
dernière lettre qui vient de M. Mcllraight, datée du 7
février: Pont sur la rivière Richelieu entre Noyan, comté
de Missisquoi, et Cantin, comté de St-Jean.
« Je vous remercie de votre lettre du 15 décembre sur le
sujet ci-haut mentionné, il me fait plaisir de vous informer que la
question d'amendement à la loi de la corporation de la compagnie du pont
du Richelieu, fait présentement l'objet d'une étude de la part
des officiers compétents de mon ministère.
Il me fera plaisir de vous communiquer la conclusion de cette
étude dès qu'elle me parviendra.
D'ici là, je vous prie d'agréer, cher monsieur,
l'expression de mes salutations. »
M. GOSSELIN: Comme cela, il n'est pas question encore cette année
de...
M. SAINT-PIERRE: Aussitôt que le fédéral nous
donnera le laissez-passer, si vous voulez, nous sommes prêts à
construire.
M. GOSSELIN: A quel temps les projets d'importance...
M. SAINT-PIERRE: Actuellement, il y en a beaucoup en construction qui
sont faits à 50 ou 60%. Ce sont des ponts qui sont en construction dans
le moment. Ils sont commencés. Ce sont les nouveaux projets que vous
voulez avoir?
M. GOSSELIN: Oui, oui, les nouveaux projets. Les projets qui justifient,
en somme, les crédits que le ministre nous réclame.
M. SAINT-PIERRE: C'est cela. Maintenant il y a un montant assez
considérable qui est absorbé par des ponts qui ne sont pas
terminés et qui fait partie du montant de $36 millions. Il y a les
projets comme le pont de Québec et puis d'autres ponts. Il y a des
ponts... je vais vous les nommer un par un. Il y a Rochebeaucourt $60,000,
$62,000, ensuite canton Poularies, un pont de $204,000.
M. GOSSELIN: Dans quel comté?
M. SAINT-PIERRE: Cela, c'est Abitibi-Ouest; Argenteuil, $225,000; Bagot
$306,000;
M. GOSSELIN: Cela, c'est pour lepont... M. SAINT-PIERRE: ... la Beauce,
$130,000.
M. GOSSELIN: Pardon? Je m'excuse auprès du ministre, est-ce que
le montant de $306,000 pour Bagot, est-ce que c'est pour le pont de
Saint-Pie?
M. SAINT-PIERRE: Il faut que le tracé de la Voirie soit
terminé.
M. GOSSELIN: Est-ce que c'est pour...
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des projets qui sont à l'étude.
Ils vont se faire cette année ou une autre, mais c'est un pont qu'on
envisage de construire.
M. GOSSELIN: A Saint- Pie, vous allez le construire à
Saint-Pie?
M. SAINT-PIERRE: Saint-Pie, oui. Dans Brôme, Adamsville, $250,000;
Chambly, un pont de $600,000; dans le comté de Champlain, il y a un pont
à Sainte-Geneviève, sur la rivière Batiscan; à
Charlevoix, il y a un pont sur la rivière...
M. GOSSELIN: Combien le pont...
M. SAINT-PIERRE: C'est un pont très, très important.
M. GOSSELIN: Combien pour lepont...
M. SAINT-PIERRE: C'est un projet qui n'est pas encore accepté. Ce
sont les projets que nous envisageons de faire. Il ne faudrait pas que
si...
M. GOSSELIN: Il y a tout de même une estimation qui se fait...
M. SAINT-PIERRE: C'est environ $500,000. Rivière-du-Loup,
$35,000; Chicoutimi, un pont à Saint-Honoré, Saint-Ambroise, sur
la rivière Shipshaw, $181,000 et puis Compton, il y en a un aussi sur la
rivière Eaton...
M. GOSSELIN: A quel endroit sur la rivière Eaton?
M. SAINT-PIERRE: A Cookshire. M. GOSSELIN: Combien, $60,000? M.
SAINT-PIERRE: $140,000. M. GOSSELIN: $140,000. M. LOUBIER: En projet?
M. SAINT-PIERRE: C'est en projet, vous savez, je ne peux vous donner des
projets d'aucun comté, ce sont des projets qui peuvent se
réaliser cette année, cela dépend des conditions. Alors,
à Drummondville, il y en a un; dans Duplessis, canton Duvret; Frontenac,
station Risborough; Gaspé-Sud, Chandler,...
M. ALLARD: Est-ce sur la rivière Ouest?
M. SAINT-PIERRE: Sur la rivière Ouest? Sur la rivière
Grand-Pabos.
M. ALLARD: A l'entrée nord de Chandler? M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. ALLARD: Vers Gaspé? Sur la pointe droite?
M. SAINT-PIERRE: Gatineau, Northfield, Joliette, Saint-Ambroise,
Jonquière-Kénogami à Jonquière, Laprairie,
l'Assomption, Laviolette, Lévis, Lotbinière, Matane,
Matapédia, Missisquoi, Montcalm...
M. GOSSELIN: Dans Missisquoi, quel est le pont que vous avez l'intention
de faire?
M. SAINT-PIERRE: Missisquoi, vous avez un pont sur le ruisseau Guire,
$40,000, et un autre projet peut-être sur le ruisseau Wall Bridge,
$65,000.
Montcalm... Il peut y avoir d'autres ponts qui vont s'ajouter à
cela, c'est ainsi qu'on envisage la situation ce soir.
M. GOSSELIN: Oui, oui.
M. SAINT-PIERRE: Il y aura d'autres ponts dans d'autres comtés
qui seront ajoutés et d'autres qui ne seront pas faits. Montcalm,
à Saint-Donat, sur la rivière Pimbina; dans Nicolet, il y a un
pont à Saint-Pierre-les-Becquets; dans Papineau, il y a un pont au
canton Bowman; dans Portneuf, il y a un pont à Deschambault; à
Québec, il y a le pont de Charlesbourg; Richmond, il y a un pont
à Melbourne; à Roberval, il y a un pont au Lac-Bouchette...
M» GOSSELIN: Est-ce qu'il n'est pas en construction, le pont
à Melbourne à Richmond?
M. SAINT-PIERRE: Non, le gros pont de Richmond, c'est un pont
très considérable. C'est un pont dans la campagne probablement,
$60,000. A Roberval, Lac-Bouchette; Rouville, Saint-Mathias; Rouyn-Noranda,
Canton Bousquet; Saguenay, Pointe-aux-Outardes; St-Jean, St-Bernard-de-Lacolle;
St-Maurice, sur la rivière Shawinigan; Soulanges, le
Côteau-du-Lac; Stanstead, le canton Barnston; Témiscamingue,
canton de Latulippe; Témiscouata, canton Auclair; Terrebonne,
Sainte-Sophie; Verchères, Varennes; Wolfe, Notre-Dame-de-Ham; Yamaska,
il y en a plusieurs, sur la rivière Morasse...
M. LAVOIE (Wolfe): Quel montant?
M. SAINT-PIERRE: $40,000. il y en a peut-être un autre aussi, dans
Ham-Nord, sur la Rivière-des-Vases.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. SAINT-PIERRE: Cela était imprévu.
M. MAILLOUX: M. le Président?
M. LE PRESIDENT: Oui?
M. MAILLOUX: Si quand le ministère des Travaux publics a
donné un contrat pour un pont, la crue des eaux se
présente le printemps, durant la construction, est-ce que c'est
la seule responsabilité de l'entrepreneur et de ses assurances s'il y a
un bris considérable qui se fait ou si le gouvernement est engagé
dans...
M. SAINT-PIERRE: La responsabilité de l'entrep reneur.
M. MAILLOUX: Seule?
M. SAINT-PIERRE: Oui, seule.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre a oublié Bellechasse
ou...?
M. SAINT-PIERRE: Bellechasse, c'est dans les « B »? il y a
Saint-Hyacinthe qui a été oublié aussi!
M. LOUBIER: C'est que pour Saint-Hyacinthe, le ministre peut toujours
changer d'idée!
M. SAINT-PIERRE: Ah! J'en ai un qui est penché comme cela, je me
demande comment il se fait qu'il...
M. GOSSELIN: Comment il se fait qu'il ne soit pas tombé?
M. SAINT-PIERRE: C'est un chemin verbalisé qui existe depuis deux
ans. C'est un pont qui penche comme cela.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le ministre, j'aimerais... Page 665 des comptes
publics, la sixième ligne, Champoux & Bellavance, il y a un montant
de $116,437. Est-ce que je peux savoir pourquoi?
M. SAINT-PIERRE: La sixième ligne? M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. SAINT-PIERRE: Champoux & Bellavance, c'est une soumission pour un
pont.
M. LAVOIE (Wolfe): A quel endroit?
M. SAINT-PIERRE: A quel endroit? Ce n'est pas dans votre
comté?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, c'est dans mon comté.
M. SAINT-PIERRE: $166,437. Canton Wotton.
M. ALLARD: Est-ce que le ministre avait reçu une demande de
construction d'un pont?
M. SAINT-PIERRE: Il y aurait un pont ici. La date du début des
travaux est le 23 juillet 1964, c'était un contrat de $137,756. Je pense
que le mieux à faire est de nous laisser cela, et nous vous
répondrons.
M. LAVOIE (Wolfe): Même affaire, est-ce que vous pourriez me dire
à la page 668, à la première ligne, concernant
Notre-Dame-de-Lourdes - de - Ham, pourquoi un montant de $133,000?
M. SAINT-PIERRE: Ah oui! Notre-Dame-de-Lourdes-de-Ham, $133,011.80. Ceci
est le montant qui a été payé durant l'année...
M. GOSSELIN: Pas seulement à cette
municipalité-là?
M. SAINT-PIERRE: $133,011, c'est le montant qui est payé durant
l'année fiscale. Il y en a eu de payés en 1965, il y en a eu de
payés en 1964. Mais tout de même, ce montant est de $140,000.
L'estimation No 1, $9,859.50 et l'estimation No 2, $5,707.62. Ce sont les
estimations des travaux à mesure.$53,086, payés au 8 octobre, et
le 1er décembre, $63,308.
M. GOSSELIN: Cela est pour...
M. SAINT-PIERRE: C'est exactement cela!
M. GOSSELIN: Est-ce que c'était pour un seul pont?
M. SAINT-PIERRE: $131,961, il y aurait un petit montant qui est $1,239,
peut-être?
M. GOSSELIN: Comment pouvez-vous avoir deux entrées dans le livre
des comptes publics pour le même contrat, un montant à la firme
qui a fait le pont, qui est celle de Champoux et Bel- lavance qui
apparaît à la page 665, un montant de $166,437.15, et une
deuxième entrée, vis-à-vis le comté de Wolfe et de
Notre-Dame-de-Lourdes, pour un montant total de $133,011.80?
M. SAINT-PIERRE: Les $133,011.80, ce sont peut-être les paiements
qui ont été faits, pas nécessairement rien qu'à
lui, parce que les additions qui sont là, c'est à
Notre-Dame-de-Lourdes. Il peut y avoir eu des réparations à part
cela, pour d'autres sortes de travaux. C'est ce qui a été
dépensé par le ministère des Travaux publics, à
Notre-Dame-de-Lourdes-de-Ham, durant cette annnée fiscale-là; si
on a réparé des petits ponts, c'est chargé à cet
article. Ce n'est pas l'article des ponts, c'est l'article du total des
dépenses du ministère des Travaux publics dans
Notre-Dame-de-Ham.
M. TURPIN: Je crois que vous auriez l'explication, si vous preniez
connaissance à la page 662. C'est la répartition par
localité. Vous avez au début les dépenses en entier.
Remarquez!
M. SAINT-PIERRE: Quel numéro?
M. TURPIN: ... « entrepreneurs », à la page 666. Vous
avez la répartition de la dépense...
M GOSSELIN: Non, non, non.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que M. le ministre pourrait nous donner des
renseignements à ce sujet-là?
M. SAINT-PIERRE: Je peux vous donner des renseignements, mais c'est le
montant, ça. On vous dira ce qui a été payé
à l'hôtel de ville, c'est exactement un livre comme celui-ci, mais
il ne faut jamais prendre ces chiffres-là comme étant un projet
complet; il n'y en a pas un de ces chiffres-là qui concorde; c'est
l'addition à la fin de l'année, quand les livres se ferment, de
ce qui s'est dépensé pour chacune des municipalités...
M. LAVOIE (Wolfe): Mais est-ce...
M. SAINT-PIERRE: ... vous allez voir ce qui a été
payé à Bellavance; ajouté à un autre contrat pour
une bâtisse, pour une réparation.
M. GOSSELIN: Mais ce n'est pas dans le livre des comptes publics?
M. SAINT-PIERRE: Ah! oui, oui, chaque municipalité est
indiquée; tout ce qui s'est dépensé dans la
municipalité est indiqué dans le livre
des Travaux publics sous l'article « municipalités
».
M. GOSSELIN: Mais là, à ce moment-là, les comptes
publics ne balanceront plus, voyons.
M. SAINT-PIERRE: Ils balancent quand même, mon cher monsieur. La
division entre les municipalités n'empêche pas d'additionner les
chiffres. Vous avez Saints-Martyrs-Canadiens $1,467.50, vous avez Weedon
$2,275., Weedon Center $812.01, Wotton et Saint-Adrien, $35,475; vous avez
là le total de ce qui s'est dépensé exactement dans les
municipalités, soit pour des réparations de ponts, soit pour
d'autres choses, l'entretien, si vous voulez, des réparations,
même une dépense de $10!
M. LAVOIE (Wolfe): $133,000 je trouve que c'est beaucoup pour seulement
de la réparation.
M. SAINT-PIERRE: Non, non! Ecoutez, le prix du pont est compris
là-dedans, ce qui a été payé pour le pont.
M. LAVOIE (Wolfe): Ah bon!
M. SAINT-PIERRE: Tout ce qui s'est dépensé dans
Notre-Dame-de-Lourdres-de-Ham, c'est le pont, les réparations que je
viens de vous nommer, le montant qui forme $131,961.80, le chiffre que je vous
ai donné tout à l'heure qui concerne le pont, plus
peut-être $1,239.09 pour la consolidation des piliers gauches,
terminée le 21 mai 1964 et faite avant, estimée à $1,400.
Si vous additionnez cela, vous arrivez à $133,200.89. Il peut y avoir un
autre petit article de $750 ici pour les laboratoires de Chermont qui ont fait
l'examen, mais il faudrait prendre les chiffres... mais le prix du pont y est
compris pour la partie dépensée durant l'année.
M. GOSSELIN: Il ne peut absolument pas y avoir deux entrées dans
le livre des comptes publics pour la même chose.
M. TURPIN: M. lePrésident, àlapage 665...
M. SAINT-PIERRE: Tout ce qu'il y a ici, c'est réparti
ailleurs.
M. TURPIN: ... vous allez voir les dépenses: $12,106,217.97.
Là, on vous donne le nom des personnes qui ont eu des contrats et qui
ont reçu cet argent-là. Vous allez à la page 666, à
peu près au milieu de la page, et vous allez voir des dépenses
pour $12,106,212.97 distribuées par localités, c'est pour cela
que vous voyez les dépenses à deux places, c'est simple!
M. SAINT-PIERRE: Cela a toujours été ainsi.
M. TURPIN: Cela dépend de la localité. Vous avez le total
de tous les entrepreneurs et de tous ceux qui ont construit des ponts, aussi
vous l'avez répété par localité, distribué
par localité, je vous dis que c'est le même montant.
M. GOSSELIN: C'est justement là où vous vous trompez,
monsieur. Si vous regardez à l'article 7-1, le montant total de
$18,325,000 comprend: construction et réfection de ponts permanents.
Alors, à ce moment-là, vous avez...
M. TURPIN: Vous avez les dépenses qui sont de $12,106,217.17.
Donc, il y a $6,218,000 de dépensés en moins. Alors regardez les
dépenses de $12,106,212.97 et tournez à la page suivante et vous
allez voir: répartition de la dépense de construction par la
localité: $12,106,212.97...
M. GOSSELIN: Vous ne balancerez pas vos livres certainement comme
ça.
M. TURPIN: Ah oui monsieur je vais balancer mes livres.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des détails qui sont donnés pour
chacune des municipalités comme des détails qui sont
donnés ailleurs pour chacun des comtés. Mais chaque
municipalité... Dans Argenteuil, par exemple, à Brownsburg, il y
a eu $2,000 qui ont été donnés. $19,595.85, c'est le total
que les Travaux publics ont dépensé dans cette
localité-là. Que ce soit de la réparation de ponts, que ce
soit même de la réparation d'un édifice public, que ce
soient la réparation et la construction d'un pont, tout ce qui s'est
donné dans le même contrat, c'est indiqué dans la
même municipalité. On peut prendre des exemples assez frappants,
à Montréal...
M. Lavoie (Wolfe): Ce qui m'embêtait c'est que chez nous
Bellavance a fait un pont à... Ici dans les comptes publics, ça
fait $166,000; puis à la page 668, à Notre-Dame-de-Ham, on marque
$133,000.
M. SAINT-PIERRE: C'est parce que je n'avais pas fini. Vous pouvez
demander le renseignement. Si vous voulez, on peut vous le fournir.
M. ALLARD: Votre explication...
M. LAVOIE (Wolfe): Quel a été le montant de la soumission
de ce...
M. SAINT-PIERRE: $137,755.
M. LAVOIE (Wolfe): Comment se fait-il que c'est marqué
$166,000...
M. SAINT-PIERRE: On vous donnera les explications, parce que là,
on ne le sait pas.
M. ALLARD: ... le pont avait coûté $133,000. M.
SAINT-PIERRE: On dit la vérité.
M. TURPIN: Il y a eu d'autres travaux dans d'autres
localités.
M. ALLARD: Il y a eu d'autres entrepreneurs qui auraient eu d'autres
contrats...
M. TURPIN: C'est une double entrée.
M. ALLARD: Si cela avait été attribué à
telle ou telle municipalité, cela aurait été facile
à comprendre.
M. SAINT-PIERRE: C'est divisé à part cela, cela finit
à tel jour, puis les dépenses, ça finit presque au milieu
d'un montant. On ne trouve jamais des renseignements complets dans un
article.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous dites le contrat de $135,000 environ, ou
$137,000; puis ici, c'est marqué $166,000; est-ce que ce serait pour le
même contrat?
M. SAINT-PIERRE: Cela ne veut pas dire qu'on a payé
$166,000...
M. LAVOIE (Wolfe): Cela fait deux ou trois ponts sur le même
montant.
M. ALLARD: Il peut y avoir eu un autre contrat de $30,000 parce que pour
la municipalité le contrat a coûté $133,000. Il a
fallu...
M. SAINT-PIERRE: $135,000. D'ailleurs en demandant l'information, vous
pourrez avoir le renseignement parce qu'il peut y avoir ou pas un montant qui
puisse se comparer à...
M. TURPIN: Ah! bien, messieurs, j'ai toujours fait de la
comptabilité à double entrée pour balancer, pour voir si
je ne me trompais pas.
M. SAINT-PIERRE: M. Turpin est un expert. C'est son passe-temps
favori.
M. ALLARD: Auriez-vous reçu une demande pour un projet de
construction d'un pont à Ville St-Georges? Parce que même dans les
journaux on relatait qu'on avait soumis des plans au ministère des
Travaux publics et que la construction de ce pont-là, enjambant la
rivière Chaudière à peu près dans le centre de la
ville, avait été acceptée par le ministère.
M. SAINT-PIERRE: Je ne crois pas que nous l'ayons acceptée
encore.
M. ALLARD: Il y a eu une demande faite par la municipalité.
M. SAINT-PIERRE: La municipalité...
M. ALLARD: Vous avez dû avoir la visite du maire, M. Pinard?
M. SAINT-PIERRE: La municipalité nous a écrit...
Evidemment ce n'est pas la première journée que nous recevons une
demande et que nous répondons oui.
M. ALLARD: Mais vous avez eu une demande?
M. SAINT-PIERRE: Il me semble...
M. ALLARD: Est-ce que la demande serait acceptée pour
l'année en cours ou si c'est encore à l'étude?
M. SAINT-PIERRE: C'est à l'étude.
M. ALLARD: Ce n'est pas accepté pour cette année.
M. SAINT-PIERRE: C'est trop tard pour cette année.
M. ALLARD: Il n'y a pas d'autres ponts en construction pour enjamber la
rivière Chaudière qui seraient décidés pour
l'année en cours? On comprend que vous êtes en train d'en
compléter un à St-Georges, sur la rivière Famine.
M. SAINT-PIERRE: Il ne semble pas y en avoir d'autres. Il y en a en
cours actuellement sur...
M. ALLARD: Sur la rivière Famine.
M. SAINT-PIERRE: ... sur la rivière Famine; un pont de
$391,000.
M. ALLARD: Il est commencé depuis l'au-
tomne dernier, celui-là; c'est sur la route 24.
M. SAINT-PIERRE: Il y en a un autre, je pense.
M. ALLARD: Les ponts dont j'ai parlé sont ceux qui traversent la
rivière Chaudière, à chacune des villes qu'il y a en route
à partir de Scott, St-Joseph, Ste-Marie, Beauceville et St-Georges.
M. SAINT-PIERRE: Il y a Saint-Victor-de-Tring aussi, un autre de
$163,000, cela fait $365,000.
M. ALLARD: Oui. Ceux-ci sont des ponts qui sont en construction? Vous
n'avez pas de projet pour les ponts traversant la rivière
Chaudière?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. ALLARD: A Scott, entre autres, il n'y a pas eu de demandes de faites
par le comté de Dorchester pour...
M. SAINT-PIERRE: Mais tout de même, s'il y en avait trop de
demandes, on ne pourrait pas suffire!
M. ALLARD: Actuellement, la route traverse la rivière
Chaudière à Scott, il y a énormément de
circulation, c'est un pont qui a à peine 15 ou 16 pieds de largeur, deux
automobiles ne se rencontrent pas avec un camion. Il y a des ponts qui
traversent...
M. SAINT-PIERRE: Non, je pense qu'il y a plusieurs ponts qui sont dans
ce cas-là. On examine sérieusement la possibilité d'en
remplacer à mesure qu'on le peut. Il faut répartir notre budget
à travers la province, et suivant les demandes de la Voirie, aussi.
M. ALLARD: Parce que là, il y a souvent des accidents à la
sortie du pont de Scott-Jonction. La circulation de Québec-Beauce passe
par là...
M. SAINT-PIERRE: Dans la Beauce, actuellement, celui qui existe, c'est
à Saint-Sévérin.
M. ALLARD: Ah! bien, c'est dans les petites municipalités.
M. SAINT-PIERRE: Les petites municipalités! Tout de même je
pense que... actuellement, nous sommes au courant de la demande et puis, c'est
à l'étude, ce n'est pas oublié.
M. ALLARD: Pas pour cette année?
M. GOSSELIN: Où en êtes-vous maintenant avec le pont de
Québec?
M. SAINT-PIERRE: Le pont de Québec, nous en sommes... Il y a des
blocs àdes endroits qui sont terminés. Evidemment, il y a les
plans des piliers, les piliers, et des plans d'ancrage, les blocs d'ancrage.
Les contrats sont donnés, les travaux sont commencés depuis une
semaine. Ce sont des blocs qui ont chacun 150 pieds de longueur par 140 pieds
de profondeur; 150 par 140, et 90 à 110 pieds de hauteur, c'est pour les
blocs d'ancrage. Leur pesanteur est de 130,000 tonnes par bloc. Les contrats
ont été donnés et les travaux sont commencés, il y
a même... ceci est de nature à donner beaucoup d'emploi, je crois,
et à stimuler les activités, même dans Québec,
Lévis et les environs. Nous avons aussi demandé des soumissions
pour les piliers; les soumissions sont demandées pour être
ouvertes le 12 avril, il s'agit des piliers qui sont à chaque bout.
M. RUSSELL: Dans la rivière...
M. SAINT-PIERRE: Dans la rivière, les piliers de la
rivière. Le câble, évidemment, sera manufacturé sur
place, lorsque nous serons au câble, le câble sera
manufacturé sur place, il sera confectionné sur place. C'est un
câble de 24 1/2 pouces de diamètre. Les travaux actuellement en
cours sont conduits le plus rapidement possible et même, lorsque les
blocs d'ancrage seront terminés et les piliers, il restera les colonnes.
Les piliers seront presque terminés lorsque les blocs d'ancrage se
termineront. Il restera les piliers, les tours d'acier, le tablier et les
câbles.
M. LOUBIER: Le ministre prévoit la fin des travaux vers quelle
année?
M. SAINT-PIERRE: A la fin de 1968. M. LOUBIER: A la fin de 1968?
M. SAINT-PIERRE: Oui. Si tout marche régulièrement, sans
accrochage.
M. LOUBIER: Sans accrochage, maintenant...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que vous avez terminé?
M. GOSSELIN: On verra à cela, parce que je
trouve que c'est une erreur monumentale de construire un deuxième
pont.
M. SAINT-PIERRE: Pas moi!
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Parce que nous-mêmes nous avons fait
l'étude de ce projet. M. Martin, qui est à côté de
moi, a été sur le comité d'étude et puis,
là, le pont est construit.
Evidemment je ne veux pas répéter ce qui s'est dit
jusqu'à ce jour, parce que le pont se construit à un endroit de
façon à réunir toute la circulation du sud a celle du
nord. D'ailleurs, vous êtes à Montréal, vous n'êtes
pas toujours vis-à-vis un pont pour traverser. Vous allez voir le pont
de Boucherville, par exemple, à l'extrémité est de
Montréal, vous avez le pont du Havre qui est surchargé et qui
réunit... entre le pont du Havre et le pont de Boucherville, il y a une
distance de plusieurs milles; ensuite le pont Victoria. Tous ces
ponts-là sont soumis à une circulation d'une densité
extraordinaire, dépassant le maximum possible d'absorption.
M. GOSSELIN: Vous venez justement de dire que ces ponts-là sont
distancés les uns des autres, tandis que là...
M. SAINT-PIERRE: Ces ponts-là sont distancés mais...
M. GOSSELIN: ... la circulation va venir déboucher tout au
même endroit.
M. SAINT-PIERRE: Non, mais ce ne sont que les approches, il faut
considérer que les approches entre les deux rives...
M. GOSSELIN: On en reparlera...
M. SAINT-PIERRE: ... sont assez difficiles.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GOSSELIN: On en parlera demain.
M. LE PRESIDENT: Ajournée à demain à deux heures et
trente.
M. SAINT-PIERRE: Deux heures et trente.
M. GOSSELIN: Après les ordres du jour, à
l'Assemblée.
M. LE PRESIDENT: Après les ordres du jour.
(Trois heures trente de l'après-midi)
M. VAILLANCOURT (Président du comité des crédits):
A l'ordre, messieurs!
Page 161, article 7, on continue dans achat, construction et
transformation d'immeubles, y compris ameublement; équipement,
construction et réfection de ponts permanents. Nous en sommes aux
ponts.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je voudrais tout simplement
donner une information qui m'a été demandée hier soir.
J'ai pris des renseignements et je voudrais dire ceci: c'est que... la
question qui a été posée par le député de
Wolfe, pour savoir en quoi consistait le montant de $166,437.15 aux comptes
publics, à la page 665. Ce montant qui fut versé à
Champoux & Bellavance représente ceci: premièrement, au mois
de décembre 1964, un versement de $131,961.50 et les travaux de
laboratoires, $1,050, ce qui fait $133,011.80; plus un pont à canton
Wotton le pont Trottier, le premier, et pont canton Wotton, le deuxième;
ruisseau Turgeon, mars 1965, $34,475.35 et travaux de laboratoires, $1,000.
$35,475.35. Ce qui fait un total de $166,437.15.
Au sujet du montant de $3,300,000 que l'on trouve aux comptes publics
64/65, page 672, j'ai ici la lettre qui a été adressée par
le comptable en chef du ministère à mon sous-ministre, et qui
explique cette correction qui devrait être produite dans les comptes
publics au sujet de ce montant de $3,300,000 qui est inscrit à une
adresse différente.
L'adresse de M. Caron, tel qu'on l'a demandée, est la suivante en
ce qui regarde les acquisitions d'immeubles dont il était agent: Hector
A. Caron Realty Company, 1400 Ste-Catherine ouest, Montréal, Que.
J'ai actuellement la copie du contrat, de l'acte de vente du St-Louis
avec le gouvernement pour les achats des propriétés et du
quadrilatère où se trouve l'hôtel St-Louis, et
l'édifice du ministère du Bien-Etre social et de la Famille, 39
St-Louis. M. le Président, je vous remets cette copie de contrat.
Maintenant, M. le Président, je comprends que les articles de 1
à 6 ont été adoptés, tel qu'il a été
dit, et qu'il ne reste que l'article 7. Je comprends aussi qu'en Chambre,
lorsque nous retournons en Chambre, les discussions sur ce qui a
été fait jusqu'à présent ne seront pas
recommencées et que seuls les articles qui auront été
désignés pour être discutés en haut ce qui
n'est pas encore arrivé seront discutés de nouveau en
Chambre dans les débats.
M. GOSSELIN: Je pense bien, M. le Président, que nous avons tous
compris cet état de choses et que c'est dans cet esprit que nous avons
posé toutes les questions. Il s'agira en Chambre de faire une critique
générale sur l'ensemble de toute l'administration du
ministère, et nous n'avons certainement pas l'intention de recommencer
article par article.
M. LE PRESIDENT: Alors, tous les articles seront adoptés, mais
vous vous gardez le droit...
M. GOSSELIN: ... de critique générale sur
l'administration...
M. LE PRESIDENT: ... de critique générale sur
l'administration du ministère des Travaux publics.
M. GOSSELIN: ... du ministère des Travaux publics.
M. SAINT-PIERRE: Sans viser aucun article en particulier.
M. LOUBIER: Alors, voici, forcément, si on soulève une
question...
M. SAINT-PIERRE; Je tiens à faire remarquer qu'évidemment,
tel qu'il a été expliqué, c'est qu'on peut réserver
certains articles pour être discutés en Chambre, mais que les
articles qui sont adoptés le restent.
M. RUSSELL: Voici. L'esprit de tout cela, c'est que tous les
députés ne peuvent pas assister aux comités, et tous les
députés ont le privilège de poser... C'est la raison pour
laisser revenir le rapport du comité en Chambre, et à ce
moment-là, il permet certaines questions. Mais le but principal, c'est
qu'une critique générale puisse se faire en Chambre. Il peut y
avoir une question ou deux, mais je ne crois pas que l'idée des
députés, aussi bien que celle de la Chambre, soit de revenir
passer tous les points. Il peut y avoir une question ou deux, mais à ce
moment-là, je pense bien qu'il sera facile de répondre; on vous
donnera un délai pour répondre, si c'est nécessaire.
M. LOUBIER: Le ministre se souvient que, l'esprit dans lequel cela a
été lait de siéger en comité ici même en bas
et en haut, c'est qu'on a dit à l'époque que si les
députés ne pouvaient pas tous siéger sur les
comités, qu'il leur serait loisible de poser des questions,
intéressant soit leur comté, lorsque cela viendrait en Cham-
bre, mais que cela permettrait, si vous voulez, de changer toute notre
affaire de sorte que ce seraient simplement des questions très courtes
ou pas de débats si vous le voulez, comme vous le disiez tout à
l'heure; article par article, combien d'employés dans le
ministère, combien de renvois, etc... pas de questions
systématiques sur un article.
M. SAINT-PIERRE: Parce qu'actuellement c'est un peu comme en Chambre. Le
député qui parle dans le moment n'est pas sur le
comité.
M. LOUBIER: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Alors, il représente un peu les
députés qui ne sont pas sur le comité.
M. LOUBIER: Non, non! Voici ce qui arrive. C'est que lorsqu'on vient
siéger ici, les députés qui n'apparaissent pas sur le
comité ont le droit de discuter toutes les questions, mais ils n'ont pas
le droit de vote. Mais simplement que, dans l'Opposition comme au pouvoir, nous
sommes obligés de nous diviser; comme ce matin, il y avait deux ou trois
comités qui siégeaient simultanément; le comité de
la carte électorale, le comité des comptes publics; cet
après-midi il y a le comité des Travaux publics, en Chambre ils
siègent, il y a le comité de l'assurance-santé! Alors,
nous sommes obligés de nous diviser les fonctions. Il peut arriver
même que des noms apparaissent sur le comité des Travaux publics
et qui n'ont pas pu venir encore ici.
M. SAINT-PIERRE: Je vous ferais la remarque que ce que nous faisons
actuellement, dans le moment, ce n'est pas dans le but de raccourcir les
débats, c'est tout simplement dans le but d'attirer l'attention des
membres ici qu'évidemment, on a voulu limiter le temps qu'on employait
en Chambre en ayant des comités. Alors, les discussions qui sont faites
ici, les demandes sur les crédits, nous avons répondu à
toutes les questions, nous avons produit tous les documents, et nous avons, je
crois, travaillé d'une manière très élaborée
dans tout ce dont il a été question. Alors, je demande
actuellement que nous préparions nous-mêmes nos dossiers et que
nous avertissions les officiers qui seront probablement appelés à
revenir en Chambre, près de nous, pour qu'ils soient en mesure de nous
donner des informations, pour que nous puissions les avertir d'avance de ne pas
s'absenter, ou enfin, d'être présents.
M. LOUBIER: A ce moment-là, le ministre a eu l'expérience,
avec le budget de la Voirie, qui a duré, en bas, une semaine, huit
jours, quelque chose de semblable, je pense, et rendu en haut, cela n'a pas
même duré une journée.
M. RUSSELL: Une séance et demie.
M. LOUBIER: Une séance et demie, et peut être que...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LOUBIER: Mais en fait, ce n'est pas une guerre de principes, mais en
pratique, cela se résume un peu aux débats en haut.
M. RUSSELL: On essaie, autant que possible, et je crois que les
députés de l'Opposition qui ont des questions demandent à
ceux qui sont sur le comité de poser les questions. Ensuite ils peuvent
les relire au journal des débats...
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai aucune objection...
M. RUSSELL: ... il peut se faire que certaines questions n'aient pas
été posées. A ce moment-là ils ont posé la
question en Chambre, c'est leur privilège de le faire en Chambre.
M. LOUBIER: Je comprends l'idée du ministre; il ne voudrait pas
que l'on retourne en haut et que tout reprenne du début à la fin,
tout, les questions de détails, tout cela. Je ne pense pas que cela se
produise...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est certainement pas notre intention.
M. GOSSELIN: D'ailleurs, pour que nous soyons en règle, il va
falloir nécessairement garder un article qui ne sera pas adopté
ici en bas, et nous retiendrons l'article 7.
M. SAINT-PIERRE: C'est ce qui reste. Vous pouvez bien le retenir.
M. GOSSELIN: Nous y avions pensé, il y a quelque chose de
spécial à cela.
M. SAINT-PIERRE: Vous pouvez l'oublier des fois!
M. LOUBIER: Relativement à cet article 7, étant
donné qu'hier nous avions amorcé la question à jamais
mémorable du deuxième pont, pa-
rallèle, siamois, et tout ce que vous voudrez, de Québec,
est-ce que le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Pas siamois, ils ne se ressemblent pas.
M. LOUBIER: ... c'est encore pire, ils ont l'air de deux monstres,
collés ensemble, ils ne se ressemblent même pas, pas le même
style, pas la même architecture. Est-ce que le ministre pourrait nous
donner le détail de toutes les transactions immobilières qui ont
été faites en vue de la construction du deuxième pont?
M. SAINT-PIERRE: Pour la construction du deuxième pont,
évidemment, ou du premier, je ne sais pas, toutes les transactions
immobilières ne sont pas faites par nous, elles sont faites par le
ministère de la Voirie. Les approches du pont dépendent du
ministère de la Voirie. Nous, nous ne nous occupons que de la charpente
et de la construction du pont même. Alors nous ne faisons aucune
transaction immobilière, alors il s'agirait...
M. LOUBIER: Alors, il s'agirait de poser la question à l'ordre du
jour, au ministère de la Voirie.
M. SAINT-PIERRE: C'est ça.
M. BOUDREAU: Est-il nécessaire d'avoir l'autorisation du
gouvernement fédéral pour traverser le fleuve?
M. SAINT-PIERRE: Absolument. M. BOUDREAU: Oui.
M. RUSSELL: Quel est le montant voté, cette année, inscrit
au budget pour la construction du deuxième pont de Québec?
M. SAINT-PIERRE: $13,700,000.
M. RUSSELL: Est-ce qu'il y a, à ce moment-ci, des contrats qui
sont autorisés?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. RUSSELL: Quel est le montant et quel est l'entrepreneur?
M. SAINT-PIERRE: Marquis, Beaudet Enrg. pour les deux.
M. RUSSELL: Est-ce que ces contrats...
M. SAINT-PIERRE: Le total, le contrat pour les blocs d'ancrage du
côté nord, est de $1,968,389.
M. RUSSELL: $1,700,000?
M. SAINT-PIERRE: $1,968,389 et, du côté sud,
$1,774,267.
M. RUSSELL: Le dernier était...
M. SAINT-PIERRE: Les deux associés étaient les plus bas
soumissionnaires dans les deux cas, mais ce sont deux contrats
séparés.
M. RUSSELL: Deux contrats séparés...
M. SAINT-PIERRE: Oui, ce sont deux contrats, un contrat pour le bloc
d'ancrage nord et un contrat pour le bloc d'ancrage sud. Pour les
soumissionnaires, il y en avait plusieurs. Pour le bloc d'ancrage nord: la
Société Marquis et Beaudet, Magloire Cauchon limitée,
Janin Construction limitée, Carrière et Dupont limitée,
Komo Construction incorporée Poudrier et Boulet limitée, Spino
Construction Company Limited, Simard et Beaudry incorporé. Les
constructions du St-Laurent limitée. Cela fait donc neuf
soumissionnaires.
M. LOUBIER: A quelles firmes d'ingénieurs cela a-t-il
été confié?
M. SAINT-PIERRE: Il a trois bureaux d'ingénieurs.
M. LOUBIER: Initialement, il y en avait combien?
M. SAINT-PIERRE: Il y en a toujours eu trois.
M. LOUBIER: Quelles sont les trois bureaux d'ingénieurs?
M. SAINT-PIERRE: Toujours trois. Les trois ingénieurs sont:
Lormquist de New-York et Vandry...
M. LOUBIER: Vandry n'était pas là?
M. SAINT-PIERRE: Absolument, nous n'avons pas commencé les
travaux avant d'avoir engagé les trois ingénieurs: Georges
Demers, de Québec et Gilles Vandry de Québec.
M. LOUBIER: Quel est le montant des honoraires payés à ce
jour, ou prévus?
M. SAINT-PIERRE: Honoraires payés à ce jour, aux trois qui
sont en société: $462,002.48.
M. LOUBIER: Les honoraires professionnels aux ingénieurs.
M. SAINT-PIERRE: Aux ingénieurs. M. LOUBIER: Payés
à ce jour? M. SAINT-PIERRE: A ce jour.
M. LOUBIER: Maintenant ils vont avoir à peu près combien,
au fur et à mesure que les travaux vont se faire? Parce que si je
comprends bien, ils vont avoir en plus la surveillance; alors ils vont
être dédommagés pour la surveillance. Est-ce que cela
pourrait atteindre plus de$l million en honoraires d'ingénieurs?
M. SAINT-PIERRE: C'est 5.5% aux trois. Environ $2 millions d'honoraires
professionnels, 5.5% divisé en trois...
M. LOUBIER: Oui.
M. SAINT-PIERRE : ... pour le pont même qui est
évalué à environ $35 millions, ce qui fait environ
$1,900,000, plus à peu près $100,000, 1% pour les études
préliminaires.
M. LOUBIER: Alors $35 millions, C'est le coût global du pont. On
n'a pas là-dedans les voies de raccordements, ou les approches...
M. SAINT-PIERRE: Non... le ministère de la Voirie.
M. LOUBIER: ... Combien prévoit-on pour les voies de
raccordement, les voies d'approche?
M. SAINT-PIERRE: Aucunement. C'est le ministère de la Voirie.
M. LOUBIER: Le ministère de la Voirie. Mais vous n'avez
pas...
M. SAINT-PIERRE: Aucune précision. Aucune idée. Nous
sommes concentrés sur la construction du pont.
M. LOUBIER: Ce qui voudrait dire que cela pourrait coûter...
M. SAINT-PIERRE: Aucune distinction possible.
M. LOUBIER: D'accord. Le ministre sait où je veux en venir avec
ça, c'est qu'évidemment, dans la question du tunnel,
Lévis-Québec, une des raisons invoquées, était que,
en plus du coût prévu, il fallait s'attendre à ce que les
voies de raccordements coûtent une petite fortune. Mais là,
lorsqu'on présente le projet à $35 millions, on ne fait pas
mention des autres millions que ça pourra coûter pour les voies de
raccordement, les voies d'accès et tout ça. De sorte que je pense
que si l'on veut être honnête envers la population, il faudrait
dire que le coût global du projet, dans toute son ampleur, va atteindre
peut-être $50 millions, parce qu'à ce moment-là, il ne faut
pas oublier toutes les transactions, les expropriations, les montants
versés pour les expropriations...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, les voies...
M. LOUBIER: ... il ne faut pas oublier les voies de raccordement, les
voies d'accès et...
M. SAINT-PIERRE: Elles sont voisines, les voies d'accès.
M. LOUBIER: Voisines, il va tout de même falloir, à 700
pieds...
M. SAINT-PIERRE: Elles sont voisines.
M. LOUBIER: Si l'on se sert du même chemin, des mêmes routes
qui sont là actuellement, cela va être un goulot qui va
étrangler toute la circulation.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, lorsqu'on approche du pont, la division de
la circulation va se faire facilement, parce qu'elles sont déjà
prêtes, les deux approches sont déjà prêtes.
M. LOUBIER: Ah non!
M. GOSSELIN: Qu'est-ce que vous allez faire des chemins de fer. Vous
avez les chemins de fer, les voies du Québec central, du Pacifique
canadien qui passent juste à la sortie.
M. SAINT-PIERRE: La division de la circulation peut se faire facilement,
comme elle se fait ailleurs.
M. LOUBIER: Il va falloir que vous fassiez des « overpass
».
M. SAINT-PIERRE: Les voies d'accès vont être
indépendantes évidemment. Ce n'est pas à la bouche
même des ponts, à l'entrée même des ponts qu'on va
faire les voies de raccordement
elles se font un peu à distance mais elles se rapprocheront
directement, en dirigeant la circulation vers un certain endroit ou sur l'autre
pont, en la dirigeant vers un autre côté.
M. LOUBIER: Mais le ministre, quand il nous dit que cela va être
prêt vers la fin de l'année 1968, ce n'est pas sûr
ça?
M. SAINT-PIERRE: Les travaux sont... M. LOUBIER: Ce n'est pas
sûr.
M. SAINT-PIERRE: A la vitesse où vont les projets, c'est
certainement une date assez précise.
M. LOUBIER: Parce qu'au départ, lorsqu'on a annoncé le
projet, un des arguments invoqués, c'était qu'il fallait faire
vite, en vue de l'Exposition universelle.
M. SAINT-PIERRE: Pour la construction d'un pont de cette importance, il
faut penser au sondage, au forage et s'assurer que les fondations, le roc et
enfin le sous-sol...
M. LOUBIER: Qu'il n'y ait pas de faille.
M. SAINT-PIERRE: ... est capable de recevoir une telle pesanteur. Alors,
les travaux qui ont été faits pour le sondage et le forage sont
de nature à attirer l'attention; ils ont été faits sur une
période d'environ deux ans.
M. RUSSELL: Cela a coûté combien? M. SAINT-PIERRE:
$462,002.48.
M. LOUBIER: Cela, c'est inclus dans les $35 millions?
M. SAINT-PIERRE: C'est inclus dans les $35 millions. Il a fallu prendre
toutes ces précautions de façon à s'assurer que le pont
que nous construisons n'aura aucune défaillance.
M. LOUBIER: Bien, c'est évident. C'est la responsabilité
la plus élémentaire du ministère.
M. SAINT-PIERRE: C'est ce qui nous a...
M. LOUBIER: Mais, c'est évident. C'est la responsabilité
la plus élémentaire du ministère.
M. SAINT-PIERRE: C'est ce qui nous amène à dire, qu'il se
peut que le début ait été assez lent, à cause des
travaux de forage qu'on ne pou- vait pas faire autrement que bien. Alors, nous
avons pris le temps voulu, bien que chez les journalistes ou ailleurs, on
était un peu inquiet...
M. LOUBIER: ... inquiet et impatient. M. SAINT-PIERRE: ... de la
lenteur.
M. LOUBIER: Maintenant, le ministre a sans doute pris connaissance des
projections de statistiques qui ont été faites à l'effet
que, lorsque ce deuxième pont sera complété, la
circulation qui va s'engager sur ce pont-là, va déjà
être rendue au point de saturation, même pour le deuxième
pont. D'où l'importance actuellement de prévoir, pas dans deux
ans ou dans trois ans, un projet immédiat pour un trait d'union direct
et permanent entre les deux rives, du côté sud-est. Et l'an
passé, je me souviens, voilà deux ans, que le premier ministre,
au cours d'un débat sur le projet du tunnel, avait émis la
possibilité et même l'assurance que des études
étaient en cours pour la construction d'un pont entre l'île
d'Orléans et Beaumont. L'an passé, le ministre et le premier
ministre ont encore réitéré l'assurance que des travaux
préliminaires se faisaient quant à la possibilité de
construire un pont entre l'île d'Orléans et Beaumont. Et, je pense
bien qu'au bout de deux ans, le ministre devrait être en mesure de nous
donner son plan d'avenir concernant la rive sud-est
M. SAINT-PIERRE: Si le député de Bellechasse me permet de
répondre à la question qu'il vient de poser, je dois lui dire que
nous sommes toujours à faire cette étude.
M. LOUBIER: Oui, je comprends.
M. SAINT-PIERRE: Ce que vient de dire actuellement le
député de Bellechasse... évidemment, les rapports qu'il a
lus quelque part, dans les journaux ou ailleurs, sur la probabilité de
bâtir un autre pont, ne sont pas indifférents à notre
ministère.
M. LOUBIER: C'est en Chambre que cela s'est dit. C'est le premier
ministre...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, que ce soit dit en Chambre ou ailleurs, ce
n'est pas étranger. Les sources de nouvelles viennent certainement de
notre ministère...
M. LOUBIER: Bien oui. Qu'est-ce qui se fait de concret?
M. SAINT-PIERRE: De concret, c'est actuel-
lement à l'étude: commencer par terminer un pont et
ensuite, penser à en construire un autre.
M. LOUBIER: C'est là que le ministre se trompe. Parce que
lorsqu'on gouverne, il faut prévoir.
M. SAINT-PIERRE: Il faut prévoir.
M. LOUBIER: Actuellement, on qualifie les autres...
M. SAINT-PIERRE: L'Opposition nous reproche de trop dépenser
d'argent...
M. LOUBIER: A mauvais escient.
M. SAINT-PIERRE: Elle veut qu'on en dépense de plus en plus,
alors qu'elle nous dit: « Ne dépensez pas, mais faites beaucoup de
travaux. »
M. LOUBIER: Non, ce n'est pas ça qu'on vous dit: «
Gaspillez à bon escient! »
M. SAINT-PIERRE: C'est un mot dans le dictionnaire, ça?
M. LOUBIER: Non, non, ce n'est pas... Le ministre devrait le
consulter...
M. SAINT-PIERRE: Le député de Bellechasse a une
manière de questionner. Il pose une question, il questionne, il donne la
réponse avant qu'on lui réponde.
M. LOUBIER: Parce que le ministre ne donne jamais de
réponses.
M. SAINT-PIERRE: Ensuite, il donne une réponse, fausse
d'ailleurs. Parce que la vraie réponse, c'est nous qui devons la
donner.
M. LOUBIER: Bien, oui...
M. SAINT-PIERRE: D'un autre côté, il veut en même
temps... il va se lever en Chambre pour nous dire que les dépenses sont
trop fortes, qu'on fait trop de dépenses, que l'on s'endette...
M. LOUBIER: Vous dépensez mal.
M. SAINT-PIERRE: Par contre, il va nous dire tout en construisant un
pont de 32 millions...
M. LOUBIER: $35 millions.
M. SAINT-PIERRE: $35 millions avec les honoraires, que nous devrions
tout de suite en bâtir un autre, sans même y songer d'avance, sans
songer au budget, sans songer aux dépenses.
M. LOUBIER: C'est parce que, M. le Président, il y a eu...
M. SAINT-PIERRE: De bâtir...
M. LOUBIER: C'est pas seulement moi qui dis ça.
M. SAINT-PIERRE: ... actuellement, sans savoir à quoi servira le
pont que nous bâtissons. Maintenant, quel pourcentage de circulation il
va absorber et où et quels seront les développements de la ville
de Québec, dans trois ou quatre ans? Il a parlé tout à
l'heure d'approches, il a parlé du coût des approches pour ce
pont-là. A-t-il envisagé quel serait le coût des approches
si le même pont arrivait au centre de Québec, au centre de
Lévis, au ront-point ou ailleurs?
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre a fait des études sur
ça?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons fait des études dans chaque cas.
M. LOUBIER: Combien cela aurait coûté?
M. SAINT-PIERRE: Cela aurait coûté... Il n'y a pas de
chiffres...
M. LOUBIER: Ah! bon...
M. SAINT-PIERRE: Dans les expropriations et les routes d'accès,
à faire à travers Québec, au centre, il faut penser que ce
serait...
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre sait que du côté
sud-est, il aurait pu bénéficier des subventions du gouvernement
fédéral?
M. SAINT-PIERRE: Le côté sud-est est certainement moins
difficile à acquérir que le côté nord du pont
où il faut arriver en plein centre de Québec...
M. LOUBIER: Le ministre a l'air...
M. SAINT-PIERRE: ... et déranger complètement la
circulation actuelle, déranger les centres commerciaux, et arriver,
faire des routes
d'atterrissage à travers des rues trop étroites. Je ne
sais pas si le député de Bellechasse a envisagé tous ces
problèmes.
M. LOUBIER: Le ministre d'ailleurs...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce qu'il y va réellement de
l'intérêt de la ville de Québec, du développement de
la ville de Québec, de demander qu'on déplace le centre
même, quand il parle d'un pont au centre?
M. LOUBIER: Bien, voici, je pense...
M. SAINT-PIERRE: Est-ce qu'il est de l'intérêt de la
province de Québec, de la population et des contribuables
d'aménager un pont au centre?
M. LOUBIER: La réponse n'a pas été donnée
par le député de Bellechasse. Ce n'est pas moi qui a
engendré ce bébé-là, ce projet-là... qui l'a
mis au monde.
M. SAINT-PIERRE: Qui?
M. LOUBIER: La cité de Québec.
M. SAINT-PIERRE: La cité de Québec a encore des
projets.
M. LOUBIER: La cité de Québec a accepté...
M. SAINT-PIERRE: Bien, oui, mais ça, il faut la laisser
faire.
M. LOUBIER: ... a insisté pour la construction d'un tunnel.
M. SAINT-PIERRE: Oui, mais...
M. LOUBIER: Il fallait tout de même étudier toutes les
implications de la construction d'un tunnel. Il était mieux placé
que le gouvernement pour donner une réponse. La ville de Lévis,
la même chose.
M. SAINT-PIERRE: Bon.
M. LOUBIER: Il y a eu des études sérieuses de faites, le
ministre le sait.
M. SAINT-PIERRE: J'espère qu'ils vont...
M. LOUBIER: On est arrivé avec des chiffres précis, des
statistiques sur la circulation, etc., et le ministre doit savoir que 50% au
moins de la circulation aurait été avantageusement desservie par
un trait d'union permanent entre Lévis et Québec ou Beaumont et
l'Ile d'Orléans...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment.
M. LOUBIER: Et que cela aurait évité peut-être la
construction pressante...
M. SAINT-PIERRE: Si les villes de Québec et Lévis veulent
bâtir, construire un tunnel, elles ont le droit.
M. LOUBIER: Ah! le gouvernement...
M. SAINT-PIERRE: Personne ne les empêche.
M. LOUBIER: ... joue Ponce-Pilate à ce moment-là.
M. SAINT-PIERRE: Personne ne les empêche.
M. LOUBIER: Ce n'est pas une question locale.
M. SAINT-PIERRE: Ils ont le droit.
M. LOUBIER: C'est une question à dimension provinciale.
M. SAINT-PIERRE: C'est une question locale entre Québec et
Lévis.
M. LOUBIER: Non.
M. SAINT-PIERRE: Entre la rive sud et la rive nord.
M. LOUBIER: Non. C'est là que le ministre ne va pas au fond du
problème. Tous les comtés de la rive sud, de Lévis en
Gaspésie, les gens du Nouveau-Brunswick, les gens des Etats-Unis
auraient 10 fois plus d'intérêt à emprunter un pont
permanent à Lévis-Québec. Ils viennent tous dans la ville
de Québec...
M. SAINT-PIERRE: C'est l'opinion...
M. LOUBIER: .. s'ils font 20, 25 milles, 30 milles de plus...
M. SAINT-PIERRE: C'est l'opinion du député. Si, en
lui-même, il croit que c'est la meilleure formule, il a le droit de le
penser.
M. LOUBIER: Pas moi-même, M. le Président, le ministre
sait...
M. SAINT-PIERRE: Ceux qui ont proposé le projet entre
Québec et Lévis... D'après les rapports que nous avons
dans les journaux, ils avancent dans leur projet; il est souhaitable qu'ils
réussissent. Ils ont l'air d'avoir fixé des chiffres que nous
n'avons pas évalués évidemment, que nous n'avons pas
calculés, mais je crois que, réellement, cette étude ne
nuira pas à connaître le développement, l'étude d'un
développement qui pourrait se faire entre le nord et le sud dans
l'amélioration de la circulation. Maintenant, en ce qui nous concerne,
nous avons un pont. Cela a été décidé, depuis
plusieurs années même, qu'un pont devrait se construire entre la
rive sud et la rive nord, non pas seulement entre Québec et
Lévis. Les études qui ont été faites ont... J'ai
ici quelques notes au sujet du site du pont actuel; on dit ceci: « Cette
décision n'a pas été prise hâtivement. »
M. LOUBIER: Qui dit ça, c'est le ministère?
M. SAINT-PIERRE: L'ingénieur en chef de mon ministère.
M. LOUBIER: Ah bon! Très bien.
M. SAINT-PIERRE: « Elle fait suite à l'étude plus
particulièrement de deux projets alternatifs de tunnel entre
Québec et Lévis et du site adopté. Ces études ont
été faites devant la situation d'urgence créée par
la congestion de la circulation sur le pont de Québec actuel. C'est en
considérant qu'un tunnel rencontrerait les vues de la majorité
des résidants de Lévis que nous avons considéré de
traverser un tunnel. Nous avons alors constaté que pour rendre
satisfaisante l'utilisation d'un tunnel, il faudrait d'une part que les sorties
du tunnel soient aussi proches que possible des centres commerciaux des deux
villes et, d'autre part, que la circulation dans le tunnel puisse se faire sans
arrêts fréquents. Or, du côté de Lévis, la
sortie devrait se faire aux environs de l'axe de la route transcanadienne, soit
près de deux milles au sud de la ville ou, comme le propose un des
projets déjà considérés, que cette sortie se fasse
entre la falaise et le fleuve. En ce dernier endroit, la circulation se
trouverait concentrée sur une artère dont les sorties seraient
extrêmement difficiles. Du côté de Québec, la sortie
d'un tunnel fait spécifiquement pour les deux villes se trouverait au
coeur d'un grand centre commercial déjà congestionné et
comprenant des édifices très importants. Pour faciliter la sortie
du tunnel à cet endroit, il faudrait des constructions à voies
élevées entre ou à tra- vers ces édifices et la
circulation ainsi libérée dans cette zone devrait se distribuer
en différents points de la ville où la dimension des rues est
précisément cause de leur encombrement. Pour éviter ces
inconvénients, il faudrait déplacer le tunnel vers l'ouest,
conformément à un des projets de tunnel déjà
considéré. Cette sortie se trouverait à l'ouest du centre
industriel St-Malo, ce qui réduirait les détours actuels de
quatorze milles à neuf milles, soit une différence de cinq
milles, tel que je le mentionnais dans le mémoire que je vous soumettais
le 18 janvier dernier. Il faut alors se demander quelle serait la
différence de coût entre un pont au site adopté et un
tunnel convenable. Ce dernier coûterait $75 millions et possiblement
plus, alors que le nouveau pont coûterait environ $35 millions, avec ses
structures d'approche, donc un coût de $40 millions moins
élevé pour la construction du pont au lieu du tunnel.
Dans le choix d'une commodité routière de cette envergure,
nous ne devons pas perdre de vue qu'il nous faut assurer la desserte des
centres desservis par le système routier, sans les encombrer. Or, il est
un fait reconnu que le centre gravité de la population de Québec
se déplace de plus en plus vers l'ouest depuis la dernière guerre
tout particulièrement. Et c'est en regard de ces exigences que le
système routier actuel aussi bien du côté sud que du
côté nord s'est développé, sans perdre de vue que le
principal lien entre ces services routiers, était le pont de
Québec actuel. Un autre site de traversée entraînerait
nécessairement la destruction d'une partie des disponibilités
actuelles pour les remplacer par des transformations extrêmement
coûteuses et nuisibles. Je ne crois pas nécessaire de vous
rappeler qu'il est important pour la ville de Québec de conserver son
attrait et d'éviter de l'affecter, par la construction d'un pont qui
traverserait directement entre les deux villes.
Nous retrouverions d'ailleurs dans cette solution les
inconvénients déjà mentionnés de la sortie d'un
tunnel dans la ville. Pour éviter de détériorer l'aspect
propre de la ville de Québec par des structures en surface, il faudrait
fournir aux points d'accès, au pont, un accès sous forme de
tunnel dans le flanc du Cap-Diamant. Ce tunnel déboucherait
nécessairement au nord du cap dans la partie déjà
congestionnée. Au point de vue commercial, je doute que les
commerçants de Lévis puissent en bénéficier vu que
le plus gros des deux centres, Québec, gagnerait une grande partie de
leurs sources de revenus. »
Alors, ce sont des rapports comme cela que nous avons, qui nous
permettent de penser que
nous construisons le pont au meilleur endroit possible.
M. LOUBIER: C'est un rapport qui, à mon sens, est basé sur
des impressions, il n'y a pas d'étude sérieuse de faite par le
ministère quant au point de vue technique, il n'y a pas eu de sondage de
fait par le ministère...
M. SAINT-PIERRE: Il y a le sondage des idées.
M. LOUBIER: ... qui donne une impression que cela pourrait
coûter...
M. SAINT-PIERRE: Le sondage se fait de deux manières, non pas
seulement dans le sol...
M. LOUBIER: Oui, mais...
M. SAINT-PIERRE: ... mais chez tous les individus, chez les
commerçants et chez ceux qui sont intéressés au
développement de la ville...
M. LOUBIER: Cela, c'est l'aspect social.
M. SAINT-PIERRE: Jamais, le ministre qui vous parle dans le moment, ne
laisserait pas détruire le centre de Québec, un centre historique
comme celui-là, pour placer un tunnel ou une entrée.
M. LOUBIER: Si le ministre avait pris connaissance du rapport soumis par
le bureau métropolitain du commerce, tout cela était
prévu...
M. SAINT-PIERRE: C'était étudié.
M. LOUBIER: ... Non, ce n'était pas étudié. Le
ministre nous l'a dit: « On s'en lave les mains, c'est une question
locale ». Alors, ce n'est pas une question locale, c'est une question de
dimension régionale qui intéresse un secteur important de la
population, et on a rejeté cela du revers de la main parce qu'on
s'était compromis à ce moment-là dans la construction
d'un...
M. SAINT-PIERRE: Bien, moi, je crois...
M. LOUBIER: ... deuxième pont parallèle à celui
déjà existant on sait fort bien qu'on aurait pu détourner
la circulation dans un pourcentage de 50%. Qu'on arrête donc de traiter
toutes les régions de sous-développées, de
sous-équipées, quand on ne leur donne aucun moyen moderne de
communication!
M. SAINT-PIERRE: C'est un discours qui devrait paraître dans le
journal...
M. LOUBIER: Non, non, je l'ai déjà fait en Chambre ce
discours-là, mais j'essaie de convaincre...
M. SAINT-PIERRE: C'est le même discours.
M. LOUBIER: ... j'essaie de convaincre le ministre qu'il a fait une
erreur à ce moment-là.
M. SAINT-PIERRE: Mais moi, je ne fais pas un discours politique dans le
moment.
M. LOUBIER: Mais non. Je n'attire pas l'attention de mon district. Je
prends l'intérêt de la cité de Québec et des
environs de Québec...
M. SAINT-PIERRE: Comment se fait-il que le député de
Québec soit en faveur d'un tunnel?
M. LOUBIER: Le ministre, qu'il regarde donc les intérêts de
son ministère...
M. SAINT-PIERRE: Je suis en faveur d'un tunnel...
M. LOUBIER: ... et qu'il laisse donc faire!
M. SAINT-PIERRE: ... et je suis en faveur d'un pont. Si la ville de
Québec et la ville de Lévis veulent s'entendre pour construire
elles-mêmes un tunnel qui reliera les deux villes, c'est leur droit,
elles ont d'ailleurs déjà accepté...
M. LOUBIER: Ce n'est pas juste à ce moment-là. On va faire
supporter par les deux villes un moyen de communication qui va desservir
à peu près 30% du territoire de la province.
M. SAINT-PIERRE: Il appartiendra...
M. LOUBIER: Maintenant, quand le ministre lit son rapport... Moi, je ne
suis pas trop impressionné surtout par les chiffres, parce que dans le
rapport du ministre j'ai pris note que son ingénieur en chef avait
mentionné que la réalisation du deuxième pont
coûterait environ $35 millions, peut-être $40 millions, avec les
approches. Eh bien! on est rendu actuellement à $35 millions sans
compter les expropriations, sans compter les deux voies de raccordement, et je
dis que cela va approcher $50 millions au moins et peut-être plus. Il y a
une différence déjà de $15 à $20 millions entre les
prévisions déjà faites...
M. SAINT-PIERRE: Le député de Bellechasse calcule les
millions comme les milliers de dollars.
M. LOUBIER: Non, non.
M. SAINT-PIERRE: Un million, c'est mille mille dollars.
M. LOUBIER: Le ministre a toujours le tour avec un humour...
M. SAINT-PIERRE: Il faut évidemment penser que de $5 ou 6
millions à $7 ou 8 millions, $12 millions, $35 millions, $75 millions,
ce n'est pas la même valeur, il s'agit de les gagner dollar par
dollar.
M. LOUBIER: Quand on discute de ces choses-là, le ministre est
habile, il essaie de...
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne suis pas habile...
M. LOUBIER: Il ne veut pas répondre directement.
M. SAINT-PIERRE: Le député de Bellechasse a tout
simplement fait son discours annuel, pour attirer l'attention de son
comté et des environs sur les possibilités que le gouvernement
actuel...
M. LOUBIER: Le ministre n'a pas le droit de nous prêter des
intentions, quand il sait fort bien que ce n'est pas moi qui ai parti cela. Les
Chambres de commerce de Lévis en Gaspésie en réunion, tous
les conseils municipaux qui se sont réunis, il y a eu des pressions
faites par les conseils de Québec et de Lévis.
M. SAINT-PIERRE: Il y a des pressions chaque fois qu'il se construit
quelque chose.
M. LOUBIER: Ah! ce n'est pas une question locale
Lévis-Québec!
M. SAINT-PIERRE: Non, si on avait bâti au centre, on aurait eu les
mêmes pressions qui seraient venues d'ailleurs. Ce n'est pas un secret de
polichinelle!
M. LOUBIER: Le ministre nous dit que ce sont des questions locales, et
par ailleurs, il y a une contradiction flagrante dans les déclarations
du premier ministre quand il nous dit: « Oui, oui, on a regardé la
possibilité d'un lien permanent.
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons pas regardé, nous y avons
pensé.
M. LOUBIER: Entre l'île d'Orléans et Beaumont. Cela fait
deux ans qu'on pense, qu'on étudie. ..
M. SAINT-PIERRE: Absolument!
M. LOUBIER: Est-ce qu'on n'est pas assez intelligent pour prendre une
décision? On étudie toujours sans jamais en arriver à une
solution.
M. SAINT-PIERRE: Nous désirons écouter nos adversaires qui
nous disent de dépenser le moins possible!
M. LOUBIER: Non, ce n'est pas ce que l'on dit! On dit que vous
dépensez mal, et le deuxième pont de Québec en est la
preuve!
M. SAINT-PIERRE: C'est évident. Jamais on ne dépensera
bien d'après l'Opposition.
M. LOUBIER: Non, ce n'est pas le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Mais au moins, on fait quelque chose.
M. LOUBIER: Le ministre n'est pas honnête envers
lui-même.
M. SAINT-PIERRE: Quelqu'un qui ne fait rien, vous avez, ne reçoit
jamais de reproches.
M. LOUBIER: Oui, mais, quelqu'un qui fait mal... Dans le
ministère actuel,...
M. SAINT-PIERRE: Non...
M. LOUBIER: ... c'est pour cela qu'on est obligé de
s'indigner!
M. SAINT-PIERRE: Le ministère actuel présente un budget
qui dépasse $100 millions...
M. LOUBIER: Oui?
M. SAINT-PIERRE: ... pour les Travaux publics.
M. LOUBIER: Alors,...
M. SAINT-PIERRE: Nous avons une liste de ponts considérable qui
couvrent la province. Nous avons des édifices importans et nous
avons
des ponts importants. Et tout cela, le député de
Bellechasse dit: « C'est passé, messieurs, faites-en trois fois
plus!
M. LOUBIER: Je n'ai pas dit cela!
M. SAINT-PIERRE: Mais avant 1960, en Chambre, il dit la
différence. Comment se fait-il...
M. LOUBIER: En 1960, je n'étais pas là!
M. SAINT-PIERRE: ... qu'avec un budget comme celui-là, on endette
la province? Alors, il veut qu'on augmente le budget. S'il veut qu'on augmente
le budget, s'il veut se lever...
M. LOUBIER: Qu'on le distribue mieux!
M. SAINT-PIERRE: ... s'il veut se lever en Chambre pour faire cette
déclaration-là, je crois qu'il sera écouté.
M. LOUBIER: Bien, je vais me lever en Chambre, et je vais dire qu'il y a
mauvaise distribution, et je n'irai pas jusqu'à dire qu'il y a eu de la
discrimination, mais il y a eu un manque de compréhension et de
collaboration complète de la part du ministère...
M. SAINT-PIERRE: En quoi y a-t-il eu manque de compréhension?
M. LOUBIER: ... du gouvernement, quant au projet d'un tunnel ou d'un
pont entre Lévis et Québec. Et là le ministre nous dit...
Je présume qu'il n'y a absolument rien cette année de
prévu. Il n'y a pas $10,000 seulement de prévus pour
étudier de façon au moins concrète et intelligente la
construction d'un pont entre l'île d'Orléans et Beaumont. Il n'y a
rien de fait, sur quoi étudie-t-on?
M. SAINT-PIERRE: Sur quoi étudie-t-on? Je vais répondre au
député de Bellechasse.
Le député de Bellechasse nous reprochait justement hier
que nos officiers devraient faire tout le travail, qu'on ne devrait pas engager
des ingénieurs de l'extérieur...
M. LOUBIER: Je n'ai jamais dit cela de cette façon!
M. SAINT-PIERRE: ... Oui, hier, il a dit cela, il a même
discuté là-dessus!
M. LOUBIER: Il aime ça, le casse-tête, le ministre!
M. SAINT-PIERRE: Aujourd'hui, je viens dire devant lui que nos
architectes, nos ingénieurs surtout, étudient les emplacements
où doivent être placés les ponts depuis de nombreuses
années, et le projet dont on parle, le projet de Beaumont, il y au moins
quatre ou cinq ans qu'on est à l'étude de cela. On a même
fait des études sur les terrains et tout le reste. Viendra un temps
où l'on bâtira ce pont-là, c'est garanti qu'il sera
bâti un jour. Nous commençons par un et nous en ferons un autre
après.
Mais d'un autre côté, ce sont des études qui sont
faites à l'intérieur du ministère.
M. LOUBIER: Mais il n'y a rien qui nous le prouve!
M. SAINT-PIERRE: Mais évidemment...
M. LOUBIER: Qu'est-ce qu'on a?
M. SAINT-PIERRE: Bien, vous avez...
M. LOUBIER: On n'a pas de rapports seulement des ingénieurs en
chef, des architectes, on n'a rien!
M. SAINT-PIERRE: Il n'est pas nécessaire d'avoir de rapports
définitifs!
M. LOUBIER: Quand ils étudient cela, ils vont faire un tour en
automobile et ils regardent pour voir si c'est possible?
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons même pas de rapports
préliminaires, comme on disait hier, que l'on classait définitifs
dans l'interprétation qu'on faisait de l'autre côté en
lisant ce livre. Mais nous avons des projets d'études dans des
comités qui étudient les projets, les endroits où ils vont
construire les ponts, où il y a nécessité de construire
des ponts. Nous sommes bien au courant.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a un rapport par exemple, sur la construction
du pont Beaumont-Ile d'Orléans?
M. SAINT-PIERRE: Pas de rapport encore!
M. LOUBIER: Pas de rapport! A condition qu'on étudie de
façon sérieuse. On n'a rien au point de vue technique, on n'a
absolument rien au point de vue sociologique pour déterminer. On n'a
rien!
M. SAINT-PIERRE: Nous sommes peut-être plus avancés qu'on
ne semble le croire chez nos adversaires.
M. LOUBIER: C'est au ministre à nous donner les renseignements,
on les lui demande!
M. SAINT-PIERRE: Je viens de donner des renseignements...
M. LOUBIER: Qu'il nous en donne, des renseignements!
M. SAINT-PIERRE: ... sur le pont actuel. Pourquoi il est là. Je
ne peux pas donner de renseignements sur l'autre pont tant qu'il ne sera pas
prévu qu'un budget spécial...
M. LOUBIER: Ce rapport qu'a lu le ministre a été
préparé après la décision de construire un
deuxième pont. Cela a été pour couvrir la face du
gouvernement, et motiver sa décision après coup.
M. SAINT-PIERRE: Le 25 juillet 1963?
M. LOUBIER: Oui? Après la décision de construire le pont
de Québec!
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, j'ai demandé un rapport!
M. LOUBIER: C'était décidé qu'on construisait le
deuxième pont de Québec et on s'est aperçu...
M. SAINT-PIERRE: J'ai demandé un rapport avant de
décider!
M. LOUBIER: ... que dans le public, la décision n'était
pas trop trop acceptée. On a dit aux ingénieurs: « Vite,
préparez-nous un rapport pour essayer de motiver notre décision.
» Et cela a été préparé après la
décision de construire un deuxième pont, pour dire que le tunnel
n'avait pas de bon sens, et on avait décidé de construire le
deuxième pont!...
M. SAINT-PIERRE: Hier, on disait que nous ne nous documentions pas
suffisamment, aujourd'hui on dit que nous avons trop de documents.
M. LOUBIER: Bien oui! Mais, le ministre a fait cela pour couvrir la face
du gouvernement, cela n'a pas été une décision
sérieuse...
M. RUSSELL: Le ministre va nous expliquer ce qu'il veut dire.
M. SAINT-PIERRE: Réellement, nous allons comprendre quelque
chose.
M. LOUBIER: Oui, voici! Il nous arrive avec un rapport nous disant:
« Voici pourquoi nous avons décidé qu'il y aurait un
deuxième pont de Québec, parallèle, » et on
présente un rapport qui date de 1963, étude faite, je
présume, en 1963. Or, la décision est prise en 1962 de construire
un deuxième pont parallèle, et on nous arrive avec un rapport
fait en 1963, pour nous dire que c'était un non-sens de construire un
tunnel, que c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de
construire un pont! Alors que cela était décidé!
M. SAINT-PIERRE: Le projet du pont actuel, là où il est
placé, ce n'est pas le ministère des Travaux publics qui a
décidé exactement l'endroit, c'est le ministère de la
Voirie, en coopération avec le ministère des Travaux publics.
M. LOUBIER: Tout à l'heure le ministre nous disait que
c'étaient ses ingénieurs...
M. SAINT-PIERRE: Il a siégé, notre ingénieur, sur
le comité des sites. Mais les sites où nous construisons les
ponts sont toujours désignés par la Voirie!
M. LOUBIER: Oui, mais dans le rapport qui est fait...
M. SAINT-PIERRE: Le député est tellement bien
renseigné, il doit savoir cela, que c'est la Voirie qui fait les chemins
et que l'on construit toujours les ponts sur les rivières où les
routes se rendent...
M. LOUBIER: Bien, c'est bien normal!
M. SAINT-PIERRE: ... de façon à rejoindre les deux routes
ensemble!
M. LOUBIER: Bien oui!
M. SAINT-PIERRE: Jamais on a construit un pont en dehors des routes!
M. LOUBIER: Bien, je comprends cela!
M. SAINT-PIERRE: Alors les routes qui sont là, sont
tracées par la Voirie.
M. LOUBIER: Vous avez construit le pont Taschereau.
M. SAINT-PIERRE: Non, j'en ai nommé un dans l'Abitibi...
M. LOUBIER: Oui!
M. SAINT-PIERRE: Il a été construit en plein champ par un
entrepreneur, sans approches...
M. LOUBIER: Il y a le pont de Teddy Bouchard...
M. GOSSELIN: Il y en a un juste à la sortie du pont de
Québec, nos honorables amis de l'autre côté ont un pont en
plein champ.
M. LOUBIER: Sérieusement, est-ce que le ministre nous
répondrait succintement...
M. SAINT-PIERRE: Ils l'ont même perdu un bout de temps...
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a des prévisions budgétaires
cette année?
M. SAINT-PIERRE: Ils l'avaient oublié dans les registres.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a des prévisions budgétaires
cette année, pour commencer à mettre en branle le projet d'une
pont à l'île d'Orléans?
M. SAINT-PIERRE: Actuellement, il y a des projets qui germent dans les
cerveaux.
M. LOUBIER: Non, non! Est-ce qu'il y ades prévisions
budgétaires?
M. SAINT-PIERRE: Cela est plus important que ce qui est
imprimé.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a des prévisions
budgétaires?
M. SAINT-PIERRE: Parce que cela peut s'améliorer. Ce qu'il y a
d'imprimé ne change pas.
M. LOUBIER: Oui, mais...
M. SAINT-PIERRE: Ce que nous avons dans la tête grossit...
M. LOUBIER: Cela est ce qu'on appelle, rêver!
M. SAINT-PIERRE: C'est ce qui se développe, ce qui est
imprimé reste toujours inchangé!
M. LOUBIER: Politique de grandeur, dans les nuages, on rêve!
M. SAINT-PIERRE: Non, pas une politique de grandeur, une
politique...
M. LOUBIER: Est-ce qu'il y a des prévisions budgétaires?
Le ministre pourrait-il nous répondre, oui ou non!
M. SAINT-PIERRE: Nous avons toujours des prévisions.
M. LOUBIER: Pour le pont de l'île d'Orléans-Beaumont.
M. SAINT-PIERRE: Pour les études, oui. M. LOUBIER: Pour les
études. Combien? M. SAINT-PIERRE: Un montant suffisant.
M. LOUBIER: Oui, mais combien? On nous demande de voter des montants, il
faut tout de même savoir pourquoi on les vote.
M. SAINT-PIERRE: Les projets, évidemment, sont ajoutés au
pont qui sera construit. Alors, j'ai expliqué d'ailleurs dans le rapport
hier, que nous avons commencé par 1875 jusqu'à 1890.
M. LOUBIER: Je vais finir par perdre l'espoir d'avoir une réponse
du ministre.
M. SAINT-PIERRE: Alors, 1875, c'était le début. Je puis
m'imagnier que vous avez été surpris, moi aussi, de savoir que de
1875...
M. LOUBIER: Le ministre a dû aller au Japon, à un moment
donné. Il a appris le genre de martyre qu'on faisait subir
là-bas, celui des goutes d'eau sur le crâne; nous ne sommes jamais
capables d'obtenir quelque chose de définitif. Un bon coup de massue, le
ministre n'est pas capable de nous en donner. Est-ce qu'il y aurait une
réponse?
M. SAINT-PIERRE: Les projets se font dans des comités auxquels
participent la Voirie et le ministère des Travaux publics. Ils
étudient les sites, l'approche des rives, pour la Voirie, et ensuite le
pont qui sera de nature à satisfaire à la circulation.
M. LOUBIER: Le ministre m'a découragé...
M. SAINT-PIERRE: Réellement, j'ai fait mon possible pour
répondre et je crois, réellement que j'ai donné...
M. LOUBIER: Le ministre est un amateur de la chasse au saumon, il faut
le noyer avant de l'embarquer!
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas fait de « Bellechasse »!
M. LOUBIER: Il y a du beau gibier par là, vous savez! Non, mais
il n'y a rien, dans les projets immédiats du ministère...
M. SAINT-PIERRE: Il y a beaucoup de...
M. LOUBIER: Sur les deux rives, rive nord et sud-est, il n'y a rien de
prévu pour cette année et l'an prochain?
M. SAINT-PIERRE: Ah bien cela! Evidemment, la Voirie pourrait peut
être répondre à la question des sites d'approches.
M. LOUBIER: Maintenant, si le ministre me permet une autre question, je
vais essayer autrement! Pour le projet que nous étudions actuellement
la compagnie, je ne me souviens pas trop du nom, M. Langlais en fait
partie et d'autres apparemment il faudrait recevoir, à un moment
donné, la sanction du gouvernement, via les ministères des
Travaux publics et de la Voirie. Est-ce que, si les études qu'ils sont
à faire et qui doivent se terminer d'ici quelques mois ils ont eu
six mois pour faire leurs études pour le tunnel...
M. SAINT-PIERRE: Le tunnel, oui.
M. LOUBIER: ... alors pour étudier la rentabilité,
l'aspect technique, etc. Et si on en arrive à la conclusion qu'ils sont
prêts effectivement à construire ce tunnel, il faut, selon ce que
j'ai entendu dire, l'assentiment des ministères de la Voirie et des
Travaux publics. Est-ce que ces gens-là auront l'assentiment des Travaux
publics et de la Voirie?
M. SAINT-PIERRE: Je ne sais pas s'ils auront l'assentiment, mais il est
certain que s'ils viennent nous rencontrer, nous serons heureux de les
rencontrer.
M. LOUBIER: Mais actuellement il n'y a pas de décisions de
prises?
M. SAINT-PIERRE: Non, on n'a pas donné d'assentiment mais...
M. LOUBIER: Alors vous leur dites...
M. SAINT-PIERRE: La cité de Québec a décidé
par elle-même, je crois d'étudier le projet pour
elle-même...
M. LOUBIER: Non, mais ultérieurement il faudra...
M. SAINT-PIERRE: ... les promoteurs ont donné certains signes
qu'il y avait un moyen de financement qui semblait être en dehors de
l'aide du gouvernement.
M. LOUBIER: C'est parce que le consentement du gouvernement ou
l'assentiment semble être absolument essentiel.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment..
M. LOUBIER: Parce que, évidemment, vous pourrez...
M. SAINT-PIERRE: Il appartient au conseil des ministres de prendre des
décisions comme celles-là, d'approuver, ou de ne pas approuver.
D'ailleurs le ministre de la Voirie lui-même est au courant et il en est
même question parfois dans les conversations. Mais qu'on donne son
assentiment ou non, je crois que non seulement le gouvernement mais tous les
intéressés devront s'occuper du projet.
M. LOUBIER: Oui, parce que, à ce moment-là, on est tout de
même pas pour les laisser commencer les travaux s'ils n'ont pas
l'assurance que le gouvernement va au moins accorder...
M. SAINT-PIERRE: En ce qui regarde les subventions ou autres choses, je
ne suis pas celui qui peut vous le dire dans le moment.
M. LOUBIER: Non, au point de vue subventions, ils n'en auront pas
apparamment.
M. SAINT-PIERRE: La coopération du gouvernement est
toujours...
M. LOUBIER: Je trouve ça injuste parce que ce n'est pas une
question locale et le gouvernement semble voir, dans ces projets-là, une
question purement d'intérêt local, quand on essaie de faire
comprendre que cela dépend...
M. SAINT-PIERRE: Non, le gouvernement comprend...
M. LOUBIER: ... d'un point important au point de vue
géographique...
M. SAINT-PIERRE : Je crois que l'on se méprend en pensant que le
gouvernement n'est pas intéressé à ce projet ou à
d'autres projets qui seraient de nature à faciliter les communications
entre la rive-sud et la rive nord. Je crois même qu'ils sont très
très soucieux de pouvoir régler tous les problèmes
lorsqu'ils se présentent.
M. LOUBIER: Oui, mais cela sans débourser aucun sous, sans donner
de subventions, sans participer financièrement...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, il y a toujours une partie de notre budget
qui est pour les imprévus. Si, advenant des cas comme ça, nous
avions un montant de versé pour...
M. LOUBIER: Imprévus de $50 millions, je pense que
ça...
M. SAINT-PIERRE: Non,$50 millions c'est.. M. LOUBIER: ... c'est de
l'imprévu.
M. SAINT-PIERRE: D'ailleurs c'est un peu l'erreur du
député de Bellechasse qui parlait hier d'un gros montant. On ne
peut pas dépenser $50 millions dans un an, dans la construction d'un
édifice ou autre...
M. LOUBIER: Non, non.
M. SAINT-PIERRE: ... il n'y a aucune facilité à
dépenser. Alors on ne doit pas prévoir $50 millions pour un an.
On ne peut pas parler de subventions de $50 millions lorsque l'on dit que le
projet doit être fait par une corporation. Je ne pense pas que le
gouvernement doit intervenir et souscrire $50 millions...
M. LOUBIER: Non, non, je vous ai donné un chiffre...
M. SAINT-PIERRE: Si une corporation... Est-ce que le
député de Bellechasse est actionnaire dans une nouvelle
compagnie?
M. LOUBIER: Non, je n'ai pas ce privilège-là et au stade
où c'est rendu là, je pense que je ne prendrais pas le risque
d'en investir.
M. SAINT-PIERRE: Vous m'encouragez à y penser
sérieusement.
M. RUSSELL: Le ministre a donné tout à l'heure un chiffre
de $462,000: avances aux firmes d'ingénieurs. Ensuite il a donné
un montant: dépenses pour sondage, $462,000...
M. SAINT-PIERRE: Je me suis trompé là, c'est
$443,013.64...
M. RUSSELL: Où, pour le sondage?
M. SAINT-PIERRE: Pour les sondages; les honoraires sont toujours de
$462,002. Je l'ai remarqué, j'étais pour le dire.
M. GOSSELIN: Maintenant, M. le Président, en ce qui a trait
à la nouvelle maison de Paris, je crois qu'il y a eu un montant assez
considérable...
M. BOUDREAU: Je m'excuse, avant dépasser à cet article,
j'ai quelque chose, j'aurais une petite question à poser au ministre,
concernant le pont de l'Ile, actuellement, le pont Montmorency. Est-ce que le
ministre a des chiffres sur ce que ce pont-là coûte d'entretien?
J'ai l'occasion de passer assez souvent sur ce pont-là, presque tous les
jours; j'ai remarqué que souvent il y a des hommes qui travaillent sur
ce pont-là. Il semble terriblement fragile ce pont-là. Est-ce que
j'ai raison ou non?
M. SAINT-PIERRE: La chaussé du pont est de 20 pieds...
M. BOUDREAU; On a refait la chaussée.
M. SAINT-PIERRE: Non, mais dans sa largeur, elle est de vingt pieds.
Elle a été réparée, je pense, il y a deux ans?
M. BOUDREAU: Il y a deux ans, oui.
M. SAINT-PIERRE: Et puis, évidemment, l'entretien d'un pont
considérable demande toujours des équipes assez souvent pour
faire certaines réparations; soit du pavage, soit des garde-corps. Il y
a toujours quelque chose qu'il faut...
M. BOUDREAU: Apparamment le pavage actuel serait en bon matériel:
c'est pas mal, ça n'a pas l'air à avoir bronché. Mais, il
y a quelques années, nous avons fait des travaux sur les bases, dans le
fleuve. Il y a quelque chose sur les bases de béton qui s'est
désagrégé.
M. SAINT-PIERRE: C'est du remplissage de béton qu'il a fallu
faire derrière les revêtements de granit, parce que parfois
à la longue, le béton se désagrège et il faut faire
du remplissage...
M. BOUDREAU: A un moment donné, on a
fermé le pont; on l'a fermé pendant une journée ou
deux. On a donné des avis qu'il ne fallait pas traverser, que le pont
avait été jugé dangereux.
M. SAINT-PIERRE: Quand ça?
M. BOUDREAU: Il y a deux ans de cela.
M. SAINT-PIERRE: Dangereux?
M. BOUDREAU: Oui, oui, c'est vrai.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas parce que le pont était dangereux,
mais c'était la pose d'une couche antidérapante qui
empêchait la circulation. Cela aurait été dangereux de
circuler tant que ce n'était pas... tant que le revêtement
n'était pas sec.
M. BOUDREAU: La couche antidérapante sur le pavé, j'en ai
eu connaissance. On la faisait d'un côté et l'on pouvait traverser
de l'autre.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas le même matériel. La
particularité du pavage qui a été fait là, c'est
qu'il y avait du sable qui était lancé, du sable sous pression
qui était lancé. Alors, s'il y avait eu des automobiles qui
étaient passées, il aurait pu y avoir des dommages aux autos, et
pour les yeux à part cela, c'était un danger...
M. BOUDREAU: D'ailleurs, on nous avertisait de lever nos vitres en
passant.
M. SAINT-PIERRE: C'était pour cela. Alors c'était un
danger...
M. BOUDREAU: Mais j'ai eu connaissance qu'on a travaillé dans le
lit de la rivière, on a...
M. SAINT-PIERRE: ... on travaille toujours dans le lit de la
rivière, ça arrive souvent pour tous les piliers; pour les
piliers du pont de Québec, c'est la même chose. Cela arrive
souvent que des experts descendent sur les piliers pour les examiner, pour
faire même... souffler du béton, faire des analyses. Mais
actuellement, il y a la surveillance des ponts et même nous travaillons
parfois sous les piliers. Sur un pont, une inspection a été faite
et il y avait un pilier qui était complètement accroché
à la charpente, il ne le supportait pas, il était accroché
à celle-ci.
M. BOUDREAU: Ah bon!
M. SAINT-PIERRE: Pas ici, pour un pont dont nous avons une photographie
où le pilier ne le supportait pas, il était
accroché...
M. RUSSELL: Pas le pont Jacques-Cartier? M. SAINT-PIERRE: Non.
C'était...
M. BOUDREAU: D'un autre côté, on parlait tout à
l'heure du pont qui relierait éventuellement Beaumont à
l'île d'Orléans. L'année dernière
l'Hydro-Québec a fait des travaux, a dû faire des sondages qui
devraient être utiles à votre ministère?
M. SAINT-PIERRE: Absolument.
M. BOUDREAU: Enfin, les bases où sont installées les
grosses tours...
M. SAINT-PIERRE: Ah oui! L'étude est complète, vous avez
bien raison, si vous l'aviez dit avant, votre collègue l'aurait su.
M. BOUDREAU: Oui...
M. SAINT-PIERRE: Je veux encore vous dire que je vous remercie.
M. RUSSELL: Le ministre vient d'apprendre quelque chose.
M. SAINT-PIERRE: Oui, évidemment, ceux qui demeurent en dehors de
Québec, ne savent pas tout ce qui se passe à Québec.
Les études sont faites constamment pour...
M. LOUBIER: Non, non. L'Hydro a fait des études, mais pas dans le
lit du fleuve, les piliers sont...
M. SAINT-PIERRE: Sur la côte. La route entre les deux ponts...
M. GOSSELIN: Le ministre...
M. LOUBIER: ... devrait traverser l'île. Mais seulement les
études qui ont été faites par l'Hydro...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment les approches...
M. LOUBIER: ... ne sont pas du tout sur la simple...
M. SAINT-PIERRE: Mais là, évidemment...
Un pont se construit dans un endroit où le sol est le plus solide
possible.
M. LOUBIER: Bien oui!
M. SAINT-PIERRE: Il est arrivé qu'un pont soit bâti
à un endroit...
M. LOUBIER: Mais ça, c'est sur les rives.
M. SAINT-PIERRE: Mais oui, mais c'est déjà
arrivé.
M. LOUBIER: Ils peuvent le faire...
M. SAINT-PIERRE: L'Hydro a fait unpilier dans l'eau d'ailleurs.
M. LOUBIER: Mais moi, je ne crois pas qu'un pilier dans l'eau...
M. BOUDREAU: Les battures sont là...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas dans le fleuve, mais c'est sur le
bord.
M. LOUBIER: C'est sur le bord.
M. SAINT-PIERRE: Sur les ponts, est-ce que vous avez d'autres
questions?
M. BEAUPRE: Le téléphérique pour la rivière
Saint Charles, est-ce qu'il doit commencer bientôt?
M. SAINT-PIERRE: C'est commencé, vous ne le saviez pas?
M. BEAUPRE: J'ai vu des hommes travailler.
M. SAINT-PIERRE: Ils devaient commencer la semaine dernière.
M. RUSSELL: Le contrat est donné?
M. SAINT-PIERRE: Le contrat est donné.
M. BEAUPRE: Est-ce que les raccordements vont être faits cet
été?
M. SAINT-PIERRE: C'est la Voirie. On dit qu'ils vont être
exécutés en mai, mais je ne le sais pas.
M. BEAUPRE: Quel est le coût de ce pont?
M. SAINT-PIERRE: Le prix de la plus basse soumission.
M. LOUBIER: Quelle est la plus basse soumission?
M. SAINT-PIERRE: Bien, tout de même...
M. LOUBIER: Bien, c'est votre député qui demande
ça...
M. BEAUPRE: Ce n'est pas une curiosité mal placée.
M. SAINT-PIERRE: Mais non.
M. RUSSELL: Posez la question au feuilleton, s'il vous plaît.
M. LOUBIER: Le ministre a l'air d'être grippé.
M. SAINT-PIERRE: Non, la grippe s'en va.
M. GOSSELIN: Elle s'en va, mais elle laisse des traces.
M. SAINT-PIERRE: Vous l'avez pris. Le montant de la plus basse
soumission est de $574,226.88, l'entrepreneur est Sud Limitée, 1160
Belvédère, Québec. Il y a onze soumissionnaires. La plus
haute soumission était de $868,144. Cela fait une différence de
$341,000 entre la plus basse et la plus haute.
M. RUSSELL: Quel était le cinquième?
M. SAINT-PIERRE: Le cinquième soumissionnaire, O'Connell.
M. RUSSELL: Quel prix?
M. SAINT-PIERRE: $639.430. $160,000 de plus.
M. RUSSELL: Faut pas prendre le plus haut et le plus bas et dire qu'il y
a une économie de $300,000.
M. SAINT-PIERRE: Entre le plus haut et le plus bas aussi, ça fait
une différence. Pourquoi une économie entre celui du centre?
Pourquoi celui du centre plutôt qu'un autre?
M. RUSSELL: Bien, ça fait toujours la moyenne.
M. SAINT-PIERRE: Pourquoi une moyenne? Dans les soumissions, une
moyenne? $547,000, $639,000, $641,000 le septième. Cela fait rien que
$2,000 de différence pour une moyenne. $659,000 le troisième.
Rien que $20,000. Alors,
ce n'est pas la moyenne. Si l'on voulait avoir la moyenne, il faudrait
absolument additionner tous les chiffres et les diviser par deux.
M. RUSSELL: Pardon? diviser par deux, bien non, diviser par le total des
soumissions.
M. SAINT-PIERRE: C'est ça.
M. RUSSELL: Diviser par deux? Il y a onze soumissionnaires.
M. SAINT-PIERRE: Vous additionnez tous les chiffres et vous divisez par
douze, c'est ça.
M. RUSSELL: Par douze, il y a douze soumissionnaires.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre peut nous dire si, dans la
préparation des plans de ce pont, on a prévu la canalisation de
la rivière Saint-Charles, éventuellement?
M. SAINT-PIERRE: Les ingénieurs qui s'occupent de canalisation
sont venus nous voir pour vérifier, pour voir si tout était
conforme. C'est approuvé.
M. GOSSELIN: Voici, M. le Président, au sujet de la maison du
Québec à Paris, est-ce que l'honorable ministre pourrait nous
dire, d'abord, si la province possédait déjà à
Paris une maison...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. GOSSELIN: ... qui a été vendue. A quel prix?
M. SAINT-PIERRE: Trois millions de nouveaux francs. Elle n'est pas
vendue d'ailleurs encore.
M. GOSSELIN: Elle n'est pas vendue encore.
M. SAINT-PIERRE: Non, parce que nous n'avons pas encore
déménagé. Nous sommes encore installés dans la
vieille bâtisse; pas la vieille, mais l'ancienne.
M. GOSSELIN: Maintenant, nous savons que la province s'est portée
acquéreur d'une autre résidence...
M. SAINT-PIERRE: Oui, sur la rue Pergolèse, à Paris. C'est
dans un centre qui est près de la place de l'Etoile.
M. GOSSELIN: Quelles sont les raisons principales qui ont motivé
ce changement?
M. SAINT-PIERRE: Une raison majeure fut que nous avions besoin de plus
d'espace.
M. GOSSELIN: Est-ce que ça n'avaitpas été
prévu, au tout début, lors de l'achat de la dernière
maison?
M. SAINT-PIERRE: Cela a été prévu, mais
évidemment, c'était une expérience nouvelle.
Il, GOSSELIN: Combien la province va-t-elle perdre dans cette
transaction?
M. SAINT-PIERRE: La province ne perd rien, elle y gagne. Elle y gagne
absolument, parce qu'elle a besoin de développer davantage la
délégation. Et, ce qu'elle fait là, elle se place dans un
site qui est beaucoup plus connu. Nous sommes mitoyens avec l'ambassade
d'Allemagne. Nous sommes à quelques centaines de pieds de l'avenue Foch
et au Bois-de-Boulogne.
M. GOSSELIN: Il y aurait tout de même, M. le Président, une
situation qui est bien cocasse dans toute cette question d'une maison de
Québec à Paris. Voici que nous sommes une population d'environ
six millions et que nous avons jugé à propos de nous installer
à Paris; nous dépensons une somme qui peut-être ira pas mal
au-delà d'un million de dollars. La France qui, elle, a une population
d'au-dessus de soixante millions, ne juge pas à propos d'avoir une
résidence, autre chose qu'une résidence qui peut valoir
peut-être $50,000 ou $60,000 ici dans la province de Québec. S'il
s'agit là comme ailleurs d'une politique de grandeur de la part du
gouvernement et si l'on veut essayer de démontrer qu'on a des
échanges je ne peux pas voir d'autres raisons que cela je
pense bien qu'il en aurait coûté encore meilleur marché
d'avoir loué un local quelconque que d'avoir installé, d'avoir
fait une dépense aussi...
M. SAINT-PIERRE: Evidemment...
M. GOSSELIN: ... fabuleuse que celle qu'on a faite, et je doute beaucoup
aussi de ce que cela peut rapporter parce que jusqu'à présent,
cela n'a servi...
M. SAINT-PIERRE: Cela ne rapporte pas d'argent.
M. GOSSELIN: ... qu'à recevoir les déléga-
tions du Québec bien plus qu'à recevoir les gens de la
France qui auraient semblé être intéressés à
venir ici, dans la province de Québec.
M. SAINT-PIERRE: Si je pouvais dire quelque chose sur ce sujet,
premièrement...
M. RUSSELL: On vous le permet, M. le ministre.
M. SAINT-PIERRE: ... le ministère en charge des
délégations lui-même, c'est le ministère de
l'Industrie et du Commerce. Le ministère des Travaux publics construit
les édifices pour les autres ministères ou enfin nous supervisons
les bâtisses. Mais, s'il s'agit de relations entre deux pays,
évidemment le ministère de l'Industrie et du Commerce et les
autres ministères, le ministère des Affaires culturelles, le
ministère du Tourisme, enfin les autres ministères auront
probablement des bureaux dans le nouvel édifice tandis que nous, les
Travaux publics, nous serons propriétaires. Nous n'aurons pas de bureau,
comme ministère des Travaux publics, dans l'édifice qui sera
terminé pour le premier septembre environ et qui sera occupé par
les ministères que je viens de nommer et d'autres ministères,
comme le ministère de l'Education et d'autres.
Maintenant, en autant que ces questions-là peuvent être
posées, évidemment, si celui qui parle actuellement ou celui qui
l'interroge pense à la construction de l'édifice lui-même,
là, je crois que nous pourrons vous répondre, vous donner toutes
les réponses. Quant à la décision...
M. RUSSELL: Quel est le prix d'achat de la première maison
à Paris?
M. SAINT-PIERRE: C'était $280,000. M. RUSSELL: $280,000. M.
GOSSELIN: Et avec les réparations? M. SAINT-PIERRE: Environ...
M. RUSSELL: Combien les réparations ont-elles
coûté?
M. SAINT-PIERRE: Environ $390,000, je crois.
M. RUSSELL: Quelle est la dépense, en tout, des
réparations?
M. SAINT-PIERRE: Réparations et coût...
M. RUSSELL: Ah! le coût est compris?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. RUSSELL: On dit $280,000 pour l'achat...
M. SAINT-PIERRE: Si ma mémoire est bonne, c'est $280,000.
M. RUSSELL: Pour l'achat?
M. SAINT-PIERRE: Et environ... disons près de $400,000. Le
coût de la bâtisse s'est chiffré par $400,000 environ,
lorsque les réparations ont été faites.
M. RUSSELL: Quels sont les chiffres exacts, M. le Président?
M. SAINT-PIERRE: Les chiffres exacts, on ne les a pas. On peut se les
procurer, je ne les ai pas ici.
M. GOSSELIN: Maintenant, vous avez dépensé à ce
jour, pour le nouvel immeuble que vous avez acheté, à ce qu'on
peut voir dans le livre des comptes publics à la page 679, la somme de
$780.980.53.
M. SAINT-PIERRE: Oui, pour l'année 64/65.
M. GOSSELIN: Oui. Et, où en est-on maintenant dans les
dépenses sur cette maison du Québec à Paris?
M. SAINT-PIERRE: Cette maison du Québec, le coût fut de
$660,000.
M. RUSSELL: Cela, c'est l'achat.
M. SAINT-PIERRE: Oui. Trois millions de nouveaux francs.
M. RUSSELL: $660,00 d'achat. M. SAINT-PIERRE: $660,000.
M. RUSSELL: Cela, c'est la maison numéro deux.
M. SAINT-PIERRE: Maison numéro deux.
M. RUSSELL: Combien les réparations ont-elles coûté
jusqu'ici?
M. SAINT-PIERRE: Les réparations, a ce jour... Evidemment, il y a
des contrats de donnés, elles ne sont pas terminées.
M. RUSSELL: Le prix des contrats?
M. SAINT-PIERRE: Actuellement, les contrats qui sont donnés...
Evidemment il y a eu les frais...
M. GOSSELIN: Les frais de transaction.
M. SAINT-PIERRE: ... les frais de transaction. ..
M. GOSSELIN: $120,000. La commission à l'agent vendeur, c'est
$33,000, 5%. Les frais d'acquisition qui sont...
M. GOSSELIN: Qui était l'agent vendeur en l'occurence?
M. SAINT-PIERRE: Bien, c'était une compagnie qui portait le nom
de...
M. GOSSELIN: C'est une compagnie française.
M. SAINT-PIERRE: Nous allons vous le donner. C'est une compagnie
française. L'agent d'immeuble, les frais de notaire et d'acquisition.
Avec la taxe chargée de $40,040. Ce qui fait le total de $733,040. Pour
former ce montant-là, je pense que vous voyez aux comptes publics
d'ailleurs...
M. LE PRESIDENT: Oui, oui. M. RUSSELL: Maintenant...
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'en 1945, les acheteurs sont Me Pierre
Chantenois et Maurice Pasteau qui ont fait, qui sont des notaires... Je crois
que c'est $343... Evidemment il y a l'ascenseur, la Société
d'entreprise et de canalisation de couvertures. Ce sont les dépenses qui
ont été faites en 64-65 pour le toit...
M. GOSSELIN: Alors...
M. SAINT-PIERRE: ... pour la même bâtisse.
M. GOSSELIN: Alors, depuis le chiffre qui apparaît au livre des
comptes publics, est-ce qu'il y a eu d'autres dépenses faites?
M. SAINT-PIERRE: Ah oui! M. GOSSELIN: A quel montant?
M. SAINT-PIERRE: Surtout actuellement, parce que je crois que
l'édifice tel qu'il était...
Il faut, premièrement, faire le ravalement de la façade et
on construit, actuellement, des espaces pour dix nouveaux bureaux. Le nombre
d'anciens bureaux étaient de quinze et le nombre de bureaux,
c'était dans l'autre édifice cela... Il y en avait 17; il y aura
dix nouveaux bureaux dans la nouvelle bâtisse. Alors il y aura 27
bureaux, 27 bureaux au lieu de 17.
M. RUSSELL: La dépense des honoraires, combien?
M. SAINT-PIERRE: La dépense...
M. RUSSELL: Quel est le montant des contrats donnés en
1965...
M. SAINT-PIERRE: En 1965.
M. RUSSELL: ... qui s'ajoute aux $780,000 que nous avons
déjà?
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, ce n'est peut-être pas en 1965, oui
en 1965, ici. Voici. Premièrement, l'architecte en charge est Fernand
Dufaux de Paris; les transformations: premièrement, la première
transformation, qui est indiquée ici, est de $21,580. Elle est
actuellement dans les comptes; elle est effectuée par la
Société de canalisation et de couvertures. L'ascenseur qui sera
posé coûtera $9,110.
M. GOSSELIN: Ici, vous avez $2,717.53 pour l'ascenseur.
M. SAINT-PIERRE: C'est un acompte. Il y aura cela de moins; le
coût de l'ascenseur est de $9,110.
M. RUSSELL: M. le Président, nous avons un montant actuellement
de $780,980,53 qui apparaît aux comptes publics, ici, à la page
679. Ce que nous cherchons à savoir, ce n'est pas de...
M. SAINT-PIERRE: Vous ne devez pas avoir...
M. RUSSELL: ... c'est juste le montant additionnel à cela.
M. SAINT-PIERRE: Additionnel à cela, bien c'est cela. Les
montants additionnels, je vous les donne, par les contrats; ce sont des
contrats qui sont donnés par les demandes de soumissions. Je vous
donnerai le total après, si vous voulez. Si vous voulez l'avoir tout de
suite, je peux vous le dire. Le total des réparations,
enfin, l'habillage des murs, si vous voulez, les décorations,
constructions et réparations montent à $305,000. Ce sont les
réparations de l'édifice et l'addition d'une annexe.
M. GOSSELIN: On peut conclure que toute cette bâtisse-là
qui sera à la province coûtera environ $1 million.
M. SAINT-PIERRE: Je crois. Peut-être quelques dollars de plus. Il
s'agissait évidemment de la rénover entièrement, parce
qu'elle était... La construction est modifiée à
l'intérieur; à l'extérieur, une annexe est ajoutée
pour permettre le plus grand nombre de bureaux possible et une salle de
réunion, ainsi qu'un logement pour le délégué.
Celui-ci logera dans l'édifice.
M. RUSSELL: Si je comprends bien, lorsque cette construction sera
complétée, nous serons propriétaires de deux maisons
à Paris.
M. SAINT-PIERRE: Nous serons propriétaires de deux maisons
à Paris. Dans le moment, nous sommes propriétaires de deux
maisons, mais nous ne resterons pas propriétaires parce que nous avons
une option offerte à prix ferme de 3 millions de francs.
M. RUSSELL; Cela représente quoi environ? M. SAINT-PIERRE:
$660,000,... M. RUSSELL: $660,000.
M. SAINT-PIERRE: ... le même prix que nous avons payé pour
celle-là. La différence du prix sera la réfection et la
rénovation de l'édifice.
M. RUSSELL: En somme, nous la vendons à peu près le prix
qu'elle nous a coûté pour l'achat et pour les
réparations?
M. SAINT-PIERRE: L'autre, non, nous la vendons $660,000. Elle nous a
coûté $400,000, et nous avons épargné pendant trois
ans le coût de la location qui aurait été, dans un tel
édifice, de plusieurs milliers de dollars par mois, comme celui qu'on
occupait sur...
M. GOSSELIN: M. le Président, je crois bien que ceci
résume en partie les questions que nous désirions poser à
l'honorable ministre. Je désirerais soumettre la motion suivante
à l'effet que le poste budgétaire 7 soit retenu, qu'il ne soit
pas approuvé afin de nous permettre de faire notre discussion
générale...
M. SAINT-PIERRE: Ah oui!
M. GOSSELIN: ... sur les crédits du ministère des Travaux
publics, lorsque nous retournerons en Chambre. Maintenant, j'aimerais remercier
l'honorable ministre ainsi que ses collaborateurs immédiats pour la
collaboration qu'ils ont apportée dans les réponses aux questions
que nous avons posées, et j'espère bien que nous aurons
l'occasion de nous revoir encore l'an prochain.
M. SAINT-PIERRE: A la même place? M. GOSSELIN: A la même
place!
M. LE PRESIDENT: Si je comprends bien, les postes budgétaires 1
à 6 sont adoptés, et le poste 7 reste sujet à discussion
en Chambre...
M. GOSSELIN: ... ce qui nous permettra de faire la discussion
générale...
M. LE PRESIDENT: ... ce qui vous permettra de faire la discussion
générale sur tous les articles.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je voudrais vous remercier de
la manière très habile dont vous avez conduit les débats,
et aussi remercier mes adversaires de nous avoir posé des questions qui
nous ont éclairés davantage.
M. GOSSELIN: Pas vos adversaires, vos collaborateurs!
M. SAINT-PIERRE: Adversaires politiques, les membres de l'Opposition qui
nous ont posé des questions, qui nous ont permis de faire un examen de
conscience, et en même temps, de pouvoir l'an prochain, lorsque nous
serons tous au même endroit, discuter de nouveau avec la même
gentillesse. Je vous remercie.
M. BOUDREAU: Ce n'est pas aussi sûr que le pont de Québec,
ça?
M. SAINT-PIERRE: Le pont de Québec est sûr, n'est-ce
pas?
M. LE PRESIDENT: Alors, c'est terminé. Merci, M. le ministre, et
tous les membres.