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Commission permanente des
consommateurs, coopératives et
institutions financières
Etude des projets de loi privés nos 208, 201,
205, 214 et 220
Séance du mardi 15 juin 1976 (Dix heures quarante-cinq
minutes)
M. Lafrance (président de la commission permanente des
consommateurs, coopératives et institutions financières): A
l'ordre, messieurs!
Projet de loi no 208
La commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières se réunit pour étudier différents
projets de loi privés. Le premier est le projet de loi no 208, Loi
abrogeant la Loi concernant l'Institut Albert Prévost, dont le
représentant est Me Claude Tellier.
M. Tellier (Claude): M. le Président, je vais être
très bref.
Le Président (M. Lafrance): Je m'excuse, Me Tellier, si
vous me permettez trente secondes. La commission doit nommer un rapporteur et,
après consultation et à l'unanimité de la commission, M.
Gilles Massé est nommé rapporteur de la commission.
L'honorable député de Louis-Hébert, M. Desjardins,
remplace M. Boutin d'Abitibi-Ouest.
M. Léger: Est-ce que le député d'Arthabaska
accepte de travailler?
Le Président (M. Lafrance): M. Tardif remplace M. Harvey
(Dubuc). Me Tellier, à vous la parole.
M. Tellier: Merci, M. le Président. C'est très
bref. L'Institut Prévost a été constitué en
corporation, en 1953, par une loi de l'Assemblée nationale. Il a
exercé ses activités hospitalières depuis, sauf qu'en
1973, par suite d'ententes administratives sous l'égide du
ministère des Affaires sociales, tous les biens de la corporation ont
été dévolus à la Corporation de l'hôpital du
Sacré-Coeur, à Montréal, si bien que nous sommes
maintenant une corporation sans activités, avec à peu près
plus de biens, plus d'actifs. Il reste entre $17 000 ou $18 000, question
d'ajuster des intérêts; c'est à peu près cela.
Comme la loi ne prévoit aucun mécanisme d'abandon de
charte, il nous a fallu avoir recours à cette procédure pour
abandonner la charte. Voilà les remarques que j'avais à
faire.
Mme Bacon: J'aurais une question sur l'article 3: "Les biens de
l'Institut Albert Prévost sont dévolus à la personne que
désigne le ministre des Affaires sociales". Est-ce que vous avez
discuté de l'article?
M. Tellier: Nous avons suggéré que cette personne
soit un fonds fiduciaire de l'hôpital du Sacré-Coeur, pour des
dépenses d'immobilisation de nature spéciale. Puisqu'ils ont
déjà reçu tout le paquet, pourquoi ne pas leur donner le
petit reste?
Mme Bacon: A ce moment, vous avez l'accord du ministère
des Affaires sociales?
M. Tellier: C'est cela. C'est la présentation que nous
avons faite, mais nous n'avons pas eu de réponse définitive.
M. Léger: Juste un petit renseignement. Pourquoi, dans le
premier paragraphe, y a-t-il $75 000 qui sont exclus de toute la cession des
biens?
M. Tellier: C'est parce qu'à l'époque où
cela a été fait c'était dans une période assez
agitée et c'était également la période de fusion
avec l'hôpital du Sacré-Coeur qui refusait, à ce moment, de
prendre à son emploi les cadres supérieurs de l'institut.
De concert avec le ministère, nous avons garanti aux cadres
supérieurs qu'ils seraient relocalisés ailleurs dans le
réseau hospitalier et qu'on verrait également à payer
leurs bénéfices sociaux accumulés, etc.
L'un des principaux cadres a dû attendre quelque deux ans avant
d'être relocalisé. Cela s'est accumulé assez vite. C'est
pour cela que nous avions gardé un coussin pour faire face à ces
obligations. Il va rester entre $17 000 et $20 000 de cette somme.
Le Président (M. Lafrance): S'il n'y a pas d'autres
questions, le projet de loi no 208 est adopté. Les articles 1, 2, 3, 4
et 5 sont adoptés.
Merci, Me Tellier.
M. Tellier: Merci, M. le Président.
Projet de loi no 201
Le Président (M. Lafrance): Projet de loi no 201, Loi
concernant L'Avenir du Québec. Cette corporation est
représentée par Me Firmin Bernat-chez, M. Léonce
Pelletier, M. René Guérette et M. Jérôme Pelletier.
Est-ce que ces messieurs sont présents? Oui.
M. Bernatchez (Firmin): M. le Président, il s'agit d'un
projet de loi qui a pour but de demander la transformation en
société de secours mutuel, sous la Loi des assurances du
Québec, d'un syndicat coopératif formé sous la loi du
même nom en 1950.
Les opérations pratiquées par ce syndicat
coopératif sont tellement rapprochées d'opérations
d'assurance qu'à plusieurs reprises les officiers du département
des assurances, à bon droit, nous ont rappelé que,
peut-être, il vaudrait mieux se transformer en une entreprise
d'assurance. Pour toutes sortes de bonnes raisons qu'il n'est pas opportun
d'énumérer ici, cela a prix 26 ans
avant d'arriver à vous présenter ce projet de loi dont
nous vous demandons l'adoption.
Le Président (M. Lafrance): L'honorable
député de Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): Je voudrais savoir, M. le
Président, si c'est coopératif effectivement.
M. Bernatchez: Actuellement, c'est régi par le chapitre
294, la Loi des syndicats coopératifs.
M. Harvey (Charlesbourg): Je vous remercie. C'est la seule
question que j'avais. Peut-être que le parrain du bill...
Le Président (M. Lafrance): L'honorable
député de Taschereau.
M. Bonnier: Je voulais juste confirmer que, dans le fond, il
s'agit, M. le Président, d'un changement à la constitution de
l'entreprise puisque c'est un véritable syndicat coopératif mais
qui n'avait d'objet que certains bénéfices lors des
décès des membres tandis qu'on veut vraiment ajouter à la
loi comme telle et la rendre, sous forme mutuelle, conforme à la Loi des
assurances. A la suite de cela, peut-être qu'on pourrait regarder article
par article, à moins que l'honorable député de Lafontaine
ait des questions à poser sur les objets généraux.
M. Léger: J'arriverai plutôt aux articles.
M. Bonnier: A l'article 1, M. le Président, il s'agit
simplement d'un nouveau nom, au lieu de L'Avenir, qui est quand même un
nom très prestigieux. Il définit peut-être assez mai ce que
c'est; cela devrait s'appeler La Mutualité, société de
secours mutuels.
Est-ce que cela va pour l'article 1?
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Article 1, adopté.
M. Bonnier: L'article 2 ne fait que souligner les buts de la
nouvelle corporation, M. le Président. Et les pouvoirs sont plus vastes
que ceux que l'on retrouve dans L'Avenir du Québec.
Le Président (M. Lafrance): Article 2, adopté.
M. Bonnier: L'article 3 concerne la transmission de l'actif et du
passif du syndicat à la nouvelle société, sans
enregistrement nécessaire au bureau d'enregistrement. C'est tout. Alors
cela veut dire que l'actif et le passif vont passer à l'autre
simplement.
M. Léger: D'accord.
M. Bonnier: L'article 4...
Le Président (M. Lafrance): Article 3, adopté.
M. Léger: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Lafrance): Article 4.
M. Bonnier: Article 4. Les parts sociales souscrites par les
membres du syndicat sont remboursées aux membres. Il s'agit maintenant
d'une société strictement mutuelle sans capital-actions.
M. Léger: Combien y en a-t-il de parts?
M. Bonnier: Quel serait le montant total des parts?
M. Bernatchez: 17 parts sociales à $10 chacune.
Il y a 70 000 membres auxiliaires.
M. Harvey (Charlesbourg): Cela a été
indexé.
M. Bernatchez: Non.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Article 4, adopté.
L'article 5, pour le débat, les administrateurs du syndicat
deviennent les administrateurs de la nouvelle société.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Article 5, adopté.
M. Bonnier: L'article 6 concerne le siège social.
Le Président (M. Lafrance): Pas d'objection?
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Article 6, adopté.
M. Léger: Combien y a-t-il d'employés à
cette société?
M. Bonnier: Combien d'employés à l'heure
actuelle?
M. Bernatchez: Douze employés permanents au
secrétariat et une trentaine de représentants...
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Article 7.
M. Bonnier: Les membres sont ceux qui concluent un contrat avec
la société, comme dans toute mutuelle d'ailleurs.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Adopté. Article 8.
M. Léger: L'article 8...
M. Bonnier: Cela concerne la tenue de l'assemblée
générale et du quorum.
M. Léger: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Article 8, adopté.
Article 9.
M. Bonnier: L'article 9 concerne la formation du conseil
d'administration.
Le Président (M. Lafrance): Article 9, adopté.
M. Bonnier: Rien de particulier.
Le Président (M. Lafrance): Article 10.
M. Bonnier: Article 10. Le président est choisi par les
administrateurs et non pas par l'ensemble de l'assemblée
générale.
Le Président (M. Lafrance): Article 10, adopté.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Article 11.
M. Bonnier: Cela concerne la prorogation et le fonctionnement du
conseil d'administration.
Le Président (M. Lafrance): Article 11, adopté.
Article 12.
M. Bonnier: Les placements de la société sont
régis par la Loi sur les assurances, ce qui est normal.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Adopté. Article 13.
Adopté.
Alors, le projet de loi no 201 est adopté.
M. Léger: Juste un instant.
Le Président (M. Lafrance): Je m'excuse.
M. Léger: Juste quelques questions d'information avant
d'adopter le dernier article qui clorait la discussion.
Est-ce que le surintendant des assurances a été
consulté et a-t-il donné son accord pour la présentation
de ce projet de loi?
M. Bernatchez: Oui, le projet de loi a été
préparé en coopération avec les conseillers juridiques du
service des assurances qui l'ont révisé au complet.
M. Léger: Maintenant, les 17 coopérateurs, à
$10 chacun, ont-ils, eux aussi, été consultés dans
cela?
M. Bernatchez: Oui, ils l'ont été lors de la
dernière assemblée générale annuelle qui a eu lieu
il y a environ un mois.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Article 13, adopté.
Le projet de loi no 201, Loi concernant l'Avenir du Québec, est
adopté.
On remercie le procureur ainsi que ses collègues qui sont venus
défendre le projet de loi.
M. Bernatchez: Merci.
Projet de loi no 205
Le Président (M. Lafrance): Projet de loi no 205, Loi
modifiant la Loi relative à la Société d'assurance des
caisses populaires.
Cette corporation est représentée par Me Jean-Paul Zigby,
M. François Adam, M. Pierre Bornais, Me Louis Tardif.
M. Bonnier: Si vous me le permettez, je pourrais peut-être
souligner que ce projet de loi a trois objets spécifiques dont le
premier va plaire grandement au député de Lafontaine, il s'agit
de l'augmentation du fonds de réserve afin de permettre à la
société d'accepter un plus grand nombre de souscriptions
d'assurance.
M. Léger: II doit faire plaisir aussi au ministre; il
règle un de ses nombreux problèmes.
M. Bonnier: C'est sûr. Le deuxième but est la
disparition du plafond de 6% de l'intérêt à être
payé sur les contributions. Le troisième, c'est le pouvoir, pour
la société, de distribuer une partie de ses profits nets sans
avoir à obtenir, à l'avance l'autorisation du surintendant des
assurances. C'est-à-dire que la Société d'assurance des
caisses populaires, après ces multiples années, croit qu'elle
devrait être traitée un peu en adulte dans la distribution de ses
profits nets. On va le voir, d'ailleurs, dans les articles qui suivent.
Je ne sais pas s'il y a des questions sur les objets
généraux avant qu'on passe...
M. Léger: Le deuxième point, c'était le
plafond de 6%. Répétez-moi cela.
M. Bonnier: La disparition du plafond des 6%
d'intérêt à être payés sur les contributions
qui ont été versées ou qui seraient versées dans
l'avenir par les caisses populaires. Dans la loi de 1961, on fixait à 6%
le plafond du taux d'intérêt devant être payé aux
caisses populaires sur les contributions versées au fonds de
réserve de la société d'assurance.
M. Léger: En enlevant le plafond de 6%, à quoi peut
monter le taux d'intérêt?
M. Bonnier: Selon les désirs du conseil
d'administration.
M. Léger: Quelles que soient les décisions du
conseil d'administration, cela peut inciter à augmenter les sommes qui
peuvent entrer à quelle valeur? Cela va amener quoi comme
amélioration au point de vue financier?
M. Bonnier: Cela va intéresser davantage, peut-être,
les caisses à souscrire, c'est possible.
M. Léger: Est-ce qu'une évaluation a
été faite pour qu'on enlève ce plafond? Puisqu'on calcule
que cela va être une amélioration, est-ce qu'une étude a
été faite là-dessus pour dire que cela va apporter
beaucoup plus?
M. Bonnier: On pourrait peut-être demander cela à M.
Adam ou à M. Bornais. Est-ce que vous avez compris la question?
M. Adam (François): Pour ce qui a trait au taux
d'intérêt, il faut, je pense bien, conclure que 6%, ce n'est pas
tout à fait réaliste aujourd'hui. Pour ce qui a trait au taux
d'intérêt qu'on sera susceptible de payer à l'avenir, il va
être toujours assujetti à la Loi sur les assurances qui dit qu'on
ne peut pas payer un intérêt ou un dividende pour grever notre
capital de surplus. Alors, quel serait le taux d'intérêt? Cela
peut être 8%, 10%, mais je suis convaincu d'une chose, c'est que les
administrateurs n'ont certes pas à payer un taux d'intérêt
exorbitant.
M. Léger: D'accord, j'en profite parce qu'à propos
du troisième point je veux avoir une clarification de votre
côté; je ne sais pas si vous êtes en mesure de
répondre là-dessus. Dans l'assemblée annuelle des
actionnaires d'une caisse populaire, concernant les surplus qui sont
votés, qui pourraient être distribués, il y a une
recommandation faite par les administrateurs de la caisse. Selon vous, est-ce
que cette recommandation de garder une partie en réserve ou de
distribuer un certain pourcentage des surplus en dividendes aux actionnaires
est votée l'année précédente ou l'année
même où le budget est présenté devant les
actionnaires?
M. Adam: Elle est votée à la fin de notre
année financière. Il en est de même pour toute
décision quant au taux d'intérêt à nous être
versé. Mais, comme c'est une caisse, je pourrais demander à M.
Tardif de répondre.
Voulez-vous répéter la question pour M. Tardif?
M. Léger: Non, écoutez, je ne voulais pas entrer
dans cela. Je pensais que c'était un détail que vous aviez. Cela
ne touche pas nécessairement à votre domaine particulier.
M. Adam: Non.
M. Léger: Je voudrais seulement un détail
supplémentaire; j'aurai l'occasion de revenir là-dessus. Laissez
faire. D'accord.
M. Bonnier: Est-ce qu'on passe à l'article 1, M. le
Président?
Le Président (M. Lafrance): Article 1.
M. Bonnier: L'article 1 suggère a'ajouter, au paragraphe 7
de la loi actuelle qui régit la Société d'assurance des
caisses populaires, les paragraphes 7a, 7b et 7c, parce que dans la loi de 1961
on avait oublié de souligner que les caisses populaires pouvaient
souscrire au fonds de réserve de la société. Remarquez
bien que les caisses avaient le pouvoir avant 1961, mais en 1961, assez
étrangement, cela a été oublié lorsqu'on a fait la
refonte de la loi. Il s'agit de revenir, tout simplement, avec les amendements
qui seront suggérés.
Le Président (M. Lafrance): L'amendement à
l'article 1 est le suivant: Premièrement, remplacer la dernière
ligne de l'article 7b que vise cet article par ce qui suit: "au sens de ladite
Loi de caisses populaires". Deuxièmement, remplacer l'article 7c que
vise cet article par le suivant: "La contribution de toute caisse ne peut
excéder 25% de ses réserves générales".
M. Bonnier: En fait, dans le premier amendement, M. le
Président, les demandeurs ont voulu s'assurer que la
Fédération de Québec des caisses populaires, qui a
déjà souscrit au fonds de réserve de la
Société d'assurance des caisses populaires, était vraiment
comprise dans le paragraphe.
M. Léger: Quelle est la nuance entre la réserve
générale et...
M. Bonnier: Je parlais du premier amendement. Si vous êtes
d'accord sur le premier...
M. Léger: D'accord, je vais revenir. Sur le premier
amendement j'ai autre chose à demander.
M. Bonnier: Oui.
M. Léger: Quelles sont les garanties que les caisses
populaires qui vont autoriser des contributions seront remboursées?
Autrement dit, est-ce que...
M. Bonnier: Par la société? M. Léger:
Oui.
M. Adam: Elles peuvent être remboursées, si elles le
demandent, à même les bénéfices que nous allons
réaliser. Ces remises du fonds de réserve ne peuvent être
faites qu'avec l'accord du surintendant des assurances.
M. Léger: Les administrateurs d'une caisse décident
de faire des contributions et, à ce moment-là, vous les recevez,
cela peut vous aider. Si vous n'avez pas de bénéfices, vous ne
les remboursez pas, mais il n'y a aucune garantie qui permet de dire que la
caisse est un placement sûr;
c'est un placement comme les autres. Il peut revenir avec moins de
profit escompté, peut-être même avec une perte.
M. Adam: C'est un fait.
M. Léger: Une autre question qui est dans le sens de ce
qu'on adopte tout cela ensemble. Dernièrement, on a lu la lettre que
vous aviez envoyée aux courtiers d'assurances qui font affaires avec
votre société.
Ils disaient que, du fait qu'il y avait tellement de demandes
imprévues pour l'assurance provenant spécialement du
départ de plusieurs compagnies d'assurance-automobile au Québec,
vous étiez dans l'impossibilité d'accepter toute nouvelle police
autant dans l'assurance-incendie, si je me rappelle bien, que dans
l'assurance-automobile. Pouvez-vous me dire quelle est la proportion du surplus
de demandes qui vous ont été faites? Avez-vous eu une
augmentation de 25%, 50%, 75% ou de 100% des demandes d'assurance-automobile
chez vous ou d'assurance-incendie?
M. Adam: Les trois premiers mois, notre augmentation de volume a
été de l'ordre de 53%, ce qui est nettement un pourcentage
très élevé et je dirais même plus
élevé que n'importe quelle autre compagnie qui souscrit des
affaires au Québec. Cette décision que nous avons prise de
restreindre les opérations ne s'applique pas à ceux que nous
assurons présentement et également aux caisses populaires qui
prêtent sur hypothèque puisqu'on souscrit encore des contrats que
ce soit pour l'assurance-incendie ou l'assurance-automobile pour des gens que
nous assurons déjà.
Alors, à titre d'exemple, si nous avons un assuré que nous
couvrons en vertu d'un contrat d'assurance-incendie ou responsabilité,
s'il nous offre son risque d'assurance-automobile, on le prend. De même,
comme je le disais il y a un instant, pour les caisses populaires qui
prêtent sur hypothèque qui dirigent vers nous ce risque, nous
l'acceptons aussi.
Les raisons qui ont motivé cette décision, c'est notre
insuffisance de capital. Présentement, nous avons des normes qui nous
viennent du service des assurances, lesquelles disent de souscrire cinq fois
notre capital surplus. L'an passé, sauf erreur, nous avons eu je
n'ai pas ici nos résultats financiers une prime nette de $39
millions; alors vous pouvez voir que nous sommes déjà bien
au-delà. On ne respecte pas les normes. Vous avez également cette
nouvelle loi...
M. Léger: Cela prévaut-il pour
l'assurance-automobile seulement?
M. Adam: Non, non, l'ensemble des affaires. Si nous prenons en
considération la nouvelle loi...
M. Léger: ... s'assurer.
M. Adam: ... et possiblement cet article 275 qui, il faut le
reconnaître, pose des contraintes aux assureurs, est cette preuve de
solvabilité financière.
Le but principal de ces amendements à notre loi c'est d'avoir
plus de capital pour pouvoir souscrire des affaires.
M. Léger: Pouvez-vous me dire combien d'assurés
pour les automobiles sont chez vous? Cela se trouve à valoir quel
pourcentage du marché québécois, ce que vous avez?
M. Adam: Je regrette, je ne peux pas répondre à
cette question, mais je pourrais, certes avec plaisir, vous le transmettre par
écrit.
M. Léger: D'accord.
M. Bornais (Pierre): Le nombre d'assurés...
M. Adam: Le nombre d'assurés, on l'a. Nous avons 85 000
assurés.
M. Léger: Dans l'automobile?
M. Adam: Dans l'automobile. Nous avons souscrit l'an dernier un
volume de $30 millions dans l'automobile. Si vous considérez qu'il se
souscrit au-delà de $400 millions dans l'automobile au
Québec...
M. Léger: A peu près 8%. De quelle façon
est-ce que vous établissez votre tarif? Faites-vous affaires avec le
Bureau d'assurance du Canada, prenez-vous des statistiques des autres
compagnies ou uniquement la vôtre? Comment fonctionnez-vous pour
établir votre tarif?
M. Adam: Nous sommes en effet membre du Bureau d'assurance du
Canada et également du groupement technique des assureurs. Le groupement
technique des assureurs, à la lumière des données
statistiques de toutes les compagnies, de tous les assureurs, non seulement au
Québec, mais à travers tout le Canada, nous donne des indications
quant à la prime qui devrait être normalement exigée. Avec
ces indications, nous prenons notre propre expérience et l'indication
nous dicte le taux que nous devons demander, mais nous prenons notre
expérience comme telle, sur laquelle nous nous basons pour
établir un autre prix.
M. Léger: Je prends votre chiffre de pourcentage
tantôt, indiquant pour les trois premiers mois, que vous voyez les
demandes augmenter de 53%. Est-ce que cela voudrait dire que sur 85 000
assurés que vous avez actuellement, si vous aviez eu l'expérience
de douze mois et que cela aurait continué au même rythme, vous
auriez eu une demande pour à peu près 40 000 assurés de
plus et peut-être $15 millions de plus?
M. Adam: ... 53
M. Bornais: Je pense que les 53% ont été
donnés en termes de volume de primes et non en nombre
d'assurés.
M. Léger: Cela aurait été environ $16
millions de plus pour un an si l'allure des trois mois avait
continué.
M. Bornais: Théoriquement, si on acceptait toutes les
demandes, on pourrait tout simplement doubler, 100%.
M. Léger: Vous pourriez doubler actuellement. De quel
montant devriez-vous augmenter le fonds de réserve pour accepter toutes
les demandes que vous prévoyez recevoir?
M. Adam: Cela prendrait au moins $20 millions, au strict minimum.
Actuellement, si on regarde la nouvelle loi qui a été
sanctionnée, mais pas encore mise en application, nous étions
déficitaires, le 31 décembre 1975, avec $7 millions. C'est la
raison pour laquelle nous avons sollicité aux caisses populaires une
souscription de capital, ce qu'elles ont consenti mais qu'elles n'ont pas pu
faire, à ce jour, puisque notre loi n'avait pas encore été
amendée.
M. Léger: Si votre loi était acceptée,
est-ce que vous évaluez que vous en avez suffisamment pour accepter
toutes les demandes ou s'il y aura quand même encore des restrictions,
parce que vous ne pouvez certainement pas prévoir toutes les sommes qui
vont vous être avancées par les caisses actuellement?
M. Adam: On ne pourra pas, si on se limite à une
souscription de capital de $7 millions, répondre à toutes les
demandes qui vont nous être formulées. Comme je l'ai
mentionné dans la lettre que nous avons fait parvenir à nos
courtiers, vous avez actuellement, il faut le reconnaître, une
insuffisance du marché non seulement au Québec, remarquez
bien qui est assez importante particulièrement dans le nord de
l'Ontario et de la Nouvelle-Ecosse. C'est dû, comme je le disais il y a
un instant, au retrait de plusieurs compagnies du Québec et
également aux politiques restrictives d'autres compagnies, ce qui a
créé une insuffisance du marché. Il y a également
un point qu'il ne nous faut pas perdre de vue; il y a toujours cette question
de capital, mais il y a également les ressources humaines. Nos
employés ne sont pas des courtiers d'assurance. Ils sont des
techniciens.
Quand vous avez un accroissement de volume de 53%, assurément
votre personnel ne peut pas suivre. Là vient le problème du
service qui n'est pas tout à fait adéquat. Cela a
été une autre raison pour laquelle nous avons adopté cette
politique de restreindre notre accroissement de volume, en raison des
ressources humaines. Je peux vous dire que nous avions à peu près
au moins trois mois de retard dans l'émission de nos contrats. C'est
ennuyeux pour le courtier et l'assuré.
M. Léger: Même avec votre loi, est-ce que vous avez
évalué l'utilité qu'il y ait un fonds de garantie du
gouvernement, vous permettant de prendre plus de risques? Ainsi, vous seriez
assu- rés, s'il y a une période creuse ou difficile ou une
période où l'expérience est beaucoup plus néfaste
et que cela peut se replacer plus tard, d'avoir un fonds de garantie
gouvernemental vous permettant de prendre plus de risques et, dans les
périodes difficiles, de vous savoir appuyés par un fonds de
garantie du gouvernement.
Le Président (M. Lafrance): L'honorable
député de Taschereau.
M. Bonnier: M. Adam peut répondre, mais on
s'éloigne drôlement des objects spécifiques de ce projet de
loi que nous étudions ce matin.
M. Léger: Je ne pense pas, puisque, en
réalité, c'est dans le but d'augmenter les réserves...
M. Bonnier: Les réserves seulement.
M. Léger: ... et de pouvoir répondre à des
obligations.
M. Bonnier: C'est cela.
M. Léger: Alors, n'oubliez jamais que, dans un projet de
loi, il y a toujours les intentions d'une loi et les autres moyens pour
atteindre les mêmes fins. C'est pour cela que je demandais si d'autres
moyens peuvent être apportés qui pourraient atteindre aussi les
mêmes fins. Est-ce que M. Adam peut me répondre à ce
sujet?
M. Adam: La création d'un fonds tel que vous le dites
n'est pas de notre ressort. On n'y a pas songé. S'il y avait un fonds
qui serait de nature à aider l'ensemble des assureurs, ce serait
peut-être bien vu, mais il faudrait connaître exactement en quoi il
consiste et quelles sont les obligations du fonds.
Sur ce, je pourrais peut-être ajouter, M. Léger, à
titre d'administrateur du Bureau d'assurance du Canada, que nous sommes entrain
d'étudier la possibilité d'avoir ce qu'on appelle
communément une compensation pour placer les risques des gens qui ne
trouvent pas un marché.
M. Léger: Mais, dans cette formule, M. Adam, pour placer
les risques qui sont refusés, très souvent, ils sont
refusés par des compagnies parce que ce sont des risques un peu plus
dangereux que d'autres; ce sont un peu des personnes qui sont rejetées.
Comment, dans votre plan, prévoyez-vous être capables, sans l'aide
du gouvernement, de placer ces assurés dans le régime soit de
compensation, d'assignation ou de Facilité, sans qu'il y ait une prime
démesurée, s'il n'y a pas au moins un appui gouvernemental?
M. Adam: II y a une distinction, M. Léger. Pour ce dont
vous parlez, les risques tarés ou les risques gris, comme on les appelle
communément, nous avons déjà, depuis plusieurs
années, établi un système qui s'appelle la
Facilité. En somme, les risques qui sont mauvais, dont
l'expérience a été désastreuse parfois, je
me plais même à dire les
aveugles cela va à la Facilité. Ce que nous
étudions présentement on a bon espoir de pouvoir le mettre
en application dans un avenir assez prochain c'est pour ouvrir un peu
plus le marché, à savoir cette modalité de compensation.
En d'autres termes, quelqu'un rapporterait son cas au Bureau d'assurance du
Canada et celui-ci le dirigerait vers certaines compagnies.
Vous avez des courtiers qui ont vu leur permis annulé en raison
de l'expérience, pour diverses autres raisons. Alors, eux se trouvent
sans marché. C'est là qu'est le problème.
M. Bonnier: M. le Président, je pense que l'intervention
du député de Lafontaine est fort intéressante, mais nous
fait déborder pas mal du premier amendement auquel je me
référais.
M. Léger: M. le Président, je ne veux pas prolonger
le débat. Je veux simplement noter jusqu'à quel point ce sont des
questions troublantes pour le gouvernement actuel.
M. Bonnier: Non, non.
M. Léger: Cela dérange un peu le gouvernement qu'on
ressasse des problèmes aussi graves. Je n'irai pas plus loin, mais je
note la nervosité du gouvernement devant un problème qu'on
soulève et qui touche tous les Québécois.
Mme Bacon: Au contraire. M. le Président, je dois
intervenir parce que je disais encore la semaine dernière au
député de Lafontaine...
M. Léger: Pas pour nous présenter un projet de
loi?
Mme Bacon: ... que c'était nettement émotif et
politique, surtout. Je m'aperçois qu'il fait surtout de la politique, ce
matin, avec cela.
Une Voix: II vient de le confirmer.
Mme Bacon: On s'éloigne grandement du projet de loi que
nous avons devant nous.
M. Léger: On s'éloigne de la facilité
à régler le problème.
Mme Bacon: Au contraire. Je pense que le député de
Lafontaine devrait réviser les discours qu'il a faits
précédemment et essayer d'apporter...
M. Tardif: II lit toujours les mêmes discours!
Mme Bacon: ... un peu de cohérence dans ce qu'il nous dit.
Là, il prône l'intervention de l'Etat auprès des
différentes compagnies au niveau des garanties, au niveau des fonds et,
en même temps, il prône l'étatisation.
Je pense qu'on va laisser de côté
l'assurance-automobile.
M. Léger: D'accord, M. le Président, mais je veux
poser une question de règlement, quand même, sur une affirmation
faite par le député d'Anjou qui vient de dire que je fais
toujours le même discours.
M. Tardif: C'est vrai!
Je dirais que c'est l'inverse du député d'Anjou qui prend
les discours des ministres pour les mettre dans les journaux locaux en
changeant le nom du ministre pour son nom.
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Kennedy): A l'ordre!
M. Léger: ...un grand orateur et ce n'est pas lui qui fait
ces discours. Cela donne l'impression aux gens de son comté que ce
député fait des interventions extraordinaires en Chambre, alors
que ce sont les interventions des ministres.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Kennedy): A l'ordre!
M. Tardif: Je ne prétends pas que ce soient mes
propos...
Le Président (M. Kennedy): A l'ordre! On revient au bill
205.
M. Tardif: Je dis que le député de Lafontaine
répète le même vieux discours.
Le Président (M. Kennedy): Si vous voulez faire des
calembours, vous les ferez à l'extérieur.
M. Bonnier: La loi 205, est-ce que cela veut dire que nous nous
entendons sur le premier amendement à l'article 1, paragraphe 7 b? Comme
je le disais, c'est pour s'assurer que la fédération de
Québec pourra souscrire au fonds de réserve. Si nous sommes
d'accord, M. le Président, il s'agit de remplacer la dernière
ligne du paragraphe 7 b que vise cet article par ce qui suit: "au sens de
ladite loi des caisses populaires". On enlève la dernière ligne,
c'est-à-dire "à laquelle elle est affiliée".
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Kennedy): Article 1, adopté.
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Kennedy): Adopté. Article 2.
M. Léger: A moins qu'il y ait des amendements.
M. Bonnier: Non, je voulais dire que le deuxième
amendement, c'est simplement pour avoir une concordance avec d'autres lois; au
lieu de parler de l'avoir propre, on parle de réserve
générale.
Le Président (M. Kennedy): Article 2.
M. Bonnier: L'article 2 spécifie simplement que la
corporation peut rembourser une partie des contributions aux caisses
populaires. Ces remboursements proviennent des profits annuels on
spécifie "annuels" des opérations comparativement à
la loi 61; deuxièmement, ces remboursements ne requièrent plus
l'approbation préalable du surintendant des assurances et
l'intérêt n'est plus limité à 6%.
Le Président (M. Kennedy): Article 2, adopté.
Article 3.
M. Bonnier: L'article 3 actualise la définition des
caisses populaires Desjardins.
Le Président (M. Kennedy): Article 3, adopté.
Article 4.
M. Léger: Juste une question d'information. Quand vous
dites que les fonds d'assurance de la corporation peuvent être mis en
dépôt à toute caisse populaire, vous voulez dire qu'il y
aura une caisse, n'importe laquelle, qui peut recevoir cela ou si chacune des
caisses peut en recevoir une partie qui sera acheminée par la suite?
M. Adam: Présentement, les dépôts sont faits
à une caisse populaire, celle de Lévis, et quelques caisses
centrales. Mais il n'y a rien qui nous empêche de faire des
dépôts dans les caisses populaires. Si on n'a pas de
dépôts dans les caisses populaires, c'est que cela complique nos
service de comptabilité, pour le peu qu'on peut laisser dans chacune des
caisses. Particulièrement depuis un an à peu près, nos
encaisses, on essaie de les tenir à un strict minimum et d'investir pour
pouvoir rapporter un intérêt.
Le Président (M. Kennedy): Article 4, adopté.
Article 5.
M. Bonnier: Ce n'était pas l'article 4, c'était
l'article 3, M. le Président, je m'excuse.
L'article 4, c'est simplement pour la corporation. La corporation n'a
plus a obtenir l'approbation du surintendant des assurances pour distribuer ses
profits nets. Ça va.
Le Président (M. Kennedy): Article 4, adopté.
M. Bonnier: Article 5. Dans la loi de 1961, il y avait un certain
nombre d'articles qui se référaient aux mutuelles-incendie qui ne
s'appliquaient pas à la Société d'assurance des caisses
populaires. On avait tout simplement oublié d'inclure dans ces articles
les articles 183 et 185 qui sont maintenant des articles qui ne s'appliquent
pas à la Société d'assurance des caisses populaires.
M. Léger: Juste une question là-dessus au ministre.
La Loi sur les assurances a été dernièrement
adoptée mais pas complètement. Il y a des articles qui le sont,
d'autres qui ne le sont pas; il y en a qui sont en vigueur, il y en a d'autres
qui ne le sont pas. Est-ce que le ministre peut nous éclairer un peu?
Quand on voit ces articles, ils sont dans les statuts refondus 1964. S'il y a
des articles qui ont été mis en vigueur depuis ce temps, est-ce
qu'il n'y a pas un danger d'un mélange là-dedans?
Mme Bacon: La loi a été sanctionnée et elle
n'est pas proclamée encore. Elle le sera vers la mi-juillet s'il n'y a
pas d'autres problèmes. Dans le moment ce serait vers la mi-juillet.
M. Léger: Alors, il n'y a aucun article comme cela qui est
adopté comme tel?
Mme Bacon: Non, non.
M. Léger: D'accord.
Comme cela, à la mi-juillet, l'article 5 sera
inopérant?
Mme Bacon: C'est parce que, quand on se réfère aux
articles 183 à 185, c'est la loi actuelle. On se réfère
à la loi actuelle.
M. Bonnier: Je m'excuse, l'article 5 ne sera pas
inopérant. C'est parce que ce sont des articles qui se trouvent dans la
loi de 1964 et non pas dans la Loi relative à la Société
d'assurance. Mais ils vont réapparaître, sous une autre forme,
dans la nouvelle Loi de la Société d'assurance, excepté
qu'étant donné que cela concerne les mutuelles, incendie, cela ne
s'applique pas comme tel à la Société d'assurance des
caisses populaires qui agit d'une façon différente.
M. Léger: Ces articles qui sont changés par la Loi
des assurances...
M. Bonnier: Oui.
M. Léger: ... c'est plutôt le contenu et non pas le
numéro de l'article?
M. Bonnier: C'est cela.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Article 5, adopté?
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Lafrance): Article 6?
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Lafrance): Adopté. Le projet de
loi no 205 est adopté avec des modifications.
M. Zigby (Jean-Paul): M. Bonnier, est-ce que je pourrais apporter
une précision...
M. Bonnier: Oui.
Le Président (M. Lafrance): Oui, Me Zigby.
M. Zigby: ... à l'article 7b, pour plus de clarté?
Je crois qu'on a référé, tout à l'heure, au sens de
ladite Loi des caisses populaires. Je crois qu'on veut comprendre
évidemment, la loi à laquelle on vient de faire
référence, qui est la Loi des caisses d'épargne et de
crédit. Est-ce que je me trompe?
M. Bonnier: Y aurait-il lieu d'apporter une modification, selon
vous?
M. Tardif (Louis): Voulez-vous répéter
l'amendement? Est-ce qu'il y aurait possibilité, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Lafrance): Oui. Le premier ou le
deuxième?
M. Tardif (Louis): L'article 7b.
Le Président (M. Lafrance): L'article 7b.
M. Bonnier: C'est le premier amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrance): Ah bon! Remplacer la
dernière ligne de l'article 7b que vise cet article par ce qui suit: "Au
sens de ladite loi, de caisses populaires."
M. Zigby: Je pense que le nom précis n'est peut-être
pas "ladite loi, de caisses populaires" parce qu'on se réfère
à la Loi des caisses d'épargnes et de crédit. Soit qu'on
dise, pour plus de précision, de ladite loi tout simplement ou qu'on
répète le titre de la loi qui est la Loi des caisses
d'épargne et de crédit.
M. Bonnier: Est-ce que vous seriez satisfait que cela veuille
dire, en fait, la même chose?
M. Zigby: Cela veut dire la même chose, oui, mais...
M. Bonnier: Pardon?
M. Zigby: ... la Loi des caisses populaires comme telle, ce n'est
pas...
M. Bonnier: Ce n'est pas le nom.
M. Zigby: ... le nom de la Loi, exactement.
Mme Bacon: Est-ce que cela signifie que cet amendement n'est pas
nécessaire?
M. Zigby: Non. L'amendement est nécessaire, simplement, je
pense que la référence... Si on disait ladite loi, on devrait
peut-être s'arrêter là. Si on répète le titre
de la loi, c'est la loi dont on vient de parler qui est la Loi des caisses
d'épargne et de crédit.
M. Bonnier: Puisqu'on parle précédemment, de la Loi
des caisses d'épargne et de crédit.
M. Zigby: De ladite loi, tout simplement.
M. Bonnier: De ladite loi.
M. Zigby: Cela ne peut pas être autre chose.
M. Léger: Arrêter à loi ou, si on mentionne
le titre de la loi, au lieu de caisses populaires, dire la Loi des caisses
d'épargne et de crédit.
M. Bonnier: On nous fait remarquer, M. Zigby, qu'on veut bien
spécifier qu'il s'agit des caisses populaires... C'est un peu
restrictif. A l'intérieur des caisses d'épargne et de
crédit, on veut s'adresser spécifiquement aux caisses
populaires.
M. Zigby: Là, je viens de voir le texte avec la virgule.
Tout à l'heure, j'avais compris "de la loi des caisses populaires".
M. Bonnier: Ah bon!
M. zigby: Là, je vois "de ladite loi, de caisses
populaires".
M. Bonnier: De caisses populaires. Très bien? C'est juste
pour spécifier qu'il s'agit des caisses.
M. Zigby: Bon, d'accord.
M. Bonnier: On le laisse tel quel, M. le Président.
Le Président: La guerre des virgules étant
terminée, le projet de loi est adopté.
Je remercie Me Zigby, M. Adam, M. Bornais et M. Tardif.
Projet de loi no 214, Loi concernant Gedney Corp.
M. Adam: M. le Président, je voudrais remercier...
Le Président (M. Lafrance): Oui, je m'excuse.
M. Adam: ... le parrain et les membres de la commission
parlementaire pour la bonne attention qu'ils ont apportée à nos
amendements à la loi qui nous régit.
Le Président (M. Lafrance): Et la marraine?
Projet de loi no 214
Loi concernant Gedney Corp.,
représenté par Me Marc Rochefort
M. Rochefort (Marc): II s'agit d'un projet de loi pour faire
révoquer la dissolution d'une compagnie, incorporée en vertu de
la première partie de la Loi des compagnies de Québec, dont la
charte a été annulée par défaut de procédure
ses rapports annuels de 1964 à 1972. En plus, le projet de loi vise
à franciser le nom et à lui donner le nom de Corporation Gedney
et de Gedney Corp.
Mme Bacon: II y a un amendement à apporter
à l'article 3 qui se lirait comme suit: Le nom de la compagnie
est Corporation Gedney et la version anglaise de ce nom est Gedney Corp. C'est
parce qu'on y inscrit: "Le nom de la compagnie est Corporation Gedney
Gedney Corp".
Il faudrait dire que le nom de la compagnie est Corporation Gedney et
que la version anglaise de ce nom est Gedney Corp., d'après la loi de la
langue.
Le Président (M. Lafrance): Tout le monde est
d'accord?
M. Léger: Oui, maintenant, M. le Président, je
voudrais juste demander pour quelles raisons, pendant dix ans, il n'y a pas eu
de rapport de fait?
M. Rochefort: Ce qui est arrivé, c'est que le principal
intéressé dans cette compagnie était presque aveugle,
souffrant de cataracte, et qu'il avait confié les soins de la
préparation de documents à une personne qui n'a pas rempli ses
fonctions. Ou jour au lendemain il s'est réveillé sans charte et
avec une compagnie qui a des engagements, des obligations et des
hypothèques puisqu'elle est dans l'immeuble.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Le projet de loi no 214 est
adopté avec un amendement à l'article 3. L'article 1 est
adopté; l'article 2 est adopté; l'article 3 est adopté
avec l'amendement et l'article 4 est adopté.
Merci, Me Rochefort.
M. Rochefort: Merci à la commission.
Projet de loi no 220
Le Président (M. Lafrance): Projet de loi no 220, Loi
modifiant la Loi constituant en corporation Montreal Protestant Hospital,
représenté par Me Christine Tourigny.
Me Tourigny.
Mme Tourigny: M. le Président, le projet de loi que vous
avez devant vous ce matin a pour principal objet pratique de consacrer la
fusion de deux corporations existantes: l'une qui a été
constituée par une loi du Bas-Canada, qui s'appelle Montreal Protestant
Homes, et la deuxième qui est une corporation créée par
une loi spéciale de 1963, qui s'appelle Montreal Protestant Hospital. En
fait, comme vous l'avez vu, il s'agit de modifier la charte de Montreal
Protestant Hospital en y ajoutant un objet qui vise à ajouter aux buts
de la corporation la possibilité d'exploiter un centre d'accueil pour
vieillards.
Je pense qu'il faudrait peut-être faire un très bref
historique des raisons de ces deux corporations, pour illustrer clairement le
pourquoi de ce qu'on fait ce matin. Montreal Protestant Homes a
été constitué, comme je vous le disais, par la Loi 26
Victoria, qui date évidemment de 1863, et la corporation a, jusqu'en
1963, exploité à la fois un hôpital et un centre d'accueil
pour vieillards. A la suite d'adoption de dispositions dans la Loi des
hôpitaux du temps, elle a dû faire adopter un autre projet de loi,
en 1963, pour créer une nouvelle corporation qui n'aurait pour objet que
l'exploitation de l'hôpital, c'est-à-dire scinder
l'activité de la corporation qui existait.
A la suite de l'adoption de la Loi sur les services sociaux, on a de
nouveau permis à une même corporation d'exploiter à la fois
un hôpital et un centre d'accueil pour vieillards. Le but de notre
présence ici", ce matin, est de demander l'adoption d'un projet de loi
qui réunifie les deux corporations qui avaient été
scindées pour les fins d'une loi qui existait à cette
période. Les autres articles, comme vous le verrez, visent à
consacrer l'autonomie, si vous voulez, de Montreal Protestant Hospital et
même, en fait, par de nouveaux amendements, d'abroger complètement
la loi de Montreal Protestant Homes telle qu'elle existait.
Le Président (M. Lafrance): Article 1.
Mme Bacon: M. le Président, à l'article 1, on
devrait encore une fois faire une correction pour que l'article se lise comme
suit: Une corporation est constituée sous le nom de le Centre de soins
prolongés de Montréal, et sa version anglaise, Montreal Extended
Care Center.
Le Président (M. Lafrance): Alors, l'article 1,
adopté avec modification?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Article 2. Il y a aussi une
modification à l'article 2. A l'article 2 du projet, remplacer l'article
4 que vise cet article par le suivant: "Article 4. Les fins de la corporation
sont d'acquérir, d'exploiter, de maintenir et d'administrer, sans profit
ou gain pour ses membres, principalement un centre hospitalier de soins
prolongés et accessoirement un centre d'accueil pour personnes
âgées". Adopté?
M. Léger: D'accord, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrance): Article 3, il y a un
amendement également. "Insérer, avant l'article 3 du projet
renuméroté 4, l'article suivant: "Article 3. L'article 6 de
ladite loi est modifié par le remplacement du paragraphe i) par le
suivant: i) Acquérir, posséder, administrer et aliéner
tout bien meuble et immeuble".
M. Léger: Quelqu'un pourrait-il nous dire ce
qu'était le paragraphe i) qu'on amende.
Mme Tourigny: Le paragraphe i) se lisait, pour le début,
de la même façon que celui qui vient d'être lu, mais se
poursuivait de la façon suivante: "pourvu que la valeur globale des
immeubles pouvant, en tout temps ou de temps à autre, appartenir
à la corporation, n'excède pas $3 millions".
M. Léger: Alors, quelles sont les conséquences?
Mme Tourigny: Que la limite du montant des immeubles que la
corporation peut posséder tombe tout simplement.
Le Président (M. Lafrance): Article 3, adopté avec
amendement?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): Article 4. A l'article 4 du
projet, renumérotés, remplacer le deuxième alinéa
de l'article 10 que vise cet article par le suivant: Toute disposition de biens
en faveur de Montreal Protestant Homes, par donation, testament ou autrement
est réputé faite en faveur de la corporation".
L'article 4 devenu l'article 5, adopté avec amendement. Article
5; insérer, avant l'article 5, renuméroté 7, l'article
suivant: "Article 6. La loi 26 Victoria, chapitre 62, intitulée Acte
pour incorporation de la Maison protestante d'industrie et de refuge de
Montréal et les chapitres 87 des lois de 1869, 66 des lois de 1872, 98
des lois de 1899, 120 des lois de 1903, 111 des lois de 1934 et 145 des lois de
1953 et 1954 sont abrogés.
Article 5 qui est devenu l'article 7, adopté. Alors, le projet de
loi no 220 est adopté avec amendements et je remercie Me Tourigny de sa
participation ainsi que ses collègues.
Mme Tourigny: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): La commission permanente des
consommateurs, coopératives et institutions financières termine
les travaux des projets de loi privés. Je remercie tous les membres de
la commission qui ont bien voulu participer: MM. Tremblay, Marchand, Kennedy,
Picotte, Har-vey (Charlesbourg), Tardif, Massé, Desjardins, Léger
ainsi que Mme le ministre.
M. Léger: Vous êtes un vrai bon
président!
Le Président (M. Lafrance): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 35)