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(Dix-sept heures huit minutes)
Le Président (M. Lafrenière): À l'ordre,
s'il vous plaîtl
M. Bérubé: Si le député d'Argenteuil
n'a pas de propos injurieux à énoncer à notre égard
en rapport avec le projet de loi 16, je pense que cela devrait aller vite.
M. Ryan: Cela dépend de la manière dont vous allez
présenter cela. On juge les choses et non pas les personnes.
M. Champagne: Vous avez combien d'amendements, M. le
député d'Argenteuil?
M. Bérubé: M. le Président, voilà
déjà deux minutes que nous discutons du projet de loi. Est-ce
qu'on pourrait invoquer la clôture?
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre,
à l'ordre, s'il vous plaît! Nous avons quorum et je déclare
la séance ouverte.
La commission de l'éducation a pour mandat de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 16, Loi sur le
transfert de certains fonctionnaires du ministère de l'Éducation
à la Société de gestion du réseau informatique des
commissions scolaires.
Est-ce qu'on a des remplacements? Aucun remplacement.
M. Bérubé: Faudrait-il faire motion, M. le
Président, pour entendre, un à un, chaque président de
commission scolaire, qui pourrait venir nous dire ce qu'il pense? Il y en a
250, M. le Président.
Remarques préliminaires
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre,
avez-vous des remarques préliminaires à faire avant qu'on
débute?
M. Bérubé: Non, M. le Président.
M. Ryan: Je voudrais proposer qu'on entende...
M. Bérubé: Nous avons, en compagnie de la
députée de L'Acadie, adopté le projet de loi créant
la Société de gestion des services informatiques à la
Fédération des commissions scolaires, soit le projet de loi 244,
que nous avons débattu ici même, en commission. D'autre part, nous
devons maintenant procéder au transfert du personnel de la fonction
publique vers cette société. Le présent projet de loi va
effectivement couvrir les conditions de transfert.
Je voudrais simplement souligner et corriger une mauvaise
interprétation que s'était permis le député
d'Argenteuil dans son discours de deuxième lecture. Je crois qu'il n'a
pas véritablement saisi l'objet du présent projet de loi. En
effet, il a vu dans ce projet de loi des sortes de garanties un peu
inadmissibles qui feraient que l'on chercherait à conserver
littéralement les employés de l'État dans la ouate en les
prévenant contre tout traumatisme associé au changement
d'orientation d'une carrière. Évidemment, on peut voir le projet
de loi sous cet angle ou on peut le voir sous l'angle administratif de
l'efficacité. C'est plutôt sous cet angle qu'il faut le voir.
En effet, il est clair que des employés de l'État,
bénéficiant de niveaux de rémunération qui,
maintenant, ne sont pas abusifs par rapport à ce qui se paie normalement
dans l'ensemble de la société, mais qui bénéficient
tout de même d'un certain nombre d'avantages: accumulation d'un fonds de
retraite, le fait aussi de jouir de la sécurité de l'emploi, la
possibilité -puisqu'ils appartiennent à une vaste organisation -
d'obtenir des promotions par concours, qui leur permet d'accéder
à des postes de plus grande importance. Tous ces bénéfices
dont jouissent, à l'heure actuelle, les employés de la Direction
des services informatiques du ministère sont des avantages qu'ils
perdraient, évidemment, s'ils se retrouvaient au sein d'une petite
société oeuvrant pour la Fédération des commissions
scolaires.
Il y a donc danger qu'un grand nombre de ces personnes qui sont du
personnel hautement spécialisé en général
choisissent, à la place, de continuer à faire carrière au
gouvernement et le transfert des actifs du ministère vers la
société se ferait dans des conditions fort désastreuses,
puisqu'il faut continuer à administrer le réseau des commissions
scolaires, quantité de procédés sont effectués par
voie informatique aujourd'hui - j'entends procédés administratifs
- et, donc, le transfert des actifs sans se préoccuper d'un transfert de
matière grise pourrait avoir comme conséquence l'arrêt,
au
moins momentané, des activités et cela s'avérerait
néfaste pour le maintien d'un tel système. En effet, on sait
à quel point un arrêt de quelques mois pourrait
complètement désorganiser l'année scolaire, soit
l'année scolaire en cours ou soit l'année scolaire qui
débutera en septembre prochain.
C'est le genre de choses qu'il faut éviter et c'est la raison
pour laquelle nous offrons, à ce moment, à ces employés
des conditions de retour dans la fonction publique équivalant à
ce qu'ils auraient eu s'ils étaient restés dans la fonction
publique, de telle sorte qu'il n'y a pas véritablement de perte pour eux
en termes d'espérance de carrière, en termes de fonds de
retraite, en termes de sécurité d'emploi. Dans ces conditions, on
constate que la majorité des employés sont prêts à
passer à la nouvelle société. Il est évident que
cela va permettre une transition en souplesse. C'est un objectif purement
administratif de saine gestion que nous poursuivons ici.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député d'Argenteuil.
Discussion générale
M. Ryan: M. le Président, avant que nous commencions
l'étude article par article nous pourrions peut-être disposer d'un
certain nombre de questions préliminaires que nous affectionnons comme
vous le savez.
Tout d'abord, pour que la Fédération des commissions
scolaires et le gouvernement en viennent à cette entente, est-ce qu'il y
a eu une correspondance d'échangée sur cela et à laquelle
on pourrait avoir accès? Est-ce qu'il y a des pièces
documentaires qui pourraient nous aider à comprendre le cheminement qui
a conduit à cette décision?
M. Bérubé: Il y a eu une entente
préliminaire.
M. Ryan: Mais avant cela?
M. Bérubé: La formule intérimaire?
M. Ryan: Pardon, je n'ai pas compris parce que vous parliez entre
vous.
M. Bérubé: Le sous-ministre à
l'administration, M. Pronovost, pourrait peut-être répondre
à la partie la plus technique. En commission parlementaire, j'ai eu
l'occasion d'expliquer que, déjà, nous avons favorisé la
création de la GRICS - je ne me souviens plus du sens précis du
sigle - et qui, à l'heure actuelle, gère notre direction des
services informatiques au réseau. À l'heure actuelle, cela existe
déjà. Je présume, cependant, que ce n'est pas ce que le
député d'Argenteuil a à l'esprit quand il demande quelle
est la nature des ententes existant à l'heure actuelle. Je pense que je
préférerais que le député d'Argenteuil pose sa
question de façon très précise à M. Pronovost, de
telle sorte qu'on puisse avoir les réponses les plus fines possible aux
interrogations du député.
M. Ryan: Oui. Je n'avais pas posé de questions sur le
protocole, encore. Avant cela, je voulais savoir... Vous avez sûrement
échangé de la correspondance avec la Fédération des
commissions scolaires catholiques du Québec au sujet des arrangements
que vous avez eus ensemble au cours des dernières années. Depuis
combien d'années dure cet arrangement?
M. Pronovost (Jean): On a, depuis deux ans, un arrangement
formel, un protocole formellement signé entre le ministère et la
Fédération des commissions scolaires catholiques du Québec
en vertu duquel le ministère lui a remis, à toutes fins utiles,
l'orientation et les destinées d'un service du ministère qui
s'appelle la Direction des services informatiques au réseau à
l'intérieur des limites prescrites par la Loi sur l'administration
financière et la Loi sur la fonction publique. Il y a un conseil
d'administration formé de représentants des commissions scolaires
qui prend les décisions qui affectent ce service.
Deuxièmement, lorsqu'on a signé ce protocole, il
était très clair - et cela a d'ailleurs été
publiquement dit - que c'était, à nos yeux, comme aux yeux de la
Fédération des commissions scolaires du Québec, une
solution transitoire qui devait nous mener à la création d'une
société de services indépendante du ministère et
propriété des commissions scolaires.
Depuis deux ans, on travaille étroitement avec la
Fédération des commissions scolaires à prévoir
trois choses dans le fond. La première chose, ce sont des amendements
à la loi privée constituant la Fédération des
commissions scolaires du Québec pour lui permettre de créer des
corporations de services. On travaille à établir les principaux
paramètres d'un protocole en vertu duquel on céderait de
façon définitive, à une nouvelle société de
services qui serait fondée par la Fédération des
commissions scolaires, tous les actifs de l'actuelle Direction des services
informatiques au réseau. On prépare aussi un projet de protocole
plus spécifiquement orienté vers la protection des
personnels.
Il y a eu, évidemment, dans le cadre de ces discussions, de
nombreux échanges de lettres et échanges de documents.
M. Ryan: Est-ce que vous pourriez mettre ces documents à
notre disposition?
M. Bérubé: Ils m'apparaissent être des
documents publics.
M. Ryan: Pardon?
M. Bérubé: Ils m'apparaissent être des
documents publics. Il n'y a pas de secret là-dedans.
M. Ryan: D'accord. Le protocole existant, vous ne l'avez pas
ici?
M. Pronovost: Le protocole qui a été
signé...
M. Ryan: Le protocole qui existe depuis deux ans.
M. Pronovost: ...il y a deux ans? Je pense que oui.
M. Bérubé: On peut vous fournir absolument toute
l'information que vous nous demandez. Cela va même nous faire
plaisir.
M. Ryan: Très bien.
M. Bérubé: Cela me rappelle, d'ailleurs, la
pratique d'Hydro-Québec. Il s'agit surtout d'une anecdote concernant un
gouvernement antérieur où le ministre se plaignait de ne pas
avoir suffisamment d'information de la part d'Hydro-Québec. Celle-ci lui
avait fait livrer, littéralement, une camionnette complète de
renseignements, ce qui était la dernière façon de s'en
débarrasser.
M. Ryan: Mais nous autres on les lit.
M. Bérubé: Dans ce cas, on va vous faire envoyer
une "van".
M. Ryan: Non, on veut juste avoir les pièces principales.
Cela nous intéresse parce que, pour comprendre vraiment ces choses, je
pense que vous n'aurez pas de difficulté à saisir qu'on a besoin
de certaines pièces. On est bien prêt à faire des actes de
foi, mais quand on fait des actes de foi fondés sur de l'information,
ils sont généralement plus durables et plus solides.
M. Bérubé: Je comprends que la foi du
député d'Argenteuil est née d'un cours
d'apologétique.
M. Ryan: Elle est nourrie par l'histoire, l'expérience et
toutes sortes d'autres sources. C'est pour cela qu'elle est
inébranlable. Cela nous laisse aux préliminaires. Il y a une
autre chose que je vais vous demander en attendant qu'on ait les copies de
celui-là. Pouvez-vous nous dire où vous en êtes rendus dans
l'élaboration du nouveau protocole, qui va être permanent si je
comprends bien? Est-ce que ce serait indiscret de vous demander quels seront
les principaux éléments de ce protocole? Quand comptez-vous le
signer?
Le Président (M. Lafrenière): M. le
sous-ministre.
M. Pronovost: On a actuellement un document de travail en main
qui n'a pas encore été soumis à la
Fédération des commissions scolaires parce qu'il n'est pas
terminé. C'est un document de travail qui couvre divers aspects. Il
couvre évidemment les personnels permanents et il est conçu en
fonction du projet de loi que vous avez sous les yeux. Il couvre aussi les
personnels occasionnels et, là encore - c'est le principe inscrit dans
le protocole - on demande à la Fédération des commissions
scolaires ou à sa société de service de garantir les
contrats de ces employés jusqu'à échéance.
On couvre aussi dans ce protocole les contrats que le ministère
peut avoir et qu'il a conclus pour et au nom de la direction des services
informatiques au réseau, les contrats avec des sociétés
privées pour la fourniture de biens et services. Il couvre aussi les
transferts d'équipements, équipements spécialisés,
équipements informatiques, en particulier, mais aussi tout ce qui
concerne les biens meubles. Il couvre aussi la propriété
intellectuelle parce que le gros de la production de ce service, depuis
quelques années, ce sont des logiciels. Il y a des droits
là-dessus et on transfère aux commissions scolaires les droits
sur ces logiciels.
Il couvre aussi un certain nombre d'arrangements financiers techniques
pour faire inscrire ces transferts dans les cadres de la Loi sur
l'administration financière.
En gros, si ma mémoire est fidèle, ce sont les principaux
éléments qui sont couverts là-dedans. Le principe est de
transmettre tous les droits et obligations de la direction actuelle des
services informatiques au réseau, aux commissions scolaires avec un
minimum de liens ou d'obligations financières envers le
ministère. C'est de faire une césure nette. Par exemple, on leur
donne les meubles pour 1 $ et des poussières ou l'équivalent.
C'est la même chose pour la propriété intellectuelle et
pour les équipements informatiques. On leur donne à leur valeur
et si, toutefois, on devait leur charger des frais, ce serait parce que la loi
ou les règlements nous y obligent, mais on propose au Conseil du
trésor de compenser les frais qu'on leur charge par une subvention ad
hoc. C'est réellement une cession nette.
M. Ryan: Sur la valeur d'acquisition ou la valeur aux livres des
équipements et des biens meubles, est-ce que vous avez idée de
l'ordre de grandeur que cela représente?
M. Pronovost: Oui, je vais vous donner un chiffre, mais il faudra
le manier, si vous le voulez bien, avec précaution, j'ai fait
établir - parce que c'est le chiffre le plus simple à
établir - la valeur de remplacement. Mais, c'est un faux chiffre et je
vais vous dire pourquoi tantôt.
La valeur de remplacement de tous ces biens et équipements qu'on
transmet aux commissions scolaires est d'environ de 14 000 000 $ ou 15 000 000
$, disent les spécialistes. La moitié de cette valeur est
constituée de logiciels. Il y a des logiciels très
sophistiqués, des logiciels qui servent à la planification des
horaires, par exemple, dans les institutions scolaires ou à la
planification des circuits d'autobus utilisés par les commissions
scolaires. Ce sont des logiciels qui ont été très
coûteux à produire et qui représentent des centaines de
mois-personnes en termes de travail et cela vaut très cher. Donc, la
moitié des 15 000 000 $ est formée par ces logiciels.
Par contre, parler de valeur de remplacement n'est pas très
réaliste parce que plusieurs de ces logiciels sont vieux. Ou encore
aujourd'hui, si on devait acheter un nouvel ordinateur, on en prendrait un plus
petit parce que les commissions scolaires ont les leurs et que le nôtre
commence à avoir trop de puissance et ainsi de suite.
Il faudrait parler d'une valeur dépréciée, cela
serait plus juste, ou encore, de parler de la valeur de ce qui en
coûterait aux commissions scolaires pour s'équiper d'une
façon qui correspond plus adéquatement aux besoins actuels.
Là, j'aurai deux autres chiffres plus bas que celui que je viens de vous
citer.
M. Ryan: Est-ce que vous avez la valeur d'acquisition des
équipements et du mobilier?
M. Pronovost: Pardon?
M. Ryan: La valeur d'acquisition, la valeur d'achat, le prix
d'achat pour toute la partie ordinateur, pour la partie mobilier. Est-ce que
vous avez cela en gros?
M. Pronovost: Pour la valeur de remplacement des ordinateurs et
le mobilier, toujours, c'est à peu près la moitié de ce
que je vous ai dit, à peu près 7 000 000 $. Mais la valeur
marchande de cela, c'est autre chose.
M. Ryan: Sur les personnels, pourriez-vous nous donner une
idée du nombre de personnes qui sont impliquées? L'autre jour,
vous m'avez remis une liste que j'apprécie, je l'ai regardée,
mais le total des personnes qui seraient transférées, à
combien s'élève-t-il? L'autre jour, j'ai fait une
évaluation, mais je ne suis pas sûr d'avoir... j'ai fait cela
rapidement en Chambre.
M. Bérubé: C'est 180 si on inclut les
employés à temps partiel, mais c'est 120 permanents.
M. Ryan: J'arrivais à 116 permanents.
M. Pronovost: C'est 180 personnes-année dont 120
permanents. Le reste étant composé d'occasionnels et de
contractuels.
M. Ryan: Avant qu'on aille plus loin, je vais vous poser une
autre question. L'autre jour, dans votre discours de deuxième lecture,
M. le ministre, vous avez cité l'exemple des fonctionnaires qui ont
été transférés à la Société
immobilière du Québec. La Société
immobilière du Québec est un organisme du gouvernement
dirigé par un conseil d'administration formé de personnes
nommées par le gouvernement. Donc, c'est une créature directe du
gouvernement. Dans ce cas-ci, c'est une société formée par
la Fédération des commissions scolaires, organisme qui est venu
nous dire, à bien des reprises en commission parlementaire, qu'il
était indépendant à l'égard du gouvernement.
Je voudrais vous demander si vous avez eu connaissance d'autres cas de
personnels qui ont été transférés à des
sociétés indépendantes du gouvernement dans les
mêmes conditions que celles qu'on nous propose ici.
M. Bérubé: Je n'en connais pas.
M. Ryan: Vous n'en connaissez pas. Moi non plus, c'était
la source de mon étonnement l'autre jour, remarquez bien. Le FCAE,
est-ce le dernier fonds d'aide à la recherce?
M. Pronovost: Le FCAC d'autrefois.
M. Ryan: C'est l'ancien FCAC. Évidemment, ce sont toutes
des personnes au conseil d'administration qui sont nommées par le
gouvernement, si je comprends bien. Elles peuvent être
recommandées par des gens. Finalement, tous ces gens sont nommés
par le gouvernement. C'est un cas spécial à ma connaissance. Je
le note parce que cela m'intéresse au point de vue de l'administration
publique.
Est-ce que vous pouvez nous donner les motifs que vous avez en
proposant, dans un cas comme celui-ci, que tous les avantages soient maintenus,
même si ces gens s'en vont travailler pour un organisme qui est
indépendant du gouvernement? M. le ministre a invoqué, l'autre
jour, l'argument d'expertise. Je suis prêt à souscrire à
son opinion dans une certaine mesure, pas complètement pour des raisons
assez simples
à comprendre. C'est qu'on entend parler, continuellement, par
exemple, de bureaux qui pullulent autour du gouvernement, des bureaux de
consultants de toutes sortes qui ne demandent rien de mieux que d'offrir leurs
services; des informaticiens en quête d'emploi, il y en a des centaines
aujourd'hui. On entend même parler souvent d'anciens fonctionnaires qui
s'ouvrent des bureaux de consultants et qui obtiennent des contrats importants
du gouvernement. Évidemment, des anciens fonctionnaires dont on respecte
leur compétence par ailleurs.
J'aimerais connaître la raison pour laquelle, dans un cas comme
celui-ci, vous avez jugé nécessaire de fournir toutes ces
garanties en cas de transfert? Vous me corrigerez si je me trompe. Ces gens
vont devenir des employés de la GRICS et, en même temps,
virtuellement, est-ce que j'exagère en croyant comprendre qu'ils
demeurent investis de tous les avantages et privilèges qui sont le lot
des fonctionnaires réguliers de l'État? sauf évidemment
leur employeur immédiat et leur rémunération, qui vont
relever de la GRICS.
M. Bérubé: Ce n'est pas exact. Ils vont
bénéficier de la convention collective en cours jusqu'au 31
décembre. Subséquemment, ils seront régis par les
conventions collectives pouvant être négociées entre les
employés de la société et la société
elle-même. Donc, pour les conditions de travail, celles-ci pourraient
être appelées à changer dans le temps - de façon
significative ou non, ce n'est pas là la question - au fur et à
mesure que la société se donnera une politique soit salariale,
soit normative. Cependant, ce qui est garanti, c'est, dans le fond, le maintien
du régime de retraite, le maintien d'une certaine sécurité
d'emploi au sens où, advenant - et là, il faut que cela soit
très clair - une fermeture partielle ou complète des aides de
cette société, le personnel en question pourrait demander
à être réinscrit au sein des effectifs gouvernementaux. (17
h 30)
D'ailleurs, j'aurais un amendement à un des articles pour en
préciser un peu la nature et la teneur. Deuxièmement, il y a le
droit à une promotion à l'intérieur de la fonction
publique. Cela, c'est également un aspect important. Il faut comprendre
que, lorsque vous oeuvrez à l'intérieur d'un petit service comme
celui que cette direction représente, les possibilités de
promotion interne sont faibles. Par contre, lorsque vous appartenez à un
organisme aussi important que l'État, des services informatiques, vous
en avez un peu partout et il est donc possible, pour quelqu'un qui en a la
capacité, de postuler des emplois supérieurs dans l'ensemble de
l'administration publique, ce qu'il perd automatiquement, en acceptant de faire
le transfert auprès de la société et ce qui pourrait
constituer un désincitatif important au passage et pour éviter
évidemment une garantie. Ce sont, dans le fond, les seuls droits que
l'on garantit à ma connaissance.
M. Ryan: On verra, en cours de route, dans l'examen du projet
s'il y a autre chose. L'un de ces points-là...
M. Bérubé: Parmi les points que M. Pronovost n'a
pas soulignés, mais que nous allons surveiller sur le plan politique, il
y a évidemment la garantie ou l'assurance que les commissions scolaires
protestantes, que les cégeps qui voudraient recourir à des
services qui présentement leur sont offerts par la direction, pourront
continuer de le faire. Une des questions qu'on peut également avoir
à l'esprit, porte sur la propriété intellectuelle des
logiciels existants qui, évidemment, appartiennent au ministère
de l'Éducation. On sait que nous avons créé une
société pour la commercialisation du "know how"
québécois dans le domaine de l'éducation et il est clair
que certains de ces logiciels pourraient, un jour, devenir objet d'exportation
et de vente. Je pense qu'il faudra regarder le plus près possible la
nature des liens que l'État devra maintenir lorsqu'elle cède pour
une valeur nominale de tels actifs et, donc, qu'elle aliène la
propriété, pourvu qu'elle ne le fasse pas d'une façon qui
serait complètement irréversible et qu'un jour on n'ait pas
à regretter qu'effectivement la propriété de ces
connaissances ne puisse pas éventuellement faire l'objet
d'exportations.
M. Ryan: Dans le protocole d'entente que vous êtes en train
de concevoir, qu'est-ce qui est demandé à la
Fédération des commissions scolaires catholiques du Québec
en retour de ce qui lui est transféré? Est-ce qu'il y a des
exigences auxquelles elle devra se plier? Est-ce qu'il y a des conditions qui
lui sont posées. Je pose une question, par exemple, parce que je jette
un coup d'oeil rapide sur le protocole actuel. Est-ce qu'il y a des transferts
de ressources qui sont impliqués? Est-ce que, par exemple, il y aura une
imputation quelconque des affectations budgétaires pour le réseau
de l'enseignement primaire et secondaire pour les commissions scolaires? Est-ce
qu'il y a quelque chose qui va découler de ce que vous êtes en
train de concocter?
M. Bérubé: Comme il s'agit seulement d'un document
de travail, il est difficile de vous parler de son contenu, d'autant plus qu'il
n'a pas fait encore l'objet de discussions avec la Fédération des
commissions scolaires catholiques du Québec et qu'il ne m'a pas encore
été soumis. Par
conséquent, c'est difficile, pour moi, de le commenter autrement
que dans ses grandes orientations.
Le Président (M. Lafrenière): Avez-vous d'autres
questions?
M. Ryan: Mais là, je n'ai pas eu de réponse.
M. Bérubé: Donc, vous n'aurez pas de
réponse.
M. Ryan: II n'y a pas moyen d'avoir des éléments
d'information, il n'y a pas moyen de rien avoir de ce
côté-là?
M. Bérubé: On me dit que les principes que je viens
d'énoncer incorporent les principaux éléments de ce qu'il
pourrait y avoir dans un protocole.
M. Ryan: Je vais poser la question différemment. Est-ce
que le ministère contracte ou entend contracter un engagement quelconque
pour augmenter les subventions versées aux commissions scolaires pour le
financement de cela? Il va falloir que cela soit financé. J'aimerais
savoir comment cela fonctionne. Ce n'est pas tout de tranférer des
équipements et tout; comment cela va-t-il se financer?
M. Pronovost: Cela se finance déjà, M. le
député d'Argenteuil, depuis, même avant la signature du
protocole dont on vous a remis une copie tantôt. On a remis aux
commissions scolaires tous les budgets que le ministère, à la
date à laquelle on a remis les budgets, consacrait au service
informatique, au réseau. Ensuite, on a dit aux commissions scolaires:
À partir de ce moment-ci, vous autofinancez les services informatiques
en question et vous décidez de leur niveau, de telle sorte que, si vous
réussissez à faire des économies que le ministère
n'a pu faire, vous gardez les sous; si vous décidez de mettre plus
d'argent que le ministère ne l'a fait jusqu'ici sur les services
informatiques, au réseau, vous paierez ce que cela coûte à
même les disponibilités dont vous disposez. Au dernier exercice
financier, les commissions scolaires en réseau ont fait, si ma
mémoire est fidèle, un excédent de revenus sur les
dépenses de l'ordre de quelques centaines de milliers de dollars.
M. Ryan: Est-ce que le ministère verse une subvention
annuelle à la Fédération des commissions scolaires
catholiques du Québec?
M. Pronovost: Non, je ne crois pas.
M. Bérubé: C'est dans les règles
budgétaires des commissions scolaires.
M. Ryan: Pardon?
M. Bérubé: C'est dans les règles
budgétaires des commissions scolaires et celles-ci financent la
fédération.
M. Ryan: Oui, mais il n'y a pas de subvention directe du
ministère à la Fédération des commissions scolaires
catholiques du Québec, soit sous forme de subvention proprement dite,
soit sous forme de contrat de services ou...
M. Pronovost: II faudrait regarder du côté des CPN,
(comités patronaux de négociation) d'abord.
M. Bérubé: II faudrait vérifier parce qu'il
y a tellement d'ententes de tous ordres avec la fédération que je
n'oserais pas l'affirmer d'une façon catégorique.
M. Ryan: Pardon!
M. Bérubé: Tout ce qu'on dit, c'est que, comme il y
a beaucoup d'ententes, particulièrement dans le domaine des relations du
travail, pour répondre précisément à votre
question, il faudrait vérifier.
Le Président (M. Lafrenière): Article 1.
M. Bérubé: C'est la capacité pour
l'État de conclure ou pour le ministre de l'Éducation de conclure
un protocole avec la fédération, M. le Président.
M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait suspendre pendant cinq minutes, M.
le Président, seulement pour nous consulter sur tout ce que nous avons
entendu et les implications de ceci. Ce sera une brève consultation; ce
ne sera pas long.
M. Bérubé: Si le Président veut suspendre
à loisir, c'est son droit, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): D'accord. Je suspends
les travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 39)
(Reprise à 17 h 46)
Le Président (M. Lafrenière): Nous en étions
à l'article 1.
M. Bérubé: M. le Président, tout ce que
j'espère, c'est qu'après cette consultation auprès des
hautes autorités du Parti libéral, le député
d'Argenteuil est maintenant mandaté pour pouvoir prendre la parole et,
surtout, voter parce que nous avons pu
constater, au cours du débat sur la loi 3, qu'il avait
l'autorisation de prendre la parole, mais qu'il n'avait pas le droit de voter.
C'était un peu gênant puisque, effectivement...
M. Ryan: M. le Président, c'est une autre...
M. Bérubé: Mais là, peut-être que, sur
le projet de loi 16, cela va aller mieux.
M. Ryan: ...des déformations caractéristiques du
ministre. Il sait très bien que nous avions le mandat de voter contre
des choses absurdes. Nous l'avons fait avec l'entière conviction et
liberté en vertu d'un mandat que nous avions sollicité et obtenu
sans difficulté.
Pour revenir au sujet, il y aurait encore une remarque
préliminaire à faire. Ma collègue de Jacques-Cartier
aimerait aborder un aspect du problème sur lequel elle voudrait
être éclairée.
Le Président (M. Lafrenière): Oui, Madame.
M. Bérubé: II me fera plaisir de vous apporter nos
lumières, M. le Président.
Mme Dougherty: J'aimerais vous demander s'il y a une enveloppe
budgétaire allouée aux commissions scolaires protestantes pour
développer leur réseau informatique qui est actuellement au
PSBGM.
M. Bérubé: Même chose. C'est la même
chose qu'aux commissions scolaires catholiques. Nous ne faisons pas de
distinction. Nous estimons que les protestants ne savent pas
véritablement mieux compter que les catholiques et que, par
conséquent, il faut faire confiance à Dieu, mais aussi à
l'ordinateur.
Mme Dougherty: Alors, il y a une allocation...
M. Ryan: Est-ce que c'est confirmé par vos collaborateurs?
Est-ce que c'est confirmé, ça? J'éprouve le besoin d'une
confirmation.
Mme Dougherty: ...équivalente en termes de nombre
d'étudiants. Il y a une allocation équivalente. Est-ce que c'est
ce que vous avez dit?
M. Bérubé: En fait, M. le Président, je ne
voudrais pas...
Mme Dougherty: Je n'étais pas au courant.
M. Bérubé: ...énoncer un principe qui serait
contredit ultérieurement, mais, à ma connaissance, les
règles budgétaires gouvernementales n'ont jamais fait de
discrimination entre la foi religieuse des étudiants inscrits à
une commission scolaire ou une autre et je présume, M. le
Président, que les règles budgétaires étant
identiques pour la Fédération des commissions scolaires
catholiques et pour la Fédération des commissions scolaires
protestantes, il en découle nécessairement qu'ils ont obtenu les
mêmes per capita dans leur enveloppe globale aux fins de calcul
d'informatique.
Mme Dougherty: Est-ce que cela fait partie de l'enveloppe
globale? Ce n'est pas une allocation spéciale?
M. Bérubé: Cela fait partie de l'enveloppe 3,
à ma connaissance. Cela fait partie de l'enveloppe 3, "Autres
coûts".
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Juste une question complémentaire
là-dessus. Dans le texte du protocole que vous nous avez remis qui est
actuellement en vigueur, à la page 5, vous parlez d'une enveloppe de
développement allouée aux commissions scolaires en 1982-1983 pour
un montant total de 753 675 $ et, ensuite, d'une enveloppe couvrant les
services de la direction des services informatiques au réseau pour une
valeur de 5 023 583 $ pour la même année 1982-1983. Je pense que
la question de la députée de Jacques-Cartier, si je la comprends
bien, vise à savoir si les commissions scolaires protestantes
participaient aux sommes libérées en vertu de ces deux
enveloppes-là ou si elles n'émergeaient qu'aux subventions
générales. C'est la question qui est posée.
M. Pronovost: Ici, il faut faire attention en interprétant
ces deux articles. Toutes les commissions scolaires ont eu droit aux montants
qui ont été transférés, d'accord? Mais toutes les
commissions scolaires ont eu droit aux montants qui ont été
transférés et les règles budgétaires qui
incarnaient ou donnaient suite à ce transfert ont été les
mêmes pour toutes les commissions scolaires. Ici, l'article en question
veut traduire la réalité que ce transfert s'est fait en deux
temps. Avant la signature du protocole, il y avait déjà
facturation partielle. Par conséquent, il y a eu transfert partiel des
sommes budgétaires impliquées. Le protocole a fait en sorte que
la facturation soit à 100% et on a transféré le solde des
montants, mais, dans les deux cas, le transfert s'est fait sur une base, je ne
me souviens plus si c'était un per capita,
mais je pense que c'est ça...
Mme Dougherty: Est-ce qu'il y a...
M. Pronovost: ...et c'était le même pour toutes les
commissions scolaires. Et les commissions scolaires sont libres ensuite,
d'acheter ou non des services de la DSIR ou de la GRICS.
Mme Dougherty: Y a-t-il un protocole comme cela avec les
commissions scolaires protestantes?
M. Bérubé: Non. À ma connaissance, les
commissions scolaires protestantes achètent les services du GRICS...
M. Pronovost: Pour une part, ou se sont donné, en plus
petit, l'équivalent de la GRICS en achetant, si ma mémoire me
sert bien, des services informatiques du Bureau des écoles protestantes
de Montréal qui joue, par rapport à un certain nombre des
commissions scolaires anglophones, le même rôle que la GRICS joue
pour les commissions scolaires francophones. Mais un certain nombre de
commissions scolaires anglophones achètent aussi des services de la
GRICS. Le marché est complètement libre.
M. Bérubé: Un ordinateur travaillant pour les
anglophones ne peut pas arrondir les chiffres.
M. Ryan: Juste une ou deux questions pour compléter ceci.
Dans le protocole que vous envisagez, y aura-t-il des subventions
additionnelles spéciales aux commissions scolaires ou pour le
financement de ceci ou si cela continue en vertu du régime qui existait
déjà, vu que les commissions scolaires ont déjà,
à toutes fins utiles, la gestion de ces services et qu'elles ne
financent pas les subventions qu'elles reçoivent du gouvernement? Y
a-t-il des subventions spéciales addtionnelles qui sont
envisagées ou si cela va continuer dans l'ordre de grandeur...
M. Pronovost: Cela va continuer comme cela, à moins qu'on
doive le faire pour des raisons techniques. Comme je le mentionnais
tantôt, s'il faut, en vertu de la loi ou des règlements, vendre
les appareils aux commissions scolaires, on va leur donner de quoi les acheter,
mais c'est ce que j'appelle, quant à moi, un transfert technique. On
leur donne l'argent d'une main et on le récupère de l'autre. Ceci
étant excepté, il n'y a pas de subvention spéciale de
prévue.
M. Ryan: À supposer que les équipements que vous
leur transférez deviennent désuets, le remplacement devient la
responsabilité de la Fédération des commissions scolaires
catholiques. M. Pronovost: Si.
M. Ryan: N'y aura-t-il pas de garantie de contributions
financières du gouvernement pour financer ces remplacements?
M. Pronovost: Non, on n'en prévoit pas pour le moment.
M. Ryan: Cela devrait être négocié dans le
cadre général des subventions aux commissions scolaires.
M. Pronovost: C'est exact. Toutefois, il n'est pas exclu que le
ministère, pour des fins diverses, passe lui-même des contrats de
services avec cette société-là, ces fins pouvant
être, par exemple, la transmission des données par voie
informatique des commissions scolaires au ministère. On a un
intérêt dans ce genre de transaction. C'est possible qu'on conclue
des services avec cette société ou encore on peut lui demander -
actuellement, on l'a demandé deux fois, c'est pour cela que je le
mentionne - d'offrir en notre nom, en quelque sorte, des banques de
données aux commissions scolaires. On a une banque de données qui
porte sur les instruments de mesure en éducation qui est actuellement
offerte aux commissions scolaires par la DSIR et on a une banque de
données sur les données de la recherche en éducation qui
est aussi offerte par la DSIR. À ce moment-là, il peut y avoir
des ententes de services, mais ce ne sont pas des subventions aux commissions
scolaires dans le sens où on utilise habituellement le terme.
M. Ryan: Vous avez parlé tantôt qu'il y aurait un
transfert de droits et d'obligations. Quelle différence faites-vous
entre droits et obligations et entre actif et passif?
M. Pronovost: On va demander aux commissions scolaires d'endosser
les obligations que le ministère a actuellement envers les personnels,
le personnel occasionnel, par exemple. On a des contrats avec ces gens et on va
demander à la société de prendre à sa charge les
contrats jusqu'à leur échéance. On a aussi des contrats de
location d'équipement. Là encore, les unités de disque,
par exemple, ou les mini-ordinateurs, on va leur demander de prendre les
contrats à leur charge. Si on a aussi des contrats pour la location de
services, auprès de firmes spécialisées, des conseillers
en gestion, par exemple, on va demander de faire la même chose.
Voilà pour les obligations. Les droits sont ceux qui sont liés
à la propriété intellectuelle d'outils de travail
utilisés actuellement par la DSIR qui vont être
cédés aussi comme l'est
l'équipement et comme le sont les personnels.
M. Ryan: Vous allez peut-être me permettre de poser une
question au ministre là-dessus qui viole un peu le règlement.
S'il pouvait m'éclairer, cela m'intéresserait, vu qu'on n'a pas
eu le temps d'être éclairé dans l'autre cadre. Dans le
projet de loi 3, j'ai remarqué... Je demande le consentement du ministre
pour poser cette question parce que je sais que cela viole le règlement.
Dans le projet de loi 3, j'ai remarqué, dans un certain nombre des
amendements apportés par le gouvernement, qu'on a remplacé
l'expression "les actifs et les passifs" par l'expression "les droits et les
obligations". Est-ce que je peux savoir quelle était l'intention exacte
du gouvernement?
M. Bérubé: Par rapport à quel article?
M. Ryan: En particulier, je pense que vos conseillers
juridiques...
M. Bérubé: En fait, ce qu'on me dit, c'est qu'on
veut échapper au concept restrictif "d'actif et de passif", qui est un
concept comptable, et étendre le sens des responsabilités du
nouvel organisme à toutes les obligations et tous les droits de cet
organisme pris au sens beaucoup plus large que le strict point de vue
comptable.
M. Ryan: Est-ce que vous voulez dire que actif et passif sont
compris dans droits et obligations?
M. Bérubé: Nécessairement. M. Ryan:
Oui.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce qu'on revient
à l'article 1?
M. Ryan: La dernière question. Vous dites que, dans
l'entente liant la fédération et le ministre relativement au
contrat-cadre avec la compagnie Burroughs demeure. Est-ce qu'on pourrait avoir
une appréciation de cela, l'équipement et le service fournis par
la compagnie Burroughs est-ce de bonne qualité? Cela a-t-il
été satisfaisant pour le ministère et les commissions
scolaires? Ces équipements sont-ils aptes, d'après vous, à
continuer de servir encore pendant plusieurs années?
M. Pronovost: Disons, ici, qu'on pourrait répondre en
trois phrases un peu lapidaires.
M. Ryan: Je n'entends pas demander, en question
complémentaire, si vous auriez des projets de contrats avec la maison
Comterm ou une autre.
M. Bérubé: Comterm n'offre pas le service
d'ordinateurs de cette taille.
M. Ryan: M. Nadeau est capable. Si vous lui demandez, il va vous
fournir n'importe quoi.
M. Pronovost: II est de notoriété publique que le
contrat-cadre avec la compagnie Burroughs a connu, au moins au début,
des moments difficiles parce que ce n'était pas facile pour la compagnie
de servir des institutions scolaires aussi réparties sur le territoire
pour assurer une qualité de services, il a fallu que la compagnie
Burroughs mette les bouchées doubles, en collaboration, pour ce faire,
avec les commissions scolaires. Les choses se sont rétablies et je pense
que les commissions scolaires, au moment où on se parle, sont
relativement satisfaites du travail fait par Burroughs et de la qualité
de service qui leur est offerte. Je pense qu'un des éléments plus
factuels de réponse va être donné bientôt puisque les
commissions scolaires étudient actuellement la possibilité de
renouveler cet accord. C'est là qu'on va voir d'une façon
très concrète le degré de satisfaction des commissions
scolaires, mais la parole, là-dessus, leur appartient. Oui, ce sont des
équipements qui peuvent leur rendre des services pendant encore
plusieurs années.
Le Président (M. Lafrenière): Je constate qu'il est
18 heures. Cela nous prendrait le consentement unanime si on veut
continuer.
M. Bérubé: Je suis prêt à le donner,
M. le Président. (18 heures)
Étude détaillée
Le Président (M. Lafrenière): Consentement? Est-ce
qu'on revient à l'article 1?
M. Bérubé: Ainsi que je le disais dans le long
exposé que j'ai fait à l'article 1, il s'agit de permettre au
ministre de l'Éducation et à la société de gestion
de conclure un protocole pour le transfert du personnel permanent.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Je voudrais faire une observation au sujet de l'article
1. C'est la suivante. En principe, il eut paru préférable, vu que
ces personnels sont transférés à un organisme qui regroupe
les organismes scolaires du niveau primaire et secondaire, et collégial
aussi, je pense - je pense que, dans ce cas-ci, les collèges participent
à
GRICS...
M. Bérubé: Comme clients.
M. Ryan: Oui, comme clients. Il y a une représentation au
conseil d'administration, je crois.
M. Bérubé: Aussi. Je pense que oui. Non?
Une voix: Ils sont strictement clients.
M. Ryan: Non? Seulement comme clients.
M. Bérubé: Actuellement, ils sont strictement
clients.
M. Ryan: Très bien, cela simplifie l'argumentation. Je
trouve qu'il eut été préférable qu'ils soient
intégrés...
M. Bérubé: C'est simplement pour dire que dans le
texte du projet de loi 244, que nous avons discuté ici en commission
parlementaire, personnellement, il me semblait qu'une des dispositions du
projet de loi permettait d'incorporer.
Oui, c'est cela, c'est ce dont je me souvenais. "Ces règlements
peuvent aussi prévoir que toute autre commission scolaire, toute autre
institution d'enseignement ainsi que toute autre association de commissions
scolaires ou d'institutions d'enseignement peuvent aussi être membres de
cette corporation." C'est-à-dire que, dorénavant, si on veut en
faire une obligation, les cégeps pourraient, effectivement, comme
clients, faire partie du conseil d'administration.
M. Ryan: J'aurais préféré, en principe
encore une fois, que ces employés soient transférés, en
ayant la garantie de jouir des mêmes conditions de travail que celles qui
sont offertes aux autres employés du réseau scolaire. À ce
moment-là, il me semble que la correspondance eut été
beaucoup plus logique. Si vous pouvez me dire pourquoi cela ne se fait pas
comme cela, cela va éclairer ma lanterne pour le reste.
M. Bérubé: Je l'ai dit.
M. Ryan: Pouvez-vous me le répéter, s'il vous
plaît, parce qu'il y a des choses que, des fois, on gagne à
entendre deux fois.
M. Bérubé: Si je comprends, maintenant il s'agit
d'alimenter le lobe droit du cerveau du député d'Argenteuill Pas
de problème, M. le Président, je vais répéter.
Essentiellement, comme la future société sera une petite
société, il y a des avantages qu'elle ne peut pas garantir.
Exemple: Offrir la sécurité d'emploi au gouvernement, dans le
domaine de l'informatique, à titre d'exemple, ne pose pas
véritablement de problème puisque nous avons un centre de
traitement de l'information au ministère des Communications; nous avons
également des centres de traitement aux Affaires sociales, à la
Main-d'oeuvre et la Sécurité du revenu, à
l'Éducation. Par conséquent, il est relativement facile de muter
les employés à l'intérieur des multiples activités
de l'État.
À l'intérieur de la Fédération des
commissions scolaires où, évidemment, n'existeront pas des
installations informatiques de cette ampleur, il est bien évident que,
advenant une suppression partielle des activités pour toutes sortes de
raisons au niveau de ce centre de traitement, il est bien clair qu'on ne
pourrait pas offrir, à la commission scolaire, des possibilités
de carrières aussi intéressantes que celles qui pourraient
s'offrir au sein de la fonction publique.
En conséquence, quelqu'un qui aurait une profession de
programmeur ou d'analyste-programmeur, qui verrait son poste supprimé,
ne pourrait pas trouver, à l'intérieur des commissions scolaires,
d'autres organismes spécialisés en informatique susceptibles de
lui offrir un emploi. Il devrait donc réorienter complètement sa
carrière.
M. Ryan: Oui.
M. Bérubé: II devrait donc réorienter sa
carrière, ce qu'il ne serait pas obligé de faire s'il
était au gouvernement, puisqu'il pourrait continuer à travailler
dans le même secteur. Voilà un aspect qui peut empêcher un
certain nombre d'employés, particulièrement ceux très
spécialisés, à accepter le transfert à la nouvelle
société.
Il en va de même lorsque l'on parle de promotion, puisqu'on
constatera que, dans un petit organisme, on pourra vite accéder au
sommet de l'échelle de responsabilité et alors que l'État
va offrir des postes d'administrateur II, III, IV, qui représentent des
échelons de plus en plus élevés dans l'administration
publique des niveaux de responsabilité de plus en plus grands et, donc,
des niveaux de salaires de plus en plus élevés également
qui y sont rattachés, il est clair que, dans le cas d'une
carrière à l'intérieur de la fonction publique, il y a des
possibilités d'avancement que ne peut pas offrir une petite entreprise
comme cette société.
Ces facteurs font en sorte qu'un emploi dans une petite entreprise peut
être nettement moins intéressant qu'un emploi dans une grande
entreprise. C'est pour cela qu'on trouve génréralement peu
d'employés travaillant dans une grande boîte - je pense, par
exemple, à Bell Canada - qui vont choisir de quitter pour aller dans une
petite
entreprise, sauf si on leur offre des conditions matérielles
nettement supérieures. Or, la Fédération des commissions
scolaires a tendance à offrir des conditions de travail assez voisines
de ce que l'État offre puisque les partenaires de l'État, quand
il s'agit de négocier les conventions collectives pour l'ensemble des
employés du secteur public et, en conséquence, ses propres
employés, ont des conditions de travail assez voisines de celles des
employés de l'État, ce qui a comme conséquence que les
avantages offerts par une petite société, en matière de
sécurité d'emploi, de choix de carrière, sont moindres que
les avantages offerts par l'État, ce qui réduirait de
façon significative la mobilité des gens et, dont, notre
capacité à effectuer le transfert des activités de la
direction vers la société incorporée par les commissions
scolaires et pourrait, à ce moment, menacer la continuité des
services durant une période de 36 mois.
M. Ryan: Question additionnelle.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député.
M. Ryan: J'aimerais savoir comment le transfert est
envisagé. Est-ce que c'est le gouvernement qui va déterminer la
liste de ceux qui vont être transférés? Est-ce que la
Fédération des commissions scolaires catholiques va prendre
l'engagement dans le protocole d'embaucher tous ceux qui veulent faire le
transfert ou si cela va être libre de la part de l'employé et de
la part de la Fédération des commissions scolaires catholiques
d'engager ces gens? Quelle nature de transfert est envisagée? On n'est
pas éclairé là-dessus.
M. Bérubé: C'est l'article 1 et l'article 3.
À l'article 3, il est indiqué que la société doit
prendre à son emploi tout fonctionnaire visé à l'article
1. L'article 1 dit bien: C'est le transfert à cette
société des fonctionnaires permanents de la direction des
services informatiques du réseau du ministère de
l'Éducation. Donc, c'est clair. Maintenant, si nous voulions aller plus
loin. L'article 5 dit bien: Un fonctionnaire visé par le protocole a le
privilège de demander... Non, excusez-moi. C'est l'article 3,
excusez-moi. L'article 3 est complet dans ce sens puisqu'on dit bien: "...doit
prendre à son emploi tout fonctionnaire qui accepte le transfert
à la société." Il y a donc deux concepts. L'obligation
pour la société de prendre un employé et,
deuxièmement, la liberté pour l'employé d'accepter le
transfert.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
1 est adopté?
Mme Dougherty: La société n'est pas libre de
choisir les employés les plus compétents.
M. Bérubé: Non.
M. Ryan: On est prêt à voter sur division.
Le Président (M. Lafrenière): Sur division.
L'article 2?
M. Ryan: Même chose.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 3?
M. Ryan: À l'article 3, j'aimerais qu'on nous
précise encore une fois la manière dont va se faire ce transfert.
Là, le ministère va donner un avis à tous les
employés de la division informatique au service des commissions
scolaires pour leur dire: Ceux parmi vous qui êtes
intéressés à effectuer le transfert, donnez-nous vos noms
ou vous donnerez vos noms à la GRICS, je ne sais pas comment cela va se
passer. Ceux qui ne voudraient pas transférer, eux autres peuvent rester
au service du ministère. Ceux qui veulent transférer, en vertu du
protocole que vous allez signer, la Fédération des commissions
scolaires catholiques s'engage à les embaucher tous.
M. Pronovost: II faudrait peut-être aussi ajouter que les
syndicats sont déjà au courant de nos intentions de deux
façons. Le directeur du personnel a, au comité conjoint qu'on a
avec les représentants syndicaux, fait état de nos intentions,
à plusieurs reprises, a tenu les personnels et les différents
syndicats impliqués au courant de toutes nos transactions. Les
mêmes syndicats ont été avertis formellement par lettre du
ministre, de notre intention de présenter à l'Assemblée
nationale un projet de loi. Si le projet de loi est adopté, les
personnels seront officiellement informés et auront, dans des
délais prescrits, et sous supervision d'un comité conjoint qu'on
mettra sur pied avec le syndicat, la possibilité de poser un choix
formel dans des délais qui sont prescrits, d'ailleurs, je pense, par des
conventions collectives. Ils ont six mois, je pense.
M. Ryan: Une fois que le transfert aura été
effectué en dedans de la période de six mois dont vous parlez...
Est-ce que vous allez ajouter quelque chose avant? Non? Une fois que le
transfert aura été effectué, est-ce que le protocole va
prévoir des obligations de plus longue portée en ce qui touche la
Fédération des commissions scolaires pour l'embauche de son
personnel futur? Est-ce qu'elle prend l'engagement d'embaucher du personnel du
gouvernement,
si elle a des vacances, par exemple, ou si elle va devenir un employeur
entièrement libre et autonome?
M. Pronovost: Entièrement libre et autonome. Pour les
autres employés, pour les postes qui deviendront vacants, par la suite,
ou si elle veut augmenter ses effectifs, là, à ce moment, elle a
le droit d'employer qui elle veut. Le protocole de transfert et les conditions
de transfert ne valent que pour les employés actuels de la DSIR.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
3 est adopté?
M. Ryan: Oui, sur division.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 4?
M. Bérubé: Est-ce qu'on pourrait savoir d'où
vient la division.
M. Ryan: Oui, je pense que c'est la considération
fondamentale que j'ai énoncée tantôt. Il ne s'agit pas
d'une société d'État, dans ce cas-ci, relevant directement
du chef du gouvernement. C'est une société qui relève de
la Fédération des commissions scolaires catholiques, laquelle
nous a invités à adopter une loi spéciale l'autorisant
à procéder de cette manière, loi pour laquelle nous avons
voté, sans hésitation. Mais, moi, je trouve que, lorsque la
Fédération des commissions scolaires, les autres personnels de la
Fédération des commissions scolaires sont de sa
responsabilité à elle, je présume que leurs conditions de
travail sont celles qui sont accordées aux employés du
réseau scolaire. Je trouve que, dans ce cas-ci, c'est ça qui
devrait s'appliquer. Si on m'avait dit: Cela, ce sont des dispositions
transitoires pour la période qui va s'écouler d'ici à la
fin de la convention collective, je n'aurais aucune objection à signer
ça et à l'endosser. Mais ce me semble être des dispositions
de portée permanente qui peuvent valoir pendant cinq, dix, quinze, vingt
ans; je trouve que c'est exorbitant et ce n'est pas une bonne politique de
gestion.
M. Bérubé: Je suis assez content de la question et
de la réponse franche que le député d'Argenteuil nous a
fournie. Car, il sera important, d'ailleurs, de la faire diffuser soigneusement
auprès de tous les syndicats d'employés du secteur public qui
voudront savoir, si jamais le Parti libéral prenait le pouvoir, à
quel genre de traitement ils seraient soumis, advenant l'intention
gouvernementale de se départir d'un certain nombre
d'activités.
Je pense qu'elle devrait, effectivement, être ramassée,
condensée et diffusée largement. Je pense que c'est important,
quand même, que les gens sachent la nature des droits que le Parti
libéral voudrait conférer aux employés qui seraient
transférés.
M. Ryan: M. le Président, sur cette question-là, je
tiens à préciser bien nettement ce qui a été
dit...
M. Bérubé: On se charge de la diffusion.
M. Ryan: ...pour qu'il n'y ait pas d'équivoque et de
malentendu. Je trouve que si un employé transfère du gouvernement
proprement dit à un secteur parapublic qui jouit d'une autonomie
administrative à peu près totale, suivant les concepts qui
président à toute l'organisation de nos services publics,
à ce moment-là, il ne peut pas être en même temps un
fonctionnaire du parapublic et un fonctionnaire du public, proprement dit. Il
faut bien qu'il loge quelque part clairement.
Ce que nous disons, je ne dis pas que ces gens-là devraient
être laissés sans protection et sans aucune espèce de
droit. Au contraire, nous sommes prêts à envisager, pour une
période transitoire, qu'ils aient les droits dont ils jouissaient, mais
qu'au bout d'un certain temps, une fois la période transitoire finie,
ils aient le même statut que les autres personnels dans le secteur
où ils vont travailler. C'est ça qui devrait être une saine
règle de gestion du personnel et non pas le genre d'appendice qu'on veut
nous proposer. (18 h 15)
Si le ministre veut diffuser notre opinion, qu'il la diffuse au complet,
sans la déformer, sinon, nous nous en chargerons volontiers et nous
sommes capables...
M. Bérubé: Non, non, nous prendrons simplement les
extraits.
M. Ryan: ...de vivre très bien avec les positions
très logiques que nous défendons.
M. Bérubé: II n'y a pas de problème, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 4?
Mme Dougherty: Est-ce que je pourrais faire un commentaire avant
de procéder?
Le Président (M. Lafrenière): Mme la
députée de...
M. Bérubé: M. le Président, nous allons
batifoler dans la nature avec un papillon.
M. Ryan: Je pense qu'il y avait une
question de Mme la députée de D'Arcy McGee.
Le Président (M. Lafrenière): De
Jacques-Cartier.
M. Ryan: De Jacques-Cartier, excusez-moi.
Mme Dougherty: J'ai un commentaire à faire actuellement au
sujet de l'argumentation du ministre sur l'article 1. Oui, c'est voté,
mais cela touche les trois articles. Il a dit que la société ne
peut pas offrir le même avantage que l'État. Alors, le ministre
parle beaucoup de la productivité de notre société. Il me
semble que la solution est de réduire les avantages de l'État et
non pas d'augmenter artificiellement les avantages...
M. Bérubé: II a ajouté ces propos pour
diffusion aux employés de l'État.
Mme Dougherty: ...pour certaines personnes dans le secteur
parapublic. Alors, il faut être cohérent.
M. Bérubé: II n'y a pas de problème. Donc,
veuillez ajouter ces propos pour diffusion auprès des employés de
l'État qui ont le droit de savoir exactement à quel genre
d'avenir ils sont exposés.
Mme Dougherty: C'est le manque de cohérence de votre
argumentation.
M. Bérubé: Oui, oui, il n'y a pas de
problème. Je ne discute pas, M. le Président. L'Opposition
libérale a droit à ses opinions.
Le Président (M. Lafrenière): M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: À propos de l'article 3, il faudrait bien
préciser que ce...
M. Bérubé: Vous allez peut-être vous
caler.
M. Ryan: Non, non, nous sommes capables de nous défendre
très bien. Soyez sans inquiétude.
À propos de l'article 3, je veux bien préciser que si nous
avons voté sur division, c'est à cause du mot "doit" qui est un
mot comportant des obligations considérables. Un mot par lequel il y a
une sorte de renoncement au privilège d'embauche normale d'une
entreprise. Une entreprise est en charge de l'embauche de son personnel et,
dans ce cas-ci, nous trouvons que cela va un peu loin. C'est tout.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 4?
M. Ryan: Dans l'article 4 il n'y a pas de problème.
M. Bérubé: Non, il y a des problèmes. M.
Ryan: Ah, il y a des problèmes?
M. Bérubé: II y a des problèmes à
cause de la rédaction. Si vous lisez soigneusement le texte, vous allez
voir que le protocole établit des mécanismes permettant de
régler toute mésentente découlant de
l'interprétation de la présente loi et du protocole. Il est clair
qu'un protocole ne peut pas régler des mésententes
découlant de l'interprétation d'une loi et il faudrait donc lire
plutôt: "L'article 4 du projet de loi 16 est modifié par le
remplacement des mots "l'interprétation de la présente loi et du
protocole" par les mots "son interprétation".
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce qu'on peut
avoir l'amendement?
M. Bérubé: Oui. Il me fait plaisir de vous le
distribuer. J'en offre une copie à mon collègue et
également au collègue, le député de Bourassa, qui a
absolument besoin de cet amendement essentiel, sans quoi il ne pourrait
voter.
M. le Président, je vous remets une collection complète
d'amendements.
M. Laplante: Merci.
M. Bérubé: En voulez-vous une deuxième?
M. Laplante: Non, non. Amendement adopté, M. le
Président.
M. Bérubé: Oui, je crois que j'en avais une, de
toute façon. C'est l'amendement à l'article 9 que je n'ai pas. On
m'avait remis cela à un moment donné en me disant... Ah, il est
en-dessous. Voilà!
M. le Président, je pense que l'amendement coule de source
puisqu'un protocole entre des parties, même s'il est conclu en vertu d'un
article habilitant, ne saurait servir d'instrument légal à
l'interprétation d'une loi. Mais il peut prévoir des clauses
permettant l'interprétation du protocole.
M. Ryan: Votons.
Le Président (M. Lafrenière): L'amendement de
l'article 4 est-il adopté?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 4, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bérubé: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 5?
M. Laplante: II me semble qu'il a été
discuté tout à l'heure.
M. Ryan: C'est la même chose. Article 5, sur division.
M. Bérubé: Alors, M. le Président, nous ne
sommes pas divisés de notre côté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 6?
M. Ryan: Celui-ci peut demander un avis sur le classement qu'il
pourrait se voir attribuer dans la fonction publique. Cela va très bien,
il n'y a aucun problème là-dessus. Nous sommes prêts
à adopter celui-là.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 6?
M. Bérubé: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 7?
M. Laplante: Ce sont les mêmes articles, M. le ministre,
qu'on retrouve dans la loi...
M. Ryan: Non, ce n'est pas tout à fait la même
chose.
M. Laplante: ...concernant les transferts des employés
quand on a aboli...
M. Bérubé: La société
immobilière.
M. Laplante: ...la société immobilière. Ce
sont les mêmes articles.
M. Bérubé: Exactement. En fait, on s'est même
demandé s'il n'y aurait pas eu avantage, étant donné la
volonté gouvernementale de supprimer un certain nombre
d'activités spécifiques de l'administration publique pour en
transférer la responsabilité soit à des organismes
parapublics, soit à des sociétés autonomes, nous nous
sommes posé la question de savoir s'il n'y aurait pas lieu d'adopter une
loi générale plutôt que d'adopter une loi
particulière à chaque fois. Mais, finalement, le problème
d'une loi générale est justement son caractère
général, c'est-à-dire qu'on essaie de tout prévoir
dedans et cela devient une loi trop lourde. On a préféré
faire de l'ad hoc. Mais c'est la même, effectivement, que celle qui a
été adoptée lorsque nous avons discuté de la
société immobilière.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
7 est adopté?
M. Bérubé: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté.
L'article 8?
M. Ryan: C'est un avis de classement.
M. Laplante: Mais, M, le Président, cela ne
m'empêche pas de partager un peu les préoccupations du
député d'Argenteuil...
M. Bérubé: C'est vrai?
M. Laplante: ...sur les premiers énoncés qu'il a
faits. On crée quelque chose pour la première fois, je pense, au
Québec, dans un organisme parapublic.
M. Ryan: Est-ce que le député de Bourassa pourrait
parler plus fort dans le microphone, parce que je n'entends point?
M. Laplante: Ah! Excusez. Je dis, en somme, que je suis
sympathique, que je partageais un peu vos appréhensions
là-dessus, parce que c'est la première fois qu'on
transfère à un organisme parapublic, en somme, les commissions
scolaires. Mais, par exemple, dans l'esprit d'une décentralisation des
commissions scolaires, je trouve ça sain. Lorsque j'étais membre
de la Fédération des commissions scolaires, on cherchait
justement à ce moment-là... On avait même demandé de
former une centrale du livre à la fédération, à ce
moment-là, à la fédération.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
8 est adopté?
M. Laplante: Oui.
M. Bérubé: Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 9?
M. Ryan: M. le ministre, vous nous faites part d'un
problème. On ne veut pas déranger les réjouissances
familiales de M. le ministre et si M. le ministre pense qu'il est
préférable qu'on reprenne à 20 heures, on peut reprendre
à 20 heures. Je laisse ça à son choix.
M. Bérubé: À moins que le
député de...
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre, on
nous dit, au bureau du leader, qu'il est impossible de reprendre à 20
heures.
M. Bérubé: C'est impossible. Bon. Alors, essayons
de...
M. Ryan: Pardon?
Le Président (M. Lafrenière): II est impossible de
reprendre à 20 heures, il y a une autre commission qui siège.
Une voix: Vous devriez voter. M. Ryan: On va
essayer...
Le Président (M. Lafrenière): L'article 9?
M. Bérubé: II est assez rare que j'aie l'insigne
plaisir d'inviter ma fille à un dîner d'anniversaire. Je dois dire
qu'avec le genre de vie de fous que nous menons tous, la vie familiale est
souvent réduite à sa plus stricte expression, de telle sorte que,
quand survient un événement comme celui-là, si je pouvais
avoir la coopération de tous les députés de la commission
pour essayer d'accélérer les travaux, disons...
M. Ryan: Nous en étions...
Le Président (M. Lafrenière): L'article 9?
M. Ryan: Attendez un petit peu! On n'a pas adopté
l'article 7, à ma connaissance.
M. Bérubé: Oui.
M. Ryan: Oui. On en était à l'article 8, alors.
M. Bérubé: Non, l'article 8 a aussi
été adopté. Nous en sommes à l'article 9.
M. Ryan: Non, non. On n'a pas encore lu l'article 8. L'article 8,
adopté sur division.
Une voix: Ça va trop vite.
M. Bérubé: Est-ce qu'ils vont savoir où ils
en sont?
Le Président (M. Lafrenière): L'article 9?
M. Bérubé: II y a un amendement à l'article
9, M. le Président. L'amendement vient de ce que nous avons
discuté au comité de législation et où a
été soulevé un point fort pertinent. Dans le projet de
loi, on dit qu'un employé est mis en disponibilité auprès
de l'Office des ressources humaines. Or, on se rend bien compte que l'Office
des ressources humaines est un tout petit organisme qui serait bien en peine si
on devait lui envoyer une centaine d'employés. Il serait bien en peine
d'en faire quoi que ce soit.
Aussi, l'amendement que nous proposerions c'est que ces employés,
dans le cas d'un abandon total des activités de la société
impliquant un grand nombre de mises à pied, soient plutôt mis en
disponibilité auprès du ministère de l'Éducation,
qui a plus de chance de pouvoir leur trouver ou leur fournir un emploi
convenable. Dans les autres cas, évidemment, comme il s'agirait d'un
petit nombre, il n'y aurait pas objection qu'ils soient mis en
disponibilité auprès de la société jusqu'à
ce que l'Office des ressources humaines puisse leur trouver un emploi. Donc,
quand il y en a beaucoup, ils sont mis en disponibilité auprès du
ministère de l'Éducation; quand il y en a peu, ils demeurent
à l'emploi de la société jusqu'à ce que l'office
ait pu les replacer.
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
9 est adopté tel qu'amendé?
M. Bérubé: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 10?
M. Ryan: Sur division également, toujours pour la
même raison que je veux rappeler clairement. S'il devient un
employé du secteur parapublic et de la Fédération des
commissions scolaires catholiques du Québec, une fois terminée la
période de transition qui peut durer une année, deux
années ou trois années - là-dessus, je suis très
flexible -après cela, il tombe sous le régime des employés
du secteur scolaire qui disposent, en cas de congédiement ou de mesures
disciplinaires, des recours qui sont prévus à sa convention
collective ou au régime de conditions de travail définies pour
lui par le ministre de l'Éducation en vertu de la loi 3. Il me semble
qu'il y a tous les recours voulus. Si on ajoute l'autre recours en plus, cela
devient excessif au bout de la ligne et, franchement, nous sommes...
M. Laplante: Est-ce que vous me permettez de poser une question?
Cela fait deux ou trois fois que vous ramenez cela. M. le ministre,
après que ces 120 employés en auront fini avec le
ministère, tous les nouveaux employés qu'ils vont engager
auront-ils un salaire décrété par la
fédération suivant les conventions collectives existantes?
M. Bérubé: Oui, y compris ceux qui viennent du
ministère. Les conditions de travail régissant les
employés de la future société seront
négociées par la société avec
ses syndicats et, en conséquence - enfin, je dis "ses syndicats",
s'il existe un syndicat, ou avec ses employés en général -
ce ne sont pas les conditions de travail régissant les employés
du secteur public qui régiront les employés
transférés, sauf jusqu'au 31 décembre 1985.
M. Laplante: Cela en éclaircit un bon bout, ils vont
tomber sous le même régime avec la fédération dans
ce cas. Cela en éclaircit un bon bout.
M. Ryan: Sauf les points qui sont définis dans la
présente loi avec une portée durable et il y en a plusieurs.
M. Laplante: S'il y a des gens de quinze ans qui travaillent
ici.
M. Ryan: C'est l'objet de la présente loi, de les faire
échapper aux conventions collectives à venir sur plusieurs
points, et là-dessus, nous ne sommes pas pour cela. Sur division.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 10,
adopté sur division. L'article 11?
M. Bérubé: Le député d'Argenteuil est
bien conscient qu'il s'agit d'un droit dont ils jouissent à l'heure
actuelle car l'article 33 de la Loi sur la fonction publique dit bien:
"À moins qu'une convention collective de travail n'attribue dans ces
matières une juridiction à une autre instance...". Donc, c'est
bel et bien, à l'heure actuelle, un droit qui existe en sus des
conventions collectives dans le cas des employés de la fonction
publique.
M. Ryan: Exactement, mais comme ils ne seront plus des
employés de la fonction publique, à toutes fins utiles, nous
voudrions que le gouvernement soit logique avec la décision qui est
prise, c'est tout. Je pense que c'est un principe dont vous reconnaîtrez
la sagesse dans des cas ultérieurs. Je suis convaincu que vous pensez
comme moi sur le fond; vous avez une situation très particulière
que je comprends. J'aurais été plutôt enclin, si j'avais
suivi mon côté pratique, à dire: Oui, on va voter pour.
Mais, en y pensant comme il faut, en conscience, je me sentais obligé
d'affirmer cela clairement. Je l'ai fait l'autre soir, d'ailleurs, lors du
débat de deuxième lecture. Vous vous souviendrez que
j'hésitais et j'ai fini par pencher pour, en deuxième lecture,
parce que je me réservais de voir les implications concrètes
à l'étude article par article et c'est ce que nous faisons.
M. Bérubé: Je ne veux pas me mêler des
problèmes de conscience du député d'Argenteuil, je laisse
cela à son confesseur,
M. le Président.
M. Ryan: Ce sont des problèmes qui regardent la gestion
publique, M. le ministre. Les positions qu'on prend sont assez conformes
à bien des choses que vous avez faites ces dernières
années. On continue.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 11?
M. Ryan: Article 11. C'est simplement maintenir le régime
syndical actuel jusqu'au 31 décembre 1985?
M. Bérubé: Oui.
M. Ryan: Premier alinéa.
M. Bérubé: C'est bien cela, on ne peut rien vous
cacher.
M. Ryan: Nous n'avons point d'objection à cela, nous
votons pour cet article.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 11,
adopté. L'article 12?
M. Ryan: Juste une question, avant qu'on aille plus loin,
ici.
Le Président (M. Lafrenière): À l'article
11? (18 h 30)
M. Ryan: Oui, à l'article 11. Après le 31
décembre 1985, qu'est-ce qui arrive?
M. Bérubé: II y a deux possibilités. Dans ce
cas-ci, on dit que les associations de salariés
accréditées représentent les fonctionnaires jusqu'au 31
décembre 1985. Le 1er janvier 1986, les associations de salariés
accréditées auxquelles on se réfère,
forcément, ne représentent plus les employés. Les
employés sont donc sans accréditation syndicale, sans
représentation syndicale. Il leur appartient de décider s'ils
veulent se doter d'un syndicat et, en conséquence, de décider de
leur allégeance syndicale et d'en faire la demande au Commissaire du
travail, à ma connaissance.
M. Ryan: Vu qu'il s'agira d'une société distincte
au point de vue juridique, ils formeront une entité distincte aux fins
de négociations collectives.
M. Bérubé: Comme il pourrait très bien
décider...
M. Ryan: Ils pourront choisir d'être
représentés par la CEQ, par le Syndicat des fonctionnaires, s'ils
le jugent à propos, cela dépendra du choix qu'ils voudront faire.
Il y a seulement un point sur lequel je voudrais exprimer une nuance, par
rapport à ce que
je viens d'entendre, c'est qu'au 1er janvier 1986, même à
supposer qu'ils n'auraient pas encore fait de choix et signé une
nouvelle convention collective sous l'égide du syndicat actuel ou d'un
autre, la théorie que l'Opposition a déjà défendue
à l'encontre du ministre, c'est que la convention en vigueur continue
jusqu'à ce qu'il y en ait une nouvelle. Je ne peux pas souscrire, par
conséquent, à ce qu'il a dit, soit que le 31 décembre,
à minuit, tout cesse. Nous autres nous avons comme théorie
qu'il...
M. Bérubé: L'alinéa l'indique.
M. Ryan: Oui, c'est "dans la mesure où elles sont
applicables", que je n'aime pas. Cela ouvre la question tout en ayant l'air de
la fermer. Je n'insiste pas là-dessus, j'exprime simplement une opinion
que nous avons énoncée dans d'autres circonstances et au sujet de
laquelle nous sommes du même avis que celui que vous avions
déjà exprimé.
M. Bérubé: Le code du travail prévoit
l'extension automatique des conventions collectives en période de
négociations.
M. Ryan: Consultez les juristes, vous allez voir qu'il y a deux
écoles là-dessus qui ont de très bons arguments. Moi
j'adhère plutôt à une des écoles qui sont en
présence mais...
M. Bérubé: Moi, j'aurais cru deviner que, suivant
la tradition du député d'Argenteuil, il n'adhérerait ni
à l'une, ni à l'autre.
M. Ryan: Non, non, dans certains cas oui. Dans ce cas-ci,
j'adhère à celle-ci avec d'autant plus de vigueur que j'ai vu,
à l'occasion de la loi 105, les effets néfastes de l'autre
théorie qui a été appliquée par le
gouvernement.
Une voix: L'article 11, sur division.
M. Ryan: Non, 11 est accepté. Nous votons pour l'article
11.
Le Président (M. Lafrenière): Oui, adopté.
L'article 12?
M. Ryan: Nous votons également pour de l'article 12, M. le
Président, parce que là, il s'agit d'un cas spécial, c'est
le régime de retraite. Ces gens-là ont commencé leur
itinéraire de carrière sous l'égide de la fonction
publique; ils ont été insérés dans un régime
de retraite particulier. Et je comprendrais très bien que, de ce point
de vue, si leur nouvel employeur éventuel est prêt à
contracter l'engagement de fournir sa contribution pour le régime de
retraite, au régime de retraite gouvernemental, que cela continue, c'est
très bien. C'est un point sur lequel je vote sans aucune
hésitation en faveur de l'amendement dès que vous appelez le
vote, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière):
L'amendement de...
M. Bérubé: Vous pouvez appeler le vote, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 12 est-il
adopté?
M. Laplante: II est adopté. Dans la même ligne qui
renforcit ce que le député d'Argenteuil veut qui garde leur droit
de contribuer au régime.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 13?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 13 est
adopté. L'article 14?
M. Ryan: L'article 14, c'est simplement la liste des organismes
qui émargent à ce régime-là, je pense.
M. Laplante: C'est ça.
M. Bérubé: Alors, il n'y a pas d'objection.
M. Ryan: II n'y a pas d'objection à ce que ce
nom-là soit adopté. Nous votons pour l'article 14.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 14 est
adopté. L'article 15?
M. Laplante: C'est automatique, M. le Président, c'est un
automatique dans tous nos projets.
M. Ryan: Si le ministre n'était pas aussi pressé de
quitter, nous engagerions de nouveau...
M. Bérubé: Est-ce que l'on pourrait verser au
procès-verbal de cette commission tous les nombreux arguments
soulevés par le député d'Argenteuil sur cette question et
les nombreuses réponses que nous avons eu l'occasion d'apporter.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'article
15 est adopté?
M. Ryan: Si vous imposez le vote sans débat
préalable... Il sera adopté sur division.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté, sur
division. L'article 15 adopté sur division.
L'article 16?
M. Ryan: Attendez un peul L'article 15, adopté sur
division, vous avez raison. L'article 16. Est-ce que vous allez mettre quelque
chose pour remplir le vide qui est là? "La présente loi entre en
vigueur le...".
M. Bérubé: Oui, M. le Président. M. Ryan:
Qu'est-ce qui sera mis là? M. Bérubé: La
sanction?
M. Ryan: Est-ce qu'on peut avoir un article? Est-ce qu'on peut
avoir quelque chose de clair? Alors, est-ce que c'est cela que vous allez
mettre, "le jour de sa sanction"?
M. Bérubé: Oui.
M. Ryan: Voulez-vous le mettre?
M. Bérubé: Bien, il faudrait voir quand elle est
sactionnée. Tout va dépendre de la disponibilité du
lieutenant-gouverneur.
Mme Dougherty: En général, on dit "le jour de
sanction".
M. Ryan: Bien, oui. Si vous mettez cela dans le texte...
Mme Dougherty: Donc, c'est effectif.
M. Ryan: Parce que si on met cela vague comme ça, c'est
curieux.
Mme Dougherty: Ce n'est pas normal, cela.
M. Ryan: II n'y a rien d'écrit, là. Ah oui!
Très bien. C'est adopté avec la parenthèse qui est
là.
Le Président (M. Lafrenière): Adopté avec la
parenthèse. L'article 16, adopté?
M. Bérubé: Oui et il faudrait adopter aussi
l'annexe, ne l'oublions pas.
M. Ryan: Je pensais que c'était un extrait du livre du
maître qui avait échappé à l'attention du
ministre.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 16 est-il
adopté?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Lafrenière): L'article 16 est
adopté. Est-ce que l'annexe I du projet de loi est adoptée?
Une voix: Adopté.
M. Ryan: Attendez un petit peu. Il faut regarder cela un petit
peu, M. le Président.
M. Laplante: En vous remerciant, nous invitez-vous, M. le
ministre?
M. Bérubé: C'est à l'Assemblée
nationale, de toute façon.
M. Laplante: Je pensais que vous nous invitiez.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'annexe
est adoptée?
M. Ryan: Est-ce que le ministre pourrait prendre l'engagement de
nous faire parvenir une copie de chacun de ces trois
règlements-là à jour? Non pas aujourd'hui,
évidemment, mais au cours des prochains jours, est-ce qu'on pourrait
nous faire parvenir une copie de ces trois règlements, que nous n'avons
point.
M. Bérubé: On me dit que c'est possible. Cela va
nous faire un énorme plaisir.
M. Ryan: Merci.
M. Bérubé: Vous voulez l'avoir avant le 25
décembre?
M. Ryan: Je ne mets pas de date.
M. Bérubé: La veille de Noël peut-être,
pour...
M. Ryan: Je vous garantis que je ne lirai pas cela la veille de
Noël.
Le Président (M. Lafrenière): M. le ministre, si
vous voulez aller souper, est-ce qu'on pourrait...
M. Bérubé: Oui, je suis prêt, M. le
Président.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que l'annexe I
est adoptée?
M. Bérubé: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lafrenière): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Lafrenière): Le titre est
adopté. Est-ce que le projet de loi 16 tel qu'amendé est
adopté?
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Lafrenière): Sur division.
M. Bérubé: Merci, M. le Président. Je
voudrais exprimer mon appréciation à l'Opposition pour l'adoption
rapide de ce projet de loi.
Le Président (M. Lafrenière): La commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 38)