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Agriculture et Colonisation
(Trois heures et quinze minutes de l'après-midi)
M. DEMERS (président du comité des crédits):
Nous allons, si vous le voulez, étudier les prévisions
budgétaires de l'Agriculture et de la Colonisation. Si le ministre a un
mot à dire, je lui cède la parole.
M. VINCENT: M. le Président, c'est réellement pour
moi un plaisir et un honneur de présenter, pour la première fois,
les prévisions budgétaires du ministère de l'Agriculture
et de la Colonisation.
Tout d'abord, je voudrais, dans l'intérêt des membres du
comité, pour l'information des membres du comité, et aussi pour
l'information générale, donner la philosophie qui nous a
inspirés et qui nous inspire au ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation dans la préparation de notre législation et aussi
dans la préparation des prévisions budgétaires que nous
avons présentement devant nous.
D'abord, M. le Président, le temps n'est plus où l'on
pouvait se contenter d'une politique agricole élaborée au jour le
jour. Si l'on veut appliquer à l'agriculture et je crois que cela
est généralement admis les mêmes notions de
rentabilité qu'il est convenu d'appliquer à toute autre
industrie, il devient de plus en plus nécessaire d'opérer en
fonction d'un plan de longue haleine et d'établir des projections selon
les techniques les plus modernes.
S'il était possible de prévoir avec précision ce
que sera l'agriculture de demain, la tâche des législateurs et
particulièrement du ministère de l'Agriculture, serait grandement
simplifiée et facilitée. Malheureusement, il existe tant
d'impondérables et, avec les progrès de la science, ces
impondérables se réalisent avec une vitesse telle, quand on
regarde les perfectionnements de la technique qui sont si rapides, que l'on
peut tout au plus tenter d'établir certaines tendances seulement. Mais,
à la lumière de ces tendances, il devient ensuite possible
d'élaborer une politique à long terme, mais cette politique doit
être suffisamment souple pour pouvoir s'adapter aux contingences d'un
avenir plus ou moins rapproché.
Demain, les facteurs de base comme le sol arable et le capital à
notre disposition ne présenteront probablement pas de problèmes
insurmontables, surtout si l'on tient compte des progrès qui ne
manqueront pas de se réaliser dans ces domaines, comme dans tous les
autres d'ailleurs. Le développement des connaissances, des nouvelles
techniques permettront sans doute un accroissement considérable de la
production agricole. Cet accroissement de la production aggravera
sûrement les problèmes de la commercialisation, mais l'action
concertée du syndicalisme agricole, en collaboration avec les
différents niveaux gouvernementaux et les besoins toujours croissants de
la population, réussiront probablement à résoudre les
difficultés que nous rencontrerons.
Mais là où le problème sera le plus sérieux,
c'est au niveau de l'homme considéré en tant qu'exploitant.
L'agriculteur de demain devra être un professionnel doublé d'un
homme d'affaires. L'étendue des connaissances qui lui seront
nécessaires, la complexité des instruments qu'il aura à
manier, seront telles que sa formation de base devra être
l'équivalente de celle de tous les autres professionnels. C'est beaucoup
exigé si l'on considère que la moyenne d'instruction de nos
agriculteurs du Québec n'atteint même pas une 8e année,
mais il faudra en arriver là bon gré mal gré. Il nous faut
bien admettre que l'ère de Maria Chapdelaine est révolue.
Déjà l'agriculteur d'aujourd'hui et surtout son fils n'acceptent
plus de vivre dans des conditions intenables, de trimer d'une noirceur à
l'autre pour assurer à sa famille le strict minimum. Il sait qu'il a
droit à un standard de vie comparable à celui des autres classes
de la société, et rien de moins ne saurait le contenter.
Si nous ne parvenons pas à trouver une solution à ce
problème angoissant, la génération actuelle ne passera pas
sans qu'au moins la moitié de nos terres dans certaines régions
de la province ne soient abandonnées, faute d'exploitants.
Il est évident que les agriculteurs et les hommes politiques que
nous sommes ne pouvons que souhaiter la réalisation de ces justes
aspirations de tous les agriculteurs québécois.
Dans la mesure où il est possible de prévoir ce que sera
l'agriculture de demain, dans la mesure où nous pouvons influencer le
développement, dans la même mesure sommes-nous capables de tracer
les grandes lignes d'une politique agricole à long terme. A
l'intérieur de ces réserves et en tenant compte des tendances
plus marquées qui ne trompent habituellement pas, je crois que, pour
préparer l'agriculture de demain, la politique du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation devra se concentrer sur quatre grands
champs d'action: 1) L'aménagement 2) Le financement
3) L'information 4) La commercialisation.
Il faut, de toute nécessité, reviser nos conceptions
traditionnelles de l'agriculture, ayant toujours en vue la notion moderne de
rentabilité.
Dans l'aménagement de nos exploitations agricoles, il faudra
tenir compte de la capacité de nos sols, de leurs réactions
à certains additifs, et choisir les cultures qui s'y adapteront le mieux
dans le contexte de la région. On devra considérer
également les limitations climatiques et les exigences de la mise en
marché. Cela pourrait bien avoir pour résultat une
régionalisation plus ou moins intensive des cultures. Quant à
l'étendue des fermes, elle devra être déterminée en
fonction des besoins de l'agriculteur et de sa spécialisation.
L'hydraulique agricole sera un facteur d'une importance capitale. Au
rythme actuel où vont les choses, et je crois que c'est reconnu de tout
le monde, de tous les membres du comité, par les nombreuses lettres que
nous recevons, il faudrait cent ans pour aménager le territoire
actuellement exploité. D'où la nécessité d'une
politique de rattrapage. Le gouvernement actuel est pleinement conscient de ce
problème et c'est pourquoi le conseil des ministres a accepté le
principe d'un plan quinquennal de drainage qui prévoit
l'aménagement de 8,000 milles de cours d'eau municipaux et
l'installation de cinquante millions de pieds de drainage souterrain. Au cours
des dernières années, ces travaux d'aménagement n'ont pas
suivi le rythme du progrès technique, ni même le rythme des
investissements dans l'agriculture, alors qu'ils auraient dû les
précéder pour leur donner une pleine efficacité et assurer
le développement harmonieux du secteur agricole.
Mais nous ne pouvons parler d'aménagement sans remettre
entièrement en question les solutions apportées jusqu'ici au
financement des entreprises agricoles. Les investissements devront être
faits d'une façon rationnelle en fonction des besoins réels de
l'exploitant. Nous devrons sans doute multiplier les spécialistes pour
guider les agriculteurs dans l'orientation et la gestion de leur exploitation.
Il faudra également penser à protéger les investissements.
C'est pourquoi nous voulons instaurer un régime
d'assurance-récolte et que les experts du ministère travaillent
présentement à la préparation d'un projet
d'assurance-bétail. Toujours dans le but d'assurer la protection des
investissements de l'agriculteur, le gouvernement vient de modifier le
régime des bons de garantie dans l'industrie laitière.
La révision de toute la structure financière de
l'agriculture nécessitera probablement une refonte complète des
lois du crédit agricole afin de les coordonner, de les assouplir pour
permettre les investissements nécessaires dans le sol, les
bâtiments, les troupeaux, la machinerie, etc. Nous sommes
déjà au travail dans ce domaine et les résultats ne
devraient pas tarder à se matérialiser.
D'ailleurs, cette question du crédit agricole était
reconnue même par l'ancien gouvernement car un travail avait
déjà été commencé pour tracer de nouvelles
lignes ou encore des réformes aux structures actuelles de l'Office du
crédit agricole.
Dans toutes les réformes, il ne faut jamais perdre de vue
l'élément humain. Les institutions ne peuvent seules
évoluer. Il faut que l'homme suive le même rythme
d'évolution. Si l'agriculteur de demain doit être un professionnel
doublé d'un homme d'affaires, comme je l'ai déjà dit, il
faudra lui procurer les moyens d'opérer la transformation qui
s'impose.
Le gouvernement devra prendre les mesures nécessaires pour
élever, substantiellement et dans un laps de temps limité, le
niveau d'instruction de l'agriculteur afin qu'il possède une formation
de base comparable à celle de tout autre professionnel. On devra fournir
à l'agriculteur les notions de commercialisation qui lui seront
nécessaires dans l'administration de son exploitation et la mise en
marché de ses produits. Des cours spéciaux dans un régime
d'éducation permanente devront aussi être à sa disposition
pour lui permettre de suivre l'évolution de la science et de la
technique.
Quant à la recherche scientifique, elle devra être
basée sur la réalité, c'est-à-dire centrée
sur les besoins réels de l'agriculteur et sur les
nécessités de tous les jours. Cela suppose qu'elle sera
organisée de façon rationnelle, que l'on déterminera les
priorités dans un programme d'ensemble conçu pour couvrir tous
les secteurs, que l'on coordonnera tous les efforts pour éviter le
double emploi. La science étant la plus internationale de toutes les
activités humaines, il faudra savoir bénéficier des
recherches qui se poursuivent en dehors des frontières de notre
province.
Pour que la recherche porte réellement des fruits, il faut que
les résultats franchissent les murs des laboratoires. Les agriculteurs
doivent être mis au courant dans le plus bref délai possible.
Cela, c'est très important. C'est là le rôle de la
vulgarisation. Le vulgarisateur doit se rapprocher beaucoup plus du producteur
et assurer la liaison la plus intime entre le chercheur et l'agriculteur.
La vulgarisation auprès des exploitants exigera, en plus, des
agents bien spécialisés dans toutes les phases de la discipline
agricole, qui coopéreront entre eux et avec les agriculteurs, pour
apporter des solutions pratiques aux problèmes d'ordre régional
ou local.
Une vulgarisation bien comprise implique en soi une participation active
du sujet qu'elle veut atteindre, en l'occurrence, l'agriculteur. C'est ainsi
que des démonstrations et des visites dans les fermes-types pourront
être organisées à l'intention des agriculteurs. Un pas a
déjà été franchi dans cette direction. L'automne
dernier, le ministère annonçait son intention d'inscrire la
création de ces fermes-types, dans la région du bas du fleuve,
à la liste des premières réalisations dans le cadre du
plan du BAEQ. Les expériences poursuivies dans ces exploitations
représentatives dans les différentes régions serviront
à établir les politiques d'aménagement et de
crédit, et déterminerons dans une certaine mesure le degré
de régionalisation et de spécialisation de la production. Elles
constitueront également un outil précieux entre les mains des
vulgarisateurs.
Pour compléter l'information de l'agriculteur de demain, en plus
des moyens conventionnels de diffusion comme la presse écrite et
parlée, il faudra exploiter au maximum les moyens les plus modernes de
l'audio-visuel, de l'animation sociale, de l'électronique. Enfin il
faudra utiliser toutes les voies nouvelles que la science réussira
à nous dévoiler.
J'ai parlé jusqu'ici d'aménagement, de financement et
d'information. Or, il ne faut pas oublier qu'un aménagement rationnel,
secondé par un mode de financement simplifié et plus facile
d'accès, entre les mains d'un exploitant hautement qualifié et
constamment à la page, ne peut qu'entraîner un accroissement
sensible de la production, au moins de certaines productions. C'est pourquoi
dans l'élaboration d'une politique agricole à long terme, il faut
inclure peut-être au premier rang, par ordre d'importance, le
problème de la commercialisation ou mise en marché.
Il s'agit peut-être là de la projection la plus difficile
parce qu'elle implique une action coordonnée, sinon conjointe, de la
part des différents niveaux gouvernementaux et de la collectivité
des producteurs par le truchement des syndicats agricoles.
Il s'agit, d'autre part, d'un problème d'envergure et
quand je parle d'envergure c'est d'envergure mondiale qui
inquiète non seulement le Québec et le Canada mais aussi bien les
Etats-Unis et le monde entier. Et pourtant la cause de ce problème est
connue de tous: c'est la différence qui existe dans la variation des
prix agricoles, étant plus lents dans leur montée et souvent plus
rapides dans leur descente. C'est la président Roosevelt qui disait que
« celui qui trouverait un remède à cette situation
mériterait que le monde entier lui élève un monument
».
Donc, on pourrait travailler pour que le monument soit
élevé aux membres du comité!
Il n'y a cependant pas lieu d'être trop pessimiste. Nous pourrons
sans doute améliorer grandement la situation par une discipline des
producteurs, par une augmentation de l'efficacité des organismes
régionaux de préparation et de transformation des produits
agricoles. Ainsi, je crois que l'organisation d'usines laitières
polyvalentes que nous avons déjà entreprise dans la région
du bas Saint-Laurent devra s'étendre à toute la province.
Une préparation plus soignée des produits, une
classification mieux appropriée, une réduction des coûts de
transport, une publicité accrue en faveur de la consommation des
produits du Québec, sont autant de facteurs qui contribueront à
faciliter une mise en marché ordonnée. Enfin, il faudra toujours
apporter une participation active et une collaboration étroite aux
agences nationales comme la Commission canadienne du lait, et
éventuellement à des agences analogues instituées sur une
base internationale.
Une politique à long terme du genre de celle que je viens de
brosser doit nécessairement servir de guide, lorsqu'il s'agit de
déterminer les prévisions budgétaires d'un
ministère, et plus spécialement du ministère qui nous
concerne. Aussi, vous allez constater, quand on y regarde de près, que
déjà les prévisions pour l'exercice financier 67/68 en
tiennent compte. Cette orientation ira sans doute en s'accentuant au cours des
années à venir mais elle n'excluera pas pour autant la
nécessité d'avoir recours bien souvent à des mesures
d'urgence adaptées aux contingences du moment.
Disons, en conclusion, que cette façon d'envisager l'avenir de
l'agriculture du Québec, cette importance accordée à une
planification rationnelle à long terme tout en ne négligeant pas
les besoins de l'heure, ce désir maintes fois exprimé
d'opérer un rapprochement entre le ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation et les agriculteurs, ne doivent pas représenter
uniquement les éléments d'un beau rêve. Il s'agit bel et
bien, au contraire, d'un programme d'action pleinement endossé et
déjà partiellement réalisé par le gouvernement
actuel.
Il ne sera pleinement réalisé cependant qu'en autant que
le gouvernement pourra compter sur la collaboration complète et
entière de tous les
corps intermédiaires qui devront progresser et se transformer
pour répondre aux besoins créés par l'évolution
parallèle de l'agriculture et de la société. Tout le
programme du ministère, tout le programme du gouvernement repose sur ce
principe que je viens d'énoncer. Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: M. Courcy.
M. COURCY: M. le Président, d'abord c'est la
première fois que j'ai l'avantage de voir réunis quelques
employés du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation que
j'ai eu l'honneur de diriger de 1960 à 1966.
Je suis heureux de constater la confiance qu'a mise celui qui m'a
remplacé, celui qui a accepté d'être le titulaire du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, de la confiance qu'il
a mise en ces hommes qui travaillent au ministère depuis nombre
d'années.
Je sais qu'une figure hautement qualifiée dans le domaine
agricole a quitté le ministère pour joindre les rangs de
l'exécutif. Et j'ose espérer que les officiers actuels du
ministère et le ministre lui-même continuent à avoir leurs
coudées franches avec cet employé et je mentionne M. Mercier
à qui je veux rendre un hommage.
Une nouvelle figure est apparue, entre autres, une figure qui
après avoir oeuvré dans le domaine de l'enseignement, de la
commercialisation, dans le domaine du fédéral avait certainement
de bien beaux projets. Je me souviens qu'un jour, regardant de loin le
ministère de l'Agriculture du temps, il avait parlé
d'organisation de broche à foin ou de ferraille. J'ose espérer
que le ministre va réellement s'en servir beaucoup pour que le
ministère de l'Agriculture (si tel était le cas) sorte au plus
vite de cette léthargie. Et, celui-là, aujourd'hui, je lui
souhaite de réussir dans le domaine provincial. Je n'ai pas vu
grand-chose dans le domaine fédéral, je n'ai pas vu grand-chose
où il a passé. Si je le dis c'est qu'à ce
moment-là, je crois que les officiers comme le ministre du temps
travaillaient, dans la mesure du possible, à obtenir un mieux-être
pour les cultivateurs de la province de Québec.
Il est toujours plus facile de critiquer à l'extérieur que
quand on est mêlé directement à la traction de la voiture!
M. le ministre, je souhaite que vous employiez le plus possible ces
capacités pour, en fin de compte, arriver, vous aussi, à donner
à la province la meilleure agriculture que l'on puisse trouver au
Canada.
Maintenant, avant de commencer à discuter article par article, M.
le Président, je me dois de dire que je vais tâcher d'être
leplus objectif dans cette discussion. Je veux et je serais inté-
ressé à savoir directement du ministre quels moyens il entend
prendre pour revaloriser davantage l'agriculture dans la province de
Québec. Je me souviens et vous vous souvenez, M. le Président,
vous qui aujourd'hui, sur votre siège, agissez comme indépendant,
vous vous souvenez que, pendant la campagne électorale du mois de juin
1966 beaucoup d'orateurs de l'Union Nationale criaient au marasme de
l'agriculture, à la décadence de l'agriculture. Même, dans
le programme préconisé par l'Union Nationale, on disait que le
régime Lesage n'avait pris aucune mesure efficace pour remédier
à la situation tragique de l'agriculture. Cela allait mal,
c'était épouvantable à entendre parler une
catégorie d'orateurs dans la province de Québec.
M. VINCENT: C'était même terrible!
M. COURCY: Mais seulement, si nous regardons le discours sur le
budget donné par M. Dozois, tiré des statistiques de 1966,
j'aimerais qu'après avoir pris connaissance de ces statistiques le
ministre actuel nous dise qu'il y a eu réellement exagération.
Parce que, de 1961 à 1966, dans les annexes du rapport du ministre des
Finances, on nous dit que le revenu brut réalisé par les
cultivateurs du Québec atteignait les $657 millions, une augmentation de
9.2% par rapport à 1965. Et, disait-il, au cours de la période
1961-1966, le revenu brut a progressé à un taux d'accroissement
annuel de 5.8%. Le revenu en nature était une composante relativement
stable du revenu brut. L'amélioration, dit-il, est imputable au revenu
monétaire qui augmente de 10.6%, dont 3.2% proviennent des subventions
accordées à l'industrie laitière. Des subventions à
la production. Et du même souffle le ministre des Finances, se basant sur
les chiffres officiels du recensement, donne un revenu net, marque le revenu
net, disait-il, marque une hausse de 37.6% au cours de l'année 65/66
seulement.
Alors, l'amélioration était grande en agriculture et ceci
était dû, j'en suis assuré, aux politiques que nous avions
mises de l'avant pendant les périodes de 1960 à 1966. Et je sais
que ces mêmes politiques, à l'exception de quelques-unes qui ont
été annoncées comme devant disparaître, dans la
généralité, demeureront pour l'avantage des cultivateurs.
Maintenant, je me souviens aussi qu'à un moment donné et
je prends comme témoin le premier minis' "s actuel de la province de
Québec d'autres qui actuellement occupent un siège
ministériel criaient un jour que c'était une erreur monumentale
que d'avoir un seul ministre, et pour l'Agriculture et pour la Colonisation. Le
député de Lotbinière
en était un de ceux-là! Et aujourd'hui, après onze
mois, je regarde et, depuis la prise du pouvoir par ces honorables messieurs,
je n'ai constaté aucun remaniement, je n'ai constaté que ce qui
s'est produit s'est continué.
Aujourd'hui encore il n'y a qu'un ministre de l'Agriculture et de la
Colonisation. C'est vrai que nous avions fusionné les deux
ministères mais si hier il y avait erreur, c'est aujourd'hui au
gouvernement qui a la responsabilité de diriger les destinées des
ministères de voir à corriger cette erreur si erreur il y a eue,
ce que je ne crois pas...
M. VINCENT: On n'a pas besoin...
M. COURCY: ... mais je prends les déclarations du premier
ministre actuel et des anciens membres de l'Opposition qui ont crié
à une erreur monumentale quand le gouvernement précédent
avait décidé de fusionner ces deux ministères. Et si je
regarde le budget présenté, M. le Président, je prends le
premier budget de l'Union Nationale je dois dire qu'en 61/62 le budget du
ministère de la Colonisation n'était que de $39 millions et la
dernière année où nous étions au pouvoir et que je
dirigeais les destinées du ministère de l'Agriculture nous
pouvons trouver un montant total de $94,390,300. C'est dire qu'il y a eu un
grand pas fait dans l'amélioration du ministère de l'Agriculture.
Pour avoir à un certain moment diminué d'environ $250,000 le
budget du ministère de l'Agriculture, nous avons entendu des
représentants de l'Opposition du temps dont le député de
Lotbinière crier, M. le Président, que ce que le parti
libéral faisait, était épouvantable. M. Bernatchez
déplorait cette diminution du budget en date du 24 mai 1961. Pour
quelques centaines de mille dollars seulement, M. le Président, le
député de Lotbinière était scandalisé en
disant que les cultivateurs du comté de Lotbinière, les
cultivateurs de la province de Québec, crèveraient de faim et
disparaîtraient. L'agriculture dans la province de Québec
était finie à cause d'une petite diminution de budget de quelques
cents mille dollars. Alors que le gouvernement de l'Union Nationale prenait le
pouvoir, c'est vrai que le député de Lotbinière aurait
peut-être eu l'ambition de devenir ministre de l'Agriculture mais ne l'a
pas été, c'est vrai que le nouveau ministre, M. le
Président, dans son budget indique une diminution de deux millions dans
le budget du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Deux
millions de diminution, c'est épouvantable. Vous avez raison, M. le
Président, malgré votre indépendance...
M. LE PRESIDENT: J'ai raison, mais ne m'en trouvez pas
surtout.
M. COURCY: ... que ce budget diminue de $2 millions environ sur
l'an dernier après des pressions faites auprès de l'Union
catholique des cultivateurs qui réclamait une augmentation
appréciable du budget du ministère de l'Agriculture même
après les paroles de notre ministre actuel de l'Agriculture qui disait:
Depuis six ans on pense à l'agriculture, depuis six ans l'on fait des
programmes dans l'agriculture, mais est-ce que ces choses-là vont
arrêter? Il disait qu'il était temps de passer à l'action
mais cela, M. le Président, c'était avant les élections.
Cela vous surprend? C'était avant les élections, car après
les élections, j'ai regardé encore où était
l'action. Je m'interroge, je regarde et je vois l'Union catholique des
cultivateurs réclamer fortement des augmentations de budget. Je vois
tous les cadres intermédiaires intéressés à
l'agriculture demandant que l'on porte une attention spéciale aux
demandes et qu'on n'offre pas seulement des paroles. Tout à l'heure j'ai
entendu le ministre nous donner des déclarations de principe; Le temps
n'est plus où l'on devait se contenter d'une politique agricole
élaborée au jour le jour, etc.
Le temps est à l'action et cela, il le disait, M. le
Président. Avant l'élection du 5 juin, plusieurs de nos
cultivateurs ont cru à ça et lui ont confié à lui
et à ses amis la direction de la province et en particulier la direction
du ministère de l'Agriculture.
Qu'est-ce qui s'est fait d'autre que des déclarations de grands
principes? Déclarations à l'effet que le cabinet aurait
accepté un plan quinquennal dans le drainage des terres.
Déclarations à l'effet que le gouvernement actuel avait
accepté une planification à long terme en agriculture. Une
déclaration de principe à l'effet que les cultivateurs devraient
prospérer autant que les autres classes de la société et
que le ministère de l'Agriculture prendrait les moyens, ah oui! pour y
arriver.
Maintenat, si je regarde le programme de l'Union Nationale, le programme
qui a été présenté au peuple avant le 5 juin, je me
dis que cela doit être ça qui a été mûri, qui
a été pensé, qui a été en fin de compte
élaboré par des experts ou du moins par des gens qui
connaissaient la situation agricole et qui voulaient préconiser une
véritable et réelle amélioration des revenus de nos
cultivateurs.
On parle de problèmes de production. On dit que, dans la province
de Québec, nous ne produisons pas plus de 50% à 60% de ce que
nous
consommons à l'exception du lait, du veau de lait et de quelques
domaines bien particuliers. Qu'est-ce que l'on a amené depuis le 16 juin
à venir jusqu'aujourd'hui et qu'est-ce que le ministre nous a dit dans
ce domaine? Des déclarations de principe. J'aurais aimé entendre
dire par le ministre quels moyens il va prendre pour atteindre la production en
regard de la consommation dans la province. Il y a un problème de
capital. Les crédits agricoles, c'est vrai. Le cultivateur a des
possibilités actuellement d'un crédit agricole provincial, d'un
crédit agricole fédéral, d'une loi de
l'amélioration des fermes par les banques et les caisses populaires,
d'un crédit aux colons. C'est à peu près les
crédits où le gouvernement intervient directement en payant une
partie de l'intérêt.
Le ministre a dit: Il y a du travail qui a été
commencé par mon prédécesseur dans ce domaine, mais nous
avons l'intention d'améliorer l'ensemble de ces crédits. Encore
des bonnes intentions, M. le Président. Problème de
commercialisation. Qu'avons-nous vu de changé? D'abord à la
régie des marchés, j'ai vu appa-raître, je crois, ces jours
derniers, M. Prégent comme membre de la Régie des marchés
agricoles. Il était secrétaire. Il doit, je suppose, demeurer
secrétaire et membre ou il a été membre et il aura un
autre secrétaire. Mais ça, cela ne change pas grand-chose
à la commercialisation des produits agricoles dans la province de
Québec. Est-ce que le ministère a entrepris un travail, par
exemple, pour faire connaître davantage les plans conjoints? Est-ce que
le ministère a l'intention d'entrer dans ce domaine pour aider les
principaux intéressés à s'organiser? C'est encore un point
d'interrogation pour moi. Pas de réponse dans ce domaine.
Les problèmes régionaux, on en parlait dans un programme
qui a été soumis à la population. Il importe que les
cultivateurs s'adonnent par la diversification de la production, etc., etc.,
à fournir la consommation dans chacun des territoires... M. le
Président, est-ce que l'on nous a apporté quelque chose de
nouveau dans ce domaine? Est-ce que l'on a continué la
régionalisation commencée? Est-ce qu'on l'a intensifiée?
Un autre point d'interrogation. Parce que ça, on continue à faire
des déclarations de principe mais sans vous montrer le travail
réel, si travail réel il y a eu, et nous arrivons avec des
solutions.
Une des solutions qu'on nous préconisait ou dont on n'entend plus
parler parce que l'Union catholique des cultivateurs elle-même a
décidé de retarder un véritable code de syndicalisme
agricole... Cela, c'était important, cela s'imposait! C'est vrai mais,
d'un autre côté, en face d'une situation qui arrive parce qu'il y
a un changement de gouvernement, bien là, on dit cela presse un peu
moins, je pense bien, alors nous allons retarder. Et le gouvernement retarde
à nous apporter le véritable code du syndicalisme agricole.
Une autre déclaration nous est venue du ministre assez souvent.
Elle apparaît dans le discours du Trône, où on a fait lire,
M. le Président c'est incroyable au lieutenant-gouverneur,
sur la tribune, à l'ouverture de la Session. Le ministre criait: C'est
une de mes premières priorités, une de mes premières
priorités, la chambre agricole! M. le Président, ça
pressait, cette chambre agricole. Nous aurions cru, dès l'ouverture de
la session, si le ministre n'avait pas encore réalisé avec les
autres ministres du cabinet, que ça existait depuis 1938. Nous aurions
cru qu'une loi serait présentée. A ce moment-là, on aurait
pu leur dire: Eh bien, ça existe, messieurs! Mais seulement
c'était quelque chose de très pressant, quelque chose qui
aiderait à résoudre tous les problèmes agricoles. La
chambre agricole, M. le Président existe depuis 1938 dans les statuts de
la province de Québec. Je crois même qu'un des officiers ou du
moins un officier du ministère de l'Agriculture en est membre, M. le
Président. Est-ce que cette chambre agricole se réunit? Qu'est-ce
qu'on en fait de la chambre agricole? L'UCC elle-même n'en veut pas.
L'UCC elle-même se prononce contre.
Alors, M. le Président, le deuxième moyen de
résoudre le problème agricole qui a été
présenté à l'électorat, l'établissement
d'une chambre agricole qui existe depuis 1938, est encore mise de
côté. Le plan quinquennal, j'ai hâte d'en voir les moyens!
Nous le verrons tout à l'heure par l'étude des articles, et
surtout en allant à l'hydraulique agricole, quels moyens le
ministère aura pris pour arriver dans son plan quiquennal à
mettre en application et à faire en drainage souterrain ce que le
ministre dit depuis des mois, et qu'il nous a répété
aujourd'hui: 50 millions de pieds dans cinq ans. Quels moyens a-t-il pris?
Quels moyens va-t-il prendre? J'aurais aimé entendre ça.
J'espère qu'on l'aura tout à l'heure.
La diversification de la production? C'est vrai. C'est vrai que nous
avions du beurre en abondance, mais la situation a changé. Aujourd'hui
il nous en manque, non seulement au Canada; il nous en manque pour nourrir la
population. Je crois que nous sommes en déficit de plusieurs millions de
livres par année. Il y a quelques années, nous avions raison de
parler de diversifier la production. Par exemple, au lieu de continuer
l'industrie laitière sur les
fermes où à cause de la grandeur et de la main-d'oeuvre,
11 y avait des possibilités de s'en aller vers le boeuf de boucherie,
dans ce temps-là nous avions des raisons de diriger ce que nous avions
en surplus non seulement dans la province de Québec mais au Canada vers
d'autres domaines agricoles. La diversification de la production, M. le
Président, nous l'avions commencée.
D'ailleurs, c'est le même système dans le Nord-Ouest
québécois. L'implantation d'animaux de boucherie, l'implantation
de porcs, d'agneaux de marché, nous l'avons faite dans le bas
Saint-Laurent, dans le coin de Rivière-du-Loup où nous avons
établi la production de variétés de semences reconnues
pour les patates. J'ose espérer, M. le Président, que ce qui nous
est dit au sujet de la diversification de la production n'est pas que la
continuation de ce qui a été commencé. Si c'est autre
chose, j'aimerais qu'on le dise. J'aimerais qu'on nous donne un plan d'action,
un programme agricole, un véritable programme agricole et non du «
patchage » comme on semble vouloir l'éliminer, du moins en
paroles. Un véritable programme agricole, un programme d'action comme on
dit à différents endroits.
M. le Président, est-ce qu'on va amender la loi pour permettre
aux producteurs liés par contrat de se syndiquer et même
d'organiser leur propre entreprise à leur profit? On n'entend plus
parler d'un dépôt-garantie à être fourni par tout
courtier ou acheteur en gros. La loi de la régie obligeait les laiteries
à donner des garanties, mais dans le programme qu'on a donné
à la population, on parlait que tout acheteur de produits agricoles
devrait fournir une garantie aux cultivateurs. Est-ce qu'on peut
espérer, par exemple, pendant la session et avec le budget du ministre
de l'Agriculture, que ce dépôt-garantie sera obligatoire pour
chaque courtier ou chaque acheteur en gros?
Campagne de publicité et d'identification des produits du
Québec.
L'identification était commencée dans certains domaines.
Elle a été intensifiée et aujourd'hui, je sais qu'on a
passé une réglementation pour avoir plus de français sur
les étiquettes de tout produit québécois ou autre qui sera
sur les tablettes de la province de Québec.
Mais est-ce qu'on a fait quelque chose pour cette campagne de
publicité? Est-ce qu'on a engagé quelqu'un pour s'en occuper? A
un moment donné, on avait l'intention d'envoyer quelqu'un en Europe, en
Angleterre. D'ailleurs cela avait été commencé. On
envoyait chaque année à des expositions des gens faire
connaître les produits du Québec. Mais est-ce qu'on a
intensifié cette affaire-là? On ne le sait pas, M. le
Président. L' assurance - récolte est en plan, on n'entend plus
parler de l'assurance-bétail. Cela ira encore à plus tard.
L'établissement de l'Office des grains de provende, je lui souhaite
bonne chance. Je lui souhaite bonne chance, M. le ministre, M. le
Président, parce qu'il y a justement ici l'homme qui a travaillé
deux et trois ans à Ottawa pour l'établissement d'une commission
des grains de provende pour l'est du pays, les trois ou quatre provinces de
l'est. Je n'en ai pas entendu parler après. Est-ce qu'elle est
déjà faite cette commission des grains de provende du
Québec? L'office des grains de provende du Québec, je n'en ai
jamais entendu parler.
Alors je me demande si la ferraille est à Ottawa où si
elle est à Québec. Mais il y a justement ici l'homme qui peut
s'en occuper. Il a travaillé trois ans là-dessus. Peut-être
qu'un jour son expérience va servir le cultivateur de la province de
Québec. Nous verrons alors arriver cette agence, cet office de grains de
provende. Des groupes de gestion de ferme. Ah! ça aussi ce sont des
beaux mots. Nous l'avions commencé, M. le Président, et nous
avions travaillé à organiser à l'université Laval
le ministre est au courant, j'en suis assuré tout le
système de gestion de ferme. A ce moment-là je sais que l'Union
catholique des cultivateurs avait accepté un programme de gestion. Nous
l'avons mis d'avant. Où en sommes-nous rendus? Est-ce que nous sommes
encore devant des bureaux vides à l'université? Est-ce que
quelqu'un est en charge? Dans le temps il y avait M. Robert. Est-ce que M.
Robert a des associés? Qu'est-ce qu'on veut faire dans ce système
de gestion de ferme? A-t-on l'intention de pousser la vente pour que demain il
y ait une centaine de ces concours de gestion de ferme dans la province de
Québec? Ah! c'est beau de parler de gestion mais, il faut la mettre en
application. Est-ce qu'au budget on a voté un montant pour payer le
personnel nécessaire? Est-ce qu'on a voté un montant pour payer
toutes les dépenses afférentes à l'application de la
gestion des fermes? Je sais que l'université, pendant la construction du
pavillon de l'agriculture, avait dans ses plans, les endroits et les bureaux
nécessaires. Elle avait les bureaux nécessaires pour l'organiser
directement à l'université avec les employés du
ministère de l'Agriculture. Où en sommes-nous rendus?
M. le Président, encore un point d'interrogation dans ce domaine.
Et les cultivateurs qui laissent leur ferme? Je pense bien que l'abandon des
fermes ne s'est pas arrêté du jour au lendemain dans la province
de Québec. La diminution du nombre des cultivateurs n'a pas
arrê-
té du jour au lendemain depuis que l'Union Nationale a pris le
pouvoir. Je ne crois pas, M. le Président, parce qu'il se fait une
sélection naturelle. Je ne veux blâmer personne là-dessus
mais il se fait une sélection naturelle. Petit à petit, à
mesure que la province s'industrialise, ceux qui demeurent sur des fermes non
rentables, non viables, de jour en jour, de mois en mois, d'année en
année, vont s'en aller vers l'industrie. Mais, on devait, à ce
moment-là, aider ces cultivateurs, qui laissaient leur ferme. Est-ce
qu'on a organisé des cours de recyclage, en collaboration avec le
ministère du Travail? Des cours pour les cultivateurs qui voulaient
vendre leurs fermes, ou qui pour une raison de santé ou autre, voulaient
s'en aller, est-ce qu'on a organisé quelque chose pour aider ces
cultivateurs-là? Et pourtant, M. le Président, on l'avait dans le
programme. C'était ce qu'on disait. Je n'ai pas suivi tous les gars,
mais plusieurs ont cru parmi les cultivateurs à demi-temps qu'au
lendemain des élections le 16 juin, dans un mois, deux mois, six mois,
un an, même quelque chose serait fait pour aider les uns à vendre
leur terre et les autres, ceux qui avalent la capacité de
développer une ferme rentable, à demeurer sur des fermes. Les
autres seraient dirigés vers d'autres endroits dans la province, par
exemple vers l'industrie.
Alors, M. le Président, est-ce qu'on a préparé les
cultivateurs qui quittent leur terre, qui laissent leur terre actuellement pour
aller occuper d'autres fonctions? C'est encore quelque chose dont on n'entend
plus parler ou du moins, si on en entend parler, on ne voit rien en action. M.
le Président, remboursement aux cultivateurs de la moitié de leur
contribution au régime des rentes? Pour que le cultivateur soit
remboursé par le régime des rentes, il faut qu'il ait
payé. Je pense bien. Je demanderais au ministre de l'Agriculture combien
de cultivateurs actuellement ont été remboursés sur le
régime des rentes? Combien de cultivateurs ont reçu leur
remboursement actuel de 50% du régime des rentes? Combien de
cultivateurs ont eu le remboursement de l'exemption de l'impôt foncier de
la terre et des bâtiments de ferme? Tout ce qu'ils ont reçu
actuellement, a été le remboursement donné l'an dernier
par le ministère de l'Education sur l'impôt foncier scolaire. Pour
ce qui est de l'impôt foncier municipal, rien encore n'apparaît
à l'horizon. Et nos cultivateurs n'ont pas encore entendu parler des 50%
sur les bâtiments et sur la terre. Cela va venir, si j'en crois un
député qui dit; Cela va venir, attendez! C'est cela que nous
avons hâte de voir.
M. le Président, quand je regarde les bud- gets et que je vois
une diminution, je me dis: Il y a quelque chose qui ne va pas! Quelque chose ne
va pas puisqu'on parle de rembourser, et d'éliminer l'exemption de
l'impôt foncier des terres. Quand nous regardons les budgets, nous nous
demandons où le gouvernement va prendre cet argent parce qu'il n'est pas
au budget. Nous ne trouvons rien de cela. Alors, c'est de ça que
j'aimerais entendre parler de la part du ministre. Qu'il nous dise, en fin de
compte premièrement, son programme d'action, deuxièmement,
comment il va faire pour rencontrer les obligations prises avec ses
collègues envers la population agricole du Québec. Quels moyens
va prendre le ministère de l'Agriculture avec ses officiers pour rendre
l'agriculture plus rentable dans la province de Québec? Quel est son
programme agricole à long terme? Comment va-t-il le mettre en
application? Des déclarations de principe, ça fait des mois et
des mois qu'on en entend de partout, dans tous les domaines, mais c'est
l'action que nous réclamons. C'est le ministre lui-même qui ledit
et d'ailleurs, je crois qu'il devait être sincère
c'est le temps qu'on entre en action. Finies les déclarations. Alors,
j'entendais tout à l'heure, encore des déclarations de principe.
J'attendais des moyens d'action du ministère de l'Agriculture. Mais, les
moyens d'action s'en viennent, M. le Président. Un moyen d'action a
été annoncé par le ministre et il opère
aujourd'hui. Ce moyen d'action a été d'enlever aux cultivateurs
du Québec la subvention à la production de 0.35 les 100 livres de
lait industriel durant l'hiver et de 0.17 et demi de subvention à la
production de lait industriel l'été.
En voilà un moyen qui a été pris, un moyen qu'on
voit, un moyen dont les cultivateurs se sont aperçus qu'il leur est
parti, comme ça d'en dessous des pieds. Maintenant, c'est un moyen que
le ministre prend pour aider l'agriculture; lui enlever une subvention
provinciale à la production de $8,500,000. Est-ce que le ministre a
d'autres moyens à nous annoncer au cours de l'étude de ses
crédits? Je le souhaite. Je souhaite cependant que le ministre n'ait pas
un deuxième moyen à rebours, de reculons plutôt qu'un moyen
qui donnera un actif à nos cultivateurs. M. le Président, le
budget qui a été diminué d'environ $2,000,000 doit
certainement rencontrer des objections sérieuses de la part du ministre,
des objections sérieuses de ceux qui étaient en Chambre avant
1960 et qui nous accusaient, en particulier, le député de
Lotbinière qui était le porte-parole de l'Opposition.
Ce budget doit certainement faire mal au coeur de ceux-là qui
nous prêchaient, malgré les augmentations, qu'il y avait marasme
en
agriculture. Contrairement à ces déclarations, les faits
apportés par le ministre des Finances et les statistiques
publiées dans le recensement de 1966 par le gouvernement
fédéral et transmises par le ministre de l'Industrie et du
Commerce de la province de Québec prouvent le contraire.
M. le Président, encore une fois, avant de commencer d'une
façon objective, article par article, qu'il me soit permis de remercier
le ministre et de le féliciter d'avoir donné confiance à
ceux-là avec qui j'ai eu le plaisir de travailler pendant mon terme de
six ans comme ministre de l'Agriculture. Franchement, ce n'est pas parce qu'ils
sont ici, mais je crois qu'ils m'ont donné leur entière
collaboration. Ils ont été loyaux envers leur patron, leur
ministre dans le temps. Et d'ailleurs, je leur ai demandé, le jour de
mon départ, de donner cette même franchise, ce même travail
et dévouement à leur nouveau ministre, à celui qui
viendrait me remplacer. C'est pourquoi aujourd'hui, après les
déclarations folichonnes entendues un peu partout, non pas par tout le
monde, mais par un de vos collègues en particulier, je crois que je me
dois de demander au nouveau ministre actuel s'il est satisfait de ses
employés, de ses officiers supérieurs.
DES VOIX: Elle est vieille.
M. COURCY: Elle est vieille, mais seulement, elle s'impose.
Après les déclarations folichonnes, je dis bien, je me dois pour
ceux qui oeuvrent jour et nuit auprès du ministre actuel comme ils ont
oeuvré jour et nuit avec moi, je me dois, de demander au ministre actuel
s'il est satisfait de ses officiers supérieurs.
M. VINCENT: M. le Président, avant d'entendre d'autres
députés membres du comité faire de : observations sur la
politique générale du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, j'aimerais répondre à quelques points
soulevés par l'honorable député d'Abitibi-Ouest. Tout
d'abord il a mentionné l'efficacité des hauts fonctionnaires qui
m'entourent au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Tout en
mentionnant l'efficacité des hauts fonctionnaires qui m'entourent
présentement, il n'a pas manqué de narguer ou encore d'être
impoli à l'endroit d'un homme qui occupe présentement le poste de
sous-ministre associé au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation. Le sous-ministre actuel et les autres fonctionnaires du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation travaillent, j puis le
dire, du matin jusqu'au soir presque jour et nuit. Même l'ancien
sous-ministre en ti- tre du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, avec ses nouvelles fonctions, est obligé de voyager. Il
travaille jour et nuit. Et à cette équipe est venu s'ajouter un
autre homme, travailleur infatigable, un des bons économistes agricoles
du pays. I travaille présentement lui aussi avec l'équipe que le
député d'Abitibi-Ouest a mentionnée tout à l'heure
et je ne vois pas pourquoi l'honorable député d'Abitibi-Ouest a
voulu être indélicat à son endroit. Je sais qu'il n'a pas
voulu le froisser et que ses paroles ont dépassé sa
pensée. Je suis certain qu'à l'avenir aussi le sous-ministre
associé va faire partie de cette équipe qui veut
réellement donner à l'agriculture québécoise ou
à l'agriculteur du Québec un meilleur sort.
Maintenant, l'honorable député d'Abitibi-Ouest a
mentionné tout à l'heure le budget. Le budget de l'agriculture a
diminué d'environ $2 millions cette année. Le
député d'Abitibi-Ouest a oublié de mentionner, quand il a
parlé des budgets de 61/62, 63/64, 65/66, qu'en 61 un peu plus de $5
millions ont été retournés au trésor
provincial.
C'était beau de faire de magnifiques budgets! En 1962, $5,546,000
ont été retournés au trésor provincial; en 1963, un
peu plus de $6 millions ont été retournés au trésor
provincial. En 1964, $8,377,000 ont été retournés au
trésor provincial. En 1965, $3,124,000 ont été
retournés au trésor provincial. En 1966, sur le budget total,
$14,753,000 ont été retournés au trésor provincial.
Cette année, nous avons voulu construire un budget réaliste. Un
budget où nous étions certains de dépenser les sommes
d'argent mises à notre disposition. Je vais vous donner un exemple. L'an
passé, nous avions au budget la construction d'une résidence pour
les étudiants à Saint-Hyacinthe, au coût de $1,500,000. Je
crois que c'était au budget pour la deuxième fois. Comme il
était absolument impossible de réaliser notre objectif cette
année, nous n'avons pas inclus au budget ce montant de $1,500,000. Il
aurait été beau de dire au ministre des Finances: Nous allons
inclure un montant de $1,500,000 mais à la fin de l'année on va
vous le redonner. Cela aurait simplement lancé de la poudre aux
yeux.
L'honorable député d'Abitibi-Ouest, tout à l'heure,
a mentionné ce que nous avions fait pour la publicité en ce qui
concerne les produits agricoles du Québec. Lui-même est au courant
qu'en 1963 une loi a été passée sur les produits
agricoles. La loi a été passée en 1963. C'était le
temps de passer à l'action, nous étions en 1967 et les
règlements n'avaient pas encore été publiés,
n'avaient même pas encore été annoncés. Nous sommes
arrivés avec des
règlements assurant d'abord la qualité des produits,
ensuite la loyauté des ventes. Avec ces règlements, nous serons
en mesure de faire une publicité concernant les produits agricoles du
Québec. Nos produits vont trouver preneurs, ici dans la province de
Québec et même sur d'autres marchés. On a demandé de
mentionner des projets concrets que nous avions entrepris. Comme les autres
membres du comité et le député d'Abitibi-Ouest le savent,
ce qui manque le plus dans la province est l'assainissement des sols. Nous
rencontrons beaucoup de cultivateurs qui nous disent: Nous avions
demandé le creusage d'un cours d'eau en 1957, en 1958, en 1959, en 1960.
On attend encore que les ingénieurs du drainage viennent faire les plans
et le creusage du cours d'eau. Nous avons cru qu'un budget de $2,800,000
n'était pas suffisant.
Et le député d'Abitibi-Ouest va constater lui-même
que le budget a diminué au cours des dernières années en
ce qui concerne l'hydraulique agricole. Vous avez là une série
je ne dirai pas d'inconvénients mais une série de choses
que nous avons changées pour rendre la loi plus efficace. Entre la
demande des producteurs et aussi la réalisation du projet il y a
un décalage de dix ans dans certaines régions, de huit ans, de
six ans, de sept ans, entre ce que les cultivateurs demandent au
ministère et les réalisations du ministère. C'est donc
dire qu'il va falloir apporter des changements pour donner du service aux
cultivateurs qui ont besoin d'assainissement de leur sol. Et dans cette
perspective nous avons d'abord enlevé la contribution du cultivateur de
$200 le mille, comme l'honorable député d'Abitibi-Ouest l'a fait
mais dans certains comtés seulement de la province. On a enlevé
la contribution de $200 le mille. Nous avons étendu cela dans toute la
province afin d'éviter justement qu'un cultivateur puisse freiner le
progrès dans tout un rang parce qu'il a peur de payer quand le cours
d'eau est réalisé. Et là nous allons donner le personnel
nécessaire à l'hydraulique agricole. Nous allons renseigner les
secrétaires municipaux, leur dire de quelle façon procéder
pour obtenir le plus d'efficacité possible et aussi obtenir une
réglementation le plus tôt possible, afin que le ministère
puisse faire le travail.
On nous a dit: Oui, ce sont de grands principes. Il faut quand
même se baser sur un énoncé de principe, sur une
philosophie. C'est cette philosophie que nous avons voulu mettre noir sur blanc
et, par la suite, nous allons travailler sur ces principaux points. On nous a
demandé: Qu'est-ce que vous avez fait? La loi de
l'assurance-récolte se discute présen- tement en comité,
elle va devenir une réalité pour les cultivateurs du
Québec. La loi de l'assurance-bétail: Nous avons des
fonctionnaires qui travaillent là-dessus pour que le cultivateur puisse
posséder cette sécurité dont il a besoin, les bons de
garantie.
Selon des rapports qui viennent à mon bureau, au cours des
années dernières plusieurs cultivateurs-producteurs ont perdu de
l'argent à cause de faillites retentissantes dans l'industrie
laitière. J'ai même le cas de la coopérative
Mont-St-Antoine où il y a eu une perte de deux cent quarante et quelques
milliers de dollars. Des producteurs de lait ont perdu jusqu'à $8,000
chacun. Nous avons ici en comité des collègues qui rencontrent de
ces cultivateurs qui perdent une somme de $8,000. Nous avons résolu ce
problème avec le bill 46. Nous voulons amener dans notre future
législation tout le programme de l'Union Nationale. Malheureusement le
député d'Abitibi-Ouest, lorsqu'il a parlé tout à
l'heure, a pensé parler contre le présent gouvernement. Il a fait
le procès de toute son administration en disant: Vous n'avez pas fait
telle chose, telle chose. Il a eu six ans pour le faire. Il a fait le
procès de toute son administration.
En s'attaquant au sous-ministre associé actuel le
député d'Abitibi-Ouest a parlé tout à l'heure de
l'Office des grains de provende. S'il avait lu les journaux il saurait que le
gouvernement fédéral a formé l'Office des grains de
provende à Ottawa. La seule chose qu'on souhaite c'est que cela
fonctionne, on souhaite que cela marche, on se demande quels seront les
résultats qu'on va nous donner. Le député d'Abitibi-Ouest
tout à l'heure a parlé de gestion de ferme. On a parlé
dans plusieurs discours de gestion de ferme. On est arrivé ici et il a
fallu louer des locaux à l'Université Laval, il a fallu attacher
un personnel à l'Université Laval. Le travail est
commencé. On ne fait plus seulement en parler, c'est commencé, on
a un personnel là, le travail est commencé, nous avons les
locaux. Le député d'Abitibi-Ouest a parlé tout à
l'heure de ventes des terres.
Justement j'avais sur mon bureau, la semaine dernière, un
problème qui date du mois de décembre 1965, une discussion
juridique entre les officiers du ministère et les conseillers juridiques
sur l'application des lois du rachat des terres. Avant de mettre en marche les
lois, on n'avait pas clarifié, pour l'intention des officiers
responsables, l'application de cette loi, la façon de procéder
dans les comtés pour le rachat des terres du montant de $6,000. Il faut
en arriver avec une clarification. Il a parlé du régime de
rentes: quand le gouvernement va-t-il payer les cinquante pour cent pour le
régime de rentes du
Québec? C'est décidé, le ministre des Finances en a
parlé en Chambre il a dit: A compter du 1er janvier 1967, le
gouvernement va rembourser tous les travailleurs autonomes qui gagnent moins de
$4,000 par année, pour les personnes mariées et $2,000 par
année, pour les célibataires, 50% de la somme payée au
Régime de rentes du Québec, A compter du 1er janvier 1967.
C'est entendu que les cultivateurs, à compter du 1er janvier 1966
au premier janvier 1967, seront obligés de payer 100%. Ce n'était
pas l'Union Nationale qui était là dans ce temps-là. Il a
parlé aussi de l'impôt, des taxes scolaires que ce n'était
pas inscrit au budget. Le député d'Abitibi-Ouest sait très
bien que c'est inscrit au budget du ministère de l'Education, 25% du
remboursement des taxes scolaires. C'est inscrit au budget du ministère
de l'Education...
M. COURCY: Non, c'était décidé.
M. VINCENT: On n'a pas payé le même montant que l'an
passé. On a payé 35% cette année, tout de même, et
là nous avons présentement une étude qui se fait pour
réaliser pleinement le programme de l'Union Nationale qui
intéresse l'honorable député d'Abitibi-Ouest. C'est vrai
que le programme de l'Union Nationale est intéressant. C'est pour cela
que le député d'Abitibi-Ouest l'a relu tout à l'heure.
J'espère qu'il va continuer à le relire parce que les
cultivateurs le lisent et le relisent. Dans quatre ans ils vont dire: Le
programme est réalisé au complet. Il a parlé aussi de
régionalisation, de la politique de l'ancien gouvernement ou de son
ministère. D'accord, l'honorable député d'Abitibi-Ouest a
travaillé jour et nuit comme on le fait présentement. Je crois,
comme député représentant d'un comté rural,
qu'être dans la politique active nous oblige à rendre hommage
à ceux qui se sont dévoués à la direction d'un
ministère. Que ce soit un libéral ou un autre homme politique, il
faut travailler d'arrache-pied. Mais quand le député
d'Abitibi-Ouest a mentionné tout à l'heure toutes les belles
politiques du ministère de 1960 à 1962 pour régionaliser,
implanter, comme il le disait, le porc dans le Nord-Ouest
québécois.
En 1961, dans le Nord-Ouest québécois, il y avait 17,500
porcs; en 1966, après le travail intensif d'implantation, il y en avait
7,500; 17,500 en 1961, travail intensif d'implantation entre 1960 et 1966 par
le ministère de l'Agriculture; au lieu de 17,500, 7,500. Les moutons
dans le Nord-Ouest québécois, après le travail intensif
d'Implantation du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation en
1961, 7,000; en 1966, au mois de décembre, 3,900. La volaille en 1961,
145,737. Travail intensif de l'ancien ministre, le député actuel
d'Abitibi-Ouest, 33,000. Les vaches de boucherie en 1961, 5,000 au mois de
décembre; travail intensif, 5,500 en 1966. Les vaches laitières
en 1961, 44,500 dans le Nord-Ouest québécois. Après le
travail intensif du ministère, en 1966, 42,400.
Il y a certainement des facteurs très importants pour expliquer
cette diminution. Il y a aussi...
M. COURCY: Manque de foin.
M. VINCENT: Manque de foin. L'honorable député
d'Abitibi-Ouest tout à l'heure a parlé de quelques points sur
lesquels je voudrais revenir. Subventions sur le lait: Vous savez qu'une
commission canadienne du lait qui a été formée à
Ottawa, sous le nom de Commission canadienne du lait. Les groupes provinciaux
ont participé aux discussions. J'ai ici une mesure d'assistance du
ministère en date du 1er janvier 1965, signée par l'honorable
Alcide Courcy. Cette subvention parlait du $0.05 la livre de gras, $0.08 la
livre de gras, elle disait: Cette subvention provinciale sera versée
pour le lait et la crème de transformation livrés aux fabriques
du 1er octobre 1964 au 31 mars 1965 inclusivement. Elle cessera automatiquement
si la nouvelle politique laitière canadienne devient en vigueur avant le
31 mars 1965. » Elle n'a pas été mise en vigueur. Elle a
été mise en vigueur seulement au 1er avril 1966. Et on disait
dans la loi... En attendant qu'une solution globale et permanente soit
apportée à ce problème par une régie provinciale et
nationale des produits laitiers, le gouvernement propose de verser des
subventions à la production du lait destinée à la
fabrication ».
C'était exactement la politique que l'ancien ministre a voulu
suivre que nous avons mise sur pied. Quand nous avons constaté en
juillet et en août, par suite de la formation de cette commission
nationale de l'industrie laitière que nous devions discontinuer ce
paiement de $8 millions par année, nous sommes allés rencontrer
les autorités fédérales avec l'ancien sous-ministre, M.
Ernest Mercier. Nous avons poursuivi nos discussions jusqu'au mois d'octobre
afin de voir si le gouvernement fédéral serait prêt
à nous garantir dès les mois de juillet, août ou septembre
l'an passé, un prix minimum de $4.50 les cent livres pour le lait et de
nous garantir un montant de $0.25 les cent livres pour remplacer le subside
provincial. Et là nous avons rencontré le cabinet ici à
Québec, nous leur avons demandé de nous garder, de nous conserver
pour les trois prochaines années le montant de $8 millions qui forme un
grand total
d'environ $25 millions afin de revaloriser toute l'industrie
laitière de la province de Québec
L'honorable député d'Abitibi-Ouest le sait, comme tout le
monde le sait, nous avons des pas de géants à faire au cours des
prochaines années pour revaloriser l'industrie laitière dans la
province de Québec. D'ailleurs le ministre fédéral de
l'Agriculture annonçait, le 22 mars 1967, quand il a parlé de la
politique laitière du gouvernement fédéral: «
J'ajoute que ce programme de soutien tient compte de l'entente que j'ai conclue
avec les ministres de l'Agriculture des deux plus importantes provinces
laitières, l'Ontario et le Québec, au terme de laquelle, le prix
de soutien fédéral qui doit entrer en vigueur le 1er avril, sera
augmenté de l'équivalent de $0.25 les cent livres, à
condition que les provinces renoncent à subventionner directement le
lait industriel et la crème sauf dans des circonstances locales
exceptionnelles. »
Comme vous le voyez, M. le Président, je pourrais bien continuer,
mais je voudrais faire ça tellement de façon objective, sans
soulever de passions politiques que je vais céder la parole à
d'autres membres du comité qui auraient des observations
générales à faire et, si l'on me pose certaines questions,
il me fera plaisir de répondre.
M. COURCY: Mais, auparavant, M. le Président, je pense
bien qu'il m'appartient de répondre au ministre de l'Agriculture sur les
déclarations qu'il vient de faire. Tout à l'heure, en parlant de
la loi de rachat des terres, il dit qu'il y a des cas qui trament à
cause de la loi qui n'est pas claire, mais cette loi-là a
été passée par ses amis. Elle a été
passée avant 1960.
M. VINCENT: Non, non. Ce sont les ajustements à la loi qui
ont été apportés en 1964.
M. COURCY: Il y a eu deux changements, c'est $6,000.
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Et nous avons éliminé
l'évaluation municipale, pour faciliter la situation. Et si,
actuellement, le ministre trouve que la loi ne rencontre pas, en fin de compte,
ses vues, si ça ne va pas assez vite, il n'a qu'une chose à
faire, c'est de demander des amendements, de proposer des amendements à
la loi. Et, quand il nous parle de drafnage, qu'il y a des cas de sept, huit,
dix ans, M. le Président, il dit: C'est vrai, n'importe qui, tout le
monde l'admet, moi aussi, mais quels moyens va-t-il prendre pour
améliorer la situation? Il dit: Nous allons renseigner les
secrétaires. Moi, je lui dis que le moyen d'améliorer la
situation, c'est d'amender le code municipal, parce que ces cours
d'eau-là appartiennent aux municipalités, et tant et aussi
longtemps que le code municipal ne sera pas amendé, pour que le
gouvernement prenne charge des cours d'eau dans la province de Québec,
automatiquement, il va rencontrer les mêmes difficultés. Il va
falloir aussi apporter du changement. C'est vrai, c'est qu'à un moment
donné au sujet de la politique laitière du gouvernement, le
ministre dit: Tant et aussi longtemps que le gouvernement fédéral
n'aura pas une politique nationale, le gouvernement devrait maintenir le
subside provincial. Mais il y a eu une entente avec l'Union catholique des
cultivateurs et le premier ministre du temps, M. Lesage, a garanti que le
gouvernement du Québec, malgré la décision
première, amendait sa décision et maintiendrait la politique de
subvention provinciale aux producteurs de lait. Et d'ailleurs, je crois que
c'est dans le rapport, dans le mémoire de l'UCC, etcelle-ci le dit
même au ministre, que ses vues ne rencontrent pas les vues du ministre
parce qu'il y avait eu cette entente avec l'Union catholique des cultivateurs,
quand elle a présenté son dernier mémoire au mois de
décembre, je crois, ou de janvier 1966.
Tout à l'heure, le ministre a dit: Avec le travail intensif, par
exemple les animaux de boucherie ont augmenté et les animaux laitiers
ont diminué. S'il avait fallu qu'il n'y ait pas de travail intensif de
fait dans l'introduction d'animaux dans le Nord-Ouest québécois,
M. le Président, je crois qu'il n'en resterait plus. C'est justement
parce qu'il y a eu un travail intensif qu'il y en a encore des milliers:
42,400, par exemple, en industrie laitière.
M. VINCENT: Comparativement à...
M. COURCY: Et, si, chacune des années depuis 58/59
où il est entré 115 vaches laitières; en 59/60, 282; en
60/61; 668; 61/62, 499; 62/63, 431; 63/64, 396; 64/65, 1378, 65/66, 1260;
66/67, 1161, nous n'avions pas introduit de vaches laitières dans le
Nord-Ouest québécois, d'ailleurs, la graduation est la
même pour les animaux de boucherie, pour le porc et pour les agneaux
M. le Président, l'agriculture du Nord-Ouest
québécois serait rendue, je crois, dans un état
très critique. Et j'ose espérer une chose, c'est que le ministre
continue les mêmes politiques et les améliore, s'il le peut, mais
continue l'introduction de ces animaux, parce
que c'est par ça que nous allons bâtir une agriculture
rentable dans le Nord-Ouest.
Maintenant, M. le Président, le bill 46, que mentionnait le
ministre tout à l'heure, ne fait qu'un changement. Au lieu que l'usine
laitière se fasse donner un bon de garantie par les compagnies
d'assurance privées, c'est le gouvernement qui remplace les compagnies
d'assurance privées. C'est la seule différence. Le gouvernement,
via la régie de marchés. Cela ne garantit aucunement le paiement
aux cultivateurs, s'ils répètent la chose qu'ils ont faite dans
le passé, ça veut dire outrepasser les avis qu'ils recevaient de
la Régie des marchés agricoles. Le bill 46 ne fait qu'aider
l'intermédiaire, la laiterie, et non protéger le cultivateur.
On m'a dit tout à l'heure que j'avais été impoli
à l'endroit d'un sous-ministre adjoint. Eh bien! j'ai
félicité le ministre d'avoir été le chercher, et
j'ai même incité le ministre, M. le Président, à
s'en servir énormément, pour pouvoir transformer l'agriculture
dans la province de Québec. Alors, il y a une différence entre un
blâme et des félicitations.
Alors, M. le Président, je dois dire que si mes autres
collègues n'ont rien à ajouter en général, nous
allons commencer l'étude à l'article un.
M. LE PRESIDENT; M. Bernatchez aurait un droit de...
M. BERNATCHEZ: M. le Président, je ne veux pas retarder
l'étude du budget de l'Agriculture, mais je crois de mon devoir, au tout
début, de féliciter le ministre pour l'exposé clair,
précis, qu'il a fait de la politique agricole qu'il entend instaurer
dans la province par l'intermédiaire de son ministère.
M. le ministre, dans son exposé, a attiré l'attention du
comité sur les quatre facteurs susceptibles de conditionner, pour le
mieux, la vie agricole dans la province; l'aménagement, le financement,
l'information et la commercialisation. Le député d'Abitibi-Ouest,
au cours de l'étude des crédits, pourra voir et constater,
chiffres à l'appui, de quelle façon le ministre actuel de
l'Agriculture entend concrétiser, dans l'intérêt de la
classe agricole, les principes émis dans cet exposé. Je voudrais,
M. le Président, répondre très brièvement à
certaines allusions faites par le député d'Abitibi-Ouest alors
que, parlant des membres actuels qui siègent de ce côté-ci
de la Chambre, il nous rappelait la participation prise aux différents
débats à l'Assemblée législative, entre 1960 et
1966, et se faisait l'écho de ces dis- cussions, entre autres, sur la
fusion des ministères de l'Agriculture et de la Colonisation. Si le
député d'Abitibi-Ouest se rappelle les discussions qui avaient
entouré cette nouvelle législation, cette modification, nous
faisions surtout état du fait que l'on confiait au ministre de
l'Agriculture du temps l'administration du ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation, sachant qu'il était déjà le ministre
des élections pour le parti libéral dans la province de
Québec et qu'il se devait, à titre d'organisateur...
M. VINCENT: Ah! je n'avais pas su ça, moi.
M. BERNATCHEZ: ... d'y consacrer au-delà de 50% de son
temps, de sorte que nous soutenions avec beaucoup d'à-propos, et les
circonstances, malheureusement pour les cultivateurs, nous ont donné
raison, il devait consacrer à l'administration de son ministère
à peine un tiers de son temps et une trop forte partie, malheureusement
de ses activités étaient influencées par les
intérêts qu'il avait dans l'autre ministère, le
ministère des élections.
Aujourd'hui, M. le Président, il s'agit de parcourir la province,
de prendre contact avec les cadres d'éleveurs, les associations
d'éleveurs, la corporation des agronomes, tous ceux qui, comme individus
ou comme groupements, s'intéressent à l'agriculture dans la
province pour constater de quelle popularité jouit actuellement le
ministre de l'Agriculture.
M. le ministre actuel mérite toute nos félicitations et
notre collaboration pour le travail intensif, le travail méritoire qu'il
accorde à son ministère. Et il y a cette autre différence,
M. le Président, que nous devons signaler. C'est que l'actuel ministre
de l'Agriculture s'entoure de chefs de service, de sous-ministres, de personnes
compétentes. Non seulement, il les a dans son entourage, mais il les
consulte et tient compte de leur avis contrairement, à ce qu'on nous
informe, à la situation qui prévalait au temps de l'honorable
député d'Abitibi-Ouest.
Pour ma part, je suis très heureux ainsi que mon collègue,
député de Roberval, nous sommes très heureux, à
titre d'adjoints du ministre de l'Agriculture, de pouvoir apporter notre humble
collaboration aux missions qu'il veut bien nous confier et je tiens à
souligner c'est encore une autre différence que le public est
à même de constater aujourd'hui que l'actuel ministre de
l'Agriculture, le député de Nicolet, fait confiance à ses
adjoints parlementaires, contrairement à ce que nous avons connu de 1960
à 1966, alors
que l'adjoint du temps déplorait le manque de
compréhension de son ministre, qui n'admettait pas, ou du moins ne
semblait pas vouloir admettre son grand désir d'apporter une
contribution efficace au ministère de l'Agriculture. M. le
Président, le député d'Abitibi-Ouest, l'ancien ministre de
l'Agriculture, a répété, ici aujourd'hui, les
déclarations qu'il a faites sur les tribunes publiques au sujet, dit-il,
de la diminution du budget. D'ailleurs, il a suivi son chef de parti dans ses
déclarations. Vous avez été à même, M. le
Président, de constater, et les membres du comité ont pris
connaissance, avec les explications fournies par le ministre, que le budget qui
est présenté aujourd'hui à l'Assemblée
législative est un budget réaliste basé sur les
possibilités financières, et basé aussi sur des
dépenses qui sont prévisibles et qui devraient être faites
dans l'intérêt de la classe agricole.
Contrairement à ce budget soufflé que nous avons connu
dans le passé et qui valait au ministre des Finances le retour de
montants de $4,000,000, $5,000,000 par année, voir même
$16,000,000, eh bien! les montants qui sont au budget ont été
étudiés, les politiques sont mesurées et le
ministère de l'Agriculture prétend être capable de les
dépenser sans faire de dépenses inconsidérées.
Cette différence qu'il y a, avec le ministre de l'Agriculture actuel,
avec la politique suivie par le ministère de l'Agriculture actuellement,
et la politique suivie du temps du député de l'Abitibi-Ouest,
c'est que le ministère actuel de l'Agriculture ne marche pas à
l'aveuglette et les dépenses qui seront autorisées, les
politiques qui seront orientées, décidées,
publiées, le seront après mûre réflexion et ces
politiques apporteront des résultats à la classe
agricole»
Le ministre a parlé encore aujourd'hui de revalorisation. Dieu
sait si, de 1960 à 1966, on a utilisé ce terme en Chambre. La
revalorisation de la fonction agronomique, disait le ministre du temps... M. le
Président, je suis agronome, j'assiste à des
délibérations d'agronomes, j'assiste également aux
réunions, aux journées d'étude des sociétés
d'agriculture, des sociétés d'éleveurs et c'est tout le
contraire que l'on entend dans ces milieux. On ne parle plus, on ne
répète plus les affirmations du ministre, à savoir la
revalorisation de la fonction agronomique, mais on dit que jamais la fonction
agronomique n'a été dépréciée autant qu'elle
l'a été de 1960 à 1966. Et, M. le Président, je
tiens à attirer l'attention des membres du comité. Le
ministère de l'Agriculture est avant tout un ministère
d'information, de vulgarisation et il doit compter sur un personnel agronomique
compétent, libre, plein d'initiatives et désireux de met- tre au
service de la population agricole son talent et son énergie.
Or, M. le Président, le premier travail que le ministère
de l'Agriculture doit réaliser, la première amélioration
au programme de l'honorable ministre de l'Agriculture, c'est de redonner
confiance aux agronomes, de leur donner des facilités d'action. En
d'autres mots, revaloriser une fois pour toutes la fonction agronomique.
De 1960 à 1966, le service de l'information et le service de la
vulgarisation agricole au ministère de l'Agriculture je ne sais
pourquoi, donnons le bénéfice du doute à l'ancien
ministre, peut-être était-il bien intentionné a
été complètement désorganisé. Pour
aujourd'hui, pouvoir donner l'élan que nous voulons donner à
l'agriculture dans la province, il va falloir d'abord commencer par mettre de
l'ordre là où l'ancienne administration a créé le
chaos et le désordre, surtout au service de l'information et de la
vulgarisation agricole.
M. le Président, je n'ai pas besoin de donner plus de
détails sur ce service du ministère de l'Agriculture qui
m'intéresse de façon particulière à titre
d'agronome. Mais, je dis et je le répète que non seulement depuis
le mois de juin 1966 nous entendons les artisans de notre profession
déplorer la désorganisation des cadres existants, mais, bien
avant, au fur et à mesure que ce démantellement a
été opéré, nous avons entendu des protestations de
la part de techniciens, de professionnels qui n'acceptaient pas comme
étant les meilleures ces prétendues solutions apportées
dans l'information.
M. le Président, au cours de l'étude des crédits,
comme je le disais tout à l'heure, nous aurons certainement l'occasion
de montrer au député d'Abitibi-Ouest de quelle façon
l'honorable ministre actuel de l'Agriculture entend concrétiser son
programme, la politique agricole de l'Union Nationale. Nous croyons que la
population agricole a raison d'avoir confiance en l'honorable ministre de
l'Agriculture pour sa grande sincérité, son grand
dévouement. Le ministre actuel de l'Agriculture ne partage pas son temps
avec des fonctions si importantes soient-elles en dehors de son
ministère. Il consacre tout son temps, ses talents et ses
énergies et Dieu sait s'il en a à assurer le
succès de son ministère et le succès des agriculteurs dans
la province.
M. MAILLOUX: De quelle manière le député
consent-il à accepter que le premier ministre de la province a si peu
confiance aux agronomes qu'il vous ait mis de côté de son
cabinet?
UNE VOIX: Ah! ce n'est pas une question...
M. MAILLOUX: Il parle de la revalorisation des agronomes...
M. LE PRESIDENT: Je crois que nous allons glisser sur des
terrains qui ne sont pas tangentiels à l'agriculture. Ne serait-il pas
possible que vous profitiez des congrès d'agronomes pour régler
vos petites affaires, les deux agronomes ensemble?
M. MAILLOUX: S'il a tellement confiance aux agronomes il vous
aurait nommé. Cela aurait été une bonne nomination.
M. COURCY: Cela ne réglera pas le problème...
M. BROWN: Mr. Chairman...
M. LE PRESIDENT: M. Courcy aurait un mot à dire là.
Mais je tiens à vous informer que le débat se terminera-là
et ensuite nous commencerons article par article et, lorsqu'on passera sur un
article, si vous avez des choses qui concernent spécifiquement cet
article-là...
M. BROWN: Mr. Chairman, I would like to say a few words on
comments by my confrere from Lotbinière who intimated that perharps I
did not have the confidence of my Minister or the cooperation of him. I would
like to be on record as saying that I was most pleased and honoured to be a
member of the team with the Minister that he reposed much more confidence in me
than I have merit or deserve, that I attended conferences in England and in the
other provinces of Canada to represent him. I hope I did a fair job in the
matter and I only can say that I hope that the present Parliamentary Secretary
for the Minister will have the same responsibilities as I have had in the past
and even more. I would like to mention how happy I am to see the Honourable
Member from Lotbinière as the assistant to the Minister. The honourable
member has been one of the real hard working members of this House in his
interest In the farmers. For years, eleven years, I have been here and he has
always defended to the best of his ability the farmer and assisted him as much
as he possibly could.
I would like to congratulate the Minister coming from Ottawa, a new man,
a new broom, that he had the « savoir-faire » to have a man of the
stature of the member from Lotbinière on his committee. I am sure that
he will receive a lot of good work out of him. I only hope that he doesn't fall
into the same difficulties as the former Minister of Agriculture of the Union
Nationale, Mr. Barré, who did not communicate with his deputy minister
Trépanier for years. I am hoping sincerely that this will not happen.
And I heard a bit of criticism in regards the Minister saying that our
Minister, of the ex-Minister, had always time to do working and why did not he
accomplish all the job at that time.
Well, I would like to go back to some of the little arguments we had
back between 1956 and 1966, and, during this time, the loss of net income to
the farmer from 1952 to 1958 was $58 millions. And, one day, I had the temerity
to bring up in the debate and the honourable member from Lotbinière
said: We want to forget all about those things in the past. This has no bearing
on the future. And if it was a good meal and « un bon repas pour lui dans
ce temps-là », it is a very good meal for us at the same time, I
think we should forget a little more about the past and go together in the
future and it is certain that every effort that we can do in this committee to
help out the welfare of the farmer is one of the best things that we can do for
our country of Canada and our Province of Quebec.
M. COURCY: Alors, M. le Président, juste un mot. Le
député de Lotbinière, d'abord, a parlé un peu
à travers son chapeau en parlant de l'agriculture qui s'en allait. Je
pourrais lui dire que, dans son propre comté, en 1961, il y avait 1,414
fermes commerciales et, dans le temps, les fermes commerciales voulaient dire
$1,200 et plus de ventes de produits agricoles. Et aujourd'hui, c'est $2,500
par année de ventes de produits agricoles qu'il faut pour être
classé ferme commerciale. Dans son propre comté,
Lotbinière, 1,236 fermes commerciales, à $1,200 en 1961,
comparées, aujourd'hui, à 1,423 fermes, qui vendent pour $2,500
de produits agricoles et plus et, dans le comté de Nicolet, 1,414 en
1961 et en 1966, d'après le dernier recensement, 1,516 fermes. Alors,
c'est comme ça dans tous les comtés. Il y a eu une
amélioration qui a monté graduellement vers la consolidation des
entreprises familiales. Je ne peux pas comprendre quand le député
de Lotbinière parle de cette façon et dit que l'agriculture a
rétrogradé pendant que tous les chiffres officiels, pas
préparés par moi, mais préparés par les
statisticiens, donnent ces augmentations.
Deuxièmement, il disait que le ministre dépensait un tiers
de son temps pour le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation...
M. BERNATCHEZ: C'est trop! M. VINCENT: L'ancien ministre.
M. COURCY: Le ministre parle à travers son chapeau. Il ne
le sait pas, mais je veux, pour son information, qu'il le sache. Au lendemain
des élections en 1960 où nous avons pris le pouvoir,
j'étais organisateur en chef du parti dans la province de Québec.
Depuis 1960, j'avais abandonné ces fonctions. Ces fonctions, je les ai
reprises et le député de Lotbinière va y goûter la
prochaine fois!
M. BERNATCHEZ: Ah, ho, ho! M. le Président, pour votre
information...
M. VINCENT: M. le Président, sur une question de
privilège...
M. BERNATCHEZ: Pour votre information, M. le Président, le
député d'Abitibi-Ouest est venu dans le comté de
Lotbinière, il n'y a pas tellement longtemps, la semaine
dernière...
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: ... pour faire une première convention du
parti libéral. Il y a tellement d'engouement dans le parti
libéral...
M. COURCY: On fait venir un nouveau député.
M. BERNATCHEZ: ... qu'il a été obligé
d'accepter le seul candidat qui risquait de se présenter, le candidat
défait aux dernières élections. Cela augure bien.
M. LE PRESIDENT: Si vous voulez, nous...
M. BROWN: Mr. Chairman, this may be a very simple question but
who is the Deputy Minister of Agriculture? Is it Mr. Lalande?
M. VINCENT: You should know that! Mr. Lalande, it was announced
in October.
M. BROWN: Yes. I want to make sure. What are his duties, Mr.
Minister?
M. VINCENT: The duty of a Deputy Minister. This is his duty.
M. BROWN: There are no specific responsibilities?
M. VINCENT: Non, il a la responsabilité d'un
sous-ministre. Comme dans tous les mi- nistères, c'est le sous-ministre
responsable du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. BROWN: Does he have special responsibilities relative to the
inter-departmental group, Industry and Commerce and Agriculture and ARDA and so
on? Or is he in charge of the whole affair?
M. VINCENT: Non, non, comme sous-ministre, l'honorable
député de Brome sait très bien qu'un sous-ministre, dans
un ministère surtout comme le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, le sous-ministre en titre est responsable de toute
l'administration du ministère et de l'application des politiques.
Cependant nous voulons partager les responsabilités, ou encore le
sous-ministre pourra déléguer des responsabilités à
des adjoints qui devront s'occuper soit des politiques soit encore des
services, mais, encore là, la grande responsabilité du
ministère repose sur les épaules du sous-ministre en titre.
M. BROWN: For the policies of to-day and to-morrow too?
M. VINCENT: Oui, oui.
M. VAILLANCOURT: Combien y-a-t-il de sous-ministres adjoints?
M. VINCENT: Nous avons un sous-ministre associé
seulement.
M. VAILLANCOURT: M. Bergevin?
M. VINCENT: M. Bergevin est à l'ARDA.
M. VAILLANCOURT: Cela relève de l'Agriculture?
M. VINCENT: Oui, cela relève indirectement de
l'Agriculture. Par rapport à la loi, ARDA est inclus dans la loi du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. M. Bergevin, qui est
le sous-ministre adjoint, est responsable de l'application de la loi ARDA.
M. VAILLANCOURT: Et est attaché...
M. VINCENT: Et est attaché au ministre de l'Agriculture et
au sous-ministre, c'est cela.
M. VAILLANCOURT: Qui est le sous-ministre associé?
M. VINCENT: M. Benoît Lavigne. M. VAILLANCOURT:
Benoît? M. VINCENT: Benoît Lavigne.
M. BROWN: What are his responsibilities in relation to the
Deputy-Minister?
M. VINCENT: Il est l'adjoint ou l'associé du
sous-ministre.
M. BROWN: Nothing special...
M. VINCENT: Ils se partagent des fonctions, il répond au
sous-ministre. Il répond au ministre, via le sous-ministre.
M. BROWN: Does he have any particular responsibilities or does he
cover the whole field?
M. VINCENT: Non, il a les responsabilités que lui donnent
le ministre et le sous-ministre. Présentement, disons que M. Lavigne
s'occupe plus expressément des politiques du ministère, de la
commercialisation...
M. BROWN: In other words, he would put into action what the
Deputy-Minister plans. He is the fellow in charge, the action part of it.
M. VINCENT: C'est cela.
M. BROWN: How many persons do you have with ARDA at this
time?
M. VINCENT: Si vous le voulez, nous allons différer
quelque peu les discussions sur ARDA, pour pouvoir avoir une séance du
comité avec les responsables de l'application de la loi ARDA. Donc, si
c'est le consentement du comité, we could wait to see and discuss ARDA
at another meeting with all the officials of ARDA.
M. BROWN: Well, I am only interested in the personnel dealing
with ARDA. I would like to know...
M. VINCENT: I am sorry, but we do not have the figures for ARDA
because we told them that we might fight on this item tomorrow.
M. BROWN: I see, it will be all right to ask the question under
the item « administration ».
M. VINCENT: Sure, sure. When we arrive on item no. 5, we might
discuss ARDA only. O. K.? If the commitee agrees.
M. BROWN: Who is the director responsible for the «
amenagement » bull-dozing...
M. VINCENT: M. Armand Roy, le même responsable que de 1960
à 1966.
M. BROWN: Well, I think that Mr. Lalande was directly responsable
over him before?
M. VINCENT: Non, c'est-à-dire qu'il était
responsable comme sous-ministre associé, et puis M. Armand Roy
dépendait de la direction du ministère.
M. BROWN: How many men would be directly responsible with him in
that Department? Just he or does he have two or three others?
M. VINCENT: Combien a-t-il d'adjoints? Il peut y avoir à
peu près une vingtaine d'employés au bureau ici à
Québec, avec M. Roy.
M. BROWN: Oh! I mean, I know that, but dealing with the policy
and the activity of it, does Mr. Roy activate it all or does he have some
assistants in there?
M. VINCENT: Oui, tous les chefs de district, mais quand les
politiques sont décidées comme les changements que nous avons
apportés cette année sur les politiques de travaux
mécanisés, la politique est décidée par la
direction du ministère, en discussion ou en consultation avec le
responsable du service ou de...
M. COURCY: Est-ce que c'est un service?
M. VINCENT: ... de la division et par la suite le responsable de
la division met en application la politique décidée par la
direction. Le service de génie rural, c'est tout le service...
M. LE PRESIDENT: Nous allons passer à cet
article-là tantôt.
M. BROWN: I am just talking in terms of personnel.
M. VINCENT: Yes.
M. BROWN: I'd like to discuss it again under the item but I'd
like to know what the personnel is, so we would be albe to discuss that.
Generally speaking on bulldozing and mechanized works a whole, M. Armand Roy is
entirely in charge of the matter, has full authority and acts under the wing of
the Deputy Minister or the Associate Minister... le sous-ministre
associé, or...
M. LE PRESIDENT: Bon, messieurs, si vous voulez, nous allons
prendre l'administration, à la page 31, le détail.
M. BROWN; Who is the person in charge of the Chamber of Commerce for
Agriculture or the...
M. VINCENT; Chamber of Commerce?
M. BROWN: Yes, Chamber of Commerce or the House of Agriculture,
as proposed by Premier Johnson. Which personnel will be in charge of that?
M. VINCENT; Cela n'existe pas.
M. BROWN: My goodness! It says here in the paper that it does;
« Proposed by Premier Johnson that before the session was done... »
Who is in charge of promoting this? Which personnel in the Department...
M. VINCENT: La chambre agricole n'existe pas comme telle. Il est
vrai que la chambre agricole dans la province de Québec existait en
1867. En 1867 nous avions une chambre agricole dans la province de
Québec. Elle a été abolie par une législation en
1936...
M. COURCY: Cela a été aboli.
M. VINCENT: En 1937 et, par la suite, en 1939, avec
l'avènement d'un gouvernement libéral, on n'a pas
renouvelé les cadres de la chambre agricole et la chambre agricole est
restée dans les statuts jusqu'en 1962. Lorsqu'on a revisé les
statuts de la province, on a oublié de remettre dans les statuts cette
vieille loi ou cette vieille législation qui existait depuis 1937 ou
1938. Maintenant, comme vous le savez d'ailleurs c'est dans le discours
du Trône il y aura la création possible d'une chambre
agricole ici dans la province de Québec pour coordonner tous les
comités consultatifs qui existent présentement. Vous avez le CEPA
(comité d'élaboration de la politique agricole) qui existe. Vous
avez un comité consultatif pour la régie des marchés, un
comité consultatif pour le bill 46, sur les bons de garantie. On demande
de plus en plus et avec raison un comité consultatif pour le
crédit agricole, on demande un comité consultatif pour la loi de
l'assurance-récolte. D'ailleurs je ne crois pas que ce soit tellement
l'endroit en comité de discuter d'un futur projet de loi. Nous croyons
qu'avec cette coordination nécessaire de tous ces comités, nous
pourrons former un comité qu'on désirait appeler la chambre
agricole afin d'avoir une représentation des producteurs, des
cultivateurs tout près du ministère d'Agriculture et de la
Colonisation. Cela aiderait à l'élaboration des politiques et
aussi à ces régies, à ces organismes ou offices qui
existent pour mettre en application des lois que l'Assemblée
législative vote.
M. BROWN: But generally speaking or possibly speaking, there is
absolutely not one civil servant presently commandeering orders relative to the
House of Agriculture?
M. VINCENT: Non, nous avons des employés civils, des
fonctionnaires qui travaillent sur le comité de l'élaboration de
la politique agricole formé par l'ancien gouvernement. C'est que la loi
de la chambre agricole n'a pas encore été amendée ou
passée.
M. COURCY: Est-ce qu'il est dans l'intention du gouvernement
d'amender actuellement la chambre agricole ou d'abolir celle qui existe et d'en
faire une autre chambre agricole?
M. VINCENT: La politique du gouvernement a été
annoncée dans le discours du Trône.
M. COURCY: Malgré l'opposition de la corporation des
agronomes et de l'Union catholique des cultivateurs?
M. VINCENT: La seule chose que je puis dire à l'honorable
député d'Abitibi-Ouest, c'est que la politique du gouvernement a
été annoncée dans le discours du Trône et en temps
et lieu nous allons procéder...
M. COURCY: Je pense bien que c'est l'endroit ici pour le dire et
l'on...
M. VINCENT: C'est une législation qui est annoncée
dans le discours du Trône.
M. COURCY: Bien oui, elle a été annoncée
aussi par le ministre à l'extérieur.
M. VINCENT: Oui, elle a été annoncée dans le
discours du trône.
M. COURCY: Elle a été annoncée un peu
partout. Si le ministre disait: Bien, non. Pour le moment, nous allons
continuer à travailler avec ce comité d'élaboration des
politiques agricoles.
M. VINCENT: Je dis oui. C'est un projet de loi que nous avons
l'intention de mettre en vi-
gueur et, en temps et lieu, nous l'annoncerons en Chambre.
M. COURCY: Il a été annoncé publiquement par
le ministre.
M. VINCENT: En temps et lieu, nous présenterons le bill en
Chambre.
M. COURCY: Alors peu importe si l'Union catholique des
cultivateurs et la corporation des agronomes se prononcent contre la formation
d'une chambre agricole, le gouvernement ne prendra pas leurs conseils. Les
agronomes ne prisent guère la chambre agricole et l'Union catholique des
cultivateurs est contre la chambre agricole.
M. VINCENT; Non, il faudrait lire quand même l'article au
complet.
M. COURCY: Maintenant, non, mais d'ailleurs, M. Sorel l'a dit
à l'ouverture de la session, carrément, ce n'est pas une chambre
agricole. Il voulait que ce soit l'UCC, mais est-ce que le comité
d'élaboration des politiques agricoles peut être amendé,
parce que c'est seulement par arrêté en conseil qu'on lui
donne...
M. VINCENT: C'est seulement par arrêté en
conseil.
M. COURCY: ... qu'on lui donne un pouvoir autre que celui
d'être consultatif? Est-ce que la Chambre agricole que le gouvernement a
en vue actuellement va être autre chose qu'un comité consultatif
comme, par exemple, le comité d'élaboration des politiques
agricoles?
M. VINCENT: M. le Président, je crois bien que l'honorable
député d'Abitibi-Ouest sait que ce n'est pas l'endroit pour
discuter d'un projet de loi ou faire un énoncé de principe sur un
projet de loi qui sera présenté à l'Assemblée
législative.
M. COURCY: Mais si ce n'est pas ici, où...?
M. VINCENT; Et d'ailleurs, M. le Président, c'est un projet de
loi, et je ne veux d'aucune façon limiter le député
d'Abitibi-Ouest dans la discussion. Je ne crois pas, d'aucune façon, que
ceci soit rattaché aux prévisions budgétaires actuelles,
car toute nouvelle législation ou toute nouvelle loi demande un budget,
pas supplémentaire, mais un budget à même les fonds
consolidés de la province. Comme, tout à l'heure, nous arriverons
dans les prévisions budgétaires, il n'est pas fait mention du
tout d'un seul sou pour l'assurance-récolte. Cela viendra des fonds
consolidés de la province. Nous en discuterons, prendrons une
journée, deux jours, trois jours, une semaine, s'il le faut, en Chambre,
pour en discuter. Ce que nous étudions présentement, ce sont les
prévisions budgétaires, nonobstant toutes les lois qui seront
passées, et Dieu sait combien de lois nous avons à passer, d'ici
la fin de la session.
M. COURCY: Oui, mais c'est ordinairement lors de l'étude
des crédits que ces généralités-là se
discutent et je voyais ici une annonce du 4 août 1966, par le ministre
actuel, que la formation d'une chambre agricole est le premier objectif de M.
Vincent.
M. VINCENT: Et c'a été annoncé dans le
discours du Trône.
M. COURCY: Oui, c'a été annoncé par le
premier ministre.
M. VINCENT; Et, en temps et lieu, nous allons déposer la
législation.
M. COURCY: Alors, il va y avoir une législation.
M. VINCENT; D'accord, et nous allons discuter sur la législation,
et j'aurai l'occasion de donner tous les détails.
M. BROWN: Mr. Chairman, pardon me, I am sorry, what is the title
of the former Deputy Minister of Agriculture now?
M. VINCENT: Conseiller spécial en matières
agricoles au cabinet.
M. BROWN: What are his responsibilities?
M. VINCENT: Il s'occupe de relations entre le gouvernement
fédéral, le gouvernement de la province de Québec, de
relations entre les gouvernements des autres provinces et le gouvernement de la
province de Québec. Il s'occupe, en quelques mots, de la coordination
qui doit exister entre l'agriculture des autres provinces et l'agriculture du
Québec. Comme vous le savez, c'est tellement interdépendant, les
prix de la production agricole, que nous avons un travail considérable
à faire dans ce domaine.
D'ailleurs, je pourrais seulement mentionner au comité, à
titre d'exemple, un fait qui s'est produit l'automne dernier quand il s'est agi
de la vente des pommes tombées. Vous le
savez, nous avions eu une grêle qui avait endommagé
considérablement les vergers, et là, avec seulement des
échanges ou de la correspondance, échanges d'appels
téléphoniques, contacts avec les autorités du
ministère de l'Agriculture de l'Ontario, des producteurs de pommes, des
pomiculteurs de l'Ontario et pomicul-teurs du Québec, nous avons
réussi à maintenir le marché à un prix satisfaisant
pour la pomme tombée. Autrement, si nous n'avions eu personne au
ministère pour s'occuper de cette chose, nos pomiculteurs auraient perdu
$10 ou $15 la tonne pour la pomme tombée.
Ensuite, en plus de cela, nous avons aussi des échanges qui
doivent se faire continuellement autant sur le plan de la recherche que sur le
plan technique entre la province de l'Ontario, la province de Québec, la
province du Nouveau-Brunswick, les autorités fédérales. Le
docteur Mercier est l'homme désigné par le cabinet pour s'occuper
de ces relations fédérales-provinciales et aussi
interprovinciales.
M. BROWN: Would his salary remain equivalent to what it was?
M. VINCENT: Il reçoit présentement le même
salaire qu'il recevait comme sous-ministre en titre au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation.
M. BROWN: Now, would he be under the direction of you directly or
under the Deputy Minister?
M. VINCENT: Non, il...
M. BROWN: Or under both of you.
M. VINCENT: Il est responsable de son travail au cabinet, mais
nous travaillons en collaboration avec lui. Sa responsabilité
première, c'est le conseil exécutif.
M. BROWN: He would be like an advisor to the cabinet.
M. VINCENT: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on ad'autres questions à
poser?
M. BROWN: Mr. Minister, who is the economist you mentioned
before? He is being an excellent fellow. What is his name?
M. VINCENT: M. Lavigne, il est le sous-ministre
associé.
M. BROWN: Oh! the associate... Does he have a committee or is he
studying trends in food? That is the food being eaten modern, from a modern
point of view so that the farmer can adjust his production to be equivalent
with the food that is being eaten. For instance, ten years ago, the average
amount of butter per capita was around 26 pounds, now it's about around 15
pounds. There are many more green vegetables being eaten by people, canned
goods and prepared foods. It is most important in regards of our farmers if
there is a trend of food that the farmer should be moving with that trend. Does
the economist have a committee studying this?
M. VINCENT: Non, mais nous avons l'intention, ici, au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, de former ce qu'on
appelle non pas un bureau de la planification, mais un groupe de conseillers
techniques qui vont travailler sous la responsabilité du sous-ministre,
pour justement étudier toutes ces prévisions adoptées
à la régie des marchés, le gouvernement
fédéral, et la régie des marchés de l'Ontario, pour
en arriver justement, comme l'honorable député de Brome le
mentionne, à pouvoir conseiller le cultivateur sur les productions qui
seront plus nécessaires dans un an, deux ans, trois ans, qu'elles ne le
sont aujourd'hui. Et c'est là que nous pourrons, dans X mois, X
années, avec ces données, en arriver à une
régionalisation des spécialités ou encore des
cultures.
Si nous savons, par exemple, que, dans l'Abitibi, dans le Nord-Ouest
québécois, il n'y aucune possibilité de faire une culture
telle que le lin ou une autre culture, que ce soit la culture
maraichère, au point de vue climatique, on ne le recommandera pas, mais
si les marchés, d'un autre côté, dans une région,
nous demandent de conseiller aux producteurs de produire plus de carottes, plus
de pommes de terre, je crois que là, avec ces chiffres, comme le dit
l'honorable député de Brome, ce sera plus facile pour le
ministère de l'Agriculture, par l'entremise de ses agronomes, de ses
spécialistes, de ses conseillers, de conseiller au cultivateur de se
lancer dans telle production pour une période de X années, parce
que les marchés, d'après les données que nous aurons,
seront bons dans une région donnée.
M. BROWN: Would he presently be consulting with the Horticultural
Branch of the Government with this in mind like in the case of dried peas and
dried beans and things that are being used and bought from other provinces
here? Is he presently aware of this and thinking in terms of it?
M. VINCENT: Eh bien! disons que ce serait très difficile
pour moi, aujourd'hui, de mentionner tout le travail qui s'est fait ou tout le
travail qui peut se faire, mais nous admettons tous, et tous les membres du
comité vont admettre qu'il y a un travail considérable à
faire dans ce domaine, non seulement au niveau provincial mais au niveau
canadien, au niveau national. Car il faut nécessairement aussi aller
chercher des données qui existent dans les autres provinces, mais le
travail que nous avons à faire là-dessus est assez
considérable. Ce qui nous manque présentement, ce sont des
spécialistes ou encore nos spécialistes sont trop occupés
à un travail d'administration.
Et si nous étions capables, et nous serons capables certainement
d'en arriver à ce que nos spécialistes qui travaillent dans un
domaine donné puissent se consacrer à la recherche, ou que
d'autres puissent se consacrer aussi à conseiller le cultivateur dans
ses cultures spéciales, et que d'autres personnes soient responsables de
l'administration. Là, ce sera beaucoup plus facile d'en arriver à
ce que justement le député de Brome mentionne. D'ailleurs on m'a
informé qu'au cours des dernières années, ça
été une demande souvent formulée par le
député de Brome, à une chose commencée par l'ancien
gouvernement qui a voulu faire un pas de l'avant. Il faut l'amplifier et c'est
d'ailleurs ce que j'ai dit dans la présentation initiale que j'ai faite:
il va falloir aller encore plus vite parce que les événements
nous dépassent. Si nous laissons les événements nous
dépasser, eh bien! tout à l'heure, ça va être
très pénible d'en arriver à conseiller nos cultivateurs
sur certaines productions, parce que nous n'aurons pas de données. Et
d'ailleurs, le docteur Mercier l'a mentionné tout à l'heure: Je
fais partie présentement d'un groupe de recherche du gouvernement
fédéral, nous l'avons prêté deux jours par semaine
au gouvernement fédéral en collaboration avec toutes les
provinces pour justement nous donner de ces chiffres qui seront importants.
M. BROWN: Well, now, the Cabinet have given him specific
instructions of what they feel that should be done regarding his work within
the Government?
M. VINCENT: Oui, il reçoit des instructions. D'ailleurs,
il travaille avec nous et les instructions qu'il reçoit, il y a...
M. BROWN: How wide a field would this cover? Would that go into
maple syrup, we will say, for instance?
M. VINCENT: Cela peut aller dans tous les domaines, dans tous les
domaines de la production.
M. BROWN: Because it is most important, we have a corner on the
world's market of maple syrup.
M. VINCENT: D'accord.
M. BROWN: ... and the State of Vermont is now billing itself as
the « king of maple production » on their maple syrup. It is one of
the few products that we have absolutely no competition in and it is declining
rapidly. It would be a big help if this fellow was concerned with it and I
would think that he would need a committee on it.
M. VINCENT: See, in this field of the maple syrup, as the Deputy
Minister just told me, we have a lot of research to make in the future so that
we can keep the market we have and we can go and get the market is possible to
get. And when you mention maple syrup, you have the same problem with
blueberries. See, we have a production here, which production we can increase a
lot, but we have to go and get the market where the markets are now, and the
markets are right on the other side of the border and we can go and get it. So
we will have to... D'ailleurs, nous avons un programme...
M. BROWN: Now what would be the economist's thinking on the hard
cider plant and installations that we talked about and thought in terms of
bringing into production? Would he be concerned with this or would it be the
Deputy Minister concerned with it or who?
M. VINCENT: Would you repeat the? M. BROWN: The hard cider. M.
VINCENT: The hard cider?
M. BROWN: Yes, the hard cider plant and installations that were
legalized here last year or so. Taking apples and making their juice into cider
with an alcoholic contents.
M. VINCENT: Excuse me. I asked maybe seven months ago an officer
of the Department to look over this and he started to look on reports which
were made since 1956 on this problem. So, this is not a new problem.
M. BROWN: Oh no!
M. VINCENT: ... since 1966, last year, the former Government had
a report and well, as you know, cider by itself, is it a good industry? Well,
we are still asking ourselves the question. We have to have a plant which will
transform all the apples in cider but all the apples and best market for the
apples is still the fresh market.
M. BROWN: Well, it is rather droll but for a period of five or
six years, we have heard members of the Opposition, at that time the Union
National Party, that were quite critical of us because we didn't put it into
being in a hurry. Has the opinion of the Party changed?
M. VINCENT: So we still have five years in front of us, then.
M. BROWN: You are quite vehement about it!
M. COURCY: C'est encore une autre de ses priorités qui est
remise à demain.
M. BROWN: And I am sure my good friend... who was there...
M. VINCENT: I am quite sure that you are not asking us to do
everything in ten months.
M. BROWN: Oh never!
M. VINCENT: That is all rightl Thank you!
M. BROWN: Mr. Minister, I will never think of doing anything like
that but I am sure where it is announced that the cider plant would be in
Rouville and I am sure that my friend here feels that it would be the best spot
for it.
M. MAILLOUX: Il est d'accord!
M. BROWN: I am sure that the apple producers are all for it,
naturally the economists and the Deputy-Minister and the Minister himself
should be filled with enthusiasm to...
M. VINCENT: But we won't annonce it two years before.
M. BROWN: Oh yes! Oh! see!
M. COURCY: Et pourtant les journaux nous rapportent beaucoup
d'annonces.
M. BROWN: It is always a case of strategy. Mr. Minister, in the
set-up of your department, do you have people who are interested particularly
with milk fluid and industrial? Are there civil servants who are preoccupied
with this situation?
M. VINCENT: That is the marketing board.
M. BROWN: But I mean within too the Government itself, is there
no group that has taken on the responsibility of the study along with the
marketing board?
M. VINCENT: We have this group. Le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, en plus de la Régie des
marchés, qui s'occupe plus particulièrement du lait naturel, nous
avons la division des produits laitiers.
M. BROWN: Well, I understand that there is a marketing board and
we talked about it for quite a few months, and finally got it in there, but is
there not also besides the marketing board a group within the department whose
interest is entirely dealing with milk because this represents 80% of the total
revenue of the farmer of the Province of Quebec? Would there not be somebody
inside of the department directly responsible?
M. VINCENT: En ce qui concerne les produits laitiers, nous avons
au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation la division des
produits laitiers, nous avons aussi, au service de la salubrité, des
fonctionnaires, des médecins-vétérinaires qui s'occupent
de l'amélioration de la qualité du lait et nous avons aussi, en
plus de tout cela, des personnes comme les sous-ministres, les conseillers
techniques.
M. BROWN: Who would you say, of the men involved, who would be
directly involved in this? How many, five, four, three, two, one?
M. VINCENT: A la division des produits laitiers, nous avons
combien de personnes? Environ 60 à la division des produits laitiers, y
compris les inspecteurs à l'extérieur. Nous avons maintenant, au
service de la salubrité, qui s'occupent... ils ne s'occupent pas
seulement de la question du lait, nous avons là un groupe de 211
personnes dans tout le service, mais qui s'occupent en même temps...
M. BROWN: No, well I am talking of policy makers.
M. VINCENT: D'ailleurs, le député de Brome est au
courant que, dans un ministère, vous n'avez pas un groupe d'hommes qui
s'occupent de chacune des politiques mais vous avez
des conseillers techniques, vous avez des sous-ministres, vous avez des
hommes qui s'occupent de l'ensemble des politiques, mais qui peuvent, à
un certain moment, passer une semaine ou quinze jours sur une politique en
particulier.
M. BROWN: But the technical adviser, who will be the top
technical adviser at this time within your Government advising on this to the
Government?
M. VINCENT: Nous avons des membres de la régie des
marchés, des membres de la régie des...
M. BROWN: But I am not too interested in them, I want to find
out...
M. VINCENT: Mais, tout de même, cela fait partie du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. BROWN: But there is nobody directly responsible dealing with
milk as a technical adviser whose responsibility is particularly milk?
M. VINCENT: A la Régie des marchés, vous avez le Dr
Lacasse, vous avez Gilles Ledoux, vous avez plusieurs personnes qui sont des
spécialistes de l'industrie laitière, vous avez des hommes comme
Parizeau, de la coopérative de Grandy, qui a laissé son poste de
membre de la régie des marchés et que nous avons réussi
à conserver quand même à notre service comme conseiller
technique à temps partiel, qui est un spécialiste en industrie
laitière. Vous avez aussi une personne comme le sous-ministre
associé, présentement M. Lavigne, qui était à la
régie des marchés, qui connaît très bien la
situation et qui connaît très bien l'industrie laitière et
vous avez M. Bélanger, qui est chef de la division des produits
laitiers. Vous avez aussi des personnes comme Roland Camirand, qui est encore
au ministère, vous avez Descôteaux, qui est à l'ARDA.
M. BROWN: But, the thing is this: are we leaving the policy of
milk entirely in the hands of the marketing board or are we saying that the
civil service dealing with Agriculture does policies that they feel, on the
long range point of view, that they should have a position as well as the
marketing board?
M. VINCENT: Non, la régie des marchés ou le «
marketing board » is not entitled to decide any policies concerning milk
but they can, once in a while and very often they are doing it. They will come
to the Department and we are going to consult them, because they are experts
and we need experts. So they will as we are working right now on new policy
which will come by legislation, we have somebody from the marketing board, we
have somebody from the Department working together, forming a group to work
especially on this policy, but they might be working at their will on
this...
M. COURCY: La Régie des marchés agricoles a un
comité consultatif, sur lequel siègent les représentants
du ministère de l'Agriculture, dont Jean-Louis Bélanger, qui est
un chef de la division de l'industrie laitière...
M.VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: Je ne sais pas si cela a été
changé. Si cela n'a pas été changé, le
comité consultatif de la régie fait des recommandations à
la régie et la régie fait des recommandations au ministre pour
les amendements aux lois, mais c'est surtout la régie qui a le
problème de la commercialisation du lait et...
M. VINCENT: Cela ne serait pas pour la décision des
politiques.
M. COURCY: Non, parce que cela, ça revient au ministre de
présenter les amendements.
M. BROWN: Mr. Roland Lespérance... What are his
responsibilities now?
M. VINCENT: Il est conseiller technique au ministère de
l'Agriculture.
M. BROWN: And Mr. Louis Turgeon?
M. VINCENT: Il est officier, directeur de l'administration, mais
il prend sa retraite en septembre.
M. BROWN: Oh! he is leaving? M. VINCENT: He retires.
M. BROWN: He retires in September? I think that's all the
questions I had about civil servants.
M. COURCY: Au sujet des traitements, article 6, sous-article 6,
administration...
M.VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... traitements électroniques, j'avais
remarqué une somme de $33,000 l'année dernière et cette
année $25,000. Est-ce que ces traitements électroniques couvrent
les cercles de gestion de fermes?
M. VINCENT: Une partie de cela, oui, mais il y a une autre chose,
vous en avez d'autres que...
M. COURCY: Est-ce que vous allez transformer, est-ce que vous
allez faire l'analyse, par exemple, des contrôles laitiers par les
traitements électroniques?
M. VINCENT: Disons que, sans aller trop loin, l'honorable
député d'Abitibi-Ouest le sait, il y a une politique globale pour
remplacer le subside de $25 millions que nous avons
récupéré pour améliorer la qualité du lait.
Il y aura aussi dans cet ensemble quelque chose de spécialement
désigné pour ce que l'honorable député
d'Abitibi-Ouest mentionne, en plus des services que nous avons
déjà.
M. COURCY: Parce qu'il y a une diminution de plus de $28,000.
M. VINCENT: Oui, mais vous avez ici, à la page 33, le
sous-ministre me fait remarquer qu'à la page 33, vous avez, traitement
électronique des données, à l'article 8, sous-article 3,
pour un montant...
M. COURCY: D'accord, il y a des répartitions, cette
année.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, si vous vouliez, je vais nommer,
article par article, l'administration, et lorsque vous aurez des questions,
posez-les donc là-dessus, pour qu'on mette un peu d'ordre dans l'affaire
et qu'on puisse procéder. Je prends l'administration, traitements,
est-ce que l'on a des questions sur les traitements? Salaries?
M. BROWN: Well, just this. Do we have on the Civil Service a
committee or a group working on a definition of farms? What is a farm and what
is not a farm? Because a year ago, my honourable friend from Lotbinière
spent an hour stressing the importance of a definition of a farm, and how lax
we were in not having accomplished this. Do we have a special committee working
on that in the parliamentary system?
M. VINCENT: C'est justement là où nous rencontrons
une difficulté présentement, parce que certaine
législation mentionne une ferme, et, quand nous arrivons à
l'application de cette législation, il y a une interprétation
juridique que nous n'avons pas. Disons donc que cela n'a jamais
été défini.
M. COURCY: Mais je crois que cette année, c'a
été changé.
M. BROWN: But do you have a committee working on it? It is a very
important subject. Who is on the committee?
M. VINCENT: Ce sont des comités de... M. BROWN: Certainly
you.
M. VINCENT: C'est un comité juridique. Nous avons le
contentieux, et justement, il faut pratiquement avoir les agronomes sur le
comité. Nous devons aussi aller même jusqu'au ministère de
la Justice pour trancher des questions juridiques.
M. BROWN: Mais votre adjoint parlementaire, il ne vous donne pas
une réponse spécifique sur ce sujet-là?
M. VINCENT: Non, mais il aimerait bien lui aussi qu'on
définisse clairement le mot ferme.
M. COURCY: Dans la loi de l'éducation, il y a le mot ferme
pour le remboursement des taxes scolaires, on dit dix acres et plus en culture.
Dans les statistiques fédérales, il y a quelques années,
c'était celui qui avait un demi-acre de terre et qui vendait pour $50 de
produits agricoles. Dans les derniers recensements, on a changé la
définition de ferme commerciale. Au lieu d'être $1,200 de ventes
de produits agricoles, c'est un demi-acre et plus pour $2,500 de ventes, et la
responsabilité, je crois, de définir ces expressions d'une ferme,
au point de vue de la statistique, relève du ministère de
l'Industrie et du Commerce. D'ailleurs, on l'avait discuté dans le
temps, avec le ministère de l'Industrie et du Commerce qui devait
rencontrer les représentants d'Ottawa et qui l'a rencontré pour
essayer d'avoir une définition plus réaliste d'une ferme dans la
province de Québec Déjà il y a eu une
amélioration.
M. VINCENT: Mais c'est très difficile quand même
à définir.
M. BROWN: Mais votre adjoint parlementaire, you will be...
M. LE PRESIDENT: Dans ce temps-là, on pourrait vous
consulter, on pourrait passer aux traitements. Traitements: est-ce qu'on a des
questions à poser, s'il vous plaît?
M. COURCY: Moi, j'en aurais une autre. D'ailleurs, ça
répondrait à une affirmation d'un député tout
à l'heure. Est-ce que le ministre de l'Agriculture peut me garantir que
le budget qu'il nous présente cette année 67/68 sera
entièrement dépensé en mars 1968?
M. VINCENT: Nous l'avons fait, nous avons construit le budget en
fonction de cet objectif.
M. COURCY: Oui, comme d'ailleurs tous les budgets dans le
passé ont été toujours construits en fonction de
l'objectif de dépenser.
M. VINCENT: Je ne l'ai jamais réalisé.
M. LE PRESIDENT: Vous n'êtes pas capable de démentir
ça.
M. BERNATCHEZ: Justement, c'est que le député de
Lotbinière...
M. COURCY: C'est parce que je n'ai jamais été
capable de garantir de dépenser au dernier cent le budget du
ministère, parce que le ministre et le ministère de l'Agriculture
sont à la merci des éléments de la nature, sont à
la merci de tout ce qui peut se produire et à la merci aussi de
l'acceptation des cultivateurs de se prévaloir de certaines politiques
du gouvernement. Alors le ministre de l'Agriculture, cette année, n'est
pas plus capable que je l'étais dans le passé, de garantir que
son budget sera dépensé à 100%.
Maintenant, vous avez une diminution de personnel à
l'administration. Vous aviez 124 employés, et, cette année, vous
prévoyez 122 employés. Et les salaires ont été
augmentés. Quand, l'an passé, on avait $677,000 comme budget pour
124 employés, cette année il est réduit à $664,000
pour 122 employés. Est-ce que vous tenez compte des augmentations de
salaire?
M. VINCENT: Toutes les augmentations de salaire à venir
n'entrent pas dans ceci.
M. COURCY: Très bien.
M. VINCENT: Parce qu'on ne peut pas bud-géter sur les
augmentations de salaires probables.
M. COURCY: Alors, les augmentations de salaire ne sont pas
comprises dans votre budget.
M. MAILLOUX: Comment se fait-il que, dans les autres
ministères, les augmentations de salaire apparaissent?
M. VINCENT: Bien, sauf les augmentations statutaires
régulières. D'accord?
M. MAILLOUX: Bon, d'accord.
M. COURCY: C'est donc dire qu'il n'y aura pas d'augmentations de
salaire statutaires? Il n'y a que deux employés de moins et vous
diminuez de $13,000?
M. VINCENT: Oui, mais combien de postes vacants avons-nous
présentement? Moi, à mon bureau, j'en ai un.
M. COURCY: Oui, il y a une question. Combien de postes vacants
actuellement au ministère de l'Agriculture?
M. VINCENT: M. Lalande va répondre à cette
question.
M. LALANDE: En principe, il y a une différence à
établir entre postes vacants, c'est-à-dire que les postes qui,
par exemple, n'ont pas été comblés le 30 septembre ne
deviennent plus des postes de remplacement, mais des postes vacants. Alors,
prenez par exemple, avec le recrutement de l'université, cette
année, 11 y a un certain nombre de sujets qui vont venir à
l'intérieur des cadres du personnel, mais cela va être des
nouveaux employés, ce ne sera plus des remplacements, parce que le poste
n'était pas comblé au 30 septembre.
M. COURCY: Est-ce que le ministère a l'intention de
diminuer les postes existants? Pas des employés, des postes.
M. LALANDE: Il n'y aura pas de diminution proprement dite, mais
il pourrait y avoir une affectation de personnel à des tâches
nouvelles. Par exemple, dans certains domaines, s'il y a diminution
d'activités, le personnel pourra être affecté à
d'autres tâches.
M. VINCENT: Il y a aussi une chose qu'il faut bien dire. La
politique, en ce qui concerne les postes, que ce soit à l'administration
ou dans le ministère, ne sera pas faite en vue de combler les postes,
mais en fonction des besoins que nous
aurons, comme le sous-ministre vient de le mentionner. Si nous avons des
postes gui ne sont plus nécessaires à cause de services que nous
ne donnons plus, nous allons affecter ces employés à d'autres
services.
M. COURCY: Bien oui, comme cela s'est toujours fait, c'est
normal.
M. VINCENT: C'est ça et c'est assez...
M. MAILLOUX: Par la réponse qui a été
donnée tantôt...
M. COURCY: Il n'y a pas de postes qui vont disparaître,
excepté les postes où, par exemple, à l'administration, si
le ministre, à son bureau, a trois secrétaires et, à un
moment donné, dit deux, j'en ai assez, il fait disparaître un
poste, il fait un transfert à un autre service ou une autre
division.
M. VINCENT: C'est ça.
M. BROWN: Mr. Chairman, I wonder if the Honourable Minister
finds, due to the new classifications of the Civil Service, that some of the
older people in the Department are being penalized as to salary because they do
not have modern classifications. They do not have modern education to meet
these standards. Do we find that we have got a forgotten group within the
Department that do not receive wages and are held to a minimum, when, in fact,
they give great service to the Department?
M. VINCENT: Toute cette question - d'ailleurs, le premier
ministre en a parlé en Chambre n'affecte pas seulement le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, mais affecte tous les
ministères ou encore tous les employés de la fonction publique et
présentement la direction générale des relations du
travail est saisie de ces problèmes, les discute avec les syndicats, a
une quantité de griefs venant de la part des employés, et, en ce
qui nous concerne, si nous avons des employés au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation qui ne sont pas satisfaits de la
classification, de l'intégration, nous leur demandons bien simplement de
remplir une formule, de la faire parvenir à qui de droit afin que leur
cas soit étudié, regardé avec la direction
générale des relations du travail.
M. BROWN: But I think in the fact of the Department of
Agriculture more than any other Department because today it would be almost
impossible for a farmer who is an excellent farmer but didn't have an education
beyond grade ten, to even participate in any part of Government here and this
is what the farmers talked to me about. They say...
M. VINCENT: Mais seulement...
M. BROWN: Here we have the Department of Agriculture...
M. VINCENT: Mais là monsieur...
M. BROWN: ... and there is not a position offered to us, because
we have been farmers and we have not been able to get their education.
M. VINCENT: M. le Président, en réponse à
l'honorable député de Brome, je crois bien que ses observations
seraient beaucoup mieux placées devant la Commission de la fonction
publique ou encore quand nous allons étudier les crédits ou les
prévisions budgétaires de la fonction publique.
M. BROWN: Vraiment.
M. COURCY: Traitements, M. le Président.
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Vous avez une diminution de deux, vous avez une
diminution de $13,000, au ministère de l'Agriculture, à
l'administration, et le ministre dit que ça ne tient pas compte des
augmentations de salaire. Cela tient cependant compte des augmentations
statutaires.
Ici, je regarde, aux Affaires municipales, 11 y a une augmentation de
$100,000 à la même administration: traitements, une augmentation
de quelque $200,000 aux Affaires culrelles; une augmentation à
l'Education de $750,000; une augmentation à la Famille et
Bien-être social de $18,000; et une augmentation à l'Industrie et
Commerce de $591,000 à $647,000, à peu près $50,000. Il y
a augmentation dans tous les ministères à l'exception du
ministère de l'Agriculture, qui diminue. Il y a quelque chose qui semble
omis, que le ministère ne se sente pas capable de remplacer les 200
postes vacants qu'il y a actuellement.
M. VINCENT: A l'administration, nous n'avons pas 200 postes mais
122, 124. Nous avions, par exemple, au 21 septembre, 13postes vacants.
M. COURCY: Est-ce que le ministère a l'intention d'essayer
de combler ces postes?
M. VINCENT: Oui, on cherche des candidats. D'ailleurs, je peux le
dire, nous sommes à faire des démarches pour avoir un
responsable, un économiste. Nous en avons approché plusieurs, il
y a un concours ouvert à la fonction publique, il est possible d'en
trouver et, aussitôt que nous en aurons un, nous allons combler le
poste.
M. MAILLOUX: A tous les autres ministères dont les
crédits ont été acceptés jusqu'à maintenant,
on nous répond catégoriquement que ça se situe une
augmentation, en raison des augmentations de salaire. Et seulement au
ministère de l'Agriculture, on remarque évidemment que c'est le
statu quo. Est-ce qu'il y a des postes supérieurs qui disparaissent pour
être remplacés par des postes inférieurs ou qu'est-ce qui
se produit?
M. VINCENT: Oui, mais, encore là, en réponse au
député de Charlevoix, je voudrais savoir exactement quel est le
montant que nous avons laissé, par exemple, dans les autres budgets, sur
ces postes-là.
M. MAILLOUX: Non, je parle de cet article-là en
particulier.
M. VINCENT: Oui, d'accord, mais si, à la fin de
l'année, par exemple, l'an passé, nous avions $677,200.
M. MAILLOUX: Est-ce qu'il y a eu un retour?
M. VINCENT: L'an passé, nous avons retourné au
trésor environ $50,000 sur ces traitements ou salaires aux postes
d'administration.
M. MAILLOUX: Pour des postes d'agriculture?
M. VINCENT: Pour tout le ministère. Vous avez les
effectifs, ici, du ministère, au 30 mars 1966. Nous avions au
ministère 2,247 employés. Au 30 mars 1967, nous en avions
2,264.
M. MAILLOUX: Pour le même nombre, avec l'an passé,
est-ce que ça apparaîtrait comme une augmentation de salaire?
M. VINCENT: Oui, si on étudie tous les traitements, je
trouve que...
M. MAILLOUX: Il y a une augmentation.
M. VINCENT: On les a ici. Voici:2,473 employés en 66/67,
pour un budget de $13,629,600, et, en 67/68, lorsque les chiffres ont
été faits ici, 2,359 employés, y compris la régie
des marchés, la Commission royale d'enquête sur l'agriculture,
l'Office du crédit agricole, tout le personnel.
M. MAILLOUX: Une augmentation de?
M. VINCENT: Ah bon! vous avez $14,777,400.
M. MAILLOUX: Au-dessus d'un million.
M. VINCENT: Oui. Moins de personnel. Pour tout l'effectif, il y a
une augmentation de $400,000 environ, pour 120 personnes de moins.
M. LE PRESIDENT: Bon, ça va, les traitements.
M. COURCY: Juste un instant. Combien y a-t-il de personnes
attachées directement à l'article 1
Administration/Traitements? On dit 124 personnes. On prévoit 122...
M. VINCENT: C'est-à-dire que les effectifs permissibles
étaient de 124. Cette année, les effectifs permissibles sont de
122.
M. COURCY: Il y a deux postes qui vont disparaître?
M. VINCENT: On nous a permis, cette année, d'en prendre
122. L'an passé, vous étiez en mesure d'en prendre 124, mais
combien y en avait-il? Est-ce qu'on a le nombre de...? Nous n'avions
peut-être que 120, l'an passé, 118.
M. COURCY: Non, vous allez prendre par exemple le cas de M.
Mercier...
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... il est transféré à
l'Exécutif, mais M. Lalande prend la place...
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: ... alors il n'y a pas de poste disparu, il n'y a pas
de salaire parce que ce sont les mêmes salaires.
M. VINCENT: D'accord.
M. COURCY: Mais il y a certainement deux personnes de moins qui
vont disparaître et il faut que vous prévoyiez le non-engagement,
pour avoir $664,000, d'un certain groupe que vous n'êtes pas capable
d'obtenir.
UN OFFICIER: Est-ce que je pourrais répondre à
cela?
M. VINCENT: En somme, il y a une différence entre les
possibilités de recrutement et les exigences du ministère.
M. COURCY: Bon, c'est très bien. C'est ce que je voulais
faire dire, parce que nous étions comme cela, c'est encore le même
problème.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Bon, cela marche. Traitements,
adopté. Comités $6,000, $6,000.-
M. COURCY: Comités $6,000.- Le comité
d'élaboration des politiques agricoles.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: Alors j'ai eu une réponse que le comité
des politiques agricoles s'était réuni deux ou trois fois dans
l'année et il y avait eu deux réunions du comité je crois
et une réunion d'un sous-comité...
M. VINCENT: Je pense que oui.
M. COURCY: Est-ce que le ministre...
M. VINCENT: Il y a eu une réunion voici environ un mois,
il y a une réunion cédulée pour la semaine prochaine, je
crois, et c'est possible qu'un certain...
M. COURCY: Alors le ministre a l'intention de faire
siéger...
M. VINCENT: Le comité existe.
M. COURCY: ... pas seulement existe, parce qu'il existe aussi une
chambre agricole et qu'elle n'a jamais siégée, mais le ministre
al'inten-tion de faire siéger le comité d'élaboration des
politiques agricoles, tel qu'adopté par arrêté en
conseil.
M. VINCENT: C'est cela. Il a siégé.
M. COURCY: Il a siégé deux fois, d'après la
réponse que j'ai eue.
M. VINCENT: Oui, mais après cela il a siégé
une fois et il doit siéger de nouveau prochainement.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention de le faire
siéger mensuellement comme il le faisait?
M. VINCENT: Pas nécessairement mensuellement, c'est
possible qu'il siège deux fois le même mois et qu'un autre mois il
ne siège pas.
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Ce n'est pas statutaire. D'ailleurs, dans les
provisions budgétaires, comme vous pouvez le constater, nous avons le
même montant.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention
d'améliorer le comité d'élaboration des politiques
agricoles? Par exemple l'Union catholique des cultivateurs est
représentée, la Coopérative fédérée,
la Corporation des agronomes, le ministère de la Colonisation, le
ministère de l'Agriculture, les Coopératives. Est-ce que le
ministre a l'intention de maintenir un même élément au sein
dudit comité?
M. VINCENT: Actuellement, nous procédons avec le
même arrêté en conseil, les mêmes nominations,
excepté que la Coopérative fédérée ou l'UCC
peut changer ses membres...
M. COURCY: Ses représentants, comme d'ailleurs c'est
prévu par l'arrêté en conseil. Est-ce que le ministre peut
dire si ce comité peut lui rendre des services?
M. VINCENT: Certainement, sur la discussion de politiques.
M. COURCY: Alors, le ministre est d'avis que ce
comité-là est très utile à son
ministère.
M. VINCENT: Il est utile sur des consultations sur certaines
politiques, il nous rend service. D'accord!
M. COURCY: Parce que, comme ancien ministre, moi, je croyais
qu'il était très utile et le ministre aujourd'hui prétend
qu'il est aussi très utile d'avoir ce comité d'élaboration
de politiques agricoles.
M. VINCENT: C'est pour ça qu'on veut avoir plus que
ça, avec la création de la chambre agricole.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage, c'était de $26,800
à $30,000.
M. MAILLOUX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Très bien. Frais de bureau.
M. MAILLOUX: Cela n'avance pas, on va passer. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Matériel.
M. MAILLOUX: C'est encore par le service des achats?
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, le matériel, c'est encore
par le service des achats?
M. VINCENT: Oui.
UNE VOIX: Est-ce qu'on peut avoir une réponse?
M. COURCY: « Matériel » c'est dans «
Administration ».
M. VINCENT: Oui, oui.
M. COURCY: Alors, à « Administration »...
M. VINCENT: « Matériel, articles de bureau,
impressions et abonnements; équipement...
M. COURCY : Est-ce que le ministère désire
continuer à donner des impressions à l'Union catholique des
cultivateurs?
M. VINCENT: Oui, oui. Dans la Terre de Chez Nous?
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Cela se continue. D'ailleurs le contrat est
renouvelé.
M. COURCY: Le contrat est renouvelé. Est-ce que le
ministère a l'intention de donner d'autres annonces par exemple à
la revue La Ferme ou au Bulletin des Agriculteurs?
UNE VOIX: Des annonces à l'occasion.
M. VINCENT: Il y a certaines annonces à l'occasion.
M. COURCY: Mais je veux dire prendre, par exemple, une
page...
M. VINCENT: Régulièrement?
M. COURCY: ... comme nous le faisons pour La Terre de Chez
Nous.
M. VINCENT: Non. Ce n'est pas prévu, ça.
M. COURCY: Est-ce que le matériel compris dans la division
« Administration »... C'est ça, le matériel compris
dans « Administration », c'est le matériel
nécessaire, je crois, au bureau du ministre et des officiers
supérieurs du ministère.
M. VINCENT: Pour toute l'administration. M. COURCY: C'est bien
ça?
M. VINCENT: C'est ça. Même la comptabilité,
vous avez une machine à écrire, une machine à additionner,
une machine à calculer, des projecteurs... Ici, c'est l'entretien, les
réparations de l'équipement de bureau y compris les contrats de
service; vous avez l'impression de formules et autre papeterie de bureau, les
abonnements, les revues, les services d'information; vous avez l'achat de
livres et reliures, cartes et formulaires pour la mécanographie; vous
avez les accessoires de toute sorte; papier, carbone et le reste. C'est
à peu près le même budget que l'an passé
excepté quelques augmentations.
M. COURCY; Adopté.
M. LE PRESIDENT: Traitement électronique.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Publicité et information.
M. VINCENT: Oui, monsieur.
M. MAILLOUX: Autres dépenses...
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Charlevoix.
M. MAILLOUX: Pourquoi la différence entre $4,000 et
$33,600?
M. VINCENT: Ah bon! on peut regarder ça parce que c'est
assez important. Autres dépenses $4,000. C'est la tenue d'autres
congrès. Nous avons des réceptions à l'occasion de l'Expo
universelle 1967. On pourrait donner, comme exemple, différentes
sociétés qui vont tenir des congrès, ici, dans la
province, et nous contribuons financièrement à la tenue de ces
congrès-là.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, est-ce que le
ministère a un kiosque sur le terrain de l'Expo?
M. VINCENT: Non, c'est le pavillon du Québec qui parle
d'agriculture et nous avons devant nous le ministère, mais il y a le
pavillon de l'Agriculture aussi...
M. VAILLANCOURT: Est-ce que c'est payé par cet
article-là?
M. VINCENT: Non, non. C'est un budget à part. Cet
article-là s'occupe plutôt de réceptions données,
à l'occasion de congrès, et qui seront tenus à
l'intérieur de la province...
M. VAILLANCOURT: A la maison du Québec, sur le terrain de
l'Expo?
M. VINCENT: Non, non, pas sur le terrain de l'Expo. Par exemple,
la semaine prochaine ou dans quinze jours, nous avons un congrès au
château Frontenac, ici à Québec.
M. LE PRESIDENT: Bon, on était aux autres dépenses,
M. Courcy.
C'est pour des dépenses additionnelles à l'occasion de
l'Expo. Bon, ça marche.
Direction générale d'aménagement, utilisation des
terres, traitements.
M. COURCY: En parlant de la même chose, vous soustrayez
sept employés, vous diminuez les effectifs...
M. VINCENT: Ce sont les effectifs. L'an passé, vous aviez
67 postes permissibles qui n'ont pas été comblés. Cette
année nous avons une possibilité de 60 en tenant compte justement
des employés que nous avions l'an passé.
M. COURCY: Est-ce que cela veut dire qu'il y a sept postes...
M. VINCENT: Si.
M. COURCY: ... qui disparaissent à l'utilisation des
terres?
M. VINCENT: ... qui disparaissent, oui; ils n'avaient pas
été comblés.
M. COURCY: Il y a sept postes qui disparaissent?
M. VINCENT: Oui.
M. MAILLOUX: Que veut dire l'utilisation des terres,
exactement?
M. VINCENT: Cela, vous avez là-dedans... M. VAILLANCOURT:
M. le Président.. M. VINCENT: ... l'aménagement...
M. LE PRESIDENT: On va répondre à monsieur...
M. VAILLANCOURT: Mais avant de répondre, j'aimerais que le
ministre donne la définition du mot de l'article 2, « direction
générale de l'aménagement ». Je vous demande
ça, c'est parce que plusieurs lisent le journal des Débats, et
nous disent qu'ils ne comprennent pas ce que cela veut dire. A chaque poste
budgétaire, si le ministre donnait un peu ce que comprend le poste
budgétaire en question, cela aiderait énormément ceux qui
lisent le journal des Débats.
M. VINCENT: Oui, mais cela serait assez loin de donner toute
l'explication du service...
M. VAILLANCOURT: Non, mais grosso modo. Des articles
principaux.
M. VINCENT: C'est tout ce qui concerne l'aménagement,
l'utilisation des terres. Vous avez la préparation du sol, les travaux
de génie, on pourrait ajouter ici, les entrepôts, les
outillages,...
M. MAILLOUX: Il y a une définition d'ailleurs à
chaque sous-article.
M. VINCENT: Juste un instant. Section de colonisation aussi.
Direction générale de l'aménagement y compris, les
subventions. Une définition de l'aménagement. Vous avez ici... Ah
bon! nous l'avons ici!
M. COURCY: On prend l'utilisation des terres, les
bleuetiêres. La Loi de rachat des terres.
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: Vous avez, ensuite le génie rural, les travaux
mécanisés, le drainage des terres, les engrais chimiques, je
crois, la chaux... Vous avez aussi, dans l'aménagement, les graines de
semence...
M. VINCENT: Entrepôts, outillage, colonisation...
M. COURCY: ... l'achat des terres, la colonisation, les primes de
défrichement, primes de labour, toutes ces primes de colonisation
là, subventions des engrais chimiques, la chaux, subventions des
primes.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que ça répond à la
question du député d'Abitibi-Ouest?
M. VINCENT! Vous avez tout en détail. UNE VOIX: Oui,
oui.
M. LE PRESIDENT: Le traitement comme ça, est-ce que
ça vous irait? Oui? Adopté.
M. MAILLOUX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest.
M. COURCY: A l'utilisation des terres, je crois qu'il y a une
diminution. Cela me surprend que le ministère prévoit encore ne
pas être capable d'engager le personnel voulu, parce que c'est la seule
raison qui peut amener une diminution. Autrement, cela veut dire que le
ministère ferme graduellement ses portes, il n'y a pas de
possibilités là,...
M. VINCENT: Non, mais j'ai une explication qui est assez
importante à donner. C'est que l'an passé, nous avions
augmenté le personnel de sept parce que nous pensions travailler
à l'aménagement des terres avec du personnel du service ou de la
direction générale c'est-à-dire de cette direction, et par
la suite, c'a été changé. Ce sont des personnes qui s'en
vont à l'ARDA qui font le travail. Comme Donat Grégoire est parti
de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, il est venu à l'ARDA au lieu
d'aller à l'aménagement. Puis il y a des concours d'ouverts
aussi; nous en avons sept. Nous demandons sept conseillers techniques pour
l'ARDA, ils vont travailler à l'ARDA.
M. COURCY: ... cela, c'est un autre domaine. Aller jusqu'à
60...
M. BROWN: There is one thing...
M. COURCY: ... mais là, vous êtes limité
à 60.
M. VINCENT: Oui, l'an passé c'est une façon
de parler un montant pour sept personnes additionnelles avait
été placé au budget justement pour remplir ces
postes-là et il n'y a pas eu de candidat. D'ailleurs, on attend encore
des candidats pour ARDA.
M. COURCY: Non, ce n'est pas ARDA là.
M. VINCENT: Es avaient été placés là
l'an passé pour préparer des projets pour ARDA puis aujourd'hui,
ils sont sous la responsabilité d'ARDA. Si Donat Grégoire,
prenons un exemple, était parti de l'Institut de Sainte-Anne pour venir
à l'aménagement, au lieu d'aller à l'ARDA, nous aurions 61
au lieu de 60. La même chose pour les autres.
M. COURCY: D'un autre côté, il y en avait un de
moins à ARDA. Il a rempli un poste, que ce soit à ARDA ou
à l'autre. Il est ici ou là. Etant donné qu'il n'est pas
là, le nombre est diminué, étant donné qu'il est
là, l'autre est augmenté.
M. VINCENT: Non, mais l'an passé, au 21 septembre, vous
aviez six postes vacants sur l'effectif possible de 67.
M. COURCY: Alors, c'est une autre diminution de sept postes, qui
disparaissent à l'article « utilisation des terres ».
M. VINCENT: Les postes comblés, ce sont les postes
permissibles et non pas le nombre d'employés qui travaillent. Les postes
permissibles sont de 60, contrairement à 67, l'an passé.
M. COURCY: 67, c'est ça.
M. VINCENT: Mais les postes permissibles de 67, l'an
passé, n'ont jamais été comblés.
M. COURCY: Oui, comme les postes, 60; il peut y en avoir 50.
M. VINCENT: Il peut y en avoir 53, peut-être 58. On peut
aller jusqu'à 60, on est limité à 60.
M. COURCY: C'est 67.
M. VINCENT: Et si nous voulons dépasser ce
chiffre-là, bien, il faut en discuter avec...
M. COURCY: Avec le service civil.
M. VINCENT: Bon voici, dans ce service-là...
M. LE PRESIDENT: Mr. Brown.
M. VINCENT: Le 21 septembre 1966, vous aviez 50 personnes en
fonction avec un effectif possible de 67. Donc, il y avait 17 postes...
M. COURCY: Quinze jours après, il pourrait y en avoir 10
de plus.
M. VINCENT: Oui. Mais seulement vous en avez 50 en
fonction...
M. COURCY: ... 50 sur 67.
M. VINCENT: Vous en aviez 50 en fonction sur un total possible de
67 et, cette année, quand le budget a été discuté,
nous avons regardé les effectifs 65-66-67 et, avec les
possibilités, on en est venu à la conclusion que 60 serait
satisfaisant, toujours en se basant sur les années
précédentes et sur les possibilités d'engagement
aussi.
M. BROWN: The thing that I want to discuss is: would it be the
proper place to take into consideration farmlands taken for public works, like
a road going through an area, if planning was done ahead of time many times,
the road wouldn't affect good farmingland.
M. VINCENT: Ce serait plutôt le ministère de la
Voirie.
M. BROWN: Nobody says this. It should involve consultation
between the Department of Roads on long range planning and the Department of
Agriculture because there are two roads in the county of Brome. In the case of
the farmer named Hawke, they take the best part of his field when moving the
road, a matter of a hundred feet. I would go through very rough territory and
would leave that farmland in operation. Has there ever been any consideration
on this type of thing of the cooperation between the Department of Roads and
the Department of Agriculture? Could this be brought up about our study?
M. VINCENT: Nous sommes sur cette direction
générale de l'aménagement. Il y a quelque temps, je
demandais au directeur général du service d'ailleurs il y
avait déjà du travail de fait là-dessus de
s'aboucher avec la commission qui avait été formée par le
ministère de la Voirie pour étudier tous ces problèmes
d'expropriation. M. Brunelle malheureusement il n'est pas ici, il est
parti pour un mois m'a fait rapport, est entré en communication
avec eux, a discuté des problèmes relatifs à
l'agriculture, surtout de ce qui concerne l'amé- nagement des terres et
le comité qui a été formé pour faire rapport. Les
observations du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation ont
été notées, pas officiellement, mais officieusement dans
ces discussions. J'approuve le député de Brome de dire qu'il doit
exister une collaboration entre des ministères comme le ministère
de la Voirie et le ministère de l'Agriculture, surtout lorsqu'il s'agit
de faire le tracé de nouvelles routes. C'est très important,
puisque ça peut affecter toute une région. D'ailleurs, tout ce
problème de l'expropriation, on le sait...
M. BROWN: Oh! beaucoup.
M. VINCENT: ...on a à faire face à plusieurs
expropriations qui causent des problèmes, pas seulement aux
cultivateurs, mais même au gouvernement.
M. LE PRESIDENT: Les traitements, ça va?
M. VINCENT: Salaires: $15,000, antérieurement $8,600.
M. COURCY: Qu'est-ce que vous entendez par salaires?
M. VINCENT: Ce sont des journaliers.
M. LE PRESIDENT: Cela va. Frais de voyage, de $35,000 à
$27,000. Ça va. Honoraires: $6,000. $6,000.
M. VINCENT: Même montant.
M. LE PRESIDENT: Matériaux, fournitures et
approvisionnements: $500.
M. MAILLOUX: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Subventions.
M. MAILLOUX: C'est quoi, ça, les subventions?
M. VINCENT: Le drainage, la pierre à chaux, les engrais
chimiques.
M. COURCY: Y a-t-il quelque chose de changé dans la
politique des engrais chimiques?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Rien dans la chaux?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: La contribution fédérale a
été l'an dernier de...
M. VINCENT: $1,205,000.
M. COURCY: Le gouvernement fédéral ne contribue
plus.
M. VINCENT: D'une autre façon.
M. COURCY: Cela marche par péréquation,
d'après l'entente du ministre des Finances de l'an passé.
M. MAILLOUX: Ce n'est pas seulement sur la chaux. Est-ce qu'il y
a des subventions sur d'autres articles?
M. VINCENT: Non, non: chaux, engrais chimiques.
M. COURCY: Quel est le montant dépensé l'an dernier
pour l'engrais chimique et la chaux? Y a-t-il eu augmentation...
M. VINCENT: Oh! il y a eu un dépassement
considérable.
M. COURCY: .. sur l'année
précédente?
M. VINCENT: Oui, par rapport à la température. Le
28 février, on avait un dépassement de $124,000 pour l'achat de
la chaux; pour le transport, nous avions un dépassement de $225,000 et
sur la pierre à chaux de la gare à la ferme, il y avait un
dépassement; subventions pour le transport de la marne, il y avait un
dépassement; pour l'extraction, il y avait un dépassement aussi.
Tout ça est explicable à cause de la très mauvaise
température de l'année précédente.
M. LE PRESIDENT: Cela irait, ça, les subventions?
M. COURCY: La politique de subventions pour la chaux et les
engrais chimiques n'a pas changé.
M. VINCENT: Non, c'est exactement la même.
M. COURCY: Les cultivateurs en ont profité davantage.
Est-ce que le ministère fait des efforts au point de vue de la
publicité, parce que nous n'épandons pas, je crois, plus de 50%
à 60% de ce que l'Ontario dépense.
M. VINCENT: Si ma mémoire est bonne, en Ontario on
dépense 650,000 tonnes d'engrais chimiques en un an, et au Québec
250,000 tonnes d'engrais chimiques dans un an.
M. LE PRESIDENT: Quelle est la comparaison?
M. VINCENT: A peu près de 40%. Maintenant, il faut dire
que dans la région de Toronto-Hamilton, on dépense beaucoup plus
d'engrais chimiques que dans les régions à grain, à
maïs; on dépense plus d'engrais chimiques qu'ici dans nos
régions du Québec. Disons que, en ce qui regarde la
publicité, je pense bien que les cultivateurs sont au courant des
mesures d'assistance que nous avons. Il va falloir nécessairement
d'ailleurs l'ancien ministre est parfaitement au courant faire un gros
travail sur le plan administratif pour éviter de...
M. COURCY: De se faire organiser.
M. LE PRESIDENT: La subvention, c'est compris? Acquisition des
terres.
M. VAILLANCOURT: L'acquisition des terres, M. le
Président, est-ce que c'est le rachat des terres?
M. VINCENT: Oui, c'est le rachat des terres.
M. VAILLANCOURT: Dans mon comté, j'ai des cas qui sont en
suspens depuis assez longtemps. Est-ce que le ministre pourrait nous en
expliquer le rouage? Cela prend beaucoup de temps avant que les personnes qui
vendent leurs terres puissent être payées. Je ne sais pas s'il
manque de personnel dans ce service-là, c'est un rouage qui est assez
compliqué.
M. VINCENT: Il faut quand même admettre que c'est un
service nouveau qu'on a donné aux cultivateurs, c'est-à-dire que
c'est une loi nouvelle...
M. VAILLANCOURT: C'est une loi qui existe, je crois, depuis
1947.
M. VINCENT: Oui, mais il y a eu des améliorations, puis
l'an passé, après le développement, nous avons eu la
grève des fonctionnaires, elle a duré un certain temps. Par la
suite au point de vue administratif, disons qu'il faut que ça passe par
plusieurs mains. Il va falloir nécessairement en arriver à
simplifier le côté administratif, et c'est là que nous
envisageons, avec la réforme au crédit agricole,
d'en arriver à un seul organisme qui va faire tout ce travail
pour éviter le dédoublement ou le chevauchement...
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'il y aurait moyen de fusionner le tout
avec le crédit agricole?
M. VINCENT: Oui, ce n'est pas seulement a l'étude, on
essaie de voir quelles sont les possibilités de tout mettre ensemble, de
tout fusionner pour avoir un service qui s'occupera soit de crédit
agricole, ou de prêts, ou de tout rachat de terres, ainsi de suite.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention d'amender la loi
du rachat des terres? Ou la monter de $6,000, par exemple, à $8,000?
M. VINCENT: Nous allons essayer de trouver une solution au
problème juridique qui s'est soulevé avant de penser aux
intentions que nous pourrions avoir pour changer cette
législation-là.
M. COURCY: Combien de terres ont été
achetées l'an dernier?
M.VINCENT: Je n'ai pas les chiffres... M. COURCY: Ou il y a deux
ans?
M. VINCENT: Nous les avons ici. Depuis le 1er avril 1966, 103
nouveaux cas ont été acceptés pour un engagement de
$431,875. Une centaine d'autres demandes sont à l'étude à
l'Office du crédit agricole et ne nous ont pas encore été
retournées. Bon, j'ai ici le tableau du 1er avril 1966 au 31 mars 1967.
J'ai cela par comtés. Vous avez 83, le nombre de lots ou de parties de
lots... Ce sont des transactions complétées du 1er avril 1966 au
31 mars 1967, 83 terres, c'est-à-dire lots ou parties de lots.
M. VAILLANCOURT: Complétées ou mises en marche?
M. VINCENT: En marche, nous en avons...
M. VAILLANCOURT: D'autres de faites et d'autres de non
complétées.
M. VINCENT: C'est ça. A l'automne, il y avait une centaine
de demandes à l'étude, je n'ai pas les derniers chiffres.
M. VAILLANCOURT: Cela irait pour...
M. VINCENT: Il faut que l'examen se fasse au printemps, que l'on
visite les terres...
M. VAILLANCOURT: Je connais le rouage de ça, je trouve
qu'il est long. Les gars viennent nous voir...
M. VINCENT: Bien là, il y a probablement ces fameux cas
des $6,000. Vous en avez une douzaine, une quinzaine qui attendent depuis
l'automne dernier. C'est là qu'il devrait y avoir une
décision...
M. VAILLANCOURT: Il serait peut-être bon que la loi soit
amendée et qu'on essaie d'expliquer mieux ce que veulent dire les mots
« achats des terres », parce que plusieurs ont l'air d'avoir une
opinion différente dans ça.
M. VINCENT: Mais avant d'amender la loi, je pense bien qu'il
s'agirait de regarder toutes les possibilités à
l'intérieur des lois que nous avons...
M. VAILLANCOURT: Peut-être.
M. VINCENT: ... pour éviter ce dédoublement ou
encore ce chevauchement de travaux.
M. BROWN: The farmer would like a law like the Department of
Revenue has?
M. VINCENT: Yes.
M. BROWN: They always collect very quickly.
M. VINCENT: This and that.
M. BROWN: There are other departments where the law is always
slow but the Department of Revenue is very quick indeed.
M. VINCENT: Yes.
M. VAILLANCOURT: Maybe we can adopt the same law.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest avait
des remarques à faire.
M. COURCY: Au 31 mars 1966, il y avait 118 demandes qui avaient
été jugées admissibles pendant l'année, au 31 mars
1966.
M. VINCENT: Un instant, on va repasser ça.
M. COURCY: Maintenant, je me demande si un effort surhumain,
parce que nous avons fait des efforts pendant six ans, les officiers du
ministère et d'ailleurs M. Lalande est au courant, nous avons fait des
efforts pour essayer de rendre applicable cette loi et il semble y avoir une
question, si vous voulez, de recherche de titres afin de la rendre applicable.
Et d'ailleurs c'est pourquoi, à un moment donné, les officiers
que nous avions, les officiers légaux que nous avions au
ministère de l'Agriculture, aurait-on dit je ne sais pas si c'est
changé trouvaient toute sorte de moyens, d'inconvénients
quelconques, trouvaient des objections pour accepter, à un moment
donné, une demande d'achat. Dans la loi du rachat.
M. VINCENT: Si la loi est mal faite...
M. COURCY: Nous avons... je ne sais pas si c'est la loi...
M. VINCENT: Oui, mais c'est là que nous devons
savoir...
M. COURCY: Nous avons procédé autrement, pour
essayer d'éliminer...
M. VINCENT : Oui, mais il faut quand même...
M. COURCY: Nous avons procédé par l'Office du
crédit agricole. Est-ce que c'est encore la même chose?
M. VINCENT: D'accord, mais l'Office du crédit agricole
procède, mais il faut que ça revienne au ministère quand
même.
M. COURCY: Oui, mais l'évaluation est faite à
l'Office du crédit agricole?
M. VINCENT: Oui, l'évaluation est faite par l'Office du
crédit agricole.
M. COURCY: Est-ce que le ministère a... C'était
notre intention dans le temps...
M. VINCENT: Pourquoi l'Office du crédit agricole ne
s'occuperait-il pas de tout le pro- blème?
M. COURCY: De tout le problème? C'était notre
intention. Est-ce que ça a été fait depuis que vous avez
pris la direction?
M. VINCENT: Non, il faut nécessairement une
législation pour donner le pouvoir à l'Office du crédit
agricole de faire ce travail-là.
Et c'est envisagé dans les cadres de la réforme
complète de l'Office du crédit agricole.
M. COURCY: Parce que j'ai l'impression que c'est le même
problème. C'est une loi qui peut rendre service dans la consolidation
des fermes, une des bonnes lois que nous avons en agriculture. Et surtout avec
les $2,000 qui ont été donnés en subvention à celui
qui n'avait pas 80 acres en culture. Les $2,000, $50 l'acre...
M. VINCENT: Alors qu'autrement c'est 120 acres.
M. COURCY: ... cela pouvait aider...
M. VINCENT: C'était une loi, c'est-à-dire que
c'était sur une base expérimentale.
M. COURCY: Non, c'est passé, et vous ne pouvez pas
seulement en faire une expérience. C'est d'ailleurs comme le
crédit agricole, vous pouvez l'enlever demain matin.
M. VINCENT: Oui, mais ARDA avait accepté de contribuer
à ça jusqu'au 31 mars 1967.
M. COURCY: Oui, et c'était une loi qui était
entrée au ministère...
M. VINCENT: C'était une réglementation. M. COURCY:
La loi du budget.
M. VINCENT: ARDA avait accepté d'y contribuer pour sa part
jusqu'au 31 mars 1967. Nous avons renouvelé l'entente pour une autre
période d'un an afin de compléter non seulement cette
étude mais cette façon de permettre aux cultivateurs de
s'agrandir et là, si la législature accepte les amendements
à la Loi du crédit agricole, si tout s'en va à l'Office du
crédit agricole, ce sera plus facile pour le même fonctionnaire
d'aller chez le cultivateur, de parler de cette loi-là, de l'Office du
crédit agricole, des $2,000, c'est-à-dire des $6,000 et de faire
la coordination de toutes ces lois-là.
M. COURCY: D'ailleurs...
M. VINCENT: Aujourd'hui, le cultivateur est mêlé
devant ces séries de mesures. Est-ce que l'on va se servir des $50
l'arpent, des $6,000 ou d'un prêt de l'Office du crédit agricole
qui, après dix ans pour un jeune fils de cultivateur, lui rembourse le
tiers de son montant jusqu'à concurrence de $3,000. Tout le monde admet
qu'il y a quelque chose à roder, comme disait
le député de Stanstead. Il faut simplifier
l'administration sur toutes ces politiques-là.
M. COURCY: Oui, mais est-ce que c'est encore sous la
responsabilité des officiers...
M. VINCENT: Pour l'évaluation, oui.
M. COURCY: Des estimateurs de l'Office du crédit
agricole?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Alors, étant donné que le ministre dit
oui, l'officier du Crédit agricole est le seul qui puisse expliquer, en
plus des agronomes du ministère, avec qui les cultivateurs travaillent.
Il peut leur faire prendre, par exemple, une loi de rachat, une loi
d'établissement ou la loi du Crédit agricole.
M. VINCENT: Oui, mais là, il faut que cela vienne au
ministère, il faut que le ministère en parle.
M. COURCY: Lorsque tout est complété, que
l'évaluation est faite et que la recommandation de l'achat est faite par
l'officier du Crédit agricole, il retourne cela au ministère.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: Combien de notaires au ministère de
l'Agriculture s'occupent de cela?
M. VINCENT: Nous avons le même personnel que l'an dernier,
le notaire Chassé, le notaire...
M. COURCY: Le notaire Bernier est-il encore là?
M. VINCENT: Bernier? Oui.
M. COURCY: Le notaire Chassé a été
engagé en 1965 ou 1966. Il était nouveau quand je suis parti.
Cela ne faisait que quelques mois. Croyez-vous que deux autres notaires de plus
pour régler ces cas qui, d'après moi, sont des cas légaux
en fait... L'affaire d'éclaircir des titres, parce que je sais qu'il n'y
a pas de problème, et ça doit être la même chose au
ministère, c'est une demande de crédit agricole où on
demande des lettres patentes pour une terre.
M. VINCENT: Non, non.
M. COURCY: Il n'y a pas plus de problèmes qu'il n'y en
avait.
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Les ordres sont donnés de façon que si
c'est une demande de crédit agricole, elle se règle.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: Maintenant, dans la loi de rachat des terres, je me
demande si, après l'expérience vécue je l'ai
vécue l'expérience que vit actuellement le ministre et dont les
députés se plaignent on ne devrait pas essayer d'avoir
quelques postes pour avoir quelques notaires de plus, et que les agronomes leur
donnent une piqûre pour qu'ils fassent de la propagande en faveur de la
consolidation, soit par le rachat des terres, soit par l'octroi de $2,000.
M. VINCENT: Justement. Par exemple, si tout cela s'en allait
à l'Office du crédit agricole, on pourrait se servir du
même personnel au lieu de faire une double vérification, quitte
à l'augmenter quand même là-bas.
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Mais c'est très difficile présentement
de prévoir si nous serons obligés d'augmenter le personnel.
M. COURCY: Mais est-ce qu'il est...
M. VINCENT: Il est possible, si nous avons les crédits
nécessaires nous allons voir qu'il y en ait que
nous...
M. COURCY: Parce que...
M. VINCENT: ... engagions même des notaires à temps
partiel.
M. COURCY: J'attire l'attention du ministre sur ce point, parce
qu'à mon point de vue et d'ailleurs, lui-même doit penser
comme moi, plusieurs le pensent c'est une des lois qui peuvent
énormément aider la consolidation de nos fermes. Etait-ce dans
l'Intention du ministre d'apporter un amendement à la loi de rachat et
surtout à la loi du crédit agricole, pour que les officiers du
crédit agricole et les notaires qui y sont soient en mesure de
préparer la loi?
M. VINCENT: Toute cette question de réforme du
crédit agricole, comme l'ancien ministre le sait... Nous avons vu des
mémoires de l'UCC, nous avons eu des rencontres avec
l'UCC, c'est l'objectif poursuivi par l'UCC, c'était l'objectif
poursuivi par lui-même quand il était à la direction du
ministère, c'est d'en faire un tout le plus complet possible, et tous
les amendements que nous pourrons apporter, qu'on nous les amène du
même coup pour en arriver avec une législation qui répondra
à tous ces besoins qu'on souligne aujourd'hui, qui sont réels,
qui existent.
M. COURCY: Est-ce qu'il est dans l'intention du ministre...
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... d'apporter à cette session-ci...
M. VINCENT: Non, pas à cette session-ci, c'est
impossible.
M. COURCY: ... cet amendement...
M. VINCENT: C'est impossible, et je vais en donner la raison.
Plusieurs m'ont posé la question: Pour quelle raison n'apportez-vous pas
d'amendement à la Loi du crédit agricole? Si nous avions
apporté des amendements à la Loi du crédit agricole
disons que nous passons des amendements, que nous avons une législation
neuve qui entre en vigueur au mois de juillet ou au mois de juin et que nous
avons des centaines et des milliers de demandes de cultivateurs à
l'Office du crédit agricole nous ne serions pas en mesure de
répondre à ces demandes-là dès la première
année. Le même cas s'est produit en 60/61,...
M. COURCY: C'est cela.
M. VINCENT; ... avec l'ancien gouvernement, en apportant des amendements
à la Loi du crédit agricole. On a apporté des amendements.
Les demandes sont venues par milliers, et, dans certains cas, cela a pris un an
et demi et deux ans avant de faire l'inspection. Et au lieu de rendre service
aux cultivateurs, on a soulevé des appétits qu'on n'a pas
été capable de combler au cours de la même année.
C'est à ce moment-là que le cultivateur n'est pas
intéressé à des législations sur papier et à
ne pas recevoir tout de suite la visite de l'inspecteur.
Donc, il faut préparer une législation solide, et quand
elle sera prête, nous la passerons et ensuite nous serons prêts
à donner le service aux cultivateurs, dès le printemps suivant
s'il y a possibilité.
M. COURCY: Mais pour se rendre à la demande des
cultivateurs, comme le mentionne le ministre, cela prendrait dix fois plus
d'employés à l'Office du crédit agricole, pour être
capable dans quinze jours, trois semaines ou un mois, de se présenter
à celui qui fait la demande. Et le ministre sait qu'à l'Office du
crédit agricole, il n'y a...
M. VINCENT; On fait un travail formidable.
M. COURCY: ... il n'y a aucun inspecteur qui rentre dans le champ
après le mois de novembre.
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Et cela recommence au mois de mai.
M. VINCENT: Mais c'est là que...
M. COURCY: Cela fait six mois de perdus.
M. VINCENT: C'est là que si nous avions un travail de
coordination entre certains services du ministère de l'Agriculture,
l'Office du crédit agricole, nous pourrions probablement faire un
partage plus équitable du travail de nos fonctionnaires, parce que les
inspecteurs du crédit agricole travaillent de mai à
novembre...
M. COURCY: Les inspections dans le champ, c'est vrai!
M. VINCENT: Nous pourrions avoir un groupe beaucoup plus
considérable de personnes qui feraient de l'inspection, de mai à
novembre et, au cours de l'hiver, faire de la gestion, les mêmes hommes.
Parce qu'en définitive, crédit et gestion doivent marcher de
pair.
M. COURCY: Alors, il y a impossibilité, pour cette
année, d'arriver avec un amendement à la loi du Crédit
agricole pour que...
M. VINCENT: Non, c'est absolument impossible, c'est
irréalisable.
M. COURCY: ... l'achat des terres se fasse plus
adéquatement?
M. VINCENT: Nous allons quand même apporter des
améliorations au point de vue administratif...
M. LE PRESIDENT: Messieurs...
M. COURCY: On pourra en reparler tantôt. J'ai l'impression,
honnêtement, que ce n'est pas dans l'inspection qu'est la
difficulté, c'est dans la légalisation des titres.
M. LE PRESIDENT: M. Mailloux, député de
Charlevoix.
M. MAILLOUX: Je voudrais savoir du ministre, pour les fins de la
discussion des sous-articles suivants, s'il y aurait possibilité que le
ministre ait en main la liste des contrats qui ont été offerts
pour travaux mécanisés dans les différents
comtés.
M. VINCENT: Oui, on les a ici.
M. LE PRESIDENT: Il y a « autres dépenses »
là. On commencera après le souper, à 8 heures. Nous
reviendrons.
M. COURCY: On peut laisser nos documents ici.
Reprise de la séance à 8 h 10 p. m.
M. DEMERS (président du comité des crédits):
Messieurs, nous en étions rendus, avant le souper, au génie
rural. Traitements du génie rural. Est-ce qu'on a des questions à
poser?
M. COURCY: Le ministre nous annonce un programme quinquennal. Il
veut intensifier le drainage des terres. Alors, si je regarde le personnel qui
travaille au génie rural, il y en avait 205 l'an passé, et cette
année...
M. VINCENT: Pas le personnel, l'effectif permissible. Ce
n'était pas le personnel que nous avions.
M. COURCY: ... l'effectif permissible qui était de 205 en
66/67 baisse à 200 en 67/68 malgré...
M. VINCENT: L'effectif baisse mais, au 21 septembre nous avions
176 personnes employées au génie rural.
M. COURCY: Oui, mais là, génie rural, 176
personnes.
M. VINCENT: Nous avions 176 personnes au 21 septembre 1966. Et
quand nous avons préparé nos prévisions budgétaires
nous avons fixé comme effectif possible 200 personnes comparativement au
21 septembre 1966. Cela veut dire une augmentation de 24 personnes.
M. COURCY: Maintenant du 21 septembre 1966 jusqu'à
présent, combien de nouveaux fonctionnaires ont été
employés?
M. VINCENT: Nous avons une campagne de recrutement. Il y aura six
ingénieurs et des techniciens, qui sont censés entrer en service.
Le travail de recrutement est très pénible, très
difficile.
M. COURCY: Cela, je l'admets. Maintenant, il y a une chose, c'est
qu'il y avait 176 personnes qui travaillaient à cette division du
génie rural le 21 septembre 1966. Alors, du 21 septembre 1966
jusqu'à présent, combien d'engagements ont été
faits pour combler les effectifs?
M. VINCENT; On pourrait vous donner des détails
là-dessus.
M. COURCY: Dans les huit mois qui se sont écoulés
depuis le 21 septembre 1966, combien de gens ont été
employés?
M. VINCENT: Comme je viens de le dire, j'ai signé tout
récemment six formules d'emploi de la Commission de la fonction publique
pour des ingénieurs. Nous avons des techniciens aussi qui vont
être recrutés à la fin de l'année dans les
écoles.
M. COURCY; Parce que le ministre annonce un programme de
développement intensifié.
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Et si le personnel, le nombre d'employés
diminue, je me demande comment il va arriver?
M. VINCENT: II va y avoir un réaménagement
d'ailleurs je pense que l'ancien ministre est au courant assez complet
dans tout ce service du génie rural. Par exemple, nous avons mis en
vente très récemment 29 tracteurs. Et là, vous avez des
opérateurs qui vont pouvoir continuer le travail sur les autres
tracteurs et vous allez avoir des postes qui vont devenir vacants que nous
allons combler quand même au fur et à mesure qu'il nous sera
possible d'avoir du personnel qualifié.
M. COURCY: Oui, cela va à l'article 2: salaires. Les
opérateurs de tracteurs sont payés à l'article «
salaires »...
M. VINCE NT : Oui, mais quand même l'effectif de 200...
M. COURCY: Votre article « salaires » augmente, c'est
$590,000 à $666,000.
M. VINCENT: Oui, mais c'est toujours le nombre de personnes,
l'effectif de 200 comparativement à 205.
M. COURCY: Non, mais parmi les 200, les conducteurs de tracteur
ne sont pas compris. Les opérateurs de tracteur, les
aides-opérateurs, ceux qui conduisent des « graders » des
pelles mécaniques ne sont pas compris. Eux sont compris à
l'article « salaires ».
M. VINCENT: Oui, mais étant donné...
M. COURCY: A l'article « traitements », ce sont les
employés du ministère, les officiers supérieurs, les
ingénieurs, les techniciens. Ce qui me surprend, c'est qu'on parle de
l'intensification du drainage des terres.
M. VINCENT: D'accord.
M. COURCY: Et, en même temps, on diminue le personnel.
M. VINCENT; Non, non, on ne diminue pas le personnel.
M. COURCY: On diminue les effectifs.
M. VINCENT: On ne diminuera pas le personnel. On a un personnel,
un effectif possible de 200.
M. COURCY: Oui, effectif possible.
M. VINCENT: Comparativement au nombre que nous avions en fonction
le 21 septembre, soit 176. Donc la possibilité de recruter 24 personnes
qui iront travailler au service du génie rural.
M. COURCY: Contre une possibilité qui existait de 29
personnes.
M. VINCENT: Oui, mais nous ne les avons pas recrutées.
M. COURCY: Ah! est-ce que le ministre...
M. VINCENT: Cela est comme dans les articles
précédents où nous avions, par exemple, la
possibilité d'engager 45 agronomes. L'ancien ministre s'en souvient,
c'était conservé au budget cette possibilité d'engager 40
ou 45 agronomes, mais, en fait, au cours de l'année on en engageait
quinze, douze. On ne comblait pas le vide entre 12 et 15 jusqu'à 45,
mais le nombre restait toujours là, à 45. On ne les engageait
pas.
M. COURCY: Si, depuis le 21 septembre 1966 au 15 mai 1967, ce qui
fait plus de huit mois...
M.VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... il n'y a pas eu possibilité d'engager les
24 techniciens ou ingénieurs nécessaires à un programme de
drainage intensifié, le ministre prétend que...
M. VINCENT: Non, nous avons six nouveaux ingénieurs qui
vont entrer en service. Chez les techniciens, bien naturellement, il faut
attendre la fin de l'année des écoles pour engager des
techniciens au service du génie rural et l'année vient de se
terminer.
M. COURCY: Alors, sur les 176 qui existent, ne nous occupons pas
des nouveaux.
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Ces nouveaux-là, ils arrivent. De jeunes
ingénieurs ou de jeunes techniciens à qui il va falloir que les
anciens montrent le travail à faire, leur montrent dans le champ comment
se servir, si vous voulez, de niveau, transit, etc. On ne les lance pas la
première année comme ça à l'oeuvre.
M. VINCENT: Oui, mais...
M. COURCY: Alors cela prend un ingénieur avec un assistant
et là il va apprendre. Dans un an, dans deux ans il va devenir capable
de prendre la direction d'une équipe. Maintenant, en attendant, on
demeure avec 176 ou 200, peu importe. On demeure à peu près avec
le même personnel et on veut intensifier et multiplier par deux, trois ou
quatre. D'ailleurs, vous l'avez dit tantôt...
M. VINCENT: C'est-à-dire que c'estunplan sur une
période de cinq ans. On ne peut pas tout faire dans la même
année.
M. COURCY: Oui, un plan quinquennal. Dans le drainage souterrain,
50 millions, cinq ans; cela fait 10 millions par année. Alors le
ministre a l'intention de faire 10 millions de pieds linéaires de
drainage souterrain.
M. VINCENT: C'est ça, 50 millions.
M. COURCY: Avec le même personnel ou à peu
près le même personnel qu'il avait l'année passée.
Dans le drainage, il a l'intention, si je considère le crédit,
d'augmenter le drainage des terres.
M.VINCENT: Oui.
M. COURCY: Le drainage superficiel, encore avec le même
personnel et le personnel nouveau. Bien, il a eu du personnel nouveau l'an
dernier qui est parti aux mois de septembre, octobre, novembre, j'en suis
certain. Il y en a qui sont partis. Comment le ministre va-t-il faire, avec le
même personnel ou à peu près, pour augmenter ou multiplier
par 30%, 35% de plus le drainage superficiel et dans peut-être trois ou
quatre projets de plus ses prévisions de drainage souterrain?
M. VINCENT: Comment avons-nous de projets de prêts? Nous
avons 6 millions de pieds de prêts dans le drainage souterrain, 6
millions de pieds en projet et réellement en projet, qui attendent
d'être réalisés.
M. COURCY: C'est ça.
M. VINCENT: Et là nous allons procéder à
l'achat de cinq nouvelles excavatrices pour le drainage souterrain.
M. COURCY: D'après le rapport du ministre, il y avait
13,020,358 pieds linéaires de drain, prêts au 31 mars 1966. C'est
le rapport du ministre de l'Agriculture.
M. VINCENT: D'accord.
M. COURCY: Il y avait 13 millions. Sur les 13 millions il y a eu
3,400,000 d'installés, dont...
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... 1,900,000 à l'aide de neuf excavatrices et
1,445,000 à l'aide de subventions. Avec les excavatrices et le
ministère en possède six, je crois.
M. VINCENT: Nous en avons neuf.
M. COURCY: Actuellement le ministère en possède
neuf. Avec neuf excavatrices, le ministère a fait, en 1966 et par une
assez belle période, 1,971,000. Le ministre parle de 10 millions avec un
plan quinquennal. Peu importe, on pourrait bien faire un plan de dix ans, cela
ne change rien.
M. VINCENT: Cinquante par mois.
M. COURCY: Alors il y avait 13 millions de pieds de prêts.
On a offert des subventions d'après le rapport et on n'a pas atteint,
avec les excavatrices du ministère, plus que 2 millions de pieds en
chiffres ronds et, par subventions, 1,400,000. Quel moyen le ministre veut-il
prendre pour atteindre ses 10 millions de pieds? Le sous-ministre dit: Nous
avons fait l'achat de machines.
M. VINCENT: Nous allons acheter cinq nouvelles machines. Alors,
primo, on souhaite qu'il n'y ait pas de grève de fonctionnaires cette
année, cela va aller plus vite. Cela, l'ancien ministre va l'admettre.
Deuxièmement, avec de nouvelles machines...
M. COURCY: Oui, ça, l'ancien ministre souhaitait tout
ça aussi.
M. VINCENT: Bien oui, mais seulement, c'est arrivé
ça dans...
M. COURCY: L'ancien ministre souhaitait
d'avoir plus de machines, l'ancien ministre souhaitait que les
cultivateurs acceptent d'en faire plus.
M. VINCENT: Les cultivateurs sont prêts I en faire
plus.
M. COURCY: Les cultivateurs sont prêts à en faire
plus. Sur 1,165 promesses émises pour l'installation de 3,339,000 pieds
de drain, sur 1,165, 530 ont été mises à profit pour
l'installation de 1,445,000 pieds linéaires offrant une
réalisation de 43% seulement de ce qui était prêt et
offert. Alors le ministre me dit que les cultivateurs sont prêts. Donc,
j'ai confiance. Tant mieux si on fait les 10 millions, mais seulement je suis
porté à croire...
M. VINCENT: Eh bien, il ne faut pas quand même faire la
dissection de cette façon. Est-ce qu'il sera possible de faire les 10
millions cette année? L'ancien ministre est parfaitement au courant que
c'est une impossibilité. Le programme est de 50 millions de pieds sur
une période de cinq ans qui va s'en aller en s'accen-tuant à
partir de la première année, de la deuxième année,
de la troisième année, de la quatrième année. C'est
la même chose d'ailleurs pour les cours d'eau.
M. COURCY: Dans quels territoires le ministre a-t-il l'intention
d'envoyer ses excava-trices? Il y en a neuf nouvelles.
M. MAILLOUX: Quatorze. Cinq nouvelles. M. COURCY: Cinq nouvelles.
M.VINCENT: Douze.
M. COURCY: Il y en a douze qui ont fait 1,971,000 pieds.
Peut-être n'ont-elles pas travaillé toute l'année?
Peut-être la livraison n'a-t-elle eu lieu qu'au mois d'août ou au
mois de septembre. Cela je l'admets. Douze ont fait 2 millions de pieds. Les
cinq nouvelles ne doubleront pas.
M. VINCENT: C'est le record, c'est le travail qui a
été effectué en 1966.
M. COURCY: En 65/66. C'est le dernier rapport du ministre de
l'Agriculture que nous avons en main.
M. VINCENT: D'accord, 65/66. C'est le travail qui a
été fait au cours de l'année 1965.
M. COURCY: En 65/66.
M. VINCENT: Au cours de l'année 1965, au cours de
l'été 1965. Cela, c'est il y a deux ans.
M. MAILLOUX: En 1966.
M. COURCY: En 1966. Alors ça ne touche pas du tout la
grève des fonctionnaires.
M. VINCENT: Bon, ils sont rendus à la grève des
fonctionnaires.
M. COURCY: Cela complique votre problème.
M. VINCENT: Donc, d'après moi, vous posez des questions
pour savoir pour quelles raisons c'était en 1965?
M. COURCY: Oui, c'est beau d'avoir des beaux objectifs et
d'annoncer des 50 millions et des 100 millions, mais seulement, lorsque arrive
le temps de réaliser, on voit dans les rapports que ça ne se
réalise aucunement. Il faudrait multiplier les machines et les
excavatri-ces, il faudrait avoir 45 excavatrices pour être capable de
réaliser ce que le ministre a annoncé. D'autant que, en plus, les
cultivateurs acceptent de profiter des subventions au drainage souterrain.
Alors je dis que c'est une impossibilité.
M. VINCENT: J'ai ici pour l'année 1967 par exemple, un
projet de faire dans le district de Rimouski 110,000 pieds.
M. COURCY: Par subventions ou avec les excavatrices.
M. VINCENT: Bien, cela c'est l'objectif combiné des
travaux d'amélioration au drainage souterrain, seulement. District de
Québec, 300,000 pieds; district de Drummond, un peu plus de 2 millions
de pieds; district de Montréal, un peu plus de 2 millions de pieds;
district de Macamic, 4,000 pieds; district d'Alma, 410,000 pieds. Cela, c'est
dans les six districts.
M. VAILLANCOURT: Stanstead est dans quel district?
M. VINCENT: Drummond. Je crois que oui.
UNE VOIX: Ah bon! c'était pour vous faire certifier.
M. VINCENT: Non, non, c'est parce qu'il voulait savoir si je le
savais.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention de placer une
excavatrice à Macamic?
M. VINCENT: Bien, 4,000 pieds là. C'est difficile à
prévoir si on veut placer une excavatri-ce là-bas. Pour 4,000
pieds, est-ce qu'on va en placer une en permanence? Dans cette
région-là, il faudrait savoir les demandes que nous avons en
suspens présentement.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut me dire les
réalisations de 66/67? Dans le rapport du ministre, il apparaît
que les cultivateurs, dans un cas, ici, ont profité de 21% sur le
dernier exercice. Mais ceci demeure inférieur à l'objectif de 4
millions de pieds que nous nous étions fixé. Et à un
moment donné, on se dit que pour ce qui regarde les promesses de
subventions, 43% seulement ont accepté de réaliser la promesse de
subvention qu'ils avaient demandée et obtenue. Maintenant, l'an dernier,
en 66/67, là, vous avez eu la grève des fonctionnaires qui
n'existait pas en 1965. Combien de promesses ont été
émises? Combien de cultivateurs s'en sont prévalus dans toute la
province?
M. LE PRESIDENT: On peut peut-être passer à autre
chose...
M. COURCY: C'est parce que en 65/66, d'après le rapport du
ministre, plusieurs cultivateurs ne s'en sont pas prévalus, à
cause des pluies torrentielles de l'automne 1965, mais on dit qu'ils devaient
reporter leur projet à 1966.
M. VINCENT: Jusqu'au printemps 1966.
M. COURCY: Bon, advenant le cas où on a reporté les
projets de 65/66 à 66/67 et le nouveau programme de 66/67, eh bien! on
devrait avoir doublé en 66/67 et ça serait plus réaliste
si on avait doublé ou multiplié par trois, pour 66/67.
M. VINCENT: Pour cette année, et c'est d'ailleurs la
raison pour laquelle on est obligé d'aller chercher cinq nouvelles
excavatrices pour remplir les demandes qui sont déjà en
suspens.
M. COURCY: Oui, 12 et 5, ça fait 17 et, d'après les
calculs que j'ai faits, ça prendrait 45 excavatrices, comprenant les
anciennes, pour être capable de se rendre à l'objectif du
ministre.
M. VINCENT: Bon, promesse de subventions, rapport
préliminaire des opérations, 1er avril 1966 au 31 décembre
1966: 1,187 promesses émises, 736 mises à profit pour une
longueur de 2,374,180 pieds.
M. COURCY: Alors, regardant les rapports du ministre de
l'Agriculture, allons en arrière tant que nous voulons, peu importe, et
constatant toujours les mêmes réalisations, qu'environ 60% des
promesses émises sont acceptées et réalisées par
les cultivateurs, le ministre croit-il qu'en 67/68 les promesses qui doivent
être émises actuellement vont être réalisées
dans l'ordre de 100%? 1) Si je regarde les anciens rapports et le travail
pendant que j'ai été là, je dis qu'environ 60% des
promesses émises vont se réaliser. Alors, si, au lieu de faire,
disons 3,500,000, 4,000,000 qu'on prévoit, qu'on annonce, on sait
à l'avance qu'il va s'en faire 2,400,000 au maximum, et si les douze
excavatrices qui ont travaillé normalement, qui ont dû faire le
travail à plein temps, dans la mesure du possible...
M. VINCENT Eh bien! je ne le crois pas en 1965, à cause des
pluies.
M. COURCY: Non, non en 1966.
M. VINCENT: 1966, à cause de la grève des
fonctionnaires. Les ingénieurs étaient en grève puis c'est
certain que cela a causé des retards assez considérables dans
plusieurs coins. D'abord, les excavatrices ne pouvaient pas aller sur place
pour être suivies par des ingénieurs. Bon, il y a tellement
d'impondérables, le temps. Cette année, probablement qu'il n'y
aura pas de grève de fonctionnaires. Est-ce que le temps sera favorable,
oui ou non? Il y a une chose qui est certaine, si le temps était
favorable, s'il n'arrive pas de débrayage, si nous avons nos nouvelles
excavatrices, et en plus de cela, s'il est possible d'en arriver à
intéresser l'entreprise privée et d'ailleurs l'ancien
ministre avait déjà commencé à regarder s'il y
avait des possibilités du côté de l'entreprise
privée, les intéresser à faire le travail dans certaines
régions bien, tous ces aspects doivent être
envisagés pour en arriver à faire, autant qu'il se peut, 100% des
demandes. Est-ce qu'on arrêterait en 60, 65, 70, 75? Tout dépendra
de tous ces facteurs que je viens d'énumérer.
M. COURCY: Oui. C'est que, quand j'ai vu les dix millions de
pieds linéaires annoncés...
M. VINCENT: C'est-à-dire...
M. COURCY: ... ou les cinquante millions pour cinq ans. Qu'on
appelle cela « plan quinquennal », ne dit pas grand-chose. Quand je
regarde les réalisations qui ont été faites d'année
en année, parce que je sais à l'avance, avec
les rapports que nous avons en main et qu'a le ministre, qu'il est
impossible actuellement avec 17 machines...
M. VINCENT: C'est-à-dire...
M. COURCY: ... avec douze, plus cinq qui viendront, d'atteindre
l'objectif, et surtout avec le même personnel.
UNE VOIX: Comment cela?
M. VINCENT; Bien, le même personnel... Il faut revenir
là-dessus. D'abord, l'an passé, il y a eu l'achat de trois
nouvelles excavatrices. Cette année, nous en achetons cinq. Cela veut
dire qu'en l'espace de deux ans, nous doublons le nombre d'excavatrices.
D'accord? Nous doublons le nombre d'excavatrices. Deuxièmement, si
l'entreprise privée est intéressée à entrer dans le
champ à faire du drainage sousterrain, nous allons l'analyser, nous
allons l'étudier, nous allons voir quelles sont les possibilités
de fonctionner avec l'entreprise privée. S'il y en a, nous allons
l'accepter pour le bénéfice des cultivateurs. Et
troisièmement, nous laissons de côté les tracteurs du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation nous en avons
vendu 29 vous avez une foule d'employés qui étaient
déjà au service du ministère et qui seront
transférés et affectés à de nouveaux postes, soit
sur des excavatrices ou encore comme aides sur des excavatrices.
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Et en plus de cela, il est fortement question que
d'autres tracteurs soient mis en vente, que d'autres pelles mécaniques
soient mises en vente pour faire faire le travail par l'entreprise
privée, autant que faire se peut. Nous garderons peut-être
quelques pelles, mais tout le personnel affecté à ces
travaux-là présentement pourra être affecté à
d'autres postes à l'intérieur du génie rural, soit
à ces excavatrices, parce qu'il est plus difficile de ce
côté-là d'aller chercher l'entreprise privée pour
faire les travaux.
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: C'est tellement...
M. COURCY: Je ne suis pas contre la vente des tracteurs,
c'était commencé, et je pense que c'est la tendance du
ministère de se débarrasser de toute cette
machinerie-là...
M. VINCENT; A mon sens, c'est cela...
M. COURCY: ... où l'entreprise privée peut
entrer...
M. VINCENT; C'est cela.
M. COURCY: ... et que nous devrions transférer vers les
excavatrices. Très bien, nous nous entendons là-dessus. Et la
question du personnel?
M. VINCENT; Oui?
M. COURCY: Le personnel qui conduit les tracteurs aujourd'hui,
quand vous vendez trente tracteurs, en fin de compte, c'est trente ou soixante
personnes mises à pieds.
M. VINCENT: C'est vrai.
M. COURCY: Ces soixante personnes là ne peuvent être
affectées à cinq machines nouvelles. Cela, c'est secondaire,
ça ne me préoccuppe pas. Il y a soixante personnes qui seront
mises à pied, vous vous arrangerez avec elles...
M. VINCENT: Elles peuvent être occupées à
prendre les niveaux...
M. COURCY: ... mais elles ne peuvent pas tous les ans changer de
machinerie...
M. VINCENT: ... à aider les ingénieurs à
prendre les niveaux, ces personnes ont déjà des connaissances, de
l'expérience...
M. COURCY: Oui, mais ce sont des ingénieurs qui vous
manquent, ce ne sont pas des gars pour tenir la baguette...
M. VINCENT: Des ingénieurs, nous en engagerons six
nouveaux...
M. COURCY: Ce sont des ingénieurs pour faire les plans,
c'est cela qui manque. Des types pour tenir la baguette, vous pouvez en avoir
partout.
M. VINCENT; Des chefs d'équipe, des ingénieurs, qui
pourront avoir avec eux des techniciens, des aides.
M. COURCY : Alors, dans le drainage souterrain, je vous souhaite
bonne chance avec les prévisions que vous avez, parce qu'à mon
point de vue, il faudrait aller jusqu'à 45 excavatrices, tout en
multipliant par deux les promesses de subventions au drainage souterrain, pour
atteindre l'objectif de 50 millions qu'on a annoncé. Ce n'est pas moi
qui l'ai annoncé, mais j'ai l'impression que c'est impossible.
M. VINCENT: Bien, si on intéresse l'entreprise
privée... On a doublé le nombre d'excavatrices...
M. COURCY: Tant mieux, nous verrons l'année prochaine!
M. VINCENT; C'est déjà un bon commencement!
M. COURCY: Attendons à l'an prochain.
M. LE PRESIDENT: Cela irait pour le montant des traitements?
M. COURCY: Attendons à l'an prochain! M. LE PRESIDENT:
Salaires. M. COURCY: Salaires?
M. LE PRESIDENT: Y-a-t-il des questions sur les salaires?
M. COURCY: C'est là qu'on a le salaire des employés
qui travaillent sur les machines, le salaire des opérateurs, des
assistants, des adjoints-opérateurs, des « teneurs de baguette
», comme vous les appelez, c'est là-dedans. Maintenant, on
augmente le montant. On vend trente tracteurs et on augmente le montant des
salaires par rapport à l'an passé de $590,000 à
$666,000...
M. VINCENT; Même si on vend les tracteurs, les mêmes
employés sont là. Il faut les affecter à d'autres postes,
suivant les conventions collectives.
M. COURCY: Vous êtes certain que vous allez les employer au
génie rural?
M. VINCENT: Il le faudra, nécessairement.
M. COURCY: Au génie rural, vous avez les pelles
mécaniques, les bulldozers et les tracteurs. Vous avez à part
cela les pelles mécaniques, les excavatrices...
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: ... les niveleuses. Seulement, il y a
déjà du monde là-dessus, cela veut dire qu'il faudra
acheter plus de cinq excavatrices si vous voulez les employer là. Y
a-t-il d'autres machines que le gouvernement a l'intention d'acheter?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Pas de niveleuse? M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Alors votre « 60 personnes de plus »
pourrait être cinq, mettez-en une quinzaine si vous voulez, qui vont
aller sur les excavatrices, vous tombez avec 45 personnes qu'il faudra voir
à muter dans un autre ministère qui pourra les employer.
M. VINCENT: Pas dans un autre ministère, dans le
même ministère.
Ici, vous avez, par exemple, le sous-ministre me le fait remarquer, vous
avez des déboisements pour les cours d'eau, l'arpentage, vous avez les
dynamitages, vous avez les drainages souterrains, vous avez les poseurs de
drain, et une équipe de deux hommes pour chacune des douze draineuses.
Il y a dix hommes à ajouter, avec cinq nouvelles draineuses, il y a une
équipe de deux hommes...
M. COURCY: Trois hommes par draineuse. Le gars qui place les
drains et deux personnes qui conduisent un opérateur et un
assistant.
Alors, vous allez tomber avec une quarantaine de personnes à
placer.
UNE VOIX: C'est ça, chez nous ou ailleurs.
M. COURCY: C'est normal, au ministère ou ailleurs.
M. LE PRESIDENT: Cela va?
M. COURCY: Maintenant, il y a une chose, c'est qu'avec ce
programme, vous allez tomber avec un montant de $66,000 qui est automatiquement
trop élevé.
M. VINCENT: Bien voici, si ces employés là sont...
C'est possible qu'il y ait des transferts, c'est possible que si nous
transférons du personnel à un autre endroit,
nécessairement, il va falloir transférer une partie de
l'article.
M. MAILLOUX: Il n'y a pas que les opérations...
M. VINCENT: Oui, il y a les ouvriers, les opérateurs, les
ouvriers et les contremaîtres sur le drainage, il y a aussi les
employés de garage.
M. MAILLOUX: La mutation est déjà commencée
parce que chez nous il y avait une vacance. C'est celui de Hauterive qui est
rendu sur la niveleuse.
M. VINCENT: Oui, nous allons essayer de combler les postes.
M. COURCY: Il y a un M. Fernand Tremblay qui travaille
actuellement au bureau du député de Rouyn-Noranda; est-il sur un
rôle de paie au génie rural du ministère de
l'Agriculture?
M. VINCENT: Fernand Tremblay? Est-ce qu'il a déjà
travaillé pour le gouvernement?
M. COURCY: Il a commencé à travailler à la
fin de juin, ou commencement de juillet.
M. VINCENT: C'est bien embêtant, sur 2,500 employés.
S'il travaille au bureau du député, il n'est certainement pas sur
le rôle de paie. Non.
M. MAILLOUX: C'est à même les goussets du
député.
M. LE PRESIDENT: D'accord? Adopté. Frais de voyage.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Matériaux, fournitures et
approvisionnements.
M. COURCY: A l'article: $55,000... M. VINCENT: Où
ça?
M. COURCY: $5,000 d'augmentation.
M. VINCENT: A l'article 4, dynamite.
M. COURCY: Dans les matériaux, ce sont les essences et ces
choses-là?
M. VINCENT: Ordinairement, c'est exclusivement ça.
Dynamite, détonateurs destinés à l'élimination des
bancs de roc dans différents chantiers. Comme on peut voir dans les
travaux.
M. COURCY: Dynamite et ces choses-là. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Transport.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Loyer de machinerie.
M. COURCY: Qu'est-ce que le ministère entend par loyer de
machinerie?
M. VINCENT: $175,000, ce sont les travaux de défrichement,
les nouveaux labours.
M. COURCY: Est-ce que loyer de machinerie, ce n'est pas, par
exemple, lorsque la machinerie du gouvernement fait des travaux, il loue des
tracteurs pour répandre la terre ou des choses semblables à
ça?
M. LE PRESIDENT: D'accord? Adopté.
M. COURCY: Nous tournons la page. Services contractuels, M. le
Président, $8,730,000, et $11,500,000. Est-ce que le ministre peut...
C'est le drainage.
M. VINCENT: Cela, c'est le drainage et les travaux
mécanisés.
M. COURCY: Et les travaux mécanisés. Maintenant,
quel est le montant alloué cette année aux travaux
mécanisés, à comparer à l'an dernier?
M. VINCENT: $8,730,000 cette année. M. COURCY: L'an
passé?
M. VINCENT: $3,300,000 pour le drainage, du budget du
ministère ici, et l'autre, c'est environ $8,200,000. $8,200,000 pour les
travaux mécanisés et $3,300,000 pour le drainage.
M. COURCY: A comparer à?
M. VINCENT: $8,730,000 en tout l'an passé.
M. COURCY: Combien pour les travaux mécanisés?
M. VINCENT: L'an passé $5,730,000 et $3,000,000 pour le
drainage. Cela n'inclut pas ARDA.
M. COURCY: En éliminant les treize comtés de la
région pilote?
M. VINCENT: Non, non, pour toute la province. Il y avait une
contribution.
M. COURCY: Alors, cela ne comprend pas les treize comtés,
les neuf comtés du bas Saint-Laurent, les quatre comtés
d'Abitibi.
M. VINCENT: Non, non. Voici, c'est qu'ARDA a contribué
l'an passé et il y a deux ans, pour les travaux mécanisés
dans certains comtés,
pour le drainage dans plusieurs comtés de la province. Pour le
drainage.
M. COURCY: Treize comtés.
M. VINCENT: L'an passé, en n'incluant pas ARDA, le budget
total était de $8,730,000 et cette année en n'incluant pas ARDA,
le budget total est de $11,500,000. Un instant. Il y avait $1,500,000 de
budgétés à ARDA pour les travaux de drainage l'an
passé, $1,700,000 et,pour les travaux mécanisés, on avait
budgété à l'ARDA $2,800,000 pour les travaux
mécanisés.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre...
M. COURCY: Ah non! Ah non! Le ministère avait
budgété $2,800,000 pour les travaux mécanisés.
M. VINCENT: $1,000,000 pour les travaux mécanisés
et $1.7 millions pour le drainage.
M. COURCY: Cela est payé par ARDA? M. VINCENT: C'est
ça.
M. COURCY: Ou 50 - 50? Ah! 50-50 et $1,700,000 de travaux de
drainage où le gouvernement fédéral a contribué
à 50%, c'est bien cela? et $1,000,000 de travaux mécanisés
où le gouvernement a contribué à 30% ou 50%?
M. VINCENT: 33 l/3%?
M. COURCY: En pratique 50%, je sais qu'il y a un temps où
ils ont accepté 50% après cela a baissé à
33%...
M. MAILLOUC: Les frais d'administration...
M. COURCY: Non, ce n'est pas ce dont je parle. C'est combien?
Quelle est l'augmentation en 67/68 en travaux mécanisés, les
heures de bulldozers, sur l'an passé?
M. VINCENT: Bien, l'an passé nous avions
budgété au total tout près de$5,730,000 en 66/67 plus
$1,000,000 pour le ministère de l'Agriculture plus $1,000,000 ce qui
devait faire $6,700,000. Cette année, nous avons $8,200,000.
M. MAILLOUX: Plus l'ARDA? M. VINCENT: Comprenant ARDA. M.
MAILLOUX: Comprenant ARDA.
M. COURCY: Parce qu'en 65/66 ce montant était de
près de $8 millions.
M. VINCENT: Plus ARDA. Mais nous avons plus de difficulté
avec le fédéral à récupérer dans les travaux
mécanisés que nous en avons avec le drainage. Et l'an
passé nous avons été obligés de faire un virement
de fonds, du drainage aux travaux mécanisés.
M. COURCY: Oui, c'est ça.
M. VINCENT: Pour un montant de $500,000 additionnels parce que
l'année était favorable contrairement à l'année
précédente.
M. COURCY: Nous allons nous y prendre autrement pour ne pas
s'embarasser des dollars et des cents. Combien d'heures ont été
allouées l'année dernière et combien d'heures cette
année?
M. VINCENT: Combien d'heures l'an passé?
M. COURCY: Là-dessus, je pense qu'on sera plus clair. Peu
importe le fédéral ou le provincial.
M. VINCENT: L'an passé combien d'heures avant ce virement
de fonds? Cette année environ 2 millions d'heures. On avait 1,250,000
heures.
M. COURCY: En 65/66 il y a à peu près un million
d'heures. Est-ce que cela a été augmenté?
M. VINCENT: Si on ne tient pas compte du virement de fonds, si on
ne tient pas compte de l'ARDA, nous avons plus d'argent au budget
présentement, pour les travaux mécanisés. Cela sera
augmenté sur 2 millions.
M. COURCY: N'allez pas trop vite parce que pour 1965/66
c'était 1 million d'heures.
M. VINCENT: Oui. Mais cette année c'est 1,250,000, si je
ne me trompe pas.
M. COURCY: Cela, je peux le croire.
M. VINCENT: 1,250,000 heures. Maintenant là...
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: ... dans une variation de quelques milliers
d'heures...
M. MAILLOUX: Ce n'est pas toujours le même
procédé.
M. VINCENT: ... cela serait 1,250,000 heures envisagées,
prévision.
M. COURCY: Est-ce que la répartition est faite?
M. VINCENT: Ce n'est pas complété encore.
M. MAILLOUX: Les heures de contrats sont-elles faites?
M. VINCENT: Pas toutes. C'est-à-dire c'est la même
coutume tous les ans. Quand je suis arrivé et assermenté le 16
juin, l'an passé, il y avait encore une quantité de contrats qui
n'étaient pas signés.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministère exige...?
M. VINCENT: Ils n' étaient pas revenus. Les travaux
n'étaient pas commencés à certains endroits. A d'autres,
ils étaient commencés, et puis...
M. COURCY: Oui, parce qu'il y en a qui ont été
surpris. Ils pensaient, ils avaient les papiers du gouvernement et puis...
M. VINCENT: Ah oui! ils ont été surpris. Ils
pensaient que c'était pour être la même chose qu'en 1960 et
ils ont été surpris. Ils ont tous été
payés.
M. COURCY: A un moment donné, le contrat n'était
pas signé, leur contrat n'étant pas revenu des
entrepreneurs...
M. VINCENT: Ah! ils n'étaient pas signés?
M. COURCY: Ils avaient été envoyés par M.
Roy, je crois, à tous les entrepreneurs et les contrats n'étaient
pas revenus des entrepreneurs ni signés.
M. VINCENT: Oui, mais je ne pense pas qu'il y avait eu d'ennui...
Franchement il faudrait que l'ancien ministre nous donne crédit
là-dessus en ce qui concerne les travaux mécanisés l'an
passé. Je pense qu'on a donné justice à tout le monde.
M. COURCY: Maintenant, est-ce que le ministre, aujourd'hui, prend
en considération les recommandations, de l'Union catholique des cul-
tivateurs. Il reçoit des requêtes, même si on m'envoie tout
ça directement encore comme si j'étais le ministre de
l'Agriculture. Est-ce qu'il y a beaucoup de ces recommandations qui viennent
des cultivateurs dans les comtés? De l'UCC, du...
M. VINCENT: Oui. Il vient beaucoup de recommandations de la part
des cultivateurs, de l'UCC, des maires, des conseils municipaux, des
curés, des députés. Il en vient de tout le monde, des
recommandations. J'ai toujours dit (comme l'a toujours dit d'ailleurs l'ancien
ministre), en ce qui concerne l'administration des travaux
mécanisés, cela va toujours rester la responsabilité du
ministère. En ce qui concerne l'administration et aussi un autre point
très important, (et là je pense bien qu'on s'entend
là-dessus), en ce qui concerne les entrepreneurs des travaux
mécanisés. La responsabilité du ministère doit
être toujours engagée; parce que nous avons souvent des raisons,
que la population en général ne connaît pas, et nous devons
prendre action.
M. COURCY: Est-ce que le ministre se base toujours sur les
recommandations...
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... les recommandations des employés du
ministère qui font l'inspection des travaux des anciens entrepreneurs?
Il y a des inspections qui se font régulièrement.
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Est-ce que les recommandations, les classifications si
vous voulez de ces entrepreneurs comptent encore sur le choix des entrepreneurs
et le nombre d'heures...
M. VINCENT: Elle va compter davantage.
M. COURCY: Est-ce que le ministère a changé ou n'a
pas changé la politique d'exiger que les entrepreneurs soient
directement propriétaires de leur machinerie enregistrée à
leur nom?
M. VINCENT; Non, mais nous les y avons obligés cette
année, contrairement à ce qui se pratiquait l'an dernier.
M. COURCY: Pas trop vite. Le ministre vient de faire une
déclaration.
M. MAILLOUX: Ils étaient obligés.
M. COURCY: Il vient de frapper un de ses employés. Si
quelqu'un donnait un contrat à un entrepreneur qui n'avait pas de
machinerie enregistrée à son nom, qu'il en porte la
responsabilité, c'est un de ses employés qu'il a encore à
son service aujourd'hui. Et si le ministre déclare ça..,
M. VINCENT: Bien, c'est peut-être l'an passé que
cela a été changé.
M. COURCY: ... je lui dis de faire attention, ça fait deux
ou trois ans que c'a été changé.
M. VINCENT: Peut-être l'an passé.
M. COURCY: Trois ans.
M. VINCENT: Peut-être l'an dernier que cela avait
été changé?
M. COURCY: Trois ans, je crois.
M. VINCENT: Mais aujourd'hui, pour avoir un permis pour faire des
travaux mécanisés, il faut que la personne qui transige avec le
ministère soit propriétaire de la machinerie.
M. COURCY: Enregistrée à son nom.
M. VINCENT: C'est qu'autrefois, reculons d'un an ou de deux ans,
je ne le sais pas...
M. COURCY: Il y a cinq ans, six ans, sept ans.
M. VINCENT: Non, pas trop loin en arrière.
M. COURCY: Il y a cinq ans et plus, parce qu'à un moment
donné, nous nous sommes aperçus que - d'ailleurs comme cela a
dû être tenté encore ces années-ci - nous nous sommes
aperçus qu'il pouvait arriver un jour avec des barbiers, des
cantonniers, n'importe qui, qui pouvait demander et avoir des contrats.
M. VINCENT: Il pouvait se former une corporation ici ou un groupe
de cultivateurs qui aurait eu un contrat et puis après ça aurait
loué de la machinerie. Aujourd'hui, on exige l'enregistrement de la
machine...
M. COURCY: Comme on l'exigeait.
M. VINCENT: ... au nom de la personne qui transige avec le
ministère.
M. MAILLOUX: Quelle est la force minimum du...
M. VINCENT: C'est parce que ça évite de vendre des
contrats. Le type peut aussi bien vendre un contrat à $1 l'heure...
M. COURCY: Le ministre suit la même politique qui
était suivie l'an dernier et il y a deux ans.
M. GAUTHIER: M. le Président... M. LE PRESIDENT: Oui,
monsieur.
M. GAUTHIER: M. le Président, pour l'information de
l'ancien ministre de l'Agriculture, certains entrepreneurs se sont permis
d'échanger des heures, de les donner à d'autres et ils n'ont tout
simplement pas été payés, l'automne dernier.
M. COURCY: Oui, ce sont des choses qui se produisent.
M. GAUTHIER: Il y a des entrepreneurs qui avaient des heures de
travaux mécanisés et ne pouvant pas les faire, ils les ont
transférées à d'autres et les gens qui les ont faites
n'ont pas été payés.
M. MAILLOUX: Cela prend l'autorisation du ministère.
M. VINCENT: Parce qu'autrement...
M. MAILLOUX: Mais quelle est la puissance minimum que vous
demandez aux entrepreneurs? La puissance minimum des machines?
M. VINCENT: C'est la même puissance. C'est le même
règlement concernant la machinerie, les taux ne sont pas
changés.
M. MAILLOUX: Je voudrais que le ministre regarde comme il faut,
quelle est la puissance minimum que vous exigez. Est-ce que cela veut dire 38
ou 42 forces?
M. VINCENT: 42 ou 45. M. MAILLOUX: 42 forces. M. VINCENT:
42.
M. MAILLOUX: Cela veut dire qu'un John Deere 10-10 n'est pas
sujet à subvention. Il manque quelques forces. Un John Deere 20-20?
M. COURCY: Est-ce que le John Deere 10-10 ou 20-20, comme
mentionne M. Mailloux peut-être subventionné pour du drainage, sur
rail, sur chenille? Des pépines organisées sur 10-10.
M. VINCENT: Pour les pépines... M. COURCY: Drainage des
terres.
M. VINCENT: Dans certains cas, sur recommandation de l'agronome,
nous avions l'an dernier, nous allons en avoir encore cette année, en
autant que ça dépasse 40...
M. COURCY: Alors, si je peux voir, la politique de
l'amélioration n'a pas été changée.
M. VINCENT: Le seul changement qu'il y a eu à la
politique, c'est que d'abord on permet plus de trente heures à un
cultivateur qui aurait un plan de ferme approuvé par l'agronome.
M. MAILLOUX: Dnas les autres cas, vingt heures?
M. VINCENT; Trente heures. C'est trente heures.
M. MAILLOUX: Partout dans la province.
M. VINCENT: Oui. Une personne pourrait dépasser trente
heures s'il a un plan de ferme approuvé par son agronome. S'il a
quarante heures ou quarante-cinq heures à faire, on pourra lui laisser
terminer son travail. On demande l'approbation de l'agronome sur un plan de
ferme pour éviter des abus et aussi pour éviter que les
échanges d'heures se fassent entre voisins. C'est qu'avec la politique
que nous avons... Malheureusement, nous incitons le cultivateur à
tricher quelque peu la politique.
M. COURCY: Est-ce que la même politique va être
suivie dans les comtés pilotes du Bas-St-Laurent et le Nord-Ouest
québécois...
M. VINCENT: Il n'y a rien de changé.
M. COURCY: ... où c'est sans limite d'heures.
M. VINCENT: Ce n'est pas changé du tout. C'est la
même chose.
M. COURCY: La même chose.
M. VINCENT: D'ailleurs, s'il y a possibilité, on va
l'étendre à toute la province.
M. MAILLOUX: J'avais demandé...
M. GAGNON: C'est toujours avec un plan de ferme. Même en
Gaspésie.
M. MAILLOUX: M. le Président, j'avais
demandé...
M. COURCY: Leur politique n'a pas changé. Il n'y avait pas
de plan de ferme, c'était partout dans la Gaspésie. Neuf
comtés du Bas-Saint-Laurent, et des quatre comtés du
Nord-Ouest.
M. GAGNON: Je pense que cette année, il y a un plan de
ferme.
M. VINCENT: Non, non.
M. GAGNON: Il n'y en a pas.
M. VINCENT: C'est la même chose, maison les incite, par
exemple, à avoir des plans de ferme de... S'il y a possibilité,
on en viendra à obliger dans toute la province d'avoir un plan de ferme
pour pouvoir exécuter les ordres de travaux mécanisés.
M. GAGNON: Alors, ce n'est pas essentiel. C'est parce que j'avais
reçu des informations qui me disaient ça. Alors, à ce
moment-là, ce n'était pas à point.
M. MAILLOUX: J'avais demandé au ministre, avant
l'ajournement, si c'était possible d'avoir les offres que vous avez
faites dans mon comté de Charlevoix. On m'avait dit que vous aviez la
liste.
M. COURCY: En attendant, est-ce que le ministre peut me dire si
cette année, ARDA va encore contribuer à la pose, peu importe la
proportion, de 33 ou 50%, dans la région pilote et à
l'extérieur dans les autres régions de la province? Est-ce
qu'ARDA va continuer à payer 50%, par exemple, pour le Bas-Saint-Laurent
et l'Abitibi dans les améliorations de ferme?
M. VINCENT: D'abord dans ces régions, pour les travaux
mécanisés, on va continuer à le faire, puis ce sera
porté sur le plan d'ensemble, sur le plan complet du BAEQ. C'est
là que le plan du BAEQ préconisait des plans de ferme pour
pouvoir avoir l'évaluation de la valeur productive qu'on va augmenter
sur une ferme. Ce n'est pas tout de faire des travaux, mais il faut savoir
exactement où on s'en va avec un investissement de $8 millions et demi
par année, ce qui représente un montant d'argent.
M. COURCY: C'est un bel investissement. Je trouve que c'est un
des meilleurs avec la loi de rachat des terres, parce que si nous regardons le
recensement en 1966, nous nous apercevons que l'étendue en culture dans
la province de Québec augmente pendant que ça diminue partout
ailleurs dans toutes les autres provinces. C'est donc dire que cette politique
d'agrandissement des fermes, que le gouvernement du Québec a
actuellement, doit être intensifiée parce qu'elle est bonne et les
revenus de nos cultivateurs montent en conséquence.
M. VINCENT: Seulement, pour intensifier la politique...
M. COURCY: Alors c'est une consolidation.
M. VINCENT: Pour intensifier la politique, il faut qu'elle se
fasse aussi de façon rationnelle.
M. COURCY: Le plus possible.
M. VINCENT: Il va falloir faire en sorte d'éviter, autant
que c'est humainement possible de le faire, que les heures de travaux
mécanisés servent à la construction d'aéroports,
à la construction ou à l'aménagement de parcs industriels.
Comme on reçoit des demandes à peu près tous les
jours...
M. COURCY: Et que vous refusez comme nous les refusions.
M. VINCENT: Bien, on se plaint qu'on avait déjà
fait ça.
M. COURCY: Cela s'est fait avant nous.
M. VINCENT: On ne s'embarquera pas sur un terrain aussi
glissant.
M. COURCY: Parce que, actuellement j'ai des coins dans la
province où on m'a répondu qu'il y avait eu du drainage de fait
sur certaines terres dans le comté de Lotbinière, et puis
après enquête, ça ne s'est pas fait là du tout,
ça s'est fait en dehors de ça. Et je fournis au ministre et je
lui demande de faire faire une petite enquête dans ces cas-là. Je
ne veux pas soulever une tempête avec ça, mais que le ministre
fasse une petite enquête dans ces cas-là.
M. VINCENT: Franchement si on avait une enquête
complète sur toute la situation, ce serait...
M. COURCY: Nous avions 15 ou 18 enquê- teurs à un
moment donné. Est-ce que le ministère a le même nombre ou a
augmenté le nombre de ces inspecteurs de travaux
mécanisés?
M. VINCENT: On va les augmenter cette année encore.
M. COURCY: De combien?
M. VINCENT: Je ne sais pas. Justement on a du personnel que nous
allons muter, qui était aux grains de semence, des trappeurs...
M. LE PRESIDENT: Le député de Charlevoix.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre peut répondre à
ma question? Si vous n'êtes pas en mesure de répondre, je conviens
que c'est un cas isolé.
M. VINCENT: Quand même nous pouvons nous rencontrer.
M. MAILLOUX: Ce que je voudrais dire au ministre, c'est qu'en
1963, 1964, 1965, je ne me porte pas garant des autres comtés, 1'UCC de
Charlevoix avait demandé au ministère de l'Agriculture, de
subventionner tous les propriétaires de machinerie du comté,
quelle que soit leur couleur politique, il y en avait 28 à ce
moment-là et, pendant ces trois années-là, il n'y a aucun
propriétaire qui s'est vu refuser une heure de travaux
d'amélioration de fermes en 1963, 1964 et 1965 sauf deux, sur lesquels
l'UCC a fait des rapports disant que l'outillage et la collaboration
étaient médiocres et qu'ils étaient refusés.
Il y en a un des deux, malheureusement, qui était justement le
beau-frère de l'actuel député de Charlevoix, qui a
été mis de côté, M. Audet.
Mais ce que je constate de curieux, c'est que, l'an passé... Le
ministre disait tout à l'heure évidemment, qu'après
l'élection, certains contrats avaient été refusés.
A ce moment-là nous avons vu certains propriétaires du meilleur
outillage possible, qui avaient donné le meilleur service aux
cultivateurs, mis de côté après le 5 juin, simplement parce
qu'ils avaient retardé de répondre à l'offre du contrat.
Je comprends que le ministre avait le loisir de dire: Bien, vous avez
retardé, on ne donne pas de contrat. Mais ce que j'ai trouvé
fantastique, c'est que ce sont les propriétaires des machines,
refusés dans le passé non pas par couleur politique mais
simplement parce que les cultivateurs n'en voulaient pas, qui ont eu le plus
fort total d'heures chez nous. Je
vais vous donner un cas en particulier que vous pourrez vérifier,
si mon renseignement est fidèle vu que vous n'avez pas évidemment
vos chiffres, disons qu'à l'Ile aux Coudres, Wilfrid Desgagné
possède un tracteur qui n'a pas la grosseur demandé par le
ministère, s'est vu annulé en 1964, à la demande de l'UCC.
L'an passé, après l'élection, le ministère lui a
alloué un contrat de 100 heures.
M. VINCENT: Mais je ne pense pas que ça soit
annulé. L'UCC peut faire une représentation, d'accord, mais je ne
pense pas que ça soit l'UCC qui fasse la recommandation d'annuler ou
d'engager un entrepreneur.
M. MAILLOUX: Non, ce n'est pas cela que je veux dire. Je veux
dire...
M. VINCENT: En 1963, l'UCC dit bien, dans un mémoire
présenté à l'ancien ministre: Le choix des entrepreneurs
est laissé à l'honorable ministre.
M. MAILLOUX: Absolument.
M. VINCENT: Mais les organismes agricoles locaux
représentatifs ont droit de surveillance et doivent faire des
suggestions qui s'imposent. C'est en réponse à la question.
M. MAILLOUX: Je suis pleinement d'accord avec le ministre que
l'UCC n'a fait que des suggestions. Le Desgagné dont je parle a eu, l'an
passé, 100 heures d'octroyées après l'élection. Si
le ministre veut regarder...
M. VINCENT: Il en a fait huit.
M. MAILLOUX: Il a fait huit heures. C'est justement pour ceci,
c'est qu'en 1964, il a été mis de côté parce
qu'aucun cultivateur n'en voulait et, cette année, si le ministre veut
regarder, je pense qu'on vient de lui offrir 500 heures d'amélioration
de ferme, alors que pas un propriétaire ne désire cette
machine-là qui ne peut recevoir de subvention. Mais pourquoi à ce
moment-ci, alors que l'an passé on lui a offert un contrat de 100
heures, lui offre-t-on cette année 500 heures et que l'on refuse un
contrat normal à des machines acceptables? Et je dis ceci au ministre,
c'est que s'il est capable de prouver qu'en 1963, 1964, 1965 un entrepreneur du
comté a été évincé, je suis prêt
à mettre mon siège en jeu. Pas un entrepreneur n'a
été mis de côté quelle que soit sa couleur politique
et jamais un supplément n'a été refusé chez nous
par le précédent ministre de l'Agri- culture, ce qui a
donné un service. Je parle du temps de mon mandat. Je ne voudrais pas
parler pour les comtés voisins, ou pour ce qui s'est passé en
1960. Mais je dis chez nous, l'UCC a réussi à sortir la politique
des travaux mécanisés, et qu'actuellement...
M. VINCENT: Bien, vous en avez des entrepreneurs chez vous?
M. MAILLOUX: Il y en a 28 ou 30.
M. VINCENT: 500 heures, 800 heures, 300 heures, 400 heures, 300
heures, 500 heures, 200 heures: 15,300 heures, 28 entrepreneurs.
M. MAILLOUX: Absolument, mais si le ministre veut regarder en
1965, vous remarquez que dans les comtés de l'Opposition, comme
Lotbinière ou d'autres, vous voyez 24,000, 22,000, 30,000 et 33,000
heures et Charlevoix n'était pas un privilégié avec 15,000
heures.
M. VINCENT: Combien en aviez-vous l'an passé?
M. BERNATCHEZ: Le comté de Lotbinière, c'est
habité ça, c'est cultivé.
M. MAILLOUX: Je remercie infiniment le député de
Lotbinière de penser que son comté est habité, alors que
le mien ne l'est pas. Cependant, ce n'est pas là la discussion.
M. VINCENT: Cela dépend du nombre de fermes.
M. MAILLOUX: Mais, je dis simplement au ministre...
M. VINCENT: Parce que je remarque, par exemple, si vous avez 28
entrepreneurs dans le comté de Charlevoix, 28 entrepreneurs de travaux
mécanisés, qui font seulement 15,300 heures dont un de
ceux-là fait seulement 14 heures. Un autre travaille seulement chez lui.
Un autre, 99 heures. Il n'y a probablement pas de demande. Un autre, 72 heures.
Un autre, 7 heures. Un autre, 40 heures.
M. MAILLOUX: Mais pourquoi le ministre veut-il donner des
contrats effectivement à ces gens-là dont ne veut aucun
cultivateur?
M. VINCENT: C'est le contrat que vous avez donné en 1966,
ça?
M. COURCY: Non, non, il n'y en avait pas.
Il a été coupé en 63/64.
M. MAILLOUX: Si le ministre veut reviser les contrats de l'an
passé, il remarquera que ceux qui ont fait des contrats en 63/64
faisaient 500, 600, 1,000 ou 1,300 heures.
M. VINCENT: Est-ce que vous en avez des nombres de l'an
passé?
M. MAILLOUX: Ah oui! Je peux même vous donner les rapports
de 1963, 1964 et 1965 et vous verrez que ceux que l'UCC a
suggérés ont rempli leur contrat de 400 ou 500 heures, sauf
quatre ou cinq heures. Il n'y en a pas un évidemment. Puis ceux qui
n'ont pas rempli les contrats ont été éliminés et
je mentionnais justement mon beau-frère qui a été
éliminé parce que les cultivateurs n'en voulaient pas.
M. GAGNON: Qui donnait ces rapports-là? C'est un rapport
confidentiel. On n'a pas eu cela, nous autres.
M. MAILLOUX: C'est une copie du rapport que j'ai demandée
au ministre, après que les heures eurent été
effectuées. Il n'y a rien de confidentiel là-dedans.
M. VINCENT: Non, non, bon outillage, collaboration
immédiate, travaux effectués...
M. MAILLOUX: Absolument, absolument, pour le
bénéfice de l'UCC qui voulait savoir exactement quel avait
été le travail exécuté par les propriétaires
de machinerie»
M. COURCY: A tous les ans, ceux qui me demandaient le rapport des
entrepreneurs dans leur comté, je leur fournissais le rapport fait par
nos officiers.
M. MAILLOUX: Et cela permet à l'UCC de voir l'année
suivante, évidemment, que telle personne ne peut recevoir de subvention.
Et juste ment, si le ministre veut regarder dans le cas de Wilfrid
Desgagné, à qui l'on offre 500 heures, on remarquera que sa
machine ne peut être subventionnée d'aucune façon et que,
l'année passée, avec un contrat de 100 heures, il n'en a fait que
huit.
M. GAGNON: Mais...
M. MAILLOUX: Alors, qu'à côté, on ignore un
propriétaire de machinerie qui rend service aux cultivateurs, ne lui
donnant pas de contrat.
M. GAGNON: ...le député s'appuie sur le rapport
pour savoir si ce qui y est inscrit est exact?
M. MAILLOUX: Bien, je connais parfaitement ce qui s'est
passé chez nous...
M. GAGNON: Bah! je sais...
M. MAILLOUX: ... je connais parfaitement les demandes des
cultivateurs, et je sais que personne n'a été mis de
côté...
M. GAGNON: Par les recommandations qui sont inscrites en marge de
chaque entrepreneur?
M. MAILLOUX: Ce ne sont pas des recommandations.
M. COURCY: Ce ne sont pas des recommandations, c'est un jugement
porté...
M. MAILLOUX: C'est un jugement qui est fait sur le travail
effectué par les fonctionnaires du ministère.
M. COURCY: Par les fonctionnaires du ministère, qui,
librement, faisaient leur rapport à la demande du ministère.
M. GAGNON: Les recommandations qu'on donne à chaque
entrepreneur sont inscrites là.
M. MAILLOUX: C'est-à-dire que le ministère, dans le
passé...
M. GAGNON: On inscrit en marge de chaque entrepreneur...
M. MAILLOUX: ... donnait des contrats au départ, et, au
fur et à mesure que les entrepreneurs étaient demandés par
les cultivateurs, on augmentait ces contrats.
M. GAGNON: Vous ne voyez pas cela partout! C'est dans quel
comté?
M. COURCY: Et qui fait cela? Je ne comprends pas ce que le
député de Gaspé a dit.
M. GAGNON: Il y en a en marge de chaque entrepreneur, il y a une
note qui est bonne ou pas bonne. J'espère que vous n'y croyez pas tout
le temps.
M. COURCY: Bien, c'est donné par l'inspecteur des travaux
mécanisés et l'agronome du comté, et signé par le
chef de service, M. Armand Roy, qui est encore là aujourd'hui.
M. GAGNON: Il est à Québec. Mais ce n'est pas
ça. Je parle sur les lieux.
UNE VOIX: Ils ne savent pas ce que c'est qu'un cultivateur!
M. GAGNON: Sur les lieux, remarquez bien ce que je vous dis. Je
suis dans un milieu...
M. COURCY: Le ministre ne peut pas être partout»
M. GAGNON: Non, je n'accuse pas le ministre, mais je dis qu'il ne
faut pas trop croire tout ce qui arrive là. Il faut faire la part des
choses.
M. VINCENT: Non, mais chose certaine, il faut arriver à
ceci. Au lieu de signer les contrats avec les entrepreneurs, nous donnons un
permis pour une machine, et si une machine ne rencontre plus les normes du
ministère...
M. MAILLOUX: On n'accuse pas le ministère.
M. VINCENT: ... automatiquement, elle est éliminée.
Et d'ailleurs, c'est commencé au ministère et il faut le faire
aussi chez les entrepreneurs. Dans le cas de la machinerie trop vieille et qui
ne rencontre plus les exigences modernes, nous avertirons tout simplement
l'entrepreneur: C'est bien dommage, mais cette machine-là, nous ne
sommes plus en mesure de la subventionner.
M. MAILLOUX: Est-ce que les entrepreneurs qui, peu importe leur
couleur politique, ont rendu des services à la classe agricole, ceux qui
sont le plus demandés parce qu'ils ont des bons opérateurs et
donnent un rendement parfait, est-ce que ceux-là vont avoir la
possibilité d'obtenir des contrats du ministère?
M. VINCENT: Des permis?
M. MAILLOUX: Des contrats ou des permis, enfin, une permission de
faire des heures d'amélioration de ferme. Actuellement, les gens qui ont
donné le meilleur service il y a des rouges et il y a des bleus
là-dedans ils n'ont à peu près pas de contrats.
Quand on offre 100 heures à un homme qui a trois machines,
évidemment, qui correspondent au désir des cultivateurs, comment
voulez-vous que cet homme puisse continuer à faire du travail sur les
terres? Ce n'est pas un sujet politique, ça! C'est que les cultivateurs
connaissent fort bien les bons entrepreneurs, ceux qui donnent satisfaction et
ceux qui ont de bons opérateurs.
Actuellement, le gars qui a le contrat et une mauvaise machine ne vaut
absolument rien. Le type dont me parle le ministre, évidemment, est
disparu de la circulation.
M. VINCENT: Il a une bonne raison.
M. MAILLOUX: Oui, raison de maladie, évidemment. Il n'est
pas en mesure de le faire, et il sait qu'il va être en position
financière délicate bientôt. Ce n'est pas normal.
M. VINCENT: Vous ne pensez pas quand même, M. le
député, que 28 entrepreneurs pour 15,000 heures...
M. MAILLOUX: Non, je veux simplement dire que dans Charlevoix,
c'est le pays le plus montagneux de la province de Québec. Ce n'est pas
de l'égouttement, c'est de l'empierrement. Des roches, il y en a pour
faire un quai à chaque terre de cultivateur,
M. VINCENT: Je suis certain que l'ancien ministre s'est
buté à un casse-tête lui aussi sur votre comté.
M. MAILLOUX: Vous pourriez en faire pour 25,000 heures.
Absolument, mais cela prendrait au moins 25,000 heures par année pour au
moins dérocher cela un peu... Mais c'est le maximum qu'on a pu avoir de
la contribution de l'ensemble des entrepreneurs du comté.
M. COURCY: Bizarre, dans mon comté, c'était la
même chose! Tout le monde en avait!
M. GAGNON: Combien d'heures? Mais tout de même il reste un
fait, si vous donnez plus d'heures à quelqu'un...
M. COURCY: Pourvu qu'il donne satisfaction aux cultivateurs.
M. GAGNON: ... pour mieux s'organiser' convenablement, pour faire
un meilleur travail, il faut plus de machinerie, les cultivateurs seront
contents.
UNE VOIX: Je ne blâme pas ça.
M. GAGNON: Dans le comté du député, 28
entrepreneurs, à ce moment-là, font du bric-à-brac Une
machine peut coûter $25,000. Elle peut faire 300 heures et 500 heures
à $10, ce qui fait $3,000. Qu'est-ce que cela fait? Cela paie des
assurances dans l'année.
M. MAILLOUX: Moi, je dirais au ministre que, dans chaque
paroisse, il devrait y avoir une dualité d'entrepreneurs, une
dualité partout, parce que quand nous sommes forcés d'aller vers
tel entrepreneur. A ce moment-là? c'est un mauvais travail
qui est fait et souvent ce n'est pas l'outillage qui correspond exactement
à la sorte de terre qui est là, que ce soit une terre jaune, une
terre forte ou autrement. C'est pour ça que l'UCC avait toujours
demandé d'avoir une dualité d'entrepreneurs. Je ne dis pas de
donner 100 heures à un entrepreneur, c'est archiridicule, mais que ce
soit 300 ou 500 heures en autant qu'il fait d'autres travaux que ça.
Mais des contrats qui sont offerts actuellement au meilleur marché,
c'est 100 heures et 200 heures. A ce moment-là, le gars se
décourage.
M. VINCENT: Mais il faudrait quand même que les
entrepreneurs qui font des travaux mécanisés puissent non pas
faire des travaux mécanisés seulement lorsqu'ils ont le temps
d'en faire.
M. MAILLOUX: C'est justement un des points, c'est qu'un des bons
entrepreneurs de chez nous ne fait pas de voirie, mais, cette année,
l'offre qu'il a n'est pas raisonnable. Alors il est obligé de mettre
toute sa machinerie en vente et c'est celui-là qui...
M. GAGNON: Mais est-ce que, depuis 1960, le ministère
faisait la dualité des entrepreneurs?
M. MAILLOUX: Bien, il a tellement fait la dualité qu'il y
en a eu 28 ou 30 ou 32 et il n'y en a pas un qui n'a pas eu un contrat. Tant et
aussi longtemps qu'ils en ont demandés il n'y a jamais eu une heure de
refusée.
M. COURCY: Je dis de mon siège que tous ceux qui avaient
des machines qui rencontraient les exigences dans le comté
d'Abitibi-Ouest avaient des heures de bulldozers.
M. GAGNON: Je ne parle pas d'Abitibi-Ouest ni d'Abitibi-Est, je
parle de...
M. MAILLOUX: Ecoutez, ce que j'affirme, je l'affirme de mon
siège. Je dis qu'il y a eu des heures de coupées, de
retranchées, après inspection. Qu'un individu soit libéral
ou conservateur, s'il a mal fait son travail, l'inspecteur est logique
évidemment de faire une soustraction et puis il y en eu 300 ou 400
heures sur des contrats de 1,500 heures. Je ne veux pas revenir sur ça.
Mais une dualité fait toujours l'affaire du cultivateur.
M. VINCENT: Dans Stanstead, l'an passé, il y a eu 8,772
heures de travaux d'exécutées.
UNE VOIX: Huit mille?
M. VINCENT: Il y a eu 8,772 heures. Il y avait 9,850 heures
d'autorisées.
UNE VOIX: Neuf mille huit cent cinquante.
M. VINCENT: On n'a pas tout dépensé. M.
Roméo Tremblay a dépassé, lui, son nombre d'heures
autorisées. Il avait droit à 1,400 heures et il en a fait
1,565.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'il a été payé
pour tout?
M. VINCENT: Oui. Je ne pense pas qu'il y ait eu d'ennui.
M. VAILLANCOURT: Non, nous n'avons eu aucun ennui. Les gars ne
m'en ont pas parlé.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a la même politique pour
le dépassement des heures?
M. VINCENT: Bien, disons que l'an passé a
été une année exceptionnelle. Les travaux avaient
commencé plusieurs semaines avant les élections. C'était
urgent avant les élections, on avait beaucoup de travaux
mécanisés.
M. GAGNON: Cela marchait rondement. M. VINCENT: Puis, à
l'automne...
M. MAILLOUX: Il n'y en n'a pas eu plus que les années
précédentes.
M. COURCY: Après les élections, le ministre vient
de dire qu'il n'y avait pas 50% des contrats qui étaient
signés.
M. VINCENT: Non, non, nous les avons acceptés quand
même, même s'ils n'étaient pas signés.
M. COURCY: Oui, mais ils n'étaient pas autorisés
à commencer les travaux.
M. VINCENT: Mais ils étaient commencés. Us
étaient commencés, ces travaux-là.
M. GAGNON: C'est quand les instructions venaient des
comtés.
M. COURCY: Parce qu'ils ne venaient pas du ministère... Je
suis certain que les officiers supérieurs du ministère de
l'Agriculture n'ont pas donné des ordres contraires aux
règlements qui existent.
M. VINCENT: Non. Ce qui est arrivé, c'est qu'il y avait
beaucoup d'entrepreneurs qui avaient commencé des travaux
mécanisés sans être autorisés, probablement à
cause de l'effervescence qui existait dans ce temps-là. Nous les avons
payés quand même. Et à l'automne, le temps a
été tellement beau que nous avons été
obligés d'aller chercher $500,000 ailleurs pour pouvoir continuer les
travaux mécanisés.
M. GAGNON: C'est bien...
M. VINCENT: Là, je continue dans Stanstead. Juste pour un
exemple. Vous avez René Bourque de Coaticook, qui avait 300 heures
d'autorisées. Il en a exécuté 297 et demie. Vous avez
Cooper Stanley, Ayer's Cliff, il avait 500 heures d'autorisées, il en a
145 et demie avec une machine, 298 et demie avec une autre machine. Vous avez
Dupai et Swolf Limited, Magog; il avait 2,200 heures d'autorisées il en
a exécuté 797 3/4 plus 1,080. Gaudreau Construction avait 1,500
heures d'autorisées, il a exécuté à peu près
1,500 heures. Hamel et Frères Construction, Magog, avait 900 heures
d'autorisées il en a exécuté 804 heures. Denis Joyal, de
Coaticook, avait 950 heures il en a exécuté 839. Un autre ici,
qui avait 800 heures, a exécuté 486.
M. VAILLANCOURT: Qui est-ce?
M. VINCENT: C'est M. Léonard Magloire.
UNE VOIX: Je ne le connais pas.
UNE VOIX: C'est un bon homme!
M. GAGNON: Si les travaux étaient commencés,
c'était dû probablement au zèle des employés,
après que l'ex-ministre de l'Agriculture et de la Colonisation soit
sorti du conseil des ministres au mois d'avril l'année dernière
et puis il a dit: On remporte les 90 sièges. Les gens se sont dit: Nous
pouvons commencer nos travaux.
M. VINCENT: Il y a un nommé R.S. Construction ici que je
ne connais pas.
UNE VOIX: Cela, c'est Sainte-Edwidge.
M. COURCY: On a de nombreux problèmes à
régler dans ce coin-là.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre aurait objection à
donner une photocopie de ça, des travaux exécutés l'an
passé?
M. VINCENT: L'an passé?
M. VAILLANCOURT: J'ai une copie des entrepreneurs qui sont
autorisés cette année avec le nombre d'heures.
M. VINCENT: Ce n'est pas encore terminé.
M. VAILLANCOURT: Quand cela sera-t-il terminé?
M. VINCENT: Je pourrai vous...
M. MAILLOUX: Si le ministre voulait me permettre quelques paroles
supplémentaires. En 1963, il s'est autorisé chez nous 13,500
heures, il y en a eu 13,358 d'effectuées. En 1964, 18,100 heures, il y
en a eu 17,393 d'effectuées. Cela veut dire que les contrats se
remplissaient passablement. L'an passé il s'est autorisé en 1965,
17,674 heures, il s'en est effectué 15,613. Mais l'an passé,
alors que les heures autorisées se chiffraient autour de 17,000, si le
ministre veut regarder, il pourra vérifier, je sais qu'il ne s'en est
effectué qu'environ 13,000 heures. Alors, ça veut dire qu'avec
d'autres entrepreneurs évidemment qui, après l'élection,
ont demandé des suppléments qui n'étaient pas acceptables,
les heures sont restées de côté. Les cultivateurs se sont
plaints dans tout le comté de Charlevoix.
M. VINCENT: L'an passé, il y avait 15,300 heures
d'autorisées.
M. MAILLOUX: Oui, j'ai la réponse que le ministre m'a
donnée en Chambre à l'effet, évidemment, qu'il y a environ
13,000 et quelques cents heures d'effectuées.
M. VINCENT: 14,000. Avec le total évidemment.
M. MAILLOUX: Il y a un tas d'entrepreneurs qui ont
organisé leurs contrats à l'avance.
M. VINCENT: Il y a eu 14,992 1/2 heures.
M. MAILLOUX: Ce qui s'est produit l'an passé, c'est que
l'on accordait les suppléments au fur et à mesure que les
entrepreneurs travaillaient. Cela ne s'est pas produit de cette façon
après l'élection de l'an dernier. On a accordé les
suppléments en bloc, à tel et tel entrepreneur. Alors, ces
gens-là ont retourné les
suppléments dont ils n'avaient pas besoin et puis, ceux que les
cultivateurs demandaient n'avaient plus d'heures.
Est-ce que le ministère ne croirait pas que ce serait une
politique avantageuse à suivre de n'émettre qu'une partie des
contrats au départ, pour constater si le propriétaire est
intéressé réellement à l'agriculture et non pas
à la voirie?
M. VAILLANCOURT: C'est ce qui se fait dans Stanstead.
M. MAILLOUX: C'est ce que l'on a fait chez nous aussi et
ça remplissait toutes les heures. On donnait tous les contrats au
départ. Si le gars s'en va à la voirie, il laisse le cultivateur
en plan.
UNE VOIX: Travaux mécanisés. UNE VOIX:
Adopté.
M. MAILLOUX: Je voudrais simplement dire au ministre en
terminant, si chez nous il y a l'un ou l'autre de ces individus-là qui
est lésé, les cultivateurs vont avoir des ennuis. Si l'UCC fait
une recommandation au ministre, va-t-il en tenir compte?
M. VINCENT: On va essayer autant que possible d'en tenir compte.
Je ne peux pas dire que le...
M. MAILLOUX: Je peux dire que l'an passé ça s'est
produit. Ce serait mentir de dire que l'année passée vous avez
tenu compte des suggestions qui ont été faites. J'ai
moi-même écrit au ministre à quatre ou cinq occasions. Dans
un ou deux cas, ça a donné des résultats, dans les autres,
les cultivateurs ont attendu...
M. VINCENT: Au 5 juin, combien de contrats étaient
donnés dans son comté?
M. MAILLOUX: Oui, l'ensemble des contrats était
alloué.
M. COURCY: S'ils avaient à...
M. MAILLOUX: Seulement, ils étaient donnés au tiers
parce qu'au départ c'était toujours le tiers.
M. VINCENT: Il y avait des comtés où c'était
donné à cent pour cent.
M. MAILLOUX: Tant mieux.
M. COURCY: Pas chez nous.
M. VINCENT: C'était tout donné à cent pour
cent.
M. COURCY: Tant mieux, parce que s'ils avaient été
donnés seulement à dix pour cent au 5 juin, c'est qu'il y a des
officiers qui ne font pas leur devoir. Les officiers supérieurs du
ministère savent qu'à chaque année, on a demandé de
hâter l'émission des permis pour que les gars soient capables de
commencer au printemps. Ce n'est pas seulement l'année passée,
c'est ainsi à tous les ans. On s'efforce, à chaque année,
de faire plus vite, au printemps pour que...
M. MAILLOUX: Au 5 juin...
M. COURCY: ... les entrepreneurs soient capables de commencer
dès que la neige est partie. C'est ainsi à tous les ans. Ce n'est
pas une année d'élections qui va faire retarder les
travaux...
M. MAILLOUX: Au 5 juin, moins de cinquante pour cent des contrats
étaient alloués.
UNE VOIX: Faites-vous donner soixante-quinze pour cent des
contrats. Ce n'est pas nécessaire de donner cent pour cent.
M. COURCY: On a suivi la même méthode en 1966 qu'en
1965 et 1964. On a essayé de les donner encore plus tôt cette
année. Le gouvernement a dû essayer de les donner encore plus
tôt qu'en 1966.
M. TAILLON: Non, non. Vous ne parlez pas de la même
chose.
M. COURCY: C'est parce que ça ne marche pas, il y a
quelque chose qui ne bouge pas.
M. GAGNON: Parce que, chez nous, c'est très bien, la
période... Il faut que la terre soit prête à recevoir la
machinerie.
M. COURCY: Oui, chez nous aussi. Les arpents de neige...
M. GAGNON: Nous sommes aussi avancés qu'à
Québec et Québec n'est pas plus avancé que nous.
M. COURCY: Vous avez eu encore trois pouces ne neige
aujourd'hui.
M. VAILLANCOURT: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît. Bon, M.
Vaillancourt.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, en ce qui concerne la
région des Cantons de l'Est, je trouve que les permis dont donnés
trop tard, parce qu'il y en a qui ont semé il y a deux semaines par chez
nous et il aurait été nécessaire que les heures,
c'est-à-dire que les permis soient accordés avant la semaine
passée.
M. GARDNER: La terre n'était pas dégelée
seulement.
M. VAILLANCOURT: Par chez nous les semences sont faites.
UNE VOIX: Les semences sont faites chez vous?
M. VAILLANCOURT: Plusieurs ont commencé, plusieurs ont
semé.
M. GARDNER: On va vous envoyer dans le sud.
M. LE PRESIDENT: Avez-vous encore des remarques à
faire?
M. VAILLANCOURT: Cela dégèle plus tôt que par
ici.
M. LE PRESIDENT: Ce sont des services contractuels.
M. VAILLANCOURT: C'est vrai ce que je dis là.
M. VINCENT: Autre chose?
M. COURCY: Oui. Le ministre, à un moment donné, a
déclaré en particulier qu'il a l'intention de mettre à
l'essai une méthode de drainage et d'irrigation pratiquée en
Colombie. Alors quelle est cette méthode et quand a-t-il l'intention de
la mettre en application?
M. VINCENT: De drainage et d'irrigation? Pas de drainage,
d'irrigation.
M. COURCY: Mettre à l'essai un nouveau programme de
drainage et d'irrigation.
M. VINCENT: Non, non. C'est justement un extrait de journal,
ça. Et d'ailleurs j'avais corrigé cette impression le même
jour, je crois, parce que cela avait paru seulement dans un journal. Le
journaliste avait pensé qu'il était question de drainage et
d'irrigation. A l'occasion de cette conférence de presse, j'avais
mentionné qu'en Colombie-Britannique, il y a une coopération ou
une collaboration entre le ministère de l'Agriculture, la BC Power
Corporation pour faire des expériences sur l'irrigation des terres et
ces expériences-là permettent aux cultivateurs de voir ce que
ça coûte pour s'installer, faire une irrigation et ce que
ça rapporte. Ici dans le Québec, nous aimerions avoir quelque
chose de semblable avec l'Hydro-Qué-bec, sur certaines fermes, dans
certaines régions de la province, et que nous puissions nous servir de
ces exemples pour des groupes de cultivateurs, avoir les coûts pour
l'irrigation, d'installation d'un système d'irrigation, les coûts
d'installation,les coûts d'opération et aussi les résultats
que ça peut donner comme, par exemple, ce que nous avons visité
en Colombie-Britannique, MM. Lalande, Mercier et moi-même. Vous aviez un
terrain pratiquement inculte. Avec un bon système d'irrigation, ils sont
arrivés à une récolte annuelle de six tonnes de foin
à l'acre et nous avions les chiffres nous ont été
donnés par le ministère de l'Agriculture de la Colombie
Britannique et aussi par le BC Power Corporation ce que cela coûte
pour l'installation, ce que ça coûte pour les frais
d'opératon et ce que ça donne aussi comme rendement et avec le
bénéfice à la fin.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention de partir un
projet d'irrigation quelque part?
M. VINCENT: C'est notre intention. M. COURCY: Cette
année?
M. VINCENT: Cette année. Disons que j'ai rencontré
l'agronome de l'Hydro-Québec, pas le président, celui qui
s'occupe des projets agricoles de l'Hydro-Québec, et nous devons nous
rencontrer cet été aussitôt que ce sera possible de le
faire.
M. COURCY: Alors cette expérience ne se fera pas sur le
budget de 1967?
M. VINCENT: Non, parce que, avant ça, nous mettons sur
pied une expérience avec le drainage souterrain avec ARDA, pour
étudier les possibilités de drainage souterrain avec des tuyaux
de plastique.
M. COURCY: Est-ce que les travaux qui ont
été commencés dans la petite rivière
Montréal, où il y a des barrages en construction, qui ont
été construits et en construction, je crois, vont se
continuer?
M. VINCENT: Oui, ils se continuent présentement.
M. COURCY: Maintenant, est-ce que c'est l'intention du ministre
de faire des appels d'offres pour accorder les travaux de drainage, comme il
existe par l'arrêté en conseil, de $5,000 et plus?
M. VINCENT: Pour tout contrat de travaux de drainage, nous sommes
obligés de faire des appels d'offres. D'ailleurs cela a
été un problème très épineux pour l'ancien
ministre comme c'en est un pour moi depuis le mois de décembre 1965. Que
ce soit un projet de drainage de $1,000, de $800 ou de $1,200, il faut passer
par tout le processus des appels d'offres, ce qui est ridicule à mon
sens. D'ailleurs, je pense que l'ancien ministre...
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention de changer cette
directive?
M. VINCENT: Cette directive, s'il y a possibilité, si cela
assure plus d'efficacité, en ce qui me concerne, je veux la changer.
M. COURCY: Quel est le minimum que le ministre a l'intention de
demander...
M. VINCENT: On ne le sait pas.
M. COURCY: ... pour être exempté de la soumission
publique?
M. VINCENT: Je ne sais pas. Autrefois vous procédiez
jusqu'à $25,000 je crois. Jusqu'au mois de décembre, quand on a
changé votre façon de procéder et ça cause des maux
de tête, des problèmes a tous vos ingénieurs, à
toute l'administration. C'est ridicule de demander des soumissions pour un
projet de drainage de $2,000 surtout quand on travaille sur des fermes de
cultivateurs.
M. COURCY: Est-ce que le ministre croit qu'il est ridicule de
demander des soumissions publiques pour un projet de drainage de $10,000 et
plus?
M. VINCENT: Bien, là, disons que je n'ai pas de montant
précis en tête. Les ingénieurs travaillent là-dessus
pour...
M. COURCY: Comment, cette année, va fonctionner, si vous
voulez, le montant de $2 ou $3 millions demandé dans les crédits.
Combien de projets actuellement sont prêts?
M. VINCENT: Il y a des soumissions de demandées à
l'heure actuelle. Sur cette question de demande de soumissions publiques,
j'aimerais bien avoir l'opinion de l'ancien ministre. Croit-il à la
préqualification des entrepreneurs?
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Est-ce qu'il croit aussi, surtout en ce qui concerne
les travaux de drainage lorsqu'on travaille sur des terrains ou des terres qui
appartiennent à des particuliers, qu'on doive exiger des soumissions
pour tous ces petits contrats qui peuvent se faire, comme ça c'est fait
en 1961, 1962, 1963, 1964 et 1965 inclusivement, jusqu'au moment où
cette nouvelle politique a été mise en oeuvre et n'a jamais
été essayée? D'ailleurs, elle a commencé en 1966,
au printemps, et ça cause des problèmes et des maux de
tête...
M. COURCY: Non, je crois que nous avons eu de cette façon
16 ou 19 contrats qui avaient été demandés et je ne sais
pas s'ils ont été exécutés...
M. VINCENT: Au mois de décembre 1965.
M. COURCY: Non, j'ai confiance énormément, je vous
le dis, à l'appel publique. La soumission publique a contribué
à baisser les taux d'environ 60%, je crois. Les chiffres sont
là.
M. VINCENT: Combien y en a-t-il en faillite? On a des ennuis,
là, on est obligé...
M. COURCY: Je ne sais pas s'ils sont en faillite, mais je sais,
par exemple, qu'on courait après le ministère de l'Agricutlture
pour avoir les contrats de drainage. Les contrats négociés
étaient faits à un taux réduit d'environ 40%, et les gens
criaient après nous comme ils vont crier après vous, j'en suis
assuré.
M. VINCENT: D'accord.
M. GAGNON: Mais est-ce que c'est compte tenu des
réclamations que vous pouvez payer par des retards ou pour certaines
conditions? Je ne veux pas mêler les deux ministères, mais je sais
qu'au ministère de la Voirie, les soumissions publiques ont permis de
payer en millions et en millions des réclamations qui auraient
probablement été évitées, et c'est un haut
fonctionnaire qui me l'a dit.
M. COURCY: Je ne crois as que ce soit arrivé...
M. GAGNON: Alors, peut-être qu'à l'Agriculture, ce
n'est peut-être pas la même chose parce qu'il n'y a pas tellement
de contrats.
M. COURCY: ... au ministère de l'Agriculture, parce que
les travaux de drainage n'appartiennent pas au gouvernement, ils appartiennent
aux municipalités. C'est la municipalité qui en a la
responsabilité. Alors le ministère fait signer des ententes, des
actes d'accord, et les cultivateurs eux-mêmes acceptent de ne faire
aucune réclamation, etc., etc.
M. GARDNER: Est-ce que c'est le cultivateur qui fait les
réclamations?
M. GAGNON: Non, c'est l'entrepreneur.
M. COURCY: Non, non, vous ne savez pas de quoi vous parlez. Dans
le drainage, s'il y a des dommages, ce n'est pas l'entrepreneur, c'est le
cultivateur.
M. GARDNER: Si c'est le drainage qui est retardé...
M. COURCY: La Voirie, cela passe en haut. Les entrepreneurs,
parce que le chemin peut débouler, peuvent avoir des dommages qui leur
sont occasionnés. Très bien, mais en drainage, s'il y a des
dommages occasionnés, ce sont des dommages occasionnés aux
cultivateurs par le drainage, soit par l'enlèvement des ponts qu'ils ne
reposent pas...
M. GAGNON: Je comprends ce que le député...
M. COURCY: ... ou, à un moment donné, la terre qui
déboule.
M. VINCENT: C'est peut-être...
M. GAGNON: Je comprends ce que le député veut dire.
Le député veut dire que, s'il y a du retard dans
l'exécution des travaux, si le ministère de l'Agriculture est en
cause pour quelque chose, à ce moment-là, il est appelé
à payer les frais des réclamations. Alors, c'est plutôt
rare que ça se présente.
M. COURCY: Pas à ma connaissance. Je pen- se bien que les
officiers du ministère pourraient... S'il y a eu des dommanges à
cause des retards. Ah non! Il. y en a qui ont été deux ou trois
ans en retard, et il n'y a pas eu de réclamation au
ministère.
M. GAGNON: Jamais.
M. COURCY: C'est le ministère qui talonnait l'entrepreneur
pour qu'il marche. C'est l'entrepreneur qui est responsable. Il a un
dépôt de garantie pour couvrir sa responsabilité.
M. VINCENT; Voici, ici, dans quel carcan nous place cet ordre de la
trésorerie du mois de décembre 1965. Vousavecle Nord-Ouest
québécois où il y a un contrat d'accordé à
la suite de soumissions ouvertes le 17 octobre 1962. Je ne mentionne pas de
noms. Je pense que le député d'Abitibi-Ouest connaît le
cas. Le contrat a été résilié le 16 décembre
1966. On en a discuté ensemble. Les travaux de parachèvement qui
s'entendent sur toute la longueur prévue au contrat original
présentent des particularités ou des difficultés
spéciales, tant par leur nature que par leur localisation.
Ils sont de faible envergure puisque les déboursés qu'ils
entrafneront sont inférieurs à $25,000. Même si les
cultivateurs attendent depuis 1962, il faudrait procéder avec de
nouveaux appels d'offres pour le reste des travaux. Cela peut nous reporter
à l'automne 1967, peut-être au printemps 1968.
C'est là que je considère que ce n'est pas juste pour un
groupe de cultivateurs dans le comté d'Abitibi-Ouest, que ce soit dans
mon comté ou dans le comté du député
d'Abitibi-Ouest, de pénaliser tout un groupe parce que l'entrepreneur a
pris un contrat à plus basse soumission, petit contrat, plus basse
soumission, c'est-à-dire que celui-là n'était pas à
plus basse soumission, c'était un contrat négocié et
l'entrepreneur a fait faillite. Un deuxième cas; Encore la même
personne, le 17 décembre 1963, encore la même chose. On est encore
pris dans le carcan, on ne peut même pas terminer les travaux. Les
cultivateurs viennent en délégation, nous rencontrent. On ne peut
pas procéder.
Un autre cas aussi, dans le même comté. Le contrat a
été accordé le 20 août 1964, il a été
résilié au mois de décembre 1966. On était encore
pris dans le même carcan. Ce sont des problèmes.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut saisir la garantie
d'exécution, le bon de garantie?
M. VINCENT: Oui, c'est fait. C'est fait mais ce n'est pas encore
suffisant pour terminer les travaux.
M. COURCY: Oui, cela c'est un cas. C'est tout ce qu'il y a dans
le Nord-Ouest québécois. C'est le seul cas que je connaisse.
M. VINCENT; Quand même cela concerne... Prenons le Lac-St-Jean
où on a failli en avoir un autre. On en a un à Drummond, à
Arthabaska, au Lac-St-Jean. Mais ça, ce sont quatre projets de cours
d'eau. C'est pénaliser joliment ces cultivateurs.
M. COURCY: Oui, mais de là à aller à
l'extrême, ce n'est pas mieux.
M. VINCENT; Non, c'est justement là où il faut en
arriver...
M. COURCY: Justement.
M. VINCENT: Avec une politique rationnelle.
M. COURCY: Je crois que la politique que...
M. VINCENT: Voici, je pense, la politique que l'ancien
gouvernement avait jusqu'au mois de décembre. En bas de $25,000, vous
aviez des prix acceptés par la trésorerie, établis par la
trésorerie et vous étiez obligés de donner ces contrats
à des entrepreneurs préqualifiés à un taux de X la
verge cube. Si vous aviez du roc c'était la même chose. Je crois
que cette politique-là était bien meilleure que celle que nous
avons à l'heure actuelle parce que c'est un carcan qu'on nous impose et,
au point de vue administratif, c'est très pénible de passer
à travers surtout quand on demande des soumissions pour tout ce qu'il y
a de petits contrats et il y en a de petits contrats.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut me dire si, depuis le 16
juin 1966, il a réglé des cas d'amélioration de ferme qui
avaient été refusés par l'ancien gouvernement, par
l'ancien ministre de l'Agriculture. Vous avez des cas, par exemple, où
des entrepreneurs ne se sont pas occupés des ordres qu'ils recevaient
soit de l'agronome, soit de son inspecteur; des cas où l'entrepreneur ne
s'occu-pant de personne décidait de faire 2,000 heures de plus, cela ne
le préoccupait pas. Alors, à un moment donné, tout
ça avait arrêté, les paiements. Est-ce que depuis le 16
juin 1966 il y a eu de ces cas qui ont été
réglés?
M. VINCENT: Oui, plusieurs depuis le 16 juin 1966.
M. COURCY: De ces cas que nous avions refusé de
régler avant le 5 juin 1966...
M. VINCENT: Non pas que l'ancien gouvernement avait
refusés.
M. COURCY: ... et qui ont été réglés
après.
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Le ministre peut me dire non.
M. VINCENT: Non. Seulement, cette année nous avons eu des
dépassements de contrats.
M. COURCY: Alors ça prouve que c'est la même
politique qui a continué avec vigueur.
M. VINCENT: La seule différence qu'il y a eue, c'est qu'en
1960 on en a pénalisé quelques-uns et cette année on n'en
a pas pénalisés.
M. COURCY: Bien, ce n'est pas ce que le député de
Charlevoix semble dire.
M. VINCENT: Non. Il parlait de 1963, lui. M. COURCY: Non. Il
parlait de 1966. M. GAGNON: De 63/64.
M. COURCY: En 63/64 nous avons enlevé un contrat à
M. Gagné parce que l'UCC, les cultivateurs avaient fait des
représentations pour que celui-ci perde ses contrats parce qu'il ne
faisait pas du bon travail.
M. GAGNON: C'est ce qu'il a dit. M. COURCY: Nous leur avons
enlevé.
M. VINCENT: Ce que je veux dire c'est que...
M. COURCY: Et cette année sont tracteur a trente
forces à la barre, quelque chose comme ça l'an
passé, il a eu 100 heures et il en a fait huit. Et, cette année,
il aurait un contrat de 500 heures. C'est ça, je crois, que M. Mailloux
a dit tout à l'heure.
M. VINCENT: Non, mais ce que je veux dire...
M. COURCY: Il a demandé des explications au ministre
là-dessus.
M. VINCENT: ... c'est que les entrepreneurs qui ont eu des
dépassements dans les heures de travaux mécanisés
exécutés en 1966, nous les avons payés. Je ne pense qu'il
y a eu de ...
M. COURCY: Des dépassements de 10%.
M. VINCENT: Mais il y en a qui sont de plus de 10%. Même il
y en avait qui avaient déjà dépassé, et qui
étaient rendus à 1,000 heures, 1,200 heures, 1,500 heures avant
même d'avoir signé le contrat le 5 juin. Ils étaient
payés quand même.
M. COURCY: Je suis content d'apprendre cela parce...
M. VINCENT: Oui, parce qu'on a encore des réclamations
d'entrepreneurs de 1960 qui ont eu des dépassements qui ont
été refusés carrément. Dont un qui réclame
$14,000.
M. COURCY: Parce qu'au mois d'avril, au mois de mai au plus tard,
les contrats devaient être sortis pour être envoyés aux
entrepreneurs. Je suis assuré que ce doit être la même
politique cette année, les officiers supérieurs du
ministère ont dû demander à leurs employés de sortir
les contrats immédiatement avec l'année financière,
c'est-à-dire avril, au plus tard mai. Si ces contrats n'étaient
pas sortis encore après le 5 juin, il y a quelque chose qui ne va
pas.
M. GARDNER: C'est le gars qui ne les a pas retournés.
M. COURCY: Ah! ils étaient sortis d'ici.
M. VINCENT: Il se fait une vérification, disons assez
intensive, présentement et tout au long du mois de mai, pour que tout
soit dans l'ordre, et, l'an prochain, on a l'intention de commencer encore plus
à bonne heure. D'ailleurs, c'est toujours probablement l'intention du
ministère à tous les ans, mais disons qu'on avance d'une semaine
par année.
M. COURCY: C'est ce que nous voulions dans le temps et c'est la
même politique qui se continue. Alors, si cela ne s'est pas fait, je
serais malheureux d'avoir donné ma confiance à un homme qui, je
crois, devait et pouvait le faire. Mais, si ça s'est fait, comme le
ministre le mentionne, je suis content du travail qui a été
accompli et j'espère que le ministre est content aussi du travail
accompli actuellement par ses officiers dans ce domaine-là. Vous vous
souvenez des ennuis que nous avons eu, de 1960 à 1966, et qui doivent se
continuer dans un changement de gouvernement, je l'accepte. Et, je sais que les
ennuis que le ministre peut avoir, des pressions de toute sorte pour faire
accepter de la machinerie qui n'est pas recommandée et pour faire passer
outre aux règlements établis. Et si le ministre continue la
même politique, j'en suis heureux.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Stans-tead.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, est-ce que le ministre
aurait objection à donner la liste du nombre d'heures par comté,
le nombre d'heures accordées à chaque comté?
M. GAGNON: Mais ce n'est pas dans le rapport que M. Mailloux
avait tout à l'heure?
M. COURCY: Non, non 1965. Le ministre demande un montant de $8
millions pour des travaux d'amélioration de ferme. Le
député lui demande quelle est la répartition dans chaque
comté en heures...
M. VINCENT: Je vais faire une projection qui est basée sur
l'an passé et il y a deux ans.
M. VAILLANCOURT: La projection qui est établie
actuellement. Dans mon comté, l'an passé j'ai eu 9,850 heures.
Cette année, je vais avoir quoi? 9,000 heures, 8,000 heures?
M. VINCENT: Oui, ça, je peux le donner. Plusieurs
députés d'ailleurs, qui me l'ont demandé, je le leur ai
donné par téléphone.
M. VAILLANCOURT: Mais est-ce qu'il serait possible d'avoir la
liste, par exemple, de tous les comtés?
M. VINCENT: Oui, je vais vous la donner. Vous allez avoir
ça comté par comté.
M. COURCY: Est-ce que le ministre accepterait de faire parvenir,
par exemple, au député qui en ferait la demande le nombre
d'heures dans son comté?
M. VINCENT: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT: D'accord? Avez-vous d'autres questions sur les
services contractuels?
M. VINCENT: D'ailleurs le député de Charlevoix
avait posé en Chambre une question là, demandant de
déposer le nombre d'heures, des entrepreneurs dans le comté de
Charlevoix. Au lieu de passer par la Chambre, il s'agit seulement de
m'écrire.
M. VAILLANCOURT: Ce n'est rien de confidentiel?
M. LE PRESIDENT: Non, non.
M. GAGNON: Cela va paraître dans le rapport du
ministre.
M. VAILLANCOURT: C'est l'idée que nous l'aurions avant
l'an prochain.
M. VINCENT: C'est ça. Je pense que la meilleure
façon, comme le député d'Abitibi-Ouest le mentionnait, il
suffit d'écrire au ministère.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut nous dire quels sont les
projets de drainage qu'il a actuellement en vue? Les grands projets?
M. VINCENT: Vous les voulez par comté?
M. COURCY: Et les projets qui sont prêts à
être exécutés en 1967. Est-ce que le ministre accepterait
de faire parvenir, sur demande, aux députés qui la feraient, la
liste des travaux à être exécutés dans le
drainage.
M. VINCENT: Bien voici, sur cette question-là, la liste
des cours d'eau qui sont prêts, nous avons 3,500 demandes qui sont en
suspens présentement au ministère. Il y a plusieurs travaux,
comme je vois ici, qui sont prêts à être
exécutés, mais dans quel ordre de priorité allons-nous les
exécuter? Il y a le danger que si on dit, par exemple, dans un
comté donné, il y a quinze cours d'eau dont les travaux sont
prêts à être exécutés. Combien allons-nous en
exécuter cette année? C'est très difficile à
dire.
M. COURCY: Non, mais le ministre demande de lui voter $3 millions
pour des travaux de drainage. Alors, pour demander $3 millions, il a
certainement regardé combien de travaux de cours d'eau étaient
prêts à être exécutés...
M. VINCENT: Oui, oui, comme le comté
d'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: ... advenant que c'est $2,500,000 et qu'il
prévoit $500,000 de nouveaux cours d'eau. C'est cette liste-là
que nous voudrions avoir.
M. VINCENT: Dans le comté d'Abitibi-Ouest, nous avons
quatre cours d'eau à compléter. C'est en voie
d'exécution.
M. COURCY: En voie d'exécution.
M. VINCENT: Nous en avons un ici le cours d'eau le Borduais, de
Ste-Germaine; l'arpentage a été fait en 1964. C'est un cours
d'eau d'un peu plus d'un demi-mille. Tout serait prêt, tout est
prêt. Un cubage de 4,000 verges. Tout est prêt, il va falloir
suivre...
M. VAILLANCOURT: Combien en avez-vous dans Stanstead de
prêts?
M. LE PRESIDENT: Bien, là, il est dans A, S va venir!
M. VINCENT: Nous en avons un autre ici, à
Ste-Hélène, numéro un. L'arpentage a été
fait en 1964, ce serait prêt. Celui-là serait prêt.
L'arpentage a été fait en 1964. Il est prêt à
être exécuté. Mais comme le député
d'Abitibi-Ouest l'a constaté, tous ces arpentages-là ont
été faits en 1964. On espère être capable de
l'exécuter cette année. Vous avez ici Bellerive, dans Au-thier.
C'est un cours d'eau avec un cubage de 45,000 verges, 5.2 milles.
L'étude a été faite en 1965. Là, il serait
pratiquement prêt. Il manque le rapport des Travaux publics. Où il
y a la Voirie. Il y en a un autre ici... Les travaux d'arpentage ont
été faits en 1965, la réglementation vient tout juste
d'entrer, le 14 mars 1965.
Nous avons un cours d'eau ici, Théberge, dans
Ste-Hélène-de-Mancebourg. Ce travail a été fait le
20 du huitième mois 1965. La réglementation vient d'entrer, le 3
mai 1967. Il manque le rapport des Travaux publics. La promesse a
été donnée le 1er du quatrième mois 1967.
M. COURCY: Pour quel montant actuellement y a-t-il de cours d'eau
prêts? En avez-vous pour $5 millions, $8 millions?
M. VINCENT: Bien, on ne s'engagera pas. Pas plus que le
budget.
M. COURCY: Non, mais avec les possibilités...
M. VINCENT: Bien, je sais qu'il y en aurait pour beaucoup plus
que ça.
M. COURCY: Parce que, si je me souviens
bien, dès que le ministère avait un cours d'eau de
prêt, immédiatement des soumissions étaient
demandées. Est-ce que, aujourd'hui, c'est la même politique.
M. VINCENT: Bien, ici, par exemple, vous avez, juste pour
continuer dans la même ligne de pensée, le comté de
Yamaska. Je tombe sur celui-là. C'est mon ancien comté
fédéral.
Vous avez ici des cours d'eau. La réglementation est faite en
1966. Un autre ici dont la réglementation est faite en 1961. L'arpentage
a été fait en 1960. Pour cela, il faut nécessairement
procéder. Un autre ici: la réglementation est prête depuis
1961, c'est prêt à être exécuté. Un autre ici
de St-Michel-de-Yamaska: c'est prêt depuis 1961. Un autre: c'est
prêt depuis 1959. Un autre encore, c'est prêt depuis 1959. Un
autre, c'est prêt depuis 1966. Non, excusez, pour celui-là, il
manque la Voirie, et la promesse n'est pas faite. Vous en avez ici, dans
Yamaska, quatre dont les promesses ont été faites en 1961.
M. COURCY: Promesses de subventions aux municipalités?
Parce qu'il y a deux systèmes.
M. VINCENT: Cela, vous avez huit projets de prêts dans
Yamaska.
M. VAILLANCOURT: Dans Stanstead?
M. VINCENT: Stanstead, on va y aller. Excusez, mais
j'étais rendu à Y.
M. VAILLANCOURT: Vous avez passé le S. M.VINCENT:
Stanstead.
M. GAGNON: C'est un ordre alphabétique bofteux.
M. VAILLANCOURT: Avez-vous triché?
M. VINCENT: Saint-Maurice.
UNE VOIX: Ce n'est pas intéressant.
M. VINCENT: Je ne sais pas si ça peut intéresser le
président.
M. LE PRESIDENT: Je n'ai pas le droit de le faire.
M. COURCY: Il n'a pas le droit, lui, de s'intéresser
à ça. Il est au-dessus de tout ça.
M. VINCENT: Il y en a un de prêt dans Saint-Maurice...
M. COURCY: Oui, on en prépare un.
M. VINCENT: ... le cours d'eau Lefebvre. Stanstead.
Saint-Maurice. Ah! il y en a encore dans Saint-Maurice.
UNE VOIX: Cela se prépare.
M. VINCENT: Stanstead, c'est blanc, c'est immaculé.
M. VAILLANCOURT: Il n'y a pas d'eau dans Stanstead?
UNE VOIX: Cela n'a pas l'air.
M. GAGNON: Il n'y a aucune demande dans Stanstead?
M. VAILLANCOURT: Aucune demande?
M. VINCENT: Sherbrooke et Stanstead, il n'y a absolument
rien.
M. VAILLANCOURT: Il y en a eu, il y a plusieurs années. Je
ne sais pas où c'en est rendu.
UNE VOIX: Vous auriez dû vous occuper de ça.
M. VAILLANCOURT: C'était pour faire redresser la
rivière de Coaticook, de Compton à Coaticook.
M. VINCENT: Cela, c'est un cours d'eau de comté.
M. VAILLANCOURT: C'est une rivière, une rivière
sinueuse.
M. VINCENT: Ah! Cela relève du ministère des
Richesses naturelles.
M. VAILLANCOURT: Non, c'est l'Agriculture qui étudiait
cela.
M. VINCENT: Il n'y a rien. C'est blanc.
M. LE PRESIDENT: Avez-vous d'autres questions?
M. VAILLANCOURT: Je ne sais pas où c'en est rendu.
M. LE PRESIDENT: Avez-vous d'autres questions? M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. COURCY: Maintenant, dans ce domaine-là, il y a des
retards. C'est vrai depuis toujours. Est-ce que le ministre a l'intention de
faire amender le code municipal pour prendre totalement à la charge du
gouvernement les cours d'eau?
M. VINCENT: On a parlé, avant le dîner tout à
l'heure, d'amender le code municipal. Vous avez ici le cheminement d'une
demande d'aide pour l'amélioration de cours d'eau, basée sur
l'étude de 27 dossiers types du district numéro 1.
M. COURCY: Je l'ai ici. Cela peut prendre jusqu'à six ans.
Délai moyen en années: six ans etc.
M. VINCENT: Non, mais tout de même, ce serait
peut-être bon. Regardez: délai en jours ici. Voyez-vous ici,
même si le code était amendé, je pense que ce n'est pas
là qu'est le problème. Vous avez ici: délai en jours, 37
jours pour le commencement des travaux, 42 jours pour les travaux
autorisés, 42 jours pour l'ouverture des soumissions, 206 jours pour la
réglementation municipale acceptée. Pour la réglementation
municipale acceptée, il y a 206 jours. Et entre la réglementation
municipale... Juste un instant, il faut que je commence par le commencement.
Cela commence à détailler ici.
Voyez-vous, il y a la signature de la demande des cultivateurs. Les
cultivateurs se groupent, signent leur demande. Il y a une période de
170 jours qui se passe entre la signature de la demande des cultivateurs et la
réception de la demande à Québec. Cela prend 170 jours par
la poste pour venir à Québec!
UNE VOIX: Oui.
M. VINCENT: C'est-à-dire entre le début de la
signature et la réception de la demande à Québec: 170
jours. Et même si nous avions des amendements au code municipal,
ça ne change rien à ces 170 jours-là. Entre la
réception de la demande à Québec et la demande
reçue au district, il y a sept jours. Disons que ce n'est pas
exagéré, ça va bien de ce côté-là.
M. VAILLANCOURT: Pourquoi les 170 jours?
M. VINCENT: Le principal intéressé d'un cours d'eau
se rend chez son agronome de comté.
Il reçoit une formule et s'en va dans son rang et fait signer les
intéressés. Entre ce départ et la réception de la
demande à Québec, sur la moyenne de 27 dossiers, en se basant sur
l'étude de 27 dossiers types du district numéro 1, il s'est
écoulé 170 jours. Réception de la demande à
Québec. Jusqu'à ce que la demande soit transférée
au district, il s'est écoulé une période de 7 jours.
Maintenant, entre la demande reçue par le district et la fin des
arpentages: 1,500 jours...
M. VAILLANCOURT: Comptez-vous les fins de semaine?
M. VINCENT: Entre la fin des arpentages... UNE VOIX: Cinq
ans.
M. VINCENT: C'est ça. Bien, pas tout à fait cinq
ans: quatre ans. Entre la fin des arpentages et le projet définitif
préparé, il s'est écoulé sur 27 dossiers types
d'étude, 505 jours et entre le projet définitif préalable
préparé et le projet soumis à la municipalité, il
s'est écoulé une période de 62 jours. Et entre le projet
soumis à la municipalité et la réglementation municipale
acceptée, là, il s'est écoulé 397 jours. Mais il
faut comprendre que dans ces 397 jours, ceux qui ont l'expérience
d'avoir siégé dans les conseils de comté, supposons que le
maire d'une municipalité sait qu'un projet de cours d'eau devra
être présenté au conseil de comté, eh bien, il faut
qu'il donne avis de motion pour un règlement à la séance
du conseil du mois de mars, parce que le conseil de comté ne
siégera pas avant le mois de juin. S'il oublie de donner son avis de
motion au mois de mars, il faut qu'il attende au mois de juin pour donner son
avis de motion pour la réglementation au mois de septembre. Et si la
réglementation est acceptée par le conseil de comté au
mois de septembre, ça devient exécutoire seulement au mois de
décembre. Mais s'il y a une seule erreur de la part du secrétaire
municipal, c'est tout à recommencer. Cela c'est quand il s'agit d'un
cours d'eau de conseil de comté.
Maintenant, imaginons-nous quand le cours d'eau touche à deux
comtés. Il faut que ça aille au bureau des
délégués. C'est plus grave, là. Et il faut
nécessairement que le secrétaire municipal qui prépare,
avec son maire, la réglementation d'un cours d'eau, il faut qu'il
prévoie tout ça, qu'il soit bien prêt quand la
réglementation est passée, que ça puisse procéder
par la suite. Et là, la réglementation, comme le disait le
député d'Abitibi-Ouest, quand bien même qu'on amenderait le
code municipal, ce n'est pas le point délicat présentement. Il y
a tellement de
laps de temps, du début de la signature de la demande
jusqu'à la réglementation municipale acceptée, qu'il y a
d'autres choses à améliorer. C'est ça que nous voulons
essayer d'améliorer, toutes ces étapes, essayer de
rétrécir ça le plus possible.
M. VAILLANCOURT: Mais là, vu que vous avez enlevé
les $200 le mille, est-ce que ça va diminuer un peu le laps de
temps?
M. VINCENT: Cela va donner une chance à la signature de la
demande. Vous aviez des cultivateurs, par exemple, ou des propriétaires
de ferme dans un rang donné, qui ne voulaient pas signer la
requête parce qu'ils n'en avaient pas besoin. Ils avaient peur de payer
$100 ou $150. Maintenant que c'est gratuit, ça va certainement
améliorer ce point-là. Maintenant, vous avez peut-être ici
l'exemple d'un district où ça va le mieux, comparativement au
district numéro 1, vous avez le district numéro 5...
M. GAGNON: Que comprend-il?
M. VINCENT: Le district numéro 5 comprend c'est
probablement ma région!
M. GAGNON: Ah! très bien.
M. VINCENT: C'est pour mieux se situer. Alors, prenons le
district numéro 4. Vous avez constaté que la différence
entre la signature de la demande et la réception de la demande à
Québec est de 119 jours au lieu de 170. C'est donc une
amélioration.
M. VAILLANCOURT: Est-ce Drummondville, ça?
M. VINCENT: Je pense que oui.
M. VAILLANCOURT: Nous sommes de la même région.
M. VINCENT: Oui. Nous avions un bon ingénieur-là,
M. Marsolais.
M. VAILLANCOURT: M. Marsolais?
M. VINCENT: M. Marsolais, mon ancien adversaire,
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le ministre d'Abitibi-Ouest a encore
des questions?
M. VINCENT: Encore là, la différence entre les deux
districts, le district numéro 4, en- tre la demande adressée au
district et la fin des travaux d'arpentage, il y a 408 jours au lieu de 1,500
jours. Vous voyez la différence.
M. LE PRESIDENT: Très bien!
M. VAILLANCOURT: L'arpenteur était plus vite.
M. VINCENT: Il y avait peut-être plus d'informations qui se
donnaient aux secrétaires municipaux, aux maires. Disons, si c'est dans
ma région, le district numéro 4 ou 3, c'est l'un ou l'autre. Il
n'y a pas tellement de différence entre le district numéro 4 et
le district numéro 3. Pour l'un c'est 1,596 jours et pour l'autre 1,477
jours...
M. VAILLANCOURT: C'est une moyenne différence!
M. VINCENT: ... comparativement à 2,900 jours. Mais disons
que dans ma région, il y a une habitude chez les maires, tant au conseil
de comté que dans les municipalités, les secrétaires
municipaux doivent se rendre au bureau du drainage de Drummondville, d'aller
rencontrer l'ingénieur, de voir ce qui fait défaut...
M. VAILLANCOURT: C'est plus vite!
M. VINCENT: ... de retourner dans leur municipalité ou de
faire venir l'ingénieur dans leur municipalité, pour lui
expliquer ce qui fait défaut, ce qui manque. C'est ça qu'il faut
faire. Là, on prépare un feuillet publicitaire pour le drainage,
à l'intention de nos secrétaires municipaux, à l'intention
des conseillers et des maires et aussi des cultivateurs, pour qu'ils sachent
exactement comment procéder, pour faire leur demande.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que les députés vont aussi
en recevoir de ces feuillets?
M. VINCENT: Ah oui! parce que le député a aussi un
rôle d'animation sociale, d'information dans sa région. Aussi, il
y a une autre chose qui a beaucoup retardé c'est que certaines
municipalités n'avaient pas payé leurs vieux comptes et nous
avons complètement bloqué les travaux dans ces comtés.
Là, avec cette nouvelle formule, nous allons empêcher que cela se
reproduise dans deux ans, trois ans ou quatre ans.
M. COURCY: Dans les étangs de ferme, est-ce que cette
politique se continue?
M. VINCENT: Les étangs de ferme? Oui, la même
politique.
M. COURCY: Est-ce que les demandes ont augmenté?
M. VINCENT: Nous avons...
M. COURCY: Parce qu'il y avait environ 250 demandes.
M. VINCENT: Il n'y a pas tellement de changement dans les
demandes. Il y a les mêmes propriétaires par exemple qui
veulent... L'an passé, sur un budget de $75,000 il y a eu un
dépassement. Il y avait un dépassement au mois de février.
En 66/67, il y a eu 210 demandes reçues, 191 projets
préparés, 205 promesses émises et 146 étangs
aménagés pour le budget 66/67, comparativement à 141 en
1965/66.
M. COURCY: 146 sur 205. Maintenant il reste un autre domaine qui
entre dans cet article, je crois bien, c'est le creusage de puits. Cela doit
être à cet article.
M. VINCENT: Non, tout de même, on pourra peut-être le
passer s'il y avait des questions. On va le passer tout de suite, le creusage
de puits.
M. COURCY: Traitements, matériaux...
M. VINCENT: On peut le passer tout de suite.
M. LE PRESIDENT: Dans les subventions?
M. COURCY: Au poste budgétaire 4, « Colonisation
».
UNE VOIX: Est-ce le numéro 8, ça?
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on laisse le service contractuel? Il
est dix heures.
M. VINCENT: On pourrait peut-être le passer celui-là
et le terminer. On recommencera sur un autre.
M. COURCY: On va terminer. Non, laissez faire, M. Lalande, c'est
au poste budgétaire « colonisation ».
M. VINCENT: Service contractuel. M. COURCY: M. le
Président, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Les subventions.
M. COURCY: Les subventions. Est-ce que ce sont les subventions
aux municipalités pour les travaux de drainage?
UNE VOIX: C'est ça.
M. VINCENT: Il y a une augmentation de $30,000.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. On passe maintenant au poste
budgétaire « colonisation ».
M. COURCY: Alors ce sont les mêmes politiques au point de
vue des subventions...
M. LE PRESIDENT: Adopté. M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Entretien et réparation de chemins de
colonisation et de ponts.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait me dire combien sera dépensé dans le comté de
Stanstead pour travaux de colonisation?
M. VINCENT: Dans le comté de Stanstead...
M. LE PRESIDENT: En construction ou en entretien?
M. VAILLANCOURT: En construction.
M. LE PRESIDENT: Nous sommes dans « Entretien et
réparation » puis on s'en va dans immobilisation.
M. VAILLANCOURT: Très bien.
M. COURCY: Adopté.
UNE VOIX: Adopté, quant à moi.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Les autres dépenses.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Est-ce que vous êtes d'avis
qu'on ajourne, il est dix heures. La Chambre ajourne.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que ça ajourne là-haut?
UNE VOIX: Oui.
UNE VOIX: A quelle heure ça ajourne en haut?
UNE VOIX: A dix heures?
M. LE PRESIDENT; Un moment.
La séance est ajournée à trois heures demain.
(Séance du 17 mai 1967)
(Quatre heures et cinq minutes de
l'après-midi)
M. GAUTHIER (Roberval) (président du comité des
crédits): Messieurs, je vous invite à continuer
l'étude des crédits du ministère de l'Agriculture. Si mes
informations sont bonnes, nous en sommes à l'article 2, sous-article 3,
Entrepôts, outillage et matériaux. Sous-article 1.
M. VINCENT: C'est ça, M. le Président, nous en
étions rendus à ça, page 32.
M. COURCY: Combien de machines ont été vendues,
combien de tracteurs?
M. VINCENT: Nous avons demandé au service
général des achats de mettre ces tracteurs en vente. Ces 29
tracteurs, je crois, ont été envoyés au ministère
de l'Education.
M. COURCY: Au ministère... M. VINCENT; De l'Education.
M. COURCY: Les tracteurs ont été
transférés au ministère de l'Education?
M. VINCENT: C'est ça, avec l'enseignement
professionnel.
M. COURCY: Pour l'enseignement.
M. VINCENT: D'accord.
M. FRASER: Les gens de Dorion...
M. VINCENT; Vous avez l'article « salaires traitements
».
M. LE PRESIDENT: Salaires, article 2. Alors adopté
l'article 1. Salaires et traitements?
M. COURCY: Traitements. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2, salaires?
M. COURCY: Le salaire est diminué de 3/4 de million.
M. VINCENT: Vous avez une diminution de 3/4 de million.
M. COURCY: Voyez-vous « entrepôts, outillage et
matériaux », il y a 39.
M. VINCENT: Cela a été décidé au mois
de mars l'an passé. Ah bon! à cet article-là, cette
année, il restait $400,000.
M. COURCY: Il reste encore une diminution de $350,000 sur l'an
dernier. Alors, est-ce que nous pouvons avoir des explications? Est-ce qu'il y
a un renvoi d'employés?
M. VINCENT: Non, il n'y a pas de renvoi d'employés.
M. COURCY: Si vous constatez les augmentations de salaire
là-dedans, il y a certainement des renvois d'employés.
M. VINCENT: Nous sommes en discussion présentement avec le
syndicat à ce sujet. On a soulevé un problème, c'est que,
l'an passé, il y avait 136 employés qui n'ont pas
été réengagés. Les occasionnels, les permanents,
sur des tracteurs.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. COURCY: Non.
M. FRASER; Ce sont les gens qui travaillent sur les pelles
mécaniques pour le ministère.
M. VINCENT: Oui, il y avait des permanents. Ce sont des
occasionnels.
M. COURCY: Oui, si hier, le ministre l'a déjà
dit...
M. VINCENT: Juste un instant. Au lieu de 65 heures, c'est 48
heures. Au lieu de deux hommes par tracteur, c'est un homme par tracteur.
M. FRASER: Est-ce que dans les cours d'eau vous avez
l'idée de faire plus avec les machines du gouvernement ou plus par des
contrats?
M. VINCENT: Moins avec les machines du gouvernement et plus par
contrats.
M. COURCY: Cela nous ramène, si on fait moins
d'heures...
M. FRASER; On fait moins d'argent.
M. COURCY: Si on fait moins d'heures, ça veut dire moins
de travaux et les opérateurs qui sont payés en vertu de l'article
« entre-
pôts et outillage », ce sont les opérateurs sur les
machines, sur les tracteurs, sur les ni-veleuses, sur les excavatrices.
M. VINCENT: C'est ça. Vous en avez 29 de moins, de
tracteurs.
M. COURCY: 29 de moins. Cinq machines à faire le drainage
souterrain depuis. Alors, s'il y a un homme par tracteur, il y a une
cinquantaine de personnes qui sont libérées.
M. VINCENT: Je pourrais peut-être les donner. Vous avez
deux opérateurs; ça tombe à un opérateur seulement.
Il y avait 109 tracteurs et avec un opérateur, ça fait 109
opérateurs, avec 109 opérateurs, ça fait $301,000 au lieu
de $602,000. Donc, il y a une différence de $300,000 là.
M. COURCY: Alors comment le ministre prêtend-il avoir fait
plus de travail avec moins d'heures par personne, par opérateur, pour
arriver à atteindre l'objectif qu'il s'est donné à son
plan quinquennal?
M. VINCENT: Il va y avoir plus de contrats à l'entreprise
privée.
M. COURCY: Le ministre peut-il garantir qu'il va y avoir des
contrats pour faire le drainage souterrain?
M. VINCENT: Non, je ne parle pas du drainage souterrain, je parle
du drainage superficiel. Pour le drainage souterrain, nous avons, comme je le
dis, l'an passé, trois machines nouvelles, cette année cinq
machines nouvelles, ce qui fait que nous avons pratiquement doublé le
nombre de machines pour faire le drainage souterrain entre 1965 et 1967. Mais
ici, lorsque je parle des tracteurs, des opérateurs de nive-leuses,
c'est-à-dire plutôt des tracteurs pour le drainage souterrain et
vous avez la même chose pour les pelles. Nous avions 53 pelles et
là au lieu de deux opérateurs par pelle, nous n'en n'avons qu'un;
53 opérateurs $145,000 au lieu de $293,000. Et les niveleuses, les
tracteurs...
M. FRASER: Est-ce que cela va aller lentement dans les cours
d'eau, comme ça? Parce qu'à raison de 40 heures par semaine, ce
n'est pas grand-chose. Il faut aussi voir à l'entretien de la pelle et
cela va aller lentement.
M. VINCENT: C'est justement là le problème. C'est
que si nous procédons avec plus de contrats pour le creusage des cours
d'eau...
M. FRASER: Mais même avec deux opérateurs, c'est
aller lentement avec les pelles du gouvernement, mais avec un ce sera...
M. VINCENT: Comme je le disais tout à l'heure au
député d'Abitibi-Ouest, nous avons tendance à diminuer le
nombre de machines que nous possédons. D'ailleurs, c'est
déjà commencé; 29 ont été
déclarées surplus. Nous avons tendance à diminuer le
nombre de machines et nous avons donné plus de contrats pour faire
exécuter les travaux. Mais en plus de ça, vous avez des aides
occasionnels, comme sur les tracteurs, qui ne travaillent que 65% de la
période régulière de travail. C'est donc dire qu'en
diminuant le nombre d'opérateurs à 109, nous allons quand
même être obligés d'avoir 109 personnes pour les tracteurs
et 53 pour les excavateurs, c'est-à-dire 174 aides: 109 pour les
tracteurs, 53 pour les pelles, 12 pour les excavateurs. Ce qui fait un total de
174 aides occasionnels pour une période de travail de 48 heures par
semaine, 30 semaines par année au lieu de les employer à
l'année longue, ce qui fait un total de $363,312 multiplié par
65% du temps, ce qui fait un total de $236,000. Donc vous avez $236,000 qui
s'appliquent contre ces diminutions de $301,000, de $145,000. Les $33,000 et
$75,000.
M. FRASER: Est-ce que le gouvernement a fait une étude
pour voir si c'est plus ou moins coûteux de creuser avec les pelles du
gouvernement plutôt que de procéder par contrat avec les
entrepreneurs?
M. VINCENT: Bien, je pense que c'est une étude qui se fait
de façon continuelle depuis plusieurs années. On fait des calculs
à tous les ans au service de l'entrepôt et de l'outillage; l'an
passé, il y a deux ans et il y a trois ans. Il s'avère que c'est
plus dispendieux avec les machineries du ministère plutôt qu'avec
les entrepreneurs.
M. FRASER: Qu'avec les entrepreneurs. Oui, avec des soumissions
de $0.20 ou de $0.21 la verge pour creuser les cours o?eau, c'est bon
marché.
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: Est-ce qu'en général le ministre peut
dire que les travaux exécutés par la machinerie du
ministère sont meilleurs que les travaux exécutés à
contrat?
M. VINCENT: Voyez-vous, cette année, d'après les
informations que j'obtiens, c'est
que le rendement aurait diminué d'environ 33% en moyenne.
M. COURCY: Le rendement de l'année, à cause de la
grève des ingénieurs et ces choses-là, des facteurs ont
été...
M. VINCENT: Non, pas seulement ces choses-là non plus. La
diminution des heures de travail. Ensuite, on s'en vient avec les vacances
durant l'été, plus $10 par semaine pour les dépenses
spéciales pour ceux qui sont obligés de s'absenter de leur
région pour aller travailler dans une autre région, en plus de
l'entretien de la roulotte. Je pense d'ailleurs que l'ancien ministre est
parfaitement au courant de toutes ces indications-là et c'est cela qui
cause des difficultés, des retards à exécuter des travaux
avec la machine du ministère. Maintenant, il va falloir une
équipe volante cette année. Nous avons 25 occasionnels qui vont
aller remplacer les personnes qui vont prendre des vacances, même
d'anciens opérateurs. Ces 25 seront dans le champ spécialement
pour remplacer ceux qui prendront des vacances, 15 jours ou 3 semaines,
M. COURCY: Oui, mais vous en avez déjà 50
disponibles.
M. VINCENT: Oui, nous allons les prendre parmi les
disponibles.
M. COURCY: Maintenant, les machines à creuser les puits,
combien y en a-t-il actuellement? Non, excusez, c'est à l'article
suivant.
M. VINCENT: C'est le même article. Nous avons 22 foreuses.
Nous en avons vendu deux en surplus. Elles étaient
désuètes. Donc, nous en avons 20.
M. COURCY: Est-ce c'est le désir du gouvernement
d'intensifier l'achat de ces machines à creuser les puits pour essayer
de régler le plus tôt possible le problème de
l'approvisionnement d'eau chez les cultivateurs?
M. VINCENT: Oui, il y a deux mesures d'assistance. Il y a les
puits forés par l'entreprise privée et, de plus en plus, il
semble que l'entreprise privée soit intéressée
à...
M. COURCY: Est-ce que les mêmes politiques existent
encore?
M. VINCENT: Oui, oui, ce sont les mêmes politiques.
M. COURCY: Il. n'y a rien de changé dans les
politiques.
M. VINCENT: Dans ces domaines-là, il n'y a pas eu de
changement encore.
M. FRASER: C'est $3 le pied pour 300 pieds?
M. VINCENT: Oui, $3 le pied pour 300 pieds. Cela fait un total
maximum de $900.
M. FRASER: Est-ce que vous savez si pour plusieurs entrepreneurs
le prix a été haussé de $1 le pied? Puis les cultivateurs
ont reçu $2 de plus, puis les entrepreneurs ont reçu $1 de
plus...
M. VINCENT: Non, mais quand même, le barème a
été établi pour permettre justement qu'on ait quelqu'un de
l'entreprise privée qui soit intéressé à aller
creuser des puits chez les cultivateurs; parce que la machine elle-même
est assez dispendieuse et c'est très dispendieux aussi pour le
ministère d'opérer une machine ou des foreuses à puits
pour aller travailler dans différents endroits. Mais quand même,
il nous en faut, parce que dans certaines régions, il serait absolument
impossible d'avoir des intérêts privés
intéressés à aller creuser des puits.
M. FRASER: Est-ce que le ministère a les machines «
rotary drill »?
M. VINCENT: Oui, je peux... M. FRASER: Un puits par jour...
M. VINCENT: On a creusé 844 puits. Cela dépend de
l'endroit. L'an passé, c'est à-dire pour l'année fiscale
65/66. D'ailleurs vous l'avez dans le rapport annuel du ministère, il
s'est creusé 844 puits et, en 66/67, avec les foreuses du
ministère, il s'en est creusé 385 et par les entrepreneurs
11,003. Cela, c'est pour l'année 66/67.
M. COURCY: Avez-vous la moyenne de pieds par heure que ces
machines creusent? M. Fraser semble me donner des chiffres qui m'impressionnent
énormément.
M. VINCENT: La moyenne de pieds par heure?
M. COURCY: ... des machines du gouvernement.
M. VINCENT: Bien, tout dépend du terrain...
M. COURCY: Oui, oui mais...
M. FRASER: Dans la roche, chez nous, c'est assez dur.
M. VINCENT: Il faudrait faire le calcul. On pourrait
peut-être demander l'information.
M. FRASER: Chez nous, un homme peut creuser de 30 à 35
pieds dans la terre, puis il touche la roche. Il creuse encore 30, 35 à
40 pieds dans la roche et il est rendu à 100 pieds, parfois, avant de
toucher l'eau.
M. COURCY: Combien de machines avez-vous?
M. VINCENT: Vingt.
M. COURCY: Combien de puits creusés?
M. VINCENT: Ici, pour répondre à la question du
député d'Abitibi-Ouest, vous avez le coût des machines du
ministère, le coût au pied: $3.84.
M. FRASER: C'est ce que cela a coûté au
ministère?
M. VINCENT: C'est ça. Le coût moyen par puits, selon
la dépense totale, a été de $1,337.71 pour 596 puits. Le
coût aupied, pour les mèches, la boue et le tuyau, a
été de $1.94 le pied. Le coût au pied, pour la
main-d'oeuvre, a été de$1.80, le coût des diamants, par
trou, a été, pour 844 trous, de $397.91.
M. LAFRANCE: Pardon, voulez-vous répéter? Est-ce le
dernier chiffre?
M. FRASER: C'est quelle dimension, ça? Le gars, chez nous,
creuse un puits de six pouces. Il fait ça dans une journée.
M. VINCENT: Est-ce bien sûr que ce sont les mêmes
machines?
M. FRASER: Ce sont des « diamond drills ». Il a une
« rotary drill » pour les puits de six pouces.
M. COURCY: D'après les chiffres qu'on vient de nous
fournir, il y a une moyenne de 30 puits creusés, par année, par
machine du gouvernement, les « diamond drills », 1 1/2, 2
pouces.
M. FRASER: Cela dépend de la profondeur.
M. COURCY: Non, mais une moyenne? M. VINCENT: Une moyenne
générale, oui.
M. GAGNON: J'imagine que le gouvernement est surtout
appelé à aller dans des endroits où l'entreprise
privée n'est pas intéressée, à cause des conditions
parfois difficiles, où le nombre de puits n'est pas assez
considérable pour intéresser une entreprise.
M. COURCY: D'ailleurs, il y a deux politiques. Il y a la
politique avec la machinerie du gouvernement et une politique avec
subvention.
M. GAGNON: Je crois que la première doit être plus
dispendieuse que la deuxième, sans avoir les chiffres.
M. COURCY: La politique avec les machines du gouvernement est
certainement plus dispendieuse, parce que le gouvernement garantit l'eau.
Tandis que l'autre ne garantit pas l'eau.
M. GAGNON:: Oui, mais, tout de même, le gouvernement est
appelé à aller aussi dans des endroits où l'entreprise
privée ne veut pas aller. Soit qu'elle ne soit pas
intéressée ou que les puits à creuser soient trop
éloignés les uns des autres, ou que les terrains soient parfois
plus difficiles à creuser.
M. VINCENT: Est-ce que vous posez une question?
M. COURCY: Est-ce que ces machines à creuser travaillent
encore l'hiver?
M. VINCENT: Si elles font du travail l'hiver? Depuis deux ans,
nos machines arrêtent le premier décembre.
M. COURCY: Parce que c'est entendu que c'était devenu d'un
coût exorbitant d'aller creuser des puits durant l'hiver. Alors, vous
n'avez pas recommencé le système? Vous continuez la même
politique.
M. VINCENT: Je n'ai pas analysé l'affaire. J'en ai fait
creuser un chez moi au mois de janvier, et c'a très bien
été.
M. COURCY: Au mois de janvier 1967? M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a profité de la
subvention de creusage?
M. VINCENT: Il faudrait que je demande ça à mon
comptable.
M. COURCY: Est-ce que le ministre s'est servi de la machinerie du
gouvernement?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a regardé la Loi de la
législature?
M. VINCENT: Quelle loi? Bien non, voyons!
M. COURCY: La Loi de la législature.
M. LAFRANCE: M. le Président, peut-être...
M. COURCY: Le ministre rit, mais seulement...
M. VINCENT: Non, mais c'est entendu que je ne me suis pas
servi...
M. COURCY: ... le jour où ils ont été
élus, les députés ont perdu des allocations sur
l'habitation familiale, sur leur construction de maison.
M. VINCENT: Pour l'information de l'ancien ministre, j'ai
remboursé mon prêt agricole. Je ne me suis pas servi de la machine
du ministère et je n'ai demandé aucune subvention.
M. COURCY: C'est ce que je demande au ministre.
M. VINCENT: Je n'ai pas demandé la subvention.
D'accord?
M. LAFRANCE: Ce que je voudrais savoir du ministre, ça
fait trois fois que je tente de poser la question, je n'en pose pas beaucoup,
je voudrais savoir si j'ai bien saisi les chiffres qu'il vient de citer. Est-ce
que le coût moyen, par puits, est de $1,300? C'est ce qu'il a
affirmé tout à l'heure.
M. VINCENT: Le coût des 596 puits qui ont été
réussis en 65/66, et, d'ailleurs, vous avez les chiffres donnés
dans le rapport annuel du ministère, il a été de
$1,337.71, en moyenne, par puits, pour un grand total de $797,000.
M. LAFRANCE : Par puits, en moyenne. Il me semble que c'est
prohibitif, un coût aussi élevé. Cela doit être,
comme me l'a fait remarquer tout à l'heure le député de
Gaspé, ça doit être dans les cas les plus difficiles, sans
doute des cas...
M. VINCENT: Oui, il arrive aussi que cette machinerie va
travailler à des endroits où il n'y a pas de puisatiers. Donc,
ils sont obligés de voyager davantage. Mais là où c'est
facile d'obtenir de l'eau, généralement, il y a des puisatiers
qui font le travail et ça fait peut-être $200, $300, $400 le
puits.
UNE VOIX: Est-ce qu'une entreprise privée peut marcher
avec ça?
M. VINCENT: Justement, nous marchons. Nos foreuses à puits
vont fonctionner pendant 48 heures, parce que l'entreprise privée...
Justement, pour donner encore l'exemple, dans ma propre ferme, ils sont venus
creuser, un samedi, du matin, à bonne heure jusqu'au soir, tant et aussi
longtemps qu'ils n'ont pas eu terminé. Cela, il est loisible à
l'entreprise privée ou au particulier qui a la machine de le faire. Mais
le coût moyen a été de $1,337.71, et c'est pour ça
que, chaque année, une analyse se fait au ministère du coût
des machines du ministère, tant les tracteurs, les niveleuses que les
foreuses à puits, et, dans ce domaine-là, il y a
intérêt à aller vers l'entreprise privée, une chose
qui n'est pas possible ou presque impossible, présentement, avec les
excavatrices pour le drainage souterrain.
M. COURCY: Est-ce que le ministère a l'intention de vendre
les machines à creuser les puits?
M. VINCENT: Les intentions du ministère ne sont pas
arrêtées là-dessus, mais il y a une chose qui est certaine.
Si, un jour, nous vendons les foreuses à puits, il faudra avoir
nécessairement une politique pour remplacer celle-ci,
c'est-à-dire qu'il y aura un programme pour remplacer le travail qui
pouvait se faire par le ministère, pour que les cultivateurs puissent
avoir une réponse à leurs demandes.
M. LE PRESIDENT: Pour le bénéfice de tous les
membres du comité, si vous désirez porter la parole, vous n'aurez
qu'à me l'indiquer. J'en prendrai note et, en temps et lieu vous pourrez
poser vos questions.
M. GAGNON: Par ordre alphabétique?
M. LE PRESIDENT: Non, mais c'est parce que le
député de Richmond a éprouvé certaines
difficultés.
M. COURCY: Alors, quant à moi, adopté. M. LE
PRESIDENT: Adopté. Alors sous-ar-
ticle 3 frais de voyage. Sous-article 4 matériaux,
fournitures et approvisionnements.
M. COURCY: Dans les matériaux, fournitures, c'est
l'essence, ce sont les huiles.
M. VINCENT; Un instant. Réparations, pièces, ressemelage
de pneus, huiles, outils, matériaux destinés à la
construction, carburants.
M. COURCY: Est-ce que tous ces matériaux sont
achetés par le service des achats sur demande?
M. VINCENT: Non, c'est la même façon de
procéder. On a les mêmes difficultés avec la dynamite.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-articles 5, 6 -Equipement, outillage et
véhicules moteurs.
M. COURCY: Qu'est-ce qu'on entend par équipement?
M. VINCENT; Equipement, outillage et véhicules moteurs,
ça, c'est l'achat de sept camions de cinq tonnes et sept camionnettes
d'une demi-tonne, ce qui fait un total de... C'est le remplacement des machines
que nous avons.
M. COURCY: Merci.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7 Assurances.
M. VINCENT: Aussi les cinq excavatrices que nous allons acheter.
J'oubliais le plus important.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7 -Assurances et enregistrement de
véhicules moteurs.
M. COURCY: C'est le même système que pour les
assurances qui est suivi?
M. VINCENT; C'est ça. M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8. Entretien et réparations
d'entrepôts.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9 - autres dépenses.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 4 - colonisation. Sous-article 1
traitements et salaires.
M. COURCY: A cet article, encore, il y a une diminution.
M. VINCENT: Dans les effectifs permissibles.
M. COURCY: Dans les effectifs. M. VINCENT: Permissibles?
M. COURCY: Oui. C'est qu'on trouve dans tous les articles des
effectifs permissibles diminués.
M.VINCENT: Justement. Qu'est-ce que cela pourrait nous donner
d'avoir un effectif permissible, au lieu de 96, d'avoir 120, si jamais on les
emploie, les 120?
M. COURCY: Non, cela veut dire que, en fin de compte, vous
n'aviez pas besoin de plus que 101, plus que 96.
M. VINCENT: ... le 21 septembre 1966, l'effectif était de
90 personnes. Donc, nous croyons qu'avec une augmentation de six personnes,
nous allons pouvoir faire le travail dans ce domaine-là.
M. FRASER: Vous aurez moins d'argent? M. COURCY: Quatre cent
soixante et onze.
M. VINCENT: Oui, mais c'est l'effectif. Nous avions un
montant...
M. COURCY: C'est l'effectif.
M. VINCENT: ... possible de $471,700 au budget, pour un effectif
possible de 101 personnes. Et, cette année, nous avons un montant de
$468,900 pour un effectif possible de 96 personnes, et, à cet
article-là, nous avons retourné au trésor... La
dépense a été, en 66/67, de $452,000. Et là, il y a
aussi une question de fusion avec les primes et l'établissement. Ils
vont travailler ensemble.
La rémunération aux congés de maladie, l'an
passé, était à notre budget, et, cette année, c'est
aux finances. Cela explique encore un montant de...
M. COURCY: Oui, mais qui n'apparaît pas aux
traitements.
M. VINCENT: Non, mais cela y apparaissait l'an passé. Cela
apparaissait au montant de $471,700, l'an passé, et, cette année,
c'est tout aux finances.
M. COURCY: Non, mais ce n'est pas cela qui fait diminuer le
montant des traitements.
M. VINCENT: Non, non, cela fait partie du montant.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2, « frais de voyage ».
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3, « matériaux, fournitures
et approvisionnement ».
UNE VOIX: A cet article-là, 3...
M. COURCY: Pas de question.
M. LE PRESIDENT: Article 4, «transport».
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5, « subventions ».
M. GOLDBLOOM: Est-ce que ces subventions couvrent les subventions
aux maisons, aux granges...
M. VINCENT: Cela, ici, c'est le crédit du colon, qui
comprend le remboursement des 4% du taux d'intérêt au prêt
maximum de $1,000 par la caisse populaire desservant l'acquisition,
l'amélioration et l'agrandissement des fermes. Cela, c'est un montant de
$15,000. La construction, la réparation et l'agrandissement, toujours
sur les lots de colonisation, cela, c'est un montant de $225,000.
Approvisionnement en eau potable pour l'entrée de l'eau aux
bâtisses de la ferme, ça, c'est la politique concernant les puits;
c'est $10,000. Maintenant, vous avez les primes aux jardins. On avait un
montant de $10,000 pour les primes aux jardins; cette année, nous en
avons plus. Nous avions la prime d'électrification, nous avons $5,000.
Nous avons, à « organisation de la ferme », un crédit
alloué de $10 par acre de défrichement, $20 au
défrichement et $20 au labour, pour un maximum de 40 acres,
destiné à l'achat d'animaux, d'instruments aratoires et autres
besoins de la ferme, nous avons un montant de $150,000. L'an passé, nous
y avons dépensé $142,308. Ensuite, vous avez les subventions aux
sociétés de colonisation et autres organismes, un montant de
$200,000. Ensuite, vous avez les subventions pour forage de puits par des
entrepreneurs privés, $3 par pied de profondeur, jusqu'à
concurrence de 300 pieds de forage, soit un maximum de $900. Nous avons un
montant de $750,000 à cet article. Et, après ça, vous avez
la prime de défrichement, de labour et d'ensemencement, pour une somme
de $475,000, ce qui fait un total de $1,830,000, comparativement à
$1,635,000 l'an passé.
M. FRASER: Est-ce qu'il y a beaucoup de colons, maintenant, qui
se portent acquéreurs de lots pour établir une ferme?
M. VINCENT: Pratiquemment pas. Nous en avons, des demandes.
Combien avons-nous eu de demandes, cette année? De nouveaux colons qui
veulent avoir des lots? De nouveaux établissements? Il n'y avait presque
pas de demandes de nouveaux...
M. FRASER: Est-ce que c'est pour maintenir les autres qui...
M. VINCENT: Ce sont ceux qui sont sur des lots de colonisation.
Nous avons beaucoup de demandes de personnes qui veulent avoir un lot de
colonisation de plus, ou encore pour bûcher du bois.
M. LE PRESIDENT: Le député de D'Arcy-McGee.
M. GOLDBLOOM: Alors, le fait que le montant prévu à
ce poste budgétaire est augmenté de $1,830,000, ne veut pas dire
qu'il y a une augmentation du nombre de colons.
M. VINCENT: Non, l'augmentation est due surtout au forage des
puits, qui est parti de $250,000, en 66/67, à $750,000.
M. GOLDBROOM: On va venir au forage des puits.
M. VINCENT: C'est cela, le forage des puits par l'entrepreneur,
et non pas par les machines du ministère. Tout à l'heure, ce que
nous discutions, c'était le forage des puits avec les machines du
ministère, et là, nous discutons du forage des puits par
subvention du ministère à des entrepreneurs. Il y a là une
augmentation de $500,000, mais vous avez une diminution de $125,000
prévue pour la prime de défrichement
de labour. L'an passé, à cet article de prime au
défrichement, en 65/66, nous avions pour la prime au
défrichement, au budget, $740,000. Il s'est dépensé
$556,000. En 66/67, il y avait au budget, $675,000, et il s'est
dépensé $440,000 en chiffres ronds. C'est pour cela que, cette
année, nous avons placé au budget un montant de $475,000, soit
une diminution de $200,000 avec le budget de l'an passé, mais il faut
être plus réaliste, autant que possible, avec les estimations.
M. COURCY: Est-ce que c'est à cet article, subventions de
crédits aux colons, remboursement de 4%?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Combien de colons ont profité d'emprunts en
66/67?
M. VINCENT: En 66/67, vous avez eu une dépense de
$13,241.32 sur une prévision budgétaire de $14,000. Maintenant,
on pourrait voir combien de...
M. COURCY: Les $14,000 représentent les 4% payés
par le gouvernement aux caisses populaires à la place du colon.
M. VINCENT: C'est ça. En 65/66, cela a été
de $12,573; en 66/67, à peu près le même montant, $13,241,
une petite augmentation, et, cette année, nous prévoyons une
autre augmentation, pas tellement subtantielle, mais nous prévoyons une
prévision budgétaire de $15,000.
M. COURCY: Est-ce qu'il y a eu des changements apportés
aux mesures d'assistance en vigueur, dans le domaine de
l'établissement?
M. VINCENT: Le seul changement qu'il y a eu, c'est aux grains de
semence, pour le mélange B, et les graines pour les...
M. COURCY: Les primes pour la construction de maisons,
réparations, il n'y a eu aucun changement?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Même politique. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 6: Achat de grains de semence.
M. COURCY: Le ministre vient de me dire qu'il y a eu du
changement dans l'achat des grains de semence et le même montant de
$300,000 apparaît
M. VINCENT: Les changements sont venus par la suite. Il a fallu
préparer tout notre budget et, par la suite, la décision est
venue à l'effet que nous, au lieu de donner 12 livres de mélange
B par acre nouveau d'ensemencement, nous donnions une prime de $5 l'acre. Donc,
nous ne savons pas ce que coûtera la nouvelle prime, nous avons
placé au budget le même montant que l'an passé.
M. COURCY: Mais voyez, vous ne pouvez pas, je le pense bien,
prendre cet article-là: achat de grains de semence, $300,000, pour payer
$5 l'acre pour une nouvelle politique. Est-ce que le gouvernement a
acheté des grains de semence autre que du mélange B ou du
mélange 7, comme l'a recommandé le conseil des semences du
Québec?
M. VINCENT: On n'en a pas acheté du tout, on en
manque.
M. COURCY: Est-ce que le gouvernement donne des subventions? Au
transport de l'avoine de semence, du blé et de l'orge de semence
à « frais de transport », et de subventions à
l'achat?
M. VINCENT: Cette année, oui, dans certaines
régions de la province et un des neuf comtés du Bas-Saint-Laurent
qui ont subi la sécheresse l'an passé et la région de
l'Abitibi, Témiscamingue, Pontiac, Gatineau et Hull. La subvention qui
est donnée...
M. COURCY: En un mot, est-ce que la même politique que l'an
passé a' été suivie?
M. VINCENT: Non, parce que ce sont des politiques qui vont
s'appliquer seulement dans des régions déterminées
où il y a eu soit une sécheresse ou un désastre quelconque
l'année qui précède la politique.
M. COURCY: Alors la politique d'aide à l'achat des grains
de semence a été changée parce que l'an passé, nous
en avions, je crois, dans tous les comtés de la province...
M. VINCENT: Bien c'est-à-dire, ce n'est pas une politique
permanente, c'est une politique annuelle pour aider. C'est comme les politiques
que nous passons avec un budget supplémentaire ou les politiques que
nous passons pour aider en cas de sécheresse ou en cas de
perte de récolte. Ce n'est pas un changement de politique.
M. COURCY: Oui, mais ici ce n'est pas la même chose. Nous
sommes à l'étude des crédits et le ministre dit qu'il
aurait besoin d'un certain montant d'argent pour aider à l'achat de
grains de semence et aider au transport de grains de semence recommandés
par le Conseil supérieur de semence du Québec. Nous sommes
à décider les crédits. On ne peut pas parler de budget
supplémentaire. Alors la politique de l'achat des grains de semence qui
était établie dans le mélange B ou le mélange 7,
(peu importe le mélange de graminées) a été
discontinué.
M. VINCENT: C'est ça. Il faudrait prendre ce
montant-là et faire un virement aux subventions si on n'achète
pas de grains de semence. On n'en achète pas, c'est
décidé.
M. COURCY: Maintenant, est-ce que le ministre peut nous
donner...
M. VINCENT: On ne sait pas exactement ce que coûtera la
nouvelle politique; nous avons une estimation, mais c'est très difficile
d'établir ce que va coûter la nouvelle politique du $5 l'acre,
laquelle remplace la politique d'achat des grains de semence et de
distribution. Et voici la raison. Elle est bien simple. Je crois bien que ce
serait très intéressant d'informer le comité. Tous les ans
nous avions l'habitude au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation d'acheter une certaine quantité de mélange B, et
là nous avions des fonctionnaires qui travaillaient pour faire
l'ensachage de ces mélanges B, faire la distribution de ce
mélange B chez les cultivateurs ou chez ceux qui vivaient dans des
centres de colonisation. Cette politique s'avérait assez dispendieuse
à l'administration, très dispendieuse même. Et nous
donnions 12 livres de mélange B à l'acre pour chaque acre de
nouvel ensemencement.
M. BROWN: Qu'est-ce qu'il y a dans le mélange B?
M. VINCENT: Le mélange B, eh bien, vous avez du mil, du
trèfle alcique, du trèfle rouge.
M. BROWN: Pour le foin.
M. VINCENT: Oui, c'est ça. Maintenant pour vous donner
exactement la composante, Je pense que c'est 60 livres de mil, 20 livres de
mélange de trèfle rouge, de trèfle alcique.
M. BROWN: Pas de luzerne?
M. VINCENT: Pas de luzerne dans le mélange B. Dans «
vulgarisation », nous avons un montant de $170,000 qui a
été réservé pour l'achat et le transport de
l'avoine de semence.
M. COURCY: Maintenant, est-ce que la politique d'aide à
l'achat des patates de semence existe encore?
M. VINCENT: Cela n'existait pas l'an passé.
M. COURCY: Le gouvernement n'a pas l'intention de la
rétablir.
M. VINCENT: Non, elle n'a pas été rétablie.
Nous avons eu des expériences sur la ferme de Manicouagan, des
expériences avec la semence Elite.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7 Autres
dépenses.
M. COURCY: Un Instant, M. le Président, je vois ici
« imputation et remboursement de la contribution du gouvernement
fédéral », j'ai vu M. Bergevin s'avancer tout à
l'heure. Est-ce qu'ARDA contribue à 50% pour le creusage des puits? Quel
est ce remboursement?
M. VINCENT: A quel article, ça? M. COURCY: Ici, au
même article.
M. VINCENT: Ah! excusez-moi.
M. COURCY: Il y a un remboursement de $861,000 de prévu et
11 y a des imputations, $130,000, ça c'est la part des cultivateurs.
Non, mais les $861,000...
M. VINCENT: $861,500, le remboursement, ça c'est...
M. COURCY: Parce que là, c'est en colonisation.
M. FRASER: Au détriment de qui?
M. COURCY: Alors, si je comprends bien, c'est le remboursement
des travaux mécanisés sur les fermes par ARDA, d'une partie des
travaux mécanisés par ARDA et ce qu'ARDA prend dans le drainage
des terres.
M. VINCENT: C'est la contribution des municipalités. Il y
avait aussi un remboursement pour les puits.
M. COURCY: Le remboursement des puits, vous allez l'avoir dans
« imputations ».
M. VINCENT: Bon ici, dans les remboursements, vous avez «
vente de matériel aux colons », $89,500 prévus...
UNE VOIX: Laine et coton.
M. VINCENT: ... ensuite de ça, contribution de divers
ministères: décoration des expositions, $10,000 qui nous sont
remboursés. Location des machineries à divers ministères,
$25,000. Location de machinerie, $5,000, et, après ça, vous avez
imputations. Cela c'est la mobilisation, la construction de chemins de
colonisation et de ponts, transport, location de machinerie, matériaux
de construction. Vous avez $130,000. Bien là, c'est le montant de
$130,000 ici et, pour les $861,000, vous continuez après ça...
Là vous avez la contribution des cultivateurs pour le creusage des
puits, $55,000. Vous avez l'hydraulique agricole où il y avait un
montant de $90,000, la contribution exigée de $200 par $10,000, mais
ça été aboli, ça. C'est inscrit ici. Cela a
été aboli après. Il y avait aussi l'exécution des
travaux de drainage souterrain; contribution des cultivateurs, $25,000. Vous
avez aussi le remboursement en ce qui concerne les travaux
mécanisés, $400,000 de comptes recevables qui avaient
été retenus sur les primes aux colons. Oui, il y avait: recettes,
contributions des intéressés, payées au comptant,
$100,000. Seulement, à cet article, ici, j'ai $615,000 plus les autres
articles que j'ai donnés tout à l'heure, ce qui faisait un total
de $861,500.
M. FRASER: Comment se fait-il que l'an dernier vous avez
reçu du gouvernement fédéral pour $1,200,000 et, cette
année, vous ne recevez rien?
M. GOLDBLOOM: Bien l'explication est facile, c'est parce que le
fédéral nous a envoyé un nouveau ministre de
l'Agriculture!
M. VINCENT: Pour venir justement à mettre en application
ce qui avait été décidé avant que je n'arrive.
M. COURCY: Ah! je suis bien content d'apprendre que le ministre
de l'Agriculture est là pour mettre en application ce que l'ancien
ministre de l'Agriculture avait décidé, M. le
Président.
M. VINCENT: Ah! ah! Préparé. Bien l'ordre est
dans...
M. FRASER: Est-ce que c'est à cause d'ARDA ou quelque
chose comme ça?
M. VINCENT: Non, le gouvernement fédéral, au lieu
de donner au ministère de l'Agriculture une contribution de $1,205,000,
donne par la péréquation aux provinces un montant global de X
millions.
M. FRASER: $50,000... M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Mais je me demande là, en regardant bien ce
budget, j'admets que $1,205,000 peut être la chaux agricole...
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: ... où le gouvernement fédéral
donne une péréquation à la province. Mais dans les cours
d'eau, il y avait remboursement par ARDA et nous avons étudié le
budget tout à l'heure, les subventions pour les cours d'eau, les
subventions pour le drainage souterrain et il n'apparaît aucun
remboursement par le gouvernement fédéral.
M. VINCENT; A quel article ça, monsieur?
M. COURCY: C'est au même article 2, total.
M. VINCENT: Cela va à l'AEDA. D'ailleurs, j'avais les
chiffres ici. Hier on m'a posé une question. Je n'avais pas les chiffres
exacts. J'ai peut-être donné des chiffres en gros, mais ici j'ai
les chiffres exacts ce matin. En 66/67, au titre du drainage des terres, nous
avons eu des dépenses faites par l'administration ARDA, Québec,
$1,400,000, en chiffres ronds. Et, au titre des travaux d'amélioration
des fermes, par ARDA; $2,800,000 en chiffres ronds. C'est $2,774,999.99.
M. COURCY: Si les projets de drainage avaient un remboursement
par ARDA, ils seraient placés à l'article 5: ARDA, projet
d'aménagement rural, développement agricole; tant.
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Projet d'aménagement rural,
développement agricole; tant, inventaire canadien des terres; tant. Il y
aurait; drainage, ou hydraulique agricole ou génie rural: tant, avec un
remboursement de tant. Mais il est placé dans les subventions
régulières sans aucun remboursement.
M. VINCENT: Vous avez dans ARDA, ici, à l'article 5.
M. COURCY: J'y suis allé voir. M. VINCENT: Six
millions.
M. COURCY: Il y a $6 millions de remboursement sur $11,705,000.
En réalité, il y a $5,700,000 de remboursement sur $11,705,000,
ce qui ne fait pas tout à fait 50% dans les dépenses
d'aménagement rural.
M. VINCENT: Est-ce que je pourrais revenir sur la question de
l'ARDA?
M. COURCY: Je dis que si ARDA contribuait dans le drainage des
terres, nous trouverions dans la colonne 67/68 un remboursement de X.
M. VINCENT: Non. Cela va à l'ARDA.
M. COURCY: Si cela va à l'article ARDA, nous y trouverions
« drainage des terres », « génie rural »:
tant...
M. VINCENT: C'est pareil à...
M. COURCY: ... moins remboursement ARDA, tant.
M. VINCENT: Prenez, on contribue au ministère des Terres
et Forêts, on contribue à d'autres ministères et ça
n'apparaît pas dans leur budget. Cela apparaît au budget ARDA. Si
on le voit dans le budget d'un ministère, c'est pour les immobilisations
je crois, seulement.
M. FRASER: Mais ils ont fait des cours d'eau par ARDA.
M. VINCENT: Ah bon! A l'article ARDA, tout à l'heure, nous
allons voir à l'article 4 « projet d'aménagement rural et
de développement agricole ». Vous avez le montant total
$10,584,000.
M. COURCY: Oui, oui!
M. VINCENT: Et là, en bas, vous avez la contribution du
gouvernement du Canada, qui apparaît comme remboursement.
M. COURCY: Oui, sur des projets d'aménagement rural qu'on
mentionnera tout à l'heure...
M. VINCENT: Oui, oui.
M. COURCY: ... mais qui ne comprennent pas...
M. VINCENT: Comme dans l'hydraulique agricole et les travaux
mécanisés. C'est-à-dire tout l'aménagement de tous
les ministères. Mais dans ce cas-là, cela comprend l'hydraulique
agricole, les travaux mécanisés.
M. COURCY: En temps et lieu on passera... M. VINCENT:
Globalement.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Alors, article 2, adopté.
Poste budgétaire 3, « Direction générale de la
vulgarisation y compris subventions et bourses ». Article 1. «
Production et commercialisation », sous-article 1, « Traitements
».
M. VINCENT; La même chose s'applique ici en ce qui concerne les
effectifs permissibles. Le sous-ministre me fait remarquer que l'an
passé, dans l'ensemble du ministère, un seul article «
traitements », c'est-à-dire que nous avions une estimation
budgétaire pour les effectifs permissibles de $14,285,750 au total, et
nous avons remis au trésor $845,917.45. Mais les effectifs permissibles
dans la direction générale de la vulgarisation étaient
l'an passé de 372. Cette année les effectifs permissibles sont de
339. Mais au 21 septemble 1966, nous avions 353 personnes en fonction. Mais la
il y a des changements, vingt transferts...
M. COURCY: Il y a eu vingt transferts de la direction
générale de la vulgarisation à une autre direction?
M.VINCENT: Une autre section. Vous pourrez avoir des exemples
ici. Ce sont des transferts: 17 transferts ici, de 3-1-1 à 3-2-1. Donc,
des transferts entre production et commercialisation vers les conseillers
agricoles.
M. COURCY: Pour répondre aux besoins, il y a eu 17
transferts?
M. VINCENT: Il y en a eu d'autres à part cela. Excusez, il
y en a d'autres sur l'autre page. Nous en avons en fonction 329 sur un effectif
admissible de 339. Notre comptable m'informe qu'il y aurait dans ce
groupe-là 23 personnes qui auraient été
transférées aux autres 2-1 des conseillers agricoles et service
de salubrité et il y en a trois qui sont revenues à la production
et commercialisation. Un qui
nous vient des conseillers agricoles et les deux autres nous viennent de
la salubrité. Ce sont des transferts entre les sections.
M. COURCY: La direction générale de vulgarisation y
compris subventions et bourses. Qu'est-ce qu'on entend par subventions et
bourses à la vulgarisation?
M. VINCENT: Par subventions, par le mot subventions? ou
bourses?
M. COURCY: Subventions.
M. VINCENT: Subventions, c'était 500 livres de gras.
C'était les 5¢ la livre de gras à 10 i. la livre de
gras.
UNE VOIX: Mais les bourses.
M. VINCENT: Les bourses, nous y arrivons. Là-dessus, vous
aviez la subvention à la Société coopérative
agricole, $100,000. Subventions pour la construction et l'agrandissement
d'entrepôts, $925,000. Et vous aviez le montant pour l'aide aux
producteurs fournisseurs de lait, de crème de transformation, qui
était le $0.05 la livre de gras, devient un montant
budgété l'an passé, de $8,500,000, et cette année
nous avons prévu un montant de $1,875,000 pour les paiements d'appoint
qui seront faits à la fin de l'année et que la politique n'a pas
encore complètement annoncés. Le fusionnement des fabriques,
c'est $35,000. Les concours d'efficacité entre les fromageries, $4,500;
dans la production animale, aide à l'agriculture dans les centres de
colonisation, $4,000. Vous avez l'encouragement à l'amélioration
des lignées de volaille: $0.75 par poule, $2 pour les dindes...
UNE VOIX: On ne parle pas des poulets là-dedans?
M. VINCENT: $15,000. Vous avez aussi le concours des productions
avicoles, $10,000; subventions aux membres des cercles cunicoles, $1,500. Vous
avez « subventions spéciales en aviculture », pour l'achat
d'incubateurs, organisation de postes d'abattage et de mirage, encouragement,
subventions aux comités des industries agricoles de Montréal:
$2,000. Vous avez: primes pour achat de taureaux de race pure, selon
l'âge, le grade, la lignée: $60,000. Vous avez les primes pour
achat de génisses de race pure: $30,000. Vous avez le placement de
vaches laitières et de boucherie et de taureaux de race à
boucherie dans les centres de colonisation, moyennant une contribution de $100
par bête. Le ministère paie la différence du coût
d'achat et du transport. Vous avez un montant de $350,000. Vous avez le
placement des génisses croisées, dans les centres de
colonisation: $60,000. Vous avez les primes pour entretien d'étalons:
$44,000. Vous avez l'aide à l'élevage de chevaux dans les centres
de colonisation: $5,000. Vous avez la prime pour achat de juments de race pure:
$6,000. Vous avez les primes pour achat d'étalons de race pure: $10,000.
Ce sont toutes les mesures d'assistance que nous avons, les 60 et quelques.
M. LAFRANCE: M. le Président, à l'article
numéro 1, « traitement et salaires », est-ce que ça
comprend le personnel qui a charge, par exemple, des différents
services, comme l'apiculture, l'industrie érablière?
M. VINCENT: Oui. La vulgarisation, oui. C'est le personnel en
charge, oui.
M. LAFRANCE: Alors, est-ce que le ministre pourrait dire quel est
le nombre de personnes qui sont attribuées pour l'apiculture, par
exemple? Combien y a-t-il de personnes à ce service là?
Environ.
M. VINCENT: Ces personnes ne s'occupent pas exclusivement de
l'apiculture. Le même groupe s'occupe d'acériculture,
d'apiculture. Pour l'apiculture vous avez douze inspecteurs permanents. Pour
l'inspection des ruches, le contrôle des maladies, et vous avez une
équipe de 50 hommes occasionnels. Ce sont des personnes qui ont de
l'expérience dans l'apiculture, qui travaillent occasionnellement pour
le ministère.
M. LAFRANCE: Est-ce que le ministre a des chiffres sur la
production et la consommation dans la province de Québec? Et qu'est-ce
que le ministère fait pour encourager l'apiculture dans la province?
M. VINCENT: On a produit l'an passé un peu plus d'un
million de livres de miel, sur une consommation possible dans la province de
six millions. Ce n'est pas 20% de la consommation et là nous avons
justement un nouveau...
M. LAFRANCE: Est-ce qu'il y a des mesures qui sont
envisagées pour améliorer ça?
M. VINCENT: Nous sommes allés chercher un jeune agronome,
qui a suivi un cours à Toronto et qui était lui-même un
apiculteur. Il a un rucher assez considérable. Il est entré
en
fonction il y a environ un mois et demi et nous tentons de
réorganiser cette section, afin de voir toutes les
possibilités.
M. LAFRANCE: Il me semble qu'il y a une possibilité de
production de 5 millions additionnels, et il me semble que, pour la plupart de
nos cultivateurs, ça pourrait être un bel apport à leurs
revenus. Le ministère devrait sûrement recourir à des
mesures nouvelles pour encourager les cultivateurs dans cette voie.
M. VINCENT: Ici je voudrais peut-être corriger une chose.
Je parlais de mémoire. Vous avez dans le rapport annuel du
ministère, la récolte de miel en 1965 au Québec est
estimée à 2,392,000 livres ( à la page 41 du rapport)
contre 2,592,000 livres en 1964. Cette diminution est attribuable à la
grande sécheresse qu'ont connue les circonscriptions de Papineau,
Gatineau et Pontiac ainsi qu'aux basses températures en Abitibi,
Témiscamingue et au Lac Saint-Jean, mais le miel a été de
bonne qualité.
Nous avons 1,812 apiculteurs qui ont été visités,
44,269 colonies...
M. COURCY: C'est ça, mais en 1966.
M. VINCENT: Cela a baissé encore en 1966. C'est pour
ça que, quand le député de Richmond mentionne s'il n'y
aurait pas possibilité de...
M. LAFRANCE: En quoi consiste l'aide qui est accordée par
le ministère? Y a-t-il un encouragement quelconque qui est
accordé?
M. VINCENT: D'abord il y a l'aide technique qui est très
importante en ce qui concerne ceux qui ont des colonies. Il y a le
contrôle des maladies.
UNE VOIX: Et aussi, est-ce que vous avez des subventions
spéciales?
M. VINCENT: Il n'y a pas de subventions là aussi.
M. LAFRANCE: Il n'y a pas d'aide financière qui est
accordée?
M. VINCENT: Mais c'est là, c'est justement que nous avons
demandé...
UNE VOIX: Mais c'est pour le contrôle des maladies.
M. VINCENT: Ah! ça c'est pour le contrôle des
maladies. Subventions spéciales en apiculture en acériculture.
Bien il y a diverses associations apicoles. Il y a de l'aide qu'on donne en
argent: un montant de $40,000 est donné aux associations qui font de la
recherche, qui organisent...
M. LAFRANCE: Ce que l'on fait pour sélectionner les
étalons et les juments, ne pourrait-on pas le faire pour les reines des
ruchers, par exemple? De ce côté-là, je trouve qu'il y a
quelque chose de très intéressant pour nos cultivateurs, et qu'on
aurait grand intérêt à développer davantage à
Québec.
M. VINCENT: D'ailleurs, j'ai constaté la même chose
que le député de Richmond mentionne, et c'est la raison pour
laquelle, nous avons pris cette décision d'aller chercher un type
d'expérience et de le placer à la tête de cette section.
Présentement le sous-ministre m'informe qu'il doit soumettre un rapport
d'ici un mois ou deux afin de voir toutes les possibilités ou toutes les
issues possible pour essayer d'augmenter la production du miel.
M. LAFRANCE: Est-ce qu'il y a de la documentation à la
disposition sur ce sujet?
M. VINCENT: La documentation est en préparation, et
là nous aurons la liste complète de tous les producteurs ou de
tous les apiculteurs dans la province afin qu'a certaines occasions on puisse
leur envoyer, leur faire parvenir, par le courrier, les informations
nécessaires. Il y a une chose qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'en
plus de la production du miel, nous avons besoin des abeilles dans certaines
régions pour que les bleuets soient meilleurs, que les fleurs soient
plus belles et même que le trèfle soit meilleur. L'abeille a un
double rôle à remplir. En plus de fournir le suc...
M. BROWN: Les pommiers aussi.
M. VINCENT: Plus le nombre d'abeilles ou de colonies d'abeilles
diminuent, plus il y a de difficultés dans les vergers. On a le
même problème dans les bleuetières. Si nous avions des
abeilles à proximité des bleuetiêres, nous aurions un
meilleur rendement.
M. LAFRANCE: Est-ce que le ministère dispose d'un certain
nombre de ruches?
M. VINCENT: Non, le ministère n'a pas de
ruches, mais nous avons une subvention quand même à
l'association. Les reines ont fait la grive. Autrefois il existait une
subvention pour les reines. Avec le mouvement séparatiste dans la
province, la subvention a disparu!
M. BROWN: Mr. Chairman, I think MacDonald College had a
considerable experiment in this. Has this been used by the Minister? Mac Donald
College services in bees and beekeeping?
M. VINCENT: Je pense que le collège Mac Donald n'a pas un
service complet dans ce domaine-là.
M. BROWN: They have expimented in it.
M. VINCENT: Le danger qu'il y a, c'est que si, par exemple, nous
encourageons soit le collège MacDonald, l'université Laval ou
d'autres organismes à faire de la recherche et que de notre
côté, nous en faisons également, il y a confusion. On peut
arriver avec un sytème qui pourrait coordonner toute la recherche qui
peut se faire, et même envoyer quelqu'un de notre section ou de notre
ministère aux Etats-Unis, aux endroits où il s'est
déjà fait de la recherche pour pouvoir rapporter ces
expériences-là chez nous. C'est la même chose qui s'en
vient dans la sylviculture. Le travail des deux sections se fait ensemble,
conjointement.
M. BROWN; Do we discuss Women's Institutes under this item?
M. VINCENT: Not this one.
M. BROWN: Article 1er.
M. VINCENT: Oh yes! Oh yes!
M. BROWN: Who is the personnel in charge of Women's Institute in
the « Cercle des Fermières » with your Department?
M. VINCENT: Who is in charge? Mr. Barette is the man in charge of
all the women in the Department but all those women and the group of «
fermières » Women's Institute. Do you want his picture?
M. BROWN: No.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BROWN: What is the Government's policy relative to technicians
with the Women's Institution?
M. VINCENT: Well, it is hard to me to tell the Government's
policy on this, because the policy of the Department is not too well organized
yet especially on this item of « fermières » or Women's
Institute, and there is a big discussion too between the Department of
Education and the Department of Agriculture concerning the transfer to the
Department of Education.
M. BROWN: What is the Minister's feeling about the first one?
M. VINCENT: My feeling about the women? M. LACROIX: Il passe par
devant...
M. BROWN: There are a couple of Ministers that we might be
doubtful of, but as far as the Minister is concerned, we are pretty sure of
him. What do you feel about the policy of the changing of the Women's Institute
and the « cercle des fermières » to the Department of
Education?
M. VINCENT: This is under discussion right now.
M. LAFRANCE : This is the classic answer. M. VINCENT: J'aime
mieux en discuter... M. COURCY: II n'a pas été question
encore...
M. VINCENT: Il en est question pour le ministère et nous
avons un personnel qui essayera de faire...
M. COURCY: C'était seulement pour l'information du
ministre...
M. VINCENT: Bien, j'attends justement les recommandations des
principaux intéressés. Disons que je n'ai pas eu le temps encore
de passer beaucoup de soirées avec les dames, les techniciennes,
fermières, des « Women's Institute » pour discuter de leurs
problèmes.
M. LACROIX: Est-ce que le cercle des fermières a fait des
recommandations auprès du ministre au sujet du transfert des
techniciennes au ministère de l'Education?
M. VINCENT: Non, je vais rencontrer les dames fermières le
6 ou le 9 juin, ici à Lévis. J'ai l'intention d'en discuter avec
elles.
M. BROWN; Is there any place in the world dealing with Women's
Institutes or have they been taken out of the farming media and put under the
Department of Education?
M. VINCENT: I don't get the question there.
M. BROWN: Is there any place in Canada or in the world because
there is a world movement where the Women's Institutes have been taken away
from the Department of Agriculture and placed under the Department of
Education?
M. VINCENT: I am sorry, I cannot answer that question, I don't
know.
M. BROWN: Well, Mr. Chairman, I feel that this is a most
important factor. One of my duties, fortunately, I feel, during the last two
years, has been to examine some of the work of the Women's Institutes. I must
say this in all truth that they have had more positive ideas on farming and
things dealing with the farm population from a formal point of view than any
organization of men that we have in the Province of Quebec. Their resolutions
are well thought out, there isn't the divergence of opinion between groups that
we find among our other organizations. Moreover, I am not talking only for the
Women's Institute but for the « cercle des fermières »
aussi. Moreover, they have done a wonderful job in teaching young ladies who
have married farmers how to get along in the farming community. It is rather
funny in a way or peculiar, but a great many of young farmers of today are
marrying girls from the city. Perhaps because greener fields are always the
more attractive. But at the same time...
UNE VOIX: I protest...
M. BROWN: You protest against the greener fields or the
attractive? But in fact, they have taken over these homes and farms throughout
the country. They have done a wonderful job towards encouraging young ladies of
this type to stay with the farm and family life, and it seems to me that
changing them to the Department of Education would do away with much of their
initiatives. My worry is this, that due to the lack of interest on the part of
the Department of Agriculture and the Government, past and present, that they
may slip into obeisance by default rather than to have the merits of their case
discussed rationally. Now they have groups throughout our province. They are
one of the few groups that give services without charging for them. We can use
a very strong backing of the Woman's Institute and the « Cercle des
Fermières » to get more mileage out of them and I think that they
have got some fairly good fundamental ideas that they are putting before the
Department and I hope, sincerely, before there is a change to Education, that
the Minister and those responsible for this type of policy who take a hard and
solid look at it, will interview farmers in their community and will think
strongly about the worth of the Woman's Institute and the « Cercle des
Fermières » during the last two years.
M. VINCENT: Thank you. I will bring your observations to the men
responsible there.
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. LAFRANCE: M. le Président, un mot seulement au sujet
d'une industrie qui intéresse beaucoup les cultivateurs de la
région de l'Estrie, c'est celle de l'industrie érablière.
Quel est le personnel? Est-ce qu'il y a un personnel assez nombreux?
M. VINCENT: C'est le même personnel que pour l'apiculture.
Maintenant, comme je le disais tout à l'heure, nous sommes en voie de
réorganiser toute cette section, avec un nouveau chef de section, et
aussi nous allons avoir à coordoner la recherche, avoir la liste la plus
complète possible, nous avons déjà une liste des
apiculteurs et aussi des propriétaires d'érablières. Nous
voulons mettre cette liste à jour et fournir les renseignements
techniques et aussi nous travaillons pour faire de la recherche en ce qui
concerne l'érable. Nous avons Arthabaska, Plessisville, Mont-Orford,
MacDonald College, l'île d'Orléans. Cinq centres où nous
faisons de la recherche. En plus de ça nous donnons des subventions.
M. LAFRANCE: Pour l'achat des... Je pense que c'est
terminé.
M. VINCENT: Non. Nous donnons une subvention.
M. LAFRANCE: Pour l'achat des chaudières?
UNE VOIX: Pour les érablières, pour le groupe
des...
M. VINCENT: Nous donnons une subvention pour la publicité
des produits de l'érable. Nous donnons également une subvention
à la coopérative pour aider à la recherche et c'est
là que nous voulons tout coordonner ça.
M. LAFRANCE: Alors j'espère bien, M. le Président,
qu'en ce qui concerne le miel et
l'industrie érabliêre, ce ne sont pas seulement des
promesses électorales et que l'an prochain nous aurons vraiment de
nouvelles mesures pour encourager nos cultivateurs.
Quant au fromage, est-ce qu'il se fait quelque chose? Est-ce que
l'écart est aussi grand entre la production et la consommation, que
ça l'était il y a quelques années, ou s'il y a une
amélioration de ce côté-là?
M. VINCENT: Pour le fromage nous avons une consommation qui
augmente annuellement.
M. LAFRANCE: Une consommation? Oui, évidemment!
M. VINCENT: Oui, une consommation qui augmente. En ce qui
concerne la production, elle augmente aussi.
M. LAFRANCE: Est-ce qu'il y a de l'aide? Est-ce qu'il y a des
techniciens qui sont au service de cette industrie?
M. VINCENT: Il y a un concours pour la qualité du
fromage.
M. LAFRANCE: Il me semble que le gouvernement devrait recourir
à des mesures. Il est inconcevable que la province de Québec,
dont la principale industrie est l'industrie laitière, ne produise pas
davantage. D'ailleurs, on a remporté certains succès dans la
production d'un excellent fromage.
M. VINCENT: Cette année nous avons gagné cinq prix
sur six en Angleterre. Mais disons qu'à ce sujet il faut faire un
travail considérable pour améliorer d'abord la qualité du
produit premier, le lait
M. LAFRANCE: Bien, cela se fait, je crois.
M. VINCENT: Bien, ça se fait, mais il faut que...
M. LAFRANCE: Il y a eu une grosse amélioration.
M. VINCENT: Une grosse amélioration à faire.
M. LAFRANCE: Il y en a eu également, je crois.
M. VINCENT: Cela n'a pas porté fruit encore
complètement. Il y a une très grosse amélioration dans ce
domaine de la qualité du lait.
D'ailleurs, c'est commencé avec les réservoirs
réfrigérés et les laiteries de ferme et aussi une campagne
d'éducation. Et c'est là, probablement, qu'on rejoindrait la
suggestion du député de Brome quand il mentionne que les dames
ont un grand rôle à jouer. Je pense que c'est encore la femme qui
pourrait nous rendre le plus service en ce qui concerne...
M. LAFRANCE: Est-ce qu'il y aune aide accordée aux
fabricants de fromage?
M. VINCENT: Non. Il y a seulement un concours annuel.
M. LAFRANCE: C'est important, ça. Il y a bien d'autres
industries...
M. VINCENT: Il y a seulement un concours annuel pour la
qualité du fromage. Mais l'aide apportée pour le fromage, vient
d'abord du gouvernement fédéral. Elle est de $0.041/2 la livre
à l'exportation du fromage. Avec un fromage de qualité nous
sommes capables d'aller chercher du marché en Angleterre et ailleurs.
C'est ce qui se fait avec les coopératives du Lac-Saint-Jean, qui ont
remporté plusieurs prix. La Coopérative
Fédérée fait un travail formidable au point de vue de
l'exportation. Si nous avons un fromage de qualité, nous avons
l'intention (vu que c'est un produit que nous pouvons exporter facilement),
d'avoir quelqu'un de responsable au ministère de l'Agriculture, Le seul
problème qui existe, c'est qu'il est très difficile de trouver
cette personne-là, de lui payer le salaire que la Commission de la
fonction publique nous permettrait de lui payer, afin de s'occuper des
exportations. Et parmi ces exportations il y aurait surtout les exportations du
fromage du Québec.
M. LAFRANCE: Il faudrait évidemment commencer par produire
ce qu'on consomme chez nous. Une partie du moins.
M. VINCENT: Je pense que de ce côté il y a une
augmentation assez considérable dans la production.
M. LAFRANCE: Il me semble, moi, M. le Président, qu'un
encouragement de la part du ministère de l'Agriculture à toutes
ces industries qu'on peut appeler des industries connexes à
l'agriculture, comme le miel, l'industrie érabliêre, le fromage,
il me semble, que ce serait de nature à augmenter
considérablement les revenus de nos cultivateurs et que ça
contribuerait à régler leur problème si crucial chez nous.
Il me semble qu'un encouragement de ce côté-là devrait
apporter des résultats.
M. VINCENT: Là, il y a une distinction à faire
entre encouragement par subventions ou encouragement par aide technique...
M. LAFRANCE: Il y a les deux.
M. VINCENT: ... ou encore un bon service. Alors, il faut
réorganiser les services. Il faut mettre à la disposition de ces
producteurs les services les plus adéquats et par la suite, il y aura
possibilité...
M. LAFRANCE: Alors, M. le Président, l'an prochain, vous
pouvez être sûr que le député de Richmond, qui est un
cultivateur amateur depuis deux ans seulement, reviendra sur ces
points-là. Et je suis heureux d'apprendre de la bouche du ministre qu'il
y a quelque chose qui se fait au sein de son ministère pour encourager
davantage ces industries.
M. BROWN: Mr. Chairman, what is the Minister's reaction to the
fact in the case of homemade cheese makers that they received no subsidy for
their milk?
M. VINCENT: This is a Federal policy.
M. BROWN: Would you be interested in and inclined to mention this
at Federal meetings? I was in conversion with it, I would have mentioned it
before, but in the case of Glen Sutton. There is a large Swiss colony there,
and they make a great deal of American cheese and although we have made
representations to Federal ministers...
M. VINCENT: Yes. Well in 1963 or 1964, the subsidy was given only
on cheddar cheese not on those cheeses, cream cheese or special, «
spécialités de fromage ».
M. FRASER: ... some vinegar in it.
M. VINCENT: Et le ministère de l'Agriculture du
fédéral, à ce moment-là, mentionnait que ce fromage
avait un meilleur prix sur le marché, « had a better price on the
market than the average cheese, instead of being at that time the price was
$0.40 or $0.38, this cheese was $0.50, $0.55 or $0.60.
M. BROWN: Have they done a preferential survey on it?
M. VINCENT: The Federal Government?
M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: Oh, it is hard for me to tell.
M. BROWN: Well I wonder how they would know if they haven't done
any survey.
M. VINCENT: The ... Minister knows something about that.
M. LE PRESIDENT: La séance est ajournée à
demain.
(Séance du 18 mai 1967)
(Midi et dix minutes)
M. DEMERS (président du comité des crédits):
Messieurs les membres du comité, d'abord je me dois de remercier celui
qui, hier, m'a remplacé. On me dit qu'il s'est acquitté
merveilleusement de sa tâche. Cela me permettra de m'absenter, lorsque le
devoir nous en imposera l'obligation. Vous me permettrez, aujourd'hui, de
souligner l'anniversaire de naissance du ministre de l'Agriculture.
M. VINCENT: Vous saviez ça, vous?
M. LE PRESIDENT: Bien, nous avons su ça. Nous vous
souhaitons une bonne santé, et surtout...
M. VINCENT: Déjà 36.
M. LE PRESIDENT: ... la résistance nécessaire
à l'accomplissement de la tâche qui vous est confiée.
M. COURCY: M. le Président, vous me permettrez sans doute
de profiter de cette occasion, de l'ouverture de cette séance, pour
rappeler à mon tour cet événement qui, hélas, se
répète plus vite que chacun de nous le souhaite,
c'est-à-dire l'anniversaire de naissance. Malgré les divergences
d'opinion politique, à l'intérieur de chacun de nous, il reste
toujours et c'est à souhaiter un fonds de sentiment humain
qu'il est bon, en certaines occasions, de laisser paraître et de se dire.
C'est pourquoi, M. le Président, mes collègues et moi-même,
nous nous joignons à Madame Vincent et à la famille, pour offrir
nos meilleurs voeux de santé au ministre de l'Agriculture, et que par
son travail, je lui souhaite de continuer l'oeuvre commencée depuis
quelques années par ses prédécesseurs, c'est-à-dire
la revalorisation de l'agriculture québécoise.
M. LE PRESIDENT: Je vous remercie, est-ce que le ministre aurait
un mot à dire?
M. VINCENT: Bien, j'aimerais d'abord vous remercier
vous-même, M. le Président, d'avoir souligné cet
événement qui arrive à tous les ans depuis 36 ans.
J'aimerais aussi remercier le député d'Abitibi-Ouest, qui
a bien voulu transmettre ses voeux et les voeux de ses collègues de
l'Assemblée législative. Soyez assurés que même si
c'est un anniversaire, nous allons continuer à travailler toute la
journée et les journées qui suivront. Merci à tout le
monde.
M. COURCY: Alors, M. le Président, j'ai quelque chose
à ajouter, si vous le voulez, au sujet des articles
antérieurs.
M. LE PRESIDENT: On m'a appris que la lumière avait
manqué, hier. Je ne m'attribue aucun mérite à ça.
Il faudrait, messieurs, afin que le journal des Débats puisse
l'enregistrer, qu'il soit convenu que l'article 3, à compter des
sous-articles 1 à 11 inclusivement, a été
adopté.
M. LAFRANCE: L'article 1 et les sous-articles.
M. LE PRESIDENT: Oui, c'est ça. A 12 exclusivement.
Adopté. Je crois que ces remarques replacent les fins dans leurs cadres,
et M. le député d'Abitibi-Ouest aurait qualque chose à
dire.
M. COURCY: J'aurais des questions à poser.
M. LE PRESIDENT: Oui, oui, des questions à poser.
M. COURCY: Je voudrais savoir du ministre de l'Agriculture, s'il
a l'intention de continuer les concours de ferme.
M. VINCENT: Les concours de ferme?
M. COURCY: C'est dans la direction de la production et de la
commercialisation.
M. VINCENT: Quels concours?
M. COURCY: Les concours de ferme qui existent actuellement.
M. VINCENT: Concours de ferme?
M. COURCY: Mérite du défricheur, mérite du
crédit agricole.
M. VINCENT: Oui, d'accord. M. COURCY: Concours d'avoine.
M. VINCENT: Mérite du défricheur. Il doit y avoir
des amendements qui vont être apportés et dont nous avions
discuté cet hiver. Les prix sont plus élevés. Nous avons
le mérite du défricheur. Nous avons aussi le mérite
agricole, non?
M. COURCY: Oui, oui, le mérite agricole. M. VINCENT: Nous
avons un autre concours pour les centres de colonisation. Mérite du
défricheur, oui.
M. COURCY: Quel est le montant alloué pour le concours du
mérite du défricheur cette année, à comparer avec
celui de l'an dernier, puisque le ministre déclare qu'il va y avoir des
augmentations de prix?
M. VINCENT: M. Rouleau va le chercher.
M. COURCY: Est-ce que le ministre pourrait nous dire d'abord,
quels sont les changements qu'il entend apporter au concours du mérite
du défricheur et au concours du mérite agricole.
M. VINCENT: Nous avions demandé, en septembre et octobre
derniers, aux responsables de l'organisation de ces concours, qui nous avaient
fait des suggestions verbales, de nous préparer toute une nouvelle
formule pour ces concours. Maintenant, ce n'est pas encore arrivé
à la direction générale. Il y a un arrêté
ministériel à passer. Il y a certains changements, comme rendre
les règlements plus souples et aussi augmenter la valeur des prix, mais
les changements définitifs ne sont pas encore arrêtés.
M. COURCY: Le ministre ne peut pas nous dire actuellement quels
sont les changements qu'il désire apporter à ces concours?
M. VINCENT: Les changements définitifs, non.
M. COURCY: Maintenant, il existe depuis quelques années un
concours d'avoine.
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention de continuer ce
concours de production d'avoine de semence?
M. VINCENT: Il n'y a rien de changé.
M. COURCY: Il n'y a rien de changé. Le concours de
maïs et de grains? Il n'y a rien de changé?
M. VINCENT: Non, rien de changé, pas encore.
M. COURCY: La Ferme provinciale de semence, est-ce qu'il y a
quelque chose de changé?
UNE VOIX: MacDonald.
M. VINCENT: Ici, dans le budget, vous avez une aide à la
production de patates de semence certifiées. Vous avez aussi «
subventions pour champs de multiplication de petits fruits », vous avez
la production horticole. Sur tous ces articles au budget, ce sont exactement
les mêmes montants que ceux de l'an dernier, sauf que vous avez ici un
montant qui a été ajouté, une augmentation pour les
ruches; nous avions $2,000 l'an passé et ça été
augmenté à $3,000.
M. COURCY: Mais le ministre nous disait hier qu'il n'y avait rien
pour aider l'apiculteur. Je me demande s'il n'y aurait pas quelque chose pour
aider à la régression de la maladie, par exemple, la loque
américaine.
M. VINCENT: Oui, c'est ça. Nous avions un montant de
$2,000 et nous avons...
M. COURCY: Hier le ministre nous a dit... M. VINCENT: Non, je ne
pense pas...
M. COURCY: ... qu'il n'y avait rien pour aider à
l'apiculture, excepté des techniciens mis à la disposition des
apiculteurs.
M. VINCENT: Et aussi le contrôle de certaines maladies,
plus certaines subventions aux apiculteurs. Voici, pour l'information des
membres du comité, dans la production végétale, il y a un
montant de $20,000 pour l'encouragement aux cultures spéciales:
subventions pour concours d'avoine, concours de mais à grains,
entreposage de grains, etc. Il y a aussi une subvention à la ferme
provinciale des semences, c'est un contrat avec le collège MacDonald
pour la production de diverses semences, fondations, un montant de $15,000 aux
estimations subgé-taires.
M. COURCY: Ce que je veux savoir, c'est s'il y a quelque chose de
changé dans les politiques que je viens de mentionner.
M. VINCENT: Non, non, il n'y a pas de changements.
M. COURCY: Même chose. Maintenant, dans la
production...
M. VINCENT: Après ça, excusez, hier, nous avons
parlé de l'aide au transport de grains de semence enregistrés ou
certifiés dans certaines régions, c'est un montant de
$170,000...
M. COURCY: Nous l'avons vu hier, ça. Maintenant dans la
production bovine. Est-ce que le ministre a l'intention de continuer
là-dessus le contrôle provincial qui existe actuellement?
M. VINCENT: Avec des changements qui seront apportés pour
le rendre...
M. COURCY: Quels sont les changements que le ministre
suggère au contrôle laitier postal?
M. VINCENT: Nous sommes justement à travailler sur une
politique d'ensemble où nous allons ajouter... C'est-à-dire que
nous sommes à étudier l'expérience qu'on a faite au
collège MacDonald avec les nouvelles machines, contrôle sur la
production laitière de chaque tête de bétail,
l'alimentation. Il est possible que, dès cette année, nous
puissions en arriver à un système qui va permettre à des
producteurs laitiers de la province, de se servir de ce contrôle et de
l'amplifier pendant les années qui suivront; un peu ce qui s'est fait en
Ontario pour les deux ou trois dernières années.
M. COURCY: Alors, pour cette année, il n'y aura rien de
changé.
M. VINCENT: Oui, il va y avoir des changements.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention d'acheter cette
machine électronique pour le ministère, une semblable à
celle qui existe au collège MacDonald?
M. VINCENT: Non, pas cette année. Nous allons
procéder avec l'organisation...
M. COURCY: Pas cette année.
M. VINCENT: ... du collège MacDonald, l'organisation
déjà existante, pour ne pas faire de duplication avec le nombre
limité de producteurs que nous avons à l'heure actuelle, qui sont
intéressés. Bien, à mesure que les besoins se feront
sentir...
M. COURCY: Est-ce que le collège MacDonald, si je
comprends bien, va prendre soin des analyses et du contrôle laitier ou si
c'est encore le ministère de l'Agriculture qui va continuer...
M. VINCENT: Non, non, nous allons continuer quand même
notre travail.
M. COURCY: Même chose...
M. VINCENT: Mais, si le besoin s'en fait sentir, qu'on
achète des machines. Ce sera acheté par le centre du
contrôle des données du ministère. Oui, MacDonald
Collège a commencé, c'est l'an dernier ou il y a deux ans,...
M. FRASER: Deux ans.
M. VINCENT: ... chez un certain nombre de producteurs. J'ai vu
opérer la machine. D'ailleurs plusieurs d'entre nous l'ont vu
fonctionner. Les cultivateurs sont très satisfaits des résultats
que cela donne. Si ma mémoire est bonne, en Ontario on exerce un
contrôle, avec cette nouvelle technique, sur 40,000 sujets laitiers et on
a augmenté la production laitière par vache à 12,000
livres en donnant les détails ou...
M. COURCY: Quelle est exactement l'alimentation en main?
M. VINCENT: Bien, ici dans la province, la production est
d'environ...
M. LAFRANCE: Au cours d'une année de 12,000...
M. VINCENT: Non, c'est-à-dire les 40,000 sujets laitiers
qui sont sous contrôle en Ontario ont une moyenne de production
laitière de 12,000 livres.
M. COURCY: Ce sont les meilleurs.
M. VINCENT: Ce sont les meilleurs troupeaux naturellement. Mais
quand même, une production annuelle de 12,000 livres par vache, c'est
déjà formidable.
M. COURCY: Quelle est la moyenne provinciale?
M. VINCENT: La moyenne provinciale ici au Québec est tout
près de 7,000 livres.
M. FRASER: Est-ce vous avez l'idée de commencer une
inspection de tous les producteurs laitiers dans la province, pour qu'il y ait
un examen des inspecteurs avant de vendre aux manufacturiers?
M. VINCENT: Non, nous avons déjà un service
à l'heure actuelle qui s'occupe...
M. FRASER: Non, non mais mon idée, c'est que tout doit
être inspecté! Parce qu'il y a certainement du lait de mauvaise
qualité qui entre dans certaines industries, chocolats ou...
M. VINCENT: Ah oui! d'accord, le député de
Huntingdon fait probablement allusion aux nouveaux règlements de
salubrité qui viennent tout juste d'être, promulgués...
M. FRASER: Ce n'est pas le règlement qui fait observer
cela...
M. VINCENT: Seulement, il y a une campagne d'éducation
à faire d'abord à la suite de ce règlement et
graduellement il faudra être des plus sévères, parce que,
justement, nous avons besoin de produits de première qualité.
D'ailleurs, nous avons présentement une collaboration très suivie
entre les usines de transformation telles que les coopératives, ou
autres. J'en ai dans ma région, comme Lactantia, la Coopérative
de Granby que possèdent des hommes qui sont dans le champ, qui visitent
les fermes. Ainsi il se fait une campagne d'éducation pour
améliorer notre production. Ce qui s'en vient, d'ailleurs,
c'était déjà commencé, c'est qu'une mauvaise
production laitière qui serait refusée à une usine ne
pourrait pas être acceptée à l'autre usine. Ce qui se
produisait dans le passé, si le lait d'un cultivateur était
refusé à une usine il allait à une autre usine pour livrer
sa production. Il n'y avait aucune amélioration.
M. COURCY: Alors est-ce que le ministre peut me dire si dans le
domaine des primes à l'achat de taureaux pur-sang, il y a quelque chose
de changé?
M.VINCENT: Non.
M. COURCY: Dans le domaine de l'achat des génisses, est-ce
qu'il y a quelque chose de changé?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Dans le domaine des génisses croisées?
Rien de changé. L'aide à l'achat de vaches laitières?
M. VINCENT: Non, seulement le prix qui est changé.
M. COURCY: Mais, il n'y a rien de changé, la même
politique va subsister?
M.VINCENT: Oui.
M. COURCY: Dans quelles régions cette politique est-elle
établie?
M. VINCENT: Cette politique est établie dans l'Abitibi,
bas du fleuve, certains centres de colonisation... non, ce sont d'autres
politiques pour le bas du fleuve et l'Abitibi.
M. COURCY: A-t-il été porté à la
connaissance du ministre que l'aide à l'achat de vaches laitières
a été faite dans le comté de Nicolet?
M. VINCENT: Oui, je crois qu'il y a eu un cas.
M. COURCY: Et dans d'autres comtés de la province, depuis
le 16 juin 1966?
M. VINCENT: Il y a peut-être eu des cas, je pense que
j'avais donné une réponse au député d'Abitibi-Ouest
ici, les cas de sinistres...
M. COURCY: Les cas de sinistres. Combien de cultivateurs ont
été sinistrés?
M. VINCENT: Mais sur une ferme en particulier, tout le troupeau a
tombé...
M. COURCY: Est-ce que le ministre veut dire, qu'à
l'avenir, n'importe où dans la province et non seulement dans les
régions désignées, là, où un cultivateur
perdra des vaches pour toute sorte de raisons il sera
dédommagé?
M. VINCENT: Non, c'est impossible de faire cela.
M. COURCY: Alors, ce sont des cas d'exception?
M. VINCENT; Eh bien, j'ai un cas en mémoire. Si je me souviens
bien, un cas dans le comté de Nicolet d'où j'ai eu un rapport des
médecins-vétérinaires, où on a constaté que
sur une ferme, il y avait eu douze ou quinze vaches qui étaient mortes
à la suite d'empoisonnement. Je ne me souviens pas de la cause. On a
fait une demande au ministère afin de savoir s'il y avait une
possibilité de venir en aide à ce cultivateur, de la même
façon. Mais là, je crois que c'était commencé ou la
demande était rendue quand le gouvernement a changé. Du moins, il
y avait du travail de commencé là-dessus. Et là, je me
suis informé au ministère s'il y avait possibilité de
faire quelque chose dans ces cas-là. Et on m'a informé que, dans
certains cas d'exception, il était possible de ve- nir en aide à
des cultivateurs, là où il y avait un désastre majeur.
Mais cette aide ne peut pas entrer dans tous les domaines ou dans toutes les
pertes qui seraient causées par un accident.
M. COURCY: Est-ce que le minstre peut me dire si, sur le rapport
d'un médecin-vétérinaire, là où il y aurait
des troupeaux, par exemple, dont une, deux, cinq ou vingt vaches seraient
empoisonnées, le ministère donnerait le même avantage
à tous les cultivateurs qui seraient dans la même situation?
M. VINCENT: Oui, si c'est jugé acceptable, je suis
prêt à aider.
M. COURCY: Je dis bien, sur la recommandation du
médecin-vétérinaire, que des animaux auraient
été empoisonnés pour une raison ou pour une autre.
M. VINCENT: C'est-à-dire larecommanda-tion du
médecin-vétérinaire, de nos employés au
ministère.
M. COURCY: C'est parce que la question m'a été
posée et je sais que, dans le passé, c'était
refusé.
M. VINCENT: Eh bien, il y a eu des cas, je crois, de foudre
où, par exemple, la foudre, la rage...
M. COURCY: La rage, ça c'est normal. Il y a une politique
du gouvernement...
M. VINCENT: Quand la demande est faite trop tard. Ce sont des cas
très exceptionnels. Il peut arriver dans une région, par exemple,
si l'empoisonnement a été fait par la faute du cultivateur, si je
me souviens bien, ce n'est pas clair dans mon esprit ce cas-là, je sais
qu'il y avait douze ou quinze vaches laitières qui avaient
été empoisonnées, ce n'était pas de la faute du
cultivateur qui, automatiquement, perdait tout.
M. FRASER: Est-ce que vous avez remboursé le plein
montant?
M. VINCENT: Non, non. Nous avons appliqué exactement la
même mesure d'assistance qui existait dans d'autres régions. Il
payait $100 pour l'achat de la vache et le ministère payait la
différence.
M. FRASER: Cela lui coûtait $100 la vache.
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Maintenant, le ministre me dit que dans des cas
semblables, cas d'empoisonnement, les cultivateurs peuvent espérer
recevoir l'avantage de cette même politique.
M. VINCENT: Oui, parce que chaque cas, présentement, qui
nous a été soumis, nous l'avons soumis aux responsables du
service de la salubrité des aliments. Ceux-ci sont allés faire
enquête, ils ont constaté sur place les dégâts, ils
ont regardé toutes les implications et là, suivant une
recommandation... Ce n'est pas pour les maladies ordinaires.
M. COURCY: Maintenant, est-ce que la politique a
été changée dans le programme des vaches laitières,
de la vente des vaches laitières? Est-ce que la politique a
été changée? Le maximum; vingt vaches, cinq vaches par
année.
M. VINCENT: Il n'y a pas eu de changement là-dedans, ce
sont les mêmes règlements qui s'appliquent.
M. COURCY: Comment se fait-il que dans la réponse que le
ministre m'a fournie en Chambre, il y a des cultivateurs qui ont sept, huit,
neuf, dix vaches la même année? Depuis le 16 juin 1966.
M. VINCENT: C'est à quelle date?
M. COURCY: Entre le premier janvier et le 16 juin, la question
n'a pas eu de réponse en Chambre. Est-ce que je peux avoir...
M. VINCENT; Je m'excuse, elle n'est pas déposée
encore.
M. COURCY: Mais seulement, du 16 juin à la date de la
réponse, il y a des cultivateurs qui ont profité, en dehors de la
politique, puisqu'on me dit que la politique n'est pas changée. Ils ont
eu des avantages que d'autres n'ont pas pu avoir.
M. VINCENT: Voici le seul tableau que j'ai ici.
M. COURCY: Est-ce que je peux en avoir une copie?
M. VINCENT: Oui. C'est le seul tableau que j'ai ici. Il n'y a pas
eu de réponse encore, ça n'a pas été
déposé.
M. COURCY: Non, non. Elle n'est pas déposée en
Chambre.
M. VINCENT; Cela peut arriver que ça ait dépassé,
parce que dans le tableau que j'ai ici j'ai deux cas, par exemple, qui ont
dépassé le nombre de cinq. Pour quelle raison? Je ne sais
pas.
M. COURCY: C'est parce qu'avant le 16 juin, il y a des
cultivateurs, (comme d'ailleurs après le 16 juin), qui désiraient
avoir 5, 6, 10, 12, 15 vaches d'un coup, alors que la politique était
établie à cinq par année.
M. VINCENT: Comme on peut le constater.
M. COURCY: Maintenant après le 16 juin -il y a quelques
cas il y a eu...
M. VINCENT: Pour quelle raison? Je ne sais pas mais je peux le
savoir. Pour quelle raison cela a-t-il dépassé cinq, même
avant le 16 juin? Je ne sais pas.
M. COURCY: C'est parce qu'après le 16 juin, j'ai eu des
critiques à cet effet-là que des cultivateurs profitaient de la
même politique qui était limitée à cinq vaches
pendant qu'avant le 16 juin, elle était limitée. Et on leur
disait: C'est bien de valeur, c'est cinq cette année. Et le maximum,
c'est cinq jusqu'à concurrence de vingt.
M.VINCENT: Aucune objection là-dessus.
M. COURCY: Et après le 16 juin, il y a eu des changements
parce que des cultivateurs en ont profité. Et vous savez comment cela se
sait vite.
M. VINCENT: Oui, mais regardez, c'est comme je répondais
au député d'Abitibi-Ouest. J'ai, ici, le tableau avant le 16
juin. Il y avait déjà des cas où ça
dépassait cinq vaches. Pour quelle raison? Je ne sais pas. Mais en ce
qui me concerne, il n'y a aucune instruction qui a été
donnée de faire des changements, ou quoi que ce soit. Maintenant est-ce
que c'était un montant?... On avait placé le chiffre cinq comme
norme au ministère ou si c'était un règlement, je ne peux
pas dire.
M. COURCY: C'était dans la politique du ministère,
d'ailleurs contenue dans le livre rouge.
M. VINCENT: Mais c'est quand même... Je sais qu'on voit que
ça dépasse cinq. Par exemple, M. Joseph Couture, d'Abitibi-Ouest,
avant le 16
juin: 8. Pourquoi? Je ne sais pas. La même chose peut s'être
produite après le 16 juin. Pourquoi? Je ne sais pas. Je peux prendre des
informations. J'en ai un autre ici...
M. COURCY: Alors le ministre me garantit que cette même
politique va subsister encore en 67/68.
M. VINCENT: Oui. En gros ici, j'ai quelques cas. Disons six ou
sept cas où on dépassa le nombre de cinq têtes. Cela, c'est
avant le 16 juin. Pour quelle raison? Je ne sais pas. Maintenant, c'est
possible qu'après le 16 juin, cela ait dépassé
aussi...
M. COURCY: Est-ce qu'avant le 16 juin, il y a d'autres
comtés de la province qui ont bénéficié de cette
politique?
M. VINCENT: Avant le 16 juin, vous aviez le comté
d'Abitibi-Ouest. Il yena beaucoup dans l'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: C'est dans le Nord-Ouest québécois.
M. VINCENT: Frontenac, Rouyn-Noranda, Témiscamingue.
Voyez-vous ici dans Frontenac? Vous aviez avant le 16 juin un M. Adrien Turgeon
de Notre-Dame-des-Bois: 10 têtes. C'est probablement la même
situation qui s'était produite avant le 16 juin qui s'est produite dans
le cas du type du comté de Nicolet.
M. COURCY: Mais avant le 16 juin, il y a cinq comtés qui
en ont bénéficié?
M. VINCENT: Rouyn-Noranda, Témiscamingue. C'est
ça.
M. COURCY: Et combien de comtés après le 16 juin
ont-ils profité de cette politique?
M. VINCENT: Je sais qu'il y a eu un cas dans Nicolet comme vous
le mentionnez après avoir vu la réponse. Il y a eu un cas dans
Arthabaska, et je n'en connais pas d'autres. Je pourrai avoir la réponse
cet après-midi. Je pourrais avoir, par exemple, les cas qui ont
été considérés en dehors de ces
comtés-là, semblables au cas du comté de Frontenac,
ici.
M. COURCY: Non, je suis satisfait de la réponse du
ministre, actuellement, que la même politique va se continuer en 67/68;
et deuxièmement, que les cultivateurs qui ont des cas d'empoisonnement
dans leurs troupeaux sur rapport du médecin-vétérinaire,
verront leur demande étudiée en fin de compte comme les autres
l'ont été en 1967.
M. VINCENT: Il ne faudrait pas faire une affirmation. Tous les
cas d'empoisonnement seront considérés, mais il y a une
série de facteurs dont il faut tenir compte.
M. COURCY: C'est bien entendu que si le gars empoisonne sa
vache..,
M. VINCENT: Le cas en particulier dont nous avons parlé
tout à l'heure, je me souviens qu'il a eu de l'aide. Sur quoi nous
sommes nous basés? Il y avait probablement des précédents
d'établis et là j'en vois un ici, dans le comté de
Frontenac, avant le 16 juin, M. Adrien Turgeon, Notre-Dame-des-Bois, le
ministère l'a aidé pour l'achat de dix vaches laitières.
C'était probablement un cas semblable qui s'est produit dans Arthabaska
ou dans Nicolet ou dans un autre comté, et c'est possible que ce soit
produit dans un autre comté.
M. GAGNON: A quoi est attribuable l'empoisonnement?
M. COURCY: Elles peuvent manger du calcium...
UNE VOIX: De la peinture.
M. LE PRESIDENT: Il y a une foule de choses qu'elles peuvent
manger.
M. GAGNON: Le manque d'air pour les vaches.
M. VINCENT: Le sous-ministre me fait remarquer que, dans un cas,
c'était du carbone de l'Hydro-Québec déposé
à un endroit. Les animaux ont mangé ça, Ils se sont
empoisonnés.
M. GAGNON: Des nouveaux poteaux enduits de créosote
parfois.
M. VINCENT: J'ai vu d'autres fois où la foudre...
M. COURCY: Est-ce que l'Hydro-Québec n'est pas
responsable, si elle n'a pas pris toutes les précautions, pour
empêcher les animaux d'aller là? N'est-elle pas responsable
civilement du dommage occasionné à nos cultivateurs? Et à
ce moment-là elle doit payer et non le gouvernement.
M. VINCENT: Quand même, l'exemple que je donne là,
c'est arrivé avant le 16 juin. Pour quelle raison exactement? Il
faudrait relever le dossier.
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Maintenant, je ne le sais pas, cela a
été étudié probablement. L'ancien ministre...
M. COURCY: Le cultivateur dont il est question, le ministre dit
que c'est arrivé avant le 16 juin, quand son cas a-t-il
été réglé?
M. VINCENT: Je pourrais prendre des informations et ce n'est pas
venu à mon bureau. Comme l'ancien ministre le sait...
M. COURCY: Le ministre insinue que c'est avant le 16 juin.
M. VINCENT: C'est un exemple que je donne. Le sous-ministre
m'informe d'un exemple d'empoisonnement qui se serait produit. Moi, je n'en ai
pas eu connaissance. Ce n'est pas depuis le 16 juin.
M. COURCY: C'est parce que j'ai eu connaissance qu'en Abitibi,
que le ministère des Travaux publics, à un moment donné,
avait été tenu responsable de l'empoisonnement de certains
animaux et il avait payé.
M. VINCENT: Oui, oui.
M. COURCY: Dans les animaux de boucherie, est-ce que le ministre
a l'intention de garder la même politique ou s'il est question de la
changer?
M. VINCENT: Il n'y a rien de changé,
M. COURCY: Il n'y a rien de changé dans ce
domaine-là, aussi.
M. VINCENT: Il peut y avoir des changements. Nous ne sommes pas
rendus là encore. Il peut y avoir des changements mais il n'y a rien de
changé encore.
M. COURCY: Il n'y a rien de changé!
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre pourrait...
M. VINCENT: C'est la même politique.
M. COURCY: Non, mais le ministre a annoncé des
séries de toute sorte de choses. Je veux savoir où on va les
découvrir, parce que là on s'en va dans les mêmes
politiques.
M. VINCENT: D'accord! d'accord!
M. COURCY: Alors le ministre me dit: D'accord, on n'a pas
changé la politique des animaux de boucherie. Alors c'est ouvert encore
aux comtés du Bas-St-Laurent, certains comtés de
colonisation...
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: ... et le Nord-Ouest québécois. Pour les
animaux de marché et le porc?
M. VINCENT: Ces politiques n'ont pas été
changées.
M. COURCY: Ces politiques demeurent pour 67/68.
M. VINCENT: Comme il existait des politiques avant 1960 et que
vous n'avez pas eu le temps de changer pendant six ans.
M. COURCY: Et que nous avons gardées
intentionnellement,
M. VINCENT: Oui, oui.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention de les
changer?
M. VINCENT: C'est possible, ça.
M. COURCY: Oui, mais, « c'est possible », « ce
sera... »
M. VINCENT: C'est possible, mais en temps et lieu, nous
étudions.
M. COURCY: Oui, mais c'est ça. J'entends le ministre de
l'Agriculture...
M. VINCENT: Là, nous sommes à faire la
synthèse de tous les rapports que nous avions au ministère quand
nous sommes arrivés sur chacune des politiques.
M. COURCY: A un moment donné, le ministre a
déclaré, et, il le sait, qu'il aurait de grandes politiques
agricoles et, toutes ces petites politiques-là, il fallait que ça
disparaisse. C'étaient des cataplasmes de jambe de bois.
M. VINCENT: Justement là, nous sommes à faire la
synthèse.,.
M. COURCY: Alors, si ce sont des cataplasmes, je veux savoir
lequel il va enlever à un moment donné.
M. VINCENT: ... de tous ces rapports-là. Les
fonctionnaires qui ont étudié chacune de ces politiques, qui ont
fait des suggestions pour apporter des changements, et d'ailleurs l'ancien
ministre le sait, avant même qu'il ne laisse le ministère, il y
avait une étude sur certaines politiques pour voir s'il n'y aurait pas
possibilité d'en arriver avec des politiques globales.
M. COURCY: Mais où en est rendue cette étude?
M. VINCENT: L'étude en est rendue que nous prenons action
dans certains domaines, comme le drainage.
M. COURCY: Dans le drainage? Que le ministre ne dise pas qu'il
prend action dans le drainage.
M. VINCENT: Oui, oui.
M. COURCY: Il a un plan quinquennal avec les mêmes hommes,
la même machinerie, avec le même système de fonctionnement
qui existait avant.
M. VINCENT: Non, non.
M. COURCY: C'est ce qu'il m'a dit l'autre jour.
M. VINCENT: Il faut nécessairement arriver, quand nous
annonçons une politique, mettre le mécanisme en marche, faire les
améliorations nécessaires et après ça la mettre en
marche. Il sera beaucoup plus facile pour moi, dans un an, ou dans deux ans ou
dans trois ans, de démontrer...
M. COURCY: Oui, mais seulement, c'était
énormément pressant, à cause du marasme de l'agriculture
et une des priorités du ministre était une transformation
immédiate. Cela fera près d'un an, dans un mois.
M. VINCENT: Est-ce que l'ancien ministre est contre cela?
M. COURCY: ... et d'après ce que je découvre, il
n'y a encore rien eu de changé au minis- tère de l'Agriculture,
sinon que tout le monde se demande ce qu'il y a, ça ne bouge pas.
M. VINCENT: Cela ne bouge pas?
M. COURCY: Oui, et je prouverai tout à l'heure au
député de Lotbinière, quand viendra le temps, que les
déclarations qu'il a faites avant-hier sont fausses. Alors, rien de
changé dans la production de porcs?
M. GAGNON: Oui, mais si ça ne bouge pas...
M. COURCY: Ce sont les anciennes lois qui sont
appliquées?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Alors rien de changé dans cette
politique-là. Dans la politique des agneaux?
M. VINCENT: Rien de changé pour le moment.
M. COURCY: Dans la politique des transports des animaux de
boucherie, des animaux qui s'en vont sur les grands marchés?
M. VINCENT: La mesure d'assistance a été
prolongée.
M. COURCY: La même. Maintenant, rien de changé dans
l'industrie chevaline?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Rien de changé?
M. VINCENT: Nous avons encore des subventions sur les
étalons, nous avons encore des subventions sur les juments de race, nous
avons quatre ou cinq mesures d'assistance...
M. COURCY: Le ministre demande des montants...
M. VINCENT: S'il y a possibilité, nous allons en avoir
seulement une et c'est normal, je crois...
M. COURCY: Le ministre demande des montants au budget...
M. VINCENT: Oui, parce que ce sont les mêmes 80 ou 90
mesures d'assistance que nous avons.
M. COURCY: En agriculture, il n'y a rien
de changé dans les politiques officielles du ministère qui
existaient?
M. VINCENT: Non.
M. GAGNON: Cela ne bouge pas, il n'y a rien de changé!
M. LAFRANCE : Non, mais je comprends que des hommes publics
doivent être victimes quelquefois de certaines de leurs
déclarations. Vous vous souvenez, au cours de la campagne, d'avoir
entendu souvent le ministre justement déplorer ces cataplasmes qui
étaient appliqués dans le domaine de l'agriculture et puis le
ministre a laissé la population sous l'impression qu'il y avait
déjà des solutions, et qu'il allait les appliquer aussitôt
après. Alors, là il nous dit aujourd'hui qu'il est en train
d'étudier...
M. VINCENT: Non...
M. LAFRANCE: C'est l'impression que j'avais.
M. VINCENT: Non, loin de là, et je vais tout de suite
donner la preuve que cela bouge. En 1962...
M. LAFRANCE: C'est malheureux que vous ne puissiez
comprendre.
M. VINCENT: ... le chef du parti libéral annonça,
à Drummondville, au mois de novembre, qu'il y aurait une
assurance-récolte,...
M. COURCY: Oui, monsieur.
M. VINCENT: Nous l'avons étudiée depuis 1962, nous
avons fait la synthèse de tout cela...
M. COURCY: Puis la loi vient d'être
déposée.
M. VINCENT: Bien, c'est cela, la loi vient d'être
déposée.
M. COURCY: Vous devez vous apercevoir...
M. VINCENT: Nous allons éliminer avec
l'assurance-récolte toutes ces mesures d'urgence qui existaient au
ministère, lorsqu'il y avait des pertes de récoltes, des
sinistres majeurs ou mineurs. C'est un pas en avant. Nous avons parlé
tout à l'heure...
M. LAFRANCE: Ce n'est pas nouveau, c'est une mesure qui
était préconisée depuis longtemps,...
M. VINCENT: Non, mais tout de même, c'était dans le
programme des deux partis en 1960. Bon, disons que nous avons un pas de l'avant
de fait dans ce domaine-là. Quand on parle des mesures d'assistance,
nous avions encore des grains de semence. Nous avons changé cette
politique-là, radicalement. Nous avions les graines encore pour les
jardins potagers, nous avons changé cette politique-là,
radicalement.
M. LAFRANCE: Ce n'est pas cela qui va... M. COURCY: Il y avait
absolument... M. VINCENT: Non, mais tout de même... M. COURCY: ... 10,000
et 92 millions.
M. LAFRANCE: Cela, ce sont encore des graines.
M. VINCENT: Ce sont encore des graines quand même, mais
nous en avons parlé en 1960. L'ancien organisateur en chef du parti
libéral, il en a parlé en 1960, des graines de semence!
M. COURCY: Il avait raison. Est-ce que le ministre veut que nous
continuions à en parler?
M. VINCENT: Nous ne pouvons plus en parler, nous n'en n'avons
plus.
M. COURCY: Est-ce que le ministre veut que nous continuions
à en parler?
M. VINCENT: Nous pouvons en parler encore. Cette année, au
lieu d'en acheter pour $300,000, nous en vendons pour 72,000 livres. Les grains
de semence qui ont été achetés l'an passé par le
ministère à $0.36 la livre...
M. COURCY: Mais encore là, le ministre blâme ses
officiers, parce que c'est sous la recommandation des officiers du
ministère que la quantité a été établie, et
le ministre n'a changé pas même une seule ligne des
recommandations qui ont été faites par le service.
M. VINCENT: Je constate seulement un état de fait. En
Abitibi, nous avions 42,000 livres de grains de mélange B à
l'entrepôt. Cela a coûté $0.32 ou $0.36 la livre, je ne me
souviens pas, puis là nous les revendons $0.16.
M. COURCY: Alors les officiers du ministère ont mal fait
leurs prévisions, d'après le ministre?
M. VINCENT: Ce n'est pas ce que je dis, je constate ce que nous
avions en main, cet hiver.
M. COURCY: Les constatations du ministre nous amènent
devant les faits qu'il y a eu un surplus de 42,000 livres dans ce
coin-là, alors les prévisions...
M. VINCENT: Nous en avons 72,000 en surplus.
M. COURCY: ... qui ont été faites par les
employés, sans aucune influence, sans que le ministre n'intervienne
d'une façon ou d'une autre. Maintenant, M. le Président...
M. VINCENT: Maintenant, nous pouvons continuer dans les mesures
d'assistance qui peuvent être changées, tout à l'heure
l'ancien ministre a mentionné les subventions pour les chevaux, je sais
que nous avons quatre mesures d'assistance,...
M. COURCY: Qu'est-ce que c'est que...
M. VINCENT: Nous voulons en arriver à une mesure
d'assistance en ce qui concernera l'élevage du cheval.
M. COURCY: Oui, oui. Le ministre veut bien tout faire. Cela c'est
entendu, mais seulement les faits veulent que l'on continue les mêmes
politiques.
M. VINCENT: On les continue.
M. COURCY: Mais le ministre veut les mêmes politiques,
même si les faits sont là.
UNE VOIX: Est-ce que l'ancien ministre s'imagine qu'on peut tout
refaire dans l'espace de dix mois.
M. COURCY: Si vous êtes pour prendre la place du ministre,
venez en avant. Je pense que vous devez faire confiance au ministre, et moi,
j'ai assez confiance en lui pour savoir qu'il est capable de répondre
aux questions.
Est-ce que le ministre peut me dire s'il est favorable à la
tentative d'acclimater le boeuf musqué dans la province de
Québec?
M. VINCENT: A la tentative? Je suis favorable à tout ce
qui peut améliorer l'essor de l'élevage ou l'élevage en
général dans la province, en autant que c'est fait d'une
façon rationnelle, en autant que ce serait économique, en autant
qu'on pourra prouver que ceci peut devenir rentable et qu'il y a là un
facteur économique important pour nos cultivateurs ou pour nos
producteurs dans différentes régions.
M. COURCY: Est-ce que le ministère de l'Agriculture va
contribuer à cette expérience nouvelle, d'acclimatation de 24
boeufs musqués au Nouveau-Québec. Y a-t-il eu des demandes au
ministère pour y contribuer?
M. VINCENT: Oui, il y a eu des demandes. Nous avons eu des
rencontres. Vous voulez parler dans Rimouski ou dans le Nord-Ouest
québécois?
M. COURCY: Pour le boeuf musqué? M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Non, non dans le Nouveau-Québec.
M. VINCENT: Je pense que nous n'avons pas eu de demande pour
ça. Non.
M. COURCY: L'Université Laval n'a pas fait de demande?
M. VINCENT: Pas à ma connaissance.
M. COURCY: Pour tenter l'expérience dans cette partie de
la province.
M. VINCENT: Pas à ma connaissance.
M. COURCY: Maintenant, rien de changé dans la section des
animaux à fourrure? Dans les expositions?
M. VINCENT: Nous avons éliminé nos trappeurs, nous
avons éliminé nos inspecteurs de vison. Nous avions des
inspecteurs de vison qui travaillaient pour le ministère depuis 20 ans
et qui n'avaient jamais fait de rapport. Cela, c'est changé.
M. COURCY: Combien y en avait-il de ces inspecteurs?
M. VINCENT: Le nombre exact? Huit trappeurs. Il y avait quatre
techniciens qui travaillaient à temps partiel. Présentement on
est en discussion avec le syndicat.
M. COURCY: Alors le ministre dit que le groupe d'instructeurs
dans la section des animaux à fourrure depuis 20 ans n'avait jamais fait
de rapport.
M. VINCENT: Quelques-uns seulement.
M. COURCY: Des exceptions. Ce n'est pas
ce que le ministre a dit tout à l'heure. Y a-t-il quelque chose
de changé dans les expositions?
M. GAUTHIER (Roberval): M. le Président, si vous me
permettez d'intervenir. Nous avons le privilège d'intervenir par
entente.
M. COURCY: Certainement, le député de Saint-Jean
voulait parler en même temps que le ministre. Je n'entends qu'un à
la fois.
M. GAUTHIER (Roberval): Très bien. Pour cela je suis avec
vous. J'étais à dire au député, dans la
deuxième rangée, qu'il n'a pas le droit d'intervenir. Je pense
qu'avec l'acceptation du président, il pourra causer lui aussi.
M. COURCY: Certainement, il pourra poser des questions au
ministre.
M. GAUTHIER (Roberval): On pourrait agrandir la table.
M. COURCY: Parce que c'est le ministre qui dépense les
crédits. Il pourra poser des questions au ministre tant et aussi
longtemps qu'il le voudra.
M. GAUTHIER (Roberval): Je pense qu'il aurait même le droit
de répondre à...
M. COURCY: A la place du ministre, si le ministre ne veut pas
répondre, ou n'est pas capable de répondre, le
député le pourra.
M. GAUTHIER (Roberval): Même si le ministre veut
répondre, je pense...
M. COURCY: Alors il demandera au ministre ou au président,
de répondre à la place du ministre. Les expositions, (peu
m'importe qu'il me réponde), qui actuellement est en charge des
expositions?
M. VINCENT: Qui est en charge des expositions? La même
personne.
M. COURCY: Son nom?
M. VINCENT: M. Gérard Hudon.
M. COURCY: M. Gérard Hudon. Maintenant y a-t-il quelque
chose de changé dans les expositions, dans l'aide aux expositions?
M. VINCENT: Ce sont des subventions discrétionnaires que
nous donnons, et ensuite nous avons un montant réparti sur les prix, le
nom- bre de membres, mais ici, il y a des rencontres entre les autorités
fédérales et les autorités provinciales en ce qui concerne
la fusion d'expositions de comté pour que celles-ci deviennent des
expositions de disctrict.
On nous informe, ce n'est pas officiel, que le gouvernement
fédéral s'en viendrait avec un projet de loi pour encourager
l'organisation d'expositions de district, un peu sur la même base de ce
qui existait dans le passé quand, dans l'ouest du pays, on a
organisé plusieurs centres pour des expositions agricoles et qui ont
servi par la suite de centres de loisirs.
M. LAFRANCE: Il y a quelques années que ce projet est mis
d'avant et il ne semble pas aboutir.
M. VINCENT: D'après les informations confidentielles que
j'ai obtenues il semblerait que dès la présente session, le
gouvernement fédéral, le ministre de l'Agriculture d'Ottawa, a
l'intention de proposer une législation, mais ce n'est pas à moi
à annoncer sa législation.
M. LAFRANCE: Est-ce qu'entre-temps, le ministre de l'Agriculture
du Québec a à sa disposition un budget plus considérable?
Je voudrais attirer son attention. D'ailleurs je lui ai déjà
écrit à ce sujet-là, au sujet de l'association agricole du
comté de Richmond, exposition de Richmond, exposition qui est
centenaire, qui est un événement très important pour la
région. Us ont amélioré leurs bâtisses et ils ont un
déficit d'environ une trentaine de mille dollars cette année;
quel est le montant qui a été accordé?
M. VINCENT: Cette année, nous avons donné une
allocation spéciale pour la société d'agriculture de
Richmond, pour réaliser leur programme, un montant de $1,500.
M. LAFRANCE: Est-ce que le ministre ne pourrait pas faire un
effort plus considérable, reconsidérer la demande du comté
de Richmond qui est dans une situation vraiment
désespérée?
M. VINCENT: Oui, mais tout dépend. Nous recevons
présentement des demandes soit pour l'amélioration de
bâtisses, pour du pavage...
M. LAFRANCE: C'est surtout pour l'amélioration de
bâtisses, ils ont quelque chose de vraiment indécent.
M. VINCENT: Je crois que le ministère n'est plus jamais
entré dans ce domaine d'aide fi-
nancière à l'amélioration ou à la
construction de bâtisses, mais nous avons quantité de demandes. Et
ce que je fais présentement, je demande à ces gens d'attendre
cette nouvelle formule qui nous viendra, soit des prêts aux
sociétés d'agriculture par l'entremise des municipalités,
pour faire l'amélioration des bâtisses, l'organisation physique,
remboursables sur une période de X années, qui
dépendra...
M. LAFRANCE: Combien y a-t-il d'expositions dans la province?
M. VINCENT: J'ai le nombre de sociétés
d'agriculture, à peu près vingt-deux.
M. LAFRANCE: Est-ce que ce sont toutes des expositions
régionales?
M. VINCENT: Vous avez ici des classes A. Cela, c'est à
part. Ce sont pour les expositions de classe A.
M. LAFRANCE: Quel est la classification de Richmond, est-ce A ou
B?
M. VINCENT: Je n'ai pas ici la classification de Richmond, non
Richmond n'est pas classé ici. L'exposition de Richmond est une
exposition de comté, la même qui peut exister dans
Lotbinière, dans Nicolet,...
M. VAILLANCOURT: Une exposition de comté, c'est
classé B, je crois.
M. VINCENT: Non, pas nécessairement.
M. LAFRANCE: Il paraît que les députés sont
classés A et B.
M. VAILLANCOURT: Il n'y a aucun classement...
M. CLICHE: C'est normal.
M. VINCENT: Le danger qui existe, c'est que lorsque l'on demande
des subventions au ministère de l'Agriculture pour la construction de
bâtisses, du moins les demandes que j'ai reçues jusqu'ici de
plusieurs sociétés d'agriculture, pour l'exposition agricole,
c'est deux jours, trois jours ou une semaine tout au plus. Et si le
ministère de l'Agriculture devient en quelque sorte un ministère
de distribution de subventions pour la construction d'arénas,
indirectement nous allons subventionner la construction d'arénas qui
vont servir plutôt aux loisirs et ceci devrait relever d'un autre
ministère que celui de l'Agriculture.
M. LAFRANCE: Mais est-ce que ces bâtisses ne pourraient pas
être utilisées par le ministère de l'Agriculture, pour
certaines démonstrations, certaines réunions...
M. VINCENT: Pour les périodes d'exposition, je suis
parfaitement d'accord.
M. LAFRANCE: ... la vente des animaux...
M. VINCENT: Ils pourraient être utilisés, quoi?
Trois semaines par année tout au plus, une semaine pour l'exposition,
une semaine ou quelques jours pour vente d'animaux ou encore quelques jours
pour une exposition d'hiver mais je ne voudrais pas que le ministère de
l'Agriculture soit obligé de supporter une multitude de bâtisses,
pour ne s'en servir que quinze jours ou trois semaines par année.
M. LAFRANCE: Est-ce que le ministre ne pourrait pas
suggérer à ces organisations d'essayer de s'entendre avec les
municipalités, pour que ces bâtisses soient utilisées
à d'autres fins?
M. VINCENT: C'est d'ailleurs ce que j'ai suggéré
jusqu'à présent, surtout si la loi fédérale, tel
qu'on le prévoit, devient en vigueur, que les municipalités
puissent s'organiser pour construire ce complexe. Et là, nos
sociétés d'agriculture pourraient louer, comme ça se fait
à Saint-Hyacinthe, par exemple, c'est-à-dire la
Société d'agriculture de Saint-Hyacinthe, et se servir des
bâtisses pour une période déterminée, à tous
les ans. Nos sociétés d'agriculture pourraient louer, pour une
période déterminée, à tous les ans, les
bâtisses et payer tant. Là, nous serions prêts à
aider financièrement la société d'agriculture pour une
location d'une semaine par année. Là, nous serions
disposés à le faire, mais non pas supporter ou faire supporter
par nos sociétés d'agriculture tout ce complexe pour une
période d'un an et être administré indirectement par le
ministère de l'Agriculture. Il y a un travail à faire de ce
côté et, d'ailleurs, nous avons des demandes présentement
dans Huntingdon. Nous avons des demandes dans le comté de Berthier. Nous
avons des demandes même dans ma propre région, où l'on veut
former quatre sociétés d'agriculture, les fusionner pour en faire
une seule société de district pour la tenue d'une exposition.
M. VAILLANCOURT: C'est comme à Sherbrooke.
M. VINCENT: C'est la même chose à Sherbrooke. Nous
avons l'exemple, le plus bel exem-
ple, nous l'avons à Saint-Hyacinthe. Et nous leur donnons une
subventionannuellede$10,000.
M. FRASER: Les bâtisses pour les animaux ne servent pas
à autre chose.
M. VINCENT: A Saint-Hyacinthe; $10,000 de subvention du
ministère de l'Agriculture, et on organise, le soir de l'ouverture de
l'expo, à Saint-Hyacinthe, un immense bingo. Le maire de Saint-Hyacinthe
me disait que l'an dernier le bingo a rapporté $9,000 dès le
premier soir. C'est le seul endroit où c'est permis un bingo.
M. LAFRANCE: Si je comprends bien, le ministre favorise le
fusionnement des expositions, à l'heure actuelle.
M. VINCENT: Mais nous allons avoir des politiques pour permettre
justement ce fusionnement, sans l'obliger, si les sociétés
d'agriculture veulent se grouper pour organiser une exposition de district. On
veut avoir une politique...
M. LAFRANCE: On comprendra les sacrifices que ça demande
de la part de certaines de ces organisations qui sont déjà
centenaires, comme le cas de Richmond, par exemple.
M. VINCENT: Mais il faudra, quand même, que ces
sociétés soient libres d'accéder à cette fusion. Et
aussitôt que nous pourrons obtenir les détails précis de la
nouvelle politique fédérale... D'ailleurs, M. Mercier est
allé à Ottawa une couple de fois, pas seulement pour ça
mais pour rencontrer le sous-ministre de l'Agriculture au
fédéral, pour voir les idées du ministère. Les
rapports que j'ai reçus du Dr Mercier sont confidentiels. Il semble
qu'on est en voie d'en arriver à une politique assez rationnelle en ce
qui concerne les expositions.
M. LAFRANCE: Cela va aussi vite qu'à Québec!
M. VINCENT: Bien, nous les attendons. Mais quand même, dans
les expositions, vous avez ici, Argenteuil, Agricultural Society, Lachute. Nous
leur donnons une subvention annuelle de $7,000. C'est-à-dire la
subvention de 66/67. Arthabaska, société d'agriculture du
comté; $8,000, classe A.
M. FRASER: C'est ce que vous avez pour Ormstown.
M. VINCENT: A Châteauguay, il y avait $7,000; Montmagny, la
société d'agriculture du comté; $8,000. Ici, vous avez
l'Exposition provinciale de Québec: $37,000.
M. LAFRANCE: C'est discrétionnaire, ce n'est pas
basé sur aucun barème.
M. VINCENT: Bien, c'est-à-dire, discrétionnaire,
oui, c'est discrétionnaire, mais quand même, on se sert de normes.
Même si c'est discrétionnaire, même si c'est laissé
à la discrétion du ministre, il y a quand même des normes
qui sont suivies.
M. BROWN; What are the units of your norms?
M. VINCENT: There is a committee in the Department. They study
all the implications and after that, they are making the recommendations to the
Minister, inside the budget.
M. BROWN: What are the major items that are considered in the
norms?
M. VINCENT; Well, they have to consider the prices which are given to
the Expo, for the exhibition there, and the total number of persons who are
going to the exhibition and have subjects to the Expo, and the value of the
herds...
M. BROWN; The value of the members also?
M. VINCENT: Well, I think so. If they are serious, yes.
M. BROWN: Yes. Is this taking into consideration as a major item,
exhibits? Exhibits.
M. VINCENT: Ah! oui. D'ailleurs ici je remarque 65/66, 66/67 et
dans les prévisions pour 67/68, il n'y a pas de changement du tout. Les
trois ans sont à peu près semblables excepté pour
l'exposition de Québec où il y a une augmentation de $2,000.
M. BROWN: This would still be with Mr. Hudon.
M. VINCENT: M. Hudon, oui.
M. BROWN: Who would his assistants be?
M. VINCENT: M. Hudon est chef de section. Au-dessus de lui, c'est
M. Labrecque et au-dessus de M. Labrecque, c'est M. Bissonnette et au-dessus de
M. Bissonnette, c'est M. La-lande.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, est-ce que M. le
ministre pourrait me dire quelle subvention a reçu, en 66/67, la
Société d'agriculture du comté de Stanstead?
M. VINCENT: Stanstead? Vous avez une subvention spéciale
de $1,500 pour payer les prix d'exposition. Alors la Société
d'agriculture est obligée de nous fournir sa liste de prix et suivant
cette liste de prix, il est possible au comité de recommander une
subvention spéciale de $1,500, versée l'année
précédente.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'elle reçoit une autre
subvention?
M. VINCENT: Oui, il y a autre chose à part ça pour
les membres. Il y a des subventions versées aux sociétés
d'agriculture, en vertu d'implications légales. Premièrement,
pour les premiers 200 membres: $4 par membres moins 12%; à partir de 200
membres: $2 par membre. Excusez, je répète. Pour les premiers 200
membres: $4 par membre moins 12%.
M. VAILLANCOURT: Les premiers 200 membres, c'est $4.
M. VINCENT: $4 moins 12%, ce qui voudrait dire 200 membres
à $4, $800 moins 12%.
M. LAFRANCE: De quelle taxe s'agit-il? M. VINCENT: La taxe
fédérale de 12%.
M. COURCY: Vous vous lancez dans la politique qui existait. Pour
quelle raison les 12%?
M. VINCENT: Maintenant à partir de 200 membres, $2 par
membre. Vous avez une société d'agriculture...
M. VAILLANCOURT: 200 membres et plus, c'est $2.
M. VINCENT: C'est $2. Vous avez une société
d'agriculture de 400 membres. Vous donnez une subvention de $800 moins 12% plus
$2 pour chacun des membres excédant 200. Deuxièmement, lorsqu'il
n'y a qu'une société d'agriculture dans un comté, la
subvention maximum ne peut dépasser $900 annuellement pour le nombre de
membres et, troisièmement, lorsqu'il y a plus d'une
société d'agriculture dans un comté, chacune d'elles peut
recevoir au maximum $600. Supposons le comté de Nicolet; nous avons deux
société s d'agriculture et le maximum possible, c'est $600 par
société nonobstant le nombre de membres. Mais s'il n'y a qu'une
société d'agriculture, le maximum est de $900 tout en se servant
de ces normes.
M. VAILLANCOURT: Mais dans Stanstead, est-ce qu'ils
reçoivent le maximum?
M. VINCENT: Bien, il faudrait voir le nombre de membres. Je n'ai
pas le nombre de membres pour Stanstead.
M. VAILLANCOURT: Quel est le montant prévu pour 67/68?
M. VINCENT: Il n'y a pas de montant prévu. Pour ces
expositions-là, le comité va faire des recommandations. Ils le
font généralement au mois de...
M. COURCY: Il y a certainement un montant prévu.
M. VINCENT: Non, il y a un montant global de prévu.
M. COURCY: Parce que vous avez augmenté le budget.
M. VINCENT: Oui, il y a un montant global de prévu, mais
la division se fait quand les programmes arrivent.
M. VAILLANCOURT: La répartition n'est pas faite
encore.
M. VINCENT: Non, la répartition n'est pas faite.
M. COURCY: Maintenant, quelle est la pensée...
M. FRASER: En octobre ou novembre de l'an passé, ça
été fait.
M. VAILLANCOURT: Cela, c'est pour 66/67.
M. VINCENT: Tout dépend des expositions. Vous avez, par
exemple, certaines régions où l'exposition, comme à
Lachute, a lieu plus à bonne heure, mais c'est une exposition A quand
même. Vous avez d'autres comtés, comme Nicolet, où cela a
lieu au mois d'août. Cela commence au mois de mai et ça se termine
au mois de novembre. Mais le comité prépare
généralement ses suggestions aussitôt qu'il reçoit
les programmes. Il se base un peu sur les sommes versées l'an
passé.
II doit travailler à l'intérieur d'un budget de $165,000,
incluant toutes les expositions. Le ministère travaille à
l'intérieur de ce budget-là. Alors le budget de $165,000 est le
même depuis quatre ou cinq ans.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, est-ce que le ministre a
l'intention de changer la politique de 200 membres, que les $4 soient
augmentés à $5 ou à $6.
M. VINCENT! C'est la loi des sociétés d'agriculture, la
subvention de $4, de $2, c'est dans la loi.
M. VAILLANCOURT: Des implications légales.
M. VINCENT: Des implications légales. Dans la loi, ce sont
des implications légales et c'est là que nous arrivons avec des
subventions spéciales, comme j'ai mentionné tout à
l'heure, j'ai une liste ici, Richmond $1,500, chez vous, $1,500.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre a l'intention d'amender
la loi?
M. VINCENT: Tant et aussi longtemps que nous ne saurons pas
exactement qu'elle sera la forme d'aide par les prêts ou subventions, pas
subventions ce seront surtout des prêts du gouvernement
fédéral aux municipalités. Là nous avons une
série de suggestions qui nous ont été faites, des
suggestions qui sont réellement, à mon sens, acceptables, pour
encourager justement la tenue d'expositions, un peu comme le
député de Richmond le disait tout à l'heure, afin que ceux
qui veulent se fusionner soient capables de le faire avec une aide du
ministère et aussi...
M. VAILLANCOURT: Mais vous voulez dire se fusionner dans un
comté, là où il y a deux expositions?
M. VINCENT: Oui, vous avez deux, trois ou quatre comtés
qui peuvent, ensemble, comme Saint-Hyacinthe... J'ai l'exemple de
Saint-Hyacinthe, une exposition de district. A Saint-Hyacinthe, vous avez, je
crois, six sociétés d'agriculture qui se sont fusionnées,
pour la tenue annuelle d'une grande exposition.
M. VAILLANCOURT: Oui, mais chaque comté a son orgueil
d'avoir sa propre exposition. Comme dans la région des Cantons de l'Est,
nous avons Sherbrooke qui a une exposition régionale...
M. VINCENT: Mais il faut tenir compte aussi...
M. VAILLANCOURT: ... et puis Standstead a son exposition de
comté, Brome en a une je crois.
M. BROWN: La meilleure du Canada!
M. VAILLANCOURT: Ensuite de ça, Richmond en a une, Compton
en a une, une à Cookshire. Et puis je dois vous dire que les
bâtisses de l'exposition du comté de Standstead commencent
à être un peu vieilles, elles auraient besoin de
réparations et puis nous n'avons pas les moyens de les améliorer,
nous essayons par tous les moyens possibles de faire des souscriptions, d'avoir
des subventions plus généreuses de la part du gouvernement
provincial, et la subvention discrétionnaire qui nous vient est de
$1,500. J'ai fait des demandes à plusieurs reprises pour essayer d'avoir
des subventions plus élevées, afin de pouvoir améliorer
les bâtisses, nous en avons faites, mais il y en a beaucoup à
faire. Il arrive assez souvent que si l'on s'adonne à avoir quelques
jours de pluie, les gens sont dans la boue, il faudrait nécessairement
paver ou faire transporter du gravier, mais nous n'avons pas les moyens de le
faire.
M. VINCENT: Je crois bien que le député de
Stanstead mentionne que chaque comté a son orgueil d'avoir sa propre
exposition, ce n'est pas là que le problème se pose, je crois
bien que la bonne volonté nous l'avons dans tous les comtés pour
la tenue d'une exposition annuelle.
Là où le problème se pose, c'est chez les
éleveurs. Les éleveurs aujourd'hui qui ont des troupeaux de
qualité, même des animaux qui valent $500, $600, $800, $1,000,
$1,200...
M. VAILLANCOURT: On les a chez nous.
M. VINCENT: ... veulent aller les exposer sur des terrains
où il y a là des bâtisses, des facilités. Et quand
on parle de bâtisses, d'étables, ce n'est pas la même chose
que ce que l'on pouvait avoir il y a 10, 15 ou 20 ans, où le producteur
arrivait avec son troupeau, presque à la belle étoile, et pouvait
exposer pendant deux jours, trois jours. Aujourd'hui, les producteurs
n'acceptent plus ça, les éleveurs n'acceptent plus ça.
Quand on parle de changer les bâtisses, bien, construction d'une
étable pour loger des animaux d'expositions, c'est $15,000, $20,000 et
$30,000. C'est le minimum, ça. Et si on parle de porcheries, c'est la
même chose. Si on parle de poulaillers, c'est la même chose.
Là où les producteurs se frappent à un mur de pierre,
c'est qu'ils savent très bien que cela va servir seulement
quelques jours par année, ces étables ou ces
établissements-là. Et les producteurs sont de plus en plus
conscients, ou nous demandent de plus en plus d'en arriver à avoir des
expositions de district où ils pourront avoir toutes ces
facilités, même une aréna, où ils pourront à
l'occasion de pluie avoir la parade et en même temps recevoir de
meilleurs prix pour leurs sujets et cela deviendra plus intéressant pour
eux d'aller exposer.
Maintenant, nous avons envisagé aussi une autre
possibilité pour aider nos petites expositions.
Je vous donne simplement une idée que j'ai émise à
M. Labrecque. J'en ai discuté avec lui. Est-ce que ça sera
possible de réaliser ce plan? J'ai constaté qu'à certains
endroits il était possible de louer de grandes tentes. Et nous voulons
faire cette expérience; c'est-à-dire, conseiller les
sociétés d'agriculture, comme celles du comté de Nicolet
de s'aboucher avec une qui fait la location de ces grandes tentes. Le
coût serait de $500 ou $600? C'est beaucoup moins dispendieux que de
bâtir une aréna pour servir deux ou trois jours par année.
Est-ce que ça sera possible de le faire?
M. VAILLANCOURT: Cela sera peut-être une solution
temporaire.
M. VINCENT: Bien cette idée m'est venue quand j'ai vu un
grand cirque, où l'on montait une tente pour servir deux ou trois jours
et donner ainsi satisfaction. Est-ce que ça ne pourrait pas donner
satisfaction dans nos expositions locales? Peut-être.
M. LE PRESIDENT: S'il y avait moyen nous laisserions nos
expositions pour aller nous exposer à la table. S'il vous plaît,
il est une heure dix.
M. VINCENT: Ma montre est arrêtée, M. le
Président.
M. LAFRANCE: Dans Stanstead il y a une autre raison, c'est que
là, ils tiennent certaines assemblées politiques. Aussi c'est
pour ça que le député insiste pour aller à la
table.
M. VAILLANCOURT; On n'en tient plus depuis quelques années parce
que la bâtisse n'est pas adéquate.
M. LE PRESIDENT: Nous ajournerions à trois heures.
M. VINCENT: C'est pour ça que le député a
été élu?
M. LE PRESIDENT: Trois heures. On peut laisser l'ouvrage ici.
Reprise de la séance à 3 h 9 p.m.
M. DEMERS (président du comité des crédits):
Alors, messieurs, nous reprenons. Nous sommes encore au chapitre des
subventions à l'article 12.
M. LAFRANCE: Est-ce que nous reprenons à partir du
début?
M. LE PRESIDENT: Non, nous reprenons ce qui avait
été arrêté.
M. LAFRANCE: En tout cas, si vous voulez...
M. LE PRESIDENT: Nous allons faire venir les spécialistes
qui sont dans l'autre chambre là-bas. Le député
d'Abitibi-Ouest a une question à poser.
M. COURCY: Hier, j'ai posé une question au ministre de
l'Agriculture demandant si il y a eu des changements dans la politique
d'amélioration des fermes pour les bulldozers?
Le ministre m'avait répondu qu'il n'y a eu aucun changement dans
la politique d'amélioration des fermes.
M. VINCENT: Non. J'ai dit qu'il y avait eu quelques changements
sauf les plans de ferme, limite de 30 heures dépassés, des permis
au lieu des contrats. Plus précisément quelle est la
question?
M. COURCY: La question est qu'aujourd'hui, je reçois une
lettre et je veux savoir si tel est le cas. Un colon m'écrit en me
disant: Cette année nous serons dans l'obligation de payer $4 l'heure
avant que les travaux s'exécutent, pendant que les...
M. VINCENT: Pas avant que les travaux soient
exécutés.
M. COURCY: ... pendant que, avant le 16 juin et avant cette
année je crois, nous retenions sur la prime le montant chargé
à l'individu. Est-ce que c'est vrai qu'il y a eu ce changement?
M. VINCENT: Oui, il y a eu un changement. C'est qu'autrefois on
retenait, sur les primes payées aux colons, le montant alloué ou
encore les montants dus pour les heures de travaux mécanisés et
exécutés. Ce que nous allons faire, nous allons payer les primes
au complet et le colon ou le cultivateur en question paiera ses travaux
mécanisés, lui, pour éviter des complications
administratives. L'auditeur vient de compléter ses comptes recevables.
Il y a
$1,800,000 de comptes recevables que nous sommes obligés de
percevoir et il faut prendre des procédures.
M. COURCY: Sur les primes, percevoir sur les primes, parce qu'il
s'agit des avances sur les primes.
M. VINCENT: Ah oui! il y a des travaux qui sont faits et pour
lesquels nous ne pouvons pas donner de prime. A ce moment-là il faut
faire la perception. C'est une précision administrative pour
éviter tout cet ennui.
M. COURCY: C'est dire, alors, qu'il y a ce changement, que ceux
qui demeurent...
M. VINCENT: Oui, un changement administratif.
M. COURCY: ... sur des lots non patentés seront dans
l'obligation de payer avant que les travaux soient finis...
M. VINCENT: Comme ils étaient dans l'obligation de
payer.
M. COURCY: ... payer directement au lieu d'attendre d'avoir des
retenues sur les primes.
M. VINCENT: C'est ça! Au lieu de faire les retenues sur
primes, nous allons verser les primes au complet et le colon va payer au
complet ses travaux mécanisés.
M. COURCY: Non. C'est l'inverse. Le colon paiera ses $4
l'heure...
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: ... et par la suite, à l'automne ou à
l'hiver, le paiement des primes au complet sera fait s'il ne reste pas d'argent
en suspens, dû, pour les années antérieures.
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: C'est ça? Alors c'est un gros changement pour
les colons.
M. VINCENT: C'est un changement administratif pour assurer
l'efficacité administrative.
M. COURCY: Pour le ministère, c'est un changement qui
peut-être va amener des améliorations au point de vue
administratif, mais cependant, pour le colon qui est dans l'obligation de payer
avant de faire faire des travaux...
M. VINCENT: $4 l'heure. M. COURCY: $4 l'heure. M. VINCENT:
Oui.
M. COURCY: Maintenant, celui-là, s'il n'a pas l'argent en
main il sera éliminé cette année ou il sera dans
l'obligation d'emprunter à une banque ou à une caisse afin de
pouvoir payer l'entrepreneur et attendre le remboursement des primes qui
viennent durant l'hiver. Est-ce bien ça?
M. VINCENT: S'il est dans cette obligation-là, oui.
M. COURCY: Alors c'est un changement qui n'aide certainement pas
les bons colons qui n'ont pas l'argent en main pour avancer dans
l'amélioration de leur fonds de terre.
M. VINCENT: Est-ce que le député d'Abitibi-Ouest
est contre ce changement-là?
M. COURCY: Le député d'Abitibi-Ouest n'a pas
à se prononcer maintenant, parce qu'il s'était prononcé le
député...
M. VINCENT: Non, mais est-ce qu'il est contre ce
changement-là?
M. COURCY: ... quand il était ministre de l'Agriculture et
c'est, aujourd'hui, le ministre de l'Agriculture qui porte la
responsabilité de l'administration de se prononcer.
M. VINCENT: C'est ça. Et aussi, il doit voir à
l'efficacité administrative du ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation...
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: ... parce que nous avons là $1,800,000 de
comptes recevables qu'il est très difficile de percevoir, le
député d'Abitibi-Ouest le sait, et l'auditeur de la province nous
demande de...
M. COURCY: Quel moyen le ministre a-t-il l'intention de prendre
pour collecter ces montants qui sont dus?
M. LE SOUS-MINISTRE: A peu près 75% du montant acquis est
irrécupérable à cause... Vingt ans.
M. VINCENT: Cela date de combien d'années?
M. LE SOUS-MINISTRE: Une trentaine d'années, ce qui veut
dire qu'il y a des lots qui sont même retournés aux Terres et
Forêts. Il est évident que s'il y avait des crédits... Par
exemple, si les lots sont retournés aux Terres et Forêts,
automatiquement, le crédit d'organisation qui apparaissait, va servir
d'annulation à ça.
M. COURCY: Alors il n'y a pas de problèmes, pour
l'année 67/68, sur les lots qui sont retournés aux Terres et
Forêts, parce qu'il n'y aura pas d'heures d'amélioration de
faites. Il n'y aura pas de problèmes pour ça. Ceux-là qui
aujourd'hui demeurent sur des lots de colonisation et qui n'ont pas les sommes
sur le pouce, ne seront pas capables de faire exécuter des travaux
d'amélioration de ferme.
M. VINCENT: S'ils n'ont pas d'argent, ils sont exactement dans la
même situation que tous les autres qui font faire des travaux
mécanisés à travers la province.
M. COURCY: Alors, c'est un changement.
M. VINCENT: C'est un changement administratif qui, je crois,
s'imposait pour la bonne administration du ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation.
M. COURCY: Est-ce que le ministre prétend que ça va
aider le développement de l'agriculture dans les territoires de
colonisation, comme l'Abitibi?
M. VINCENT: Bien là, écoutez, c'est une injustice.
Quand on a $1,800,000 de comptes en suspens, ça veut dire qu'il y en a
quelques-uns qui ne pairont pas du tout et que d'autres ont payé. Donc
il y a une injustice qu'il faut nécessairement corriger pour placer tout
le monde sur le même pied.
M. COURCY: Est-ce que ceux qui n'ont pas payé, comme le
prétend le ministre, sont responsables de ce non-paiement, puisque
l'inspecteur de colonisation devait limiter les heures d'amélioration de
ferme sur chacun des lots, et si le cultivateur est parti ou si celui
plutôt qui occupait un lot sous billet de location est parti, est-ce que
ces montants ont été effacés ou le seront?
M. VINCENT: Bien, là je pourrais poser la question
à l'ancien ministre, parce que c'est tout ce qui s'est fait avant. Il
n'est plus question de ça, maintenant.
M. COURCY: Oui, mais dans ce cas-là, je pourrais
répondre comme le ministre. Je pourrais retourner à l'ancien
ministre, M. Jos-D. Bégin...
M. VINCENT: Mais oui, c'est justement ça que nous voulons
corriger.
M. COURCY: ... et lui demander ce qu'il a l'intention de faire.
Mais il est disparu, moi, je suis là aujourd'hui comme
député d'Abitibi-Ouest, dans un comté de colonisation, et
c'est le ministre qui doit nous répondre.
M. VINCENT: Pour l'administration passée?
M. COURCY: Non, pour l'administration actuelle.
M. VINCENT: Non, non, l'administration actuelle. Il n'y en aura
plus de ces problèmes-là.
M. COURCY: Le ministre m'a dit hier qu'il n'y avait rien de
changé. Là, il me dit il y a ce montant-là, c'est vrai. Le
député a raison, parce qu' il y a eu un changement.
M. VINCENT: Administratif.
M. COURCY: On va leur charger $4 l'heure.
M. VINCENT: Administratif, nous l'avons chargé quand
même $4 l'heure.
M. COURCY: Retenues sur primes, au lieu d'être
comptant.
M. VINCENT: Question administrative. M. COURCY: L'argent sur le
pouce.
M. VINCENT: Alors, question administrative.
M. COURCY: Alors, les cultivateurs qui n'auront pas l'argent sur
le pouce, ceux qui demeurent dans des régions patentées...
M. VINCENT: ... vont être exactement sur le même pied
que tous les autres producteurs, tous les autres cultivateurs, toutes les
autres personnes de la province qui font faire des travaux
mécanisés...
M. COURCY: Alors...
M. VINCENT: ... et pour lesquels nous contribuons à $8 ou
$9 l'heure...
M. COURCY: Est-ce le ministre, qui est en même temps le
ministre de l'Agriculture et de la Colonisation...
M. VINCENT: Il a un problème aujourd'hui devant lui, qui
dépend, non pas de lui mais des autres administrations.
M. COURCY: ... ne traite pas différemment le colon et le
cultivateur? Ne traite pas différemment celui qui est établi
depuis cinq ans, dix ans, depuis quinze ans, sur une terre à comparer
à celui qui est là depuis des générations. Il veut
qu'il soit traité sur le même pied et suivant le même
principe. Ceux qui font de la terre et qui sont des cultivateurs, n'ont pas de
prime de terre, n'ont pas de prime de labours, n'ont pas de subvention de
construction de maison, n'ont pas de subvention de construction de grange.
Alors suivant le même principe exposé par le ministre, il devrait
aussi, si c'est une injustice, en leur faisant la faveur d'avoir des retenues
sur prime, c'est aussi une injustice...
M. VINCENT: Non, non, je n'ai pas dit que c'était une
injustice.
M. COURCY: ... en leur donnant des subventions de construction de
maison.
M. VINCENT: Il y a des subventions spéciales pour les
personnes qui vivent dans les centres de colonisation.
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Il y a des subventions spéciales qui sont
versées à ces colons. Mais au point de vue administratif...
M. COURCY: Oui, oui.
M. VINCENT: ... au point de vue administratif, l'ancien
député ou le député d'Abitibi-Ouest le mentionne
lui-même que c'est un problème qui existait avant même qu'il
ne soit là. C'est un problème dont j'ai hérité. Et
l'auditeur de la province nous demande, et l'auditeur de la province est
responsable devant le parlement et non pas devant le gouvernement, l'auditeur
de la province nous oblige à prendre des mesures, afin que ne se
perpétue pas ce problème qui existe présentement et qui
totalise une somme de $1,800,000.
M. COURCY: Alors si...
M. VINCENT: Donc il faut en arriver dans l'administration, avec
certaines mesures qui vont nous permettre de voir à ce que ces
choses-là ne se produisent plus. Donc, nous allons payer au complet les
primes aux colons, sans retenues, et tous ceux qui voudront faire des travaux
mécanisés dans ces centres de colonisation, n'ont pas de limite
d'heures, ont un crédit spécial, un crédit aux colons,
jusqu'à une concurrence de $1,000, par la caisse populaire, et servant
à l'acquisition, à l'amélioration et à
l'agrandissement des fermes à un taux d'intérêt de 4%, ils
pourront faire faire leurs travaux mécanisés et le gouvernement
va aider de ce côté-là, ce qui n'existe pas dans d'autres
régions.
M. COURCY: Mais le ministre est au courant que cette loi existe
depuis 15 ans.
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Cette loi est là, mais le ministère de
la Colonisation avait donné cet avantage aux colons de faire faire leurs
travaux avec retenues sur les primes. Le ministre me dit que c'est l'auditeur
de la province qui nous oblige...
M. VINCENT: Qui nous demande, qui nous oblige de prendre action,
parce qu'il y a là un montant de $1,800,000 que nous n'avons pas
récupéré.
M. COURCY: Et qu'à l'avenir, il devra exiger les $4
l'heure.
M. VINCENT: L'auditeur ne nous oblige pas, ne nous dit pas
d'obliger le colon à payer $4 l'heure; il ne nous demande pas ça,
mais nous dit de prendre action en ce qui concerne ce montant de $1,800,000
pour que cela ne se répète plus.
M. COURCY: Comme d'ailleurs nous l'avions fait pour le drainage
des terres. Les $200 dûs par les conseils de comté ou les conseils
municipaux.
M. VINCENT: Eh oui! Là vous avez un exemple où
l'ancien gouvernement a pénalisé des comtés, pendant des
années, parce que ces comtés-là n'avaient pas payé
leur contribution au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation,
mais l'ancien gouvernement a fait ceci parce qu'il était dans
l'obligation de le faire en vue de percevoir ces comptes-là.
M. COURCY: Alors, si le...
M. VINCENT: Mais est-ce que nous nous allons pénaliser
tous ces colons ou tous ces centres de colonisation, parce qu'il y a une dette
de $1,800,000, en leur disant: Il n'y aura à l'avenir aucuns travaux
d'amélioration de ferme. Ce serait trop draconien, ce ne serait pas une
solution. Nous avons cru qu'à partir de cette année, à
l'avenir, les primes seraient payées au complet et que les personnes
intéressés à faire faire des travaux
mécanisés paient leurs $4 l'heure et profitent des avantages
qu'ils ont déjà, soit un emprunt de $1,000 par le crédit
aux colons, remboursable à 4% d'intérêt.
M. COURCY: Cela c'a toujours existé, mais c'est dire en
quelques mots que l'avantage qui avait été donné aux
colons disparaît en 67/68, parce qu'il n'y aura plus de retenues sur les
primes. Alors je ne puis répondre à celui qui m'a écrit.
Je puis lui répondre: C'est vrai. A l'avenir...
M. VINCENT: La retenue sur les primes disparaît.
M. COURCY: ... il n'y a plus de retenue, vous serez obligé
de payer comptant et aller emprunter, si vous n'avez pas l'argent.
M. VINCENT: C'est ça.
M. GAGNON: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Oui, monsieur.
M. GAGNON: Voici, au sujet du problème qui se discute, je
dois dire que 80% des colons sont en faveur de cette mesure. Primo, ce sont eux
qui vont débourser la part au lieu de demander au ministère de le
faire par une retenue sur la prime. A ce moment-là, ils ont la certitude
que, dans bien des cas, cela va régler les problèmes dans
l'efficacité du travail.
M. COURCY: M. le Président, pour répondre au
député...
M. LE PRESIDENT: Je crois qu'il y a primo et secondo.
M. GAGNON: Je vais continuer.
M. COURCY: Non, mais je peux répondre.
M. LE PRESIDENT: C'est parce que je voudrais qu'il y ait un peu
d'ordre. Prenez une note s'il vous plaît, vous répondrez à
l'honorable député de Gaspé-Nord.
M. GAGNON: Alors dans l'efficacité du travail.
Deuxièmement, il est entendu que c'est une créance payable et
cela n'empêche pas les colons, comme n'importe qui, lorsqu'il a une
créance payable, de payer sa créance dans X temps, dans une
semaine, quinze jours, trois semaines. Et lorsque l'on regarde le cultivateur,
il peut arriver qu'un cultivateur et cela arrive très souvent, qu'il est
cultivateur depuis un an, deux ans, trois ans et qu'il y a un colon qui est
là depuis dix ans, quinze ans, vingt ans. Mais tout de même on lui
donne le nom de colon, cela permet d'avoir des avantages que j'approuve. Mais
il reste que c'est un cultivateur également. Un cultivateur peut faire
le défrichement de sa terre, un cultivateur est appelé à
des obligations, exactement comme un colon. Mais le colon tire plus d'avantages
au point de vue gouvernemental parce qu'il est allé dans un endroit, il
a défriché, et à ce moment-là, le gouvernement a
prévu des dispositions spéciales.
Mais dans l'application de la mesure actuellement, il reste que c'est
une bonne chose pour le colon et administrative ment un casse-tête de
moins dans le ministère.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Ouest.
M. COURCY: Alors, M. le Président, le député
de Gaspé-Nord vient de dire que 80% des colons sont en faveur et
étaient en faveur de payer comptant. Qui les empêchait de le
faire? Ils avaient la possibilité de le faire et ne l'ont jamais fait ou
pratiquement jamais fait. Si 80% étaient en faveur, pourquoi ne
l'ont-ils pas fait?
M. GAGNON: Ils suivaient la coutume établie. M. COURCY: De
payer comptant.
M. GAGNON: Ils suivaient la coutume établie. Ils disaient:
Le ministère va le percevoir.
M. COURCY: S'ils le voulaient, ils n'avaient qu'à le
faire, à payer leurs $4 à l'entrepreneur. Le problème
était réglé. Ils n'en avaient pas.
M. GAGNON: Je comprends qu'à ce moment-là...
M. COURCY: Mais si il y aun montant c'est parce qu'ils n'ont pas
payé, justement.
M. GAGNON: D'accord, mais précisément,
un certain nombre pouvaient peut-être penser
bénéficier d'un avantage gratuit et ceux qui ne payaient pas, en
somme, peut-être croyaient-ils qu'ils bénéficiaient d'un
avantage gratuit, alors que ce n'était pas gratuit...
M. COURCY: Il y a les retenues sur la prime.
M. GAGNON: Oui, je sais.
M. COURCY: Si vous faites une acre de terre, notre cultivateur,
notre colon peut bénéficier d'un montant de $60 de prime et de
$50 de crédit d'organisation, cela fait $110 l'acre. Alors s'il fait
faire sa terre avec de la machinerie, cela peut lui coûter$65,$701'acre;
alors, il a de l'argent pour les retenues sur les primes.
Il y a le cas de ceux qui sont disparus mais seulement leur argent est
là aux livres,...
M. GAGNON: Et, M. le député d'Abitibi...
M. COURCY: ... et on a dû, depuis un an, un an et demi
prendre les crédits d'organisation pour payer les retards de ceux qui en
avaient. Est-ce que le ministre...
M. VINCENT: Et ce qui arrivait, M. le Président, et le
député d'Abitibi-Ouest et tous les membres du comité vont
certainement être d'accord avec moi, ce qui arrivait c'est qu'un
entrepreneur pouvait s'amener chez un colon lui dire: Mon cher, je vais faire
des heures de travaux mécanisés, 50 heures, 60 heures, 100 heures
ou même plus. Cela ne te coûte absolument rien. Le ministère
va me payer; on va retenir sur tes primes, à la fin de l'année,
le montant d'argent que tu me dois. Et si le colon partait de son lot
l'année suivante, on restait avec les comptes.
M. COURCY: Je crois, M. le Président, que le ministre se
trompe. Encore une fois ce que le ministre a dit n'est pas exact parce que, sur
les lots non patentés, il y avait une limite d'heures de retenue sur la
prime et le surplus devait être payé comptant si vous vouliez
avoir plus que vingt heures de travaux par ferme et il peut se le faire
confirmer par son sous-ministre.
M. LE PRESIDENT: Sur les lots non patentés.
M. COURCY: Sur les lots non patentés, il y avait un
maximum d'heures pour lesquelles il pouvait y avoir retenue sur prime, et le
surplus, il était dans l'obligation de payer comptant ses $4
l'heure.
M. LE PRESIDENT: Sur les lots patentés, il n'y avait pas
de limites.
M. COURCY: Automatiquement, dès la première heure,
il payait comptant.
M. LE PRESIDENT: Le sous-ministre va répondre pour le
ministre.
M. LE SOUS-MINISTRE: Voici ce qu'il faut expliquer dans tout
cela. Supposons un entrepreneur qui se présente chez un colon et qui
dit: D'accord je vais faire les travaux, les vingt heures qui te sont
nécessaires, que tu veux avoir sans charge. Parce qu'il ne peut y avoir
un inspecteur partout. Dans bien des cas (c'est là que se situent les
comptes recevables de $1,800,000 ou à peu près) les travaux qui
se faisaient n'étaient pas des travaux où on pouvait
subventionner comme un chemin, par exemple, pour aller bûcher du bois, ou
encore un autre travail qui ne correspondait pas à une première
mise en valeur. Alors il arrivait que le ministère restait avec des
comptes recevables parce que le service des primes ne pouvait pas payer, mais
dans tous les cas l'entrepreneur, lui, était payé.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut me dire si, au sujet des
travaux faits en creusant des étangs pour la conservation de l'eau, qui
servent aussi, advenant un feu, le cultivateur peut-il profiter des heures
d'amélioration de ferme pour faire faire ces travaux-là?
M. VINCENT: Non, nous avons une mesure d'assistance
spéciale pour les étangs de ferme.
M. COURCY: Alors cela a été abandonné.
M. VINCENT: Et les travaux mécanisés, je pense que
cela n'existe pas. Il y a une mesure d'assistance spéciale pour
l'aménagement d'étangs de ferme; pour les heures de travaux
mécanisés, la question était: est-ce que les heures...
M. COURCY: Est-ce que cela existe encore? Avant que nous ayons
cette politique des étangs de ferme, le cultivateur pouvait profiter
d'heures d'amélioration de ferme pour se faire un étang. Je me
demande si cette politique, qui a été enlevée, est
revenue.
M. VINCENT: Non. Les travaux agricoles interdits avec la mesure
d'assistance pour la division des travaux mécanisés, travaux
agricoles interdits, et étangs de fermes.
M. COURCY: Depuis que la nouvelle politique a été
établie, il y a deux ans.
M. VINCENT: C'est cela, oui.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions sur les subventions?
M. BROWN: Yes.
M. LE PRESIDENT: Mr. Brown.
M. BROWN: On mink who is in charge of the current branch of this
in the Government now?
M. VINCENT: C'est un M. Poliquin.
M. BROWN: How many are associated with him on that?
M. VINCENT: Quatre techniciens qui travaillent avec lui.
M. BROWN: Who are they?
M. VINCENT: C'est très difficile à dire, nous avons
2,400 employés au ministère.
M. BROWN: Oh, I can check that.
M. VINCENT: Il y a un nommé Tessier, un nommé
Paquin, les autres, je ne les ai pas.
M. BROWN: For the first time, since mink has become a farm item
in the province of Quebec, there has been quite a recession in prices for furs.
The mink breeders of the Brome county particularly, and in the Eastern
Townships, would like to know what type of help they could expect from the
Government, if this continues?
M. VINCENT: It is only technical assistance they can get from the
Department, and in other case they may have help from the Department for buying
the medical commodities or medical assistance. There is the only help they can
get and I think, in the Province of Quebec, right now, the members of the
Association are only one hundred or one hundred and twenty-five and many of
this people, not farmers, somebody in cities or villages which are doing that
on a side line base.
M. BROWN: Well, this possibily might be true of some situations
in the Province. But it is not true in the county of Brome. There is not one
absentee mink rancher in the county.
Moreover, the start of the mink industry was from a Brome county man, by
the name of Carl McClay who experimented in this and due to the fact that they
have considerable holdings in various counties in the Province of Quebec, but
particularly in the county of Brome, they feel that, generally speaking, they
are discrimated against by the policies of the Government. They say this;
« If there is a farmer in Brome county who is a milk farmer or a beef
farmer or a pig farmer, he receives some types of inducement. Secondly, even as
to sales tax, if the mink farmer goes to buy his material...
M. VINCENT: You have the same thing in the case of poultry
people.
M. BROWN: Well, that is true and the beekeepers, and they ask the
same question too, if they are farmers why should they pay taxes when their
neighbour is not? But particularly this year because, as I say, there is a
reduction in the prices of pelts. Now, we have as Canadians quite a reputation
to maintain in world's market for mink and the mink breeders, some of them who
do not belong to this Association, would like to know what type of the
futuristic approach there might be under this Government.
M. VINCENT: What would be the suggestions of the members?
M. BROWN: Well, I am not the Minister of Agriculture.
M. VINCENT; No, no but we need all the suggestions.
M. BROWN: Yes, but I am not the Minister of Agriculture,
and...
M. VINCENT: I know that the member has been working in that field
for years, I am just consulting him.
M. FRASER: Give him some ideas.
M. BROWN: Oh! Yes, I will be very, very pleased indeed to
suggest...
M. VINCENT: You give me some good ideas on the insemination. We
can go on that, too.
M. BROWN: Oh! yes.
M. VINCENT: It is the role of the members of committees to give
suggestions.
M. BROWN: Oh! I see. It is always wise of anybody in any
situation to always receive the ideas of the persons who are in charge of the
affair before they give suggestions.
M. VINCENT: I would like to know what we should do in that
case.
M. BROWN: Well, I would like to know what the Minister's approach
to it would be just...
M. VINCENT: First of all, is it a division or something in the
Department of Agriculture to promote agriculture in the province?
M. BROWN: Absolutely. If it is under the Department of
Agriculture. Naturally, it must be something that is important to agriculture
or those people in their best moves over the last twenty years that include
both parties.
M. VINCENT: Well, everything was in the Department of
Agriculture.
M. BROWN: That includes both parties. Well, this is because
agriculture...
M. VINCENT: That system was under the Department of Agriculture
twenty years ago?
M. BROWN: This is because agriculture is a most important thing
in the Dominion of Canada and in the Province of Quebec even.
M. VINCENT: But is this item directly under Agriculture?
M. BROWN: In my opinion, yes, it should be and is.
M. VINCENT: It is under the Department right now.
M. BROWN: Yes, and I think it should be under the Department and
more than that, anything that is included under the Department of
Agriculture.
M. VINCENT: Should we give subsidies?
M. BROWN: Exclude them from the tax at least.
M. VINCENT: This is the Department of Revenue.
M. BROWN: If other farmers are protected by...
M. VINCENT: But are they farmers?
M. BROWN: Absolutely, they are farmers.
M. VINCENT: All of them.
M. BROWN: Certainly. The ones that I know of, yes.
M. VINCENT: But I have met doctors who have shares in some
companies under this job of minks?
M. BROWN: Oh! Well, this may be true but there is nothing wrong
with a dual personality. It is just merely broadens the approach to life. But,
at the same time, there are no doctors that have private companies in Brome
county.
M. VINCENT: Well, it might be true.
M. BROWN: There are maybe doctors who also hold a degree but
their major approach to this situation at this time is in their mink ranchers.
But the largest mink ranchers in Brome county are not secondary figures, they
are people making a living from mink and this is the only way they have of
making a living. For instance, we have to mention a few. We have Donald
Cousins, Bolton Center, who have been in the mink ranching business for the
last thirty-five years. You have Richard Tuel, Bolton Pass, being in the mink
business for the last thirty years. And this is his sole way of earning a
living.
There are many others in the county. I don't want to mention all of
them, but it is worth bringing to the attention of the Minister, I feel, and
the Ministry, because these people, in part, in the past, maybe due to the fact
that they have not publicized themselves too much, have not been really under
the umbrella of the Department in the way that they should be.
And now where we are competing in world markets for mink business, it
means good many dollars that come into the Province of Quebec. That employs
people in the Province of Quebec. That is a self-employment with many people,
and therefore there is no reason in the world why these special farmers who, in
fact, are diversifying the farmer situation in the province should not receive
some type of help, the same as other farmers in the province. And if you do a
study of the other situation, you will find that there is not too many ups and
downs in the price of mink pelts.
But, presently, this past year, there has been a drop off that has not
been recorded for many
years. Therefore there should be a comprehensive approach to the
situation.
M. VINCENT: En réponse au député de Brome,
voici la raison pour laquelle je lui demandais tout à l'heure s'il avait
des suggestions à faire en ce qui concerne l'élevage du vison au
Québec. C'est que, très récemment, j'ai demandé un
rapport sur toute la situation de l'élevage du vison dans la province.
Le sous-ministre m'informe que le rapport est arrivé hier ou avant-hier.
Je n'ai pas eu le temps de le lire mais il est allé demander à
son officier d'administration de le lui faire parvenir ici. Maintenant, avec ce
rapport, nous allons connaître exactement la situation. J'ai
demandé le nombre d'éleveurs de visons dans la province, quelle
était l'importance de l'industrie. Et ensuite, pour envisager aussi
cette possibilité où le BAEQ nous recommandait d'avoir une ferme
type ou norme d'élevage de visons dans le territoire de la
Gaspésie, pour absorber les surplus de poisson. Avant d'aller dans une
ferme type ou une ferme norme, il fallait nécessairement savoir
exactement ce que nous étions à faire au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation et, par la suite, je crois bien que
là, j'aurai besoin justement des suggestions qui nous viendraient de
députés comme le député de Brome, qui connaît
le problème. Il en a dans son comté. Il a été
adjoint parlementaire au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation pendant six ans. Je crois bien que cela vaudrait la peine d'avoir
toutes ces suggestions-là pour en arriver à une politique aussi
réaliste que possible dans ce domaine, s'il y a possibilité de
faire quelque chose.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, on m'informe que, lorsque nous
étudierons l'article où l'on traite de l'ARDA, il y a un chapitre
qui traite du vison. Peut-être que, dans le temps, vous aurez pu prendre
connaissance de votre rapport.
M. VINCENT: Du vison.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous avez de la difficulté
à me comprendre, M. le député de Richmond? Ordinairement,
je parle pour être compris. J'articulerai davantage. Vous, vous preniez
ça pour une « vision ». J'ai plus de vision que
ça.
Aux subventions, avez-vous d'autres questions?
M. BROWN: Oh yes!
M. LE PRESIDENT: Yes, Sir!
M. BROWN: There is another matter that we discussed in part last
year, but didn't work on too much, that many farmers have approached me in the
last year and a half on, and these are two things. One is a law protecting
farmers who buy machinery. In the Western Provinces, there are certain
obligations in the law dealing with the farmers buying machinery and the
guarantees that machine salers and dealers have to live up to. The time between
when they have bought the machine and the guarantee has lapsed that breakages
in major machines have to be replaced by law. It is most difficult for a farmer
who is working longer hours on his farm and, if he is farming to-day, he has to
work long hours, the same as he always did, to take steps to make some
companies, not all companies, but some companies, live up to the obligations
they have for this machinery. Now there is a good comprehensive law in Alberta.
I understand, although I have not read it, there is also the law in some of the
other Prairie Provinces.
M. VINCENT: And there is a Commission right now from the Federal
Government which is studying all the implications of prices of machinery, sales
of parts, everything like that. And I think the Commission asked all the
organizations to submit briefs and even if they have to ask the companies to go
to this commission and to answer some questions.
M. FRASER: They are there investigating the high prices of farm
machinery.
M. VINCENT: Yes, the prices of machinery, parts, all the aspects
which are included in the sales or manipulation of machinery. This is a factor
you raised in there which is very important, I admit that.
M. BROWN: The fact of the matter is that the farmer buys a
machine and it is on his property, and naturally, with the amount of money
available, he has not paid the large down payment on it. So, therefore, he has
a great balance left. Some machine companies if insure machines totally until
it is paid for, which is a fine thing, other companies do not.
But when the farmer is caught, we'll say that he wants to harvest his
oats or he wants to do his hay, and all of a sudden, there is a breakage. He
phones up the dealer: I'm sitting with ten tons of hay or twenty tons on the
ground, can you help me out? On a new machine well, it's surprising how fast
they do to disappear in some cases. And this is a hardship on the farmer
that he shouldn't have to take. And I think that we could have a proper
legislation to help all of them.
Now the other thing is this. In machine parts, a farmer may buy a
machine and this is a type of machine that possibly might be in for a year or
two, or three years, and all of a sudden, the company breaks down and there is
no replacement parts for the machine in the future. The farmer is in the
position of having invested as much money as he possibly can afford, and, at
the same time, he has no recourse at all to see that type of machine keeps up
running because he cannot get parts for it.
And the third thing is this. It seems to me that it might be possible
for the Government to experiment where the portable garage, a garage on wheels,
small truck, in part subsidized by the government as an experiment in a couple
of counties, to find out if a unit such as this would be a value to the farmer.
In other words, the farmer's machine breaks down in the field. He calls up the
agronome. The agronome sends the portable machine in, to the field on the spot,
welds the breakage or supplies materials there that are impossible for the
farmer to supply, and the farmer is on his way again where, if it is conversed,
he has to go to the dealer in town sometimes twelve and fourteen miles. That
means one day, two days, and sometimes three days, in the middle of his
harvest, he is tied up.
It seems to me that, between our universities and some of our counties,
with agressive organizations in farm form, and the Union of Catholic
Cultivators, it seems that it might be feasible, and I am sure that the farmers
would appreciate it very much, if there could be this type of service tried
out. I'm sure that it wouldn't be a great expense to the Government, that it
would be of immense value to the farmer.
M. VINCENT: This is a good suggestion, and I think that the best
thing would be for me to tell the member that the suggestion will be taken into
consideration, because we want to extend in the Department of Agriculture
services we are giving espacially on machineries. We have somebody right now
looking over that, but we had from the Royal Commission some papers which were
very well made and presented to the Royal Commission of Agriculture, and I
think they will submit to the Department some recommendations which might open
a new area in that field. Which is very important, because if you just look
back in the past for the last three of four years, the Farm Loan in Quebec
here, under the special legislation, made loans for $88 millions for the last
three or four years, and out of this, $67 or $68 millions were loans to
machineries. So this is very important, this special question you are raising
there, and I think we should do something in the Department, and we have Mr
Hoggan right now working on that but this is not complete, we should go
further, and I think we should take into account the suggestion you are
making.
M. BROWN: Under the same heading here, what is the Minister's
reaction or what are you thinking towards a labour pool to substitute for
farmers, so that at one time or an other if they are stick or they want a
vacation, or if they feel that they wish to take a couple of days off, they
won't be tied to their farm 365 days of the year.
M. VINCENT; L'idée est très bonne mais jusqu'à quel
point pourrions-nous la réaliser, c'est un tout autre aspect. Nous avons
présentement au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation,
une personne qui s'occupe de la main-d'oeuvre agricole, qui voit à
répondre à ceux qui désirent avoir des travailleurs.
M. BROWN: Avoir des agronomes qui seraient capables de remplacer
les cultivateurs pour une semaine et une autre.
M. VINCENT: Well, well.
M. LAFRANCE: Vous ne connaissez pas les agronomes.
M. LE PRESIDENT: Pas pour une semaine, certain.
M. VINCENT: Ce serait assez difficile avec l'avènement du
syndicalisme à 32 heures et demie par semaine.
M. COURCY: Le député de Lotbinière...
M. LAFRANCE: C'est une profession, l'agronomie.
M. COURCY: Le député de Lotbinière est parti
pour là, pour remplacer quelqu'un.
UNE VOIX: Ah oui!
M. BROWN: Il est un vrai député, lui.
M. VINCENT: He is remplacing the Minister. So many visitors right
now.
M. LAFRANCE: M. Brown, est-ce que vous
connaissez des gouvernements qui ont pu organiser, mettre sur pied un
organisme comme celui-là? Il me semble que c'est peut-être assez
difficile à réaliser, c'est intéressant.
M. BROWN: In our meetings between the Quebec-Vermont committee,
we had last year for the first time. They are thinking in terms of this in the
New England States. We have done some thought in Brome county on it and a
little study, nothing that is concrete to that extent, but I think that we are
going to try an experiment, a bit of an experiment this fall. We have a
community school in Knowlton for Brome county. We in the past have given all
kinds of courses, weaving, civics and almost everything but farming.
Now we have found in the last five years that there are some fairly
worthwhile people from the city who have retired at the age of 60 and 65, who
feel that there is no place for them in industry today, that they are washed
up, and they were formerly fairly active people. And we had hoped that possibly
that might be an idea to try in several of our community schools of the
Province of Quebec, classes in Agriculture, whereby these people who are very
worthwhile people, might be able to act as a substitute for a certain number of
farmers in the area. So that they would not be tied up too much over the year's
time,...
M. VINCENT: Otherwise, something organized like the Office
overload.
M. BROWN: Well, yes, but as you know... M. VINCENT: A bit like
the...
M. BROWN: ... the age of people retired is continually
decreasing. And more and more people are feeling: Well, we are not wanted
anymore, we do not have a place in the community. And these are capable people.
And it just might work out possibly I merely throw this to the committee
to see what you think about it - ...
M. VINCENT: Not necessarily under the government or under the
Department of Agriculture.
M. BROWN: Oh! no.
M. VINCENT: It might be organized just like the Office
overload,...
M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: It might be farm overload or...
M. BROWN: But it might be a wonderful thing on the part of the
Governement to help too on the matter with the « agronomes », with
your extension staff to keep in contact with it and to may we suggest it
but the idea we did have was that we would allocate, we will say, one
man to a couple of farms and during his off periods, they usually have cars,
men that are retired, they could drive up and get acquainted with the farmer
and with the cattle. With our modern milking machines to-day, it is a different
story that it used to be, and possibly this might open an avenue to help the
farmer, because he is the last one left in our society to-day who is working
seven days a week, fifty-two weeks of the year and he has no chance of feeling
that he can take time off as the rest of his fellow citizens are and at the
same time it would mean a little rise in income to some of those people who
wished to have something to do, and I merely throw this out as a
suggestion.
M. COURCY: Je crois, M. le Président, qu'au
ministère de l'Agriculture, il existe une division de la main-d'oeuvre
agricole.
M. VINCENT: Oui, oui. M. Turcotte.
M. COURCY: Et si le ministre voulait tenter l'expérience
de donner suite à la suggestion que vient de faire M. Brown.
M. VINCENT: Oui, mais voici...
M. COURCY: Je pense que sa division de la main-d'oeuvre agricole
pourrait rendre ces services à la classe agricole. Parce qu'elle les
rend, en fin de compte, dans des périodes d'un mois, de deux mois, soit
pour la betterave à sucre ou différentes cultures, telles que les
pommes. Alors, dans ce domaine, je pense bien que la division de la
main-d'oeuvre agricole, si elle étudiait de près cette question,
pourrait certes rendre ces services.
M. VINCENT: Vous avez aussi l'UCC, qui a organisé, il y a
quelques années, des services à peu près analogues, mais
dans des domaines bien spécifiques. Si un cultivateur subit un sinistre,
par l'incendie, chaque membre de l'UCC de la même paroisse donne une
journée ou une demi-journée de son temps...
M. COURCY: Oui, mais cela, c'est encore...
M. VINCENT: Oui, mais tout de même, c'est
institutionnalisé, au lieu d'être réglé par la bonne
volonté des membres. Le service que le député de Brome
suggère peut être organisé dans certaines régions
par des groupes, par des associations de producteurs ou de cultivateurs, mais
de là...
M. COURCY: Est-ce que la division de la main-d'oeuvre
agricole...
M. VINCENT: ... il faut quand même soumettre la
question...
M. LAFRANCE: That might be studied by the Minister.
M. VINCENT: C'est peut-être une chose que nous pouvons
étudier, parce que le député de Brome a eu l'occasion de
l'étudier pendant six ans, on va terminer l'étude...
M. LAFRANCE: Vous êtes fort sur vos études.
M. VINCENT: Non, le député de Brome le mentionne
que cela l'intéresse, il l'a probablement étudié pendant
six ans...
M. COURCY: Non, c'est cela.
M. VINCENT: Non, mais comme le dit le député
d'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: Vous êtes certain qu'il n'était pas
malade.
M. LE PRESIDENT: Non.
M. VINCENT: Ici, j'ai les renseignements qu'on me demandait tout
à l'heure concernant la section des animaux à fourrure. La
section des animaux à fourrure est rattachée à la division
des productions animales du ministère. Il y a quatre employés
techniciens et un agronome en charge. Les activités, ce sont
l'orientation de la production, la gestion des fermes, la préparation de
formules alimentaires équilibrées, les examens microscopiques du
sperme, la préparation de plans de construction, l'aide à la
tenue de livres, les démonstrations sur les méthodes de
préparation des peaux, les études comparatives du rendement, les
enquêtes sur les fermes, la classification des peaux de fourrure,
l'évaluation, la préparation des programmes de croisement,
l'organisation de journées éducatives, la collaboration
étroite avec l'association nationale des éleveurs de visons du
Canada, la vulgarisation des informations. Comme subvention, le
ministère accorde une subvention annuelle de $1,000 pour la tenue d'une
exposition provinciale de visons vivants. Comme mesures d'assistance, nous
avons la vaccination préventive contre certaines maladies et la loi de
l'amélioration des fermes. Cette loi est administrée par l'Office
du crédit agricole du ministère. Les éleveurs d'animaux
à fourrure peuvent difficilement, dans le moment, devenir admissibles
à l'obtention de ces prêts, à moyen terme, parce que les
règlements pour cette classe d'agriculteurs n'ont pas encore
été déterminés.
M. BROWN: But no financial assistance on a loan way, or no type
of guarantee that if the botton drops out of the market, the Government will do
anything?
M. VINCENT: Non, ce ne sera dans aucune demande.
M. COURCY: Est-ce que c'est l'intention du ministre d'amender la
loi d'amélioration des fermes pour les rendre éligibles, les
éleveurs de visons comme les éleveurs de volailles?
M. VINCENT: Je ne sais pas si c'est possible de le faire.
M. COURCY: Il y a possibilité.
M. VINCENT: Il y a possibilité, mais est-ce que c'est
pratique, est-ce que de façon pratique, on peut le faire? Je sais que,
sur le plan fédéral, quand nous avions amendé la loi
fédérale, nous avons eu beaucoup de difficultés à
ajuster les prêts pour porcheries, construction de porcheries,
construction de poulaillers; il faut toujours s'en tenir à certaines
normes visant par leur...
M. COURCY: Pendant que nous sommes au domaine du vison, nous n'y
retournerons pas, si le ministre le veut. Pour ma part, je suis prêt,
à l'article ARDA, vous pourriez régler cette question
immédiatement. Est-ce que le ministre peut me dire s'il a reçu le
rapport de l'étude qui avait été commencée il y a
deux ans sur l'expérience pratique de l'élevage du vison dans la
Gaspésie?
M. VINCENT: Il y a eu une expérience poursuivie avec
ARDA-BEAQ sur l'élevage des visons dans la Gaspésie. Cela, c'est
en 1965, si je ne me trompe.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a eu un rapport?
M. VINCENT: Les opinions sont partagées, il y a du pour,
du contre. Dans le territoire pilote, il est question que nous ayons une ferme,
au moins une ferme-norme pour l'élevage du vison, afin d'établir
des normes, tenant compte du résidu de poisson dans ces
régions.
M. COURCY: Alors, on ne peut pas dire que l'expérience
entreprise a été heureuse.
M. VINCENT: Non, nonl L'expérience, jusqu'à un
certain point, a été favorable. D'autres points plus ou moins,
mais on peut dire quand même que l'expérience a apporté des
résultats, a été favorable...
M. COURCY: Favorable?...
M. VINCENT: Pour d'autres points, plus ou moins. Mais on peut
dire quand même que l'expérience a apporté des
résultats qui peuvent nous permettre aujourd'hui d'envisager dans notre
future convention avec le fédéral pour le territoire pilote, de
suggérer même l'établissement d'une ferme-norme.
M. COURCY: Alors, le ministre a l'intention de faire la
suggestion...
M. VINCENT: Oui, oui.
M. COURCY: Est-ce que ce serait une ferme du gouvernement ou si
ce serait une subvention à l'organisation d'une ferme?
M. VINCENT: Mon opinion personnelle, c'est que ces fermes ne
devraient pas devenir des fermes qui appartiennent au gouvernement ou encore
des fermes qui recevraient beaucoup de subventions du gouvernement, parce
qu'à mon sens, nous pourrions détruire l'intérêt que
les autres producteurs ou les autres cultivateurs pourraient avoir de venir
à peu près dans le même genre de fermes. Si, par exemple,
nous installons dans un territoire donné tant de fermes-normes ou tant
de fermes-types, si les autres producteurs autour, nous disent; Eh bien,
d'accord, ils ont très bien réussi, parce qu'il y a là
beaucoup de subventions du gouvernement, ces cultivateurs nous diront; Ce n'est
pas possible pour nous de le faire. Mais si, d'un autre côté, ces
fermes sont des fermes privées sur lesquelles nous pouvons travailler
avec un bon système de comptabilité, de l'aide technique, et
démontrer aux autres cultivateurs ou aux autres producteurs qu'il est
possible pour eux de faire la même chose, ça va porter
réellement fruit.
M. LE PRESIDENT: Bisons.
M. VINCENT: Il serait peut-être intéressant de dire
que notre section des animaux à fourrure a préparé un
exibit sur l'élevage des bisons du Québec, lequel exibit est
présenté au Pavillon du Québec à l'Exposition
universelle 67 à Montréal. C'était en préparation
au mois d'avril.
M. COURCY: Maintenant, est-ce qu'il y aurait possibilité
que le ministre me fasse parvenir copie du rapport des expériences
faites sur le bison dans la Gaspésie?
M. VINCENT: Les expériences faites en 1965? Si c'est
confidentiel, je vais le lui faire parvenir, puis il respectera le
caractère confidentiel. Je ne le sais pas, cela me fera plaisir de le
lui faire parvenir.
M. COURCY: Dans un autre domaine, M. le Président, un
montant de $900,000 a été voté par un mandat
spécial pour aider aux pomicul-teurs. Sur ce mandat, a été
payé... Par qui les expertises ont-elles été faites?
M. VINCENT: Les expertises ont été faites par les
agronomes, les techniciens là-bas. Il s'agit des mêmes bases...
Nous avons payé $900,398.35. Il y a donc eu un dépassement de
$398.35. C'est dire que l'expertise a été faite de façon
presque exacte.
M. COURCY: Oui, oui. Une autre question, dans un autre domaine,
où nous avons laissé la discussion en plan ce matin. Face aux
déclarations de l'Union catholique des cultivateurs à l'endroit
des cercles agricoles et les sociétés d'agriculture, quelle est
l'attitude du ministre?
M. VINCENT; Face aux déclarations de l'Union catholique des
cultivateurs?
M. COURCY: A l'endroit des sociétés
d'agriculture?
M. VINCENT: Les cercles agricoles? Est-ce que l'honorable
député pourrait me donner la subtance des
déclarations?
M. COURCY: Que l'UCC, un moment donné, voit d'un mauvais
oeil...
M. VINCENT: C'est récent, ça?
M. COURCY; ... le maintien et l'aide par le gouvernement...
M. VINCENT; Je n'ai pas lu ça récemment.
M. COURCY: ... des sociétés d'agriculture et des
cercles agricoles. Ces déclarations sont faites pratiquement tous les
ans et à certains congrès, assez dernièrement.
M. VINCENT; Je n'ai pas lu ces déclarations.
M. COURCY: Alors le ministre de l'Agriculture a-t-il l'intention
de maintenir les cercles agricoles, les sociétés
d'agriculture?
M. VINCENT: Les sociétés d'agriculture, comme on
l'expliquait tout à l'heure, ont encore des subventions...
M. COURCY: Et les cercles agricoles?
M. VINCENT: Oui, il n'y a rien de changé dans ce
domaine-là.
M. COURCY: Maintenant, M. le Président, c'est dans cet
article que nous arrivons au lait industriel. Après les récentes
déclarations du ministre fédéral de l'Agriculture, M.
Green, à l'effet qu'il ne changerait pas son attitude au sujet du
paiement du subside fédéral à la production de
l'industriel.
Après avoir battu la motion apportée en Chambre à
Ottawa par les oppositionnistes, le ministre est certainement au courant que
les $5 réclamés pour l'industriel par les cultivateurs de la
province de Québec ne sera pas atteint...
M. VINCENT: $7.10
M. COURCY: Est-ce que devant ces attitudes du gouvernement
fédéral le ministre de l'Agriculture a l'intention de revenir sur
sa décision et de redonner aux cultivateurs les 35 cents les cent livres
pour la production du lait d'hiver et de 7 1/2 cents pour la production du lait
d'été?
M. VINCENT: M. le Président, sur cette question des
subventions provinciales à la production laitière, je crois bien
qu'il serait important de situer exactement la question. D'abord en juillet
dernier, au tout début de mon arrivée au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, il existait une subvention spéciale
aux producteurs de lait industriel de 5 cents la livre de gras,
l'été, et de 10 cents la livre de gras l'hi- ver pour un montant
annuel d'environ $8,500,000. Cette subvention avait été
donnée par le gouvernement provincial jusqu'au jour où la
nouvelle politique laitière canadienne deviendra en vigueur ou que les
régies provinciales et nationale des produits laitiers seront
établies.
Donc en juillet, août, septembre, il fallait prévoir tel
qu'annoncé que la commission canadienne du lait serait formée et
qu'elle commencerait à opérer au début de l'année.
Nous avions à faire face à ceci: est-ce que nous allons continuer
la politique établie ou la politique qui devait se suivre et laisser
tomber complètement le montant de $8,500,000 sans discussion avec les
autorités fédérales malgré des rencontres de
plusieurs mois? Avec l'Ontario nous nous sommes donc rendu auprès du
gouvernement fédéral et nous avons dit: Pour ce qui est de la
province de Québec, nous avons l'assurance que le montant de $8,500,000
au cours des trois prochaines années pour former un total de $25
millions serait conservé pour améliorer toute l'industrie
laitière dans la province. En retour nous avons demandé au
gouvernement fédéral de compenser par un subside additionnel de
$0.25 les cent livres, si les provinces se retiraient complètement du
champ des subventions directes aux producteurs mais en octobre, après
plusieurs démarches, plusieurs consultations, le ministre
fédéral de l'Agriculture a accepté de nous garantir un
montant additionnel de $0.25 les cent livres à condition que les
provinces sortent complètement du champ des subventions directes aux
producteurs laitiers. Nous savons que la subvention de 5 cents la livre de gras
et de 10 cents la livre de gras pour un maximum de 5,300 livres de gras donnait
à peu près 21 cents ou 21 cents 1/2 de subvention. Le ministre
fédéral de l'Agriculture a annoncé sa politique le 22 mars
1967. et il a spécifié dans sa déclaration à la
Chambre des Communes; « J'ajoute que ce programme de soutien tient compte
de l'entente que j'ai conclue avec les ministres de l'Agriculture des deux plus
importantes provinces laitières, l'Ontario et le Québec, au terme
de laquelle le prix de soutien fédéral qui doit entrer en vigueur
le 1er avril sera augmenté de l'équivalent de 25 cent les cents
livres de lait, à condition que les provinces renoncent à
subventionner directement le lait industriel et la crème, sauf dans des
circonstances locales exceptionnelles. »
C'est donc dire, M. le Président, que nous avons obtenu à
ce moment-là du gouvernement fédéral l'assurance d'une
subvention additionnelle de $0.25 les cent livres qui peut représenter
plus de$10 millions par année seulement pour la province de
Québec et nous avons obtenu aussi
l'assurance du cabinet de la province de nous conserver le montant de
$25 millions pour les trois prochaines années, afin de revaloriser
complètement l'industrie laitière dans la province de
Québec, qui nécessite, de notre part, une action assez
énergique pour les trois, quatre ou cinq prochaines années et
l'honorable député d'Abitibi-Ouest sait exactement ce que je veux
mentionner au point de vue de la qualité du lait, au point de vue aussi
de l'amélioration de nos usines, qui d'ailleurs avait été
commencée dans le territoire-pilote du Bas-Saint-Laurent en 1965, qui
doit se répercuter dans toute la province; car, dans ce
domaine-là, nous devons l'avouer, nous sommes quelque peu en retard. Le
travail est seulement commencé, mais il va falloir l'intensifier, afin
d'en arriver, d'ici quelques années, à être sur un pied,
non seulement d'égalité, mais supérieur aux autres
provinces dans le domaine de la transformation du lait industriel.
C'est donc dire que si nous considérons l'entente avec le
gouvernement fédéral, si nous considérons que le
gouvernement fédéral donne l'équivalent de $0.25 les cent
livres de lait à condition que les provinces renoncent à
subventionner directement le lait industriel et la crème, sauf
naturellement dans des cas de circonstances locales exceptionnelles que nous
avons l'intention de toucher par une prochaine législation, et si nous
considérons aussi que le but ou l'objectif poursuivi par la Commission
canadienne du lait, c'est de travailler en étroite collaboration avec
les régies provinciales pour en arriver à un organisme qui va
assurer toute cette liaison, cette coordination dans l'industrie
laitière, il est absolument nécessaire que le gouvernement du
Québec ou que le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
du Québec, comme c'était d'ailleurs, je crois, l'opinion
exprimée par l'ancien ministre, que le gouvernement du Québec,
qui a donné temporairement une subvention, laquelle subvention, je
l'avoue, et je l'ai dit dans le temps, a certainement contribué à
activer ou encore à provoquer la création de cette Commission
nationale de l'industrie laitière, bien, avec toutes ces
considérations, je crois qu'il serait très sage que nous
puissions prendre la situation en main, organiser nos marchés, organiser
nos usines, voir à l'amélioration de la qualité du lait,
et voir aussi à la mise en marché de notre industrie
laitière dans la province de Québec avec ce budget spécial
et aussi une autre législation qui viendra dans quelque temps s'ajouter
aux législations déjà existantes.
M. COURCY: Alors, M. le Président, le ministre, en un mot,
dit non aux subsides provinciaux à la livre de gras demandés par
l'Union catholique des cultivateurs en janvier 1967. Au congrès
général, l'UCC demandait de porter le subside versé sur la
livre de gras à $0.20 durant l'hiver et à $0.10 durant
l'été.
M. VINCENT: Ce qui veut dire $0.70 les cent livres l'hiver et
$0.35 l'été.
M. COURCY: De porter le maximum auquel le producteur avait droit,
qui était de 6,500 livres, je crois...
M. VINCENT: 5,300.
M. COURCY: ... 5,300 à 10,000 livres de gras; d'appliquer
ce subside au surplus des producteurs de lait nature, de verser ce subside tant
et aussi longtemps que le gouvernement fédéral n'appliquerait pas
une politique laitière suffisante pour les producteurs. Depuis environ
trois mois, les cultivateurs disent que la politique du gouvernement
fédéral est insuffisante...
M. VINCENT: Surtout à cause des quotas.
M. COURCY: Et une autre raison incitait l'UCC à revenir
sur le sujet, c'est que, disait-elle, nous croyons avoir constaté un
recul du gouvernement provincial lors de l'entente intervenue entre les
ministères de l'Agriculture du Québec, de l'Ontario et du Canada
sur la politique laitière 67/68. Et elle continuait: « Nous devons
vous signaler que quelques-unes des résolutions adoptées par
notre dernier congrès général vont à l'encontre de
l'attitude prise par le ministre de l'Agriculture et de la Colonisation lors de
l'entente tripartite intervenue entre les ministères de l'Agriculture du
Québec, de l'Ontario et du Canada au mois de juillet 1966 à
propos de la politique laitière 67/68. »
Je tiens à dire, M. le Président, que lors de la
dernière rencontre de l'exécutif de la Province où
l'exécutif était présent, il y avait eu une promesse faite
à l'Union catholique des cultivateurs du maintien du subside provincial
à cause du coût de production...
M. VINCENT: Quelle dernière réunion de
l'exécutif avec l'Union catholique des cultivateurs? Sous l'ancien
gouvernement?
M. COURCY: L'ancien gouvernement. L'exécutif sur lequel je
siégeais.
M. VINCENT: En quelle année?
M. COURCY: En 1966, à l'hiver, lors de la
présentation du mémoire de l'UCC. A ce moment-là, nous
avions considéré le coût de production plus
élevé dans la province de Québec que dans la province
d'Ontario.
M. VINCENT: Oui, c'est d'ailleurs...
M. COURCY: A cause des rendements inférieurs de nos sols,
à cause de nos troupeaux qui donnaient un rendement moyen plus faible,
à cause de nos transports, le gouvernement provincial avait
accepté de maintenir le subside provincial à la production de
lait industriel. Maintenant, aujourd'hui le ministre dit non aux demandes de
l'UCC qui ont paru dans le mémoire de janvier 1967.
M. VINCENTî Aujourd'hui, ce que nous...
M. COURCY: Mémoire remis au gouvernement et à
l'Opposition déclarant: « Si au fédéral vous
augmentez votre subside fédéral, nous, nous retirons pendant que
nos coûts de production sont plus élevés dans Québec
que dans l'Ontario ». L'Ontario n'a pas de problèmes sur ce
côté-là. Elle a eu un problème quand les
cultivateurs du Québec ont retiré le subside. Aujourd'hui ils
n'en ont plus de problèmes parce qu'ils sont sur le même pied,
mais les cultivateurs du Québec, producteurs de lait industriel,
retirent un revenu net inférieur de $0.25 à $0.30 et $0.35 les
100 livres de moins que les cultivateurs de l'Ontario.
M. VINCENT: Quelles en sont les raisons?
M. COURCY: Climat plus rigoureux, le sol qui a un rendement
inférieur...
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a d'autres raisons?
M. COURCY: Troupeaux qui ne donnent pas les rendements moyens
égaux à ceux d'Ontario actuellement. Peut-être que...
M. VINCENT: Mais est-ce que ce sont les subsides qui vont
augmenter le rendement des troupeaux?
M. COURCY: Les subsides vont aider les cultivateurs à
mieux vivre sur leurs fermes. Le subside à la production qui est
payé directement aux cultivateurs et producteurs aide certainement
ceux-ci s'ils reçoivent $100, $200, $300, $500 par année de plus
par subside à la production. Cela les aide certainement à avoir
un mieux-être pour eux et leur famille. Alors, je maintiens, M. le
Président, surtout à cause de la dernière réponse
catégorique du gouvernement fédéral, que ce dernier
subside devrait être payé aux cultivateurs du Québec,
producteurs de lait industriel à cause des raisons que j'ai
mentionnées tout à l'heure. Maintenant le ministre me dit: Nous
allons prendre cet argent pour le transporter dans un autre domaine.
M. VINCENT: Dans le même domaine.
M. COURCY: Pas en subsides à la production.
M. VINCENT: Pas en subsides directs mais...
M. COURCY: Mais dans le domaine de la transformation des usines
laitières.
M. VINCENT: Et paiement d'appoint aussi.
M. COURCY: Ce qui, M. le Président, était
commencé...
M. VINCENT: Dans une région.
M. COURCY: Dans une région pilote.
M. VINCENT: C'est ça. Que nous devons étendre dans
toute la province.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut me dire sur quelle base il
continue la concentration des usines laitières? Est-ce qu'il prend le
rapport du BAEQ? Est-ce qu'il prend le rapport qu'il doit avoir en main des
experts du ministère du gouvernement de la province, de la
Coopérative fédérée, et de la Coopérative de
Granby, dirigée par M. Parizeau? M. Girardin a présenté un
rapport après que des gens eurent travaillé pendant deux ou trois
ans pour l'esquisse du plan d'agriculture. Ces experts ont fait des
recommandations précises. Ces études ont été
complétées par le ministère, par la Coopérative
fédérée et par la Coopérative de Granby...
M. VINCENT: Et par d'autres organismes de consultants qui avaient
été engagés par l'ancien gouvernement.
M. COURCY: Est-ce qu'il y a eu un M. Girardin qui, lui aussi, a
eu à faire une étude sur la consolidation des usines
laitières du Bas-Saint-Laurent ou de Rimouski ou de Mont-Joli? On ne le
sait pas. Ce rapport, M. le Président, n'est pas disponible. Le ministre
m'a déclaré en Chambre qu'il n'était pas dans le moment
d'intérêt public de le déposer.
M. VINCENT: J'ai informé le député
d'Abitibi-Ouest et mon offre tient encore que si le député
d'Abitibi-Ouest veut venir à mon bureau. Je pourrai lui permettre de
lire le document, de le consulter, de le regarder, de l'analyser...
M. COURCY: Est-ce que...
M. VINCENT: ... et le député d'Abitibi-Ouest va
certainement se rendre compte comme il s'est rendu compte depuis 1965 que ces
rapports confidentiels soumis au ministère par Girardin ou par d'autres
consultants, sur des projets précis dans une région
donnée, ne sont pas rendus publics aussi longtemps que le travail n'est
pas terminé ou encore que le travail n'est pas amorcé.
M. COURCY: Est-ce que M. Girardin...
M. VINCENT: Mon offre tient encore, j'ai le document ici...
M. COURCY: Est-ce que M. Girardin continue son travail?
M. VINCENT: Le travail de M. Girardin est terminé.
M. COURCY: Alors, c'est le rapport de M. Girardin qui a
été demandé. Quand le ministère a fait faire des
travaux par le BAEQ, ses rapports ont été
déposés.
M. VINCENT: Oui, oui, globalement.
M. COURCY: Le comité d'élaboration des politiques
agricoles, si l'Opposition avait demandé le dépôt du
rapport, il l'aurait eu. Nous avons fait faire des études sur les
bleuets. Nous avons déposé, je crois, ces études. Nous
avons aussi déposé publiquement le comité d'étude
sur l'enseignement agricole et agronomique fait dans la province. Je me demande
si le ministre trouve dans le rapport Girardin des recommandations
différentes de celles de la Fédérée, du
ministère et de Grandby et du rapport du BAEQ. Sur quel rapport se
base-t-il pour continuer le travail commencé dans la fusion des
fabriques laitières du Bas-Saint-Laurent?
M. VINCENT: M. Girardin a reçu un mandat spécifique
de faire pour le compte de l'administration ARDA-Québec, une
étude et des recommandations sur le problème de régie
interne de la coopérative régionale du Bas-Saint-Laurent»
D'ailleurs je tiens à répéter au député
d'Abitibi-Ouest qu'il peut venir dans mon bu- reau consulter ce rapport, le
regarder. Je lui ai même offert de lui en prêter une copie.
M. COURCY: Ah ça! je l'accepte.
M. VINCENT: D'accord. Il n'y a pas de problème de ce
côté-là. Je sais qu'il va le conserver, il ne verra
absolument rien qu'on veut cacher dans le rapport.
M. COURCY: Est-ce que c'est le même M. Girardin?...
M. VINCENT: Excusez. Deuxièmement,étudier pour le
compte de l'administration ARDA-Québec, les contrats d'affiliation de la
coopérative régionale du Bas Saint-Laurent, en faire rapport et
soumettre les recommandations au bureau de direction de la
Société coopérative agricole et au ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation.
M. COURCY: Les contrats d'affiliation avec qui?
M. VINCENT: Les contrats d'affiliation de la Coopérative
régionale du Bas-Saint-Laurent, contrats d'affiliation avec tout autre
organisme, soit la fédérée ou autre. C'est
suggéré au ministre de l'Agriculture et de la Colonisation: un
plan de développement de la Coopérative régionale du
Bas-Saint-Laurent. C'est là-dessus que le travail s'est fait, c'est
là-dessus que nous avons reçu le rapport. Je le dis et je le
répète, je n'ai aucune objection à mettre au courant le
député d'Abitibi-Ouest mais, pour le moment, il ne serait pas
dans l'intérêt public de rendre ce rapport public.
M. COURCY: Est-ce que ce travail est fait? Vous avez
mentionné la Coopérative régionale du Bas-Saint-Laurent,
est-ce que ça comprend Mont-Joli?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Sur l'achat qui avait été fait de la
laiterie Desrosiers.
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: De la fabrique Desrosiers?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Est-ce que M. Girardin...
M. VINCENT: Pas sur le passé, sur les pro-
jets d'avenir. Ce n'est pas une enquête sur le passé.
M. COURCY: Est-ce que M. Girardln a terminé...
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... son travail?
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Est-ce que M. Girardin a fait des recommandations
précises?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Quant à la construction d'autres usines?
M. VINCENT: Sur les possibilités de construction de...
C'est le premier rapport que nous ayons.
M. COURCY: Est-ce que c'est ce même M. Girardin qui demande
à la Régie des marchés agricoles un permis pour la
construction des usines?
M. VINCENT: Je ne suis pas au courant de ça.
M. COURCY: Est-ce que c'est ce même M. Girardin... qui a
construit ou qui est en train de construire une usine?
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a une autre usine en construction?
M. COURCY: Pour lui personnellement, ou sa compagnie.
M. VINCENT: Je n'ai pas eu d'écho là-dessus.
M. COURCY: Alors le ministre peut-il s'informer si c'est le
même homme et s'il a fait une demande auprès de la Régie
des marchés?
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a une autre usine en construction
présentement?
M. COURCY: Je dis, est-ce que...
M. VINCENT: Non, mais vous posez la question en mentionnant qu'il
y a une usine en construction.
M. COURCY: C'est ce qu'on m'a dit. C'est pour ça que je
demande...
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a une usine en construction?
M. COURCY: C'est supposé, d'après l'information que
j'ai eue.
M. VINCENT: Qu'il y a une usine en construction. A quel
endroit?
M. COURCY: On m'a dit Mont-Joli, je crois, ou Rimouski.
M. VINCENT: Une usine en construction. M. COURCY: Par M. Girardin
et compagnie. M. TESSIER: La machinerie est achetée. M. VINCENT:
Il a une usine en construction.
M. TESSIER: Je dis que de la machinerie a été
achetée.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu une demande de permis à la
régie des marchés?
M. TESSIER: Je l'ignore. C'est justement la question du
député d'Abitibi-Ouest.
M. COURCY: Est-ce que, d'après le ministre, c'est le
même homme qui a acheté la machinerie et qui a une demande
à la régie?
UNE VOIX: Il est obligé d'avoir un permis.
M. COURCY: Il est obligé d'avoir un permis de la
régie.
M. VINCENT: Oui, mais est-ce qu'il a acheté de la
machinerie?
M. TESSIER: Je suis personnellement au courant.
M. VINCENT: C'est possible, je ne sais pas.
M. COURCY: Est-ce qu'il a fait ce travail pour le
ministère?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Alors il aurait fait ce travail pour
lui-même...
M. VINCENT: Il n'a pas acheté de machi-
nerie pour le ministère. Le ministère, ne peut pas
s'informer de tous les achats de machinerie ou de bicycles ou d'automobiles
à travers la province.
M. COURCY: Non, mais M. Girardin a été
employé, à un moment donné, par le ministère pour
faire une étude...
M. VINCENT: Comme quantité de consultants qui ont
été employés, j'en ai une liste complète dans mon
bureau.
M. COURCY: Quel est le montant payé à M. Girardin
pour cette étude?
M. VINCENT: Je pense que le montant n'est pas payé
encore.
M. COURCY: Quel est le montant engagé au budget dans cet
article « subventions » pour payer M. Girardin?
M. VINCENT: Il n'y a pas de montant d'engagé
spécifiquement au budget dans cet article « subventions ».
Cela vient de la Loi ARDA.
M. COURCY: Quel est le montant d'engagé?
M. VINCENT: C'est un montant jusqu'à concurrence maximum
de $10,000.
M. COURCY: Alors $10,000... M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: ... pour l'étude faite par M. Girardin.
M. VINCENT: C'est ça!
M. FRASER: Ce montant de $25 millions dont vous parlez.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que ça complète
l'information pour le député d'Abitibi-Ouest?
M. COURCY: Oui, parce que le ministre m'a dit qu'il me ferait
parvenir copie du rapport Girardin afin que je puisse moi-même le
comparer avec les recommandations d'autres rapports dans le même sens.
Nous avons déjà payé des centaines de mille dollars pour
ces rapports.
M. VINCENT: Oui, mais naturellement, j'ajoute comme condition,
encore une fois, je sais que le député d'Abitibi-Ouest va garder
le rapport jusque... je connais les raisons.
M. COURCY: J'aime mieux ne pas l'avoir parce que c'est l'argent
du public qui a été dépensé. $10,000 payés
à M. Girardin pour faire une étude ! Et si M. Girardin n'avait
fait que prendre ce qui existait dans les études déjà
réalisées, ou si M. Girardin s'était servi lui-même
du travail qu'il a fait pour le gouvernement, en le convertissant à son
usage personnel pour lui-même, établir une laiterie ou une
fabrique? Je n'ai pas le droit, comme député, de laisser
ça caché. Alors j'aime mieux ne pas l'avoir et, en temps et lieu,
le ministre le déposera, je suppose, parce que si immédiatement
il n'est pas dans l'intérêt public de le déposer,
peut-être que dans un mois nous pourrons l'avoir. Le ministre me
comprend.
M. VINCENT: Peut-être dans un mois ou deux mois. Cela
dépendra des programmes qui seront mis sur pied pour toute cette
question de régionalisation des usines laitières dans le bas
fleuve. Mais aussi longtemps que les décisions finales ne seront pas
prises, que ce soit le rapport Girardin, que ce soit le rapport des firmes qui
ont été engagées par... Pas le rapport du BAEQ.
M. COURCY: C'est public ça!
M. VINCENT: D'accord, les rapports du BAEQ sont publics. Mais
est-ce que le rapport des autres firmes qui ont été
engagées par l'ancien gouvernement pour faire cette étude ont
été rendus publics?
M. COURCY: Pas d'autres firmes parce qu'en collaboration il y a
un travail de fait par M. Parizeau, un représentant de la
Coopérative fédérée aussi et un représentant
du ministère de l'Agriculture. Non, ce n'était pas sous ARDA.
M. VINCENT: On m'informe qu'une autre firme de consultants a
été engagée quand l'acceptation de principe a
été donnée par le cabinet de fusionner l'usine de
Mont-Joli à Trois-Pistoles. Un rapport assez volumineux a
été soumis.
M. COURCY: Oui, à ce moment, c'était la
Coopérative fédérée et la coopérative de
Granby et le ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: Il y avait un montant de $25,000
aussi, à ce moment-là, pour des consultants. Je crois que
c'était la firme Dagenais.
M. COURCY: Est-ce que le ministre verrait des
inconvénients, d'après lui, à déposer ce premier
rapport?
M. VINCENT; Non. Encore là, disons que ça fait partie de
la première phase de toute cette régionalisation dans le bas du
fleuve. Nous entamons présentement la deuxième phase. Nous avons
annoncé publiquement les objectifs poursuivis et aussi le travail qui
sera accompli au cours de la deuxième phase. Il reste maintenant la
troisième phase pour se conformer justement au rapport public du
BAEQ.
M. COURCY: Cela, c'est la première phase.
M. VINCENT: Non, c'est tout le projet complet, ça.
M. COURCY: L'étude du BAEQ.
M. VINCENT: Les recommandations complètes, mais seulement,
ce n'est pas détaillé. Et d'ailleurs, on le dit dans
l'étude...
M. COURCY: Cela constitue la première phase.
M. VINCENT; Non, c'est-à-dire que c'était le projet
global.
M. COURCY: C'est le tout. Ce sont les recherches à la
base, c'est la quantité de lait dans chaque région, dans chaque
bassin laitier. Tout est compris dans la loi.
M. VINCENT: Oui, mais pour en arriver à un objectif de
combien? On mentionnait dans le rapport du BAEQ un objectif de cinq usines ou
de trois usines...
M. COURCY: Trois ou quatre...
M. VINCENT: ... de trois ou quatre usines pour tout le bas du
fleuve et de la région.
M. COURCY: Et on donnait où devaient être
situées ces usines.
M. VINCENT: Justement. Lorsque la première fusion s'est
faite pour l'usine Desrosiers de Mont-Joli, à Trois-Pistoles, le
gouvernement a accepté de verser une somme de $500,000 pour l'achat de
l'usine de Desrosiers. On a aussi consenti un montant de $25,000 en vue
d'engager des consultants pour aller dans tous les détails, car ce
rapport-là a été soumis en juillet et a été
analysé par la suite. On touchait assez superficiellement à
certains problèmes, à certaines questions qui peuvent être
changées. Ce n'est pas un Evangile, cela sert de base de travail, de
document de travail, et après cela, il s'agit de prendre les
dispositions pour en arriver à réaliser l'objectif que tout le
monde poursuit.
M. COURCY: C'est un travail qui coûte plus de $3 millions
et demi dans l'ensemble.
M. VINCENT: D'accord.
M. COURCY: Alors je pense bien que...
M. VINCENT: D'accord, c'est un document de travail.
M. COURCY: ... c'est un bon document de travail,...
M. VINCENT: C'est un document de travail.
M. COURCY: ... et les recommandations qui y sont contenues ont
certainement été étudiées à fond par les
experts qu'il y avait au BAEQ dans le temps.
M. VINCENT: Est-ce que cela veut dire que l'ancien ministre veut
nous informer qu'il est parfaitement d'accord avec toutes les recommandations,
sans exception?
M. COURCY: Certainement non.
M. VINCENT: Ah bon!
M. COURCY: Mais il appartient au ministre actuellement...
M. VINCENT: D'accord.
M. COURCY: ... de décider...
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: ... sur lesquelles des suggestions il est
d'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de Huntingdon aurait une
question à poser.
M. FRASER: Est-ce que le ministre peut donner des détails
concernant les $25 millions...
M. LE PRESIDENT: Pour le lait?
M. FRASER: ... pour trois ans pour faire des renouvellements dans
l'industrie laitière pour les usines laitières. Est-ce que cela
veut dire que vous avez subventionné l'industrie laitière
privée ou est-ce que ce sont des coopératives ou est-ce que les
usines appartiendraient au gouvernement, ces usines auxquelles vous consacrerez
les $25 millions?
M. VINCENT: Non, les usines demeureront la
propriété des capitaux, soit coopératifs ou privés,
mais nous aurons une législation...
M. FRASER: Est-ce à dire que vous avez enlevé $25
millions aux cultivateurs et que vous les avez donnés...
M. VINCENT: Non, nous n'avons pas enlevé $25 millions aux
cultivateurs, nous avons...
M. FRASER: Vous leur avez certainement enlevé les
primes.
M. VINCENT: Nous avons gardé le montant d'argent que nous
donnions en primes directes, et nous avons obtenu du gouvernement
fédéral une subvention de $0.25 les 100 livres, à
condition que...
M. FRASER: Mais je parle de l'argent du provincial, je ne parle
pas de l'argent du fédéral, c'est une autre affaire. Dans votre
budget, cela vous a épargné $8,500,000 pour cette année,
n'est-ce pas? Parce que...
M. VINCENT: Oui, parce qu'il y avait un transfert.
M. FRASER: Vous n'avez pas payé cela aux cultivateurs.
Vous vouliez garder cela pour l'industrie laitière?
M. VINCENT: Oui, pour l'amélioration de la qualité
du lait, l'organisation d'usines, et aussi en paiements d'appoints dans
certaines régions. D'ailleurs, je dois ajouter que...
M. FRASER: L'industrie laitière a déjà fait
tout son argent avec le lait du cultivateur, n'est-ce-pas?
M. VINCENT: Pas nécessairement.
M. FRASER: Bien, ils n'ont pas fait cela avec d'autre chose?
M. VINCENT: Pas nécessairement. Voici, par exemple, un cas
assez typique que je puis donner. Dans une région comme Thurso, dans le
comté de Papineau, une coopérative laitière à
l'occasion d'une garantie d'emprunt et l'aide de la coopérative
fédérée, a réorganisé toute son usine. Le
gérant de la coopérative me disait récemment que si, l'an
dernier, la même usine avait pu transformer les mêmes produits avec
ces machines nouvelles, on aurait payé entre 20¢ et 25¢ les
100 livres de plus aux producteurs avec les mêmes prix pour les produits
finis parce que l'usine aurait été plus efficace. On aurait pu
faire une diversification des produits finis beaucoup plus facilement. C'est
donc dire que c'est là une amélioration. Sans subsides, sans
subvention directe, cette usine-là pourra payer 20/5, 25/5 de plus.
C'est très très important qu'on ait cela dans toute la
province.
M. FRASER: Cela n'arrive pas toujours comme cela parce qu'en
1960, je me souviens, qu'à Huntingdon, dans l'affaire Cadbury, en mai,
ils ont payé un prix supérieur à ce qu'ils avaient
payé en juin après que le gouvernement eut payé 25¢
de prime. Les cultivateurs ont reçu moins d'argent en juin avec la prime
qu'ils n'en ont reçu en mai sans prime.
M. VINCENT: Pas de prime, ça confirme ce que je dis.
M. FRASER: Est-ce que vous allez subventionner les industries
laitières pour que cela vous donne plus de profit?
M. VINCENT: Non.
M. FRASER: Oui, si vous allez surveiller les profits de
l'industrie?
M. VINCENT: On va surveiller... Ce qui s'en vient, c'est tout
comme en Ontario. En Ontario, le gouvernement provincial a établi un
prix minimum ou fixé un prix pour le lait industriel, pour tout
l'Ontario. Je crois que c'est de $3.54 les cent livres sans tenir compte des
subventions. Ici, dans la province de Québec, il nous est absolument
impossible de faire cela parce que nous avons trop d'usines dans trop de
régions qui ne pourraient pas payer $3.40 ou $3.45 ou $3.30 même
cette année. Et je prends l'exemple du Témiscamingue où
j'ai visité les usines qui sont là.
M. FRASER: Elles sont trop éloignées.
M. VINCENT: Une partie où l'on marche à la
caséine. On sait dans quelle situation nous
nous trouvons avec la caséine dans la province de Québec,
la seule province où il se produit de la caséine. Vous avez
d'autres régions. D'ailleurs, c'était le cas dans le bas du
fleuve. Quand l'ancien gouvernement a porté une action sur cette
question d'usine à Mont-Joli et Trois-Pistoles, cela a été
le même problème. Donc, ce n'est pas le subside qui va aider
directement le producteur...
M. FRASER: Est-ce que vous fournissez le capital pour acheter des
machines pour faire d'autres choses?
M. VINCENT: C'est ça, par garantie d'emprunt, pour pouvoir
s'organiser efficacement et pour pouvoir régler de façon
définitive et permanente ce problème, peut-être pas dans
toutes les régions de la province, sur une période de trois ans.
Il y aura encore probablement des exceptions dans certains endroits mais pour
en arriver sur une période de X années à ce que nous
ayions dans la province de Québec une industrie de base de
l'agriculture, mais une industrie qui pourra faire face à la concurrence
qui pourra aussi avoir des produits de qualité pour exportation ou
consommation locale. Il ne faut pas s'en cacher, nous avons un travail
formidable... Je discutais avec l'ancien ministre, il y a quelques semaines, au
point de vue de la qualité des produits laitiers. Nous avons un gros
problème à résoudre, nous avons des mesures à
apporter. Il va falloir les apporter et ça, dans l'intérêt
des producteurs de lait.
M. VAILLANCOURT: Ces $25,000,000 là, est-ce que cela va
être un prêt?
M. VINCENT: Non, ces $25,000,000 ne consistent pas en prêt
du tout. Mais, d'ici quelque temps, aussitôt que nous le pourrons, nous
aurons un projet de loi en Chambre pour donner tous les détails
concernant ce montant de $25,000,000 et autre chose aussi qui viendra
s'ajouter.
M. VAILLANCOURT: Ce n'est pas encore déterminé?
M. VINCENT: Disons que c'est déterminé chez nous
mais ce n'est pas encore officiel. Et avant de le rendre officiel ou de le
publier, nous aimons donner tous les détails, toutes les informations et
d'ailleurs je crois que c'est normal: aux députés d'abord.
M. COURCY: Est-ce qu'il y a d'autres questions, M. Fraser?
M. FRASER: No. I have no other question but I have no pity for
the milk industry, the ones that buy the milk. It seems that, all my life, they
took advantage of the farmer. They played many, many tricks as far as testing
milk, weighing milk and buying milk and everything else in the way of handling
milk for the farmers that they always exploited the farmers. No pity for them
whatsoever.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, j'aurais une question
à poser avant de changer d'article. Est-ce que le gouvernement
fédéral, par l'entremise de la Régie... de la
Commission...
M. VINCENT: ... canadienne du lait.
M. VAILLANCOURT: ... canadienne du lait, depuis que l'on a
augmenté le pris du lait à $4.75, est-ce que ça vous
empêche de donner la subvention de $0.05 l'été et de $0.10
l'hiver, qui se donnait auparavant. Est-ce que, lorsqu'on consent une entente
avec la province de Québec et l'Ontario, est-ce qu'on interdit aux
provinces de continuer à donner des subventions comme cela se faisait
avant?
M. VINCENT: C'est là justement la base de l'entente. Nous
avons eu une entente avec le gouvernement fédéral. En ce qui nous
concerne, nous étions pleinement conscients, en octobre ou septembre
dernier, que le prix minimum qui serait garanti pour le lait serait d'au moins
$4.50. Mais l'entente prévoyait que, pour remplacer les subsides
provinciaux, le gouvernement fédéral donnait un subside
additionnel de $0.25 les cent livres. Et d'ailleurs, le ministre de
l'Agriculture à Ottawa, quand il a annoncé sa politique, a
clairement indiqué que le programme de soutien tient compte de l'entente
qu'il avait conclue avec les provinces et où il disait: « Au terme
de laquelle le prix de soutien fédéral qui doit entrer en vigueur
le 1er avril sera augmenté de l'équivalent de $0.25 les cent
livres de lait, à condition que les provinces renoncent à
subventionner directement le lait industriel. » On nous a demandé;
Si vos subsides directs aux producteurs, vous ne les versez plus de cette
façon, utilisez ces subsides d'une autre façon, soit pour des
circonstances locales exceptionnelles ou encore pour des subsides aux
producteurs de grains ou encore pour l'amélioration de la qualité
du lait. Cela, ça ne nous fait rien. Mais si les subsides ne sont plus
versés directement à tous les producteurs, nous sommes
prêts à vous consentir l'équivalent de $0.25 les cent
livres de lait, pour remplacer vos $0.211/2, on vous donne $0.25.
Donc, ce que nous avons fait, nous avons accepté les $0.25 les
cent livres pour remplacer nos $0.21 -'/2 et en même temps, nous avons
demandé au cabinet, ici à Québec de nous conserver le
montant de $25 millions pour les trois prochaines années, afin de faire
justement comme je l'ai mentionné tout à l'heure...
M. VAILLANCOURT: L'amélioration des usines, et la
transformation...
M. VINCENT: ... l'amélioration des usines et aussi les
paiements d'appoints dans certaines régions où il est absolument
impossible d'en arriver à un prix national ou provincial. Et, en plus de
ça, de ces $25 millions, il y aura de l'aide aussi pour la
construction...
M. VAILLANCOURT: Est-ce que ça veut dire ça...
M. VINCENT: ... de laboratoires régionaux, pour
épurer les troupeaux et aussi pour les épreuves de lait, de
dosage de lait, ce que les cultivateurs réclament depuis quelques
années.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que ça veut dire qu'advenant que
le gouvernement provincial décidait de continuer d'accorder les
mêmes subventions, le fédéral retirerait ses $0.25?
M. VINCENT: Nous casserions l'entente et le fédéral
arriverait et dirait: Voici, nous avions consenti $0.25 supplémentaires
à la condition que les provinces y renoncent. Nous briserions
l'entente.
M. VAILLANCOURT: Je crois que, lorsque vous avez
négocié avec le fédéral, vous auriez dû
garder votre liberté de subventionner les cultivateurs du Québec
tout en recevant les $0.25 qu'il donne.
M. VINCENT: Oui, mais les $0.25 venaient à la condition
que...
M. VAILLANCOURT: Parce que ce n'est pas de l'argent qui vient du
budget fédéral en réalité.
M. VINCENT: C'est difficile de négocier... Le
fédéral, oui. Il augmentait automatiquement sa subvention de
$0.75 à $1.00.
M. VAILLANCOURT: Oui, mais les $8,500,000 qui étaient
accordés en subventions à nos producteurs ne viennent pas du
budget fédéral.
M. VINCENT: Non. C'est notre budget.
M. VAILLANCOURT: On aurait pu continuer et garder notre autonomie
dans ce domaine-là, il me semble.
M. VINCENT: Oui. Mais, là, nous avions une offre du
gouvernement fédéral: On vous donne $10 millions, si vous
consentez à enlever vos $8,500,000 de façon directe comme
subsides aux producteurs. Faites-en ce que vous voulez, encore dans le domaine
du lait, mais nous vous donnons $10 millions pour enlever les $8,500,000.
M. COURCY: Il ne faut pas s'en faire, M. le Président,
parce que c'est le gouvernement de l'Ontario qui a forcé le gouvernement
du Québec par l'entremise d'Ottawa à enlever le subside. J'ai
personnellement rencontré M. Stewart avant le 16 juin, M. Green
où toute cette question était sur le tapis et la seule hantise du
ministre de l'Agriculture de l'Ontario, c'était que les cultivateurs du
Québec retiraient $0.35 les cent livres de plus que les cultivateurs de
l'Ontario. Et les cultivateurs de l'Ontario, étant mécontents,
faisaient des pressions sur le gouvernement de l'Ontario pour avoir, pour
être traités sur le même pied. Maintenant, le gouvernement
de l'Ontario se refusait et faisait des pressions sur le gouvernement du
Québec pour que nous enlevions ce montant. Le gouvernement
fédéral est intervenu en offrant $0.25, en disant: Retirez-vous
de ce champ-là, on va vous donner $0.25. Alors, nous avons dit non.
Mais, après le 5 juin, d'autres rencontres se sont succédé
pour la politique 66/67...
M. VINCENT: Non, parce qu'avant le 5 juin il n'y avait pas eu
d'offre du gouvernement fédéral de $0.25 aux provinces si elles
abandonnaient les subsides.
M. COURCY: Elle existait, la discussion se faisait entre les
trois gouvernements.
M. VINCENT: On demandait aux provinces d'enlever les subsides.
Nous avons posé comme conditions, avec les mêmes conseillers que
l'ancien ministre: D'accord, on nous demande d'enlever les subsides mais qu'on
les remplace. Au lieu de simplement les enlever, qu'on nous dise qu'on est
prêt à les enlever pouvu qu'on donne l'équivalent sinon
plus.
M. COURCY: C'est justement ce que l'Ontario voulait. Le ministre
de l'Agriculture, en deux occasions, est venu à mon bureau...
M. VINCENT: Oui, dans ce temps-là...
M. COURCY: ... avec les mêmes...
M. VINCENT: ... on n'offrait pas...
M. COURCY: ... pour que nous enlevions...
M. VINCENT: Oui, on exigeait, ou on demandait aux provinces de
l'Ontario, du Québec d'enlever les subsides...
M. COURCY: On ne les enlevait pas en Ontario.
M. VINCENT: Non, on demandait à la province de
Québec d'enlever son subside direct aux producteurs sans lui offrir de
compensation. On m'a fait la même offre en juillet à la
première réunion...
M. COURCY: C'était illogique.
M. VINCENT: D'accord, c'est justement la raison pour laquelle
nous avons refusé.
M. COURCY: Qu'est-ce que le fédéral a à
faire dans le budget de la province de Québec?
M. VINCENT: C'est justement la raison pour laquelle j'ai
refusé ou que l'ancien ministre a refusé d'enlever son subside.
En juillet j'ai refusé, en août j'ai refusé, en septembre
j'ai refusé. Comme contre-proposition en août nous avons dit au
gouvernement fédéral: Nous allons enlever la subvention directe
aux producteurs à la condition que vous la remplaciez par un subside
général de $0.25 ou un...
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: ... supplément de $0.25 les cent livres.
M. COURCY: Oui, c'est ça. Nous du Québec, nous
allons priver les cultivateurs d'un subside provincial de $0.21. Mais l'Ontario
n'a pas enlevé un sou aux cultivateurs de l'Ontario.
M. VINCENT: Non, ils avaient un subside cet hiver de $0.25 les
cent livres...
M. COURCY: Du gouvernement fédéral... M. VINCENT:
Du gouvernement provincial.
M. COURCY: ... ils n'en avaient pas en fait du gouvernement
provincial.
M. VINCENT: Oui, oui, du gouvernement provincial, à partir
du 1er octobre...
M. COURCY: Oui, temporairement.
M. VINCENT: ... ils avaient un subside de $0.25 les cent
livres.
M. COURCY: Mais ils n'ont pas enlevé un sou du subside
provincial...
M. VINCENT: Il l'enlève...
M. COURCY: ... il n'existait pas.
M. VINCENT: ... donné cet hiver.
M. COURCY: Cet hiver, en attendant la politique nationale, ils
ont mis... $0.25.
M. VINCENT: $0.25. M. COURCY: ... $0.25.
M. VINCENT: Comme d'ailleurs l'ancien ministre avait signé
une déclaration ici, le 1er janvier 1965: « Cette subvention
provinciale sera versée pour le lait et la crème de
transformation livrés aux fabriques du 1er octobre 1964 au 31 mars 1965
inclusivement. Elles cesseront automatiquement si la nouvelle politique
laitière devient en vigueur. »
M. COURCY: Si la nouvelle politique devient en vigueur et il y a
eu entente, comme je l'ai mentionné au ministre, entre le ministre des
Finances de la province de Québec et l'Union catholique des cultivateurs
que le subside provincial serait maintenu.
M. VINCENT: Et il a été maintenu.
M. COURCY: Pour ma part, c'est la plus mauvaise entente qu'il y
ait eue actuellement entre le gouvernement fédéral et le
gouvernement provincial de l'Ontario. Cela place les cultivateurs du
Québec dans un état d'infériorité à cause de
ce que j'ai mentionné tout à l'heure: coûts de production,
rendements de nos troupeaux et climat dans la province de Québec...
M. VINCENT: A cause de la qualité des produits
laitiers...
M. COURCY: Alors que le gouvernement devrait maintenir...
M. VINCENT: ...surtout à cause de la qualité
de nos produits, surtout à cause de l'organisation de nos usines
et surtout à cause du rendement par vache laitière.
M. COURCY: Oui, mais dans l'amélioration...
M. VINCENT: Et justement les $25 millions vont servir à
l'amélioration de la qualité du lait, amélioration de nos
usines de transformation qui, dans certains coins, avec des usines efficaces
vont payer $0.20, $0.25, $0.30 les cent livres de plus.
M. COURCY: C'était sans subside. M. VINCENT: Sans
subside.
M. COURCY: C'était commencé avec la loi ARDA...
M. VINCENT: Dans une région.
M. COURCY: ... et il y avait dans une région...
M. VINCENT: ... dans une région pilote...
M. COURCY: ... c'était commencé dans le
Témiscamingue, dans l'Abitibi...
M. VINCENT: Non, non, non...
M. COURCY: ... dans Gatineau-Papineau, dans ce
coin-là...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, si vous voulez convenir avec moi,
tout à l'heure, nous avons réglé cette question-là,
elle n'était pas réglée, mais nous en avons amplement
discuté et nous pourrions peut-être la discontinuer pour passer
à autre chose. On recommence la même discussion qu'on venait
d'avoir des deux côtés tout à l'heure, il y a une heure et
demie de ça.
M. COURCY: Est-ce que les permis de transport...
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... vont être maintenus?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Us vont être maintenus. Excusez, le subside au
transport va être maintenu?
M. VINCENT: Pour le transport de la crème dans les
régions éloignées, oui.
M. COURCY: Pour le transport de la crème. Est-ce que les
subsides au transport de ces régionales-là seront
organisés, celles qui le sont actuellement, vous avez Palmarolle, par
exemple, qui a un subside spécial au transport.
M. VINCENT: Oui. oui.
M. COURCY: Pour Témiscamingue et Notre-Dame-du-Nord, vous
avez un subside spécial au transport, et dans les autres
régions...
M. VINCENT: Les régions éloignées.
M. COURCY: ... lorsqu'il y a une régionale il y a un
subside spécial au transport de gras. Est-ce que ce subside va
être maintenu ou...?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... ou le ministre a-t-il l'intention de
l'augmenter?
M. VINCENT: Non, non, on maintient ces subsides...
M. COURCY: Sans changement.
M. VINCENT: ... pour certaines régions tant et aussi
longtemps qu'il n'y aura pas un système meilleur. Comme d'ailleurs
c'était la politique qui a toujours été suivie depuis 10,
12, 15 ans au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation!
M. COURCY: Dans un autre domaine, M. le Président,
l'exportation des produits agricoles, qui tombe aussi dans la
commercialisation, le gouvernement du Québec entend-il promouvoir cette
exportation agricole sous toutes ses formes?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Maintenant, à une question que j'ai
posée au ministre, la déclaration a été faite par
le ministre au mois de novembre 1966, et je pose la question au ministre,
à savoir s'il a nommé une personne pour s'occuper de promouvoir
l'exportation, le ministre me répond non. Est-ce qu'aujourd'hui il y a
eu quelqu'un d'engagé spécifiquement pour s'occuper de
l'exportation des produits agricoles?
M. VINCENT: Est-ce que le dernier approché a
accepté?
M. COURCY: Le ministre a fait une décla-
ration l'année passée, il l'a faite d'abord au mois de
septembre, au mois d'août, au mois de juillet, que l'exportation
agricole, ça, c'était une autre des priorités. Maintenant
qu'est-ce qui a été fait dans ce domaine pour promouvoir
l'exportation des produits agricoles?
M. VINCENT; Dans ce domaine, d'abord, nous nous cherchons,
présentement, un responsable qui va relever du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation pour s'occuper des exportations de nos
produits agricoles. Voici la raison pour laquelle nous en sommes venus à
cette conclusion d'avoir une personne responsable. Il arrive très
souvent que d'autres pays sont intéressés à venir
chercher, soit du bétail, soit des produits agricoles au Canada.
Malheureusement ce qui se produit, pour des circonstances que je ne puis
expliquer, on se dirige généralement vers l'Ontario et nous
recevons quantité de plaintes d'éleveurs qualifiés du
Québec qui se sentent lésés par cette façon de
procéder, et nous avons pris cette décision d'aller chercher un
responsable pour s'occuper plus spécialement des produits du
Québec, tant les animaux que la production laitière. Nous avons
une offre ouverte à un spécialiste qui pourrait venir nous aider.
Nous avions une personne qui avait accepté et, quand il a
été question de salaire, de compte de dépenses, de toutes
ces choses-là, il nous a rendu une réponse, il y a trois semaines
ou un mois, qu'il ne pouvait venir au ministère ou qu'il ne pouvait
venir travailler pour nous.
Le concours est encore ouvert, nous attendons des candidatures. Le
sous-ministre m'informe qu'il y a une autre personne d'approchée et il
semblerait qu'elle accepterait les conditions, les normes de la fonction
publique et tout, pour s'occuper de ce domaine-là.
M. COURCY: Alors, on peut espérer que, d'ici un mois, il y
aura un pas de fait.
M. VINCENT: A moins que, d'ici un mois, la personne nous dise, ou
la semaine prochaine: Moi, je suis décidé ou bien je n'accepte
plus d'y aller. Cela arrive, ces choses-là.
M. VAILLANCOURT: Quel salaire?
M. VINCENT: Le salaire de la fonction publique.
M. COURCY: Le salaire de la fonction publique, il y en a de
$2,000, il y en a jusqu'à $25,000.
M. VINCENT: Non, mais dans ce domaine particulier établi
par la fonction publique suivant les normes...
M. COURCY: Le ministre ne sait pas le salaire qu'il offre
pour...
M. VINCENT: Tout dépendra de la qualification de la
personne. M. le sous-ministre m'informe qu'il a rencontré la fonction
publique, qu'il a donné le nom du candidat, son curriculum vitae et la
fonction publique, il semble que la fonction publique est prête...
M. COURCY: Quelles sont les qualifications que le
ministère exige pour un poste semblable?
M. VINCENT; Il nous faut d'abord, autant que possible, un type qui a une
formation académique, deuxièmement, un type qui a une
expérience sur la transaction commerciale, une expérience dans le
monde agricole, il doit connaître la différence entre Holstein,
Ayrshire et ainsi de suite, et aussi avec des connaissances avec
l'étranger...
M. COURCY: Est-ce qu'il serait rattaché à la Maison
du Québec à Paris, à la Maison du Québec à
Londres?
M. VINCENT: Non, non, il serait rattaché à nous
autres, au ministère de l'Agriculture.
M. COURCY: Directement ici, à Québec.
M. VINCENT: Oui, il serait quand même en étroite
collaboration avec nous. D'ailleurs, nous avons rencontré les officiers
du ministère de l'Industrie et du Commerce; il serait en étroite
collaboration, il travaillerait en étroite collaboration avec les
agences commerciales que nous avons à l'extérieur du pays.
M. COURCY: Le ministre de l'Agriculture a-t-il des raisons
particulières pour l'attacher au ministère de l'Agriculture au
lieu de la régie des marchés agricoles?
M. VINCENT: Eh bien, quand je parle du ministère de
l'Agriculture, il peut aussi bien travailler à la régie, parce
que la régie des marchés agricoles est sous la
responsabilité du ministre de l'Agriculture quand même.
M. COURCY: Oui, et non du ministère.
M. VINCENT: Non, par antipation, la régie
des marchés est responsable au ministère sous le
même comptable, ce sont les mêmes normes qu'ils doivent suivre.
M. COURCY: Maintenant, est-ce que, l'an passé, en 1966, un
membre de la régie ou un employé de la régie a
été délégué aux différentes
expositions en Angleterre?
M. VINCENT; L'an passé, en 1966, je ne pourrais pas dire.
M. COURCY: Pour aller faire de la propagande pour les produits du
Québec et en particulier pour les pommes?
M. VINCENT: Je ne pourrais pas dire, parce que, tout cela,
c'était décidé avant même que je sois là en
juillet. Non, je ne pourrais pas dire, je n'ai pas les détails.
M. COURCY: C'est à l'automne et je crois que vous avez
besoin d'un arrêté en conseil pour envoyer quelqu'un en
Europe.
M. VINCENT: A l'extérieur non, un CT. Pas
nécessairement un arrêté en conseil, c'est un CT...
M. COURCY: Le ministre ne se souvient pas d'avoir rien
signé pour envoyer quelqu'un en dehors de la province.
M. VINCENT: Je sais qu'il y en a qui sont allés en
Angleterre...
M. COURCY: Je me souviens que, depuis quelques années, M.
Nolasque April était délégué par le
ministère, par le gouvernement, le président de la régie
des marchés agricoles, pour aller promouvoir la vente des produits
agricoles et, en particulier, la pomme, et il a eu un très grand
succès dans certains de ses voyages.
M. VINCENT: Alors, pour les voyages en Europe, je me souviens que
le docteur Mercier y est allé. Je me souviens aussi que nous avons
envoyé quelqu'un en Angleterre, le docteur Lacasse, il serait
très difficile pour moi de spécifier...
M. COURCY: Le docteur Mercier est allé en Europe en
1966?
M. VINCENT: Oui, oui.
M. COURCY: Pour étudier les marchés ou pour faire
de la propagande en faveur des produits du Québec?
M. VINCENT: Non, il est allé pour le travail du
ministère en général. Est-ce que c'est en 1966 ou au
début de 1967, qu'il est allé en France?
M. COURCY: Pour promouvoir la vente des produits agricoles.
M. VINCENT: Pour toutes les questions agricoles, pas seulement la
vente, les échanges aussi entre le gouvernement français,
c'était pour les bovins.
M. COURCY: Est-ce que le gouvernement a l'intention, étant
donné que M. Mercier,l'ancien sous-ministre de l'Agriculture, est
allé en Europe discuter de problèmes de transactions d'animaux,
est-ce que le gouvernement a l'intention d'importer des Charolais?
M. VINCENT: Le gouvernement, directement ou indirectement?
M. COURCY: Directement. Non, si c'était une compagnie ou
un cultivateur, j'irais demander à ce cultivateur-là. Le
gouvernement lui-même, pour le centre de l'insémination
artificielle, par exemple, est-ce qu'il a l'intention d'introduire du Charolais
dans la province de Québec?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Oui, au centre d'insémination?
M. VINCENT: Le sous-ministre m'informe que, présentement,
nous sommes en relation avec des élevages français pour
l'importation de Charolais, pour notre centre d'insémination dans la
province.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut dire s'il est au courant,
et quels ont été les résultats du groupe de Charolais qui
est entré l'année dernière, l'automne dernier, et qui
était en quarantaine à l'île, à la Grosse-Ile?
M. VINCENT: Cela ne fait pas longtemps, un mois à peu
près, qu'ils sont sortis de leur période de quarantaine. On n'a
pas encore eu les résultats.
M. COURCY: Vous n'avez pas eu d'informations à ce
sujet?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Maintenant est-ce que je n'ai pas eu ma
réponse le ministre a l'inten-
tion de placer des commandes pour le centre d'insémination
artificielle de boeufs de boucherie de Charolais?
M. VINCENT: Oui, on est en relation avec des groupes
d'éleveurs français.
M. COURCY: Alors les cultivateurs peuvent espérer
d'ici...
M. VINCENT: De pouvoir avoir du« stock » pour faire
du croisement. Actuellement, il y a deux sociétés
françaises qui vendent du Charrolais. L'une qui veut traiter directement
avec le ministère, l'autre par l'intermédiaire d'une compagnie
d'Alberta. La compagnie d'Alberta, elle, veut avoir des avantages particuliers
du ministère. Ainsi, par exemple, elle voudrait acheter l'ampoule
à $0.10 et la revendre peut-être $15. Nous ne croyons pas que
cette entente-là soit profitable. Alors, présentement, nous
sommes en discussion avec une autre société, une
société officielle de France qui veut nous vendre des taureaux
directement pour le centre d'insémination artificielle afin que nous
puissions disposer du sperme quand on voudra, à qui l'on voudra suivant
les besoins.
M. COURCY: Chez nos éleveurs. M. VINCENT: Chez nos
éleveurs.
M. COURCY: Je recommanderais fortement au gouvernement de placer
le plus tôt possible sa commande de taureaux parce que vous savez comment
l'acclimatation prend de temps dans la province de Québec, près
de deux ans, je crois. Alors, ça presse que la commande soit
placée, et je recommande fortement au ministre de le faire le plus
tôt possible.
M. FRASER: D'accord, mais est-ce que ces taureaux de race
charollaise sont sains?
M. VINCENT: Il y a un taureau qui a été
acheté en vertu de l'ancienne formule. Le taureau était en
quarantaine jusqu'à ces derniers temps.
M. FRASER: Je sais bien que chez nous il y a une série de
spermes charollais.
M. VINCENT: Nous voulons mettre à la disposition de nos
éleveurs du sperme congelé de taureau charolais que nous allons
vendre comme tous les autres spermes, toutes les autres capsules à $0.50
l'unité. Le cercle des éleveurs de la région pourra fixer
les prix qu'il désire pour faire la distribution de ce sperme-là
chez les éleveurs.
M. VAILLANCOURT: On est supposé avoir une loi. La loi va
être amendée dans ce cas-là.
UNE VOIX: Il n'y a pas de loi là.
M. VINCENT: Disons qu'on l'a annoncée trop vite. En temps
et lieu on l'annoncera en Chambre.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que cela a été
annoncé?
M. VINCENT: Cela a été annoncé, oui. Cela a
été annoncé et il y a eu de la difficulté avec
certains députés.
M. FRASER: J'ai une petite question à poser au ministre.
Vous avez des experts avec vous. Je veux savoir quand le prix du lait a
été fixé à $4.75 avec les subventions du
fédéral. Est-ce que vous avez discuté combien ça
coûte pour produire 100 livrées de lait?
M. VINCENT: Non, mais nous allons avoir avec...
M. FRASER: Est-ce que vous savez combien ça
coûte?
M. VINCENT: Nous n'avons pas de prix, c'est-à-dire nous
n'avons pas de coût de production.
M. FRASER: Mais vous dites que tous les experts du
ministère de l'Agriculture ne savent pas combien ça coûte
pour produire 100 livres de lait.
M. VINCENT: Bien, ça peut varier suivant les
régions, suivant aussi les fermes, mais c'est là justement
qu'avec ce projet de fermes-types ou de fermes-normes, il sera possible pour le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation de savoir ce que
ça coûte.
M. FRASER: Jamais. Si vous engagez des gens huit heures par jour
ou des gens du service civil ou...
M. VINCENT: On m'informe que la Commission royale d'enquête
sur l'agriculture a subventionné trois firmes qui font une étude
sur le coût de la transformation du lait par région. Est-ce qu'il
y a une étude aussi qui a été faite pas la commission
royale d'enquête concernant le coût de la production?
M. FRASER: La production, on sait que ça coûte trop
cher. Comment peut-on juger du coût du rendement des fermes si vous ne
savez pas combien ça coûte pour produire du lait?
M. VINCENT: C'est justement ce qu'on veut faire, ce qui n'a pas
été fait, disons.
M. COURCY: Avez-vous remarqué, M. le Président, que
le ministre veut tout faire, mais il n'y a rien qui bouge.
M. VINCENT: Mais non, qu'est-ce que vous voulez?
M. COURCY: Tout ce qui a été annoncé
actuellement, je lui ai demandé où c'en est rendu. Ah! on
étudie et puis ça va venir. C'est justement ce que les
cultivateurs disent actuellement.
M. VINCENT: N'oubliez pas une chose, c'est que le budget n'a
été préparé qu'au mois de septembre.
M. COURCY: Le budget de 66/67, le ministre l'a
dépensé. Nous sommes rendus à 67/68. C'est le budget de la
prochaine année.
M. VINCENT: D'accord.
M. COURCY: Les déclarations du ministre datent de six mois
avant le 6 juin.
M. FRASER: Mais est-ce que le ministre considère que le
prix de $4.75 est assez élevé ou est-ce que c'est trop bas?
M. VINCENT: Je pourrais répondre de cette façon-ci.
Est-ce qu'un ouvrier considère que son salaire est assez
élevé? Mérite toujours augmentation?
M. FRASER: Non, mais vous êtes cultivateur vous-même,
moi, je suis cultivateur et je...
M. VINCENT: Disons que le prix de $4.65 est plus
élevé que le prix de $4 et plus élevé que le prix
de $3.50. Mais, en plus du prix, il y a tellement d'autres choses à
faire, comme disait le député d'Abitibi-Ouest tout à
l'heure, en ce qui concerne le rendement par vache. Cela a une influence
très considérable et aussi la transformation du lait,
l'efficacité des usines. Tellement d'autres facteurs importants. Et,
comme le député de Huntingdon le mentionnait tout à
l'heure, aussi les épreuves de gras...
M. FRASER: En me disant que vous aviez une vache qui donnait un
rendement de 12,000 livres, vous avez plus d'argent d'investi dans cette
vache-là que vous en avez d'investi dans une vache qui donne 8,000
livres.
M. VINCENT: Oui.
M. FRASER: Cela vous coûte plus cher, le double, pour
acheter cette vache.
M. VINCENT: C'est tellement vrai, qu'il y a eu une étude
de faite, je me souviens, j'étais au gouvernement fédéral
à ce moment-là, il y a eu une étude de faite où
l'on mentionnait qu'un producteur laitier, avec une cinquantaine de bêtes
produisant 6,000 ou 6,500 livres de lait par année, le lait vendu $3,50;
ça, c'est il y a trois ans, cela rapportait $3,500 par année
après avoir enlevé les dépenses, et un autre producteur
laitier qui possédait 26 vaches laitières, avec une production
annuelle d'environ 10,000 livres de lait, cela rapportait encore $3,500...
M. FRASER: Vous comptez le lait qui est vendu et ce qu'il y a eu
de revenu.
M. VINCENT: Oui.
M. FRASER: Mais vous ne comptez pas l'intérêt sur
son investissement. Peut-être que le gars qui avait 26 vaches avait un
troupeau qui valait $100,000...
M. VINCENT: Est-ce que c'est encore pour l'organisation ou pour
l'agriculture?
M. BROWN: Do we have, Mr. Chairman, a magic number to which we
intend to proceed to give a farmer a fair living in the Province of Quebec
dealing with milk which is 80% of the revenue of the farmers in the
Province?
M. VINCENT: Le député de Brome a employé le
mot magique.
M. BROWN: Well, I think...
M. FRASER: C'est ça, il faut étudier l'affaire pour
savoir combien cela coûte pour produire le lait. Ce serait appeler
ça, compter vos investissements, votre intérêt sur vos
investissements.
M. VINCENT: C'est justement la raison pour laquelle je disais
tout à l'heure qu'avec une série de fermes-normes ou de
fermes-types nous pourrions, avec l'assistance technique du minis-
tère de l'Agriculture et de la Colonisation, avoir une
comptabilité tenue sur ces fermes, pour savoir exactement ce qu'il en
coûte sur une ferme d'animaux de boucherie ou une ferme...
M. FRASER: C'est le point que je veux faire, que le cultivateur
n'a jamais reçu d'intérêt sur l'investissement sur sa
ferme. Il a eu un peu d'argent pour l'ouvrage qu'il a fait. Il n'a jamais rien
eu pour l'intérêt de son investissement.
M. TESSIER: M. le Président, je voudrais revenir sur le
Charolais.
M. VINCENT: Un instant. Nous avons sauté à
l'article 13 tout à l'heure, avec achat et location de taureaux. On
pourrait peut-être terminer l'article, terminer cette chose-là,
achat et location de taureaux, s'il y avait d'autres questions là...
M. LE PRESIDENT: Monsieur parlait de Charolais...
M. VINCENT: Cela touche aussi aux Charolais. D'accord, est-ce que
l'on passe à cet article-là?
M. COURCY: Bien non.
M. LE PRESIDENT: On verra même pas le 12, on règle
les deux en même temps.
M. VINCENT: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Retournons aux Charolais. On pourra
régler le 14 et le 15 en même temps.
M. TESSIER: C'est parce que l'on a changé de sujet.
M. GAGNON: Faut croire qu'il est épuisé. M.
TESSIER: On est retombé dans le lait.
M. LE PRESIDENT: Mais vous, ce serait pour parler du Charolais.
Allez donc.
M. TESSIER: M. le ministre est au courant que l'école
moyenne d'agriculture a importé l'automne dernier un Charolais. Moi, je
voudrais savoir si on peut compter sur une aide de la part du ministère
de l'Agriculture en ce qui concerne l'élevage du Charolais dans la
région du Bas-Saint- Laurent?
M. VINCENT: L'aide que nous pouvons ap- porter en ce qui concerne
l'élevage du Charolais dans la région du Bas-Saint-Laurent, c'est
celle-ci d'abord. Nous voulons avoir au centre d'insémination
artificielle de Saint-Hyacinthe des taureaux Charolais et pouvoir revendre le
sperme congelé de ces taureaux-là à $0.50 la capsule et
non pas obliger les éleveurs de Charolais, en plus de leurs
génisses, à avoir des taureaux, à payer des taureaux
$3,000, $4,000. Nous allons leur vendre le sperme. C'est déjà une
aide assez substantielle et après ça, favoriser...
M. TESSIER: Vous allez le vendre à tous les cultivateurs
généralement dans la province?
M. VINCENT: Oui, oui, tous ceux qui voudront les utiliser.
M. TESSIER: Oui, mais le ministre est au courant tout de
même que conformément aux recommandations du plan
d'aménagement du BAEQ...
M. VINCENT: Oui.
M. TESSIER: ... on recommande dans le cahier de l'agriculture, de
l'élevage dans la région du Bas-St-Laurent...
M. VINCENT: C'est ça.
M. TESSIER: ... et c'est justement en prévision de
réaliser ce projet-là qu'à Rimouski, on a pris les
devants, peut-être un peu, en important les Charolais. Le ministre sait
que d'autres demandes de permis sont actuellement à Ottawa pour trente
Charolais, des génisses, afin de faire une reproduction de race pure de
Charolais. Est-ce que c'est l'intention du ministère de l'Agriculture
d'encourager cette importation et de soutenir les demandes de permis
d'importation?
M. VINCENT: Parce que dans la transaction des trente Charolais en
question, c'est une entreprise privée qui a demandé des permis
aux autorités fédérales...
M. TESSIER: D'accord.
M.VINCENT: ... et dans ce domaine-là, nous avons
même encouragé le gouvernement fédéral à
donner ces permis pour l'importation. On nous a demandé notre avis, nous
avons accepté.
M. TESSIER: Bon, c'est ce que je voulais savoir. Votre
ministère a recommandé l'importation...
M. VINCENT: Bien c'est ça, recommandé.
M. TESSIER: ... de ces trente Charolais pour la région du
Bas-St-Laurent, pour Rimouski...
M. VINCENT: C'est-à-dire, voici...
M. TESSIER: ... ou si c'a été pour ailleurs? Pour
St-Hyacinthe, par exemple?
M. VINCENT: C'est-à-dire qu'on ne peut pas recommander au
gouvernement fédéral l'importation ou recommander au gouvernement
fédéral que ce soit dans une région donnée, c'est
très difficile pour nous.
M. TESSIER: Bien c'est-à-dire, cen'estpas très
difficile parce que...
M. VINCENT: Mais seulement, je pense que je vois venir...
M. TESSIER: ...parce qu'il y a peut-être conflit
d'intérêt entre deux groupes. Un groupe d'importateurs actuels
dans la région des Cantons-de-l'Est, justement, qui voudraient garder le
monopole...
M. VINCENT: Non, non.
M. TESSIER: C'est ce que du moins je me suis laissé
dire.
M.VINCENT: Non.
M. TESSIER: Ce n'est peut-être pas vrai, mais j'aimerais
bien avoir la confirmation du ministre, évidemment, si ce n'est pas
vrai.
M. VINCENT: Non, non, mais je peux confirmer que quand il nous
arrive des groupes d'importateurs de Charolais ou de toute sorte d'importations
et qu'ils veulent avoir une lettre d'intention du ministère pour pouvoir
utiliser cette lettre, aller chez les cultivateurs et dire: Voici, vous avez la
bénédiction du ministère...
M. GAGNON: C'est ça.
M. VINCENT: ... Je crois que c'est impossible pour le
ministère de faire ça.
M. TESSIER: Non, non, il n'est pas question d'avoir de lettre
mais d'avoir...
M. VINCENT: Non, mais...
M. TESSIER: Ce n'est pas ça ma question.
Je veux savoir si les importateurs de Charolais à Rimouski
peuvent compter sur l'appui du ministère de l'Agriculture pour
réaliser la recommandation du plan d'aménagement du BAEQ en ce
qui concerne l'élevage de bovins, de viande à boucherie dans le
territoire pilote.
M. VINCENT: Mais quel genre d'appui? D'appui financier...
M. TESSIER: Oui.
M. VINCENT: ... d'appui technique, propagande?
M. TESSIER: L'appui financier et l'appui technique...
M. VINCENT: Propagande, pour encourager un groupe
d'éleveurs plus qu'un autre?
M. TESSIER: ... afin de réaliser, en somme, cette
recommandation du plan.
M. VINCENT: Nous allons avoir, dans les régions-pilotes,
comme je l'ai dit, une ferme-type où il y aura de l'élevage de
bovins de boucherie. Nous avons, avec l'aide technique du ministère,
disons une priorité peut-être sur l'Office du crédit
agricole, priorité sur les prêts à court terme, pour
l'organisation physique de ces fermes. Par la suite, avec des groupes de
gestion, s'il y a vingt, trente ou quarante fermes d'élevage, dix ou
cinq fermes-types d'élevage d'animaux de boucherie, une attention
particulière sera portée à ces fermes-là avec des
spécialistes pour les conseiller pour que plus tard ça puisse se
répercuter à plusieurs autres fermes et non pas d'aide directe et
dire par exemple: Vous achetez un taureau pur-sang, qui coûte $3,000,
vous allez le prendre chez vous et nous allons vous subventionner pour le
garder ce taureau-là. Donc, nous croyons être plus en mesure, par
notre centre d'insémination artificielle de pouvoir fournir ou mettre
à la disposition de ces producteurs-là ce dont ils auront
besoin.
M. TESSIER: Est-ce que le ministère a déjà
commencé à élaborer la planification de
l'établissement de ces fermes dans la région-pilote?
M. VINCENT: Oui, et ceci fera l'objet de l'entente
spéciale conclue avec le gouvernement fédéral en vertu de
la loi FEDER ou ARDA.
M. TESSIER: Est-ce que le ministre a objection à dire
où vous en êtes rendus dans votre planification?
M. VINCENT: J'ai annoncé à Rivière-du-
Loup, le 23 octobre dernier, certains projets, et, depuis ce
temps-là, le gouvernement fédéral nous boude parce que
nous avons pris les devants avant de signer l'entente. C'est donc dire que, ce
matin, nous avons même, à mon bureau du ministère,
regardé tous nos projets, pas seulement du côté de
l'agriculture mais aussi d'autres ministères pour, justement, en arriver
à faire accepter au gouvernement fédéral d'entrer dans ce
cadre-là.
M. TESSIER: Est-ce que ça va faire partie des prochaines
négociations?
M. VINCENT: Cela fait partie des négociations qui se font
de façon officieuse présentement entre les fonctionnaires du
provincial et des fonctionnaires du fédéral.
M. GAGNON: Le député de Rimouski n'a rien à
dire sur la bouderie d'Ottawa?
M. TESSIER: Ce qui m'intéresse, ce n'est pas de savoir ce
qui se passe à Ottawa...
M. GAGNON: Bien, c'est important.
M. TESSIER: ... mais savoir si ça va se réaliser,
ça.
M. GAGNON: C'est conjoint, tout de même.
M. TESSIER: Mais j'espère que les deux gouvernements vont
pouvoir s'entendre.
M» VINCENT: Pour se réaliser, je puis certainement
l'affirmer.
M. TESSIER: Et je pense que vous n'aurez pas de misère du
côté du ministre fédéral qui est chargé de
l'application de la loi ARDA, parce qu'il a l'air bien ouvert là-dessus,
en ce qui le concerne, lui.
M. LE PRESIDENT: Nous allons à ARDA tantôt, si vous
y tenez. Est-ce que l'affaire des Charolais est terminée?
M. VINCENT: Le député ne qualifie pas le mot
ouverture, tout de même, les discussions procèdent. J'ai
rencontré M. Sauvé, j'ai l'intention de le rencontrer encore,
mais disons qu'à ce stade-ci, je ne puis pas qualifier les rencontres,
pour différentes raisons, mais disons que ça va très bien,
en ce qui me concerne.
M. TESSIER: Cela va satisfaire mon collègue de l'autre
côté.
M. VINCENT: Il y a certains points litigieux, il y a certains
problèmes d'ordre financier, d'ordre technique, qu'il faut envisager. On
n'est pas toujours d'accord, nous sommes obligés parfois de parler plus
fort...
UNE VOIX: C'est normal.
M. VINCENT: Mais disons qu'à ce stade-ci, je n'aimerais
pas faire de déclarations à l'emporte-pièce sur cette
question.
M. TESSIER: Pour résumer, est-ce que je peux en conclure
que le ministère de l'Agriculture prend toutes les dispositions
nécessaires pour que soit réalisé le plus tôt
possible l'élevage de boeufs de boucherie dans la région-pilote
du Bas-Saint-Laurent. C'est l'assurance que je voudrais avoir.
M. VINCENT: Nous avons des projets à ce sujet-là.
Nous avons un programme à ce sujet-là.
M. TESSIER: Est-ce que ça va se matérialiser?
M. VINCENT: On le souhaite.
M. LE PRESIDENT: M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut me dire s'il y a
déjà une commande de placée pour le ministère,
actuellement, pour du Charolais?
M. VINCENT: Une commande de placée pour le
ministère, non. Nous avons seulement une entente avec un taureau...
M. COURCY: Avec le taureau! Et qu'a-t-il répondu, le
taureau?
M. VINCENT: Ah! Excusez, une entente avec un taureau! Excusez, je
n'avais pas saisi. Pour un taureau. Il vient de terminer sa période de
quarantaine. E. est rendu à Saint-Hyacinthe. Il commence à
produire.
M. COURCY: Il est la propriété du gouvernement.
M. VINCENT: Moitié, moitié.
M. VAILLANCOURT: A quel endroit passe-t-il sa période de
quarantaine?
M. VINCENT: A Grosse-Ile.
M. FRASER: Est-ce qu'il n'y a pas moyen de faire venir du sperme
congelé de France? De n'importe quel bon taureau, là?
M. VINCENT: Bien, est-ce que ce serait possible, d'abord,
d'importer le sperme congelé? Parce qu'il ya a...
M. FRASER: Est-ce qu'il y a des règlements contre
ça?
M. VINCENT: Je ne sais pas. Il faudrait envisager cette
possibilité-là. Je ne le sais pas.
UNE VOIX: Cela prend un permis du fédéral.
M. VINCENT: C'est fédéral, il faut un permis
d'Importation du fédéral.
M. COURCY: Si c'est possible...
M. VINCENT: Là, si je comprends bien, on va même
avoir deux taureaux à Saint-Hyacinthe pour pouvoir s'en servir.
M. COURCY: On a un demi-taureau à Saint-Hyacinthe?
M. VINCENT: C'est-à-dire que nous en avons un au complet
mais nous n'en possédons que la moitié.
M. COURCY: Est-ce que le gouvernement a placé
auprès du gouvernement fédéral une demande de permis pour
acheter d'autres taureaux?
M. VINCENT: Nous mêmes, non. Pour nous mêmes, pas
encore.
M. TESSIER: Mais le taureau qui est à Saint-Hyacinthe,
vous dites que le gouvernement n'est propriétaire que de la
moitié. Qui possède l'autre moitié?
M. VINCENT: Bove Import Incorporated.
M. TESSIER: Le gouvernement est-il propriétaire de la
moitié vers la tête ou de la moitié vers la queue?
M. VINCENT: Disons que c'est la moitié non divisible!
M. TESSIER: Je n'ai pas compris la réponse. Qui
était propriétaire de la moitié divisible?
M. VINCENT: Bove Import.
M. TESSIER: D'où. Ce n'est pas la compagnie
française ça?
M. VINCENT: Oui, oui, la fameuse compagnie française.
M. TESSIER: Du comte de Moutiers.
M. VINCENT: Canado-française. Il y a absolument
rivalité entre deux sociétés d'exportation de Charolais.
Les deux essaient d'avoir le monopole.
M. TESSIER: C'est ça que je voulais savoir. Justement je
vous ai parlé de ça tout à l'heure qu'il y avait une
rivalité entre deux compagnies. Je l'avais dit avant que vous
arriviez.
M. COURCY: Le gouvernement du Québec...
M. TESSIER: Ce charolais ce n'est pas le nôtre, au
moins?
M. VINCENT: Non, non, c'est un autre, ça. DES VOIX: C'est
un autre.
M. TESSIER: Et celui qu'on a à Rimouski et qui est la
propriété également de Bove Import pour la moitié
indivise et de l'école moyenne de l'agriculture de Rimouski pour l'autre
moitié, est-ce qu'il est admissible à l'école de
Saint-Hyacinthe..?
M. VINCENT: A l'école?
M. TESSIER: Pas à l'école, mais au centre
d'insémination artificielle de Saint-Hyacinthe.
M. COURCY: Nous verrons à cela plus tard, au mois de
septembre.
M. TESSIER: Est-ce que la réponse a été non
qu'il n'était pas admissible?
M. VINCENT: S'il était bon, il pourrait être
acheté par l'école de médecine vétérinaire
ou être...
M. TESSIER: Sans être acheté, est-ce qu'il ne peut
pas être laissé là pour justement servir à
l'utilité pour laquelle il a été importé?
M. VINCENT: Il s'agirait d'entrer en consultation; il faudrait
que j'en parle, que j'en discute avec M. Saint-Pierre qui est en charge du
centre.
M. TESSIER: Vous ne voyez pas d'objection majeure?
M. VINCENT: Je viens de faire une primaire, je ne le sais
pas.
M. TESSIER: Au moins temporairement. Parce que, si je comprends
bien, il est encore en quarantaine à Rimouski pour, je pense, deux mois.
Et après être sorti de la quarantaine officielle...
M. VINCENT: Il fait une petite quarantaine.
M. TESSIER: Il fait une autre quarantaine apparemment de trois
mois.
M. COURCY: C'est marqué « achat et location de
taureaux. »
M. VINCENT: Location. Oui.
M. COURCY: Alors le ministère aura toujours la
possibilité de le louer.
M. VINCENT: Ah oui! on peut le louer. On les loue et quand ils ne
sont pas bons on les retourne.
M. LE PRESIDENT: Franchement il y a un certain prosaïsme
dans nos délibérations.
M. TESSIER: C'est la partie indivisible. Alors, le
ministère est prêt à louer le taureau.
M. VINCENT: Bien c'est-à-dire est prêt... il y a
certaines normes à considérer.
M. TESSIER: Oui, je comprends.
M. VINCENT: Disons, que ce n'est pas le ministre ni le
sous-ministre qui loue les taureaux.
M. TESSIER: Il n'y a pas d'objection de principe.
M. VINCENT: D'objection de principe, non.
M. COURCY: Mais c'est le ministre qui signe la location.
M. VINCENT: Oui, oui, d'accord, mais seulement, ce sont les
fonctionnaires qui font le travail de vérification,
d'appréciation du taureau. Qui voient les capacités physiques,
morales et mentales.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que cela règle l'affaire du
Charolais?
M. TESSIER: Quant à moi, oui. UNE VOIX: Adopté
quant à moi.
M. LE PRESIDENT: Dans les subventions, nous y revenons là.
Nous revenons à 12.
M. COURCY: Pommes de terre. Commercialisation. Nous avions
demandé une enquête sur la commercialisation des pommes de terre.
Je me demande si le rapport a été déposé?
Maintenant, non laissez faire, ce soir, s'il y a possibilité j'aimerais
avoir une copie...
M. VINCENT: Du rapport?
M. COURCY: ... du rapport. Ce soir ou demain, peu importe. Dans
le rapport du ministre, c'est écrit que le personnel a consacré
une grande partie de son temps à la conduite d'une enquête sur le
plan provincial...
M. VINCENT: C'est en 1965, ça.
M. COURCY: ... relative à la commercialisation...
M. VINCENT: Oui mais ça c'est le rapport de 1965.
M. COURCY: Il n'a pas été
déposé...
M. VINCENT: C'est moi qui ai signé le rapport mais c'est
le rapport de l'ancien ministre.
M. COURCY: C'est 65/66.
M. VINCENT: Mais oui.
M. COURCY: Au mois d'avril 1966, le rapport n'avait pas
été déposé, on le dit ici...
M. VINCENT: Oui mais ça, c'est le rapport de l'ancien
ministre. C'est moi qui l'ai signé.
M. COURCY: Ils ont différé...
M. VINCENT: J'ai signé...
M. COURCY: ... la mise à jour des résultats de
leurs recherches.
M. VINCENT: Oui, mais c'est ça.
M. COURCY: Oui, oui, c'est le 31 mars 1966. M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Mois, je pars le 15 juin. M. VINCENT: Vous
partez...
M. COURCY: Le rapport a été déposé
après le 15 juin.
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: C'est la commercialisation. C'est écrit dans le
rapport.
M. VINCENT: Après le 15 juin 1965.
M. COURCY: Oui, des circonstances imprévisibles ont
obligé les préposés à cette tâche à
différer...
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... la mise à jour des résultats de
leurs recherches.
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Alors il y a certainement du travail de fait.
M. VINCENT: Oui, et puis là.
M. COURCY: Est-ce que ce rapport, onpeut l'avoir? Cela ne presse
pas, ce n'est pas pour tout de suite.
M. VINCENT: C'est un rapport déposé en 1965?
M. COURCY: Non, en 1966. Pendant que l'autre va chercher cela, la
station de Manicouagan, est-ce que le ministre a l'intention de continuer son
développement pour la multiplication des pommes de terre...
M. VINCENT: Sur la production, la mise en marché de la
pommes de terre dans la région Saguenay Lac Saint-Jean.
M. COURCY: Est-ce qu'il y aurait possibilité d'avoir une
copie de ce rapport?
M. VINCENT: Cela, c'est en 66/67, date d'acceptation. Cela a
été accepté le 17 octobre 1966. Vous avez un montant de
$10,000.
M. COURCY: Est-ce que le rapport a été
déposé?
M. VINCENT: Ce n'est pas encore terminé, parce cela avait
été accepté en octobre 1966.
M. COURCY: Parce que ça, c'était un rapport
très important, car nous avons des problèmes. Nous avons
demandé...
M. VINCENT: La région du Saguenay Lac
Saint-Jean?
M. COURCY: Nous avons demandé une étude
spécifique.
M. VINCENT: J'ai signé l'étude, moi, le 17 octobre
1966.
M. COURCY: AhJ c'est une autre étude. Enquête sur la
commercialisation des pommes de terre. Le personnel a consacré une
grande partie de son temps à la conduite d'une enquête sur le plan
provincial relative à la commercialisation tant au niveau des
producteurs, des intermédiaires et des détaillants. Les
conclusions et les recommandations découlant de cette étude
devaient, normalement, être connues vers la fin d'avril mais, à
cause de certaines circonstances, des élections, si vous voulez, on a
différé la mise à jour des résultats des
recherches. Alors, il y a eu des recherches de faites. Est-ce qu'après
un an, on peut espérer avoir le rapport?
M. VINCENT: Vous voulez avoir l'information?
M. COURCY: Oui, c'est ce que je veux. C'est M. Bissonnette qui
est en charge de ce service.
M. LE PRESIDENT: Rapport du rapport sur les...
M. COURCY: Manicouagan. Quelles sont les intentions du ministre
au sujet de la ferme de Manicouagan, la ferme à pommes de terre de
semence-souche?
M. VINCENT: Il y a un travail qui se fait à la ferme pour
les pommes de terre, semence-souche, et nous avons d'ailleurs, à
l'article 4, sous-article 2, dans stations de recherche, c'est la direction
générale de la recherche et de l'enseignement. Nous pourrions
revenir sur cette question-là.
M. LE PRESIDENT: Subventions.
M. BROWN: Dealing with this magic price that I was speaking of
before, in 1960, the average price for industrial milk was not greater than
$3.10 a hundred and averaged to quite a few farmers $2.65. At that time, the
number that the organization felt would give them a good living and they would
be able to get by on was $4 a hundred. Through a great deal of work on the part
of the Government, they arrived at this price in the last year and a half.
Since then, the price of the material, the price of everything has gone up,
particularly the price of feed, and I wonder if this present regime has set
objective that the farmer of the Province of Quebec, on a average farm doing
average work, would be able to make an average living comparable to the rest of
the citizens of the Province. $5 a hundred, $6 a hundred, what does the regime
feel?
M. VINCENT: Bien, c'est là justement qu'il faut que nous
procédions avec des groupes de gestion, nous allons procéder avec
des groupes de gestion ou avec des comptabilités. Il nous sera possible
de savoir exactement ce qu' il en coûte dans certaines régions
pour produire du lait et non seulement pour la question du lait. Ceci va
s'appliquer à toutes les productions. Et là, ça
sera...
M. BROWN: Eighty percent of the total is made up in milk source.
It would be easier and faster and the resolutions on this and then, you solve
eighty percent of the problem.
M. VINCENT: C'est pour ça que, dans les régions du
territoire-pilote, nous allons concentrer tous nos efforts à
l'organisation de fermes-types dans l'industrie laitière parce que c'est
ce qui rapporte le plus.
M. FRASER: Dans n'importe quel autre commerce,
l'intérêt sur votre investissement est compris dans le coût
de votre produit. Est-ce que ce serait la même chose dans le coût
de production de 100 livres de lait?
M. VINCENT: Il va y avoir un système de
comptabilité d'établi qui va permettre de regarder tous ces
coûts-là.
M. FRASER: Mais il faut bien donner aux agriculteurs le
même niveau de vie que les autres dans l'industrie. Il faut que le
coût de l'intérêt soit compris dans la production.
M. VINCENT: Parfait.
M. BROWN: There is another matter, Mr. Chairman, dealing with
milk that I find is an encroachment, I believe, on the rights of the farmers,
and that is small packages of milk being put on the market in restaurants, that
have powder milk in it but the writing is so small that it is hard for the
average customers to even read it. But the fact of the matter is that this is
increasingly prevalent that the mechanical cow has taken over from our regular
cow. Is there any law on the part of the Government that can possibly curtail
this or anything new coming in?
M. VINCENT: Non, la seule loi qui existe, ce sont les
règlements qui doivent assurer la loyauté des ventes, où
on doit indiquer sur les contenants, le contenu, clairement, aussi bien en
français qu'en anglais, c'est-à-dire, autant que possible, qu'on
doit l'indiquer clairement afin que l'acheteur sache clairement ce qu'il
achète.
M. BROWN: Mais si l'acheteur...
M. VINCENT: Mais si le produit rencontre les normes des aliments
et drogues, il n'y a pas de loi qui empêche la vente d'un produit qui est
très bien annoncé, sur lequel produit c'est très bien
inscrit qu'il y a un composant de x x x.
M. BROWN: But if the writing is so small that you need a
magnifying glass to see it. I would not say that this was...
M. VINCENT: Then, there we should have a sample of it and send it
to our lawyers and ask them if this is under the legislation or the rules
regulations we have. We should look into that. We are receiving very often
some...
M. BROWN: If you are trying to rip off the little label, and like
the writing, that is so small that the chances are that there is not one
customer out of 100 even...
M. COURCY: Est-ce que le ministre a quelque chose de nouveau dans
l'inspection des fruits et légumes?
M. VINCENT: L'inspection des fruits et légumes. Voici ce
que nous avons de neuf dans ce domaine: C'est que d'abord les règlements
concernant la classification des fruits et légumes ont été
publiés dans la Gazette officielle du Québec le 16 juillet
dernier. Il y a une campagne d'éducation d'entreprise auprès des
producteurs par nos officiers de la région de Montréal, nos
inspecteurs. Par la suite, les courtiers et les
producteurs sont venus me rencontrer et nous ont demandé d'avoir
plus d'inspecteurs au ministère. On nous a demandé une trentaine
d'inspecteurs ou une vingtaine d'inspecteurs, ce qui était un nombre
assez considérable. D'ailleurs, la même demande avait
été faite à mon prédécesseur. Là j'ai
demandé au Dr Mercier d'entrer en communication ou de vérifier
combien le gouvernement fédéral avait d'inspecteurs en Ontario,
combien il y en avait au Nouveau-Brunswick et combien il y en avait dans la
province de Québec. Et nous avons constaté que le gouvernement
fédéral, pour mettre en application les règlements sur les
fruits et légumes, avait 90 inspecteurs en Ontario, 85 au
Nouveau-Brunswlck et 30 au Québec.
Et c'est là que nous sommes allés au gouvernement
fédéral. Nous avons rencontré le ministre
fédéral, nous lui avons exposé la situation et celui-ci
nous a répondu qu'il corrigerait cette situation pour que les
inspecteurs fédéraux, tout comme dans les autres provinces,
puissent venir ici dans le Québec appliquer nos règlements et
là le gouvernement fédéral ou le ministre
fédéral de l'Agriculture a accepté dès ces
premières rencontres l'engagement de neuf nouveaux inspecteurs
fédéraux, et par la suite, il nous a dit, d'après les
informations que j'ai reçues, qu'il y aurait 22 ou 23 inspecteurs
additionnels qui viendraient s'ajouter à la liste déjà
existante du gouvernement fédéral, afin justement de mettre le
règlement en vigueur.
Donc, ce qu'il y a de neuf, ce sont les nouveaux règlements qui
sont en vigueur, et ce sont des inspecteurs supplémentaires qui ont
été engagés par le gouvernement fédéral pour
appliquer le règlement, et aussi, cette campagne d'éducation
menée par nos officiers du ministère, ceux de Montréal
plus spécialement, sous la direction du Dr Landry.
M. COURCY: Est-ce que les officiers du ministère de
l'Agriculture de la province ont encore leur bureau au marché central
métropolitain?
M. VINCENT: Nous avons des bureaux sur le boulevard
Crémazie.
M. COURCY: Leur bureau d'inspection au marché central? Ils
avaient des bureaux à leur disposition, et à un moment
donné, le marché central métropolitain voulait les en
sortir, je crois. Je parle des bureaux mis à la disposition des
inspecteurs par le marché central métropolitain.
M. VINCENT: Ah! ce sont les bureaux mis à leur disposition
comme dans les abattoirs...
M. COURCY: Est-ce qu'ils sont encore là?
M.VINCENT: Là, je ne pourrais pas donner de
détails, mais ce n'étaient pas des bureaux du ministère,
c'étaient des bureaux du marché...
M. COURCY: ... mis à la disposition des inspecteurs.
M. VINCENT: ... et dont nos inspecteurs pouvaient se servir
à l'occasion lorsqu'ils allaient sur le marché. Je n'ai pas les
détails de cela.
M. COURCY: Qui est en charge de l'inspection des fruits et
légumes dans...
M. VINCENT: Le grand responsable à Montréal, c'est
le Dr Bruno Landry.
M. COURCY: Oui, il est en charge du service de
l'horticulture?
M. VINCENT: Oui, il est en charge de tout le service;
horticulture, production et tout. Il est en charge du service. Son assistant,
ici à Québec, c'est M. Doré.
M. COURCY: J'aurais des questions à poser sur le bleuet,
mais je pense bien qu'étant donné que cela touche à
l'ARDA...
M. VINCENT: Oui, mais on peut attendre à ARDA.
M. COURCY: Nous allons attendre à ARDA. Dans la division
de coopération, est-ce que le ministère continue la politique
d'inspection des coopératives?
M. VINCENT: L'inspection des coopératives? Ah! vous voulez
dire pour la comptabilité? Oui, encore à l'heure actuelle, nous
avons des agronomes qui donnent ce service aux coopératives, mais, de
plus en plus, on constate, avec tout ce qu'il y a de nouveau, que plusieurs
coopératives sont obligées de faire faire la vérification
par des comptables agréés. C'était d'ailleurs
commencé et cela semble vouloir s'accentuer.
M. COURCY: Maintenant, combien de coopératives ont
touché actuellement de l'aide en 66/67, non seulement par subventions de
base mais par garanties d'emprunt?
M. VINCENT: Voici. Par garanties d'emprunt, si ma mémoire
est bonne, j'ai eu plusieurs demandes après le 16 juin. Il semblait
que tout le montant de $1 million était déjà
engagé, le 16 juin. Ce qui est arrivé, c'est qu'à la fin
de l'année, il a été possible, je crois, de consentir
à même ces argents de $1 million, deux garanties d'emprunt, soit
une à la coopérative de l'île d'Orléans, et l'autre,
à la coopérative de Chicoutimi: $300,000 pour les deux.
M. COURCY: Quel montant reste-t-il, en 66/67, sur le million
annuel de garanties d'emprunt aux coopératives?
M. VINCENT: En 66/67, jusqu'à maintenant, quand cela a
été fait, il y avait $652,000 d'engagés, mais
là-dessus, on m'informe que la coopérative d'Abitibi-Est avait
une garantie d'emprunt de $300,000. Mais comme, à la fin de
l'année, elle n'avait pas pu obtenir l'emprunt qu'elle sollicitait, soit
de la Caisse populaire ou encore d'un organisme financier ou d'une banque, elle
n'a pas pu réaliser, au cours de l'année 66/67, cette garantie
d'emprunt que nous lui avions octroyée, c'est-à-dire que le
ministère avait octroyée en janvier ou février 1966.
M. COURCY: Alors, c'est dire que sur le million, il y avait
quelque $600,000 d'engagés...
M. VINCENT; Oui.
M. COURCY: ... et étant donné que la
coopérative d'Abitibi-Est n'a pas pris ses $350,000, il y a eu $250,000
d'engagés environ sur le million. Il y a eu...
M. VINCENT: Il y avait $652,000 d'engagés,
c'est-à-dire nous avions engagé plus que cela. Au 16 juin il y
avait des promesses de données pour le montant de $1 million.
M. COURCY: Oui, la promesse constitue un engagement.
M. VINCENT: Oui, un engagement de donné pour un
million.
M. COURCY: Alors, il y avait un million d'engagé.
M. VINCENT: C'est cela mais comme, à la fin de
l'année, la coopérative d'Abitibi-Est n'avait pu réaliser
son emprunt, nous sommes retombés à $652,000. On nous a
informés qu'il sera impossible au cours de l'année 66/67 de
réaliser l'emprunt, nous sommes arrivés à $652,000 mais
l'an dernier nous avons couru contre le temps pour pouvoir faire des garan-
ties d'emprunt à la coopérative de l'Ile-d'Oléans et
à la coopérative de Chicoutimi. A la toute dernière
minute, on me demande si cela va entrer au budget 66/67. Il y a une question de
délai légal pour déterminer si nous allons prendre le
budget 66/67 ou le budget 67/68. C'est toujours le problème qui arrive
à tous les ans...
M. COURCY: Oui, oui.
M.VINCENT: ... d'ailleurs on a vu la même chose en 65/66.
On a engagé seulement $520,000; 64/65: $455,000; 63/64, rien. S'il n'y a
pas eu un engagement qui a été réalisé, cela bloque
tout le processus du ministère. C'est là le problème, on
vise toujours le million par année, mais à la dernière
minute une coopérative peut aussi bien arriver et déclarer
qu'elle n'est pas en mesure de contracter l'emprunt...
M. COURCY: Alors le ministre n'est pas capable en fin de compte
de remplir le budget qui a été voté...
M. VINCENT: Eh bien, ce n'est pas un budget voté, c'est
une loi annuelle qui permet au ministère de garantir des emprunts pour
un million, annuellement.
M. COURCY: Alors les chiffres que le ministre m'a cités
hier sur les argents non dépensés...
M.VINCENT: Non, cela ne fait pas partie de cela du tout.
M. COURCY: Non, mais il l'a fait intentionnellement, le
ministre...
M. VINCENT: Non, cela ne fait pas partie de cela du tout.
M. COURCY: ... il a cité, cela ne fait pas partie
mais...
M. VINCENT: On ne le dépense pas cet argent-là.
M. COURCY: ... s'il s'aperçoit qu'il peut, il va lui
arriver certainement les mêmes choses qui sont arrivées à
l'ancien ministre. A un moment donné, il va rester de l'argent sur
certains articles.
M. VINCENT: Non, mais cela, là-dessus, c'est
impossible...
M. COURCY: Et l'an prochain...
M. VINCENT: ... parce que c'est une loi annuelle qui permet au
ministre de garantir des emprunts jusqu'à concurrence de $1 million par
année.
M. COURCY: Et si je passais tous les articles les uns
après les autres que le ministre a mentionnés hier, j'arriverais
à ses $14 millions et je lui dirais: Pendant un mois et demi, du 1er
avril au 16 juin, j'étais ministre de l'Agriculture. Du 16 juin au 31
mars 1967 c'était l'honorable Vincent qui était ministre de
l'Agriculture et il est resté $14,500,000 et je n'ai fait qu'un mois et
demi comme ministre de l'Agriculture...
M. VINCENT: Non, non, non, c'est l'autre année avant.
M. COURCY: ... et ce sont les chiffres cités par le
ministre alors...
M. VINCENT: C'est l'autre année avant. Cette année,
nous avons remis au trésor un montant de $4,645,000...
M. COURCY: En tout.
M. VINCENT: ... mais là-dessus vous avez un montant de
$1,500,000 qui était au budget pour la construction d'une
résidence pour les étudiants à St-Hyacinthe. Il avait
été mis au budget l'an dernier. Il avait été mis au
budget il y a deux ans, je crois...
M. COURCY: Mais il y avait la construction de l'école de
médecine de vétérinaire, la clinique des petits animaux,
je crois, c'est cela plutôt le million et demi.
M. VINCENT: Oui, il était au budget, on avait
$1,500,000...
M. COURCY: Un million et demi ou un million cinq cent mille, cela
se ressemble pas mal.
M. VINCENT: Oui, il y avait un autre montant pour la
contruction...
M. LE PRESIDENT: Bon, division de l'insémination
artificielle.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut me dire combien il y a de
nouveaux cercles d'insémination fondés en 66/67?
M.VINCENT: Il y en a eu quelques-uns mais je n'ai pas les
chiffres. Pas beaucoup.
M. COURCY: Est-ce que les règlements ont été
changés?
M. VINCENT: Les règlements ont été
changés en ce sens que, à l'avenir, le centre
d'insémination artificielle va vendre la capsule pour le sperme 50 cents
pour les cercles agricoles.
M. COURCY: Au lieu de?
M. VINCENT: Au lieu de recevoir un dollar que le cercle agricole
nous envoyait ici à Québec...
M. COURCY: Du cercle d'insémination.
M. VINCENT: C'est-à-dire, pas le cercle agricole, le
cercle d'élevage qui envoyait ici à Québec un montant de
$1. Nous allons plutôt leur vendre la capsule 50 cents et le cercle sera
libre de charger le prix qu'il veut. Durant l'exercice 65/66...
M. COURCY: Non, 66/67.
M. VINCENT: Non, j'ai ici les chiffres pour 65/66.
M. COURCY: Je l'ai, il est dans le rapport.
M. VTNCENT : Bon, on a dix nouveaux cercles pour la
présente année. L'an passé, il y en a eu quatre, cinq ou
six, je ne peux pas dire.
M. COURCY: Et les conditions n'ont pas changé pour les
cercles?
M. VINCENT: Non, c'est la même chose. M. COURCY:
Mêmes conditions.
M. VINCENT: Le seul changement qu'il y a, c'est que, disons, nous
avons voulu rendre plus flexible la politique d'insémination
artificielle, en permettant aux cercles d'acheter le sperme et puis de
l'utiliser...
M. COURCY: Vous avez voulu, si je comprends bien, permettre aux
cercles d'augmenter le prix à l'inséminateur.
M. VINCENT: Non, le cercle pouvait en aucun temps augmenter les
prix...
M. COURCY: Je crois que le ministre se trompe.
M. VINCENT: ... parce que certains cercles chargeaient $6,
d'autres $5, mais le gouvernement recevait $1.
M. FRASER: Cela, c'est pour le service et tout.
M. VINCENT: Mais maintenant, le gouvernement ne recevra plus
rien, ne recevra plus de dollar. Nous allons plutôt leur charger 50
cents. Nous recevions $1 pour chaque vache inséminée, mais
là au lieu de recevoir $1, nous allons leur charger 50 cents.
M. COURCY: La capsule? M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: Alors, cela veut dire que si, on a besoin de deux,
trois capsules, cela va coûter $1, $1.50.
M. VINCENT: Oui, mais on a calculé le pourcentage. Il y a
encore une différence, quand même, il y a encore un
décalage assez considérable.
M. COURCY: Parce que cela arrive assez souvent qu'il y en a qui
sont chatouilleuses.
M. LE PRESIDENT: A l'insémination.
M. FRASER: Les cercles des cultivateurs, est-ce qu'ils ont droit
aux mêmes?
M. VINCENT: Oui, oui.
M. FRASER: Est-ce que vous avez des lignes de comté ou
lignes de région?
M. VINCENT: Eux s'en donnent. Ils sont autonomes, dans ce
domaine-là. Cela fait partie de la régie interne des cercles
d'élevage.
M. LE PRESIDENT: Autre chose aux subventions?
M. COURCY: La division de la salubrité, si vous voulez, je
pense qu'on a le temps de passer à cela.
M. VINCENT: Oui, on le temps, il est six heures moins quart.
M. COURCY: Division de la salubrité, c'est encore le
docteur Trudel qui est en charge?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Combien de nouvelles personnes ont été
engagées en 66/67 pour aider le docteur Trudel dans ses fonctions?
M. VINCENT: 66.
M. COURCY: Inspecteurs de viandes et tout.
M. VINCENT: Oui.
M. LE PRESIDENT: Comment marche cette affaire-là? Vous en
passez des bouts, les conseillers agricoles, vous n'en voulez pas? Voyez-vous,
nous étions à douze, je pensais que nous étions à
régler l'affaire des subventions...
M. COURCY: Parce que cela relève de la commercialisation
de la production.
M. LE PRESIDENT: Oui, mais est-ce qu'il y aurait moyen...
M. COURCY: D'accord.
M. VINCENT: On pourrait peut-être les passer, article par
article.
M. LE PRESIDENT: Oui, parce que là cela allait très
bien...
M. COURCY: Conseillers agricoles...
M. LE PRESIDENT: ... nous n'en sommes pas encore aux conseillers
agricoles, nous n'avons pas encore terminé l'article 12, «
subventions ».
M. COURCY: D'accord.
M. LE PRESIDENT: S'il y avait moyen de régler cela pour
que l'on mette un peu d'ordre dans nos affaires...
M. VAILLANCOURT: Moi, j'ai fini.
M. LE PRESIDENT: ... vous, vous avez fini, mais...
M. COURCY: C'est parce que, ici, dans cet article sur la
production et sur la commercialisation, je ne veux pas revenir sur la
salubrité des aliments, mais nous en parlerons tantôt, concernant
les récoltes, la même chose. Il y a un domaine qui est
touché, dans ce service, par des divisions d'industrie laitière
et qui entre dans la commercialisation et la production. Ce ne sera pas
long...
M. VINCENT: Divisions des produits laitiers.
M. COURCY: Si le ministre le veut, c'est parce que, en Chambre,
on m'a dit que ce serait lors de l'étude des crédits que je
pourrais faire une mise au point qui s'imposait, c'est à propos de la
margarine, M. le Président..
M. LE PRESIDENT: De la...
M. COURCY: Margarine.
M. VINCENT: La jaune ou la blanche?
M. LE PRESIDENT: Les deux sortes.
M. COURCY: La blanche, M. le Président, elle est permise.
Le ministre a fait des déclarations, en Chambre, et c'est venu jusqu'au
moment où j'ai été accusé d'avoir donné
illégalement des permis de fabrication de margarine colorée. Le
ministre a cité des lettres. J'ai ici tous les documents, le ministre a
cité des lettres qui regardaient la loi des produits laitiers.
Le ministre a cité deux lettres concernant la loi des produits
laitiers et, j'ai demandé la dépôt de toutes les lettres
qui ont été envoyées aux inspecteurs laitiers au sujet de
la loi des produits laitiers et de toute la correspondance qui a
été envoyée aux inspecteurs laitiers au sujet de la loi
des succédanés. Les lettres que le ministre a lues et
déposées sont dans ce premier paquet concernant la loi des
produits laitiers. Dans sa réponse à l'Assemblée
législative, une copie de tous les avis adressés depuis le 1er
janvier 1958 jusqu'au 10 février 1967 par le chef de la division
à la production laitière, ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation, aux inspecteurs de cette même division au sujet de la
loi des produits laitiers, n'apparaît aucune des deux lettres qu'il a
citées en Chambre à propos de la loi des
succédanés. Et, M. le Président...
M. VINCENT: Vous pensez?
M. COURCY: J'en suis sûr, parce que ça ne concernait
pas la loi des succédanés; les lettres qui ont été
lues par le ministre concernaient la loi des produits laitiers. Et c'est cette
mise au point que je veux faire. Maintenant, pour ma part, je déclare
que jamais, ni de près ni de loin, je ne suis intervenu, M. le
Président, pour aider ou favoriser, d'une façon ou d'une autre,
la distribution de margarine illégale dans la province. Et j'ai, ici, un
article où le ministre Vincent accuse l'ancien ministre d'avoir
accordé des permis illégaux. Je dis que les permis ont
été distribués suivant la loi des succédanés
des produits laitiers et je dis, à propos de la margarine colorée
d'ailleurs, l'UCC l'a dit elle-même qu'il y a eu, à
un moment donné, une recrudescence terrible. En juillet, août,
septembre, octobre, nous pouvions voir sur toutes les tablettes des
épiceries de la margarine illégale.
Et c'est ça qui a amené des interventions en Chambre et,
aujourd'hui encore, M. le Président, après des
déclarations, ah! des belles déclarations, selon lesquelles on
saisirait, même dans les usines, la margarine colorée, nous en
avons encore dans les entrepôts. A ce moment, j'avais demandé au
premier ministre lui-même qui avait déclaré qu'il saisirait
directement à la source, que c'était fini et qu'il réglait
le problème... Eh bien! ici à Québec, il s'en vend dans
les entrepôts et le ministre est au courant. Il y a des distributions
directement dans les automobiles; on donne les numéros de
téléphone où on peut s'en procurer et, si le ministre le
veut, je lui fournirai même des adresses où actuellement il y a,
dans les entrepôts, de la margarine colorée et où n'importe
qui peut s'en procurer.
Je sais que, si les officiers s'en donnaient la peine, ils pourraient
très facilement arrêter ce commerce illégal. Et qu'il me
soit permis, M. le Président, de relever cette affaire pour que le
ministre ait l'occasion de faire une mise au point sur ce qu'il a
déclaré à l'effet que l'ancien ministre de l'Agriculture
avait donné illégalement des permis de fabrication de margarine
colorée dans la province.
M. VINCENT: De faire une mise au point? Voici, dans les lettres,
ici...
M. COURCY: Est-ce que le ministre maintient son accusation?
M. VINCENT: Voici, ici, dans les lettres que le
député d'Abitibi-Ouest vient de déposer, il y a une lettre
datée du 5 avril 1963, signée par M. Jean-Louis Bélanger
inspecteur adjoint général des produits laitiers, où il
est dit...
M. FRASER: ... des produits laitiers.
M. VINCENT: Oui, c'est la même division. OÙ il est
dit; « A la demande de l'honorable ministre de l'Agriculture, les
fabriques de margarine suivantes ont été autorisées
à préparer de la margarine fortement colorée dans leur
établissement, pour exportation en dehors de la province de
Québec: Léo Bernard limitée, Sha-winigan, Les Produits
Alimentaires, La Pérade, Ste-Anne-de-la-Pérade, et J.-E. Bergeron
et Fils limitée, de Bromptonville... Sixièmement, nous n'avons
pas autorité de saisir la margarine même colorée dans des
institutions religieuses, puisque cette marchandise n'est pas détenue en
vue de la vente. Septièmement, les emballages de margarine dont les
inscriptions ne sont pas en français et en anglais doivent être
saisies ». Donc, à la demande de l'honorable ministre de
l'Agriculture du temps, c'était le 5 avril 1963, les fabriques de
margarine suivantes ont été autorisées à
préparer de la margarine fortement colorée dans leur
établissement pour exportation en dehors de la province de
Québec.
M. COURCY: Juste un instant! Le ministre note bien: « pour
exportation seulement en dehors de la province de Québec ».
M. VINCENT: Et ici, vous avez, ça, c'est en date du 5
avril 1963, ce que j'ai dit en Chambre, c'est que le ministre de l'Agriculture
du temps avait autorisé les fabriques à fabriquer de la margarine
colorée dans la province de Québec, et qu'en date du 24 mai 1962,
un avis ici était donné par MM. Jean-Marie Bonin, Jean-Louis
Bélanger, Roland Camirand, Raynald Blanchet, avocat du contentieux, et
Me Gamache, chef du contentieux, qui disaient ceci; « Nous avons
examiné ensemble la question de la fabrication du transport et de la
vente de la margarine colorée dans la province. Nous recommandons que
tout succédané du beurre coloré au-delà du
degré prévu par notre loi soit saisi et confisqué à
l'usine, telle mesure étant, à notre avis, le seul remède
efficace. Nous recommandons en outre que la même sanction soit
appliquée dans le cas du transport de cette marchandise, sauf s'il est
bien établi par le connaissement ou la lettre de voiture qu'il s'agit
d'une marchandise en transit d'une province à une autre province
».
Et en date du 8 mars 1967, après un avis juridique du contentieux
du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, signé par le
chef du contentieux. Je vais lire la lettre; « Monsieur le ministre,
« Je désire confirmer l'opinion émise au
téléphone concernant la vente de la margarine colorée dans
la province de Québec et sa fabrication pour fin de vente. «
Premièrement, il est interdit de vendre de la margarine colorée
dans la province ou d'en fabriquer pour fin de vente, et cela par les dis-
positions de la Loi des succédanés des produits laitiers. «
Deuxièmement, personne ne peut fabriquer ou vendre en gros de la
margarine sans un permis de fabrication ou, selon le cas, un permis de vente en
gros du ministre de l'Agriculture et de la Colonisation. «
Troisièmement, je joins à la présente photocopie d'une
note du 24 mai 1962 adressée au sous-ministre du temps et qui se trouve
au dossier 145561-C du ministère et signée par les fonctionnaires
suivants: Jean-Marie Bonin, agronome; Jean-Louis Bélanger, agronome;
Roland Camirand, agronome; Raynald Blanchet, avocat, et le soussigné.
« Cette note recommande textuellement que a) tout succédané
du beurre coloré au-delà du degré prévu par notre
loi soit saisi et confisqué à l'usine; b) que la même
sanction soit appliquée dans le cas du transport de cette marchandise
sauf s'il est bien établi par le connaissement ou la lettre de voiture
qu'il s'agit d'une marchandise en transit d'une province à une autre
province. « Quatrièmement, le ministre de l'Agriculture et de la
Colonisation ne peut pas délivrer un permis autorisant la fabrication
d'une margarine colorée soit d'une couleur de plus d'un degré et
six dixièmes de jaune ou de jaune et de rouge combinés
mesurés à l'échelle du co-lorimètre Lovibond.
« Cinquièmement, dans le référé sur la
validité d'une loi fédérale prohibant la fabrication et la
vente de l'oléomargarine ou d'un succédané du beurre, la
cour Suprême a décidé le 14 décembre 1948 que telle
prohibition n'était pas de juridiction fédérale. Le juge
Robert Taschereau s'exprime comme suit; 1949. Il me semble indiscutable que la
manufacture, la possession ou la vente de margarine et de
l'oléomargarine sont l'exercice de droits civils bien définis et
dont la réglementation a été laissée aux provinces
par les pères de la Confédération. Le tout humblement
soumis, Charles-A. Gamache, conseiller de la Reine, chef du contentieux,
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. »
Et malgré cet avis écrit du 24 mai 1962, le ministre du
temps a émis des permis pour la fabrication de margarine colorée
dans la province par des usines que j'ai mentionnées tout à
l'heure. « A la demande de l'honorable ministre de l'Agriculture, les
fabriques de margarine suivantes ont été autorisées
à préparer de la margarine fortement colorée dans leurs
établissements, pour exportation en dehors de la province de
Québec. Ces permis ont été émis en 1963, 1964 et on
a arrêté l'émission de tous ces
permis en 1965, et, d'après les informations que j'ai obtenues,
c'est parce que l'on ne pouvait pas émettre de permis pour la
fabrication de margarine colorée dans la province. »
M. COURCY: On n'en avait pas besoin.
M. VINCENT: Et ici, pour une question légale, une question
juridique...
M. LE PRESIDENT: Il est six heures.
M. VINCENT: ... et, comme ministre de l'Agriculture, dans une
question juridique, nous devons nous appuyer sur notre contentieux qui
interprète, pour le ministre ou le ministère, les
règlements, les législations, qui nous régissent.
M. COURCY: Très bien, M. le Président. Qui a
signé, Jean-Louis Bélanger?
M. VINCENT: C'est bien ça.
M. COURCY: Est-il du contentieux?
M. VINCENT: M. J.-M. Bonin.
M. COURCY: M. Jean-Marie Bonin est-il du contentieux?
M. VINCENT: M. Jean-Marie Bonin est un chef de service.
M. COURCY: C'est un chef de service et l'autre, c'est un agronome
qui était à la régie des marchés, je crois. Il
était adjoint.
M. VINCENT: Est-ce qu'il était sous-ministre dans ce
temps-là?
M. COURCY: C'était l'ancien gérant de...
M. VINCENT: M. Jean-Louis Bélanger était le chef de
la division des métiers?
M. COURCY: Chef de la division, mais pas du tout conseiller
juridique au ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: Et M. Roland Camirand qui était à la
division des produits laitiers?
M. COURCY: Il était aussi un agronome qui n'est pas du
tout...
M. VINCENT: M. Raynald Blanchet?
M. COURCY: M. Raynald Blanchet était un avocat au service
du ministère.
M. VINCENT: Et M. Charles-A. Gamache?
M. COURCY: La même chose, chef du contentieux du
ministère.
Eh bien! M. le Président, cette lettre a été
étudiée aussi par les conseillers juridiques du ministère
de la Justice et les officiers légistes du gouvernement. Après
les déclarations du ministre j'ai rencontré immédiatement
l'ancien officier légiste...
M. VINCENT: Est-il au gouvernement? Us ont été
étudiés. Est-ce qu'ils ont fait rapport? ... Où est ce
rapport?
M. COURCY: Ils ont été à... Ecoutez, le
rapport, j'en ai un ici qui relève de M. Pigeon...
M. VINCENT: De quelle date?
M. COURCY: La date? Ils ont été lus ensemble.
M. VINCENT: Est-ce qu'ils ont été dictés
seulement après que le problème eut été
soulevé en Chambre?
M. COURCY: Avant et après.
M. VINCENT: Est-ce que l'ancien ministre pourrait me fournir un
document qui est venu à son bureau en 1963 ou 1964, 1965?
M. COURCY: Voici le document. M. VINCENT: De quelle date?
M. COURCY: Après les déclarations du ministre.
M. VINCENT: Ah! Ah!
M. COURCY: Avant, c'est pour ça que nous avons
arrêté... Toute cette question-là a été
étudiée au conseil des ministres et M. Pigeon qui était
l'officier juridique...
M. VINCENT: On n'a absolument rien dans les dossiers du
ministère.
M. COURCY: Non, le ministre le sait...
M. VINCENT: La seule chose que nous ayons dans les dossiers du
ministère...
M. COURCY: Si le ministre croit ce qu'il dit, il n'a qu'une chose
à faire. Si l'ancien ministre a signé illégalement des
permis, il n'a qu'une chose à faire, c'est d'appeler l'ancien ministre
à la barre dans cette question, n'importe quand.
M. VINCENT: L'ancien ministre avait reçu des avis de son
contentieux concernant cette question et cette question a été
soulevée en Chambre où l'on a accusé le présent
gouvernement de faire du patronage ou de laisser vendre de la margarine
colorée dans la province de Québec. C'est là que j'ai
affirmé en Chambre, et je tiens à le répéter, que
si nous avons de la margarine colorée qui se vend dans la province de
Québec, c'est parce qu'il s'en fabrique dans la province de
Québec.
M. COURCY: Avec un droit d'en fabriquer pour exportation à
l'extérieur.
M. VINCENT: Ce n'est pas l'avis du contentieux du
ministère de l'Agriculture.
M. COURCY: D'où vient la margarine actuellement ici qui
porte le nom de Golden Table Spread et sur laquelle est marqué Vancouver
Food Product B.C. Contents? Le ministre n'a qu'à prendre son
téléphone et appeler 529-4723, 525-8760, et il sera capable
d'avoir la livraison ae margarine n'importe quand.
M. VINCENT: Et d'ailleurs, j'ai dit exactement la même
chose quand j'ai tout déposé en Chambre l'autre jour...
M. COURCY: Et s'il veut avoir les adresses d'entrepôts
où il y a seulement de la margarine colorée au su et au vu de
tout le monde, le ministre n'a qu'à le dire.
M. VINCENT: Oui, et c'était la même chose exactement
dans tous les rapports que j'ai déposés en Chambre. Avant
1963...
M. COURCY: Voici la déclaration de l'officier
légiste, M. Pigeon, qui dit que l'accusation...
M. VINCENT: Pas l'officier légiste du gouvernement.
M. COURCY: L'ex-officier légiste, M. Pigeon, qui dit que
l'accusation...
M. VINCENT: Il s'agit d'un conseiller juridique d'un parti.
M. COURCY: D'un parti? Du gouvernement.
M. VINCENT: Non, ce n'est pas l'officier juridique du
gouvernement.
M. COURCY: M. le Président, M. Pigeon est encore le
conseiller juridique de l'Opposition.
M. VINCENT: Et non pas du gouvernement?
M. COURCY: De l'Opposition comme d'ailleurs...
M. VINCENT: D'un parti politique.
M. COURCY: ... comme d'ailleurs vous avez des conseillers
juridiques de ceux qui actuellement détiennent le pouvoir. Alors,
l'accusation, dit-il, est fausse et repose sur une citation incomplète
de la Loi des succédanés des produits laitiers. L'article 9 de
cette loi ne défend pas, comme le ministre l'affirme, de fabriquer, de
détenir ou vendre, dans la province de Québec, toute margarine
colorée au delà du degré indiqué...
M. VINCENT: Mais pourquoi... M. COURCY: ... ce qu'il
défend.
M. VINCENT: Mais pourquoi n'avez-vous pas obtenu...
M. COURCY: J'ai laissé le ministre parler tout à
l'heure, je pense.
M. VINCENT: Pourquoi l'ancien ministre n'a-t-il pas obtenu cet
avis justement...
M. COURCY: Parce que nous n'en avions pas besoin, nous suivions
la loi.
M. VINCENT: Est-ce que vous suiviez la loi...
M. COURCY: Je n'en avais pas besoin par écrit.
M. VINCENT: ... suivant les recommandations du contentieux du
ministère?
M. COURCY: Pas du contentieux du ministère, parce que vous
avez trois hommes qui ne sont même pas des avocats.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, s'il vous plaît, il est
sixheures cinq, nous allons souper...
M. COURCY: C'est le même contentieux.
M. VINCENT: C'est le même contentieux qui existait
avant...
M. COURCY: Même que vous avez...
M. VINCENT: ... en 1960, maintenant, trois ne sont pas
avocats...
M. LE PRESIDENT: La séance est ajournée à
huit heures. Reprise de la séance à 8 h 18 p.m.
M. LE PRESIDENT: Nous allons reprendre où nous avons
laissé à 6 h 10.
M. COURCY: Alors, M. le Président, j'étais, lors de
la fermeture, à donner une opinion légale de l'ex-officier
légiste du gouvernement, M. Pigeon, en parlant de l'accusation
portée par le ministre de l'Agriculture au sujet de la vente des permis
pour la vente de la margarine colorée dans la province. M. Pigeon disait
que cette accusation est fausse et repose sur une citation incomplète de
la loi des succédanés des produits laitiers. En effet, l'article
9 de cette loi ne défend pas, comme le ministre l'affirme, de fabriquer,
de tenir ou vendre, dans la province de Québec, toute margarine
colorée au-delà du degré indiqué. Ce qu'il
défend, c'est, je vais citer le texte: « a) de fabriquer, de
détenir ou d'exposer en vue de la vente dans la province un
succédané qui ne répond pas aux prescriptions de la loi et
des règlements; b) de mettre en vente, de vendre, de transporter, de
faire transporter ou d'accepter pour transport à tout endroit dans la
province tel succédané; de détenir, offrir ou servir, dans
un établissement où l'on sert à manger moyennant
rémunération, tel succédané. »
Le texte complet fait donc voir que, pour ce qui est de la fabrication,
ce qui est interdit, ce n'est pas de fabriquer de la margarine colorée,
mais seulement d'en fabriquer en vue de la vente dans la province. Par
conséquent, dès que la margarine colorée n'est pas
fabriquée en vue de la vente dans la province, il n'y a pas
d'interdiction. Pas plus que dans le cas où la margarine colorée
est transportée à travers la province pour être
livrée en dehors de la province. Je dois ajouter que la raison pour
laquelle la loi ne défend pas la fabrication de margarine colorée
en vue de la vente en dehors de la province, c'est que notre parlement ne peut
légiférer que sur le commerce interprovincial.
Or, la fabrication en vue de la vente en dehors de la province, tout
comme le transport à travers la province, c'est du commerce
extraprovincial et non du commerce intraprovincial. Par conséquent,
même si certains fonctionnaires ont pu être d'avis qu'il aurait
été désirable d'empêcher toute fabrication de
margarine colorée dans la province, j'avais le devoir d'appliquer la loi
comme elle était faite et, par conséquent, je ne pouvais pas
refuser un permis de fabrication de margarine colorée en vue de la vente
hors de la province. Et je déclare, de plus, que jamais aucune
tolérance n'a été accordée
tant que j'ai dirigé le ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation. J'ai appliqué la loi comme elle était faite et
je souhaite que le ministre soit aussi sévère que je l'ai
été et fasse respecter la loi.
M. le Président, je tenais à faire cette mise au point.
Une dernière chose, ce sont les lettres qui ont été
citées par le ministre et qui touchent la loi des produits laitiers.
Nous trouvons dans les lettres déposées par le ministre de
l'Agriculture, dans les avis adressés par le chef des produits laitiers,
M. Bélanger, aux inspecteurs d'établissements laitiers justement
les deux lettres qu'a mentionnées le ministre de l'Agriculture en les
interprétant comme faisant partie de directives en ce qui regarde la loi
des succédanés. Dans le dépôt des avis
envoyés par le chef de la division des produits laitiers, aux
inspecteurs de produits laitiers, les lettres qu'a citées le ministre
n'apparaissent aucunement dans les avis donnés pour l'application de la
loi des succédanés de produits laitiers, déposée en
Chambre par le ministre de l'Agriculture. Alors, le ministre de l'Agriculture a
probablement fait erreur en citant ces deux lettres. Une erreur est permise et
il y a toujours moyen, M. le Président, lorsqu'on fait erreur, de
l'admettre. Si le ministre l'admet, je tiendrai comme close cette discussion
sur la margarine.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le ministre a quelque chose à
dire?
M. VINCENT: M. le Président, tout d'abord je voudrais
situer le débat tel qu'il s'est amorcé, il y a quelques mois, en
Chambre. L'ex-ministre de l'Agriculture admettra avec moi qu'il a
été très difficile de faire respecter la loi concernant la
vente de la margarine colorée dans la province de Québec et ce,
depuis 1961, car nous avons des rapports à l'effet que tous les ans,
tous les mois, toutes les semaines, il y a eu des saisies à travers la
province. Quand cette question fut soulevée en Chambre et que l'ancien
ministre a exigé ma démission parce que, si je me souviens bien,
je ne faisais pas respecter les règlements, j'ai demandé aux
fonctionnaires responsables du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation de me faire un rapport sur toute cette question de vente de
margarine colorée dans la province. Et là dans ces rapports, on
m'a informé que depuis 1960, c'est-à-dire que les questions que
j'ai posées à mes fonctionnaires, quand le débat a
été soulevé en Chambre, étaient celles-ci: Depuis
1960 le gouvernement a-t-il émis des permis pour la vente ou la
fabrication de la margarine colorée? La réponse des responsables
du ministère a été oui. Et j'ai demandé: Dans l'af-
firmative, à qui et à quelle date ces permis ont
été délivrés? La réponse a été
de donner les noms de personnes à qui on avait délivré des
permis pour la fabrication de la margarine colorée. Et j'ai
demandé: Par qui ces permis ont-ils été autorisés
et émis? Ces questions, je les ai posées par
téléphone tout de suite après que le débat eut
été soulevé en Chambre et j'ai eu les réponses
quelques heures ou une journée, tout au plus, plus tard.
J'ai demandé: Par qui ont-ils été autorisés
et émis? La réponse a été: Ils ont
été autorisés et émis par le ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation, M. Alcide Courcy, et là, j'ai
demandé: En vertu de quels droits, ordonnances, juridictions ils ont
été émis? On m'a répondu qu'ils n'ont
été émis en vertu d'aucune ordonnance, juridiction ou loi
et j'ai demandé si, on émettait encore des permis pour la
fabrication de la margarine colorée. On m'a répondu:
L'émission de tels permis a cessé en 1965, parce que jugée
illégale. Alors j'ai demandé: Par qui ont-ils été
jugés illégaux? On m'a répondu: Par le contentieux du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, dont les membres, en
quelque sorte, sont les personnes qui conseillent le ministre pour
l'application des lois. Là j'ai demandé s'il y avait eu des
écrits, ou encore des avis juridiques de la part du fonctionnaire ou de
l'avocat du ministère de l'Agriculture. Là on m'a répondu
à l'avis donné en date du 24 mai 1962 par des fonctionnaires dont
j'ai mentionné les noms. Parmi ces cinq fonctionnaires, il y avait Me
Raynald Blanchet, avocat du contentieux, et M. Charles-A. Gamache, qui est le
chef du contentieux du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation.
C'est donc dire que je considère qu'un ministre responsable d'un
ministère, contrairement à ce que le député
d'Abitibi-Ouest a affirmé, quand il a dit tout à l'heure: Par
conséquent, même si certains fonctionnaires ont pu être
d'avis qu'il aurait été désirable d'empêcher toute
fabrication de margarine colorée dans la province, j'avais le devoir
d'appliquer la loi comme elle a été faite et, par
conséquent, je ne pouvais pas refuser un permis de fabrication de
margarine colorée en vue de la vente hors de la province. »
C'était une question d'opinions, et, en ce qui me concerne, je crois que
le ministre responsable d'un ministère est lié jusqu'à
avis contraire soit du ministère de la Justice, aux décisions,
c'est-à-dire aux avis juridiques de son propre contentieux. Autrement,
je me demande pour quelles raisons nous aurions des contentieux dans les
ministères pour donner l'interprétation des lois, donner
l'interprétation des règlements. Et j'ai regardé dans
les
dossiers du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation pour
voir s'il y avait des avis contraires aux avis donnés à l'ancien
ministre et je n'en ai pas trouvés.
Donc, c'était l'avis qui était là qui a
été reconfirmé par le contentieux en date du 8 mars 1967,
et aujourd'hui l'ex-ministre de l'Agriculture m'apporte une opinion
légale donnée, laquelle opinion légale a été
donnée par l'ancien conseiller juridique du gouvernement, qui est
maintenant conseiller juridique d'un parti de l'Opposition. Je ne veux d'aucune
façon discuter de la valeur de l'opinion légale de M. Pigeon,
mais, comme on le sait, un avocat peut en contredire un autre, et en ce qui
concerne le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, tant et
aussi longtemps qu'un autre avis renverse l'avis donné par notre propre
contentieux, nous devons nous conformer à ces avis légaux et
c'est là, je crois, qu'il est très dangereux pour un ministre de
dire que, par conséquent, même si certains fonctionnaires ont pu
être d'avis qu'il aurait été désirable
d'empêcher toute fabrication de margarine colorée dans la
province, comme l'ancien ministre l'a dit tout à l'heure, j'avais le
devoir d'appliquer la loi comme elle était faite et par
conséquent je ne pouvais pas refuser un permis de fabrication de
margarine colorée.
M. le Président, on sait ce qui est arrivé dans d'autres
législatures à des ministres qui, par négligence, non pas
par mauvaise volonté, ou encore par oubli, ou encore tout bonnement
n'ont pas consulté les contentieux ou les avocats du ministère de
la Justice avant de prendre une décision. C'est très dangereux et
d'ailleurs c'est là la base, je crois, d'un gouvernement ou des
ministères.
Nous avons des personnes pour nous renseigner, pour nous donner des avis
et ces renseignements ou ces avis qui nous sont donnés, nous devons les
mettre en application, parce qu'il est impossible pour le ministre, qu'il soit
un homme intelligent, qu'il soit un homme expert dans la margarine ou non, il
est impossible pour lui d'interpréter à sa façon les
règlements.
Si l'ancien ministre, sa conscience, avait reçu une opinion d'une
autre personne, je n'en ai pas trouvée dans les documents du
ministère. Aujourd'hui, il en a exposé un avis légal. Il
est valide en autant qu'il peut être discuté, mais tant et aussi
longtemps qu'un avis légal n'est pas donné par des personnes
autorisées renversant l'avis légal du contentieux du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, je me dois d'informer
ce comité que ce sera l'avis légal de notre contentieux qui va
prévaloir à l'avenir et si on met en doute cet avis légal,
nous nous adresserons au ministère de la Justice pour confirmer ou ne
pas confirmer l'avis légal du contentieux.
M. COURCY: Ah! ah! M. le Président, le ministre change
là.
M. VINCENT: Je ne change pas du tout.
M. COURCY: L'avis légal... d'abord ce n'est pas un avis
légal qui a été donné. Note à M. Mercier. On
dit... ce n'est pas le contentieux. Ce sont cinq employés du
ministère, dont deux du contentieux.
M. VINCENT: Oui, mais c'est le chef du contentieux...
M. COURCY: Dont deux du contentieux.
M. VINCENT: Et c'est l'avocat du contentieux qui
représentait...
M. COURCY: Qui dit quoi?
M. VINCENT: ... sur ce comité le contentieux du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Par la suite, pour
être bien certain, je l'ai redemandé au chef du contentieux et
j'avoue que c'est une question épineuse qui aurait dû être
réglée de façon définitive etpermanente en 1961.
Malheureusement, on n'a pris le pouvoir qu'au mois de juin 1966. Et je l'ai
demandé de nouveau au contentieux, en date du 8 mars 1966. J'ai
reçu un rapport signé par le chef du contentieux du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, qui dit: « Le
ministre de l'Agriculture et de la Colonisation ne peut pas délivrer un
permis autorisant la fabrication d'une margarine colorée, soit d'une
couleur de plus d'un degré et six dixièmes de jaune ou de jaune
et de rouge combinés mesurés à l'échelle du
colorimètre Lovidon. »Et, il ajoute, au paragraphe 3: « Tout
succédané du beurre coloré au-delà du degré
prévu par notre loi sera saisi et confisqué à l'usine.
»
M. COURCY: Depuis sa déclaration au mois de
février, est-ce qu'il a saisi une seule livre de margarine
colorée à l'usine?
M. VINCENT: A l'usine? Non.
M. COURCY: Bon! Il n'en n'a pas saisi.
M. VINCENT: Pas encore.
M. COURCY: Le ministre croit-il qu'il a le droit d'en saisir?
M. VINCENT: L'avis de mon contentieux dit oui.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a demande l'opinion
légale du ministère de la Justice sur l'opinion de ces deux
avocats de son ministère?
M. VINCENT: Non, parce que l'opinion des avocats...
M. COURCY: Est-ce que le ministre n'apas pensé de demander
depuis le mois de février l'opinion légale du ministère de
la Justice afin de savoir la vérité?
M. VINCENT: Le contentieux du ministère de l'Agriculture
et de la Colonisation relève du ministère de la Justice.
M. COURCY: Relève du ministère de la Justice.
M. VINCENT: Il ne relevaitpas du ministère de la Justice
en 1962.
M. COURCY: En 1965, je crois, il relève du
ministère de la Justice.
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: Mais quand ils ont donné cette note à M.
Mercier, il relevait du ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: Il ne relevaitpas du ministère de la Justice
quand ils ont donné cette note à M. Mercier et là, quand
j'ai demandé à nouveau, au mois de février 1967, au
contentieux de me donner un nouvel avis juridique, là, le contentieux du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation relevait du
ministère de la Justice.
M. COURCY: Est-ce que le ministre veut bien demander l'opinion
légale du ministère de la Justice?
M. VINCENT: Directement?... M. COURCY: Dans cette question.
M. VINCENT: C'est ce que j'ai fait en février, j'ai
demandé un autre avis.
M. COURCY: Où est l'avis?
M. VINCENT: Je l'ai ici. Je le lis là. En
février...
M. COURCY: Signé par qui?
M. VINCENT: ... j'ai demandé un autre avis au chef du
contentieux du ministère de l'Agriculture...
M. COURCY: Ah! au même!
M. VINCENT: ... mais qui relève depuis 1965 du
ministère de la Justice.
M. COURCY: Alors, pour éclaircir l'affaire, je demande
d'être cité à la barre, où nous convoquerons tous
ces fameux contentieux d'avocats ou de n'importe quoi. Nous allons les
convoquer à la barre ici et nous les ferons plaider.
M. VINCENT: Et nous allons régler la question
légale?
M. COURCY: Nous allons la régler. Il y a quelqu'un...
M. LE PRESIDENT: Il y a quelqu'un qui va la régler!
M. COURCY: Il y a quelqu'un qui va gagner. M. VINCENT: Tout
à l'heure, nous allons...
M. COURCY: Alors, moi, je suis prêt en n'importe quel temps
à convoquer non seulement les avocats mais à convoquer tous les
fabriquants de margarine dans la province de Québec, où on pourra
les questionner les uns après les autres.
M. VINCENT: Combien y en a-t-il?
M. COURCY: Il doit y en avoir quatre, cinq ou six! Je ne sais
pas.
M. VINCENT: Même les vendeurs de margarine?
M. COURCY: Non, ce sont les fabricants.
M. VINCENT: Non, mais les vendeurs et les fabricants, cela ferait
du monde à la barre!
M. COURCY: Ahl n'importe qui! Je n'ai aucune objection, je n'ai
rien à cacher. Je suis prêt à aller à la barre
devant n'importe quel vendeur ou fabricant de margarine, colorée ou
non!!!
M. VINCENT: Mais pour quelles raisons l'ancien ministre
pensait-il que moi, j'avais quelque
chose à cacher, des protections à donner, quand il a
exigé ma démission?
M. COURCY: C'est parce que le ministre a cité des lettres
en mentionnant que c'étaient des tolérances données aux
fabricants de margarine, alors que ces lettres-là ne touchent aucunement
la fabrication de la margarine, mais sont des avis pour les experts essayeurs
de lait, et, pour fabriquer de la margarine, vous n'avez pas besoin d'aucun
permis d'expert essayeur de lait. Et j'ai ici, M. le Président
c'était la raison les lettres que le ministre a citées,
lettres en date du 9 février 1966, signées par M. Jean-Louis
Bélanger, chef de la division de la production laitière. Et cette
note de service aux inspecteurs de la division des produits laitiers ne touche
aucunement la loi des succédanés du beurre, aucunement. Ce sont
des avis aux inspecteurs de la division de la production laitière, qui
se rapportent à la Loi des produits laitiers.
La deuxième lettre qu'a citée le ministre, en date du mois
d'avril, est ici: 26 avril 1965, signée par M. Jean-Louis
Bélanger, chef de la division des produits laitiers, et adressée
aux inspecteurs d'établissements laitiers de transformation. Et cette
lettre-là, qu'il a citée, faisant voir qu'elle touchait à
la fabrication de la margarine, touche exclusivement aux experts essayeurs de
lait et à la Loi des produits laitiers. Et comme preuves, ce sont les
dépositions faites par le ministre lui-même en Chambre, quand J'ai
demandé une copie de tous les avis adressés depuis le 1er janvier
1958 jusqu'au 10 février 1967, par le chef du service de la division de
la production laitière du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, aux inspecteurs de cette même division...
M. VINCENT: ... qui appliquent en même temps la Loi de la
vente de la margarine colorée.
M. COURCY: Un instant! J'ai laissé parler le ministre tout
à l'heure.
M. VINCENT: D'accord, d'accord!
M. COURCY: ... concernant l'application de la Loi des produits
laitiers. Je demande au ministre de déposer tous les avis que son chef
de service qui était le chef du service de la division des
produits laitiers dans le temps, c'est le même avait fait parvenir
aux inspecteurs d'établissements laitiers de transformation. Le
dépôt a été fait, et dans les avis, se trouvent les
deux avis que le ministre a lus en Chambre, faisant, à son dire, partie
d'avis donnés pour la Loi des succédanés du beurre.
Je demande au ministre de déposer aussi copie de tous les avis
adressés depuis le 10 juin 1961, jusqu'au 10 février 1967, par le
chef de la division de la production laitière du ministère de
l'Agriculture, aux inspecteurs de cette même division, concernant
l'application de la Loi de succédanés des produits laitiers. Et
quand le ministre a déposé les avis touchant la Loi des
succédanés des produits laitiers, telle la margarine, il n'y a
aucun avis aux inspecteurs parmi ceux que le ministre a lus en Chambre, en
mentionnant que cela relevait des succédanés. Aucun avis!
Les deux sont là! Nous trouvons, comme c'est juste, l'avis dans
les produits laitiers mais aucun avis de cette nature, ou de près ou de
loin, n'apparaît dans ce que le ministre a déposé touchant
les produits laitiers.
A ce moment-là, le député d'Abitibi-Ouest dit; Le
ministre veut induire la Chambre en erreur. Et à ce moment-là
même, le ministre disait: Les avis que nous lit le ministre touchent les
experts essayeurs, touchent la loi des produits laitiers. Le ministre le niait.
Après avoir déposé les documents, je trouve que le
ministre n'avait pas raison mais que seulement ce que j'ai dit alors, dans la
première session, 28e législature, le mercredi 8 février
1967, volume V, numéro 20, j'avais raison de dire que les avis
touchaient les produits laitiers et non les succédanés du beurre.
Alors que le ministre, lisant ces avis et c'est écrit, disait que
c'était une tolérance à donner aux fabricants de margarine
dans la province de Québec, ce qui est faux.
Alors le ministre n'a qu'à feuilleter les documents qu'il a
déposés lui-même en Chambre.
M. LE PRESIDENT: Le député de Roberval a la
parole.
M. VINCENT: Non. M. le Président, avant de passer à
ça, le député d'Abitibi-Ouest mentionne que les avis
touchaient les produits laitiers seulement et non les succédanés
du beurre ou de la margarine. Ici, j'ai un avis adressé au personnel du
service des produits laitiers, déposé en Chambre en date du 6
août 1962. Premièrement, un échantillon de chaque marque de
margarine acceptée sera analysé éventuellement à
partir du mois d'août 1962. J'ai un avis ici en date du 6 février
1963 au personnel du service des produits laitiers. Lors d'une saisie de
margarine, veuillez indiquer dans le procès verbal si le produit est
laissé au détenteur ou s'il est entreposé ailleurs.
Quatrièmement, quand vous faites une confiscation de margarine, ce sont
toujours les avis que le député d'Abitibi-Ouest mentionne,
où il n'est pas question de margarine mais seulement des produits
laitiers.
M. COURCY: Non, non, vous avez la filière des
succédanés.
M. VINCENT: Au service des produits laitiers et là on
s'adresse, ce sont les mêmes inspecteurs...
M. COURCY: Bien oui.
M. VINCENT; Ce sont les mêmes inspecteurs. Mais vous continuez ici
en 1963. On disait tout à l'heure, cet après-midi, que cela a
commencé en 1966 après le changement de gouvernement. Le 22 mars
1963 encore aux mêmes inspecteurs . « Il semble y
avoir une recrudescence de la margarine fortement colorée un peu
partout, veuillez avoir l'oeil ouvert et saisir tout ce qui n'est pas conforme
à la réglementation. Surveillez aussi les allées et venues
des camions gros et petits ».
M. COURCY: Est-ce que le ministre est contre ça?
M. VINCENT: Non. M. COURCY: Non.
M. VINCENT; Mais voici tout de suite après le 5 avril 1963,
à la demande de l'honorable ministre de l'Agriculture, les fabriques de
margarine suivantes ont été autorisées à
préparer de la margarine fortement colorée dans leur
établissement pour exportation en dehors de la province de
Québec.
M. COURCY: Oui, oui, pour exportation en dehors de la province de
Québec.
M. VINCENT; L'ancien ministre affirme que ces compagnies n'ont pas
besoin de permis pour fabriquer de la margarine.
M. COURCY: Elles ont besoin d'un permis qui suffit à la
fabrication de margarine à 1.6 Lovibond pour être vendue dans la
province de Québec...
M. VINCENT: Pas de permis...
M. COURCY: ... et le même permis est dans l'ordre pour
fabrication de margarine pour exportation n'importe où dans le
monde.
M. VINCENT: Cela, c'est l'opinion de l'ancien ministre.
M. COURCY: Suivant cependant la régle- mentation de la
margarine dans les autres provinces ou dans les autres pays. Maintenant, ce
n'est pas là-dessus. Les lettres, les deux lettres qui touchent les
produits laitiers sont ici. Ce sont les lettres que le ministre a lues en
Chambre en parlant de succédanés. Et dans le dépôt
il les a déposées dans l'application de la loi des
produits laitiers et d'ailleurs c'est ce que j'ai mentionné à
cette date en Chambre, que ça ne touchait aucunement les
succédanés. Et la preuve est là, le ministre l'a en
main.
M. VINCENT: Je peux...
M. COURCY: La lettre du 20. Est-ce que le ministre a la lettre du
26 avril 1965 qu'il mentionne dans les Débats? Est-ce que le ministre
trouve dans la loi des succédanés la lettre du 9 février
1966 qu'il mentionne dans les Débats? Si le ministre trouve, dans ce
qu'il a déposé, ces deux lettres, eh bien, je me serai
trompé. Mais je sais qu'il ne les trouvera pas car elles sont dans la
Loi des produits laitiers.
C'est là qu'elles allaient aussi. Je ne dis pas que le ministre
n'a pas été induit en erreur, que le ministre ne s'est pas
trompé...
M. VINCENT: Ce n'est pas la question...
M. COURCY: ... seulement, je veux replacer les choses comme elles
doivent être.
M. VINCENT: Ce n'est pas la question, c'est que les lettres
adressées aux inspecteurs de la division des produits laitiers
concernaient toute saisie que ce soit de produits falsifiés ou de
produits qui n'étaient pas conformes au règlement, et là,
on leur demandait de les aviser pour une première offense...
M. COURCY: Trouvez la lettre. C'est justement, le ministre croit
encore...
M. VINCENT: Ce n'est pas moi qui le crois, ce sont les directives
qui ont été données...
M. COURCY: Que le ministre les trouve dans le dossier qu'il a
déposé.
M. VINCENT: Les directives qui ont été
données, les deux avis qui ont été donnés, voici ce
que l'on disait, en date du 9 février 1966...
M. COURCY; Bon, justement. Et l'autre avis était de quelle
date?
M. VINCENT: Et l'autre avis en date du 22 avril 1966.
M. COURCY: Cela, c'est la copie des avis que ont
été envoyés aux inspecteurs de la division des produits
laitiers.
M. VINCENT: C'est ça. Et l'on disait ceci: je vais
répéter...
M. COURCY: Est-ce que ces deux avis-là, le ministre dit
encore que ça touche la Loi de succédanés du beurre?
M. VINCENT: La division des produits laitiers, qui était
chargée de l'application de la loi, s'est servie de ces avis
donnés pour les saisies de margarine.
M. COURCY: Pour les saisies de margarine?
M. VINCENT: Et quand le député de Charlevoix a
posé la question en Chambre...
M. COURCY: Alors, M. le Président...
M. VINCENT: ... tout de suite, j'ai demandé au chef de
division des produits laitiers de qui ils avaient reçu l'ordre de ne pas
sévir dès la première offense, et le chef de la division
des produits laitiers m'a répondu que c'était en vertu d'un avis
donné à tous les inspecteurs de produits laitiers à
travers la province d'aviser une deuxième et dernière fois lors
d'une deuxième offense.
M. COURCY: La Loi des succédanés...
M. VINCENT: Je l'ai ici. Et, lorsque je lui ai demandé de
me faire parvenir ce document, et voici le document, 22 avril 1966: «
Pour faire suite à une demande de l'honorable Alcide Courcy, ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation, et chargé de l'exécution des
lois et règlements, des lois et des règlements dont la
surveillance et l'application font partie de notre mandat... Quels sont les
lois et règlements dont la surveillance et l'application font partie du
mandat de la division de la production laitière?
M. COURCY: Il y en a deux, le ministre a deux lois.
M. VINCENT: Donc, « pour faire suite à une demande
de l'honorable Alcide Courcy, ministre de l'Agriculture et de la Colonisation
et chargé de l'exécution des lois et règlements dont la
surveillance et l'application font partie de notre mandat, la présente
lettre annule les paragraphes d) et e) de ma lettre circulaire du 9 avril 1966
pour les remplacer par les suivants...
M. COURCY: Cette lettre-là est de quelle date?
M. VINCENT: 22 avril 1966. Et là, les paragraphes d) et e)
qui sont annulés de la lettre du 9 avril étaient aux fins de
préparer une dénonciation dès la première offense
contrairement à ce que je vous ai dit dans une lettre
récente...
M. COURCY: A qui était adressée... est-ce que le
ministre veut la lire?
M. VINCENT: Je la lis là... M. COURCY: Non, non...
M. VINCENT: Je vais recommencer. Division de la production
laitière, service de la production et de la mise en marché, aux
inspecteurs de la division de la production laitière, messieurs: «
Pour faire suite à une demande de l'honorable Alcide Courcy, ministre de
l'Agriculture et ça, c'était le 22 avril 1966 et de
la Colonisation, et chargé de l'exécution des lois et
règlements dont la surveillance et l'application font partie de notre
mandat, la présente lettre annule les paragraphes d) et e)
»...
Je vais lire les paragraphes d) et e), pour être bien clair. Le
paragraphe d) se lit comme suit: «... à préparer une
dénonciation, dès la première offense, contrairement
à ce que je vous ai dit dans une lettre récente. Le paragraphe e)
à la suite de vos constatations ou dénonciations, le directeur de
la division fera les recommandations qui s'imposent dans chaque cas à la
régie. »
M. COURCY: Est-ce que la loi des succédanés...
M. VINCENT: Juste un instant... « de ma lettre circulaire
du 9 février 1967, pour les remplacer par les suivants: à aviser
l'essayeur ou le fabriquant coupable d'un délit...
M. COURCY: A aviser l'essayeur?
M. VINCENT: Oui, laissez faire... « par lettre
enregistrée et dès la première offense, aviser avec une
copie adressée au gérant de l'entreprise. » Cela, c'est
pour une des lois.
M. COURCY: Pour laquelle?
M. VINCENT: La Loi des produits laitiers. « ... e) à
les aviser une deuxième et dernière
fois lors d'une deuxième offense. Cette dernière offense
doit être de même nature que la première sinon, autrement,
il s'agira d'une première offense et d'un premier avis...
M. COURCY: Quelle loi?
M. VINCENT: Juste un instant. e)...
M. COURCY: Pour quelle loi cet article-là?
M. VINCENT: Les produits laitiers.
M. VINCENT: «... f) à préparer une
dénonciation sur la formule habituelle qui servira avec les copies des
lettres mentionnées aux paragraphes d) et e) à la poursuite de
procédures légales. Et ici, on continue le paragraphe. Le premier
avis et la dénonciation seront préparés par l'inspecteur
local. Le second avis le sera par le chef de la division dont on attira
l'attention sur de tels cas, sur le rapport d'inspection et la troisième
constatation du même genre. Vous devrez mentionner dans vos lettres les
noms des personnes auxquelles une copie est adressée afin que le
destinataire le sache. L'autre paragraphe: les copies des procès-verbaux
laissées aux inculpés, lorsqu'il y en a, comme dans le cas des
succédanés des produits laitiers.
M. COURCY: Dans le cas des succédanés?
M. VINCENT: Dans le cas des succédanés, point
M. COURCY: Pas point, virgule.
M. VINCENT: Non, le cas des succédanés constitue
à chaque fois un avis et annule l'envoi de lettres additionnelles.
Qu'est-ce que c'est que les succédanés?
M. COURCY: Comme dans le cas, c'est un exemple.
M. VINCENT: Puis les copies des procès-verbaux
laissées aux inculpés lorsqu'il y en a, comme dans le cas des
succédanés, constituent à chaque fois un avis et annulent
l'envoi de lettres additionnelles.
M. COURCY: Une autre lettre...
M. VINCENT: Est-ce qu'on parlait de margarine?
M. COURCY: Non.
M. VINCENT: Je vous ai donné tout ce qu'il y a.
M. COURCY: Le ministre a...
M. VINCENT: Succédanés des produits laitiers.
M. COURCY: Que le ministre me trouve la lettre qu'il vient de
lire sur les copies de tous les avis adressés depuis 1961 jusqu'à
1967.
M. VINCENT: Vous l'avez là.
M. COURCY: Non, c'est le ministre qui est mêlé.
M. VINCENT: Bien voyons!
M. COURCY: Qu'il me trouve la lettre qu'il vient de lire
là-dessus, sur tous les avis qui ont été envoyés,
les inspecteurs concernant...
M. VINCENT: Vous l'avez là.
M. COURCY: Je l'ai dans les produits laitiers. Ce sont deux
choses, il y a deux lois.
M. VINCENT: D'accord, mais les avis directement reliés
à la margarine, sont là.
M. COURCY: Ils sont là.
M. VINCENT: Et les avis généraux à tous les
inspecteurs sont là, et les avis généraux s'appliquent
pour les deux lois.
M. COURCY: M. le Président, une copie de tous les avis...
Je veux éclaircir...
M. LE PRESIDENT: Oui, oui, mais ça ne s'éclaircit
plus là. On recommence d'où nous sommes partis. J'aimerais que
cela se précise un peu ainsi que ce que le député
d'Abitibi-Ouest veut exactement.
M. COURCY: J'ai ici, M. le Président, les copies des avis
adressés aux inspecteurs touchant la margarine. C'est ça que le
ministre a déposé en Chambre.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: Le ministre va les prendre.
M. VINCENT: Oui, très bien.
M. COURCY: ... et je vais lui citer les lettres qu'il vient de
citer. La lettre du 22 avril 1966, que le ministre la trouve!
M. VINCENT: Vous l'avez dans l'autre document là.
M. COURCY: Dans les produits laitiers.
M. VINCENT: Qui s'adresse à tous les inspecteurs de
produits laitiers, deux lois...
M. COURCY: M. le Président, un expert essayeur, le
ministre sait ce que c'est. C'est un gars qui fait les tests de la
crème, du gras...
M. VINCENT: Et ce sont les mêmes inspecteurs qui appliquent
la loi de la margarine.
M. COURCY: Non, non! Est-ce que dans la fabrication de la
margarine, il y a un expert essayeur?
M. VINCENT: Voyons, voyons.
M. COURCY: Est-ce qu'il y a un test qui se fait pour du gras de
lait?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Il n'y a aucun gras de lait là-dedans. Cela ne
touche aucunement les produits laitiers et quand on parle dans la loi des
produits laitiers de fabriquants et de fabriques, le fabriquant, c'est celui
qui a un permis de la régie des marchés et qui est
autorisé à faire du beurre ou du fromage.
Ce permis doit être délivré par la régie des
marchés via l'Ecole de laiterie de Saint-Hyacinthe.
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Est-ce qu'il a été une seule fois
question, dans les avis qui ont été donnés au sujet de la
margarine, d'experts essayeurs, de fabricants et de fabriques? Non, parce que
dans la loi des succédanés, ça n'existe pas, alors que
ça existe dans la loi des produits laitiers. Le ministre continue
à lire des lettres se rapportant à la loi des produits laitiers;
il continue à lire les mêmes lettres, en disant qu'elles se
rapportent à la margarine ou à la loi des
succédanés, ce qui est complètement faux. Si le ministre a
été induit en erreur par ses officiers ou autrement. Eh bien, je
crois qu'il devrait admettre qu'il ne trouve pas les lettres qu'il mentionne:
lettre du 22 avril, lettre du 26 avril, lettre du 9 février. Le ministre
ne les a pas déposées dans les avis sur la loi des
succédanés des produits laitiers. Quand est venu le moment, ses
officiers se sont aperçus probablement qu'ils avaient fait une
erreur...
M. VINCENT: Ah, bien, voyons donc!
M. COURCY: ... qu'ils avaient induit le ministre en erreur. Alors
ils les ont déposés. S'ils ne les ont pas déposés,
M. le Président, c'est encore pire, parce qu'il n'ont pas
déposé les documents que le ministre cite dans la loi des
succédanés du beurre. J'aime mieux croire à une erreur que
dire qu'ils l'ont fait exprès pour ne pas les déposer.
Alors, pour moi, si le ministre admet qu'il ne trouve pas dans ces avis
déposés, les trois lettres qu'il a citées touchant les
produits laitiers; s'il admet qu'il ne les trouve pas dans la loi des
succédanés des produits laitiers, eh bien, moi, je suis
satisfait, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le ministre est satisfait?
M. COURCY: Parce que ce qui apparaît ici aux Débats,
c'est justement ce que je défends.
M. VINCENT: M. le Président, je crois bien que, même
si nous éternisions la discussion sur cette question, ça ne
réglera pas le problème. Il y a une chose qui est certaine, c'est
que dans l'opinion des officiers du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, qui étaient chargés de l'application des deux lois,
on a interprété cette directive donnée par le ministre du
temps... Peut-être que le ministre du temps là, je puis
parfaitement prêt à prendre sa parole, c'est tout à fait
normal n'avait pas l'intention de donner les instructions en ce qui
concerne la margarine, mais l'interprétation qui a été
donnée pour les saisies a été appliquée de la
même façon à partir du 22 avril 1966. D'ailleurs de facto
c'est ce qu'ils ont fait. Ils ont appliqué les mêmes directives en
ce qui concerne les saisies tant de margarine que d'autres produits. C'est la
façon dont la division des produits laitiers a appliqué les
directives données par le ministre du temps.
Et aujourd'hui, ces directives ne sont plus les mêmes; nous avons
clarifié ces directives. Et c'est là que j'ai dit et
confirmé en Chambre que la division appliquait, suivant son
interprétation, les directives données par le ministre avant le
22 avril 1966. Maintenant, l'ancien ministre me dit que ce n'était pas
de cette fa-
çon qu'il voulait donner les directives ou que ça ne
s'appliquait pas à la margarine, mais si la division, l'a pris de cette
façon-là, je n'étais pas là pour la corriger.
M. COURCY: Les officiers, M. le Président, l'ont
certainement pris comme le ministre l'interprète, avant de
déposer les documents. Si les officiers l'avaient
interprété de la façon exposée par le ministre,
nous aurions retrouvé les avis dans l'application de la Loi des
succédanés des produits laitiers. Les officiers, s'ils ont
changé d'idée, l'ont fait avant.
M. TESSIER: M. le Président, est-ce que je peux avoir la
parole? Le texte de l'avis des directives du 22 avril 1966 établit
clairement que ça ne peut pas s'appliquer à autre chose
qu'à tout ce qui concerne la production laitière autre que les
succédanés, puisqu'on prend la peine de dire que les copies des
procès-verbaux laissées aux inculpés, lorsqu'il y en a,
comme dans le cas des succédanés, constituent à chaque
fois un avis et annulent l'envoi de lait traditionnel.
Alors, pourquoi référerait-on à des infractions aux
succédanés si réellement ces directives-là
s'appliquaient aux succédanés? Il me semble que c'est une
interprétation qui est assez claire.
M. VINCENT; Et c'est là que l'ancien ministre...
M. COURCY: C'est certainement clair.
M. TESSIER: Ces directives-là ne peuvent pas s'appliquer
aux succédanés, puisqu'on prend la peine de dire; Vous agissez
avec les directives qu'on vous donne, comme vous devez agir dans le cas des
succédanés. Alors, cela veut dire que ça ne s'applique pas
aux succédanés, ces instructions-là.
M. VINCENT: Pour répondre à l'honorable
député de Rimouski, je dois ajouter ceci. Quand le
député de Charlevoix m'a demandé en Chambre s'il
était vrai qu'on ne saisisait pas la margarine ou qu'on ne poursuivait
pas dès la première offense, j'ai tout de suite pris le
téléphone, j'ai appelé le chef de la division des produits
laitiers et je lui ai demandé si c'était bien le cas. Il m'a dit;
Oui, nous avons émis le 22 avril 1966, des directives à cet
effet. J'ai dit: Est-ce qu'on peut m'envoyer les directives? Et, là, on
m'a envoyé les directives et on m'a dit qu'on interprétait ces
directives, en ce qui concerne la margarine, de la même façon que
je l'ai lu dans la lettre du 23 avril. Main- tenant, si la division des
produits laitiers a interprété ça de cette façon
là, c'est bien malheureux, mais, dans ce temps-là, je
n'étais pas ministre de l'Agriculture. Je n'étais pas là
pour leur expliquer l'affaire.
M. COURCY: D'accord.
M. VINCENT: Mais probablement disons que j'en suis
convaincu que le ministre actuel, après la mise au point qu'il a
bien voulu faire cet après-midi et ce soir, aurait donné une
interprétation différente ou aurait corrigé ces
directives...
M. COURCY: Ah non! Il n'a pas à les corriger. Cela ne
touche pas à la margarine.
M. VINCENT: Ou encore, vous auriez certainement dit à vos
fonctionnaires; Eh bien, voici, ce n'est pas de cette façon-là
qu'il faut...
M. COURCY: Je n'ai pas à le dire; les fonctionnaires me
l'ont prouvé en déposant ceci, et les avis ne sont pas
dedans.
M. VINCENT; Pour quelle raison, depuis le 22 avril 1966, alors que
certainement je n'étais pas ministre de l'Agriculture, n'y avait-il pas
de poursuite après la première offense ou la première
saisie de margarine? Pour quelle raison?
M. COURCY: Demandez-le au chef de service.
M. VINCENT; Voilà ce que je lui ai demandé. Il m'a dit;
C'est en se basant sur les directives données par l'honorable Alcide
Courcy, datées du 22 avril.
M. COURCY: Alors, le chef de service qui a déposé
ces documents...
M. VINCENT: Oui, mais je n'étais pas là pour lui
dire que c'était une mauvaise interprétation.
M. TESSIER: C'est une mauvaise interprétation. C'est
certainement une mauvaise interprétation, parce que ce n'est pas
ça que les directives disent.
M. VINCENT: Oui, mais là, quand même, on accusait le
ministre actuel de l'Agriculture de permettre la vente illégale de la
margarine. Même on a exigé sa démission.
M. COURCY: Pourquoi le même chef de service, qui a
répondu, n'a-t-il pas déposé les mêmes documents
qu'il a donnés au ministre dans la loi des succédanés du
beurre? Pourquoi? Ce n'est pas moi qui les ai déposés. C'est le
même homme, mais changement de ministre. Il lui a fait déposer des
papiers et il n'est aucunement question de la lettre du 22 avril, du 29 avril,
ou de celle du 9 février.
M. VINCENT: Dans un des dossiers qui s'adressent au
directeur...
M. COURCY: Pour les produits laitiers, c'est autre chose...
M. VINCENT: ... de la division des produits laitiers de qui
relève l'application des lois qu'on mentionne dans le document.
M. COURCY: C'est bien clair, j'ai demandé le
dépôt des avis pour ce qui regarde l'application de la loi des
succédanés.
M. VINCENT: Disons, pour clore la discussion...
M. LE PRESIDENT; Que les deux ont raison!
M. VINCENT; ... qu'on a mal interprété les directives de
l'ancien ministre...
M. COURCY: Non, ce sont des directives...
M. VINCENT: Il était en campagne électorale dans ce
temps-là. Il n'a pas eu le temps de les réunir.
M. COURCY: Ce sont des directives du chef de service
datées du 2 avril...
M. VINCENT: Il a fallu un débat en Chambre pour clarifier
ces directives. Les directives ont été clarifiées et nous
avons l'intention de procéder normalement. Des la première
offense, pour autant que nos inspecteurs rempliront les formes légales
des poursuites, nous poursuivrons les personnes qui commettront une infraction
en vertu de la Loi des produits laitiers ou en vertu de la Loi des
succédanés des produits laitiers.
M. GAGNON: Il est dommage tout de même que l'ex-ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation ait toléré une situation
semblable pendant deux mois où il exerçait le ministère,
alors qu'il était de bonne foi. Mais, que voulez -vous, je
comprends...
M. COURCY: M. le Président, je dis au député
de Gaspé-Nord qu'il est complètement dans l'erreur et qu'il a
voulu, lui comme les autres, insinuer à la population qu'il y avait eu
tolérance dans la vente de la margarine. Dans les avis que nous a lus le
ministre, il est question de faire rapport à la régie, il est
question d'experts essayeurs et dans la loi des succédanés du
beurre, la régie n'a aucunement affaire à la margarine.
M. VINCENT: Du tout.
M. COURCY: Et dans ce qu'il nous a lu, il nous parle de la
Régie des marchés agricoles.
M. VINCENT: La division des produits laitiers fait du travail
pour la régie des marchés, elle fait du travail pour le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Les mêmes
inspecteurs vont servir aux deux endroits et, quand ils reçoivent une
directive pour préparer les procès-verbaux, c'est une directive
générale.
M. COURCY: C'est ça.
M. VINCENT: Alors, voici ce qui est arrivé. C'est que la
directive qui a été donnée le 22 avril je prends la
parole de l'ancien ministre a été mal
interprétée.
M. COURCY: Ce n'est pas l'ancien ministre. C'est signé par
le chef de la division des produits laitiers.
M. VINCENT: Oui, d'accord, mais lechef de la division des
produits laitiers a interprété cette directive comme s'appliquant
aux produits laitiers, à la margarine, ou aux succédanés.
C'est son interprétation. C'est la façon dont il l'a
interprétée. Les directives, il m'a dit qu'elles lui avaient
été données par l'ancien ministre.
M. COURCY: Mais pourquoi a-t-il changé son
interprétation dans la déposition des documents?
M. GAGNON: Bien non, ce ne serait pas une bonne chose de dire
ça. Tout de même cela existait depuis douze mois. Prenons les
faits tels qu'ils étaient. C'était interprété de
cette façon depuis douze mois, alors, et non pas ce qu'ils auraient
dû être en vertu de la loi. Mais les faits étaient que
les...
M. COURCY: Ce qui a été fait. Voici les documents
officiels.
M. GAGNON: Je comprends. L'interprétation...
M. COURCY: Et si le député de Gaspé-Nord
veut regarder une...
M. GAGNON: Je le sais, je le sais. Mais je parle de
l'interprétation. Les faits sont là depuis douze mois.
M. COURCY: ... déclaration du 9 février,
citée par le ministre. Il l'a retirée: « C'est moi qui suis
dans l'erreur ». Mais il n'y en a aucunement!
M. GAGNON: Non, non, mais je dis les faits...
M COURCY: Et ça, c'a été déposé par
le même chef des produits laitiers. Alors quand s'est-il trompé?
Quand a-t-il voulu tromper? Hier, ou lorsqu'il a déposé le
document? Une fois ou l'autre.
M. VINCENT: Je crois bien que l'ancien ministre va comprendre,
qu'il va admettre avec moi que ce n'est pas l'endroit pour accuser un
fonctionnaire et dire qu'il a voulu tromper.
Il est possible qu'il y ait eu une mauvaise interprétation.
M. COURCY: Il a changé d'idée.
M. VINCENT: Et l'ancien ministre pourra certainement confirmer
avec moi que nous ne devons pas prêter d'intention à un
fonctionnaire disant qu'il a voulu tromper.
M. COURCY: Pourquoi avoir envoyé au ministre des documents
qui ne regardaient aucunement les succédanés? Il a induit le
ministre en erreur.
M. VINCENT: Encore là, M. le Président...
M. COURCY: Et dans le dépôt des documents, il a pris
bien soin, parce qu'il savait que ça ne touchait pas aux
succédanés, parce qu'il connaît le rôle de la
régie des marchés. Il sait ce qu'est un expert essayeur, il sait
dans la définition de la loi des produits laitiers ce qu'est une
fabrique, il sait par la définition dans la loi des produits laitiers ce
qu'est un fabricant. Et ces lettres lues, cela s'adresse aux fabricants et cela
s'adresse aux experts essayeurs et il est question de faire rapport à la
régie pendant que, pour la margarine, le rapport est fait directement au
ministère de l'Agriculture.
M. VINCENT: Et ce sont les mêmes inspecteurs qui
reçoivent une carte signée par le ministre...
M. COURCY: Qui font les deux, certainement.
M. VINCENT: Il y a deux cartes et le ministre ne signe qu'une
carte pour leur permettre de faire leur travail parce qu'on envoie une carte
pour la margarine et une carte pour les produits laitiers.
M. COURCY: Les inspecteurs de produits laitiers, je crois qu'ils
ont une carte d'identification et comme surveillants de la margarine ils en ont
certainement une.
M. VINCENT: Les inspecteurs spéciaux?
M. COURCY: Les autres aussi, parce qu'on en signe...
M. VINCENT: Mais il faudrait quand même qu'on arrive
à une entente. Je crois que tout les membres du comité sont
d'accord, c'est que le député d'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: Oui, c'est ça!
M. VINCENT: ... a mentionné tout à l'heure qu'un
fonctionnaire (il ne savait pas lequel) avait voulu tromper, que ce soit le
ministre actuel ou l'ancien ministre. Je crois bien que ces paroles-là
ne devraient pas être enregistrées aux débats.
M. COURCY: Non, M. le Président, après ce que le
ministre dit, je ne puis faire autrement que de penser ça.
M. VINCENT: On ne peut quand même pas, M. le
Président, accuser un fonctionnaire qui n'est pas ici
présentement d'avoir voulu sciemment tromper quelqu'un.
M. COURCY: Qu'on nous cite à la barre!
M. VINCENT: Et cela a toujours été une coutume dans
les parlements, tant fédéral que provincial, qu'on ne porte pas
de telles accusations à un fonctionnaire.
M. COURCY: C'est sûr...
M. VINCENT: Et l'ancien ministre va l'admettre, il peut dire que
soit qu'il ait mal interprété les directives ou que dans son
opinion il s'est trompé...
M. COURCY: Non. Je n'ai pas un mot à dire. Ce n'est
pas...
M. VINCENT: ... ou qu'il ait trompé sciemment l'un ou
l'autre...
M. COURCY: ... Ce n'est pas à moi à dire si le chef
de service a mal interprété ce que lui-même a écrit.
Parce qu'il est un expert en industrie laitière, il sait de quoi il
s'agit quand il parle d'experts essayeurs et qu'il parle de fabricants et qu'il
ne parle pas à des fabricants de margarine. Cela, il le sait. Si
c'était écrit par un commis, peut-être qu'il aurait pu se
tromper là-dedans, mais pas par le chef du service de la division des
produits laitiers.
M. VINCENT: Il y a une chose qui est certaine, c'est
qu'aujourd'hui, après le débat soulevé en Chambre,
l'interprétation qui avait été donnée je
dis, probablement, disons que j'admets de bonne foi l'interprétation qui
avait été donnée, a été corrigée
mais elle a été corrigée seulement après que
j'ai su qu'il y avait une telle interprétation de donnée.
Parce que moi-même, j'ai posé la question à la suite
d'une intervention en Chambre du député de Charlevoix, qui me
demandait pourquoi on ne sévissait pas dès la première
offense. Tout de suite, je suis sorti. J'ai téléphoné et
j'ai dit: Pour quelles raisons ne sévit-on pas dès la
première offense? Et on m'a référé à cette
lettre-là.
M. COURCY: Qui ne touche pas la margarine. C'est là que le
ministre a été induit en erreur.
M. VINCENT: Ce n'est pas moi qui ai été induit en
erreur!
M. COURCY: Est-ce que le député l'a fait
intentionnellement ou non? Cela n'est pas mon problème. Le ministre
avait lu trois lettres qui ne touchent aucunement la Loi des
succédanés, pour répondre à une question sur les
succédanés. Ce n'est que cela.
M. BOUSQUET: Mais pourquoi alors M. Bélanger a-t-il
écrit ces mots-là, lorsqu'il y en a, comme dans le cas des
succédanés?
M. COURCY: Oui?
M. BOUSQUET: Moi, j'ai l'impression que c'est cela la cause de
tout le malentendu.
M. COURCY: Oui.
M. BOUSQUET: Il y a une méprise quelque part.
M. COURCY: La police provinciale l'a su.
M. BOUSQUET: C'est peut-être M. Bélanger
lui-même qui s'est mépris.
M. COURCY: C'est un professeur?
M. BOUSQUET: C'est probablement ce qui est arrivé.
M. VINCENT: C'est cela.
M. BOUSQUET: M. Bélanger s'est mépris.
M. VINCENT: C'est pour cela que...
M. COURCY: Vous êtes professeur?
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. VINCENT: Il ne faudrait pas dire quand même que...
M. BOUSQUET: Docteur en histoire, oui. M. COURCY: Il est docteur
en histoire. M. BOUSQUET: Oui.
M. COURCY: Et vous Interprétez cette comparaison,
donnée par votre chef de service, comme un ordre?
M. BOUSQUET: Non, je dis que c'est équivoque. C'est ce que
je dis. Après avoir analysé cela le plus près possible, je
dis qu'il y a équivoque. Je ne dis pas que cela inclut les
succédanés mais je dis que cela prête à
équivoque, et je crois que c'est le noeud de toute la discussion. C'est
l'origine de toute la discussion.
M. VINCENT: Et c'est là...
M. BOUSQUET: Ce sont ces quelques mots qui prêtent à
équivoque. C'est à l'origine de toute la discussion, j'en suis
sûr.
M. VINCENT: Et c'est là que je dis qu'il y a probablement
eu fausse interprétation mauvaise interprétation.
M. BOUSQUET: C'est cela.
M. VINCENT: Mais pas de là à affirmer que cela ait
été fait sciemment pour tromper l'un ou l'autre...
M. BOUSQUET: Non, moi, j'ai l'impression que M. Bélanger
s'est mépris.
M. VINCENT: Je crois que l'honorable député
d'Abitibi-Ouest...
UNE VOIX: Ce sont des mots qui ont été mal
interprétés.
M. BOUSQUET: J'ai l'impression que M. Bélanger s'est
mépris et que ni l'ancien ministre, ni le ministre actuel, n'ont quelque
tort dans l'affaire.
M. VINCENT: D'accord.
M. COURCY: Est-ce que si on l'avait déposé
là-dedans, je n'aurais pas parlé de la même
façon?
M. VINCENT: En ce qui me concerne...
M. COURCY: On l'a interprété probablement...
M. VINCENT: ... moi, je dis qu'il y a probablement eu fausse
interprétation, mais pas de là à affirmer que cela a
été fait sciemment.
M. COURCY: ... et on aurait aimé continuer la fausse
interprétation et la déposer ici. On a changé
d'idée, on ne l'a pas déposée, parce que là, on
savait qu'elle tombait entre les mains de l'ancien ministre de l'Agriculture,
qui pouvait faire les comparaisons des deux en même temps.
M. VINCENT: D'accord. Les documents ont été
déposés.
M. COURCY: M. le Président, le ministre m'a
demandé, à un moment donné, si on apprenait qu'il se
vendait de la margarine, de le lui dire. Je lui ai demandé tout à
l'heure s'il y avait eu de la margarine colorée saisie depuis la
déclaration du ministre et sa déclaration, à l'effet qu'on
saisirait directement à la source, non seulement sur les tablettes,
directement à la source à la fabrique. J'avais demandé
à ce moment-là: Est-ce que le premier ministre peut dire,
à cette Chambre, qu'il saisira aussi, en même temps, dans les
entrepôts qui regorgent actuellement de margarine illégale? Il
n'avait pas répondu à cette question, d'ailleurs, les
Débats sont là. Maintenant, je dis au ministre, après lui
avoir donné tout à l'heure des numéros de
téléphone où il peut s'adresser pour avoir de la margarine
illégale tant qu'il en veut, je lui donne ici une autre adresse.
M. VINCENT: Le numéro de téléphone, est-ce
qu'on sait si, oui ou non, il s'agit de margarine illégale?
M. COURCY: Illégale, demandez-leur! J'ai
téléphoné moi-même.
M. VINCENT: Ah!
M. COURCY: Et on pouvait me faire la livraison n'importe quand.
Et M. le Président, je dis qu'actuellement, pendant que je vous parle,
dans un entrepôt à 285, Deaulac, la livraison de margarine
colorée se fait au vu et au su de tout le monde. Et en ce qui regarde la
livraison, c'est le transport Leblanc qui la fait. Il me semble que si les
officiers voulaient se donner la peine, ils pourraient mettre à la
raison ces vendeurs de margarine illégale.
M. VINCENT: Et d'ailleurs, j'ai déposé en Chambre
une série de documents des saisies de margarine effectuées il y a
quelque temps dans la province.
M. COURCY: Envoyez-les...!!!
M. LE PRESIDENT: M. Bernatchez.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, cette discussion me
rappelle les débats qu'il y a eus en Chambre. Avant 1960, la margarine
était prohibée dans la province de Québec. Dès
l'arrivée au pouvoir du parti libéral et du député
d'Abitibi-Ouest, comme ministre de l'Agriculture, il a présenté
un projet de loi pour permettre de légaliser la vente de la margarine.
Et lors de l'étude de ce projet de loi, à l'époque, le
député d'Abitibi-Ouest soutenait que c'était pour
régler une situation: il se vendait de la margarine en contrebande !
Je lui avais dit que ce n'était pas en légalisant la vente
à telles ou telles conditions qu'il ferait croire qu'il était
contre la vente de margarine. Ce n'est pas une loi comme ça qui allait
régler le problème.
Et je pense qu'à l'heure actuelle, nous devons admettre que nous
sommes devant une situation de fait: le député d'Abitibi-Ouest,
alors ministre de l'Agriculture, a légalisé la vente de la
margarine et sa loi devrait être amendée. Nous allons l'amender,
la rendre plus claire afin de rendre l'application, la surveillance de la loi
encore plus sévère; mais on sera toujours en face d'un commerce
qui porte à la falsification, une loi qu'on cherchera à
contourner parce qu'il y a là des intéressés, des gens qui
ont
convaincu le gouvernement du temps de l'opportunité de cette
loi-là, il a accédé à leur demande il a
cédé à des pressions, alors que nous avions
résisté, nous, à ces pressions.
Je comprends, le député d'Abitibi-Ouest va
répondre: Il s'en vendait de la margarine avant. On a voulu
légaliser la chose. Il s'en vendait, mais c'était en marge de la
loi. Et lorsque les plaintes étaient portées, avec preuves, il se
faisait des saisies. Le ministre dit qu'actuellement, il se vend de la
margarine colorée. Ce n'est pas nouveau, je l'ai informé à
chaque session! Je le lui ai dit; je lui ai donné les dates, les
endroits, les entrepôts où, chaque année, il se vendait de
la margarine colorée; il répondait: Nous allons y voir!
C'est sa loi qui n'est pas claire. La preuve c'est que d'après
lui, après de nombreuses discussions, les avocats ne sont même pas
d'accord sur l'interprétation de la loi. Alors je crois que dans
l'intérêt du comité, il faut passer à autre chose et
demander aux avocats de s'entendre sur un texte de loi qui serait assez clair
pour la faire observer.
M. COURCY: Que le député de Lotbinière
attende un peu.
UNE VOIX: M. le Président...
M. VINCENT: Tout à l'heure, le député
d'Abitibi-Ouest a mentionné un endroit où nous pouvions saisir de
la margarine. Il y en a bien des endroits. Ici les rapports sont fournis par la
division sur les saisies de margarine, et pour l'intention du comité. Je
vais simplement lire les dernières saisies, le dernier rapport que j'ai
reçu en date du 11 mai, il n'y a pas tellement longtemps, et il y en a
d'autres d'arrivés récemment.
Abitibi-Est, 44 endroits visités, 13 endroits où on a
saisi de la margarine, 273 livres, 193 livres, 86 livres, 16 livres, 20 livres,
16 livres, 311 livres, 23 livres, 286 livres, 3 livres, 17 livres, 25 livres,
27 livres. Et à chaque endroit, moins un, (pour quelle raison, je ne le
sais pas), on a eu des procédures légales. A Chicoutimi, à
un endroit visité, on a saisi 225 livres et 16 livres de margarine
colorée. Rouyn-Noranda, 39 places publiques visitées, en neuf
lieux on a saisi 28 livres, 25 livres, 32 livres, 30 livres, 17 livres, 12
livres, 16 livres, 356 livres, 300 livres. Témiscamingue, trois endroits
visités, saisies à trois endroits de 102 livres, 42 livres, 25
livres. A Montréal, (cela devait être un entrepôt,
celui-là), endroits visités: huit, nombres de saisies: huit A un
endroit 2,238 livres, une tonne et quart de margarine, puis 15 livres, 25
livres, 38 livres, 45 livres, 50 livres, 122 livres, 500 livres, 19 livres.
Dans Saint-Maurice, le comté du président, on a visité 41
postes ou magasins, seulement trois vendaient de la margarine colorée:
50 livres, 58 livres, 14 livres. Aux autres endroits, ils ont le droit de
vendre de la margarine colorée, de la margarine non colorée.
M. LE PRESIDENT: Dans Stanstead?
M. VINCENT: Je n'ai pas le comté de Stanstead. C'est donc
dire que dans ce rapport il y a eu 5,686 livres de margarine colorée de
saisies. Et le sous-ministre m'informe qu'il y a d'autres rapports qui entrent.
Huntingdon...
M. LAVOIE: Lotbinière?
M. VINCENT: ... ils ont visité 34 magasins. Il n'y avait
aucune livre de margarine colorée dans les 34 magasins. Ils n'en ont pas
trouvée...
M. LE PRESIDENT: C'était incommodant. M. BROWN: Je vais
dire comme les autres.
M. VINCENT: Dans Joliette, Us ont visité 61 magasins. Ils
en ont trouvé 3 livres dans un magasin.
M. ROY: C'est du bon monde, hein?
UNE VOIX: Cela est encore mieux dans Stanstead, combien...
M. COURCY: Il y a eu des saisies, il y a eu dans le
passé...
UNE VOIX: Ils n'ont quasiment pas de rouges, eux.
M. VINCENT: Je cherchais Stanstead...
M. COURCY: J'ai ici que, dès 1961, le fabricant,
détaillant, devrait être condamné à $800 d'amende et
j'ai tout un bilan, qui a été publié dans les journaux,
des saisies et des amendes payées. Est-ce que cette méthode, qui
avait été prise au ministère, se continue, de faire
publier la liste de tous ceux qui sont condamnés?
M. VINCENT: Cela ne s'est pas fait du 22 avril jusqu'à ce
que le débat soit soulevé en Chambre.
M. COURCY: Est-ce que, depuis, il y a eu des condamnations?
M. VINCENT: Depuis que le débat a été
soulevé en Chambre, dans tous les rapports, on voit procédure
légale, procédure légale. Et l'on entame des
procédures légales depuis que les directives ou
l'interprétation des directives a été donnée.
M. COURCY: Très bien. Maintenant, pour répondre,
juste un mot au député de Lotbinière, qui nous
blâmait d'avoir légalisé la vente de la margarine. Voici ce
que l'UCC dit. L'UCC, ce sont les cultivateurs, les principaux
intéressés, ceux à qui ça nuit le plus à les
entendre parler. Le commerce de la margarine, ça leur nuit plus qu'au
député, c'est certain. Alors, on a dit, il y a quelques
années: « L'UCC, en dépit des opinions contraires d'un bon
nombre, a accepté que la fabrication et la vente de la margarine soient
permises dans le Québec, comme dans toutes les autres provinces du pays.
» Ce sont les cultivateurs eux-mêmes qui ont accepté. Alors,
le gouvernement a apporté une loi, acceptée par les principaux
intéressés, et plus que ça, s'il vous plaît...
M. BERNATCHEZ: Le député d'Abitibi-Ouest me
permettra une remarque. Pourquoi apporter le témoignage d'une
organisation qu'il respecte et que je respecte? Il y a deux faits qui sont
patents: c'est que, durant la campagne électorale de juin 1960, une
semaine avant les élections, il y a eu, dans une région
donnée, un mouvement de l'UCC qui a demandé à tous les
candidats de se prononcer catégoriquement contre la vente, la
tolérance de la margarine. D'après ce qu'il veut dire, au mois
d'août, au mois de septembre, le même organisme se
prononçait pour. Alors, laissons faire, ne jugeons pas, ne cherchons pas
à établir qui a fait changer les opinions, et s'il avait raison.
Nous sommes devant deux témoignages du même organisme en dedans de
six mois.
M. COURCY: Ce n'est pas moi qui le dis, c'est écrit dans
La Terre de Chez Nous du 18 janvier 1967, sous la signature de M. Paul-Henri
Lavoie, le même secrétaire. Il va plus loin: « Le droit de
fabrication dans le Québec voici l'interprétation de l'UCC
comporte celui de la vente dans la province, pourvu que le produit
réponde aux exigences établies c'est-à-dire moins
de 1.6% de Lovibond, de produit coloré et de la vente dans les
autres provinces . » Ecoutez bien l'interprétation de l'UCC
et qui est l'interprétation des officiers légistes du
gouvernement du temps: « Et la vente dans les autres provinces aux
conditions qui y prévalent ». Ce sont des avantages
considérables consentis à l'industrie de la margarine, qui
auraient dû être grandement appréciés et mettre fin
à toute illégalité. Et, ils continuent dans le même
sens en disant que, depuis un certain temps, il y a inondation sur le
marché.
M. BERNATCHEZ: Bien oui, ils ont changé d'opinion.
M. COURCY: Maintenant, une dernière question au
ministre.
M. VINCENT: Sur la margarine?
M. COURCY: Oui, ça touche un peu à la margarine.
Mais seulement, ce ne sera pas long. Le ministre avait déclaré
qu'il n'y avait eu aucun rapport hebdomadaire de déposé par le
chef du service des produits laitiers. Le ministre disait et c'est dans
les Débats je n'ai rien.
M. VINCENT: Quand je suis arrivé au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, il n'y avait pas de rapport hebdomadaire.
Si je me souviens bien des paroles qui sont enregistrées, il n'y avait
pas de rapport hebdomadaire, de rapport de saisies qui se faisaient, je n'en ai
pas vus. Et, après la question posée par l'honorable
député d'Abitibi-Ouest, il a dit par la suite, quand on s'est
rencontré en arrière. Demandez à un tel et vous allez
trouver des rapports. J'ai vérifié et, effectivement, il y a eu
des rapports de déposés sur les saisies là je parle
de mémoire jusqu'au mois de septembre ou de décembre 1965.
Par la suite, on a cessé de soumettre des rapports de saisies jusqu'au
jour où, en juillet ou août 1966, j'ai demandé au chef de
division des produits laitiers de fournir un rapport hebdomadaire sur les
saisies de margarine.
M. COURCY: C'est que le ministre déclare dans les
Débats: « Je n'avais pas à mon bureau de ces rapports
hebdomadaires et j'ai été obligé de les demander »
Et c'était la première fois qu'on soumettait un rapport
hebdomadaire sur les saisies de margarine au ministère de l'Agriculture
et à ce moment, j'ai dit au ministre: Le ministre n'avait qu'à
demander les rapports soit à M. Gingras ou à M. Turgeon. Ils sont
supposés être dans leurs dossiers. Et quand j'ai demandé le
dépôt, M. le Président, après les
déclarations du ministre que c'était la première fois que
les rapports étaient demandés au chef du service, au même
chef, il dit: dépôt s'il vous plaît des rapports, et voici
tous les rapports hebdomadaires...
M. VINCENT: Jusqu'à quelle date?
M. COURCY: ... qui étaient faits au ministre de
l'Agriculture du temps. Il y en a un paquet.
M. VINCENT: Jusqu'au...
M. COURCY: C'est seulement pour éclaircir certains points,
parce qu'il me semble que je dis la vérité. Je n'aime pas, M. le
Président, qu'on tente de faire passer que j'induis la Chambre en erreur
ou autre chose.
M. VINCENT: Voici les rapports hebdomadaires au sujet desquels
j'ai répondu, M. le Président, à une question: Je n'avais
pas à mon bureau de ces rapports hebdomadaires et j'ai été
obligé de les demander. D'accord?
M. COURCY: Continuez.
M. VINCENT: Oui, oui. Et c'était la première fois
qu'on soumettait un rapport hebdomadaire sur les saisies de margarine au
ministre de l'Agriculture.
M. COURCY: Est-ce que c'était la première fois
après avoir constaté que les documents étaient au
ministère de l'Agriculture?
M. VINCENT: Et voici les documents que nous avons
déposés en Chambre. Jusqu'au 4 décembre 1965, on
soumettait un rapport hebdomadaire et, après le 4 décembre 1965,
il n'y avait plus de rapport hebdomadaire parce que nous voyons le rapport
hebdomadaire le 7 septembre 1966. Et, tout à l'heure, quand je disais
(je parle de mémoire après les informations prises) on m'a dit
oui. Autrefois il existait un rapport hebdomadaire mais on a dû
discontinuer en décembre 1965. Et la preuve, nous l'avons ici...
M. COURCY: A quelle date le premier rapport hebdomadaire?
M. VINCENT: Le dernier rapport hebdomadaire...
M. COURCY: Le premier.
M. VINCENT: Le premier de tout? Le 27 août 1961 et le
dernier de cette série a été le 4 décembre 1965 et
là, il y a eu un intervalle ou un décalage entre le 4
décembre 1965. Aucun rapport hebdomadaire jusqu'au 7 septembre 1966.
M. COURCY: Alors, quand le ministre a déclaré qu'il
n'y avait eu aucun rapport, c'était la première fois qu'il se
faisait des rapports hebdomadaires. Le ministre s'est trompé.
M. VINCENT: Je ne me suis pas trompé, je n'avais pas
à mon bureau de ces rapports hebdomadaires. D'accord?
M. COURCY: Ils étaient au ministère de
l'Agriculture, continuez.
M. VINCENT: C'est ça, je n'avais pas à mon bureau
de ces rapports hebdomadaires parce qu'il n'y en avait pas au cours de cette
période-là.
M. COURCY: Moi non plus, je n'en avais pas dans mon bureau. Quand
ils venaient à mon bureau, je les regardais et ils s'en allaient dans un
autre bureau après.
M. VINCENT: La même chose pour moi. Je n'en recevais pas
à mon bureau. J'ai été obligé de les demander, ces
rapports hebdomadaires. D'ailleurs, j'ai une note dans les dossiers où
je demande à M. Bélanger de me faire parvenir un rapport
hebdomadaire. D'abord je demandais si on faisait des rapports hebdomadaires. On
m'a répondu non.
M. COURCY: Qu'on n'avait jamais fait de rapports
hebdomadaires?
M. VINCENT: J'ai demandé si on faisait des rapports
hebdomadaires, on m'a dit non. Je leur ai demandé de m'en produire
un.
M. COURCY: Le ministre peut-il dire que ses officiers ne lui ont
jamais dit qu'il y avait eu un paquet de rapports hebdomadaires pendant trois
ou quatre ans.
M. VINCENT: Non, ils ne m'en ont pas parlé du tout.
J'avais demandé si on avait des rapports hebdomadaires. On m'a dit
non.
M. COURCY: Il n'est pas heureux d'apprendre que ses officiers ne
lui ont pas dit qu'il y avait eu, pendant trois ou quatre ans un paquet haut
comme ça de rapports déposés.
M. VINCENT: Eh bien! moi, je ne suis pas heureux d'apprendre
qu'à partir du 4 décembre 1965 jusqu'au jour où j'en
demande, il n'y en avait pas eu de rapport hebdomadaire. Il y a eu
décalage là, et c'est ici que j'ai dit que c'était la
première fois qu'on soumettait un rapport hebdomadaire sur les saisies
de margarine au ministre de l'Agriculture. Je parle en
mon nom et non pas au nom de l'ancien ministre.
M. COURCY: Bien, pas au ministre de l'Agriculture, hier,
aujourd'hui, avant-hier...
M. VINCENT: Bien, disons qu'il y a une petite
différence.
M. GAUTHIER (Roberval): J'aimerais entendre dire par l'ancien
ministre de l'Agriculture, comment il prétendait venir en aide à
la classe agricole, en autorisant la fabrication de margarine colorée
dans la province de Québec, même s'il était
protégé par une opinion légale du ministère de la
Justice, même si c'était destiné à la vente en
dehors de la province alors que les hauts fonctionnaires du ministère
lui recommandaient de prohiber la fabrication de margarine colorée.
M. COURCY: M. le Président, le député me
pose une question. Cela me fait plaisir énormément de lui
répondre. Je prétendais rendre service aux cultivateurs, d'abord
parce qu'ils acceptaient la législation, c'est qu'il se faisait
illégalement, dans le temps, des dizaines de millions de livres de
« spread » qui se vendaient partout dans la province. Alors, nous
avons légalisé, avec le consentement des cultivateurs, soit des
principaux intéressés, et à ce moment-là nous
prétendions leur rendre service, parce que les cultivateurs sont de gros
acheteurs de margarine le député le sait. En même
temps, nous avions la protection de l'ouvrier, la protection du cultivateur,
qui lui aussi achetait la margarine et il n'y avait pas de problème
parce que le gouvernement fédéral achète tout le beurre
qui se produit, et tout le beurre qui se produit est acheté encore
aujourd'hui par le gouvernement fédéral. Alors, à partir
de ce moment-là, peu importe qu'il se mange une livre de beurre dans la
province de Québec. Le gouvernement fédéral achète
le beurre des cultivateurs. Alors il n'y a pas à leur causer des
dommages, parce qu'il y a une sécurité de la vente de leur
beurre. S'il n'y avait pas eu cette sécurité, ça n'aurait
pas été la même chose. Mais d'un autre côté,
aujourd'hui, je demande au gouvernement s'il va aller plus loin, parce que nous
avons une pénurie de beurre actuellement au Canada. Nos cultivateurs ne
produisent pas assez de beurre au Canada actuellement pour nourrir la
population. Est-ce que la margarine nuit? Je dis non. Est-ce que le ministre a
l'intention, comme le dit le député de Lotbinière,
d'amender la loi? C'est la responsabilité du gouvernement d'amender la
loi pour rendre légale la margarine colorée, et ça c'est
la responsabilité du gouvernement actuel.
M. GAUTHIER (Roberval): Mais pourquoi l'ancien ministre crie-t-il
au scandale et pourquoi l'ancien ministre, lorsqu'il en avait le pouvoir,
n'a-t-il pas tout simplement présenté une loi qui aurait
légalisé la vente de la margarine?
M. COURCY: C'est ça que l'ancien ministre a fait. La loi
est là depuis 1960.
M. GAUTHIER (Roberval): Légaliser la vente de la margarine
colorée?
M. COURCY: Dans quoi?
M. GAUTHIER (Roberval): Pourquoi avoir autorisé certaines
personnes à en fabriquer pour vendre à l'extérieur de la
province seulement?
M. COURCY: Tous les fabricants, et même le
député peut en fabriquer de la margarine colorée, pour
expédition à l'extérieur de la province. Il suffit d'avoir
un permis du ministre.
M. VINCENT: Il s'agit de leur donner un permis pour un alambic,
en autant qu'ils vendent la boisson à l'extérieur de la
province.
M. COURCY: A l'extérieur de la province. Le ministre
a-t-il, à un moment donné, accordé des permis de
fabrication, en 1967?
M. VINCENT: En 1967, non. Aucun.
M. COURCY: Aucun permis de fabrication de margarine n'a
été consenti dans la province de Québec?
M. VINCENT: Aucun.
M. COURCY: Mais la margarine légale, d'où
provient-elle?
M. VINCENT: La margarine légale...
M. COURCY: D'où provient la margarine dans la province de
Québec actuellement, si aucun permis n'a été donné
dans la province?
M. VINCENT: Il y a eu, comme je l'ai dit en Chambre, non pas de
permis de donné, mais à ceux qui avaient déjà
fabriqué de la margarine, nous leur avons fait parvenir une lettre leur
disant de continuer le travail, ce qui était en dé-
finitive un permis temporaire, ce n'était pas un permis
officiel...
M. COURCY: Ah! non.
M. VINCENT: Et là nous avons communiqué avec chacun
des manufacturiers, nous leur avons donné jusqu'au 31 mai.
M. COURCY: C'est ça. Le ministre dit: On n'a pas
donné de permis, mais on a donné une lettre leur donnant la
permission de fabriquer.
M» VINCENT: Oui, temporairement, mais ce n'est pas le permis
officiel.
M. VAILLANCOURT: Mais ça équivaut à un
permis.
M. VINCENT: Cela équivaut à un permis. M. FRASER:
C'est signé par le ministre.
M. VINCENT: Non, la lettre est signée par les responsables
leur disant: Voici, votre permis de telle année se continue pro tempore,
pour un certain temps, afin de clarifier toute la situation.
M. COURCY: Alors, au lieu de signer un nouveau permis, on a dit:
Votre permis est encore valable pour un certain temps.
M. VINCENT: Jusqu'au 31 mai.
M. LE PRESIDENT: Les subventions, est-ce qu'elles sont
adoptées?
UNE VOIX: Adopté.
M. COURCY: Non, M. le Président, j'ai une autre
question.
M. LE PRESIDENT: Est-ce encore sur la margarine?
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Il y a une autre chose au sujet de la margarine. Il y
a peut-être une déclaration qu'il serait très important de
faire, parce que nous avons parlé tout à l'heure de permis. J'ai
ici par exemple, en date du 5 mai, au fabricant ici en date du 5 mai 1967,
adressée aux compagnies suivantes qui fabriquent de la margarine,
signée par le ministre de l'Agriculture et de la Colonisation: «
Monsieur le ministre de l'Agriculture et de la Colonisation délivrera
incessament des permis pour la fabrication de la margarine, en
conformité des dispositions de la Loi des succédanés des
produits laitiers. Statuts refondus 1964, chapitre 123, et du règlement
du 1er août 1961, publié dans la Gazette officielle du
Québec. En conséquence, je me permets de vous souligner qu'il est
interdit de fabriquer, de détenir en vue de la vente ou de vendre dans
la province de Québec, de la margarine colorée d'une couleur de
plus de 1.6 degré de jaune ou de jaune et de rouge combiné,
mesuré à l'échelle du colorimètre Lovibond.
Veuillez m'aviser, d'ici le 31 mai prochain, si vous acceptez de vous conformer
à cette condition. Dans l'affirmative, votre permis de fabricant vous
sera délivré. Dans la négative, vous devrez cesser
immédiatement d'agir comme fabricant de margarine.
Ci-joint copie de la loi et de l'arrêté en conseil
numéro 1678, sur les succédanés des produits laitiers.
Signé: Roméo Lalande, sous-ministre. »
Une lettre recommandée à chacun des fabricants. Cela,
c'est pour les fabricants.
M. FRASER: Je crois que la grande erreur qui a été
faite par la Cour retombera sur les épaules des provinces pour
régler l'affaire de la margarine et ils n'ont pas fait ça avec le
gouvernement fédéral pour régler ça dans tout le
pays en même temps.
M. COURCY: Maintenant, M. le Président, le ministre vient
de nous lire une lettre qui dit bien ce que j'affirmais tout à l'heure.
« En conséquence, je me permets de vous souligner qu'il est
interdit de fabriquer, de détenir,...
M. VINCENT: ... de fabriquer, virgule de
détenir en vue de la vente...
M. COURCY: ... en vue de la vente, ou de vendre, dans la province
de Québec...
M. VINCENT; ... de fabriquer, - virgule de détenir en vue
de la vente, tel que la loi le stipule. C'est là qu'il y a une
interprétation juridique.
M. COURCY: C'est justement, et la lettre dit; « En vue de
la vente dans la province de Québec de la margarine colorée
».
M. VINCENT: Et là, nous revenons sur
l'interprétation juridique.
M. COURCY: Il n'y a rien dans cette lettre qui dit qu'il est
défendu de fabriquer pour vendre à l'extérieur de la
province de Québec.
M. VINCENT: Nous avons un avocat avec nous ici. Nous discutons
une affaire d'avocat.
M. BERNAT CHEZ: Adopté!
M. COURCY: La loi dit ça, moi, je dis que c'est ça
et le ministre donne une autre interprétation, en disant qu'ils n'ont
pas le droit d'en vendre. Mais seulement, la lettre ne défend pas d'en
fabriquer pour l'exportation.
M. VINCENT: Ce n'est pas moi qui donne une autre
interprétation, c'est le contentieux du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation.
M. COURCY: Que le ministre demande une interprétation au
ministère de la Justice.
M. LE PRESIDENT: Les subventions, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. VINCENT: Ces lettres-là ont été faites
par le contentieux.
M. COURCY: L'an passé, lorsque j'étais ministre de
l'Agriculture, le député de Lotbinière, qui était
critique de l'Opposition, a fait des sorties contre l'intégration.
Alors, je demanderais au ministre de l'Agriculture...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que cela rentre dans les subventions,
l'intégration?
M. COURCY: Je demanderais au ministre de l'Agriculture ce qu'il a
l'intention de faire dans ce domaine.
M. VINCENT: Voici, après ces...
M. COURCY: D'abord, est-ce qu'il partage les mêmes opinions
que son collègue, adjoint parlementaire, le député de
Lotbinière?
M. VINCENT: Après les interventions intelligentes et
efficaces, de l'honorable député de Lotbinière, l'ancien
ministre de l'Agriculture s'est vu forcé un jour de former une
commission royale d'enquête sur l'agriculture. Il a demandé
à cette commission royale d'enquête d'étudier toute cette
question-là. Et la dite commission, qui travaille présentement,
doit soumettre son rapport le 1er novembre. On a étudié toutes
ces questions-là, et je crois que l'honorable député de
Lotbinière a fait son travail, a demandé au ministre de
vérifier cette question-là. Il le lui a demandé pendant
cinq ans, six ans, je crois. Et enfin, je ne me souviens pas en quel mois de
1965, on a pris action pour étudier. Nous allons prendre ces
études et nous allons, dans la mesure du possible, apporter les
solutions qui s'imposeront à la lumière de toutes ces
suggestions.
M. COURCY: Alors, le ministre de l'Agriculture ne bougera pas,
comme les autres ministres, en attendant le rapport de la commission royale
d'enquête sur l'agriculture.
M. VINCENT: Disons que cela a pris cinq ans, l'ancien ministre
l'a prouvé, il a fait commencer une étude...
M. COURCY: Nous allons aller plus loin, ce ne sont pas les
crédits de l'ancien ministre que l'on défend. Ils ont
été discutés.
M. VINCENT: D'accord.
M. COURCY: Et à chacune des années le ministre a
dit ce qu'il faisait, ce qu'il prétendait faire, ses plans nouveaux pour
l'année qui venait. Je dis donc que si les autres n'ont pas d'autres
questions, l'article 12, « subventions » est adopté.
M. BERNATCHEZ: Et je dis merci. UNE VOIX: On revient
àl'article 13. UNE VOIX: C'est passé.
M. LE PRESIDENT: Les frais de déménagement et les
autres dépenses. Le député d'Abitibi-Ouest m'avait dit
qu'il discuterait des deux articles en même temps. Est-ce que vous avez
des questions à « frais de déménagement »?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Nous entrons dans les conseillers agricoles; le
traitement.
M. COURCY: Le ministre de l'Agriculture prétend-il avoir
assez d'agronomes dans la province de Québec actuellement?
M. VINCENT: Au ministère, ou dans la province?
M. LE PRESIDENT: Comme députés!
M. COURCY: Dans la province.
M. VINCENT: D'agronomes dans la province.
M. COURCY: D'agronomes au service des cultivateurs.
M. VINCENT: A l'emploi du ministère?
M. COURCY: Non, au service des cultivateurs, dans le champ.
M. VINCENT: Qui sont à l'emploi du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation. Disons que nous en avons un groupe assez
important. Mais ce que nous voulons, c'est que les agronomes que nous avons au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation soient
réellement au service des cultivateurs, comme le veut leur profession.
D'ailleurs je crois bien que l'ancien ministre va m'approuver là-dessus.
Nous voulons, autant qu'il se peut, décharger l'agronome de travail
technique ou administratif pour lui permettre de se consacrer exclusivement aux
services qu'il peut rendre à la classe agricole par sa profession. Une
meilleure utilisation de nos agronomes.
M. COURCY: Maintenant, le ministre peut-il me dire quelle
tâche administrative il veut leur enlever actuellement ou qu'il leur a
enlevé depuis le 5 juin 1966, afin que ceux-ci soient plus à la
disposition des cultivateurs?
M. VINCENT: D'abord nous avons l'intention de
décentraliser l'administration au ministère l'Agriculture et de
la Colonisation à différents endroits à travers la
province et là où nous avons des agronomes dans l'obligation de
vérifier ou de compléter des formules, des circulaires. Nous
voulons donner ce travail à des officiers d'administration, à des
agents d'administration ou à des commis de bureau. Ici à
Québec la même chose. Ce fait n'est pas nouveau, cela s'est
amplifié. Nous avions cette habitude de placer des agronomes comme chefs
de section, chefs de service, pour qu'ils puissent recevoir de meilleurs
salaires. Ce n'était pas en fonction des services qu'ils pouvaient
rendre mais c'était plutôt en fonction des capacités qu'ils
avaient. Si c'était un docteur en génétique, bien, on lui
donnait un poste de confiance afin de lui permettre d'avoir un meilleur
salaire.
Mais aujourd'hui avec les nouvelles normes de salaires, on veut prendre
cette personne-là, la consacrer à son travail sans qu'elle soit
obli- gée de devenir administrateur d'une division. Et l'on sait que
même le meilleur technicien, le meilleur professionnel, le meilleur
spécialiste qui est obligé en plus soit de faire de la recherche
ou de conseiller sur le plan technique ou pratique le cultivateur, d'accepter
l'administration d'une division alors nous perdons un technicien, nous perdons
un professionnel qui va se ramasser en arrière d'un bureau avec une
série de papiers à approuver ou une série de directives
à donner. Mais je crois que c'est là le désir de tous les
agronomes, le désir de tous les professionnels de se consacrer autant
qu'il se peut exclusivement à leur travail professionnel.
M. COURCY: A un moment donné, après avoir fait des
déclarations comme d'ailleurs le ministre l'a fait...
M. VINCENT: Ah oui! et nous allons en faire encore.
M. COURCY: Des déclarations. M.VINCENT: Oui.
M. COURCY: L'ancien ministre était entré en action
en éliminant aux agronomes la surveillance des travaux
mécanisés. C'était un fait et puis là on entrait en
action. On leur enlevait cette partie-là de leur travail et on disait:
Ils vont être plus libres pour aller ailleurs?
M. VINCENT: En me nommant...
M. COURCY: Est-ce que le ministre approuve une pratique
semblable?
M. VINCENT: Je pense que d'ici quelques semaines, tout au plus,
nous serons en mesure d'annoncer des moyens, c'est-à-dire de nouvelles
façons de travailler au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation. Ces nouvelles mesures administratives vont s'appliquer dans toute
la province. Nous avons un comité qui a travaillé sur des
nouvelles structures d'organisation régionale, nouvelles structures
d'organisation même locale, et ces structures seront annoncées
incessamment. Et je crois, pour le plus grand bénéfice...
M. COURCY: Cela fait dix mois que le ministre l'annonce en
dehors.
M. VINCENT: Oui, mais s'il y en avait eu plus de faites pendant
six ans, cela aurait été beaucoup plus facile.
M. COURCY: Il y en a eu de faites, nous sommes passés
à la pratique.
M. VINCENT: Il n'y a que les travaux mécanisés,
neuf inspecteurs...
M. COURCY: Nous sommes passés à la pratique.
M. VINCENT: Neuf inspecteurs de plus demandés aux travaux
mécanisés.
M. COURCY: Alors, cela fait vingt-quatre?
M. VINCENT: Non, mais il y avait neuf inspecteurs
nommés.
M. COURCY: Il y en a eu quinze, je crois. Combien d'inspecteurs
spéciaux y avait-il aux travaux mécanisés?
M. VINCENT: Neuf temporaires.
M. FRASER: Je voudrais mentionner au ministre que dans
Huntingdon, un agronome est mort l'année passée, et ils en
auraient besoin d'un autre parce que M. Beaudin a 64 ans.
M. VINCENT: C'est la même chose dans Nicolet, la même
chose dans...
M. VAILLANCOURT: Stanstead.
M. VINCENT: ... Wolfe, la même chose dans Richmond...
M. COURCY: Alors, vous avez besoin d'un jeune...
M. VINCENT: On a besoin d'un jeune pour remplacer l'autre qui
était inspecteur dans Saint-Barnabé.
M. COURCY: Alors, il manque beaucoup d'agronomes.
M. VINCENT: Il y en a d'autres. Le problème que nous avons
présentement, au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, c'est cette question de déplacer le personnel; nous avons
beaucoup de personnel, disons ici à Québec, nous en avons dans
les grands centres, mais il est très difficile d'envoyer du personnel
travailler ou déménager à l'extérieur. Cela cause
des problèmes sociaux, et je crois que notre devoir, c'est de servir
l'agriculture du Québec et l'agriculture du Québec, elle se ren-
contre dans les campagnes et dans les comtés ruraux.
M. COURCY: Le ministre de l'Agriculture a-t-il pensé, pour
ces régions éloignées, qu'il devrait donner des primes
d'éloignement?
M. VINCENT: Eh bien! c'est une question qui relève
directement de la direction des relations de travail ou de la fonction
publique. Mon ministère n'est pas libre, comme l'ancien ministre le
sait...
M. COURCY: D'ailleurs, c'était en train de se
régler.
M. VINCENT: A l'heure actuelle, il y a des primes...
M. COURCY: Je ne sais pas si le gouvernement va continuer
à travailler dans le même sens.
M. VINCENT: A l'heure actuelle, il n'y a des primes
d'éloignement que pour la ville de Montréal. Les primes de vie
chère! Mais seulement, dans le Nord-Ouest québécois, il
n'y a pas de primes d'éloignement...
M. COURCY: Ils sont traités sur la même base que les
gens de Québec?
M. VINCENT: D'accord, ils sont traités sur la même
base, mais est-ce qu'on manque de personnel dans le Nord-Ouest
québécois?
M. COURCY: Actuellement, non. Parce qu'il y avait un bon ministre
de l'Agriculture tous les gens voulaient aller là.
M. VINCENT: Oui, f ai vu cela! Il y a 271 employés dans le
Nord-Ouest québécois, et dans mon comté, il n'y en a que
cinq ou six.
M. COURCY: Oui, personne ne voulait y aller!
M. VINCENT: Non, mais 271!
M. BERNATCHEZ: C'est pour cela, il se prépare, il dit cela
pour vous avoir comme agronome là-bas!
M. COURCY: Maintenant...
M. FRASER: Est-ce que vous avez des gars bilingues des
collèges ou de l'université?
M. VINCENT: Cette année, nous avons offert du travail
à seize diplômés en agronomie. Combien de ceux-là
accepteront de venir travailler au ministère? Nous en avons
déjà quelques-uns qui ont accepté, sept qui ont
accepté jusqu'à présent. Nous avons offert du travail
à des techniciens diplômés des deux écoles de
technologie agricole. Combien sont entrés? Chez les agronomes, il n'y a
pas eu de limites, nous avions des postes pour tous les jeunes
diplômés qui voulaient venir travailler au ministère de
l'Agriculture.
M. FRASER: Est-ce que le ministre a engagé...
M. VINCENT: Le recrutement est très difficile.
M. FRASER: ... des étudiants universitaires pour le
ministère de l'Agriculture pour le prochain été?
M. VINCENT: Nous engageons des étudiants universitaires au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, pour la période
des vacances.
M. VAILLANCOURT: Combien d'agronomes?
M. FRASER: Pour travailler avec les agronomes?
M. VINCENT: Pour travailler avec les agronomes. Pour travailler
au drainage, pour travailler avec différentes divisions au
ministère.
M. VAILLANCOURT: Combien d'agronomes seront mis à la
retraite cette année?
M. VINCENT: Je n'ai pas le nombre d'agronomes, mais chez les
employés, au total, nous en avons, je pourrais dire, entre 75 et 80.
M. VAILLANCOURT: Des agronomes?
M. VINCENT: Non, pas seulement des agronomes mais il peut y avoir
des employés.
M. COURCY: Est-ce que l'âge de retraite a
changé?
M. VINCENT: Non.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, dans mon comté,
moi, j'ai un agronome qui est mis à sa retraite. Est-ce que le ministre
a prévu son remplacement?
M. VINCENT: Oui.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'il est nommé?
M. VINCENT: Non, pas encore.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que ça va être un jeune?
M. VINCENT: J'en cherche un pour le comté de Nicolet
aussi.
M. BERNATCHEZ : Nous allons vous envoyer un bon homme, celui de
Lotbinière.
M. VAILLANCOURT: Chez nous ça prendrait un agronome
bilingue...
M. VINCENT: Oui.
M. VAILLANCOURT: Parce que c'est assez important.
M. VINCENT: Il faut aller chercher des agronomes qui sont
bilingues pour dans la région chez vous. Huntingdon.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre a prévu...
M. VINCENT: Le sous-ministre m'informe qu'on est en pourparlers
présentement avec deux Franco-Ontariens qui veulent venir travailler
dans la province de Québec, et naturellement ils sont bilingues.
Peut-être que ces personnes-là seront intéressées
à aller travailler dans les comtés comme Stanstead ou encore
attachés au bureau de Sherbrooke.
M. VAILLANCOURT: Cela en prendrait un dans le comté, parce
qu'actuellement il nous en reste qu'un.
M. VINCENT: Oui, il peut résider dans le comté, il
peut être attaché a un bureau.
M. VAILLANCOURT: Parce qu'on a un bureau d'agronomes à
Magog qui va être vide, à partir du 1er juillet. Est-ce que le
ministre a prévu la présence d'un technicien aussi?
M. VINCENT: Bien spécifiquement pour un comté en
particulier, ce serait bien difficile pour moi, mais nous sommes
à...
M. VAILLANCOURT: ... à réorganiser?
M. VINCENT: M. Audet, M. Bissonnette et
M. Sylvestre travaillent justement pour faire toute une redistribution
de techniciens à travers la province.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rimouski a la
parole.
M. TESSIER: Est-ce que le ministre de l'Agriculture est en train
d'établir une politique de décentralisation administrative dans
les dix régions...
M. VINCENT: Dans les dix régions?
M. TESSIER: Oui, ou dans huit ou sept régions. Les
régions administratives, il y en a dix officiellement.
M. VINCENT: Au ministère de l'Industrie et du Commerce, il
y a dix régions administratives.
M. TESSIER: C'est ça.
M. VINCENT: Mais en ce qui concerne l'agriculture, est-ce que
c'est suffisant? Parce que ce ne sont pas les même problèmes au
ministère de l'Industrie et du Commerce qu'au ministère de
l'Agriculture.
M. TESSIER: Ce que j'ai à l'idée, M. le ministre,
c'est surtout la région administrative du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie.
M. VINCENT: Ah! c'est vrai vous aviez l'intention, vous,
d'envoyer le bureau administratif à Rivière-du-Loup, je
crois.
M. TESSIER: Oui, justement. M. VINCENT: Ah bon!
M. TESSIER: Est-ce que le ministre est d'accord?
M. VINCENT: Si le député de Rimouski pousse
très fort.
M. COURCY: ... qu'il pousse ou qu'il ne pousse pas...
M. TESSIER: ... il va falloir que je pousse fort pour qu'il aille
à Rivière-du-Loup.
M. VINCENT: Maintenant...
M. TESSIER: Mais je suis sérieuxlà. Est-ce qu'il y
a une politique d'établie au ministère? C'est parce
qu'actuellement au ministère de l'Education, c'est déjà
fait, au ministère du Travail, c'est déjà fait.
M. VINCENT: Non, mais est-ce que le ministère du Travail
et le ministère de l'Education ont les mêmes problèmes que
nous, en ce qui concerne les bureaux régionaux?
M. TESSIER: Je ne sais pas. Je ne sais pas. Mais je sais que dans
d'autres ministères...
M. VINCENT: Bien, au ministère de l'Agriculture, nous
avons déjà la division de l'hydraulique agricole qui couvre tout
le territoire du Bas-Saint-Laurent, dont le bureau principal est à
Rimouski.
M. TESSIER: Est-ce que ce bureau-là, en d'autres termes,
va s'agrandir par l'arrivée d'autres spécialistes.
M. VINCENT: Il va certainement agrandir, mais nous allons...
M. TESSIER: ... et d'autres services agricoles?
M. COURCY: On verra à ça.
M. VINCENT: Cela va dépendre des besoins. Seulement nous
ne demanderons quand même pas aux cultivateurs de Gaspé ou des
Iles-de-la-Madeleine de se rendre à Rimouski, même si nous
aimerions bien qu'ils le fassent, pour chaque renseignement dont ils ont
besoin.
M. TESSIER: Ce que j'ai à l'idée évidemment,
ce sont les recommandations du plan du...
M. VINCENT: D'accord. D'accord.
M. TESSIER: ... du BAEQ. Alors évidemment il n'y a pas
seulement Rimouski là-dedans. Il y a toutes les sous-régions, les
sous-centres, etc. etc. Il y en a à peu près une quinzaine. Alors
ce qui est recommandé par le plan d'aménagement, c'est ça
ma question. Est-ce que c'est à l'étude actuellement au
ministère de l'Agriculture...
M. VINCENT: Eh bien! nous sommes...
M. TESSIER: ... pour être éventuellement
appliqué?
M. VINCENT: C'est plus qu'à l'étude, il y a des
projets qui sont prêts.
M. TESSIER: Bon. Satisfait de la question.
M. LE PRESIDENT: De la question et de la réponse?
M. TESSIER: De la réponse? Oui, oui.
M. COURCY: Le ministre pourrait-il me dire s'il a pris ou s'il a
l'intention de prendre des mesures pour que le ministère de
l'Agriculture soit capable d'attirer le nombre voulu d'agronomes
compétents, pour répondre aux besoins en matière de
vulgarisation et, cela, dans les recherches?
On peut passer cela en même temps. Quels moyens le ministre a-t-il
pris pour attirer plus d'agronomes vers le ministère de
l'Agriculture?
M. VINCENT: Pour attirer plus d'agronomes? Nous avons un bon
nombre d'agronomes au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation,
primo. Maintenant, il va falloir que ces agronomes, au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, puissent exercer ou travailler dans leur
contexte professionnel. C'est ça, je crois, la demande primordiale de
tous les agronomes qui travaillent au ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation, et je crois que l'ancien ministre, qui est un agronome
lui-même, va le constater et le constatait. Il approuvera ce que nous
avons l'intention de faire. Par la suite, nos fonctionnaires agronomes seront
dans leur élément, faisant leur travail suivant leur discipline
dans les spécialités qu'ils connaissent. Il y a des agronomes qui
seront spécialisés en élevage, d'autres qui sont
spécialisés dans d'autres domaines, tous sont répartis
à travers la province. Là, il nous faut ensuite voir au
recrutement de jeunes agronomes, et au recrutement, aussi, d'agronomes venant
de compagnies et qui ont déjà de l'expérience. Maintenant,
avec les normes nouvelles de salaires, est-ce que ça va donner
satisfaction? Nous avons des applications de plusieurs agronomes mais, encore
là, nous sommes obligés de faire un tri.
M. COURCY: Est-ce que les agronomes sont satisfaits de la
dernière convention collective qui a été signée au
mois de juillet, août, au mois d'août, je crois, 1966?
M. VINCENT: Pour dire... au mois d'août 1966, oui. Etant
très franc, je dirais que tous les agronomes ne sont pas satisfaits et
là, ce serait surprenant que ce soit le contraire.
M. COURCY: Est-ce que la convention col- lective qui a
été signée avec les agronomes ne les considère pas
un peu comme des professionnels de second ordre?
M. VINCENT: C'est une question que l'ancien ministre a
déjà discutée à fond.
M. COURCY: Si je pose cette question, c'est pour répondre
au député de Lotbinière qui, hier soir vous le
savez en parlant...
M. VINCENT: M. le Président,...
M. COURCY: ... de ces généralités, nous dit
que, selon le député Bernatchez, la fonction agronomique a
été dépréciée de 1960 à 1966 et je me
souviens que de 1960 à 1966 pour l'information du
député de Lotbinière les agronomes ont eu, dans la
plupart des cas, des augmentations de salaire allant presqu'à doubler et
parfois plus, entre 1960 et 1966, le salaire qu'ils avaient et que la
première convention collective qui a été signée, a
été signée par lui qui était adjoint au ministre de
l'Agriculture, par son gouvernement; et la première convention
collective signée ne donne pas aux agronomes le véritable statut
professionnel auquel ils avaient droit.
M. VINCENT: Quand même, la convention collective qui a
été signée donne aux agronomes des privilèges
qu'ils n'avaient pas, des privilèges qu'ils voulaient obtenir, un
salaire meilleur à celui qu'ils avaient. Maintenant, est-ce qu'il en a
résulté une satisfaction entière et complète
à tous les agronomes? Je ne le crois pas. Il y a encore de
l'amélioration à apporter et il va s'agir de les apporter, ces
améliorations, de façon graduelle. Ici, M. le Président,
nous revenons sur une question qui a fait l'objet d'une grève, laquelle
grève a été commencée avant même que le
présent gouvernement soit au pouvoir. Elle n'a pu être
évitée. Pour quelle raison? Bien ça, c'est toute une
procédure de syndicat. Et, je crois bien, M. le Président, que ce
n'est pas l'endroit pour discuter de la signature de conventions collectives.
Celle-ci a été signée au mois d'août et elle sera
renégociée l'an prochain.
M. COURCY: Alors, le ministre aurait dû dire ça
à son adjoint parlementaire, hier, que ce n'était pas l'endroit
pour discuter...
M. BERNATCHEZ: M. le Président...
M. COURCY: ... de ça. Mais, hier, le ministre,
l'aspirant-ministre si vous voulez, selon
le député Bernatchez, la fonction agronomique a
été dépréciée de 1960 à 1966. A ce
moment-là, si le ministre lui avait dit: Attends, tu en parleras plus
tard. Très bien. Mais, seulement, c'est ici, autour de cette table que
le député a fait cette déclaration et en continuant sur
deux colonnes pour dire que l'ancien gouvernement avait négligé,
avait désorganisé, avait utilisé les agronomes comme des
pantins. Je vois encore le député de Saint-Hyacinthe, en
arrière, qui fait signe que oui. C'est ça. Maintenant, je dis et
je répète que, de 1960 à 1966...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BERNATCHEZ: M. le Président, le député
d'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: Une autre déclaration que nous reprendrons
demain: Un des moyens pour déprécier la fonction agronomique a
été d'établir la faculté d'agriculture sur le
campus de l'université Laval. Je retiens cela pour demain, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: M. Bernatchez a la parole pour répondre
à... Il faut penser que nous sommes aux traitements, là...
M. BERNATCHEZ: Je n'ai rien à retirer de l'affirmation que
j'ai faite devant le comité. Quand j'ai parlé de revalorisation
de la fonction agronomique, je n'ai pas fait allusion aux salaires. Je sais que
les agronomes, comme tous les autres professionnels, tous les employés
considèrent la question de salaire comme une question importante. Mais
ce que les agronomes n'aiment pas, c'est que depuis 1960, graduellement, ils
ont été confinés à des travaux de bureau. On les a
assujettis à un tas de paperasses, on leur a fait faire de la
statistique, on leur a fait faire du travail de bureau. Tandis que il
connaît les agronomes comme moi ce sont des gens de promotion
agricole et qui aiment dans leur travail, avoir les contacts les plus
fréquents et les plus directs possibles avec les cultivateurs. Alors, la
formule qui a été tentée, d'essayer de centraliser les
bureaux et le travail des agronomes, a créé chez ces agronomes un
certain malaise. On est resté sous l'impression qu'on n'avait pas
confiance en eux et que leur travail était continuellement
mesuré, guidé, surveillé. L'agronome veut avoir de
l'initiative, comme n'importe quel autre professionnel. C'est cela que les
agronomes désirent et c'est la situation qui leur a été
faite et qu'ils ont déplorée. D'ailleurs, l'ancien ministre a
certainement eu des échos de l'opinion des agronomes à ce
sujet.
M. COURCY: Certainement, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Il est dix heures messieurs.
M. BOUSQUET: On siège jusqu'à 11 heures en haut,
allons-y.
M. COURCY: Certainement, M. le Président, j'ai eu des
échos. J'ai rencontré les agronomes dans toute la province et je
les ai rencontrés plus d'une fois. Avec eux, j'ai discuté
directement de leurs problèmes. D'ailleurs je n'étais pas seul,
j'étais accompagné par les officiers du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation. Partout les agronomes demandaient qu'on
leur laisse une certaine initiative et si, aujourd'hui, le député
de Lotbinière dit qu'on ne leur laissait pas d'initiative, je crois
qu'il doit être le seul à penser cela parce que je me souviens
avoir dit aux agronomes, pour résumer ma pensée: Faites quelque
chose, trouvez du nouveau, travaillez avec vos cultivateurs, attachez-vous a
une tâche spécifique et dites-le-nous, nous allons vous appuyer.
Si vous craignez, allez-y quand même, faites des erreurs, mais faites
quelque chose. Si vous faites des erreurs et que vous les faites
honnêtement et franchement, je vous défendrai. Allez de l'avant.
C'est à peu près les expressions que je prenais pour parler
à tous les agronomes de la province de Québec Ils se sentaient
libres, M. le Président, d'agir comme ils le voulaient et je ne souhaite
qu'une chose, c'est que le ministre actuel leur répète ce que
nous leur avons dit de 1960 à 1966.
M. VINCENT: Je ne veux pas seulement des paroles.
M. COURCY: Et, M. le Président... les paroles comptaient
parce que l'action y était et nous avons immédiatement
passé à l'action en leur enlevant un travail que je
considère n'être pas un travail agronomique, bien que la visite
des bulldozers dans le champ soit proche du cultivateur. Mais si un agronome
prétend que c'est son travail, pour être proche du cultivateur,
d'aller surveiller les heures de bulldozers, moi je dis non.
Cela ne sert à rien d'avoir fait un cours agronomique, quatre ans
d'université pour aller voir si un entrepreneur a fait du travail oui ou
non, si le numéro de série d'un tracteur est bien le
numéro de série qu'il y a sur sa formule. Je ne crois pas que
c'est le rôle d'un agronome. Alors, nous lui avons enlevé cette
fonction qui n'était pas la sienne. Nous sommes passés à
l'action dans un domaine...
M. VINCENT: Oui, mais y a-t-il d'autres fonctions qu'on pourrait
enlever aux agronomes?
M. COURCY: Voilà, c'est ça que je demande au
ministre. Depuis le 16 juin, après avoir répété la
même chose, est-ce que le ministre a passé dans le même
domaine à l'action en leur enlevant pour donner un exemple, disons, le
travail d'évaluation des dommages sur les récoltes, s'il y a eu
du vent ou une tempête de grêle dans un coin, qui a brisé
une couverture de tôle, en leur enlevant, par exemple, différentes
choses...
M. VINCENT: La surveillance des formules pour les subventions en
engrais chimique, remplir les formules, la chaux...
M. COURCY: Est-ce que le ministre a donné des ordres
actuellement pour que ça soit d'autres personnes qui s'en occupent?
M. VINCENT; C'est justement ce qui s'en vient, disons que
l'ancien...
M. COURCY: Ah! Cela vient, ça vient tout le temps, mais
ça n'arrive jamais.
M. VINCENT: Disons que l'ancien ministre ou l'ancien
gouvernement, sur une période de six ans, a enlevé une fonction
qui ne devait pas relever de l'agronome. Disons que dans six ans, ils en ont
enlevé une.
M. COURCY: Plus que cela.
M. VINCENT: Il va quand même nous permettre d'en enlever
deux ou trois.
M. COURCY: Et nous avons confié aux inspecteurs de
colonisation des travaux que faisaient les agronomes, mais le ministre, il s'en
vient tout le temps.
M. VINCENT: Mais c'est déjà pas mal.
M. COURCY: Bien, moi, je le vois aller avec son ministère;
j'ai l'impression qu'il s'en va.
M. VINCENT; Non, vous dites justement qu'on s'en vient.
UNE VOIX: Il y en a qui sont partis.
M. COURCY: Alors, M. le Président, pour revaloriser la
fonction agronomique, malgré ce que le député de
Saint-Hyacinthe vient de dire...
M. LE PRESIDENT: Vous pouvez répondre demain
là-dessus.
M. COURCY: M. le Président, c'est parce qu'on
continue.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. COURCY: Le député de Saint-Hyacinthe dit qu'il
connaît ça, qu'il est un spécialiste en agriculture.
M. LE PRESIDENT; Ah! oui, il est fils d'agriculteur.
M. COURCY: Lui qui, probablement je ne sais pas, mais je
me l'imagine à l'entendre parler d'agriculture, a dû
être élevé sur l'asphalte.
M. BOUSQUET: Non, c'est le fils de William.
M. COURCY: Je ne sais pas.
M. BOUSQUET: Vous ne le connaissez pas?
M. COURCY: Mais la façon, M. le Président, dont il
traite du problème en disant; Ce fut dévaloriser la fonction
agronomique que d'amener l'enseignement agronomique sur le campus de
l'université Laval. Eh bien! M. le Président, comment cela
s'est-il passé? J'ai ici...
M. BOUSQUET: Je sais qu'il y a eu un Dominicain qui a eu quelque
chose... qui prétend en savoir aussi long en agriculture qu'un
prédicateur dominicain.
M. COURCY: J'ai ici, M. le Président, la formation d'une
commission royale d'enquête sur l'enseignement agricole et
économique; à ce comité siégeait, pour
l'information du député de Saint-Hyacinthe, le père
Régis, dominicain.
M. BOUSQUET: Un philosophe.
M. COURCY: Qui a agi comme président. A ce comité,
siégeait M. Arthur Tremblay qui, aujourd'hui, est sous-ministre au
ministère de l'Education.
M. BOUSQUET: C'est ça, un éducateur.
M. COURCY: Il y a eu M. Edouard Pagé, agronome, au service
de l'Industrie, M. Jean-Paul Lettre qui était chargé de
l'enseignement agricole dans la province et qui est aujourd'hui
attaché au ministère de l'Education, mais qui s'occupe
encore du service de l'enseignement agricole. Il y a eu M. Lionel Sorel, et je
crois que M. Sorel est cultivateur. En tout cas, il est président de
l'Union catholique des cultivateurs de la province de Québec.
M. BOUSQUET: C'est ça.
M. VINCENT: M. Sorel n'aimerait sûrement pas vous entendre
quand vous dites: Je crois qu'il est...
M. COURCY: Je crois qu'il est encore cultivateur.
M. BOUSQUET: Oui, je crois... il était, il
était.
M. LE PRESIDENT: C'est fini en haut. M. VINCENT: Est-ce qu'on
continue... M. COURCY: M. Jean-Paul Pagé...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le député
d'Abitibi-Ouest pourrait garder sa documentation pour demain matin?
M. COURCY: Ah! oui, M. le Président, ça me ferait
énormément plaisir de démontrer au député de
Saint-Hyacinthe...
M. LE PRESIDENT: A dix-heures trente, demain matin.