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COMITE DES COMPTES PUBLICS
M. LESAGE: M. le Président, si je comprends bien, messieurs, nous
allons entendre M. Faure. Lors d'une déclaration que j'ai faite en
Chambre le 30 juillet 1964, j'ai déclaré que M. Faure, à
cette session-ci, serait entendu en ce qui regarde les comptes publics, et
étant donné que l'entente qui était intervenue que nous
étudiions les comptes publics qui étaient devant nous, vu
également l'impossibilité qu'il y avait sur ce point d'examiner
les comptes publics 1962/1963, que je, comment dites-vous en français
« I waved », que je renonçais d'invoquer l'entente
intervenue en ce qui concerne les comptes publics 1962/1963 et cette division
des assurances au ministère des Finances. C'est ce que j'ai
déclaré en Chambre le 30 juillet. Est-ce que M. Faure est ici?
Alors, M. Faure, si vous voulez bien vous installer au bout de la table, je
pense bien, c'est la meilleure chose. Je comprends que vous désirez
faire une déclaration d'abord. Nous allons vous entendre.
M. JOHNSON: M. le Président, vous permettez, avant que M. Faure
ne soit entendu, que nous apportions des précisions. En effet, le 30
juillet 1964, tel qu'en fait foi le journal des Débats à la page
5149, le premier ministre a déclaré pour ce qui est de M. Faure:
« Pour ce qui est de M. Faure, il sera entendu au comité des
comptes publics, l'an prochain évidemment, sur les comptes publics de
1963 et 1964...
M. LESAGE: C'est ça.
M. JOHNSON: ... mais dans son cas, je m'engage à donner mon
consentement et à obtenir celui de mes collègues à ce
qu'on puisse le questionner également sur les comptes publics de 1962 et
de 1963. »
M. LESAGE: Je regrette, c'est parce que c'est mal imprimé. Ce
qu'on appelle les comptes publics 1963/1964 et 1962/1963, c'est évident
qu'on ne joue pas sur les mots, ce sont des années
financières.
M. JOHNSON: M. le Président, pour...
M. LESAGE: Ce sont les années financières 1962/1963 et
1963/1964, c'est clair.
M. JOHNSON: ... pour être bien certain qu'il n'y aura pas
d'équivoque, si vous voulez lire le paragraphe suivant, vous constaterez
que j'ai dit ceci: « M. le Président, j'ai bien noté que le
comité des comptes publics qui a été réduit au
silence, comme le disait ce matin la motion du député de
Champlain, reprendra ses activités l'an prochain et que nous aurons
l'occasion de questionner M. Faure et d'autres personnes en relation avec cette
question d'assurances, non seulement pour l'année 1963/64 mais
également pour l'année 1961/62 et 1962/63. »
M. LESAGE: Je regrette, mais j'aurais dû me lever pour dire que ce
n'était pas ce que j'entendais, mais je ne l'ai pas fait. Enfin, nous
verrons, monsieur.
M. JOHNSON: M. le Président, j'avais apporté cette
précision exactement pour qu'il n'y ait pas de...
M. LESAGE: On n'est pas pour se chicaner. M. JOHNSON: ... discussion
là-dessus.
M. LESAGE: J'ignore si M. Faure s'est préparé pour
1961/62, je lui ai fait donner instruction d'être prêt pour 1962/63
et 1963/64, je crois qu'il est prêt. S'il n'est pas prêt pour
1961/62, on le verra, inutile de faire du « fussing ».
M. JOHNSON: M. le Président, ce que je voulais dire...
M. LESAGE: Il n'y a rien de tangible dans cette affaire-là.
M. JOHNSON: ... avant d'entendre M. Faure, je voudrais rappeler, M. le
Président, qu'à la page 5154, deuxième colonne...
M. LESAGE: C'est une insignifiance.
M. JOHNSON: ... avant-dernier paragraphe, je disais que nous
travaillerions ensemble, l'an prochain, non pas dans un désir de
vengeance, mais dans un désir de trouver la vérité et
de...
M. LESAGE: C'est ça.
M. JOHNSON: ... trouver un système qui serait le plus possible en
conformité avec les intérêts de la province, et des
contribuables.
M. LESAGE: Il est tout trouvé, je l'ai exposé, le
système.
M. JOHNSON: Et des droits de tout citoyen dans quelque occupation ou
profession que ce soit, d'avoir une égale chance vis-à-vis
quelque gouvernement que ce soit.
M. LESAGE: C'est ce que j'ai fait, je l'ai déclaré, c'est
tout corrigé, c'est tout arrangé, ma déclaration de l'an
dernier est complète. Vous avez exprimé le désir
d'entendre M. Fau-re; il est ici, il est prêt à faire une
déclaration, ensuite vous pourrez le questionner tant que vous
voudrez.
M. JOHNSON: Je voudrais, M. le Président, vous dire dans quel
esprit je dois conduire cette enquête...
M. LESAGE: Comment dans quel esprit?
M. JOHNSON: ... j'ai consulté le rapport Salvas.
M. LESAGE: M. le Président, qu'est-ce que ça vient faire
ici?
M. JOHNSON: Daté du 27 juin 1963.
M. LESAGE: On a demandé de questionner M. Faure, M. Faure est
ici. L'esprit, puis votre esprit, qu'est-ce que ça nous fait?
M. JOHNSON: M. le Président, le premier ministre voudrait bien
tout simplement me laisser exposer très brièvement...
M. LESAGE: Bien oui, mais si vous êtes pour faire du pathos, il
n'y a pas de pathos; M. Faure est ici, vous le ferez après, votre
pathos.
M. JOHNSON: M. le Président, j'ai l'intention de ne faire aucun
pathos, nous sommes ici pour tâcher d'avoir des faits.
M. LESAGE: Le moyen d'avoir des faits, c'est de questionner M.
Faure.
M. JOHNSON: Nous ne sommes pas ici pour faire du pathos...
M. LESAGE: Questionnez-le.
M. JOHNSON: ... je voulais tout simplement rappeler que je suis ici pour
faire mon devoir, même si ce n'est pas agréable de le faire dans
bien des circonstances, mais j'ai une exhortation très claire du juge
Salvas, à la dernière page de son rapport, nous disant que c'est
notre devoir de faire notre travail avec toute l'objectivité, la
sérénité que requiert la gravité de...
M. LESAGE: D'accord.
M. JOHNSON: ... nos responsabilités envers les
représentants du peuple.
M. LESAGE: D'accord.
M. JOHNSON: Alors, je voudrais avertir le premier ministre que je ferai
ça avec gravité et sérénité ce matin.
M. LESAGE: Moi aussi, d'ailleurs. Vous allez être bien
surpris.
Alors, M. Faure, vous avez une déclaration à faire?
M. FAURE: M. le Président, messieurs, je désire expliquer
le rôle et les fonctions du contrôleur des assurances et de faire
connaître les réalisations du service que je dirige depuis sa
création, c'est-à-dire au moment de mon entrée en
fonction. Lors de mon entrée en fonction.
M. JOHNSON: Je m'excuse auprès de M. Faure, mais je voudrais
faire remarquer que ce n'est pas l'endroit, au comité des comptes
publics, de faire des déclarations ministérielles ou quasi
ministérielles. M. Faure est ici à titre de témoin pour
être interrogé par les membres du comité et puisqu'il doit
être interrogé ce matin je demanderais, si on veut bien, M. le
Président, tel que le permet le règlement, l'article 725, que M.
Faure soit assermenté d'abord...
M. LESAGE: Je ne vois pas, je ne comprends pas pourquoi...
M. JOHNSON: ... et ensuite je poserai des questions.
M. LESAGE: ... on assermenterait un fonctionnaire. On n'assermente pas
l'auditeur ni l'assistant-auditeur quand ils viennent ici. Je me demande quelle
tragédie on veut faire avec ça. M. Faure a une déclaration
a faire, on a demandé de l'entendre. Si on ne veut pas qu'il fasse de
déclaration, je vais le questionner moi-même et puis sa
déclaration va ressortir en réponse aux questions que je lui
poserai; ça, on a bien droit à ça mais je ne vois pas
pourquoi on assermenterait M. Faure. Il s'agit d'un fonctionnaire du
gouvernement, comme d'habitude, il a son serment d'office. Je ne vois pas
quelle tragédie on veut faire.
M. JOHNSON: II n'est pas question de tragédie. Est-ce que M.
Faure, témoignant devant le comité des comptes publics,
témoigne sous son serment d'office?
M. LESAGE: Bien, c'est évident. Le député de
Champlain, s'il vous plaît, il témoigne évidemment sous son
serment d'office.
M. JOHNSON: Je n'ai pas d'objection, évidemment, s'il
déclare...
M. LESAGE: Quand un député témoigne, il
témoigne sous son serment d'office.
M. JOHNSON: ... si M. Faure déclare qu'il témoigne sous
son serment d'office, je n'insisterai pas pour qu'il soit assermenté
mais c'est un droit du comité d'assermenter n'importe quel
témoin.
M. LESAGE: M. Faure, je m'excuse, êtes-vous disposé
à déclarer que vous témoignez sous votre serment
d'office?
M. FAURE: Sûrement.
M. JOHNSON: D'ailleurs, M. le Président, il y a des
précédents devant ce genre de comité, ou devant le
comité des privilèges et élections et le
député de Trois-Rivières et le procureur
général du temps, M. Hamel, avaient été
assermentés.
M. LESAGE: Oui, c'est parce qu'ils l'avaient exigé, ils avaient
demandé de l'être. Parce que le chef de l'Opposition
lui-même avait dit qu'il n'était pas nécessaire de les
assermenter à cause de leur serment d'office.
M. JOHNSON: Je répète que je n'ai pas d'objection du
moment que M. Faure a déclaré qu'il témoigne sous son
serment d'office.
M. FAURE: Je l'ai déclaré et j'ai le plaisir de le
répéter,
M. LE PRESIDENT: Vous pouvez procéder,
M. FAURE: Alors je continue. Lors de mon entrée en fonction, il
n'existait aucun service chargé de contrôler l'achat de toutes les
assurances pour le gouvernement. Toutefois, le ministère des Travaux
publics s'occupait en grande partie de la question d'assurance-incendie,
automobile et chaudières. Certains risques étaient placés
par eux ou des employés de divers ministères ou organismes
gouvernementaux et à cause de cette décentralisation, le
coût de ces assurances était plus élevé dans un
nombre de cas. A cause de l'importance du problème et aussi du montant
de la dépense annuelle en jeu, le gouvernement a jugé opportun
d'organiser le bureau du contrôleur des assurances en vue de s'assurer
toutes les garanties de protection et d'efficacité aux conditions les
plus avantageuses, tout comme une organisation industrielle ou commerciale
d'importance possède un service spécial pour s'occuper de ses
assurances et en contrôler le coût.
En conséquence, le gouvernement me confia le poste de
contrôleur des assurances. Evidemment, ce n'est pas à moi
d'expliquer ici la ou les raisons de leur choix. Voici en quoi consiste les
fonctions du contrôleur des assurances. Premièrement, s'occuper
des besoins du gouvernement en matière d'assurance; ensuite faire des
recommandations concernant la politique générale du gouvernement
quant aux risques contre lesquels celui-ci doit s'assurer et
troisièmement, enfin, obtenir, suivant la politique
générale du gouvernement, le maximum de protection aux meilleurs
prix et conditions possibles.
Maintenant je voudrais faire quelques commentaires au sujet de la
pratique dans l'industrie en matière de partage des commissions. De tout
temps, toute l'assurance du gouvernement est achetée de compagnies
faisant affaire exclusivement par l'intermédiaire de courtiers ou
d'agents et le taux des primes comprend invariablement un élément
de commission. Le partage des commissions entre plusieurs agents est une
pratique courante dans les administrations publiques, qu'elles soient
fédérales, provinciales, municipales ou autres et chez les
corporations, dans l'industrie, le commerce, les institutions religieuses, etc,
etc, etc,
Conformément à la pratique générale
décrite plus haut, j'ai demandé à quelques compagnies
d'assurance de diviser la commission provenant de quelque prime d'importance
plutôt que de la verser à un seul individu. D'ailleurs, il est
clairement établi que les primes d'assurance n'auraient pas
été moindres s'il n'y avait pas eu division de commission. En
d'autres mots, cette division s'est effectuée absolument sans frais
supplémentaires pour le gouvernement. Je vous affirme également
qu'aucun chèque de commission n'est passé par mes mains ou celles
de tout autre employé du gouvernement. De plus, tous ceux qui, en vertu
de la pratique décrite ci-dessus, ont reçu les commissions en
question étaient des agents d'assurance qualifiés détenant
des permis pour faire le commerce de l'assurance.
A ma connaissance, tous ces courtiers avaient effectivement
sollicité des contrats d'assurance du gouvernement et lui avaient offert
leurs services. Voici, d'ailleurs, une liste que je déposerai des seules
polices au sujet desquelles j'ai écrit aux compagnies d'assurance en
indiquant
dans chaque cas le degré de participation au risque des courtiers
pour chacune de ces polices. Il y en a sept. J'ai une autre liste, les seules
autres polices au sujet desquelles j'ai demandé au courtier
général de partager le risque avec d'autres courtiers qui avaient
offert leurs services. Il y en a quatre seulement.
Depuis toujours le problème de repartir équitablement les
assurances du gouvernement entre les courtiers de la province demeure
extrêmement difficile. A titre d'exemple, plusieurs courtiers de diverses
régions soutiennent, non sans raison, qu'un courtier dans un
comté donné devrait avoir le privilège d'assurer tous les
véhicules que le gouvernement possède dans ce comté
particulier. Bien que l'on comprenne facilement le mérite de telles
demandes, il n'existe absolument aucun moyen pratique de les satisfaire toutes.
Par exemple; s'il se trouve 100 véhicules dans un comté
donné, ceux-ci peuvent fort bien appartenir à sept ou huit
ministères et être en conséquence couverts par sept ou huit
polices-flottes. Tout comme il ne serait évidemment pas
économique ni pratique de demander qu'une compagnie d'assurance
émette plusieurs polices pour couvrir une flotte de véhicules
appartenant à un seul ministère encore moins serait-il pensable
de demander à une compagnie d'assurance d'émettre une police
couvrant les véhicules dans un comté appartenant à
plusieurs ministères.
En effet, une bonne administration exige qu'un seul contrat par
ministère soit émis. C'est de cette façon seulement que le
gouvernement peut obtenir des taux économiques et être juste
envers les contribuables. Les résultats émanant de ce
système de contrôle des assurances peuvent se résumer
brièvement comme suit: une meilleure protection à meilleur
compte. Il est certain que le coût des assurances du gouvernement a
été moindre en 1963 et 1964 qu'il ne l'aurait été
sans un contrôle des assurances. Toutefois, il est impossible de
déterminer de façon complète les économies
réalisées car les risques varient d'année en année.
Et le point de comparaison d'un risque donné par exemple n'est pas
exactement le même d'une année a. l'autre.
Ainsi, une simple analyse de certaines polices qui furent
renouvelées durant l'année 1963/64 indique clairement que des
économies appréciables furent réalisées, celles-ci
peuvent s'évaluer à $123,900 répartis comme suit:
assurance-automobile, la section responsabilité pour les
différents ministères, $39,000; assurance-responsabilité
pour des écoles spécialisées relevant du ministère
de l'Education, $22,000; cautionnement des employés civils, ce qui
relève du ministère des Finances, $12,000.
M. JOHNSON: II s'agit toujours d'économie, d'après
vous?
M. FAURE: Oui. L'assurance-vie collective qui relève
évidemment du ministère des Finances, $50,000; l'assurance-vol,
qui relève du ministère du Revenu, aussi des Transports et
Communications, $900; ce qui fait un total d'économie pour
l'année 1963/64 pour les polices mentionnées de $123,900. En
outre, il y a lieu de mentionner, que je me suis également occupé
du renouvellement des polices d'assurance responsabilité des
coopératives d'électricité. Le nom du gouvernement
était indiqué dans ces polices à titre de coassuré.
En plus de la protection accrue, c'est-à-dire des limites de$50,000
à $100,000, à une limite globale de $100,000, les
économies annuelles nettes ainsi réalisées par les
coopératives ont été évaluées à plus
de $9,000. Je me dois également de souligner que la décision de
ne pas renouveler les assurances ci-après mentionnées a
été maintenue en 1963/64 et que les économies annuelles
résultant de ce non-renouvellement des polices en question ont
été estimées à quelque$152,700 repartis comme suit:
l'assurance-responsabilité patronale, relevant du ministère du
Procureur général, la prime pour l'année, lors de mon
entrée enfonc-tion était de $161,300, la prime ajustée;
les réclamations de la compagnie ont été de $48,900, donc,
un profit brut pour la compagnie de $112,400 que nous pouvons considérer
comme une économie théorique pour le gouvernement;
l'assurance-automobile, section collision, également du ministère
du procureur-général, les voitures étaient assurées
contre les risques de collision, la prime pour la même année en
question, lorsque je suis entré en fonction était de $82,500; les
réclamations payées par la compagnie d'après les
statistiques fournies par la compagnie étaient de $42,200, donc, profit
brut de la compagnie de $40,300, qui fait un total pour ces deux polices de
$152,700. Evidemment, il s'agit ici seulement d'un calcul théorique de
l'économie faite en 1963/64, en raison de la non-assurance de ces deux
risques et l'économie réelle ne pourrait être
constatée qu'à la suite des résultats techniques de ces
risques s'ils étaient assurés.
Mais toutefois il est indiscutable qu'il y a eu économie
appréciable dans ces deux cas-là. L'économie faite pour
les cas cités seulement, calculée sur une base annuelle, se
chiffre donc à quelque $285,000. Bien plus, en conséquence de ce
contrôle des assurances, il a
été possible de confier une plus grande part des
assurances de la province de Québec à des compagnies de chez
nous. En effet, l'analyse des polices d'assurance que j'ai faite au
début m'a révélé que la part des compagnies
québécoises ne représentait alors que 30% des primes.
Or, au 31 décembre 1964, la part des compagnies
québécoises avait atteint 44.1%. Mais, en excluant les risques
que les compagnies québécoises ne sont pas en mesure d'accepter
ou ont refusé d'accepter, la part de celles-ci est de 82.1%...
M. LESAGE: Excusez-moi de vous interrompre, M. Faure. Quel est le genre
de risque que les compagnies québécoises ne sont pas en mesure
d'accepter?
M. FAURE: Surtout maritimes. M. LESAGE: Donnez des exemples. M. FAURE:
Surtout maritimes. M. LESAGE: Maritimes.
M. FAURE: Les bateaux de pêche, la flotte, les bateaux de bois et
d'acier...
M. LESAGE: II n'y a pas de compagnies québécoises qui font
de l'assurance maritime.
M. FAURE: ... Pardon?
M. LESAGE: II n'y a pas de compagnies québécoises qui font
de l'assurance maritime.
M. FAURE: Il y en a... québécoises, je crois que
non...
M. LESAGE: Québécoises.
M. FAURE: ... le risque on n'a pas pu le placer sur le marché des
compagnies d'assurance du Québec. On peut presque dire la même
chose pour l'assurance aviation.
M. LESAGE: C'est ça.
M. FAURE: Il y a aussi, dans les cas que je pourrai vous montrer
tantôt, des polices d'assurance responsabilité où nous
sommes presque obligés d'aller sur le marché de Londres,
Lloyds,...
M. LESAGE: Parce que?...
M. FAURE: ... parce que l'envergure du risque.
M. LESAGE: Pardon?
M. FAURE: A cause de l'envergure du risque...
M. LESAGE: A cause de l'envergure du risque.
Est-ce que vous avez un tableau de ces cas-là?
M. FAURE: Je n'ai pas un tableau; j'ai quelques exemples, qu'il me fera
plaisir de vous donner, prenez le pont de Boucherville...
M. LESAGE: Oui.
M. FAURE: Nous avons demandé des propositions de compagnies du
Québec, de compagnies internationales et canadiennes et nous avons
finalement accepté la proposition d'une compagnie non canadienne qui
était de beaucoup plus avantageuse pour le gouvernement.
M. LESAGE: Vous voulez parler du pont tunnel Hippolyte- Lafontaine?
M. FAURE: C'est ça.
M. LESAGE: Mais ça n'était pas... d'après mon
souvenir, ce n'était pas seulement l'assurance gouvernementale,
c'était l'assurance pour les entrepreneurs et les
sous-entrepreneurs.
M. FAURE: C'est une police je parle de la police
responsabilité qui couvrait et le propriétaire, le
gouvernement, et les entrepreneurs généraux et tous les
sous-traitants aussi bien que les ingénieurs civils conseils sauf,
évidemment, pour la responsabilité professionnelle.
M. LESAGE: Qui était l'assureur? Qui est l'assureur, parce qu'il
l'est encore? Evidemment, il doit l'être encore.
M. FAURE: L'assureur pour l'assurance responsabilité, c'est la
Continental.
M. LESAGE: Pardon?
M. FAURE: La Continental, Continental Insurance Company. Maintenant,
c'est pour une partie; nous avons demandé une première
proposition, la même à trois, quatre compagnies, à quatre
compagnies pour des limites de $5 millions et tout le monde a fait une
proposition sur le $5 millions. Par la suite, nous avons décidé
que la proposition de la Continental était beaucoup plus avantageuse que
toutes les autres.
C'est... j'aimerais mieux ne pas vous mentionner le chiffre parce que...
enfin, je préférerais ne pas mentionner le chiffre mais au
besoin, monsieur le chef de l'Opposition ou membres du comité, si vous
voulez avoir des précisions, je serai heureux de vous les fournir. Nous
allons alors changer la façon de couvrir le risque pour prendre une
police primaire, si vous voulez, de $250,000. Nous avons pris deux couches
d'a-surance en excédant et la raison pour ça est assez simple;
c'est que, en demandant des variations comme ça, nous avons sauvé
de l'argent au point de vue primes et, ce qui est aussi intéressant,
c'est que nous avons exigé que la police de Lloyds soit non annulable,
ce qui veut dire qu'ils ont couvert l'excédent de$250,000 une police non
annulable à des taux plus avantageux que si nous avions pris le plein $5
millions de la Continental. Maintenant par la suite, je dois dire que nous
avons décidé de prendre une autre tranche de $5 millions,
toujours l'assurance en excédent, à la suite de consultation avec
les ingénieurs conseils et les représentants du ministère
de la Voirie et des courtiers après avoir examiné de près
les risques que la voie maritime pouvait comporter à ce contrat.
A ce comité je retourne pour terminer, c'est donc dire que
grâce aux demandes de propositions et aux négociations avec des
compagnies d'assurances et des courtiers compétents, le gouvernement a
réalisé des économies annuelles très
appréciables tout en s'assurant une meilleure protection.
Messieurs, je suis à votre disposition pour les questions que
vous voudrez bien me poser.
M. LESAGE: Monsieur, est-ce que, en règle générale
vous demandez des soumissions pour l'assurance-automobile?
M. FAURE: Je ne demande pas de soumissions parce que cela ne se
prête pas très bien au domaine de l'assurance...
M. JOHNSON: Alors, est-ce que vous demandez des soumissions?
M. LESAGE: Oui, c'est ça la question?
M. FAURE: Je ne demande pas de soumissions. Question de mots là,
si vous voulez, parce que les soumissions comme telles, la façon
reconnue ne s'applique pas au domaine de l'assurance. Toutefois, je fais en
sorte que le jeu de la concurrence puisse s'exercer. Et en
général, j'invite les courtiers ou les compagnies d'assurances
à faire ce que j'appellerais, moi, des propositions compétitives.
On atteint le but de demandes de soumissions, si vous voulez.
Dans le domaine de l'assurance-automobile j'ai l'impression qu'en
négociant directement avec les compagnies quant au taux de la prime, je
le faisais d'une base qui était avantageuse pour l'assuré, le
gouvernement, grâce à notre pouvoir d'achat, pas simplement pour
l'assurance-automobile mais pour l'autre assurance que ces compagnies-là
aimeraient avoir, de sorte que j'ai fait valoir l'élément
concurrence dans sa pleine mesure.
Les résultats obtenus appuient ce point de vue. J'ai
mentionné qu'il y avait une économie. Maintenant, il y a eu une
diminution de 20% du coût moyen de l'automobile alors que les taux ont
augmenté de 39% du 1er janvier 1961 au 1er janvier 1965 et cela
malgré une augmentation très considérable de la protection
que nous avons présentement par rapport à la protection qui
existait lorsque je suis entré en fonction. A ce moment-là
presque toutes les polices avaient la protection suivante; $50,000, $100,000
pour blessures corporelles et $5,000 pour dommages matériels. Cette
protection-là, ces limites-là ont été
portées à $200,000 limite globale ou inclusive, si vous voulez.
Maintenant, je ne tiens pas compte de cette amélioration très
sensible dans le degré de la protection en citant les chiffres que je
vous al mentionnés au sujet de l'économie
réalisée.
M. BERTRAND: M. Faure, vous dites que les soumissions ne peuvent pas
s'appliquer au domaine de l'assurance. Elles ne s'appliquent pas.
M. FAURE: Cela peut toujours dans une certaine mesure, mais je crois que
les courtiers en général vont admettre que ce n'est pas pratique.
Il y a des inconvénients très sérieux.
M. BERTRAND: Quels sont les inconvénients?
M. FAURE: Bien, vous allez apporter je ne sais pas si le mot
confusion est approprié, mais ça équivaut à
ça vous demandez des propositions au sujet d'un certain risque,
bien, les courtiers vont, si c'est un cas de feu si vous voulez, ou même
responsabilité civile, ils vont demander un taux du CUA et puis
automatiquement ça établit votre taux et ça finit
là. Alors si vous ne faites pas ça, vous demandez une proposition
d'une compagnie quelconque...
M. JOHNSON: Je vous demande pardon, un taux, comment avez-vous...
M. BERTRAND: CUA.
M. JOHNSON: CO...
M. FAURE: Un taux par le CUA, Canadian...
M. JOHNSON: Qu'est-ce que c'est?
M. FAURE: Canadian Underwriters Association. C'est l'organisation des
compagnies d'assurances qui établit le taux, la tarification.
M. BERTRAND: Taux uniforme.
M. FAURE: Bien, le taux du...
M. BERTRAND: Le taux du contrôle de base.
M. FAURE: C'est-à-dire que c'est le taux minimum que les
compagnies peuvent charger. Elles peuvent charger plus. Mais au point de vue
pratique ça veut dire que vous ne pouvez pas descendre.
M. BERTRAND: Et ce taux-là est établi par l'organisation
dont vous venez de parler?
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: Canadian Underwriters Association,
M. FAURE: C'est ça.
M. BERTRAND: Canadian Underwriters.
M. DOZOIS: Pour les compagnies de tarif.
M. FAURE: Pour les compagnies de tarif. Maintenant, pour émettre
une police, comme vous le savez probablement, pour un risque donné
où le taux a été obtenu du CUA, c'est qu'il faut une
participation des compagnies du CUA dans une proportion de 75%. Or, il y a
l'autre inconvénient aussi, c'est que vous n'avez, sauf erreur, que 2
compagnies canadiennes-françaises qui font partie du CUA. Il y a
d'autres compagnies, excellentes compagnies, qui ne sont pas
canadiennes-françaises mais qui sont contrôlées par des
compagnies à siège social ailleurs que dans la province qui font
également partie du CUA, qui peuvent être qualifiées comme
compagnies du Québec, si vous voulez, comme... bien je ne veux pas citer
de nom, mais...
M. JOHNSON: Quelles sont ces deux compagnies
canadiennes-françaises qui font partie du CUA?
M. FAURE: La Sécurité et la Société
nationale... M. Dozois, pouvez-vous m'aider?
M. DOZOIS: Laquelle?
M. FAURE: L'autre compagnie, la Société nationale
d'assurance qui fait partie du CUA. Ce sont ces deux là, je crois, sauf
erreur.
M. JOHNSON: Et d'autres sont qualifiées à cause de leurs
relations avec des compagnies d'autres provinces, c'est ça?
M. FAURE: Non, pas nécessairement. Il s'agit simplement de faire
partie du CUA ou non, question de choix, de la compagnie peut décider
d'être indépendante et faire partie de l'organisation des
compagnies indépendantes.
M. JOHNSON: M. Faure, vous êtes employé à quel
ministère?
M. FAURE: Le ministère des Finances, monsieur.
M. JOHNSON: Je vois par l'arrêté ministériel que
vous êtes employé depuis le 21 septembre 1960.
L'arrêté ministériel 1507, daté du 21 septembre
1960, vous nomme à titre permanent à compter de la date de son
entrée en fonction contrôleur des assurances du gouvernement de la
province de Québec dans la classe « G » avec un traitement
annuel de $12,000, le tout selon la liste d'éligibilité
numéro 46361360, en date du 13 septembre 1960, de la Commission du
service civil de la province de Québec. Je voudrais vous demander: quand
êtes-vous entré en fonction?
M. FAURE: Effectivement, je suis entré en fonction le 15 octobre
et, détail important, ma paie a commencé du 15 octobre.
M. JOHNSON: Ah bien ça, c'est un détail essentiel. Et par
un arrêté ministériel du 3 juillet 1963, portant le
numéro 1087, votre salaire a été porté, je ne
critique pas, je constate, à $14,000...
M. LESAGE: Tous les fonctionnaires ont été
augmentés.
M. JOHNSON: ... $14,000 à compter du 1er juin 1963. Alors, vous
êtes employé au ministère des Finances?
M. FAURE: C'est ça.
M. JOHNSON: Votre patron, c'est le ministre des Finances?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Est-ce que vous dépendez du sous-ministre ou si vous
faites affaire directement avec le ministre?
M. FAURE: Je n'ai pas vu M. Lesage très souvent; en fait, je le
vois rarement. Je traitais avec le sous-ministre, M. Biéler, et depuis
son départ avec M. Cazavan. Mais, pour les affaires d'assurance, je
devrais dire que je traite surtout avec les ministères concernant le
risque que je traite à un moment donné.
M. JOHNSON: Est-ce que toutes vos décisions sont soumises au
sous-ministre et doivent porter la signature du sous-ministre, les
décisions importantes?
M. FAURE: Non, on va prendre un risque important, si vous voulez, le
plus important, c'est quoi? Boucherville, le pont-tunnel de Boucherville? La
prime était plus importante, c'est trois cent quelques mille dollars,
l'ensemble; j'ai traité avec les représentants du
ministère. On m'a fait part que le contrat était accordé,
ou se donnait, qu'il y avait lieu d'obtenir de l'assurance. Le contrat
stipulait que le propriétaire devait prendre cette assurance-là,
que je dois dire à ma suggestion, parce que je crois qu'on était
certain de bien s'assurer puis je suis persuadé qu'on faisait une
économie de prime très importante.
Alors j'ai simplement pris les décisions dans cette
question-là moi-même, je n'ai pas référé
aucune de ces décisions-là à mon sous-ministre ou mon
ministre.
M. LESAGE: M. Faure, dans cette question de Boucherville, par exemple,
lorsque pour la première fois il a été
décidé que les entrepreneurs et les sous-entrepreneurs seraient
assurés par la même police que le gouvernement, vous souvenez-vous
d'avoir demandé une directive au conseil de la Trésorerie ou au
conseil des ministres, je ne me souviens plus lequel des deux, mais c'est venu
devant nous sur la question de principe de savoir s'il y avait lieu, en vue de
diminuer le prix des contrats...
M. FAURE: Vous avez raison, M. Lesage, j'y pense, la question a
été soulevée et soumise au...
M. LESAGE: Je ne sais pas si c'est la Trésorerie ou le conseil
des ministres, mais...
M. FAURE: Le conseil des ministres...
M. LESAGE: C'est au conseil des ministres que nous avons pris la
décision...
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: ...d'assurer les entrepreneurs et les sous-entrepreneurs en
même temps. C'était une décision du conseil des
ministres.
M. FAURE: D'accord.
M. LESAGE: Une directive.
M. FAURE: Je dois dire que j'avais fait une recommandation...
M. LESAGE: Dans ce cas-ci; à mon souvenir, c'est le seul cas
où le conseil des ministres a pris une décision d'importance sur
la question des assurances et de celle-là. Quant à l'autre,
à la division des commissions, ce sont des instructions que j'ai
personnellement données à M. Faure, le 1er juin 1964.
M. FAURE: C'est ça.
M. JOHNSON: M. le Président, ce que je voulais établir,
c'est le statut de M. Faure vis-à-vis les autres fonctionnaires du
ministère des Finances. Vous avez, semble-t-il, grande autonomie, vous
ne devez...
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: ... pas requérir la signature et l'approbation ou la
signature du sous-ministre...
M. FAURE: Non, bien...
M. JOHNSON: Lorsque vous avezpar exemple à soumettre un
problème au conseil de la Trésorerie ou à faire autoriser
un paiement.
M. FAURE: M. Johnson, je dois vous dire que la question de
l'autorisation d'une dépense budgétaire, concernant une prime
d'assurance, relève des ministères concernés et non pas du
contrôleur des assurances. Maintenant, quant aux dépenses qui
concernent le ministère des Finances, il y a certains item qui ont une
importance: la prime pour le cautionnement, la prime pour l'assurance-vie
collective, il y a un arrêté en conseil qui est
préparé par l'assistant sous-ministre ou le sous-ministre
adjoint, et nous travaillons en collaboration après que j'ai
déterminé le montant de la prime, parce que c'est une police qui
est en vigueur et qui se continue.
M. LESAGE: Et d'ailleurs il y a l'item spécial aux estimations
budgétaires pour ce qui est de la prime de l'assurance-vie
collective...
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: ... où des compagnies d'assurance sont nommées.
Nous avons suivi l'ancienne pratique; mais évidemment, pour autoriser la
dépense de l'argent, étant donné qu'il s'agit d'un montant
considérable, en vertu de l'estimation budgétaire, il faut qu'il
y ait un arrêté ministériel ou un CT, un ordre du conseil
de la Trésorerie. Je crois que c'est un ordre du conseil de la
Trésorerie.
M. JOHNSON: Mais lorsqu'il s'agit...
M. LESAGE: Au début ç'a été voté par
la Chambre.
M. JOHNSON: C'est bien, mais c'est tout simplement pour établir
exactement quelles sont ses fonctions. Je comprends que les ministères
concernés, le ministère de la Voirie par exemple, ce sont les
ministères en question qui soumettent les rapports en vue
d'arrêtés ministériels ou de décisions du conseil de
la Trésorerie.
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Sauf lorsqu'il s'agit évidemment de dépenses
du ministère des Finances.
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Dans ce cas-là, vous soumettez un rapport à
votre sous-ministre, je présume, ou à votre sous-ministre adjoint
qui, lui, fait ensuite préparer l'arrêté
ministériel... ou si c'est vous qui soumettez le rapport directement au
conseil de la Trésorerie?
M. FAURE: Je soumets au comptable en chef, au ministère des
Finances, ou au sous-ministre adjoint la facture ou une recommandation par
lettre qu'on devrait payer la prime par exemple l'assurance-vie collective.
M. JOHNSON: Vous faites cette recommandation à qui?
M. FAURE: Généralement, ç'a été fait
soit à M. Bieler, qui était sous-ministre, ou à M.
Robillard...
M. LESAGE: M. Robillard.
M. FAURE: ... qui s'occupait plus particulièrement de cette
question-là depuis qu'il est parti.
M. LESAGE: Le sous-ministre adjoint, M. Robillard.
M. JOHNSON: Maintenant vous ne recevez aucune directive du sous-ministre
des Finances dans votre travail; ce n'est pas lui qui prend la
responsabilité de conseiller les autres ministères; c'est vous,
sous votre responsabilité à vous, non celle du sous-ministre.
M. FAURE: Maintenant vous parlez de... M. JOHNSON: Par exemple...
M. FAURE: ... je ne sais pas exactement ce que vous voulez dire
mais...
M. JOHNSON: ... quand vous écrivez à une compagnie
d'assurance...
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: ... pour lui dire que c'est elle qui a la police
d'assurance...
M. FAURE: Oui, c'est moi qui prends ces décisions-là.
M. JOHNSON: C'est vous qui les prenez. M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Et le sous-ministre ne concourt pas dans ces
décisions-là?
M. FAURE: Non.
M. JOHNSON: Vous êtes parfaitement autonome?
M. FAURE: Dans ce sens-là, dans cette mesure-là, oui.
M. JOHNSON: C'est d'accord. Je voulais, si vous le permettez pour mon
bénéfice et probablement le bénéfice de plusieurs
membres de ce comité, que vous nous expliquiez en quoi vous faites une
différence entre demander des soumissions et faire jouer la
concurrence.
M. FAURE: Je me fais l'idée qu'en demandant des soumissions il y
aurait lieu de, ce serait une soumission à peu près ouverte avec
annonce dans les journaux alors vous auriez cinq, dix, quinze ou vingt
compagnies ou courtiers qui pourraient faire des propositions ou des
soumissions en vue d'assurer un risque donné. J'ai jugé
à propos de procéder un peu autrement et je demande à un
courtier, après consultation sur la nature du risque et sur la
couverture que nous voulons, de nous fournir des propositions de deux, trois ou
quatre et même plus de compagnies en vue d'assurer un risque
donné. J'ai aussi procédé d'une façon autre pour
l'assurance automobile et j'ai communiqué disons avec cinq compagnies
d'assurances en leur donnant le détail d'une flotte, donnant une liste
des véhicules avec non pas la prime payée pour les années
passées mais le nombre de véhicules qu'il y avait au cours des
trois ou quatre dernières années, même je fournissais
généralement pour cinq ans, avec le montant des
réclamations payées pendant ces cinq années-là.
Alors les cinq compagnies que j'ai invitées me font des propositions
pour assurer ce risque-là et quand je vous parle d'économie c'est
à la suite d'avoir donné ou accordé dans ces cas-là
le contrat ou la police à la compagnie avec la plus basse
soumission.
M. JOHNSON: Alors en fait il y a des demandes de soumissions.
M. LESAGE: II faudrait le laisser continuer, il a d'autres...
M. FAURE: Bien justement c'est une question de termes.
M. JOHNSON: C'est d'accord, je vais le laisser continuer.
M. FAURE: Je demande des propositions, je ne demande pas des soumissions
parce que j'entends dans le mot soumission que ça comporte les avis dans
les journaux et tout le reste mais nous avons l'équivalent de demandes
de soumissions, des demandes de propositions.
M. JOHNSON: Vous demandez des propositions à un nombre
déterminé de compagnies, ce qu'on pourrait appeler des
soumissions sur invitation.
M. FAURE: Oui si vous voulez. Maintenant j'emploie le terme de
proposition pour une autre raison, j'ai un très cas patent ces jours
derniers. Nous avions demandé trois compagnies pour couvrir un risque
donné d'assurance responsabilité. Il y en a une qui a dit;
« Bien... on a demandé une date, et puis elle a laissé
entendre qu'elle serait peut-être intéressée mais
finalement la date est passée et puis elle n'a rien fait. Alors nous
avons eu deux propositions seulement. J'étais convaincu que si l'on
communiquait de nouveau avec celle qui n'avait pas fait de soumissions parce
qu'il y avait une question, une clause dans la police que nous voulions avoir
et qu'elle ne voulait pas donner aussi, ensuite il y avait la question d'une
police; est-il possible de l'avoir en français ou non? Enfin, bref parce
que c'était une demande de propositions j'estimais qu'en conscience il
m'était possible de revenir à cette première-là
malgré le fait que le temps était écoulé de me
faire la proposition dont il était question, qu'elle avait
contemplée mais qu'effectivement qu'elle ne m'avait pas faite. Alors
j'estime si on dit des soumissions et la date terminée, on doit
respecter la date et puis ça vient de finir et puis on le donne au plus
bas. Les propositions, à mon avis, nous donnent une plus grande
îlexibilité qui a été dans l'intérêt du
gouvernement.
M. JOHNSON: C'est ce que le premier ministre avait qualifié
l'année dernière de« shopping ».
M. FAURE: C'est ça, dans le fond.
M. LESAGE: C'est de la négociation sur les propositions qu'on
demande.
M. FAURE: C'est négocier plutôt que...
M. LESAGE: Dans le domaine de l'assurance, ce ne sont pas des
soumissions, ce sont des propositions parce que, si je comprends bien, vous me
corrigerez si je me trompe, M. Faure, et je parle de ma connaissance
générale du domaine des assurances, non pas de mes conversations
avec M. Faure, c'est que les modalités de l'assurance varient
énormément, c'est ça.
M. FAURE: Dans le cas...
M. LESAGE: Une compagnie offre tel genre de protection jusqu'à
tel montant et une autre jusqu'à tel montant, mais pas contre peut
donner d'autres avantages. Il s'agit de l'exercice de son jugement dans un
domaine hautement spécialisé. C'est ça?
M. FAURE: C'est exactement ça. D'ailleurs, dans les questions de
polices d'assurance responsabilité, les compagnies trouvent le tour de
ne jamais avoir deux polices identiques. Maintenant, dans le cas que j'ai
mentionné je retrouve une note que j'ai ici nous avions
une proposition, je vais arondir les chiffres mais
je les baisse un peu, la proposition la plus haute est de $130,000, nous
en avons une autre de $119,000 et puis c'est là où j'étais
convaincu que si on obtenait une proposition de la première avec qui
nous avions communiqué qu'on pourrait faire mieux. Mais remarquez bien
que sauf pour des petits détails de peu d'importance, j'en suis
convaincu, nous avons exactement la même protection que nous avions
demandé des autres compagnies et il me fait plaisir de vous dire que
j'ai obtenu cette police-là à $60,000.
M. JOHNSON: Mais de la première compagnie, de celle qui avait
d'abord la prime la plus élevée?
M. FAURE: Elle est restée à son chiffre, l'autre est
restée à $119,000 et j'ai placé à $60,000...
M. GERIN-LAJOIE: D'une troisième compagnie qui n'avait pas fait
de proposition...
M. FAURE: Le jeu de concurrence parmi les compagnies, bien, je ne me
l'explique pas parfaitement, je vous l'assure. M. Dozois, probablement, en sait
plus que moi dans ce domaine-là, mais...
M. DOZOIS: C'était la même protection, exactement?
M. FAURE: Oui.
M. DOZOIS: II n'y avait pas de clause qui variait d'une police à
l'autre.
M. FAURE: Non. Mais comme je vous le dis, ce n'est pas absolument
identique.
M. JOHNSON: Vous voulez demander à M. Dozois de donner tous les
secrets du métier?
M. FAURE: Bien, ça m'aiderait sûrement. Je posais la
question à M. Dozois parce que...
M. JOHNSON: II me semble que vous devriez les connaître.
M. FAURE: ... je suis persuadé que M. Dozois a vu ces
choses-là à des moments où l'écart est surprenant
des fois.
M. JOHNSON: M. Faure, vous aviez de l'expérience en assurance
avant d'entrer là?
M. FAURE: Non.
M. JOHNSON: Je suis obligé de vous poser cette question.
M. FAURE: Je n'en avais pas directement quoique, évidemment, j'ai
eu une connaissance générale en ce sens que j'étais avec
l'industrie de la chaussure, j'étais vice-président
exécutif de l'Association des manufacturiers de la chaussure du Canada.
Je m'occupais des assurances de l'Association ce qui est peu de chose, mais la
question de l'assurance m'a intéressé depuis longtemps. Et en
fait nous étions sur le point de,... nous avions ébauché
un programme pour faire un pool, un consortium pour assurer tous les
manufacturiers de chaussures. Et je me faisais l'idée, après en
avoir discuté avec un courtier général d'une
compétence reconnue, que si on faisait en sorte qu'on avait un nombre de
compagnies qui étaient prêtes à prendre le risque de tout
l'ensemble, toutes les usines et les fabriques de chaussures au pays, on
pourrait avoir un taux réduit. D'après les calculs
préliminaires qu'on avait faits, il était question qu'on fasse
une économie d'au delà de 30%. Ça c'était pas mal
flou, on n'avait pas les données voulues.
M. JOHNSON: Et, M. Faure, vous n'avez jamais été courtier
d'assurance?
M. FAURE: Non. M. LESAGE: Non.
M. JOHNSON: Vous n'avez jamais été officier d'aucune
compagnie d'assurance?
M. FAURE: Non.
M. JOHNSON: Et la seule connaissance que vous aviez de l'assurance,
c'était, incidemment, comme administrateur d'une association,
l'Association des manufacturiers de chaussures.
M. LESAGE: M. le Président, est-ce que vous me permettez
d'Intervenir là-dessus pour dire qu'une des conditions de l'engagement
du contrôleur des assurances, c'est qu'il n'ait pas été
mêlé antérieurement au commerce des assurances, soit dans
une compagnie d'assurance, soit comme courtier, pour qu'il n'ait aucune attache
et ça ça été un des barèmes de l'engagement
du contrôleur des assurances, c'est qu'il n'ait aucune attache
passée avec quelque compagnie ou quelque maison de courtage que ce
soit.
M. JOHNSON: Cela c'est un barème établi par le premier
ministre lui-même.
M. LESAGE: Par le premier ministre lui-même, et c'est la raison
pour laquelle je dois vous dire que, si M. Faure avait déjà
été courtier en assurance, s'il avait déjà
été l'employé d'un courtier, s'il avait déjà
été l'employé d'une compagnie d'assurances, il n'aurait
pas été engagé.
M. JOHNSON: En somme, s'il avait connu l'assurance, il n'aurait pas
été engagé.
M. LESAGE: Je regrette, on peut connaître le domaine des
assurances sans avoir été courtier en assurance, sans avoir
été employé de courtier, sans avoir été
employé d'une compagnie d'assurance, et d'ailleurs, l'expérience
nous a prouvé, avec le travail énorme et intelligent que M. Faure
a fait, que nous avons réduit très sensiblement le coût des
assurances du gouvernement de la province.
M. JOHNSON: J'aurais aimé entendre le premier ministre ajouter
dans les qualifications qu'il ne devait pas avoir non plus d'attache
politique.
M. LESAGE: M. Faure n'a jamais eu d'attache politique pour l'excellente
raison qu'il a été longuement un fonctionnaire
fédéral et qu'il a été de plus, dans le domaine de
la chaussure, et que je n'ai jamais su quelle était la couleur politique
de M. Faure et que je ne me suis jamais enquis auprès de qui que ce
soit.
M. JOHNSON: Quelle fonction avez-vous occupée au
fédéral, M. Faure?
M. FAURE: J'étais en charge du service des droits successoraux
à Québec ici de 1944 à 1953. Antérieurement
à ça, j'étais à l'emploi du Royal Trust pendant une
dizaine d'années. Alors au Royal Trust on nous invitait à ne pas
faire de politique.
M. JOHNSON: Cela c'est avant 1944.
M. FAURE; A l'exemple du gouvernement fédéral,
évidemment, nous étions priés de faire la même
chose. Durant la période où j'étais au service de
l'Association des manufacturiers de chaussures, je tiens à vous dire
qu'il est important pour un gérant d'association de conserver ses
membres et c'est le problème, nous avions des problèmes d'ordre
économique. Alors, je me gardais bien en tout temps, de parler de
politique, je traitais avec des gens de la province de Québec et
d'Ontario, anglais et français, il y avait des Juifs, des catholiques et
des protestants. Ce sont des noyaux au sein de l'industrie de ces
provinces-là, alors, c'était délicat et je n'ai jamais
sous aucune façon fait de politique. Vous pouvez me considérer
comme un individu apolitique si vous voulez.
M. BERTRAND: M. Faure, si vous me permettez, vous avez noté
tantôt une énorme différence dans les propositions, une de
$60,000 et l'autre très élevée $119,000. Et vous avez dit
que vous n'aviez pas pu obtenir d'explications valables pour tenter d'expliquer
une telle situation. Est-ce que quelqu'un peut la fournir? Est-ce qu'il s'agit
pour une compagnie de réaliser une marge de profit plus grande,
compagnie qui aurait plus d'expérience et qui dirait: « Un risque
comme celui-là, nous avons besoin de telle prime parce que nous pouvons,
en regardant les années passées et peut-être l'avenir, nous
sommes mieux d'établir cette prime. » Est-ce qu'il y a des
raisons?
M. FAURE: La seule explication que je peux vous donner, M. Bertrand, est
celle-ci. C'est que ce ne sont pas des risques pour lesquels on va trouver le
taux dans le manuel, premièrement, et cette compagnie-là va
peut-être établir son taux à la lumière de son
expérience peut-être ou suivant la façon que l'expert qui
va faire le taux ou 1' « underwriter » de cette compagnie qui
l'envisage. Ce n'est pas la première fois où j'ai vu une
différence extraordinaire. Dans un autre risque, je ne veux pas
mentionner les chiffres, comme je l'ai dit tantôt, mais la
différence était beaucoup plus que ça. Je ne me l'explique
pas, je vous l'avoue. Et à ce moment-là, je regarde le mot
à mot de la police. Soyez bien certains que nous allons avoir la
marchandise qu'on semble vouloir nous donner.
M. BERTRAND: Mais dans le dernier cas de la proposition à
$60,000, celle qui l'a acceptée à ce montant-là est une
compagnie absolument bien organisée.
M. FAURE: Oui.
M. BERTRAND: Une compagnie expérimentée?
M. FAURE: Oui.
M. BERTRAND: Compagnie absolument solvable?
M. FAURE: Oui.
M. BERTRAND: Capable d'assumer pareils risques?
M. FAURE: Oui.
M. BERTRAND: Compagnie qui réalise des
bénéfices?
M. FAURE: Oui.
M. BERTRAND: Compagnie qui...
M. FAURE: J'ai analysé, j'ai regardé dans le rapport que
soumet périodiquement le surintendant des assurances pour voir si cette
compagnie-là faisait des affaires sur une base sérieuse,
maintenant je devrais peut-être qualifier, je vous ai dit qu'elle faisait
de l'argent, en général elle en a fait, mais comme on sait les
compagnies n'ont pas toutes fait de l'argent ces années
dernières...
M. BERTRAND: Non...
M. FAURE: Maintenant cette même compagnie-là couvre un
risque du même genre, pour un très gros risque dans l'Ouest
canadien, à deux endroits en particulier et aussi dans une autre
province à l'Est du Québec.
M. DOZOIS: Depuis combien de temps ce risque est-il en force, à
cette compagnie de...
M. FAURE: C'est tout récent,
M. DOZOIS: Tout récent.
M. FAURE: C'est tout récent.
M. DOZOIS: Alors vous n'avez pas d'expérience encore?
M. FAURE: Non.
M. DOZOIS: C'est ce qu'on appelle en assurance acheter un risque. La
compagnie va soumissionner à un taux très bas pour se
l'accaparer, avec l'espoir que la compagnie va faire une action auprès
des assurés pour diminuer les réclamations, soit
l'éducation auprès des chauffeurs d'automobiles pour
éviter les accidents, etc. La compagnie espère en soumettant
à un prix aussi bas qu'elle va s'en tirer. Bien l'avenir dira si c'est
un risque...
M. LESAGE: Dans le domaine de l'assurance-automobile je pense qu'il n'y
en a pas beaucoup qui s'en sont tirées sans perte depuis deux ou trois
ans...
M. DOZOIS: Mais là c'est une...
M. LESAGE: Non, non, c'est une autre affaire...
M. DOZOIS: Quand on dit que la prime est inférieure...
M. LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: ... à tant pour cent, et qu'on compare avec
l'augmentation des taux généraux là, la compagnie
s'attache un risque particulier ou une expérience particulière.
Cela peut être complètement différent de la
généralité.
M. LESAGE: Absolument.
M. DOZOIS: Là on verra l'an prochain si l'expérience de la
compagnie a été bonne, cette prime de $60,000 l'an prochain la
compagnie en demandera peut-être $100,000.
M. FAURE: Je voudrais faire une mise au point, ces polices-là, ce
sont des cas très particuliers, ce sont pour des gros contrats de
construction...
M. DOZOIS: Oui, mais on parle d'automobiles là.
M. FAURE: Ah! excusez, seulement le même point que vous avez
soulevé, s'applique ici dans une certaine mesure c'est que...
M. DOZOIS: Totalement différent.
M. FAURE: ... cette compagnie-là, nous n'avons pas fait affaire
tellement avec cette compagnie-là, mais j'ai pensé que ça
serait, ça expliquerait en partie et ils veulent avoir des affaires avec
le gouvernement de la province de Québec...
M. BERTRAND: C'est ça.
M. FAURE: ... donc à ce moment-là, c'est à nous de
se prévaloir de l'aubaine qui nous est présenté.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. FAURE: Les polices que je vous mentionnais là, c'est pour la
durée du contrat, voyez-vous, alors ce n'est pas une question qu'on va
nous donner une prime relativement basse la première anne, puis ensuite
l'année suivante, on va faire une correction dans le taux, parce que ce
n'est plus rentable, ça couvre le risque durant la durée des
travaux,
M. DOZOIS: D'accord, je parlais de l'automobile,
particulièrement.
M. FAURE: Excusez, oui.
M. DOZOIS: On se demandait comment ça se fait qu'une compagnie...
qu'il y a deux soumissions, une de $119,000, l'autre de $60,000, c'est
là-dessus que j'ai donnée une...
M. FAURE: Cela arrive souvent.
M. CREPEAU: Quand une compagnie, M. Faure, assure les automobiles elle
ne se réassure pas avec une autre?
UNE VOIX: Cela dépend de la cmpagnie.
M. FAURE: Presque invariablement ces compagnies-là ont une
tranche importante de réassurance dans un risque donné, c'est que
vous allez prendre les compagnies, sauf les très grosses...
M. DOZOIS: C'est ça.
M. FAURE: Sauf les très grosses, ces compagnies-là vont
conserver à leur risque le premier $25,000, $50,000 ou $75,000, et
$75,000 c'est très élevé, généralement ils
vont aller jusqu'à $25,000 ou $50,000 d'une réclamation et
réassurer l'excédent. Maintenant il ne faut pas oublier que c'est
le premier $25,000 ou $50,000, c'est là qu'il y a une plus grande
fréquence de réclamation. Donc c'est la partie assurance
catastrophe, comme on sait.
M. JOHNSON: Alors, M. Faure on a établi, je pense bien, qu'il est
possible de demander des soumissions du moins sur invitation...
M. LESAGE: Des propositions...
M. JOHNSON: ... ce que vous appelez, vous, des propositions...
M. LESAGE: Ce sont des propositions.
M. JOHNSON: ... est-ce qu'il est impossible de demander des soumissions
publiques?
M. FAURE: Bien, je dirais que ce n'est pas impossible mais avec
l'expérience que j'ai, je recommanderais qu'on ne le fasse pas.
M. JOHNSON: Pourquoi?
M. FAURE: Pour des raisons administratives et pratiques. Je ne crois pas
réellement qu'on ferait des économies additionnelles, que
ça nous coûterait moins cher. Je suis plutôt porté
à croire que ça serait le contraire.
M. JOHNSON: Mais est-ce qu'il y a un empêchement...
M. FAURE: Et ensuite on...
M. JOHNSON: ... de la loi de demander ça? Est-ce que la loi vous
empêche de demander des soumissions publiques?
M. FAURE: Non. Pas à ma connaissance.
M. JOHNSON: Vous savez que dans certaines administrations publiques on
en demande des soumissions publiques.
M. FAURE: Oui, je crois qu'en Ontario à un moment donné
ils en ont demandées pour les flottes automobiles mais je crois qu'ils
n'en ont pas demandées pour tout autre classe d'assurance dont ils
avaient besoin.
M. JOHNSON: Bien, il a été à ma connaissance, par
exemple, la cité de Toronto a demandé des soumissions pour
l'assurance-feu et elle a eu six propositions dont la prime variait entre
$83,000 pour un déductible de $7,500 à $62,000 pour le même
déductible; pour un déductible de $100,000 de $74,000 à
$33,000. Cela c'était le « spread » comme on dit la-bes
entre la plus haute et la plus basse. Alors, c'est possible de demander des
soumissions publiques. Mais vous, vous demandez des propositions sur
invitation.
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, est-ce qu'on pourrait demander
une précision à M. Faure? L'exemple de M. Johnson se rapporte
à l'assurance-incendie d'une ville de Toronto?
M. JOHNSON: Oui.
M. GERIN-LAJOIE: Est-ce que la province prend des assurances-incendies
comme ça?
M. FAURE: Nous ne prenons que très rarement de
l'assurance-incendie. Ces cas-là sont limités aux bâtiments
en voie de construction, je dirais, où un entrepreneur quelconque
devient intéressé. Soit qu'il construise une annexe ou encore
comme il est arrivé a l'édifice A ici, une situation
intéressante. Nous n'avions pas d'assurance sur l'édifice A.
M. BELLEMARE: Le parlement même.
M. LESAGE: Ou nous nous trouvons...
M. FAURE: OÙ nous nous trouvons actuellement.
M. JOHNSON: II y a bien des sorties ici, c'est moins dangereux pour les
vies humaines.
M. FAURE: Maintenant, actuellement nous en avons pour $1,500,000 mais
c'est un concours de circonstances si vous voulez. Un contrat a
été donné pour la réfection de la toiture au
coût de $200,000, j'ai les chiffres quelque part, et ça
été porté à ma connaissance alors que le contrat a
été signé et en vue de protéger le gouvernement on
avait exigé que l'entrepreneur fournisse une
police-responsabilité couvrant blessures corporelles et dommages
matériels de $2 millions. Alors, quand j'ai vu ça, j'ai
examiné la chose attentivement et là nous avons fait des
changements. Voici, la police d'assurance-responsabilité de
l'entrepreneur qui couvre dommages matériels, il y a des
échappatoires là-dedans. Premièrement il faut qu'on prouve
que c'est bel et bien lui qui a mis le feu, qu'ils sont légalement
responsables du feu, lui ou ses employés pour qu'on puisse faire une
réclamation en vertu de la police-responsabilité. Ensuite c'est
une bâtisse où il fait certains travaux. Evidemment,
c'était sur la couverture mais il y a toujours la fameuse clause dans
une police-responsabilité où il y a exclusion pour les biens sous
ses soins, garde et contrôles. Alors, parmi les avocats, messieurs, je
vous invite à me dire quelle partie de la bâtisse était
sous ses soins, garde et contrôles. En tout cas, ça fait un bon
sujet de litige...
M. JOHNSON: Ne lancez pas cette discussion-là, elle est hors
d'ordre et ça va durer indéfiniment avec les avocats qui sont
ici.
M. FAURE: Mais ce que je voulais dire, M. Johnson, c'est que j'ai fait
en sorte que le contrat soit négocié. J'ai négocié
de nouveau avec l'entrepreneur au point de vue de
l'assurance-responsabilité qu'il avait obtenue pour se conformer au
contrat. Il avait obtenu une police d'assurance-responsabilité au
coût de $4,050 pour $2 millions couvrant dommages matériels»
Alors, j'ai dit, moi, je vais prendre une police d'assurance-incendie. J'ai
discuté avec l'architecte en chef de l'entretien des bâtiments sur
la nature de la construction et le reste, s'il y a certaines portes coupe-feu
et le reste.
D'après lui, un incendie, sauf s'il y avait un grand malheur, les
dommages pour cette bâtisse-là devraient être
inférieurs à $1,500,000. C'est une opinion. A tout
événement, nous avons décidé de prendre une
police-incendie de $1,500,000 sur la bâtisse et on mettrait comme
assuré, évidemment, le gouvernement, plus l'entrepreneur, la
compagnie d'assurance renonçant au droit de subrogation, de sorte que le
danger qu'il y avait et qui était la cause de stipuler une police
d'assurance responsabilité de $2 millions était couvert par une
police d'assurance-incendie.
M. JOHNSON: M. Faure, ma question c'était: le gouvernement a-t-il
encore des polices d'assurance-incendie? Votre réponse, c'est oui, dans
certains cas.
M. FAURE: Dans certains cas particuliers.
M. JOHNSON: Bon. M. le Président, je voudrais demander à
M. Faure...
M. LE PRESIDENT: Vous voulez ajouter quelque chose?
M. FAURE: Je voudrais juste terminer, je ne donnerai pas tout le
détail. Mais il en est résulté qu'il y avait ce
contrat-là, cet entrepreneur-là et un autre qui suivait. Les
économies que j'ai faites en diminuant le coût des travaux, j'ai
préparé une formule en vertu de laquelle l'entrepreneur diminuait
le montant de son contrat, le montant de $2,400, parce qu'en réduisant
le montant de la prime qui était de $2,550, il a consenti à
accorder une diminution du contrat de $2,400. Il y avait un autre entrepreneur
qui suivait après. Bref, les économies au point de vue de
coût pour ces travaux-là de l'assurance responsabilité
étaient de $5,000; j'ai pris une assurance-incendie pour 3 ans qui a
coûté un montant total de $9,500, mais pour 3 ans. Mais ça
ne couvrait pas simplement les feux causés par ces
entrepreneurs-là et incidemment comme sous-produit, on a eu deux petits
feux...
M. LESAGE: Cela couvre les feux qui peuvent être causés par
les cigarettes des députés.
M. FAURE: ... un au restaurant ici, alors on a eu une
récupération de $7,000.
M. JOHNSON: M. Faure, vous demandez donc des propositions aux
compagnies?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Quelles sont les compagnies auxquelles vous demandez des
propositions?
M. FAURE: J'ai demandé à presque toutes les compagnies
canadiennes-françaises du Québec, il y a des compagnies qui ne
sont pas canadiennes-françaises où je demande des propositions et
là, je nommerai la Continental, particulièrement, la Canadian
Indemnity et Quebec Fire. De mémoire, je serais un peu
embêté de toutes vous les donner. Quand je demande des
propositions à des compagnies pour un risque d'assurance
responsabilité, je le fais surtout par l'entremise d'un courtier
très versé dans ces questions et je vais stipuler qu'on obtienne
une participation des compagnies de chez nous. Je devrais dire aussi que je
demande Lloyds' pour certains risques, en demandant d'établir le taux le
plus bas possible, suivant le marché de Londres, puis ensuite les
invitant à donner une aussi grande participation possible aux compagnies
du Québec si elles veulent accepter le risque. Là,
évidemment, il y a le jeu économique et il y a des fois, et je
dirais souvent, que les compagnies du Québec ont décliné
le risque à cause de la largeur de la couverture ou encore parce que le
taux n'est pas élevé. J'ai plusieurs cas comme ça.
M. JOHNSON: M. Faure, vous n'avez peut-être pas ces
renseignements-là à la main, vous pourriez nous les apporter lors
de la prochaine séance, quelles sont les compagnies pour chacune des
années concernées à qui vous avez demandé des
propositions? Il y a au feuilleton une question de M. Bellemare: « 2o.
Quelles sont les compagnies d'assurance à qui le gouvernement a
accordé des contrats d'assurance durant l'année fiscale
1961/1962, b)durantl'an-née fiscale 1962/1963, c) durant l'année
fiscale 1963/1964, d) durant l'année fiscale 1964/1965? » Quel est
le montant des primes payées à chacune de ces compagnies
d'assurances et je voudrais ajouter à ça d'autres questions, vous
pourrez en prendre note...
M. LESAGE: Bien, je crois que là, ce que vous venez d'avancer,
bien je pense que j'ai ici, moi, une partie des réponses.
M. BELLEMARE: M. le Président, c'est parce que...
M. LESAGE: Un instant.
M. BELLEMARE: ... aux comptes publics, il apparaît à la
page 92, un montant fixe des assurances, licences et permis, agents
d'assurances...
M. LESAGE: J'ai ici la liste des polices d'assurance émises par
divers ministères du gouvernement au cours de la période du 1er
avril 1962 au 31 mars 1963, ça m'a été remis ce matin.
Est-ce que vous l'avez en mains, M. Faure?
M. FAURE: M. le Président, je dois vous dire que dans...
M. LESAGE: C'est le conseil de la Trésorerie, excusez-moi,
ça ne vient pas de chez M. Faure, ça vient du conseil de la
Trésorerie, du contrôleur de la Trésorerie, ce sont les
dépenses d'argent. Mais les réponses, c'est vrai, mon chef de
cabinet m'a dit que ça venait du contrôleur de la
Trésorerie, du conseil de la Trésorerie et non pas de M.
Faure.
M. JOHNSON: Ce qui simplifierait peut-être ma question. Est-ce que
le gouvernement a l'intention de répondre à la question de M.
Bellemare?
M. LESAGE: Mais oui. Je pense que j'ai la réponse. Bien, je ne
sais pas si je peux répondre à toute la question cet
après-midi, il faudrait que je demande, je sais que c'est une question
complexe, voyez c'est une partie d'une réponse ça, c'est
volumineux, et puis, je ne sais pas si tout est prêt, je ne crois pas que
tout soit prêt. J'ai des documents ici par exemple qui disent: listes des
polices d'assurances émises pour divers ministères du
gouvernement, etc, au cours de la période du 1er avril 1962 au 31 mars
1963.
M. FAURE: C'est ça.
M. JOHNSON: La question de M. Bellemare portait également sur
l'année fiscale 1961/62.
M. LESAGE: Un instant, je vais regarder ce que j'ai ici, ce qu'on m'a
remis. J'ai ici, il me semblait que j'avais le 1963/64. Ah bon, le voici,
1963/64, le travail est fait par la Trésorerie parce que les
renseignements sont puisés dans les comptes publics. J'ai ici
1963/64.
M. JOHNSON: Alors, est-ce qu'on aura la réponse pour
l'année fiscale 1961/62 et chacune des années
subséquentes?
M. LESAGE: Mais c'est pas prêt 1961/62.
M. FAURE: Cette question-là, on m'a demandé si le
contrôleur des assurances ne pouvait pas fournir ce
renseignement-là, et j'étais devant un dilemme pour
répondre exactement à la question et ce dilemme, façon de
s'expri-
mer est celui-ci, c'est que je ne contrôle pas du tout les
paiements des différents ministères. Quand une police est
émise, je reçois la facture et je la transmets au
ministère, en temps et lieux. C'est payé au cours de
l'année. Maintenant il peut y avoir un chevauchement, il y a des
ajustements de primes, généralement ils passent chez nous, mais
je ne fais pas de comptabilité chez moi, du tout. Alors, la seule place
à mon sens où les renseignements pouvaient être obtenus ou
devraient être obtenus était au service de la comptabilité
de chacun des ministères, en collaboration avec le service de la
Trésorerie.
M. JOHNSON: M. Faure, pour le moment, je vais suspendre parce que...
M. LESAGE: Cela vient de la Trésorerie.
M. JOHNSON: ... précisément parce que le premier ministre
vient de m'informer que M. LaRue va l'informer.
M. LESAGE: Il est ici, je vais lui demander. M. JOHNSON: Oui.
M. LESAGE: C'est la trésorerie qui fait tout à tous les
ministères.
M. JOHNSON: C'est bien.
M. LESAGE: C'est la trésorerie qui le fait.
M. JOHNSON: Très bien.
M. LESAGE: Et on espère pouvoir nous le donner dans le cours de
la journée pour toutes les années demandées.
Alors, M. le chef de l'Opposition et M. Bellemare, il est entendu que si
c'est prêt dans le cours de la journée avant six heures, je le
déposerai, je demanderaile consentement unanime de la Chambre pour le
déposer. S'il n'est pas prêt à deux heures trente.
M. JOHNSON: Je vous remercie.
M. LESAGE: Cela vient de la Trésorerie, ça ne vient pas de
M. Faure.
M. BELLEMARE: Mais il n'y aurait pas possibilité que ça
paraisse dans les comptes publics?
M. LESAGE: C'est dans les comptes publics.
M. BELLEMARE: J'ai à la page 268, j'ai seulement que...
M. LESAGE: C'est puisé dans les comptes publics.
M. BELLEMARE: Ah, mais c'est dans tous les ministères.
M. LESAGE: Mais c'est puisé dans tous les ministères,
c'est ça le travail que la Trésorerie est à faire pour
répondre à la question du député de Champlain.
M. BELLEMARE: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen qu'au ministère
des Finances, quand il est question du service des assurances, que ce soit
compilé pour...
M. LESAGE: On va le demander à l'auditeur.
M. BELLEMARE: Peut-être que le premier ministre pourrait...
M. LESAGE: L'auditeur est derrière le député de
Champlain en ce moment-ci.
M. BELLEMARE: Je l'ai vu.
M. LESAGE: Alors, il faudrait lui demander, si vous voulez charger le
témoin, vous...
M. BELLEMARE: Cela éviterait la question qu'on pose
actuellement.
M. LESAGE: On peut changer M. Faure pour cinq minutes pour mettre
l'auditeur à sa place...
M. BELLEMARE: Non, il est bien.
M. LESAGE: ...et puis il va vous répondre. M. Tremblay
voudriez-vous aller au bout de la table et puis répondre à
monsieur...
M. TREMBLAY: Quelle est la question?
M. BELLEMARE: La question c'est celle-ci: dans les comptes publics de la
province, quand il est question du service des assurances, est-ce que toutes
les assurances qui sont données par la province, avec les compagnies qui
reçoivent les primes, ne figurent pas comme un détail important
dans les comptes publics?
M. TREMBLAY: Le service des assurances, comme M. Faure vient de le dire,
ne paie pas les primes, ce sont tous les différents
ministères
qui paient les primes. Alors on ne peut pas centraliser nulle part ce
qui se paie en assurance. Il faut le montrer dans chaque ministère, on
le montre aux Travaux publics, on le montre à la Voirie, on le montre
comme dépenses d'assurance dans chaque ministère.
M. DOZOIS: Est-ce qu'il y aurait moyen à la fin des comptes
publics de faire une récapitulation de toutes les primes d'assurances
payées en donnant le nom des compagnies et le montant des primes?
M. JOHNSON: Pour une année prochaine. M. DOZOIS: pour
l'avenir.
M. TREMBLAY: Bien ça pourrait toujours se donner, mais enfin il
faudrait peut-être le donner pour toutes sortes...
M. LESAGE: on peut le demander pour toutes les catégories de
dépenses.
M. BERTRAND: C'est ça.
M. LESAGE: Alors ça deviendrait un volume qui serait cinq fois ce
qu'il est là. Il y a l'équipement de bureau dans chaque
ministère...
M. BELLEMARE: Cela ne serait pas plus d'ouvrage que de donner la
réponse à une question posée en Chambre au feuilleton.
M. LESAGE: Oui, parce qu'au moins vous choisissez le domaine.
M. BELLEMARE: Ah! oui, actuellement c'est un item important dans la
province.
M. LESAGE: On pourra demander par exemple que tous les honoraires de
comptables soient dans une liste spéciale, que tous les honoraires
payés à des avocats soient dans une liste spéciale. On
pourrait demander ça pour tous les champs d'activité, mais c'est
pour ça que, si au lieu d'accepter ce principe, il vaut beaucoup mieux
respecter le principe suivant qui est le droit d'un député de
poser une question au feuilleton et de faire faire la compilation dans le
domaine qui l'intéresse, ce qui évite une publication
générale. Mais le député peut l'obtenir par une
question et quand il s'agit d'une compilation longue, évidemment la
réponse est plus lente à recevoir, malgré toute la
célérité qu'on puisse y mettre. D'ailleurs on voit qu'il
ne reste pas grand chose au feuilleton cette année.
M. BELLEMARE: Bien non, la dernière question a été
posée le 9 mai.
M. LESAGE: S'il en reste c'est parce qu'il s'agissait de compilations
longues à établir, c'est tout.
M. BELLEMARE: Bien non, on est rendu au mois de juillet.
M. LESAGE: Ils ont répondu à toutes les questions.
M. TREMBLAY: D'ailleurs nous donnons ce renseignement-là, nous
donnons le montant total payé en assurance à l'état
statistique.
M. LESAGE: A l'état statistique.
M. TREMBLAY: Oui, nous donnons le montant payé en assurance
chaque année. C'est une analyse qu'on fait à la fin, une analyse
statistique.
M. LESAGE: Alors rien n'empêche un député de poser
une question au feuilleton pour demander de vous donner...
M. TREMBLAY: Vous avez par exemple...
M. JOHNSON: Quel est ce montant pour la dernière
année?
M. TREMBLAY: J'ai 1963, ici $539,000. M. JOHNSON: Quelle page?
M. TREMBLAY: 662, ce sont les comptes publics. C'est 706 pour
l'année 1964.
M. LESAGE: Assurances: $539,264 brut et $469,250 net. Et pour
1963/1964...
M. TREMBLAY: Page 706.
M. LESAGE: ... à la page 706, c'est $708,311 brut et $630,843
net.
M. TREMBLAY: C'est ça.
M. BELLEMARE: Devinez à qui c'est donné!
M. LESAGE: Bien oui, mais...
M. JOHNSON: Merci, M. Tremblay.
M. TREMBLAY: Nous avons la compila-
tion qu'on pourrait donner au besoin, mais je ne pense pas que ce soit
possible de le publier.
M. FAURE: M. le Président, je vais peut-être ajouter
quelque chose qui va peut-être aider à clarifier le point, qui va
peut-être expliquer le retard à produire les états, parce
que...
M. JOHNSON: Non, on ne critique pas les retards, on comprend et on a
maintenant l'engagement que ça va être fait...
M. LESAGE: Aussitôt que je vais pouvoir.
M. FAURE: C'est que là on demandait le montant payé
à chacune des compagnies; alors, comme on sait, il y a bon nombre de
polices qui sont écrites sur la base de polices collectives ou pour les
souscriptions, si vous voulez.
Or, la facture pour ces polices-là est faite par le courtier pour
le montant de la prime. Un point. Alors les ministères ont
été obligés d'aller fouiller dans tous leurs dossiers pour
sortir toutes les factures puis, de relier ça avec une police, puis
raccorder ça avec la proportion des compagnies qui souscrivaient
à ce risque-là. Je vais vous donner un exemple; il y a une police
maritime, sur une prime de $10,000, qui avait été payée en
1962/63 où il y a 22, 23, bien sur d'autres polices il devait y avoir 45
chiffres mais la facture indiquait seulement le total de la prime. Alors la
question s'est soulevée, il faut donner suite à la
réponse, alors il faudrait décomposer la prime pour
répondre à votre question et puis il fallait sortir toutes les
factures durant la période. Alors c'est...
M. JOHNSON: M. Faure, nous en étions à vous demander avec
quelles compagnies vous avez fait affaire pour les années 1961/62,
1962/63 et jusqu'à date. C'est un document que vous pourriez nous
déposer demain, peut-être? Le nom des compagnies.
M. LESAGE: Voulez-vous, on va prendre le boeuf par les cornes? Ce qui
vous intéresse, c'est de savoir quelles sont les compagnies où il
y a eu division de commission? Posez la question à M. Faure, je pense
qu'il peut vous répondre tout de suite, si c'est ça qui vous
intéresse.
M. JOHNSON: Je voudrais couvrir tout le terrain.
M. LESAGE: Si c'est ça qui vous intéresse, demandez-lui
donc.
M. JOHNSON: Non, je voudrais couvrir le terrain complet. Nous sommes
à étudier un domaine tout de même assez important et je
voudrais savoir de M. Faure d'abord quelles sont les instructions qu'il a
reçues du premier ministre lorsqu'il a été engagé
du ministre des Finances, disons, relativement aux compagnies et aux
courtiers.
M. FAURE: Vis-à-vis les compagnies, j'ai reçu simplement
une directive en ce sens d'encourager les compagnies du Québec dans la
mesure qui était possible, compatible avec le coût de la
marchandise; à prix égal, presque égal, favoriser les
compagnies de chez nous.
M. JOHNSON: Toutes les compagnies sans exception, les compagnies du
Québec?
M. FAURE: Bien, j'ai dit les compagnies du Québec. J'ai
continué à faire affaire avec toutes les compagnies.
M. JOHNSON: Vous avez fait affaire en 1961/62 avec toutes les compagnies
du Québec? Il n'y en a pas qui ont été placées sur
une « black list »?
M. FAURE: Non.
M. JOHNSON: Vous avez demandé des soumissions ou des propositions
à un moment ou à l'autre dans l'année 1961/62 à
toutes les compagnies faisant affaire dans Québec?
M. FAURE: Pas toutes, non, je ne pense pas, parce que je serais
embêté de vous dire quelles sont toutes les compagnies, je serais
obligé de repasser le volume...
M. LESAGE: Ce que le chef de l'Opposition veut savoir; est-ce
qu'à un moment donné je vous ai dit: ne faites pas affaire avec
telle ou telle compagnie, si moi je vous ai dit ça.
M. FAURE: Je ne pense pas, je ne crois pas. Je ne me rappelle pas que M.
Lesage m'ait donné des directives de ce genre-là.
M. JOHNSON: C'est possible qu'il vous l'ait dit?
M. FAURE: Je ne pense pas. Maintenant dans les polices qui existaient
lorsque je suis entré en fonction, il y en avait beaucoup avec une
certaine compagnie du Québec. Maintenant, cette compagnie-là en a
encore et continue d'avoir une soixantaine de polices qui couvrent
l'assurance-responsabilité des écoles spécialisées
de la
province. Elle nous donne satisfaction. J'en suis très
satisfait.
M. JOHNSON: Maintenant, relativement aux courtiers, quelles ont
été les instructions ou les directives qui vous ont
été données par le ministre des Finances?
M. FAURE: Bien, je pourrais vous dire que le ministre des Finances ne
m'a jamais donné de directive au sujet des courtiers. Maintenant, j'ai
eu des visites, souvent...
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre des Finances ne vous a pas
demandé à un moment donné de ne pas faire affaire avec
certains courtiers?
M. FAURE: Non.
M. JOHNSON: Vous jurez ça sur votre serment d'office, vous?
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: Je ne vous ai jamais donné instruction de ne pas faire
affaire avec une compagnie d'assurance à moins que le service des
assurances déclare que c'était dangereux de faire affaire avec
elle.
M. JOHNSON: C'est le premier ministre, lui-même, qui à la
Chambre l'année dernière nous a dit avec beaucoup d'emphase qu'il
avait demandé à M. Faure, s'il vous plaît, de ne pas faire
affaire avec un courtier, Lesage& Proteau.
M. LESAGE: Oui, c'est vrai ça.
M. JOHNSON: Vous vous souvenez de ça?
M. FAURE: Oui, ça c'est un courtier. J'ai pris votre question
pour une compagnie d'assurance, je ne crois pas vous avoir...
M. JOHNSON: J'en étais aux courtiers, monsieur, la question
était claire.
M. FAURE: Quant aux courtiers, vous avez raison. M. Lesage m'a
demandé de ne pas placer d'assurance du gouvernement avec MM. Lesage et
Proteau. Vous avez raison. J'avais oublié.
M. JOHNSON: Est-ce que votre ministre vous a demandé d'en placer
chez certains courtiers ou d'encourager certains courtiers?
M. FAURE: Il n'a jamais formulé de demande.
M. JOHNSON: Le premier ministre n'a jamais formulé de
demandes?
M. FAURE: Non.
M. JOHNSON: Son chef de Cabinet?
M. FAURE: Non.
M. JOHNSON: Vous jurez ça?
M. FAURE: A l'occasion, il a suggéré. Voici, moi j'ai
reçu énormément de visites de courtiers de tous les
comtés, je crois. Il y en a beaucoup qui allent voir le chef du Cabinet.
Le chef du Cabinet les envoyait me voir et dit: « Ce monsieur demande de
l'assurance, voulez-vous l'encourager? » C'est à titre de
suggestion si vous voulez.
M. JOHNSON: Quand vous parlez du chef de Cabinet, vous parlez de M.
Larue.
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: II n'y en a rien qu'un.
M. JOHNSON: C'est bien. M. LaRue vous a-t-il jamais
suggéré de donner des primes d'assurances à tel courtier
déterminé?
M. FAURE: Fort probablement, il a fait des suggestions mais ce sont des
suggestions, ce ne sont pas des directives.
M. JOHNSON: Est-ce que les ministres ne vous ont jamais demandé
d'envoyer des commissions à certains agents? Ou certains courtiers?
M. FAURE: II y a des ministres qui ont sans doute communiqué avec
moi. Je pourrais dire que quelqu'un est venu me voir ou quelque chose comme
ça et je vous l'envoie, si vous pouvez l'encourager, essayez donc de le
faire.
Il y a des ministres, beaucoup de députés qui ont fait la
même chose.
M. JOHNSON: II y en a qui vous ont écrit? M. FAURE: Sans
doute.
M. JOHNSON: Et vous avez donné suite à leur
suggestion?
M. FAURE: A l'occasion. J'ai fait pour le mieux car j'avais nombre de
demandes de toutes espèces et il s'agissait d'acheter de la marchandise
que le gouvernement avait besoin et
j'achète par l'entremise d'un courtier quelconque.
M. JOHNSON: Prenons un cas spécial. Prenons-les un par un. On va
commencer par le vice-premier ministre du temps, M. Lapalme. Vous a-t-il jamais
demandé d'encourager un courtier ou un autre?
M. FAURE: Je crois que oui.
M. JOHNSON: Quelle est votre réponse?
M. FAURE: Je crois que oui.
M. JOHNSON: Vous souvenez-vous d'avoir reçu une lettre de M.
Lapalme vous recommandant d'envoyer une commission ou une part de commission
à un agent d'assurance déterminé?
M. FAURE: Non.
M. JOHNSON: Avez-vous de la correspondance?
M. FAURE: Il a pu me demander d'encourager un courtier. C'est fort
possible.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il l'aurait fait par téléphone ou
par écrit?
M. FAURE: De mémoire, je ne le sais pas. J'ai reçu
différents téléphones et à différentes
occasions.
M. JOHNSON: M. Faure, pourriez-vous vérifier dans vos dossiers,
si M. Lapalme vous a déjà écrit vous demandant
d'encourager un courtier déterminé, un ou plusieurs courtiers
déterminés?
M. FAURE: C'est bien difficile pour moi de trouver ça si je n'ai
pas le nom de l'individu, parce que si je l'ai classé, ce serait
probablement dans le dossier quelconque du risque. J'ai plusieurs risques.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il vous a déjà recommandé M-
Daigle, par exemple, Robert Daigle?
M. FAURE: Sauriez-vous à quel risque?
M. JOHNSON: Est-ce qu'il vous a déjà recommandé M.
Daigle?
M. FAURE: Premier nom? M. JOHNSON: Robert Daigle.
M. FAURE: M. Daigle a participé dans certains risques du
gouvernement...
M. JOHNSON: M. Daigle?
M. FAURE: Oui. Maintenant est-ce que c'était bel et bien M.
Lapalme?
M. JOHNSON: Qui est M. Daigle, un courtier? M. FAURE: En assurances
à Montréal.
M. JOHNSON: Est-ce un courtier d'assurances générales?
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: Robert-P. Daigle.
M. FAURE: Il a peut-être le permis pour l'assurance-vie, mais il
fait de l'assurance...
M. LESAGE: Robert-P. Daigle. Je pense qu'il est attaché à
la Travelers, mais est-ce qu'il n'est pas un courtier M. Daigle?Il est courtier
d'assurances.. C'est un courtier d'assurances.
M. FAURE: Oui. De mémoire c'est certainement un courtier
d'assurances, il fait de l'assurance générale...
M. JOHNSON: Avez-vous déjà eu une recommandation pour M.
Lespinay par exemple?
M. FAURE: De monsieur?
M. JOHNSON: Lespinay, M. J-D. Lespinay?
M. FAURE: De mémoire, je ne peux pas vous dire.
M. JOHNSON: M. Faure pour ne pas embrouiller tout le problème, je
comprends fort bien que vous ne pouvez pas vous rappeler de toutes ces choses,
pourriez-vous consulter vos dossiers et nous dire si M. Lapalme vous a
déjà écrit pour vous demander de faire parvenir des
commissions, des parties de commissions à tel ou tel agent?
Deuxièmement, avez-vous des notes si vous voulez examiner vos
dossiers, des notes de conversations téléphoniques vous faisant
semblables recommandations? Lors de la prochaine séance.
M. LESAGE: Bien nous viendrons demain matin à 10 heures. Regardez
donc vos dossiers d'ici à ce temps-là pour voir si vous
êtes ca-
pable de trouver des lettres de M. Lapalme dans le cas de Robert-P.
Daigle. C'est ça votre question? Quant au nommé Lespinay, je n'en
al jamais entendu parler.
M. JOHNSON: Robert-P. Daigle et...
M. LESAGE: Je connais M. Daigle, mais je ne connais pas M. Lespinay.
M. FAURE: Les intitlales de ce monsieur Lespinay?
M. LESAGE: Je ne connais pas de Lespinay. Je connais des
débinés...
M. JOHNSON: Je vous donnerai ça plus tard.
M. LESAGE: Voulez-vous... plus tard, voulez-vous lui donner ce matin, si
vous voulez l'avoir pour demain matin.
M. JOHNSON: C'est le gérant de... je pense qu'il est à la
Manufacturers Life à Québec.
M. LESAGE: A Québec ou à Montréal? M. JOHNSON: A
Québec'
M. LESAGE: M. Lespinay de la Manufacturers Life?
M. JOHNSON: Oui.
M. FAURE: Je ferai les recherches.
M. JOHNSON: Lespinay, je voulais dire c'est Périnet, je vous
demande pardon.
M. LESAGE: Périnet.
M. JOHNSON: L.-P. Périnet.
M. LESAGE: Ah oui!
M. JOHNSON: 100 Place d'Youville, Québec.
M. LESAGE: Lui, je le connais, c'est Philippe Périnet, ce n'est
pas Lespinay.
M. JOHNSON: Est-ce que M. Périnet est un courtier
d'assurances?
M. FAURE: M. Périnet...
M. JOHNSON: D'assurances générales?
M. FAURE: ... détenait un permis pour l'assurance
générale et aussi pour l'assurance-vie, et M. Périnet, je
me rappelle du nom, a participé dans certaines polices, certains risques
du gouvernement.
M. JOHNSON: A participé sous votre recommandation à
vous?
M. FAURE: Oui, dans les polices que je...
M. JOHNSON: Les polices dont on parlera tantôt, et il avait
été suggéré par qui celui-là?
Recommandé par qui?
M. FAURE: De mémoire je serais peut-être un peu
embêté, ça se peut que ce soit M. Lapalme, ce serait
à titre de suggestion, ce n'est pas impossible.
M. JOHNSON: Est-ce que M. Périnet, prenons son cas, était
allé à votre bureau discuter d'assurance, de propositions?
M. FAURE: Oui. M. Périnet est venu me voir à plusieurs
reprises.
M. JOHNSON: Plusieurs reprises? M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il est allé vous voir en relation avec une
police déterminée?
M. FAURE; Oui.
M. JOHNSON: Laquelle?
M. FAURE: M. Périnet avait aussi une police
d'assurance-responsabilité sur, de mémoire-là, sur une
école ici à Québec et nous avons discuté
d'assurances, à chaque fois qu'il venait c'était pour ces
fins-là.
M. JOHNSON: Relativementv aux polices d'assurances, nous avons appris
l'année dernière que, dans 97% des cas, ce sont les chiffres que
le premier ministre a donnés en Chambre, vous faisiez affaires avec un
courtier.
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: Il faisait toujours affaire avec les courtiers mais dans 97%
des cas la police était entièrement placée avec un
courtier et que ce n'est que dans 3% des cas à peu près où
il y avait eu suggestion de division de la commission jusqu'en 1964. C'est
ça, M. Faure?
M. FAURE: C'est ça!
M. JOHNSON: Monsieur, vous avez vous-même, vous ne vous en cachez
pas, et le premier ministre l'a dit en Chambre...
M. LESAGE: Je l'ai dît en Chambre.
M. JOHNSON: ... vous avez vous-même demandé à
certaines compagnies de répartir la commission dans des proportions
déterminées par vous à divers agents.
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Et vous avez, vous-même, demandé à
certains agents qui avaient... ou certains courtiers qui avaient vendu une
police de diviser leurs commissions avec certains autres...
M. LESAGE: Avec l'université Laval,... UNE VOIX: Comme la
compagnie Paquet... M. JOHNSON: ... courtiers. M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: Comme la ville do... comme le gouvernement d'Ontario.
M. JOHNSON: Connaissez-vou Leblanc & Fils, O. Leblanc &
Fils?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Qui est le principal intéressé dans cette...
?
M. FAURE: Bien, j'ai transigé surtout avec M. Roland Lepage, M.
Gérard Lepage. Je n'ai pas traité beaucoup avec M. Leblanc
lui-même.
M. JOHNSON: Et est-ce que vous avez donné des instructions
déjà à M. Lepage ou à quelqu'un do la compagnie
Leblanc & Fils de distribuer une partie des commissions à quelque
autre agent ou courtier?
M. FAURE: Je crois que je peux répondre et dire non.
M. JOHNSON: M. Leblanc & Fils avaient été
recommandés à vous par qui?
M. FAURE: Bien je suis bien embêté de vous le dire. Je ne
le sais pas.
M. JOHNSON: Pourriez-vous vérifier? M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Pourriez-vous vérifier aussi dans vos dossiers si
à aucun moment vous avez demandé à cette compagnie de
faire parvenir des chèques à certains courtiers?
M. LESAGE: Ah, il l'a ça! Cela, il l'a!
M. FAURE: Excusez. Voudriez-vous répéter la question.
M. LESAGE: Vous l'avez ce document-là avec vous, M. Faure. Vous
devez l'avoir, je l'ai.
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: C'est un des documents que vous m'avez remis quand je vous ai
demandé de cesser la pratique.
M. FAUREs C'est ça! Voulez-vous formuler votre question, s'il
vous plaît, M. Johnson.
M. JOHNSON: Je vous demandais de vérifier dans vos dossiers si
à aucun moment vous n'aviez demandé aux Leblanc & Fils de
partager leurs commissions avec d'autres agents.
M. FAURE: J'ai ici la liste des polices pour l'année 1963/64,
comme je l'ai mentionné dans le mémoire, à qui il y avait
lieu de... où j'indiquais aux compagnies que certains courtiers devaient
participer dans le risque. Et j'ai une autre liste où j'indiquais aux
courtiers que d'autres courtiers devaient partager avec eux. Il y a sept
polices où j'ai demandé aux compagnies de faire un partage, si
vous voulez, ou que certains courtiers devaient participer aux risques. Dans le
cas des courtiers a qui j'ai écrit, c'est quatre risques et les
courtiers en question sont: Jean Gagnon et Cie Ltée. l'Agence
Chapdeleine Enrg et Dale & Co pour deux risques, c'est-à-dire un
risque tous-risques pont tunnel Boucherville et l'autre c'est
l'assurance-responsabilité.
M. JOHNSON: Pourriez-vous reprendre l'énumération en
donnant l'adresse?
M. FAURE: Jean Gagnon et Cie Ltée c'est Montréal. Agence
Chapdeleine Enrg, St-Hyacinthe, Dale & Co, Montréal.
M. DOZOIS: Je comprends que vous avez
écrit a ces courtiers-là et vous leur avez demandé
de partager la commission avec les autres courtiers de la province.
M. FAURE: C'est ça! Dans le...
M. DOZOIS: Est-ce que vous pourriez lire ces documents-là, M.
Faure?
M. FAURE: Oui. Dans le premier cas c'est la police assurance-flotte,
ministère du département de l'Instruction publique où il y
avait une flotte avec une prime initiale de $5,886. et je suggérais
à Jean Gagnon & Cie Ltée que le courtier à
St-Hyacinthe, Gabriel Lafontaine, participerait dans une proportion de 35% aux
risques.
M. JOHNSON: II vous avait été recommandé, M.
Lafontaine?
M. FAURE: Quelqu'un avait suggéré son nom, je n'avais pas
de risque.
M. JOHNSON: Est-ce M. Saint-Pierre qui vous l'avait
recommandé?
M. FAURE: Je n'ai pas d'idée, je ne pense pas.
M. SAINT-PIERRE: Cela pouvait être moi, je ne sais pas.
M. DOZOIS: ... qui a émis la police, qui a pris le risque? M.
Lafontaine, lui, n'a pas participé physiquement ou effectivement aux
risques, n'est-ce pas?
M. FAURE: Bien, il est venu me voir à quelques occasions, sans
doute, comme tous les autres courtiers, je m'imagine, pour des assurances.
Maintenant, sur cette police-là exactement, il n'a pas compilé la
liste des véhicules, c'est le ministère qui l'a fait. Le taux a
été fait par moi-même avec la compagnie à la suite
de négociations et il a participé dans cette police-là
dans une proportion de 35%.
M. DOZOIS: C'est Jean Gagnon qui émet la police, puis c'est Jean
Gagnon qui fait le service sur la police, les réclamations, les
véhicules?
M. FAURE: Bien, toutes les réclamations pour les polices
d'assurance-automobile sont généralement faites directement par
le ministère à la compagnie. Le courtier...
M. DOZOIS: Vous ne passez pas par le courtier pour le service?
M. FAURE: Dans ces cas-là, le courtier ne joue pas un grand
rôle. Il est là, en réserve, à titre de conseiller,
si vous voulez, mais nous traitons directement avec la compagnie au point de
vue des réclamations; nous estimons que nous suivons la chose, bien, pas
mieux, mais c'est plus facile pour nous. Dans le deuxième cas, il
s'agissait du ministère des Travaux publics et, de mémoire, je
crois que c'est...
M. DOZOIS: Si vous permettez, dans le cas de la police de Jean Gagnon,
vous disiez que c'était une prime initiale de $5,000?
M. FAURE: Oui, et prime définitive;$4,400.
M. DOZOIS: $4,400. Et vous disiez, l'autre cas?
M. FAURE: Au Ministère des Travaux publics, il s'agissait de
l'assurance-incendie et risque des constructeurs sur l'Institut agricole
à St-Hyacinthe, en voie de construction; une prime initiale de $5,142
confiée à l'agence Chapdelaine et avec division de ce
risque-là avec l'agence d'assurances Mercure Inc.
M. BELLEMARE: De St-Hyacinthe? M. FAURE: De St-Hyacinthe, et 40%.
M. JOHNSON: M. Mercure était-il venu vous voir?
M. FAURE: De mémoire, je ne pourrais pas vous dire.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il vous avait été recommandé
par M. Saint-Pierre?
M. FAURE: II y a eu des suggestions à l'effet d'encourager M.
Mercure si l'occasion se présentait, si c'était possible,
M. JOHNSON: Est-ce que M. Saint-pierre, député de
St-Hyacinthe, vous a demandé d'encourager les agences Mercure?
M. FAURE: Je serais embêté de vous répondre,
franchement, je ne le sais pas au juste.
M. JOHNSON: Monsieur le ministre a dit tantôt que c'était
possible qu'il l'ait fait.
M. FAURE: Si M. Saint-Pierre dit ça, c'est
fort possible, je suis embêté de vous donner une
réponse précise.
M. JOHNSON: Dans le cas de Gabriel Lafontaine, est-ce que M. Lafontaine
est venu vous voir?
M. FAURE: Cela fait un tout de temps de ça, je serais bien
embêté de vous le dire, je ne sais pas.
M. JOHNSON: Il s'agissait d'une police de quelle année,
ça?
M. FAURE: Cela, on parle de 1962/1963 là, pardon, 1963/1964.
M. JOHNSON: Le connaissez-vous, Gabriel Lafontaine?
M. FAURE: Je crois, pour l'avoir vu une fois, je pense.
M. JOHNSON: Connaissez-vous quelqu'un des agences Mercure?
M. FAURE: De mémoire, je ne le sais pas, je ne peux pas vous dire
que je connais quelqu'un effectivement.
M. JOHNSON: Qui connaissez-vous aux agences Mercure?
M. FAURE: Je ne les connais pas pour me rappeler d'eux, mais est-ce
qu'ils sont venus chez moi pour me voir? Je m'imagine que oui parce que j'ai eu
des visites souvent, comme vous pouvez vous en douter, puis je ne me rappelle
pas très bien de chacun de ceux que j'ai vus.
M. JOHNSON: Mais pourquoi avez-vous demandé aux agences
Chapdelaine de partager leur commission avec Gabriel Lafontaine et les agences
Mercure?
M. FAURE: C'était des courtiers dans cette région
où on avait suggéré si possible de les encourager. Alors,
il y avait un risque, une prime importante, plutôt que de tout laisser
à l'agence Chapdelaine Enr., j'ai cru bon de diviser la commission, si
vous voulez, un peu comme la pratique qui se fait dans l'industrie, comme on
connaît.
M. JOHNSON: J'ai bien compris que vous avez dit: on m'avait
suggéré d'encourager ces courtiers, alors qui est ce « on
»?
M. FAURE: Je serais bien embêté de vous le dire, M.
Johnson, je ne le sais pas. Mais il s'agissait de placer, d'acheter de la
marchandise, qui devait s'acheter par l'entremise d'un courtier et seulement
que par l'entremise d'un courtier. Je l'ai placé par l'entremise de
l'agence Chapdelaine et j'avais le nom de l'agence d'assurance Mercure et j'ai
cru bon de les encourager.
M. BERTRAND: M. Faure, si vous me permettez, vous avez dit tantôt
que, dans un cas donné, le gouvernement faisait affaire, lorsqu'il
s'agissait de régler des cas, directement avec la compagnie.
M. FAURE: En parlant de réclamations, je pense, pour les
automobiles?
M. BERTRAND: Oui.
M. FAURE: On fait ça surtout pour l'assurance-automobile.
M. BERTRAND: Ma question est la suivante: serait-il possible de vous
assurer que le gouvernement s'assure directement de la compagnie, sans passer
par le courtier?
M. FAURE: Vous avez des compagnies qui assurent directement, par exemple
Allstate, Wawanesa et autres, une ou deux autres. Mais comme je vous le disais,
depuis toujours...
M. LESAGE: II n'y a jamais un maudit courtier qui va placer une
assurance chez eux.
M. BERTRAND: Demandez à M. Dozois, il va vous répondre
là-dessus. Non, non, je comprends tout ça, mais...
M. LESAGE: ... Pourquoi ça ne peut pas se faire?
M. BERTRAND: ... j'ai demandé à M. Faure. Alors, dans ces
cas-là, pour les compagnies canadiennes, québécoises,
est-il possible de s'assurer directement avec elles ou s'il faut absolument
utiliser les services d'un courtier?
M. FAURE: Eh bien! nous n'avons pas abusé des services des
courtiers, si vous voulez, mais je ne voudrais pas vous laisser entendre que je
ne me suis pas prévalu des services que les courtiers sont en mesure de
me rendre, si j'ai donné cette impression-là, je m'excuse, c'est
parce que les courtiers m'ont aidé, m'aident tous les jours dans les
risques particuliers, je veux dire
que le gros du travail au sujet des réclamations, plutôt
que de passer par le courtier, puis le courtier communique avec la compagnie et
puis nous l'envoie nous brûlons une étape si vous voulez, et nous
demandons à un proposé du ministère où il y a une
réclamation à la suite d'un accident, de le transmettre
directement à la compagnie avec une copie chez nous où nous avons
un service central de réclamations.
M. DOZOIS: Est-ce que le courtier a réduit sa commission dans ce
cas-là, vu qu'il ne donne pas de service, ce qui est assez courant?
M. FAURE: En 1963/64, c'était des...
M. DOZOIS: Lorsqu'on fait un tel arrangement et que le courtier n'assume
pas en somme le travail. On va faire un arrangement avec la compagnie
d'assurance, on va dire, eh bien! au lieu de payer une commission de 12%,
étant donné que le service se fera directement, réduisez
votre prime de 4% et la commission sera de 8%.
M. FAURE: En 1963/64, ce n'était pas fait ça, mais
c'étaient les commissions régulières de... le taux je
pense que c'était 15%...
M. DOZOIS: Cela dépend de la nature des risques, ça peut
varier.
M. FAURE: Je pense que c'était 15%. Et puis évidemment,
sur les taux de 1963/64, comme je vous l'expliquais, nous avons tout de
même économisé une somme de $39,000.
M. DOZOIS: Oui ça!
M. BERTRAND: Mais la règle générale, et je pense
bien que les courtiers protesteraient si vous faisiez autrement, c'est de
passer par un courtier en assurance.
M. FAURE: Toutes les compagnies avec qui nous transigeons vendent leur
marchandise, mais exclusivement par l'entremise de courtiers, ce qui se fait
ici, évidemment, comme vous le savez, dans ces cas que je vous mentionne
seulement. C'est qu'il y a une division de la commission, sans détriment
au gouvernement.
M. JOHNSON: M. Faure, vous connaissez la loi que nous avons
passée en 1963, chapitre 52, 11-12 Elizabeth H, article 31, qui
contredit ce que vous venez de dire. " Rien dans le présent article, dit
le deuxiè- me paragraphe, ne porte atteinte aux droits d'une compagnie
d'assurance ou d'un assureur de faire affaire pour son compte ou de faire de la
l'assurance. » C'est l'article 31 qui définit, évidemment,
ce qu'est un courtier d'assurance et en 1963 on a édicté ce
paragraphe qui permet précisément aux compagnies de faire affaire
directement. Il n'y a aucun empêchement...
M. LESAGE: C'est la loi des courtiers, ça.
M. JOHNSON: Oui, oui, il n'y a aucun empêchement pour une
compagnie de faire affaire directement avec vous. Vous n'êtes pas
obligé de payer des commissions surtout quand vous faites tout le
service vous-même.
M. LESAGE: Ils ne le font pas.
M. LAPORTE: Vous avez dit que la plupart des compagnies vendent leur
marchandise que par la...
M. LESAGE: Demandez à M. Dozois il va nous le dire qu'ils ne le
font pas. C'est comme dans l'automobile, un manufacturier il n'y a pas de loi
qui l'empêche de vendre directement son automobile mais simplement,
ça ne se fait pas dans ce commerce-là, c'est tout. S'ils veulent
avoir des agents vendeurs dans le commerce des automobiles et conserver leurs
agents vendeurs bien il faut qu'ils les protègent. Alors le moyen de les
protéger c'est qu'ils ne vendent que par l'intermédiaire de leurs
agents vendeurs. Les compagnies d'assurance ce qui arrive bien voici, c'est que
quand il y en a comme la Wawanesa par exemple et puis Allstate qui l'ont
affaire directement c'est parce qu'elles ont des agents sur la route et
inévitablement les courtiers ne placent pas l'assurance avec eux. Cela,
n'inporte quel courtier d'assurance va vous le dire, c'est clair. Alors le Dut
de l'article c'est de ne pas empêcher la liberté du commerce.
D'abord leurs agents, pour permettre aux compagnies d'assurance d'avoir leurs
agents qui ne fassent pas partie de la corporation...
M. BERTRAND: Des courtiers.
M. LESAGE: ... des courtiers. Un agent d'assurance-vie, par exemple,
pour des Prévoyants du Canada, qui ne fait que ça..,.
M. BERTRAND: Qui a son permis d'ici.
M. LESAGE: ... qui a son permis d'ici peut vendre de l'assurance-vie
pour les Pré-
voyants du Canada directement mais il reçoit sa commission ou une
commission et salaire mais il ne fait pas quelque chose d'illégal en
vertu de la loi des courtiers. C'est ça que ça veut dire, la loi
des courtiers.
M. JOHNSON: M. le Président, de toute façon, c'est une
discussion que nous pourrions avoir...
M. LESAGE: Ce sont les gens à la Metropolitan qui nous ont fait
des représentations, je m'en souviens, ce sont les gens de la
Metropolitan qui nous ont fait des représentations; ils ont des agents
eux autres qui passent a la semaine dans les maisons. Ce sont eux autres qui
ont voulu être protégés par l'article que vient de
mentionner...
M. DOZOIS: Mais je vais faire les corrections suivantes si vous me
permettez...
M. LESAGE: L'assurance générale c'est un autre
domaine.
M. DOZOIS: ... c'est que le rôle du courtier, et c'est pour
ça qu'il reçoit une commission, c'est que dans un cas comme M.
Faure au lieu de traiter directement avec une compagnie c'est le courtier, lui,
qui fait affaire avec 25, 30 ou 40 compagnies va présenter à M.
Faure, c'est là qu'est son travail, que pour tel risque il est mieux, il
va aller chercher des conditions meilleures pour telle ou telle compagnie alors
que M. Faure...
M. LESAGE: Non...
M. DOZOIS: ... traite directement avec une seule compagnie et c'est le
rôle du courtier, lui, de voir quel est le meilleur marché. C'est
pour ça qu'est payé le courtier.
M. LESAGE: J'ai compris tantôt que M. Faure avait dit qu'il avait
agi des deux façons, qu'il lui était arrivé d'avoir
discuté avec un ou des courtiers des placements a une ou plusieurs
compagnies mais qu'il lui était arrivé également de
discuter directement avec les compagnies dans certains cas.
M. DOZOIS: M. Faure vient de nous présenter et il a dit qu'il a
traité directement avec une compagnie et puis...
M. LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: ... comme c'est une compagnie qui traite par l'entremise de
courtiers, le courtier n'a fait peu de choses là-dedans, il ne fait
même pas le service.
M. LESAGE: J'ai acheté une voiture Studebaker a un moment
donné, moi, quand les voitures étaient difficiles a obtenir en
1945 ou 1946. Je suis allé moi-même en prendre livraison a
Hamilton. Je ne me souviens pas qui était le représentant
Studebaker à Québec mais je sais que je ne l'ai jamais vu. Tout
ce que j'ai fait c'est de lui envoyer mon chèque et puis je ne l'ai
jamais vu ni connu, je n'ai jamais eu affaire à lui. Je n'ai pas pris le
service la, ça ne faisait pas mon affaire...
M. DOZOIS: Sauf que le dépositaire, lui, n'est agent que pour une
marque d'automobile. Le courtier doit représenter...
M. LESAGE: Oui je comprends mais enfin c'est la différence dans
les deux commerces...
M. DOZOIS: ... 40 ou 50 compagnies.
M. LESAGE: ... mais dans ce cas-là, l'agent de Studebaker a
reçu la commission sans qu'il ait fait quoi que ce soit.
M. JOHNSON: M. Faure, revenons à la police dont vous parliez.
M. LESAGE: C'est le moyen que les compagnies ont que les courtiers
placent les assurances chez eux, c'est de protéger les courtiers quant a
leurs commissions, même chose que l'exemple de Studebaker que je viens de
donner. C'est mon expérience personnelle, dans le cas de l'automobile
ça m'est arrivé une fois.
Ce sont des contrats d'affaire, écrits ou non, c'est le commerce
ordinaire.
M. JOHNSON: La police dont vous parliez, M. Faure, c'est une police que
vous avez négociée, vous, avec une compagnie?
M. FAURE: Il s'agit d'une police émise par la
Générale de commerce.
M. JOHNSON: Oui.
M. FAURE: Maintenant l'assurance responsabilité automobile a
été négociée avec les compagnies. Puis j'avais
demandé des propositions, je dirai de quatre ou cinq compagnies, et je
les nommerai parce qu'actuellement ce sont ces quatre ou cinq qui assurent
actuellement les automobiles de la province. L'Union canadienne,
Générale de commerce.».
M. DOZOIS: Prévoyance.
M. FAURE: Non, pas dans l'automobile.
M. JOHNSON: La Prévoyance fait de l'automobile.
M. FAURE: Générale de commerce, la Sécurité,
l'Union canadienne et l'Equitable. Et ces compagnies-là ont toute
l'assurance du gouvernement, dans le domaine de l'assurance-automobile. En
1963/64, l'ensemble des primes pour l'Equitable était de, disons
$32,000, Générale de Commerce $21,000, la Sécurité
$38,000, l'Union canadienne $92,000. Maintenant lorsque les contrats
d'assurance avaient été accordés à ces quatre
compagnies-là, c'était la plus basse soumission pour chacune des
compagnies.
M. JOHNSON: Nous parlons toujours de la même police là?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Vous aviez demandé des propositions à quatre
compagnies cette fois-là ou si vous avez négocié
directement avec la Générale de commerce?
M. FAURE: J'avais négocié directement avec la compagnie
d'assurance.
M. JOHNSON: Bon. Et ensuite vous avez donné instruction de
distribuer des commissions. Vous avez écrit à qui? A la compagnie
Générale de commerce?
M. FAURE: Oui. A la compagnie, je vous ai dit que le courtier sur le
risque évidemment était Jean Gagnon et Compagnie et j'ai
écrit à Jean Gagnon et Compagnie Limitée lui disant que le
courtier de St-Hyacinthe participait sur ce risque-là dans une
proportion de X, qui était de 35%.
M. JOHNSON: Cela, ce sont les agents Chapdelaine?
M. FAURE: Non, ça c'est la police d'assurance-automobile de Jean
Gagnon et Cie.
M. JOHNSON: Non, non, quand vous parlez du courtier de St-Hyacinthe,
c'est lequel des deux que vous avez mentionnés, ou des trois que vous
avez mentionnés tantôt?
M. FAURE: Bien voici, si on parle de l'assurance-automobile, la
même police,...
M. DOZOIS: La police de Jean Gagnon. M. FAURE: De Jean Gagnon.
M. DOZOIS: C'était la Mercantile de St-Hyacinthe?
M. FAURE: C'est ça oui.
M. DOZOIS; C'était l'assureur, Jean Gagnon était courtier,
puis vous avez averti Jean Gagnon de partager avec,
M. FAURE; Lafontaine participait dans une proportion de 35%,
M. DOZOIS: Avec Lafontaine? M. FAURE: Avec Lafontaine., M. DOZOIS: Dans
ce cas-là?
M. FAURE: C'est ça. Dans l'autre cas, c'est une police
souscription où il y avait probablement sept, huit ou dix compagnies, et
c'est l'agent Chapdelaine qui a émis la police, qui a
négocié avec les compagnies quant à leur degré de
participation, il a fait le travail habituel de courtier...
M. DOZOIS: Il a fait le travail de spécialiste dans les
différentes compagnies...
M. FAURE: C'est ça, puis il a conservé 60% du risque et de
la commission, et le courtier...
M. DOZOIS: Quel genre de police celle-là?
M. FAURE: Police souscription pour incendie.
M. DOZOIS: Incendie.
M. FAURE: Incendie et risques des constructeurs et couvertures
supplémentaires.
M. JOHNSON: Et c'est à l'agence Chapdelaine que vous avez
écrit pour leur demander de partager la commission avec l'assurance
Mercure...
M. FAURE: Avec les gens de l'assurance Mercure.
M. JOHNSON: ... et Gabriel Lafontaine.
M. FAURE: Non, non, M. Lafontaine n'a rien à voir dans
celle-là.
M. JOHNSON: C'est une autre, très bien. M. FAURE: C'est
ça.
M. JOHNSON: Gabriel Lafontaine, ça vient de qui? De Jean
Gagnon?
M. FAURE: Jean Gagnon.
M. JOHNSON: Dans quelle proportion Lafontaine?
M. FAURE: 35%, Gagnon conservait 65%.
M. DOZOIS: Dans l'autre cas c'était quelle proportion aux agences
Mercure?
M. FAURE: Mercure? 60%. M. DOZOIS: 60% et 40%.
M. JOHNSON: Maintenant, Dale & Company. Vous avez mentionné
leur nom tantôt.
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Vous avez négocié avec Dale & Company une
police à un moment donné?
M. FAURE: Oui, ça c'est la police Continental de
Boucherville.
M. JOHNSON: Et vous avez donné instruction à Dale &
Company de distribuer une partie de la commission à qui?
M. FAURE: Dale a conservé la moitié et un quart est
allé à O. Leblanc & Fils et l'autre quart à Vilmar
Assurance.
M. JOHNSON: En quelle année, ça?
M. FAURE: Moitié, moitié, c'est-à-dire 25% à
Leblanc, 25% à Vilmar, 50% à Dale.
M. JOHNSON: A quelle date que c'était, ça?
M. FAURE: Au mois d'octobre 1963.
M. JOHNSON: Savez-vous qui était propriétaire de
Vilmar?
M. FAURE: Jean-Paul Roy.
M. JOHNSON: Quelle date encore?
M. FAURE: En octobre 1963 à ce que je sache.
M. JOHNSON: Vous êtes sûr de ça? M. FAURE: Non, pas
absolument sûr.
M. JOHNSON: Etes-vous sûr, M. Faure, qu'en octobre 1963,
c'était un M. Roy qui était propriétaire et non M.
péloquin, président de l'autoroute?
M. FAURE: Je peux simplement vous dire que je crois que c'était
Jean-paul Roy. J'en suis pas mal certain.
M. JOHNSON: Pourquoi avez-vous demandé de distribuer ça
à Vilmar à ce moment-là? pourquoi avez-vous fait payer 25%
de la prime aux agences Vilmar?
M. FAURE: Comme je vous dis, c'est une pratique courante dans
l'industrie qu'il y ait répartition ou partage dans les commissions pour
un risque donné. C'était un gros risque.
M. JOHNSON: Mais Vilmar, ça vous a été
suggéré par qui, ça?
M. FAURE: Je suis embêté de vous le dire, je ne le sais
pas. Il a été suggéré mais par qui? Je ne le sais
pas.
M. BELLEMARE: Vous dites que c'était un gros risque. Vous avez
donné le montant des primes des autres. Est-ce qu'on pourrait avoir le
montant de cette prime-là?
M. FAURE: Sûrement. La prime initiale payable en 1963 était
de $69,450.
M. JOHNSON: Pardon?
M. FAURE: $69,450.
M. JOHNSON: Est-ce la prime, ça?
M. FAURE: Cela, c'est le paiement pour la première année.
C'est une prime de trois ans mais payable en deux versements qui fait une prime
totale de $138,900. Ceci, c'est la police d'assurance-responsabilité
dont je vous ai parlé tantôt.
M. JOHNSON: Quelle est la commission là-dessus?
M. FAURE: Je ne sais pas mais ça doit être 20%, je pense.
De mémoire, je ne peux pas vous dire quelle est la commission.
M. JOHNSON: Et vous vous souvenez que
Vllmar vous a été suggéré comme devant
participer à cette commission?
M. LESAGE: Non, ce n'est pas ça qu'il a dit.
M. LOUBIER: Oui, il l'a dit tantôt.
M. LESAGE: Non, il a dit que le nom de Vilmar était sur la liste
de ceux qui devaient être encouragés.
M. LOUBIER: Non, il a dit que ça lui avait été
suggéré mais par qui, il ne s'en souvenait pas.
M. LESAGE: Je n'ai pas compris ça, moi. Je n'ai pas compris que
le nom de Vilmar était sur la liste de ceux qui... des courtiers.
M. FAURE: Quelle est votre question, M. Johnson?
M. LESAGE: Posez donc la question. On va savoir. Il y a eu un
quiproquo.
M. JOHNSON: Nous, nous avons compris que vous aviez répondu
tantôt à l'une de mes questions: Je sais que le nom de Vilmar m'a
été suggéré mais je ne me souviens pas par qui?
M. LESAGE: II n'a pas dit pour cette police.
M. JOHNSON: Ma question concernait cette police-là, c'est
clair.
M. LESAGE: Bien oui, c'est là qu'il y a eu quiproquo.
M. JOHNSON: Le premier ministre dit que vous avez dit que c'était
pris à même une liste, avez-vous une liste des courtiers avez-vous
une liste d'encouragement, vous aussi?
M. LESAGE: J'aimerais clarifier cette question-là.
M. FAURE: J'ai des courtiers dans différents comtés qui
ont fait des demandes et j'ai le nom de Vilmar.
M. LESAGE: C'est ça.
M. FAURE: Agences d'assurance Vilmar et j'ai jugé à propos
à ce moment-là de faire participer Vilmar dans cette
police-là.
M. BELLEMARE: Personne ne vous l'a suggéré?
M. FAURE: Sans doute une suggestion à un moment
donné...
M. LESAGE: Est-ce que vous avez reçu M. Roy, le
propriétaire de Vilmar?
M. FAURE: Sûrement.
M. LESAGE: Est-ce que vous avez discuté d'assurance avec lui?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Avant octobre 1963?
M. FUARE: Sûrement.
M. JOHNSON: Et vous êtes certain qu'il était à ce
moment-là propriétaire de Vilmar?
M. FAURE: Je crois que M. Jean-Paul Roy était propriétaire
de Vilmar à ce moment-là.
M. JOHNSON: Le président de l'autoroute était assis
là, il n'y a pas tellement longtemps.
M. LESAGE: M. le Président, si l'on veut parler du
président de l'autoroute j'ai ici photocopie d'une lettre qui m'a
été adressée le 11 décembre 1963, par M. Claude
Bouchard qui fait suite aux demandes que j'avais faites à M. Guy
Poliquin de se désintéresser du commerce de l'assurance s'il
voulait continuer à être membre et président de l'office
des autoroutes. La lettre est signée de Me Claude Ducharme, elle est
datée du 11 décembre 1963 elle m'est adressée: «
Cher Jean » et elle se lit comme suit: « A la demande de Guy
Poliquin pour le compte duquel nous avons agi comme conseiller juridique je
désire vous informer que ce dernier a maintenant disposé de tous
ses intérêts dans les Agences d'assurances Vïlmar
Ltée, les nouveaux membres du conseil d'administration de cette
compagnie sont messieurs Jean-Paul Roy, Au-rélien Noël, Marcel
Morin C.L.U. « C'est un titre en assurances je crois...
M. DOZOIS: D'assurance-vie.
M. LESAGE: ... d'assurance vie et Jean-Paul Zigby, je me permets
d'ajouter que Guy a fait des efforts considérables depuis l'hiver
dernier, par conséquent depuis l'hiver 1962/63 pour en arriver à
disposer de ses intérêts.
Veuillez agréer l'expression de mes sentiments les plus
distingués. » Je suis disposé si vous le désirez
à déposer cette copie de lettre, M. le Président.
M. JOHNSON: Elle est datée du 11 décembre 1963.
M. LESAGE: II parle de l'hiver dernier, c'est-à-dire l'hiver
1962/63.
M. JOHNSON: M. Guy a fait des efforts considérables depuis
l'hiver dernier.
M. LESAGE: C'était à ma demande, n'est-ce pas. Je lui
avais demandé de se désintéresser, je lui avais dit qu'il
avait à choisir et il a dit qu'il choisissait de demeurer à
l'autoroute alors je lui ai dit qu'il fallait qu'il se départisse de ses
intérêts dans le domaine de l'assurance et c'est son procureur, Me
Ducharme, qui m'a écrit le 11 décembre pour me dire qu'il
s'était finalement départi de ses intérêts
après avoir fait des efforts considérables l'hiver
précédent c'est-à-dire l'hiver 1962/63 ce qui correspond
à peu près évidemment je ne peux pas me souvenir moi des
dates exactes, ce qui correspond à peu près aux dates où
j'ai demandé à M. Poliquin avant qu'il devienne permanent
n'est-ce pas aux autoroutes et qu'il doit donner tout son temps je lui ai
demandé: A l'avenir, Guy, tu devras donner tout ton temps aux
autoroutes, par conséquent il faut que tu te débarrasses de tes
intérêts dans les compagnies d'assurances et ça ç'a
été la conclusion de 11 décembre 1963.
M. DOZOIS: M. Faure nous avait parlé de deux polices
émises par Dale. Quelle est la deuxième?
M. FAURE: Toujours le pont-tunnel Boucher-ville, une police tout-risque
dont la prime totale est de $198,000 période de trois ans...
M. DOZOIS: Pour trois ans.
M. FAURE: Pour trois ans, primes payables initiales payables en 1963 de
$79,550. Et Dale & Company était courtier et...
M. DOZOIS: Oui.
M. FAURE: ... et la même chose, la moitié a
été partagée avec les mêmes courtiers Leblanc et
Villemar.
M. BELLEMARE: A quelle date que ç'a été émis
en 1963?
M. JOHNSON: Et ça concernait la construction...
M. FAURE: Celle-là aussi concernait... M. BELLEMARE: Le 1er
octobre?
M. FAURE: D'après ça ici, je pense que
l'échéance est le 1er octobre 1967. Cela devait être le 1er
octobre 1963.
M. JOHNSON: Est-ce que les première polices en...
M. BELLEMARE: Le 1er octobre 1963.
M. JOHNSON: Est-ce que les deux polices sont datées d'octobre
1963?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Et elles concernent toutes deux le pont-tunnel de
Boucherville?
M. FAURE: Une c'est l'assurance tous-risques et l'autre c'est
l'assurance-responsabilité qui couvre tout le monde. Un blanket.
M. DOZOIS: Au lieu de faire prendre ça par l'entrepreneur, c'est
ce qu'il ajoute dans sa soumission...
M. FAURE: C'est ça!
M. DOZOIS: ... la province a fait émettre la police au nom du
gouvernement couvrant également le risque de l'entrepreneur.
M. FAURE: Oui. La proposition... éventuellement
l'assurance-responsabilité a coûté $138,000
là-dedans. La première proposition que nous avions des compagnies
était del'ordre de $105,000. Nous avons fait modifier la couverture pour
nous donner une meilleure protection sur certains item. Par la suite, de $5
millions on a porté le montant à $10 millions. De $5 millions on
l'a porté à $10 millions pour finir avec une prime de
$138,000.
M. BELLEMARE: Alors la Compagnie Dale là, dans les deux polices
ça représente $318,000?
M. FAURE: C'est ça!
M. BELLEMARE: $318,000.
M. FAURE: $336,000 à peu près.
M. BELLEMARE: $336,000. M. FAURE: Oui.
M. BELLEMARE: Et quand vous dites 50% par la compagnie c'est 50%
divisé entre les deux.
M. FAURE: C'est ça!
M. CREPEAU: Vous avez dit que la date d'échance était en
octobre 1967, est-ce que c'est ça?
M. FAURE: Une c'est Dale et... oui, une c'est le 31 octobre 1966 et
l'autre c'est le 1er octobre 1967.
M. CREPEAU: Alors si c'est 1967, pour trois ans, là, ça
veut dire que ç'a été pris en 1964.
M. FAURE; Non, ça c'est une police
d'assurance-responsabilité. C'est quatre ans ça. C'est pour
couvrir la fin des travaux.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on va siéger demain? M. LESAGE: Demain
matin.
M. JOHNSON: M. Faure, pour demain matin, pourriez-vous apporter,
après avoir consulté vos dossiers, des lettres et des notes de
conversations téléphoniques avec M. Lapalme, s'il y en a, oui,
des notes de conversations, avec M. Lapalme et ensuite chacun des ministres
actuels et passés.
M. GERIN-LAJOIE: Les futurs!
M. LESAGE: Les rubans magnétiques.
M. JOHNSON: Et les députés, tous les députés
de la Chambre. Non, je ne demande pas tous les membres de la
Fédération libérale. C'est le président qui a
suggéré ça. Deuxièmement, la liste des agents si
vous en avez une.
M. FAURE: La liste des agents?
M. JOHNSON: La liste des agents qui sert aux encouragements.
M. LESAGE: Apportez donc les photocopies de lettres l'Auréa
Cloutier. Les lettres de monsieur... la correspondance du député
de Missisquoi.
M. FAURE: Oui.
M. BERTRAND: Oui, il peut le mettre, je n'ai pas d'objection.
M. JOHNSON: M. le Président, pour tout de suite...
M. BERTRAND: Je n'ai aucune objection à ce que le premier
ministre...
M. LESAGE: Ah non, vous savez que je n'en parlerai pas.
M. BERTRAND: ... je n'ai aucune objection à ce que le premier
ministre dirige ses attaques vers celui qu'il vient de nommer...
M. LESAGE: Je n'ai pas l'intention de le faire.
M. BERTRAND: Je n'ai absolument aucune objection.
M. LESAGE: Non, non, je n'ai absolument pas l'intention...
M. BERTRAND: Je préfère les accusations directes aux
insinuations malveillantes.
M. LESAGE: Je n'ai rien insinué, ah, je ne suis pas malveillant,
pas du tout, j'ai le sourire aux levers.
M. BERTRAND: Parce que moi aussi j'ai le sourire aux lèvres et je
suis parfaitement prêt...
M. LESAGE: Je vous comprends.
M. BERTRAND: ... mais si le premier ministre veut tenter de laisser
croire...
M. LESAGE: Non.
M. BERTRAND: ... des choses qui seraient indignes, qui seraient
illégales...
M. LESAGE: Non, ce n'est absolument pas ça.
M. BERTRAND: ... qui seraient immorales, et je vais aller plus loin, qui
seraient criminelles, je suis ici pour répondre.
M. LESAGE: Je dois dire au député de Missisquol que je
n'ai pas l'intention, et d'ailleurs, je n'en ai pas la preuve et je ne la
rechercherai pas, de tenter d'alléguer ou de laisser entendre ou
d'insinuer que le député de Missisquoi a fait quelque chose qui
soit même irrégulier.
M. JOHNSON: M. le Président, d'ailleurs l'année
dernière à la page 5154, j'ai admis que c'est une pratique qui
existait avant 1960. Le premier ministre a dit qu'il y avait eu des com-
missions payées à des gens qui n'étaient pas
courtiers; je lui ai dit: « Je ne le sais pas, et textuellement
c'est peut-être vrai et même si c'était vrai, M. le
Président, cette période est réglée; tant mieux si
on ne paie que des courtiers... »
M. LESAGE: Ah non, un instant, s'il vous plaît, je ne voudrais pas
relier ça à l'affaire du député de Missisquoi, ce
serait injuste pour le député de Missisquoi, absolument
injuste...
UNE VOIX: Vous avez insinué...
M. LESAGE: Non, je n'ai pas insinué...
M. BERTRAND: Quant à moi, plutôt que de laisser planer des
doutes...
M. LESAGE: Je ne laisse planer aucun doute, je dis qu'il n'y a pas
la...
M. BERTRAND: ... je n'ai absolument rien...
M. LESAGE: ... moindre touche d'irrégularité.
M. BERTRAND: Je n'ai pas l'habitude de me défiler...
M. LESAGE: Moi non plus.
M. BERTRAND: ... je n'ai pas l'habitude de m'éloigner...
M. LESAGE: Moi non plus.
M. BERTRAND: ... et si on a des choses à me reprocher...
M. LESAGE: Non.
M. BERTRAND: ... alors que j'ai occupé le poste de ministre de la
Jeunesse...
M. SAINT-PIERRE: Pourquoi vous plutôt qu'un autre?
M. BERTRAND: ... ou celui, en ce moment-ci je parle parce que mon nom a
été apporté sur la table...
M. SAINT-PIERRE: Le mien aussi.
M. BERTRAND: C'est mon devoir, surtout de la façon dont il a
été amené dans ce climat, il semble, où l'on veut,
d'après moi, beaucoup plus aller à la pêche qu'à des
accusations di- rectes, que l'on dise exactement ce que l'on a à dire,
s'il y a eu des actes à reprocher, autant depuis 1963/64, 1962/63 ou
avant, qu'on ne fasse pas des allusions comme celle que l'on vient de
faire.
M. LESAGE: Mais non, je n'ai pas fait d'allusions, mais simplement que
le chef de l'Opposition a essayé de faire des allusions indirectes quant
au ministre actuel des Travaux publics. Bien voyons donc, c'était clair
pour tout le monde.
M. BERTRAND: Bien voyons donc! M. JOHNSON: C'est...
M. SAINT-PIERRE: Cela a toujours été la mentalité
du chef de l'Opposition.
M. JOHNSON: ... M. Faure qui a sorti les noms d'agents de
St-Hyacinthe.
UNE VOIX: Voyons donc.
M. JOHNSON: Ce n'est pas moi qui ai demandé de parler de cette
police.
M. SAINT-PIERRE: Je connais tellement le chef de l'Opposition pour
savoir, pour connaître ses insinuations à part de ça...
M. JOHNSON: M. le Président, je proteste, je n'ai même pas
posé de questions relativement à cette police, c'est M. Faure
qui, de lui-même, a parlé d'une police qu'il avait
négociée avec un agent de St-Hyacinthe, des agences Chap-delaine
à qui il avait demandé de partager sa commission avec les agences
Mercure.
M. SAINT-PIERRE: Je connais trop les nuances des mots. Je connais le
chef de l'Opposition.
M. JOHNSON: Et dans un autre cas, c'est le ministre lui-même qui a
dit; il est possible que j'aie recommandé les agences Chapdelaine.
M. SAINT-PIERRE: J'ai peut-être dit ça, parce que je ne me
rappelle pas, je n'ai pas de mémoire comme le chef de l'Opposition, mais
j'aimerais que le chef de l'Opposition se rappelle de ce qui s'est passé
avant 1960.
M. JOHNSON: Si on s'en rappelle, M. le Président, on n'est pas
ici pour régler les affaires d'avant 1960, on a dépensé un
million en frais d'avocats pour essayer de régler ces
situations-là d'avant 1960, mais nous devons, comme nous le demande le
juge Salvas,...
M. LESAGE: Nous n'avons pas considéré...
M. JOHNSON: ... en 1963, de faire notre devoir.
M. LESAGE: Je m'excuse mais nous n'avons pas considéré que
nous devions soumettre au juge Salvas les questions d'assurance, parce qu'il
s'agissait d'un cas bien particulier où une tradition existe, non
seulement dans le Québec, mais partout ailleurs, et où sur la
distribution des commissions, c'est comme dans le commerce de l'automobile, et
ça, ça n'a pas été amené devant la
commission Salvas, parce qu'il s'agissait presqu'exclusivement avant 1960, de
distribution entre trafiquants en semblable matière, dans un domaine
où la pratique est reconnue, non seulement dans le Québec, mais
comme je l'ai expliqué l'an dernier, en Ontario, et j'ai ici, comme je
l'avais l'an dernier, lorsque j'ai fait mon intervention en Chambre, le journal
des Débats de la législature de l'Ontario, que je puis
prêter ou lire, si on veut, pour l'édification des
députés du comité.
Mais de là à se lancer dans des attaques personnelles
contre le ministre des Travaux publics que moi je n'ai pas l'intention, je
viens de donner un certificat d'honnêteté et puis avec le plus
grand plaisir au député de Missisquoi, avec le plus grand plaisir
à part de ça mais simplement cessons donc, il s'agit d'une
affaire où la pratique est reconnue. Alors n'essayons donc pas de faire
un scandale d'une chose qui est admise par tous, qui est
régulière mais que j'ai quand même arrêtée
pour les raisons que j'ai données l'an dernier ne disant que nous
devions chercher à être plus prudents que même la femme de
César. Alors demain matin...
M. JOHNSON: M. Faure, vous permettez une autre demande. Vérifiez
donc si après' le 1er juin 1964 il n'y a pas eu de distribution de
commissions et de partage de commissions.
M. FAURE: M. Johnson je puis vous affirmer qu'en autant que je suis
concerné il n'y absolument rien eu.
M. JOHNSON: M. Faure, vérifiez donc dans vos dossiers!
M. FAURE: Je le ferai mais je puis...
M. JOHNSON: Vérifiez dans vos dossiers, monsieur!
M. LESAGE: II vient de vous l'affirmer.
M. JOHNSON: Je vais vous donner une référence...
M. LESAGE: En autant qu'il est concerné... M. JOHNSON: ... une
lettre du 24 juin 1964.
M. LESAGE: Ah! bien il peut y avoir un chèque pour des choses
passées, c'est ça, M. Fau-re, mais simplement qu'en autant qu'il
est concerné...
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce que je pourrais avoir M.
Taschereau Lespérance demain?
M. LESAGE: Je ne le connais pas.
M. JOHNSON: M. Taschereau Lespérance est votre assistant ou un de
vos officiers.
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: Vous l'amènerez, M. Faure.
M. FAURE: Demain matin?
M. LE PRESIDENT: Demain matin à dix heures.
comité des comptes publics
M. LAVOIE (Laval) (président du comité des comptes
publics): Vous êtes prêts, messieurs?
M. LESAGE: J'aurais une lettre pour M. Bellemare; c'est au sujet de sa
demande de document, j'avais dit que j'essayerais de les produire hier soir.
J'ai demandé un rapport au contrôleur de la trésorerie.
J'ai un rapport écrit. Je vais la lire immédiatement et je
pourrai.
M. JOHNSON: Oui, on lui fera part.
M. LESAGE: C'est une lettre qui m'a été adressée et
qui est signée de M. Gilles Guérin, c.a. le contrôleur de
la trésorerie. Sujet: question de M. Bellemare, il n'y a pas plus de
détail mais nous savons qu'il s'agit de sa question au sujet des
contrats d'assurances depuis l'année 1961-62. « M. le premier
ministre,
J'ai l'honneur de vous fournir ci-après les renseignements
concernant l'impossibilité physique de vous produire avant une couple de
jours la réponse à la question de M. Bellemare.
La compilation des sommes versées à quelque 80 compagnies
d'assurances au cours de chacun des exercices financiers depuis 1961/62
jusqu'à aujourd'hui représente une somme de travail qui ne peut
être exécutée que par un seul fonctionnaire à la
fois. Le travail est déjà avancé et il se poursuit de
façon continue afin que la réponse à cette question vous
soit soumise dans le plus bref délai possible, soit lundi soir.
Je vous prie d'agréer, monsieur le premier ministre, l'expression
de mes sentiments distingués.
Le contrôleur de la Trésorerie, Gilles Guérin.
»
M. LESAGE: Et je sais pertinement qu'il est possible de la fournir lundi
soir, parce qu'on donne suite à ma suggestion de travailler en fin de
semaine, que celui qui est chargé de la compilation travaille samedi et
dimanche.
Et depuis que la question est posée, il n'y a eu aucun retard, le
travail de compilation marche depuis ce moment-là. On me dit lundi
soir.
M. JOHNSON: Avant mardi.
M. LESAGE: C'est la liste, il l'aura. M. Bellemare, je viens de lire
cette lettre.
M. BELLEMARE: Merci.
M. CREPEAU: Mauvaise nouvelle pour vous.
M. BELLEMARE: Oui? Une petite nouvelle.
M. LESAGE: Non, vous connaissez M. Guérin. C'est pour lundi soir.
J'ai insisté pour l'avoir le plus tôt possible. On est direct. On
a travaillé à la compilation.
M. BELLEMARE: Si je l'ai lundi, c'est parfait.
M. LESAGE: Bien c'est-à-dire que je vous le donnerai
peut-être mardi matin mais enfin aussitôt que je l'aurai.
M. BELLEMARE: Très bien, merci. Ah c'est sûr!
M. LESAGE: J'ai une copie pour vous.
M. LE PRESIDENT: Le même témoin, il est là?
M. LESAGE: M. Faure, oui, qui devait produire des documents ce matin
à la demande du chef de l'Opposition. M. Faure.
M. JOHNSON: M. Faure, à la fin de la réunion hier, je vous
ai demandé de vérifier dans vos dossiers pour voir s'il n'y avait
pas d'indication de courtiers après le 1er juin 1964.
M. FAURE: Oui, c'est la... vous m'avez demandé de faire
ça...
M. JOHNSON: Oui.
M. FAURE: ... j'ai vérifié et je ne trouve rien à
ce sujet, comme je vous l'avais laissé entendre hier.
M. JOHNSON: Le premier ministre avait déclaré en Chambre
qu'à partir de... il vous avait donné instruction de cesser
d'indiquer des courtiers aux compagnies d'assurances.
M. LESAGE: Le 1er juin.
M. JOHNSON: A partir du 1er juin.
M. LESAGE: C'est-à-dire que je lui ai donné cet
avis-là le 1er juin.
M. FAURE: C'est-à-dire qu'à partir du 1er juin, je n'ai
donné aucune indication aux com-
pagnies d'assurances de diviser, si vous voulez, les risques entre une
série de courtiers, et ça se peut que dans un cas quelconque
qu'il y ait deux courtiers qui se soient réunis pour un seul risque,
ça ça se peut, mais je fais une distinction là ou deux
courtiers participent et travaillent activement sur un risque, ce n'est pas la
même chose que les cas que j'ai mentionnés hier. Mais, je m'en
suis tenu parfaitement à l'esprit et à la lettre des instructions
que le premier ministre m'a données qui comptaient du 1er juin 1964.
M. JOHNSON: Le premier ministre dans ses propos, pages 51, 52, nous
disait: « M. Lesage: M. le Président, j'étais sous
l'impression qu'il existait un pool ou un syndicat et que les commissions
étaient versées à un membre ou quelqu'un, je ne sais pas,
où à plusieurs du syndicat par les compagnies d'assurances,
suivant entente entre les courtiers et agents et je suis toujours resté
sous cette impression-là, toujours jusqu'au 1er juin 1964, et M. Faure
témoignera au comité des comptes publics l'an prochain, il pourra
vous dire que j'ai été extrêmement surpris d'apprendre que
c'était lui qui donnait les indications, indications de courtiers.
»
Voulez-vous regarder dans vos dossiers, M. Faure, pour la prochaine
séance, si vous n'avez pas ça aujourd'hui, le 25 juin 1964, 24
jours après le 1er juin. Vous avez indiqué à l'Union
Canadienne, compagnie d'assurance-vie...
M. LESAGE: Est-ce que vous avez un document?
M. JOHNSON: Oui.
M. LESAGE: Est-ce que vous voulez me le montrer, s'il vous
plaît?
M. JOHNSON: Je vais le lire avant, M. le Président.
M. LESAGE: Est-ce que je pourrais le voir? Bien justement, ordinairement
la règle c'est que, si on demande de le voir avant qu'il soit lu, c'est
absolument normal.
M. WAGNER: Procédure élémentaire en droit.
M. JOHNSON: Je n'y vois pas d'inconvénient. Je remercie le
ministre de la Justice de me servir d'avocat conseil.
M. WAGNER: Ah! je suis bien prêt.
M. LESAGE: Bien, il s'agit d'un des... employés du
ministère des Finances comme c'est normal, je crois, tout est
normal...
M. FAURE: La date, c'est le 25 juin 1964.
M. JOHNSON: 1964.
M. BERTRAND: 1964.
M. FAURE: A l'Union Canadienne.
M. JOHNSON: Claude Potvin.
M. LESAGE: Il n'est pas question de division...
M. JOHNSON: Non, non!
M. LESAGE: II n'est pas question de division de commission. C'est
l'octroi d'un contrat d'assurance à un courtier.
M. FAURE: Je ne sais pas de quoi il s'agi..
M. LESAGE: Allez-y monsieur, produisez la lettre monsieur...
M. JOHNSON: II s'agit de l'Union Canadienne, compagnie d'assurance, 2475
boulevard Laurier, Québec-6, « Monsieur...
M. LESAGE: Cela n'a rien à faire avec la question que vous avez
posée hier.
M. JOHNSON: « Sujet: Ministère de l'Industrie et du
Commerce, construction d'un hangar à sel à La Tabatière,
notre dossier 180-42. Vous êtes autorisés par les présentes
à faire émettre une police d'assurance pour couvrir le risque
mentionné ci-haut de la façon ci-après indiquée.
Risque; Construction d'un hangar à sel à La Tabatière.
Genre; Incendie, risque des constructeurs. Avenant de couverture
supplémentaire. Montant; $20,800 valeur après achèvement.
Durée: un an. Date d'entrée en vigueur; le 1er juillet 1964.
Taux: .825. Assurés: Gérard Gauthier et Roger Gagné et le
gouvernement de la province de Québec, ministère de l'Industrie
et du Commerce. Entrepreneurs: Messieurs Gérard Gauthier et Roger
Gagné, 25 rue Gagnon, case postale 1385, Matane. Détails du
risque; Bâtiments en matériaux combustibles Toiture, feutre,
asphalte et gravier sur planchéiage. Courtier d'assurance; M. Roland
Cummings, 675 rue Brochu, Sept-Iles ».
M. LESAGE: Oui, c'est ça!
M. JOHNSON: « Vous voudrez bien me faire parvenir l'original des
trois copies certifiées de cette police ainsi que votre facture.
Votre tout dévoué,
Charles Faure, contrôleur des assurances. »
M. LAPORTE: M. Faure...
M. JOHNSON: M. le Président..
M. LAPORTE: Excusez!
M. LESAGE: II n'y a pas de division de commission là-dedans. Cela
prouve exactement qu'il a suivi les instructions que je lui avais
données.
M. JOHNSON: Bien, voici, je pourrais bien déranger beaucoup de
monde, mais je pense bien que ce n'est pas nécessaire.
M. LESAGE: Non. C'est absolument suivant les instructions que je lui
avais données.
M. JOHNSON: Alors, M. Faure, ce que je voudrais savoir de vous, est-ce
que M. Cummings est celui qui est allé discuter de la police avec vous
ou si les discussions ont eu lieu entre vous et la compagnie Union
Canadienne?
M. FAURE: Voici, j'ai eu une demande d'assurance du ministère. Il
s'agissait de faire couvrir le risque. C'était un risque situé
à La Tabatière, où il n'est pas facile pour moi ou le
courtier ou le représentant de la compagnie de faire l'inspection des
lieux, si vous voulez. Il n'était pas facile pour moi de communiquer
directement et d'avoir une interview avec M. Cummings à ce
sujet-là. J'ai eu les détails techniques du ministère sur
une formule que f avais déjà préparée et le reste a
probablement été complété par
téléphone. Et là, il s'agissait de faire assurer ce
risque-là pour la protection et du gouvernement et de
l'entrepreneur.
M. JOHNSON: Cela, on comprend ça!
M. FAURE: Bon. Alors j'ai placé la commande, pour être plus
expéditlf, à la compagnie. La même lettre
généralement s'écrit au courtier et une copie
peut-être, à l'occasion à la compagnie pour être bien
certain que le risque soit couvert ou attaché sans délai.
J'estime que ceci n'est pas incompatible du tout avec ma réponse en vous
disant que je n'avais pas divi- sé les risques, pour faire une
répartition des commissions auprès des compagnies.
M. JOHNSON: Qui vous avait recommandé d'indiquer le nom de Roland
Cummings comme courtier?
M. FAURE: Bien, de mémoire, je ne pourrais pas vous dire. Mais il
s'agissait d'acheter une marchandise et il fallait absolument passer par les
mains d'un courtier quelconque.
M. JOHNSON: Mais moi j'ai compris, en lisant ce que le premier ministre
a déclaré...
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi, messieurs. On m'informe, et d'ailleurs il
en est question dans Le Devoir de ce matin, qu'il y aurait eu, hier, une
sténographe de l'extérieur. Je me demande si cette personne est
ici ce matin.
M. LESAGE: Je la vois. Elle est habillée en jaune. Elle est
cachée derrière la tribune; pour vous, pas pour moi.
M. LE PRESIDENT: Je crois, d'après les règlements du
comité de la Chambre que cette...
M. LESAGE: Ce n'est pas...
M. LE PRESIDENT: Ce ne serait pas permis de prendre des notes. Et je
demanderais...
M. LESAGE: Evidemment, d'autant plus que ce n'est pas l'Union nationale,
c'est M. Marti-neau.
M. BELLEMARE: Ce n'est pas nécessaire de la faire sortir pour
ça.
M. LESAGE: Non, mais je corrige une erreur à votre... bien non,
c'est pour vous libérer, messieurs, c'est pour vous libérer, pour
vous libérer de votre responsabilité de dire simplement; elle
s'est trompée.
M. BELLEMARE: Pourquoi vous cherchez de la chicane pour rien?
M. LESAGE: Ce n'est pas de la chicane, au contraire je vous
libère, je vous exonère...
M. BELLEMARE: Chercher des poux dans une... , la liberté de
parole, M. le Président, ça s'en va.
M. BERTRAND: D'autre part, M. le Président, je vois des gens qui
prenne des notes...
M. LESAGE: II n'y a personne qui ait le droit de prendre des
notes...
M. BERTRAND: ... personnellement, ça ne me dérange pas du
tout.
M. BELLEMARE: Mon Dieu, qu'est-ce qu'il y a à cacher?
M. LESAGE: Non, c'est irrégulier.
M. BERTRAND: Qu'on ait en même temps un kodak pour voir nos
figures...
M. LESAGE: C'est défendu à l'Assemblée
législative.
M. BELLEMARE: On en a pareil, il en vient pareil.
M. GERIN-LAJOIE: Je ne sais pas quelle est la raison.
M. BERTRAND: Le journal des Débats enregistrera.
M. LESAGE: Oui, c'est justement, c'est justement la raison pour laquelle
d'autres personnes ne peuvent pas prendre de notes sténogra-phiques et
je demande au président de voir à ce que l'officier de la
Sûreté qui est là, si la personne continue de prendre des
notes, comme elle le fait maintenant de tout ce que je dis, soit
expulsée.
M. JOHNSON: M. le Président, je soulève, M. le
Président...
M. BELLEMARE: II n'y en a pas de règlement dans ça.
M. LESAGE: M. le Président, on ne peut pas entendre qui que ce
soit derrière la barre.
M. LE PRESIDENT: A moins que vous soyez appelé comme
témoin, mais je ne crois pas que...
UNE VOIX: Appelez-le donc.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'un membre appelle Monsieur...
M. LESAGE: Non, non, on n'interrompt pas un témoignage, ni les
procédures. On demande purement et simplement que la personne en
question cesse de prendre des notes, ce qui est absolument
irrégulier.
M. JOHNSON: M. le Président, tout de même y a-t-il lieu de
donner pareil spectacle?
M. LESAGE: Ce n'est pas un spectacle.
M. JOHNSON: II y a ici une sténographe qui prend des notes, c'est
évident...
M. LESAGE: Elle n'en prend plus là. M. JOHNSON: ... elle les
prend pour qui? M. LESAGE: Cela n'a pas d'importance.
M. JOHNSON: Cela, M. le Président, on peut le demander, ça
m'a l'air...
M. BERTRAND: M. Dionne.
M. JOHNSON: ... que l'avocat Denys Dionne est prêt à
déclarer pour qui il...
M. LESAGE: Nous avons un témoin, alors.
M. JOHNSON: ... au lieu de faire des suppositions et d'affirmer...
M. LESAGE: Je ne fais pas de suppositions.
M. BELLEMARE: Bien oui, mais vous lancez des noms dans le public pour
rien.
M. JOHNSON: ... que cette personne... M. LESAGE: On vous
exonère.
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce que nous ne devrions pas
entendre au moins M. Dionne?
M. LESAGE: Aucune objection, c'est un de mes amis, M. Dionne, il a
été mon adversaire dans Montmagny-L'Islet, c'est un de mes amis.
S'il veut donner des explications, qu'il les donne.
M. BERTRAND: M. Dionne, venez donc.
M. LESAGE: M. Dionne, par qui êtes-vous mandaté?
M. DENYS DIONNE: Je me représente moi-même, ça
m'intéresse et c'est moi qui l'ai engagée.
M. LESAGE: Bon, bien alors, je crois que ce n'est pas
régulier.
M. DIONNE: Je vous remercie, M. le Premier ministre, de toute
façon j'ai appris que les notes qui avaient été prises par
le groupement d'individus qui s'occupent du journal des Débats. ..
M. LESAGE: Ce ne sont pas des individus, ce sont des jeunes filles.
M. DIONNE: Je comprends qu'il y a tout un personnel qui comprend aussi
des hommes qui s'est occupé de transcrire les notes de la séance
d'hier et que dès hier ces notes étaient disponibles...
M. LESAGE: Ah oui, la transcription est exacte.
M. DIONNE: ... alors j'ai beaucoup moins de nécessité
d'avoir à côté de moi...
M. LESAGE: Oui, mais le danger qu'il y a, vous comprenez, M. Dionne,
c'est qu'à un moment donné, dans une circonstance quelconque,
c'est que l'on cherche à faire ressortir une différence de
transcription entre les notes qui seront prises par une sténographe qui
n'est pas autorisée à ce faire et le compte rendu officiel.
M. JOHNSON: Je sais très bien, M. le Président...
M. LESAGE: Alors, dans les circonstances, vous savez, c'est pour cela
que ce n'est pas permis. Seul peut compter le compte rendu officiel, de
là la règle. Je suis certain qu'avec votre expérience
comme avocat, vous le comprenez parfaitement.
M. DIONNE: Je comprends ça très bien, M. le Premier
ministre. J'avais requis ses services pour le cas où les notes du
service de la Chambre retardent et j'ai constaté qu'elles...
M. LESAGE: Elles étaient à la disposition dès hier
soir.
M. DIONNE: Je l'ai constaté, j'ai moins besoin de la
sténographe ce matin et je lui ai dit tout à l'heure de cesser de
prendre des notes justement à cause de ça.
M. LESAGE: Oui, mais vous lui avez dit après, parce qu'elle
continuait d'en prendre quand je parlais.
M. DIONNE: Je remercie le président du comité de m'avoir
fourni cette occasion, même si un membre tout à l'heure m'a
interdit de prendre la parole lorsque j'ai voulu donner ces explications.
M. BERTRAND: M. Dionne, d'ailleurs, si vous voulez des copies des notes,
je pourrai vous remettre les miennes.
M. LESAGE: II les a eues, il vient de dire qu'il les a eues.
M. LAPORTE: Je puis vous dire, M. Dionne, que l'Assemblée
législative a voté sans discussion, à l'unanimité,
une motion demandant que les témoignages rendus devant ce comité
soient pris avec le compte rendu officiel du journal des Débats, alors
ça va être officiel et ça vous satisfait, je pense
bien.
M. DIONNE: Je vous remercie, M. le Ministre, sauf qu'à la lecture
du journal des Débats de la semaine dernière, j'avais compris que
cette demande qui avait été faite par le chef de l'Opposition
avait été refusée.
M. LESAGE: Non, elle avait été reportée.
M. LAPORTE: Elle avait été reportée, elle a
été votée mardi.
M. BERTRAND: Elle a été acceptée.
M. LESAGE: Elle aurait pu, comme question de fait, ne venir qu'hier qui
était le jour des députés, mais nous avons avancé
sa discussion, si vous voulez, à mardi afin qu'elle puisse prendre effet
hier matin, sans que le gouvernement n'ait été obligé de
le faire.
M. JOHNSON: Il est vrai, par exemple, que la semaine dernière le
premier ministre avait déclaré qu'il était contre la
motion.
M. LESAGE: Oui, parce que vous demandiez des sténographes.
M. LAPORTE: Nous avons accepté une motion amendée.
M. JOHNSON: Et mardi, il y a eu une motion amendée.
M. LESAGE: C'est-à-dire nous avons proposé un amendement
et la motion amendée a été acceptée.
M. JOHNSON: C'est ça.
M. LAPORTE: Alors, revenons...
M. JOHNSON: Alors, M. Faure. Nous avions compris qu'à partir du
1er juin, il ne devait pas y avoir de votre part d'indications de courtiers
à une compagnie. Apparemment, ce n'est pas ce que vous avez compris
puisque après le 1er juin, vous avez continué d'indiquer à
la compagnie, avec qui vous avez négocié directement, quel
courtier devait recevoir la commission, au lieu de laisser ça à
la compagnie de décider quel courtier aurait la commission.
M. FAURE: Eh bien! voici, moi, j'ai choisi dans le cas présent et
le courtier et la compagnie pour assurer ce risque en particulier.
M. JOHNSON: C'est vous qui avez choisi le courtier.
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Bon, et c'est vous qui avez fait les négociations
avec la compagnie.
M. FAURE: Oui, pour la bonne et simple raison que un délai aurait
pu être préjudiciable aux intérêts de l'entrepreneur
et du gouvernement. Pour ne pas retarder les travaux, il était difficile
de convoquer ce courtier pour discuter du risque. D'ailleurs ce n'était
peut-être pas tellement nécessaire, il s'agissait simplement de
donner des instructions à cet effet-là. Alors quand je dis des
indications, pour revenir sur le sujet de la discussion d'hier, quand j'ai
parlé des indications aux compagnies d'assurance, je parlais d'une
répartition d'un risque qui comprend un ou plusieurs courtiers, un peu
comme nous l'avons fait pour les polices d'assurances-automobiles, dans
certains cas.
M. JOHNSON: Alors ce qui est assuré, c'est que, même
à partir du 1er juin 1964, vous avez continué, vous, d'indiquer
des courtiers.
M. LESAGE: C'est évident.
M. JOHNSON: Et ce que vous avez cessé, c'est la pratique
d'indiquer à une compagnie ou à un courtier...
M. LESAGE: Les partages de leur commission,
M. JOHNSON: ... le partage de leur commission avec d'autres
courtiers.
M. FAURE: C'est ça.
M. LESAGE: C'est parce que les compagnies ne font affaire que par
courtiers.
M. FAURE: Exactement.
M. LESAGE: Cela a été prouvé, M. Dozois l'a dit
hier.
M. JOHNSON: Un instant. Alors, vous avez indiqué monsieur
Cummings, hein?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Pourquoi M. Cummings? Plutôt qu'un autre courtier de
Sept-Iles?
M. FAURE: Parce que...
M. JOHNSON: Si vous vouliez rester dans cette région.
M. FAURE: ... il s'agissait d'acheter une marchandise donnée, et
je l'ai achetée par l'entremise d'un courtier quelconque et j'ai
décidé de prendre M. Cummings.
M. JOHNSON: Bon. Est-ce qu'il y a d'autres courtiers à
Sept-Iles?
M. FAURE: Sans doute, il y a d'autres courtiers à Sept-Iles.
M. JOHNSON: Alors pourquoi avez-vous indiqué M. Cummings
plutôt qu'un autre courtier de Sept-Iles?
M. FAURE: C'est une décision que j'ai prise.
M. JOHNSON: Est-ce que quelqu'un vous a recommandé M.
Cummings?
M. FAURE: Probablement. M. JOHNSON: Probablement.
M. FAURE: Oui. Aussi dans tout les risques que j'ai à placer, je
voudrais bien dire que ma première préoccupation c'est de bien
assurer le risque en question, d'acheter la police qu'il faut pour le risque et
l'acheter à meilleur compte possible. J'achète ces
marchandises-là par l'entremise de courtiers à travers la
province, que ce soit l'un ou l'autre, à mon avis, il n'y a pas
tellement grande différence, j'ai beaucoup de suggestions, j'en ai
plusieurs pour à peu près tous les comtés.
M. JOHNSON: Mais pour revenir à M. Cummings...
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Vous souvenez-vous qui vous a recommandé que M.
Cummings, plutôt qu'un autre courtier de Sept-Iles, reçoive la
commission?
M. FAURE: De mémoire, je ne pourrais pas le dire.
M. LESAGE: Il est de Sept-Iles, M. Cummings?
M. FAURE: Oui. C'était...
M. LESAGE: C'est à La Tabatière sur la
Côte-Nord?
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: Eh bien! alors.
M. FAURE: C'est dans sa région.
M. LESAGE: Eh bien alors.
M. JOHNSON: Mais M. Cummings n'est pas le seul courtier qui est dans ce
commerce à Sept-Iles.
M. FAURE: J'imagine que non. Je crois que non. Je crois qu'il y en a
plusieurs.
M. LESAGE: Pardon?
M. FAURE: Je crois qu'il y a plusieurs courtiers d'assurances
générales dans ce comté-là.
M. JOHNSON: Essayez donc de vous rappeler pourquoi vous avez
envoyé cela à Cummings plutôt qu'à un autre de
Sept-Iles, dans la même région?
M. LESAGE: Parce que c'était un courtier d'assurances, que ce
n'était pas un barbier ni un marchand de chapelets. C'est aussi simple
que cela. C'est parce que c'était un courtier en assurances.
M. JOHNSON: Il y a dix, douze...
M. LESAGE: Alors, qu'est-ce qu'il aurait fallu qu'il fasse, mettre dix
noms dans un chapeau et tirer au sort?
M. JOHNSON: ... dix, douze, quinze courtiers à Sept-Iles, alors
qui est-ce qui dirige votre discrétion à ce moment-là de
faire payer une commission à un courtier qui n'a rien fait de
négociation entre vous et la compagnie?
M. FAURE: Voici, dans ce cas-ci, étant donné que le risque
était éloigné, pour sauver du temps, pour s'assurer que le
risque était bien assuré j'ai demandé que la compagnie
m'envoie la police parce que les communications entre ici et Sept-Iles... au
sujet du risque à La Tabatière, si ç'avait passé
par les voies ordinaires, il aurait pu y avoir un délai.
M. JOHNSON: M. Faure nous comprenons ça mais pourquoi M. Cummings
plutôt qu'un autre?
M. LESAGE: Laissez M. Faure s'expliquer! M. JOHNSON: Je ne vous demande
pas de... M. LESAGE: Pourquoi pas lui? M. CREPEAU: Pourquoi pas lui?
M. JOHNSON: C'est justement ça, M. le Président...
M. LESAGE: Avez-vous quelqu'un à suggérer, M. Johnson?
Non, mais quand la police va expirer avez-vous un nom à suggérer
à qui ça pourrait être accordé à la place de
M. Cummings?
M. JOHNSON: Non, M. Faure pourrait demander la suggestion à la
même personne qui lui a fait la première suggestion.
M. LESAGE: C'est la première fois que j'entends parler de M.
Cummings, quant à moi.
M. JOHNSON: Alors ce n'est pas le premier ministre qui a
recommandé M. Cummings.
M. LESAGE: Ah! non. Bien non il a dit hier que je ne lui avais jamais
recommandé personne excepté que je lui avais dit de ne jamais
rien donner à Lesage-Proteau.
M. JOHNSON: Alors qui?
M. FAURE: Le nom de M. Cummings est un nom parmi les autres courtiers
dans la province qui a été suggéré, et c'est un
courtier d'assurance compétent parce qu'il détient un permis
d'assurance générale et j'ai choisi M. Cummings, c'est tout.
M. JOHNSON: Evidemment je pense que tout le monde va admettre que pour
une police d'assurance à La Tabatière il serait assez normal
qu'on choisisse un courtier de Sept-Iles, s'il faut absolument choisir un
courtier et payer une prime.
M. LESAGE: C'est clair.
M. JOHNSON: Mais ça c'est en vertu d'un principe que le premier
ministre nous a donné en Chambre. Il nous a dit que vous opériez
sur la base régionale.
M. LESAGE: M. Dozois l'a compris. En effet, oui.
M. JOHNSON: Vous essayez d'opérer sur la base régionale
d'abord...
M. LESAGE: Vous en avez une preuve là.
M. JOHNSON: ... et deuxièmement en tenant compte de l'importance
relative des bureaux.
M. LESAGE: C'est ça.
M. JOHNSON: C'est ce que le premier ministre nous a dit. Est-ce que ce
sont là des guides à votre discrétion, la base
régionale et l'importance relative des bureaux d'assurance?
M. FAURE: Je me plais d'affirmer que tous les risques sont
assurés par des courtiers de la région où se trouve le
risque. Je m'efforce à faire ça de façon très
particulière. Pour les écoles spécialisées, c'est
invariablement assuré par un courtier reconnu de la région,
bâtiments en voie de construction à un endroit donné c'est
invariablement avec un courtier de cette région.
M. JOHNSON: Et quand c'est une assurance-flotte comment
procédez-vous à la distribution sur la base régionale?
Encore là le premier ministre nous a dit que vous aviez un
critère, c'était le manque à gagner de certains courtiers
qui opéraient.
M. LESAGE: Non, non, avant... Excusez moi...
M. JOHNSON: Avant 1964.
M. LESAGE: ... c'était avant 1964, n'allez pas mêler les
choses.
M. JOHNSON: C'est d'accord.
M. LESAGE: Cela c'était avant 1964 que le manque à gagner
avait été un des critères de la distribution
d'après les explications que m'avait données M. Faure lorsque je
l'ai vu le 1er juin lorsque je lui ai demandé de cesser. Alors
ç'a cessé d'être un critère le 1er juin, il ne faut
pas se mêler.
M. JOHNSON: Alors ce n'est pas à moi que le premier ministre dit
ça, c'est au témoin.
M. LESAGE: Non, non, c'est ce que je lui ai dit le 1er juin, c'est au
comité que je dis ça, parce que je ne veux pas vous laisser
dans...
M. JOHNSON: Je ne veux pas laisser non plus de doutes. Après le
1er juin il y a eu...
M. LESAGE: C'est au journal des Débats ça.
M. JOHNSON: ... indications de courtiers et M. Faure l'admet...
M. LESAGE: C'est évident.
M. JOHNSON: ... mais la seule chose qui a cessé c'est le partage
de commissions.
M. LESAGE: Oui mais c'est ça que j'ai trouvé
irrégulier parce que, comme l'admettait M. Dozois hier, l'indication, il
faut un courtier. Alors que M. Faure demande aux courtiers ou à un
moment donné indique aux courtiers, le courtier à la compagnie
d'assurances ça c'est absolument normal, ça doit se faire, c'est
dans le commerce, il n'y a rien d'irrégulier là-dedans, c'est la
façon normale de procéder, c'est même aller au-delà
de ce que l'on considère la façon normale ailleurs dans les
institutions, dans les villes et en Ontario où l'on considère que
la distribution des commissions par le manque à gagner est une affaire
régulière. Mais, comme je l'ai dit hier, le 1er juin lorsque j'ai
appris que ça se faisait, que ce n'était pas un pool de courtiers
comme un syndicat de financiers que j'ai pour les emprunts, j'ai donné
instruction de cesser le système des distributions de commissions, mais
non pas d'abandonner le système reconnu de courtiers parce que l'Union
commerciale fait affaire avec des courtiers.
M. Dozois a nommé les deux compagnies qui n'agissent pas ainsi
hier. Ce n'est pas moi, c'est M. Dozois qui les a nommées.
M. JOHNSON: M. le Président, je voudrais poser une
question...
M. GERIN-LAJOIE: Il n'est pas ici aujourd'hui.
M. JOHNSON: ... à M. Faure. Si le premier ministre le permet on
pourra argumenter après coup.
M. LESAGE: C'est ça l'affaire. Et je prends à
témoin votre propre député.
M. JOHNSON: Nous aurons toute liberté de... Pardon?
M. LESAGE: Je prends à témoin votre propre
député...
M. JOHNSON: Oui, oui, que les compagnies d'assurance font affaire...
M. LESAGE: ... qui n'est pas présent ce matin.
M. BELLEMARE: Il a une raison majeure. Il est directeur...
M. JOHNSON: Il a une raison majeure. Il s'excuse, il va arriver plus
tard.
M. LESAGE: Il est directeur de quoi? Ah! il est directeur d'une
compagnie d'assurance.
M. JOHNSON: Oui, avec M. Paul Desrochers.
M. LESAGE: Il est administrateur d'une compagnie d'assurance.
M. JOHNSON: II a été nommé directeur en même
temps...
M. LESAGE: En même temps que mon beau-frère, je le
sais.
M. BELLEMARE: Quelle différence qu'il peut y avoir?
M. LESAGE: Mais mon beau-frère n'est pas
député.
UNE VOIX: Mais vous vous êtes bien lamenté pour le
beau-frère par exemple.
M. LESAGE: Vous avez bien accusé le beau-frère de bien des
affaires...
M. JOHNSON: Voyons donc, voyons donc.
M. LESAGE: ... mais évidemment, M. Dozois est
député, il est administrateur d'une compagnie d'assurance, c'est
normal.
M. BERTRAND: On ne sait plus où on va.
M. BELLEMARE: On cherche le député. On a le regret de vous
dire qu'il n'est pas ici ce matin.
M. LESAGE: C'est normal. Je ne jette pas de pierre, c'est normal.
M. BELLEMARE: II n'est pas ici ce matin, voilà pourquoi.
M. LESAGE: Bien oui, mais c'est normal. M. JOHNSON: M. le
Président...
M. LESAGE: Faites attention à ce que vous dites, quand vous dites
qu'il y a des choses anormales. Cela peut vous retomber sur le nez.
M. BELLEMARE: Pauvre nous autres!
M. JOHNSON: En partant de ce que vient de dire le premier ministre, il
serait normal qu'une compagnie d'assurance, lorsqu'elle vous donne...
M. BELLEMARE: Cela, c'est un climat!
M. LESAGE: Bien c'est vous autres qui l'avez créé.
M. BELLEMARE: C'est Salvas qui l'a créé.
M. LESAGE: Vous allez finir par vous fâcher, faites
attention...
M. BELLEMARE: C'est ça, j'aime bien à vous dire...
M. LESAGE: Vous allez bien là.
M. JOHNSON: M. le Président, en admettant qu'il faille
nécessairement passer par un courtier, ce que je ne suis pas prêt
à admettre, mais en supposant qu'il faudrait passer toujours par un
courtier, ne trouvez-vous pas que ça serait plus normal de laisser
à la compagnie d'assurance d'indiquer son courtier?
M. FAURE: M. Johnson, je devrais dire ici que c'est un cas d'exception.
Invariablement dans un cas comme cela, nous écrivons la lettre au
courtier, en demandant au courtier de nous envoyer l'original et les copies de
police et la facture en lui donnant tous les détails techniques du
risque qu'il a besoin pour compléter son dossier. Je dirais aussi que,
la plupart du temps, j'établis moi-même, une façon de
parler, mais j'établis moi-même. en con-
sultant plusieurs experts, chez les courtiers d'assurance, ou encore
chez les compagnies, ou la compagnie qui serait désignée des
fois,ou des fois je dis simplement à une compagnie d'assurance du
Québec, le taux de la prime qu'on doit charger.
M. JOHNSON: M. le Président...
M. LESAGE: Les Prévoyants du Canada, je tiens à le faire
remarquer, participent n'est-ce-pas, participaient d'ailleurs avant que nous
arrivions au pouvoir, mais ils continuent de participer à l'assurance
collective des employés du gouvernement, l'assurance-vie.
M. BERTRAND: Tant mieux.
M. LESAGE: Oui, tant mieux. Mais M. Dozois est administrateur, c'est
tout.
M. JOHNSON: M. le Président...
M. BERTRAND: II y en a d'autr es qui le sont. Les députés
auront pas le droit d'exercer d'autres fonctions?
M. LESAGE: Je n'ai pas dit que c'était irrégulier, mais
cessez de faire les vierges offensées.
M. BERTRAND: On les fait pas du tout. On n'est pas ici pour ça
non plus. Revenons donc au problème.
M. LESAGE: Bien oui, ça va être bien plus simple. Ce n'est
pas moi qui ai commencé ce jeu-là, c'est le député
de Champlain, puis comme je sais jouer, bien...
M. LE PRESIDENT: Le chef de l'Opposition a la parole.
M. JOHNSON: Merci, M. le Président. UNE VOIX: Il n'a plus rien
à dire.
M. JOHNSON: M. le Président, M. Faure, vous avez fait tout
l'ouvrage dans cette négociation de police d'assurance dont il est
question dans ce document?
M. FAURE: Pardon, je n'oserais pas répondre dans l'affirmative
à votre suggestion que j'ai fait tout l'ouvrage. J'ai fait l'ouvrage
qu'un acheteur d'assurance consciencieux devrait faire. Il faut bien assurer le
risque qu'on devait assurer.
M. JOHNSON: Vous avez communiqué directement avec la compagnie.
C'est vous qui avez indiqué M.Cummings. C'est clair ça.
Aviez-vous besoin...
M. FAURE: J'ai choisi M. Cummings... M.. JOHNSON: ... de M.
Cummings?
M. FAURE: ... comme j'ai choisi la compagnie.
M. JOHNSON: Aviez-vous besoin de M. Cummings à ce
moment-là?
M. FAURE: J'avais besoin d'un courtier et j'ai pris M. Cummings.
M. JOHNSON: Pourquoi aviez-vous besoin d'un courtier?
M. FAURE: Bien, si on achète la marchandise, il faut passer par
un courtier. Il est normal de choisir un courtier quelconque, quel que soit son
nom.
M. JOHNSON: Alors ma dernière question, j'espère avoir une
réponse claire. Pourquoi M. Cumings a-t-il été choisi,
indiqué par vous à la compagnie dans ce cas spécifique et
non d'autres... pas de préférence, disons, a d'autres courtiers
d'assurance dans la même région.
M. FAURE: Je peux simplement vous répondre que M. Cumings
était un courtier de la région...
M. JOHNSON: Cela, je sais ça.
M. FAURE: ... compétent pour ces transactions.
M. JOHNSON: Je le présume, je présume qu'il était
compétent.
M. FAURE: Et je l'ai choisi.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il est le seul compétent et le seul
courtier dans la région qui est compétent?
M. FAURE: Sûrement non.
M. JOHNSON: Alors, pourquoi avez-vous choisi M. Cummings plutôt
qu'un autre?
M. ST-PIERRE: Pourquoi pas?
M. JOHNSON: Vous a-t-il été recommandé par
quelqu'un?
M. FAURE: II y a sûrement eu une suggestion quelconque autrement
je n'aurais pas le nom de M. Cummings.
M. JOHNSON: La suggestion venait de qui?
M. FAURE: Je ne saurais vous dire.
M. JOHNSON: De M. Larue ou du député du comté, M.
Coiteux?
M. FAURE: Cela se pouvait très bien, c'est même probable
que ce soit M. Coiteux.
M. JOHNSON: M. Coiteux vous en a déjà recommandé,
des courtiers?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il vous a déjà recommandé M.
Cummings?
M. FAURE: De mémoire, je ne voudrais pas l'affirmer mais il est
probable.
M. LESAGE: Et puis après? M. JOHNSON: Ça va.
M. LESAGE: Voulez-vous en recommander? Allez-y.
M. JOHNSON: Le premier ministre nous invite-t-il à recommander
des courtiers qui ne feront aucun ouvrage et qui recevront une commission quand
même?
M. LESAGE: Je vous invite tous ceux qui veulent, à donner le nom
des courtiers compétents à M. Faure. M. Faure en aura la liste et
il fera comme d'habitude. Il tentera de diviser par région, le plus
près possible et c'est le critère de son choix. Faites-le, M.
Johnson. Moi, je ne le fais pas parce que M. Faure est mon employé,
M. JOHNSON: Moi non plus.
M. LESAGE: Bon, eh bien, si vous ne voulez pas le faire, ne le faites
pas, mais ne vous plaignez pas que d'autres suggèrent des noms.
M. JOHNSON: Je ne me plains pas, j'essaie d'établir d'abord s'il
est nécessaire d'avoir un courtier.
M. LESAGE: II vous a dit que oui. M. Do-zois vous l'a dit hier.
M. GERIN-LAJOIE: Cela devrait être suffisant pour deux jours.
M. LESAGE: C'est réglé, M. Dozois vous l'a dit hier.
M. JOHNSON: Deuxièmement, je sais que la ville de Québec
demande des soumissions publiques pour ses assurances et souvent se passe de
courtier. Cela c'est public.
M. LESAGE: II y a un agent.
M. JOHNSON: C'est connu. C'est la politique constante de la ville de
Québec.
M. LESAGE: Non, vous êtes mal renseigné, monsieur.
Etes-vous au courant de ce qui se passe à la ville de Québec, M.
Faure?
M. JOHNSON: Je ferai entendre des témoins à cet
effet-là.
M. LESAGE: C'est ça.
M. JOHNSON: Si on ne veut pas prendre ma parole.
M. LESAGE: Cela a tellement peu d'importance.
M. JOHNSON: C'est là le problème.
M. BERTRAND: II y a eu des cas de soumissions.
M. LESAGE: II y a eu des cas de soumissions, et M. Faure a
expliqué hier longuement les raisons pour lesquelles lui ne croyait pas
que des soumissions étaient avantageuses dans le placement des
assurances qu'il doit faire. C'est tout. C'est aussi simple que ça.
C'est une question de procédure. C'est une question de pratique sur
laquelle nous devons nous fier à l'expérience de ceux qui
exercent la fonction. C'est clair comme de l'eau de roche. Pour moi, c'est
très simple. Du moment qu'il n'y a pas d'irrégularité.
M. BERTRAND: Etes-vous au courant, M. Faure, comme le dit le chef de
l'Opposition, que, dans la cité de Québec, des demandes de
soumissions publiques sont faites dans le cas d'assurance? Je le dis d'une
manière générale n'ayant pas tous les détails,
est-ce qu'il y en a, des demandes de soumissions publiques?
M. FAURE: Je ne savais pas qu'il y avait des soumissions publiques mais
ça se peut, toutefois. J'ai l'impression que les courtiers qui
achètent l'assurance exécutent leur fonction d'une façon
satisfaisante et très sérieuse et font valoir
l'élément de concurrence. J'en suis persuadé. Je ne suis
pas en mesure d'affirmer ou de dire que ce n'est pas vrai qu'ils demandent des
soumissions. Je dirais toutefois que... est-ce qu'il n'a pas été
question qu'ils ne passaient pas par des courtiers?
M. JOHNSON: Dans certains cas.
M. FAURE: La ville de Québec? Sauf votre respect, je serais
porté à en douter parce que je crois que la ville de
Québec achète son assurance...
M. JOHNSON: Je ne suis pas porté à en douter, je le
sais.
M. CREPEAU: Bien lui, il doute, c'est permis!
M. FAURE: M. Johnson, évidemment, j'accepte votre
déclaration mais ça me surprend parce que je reste sous
l'impression que la ville de Québec achète son assurance par
l'entremise de courtiers de compagnies à tarif et peut-être
indépendantes mais ça me surprend d'apprendre qu'ils passent
outre aux courtiers, ça ne doit pas être...
M. JOHNSON: Je ne veux pas...
M. LESAGE: Voulez-vous laisser terminer?
M. FAURE: Cela doit être un risque en particulier...
M. JOHNSON: ... Le témoin n'est pas compétent pour
témoigner sur ces choses-là.
M. LESAGE: Le témoin, ah, un instant s'il vous plait. Mais vous
vous témoignez et vous êtes compétent, laissez terminer la
réponse du témoin, c'est ça la procédure,
M. JOHNSON: Savez-vous, oui ou non...
M. LESAGE: A l'ordre, s'il vous plaît, le témoin est
à donner une réponse, qu'on le laisse répondre...
M. LESAGE: A l'ordre, s'il vous plafi, le témoin est à
donner une réponse, qu'on le laisse répondre...
M. LE PRESIDENT: Et si je me rappelle bien, c'est une question qui a
été posée au témoin par le chef de
l'Opposition.
M. LESAGE: Certainement.
M. JOHNSON: Non, non. Continuez de donner des impressions, moi je
voudrais vous interroger sur des choses que vous savez, des documents que vous
avez.
M. LESAGE: Nous allons apprécier... M. JOHNSON: Très
bien.
M. FAURE: Je veux simplement ajouter que je crois que la ville de
Québec achète son assurance par l'entremise de courtiers,
maintenant, il y a peut-être exception et que dans un risque particulier
elle achète ça d'une compagnie directement sans payer de
commission, mais la chose me surprendrait. Je vais essayer d'avoir les
détails.
M. LESAGE: M. Faure, dans l'affaire de M. Cummings, pourrais-je vous
poser quelques questions, s'il vous plait? M. Faure quel était le
montant, quel était la valeur des immeubles assurés pour La
Tabatière?
M. FAURE: $20,800.
M. LESAGE: Pour combien d'années?
M. FAURE: ... après achèvement.
M. LESAGE: Ah, simplement pour une période de construction.
M. FAURE: Oui, monsieur le premier ministre.
M. LESAGE: Quel était le montant de prime?
M. FAURE: Bien le montant de la prime n'est pas fixé mais
ça serait de l'ordre de...
M. LESAGE: Voulez-vous l'évaluer? M. FAURE: $166 pour un an. M.
LESAGE: Le total serait de $166? M. FAURE: $166 pour un an.
M. LESAGE: Et la commission du courtier sur une prime de $166?
M. FAURE: Je ne le sais pas. Mais je dirais que ce soit de 20% ou 25% du
montant.
M. LESAGE: 20% de $166. Deuxfols 16 $32. M. FAURE: Maintenant voici,...
M. JOHNSON: $33.
M. FAURE: ...cette police va rester en vigueur...
M. LESAGE: $33. Excusez-moi. M. JOHNSON: $33.20.
M. LESAGE: Et ça aurait demandé, ça aurait
coûté combien pour demander des soumissions pendant deux semaines
de suite sur les journaux à Québec et à Sept-Iles?
Ah c'est très bien, vous n'avez pas besoin de
répondre.
M. JOHNSON: Cela aurait coûté combien de laisser la
compagnie choisir son courtier habituel plutôt que de vous en indiquer
un, recommandé par un député...
M. LESAGE: Excusez-moi, vous ne connaissez pas le commerce des
assurances.
M. GERIN-LAJOIE: Demandez donc l'opinion de M. Dozois.
M. LESAGE: Vous ne connaissez pas le commerce des assurances, il va vous
le dire. Vous dites des choses monsieur qui prouvent que vous ne connaissez pas
le commerce des assurances. Ce ne sont pas les compagnies qui choisissent leurs
courtiers, ce sont les courtiers qui choisissent leurs compagnies.
M. JOHNSON: Je commence à connaître le patronage des
libéraux dans la distribution des primes d'assurances.
M. LESAGE: Ce n'est absolument pas prouvé, monsieur.
Vous êtes enferré, monsieur, vous avez promis un grand feu
d'artifice puis votre fuse a fait poutttt.
M. JOHNSON: Le premier ministre est en train de prouver que je ne
connais rien dans l'assurance, je serais donc qualifié pour devenir
contrôleur des assurances, moi aussi, comme M. Faure.
M. LESAGE: Cela c'est bien gentil, ça démontre bien des
choses que je connaissais déjà sur le compte du chef de
l'Opposition.
M. JOHNSON: Cela a été établi hier ça.
M. LESAGE: Oui et c'était une condition qu'il n' ait eu aucune
attache ni avec une compagnie ni avec un courtier et puis je pense qu'en le
faisant, j'ai été extrêmement prudent, personne... mais il
avait une grande expérience des affaires par exemple, il avait
déjà fait affaires avec des compagnies d'assurances puis les
courtiers.
M. JOHNSON: Donc M. Faure...
M. LESAGE: Et d'une façon indépendante.
M. JOHNSON: M. Faure, au sujet de cette police...
M. LALONDE: C'est effrayant.
M. JOHNSON: ... de 30, où la commission était de $33.20,
ce qui n'est pas important comme montant, mais certains membres de cette
Chambre savent qu'on fait des causes pour $0.80 et $0.51 certaines
plaintes.
M. FONTIN: A la Cour des commissaires? M. JOHNSON: Non, à la Cour
criminelle. M. LESAGE: Elle n'est pas abolie, la cour?
M. JOHNSON: On fait arrêter des gens pas par des sommations, mais
on les fait arrêter un des chefs c'est $0.86.
M. LESAGE: Avec un hold-up?
M. JOHNSON: Non...
M. CREPEAU: Un des chefs.
M. JOHNSON;... M. le Président...
M. GERIN-LAJOIE: Cela s'appelle une digression.
M. JOHNSON: Oui. C'est une réponse à l'inssinuation du
premier ministre que le montant n'est pas important.
M. LESAGE: Ce n'est pas une insinuation du tout. M. le Président,
je regrette, j'invoque le règlement, je n'ai fait aucune insinuation,
j'ai
purement et simplement fait témoigner le témoin sur
l'ordre de grandeur de la commission qu'avait pu recevoir M. Cummings.
M. JOHNSON: La question importante là-dedans...
M. LESAGE: Ce ne sont pas des insinuations, ça!
M. JOHNSON: ... c'est le principe...
M. GERIN-LAJOIE: En comparaison avec le prix des demandes de soumissions
et ce que ça représentait d'économie ou non pour la
province.
M. LESAGE: C'est tout.
M. JOHNSON: Qui est-ce qui suggère de demander des soumissions
pour une police d'assurance de...
M. LESAGE: Mais c'est vous qui l'avez fait tantôt!
M. JOHNSON: Non. M. le Président, M. Faure voudrait-il me dire
s'il a continué, depuis le 1er juin 1964, de faire des indications de
courtiers dans d'autres cas que le cas dont il est question dans cette
lettre?
M. FAURE: M. Johnson, comme je vous le disais tantôt, ce cas-ci
est probablement isolé. Je vous ai expliqué les raisons pourquoi
nous avons communiqué avec la compagnie, étant donné que
c'est un risque éloigné. Généralement, dans un cas
semblable, je vais écrire une lettre à peu près identique,
mais aux courtiers...
M. JOHNSON: Oui.
M. FAURE: ... et je vais peut-être mentionner le nom de la
compagnie. Et je le ferai si j'ai fait une demande pour avoir des
renseignements au sujet de la tarification du risque, ou encore si j'ai
communiqué avec celui qui est en charge de cette catégorie de
risques, pour avoir des précisions afin de savoir combien il va en
coûter et discuter de la façon qu'ils ont construit le taux qui
sera applicable pour ce risque-là. Alors, dans un cas semblable,
là j'écrirai aux courtiers donnant les mêmes détails
ou semblables à ceux-ci et en indiquant le nom de la compagnie et
demandant aux courtiers de m'envoyer l'original de la police et les copies
appropriées suivant le ministère concerné.
M. JOHNSON: Très bien! Mais il a pu arriver que vous ayez
indiqué à des compagnies d'assurances des courtiers ou un
courtier comme dans le cas que vous avez devant vous.
M. FAURE: Cela se pourrait. Ce serait un courtier qui est nommé
sur le risque. C'est son risque à lui.
M. JOHNSON: D'accord! Cela, j'ai compris ça! Mais vous avez
indiqué un courtier dans ce cas-là, dans les circonstances que
vous avez longuement expliquées. Mais dans d'autres cas, c'est possible
et ça peut se répéter de nouveau.
M. FAURE: Je doute que ça se répète de nouveau, je
vais vous avouer bien franchement, M. Johnson...
M. JOHNSON: a partir d'aujourd'hui!
M. FAURE: Et puis, comme je répète, ce cas-ci c'est
sûrement un cas isolé. En général, j'ai
confié le risque au courtier lui-même profitant de l'occasion, des
fois, d'exiger une telle compagnie ou suggérer une telle compagnie.
M. JOHNSON: M. Faure, des indications de courtiers, vous en avez faites,
c'est clair dans ce cas-là, vous en faites peut-être dans d'autres
cas. En faites-vous dans des cas concernant l'Hydro, par exemple?
M. LAPORTE: Est-ce qu'on pourrait avant de changer de cas... j'aurais
quelques questions il serait préférable de...
M. JOHNSON: C'est correct!
M. LAPORTE: ... sur le cas de Monsieur... M. Faure, il y a une question
qu'on s'est posée et à laquelle vous avez répondu et que
je voudrais que ce soit bien clair. Il a été question, je pense,
hier, d'un très petit nombre de compagnies on a mentionné
Wawanesa, qui acceptaient d'émettre des polices directement mais
que les autres exigeaient de passer par des courtiers. Est-ce qu'on pourrait
avoir une réponse à ça? Est-ce que la majorité des
compagnies avec lesquelles vous faites affaire exige de toute façon
qu'il y ait un courtier désigné?
M. FAURE: A ma connaissance, en autant que je sache, toutes les
compagnies avec qui je fais affaire transigent par l'entremise d'un courtier.
Maintenant, je ne suis pas en mesure de répondre à la question:
« Est-ce qu'il serait possible, dans une circonstance très
particulière, qu'une de ces compagnies-là transigerait
directement avec un assuré? » Je n'en connais pas.
M. LAPORTE: Mais vous avez émis, ce matin, l'opinion que quand on
achète une marchandise, on passe par le vendeur. Est-ce que pour ces
compagnies-là, le vendeur c'est le courtier?
M. FAURE: Oui, monsieur.
M. LAPORTE: Puisqu'il a été question de la. ville de
Québec, on vous a demandé si vous étiez au courant si la
ville de Québec passait par des courtiers pour acheter son assurance, je
voudrais vous poser une question qui peut être assez longue.
La question est formulée comma ceci: « Est-ce que vous
êtes au courant, M. Faure, qu'à la ville de Québec le
partage de la commission sur les primes d'assurance-feu se fait entre tous les
courtiers résidant à Québec et étant contribuables,
que le partage se fait sur la base suivante: qu'il y a un point au
crédit du courtier s'il paye une taxe d'affaire, qu'il y a un autre
point pour le courtier... si oui, j'ai dit qu'elle serait assez longue.
M. JOHNSON: Qu'elle était longue.
M. LAPORTE: ... qu'il a un autre point s'il paye une taxe
foncière, qu'il a un point additionnel s'il a de un à cinq
employés, qu'il a un point additionnel s'il a de six à quinze
employés et qu'il a un demi-point additionnel s'il a de quinze à
ving-cinq employés et qu'il a un autre demi-point s'il a vingt-cinq
employés ou plus et que toutes les polices-feu de la ville de
Québec, sans aucune exception, sont émises par des courtiers,
êtes-vous au courant de cela, M. Faure?
M. FAURE: Je ne suis pas parfaitement au courant de la façon que
l'assurance-incendie s'achète à la ville de Québec. Mais
j'ai entendu dire qu'il y avait une répartition soit-disant
équitable de l'assurance-incendie de la ville sur une base semblable
à celle que vous avez mentionnée.
M. LAPORTE: Deuxièmement, M. Faure, êtes-vous au courant,
cela c'est pour les polices-feu, ma question portait seulement sur les
polices-feu, pour toutes les autres polices-accidents, c'est-à-dire la
protection patronale, les flottes d'automobiles, les ascenseurs, enfin tout ce
qui est protection, tout ce qui peut provoquer des accidents, la
responsabilité publique, êtes-vous au courant...
M. LESAGE: Responsabilité publique.
M. LAPORTE: ... que la ville de Québec, sans aucune exception,
passe par des courtiers mais que, dans ce cas en particulier, c'est le courtier
qui écrit la police qui a la commission?
M. FAURE: A ce que je sache, c'est bien le cas qui existe.
M. LAPORTE: Alors, M. le Président, je vais répéter
la conclusion du chef de l'Opposition. Si l'on est pas en mesure de prendre ma
parole pour l'exactitude des faits qui étaient contenus dans ma
question, je pourrai également convoquer un témoin pour le
déclarer publiquement, ce témoin étant M. Poulin,
assureur-conseil de la ville de Québec.
M. JOHNSON: Le mien serait plus facile à assigner, M. le
Président.
M. LAPORTE: Les témoins comme celui-là, ça ne court
pas beaucoup.
M. JOHNSON: M. le Président, on a entendu tantôt une
question très compliquée mais qui informs ce comité
qu'à la ville de Québec on distribuerait des primes selon des
normes...
M. LESAGE: Des polices.
M. JOHNSON: ... des polices...
M. LESAGE: Le nom des courtiers... dans la ville de Québec...
M. JOHNSON: Selon des normes... M. LESAGE: ... appartient... M. JOHNSON:
... soit...
M. LESAGE: ... le nom des courtiers apparaît à la
police.
M. JOHNSON: M. le Président, soit des normes objectives;
contribuables, payeurs de taxes. Deuxièmement, ayant plus ou moins
d'employés. Vous, avez-vous de pareilles normes pour distribuer, des
normes objectives pour distribuer des primes ou les polices et les commissions
ou bien si vous donnez tous les points du moment que c'est un libéral
recommandé par un député ou un ministre? C'est là
qu'est tout le problème.
M. LAPORTE: La réponse à laquelle je vous ai
demandé..» la question que je vous ai
posée portait sur un point précis, c'est que le chef de
l'Opposition avait affirmé qu 'on avait, qu'on émettait des
polices d'assurances directement sans passer par le courtier. Ma question
était essentiellement celle-là; est-ce que vous êtes au
courant qu'à la ville de Québec, sans aucune exception, les
polices d'assurance sont émises par le truchement d'un courtier en
assurance?
M. BERTRAND: M. Faure, excusez-moi.
M. FAURE: Voici pour répondre à cette
question-là... Je dois vous avouer que je ne suis pas compétent
pour répondre à la question parce que je ne suis pas au courant,
je n'ai vu aucun document, aucun contrat d'assurance que Québec a
acheté, ou qui a été émis pour la ville de
Québec, alors...
M. JOHNSON: Le témoin Laporte a répondu?
M. LESAGE: Le témoin Johnson est à sa place.
M. BERTRAND: Question de M. Laporte. Si on doit absolument passer par un
courtier ou des courtiers, est-ce que vous ne croyez pas qu'il serait à
propos, pour vous, de vous renseigner, d'étudier les normes
utilisées par la ville de Québec, réglementations, je
l'ignore, mais suivant la description qu'en a donnée le
député de Chambly...
M. LESAGE: Non, non, mais c'est défendu de faire un partage.
M. BERTRAND: ... pour savoir si, au lieu d'exercer la discrétion
de la manière que vous le faites à l'heure actuelle, de l'exercer
suivant des normes? Est-il possible...
M. LESAGE: Ce serait aller à l'encontre des instructions que je
lui ai données le 1er juin de ne plus faire le partage de
commissions.
M. BERTRAND: Non, non, mais s'il y a des normes.
M. LESAGE: Bien non, mais dans le Québec, c'est une norme pour un
partage des commissions. Or, je lui ai donné instruction de ne plus
procéder à des partages de commissions.
M. LAPORTE : Votre question, c'est : prenant pour acquit qu'il doit y
avoir un courtier.
M. BERTRAND: C'est ça. prenant pour acquit qu'il doit y avoir un
courtier...
M. LESAGE: Vous voulez le partage?
M. BERTRAND: Non, non, pas nécessairement. A ce moment-là,
vous pourriez peut-être étudier comment la cité de
Québec procède, savoir si ce n'est pas préférable
ce système-là plutôt que l'exercice de la discrétion
par vous?
M. FAURE: Ce serait une chose qui pourrait être
étudiée, en effet.
M. BERTRAND: Autrement dit, pour éviter que vous soyez ou que
même la recommandation d'un député, que ce soit moi ou que
ce soit d'autres, dans ce domaine-là, en fait dirige votre
discrétion, parce que votre discrétion est dirigée soit
par ma recommandation ou par celle d'un autre député à
l'heure actuelle.
M. FAURE: Evidemment, actuellement, il s'agit d'assurer un risque
quelconque, disons, et je confie cette assurance-là à un courtier
de la région que je choisis parmi ceux qui m'ont été
suggérés, si vous voulez...
M. BERTRAND: C'est ça.
M. FAURE: ... parce qu'inutile de vous dire que dans tous les
comtés de la province, je ne connais pas personnellement et intimement
tous les courtiers. Alors, j'en choisis un espérant faire pour le
mieux.
M. JOHNSON: M. Faure, M. le premier ministre nous a
déclaré que du temps où il se faisait des partages de
primes, avant le 1er juin 1964, à partir de 1960 continuant ce qui se
faisait probablement avant, vous aviez...
M. LESAGE: Sûrement.
M. JOHNSON: ... un critère qui était celui de la division
régionale. Cela en était un...
M. LESAGE: C'était un des critères.
M. JOHNSON: Un des critères. M. le Président, je voudrais
demander à...
M. LESAGE: Excusez-moi, lisez comme il le faut le journal des
Débats, j'ai dit que c'était un des critères.
M. JOHNSON: Je voudrais demander, juste à titre d'exemple,
à M. Faure comment il en est venu à distribuer des primes dans
une police, dossier 170-20...
M. LESAGE: Un instant. Vous avez ce dossier-là je l'ai
peut-être ici.
M. FAURE: Quel est le numéro?
M. JOHNSON: Renouvellement du cautionnement CI-109, assurance
fidélité, employés civil, notre dossier No 170-20.
M. LESAGE: Quelle année? M. JOHNSON: 1963. M. LESAGE: Quelle
date? M. JOHNSON: Le 20 mars.
M. LESAGE: Non, c'est 1962/63. Je les ai par année fiscale. Le 20
mars 1963, c'est l'année fiscale 1962/63. Je les ai par année
fiscale.
M. JOHNSON: M. le Président...
M. LESAGE: Un instant. Je vais regarder si je l'ai et si je l'ai je vais
la fournir à M. Faure. C'est la fidélité.
M. JOHNSON: Assurance fidélité, Employés civils.
Renouvellement du cautionnement.
M. LESAGE: Un instant. M. FAURE: Je crois que j'ai la
référence... M. LESAGE: La compagnie, c'est quoi? M. JOHNSON:
L'Union canadienne.
M. LESAGE: Ah, l'Union canadienne, au ministère des Finances,
alors un instant, je vais vous dire ça.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LESAGE: Un instant, cautionnement, employés du gouvernement,
McCann et Levesque, échéant le 1er avril 1963 ou 1964, je ne le
sais pas.
L'Union canadienne, McCann & Levesque et autre, $15,033.32 de
primes. C'est ça que vous avez?
M. JOHNSON: McCann, Levesque & Marquis.
M. LESAGE: Bien c'est McCann, Levesque & Ail.
UNE VOIX: Est-ce que nous avons le détail? M. LESAGE: Non, ici
dans le dossier.
M. JOHNSON: Alors, quelle est... M. Faure, vous avez, je vous lis ici
une lettre, vous me direz si c'est exact, je vous la montrerai, adressée
à l'Union canadienne, compagnie d'assurance-vie, 2475 Boulevard Laurier.
« Sujet: renouvellement du cautionnement CI-109, assurance
fidélité, employé civil, notre dossier No 170-20.
»
M. FAURE: La date...
M. JOHNSON: « 20 mars 1963 ».
M. FAURE: Oui, j'ai ça ici.
M. JOHNSON: « Je dois vous informer... »
M. FAURE: Je l'ai.
M. JOHNSON: Vous l'avez?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: « ... que les commissions relatives à la prime
de l'assurance précitée, pour la période du 1er avril 1963
au 1er avril 1964, devront être réparties de la façon
suivante: McCann, Levesque & Marquis Inc., 1043, rue de Montigny, Sillery,
proportion treize vingtièmes; M. Robert Cloutier, 2145 rue Dikson,
Sillery, trois vingtièmes; M. Victor LaRue, 192 rue Aberdeen,
Québec, deux vingtièmes; M. Paul Chalifour, 1575 du Ruisseau,
Sillery, deux vingtièmes.
Veuillez me croire, votre bien dévoué.
Charles Faure, contrôleur des assurances. »
M. JOHNSON: Est-ce que c'est exact? M. FAURE: C'est exact, M. le
Président.
M. JOHNSON: Voulez-vous me dire si vous connaissez McCann, Levesque
& Marquis Inc.?
M. FAURE: Oui. Je voudrais vous dire que, grâce au travail
poussé d'un des représentants, un des propriétaires de
cette firme...
M. JOHNSON: Lequel?
M. FAURE: M. André Levesque.
M. JOHNSON: Très bien.
M. FAURE: ... nous avons fait un relevé de la protection que
détenait le gouvernement sur tous les employés civils. Quand je
suis entré en fonction, et que la question de la continuation du
cautionnement s'est posée, à ce moment-là, il y avait
2,262 employés qui étaient cautionnés pour des montants
variant de $500 jusqu'à, dans un cas seulement je crois, à
$12,000; la moyenne était de l'ordre d'à peu près $2,000
par employé. Maintenant il s'agissait de 2,262 employés
seulement, spécifiquement nommés et désignés, pour
lesquels la compagnie était tenue ou du moins elle le faisait, elle
émettait un avenant à la police disant que monsieur un tel, tel
ministère, était couvert, ce qui, dans une année,
comportait 90 à 100 avenants à la police, corrigeant la
protection, réduisant ou ajoutant la protection à quelque 600
employés.
A la suite de nos négociations avec le représentant de
cette firme de courtiers et une compagnie d'assurance, nous avons
apporté un changement assez radical à cette protection. Je tiens
à vous dire que la police, le cautionnement existant, lors de mon
entrée en fonction, coûtait à peu près $27,000,
parce qu'il était basé sur un montant de protection qui
était de l'ordre $5,400,000 en 1957, ce qui faisait à peu
près $27,000, qui couvrait 2,200 employés. Nos pourparlers, nos
négociations avec la compagnie d'assurance ont résulté en
ceci: c'est que nous avons, le cautionnement actuel couvre tous les
employés du gouvernement, y compris tous les organismes du gouvernement.
exclusion faite de la Commission Hydro-électrique de Québec, la
Régie des alcools, et la Commission des accidents du travail. Donc
environ 35,000 employés, pour mettre un chiffre rond.
Et on les convrait chacun sans obligation de les rapporter, donner les
noms sauf pour une petite division que je vous parlais tantôt, on les
couvrait chacun...
M. JOHNSON: Remarquez bien que ce n'est pas ma question.
M. LESAGE: Voulez-vous laisser répondre le témoin, s'il
vous plaît?
M. FAURE: On les couvrait chacun pour un montant global de $15,000
chacun ce qui fait une protection globale de l'ordre de $500 mil- lions. Si
vous voulez le faire sur cette base là ce n'est pas réaliste mais
enfin c'est une façon de regarder et plus pour certains employés
dans des positions-clés où le risque est plus considérable
on avait une assurance en excédant celle-là jusqu'à
$35,000 pour former une protection pour des employés dans des positions
où le risque de défalcation est plus considérable, une
protection de $50,000. Or, on peut facilement constater que ce n'est pas la
même marchandise. La prime qui était de $27,000 est devenue lors
du renouvellement $15,000.
M. JOHNSON: Très bien.
M. LESAGE: Et avec une meilleure couverture.
M. FAURE: La protection on a $5,000... M. LESAGE: Et c'est avec
McCann.
M. FAURE: ... on a $500 millions pou," $15,000 de plus.
M. LESAGE: Et c'est avec M. Lévesque lui-même le courtier
que vous avez travaillé là-bas?
M. FAURE: Evidemment. Maintenant pour compléter je dois vous dire
qu'il y a une majoration à ces primes-là, dû à une
expérience malheureuse au cours des deux, trois dernières
années et la prime actuelle pour l'année 1965/ 1966 comme vous
avez peut-être pu vous rendre compte dans les budgets est de $28,000,
l'année précédente était de $20,000 les trois
autres années était de $15,000. Maintenant c'est dû au
travail que j'ai fait spécialement avec M. André Levesque et les
négociations que j'ai aussi entreprises avec...
M. JOHNSON: M. André Lévesque a travaillé beaucoup
et efficacement d'après vous relativement à cette police?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Très bien. M. Robert Cloutier, 2145 Dickson, pourquoi
lui avez-vous donné 3/20?
M. FAURE: M. Robert Cloutier, comme M. Larue, comme M. Chalifour,
étaient des courtiers qu'on m'avait suggérés. On m'a
prié à l'occasion de les encourager et à ce
moment-là bien j'ai fait une répartition, j'ai demandé
à
la compagnie de faire une répartition du risque à ces
courtiers.
M. JOHNSON: La répartition était-elle géographique
d'après vous? Quatre courtiers dans le même comté.
M. LESAGE: Evidemment, il s'agissait du bureau-chef et le parlement est
dans le comté de Québec-Ouest.
M. JOHNSON: Quatre courtiers dans le même comté.
M. LESAGE: Le parlement est dans le comté de
Québec-Ouest.
M. FAURE: Sur ce point de vue-là ça cloche peut-être
un peu, M. Johnson, je dois vous l'avouer, si l'on considère que
ça couvre tout le comté.
M. JOHNSON: Alors qui vous avait recommandé Robert Cloutier, 2145
rue Dickson, Sillery?
M. GERIN-LAJOIE: Pour moi il s'est recommandé lui-même.
M. LESAGE: Est-ce qu'il est allé vous voir M. Cloutier?
M. FAURE: II est souvent venu me voir à plusieurs reprises.
M. LESAGE: Combien de fois? M. FAURE: A plusieurs reprises. M. LESAGE:
Oui.
M. JOHNSON: Le premier ministre a l'air au courant.
M. LESAGE: Bien je connais le gars et puis il a dû aller le voir.
D'ailleurs il a dû aller le voir très souvent.
M. JOHNSON: Alors ce nom-là vous a-t-il été
suggéré par quelqu'un?
M. LESAGE: II s'est suggéré tout seul. UNE VOIX: C'est de
l'autosuggestion.
M. LESAGE: II n'avait pas besoin que personne le suggère, vous
tombez mal!
M. JOHNSON: Par qui a-t-il été suggéré?
M. FAURE: De mémoire, je ne le sais pas si je peux vous donner
une véritable réponse exacte, de mémoire je ne le sais
pas.
M. JOHNSON: M. Victor Larue vous a-t-il été
suggéré par quelqu'un?
M. LESAGE: Par l'Union nationale parce qu'il y en a eu bien plus sous
l'Union nationale que sous le parti libéral.
M. JOHNSON: M. Victor Larue?
M. LESAGE: II était sur vos listes?
M. FAURE: M. Larue m'a été suggéré
par...
M. JOHNSON: Pardon?
M. FAURE: Les trois m'ont été suggérés par
quelqu'un, de mémoire ce serait difficile à vous
répondre.
M. LESAGE: II était sur vos listes. M. JOHNSON: M. Faure...
M. LESAGE: II a reçu bien plus de vous autres.
M. JOHNSON: ... M. Paul Chalifour a été
suggéré par qui?
M. FAURE: C'est un nom que j'avais sur ma liste de courtiers.
M. JOHNSON: Saviez-vous qu'il était de Québec-Ouest?
M. LESAGE: Bien oui, il n'a rien qu'à regarder son adresse.
M. FAURE: Son adresse je m'en rends compte parce qu'il ne demeure pas
très loin de mon beau-père, alors je me fais l'idée que
c'est dans le parc Lemoine.
M. JOHNSON: Est-ce que MM. Chalifour, Larue et Cloutier ont fait du
travail relativement à cette police?
M. FAURE: Du travail technique spécifiquement pour cette
police-là, non. Mais ils ont sollicité de l'assurance. Ils ont
offert leurs services à plusieurs reprises.
M. JOHNSON: Alors l'assurance, la norme de régionalisation vient
de disparaître, sauf que le Parlement est situé dans
Québec-Ouest, c'est ça?
M. LESAGE: C'est ça.
M. JOHNSON: Et les courtiers sont dans le comté de
Québec-Ouest. Donc, toutes les assurances devraient aller à des
courtiers de Québec-Ouest...
M. LESAGE: Pas nécessairement.
M. JOHNSON; ... en ce qui concerne le Parlement? M. le Président,
M. Faure...
M. LESAGE: On va déménager le Parlement à Ste-Pie.
Excusez-moi, St-Pie, je me reprends, je ne voudrais pas me faire reprendre
trois fois.
M. JOHNSON: M. Faure pourrait-il me dire s'il a dans ses dossiers une
note du 18 mars 1963 adressée à l'Union canadienne, compagnie
d'assurance?
M. FAURE: Excusez. Concernant quel ministère?
M. JOHNSON: Assurance-vol, renouvellement de la police No 928621.
M. LESAGE: L'Union canadienne. M. JOHNSON: Au 20-12-63. M. LESAGE: Quel
ministère?
M. JOHNSON: Ministère des Transports et Communications et
ministère du Revenu, notre dossier 430-150.
M. LESAGE: Cela, les numéros, je ne les ai pas.
M. FAURE: 18 mars 1963, très bien.
M. LESAGE: Quels étaient les agents? C'est l'affaire Dunn
ça? 18 mars 1963.
M. FAURE: Dunn plus Montcalm.
M. JOHNSON: Oui, je vous lis la lettre, vous me direz si c'est exact:
« Nous vous donnons ci-après le nom des agents qui participent
à ce risque. A) Assurance C.W. Dunn Inc., 31 ouest, rue King,
Sherbrooke, 15%.
M. LESAGE: Là, c'est régionalisé.
M. JOHNSON: B) Vital Cliche, Vallée-Jonction, comté de
Beauce, 15%.
M. LESAGE: Vous voyez bien que ce n'est pas toujours le comté de
Québec-Ouest.
M. JOHNSON: C) Les Agences d'assurance Montcalm Enr., 975, avenue
Cartier, Québec, 10%. Ce n'est pas indiqué quel comté.
M. LESAGE: C'est dans Québec-Centre. 975 c'est en bas de
St-Cyrille.
M. JOHNSON: D) Antonin F. Belleau Inc, 475 chemin Ste-Foy, 10%.
M. LESAGE: C'est Québec-Centre.
M. JOHNSON: E) J.A. Roy, 376 rue du Roi est, Québec, 10%.
M. LESAGE: Québec-Est.
M. JOHNSON: F) Roland Tremblay, 6, rue Rachel, Roberval, 10%.
M. LESAGE: Ce n'est pas dans Québec-Ouest.
M. JOHNSON: G) Olier Payette, a/s d'Agence Marquette Ltée...
M. LESAGE: C'est votre ami, ça. Ce n'est pas moi qui l'ai
recommandé.
M. BERTRAND: Est-il allé vous voir?
M. JOHNSON: ... 465, rue St-Jean, Montréal, P.Q. H)
André...
M. LESAGE: C'est vous qui l'avez recommandé Olier Payette!
M. JOHNSON: ... Gauthier, case postale 290, Cowansville, P.Q.
M. BERTRAND: II s'est recommandé de lui-même.
M. LESAGE: Il a dû.
M. JOHNSON: Candidat libéral défait...
M. LESAGE: Défait.
M. JOHNSON; Et un autre nom bien connu,
I) Robert Cloutier, encore, 2145 Dixon, Sillery, comté de
Québec-Ouest, 10%.
M. LESAGE: II n'y en a qu'un.
M. JOHNSON: Total: 100%. Veuillez me croire, votre bien
dévoué, Charles Faure ».
M. LESAGE: Québec-Ouest n'a eu que 10%
M. JOHNSON: Est-ce exact ça?
M. FAURE: C'est exact, M. Johnson.
M. LESAGE: Le comté de Laval n'a eu que 10%.
M. JOHNSON: M. le Président, M. Faure voudrait-il me dire
relativement à cette police qui a été le principal
courtier?
M. FORTIN: Combien à Sherbrooke? M. LESAGE: Sherbrooke, 15%.
M. JOHNSON: ... C'est M. Dunn apparemment qui était le principal
courtier?
M. FAURE: Si vous me permettez...
M. JOHNSON: M.Faure, comme tantôt, brièvement,
voudriez-vous nous dire, c'est-à-dire plus brièvement que
tantôt, voulez-vous nous dire, comme tantôt, avec qui vous avez
préparé cette police, qui a effectivement travaillé sur
cette police? Ou bien donc si c'est vous qui avez fait l'ouvrage?
M. FAURE: M. le Président, si vous me le permettiez, j'aimerais
pour l'avantage des membres du comité ici, donner quelques
détails de ce risque d'assurance-vol.
M. JOHNSON: Ce n'est pas le sens de ma question, mais si vous croyez que
c'est important.
M. LESAGE: C'est lui qui est le témoin.
M. FAURE: Je crois que ce serait un intérêt pour les
membres qui s'intéressent à cette question-là.
M. LESAGE: Cela va durer le temps que la session va durer.
M. FAURE: Lors de mon entrée en fonction, il y avait une
quinzaine de polices d'assurance qui couvraient les bureaux du ministère
du Revenu et aussi le bureau des véhicules, couvrant autant de locaux.
Donc, quinze polices pour à peu près quinze locaux. A ce
moment-là, il y avait certains locaux nouvellement ouverts qui
n'étaient pas assurés. Les quinze polices en question
coûtaient environ $4,000 pour une protection qui était
comptée au compte-goutte s si vous voulez. Comme vous le savez, au
bureau des véhicules, la vente des licences, il y a des mois de pointe,
et il y en a d'autres où ça descend. Alors, la protection pour
les différentes polices, pour chacune des quinze,êtait tant pour
le mois de janvier, tant pour le mois de février et ainsi de suite pour
les douze mois. Et ça variait de $500 à $10,000 ou $15,000.
Nous avons fait quelque chose là d'un peu semblable à la
police cautionnement et nous l'avons portée à $25,000 par bureau,
couvrant le vol à l'intérieur, le vol à
l'extérieur, le vol à main armée, et le vol du coffret de
sûreté; $25,000 sur chacune de ces choses-là. Et nous avons
fait en sorte que la police couvre automatiquement tous les bureaux du
gouvernement dans cette catégorie-là et, aujourd'hui, il y en a
vingt-six. S'il s'en ouvre un autre, il est automatiquement couvert et dans
toutes ces catégories pour $25,000. Or, aujourd'hui, cette
police-là coûte $3,000 à comparer à l'ancienne qui
coûtait $4,000 pour une protection beaucoup inférieure pour quinze
bureaux seulement.
En étudiant cette question-là, nous avons poussé
ça un peu plus loin. D'ailleurs, le besoin s'en est fait ressentir pour
les bureaux des mandataires à commission. Il y en a, je crois, 152
actuellement. Notre police les couvre automatiquement pour $25,000 sur les
différentes rubriques que j'ai mentionnées et aujourd'hui c'est
une prime, ça c'est une nouvelle assurance si vous voulez, mais
ça les couvre automatiquement sur la mêras base pour un prix de
$7,500. La première prime, la première année, était
de $15,000 mais nous avons fait baisser ça à $7,500. Le travail a
été fait là, je dois vous l'avouer, par un seul des
courtiers: en réalité, sur ce risque-là, par M. Antonin
Belleau, et surtout avec les experts de la compagnie d'assurance. Je dois dire
que les réclamations que nous avons faites sur la police des mandataires
à commission ont été de $217 pour une année, $2,500
pour l'autre, à peu près $5,000 pour l'autre année et
finallement, il y en a une autre de $9,909 que nous avons recouvrée.
Cela a été payé effectivement par la compagnie d'assurance
en vertu de notre police cautionnement parce que c'était difficile de
prouver le vol en tant que vol mais sur la police cautionnement avec le mot
à mot très large que nous avons c'était le
même assureur nous l'avons fait couvrir pour ça.
Parce que notre cautionnement couvre tous les employés mais on a fait
étendre ça pour couvrir les mandataires à commission
aussi. Je m'excuse d'avoir été un peu long, M.Johnson. Pour
répondre à la question au sujet des autres agents qui sont
mentionnés dans ma lettre, ce sont des gens qui sont venus me voir
à différentes reprises. Ils ont offert leurs services. Ils ne
demandaient pas mieux en fait. Plusieurs ont insisté pour avoir
véritablement un contrat d'assurance pour un risque donné mais ce
sont des gens qu'on m'avait suggéré d'encourager.
M. JOHNSON: Qui vous avait suggéré d'encourager C.W.
Dunn?
M. FAURE: Je ne sais pas qui spécifique-mont.
M. JOHNSON: Et M. Dunn n'a fait aucun ouvrage là-dessus. Vous
avez admis ça au début, c'est M. Belleau qui a fait l'ouvrage sur
ce risque.
M. FAURE: Sur ce risque expressément mentionné ici, non.
Evidemment, il a agi comme courtier dans d'autres occasions et j'ai eu
l'occasion de discuter avec eux autres.
M. JOHNSON: M. Vital Cliche.
M. CLICHE: Pour l'information du chef de l'Opposition, et il le sait
à l'avance évidemment puisqu'il a porté plusieurs
accusations dans le passé, la personne qu'il vient de mentionner, c'est
mon père. Mon père est agent d'assurances depuis une quarantaine
d'années, il détient depuis ce temps-là, un permis, il le
détient encore actuellement. C'est son occupation, sa seule occupation
d'être agent d'assurances. Il a un bureau d'assurances qu'il exerce
encore actuellement. Je n'ai pas, ni directement ni indirectement, fait quelque
démarche que ce soit pour que son nom soit sur cette liste ou qu'il
obtienne du gouvernement des contrats d'assurances, soit lui-même ou soit
par l'entremise de d'autres dont la liste vient d'être mentionnée.
De fait, j'ai su, environ vers 1963, que mon père recevait des
commissions d'assurances. Je veux que vous compreniez exactement la situation,
mon père demeure dans la Beauce, où il est agent d'assurances
depuis le nombre d'années que j'ai mentionné. Quant à moi,
je demeure en Abitibi, à Val-d'Or, depuis 1941. Je mène mes
affaires de mon côté, il mène ses affaires de son
côté à lui. Je vous dis sous mon serment d'office que
jamais, ni directement ni indirectement, je n'ai contribué de quelque
façon que ce soit à ce que le nom de mon père soit sur la
liste et à ce qu'il reçoive des commissions. Je ne l'ai appris,
à mon étonnement, qu'en 1963, vers 1963. C'est la
déclaration que je voulais faire.
M. JOHNSON: M. le Président, je prends la déclaration du
ministre et, quant à moi, le connaissant, je sais que c'est conforme
à son caractère de ne jamais recommander son père pour des
commissions. Je voudrais cependant demander au ministre, s'il n'a pas
d'objection, s'il a recommandé des gens de son comté à M.
Faure pour...
M. CLICHE: C'est une autre affaire ça.
M. JOHNSON: Non, non, mais si, j'ai demandé à M. Faure de
répondre à ça, mais le ministre n'est pas obligé de
répondre...
M. CREPEAU: Absolument pas.
M. JOHNSON: ... mais est-ce qu'il a recommandé des gens de son
comté d'Abitibi-Est? Je vais demander à M. Faure.
M. FAURE: Je pense qu'à l'occasion, M. Cliche, a en effet dit
qu'il avait des courtiers dans son comté qui voulaient transiger avec le
gouvernement dans le domaine des assurances qui étaient de leur
compétence. J'ai dit: s'il, y a des risques à placer dans cette
région-là, que ces gens-là sont en mesure de nous rendre
des services dont le gouvernement a besoin.
M. JOHNSON: Alors il vous a suggéré des noms.
M. FAURE: Je le crois. Je le crois.
M. JOHNSON: Alors Monsieur... nous étions, les agences
d'assurances Montcalm, qui n'ont pas travaillé sur ce risque et qui ont
reçu 10% de la commission, qui les a suggérées?
M. FAURE: J'avoue que je ne le sais pas, Monsieur, je ne me rappelle
pas.
M. JOHNSON: M. J.-A. Roy, qui a suggéré M. J.-A. Roy?
M. FAURE: Je vais vous dire, M. Johnson, que pour tous ces
noms-là, de mémoire, je ne peux pas relier, rattacher le courtier
et la personne qui effectivement m'a fait la recommandation ou la suggestion
qu'il soit encouragé.
M. JOHNSON: Roland Tremblay, de Roberval, le connaissez-vous?
M. FAURE: Même réponse. Oui, il est venu à
différentes reprises me voir, parler d'assurances.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il vous avait été
recommandé?
M. FAURE: Oui... M. JOHNSON: Oui.
M. FAURE: ... on l'encourage, on a suggéré qu'il soit
encouragé.
M. JOHNSON: Olier Payette? A-t-il été recommandé
par M. Lavoie, le député de Laval?
M. LE PRESIDENT: Ce n'est pas moi.
M. FAURE: Je ne me rappelle pas qui l'a recommandé, M.
Johnson.
M. JOHNSON: Mais quelqu'un l'a recommandé.
M. FAURE: Oui, je crois qu'il a été... il a sûrement
été... on a sûrement suggéré qu'il soit
encouragé.
M. JOHNSON: M. André Gauthier...
M. LAPORTE: Est-ce que c'était un genre de prix de
consolation?
M. JOHNSON: ...ancien candidat libéral dans Missisquoi, vous
a-t-il été recommandé?
M. FAURE: Oui, on a suggéré qu'il soit
encouragé.
M. JOHNSON: On a suggéré... M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Qui est on? Robert Cloutier on connaît son cas, il est
allé vous voir? Mais il a été recommandé, M.
Cloutier aussi?
M. FAURE: On a suggéré qu'il soit encouragé.
M. JOHNSON: M. Faure en général ce sont des ministres et
des députés qui vous ont recommandé des noms?
M. FAURE; J'ai eu, c'est la même réponse que je vous
donnais hier, M. Johnson, J'ai eu des téléphones, surtout, les
courtiers sont venus me voir, les députés sont venus me voir. Je
dois dire que les ministres ne sont pas venus me voir...
M. JOHNSON: Ne sont pas venus vous voir? M. FAURE: Ne sont pas venus me
voir. M. JOHNSON: Ils téléphonaient, eux?
M. FAURE: Ils téléphonaient et disaient qu'il y avait un
courtier...
M. LESAGE: pendant que vous êtes là-dessus, je voudrais
régler une question qui était posée hier à M. Faure
et que M. Johnson vous a demandé de vérifier. Avez-vous
reçu des lettres de M. Lapalme?
M. FAURE: Oui, j'ai repassé mes dossiers et j'ai les copies de
lettres que j'ai reçues de députés.
M. LESAGE: En avez-vous de M. Lapalme?
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: Vous avez reçu des lettres?
M. FAURE: J'ai trouvé une lettre...
M. LESAGE: Une lettre.
M. FAURE: ... qui ne concernait pas les deux que vous avez
mentionnés par exemple.
M. LESAGE: Non? Qui concernait...?
M. FAURE: Un autre courtier de la ville de Montréal.
M. JOHNSON: J'ai demandé, tantôt, à M....
M. LESAGE: Qui ne concernait ni M. Daigle ni M. Périnet.
M. FAURE: Cela ne concernait ni M. Daigle ni M. Périnet.
M. JOHNSON: On pourrait finir le cas de M. Lapalme à
l'instant.
M. LESAGE: Bien oui, je ne voudrais pas laisser planer le doute...
M. JOHNSON: D'accord, ça. Avez-vous une lettre de M. Lapalme?
M. LESAGE: ... en l'absence de M. Lapalme. Bien non, mais c'est ennuyeux
pour lui. Il est absent et puis il voit sur les journaux que son nom est
mentionné. Il me semble qu'en toute justice, on doit au moins
régler son cas.
M. JOHNSON: Pourriez-vous nous lire la lettre, monsieur?
M. FAURE: C'est adressé à moi, en date du 10 novembre 1961
et je cite: « Vous trouverez ci-inclus la copie d'une lettre que je
reçois d'un de mes électeurs d'Outremont, M. Michel Di-blazio,
319 est rue St-Zothique, qui désirerait être favorisé de
certains contrats d'assurance du gouvernement. Je serais très heureux
que M. Diblazio puisse obtenir satisfaction. Bien à vous. »
M. JOHNSON: Voulez-vous lire la lettre annexée?
M. LESAGE: Cela, c'est bien grave! C'est la lettre polie ordinaire.
M. LAPORTE: C'est la lettre classique.
M. JOHNSON: Alors, voulez-vous lire la lettre de monsieur... comment
s'appelle-t-il?
M. FAURE: M. Diblazio.
M. JOHNSON: Quelle est la date?
M. LESAGE: Cela c'est grave!
M. FAURE: Le 3 novembre 1961.
M. JOHNSON: Oui.
M. LESAGE: C'est une réponse polie.
M. FAURE: « L'honorable Georges Lapalme.
Cher monsieur le ministre, « C'est à votre suggestion que
je vous écris car vous avez toujours eu l'amabilité au cours des
campagnes électorales de m'inviter à solliciter votre appui.
« Je suis courtier d'assurance depuis neuf ans et réside au 147
avenue Trenton, Ville Mont-Royal, depuis 12 ans. « Dans le cadre de mon
activité professionnelle, je représente plusieurs compagnies dont
La Prévoyance, présidée par M. Etienne Crevier qui est
également président de la Fédération canadienne des
compagnies d'assurance, et la compagnie La Paix, présidée par M.
Maurice Chartré, qui est également président du
comité exécutif du journal La Presse. «
J'apprécierais donc, M. Lapalme, si la chose est possible, votre
intervention en ma faveur, afin que je puisse servir efficacement et
avantageusement le gouvernement. « Je vous remercie de l'attention que
vous voudrez bien apporter à ma requête et je vous prie
d'agréer, monsieur le Ministre, l'assurance de ma haute
considération et la certitude de mon dévouement, comme dans le
passé. »
M. JOHNSON: C'est signé...? M. FAURE: Signé M.
Diblazio.
M. JOHNSON: Auriez-vous objection à me montrer la lettre?
M. FAURE: Non. Pas du tout! M. LESAGE: C'est très grave! UNE
VOIX: Ce n'est pas grave! M. LESAGE: C'est d'une gravité! M. FAURE: M.
le Président... M. LE PRESIDENT: M. Faure...
M. LESAGE: Là on est bien depuis quelques jours, on n'en
reçoit plus de lettres. Il paraît que c'est recommencé ce
matin. Imaginez-vous l'avalanche dans mon bureau aujourd'hui!
M. JOHNSON: M. Faure...
M. LESAGE: Oui, ils ont recommencé à six heures ce matin
à Québec.
M. JOHNSON: M. Faure...
M. LESAGE: J'attends l'avalanche.
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi, M. le chef de l'Opposition. Je crois que
M. Faure a quelque chose à ajouter.
M. FAURE: La lettre à l'Union Canadienne mentionnait, faisait
part d'une répartition d'environ... de commissions à environ neuf
courtiers d'assurance au sujet de l'assurance-vol.
M. JOHNSON: pardon? Mais, est-ce que... au sujet de cette lettre, je
voudrais vous poser quelques questions.
M. FAURE: Bien, si le comité veut que je complète ceci,
monsieur Johnson.
M. JOHNSON: Ah! compléter l'autre question, d'accord.
M. LESAGE: Je m'excuse d'être intervenu, c'est parce que...
M. JOHNSON: Oui.
M. LESAGE: ... c'est embêtant, en l'absence de M. Lapalme, que son
nom soit mentionné.
M. FAURE: II s'agit de l'assurance... messieurs, il s'agit de
l'assurance-vol où il y a eu une répartition de la commission.
J'aurais dû mentionner, tantôt que les quinze polices individuelles
couvraient quinze bureaux ici et là dans la province.
Alors, nous avons évidemment apporté une certaine
centralisation parce que nous couvrons présentement pour les bureaux
réguliers, 26 bureaux, 26 différents endroits de la province,
dans une seule police. Nous avons aussi la police couvrant les émetteurs
à commission; il y en a 152, évidemment à 152 endroits
dans la province. Subséquemment à cette police que nous avons
émise, que nous avons obtenue, certains courtiers se sont plaints que
les émetteurs à commission avaient annulé leur propre
police d'assurance-vol et je ne veux pas suggérer que ce sont les
mêmes courtiers exactement qui ont participé dans la prime pour
cette assurance, mais voilà un exemple d'un problème concret qui
se pose. Ces 152 bureaux, dont une bonne proportion seraient assurés par
leur propre police vol individuelle, laissent tomber ces polices et nous avons
une police maîtresse, globale, qui couvre toutes ces
personnes-là.
Alors, vous avez le même problème là qu'avec
l'assurance-automobile dont les véhicules sont dans des comtés
donnés, où les courtiers locaux de la région voudraient
participer, puis assurer une tranche, ou partie de l'assurance en question.
Merci, M. le Président.
M. JOHNSON: M. Faure, nous allons disposer le plus rapidement possible
de ce cas-là qu'une lettre bien anodine, une lettre de recommandation
comme on en a plusieurs...
M. LESAGE: Ce n'est même pas une recommandation, c'est une lettre
de transmission.
M. JOHNSON: Est-ce que M. Diblazio, à la suite de cette lettre, a
reçu des commissions?
M. FAURE: De mémoire, je ne pourrais pas vous répondre.
L'année 1963/1964, il faudrait repasser la liste des polices qui ont
été émises pour cette année-là pour pouvoir
vous répondre. Je ne le sais pas.
M. LESAGE: Non, non, mais son nom n'ap-paraît pas avec ceux qui
ont participé dans les commissions, non plus?
M. FAURE: Non.
M. JOHNSON: M. Faure...
M. LESAGE: Non. Il peut y avoir eu...
M. FAURE: S'il y a eu quelque chose, c'est qu'il y a une police qui a
été émise...
M. LESAGE: Qui a été placée chez lui.
M. FAURE: ... directement par son bureau parce que vous avez, en
1963/1964...
M. LESAGE: II n'est pas dans les listes de ceux qui ont
réparti.
M. FAURE: ... des commissions qui ont été
réparties.
M. JOHNSON: Serait-il possible qu'il wurait reçu une commission,
un chèque de commission de M. Lepage, de la maison Leblanc et Fils, sur
une police-flotte ou une police couvrant, oui, la machinerie de
l'Hydro-Québec? Je vais simplifier l'affaire. Avez-vous donné des
instructions à Leblanc et Fils de partager des primes? Vous avez dit
hier oui, dans certains cas. Hier, vous avez dit que c'en était une des
compagnies, vous avez dit que vous aviez donné des instructions à
M. Lepage.
M. LESAGE: C'est les courtiers.
M. FAURE: M. Lepage, hier, la question a été posée
et je crois que j'ai dit non.
M. LESAGE: Pas M. Lepage, M. Leblanc. M. FAURE: Ici, M. Lepage qui... M.
LESAGE: Ah, M. Lepage est un... UNE VOIX: Est un des actionnaires.
M. LESAGE: Ah bien, c'est Leblanc & Fils ça?
M. FAURE: M. Johnson, M. Lepage, pour O. Leblanc et Fils ont
figuré dans les comptes publics hier comme ayant reçu une partie
de commission dans un risque donné du pont Hippolyte-Lafontaine.
M. JOHNSON: Et hier j'ai compris que vous aviez déjà
demandé à Leblanc et Fils, soit à M. Lepage qui est le
véritable propriétaire, je crois, en tout cas le gérant,
de distribuer une partie de la commission.
M. FAURE: Vous avez compris ça?
M. JOHNSON: J'ai compris ça. En tout cas, si ce n'est pas ce que
vous avez dit, bien c'est ce que j'ai compris hier...
M. LESAGE: M. Faure, vous avez dit hier, je crois, que vous aviez
demandé à O. Leblanc & Fils de faire certaines distributions
de commissions.
M. FAURE: Je ne pense pas, parce que... M. LESAGE: Très bien,
j'ai mal compris. M. FAURE: Je ne pense pas.
M. LESAGE: Je me fiais à ce que disait le chef de l'Opposition,
je me suis trompé.
M. JOHNSON: Bien, je pourrais retrouver ça.
M. FAURE: Voici, c'est assez simple, c'est que nous parlons des comptes
publics 1963/1964 pour lesquels j'ai les polices que j'ai repassées et
sur lesquelles O. Leblanc & Fils n'apparaît pas beaucoup et les
polices où il paraîtrait dans ces contrats, ils étaient les
courtiers, eux, et je ne crois pas qu'au sujet des...
M. JOHNSON: M. Faure... M. FAURE: ... des primes...
M. JOHNSON: ... vous êtes-vous déjà occupé de
faire distribuer des commissions sur des polices de l'Hydro-Québec?
M. LESAGE: L'Hydro-Québec, ça n'a rien à faire avec
M. Faure.
M. JOHNSON: Oui, oui.
M. LESAGE: Mais oui, mais ce n'est pas dans les comptes publics,
l'Hydro-Québec. M. le Président, nous étudions les comptes
publics, nous avons admis 1961-62, 1962-63, 1963-64. Si on voulait poser des
questions sur les polices d'assurance de l'Hydro-Québec, il était
fort facile de poser ces questions lorsque les commissaires de
l'Hydro-Québec étaient devant le comité spécial qui
a été constitué aux fins d'examiner l'administration
del'Hydro-Québec. Ils sont venus, ces messieurs, et on n'a pas
posé de questions. Alors, l'occasion a été donnée.
Nous sommes sur les comptes publics et il n'y a rien dans les comptes publics
au sujet d'assurance de l'Hydro-Québec. Mais, par exemple, on aurait pu
poser des questions au président et aux commissaires présents de
l'Hydro-Québec lorsque le comité s'est réuni. Il faut tout
de même que nous soyons dans l'ordre. Nous avons donné... il me
semble que toute la latitude possible a été donnée et tout
de même... on a même eu la latitude de questionner les gens de
l'Hydro-Québec sur la question, sur ce sujet et or ne l'a pas fait. Mais
l'Hydro-Québec, il n'y rien dans les comptes publics au sujet des
assurances de l'HYdro-Québec; qu'on questionne les gens de
l'Hydro-Québec.
M. JOHNSON: M. le Président, je n'admets pas le raisonnement du
premier ministre...
M. LESAGE: Ce n'est pas un raisonnement, c'est un fait.
M. JOHNSON: ... c'est lui-même qui, l'année
dernière, disait que M. Faure servait aussi comme conseiller dans les
polices d'assurance de l'Hydro. C'est exact, ça?
M. LESAGE: II a agi comme conseiller, mais ce n'était pas...
M. JOHNSON: Avez-vous aussi agi pour faire distribuer des primes?
Relativement à des polices de l'Hydro?
M. LESAGE: M. le Président, je regrette infiniment, j'ai
objection à ça. Nous ne faisons pas le procès de M. Faure;
nous étudions les comptes publics de la province de Québec pour
les années 1961-62, 1962-63, 1963-64. Si on veut poser des questions au
sujet de l'Hydro-Québec, on n'avait qu'à le faire en temps utile.
On a eu l'occasion de le faire.
M. JOHNSON: M. le Président, je fais tout de suite, si le
témoin veut répondre évidemment, je...
M. LESAGE: Non, non, il n'est pas question
de savoir si le témoin veut répondre, c'est que j'ai
posé une objection à la question purement et simplement. Que le
témoin veuille répondre ou non, ça n'a pas d'importance,
c'est qu'on va rester dans l'ordre. C'était entendu, et d'ailleurs le
député de Missisquoi l'a répété hier, qu'il
ne s'agissait pas ici d'une opération de salissage, qu'il s'agissait
d'étudier les comptes publics pour voir s'il y avait Ses erreurs
administratives ou des irrégularités administratives dans le but
de les corriger. Alors, c'est ce que nous faisons avec les comptes publics,
c'est le comité des comptes publics ici. Et l'année
dernière, lors du débat en Chambre, j'avais constaté,
j'avais dit qu'il était impossible de revenir, de réunir à
nouveau avant la fin de la session, c'était le 30 juillet, la veille du
jour où la session se terminait, qu'il était impossible de
revenir, de faire siéger à nouveau le comité des comptes
publics au cours de la session, mais que malgré l'entente intervenue,
nous n'étudierions aux comptes publics chaque année que les
comptes publics publiés, les derniers publiés. Je consentais,
pour ce qui était des assurances, d'avance, à remonter à
1962-63. Le chef de l'Opposition en réponse a dit: très bien,
mais aussi 1961-62. A ce moment-là, j'aurais dû dire non. Je ne
l'ai pas fait et c'est pour ça que je n'ai pas posé d'objection
à ce que l'on remonté à l'année 1961-62. Mais
l'Hydro-Québec n'a rien à faire au comité des comptes
publics.
M. JOHNSON: M. le Président, messieurs... M. LESAGE: Alors j'ai
plaidé...
M. JOHNSON: Je pourrais plaider, moi aussi?
M. LE PRESIDENT: Certainement.
M. JOHNSON: M. le Président, nous avons devant nous M. Faure qui
est contrôleur des assurances et qui, de l'aveu du premier ministre, sert
de conseiller...
M. LESAGE: A servi.
M. JOHNSON: A servi de conseiller.
M. LESAGE: Lisez comme il faut, au moins.
M. JOHNSON: ... des gens de l'Hydro en matière d'assurance.
Je demande ma question est simple à M. Faure, s'il
est intervenu pour indiquer des courtiers ou pour demander à des
courtiers de dis- tribuer une partie de la prime quand il s'agit de police
d'assurance émise par l'Hydro dont il est, lui, dont il était le
conseil.
M. LESAGE: Oui et j'ai objecté à ça en disant: la
question doit être demandée à l'Hydro.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je dois me référer, je crois,
à l'article 466 des règlements qui se lit comme suit: « La
fonction du comité des comptes publics est d'examiner les comptes
établissant l'emploi des crédits votés par la
législature pour faire face aux dépenses publiques » et je
crois qu'on doit strictement se limiter aux états qui figurent aux
comptes publics des années qui ont été mentionnées
tout à l'heure du fait qu'il n'est fait aucunement mention des
crédits de la commission hydro-électrique dans ce volume.
M. JOHNSON: M. le Président, je me plie à votre
décision mais je fais motion immédiatement, sans avis, comme le
règlement me le permet, pour qu'à une prochaine séance de
ce comité M. Lepage, principal intéressé ou gérant
chez O. Leblanc & Fils, courtiers d'assurances à Montréal,
soit convoqué pour venir nous... en apportant, évidemment, toutes
les lettres qu'il aurait reçues de M. Faure...
M. LESAGE: Au sujet de quoi?
M. JOHNSON: Au sujet de chèques qu'il a envoyés à
un agent d'assurance, le protégé de M. Lapalme, à la suite
de l'intervention...
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît, ça ce sont vos
conclusions, soyez prudent.
M. JOHNSON: Vous m'avez demandé pour quelles raisons.
M. LESAGE: Je vous demande de quelle commission il s'agit.
M. JOHNSON: D'une commission payée au protégé de M.
Lapalme...
M. LESAGE: Non, non. Quoi? A l'Hydro-Québec...
M. JOHNSON: ... postérieurement à l'intervention de
Lapalme auprès de M. Faure supposé-ment sur une cédule
d'équipement, police HydroQuébec.
M. LESAGE: Objecté, M. le Président,
définitivement, à ce que le témoin
viennetémoigner
sur ce sujet. C'est le mauvais comité. Ce n'est pas le bon
comité. Objecté! C'est l'Hydro-Québec encore une fois.
M. JOHNSON: M. le Président, j'ai fait ma motion...
M. LESAGE: Oui, bien elle est battue. Je demande le vote.
M. JOHNSON: C'est d'accord.
M. LESAGE: Alors le vote. Alors on ne recommencera pas
l'opération salissage et puis, de l'opinion du député de
Missisquoi, si on veut poser des questions sur l'Hydro-Québec on le fera
en temps et lieu.
M.BERTRAND: Est-ce que dans un cas comme celui-là M. Faure
pourrait être interrogé devant la régie gouvernementale,
s'il y a lieu?
M. LESAGE: Cela, monsieur...
M. BERTRAND: Chargé de régler le problème de
l'Hydro-Québec...
M. LESAGE: ... le comité sur les régies gouvernementales
prendra ses décisions. Chaque comité prend ses
décisions.
M. JOHNSON: En somme, M. le Président, il est clair que nous
allons être battus, alors nous passons à une autre question.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous retirez votre motion?
M. JOHNSON: Non, non, elle est battue.
M. LE PRESIDENT: Le vote n'a pas été pris.
UNE VOIX: Le vote n'a pas été pris.
M. LE PRESIDENT: Sur la motion du chef de l'Opposition demandant la
convocation d'un témoin, je crois, je vais procéder parles noms,
au vote nominal. M. Allard pour la motion du chef de l'Opposition.
M. LESAGE: Attention, vous pouvez être contre.
M. LE PRESIDENT: Pour la motion, M. Bellemare, M. Bernatchez, M.
Bertrand...
M. BERTRAND: Devant le comité de régie gouvernementale...
Je vote contre.
M. LE PRESIDENT: Contre la motion. M. Binette.
M. BINETTE: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Cliche?
M. CLICHE: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Crépeau?
M. CREPEAU: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Dionne?
M. DIONNE: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Dozois... M. Fortin?
M. FORTIN: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Fournier?
M. FOURNIER: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Gérin-Lajoie?
M. GERIN-LAJOIE: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Godbout?
M. GODBOUT: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Gosselin?
M. GOSSELIN: Pour.
M. LE PRESIDENT: M. Johnson?
UNE VOIX: Pour ou contre?
M. LE PRESIDENT: M. Kierans? M. La-londe?
M. LALONDE: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Laporte?
M. LAPORTE: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Lavoie (Wolfe)?
M. LAVOIE (Wolfe): Pour.
M. LE PRESIDENT: M. Lechasseur?
M. LECHASSEUR: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Lesage? M. LESAGE: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Levesque (Bonaventure)?
M. LEVESQUE (Bonaventure): Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Lévesque (Montréal-Laurier)? M.
Lizotte?
M. LIZOTTE: Pour.
M. LE PRESIDENT: M. Loubier?
M. LOUBIER: Pour.
M. LE PRESIDENT: M. Roy?
M. ROY: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Saint-Pierre?
M. SAINT-PIERRE: Contre.
M. LE PRESIDENT: M. Wagner?
M. WAGNER: Contre.
M. JOHNSON: II ne sait compter que jusqu'à treize seulement.
M. LE PRESIDENT: De toute façon, sans compter, la motion est
battue.
M. JOHNSON: M. le Président, depuis l'institution du
comité chargé d'étudier les régies, je crois que
l'endroit approprié ça serait de convoquer le comité des
régies et de faire témoigner M. Faure s'il a été
conseillé pour l'Hydro-Québec.
M. LESAGE: Bon. vous y verrez. Le comité est maître de
faire ce qu'il veut. Je ne suis pas membre.
M. JOHNSON: Je voulais éviter d'avoir à faire convoquer le
comité des régies, ce qui aurait simplifié
considérablement l'affaire.
M. LESAGE: D'Ici le 6 août, je pense que vous allez avoir de la
misère.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est la procédure, c'est ce
que je vais demander en Chambre que le comité des régies soit
convoqué, afin que l'Hydro soit amené à témoigner
sur ses problèmes d'assurance et que M. Faure soit interrogé s'il
a agi comme conseiller. Je voulais prendre un raccourci, ça aurait
été tellement plus simple, mais nous allons passer à autre
chose.
En résumé, M. Faure, vous ne vous souvenez pas si M.
Diblazio a reçu des commissions ou a été
désigné sur une police d'assurance après le 10
novembre...?
M. FAURE: De mémoire, je ne peux rien vous dire à ce
sujet-là, il faudrait que je consulte la liste des polices qui ont
été mises en 1963/64 et 1962/63 pour voir si effectivement il a
reçu quelque chose.
M. JOHNSON; Pourriez-vous nous rapporter, à la prochaine
séance, cette information pour voir si M. Diblazio a reçu une
prime, a reçu une commission ou s'il a été
recommandé par vous comme courtier sur un risque quelconque ou si vous
avez écrit à quelqu'un, à un courtier ou à une
compagnie pour qu'il ait une part de la prime sur un risque quelconque?
M. LESAGE: Vous répondrez par écrit à M. Johnson
parce que le comité ne siège plus après ce matin.
M. JOHNSON: Particulièrement, regardez donc votre correspondance
avec O. Leblanc. Je vous avais demandé hier d.apporter des lettres et
mémos de conversations téléphoniques, en avez-vous?
M. LESAGE: Avez-vous des mémos de conversations
téléphoniques?
M. FAURE: Je n'ai aucun mémo de conversations
téléphoniques. J'ai repassé mes dossiers, puis...
M. LESAGE: Avez-vous des lettres?
M. FAURE: J'ai quelques lettres, j'ai les photocopies des lettres de
ministres et de sous-ministres.
M. LESAGE: De sous-ministres? M. FAURE: Excusez. De
députés.
M. LESAGE: Oui, j'étais surpris que vous ayez des lettres de
sous-ministres. Est-ce qu'on pourrait les voir?
M. JOHNSON: Voulez-vous déposer ces lettres-là?
M. LESAGE: Oui, oui.
M. JOHNSON: Est-ce que je peux les voir, c'est moi qui pose les
questions.
M. LESAGE: Je vais vous les passer au fur et à mesure. C'est M.
Coiteux qui recommande, qui attire l'attention sur une maison, Les Agences
commerciales du Golfe Ltée. Ils n'ont pas été chanceux
parce que c'est un autre qui l'a eue l'affaire de la Tabatière. En voici
une du docteur Couturier qui envoie copie d'une lettre purement et simplement.
Ah! et puis elle vaut la peine celle du docteur Couturier pour qu'on
voit...
M. JOHNSON: Pour M. Coiteux, pour compléter l'information, c'est
du 21 juillet 1964.
M. LESAGE: Oui, la deuxième c'est une lettre du 15 février
1962, du docteur Couturier à M. Faure: « Cher monsieur, je vous
fais parvenir une copie d'une lettre relativement à l'Hôpital de
Maniwaki et signée par M. André Tessier, directeur-gérant
des Assurances Guertin Ltée. Etant donné que les assurances sont
de votre domaine, je vous laisse le soin de vous mettre en communication avec
M. Tessier.
Veuillez croire à l'assurance de mes meilleurs sentiments.
» Transmission purement et simplement. Ce sont des lettres de 1960 que je
retire du dossier, parce que ça ne couvre pas la période...
M. BERTRAND: II n'y a pas d'inconvénient à les mettre.
M. LESAGE: Bien non, mais c'est parce que ça ne couvre pas la
période. En tout cas, ça n'a pas d'importance, c'est M.
André Rousseau. « Veuillez trouver sous ce pli copie d'une
correspondance échangée avec Me Bernardin Blan-chet de
Québec. » II dit purement et simplement qu'il communique avec M.
Faure et il transmet copie de la correspondance.
M. JOHNSON: Je pense que si on veut suivre la procédure...
M. LESAGE: L'autre c'est une lettre de M. Earl, de feu M. Earl.
M. JOHNSON: J'ai une objection. J'ai demandé un document.
M. LESAGE: Les voici, vos lettres. Ce sont des lettres qui ne portent
pas, la plupart du temps de recommandation, et qui sont pure- ment et
simplement des lettres de transmission de demandes. C'est bien grave. Des gars
qui demandent de faire affaire avec le gouvernement, et c'est adressé
à un ministre ou un député et le ministre et le
député le transmet.
M. JOHNSON: J'ai ici une lettre du 21 février 1961
adressée à M. Tremblay, surintendant des assurances. Une petite
erreur?
M. LESAGE: Non, c'était vrai, c'était M. Tremblay a ce
moment-la.
M. JOHNSON: A la place de M. Faure?
M. LESAGE: Non, non, c'est par erreur. M. Tremblay était
surintendant des assurances.
M. JOHNSON: La lettre se lit comme suit: « Dear Mr.
Tremblay,...
M. LESAGE: C'était adressé à M.Tremblay par
erreur.
M. JOHNSON: ... I understand the insurance contract for the fleet of
vehicules in my department is soon to be allocated.
I strongly suggest the firm of V.M. Cherrier & Associates Ltd, 6575
Summerled Ave, Montreal, as possible underwriters for this coverage.
I would be very greatful for any special consideration which may be
given to this company.
Thanking you in advance for your kind attention, I remain, Yours
sincerely, »
Cherrier & Associates effectivement ont reçu des
commissions.
M. LESAGE: D'assurance?
M. JOHNSON: Des commissions d'assurance.
M. LESAGE: ... que telle assurance soit donnée.
M. JOHNSON; Je vous donnerai la date ou vous avez indiqué
Cherrier & Associates tantôt.
M. LESAGE: A quoi ça vient? A quoi ça retourne
ça?
M. JOHNSON: C'est le système.
M. LESAGE: Cela c'est la perle du parlement. Vous venez de lancer la
perle sur la table.
M. JOHNSON: Pour rafraîchir la mémoire du témoin, il
ne s'en souvenait pas tantôt.
M. LESAGE: II faut être inconscient.
M. JOHNSON: Voici une lettre ainsi libellée; « Sept-Iles, 5
août 1961,
M. Charles Faure, surintendant des assurances, Hôtel du
Gouvernement, Québec.
Cher monsieur Faure,
A deux ou trois reprises, j'ai déjà écrit au
département des assurances afin que M. Rolland Cummings, agent
d'assurance de Sept-Iles, soit placé en liste afin qu'il
bénéficie de sa part d'assurance... Apparemment, rien n'a
été fait encore à ce sujet et j'apprécierais
énormément une réponse sur cette affaire. » 5
août 1961.
M. LESAGE: II avait recommandé l'autre.
M. GERIN-LAJOIE: Vous pourriez écrire une lettre pareille vous et
demander justice. Ce serait votre devoir.
M. JOHNSON; II a eu justice au mois de juin 1964, le 25 juin, et M.
Faure ne se souvenait pas tantôt s'il avait été
recommandé ou non. M. Coiteux, député de... Le 20 mars
1961.
M. LESAGE: Y en a-t-il des vôtres là-dedans?
M. JOHNSON: Pas encore. On n'en trouvera pas parce que je n'en ai jamais
envoyées.
M. LESAGE: Avant?
M. JOHNSON; Même avant. « Veuillez trouver ci-inclus copie
d'une lettre que je fais parvenir ce jour à M. Alexandre Larue, chef de
Cabinet, pour recommander M. Guy Denis, courtier en assurance. Tout ce que vous
ferez pour M. Denis, par l'entremise de la Mont-Royal Compagnie d'assurance
générale sera grandement apprécié et je comprends
qu'un assez grand chiffre d'affaire en automobile échoît le 1er
avril 1961. »
M. LESAGE: La Mont-Royal n'a pas été chanceuse. On a
été malchanceux avec la Mont-Royal, on a été
obligé de la ramasser.
M. JOHNSON: C'est un député libéral, mais je
respecte les morts. J'ai oublié tantôt. Une lettre de M. Turpin
recommandant quelqu'un, une lettre de J.-Noël Lavoie pour
introduire...
M. LESAGE: Pas pour M. Payette toujours?
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous lire la lettre, s'il vous plaît?
M. LESAGE: Est-ce pour M. Payette?
M. JOHNSON: M. Charles Faure, etc. « II me fait plaisir de vous
introduire M. J. M. Desrosiers, 319 rue Alexandre, Pont-Viau, comté de
Laval. Ce monsieur est courtier en assurances il vous a été
recommandé en 1960 par Me Jean-Paul Noël, alors candidat dans le
comté de Jeanne-Mance et aujourd'hui juge de district. Il m'est donc
agréable d'appuyer la recommandation faite par M. Desrosiers, je vous
prie d'agréer l'expression de mes sentiments les meilleurs. »
II y a une régionalisation, M. le Président...
M. LESAGE: C'est clair.
M. JOHNSON: ... le 3 avril 1963, une lettre de M. J.-J. Bedard, «
Pour faire suite à la demande d'information que vous m'aviez faite
concernant M. Gérard Raymond, je désire vous confirmer que les
renseignements que j'ai obtenus militent en sa faveur. » Le 3 avril 1963,
M. Faure, M. Jean-Jacques Bédard vous écrit et vous dit que pour
faire suite à une demande d'Information que vous lui avez faite, il vous
confirme que les renseignements qu'il a obtenus militent en sa faveur. »
Voulez-vous lire cette lettre et tâcher de vous rappeler quels ont
été les renseigenments que vous avez demandés à M.
Bédard, relativement à M. Gérard Raymond, 276 boulevard
St-Gérard?
M. LESAGE: Gérard Raymond c'est un agent d'assurances, sans
doute, il veut savoir s'il était courtier ou s'il ne l'était pas.
C'est l'ancien maire de St-Gérard-Majella.
M. JOHNSON: Le premier ministre pourrait aider le témoin à
se rafraichir la mémoire.
M. LESAGE: Quand je pratiquais le droit, il était un de mes
clients. Je me souviens a ce moment-là, il était agent
d'assurances, je ne sais pas s'il était courtier. Il était maire
de St-Gérard, un homme assez gros avec des Lunettes. Un homme
d'église.
M. JOHNSON: M. Faure, vous souvenez-vous quels sont les renseignements
que vous aviez demandés à M. Bédard concernant cet agent
d'assurances-là?
M. FAURE: Je vous ferais remarquer que la lettre date d'avril 1963 et
puis je ne me souviens pas, mais je présume que ça pourrait
être à la suite d'une visite que M. Gérard Raymond m'aurait
faite et qu'il m'a demandé de communiquer avec M. Bédard pour une
raison quelconque, c'est de la conjecture mais...
M. JOHNSON: Vous ne vous en souvenez pas.
M. FAURE: Non.
M. JOHNSON: Une lettre de M. A. Couturier encore, une lettre de M.
Emilien Maheux, député de Mégantic. M. Couturier a
libellé autrement cette lettre du 8 novembre 1961, en recommandant M.
P.-A. Gagné, il a dit, tout ce que vous pourrez faire pour ce monsieur
sera vivement apprécié du sousigné. » Une lettre de
M. Emilien Maheux...
M. LESAGE: Avant que vous changiez de lettre, est-ce que je pourrais
interrompre les procédures avec votre permission, je voudrais remettre
au chef de l'Opposition tel qu'entendu hier, trois copies de l'épreuve
du projet de loi modifiant la Loi des assurances. Je m'étais
engagé à lui remettre durant la séance du comité ce
matin et le français est totalement corrigé l'anglais est sujet a
correction.
M. JOHNSON: Le premier ministre tient bien certaines de ses
promesses.
M. LESAGE: Je tiens bien mes engagements vis-à-vis le chef de
l'Opposition.
M. JOHNSON: Merci. Une lettre de M. Emilien Maheux, une lettre de M.
Roger Roy...
M. LESAGE: D'ailleurs, comme dit le président, c'est à
point, c'est la Loi des assurances.
M. JOHNSON: Une lettre de M. Alcide Cour-cy, ministre de
l'Agriculture.
M. LESAGE: Bien oui.
M. JOHNSON: Une lettre de M. Edgar Turpin. Une lettre de M. George
Kennedy C.A.
M. LESAGE: Parce que nous avons des députés qui ont des
lettres.
M. JOHNSON: M. Edgar Turpin, encore. M. LESAGE: II s'occupe de son
affaire...
M. JOHNSON: M. Alcide Courcy encore. Lui aussi il s'occupe de son
affaire.
M. LESAGE: Alcide... ah il est bien réputé.
M. JOHNSON: Une autre lettre de M. Courcy recommandant M. Roland Roy de
Charny.
M. LESAGE: Non, il n'est pas de Charny, lui!
M. JOHNSON: M. Roland Roy, représentant de la compagnie
d'assurance Excelsior Life casier postale 313, Charny. « Qui est
passé par mon bureau aux fins que je vous fasse certaines
représentations à son sujet quant à la question des
assurances. »
M. LESAGE: C'est tout ce qu'il dit? Ce n'est pas grave.
M. JOHNSON: C'est un cas assez simple n'est-ce par?
M. LESAGE: Oui. Ce n'est pas grave.
M. JOHNSON: Encore M. Courcy qui recommande M. Noël Samson. C'est
l'organisateur en chef, M. Courcy, alors il a juridiction partout.
M. LESAGE: Noël Samson.
M. JOHNSON: Bougainville, Québec.
M. LESAGE: Ah oui, il est paralysé.
M. JOHNSON: M. Philippe Castonguay, député de Matane... je
regrette...
UNE VOIX: 14 novembre 1960. UNE VOIX: Il est tombé
paralysé...
M. JOHNSON: Une lettre du ministre de la Santé encore, en date du
22 janvier 1962. Alors tous ces documents ont été
déposés. Ce sont toutes les lettres que vous aviez?
M. LESAGE: Oui, c'est déposé, M. le Président,...
dans les archives...
M. JOHNSON: M. Faure, pour finir de renseigner le comité, je vous
poserais quelques questions. Entre autres, avez-vous déjà fait...
oui, j'oubliais. Je vous ai demandé hier si vous aviez une liste de
courtiers.
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: La liste d'encouragement.
M. LESAGE: C'est vous qui aviez ça, les listes
d'encouragement?
M. JOHNSON: C'est lui, hier, qui nous a dit qu'on lui suggérait
d'encourager.
M. LESAGE: Il a une liste de gens qui sont allés le voir, qui ont
été recommandés. Il y a des gens là-dedans qui ne
nous ont pas nécessairement été recommandés. Il y a
des gens qui sont allés le voir directement, si j'ai compris votre
témoignage, M. Faure?
M. FAURE: M. le Président, c'est une liste de courtiers que nous
avons compilée hier, des gens qui ont reçu de l'assurance, sans
doute, des gens susceptibles d'en avoir reçu,. Entre autres, j'aimerais
à vous signaler que le nom de Lesage & Proteau existe, paraît
sur cette liste. C'est que le gouvernement a acheté les Edifices du
St-Louis sur la rue St-Louis d'une compagnie, et la firme Lesage & Proteau
assurait les risques qu'il y avait entre autres...
M. JOHNSON: D'ailleurs, il n'y a pas de Lesage dans Lesage et
Proteau.
M. LESAGE: Non, non, il n'y a aucun Lesage.
M. FAURE: Ce serait compatible avec ce qu'on a dit hier.
M. LESAGE: Est-ce que ç'a été changé?
M. FAURE: Non, la police est en vigueur, mais c'est à la suite
d'un achat d'immeuble et puis c'est ça.
M. LESAGE: D'ailleurs, je n'ai aucune parenté, moi, personne de
ma parenté, mais simplement c'était à cause du nom.
M. JOHNSON: Ah ça! c'est admis, il n'y a pas de Lesage dans
Proteau. M. le Président, M. Faure, est-ce que cette liste, est-ce que
tous les noms qui apparaissent sur cette liste sont des courtiers ou des agents
d'assurances?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Deuxièmement, est-ce que tous ces gens ou chacune de
ces personnes a reçu une prime ou une police?
M. FAURE: Pas nécessairement.
M. JOHNSON: Pas nécessairement. Je vois ici, par exemple, le nom
de M. Diblazio que vous aviez mentionné tantôt, Michael Diblazio,
c'est le même ça?
M. FAURE: Oui. C'est comme je vous dis, il n'a pas nécessairement
reçu quelque chose, c'est une liste que nous avons compilée avec
des noms que nous avions, mais je crois que cette liste-là va
sûrement renfermer tous ceux qui ont reçu quelque chose.
M. JOHNSON: M. Faure, cette liste a-t-elle été
confectionnée entièrement par vous? Ah! je veux dire, voici:
est-ce que ces noms-là sont arrivés sur cette liste à la
suite de recommandations, dans chacun des cas, ou de suggestions, comme vous
dites ça poliment?
M. FAURE: Voici, j'ai mentionné que cette liste-là
renferme le nom des courtiers qui ont fait des demandes d'assurances, ceux qui
ont reçu de l'assurance, ceux qui étaient peut-être
l'assureur sur un risque donné, alors que le gouvernement a fait
l'acquisition de propriétés, par exemple. Alors, c'est une liste
de courtiersi point. Ce n'est pas une liste de courtiers recommandés. Il
y en a plusieurs là-dedans où on a exprimé le désir
qu'ils soient encouragés.
M. JOHNSON: Est-ce que vous avez mis sur cette liste le nom de tous les
courtiers d'assurances qui vous ont fait une demande d'être
considérés?
M. FAURE: Je ne suis pas prêt à dire ça, parce que
je n'avais pas un système pour... il y a des gens qui venaient me voir,
ils laissaient peut-être leur carte, puis ils devaient communiquer avec
moi par la suite. Ils ne l'ont peut-être pas fait. Il y en a d'autres qui
ont laissé leur carte. Ce n'est pas dans chaque cas que j'ai... parce
qu'ils m'avaient laissé la carte, parce qu'ils m'avaient
interviewé, que je les mettais sur une liste, pas
nécessairement.
M. JOHNSON: Et quand vous aviez une suggestion ou une recommandation
d'un député ou d'un ministre, vous mettiez chaque fois le nom sur
cette liste...
M. FAURE: Bien, il avait probablement plus de chance de voir son nom mis
quelque part. J'ai tenu compte des gens qui sont venus me voir, j'ai tenu
compte des recommandations qu'on m'a faites de part et d'autre.
M. LOUBIER: Quand dans un endroit, par exemple à Sept-Iles.
M. FAURE: Oui.
M. LOUBIER: II y a un risque à assurer, est-ce qu'à ce
moment-là vous demandez, vous faites des recherches pour savoir quel est
le nombre de courtiers qualifiés à Sept-Iles et ensuite de
ça, vous les faites venir, vous communiquez avec eux autres, pour leur
demander de s'organiser pour faire les démarches relativement aux
risques donnés? Ou si à ce moment-là vous prenez votre
liste que vous possédez personnellement et que vous choisissez un nom
qui a été là soit suggéré ou soit quelqu'un
de bonne foi?
M. FAURE: Eh bien, il n'y a pas de système exactement que je peux
vous expliquer, vous donner, je fais pour le mieux, il y a un risque à
tel endroit, je cherche à le placer avec un courtier de cette
région-là qui est...
M. LOUBIER: Qui est sur votre liste.
M. FAURE:... compétent. Qui est sur ma liste, oui.
M. LOUBIER: Et si un risque arrive à un endroit, mettons dans la
Gaspésie, vous regardez si, sur votre liste, vous avez tel nom?
M. FAURE: Oui. Comme c'est arrivé, un risque dans un endroit,
c'est parce que peut-être dans ce comté-là je ne trouve pas
rapidement un courtier.
M. LOUBIER: Alors vous consultez la liste que vous possédez?
M. FAURE: Bien, dans une certaine mesure, je ne peux pas dire que c'est
absolu, mais c'est une question administrative.
M. LESAGE: Pensez-vous qu'il va me téléphoner tous les
jours?
M. LOUBER: Moi-même, je vous appellerais des fois.
M. LESAGE: Vous l'avez appelé?
M. LOUBIER: Non, non.
M. LESAGE: Bon, eh bien alors.
M. LE PRESIDENT: II est midi et demi, je crois.
M. LESAGE: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. JOHNSON: Oui, j'en ai plusieurs.
M. LESAGE: Eh bien allez-y. Je ne veux pas vous limiter, allez-y, posez
vos questions.
M. JOHNSON: Vous ne vous souvenez pas d'avoir fat payer des commissions
à M. Cherry entre autres, E.-M. Cherry associates, c'est le nom que j'ai
mentionné tantôt?
M. FAURE: Je me rappelle d'avoir transigé des polices avec M.
Cherry mais je n'identifie pas le risque et le courtier mais je sais que j'ai
eu l'occasion de causer au téléphone à différentes
reprises.
M. JOHNSON: M. Faure, vous aviez commencé hier à nous
donner les noms des quatre agents à qui vous aviez donné des
instructions de distribuer...
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: ... une partie de la prime et vous deviez nous donner aussi
les sept contrats passés avec les compagnies d'assurances et au sujet
desquels vous avez donné des instructions aux compagnies d'assurances de
diviser la prime. Pourriez-vous continuer cette énumération en
nous donnant le nom de la compagnie ou de l'agence, deuxièmement la
prime, troisièmement la commission, quatrièmement la distribution
que vous avez ordonnée.
M. FAURE: Très bien, monsieur. La première c'est une
police assurance sur les automobiles du ministère de l'Agriculture avec
La Sécurité pour une prime initiale de $33,198.40. La prime
définitive est devenue $33,033.30. La commission, je n'ai pas le
détail, mais on peut supposer que c'est une commission
régulière. J'ai écrit à la compagnie...
M. JOHNSON: La commission c'était d'environ combien?
M. FAURE: 15%
M. JOHNSON: 15% de quel montant, je m'excuse?
M. FAURE: C'est la prime que j'ai mentionnée de $33,000.
M. JOHNSON: C'est d'accord.
M. FAURE: La répartion est comme suit: Roy & Duguay inc.,
25%; J.-P. Boisvert, 8%; Audet et Duval inc., 25%; Gabriel Lainesse, 4%; Joseph
Dufour enrg., 15%; Normand Coulombe assurances, 15%; F. Lauzier, 8%.
M. JOHNSON:Aucun de ces courtiers ou agents n'a travaillé
pour faire émettre cette prime ou cette police?
M. FAURE: Non, j'ai eu la visite de ces gens-là mais pour
répondre à votre question ces gens-là n'ont pas
effectivement joué le rôle ordinaire de courtiers dans le service
du risque ou la préparation du risque.
Ils ont sollicité les affaires du gouvernement, ils ont offert
leurs services et j'ai fait la répartition du risque parmi ces
courtiers.
M. JOHNSON: La seule considération c'est le remboursement de
leurs dépenses pour venir vous voir. Ensuite?
M. FAURE: Le ministère du procureur général dans le
temps, assurance-automobile...
M. JOHNSON: Quelle année?
M. FAURE: C'est toujours 1963/1964.
M. JOHNSON: Très bien.
M. FAURE: ... l'Union canadienne, une prime de $88,307.80 qui est
devenue $92,589.25 à la suite d'ajustement de prime à la fin de
l'année. Les courtiers qui ont été nommés sur ce
risque: Charles Joubert, 35%; P.H. Plourde Ltée, 4%; Vital Cliche, 3%;
J.A. Landry, 3%.
M. JOHNSON: J.A. Landry, quelle adresse?
M. FAURE: C'est le comté de Dorchester, je pense dans le
temps.
M. JOHNSON: Lac-Etchemin. L'ancien député libéral,
à Ottawa, oui?
M. FAURE: Jacques Bernier, 8%. M. JOHNSON: Pardon?
M. FAURE: Jacques Bernier.
M. LESAGE: Ce n'est pas parce qu'on a été
député à Ottawa qu'on n'a plus le droit de gagner sa
vie.
M. JOHNSON: Quette adresse? M. FAURE: Matane. M. JOHNSON: Matane, quel
montant? M. FAURE: 8%.
M. JOHNSON: Très bien. Est-ce qu'il vous avait été
recommandé?
M. FAURE: La présomption est que oui. M. JOHNSON: Par qui?
M. LESAGE: par Jacques Bernier. Je pense qu'il est assez gros pour de
débrouiller tout seul.
M. BERNIER: Pour l'information du chef de l'Opposition et du
comité, j'ai visité M. Faure assez souvent qu'hier matin on n'a
pas eu besoin d'introduction lorsque l'on s'est rencontré ici. A
l'époque je n'étais pas député, j'étais
courtier d'assurance, je le suis encore.
M. JOHNSON: Très bien.
M. FAURE: Louis-Philippe Périnet, 16%.
M. JOHNSON: M. Périnet, êtes-vous sûr qu'il est
courtier d'assurances générales?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Vous êtes sûr?
M. LESAGE: Bien, je ne sais pas s'il l'est encore.
M. FAURE: pas aujourd'hui.
M. LESAGE: Pas aujourd'hui, il ne l'est plus, je ne le crois pas.
M. FAURE: II ne l'est plus.
M. JOHNSON: Alors ça c'était au mois d'octobre 1963.
M. LESAGE: II l'était, mais je crois qu'il ne l'est plus. Mais il
l'était à ce moment là.
M. JOHNSON: Quelle date?
M. LESAGE: C'est parce qu'on a parlé de lui hier.
M. FAURE: Le 1er avril 1963.
M. LESAGE: Il l'appelait Lépinet d'abord puis ensuite il l'a
appelé périnet, je me suis informé, il était
courtier à ce moment-là, mais il ne l'est plus.
M. JOHNSON: Je sais qu'il est avec la Manufacturers Life.
M. LESAGE: II était courtier, mas il ne l'est plus.
M. JOHNSON: Ensuite?
M. FAURE: R.-P. Daigle, 25%.
M. JOHNSON: Quel endroit Daigle?
M. FAURE: Montréal.
M. LESAGE: Outremont.
M. JOHNSON: Aux soins de la Traveller's.
M. LESAGE: Non, non, c'est un courtier d'assurance, M. Daigle.
M. JOHNSON: Non, non, il est à la Traveller's M. LESAGE: Oui,
mais il est courtier.
M. JOHNSON: II a peut-être un permis de courtier oui.
M. LESAGE: Bien oui, il est courtier.
M. FAURE: A. Boutet enr., 3%; Assurance St-Louis Inc., 3%.
M. LESAGE: Ce sont tous des courtiers d'assurance.
M. FAURE: Le ministère des Terres et Forêts...
M. JOHNSON: Oui, mais sur cette dernière dont vous venez de
parler, la dernière police avec qui avez-vous travaillé? Lequel
de ces agents a effectivement travaillé?
M. FAURE: Charles Joubert, probablement, a joué le rôle le
plus actif.
M. JOHNSON: Les autres?
M. FAURE: Les autres ont sollicité de l'assurance, ils ont offert
le service, ils ont fait les interviews.
M. JOHNSON: C'est M. Bernier qui s'est occupé de transiger tout
ça?
M. FAURE: J'ai eu des interviews avec M. Bernier où nous avons
parlé d'assurance, je peux même dire de façon très
sérieuse. Mais dans ce cas-ci, je ne me rappelle pas que M. Bernier ait
joué un rôle particulièrement actif.
M. JOHNSON: Aucun des autres agents, sauf M. Joubert,
peut-être.
M. FAURE: Sauf que, évidemment, je tiens à citer que j'ai
eu des interviews à différentes reprises avec ces
gens-là.
M. LESAGE: Lors de ces interviews que vous aviez, par exemple, avec M.
Bernier, est-ce que vous discutiez des problèmes d'assurance en
général ou simplement de la possibilité d'avoir des
contrats?
M. FAURE: On discutait évidemment de la question de la
possibilité d'avoir des contrats, mais on discutait aussi des questions
techniques d'assurance.
M. LESAGE: Des questions techniques d'assurance, très bien.
M. JOHNSON: Sur cette police en question, M. Bernier ou les autres, sauf
M. Joubert, n'ont pas travaillé ni pour l'émission, ni pour le
calcul de la prime, ni pour aucun de ces...
M. FAURE: Pas sur ce risque-là en particulier.
M. JOHNSON: Voulez-vous continuer pour les autres?
M. FAURE: Oui, mais comme je vous disais, pour la plupart d'entre eux,
nous avons eu l'occasion, nous avons parlé de questions d'assurance, de
différentes phases d'assurance à part la sollicitation d'un
contrat et à part l'offre de services.
M. JOHNSON: M. Faure, soyons sérieux.
M. LESAGE: Dites-vous donc: « Que je sois sérieux »
et ensuite posez votre question.
M. JOHNSON: Soyons sérieux. Sur cette police, tous les noms
mentionnés, êtes-vous prêt à affirmer devant de
comité, sur votre serment d'office, que ce sont des gens qui vous ont
tous vu à votre bureau?
M. LESAGE: Un instant, il va vous le dire. Je n'ai pas l'impression que
c'est un témoin qui se défile.
M. JOHNSON: Sauf qu'il manque de mémoire.
M. LESAGE: Bien essayez donc, demandez-moi donc qu'est-ce que je faisais
moi par exemple, le 19 juin 1962, pour voir si je suis capable de vous
répondre.
M. FAURE: M. le Président, pour répondre à la
question qui m'a été posée, je peux l'affirmer d'une
façon catégorique avec peut-être une exception où je
n'identifie pas l'individu, mais comme vous avez pu le constater, je n'ai pas
une excellente mémoire, mais sur les neuf, nettement,
catégoriquement il y en a au moins 8, avec qui, à
différentes reprises j'ai causé d'assurance sous plusieurs
aspects.
M. JOHNSON: Mais pas nécessairement avant l'émission de
cette police-là.
M. FAURE: Ah, ça c'était là, la date, ce serait
bien difficile de fixer la date mais je...
M. JOHNSON: Très bien.
M. FAURE: pas nécessairement mais...
M. LESAGE: Demandez-moi donc à quel moment je vous ai connu pour
la première fois. Je me souviens que c'est sur un bateau, mais ne me
demandez-moi pas quelle année par exemple. Mais c'était sur un
bateau qui était en rade à Québec, je vous avais
rencontré avec votre épouse. Ne me demandez-moi pas en quelle
année, je ne m'en souviens plus. J'étais jeune avocat c'est tout
ce dont je me souviens, j'étais même peut-être
étudiant...
M. JOHNSON: Je vous trouvais bien sympathique.
M. LESAGE: Je trouvais que vous aviez une jolie femme, j'étais
jeune dans le temps, non marié.
M. JOHNSON: Et madame avait été bien gentille.
M. LESAGE: Madame Lesage y était d'ailleurs.
M. JOHNSON: Mme Lesage avait été très gentille.
M. LESAGE: C'est vrai, j'étais marié, vous aussi.
M. JOHNSON: Cela avait été agréable. Il faudrait
retourner sur le même bateau.
M. LESAGE: Cela vous ferait peut-être du bien.
M. FORTIN: II ne faudrait pas essayer de passer de bateaux.
M. LESAGE: Mais ne me demandez pas en quelle année par
exemple.
M. JOHNSON: Voulez-vous continuer?
M. FAURE: La police suivante, ministère des Terres et
Forêts.
M. JOHNSON: C'était en 1947.
M. LESAGE: Savez-vous je n'avais pas d'idée. Cela ne m'a pas
tellement frappé.
M. JOHNSON: Bien moi j'ai rencontré quelqu'un de frappé
alors ça m'a frappé pour de bon.
M. LE PRESIDENT: Bon, messieurs, est-ce que c'est terminé?
M. JOHNSON: Non, l'autre.
M. LESAGE: Allez-y, M. Faure. Epuisez le sujet.
M. FAURE: II s'agit d'une police d'assurance-automobile du
ministère des Terres et Forêts, émise par l'Equitable, dont
la prime initiale était de $17,057, prime finale, après
ajustement, $15,153.80. La répartition de ce risque a été
comme suit; Paul-Emile Guy, 50%, R. Deslauriers Inc., 25% et V. Angelillo Inc.,
25%.
M. JOHNSON: II y en a combien qui ont travaillé parmi ces
gens-là, est-ce qu'il y en a un toujours?
M. FAURE: J'ai vu les trois, je crois.
M. JOHNSON: Mais c'est vous qui avez fait le travail avec la compagnie
Equitable.
M. FAURE: Très bien. C'est tout, c'est comme les autres
polices.
Toutes ces personnes-là sont venues me voir, elles ont
sollicité de l'assurance. Ils offrent leurs services évidemment,
et je dois vous dire que, dans bien des cas, si ces gens-là auraient
voulu...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. FAURE: Je tiens à répéter que beaucoup de ces
courtiers-là sont venus me voir et même insistaient pour avoir une
police individuelle pour leur part, mais évidemment, pour les raisons
que j'ai exposées hier, ce n'est pas possible de le faire. Ces
gens-là, dans certains cas, étalent mécontents d'avoir
simplement une tranche d'une police sur cette base-là. Ils auraient
voulu souscrire la police du ministère ou une tranche de l'assurance des
véhicules d'un certain ministère. Mais pour des raisons
administratives, il n'était pas possible de leur confier à eux,
chacun une police pour une partie de la flotte.
Je continue, M. Johnson. Ministère des Finances, police
émise par l'Union canadienne, pour la fidélité dont nous
avons parlé tantôt, dont la prime est de $15,040.76. On a
donné tantôt, la répartition dans la lettre que vous avez
lue.
M. JOHNSON: Cela, c'est la centralisation dans le comté de
Québec-Ouest. Les quatre agents de Québec-Ouest.
M. LESAGE: Chez-nous des agents, il en pleut, monsieur!
M. FAURE: ... Lévesque et Cie et trois autres courtiers.
M. JOHNSON: Qui se sont distribués combien là?
M. FAURE: Bien la prime est de $15,040 et...
M. LESAGE: C'est la même chose, c'est la première dont vous
avez parlé.
M. FAURE: C'est $15,040.67.
M. LESAGE: C'est la première dont vous avez parlé.
M. LOUBIER: Cela fait environ 20% de la prime, aux environs de
$3,000.
M. FAURE: Environ.
M. LOUBIER: Qui serait distribuée entre...
M. LESAGE: Ils sont tous devenus millionnaires ce jour-là.
M. JOHNSON: Ensuite.
M. LESAGE: Le ministère du Tourisme, Chasse et Pêche. Une
police d'assurance-responsabilité, émise par l'Equitable, au
montant de $3,000 comme prime. Les courtiers sur cette police qui ont
participé à ce risque sont: Paul Lévesque, 30%, Oliva
Dugas, 20%, Yvan-M. Dow, 20% O. Henry 15%...
M. LESAGE: Comment O'Henry? M. FAURE: Orner Henry je pense. UNE VOIX:
Orner Henry. M. FAURE: Henry.
M. LESAGE: Ah, ah, pardon! Je pensais que c'était les palettes de
chocolat.
M. LOUBIER: Pour lui c'en était une.
M. LESAGE: Bien c'était ça, à $0.05 ou à
$0.10.
UNE VOIX: Combien pour cent?
M. FAURE: 15% pour monsieur Henry.
M. LESAGE: 15% de combien? De $300?
UNE VOIX: De $600 je pense.
M. FAURE: Probablement.
M. LOUBIER: De $600.
M. LESAGE: Quelques palettes de chocolat!
M. FAURE: La commission devait être de l'ordre de $600, je
pense.
UNE VOIX: Ah! d'accord!
M. FAURE: Et finalement la firme de Lindsay Miller 15%. Pour les
suivantes, Industrie et Commerce, police-responsabilité, émise
par
l'Equitable, pour un montant de $2,400. Ce sont exactement les
mêmes courtiers, les mêmes proportions.
M. JOHNSON: Que la police précédente. M. FAURE: Que la
précédente. M. JOHNSON: D'accord!
M. FAURE: La raison c'est que cette police-là, jadis,
était une police qui couvrait Chasse et Pêche et le
ministère des Pêcheries.
Et là, les changements dans les ministères; le
département des pêcheries est allé à l'Industrie et
Commerce, alors la police, la partie responsabilité a été
changée pour suivre l'objet assuré, puis on a fait deux polices
au lieu d'une. A ce sujet-là, j'aimerais à dire ceci; c'est que
dans le calcul de l'économie que je me suis permis de faire pour
indiquer d'une façon assez complète les avantages du
contrôle des assurances, j'ai cité certains cas simplement pour
illustrer ce que j'avançais, qu'il y avait eu...
M. LESAGE: Oui.
M. FAURE: ... économie réelle. Maintenant, c'est pour cela
que je mentionne, que je tiens à dire ceci: c'est qu'au tout
début, lorsque je suis entré en fonction, cette
assurance-là coûtait $7,000. L'économie
réalisée positivement, effectivement, en 1963/1964,
l'année en question, a été de $1,600.
M. LESAGE: Ce n'était pas théorique ça.
M. FAURE: Non. Et pour 1964/1965, l'économie est de $2,600.
M. LESAGE: $2,600. Quand vous avez donné le chiffre pour
l'additionner et que j'ai vu sur les journaux de ce matin, je pense, de
$285,000 comme étant une, comment dirais-je?
M. FAURE: Une économie théorique.
M. LESAGE: Une économie théorique, il y en a une grande
partie qui est de l'économie pratique là-dedans,
réelle...
M. FAURE: Une grande partie.
M. LESAGE: Mais est-ce que c'est plus que $285,000?
M. FAURE: Il n'y a aucun doute que ce que le gouvernement a
effectivement épargné...
M. LESAGE: Oui.
M. FAURE: ... en 1963/1964 dépasse $300,000 d'une façon,
je dirais, assez substantielle.
M. LESAGE: Non théorique, d'une façon pratique.
M. FAURE: Il faudrait les deux parce que... M. LESAGE: Les deux.
M. FAURE: Oui, parce qu'ut ne faut pas oublier que le théorique
était de l'ordre de $150,000...
M. LESAGE: Oui.
M. FAURE: ... et on peut dire un autre $150,000 qu'on peut identifier
facilement...
M. LESAGE: Comme pratique.
M. FAURE: ... un autre $150,000, cequi fait $300,000.
M. LESAGE: $300,000 pour l'année 1963/1964 seulement.
M. FAURE: Seulement. On peut dire qu'à peu près la
même chose pour les autres années...
M. LESAGE: Antérieures.
M. FAURE: Antérieures et 1964/1964.
M. LESAGE: Et 1964/1965, est-ce que vous avez, avec les directives que
je vous ai données et que vous avez suivies, avez-vous dit, fait
également des économies?
M. FAURE: Les économies, ce sont de même ordre, je
crois...
Le fait de la division des commissions, la répartition des
risques ne change en rien ce que ç'a coûté au gouvernement
et ne diminue pas l'économie que le gouvernement fait autrement.
M. LESAGE: Si je comprends bien, vous aviez divisé les risques
pour les raisons que vous avez données, mais depuis le 1er juin 1964,
pour répéter ce que vous avez dit ce matin, vous n'avez
suggéré à personne, à qui que ce soit une division
de commission sur quelque risque que ce soit que vous ayez placé?
M. FAURE; Je vous affirme ça de la façon la plus
catégorique.
M. LESAGE: Je vous remercie.
M. JOHNSON: Il a pu y avoir une distribution postérieure
cependant au 1er juin par les courtiers pour des polices qui auraient
été placées avant au sujet desquelles vous auriez
donné...
M. FAURE: Nous ignorons ça totalement, M. Johnson.
M. JOHNSON: Non, vous avez reçu une copie de la lettre, M. Faure.
Je peux vous donner le cas.
M. LESAGE: Mais ç'avait été fait avant,
après le 1er juin, il n'y a pas d'erreur qu'il n'en a pas fait.
M. JOHNSON: J'ignorais ça, mais après le 1er juin...
M. LESAGE: Oui, mais j'ai pensé que ça avait pu se
produire, je l'ai dit...
M. JOHNSON: Oui, oui, moi aussi.
M. LESAGE: D'ailleurs si ça s'est produit après le 1er
juin, que les distributions aient été faites en vertu
d'instructions données précédemment, c'est bien possible,
mais après le 1er juin, il n'y a eu aucune instruction de donnée
quant au partage des commissions. J'ai donné mes directives à M.
Faure et il les a suivies.
M. JOHNSON: II semble bien évident que vous n'avez pas
communiqué avec les compagnies cependant pour leur demander de ne pas
procéder à des instructions que vous aviez données
antérieurement au 1er juin.
M. FAURE: Exactement. Depuis le 1er juin, j'ai respecté de la
façon la plus complète, de la façon la plus totale, la
plus intègre, et l'esprit et la lettre des instructions que M. Lesage
m'a données. D'ailleurs, je dois vous dire qu'en autant que je suis
concerné, j'étais enchanté de le faire, ça cadrait
parfaitement avec mes désirs personnels.
M. LOUBIER: M. Faure, à chaque année, depuis environ
quatre ans, le gouvernement paie environ combien de primes par
année?
M. LOUBIER: Entre $1 million et $1 million et quart, quelque chose comme
ça.
M. LOUBIER: Ce qui fait qu'il y aura une proportion de commissions
d'environ $200,000 par année.
M. FAURE: On peut supposer ça, d'après les normes
ordinaires.
M. LOUBIER: Et depuis quatre ans, il y aurait eu ainsi $800,000 environ
de distribués.
M. LESAGE: Non, non. Un instant.
M. FAURE: Pardon, M. le Président, sur la question de
distribué, je dois...
M. LOUBIER: De payés, je veux dire, de commissions qui ont
été payées aux courtiers.
M. FAURE: Eh bien! voici si vous disiez autrement, c'est que...
M. LESAGE: La preuve est tout le contraire, il n'y a pas eu $800,000, il
y a eu 97% des polices qui ont été placées, 3% où
il y a eu distribution de commissions.
UNE VOIX: Laissez parler.
M. LESAGE: Bien oui mais vous n'avez pas le droit de partir de faits qui
ne sont pas exacts pour questionner un témoin. C'est une règle
bien connue en cour par tout avocat qui a le moindrement
d'expérience.
M. LOUBIER: Je lui demande combien de primes ont été
payées par le gouvernement.
M. FAURE: Comme je vous le disais annuellement les primes sont de
l'ordre de $1 million, $1,250,000.
M. LOUBIER: A combien évaluez-vous la proportion de commissions
sur ces primes-là?
M. FAURE: Bien comme tout le monde sait le taux de la commission sur les
primes varie de 15% à 20%.
M. LESAGE: Est-ce qu'il n'y a pas eu une plainte des courtiers
dernièrement parce que les compagnies avaient diminué le
pourcentage?
M. FAURE: En effet.
M. LESAGE: On se fait parler.
M. JOHNSON: C'est général, tout le Canada.
M. LESAGE: Oui, oui. C'est de ça qu'on se fait parler par
exemple.
M. LOUBIER: Alors à même ces primes-là combien
évaluez-vous en argent les commissions qui ont été
versées annuellement sur les primes?
M. FAURE: Bien je peux faire le calcul mathématique comme tout le
monde pourrait le faire, c'est-à-dire que vous avez $1 million,
$1,250,000 de primes, vous avez un taux de commission comme on le sait de 15%,
20%.
M. LOUBIER: Cela ferait combien?
M. LESAGE: A votre âge vous savez compter.
M. LOUBIER: Non, non mais je l'ai dit tout à l'heure,
$200,000.
M. LESAGE: A peu près $200,000.
M. FAURE: A peu près $175,000, $200,000 par année.
$200,000, je pense que c'est une approximation qui est probablement près
de la réalité.
M. LOUBIER: Et ce $200,000 aurait été reçu
annuellement par des courtiers avec lesquels le gouvernement a transigé
pour obtenir les polices d'assurances.
M. FAURE; Sans doute il en découle logiquement, ils ont
acheté l'assurance et puis il y a les commissions à payer.
M. LOUBIER: Et ces courtiers-là sont tous ceux qui apparaissent
sur la liste que vous avez fournie tout à l'heure,
M. FAURE: Oui, je dirais ça.
M. LOUBIER: Donc: la plupart avaient été
suggérés-..
M. LESAGE: Non, non, il ne dit pas que tous en ont reçu, il dit
que tous les noms de ceux qui en ont reçu se trouvent sur la liste.
M. LOUBIER: Se retrouvent...
M. FAURE: Sauf erreur, vous allez retrouver ces noms-là par
exemple si on prenait une liste des polices pour les ministères qui
paraissent dans les comptes publics, le nom de chacun de ces
courtiers-là figurerait sûrement dans cette liste-là et en
plus de ça la liste aurait un nombre de noms de courtiers qui durant la
période en question n'ont peut-être pas reçu d'assurances,
peut-être reçu avant, peut-être reçu après. Je
pense aux polices de trois ans et il y en a qui ont une police de trois ans et
dans trois ans ils auront un renouvellement peut-être, cela
dépend. D'autres, ce sont des polices annuelles alors on va voir le nom
reparaître chaque année.
M. LOUBIER: Achaque année?
M. FAURE: Bien si c'est une police annuelle. Maintenant, M. le
Président, je veux en profiter pour parler de l'assurance collective
vie,...
Excusez-moi il y en avait une autre. Le ministère des
Transports...
M. LESAGE: C'est la septième?
M. FAURE: Oui. Ministère des Transports et Communications...
M. LESAGE: Ce n'est pas additionnel aux sept?
M. FAURE: Non.
M. LESAGE: C'est la septième.
M. FAURE: Assurance-vol, Union Canadienne, répartition telle que
mentionnée dans la lettre que vous avez lue tantôt, dont la prime
en 1963/64, il y a deux primes pour cette année là, si vous
voulez de $7,875 chacune. C'est qu'il y a eu chevauchement, à date je
pense que dans les comptes publics on figure, c'est une prime annuelle, deux
années de prime qui paraissent dans la même année fiscale.
La prime annuelle est de $7,875 et, comme je vous le disais, la
répartition est suivant la liste que vous avez fournie.
M. JOHNSON: Aviez-vous complété hier
l'énumération des quatre...
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: ... compagnies?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Je me souviens de...
M. FAURE: Jean Gagnon & Compagnie de Montréal pour une.
Agence Chapdelaine Enr, de St-Hyacinthe pour la deuxième. Et deux
cas
de Dale Company de Montréal. Ces deux cas, c'est une façon
de parler, c'est sur un même objet, c'est le pont-tunnel de Boucherville
ou Hypolite-Lafontaine par le même courtier.
M. JOHNSON: M. le Président...
M. LESAGE: M. Faure voudrait dire un mot.
M. JOHNSON: Excusez.
M. FAURE: Si vous me permettez, j'aimerais profiter de l'occasion ici
pour vous parler de l'assurance collective des employés. J'ai
communiqué avec les assureurs à la suite d'une étude que
j'avais faite, moi-même,..
M. LESAGE: Elles sont quatre?
M. FAURE: Oui.
M. LESAGE: Quatre compagnies?
M. FAURE: Quatre compagnies qui couvrent ce risque.
M. LESAGE: II y a Les Prévoyants du Canada, La Solidarité,
La Prévoyance et la quatrième?
M. FAURE: L'Industrielle.
M. LESAGE: L'Industrielle, c'est ça.
M. FAURE: Je l'avoue, j'ai fait ce travailla, je ne veux certainement
pas poser en actuaire, mais c'était une question qui était
intéressante, elle intéressait tous les employés civils et
évidemment ça intéressait le, budget du ministère
des Finances. A la suite de cette étude-là la compagnie a convenu
de modifier...
M. LESAGE: Les compagnies.
M. FAURE: Les compagnies, mais c'est parce que j'ai surtout
traité avec une qui a convaincu les autres.
M. LESAGE: Laquelle?
M. FAURE: La Solidarité qui a la gestion de ce risque.
M. LESAGE: Ah bon, voici un exemple de cas ou les quatre noms des quatre
conpagnies apparaissent dans les estimations budgétaires et où la
division est faite par l'Assemblée lé- gislative et où
vous avez traité principalement avec une compagnie.
M. FAURE: Je puis dire presque exclusivement avec une compagnie.
M. LESAGE: Non, non.
M. FAURE: Chacun avait une tranche de 3/8, ou 1/8.
M. LESAGE: Et ça c'est voté par l'Assemblée
législative.
M. FAURE: J'ai transigé avec la Solidarité.
M. LESAGE: Si quelqu'un a fait quelque chose d'illégal, c'est
l'Assemblée législative. Parce que c'est avec la
Solidarité qu'il a transigné L'Assemblée est coupable.
M. JOHNSON: Coupable de quoi donc?
M. LESAGE: Bien de ce dont vous voulez accuser les courtiers.
M. FAURE: Un nouveau barème de taux a été
convenu.
M. JOHNSON: La vérité est sortie.
M. LESAGE: Bien certainement, elle est sortie, la vérité.
Je ne l'ai jamais cachée, je vous l'ai dit l'an dernier. Je vous l'ai
dit. C'est au journal des Débats de l'an dernier. Je ne l'ai pas
cachée. Je ne veux rien cacher. Je n'ai jamais rien caché. M.
Faure n'a jamais rien caché. Quels sont les avantages que vous avez
obtenus? Je les connais, moi.
M. FAURE: Nous avons obtenu un nouveau barème de taux par la
compagnie qui réduit en moyenne le taux de 20%. Je dis en moyenne parce
qu'il y a eu des changements beaucoup plus que ça pour certains et
beaucoup moindres que ça pour les autres. Exemple, la diminution de la
prime pour les jeunes de 20 ans à 30 ans a été de l'ordre
de 30% ou 40% ou presque 50%. Et cela a une répercussion sur la prime
que les employés payaient pour l'assurance additionnelle. Donc, en
général, diminution du barème des primes de 20%. Nous
avons aussi convenu sur un nouveau barème des changes de conversion.
M. LESAGE: Excusez-moi, je me suis trompé, ce n'est pas La
Prévoyance, c'est la Mutuelle des Employés civils.
M. FAURE: Ce n'est pas ça que vous avez dit?
M. LESAGE: Non, j'avais dit la Prévoyance. J'avais annoncé
la Mutuelle des Employés civils.
M. FAURE: C'est ça.
M. LESAGE: Les quatre compagnies ce sont: La Solidarité, les
Prévoyants du Canada, l'Industrielle et la Mutuelle des Employés
civils. Et vous avez transigé avec la Solidarité...
M. FAURE: C'est ça.
M. LESAGE: ... et la prime a été divisé entre les
quatre?
M. FAURE: Exactement. Un nouveau barème de charges de
conversions...
M. LESAGE: ... Mais par l'Assemblée législative.
M. JOHNSON: Mais chaque compagnie assume son risque par exemple.
M. FAURE: Evidemment. M. JOHNSON: Ah bon!
M. FAURE: Comme dans le cas des primes.
M. JOHNSON: Alors elle a le droit à son indemnité,
à sa prime?
M. FAURE: Là, c'est une prime.
M. JOHNSON: Là c'est une prime, ce n'est pas une commission
payée à d'autres compagnies c'est une division du risque entre
quatre compagnies...
M. LESAGE: C'est la même chose.
M. JOHNSON: ... qui ont mandaté un des membres pour
négocier complètement le contrat avec vous?
M. LESAGE: Non.
M. FAURE: Oui, c'est à peu près ça.
M. LESAGE: Vous vous êtes entendus avec la Solidarité?
M. LOUBIER: De sorte que si vous avez une réclamation à
faire, les quatre compagnies vont intervenir proportionnellement?
M. FAURE: Bien pour payer...
M. LESAGE: Cela arrive régulièrement, les
réclamations, à toutes les fois qu'il y a un employé
civil, un fonctionnaire, qui décède. Ce n'est pas difficile.
M. FAURE: Alors une des modifications assez importantes, c'est que nous
avons convenu un nouveau barème de charge de conversion sur une base
plus scientifique, ce qui a été de nature à réduire
le montant payable sous cette rubrique-là d'une façon
substantielle. Jadis, antérieurement à cette
étude-là, on avait arbitrairement mis un montant de x... Alors
qu'avec notre nouveau barème, la charge de conversion s'applique
directement suivant l'â'ge de l'employé, et finalement, et c'est
la partie importante, c'est que à la fin d'une année,
jusqu'à ce changement, jusqu'à la fin de l'année, suivant
le résultat du risque, les résultats techniques,
c'est-à-dire surtout le nombre de prestations à la suite de
décès, on accordait un rabais, une ristourne, un crédit,
de l'ordre de 30% de la prime brute,sans varier, m?is la moyenne, depuis le
risque, je pense que c'est à peu près 29 et quelque chose, disons
30%. On a convenu, sur une formule de ristourne basée sur les
résultats techniques effectivement vécus si vous le voulez, avec
le résultat suivant pour l'année 1962-63 par exemple; sur une
prime brute de $357,000.00, la ristourne, suivant la nouvelle formule, a
été de $158,000.00, alors que la ristourne, calculée sur
l'ancienne formule à 30%, aurait donné $107,000. Donc,
directement nous avons bénéficié de $51,000.00...
M. LESAGE: Les fonctionnaires...
M. FAURE: Ce même bénéfice pour 1963-64 est à
peu près exactement ça ou même probablement
légèrement supérieur.
M. LESAGE: Et les fonctionnaires eux-mêmes ont pu
bénéficier...
M. FAURE: Et les fonctionnaires surtout dans les catégories
d'âge dans 20 ans, 30 ans 35 ans, ont bénéficié
d'une diminution assez substantielle du taux de la prime qui les affecte
directement et personnellement, eux. Alors, ce montant-là
évidemment c'est mentionné dans les bénéfices
annuels auxquels j'ai fait allusion hier.
M. JOHNSON: M. Faure, les agences d'assurance Montcalm Enr., 975 ave
Cartier à Québec, qui est-ce ça? Qui fait affaire sous ce
nom-là?
M. FAURE: Je serais obligé de référer à mes
dossiers, M. Johnson, je ne pourrais pas vous le dire sur-le-champ.
M. JOHNSON: C'est un des noms mentionnés dans une note de
distribution de...
M. FAURE: Oui, c'est parce que...
M. JOHNSON: ... commissions. Si je ne fais erreur, c'est dans la...
M. LESAGE: On a le guide du téléphone, on pourrait
regarder.
M. JOHNSON: ... la lettre...
M. LESAGE: On va regarder dans le guide du téléphone, le
nom y est peut-être.
M. JOHNSON: ... au sujet de laquelle vous avez dit que vous
connaissiez...
M. LESAGE: Dans le guide du téléphone. M. JOHNSON: ...
toutes les personnes, sauf... UNE VOIX: Il y en a cent et quelques.
M. LESAGE: Ah oui, cela n'a pas d'importance que ce soit dans
Québec-Centre ou dans Québec-Ouest; c'est dans
Québec-Centre.
M. FAURE: Dans la police d'assurance-vol, le nom de l'agence
Assurance-Montcalm figure pour une participation de 10% du risque.
M. JOHNSON: C'est qui ça, les Agences Montcalm?
M. LESAGE: Je vais regarder dans le guide du
téléphone.
M. FAURE: De mémoire, j'ai l'impression...
M. LESAGE: Vous êtes un descendant de... Assurance-Montcalm
Insurance Registered, 975 Cartier, c'est enregistré, il faudrait aller
chez le protonotaire pour le savoir, assigner le protonotaire. Le chef de
l'Opposition peut aller au greffe.
M. JOHNSON: Oui, je pourrais aller même...
M. LESAGE: Même a la cour.
M. JOHNSON: ... même dans le comté de Vaudreuil-Soulanges.
Avez-vous déjà fait affaires avec J.-Eugène Boileau de
Saint-Lazare, le connaissez-vous?
M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Depuis quand?
M. FAURE: Depuis mon entrée en fonction, je ne le connaissais pas
antérieurement à cette date-là.
M. JOHNSON: Vous l'encouragez, celui-là? M. FAURE: Oui.
M. JOHNSON: Assez souvent et cela a été
recommandé?
M. FAURE: M. Boileau a plusieurs risque? que nous lui avons
confiés, plusieurs, quelques risques...
M. JOHNSON: Est-ce qu'il a été recommandé?
M. FAURE: On a certainement suggéré de l'encourager si
l'occasion se présentait.
M. JOHNSON: C'est le « on » que je trouve toujours assez
vague, c'est évident...
M. LESAGE: C'est peut-être vous!
M. JOHNSON: ... mais qui?
M. LESAGE: Est-ce vous?
M. FAURE: Pardon, M. Johnson?
M. JOHNSON: Qui a recommandé M. Boileau de
Vaudreuil-Soulanges?
M. FAURE: Me rappeler exactement qui a fait la recommandation dans le
moment je ne pourrais pas, je pourrais faire certaines conjectures, je sais
dans quel comté il est mais pour dire que je le sais, je ne le sais
point.
M. JOHNSON: Vous connaissez le député du comté?
M. FAURE: Un peu, oui.
M. JOHNSON: Cook, Joubert et Desrochers
Ltée rien à faire avec un parent du Premier ministre.
M. LESAGE: Non, c'est M. Joubert puis il a dit tantôt que... M.
Joubert est un... Si d'après ce que j'en sais, est un courtier
d'assurance, il est malade, maintenant je crois, très malade, c'est un
homme, un courtier d'assurance connu de Québec, il fait affaire depuis
des années et des années, un des experts en assurance, si je
comprends bien. M. Faure a dit tantôt que c'était avec M. Joubert
et avec lui qu'il avait négocié un des contrats et qu'il avait
obtenu avec M. Joubert des conditions favorables. C'est un homme de très
grande expérience dans l'assurance, M. Joubert.
M. JOHNSON: M. Joubert a su...
M. FAURE: J'ajouterais, monsieur...
M. LESAGE: Pardonl
M. FAURE: J'ajouterais, M. le Président, que j'ai eu des
interviews très souvent avec M. Joubert, j'ai discuté des risques
qui le concernaient personnellement et puis je suis allé puiser chez lui
et dans son bureau pour avoir des renseignements d'ordre technique...
M. LESAGE: Oui...
M. FAURE: ... pour d'autres cas... d'autres...
M. LESAGE: Autrement dit vous l'avez consulté, M. Joubert, au
point de vue technique non seulement sur les risques...
M. FAURE: A plusieurs reprises.
M. LESAGE: .. qui lui ont été accordés mais sur
d'autres.
M. FAURE: Absolument.
M. LESAGE: Bon, c'est un expert d'assurance reconnu.
M. JOHNSON: Evidemment, il a une prime de $4,000...
M. LESAGE: Oui, mais c'est un grand expert en assurance, qu'est-ce que
vous voulez!
M. JOHNSON: ... par une prime une commission de $4,000...
M. LESAGE: Bien oui.
M. JOHNSON: $4,317.18.
M. LESAGE: Bien oui, c'est un expert en assurance, il y a des avocats
experts qui coûtent plus cher que cela.
M. JOHNSON: Oui, je sais.
M. LESAGE: Des médecins aussi, des architectes aussi, des
ingénieurs aussi. Ce n'est pas parce qu'un homme est courtier en
assurance et qu'il est expert comme courtier qu'il faut lui donner des palettes
de chocolat. Il faut les payer pour le travail qu'ils font.
M. JOHNSON: Alors, pourriez-vous à une prochaine réunion
m'apporter...
M. LESAGE: Il va vous l'envoyer par la malle.
M. JOHNSON: ... des détails tant qu'à M. Cherry de
Montréal.
M. LESAGE: Vous lui enverrez à M. Johnson.
M. JOHNSON: Non, non, je veux entendre M. Faure...
M. LESAGE: Vous lui enverrez.
M. JOHNSON: Je veux entendre M. Faure.
M. FAURE: M. Johnson...
M. LESAGE: Une seconde, on verra à ça la semaine
prochaine.
M. FAURE: ... je pense que j'en ai pris note oui. Seriez-vous assez
aimable de répéter votre question concernant M...
M. JOHNSON: A.M. Cherry & Associates, Montréal.
M. FAURE: Oui. Et votre question était?
M. JOHNSON: Combien ont-ils reçu des primes? Ont-ils
été désignés comme courtiers? Ont-ils
été désignés pour recevoir une part de la
commission?
M. FAURE: Cela me fera plaisir de vous donner ça par le
courrier.
M. JOHNSON: Pouvez-vous faire la même chose pour M. Boileau?
M. LESAGE: Bien, il vous a répondu pour M. Boileau, il dit
que...
M. JOHNSON: Non, mais les montants. M. LESAGE: Ah! les montants.
M. FAURE: M. Boileau, les montants. Je peux simplement relever les
polices qui ont été émises, où M. Boileau est le
courtier...
M. LESAGE: ... est le courtier, parce qu'il n'a pas participé,
lui, dans les distributions de commissions, M. Boileau.
M. FAURE: Les sept compagnies et les quatre courtiers mentionnés
sur les listes et ce sont les seuls où il y a eu ce que l'on peut
appeler une répartition.
M. LESAGE: M. Boileau n'a pas bénéficié des
répartitions.
M. FAURE: Les autres...
M. LESAGE: Demandez combien. Vous pouvez la poser au feuilleton, la
question. Il n'a pas bénéficié des répartitions,
commissions. Il n'y a pas eu... Les polices de M. Boileau sont des polices qui
ont été placées chez M. Boileau. C'est ce que vient de
dire le...
M. FAURE: De mémoire, M. Boileau a une police ou deux,
responsabilités couvrant certaines écoles
spécialisées.
M. LESAGE: La Cité des jeunes dans Vau-dreuil.
M. FAURE: ... une construction au deux à la Cité des
jeunes pour les risques d'incendies...
M. LESAGE: C'est an gars de la place, c'est normal. J'en déduis
que ça doit être ça.
M. FAURE: Mais vous voyez, M. Johnson, il n'y a rien dans ce
domaine-ci.
M. LESAGE: II n'y a ni miracles, ni de secrets ni de crimes
là-dedans.
M. JOHNSON: Cette liste, Monsieur, que vous nous avez remise ici
tantôt...
M. LESAGE: De gros agents d'assurance de la place.
M. JOHNSON: ... comme exibit, existait-elle avant que je vous la
demande?
M. FAURE: Elle existe depuis, je dirais, le 1er juin, quand je l'ai
compilée, quelques jours avant le 1er juin 1964, alors que M. Lesage m'a
demandé de lui faire des précisions sur la question de la
répartition de risques.
M. LESAGE: Alors, il m'a demandé qu'est-ce que c'est que cette
affaire-là, il est venu me la montrer. Il m'a apporté tous les
renseignements que je voulais. Quand j'ai eu les renseignements, eh bien! j'ai
vu à ça.
M. FAURE: M. le Président, désirez-vous que je
dépose, j'ai donné les détails de vive voix, voulez-vous
que je dépose la liste?
M. LESAGE: Oui, veuillez déposer.
M. FAURE: Voulez-vous donner cela à M. le Président?
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce qu'on pourrait demander
l'ajournement?
M. LESAGE: Ah comme vous voudrez. M. JOHNSON: A mardi.
M. LESAGE: Non, mardi il y a une séance du conseil des ministres,
lundi je serai à Winnipeg la Chambre ne siège pas, mardi matin
à neuf heures ou huit heures et demie il y a conseil de la
trésorerie et mardi à dix heures il y a conseil des ministres qui
va durer comme d'habitude jusqu'à deux heures, la Chambre siège
à trois heures. Mercredi matin nous avons seize bills du comité
des bills privés, on a peut-être une chance de sièger jeudi
prochain, on verra, cela va dépendre de la fin de la session.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on va fixer ça à jeudi?
M. LESAGE: Je ne sais pas si on n'a pas fini les bills privés
mercredi matin il va falloir continuer jeudi matin, je l'ignore, je ne le sais
pas.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on pourrait la fixer pro forma pour jeudi?
M. LESAGE: On peut la fixer por forma pour jeudi matin, dix heures, si
vous voulez, si on a
terminé, parce que mercredi après-midi et mercredi soir on
va certainement siéger en Chambre, alors on va la fixer pro forma pour
jeudi...
M. JOHNSON: Jeudi matin.
M. LESAGE: ... même si on, après que l'on aura
terminé les bills privés parce que les bills privés il
faut qu'ils passent, qu'est-ce que vous voulez, parce que là que vous
avez dit tantôt que vous aviez eu toute la vérité que vous
vouliez, parce qu'il faudra revenir ici encore pour écouter le
même genre de questions, cela n'apporte rien, vous l'avez dit
vous-même que vous aviez eu toute la vérité.
M. JOHNSON: M. le Président, non, j'ai dit que toute la
vérité se donne... d'ailleurs c'est pour cela que nous sommes
ici...
M. LESAGE: Oui, on n'a rien à cacher.
M. JOHNSON: il y a d'autres questions à poser...
M. LESAGE: Vous avez eu toute l'opportunité de poser toutes les
questions que vous avez voulu.
M. JOHNSON: l'opportunité d'établir clairement que...
M. LESAGE: Les conclusions c'est le comité qui les prend, cela ce
n'est pas vous.
M. JOHNSON: Le premier ministre a passé son temps à en
donner des conclusions...
M. LESAGE: Non, je n'ai pas tirer des conclusions, j'ai établi
des faits.
M. JOHNSON: ... et l'argumentation.
M. LESAGE: Pro forma, jeudi prochain à dix heures et trente.
M. LE PRESIDENT: Le comité est ajourné pro forma jeudi
à dix heures et trente.
COMITE DES COMPTES PUBLICS
M. LAVOIE (Laval) (président du comité des comptes
publics); A l'ordre, messieurs.
M. LESAGE: M. le Président, au cours des séances
antérieures le député de Missisquoi et si je me
trompe dans l'interprétation de la citation de ses paroles que je ne
prétends pas citer et dans l'interprétation des principes qu'il a
émis, qu'il veuille bien me corriger a dit que le comité
des comptes publics siégeait pour étudier les méthodes
administratives du gouvernement en autant qu'elles comportaient la
dépense des deniers publics et pour suggérer des méthodes
d'améliorer l'administration, lorsqu'il y avait lieu de le faire, il me
semble. Est-ce que je me trompe?
M. BERTRAND: C'est pas mal cela, il me semble.
M. LESAGE: Est-ce que je me trompe?
M. BERTRAND: Mais j'aurai moi-même à la suite du premier
ministre...
M. LESAGE: Oui, mais en accord avec ce principe je propose,
secondé par le ministre du Travail, que le Surintendant des assurances,
M. Camaraire, et l'Adjoint du Surintendant des assurances, Me Jacques Casgrain,
ancien chef de Cabinet de l'honorable M. Barrette, soient chargés
conjointement de faire une étude sur la possibilité de demander
des soumissions publiques en vue de l'octroi des contrats d'assurance du
gouvernement, de ses ministères et organismes et de faire rapport au
Ministre des Finances d'ici le 31 décembre.
Le Ministre des Finances devra déposer ce rapport en Chambre dans
les quinze jours de la réception de ce rapport ou du début de la
session qui suivra immédiatement.
M. BERTRAND: Parlant, M. le Président, sur la proposition qui est
faite par le premier ministre, vous me permettrez bien, étant
donné que le premier ministre référait à la
substance d'une déclaration que j'ai faite devant le comité des
comptes publics, de faire d'abord la mise au point suivante; on a dans certains
milieux, dans la Presse et à la télévision, attaché
beaucoup d'importance à ce que je considère un vote sur une
matière absolument mineure au sujet de la procédure ici au
comité lorsque à la dernière séance, j'ai, ni plus
ni moins, indiqué par mon vote, absolument libre, que ce qui devait
être étudié ou pré- senté devant la
régie... le comité des régies à caractère
gouvernemental, et industriel et commercial devrait l'être devant ce
comité-là; c'est la signification du vote que j'ai donné
l'autre jour. En certains milieux on a voulu y attacher un manque de
loyauté à l'endroit de mon parti. Ce vote démontre
justement qu'il existe dans le mouvement politique auquel j'adhère un
grand climat de liberté. Si par mon vote, M. le Président, on a
pu avoir l'impression que je voulais en aucune manière directement ou
indirectement tenter de brimer la liberté d'aucun de mes
collègues ou tenter d'empêcher que des témoignages soient
complets sur les actes administratifs du gouvernement, et si jamais le
comité le décidait sur des actes administratifs des gouvernements
passés je tiens à dire que tel n'a pas été mon
intention, je le déclare formellement. J'ai déjà dans ce
domaine, M. le Président, et à plusieurs reprises et en
particulier en 1961, indiqué comment j'envisageais ce problème
qui est relié directement au problème du patronage. J'ai alors
fait des déclarations qui, dans certains milieux et en particulier
même dans mon propre parti politique, ont soulevé beaucoup
d'objections. J'ai alors déclaré que conscient de la
fragilité humaine et sans pharisaisme et sans prêcher
l'angélisme, il fallait davantage s'attaquer à un système
plutôt qu'à des hommes. Je n'ai pas changé d'idée;
les uns qualifieront cela de scrupules, d'angélisme, de pureté,
on pensera ce que l'on voudra, voilà ce que me dicte ma conscience. Il y
a eu, il y a des actes de patronages, et notre devoir, mon devoir tel que je le
comprends, c'est d'essayer d'utiliser tous les moyens en vue d'empêcher
que cette pieuvre que l'on connaît continue à étendre ses
bras dans les différents domaines de l'activité provinciale.
Voilà comment, M. le Président, je conçois ce rôle
et je pense que l'ensemble des citoyens de la province de Québec le
conçoit ainsi; il est clair que s'il y a des actes qui peuvent nous
être reprochés et que l'on croit que nous avons pu manquer
à notre devoir et nous exposerait à des poursuites, il est clair
que les députés devront répondre de leurs actes.
Personnellement je ne me défile pas devant aucune des
responsabilités que j'ai acceptées lorsque j'ai été
élu député il y a 17 ans. On dira; il ne faut pas admettre
des fautes passées, il ne faut pas avouer qu'on a pu se tromper parce
que d'autres se trompent à l'heure actuelle. J'avoue que ce n'est pas ma
manière de concevoir mon rôle; j'ai pu me tromper dans le
passé, j'ai pu, comme tout le monde, commettre des
actes de patronage, mais il est clair que si nous voulons
véritablement tenter de les corriger le premier devoir d'abord c'est que
le comité des comptes publics siège, que le comité des
comptes publics siège régulièrement et non pas seulement,
M. le Président, dans les derniers jours d'une session où nous
sommes pressés de toutes parts pour l'étude des lois et où
nous devons sur des matières importantes partager notre temps du mieux
possible. Il y a là depuis 4 ans, un manquement terrible et en
particulier depuis que la suite d'une enquête comme l'enquête
Salvas le commissaire nous a indiqué, dans les conclusions de son
rapport, que nous devions siéger, qu'il était de notre devoir, et
je fais écho à des commentaires qui ont paru dans les journaux
à l'effet que ce comité devrait siéger
régulièrement.
M. le Président, il est clair que tous les membres du
comité, quant à moi, sont libres de procéder à
l'interrogatoire comme ils l'entendent, les députés ont chacun
leurs responsabilités. Il est clair que lorsque l'on interroge d'autres
personnes, des noms peuvent sortir qui sont publiés par la suite dans
les journaux, cela ne fait pas plaisir à tout le monde. D'autre part on
ne peut à certains moments blâmer certaines personnes de
tâcher de démontrer surtout lorsque nous sommes en face d'un
gouvernement qui a promis solennellement devant la population l'abolition du
patronage et d'utiliser tous les moyens propices en vue d'endiguer ce flot de
patronage, lorsque l'on voit que les pratiques de patronage se sont
perpétuées et se continuent, on ne peut pas blâmer ces
gens-là d'étiqueter les actes et de faire connaître ceux
qui ont pu s'en rendre coupables au moment même ou solennellement ils
prenaient l'engagement de l'abolir et de faire connaître ceux qui ont pu
s'en rendre coupables au moment même où, solennellement, ils
prenaient l'engagement de l'abolir et de tâcher de l'abolir et de
l'indiquer définitivement.
Voilà sommairement. Et j'aurai l'occasion en d'autres milieux de
revenir sur ce sujet mais je ne veux pas paralyser les travaux. Je croyais de
mon devoir de faire cette déclaration.
Le premier ministre propose que le Surintendant des assurances et que
l'adjoint du Surintendant soient chargés conjointement de faire une
étude sur la possibilité de demander des soumissions publiques en
vue de l'octroi des contrats d'assurance du gouvernement, de ses
ministères et organismes, et de faire rapport au ministre des Finances
d'ici le 31 décembre.
Le ministre des Finances devra déposer ce rapport en Chambre dans
les quinze jours de la réception de ce rapport et au début de la
session qui suivra.
M. LESAGE: Mais c'est parce que...
M. BERTRAND: Au sujet de cette proposition sur le problème
fondamental qui, en fait, au point de vue administratif est soumis au
comité, à première vue, M. le Président, je n'ai
pas eu le temps de consulter mes collègues, mais j'émets
l'opinion qu'elle pourrait être acceptée, qu'il y a une
étude à faire sur ce problème enfin, de manière
à ce que nous cherchions des moyens d'empêcher l'exercice d'une
discrétion aussi absolue par un seul homme qui, en fait, continuera ou a
continué de payer des commissions à une personne
plutôt...
M. LESAGE: Non.
M. BERTRAND: ... que de les partager entre tous.
M. LESAGE: Non, non, il ne les a pas, excusez-moi, il ne les a pas
payées, il a confié... non, il ne faut pas s'exprimer comme cela,
tout de même.
M. BERTRAND: Non, pas de payer...
M. LESAGE: ... non, il a confié des contrats à des
courtiers, non, il n'a pas indiqué, il a confié des contrats
d'assurance a ces courtiers...
M. BERTRAND: Non.
M. LESAGE: ... et il s'agit de savoir si on peut procéder...
M. BERTRAND: Je suis prêt à changer... M. LESAGE: ...
par...
M. BERTRAND: ... je suis prêt à changer les mots que j'ai
utilisés pour dire qu'il a confié...
M. LESAGE: Bien oui, ce n'est pas la même chose du tout.
M.BERTRAND: ... qu'il a confié à des courtiers...
M. FORTIN: Après négociations.
M. BERTRAND: ... à un seul... M. LESAGE: Oui.
M. BERTRAND: ... après négociations privées...
M. LESAGE: Oui, pas avec plusieurs.
M. BERTRAND: ... discrétionnaires qu'il a confié cela
à un, et que le partage des commissions qui se faisait a cessé,
d'après le premier ministre...
M. LESAGE: Comment, d'après le premier ministre?...
M. BERTRAND: ... a cessé à compter du 1er juin 1965.
M. LESAGE: M. le Président... M. BERTRAND: Voilà le
problème.
M. LESAGE: ... Je dois invoquer le règlement, le
député de Missisquoi vient de dire une chose qui n'est pas
exacte, ce n'est pas seulement d'après le premier ministre que cela a
cessé, à partir du 1er juin 1965.
M. LOUBIER: 1964, pardon.
M. LESAGE: C'est un témoin qui, sous serment ici a
déclaré qu'après avoir reçu les instructions du
premier ministre, du ministre des Finances, le 1er juin 1964, il n'avait plus
jamais donné d'instruction ou d'indication au sujet des divisions ou des
partages de commissions. C'est ça, c'est ça la
vérité et ça n'a pas été contredit.
D'ailleurs, ça ne peut pas l'être, c'est la vérité.
Je ne veux pas recommencer tout le discours que j'ai fait en Chambre l'an
dernier. Mais c'est dès le 31 juillet 1964 que j'ai dit que, depuis
l'arrivée au pouvoir du gouvernement que je dirige, il y avait eu
division de commissions. Je croyais que ces commissions étaient
divisées par les agents ou les courtiers entre eux de la même
façon que l'on divise, que l'on fait la division dans le Syndicat, dans
le ou les Syndicats, si vous voulez, qui sont chargés de vendre les
obligations du gouvernement et les obligations de l'Hydro Et ce n'est
qu'après que j'eusse été alerté..., c'est dans le
hansard, dans le journal des Débats du 31 juillet 1964, vous retrouverez
ma déclaration, en Chambre.
M. BERTRAND: On ne l'a pas ici. 1964.
M. LESAGE: Je l'ai, moi.
M. BERTRAND: A tout événement...
M. LESAGE: Je l'ai, moi.
M. BERTRAND: L'as-tu, la tienne?
M. LESAGE: Je l'ai ma déclaration ici. J'ai été
alerté par des journaux que j'ai demandé à M. Faure de
venir me voir. Et lorsque j'ai appris, à ma grande surprise, à ma
surprise parce que je croyais que cela fonctionnait comme je viens de le dire,
que M. Faure avait continué cette pratique immémoriale, cette
pratique qui existait dans d'autres juridictions et qui continue d'exister au
moment où je vous parle, que malgré que je ne croyais pas qu'il
s'agisse de quelque chose d'irrégulier, parce qu'il s'agissait de
traficants en semblable matière, c'était tous des courtiers, par
conséquent qu'ils avaient droit, à cause du manque à
gagner ou encore à cause du travail fait que quand même, ai-je
dit, à ce moment-là, l'année dernière, et je me
cite par coeur en disant à peu près ce que j'ai dit « Que
tout de même, considérant que dans notre situation, il fallait
être plus prudent même que la femme de César » j'avais
donné instruction de cesser cette pratique. Cette pratique a
cessé. Un témoin est venu le dire sous serment, il est venu
confirmer la déclaration que j'avais faite en Chambre. Ce témoin,
le contrôleur des assurances au ministère des Finances, a
déclaré qu'à partir de ce moment-là, il avait
négocié avec des courtiers et des compagnies d'assurance, des
contrats d'assurance du gouvernement, lorsqu'il s'agissait de montants
d'assurance considérables, comme par exemple les assurances-flotte, il
avait négocié avec plusieurs compagnies pour voir quelle
était la meilleure façon d'économiser les deniers publics
et ce témoin nous a dit qu'il avait économisé par sa
politique plusieurs centaines de milliers de dollars, des deniers publics. A ce
moment-là, au cours des séances, cette année, l'on a
parlé de la possibilité de demander des soumissions publiques,
pour éviter justement cette discrétion absolue dont vient de
parler le député de Missisquoi, discrétion absolue dont
jouit le contrôleur des assurances. J'ai mûrement
réfléchi. Le contrôleur des assurances a dit ici sous
serment que, dans son opinion, la meilleure façon de procéder
pour confier ou pour placer, comme on dit en terme du métier,
n'est-ce-pas, ou du commerce des assurances, pour placer des polices
d'assurance, c'était la négociation. On a mis en doute son
affirmation. J'ai mûrement
réfléchi à la question et j'ai dit: très
bien, me souvenant de ce que j'avais dit au sujet du patronage et pensant
toujours ce que j'ai toujours pensé au sujet du patronage, que s'il y
avait la moindre chance de l'éviter dans ce domaine-là ou
d'éviter des soupçons de patronage, qu'il me fallait trouver un
moyen de faire étudier la chose. Alors, j'ai voulu, j'ai pensé
que l'étude pouvait être faite par deux hommes d'une grande
intégrité, un qui n'a jamais été relié
à la politique ni de près ni de loin, de quelque façon que
ce soit, M. Camaraire, et un autre qui a été relié
à la politique et non pas dans le parti au pouvoir et j'ai pensé
que l'étude, par ces deux hommes, devrait donner, et aux
députés particulièrement à ceux de l'Opposition et
au public, les garanties d'étude intègre que je désire
voir faite et j'ai ajouté que le résultat de cette étude,
le rapport à la suite de cette étude devrait être rendu
public et déposé à la Chambre.
Je pense que j'ai... ce sont évidemment deux spécialistes
en assurance, c'est clair que ce sont deux grands spécialistes dans
l'assurance.
M. FORTIN: Ce sont deux spécialistes en assurance.
M. LESAGE: D'ailleurs, lorsque nous avons étudié la Loi
des assurances, en Chambre, tout le monde l'a reconnu. J'ai pensé que je
faisais exactement ce que je devais faire, pour donner suite à cette
conception qu'a le député de Mis-sisquoi du rôle du
comité des comptes publics, qui est ma conception également. Mais
voyez-vous ce qui est arrivé, c'est que quand le comité des
comptes publics a siégé, et je suis obligé de me
reporter à l'histoire, c'était avant le régime
politique qui est le nôtre, c'était avant même le
régime politique dont a fait partie le député de
Missisquoi, le comité des comptes publics n'a jamais siégé
sous le gouvernement de l'Union nationale, il n'a jamais siégé.
Et alors, le comité des comptes publics, les dernières fois qu'il
a siégé sous le régime Taschereau, était devenu un
champ d'opération salissage. Il a siégé l'an dernier, on
sait ce qui s'est passé. Là on m'a pris personnellement à
partie dans ma famille sur des choses qui étaient absolument
régulières pour essayer de les monter en épingles, pour
salir ma réputation. Quand même, j'ai dit que le comité des
comptes publics siégerait cette année. Il a siégé.
Et on a découvert que j'avais dit la vérité l'an dernier
lorsque j'avais admis que le système de la division avait existé.
Je l'avais admis, pas besoin d'une preuve, je l'avais admis en Chambre. Quant
même, la confirmation de mon admission a été faite par un
témoin sous serment, et la confirmation des instructions que j'avais
données de cesser le système a été donnée
sous serment. On veut aller plus loin, pour éviter le danger de
patronage, à cause de l'exercice de la discrétion, on met en
doute l'opinion exprimée par le témoin, le contrôleur des
assurances, à l'effet qu'il vaut mieux procéder par
négociations et qu'il n'y aurait pas lieu de procéder par
demandes de soumissions publiques. Eh bien! qu'est-ce que je fais? Je propose
une motion, pour qu'une étude sérieuse soit faite de la question
debase, la question de savoir, s'il y a possibilités, dans le domaine
des assurances, s'il est avantageux de procéder par demandes de
soumissions publiques. Nous siégerons en comité des comptes
publics.
M. BERTRAND: Régulièrement.
M. LESAGE: Nous siégerons régulièrement, oui, M. le
Président, je suis d'accord avec le député de Missisquoi
pour que nous fassions une étude objective, objective des crédits
des comptes publics, de chaque année et que nous voyions ce qui s'est
fait et ça je suis prêt dans n'importe quel domaine. S'il y en a
qui ont commis des fautes, tant pis pour eux, parce que je veux
l'honnêteté dans l'administration. Mais qu'on ne cherche pas
à faire du comité des comptes publics seulement, que ça ne
soit pas une course au scandale. Le comité des comptes publics
siège et il siégera pour étudier les comptes publics qui
sont soumis à la Chambre par l'Auditeur de la province, pour
étudier les méthodes administratives du gouvernement, comme l'ont
fait le député de St-Jacques et le député de
Missisquoi, de façon à apporter des améliorations
nécessaires à l'administration de la province, en autant que la
dépense des deniers publics est concernée. Je suis d'accord. Je
considère que la motion devrait être adoptée et que, l'an
prochain, nous devrions siéger au comité des comptes publucs pour
examiner les comptes publics dans l'esprit que je viens d'exprimer.
M. BERTRAND: M. le Président, je n'avais pas tout à fait
terminé...
M. LESAGE: Bien, je m'excuse...
M. BERTRAND: ... je n'ai pas voulu intervenir justement pour ne pas
gâter le climat...
M. LESAGE: ... bien, je m'excusejepensais que c'était, je n'ai
pas gâté le climat...
M. BERTRAND: Le premier ministre me permettra...
M. LESAGE: ... j'ai fait des compliments là-dessus.
M. BERTRAND: ... de répondre d'abord, je n'ai pas l'intention
d'analyser tous les témoignages...
M. LESAGE: Pardon.
M. BERTRAND: ... qui ont été rendus. Je n'ai pas
l'intention de reprendre tous les témoignages...
M. LESAGE: ... non, non, j'ai fait ça très
brièvement.
M. BERTRAND: J'aurai l'occasion de le faire avec mes collègues
après les séances du comité des comptes publics. Le
premier ministre a dit que le comité des comptes publics avait
déjà siégé et que, durant plusieurs années,
il n'avait pas siégé. J'ai été en Chambre de 1948
à 1960 du côté du gouvernement. Jamais, à ma
connaissance, le chef de l'Opposition, M. Lapalme ou M. Marier, n'ont
demandé que siège le comité des comptes publics...
M. LESAGE: ... et bien on sait pourquoi, M. Duplessis les aurait
ramenés au temps de Taschereau.
M. BERTRAND: ... je constate un fait. Le comité des comptes
publics...
M. LESAGE: C'est cela qui serait arrivé, M. Lapalme l'a dit en
Chambre...
M. BERTRAND: ... c'est l'Opposition actuelle qui a insisté parce
que, même si le rôle du chef de l'Opposition, et de l'Opposition,
mais du chef de l'Opposition en particulier, est ingrat; celui de surveiller,
de contrôler, de chercher ce qui, dans l'administration actuelle, ne
tourne pas rond, même si ce rôle-là est ingrat, mon
collègue le chef de l'Opposition, je le sais, l'accomplit suivant sa
conscience et au meilleur de ses commaissances, mais c'est un rôle
ingrat. Le premier ministre a dit qu'on ne doit pas chercher des scandales.
Non, mais, M. le Président, lorsque dans l'interrogatoire d'un
témoin, des noms sortent à qui l'on peut, peut-être non pas
reprocher des crimes, mais des actes de patronage dont nous devons convenir,
une fois pour toutes, si on avait à s'interroger tous et chacun, l'un
après l'autre, on pourrait reprendre les propos de la fable des animaux
malades de la peste; « Ils n'en nouraient pas tous, mais tous
étaient frappés. » Et c'est pourquoi, personnellement, ce
n'est pas par scrupule, mais par tempérament, chacun répond de
ses actes suivant et sa conscience et son tempérament, je recherche
davantage l'amélioration des méthodes administratives que cette
chasse au scandale ou au pseudo-scandale. J'exprime mon opinion bien librement.
M. le Président, le premier ministre, à la suite de ces travaux
du comité des comptes publics, à la suite des interrogatoires qui
ont eu lieu, à la suite des questions posées, en particulier par
le chef de l'Opposition, même si le contrôleur des assurances a
laissé entendre, a donné son opinion qu'il croyait pratiquement
impossible de demander des soumissions publiques, au moins jusqu'à
présent aura eu l'heureux effet d'amener le premier ministr à
mettre de côté, l'opinion, qui peut être respectable, mais
qui peut être discutable du contrôleur des assurances...
M. LESAGE: ... et que vous avez discuté.
M. BERTRAND: ... et qui peut être discutable, nous en avons
discuté, et qu'il invite maintenant le comité à poser un
geste positif dont les résultats, je l'espère, seront heureux
pour l'administration de la province dans le domaine des assurances, et c'est
pourquoi, après avoir consulté mes collègues, nous sommes
heureux de seconder cette proposition du premier ministre qui marque un geste
positif suggéré par l'Opposition et par les membres du
comité.
M. LESAGE: M. le Président, le fait est vrai, je l'admets avec
très bonne grâce, que ce sont des propos du député
de Missisquoi, que j'ai tiré mon idée. Je l'ai dit d'ailleurs au
début de mes remarques tout à l'heure, et lorsqu'il vient
d'employer le mot qu'il faut être positif et non négatif, j'aurais
dû le dire parce qu'il l'avait dit lui-même.
J'aurais pu employer ces mots qu'il avait employés
lui-même. Je veux dire deux choses seulement, je ne veux pas soulever
toute une polémique. Mais si M. Lapalme n'a pas demandé la
réunion du comité des comptes publics, je sais personnellement,
parce que M. Lapalme me l'a dit, lorsque je suis devenu chef du parti
libéral, j'ai demandé, j'ai suggéré au chef de
l'Opposition de demander la réunion des comptes publics. M. Lapalme m'a
dit; « qu'il avait toujours été avisé d'avance par
M. Duplessis et que s'il faisait cette demande on
commencerait d'abord par le régime Tadche-reau ». C'est
cela la vérté, alors que, quand on m'a demandé de
réunir le comité des comptes publics, j'ai pris l'engagement
à ce moment-là de ne pas revenir en arrière. C'est
ça toute la différence du monde. Et d'examiner les comptes
publics de chaque année, année après année, c'est
cela l'entente qu'il y a eue ici. On s'en souvient. J'aurais pu revenir en
arrière, j'aurais pu prendre l'attitude de M. Duplessis, je ne l'ai pas
prise, puis Dieu sait ce que j'aurais pu le faire, je sais, moi aussi, mais je
ne l'ai pas fait.
M. BERTRAND: Le premier ministre me permettra là-dessus de lui
dire tout simplement ceci; il m'a interrompu il va bien permettre que je fasse
de même.
M. LESAGE: Bien là, je ne viens pas de vous interrompre.
M. BERTRAND: Non, mais tantôt. On n'a jamais tenté
même de combattre cette pseudoattitude de M. Duplessis, on n'a jamais
même tenté de la combattre au comité des comptes
publics...
M. LESAGE: Oui, mais vous l'adoptez.
M. BERTRAND: ... on n'a jamais tenté de combattre cette attitude
que prêche le premier ministre au sujet de M. Duplessis.
M. LESAGE: Je ne prêche pas d'attitude, je dis ce que M. Lapalme
m'a dit...
M. CREPEAU: Vous l'avez admis, vous-même.
M. LESAGE: Et vous venez de l'admettre. M. BERTRAND: On n'a
jamais...
M. LESAGE: Vous venez de l'admettre que c'est vrai.
M. BERTRAND: ... on n'a jamais, c'est vrai qu'il est arrivé qu'il
disait: nous allons remonter à telle année...
M. LESAGE: C'est ça.
M. BERTRAND: ... on n'a jamais tenté de combattre cette attitude
au comité de comptes publics...
M. LESAGE: Bien oui, mais...
M. CREPEAU: Votre premier ministre non plus.
M. LESAGE: Oui, mais vous aviez la majorité...
M. BERTRAND: ... on n'a jamais, on n'a même jamais tenté
d'utiliser le moyen...
M. LESAGE: Non!
M. BERTRAND: ... et pendant 16 ans...
M. LESAGE: Mais M. Lapalme était constamment...
M. BERTRAND: ... le comité des comptes publics n'a pas
siégé. La raison du premier ministre est très faible.
Quels que soient les risques, si jamais le comité des comptes publics
décide de remonter en arrière, si on croit que c'est alors
salutaire pour le bon ordre et la paix et la bonne administration, on le fera,
ce n'est pas compliqué...
M. CREPEAU: Oui, on le fera. M. LESAGE: Mais oui, mais... M. BERTRAND:
... ce n'est pas compliqué...
M. LESAGE: ... avec toutes les conditions que l'on m'a
imposées...
M. BERTRAND: ... mais je suis d'opinion et j'exprime mon opinion
d'autres peuvent le faire...
M. LESAGE: C'est une des conditions que vous abordez.
M. BERTRAND: ... c'est notre devoir. Notre devoir, c'est d'analyser et
nous avons de la besogne...
M. LESAGE: On va aller au pont.
M. BERTRAND: ... du pain sur la planche...
M. LESAGE: On va aller au pont.
M. BERTRAND: ... non, non, nous avons du pain sur la planche avec les
comptes publics annuels...
M. LESAGE: Mais, c'est ce que je pense, moi aussi.
M. BERTRAND: ... cela, c'est mon opinion, d'autres n'ont peut-être
pas cette opinion, ils sont libres de l'expirmer...
M. LESAGE: M. le Président...
M. BERTRAND: ... M. le Président, en terminant...
M. LESAGE: ... j'ai accepté de ne pas remonter, mais si on veut
que je remonte je vais remonter.
M. BERTRAND: J'ai exposé mon point de vue à la
première séance du comité des comptes publics
déjà, je n'ai pas changé d'idée...
M. LESAGE: Moi non plus.
M. BERTRAND: ...je n'ai pas changé d'idée. Si l'on veut
que le comité des comptes publics remplisse les fins pour lesquelles il
existe, d'analyser annuellement les comptes publics, autrement à ce
moment-là, il est clair que nous allons connaître un climat tel
que les séances du comité publics ne seront pas fructueuses et
n'atteindront pas le but premier pour lequel ils existent.
M. LESAGE: Nous sommes parfaitement d'accord, M. le Président,
parfaitement d'accord Alors je suggère que cette enquête soit
faite...
M. BERTRAND: Nous l'acceptons, je l'ai déclaré
tantôt.
M. LESAGE: ... il est midi et demi; que le comité termine ses
séances pour l'année et l'an prochain, et bien, nous
recommencerons sur... Nous avons ce rapport, je ferai rapport au comité
des comptes publics de la... bien, le rapport sur l'ensemble, je ferai rapport
de l'action que j'ai prise. Des instructions ont été
données au contrôleur des assurances, et on peut être
sûr que je donnerai instruction au contrôleur des assurances de
procéder suivant les conclusions qui m'auont été soumises
par le surintendant et le surintendant-adjoint. Vous pouvez être
sûrs de cela, je le ferai; alors, M. le Président...
M. BERTRAND: M. le Président, si vous permettez là...
M.LESAGE: ... bien, j'ai la parole...
M. BERTRAND: ... oui, mais il y a d'autres de mes collègues
qui...
M. LESAGE: ... oui, mais j'ai la parole...
M. BERTRAND: ont quelque chose à dire, il est midi et demi...
M. LESAGE: ... et alors, c'est une motion qui, me semble-t-il,
règle cette question des assurances; tout a été admis,
tout a été admis, je l'ai admis. Qu'est-ce que l'on veut de plus?
Le Surintendant, le contrôleur des assurances l'a admis sous serment,
qu'est-ce que l'on veut de plus? Il y avait eu division de commissions, c'est
ça, c'est tout, c'est fait, c'est admis, je l'ai admis en Chambre le 30
juillet de l'année dernière. Je ne l'ai pas caché, il n'y
a rien de nouveau là-dedans, cela a été fait le 30 juillet
1964. Il n'y a rien de nouveau là-dedans; tout simplement, ce qu'il y a
nouveau cette année, ce qui est sorti de nouveau au comité des
comptes publics, ce sont des doutes sur l'opportunité de lasser une
telle discrétion au contrôleur des assurances d'accorder des
contrats à sa propre discrétion, sans demande de soumissions
publiques. Alors, je donne la réponse à cela, par la motion que
je fais...
M. BERTRAND: On accepte.
M. LESAGE: ... et si la motion est acceptée, je vais
immédiatement en transmettre le texte et à M. Camaraire et
à M. Casgrain en leur je m'engage à ça de
procéder tout de suite c'est un ordre que je reçois du
comité là de procéder tout de suite à
l'étude de façon à être en mesure de faire rapport
avant, au 31 décembre au plus tard. Et ça, il me semble, que
ça règle la question. Il est une heure moins vingt-cinq, c'est la
troisième lecture cet après-midi du bill de la fonction publique.
Je dois me préparer et, par conséquent, je pense, que si la
motion est acceptée on m'a indiqué qu'elle l'était
nous n'avons qu'à nous quitter...
M. BERTRAND: II y a d'autres de mes collègues, M. le
Président...
M. LESAGE: Oui, mais vous avez dit que...
M. BERTRAND: ... mon collègue veut parler...
M. LOUBIER: M. le Président, si le premier ministre me le permet,
c'est qu'aux séances antérieures évidemment, on a
dépassé...
M. LESAGE: Oui.
M. LOUBIER: ... avec le consentement unani-
me, midi et trente, je n'aurais que certaines remarques à
faire...
M. LESAGE: A deux heures et demie. M. BERTRAND: Mol aussi.
M. LOUBIER: ... en marge du propos tenu par le premier ministre...
M. LESAGE: J'avais le discours du Trône de fin de session à
préparer à six heures et demie ce matin, alors ça fait une
différence.
M. LOUBIER: ... et l'honorable député de Missisquoi;
évidemment l'esprit dans lequel vous voulons agir au comité des
comptes publics revet deux aspects. Nous devons premièrement essayer de
découvrir les anomalies qui ont pu avoir lieu dans l'administration
publique, les faire ressortir, et pour employer une expression chère au
premier ministre, c'est que nous voulons que la vérité, comme il
dit, éclate dans toute sa splendeur...
M. LESAGE: Vous l'avez là
M. LOUBIER: ...Or, M. le Président, le premier aspect, il s'agit
évidemment de déceler les anomalies ou les fautes qui ont pu se
commettre dans l'administration publique et, comme le disait souventesfois le
premier ministre: « que ceux qui se rendent coupables de telles
infractions ou de telles anomalies contraires, préjudiciables aux
intérêts de la province, et bien, soient punis ». Nous avons
ensuite de ça un autre aspect...
M. LESAGE: Ce n'est pas à nous de les punir.
M. LOUBIER: ... non, non, le premier ministre disait souvent: «
nous devons essayer de rechercher l'honnêteté parfaite,
intégrale de ceux qui...
M. LESAGE: Certainement, c'est ce que je fais aussi.
M. LOUBIER: ... font usage de l'administration, publique, or le
rôle...
M. LESAGE: C'est ce que je fais.
M. LOUBIER: ... c'est que nous devons rechercher ceux qui se sont rendus
coupables de telles infractions ou anomalies, et que, deuxièmement, nous
arrivons avec le facteur objectif de suggérer des méthodes qui
vont prévenir de tels abus.
Or, la motion que vient de présenter le premier ministre à
ce comité répond aux voeux qu'avait exprimés le chef de
l'Opposition à la dernière séance et il avait
rappelé que la ville de Québec procédait par voie de
soumissions publiques.
M. LESAGE: C'est démenti.
M. LOUBIER: Nous avons eu, par la suite un témoignage...
M. LESAGE: D'ailleurs, c'est comme, c'est comme...
M. LOUBIER: ... le témoignage du...
M. LESAGE: ... c'est comme la déclaration qu'il a faite aux
journaux...
M. LOUBIER: ... conseiller juridique.
M. LESAGE: ... il n'est pas venu la faire au comité pour ne
.pas... ne parlez pas du chef de l'Opposition sur un point d'ordre, M. le
Président. Le chef de l'Opposition est allé faire une
déclaration qui apparaît sur l'Evénement de ce matin et sur
Montréal-Matin, il n'a aucune preuve, il n'a absolument rien, il est
allé faire une déclaration quelconque à la galerie de la
presse au lieu de la faire ici, où elle lui aurait été
démentie où on lui aurait prouvé qu'il avait menti...
M. LOUBIER: M. le Président... M. LESAGE: ... mais quand...
M. LOUBIER: ... il l'a dit en Chambre... Voyons donc. On ne parle pas
des absents.
M. BERTRAND: Rappelez donc le premier ministre à l'ordre.
M. LESAGE: Oui, le chef de l'Opposition est très brave de porter
des accusations contre moi en Chambre quand je n'y suis pas et quand je suis en
Chambre pour aller les porter en dehors de la Chambre.
M. BERTRAND: M. le Président, il en a parlé. Voici,
lorsqu'il en a parlé l'autre jour le chef de l'Opposition,
c'était en Chambre et le premier ministre, si mon souvenir est bon,
était présent au sujet de la correction qui devait être
apportée à un compte rendu dans le journal.
M. LESAGE: Non, non, il n'a pas été question de
$100,000.
M. BERTRAND: Alors, le chef de l'Opposition, et le premier ministre le
sait, ne peut pas ce matin être présent et le premier ministre l'a
même félicité d'avoir accepté cet engagement au lac
Couchiching.
M. LESAGE: Ce n'est pas ça.
M. BERTRAND: Pourquoi lui reprocher de ne pas être présent
pour reprendre...
M. LESAGE: Je ne lui reproche pas.
M. BERTRAND: ... devant le comité les propos qu'il a dû
tenir en dehors de la Chambre parce que, en Chambre, on l'a
empêché de le faire.
M. LESAGE: Voyons donc!
M. LOUBIER: M. le Président, la question de $100,000 du chef de
l'Opposition, il a été établi devant le comité,
lors de la dernière séance...
M. LESAGE: Je regrette, il n'y a rien eu d'établi.
M. LOUBIER: ... que sur sept polices d'assurance on avait
distribué des commissions de l'ordre de $100,000.
M. LESAGE: Non.
M. LOUBIER: Et cela avait été distribué
après que le contrôleur, M. Faure, eût pigé dans sa
liste de noms suggérés de son aveu. Or, à ce
moment-là, il a été établi que sur 44 courtiers qui
avaient bénéficié de commissions, seulement six avaient
effectué un travail réellement et efficace relativement à
l'émission de ces polices.
M. SAINT-PIERRE: A quelle page?
M. LOUBIER: Tandis que les trente-huit autres n'avaient fait aucun
travail que... et vous l'avez aux pages...
M. LESAGE: On est payé pour des responsabilités.
M. LOUBIER: Vous l'avez, on parle de la période 1961, 1962, 1963,
1964.
M. LESAGE: On est payé pour des responsabilités, pas
seulement pour du travail.
M. LOUBIER: II y a une série de noms que M. Faure a
établie...
M. LESAGE: Oui, mais on peut être payé pour du manque
à gagner, on peut être compensé du manque à gagner,
on peut être payé pour des responsabilités qu'on
assume...
M. LOUBIER: M. Faure a établi...
M. LESAGE: ... pas seulement pour du travail fait, voyons donc!
M. LOUBIER: ... que dans toutes les polices, entre autres, la
police...
M. SAINT-PIERRE: C'est bien connu, c'est le pourcentage des primes.
M. LOUBIER: ... genre fidélité, numéro de police
C-1109, Union Canadienne, que simplement M. Levesque avait été,
avait agi avec M. Faure dans ce cas et nous avons pu constater que M. McCann,
Robert Cloutier, M. LaRue, M. Chalifour avaient bénéficié
d'une participation dans cette prime-là sans avoir effectué aucun
travail.
M. LESAGE: Non, non, mais après avoir discuté d'assurance
avec le contrôleur...
M. LOUBIER: ... mais qui n'avaient fait aucun travail relativement
à cette police.
M. LESAGE: Bien non, ils étaient capables d'assumer les
responsabilités.
M. SAINT-PIERRE: Voyons donc!
M. LOUBIER: Voyons donc, la compagnie d'assurance Union canadienne.
M. LESAGE: Non, non.
M. LOUBIER: ... devant le risque après explication avec M.
Levesque simplement.
M. LESAGE: Je prends note que le député de Bellechasse
disait des choses comme cela, mais il va se faire interrompre.
M. LOUBIER: On trouve cela dans les notes, dans les journaux...
M. LESAGE: Je regrette, c'est l'interprétation du
député de Bellechasse.
M. LOUBIER: Ce n'est pas une interprétation.
M. LESAGE: Il est toujours...
M. LOUBIER: Je vais vous donner... une minute, je vais trouver la...
M. LESAGE: C'est partisan.
M. LOUBIER: Où est la partisanerie dans cela?
M. LESAGE: Mais voyons donc!
M. LOUBIER: Quand le premier ministre nous dit tout à l'heure
que, il n'a pas voulu retourner en arrière pour déceler les
anomalies, les erreurs de patronage du temps de l'Union nationale...
M. LESAGE: C'est vrai.
M. LOUBIER: ... mais le premier ministre s'est servi de l'enquête
Salvas, par exemple, à ce moment-là...
M. LESAGE: Ah, M. le Président, hors d'ordre.
M. LOUBIER: ... et il veut se servir du comité des Comptes
publics.
M. LESAGE: Ilors d'ordre, M. le Président. Point d'ordre.
M. CREPEAU: Tout est hors d'ordre, d'ailleurs.
M. LESAGE: Dans le cas de l'enquête Salvas, c'est un engagement
que j'avais pris vis-à-vis le peuple de la province qui m'a élu
et que j'ai tenu.
M. LOUBIER: Dans le cas....
M. LESAGE: Cela n'a rien à faire...
M. LOUBIER: M. le Président...
M. LESAGE: Cela n'a rien à faire avec les assurances et si les
cas d'assurances n'ont point été apportés pendant
l'enquête Salvas, c'est parce que je considérais que
c'était moins grave parce que dans, pas tous les cas, mais dans la plus
grande partie des cas, les commissions avaient été
divisées entre les courtiers, par conséquent les traficants en
semblable matière malgré que je dis que j'ai la preuve, on en
avait distribué à des gens qui n'étaient pas ni des agents
ni des courtiers d'as- surance mais j'ai passé par-dessus cela. J'ai
passé par-dessus cela parce que, en général, cela avait
été divisé entre traficants en semblable matière.
C'est pour cela que ça n'a pas été mis devant
l'enquête Salvas. Ce qui a été mis devant l'enquête
Salvas, c'étais des distributions de commissions pour la vente de
graines de semence à des marchands de médailles...
M. CREPEAU: A des barbiers.
M. LESAGE: ... à des barbiers, ça...
M. LOUBIER: Cela ce n'est pas partisan parler comme cela.
M. BERTRAND: La barbe.
M. LESAGE: Non, non... mais c'est vous qui avez soulevé le point
de l'enquête Salvas.
M. LOUBIER: C'est un point d'ordre pour tout ce qu'il veut dire.
M. LESAGE: Qui est-ce, M. le Président, qui a parlé de
l'enquête Salvas?
M. CREPEAU: C'est vous qui avez ouvert la porte.
M. LESAGE: Quand on m'ouvre la porte, moi, on me connaît, je
fonce.
M. CREPEAU: La porte est encore ouverte. M. LESAGE: On me l'a
ouverte.
M. LOUBIER: Le premier ministre l'avait ouverte
antérieurement.
M. LESAGE: Non, non.
M. LOUBIER: Avec du temps des cas de l'Union nationale, le temps
des...
M. LESAGE: Oui, mais la meilleure chose à faire pour le
député de Bellechasse, c'est de s'en tenir au fait, hein!
M. LOUBIER: Bien, oui.
M. LESAGE: Pas avec l'interprétation qu'il a avec son esprit
partisan.
M. LOUBIER: Ce n'est pas une interprétation, M. le
Président, le premier ministre le sait que M. Faure a
témoigné, qu'il a dit que dans ses...
M. LESAGE: Je sais qu'est-ce que c'était avec M. Faure.
M. LOUBIER; ... polices d'assurance là un seul courtier avait
effectué un travail directement relié à ces
polices-là.
M. LESAGE: Des manques à gagner puis des
responsabilités.
M. LOUBIER: Bien oui, mais M. le Président, le principe est le
même...
M. LESAGE: Manque à gagner puis les responsabilités, pour
un marchand de médailles ça ne compte pas mais pour un traficant
en semblable matière ça compte.
M. LOUBIER: Cela compte dans les deux cas.
M. LESAGE: Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai.
M. LOUBIER: ... c'est le mime principe qui est en j eu.
M. LESAGE: Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai! Ce n'est pas le manque
à gagner, c'est le manque de graines de semence...
M. LOUBIER: ... parce que cela a été
recommandé...
M. LESAGE: Laissez-moi la paix, vous!
M. LOUBIER: parce qu'il a été recommandé, c'est le
même principe.
M. LESAGE: C'est un ridicule, c'est un ridicule!
M. LOUBIER: M. le Président, c'est parlementaire, cela?
M. LESAGE: Bien, vous êtes ridicule. M. LOUBIER: M. le
Président... UNE VOIX: Voyons!
M. BERTRAND: Laissez donc parler le député de
Bellechasse.
M. LESAGE: Ce n'est pas parlementaire, peut-être, mais c'est un
fait.
M. LOUBIER: M. le Président, c'est un fait que si on favorise une
personne à la suite d'un nom suggéré, d'une
recommandation, pour bénéficier d'une commission pour laquelle il
n'a pas travaillé, ce n'est pas un marchand de médailles, de
cierges ou d'assurance...
M. LESAGE: Vous irez plaider cela à la cour, monsieur.
M. LOUBIER: M. le Président, je pense que...
M. LESAGE: Vous irez plaider cela en cour. M. LOUBIER: ... le ton que...
M. LESAGE: Essayez, voir!
M. LOUBIER: ... donne le premier ministre à cette dernière
mesure...
M. LESAGE: ... mais c'est vous, c'est vous.
M. LOUBIER: ... à la séance du comité des Comptes
publics...
M. LESAGE: Tout était serein jusqu'à temps que vous
entriez.
M. LOUBIER: ... il n'a siégé qu'une demi-heure
aujourd'hui...
M. ALLARD: En autant qu'on n'aura pas dit un mot cela aurat
été beau.
M. LOUBIER: ...et le président du comité avait reçu
du chef de l'Opposition une demande...
M. LESAGE: Ils sont ici.
M. LOUBIER: ... de faire venir M. Faure avec ses...
M. LESAGE: Ils sont ici.
M. ALLARD: Bon, bon, on a passé cela ce matin.
M. LOUBIER: ... une liste semblable déposée sur la cote
CP-4 pour les années d'exercice financier 1961, 1962, 1963, 1964,
1965...
M. ALLARD: On n'a pas le droit de parler en Chambre, c'est de la
manigance.
M. LOUBIER: ... et puis on avait demandé aussi que...
M. LESAGE: Pardon? Qu'est-ce que vous dites, vous?
M. ALLARD: Manigance, j'ai dit. M. LESAGE: M. le Président... M.
LOUBIER: II avait demandé...
M. LESAGE: ... je voudrais savoir qu'est-ce que c'est que l'ancien
protonotaire est en train de dire.
M. ALLARD: J'ai dit « manigance ». M. LESAGE: Quelle
manigance?
M. ALLARD: Cela s'est produit ce matin, alors qu'en Chambre on a eu un
vote...
M. LESAGE: Comment, M. le Président... M. ALLARD: ... on a
appelé les gens pour...
M. LESAGE: ... est-ce qu'on va prétendre que j'ai
manigancé un vote alors que c'est l'Opposition qui a demandé le
vote?
M. ALLARD: Oui, mais il y avait des gens qui devaient parler et qui
n'ont pas parlé.
M. LESAGE: Non, pour une excellente raison...
M. ALLARD: Ah?
M. LESAGE: ... parce qu'ils voulaient parler sur un point
particulier.
M. CREPEAU: C'est le député de Champlain qui a
parlé tout l'avant-midi sur les électriciens, ce n'est pas nous
autres.
M. LESAGE: Ce n'est pas moi qui ai parlé tout l'avant-midi, je me
suis absenté du comité, ici, du comité des bills
privés et c'est moi qui ai interrompu le comité des bills
privés en disant à M. Goodwinn qu'il fallait que le comité
des comptes publics siège. C'est moi qui l'ai fait ça. C'est moi
qui l'ai fait ça, je vais vous en faire des manigances!
M. LOUBIER: Mais, M. le Président, est-ce que M. Faure va faire
parvenir les détails qu'avait demandé le chef de
l'Opposition...
M. LESAGE: Là, il va me les donner à moi...
M. LOUBIER: Est-ce qu'il pourrait le faire parvenir par...
M. LESAGE: Il va me les donner, puis je vais m'arranger, je vais
m'arranger avec le chef de l'Opposition.
M. LOUBIER: Pour le faire...
M. LESAGE: Je vais m'arranger avec le chef de l'Opposition.
M. LOUBIER: C'était pour obtenir...
M. LESAGE: C'est le chef de l'Opposition qui en a fait la demande, je
vais m'entendre avec lui.
M. LOUBIER: C'est parce qu'il m'avait demandé de
réitérer...
M. LESAGE: Oui, mais le chef de l'Opposition va être ici demain,
je vais m'entendre avec lui.
M. LOUBIER": Pour la remise de ces documents-là.
M. LESAGE: Je vais m'entendre avec le chef de l'Opposition.
M. LOUBIER: Est-ce que le président du comité avait
assigné tous les témoins à qui il avait demandé de
venir ici?
M. LE PRESIDENT: Il y en a plusieurs qui sont ici.
M. LESAGE: Non, non, il y en a plusieurs qui sont ici, mais il faut que
le président du comité dise ce que le chef de l'Opposition lui a
dit, par exemple. Est-ce que le chef de l'Opposition vous a donné un
contre-ordre ou une contre-indication à la lettre?
M. LE PRESIDENT: Ce qu'il m'a dit verbalement c'est de convoquer, dans
l'ordre qu'il a mentionné sur la lettre certains témoins, et j'ai
procédé à la convocation de M. Faure...
M. LESAGE: Il est ici, je crois.
M. LE PRESIDENT: ... M. L'Espérance,...
M. LESAGE: II est ici.
M. LE PRESIDENT: M. LaRue...
M. LESAGE: Il est ici, M. Poliquin, ici. M. LE PRESIDENT: M.
Poliquin.
M. LOUBIER: Ils sont ici, mais on ne peut pas les questionner ce matin.
Ni demain, ni la semaine prochaine?
M. LESAGE: Bien, oui, Monsieur, ce n'est pas moi qui ai tué le
temps au comité des Bills privés, c'est le député
de Champlain.
M. BERTRAND: Ah! voici, M. le Président, pourquoi envoyer cette
remarque au député de Champlain?
M. LESAGE:... il n'a pas tué le temps, mais il a pris le
temps...
M. BERTRAND: ... voyons donc, on l'a vu tantôt, même
à la fin de l'étude du bill, les procureurs persistaient...
M. LESAGE: ... oui, je les ai suppliés...
M. BERTRAND: ... bon...
M. LESAGE:... je leur ai dit de cesser...
M. BERTRAND:... pourquoi accuser le député de Champlain,
la remarque du premier ministre...
M. LESAGE: ... je leur al dit, aux procureurs...
M. BERTRAND: est non seulement désagréable, mais
déplacée.
M. LESAGE: ... Bon! je retire, je retire! J'ai supplié les
procureurs de cesser parce qu'il fallait que nous siégions au
comité des comptes publics. Tout le monde en a eu connaissance,
ça s'est passé ici publiquement.
M. BERTRAND: Ce n'est pas de notre faute, si on attend dans les derniers
jours de la session pour convoquer le comité des comptes publics...
M. LOUBIER: ... et qu'on a les témoins à la
dernière minute, alors que l'heure est finie...
M. LE PRESIDENT:... Messieurs, est-ce que la motion est adoptée,
d'abord?
M. BERTRAND: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Elle est adoptée.
M. LESAGE: Bon, bien alors s'il n'y a pas de question, je propose
l'ajournement du comité, on va aller dîner. L'année
prochaine.
M. LOUBIER: Sur la motion d'ajournement, est-ce que le premier ministre
va convoquer cette année une autre séance du comité des
comptes publics?
M. LESAGE: Non.
M. LOUBIER: Cela va être remis à l'an prochain?
M. LESAGE: C'est l'an prochain.
M. LOUBIER: Parce que je pensais qu'on aurait le même sort que
l'an passé, remise au 30 août, alors que c'était un
dimanche.
M. LESAGE: L'an prochain.
M. LOUBIER: L'an prochain.
M. ST-PIERRE: Prochaine session.
M. BERTRAND: Et on peut prendre pour acquit qu'au début de la
session...
M. LESAGE: ... bien on va commencer par adopter le discours du
Trône, on ne peut pas former un comité avant...
M. BERTRAND: ... mais que plus à bonne heure, après les
travaux obligatoires, que le comité des comptes publics
siégera?
M. LESAGE: Le député de Missisquoi sait fort bien que,
quand il s'adresse à moi personnellement pour me faire des suggestions,
que nous nous entendons assez bien tous les deux...
M. BERTRAND: ... non, mais je le demande au premier ministre...
M. LESAGE: ... non, non, quand le député de
Missisquoi...
M. BERTRAND: ... c'est une demande publique...
M. LESAGE: ... quand le député de Missisquoi m'aborde pour
me faire une suggestion, c'est très rare que nous ne nous entendions
pas, alors, si le député de Missisquoi, au début de la
prochaine session, veut me faire fixer une date en particulier, je l'accepterai
avec plaisir.
M. BERTRAND: C'est le chef de l'Opposi-
tion, et je pense bien que le premier ministre utilise un ton
très paternel...
M. LESAGE: ... non, non très amical, très amical...
M. BERTRAND: ... « quand le député de Missisquoi
m'aborde », je parle de ces problèmes publiquement et, comme l'ont
mentionné tous les collègues, nous demandons que le comité
des comptes publics siège dès le début de la session et
non pas que l'on attende à la fin d'une session longue et laborieuse
pour convoquer le comité des comptes publics...
M. LESAGE: ... bien oui, mais nous siégerons aussitôt que
possible après le début de la session; je n'ai aucune objection.
Je n'ai jamais rien eu à cacher, j'avais tout dit ça
l'année dernière, qu'est-ce que vous voulez que je fasse? Je
n'avais rien à cacher, j'ai tout dit l'an dernier, le 30 juillet j'ai
tout dit ça. Le 30 ou le 31, Attendez, le 30 juillet. Tout ce qui a
été prouvé ici, je l'ai dit le 30 juillet 1964...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, le comité est ajourné sine
die.
M. LESAGE: Sine die...