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Etude de projets de loi privés
(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
La commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières est réunie pour étudier les projets de loi
privés nos 201, 204, 212, 215, 217, 218, 219 et 232.
Les membres de la commission sont dans l'ordre: M. Beauséjour
(Iberville); M. Johnson (Anjou) remplace M. Bisaillon (Sainte-Marie); M. Gagnon
(Champlain), M. Gosselin (Sherbrooke), M. Goulet (Bellechasse), M. Laberge
(Jeanne-Mance), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys).
M. Blank: C'est moi qui le remplace. M. Blank (Saint-Louis)
remplace M. Lalonde.
Le Président (M. Boucher): M. Blank (Saint-Louis) remplace
M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys); M. Landry (Fabre), M. Larivière
(Pontiac-Témiscamingue), M. Lefebvre (Viau), M. Marois (Laporte), M.
Marquis (Matapédia), Mme Payette (Dorion), M. Raynauld (Outremont), M.
Roy (Beauce-Sud), M. Russell (Brome-Missisquoi), M. Saint-Germain
(Jacques-Cartier), M. Vaillancourt (Jonquière).
M. Bertrand: M. le Président, voulez-vous me faire
remplacer quelqu'un, s'il vous plaît?
Le Président (M. Boucher): M. Bertrand remplace M.
Marois.
M. Michaud: M. le Président, M. Michaud (Laprairie)
remplace M. Landry.
Le Président (M. Boucher): Remplace? M. Michaud: M.
Landry.
Le Président (M. Boucher): M. Landry. Est-ce qu'on a des
suggestions pour nommer un rapporteur?
M. Bertrand: On peut le demander à M. Michaud
(Laprairie).
Le Président (M. Boucher): M. Michaud.
Une Voix: M. Michaud a une très vaste expérience
dans le domaine.
Le Président (M. Boucher): Oui.
M. Michaud: M. le Président, je souhaiterais que ce soit
M. Gagnon, parce que je ne suis pas un membre permanent de cette
commission.
Le Président (M. Boucher): D'accord, M. Gagnon, le
député de Champlain, sera le rapporteur.
Est-ce que les membres de ia commission ont un autre ordre de
priorités à suggérer que l'ordre numérique?
M. Johnson: M. le Président, si vous me le permettez,
étant donné qu'en principe, le premier projet de loi est le
numéro 201 au nom de Ultra Development Corporation que je parraine, je
demanderais s'il serait possible également de faire suivre cela par le
projet de loi no 217, Fides, par le projet de loi no 218, Forward et par le
projet de loi no 219, Newtrend, puisque c'est un même procureur, Me
Christine Tourigny, qui représente l'ensemble de ces compagnies?
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il accord de la part des
membres? Adopté.
M. Blank: On peut faire suivre cela par le projet de loi no 212,
c'est le même genre de projet de loi.
M. Johnson: C'est cela, le projet de loi no 212 par la suite.
M. Blank: Après, on en a deux ou trois sur lesquels,
peut-être, il y aura discussion, je n'en suis même pas certain.
Le Président (M. Boucher): Après cela, on
reviendrait aux projets 204 et 215?
M. Johnson: D'accord? M. Blank: Et le projet 232.
Le Président (M. Boucher): Et le projet 232 en
dernier.
M. Johnson: Pour le projet de loi no 201, il s'agit de la Loi
concernant Ultra Development Corporation, représenté ici par Me
Christine Tourigny. Il s'agit, essentiellement, de la révocation de la
dissolution de ces corporations, ce qui, si je comprends bien, fait partie du
pain quotidien de cette commission quand elle se réunit. Je me
permettrais peut-être de demander à Me Tourigny si elle a quelques
mots à ajouter.
Mme Tourigny: D'abord, Je ne voudrais pas bouleverser l'ordre du
jour que vous venez de suggérer, mais comme plusieurs personnes avaient
demandé à être entendues sur ce projet de loi et qu'elles
voudraient discuter encore ensemble quelques moments, je me demande s'il ne
serait pas possible de le reporter à l'endroit où se trouve le
projet de loi no 217 pour que les quatre projets soient entendus à ce
moment de façon que les autres ne soient pas retardés d'ici ce
temps-là, soit les projets 204, 212 et 215.
M. Johnson: Je n'ai pas d'objection, si c'est pour simplifier les
choses.
M. Saint-Germain: Nous n'avons pas d'objection, M. le
Président, à intervertir l'ordre du jour.
Le Président (M. Boucher): On passerait au projet de loi
no 217 immédiatement? J'appelle donc le projet de loi no 217.
M. Johnson: Loi concernant Fides Development Corporation.
Le Président (M. Boucher): Loi concernant Fides
Development Corporation.
Mme Tourigny: Non, M. le Président, ce n'est pas le sens
de la remarque que j'ai faite, c'est plutôt d'attendre au tour du projet
de loi no 217 pour que les quatre se fassent entendre ensemble et, en,
attendant de faire entendre les trois autres, pour que les gens...
Le Président (M. Boucher): Le projet 204, oui.
Mme Payette: Ce que vous demandez, c'est qu'on passe les autres
personnes avant vous?
Mme Tourigny: Les trois autres avant, oui, madame, s'il vous
plaît.
M. Blank: Est-ce qu'il y a des objections à ce projet?
Mme Tourigny: Pardon?
M. Blank: Est-ce qu'il y a des oppositions à ce
projet?
Mme Tourigny: II y a d'autres personnes, oui, qui ont
manifesté l'intention de se faire entendre et c'est ce pourquoi toutes
les personnes concernées voudraient avoir l'occasion de discuter
ensemble pour ne pas retenir inutilement le temps de la commission si on peut
abréger tout cela.
M. Blank: D'accord.
Projet de loi privé no 204
Le Président (M. Boucher): Projet de loi 204, Loi
modifiant la Loi concernant les services de santé du Québec.
Mme le ministre, est-ce que...
M. le député de Vanier.
M. Bertrand: M. le Président, en tant que parrain de ce
projet de loi privé, je voudrais d'abord accueillir le président
des Services de santé du Québec, M. de la Chevrotière,
ainsi que les gens qui l'accompagnent, Me Verge, Me Bilodeau et M. Marquis. Je
veux simplement leur souligner qu'il m'a fait grand plaisir de parrainer ce
projet de loi, étant donné qu'il poursuit des objectifs fort
louables dont celui de faire participer davantage les membres de cette
mutuelle, en leur permettant entre autres de devenir
délégué dans chacune des régions et de participer
aux assemblées générales et ainsi de pouvoir
accéder, partout un processus électif qui, je pense, respecte
bien les notions de représentativité, au conseil
d'administration.
Aussi, M. le Président, ce projet de loi permet simplement de
faire certaines corrections à la loi précédente, entre
autres sur le siège social. Je me suis fait expliquer tantôt qu'on
pouvait être dans l'illégalité pendant sept ans, mais
continuer de fonctionner. Je pense que plusieurs des lois nous le permettent au
Québec. Si on les analysait de très près, on remarquerait
qu'il y en a plusieurs à côté desquelles on passe
très souvent, tout en continuant de vivre convenablement. Donc, ce
projet permet que le siège social soit maintenant bien clairement
indiqué comme étant dans la ville de Sainte-Foy et non pas dans
la ville de Québec comme c'était le cas il y a sept ans, avant
que la compagnie ne déménage son siège social.
Alors, M. le Président, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup
à redire sur ces modifications apportées. A ce stade-ci, y a-t-il
des questions?
M. Saint-Germain: Est-ce que les messieurs qui
représentent la société ont quelque chose à dire
à ce sujet?
M. Bilodeau: Je m'exprime au nom de la société. On
veut remercier M. Bertrand d'avoir voulu parrainer notre projet de loi. Le but
principal de ce projet de loi c'est, on le retrouve surtout à l'article
8a 1 qui instaure un nouveau système de représentation, parfois
de délégation. C'est le but principal de la démarche que
nous faisons ici ce matin puisque nos membres ont réalisé, au
cours des années, que la représentation globale
c'est-à-dire tous nos membres étant convoqués en
assemblée générale ne répondait plus
à la véritable démocratie pour une raison: c'est que nos
membres viennent de toutes les régions de la province et que pour venir
à nos assemblées qui ont 'lieu à Québec, cela leur
imposait des dépenses considérables. Nous voulons pouvoir
élire des délégués à qui nous rembourserons
les frais de séjour et de transport pour se rendre à nos
assemblées. Ce qui permettra à nos membres, dans toutes les
régions, de l'Abitibi, la Côte-Nord, la Gaspésie, de se
rendre ici à Québec pour assister à notre assemblée
générale.
M. Saint-Germain: Est-ce qu'il y a eu des personnes qui se sont
opposées?
M. Bilodeau: Personne. Je dois préciser que si nous sommes
ici, c'est que depuis trois ans nos membres nous demandent d'instaurer ce
système qui vous est soumis ce matin.
M. Saint-Germain: Vous êtes les seuls ici ce matin à
représenter ces gens.
M. Bilodeau: Oui.
M. Saint-Germain: Je n'ai rien d'autre à ajouter.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que ce projet de loi est
adopté?
M. Blank: II y a des amendements.
Le Président (M. Boucher): II y a des amendements, un
projet de modification. Est-ce que cela s'ajoute au projet de loi ici?
M. Bilodeau: Oui. Le projet de modification représente la
conclusion des négociations que nous avons eues avec les officiers
supérieurs du ministère qui nous ont suggéré soit
une nouvelle formulation ou des modifications au projet original. Notre demande
de ce matin est celle que vous retrouvez dans le projet de modification qui a
été préparé en toute dernière minute, mais
qui correspond au consensus que nous avons atteint avec les officiers
supérieurs du ministère.
M. Bertrand: Peut-être y a-t-il moyen, M. le
Président, qu'on puisse lire chacune des propositions d'amendement et
qu'on puisse adopter le projet de loi article par article. Alors, remplacer
l'article 1 du projet par le suivant: L'article 6 de la Loi concernant les
services de santé du Québec, Quebec Health Services, 1955-56,
chapitre 155, est remplacé par le suivant: Le siège social de la
société situé dans la ville de Sainte-Foy.
Le Président (M. Boucher): L'article 1 est-il
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Bertrand: Remplacer l'article 2 du projet de loi par le
suivant: "2. L'article 8 de ladite loi, modifié par l'article 2 du
chapitre 105 des Lois de 1964, est de nouveau modifié par le
retranchement des paragraphes 3 et 4".
Le Président (M. Boucher): L'article 2 est-il
adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Bertrand: 3. Insérer, après l'article 2 du
projet de loi, les articles suivants: "3. Ladite loi est modifiée par
l'addition, après l'article 8, du suivant: "8a 1. La
société peut adopter un règlement établissant que
des assemblées régionales de ses membres seront tenues avant
toute assemblée générale annuelle de la
société afin d'élire les délégués
ainsi que leurs substituts. Tant que tel règlement est en vigueur,
peuvent voter à l'exclusion de tous autres membres à
l'assemblée générale annuelle ou à toute
assemblée spéciale de la société tenue avant
l'assemblée générale annuelle suivante les
délégués élus lors de l'assemblée
régionale et, dans la mesure permise par le règlement, leurs
substituts. 2. Ce règlement n'entre en vigueur et n'est modifié
qu'avec le consentement des membres, délégués ou non,
présents ou représentés à une assemblée
générale spéciale de la société
convoquée à cette fin".
Le Président (M. Boucher): L'article 3 est-il
adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 4?
M. Bertrand: Je m'excuse, tout cela fait partie d'une même
proposition. Je devais ajouter quelque chose, M. le Président,
c'est-à-dire que la modification 3 inclut deux éléments, 3
et 4. L'élément 4 est le suivant: "4. L'article 9 de ladite loi
est modifié par le remplacement du paragraphe 2 par le suivant: "2. Les
membres du conseil d'administration sont élus à
l'assemblée générale annuelle pour un terme de trois ans
parmi les membres majeurs, délégués ou non. Ils sont
rééligibles. Ils sortent de charge par tiers à l'entier
près et par ordre d'ancienneté".
Le Président (M. Boucher): L'article 3 est-il
adopté?
M. Saint-Germain: Toutes ces modifications sont connues de vos
associés, de vos membres, je suppose?
M. Bilodeau: Sûrement. Elles ont même
été adoptées en principe lors d'une assemblée
spéciale générale que nous avons tenue le 26 ou 29
novembre 1976.
M. Bertrand: Le 30 novembre. M. Saint-Germain:
Adopté.
M. Bertrand: Les articles 3 et 4 sont respectivement
renumérotés 5 et 6.
Le Président (M. Boucher): Le projet de loi no 204 est
donc adopté, avec les amendements proposés. Je prie donc le
rapporteur de faire rapport à l'Assemblée nationale, sur le
projet de loi tel qu'amendé.
M. Bertrand: Je remercie les représentants des Services de
santé du Québec. Espérons qu'ils auront autant de
facilité à retourner à Sainte-Foy qu'ils en ont eu
à venir.
Mme Payette: Merci. M. Bilodeau: Merci.
Projet de loi privé no 212
Le Président (M. Boucher): J'appelle le projet de loi no
212, Loi concernant Centrap (Mitis) Inc. M. le député de
Matapédia.
M. Marquis: M. le Président, à titre de parrain du
projet de loi privé no 212 concernant Centrap (Mitis) inc., je veux
d'abord vous présenter et accueillir les gens qui sont ici pour
expliquer les raisons qui ont fait qu'il y a eu dissolution de la Charte de
Centrap (Mitis) inc. Dans l'ordre: M. André Hébert qui est le
président du conseil d'administration de Centrap, M. Robert Capistran
qui est le directeur général de Centrap, et, représentant
le ministère des Affaires sociales puisque cette institution
relève du ministère des Affaires sociales, Me Ghislaine
Thériault.
M. le Président, comme l'indique le projet de loi, il s'agit de
la révocation déjà dissolution de la Corporation Centrap
qui a été annulée le 18 août 1973. Pour les
questions que les membres de la commission auraient à poser au directeur
général, au président ou à Me Thériault, je
laisse la parole aux membres de la commission.
M. Blank: Est-ce que cette dissolution est arrivée par
hasard ou était-ce votre intention de laisser aller la corporation,
à un moment donné?
M. Capistran: Excusez si j'ai de la difficulté à
parler, j'ai mal à la gorge ce matin. La dissolution a été
faite parce qu'on n'avait pas fait de rapport dans les deux premières
années de Centrap. On ne savait pas qu'il fallait en faire. Par la
suite, en 1974, 1975 et 1976, on a fait des rapports mais on n'avait pas
été averti qu'en 1973 il y avait eu dissolution. De fait, cela a
paru dans la Gazette officielle, mais malheureusement je ne la lis pas souvent.
On a fait des rapports dans les années suivantes et le ministère
ne nous a pas avertis qu'il y avait eu dissolution. C'est seulement en
décembre 1976 qu'on en a été averti et Centrap, au
début, était un projet de l'ODEQ et, depuis 1974, est
financée en bonne portion par le ministère des Affaires sociales.
En fait, c'est assez embêtant de recevoir des subventions du
ministère des Affaires sociales quand on n'est pas incorporé
légalement.
M. Blank: Est-ce que le ministère des Affaires sociales a
objection à ce projet de loi ou est-ce qu'il l'approuve?
Adopté.
M. Saint-Germain: C'est dommage parce que vous êtes
lourdement subventionnés par les fonds publics, et je suppose qu'un tel
oubli vous coûte quelques centaines de dollars aujourd'hui.
M. Capistran: Oui. Il a fallu représenter un bill
privé, au lieu de simplement redemander une incorporation. C'est qu'il y
a eu des transactions immobilières depuis 1973. Autrement, on aurait pu,
tout simplement, redemander une incorporation sous le même nom, ce qu'on
n'a pas pu faire.
M. Saint-Germain: Mais, puisque vous êtes ici, est-ce que
vos protégés sont heureux de cultiver ces grands jardins?
M. Capistran: Vous connaissez, comme cela, nos jardins.
M. Saint-Germain: Oui. J'ai eu l'occasion de visiter votre centre
à un moment donné et j'ai été impressionné
par le travail qui s'est fait. Il y a une année, je pense que votre
récolte a été moins bonne, si je ne m'abuse, à
cause de la température.
M. Capistran: Oui et, cette année, nous avons de la
difficulté à semer parce qu'il y a beaucoup de pluie dans cette
région.
M. Saint-Germain: Je sais bien que vous ne vivez pas dans une
région où le climat est trop favorable au jardinage. Alors, c'est
dommage, mais c'est adopté, M. le Président. Ce n'est pas dommage
que ce soit adopté, c'est dommage que vous ayez été
obligé de vous déplacer pour une technicité semblable.
M. Capistran: Merci beaucoup. M. Saint-Germain:
Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 1, adopté.
Article 2, adopté? Et, article 3, adopté? Le projet de loi
privé no 212, Loi concernant Centrap (Mitis) Inc., est donc
adopté. Je prie le rapporteur d'en faire rapport à
l'Assemblée nationale au nom des membres de la commission.
Projet de loi privé no 215
Projet de loi 215, Loi constituant en corporation les Soeurs de
Sainte-Anne-de-Lachine. Est-ce qu'il y a un proposeur?
M. Gagnon: C'est M. Proulx qui devrait être le parrain; si
on veut me donner quelques instants, je peux aller le chercher.
M. Saint-Germain: II est de tradition que dans ces bills
privés c'est toujours le représentant de la corporation ou de
l'institution qui demande les modifications. Alors, on va écouter Me
Bourque.
Le Président (M. Boucher): Me Bourque, si vous
voulez...
M. Monette: Mon nom est Gustave Monette, procureur des Soeurs de
Sainte-Anne, qui est une communauté assez connue, qui a encore six
maisons d'enseignement dans la province.
Le projet de loi est simplement pour modifier deux dispositions de leur
statut constitutif pour des raisons internes. La première modification
est faite en vue de permettre à tous les membres de la
congrégation de devenir membre de la corporation. C'est que lorsque la
charte a été adoptée en 1954, les membres de la
corporation ne sont que les membres de la congrégation résidant
dans le Québec. Par la suite, dans les vingt ans qui ont suivi, presque
toutes les chartes des communautés religieuses indiquent que les membres
de la congrégation, où qu'ils soient, sont membres de la
corporation. En vue d'éviter toute difficulté à l'in-
térieur, dans l'administration, nous avons demandé de
changer cet article.
Secondement, en vertu de la charte principale, la supérieure
générale exerce des pouvoirs et il peut arriver qu'elle soit
absente. Effectivement, c'est arrivé et elle n'a pas, en vertu de la
charte, le pouvoir de déléguer ses pouvoirs. Nous demandons de
pouvoir déléguer ses pouvoirs à deux personnes membres de
son conseil, du conseil de la corporation qui est également le conseil
de la communauté.
En amendement, nous avons apporté deux modifications au projet de
loi no 215 initial. Une première modification en vue de corriger le
titre de la loi constitutive afin d'éviter tout malentendu. Le nom de la
communauté et de la corporation est bien Les Soeurs de Sainte-Anne, mais
l'ancienne loi indiquait Loi constituant en corporation les Soeurs de
Sainte-Anne de Lachine. Les mots "de Lachine" ne sont pas dans le nom
constitutif. Afin d'éviter tout malentendu, nous voulons modifier le nom
de la loi constitutive pour l'appeler la Loi constituant en corporation les
Soeurs de Sainte-Anne.
Enfin, votre conseiller juridique nous a suggéré de
modifier l'article 4. L'article 4 a pour objectif de ne pas invalider les actes
antérieurement passés pour lesquels la supérieure
générale aurait délégué quelqu'un, plus ou
moins légalement, parce qu'il n'y avait pas de dispositions qui lui
permettaient de déléguer ses pouvoirs. L'article que nous avions
suggéré disait que les actes antérieurs étaient
validés. C'était peut-être trop demander. Tout ce que nous
voulons, c'est dire qu'ils ne sont pas invalidés du fait que la
délégation de pouvoirs pouvait porter à
problème.
Ce sont là les buts de cette loi, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a des questions
de la part des membres de la commission?
M. Saint-Germain: Non, M. le Président, nous n'avons
aucune objection à faire partir le nom de Lachine, puisqu'il le faut,
mais c'est malheureux, parce que je crois que Lachine et les Soeurs de
Sainte-Anne, cela allait un peu ensemble.
Le mot "Lachine" nous remémorait la longue histoire et la
participation des Soeurs de Sainte-Anne au développement de cette
municipalité où la congrégation a pris naissance. Quant
à moi, c'est adopté.
Le Président (M. Boucher): Alors, insérer, avant
l'article 1 du projet, l'article suivant: "Le titre de la loi constituant la
corporation Les Soeurs de Sainte-Anne de Lachine est modifié par le
retranchement des mots "de Lachine". Adopté?'
Mme Payette: Avant que ce soit adoptés, je voudrais
souligner que je suis très heureuse d'avoir ce projet de loi entre les
mains aujourd'hui, puisque les Soeurs de Sainte-Anne ont été mes
professeurs.
M. Blank: Ah! C'est leur faute!
Mme Payette: Elles ont réussi cela!
M. Monette: A Saint-Henri, je crois, madame.
Mme Payette: En effet.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 1 du
projet, numéroté 2, adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 2 du
projet, numéroté 3, adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 3 du projet,
numéroté 4, remplacé par le suivant: "Les actes
signés avant la date d'entrée en vfgueur de la présente
loi pour et au nom de la cqjporation Les Soeurs de Sainte-Anne ne sont pas
invalidés du fait qu'ils l'ont été par un ou des membres
du conseil des consulteurs délégués par la
supérieure générale ou avec son autorisation".
Adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. L'article 4,
numéroté 5, adopté? Adopté.
Le projet de loi no 215 est donc adopté et je prie le rapporteur
de faire rapport à l'Assemblée nationale au nom des membres de la
commission.
Projets de loi privé nos 217, 218, 219 et
201
Projet de loi no 217, Loi concernant Fides Development Corporation.
Le proposeur, M. le député d'Anjou.
M. Johnson: Me Tourigny va nous adresser quelques mots.
Mme Tourigny (Christine): Mon nom est Christine Tourigny. J'agis
comme avocat correspondant de Mes Yanofsky, Kahn, Durand et Associés de
Montréal J'ai, d'ailleurs, avec moi ce matin Me Asher Kahn de cette
étude.
Le projet de loi no 201, de même que les projets de lois nos 217,
218 et 219, sont exactement semblables en ce qu'ils visent des corporations qui
sont en tout point identiques, les dispositions des lettres patentes sont
absolument identiques. Elles ont toutes été incorporées en
même temps et ont toutes vu leur charte annulée en même
temps et pour les mêmes raisons, c'est-à-dire défaut de
production de leur rapport annuel auprès du ministère des
Consommateurs et ce, depuis 1964. Si ce défaut s'est produit, c'est tout
simplement à cause d'une inadvertance, le secrétaire de la
corporation pensant que le procureur allait le faire et le procureur pensant
que le comptable allait le faire, ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on
réalise, en
1976, qu'on n'avait pas produit de rapport depuis 12 ans et que...
Mme Payette: Avant 1976, ces gens-là ne s'étaient
pas parlé pour vérifier?
Mme Tourigny: Pas beaucoup, j'imagine, Mme le ministre, puisque
personne n'a réalisé, à ce moment, que les lettres
patentes avaient été annulées, effectivement. Ce n'est
qu'en 1976, lorsqu'il a été question de transactions sur certains
terrains, qu'on a réalisé que les lettres patentes des quatre
corporations avaient été annulées pour défaut de
production des rapports annuels et qu'on n'était plus dans le
délai requis par la Loi des renseignements sur les compagnies, article
5, pour demander, par voie de requête au ministre, de faire revivre la
charte, d'où la nécessité de nous présenter davant
vous ce matin pour demander la révocation de la dissolution des lettres
patentes.
Mme Payette: Me Tourigny, je pense que vous êtes
consciente, comme représentante de cette compagnie, que ce nom
parfaitement anglais peut donner lieu à un certain nombre de
difficultés dans l'avenir. Serait-il possible, en ce qui vous concerne,
d'envisager une francisation immédiate de ce nom?
Mme Tourigny: Mme le ministre, j'ai d'ailleurs, à cet
effet, discuté avec certains officiers du gouvernement et du
ministère à un certain moment.
Mon confrère, Me Kahn, et nos clients seraient tout à fait
disposés à remplacer le mot "développement", dans la
version française, par le mot "aménagement" qui est celui, je
crois, qui est normalement suggéré par l'Office de la langue
française. Et ce pour les quatre compagnies évidemment.
M. Beauséjour: Est-ce qu'à ce moment-là cela
se lirait la Corporation d'aménagement Fides?
Mme Payette: Est-ce qu'il serait possible, Me Tourigny, dans un
deuxième temps, éventuellement, d'envisager une francisation de
mots comme "Newtrend" et "Forward", par exemple, pour ne pas
éventuellement vous retrouver avec une traduction qui pourrait ne pas
avoir le sens que vous souhaitez en français? "L'aménagement de
l'avant", cela pourrait faire drôle en français.
Mme Tourigny: Je vais laisser mon...
M. Kahn: Nous n'avons aucune objection au changement, à
une traduction française, par exemple, pour "Newtrend" ou autres, je
pense que c'est la même chose dans les deux langues. Pour les autres,
avec l'aide de la régie, on peut trouver une version
française.
Mme Payette: Une traduction toute simple donnerait, par exemple,
"aménagement de l'avant". Personnellement, il me semble qu'en
français on n'a pas très envie de s'appeler comme cela, libre
à vous de le faire si vous voulez, mais...
M. Kahn: Nous sommes prêts à adopter la version qui
sera acceptée par l'Office de la langue française.
Mme Payette: Vous êtes d'accord pour
réfléchir à cette possibilité?
M. Kahn: Oui. Sûrement.
M. Blank: Me Tourigny, je constate, dans la liste donnée,
qu'il y avait d'autres représentants qui doivent venir ici, comme M.
Kenneth Prehogan et M. Louis Landsman. Est-ce que les problèmes entre
les deux groupes de famille sont réglés?
Mme Tourigny: M. le député de Saint-Louis, je vais
laisser M. Prehogan répondre lui-même à cette question, si
vous permettez.
M. Blank: Ce n'est qu'une question de faits. Est-ce que c'est
réglé entre les deux groupes de la même famille?
M. Prehogan: Oui, nous avons réglé l'affaire et
nous retirons notre objection.
M. Blank: D'accord. Je n'ai aucune objection à l'adoption
des quatre bills avec les modifications pour le français.
M. Saint-Germain: On peut les accepter globalement.
M. Blank: Et le secrétaire peut faire les écritures
nécessaires.
M. Johnson: M. le Président, je suggérerais...
Mme Payette: Compte tenu de la francisation de "development" en
"aménagement".
M. Kahn: Oui.
M. Johnson: Je suggérerais, M. le Président, que
les quatre projets, donc 217, 201, 218 et 219 soient adoptés avec la
modification qui a été acceptée ici que le mot
"development" soit remplacé dans la section française par le mot
"aménagement".
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Saint-Germain: Adopté, oui.
Le Président (M. Boucher): Les projets de loi
privés, 217, 218, 219 et 201 sont donc adoptés et je prie le
rapporteur de faire rapport à l'Assemblée nationale, au nom des
membres de la commission.
Mme Tourigny: Je vous remercie, M. le Président, et je
voudrais remercier M. Johnson, le député d'Anjou, qui a
été le proposeur de ce projet de loi aussi.
Le Président (M. Boucher): Merci. Projet de loi 232. Loi
concernant Cam Mines Limited.
Projet de loi privé no 232
M. Johnson: M. le Président, si vous permettez,
j'inviterais Me Jean Dupéré, peut-être à s'adresser
à la commission pour nous expliquer de quoi il s'agit dans la Loi
concernant Cam Mines Limited.
M. Dupéré: M. le Président, il s'agit d'une
compagnie incorporée en 1938 en vertu de la Loi sur les compagnies
minières. En vertu de ladite loi, toute compagnie minière peut
émettre des actions à escompte, pour autant que le
règlement permettant ladite émission d'actions soit transmis dans
les trente jours suivant son adoption au ministère des Consommateurs,
Compagnies et Coopératives.
De temps à autre, depuis sa date d'incorporation, la compagnie a
émis plusieurs millions d'actions et toujours après avoir
adopté ledit règlement et l'avoir transmis au ministère.
Par inadvertance, en 1967, il y a eu une augmentation du capital-actions, et
pour une raison ou pour une autre, on n'a pas adopté le règlement
escompte et on ne l'a pas transmis non plus au ministère. Ce n'est qu'en
1971 que l'omission a été remarquée et, à ce
moment-là, les directeurs ont adopté un règlement pour
corriger et rectifier l'omission de 1976.
Nous croyons cependant que le fait d'avoir omis de transmettre ledit
règlement dans les 30 jours suivants, en 1967, lors de l'émission
des actions, constitue un vice dans l'émission desdites actions et cedit
vice ne saurait être corrigé par une rectification
subséquente des administrateurs. C'est une technicité qui fait
que l'émission est entachée d'un vice que nous voudrions corriger
par le biais d'une loi privée. Nous avons profité de cette
occasion, à la suggestion des conseillers juridiques du
ministère, de modifier le régime corporatif de la compagnie et de
l'assujettir à la loi des compagnies ordinaires pour éviter
à l'avenir tout problème de procédure.
Egalement, on a demandé de convertir le capital-actions en
actions sans valeur au pair par opposition à des actions avec une valeur
au pair pour éviter d'avoir à adopter toujours un
règlement escompte et peut-être, par inadvertance, courir le
risque d'omettre de le produire dans les 30 jours et revenir pour le corriger.
C'est l'essence du projet que nous soumettons. J'ai demandé à M.
Gelly de distribuer une copie des représentations que nous avons en
soutien.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: La Commission des valeurs mobilières
a-t-elle été consultée relativement à cette
demande?
M. Dupéré: La Commission des valeurs
mobilières est consultée lors d'une émission d'actions. La
Commission des valeurs mobilières regarde, par exemple, le prix de
l'émission, considère les circonstances et permet
l'émission. Ce n'est pas la responsabilité de la Commission des
valeurs mobi- lières de voir à ce que la compagnie produise ledit
règlement au ministère des compagnies.
Dans chaque cas naturellement où il y a eu une émission
d'actions on a consulté la Commission des valeurs mobilières, qui
a approuvé l'émission. La commission n'a pas à
vérifier ou à suivre le dossier afin de voir que nous
transmettions le règlement au ministère.
M. Blank: Est-ce que la commission est au courant de votre
demande pour rectifier la situation?
M. Dupéré: Oui. On a informé la commission
l'an dernier. Il y a eu une émission. On lui a fait savoir qu'on
était sur le point de corriger tout vice dans l'émission des
actions précédentes. Comme je viens de le dire, la commission,
pour autant qu'elle est concernée, les actions ont été
validement émises pour elle. C'est simplement au niveau de la loi des
compagnies minières qu'il y a vice, pas au niveau de la loi de la
Commission des valeurs mobilières.
M. Blank: Ces actions sont dans les mains de combien de personnes
actuellement?
M. Dupéré: Le nombre exact d'actionnaires, je ne le
sais pas. Environ 60 000.
M. Blank: Etes-vous à la Bourse ou "over the counter"?
M. Dupéré: A la Bourse. C'est inscrit à la
Bourse à Toronto.
M. Blank: En ce qui nous concerne, si le ministère veut
l'adopter...
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article 1 est
adopté. Article 2, adopté. Article 3, adopté. Article 4,
adopté. Article 5, adopté. Le projet de loi no 232 est donc
adopté et je prie le rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée nationale au nom des membres de la commission. Merci
beaucoup.
M. Dupéré: Merci, M. le Président. Je tiens
également à remercier M. Johnson.
M. Blank: Je constate que chaque fois qu'un député
ministériel parraine un projet de loi, il est très fier. Suivant
notre règlement c'est un devoir pour un député de
parrainer un projet de loi même s'il n'est pas d'accord avec le principe
du projet de loi. C'est la raison pour laquelle je trouve cette coutume, cette
année, nouvelle. Dans notre temps le parrain a toujours laissé la
parole à la personne qui venait parce qu'il ne voulait pas se mettre les
pieds dans les plats parfois.
Mme Payette: On ne peut pas reprocher aux gens qui sont ici, M.
le député, d'être polis et de dire merci.
M. Blank: Excusez-moi. Je n'ai pas dit cela.
M. Saint-Germain: Ce n'est pas dans ce but.
M. Blank: Non, je ne parle pas de cela, Mme le ministre, mais
j'ai constaté aujourd'hui qu'à chaque fois que le bill
était présenté, les principes et l'objet du bill
étaient annoncés par le parrain. C'est une nouvelle approche. La
raison pour laquelle je dis que cette nouvelle approche pourrait être
dangereuse c'est parce que parfois le député lui-même,
même s'il est le parrain, n'est pas d'accord.
Mme Payette: C'est M. Bellemare qui dit "other days, other
ways".
M. Saint-Germain: Non. Non...
M. Blank: Même à cela on n'a pas à changer
notre règlement, parce que le citoyen qui présente un bill ne
peut pas le présenter sans un parrain. Le député est
obligé, de n'importe quel côté, au moins de donner ce
privilège au citoyen, c'est-à-dire que quand on attache notre nom
à un bill, cela ne veut pas dire qu'on est d'accord. Si on persiste dans
ce système, cela veut dire que le député sera
gêné de présenter un bill pour quelqu'un s'il n'est pas
d'accord. C'est de ce point dont je parle. Je ne reproche pas
déjà...
Mme Payette: M. le Président, je pense qu'on peut rassurer
le député de Saint-Louis. Il ne faut pas voir là une
nouvelle habitude. C'est tout simplement un hasard qui a produit ce qu'on
connaît ce matin.
M. Saint-Germain: En mots plus simples, M. le Président,
cela veut tout simplement dire que pour...
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Anjou, s'il vous plaît.
M. Johnson: M. le Président, j'avais la parole.
Rapidement, puisque le député de Saint-Louis semble vouloir en
faire un plat, je veux tout simplement mentionner qu'effectivement j'ai
présenté l'objet des quatre bills présentés par Me
Tourigny. Dans le cas de Cam Mines Limited, j'ai simplement demandé
à Me Jean Dupéré de nous exposer ce dont il s'agissait. Je
ne voudrais pas qu'il voit là un changement profond à de longues
traditions parlementaires dans la commission des bills privés.
M. Blank: D'accord.
M. Saint-Germain: M. le Président, je calcule que cela
pourrait avoir une certaine importance en ce sens que parrainer un bill veut
simplement dire permettre au promoteur de ce bill le droit de se faire
entendre. Il pourrait nous arriver qu'on parraine des bills dont on n'accepte
pas nécessairement la philosophie. On pourrait être
gêné, dans ce contexte, de présenter un bill qu'on
n'accepte pas nous-mêmes, mais qu'on veut bien permettre au comité
de discuter. C'est simplement dans ce sens qu'on a fait des remarques. Merci,
M. le Président.
M. Bertrand: Si on l'accepte, il ne faut pas se gêner pour
en parler.
M. Blank: Quoi?
M. Bertrand: Si on l'accepte, il ne faut pas se gêner pour
le défendre et en parler.
M. Blank: Non, mais parfois, j'ai déjà
accepté de parrainer un bill; j'étais contre et j'ai voté
contre à la commission, mais le monsieur a le droit de se faire
entendre.
M. Bertrand: II ne devait pas vous aimer.
Le Président (M. Boucher): A l'unanimité de ses
membres, la commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 10 h 53)