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Etude des crédits du ministère
des
Consommateurs, Coopératives et
Institutions financières
(Vingt heures dix minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, madame et
messieurs!!
La commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières est réunie pour étudier les crédits du
ministère des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières. Les membres de la commission pour ce soir sont: M.
Beauséjour (Iberville), M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Gagnon
(Champlain), M. Gosselin (Sherbrooke), M. Goulet (Bellechasse), M. Laberge
(Jeanne-Mance), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M. Landry (Fabre), M.
Larivière (Pontiac), M. Lefebvre (Viau), M. Marois (Laporte), M. Marquis
(Matapédia), Mme Payette (Dorion), M. Raynauld (Outremont), M. Roy
(Beauce-Sud), M. Russell (Brome-Missisquoi), M. Saint-Germain (Jacques-Cartier)
et M. Vaillancourt (Jonquière).
M. Fontaine: Si vous voulez remplacer M. Russell par M.
Fontaine.
Le Président (M. Boucher): M. Fontaine remplace M.
Russell.
Y a-t-il d'autres remplacements? Alors, à l'ajournement de la
dernière séance, on en était au programme 3. Je ne suis
pas au courant s'il y avait des gens qui avaient demandé la parole. Y
avait-il quelqu'un qui avait demandé la parole? On me dit qu'il n'y
avait pas d'élément d'adopté. M. le député
de Jacques-Cartier.
Demande de dépôt de documents
M. Saint-Germain: M. le Président, pendant la
tournée de Mme le ministre à travers la province, on lui a remis
de nombreux mémoires. Alors, je lui demanderais s'il y aurait
possibilité de déposer ces mémoires, ici à la
commission, de façon que les membres de l'Opposition puissent
connaître la teneur de ces mémoires et savoir ce que la population
pense au sujet de cette future loi que nous aurons à étudier
très bientôt.
Mme Payette: M. le Président, je vous demande une
directive là-dessus, parce que je ne suis pas sûre qu'il puisse y
avoir un dépôt de ce genre en commission.
Le Président (M. Boucher): Je crois que la question de
dépôt de documents a été réglée cet
après-midi concernant les mémoires. Disons qu'il est question de
dépôt de mémoires; ces mémoires appartiennent au
ministre.
Mme Payette: M. le Président, si c'est votre directive, je
voudrais répondre à M. le député de Jacques-Cartier
que le problème que nous avons, ce n'est pas tellement que nous refusons
de les remettre aux membres de cette commission.
Les copies que nous avons présentement sont nos copies de
travail, puisque nous sommes entrés avec ce que nous avions en main pour
travailler, et elles sont annotées pour les besoins du ministre. Si vous
voulez nous accorder quelques jours ou quelques semaines, nous serons ravis de
transmettre des copies aux membres de cette commission.
M. Saint-Germain: Nous serions bien aises, même si ce
n'était pas ce soir ou demain, d'avoir au moins la copie de ces
documents avant l'étude de la loi. J'aimerais bien que ces documents
soient déposés avant ou du moins en même temps que la loi
le sera.
Mme Payette: Pour cela, il s'agit d'une autre affaire; mais si
les membres de cette commission veulent des copies, c'est évident que
nous en ferons des copies. Il faut nous accorder le temps de retaper ces
mémoires et de faire des copies qui ne soient pas annotées
puisqu'on a travaillé sur ces copies.
M. Saint-Germain: Je remercie madame de sa coopération.
Tout de même, je ne veux pas être déplaisant, mais je
voudrais dire que ces documents ont été remis à madame
à titre de ministre et que, par le fait même, ce sont des
documents qui ne sont pas personnels mais publics.
Mme Payette: Je vous dirais plus, M. le député. Ils
sont publics puisqu'ils ont été remis aux journalistes au moment
de la consultation. Le problème, c'est que n'ayant pas prévu que
vous en feriez la demande, nous n'avons pas de copies disponibles. Dès
que nous les aurons, nous vous les transmettrons.
M. Saint-Germain: Tant mieux. Je vous remercie de votre
collaboration.
Mme Payette: Comme cela représente 160 documents, il
faudra nous donner le temps de faire des copies.
M. Saint-Germain: Je vous remercie. Il reste que je ne suis pas
sans certaines inquiétudes parce que nous vous avons demandé les
documents lors de nos travaux. Les documents n'ont pas été remis
tel que demandé.
Mme Payette: Ils sont en train d'être
préparés.
M. Saint-Germain: Vous dites que c'est fait. Je vous avais
demandé d'avoir la date de l'engagement du personnel de votre bureau,
l'emploi antérieur que ces gens ont occupé, le salaire
antérieur qu'ils avaient...
Mme Payette: M. le Président, c'est fait.
M. Saint-Germain: Je m'excuse, ce n'est pas fait.
Mme Payette: Le sous-ministre et le chef de cabinet me confirment
que c'est fait.
M. Saint-Germain: J'ai bien reçu un document qui donnait
la liste de vos employés, mais ce document ne contenait pas les
détails demandés. On avait, par exemple, le nom...
Mme Payette: Ils ont été déposés en
Chambre, me dit-on.
M. Saint-Germain: ...un classement, mais on n'avait pas leur
salaire bien fixé, bien déterminé.
Mme Payette: C'était indiqué, M. le
député. Cela a été déposé en
Chambre.
M. Raynauld: En avez-vous une copie? On pourrait toujours
vérifier? Vous n'avez pas de copie?
Mme Payette: M. Drolet me confirme que cela a été
déposé en Chambre.
Le Président (M. Boucher): Ces documents ont
été déposés lors d'une question inscrite au
feuilleton?
M. Saint-Germain: Malheureusement, on a appelé le greffier
et j'ai bien reçu un document, comme je vous dis, mais ce n'est pas le
document qui était en accord avec la question que nous vous avions
posée.
Mme Payette: Est-ce que vous avez une copie de ce document que
vous avez reçu?
M. Saint-Germain: Je l'ai dans mon bureau, je ne croyais pas
qu'il allait être utile. On ne l'a pas, on n'a pas donné de
réponse à cela. Le document ne contenait certainement pas la
réponse aux questions que nous vous avons posées. Je l'ai lu et
c'est très bien écrit au journal des Débats. Ecoutez,
vérifiez, nous allons vérifier ensemble demain, si vous voulez
bien.
Mme Payette: Nous maintenons que cela a été
déposé...
M. Saint-Germain: B-957 au journal des Débats, vous
trouverez la liste des questions que j'avais posées et nous verrons bien
s'il y a en Chambre un dépôt de document qui correspond aux
questions posées.
Il y avait aussi une deuxième question qui avait
été posée par M. Fabien Roy relativement au comité
de publicité destiné aux enfants. On avait demandé la
liste des membres de ce comité et vous aviez répondu: Je serai en
mesure de déposer toutes les informations que le député de
Beauce a demandées, désire. C'est un document que nous n'avons
pas.
Mme Payette: Cela nous a probablement échappé, cela
va être fait.
M. Saint-Germain: II y a ici un autre document sur les sommes
assumées par le ministère de la Justice pour des honoraires
payés à des avocats de la pratique privée. Ce sont des
avocats qui avaient été engagés en poursuites
pénales prises par l'office.
Mme Payette: Cela a été fait, M. le
député. Comme il n'y en avait pas, on n'a pas eu de
réponse longue à vous donner.
M. Saint-Germain: Et on n'a pas eu la réponse tout de
même.
Mme Payette: On va revérifier. On me confirme que cela a
été fait.
M. Saint-Germain: Ecoutez. Est-ce que cela a été
fait ou pas? Si vous n'en avez pas engagé et si un document dit qu'il
n'y a eu aucun engagement, on a eu un dépôt de document.
M. Fontaine: Une toute dernière question, je n'ai pas eu
de réponse à cette question.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il s'agissait de
documents déposés a la commission ici?
M. Fontaine: C'était une question inscrite à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Boucher): Inscrite à
l'Assemblée nationale.
Mme Payette: C'est autre chose. S'il s'agit d'une question au
feuilleton, il ne s'agit pas de cette commission, c'est autre chose. Les
documents que nous nous étions engagés à déposer
à cette commission ont été déposés.
Le Président (M. Boucher): il ne faudrait pas mêler
l'Assemblée nationale avec la commission.
M. Fontaine: Je m'excuse, c'était en commission.
M. Saint-Germain: Mais ce qu'on lit bien, c'est que vous aviez
promis de déposer ces documents.
Le Président (M. Boucher): A l'Assemblée
nationale?
M. Saint-Germain: De par la teneur, c'est bien ici.
Mme Payette: M. Fontaine, si je comprends bien, il s'agit d'une
question au feuilleton.
M. Fontaine: Non, je m'excuse, c'est une question qui a
été posée ici en commission parlementaire, à la
page B-970 du journal des Débats du 19 avril 1977.
Mme Payette: C'est quoi la question, si vous voulez me la
rappeler?
M. Fontaine: M. le Président, on a parlé, tout
à l'heure, de l'engagement d'avocats supplémentaires à
l'office pour les poursuites pénales. Peut-on nous dire combien
d'avocats supplémentaires on a engagés à cet effet et quel
sera leur salaire global pour cette année? Durant les années
passées, je crois comprendre qu'on donnait des mandats à des
bureaux d'avocats privés. Je voudrais savoir, également, combien
il en avait coûté l'année dernière en honoraires
pour ces bureaux privés?
Mme Payette: Les fonctionnaires qui sont ici me confirment qu'on
a répondu à cette question. On a déposé un
document. On va vérifier; en plus, si c'est nécessaire, on fera
un autre dépôt.
M. Fontaine: M. le Président, est-ce que je pourrais,
comme cela fait deux ou trois fois que cela arrive, savoir où sont
déposés les documents dont on dit qu'ils sont
déposés? Parce que d'habitude, cela se fait aux commissions. Dans
toutes les commissions où je suis allé, les documents arrivaient
le lendemain matin et ils étaient déposés à la
commission, de sorte qu'il n'y avait pas de doute. Où est-ce qu'ils sont
déposés?
Le Président (M. Boucher): Si les mêmes questions
qui ont été posées au feuilleton ont reçu une
réponse à l'Assemblée nationale, je ne crois pas qu'il y
ait lieu de redéposer les documents en commission.
M. Saint-Germain: M. le Président, je ne veux pas
être déplaisant, mais, s'il vous plaît, la question a
été posée à Madame. A titre de président,
j'aimerais bien que vous laissiez répondre Madame sur la façon
dont ces documents ont été déposés.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier, il s'agit d'une question de règlement que vous invoquez
ou si...
M. Saint-Germain: Je n'ai pas de règlement à
invoquer, je pose des questions et j'aimerais bien avoir des réponses de
Madame.
Le Président (M. Boucher): Sur une question de
dépôt de documents devant une commission, je pense que le
président peut se prononcer.
M. Raynauld: M. le Président, j'en ferai une question de
règlement. Nous discutons actuellement de questions qui ont
été posées et qui sont rapportées dans le journal
des Débats pour la commission permanente des consommateurs,
coopératives et institutions financières. Vous connaissez cela?
Ces questions ont été posées là et nous n'avons pas
reçu les documents en question. On nous répond sur une
première question que cela a peut-être été
déposé à l'Assemblée nationale en réponse
à une autre question. Alors, je vais retourner l'argument contre vous en
vous di- sant: Si cela a été déposé là, ce
n'est pas ce dont on parle, on parle des questions posées ici. Ce sont
des questions qui étaient très précises. Peut-être
qu'on fait erreur, mais on n'a pas reçu ces documents. Ils n'ont pas
été déposés en commission, c'est certain.
Mme Payette: Peut-être qu'on fait erreur. On pense qu'on
vous les a envoyés, mais on va vérifier, et, si ce n'est pas
rendu, on va aller vous les porter.
M. Raynauld: La question de règlement que je
soulève, c'est que précisément ce sont des questions qui
ont été posées à la commission et pas à
l'Assemblée nationale. Par conséquent, je pense qu'elles sont
pertinentes.
Le Président (M. Boucher): Pour ce qui est des questions
posées à la commission, s'il y a des réponses à
donner avec des dépôts de documents, d'accord, mais pour les
questions auxquelles on a déjà répondu à
l'Assemblée nationale, les documents sont déposés à
l'Assemblée nationale.
M. Raynauld: Pour finir, qu'est-ce que vous répondez
à ce monsieur qui veut savoir s'il va y avoir le dépôt de
ces documents, puisque cela a été posé ici?
Le Président (M. Boucher): Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, je vous répète
ce que j'ai dit. Il y a trois fonctionnaires, dont le sous-ministre en titre
qui est ici. Les trois fonctionnaires me disent qu'on a répondu à
ces questions. S'il y a eu une erreur dans la tuyauterie, nous nous en
excusons. Nous allons vérifier et, si c'est nécessaire, nous
allons refaire des réponses et les renvoyer une deuxième
fois.
M. Saint-Germain: On avait aussi demandé ce fameux
document sur cette demande de Québec-Canada. On avait refusé
cette demande de Québec-Canada pour une charte. Vous aviez lu ce
document et vous nous aviez bien promis de le déposer. J'avais
demandé c'est au journal des Débats, page B-1134,
dernière question "Est-ce qu'on pourrait avoir une copie du
document dont madame s'est servie ce matin au sujet de Québec-Canada?
Est-ce qu'on peut avoir une photocopie du document"? Vous nous aviez
répondu simplement: "Oui, M. le député".
Mme Payette: M. le député, je dois vous
répondre encore une fois qu'on me confirme que cela a été
fait. Je ne suis pas allée moi-même les porter. Si vous ne les
avez pas, nous vous les ferons tenir dans les plus brefs délais.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Peut-on savoir où cela a été
déposé?
Mme Payette: Selon la tuyauterie habituelle,
c'est-à-dire vers le secrétariat des commissions. Nous
ferons la vérification. Que voulez-vous que je vous dise de plus? Il n'y
a pas de mauvaise volonté! Je vous ai répondu qu'on les
déposerait! Il y a trois fonctionnaires qui me confirment que cela a
été fait!
M. Fontaine: Ecoutez, madame, on s'entendra, on essaiera de
vérifier.
Mme Payette: On va nettoyer la tuyauterie... M. Fontaine:
C'est cela.
Mme Payette: ... jusqu'à ce que cela arrive jusqu'à
vous.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: M. le Président, c'était juste pour dire
je ne sais pas si c'est une question de règlement qu'il me
semble que madame le ministre a déjà répondu à
toutes les questions, disant que cela devait être déposé,
que les documents avaient effectivement été
déposés. J'aimerais bien que nous ne passions pas toute la
soirée sur cette question de documents. De toute façon, s'ils
n'ont pas été déposés, on va le vérifier et
Mme le ministre a affirmé qu'ils seraient déposés.
Le Président (M. Boucher): D'accord. Alors, programme 3,
élément 1.
M. Saint-Germain: Nous étions en train de parler, lorsque
nos travaux ont été interrompus, des indemnités ou des
versements qui seront faits, des montants qui seront payés aux
accidentés de l'automobile. Nous avions essayé de faire valoir au
ministre que de la façon dont les rentes étaient versées,
la motivation au travail serait perdue.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier, à l'élément 1 du programme 3, est-ce
qu'il est question de l'assurance-automobile?
M. Saint-Germain: Non. Je m'excuse, M. le Président, je
comprends que vous n'étiez pas ici lors de nos travaux
antérieurs, mais lorsque nos travaux se sont terminés, nous
étions à la discussion de l'élément 3.
Le Président (M. Boucher): De l'élément 3 du
programme 3?
M. Saint-Germain: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Excusez-moi. Nous sommes
à l'élément 3, programme 3.
M. Saint-Germain: C'est cela.
M. Beauséjour: M. le Président, est-ce que cela
veut dire qu'on avait adopté...
Le Président (M. Boucher): Cela veut dire que les
éléments 1 et 2 avaient été adoptés.
M. Goulet: Si vous permettez, il y avait eu un consensus,
à un moment donné. On est allé plus loin et on est revenu
pour discuter de cette question à la demande, je pense, de l'Opposition
officielle. Nous étions effectivement au programme 3,
élément 3. Il y a des programmes que nous avons discutés,
qui n'ont pas été acceptés, mais il y avait eu consensus
de tous les partis pour qu'on discute de l'élément 3 du programme
3.
Le Président (M. Boucher): Que vous adopteriez le
programme globalement sans le faire élément par
élément?
M. Goulet: Je sais que des programmes antérieurs n'ont pas
été adoptés; lesquels? Je ne me souviens pas. Certains
programmes n'avaient pas été adoptés. Il y a eu un
consensus où nous avions discuté...
Mme Payette: Si vous permettez, si mes souvenirs sont bons, il me
semble que selon l'entente, on devait discuter, à l'intérieur
d'un programme, de n'importe quel élément.
M. Goulet: C'est cela. Tout ce qui regardait l'assurance.
Mme Payette: Et on avait...
Le Président (M. Boucher): Le programme 1 a
été adopté.
Mme Payette: Les programmes 1 et 2.
Le Président (M. Boucher): Le programme 2 a
été adopté?
Mme Payette: Oui, oui.
Le Président (M. Boucher): Et quant au programme 3, vous
en étiez là tout simplement?
Mme Payette: C'est cela. M. Goulet: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): II n'y avait pas
d'élément d'adopté?
M. Goulet: Non.
Mme Payette: On avait étudié
l'élément 1 et l'élément 2 de façon sommaire
et on était passé à l'élément 3, selon le
bon vouJoir de l'Opposition officielle.
M. Beauséjour: Est-ce qu'on avait adopté les
éléments 1 et 2?
Le Président (M. Boucher): Non, on les adoptera
globalement, une fois que toutes les ques-
tions auront été posées sur le programme 3. Il y
avait eu consensus de la part de toute la commission?
Mme Payette: D'autant plus que cela avait été fait
pour les autres programmes.
Indemnités prévues au régime
d'assurance-automobile
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Continuons l'étude de la façon
d'indemniser les accidentés. Je vois à la page 54 du livre bleu:
Lorsque la victime a atteint l'âge de 65 ans, que ce soit au cours de la
période initiale de cinq ans ou par la suite, il y a également
intégration de la façon suivante. Le montant de la rente
autrement payable est réduit des montants suivants lorsqu'ils sont
payables: la rente de retraite versée par le Régime de rentes du
Québec, toute rente payable en vertu d'un régime
supplémentaire de rentes et les pensions de vieillesse.
Quelle est la philosophie qui sous-tend cette procédure. Quelle
est la raison qui fait qu'à 65 ans vous ne laissez pas à un
accidenté le droit qu'il peut avoir de recevoir sa pension de vieillesse
comme tout le monde et sa rente du Régime de rentes du Québec
s'il a fait des déboursés en conséquence?
Mme Payette: Ce qui se produit dans la façon dont c'est
"computé", c'est qu'on compense la victime pour les pertes de revenu.
Alors, à 65 ans, la personne reçoit la pension de vieillesse,
peut recevoir une rente supplémentaire en vertu d'un régime
supplémentaire, peut recevoir également la rente ordinaire de la
Régie des rentes du Québec. Alors c'est la rente qui lui est
payable en vertu du régime d'assurance-automobile qui est
intégrée, c'est-à-dire qu'à ce moment-là on
prend en considération ce qu'elle reçoit d'une autre source. Cela
diminue la rente qu'elle recevait de l'assurance-automobile.
M. Saint-Germain: Mais il reste que si on le compare au
régime actuel, où un accidenté peut recevoir une somme
forfaitaire pour ses pertes de revenu, les intérêts qu'il peut
recevoir de ces sommes se continuent sa vie durant. Ce même type peut
actuellement recevoir une rente du Régime de rente du Québec,
s'il y a droit, peut recevoir sa pension de vieillesse du fédéral
s'il y a droit, sans voir diminuer ses revenus qui ont comme source cette somme
qu'on lui a versée.
Mme Payette: II me semble, M. le député qu'il
arrive très souvent qu'un accidenté d'automobile, hélas,
ne reçoive pas ce montant forfaitaire dont vous parlez, pour toutes
sortes de raisons. Il se peut, dans le système actuel, qu'il n'ait pas
réussi à démontrer la culpabilité de la personne
responsable de son accident. Il se peut qu'il ait eu affaire à quelqu'un
qui n'était pas assuré, donc souvent incapable de payer.
Il se peut aussi... Pardon?
M. Fontaine: Le fonds d'indemnisation.
Mme Payette: Oui, à $35 000.
M. Fontaine: Pour toutes les personnes dans un même
accident?
Mme Payette: S'il y a 5 blessés, cela fait $7000 par
blessé.
M. Raynauld: Mme le ministre, là n'est pas la question. La
question, c'est pourquoi c'est interrompu.
Mme Payette: Je n'ai pas fini ma réponse, alors si vous
voulez ne pas bombarder les questions à tour de rôle. Je ne sais
pas si vous aviez droit de parole, d'ailleurs, mais comme je n'ai pas
terminé la réponse j'aimerais la terminer.
M. Fontaine: Je ne crois pas que ce soit vous qui êtes
président non plus.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Nicolet-Yamaska! Mme le ministre, c'est vous qui avez la parole.
Mme Payette: J'étais en train d'expliquer au
député de Jacques-Cartier que ce qui se produit, hélas
trop souvent, c'est qu'un blessé se voit parfois obligé
d'intenter un procès qui peut durer de nombreuses années. Je
crois que le député en sait quelque chose, il nous avait
expliqué son cas.
M. Raynauld: M. le Président, question de
règlement. Serait-il possible que le ministre réponde aux
questions? On pose la question de savoir pourquoi la pension est interrompue et
l'on essaie de nous faire une démonstration que les pensions ne sont pas
payées en vertu du régime actuel. C'est exactement le contraire
de ce que l'on demande. La question est: Pourquoi la pension est-elle
interrompue lorsque le bénéficiaire atteint 65 ans?
Mme Payette: La question n'était pas celle-là, si
ma mémoire est bonne. Cela avait trait au montant forfaitaire qu'un
blessé, dans un accident d'automobile, pouvait éventuellement
recevoir, si j'ai bien compris la question du député.
M. Saint-Germain: Je vais répéter, si vous voulez.
Vous dites ici, du moins comme je l'ai lu dans le paragraphe qu'à 65
ans, la rente que l'on reçoit à cause de cet accident est
diminuée et de la pension de vieillesse et du Régime de rentes,
si cette personne a droit au régime de rentes. Il y a une raison pour
laquelle vous avez fait cela. Autrement, vous auriez continué à
payer la rente et vous ne vous seriez pas occupé des autres revenus de
cette personne. Alors, pourquoi entrez-vous... Pourquoi diminuer la pension de
vieillesse, par exemple? Y a-t-il une raison?
Mme Payette: On ne diminue pas la pension de vieillesse. La
pension n'est pas diminuée ou interrompue, c'est la rente de l'assurance
automobile qui est diminuée selon...
M. Saint-Germain: Cela revient au même, deux et deux font
toujours quatre.
M. Gagnon: Question de règlement, M. le Président.
Y aurait-il possibilité de laisser répondre Mme le ministre? J'ai
l'impression que depuis tantôt on tente de l'empêcher de
répondre et je pense que l'on avancerait plus vite si l'on laissait
répondre le ministre.
M. Saint-Germain: Oui, mais c'est simple, je lui demande
pourquoi. Qu'elle me dise pourquoi, c'est tout ce que je veux savoir.
Le Président (M. Boucher): M. le député,
voulez-vous laisser répondre le ministre et après cela vous
prendrez la parole?
Mme Payette: La réponse, M. le député, c'est
que ce n'est pas la pension qui est diminuée ou interrompue, c'est que
la philosophie qui sous-tend cette réforme de l'assurance-automobile
tend à indemniser les pertes économiques des individus. Comme,
à 65 ans, normalement, un individu voit son revenu diminuer, c'est
à ce moment que la rente de l'assurance-automobile pourrait être
diminuée.
M. Saint-Germain: Alors, pour quelle raison essaie-t-on en ce
moment, au niveau de tous les gouvernements, de structurer cet âge de 65
ans de façon qu'après 65 ans un homme soit inutile à la
société? C'est malheureusement cela qui nous arrive. Je comprends
très bien que pour bien des hommes, dans certains champs
d'activité, il est difficile d'oeuvrer au-delà de 65 ans.
Seulement, dans bien des champs d'activité, il serait même un peu
anormal qu'un homme arrête toute activité à 65 ans.
D'ailleurs, une multitude de gens ne veulent pas prendre leur pension
à 65 ans. Même il y en a beaucoup qui la prennent par obligation.
Par exemple, vous êtes médecin. Vous pouvez bien pratiquer
à 70 ans ou à 75 ans. D'ailleurs, il y a une multitude de
professionnels qui pratiquent bien après 65 ans.
Alors, cet homme qui a eu un accident et qui est rendu invalide ou
partiellement invalide, pourquoi empiriquement dites-vous qu'à 65 ans il
n'a pas droit à des revenus de travail? C'est cela que vous confirmez
dans votre assurance.
Mme Payette: Je ne crois pas que ce soit cela qu'on confirme. On
ne le voit pas de cette façon. Peut-être qu'un actuaire pourrait
vous donner le détail de ce qui est contenu là-dedans.
La rente qui va être payée à l'accidenté tant
et aussi longtemps qu'il est invalide, que ce soit à 40, 45, 60, 65, 70
ans, c'est la rente qui est prévue dans le régime proposé.
A 65 ans, généralement, une personne qui a contribué
à la Régie des ren- tes va recevoir une rente de cette
dernière. Vous êtes au courant de cela?
M. Saint-Germain: Oui, oui.
Mme Payette: Que ce soit dans un régime de retraite
ordinaire que nous avons, lorsque à 65 ans, on reçoit notre rente
de retraite, cette rente est intégrée à la rente de
retraite de la Régie des rentes. Nous faisons exactement la même
chose avec la rente qui va être payée par le régime
proposé.
M. Saint-Germain: Vous êtes au courant que le régime
de retraite du Québec ne fixe pas à 65 ans, l'âge ultime
pour travailler. C'est tellement vrai qu'à 66, 67, 68, 69 ans, si le
type travaille, il peut refuser sa rente...
Mme Payette: Absolument.
M. Saint-Germain:... qui est augmentée rendu à 70
ans. S'il travaille, on le pénalise à 50%. D'ailleurs, c'est ce
qui a amené beaucoup de réactions contre ce fait dans la
population. La population n'accepte pas facilement cette retenue. Alors, quand
vous dites que nécessairement le Régime de rentes du
Québec a comme philosophie que tout citoyen doit arrêter de
travailler à 65 ans, votre comparaison boite un peu.
Mme Payette: Ce n'est pas exactement cela que j'ai dit. Ce que
j'ai dit, c'est que, s'il reçoit une rente de la Régie des
rentes, à ce moment, sa rente de retraite est réduite dans un
régime ordinaire. La même chose va se produire dans le
régime proposé. S'il ne reçoit pas de rente, à ce
moment, la rente prévue par le régime ne sera pas réduite.
Elle va continuer.
M. Saint-Germain: Non, non, j'en suis, mais vous dites que le
régime de retraite du Québec confirme ou oblige un homme à
se retirer du milieu du travail à 65 ans. C'est faux.
Mme Payette: Non. Je le sais que c'est faux. Je n'aurais pas dit
cela.
M. Saint-Germain: Je vous ai mal compris.
Mme Payette: C'est cela.
M. Saint-Germain: C'est à 70 ans, l'âge limite.
Mme Payette: A 70 ans, la rente est payable automatiquement.
M. Saint-Germain: Qu'il travaille ou qu'il ne travaille pas.
Mme Payette: C'est cela.
M. Saint-Germain: De ce fait, pouvez-vous dire que le
Régime de rentes du Québec fixe à un homme un âge
limite pour rester sur le marché du travail?
Mme Payette: Non.
M. Saint-Germain: Alors, pourquoi le faites-vous dans votre
loi?
Mme Payette: Non, c'est justement ce que je vous ai dit, on ne le
fixe pas. La rente est payable tant et aussi longtemps que la personne invalide
va vivre. S'il reçoit une rente de retraite, une rente de pension,
à ce moment, on en tient compte dans la rente qui va être
payée par la régie.
M. Saint-Germain: Ecoutez. J'ai un accident d'automobile à
61 ans. Je suis un homme en pleine santé. Je me propose de travailler.
J'ai un accident. Je ne puis plus travailler. A 65 ans, je reçois ma
pension de vieillesse comme tous les citoyens canadiens. Travaille ou ne
travaille pas, je reçois ma pension de vieillesse. Tout de suite, vous,
vous diminuez mon régime de retraite. Vous diminuez la rente que vous me
payez. Vrai ou faux?
Mme Payette: Non. On vous indemnise à 90% de votre revenu
jusqu'à concurrence de $18 000.
M. Saint-Germain: D'accord. Cela fait $12 000 que je
reçois.
Mme Payette: Jusqu'à votre mort, en plus.
M. Saint-Germain: Je reçois à 65 ans ma pension du
gouvernement. Qu'est-ce qui arrive?
Mme Payette: C'est une clause qu'on avait prévue. Toute
rente payable en vertu d'un régime supplémentaire de rentes. A ce
moment, si vous recevez une rente...
M. Saint-Germain: Et vous parlez ici des pensions de
vieillesse.
Mme Payette: Oui, oui.
M. Saint-Germain: Alors, dites-moi précisément ce
qui va m'arriver.
Mme Payette: Si je comprends bien, il y a trois rentes. Vous avez
le même texte que moi?
M. Saint-Germain: Oui, oui.
Mme Payette: II y a la rente versée par la Régie
des rentes.
M. Saint-Germain: C'est cela.
Mme Payette: Toute rente payable en vertu d'un régime
supplémentaire de rentes.
M. Saint-Germain: C'est cela.
Mme Payette: Troisièmement, les pensions de vieillesse du
Canada.
M. Saint-Germain: C'est cela.
Mme Payette: A ce moment, votre rente va être
réduite de toute rente que vous allez recevoir d'une de ces trois
sources ou des trois sources à la fois.
M. Saint-Germain: J'ai une rente de $12 000, j'arrive à 65
ans, je reçois ma pension de vieillesse et au lieu de me donner $12 000,
vous allez me donner $12 000 moins ma pension de vieillesse.
Mme Payette: C'est cela.
M. Saint-Germain: Et vous allez me donner $12 000 moins les
rentes de retraite versées par le RRQ.
Mme Payette: C'est cela.
M. Saint-Germain: Pourquoi cela?
Mme Payette: Pourquoi cela? Parce que ce qui est prévu
dans notre régime, c'est de remplacer les pertes économiques. Que
vous soyez accidenté ou non, vous auriez reçu ces rentes de toute
façon.
M. Saint-Germain: Oui.
Mme Payette: On veut s'assurer que vous ne perdez rien en tant
qu'accidenté invalide.
M. Saint-Germain: Ecoutez. Je n'ai ai pas d'accident
d'automobile, je travaille à 66 ans, 67 ans, 68 ans, je reçois ma
pension de vieillesse. A 70 ans, je travaille encore, je reçois mon
régime des rentes. Là, vous me donnez une rente parce que je ne
travaille pas ou je ne peux pas travailler...
Mme Payette: C'est cela.
M. Saint-Germain: ... et en plus, vous me diminuez de ma pension
de vieillesse et de mon régime des rentes. Il devrait y avoir une raison
pour cela.
Mme Payette: M. le Président, je vais essayer de
reformuler le problème, parce que visiblement, je pense qu'on ne
comprend pas de l'autre côté. Si c'est vraiment une rente qui doit
compenser pour la perte de revenu et que cette rente est fixée à
$12 000, cela doit compenser la perte de revenu. En quel honneur cette perte de
revenu va-t-elle être affectée parce que le type reçoit une
pension de vieillesse obligatoire à 65 ans? Ce n'est pas difficile
à comprendre cela. Est-ce que vous pourriez répondre à la
question?
Une Voix: C'est d'ailleurs ce qu'on a fait.
M. Raynauld: Vous dites que c'est pour une compensation de perte
de revenu. La perte de revenu n'est pas affectée par la pension de
vieillesse obligatoire et universelle à 65 ans, elle n'est pas
affectée par cela; alors ne nous dites pas que c'est une compensation
pour la perte de revenu, c'est la
compensation de perte de revenu ajustée pour les autres paiements
des rentes qu'il reçoit. La question de mon collègue, c'est:
Pourquoi intégrez-vous cela? Et la réponse ne peut pas être
parce que c'est une compensation pour la perte de revenu, parce qu'il l'aurait
reçue de toute façon.
Mme Payette: On intègre notre rente comme tous les
régimes de rentes sont intégrés à la Régie
des rentes, à ce moment-là, et si vous devenez invalide et vous
recevez la rente de la Régie des rentes d'invalidité, à 65
ans, vous n'avez plus le choix de dire: Je suis encore invalide ou je ne suis
pas invalide. Cette rente d'invalidité est transformée en rente
de retraite, à ce moment-là. La régie prétend que
si vous êtes invalide que vous ne pouvez pas travailler et que, à
65 ans, vous prenez votre retraite... Là, si je comprends bien, vous
voulez dire: Je ne suis pas obligé de prendre ma retraite à 65
ans et je pourrais continuer à travailler.
M. Raynauld: Oui, et là, il se trouve qu'il est
perdant.
Mme Payette: On fait exactement ce que la Régie des rentes
fait actuellement.
M. Raynauld: La question c'est: Pourquoi y a-t-il une
intégration automatique? C'est cela, la question et vous dites: C'est
parce qu'il y a une intégration automatique. Mais quelle est la raison
pour laquelle on fait cette intégration?
Mme Payette: Ne serait-ce que pour qu'il y ait concordance entre
la Régie des rentes et la Régie de l'assurance-automobile.
M. Saint-Germain: Elle n'est pas du tout concordante.
M. Raynauld: La Commission des accidents du travail fait la
même chose, je suppose; c'est la même histoire. Si je peux me
permettre de continuer. Selon l'exemple qui a été choisi,
quelqu'un qui a un accident d'automobile à 61 ans, on pourrait
même dire à 64 ans, et en théorie, à 65 ans, n'a que
deux mois avant même et pour aller plus loin, pour un mois... il pourrait
ne pas être compensé pour son accident d'automobile parce qu'il
aurait reçu ces rentes, de toute façon, automatiquement. C'est
cela, à cause de cette intégration.
Mme Payette: Nous sommes en train de réétudier
cette question des personnes mêmes de 65 ans et plus qui deviennent
invalides et qui étaient fort possiblement au travail ou capables de
travailler, comme le disait le député tout à l'heure. Nous
sommes en train de regarder cela et possiblement qu'il y aura des changements
apportés à cette section des 65 ans et plus, où la rente
est fixée à un maximum de trois ans seulement, si je me souviens
bien.
M, Raynauld: Est-ce que je pourrais aller un petit peu plus loin?
Ce qui me frappe dans cela... Pour la pension de vieillesse universelle, cela
ne me gêne pas tellement. Pour un régime supplémentaire de
rentes pour lequel l'individu a contribué toute sa vie, ne pensez-vous
pas que c'est un peu injuste, à ce moment-là? Quand la pension
est universelle, cela va, mais vous semblez l'ajuster aussi pour une rente
payable en vertu d'un régime supplémentaire de rentes.
Mme Payette: Je vous ferai remarquer, M. le député
d'Outremont, qu'on discute d'un document de travail et il me semble que c'est
une discussion qu'on aura l'occasion d'avoir au moment de l'étude du
projet de loi. C'est évident que c'est un document de travail qui va
être transformé, il était prévu pour cela. J'ai peur
qu'on discute longtemps sur des détails qu'on va peut-être
réétudier et qui ne seront plus là au moment du
dépôt de projet de loi. Je ne peux pas vous garantir que
celui-là ne sera pas là, mais comme on va avoir l'occasion d'en
discuter largement, je me demande si on ne perd pas du temps
là-dessus.
M. Raynauld: M. le Président, peut-être que le
ministre a raison. Evidemment, la logique des commissions parlementaires c'est
d'essayer, par des questions et par des commentaires, de faire améliorer
les projets de loi qui vont être déposés
ultérieurement. Je ne pense pas que cela viole les objectifs d'une
commission parlementaire.
Mme Payette: Commission des crédits du
ministère.
M. Raynauld: II se peut qu'elle ait raison et que ce soit
inutile.
Mme Payette: Je ne la trouve pas inutile, je veux simplement
éviter qu'on perde du temps alors qu'il se peut qu'on soit obligé
de reprendre la discussion dans quelques semaines. Il s'agit de la commission
des crédits; j'en suis à ma première expérience
dans une commission des crédits, je ne sais pas si on doit discuter de
cela toute la soirée. Cela m'est égal, si vous le
désirez.
M. Saint-Germain: Ecoutez, M. le Président, je crois
réellement que, si on a devant nous un document de travail, c'est pour y
travailler.
Mme Payette: C'est une excellente idée, M. le
député.
M. Saint-Germain: On pourrait l'étudier ensemble. Je pense
bien que les membres de l'Opposition, sur un tel document de travail, ont des
opinions, ont des façons de voir.
Mme Payette: Vous m'en voyez ravie.
M. Saint-Germain: Ensemble, on veut essayer de vous
démontrer, et surtout démontrer à vos fonctionnaires la
faiblesse de certains articles de ce document de travail. Ainsi, lorsque la loi
va arriver, peut-être aurez-vous pris en considération les
discussions qu'il y aura eu ici. Je pense qu'en ce sens c'est excessivement
important.
Mme Payette: Nous allons étudier vos remarques.
Le Président (M. Boucher): A ce que je sache, il y aura
une commission parlementaire qui portera sur le projet de loi de
l'assurance-automobile.
M. Saint-Germain: Bien oui.
Le Président (M. Boucher): Actuellement, nous sommes en
commission parlementaire pour étudier les crédits du
ministère des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières. Il ne faudrait quand même pas que cette commission
s'attarde uniquement à la question de l'assurance-automobile. Il y a des
crédits à adopter et il faudrait en parler un peu.
M. Saint-Germain: Je m'excuse, M. le Président, mais ce
n'est pas l'entente que nous avions eue. Ce n'est pas le consensus qui s'est
dégagé lors de nos travaux. Nous nous étions entendus pour
discuter à l'élément 3: Contrôle et surveillance des
compagnies d'assurance, le livre bleu. C'est ce que nous faisons. D'ailleurs,
nous sommes limités dans le temps. On nous a dit que demain c'est fini.
Il vaut aussi bien prendre les heures qui nous restent à l'étude
de ces crédits à des choses qu'on considère, nous, de
l'Opposition, comme étant fondamentales.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Compte tenu qu'on va y revenir en commission
parlementaire lorsque ce sera devenu un projet de loi et pour faire suite
à ce que le député vient de dire, que demain
l'étude des crédits sera finie, je ne vois pas pourquoi on
n'étudierait pas d'autres articles vu qu'on aura la chance de revenir
sur ce document de travail lorsqu'il deviendra projet de loi.
M. Saint-Germain: C'est la dernière chance que nous avons
de parler de ce document de travail, M. le député. Je tiens bien,
personnellement, à le discuter à fond, parce que je crois que
c'est un document de travail qui va donner naissance à une loi, une loi
qui va affecter tous les gens de la province de Québec. Je crois qu'il y
a dans ce document de travail des erreurs fondamentales qui vont taxer
énormément, et qui vont causer des injustices graves aux citoyens
de la province. C'est mon opinion. A titre de membre de l'Opposition, c'est de
mon devoir de faire ressortir les anomalies, les injustices qui peuvent se
trouver dans ce document de travail. C'est exactement ce que je fais.
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Je crois relever ce que je pense être
une erreur; quand on a décidé de dis- cuter d'assurance, on n'a
pas décidé de discuter du livre bleu. Je suis bien d'accord qu'on
discute ce qui touche l'assurance en général mais, pour ce qui
est du livre bleu, cela reste un document de travail hypothétique d'un
possible projet de loi. Mais, actuellement, il n'y a aucun projet de loi de
déposé.
M. Saint-Germain: Ecoutez, ce n'est pas un document de travail
hypothétique, je l'ai devant moi.
M. Beauséjour: Je m'excuse, mais j'ai encore la parole. Je
veux bien croire qu'on puisse discuter de l'assurance-automobile, si l'article
touche à l'assurance-automobile, mais qu'on s'étende sur des
livres bleus, verts, jaunes, actuellement, je pense que c'est déborder
l'entente qu'on avait eue.
M. Saint-Germain: Ecoutez donc un peu, avez-vous peur de parler
du livre bleu? Avez-vous peur de parler de l'assurance?
M. Beauséjour: Non, la différence...
M. Saint-Germain: Alors, si vous n'avez pas peur, parlons-en.
M. Beauséjour: C'est qu'il reste environ six programmes et
je pense que, si on veut faire un travail qui soit honnête, il faut
essayer de passer à travers les crédits auxquels on est
attaché.
M. Saint-Germain: Vous allez me dire que c'est malhonnête
de parler du livre bleu.
M. Fontaine: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Nicolet.
M. Fontaine: M. le Président, je ne sais pas si je
pourrais avoir une suggestion qui pourrait peut-être satisfaire tout le
monde. Je sais que Mme le ministre, lorsqu'elle a fait le tour de la province,
a rencontré différents organismes et a reçu
différents mémoires.
Sûrement qu'après l'étude de ce mémoire il y
a certains chapitres du livre bleu qui sont probablement en modification ou en
changement, à l'étude présentement. Si le ministre ou ses
fonctionnaires nous disaient quels chapitres sont à l'étude, on
pourrait à tout le moins éviter d'étudier ces chapitres
et...
Mme Payette: M. le député, cela n'est pas non plus
de la mauvaise volonté. Je vous signale que la tournée s'est
terminée mardi soir dernier, à 23 h 10 à Sept-lles, que
nous sommes rentrés vendredi matin à 2 heures moins le quart, que
nous sommes en train tout simplement de faire le bilan, de compiler ce que nous
avons ramassé au cours de cette tournée, et que je ne pourrais
même pas commencer à vous donner le début des changements
qui pourraient être envisagés.
M. Fontaine: Est-ce qu'il y aura une réimpression du livre
bleu ou si ce sera le projet de loi tout simplement qui...
Mme Payette: Je crois que ce qui est prévu c'est le
dépôt d'un projet de loi.
M. Fontaine: Avez-vous une date d'arrêtée?
Mme Payette: Pas véritablement. Il faut attendre que les
projets de loi soient rédigés, et cela ne sera fait que quand
nous aurons terminé de compiler cette tournée.
M. Fontaine: En commission parlementaire, à la suite du
dépôt du projet de loi, y aura-t-il encore l'étude de
mémoires, est-ce que le public sera encore entendu?
Mme Payette: Je crois qu'une commission parlementaire est faite
pour cela.
M. Fontaine: Merci.
Mme Payette: S'il y a des dépôts, s'il y a des
mémoires qui sont déposés.
Le Président (M. Boucher): Si vous permettez une
suggestion de la part du président, n'y aurait-il pas lieu de
délaisser momentanément le livre bleu sur l'assurance-automobile
et de passer aux autres éléments des programmes? Il reste quand
même le programme 4 et le programme 3 à adopter, quitte à y
revenir s'il reste du temps à la fin de la présente
séance.
M. Beauséjour: Je voulais en faire la suggestion.
M. Saint-Germain: J'aimerais bien, personnellement, continuer
l'étude du livre bleu que nous avons ici. C'est d'ailleurs l'article le
plus important dans ce qu'il nous reste à étudier. Comme Mme le
ministre a fait le tour de la province pour connaître l'opinion des gens,
je suppose bien qu'elle est anxieuse de connaître l'opinion de
l'Opposition.
Mme Payette: Pas vraiment, M. le député!
M. Saint-Germain: Qu'avez-vous dit, madame?
Mme Payette: J'ai dit: Pas vraiment.
M. Saint-Germain: Non? Alors, de toute façon,
madame...
M. Raynauld: ... pas de conscience sociale.
Mme Payette: Ce n'est pas que cela ne m'intéresse pas.
Vous avez dit que j'étais anxieuse. Je ne suis pas anxieuse, cela
m'intéresse, mais je ne suis pas anxieuse.
M. Saint-Germain: De toute façon, madame, je suis
responsable non au gouvernement, mais à la population.
Mme Payette: Enfin, un homme responsable!
M. Saint-Germain: C'est en son nom que je fais le débat.
Il y a ici un article extrêmement important... C'est...
Mme Payette: Tout le document est important, M. le
député.
M. Saint-Germain: Oui, mais ici il y a un article
extrêmement important, vous en conviendrez, c'est en relation avec la
femme au foyer.
Mme Payette: Ne serait-ce pas plutôt la personne au
foyer?
M. Saint-Germain: Vous appellerez bien cela comme vous voudrez,
moi, vous savez, je dis que c'est la femme au foyer. Je pense bien que tout le
monde me comprend. Habituellement, c'est encore cela. Je sais bien qu'il y a
des hommes au foyer et des femmes qui travaillent, mais là je suis un
conservateur et un vieux de la vieille.
Mme Payette: Je pensais que vous étiez libéral.
M. Saint-Germain: Libéral en politique mais conservateur
de moeurs. J'appelle cela les femmes au foyer et je pense que, quand je dis
cela, les gens en général me comprennent. Vous m'avez bien
compris, d'ailleurs. Ceci dit...
M. Raynauld: Le ministre a raison. On ne parle pas des femmes, on
parle des personnes mariées ou des concubines.
M. Saint-Germain: Comme la philosophie qui sous-tend tout votre
régime d'assurance est basée sur la perte de revenu, et que,
à mon avis, c'est une philosophie extrêmement matérialiste,
extrêmement terre-à-terre, extrêmement typique de notre
société de consommation, il arrive qu'une femme, une mère
de famille qui est accidentée et invalide, peut recevoir, au maximum,
une somme de $150 par semaine. En plus, vous dites bien dans cet article que
ceci est pour compenser exclusivement les montants qui devraient être
payés à des personnes qui feraient le travail que cette personne
était amenée à faire, et sans plus.
A moins qu'on ne dévalue à l'extrême limite la
personne au foyer, j'avoue que je ne comprends pas très bien cette
façon de voir.
Mme Payette: Est-ce que vous savez, M. le député,
ce qui est payé dans le régime actuel pour une femme au
foyer?
M. Saint-Germain: Madame, je vais poser les questions, si vous
voulez bien. Là, je vous pose une question bien directe. Sur quoi vous
basez-vous pour offrir un maximum de $150 par semaine
à une mère de famille qui a la charge de deux ou trois
enfants? Par quel principe socialiste, comme vous dites, par quel principe
social le faites-vous? Expliquez-moi cela, je ne comprends rien.
Mme Payette: Cela ne m'étonne pas, M. le
député. On va vous l'expliquer.
M. Saint-Germain: Bon, expliquez-moi cela.
Mme Payette: Ce qui se produit dans le cas de la compensation de
la personne au foyer, c'est qu'elle a le choix soit de recevoir les frais de
remplacement, c'est-à-dire les frais encourus par une gardienne, pour le
ménage et tout cela jusqu'à un maximum de $150. Elle a le choix
entre ce maximum de $150 pour les frais de remplacement ou encore de recevoir
une rente qui est considérée comme celle d'une personne sans
emploi. C'est-à-dire qu'on calcule, à ce moment-là, son
aptitude au travail, ses perspectives d'emploi, sa formation et tout cela; elle
a le loisir d'être considérée comme une personne sans
emploi et de recevoir une rente en fonction de son revenu potentiel. Alors, il
ne s'agit pas d'un maximum de $150.
M. Saint-Germain: Et comme revenu potentiel pour une personne
comme on en rencontre dans tous les foyers, qui a 30 ans ou 32 ans, qui a deux
ou trois enfants en arrière d'elle, qui n'a jamais été sur
le marché du travail ou qui l'a été très peu,
peut-être comme dactylographe ou quelque chose de semblable, qu'est-ce
que vous allez lui remettre?
Mme Payette: Si elle a déjà travaillé, c'est
déjà un bon pas, c'est-à-dire qu'on a déjà
une connaissance de sa formation, de son expérience. Qui dit qu'elle ne
pourrait pas retourner sur le marché du travail au titre de l'emploi
qu'elle occupait auparavant?
M. Saint-Germain: Oui, mais n'oubliez pas que vous prenez
quelqu'un de très jeune, qui commence sur le marché du travail,
qui se marie et qui demeure à la maison. De ce fait, il y a un bris dans
sa carrière comme travailleur, si vous voulez. L'expérience,
à 30 ans ou 35 ans, n'y est plus; à 40 ans, c'est encore pire.
Vous avez là une personne qui, pendant des années, s'est
soustraite du marché du travail pour prendre soin de ses enfants et de
sa famille. Ce sont les faits. Si vous revenez en arrière pour baser sa
rente ou le dédommagement de son accident sur les revenus qu'elle a
gagnés dix ou quinze ans auparavant, cela va être bas.
Mme Payette: Non. De la façon dont le livre bleu parle,
c'est l'aptitude à retourner sur le marché du travail. On tient
compte, à ce moment-là, de sa formation et de son
expérience. Ce n'est pas précisé, mais j'imagine que, si
elle occupait un poste, par exemple, de secrétaire, à un moment
donné, et qu'elle est apte si elle n'est pas invalide
à retourner sur le marché du travail, on calculerait son revenu
en fonction du salaire qui est versé en ce moment à une
secrétaire. On ne retournerait pas en arrière pour calculer le
salaire qu'elle avait.
M. Saint-Germain: Oui, mais écoutez...
Mme Payette: Cette femme au foyer, M. le député,
dans le système actuel, sous le chapitre B, aurait reçu $12.50
pendant deux ans ou quatre ans au maximum.
M. Saint-Germain: Ne m'arrivez pas avec des affaires semblables,
je n'embarque pas là-dedans. Vous donnerez d'autres exemples que cela,
des exemples basés sur des faits. Des chiffres en l'air, comme cela,
non, non.
Mme Payette: C'est en vertu du contrat d'assurance.
M. Saint-Germain: On parle sérieusement, là.
Mme Payette: C'est ce qu'on trouve dans les polices d'assurance,
actuellement.
M. Saint-Germain: Vous avez une jeune femme qui termine ses
études, elle a 17 ans ou 18 ans; elle n'a aucune expérience au
travail. Elle gagne un salaire minimum ou qui s'approche du minimum. Deux ans
après, elle a 20 ans, elle se marie. Quinze ans après, elle a un
accident d'automobile. Cette femme, si elle avait été quinze ans
sur le marché du travail, cela aurait été son milieu, elle
aurait été intégrée à son milieu. C'est une
femme qui, à 35 ans, aurait pu avoir un revenu de $15 000 ou $20 000, si
elle était débrouillarde, intelligente et responsable. Là,
elle s'est mariée, elle s'est retirée du marché du travail
et peut-être qu'elle a marié un homme qui lui offre un niveau de
vie plus que convenable. Elle élève ses enfants, c'est son droit.
A 35 ans, elle est massacrée par un accident d'automobile; qu'est-ce
qu'elle reçoit?
Mme Payette: Elle a le choix entre le remplacement des frais
qu'elle encourt ou que le foyer encourt, c'est-à-dire la garde et le
ménage, ou encore de recevoir une rente qui serait en fonction de sa
formation et de son expérience. Dans tous les cas, elle aurait droit
à un minimum de $80.
M. Saint-Germain: Bon d'accord, voilà. C'est cela. Et vu
que c'est une loi...
Mme Payette: Je suis heureuse d'ajouter qu'actuellement, si on
considère une personne femme au foyer ou homme au foyer, qui devient
invalide, suite à un accident d'automobile, le Barreau nous a dit,
à Montréal, qu'en moyenne les personnes au foyer recevaient
environ $100 par semaine. C'est la façon de calculer pour une personne
qui n'a pas de revenu, qui est au foyer. Le Barreau nous a dit, à
Montréal, qu'en moyenne, les personnes non responsables d'un accident
recevaient environ $100. Alors nous parlons d'un minimum de $80, c'est un
minimum, et on tient compte à ce moment-là de la formation et de
l'ex-
périence de la personne pour lui verser une rente qui est
indexée au coût de la vie.
M. Saint-Germain: Vous avez peut-être raison qu'on va lui
donner $100, mais ce ne sont pas $100 qu'on prend comme perte de revenu ou
perte possible de revenu. A tous les articles, perte de la vie, perte de la
jouissance de la vie, mutilation, enfin on peut aller chercher des montants
très considérables.
Mme Payette: II s'agit d'un autre article dans le document.
M. Saint-Germain: Mais ici, si cette femme... puis cela, c'est
dans l'entreprise privée. On parle d'une politique sociale. Comme
politique sociale, je trouve que c'est simplement abominable, je n'aimerais pas
être l'enfant de la famille, le père de la famille qui voit sa
femme mutilée par un accident d'automobile...
Mme Payette: Moi non plus.
M. Saint-Germain: ... puis qu'on lui remet sans recours, sans
aucune capacité d'action...
M. Burns: M. le Président, question de règlement.
Est-ce que le député ne reconnaît pas que ce type
d'intervention éventuellement pourra très bien être fait
lorsque le projet de loi sera étudié? Est-ce qu'il ne fait pas
actuellement, je le dis respectueusement, M. le Président, double
emploi, avec une éventuelle discussion qui pourrait être faite,
à l'occasion du dépôt d'un projet de loi ou d'autres
projets de loi de fa part du ministre? J'ignore si le député sait
que nous avons déjà largement dépassé la
durée de l'examen des crédits en vertu des dispositions de notre
règlement. Je ne parle pas d'heures, vous regardez votre montre, je
parle en termes de jours. Je parle en termes même de semaines.
M. Saint-Germain: En termes d'heures.
M. Burns: Non, non, je vous parle en termes d'heures et les
heures commencent à tomber et les heures vont probablement se terminer
vers onze heures, de sorte que si vous avez de bonnes questions et des
questions concrètes et précises, constructives à poser au
ministre qui a accepté de venir à nouveau siéger ce soir,
bien, je vous dis que ce serait peut-être le bon moment pour les lui
poser. Des questions constructives, plutôt que d'argumenter sur un
hypothétique projet de loi, plutôt que sur des idées que le
député de Jacques-Cartier se met dans la tête, plutôt
que sur une toquade que le député de Jacques-Cartier se met dans
la tête, puisqu'il emmerde complètement la commission et qu'il
empêche cette commission d'obtenir carrément des informations de
la part du ministre.
C'est uniquement la chose que je voulais dire. Ce n'est pas du tout dans
le sens impératif que je dis cela. Mais, écoutez, soyons donc
constructifs. Vous avez le ministre devant vous, demandez-lui donc avec
ses fonctionnaires qui l'assistent ce que vous voulez savoir sur un
certain nombre de choses qui concernent son ministère. C'est cela et le
but et l'option générale de l'examen des crédits.
M. Saint-Germain: M. le Président, pour me servir des
mêmes termes du leader parlementaire, cela m'est complètement
indifférent, cela m'est absolument indifférent d'emmerder. Ceci
dit...
M. Burns: Ah! vous avez le droit. M. Saint-Germain: Ceci
dit...
M. Beauséjour: Cela fait longtemps qu'on s'en rend
compte...
M. Saint-Germain: Oui, bien tant mieux, c'est quelque chose au
moins qui est dit ici. Nous avions discuté de ce point avant votre
arrivée, mais pour l'Opposition...
M. Gagnon: M. le Président, une question de
règlement. M. le député veut bien se plaire à
emmerder les gens, mais moi je serais ici pour faire du travail positif et
j'abonderais dans te sens du leader parlementaire, à savoir qu'on
étudie aussi autre chose, compte tenu du fait qu'on va revenir sur ce
fameux projet de loi et aussi qu'il vient d'avouer que cela lui fait plaisir
d'emmerder. Je pense qu'on a aussi le choix ou le privilège de ne pas se
laisser emmerder quand on veut s'instruire et qu'on veut faire avancer la
commission.
M. Saint-Germain: Je n'ai pas dit que cela me faisait plaisir,
j'ai dit que cela m'était indifférent, mais de toute façon
là n'est pas la question fondamentale.
M. Fontaine: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: L'Union Nationale, après avoir entendu
l'explication du ministre, a décidé de ne pas continuer de poser
de questions sur le livre bleu, puisque nous avons appris tout à l'heure
que le livre bleu serait probablement tout refondu dans une nouvelle loi.
Il est actuellement passablement inutile de continuer sur ce sujet. Nous
avons des questions à poser sur les articles, alors je pense qu'on va
s'abstenir. Si le député de Jacques-Cartier veut continuer...
M. Saint-Germain: M. le Président...
M. Burns: Je remercie le député de son bon
sens.
M. Goulet: M. le Président, je vous demande une directive.
Je n'ai pas mon livre de règlements et c'est moi qui suis fautif, mais
n'y a-t-il pas dans
un article, le no 160, une limite de temps sur chaque article?
Le Président (M. Boucher): En commission parlementaire, il
y a normalement 20 minutes sur le même sujet; maintenant, comme vous
savez, par tradition, dans les commissions parlementaires, on est très
large. Mais il reste que j'ai l'intention d'appliquer le règlement parce
que je constate que les membres de la commission ne semblent pas unanimes pour
que l'on adopte les crédits.
Encore une fois, je pourrais faire la suggestion, si les membres sont
d'accord, si j'ai l'unanimité, que l'on étudie d'abord les
crédits et qu'ensuite on puisse revenir sur le livre bleu, s'il reste du
temps.
M. Goulet: De 20 minutes, M. le Président, on peut aller
à une heure, une heure et demie, toujours selon ma demande de directive,
c'est aussi large que cela.
M. Gosselin: Le règlement, M. le Président,
à l'article 160 je m'excuse de ne pas avoir mon manuel devant moi
stipule qu'un intervenant ne peut parler sur le même sujet plus de
20 minutes.
Une Voix: Surtout quand c'est fait pour emmerder.
M. Gosselin: Or, je constate, et je vous demande si vous en avez
fait la vérification très stricte, que le député de
Jacques-Cartier parle déjà depuis sûrement plus de 20
minutes. J'ai participé à la dernière séance de la
commission parlementaire; il y a eu des échanges d'au-delà de
quatre heures, sûrement, sur la seule question de l'assurance-automobile.
Le règlement, qui est notre règlement, devrait être, pour
une fois, respecté.
M. Goulet: Je m'excuse, vous me corrigerez si je fais erreur,
mais d'après moi cela prend l'unanimité de l'Assemblée
pour ne pas appliquer le règlement. Mais, si je demande d'appliquer le
règlement, est-ce que cela prend l'unanimité quand
même?
M. Raynauld: Question de règlement.
Le Président (M. Boucher): J'attendrai que tous les
intervenants se soient prononcés sur le point de règlement. M. le
député d'Outremont.
M. Goulet: Sur la question de règlement, M. le
Président?
Le Président (M. Boucher): Oui, M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: On invoque l'article 160, et j'ai lu l'article 160.
Tout ce qu'on y dit c'est qu'un député peut prendre la parole sur
un même point aussi souvent qu'il lui plaît, à condition de
ne pas parler plus de 20 minutes en tout sur un même article, un
même paragraphe, une même motion, une même question d'ordre
ou de règlement. J'ai l'impression que c'est vraiment tirer les choses
par les cheveux que de vouloir utiliser cet article pour limiter les
débats. J'arrête car j'étais sur le point de
déborder en dehors de la question de règlement.
Le Président (M. Boucher): D'accord. M. le
député d'Iberville.
M. Beauséjour: A ce sujet, la coutume a toujours voulu
que, sur un même programme, un député ne parle pas plus de
20 minutes. Pour rendre justice car j'ai tenu ma montre là
le député de Jacques-Cartier, j'ai calculé qu'il a
babillé pendant seize minutes. Je ne sais pas si vous avez le même
chiffre? Je lui accorderais encore...
M. Saint-Germain: M. le Président, question de
règlement. Il est de vieille tradition que, dans ce Parlement, les
commissions sont l'endroit où les députés, surtout de
l'Opposition, ont la plus grande liberté d'action. Le leader
parlementaire le sait pertinemment; avec son expérience, il confirmera
mon dire.
Il me semble évident que cette réforme de
l'assurance-automobile et ce document de travail étaient
extrêmement importants, puisque le ministre a pris la peine de parcourir
la province et qu'elle y a mis des heures et des heures à essayer
d'expliquer à la population le pourquoi de ce document. Nous sommes ici
comme représentants de l'Opposition officielle.
Mme Payette: M. le Président, une question de
privilège...
Le Président (M. Boucher): II n'y a pas de question de
privilège. Vous voulez rectifier? Mme le ministre.
M. Fontaine: Question de règlement, M. le
Président...
M. Saint-Germain: Mais est-ce qu'on va me laisser parler? Il n'y
a pas de question de privilège.
Mme Payette: Je voudrais rectifier, M. le Président, qu'il
ne s'agissait pas d'expliquer à la population, mais d'écouter ce
que la population avait à dire sur un document de travail qui lui
était présenté.
M. Saint-Germain: Cela est une question d'opinion, on laissera
les gens juger de cette situation, mais de toute façon vous avez
jugé à propos d'écouter la population au sujet de ce
document de travail.
Nous, de l'Opposition, c'est la première fois, au niveau de la
commission, que nous avons la chance d'en discuter ensemble. Quelle tradition,
quel règlement va nous empêcher de faire, à titre d'hommes
élus, ce que l'humble citoyen a eu la permission de faire? C'est
à ce titre, M. le Président, que...
Mme Payette: M. le Président, puis-je souligner au
député qu'il aurait pu présenter un mémoire.
J'aurais été ravie de l'entendre en consultation.
M. Saint-Germain: Madame, je suis tellement occupé ici...
Si vous voulez, je peux vous en présenter, un mémoire. Je vais
vous en faire un ce soir. Ecoutez-le, je vais vous le donner à haute
voix.
Mme Payette: La consultation est terminée depuis mardi
soir.
M. Burns: Quand allez-vous faire cela pour qu'on continue les
travaux de la commission?
M. Saint-Germain: C'est exactement ce que je fais. Je lui remets
mon mémoire.
M. Burns: Allez-vous faire cela dans les minutes qui viennent
pour qu'on puisse poser au ministre des questions pertinentes?
M. Saint-Germain: Ce sont toujours des questions pertinentes sur
un document de travail concernant l'assurance-automobile. Je ne parle pas
nécessairement du même sujet. Je change de sujet. Nous avons
parlé des gens de 65 ans. Je parle des femmes au foyer. Nous avons
parlé des personnes accidentées.
M. Burns: M. le Président, sur la question de
règlement, je voudrais tout simplement dire ceci: C'est que le ministre
est ici pour vous donner des renseignements. Le ministre pourrait
théoriquement, de façon hautaine et dédaigneuse, vous dire
tout simplement qu'elle n'a pas l'intention de répondre à votre
question parce que, éventuellement, le projet de loi traitera de tous
ces problèmes.
J'écoutais la transmission de vos débats et, au contraire,
je m'aperçois que le ministre fait tous les efforts pour vous donner les
renseignements. Ce que le député de Jacques-Cartier ne semble pas
vouloir reconnaître, c'est qu'actuellement, par une espèce
d'entêtement que je n'explique pas je pourrais me l'expliquer
personnellement, mais c'est une autre affaire c'est-à-dire que je
ne m'explique pas que dans l'intérêt de la commission le
député de Jacques-Cartier insiste pour continuer ce genre de
questions à l'endroit du ministre alors que le ministre est ici pour
informer la commission. Je vois les députés de l'Union Nationale,
je vois les députés ministériels qui aimeraient bien lui
poser des questions. Je suis sûr que le député d'Outremont
n'est pas d'accord sur cette façon de fonctionner du
député de Jacques-Cartier. C'est une autre affaire.
M. Saint-Germain: M n'a pas le droit de parler en son nom, M. le
Président.
M. Raynauld: S'il pouvait arrêter de parler je pourrais
parler.
M. Burns: M. le Président, dans le fond, c'est non
seulement le député de Jacques-Cartier qui se prive d'un certain
nombre de renseignements, mais c'est également l'ensemble de la
commission qui est privée d'un certain nombre de renseignements que le
ministre pourrait nous donner ce soir.
Je vous dis et je répète ce n'est pas une menace,
ce n'est pas de l'intimidation que le ministre des consommateurs,
coopératives et institutions financières ne reviendra pas
longtemps en commission parlementaire pour entendre les âneries du
député de Jacques-Cartier.
Le ministre devra...
M. Saint-Germain: M. le Président, je soulève une
question de règlement.
M. Burns: Le ministre devra, comme...
M. Saint-Germain: M. le Président, je soulève une
question de règlement.
M. Burns: ... tous les autres ministres...
M. Saint-Germain: Si le leader parlementaire veut venir causer
ici comme leader parlementaire, je suis d'accord, mais seulement avec les
termes dont il se sert et son comportement, il n'y a rien là pour
apaiser les choses et relever le niveau du débat.
M. Burns: Non, non, est-ce que...
M. Saint-Germain: Si je crois que les questions que je pose sont
pertinentes et importantes la population a le droit de le savoir
...
M. Burns: Oui.
M. Saint-Germain: ...c'est mon opinion à titre de
député.
M. Burns: Oui.
M. Saint-Germain: C'est mon opinion à titre de membre du
Parti libéral.
M. Burns: Oui.
M. Saint-Germain: Cela ne vous regarde pas. C'est aussi simple
que cela.
M. Burns: Non, mais sauf que...
M. Saint-Germain: L'échelle de valeurs que j'ai au sujet
du document ne vous regarde pas.
M. Burns: Sauf que ce qui me regarde...
M. Saint-Germain: Vous êtes habitué de dicter au
Parlement et de dicter à tout le monde, même au président
de la Chambre...
Le Président (M. Boucher: A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Saint-Germain: ... vos opinions. Faites-le, mais seulement
vous ne viendrez pas me dire à titre de député...
M. Burns: Je pense qu'on s'éloigne.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: ... ce que je dois dire, ce que je dois faire.
Mettez-vous cela dans la tête, vous n'y arriverez jamais, même dans
un Québec indépendant.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier, je crois qu'on s'éloigne de la question.
M. Saint-Germain: Non, on est en plein dedans.
Le Président (M. Boucher): Votre question de
règlement, je ne la saisis pas. De toute façon, M. le
député d'Outremont avait demandé la parole.
M. Raynauld: M. le Président, je pense qu'il va falloir,
en effet, clore cet incident avant longtemps. Juste avant l'arrivée du
leader du parlement, on avait convenu qu'on allait poser quelques nouvelles
questions d'information sur le livre. Ce n'étaient pas des
âneries. Ce sont des questions d'information qu'on pose pour tâcher
de mieux comprendre le projet de loi qui sera déposé. On avait
justement convenu qu'on avait à peu près terminé les
choses. On fait une tempête dans un verre d'eau.
On allait passer, dans les prochaines minutes, à d'autres
sujets.
M. Burns: Bravo! Ecoutez, si les âneries sont
terminées, je n'ai plus un mot à dire.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Ecoutez, je veux simplement terminer, si vous
le voulez bien, sur cette question.
M. Goulet: Une question de règlement, M. le
Président. Vous m'aviez demandé de laisser les gens intervenir.
Chaque personne a pu se prononcer. J'aimerais maintenant que vous vous
prononciez sur la question de règlement que j'ai soulevée, avant
de lui redonner la parole.
Le Président (M. Boucher): Le temps du
député de Jacques-Cartier était réellement
épuisé. Compte tenu de la tradition des commissions
parlementaires, c'est évident que les règles sont
appliquées avec souplesse. C'est pourquoi je demanderais au
député de Jacques-Cartier, personnellement, s'il le peut,
d'abréger ses questions pour qu'ensuite nous passions à d'autres
sujets. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Goulet: Ce n'est pas cela que j'ai demandé.
M. Saint-Germain: Je finirai sur la question des femmes au foyer.
Mon collègue a certainement des questions à poser. Quant à
moi, je voudrais bien terminer cette question en particulier. Je me demande sur
quelle échelle de valeurs on peut priver une famille de la
présence d'une femme, soit vis-à-vis du mari ou des enfants.
Cette famille peut même être très nombreuse. Comment peut-on
se priver de sa présence, rendre des enfants orphelins, des hommes
veufs, briser des familles à si peu de frais? Quelle est la philosophie
qui soutient cela? Et il n'y a pas de responsable, là. Cette mère
de famille peut avoir été blessée par un ivrogne, par un
drogué, par un irresponsable ou même par un député,
il n'y a aucun recours possible.
Mme Payette: M. le Président, je considère qu'il
n'y a pas là de question. Je ne sais pas ce qu'on peut répondre
à cette intervention.
M. Saint-Germain: Ma question revient un peu à ce que je
vous demandais pour les gens de 65. Par quelle philosophie arrivez-vous
à établir la valeur d'une femme au foyer à si peu? Cela me
semble aberrant.
Mme Payette: Je pense, M. le député, qu'il s'agit
d'une large amélioration sur ce qui existe présentement. C'est ce
que nous avons visé avec cette réforme. C'est une
amélioration du système actuel.
M. Saint-Germain: J'aimerais bien croire que c'est une
amélioration, mais, malheureusement, vous me le dites, mais sans me
donner les raisons qui soutiennent une telle amélioration.
Personnellement, je ne vois pas comment une situation pourrait être
pire.
Dans le régime actuel que la population rejette, si une femme est
accidentée et si, pour la remplacer, on engage des femmes de
ménage ou des servantes, en fait on peut aller chercher les salaires
à ces conditions. On peut aller chercher ces sommes d'argent. Il reste
que cette dame, qui sera peut-être invalide pour le reste de ses jours a
droit, en plus, à des sommes d'argent pour le tort qu'on lui a fait,
tandis que, là, vous vous limitez exclusivement à remplacer les
gens qui vont travailler pour elle sans rien lui donner. Enfin, vous ne lui
donnez rien; vous ne faites que la compenser pour une perte de travail. Vous
compensez le travail qu'elle fait à la maison.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: M. le Président, question de règlement.
Je vois que mon collègue avait calculé tantôt seize ou
dix-sept minutes; il vient d'ajouter encore dix minutes sur la même
question. S'il vous plaît, je pense qu'on est unanime de ce
côté-ci...
M. Saint-Germain: Ecoutez, laissez madame répondre, au
moins.
M. Gagnon: D'abord, laissez-la répondre. Arrêtez de
parler pour qu'elle puisse répondre, mais, après, je pense qu'il
faudrait que nous ayons aussi le droit de parole.
M. Saint-Germain: Je suis bien prêt, si elle veut me
répondre, à garder le silence. Elle devrait être capable de
répondre, voyons donc!
Le Président (M. Boucher): Mme le ministre, votre
réponse sur cette question sera définitive.
Mme Payette: Ma réponse sera définitive. Si M. le
député ne comprend pas, on pourrait expliquer longtemps. J'ai
répondu tout à l'heure que c'est largement mieux que ce qui se
fait présentement.
M. Saint-Germain: Pourquoi affirmez-vous avec une telle arrogance
une chose qui est contre la vérité comme cela?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier, à l'ordre, s'il vous plaît!
M. Saint-Germain: Comment faites-vous pour faire un tour de force
semblable pour affirmer une fausseté semblable?
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier...
M. Saint-Germain: Comment est-ce que vous faites cela?
Le Président (M. Boucher): La réponse du ministre
sera définitive et je ne vous permettrai pas d'autres questions sur le
même sujet.
M. Saint-Germain: Alors, si vous voulez me bâillonner,
bâillonnez-moi. Je le dirai ailleurs.
M. Burns: II faut lui expliquer longtemps.
M. Saint-Germain: II n'y a pas d'explications longtemps, il n'y a
pas d'explication du tout. Voyons donc!
M. Burns: Processus mental lent.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Outremont.
M. Saint-Germain: Vous pensez cela, vous.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Burns: II comprend, le député de
Jacques-Cartier, mais il faut lui expliquer longtemps.
Le Président (M. Boucher): Messieurs, à l'ordre
s'il vous plaît! M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: J'avais l'intention de passer à l'article
suivant: Contrôle, surveillance et développement du commerce des
valeurs mobilières. Pour entreprendre l'étude de cet article, je
voulais demander si le ministre pouvait nous expliquer quelles sont les
relations qui existent entre le ministère et la Commission des valeurs
mobilières.
M. Beauséjour: Question de règlement, M. le
Président, est-ce qu'on a adopté... non ce n'est pas cela.
M. Raynauld: Ai-je déjà épuisé mes
vingt minutes?
M. Burns: Est-ce que le programme est adopté?
M. Beauséjour: C'est exact, est-ce qu'on a adopté
les différents programmes?
M. Raynauld: M. le Président, on avait convenu qu'on
adopterait cela en bloc. Pourquoi est-ce qu'on revient sans cesse sur cette
question?
M. Gagnon: M. le Président, le dernier consensus voulait
que tout le programme 3 soit discuté, puis on adopterait globalement
tous les éléments dudit programme 3.
Le Président (M. Boucher): La question du
député d'Outremont se situe au niveau du programme 3 et je la
permets.
M. Goulet: Programme 3, élément 4.
Commission des valeurs mobilières
Mme Payette: M. le Président, je voulais simplement vous
répondre. Si je comprends bien la question, c'est à savoir
comment on s'entend avec la commission des valeurs mobilières.
M. Raynauld: Quelles sont les fonctions respectives? Le
ministère dépense $1,5 million pour la surveillance du commerce
des valeurs mobilières. Or, il existe une Commission des valeurs
mobilières. Je voudrais savoir quel est le partage des
responsabilités entre la commission et le ministère.
Mme Payette: Ce qui se produit, M. le Président, c'est que
j'ai été avisée, en même temps que la Chambre, cet
après-midi, que cette commission allait siéger. Je n'ai pas
demandé au fonctionnaire responsable des valeurs mobilières
d'être présent puisqu'il est à Montréal. Il s'agit
de M. Lacoste. On essaiera, au meilleur de notre connaissance, de
répondre. Sauf qu'il y a un personnage important qui est absent, dans
les circonstances. Si vous voulez nous donner une petite minute, on va compiler
les renseignements nécessaires.
La Commission des valeurs mobilières est une structure autonome
relevant du ministre et non pas de la structure administrative comme telle,
c'est-à-dire du sous-ministre du ministère. Il y a
une régie, donc un conseil d'administration avec un
président-directeur général et une relative autonomie,
quoique le budget et les grandes orientations sont soumis au ministre comme
tel, qui est responsable devant l'Assemblée nationale. L'administration
budgétaire, l'administration du personnel, l'administration en
général passent par les services du ministère, mais il y a
une relation directe du président-directeur général ou du
président de la régie avec le ministre.
M. Raynauld: Quand nous avons examiné les crédits
du ministère des Finances, le ministre responsable a
évalué à deux reprises que cette structure, en vertu de
laquelle des commissions comme celle-là relevaient directement du
ministre, était très mauvaise et qu'elle devrait être
changée. Je vais demander au ministre si c'est également son
opinion. Je vais expliquer un peu plus quel est le problème que le
ministre des Finances y voyait. Des commissions qui relèvent du ministre
directement empêchent souvent le ministère d'être aussi
impliqué qu'il le serait si c'était un organisme relevant du
ministère plutôt que du ministre; et de plus le ministre des
Finances a mentionné que dans plusieurs cas, parce que l'organisme
relevait directement du ministre, les dossiers étaient souvent
insuffisants, n'étaient pas à jour, etc. Je voulais savoir si
vous avez des plans quelconques pour réexaminer cette structure ou si
vous en êtes satisfaite.
Mme Payette: M. le Président, je n'étais pas au
courant des déclarations du ministre des Finances sur les commissions.
Je serais, cependant, portée à croire que cela n'incluait pas la
Commission des valeurs mobilières dont nous avons toutes les raisons
d'être satisfaits et particulièrement fiers, d'ailleurs, puisqu'il
s'agit d'une commission de surveillance qui a jusqu'à maintenant, fort
bien exercé son mandat.
M. Raynauld: Les crédits qui sont ici incluent-ils le
budget de la commission ou est-ce complètement indépendant?
Mme Payette: C'est compris.
M. Raynauld: C'est compris. Donc, ce $1 500 000, c'est
essentiellement pour la commission?
Mme Payette: Et essentiellement des salaires.
M. Raynauld: Essentiellement des salaires pour la commission?
Mme Payette: Pour la commission.
M. Raynauld: Très bien. Puis-je vous demander, même
si le PDG n'est pas là, si la commission vous fait des recommandations
sur les modifications à la législation dans le domaine des
valeurs mobilières?
Mme Payette: II y a de ce côté-là plusieurs
suggestions qui nous sont venues de la Commission des valeurs mobilières
et qui ne nous pressent pas à ce point d'agir en termes de
législation pour transformer à très court terme, j'entends
d'ici quelques mois, la législation. Il y a des problèmes
d'interrelations très importants avec les commissions des valeurs
mobilières des autres provinces et il y a des contacts permanents qui
nous permettent de croire que, peut-être, à moyen terme, il nous
faudra faire les ajustements qu'il faut pour que les concordances à
travers toutes les commissions des valeurs mobilières au Canada puissent
s'effectuer.
M. Raynauld: Y a-t-il plusieurs lois qui sont appliquées
soit par la commission, soit par le ministère dans ce domaine des
valeurs mobilières ou s'il n'y en a qu'une?
Mme Payette: Sous toutes réserves, et là je
m'avance, on me dit qu'il y a la loi de la Commission des valeurs
mobilières qui est appliquée et on n'en voit pas d'autres.
Evidemment, il y a l'interre-lation de toutes les autres lois dont il faut
tenir compte. Il y a la Loi des valeurs mobilières, qui est la
principale loi qui dirige les activités de la commission.
M. Raynauld: Si je comprends bien vous n'êtes pas à
réexaminer de modifications importantes dans ce domaine pour
l'instant.
Mme Payette: Ce que j'ai dit, le président de la
Commission des valeurs mobilières nous a fait part de ses besoins, qui
ne sont pas à court terme, qui sont à moyen terme, et qui
concernent uniquement la Loi des valeurs mobilières, en raison des
ajustements avec les autres lois provinciales.
M. Raynauld: Très bien, merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Toujours dans le domaine des valeurs
mobilières, j'aimerais savoir du ministre s'il y a de nouveaux moyens de
contrôle qui sont mis en place pour prévenir l'infiltration du
crime organisé dans ce domaine, depuis qu'il est ministre.
Mme Payette: A ma connaissance, il n'y a pas de nouveaux moyens
mis en place, mais je pense que la Commission des valeurs mobilières,
qui est une commission de surveillance, a été d'un apport
considérable dans les enquêtes qui ont eu lieu au cours de
l'année dernière et des années qui ont
précédé dans ce domaine. C'est pour cela que je vous
disais tout à l'heure que nous avions au contraire toutes les raisons
d'être parfaitement satisfaits des services rendus par cette
commission.
M. Goulet: J'aimerais savoir ce qui a été fait pour
assurer un meilleur climat de confiance dans ce domaine; y a-t-il eu des
procédés quelconques d'établis ou si cela demeure la
même chose?
Mme Payette: Le climat de confiance se gagne petit à petit
à partir de la compétence de la commission et de ceux qui y
oeuvrent. J'ai eu l'occasion de rencontrer des groupes de courtiers qui
oeuvrent particulièrement dans ce domaine, qui ont affaire
quotidiennement avec la commission et qui nous ont dit le plus grand bien de
l'efficacité, de la rapidité avec laquelle la commission peut
intervenir dans certains cas qui lui sont parfois soulignés.
M. Goulet: Le ministre vient de parler de compétence; dans
le domaine de la formation du personnel, d'après vous y a-t-il des
progrès d'accomplis par les maisons de courtage?
Mme Payette: On parle de la commission, pas des maisons de
courtage.
M. Goulet: La Commission des valeurs mobilières... Les
maisons de courtage, par quoi est-ce régi? Par la commission des valeurs
mobilières?
M. Burns: II n'y a pas de maisons de courtage qui forment la
commission.
M. Goulet: Dans le domaine de la formation du personnel,
avez-vous exigé des nouveaux critères pour la formation du
personnel?
Mme Payette: Ce n'est même pas nécessaire d'exiger
de nouveaux critères. Je vous ai dit qu'après
vérifications c'est une commission sur laquelle nous n'avons rien
à dire, sauf qu'elle fonctionne bien, que les gens y sont
compétents et qu'elle nous a rendu les services pour lesquels elle
existe.
M. Goulet: Y a-t-il des dispositifs mis en place pour donner une
information très régulière aux investisseurs?
Mme Payette: II y a des dispositifs. Il y a non seulement cela,
mais on peut c'est ce que les courtiers m'ont dit quand je les ai
rencontrés rejoindre la commission de façon
immédiate. Sur un coup de téléphone, on a une information,
on a une mise en garde s'il y a lieu. Les choses se font extrêmement
rapidement. La commission, même auprès de certaines commissions
équivalentes en Ontario, a également une excellente
réputation pour cette raison.
M. Goulet: Vous dites qu'il y a des dispositifs. Quels sont ces
dispositifs? Vous dites qu'il en existe. Lesquels?
Mme Payette: II y a, en tout cas, un bulletin hebdomadaire qui
est publié par la Commission des valeurs mobilières et qui
informe, de façon hebdomadaire, ceux que cela peut intéresser,
plus, évidemment, les services de la commission elle-même, les
gens qui sont là et qui sont disponibles, la consultation des
dossiers...
M. Saint-Germain: Vous lirez le bulletin, M. le
député, et vous allez savoir tout cela.
M. Goulet: M. le Président, ce n'est pas au
député de Jacques-Cartier, si vous me permettez de lui dire, de
me dire quoi lire et quoi ne pas lire.
M. Saint-Germain: Le ministre vous dit de lire les bulletins et
vous allez avoir les réponses.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier, à ma connaissance, vous n'avez pas le droit de
parole.
M. Goulet: Je veux savoir quel bulletin, M. le
Président.
M. Saint-Germain: Je m'excuse.
M. Goulet: Une dernière question, si vous me permettez, M.
le Président, et si le député de Jacques-Cartier me le
permet également. Y a-t-il de nouvelles lois en préparation pour
améliorer celles déjà existantes ou si vous êtes
satisfaite de ces lois?
Mme Payette: II n'y a pas de changement immédiat. Il est
envisagé, dans un avenir non pas rapproché, une
possibilité d'amendement à la loi de la Commission des valeurs
mobilières, mais ce n'est pas dans un avenir immédiat.
M. Goulet: Merci.
Le Président (M. Boucher): L'élément 3
est-il adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Raynauld: Suivant la même convention, nous allons passer
au prochain élément. Il y a encore
l'assurance-dépôts.
Le Président (M. Boucher): L'élément 5,
d'accord.
M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: L'élément 5.
M. Goulet: Avant de passer à ce sujet, on a parlé
des valeurs mobilières et je pensais qu'on était sur cet article.
Il y a les valeurs mobilières et les valeurs immobilières.
J'aimerais savoir, par exemple, combien il y a de maisons de courtage au
Québec et combien sont en provenance de pays étrangers.
Deuxième point de ma question: Est-ce que chaque maison
détient le permis, exactement ce qu'il faut pour oeuvrer au
Québec?
Mme Payette: Est-ce qu'on parle des valeurs mobilières ou
immobilières?
M. Goulet: Immobilières. C'est pour cela que je suis
revenu avec ma question. Le député d'Outremont avait
commencé avec les valeurs mobilières.
Mme Payette: Si je comprends bien, vous revenez au programme 1,
élément 2, les valeurs immobilières. Dans ce programme,
à l'élément 4...
M. Goulet: Si je comprends bien, cela n'entre pas dans le
programme 3?
Mme Payette: Le courtage immobilier, c'est le programme 1,
élément 2.
M. Goulet: Je m'excuse auprès de la commission.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Outremont.
Gestion du régime de
l'assurance-dépôts
M. Raynauld: Le régime d'assurance-dépôts que
nous avons au Québec est un régime vous me corrigerez si
je fais erreur, Mme le ministre qui garantit des dépôts
jusqu'à concurrence de $20 000. Je vois, dans le rapport ici, que le
montant qui est garanti par la Régie de l'assurance-dépôts
s'élève à peu près à $6,5 milliards, fin
1976, sauf erreur. Dans ce régime, il n'y a pas d'actif. On a
jugé, le législateur a jugé je suppose qu'on
devrait dire cela de cette façon qu'il n'était pas
nécessaire de constituer une caisse ou de constituer un actif parce que
cette assurance-dépôts est un mécanisme
intermédiaire entre les institutions financières et les
déposants qui sont protégés et un régime
fédéral auquel l'assurance-dépôts du Québec a
accès.
Un des problèmes qu'une chose comme celle-là peut poser
est qu'il y a de plus en plus de dépôts qui ne se trouvent pas
à être protégés parce que ce sont des
dépôts qui n'entrent pas dans ces catégories. Par exemple,
le total des dépôts est de $9,7 milliards; la plupart de ces
dépôts sont des dépôts qui sont faits auprès
d'institutions ou qui sont, par exemple, des dépôts de
non-résidents.
On n'a jamais été capable de savoir exactement si le fait
qu'on donnait une garantie sur les dépôts pour des
résidents ne se trouvait pas à garantir, de façon
indirecte, la solvabilité des institutions et ainsi à
protéger des non résidents, c'est-à-dire des gens qui sont
des Arabes qui viennent déposer des fonds sous une forme ou sous une
autre. Ce problème est très important, parce que ces
dépôts étrangers augmentent beaucoup. Ils augmentent encore
plus dans les banques à charte évidemment, mais j'ai
remarqué ici qu'il y a $3 milliards de dépôts qui ne sont
pas protégés. Je voudrais savoir à ce sujet-là s'il
y a un examen qui est fait des problèmes qui sont posés par cette
assurance-dépôts au ministère. Est-ce qu'il y a quelqu'un
qui est chargé d'examiner ce genre de problèmes, que je donne
à titre d'exemple?
Mme Payette: Je ne suis pas très très sûre
que la réponse que je vais formuler va satisfaire M. le
député. Ce qu'il y a actuellement de couvert par la Régie
de l'assurance-dépôts du Québec, ce sont les institutions
inscrites que peut couvrir la régie du Québec. Ce que couvre la
régie du Québec, elle le couvre entièrement et c'est
à côté de ce que fait la Société
d'assurance-dépôts du Canada. Par une entente qui veut qu'on
départage les responsabilités, les institutions inscrites
à la Régie de l'assurance-dépôts du Québec
couvrent principalement les organismes qui relèvent de la juridiction
québécoise, à savoir les caisses d'épargne et de
crédit, au nombre de 1620 c'est principalement celles que nous
couvrons, le plus grand nombre les compagnies de fiducie
incorporées en vertu des lois du Québec et les compagnies de
prêt.
Alors, il y a 26 compagnies de fiducie et douze compagnies de
prêt, 1620 caisses d'épargne et de crédit. Donc, dans
l'ensemble, ce que nous couvrons, ce sont principalement les caisses
d'épargne et de crédit. Ce que nous couvrons comme
responsabilité en tout de dépôts reçus, c'est
environ $8 milliards. Comme le montant que la régie garantit, ce sont
les dépôts jusqu'à $20 000 par déposant, cela nous
fait donc un total d'environ $6 milliards. Alors, nous couvrons cette
responsabilité-là.
Les entreprises dont vous parlez seraient beaucoup plus de la
responsabilité du gouvernement fédéral, parce que cela
n'entre pas actuellement sous la responsabilité de la Régie de
l'assurance-dépôts du Québec. Je ne me souviens pas de la
première partie de votre question; je ne sais pas si j'ai répondu
au complet.
M. Raynauld: Les chiffres que vous avez cités, auxquels je
me référais moi aussi, c'est le total des dépôts des
institutions sous juridiction provinciale.
Mme Payette: C'est $8 milliards.
M. Raynauld: J'ai $9,6 milliards moi comme total des
dépôts, ici.
Mme Payette: Alors, moi, je les prends dans le rapport annuel qui
est toujours une année en retard.
M. Raynauld: Bien, vous avez des chiffres plus récents que
les miens sans doute, vous.
Mme Payette: C'est le contraire. Vous, vous avez des chiffres
plus récents. Moi, j'ai le rapport annuel du ministère; vous,
vous avez le rapport de la régie. Mais ce que vous avez est exact,
évidemment.
M. Raynauld: Enfin, il y a $3 milliards, de dépôts,
qui ne sont pas couverts. Ces $3 milliards, ce sont des dépôts
dans des institutions qui sont...
Mme Payette: Québécoises.
M. Raynauld:... sous juridiction québécoise.
Mme Payette: D'accord. Ce sont les excédents de $20 000
par personne.
M. Raynauld: Ce sont les excédents des $20 000 et, dans
ces excédents des $20 000, il y a des résidents canadiens, puis
il y a aussi des résidents québécois qui ne sont pas
couverts.
Mme Payette: Ce n'est pas couvert. Exact.
M. Raynauld: Et le problème qui est posé par cela,
c'est qu'on se trouve, quand même, par la garantie qui est donnée
c'était cela, la première partie de ma question
à garantir, dans une certaine mesure, la solvabilité des
institutions. Si une institution faisait faillite, vu que 80% des
dépôts sont couverts, pour les 20% qui restent, il y a des grosses
chances que l'entreprise s'en tire. Je dis donc que cela pose une
difficulté. La deuxième question que je pose, peut-être que
je ne l'ai pas posée, mais je la repose, je ne suis pas sûr si je
l'ai posée...
Mme Payette: Moi, non plus.
M. Raynauld: La deuxième chose, c'était le fait
qu'il n'y ait pas de caisse pour garantir...
Mme Payette: II y en a une une caisse, M. le
député. Le gouvernement du Québec n'a pas
déposé à l'assurance-dépôts un montant
suffisant pour garantir tous ces montants-là.
Elle a donné l'assurance, par le fonds du gouvernement, de
couvrir jusqu'à $200 millions et on a versé à la
Régie de l'assurance-dépôts $3 millions qu'on administre
couramment et avec lesquels on paie, j'allais dire, les problèmes qu'on
a. Il arrive que l'on a à rembourser certains fonds à certaines
caisses d'épargne et de crédit, en difficulté. Ce montant
de $3 millions a été jusqu'ici suffisant, les $200 millions sont
là en réserve, mais il y a une transformation très
importante que nous sommes en train d'effectuer qui est la création de
fonds de sécurité dans les caisses d'épargne et de
crédit. Il y a une nouvelle législation qui va être
présentée bientôt, qui a été
négociée depuis quelques années avec le mouvement des
caisses d'épargne et de crédit et qui va permettre de
créer dans chacun des secteurs d'épargne et de crédit, que
ce soient les caisses populaires, les caisses d'établissement, les
caisses d'économie, etc., un premier coussin de sécurité
à même les épargnes accumulées par les
fédérations et sous la responsabilité des
fédérations, ce qui équivaudra en quelque sorte à
transformer la régie en second payeur. Mais tout cela se fait en
concordance et avec l'accord du mouvement d'épargne et de crédit
du Québec qui veut assurer lui-même sa propre
sécurité.
Je pourrais entrer dans plus de détails, c'est assez technique,
je pense que vous comprendrez beaucoup mieux que moi, mais je tiens à
vous dire qu'il y aura une législation qui sera présentée
très bientôt là-dessus.
M. Raynauld: Est-ce à cette législation que le
ministre a fait allusion, un peu plus tôt, mais rapportée ici sous
la forme suivante, soit que vous avez proposé que le gouvernement
contribue à la
Régie de l'assurance-dépôts dans une proportion de
1/60%? On parle de la même chose?
Mme Payette: C'est exact.
M. Raynauld: Les institutions, à l'heure actuelle, payent
une cotisation pour cette assurance-dépôts, n'est-ce pas?
Mme Payette: Non. Mais avec la réforme que nous faisons
les institutions sont d'accord d'ailleurs elles vont
elles-mêmes assurer leurs fonds de sécurité avec des
montants qui peuvent varier, cela peut être 1/30 suivant l'état
actuel des fonds de sécurité. Dans le Mouvement Desjardins, le
fonds de sécurité est déjà là, en place.
Dans d'autres institutions d'épargne et de crédit, les fonds de
sécurité sont très faibles, alors les cotisations
varieront et la Régie de l'assurance-dépôts assurera la
compensation. Par contre, les compagnies de fiducie qui actuellement ne paient
pas à la régie, auront à payer, dorénavant, 1/30 ou
1/60 je pourrai vous donner le détail et déposer le
document, si vous êtes intéressés de façon
à alimenter la caisse de la Régie de
l'assurance-dépôts.
M. Raynauld: Oui, je serais intéressé à
recevoir de la documentation sur ce sujet.
Vous avez fait référence à ces $200 millions.
Pourriez-vous m'expliquer de quoi vous parlez au juste? $200 millions est-ce
simplement une garantie comptable qui est indiquée? Il n'y a pas de
caisse attachée à ces $200 millions?
Mme Payette: Non. Le gouvernement du Québec, lorsqu'il a
passé la loi de la Régie de l'assurance-dépôts
techniquement je ne pourrais vous donner tous les détails
s'est engagé à se rendre responsable de $200 millions et ces $200
millions sont dans le fonds consolidé du Québec. Le gouvernement
du Québec a versé à la régie, pour couvrir ses
dépenses courantes de remboursement, en cas de malheur, appelons-la
ainsi, $2 ou $3 millions, je crois que c'est $3 millions. Ce montant a
été, jusqu'à présent, sauvegardé, mais
depuis quelque temps, on prévoit, avec quelques aventures qu'ont eu
certaines entreprises, qu'on aura à le débourser. C'est pour cela
que l'on veut avoir ce coussin supplémentaire des fonds de
sécurité des institutions elles-mêmes, des
fédérations elles-mêmes. Il y aura une interrelation
très étroite entre ces fonds de sécurité et la
Régie de l'assurance-dépôts.
M. Raynauld: Merci. Je voudrais simplement ajouter que je suis
heureux d'apprendre qu'il y aura des mesures prises dans ce domaine parce que
quand il y a un an ou deux, on avait examiné le problème pour
l'ensemble du Canada, on trouvait, en général, que la protection
était tout à fait insuffisante de ce côté,
même si les risques, jusqu'à maintenant, n'avaient pas
été considérables, on trouvait que, pour l'avenir, il
fallait vraiment essayer d'accroître les ressources disponibles en cas de
difficultés financières un peu plus sérieuses.
Mme Payette: Je voudrais ajouter, parce que c'est très
important, que les fédérations de caisses d'épargne et de
crédit qui ont bâti ces caisses d'épargne et de
crédit au Québec et qui ont pris leurs responsabilités
sont très conscientes et veulent faire davantage pour consolider leur
fonds de sécurité.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: J'ai une ou deux questions très courtes. Il y a
eu des sorties de fonds de faites, c'est ce que disait le sous-ministre; ces
sorties sont de quel ordre à peu près? Il n'écoute pas,
mais en tout cas. Je vais répéter ma question. Vous avez dit
tantôt qu'il y a eu des sorties de fonds de faites, c'est à peu
près dans quel ordre, quel est le montant à peu près? Je
ne vous le demande pas au cent près...
Mme Payette: Environ $300 000. M. Goulet: Pour seulement
un cas? Mme Payette: Oui, pour un cas.
M. Goulet: Si vous permettez, M. le Président, j'ai une
autre question. Il y a des membres dans le conseil d'administration, c'est
normal, il y en a qui ont le poste de directeur et ainsi de suite. Comment est
nommé le conseil d'administration et les directeurs et pour combien de
temps? Quel processus emploie-t-on pour nommer ces gens?
Mme Payette: Ce sont des nominations faites par le Conseil des
ministres sur la recommandation du ministre responsable, le ministre des
Consommateurs, Coopératives et Institutions financières. Il y a
dans le conseil d'administration, des représentants de divers
ministères qui peuvent être impliqués. Obligatoirement, il
y a des fonctionnaires et des gens de l'extérieur. Les gens
étaient nommés pour quelques années, deux ou trois ans
mais, depuis les dernières nominations qui ont été faites,
on a nommé les gens pour un an.
Vous avez dans le conseil d'administration une variété de
membres. Celui qui vous parle, le sous-ministre des Consommateurs,
Coopératives et Institutions financières, est président
actuellement. Il y a des sous-ministres venant des Finances et du Revenu. Il y
a des avocats, des courtiers qui viennent de l'extérieur du
gouvernement.
M. Goulet: Les gens qui siègent au comité de
direction ont-ils un salaire fixe ou s'ils n'ont pas de salaire du tout?
Mme Payette: II y a des compensations pour les réunions,
mais actuellement toutes ces fonctions sont gratuites. Le sous-ministre des
Consommateurs, Coopératives et Institutions financières qui est
président n'est pas payé. Il est payé, heureusement, comme
sous-ministre.
M. Goulet: Si vous permettez une dernière question, depuis
les six derniers mois, au conseil d'administration y a-t-il eu de gros
changements ou est-ce à peu près les mêmes gens?
Mme Payette: II y a eu quelques changements. Le président
de la Régie de l'assurance-dépôts a
démissionné, M. Adolphe Roy. Il a été
remplacé par le sous-ministre des Institutions financières. Il y
a eu aussi des postes à combler à cause de démissions. Il
y a eu trois nominations récemment; c'étaient des
fonctionnaires.
M. Goulet: Ceux qui ont démissionné avaient-ils des
raisons quelconques? Pourriez-vous en invoquer une ou deux? Ils ont tout
simplement démissionné?
Mme Payette: II faut comprendre qu'il s'agit, comme on vous l'a
dit, de postes qui ne sont pas rémunérés. On peut imaginer
qu'après un certain temps certains d'entre eux souhaitent tout
simplement un changement. C'est cela qui est arrivé.
Une précision importante. Le président de la Régie
de l'assurance-dépôts, M. Adolphe Roy, était
rémunéré à temps plein jusqu'au moment de sa
démission. Il a démissionné pour des raisons personnelles.
Il a été remplacé par le sous-ministre en titre du
ministère, qui lui n'est pas rémunéré et occupe ce
poste à temps partiel, évidemment.
M. Goulet: Le ministre affirme-t-il devant cette commission que
les gens qui ont démissionné, ce sont eux qui ont tout simplement
souhaité s'en aller.
Mme Payette: Je l'affirme.
M. Goulet: II n'y a eu aucune pression?
Mme Payette: Aucune. Cela a plutôt dérangé
nos choses.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Champlain.
M. Gagnon: Merci, M. le Président. Je voudrais savoir si
cette assurance-dépôts couvre toutes les caisses d'épargne
au Québec, mêmes les petites caisses qu'on peut retrouver au
niveau des usines. Lorsqu'un épargnant dépose dans une caisse,
automatiquement est-il couvert par cette assurance-dépôts?
Mme Payette: Complètement.
M. Gagnon: Vous avez parlé d'une perte actuellement. Je
présume que c'est assez rare que vous ayez à déposer de
l'argent ou rembourser un épargnant. Dans le passé, est-ce
arrivé assez régulièrement ou plus souvent chez les petits
épargnants, les petites caisses d'épargne ou est-ce plutôt
dans de grosses institutions?
Mme Payette: Quand on dit qu'on a versé de l'argent, on
n'a pas remboursé à des épargnants qui n'ont nullement
été menacés. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a
évité que certaines caisses d'épargne et de crédit
soient en difficultés, et ce qu'on fait, c'est qu'on aide la
fédération concernée à fusionner, à perte
parfois, certaines caisses d'épargne et de crédit. Dans le cas
dont je vous parle, on parle de fusion de caisses en difficulté avec
d'autres caisses qui fonctionnent bien, et tout cela se fait en liaison
étroite avec les fédérations concernées.
On n'a pas eu à liquider de caisses et à rembourser des
épargnants. On évite cela et c'est très heureux. La
plupart des caisses d'épargne et de crédit étant
regroupées presque toutes par des fédérations
responsables, ce sont les fédérations elles-mêmes qui
concluent des ententes avec la régie pour arriver à fusionner les
caisses en difficulté. Cela, on aura à le faire encore, la fusion
de caisses de même nature pour permettre de protéger les
épargnants et de continuer à les garder comme
sociétaires.
M. Gagnon: Ce qui veut dire, à ce moment-là, que
les sommes que vous avez à débourser ne sont pas
nécessairement une perte mais sont des sommes qui peuvent revenir
éventuellement lorsque la caisse en question reprend. En fait, il n'y a
pas interruption des activités, le sociétaire ne réalise
pas que sa Caisse populaire est en difficultés. Ses épargnes sont
là, il est protégé, il continue à faire des
transactions, mais sa caisse d'épargne et de crédit, pour
être fusionnée à une autre, a besoin de certaines sommes
pour faire les opérations et ce sont ces sommes que nous versons aux
fédérations concernées.
Le Président (M. Boucher): Le programme 3 est-il
adopté?
M. Raynauld: Adopté.
Gestion interne et soutien
Le Président (M. Boucher): Programme 4,
élément 1.
M. Raynauld: Sur le programme 4, serait-il possible d'avoir un
organigramme du ministère et voir un peu comment le ministère est
organisé?
Mme Payette: II est bien organisé.
M. Raynauld: Je n'en doute pas. C'est pour m'en rendre compte,
pour pouvoir vous féliciter, Mme le ministre.
Mme Payette: Vous savez, je n'ai pas beaucoup de mérite
encore, cela vient doucement. Avant, cependant, de laisser la parole à
ceux qui vont pouvoir vous donner les détails de l'organisation
administrative, j'aimerais vous dire que nous avons la chance d'être un
petit ministère avec peu de fonctionnaires, ce qui permet,
effectivement, non seulement un bon fonctionnement mais des rapports humains
qui sont encore possibles à l'in- térieur, ce qui me paraît
extrêmement agréable et important.
L'organigramme comprend d'abord un ministre et aussi un sous-ministre. A
côté du ministre, il y a les organismes dont on a parlé il
y a quelques minutes: la Commission des valeurs mobilières, relevant
directement du ministre, avec son propre conseil d'administration; la
Régie de l'assurance-dépôts aussi, quoiqu'il y ait des
interrelations très étroites avec le ministère, et un
conseil consultatif de la protection du consommateur. Sous le ministre, il y a,
comme il se doit, un sous-ministre et une équipe de sous-ministres,
ainsi que trois directions générales. Il y a aussi un rapport
annuel qu'on nous a demandé de présenter, qui est ici
maintenant... Il est sorti, il n'était pas sorti au début de la
commission mais il est disponible. Il y a trois directions
générales.
M. Raynauld: S'il y avait une copie, peut-être qu'on
pourrait éviter de le lire.
Mme Payette: Cela a été déposé
à l'Assemblée nationale. Il y a trois directions
générales: une Direction générale de la protection
du public qui comprend l'Office de la protection du consommateur et le service
du courtage immobilier; la Direction générale des institutions
financières et coopératives qui comprend trois services: caisse
d'épargne et de crédit, fiducie et associations
coopératives; la Direction générale des entreprises de
l'administration et de la recherche qui comprend tous les services
impliqués et quelques autres services, l'inspection qui est un service
important au ministère et, évidemment, aussi, le service des
assurances. Je passe sous silence les services juridiques et les services de la
comptabilité qui sont dans tous les ministères. Il y a environ
750 employés.
M. Raynauld: 750.
Mme Payette: M. le Président, je m'excuse. Ce document a
été déposé à l'Assemblée nationale et
on cherche une copie pour les représentants de l'Union Nationale. Je ne
sais pas si on en a une. Je m'en excuse. On a tout cela sur nos bureaux,
n'est-ce pas, messieurs?
M. Raynauld: La raison pour laquelle je posais la question, c'est
parce qu'il y en avait une autre. Mme le ministre n'est pas sans se rappeler
que je vous ai posé quelques questions à l'Assemblée
nationale sur les institutions financières. Il semble y avoir un peu de
difficultés à cet égard. Est-ce qu'il y a quelqu'un dans
le ministère qui suit la législation financière?
Mme Payette: Je voudrais apporter une correction, M. le
député. Vous aurez une réponse écrite à
votre question, parce que votre question comportait cinq points qui
étaient un peu confus pour une réponse rapide à
l'Assemblée nationale.
M. Raynauld: Je verrai si la réponse est moins confuse que
la question.
Mme Payette: Nous ferons tout notre possible.
M. Raynauld: Je m'excuse si c'était confus, mais, comme
j'ai eu à la répéter trois fois, ce sont des choses qui
arrivent.
Mme Payette: C'est la troisième fois que cela va
s'éclaircir.
M. Raynauld: C'est cela. Si je fais référence
à cela, c'est parce que je voudrais savoir s'il y a, dans le
ministère tel qu'il est organisé à l'heure actuelle, des
gens qui suivent la législation sur les institutions financières.
C'était cela, au fond, mes questions. Il n'y a pas de direction
générale là-dessus. Est-ce que les responsabilités,
par exemple, entre votre ministère et le ministère des Finances
ou d'autres ministères peut-être encore, sont suffisamment claires
pour qu'on sache où se trouve la responsabilité de suivre, par
exemple, des lois qui devraient être adoptées ou des lois qui sont
adoptées par exemple, au gouvernement fédéral et qui
peuvent affecter les institutions provinciales? Qui s'occupe, je ne sais pas,
des filiales étrangères qui viennent fonctionner au Québec
et qui sont instituées en vertu de lois provinciales? Est-ce que vous
vous occupez seulement de l'incorporation? Ensuite, qui réfléchit
à ces problèmes? Est-ce qu'il y a quelqu'un là-dedans?
Parce que vous avez trois ministères.
Mme Payette: C'est exact que c'est un ministère à
trois chapeaux, M. le député.
M. Raynauld: Vous avez trois ministères et le
troisième n'a pas l'air d'avoir de direction générale.
Mme Payette: Je crois que vous vous trompez.
M. Raynauld: Oui?
Mme Payette: Quand on parle d'institutions financières, on
parle d'entreprises d'assurance, d'entreprises de fiducie; on parle de caisses
d'épargne et de crédit. On ne peut pas parler de banques, parce
qu'il n'y en a pas d'incorporées au Québec, pas encore.
M. Raynauld: II y en a presque une.
Mme Payette: Mais elle ne s'appelle pas comme cela. La Caisse de
dépôt.
M. Raynauld: Mais elle ne relève pas de vous. C'est
ça le problème.
Mme Payette: Toutes les institutions financières qui
relèvent de l'administration québécoise sont
supervisées en termes de contrôle et d'administration
législative par notre ministère. Quand il s'agit de compagnies
d'assurance, c'est assez clair; il y a un surintendant des assurances. Il y a
des lois à administrer et il y a un secteur spécifi- que. Quand
il s'agit de compagnies de fiducie, c'est assez clair aussi; il y a un secteur
précis. Quand il s'agit de caisses d'épargne et de crédit,
il y a un secteur précis aussi. Quand il s'agit de compagnies de
prêt, il y en a peu, c'est un secteur précis. Je ne parle pas des
compagnies de finance, mais des compagnies de prêt. Evidemment, il ne
s'agit pas, avec ces éléments, de pouvoir faire à ce
ministère une politique financière pour le gouvernement du
Québec. Mais il y a là tous les éléments
administrés par nous pour pouvoir, à la fois, surveiller la loi
et assurer un développement ordonné de toutes ces entreprises
financières qui sont sous notre responsabilité.
Mais ce ministère est un ministère complémentaire
qui se doit de travailler, que ce soit dans le domaine coopératif, avec
les Terres et Forêts, avec l'Agriculture, avec le ministère de
l'Industrie et du Commerce, et, si on touche le secteur bancaire,
évidemment, avec le ministère des Finances. On ne peut pas
considérer que ce ministère a une responsabilité
complète dans le secteur "des institutions financières",
même si nous en portons le nom.
M. Raynauld: Pour revenir à cette question, à
savoir qui examine la législation et qui propose des modifications
à la législation concernant les institutions financières,
est-ce que cela se fait à votre ministère ou au ministère
des Finances?
Mme Payette: Dans le secteur qui est sous notre
responsabilité, les entreprises que j'ai
énumérées.cela se fait à notre ministère,
sous la responsabilité d'un sous-ministre associé, M. Roch Rioux,
qui est spécialiste de cette législation. Quand cela touche
d'autres secteurs qui ne sont pas incorporés en vertu des lois du
Québec, cela ne se fait pas chez nous ni au ministère des
Finances, et là, il y a un problème d'interrelation et de
coordination important. Par contre, quant aux dossiers comme celui de
l'évolution de l'épargne au Québec ou de
l'évolution des investissements dans certaines entreprises sous notre
responsabilité, nous y contribuons avec des chercheurs, le service de
recherche et les équipes que nous avons. Nous sommes un
élément complémentaire à une politique
d'ensemble.
M. Raynauld: Le gouvernement fédéral a
proposé, dans un livre blanc, il n'y a pas tellement longtemps, que
toutes les institutions de dépôt, y compris donc les
sociétés de fiducie, les sociétés de prêts,
devraient avoir des réserves déposées à la Banque
du Canada, mais devraient faire partie d'une association de paiement. Est-ce
votre ministère qui suit ces développements?
Mme Payette: Pour ce qui touche les sociétés de
fiducie incorporées en vertu du Québec, mais surtout les caisses
d'épargne et de crédit qui sont touchées par la loi dont
vous parlez, il y a eu un certain nombre de déclarations
ministérielles et il y a une réunion bientôt. Le ministre
aura des déclarations à faire là-dessus et je ne peux pas
me prononcer. Il y a en effet une rencontre fédérale-
provinciale prévue, début juillet, avec le ministre
responsable du gouvernement fédéral.
M. Raynauld: La position du gouvernement est-elle établie
ou si vous allez vous présenter là...
Mme Payette: Je pense vous avoir répondu à
l'Assemblée nationale sur ce sujet, savoir qu'il y avait eu
effectivement une rencontre privée avec le ministre, que nous sommes
toujours en contact avec notre homologue fédéral et que nous
attendrons que cette rencontre ait lieu en juillet, avant d'annoncer quelque
position que ce soit.
M. Raynauld: II n'y a donc pas eu de poursuites aux
mémoires de toutes les provinces qui avaient été
déposés au mois de novembre ou décembre, le 5
décembre je crois, il n'y a pas eu de documents préparés,
d'études en cours... Je pose ces questions, parce que, s'il y avait des
choses comme celles-là, j'aimerais qu'elles soient
déposées pour qu'on en prenne connaissance. C'est seulement pour
cette raison que je pose des questions. Je ne veux pas vous ennuyer avec des
questions très techniques. Je voudrais savoir s'il y a des études
en cours, des documents en préparation pour qu'on puisse...
Mme Payette: M. le député, je voudrais seulement
clarifier quelque chose, parce que cela a été une des confusions
à l'Assemblée nationale et elle demeure encore entre nous. Quand
vous parlez du livre blanc qui a été déposé,
parlez-vous de l'amendement à la Loi des banques? Parce qu'à ce
moment-là, cela ne s'adresse pas à moi. Si vous parlez du projet
de loi C-16 c'était ma question, l'autre jour là,
vous vous adressez à moi. Sur ce projet de loi, nous avons effectivement
discuté avec mon homologue fédéral, nous avons eu une
rencontre avec lui, vous savez qu'il a apporté des amendements,
déjà, qui ont été déposés à ce
projet de loi C-16, et nous devons nous rencontrer, avec toutes les provinces,
début juillet, sur cette question. Il y a eu deux projets importants en
même temps, ou presque, au niveau du fédéral, les
amendements à la Loi des banques qui ont d'ailleurs été
reportés, si mes souvenirs sont bons, on a même remis à
quelques années l'étude de ces amendements, et dans le cas du
projet de loi C-16, nous en avons discuté de façon privée,
et nous verrons au moment de la rencontre fédérale-provinciale
quelle sera notre attitude.
M. Raynauld: Donc la réponse: Je ne me préoccupais
pas du projet C-16 du tout dans le temps, je me préoccupais du livre
blanc du gouvernement fédéral qui annonçait...
Mme Payette: Puis-je vous rappeler qu'à ce
moment-là je vous avais suggéré de poser la question au
ministre des Finances, parce que cela ne me regarde pas? Je voulais clarifier
cette confusion.
M. Raynauld: Je l'ai fait deux fois, et le ministre des Finances
reste ostensiblement assis.
Mme Payette: La réponse écrite que vous aurez vous
permettra de bien situer ces deux projets de loi l'un par rapport à
l'autre et de bien comprendre celui qui s'adresse à nous.
M. Raynauld: Si vous devez me fournir une réponse, je vais
attendre la réponse avant de poser d'autres questions.
Le Président (M. Boucher): Le programme 4 est-il
adopté?
M. Goulet: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Avant de
terminer, on m'a remis ici des documents qui répondent à une
question du député de Beauce-Sud au sujet de la publicité
destinée aux enfants.
M. Goulet: Est-ce le même, M. le Président? Est-ce
qu'il y en a seulement un?
Le Président (M. Boucher): On m'a remis ces documents pour
qu'ils soient distribués à chacun des membres de la
commission.
Mme Payette: Puis-je me réjouir du fait que le tuyau
n'était pas complètement bouché?
Le Président (M. Boucher): C'est cela. Si les membres de
la commission veulent se servir.
M. Raynauld: L'important, c'est de savoir où le tuyau va.
Ce n'est pas toujours parce qu'il est bouché, c'est que le tuyau ne va
jamais à la bonne place dans ces immenses bureaucraties
gouvernementales.
Mme Payette: M. le député, vous avez la chance
d'être dans l'Opposition. Si vous étiez au pouvoir, avec la
tuyauterie, je voudrais voir ce que cela donnerait!
M. Raynauld: J'en enlèverais autant que je pourrais.
Le Président (M. Boucher): Les crédits étant
adoptés...
M. Saint-Germain: M. le Président, avant de
terminer...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier, j'allais vous donner la parole pour le mot de la fin.
M. Saint-Germain: Oui, mais, avant le mot de la fin, vous allez
remettre, je suppose, Mme le ministre, les réponses que nous avons
demandées.
Mme Payette: M. le député, on a réussi
à en retracer une qui était dans la tuyauterie, je vous jure
qu'on n'abandonnera pas la recherche.
Remerciements et conclusions
M. Saint-Germain: M. le Président, je remercie
Mme le ministre de sa coopération. Je sais que nous avons eu des
débats durs, acerbes, mais j'espère bien, en fin de compte, que
tout ceci a été dit, a été fait dans
l'intérêt de la population du Québec, que nous voulons
servir chacun à sa façon.
Je remercie particulièrement Mme le ministre pour nous avoir
permis de continuer, pendant quelques heures, cette étude du dossier de
l'automobile. Il est excessivement regrettable que nous n'ayons pas pu
terminer; j'espère que nous pourrons le faire en d'autres occasions.
J'aurais un bon mot aussi pour les fonctionnaires du ministère
qui, je dois le dire, ont réellement coopéré; ils ont
été appréciés et ils ont été un
facteur important dans l'avancement de nos travaux.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bellechasse, au nom de l'Union Nationale.
M. Goulet: Je me joins au député de
Jacques-Cartier, pour cette fois-ci, afin de féliciter le ministre et
les fonctionnaires pour leur collaboration, leur coopération. Si,
à certains moments, nous n'avons pas posé de questions, ce n'est
pas parce que nous acceptions à 100% ce qui était fait, surtout
dans le domaine de l'assurance; je voudrais le répéter pour
être bien compris. C'est justement parce qu'un bon pourcentage du manuel
doit être réécrit que nous n'avons pas tenu à poser
de questions. Cela ne veut pas dire qu'on l'accepte en bloc.
Je remercie tous les fonctionnaires, tous ceux qui accompagnent
l'honorable ministre. Je félicite aussi le ministre pour ses
réponses.
Le Président (M. Boucher): Mme le ministre, pour le mot de
la fin.
Mme Payette: Je voudrais remercier ceux qui ont aimablement
collaboré à faire avancer ces travaux. J'ai trouvé
infiniment regrettable qu'à certains moments cela ait été
un peu difficile. Je pense avoir fait tout ce que j'ai pu pour informer et les
membres de cette commission et la population au meilleur de ma connaissance de
ce qui se passe dans ce ministère.
Le Président (M. Boucher): Madame, messieurs, les
crédits du ministère des Consommateurs, Coopératives et
Institutions financières, pour l'année financière se
terminant le 31 mars 1978, sont donc adoptés. Je prie le rapporteur
désigné, en l'occurrence le député de Sainte-Marie,
M. Bisaillon, de faire rapport en ce sens à l'Assemblée nationale
au nom de notre commission.
Personnellement, je remercie les membres de la commission pour leur
bonne obligeance à mon endroit. Merci beaucoup.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 9)