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Etude du projet de loi no 67 Loi sur l'assurance
automobile
(Dix heures sept minutes)
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, madame et
messieurs!
La commission permanente des consommateurs, coopératives et
institutions financières poursuit l'examen du projet de loi no 67, Loi
sur l'assurance automobile.
Les membres de cette commission sont: M. Beauséjour (Iberville),
M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Gagnon (Champlain), M. Gosselin (Sherbrooke),
M. Goulet (Bellechasse) remplacé par M. Fontaine (Nicolet-Yamaska); M.
Laberge (Jeanne-Mance), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M. Landry (Fabre
remplacé par M. Paquette (Rosemont); M. Larivière
(Pontiac-Témiscamingue) remplacé par M. Giasson
(Montmagny-L'Islet); M. Lefebvre (Viau), M. Marois (Laporte), M. Marquis
(Matapédia), Mme Payette (Dorion), M. Raynauld (Outremont), M. Roy
(Beauce-Sud), M. Russell (Brome-Missisquoi) remplacé par M. Shaw
(Pointe-Claire); M. Saint-Germain (Jacques-Cartier), M. Vaillancourt
(Jonquière).
Nous en étions à l'article 1, paragraphe 3, et j'avais
devant moi une motion d'amendement proposée par le député
de Jacques-Cartier et, sur cette motion, la parole était au
député de Jonquière.
M. le député.
Définitions (suite)
Mme Payette: M. le Président, me permettrait-on, pour
l'information des membres de cette commission, une communication à ce
sujet ce matin? Après avoir pris des renseignements, on m'assure
qu'aucune réglementation n'est prévue en ce qui concerne ce
paragraphe et qu'il n'est pas question de restreindre, par
réglementation, la définition contenue dans le projet de loi.
M. Roy: Ce qui veut dire que, si j'ai bien compris, ce qu'on
retrouve à l'article 176 serait tout simplement rayé. C'est cela,
si j'ai bien compris?
Mme Payette: Non, ce n'est pas ce que j'ai dit. Dans la prochaine
réglementation, dans les règlements, il n'y a aucune allusion de
quelque sorte que ce soit à la définition que nous avons devant
nous.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je remercie le ministre de cette précision,
mais, dans quelle mesure cela nous rassure-t-il, si le ministre n'est pas
prêt à nous annoncer qu'elle retirera du projet de loi le pouvoir
de restreindre ou de modifier la définition d'automobile? Dans quelle
mesure cela nous rassure-t-il? Le ministre n'est pas éternel.
Un autre ministre pourra décider de restreindre, un autre
gouvernement pourrait le faire ou enfin le ministre peut changer d'idée.
Cela ne me rassure pas du tout.
Le Président (M. Bertrand): Le député
d'Outremont.
M. Raynauld: Si c'est exact, il me paraît
évident...
M. Roy: On n'entend absolument rien. Je m'excuse.
Le Président (M. Bertrand): C'est effectivement un climat
de travail assez mauvais.
Mme Payette: Pour le moins difficile, M. le Président.
M. Raynauld: II faudrait demander de changer d'étage.
Le Président (M. Bertrand): On va quand même tenter
de poursuivre et, si c'est intenable, on demandera s'il n'y a pas moyen de
faire arrêter les travaux à l'extérieur ou faire
arrêter les travaux à l'intérieur.
M. Roy: C'est un ralentissement de travail. Pas la grève,
mais un ralentissement de travail.
Mme Payette: Un débrayage spontané.
M. Raynauld: M. le Président, je voulais simplement noter
qu'à l'article 176, tel qu'amendé par le ministre, il est bien
dit que la régie peut faire des règlements aux fins du titre de
la présente loi pour et c'est cité préciser
ou restreindre la définition des mots "automobile" et "résident".
Si c'est exact, à ce moment-là, il faudrait enlever cela
ou...
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse, madame,
messieurs, mais nous allons suspendre nos travaux pendant quelques minutes.
Nous allons tenter de voir s'il n'y a pas moyen d'obtenir un certain silence
pour que les propos soient mieux entendus. La séance est suspendue pour
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 12)
Reprise de la séance à 10 h 37
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, madame et
messieurs!
M. le député d'Outremont, je crois que vous aviez la
parole.
M. Raynauld: M. le Président, je ne veux pas insister
outre mesure là-dessus, mais je trouve que là encore il s'agit
d'une procédure un peu extraordinaire. Le ministre, à la demande
d'informations et de règlements s'il y a lieu
répond qu'il n'y aura pas de règlements. Pourtant, il ne veut pas
modifier l'article qui dit que la régie peut adopter des
règlements. Alors, on est toujours devant rien. Il est bien
indiqué qu'il peut y avoir des règlements. Il nous semblait hier,
et ce matin de nouveau, que, si des règlements pouvaient être
adoptés pour modifier considérablement la portée de la
définition que nous sommes en train d'examiner, il était opportun
d'en prendre connaissance.
Le ministre me dit qu'il n'y en a pas de prévu. Que voulez-vous
qu'on fasse? Il n'y en a pas de prévu, mais on n'enlève pas
l'article, on le laisse là. Il me semble que si le ministre est
sérieux quand il dit une chose comme celle-là, il pourrait
conserver des règlements généraux mais sûrement pas
faire un amendement exprès, parce qu'un des amendements qui vient
d'être déposé n'était même pas là avant
dans le texte de la loi.
On apporte un amendement qui nous dit précisément ceci:
"préciser et restreindre la définition des mots "automobile" et
"résident". On est dans l'arbitraire le plus complet. A ce
compte-là, ce n'est pas la peine d'étudier le projet de loi. Il
se peut bien que la régie ne se prévale pas des pouvoirs qu'elle
a, ça se peut. Mais ça se peut aussi qu'elle s'en prévale.
Si on est pour avoir cette réponse, qu'on n'envisage pas à
l'heure actuelle de faire quoi que ce soit, à ce moment-là, on
est aussi bien de passer à travers tout le projet de loi aujourd'hui.
Quoiqu'il se passe, ça n'a aucune espèce d'importance.
On étudie la notion de véhicule automobile.
On donne au gouvernement le pouvoir de faire un règlement qui
pourrait vraiment changer la portée de l'article et on nous dit: Comme
on n'envisage pas de faire aujourd'hui des règlements, alors continuez.
A ce moment-là, cela va s'appliquer à tous les articles de la
loi. A chaque fois qu'on va se demander s'il pourrait y avoir un
règlement qui modifie la portée d'un article, si on nous
répond: A ce stade-ci et le ministre ne s'engage pas beaucoup
on n'envisage pas de règlement. A ce compte-là, si dans un
mois, il envisage des règlements, à ce moment-là,
qu'est-ce qu'on pourra dire? Rien du tout. La loi sera passée. C'est
visible que le ministre, ce qu'elle veut obtenir, à l'heure actuelle,
c'est de passer la loi et après cela, elle fera ce qu'elle voudra.
C'est ce qui me paraît de plus grande évidence et je trouve
que ce n'est vraiment pas acceptable sur le plan des procédures. Mais
par ailleurs, c'est évident que si on était capable de donner des
chèques en blanc au gouvernement, probablement que nos demandes seraient
sans objet. Mais ce que le ministre nous demande, c'est un chèque en
blanc. Je pense que ce n'est pas conforme aux traditions parlementaires, ce
n'est pas conforme non plus à une certaine notion qu'on peut avoir d'un
travail qu'on voudrait faire de façon aussi sérieuse que
possible.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je pense que l'Opposition, en
général, se scandalise de bien peu en ce qui regarde cet article
concernant la réglementation. J'ai eu l'occasion de dire hier que
l'article 2 de la Loi de l'indemnisation donnait, pour la définition du
mot "automobile", la même définition que le projet de loi 67; mais
j'avais omis de dire, à ce moment-là, que l'article 2a de cette
même Loi de l'indemnisation disait ceci: "Nonobstant le paragraphe 2, le
mot "automobile" désigne tout moyen de transport défini comme tel
par le lieutenant-gouverneur en conseil, en vertu du sous-paragraphe...".
Donc, la Loi de l'indemnisation des victimes d'accidents d'automobile,
au même article où on définit le mot "automobile", donne
également au lieutenant-gouverneur en conseil le moyen de définir
et de redéfinir, de restreindre ou d'élargir, la portée du
mot "automobile".
Le député de Jacques-Cartier a fait grand état du
Code de la route et nous a même fait un amendement en ce qui concerne la
définition du mot "automobile". Si le député de
Jacques-Cartier avait poussé plus loin son étude, il se serait
rendu compte que dans ce même Code de la route, à l'article 82f,
on dit ceci: "Nonobstant l'article premier, édicter que les mots
"véhicule automobile" ou "automobile" comprennent tout autre moyen...".
"Le lieutenant-gouverneur en conseil peut, par règlement: f)
édicter que les mots "véhicule automobile" ou "automobile"
comprennent tout autre moyen de transport et déterminer les articles de
la présente loi qui s'y appliquent".
Non seulement le projet de loi 67, mais la Loi de l'indemnisation des
victimes d'accidents d'automobile et le Code de la route donnent au
lieutenant-gouverneur en conseil, sur le même sujet, c'est-à-dire
sur la définition du mot "automobile", le pouvoir de
réglementation dont parle tant et à grands cris l'Opposition.
Ce n'est pas une première, au contraire, on ne fait que
perpétuer une coutume. Cette coutume est logique d'ailleurs, puisqu'il
peut arriver, au fil des mois, que ceux qui auront à prendre des
décisions fassent en sorte que des sortes de véhicules soient
inclus dans la définition du mot "automobile" au sens de la loi. Or, on
n'a pas besoin d'amender la loi chaque fois pour dire que tel véhicule
motorisé pourrait être compris dans la définition du mot
"automobile". C'est le but de ce pouvoir de réglementation.
Mme le ministre a déjà eu l'occasion de dire qu'il
n'était aucunement dans l'intention du gouvernement de restreindre la
définition du mot "automobile". Par contre, il est possible qu'on
ait
à élargir éventuellement, suite à des
décisions qui auront été prises, la définition du
mot "automobile".
Je pense que l'Opposition était au courant de ces articles du
Code de la route et de la Loi de l'indemnisation. Si elle n'était pas au
courant, elle devrait l'être. En tout cas, je l'informe actuellement de
ces deux articles de ces deux lois pour démontrer que son attitude sur
ce pouvoir de réglementation qui la scandalise tant me démontre
qu'elle a l'intention manifeste et avouée de ne pas aller plus loin dans
l'étude du projet de loi no 67.
Ou bien les deux lois dont je viens de parler étaient
correctes... Ce n'est pas le gouvernement du Parti québécois qui
a édicté ces articles que je sache. Je ne voudrais pas dire que
c'était un gouvernement en particulier, mais c'est certainement soit
l'Union Nationale ou le Parti libéral. On ne fait que continuer cette
règle d'ailleurs logique.
Or, ce pouvoir de réglementation accordé au gouvernement
est normal, il est conforme à la réalité, il est dans
l'habitude du législateur d'agir ainsi et ce n'est pas un
précédent de la part de ce gouvernement quant au mot
"automobile".
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, oui on était au
courant, naturellement, de l'existence de la loi, des règlements. Notre
demande ainsi que l'amendement du député de Jacques-Cartier ne
vont pas à l'encontre de l'existence de pouvoir de
réglementation. Notre demande ne met pas en cause la dynamique des
pouvoirs de notre démocratie, comme se posait la question d'ailleurs le
député de Rosemont, hier. Au contraire, elle s'inscrit dans cette
dynamique.
Elle reconnaît le pouvoir de réglementation, mais, à
cause de l'énormité de ce pouvoir délégué,
de la législation déléguée dans notre
administration moderne, la demande vise à civiliser, à harnacher
ce pouvoir qui est devenu tentaculaire. Je me souviens du grand nombre de fois
que le Parti québécois, alors dans l'Opposition, a pris
l'engagement, si jamais il venait au pouvoir, et même depuis qu'il est au
pouvoir, de soumettre aux députés les projets de règlement
au moment de l'étude d'un projet de loi. C'est seulement dans ce sens
que notre amendement on verse un petit peu, vous nous avez permis de le
faire et, à la suite de la déclaration du ministre ce matin, on
continue de le faire, on verse un peu en dehors du débat sur
l'amendement que notre demande est faite. Est-ce que le Parti
québécois, est-ce que le gouvernement veut tenir son engagement,
veut respecter son engagement d'avoir une administration tout à fait
transparente et limpide? C'est la seule question qu'on se pose.
Maintenant, si le ministre nous dit: Nous n'avons pas l'intention de
faire un règlement qui va changer la définition d"'automobile",
à ce moment, je me dis que nous sommes un peu pré- somptueux
comme députés, même les députés
ministériels, parce que les députés ministériels ne
sont pas le gouvernement. La seule personne qui représente le
gouvernement ici, c'est le ministre. Les députés
ministériels ne peuvent pas, même au caucus, changer ou
empêcher le gouvernement d'adopter un règlement en vertu de
l'article 176 qui va restreindre ou élargir la notion d'automobile. Ce
pouvoir qu'on va donner à Mme le ministre et à ses
collègues du Conseil des ministres, c'est nous, députés
ministériels et de l'Opposition, qui allons le leur donner, de par notre
décision ici. Il faut faire une distinction entre notre rôle de
députés, que ce soit du côté ministériel ou
de l'Opposition, et celui du gouvernement.
C'est très présomptueux pour nous autres d'accepter cette
déclaration. Je prends cette déclaration comme un engagement de
la part du gouvernement de ne pas restreindre, ni élargir, enfin de ne
pas changer la notion d'automobile telle que définie. C'est la seule
façon; sans cela, ce serait encore rire du monde. Ce serait simplement
rire de la commission parlementaire...
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président...
M. Lalonde: C'est moi qui ai la parole. Vous permettrez au
député de Jonquière de poser une question
après.
M. Vaillancourt (Jonquière): Est-ce que vous pourriez
rapporter directement les paroles de Mme le ministre qui a dit qu'elle n'avait
pas l'intention de restreindre? Elle n'a jamais dit qu'elle n'avait pas
l'intention d'élargir. Je pense que ce serait important.
M. Lalonde: J'ai compris qu'il n'était pas l'intention du
gouvernement ou son intention à elle, qui représente le
gouvernement, d'adopter un règlement changeant la notion d'automobile.
Le ministre peut m'interrompre, si je fais erreur.
Je ne suis pas interrompu, donc je présume que j'ai bien
interprété sa déclaration. Alors, je prends cela comme un
engagement de ce gouvernement de ne pas adopter de règlement à la
faveur de l'article 176 pour modifier la notion d'automobile; autrement, ce
serait rire de la commission parlementaire et ce serait facile de dire:
Ecoutez, on n'a pas l'intention, aujourd'hui, en ce 1er décembre 1977,
d'adopter; mais demain on peut changer d'intention. A chaque fois qu'on
arriverait à un règlement, à un article qui demande un
règlement, on dirait: Aujourd'hui, je n'ai pas l'intention d'adopter un
règlement, mais je peux changer d'idée demain. Il faut quand
même être sérieux; est-ce que l'engagement du Parti
québécois, de ce gouvernement, d'offrir à la population
une administration limpide et transparente est vrai ou non, c'est à cela
que ça revient? Je ne vais pas plus loin là-dessus.
Mme Payette: M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Nicolet-Yamaska d'abord, Mme le ministre ensuite.
M. Fontaine: Merci, M. le Président. Hier, lorsque nous
nous sommes quittés, l'honorable ministre était en train de nous
citer un texte de l'honorable juge Philippe Pigeon concernant son volume sur la
rédaction et l'interprétation des lois.
J'aimerais, à mon tour, attirer son attention sur un des
paragraphes de ce volume qui est situé à la page 26 et qui dit:
"Si l'on a en vue, non pas un règlement, mais une discrétion
administrative, ce n'est pas quand on vient à rédiger le
règlement qu'il faut le dire, c'est quand on propose le projet de loi.
En effet, ce n'est pas à la faveur d'un texte qui permet de faire un
règlement que l'on peut établir une discrétion
administrative. Encore une fois, en vertu d'un pouvoir de
réglementation, ce qu'on peut faire, ce sont deux choses: établir
des normes et prendre des mesures pour en assurer l'observance." Je pense qu'on
voit bien, à la lecture de ce texte, que le rôle de la loi est
d'inclure toutes les définitions et le rôle du
lieutenant-gouverneur en conseil ou du gouvernement, lorsqu'il veut faire des
réglementations, suite à cette loi, c'est d'établir des
normes qui pourront servir à faire respecter cette loi.
Hier soir, j'ai revécu mes années d'université
et sans doute que mon collègue de Jonquière pourra en
faire autantparce que j'ai suivi, à l'Université Laval, des
cours qui étaient donnés par Me Jean-Charles Bonenfant, de
regrettée mémoire, et au sujet duquel on a adopté une
motion non annoncée à l'Assemblée nationale pour
l'excellent travail qu'il a accompli durant sa vie.
Si on se réfère aux notes de cours qu'il nous avait
données sur la rédaction et l'interprétation des lois...
Ce sont mes propres remarques, je ne dis pas que c'est M. Bonenfant qui l'a
dit, mais je pense avoir...
Mme Payette: Combien avez-vous eu?
M. Fontaine: Je ne me le rappelle pas, mais j'ai sûrement
réussi puisque...
Mme Payette: ... mémoire sélective.
M. Fontaine: Alors, il disait, concernant la rédaction des
lois, que la première qualité des articles était
d'être brefs et qu'en général un article ne devait contenir
qu'une idée. Un article peut se diviser en paragraphes
numérotés. Si, dans un article, on est obligé de se
référer à un texte assez long, il faut le mettre en
annexe. L'annexe fait partie de la loi pour autant qu'on s'y
réfère.
Je pense que c'est le cas actuellement de l'amendement proposé.
C'est un texte assez long. On pourrait sans doute le mettre en annexe et s'y
référer. A ce moment, le texte ferait partie de la loi; cela
permettrait une consultation facile.
Ensuite il disait, concernant l'ordre des articles: "Enoncer d'abord les
idées les plus générales, suivre un ordre logique. Il y a
intérêt à suivre une certaine uniformité. Pour
autant que la rédaction précédente est bonne, ne pas
chercher à être original. On a intérêt à
emprunter les textes qui existent déjà." Je pense que cela
s'applique ici encore.
M. Raynauld: Bonne idée!
Mme Payette: ... de la misère à le faire, mais
c'est ce qu'on a fait.
M. Fontaine: J'arrive à ce qui touche le pouvoir de
réglementation du lieutenant-gouverneur en conseil. Il nous dit: "La loi
est toujours plus difficile à modifier que le règlement". Cela
rejoint ce que disait le député de Jonquière tout à
l'heure. Il y a des définitions qui existent déjà
actuellement et on a soumis un amendement pour les inclure dans la loi. Je
pense que le pouvoir de réglementation qui pourrait être
laissé au lieutenant-gouverneur en conseil et au gouvernement serait
d'ajouter des définitions à cette définition. Ce serait
d'ajouter d'autres définitions et non pas pour faire les
définitions. Je pense que c'est dans ce sens que le gouvernement devrait
agir.
Il nous disait encore: "En face de la vie moderne, il est impossible de
prévoir tous les détails concrets". C'est pour cela qu'on dit: On
a déjà des définitions. Qu'on les inclue dans la loi et
s'il y en a d'autres qui surviennent par la suite le lieutenant-gouverneur en
conseil pourra les établir. Il termine en disant: "Cependant des
dispositions réglementaires considérables donnent à
l'exécutif des pouvoirs discrétionnaires trop grands".
Je pense qu'on est en face de ce que disait M. Jean-Charles Bonenfant
dans son cours: L'article 176 donne au lieutenant-gouverneur en conseil des
pouvoirs de réglementation beaucoup trop grands parce qu'il existe
déjà des définitions. Il faut inclure les
définitions dans la loi par l'amendement proposé ou par une
référence en annexe.
Je demande au gouvernement de retirer son article 176, de déposer
les définitions et d'inclure dans la loi les définitions qui sont
déjà connues dans le Code de la route.
Si le gouvernement n'a pas l'intention de faire cela, je pense qu'il ne
pourra pas obtenir la collaboration de l'Opposition.
M. Saint-Germain: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): Le député
d'Outremont m'a fait signe qu'il voulait prendre la parole.
Mme Payette: M. le Président, vous m'aviez donné la
parole avant.
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse, madame. C'est
vrai. Effectivement, vous aviez demandé la parole.
Mme Payette: L'engagement auquel faisait allusion le
député de Marguerite-Bourgeoys est
un engagement solennel pour le moment. C'est évident, je
pense.
Dans la réglementation que nous sommes en train de
préparer, il n'y a pas de règle concernant cette
définition de l'automobile. Il se pourrait, cependant, comme le
soulignait le député de Jonquière, au fur et à
mesure que les mois vont passer, que nous soyons obligés... Admettons,
par exemple, que quelqu'un soutienne qu'une chaise roulante motorisée
est une automobile. Vous comprendrez que nous serons là devant une
difficulté qui nous obligera peut-être à
réglementer. On pourrait également, éventuellement,
soutenir qu'une tondeuse à gazon motorisée est une automobile. Je
pense que c'est au fur et à mesure des besoins que nous serons en mesure
d'aviser, à savoir s'il faut réglementer. Ce n'est pas notre
intention de le faire au moment où nous présenterons la
réglementation de ce projet de loi.
M. Lalonde: M. le Président, j'aurais une question
à la suite de ces propos. Est-ce que le ministre est au courant si des
règlements existent actuellement en vertu de la Loi sur l'indemnisation
qui restreignent, qui changent la définition de l'automobile?
Mme Payette: M. le Président, nous pouvons vérifier
auprès du ministère des Transports. Je n'ai pas cette information
pour le moment.
Le Président (M. Bertrand): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, je voudrais ajouter juste un
mot, un peu en réponse au député de Jonquière, aux
propos du député de Jonquière tout à l'heure. La
réglementation, si je comprends bien, c'est de l'interprétation.
S'il s'agit d'élargir une notion ou de la restreindre et que cela change
la portée de la loi, je ne suis pas un juriste, mais je prétends
que le gouvernement n'a pas le droit de faire cela. Il n'a pas le droit de
changer la portée de la loi. Il a droit de l'interpréter, mais,
s'il doit changer la portée de la loi... Supposons que, demain matin, il
s'invente une nouvelle automobile, je ne sais pas, qui vole au-dessus des
routes, je pense qu'il serait normal que le gouvernement revienne devant le
Parlement et qu'il dise: Est-ce que cela va être couvert par telle ou
telle loi?
A ce moment-là, si on change la portée d'une loi, je pense
que le pouvoir du législateur, c'est d'établir la portée
d'une loi et ensuite, il me semble aussi qu'en conséquence, la
réglementation... J'écoutais tout à l'heure ce qu'on
disait à propos des cours de M. Bonenfant, il me semble que cela a
beaucoup de sens. Une interprétation ne doit pas changer la
portée d'une loi, ne doit pas l'élargir ou la restreindre. C'est
le privilège du législateur de faire cela. Alors, ce sont des
modalités, ce sont des façons de faire. On a parlé de
normes, par exemple, pour l'application et cela me paraît tout à
fait légitime.
Je pense qu'on a déjà dit plusieurs fois qu'on ne veut pas
mettre en doute le pouvoir réglementaire du gouvernement dans cette
discussion, mais, si on nous donne des exemples où il s'agit d'un
article qui porte sur la définition de ce qui est couvert et qu'on nous
donne ensuite la possibilité qu'il y ait un règlement qui dise:
Ce qui est couvert et ce que vous comprenez à l'heure actuelle peut
être changé par un règlement, à ce moment-là,
je pense que c'est un pouvoir excessif qui est donné au gouvernement.
C'est pour cela qu'on insiste autant pour qu'il y ait des définitions
aussi précises que possible. Il y a une motion qui est devant nous
à l'heure actuelle qui cherche justement à préciser ces
mots qui déterminent finalement la portée de la loi.
Quant à la réglementation en tant que telle, je ne peux
m'empêcher de me référer à des débats
antérieurs qui ont eu lieu à l'été 1974, alors que
les députés de l'Opposition, avec beaucoup d'imagination et de
couleur, ont insisté pendant des jours pour obtenir une
réglementation à l'occasion de l'étude du projet de loi
lui-même. Ici, je lisais, il y a quelques jours, les propos du
député de Sauvé qui disait, par exemple, que la
réglementation et la loi faisaient j'ai bien aimé le
pléonasme un tout synthétique, qu'on ne pouvait pas
distinguer la réglementation de la loi.
Il pensait qu'il était impossible à des
législateurs d'étudier correctement une loi sans avoir tous les
instruments nécessaires pour l'interpréter, donc avoir les
règlements. Sans entrer dans tous les débats qui ont eu lieu
à ce moment-là, il me semblait que cette préoccupation
était légitime. C'est pourquoi nous voulons, ici aussi, essayer
d'obtenir le plus d'éclaircissement possible avant d'adopter les
articles proposés.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: M. le Président, je ne sais pas pour
quelle raison on veut constamment diminuer l'importance du pouvoir
législatif. Ce qu'il y a de plus surprenant, c'est que cette diminution
du pouvoir législatif ne peut pas se faire sans l'autorisation des
députés. Or, ce sont les mêmes députés,
surtout lorsqu'ils font partie du groupe qui forme le gouvernement, qui se
plaignent constamment je le sais parce que j'ai été
back-bencher moi aussi du peu d'importance qu'on leur accorde, du peu de
prestige qu'ils ont et de leur incapacité de modifier les lois que le
gouvernement dépose à l'Assemblée nationale pour
étude.
Il est entendu que si on veut, comme le député l'a fait il
y a quelques instants, essayer de trouver dans nos lois les
antécédents qui donnent beaucoup de latitude à
l'exécutif relativement à la réglementation, il en
trouvera de très nombreux. Cela, sous tous les gouvernements, surtout
ceux des dernières années.
Mais c'est justement cette augmentation de l'importance de la
réglementation qui a fait que des hommes comme M. Bonenfant, des
organis-
mes comme la Chambre de commerce, et tous ceux qui connaissent à
fond notre système de gouvernement ont fait des représentations
très sérieuses relativement à l'importance toujours
grandissante de l'exécutif relativement au législatif. Cette loi
est typique de cette importance exagérée de l'exécutif,
dois-je dire. D'autant plus qu'ici on remet non pas à l'exécutif,
mais aussi à la régie, des pouvoirs extravagants, à mon
avis.
Le ministre nous a déclaré qu'on n'avait pas de
réglementation ou on ne se proposait pas de faire une
réglementation relativement à l'article que nous étudions;
mais s'il est sérieux, on devrait enlever dans la loi, à
l'article 176, le paragraphe qui donne au gouvenement la responsabilité
ou du moins la légalité de faire cette réglementation. On
n'en a pas besoin ou on en a besoin, c'est l'un ou l'autre. Si on n'en a pas
besoin, on peut l'enlever, et si, par la force des choses, il fallait mieux
définir ce qu'est une automobile, il reste toujours qu'on peut
présenter une loi sur le sujet, c'est habituellement ce genre de loi qui
ne porte pas à controverse lorsqu'il devient évident qu'une
définition doit être changée, mais qui garde au
législatif son autorité sur les textes de loi.
La promesse du ministre vaut ce qu'elle vaut et je dis que cela vaut
bien peu, non pas parce que c'est le ministre actuel qui le fait. Un autre
ministre n'aurait pas plus de crédibilité, parce que la
crédibilité, dans ce cas-là, est attachée, non pas
à la personne, mais au poste.
J'ai été élu ici en 1966 et nous sommes seulement
sept qui, de 1966 à aujourd'hui, ont siégé
continuellement, nous avons été constamment réélus.
Des ministres, j'en ai vu passer, croyez-moi, et il n'y a rien qui indique que
la situation va changer dans les années futures non plus.
Mme Payette: Est-ce que c'est intéressant, M. Lalonde?
M. Saint-Germain: Et on n'a jamais... Devant un tribunal...
Mme Payette: Enfin, la vérité.
M. Saint-Germain: ... et même devant la commission des
affaires sociales, un avocat qui plaide sa cause ne dit jamais: M. le juge,
à telle date, à telle commission, il y a un ministre, pendant
l'étude de la loi, qui a promis cela, qui a fait une promesse
solennelle. Cela porterait le tribunal à sourire, et cela ferait rire
tout le monde.
Qu'on soit donc transparents, clairs, précis...
M. Raynauld: Le ridicule ne tue pas ici.
M. Saint-Germain: Et si le député a dit que nous
voulons retarder les travaux, c'est complètement faux. Qu'on retire cet
article qui permet à l'exécutif de faire des règlements
là-dessus, et la discussion se termine sur-le-champ. Cela ne durera pas
une minute de plus, quant à nous.
Ce qui nous fait critiquer cette façon d'agir, c'est
l'intérêt de la population ou simplement la satisfaction pour nous
de faire notre devoir, la satisfaction du devoir accompli; ce n'est pas plus
compliqué que cela, M. le Président.
M. Lalonde: Je voudrais dire simplement quelques mots, M. le
Président. A la suite des propos du député de
Rosemont...
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse, le
député de Rosemont avait demandé la parole.
M. Paquette: Vous pourrez y ajouter les nouveaux propos que je
vais tenir.
Je ne comprends vraiment pas l'attitude de l'Opposition. Vous avez
demandé le dépôt, par le ministre, d'un règlement ou
d'un projet de règlement au sujet de l'article en question. Supposons
que le ministre l'ait déposé, il n'y a rien qui empêcherait
le gouvernement, dans deux ou trois mois, un autre ministre ou un autre
gouvernement, d'amener un autre règlement, sans la connaissance de cette
commission ni de l'Assemblée nationale, d'après le projet de loi.
Si on veut changer cela, c'est aux articles concernés qu'il va falloir
en discuter.
Or, le ministre nous arrive et nous dit: Mon règlement, il est
vide. Nous n'avons pas l'intention d'en présenter. Vous êtes
exactement dans la même situation. C'est comme si on vous avait
déposé le règlement. On vous dit: II n'y en aura pas de
règlement, pour le moment. Je ne comprends vraiment pas pourquoi on
continue à discuter là-dessus. C'est tout ce que j'avais à
dire.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je ne veux pas éterniser la discussion
là-dessus, mais il reste quand même que certains propos
méritent...
M. Vaillancourt (Jonquière): J'ai une directive à
vous demander.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, vous
savez qu'en vertu de l'article 160 de nos règlements, chaque
député a un droit de parole de vingt minutes en tout, sur chaque
amendement et sur la motion principale.
Je voudrais savoir si, depuis qu'on a commencé à discuter
de l'article 1, paragraphe 3, sur la définition du mot "automobile",
vous avez enregistré le temps de chacun des députés, sur
l'amendement que nous discutons actuellement.
Le Président (M. Bertrand): Je ne l'ai pas fait, M. le
député de Jonquière, parce que l'expérience du
calcul du temps à une séance précédente m'a
enseigné qu'il n'était pas valable, dans les circonstances, de
faire une comptabi-
lité, alors que chaque député reprend la parole
à peu près dix, douze ou quinze fois même, sur un
même sujet.
Je crois qu'ayant senti hier qu'il y avait un consentement unanime pour
laisser parler les gens et ne voulant pas pour autant manifester que je ne
tiens pas compte du temps, je le fais d'une façon davantage assouplie,
en ayant à l'esprit que chacun n'abusera pas de cet article 160 et que
nous allons quand même réussir, je pense, à terminer
l'étude de cet amendement en ayant respecté l'esprit de nos
règlements.
M. Lalonde: M. le Président, j'avais l'impression, ce
matin, en commençant à parler, que j'étais encore sous le
coup d'un consentement unanime, mais c'était à l'article 1.
Le Président (M. Bertrand): Non. C'est cela, vous
êtes sur l'amendement.
M. Lalonde: Au paragraphe 1, oui.
Le Président (M. Bertrand): Vous êtes sur
l'amendement et mon...
M. Lalonde: Cela m'a libéré un peu.
M. Vaillancourt (Jonquière): Là, vous êtes
sous notre consentement tacite.
Le Président (M. Bertrand): Mon évaluation est
à l'effet que vous n'avez pas parlé pendant vingt minutes.
M. Lalonde: Non, sûrement pas sur l'amendement, M. le
Président.
Je voulais quand même relever certains propos du
député de Rosemont, hier, qui tentait de nous convaincre que le
gouvernement allait être assujetti à la dynamique de l'opinion
publique, ne pourra pas élargir ou restreindre la portée de la
définition d'automobile sans provoquer naturellement les
réactions de l'opinion publique.
Il a oublié toutefois de dire que ce gouvernement est aussi dans
la dynamique de ses promesses électorales et qu'il serait fort tentant,
pour un gouvernement qui a promis de régler l'assurance automobile et
dont les promesses incluaient sans aucun doute l'élément
extrêmement important dans l'esprit de la population qui est le
coût de l'assurance automobile. Ce serait tentant de passer de la
dynamique de l'opinion publique à la dynamique des promesses
électorales et de restreindre la portée de la définition,
de restreindre la définition d'automobile pour réduire les
coûts, parce qu'au fond, tous ces éléments ont une
incidence sur les coûts. Ce n'est pas gentil, mais c'est très
vrai.
Quant à la suggestion du député de Jonquière
qui tenait des propos tantôt selon lesquels on était en train de
faire un "filibuster", je pense que c'est tout à fait dans le
scénario de ce gouvernement...
M. Vaillancourt (Jonquière): Ce n'est pas la
première fois que je vous vois, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
Mme Payette:... le "filibuster", c'est faux.
M. Lalonde: ... de préparer une guillotine qui tombe. Je
l'ai vu tomber à quelques reprises. Je sais comment on se sent. Cela me
fait moins peur qu'avant. Ce scénario ne m'impressionne pas du tout.
Mme Payette: Cela ne fait pas mal.
M. Lalonde: Si cela peut vous rassurer, cela ne me fera pas
parler plus longtemps, ni moins longtemps. Je pense que cela va à
rencontre du règlement et que c'est non pertinent à ce stade-ci
je n'ai pas dit impertinent de nos délibérations.
Nous sommes à l'article 1, paragraphe 3, dans des définitions
fondamentales c'est la définition d'automobile sur une
question fondamentale aussi, à savoir ce que la réglementation va
faire dans ce projet de loi. Je n'accepte pas du tout la suggestion selon
laquelle nous sommes actuellement en train de retarder les travaux de la
commission.
M. Saint-Germain: M. le Président, j'aimerais aussi
ajouter quelques mots.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Puisqu'une partie des coûts de cette
assurance automobile va être remise lors de l'achat des plaques
d'immatriculation, je me demande bien, hormis qu'on ne fasse aucune
différence entre tout genre de véhicule, comment on va s'y
prendre, sans réglementation, pour facturer des sommes
différentes aux véhicules de promenade, aux camions, aux taxis,
aux autobus, etc., si on n'a pas de définition d'aucune sorte qui puisse
établir ces différences? Soit qu'on établisse en ce sens
une réglementation, ou qu'on se serve, je ne sais pas, de
réglementation d'une loi comme le Code de la route, mais il faudra bien
établir la différence entre un camion et un taxi afin
d'établir la diversification des sommes qui seront versées lors
de l'achat de plaques d'immatriculation. J'aimerais bien demander au ministre
comment on va s'y prendre, pour en arriver à établir des primes
différentes?
M. Vaillancourt (Jonquière): Le vote sur l'amendement, M.
le Président.
Le Président (M. Bertrand): L'amendement du
député de Jacques-Cartier est-il...
M. Saint-Germain: J'ai posé une question, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Vous vous attendiez à
une réponse?
M. Saint-Germain: Oui. Les coûts ne seront pas les
mêmes pour différents véhicules.
Comment va-t-on établir cette différence de coûts
s'il n'y a pas de définition?
Mme Payette: M. le Président, si le député
de Jacques-Cartier avait vraiment pris connaissance du document sur la
structure de tarification que nous avons déposé à
l'Assemblée nationale, il saurait que cette structure de tarification
est basée essentiellement sur l'identification des véhicules qui
prévaut actuellement au Bureau des véhicules-automobiles.
M. Raynauld: Quel article de la loi va se référer
à cela? Quel article de la loi va nous autoriser à se servir
d'une autre loi? Y en a-t-il un?
M. Vaillancourt (Jonquière): Le vote sur l'amendement, M.
le Président.
Le Président (M. Bertrand): Un instant! Le
député d'Outremont a posé une question.
M. Lalonde: Le ministre connaît-il l'article de la loi qui
permettrait de nous référer à la définition...
Une Voix: Sur la définition des
véhicules-automobiles.
M. Lalonde: ... de véhicules-automobiles et de
différentes catégories?
Mme Payette: Les articles 184 à 186.
M. Raynauld: Les articles 184 à 186 ne vous donnent pas
cette autorité, Mme le ministre. Je m'excuse. Vous citez cela au
hasard?
Mme Payette: M. le Président, le député
d'Outremont a beau monter sur ses talons hauts ce matin, la réponse,
c'est de 184 à 186.
M. Raynauld: Ce n'est pas cela. Lisez-les donc.
M. Lalonde: Ils modifient le Code de la route. 185 modifie le
Code de la route, 186 aussi.
M. Raynauld: Cela va servir pour des...
M. Lalonde: Ce n'est pas la Loi de l'assurance automobile.
M. Raynauld: Quand même, on sait lire.
Mme Payette: Justement, est-ce que vous voulez lire
l'article?
M. Raynauld: Le Code de la route est modifié par
l'addition, après l'article 5, de l'article suivant: Aucune
immatriculation d'un véhicule automobile ne peut être
effectuée à moins que la personne qui la requiert n'ait fourni au
bureau une déclaration d'assurance... Qu'est-ce que cela fait à
la définition d'un véhicule automobile?
Tout montant perçu par le bureau en vertu du sous-paragraphe b)
du paragraphe 1 est versé à la Régie de l'assurance
automobile... Qu'est-ce que cela fait pour définir un véhicule
automobile? 185: "n'ait versé au bureau, en sus du droit exigible, le
montant prescrit en vertu du titre V de ladite loi".
M. Lalonde: C'est l'article 5 de la loi de l'assurance?
M. Raynauld: Ledit code est modifié, l'article 185. Le
directeur doit retirer ou faire retirer les plaques du certificat
d'immatriculation s'il est porté à sa connaissance que
l'attestation d'assurance ou de solvabilité... n'est plus en vigueur ou
a fait l'objet d'une annulation. Cela ne définit pas le véhicule
automobile. 186: l'article 16 dudit code est modifié par l'addition
"aucun permis de conduire ne peut être délivré..." Cela ne
définit pas le véhicule automobile.
Mme Payette: Plus l'article 131. M. Raynauld: Ah bon!
M. Lalonde: Ah bon! Là, on arrive à l'article 131.
On arrive au financement. Est-ce que le ministre a des chiffres à nous
déposer maintenant, puisqu'on arrive à l'article 131, au
financement?
M. Vaillancourt (Jonquière): On n'est pas encore rendu
à ces articles.
M. Lalonde: C'est le ministre lui-même qui nous fait
voyager de 184 à 186 à 131. On dit à 132: La régie
fixe annuellement, après expertise actuarielle... les sommes exigibles
lors de l'émission... On ne parle pas de la même chose. On donne
un chèque en blanc à la régie. C'est de la
comédie.
Le Président (M. Bertrand): Sur l'amendement du
député de Jacques-Cartier. L'amendement sera-t-il
adopté?
Une Voix: Rejeté.
M. Saint-Germain: Vote enregistré.
Le Président (M. Bertrand): Le vote enregistré est
demandé sur l'amendement présenté par le
député de Jacques-Cartier, que je ne relirai pas. M.
Beauséjour (Iberville)?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Bertrand): M. Bisaillon (Sainte-Marie)?
Je demande aux membres de la commission s'ils donnent le consentement unanime
pour que le député de Beauce-Nord, M. Adrien Ouellette, puisse
siéger en remplacement de M. Bisaillon (Sainte-Marie).
M. Saint-Germain: Accepté.
Le Président (M. Bertrand): M. Ouellette
(Beauce-Nord)?
M. Ouellette: Contre.
Le Président (M. Bertrand): M. Gagnon (Champlain)? M.
Gosselin (Sherbrooke)? M. Fontaine (Nicolet-Yamaska)?
M. Fontaine: Pour.
Le Président (M. Bertrand): M. Laberge (Jeanne-Mance)? M.
Lalonde (Marguerite-Bourgeoys)?
M. Lalonde: Pour.
Le Président (M. Bertrand): M. Paquette (Rosemont)?
M. Paquette: Contre.
Le Président (M. Bertrand): M. Giasson
(Montmagny-L'Islet)? M. Lefebvre (Viau)?
M. Lefebvre: Contre.
Le Président (M. Bertrand): M. Marois (Laporte)? M.
Marquis (Matapédia)? Mme Payette (Dorion)?
Mme Payette: Contre.
Le Président (M. Bertrand): M. Raynauld (Outremont)?
M. Raynauld: Pour.
Le Président (M. Bertrand): M. Roy
(Beauce-Sud)? M. Shaw (Pointe-Claire)? M. Saint-Germain
(Jacques-Cartier)?
M. Saint-Germain: Pour.
Le Président (M. Bertrand): M. Vaillancourt
(Jonquière)?
M. Vaillancourt (Jonquière): Contre.
Le Président (M. Bertrand): Pour 4, contre 6. L'amendement
du député de Jacques-Cartier est rejeté. Nous revenons
donc à l'article 1, paragraphe 3.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Cet article sera-t-il
adopté? Est-ce que le paragraphe 3 de l'article 1 est adopté?
Adopté.
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Bertrand): Adopté sur division.
Paragraphe 4 de l'article 1. Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, le texte se lit comme suit:
"Bureau des véhicules automobiles: Le bureau des véhicules
automobiles, constitué en vertu du Code de la route, Statuts Refondus
1964, chapitre 231".
Une Voix: Adopté.
M. Lalonde: Pas de problème avec celui-là.
M. Vaillancourt (Jonquière): Cela fait du bien d'en
rencontrer un de temps en temps.
Le Président (M. Bertrand): II n'y a pas de changement, si
ma mémoire est bonne, sur celui-là?
M. Lalonde: Adopté. Comme "filibuster", c'est bon.
Mme Payette: Non, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Le paragraphe 4 de l'article 1
est adopté.
Paragraphe 5 de l'article 1.
Mme Payette: Le paragraphe 5, M. le Président, se lit
comme suit: "Chargement: tout bien qui se trouve dans une automobile, sur
celle-ci ou est transporté par une automobile".
Une Voix: II n'y a pas de changement.
Mme Payette: II n'y a pas de changement, M. le
Président.
M. Saint-Germain: Pour quelle raison n'adopte-t-on pas la
même définition qu'au paragraphe 3 de l'article 49a du Code de la
route?
Le Président (M. Bertrand): Est-ce qu'il y avait une
question en suspens?
M. Lalonde: On a posé une question et on attend la
réponse.
M. Vaillancourt (Jonquière): Quelle question a-t-on
posée?
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que l'Opposition peut
répéter sa question, s'il vous plaît?
M. Saint-Germain: J'ai demandé pour quelle raison cette
définition n'était pas la même qu'au paragraphe 3 de
l'article 49a du Code de la route.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est parce que, dans le Code
de la route, c'est pour le poids des véhicules, alors que le chargement,
dans le projet de loi 67, n'a pas le même sens que celui du Code de la
route.
M. Saint-Germain: Malheureusement j'ai oublié le Code de
la route.
M. Paquette: On peut le lire...
M. Vaillancourt (Jonquière): En fait, le mot "chargement",
au sens de l'article 49a, alinéa 3, signifie tout ce qui est
transporté par un véhicule automobile ou par un ensemble de
véhicules automobiles. C'est la définition de...
M. Raynauld: ... même définition. Pourquoi
n'emploie-t-on pas la même définition que celle-là. C'est
l'ensemble des véhicules automobiles.
M. Vaillancourt (Jonquière): Si on remarque les deux
définitions, elles semblent passablement identiques, sauf que la
définition du projet de loi 67 est plus précise. L'article 49a du
Code de la route parle de "transporté par", alors que le paragraphe 5
nous dit "tout bien qui se trouve dans une automobile, sur l'automobile
possiblement sur le toit ou est transporté par une automobile".
Je pense que les termes de cet article sont plus précis que ceux de
l'article 49a. L'article du Code de la route pourrait prêter beaucoup
plus à interprétation que le paragraphe 5, tel que
rédigé.
Mme Payette: Si vous permettez, M. le Président, on se
trouve dans une section du Code de la route qui traite des dimensions et du
poids du véhicule, y compris sa charge. Ce que le projet de loi veut
couvrir c'est tout ce qui peut causer un dommage et qui se trouverait sur le
véhicule, dans le véhicule ou, par exemple, sur le toit d'un
véhicule; on peut penser à des bicyclettes transportées
sur le toit d'un véhicule ou à des choses semblables et qui
pourraient, à cause d'un défaut du mécanisme qui retient
la bicyclette au toit, causer des dommages. A ce moment, il faut aller plus
loin que la définition du Code de la route qui prévoit "par".
M. Raynauld: En ce qui me concerne, mon problème n'est pas
celui-là. Je trouve effectivement que la définition est un peu
meilleure la partie que vous avez donnée . Mais pourquoi
exclure "l'ensemble des véhicules automobiles"? Y a-t-il une raison?
Dans le projet de loi 67, on exclut cela par rapport à l'autre.
Mme Payette: Selon la définition du mot "automobile" et du
dommage causé par l'automobile on dit "dommage causé par
l'automobile", par l'usage on voit explicitement que l'on couvre les
remorques.
Dans la définition de dommage causé par l'automobile, on
n'avait pas besoin de prévoir l'ensemble des véhicules.
Le Président (M. Bertrand): Alors, le paragraphe 5 de
l'article 1 est-il adopté?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Paragraphe 6 de l'article
1.
M. Saint-Germain: C'est la même question...
Mme Payette: Le texte se lit comme suit: "Chemin public: La
partie de tout pont, chemin, rue, place, carré ou autre terrain
destiné à la circulation publique des automobiles, à
l'exclusion des terrains autres que les chemins publics utilisés pour la
circulation de l'une ou plusieurs catégories d'automobiles visés
au paragraphe b) de l'article 17".
Le but de l'amendement qui a été apporté... La
définition de chemin public pose un problème surtout en regard de
l'article 17b. Ainsi, un sentier de motoneige pourrait en venir à
être considéré comme un chemin public, ce qui ferait
manquer son but à l'article 17. C'est pourquoi les terrains
utilisés pour la circulation des automobiles définis à
l'article 17b doivent être exclus de la définition.
M. Lalonde: II y a un problème là. C'est la notion
de destination que vous utilisez pour la définition, à savoir que
c'est la partie qui est destinée. Est-ce la partie de tout pont, chemin
destiné à la circulation publique? Cela comprend-il
l'épaulement d'une route, par exemple, où un accident pourrait
arriver?
M. Vaillancourt (Jonquière): Oui. D'ailleurs, le terme
employé est le même que dans l'article 2, paragraphe 5, de la Loi
d'indemnisation des victimes d'accidents d'automobile.
M. Lalonde: C'est la même définition.
M. Vaillancourt (Jonquière): Dans l'article 5 de la Loi
d'indemnisation des victimes d'accidents d'automobile, on dit ceci: "Chemin
public: La partie de tout pont, chemin, rue, place, carré ou autre
terrain destiné à la circulation publique de
véhicules".
M. Lalonde: Mais je me suis demandé si cela comprenait
cette partie de la route qui est l'épaulement, qui est l'endroit
où on va stationner lorsqu'on est en panne et où il peut arriver
un accident. Je ne suis pas sûr. J'aimerais peut-être qu'on nous
éclaire là-dessus parce que, lorsqu'on dit la partie de tout
chemin destinée à la circulation, ce n'est pas destiné
à la circulation parce que les règlements du Code de la route
nous interdisent d'y circuler.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je comprends votre
interprétation, mais elle est très restrictive. Je pense
que...
M. Lalonde: La Commission des affaires sociales, je ne sais pas
comment elle va être.
Mme Payette: M. le Président, si vous permettez. Nous
avons, volontairement, omis de prendre la définition qui était
dans le Code de la route, justement pour éviter des problèmes
possibles d'interprétation. Nous avons pris la définition qui
était dans la Loi d'indemnisation des victimes d'accidents d'automobile
afin, justement,
de couvrir toute la partie destinée à la circulation
publique des automobiles et, à notre avis, l'accotement qui est en marge
de la voie pavée fait partie d'un chemin destiné...
c'est-à-dire d'une partie de la route destinée à la
circulation publique parce qu'on peut, par exemple, penser... A un certain
moment, un véhicule doit faire une manoeuvre pour éviter un autre
véhicule et l'accotement sert justement à ces mesures pour
éviter des accidents.
M. Vaillancourt (Jonquière): Si vous me permettez... Il y
a eu des décisions des tribunaux sur l'interprétation des chemins
publics destinés à la circulation publique, par les tribunaux de
droit commun. On sait fort bien, par exemple, que, si je suis frappé, en
ce qui me concerne, par une personne qui n'est pas assurée alors que je
suis sur l'accotement d'un chemin public, destiné à la
circulation publique, je pourrai, après un jugement, faire parvenir, en
vertu de l'article 37, mon jugement au fonds d'indemnisation et, sous
réserve du déductible, je serai indemnisé. Il y a
énormément de décisions de tribunaux de droit commun qui
ont donné gain de cause à des victimes d'accidents d'automobile
qui étaient sur des accotements de chemins destinés à la
circulation publique. Je pense que ces décisions...
M. Lalonde: Je déplore qu'on soit obligé de faire
une discussion quasiment juridique et d'invoquer la jurisprudence alors que,
comme législateurs, naturellement, il faut tenir compte des concepts
juridiques mais nous devons faire preuve d'une grande prudence, d'une grande
circonspection dans l'emploi des concepts et des mots.
Pour éviter toute ambiguïté, je
préférerais qu'on parle de l'espace qui est compris entre les
limites d'un terrain occupé par une route et cela s'adonne que c'est la
définition du Code de la route. On sait très bien que quand on
parle... "donc ouverte à la circulation publique des véhicules et
dont l'entretien est à la charge d'une municipalité, d'un
gouvernement ou d'un organisme gouvernemental;" parce que là on sait
très bien, en ce qui concerne l'entretien, que cela comprend
l'accotement.
Mme Payette: M. le Président, cette définition est
celle, je pense, du Code de la route, oui.
M. Lalonde: Code de la route.
Mme Payette: Alors, si on prend cette définition, on
exclurait les chemins, selon notre esprit, qu'on veut inclure dans la
réforme; c'est-à-dire que, par exemple, vous avez, à un
moment donné, à faire un virage dans l'entrée qu'on dit
privée d'un individu. Supposons que vous avez à tourner. Nous
considérons que c'est destiné à la circulation publique
des automobiles dans la mesure où vous avez, par exemple, à
tourner pour prendre une autre direction. On veut aller jusque-là dans
la couverture des victimes, s'il y a lieu, si des victimes sont
blessées, par exemple, parce que l'individu a à faire un virage
dans une entrée qu'on dit aujourd'hui privée.
M. Raynauld: M. le Président, j'ai une autre question
connexe. Est-ce que les chemins publics comprennent les chemins de forêt,
par exemple, pour le transport de la pulpe de papier, du bois de sciage, les
terrains d'accès aux mines, des choses comme cela? Est-ce que c'est
considéré comme des chemins publics ou des chemins
privés?
Mme Payette: Pour le savoir, il faut aller au paragraphe b) de
l'article 17. Il faut dire aussi que l'intention, c'est de...
M. Raynauld: Au paragraphe b) on ne définit pas le chemin
public malheureusement.
Mme Payette: Si vous permettez, l'intention, c'est de couvrir les
victimes qui sont blessées par tout genre de véhicule, peu
importe l'endroit où se produit l'accident, sauf dans le cas du
paragraphe b) de l'article 17 où on identifie certaines
catégories de véhicules. Au paragraphe b), si on lit bien: "Si
l'accident est survenu en dehors d'un chemin public et qu'il a
été causé par une motoneige, un tracteur de ferme, une
remorque de ferme, un véhicule d'équipement, une remorque
d'équipement ou un véhicule destiné à être
utilisé en dehors d'un chemin public". Le principe qui est à la
base, c'est que les victimes seront indemnisées, peu importe si
l'accident survient sur un chemin public. L'utilité, finalement, de la
définition de chemin public, est au paragraphe b) de l'article 17...
également, lorsque l'on étudiera les dispositions pour le dommage
matériel. Mais pour ce qui est de l'indemnisation des victimes de
dommages corporels, les victimes sont couvertes par le projet de loi, peu
importe si l'accident survient sur un chemin public ou privé, dans la
mesure là il faut dire la réserve de l'article 17
où il s'agit d'un accident d'automobile.
M. Raynauld: Ce que je lis au paragraphe 17, c'est que nul n'a
droit à l'indemnisation prévue si l'accident est survenu en
dehors d'un chemin public. "Et," c'est pour les véhicules, la sorte de
véhicule. On exclut les motoneiges, mais on dit: C'est survenu en dehors
d'un chemin public, ce n'est pas couvert. Ma question est: Qu'est-ce qu'un
chemin public? Je ne parle pas de la motoneige. Qu'est-ce qu'un chemin
public?
Mme Payette: Vous avez dans l'amendement qu'on a...
M. Raynauld: Sur le chemin public, je dis: Est-ce que cela
comprend des routes d'accès dans les forêts pour le transport du
bois, des pâtes et papiers, les chemins d'accès pour les mines?
Est-ce que cela comprend cela, les chemins publics? Non? Je ne le sais pas. Je
vous pose la question.
Mme Payette: Si c'est une route destinée à la
circulation publique des automobiles, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas
un chemin public.
M. Raynauld: Dans la définition du Code de la route, on se
trouvait à apporter un autre élément. On disait: Un chemin
public, c'est quand l'entretien est fait par une municipalité, un
gouvernement ou un organisme gouvernemental. Là, on exclurait des
choses.
Mme Payette: On exclurait, à ce moment-là, les
stationnements, on exclurait d'autres choses qu'on ne veut pas exclure.
M. Raynauld: C'est possible, mais on exclurait vraiment d'autres
choses. J'ai appris, il n'y a pas longtemps, que l'entretien des chemins dont
je vous parle, dans beaucoup de cas, est fait par les entreprises qui les
utilisent. Donc, ce sont des chemins privés, à ce
moment-là, c'est clair. Mais dans la définition qu'on a
là, on ne le sait pas, les chemins publics...
Mme Payette: C'est destiné à la circulation
publique des automobiles, c'est couvert.
M. Raynauld: Alors, ce serait couvert.
Mme Payette: II faut quand même retenir la distinction.
M. Raynauld: Vous remarquez, à ce moment-là, que
c'est beaucoup plus large que le Code de la route.
Mme Payette: Oui, et c'est voulu.
M. Roy: II y a quand même un fait, M. le
Président.
Je me demande encore pourquoi, quitte à reprendre un argument que
nous avons servi, faire des restrictions dans les définitions. C'est une
question de principe fondamental. Je conçois très mal que dans
une loi, quand on arrive aux définitions, on inclue des restrictions.
Les restrictions, on doit les retrouver dans d'autres articles de la loi. Dans
le Code de la route, le chemin public, c'est "la partie de tout pont, chemin,
rue, place, carré ou autre terrain destiné à la
circulation publique des automobiles". C'est ce qu'il y avait originellement
dans le projet de loi 67. Voici un amendement qui dit: "A l'exclusion des
terrains autres que les chemins publics utilisés pour la circulation de
l'une ou l'autre catégorie d'automobile visée au paragraphe b) de
l'article 17."
Je me mets un peu à la place de ceux ou de celles qui
siégeront à la commission des affaires sociales et qui auront
à statuer, qui auront à administrer ce projet de loi. Cela va
être extrêmement compliqué. On ouvre la porte à toute
une série d'interprétations, de la jurisprudence nouvelle, qui
vise à faire en sorte de créer énormé- ment de
complications aux citoyens. Parce qu'on n'a pas l'habitude, je le dis bien,
dans nos lois, d'avoir des restrictions au chapitre des définitions. La
définition doit être de plus grande portée
générale. Dans les articles de la loi, on dit: "A l'exclusion
de". Ici on fait des restrictions dans l'article qui concerne les
définitions de la loi.
Je ne sais pas où le gouvernement veut en venir, mais cela
m'apparaît une méthode qui rend le travail très
pénible pour les parlementaires, pour les législateurs, ceux qui
ont à se prononcer sur les projets de loi.
M. le Président, je veux attirer votre attention, selon nos
traditions parlementaires, si vous appliquiez le règlement à la
lettre, on n'a jamais le droit, on n'aurait pas le droit j'ai
siégé à certaines commissions parlementaires, avec de
vieux parlementaires d'expérience, ils étaient très
sévères là-dessus de se référer
à un autre article ultérieur dans le projet de loi.
C'est un principe qui devait guider le législateur, dans les
discussions des projets de loi. Or, la façon dont la loi est
rédigée à l'heure actuelle et du fait que dans les
définitions, on nous réfère à des articles plus
loin, on n'a pas le choix, on est obligé d'aller dans des articles qu'on
retrouve plus loin dans le projet de loi. Cela rend les discussions...
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Beauce est tombé dans le piège, lui aussi, si ma mémoire
est bonne, dans un amendement qu'il avait soumis.
M. Roy: On n'a pas le choix, avec la façon dont la loi est
faite, je dis qu'on n'a pas le choix, c'est ce que je tente de vous
démontrer, M. le Président. Comme la loi est
rédigée à l'heure actuelle, on n'a pas le choix, on est
obligé d'étudier l'article de la loi, en fonction d'autres
articles qu'on trouve dans la loi qui pourront être amendés
ultérieurement. C'est ce qui me fait dire, c'est un argument de plus que
je sers au gouvernement à ce moment-ci, que les définitions
doivent avoir une portée générale, une portée
très claire, la plus générale possible. Quant aux
restrictions, aux exclusions, on les ajoute dans les paragraphes
subséquents de la loi.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, je
pense que l'article est le plus précis et le plus large possible pour
couvrir le plus possible. Si je me fie au signe approbateur du
député de Marguerite-Bourgeoys, il semble rallier l'Opposition
officielle, je présume du moins...
M. Lalonde: II ne faut surtout pas interpréter les signes
d'un député. Je ne sais pas...
M. Vaillancourt (Jonquière): Est-ce que la
définition vous rallie, telle qu'elle est?
M. Lalonde: Je pense que le député d'Outremont a
quelques questions. J'en ai une sur le libellé.
M. Raynauld: M. le Président, je n'ai plus de questions,
parce qu'on m'a fait observer que les mots, chemin public, ne sont pas
utilisés ailleurs qu'à l'article 17b...
M. Lalonde: 17a et 17b.
M. Raynauld: ... et que c'est fait pour exclure les motoneiges
exclusivement. Il y a aussi une précision que je n'avais pas vue. Il
s'agit d'un autre amendement proposé par le gouvernement, qui semble
préciser ce point que j'avais à l'esprit. Si c'est exact, comme
je le crois, j'aurais moins d'objection à l'article tel qu'il est
proposé.
M. Lalonde: J'ai seulement une question. Pourquoi utiliser, dans
l'amendement, "à l'exclusion des terrains autres que les chemins
publics?" Parce qu'on donne la définition de chemin public, alors on
pourrait dire: à l'exclusion des terrains utilisés pour la
circulation d'une ou plusieurs catégories d'automobiles visées au
paragraphe b) de l'article 17.
On dit "autre que les chemins publics." Naturellement, c'est une
exclusion. On les exclut.
Mme Payette: Ce que vous voulez dire, c'est que vous voudriez
qu'on enlève les mots "chemins publics"?
M. Lalonde: On dit à l'exclusion des terrains autres que
les chemins publics. Naturellement, puisqu'on les exclut.
Mme Payette: On a vraiment essayé de circonscrire la
définition de "chemins publics", pour éviter, par exemple,
qu'à un moment donné les sentiers de motoneiges vous avez,
à l'article 17b, les sentiers de motoneiges... On aurait pu en arriver
à conclure que les sentiers de motoneiges qui sont balisés, qui
sont entretenus par des clubs, etc., étaient des chemins publics. Il a
fallu vraiment circonscrire et dire "à l'exclusion des chemins autres
que les chemins publics utilisés pour la circulation de l'une ou
plusieurs des catégories d'automobiles visées au paragraphe b) de
l'article 17."
M. Lalonde: Je me pose simplement la question à savoir:
Est-ce que c'est réellement nécessaire de dire "autres que les
chemins publics"? Est-ce que ce n'est pas une répétition? Est-ce
que ce n'est pas essayer de...
Mme Payette: Par exemple, prenons le cas de motoneiges qui ont
à traverser des chemins publics. Si on ne mettait pas les terrains
utilisés pour la circulation, on en arriverait à des
difficultés d'interprétation lorsqu'une motoneige traverserait le
chemin public. C'est utilisé par la motoneige, alors, l'exclusion ne
joue plus.
M. Lalonde: Je ne pense pas, M. le Président. Je ne veux
pas en faire une discussion. Un chemin public, c'est la partie de tout chemin,
de toute rue, à l'exclusion des terrains utilisés pour la
circulation d'une ou plusieurs catégories d'automobile visées au
paragraphe b), c'est-à-dire les motoneiges, les tracteurs de ferme, les
remorques de ferme. Je ne vois pas pourquoi "autres que les chemins publics".
Lorsque cet événement arrivera, lorsqu'un tracteur de ferme sera
heurté sur un chemin public en traversant la route, 17b s'appliquera si
cet accident est survenu en dehors d'un chemin public. S'il est survenu dans un
chemin public, ce sera un dommage couvert par la...
Mme Payette: M. le Président, si on prenait la
définition de chemin public en enlevant les mots "autres que chemins
publics" à la quatrième ligne, on en arriverait à cette
difficulté: La route qu'un tracteur de ferme, qui est un véhicule
prévu à 17b, utilise pourrait être un terrain
utilisé pour la circulation de ce tracteur de ferme. A ce
moment-là, on aurait de la difficulté.
C'est uniquement dans un souci de précision, pour bien clarifier
les seules exclusions du régime, soit lorsqu'un véhicule
prévu à l'article 17 se trouve vraiment en dehors d'un chemin
public.
M. Roy: Si je prends l'argumentation que vous nous servez
aujourd'hui et l'argumentation que vous nous avez servie hier, alors que j'ai
proposé un amendement à l'article 1.1, c'est exactement
l'inverse.
M. Vaillancourt (Jonquière): Mais le but est
différent.
M. Roy: Le but est différent, parce que l'autre
était pour l'élargir et celui-ci est pour le restreindre. Le but
est différent, c'est clair, on comprend tout cela. Mais je
conçois mal qu'après le débat d'hier, qui a quand
même duré un certain temps, on ne l'ait pas voulu. On tentait de
dire que c'était une redondance, que ce n'était pas
nécessaire, que ce n'était pas utile, que c'était
prévu plus loin. Nous avons fini par l'accepter.
Aujourd'hui, on arrive avec un autre article. On nous amène, de
façon très claire, un article dont la rédaction ressemble
à celle qu'on a proposée hier. Ce n'était pas bon hier.
Aujourd'hui, on nous l'amène. J'aimerais comprendre, M. le
Président.
Mme Payette: M. le Président, je ne pense pas me
contredire par rapport à ce que j'ai dit hier.
M. Roy: C'est pas mal cela, n'est-ce pas?
M. Vaillancourt (Jonquière): L'Opposition ne semble pas
unanime.
M. Roy: C'est pas mal cela. Hier, c'était dans le sens
d'élargir, d'apporter moins de restrictions et aujourd'hui, je suis
d'accord avec le député de Marguerite-Bourgeoys, cela apporte un
peu plus
de restrictions. Dans le sens opposé, mais on peut se servir des
mêmes arguments.
M. Vaillancourt (Jonquière): Si vous avez bien compris les
propos du conseiller juridique, ce n'est pas nécessairement de
restreindre mais, dans un souci de grande précision, d'éviter des
problèmes d'interprétation.
M. Roy: Nous l'avons dit hier.
M. Vaillancourt (Jonquière): Nous étions d'accord
pour dire hier il n'est pas question d'y revenir, cela a
été adopté que l'article 1, paragraphe a) et 1,
paragraphe 10, ne causaient aucun problème d'interprétation.
Dans ce cas-ci cela en pose et des explications viennent de vous
être données, à savoir pourquoi, à l'article 1,
paragraphe 6, il était nécessaire d'apporter l'amendement que Mme
le ministre a apporté.
M. Saint-Germain: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Qu'est-ce qui arriverait, par exemple, si une
automobile s'engageait dans un chemin qui conduit à un club de chasse ou
de pêche et qu'il y avait des barrières?
Est-ce que le fait d'avoir une barrière et d'admettre ou de
refuser aux gens de circuler sur un tel chemin, est-ce que c'est tout de
même considéré comme un chemin public?
Mme Payette: Ce qui arrive, c'est que, pour le régime
d'indemnisation des blessures corporelles, les victimes sont indemnisées
peu importe si l'accident survient dans ce qu'on appelle aujourd'hui un chemin
public ou un chemin privé. C'est le sens du projet de loi.
La seule exclusion prévue est celle à l'article 17. Dans
le cas que vous soulevez, les victimes seraient indemnisées.
M. Beauséjour: Cela veut dire, à ce
moment-là, que, dans le cas d'un tracteur de ferme, on ne serait pas
indemnisé. Serait-ce indemnisé si l'accident arrivait dans la
cour d'une maison, quelque chose comme cela?
Mme Payette: Fort probablement, parce qu'il s'agit à ce
moment-là d'une partie qui est destinée à la circulation
publique des automobiles tel que j'ai essayé de l'expliquer tout
à l'heure. Par exemple, vous êtes en ville ou même à
la campagne et vous tournez dans une cour, l'entrée d'une maison pour
prendre une autre direction. A ce moment-là, à moins que
quelqu'un mette une barrière qui empêche toute circulation
à l'intérieur de son domaine, de son terrain, les personnes
seraient couvertes.
M. Beauséjour: Quand on parle...
M. Roy: Ai-je bien compris? Vous avez dit probablement. C'est
probablement.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Je m'excuse, je voulais avoir bien compris.
M. Lalonde: Ce sera la jurisprudence de la régie.
M. Roy: Ah bon!
M. Beauséjour: Dans un chemin, dans un bois, un camion qui
transporte du bois pourrait-il être indemnisé, c'est-à-dire
les personnes?
Mme Payette: Tout dépend encore de la catégorie de
véhicule. Si vous ne faites pas partie de la catégorie de
véhicule de l'article 17, les victimes seront couvertes lors d'un
accident, peu importe l'endroit où l'accident survient.
M. Beauséjour: Si c'est un tracteur de ferme?
Mme Payette: Si c'est un tracteur de ferme qui a un accident dans
un champ, par exemple, les victimes, s'il y en a, ne sont pas couvertes.
M. Beauséjour: D'accord. Dans un chemin, dans un bois, un
tracteur de ferme...
Mme Payette: Dans un chemin public...
M. Beauséjour:... n'est pas indemnisé tandis qu'un
camion qui transporte du bois, les personnes sont indemnisées.
Mme Payette: Le camion, encore là, s'agit-il d'un
véhicule prévu à l'article 17? S'il s'agit d'un
véhicule prévu à 17, la couverture ne joue pas.
M. Roy: Qu'est-ce qui arrive dans le cas d'un agriculteur
travaillant sur sa ferme avec son tracteur et que celui-ci renverse? Des cas
comme cela, on en rencontre assez souvent. Qu'est-ce qui se produit? Ce n'est
pas couvert?
Mme Payette: C'est la situation actuelle qui se maintient. Ce
n'est pas couvert, dans le champ, non.
M. Roy: il n'y a donc pas d'amélioration avec ce que vous
proposez?
Mme Payette: Le pourquoi de cette exclusion, c'est qu'on a
considéré qu'il s'agissait d'accidents de travail et qu'à
ce moment-là, on était dans le domaine des accidents
d'automobile.
M. Roy: Pour être assuré, le cultivateur,
l'agriculteur... Il faut faire une distinction très
nette. Les agriculteurs ne sont pas couverts par les accidents du
travail. Qu'on ne se fasse pas d'illusions de ce côté-là.
L'agriculteur prend une police d'assurance de son courtier et il est
assuré sur son tracteur, pour ses dommages corporels. Si la
régie, qui prend la couverture des dommages corporels, n'assure plus cet
agriculteur sur sa ferme au moment de l'exécution de ses travaux de
ferme, il va falloir qu'on le dise aux agriculteurs.
Vous leur avez dit? Vous n'avez pas parlé bien fort, parce que je
l'apprends.
Mme Payette: C'est parce que vous avez parlé beaucoup
qu'ils n'ont pas entendu ce que je disais.
M. Roy: C'est parce que j'ai été obligé de
parler parce que vous ne parliez pas assez.
Mme Payette: II faut dire que pour ces véhicules
prévus à l'article 17, dont les tracteurs de ferme, si ces
véhicules ont un accident dans un chemin public, ils sont couverts, mais
le seul cas où on ne les couvre pas, c'est lorsqu'ils se trouvent dans
le champ en train d'exercer leur travail. A ce moment-là, ces gens ne
sont pas couverts et il devront, comme ils le font actuellement... Il n'y a
rien de changé par rapport à la situation actuelle pour les
véhicules, à l'article 17b, dans un champ.
M. Roy: Je tiendrais quand même à dire qu'il y a
quelque chose de changé, parce qu'on a dit, à grand renfort de
publicité, qu'à l'avenir les dommages corporels allaient
être pris sous la responsabilité de la régie. C'est cela
qu'on a dit dans l'opinion publique.
Mme Payette: II y a des exclusions qui étaient
prévues.
M. Roy: II y a des exclusions, ah bon!
Mme Payette: Dans le livre bleu il y avait des exclusions qui
étaient prévues dont celle-là.
M. Roy: C'en est une, mais on fait payer l'agriculteur quand
même?
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Beauce-Sud admettra avec moi qu'on vient un peu de glisser sur un autre
article.
M. Lalonde: C'est l'article 17.
M. Roy: Je ne pense pas avoir apporté mes patins, surtout
pas pour venir ici.
M. Beauséjour: Peut-être pour comprendre un peu plus
l'article 6...
Le Président (M. Bertrand): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour:... en rapport avec l'article 17, quand on
parle de chemins publics. Au paragraphe 6, on parle de terrains destinés
à la circulation publique. Je prends certaines municipalités
rurales où on a des rues qui n'appartiennent pas à la
municipalité, qui appartiennent aux citoyens de la rue. Est-ce que cela
veut dire que, pour un tracteur qui est dans cette rue, les personnes seront
indemnisées?
Une Voix: Oui.
M. Beauséjour: D'accord.
M. Lalonde: M. le Président, je pense que la
difficulté que nous allons avoir avec cette définition, c'est
justement la question que le député d'Iberville vient de poser.
Ce sont les terrains qui sont destinés... C'est un peu la description
que Me Marcotte donnait tantôt, l'entrée pour la voiture d'un
citoyen sur son terrain privé, mais employée par un automobiliste
étranger qui veut simplement changer de direction. Je comprends que
c'est dans le but d'élargir la portée de la loi, mais c'est
là que l'interprétation devra être laissée à
la régie et, malheureusement, on sera obligé encore d'attendre la
jurisprudence de la régie pour savoir comment cela va être
appliqué. Je le déplore.
M. Raynauld: M. le Président, le véhicule
d'équipement n'est pas défini dans la loi?
Mme Payette: Non, il y aura une précision dans les
règlements. Là-dessus, on se référera fort
probablement aux descriptions qui figurent au Code de la route quant aux
différentes catégories de véhicules. Il y a des
catégories de véhicules aux fins de l'immatriculation. On se
référera à ces catégories de véhicules.
M. Lalonde: Alors, ce qu'on voulait mettre dans la loi, le
gouvernement va le mettre dans les règlements.
M. Raynauld: On n'aura pas de règlements sur l'automobile,
mais on en aura sur les véhicules d'équipement, c'est bien
évident qu'on va avoir des règlements.
M. Vaillancourt (Jonquière): Cela ne changera pas la
portée de la loi, ni les principes.
Une Voix: Cela tombe sur le sens.
M. Raynauld: C'est parce qu'ici, le véhicule
d'équipement, je pense toujours à mon camion qui transporte du
bois, on dit ici qu'il n'est pas exclu. Il n'est pas exclu parce qu'on dit
qu'il va être indemnisé. On dit: Un accident de ce genre va
être indemnisé, qu'il soit sur un chemin public ou un chemin
privé, sauf qu'ici, on dit: Si l'accident est survenu en dehors d'un
chemin public et alors, j'ai compris que cela allait ensem-
ble la motoneige, mais cela comprend aussi les véhicules
d'équipement. C'est comme cela que les tracteurs de ferme sont exclus.
Les véhicules d'équipement, à ce moment, c'est exclu, sauf
qu'il est écrit à la fin: Un véhicule d'équipement,
une remorque d'équipement ou un véhicule destiné à
être utilisé en dehors d'un chemin public. Je me dis que mon
camion qui transporte du bois n'est pas destiné à être
utilisé en dehors d'un chemin public. Donc, il serait couvert. Le
tracteur de ferme, lui, n'est pas couvert, parce qu'on dit qu'il n'est pas
destiné à être utilisé en dehors d'un chemin
public.
Mme Payette: Non, ce qu'on dit, c'est qu'on a prévu
explicitement le terme "tracteur de ferme". Cela a été dit
explicitement dans l'article 17, ce que vous venez de lire.
M. Raynauld: C'est ce que je lis.
Mme Payette: C'est prévu explicitement.
M. Roy: Si le camion transporte du bois et qu'il va sur des
terrains privés pour procéder au chargement, comme on le voit
dans les chantiers, dans les activités forestières et qu'il y a,
évidemment, 15, 20 ou 25 camions qui circulent sur une fraction du
chemin privé, avant d'aller sur les chemins publics, pour se rendre dans
les moulins de pâtes et papiers, pendant le trajet, lorsqu'ils circulent
sur le chemin privé, le chemin de la compagnie, est-ce qu'ils sont
assurés?
Mme Payette: Le camion est couvert, parce qu'il faut comprendre
que, peu importe, dans le cas de ces véhicules, que l'accident survienne
en plein champ, survienne sur un chemin qu'on dit public ou privé, il
est couvert.
M. Roy: Parce que c'est un véhicule destiné
à la circulation sur les chemins publics.
M. Fontaine: Pourquoi exclure le tracteur qui est quand
même destiné à voyager sur un chemin public?
M. Vaillancourt (Jonquière): Parce qu'il n'est pas
destiné à la circulation publique.
M. Roy: Les deux. Les tracteurs de ferme ont une...
M. Fontaine: Le tracteur de ferme...
M. Raynauld: Le camion, par exemple, utilisé par un
agriculteur si j'ai mal compris, vous me corrigerez ce n'est pas
un tracteur, c'est un camion.
M. Roy: Une petite camionnette.
M. Raynauld: Là, il a un accident dans son champ à
côté de son tracteur. Le camion est indemnisé, le tracteur
ne l'est pas.
Une Voix: C'est cela.
M. Raynauld: Le camion peut passer sur les chemins publics. Il
est indemnisé, mais le tracteur ne l'est pas.
M. Lalonde: C'est de la justice sociale, qu'on appelle cela,
à ce moment.
M. Roy: Avec un grand J.
M. Lalonde: Oui, et un grand S aussi.
M. Roy: On fait payer quand même le cultivateur.
Mme Payette: Par l'amendement qui a été
apporté au paragraphe b) de l'article 17, les seuls cas qui ne sont pas
couverts par 17b, c'est lorsqu'un seul des véhicules définis
à 17b est impliqué.
Ce qui voudrait dire que, à un moment donné, par pure
hypothèse, un agriculteur est dans son champ avec son tracteur; il y a
un véhicule qui capote sur le chemin public et qui va heurter le
tracteur de ferme; alors l'agriculteur serait couvert. Autrement dit,
dès qu'un véhicule qui n'est pas exclu par 17b est
impliqué dans un accident, il y a couverture par le régime
public. Les seuls cas qu'on ne couvre pas, c'est lorsqu'il n'y a qu'un des
véhicules prévus à 17b, impliqué dans un accident.
Ce sont les seules exclusions qu'on a voulu apporter au régime.
M. Fontaine: On voit souvent, par exemple, deux cultivateurs
voisins qui s'entraident; ils vont travailler tous deux sur une ferme, ils ont
tous deux leur tracteur et, à un moment donné, ils ont un
accident sur la ferme; ils ne sont pas couverts par le régime. Pourquoi
ne pas les inclure? Ce ne seraient pas des frais énormes pour la
régie que de couvrir ces tracteurs.
M. Roy: On couvre les chauffeurs de taxi, les chauffeurs de
camions sont protégés, on couvre à peu près tout le
monde. Au niveau des tracteurs de ferme, les accidents ne sont pas tellement
nombreux, mais ces accidents, dont la fréquence est quand même
très faible, sont extrêmement pénibles. La plupart du
temps, cela se traduit par des mortalités, dans 50% des cas et, le reste
du temps, ce sont des personnes qui sont invalides pour le reste de leurs
jours.
Je m'étonne réellement du fait qu'on semble vouloir
prendre, au niveau de l'Etat, seulement une partie des blessures corporelles
qui découlent des accidents qui surviennent avec des véhicules
motorisés. C'est un véhicule automobile, il a une plaque
d'immatriculation, il est obligé de s'assurer, en vertu de la
régie, il est obligé de se couvrir, il ne peut pas passer
à côté, sinon il n'a pas de plaque d'immatriculation et on
le couvre seulement lorsqu'il est sur le chemin public, mais on ne le couvre
pas sur sa ferme. Je m'interroge sérieusement sur la portée
sociale d'un tel article.
Mme Payette: M. le Président, je pense qu'il est
évident qu'il a fallu, à un moment donné bien comprendre
que le tracteur n'est pas destiné à se promener sur les chemins
publics, pas plus que la motoneige ou certaines motocyclettes qui sont
essentiellement conçues pour être utilisées dans les
champs.
Il apparaissait essentiel de faire cette distinction et je me demande,
si les pressions qu'il y aurait à faire éventuellement, ne
devraient pas être faites auprès de la Commission des accidents du
travail puisqu'il s'agit là d'un accident de travail, selon la
définition que nous en faisons.
M. Roy: Pour les accidents de travail, je pense qu'il y a
seulement une personne... Il faudrait que je revoie la Loi des accidents de
travail, je la reverrai ce midi.
Mme Payette: C'est peut-être celle-là qu'il faut
faire amender.
M. Roy: Cela fait longtemps qu'on demande des amendements, mais
on n'en a pas. Pour être couverts par la Loi des accidents de travail,
les cultivateurs ne sont pas obligés et je sais qu'il a
été un temps où ils n'étaient pas couverts,
même s'ils l'avaient voulu. Il fallait un certain nombre
d'employés, un minimum de trois, pour être accepté.
M. Fontaine: Le tracteur de ferme, dans la vie moderne; je pense
que c'est un véhicule automobile. D'ailleurs, on impose des frais pour
avoir une plaque d'immatriculation, on oblige le cultivateur à s'assurer
s'il veut circuler sur les chemins publics, mais, d'un autre côté,
on ne l'indemnise pas s'il survient un accident sur sa ferme en dehors du
chemin public. Je pense qu'il y a une contradiction. Ou bien c'est un
véhicule automobile ou ce n'en est pas un. Si ce n'en est pas un, qu'on
cesse de leur faire payer les frais d'immatriculation et qu'on leur demande de
rester dans leur cour. Les cultivateurs ont régulièrement
à se promener sur le chemin, avec leur véhicule, et parfois ils
sont obligés d'avoir deux ou trois voitures attachées en
arrière. Je pense qu'il serait important qu'ils soient couverts.
Mme Payette: M. le Président, je pense qu'en
étudiant cette question, ce qui paraissait évident, c'est ce que
vient de dire le député, à savoir que, à certains
moments, le tracteur est considéré comme un véhicule
automobile qui emprunte un chemin public. C'est pourquoi nous le couvrons
pendant la période de temps où il se trouve sur ce chemin public;
quand le tracteur est dans le champ, il ne s'agit pas d'un véhciule
automobile, il s'agit d'un instrument de travail et, à mon avis, c'est
une correction qu'il faut faire, à partir d'un amendement, si cet
amendement est nécessaire, à la Loi des accidents du travail et
non pas tenter de corriger cette situation par le biais de la Loi sur
l'assurance automobile.
M. Fontaine: Mais vous auriez eu l'occasion de régler le
problème en les incluant, on n'aurait pas eu besoin de demander
d'amendement à la Loi des accidents de travail. Je vois là une
mesquinerie qui n'était pas nécessaire.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je crois qu'il y a là une injustice
à l'endroit des cultivateurs. On peut facilement comprendre qu'exempter,
par exemple, mettre en dehors de la loi, la protection pour les motoneiges,
c'est un sport... Je comprends très bien que les automobilistes n'aient
pas à défrayer les coûts de quelqu'un qui veut s'amuser,
mais là, on est dans un... Le tracteur, ce n'est pas un article de
sport. C'est une obligation pour un cultivateur d'en avoir un, et bien souvent,
ce tracteur circule sur les chemins publics. Le type va aller au village, puis
va revenir. Il va aller, soit vendre ses produits ou il va aller en acheter.
D'autant plus que les autobus, les camions sont des véhicules
nécessaires et les chauffeurs sont couverts; même le camion qui
est dans un champ, ou celui qui transporte du bois sur un terrain de compagnie
sont couverts. C'est un outil de travail. Le camion est couvert par
l'assurance.
Momentanément, on arrive avec le tracteur de ferme et on
l'exclut. Ce n'est pas un luxe un tracteur de ferme et les cultivateurs seront
obligés de s'assurer eux-mêmes et on les exclut.
Il est entendu qu'on peut discuter d'une façon théorique
et comparer le tracteur de ferme à d'autres véhicules et en
arriver, philosophiquement, ou théoriquement, à dire: Cela
devrait tomber sous la Commission des accidents du travail, mais on n'est pas
ici pour philosopher. On est ici pour protéger les gens qui ont besoin
d'être protégés. Alors, je ne vois pas pourquoi on devrait
exclure le tracteur de ferme, même lorsqu'il est dans la ferme.
Le Président (M. Bertrand): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Avec les tracteurs de ferme, il est
sûr que les accidents sont souvent nombreux.
M. Saint-Germain: C'est une raison de plus pour les couvrir.
M. Beauséjour: Je le vois dans un autre sens.
Ordinairement, le tracteur de ferme a sa principale occupation dans la ferme.
Qu'il ne soit pas couvert à ce niveau par l'assurance automobile, j'en
conviens. Maintenant, c'est de l'autre côté... Pour ce qui est du
camion qui a sa principale vocation sur la route et qu'il soit couvert dans les
champs, il me semble...
M. Saint-Germain: Vous avez des camionnettes...
M. Beauséjour: Je ne sais pas s'il ne pourrait pas y avoir
la même restriction.
Mme Payette: Lorsque le député commence à
expliquer, je voudrais seulement terminer son explication. Effectivement, le
tracteur de ferme est conçu pour travailler dans le champ. Quand il est
sur le chemin public, nous le couvrons. Le camion est conçu pour
être sur le chemin public. Quand il se trouve, par hasard, dans le champ,
nous le couvrons aussi. Si bien que la situation est la même dans les
deux cas, en ce sens que nous couvrons temporairement le camion qui se trouve
dans le champ comme nous couvrons temporairement le tracteur de ferme qui se
trouve sur un chemin public.
M. Lalonde: C'est une coincidence, mais je cherche le principe
qui sous-tend ce choix. C'est l'aspect temporaire qui a inspiré le
gouvernement à couvrir les deux ou est-ce le fait que...
Mme Payette: C'est la destination du véhicule, le but pour
lequel il a été construit. Le camion est construit, conçu
pour rouler sur un chemin public. Il est exceptionnel qu'il se trouve dans le
champ.
M. Lalonde: Alors, pourquoi le couvrir lorsqu'il est dans le
champ?
Mme Payette: Le tracteur est conçu pour être dans le
champ. Il est exceptionnel qu'il soit sur un chemin public.
M. Lalonde: Mais les gens ne comprendront pas que vous traitiez
plus favorablement le camion qui est dans le champ que le tracteur de ferme qui
est dans le champ. C'est exact. C'est ce qui est dans l'esprit de tous ceux qui
ont posé des questions.
M. Saint-Germain: D'ailleurs, dans le contexte actuel, les
assureurs d'automobiles assurent les tracteurs pour le type qui veut bien
s'assurer. Cela a toujours été dans le contexte actuel... Le
tracteur de ferme, c'est un véhicule moteur qu'on assure avec une
assurance automobile.
Une Voix: Qu'on continue à le faire.
M. Saint-Germain: Ils sont en dehors du...
M. Lalonde: Ils vont payer le gros prix pour la plaque
d'immatriculation.
M. Vaillancourt (Jonquière): Ils sont
protégés lorsqu'ils sont sur la voie publique.
M. Saint-Germain: Ils vont payer deux fois. M. Lalonde:
Ils vont payer deux fois.
M. Saint-Germain: Nécessairement, par obligation, ils
seront obligés de se protéger avec...
M. Lalonde: J'espère au moins que vous allez leur demander
le plus bas minimum pour leur plaque d'immatriculation.
Une Voix: $10.
M. Lalonde: Même $10, pour les fois qu'ils seront sur le
chemin public.
M. Chevrette: ... sont séparés par une rue.
M. Fontaine: Je voudrais donner un exemple ici qui
m'apparaît assez injuste. Disons que Mme le ministre dit que les camions
sont fabriqués pour circuler sur les routes, mais il y a des camions qui
sont fabriqués pour circuler seulement en dehors des routes, par exemple
les superlourds qui travaillent dans les mines ou à la baie James. Les
camionneurs vont être couverts alors qu'ils ne circulent jamais sur les
routes et le tracteur qui circule sur les routes de temps à autre n'est
pas couvert, lorsqu'il circule en dehors de la route. Je pense qu'il y a une
certaine contradiction.
Mme Payette: M. le Président, je pense que, dans ces
cas-là, il n'y aura pas d'ambiguïté possible, ce sera
couvert par la Loi des accidents du travail, parce que vous avez ce genre de
camions qui sont dans des mines ou des endroits semblables et c'est la Loi des
accidents du travail qui pourvoira à ces cas.
M. Fontaine: ... par votre loi.
Mme Payette: Est-ce qu'ils sont destinés à
être utilisés en dehors d'un chemin public ou sur un chemin
public?
M. Fontaine: Ils peuvent y aller. Il n'y a rien qui les
empêche d'y aller; ils n'y vont jamais.
Mme Payette: Mais quelle est leur destination première?
C'est en fonction de leur destination et il y aura précision à ce
sujet. C'est en fonction de leur destination qu'on saura s'il y a couverture
par le régime public, peu importe l'endroit où ils vont
être.
M. Fontaine: Par exemple, les gros camions qui travaillent dans
les mines à Asbestos. Probablement qu'ils seront nationalisés
également, mais est-ce que ces véhicules sont
immatriculés?
M. Saint-Germain: En plus, le cultivateur va être
obligé d'assurer son tracteur pour $50 000 de dommages matériels
à autrui. On va l'obliger à prendre $50 000. Est-ce qu'on
l'oblige ou si on ne l'oblige pas?
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Jacques-Cartier. Une autre question.
Mme Payette: M. le Président, je ne crois pas que cela ait
rapport avec le paragraphe que nous sommes en train d'étudier
présentement.
M. Saint-Germain: On part de l'assurance, c'est par la
définition même qu'on essaie de discuter de la chose.
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté? M. Lalonde:
Sur division.
Le Président (M. Bertrand): Alors, paragraphe 6,
adopté sur division. Paragraphe 7?
Mme Payette: Le paragraphe 7, M. le Président, se lit
comme suit: Conjoints: L'homme et la femme a) qui sont mariés et
cohabitent ou b) qui vivent ensemble maritalement et qui, au moment de
l'accident 1. résidaient ensemble depuis trois ans ou depuis un an si un
enfant était issu de leur union et 2.1 étaient publiquement
représentés comme conjoints. Le but de l'amendement, M. le
Président. Dans le texte actuel, le mot "conjoints" était
défini dans ce paragraphe et un pouvoir était donné
à la régie à l'article 9. L'intention, à la base de
cet amendement, est de clarifier la définition de "conjoints" en
évitant de faire appel à un pouvoir discrétionnaire de la
régie. Le nouveau texte contient donc des critères qui sont
faciles d'application et qui tiennent compte de l'évolution de notre
société dans le phénomène de la formation et de
l'existence du couple.
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté? Une Voix:
Non.
M. Saint-Germain: Avec une telle définition, M. le
Président, je me demande ce qui peut arriver d'hommes ou de femmes qui
sont divorcés ou séparés et qui ont des enfants et avec
leur premier conjoint et avec leur deuxième conjoint. Est-ce que cette
définition veut dire qu'on met les deux exactement sur le même
pied, bien qu'un des conjoints puisse avoir vécu avec l'autre pendant
des années et puisse avoir eu des enfants, et même si ces enfants
peuvent être encore mineurs? Un de ces conjoints, bien souvent, aura
peut-être la responsabilité des enfants et verra ses
indemnisations diminuer parce que son mari ou sa femme a bien voulu cohabiter
avec une autre personne pendant trois ans seulement et un an s'il y a eu des
enfants avec le deuxième conjoint.
Il y a là une ambiguïté, à mon avis, qu'on
devrait éclaircir si on ne veut pas créer d'injustices
évidentes.
Est-ce que vous voulez que je répète tout ce que j'ai
dit?
M. Vaillancourt (Jonquière): En fait, quant au principe du
projet de loi, tout d'abord, il y a un conjoint et non pas plusieurs conjoints.
Si une personne est divorcée depuis cinq ans, six ans ou sept ans et vit
avec une autre, suivant les critères qui sont établis ici, le
conjoint de cette personne, au sens de la loi, n'est pas la personne de qui il
est divorcé, mais la personne avec qui il vit depuis trois ans ou un an,
si un enfant est issu de l'union. Je pense que c'est le principe de base qui
guide l'amendement apporté à l'article 1, paragraphe 7. Il n'y a
pas plusieurs conjoints, on n'a qu'un conjoint.
M. Lalonde: L'enfant, un an, c'est une prime à la
natalité ou quoi?
Mme Payette: C'est un encouragement...
M. Raynauld: II y a des gens séparés, des gens qui
ont vécu ensemble pendant trente ans, qui sont séparés et
qui, depuis un an, cohabitent et ont un enfant. La première femme de qui
le conjoint n'est pas divorcé n'a absolument rien. Est-ce exact?
Mme Payette: Si vous me permettez, M. le Président, au
niveau de l'obtention des indemnités, on verra plus loin qu'à la
définition de "personne à charge", on prévoit que dans le
cas d'ex-conjoints qui ont des droits à des pensions alimentaires, ce
sont des personnes à charge et elles seront admissibles aux
indemnités. Je pense que le droit à l'indemnité est
prévu un peu plus loin. Ici, il s'agissait de définir de
façon statique ce qu'est un conjoint.
M. Saint-Germain: Qui va être privilégié dans
la division de cette indemnité, est-ce l'enfant légitime d'un
couple ou est-ce l'enfant naturel d'un conjoint?
M. Vaillancourt (Jonquière): On verra à ce
moment-là, on n'est pas rendu là.
Mme Payette: Au niveau de la définition de personne
à charge, on verra de quelle façon ce problème peut
être réglé.
M. Vaillancourt (Jonquière): D'ailleurs, ce principe est
conforme à d'autres articles que nous retrouvons dans des lois. On sait
fort bien qu'au bout d'un certain nombre d'années, s'il y a un divorce,
il n'y a rien qui empêche un mari, à moins qu'il y ait un contrat
de mariage, de faire un nouveau testament favorisant totalement sa nouvelle
conjointe. Pourtant, la première épouse a pu être là
pendant 20 ou 25 ans. Le principe de la liberté de tester est dans le
Code civil, et n'a aucun rapport avec le nombre d'années de coexistence.
Je pense que c'est ce qui sous-tend...
M. Raynauld: ... d'un gouvernement, il ne faut pas charrier. Ce
n'est pas la même chose du tout. C'est bien sûr que j'ai le droit
de donner de l'argent à n'importe qui. On ne parle pas de cela, on parle
d'indemnité. De toute façon, je ne veux pas discuter de cela tout
de suite, je pense que cela devrait venir plus tard, lors de la
définition. Moi, je n'ai rien à dire. Je reviendrai plus
tard.
M. Fontaine: Je pense que l'amendement qui nous est
apporté fait suite aux recommandations
du Barreau lors des représentations qui ont été
faites en commission parlementaire, lorsque le Barreau a présenté
son mémoire.
Entre-temps, je pense que nous avons adopté, je pense que c'est
adopté en troisième lecture les amendements au Code civil sur
l'autorité parentale qui définissaient un conjoint. A ce
moment-là, il était question de personnes qui vivaient ensemble
maritalement.
Je me demande s'il n'y aurait pas lieu, au lieu de définir
à nouveau ce qu'est un conjoint, de se référer tout
simplement à la nouvelle loi qu'on vient d'adopter.
Mme Payette: M. le Président, il s'agit d'une information.
C'est après consultation avec le ministère de la Justice et le
Conseil du statut de la femme que nous avons présenté cet
amendement et cette définition.
M. Fontaine: Est-ce que vous ne voyez pas des difficultés
de preuve à un moment donné, dans cette affaire?
M. Lalonde: II y a la discrétion de la régie
à l'article 9.
Mme Payette: L'article 9, on le verra plus loin...
M. Lalonde: Cela a été changé encore.
Mme Payette: Non seulement il a été changé,
mais il a été supprimé.
M. Lalonde: C'est un nouveau projet de loi qu'on a.
M. Paquette: J'ai un cas un peu farfelu à
présenter, mais qui pourrait arriver. Je pense que,
généralement, la définition nous assure qu'il y aura
toujours un seul conjoint. Mais il y a toujours la possibilité, pour un
homme, marié avec une femme...
Mme Payette: Et pour une femme, mariée...
M. Paquette: ... et pour une femme, mariée avec un homme,
de vivre maritalement et même d'avoir des enfants avec une autre femme,
ou un autre homme, qui réside dans la même maison...
Mme Payette: C'est laid... M. Paquette: C'est très
laid...
M. Paquette: II ne s'agit ni de polygamie ni de bigamie ce
qui est défendu par d'autres lois puisque cet homme ou cette
femme, dans l'hypothèse que j'amène est marié avec une des
femmes prenons le cas d'un homme, pour ne pas se mêler et
n'est pas marié avec l'autre, mais vit avec elle maritalement.
Mme Payette: C'est un gars qui aime le trouble.
Le Conseil du statut de la femme ne s'est pas prononcé sur cet
exemple.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! Adopté?
M. Raynauld: Sur division.
Le Président (M. Bertrand): Adopté sur
division.
Des Voix: Adopté sur division.
Le Président (M. Bertrand): Paragraphe 8.
Mme Payette: Le paragraphe 8 se lirait, suite à
l'amendement qui a été accepté dans un autre paragraphe:
"Corporation: La Corporation des assureurs agréés
constituée en vertu de l'article 138".
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Paragraphe
9.
Mme Payette: Le paragraphe 9 se lit: "Directeur: Le directeur du
Bureau des véhicules automobiles."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Paragraphe
10.
Mme Payette: Le paragraphe 10 se lit comme suit: "Dommages
causés par une automobile: Tout dommage causé par une automobile
ou par l'usage de celle-ci, ou par son chargement, y compris le dommage
causé par une remorque."
Le Président (M. Bertrand): Adopté?
M. Lalonde: Un instant, M. le Président.
M. Raynauld: II ne faut quand même pas aller trop vite, il
faut lire.
M. Lalonde: Oui. J'en ai deux projets de loi, c'est pour cela que
c'est assez difficile de suivre. Cela va. Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Paragraphe
11?
Mme Payette: Le paragraphe 11 se lit comme suit: "dommage
corporel": le dommage physique, psychologique ou mental, y compris le
décès, ainsi que tout dommage causé dans un accident
à une victime, à l'exception du dommage matériel
défini au paragraphe 12;"
Le but de l'amendement était de bien préciser la
provenance des dommages susceptibles de compensation. Les mots "lors d'un"
apparaissent trop larges et pourraient conduire à des abus.
M. Lalonde: Est-ce qu'on revient à la notion de
causalité dont on a discuté hier? Causé lors d'un accident
ou causé dans un accident, quelle est la différence que le
ministre y voit? Me Marcotte. J'ai dit cela pour le journal des
Débats.
Mme Payette: M. le Président, si le député
de Marguerite-Bourgeoys fait ici allusion de façon disgracieuse au fait
que je n'ai pas fait d'études en droit, je ne me sens nullement
visée et plutôt fière de ne pas les avoir faites, ces
études.
M. Lalonde: M. le Président, ce n'était pas du
tout...
Une Voix: C'est cela.
M. Lalonde: J'aime bien, dans le journal des Débats,
savoir qui parle lorsque c'est inscrit.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est le ministre qui parle
et vous le savez.
M. Lalonde: C'est inscrit au nom du ministre.
M. Chevrette: Vous avez certains anciens ministres qui n'ont
jamais parlé, c'est arrivé souvent.
M. Lalonde: Le député de Joliette-Montcalm est
arrivé, tout va se régler, M. le Président.
Une Voix: Ça va lui prendre le consentement unanime.
M. Chevrette: En tout cas, je ne me fie surtout pas sur vous pour
le faire.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre!
M. Lalonde: II est vraiment arrivé. Cela fait dix minutes
qu'il était là et il était tranquille, je me demandais ce
qu'il avait.
Le Président (M. Bertrand): II n'est pas là, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Chevrette: C'est vrai.
M. Fontaine: On peut donner son consentement s'il veut
participer.
Le Président (M. Bertrand): Le consentement est-il
donné?
M. Lalonde: Certainement.
Le Président (M. Bertrand): Le consentement est
donné.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je ne suis pas encore
certain. On va y penser.
Le Président (M. Bertrand): M. Chevrette
(Joliette-Montcalm) remplace M. Laberge (Jeanne-Mance).
M. Chevrette: Merci.
M. Vaillancourt (Jonquière): Cela allait bien
pourtant.
M. Saint-Germain: Certainement, de toute façon
personnellement...
M. Lalonde: Je voulais simplement savoir ce qui fait la
différence entre, "causé lors d'un" et "causé dans un".
Quelle était la préoccupation de Me Marcotte.
Mme Payette: M. le Président, voici pourquoi on a mis
"dans un" au lieu de "lors d'un": c'est pour éviter des cas, par
exemple, où il survient un accident sur un chemin public et qu'il y a
quelqu'un sur le trottoir qui, pour une cause toute autre que la survenance de
l'accident, aurait pu se prévaloir du mot "lors d'un" techniquement. Il
aurait pu dire: Je suis une victime lors d'un accident. C'est tout simplement
par souci de précision.
M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Bertrand): Adopté?
M. Saint-Germain: II me semble qu'interpréter un
décès comme un dommage causé, cela sonne drôle. On
dit: "le dommage physique, psychologique ou mental, y compris le
décès..."
Mme Payette: C'est un dommage physique
irrémédiable.
M. Saint-Germain: Ne devrait-on pas dire pour les fins
d'interprétation de la présente loi, le décès est
considéré comme un dommage corporel? Il me semble que ce serait
plus élégant un peu... Enfin, ce n'est pas plus sérieux
que cela, ce n'est pas plus grave.
M. Chevrette: "Illégant" ou "élégant"?
M. Saint-Germain: II me semble que ce serait plus
élégant, pour les fins de l'interprétation de la
présente loi, de considérer le décès comme un
dommage corporel, tout simplement.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, j'ai
trouvé la distinction qu'a donnée Me Marcotte au nom du ministre
très subtile et très valable. D'ailleurs, je voudrais en
féliciter le gouvernement. Franchement, c'est pas mal bien comme
amendement.
M. Lalonde: Je comprends le député de
Jonquière de vouloir féliciter le gouvernement. Cela fait trois
semaines qu'on est ici et c'est la première fois que le gouvernement est
félicité. Cela prend un des députés
ministériels pour le faire.
Le Président (M. Bertrand): Adopté? M. le
député d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, avant d'adopter le texte,
c'est une question d'information que je voudrais poser. C'est la fameuse
question des vêtements des victimes. Est-ce qu'ils sont couverts? Est-ce
qu'il sont assurés ou est-ce qu'ils ne le sont pas? Il semble y avoir
deux interprétations là-dessus. Je n'y comprends rien, je l'avoue
franchement. Je n'y comprends rien du tout, mais j'aimerais avoir une
réponse à cette question. Est-ce que ces vêtements sont
assurés ou s'ils ne le sont pas?
Mme Payette: M. le Président, en vertu du régime
public, il y a un article qui prévoit explicitement que les
vêtements que porte une victime au moment de l'accident sont couverts. Je
vais vous citer l'article exact pour ne pas me tromper. Je vais respecter la
loi. Il faut aller à l'article 46 où on prévoit le
remboursement.
M. Raynauld: Est-ce que c'est un amendement ou si c'est le texte
original?
Mme Payette: C'est le texte original.
M. Raynauld: 46.
Mme Payette: C'est cela.
M. Raynauld: II y a eu des représentations de faites. Il y
a eu des mémoires de soumis. Il semble bien que...
Mme Payette: Les mémoires qui nous ont été
soumis posaient la question, à savoir si les vêtements sont
couverts. Le Barreau a soulevé la question. Dans son document, il se
demandait si les vêtements étaient couverts. Lors des auditions en
commission parlementaire, il a modifié sa position après avoir
pris connaissance de l'article 46.
M. Raynauld: 46. C'est considéré... Ces
vêtements, c'est considéré comme un dommage corporel ou un
dommage matériel?
Mme Payette: C'est remboursé au titre des frais
occasionnés lors de l'accident par la perte de vêtements que porte
la victime au moment de l'accident. C'est assimilé à des dommages
corporels.
M. Raynauld: C'est assimilé à des dommages
corporels. Là, dans les définitions, si on fait la comparaison
entre les paragraphes 11 et 12, au paragraphe 12, on exclut du dommage
matériel, si j'ai bien compris, les dommages causés dans un
accident, à l'exception du préjudice causé aux
vêtements que porte une victime au moment de l'accident.
Mme Payette: Justement...
M. Raynauld: C'est exclu au paragraphe 12, mais ce n'est pas
inclus dans le paragraphe 11.
Mme Payette: C'est inclus dans les...
M. Raynauld: Pourquoi ne le mettez-vous pas au paragraphe 11? Ce
ne serait pas plus clair. On l'exclut d'un côté, mais on ne dit
pas que c'est considéré comme dommage corporel.
Mme Payette: II faudrait inclure toutes les indemnités
qu'on prévoit dans le texte de loi. On décrit
généralement ce qu'est le dommage et, un peu plus loin dans les
articles de loi, on vient préciser les indemnités auxquelles ont
droit ou seront admissibles les victimes. De la même façon, il
aurait fallu prévoir, si on retient un tel amendement, les frais
médicaux, il aurait fallu retenir les indemnités de remplacement
du revenu, etc. Il valait mieux faire, ici, une description
générale et, lorsqu'on vient dans les articles particuliers,
préciser la portée des dommages couverts par le régime
public.
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté?
M. Saint-Germain: On peut se demander si l'assimilation des
dommages aux vêtements au dommage corporel... Il y aura certainement des
demandes de dédommagement, au niveau de la régie, qui seront
exclusivement pour des vêtements. Ne croyez-vous pas que, au point de vue
procédure, cela va alourdir énormément? Si on n'avait
parlé que de dommages matériels, ne croyez-vous pas...
Mme Payette: II a été considéré que,
aux titres de remboursements occasionnés par l'accident, lorsque les
vêtements d'une victime subissent des dommages évidemment
la victime a dû subir certains dommages pour éviter
d'entrer dans les technicités du dommage matériel, il valait
mieux suivre la recommandation du rapport Gauvin de couvrir les dommages subis
ou occasionnés aux vêtements au même titre que d'autres
dommages corporels.
M. Vaillancourt (Jonquière): On pourrait dire que
l'accessoire suit le principal.
M. Saint-Germain: II y aura certainement des demandes de
dédommagement, au niveau de la régie, qui couvriront
exclusivement des dommages de vêtements, et ce sera, au point de vue de
la régie, le seul matériel qu'elle aura à couvrir. A la
suite d'un accident on peut verser des choses sur ses vêtements, de
l'huile, etc., ou simplement avoir un accident où nécessairement
les vêtements ne sont pas endommagés et cette victime sera
obligée de faire appel à la régie pour se faire
dédommager.
M. Raynauld: Ce que je trouve curieux comme texte, M. le
Président, c'est que l'on définit dommages corporels en disant
"à l'exception du dommage matériel" et, quand on arrive à
dommage matériel, on exclut les vêtements que porte la victime au
moment de l'accident. On se
trouve à avoir deux exceptions c'est comme deux négations
qui, implicitement, valent une affirmation; c'est curieux comme
rédaction. Je sais que les avocats tournent en rond, mais...
Mme Payette: L'obligation qui nous a été faite de
définir le dommage corporel et le dommage matériel était
pour bien préciser, parce que, dans les articles plus loin, on va voir
qu'on abandonne le droit de recours, ce sur quoi on abandonnait le droit de
recours; il fallait absolument clarifier les dommages qui sont couverts par le
régime public pour permettre à des dommages, qui ne sont pas
couverts éventuellement...
M. Lalonde: Je suis d'accord avec cela, M. le Président.
Quand on fait un régime bicéphale, il faut bien définir
les deux têtes.
Le Président (M. Bertrand): Madame, messieurs, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 28)
Reprise de la séance à 20 h 15
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, madame et
messieurs!
Nous allons commencer les travaux de la commission parlementaire des
consommateurs, coopératives et institutions financières. La liste
des membres de la commission est la suivante: outre Mme le ministre,
député de Dorion, M. Beauséjour (Iberville), M. Bisaillon
(Sainte-Marie), M. Gagnon (Champlain), M. Gosselin (Sherbrooke); M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska) en remplacement de M. Goulet (Bellechasse); M. Laberge
(Jeanne-Mance), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys); M. Paquette (Rosemont) en
remplacement de M. Landry (Fabre); M. Gias-son (Montmagny-L'Islet) en
remplacement de M. Larivière (Pontiac-Témiscamingue); M. Lefebvre
(Viau), M. Marois (Laporte), M. Marquis (Matapédia), M. Raynauld
(Outremont), M. Roy (Beauce-Sud), M. Russell (Brome-Missisquoi), M.
Saint-Germain (Jacques-Cartier) et M. Vaillancourt (Jonquière).
A la dernière séance de cette...
M. Saint-Germain: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Si vous voulez remplacer M. Larivière
par M. Giasson... c'est déjà fait?
Le Président (M. Dussault): C'est ce que j'ai
annoncé.
M. Saint-Germain: Je m'excuse.
M. Fontaine: M. le Président, on n'aura pas quorum tant
que M. Giasson ne sera pas assis à son siège.
Le Président (M. Dussault): A ma connaissance, M. le
député de Montmagny-L'Islet n'est pas l'unique possesseur du
quorum. Nous sommes actuellement neuf à cette commission et nous pouvons
commencer...
M. Fontaine: Le quorum est de 10, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Pas selon les calculs que le
secrétariat des commissions a faits, qui sont d'ailleurs indiqués
sur cette feuille de présence. Il en faut neuf pour le quorum.
M. Fontaine: Je retire mes paroles.
Le Président (M. Dussault): Je les accepte, M. le
député de Nicolet-Yamaska. J'allais dire que, lors de la
dernière séance de cette commission, nous avions terminé
nos travaux sur le paragraphe 10 de l'article 1. Nous commençons avec le
paragraphe 11 de l'article 1.
Mme Payette: M. le Président, nous en
avions, je pense, terminé au niveau de la discussion du
paragraphe 11, ou presque. Il avait presque été proposé
qu'on l'adopte au moment de la fin de nos travaux, à moins que quelqu'un
ait encore quelque chose à dire.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 11 avait
été modifié par un article que nous trouvons dans le
cahier des amendements de Mme le ministre. Est-ce que le paragraphe 11, tel que
modifié, est adopté?
M. Fontaine: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Nicolet-Yamaska que je n'avais pas vu et qui m'avait
demandé la parole.
M. Fontaine: Je me pose des questions sur ce paragraphe 11, quant
à la phrase où on dit: "ainsi que tout dommage causé dans
un accident à une victime". Je me demande si cette définition ne
serait pas beaucoup trop large. Je ne sais pas qu'est-ce qu'on veut viser par
cette phrase, mais, à mon sens, cela pourrait inclure à peu
près toute réclamation à la suite d'un accident
d'automobile, en surplus de ce qui est mentionné dans le
régime.
Mme Payette: M. le Président, si ce membre de phrase a
été inclus dans la définition, c'est pour une raison bien
précise. Le droit de recours étant aboli en vertu des articles 3
et 4 et une nouvelle modification qui a été faite à
l'article 190a, c'est pour préciser, pour les gens qui aimeraient,
à un moment donné, jouer avec la terminologie, pour essayer de
tenter d'avoir un droit de recours au-delà du régime, en
responsabilité, j'entends, c'est pour dissuader ces gens-là,
autant que possible, d'avoir un recours, de penser que les dommages qui
seraient en excédent du régime public puissent être
recouvrés sur la base de la responsabilité.
M. Fontaine: Oui, d'accord. Cela enlève le droit de
recours contre une personne qui pourrait être trouvée responsable
d'un accident. Mais cela augmente le risque d'une poursuite contre la
régie, par exemple.
Mme Payette: Non. Dans la mesure où cet article de
définition, M. le Président, il n'y a pas de danger, à mon
avis, de poursuite contre la régie pour au-delà de $18 000, par
exemple. Ce que vient dire cet article, c'est qu'il n'y a pas de poursuite en
responsabilité civile au-delà du régime public, des $18
000 et des autres indemnités qui y sont prévues.
Plus loin, on verra, dans l'article 4, qu'au-delà du
régime public c'est également un régime sans égard
à la responsabilité qui est prévu, pour les
indemnités au-delà du régime public.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: J'ai manqué quelque chose. Je comprends la
réponse, mais je pense que c'est la question que j'ai manquée. En
vertu de quoi dites-vous toutes ces choses-là, que cela empêche le
recours, etc.? C'est en vertu de quelle phrase au paragraphe 11?
Mme Payette: Ce que je veux dire, c'est que la phrase au
paragraphe 11 qui a été ajoutée: "ainsi que tout dommage
causé dans un accident à une victime", cette phrase, jointe aux
articles 3 et 4 sur l'abandon du droit de recours, vient tenter de dissuader
ceux qui seraient tentés de poursuivre en responsabilité civile
pour les dommages au-delà du régime public.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Concernant la question des dommages
matériels, je me pose deux questions.
Pourquoi inclure dans ce cas les dommages matériels qui veulent
dire les vêtements?
Mme Payette: M. le Président, une directive, nous
étudions le paragraphe 11, dommages corporels?
M. Fontaine: Oui, c'est exact.
Mme Payette: Je pensais que vous étiez passé au
paragraphe 12.
M. Fontaine: Non, vous avez mal compris, je parle de l'article 1,
paragraphe 11 où on fait une exception en disant "à l'exception
du dommage matériel défini au paragraphe 12".
Je pense qu'on peut se référer au paragraphe 12 qui est le
suivant et discuter de la question des vêtements. Je comprends mal
pourquoi on dit qu'on va payer des vêtements dans le paragraphe 11, alors
que c'est une définition pour "dommage corporel". Il me semble qu'il
serait plus logique de mettre cela dans la définition de "dommage
matériel".
Mme Payette: J'ai dit ici que si les dommages aux vêtements
occasionnés par l'accident sont remboursés par la régie,
c'est qu'ils sont assimilés à des frais inhérents à
l'accident. En cela, nous suivons la recommandation du rapport Gauvin qui
indique d'inclure dans les dommages dits corporels les remboursements de frais
de vêtements.
M. Fontaine: Par exemple, les vêtements vont-ils inclure
les bijoux?
Mme Payette: On dit "les vêtements que porte une victime au
moment de l'accident". Il y aura évidemment un pouvoir qui est
donné dans l'article 46 pour bien préciser le sens.
M. Fontaine: L'article 46.
M. Lalonde: ... des bijoux.
Mme Payette: Je ne sais pas quelle sorte de femme vous
fréquentez...
M. Lalonde: Je n'ai pas parlé de femme, j'ai dit une
victime qui ne porterait que des bijoux. C'est du sexisme de penser qu'il
s'agit d'une femme.
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! A l'ordre, s'il vous plaît!
Mme Payette: Ce serait pire si c'était autre chose dans
votre bouche.
M. Lalonde: II faut s'attendre à tout dans ce monde,
madame.
M. Fontaine: A l'article 46, on parle de frais raisonnables
occasionnés à la suite d'un accident. C'est assez vague.
Mme Payette: Quelle est la question?
M. Fontaine: Ma question est la suivante: Est-ce que les
bijoux... On sait que des bijoux peuvent s'évaluer à des sommes
assez considérables. On veut savoir si le régime, tel que
prévu à l'article 1, paragraphe 12, va indemniser les victimes
à la suite de perte de bijoux.
Mme Payette: II y a un pouvoir de réglementation
prévu à l'article 176, paragraphe m).
Une Voix: Un autre!
M. Lalonde: II me semblait qu'on avait éliminé cela
tantôt.
Des Voix: Encore!
M. Vaillancourt (Jonquière):... essayé. Mme
Payette: Bien non, bien non... M. Lalonde: On va recommencer.
M. Fontaine: Ce qui me surprend toujours, c'est que chaque fois
qu'on pose une question on nous réfère à un autre
article.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est pour cela qu'il y en a
plusieurs.
M. Paquette: Sans cela, on n'en aurait mis qu'un.
M. Fontaine: A 176...
Mme Payette: Paragraphe m).
M. Fontaine: m). Prescrire le remboursement de frais aux fins des
articles 23, 46 et 48.
M. Paquette: On n'aurait pas eu besoin de...
Mme Payette: M. le Président, au lieu
d'énumérer tous les vêtements qui sont susceptibles
d'indemnisation, il était préférable de laisser au
règlement rénumération des vêtements. En fait,
jusqu'où aller? C'est dans les réglementations qu'on trouvera
cela.
M. Fontaine: Vous ne le savez pas jusqu'à maintenant?
Mme Payette: II y a un principe quand même qui est
prévu à l'article 46, qui est d'énumérer les frais
raisonnables encourus à la suite d'un accident. Le remplacement des
vêtements y est prévu. On ne peut pas, par règlement, si
vous voulez, diminuer le contenu d'une loi.
M. Fontaine: C'est donc dire que nous autres, si on veut
expliquer le projet de loi aux gens qu'on rencontrera, on ne pourra pas leur
dire s'ils vont être remboursés pour ces pertes.
Mme Payette: Ce qui est prévu dans la loi, ce sont les
frais occasionnés à la suite d'un accident, entre autres, le
remplacement de pertes de vêtements.
M. Fontaine: Est-ce que vous voulez nous dire que vos
règlements concernant l'application de cet article ne sont pas
prêts actuellement?
Mme Payette: En effet nos règlements ne sont pas
complétés.
M. Lalonde: Est-ce qu'il y en a qui sont prêts?
Mme Payette: M. le Président, j'ai déjà fait
connaître aux membres de cette commission notre intention de
déposer les règlements au fur et à mesure qu'ils seront
prêts.
M. Lalonde: On ne l'a pas accepté.
M. Fontaine: Ce serait mieux au fur et à mesure qu'on
étudie les articles.
M. Raynauld: Ce serait logique. Il ne faut pas demander cela.
M. Saint-Germain: Comment peut-on faire pour
légiférer...
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! La parole était au député de Nicolet-Yamaska.
Est-ce que vous avez terminé votre intervention, M. le
député?
M. Fontaine: Non, j'ai encore une question importante. Est-ce que
le gouvernement est conscient que, pour payer ces indemnités qui sont,
en fait, du dommage matériel, on va devoir créer un service
d'évaluation à la régie?
Mme Payette: M. le Président, il y aura à la
régie les services nécessaires pour appliquer le projet de loi 67
quand il sera adopté.
M. Saint-Germain: ... 12 000 personnes, c'est sans
importance.
M. Fontaine: Si on laissait les dommages matériels, tel
que prévu... Vous dites dans votre régime que vous prenez charge
des dommages corporels et que les dommages matériels seront
laissés à l'entreprise privée.
Vous n'auriez pas besoin de créer ce service!
M. Raynauld:... 1212...
Le Président (M. Dussault): Question, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Combien de...
Mme Payette: Juste un commentaire, M. le Président. Il n'y
a pas de point d'interrogation au bout.
M. Fontaine: J'aimerais savoir de combien de personnes aura
besoin le ministre pour s'occuper de ces évaluations?
Mme Payette: II n'y a pas de réponse à cela, M. le
Président.
M. Fontaine: Parce que vous ne le savez pas ou parce que vous ne
voulez pas répondre?
M. Lalonde: Ils ne le savent pas, voyons!
Mme Payette: Ce n'est ni l'un ni l'autre, M. le Président.
Je m'informerai à savoir si pour l'instant on a prévu un
personnel spécial pour les évaluations de ces vêtements
à l'intérieur des dommages corporels.
M. Fontaine: Vous ne savez pas s'il y a quelque chose de
prévu pour cela, au point de vue du personnel. Vous ne le savez pas!
Mme Payette: Pas encore.
Une Voix: C'est parce que tout est prévu ailleurs.
M. Lalonde: On nage dans l'obscurité. C'est une autre
réponse qu'on n'a pas.
M. Fontaine: Comment faites-vous pour évaluer les
coûts comme vous le faites, si vous ne savez... Pardon?
Mme Payette: Vous enfreignez le règlement.
M. Lalonde: Cela n'enfreint pas du tout le règlement. Le
coût! Je vais vous en faire un "hors d'ordre"!
M. Fontaine: C'est en plein dans le vif du sujet.
M. Raynauld: Très bonne question.
M. Fontaine: Comment faites-vous pour évaluer vos
coûts d'administration si vous ne savez pas si vous allez avoir besoin de
10, 20, 30 ou 50 personnes pour évaluer ces dommages?
Mme Payette: M. le Président, nous savons le nombre
d'accidentés que nous pouvons extrapoler à partir des
années précédentes. Nous pouvons faire des projections
à partir de ce qui a été payé dans le
système actuel par rapport à ces indemnités quant aux
vêtements des victimes d'accidents d'automobile. C'est à partir de
chiffres connus que nous faisons des projections.
M. Lalonde: Quels sont ces chiffres?
Mme Payette: Les chiffres de quoi, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: Ce que vous avez extrapolé, le nombre
d'accidents et le nombre de cas de pertes matérielles, pertes de
vêtements?
Mme Payette: II y a environ entre 50 000 et 60 000 cas de
blessés corporels parmi les accidents d'automobile chaque année,
en moyenne. C'est à partir de chiffres de 1973, 74 et 75 que nous avons
projeté les chiffres à venir dans notre boule de cristal.
M. Lalonde: Quel est le chiffre pour les vêtements?
Mme Payette: On me dit qu'il y a un chiffre de $9 millions qui
couvre les frais prévus dans cet article, dans la couverture de
l'indemnisation des vêtements des victimes de blessures corporelles.
M. Lalonde: Un montant de $29 millions, seulement pour les
vêtements?
Mme Payette: $9 millions. M. Lalonde: $9 millions.
M. Raynauld: Est-ce compris dans les papiers que nous avons?
M. Lalonde: $9 autres millions?
M. Raynauld: Est-ce que c'est compris dans le coût du
régime prévu, tel que présenté?
Mme Payette: C'est compris dans le coût total du
régime, tel qu'il a été déposé à
l'Assemblée nationale.
M. Fontaine: Ces $9 millions sont dans les chiffres que vous nous
avez donnés?
Mme Payette: C'est exact; dans le montant du coût total du
régime.
M. Fontaine: Etes-vous conscients que vous vous embarquez dans un
domaine de dommages
matériels où ce n'était pas prévu? Je pense
que, quand on a parlé des principes selon lesquels le gouvernement
voulait prendre en charge le dommage corporel, êtes-vous conscients que
vous vous embarquez dans le dommage matériel et que ça vous
prendra tout un autre système d'évaluation que celui qui
était prévu pour le dommage corporel?
M. Lalonde: Remarquez, M. le Président, que, pour un
gouvernement qui taxe les vêtements des enfants, ça ne me surprend
pas qu'il veuille assurer les vêtements des adultes.
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Marguerite-Bourgeoys! Je voudrais
qu'on s'en tienne à la pertinence du débat et je voudrais vous
rappeler que nous en sommes actuellement aux définitions et que, par la
définition, nous ne prenons pas nécessairement des positions sur
des actions que va poser la régie; nous ne faisons que définir
des termes actuellement et j'aimerais qu'on s'en tienne à cela le plus
possible, s'il vous plaît.
M. Fontaine: Est-ce qu'on peut répondre à ma
question?
Mme Payette: M. le Président, je pense que ce que vient de
dire M. le député de Nicolet-Yamaska, que ce n'était pas
prévu dans le livre bleu... Il était effectivement prévu
que les pertes de vêtements seraient couvertes par le régime
public, que ce serait couvert au même titre que les frais
d'hôpitaux, etc. C'est à la page 34, en haut de la page, au
premier alinéa.
M. Fontaine: D'accord. Y a-t-il une raison particulière
pour laquelle le gouvernement veut s'occuper de cette partie des dommages
matériels?
Mme Payette: Parce que c'était une recommandation du
rapport Gauvin qui nous paraissait avoir du sens dans un régime comme
celui que nous proposions, de penser que des personnes blessées
corporellement pouvaient effectivement perdre leurs vêtements, les voir
abîmer, les voir brûler et que la recommandation du rapport Gauvin
allait carrément dans ce sens . Nous avons choisi de garder cette
recommandation.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Nicolet-Yamaska, avez-vous terminé votre intervention?
M. Fontaine: Pour l'instant, oui.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Outremont voulait la parole; M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Lorsqu'il s'agit des vêtements, on nous
reporte toujours au comité Gauvin.
Le comité Gauvin n'a jamais prôné,
premièrement l'étatisation et encore moins prôné le
système à deux têtes comme celui qu'on a dans le moment que
je sache. Si on veut bien m'expliquer les raisons qui ont amené le
comité Gauvin à vouloir considérer les dommages aux
vêtements comme un dommage corporel. Comment peut-on faire la relation
entre deux systèmes tout à fait différents. Ce que
recommande le rapport Gauvin et ce qu'on a devant nous, ce n'est pas semblable
du tout. Alors, si M. Gauvin avait considéré un tel
régime, celui qu'on étudie présentement, est-ce que
nécessairement les dommages aux vêtements auraient
été inclus dans les dommages corporels?
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le député de
Jacques-Cartier, peut-être que monsieur pourra compléter tout
à l'heure, mais je pourrais prendre un exemple. Un piéton est
heurté par un véhicule automobile. Il a, supposons, des bijoux;
il porte également des vêtements et il subit des dommages à
ses vêtements et à ses bijoux pour environ $600. On sait que les
petites créances, c'est $400 ou $500. Il fait appel à la
régie et si la régie ne couvre pas les vêtements, il devra
aller devant les tribunaux de droit commun et récupérer la perte
de ses vêtements et de ses bijoux. Parce qu'on sait qu'il y a de la
responsabilité au niveau des dommages matériels. Or, on demande
à cet individu de se faire rembourser par la régie et,
après, d'intenter une action séparée contre le responsable
de l'accident pour récupérer la valeur de ses biens,
vêtements et bijoux. Je pense que c'est au moins l'un des
intérêts de disposer des vêtements en même temps que
les blessures corporelles.
Mme Payette: M. le Président, pour compléter
l'argumentation du député de Jonquière, ce qui est
arrivé dans le rapport Gauvin, c'est qu'on a dissocié
l'indemnisation des dommages corporels et l'indemnisation des dommages
matériels. Partant de là, il a fallu déterminer ce qui
entrait dans l'une et l'autre catégorie. On a décidé que
les vêtements seraient couverts par l'indemnisation des dommages
corporels.
M. Lalonde: M. le Président, si vous le permettez, je
pense que cela a du sens, que lors d'un accident où il y a des dommages
corporels, les vêtements soient indemnisés par la même
source, pour ne pas être obligés d'aller à deux endroits.
Mais là où les questions ont été posées, ce
matin, c'est lors des accidents où il y a seulement des dommages
matériels. Il n'y a pas de blessures, mais il peut y avoir un dommage
matériel à des vêtements. On arrive devant la situation
où on a un système d'indemnisation pour les dommages
matériels qui est prévu par la loi, mais qui est
indépendant du régime public et, pour aller réclamer $50
de déchirure de vêtements, on est obligé d'aller à
la régie. Je trouve qu'il y aurait peut-être lieu de...
Mme Payette: M. le Président, je pense cependant que
l'indemnisation de ces vêtements,
de ces objets, de ces possessions est essentiellement liée
à la blessure corporelle.
M. Raynauld: C'est ça qu'on se demande, est-ce qu'il
faudra absolument être blessé ou est-ce que s'il y a un
accident...
Mme Payette: Pour qu'il y ait une indemnisation venant de nous,
il faut qu'il y ait blessure corporelle.
M. Paquette: M. le Président, on peut imaginer un cas
où une personne est en auto, en hiver; elle a un manteau de fourrure, le
feu prend dans l'auto et dans le manteau; la personne réussit à
s'en débarrasser à temps. Cela peut se présenter, des cas
où une perte importante de vêtements pourrait se produire sans
qu'il y ait de blessures corporelles. Je n'ai pas l'impression que ce serait
très fréquent.
M. Lalonde: La dernière réponse du ministre me rend
un peu inquiet. S'il n'y a pas de dommages corporels, est-ce que le
régime public va refuser d'indemniser les dommages aux
vêtements?
Mme Payette: En fait, les indemnités qui sont
prévues dans le régime sont indépendantes l'une de
l'autre.
M. Lalonde: Elles sont indépendantes.
Mme Payette: Ce qui veut dire que si jamais une victime n'a que
des dommages aux vêtements qu'elle porte lors de l'accident, elle pourra
être indemnisée par le régime public.
Le Président (M. Dussault): Le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, je veux bien faire...
M. Saint-Germain: J'ai une dernière question si vous me le
permettez. Les bijoux font partie des vêtements par définition
légale.
M. Lalonde: On ne le sait pas.
Mme Payette: Personnellement, je ne pense pas que des bijoux
soient des vêtements. Mais la régie pourra en décider
autrement. Personnellement, je ne pense pas que ce soient des
vêtements.
M. Saint-Germain: II arrive bien souvent qu'on puisse perdre
quelque chose qu'on a dans ses poches au cours d'un accident; son portefeuille,
cela arrive bien fréquemment, surtout si le type perd connaissance, il a
toutes les chances du monde de se réveiller sans porte-monnaie.
Mme Payette: Est-ce un vêtement?
M. Saint-Germain: C'est ça, est-ce un vêtement?
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le député de
Jacques-Cartier, si on tient pour acquis que les vêtements doivent aller
à la régie, je pense que mon expérience pratique me
démontre que, lorsque je réglais une cause de blessures
corporelles, lorsque je réglais le problème des vêtements,
immédiatement après les vêtements, c'étaient les
bijoux, montres, bracelets, ainsi de suite. Je pense que les bijoux doivent
aller avec les vêtements, peu importe où iront les
vêtements; on peut en discuter longtemps, je pense que les bijoux doivent
suivre les vêtements, parce qu'en pratique, lorsque les assureurs, les
avocats règlent une cause, on règle ça ensemble. C'est
dans le même thème.
M. Saint-Germain: Si vous croyez que c'est ça, pourquoi ne
pas le mettre dans la loi?
M. Vaillancourt (Jonquière): Non, je dis que les bijoux
doivent aller avec les vêtements. Si les vêtements doivent aller
à la régie, d'après moi, les bijoux aussi.
M. Saint-Germain: Pourquoi ne pas le mettre dans la loi?
M. Vaillancourt (Jonquière): Je n'ai aucune objection
à le mettre, je ne suis pas le gouvernement.
M. Saint-Germain: Ce serait clair.
M. Lalonde: On a un député ministériel pour
nous, M. le Président.
M. Vaillancourt (Jonquière): Ce n'est pas sur une question
de principe, ce n'est pas le bill 45.
M. Lalonde: Tout à l'heure, on va peut-être en avoir
un autre.
M. Vaillancourt (Jonquière): II semble que la
réglementation va prévoir ça.
M. Lalonde: On est 6 contre 5. M. Raynauld: M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Outremont.
M. Lalonde: Je fais une motion pour le retrait du bill.
M. Raynauld: Je voudrais faire confirmer une information
donnée tout à l'heure, puisqu'on n'a pas pu, jusqu'à
maintenant, discuter du coût du financement du régime dans son
ensemble. On a bien dit tout à l'heure que les frais de vêtements
représentaient environ $9 millions, que c'était indu dans
l'étude sur le coût du financement du
régime. Je déduis que cela doit être inclus parmi
les frais médicaux spéciaux et réadaptation, parce que
l'autre, ce sont les frais funéraires, ça ne doit pas être
là-dedans; ensuite, ce sont les préjudices esthétiques et
mutilation, ça ne doit pas être là, le montant
indiqué est de $29 millions. Donc, il y aurait $9 millions, sur $29
millions, qui seraient pour des vêtements.
Mme Payette: Les $9 millions, ce seraient tous autres frais.
M. Raynauld: II n'y a pas de telle clause, tous autres frais,
vous voyez.
Mme Payette: Dans la définition, c'est indiqué
comme tel.
M. Raynauld: Je ne parle pas de la définition, je parle du
document sur le financement du régime.
On a un document devant nous qui a été
déposé à l'Assemblée nationale et vous nous dites
que c'est inscrit là-dedans. Je veux savoir où. Je ne parle pas
de la loi ni des règlements qu'on n'a pas vus. Je parle du document
qu'on a sous les yeux.
Il est marqué ici: autres indemnités. Toutes les autres,
si vous voulez que je vous les lise: indemnités de remplacement du
revenu, indemnités de décès, soutien de famille majeur,
non-soutien de famille mineur, rente de survivant, moins réduction pour
les non-résidents et coût net des indemnités.
M. Lalonde: Ce n'est pas là.
M. Raynauld: Ensuite il y a les autres indemnités:
blessures, préjudice esthétique, aux articles 46, 47 et 62. C'est
bien l'article 46 dont on vient de parler. Donc, cela devrait être
là-dedans. C'est dans les $29 millions qu'il y a là. Je voudrais
bien que ce soit clair que c'est inscrit et inclus dans les $29 millions.
Mme Payette: C'est dans les $29 millions qui sont là.
M. Raynauld: Qui sont là.
Mme Payette: Et vous avez frais médicaux, et
spéciaux, et réadaptation. Ce serait dans spéciaux
à ce moment-là.
M. Raynauld: Ce serait dans spéciaux. Donc, on peut
marquer ici qu'il y a $9 millions pour les vêtements.
Mme Payette: Cela ne sera pas juste pour les vêtements.
Cela va être pour les autres frais spéciaux, à
l'intérieur des $29 millions.
M. Raynauld: Est-ce que je comprends que, quand vous avez...
Mme Payette: $9 millions de vêtements, cela en fait
beaucoup.
M. Lalonde: Oui.
M. Raynauld: Quand vous avez répondu tout à l'heure
que le coût des vêtements était de $9 millions, ce
n'était pas $9 millions. C'est vous qui avez répondu tout
à l'heure que le coût de cette clause de vêtements
était de $9 millions.
Mme Payette: Moi, j'ai bien dit $29 millions.
M. Lalonde: Moi aussi j'ai dit cela, mais on m'a dit $9
millions.
Mme Payette: Pour les autres frais, oui. M. Lalonde: Oui.
Ah bon!
Mme Payette: Mais pour l'ensemble de tous les frais, frais
médicaux, frais spéciaux, réadaptation, tout ce qui
s'appelle autre chose, c'est $29 millions. A l'intérieur de cela, il y a
les frais que vous avez lus tout à l'heure: anatomo...
esthétique, etc.
Mais les autres frais qui ne sont pas du dommage corporel pourraient
être compris dans les $9 millions, tout ce qui est autre que des dommages
esthétiques, les vêtements, certains frais de réadaptation,
les prothèses, etc.
M. Raynauld: Vous avez le document devant vous. Tout cela, ce
sont les articles 46, 47 et 62. C'est marqué $29 millions. La question
qui a été posée antérieurement, c'était:
Dans ces $29 millions, et en application de l'article 46 où on parle des
vêtements, quelle était la somme prévue pour les
vêtements?
Mme Payette: Seulement pour les vêtements?
M. Raynauld: Seulement pour les vêtements.
Mme Payette: Je ne l'ai pas présentement telle quelle.
M. Raynauld: Vous ne l'avez pas. M. Lalonde: Mais on peut
l'avoir?
Mme Payette: On peut estimer à environ... Cela ne pourrait
pas excéder beaucoup plus que $300 000 à $400 000 durant une
année, si on estime cela à $100 ou $150 par personne.
M. Lalonde: Avec 50 000 accidents.
Mme Payette: Ce n'est pas tout le monde qui brise ses
vêtements. On assume la moitié de ce nombre-là, disons.
M. Lalonde: Mme le ministre tantôt nous a dit qu'elle avait
fait des extrapolations du nombre des accidents.
Mme Payette: Oui, du nombre des accidents, d'accord. Mais
à l'intérieur...
M. Lalonde: Je me demande si on a préparé ce
montant d'une façon précise, avec beaucoup d'attention, ou si on
a simplement mis un chiffre, $29 millions, cela va prendre tout le reste.
Est-ce qu'on a des détails du montant de $29 millions? Qu'est-ce qui va
aux spéciaux? Qu'est-ce qui va aux frais médicaux? Qu'est-ce qui
va à la réadaptation?
Mme Payette: Je ne peux pas vous donner cette réponse.
M. Fontaine: Qu'est-ce qui va à l'administration pour
créer les systèmes d'évaluation de ces
vêtements?
M. Raynauld: M. le Président, tout ce que je peux
dire...
Le Président (M. Oussault): Un instant, M. le
député d'Outremont. Est-ce que vous posiez une question, M. le
député de Nicolet-Yamaska?
M. Fontaine: Je voudrais savoir combien cela va coûter pour
le service d'évaluation de ces frais de remboursement de
vêtements.
Mme Payette: C'est compris, M. le Président, dans
l'évaluation de l'administration, soit un total de 6%,
c'est-à-dire $21 millions.
Le Président (M. Dussault): Je reviens au
député d'Outremont. Est-ce que vous aviez terminé votre
intervention?
M. Raynauld: Je voulais simplement faire une remarque finale sur
ce sujet. Il ne semble pas qu'on puisse avoir des réponses
précises à toutes ces questions sur le coût du financement
du régime. Il serait de mise de dire ici qu'il serait bon que d'ici les
prochains jours ou les prochaines semaines parce que cela peut durer
longtemps Mme le ministre essaie d'obtenir des réponses un peu
plus précises sur ces questions. Il me semble que c'est important pour
la conduite du débat.
Mme Payette: M. le Président, j'ai déjà
répondu au député d'Outremont en ce qui concerne le
financement du régime. Nous l'étu-dierons à l'article 132,
à ce moment-là, nous déposerons les études qui nous
permettront d'en arriver au financement qui vous a déjà
été annoncé.
Le Président (M. Dussault): Le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Doit-on, par la réponse que le ministre vient
de donner, conclure que ces études, ces chiffres existent actuellement?
Sont-ils en possession du gouvernement?
Mme Payette: II y a des changements qui peuvent être
apportés au fur et à mesure que nous avançons dans
l'étude de ce projet de loi. Des articles qui pourraient être
amendés nous obligeraient à refaire des calculs. Nous
espérons qu'à l'article 132, où il est question du
financement, nous arriverons à un accord avec l'Opposition pour qu'on
aboutisse à un calcul final, rendu au moment du financement.
M. Lalonde: Le seul accord que l'Opposition va donner, c'est de
changer ce régime qui nous apparaît inacceptable pour la
population. Je pense que la réponse donnée par le ministre est
farfelue, dans le sens que si c'est ce projet de loi qu'il veut et que si c'est
cette définition au paragraphe 11, de "dommage corporel", que le
ministre veut nous imposer, qu'il y donne donc le coût actuellement et
si, par hasard, par hypothèse et pure hypothèse parce que,
jusqu'à maintenant, cela n'a pas été très brillant
de la part du gouvernement pour accepter nos amendements, il y avait un
amendement qui changeait le coût, on va pardonner au gouvernement de ne
pas l'avoir prévu, naturellement. Il ne faut quand même pas rire
du monde.
Donnez les coûts que vous avez; donnez les études,
donnez-les-nous et on verra d'ailleurs, si on veut faire des amendements qui
vont coûter trop cher. Cela va nous donner une idée, à
savoir peut-être de ne pas apporter des amendements qui pourraient
entraîner des coûts trop élevés. Comment voulez-vous
qu'on sache si nos amendements sont acceptables ou non, en fonction des
coûts que vous avez si vous ne voulez pas nous les donner? Je pense que
c'est totalement inacceptable.
Je suis de plus en plus prêt à faire une motion formelle
avec un débat là-dessus. C'est totalement inacceptable de se
faire répondre de cette façon de la part du ministre: On va
attendre à l'article 131 et on va vous donner... Attendez les petits
enfants; attendez qu'on arrive là. C'est totalement inacceptable; ce
n'est pas une façon de travailler; ce n'est pas une façon
sérieuse de présenter, de proposer une loi à des
députés qui sont ici jour après jour à travailler
sur un projet de loi dont le coût est un des éléments
importants, non seulement pour nous, mais pour toute la population.
J'espère que d'ici au prochain article le ministre va changer
d'idée.
M. Saint-Germain: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Mon collègue de Marguerite-Bourgeoys
devrait savoir que si on peut jouer de la musique à l'oreille, on
devrait être aussi capable de faire de l'assurance à
l'oreille.
Le Président (M. Dussault): Avez-vous terminé votre
intervention, M. le député de Jacques-Cartier?
M. Saint-Germain: J'ai fini. Quant à rire, on est aussi
bien de rire.
M. Vaillancourt (Jonquière): Ce n'est pas une question de
règlement, par exemple.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le paragraphe 11...
Oui, M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je voudrais appuyer les propos du
député de Marguerite-Bourgeoys, parce que je pense que c'est
absolument impossible et inconcevable que le ministre puisse avoir en sa
possession des chiffres sur lesquels il se base selon les amendements qu'il a
déposés et que nous, de l'Opposition, ne soyons pas en mesure de
pouvoir en prendre connaissance. Qu'il nous dise qu'on va les avoir à
l'article 132, cela me fait passablement rire, parce qu'on vient d'adopter des
règlements à l'Assemblée nationale cet après-midi
qui permettent au gouvernement d'apporter... c'est-à-dire que c'est une
motion de clôture permanente qui existe depuis le 1er décembre
jusqu'au 22 décembre.
On sait fort bien que, probablement, on ne se rendra pas à
l'article 132 et qu'on n'aura jamais les chiffres. On va avoir un projet de loi
qui va être adopté par l'Assemblée nationale alors que les
députés n'auront pas pu prendre connaissance de ces chiffres. Je
m'oppose à cette façon de procéder. Je ne peux pas
concevoir qu'on puisse travailler de cette façon à
l'Assemblée nationale où on se veut démocratique.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 11 est-il
adopté?
M. Lalonde: Non il n'est pas adopté, M. le
Président; il ne le sera pas pendant un petit bout de temps.
M. Saint-Germain: Je ne vois pas, en toute...
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! Vous avez remarqué, madame et MM. les membres de cette
commission que, jusqu'à maintenant, j'ai été passablement
large quant au droit de parole. Faudra-t-il que j'en vienne à quelque
chose de plus direct et plus conforme à nos règlements? C'est
possible.
M. Lalonde: On ne demande pas votre protection, c'est la
protection du règlement qu'on veut.
Le Président (M. Dussault): Si c'est le cas, il faudra que
je donne des droits de parole assez spécifiques dans le temps et que je
m'en tienne à compter le temps, ce qui n'est pas facile dans ce genre de
commission parlementaire, je pense que vous allez l'avouer.
Mais ce genre de travail peut quand même se faire de la part du
président. J'espère que l'on pourra continuer la commission un
peu dans la forme qu'elle avait prise jusqu'à maintenant. Oui, Mme le
ministre?
Mme Payette: M. le Président, j'allais faire une offre, en
toute bonne foi, à la commission; c'est pour proposer qu'au début
de nos travaux, la semaine prochaine, que ce soit mardi ou mercredi, on pourra
décider à quel moment cela nous convient le mieux, je pourrais
certainement demander à l'actuaire, qui est responsable de toutes les
évaluations et de la tarification, de venir à cette commission
parlementaire et de répondre à toutes les questions posées
par l'Opposition. Je serais disposée aussi, au cours des jours qui
viendront, à inviter, si on le désire, le président de la
régie, M. De Coster, qui sera aussi disposé à venir
répondre aux questions de l'Opposition quant à ce qui est fait
par la régie, ce qui est prêt présentement. Je pense qu'on
ne peut pas me demander de manifester de meilleure volonté que d'offrir
cette possibilité à ce moment-ci.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: M. le Président, je crois
réellement que cette offre aurait dû être faite avant et que
ces gens devraient être ici. Je ne veux pas être déplaisant
pour le ministre. Il a déjà déclaré qu'il y avait
des pertes de temps énormes dans nos débats au niveau
parlementaire. Je dois lui dire que, s'il y a des débats qui sont, en
fait, des pertes de temps, c'est qu'il y a certains ministres ou certaines
personnes qui veulent nous faire travailler dans les conditions où on
travaille ce soir. C'est la raison profonde.
On pourra changer les règlements. Vous pourrez les faire observer
avec une autorité tranchée, mais, tant qu'on ne voudra pas
fournir les chiffres, les arguments, les raisons qui ont amené le
gouvernement à rédiger le paragraphe 11 tel qu'il est
rédigé, et tant qu'on ne voudra pas nous donner les
détails de cette définition et qu'on ne nous donnera pas les
chiffres, ou du moins qu'on ne travaillera pas en collaboration avec ceux qui
les connaissent et ceux qui les ont établis, je crois que nos travaux et
nos discussions seront à un bas niveau, peu positives, peu
efficaces.
C'est cela qui fera des frustrations et qui obligera certains nouveaux
venus qui n'ont pas d'expérience parlementaire à dire que nos
institutions ne sont pas rodées et qu'elles sont démodées
et que c'est une perte de temps. Si on nous fournit les gens qui ont
établi... Chaque mot a été étudié dans ce
projet de loi. Dans bien des mots, il y a des chiffres au bout, soit des
indemnisations ou des coûts qui peuvent atteindre plusieurs millions
même. Tant qu'on ne pourra pas avoir ces détails, nos travaux
seront constamment laborieux.
Ce n'est plus agréable pour nous, de l'Opposition, que cela n'est
agréable pour tous ceux qui nous écoutent et que cela n'est
agréable pour
les membres du gouvernement. Cela n'est pas agréable pour nous de
discuter dans une telle atmosphère, depuis le début de ces
travaux. C'est déplaisant. Qu'on le sache donc! Quel
intérêt avons-nous à perdre notre temps ici? Quel
enthousiasme peut-on avoir, comme hommes publics et comme hommes responsables,
de travailler dans des conditions aussi difficiles? Qu'on nous donne les
chiffres! Le gouvernement, c'est sa responsabilité de faire son lit,
mais qu'il le fasse! Qu'il ait le courage de le faire! Qu'il nous dise: Cela va
être cela et c'est cela que cela va coûter. C'est comme cela que
cela va se passer. On va le savoir. La population va le savoir. Chacun va
assumer ses responsabilités. Il me semble que c'est clair.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, j'aurais une suggestion
à faire, c'est de suspendre l'étude des articles qui ont une
incidence de coût, y compris, naturellement, les définitions,
parce que, malgré le bien-fondé de vos propos tantôt,
à savoir que nous sommes seulement dans les définitions, et non
pas dans les actions de la régie, il reste que les définitions
ont un impact, pas toutes les définitions. Quand on est arrivé
à la définition, par exemple, du fonds d'indemnisation, cela a
passé rapidement. Cela n'a pas tellement d'impact sur les coûts.
Quand on arrive à des définitions comme les "dommages corporels",
les "dommages matériels", enfin, presque toutes les définitions
peuvent avoir un impact sur les coûts. Je proposerais qu'on suspende
je le fais de façon non formelle actuellement
l'étude de ces articles et qu'on passe à d'autres, pour qu'on
puisse avancer au moins, parce qu'on n'est pas plus avancé... On va
attendre à mardi ou mercredi, peut-être. Je suis sûr que le
ministre est sérieux quand il dit qu'il va nous fournir ces
renseignements par le biais de l'actuaire en charge du dossier. D'ici ce temps,
comment allons-nous pouvoir voter, discuter avec une certaine intelligence des
définitions qui ont un impact sur les coûts?
Mme Payette: M. le Président, si vous permettez, je pense
que le député de Marguerite-Bourgeoys comprendra que la somme de
travail abattu actuellement par les personnes à qui je demanderai de
venir devant cette commission, est considérable, et qu'il ne
m'apparaissait pas essentiel de leur demander dêtre ici pendant
l'étude des définitions. C'était cependant dans mon
intention d'offrir leurs services dès que nous aurions abordé
l'étude du projet de loi à l'article 2.
M. Lalonde: En réponse à cette remarque, est-ce que
le ministre s'aperçoit que les définitions, maintenant, peuvent
aussi nous amener à nous poser des questions dont les réponses
appartiennent actuellement à ces gens? Loin de moi... Au contraire, j'ai
même sûrement travaillé avec certains de ceux et celles qui
sont actuellement à bûcher sur le dossier et ils ont tout mon
respect.
Mme Payette: Ils en ont de la chance!
M. Lalonde: Je pense qu'on doit sûrement rendre hommage
à leur esprit de travail, à leur dévotion et à leur
dévouement. Mais il reste que le ministre impose peut-être aux
membres de la commission parlementaire un travail un peu improvisé. Elle
va peut-être un peu trop vite. On veut nous demander d'approuver des
choses alors que c'est peut-être dans deux mois ou dans deux semaines que
le ministre, avec tous ses assistants, sera prêt à nous fournir
tous les renseignements.
Mme Payette: II ne nous apparaissait pas évident qu'il
fallait des renseignements de cet ordre pour l'adoption des
définitions.
M. Fontaine: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je suis fort surpris de la déclaration du
ministre selon laquelle il ne lui apparaissait pas évident qu'on avait
besoin de ces chiffres. On a passé deux jours complets en commission
parlementaire sur des motions pour demander le dépôt des
documents, des chiffres sur lesquels elle se basait pour établir son
régime. On nous arrive aujourd'hui, alors que nous sommes en train
d'étudier les articles... Je suis bien conscient et je la remercie de
nous avoir fait part du fait que la semaine prochaine, il y a un actuaire qui
va venir et que nous allons pouvoir le questionner là-dessus. J'en suis
bien heureux, sauf que je me demande comment il se fait que le ministre n'a pas
pensé à le faire venir avant?
Mme Payette: M. le Président, me permettrait-on de
répondre à cela? Chaque fois qu'on a demandé un
dépôt de documents, nous avons tenté de donner
satisfaction. Cela a été fait depuis fort longtemps. Cela a
été fait à l'Assemblée nationale. On a
demandé beaucoup d'informations qui étaient déjà
contenues dans le livre bleu, au point où je me suis posé la
question, à savoir si les membres de l'Assemblée nationale
l'avaient lu. On a demandé qu'on dépose à nouveau le
coût du régime. J'ai expliqué qu'il fallait attendre que
les chiffres soient prêts. Dès qu'ils ont été
prêts, ils ont été déposés à
l'Assemblée nationale. Les autres études qu'il y a
derrière ces chiffres, c'est une montagne de chiffres. Il n'y a que des
actuaires spécialisés qui peuvent s'y retrouver. Il s'agit
là d'un langage essentiellement technique. Ce que je vous offre à
la place de cette montagne de chiffres, c'est la présence de l'actuaire
responsable à qui vous pourrez poser des questions simples et
auxquel-
les vous aurez des réponses simples que vous et moi serons en
mesure de comprendre.
M. Fontaine: Mais comment se fait-il qu'on nous a dit tout
à l'heure que ces chiffres existaient? Vous êtes d'accord
là-dessus?
Mme Payette: On a beau faire des signes de tête
derrière. Il est probable que ces chiffres existent dans un fouillis de
chiffres d'actuaires.
M. Lalonde: Cela fait un fouillis de loi.
M. Fontaine: Les fonctionnaires à côté de
vous ne les ont pas?
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): On était en train
d'étudier l'article 1, au paragraphe 11. Il y a eu une question bien
précise qui a été posée au ministre. Elle a
répondu affirmativement, elle a fait une offre. Au début de la
semaine prochaine, au gré de la commission, l'actuaire
spécialisé du gouvernement dans ce dossier viendra
répondre aux questions de l'Opposition. Je pense qu'à ce
stade-ci, on n'a pas de temps à perdre pour chercher les raisons pour
lesquelles cela n'a pas été déposé avant, pourquoi
cela va être déposé seulement mardi, pourquoi l'actuaire va
venir mardi. L'offre est faite, elle semble vous plaire. Acceptons-la ensemble
et continuons à travailler et mardi, nous entendrons l'actuaire.
M. Lalonde: Sûrement. Mais que fait-on des articles qui ont
une incidence sur les coûts d'ici ce temps, est-ce qu'on les suspend? Si
c'est cela, je suis prêt à continuer à travailler.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys je suis sensible à toutes les remarques qui ont
été faites sur les coûts. Mais je pense que la
véritable incidence sur les coûts puisque vous m'amenez
à parler ce langage viendra effectivement lorsque, dans les
articles où il en sera question, il pourra y avoir des discussions,
à savoir s'il est acceptable ou pas de faire poser des gestes par la
régie dans ce sens-là.
C'est pourquoi je vous prie de faire le plus rapidement possible pour
qu'on en revienne à la pertinence du débat, à savoir si la
définition que l'on donne à un mot est celle qui convient le
mieux au mot qui sera utilisé dans la loi. Je pense que c'est la raison
d'être des définitions dans le projet de loi. Je pense que ce
serait là la pertinence du débat et je vous prierais, s'il vous
plaît, maintenant, de vous en tenir à ce travail.
M. Saint-Germain: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Dussault): M. le député
de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je m'aperçois que vous prenez position
sur le fond du débat. Je crois qu'il nous appartient à nous,
membres de cette commission, de dire quand une définition a des
incidences financières ou non financières.
Je crois que le rôle du président, c'est de constater si
nos interventions sont réglementaires ou si elles ne le sont pas, mais,
quant à la question de savoir si, dans les dommages corporels tels que
définis, il y a incidences financières, je crois que c'est aux
membres de la commission de se poser la question.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier, je ne vous ai pas dit et je n'ai pas pris position dans le
sens que telle ou telle définition, avec son contenu, avait des
incidences financières; ce n'est pas du tout ce que je vous ai dit et je
me garde bien, d'ailleurs, de prendre des positions dans ce sens. Je vous dis
qu'on doit s'en tenir à la définition pour savoir si on est
d'accord pour que tel mot, qui est dans tel paragraphe, soit défini de
la façon qu'il l'est par la suite. Je pense que c'est à cela
qu'on doit s'en tenir, si on veut faire avancer nos débats.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président,
j'aurais une offre à faire à l'Opposition. Pourriez-vous nous
dire, dans les définitions qui suivent, lesquelles vous paraissent
n'avoir aucune incidence sur le coût du régime? Vous ne verriez
pas l'amendement et nous serions prêts à...
M. Saint-Germain: M. le Président, dans la même
ligne...
Le Président (M. Dussault): Un instant, s'il vous
plaît. M. le député de Jonquière, posiez-vous la
question à quelqu'un en particulier?
M. Lalonde: A l'Opposition.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que quelqu'un a
réponse à ça?
M. Saint-Germain: M. le Président, je dois dire tout de
suite qu'aux articles 2, 3 et 4, qui sont fondamentaux, ce sont des articles de
base, il faudrait nécessairement avoir les chiffres et avoir des
spécialistes au rythme où les choses vont.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est notre dernière
séance d'ici mardi et il nous reste encore 21 définitions. Si on
pouvait régler celles sur lesquelles on s'entend...
M. Lalonde: Oui, pour l'article 14, il n'y a pas de
problème.
M. Paquette: M. le Président, pour la bonne marche...
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! Normalement, nous devrions prendre
les paragraphes l'un après l'autre et les adopter, c'est la
raison d'être de nos travaux; nous devons adopter les articles article
par article et, forcément, paragraphe par paragraphe. S'il est de
consentement unanime de la commission, sur un paragraphe donné,
j'accepterai que nous le suspendions, mais il faudra quand même le faire
dans un ordre, c'est-à-dire l'un après l'autre, dans l'ordre
où ils viennent dans le projet de loi. D'accord?
M. Paquette: C'est ce que j'allais vous suggérer, M. le
Président.
M. Lalonde: Je suggère de suspendre le paragraphe 11.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que la commission
accepte unanimement de suspendre le paragraphe 11?
M. Paquette: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 11 est suspendu,
nous passons au paragraphe 12.
M. Lalonde: Je suggère de suspendre le paragraphe 12.
Le Président (M. Dussault): Est-ce qu'il y a
unanimité? La commission est unanime pour suspendre le paragraphe
12.
Nous passons au paragraphe 13. Est-ce que le paragraphe 13 est
adopté?
M. Vaillancourt (Jonquière): II ne devrait pas y avoir de
problème là.
M. Lalonde: Je ne pense pas qu'il y ait de problème
d'incidence sur les coûts: "emploi", toute occupation
génératrice de revenus", je pense qu'il n'y a pas de
problème à 13.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est là qu'on
vérifie votre bonne foi.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 13 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 13 est
adopté; nous passons au paragraphe 14. Le paragraphe 14 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 14 est
adopté.
J'appelle le paragraphe 15; est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 15 est
adopté. J'appelle le paragraphe 16.
Mme Payette: Au paragraphe 16, M. le Président, le texte
se lit comme suit: "Garagiste: le détenteur d'une licence de garage, au
sens du Code de la route, ainsi que la personne qui exploite une entreprise
où on ne répare que la carrosserie, sans la changer, et où
les automobiles ne sont pas remisées en même temps."
Le Président (M. Dussault): Mme le ministre a lu le
paragraphe modifié...
Mme Payette: Le but de l'amendement, M. le Président, si
vous permettez... Le fait d'avoir rattaché la définition de
garagiste au Code de la route implique qu'on ne couvrait pas les entreprises
où on ne répare que la carrosserie sans la changer et où
les automobiles ne sont pas remisées en même temps. Nous n'avons
pas, dans la loi sur l'assurance automobile, à différencier les
types de garages.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le paragraphe 16
est adopté?
M. Lalonde: A cause de l'amendement, M. le Président
on avait justement l'intention d'en suggérer un tel que
modifié, je n'ai plus de problème avec ce paragraphe.
Le Président (M. Dussault): Alors le paragraphe 16 est
adopté tel que modifié.
M. Lalonde: Est-ce que le député de Jacques-Cartier
avait quelque chose?
M. Saint-Germain: Oui, j'avais...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Qu'est-ce qui arrive dans un garage... Pour
quelle raison, dans cette définition de la carosserie, êtes-vous
obligé de mentionner que les automobiles ne seront pas remisées
en même temps?
Mme Payette: M. le Président, pour répondre
à la question du député, il faut comprendre que le terme
"garagiste" a été défini et n'a d'utilité que pour
le dommage matériel. Il n'a pas d'incidence au niveau du dommage
corporel. C'est donc dire que les dommages corporels que subirait une victime
à l'intérieur d'un garage sont couverts. Il n'a d'utilité,
autrement dit, que pour l'indemnisation des dommages matériels.
M. Saint-Germain: Dans le lot vacant où seraient
stationnées les automobiles avant d'être remisées,
qu'est-ce qui arriverait à quelqu'un qui serait blessé par ces
automobiles qui ne seraient pas...
Mme Payette: Si je comprends bien la question, c'est: Qu'est-ce
qui arrive lors d'un accident survenu sur le terrain d'un concessionnaire? A ce
moment-là, si c'est un dommage qui fait suite à l'usage d'une
automobile, cela est couvert par la loi, comme tout autre dommage qui pourrait
survenir lors de l'usage d'une automobile. Autrement dit, on ne fait pas de
particularité pour le dommage qui survient sur le terrain d'un
garage.
M. Saint-Germain: Si je suis client du garage où elle est
remisée... J'entre dans un garage avec ma voiture, je descends de ma
voiture et un morceau me frappe ou le type qui travaille provoque une explosion
ou quelque chose de semblable, alors cela ne sera pas calculé?
Mme Payette: S'il s'agit d'un commage qui fait suite à
l'usage de l'automobile. Supposons que l'un des employés du garage, en
faisant marche arrière ou encore en faisant des réparations ou en
se servant de l'automobile pour vérifier son fonctionnement blesse
quelqu'un, ce dommage sera couvert par la loi parce qu'il s'agit d'un dommage
qui fait suite à l'usage de l'automobile dont on a approuvé
l'article: les dommages causés par une automobile ou par son usage.
M. Saint-Germain: Et s'il y avait un feu à cause de la
réparation, ce ne serait pas couvert. Le type qui entrerait dans un
garage comme client pour aller chercher sa voiture, si pendant le temps qu'il
est dans sa voiture ou pendant le temps qu'il est là à attendre
sa voiture, il y a explosion et qu'il est blessé, il ne sera pas
couvert, si je comprends bien.
Mme Payette: II s'agit, à ce moment-là, de savoir
si on se sert de l'automobile, s'il y a un usage de l'automobile, comme il est
prévu au paragraphe 10 de l'article 1 qui définit ce qu'est le
dommage causé par une automobile, soit le dommage qui fait suite
à l'usage de l'automobile.
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté?
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: J'aimerais savoir si, lors des discussions qu'on a
eues avec la Corporation des assureurs, on a pensé à se servir de
certains garages comme centres d'évaluation.
Mme Payette: Cette question est prématurée, M. le
Président. La Corporation des assureurs décidera elle-même
du fonctionnement de la Corporation des assureurs. A l'article 153, vous aurez
probablement une réponse à ce que vous cherchez.
M. Fontaine: A votre connaissance, est-ce qu'il y a eu des
discussions là-dessus?
Mme Payette: II y a eu des discussions pour former la Corporation
des assureurs, mais on ne va pas mettre la charrue devant les boeufs.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le paragraphe 16
est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté.
Le Président (M. Dussault): Alors le paragraphe 16 est
adopté tel que modifié. J'appelle le paragraphe 17. Est-ce que ce
paragraphe est adopté?
M. Lalonde: M. le Président, l'indemnité...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Vaillancourt (Jonquière): Ce n'est pas le montant,
c'est la définition.
M. Lalonde: Oui, c'est cela, j'essaie de me poser...
L'indemnité, naturellement, a une incidence majeure sur le coût,
mais, étant donné qu'on la définit comme étant
toute forme d'indemnisation prévue au paragraphe 2 de la présente
loi, ce sera aux amendements majeurs, qui seront sûrement acceptés
par le gouvernement, que nous allons apporter qu'on pourra réellement
calculer les incidences sur le coût. Dans ce cas, je pense qu'on peut
adopter le paragraphe 17.
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 17 est
adopté. Paragraphe 18. Adopté?
Mme Payette: Le paragraphe 18, M. le Président, se lit
comme suit: Manuel des tarifs: les documents d'un assureur autorisé
où sont identifiées et définies ces règles de
classification des risques, ainsi que les primes applicables à chacun.
M. le Président, je m'excuse, c'est assureur "agréé" et
non pas assureur "autorisé".
Le Président (M. Dussault): Est-ce que ce paragraphe, tel
que modifié, est adopté?
M. Lalonde: M. le Président, j'aimerais que Mme le
ministre nous explique la raison pour laquelle elle a laissé tomber les
règles de sélection. Est-ce une erreur technique qui
s'était glissée?
Mme Payette: C'est pour tenir compte du fait que ce ne sont pas
tous les assureurs qui ont des règles de sélection. Il arrivait
qu'en définissant le manuel des tarifs, comme comprenant
nécessairement des règles de sélection, il y a des
assureurs qui n'ont pas de règles de sélection écrites. A
ce moment-là, c'était incomplet.
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
M. Fontaine: Est-ce que ces manuels sont prêts?
Mme Payette: Ce sont des manuels qui sont la
propriété des assureurs et qui seront déposés
auprès du surintendant des assurances. Ce ne sont pas des manuels de la
régie.
M. Fontaine: Une fois que la loi sera adoptée?
Mme Payette: Ce sont des manuels qui existent déjà
dans les compagnies privées.
Ce sont des manuels de tarifications que certains assureurs nous
faisaient parvenir en manifestation de leur bonne volonté, mais aucun
pouvoir du surintendant ne lui permettait de les exiger. Avec ce qui vient dans
le projet de loi, ils seront déposés auprès du
surintendant qui devra faire rapport à l'Assemblée nationale.
M. Vaillancourt (Jonquière): Paragraphe 18, adopté,
M. le Président?
M. Lalonde: On va le regarder de très près.
Le Président (M. Dussault): Dans le paragraphe 18
modifié...
M. Fontaine: Cela a une incidence sur les coûts, par
exemple.
M. Vaillancourt (Jonquière): II n'y a pas
d'amendement.
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! Dans le paragraphe 18 modifié où on a
remplacé le mot "autorisé" par le mot "agréé ",
est-ce que ce nouveau texte du paragraphe 18 est adopté?
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le nouveau paragraphe 18 est
adopté tel que modifié. Nous passons au paragraphe 19.
Adopté?
M. Lalonde: M. le Président, ce n'est pas un amendement
que je voudrais avoir, c'est un changement. Il ne semble pas que ça
relève de la commission parlementaire de le faire.
Mme Payette: M. le Président, je peux dire au
député de Marguerite-Bourgeoys que ce n'est certainement pas pour
ce soir.
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le paragraphe 19
est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président Dussault): Adopté. Paragraphe 20.
Adopté?
M. Lalonde: Oh non!
Le Président (M. Dussault): Nous avons un nouveau texte de
modification au paragraphe 19, tel qu'il paraît dans le projet de loi. Le
paragraphe 20, je m'excuse.
Mme Payette: Le paragraphe 20, M. le Président, se lit
comme suit: "Personne à charge: a), un conjoint; b), une personne qui
est mariée ou, le cas échéant, avait été
mariée à la victime et, premièrement, qui en est
séparée de fait ou légalement ou dont le mariage est
dissous par un jugement définitif de divorce ou déclaré
nul par un jugement en nullité de mariage et b), qui au moment de
l'accident, avait droit de recevoir de la victime une pension alimentaire en
vertu d'un jugement ou d'une convention; c), une personne liée à
la victime par le sang ou l'adoption ainsi que toute personne
étrangère qui était à l'égard de la victime,
in loco parentis ou à l'égard de qui la victime était in
loco parentis et qui, lors de l'accident, vivait entièrement ou dans une
large mesure, des revenus de la victime."
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: La définition de personne à charge,
naturellement, est extrêmement importante pour les
bénéficiaires du régime, ceux qui pourront recourir aux
indemnités. Dans cette mesure, je pense que la définition a une
incidence sur les coûts. S'il y avait unanimité, on pourrait
suspendre l'examen de cet article.
Le Président (M. Dussault): Est-ce qu'il y a
unanimité pour la suspension de ce paragraphe 20? Le paragraphe 20 est
suspendu. Paragraphe 21. Adopté?
M. Lalonde: C'est à peu près la même chose,
M. le Président.
M. Vaillancourt (Jonquière): D'accord, M. le
Président.
M. Lalonde: Suspendu.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 21 est aussi
suspendu.
Mme Payette: II n'y a rien là. Vous êtes bien
sûr que vous voulez le suspendre? Le paragraphe 21?
Le Président (M. Dussault): Je n'accepterai la suspension
que s'il y a unanimité.
Mme Payette: M. le Président, je voudrais juste qu'on
reconsidère la suspension, parce qu'il me semble qu'il n'y a rien
là.
Le Président (M. Dussault): Si vous n'êtes
pas d'accord, Mme le ministre, le paragraphe n'est pas suspendu.
Mme Payette: Je ne m'opposerai pas si cela doit faire un
débat de trente minutes, M. le Président, mais si on veut bien
relire ce paragraphe, je ne suis pas du tout sûre qu'on maintiendra la
suspension.
M. Lalonde: D'accord.
Le Président (M. Dussault): Paragraphe 21
adopté?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
M. Lalonde: Vous voyez comme on est gentil?
Mme Payette: Oui.
Le Président (M. Dussault): J'apprécie, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys. J'appelle le paragraphe 22.
Est-il adopté?
Mme Payette: Je remarque que c'est après 21 heures
seulement.
M. Lalonde: Si vous aviez accepté notre offre au
début, on serait déjà rendu à l'article 50.
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Vaillancourt (Jonquière): Paragraphe 22,
adopté?
Mme Payette: Alors, faites-moi une offre que je ne pourrai pas
refuser.
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! Le paragraphe 22 est-il adopté?
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté.
M. Lalonde: Avant d'adopter, j'aimerais savoir si c'est une
nouvelle technique législative? Non?
Mme Payette: Non. Je pense que cela existe dans beaucoup de lois
récentes, d'écrire le mot "prescrit" pour ne pas avoir à
répéter chaque fois, dans l'article où on parle de
"prescrit par règlement de la régie"; pour éviter d'avoir
à répéter chaque fois "prescrit par règlement de la
régie", on définit le mot "prescrit".
M. Lalonde: Tout de même, cela peut créer un
problème de rédaction. Je ne sais pas si je peux retrouver
l'article ici, c'est l'article 176, qui, dans un de ses nombreux
sous-paragraphes, mentionne justement le nouveau au paragraphe
n), par exemple, "déterminer des cas donnant droit à un
remboursement des montants prescrits en vertu du titre V".
On se trouve à dire que c'est prescrit par... Ce mot "prescrit",
on l'a condamné. Il ne doit dire que "prescrit par règlement de
la régie". Tout à coup, on emploie les montants "prescrits" en
vertu du titre V.
Cela vous crée des problèmes au point de vue
rédaction, de vouloir raccourcir, de prendre des raccourcis comme cela.
Je comprends que le but c'était de faire une loi plus propre, ne pas
être obligé de répéter indéfiniment les
mêmes mots.
M. Vaillancourt (Jonquière): Est-ce que cela arrive
souvent?
M. Lalonde: Je suis tombé sur cela tantôt. Cela
m'avait frappé.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est parce qu'on pourrait
amender celui-là plus tard.
M. Lalonde: Je n'ai pas d'objection de principe, remarquez. C'est
simplement une question de commodité. Est-ce qu'on se crée plus
de problèmes en recourant à cette commodité?
Mme Payette: Non, à première vue, je trouvais que
c'était inutile. Mais on n'a pas eu de problèmes particuliers,
à part peut-être celui que vous soulignez. Je ne pense pas qu'on
ait eu de problème particulier parce qu'on avait défini le mot
"prescrit". Au contraire, cela nous a permis d'éviter de
répéter toujours l'expression.
Mais parfois, à l'intérieur d'un article, cela fait assez
difficile à tout ramasser ensemble.
C'était le deuxième cours de M. Bonenfant.
M. Fontaine: M. Bonenfant, d'ailleurs, vous a dit de ne pas
innover.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Nicolet-Yamaska, à l'ordre, s'il vous plaît!
M. Fontaine: Je peux ressortir mes feuilles, je les ai
encore.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le paragraphe 22
est adopté?
M. Lalonde: Je n'ai pas d'objection. M. Vaillancourt
(Jonquière): Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle le
paragraphe 23. Est-il adopté?
M. Vaillancourt (Jonquière): II n'y a pas de
problème là.
M. Raynauld: Si vous voulez, on va le lire.
M. Lalonde: Je pense que cela fait le tour de la question de
toutes les formes de propriétés, suspensives...
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est cela.
Résolutoires...
M. Lalonde: ... conditionnelles.
Le Président (M. Dussault): Alors, le paragraphe 23 est-il
adopté?
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté. M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle le paragraphe 24.
Est-il adopté?
Mme Payette: Le paragraphe 24, M. le Président, se lit
comme suit: "Réclamant: Une victime au sens du sous-paragraphe a) du
paragraphe 29 et le cas échéant, ses ayants droit et les
personnes à sa charge.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe tel que
modifié est-il adopté?
M. Lalonde: Un instant, M. le Président. Le
sous-paragraphe a) du paragraphe 29.
M. Fontaine: Je pense que celui sur les victimes, il va falloir
le suspendre. Je pense qu'on serait...
M. Lalonde: Mon problème, M. le Président, c'est
que je cherche le paragraphe 29.
M. Raynauld: C'est à la page suivante. Le
Président (M. Dussault): Page 32.
M. Lalonde: C'est le paragraphe 29 de l'article 1.
Le Président (M. Dussault): Effectivement, M. le
député au paragraphe 29 de l'article 1, il est question...
M. Lalonde: Paragraphe 29 et non pas article 29, je m'excuse.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 29 est-il
adopté tel que modifié?
M. Lalonde: Est-ce qu'on pourrait nous laisser lire...
M. Raynauld: ...
Le Président (M. Dussault): Avec plaisir, M. le
député.
M. Laberge: "Ses" personnes à charge est changé
pour: les personnes à "sa" charge. Vous pourriez l'inscrire.
M. Lalonde: II faut considérer qu'on entre dans les petits
détails importants souvent, parce que le réclamant, en le
définissant, on le limite à la victime au sens du paragraphe a)
qui elle-même est limitée en vertu du sous-paragraphe a) du
paragraphe 29 à toute personne qui subit un dommage corporel lors d'un
accident. Cela aussi est défini ailleurs. Il faut quand même
considérer avec beaucoup d'attention où on s'en va en
définissant "réclamant" de la même façon. Dans quel
article plus particulièrement la définition du mot
"réclamant" est-elle importante?
Mme Payette: C'est à partir de l'article 53 qui traite de
la procédure de réclamation et plus particulièrement
l'article 54.
M. Raynauld: Un réclamant qui présente sa
réclamation.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est inscrit d'ailleurs dans
l'article 54. Il est utile.
M. Raynauld: II n'est pas utile, il est dangereux. Plus on va
voir le mot "prescrit", plus on va penser au règlement.
M. Lalonde: Sur division. Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 24 tel que
modifié est adopté sur division.
M. Lalonde: Sur division, parce que je ne le sais pas.
Le Président (M. Dussault): J'appelle le paragraphe 25.
Est-il adopté?
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté.
M. Raynauld: C'est suspendu.
M. Lalonde: La régie?
M. Raynauld: Oui.
M. Lalonde: Tout à coup, il n'y en avait plus.
M. Vaillancourt (Jonquière): Tout à coup, s'il n'y
avait pas de régie.
M. Lalonde: Si, tout à coup, avec nos amendements, vous
enleviez la régie.
Mme Payette: La régie est créée par la loi
49.
M. Lalonde: Si on n'a plus besoin de la loi après nos
amendements?
Mme Payette: On lui fera faire autre chose.
M. Lalonde: A ce moment-là, on n'est pas pour
l'adopter.
Mme Payette: Gagez-vous que je trouverai autre chose pour la
régie?
Une Voix: Sûrement.
M. Lalonde: Si vous voulez l'adopter, cela va être
sûrement sur division.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 25 est
adopté sur division. J'appelle le paragraphe 26. Le paragraphe 26 est
modifié. Oui, Mme le ministre.
Mme Payette: Le paragraphe 26 se lit comme suit:
"résident": toute personne que la loi autorise à être ou
à rester au Canada, qui demeure au Québec et y est ordinairement
présente, sauf si elle est un touriste ou est de passage au
Québec, ou y est un visiteur."
Le but de l'amendement: Le mot "résident" sert aux fins du
régime d'indemnisation du dommage corporel et également aux fins
de l'indemnisation du dommage matériel. Le pouvoir de
réglementation a été accordé pour ce qui est du
dommage corporel à la régie; pour ce qui est du dommage
matériel, au gouvernement.
Il fallait donc corriger le texte actuel qui ne prévoyait qu'un
pouvoir au gouvernement qui aurait été applicable à
l'ensemble du texte.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: Comme j'ai changé de résidence
quelques fois dans ma vie, j'ai dû apprendre ce que c'était qu'un
résident en vertu d'autres lois. Elle semble être très
compliquée la notion de résidence. Ma première question:
Est-ce que cette notion de résidence est la même ou est compatible
avec la notion habituelle de résidence au sens du Code civil, par
exemple? Je vous rappellerai là-dessus, ce que vous savez sans doute
déjà, que dans le Code civil et dans certaines autres lois, la
résidence est souvent définie par l'intention d'habiter à
un certain endroit, ce qui est très différent du domicile et de
l'endroit où vous êtes.
Quand je lis cela, je lis "toute personne que la loi autorise à
être ou à rester au Canada; qui demeure au Québec". Donc,
ma question est: Est-ce que cette notion est une notion qui est compatible ou
identique?
Mme Payette: M. le Président, avant de répondre, en
ce qui concerne le Code civil explicitement, j'aimerais faire une certaine
vérification, mais je peux dire immédiatement que la notion qui
est là, la définition qui est donnée au mot
"résident", est celle qui a été donnée dans la Loi
sur l'assurance-maladie. On a repris la définition qui était dans
la Loi sur l'assurance-maladie.
M. Lalonde: Si vous me permettez, je pense que le concept
"résidence" répond à des éléments beaucoup
moins contraignants que le "domicile". Cela me semble être à peu
près ce qui est ordinairement accepté dans le Code civil, ce qui
n'implique pas nécessairement des liens, des attaches permanentes avec
intention et tout le reste.
M. Saint-Germain: II reste tout de même qu'en ce qui
regarde le règlement, on dit à l'article 176 que le gouvernement
peut préciser ou restreindre la définition du mot
"résident" aux fins de la présente loi, à l'exception du
titre II. En ce qui a trait à cette définition en particulier, si
j'interprète bien les textes, la définition qu'on donne à
"résident" à l'article 26 ne pourra, par règlement,
être modifiée en ce qui a trait aux blessures corporelles, mais
elle pourra être modifiée en ce qui a trait aux dommages
matériels.
Mme Payette: M. le Président, après une certaine
vérification rapide au Code civil, le fait de l'intention participe de
la notion de "domicile". Deux articles 79 et 80 du Code civil, on dit bien que
le domicile de toute personne quant à l'exercice de ses droits civils
est au lieu où elle a son principal établissement. A l'article
80, on dit: Le changement de domicile s'opère par le fait d'une
habitation réelle dans un autre lieu joint à l'intention d'y
faire son principal établissement. Je pense que dans la notion de
"domicile", on a également la notion d'"intention". Je ne pense pas
qu'au niveau de la résidence il s'agit de quelque chose d'un peu plus
facile à vérifier.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, vous excuserez mon
ignorance, "qui demeure", est-ce le domicile?
M. Lalonde: Non.
M. Raynauld: Qui demeure au Québec?
M. Lalonde: Cela ne peut pas être ce domicile.
M. Raynauld: Non? Un étudiant qui vient passer un an au
Québec et qui s'inscrit dans une université, est-ce qu'il est
couvert? Est-ce un résident au sens de cette définition?
Mme Payette: Je pense que si on lit la définition, on dit:
"Toute personne que la loi autorise à être ou à rester au
Canada, qui demeure au Québec je pense qu'elle y demeure, elle y
est au Québec y est ordinairement présente." Je pense que
les notions ou les éléments de la définition...
M. Lalonde: Mais pas de passage. Mme Payette:... sont
assez précis.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le paragraphe 26
est adopté tel que modifié?
M. Saint-Germain: A la remarque que j'ai faite, est-ce qu'on
pourrait me donner une réponse?
Mme Payette: Je m'excuse, je fouillais dans mon Code civil,
à ce moment. Est-ce qu'on pourrait répéter?
M. Saint-Germain: Vous revenez à l'article 176...
M. Lalonde: Dans les règlements?
M. Saint-Germain: ... dans les règlements. Vous dites au
paragraphe...
M. Lalonde: Fonctionnement...
M. Saint-Germain: ... d), préciser ou restreindre, 176a se
lit: Le gouvernement peut, par règlement... A d), vous dites:
Préciser ou restreindre la définition du mot "résident"
aux fins de la présente loi, à l'exception du titre II.
Mme Payette: Oui, comme Mme le ministre l'a dit tout à
l'heure, la régie a le pouvoir de réglementation au niveau du
dommage corporel. Au niveau de l'article 6, qui définit les
bénéficiaires de la loi, les personnes qui résident au
Québec, c'est la régie qui a le pouvoir de réglementation.
Maintenant, pour le dommage matériel, il y a utilité de
définir le mot "résident" pour le fonds d'indemnisation où
il y a possibilité d'entente de réciprocité envers les
résidents du Québec, par rapport aux résidents d'une autre
juridiction. C'est pour les fins de l'article 130e, nouvelle version
corrigée, qu'on doit donner au gouvernement un pouvoir de
réglementation pour définir le mot "résident".
M. Raynauld: C'est un peu le même problème qui se
posait pour le mot "automobile". Ici encore, on donne la possibilité
à la régie de changer la portée de la loi en modifiant la
définition de la résidence. Puis-je demander, comme nous avons
demandé précédemment, s'il y a des règlements qui
sont prêts sur le mot "résidant"? Ou est-ce qu'on va avoir la
même réponse: II n'y a pas de règlement prévu?
Mme Payette: On peut vérifier, particulièrement sur
cette définition, et vous rapporter la réponse.
M. Lalonde: C'est important, M. le Président, parce que
j'allais féliciter le ministre d'avoir enlevé, au paragraphe 26,
le pouvoir de réglementer dans le nouvel article 26, paragraphe 26, et
on le retrouve à 176. On n'est pas plus avancé.
M. Fontaine: On nous dit que c'est la même
définition qu'à la régie des rentes?
Mme Payette: Qu'à l'assurance-maladie. M. Fontaine:
L'assurance-maladie? Est-ce qu'à la Régie de
l'assurance-maladie il y a des règlements qui viennent...?
Mme Payette: C'est la même procédure qui a
été employée par la Régie de l'assurance-maladie,
justement pour prévoir les cas d'étudiants qui, par exemple, vont
pour une certaine période, un ou deux semestres, étudier à
l'étranger. Est-ce qu'à ce moment-là, on doit les
considérer comme toujours résidants du Québec? On sait par
exemple, que dans le cas de l'assurance-maladie, un étudiant qui s'en va
étudier à l'université d'Ottawa est toujours
considéré comme un résidant du Québec pour
l'obtention des services de santé et le remboursement des frais qu'il
peut encourir à l'étranger à ce moment-là.
M. Saint-Germain: Si un étudiant part pour un an, revient
pendant les vacances et retourne pour une autre année, autrement dit il
fait un stage de deux ans d'étude aux Etats-Unis. Qu'arrive-t-il?
Mme Payette: Ce sont des circonstances de fait qui sont quand
même laissées dans les normes que prévoira la régie.
A ce moment-là, il y aura réponse aux interrogations du
député de Jacques-Cartier.
M. Fontaine: Mais jusqu'à présent, vous ne savez
pas s'il y a des règlements qui vont être adoptés...
Mme Payette: Je peux essayer de vérifier auprès de
la Régie de l'assurance-maladie et vous apporter les règlements
qui existent à la Régie de l'assurance-maladie. Je pense qu'on
pourrait s'en tenir, sans vouloir avancer l'engagement de la régie
à ce sujet, je pense qu'il se peut que ce soit des règlements
sensiblement identiques à ceux de la Régie de
l'assurance-maladie.
M. Saint-Germain: Est-ce qu'on peut suspendre cet article et y
revenir lorsque nous aurons les renseignements demandés?
Le Président (M. Dussault): Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, cela ne m'apparaît pas
nécessaire de suspendre, dans la mesure où nous allons fournir
l'information à savoir si la réglementation est prête. Si
elle ne l'est pas, comme on nous dit, on s'inspirera de celle qui existe
à l'assurance-maladie; nous irons chercher cette information. Il ne me
semble pas y avoir de raisons de suspendre l'article.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le paragraphe 26,
tel que modifié, est adopté?
M. Saint-Germain: On va l'adopter, mais en se remémorant
la promesse que madame nous a faite.
Le Président (M. Dussault): Alors, le paragraphe 26 est
adopté, tel que modifié.
J'appelle le paragraphe 27 et la modification déposée par
Mme le ministre est que le paragraphe 27 est supprimé. Est-il
adopté?
M. Saint-Germain: Est-ce que Mme le ministre pourrait nous
expliquer la raison de la disparition de...
M. Lalonde: Est-ce parce qu'il n'y a plus de soutien ou plus de
famille? Une famille, cela se soutient tout seul.
M. Vaillancourt (Jonquière): On n'a pas à
l'adopter, il n'existe plus.
Mme Payette: Puisque la question est posée, cette
définition telle que conçue n'a d'utilité que dans la
mesure où les articles 37 et 38 conservent leur contenu actuel ce
qui n'est pas le cas afin de maintenir le principe que les deux
époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la
famille, selon l'article 47 de la Charte des droits et libertés de la
personne, on ne fait plus de distinction, au niveau des conjoints, à
savoir lequel doit être le soutien de famille.
M. Paquette: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Rosemont.
M. Paquette: Lorsque le ministre a déposé ses
amendements, nous avons convenu... Pour prendre le projet tel qu'amendé
par ces amendements du ministre comme base de discussion, donc comme motion
principale, par conséquent nous n'avons pas adopté l'article 27
puisqu'il n'est pas dans le projet de loi qui est à l'étude
devant nous.
Le Président (M. Dussault): Effectivement, M. le
député de Rosemont, je suis d'accord avec votre
interprétation, puisque les amendements ont été
déposés en bloc et je considère que le paragraphe 27
n'existe plus.
M. Saint-Germain: II n'en reste pas moins, M. le
Président, que nous avons eu des discussions à ce sujet, que le
député de Beauce est revenu sur le sujet et que nous
avions...
Mme Payette: Mais, M. le Président, la su-pression de ce
paragraphe devrait réjouir le député de Jacques-Cartier
qui a été l'un des défenseurs de la supression de cette
définition.
M. Saint-Germain: Je vous en remercie et je constate que vous
vous en êtes souvenue, madame. J'en prends bonne note.
Mme Payette: J'étais même ravie que vous
défendiez cela.
M. Saint-Germain: Je vous remercie.
Le Président (M. Dussault): Si vous le permettez,
j'appellerai le paragraphe 28. Le paragraphe 28 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 28 est
adopté. Le paragraphe 29 est-il adopté, tel que
modifié?
Mme Payette: Le paragraphe 29, M. le Président, se lit
comme suit: "Victime: a) aux fins du titre 2 visant l'indemnisation du dommage
corporel, toute personne qui subit un dommage corporel dans un accident, y
compris le propriétaire, le conducteur ou le passager de toute
automobile impliquée dans l'accident; b) aux fins du titre 3 visant
l'indemnisation du dommage matériel et du titre 4 visant le fonds
d'indemnisation, toute personne qui subit un dommage matériel dans un
accident, y compris le propriétaire, le conducteur ou le passager de
toute automobile impliquée dans l'accident". Le but de l'amendement: Les
mots "lors de" risquent de créer certaines ambiguïtés. La
définition qu'en donne le dictionnaire Robert est la suivante: "au
moment de..., à l'époque de...", Il ne suffit pas de subir un
dommage à l'époque de l'accident pour avoir un droit, il faut le
subir dans un accident. L'amendement vise à corriger ces
ambiguïtés.
M. Saint-Germain: Votre conseiller juridique nous avait
donné des explications, à un article précédent, en
rapport avec ce changement.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le paragraphe 29,
tel que modifié, est adopté?
M. Lalonde: M. le Président, cet article a une incidence,
immanquablement, dans les coûts, étant donné qu'on
restreint le concept de victime à celle qui subit un dommage corporel,
tel que défini ici. Je me demande si on ne devrait pas le suspendre.
M. Fontaine: Cela tombe d'ailleurs dans le dommage corporel.
Mme Payette: La seule incidence, M. le Président, nous
apparaît être au niveau de l'admissibilité à
l'indemnité. Si on insiste, je n'ai pas d'objection à suspendre,
quoique je ne pense pas qu'on puisse apporter un éclairage, au niveau
des coûts, quant à cette définition.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il unanimité de
la commission pour la suspension du paragraphe 29? '
M. Lalonde: Oui, M. le Président.
M. Vaillancourt (Jonquière): Pour la suspension?
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas unanimité,
alors comme c'est le mandat de la commission d'étudier, article par
article, nous continuons la discussion sur le paragraphe 29.
M. Lalonde: Bon!
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, on a déjà suspendu dommage corporel et
matériel, on va réétudier ces deux définitions,
mais, comme Mme le ministre l'a expliqué, c'est une question
d'admissibilité alors on dit "toute personne", cela n'a absolument
aucune incidence financière; les mots "dommage corporel et
matériel" peuvent en avoir une, mais ces deux définitions ont
été suspendues. Je pense que le fait d'adopter l'article ne
change rien sur les discussions qu'on aura sur "dommage matériel et
corporel". Le mot "toute" devrait vous éviter des problèmes.
M. Lalonde: Je me rends aux arguments du député de
Jonquière.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 29, tel que
modifié, est-il adopté?
M. Vaillancourt (Jonquière): Merci.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Le paragraphe
30 est-il adopté, tel que modifié selon un amendement
déposé?
Mme Payette: Le paragraphe 30, M. le Président, se lit
comme suit: "Vol: l'infraction visée, à l'article 283 du Code
criminel...
M. Lalonde: Oui, l'offense est un anglicisme.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 30 est-il
adopté?
M. Vaillancourt (Jonquière): Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le paragraphe 30 est
adopté tel que modifié. Etant donné que les paragraphes
suspendus ne permettent pas l'adoption complète de l'article 1 et qu'il
ne sera pas possible de les adopter ce soir, nous passons et j'appelle
l'article 2. L'article 2 est-il adopté?
Indemnisation du dommage corporel
Dispositions générales
M. Lalonde: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer...
M. Vaillancourt (Jonquière): Un instant, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys. On ne pourrait pas adopter
l'article 1, sous réserve des paragraphes qui ont été
suspendus?
M. Lalonde: On l'adoptera quand... C'est une formalité, en
fait. Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer quelle est la raison
d'être de l'article 2? Pourquoi doit-on inclure dans le mot "victime",
dont on vient d'adopter la définition tantôt et qu'on change tout
de suite à l'article 2, pourquoi doit-on inclure toute personne qui a
droit à l'indemnité de décès?
Mme Payette: II s'agit, M. le Président, d'une
précision. Pour ce qui est des personnes qui ne décèdent
pas lors d'un accident, c'est assez facile de comprendre que le mot "victime"
désigne la personne qui est blessée. Tandis que dans le cas de la
personne qui décède à la suite d'un accident, il nous est
apparu nécessaire de préciser que le mot "victime", puisque dans
le texte qu'on va voir aux articles sur les indemnités de
décès on parle toujours du mot "victime" au lieu de parler,
chaque fois qu'on parle des indemnités de décès, des
ayants droit, de la succession ou des parents, il nous semblait
nécessaire de préciser que le mot victime, aux fins d'une
meilleure compréhension du texte, comprenait toute autre personne qui a
droit à l'indemnité de décès. Nous verrons aux
articles 37 et suivants quelles sont les personnes qui ont droit aux
indemnités de décès.
M. Raynauld: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député d'Outremont.
M. Raynauld: Je ne comprends pas pourquoi un paragraphe comme
celui-là n'est pas dans les définitions. C'est une
définition. On prend la peine d'avoir un article 29 sur les victimes. On
définit le mot "victime" et tout à coup on apporte une autre
définition du mot victime. Pourquoi ne le mettez-vous pas dans la
définition?
M. Giasson: M. le Président, je crois que...
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que, M. le député d'Outremont, vous posez une
question à Mme le ministre?
M. Raynauld: Oui, je pose une question à Mme le
ministre.
Le Président (M. Dussault): Alors, nous allons passer
à la réponse avant, si vous le permettez.
Mme Payette: Finalement ce qui est arrivé, c'est que nous
avions une définition de "victime". Alors, aux fins bien précises
de l'indemnité de décès, il nous est apparu qu'il fallait
faire une exception ou une dérogation à la définition de
"victime". C'est pourquoi nous avons inclus cet article dans les dispositions
générales sur les dommages corporels.
M. Giasson: C'était déjà
précisé au paragraphe 11. C'est un paragraphe suspendu d'accord,
mais vous aviez également la mention de décès.
Mme Payette: Excusez-moi, M. le Président, on
définissait, je pense, au paragraphe 11, les dommages corporels. Alors
on a défini un peu plus loin le mot "victime".
M. Raynauld: Cela aurait pu être 29c, parce que, M. le
Président, puisque on est dans les définitions, on a, à
l'article 29a, aux fins du titre II. A b), on a aux fins du titre III et du
titre IV. Pourquoi arriver avec un article 2 qui dise: Cela s'applique
seulement au titre II; par conséquent, on va le mettre là, au no
II. Les autres aussi, c'est le même cas. C'est aux fins du titre II qu'on
a le 29 a.
M. Lalonde: Ce serait plus propre.
M. Raynauld: Ce serait beaucoup plus propre comme
rédaction de loi.
M. Vaillancourt (Jonquière): Si on le mettait à
l'article 29c.
M. Lalonde: II n'y a pas de problèmes sur le contenu.
Mme Payette: M. le Président, je pense que, si la
modification n'est pas absolument nécessaire, il vaudrait mieux ne pas
la faire, puisqu'on devrait modifier d'autres dispositions qui ont
déjà été adoptées, par exemple, lorsqu'on
définit le mot "réclamant", on l'a défini par rapport au
sous-paragraphe a). A ce moment-là, il faudrait faire d'autres
références aux sous-paragraphes c) et e). Comme toute la loi se
tient au niveau de cette définition, je pense que, si elle n'est pas
absolument nécessaire, aux fins de clarification... Comme il s'agit
finalement du même contenu que celui qu'on reproduirait au paragraphe 29,
je me demande si c'est absolument nécessaire.
M. Raynauld: II va falloir qu'il soit réimprimé de
toute façon.
Mme Payette: Je pense que vous me comprenez. Il s'agit tout
simplement... Ce que vous suggérez, c'est un amendement de forme; il
s'agirait simplement de reprendre le contenu de l'article 2 et d'aller le
placer au sous-paragraphe c) du paragraphe 29 de l'article 1. Je pense que,
s'il ne s'agit que d'un amendement de forme, de reproduire le contenu de
l'article 2, si ce n'est pas absolument nécessaire...
M. Lalonde: On va voir si vous allez être gentil tout
à l'heure.
Le Président (M. Dussault): Article 2, adopté? M.
Vaillancourt (Jonquière): Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Article 3.
Adopté?
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde:... je pense qu'arrivé à l'article 3, on
tombe dans la substance de ce projet de loi. Il n'y a aucun doute que l'article
3 est l'endroit où un débat de fond naturellement, sans
contester le principe de la loi qui a été accepté par
l'Assemblée nationale peut avoir lieu. Etant donné que
l'incidence sur les coûts, de confier à une régie
l'administration d'un tel régime, est capitale, je suggérerais
non seulement qu'on suspende l'article 3, mais, si c'était possible,
qu'on ajourne les travaux de la commission. Il nous reste un peu plus d'une
dizaine de minutes, qu'on ajourne les travaux jusqu'à mardi.
J'espère que Mme le ministre aura à notre disposition les
personnes qu'elle a indiqué être en mesure de nous
présenter la semaine prochaine, au début de la semaine;
j'espère que ça va être mardi matin.
Mme Payette: M. le Président, j'ai une question. Est-ce
qu'on souhaite rencontrer ces deux personnes en même temps ou l'une
après l'autre?
M. Lalonde: On a parlé d'un actuaire qui
était...
Mme Payette: L'actuaire-conseil et le président de la
régie, M. De Coster. Sauf que je voudrais souligner à cette
commission, je pense l'avoir fait déjà, que la somme de travail
est considérable, que M. De Coster a des charges qui sont lourdes
actuellement et que, si on doit le déplacer... Je pense bien qu'il va se
mettre à notre disposition, mais il a un ordre du jour qui est
également très chargé; je ne sais pas dans quelle mesure
ça peut durer plusieurs jours.
M. Lalonde: L'actuaire, Mme le ministre.
Mme Payette: On peut commencer avec l'actuaire, ça nous
permettra de vérifier avec M. De Coster à quel moment il peut se
libérer dans la semaine et de vous informer à quel moment il sera
disponible.
M. Lalonde: Cela va, c'est parfait. Est-ce qu'on aurait
consentement pour terminer?
M. Paquette: J'aurais quelques mots à dire
là-dessus, M. le Président, avant qu'on décide si on
suspend oui ou non. Je pense que les arguments apportés par le
député de Marguerite-Bourgeoys sont non valables pour la
suspension.
Evidemment, le principe du projet de loi a des incidences sur le
coût du régime. Il n'y a personne qui va le nier. Il y en a qui
prétendent que cela va avoir des incidences à la hausse et
d'autres qui prétendent que cela va avoir des incidences à la
baisse.
Mais, M. le Président, je pense que...
Le Président (M. Dussault): Un instant, s'il vous
plaît, M. le député de Rosemont! Si je n'ai
pas l'unanimité sur la suspension de cet article, je dois
considérer que le débat continue. Une suspension de l'article
demanderait qu'il y ait une motion de suspension. C'est pour cela que, si vous
ne donnez pas votre accord, nous devrons continuer la discussion sur le...
M. Paquette: M. le Président, je voulais essayer de
convaincre les gens d'adopter cet article à ce moment-ci. Je pense qu'on
n'a pas le choix. C'est un article lié au principe du projet de loi.
Bien sûr, on pourrait décider de le rejeter, mais je pense que
c'est contraire au mandat que nous a confié l'Assemblée
nationale. Il s'agit d'un régime mixte, qu'on aime cela ou non, donc
géré par une régie publique.
Tout ce qu'on dit, c'est que la victime d'un dommage corporel
causé par une automobile est indemnisée par la régie
c'est dans le principe et la régie est déjà
créée dans la loi suivant les dispositions du
présent titre, sans égard à la responsabilité de
quiconque: deuxième principe, c'est-à-dire l'assurance sans
responsabilité dans le domaine corporel. C'est vraiment le principe de
la loi et je ne pense pas qu'on puisse suspendre cet article parce que cela a
des incidences sur les coûts. Je pense même qu'il serait
très difficile de l'amender.
M. Lalonde: M. le Président, sur la question de
l'amendement, on va y arriver. J'espère que les propos du
député de Rosemont ne vous influencent pas trop.
M. Vaillancourt (Jonquière): ... recevable.
M. Lalonde: On discutera de la responsabilité. Il n'y a
aucun doute qu'il y a des principes dans tous les articles qui ont
été acceptés par l'Assemblée nationale. Mais il y a
des modalités aussi. Il faut distinguer la modalité du principe.
Qu'on ait un régime public d'assurance automobile, ça va. Mais
que ce soit administré par la régie, cette régie ou une
autre régie, le gouvernement pourrait fort bien changer d'idée et
nous apporter un amendement mardi prochain selon lequel ce serait
administré par la Commission des accidents du travail, par exemple. Et
cela n'affecterait pas le principe du tout. Par exemple, nous, nous pourrions
suggérer que ce soit administré par quelqu'un d'autre. Et cela
n'affecterait pas le principe.
Sans égard à la responsabilité: Là, il y a
un principe, mais on peut sûrement lui donner une modalité, comme
un régime de base.
M. Paquette: Ce que j'aimerais savoir, c'est si vous avez des
objections à ce que ce soit administré par une régie qu'on
va définir à d'autres articles.
M. Lalonde: On a des objections. Je vais vous annoncer tout de
suite qu'on s'oppose carrément à ce que ce soit administré
par la régie. On aura des amendements à proposer. Si vous voulez
qu'on les propose à 21 h 50, on peut commencer le débat
maintenant.
Cela prend le consentement unanime pour le suspendre. Si vous ne l'avez
pas...
M. Paquette: On refuse le consentement pour la suspension. Cela
n'a pas d'incidence sur les coûts au sens où on l'entend depuis le
début des débats.
M. Raynauld: M. le Président, est-ce que je pourrais
parler sur ce sujet?
Le Président (M. Dussault): Je comprends que la commission
n'est pas d'accord pour la suspension. S'il devait y avoir suspension, ce
serait parce qu'une motion aurait été adoptée en ce sens.
Le débat continue sur l'article 3.
M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, il y a visiblement un
malentendu. Le député de Rosemont nous parle de suspension parce
que cela aurait une incidence sur les coûts. Cela n'a rien à voir.
On demandait une suspension parce qu'on en arrive à un paragraphe,
à un article très important qu'on va discuter pendant pas mal de
temps. Je trouve que c'est absolument inutile d'en discuter en cinq ou dix
minutes. C'est juste cela. Il me semble que cela serait le simple...
M. Vaillancourt (Jonquière): Ce n'est pas la suspension de
l'article, c'est la suspension des travaux.
M. Raynauld: C'est la suspension des travaux jusqu'à 22
heures parce qu'il nous reste dix minutes.
M. Paquette: Ce n'est pas cela que vous avez dit.
M. Lalonde: Non, ce n'est pas cela que j'ai dit.
M. Raynauld: Je pense qu'il y a un malentendu.
M. Lalonde: Non, il faut quand même être bien
clair.
J'avais soutenu qu'il y avait une incidence sur les coûts. S'il y
a une deuxième raison que le député d'Outremont la
mentionne et qui est encore plus valide...
Le Président (M. Dussault): L'on doit comprendre que M. le
député de Marguerite-Bourgeoys voudrait un ajournement des
travaux de la commission.
M. Vaillancourt (Jonquière): Consentement unanime pour
permettre à l'Opposition de préparer ses discours et ses
amendements sur l'article 3.
Le Président (M. Dussault): Puisqu'il y a unanimité
de la commission...
M. Lalonde: Ils sont prêts, nos amendements.
Le Président (M. Dussault): ... la commission ajourne ses
travaux jusqu'à mardi matin, 10 h 30.
(Fin de la séance à 21 h 53)