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(Dix heures sept minutes)
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'invite les
membres de la commission à prendre place. J'invite aussi nos
invités à prendre place à la table en avant. La commission
permanente de l'éducation va recommencer ses travaux dans quelques
minutes.
À l'ordre, s'il vous plaît! M. le secrétaire, est-ce
que nous avons quorum.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si nous avons
quorum, je déclare la séance ouverte et je rappelle à nos
invités et aux membres de cette commission le mandat qui nous a
été confié, à savoir de procéder à
une consultation générale et de tenir des auditions publiques
dans le cadre de l'étude détaillée des projets de loi 106,
Loi sur les élections scolaires, et 107, Loi sur l'instruction
publique.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il n'y a pas de
remplacement, je vais immédiatement vous faire connaître... Est-ce
qu'il y a des remplacements du côté de l'Opposition officielle? M.
le secrétaire.
Le Secrétaire: Oui, M. Jolivet (Laviolette) va remplacer
M. Gendron (Abitibi-Ouest).
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, entendu Du
côté ministériel, est-ce qu'il y a des remplacements? Il
n'y pas de remplacement. Je vous informe que le député de
Saint-Henri se joindra à la commission dans la deuxième partie de
notre séance de travail, cet après-midi.
Je vais vous informer de l'ordre du jour de nos travaux pour
aujourd'hui, avec quelques petits changements. Ce matin, nous allons commencer
nos travaux en accueillant la Fédération des comités de
parents de la province de Québec. Ensuite, suivra le comité de
parents de la commission scolaire des Manoirs, suivi du comité de
parents de la commission scolaire Jacques-Cartier.
À 15 heures, cet après-midi, nous accueillerons le
comité de parents de la commission scolaire de Valleyfield, suivi du
comité régional des parents francophones de la commission
scolaire Baldvyin-Cartier. À 16 h 30, ce sera le comité
régional des parents anglophones de la commission scolaire
Baldwin-Cartier.
Ici, on m'informe qu'à 20 h 45 nous devions accueillir le
comité de parents de la commission scolaire Laurentian, mais nous
pourrons les entendre comme dernier groupe sur la fin de l'après-midi.
C'est donc dire que, ce soir, nous n'aurons que deux groupes à entendre,
soit le comité de parents anglophones de la Commission des écoles
catholiques de Montréal ainsi que Plymouth Brethren,
représenté par son comité de direction.
Avant de commencer nos travaux, je voudrais vous rappeler que la
commission a déjà siégé. Les travaux de la
commission se sont étendus du 3 au 26 mai dernier. Nous avons entendu 50
organismes. La présente commission a aussi reçu 115
mémoires et siégera ainsi jusqu'au 1er septembre pour entendre
une autre cinquantaine d'organismes et d'individus.
Je rappelle aussi aux membres de cette commission, ainsi qu'à nos
invités, que lors d'une séance de travail de la commission tenue
le 15 juin dernier la commission a décidé que, sauf quelques
exceptions, la durée de chaque audition serait de 45 minutes. De plus,
il a été convenu de limiter à 5 minutes les interventions
du ministre et de la porte-parole officielle de l'Opposition, après la
présentation de l'organisme. Est ce qu'il y a... Ces 5 minutes seront
comptabilisées à l'intérieur de votre temps, M. le
ministre, comme il sera comptabilisé à l'intérieur du
temps de la porte-parole officielle de l'Opposition, tel qu'il en a
été décidé par vos représentants le 15 juin
dernier, lors de la réunion de travail.
Est-ce qu'il y a des motions préliminaires? S'il n'y a pas de
motion préliminaire, je vais maintenant accueillir en votre nom M. Henri
Gervais, président de la Fédération des comités de
parents de la province de Québec. Oui, madame?
Mme Blackburn: M. le Président, est-ce que les 5 minutes
touchent également les groupes qu'on entend pendant une heure trente? Je
pense aux groupes comme la fédération ou la FTQ.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, non.
Mme Blackburn: Ce sont simplement les comités
d'école?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, on l'avait
décidé pour les groupes des 45 minutes afin de leur donner la
chance de bien exposer.
Mme Blackburn: Ceux de 45 minutes, très bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va? Par
contre, vous pouvez prendre le temps que vous voulez. Même si vous
dépassez les 5 minutes, c'est quand même comptabilisé
à l'intérieur du temps...
Mme Blackburn: C'est une invitation
Le Président (M. Parent, Sauvé): ...qui vous est
dévolu. C'est une invitation.
Mme Blackburn: Merci.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'accueille en
votre nom M. Henri Gervais, le président de la Fédération
des comités de parents de la province de Québec. M. Gervais, je
vous remercie beaucoup, au nom des membres de cette commission, d'avoir bien
voulu répondre à notre invitation et de venir éclairer la
commission permanente de l'éducation par vos interventions sur les deux
projets de loi qui font l'objet de cette commission.
Je vous rappelle que la commission a une heure trente à vous
consacrer. Si vous voulez bien nous présenter les gens qui vous
accompagnent et enchaîner immédiatement après avec la
présentation de votre rapport. Soyez bien à l'aise. Prenez le
temps que vous jugerez nécessaire. Nous allons tâcher de
travailler avec vous dans le cadre de la période de temps
décidée, soit une heure trente. M. Gervais, vous avez la parole.
Nous vous écoutons.
Fédération des comités de parents
de la province de Québec inc.
M. Gervais (Henri): Merci, M. le Président. Membres de la
commission, permettez-moi de vous présenter, d'abord à ma droite,
M. Gary Stronach, premier vice-président de la fédération;
Mme Mina Cipriani, vice-présidente aux affaires anglophones pour la
fédération des comités de parents. À ma gauche, M.
Gérald Beaulieu, deuxième vice-président de la
fédération et président de la fédération de
111e de Montréal et Mme Lucille Bérubé, directrice
générale de la fédération.
Lorsque j'aurai terminé mon intervention, si vous me le
permettez, M. le Président, je demanderai à mes collègues,
M. Beaulieu et Mme Cipriani, de parler: M. Beaulieu, pour l'île de
Montréal où il y a une certaine spécificité, et Mme
Cipriani qui touche, elle, à la clientèle anglophone que nous
représentons dans la province.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très
bien.
M. Gervais (Henri): Cela va? Je vous remercie. M. le
Président, depuis l'adoption, en juillet 1971, d'une loi modifiant la
Loi sur l'instruction publique, loi qui, parmi les divers amendements qu'elle a
apportés à la gestion des commissions scolaires, rendait
obligatoire la création de comités d'école et de
comités de parents, la fédération des comités de
parents a été à la fois un témoin
privilégié de la manière dont la participation des
parents, considérés en tant que tels, s'est
développée concrètement dans le système scolaire
public du Québec et un acteur de premier plan dans l'orientation et
l'organisation de cette partipation.
Mise sur pied en novembre 1972 et fondée officiellement en 1974,
en s'appuyant notamment sur les divers regroupements qui existaient
déjà dans certaines régions, la fédération a
tenu sa première assemblée générale en juin 1975.
Par la suite, au fil des modifications législatives qui ont
jalonné l'insertion progressive des comités d'école et des
comités de parents dans le système scolaire et malgré
maintes résistances de tous genres, de nombreux refus de collaboration
de la part d'autres agents et un avenir toujours incertain - certains des
mémoires déjà présentés en commission
parlementaire ont d'ailleurs mis en lumière avec une clarté qui
se passe de tout commentaire jusqu'où, encore maintenant. on pouvait
aller dans la remise en cause de la structure de participation propre aux
parents - la Fédération des comités de parents n'a
cessé de se développer. À travers une conjoncture toujours
mouvante, elle a réussi à approfondir et à préciser
ses orientations, à améliorer ses services et à
accroître sa représentativité. En ce moment, elle regroupe,
indépendamment de la confession religieuse et de la langue, tous les
comités de parents, soit 211. Le nombre total des comités
d'écoles est de 2695. On évalue à plus de 40 000 le nombre
de parents qui en font partie.
Un appui à la révision de la loi actuelle. Le projet d'une
révision substantielle de l'actuelle Loi sur l'instruction publique est
- tous le savent - à l'ordre du jour depuis de nombreuses années.
Ce n'est pas une entreprise facile; il n'y a qu'à se reporter au contenu
des mémoires déjà rendus publics pour s'en rendre compte.
Même si certains de ses membres commencent à manifester un peu
d'impatience face à la durée et aux sinuosités de ce
processus, la fédération des comités de parents est
heureuse d'avoir l'occasion de s'exprimer de nouveau sur le sujet. En effet,
quoi qu'il en soit de cette impatience qui n'est pas, on le reconnaîtra
sans doute volontiers, sans justification, l'appui de la
fédération des comités de parents est sans
équivoque concernant le principe même d'une révision en
profondeur de la loi actuelle; celle-ci doit, le plus tôt possible,
être restructurée, simplifiée, clarifiée et
modernisée.
Cette révision s'impose non seulement parce que certains
changements de fond sont nécessaires, mais aussi, on n'y pense pas
assez, afin que les parents et les citoyens en général puissent
consulter la législation de base relative à l'instruction
publique avec plus de facilité et d'intérêt. La
démocratie, ce ne sont pas seulement des structures et des modes de
fonctionnement; ce sont aussi des lois limpides et cohérentes que tout
citoyen motivé doit pouvoir consul ter et qui sont susceptibles de le
guider dans son engagement social. Considérés de ce point de vue,
les projets de loi 106 et 107 paraissent aller dans la bonne direction.
Toutefois, de toute
évidence, certaines améliorations s'imposent encore.
Aussi, d'ici à l'adoption finale de ces projets, aucune occasion ne doit
être manquée d'apporter ces améliorations.
La fédération des comités de parents est
également convaincue que la révision en cours, telle
qu'engagée, doit être menée à terme et ce, selon
l'échéancier prévu. Au cours des débats
antérieurs, n'oublions pas que de larges consensus ont
déjà été atteints. Certes, sur certains points, on
peut juger qu'il est opportun de rectifier le tir et, sur d'autres, de mieux
circonscrire la cible. Cependant, dans les circonstances actuelles, ce serait,
de l'avis de la fédération des comités de parents, une
erreur que de vouloir tout recommencer ou de profiter de l'occasion pour
retourner à ses premières idées, indépendamment des
oppositions qu'elles suscitent. La récolte aurait pu être
meilleure, on peut en convenir, mais elle est ce qu'elle est; durant le peu de
temps qui reste d'ici à l'heure de la moisson, on peut seulement
espérer que chacun utilisera au mieux, pour le bénéfice de
tous, le vent et le soleil.
Des orientations à maintenir ou à raffermir: C'est dans
cet esprit d'une recherche de ce qui, au cours des prochaines années,
pourrait être accompli dans un climat de collaboration - chacun
effectuant évidemment un bout de chemin - plutôt que dans celui
d'une revendication de tout ce qui paraîtrait souhaitable que se situe la
fédération des comités de parents dans ce mémoire.
En conséquence, malgré certaines réserves sur lesquelles
elle reviendra plus loin ou qu'elle laisse à d'autres personnes ou
à d'autres organismes le soin de discuter plus en détail et,
éventuellement, de faire suivre de propositions précises, la
fédération des comités de parents accueille favorablement
les orientations suivantes des projets de loi 106 et 107: a) la
création, une fois les assurances juridiques appropriées prises,
de commissions scolaires linguistiques plutôt que confessionnelles; b)
une certaine décentralisation des pouvoirs et des responsabilités
vers l'école et, plus radicalement encore, vers les divers agents de
l'école, l'appel à une action concertée de leur part
s'accompagnant d'abord, comme il se doit, d'une reconnaissance des
compétences et du rôle propres de chacun; c) la reprise, dans un
cadre plus précis et plus ferme, de l'idée d'un conseil
d'orientation dans chaque école et de divers comités consultatifs
permanents dans chaque commission scolaire; d) le chapitre I, notamment la
section consacrée aux droits de l'élève; e) le chapitre
II, notamment les sections consacrées aux droits et aux obligations de
l'enseignant; f) le principe de l'élection, lorsque certaines situations
existent, de commissaires représentant spécifiquement la
minorité linguisti- que d'une commission scolaire à
l'intérieur de cette commission scolaire; g) les clarifications
relatives à la protection des membres des comités d'école,
des conseils d'orientation et des comités de la commission scolaire
contre toute poursuite pour un acte accompli de bonne foi dans l'exercice de
leurs fonctions, de même que la capacité de ces comités ou
de ces conseils, dans certaines circonstances, d'ester ou d'intervenir en
justice.
Le comité d'école. Orientations générales.
Un tel comité existe dans presque toutes les écoles du
Québec depuis au moins 15 ans et, en maints endroits, quoique selon des
modalités un peu différentes au début, depuis plus de 20
ans. Tel que déjà signalé dans l'introduction,
l'établissement de cet organisme de participation a produit des fruits
significatifs.
Le comité d'école a notamment permis à des dizaines
de milliers de parents, dans tous les milieux, de se familiariser avec la
complexité réelle du système scolaire et d'en mieux saisir
autant les lignes de force que les problèmes et les limites. Ces
découvertes, effectuées avec d'autres, ont fréquemment
été à l'origine d'un double, voire d'un triple engagement.
Le premier pôle de cet engagement, ce sont les enfants mêmes de ces
parents; ceux-ci sont devenus, en meilleure connaissance de cause, des
observateurs attentifs des difficultés et des progrès scolaires
de leurs enfants.
Cet engagement a eu comme second pôle le système scolaire
lui-même. Devenus plus conscients, des parents ont, dans tous les coins
du Québec, cherché à modifier le cours des choses dans
maints domaines: le fonctionnement de la bilbiothèque scolaire,
l'organisation du transport des élèves, la surveillance à
certaines heures et les sorties éducatives ou parascolaires, par
exemple, mais aussi, parmi plusieurs autres, l'enseignement de la langue
maternelle, l'intégration des élèves en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage, l'initiation à la micro-informatique et
l'application de certaines méthodes pédagogiques. Dans ce nouveau
contexte, les grands mots de "responsabilité première et
fondamentale des parents dans l'éducation de leurs enfants" ont
commencé, dans le champ social, à revêtir un sens concret
et à acquérir une portée réelle.
Enfin, il faut souligner qu'à la suite de leur participation
à un comité d'école un nombre considérable de
parents ont identifié un troisième lieu d'engagement:
eux-mêmes.
Sur un plan plus large, l'action des comités d'école a
aussi amené l'école à s'ouvrir davantage aux
préoccupations, aux attentes et aux besoins de la communauté ou,
au moins, à se montrer plus comprehensive face à eux. Dans la
mesure où l'école est un lieu où s'exprime et se prolonge
la communauté, locale ou autre, les comités d'école ont
ainsi contribué à faire de l'institution scolaire un lieu plus
démocratique au sein de notre société. Dans la même
ligne, on
peut également affirmer qu'ils ont permis d'asseoir sur une base
solide, efficace et pleinement respectueuse de tous les autres responsables du
système scolaire la nécessaire représentation directe des
parents auprès et à l'intérieur de la commission
scolaire.
Peu à peu, le comité d'école est donc devenu, pour
tous les agents de l'école, le lieu privilégié, voire
unique, où se discute ce qui intéresse au plus haut point les
parents et, a fortiori, ce qui relève plus spécifiquement de leur
compétence.
Forte de ce bilan, la fédération des comités de
parents est d'avis que le comité d'école doit demeurer un rouage
obligatoire à l'intérieur de toute école. Cet organisme de
participation des parents est trop important pour être abandonné
aux aléas des rapports de forces, des modes et des humeurs qui existent
à tel ou tel moment ou dans tel ou tel lieu. Pour l'avenir
prévisible, on doit le considérer comme une composante
essentielle et stable de l'école.
Plus concrètement, le mémoire de la
fédération propose des modifications sur les six aspects
suivants: la composition et les fonctions du comité d'école,
l'administration financière, les objets de consultation,
l'étendue et les limites de la réglementation gouvernementale, le
lien entre l'école physique et le comité d'école et la
relation entre le comité d'école et le conseil d'orientation.
Le conseil d'orientation de l'école. On ne mentionne nulle part,
clairement, que le conseil d'orientation sera associé de quelque
manière à la réalisation et à l'évaluation
du projet éducatif de l'école. Une interprétation stricte
de l'article 45 pourrait même amener un directeur d'école à
juger qu'il n'a pas à informer officiellement le conseil d'orientation
des mesures qu'il a prises pour assurer la réalisation et
l'évaluation des orientations déterminées pour
l'école.
Si elle devait prévaloir, une telle conception du conseil
d'orientation en diminuerait singulièrement l'intérêt et la
portée. Il faudrait en conclure que l'idée même qui est
à l'origine d'un tel conseil, à savoir la création,
à l'intérieur de l'école, d'un lieu où tous les
agents concernés assument ensemble une responsabilité
réelle, a été perdue de vue. Pourtant, l'autorité
du directeur de l'école étant assurée - le projet de loi
107 ne ménage rien pour qu'il en soit ainsi et que tous le comprennent
bien - la création d'un organisme qui regroupe les divers agents de
l'école ne peut avoir un sens que si cet organisme est associé
directement à la réalisation du projet éducatif de
l'école et participe à son évaluation. Orienter
l'école, c'est nécessairement suivre le cheminement de certaines
idées et de certains projets dans l'école "qui se fait" et
procéder régulièrement à une appréciation
des conséquences qui en résultent, et non seulement lancer de
telles idées ou proposer de tels projets.
Notre mémoire aborde également les points suivants: la
responsabilité de la nomination des parents, la participation des
élèves et d'un représentant de la communauté, la
convocation des parents pour le choix de leurs représentants et les
objets de consultation.
Le comité de parents. À l'intérieur de la
commission scolaire, le comité de parents s'impose comme une composante
aussi essentielle que le comité d'école au niveau de
l'école. Depuis une quinzaine d'années, cette structure de
participation a beaucoup contribué à élargir
progressivement l'information des parents sur l'organisation, les
problèmes et les défis concrets de notre système scolaire
et a fourni à leur engagement un prolongement qui, de multiples
façons, s'est révélé bénéfique.
Étant donné le temps disponible, je me limiterai ici
à souligner que les propositions mises de l'avant dans notre
mémoire en relation avec le comité de parents constituent, pour
l'essentiel, les corollaires de celles dont je vous ai déjà fait
part sur le comité d'école et le conseil d'orientation ou, dans
les autres cas, des aménagements qui s'imposent de manière quasi
évidente, à la lumière de l'expérience.
L'insertion des parents dans la commission scolaire. Lorsqu'il est
question de l'insertion des parents à l'intérieur de la
commission scolaire, le point à clarifier est d'abord celui, central, de
l'octroi ou non d'un droit de vote aux représentants des parents au
conseil des commissaires et au comité exécutif de la commission
scolaire. Une fois la lumière faite sur ce point, tout le reste, y
compris certaines des orientations déjà mises de l'avant dans les
sections précédentes, so comprend beaucoup plus facilement
Précisons donc d'entrée de jeu que, de l'avis de la
fédéra tion des comités de parents, l'octroi d'un tel
droit de vote aux représentants des parents serait, compte tenu de
l'économie générale du projet de loi I07 et de l'esprit
qui l'anime, inopportun et, à certains égards, dangereux.
Il est déjà significatif de constater qu'à peu
près personne ne revendique un tel droit de vote. Toutefois, il convient
de s'interroger sur les raisons mêmes pour lesquelles il en est ainsi. La
principale de ces raisons est la nécessité de conserver une
claire distinction, en fait comme en principe, entre structure consultative et
structure décisionnelle. Quelles que soient les relations et les
interactions qu'il paraît nécessaire de prévoir entre les
structures qui encadrent respectivement la voie de la consultation et celle de
la décision, une longue sagesse commande qu'on évite à
tout prix et en toute circonstance de les confondre. En démocratie,
chacune de ces voies a sa raison d'être, ses règles et ses
exigences propres et ce n'est qu'en les respectant qu'on peut faire produire
à chaque voie ce pour quoi elle existe.
Je vous remercie, M. le Président. Je demanderais à Mme
Cipriani, vice-présidente aux affaires anglophones de la
fédération, de faire son intervention.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Madame.
Mme Cipriani (Mina): M. le Président, I am here this
morning as the spokesperson for the anglophone parents of the Federation. After
consultation with parents whose children attend the English schools of the
Province of Quebec, the anglophone services of the FCPPQ are pleased to have
the opportunity to express the anglophone views and concerns. This is the first
time that the anglophone parents have had the right to speak for themselves and
the right to express their distinct views.
We are in full agreement with the majority of the francophone parents of
our Federation on most issues, most importantly on the issue of parent
participation on school committees. The majority of our parents want to retain
the school committee as the obligatory commitee. The school commitee should be
mandatory with all the rights and powers that are currently in force. The
school commitee should not be relegated to being an optional entity with its
membership reduced to 15 people. The role of the school committee was one which
afforded parents interaction and participation on a level which was both
comfortable and familiar and should, therefore, be maintained as such.
Another issue that we are united on is the role of the parent
commissioners: that they should be members of the executive committee and have
all the rights and privileges thereof, except the right to vote. (10 h 30)
There are some particularities on which we differ and/or have particular
concerns, such as linguistic boards. The majority of English-speaking parents
are in agreement that linguistic boards could only be considered if there are
constitutional guarantees. We would expect that you would take into serious
consideration that no move should be made to implement linguistic boards until
constitutional guarantees are established. Anglophone parents are concerned
that if linguistic boards are put into place without sufficient constitutional
guarantees, then the future of education for English-speaking Quebeckers would
be put into jeopardy.
Orientation committees. Parents have expressed reluctance concerning the
expertise that would be required in order to be able to man and maintain a
viable and productive orientation committee. The orientation committee should
be at the discretion of the individual schools. The orientation committee
designated as optional would still allow those parents and schools, if they are
able and so desire, to have even more input into the school's functioning.
Linguistic parent commissioners. Linguistic minority parent
commissioners should be elected by the minority school committees as opposed to
a general assembly of parents.
In conclusion, we hope that our input will be taken into serious
consideration. Thank you,
Mr. President.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, Mme
Cipriani.
M. Beaulieu (Gérald): M. le Président, si vous me
le permettez, d'entrée de jeu, la Fédération des
comités de parents de l'île de Montréal appuie sans
réserve la position qu'ont prise les parents de la
fédération provinciale en mars dernier. Si nous nous
présentons devant vous ce matin, c'est que nous voulons attirer votre
attention sur certains points propres à notre situation de parents en
milieu urbain. Si nous ne sommes pas les seuls au Québec à avoir
des enfants allophones dans nos écoles, à avoir des écoles
en milieu défavorisé ou à avoir des écoles
spéciales pour enfants handicapés, par exemple, nous sommes les
seuls à vivre ces phénomènes avec un tel degré de
concentration.
Notre contexte particulier nous a amenés à réagir
sur certains points qui nous sont propres des projets de loi 106 et 107.
Mentionnons d'abord la représentation des minorités linguistiques
aux conseils des commissaires. Nous sommes d'accord avec le principe de la
représentation des minorités linguistiques et je profite de
l'occasion pour remercier le ministre de l'Éducation d'avoir
donné suite à notre demande dans ce sens, parce que nous l'avions
demandé, il y a au-delà d'un an.
Par contre, nous nous opposons au processus d'élection
proposé pour l'élection du représentant des parents de la
minorité linguistique au conseil des commissaires. Pourquoi ce
représentant doit-il être élu par des assemblées
générales de parents, alors que les deux autres
représentants actuels le sont par le comité de parents? Le
représentant ainsi élu risquerait de ne pas siéger au
comité de parents, créant ainsi deux solitudes parmi les
parents.
Nous sommes aussi d'accord avec le principe des commissaires
linguistiques ou des districts linguistiques superposés aux districts
actuels. Mais nous sommes réellement inquiets des modalités
électorales comme la confection des listes électorales dans ces
cas-là, la représentativité des électeurs et des
candidats qui se présenteraient, etc.
L'autre point majeur qui nous intéresse, c'est le Conseil
scolaire de l'île de Montréal. Il n'y a que deux conseils
scolaires au Canada: à Toronto et à Montréal.
Malgré toutes les difficultés et embûches qu'a connues et
que connaît encore cet organisme qu'est le Conseil scolaire de
l'île de Montréal, nous croyons, comme parents montréalais,
que cet organisme a joué un rôle utile dans le passé, ne
serait-ce que par son action de redistribution des richesses collectives au
profit de milieux qui en avaient plus besoin et des économies
d'échelle que la perception de la taxe centralisée par le conseil
scolaire a pu amener à chacune des commissions scolaires et, donc, de
meilleurs services à nos enfants.
Nous constatons que le ministre a laissé tomber les trois
représentants qu'il nommait au conseil scolaire dans l'actuel projet de
loi 107. Nous avons réagi en même temps parce que, depuis
plusieurs années, les parents de la Fédération des
comités de parents de l'île de Montréal demandaient
d'être représentés au conseil scolaire de l'île. Nous
profitons de l'occasion pour demander que les trois représentants
nommés par le ministre soient plutôt trois représentants
nommés par la Fédération des comités de parents de
me de Montréal, de façon que les parents soient
représentés à cet organisme comme ils le sont aux
commissions scolaires.
Nous nous inquiétons également de l'effritement qui semble
s'être produit dans les pou voirs du conseil scolaire. En lisant le
projet de loi 107, nous sommes inquiets quant aux programmes qui ont cours
actuellement pour les milieux défavorisés, la politique
alimentaire, le CDAME, c'est-à-dire le Centre de développement
des applications de la micro-informatique à des fins éducatives,
et un certain nombre de programmes auxquels les parents de l'île de
Montréal tiennent parce que cela amène un mieux-être
à nos enfants. Devant les nouveaux processus de prise de
décision, nous nous demandons ce qui va arriver des milieux
défavorisés.
Dans notre mémoire, nous abordons également un certain
nombre d'autres problèmes, comme celui des écoles
spéciales où, souvent, il est difficile de former un
comité d'école. Alors, former à la fois un comité
d'école et un comité d'orientation, on se pose de
sérieuses questions là-dessus.
Nous formulons aussi des réserves sur la notion de
deuxième domicile que les projets de loi 106 et 107 introduisent. Les
ententes entre commissions scolaires sur l'île de Montréal sont
très nombreuses. Un grand nombre de parents pourraient être
à la fois des électeurs et des élus dans plus d'une
commission scolaire s'ils ont plus d'un enfant. Nous nous interrogeons
également sur le problème du transport scolaire. Qui va payer la
facture, finalement? Ce n'est pas clair dans le projet de loi. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est moi qui vous
remercie, monsieur. Votre exposé est terminé. Je reconnais
maintenant le ministre de l'Éducation. M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, à l'occasion de la
reprise des auditions publiques de la commission parlementaire de
l'éducation sur les projets de loi 106 et 107, il me fait plaisir de
saluer tous les parlementaires qui se retrouvent pour cette phase finale du
long exercice commencé le printemps dernier et d'assurer tous mes
collègues de l'Assemblée nationale de la collaboration du
gouvernement en vue de cette phase finale et décisive que nous
inaugurons aujourd'hui.
Je voudrais adresser des salutations spéciales à la
Fédération des comités de parents de la province de
Québec dans laquelle nous reconnaissons le porte-parole autorisé
des milliers de parents qui consacrent chaque année une somme
extraordinaire de dévouement au bon fonctionnement de la chose scolaire.
À l'occasion de visites que j'ai faites ces temps derniers dans
plusieurs commissions scolaires, j'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux
parents qui ont consacré beaucoup de temps au cours des derniers mois,
parfois des dernières années, à faire valoir des besoins
criants de leur communauté en matière de locaux scolaires, en
matière d'adaptation des services scolaires aux besoins de
catégories d'élèves qui sont particulièrement
affectées par dos difficultés do toutes sortes Je suis revenu
très favorablement impressionné, à la suite
d'un»1 tournée que j'ai faite en Gaspésie il y a
deux semaines et d'une tournée que je faisais dans l'Estrie la semaine
dernière, par la sincérité et la profondeur de
l'engagement de ces parents. Je pense que c'est un engagement tout à
fait normal, parce que l'école est le premier milieu extérieur
à la famille dans lequel se retrouve l'enfant. Pour que la transition se
fasse harmonieusement, une collaboration étroite entre l'école et
les parents est absolument nécessaire.
Nous tenons aussi à ce que la voix des parents se fasse entendre
au sujet des grandes orientations politiques que définissent le
gouvernement et l'Assemblée nationale pour ce qui concerne le monde
scolaire. Il est normal que, pour la définition de ces grandes
orientations, l'opinion des milieux concernés soit entendue Parmi ces
milieux, les parents, les organismes et associations qui les regroupent
occupent une place de choix dans l'esprit du gouvernement. Nous les
écoutons avec attention, respect et ouverture.
Je salue de manière particulière la
fédération des comités de parents qui regroupe les
comités de parents des quelque 213 commissions scolaires que nous
comptons dans tout le Québec. La preuve a été faite
à maintes reprises, ces dernières années, du
caractère représentatif de la fédération et de
l'unité qu'elle a su maintenir de manière générale
à travers certains désaccords qui sont tout à fait
légitimes aussi dans l'ensemble du réseau des comités de
parents, lesquels sont représentatifs des quelque 3000 comités
d'école que nous comptons dans tout le Québec.
Je voudrais signaler que la fédération a toujours fait
preuve d'un esprit éminemment constructif, lequel se reflète
très bien dans le mémoire que le président nous a
résumé tantôt, accompagné des deux porte-parole des
comités de parents anglophones de la région de Montréal et
des comités de parents de l'île de Montréal aussi.
Le mémoire est d'une excellente tenue, je pense que nous l'avons
tous constaté. J'en apprécie le caractère
éminemment fonctionnel et
responsable. C'est une contribution très précieuse que la
fédération des comités de parents apporte à nos
travaux et je l'en remercie fort cordialement.
J'ai noté avec intérêt l'avis énoncé
à la page 6 du mémoire concernant les grandes orientations du
projet de loi, auxquelles souscrit la fédération des
comités de parents. Je pense que ce jugement objectif, porté sur
les grandes orientations du projet de loi, peut être
interprété comme un appui fondamental à la mesure
législative envisagée. Nous l'interprétons ainsi. Si
j'abusais, on voudra bien me le signaler. Mais nous interprétons cet
appui non pas comme un argument dont nous voudrions nous servir à des
fins étroites, mais comme une invitation à perfectionner encore
le projet de loi de manière que, par-delà l'appui à
certaines orientations générales, on puisse également
retrouver des dispositions organiques qui permettent de tenir compte des avis
précis émis sur différents sujets.
Pour en venir à des choses peut-être d'intérêt
encore plus concret, je voudrais signaler que j'ai noté avec beaucoup
d'intérêt l'insistance que manifeste la fédération
des comités de parents sur le caractère obligatoire qui devrait
être conservé aux comités d'école. J'aurai des
questions à vous adresser là-dessus tantôt.
Je voudrais vous signaler qu'à l'occasion des visites que j'ai
faites sur le terrain au cours de l'été j'en ai profité
pour me renseigner à ce sujet auprès de personnes qui militent au
plan local et au plan des commissions scolaires. Les avis que j'ai recueillis,
même dans les centres où il y a de très petites
écoles, allaient dans le sens des représentations contenues dans
votre mémoire. C'est un fait, comme vous le signalez justement, que
parmi toutes les structures impliquant une participation des citoyens et, en
particulier, des parents à la chose scolaire la mieux établie,
à l'heure actuelle, est probablement le comité d'école. Il
a fallu beaucoup d'années pour l'implanter dans tout le Québec.
Qu'on aille en Gaspésie, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, qu'on aille en
Estrie, sur l'île de Montréal ou dans l'Outaouais, on trouve
partout, fonctionnant au sein de chaque école, un comité
d'école bien structuré et qui a généralement
réussi à trouver sa voie, sa vocation. (10 h 45)
Comme vous aviez l'occasion de me le dire au cours d'une rencontre que
nous avons eue cet été, M. le président, il faut traiter
avec beaucoup de prudence les structures que nous avons mis du temps à
construire; il ne faut pas jouer avec ces structures seulement pour le plaisir
de faire des changements. Je veux vous dire que cet aspect de votre
mémoire est l'objet d'une attention particulière de la part du
gouvernement et que nous en tiendrons très probablement compte dans les
amendements que nous apporterons au projet de loi.
Vous parlez de la nécessité d'un lien organique entre le
comité d'école et le comité d'orientation. C'est une
considération fort valable aussi parce que, si on reconnaît
l'importance centrale du comité d'école, il ne peut pas
être question de créer une voie parallèle à
côté qui risquerait d'en diminuer l'importance ou la
signification. Encore ici, les moyens que vous proposez pour valoriser le
comité d'école et en faire vraiment un pilier de la structure
scolaire sont des moyens qui m'apparaissent, en général,
raisonnables et fort intéressants. Je peux vous assurer que nous en
tiendrons compte dans les amendements qui seront posés. J'en mentionne
un, à titre d'exemple. Vous dites que les parents qui siégeront
au conseil d'orientation devraient être nommés par le
comité d'école plutôt qu'élus par l'assemblée
générale. Si nous acceptons le caractère obligatoire du
comité d'école, je pense que cela change les perspectives et,
à ce moment-là, il est normal, une fois que les parents ont
élu leur comité d'école, qu'il incombe au comité
d'école de choisir des représentants au conseil d'orientation de
manière que l'unité organique soit bien assurée entre ces
structures qu'on aura au sein de l'école. Ces points-là, je pense
qu'ils ont été très bien énoncés dans votre
mémoire. Je veux vous assurer qu'ils ont retenu notre attention.
Il y a un autre point qui est absolument central dans les
préoccupations que nous avons qui concerne le droit de vote des parents
commissaires. Vous dites avec force, d'après ce que j'ai lu et entendu,
que la fédération s'oppose à l'octroi du droit de vote aux
parents commissaires. Évidemment, il s'est produit une évolution
des opinions sur cette question. Il fut un temps où on pensait
différemment. Je constate qu'il y a une convergence entre l'avis de la
fédération des comités de parents et l'avis que nous
transmettra la Fédération des commissions scolaires catholiques
sur ce sujet. Ce n'est pas un fétiche auquel nous tenons outre mesure,
si le système qui permet une présence des parents au sein de la
commission scolaire sans droit de vote répond mieux à l'attente
des milieux concernés qui sont, en l'occurrence, principalement, d'un
côté, les commissions scolaires et, de l'autre, les comités
de parents. Il y ■ a un vieux proverbe français qui dit qu'il ne
faut pas donner à boire à l'âne s'il ne veut pas boire. Et
soyez assurés que cet axiome de vieille sagesse pratique n'est point
oublié du gouvernement. Je prends note de ceci.
J'ai remarqué dans des mémoires qui nous seront soumis
subséquemment que plusieurs comités de parents adoptent une
attitude différente. Nous tiendrons compte de l'ensemble et c'est
évident que l'avis de la fédération est pour nous
très important dans cette matière. Encore une fois, c'est une
question que nous examinons très sérieusement en vue des
amendements que nous apporterons au projet de loi et je remercie la
fédération de s'être exprimée aussi nettement
là-dessus.
J'ai pris note des avis qu'a exprimés Mme Cipriani au nom des
comités de parents anglo-
phones. Je voudrais signaler combien j'ai apprécié
l'effort déployé de part et d'autre, à la fois par la
fédération et par l'ancien comité de coordination des
parents anglophones, qu'a représenté longtemps M. Stronach que je
salue particulièrement, l'effort qui y fut déployé de part
et d'autre afin de réaliser une intégration de
l'élément anglophone catholique et de l'élément
francophone dans une même fédération et à
l'intérieur de structures qui respectent les caractéristiques
culturelles de la minorité anglophone. Le ministère a
collaboré, comme on le sait tous, à la réalisation de ce
projet, mais j'en fus particulièrement heureux parce que, comme vous le
savez, il est dans la politique du gouvernement qu'une collaboration active et
plus étroite possible s'instaure entre les deux grands groupes
linguistiques que nous avons au Québec: le groupe francophone et le
groupe anglophone, et aussi avec toutes les communautés culturelles que
comporte également le Québec. Je pense que l'expérience
qui se vit à la fédération des comités de parents
est un exemple très éloquent de voie constructive qu'on peut
emprunter en ces matières.
Cela dit, j'ai noté également ce que nous a apporté
M. Beaulieu au nom de la Fédération des comités de parents
de l'île de Montréal, en particulier les propos concernant le
Conseil scolaire de l'île de Montréal. Nous aurons l'occasion d'en
reparler peut-être tantôt. J'apprécie qu'on nous ait
présenté cet éventail fort diversifié de points de
vue sous l'égide de la fédération des comités de
parents.
Cela étant dit, j'aurais peut-être, M. le Président,
quelques questions à adresser à la délégation de la
fédération des comités de parents. La première
serait la suivante. J'ai trois questions. Je vais les poser brièvement.
Je pense que ce n'est pas nécessaire d'avoir des réponses
très très longues, mais je veux qu'on se sente à l'aise de
part et d'autre. Premièrement, la position que vous adoptez concernant
le caractère obligatoire qu'il conviendrait d'attribuer aux
comités d'école entraîne qu'il y aurait dans l'école
deux structures obligatoires: le comité d'école et le conseil
d'orientation. Est-ce que vous pensez qu'il est possible d'avoir ces deux
structures à l'état obligatoire partout au Québec? Dans
les cas où il ne se révélerait pas possible, pour des
raisons pratiques, d'avoir deux structures, quelle ligne de conduite
recommanderiez vous au législateur de suivre dans le texte
législatif?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. Ger-vais.
M. Gervais (Henri): M. le ministre, dans un premier temps, c'est
difficile pour moi, en tout cas, pour nous de penser que ce n'est pas possible
que ces deux structures puissent exister puisqu'on a dit souvent que, dans les
petites écoles, ce n'était pas possible de faire un comité
d'école et, finalement, il y en a. Je pense que dans toute la province,
actuellement, il y a peut-être un endroit ou deux, dans le gros maximum,
où il n'existe pas de comité d'école pour toutes sortes de
raisons. Alors, à savoir maintenant s'il y a deux structures...
Personnellement, je me refuse à penser que les parents ne trouveront pas
un moyen de participer à ces deux structures. Je suis parfaitement
convaincu, M. le ministre, que si on ouvre la porte parce qu'elle est
demandée, même dans les endroits où vous dites que c'est
peut-être plus difficile et tout cela, je suis convaincu... En tout cas,
je vois mal une école ou une communauté où il y a la
possibilité de faire évoluer un système ou de faire
évoluer la participation des parents pour le bénéfice de
leurs enfants, en tout cas, je vois cela difficilement...
M. Ryan: Dois-je comprendre que la fédération veut
que le conseil d'orientation soit également obligatoire?
M. Gervais (Henri): Oui, effectivement, M. le ministre.
M. Ryan: Maintenant, vous dites ailleurs dans votre
mémoire que vous souhaitez voir maintenir un règlement
gouvernemental concernant la structure et le fonctionnement des comités
d'école et des comités de parents. Nous avons actuellement un tel
règlement qui prescrit que les choses doivent se passer de telle
manière dans tout le Québec. Dans le projet de loi, nous
introduisions des éléments importants de souplesse
là-dedans. Beaucoup de modalités resteraient sous la
responsabilité de la commission scolaire et, parfois, de
l'assemblée des parents. Vous autres, vous insistez dans votre
mémoire pour qu'il y ait un règlement gouvernemental comme c'est
le cas à l'heure actuelle. Pourriez-vous expliquer le pourquoi de cette
attitude et ce que vous souhaitez trouver dans ce règlement
gouvernemental par rapport à celui qui existe actuellement?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. Gervais.
M. Gervais (Henri): Oui. Écoutez, dans un premier temps,
je pense que ce que nous vivons actuellement, pour nous, c'est positif Cela
fonctionne très bien II reste que, sur certains points, on demande
peut-être certaines améliorations de ce que nous vivons
actuellement. Je pense que cela nous a été dit très
clairement en assemblée générale, où on a eu une
participation record: les gens préfèrent que ce soient des
règlements venant du gouvernement que nous appliquons, que ce soient des
choses sur certains aspects, des grandes balises, si vous voulez, qu'il y ait
des balises à ce niveau parce qu'il reste qu'à un moment
donné il faut tout de même qu'il y ait quelqu'un, quelque part,
qui mette des
balises pour pouvoir oeuvrer et éviter toute manipulation. Alors,
je pense qu'il y a de grandes balises qui sont là et qui sont positives
pour nous mais, à l'intérieur, il y a des choses où il y a
une marge de manoeuvre. Alors, les parents peuvent quand même faire des
choses à l'intérieur de cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Un autre point qui a été soulevé
par M. Beaulieu et Mme Cipriani, je crois, c'est la représentation de la
minorité linguistique au sein de la commission scolaire. J'ai
été très sensible aux difficultés que vous
entrevoyez à ce sujet. Nous avons réexaminé cet aspect du
projet de loi au cours de l'été. Je ne sais pas, mais je vais
vous poser une question. C'est important que cette représentation de la
minorité linguistique soit assurée, surtout pendant la
période de transition et par-delà la période de
transition, dans les commissions scolaires confessionnelles qui resteront.
Est-ce qu'une formule acceptable ne serait pas quelque chose comme ceci: En
plus des deux représentants des parents qui siègent
déjà à la commission scolaire, qu'il soit prévu la
présence d'un troisième commissaire-parent représentant la
minorité linguistique, avec le même statut que l'autre
commissaire-parent et nommé de la même manière,
c'est-à-dire à partir des comités de parents et des
comités d'école plutôt que par voie de suffrage universel,
comme on voulait l'envisager?
M. Beaulieu: Nous serions tout à fait d'accord, M. le
ministre, avec cette modalité. C'est ce que nous demandons dans notre
partie du mémoire. Effectivement, tout comme dans les petites
commissions scolaires intégrées, souvent, le représentant
du secondaire est élu, il s'élit lui-même, parce qu'il est
seul au comité de parents.
M. Ryan: Je pense que c'est un point sur lequel des
rapprochements importants peuvent être envisagés et je pense que
vous nous apportez là un élément qui est extrêmement
utile. Je vous en remercie.
À propos du Conseil scolaire de l'île de Montréal,
j'aimerais que vous nous expliquiez un petit peu votre proposition concernant
la composition du conseil, en particulier le remplacement des trois personnes
nommées actuellement par le gouvernement à titre de membres du
conseil par trois personnes qui émaneraient des parents. Je trouve que
c'est une suggestion qui est originale, qui vaut d'être examinée
avec intérêt. J'aimerais que vous nous l'expliquiez un petit peu,
que vous nous disiez comment cela pourrait se faire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, M.
Beaulieu?
M. Beaulieu: Oui.
M. Ryan: J'ajouterais une remarque, si vous me le permettez, que
vous pourrez commenter en même temps. En ce qui touche le conseil
scolaire de ITIe et ses pouvoirs, nous, nous ne voulons pas empêcher le
conseil scolaire de l'île d'exister; mais ce que nous ne pouvons pas
accepter, c'est que le Conseil scolaire de l'île de Montréal
fonctionne et qu'en vertu de sa structure le point de vue d'une minorité
puisse être imposé à la majorité. C'est cela qui
nous a embarrassés depuis plusieurs années dans le fonctionnement
du conseil scolaire de 111e. Je l'ai dit à la délégation
qui est venue nous rencontrer au nom du conseil, il faut qu'on trouve une
solution à ce problème-là et si le conseil doit prendre
des décisions seulement pour une minorité, que cette
minorité se regroupe, qu'elle fasse des regroupements si elle le veut,
mais on ne peut pas faire cela au nom du Conseil scolaire de l'île de
Montréal qui, lui, doit pouvoir parler et agir au nom de tout le monde
et, surtout, y compris la majorité. C'est dans ce sens qu'il y a
certaines réserves de posées mais, si la volonté politique
de le faire fonctionner est là, tout, dans le projet de loi, permettrait
que cela fonctionne à plein et que cela aille plus loin que ce qui a
été fait jusqu'à maintenant. En tout cas, je vous pose le
problème et j'aimerais que vous commentiez un peu cet aspect de la
présentation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, M.
Beaulieu.
M. Beaulieu: Votre question est double, M. le ministre: d'abord,
la composition et, ensuite, le fonctionnement. D'accord?
Pour ce qui est de la composition, depuis longtemps des parents de la
Fédération des comités de parents de l'île de
Montréal ont demandé au conseil scolaire de pouvoir siéger
au conseil scolaire tout comme les parents siègent à chacune des
huit commissions scolaires de l'île. Le conseil scolaire est
composé de représentants des commissions scolaires et on ne
siège pas dans ce lieu-là. Donc, puisque le ministre nommait et
nomme encore actuellement trois représentants et que, dans le projet de
loi 107, ces trois représentants ne sont pas nommés, nous avons
vu une porte toute grande ouverte pour assurer la présence des parents
au conseil scolaire. À ce moment-là, au lieu d'être
nommés par le ministre, ils seraient tout simplement nommés par
une fédération, un regroupement de parents qui est
déjà en place, qui est incorporé, ce qui nous permettrait
d'assurer la présence des parents au même titre que les parents
siègent à chacune des commissions scolaires de l'île.
Je peux vous dire, M. le ministre, que, quelle que soit notre origine -
même si, moi, je viens de Sainte-Croix, quand je parle aux gens du
conseil scolaire, je ne parle pas comme parent
de Sainte-Croix, je parle comme président de la
fédération de I'île où nous avons
développé aussi, comme parents, une conscience régionale -
le conseil scolaire doit être un organisme régional. Il ne l'est
pas toujours et c'est peut-être ce qui, dans le passé, a fait ses
problèmes, mais il y a quand même eu certaines réussites.
Nous tenons à la politique des milieux défavorisés, nous
tenons à la politique alimentaire qui fonctionne sur l'île depuis
des années, pour le mieux-être de nos enfants, autant riches que
pauvres. Nous tenons à cette forme de péréquation,
à même la taxe locale, que le conseil scolaire, avec l'assentiment
des commissions scolaires ou des délégués des commissions
scolaires, a pu maintenir dans le passé pour les milieux
défavorisés; la politique alimentaire et ainsi de suite. Nous
tenons à ces programmes car, en fin de compte, ce sont nos enfants qui
en profitent. Les commissions scolaires aussi, bien sûr, pas les
commissions scolaires pour elles-mêmes, mais pour les enfants qu'elles
ont sous leur juridiction. (11 heures)
Maintenant, quant au fonctionnement du conseil, là-dessus, nous
n'avons pas osé aller trop loin, parce que nous ne sommes pas des
experts, nous ne sommes pas des juristes. Il y en a parmi nous,
évidemment, mais ce que nous souhaitons, c'est que... La règle de
l'unanimité pour être capable de mettre sur pied un programme,
cela nous fait peur. Nous la trouvons extrêmement dure à atteindre
et, en pratique, cela risque de complètement inhiber tout programme,
toute action. Il suffirait d'une commission scolaire qui ne veut pas pour que
ce programme-là ne puisse pas se mettre sur pied. Alors, ce que nous
demandons, c'est possiblement un assouplissement à cette
règle-là et non pas de dire: On les laisse aller la bride sur le
cou. Il reste quand même qu'effectivement il faut tenir compte des
majorités et des minorités, autant en termes de nombre de
commissions scolaires qu'en termes de nombre d'élèves, etc., le
per capita. Et, bien sûr, l'équilibre n'est pas facile à
trouver et à atteindre, nous en convenons. Cependant, il ne faudrait pas
tomber dans l'autre extrême, où il faut à tout prix
l'unanimité.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M.
Beaulieu. Du côté ministériel, d'autres interventions?
Alors, je vais reconnaître la porte-parole de l'Opposition officielle,
Mme la députée de Chicoutimi. Mme la députée.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. M. le
président, madame, que j'ai le plaisir de connaître depuis de
longues années parce que originaire de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, messieurs, cela me fait plaisir, au nom de
l'Opposition, de vous souhaiter la bienvenue à la commission. Je dois
vous dire que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt le mémoire
que vous avez présenté.
Je me suis permis également de voir un peu, en guise d'aide
mémoire, le mémoire qui avait été
présenté dans une commission parlementaire touchant les lois 40
et 3. Sur certaines grandes orientations, je pense que le mémoire est
assez fidèle à ce qu'on y retrouvait antérieurement,
c'est-à-dire le souci que vous avez d'être le plus près
possible de l'école. Il y a cependant, je dirais, des différences
importantes, pour ne pas dire majeures, et je pense bien que le plus grand
virage, c'est sans contredit celui qui touche le droit de vote à la
commission scolaire et le nombre de représentants siégeant
à la commission scolaire. Et comme le faisait remarquer le ministre tout
à l'heure, il y a plusieurs comités de parents, que nous aurons
l'occasion d'entendre ici, qui ne partagent pas votre vue sur cette
question.
Je dois dire que cela m'a un peu interrogée, mais ce n'est pas
vraiment là-dessus que j'aimerais vous entendre. J'avais quand
même un certain nombre de questions plus fondamentales. Je dois dire
peut-être, avant de commencer, qu'ayant été à
l'origine de la création d'un comité d'école en vertu de
la loi 27, des comités pédagogiques et de tout ce qui a
précédé les structures qu'on connaît actuellement,
c'est un mode de participation... Toute participation des parents, devrais-je
dire, à la vie de l'école m'apparaît non seulement
souhaitable, mais indispensable. Ce n'est pas parce que je suis ici comme
porte-parole de l'Opposition en matière d'éducation que je vous
dis ces choses, c'est parce que, personnellement, au moment où les
enfants étaient d'âge de fréquentation scolaire, je me suis
fortement impliquée comme parent, de même que mon conjoint.
J'aimerais quand même que vous me disiez, que vous fassiez un peu
une évaluation d'ensemble de la place faite aux parents dans le
système scolaire en vertu du projet de loi que nous examinons, le projet
de loi 107, en comparaison avec la loi 3. Je vous dis, entre
parenthèses, que si la loi 3 n'avait pas été jugée
inconstitutionnelle sur quelques-uns de ses articles, quelques-unes de ses
dispositions touchant les territoires scolaires, cette loi s'appliquerait
aujourd'hui, au moment où l'on se parle. Dans quelle mesure le projet de
loi 107 que nous examinons constitue-t-il une amélioration en
comparaison avec le projet de loi 3, ou est-ce que cela ne constitue pas, comme
vous le disiez en page 7 de votre mémoire, en fait un recul par rapport
à la loi 3? C'est un peu plus là-dessus que j'aimerais vous
entendre.
M. Gervais (Henri): Bon, madame, je pense que la
fédération, lorsqu'il y a eu dépôt des projets de
loi 106 et 107... Bien sûr, pour ce qui est du conseil d'administration,
nous avons regardé ce que nous avons vécu avec la loi 3 et ce que
les lois 106 et 107 proposaient. Cependant, je pense que d'un commun accord -
mes collègues pourront peut-être le confirmer - à
partir du moment où on a dit "il y a une loi qui était
là, il y a une loi qui a été décrétée
ultra vires", on s'est dit: Est-ce qu'on va regarder les projets de loi 106 et
107 en comparaison avec une loi qui, à toutes fins utiles, n'existe
plus?
Alors, je pense que cela nous apparaissait quand même un travail
honnête de dire: Voilà ce qui est sur la table et travaillons avec
ce qu'il y a sur la table. C'est bien sûr qu'il y a certains aspects de
la loi 3... C'est assez difficile de travailler à un projet lorsqu'on
sort d'un autre et qu'on... Il y a certains aspects, cependant... Après
avoir travaillé et étudié le projet, en évitant
autant que faire se peut de faire des comparaisons sur une chose... Je veux
dire, on peut bien... Une comparaison, pour moi, cela m'apparaît toujours
un petit peu boiteux, alors je me dis: Travaillons et essayons
d'améliorer ce projet de loi qui vient d'être déposé
et regardons ce que, comme fédération des comités de
parents... Comme participation des parents, est-ce qu'il y a place à
l'évolution de la participation? Actuellement, dans la loi, on est bien
conscient qu'il n'y a plus rien qui bouge, tout est pris; alors il n'y a plus
d'évolution possible. Nous retrouvons quand même à
l'intérieur du projet de loi 107 une forme pour avancer. Un
système ne se change pas, je pense, dans un an, mais par une
génération. Alors, il y a place pour de l'ouverture. C'est dans
ce sens-là que nous l'avons examiné. Nous ne l'avons pas
regardé en comparaison des choses passées.
Je pense que mes collègues avaient quelque chose à
rajouter peut-être.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. Beau-lieu.
M. Beaulieu: En fait, si on regarde le vécu des parents au
sortir de la loi 3 et avec ce qui est arrivé à la loi 3, les
parents, dans l'ensemble, ont été échaudés,
démobilisés, désenchantés. Je veux dire qu'on a eu
de la difficulté à les raccrocher. Nous avons vécu -
excusez l'expression anglaise - ce "backlash" et il a fallu ramener nos gens
à dire: Bon, coudon, est-ce qu'on va vivre dans le passé ou si on
va vivre dans le présent? On nous propose un projet de loi actuellement,
travaillons à ce projet de loi, comme dirait notre président. Je
pense que c'est là qu'on en est.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. Mme la
députée.
Mme Blackburn: M. le Président, ma question était
simple. Je voulais juste savoir, à votre évaluation - et je n'ai
pas vraiment eu de réponse à ma question...
M. Gervais (Henri): Une évatuation entre...
Mme Blackburn: Est-ce que c'est une amélioration ou si
c'est un recul? Ce n'était pas compliqué. Je comprends que vous
ayez travaillé à partir du projet de loi et je pense que c'est
normalement ce qu'on doit faire, mais on ne peut pas examiner un projet en
faisant abstraction du passé et ma question était simple.
M. Gervais (Henri): Oui, mais...
Mme Blackburn: Est-ce que votre situation actuelle ou celle qui
sera la vôtre après l'adoption du projet de loi 107 constitue une
amélioration comparativement à ce qu'était votre situation
et qui pourrait être effectivement votre situation si le ministre avait
accepté d'aller en appel du jugement, ce qu'il n'a pas fait?
M. Gervais (Henri): C'est différent.
Mme Blackburn: La loi pourrait peut-être aujourd'hui... Le
jugement serait rendu et la loi 3 s'appliquerait peut-être.
M. Stronach (Gary): Si vous me permettez.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, monsieur.
C'est M. Stronach.
M. Stronach: Oui. Ce que je vois se dégager quand
même au niveau de la fédération, si on regarde l'aspect
uniquement de la fédération, les consensus qui se sont
dégagés à notre assemblée générale
sur le projet de loi 107 n'étaient pas possibles avec le projet de loi
3. Les parents anglophones... Si nous regardons le fait que nous
représentons quand même les parents francophones protestants comme
catholiques, anglophones catholiques comme protestants, les consensus que nous
avons eus, les taux de réponse de 95 %, 98 %, que nous avons eus
à notre assemblée générale du mois de mars
n'auraient pas été possibles, n'ont pas été
possibles pour le projet de loi 3. Cela divisait plus que cela n'unissait les
parents. Si vous avez écouté, ce matin, les présentations
et des parents de I'île de Montréal et des parents anglophones, ce
n'étaient pas les mêmes réponses qu'ils avaient.
L'îIe de Montréal, avec la loi 3, était divisée
carrément lors du projet de mémoire et les parents anglophones
également. Sur ce plan, pour la fédération, le projet de
loi présent représente plus d'unité que cela n'en
représentait pour le projet de loi 3.
M. Gervais (Henri): J'ai Mme Bérubé qui voudrait
réagir aussi.
Mme Bérubé (Lucille): Bien sûr, dans le
projet de loi 3, la place qui était faite aux parents était plus
grande. Je ne parle pas de recul, elle était plus grande. Elle
l'était beaucoup plus. Il y avait possiblement beaucoup plus de parents
à la table des commissaires et, de ce fait - parce qu'ils étaient
plus nombreux, par exemple, il était question d'un tiers, je pense -
à ce moment-là, on demandait le droit de
vote, parce que si, à la commission scolaire, il y a un tiers de
parents le droit de vote peut devenir nécessaire car il y a une
influence beaucoup plus considérable. Ce n'est plus du tout la
même dynamique qui se joue, tandis que s'il y en a, comme actuellement,
seulement un ou deux dans les commissions scolaires intégrées, le
droit de vote n'est plus nécessaire parce que la dynamique n'est plus la
même. La représentation est trop minime pour changer une
décision par un vote. C'est dans ce sens-là que le droit de vote,
à votre question sur le droit de vote, on ne le croit pas
nécessaire.
Mme Blackburn: Par ailleurs, M. le Président, j'estime que
votre explication vient un peu en contradiction avec le principe que vous
défendez, à savoir qu'il faut bien distinguer le pouvoir
consultatif de celui du législatif. Dans ce sens, du moment où il
y en a plus, vous avez plus de pouvoirs, cela se défend moins bien.
J'aimerais...
Mme Bérubé: C'est que le conseil d'école a
aussi plus de pouvoirs.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Avez-vous
terminé l'intervention?
Mme Bérubé: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci madame. Mme
la députée.
Mme Blackburn: Cela va, madame? Mme Bérubé:
Oui.
Mme Blackburn: Vous me parlez des pouvoirs du comité,
d'abord, de maintenir le comité d'école obligatoire et vous vous
dites d'accord avec le conseil d'orientation. Le conseil d'école qui
était dans la loi 3 se compare à peu près au conseil
d'orientation actuel, sauf qu'il n'est que consultatif, alors que le conseil
d'école avait des pouvoirs sur l'utilisation des locaux, sur les budgets
de l'école. Comment réagissez-vous? Parce que cela constitue,
à mon humble avis, un recul par rapport à ce qu'étaient
les pouvoirs des parents.
D'abord, ils étaient majoritaires au conseil d'école et
ils avaient des pouvoirs en ces deux matières. Là, ils sont
paritaires au plus et ils n'ont plus ces pouvoirs-là. Est-ce que cela
vous paraît suffisant comme participation, comme pouvoir d'influence sur
les décisions et les orientations de l'école comme parents?
M. Gervais (Henri): Si vous voulez, nous allons revenir un peu au
consensus. Le consensus, si vous me le permettez, était
extrêmement fragile au sein du conseil d'école, à savoir
que les parents étaient majoritaires. C'était très... En
tout cas, je ne suis pas sûr. On ne pourra jamais le savoir, puisqu'on ne
l'a pas vécu. Cependant, ce que nous savons actuellement, c'est qu'il y
avait des pouvoirs au sein du conseil d'école. Mais je pense qu'il y a
possibilité que le conseil d'orientation ait des pouvoirs à ce
niveau-là. Il reste que la commission scolaire peut, si ma
mémoire est bonne, déléguer à certains conseils
d'orientation certains de ses pouvoirs,, si elle le veut bien, bien sûr.
Mais il reste que vous avez une porte, une marge de manoeuvre, une porte
ouverte. C'est ce que nous regardons.
Je ne voudrais pas, madame, si vous me le permettez, faire l'analyse
d'un conseil d'orientation dans une loi antérieure et d'un conseil
d'orientation qu'on va essayer de vivre. C'est sûr que si on se met
à faire des comparaisons, on va être ici toute la journée
et on va en faire encore. Mais, ce que je regarde, c'est le concret. Cela fait
plusieurs années que nous travaillons à essayer
d'améliorer tout cela. Alors, on n'en sortira pas si on commence
à se comparer. Tant qu'à cela, on peut se comparer à la
loi 40.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M Gervais.
Mme la députée.
Mme Blackburn: M. le Président, dans votre mémoire,
parmi les éléments positifs, vous soulignez la reconnaissance des
droits de l'élève, reconnaissance qu'apporterait ce projet de
loi. On ne retrouve pas dans ce projet de loi une reconnaissance à des
services éducatifs particuliers complémentaires qui s'appuierait
sur une définition des services éducatifs, ce qui m'ap-paraissait
majeur.
En l'absence d'une telle définition, certains services
éducatifs peuvent être absents dans plusieurs commissions
scolaires, inégaux ou, encore mieux ou pis, en l'absence d'une
définition, le gouvernement n'est pas obligé de payer les
services éducatifs complémentaires ou particuliers, à
l'exception de ceux qui sont définis dans la loi, c'est-à-dire
transport et enfants handicapés ou mésadaptés ou souffrant
de troubles d'apprentissage.
Il me semblait que les droits des élèves étaient
reconnus, ils devraient être reconnus au moins sur trois points,
c'est-à-dire la définition des services éducatifs, le
droit d'association et le droit de recours. Mais vous semblez vous satisfaire
de ce qui est dans le projet de loi. Je voudrais savoir s'il vous
apparaîtrait plus souhaitable de retrouver au moins ces trois
éléments dans le présent projet de loi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. Gervais. (11 h
15)
M. Gervais (Henri): Oui, merci. Sur la définition des
services éducatifs, on ne la retrouve effectivement pas dans le projet
de loi. Cependant, il existe des définitions qui se vivent actuellement
selon la Loi sur l'instruction publique. À savoir si cela devrait
être inséré... Je
pense que cela devrait être nécessaire que cela le soit,
qu'on fasse une définition des droits de l'association et des droits de
reconnaissance.
Mme Blackburn: Donc, vous seriez favorables à ce que soit
inscrite dans la loi une reconnaissance des droits d'association pour les
élèves, de même qu'une définition des services
éducatifs, tel qu'on le retrouvait dans la loi 3.
M. Gervais (Henri): Oui, si je me réfère aux
états généraux de l'éducation... On a
discuté longuement des droits d'association, notamment au niveau des
élèves, parce que c'est eux qui sont les plus... C'est plus
difficile à organiser, après nous. Pour nous non plus, ce n'est
pas facile. Il reste qu'on en a parlé beaucoup. Il en a
été question. Cela va faire son petit bonhomme de chemin. Le
droit d'association inséré dans une loi, il faudrait que ce soit
assez flexible pour dire que, s'ils le veulent, allez-y. S'ils ne le veulent
pas, on ne peut pas les y obliger.
Mme Blackburn: Un droit...
M. Gervais (Henri): On peut, je pense bien...
Mme Blackburn: Un droit, ce n'est pas une obligation.
M. Gervais (Henri): C'est ça. Ils peuvent le faire.
Mme Blackburn: Un droit, c'est la pos sibilité de. Il
contraint simplement l'école à lui faciliter les choses. Et le
droit de recours?
M. Gervais (Henri): À quel niveau?
Mme Blackburn: Pour l'enfant lésé dans ses droits,
l'élève.
M. Gervais (Henri): Je pourrais en parler avec mes
collègues pour savoir comment ils réagissent vis-à-vis
d'un droit de recours.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Avez-vous une
opinion sur la possibilité d'un droit de recours de la part de
l'élève qui se sentirait lésé?
M. Gervais (Henri): On doit...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Sentez-vous bien
à l'aise. Vous n'êtes pas obligé d'avoir une opinion sur
cela non plus.
M. Gervais (Henri): Pour être bien honnête, on n'a
pas abordé ce sujet.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ici, on discute
votre mémoire. Ne l'oubliez pas.
M. Gervais (Henri): D'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Moi, je ne
l'oublie pas.
M. Gervais (Henri): Effectivement, dans notre mémoire,
vous l'avez constaté puisque madame le soulève, nous n'avons pas
traité de ce sujet. Cependant, si on se place strictement sur un plan
personnel, le droit de recours, il faudrait le regarder de très
près. C'est difficile pour moi de vous dire ce matin, comme
représentant de la fédération des comités de
parents, s'il doit ou non y avoir un droit de recours pour les
élèves. Si un élève, à mon sens, est
lésé, j'imagine qu'il doit avoir ses parents quelque part qui
peuvent intervenir ou quelque chose du genre. Je vous avouerai que je n'ai pas
actuellement de position très précise, là-dessus.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très bien.
Monsieur.
M. Stronach: Je voudrais seulement dire que si on leur accorde un
droit d'association et le droit de recours, Dieu sait que je ne voudrais pas
parler en leur nom.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée.
Mme Blackburn: En fait, pourquoi je m'interroge... J'avais le
goût de vous entendre là-dessus. Le groupe le plus capable d'aider
les élèves à défendre leurs droits, sans contredit,
cela devrait être, à notre avis, les parents. C'est pourquoi
j'avais le goût de vous entendre sur cette question.
M. Beaulieu: En vertu de l'autorité parentale? Cela
s'effrite.
Mme Blackburn: En vertu de l'autorité parentale ou tout
simplement à cause de certaines affinités qu'on devrait retrouver
là et qu'on ne trouve pas nécessairement chez les autres
groupes.
M. Beaulieu: D'accord.
Mme Blackburn: II doit y avoir un peu plus d'amitié pour
les enfants lorsqu'on est parent, il me semble.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'autres
interventions?
Mme Blackburn: Peut-être une... Je reviendrai.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'ai une demande
d'intervention de la part de la députée de Jacques-Cartier.
M. Jolivet: Non, non, continuez. On reviendra après.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous pouvez quand
même continuer jusqu'à la fin de votre période, tel
qu'entendu au début.
Mme Blackburn: C'est ce que je... En partageant le temps avec mes
collègues? Cela ne pose pas de problème.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si vous voulez
partager avec vos collègues, je n'ai pas d'objection. On s'était
entendus au début, au mois de mai, que si c'était dans la
cohérence du sujet, on laissait aller. Alors, M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: La réponse qu'on vient de me donner par
rapport à ce que j'ai lu dans le texte, à la page 9,
m'inquiète un peu. On dit: Dans ce nouveau contexte, les grands mots de
"responsabilité première et fondamentale des parents dans
l'éducation de leurs enfants" ont commencé, dans le champ social,
à revêtir un sens concret et acquérir une portée
réelle. Avec la réponse qu'on vient de donner à ma
collègue, la députée de Chicoutimi, je m'inquiète
un peu en disant que je ne veux pas prendre la responsabilité des
enfants. On sait que, dans certains cas, les parents ont une certaine forme de
responsabilité. On nous dit dans le mémoire que c'était
justement avec un sens nouveau, à la suite des discussions. La
réponse ne me satisfaisait pas. Je voulais seulement le dire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, votre
commentaire est passé, M. le député de Laviolette. Je
reconnais la porte-parole de l'Opposition.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Vous ne vous
êtes pas prononcé... M. Beaulieu, je pense, a parlé du
partage des pouvoirs entre le ministre et les commissions scolaires, entre les
différentes instances. Ne trouvez-vous pas difficile, pour ne pas dire
délicat, difficile certes, de partager un pouvoir, lorsque ce pouvoir
s'amenuise? Peut-être pour mieux faire comprendre ma question, je dirais
que je suis de celles qui pensent qu'on doit décentraliser le plus
possible. Les grands objectifs nationaux étant fixés, leur mise
en application, les moyens appartiendraient le plus possible aux instances le
plus près de l'action.
Dans le projet de loi... C'est le grand reproche que tous les
organismes, quasi sans exception sauf l'association des directeurs
d'école, sont venus dire à cette commission: c'est un projet de
loi très centralisateur. Il laisse de moins en moins de pouvoirs aux
instances locales. Avez-vous réfléchi à cet aspect de la
question et est-ce qu'il y aurait ici des commentaires que vous voudriez nous
faire connaître?
M. Gervais (Henri): Oui. Écoutez, nous avons
regardé ce qui touche la centralisation ou la décentralisation.
Je pose toujours cette question: Jusqu'où se fait la
décentralisation? Tout le monde dit souvent, lorsqu'on parle de
décentralisation: On décentralise jusqu'à moi;
après cela, on oublie cela. J'entends souvent des commissions scolaires
dire: On devrait décentraliser vers les commissions scolaires; mais cela
arrête là, on ne va pas plus loin. On ne parle pas de
décentraliser des comités de parents aux comités
d'école. Alors, la décentralisation, pour moi, cela se situe
toujours en fonction de la personne qui en parle.
Quand vous dites que la loi est centralisatrice, il y a beaucoup de
choses, je pense, qu'on retrouve dans la loi et qui, dans les faits, se vivent
actuellement, mais on les a écrites. Il y a ces aspects-là. Quant
à savoir si elle devrait être décentralisée, sur
certains points, peut-être. Nous n'avons pas, si vous voulez, comme
fédération étudié tout l'aspect des pouvoirs du
ministre et quels pouvoirs il serait souhaitable que le ministre laisse aller
vers les commissions scolaires ou vers les régions et les commissions
scolaires. Quand je parle de décentralisation, cela veut dire des
commissions scolaires et aussi vers les comités de parents et vers les
comités d'école. Quand on parle de décentralisation, ou on
arrête en chemin ou on monte.
Cependant, je pense qu'il y a toujours des pouvoirs qui doivent rester
au ministre parce qu'il faut tout de même que quelqu'un tranche sur
quelque chose, à un moment donné. Je pourrais vous citer
plusieurs exemples. J'en ai vécu un personnellement. À un moment
donné, il faut qu'il y ait une instance quelque part qui essaie de
prendre la décision. C'est dans ce sens-là que nous avons
regardé... Mais vous dire que nous avons approfondi strictement les
pouvoirs que le ministre possède actuellement, ce qui devrait s'en aller
là et ce qui ne devrait pas aller là, etc., l'exercice n'a pas
été fait. Il serait malhonnête de vous dire le
contraire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, monsieur.
Mme la députée.
Mme Blackburn: Je me demandais simplement ceci. Pour mesurer les
pouvoirs qui pourraient être réclamés ou
décentralisés vers les parents, les associations de parents et
les écoles, il faut avoir un peu une idée des pouvoirs qui
peuvent être effectivement décentralisés. Quand vous dites
qu'actuellement beaucoup de ce qui est inscrit dans la loi se faisait dans la
pratique, c'est une différence majeure que d'entrer dans une loi ce qui
était, par exemple, dans un règlement. On n'est pas tout à
fait du même avis et je pense bien que M. Beaulieu le sait très
bien. On a pris de grandes parties de règlements pour les entrer dans la
loi. C'est ce qui fait que plusieurs groupes qualifient ce projet de loi
d'hypercentralisateur.
J'aimerais aborder une autre question parce que le temps passe
rapidement. Vous avez apporté des commentaires quant au fait que vous
déploriez la disparition de la disposition concernant l'obligation faite
au ministre de consulter les grandes associations nationales soit sur les
règlements ou sur les projets de loi, parce qu'il y a une espèce
de paradoxe dans ce projet de loi. Le ministre crée des obligations aux
commissions scolaires de consulter à tous les niveaux et a de multiples
occasions, ce avec quoi on peut être d'accord. Par ailleurs, il ne
crée pas une telle obligation à l'endroit des
fédérations de parents pas plus qu'à l'endroit de la
fédération des commissions scolaires, des grandes associations
nationales. Cela est très discutable, à mon humble avis. Je
trouve cela difficilement justifiable et explicable au Québec
actuellement.
M. Gervais (Henri): Nous avons effectivement souligné cet
aspect du projet de loi. Cependant, évidemment, nous souhaiterions bien
sûr que lorsque le ministre a l'intention de faire des projets... Encore
là, je pense que dans les faits il l'a fait, puisqu'il y a quelques
projets qu'il a adoptés et sur lesquels nous avons été
consultés. Évidemment, ce n'est pas écrit dans la loi,
mais ce serait peut-être souhaitable que ce soit écrit dans la loi
que le ministre pourrait consulter les organismes tout au moins provinciaux; je
parle de consultation sur un projet de règles budgétaires,
etc.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, Mme la
députée.
Mme Blackburn: J'aurais terminé, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je reconnais Mme
la députée de Jacques-Cartier. Mme la députée.
Mme Dougherty: Merci. J'ai une question à poser à
Mme Cipriani. Vu que vous avez lu votre mémoire en anglais, je vais vous
poser la question en anglais. You have quite a categorie opinion about the
"conseil d'orientation" versus the "comité d'école". It is
different and I think it is not just a matter of degree, if I read both
sections of the memoir correctly. I want you to tell me: How do you account for
this difference of opinion between the anglophone groups and the French
expression of opinion? I mean, your reasons are very strong. You say: It is
going to put down the school committee, it is going to become less important,
it is a loss of rights and privileges of the parents in the school committee.
You made a clear statement about the confessional status of the school, that it
should certainly not be decided by the orientation committee, it is definitely
a role for the school committee. So, did you try to convince your French
colleagues of the wisdom of your views or have you just agreed to disagree? I
think this whole question of the status and role of these committees, or if
there are only going to be one or two, is a very central and important part of
the law.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme
Cipriani.
Mme Cipriani: Thank you, Mr. President. As you know, we have
never really been on the same train of thought with our francophone parents
when it comes to specific issues like the restructuring of the Education Act,
whether it was Bill 40 or Bill 3 or this Bill 107. So, I think we have come a
long way and we have agreed on most major issues but, on this particular one, I
am afraid that we just disagree. We just feel that we have more with our school
committee and we do not think that all parents are ready to embark in an
orientation committee nor have the time or the ability to do so. In some areas,
there are, so this is why we have chosen to ask for it to be optional.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Thank you.
Mme Dougherty: It is interesting that you have this opinion
because I think it is repeated by many of the English groups. I think we know
that the parents in many English schools have a long tradition of
participation. So, you would think that if there was anybody who might say:
Yes, we are ready, we would like to have an orientation committee in addition
that would make our participation that much more meaningful, it would be the
English and not the French. That is what I am trying to get at. I am trying to
find out why this difference and how we should respond to that difference.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, monsieur.
M. Stronach: Je vais répondre en anglais également,
ou en français.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Feel free to
answer in English if you like.
M. Stronach: Okay. In English.
Mme Dougherty: En français, cela va très bien,
merci.
M. Stronach: Je vais le faire en français. Je pense que ce
que Mme Dougherty vient de souligner, c'est que la participation des parents
anglophones, historiquement, nous évoluons depuis 1915 avec les "Home
and School". Quand nous parlons présentement, quand vous dites que dans
certaines écoles il y aurait une répartition des tâches
parmi les comités d'école et les conseils d'orientation, dans
certaines écoles
anglaises, il y aurait quand même une répartition à
trois, c'est-à-dire que vous auriez des parents qui oeuvraient dans les
"Home and School", comités d'école et conseils d'orientation. Je
pense que cet historique a quand même permis aux parents anglophones de
jouer un rôle déjà peut-être à
l'intérieur de certains comités d'école, ce qui est
peut-être un peu envisagé par le projet de loi 107. Pour eux, cela
fait longtemps que les canaux de communication sont ouverts avec les
administrateurs, soit dans l'école et même à la commission
scolaire.
Je pense que Mme Cipriani soulignait l'évolution de la
fédération. À un certain moment donné, les parents
anglophones ont catégoriquement rejeté la proposition du conseil
d'orientation. Ils se disent aujourd'hui: Nous faisons partie d'un groupe; si
vous voulez avoir des conseils d'orientation, rendez-les facultatifs et,
à ce moment-là, vous aurez la possibilité de le faire.
Nous qui oeuvrons dans les comités d'école où il y a des
comités d'école, "Home and School", ou d'autres regroupements,
nous allons pouvoir faire de même sans s'enfarger, ni l'un ni l'autre.
Tout le monde se trouve respecté à l'intérieur des
structures. Mais je pense que oui, c'est quasi contradictoire que des parents
anglophones refusent le droit de vote parce que, pendant des années, ils
ont travaillé vers cela et le conseil d'orientation, mais c'est parce
que présentement, à l'intérieur de leurs comités,
ils se trouvent quasi satisfaits.
Mme Dougherty: Pourquoi n'avez-vous pas opté pour un
élargissement du rôle et des pouvoirs du comité
d'école au lieu de créer deux structures? Parce que si c'est un
rôle élargi que vous cherchez pour les parents, pourquoi ne par
élargir le rôle du comité au lieu de créer une autre
structure?
M. Stronach: Parce que des...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme
Cipriani a demandé à répondre.
Mme Cipriani: Je voulais seulement appuyer ce que M. Stronach a
dit. Mme Dougherty, si vous vous rappelez, dans la loi qu'il y a maintenant, il
y a onze pouvoirs pour les comités d'école. Pour nous, les
anglophones, on les a utilisés très bien, ces onze points de
consultation. Nous sommes très contents avec cela. C'est...
Mme Dougherty: Ma question s'adressait aux parents francophones.
Pourquoi ne pas opter pour l'élargissement?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M le
président ou M. Beaulieu ou M. Stronach, je ne sais pas, là.
M. Stronach: Je pense aussi que ce qui est arrivé, c'est
que... Je vais donner une opinion personnelle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Stronach: Si nous acceptons un comité d'école
avec des pouvoirs élargis, cela ressemble drôlement à des
conseils d'école de la loi 3 tandis que le projet de loi 107, avec des
conseils d'orientation - à certains endroits de la province, cela se
vivait, je crois qu'il y en a sept ou huit; mon collègue en vit un comme
c'est là - les gens voyaient la possibilité... Il faut se
souvenir d'une chose. Nous avons toujours dit que pour participer, comme
parents, à l'école il s'agissait d'être de bonne foi et
d'avoir une volonté. Nous n'imposons aucune balise d'expérience,
de compétence. Nous disons: Si vous voulez participer, participez. Si on
donne à ce comité une emprise, une certaine envergure, cela fera
peur aux parents. Ce que nous voulons faire, c'est stimuler la participation.
Réservons le comité d'école pour les parents qui veulent
participer et, pour ceux qui ont vraiment à coeur de participer
activement, il y aura le conseil d'orientation.
M. Gervais (Henri): Je voudrais
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, monsieur.
M. Gervais (Henri): M. le Président, si vous le permettez,
je voudrais peut-être souligner à Mme la députée que
le conseil d'orientation et le comité d'école, c'est vraiment
différent. Le conseil d'orientation, c'est un conseil de multi-agents
où vous retrouvez à l'intérieur de ce conseil des
professeurs, des PNE, des parents, etc., tandis que le comité
d'école.. C'est pour cela que l'élargir... Ce sont deux aspects
vrai ment différents et les rôles ne sont pas les mêmes.
C'est le partenariat qu'on retrouve pour ce qui concerne les parents à
l'intérieur du conseil d'orientation puisque tout le monde de
l'école est là, même le concierge.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci beaucoup.
Ceci met fin à la discussion et je demanderais au ministre de
conclure.
M. Ryan: Je serai très bref, M. le Président. Je
remercie la Fédération des comités de parents de la
province de Québec de cette présentation qu'elle a faite ce
matin, de l'éclairage très utile qu'elle projette sur les aspects
du projet de loi qui intéressent davantage les parents. Ainsi que je
l'ai mentionné au tout début, nous examinerons très
sérieusement la possibilité de tenir compte d'un bon nombre des
propositions qui nous ont été faites. J'apprécie le
caractère précis de ces propositions; on voit qu'un travail
sérieux a été fait sur le texte même du projet de
loi et que des amendements ont été présentés de
manière très fonctionnelle.
Je peux vous dire qu'on va examiner les propositions que vous nous
soumettez avec beaucoup d'intérêt et je veux
réitérer, en terminant, la position du gouvernement quant
à l'importance de la participation des parents à la chose
scolaire et à la volonté du ministère de
l'Éducation de favoriser cette participation par tous les moyens
efficaces qui peuvent paraître raisonnables de part et d'autre. Alors,
merci beaucoup.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, merci, M.
le ministre. Merci, M. le président.
Le député de Charlevoix, le député
d'Arthabaska, le député de Rimouski, la députée de
Jacques-Cartier, le député de Laviolette et le
vice-président de la commission, M. le député de Shefford,
me prient de vous transmettre leurs remerciements pour le travail que vous avez
fait sur les deux projets de loi. Merci.
Nous suspendons les travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 37)
(Reprise à 11 h 39)
Le Président (M. Parent Sauvé): La commission de
l'éducation va poursuivre ses travaux et accueillir le comité de
parents de la commission scolaire des Manoirs. Alors, j'invite les
représentants du comité de parents de la commission scolaire des
Manoirs à prendre place à l'avant et j'invite par le fait
même les membres de cette commission à réintégrer
leur siège.
(Suspension de la séance à 11 h 40)
(Reprise à 11 h 42)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
J'invite les membres de cette commission à prendre place et
j'accueille en votre nom nos invités qui sont les représentants
de la commission scolaire des Manoirs, dont le porte-parole est Mme Suzette
Lalande. Mme Lalande est accompagnée par Mme Enrica Rosetti. Mesdames,
bienvenue et merci beaucoup d'avoir répondu positivement à
l'invitation de la commission permanente de l'éducation de venir nous
faire connaître votre point de vue sur les deux projets de loi qui font
l'objet de cette commission, à savoir le projet de loi 106 et le projet
de loi 107. La commission a 45 minutes à vous consacrer; libre à
vous d'utiliser le temps que vous jugez à propos pour nous
présenter votre mémoire et le reste du temps sera divisé
équitablement entre les deux partis politiques. Alors, Mme Lalande, nous
vous écoutons.
Comité de parents de la commission scolaire des
Manoirs
Mme Lalande (Suzette): Je vous remercie, M. le Président.
Bonjour mesdames et messieurs, membres de la commission. Nous avons aujourd'hui
le plaisir de vous soumettre le mémoire du comité de parents de
la commission scolaire des Manoirs, sur le projet de loi 107 sur l'instruction
publique. Le comité de parents que nous représentons a
participé activement, au cours des dernières années, aux
divers débats qui ont entouré les projets successifs de
réforme du système scolaire. Le projet de loi que le ministre de
l'Éducation a déposé en décembre dernier a
été pour nous l'occasion d'informer les membres des
comités d'école et de susciter chez eux, comme au sein de notre
comité de parents, une réflexion dont nous entendons vous livrer
le fruit.
Une des intentions formelles du projet de loi est de donner une plus
large zone d'influence aux parents. Nous sommes heureux de cette reconnaissance
du rôle prééminent et primordial que jouent les parents
dans l'éducation de leurs enfants. Nous croyons être les premiers
éducateurs de nos enfants et il est temps que le système scolaire
s'ouvre davantage à notre influence et à notre désir
concret de participer à l'élaboration des orientations qui le
dirigent.
Nous faisons un accueil favorable à la mise en place, dans
chacune des écoles, d'un conseil d'orientation ainsi qu'à la
reconnaissance, pour nos représentants au conseil des commissaires, des
mêmes droits et privilèges que les autres membres, y compris le
droit de vote. Nous considérons, en effet, que nos représentants
élus par le comité de parents doivent être à
même non seulement de proposer, mais aussi de voter les propositions.
L'article 97 propose de partager le territoire québécois
en commissions scolaires linguistiques. À notre point de vue, cette
proposition a un caractère valable, mais trop restrictif. Pour notre
part, nous souhaitons qu'une commission scolaire puisse accueillir une
école de son territoire qui n'appartient pas à son groupe
linguistique dans la mesure où celle-ci en ferait la demande.
Nous avons sur notre territoire une école, Holy Rosary, qui
dessert une clientèle anglophone. Au fil des ans, les parents de cette
communauté ont constamment manifesté leur satisfaction
d'appartenir à la commission scolaire des Manoirs. Ils n'ont aucunement
le sentiment d'être traités en minorité, mais bien
plutôt le sentiment d'être considérés comme
différents et respectés dans cette différence. Ils
considèrent qu'ils sont un actif pour la commission scolaire des Manoirs
et que la commission scolaire des Manoirs et que la commission scolaire des
Manoirs est un actif pour eux. Cet avis est aussi partagé par la
commission scolaire. Nous demandons, en conséquence, que cette
école puisse continuer d'appar-
tenir à la commission scolaire des Manoirs dans le cadre de la
loi qui sera adoptée.
Nous entendons maintenant faire des commentaires sur d'autres
éléments majeurs du projet de loi.
Le projet de loi propose de porter à seize ans l'âge de la
fréquentation scolaire. Nous ne voyons pas l'intérêt de
cette proposition qui risque d'augmenter, pour un certain nombre
d'élèves, la démotivation scolaire. Nous
préférons que l'âge de fréquentation soit maintenue
à quinze ans. La situation actuelle n'empêche en rien les
élèves qui veulent continuer plus longtemps leurs études
de le faire et à ceux qui ont quitté temporairement
l'école d'y revenir, soit au service aux raccrocheurs ou au service de
l'éducation des adultes. Ceci étant, nous sommes cependant d'avis
que le contrôle de l'assiduité, tel que décrit à
l'article 15, mériterait d'être précisé. Les termes
"absences répétées" devraient, à notre point de
vue, être remplacés par les termes "absences non motivées
répétées".
Par ailleurs, nous sommes heureux, mais inquiets de la proposition de
l'article 5. Celle-ci accorde aux parents de l'élève ou à
l'élève majeur le droit de choisir l'école qui
répond le mieux à leurs préférences ou dont le
projet éducatif correspond le plus à leurs valeurs. À
notre avis, cette proposition n'est facilement applicable qu'au niveau
secondaire en raison des contraintes de transport. Pour ne pas qu'elle soit
illusoire et sans effet, nous demandons que les commissions scolaires
reçoivent des sommes d'argent nécessaires à l'organisation
d'un transport adéquat.
La proposition de l'article 264, qui permettra à tout
élève qui le désire de dîner à l'école
sous surveillance, nous apparaît également une proposition
heureuse. Toutefois, c'est une proposition qui engendre des coûts. Nous
demandons, en conséquence, que le ministère de l'Éducation
s'assure de majorer l'allocation des ressources aux commissions scolaires, afin
que ce service soit rendu de façon adéquate.
L'article 8 reprend, pour l'essentiel, la Loi sur l'instruction publique
actuelle qui prévoit la gratuité des manuels scolaires et du
matériel didactique utilisés dans les classes ou ateliers et qui
sont requis pour l'enseignement des programmes d'études. À notre
avis, il faudrait ajouter qu'on doit mettre gratuitement à la
disposition de l'élève les manuels scolaires et le
matériel didactique nécessaires pour les devoirs et les
études demandés par les enseignants, tels que les grammaires et
les dictionnaires.
L'article 36 décrit les principaux partenaires au projet
éducatif de l'école. Nous souhaitons voir ajouter à la
liste des partenaires nommés à l'article 36 le comité
d'école et le conseil d'orientation. De la même façon, au
deuxième alinéa de cet article, nous souhaitons que le conseil
d'orientation consulte le comité d'école lorsque celui-ci est mis
en place dans les définitions du projet éducatif.
Nous convenons qu'il faut rendre les comités d'école
facultatifs. Dans cette perspective, nous souhaitons que l'assemblée
générale des parents désigne le représentant parmi
les membres du conseil d'orientation. Nous souhaitons, dans tous les cas, que
le représentant au comité de parents fasse également
partie du conseil d'orientation.
Nous sommes heureux que le projet de loi fasse obligation au conseil
d'orientation d'élire un parent à la présidence. Nous
demandons que cette obligation prévale aussi pour la
vice-présidence du conseil d'orientation.
Enfin, pour terminer, sur la composition du conseil d'orientation, nous
demandons que le représentant de la communauté ne vienne pas
remplacer un parent, mais plutôt qu'il s'ajoute au nombre de parents
déterminé par la commission scolaire.
À notre avis, la date du 15 octobre pour élire les
représentants au conseil d'orientation est trop tardive. Nous demandons
que cette date soit portée au 15 septembre, de sorte que le 25 septembre
il soit possible de former le comité de parents et que l'ensemble de ces
structures soit en fonction rapidement au début d'une année
scolaire.
Nous demandons que l'article 71, qui fixe le quorum aux séances
du conseil d'orientation à la majorité des membres en poste, soit
modifié. En effet, puisque le nombre de parents est au moins égal
aux autres membres, il serait important de s'assurer que les parents
représentent toujours au moins la moitié des membres
présents a la fixation du quorum.
L'article 72 prévoit que la commission scolaire peut suspendre
les fonctions d'un conseil d'orientation pour une période qu'elle
détermine Afin qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, nous proposons
que cette période de suspension ne dépasse pas huit semaines.
Enfin, nous proposons que le conseil d'orientation ait l'obligation de
tenir au moins quatre rencontres au cours d'une année.
L'article 79 définit les fonctions du conseil d'orientation. Nous
proposons que cette description du conseil d'orientation soit
complétée par certains éléments qu'on retrouve dans
la Loi sur l'instruction publique actuelle. Ainsi, le conseil d'orientation
aurait la fonction de déterminer les orientations propres à
l'école et aussi d'en faire rapport au comité d'école ou
à l'assemblée générale des parents. De la
même façon, le conseil d'orientation participerait à
l'élaboration du projet éducatif de l'école, en suivrait
la réalisation, procéderait à son évaluation et en
ferait rapport au comité d'école ou à l'assemblée
générale des parents.
L'article 82 prévoit que le directeur consulte le comité
d'orientation sur le budget annuel de l'école. À notre avis, le
comité d'orientation devrait approuver le budget annuel avant que
celui-ci ne soit présenté à la commission scolaire.
À l'article 95, qui traite des visiteurs d'école, nous
souhaitons voir ajouter aux visiteurs nommés les membres du
comité de parents, qui doivent avoir le droit de visite dans toutes les
écoles et les membres du comité d'orientation et du comité
d'école qui doivent aussi avoir le droit de visite dans leur
école.
L'article 175 du projet de loi précise les sujets sur lesquels le
comité de parents doit être consulté. À notre avis,
la situation actuelle doit être maintenue. Cette situation prévoit
qu'au début de l'année le comité de parents
détermine, parmi un certain nombre de sujets, ceux sur lesquels il doit
être consulté. Nous souhaitons que soit complétée la
liste actuelle par les sujets suivants: 1° la division ou la fusion du
territoire de la commission scolaire et, le cas échéant, le
retrait de la commission scolaire de la commission régionale; 2° les
règles de répartition des ressources financières entre les
écoles.
L'article 126 prévoit les modalités d'élection de
représentants des parents au conseil des commissaires. Nous souhaitons
que soit ajoutée à la proposition du projet de loi une notion de
quorum qui garantirait que cette assemblée est suffisamment
représentative. Nous apprécions que le projet de loi institue un
comité consultatif de services aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté
d'apprentissage et d'adaptation et confirme dans la loi l'existence d'un
comité consultatif de transport. Nous sommes heureux que ce premier
comité comporte une représentation majoritaire des parents.
Toutefois, le comité consultatif de transport ne comporte aucune
notation sur la représentation des parents. Nous souhaitons que la loi
précise que deux parents doivent être membres du comité
consultatif de transport.
Le projet de loi propose de rendre le comité exécutif du
conseil des commissaires optionnel et, dans le cas de son existence,
prévoit que ses décisions seront entérinées par le
conseil des commissaires. Nous sommes plutôt d'avis que le comité
exécutif doit être obligatoire et que ses décisions doivent
avoir un caractère exécutoire.
Dans le même ordre d'idées, nous souhaitons que le
comité exécutif assure l'administration courante de la commission
scolaire comme le veut la loi actuelle.
Le projet de loi fera faire un pas important au pouvoir d'influence
nécessaire des parents. Les propositions et commentaires que nous vous
soumettons poursuivent ce même but d'assurer aux parents une
participation et une collaboration efficaces.
Nous vous remercions de nous avoir entendus et souhaitons avoir
été utiles dans votre travail. Le comité de parents,
commission scolaires des Manoirs.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est moi qui vous
remercie, madame. N'ayez aucun doute que votre intervention sera certainement
très utile, je pense, dans notre réflexion sur ces deux projets
de loi. Je reconnais maintenant M. le député de Rimouski. M. le
député.
M. Tremblay (Rimouski): Madame, je vous félicite pour le
rapport que vous avez présenté à la commission. Je
m'aperçois, à la lecture de ce rapport, que vous êtes, en
principe, d'accord avec les dispositions du projet de loi qui est devant nous.
J'aimerais vous entendre au sujet de votre intention de rendre obligatoire le
vote, c'est-à-dire la suggestion que les comités de parents aient
le droit de vote sur les propositions. Pourriez-vous expliciter davantage
là-dessus, donner le droit de vote aux comités de parents?
Mme Lalande: Vous voulez dire aux représentants du
comité de parents à la table des commissaires?
M. Tremblay (Rimouski): C'est cela, oui.
Mme Lalande: La majorité des comités d'école
a demandé cet amendement parce que ces gens représentent les
comités de parents, ils sont élus et
délégués par les comités de parents. Ils ont droit
de proposition, de discussion, alors, pourquoi leur enlève-t-on le droit
de vote qui serait l'aboutissement normal d'une discussion ou d'une proposition
autour d'une table?
M. Tremblay (Rimouski): Ne pensez-vous pas à ce
moment-là qu'il y aurait peut-être des conflits
d'intérêts à certains moments, en certaines occasions? Vous
n'avez pas peur de cet aspect?
Mme Lalande: C'est toujours possible; même pour les gens
déjà élus qui ont le droit de vote, il peut y avoir un
conflit d'intérêts. Je pense que les représentants sont
choisis par le comité de parents. N'importe qui n'est pas élu
à ces postes. Pour les gens qui occupent ce poste, la majorité de
leurs pairs a décidé qu'ils étaient assez responsables et
assez objectifs pour y siéger. Ils doivent représenter, de toute
façon, l'opinion du comité de parents.
M. Tremblay (Rimouski): Oui.
Mme Lalande: Ils doivent faire abstraction de leur opinion
personnelle et représenter l'opinion que le comité de parents
leur demande de défendre.
M. Tremblay (Rimouski): Dans les comités proposés
dans le projet de loi, il y a le comité d'orientation qui est un
comité qu'il faudra nécessairement constituer, il y a le
comité de parents et il y a les comités d'école. Dans tous
ces comités, finalement, ne trouvez-vous pas que dans une école,
à un moment donné, la participation des parents pourrait se
recouper?
Est-ce qu'il n'y aurait pas une surcharge de la
représentation?
Mme Lalande: Personnellement, je ne le crois pas, puisqu'il y a
des gens qui vont préférer siéger au comité
d'école et d'autres au conseil d'orientation parce que, les fonctions
n'étant pas les mêmes, les gens y vont selon leurs
affinités, leurs désirs et leurs goûts. Il y a aussi des
gens qui vont siéger aux deux instances parce que les deux instances
vont les intéresser, et même à la troisième, si on
inclut dans cela le comité de parents. Je ne pense pas - peut-être
dans de très petites écoles, mais pas dans des écoles
moyennes et à forte population - qu'il y ait doublage, si vous me
permettez l'expression, et que cela entre en conflit.
M. Tremblay (Rimouski): Vous faites une suggestion dans votre
rapport en ce sens qu'un délégué des comités de
parents pourrait siéger au comité d'orientation. C'est un peu
cela que j'ai pu en déduire.
Mme Lalande: Oui.
M. Tremblay (Rimouski): Ce qui veut dire que ce ne sont pas
nécessairement les mêmes personnes. Cela pourrait être un
représentant du comité de parents qui siège au
comité d'orientation et, de ce fait, vous auriez une
représentation.
Mme Lalande: Ce que nous avions un peu calculé, c'est le
délégué. Si un comité d'école, parce que
nous le laissons facultatif, est constitué dans une école, il y a
un délégué au comité de parents. C'est cette
personne que nous avions désignée pour siéger au conseil
d'orientation afin de représenter les deux instances, si l'on veut, pour
ne pas qu'il y ait d'ambiguïté. Les gens sont là et ils
peuvent donner tout de suite leur opinion ou prendre une décision.
M. Tremblay (Rimouski): En fait, vos recommandations pourraient
être acheminées et discutées au comité d'orientation
par l'intermédiaire de votre représentant.
Mme Lalande: Du représentant, oui.
M. Tremblay (Rimouski): Une dernière question. Vous avez
mentionné la date du 15 octobre pour la fameuse question des
élections scolaires. Quelle est votre opinion? Vous dites que, le 15
octobre, c'est un peu trop tard. Est-ce que...
Mme Lalande: On calculait que les gens qui sont là avant
le 15 octobre, ce sont des gens qui avaient été élus
l'année précédente. Et ils vont mettre en place des
structures qui ne seront pas nécessairement selon les goûts des
gens qui vont suivre. Alors, on pensait que le 15 octobre, l'année
scolaire étant déjà engagée depuis plusieurs
semaines, les nouveaux élus, avant qu'ils puissent prendre connaissance
des dossiers, à moins que ce ne soit une continuité - je parle
des nouvelles personnes - avant qu'ils puissent se familiariser avec la
procédure, cela peut prendre presqu'un mois. À ce
moment-là, ils ne sont pas efficaces réellement avant les
fêtes, ce qui fait qu'en mettant cela en début d'année
scolaire les gens qui sont intéressés à participer ont
déjà leurs idées et ils vont y aller. Cela va
déjà démarrer en même temps que l'année.
M. Tremblay (Rimouski): En fait...
Mme Lalande: C'était cela notre... Je pense que Mme
Rosetti est d'accord avec moi. C'est un peu le sens de notre proposition.
M. Tremblay (Rimouski): Vous faites la suggestion de rapprocher
cela d'un mois, finalement.
Mme Lalande: Oui.
M. Tremblay (Rimouski): Du 15 octobre, le ramener au 15
septembre...
Mme Lalande: Oui
M. Tremblay (Rimouski): ...suivant l'expérience et le
vécu que vous avez dans ces genres de... (12 heures)
Mme Lalande: Ce qu'on voit présentement, c'est que les
comités d'école sont élus en mai. On arrive en octobre et
il y a une deuxième élection. Les gens qui se présentent
à ce moment-là arrivent un peu, vous me permettrez l'expression,
comme des chiens dans un jeu de quilles où tout est organisé, les
gens vont de l'avant. En mai, les gens ont déjà le temps de voir
l'année parce que, dans les commissions scolaires, l'année
scolaire ne se prépare pas au mois d'août, l'année scolaire
se prépare en août de l'année précédente.
Donc, pourquoi demanderait-on à des conseils d'orientation d'arriver
à la dernière minute et de... Ils vont préparer
l'année qui n'est pas en cours, l'année qui suit, mais pour
l'année en cours ils n'ont pas grand-chose à dire, finalement. On
mettait cela... C'était une limite. On aurait pu aller plus haut.
M. Tremblay (Rimouski): Très bien, madame. Pour moi, c'est
suffisant quant aux questions que j'ai à poser, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci.
D'autres interventions du côté ministériel. M. le
ministre, vous vous gardez un droit d'intervention?
M. Ryan: Peut-être une brève question, si vous me le
permettez. Vous demandez que le
droit de visiter des écoles soit étendu aux membres du
comité de parents. J'aimerais cela que vous nous donniez quelques
explications là-dessus. Pourquoi? Est-ce que cela risquerait de nuire?
Expliquez-moi donc cela.
Mme La lande: Dans quel sens dites-vous que cela risquerait de
nuire? Si le comité de parents ne peut pas visiter ou si le
comité de parents peut visiter?
M. Ryan: S'il peut visiter. L'objection qu'on nous dit, c'est que
cela fera bien du monde dans les écoles.
Mme Lalande: Mais je ne pense pas que tout le monde se
présente en même temps. C'est à espérer que cela
reste à la discrétion du directeur ou de l'équipe de
direction de dire: Vous prendrez rendez-vous s'il y a trop de monde. Mais on
voulait que le comité de parents ou le comité d'école ait
le droit de se présenter à l'école à peu
près n'importe quand, d'être reçu et de savoir un peu ce
qui se passe dans son école. Ils doivent avoir certains
privilèges que le parent ordinaire, disons, qui ne fait pas partie de
ces comités n'a pas.
M. Ryan: Voudriez-vous me dire si actuellement, d'après
votre expérience, cela arrive que des membres du comité de
parents veuillent aller visiter des écoles. Puis, est-ce qu'ils sont
acceptés ou refusés?
Mme Lalande: Personnellement, jamais je n'ai été
refusée dans aucune de mes écoles, mais c'est pour éviter
que peut-être, à un moment donné, des directions
d'école qui sont plus restrictives ou qui ne veulent pas avoir certains
parents - je ne sais pas pourquoi, quelle que soit la raison, s'il se passe
quelque chose... Je ne pense pas que les comités de parents ou les
comités d'école décident demain d'aller visiter toutes les
écoles et qu'on entre là-dedans en prenant possession des locaux.
À un moment donné, c'est pour faire des vérifications ou
si on veut aller voir vraiment ce qui se passe; avoir le droit de le faire sans
qu'on soit mis à la porte tout simplement.
M. Ryan: D'accord.
Mme Lalande: Je n'ai pas d'autres explications.
M. Ryan: Cela va. Juste un autre point. Vous voulez que
l'âge de fréquentation scolaire soit maintenu à 15 ans?
Mme Lalande: Oui.
M. Ryan: Vous avez peur que ce soit porté à 16 ans.
Pourriez-vous expliquer cela? Cela fait curieux à première
vue.
Mme Lalande: On se disait que l'enfant qui est motivé, que
ce soit 15, 16 ou 18 ans, cela ne changera rien, il va continuer ses
études. L'enfant qui est plus ou moins motivé, si on l'oblige
à se rendre jusqu'à 16 ans, il va décrocher rapidement et
il ne raccrochera probablement jamais. Alors, cela arrive souvent qu'un enfant,
à 15 ans, ne sache pas exactement ce qu'il veut. S'il décroche
à ce moment-là, on aura des chances d'aller le chercher dans un
an ou deux, quand il aura expérimenté le marché du travail
et qu'il se sera rendu compte que son bagage intellectuel n'est pas suffisant,
tandis qu'à 16 ans... Je ne sais pas si Mme Rosetti veut ajouter quelque
chose là-dessus.
Mme Rosetti (Enrica): Non. C'est surtout qu'on pensait que, pour
les élèves démotivés, si on ajoute une année
d'école, il faudrait songer aussi à ajouter des programmes qui
motiveraient plus les élèves. Ce n'est pas suffisant d'ajouter
simplement une année d'école. C'est pour cela qu'on
hésitait un peu à ce point de vue.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. Vous avez
terminé. Mme la députée de Chicou- timi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Mme Lalande et Mme
Rosetti, je veux vous souhaiter la bienvenue et vous dire que j'apprécie
d'autant votre présence que, comme d'autres, vous auriez pu simplement
laisser la voie à la fédération. Vous avez souhaité
venir ici non seulement exprimer des différences avec la
fédération - je pense que pour l'essentiel vous êtes
d'accord avec eux - mais peut-être apporter des positions
complémentaires que je trouve particulièrement
intéressantes et qui me semblent bien illustrer que vous avez, d'abord,
une bonne connaissance du projet de loi et, ensuite, une bonne
expérience comme parents de vos écoles. J'ai été
assez impressionnée, je dirais, par la qualité de vos
recommandations.
Je passerais quand même tout de suite aux questions. En page 4 de
votre mémoire, vous parlez d'abord de toute la question du choix de
l'école en disant: Si on veut que ce soit autre chose qu'un discours
d'intention, il faut absolument qu'il y ait des budgets qui prévoient la
possibilité d'être mobiles et qu'on ne laisse pas aux seuls
parents la responsabilité d'aller conduire l'enfant à un peu plus
d'un mille de la maison sous prétexte qu'il est au primaire, par
exemple. Je pense que, si on ne veut pas en faire uniquement un
énoncé qui n'aille pas au-delà de l'énoncé,
il faut absolument qu'on en donne les moyens.
Je trouve cette suggestion intéressante de même que
l'idée de la participation des parents au sein du comité
consultatif de transport parce que les parents sont toujours les premiers
sensibles aux difficultés que posent, par exemple, les circuits ou
certaines modifications parfois
mineures, mais qui sont parfois extrêmement pratiques parce que ce
sont les parents qui vivent avec. Je trouve l'idée intéressante
et j'imagine que le ministre y sera sensible.
En page 4 de votre mémoire, vous dites que l'article 264 permet
à tout élève qui le désire de dîner à
l'école sous surveillance, mais la fédéra tion n'a pas
fait non plus obligation au directeur d'école d'organiser des services
de garde en milieu scolaire. C'était déjà prévu
dans la loi 3 et, à notre avis, cela va tout à fait dans le sens
de ce qu'on est en train de réclamer un peu partout au Québec et
au Canada également, c'est-à-dire le développement des
services de garde en milieu scolaire ou ailleurs. Vous n'avez pas
soulevé cette question dans votre mémoire. Est-ce que vous avez
été sensibilisés à cette question? Peut-être
que, si vous ne l'avez pas été, c'est que c'est organisé
chez vous, mais ce ne l'est pas dans tout le Québec et, dans certaines
écoles, les directeurs s'y refusent. Je voudrais connaître votre
position, si vous y avez réfléchi et si vous avez
déjà eu des opinions là-dessus.
Mme Lalande: Oui, on y a réfléchi. Pour organiser
des services de garde en milieu scolaire, cela prend des locaux disponibles.
Malheureusement, chez nous, les locaux disponibles n'existent pas. Notre
commission scolaire est en croissance énorme de population...
Mme Blackburn: ...de garde.
Mme Lalande: ...et on n'a pas de locaux disponibles. Par contre,
comme il y a beaucoup de transport chez nous, les enfants qui
bénéficient du transport ont aussi le dîner à
l'école le midi, sous surveillance, avec des activités
organisées, de sorte que, dans certaines écoles, le besoin s'en
fait moins sentir. Dans certaines régions, dans les écoles
où il n'y a pas de transport, sur 21 écoles primaires et
secondaires, il n'y a que 3 écoles où il n'y a pas de transport,
toutes les autres ayant du transport de 50 % jusqu'à 100 %, ce qui fait
que, pour ces élèves, c'est déjà
organisé.
Dans les écoles où il n'y en a pas, on va plutôt
favoriser la garde à l'extérieur de l'école. La garderie
en milieu scolaire ne comprend pas les journées pédagogiques et
se fait à des heures fixes, ce qui ne répond pas aux aspirations
et aux besoins de la majorité des parents. Je pense que ce n'est pas une
grosse demande chez nous. On a tellement autre chose à voir que les
services de garde vont passer en dernier. Par contre, les dîners à
l'école sous surveillance, c'est autre chose. Cela peut faire le bonheur
de certains parents que les enfants au deuxième cycle du primaire
puissent se garder un peu seuls quand ils arrivent de l'école. C'est
surtout à midi que les parents demandent une surveillance pour ne pas
que l'enfant traîne un peu partout.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme
Rosetti.
Mme Rosetti: J'aimerais juste ajouter que l'expérience en
ce qui a trait au service de garde à notre commission scolaire est assez
variée. Certaines écoles l'ont essayé; il a
fonctionné jusqu'en octobre ou novembre et on l'a ensuite laissé
tomber parce que les parents étaient très enthousiastes au
début, mais avaient par la suite abandonné. Par ailleurs, dans
d'autres écoles, cela fonctionne très bien. Une ou deux ont
instauré le service de garde pour septembre. C'est très
varié et c'est pour cela qu'on n'y a pas vraiment touché; on y a
réfléchi et pensé, mais ce besoin ne se faisait pas sentir
chez nous.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci
Mme Blackburn: Le problème avec la garde en milieu
scolaire, c'est qu'il y a les journées pédagogiques, les
congés et ainsi de suite. C'est tout simplement parce qu'on n'a pas tenu
compte des besoins réels des parents, mais qu'on a moulé le
service aux besoins de l'école et non pas des parents et des enfants.
C'est évident que, dans certaines écoles, cela commence à
7 heures le matin et cela se termine à 17 h 30 ou 18 heures, le soir.
Cela correspond beaucoup plus à la réalité et aux besoins
des deux parents qui travaillent.
Sur une autre question, vous suggérez et vous proposez que non
seulement la présidente, mais la vice-présidence du conseil
d'orientation soit un parent. Je trouve cela cohérent parce qu'en
l'absence du président ou de la présidente, c'est le
vice-président d'office qui occupe les fonctions. C'est cohérent.
Pour assurer la majorité au sein du conseil d'orientation, n'aurait-il
pas été intéressant d'ajouter que le président a un
vote prépondérant?
Mme Lalande: Je pense que cela va de soi. J'imagine que les
présidents... Je ne sais pas, je ne peux pas vous dire mais,
d'après moi, les présidents ont toujours un vote
prépondérant. On n'y a pas pensé. C'est qu'on demande un
peu plus loin, pour le quorum, qu'obligatoirement, pour tenir une
réunion, le conseil d'orientation doive avoir au moins la moitié
des parents parmi les membres présents. Si, du côté des
PNE, des enseignants, de la direction, il y un membre qui s'absente et que du
côté parental il y a un membre qui s'absente, cela
s'équivaut. Par contre, s'il manque trois parents et que tout le monde
est présent de l'autre côté, nous demandons que la
réunion n'ait pas lieu. On veut avoir vraiment une majorité. S'il
manque trois personnes, le président a beau avoir un vote
prépondérant, cela ne change rien. Ils vont encore être
minoritaires. Je dois avouer qu'on n'a pas pensé...
Mme Rosetti: On avait tenu pour acquis que le président
avait le vote prépondérant. On était bien content du fait
que le président soit un parent, justement, pour cela.
Mme La lande: Nous n'avons pas discuté de ce point
précisément.
Mme Rosetti: Nous serions pour le vote prépondérant
du président.
Mme Lalande: Oui, oui.
Mme Blackburn: À la page 6 de votre mémoire, sur le
fonctionnement du conseil d'orientation, vous suggérez que la date
d'élection des représentants du comité au conseil
d'orientation soit portée plutôt au 15 septembre qu'au 15 octobre.
J'ai écouté vos arguments tout à l'heure. Je les trouve
pertinents. Il est vrai que, lorsque vous composez le comité de parents,
le comité d'école, le conseil d'orientation fin septembre ou
début octobre, il y a une partie des activités qui sont
déjà arrêtées.
Je sais que cela n'a jamais été reçu comme une
proposition réaliste, mais je me demandais jusqu'à quel point
cela ne devrait pas être formé au mois de juin. Je m'explique.
C'est sûr que ce ne sont pas tous les parents qui seraient rendus
là au mois de juin, mais les plus informés sont certainement
là, ceux dont les enfants vont rester dans la même école.
C'est sûr que cela a pour effet de tenir éloignés de la
structure de participation les nouveaux parents, bien qu'ils sachent qu'ils
s'en vont dans le quartier parce que les enfants sont inscrits d'avance, vers
le mois de mars. Dans la grande majorité des cas, ils connaissent
déjà l'école que leurs enfants vont fréquenter.
Cela donnerait beaucoup plus de possibilités réelles,
concrètes à ce comité de se mettre en marche et en route
en temps utile pour le début de l'année scolaire.
Comme vous le dites, que ce soit au 15 septembre ou au 15 octobre, on a
le même problème, c'est-à-dire que, normalement, le projet
éducatif, s'il n'est pas arrêté, il ne fonctionne pas. Je
me demandais si vous aviez réfléchi à cette
hypothèse de le porter un peu plus tôt, en juin plutôt qu'en
septembre.
Mme Lalande: II y avait des comités d'école qui
avaient suggéré que cela se fasse au mois de mai,
c'est-à-dire... La loi présente veut qu'on fasse les
élections de comités d'école en mai mais, dans la loi, on
disait le 15 octobre. Pourquoi retarde-ton à ce moment? Je pense que la
date du 15 septembre était celle qui nous apparaissait la plus tardive
possible pour nous. Je pense que Mme Rosetti est de mon avis. On n'aurait
aucune objection pour que ce soit en juin.
Mme Blackburn: Mais l'idéal pour vous, ce serait mai ou
juin.
Mme Lalande: Oui. Parce que, même si notre enfant change
d'école, passe, disons, du niveau primaire au niveau secondaire, pour la
grande majorité des gens, on sait déjà... Je ne parle pas
des gens qui déménagent, mais de ceux qui demeurent sur le
territoire de la même commission scolaire. Les gens savent, pour la
grande majorité, quelle école vont fréquenter leurs
enfants. Ils se présentent au comité d'école. Donc, ils
pourraient fort bien se présenter au conseil d'orientation de la
même façon.
Mme Blackburn: D'accord.
Mme Lalande: Parce que la majorité des gens sont
élus en mai, jamais en octobre, dans les comités
d'école.
Mme Blackburn: En page 7, vous parlez du droit de visite des
membres du comité de parents. Ici, je me rappelle un organisme qui a
violemment contesté le droit des députés d'aller visiter
les écoles. Moi, je serais assez favorable à une idée
comme celle-là; je pense que l'idée est intéressante et je
ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'écoles au Québec où
cela aurait posé des problèmes. Peut-être quelques-unes,
mais c'est plutôt à la marge et, pour ce qui me concerne, je
trouve que la suggestion est intéressante.
Pour ce qui concerne les objets sur lesquels le comité devrait
être consulté, il me semble que vous suggériez que
l'adoption du budget de l'école soit faite avant qu'il soit
présenté à la commission scolaire.
Mme Lalande: Cela, c'est dans les... Mme Blackburn: Dans
les...
Mme Lalande: Non, ce n'est pas dans les objets de
consultation.
Mme Blackburn: Les fonctions. Mme Lalande: C'est dans les
fonctions du... Mme Blackburn: Les conseils d'orientation. Mme
Lalande: Les conseils d'orientation.
Mme Blackburn: Cela va bien. Vous suggérez que le
comité de parents soit également consulté sur les
règles de répartition des ressources financières entre les
écoles.
Mme Lalande: À ce sujet, je pense que c'est dans les cas
de décentralisation, d'administration décentralisée, sur
laquelle je crois que le comité de parents devrait être
consulté. Dans certaines commissions scolaires, la commission scolaire
distribue l'argent et, habituellement, la majorité du temps, elle paie
les factures, les écoles
n'ayant pas un très gros budget, tandis que dans d'autres cas,
comme celui de la commission scolaire des Manoirs, les écoles
gèrent leur budget. C'est très décentralisé, ce qui
fait que le comité de parents pourrait connaître...
De toute façon, nous, nous avons cette information. C'est pour
cela qu'on a demandé que cela soit inclus, qu'on connaisse les
règles budgétaires des écoles, à savoir si c'est
d'après le nombre d'élèves, d'après le... Enfin, il
y a tout un calcul mathématique pour cela, que chaque école, que
chaque comité d'école puisse connaître en gros le budget de
son école et comparer avec ce que le directeur va lui donner, par
exemple.
Mme Blackburn: D'accord. Mais, ce que je... Cela, ici, c'est le
conseil d'orientation. Donc, c'est le conseil d'orientation qui devrait
être consulté sur les règles de répartition des
ressources financières entre les écoles.
Mme La lande: Non, on le demandait pour le comité de
parents.
Mme Blackburn: Oui, c'est parce que je vois que c'était
sous le titre - parce que je ne l'ai pas relu au complet - Fonctions du conseil
d'orientation.
Mme Lalande: Si vous regardez, en page 8, deuxièmement,
vous revenez à la page 7 et c'est bien pour le comité de
parents.
Mme Blackburn: D'accord.
Mme Lalande: Le conseil d'orientation va établir son
budget d'après les règles que la commission scolaire va lui
donner.
Mme Blackburn: D'accord, cela va. Actuellement, vous, chez vous,
vous êtes consultés.
Mme Lalande: Oui, on est informé sur la forme...
Mme Blackburn: Informés
Mme Lalande: ...oui.
Mme Blackburn: Sur les règles de...
Mme Lalande: Comme on ne nous a pas consultés, on nous
informe, disons...
Mme Blackburn: D'accord.
Mme Lalande: ...sur le principe, la façon de calculer le
budget des écoles, sur la répartition des ressources
financières. On est informé là-dessus et je pense que
chaque école, chaque comité d'école reçoit du
directeur le budget global aussi de l'école.
Mme Blackburn: Bien. Comme le temps passe - on a peu de temps, 45
minutes, c'est peu - je voudrais conclure en vous remerciant d'avoir pris le
temps et consacré les énergies nécessaires pour vous
présenter en commission parlementaire. J'ai également, comme j'ai
eu l'occasion de vous le dire tout à l'heure, apprécié la
qualité de votre réflexion et les propositions très
constructives que vous apportez pour améliorer le projet de loi. Je vous
remercie.
Mme Lalande: Merci beaucoup.
Le Président (M. Parent,
Sauvé): Alors,
merci beaucoup mesdames Rosetti et Lalande. La commission suspend ses travaux
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 19)
(Reprisée 12 h 22)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
J'inviterais le comité de parents de la commission scolaire
Jacques-Cartier à prendre place à l'avant, les membres de la
commission à prendre place, et la commission va poursuivre ses
travaux.
La commission permanente de l'éducation poursuit ses travaux et
accueille le comité de parents de la commission scolaire
Jacques-Cartier, représenté par Mme Claire Bélisle. Mme
Bélisle, au nom des membres de la commission, je vous remercie
d'être venue rencontrer les membres pour faire connaître votre
point de vue sur les projets de loi 106 et 107. La commission a 45 minutes
à vous consacrer. La première période doit être
consacrée à la présentation de votre mémoire.
Sentez-vous bien à l'aise, prenez le temps qu'il vous faut et,
après cela, le reste du temps sera réparti en parts égales
entre les membres des deux formations politiques. Alors, Mme Bélisle,
nous vous écoutons.
Comité de parents de la commission scolaire
Jacques-Cartier
Mme Bélisle (Claire): Merci, M. le Président.
Bonjour aux membres de la commission. Nous sommes venus ici ce matin pour vous
présenter le mémoire de notre commission scolaire, celui de la
commission scolaire Jacques-Cartier Lorsque le projet de loi est sorti, en
décembre, nous avons décidé de miser nos énergies a
présenter un mémoire sur ce projet de loi.
Déjà, en janvier, on mettait sur pied un comité ad
hoc qui avait pour but d'étudier le projet de loi mais compte tenu du
peu de temps qu'on avait devant nous pour présenter nos mémoires,
nous nous sommes attardés à quelques points spécifiques
auxquels les parents tenaient plus, entre autres, le conseil d'orientation,
le
comité d'école, le comité de parents et quelques
sous-comités du comité de parents.
Après plusieurs discussions et plusieurs réflexions, nous
sommes parvenus à un consensus. Nous avons accueilli favorablement
l'esprit de la loi. Nous avons été heureux de voir arriver un
rôle accru pour le parent; le conseil d'orientation, entre autres,
où on va sentir vraiment un partenariat avec les enseignants en pouvant
travailler avec eux pour rédiger les projets éducatifs de nos
écoles. Nous avons apprécié le rôle accru du parent
représentant à la table des commissaires ainsi que la formation
d'un comité pour le service aux enfants handicapés ou en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage.
Par contre, avec le projet de loi tel que présenté, nous
avions des inquiétudes face au comité d'école. On se
disait que, si le comité d'école demeurait facultatif, nous
verrions à plus ou moins long terme la disparition du comité
d'école. Et, comme nous le mentionnons dans le mémoire, chez
nous, ce qu'on éprouve, c'est qu'il y a deux genres de parents qui
participent au comité d'école; il y en a qui veulent prendre des
décisions et il y en a qui veulent être bénévoles
pendant le jour et venir prêter main forte aux enseignants et aider les
enfants directement. On a un petit peu peur qu'avec le comité
d'école facultatif, s'il arrivait à disparaître, comme on
le prévoit, la majorité des parents qu'on va perdre, ce sont les
bénévoles qui viendraient travailler pendant le jour avec nos
enfants et qui animent la vie de nos écoles parce que, chez nous, ce
qu'on vit, c'est que ces parents-là ne sont pas nécessairement
intéressés non plus à s'asseoir et à rédiger
un projet éducatif. Ils veulent travailler de pair avec les enseignants
et mettre en branle des projets déjà indiqués.
Alors, nous, on proposait de substituer le comité d'école.
On peut lui laisser son nom. Nous, on l'a appelé comité de
relations publiques. Mais on voyait la mise sur pied d'un comité
obligatoire, d'un comité de relations publiques qui aurait pour but de
rassembler ces gens-là qui veulent faire du bénévolat
à l'école, qui vont venir aider aux olympiades, qui vont faire la
promotion de l'école, qui vont venir à la vente de cahiers
d'exercices au début de l'année - ce sont des
bénévoles précieux dont on ne veut pas perdre la
participation - et qui vont favoriser la participation des autres parents au
conseil d'orientation avec les enseignants.
Nous aimerions aussi voir deux parents représentés
à la table des commissaires, parce que nous trouvons que la tâche
du parent, même si on pense que les parents doivent s'impliquer au sein
de l'éducation, devient lourde. Le parent, au départ, part du
comité d'école, il a des réunions pour son comité
d'école, il siège ensuite au comité de parents et cela
exige d'autres réunions. Ensuite, il est représenté
à la table des commissaires. Comme il siège à
l'exécutif du conseil des commissaires, cela représente plu-
sieurs réunions pour ce parent. Chez nous, on n'a qu'un seul parent au
sein du conseil des commissaires et nous considérons que la tâche
est très difficile et ardue. Faire du bénévolat, c'est
pour les enfants et non pas à leurs dépens. Alors, le parent qui
se ramasse à la table des commissaires et qui veut bien le faire manque
parfois de temps chez lui pour ses propres enfants. Alors, nous aimerions avoir
deux parents à cette instance.
Pour le comité consultatif des services aux enfants
handicapés et aux enfants en difficulté d'adaptation et
d'apprentissage, nous aurions souhaité qu'il y ait une part de
participation des parents qui n'ont pas d'enfant en difficulté. Cela a
été vécu chez nous cette année et ce qui en est
ressorti, c'est que c'était plus facile de voir les points de vue, les
deux côtés de la médaille, et d'essayer d'arriver à
un ensemble favorable pour tous les enfants. On considère que de laisser
ces parents donner leur opinion, c'est aussi les laisser à eux seuls,
alors que si on peut rejoindre tous les parents ensemble on ne les isole pas,
on les intègre et on peut participer aussi à résoudre
leurs problèmes.
Ce sont les grandes lignes de notre mémoire. J'espère que
vous allez l'accueillir favorablement. Nous avons cru bon de venir
présenter ce mémoire parce que nous y tenions, que nous croyons
avoir un rôle à jouer dans l'éducation et qu'il faut
prendre notre place.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci beaucoup,
Mme Bélisle. Du côté ministériel, y a- t-il des
interventions? M. le député de Charlevoix.
M. Bradet: Merci, mesdames. Je voudrais d'abord vous
féliciter de la présentation que vous nous faites, de la
qualité des éléments que vous apportez. Pour avoir
été dans l'enseignement au secondaire durant 18 ans, je pense que
c'est la première fois qu'on entend la suggestion que vous semblez
vouloir nous faire, c'est-à-dire d'établir une autre
catégorie de parents. Vous dites qu'il y a des parents qui sont
intéressés à l'école au niveau décisionnel,
pour ce qui regarde le côté éducatif, et qu'il y a d'autres
groupes de parents qui sont plus intéressés par, appelons-le le
volet social, les activités sociales, les classes vertes, l'aide aux
professeurs. J'aimerais que vous me disiez, parce que cela m'a toujours
intrigué, à votre avis, quel pourcentage dans un comité de
parents ou un comité d'école... Est-ce qu'il y a plus de parents
intéressés par le volet social ou le volet que vous, vous appelez
"activités particulières", ou par le côté
décisionnel: manuels, programmes?
Mme Bélisle: La raison pour laquelle c'est dans le
mémoire, c'est que nous, on ressent beaucoup la participation des
parents bénévoles. On l'a évalué à peu
près, chez nous, ce qu'on vit dans nos comités d'école -
on a 23 écoles à
Jacques-Cartier - à un pourcentage de 85 % de parents
bénévoles qui veulent participer aux activités de classe,
le jour, aider les enfants, etc., et à 15 % le nombre de parents qui
seraient prêts à voir plutôt aux manuels scolaires et aux
décisions.
M. Bradet: Donc, si je comprends bien, c'est pour cela que vous
évoquez la possibilité d'un nouveau comité...
Mme Bélisle: Oui.
M. Bradet: ...qui pourrait être un pendant du comité
d'école compte tenu qu'il y a moins de parents intéressés
par les décisions plutôt éducatives.
Mme Bélisle: C'est cela.
M. Bradet: Est-ce que tout cela ne pourrait pas s'intégrer
au conseil d'orientation? Dans le conseil... On parle toujours de
dédoubler les comités. Avec le conseil d'orientation, vous
êtes favorables à l'élimination ou à la disparition
du comité d'école. Est-ce que vous avez regardé si cela
aurait été possible d'inclure ce volet dans le conseil
d'orientation pour éviter un dédoublement? Est-ce que vous avez
exploré cette avenue?
Mme Bélisle: Oui, en fait, c'est la raison pour laquelle
on a fait notre comité, c'est pour éviter le dédoublement.
Ce qu'on s'était dit, c'est que si on gardait le conseil d'orientation
et le comité d'école, cela serait un dédoublement. Les
parents qui vont être au conseil d'orientation vont souvent aussi faire
partie du comité d'école; ensuite, ils vont aller au
comité de parents et peut-être à la table des commissaires.
On commençait à trouver que la tâche du parent devenait
lourde. Dans notre esprit, le comité de relations publiques, c'est un
sous-comité du conseil d'orientation. Il a un mandat qui lui est
défini par le conseil d'orientation et il rend compte au conseil
d'orientation.
M. Bradet: D'accord.
Mme Bélisle: C'était le but de notre
comité.
M. Bradet: Une deuxième question, si vous permettez. Vous
dites que le conseil d'orientation, c'est un conseil à pouvoir
décisionnel, mais vous semblez dire que c'est un peu partiel. Vous
auriez peut-être aimé que ce soit un petit peu plus large. Est-ce
que vous pourriez peut-être commenter sur, au fond, ce que vous auriez
aimé y retrouver comme parents?
Mme Bélisle: Comme parents, chez nous, ils avaient aussi
participé au projet de loi 3. Ce qu'on disait, de ce qu'on comprend du
projet de loi, c'est que, pour ce qui concerne le conseil d'orientation, il est
décisionnel par rapport à son projet éducatif. On aurait
aimé peut-être pouvoir participer à l'élaboration du
budget de l'école. Aussi - on l'a dit dans les amendements - le
directeur d'école n'est pas obligé de rendre compte de
l'application des modalités pour le projet éducatif. On demande
cela aussi. On dit: C'est beau rédiger un projet éducatif, mais
on veut bien savoir à quel point il est rendu dans son
développement. Où en est-il rendu? Qu'est-ce qui fonctionne dans
notre projet éducatif? Qu'est-ce qui ne cadre pas? On demande un compte
rendu de la direction, à ce moment-là.
M. Bradet: D'accord. Une dernière question. Ce matin,
lorsqu'on a entendu la fédération des comités de parents,
elle semblait nous dire, à propos du droit de vote du parent au conseil
des commissaires: Écoutez, un vote ou deux de plus dans l'ensemble, cela
ne dérangera pas grand-chose. Vous semblez dire, vous semblez penser que
ce serait important, le droit de vote. Pou-vez-vous peut-être expliciter
un petit peu plus? Quelles sont les raisons qui font que le vote serait
important, même s'il était, comme on a semblé le croire,
submergé par l'ensemble du vote des commissaires?
Mme Bélisle: Pour ce qui concerne le vote, ce qu'on s'est
dit, c'est que notre parent qui participe à la table des commissaires
peut apporter des réflexions, ses commentaires, mais il n'a pas de
participation à part entière. On sait aussi qu'un ou deux votes
sur un ensemble de 20 ou 22, ce n'est pas nécessairement ce qui va faire
pencher la balance. Par contre, si vous avez un vote serré, cela peut le
faire; si vous n'avez pas un vote serré, vous vous évitez
peut-être une décision prise à l'unanimité. Si,
vraiment, il y a consensus de la part des commissaires, mais pas du tout du
côté des parents, on pourra voir dans le procès-verbal que
ce n'était pas unanime et que c'était majoritaire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous avez
terminé, M. le député de Charlevoix?
M. Bradet: M. le Président, j'ai terminé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Mesdames, je vous
souhaite la bienvenue. Si vous le permettez, je vais reprendre où a
laissé le député de Charlevoix, sur le droit de vote du
parent-commissaire. Je dois dire que je partagerais assez votre avis
là-dessus parce que - d'accord avec ce qu'on retrouve dans le projet de
loi, c'est-à-dire que le droit de vote soit accordé au
parent-commissaire - sinon, cola fait des participants de second ordre. On sait
que le droit de vote est rarement acordé à un directeur
général, par exemple, qui siège d'office à ces
structures. Dans tous nos organismes au Québec, étant
donné qu'il a la responsabilité d'appliquer les décisions
prises en conseil, il a droit de parole, mais il n'a pas droit de vote, ce qui
n'est effectivement pas le cas du parent-commissaire, d'autant que les
parents-commissaires, à l'occasion, sont élus, j'allais dire
qu'ils sont plus représentatifs qu'un certain nombre de commissaires,
lesquels sont élus par acclamation, souvent.
Je serais assez favorable, mais vous vous écartez sensiblement de
la position qui a été adoptée par la
fédération sur cette question. Est-ce à dire que vous ne
partagez pas les arguments qu'ils invoquent?
Mme Bélisle: Exactement. C'est à la suite,
d'ailleurs, de l'assemblée de la fédération, qui avait
lieu à Québec quand on a rapporté les nouvelles, qu'on a
décidé que chez nous il était important que le parent ait
le droit de vote et qu'il fallait l'indiquer dans notre mémoire pour
montrer qu'on était en opposition, à ce moment-là, avec la
fédération.
Mme Blackburn: Le conseil... Vous proposez l'abolition du
comité d'école et le transfert de ses fonctions au conseil
d'orientation. J'ai écouté les arguments que vous apportiez tout
à l'heure en réponse à une question du
député de Charlevoix, mais je me demandais: Est-ce qu'il n'aurait
pas été plus fonctionnel d'établir un seul comité?
Je reviens toujours un peu au conseil d'orientation ou conseil d'école
qui était prévu antérieurement, c'est-à-dire un
auquel les parents sont majoritaires et qui a la responsabilité de
former les autres comités.
Mme Bélisle: C'est l'esprit qu'on dégage. Nous, on
a le conseil d'orientation, qui a comme sous-comité le comité de
formation.
Mme Blackburn: Alors, vous identifiez un certain nombre de
comités: le comité de transports, le comité de... Cela
n'aurait pas... Il me semble que, là, on s'éparpille. Vous n'avez
pas l'impression qu'on est en train d'éparpiller nos
énergies?
Mme Bélisle: Ce qui se produit, c'est que
déjà, au comité d'école, ce qu'on sent chez nous,
c'est qu'il y a des gens qui ne s'impliquent pas au comité
d'école au départ parce qu'ils ne veulent pas prendre part aux
décisions. Mais ils aimeraient bien faire du bénévolat.
Alors, nous, on s'est dit: Ces gens-là, quand cela va arriver en
assemblée générale, il y a un conseil d'orientation pour
les gens qui veulent s'impliquer davantage. Mais, dans la mesure où le
comité d'école devient facultatif et peut, à notre avis,
à plus ou moins long terme, être appelé à
disparaître, ces gens-là, on va les perdre. C'est cela qu'on ne
veut pas parce que, pour nous, c'est une part importante des parents qui
participent à la vie de l'école.
C'est pourquoi, pour nous, le noyau central, c'est le conseil
d'orientation qui, lui, s'adjoint des sous-comités au besoin, dont un
obligatoire, qui est le sous-comité des relations publiques qui va, lui,
rejoindre tous ces gens qui sont bénévoles et qui veulent
participer sans nécessairement prendre part aux décisions. Il y a
beaucoup de parents qui ne sont pas intéressés à prendre
part aux décisions et qui, actuellement, ne viennent pas au
comité d'école parce qu'ils ne veulent pas - entre guillemets -
se faire harceler et se faire dire: Pourquoi ne viens-tu pas? Tu pourrais
apporter une idée intéressante. Parce que ces gens-là ont
beaucoup d'idées à émettre, mais ne veulent pas
nécessairement participer aux décisions.
Mme Blackburn: Mais le conseil d'orientation, tel que
prévu dans le projet de loi, n'a plus de pouvoir décisionnel, il
n'a qu'un pouvoir consultatif. Vous ne vous êtes pas attardés sur
cet aspect de la question, à savoir si, sur certaines questions, comme
cela l'était antérieurement, ce conseil ne devrait pas
plutôt avoir des pouvoirs réels. Il y a une espèce... La
loi, là-dessus, est assez surprenante. D'une part, le conseil, dans ses
fonctions, n'est que consultatif, mais il peut se voir déléguer
des fonctions qui, elles, sont décisionnelles. C'est assez surprenant
comme structure, mais vous ne vous êtes pas attardés à cet
aspect de la question.
Mme Bélisle: Oui, effectivement, ce qu'on a dit, c'est que
pour nous, les parents, c'était un pas en avant. Avec le comité
d'école, on n'est que consultatif. Avec le conseil d'orientation, on
considérait qu'on faisait un petit pas parce qu'on avait un pouvoir
décisionnel sur le projet éducatif. Mais, chez nous, on
souhaiterait qu'il y ait plus de décisions données au conseil
d'orientation.
Mme Blackburn: D'accord. C'est ce qui vous fait dire que, par
exemple, concernant les objets de consultation actuellement inscrits, parmi
ceux qui sont prévus dans la loi, on devrait y retrouver ceux qui sont
inscrits dans la Loi sur l'instruction publique.
Mme Bélisle: Oui.
Mme Blackburn: Parce que, en cette matière, cela constitue
un recul par rapport à la situation actuelle.
Mme Bélisle: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Shefford.
M. Paré: Je veux juste revenir sur les discussions qu'on a
déjà eues sur le fameux comité d'école qu'on dit
vouloir maintenir, mais
qu'on veut, en fait, remplacer par un comité de relations
publiques. On dit qu'il faut le maintenir, donc, il faudrait le mettre dans la
loi comme une obligation, mais qui dépend du comité
d'orientation. Donc, le comité d'orientation a l'obligation de mettre
sur pied un comité de relations publiques qui est surtout là pour
les bénévoles, les gens qui ne veulent pas décider, mais
qui veulent travailler, qui veulent s'impliquer à exécuter
quelque chose. Vous le voyez comme une obligation, mais est-ce que vous voulez
qu'on mette dans la loi sa composition et les buts de la mise sur pied de ce
comité? Vous dites que c'est le conseil d'orientation qui va
décider des mandats qu'il donne, en fonction d'objectifs locaux
probablement. Est-ce que c'est totalement discrétionnaire à
chacun des conseils d'orientation de définir les mandats qu'ils vont
donner, finalement, à ces comités-là? Est-ce que vous
voyez dans la loi seulement l'obligation à chacun des conseils
d'orientation de mettre sur pied un comité de relations publiques?
Est-ce tout ou si vous voulez qu'on aille au-delà de cela et qu'on
détermine sa composition, c'est-à-dire le nombre de parents qui
vont être élus et de quelle façon ils vont être
élus? Et, en plus, est-ce qu'on va circonscrire les mandats que le
conseil d'orientation peut donner à ce comité-là ou si
c'est laissé à la discrétion locale des élus?
Mme Bélisle: Non, en fait, nous voulions que ce soit
laissé à la discrétion. Ce qu'on veut surtout voir dans la
loi, c'est que ce comité soit obligatoire pour qu'on puisse aller
chercher ces parents-là. Au contraire, on pense qu'on devrait
décentraliser et que chaque école, selon ses besoins, pourrait
déterminer le mandat spécifique de son comité de relations
publiques en autant que le comité de relations publiques existe, et
c'est important pour nous qu'il soit là.
M. Paré: Est-ce parce que vous êtes convaincus que
si on ne le met pas dans la loi il n'existera pas à bien des places? Le
danger est là.
Mme Bélisle: Pour nous, le comité d'école
étant facultatif, il va être appelé à
disparaître. Suivant notre opinion, d'après les discussions qu'on
a eues, c'est ce qu'on voit arriver éventuellement et on a une crainte
de perdre ces parents-là. Parce que les parents qui ne veulent pas
s'impliquer n'iront pas au conseil d'orientation et cela va être
difficile après cela d'aller chercher ces parents-là pour les
intégrer à la vie de l'école. Et on sait que dans nos
écoles actuellement, à plusieurs endroits, s'il y a un service de
bibliothèque, s'il y a un service d'ordinateurs pour les enfants, c'est
parce que ce sont des parents bénévoles qui s'impliquent et on ne
veut pas perdre ces gens-là.
M. Paré: Une dernière petite question. Quant aux
objectifs, je les comprends et je dois dire que je partage pas mal celui de
l'autonomie locale. Mais si on met dans la loi l'obligation de mettre un
comité sur pied, est-ce qu'on met aussi dans la loi sa composition, au
moins avec un minimum de personnes qui doivent être élues
là-dessus?
Mme Bélisle: À notre avis, la composition ne devait
pas être dans la loi. Ce qui est important, c'est de retrouver le
comité et sa composition peut ensuite être laissée à
chaque milieu qui déciderait combien de personnes il veut.
M. Paré: Cela répond.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'autres
interventions? Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Concernant le
conseil d'orientation, vous recommandez de laisser à l'assemblée
générale des parents le soin de déterminer le nombre de
parents qui seront membres du conseil d'administration. Voudriez-vous
expliciter un peu là-dessus? Est-ce à dire qu'ils pourraient
être minoritaires ou est-ce que, dans votre esprit, ce serait
laissé à l'initiative de chaque comité de parents de
déterminer si, au conseil d'orientation, les parents seront majoritaires
ou minoritaires?
Mme Bélisle: Alors, là-dessus, ce qu'on disait dans
nos recommandations, c'est que le nombre de parents devrait au moins être
égal au nombre d'enseignants. Et on considérait que dans chaque
école il serait possible, en assemblée générale, de
voter le nombre de représentants voulu. Parce que ce qui se vit aussi
dans certaines de nos écoles c'est qu'avec un nombre minimal de parents
qui doivent être à un comité d'école, il y a des
gens qui ont des difficultés à avoir leur comité
d'école. Alors, on sest dit que c'était peut-être mieux que
chaque milieu décide du nombre de parents qu'il voulait avoir à
ce comité, selon les disponibilités de ces parents.
Mme Blackburn: Ce que vous dites, c'est qu'il faudrait que les
parents soient au moins aussi nombreux que les enseignants, mais ils n'auraient
pas à avoir la majorité absolue au conseil?
Mme Bélisle: Oui. Pour nous...
Mme Blackburn: II y a quand même le directeur
d'école qui siège à ce conseil d'orientation...
Mme Bélisle: C'est cela.
Mme Blackburn: ...un professionnel ou un employé de
soutien...
Mme Bélisle: Oui.
Mme Blackburn: ...et les enseignants et les parents...
Mme Bélisle: C'est cela.
Mme Blackburn: ...et les élèves. Cela veut donc
dire que... En admettant qu'il y ait cinq parents, cinq enseignants, un
élève du second cycle et, ensuite, vous avez le directeur
d'école plus un membre du personnel, alors les parents se trouvent en
minorité.
Mme Bélisle: Dans notre esprit, les parents ne devraient
pas être minoritaires, ils devraient toujours être au moins en
nombre égal au nombre de membres votants.
Mme Blackburn: Des autres représentants? Mme
Bélisle: Oui.
Mme Blackburn: Vous proposez une modification qui
ramènerait au premier dimanche de juin l'élection à la
commission scolaire. Il y a quelques organismes qui nous ont proposé la
tenue d'élections scolaires à la même date que la tenue des
élections municipales en utilisant les mêmes structures et... Ce
qu'on invoquait c'est que, s'il y avait une économie, évidemment,
et que cela pouvait avoir pour effet d'assurer une plus grande participation
aux élections scolaires, ce qui est le cas actuellement... On sait que
le vote est plus important. Les gens se déplacent plus pour aller voter
aux élections municipales qu'aux élections scolaires.
Mme Bélisle: Nous nous sommes basés sur ce que nous
avons vécu cette année.
Mme Blackburn: Oui.
Mme Bélisle: On a eu des élections à la
mi-novembre. Chez nous il n'y a pas eu d'élection. Tout le monde est
entré, sans aucune opposition. Ensuite, nous avons
considéré qu'entre le temps où le conseil des commissaires
se dissout pour tenir des élections et le temps où ils ont leur
journée de réflexion, pour mettre en branle le processus de ce
qu'ils veulent faire durant l'année, on est rendu au mois de janvier.
Alors, on se ramasse avec deux gros mois, novembre et décembre, d'une
année scolaire en cours, pendant lesquelles on trouve qu'il ne s'est
rien passé. Alors, comme parents, nous préférerions voir
toutes ces choses-là arriver en mai et juin, alors que l'année
scolaire se termine et qu'on peut mettre en branle une année scolaire
tout de suite pour septembre de sorte que, lorsque les enfants entrent à
l'école, le processus est déjà entamé et on peut
commencer tout de suite l'année scolaire sans interruption.
Mme Blackburn: Si je prends votre remarque au pied de la lettre,
cela veut dire que les seuls élus chez vous ont été les
parents, si les autres ont été élus par acclamation.
Mme Bélisle: C'est cela.
Mme Blackburn: Bien, écoutez, moi, j'aurais
terminé, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi. M. le ministre, en guise de
conclusion.
M. Ryan: Regardez, je pense qu'il y a bien des ajustements
pratiques que vous proposez qui méritent d'être examinés
sérieusement. On va les étudier attentivement dans la perspective
des modifications assez nombreuses que nous envisageons d'apporter au projet de
loi pour le rendre plus réaliste. Je suis bien frappé, en
particulier, par ces considérations de dates que vous émettez. Il
faut que les dates auxquelles sont choisis les représentants à
chaque niveau soient établies de manière à faciliter une
bonne année scolaire. C'est sûr que, quand des choix sont faits
à la fin d'octobre ou au mois de novembre, l'année est
déjà engagée, comme vous le dites, et à ce
moment-là les résultats risquent d'être compromis.
L'idée du comité d'école, je ne suis pas trop
sympathique à votre proposition, pour être franc. Si
c'était un comité du comité d'école, qui voulait se
le donner, je n'aurais pas d'objection. Un comité de relations
publiques, il me semble que ce pourrait être une tâche très
intéressante pour le comité d'école, ou le conseil
d'orientation. Il pourrait confier cela à un sous-comité. Mais
là, ce qu'on voit, c'est que dans tout le Québec il y a une
insistance très répandue sur le maintien du comité
d'école. On ne peut pas jouer avec cela facilement, j'aime autant vous
le dire franchement, je pense que vous le soupçonniez quelque peu...
Mme Bélisle: Quelque peu.
M. Ryan: ...mais l'idée est bonne. Ma collègue de
Jacques-Cartier me disait combien cela lui rappelle des choses
intéressantes qui ont été faites, par exemple, par les
Home and School Associations, du côté anglophone, depuis des
années. Ces groupes ont joué un rôle très important
d'information publique, de relations avec la communauté, qui est
essentiel. Alors, l'idée de fond est excellente, la forme sous laquelle
elle est présentée pose des problèmes sérieux du
point de vue de la stratégie législative du gouvernement, mais on
va voir s'il n'y aurait pas moyen de faire une place à cette
idée-là...
Mme Bélisle: Merci.
M. Ryan: ...sans laisser s'accréditer l'impression qu'on
voudrait peut-être se débarrasser des comités
d'école. Il y en a déjà qui avaient commencé
à répandre cette impression-là. Il faut toujours, en
politique, qu'on lutte à la fois contre la réalité et
contre l'image. Des fois, on peut avoir de très très bonnes
opinions, de très bonnes propositions et, si la perception qu'en a le
public ou parfois l'opposition est contraire aux intentions réelles
qu'on a, on a un problème. Alors, celui-ci pose un problème de
perception très sérieux dont j'aime mieux vous prévenir
tout de suite. Mais il y a beaucoup des propositions que vous émettez
qui sont extrêmement intéressantes pour nous et je vous remercie
de vous être donné la peine non seulement de les concevoir, mais
de venir les présenter ici à Québec et je vous souhaite
bon succès dans votre travail.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci Mme
Bélisle, merci Mme Smith. La commission permanente de l'éducation
ajourne ses travaux jusqu'à 15 heures, alors que nous accueillerons le
comité de parents de la commission scolaire de Valleyfield.
(Suspension de la séance à 12 h 49)
(Reprise à 15 h 5)
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si vous voulez
prendre place, la commission permanente de l'éducation reprend ses
travaux dans le cadre du mandat qui lui a été confié par
l'Assemblée nationale en décembre dernier, à savoir de
tenir des audiences sur les projets de loi 106 et 107, le projet de loi 106
traitant des élections scolaires et le projet de loi 107 traitant de la
Loi sur l'instruction publique.
Cet après-midi, nous accueillons, dans un premier temps, le
comité de parents de la commission scolaire de Valleyfield,
représenté par Mme Murielle Lavigueur, par Mme Danielle Lemieux
ainsi que par M. André Lefebvre, délégué de la
section Montérégie.
Mesdames et monsieur, nous vous souhaitons la bienvenue et nous vous
remercions d'avoir bien voulu répondre favorablement à
l'invitation du secrétaire de la commission de venir nous faire
connaître vos préoccupations et vos interventions face à
ces deux projets de loi. La commission a 45 minutes de prévues pour vous
entendre et pour dialoguer avec vous. Alors, je vous suggère de prendre
le tiers du temps pour nous présenter votre mémoire et le reste
du temps sera séparé d'une façon équitable entre
les deux formations politiques que forment les membres de cette commission.
Mme Lavigueur, nous vous écoutons religieusement.
Comité de parents de ta commission scolaire de
Valleyfield
Mme Lavigueur (Murielle): D'accord. Nous avons analysé ces
projets de loi en fonction de nos attentes et de nos préoccupations.
Nous avons évalué si les réformes proposées
permettaient d'atteindre nos objectifs. Par la suite, nous avons fait les
recommandations qui s'imposaient.
L'éducation est essentielle au développement global de
l'enfant et à son épanouissement. C'est pour cette raison que
nous nous préoccupons de la qualité de l'enseignement, de la
présence de services d'appoint adéquats et des conditions dans
lesquelles se donnent l'enseignement et les services d'appoint. L'école
doit être en mesure de répondre aux exigences des programmes et
des réalités sociales d'aujourd'hui. Elle doit être un
milieu de vie propice à l'apprentissage, sécuritaire et
respectueuse de l'intégrité de chaque enfant. Ils doivent avoir
la même chance de réussir leurs études en dépit des
inégalités de fait.
Présentement, l'école ne répond ni aux exigences
des programmes, ni aux exigences de la vie moderne. L'école ne dispose
pas suffisamment des ressources pour venir en aide aux enfants en
difficulté. L'intégration se fait dans des conditions inhumaines.
On y intègre les enfants concernés au secteur régulier,
sans leur donner les services d'appoint requis, et dans des classes
bondées. Nous sommes loin de l'égalité des chances en
éducation.
La mesure proposée dans le projet de loi 107 visant à la
création d'un comité consultatif sur les services aux
élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage est positive, mais non suffisante. Certes, elle permet aux
parents concernés d'exprimer leurs attentes, leurs craintes et de les
faire valoir Or, pour qu'une telle mesure soit efficace, elle doit être
accompagnée d'une réforme en profondeur et d'une volonté
politique d'en payer le coût social. Nous ne sentons pas cette
volonté dans ce projet de loi. Lorsqu'une commission scolaire a
suffisamment d'orthopédagogues, c'est qu'elle est au-delà des
paramètres du ministère. Lorsqu'elle a des travailleurs sociaux,
c'est qu'ils sont fournis par le CLSC qui n'a aucune obligation à le
faire.
Avec les compressions budgétaires qui sévissent
actuellement aux secteurs de l'éducation, de la santé et des
services sociaux, nous sommes conscients qu'il va survenir des coupures dans
ces services, mais il est impérieux de donner à nos écoles
les ressources humaines et physiques nécessaires pour relever le
défi des années quatre-vingt, ce qui implique, entre autres,
l'aménagement de locaux de services et de locaux de classe
spécialisée.
Nous vous demandons de subventionner l'agrandissement ou le
réaménagement d'écoles pour aménager des locaux de
services et des
locaux de classe spécialisée. En plus, nous vous demandons
l'implantation d'une politique favorisant l'accroissement de garderies en
milieu scolaire, assortie d'un programme de subventions pour l'agrandissement
et le réaménagement d'écoles à cette fin.
Afin d'humaniser l'intégration, deux mesures s'imposent. Vous
devez garantir aux enfants concernés les services d'appoint requis. Le
ministère devra réduire, au primaire, à 25 le maximum
d'élèves par classe. Avec l'application des mesures
proposées, on pourrait atteindre l'égalité des chances,
mais cela entraînera des coûts additionnels. Nous vous
suggérons d'arrêter de financer le secteur privé et de
réinjecter cette somme au secteur public.
L'école a une responsabilité à assumer face aux
enfants mal aimés. Lorsqu'elle dépiste un cas, elle doit le
référer au directeur de la protection de la jeunesse. Ce cas
rejoint une longue liste d'attente. Actuellement, à cause du manque de
ressources, le DPJ va au plus urgent. Nous voulons que les cas
référés par les écoles soient traités
prioritairement. Nous vous demandons cie transmettre cette requête au
ministère des Affaires sociales.
Avec l'application des nouveaux règlements sur le statut
confessionnel, les libertés religieuses de nos enfants sont
menacées. Le maintien du statu quo était un compromis acceptable
pour tous. Dans une certaine mesure, il permettait de concilier le
caractère confessionnel avec la réalité sociale du
Québec. En contrepartie, le projet de loi 107 nous offre un droit
illusoire, la possibilité d'une consultation populaire sur le maintien
confessionnel de l'école. D'une part, le conseil d'orientation n'est que
consultatif sur cette question. D'autre part, les modalités de cette
consultation sont réservées à la discrétion du
ministre. Le seul détenteur du pouvoir de décider de l'avenir
confessionnel d'une école est le comité confessionnel. Ce droit
doit revenir aux parents. Le conseil d'orientation doit avoir le pouvoir
d'organiser un référendum sur cette question auprès des
parents d'élèves inscrits à l'école
concernée.
Vous déconfessionnalisez les commissions scolaires. Elles
deviennent linguistiques, mais cette mesure n'est pas applicable dans
l'agglomération montréalaise et dans la ville de Québec.
Ce sont pourtant ces régions qui sont affectées d'une baisse de
clientèle causée par le caractère confessionnel. Les
allophones quittent nos écoles francophones catholiques pour des
écoles francophones protestantes qui relèvent des commissions
scolaires anglophones. Cela va s'amplifier avec l'application des nouveaux
règlements sur le statut confessionnel. Il est donc urgent que le
gouvernement entreprenne les démarches pour que cette réforme
soit constitutionnelle partout au Québec, ainsi que le droit de
décider de l'avenir confessionnel de l'école.
Le respect de l'intégrité de nos enfants doit être
une valeur véhiculée et vécue dans nos écoles. Le
matériel didactique utilisé, le projet éducatif et les
gestes quotidiens doivent en être le reflet. L'apport des parents en
éducation est essentiel. Nous voulons participer avec les autres
intervenants à l'éducation de nos enfants. Cette place doit
être omniprésente, diversifiée et forte. Elle comprend la
participation des parents au processus décisionnel.
Une seule forme d'implication des parents et une seule obligation y sont
définies. Il est important de définir les rôles et
obligations des parents et de reconnaître l'apport des parents
bénévoles en éducation. Nous avons scruté ce projet
de loi en fonction de la démocratisation de la gestion. Nous y faisons
des gains timides, si on les compare à la loi 3 qui en est
inspirée.
Au ministère, nous ne participons pas à
l'élaboration du régime pédagogique. Les comités
confessionnels ont un rôle décisionnel sur ce régime.
Lorsqu'il y a des changements proposés, les parents émettront
leur avis seulement si leur fédération joue son rôle
consultatif. Nous vous demandons que les parents et enseignants participent
à l'élaboration du régime pédagogique.
Quant à la commission scolaire, nous sommes heureux de
l'acquisition du droit de vote pour nos parents-commissaires. Ce droit fait
d'eux des commissaires à part entière. Actuellement, ils
siègent au sein d'un gouvernement scolaire sans droit de vote. Leur
rôle est d'être le lien entre les parents et les commissaires.
L'acquisition du droit de vote corrige cette aberration. Ce droit nous donne
accès au processus professionnel mais, pour exercer un pouvoir
réel, il nous faudrait un tiers de parents-commissaires ayant le droit
de vote, et nous vous le demandons.
Ce projet de loi maintient le comité des parents. Il est
important d'avoir un organisme qui représente les parents. Ce droit de
vote modifie le rôle de nos parents-commissaires. Certes, ils auront
à nous faire rapport tous les mois de ce qui se passe, ce que les
commissaires élus n'ont pas à faire. Ils concilieront la gestion
scolaire avec les intérêts des parents.
Ce projet de loi nous garantit les services administratifs et
équipements de la commission scolaire. Par contre, les modalités
sont déterminées par le directeur général. Nous
voulons que les modalités soient définies après entente
avec le directeur général et le comité de parents.
Pour ce qui concerne l'école, le conseil d'orientation y joue
tantôt un rôle consultatif, tantôt un rôle
décisionnel. Nous voulons qu'il soit exclusivement décisionnel
à l'école, ce qui implique que ce conseil adopte le budget de
l'école. Nous sommes en accord avec l'article qui donne la
possibilité de décider du maintien du comité
d'école à l'assemblée générale.
Le nombre minimal et maximal de parents requis à ce conseil doit
être défini par la loi. Il en est de même pour les
enseignants. C'est la commission scolaire qui en déterminera le
nombre, après consultation des gens concernés. Il est
important que le nombre de parents soit égal au nombre d'enseignants et
de représentants du personnel de soutien. Nous nous assurons ici de la
participation des enseignants. Nous aurons un conseil d'orientation
équilibré et en harmonie avec la démocratisation de la
gestion des institutions scolaires.
L'accession des parents au processus décisionnel ne peut se faire
sans une modification de nos institutions et de nos structures
démocratiques. Ce projet de loi, c'est le statu quo
légèrement amélioré. Avec nos amendements, on
pourrait parler de la démocratisation de la gestion de nos
institutions.
Dans ce projet de loi, on centralise davantage. Le gouvernement
entrouvre une porte donnant accès à quelque chose de dangereux
politiquement qu'est l'abus de pouvoir, notamment aux articles 416, 419,
421,424, 426 et 427.
Tout au long de notre mémoire, nous vous disons que nous voulons
agrandir ou réaménager nos écoles pour qu'elles
répondent aux normes d'aujourd'hui. Nous vous demandons des programmes
de subventions à cette fin. C'est naturel que le ministère
s'assure qu'une subvention serve pour les fins auxquelles elle a
été donnée. L'application de l'article 416 à la
lettre est excessive. Nous avons la crainte de se retrouver, à
Valleyfield, avec une école correspondant aux besoins spécifiques
de Trois-Rivières.
Concernant l'article 419, les normes du comité de transport des
élèves doivent être définies par la loi. La
présence d'un parent à ce comité doit ère garantie
par cette même loi.
Concernant les articles 421 et 424, nous reconnaissons au ministre la
responsabilité de prendre la décision finale sur le
matériel didactique et l'enseignement des programmes d'études
officiels mais nous ne reconnaissons pas ce pouvoir aux comités
confessionnels.
Concernant les articles 426 et 427, ces décisions doivent revenir
aux commissions scolaires, car ces services répondent à des
besoins engendrés par le milieu socio-économique. Nous vous
demandons de mettre le cap vers une décentralisation des pouvoirs.
Le projet de loi 106 répond à un besoin urgent. Il peut
atteindre ses buts fixés. Toutefois, il devrait être
accompagné d'une hausse des indemnités versées aux
commissaires.
Nous nous réjouissons de l'article 189 où nous obtenons
une consultation sur la nomination d'un commissaire qui comble un poste vacant
dont la durée du mandat qui reste est égale ou inférieure
à un an. Par cet article, nos parents-commissaires peuvent proposer et
voter pour un candidat grâce à l'obtention du droit de vote. Le
seul amendement que nous comptons proposer concerne le nombre de
circonscriptions électorales en fonction du nombre
d'élèves fréquentant la commission scolaire. Nous
l'harmonisons avec nos recommandations concernant la démocratisation de
la gestion de nos institutions, c'est-à-dire un conseil des commissaires
constitué d'un tiers de parents-commissaires et de deux tiers de
commissaires élus au suffrage universel.
Par cet exercice démocratique, nous espérons vivement
faire des gains importants et significatifs. Ce n'est que par une participation
active, diversifiée et forte des parents que nous pourrons oeuvrer, en
collaboration avec les intervenants, à l'épanouissement physique,
moral et intellectuel de nos enfants.
Nous profitons de l'occasion pour vous remercier de l'attention que vous
avez portée à notre mémoire.
Le Président (M. Parent,
Sauvé): Alors, Mme
Lavigueur, ce sont les membres de cette commission qui vous remercient
plutôt pour le magnifique travail que vous avez préparé et
la façon aussi dont vous l'avez présenté.
Alors, je reconnais, dans un premier temps, le porte-parole de la
formation ministérielle, M. le député d'Arthabaska. M. le
député.
M. Gardner: Merci, M. le Président. C'est malheureux que
le temps nous presse, puisque nous avions dans le rapport
présenté par la commission scolaire de Valleyfield un très
beau texte qui a été écourté, un très beau
texte expliquant même - je pense que c'est la première fois que je
vois cela dans les rapports - la situation scolaire dans la région de
Valleyfield. Valleyfield est une ville industrielle dont la population est
vieillissante, comme on le dit si bien. Il y avait un très beau message
que j'aurais aimé entendre. Malheureusement, on ne l'a pas entendu. Mais
je suis heureux d'apprendre que la population est à 95 % francophone
dans votre région scolaire. C'est une commission scolaire
intégrée et il semble y avoir de bonnes écoles, mais qui
ne sont pas adéquates, à ce qu'on m'a dit. C'est bien...
Mme Lavigueur: C'est que la dernière date de... La plus
jeune a 20 ans.
M. Gardner: Alors, M. le ministre est là. Il nous entend
très bien. Il sait qu'il faut construire des écoles. Nous aussi
savons cela, d'ailleurs. C'est l'argent qui manque parfois. Vous savez
cela.
J'ai grandement apprécié aussi le fait que vous ayez
décrit la situation géographique et démographique de votre
commission scolaire. Jusque-là, cela allait très bien. Il y avait
de belles choses sur l'enseignement. J'ai même appris que vous aviez eu
des chicanes entre la fédération des comités de parents,
le comité de parents et la commission scolaire, mais cela est
réglé. J'ai bien vu que cela était réglé.
Tant mieux!
Là où j'ai un petit peu accroché, bien sûr..
D'ailleurs, tout ce que vous avez dit sur l'éducation, je le partage
à 100 %, puisque je suis un ex-enseignant moi aussi et je sais ce
qu'est
enseigner. Je sais ce qu'est l'éducation dans une école,
le rôle d'une école, l'école qui a un rôle social
à assumer. Jusque-là, cela allait très bien. Là
où l'on s'accroche un petit peu, c'est lorsque vous parlez. M. Jolivet
doit se souvenir, M. le député de...
Une voix: Laviolette.
M. Gardner: ...Laviolette doit se souvenir que les classes
bondées ne fonctionnent pas bien. Vous le mentionnez et j'aurais
aimé vous entendre dire tout cela, mais vous avez raccourci et vous avez
parlé des écoles qui pourraient ressembler possiblement à
celles de Trois-Rivières - c'est ma région - alors, j'ai
été un petit peu déçu. Quant à l'article 416
- j'en viens à cela, j'aurai d'autres questions, bien sûr -
comment se fait-il qu'avec cet article-là - j'ai essayé tout
à l'heure de le relire rapidement - on pourrait se retrouver à
Valleyfield avec une école qui ressemblerait à celles de
Trois-Rivières? Expliquez-moi donc cela.
Mme Lavigueur: Bien, moi, quand j'ai lu l'article... C'est parce
que, pour commencer, on dit que c'est le ministre qui va établir les
normes, les conditions et la procédure d'attribution des contrats, en
partant.
M. Gardner: Oui.
Mme Lavigueur: De plus, il va établir les normes, les
conditions et la procédure d'aliénation d'un immeuble.
C'est-à-dire que c'est quand même à Québec que la
décision va se prendre et le problème qui se vit, c'est à
Valleyfield. Si on veut, supposons, avoir une école orientée
selon telle décision et que cela ne fait pas nécessairement
l'affaire du ministre, à ce moment-là, le ministre, par ce
pouvoir, va orienter l'école comme lui l'entend et non pas
nécessairement comme, nous, on le voudrait. Parce que nous, dans notre
mémoire, on se préoccupe des classes spécialisées,
c'est-à-dire qu'on veut qu'il y ait des laboratoires d'informatique au
niveau primaire, des bibliothèques scolaires, un paquet de choses qu'on
demande. Si ce n'est pas la priorité du gouvernement et que nous
arrivons avec un projet d'agrandissement d'une école correspondant
à nos besoins et qu'il décide... On l'a déjà
vécu, d'ailleurs, avec l'agrandissement d'une école à
Grande-Île, l'école Montpetit, qui a été agrandie.
Au début, cela devait être des classes et des locaux de services.
Ce qu'on a eu après, ce sont des locaux de services. Ce qui fait que les
classes, qui auraient permis de décongestionner une partie de cette
région-là, on ne les a jamais eues.
M. Gardner: D'accord.
Mme Lavigueur: Ce qui fait que les écoles avoisinantes ont
la même congestion, c'est-à-dire qu'elles sont aussi
congestionnées qu'avant le projet d'agrandissement.
M. Gardner: Mais vous voyez bien qu'à l'article 416 le
gouvernement peut, par règlement... Il n'est pas obligé de le
faire.
Mme Lavigueur: Oui, mais quand on a un pouvoir, là...
Quant à moi, vous allez peut-être trouver cela stupide...
M. Gardner: Oui.
Mme Lavigueur: ...mais quand je dis qu'on s'attribue des pouvoirs
quand on attribue des pouvoirs au gouvernement, c'est pour qu'il s'en serve, ce
n'est pas selon le bon vouloir.
M. Gardner: Oui, mais il y a des... Revenons là-dessus, il
y a des normes, quand même...
Mme Lavigueur: Oui, il y a des normes; j'imagine...
M. Gardner: Le ministre est...
Mme Lavigueur: ...qu'il va les appliquer à bon
escient.
M. Gardner: Oui.
Mme Lavigueur: Mais s'il décide de les appliquer et que
cela ne fait pas l'affaire, il a le pouvoir de le faire, la porte est
là.
M. Gardner: Si je comprends bien, vous êtes très
satisfaite du ministre actuel, mais vous avez peur des ministres qui peuvent
venir plus tard.
Mme Lavigueur: Pas nécessairement. M. Gardner:
Non?
Mme Lavigueur: Cela ne veut pas dire cela. M. Gardner: Ah!
pas nécessairement? Une voix: Posez les bonnes questions.
M. Gardner: On va revenir aux questions sérieuses.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît!
M. Gardner: M. le Président, voici. Revenons à
votre discours. Oui. Pour ce qui est du projet de loi 106, il semble qu'il y
ait un petit amendement et je pense que tout le monde est d'accord
là-dessus. Allons plutôt à la loi 107. La mesure
proposée: l'égalité des chances. C'était dans votre
texte intégral, à la page 29.
Mme Lavigueur: Oui.
M. Gardner: La mesure proposée dans ce projet de loi,
visant à la création d'un comité consultatif sur les
services aux élèves handicapés et en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage, est positive, mais non suffisante. Elle a le
mérite de permettre aux parents concernés d'exprimer leurs
attentes et leurs craintes, et même de les faire valoir. Cependant, pour
que cette mesure soit efficace, elle doit être accompagnée d'une
réforme en profondeur et d'une volonté politique d'en payer le
coût social. Et vous dites après, et là vous êtes
durs: "Nous ne sentons pas cette volonté dans ce projet de loi. "
Expliquez moi donc cela. On n'a pas la volonté de régler ce
problème-là.
Mme La vigueur: Nous, d'ailleurs, dans le texte raccourci je ne
l'ai pas inscrit, mais on trouve cela dans nos amendements. On demande que tous
les services d'appoint soient garantis par la loi. Ce qui implique, en fait,
une augmentation du nombre d'orthopédagogues, de psychologues, de
travailleurs sociaux qui sont en très petit nombre dans nos
écoles. Et cela coûte de l'argent. Il ne faut pas se leurrer.
Parce qu'il ne suffit pas d'avoir des orthopédagogues, il faut qu'il y
ait des locaux pour cela. Et il faut aussi adapter les classes aux besoins
d'enseignement d'aujourd'hui. Avec l'informatique, on a certaines écoles
qui ont des ordinateurs sur roulettes. D'autres écoles sont plus
avantagées, elles ont un petit coin, et on s'en sert pour les
ordinateurs. Il y a de la place pour peut-être une dizaine de personnes.
Et nous nous sommes dit que cela doit servir et que l'ordinateur, pourtant, est
l'outil de l'avenir en éducation. Il y a beaucoup d'apprentissage qui se
fait. Dans nos écoles, ce sont surtout les parents qui font cette
activité, qui s'en servent comme outil didactique auprès des
enfants, mais c'est quand même une chose d'avenir. Mais il n'y a pas de
place.
Comme on a à motiver des enfants à la lecture, la plupart
des écoles n'ont pas de bibliothèque scolaire. Les
bibliothèques sont à même la classe, qui est
déjà pas mal surchargée de toutes sortes de choses, parce
que les cours d'arts plastiques se donnent dans les classes. Il n'y a pas de
lavabo, il n'y a rien, elles ne sont pas équipées pour cela. Il y
a même des cours de musique qui se donnent et, jusqu'à nouvel
ordre, les classes ne sont pas conçues pour apprendre à danser.
C'est pour cela qu'on s'est dit que, si on veut l'égalité des
chances, il faut qu'on pense à la qualité de l'enseignememt, au
milieu où doit se donner l'enseignement, en plus du personnel
additionnel, cela coûte de l'argent et cela entraîne
automatiquement un coût social, c'est-à-dire qu'il faut trouver
l'argent pour le payer.
M. Gardner: J'aurais une autre question sur un autre point que
vous avez mentionné, le DPJ, le directeur de la protection de la
jeunesse. Si je comprends bien votre discours, est-ce que dans votre
région les élèves référés au DPJ ne
sont pas traités en priorité par le DPJ?
Mme Lavigueur: Non, pas nécessairement. Ce qu'on a dit un
peu, c'est que dans mon comité d'école, on a fait une information
pour sensibiliser les enfants mal aimés et on a eu cette surprise
là. Et même, beaucoup d'enseignants voient des cas et n'osent pas
les référer sous prétexte qu'ils savent que l'enfant va se
joindre à une longue liste d'attente. Pour eux, c'est donner un coup
d'épée dans l'eau, ce qui fait généralement, des
fois, beaucoup de cas qui ne sont pas référés.
C'était dans le but de sensibiliser les parents et les enseignants, en
disant: S'il y a des cas d'enfants mal aimés, qu'on les
réfère. L'obstacle majeur, c'est qu'à cause encore du
manque de ressources les enfants sont sur des listes d'attente.
M. Gardner: Et cela se produit régulièrement.
Mme Lavigueur: Cela se produit régulièrement. On
s'est dit que c'est différent quand c'est une école.
Généralement, quand une école se réfère au
DPJ, c'est un cas grave et ce n'est pas généralement pour
vengeance personnelle, c'est parce qu'il y a un cas ou un problème
flagrant.
M. Gardner: Une autre question, M. le Président, pour ce
qui concerne l'école, le conseil d'orientation. Vous dites qu'il joue
tantôt un rôle consultatif, tantôt un rôle
décisionnel. Vous voulez qu'il soit exclusivement
décisionnel.
Mme Lavigueur: Pour ce qui concerne l'école.
M. Gardner: Pour ce qui concerne l'école, oui,
pourriez-vous m'expliquer cela? Est-ce que cela vous donnerait davantage? Vous
dites que vous pourriez adopter le budget de l'école, mais est-ce que
cela vous donnerait plus parce que, actuellement, il deviendrait
décisionnel et consultatif?
Mme Lavigueur: Ce que nous voulons, en fait, c'est que le conseil
d'orientation ressemble à ce que la loi 3 avait créé, les
fameux.. En fait, les comités d'école devenaient à ce
moment-là des comités de gestion de conseils d'administration et
on s'est dit qu'on voulait le conseil d'orientation. Cela veut dire qu'on ne
veut pas seulement s'occuper de la partie consultative et de
l'éducation; on veut aussi gérer avec les enseignants
l'école, il y a une cogestion.
M. Gardner: Vous faites beaucoup de comparaisons avec la loi 3.
Il ne faudrait pas en arriver avec le même résultat, que cela soit
inconstitutionnel.
Mme Lavigueur: La loi 3 a été jugée
inconstitutionnelle non pas à cause des droits qu'elle donnait
aux parents, mais à cause de la matière confessionnelle.
M. Gardner: Vous êtes bonne! Est-ce que je peux me
permettre...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui,
dernière intervention, M. le député.
M. Gardner: Déjà?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, vous achevez,
là.
M. Gardner: M. le Président, vous êtes dur.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pas toujours.
M. Gardner: Un peu plus loin dans votre message, celui que vous
avez donné aujourd'hui, vous parlez des directeurs. Vous n'avez pas
l'air à vous fier tellement aux directeurs des écoles.
Regardez ce que vous dites: "Par contre, les modalités sont
déterminées par le directeur. Nous voulons que les
modalités soient définies après entente avec le directeur
et les comités concernés." Est-ce que le directeur n'a pas quand
même la responsabilité totale de l'école?
Mme Lavigueur: Oui, mais ce qui arrive, c'est qu'on veut
s'assurer que les services qu'on nous donne soient les services qu'on veut
recevoir. Nous, depuis deux ans, nous faisons des négociations
auprès de la commission scolaire; on détermine nos besoins et on
dit: C'est cela qu'on veut comme services. On arrive à des ententes et
je crois que ce n'est rien d'offusquant. On se dit: Nous, on est prêts
à faire cela à condition que vous nous donniez cela. Je crois
qu'entre adultes et entre personnes civilisées on serait capables
d'arriver à des ententes. On est sûrs, à ce
moment-là, d'avoir des services adéquats pour les besoins que
nous voulons. On ne veut pas se faire imposer des services qui pourraient faire
l'affaire du directeur, mais dont on n'a peut-être pas besoin.
M. Gardner: Mais est-ce que...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député...
M. Gardner: Dernière question.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très
courte.
M. Gardner: Très courte, M. le Président. Est-ce
que vous n'éprouvez pas de la difficulté à avoir des
parents pour participer à vos comités de parents dans votre
région?
Mme Lavigueur: Oui, présentement... C'est à peu
près comme partout au Québec, présentement.
M. Gardner: C'est ce que je voulais vous faire dire. (15 h
30)
Mme Lavigueur: II y a beaucoup de désenchantement parce
que, dans le fond, les parents se font accroire mer et monde quand ils viennent
au comité d'école. Ils s'imaginent qu'ils sont quasiment "boss".
Mais ils se rendent compte qu'ils ne sont là qu'à titre
consultatif et, souvent, ils sont plus informés qu'autre chose parce
que, pour jouer pleinement un rôle consultatif, il faut que tu
possèdes ton dossier; il faut que tu aies le temps de faire de la
recherche, faire de la réflexion et faire valoir ton idée. Ce
n'est pas donné à tout le monde d'avoir la capacité
d'aller chercher le temps.
M. Gardner: Et le temps aussi pour l'étudier. Cela, le
directeur l'a, lui.
Mme Lavigueur: Oui, mais, généralement, parfois, il
prend des décisions que nous n'aurions peut-être pas prises et
cela ne veut pas dire que les solutions que les parents apporteraient ne
seraient pas valables. C'est que, nous, on est sorti du contexte. On peut
arriver à des approches qui peuvent être très
intéressantes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, Mme
Lavigueur et merci, M. le député d'Ar-thabaska. Je reconnais
maintenant la porte-parole de l'Opposition officielle, Mme la
députée de Chicoutimi. Mme la députée.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président, Mme la
présidente, madame, monsieur, d'abord, je voudrais me permettre de vous
féliciter d'avoir bien voulu vous présenter en commission
parlementaire, mais d'y avoir consacré, à la lumière -
c'est évident - autant de temps et d'énergie. À voir
l'intérêt que vous portez à toutes les questions touchant
la qualité, l'équité, l'égalité des chances,
par exemple, cela me rassure quant au rôle que les parents ou vous, comme
parents, pouvez jouer au sein d'une école.
C'est, parmi les mémoires qu'on a reçus - je pense que
tous les membres de cette commission seraient de mon avis - le mémoire
qui a refusé de s'attarder exclusivement sur des intérêts
particuliers pour examiner des intérêts plus fondamentaux et
revenir à la mission même de l'école, c'est-à-dire
les élèves. Je trouve que c'est vraiment tout à votre
honneur et vous le faites avec beaucoup d'éloquence.
C'est assez étonnant, parce que j'ai commencé à
lire votre mémoire et c'est le premier qui, d'entrée de jeu, dit:
Nous, notre priorité, c'est vraiment l'égalité des chances
et, sans autre introduction, vous entrez dans le sujet. Comme lecture de
mémoire, j'ai trouvé cela assez
stimulant. Vous estimez que le projet de loi actuel ne donne pas de
garantie quant à l'égalité des chances, parce qu'on ne
retrouve pas, à votre convenance, la définition des services
complémentaires, par exemple, des services particuliers.
Mais j'aimerais, de façon plus générale - vous
dites dans votre mémoire qu'il s'agit de faibles gains, sinon d'un recul
par rapport à ce qu'on retrouvait dans la loi 3 - que vous nous traciez
un portrait plus global des différences les plus importantes entre ce
qui était acquis dans la loi 3 et ce qu'on retrouve dans l'actuelle loi
107.
Mme Lavigueur: Dans la loi 3, les parents faisaient leur
entrée dans le processus décisionnel et, en plus, ils
participaient à l'élaboration des régimes
pédagogiques, ce qui ne se fait pas présentement dans ce projet
de loi. Le seul petit gain pour ce qui est du processus décisionnel,
c'est qu'on donne le droit de vote à nos parents-commissaires. Mais,
malheureusement, dans certaines commissions scolaires, nous ne sommes qu'un ou
deux selon qu'on y est intégré.
C'est sûr qu'on a un avantage qu'on n'avait pas par rapport
à avant. C'est pour cela qu'on dit que c'est un gain timide.
Présentement, nos parents-commissaires peuvent proposer n'importe quelle
réforme qui vient du comité de parents, mais ils ne peuvent pas
voter dessus. Cela veut dire qu'il faut qu'ils fassent du lobbying
auprès des autres commissaires, ce qui est un handicap. Mais on s'est
dit que si on avait un tiers de parents-commissaires, on ne détiendrait
pas le pouvoir, mais on aurait plus de chances de participer au processus
décisionnel, c'est-à-dire avoir des chances de faire passer des
idées provenant des parents car, avec un ou deux votes, la seule chose
qu'on peut faire, c'est de négocier avec d'autres groupes. Sur telle
concession, est-ce que tu nous donnerais cette petite chose?
Nous, on ne veut pas avoir nécessairement des miettes. On ne veut
pas avoir l'illusion de participer au processus décisionnel. On veut
participer au processus décisionnel.
Mme Blackburn: Alors, vous dites que le faible gain, c'est le
droit de vote et la fédération recommande de retirer ce
faible...
Mme Lavigueur: Oui, et c'est une chose qu'on n'a jamais comprise
et qu'on n'accepte pas de notre fédération. On trouve aberrant
qu'une fédération demande moins que ce qu'on lui offre et on
n'arrive pas à comprendre cela. C'est la première fois que je
vois cela de ma vie.
Mme Blackburn: Vous parlez, à la page 7 de votre
mémoire, du rôle des comités confessionnels qui ont
vraiment...
Mme Lavigueur: Oui.
Mme Blackburn: ...et vous avez raison là-dessus, un
pouvoir très grand sur le choix de tous les manuels scolaires, à
savoir si oui ou non ils sont imprégnés des valeurs...
Mme Lavigueur: Chrétiennes.
Mme Blackburn: ...de la confession chrétienne ou
protestante, selon le cas. Vous dites que vous souhaiteriez que cela soit
davantage laissé au ministre, mais en collaboration avec les parents.
C'est juste une question. Vous avez l'impression que la
fédération joue un rôle important comme organisme de
consultation, mais la loi n'oblige pas le ministre à consulter
dorénavant - le projet de loi qui est sur la table - les grands
organismes nationaux, soit sur des règlements ou des projets.
Mme Lavigueur: Je le sais. Je veux dire que le problème de
la fédération n'est pas une question que ce soit garanti dans la
loi. Il faudrait qu'elle soit consciente de son rôle et qu'elle prenne sa
place, ce qu'elle n'a d'ailleurs pas encore pris. Je suis peut-être
sévère, mais c'est l'impression que j'ai face à ma propre
fédération.
Mme Blackburn: Lorsque vous parlez dans votre mémoire...
Vous dites que le conseil d'orientation est tantôt décisionnel,
tantôt consultatif. Sur quels objets est-il décisionnel, selon
vous?
Mme Lavigueur: Seulement sur ce qu'on n'appelle pas projet
éducatif. Sur tout ce qui touche à l'éducation, on a
quelques gains, si ma mémoire est bonne, au niveau décisionnel.
Par contre, quant au budget, on est consultatif, ce qui est très
important. C'est là qu'on devrait aller en chercher, pour commencer. Les
orientations de l'école doivent se refléter dans le budget. On ne
peut pas seulement dire qu'on va vers telle place, il faut donner des sommes.
On trouve cela bizarre d'être décisionnel sur les orientations de
l'école et d'être consultatif au niveau de la commission scolaire.
C'est-à-dire que la commission scolaire peut nous consulter sur
certaines questions.
On comprend, vu que la commission scolaire est un gouvernement de niveau
supérieur, qu'il soit normal d'être consultatif par rapport
à eux. Mais si on veut participer au processus décisionnel de
l'école... Toutes les décisions de l'école doivent venir
au conseil d'orientation.
Mme Blackburn: Donc, les deux questions qui faisaient l'objet de
pouvoirs réels au sein du conseil étaient le budget et les
équipements.
Mme Lavigueur: Oui On réalise tout par lo budget. On peut
avoir un discours, mais il laut que le budget s'harmonise avec le discours. La
meilleure garantie était de pouvoir décider du
budget.
Mme Blackburn: Vous abordez également, dans
l'économie générale de la loi, toute la question de la
centralisation des pouvoirs et des dangers d'uniformisation des règles
de procédure, ce qui aurait pour effet de vous donner, à
Valleyfield, des écoles qui répondraient aux besoins ou aux
caractéristiques d'une école de Trois-Rivières. C'est bien
illustrer une situation, lorsqu'on parle des effets de la centralisation et de
normes trop rigides, des normes qu'on appelle mur à mur,
indépendamment des situations géographiques. Vous demandez au
ministre, et je vous cite: Nous demandons au ministre de mettre le cap sur la
décentralisation des pouvoirs. Est-ce qu'en priorité il y aurait
un certain pouvoir que vous verriez qu'il serait urgent de
décentraliser?
Mme La vigueur: Les pouvoirs sont pour les agrandissements,
c'est-à-dire que les réaménagements d'école - parce
que nos écoles sont vieilles au Québec - les commissions
scolaires, bien qu'elles n'aient pas beaucoup d'argent, il faudra qu'elles
agrandissent ou réaménagent les écoles. Cette
réalité, il faudra bien qu'un jour, cela se fasse. À ce
moment, ce sera à eux de définir comment ils vont les
réaménager, quels sont leurs objectifs, qu'ils soient à la
mesure du projet éducatif. C'est une autre partie qu'il est important de
décentraliser. On aura probablement besoin d'argent du gouvernement
central, mais il devra seulement vérifier, avoir les garanties que cela
sert bien aux fins pour lesquelles cela a été donné. C'est
la seule chose qu'on concède.
Pour ce qui est des services de l'éducation des adultes et du
secteur professionnel, nous trouvons que cela doit revenir à la
commission scolaire. Nous avons perdu des cours donnés à la
polyvalente qui correspondaient au milieu. Maintenant, les jeunes sont
obligés de se rendre assez loin pour pouvoir poursuivre leurs
études dans ces domaines. C'étaient pourtant des domaines qui se
donnaient ici. C'était en harmonie avec le type d'industrie qu'on avait
dans la région, mais on ne les a plus. On a pu conserver certains cours,
mais il y en a d'autres qu'on a perdus.
Quant à l'éducation des adultes, il est important qu'elle
corresponde aussi au type de clientèle qu'il y a. Il me semble que cela
doit revenir encore à la commission scolaire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée.
Mme Blackburn: Oui. À vous entendre, on
réalisé - je pense que le ministre aussi - que vous connaissez
bien votre dossier. Je partage avec vous l'opinion à savoir que, pour
toutes les questions sur l'éducation des adultes, ce sont les
commissions scolaires locales qui, dans leur milieu, sont en mesure de mieux
juger de l'importance d'offrir ou non des services d'éducation des
adultes et de la nécessité de le faire.
Vous abordez, mais très brièvement, toute la question de
la garde en milieu scolaire. Vous dites à la page 4 de votre
mémoire: "En plus, nous vous demandons l'implantation d'une politique
favorisant l'accroissement de garderies en milieu scolaire, assortie d'un
programme de subventions pour l'agrandissement et le
réaménagement d'écoles à cette fin." Est-ce que
cela a fait l'objet d'une réflexion ou de demandes importantes dans
votre milieu?
Mme Lavigueur: Cela existe beaucoup. Tous les ans, dans les
comités d'école, on reçoit des demandes pour installer des
garderies en milieu scolaire. Vu que nos écoles sont plus petites que
pour nos besoins, on n'a jamais de locaux disponibles. Sur onze écoles
primaires, seulement deux ont des garderies en milieu scolaire. Les autres
écoles qui sont bondées et où il y a beaucoup de
clientèle ne peuvent l'offrir, faute de locaux. Il y a même
certaines écoles... On peut toujours essayer de se trouver des locaux
autour de l'école, mais quand c'est dans des secteurs domiciliaires,
c'est plus difficile. Alors, certaines écoles ont maintenant besoin
d'être agrandies, soit pour ajouter des locaux pour la classe ou pour la
classe spécialisée ou pour des services. Pour autant qu'on ajoute
cela, on peut bien leur donner une garderie qui corresponde à un besoin
et à une demande réelle. C'est l'une des grosses batailles que
les parents font et cela revient tous les ans.
Mme Blackburn: Dans la loi 3, il était prévu que le
directeur général aurait l'obligation d'organiser les services de
garde dans son école. Le présent projet de loi est silencieux sur
cette question. Estimez-vous que cela pose problème chez vous? Vous me
dites qu'il y a un problème d'espace qui fait qu'on ne peut pas en
organiser, mais y a-t-il également un problème de
résistance dans le milieu pour organiser de tels services.
Mme Lavigueur: Disons qu'il y a une forme de résistance
parce que le premier argument qu'on nous donne, c'est qu'il n'y a pas de
locaux. On s'est rendu compte qu'on peut en organiser autour des écoles.
On prévoit d'ailleurs faire un colloque pour informer les parents et on
veut en faire un atelier pour les sensibiliser aux droits qu'ils ont, à
la possibilité d'aller chercher des subventions pour implanter des
garderies autour des écoles. Dans les écoles, ce n'est pas
possible.
Quant à l'agrandissement, présentement, notre commission
scolaire est obligée de faire un budget déficitaire, ce qui fait
qu'elle n'a pas d'argent. On est conscients que toutes les demandes de projet
d'agrandissement qui ont été faites ont été
automatiquement rejetées. Deux
écoles ont demandé un agrandissement et le
réaménagement des locaux et cela a été
entièrement rejeté.
Mme Blackburn: Avez-vous des données sur la participation
des femmes, des parents des élèves du primaire qui sont sur le
marché du travail?
Mme Lavigueur: Non, on n'a jamais fait d'analyse
là-dessus. Mais c'est à peu comme partout dans les zones
industrielles, il y a quand même un bon pourcentage où les deux
travaillent. Il y a aussi un fort pourcentage de foyers monoparentaux. Ce qui
veut dire que la personne qui a la charge travaille généralement,
ce qui fait que...
Mme Blackburn: II y a un besoin réel...
Mme Lavigueur: ...il y a un besoin réel puisqu'on le
demande. Il y a même des écoles pour lesquelles c'était
inclus dans le projet d'agrandissement. Il y a même des écoles qui
sont organisées, par deux ou trois - les écoles sont prêtes
- pour trouver un local...
Mme Blackburn: Oui. Mme Lavigueur: ...qui pourrait
créer... Mme Blackburn: ...satisfaire ces besoins-là.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va?
Mme Blackburn: Oui. Pour les services de garde qui sont offerts
dans les deux écoles dont vous faites mention, c'est de quelle heure
à heure? Et quel genre de services y offre-t-on?
Mme Lavigueur: Disons que c'est à temps plein.
Mme Blackburn: Oui.
Mme Lavigueur: C'est-à-dire qu'ils commencent vers
l'heure, un peu plus tôt que la rentrée...
Mme Blackburn: ...avant l'ouverture.
Mme Lavigueur: ...et cela se termine à 17 heures.
Mme Blackburn: Jusqu'à 17 heures.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, madame.
Dernière intervention, Mme la députée.
Mme Blackburn: Je voudrais vous remercier et vous
féliciter, d'abord, pour votre courage, parce qu'il faut une certaine
dose de courage pour venir dire à des parlementaires ou à un
ministre ou à une équipe ministérielle qu'ils n'ont pas
raison sur toute la ligne. Je voudrais vous en féliciter parce que,
souvent, la facilité aurait pu faire qu'on prenne davantage de vacances
et qu'on reste chez soi. Alors, j'ai apprécié la qualité
de votre réflexion. Je pense que vous avez réussi à en
impressionner également plusieurs parce que cela nous donne
également une mesure de la qualité de votre participation au sein
de vos écoles respectives. Je voudrais vous en féliciter et vous
remercier.
Le Président (M.
Parent, Sauvé): Je vous
remercie. Je reconnais pour une dernière intervention le ministre de
l'Éducation. M. le ministre.
M. Ryan: Alors, je remercie la délégation du
comité de parents de la commission scolaire de Valleyfield de la
présentation qu'elle nous a faite. Évidemment, les points de vue
de votre comité, qui s'inscrivent dans une direction opposée
à celle que décrivait ce matin la Fédération des
comités de parents de la province de Québec inc., nous
étonnent un peu. C'est normal en démocratie qu'il y ait de la
diversité, mais je dois vous prévenir que nous ne pourrons pas
tout retenir. Il faudra que nous fassions des choix difficiles et nous allons
être obligés de tenir compte de l'ensemble des opinions qui nous
sont communiquées sur des sujets délicats comme le comité
d'école, par exemple. J'ai été un peu étonné
de voir que, vous autres, vous êtes prêts à le laisser
facultatif, le droit de vote des commissions scolaire. Pardon?
Mme Lavigueur: C'est parce que nous sommes conscients du fait
que, si cela prend un rôle décisionnel, on n'aura peut-être
pas assez de parents pour faire les deux. On s'est dit que, lorsqu'il y a assez
de parents, s'ils veulent avoir un comité d'école ils l'auront.
Le fait de participer aux décisions, on peut favoriser l'implantation
des parents par d'autres sections.
M. Ryan: J'ai presque envie de vous poser une question,
là. Étiez-vous là, vous autres, aux assemblées
générales de la fédération quand a
été préparé le mémoire de la
fédération?
Mme Lavigueur: Nous avions seulement un
délégué qui était là.
M. Ryan: Les aviez-vous exprimées, ces
opinions-là?
Mme Lavigueur: On a demandé au
délégué de défendre le point de vue du
comité de parents.
M. Ryan: Est-ce qu'il l'a fait, vous pensez?
Mme Lavigueur: Je ne le sais pas.
M. Ryan: Vous ne le savez pas, d'accord.
Alors, on va prendre tout cela en considération, madame, en
tenant compte de l'ensemble, encore une fois, mais je voudrais signaler qu'il
me semble normal, quand on fait partie d'une fédération, qu'on
défende d'abord à l'intérieur de cette
fédération les points de vue que l'on veut promouvoir et
qu'ensuite, si on a eu un solide débat à l'intérieur de la
fédération, on le soumette surtout à l'instance
parlementaire, c'est très bien. Nous autres, cela ne nous fait rien,
nous sommes prêts à accepter et à entendre tous les points
de vue mais...
Mme Lavigueur: Ici, j'ai l'appui de trois comités de
parents de notre section. Nous avons tout de même envoyé des
lettres à notre section, à 30 comités de parents. Nous
avons obtenu tout de même que 3 comités de parents sur 30 nous
appuient officiellement. Nous avons aussi envoyé une lettre de
dissidence en bonne et due forme à M. Gervais.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît, M. le député!
M. Ryan: J'entends des propos extrêmement disgracieux que
je ne répéterai pas tout haut, mais je défie la
députée de Chicoutimi de les affirmer publiquement.
Mme Blackburn: S'il vous plaît, M. le Président, si
vous permettez.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, madame. Je
n'accepterai pas de défi ici, ni d'une personne, ni de l'autre. Je
regrette, M. le ministre, si vous voulez conclure.
Une voix: C'est pour les jeunes libéraux.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Laviolette, vous avez eu l'occasion de parler. Vous
n'avez pas demandé la parole et je ne vous ai pas reconnu. M. le
ministre, si vous voulez terminer. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Ryan: Alors, Mme la présidente, monsieur et madame qui
l'accompagnez, cela nous a fait bien plaisir de vous rencontrer. Je vous ai
fait part de la perplexité que crée chez moi la
présentation de votre part de certains points de vue. Nous allons les
examiner tout de même avec attention. Je ne voudrais pas que vous partiez
avec l'impression que nous vous avons fait des promesses, mais nous allons
regarder tout cela avec attention. Nous autres, c'est notre pain et notre
beurre, la diversité des opinions; c'est l'un des fondements de
l'institution parlementaire. Par conséquent, soyez toujours à
l'aise et j'insiste encore une fois que nous aimons bien cela quand le travail
s'est fait au niveau propre où il doit être fait. Je vous remercie
infiniment.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, je remercie
tous les intervenants du côté ministériel et du
côté de l'Opposition. Mme Lemieux, Mme Lavigueur et M. Lefebvre,
je vous remercie beaucoup. La commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 49)
(Reprisée 15 h 51)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Nous invitons maintenant le comité de parents de la commission
scolaire Baldwin-Cartier à prendre place à l'avant, s'il vous
plaît. La commission permanente de l'éducation va poursuivre ses
travaux.
À l'ordre, s'il vous plaît! La commission permanente de
l'éducation poursuit ses travaux et accueille le Comité
régional des parents francophones de la commission scolaire
Baldwin-Cartier. Le porte-parole en est le président, M. Michel
Olivier.
M. Olivier, je vous souhaite la bienvenue et je vous remercie d'avoir
répondu à l'invitation de la commission de l'éducation
pour venir... À l'ordre, s'il vous plaît! La séance est
ouverte et la commission siège. Je veux vous remercier d'avoir
répondu de façon positive à l'invitation de la commission
de venir nous exprimer votre pensée et vos réactions face aux
deux projets de loi qui font l'objet d'une étude de la part de cette
commission.
Alors, la commission a 45 minutes à consacrer au Comité
régional des parents francophones de la commission scolaire
Baldwin-Cartier. Je vous suggère, M. Olivier, sans vouloir vous
commander, de prendre un tiers de la période de temps
réservée pour nous présenter votre mémoire et la
balance du temps sera répartie d'une façon égale entre les
deux formations politiques.
Avant de commencer, si vous voulez bien nous présenter les gens
qui vous accompagnent de façon que nous sachions à qui nous nous
adressons et, après cela, enchaîner immédiatement avec la
présentation de votre mémoire.
Comité régional des parents francophones
de la commission scolaire Baldwin-Cartier
M. Olivier (Michel): Bonjour. À ma gauche, M. André
Morissette qui est vice-président aux relations extérieures de
notre comité.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Monsieur. M.
Morissette (André): Bonjour.
M. Olivier: M. Marc Joseph est notre premier
vice-président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. Joseph.
M. Olivier: Je suis Michel Olivier, le président, et Mme
Nicole Grimard est notre représentante des commissaires...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme
Grimard.
M. Olivier: ...chez les parents.
Notre mémoire est un peu différent de celui de nos
prédécesseurs. Nous y avons été directement et on a
insisté seulement sur un point, le point qui touche les comités
de parents et les comités d'école. Je vais lire le texte qui
n'est pas très long, cela ne devrait pas prendre plus qu'une dizaine de
minutes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez-y, prenez le
temps que vous jugerez nécessaire.
M. Olivier: Cela va.
En décembre 1987, le ministre de l'Éducation
déposait le projet de loi 107 à l'Assemblée nationale. Il
demandait à tous les intervenants de l'éducation de se prononcer
sur la dernière version du projet de loi régissant le
système scolaire. Le comité régional des parents
francophones de la commission scolaire Baldwin-Cartier a donc jugé bon
de donner son avis comme il l'a déjà fait par le passé
à au moins une reprise, soit lors du dépôt de la loi 40,
alors qu'il avait soumis un mémoire et qu'il s'était
présenté à la commission parlementaire.
Le présent document insiste sur seulement deux points
fondamentaux du projet de loi: la formation du comité
représentant les parents et le droit de vote des parents à la
table des commissaires. La commission comprendra que nos efforts se sont
essentiellement concentrés sur ces deux sujets jugés
prioritaires, laissant aux autres intervenants, donc à notre commission
scolaire, la responsabilité de se prononcer sur les autres points moins
fondamentaux pour les parents.
Le projet de loi 107 propose pour représenter les parents deux
structures: le conseil d'orientation et l'actuel comité d'école
remodelé. Ces deux structures agiraient de concert avec la direction de
l'école, les professeurs, les étudiants et le personnel non
enseignant pour gérer toutes les activités pédagogiques et
complémentaires de l'école ainsi que son projet
éducatif.
Cette structure nous apparaît tout à fait incompatible avec
les besoins ou même les désirs des parents. Considérant les
divers facteurs tels que disponibilité, multitude de paliers de
représentation, formation du comité de parents au niveau de la
commission scolaire, le comité régional de parents francophones
opte pour une tout autre approche: la création d'un seul comité
pour représenter les parents, appelé, pour les besoins de la
cause, comité d'école.
Ce comité serait composé, évidemment, du directeur
de l'école (sans droit de vote) d'un maximum de vingt parents
élus en assemblée générale, d'un maximum de deux
enseignants, d'un maximum d'un professionnel non enseignant et d'un maximum de
deux élèves du second cycle du secondaire. Dans les écoles
primaires, on ne juge pas bon d'inclure des étudiants pour le bon
fonctionnement.
Le président du comité d'école sortant convoque
l'assemblée générale des parents par écrit afin
d'élire le nouveau comité d'école. Le défaut des
enseignants, des professionnels ou des élèves d'élire
leurs représentants n'empêche pas la formation d'un comité
d'école.
Le mandat des membres d'un comité d'école est d'une
durée d'un an. Cependant, la commission scolaire - et on espère
qu'elle agira comme cela - peut fixer la durée de ce mandat à
deux ans. Dans le cas d'un groupe qui élit plus d'un représentant
au comité d'école, établir que le mandat d'au plus la
moitié des premiers représentants désignés par le
groupe est d'une durée d'un an, de façon à permettre une
continuité d'une année à l'autre, ce qui est l'un des
problèmes sérieux, présentement, des comités
d'école. Donc, des mandats de deux ans avec la moitié de la
représentation qui continuerait après.
Les membres du comité d'école demeurent en fonction
jusqu'à ce qu'ils soient élus de nouveau ou remplacés. Un
siège vacant, à la suite du départ ou de la perte de
qualité d'un membre du comité d'école, est pourvu en
suivant le mode prescrit pour la désignation du membre à
remplacer, mais seulement pour la durée écoulée de son
mandat.
À sa première réunion, le comité
d'école choisit son président et son délégué
au comité de parents, parmi les représentants des parents qui ne
sont pas des employés de la commission scolaire. De plus, il forme un
exécutif composé d'un représentant de chacun des groupes,
du directeur et du nombre nécessaire de parents, de façon
à leur donner une majorité. Le président et le
délégué au comité de parents font partie d'office
de l'exécutif Le comité d'école établit sa
régie interne.
Les fonctions. Le comité d'école détermine les
orientations propres à l'école contenues au projet
éducatif. Il donne son avis au directeur de l'école sur les
mesures propres à assurer la réalisation et l'évaluation
de ces orientations. Le comité d'école exerce les fonctions
suivantes: il favorise l'information, les échanges et la coordination
entre les personnes intéressées par l'école; il adopte les
règles de conduite pour les élèves et les autres usagers
de l'école; il approuve le choix des activités éducatives
non comprises dans le programme d'études ou qui nécessitent un
changement à l'horaire régulier des élèves ou un
déplacement de ceux-ci à l'extérieur de l'école.
Les règles de conduite visées au paragraphe 2 sont soumises
à l'approbation des commissaires ou de la commission scolaire.
Le comité d'école fait des recommandations à la
commission scolaire. Après avoir établi ses paramètres, il
recommande à la commission scolaire. Donc, il est... On le
considère, ici, comme décisionnel dans l'école. Ce n'est
pas écrit dans le texte, là, mais je veux préciser ce
point qui n'est pas nécessairement clair. Donc, il fait des
recommandations: sur la demande de reconnaissance confessionnelle de
l'école ou de retrait de cette reconnaissance; sur toute question propre
à faciliter la bonne marche de l'école et la mise en oeuvre de
son projet éducatif; sur tout sujet propre à assurer une
meilleure organisation des services par la commission scolaire; sur la
modification ou la révocation de l'acte d'établissement de
l'école; sur les modalités d'application du régime
pédagogique dans l'école; sur l'enrichissement et l'adaptation
des programmes d'études officiels et sur l'élaboration, pour
l'école, de programmes locaux d'enseignement et de services
complémentaires; sur les critères de choix des manuels scolaires
et du matériel didactique requis pour l'enseignement des programmes
d'études; sur l'organisation, dans les locaux de l'école, de
services éducatifs autres que ceux prévus par le régime
pédagogique, de services sportifs ou socioculturels et de services de
garde pour les élèves de l'éducation préscolaire et
de l'enseignement primaire. Il donne aussi ses recommandations sur les
modalités d'intégration dans le milieu scolaire des enfants
éprouvant des difficultés d'adaptation ou d'apprentissage.
Le comité d'école prépare son budget de
fonctionnement, le soumet à la commission scolaire pour son approbation,
voit à son administration et en rend compte à la commission
scolaire. Il donne son avis au directeur de l'école sur le budget de
l'école.
Le comité d'école exerce, en outre, les fonctions que peut
lui déléguer par règlement la commission scolaire, avec
l'accord du comité d'école. Ceci résume notre point de vue
sur le comité d'école.
En ce qui a trait au droit de vote des parents, le projet de loi 107
donne les mêmes droits aux parents délégués au
conseil des commissaires que les commissaires élus au suffrage
universel. Cette initiative est heureuse. Cependant, ce cadeau est fait au
détriment de nos sièges réservés au comité
exécutif de la commission scolaire.
Les parents sont d'avis que ce prix est trop élevé
à payer et nous recommandons de conserver notre siège au
comité exécutif et d'y ajouter le droit de vote, afin
d'éviter de réduire la présence des parents à
l'endroit où se prennent les décisions mais, au contraire, de
l'augmenter. Je ne sais pas si c'est unique à notre commission scolaire,
mais il y a deux parents de notre commission scolaire qui siègent
à l'exécutif de la commission scolaire Baldwin-Cartier et le
projet de loi ne nous garantit pas que ces deux parents continueraient
d'être là, à l'exécutif.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ce n'est pas
unique, cela existe ailleurs.
M. Olivier: À ce moment-là, on ne veut pas
échanger un droit de vote pour notre place à l'exécutif.
C'est ce que dit le texte, en deux mots.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très bien,
M. Olivier. Je vous remercie beaucoup pour votre présentation et je
reconnais maintenant, comme premier intervenant, Mme l'adjointe parlementaire
du ministre de l'Éducation, Mme la députée de
Baldwin-Cartier, pardon, Mme la députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Merci M. le Président. Il me fait plaisir
de souhaiter la bienvenue aux représentants de la commission scolaire
Baldwin-Cartier, qui est partiellement dans mon comté; le siège
social est certainement dans mon comté. J'aimerais vous remercier de la
clarté de votre mémoire.
Vous avez choisi deux sujets précis. Le premier sujet que vous
avez choisi, il s'agit du comité d'école. C'est très
clair, vous optez pour un comité et non pas les deux proposés par
le projet de loi. J'aimerais vous demander... Il est évident que vous
n'êtes pas d'accord avec les propositions présentées ce
matin par la fédération. Est-ce que vous avez discuté
votre position, est-ce que vous faites partie de...
M. Olivier: Un de nos...
Mme Dougherty: ...des délibérations de la
fédération?
M. Olivier: Un de nos représentants, M. Richard Veilleux,
a assisté a l'assemblée générale spéciale de
la fédération qui a eu lieu en mars. Il avait dans les mains
notre dossier, qui était à peu près identique à
celui-là. Il a essayé de faire valoir son point à la
fédération, en apportant des propositions ou des amendements
à une proposition. Il est revenu un peu découragé de la
vie, le lundi matin, quand nous lui avons parlé, parce qu'il a dit que
cela ne valait pas la peine d'aller la pour... Il a donné des
commentaires, précisant que cela a été très
difficile de faire entendre son point. Nous avons envoyé une copie de
notre mémoire à la fédération de 111e de
Montréal. Nous avons peut-être un cas unique, mais nous tenions
à envoyer à la commission scolaire ce que nous, en tant que
représentants de l'ouest de l'île de Montréal, nous jugeons
est notre point de vue.
Nous ne voulons pas deux comités qui vont s'entremêler, qui
vont s'entrecouper, qui vont se piler sur les pieds, qui vont faire deux
niveaux de représentation, avec les bons et les pas bons, ceux qui ont
du pouvoir et ceux qui n'en ont pas. Nous avons assez de difficulté
à avoir des parents intéressés pour former des groupes
qui
peuvent travailler ensemble, nous n'en voulons pas deux. Deux niveaux
avec deux... Ce qui fait qu'on veut mêler les deux en prenant ce qui est
le meilleur dans les deux mondes et en faire un comité.
Le principe qu'on a, c'est d'ajouter des pouvoirs que nous n'avons pas
présentement à un nouveau comité qui s'appellerait le
comité d'école, en se remémorant bien comme il faut le
projet de loi 3 qui faisait peut-être quelque chose commme cela,
peut-être pas exactement ce qu'on présente, mais certainement
selon la même philosophie que ce qu'on vous présente
aujourd'hui.
Mme Dougherty: Est-ce que vous avez discuté de votre
position avec les enseignants de votre commission scolaire?
M. Olivier: Non. Mme Dougherty: Non.
M. Olivier: Et les enseignants n'ont pas participé,
à ma connaissance, à notre prise de position. Je ne sais
même pas si les enseignants ont donné leur avis officiellement sur
le projet de loi 107. Je sais que la commission scolaire a fait un
mémoire.
Mme Dougherty: Mais sur votre position... M. Olivier:
Non.
Mme Dougherty: Je vous demande cela parce qu'il est
évident que le conseil d'orientation proposé donne plus de place
aux enseignants. D'accord? Et je me demande. .
M. Olivier: Je ne suis pas convaincu de cela parce que...
Mme Dougherty: ...s'ils sont d'accord avec votre vision.
M. Olivier: Ce n'est peut-être pas la majorité mais,
dans plusieurs de nos comités d'école dont je fais partie, les
enseignants sont là et sont actifs. Ils n'ont pas nécessairement
le droit de vote, mais ils sont là et ils font partie intégrante
de nos comités. Je sais bien que dans notre comité d'école
ils sont là, ils sont deux et ils sont très
intéressés. Ils apportent autant qu'un parent. De là
à dire que... Ils n'ont pas droit de vote, évidemment, dans la
structure actuelle, mais ils sont présents. Cela ne nous a pas
passé par l'idée qu'ils ne seraient pas d'accord avec une
structure comme celle-là, mais cela n'a jamais été
vérifié officiellement auprès du syndicat.
Mme Dougherty: Quant aux pouvoirs que vous accordez au
comité d'école, est-ce que vous voyez des problèmes face
aux modalités établies, au processus établi dans le projet
de loi, pour la reconnaissance de la confessionnal ité de l'école
dans une commission scolaire linguistique? Vous n'avez pas mentionné
cela...
M. Olivier: Non.
Mme Dougherty: ...sauf que cela doit être le comité
d'école qui demande la reconnaissance confessionnelle, n'est-ce pas, qui
recommande à la commission scolaire le statut confessionnel? Est-ce que
vous prévoyez des problèmes dans une commission scolaire
linguistique, des problèmes de débats, de conflits entre les
parents, etc. pour arriver à cette décision'?'
M. Olivier: On ne s'est pas posé la question, mais je ne
vois pas pourquoi.
Mme Dougherty: Parce que le groupe de parents de Valleyfield
pense que le projet de loi constitue une menace à la
confessionnalité. Alors, j'aimerais vous demander si, à
Baldwin-Cartier, le changement d'une commission scolaire confessionnelle
à une commission scolaire linguistique constitue pour vous un
problème quant à la confessionnalité voulue par les
parents?
M. Olivier: Je ne le penserais pas. À toutes les
consultations qu'on a faites dans nos différents comités
d'école en vue de préparer ce mémoire-là, jamais
personne n'a mentionné ce fait-là.
Mme Dougherty: D'accord. C'est intéressant.
M. Olivier: Je ne sais pas si c'est unique à Valleyfield
mais, pour nous, ce n'est pas un problème. On ne voit pas,
peut-être que mes confrères ici peuvent... Moi, je n'ai
réalisé aucun problème d'ambiguïté face au
problème de la confessionnalité dans notre coin, en tout cas.
Mme Dougherty: Une dernière question. Je me suis toujours
demandé pourquoi les parents, le comité d'école demande le
pouvoir d'arrêter les critères, de décider et
d'établir les critères de choix des manuels scolaires et du
matériel didactique. Qu'est-ce que vous en comprenez? C'est quoi, ce
pouvoir, et pourquoi? Parce que, souvent, les parents disent: On n'a pas la
compétence pour prendre une toile décision, pourquoi
demandez-vous cela comme pouvoir du comité d'école?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. Olivier.
M. Olivier: Je veux dire... Pour répondre à cela...
Peut-être que Nicole...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme
Grimard.
Mme Grimard (Nicole): Ce qu'on a constaté dans plusieurs
comités d'école, c'est qu'il y a beaucoup de parents qui
voudraient avoir ces pouvoirs-là. Ce sont des parents qui sont
intéressés, ce sont des parents qui ont étudié la
question, qui sont de près ou de loin dans le domaine de
l'éducation, à différents degrés. Il y a beaucoup
de parents qui seraient intéressés à ce moment-là
d'avoir un pouvoir là-dessus. Comme il n'y en a pas et comme il n'y a
pas de pouvoir au comité d'école, on se ramasse, dans beaucoup
d'écoles, avec des parents qui font partie du comité
d'école et qui voudraient plutôt discuter de tout ce qui est
à côté de l'école: une organisation pour la
rentrée scolaire, par exemple, une levée de fonds en vendant des
chandails ou des trucs comme ceux-là, une épluchette de
blé d'Inde ou des trucs de hot dogs.
Alors, il y a beaucoup de choses comme celles-là qui se font et
on s'est rendu compte que, dans beaucoup d'écoles, les parents qui sont
intéressés d'avoir plus de pouvoir, finalement,
démissionnent, s'en vont ou sont toujours marginaux face à ce qui
existe actuellement au comité d'école. Cela crée deux
mesures pour ce qui concerne la motivation des parents au comité
d'école. On se dit qu'en donnant plus de pouvoir comme celui-là
on aurait plus de qualité chez les parents qui siègent à
ces comités-là, une qualité supérieure à ce
qu'on connaît maintenant dans certaines écoles. Je ne parle pas de
toutes les écoles de Baldwin-Cartier, mais de plusieurs écoles.
Alors, je pense que cela est un point de vue.
Mme Dougherty: Je sais que c'est dans la loi. C'est un pouvoir
accordé au conseil d'orientation et, franchement, je ne le comprends
pas, personnellement. J'avoue que je ne comprends pas personnellement ce que
sont les critères de choix et ce que cela veut dire. J'aimerais savoir
ce que cela vous dit. Que comprenez-vous par ces mots "les critères de
choix des manuels", parce que vous l'avez demandé dans votre
mémoire?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, Mme
Grimard, M. Lussier, expliquez vos critères.
Mme Grimard: Je vous avoue qu'il me vient des critères
comme cela à l'esprit. Je ne me suis pas penchée directement sur
la question comme telle. On n'a pas développé
précisément chacun des points. Mais, par exemple, des manuels
scolaires évidemment non sexistes, c'est déjà un point. Je
pense qu'il y a différentes façons de le voir. On voit encore,
malheureusement, il faut le dire, aujourd'hui, en 1988, au mois d'août,
des manuels scolaires dans lesquels ces stéréotypes sont toujours
présents, et je pourrais en développer d'autres. Cela en est un
qui me vient et je pense que cela demeurerait à des parents qui seraient
intéressés et concernés par le sujet.
Mme Dougherty: Vous n'êtes pas les seuls, tout le monde le
demande, mais je ne sais pas pourquoi. C'est déjà dans le projet
de loi pour le conseil d'orientation, mais c'est plutôt une fonction
professionnelle, à mon avis.
Mme Grimard: Je m'excuse, j'ai mal compris. C'est plutôt
une fonction de...
Mme Dougherty: C'est une fonction pour les enseignants, pour les
directeurs, etc., mais pas pour les parents, à mon avis. C'est pourquoi
je vous demande: Pourquoi avez-vous demandé cela?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. Olivier,
voulez-vous renchérir? M. Olivier là-bas.
M. Olivier: Oui, certainement. Un des cas qui se posent
présentement dans notre commission scolaire ou dans certaines
écoles, c'est une question de budget. Les manuels sont approuvés,
il y a plusieurs différents manuels pour un même cours qui sont
disponibles. Il y en a des chers et il y en a des moins chers. Il y en a des
beaux en douze couleurs et il y en a d'une seule couleur. Mais,
pédagogiquement, ils sont tous reconnus par le ministère de
l'Éducation. Donc, ils ont probablement les mêmes valeurs
pédagogiques. Pas nécessairement. C'est sûr qu'il y a la
Cadillac et il y a la Volkswagen. Mais le fait de prendre les manuels scolaires
les plus dispendieux pénalise souvent le budget de l'école et
influence le reste du budget de l'école. Donc, les critères de
choix... Je ne pense pas que les parents veuillent commencer à
décider de la valeur pédagogique de certains manuels. Je pense
que c'est au ministère de l'Éducation d'évaluer cela. Mais
probablement que, dans une école donnée, on pourrait
établir comme critère un certain barème de valeur
monétaire pour établir le choix.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci.
Alors...
Mme Dougherty: D'accord. Alors, merci, M. le
Président.
Le Président
(M. Parent, Sauvé): C'est moi
qui vous remercie, Mme la députée. Je reconnais maintenant M. le
député de Laviolette. M. le député.
M. Jolivet: Merci, M. le Président. Merci à ceux
qui sont venus parce qu'il faut reconnaître le travail qui est
demandé à des comités d'école et à des
comités de parents qui viennent ici et qui travaillent continuellement
durant l'année. Mon épouse faisant partie à la fois d'un
comité d'école et d'un comité de parents comme
représentante du comité d'école au comité de
parents, je sais le temps que cela demande à des personnes. Comme je me
plais souvent à le dire, ce sont des "TLM": Ce sont toujours les
mêmes, parce que les bénévoles sont ceux qui ont plus
de temps pour les autres et un peu moins pour eux. Quand je regarde
cela, je suis toujours surpris de voir que ces personnes trouvent le temps de
venir défendre leurs points de vue et le fassent à
différents niveaux. Et je ne suis pas surpris qu'il y ait parfois des
divergences d'opinions. (16 h 15)
Ce qu'on semble ressentir jusqu'à maintenant, c'est que cela
semble plus profond qu'on ne le pensait entre ce que vous représentez,
des gens travaillant quotidiennement dans les écoles, et la
fédération qui vous représente. Je ne sais pas quelle est
votre opinion, mais je me suis posé... Est-ce que la
fédération devient représentative des gens qui, par
délégation, lui envoient leurs résolutions ou si les gens,
Une fois rendus à la fédération, font comme ce qu'on a
vécu dans le temps, alors qu'on était dans l'enseignement? Mon
collègue d'Arthabaska le dira de la même façon. Des
commissaires d'écoles à l'échelle locale et primaire
prennent une décision. Le lendemain, ils ont changé de chapeau.
Ils sont membres de la commission scolaire régionale et ils prennent une
décision totalement à l'inverse de celle qu'ils ont prise la
veille. On a vu cela et on voit encore cela.
Donc, cela ne me surprend pas, mais cela me porte à m'interroger,
cependant. Ce questionnement revient à la deuxième proposition
que vous faites, à la page 9, pour le droit de vote des parents. Vous
semblez dire: On nous fait un cadeau, mais c'est un cadeau qui, en fait, est
empoisonné. Pour nous permettre d'obtenir quelque chose, on nous
enlève d'autres affaires. Au bout de la course, on s'aperçoit que
vous dites: Notre droit de vote, on veut le garder. On veut garder notre
représentation. Si on vous donnait une représentation à
l'endroit désiré mais avec le droit de vote, vous l'accepteriez.
Pendant ce temps, la fédération qui vous représente vient
nous dire qu'elle ne juge pas le droit de vote essentiel. J'aimerais comprendre
comment vous le vivez. Pourquoi arrivez-vous à la conclusion que vous
nous présentez à la page 9? Quelles en sont les raisons
profondes?
M. Olivier: On a 20 comités d'école dans notre
commission scolaire. On a fait une résolution demandant à chaque
comité d'école de se prononcer sur le droit de vote. À
majorité, les parents veulent avoir le droit de vote. Donc, cette
proposition représente la majorité de nos 20 écoles. J'ai
dit majorité, mais ce n'était pas absolu. C'était
probablement 60-40 comme ordre de grandeur et non pas 90-10.
Le point qui était très important pour nous, c'est que les
parents dans notre commission scolaire, au point de vue exécutif, ont un
poste et un mandat privilégiés. Nous sommes très bien
reconnus, à l'exécutif de notre commission scolaire, comme
membres actifs, membres à part entière. Nicole pourrait
renchérir là-dessus un peu plus tard. Nous ne voulons surtout pas
perdre notre poste à l'exécutif de notre commission scolaire en
échange d'un droit de vote. Nous sommes prêts à vivre sans
droit de vote. Ce n'est pas écrit là, mais nous serions
prêts à accepter de ne pas avoir de droit de vote si la loi nous
maintenait un ou deux postes - il s'agit de deux postes à notre
commission scolaire, un du côté anglophone, un du
côté francophone - à la table des commissaires. C'est un
peu ce que vous pouvez lire entre les lignes, sans être écrit
textuellement. Mais on ne pouvait pas dire que nous étions prêts
à le laisser parce que la résolution qui venait de nos 20
comités d'école nous disait: On veut avoir le droit de vote. Nous
avons écrit qu'on veut le droit de vote. Mais ce n'est pas fort d'avoir
le droit de vote. Ce n'est pas très important. Si Nicole peut... Nicole
occupe justement un siège de parent-commissaire. Elle peut peut
être commonter votre question.
Mme Grimard: II y a toute une différence entre un parent
qui va participer à l'exécutif du conseil des commissaires et un
parent qui assiste au conseil des commissaires. Vous pouvez aussi comprendre
les nuances. C'est évident que les choses essentielles sont
étudiées, scrutées par l'exécutif. Cela passe
beaucoup plus rapidement au conseil. Le fait que le parent puisse y
participer... Comme M. Olivier le disait, le parent est bien
considéré, a droit de parole et il est écouté,
bienvenu. Sauf quo c'est tros frustrant une fois qu'on a droit de parole de ne
pas pouvoir voter sur ce qui est présenté. Quand nous avons vu
qu'on nous offrait aussi le droit de vote, on a dit: C'est en plein ce que cela
prend. Nous, on participe comme parents aux assemblées de
l'exécutif du conseil des commissaires. Nous faisons vraiment partie de
l'équipe. En tout cas, moi, je me sens comme faisant partie de
l'équipe, et on nous écoute et tout cela, sauf qu'à un
moment donné on nous ramène à notre rôle de parent
qui ne peut plus voter. Effectivement, là, on voudrait conserver notre
participation à l'exécutif, ce qui est pour moi fondamental, et,
évidemment, continuer, poursuivre dans cette même démarche,
qui est logique, et avoir droit de vote au bout de tout cela.
M. Jolivet: J'ai fait partie d'organismes qui, à certains
moments, avaient demandé justement le droit de cogestion, parce que le
droit de voter, c'est le droit de décider et le droit de décider,
des fois, cela peut être plus dangereux. C'est dans ce sens-là que
je pose peut-être ma question. Le fait d'être au comité,
conseil exécutif ou conseil de la commission scolaire, peu importe
à quel niveau on se trouve, avec un droit de vote, n'y a-t-il pas un
danger que la personne qui représente les parents soit
considérée par les commissaires élus au suffrage universel
comme ayant voté pour telle décision et, après cela, on
s'en va un peu dans la popula-
tion et on dit: Écoutez, le parent est d'accord avec nous et il a
voté pour. Tandis que si vous êtes là pour donner votre
opinion au nom des parents et que vous leur laissez prendre la décision,
c'est vous qui avez peut-être le beau rôle pour dire: Bien,
écoutez, j'ai fait valoir mon point de vue, mais eux ont
décidé. N'y a-t-il pas un danger à vouloir cogérer,
des fois, et en obtenant le droit de vote, finalement, on peut être mis
au même palier de décision que les commissaires eux-mêmes
qui, eux...
Mme Grimard: Bien, c'est-à-dire que...
M. Jolivet: ...sont élus au suffrage universel?
Mme Grimard: ...je ne sais pas s'il y a un danger. Il y a un
risque qu'il pourrait je pense, être intéressant de prendre aussi,
dans le sens que, finalement, si on va au bout de son idée et qu'on a
droit de vote, on vote pour telle chose, c'est vrai. On peut dire que le parent
a voté pour ou contre telle proposition, c'est le risque à
prendre, mais cela ne veut pas dire que c'est comme cela que cela va se passer
non plus. L'inverse se passe aussi. Tel parent n'était pas d'accord avec
nous et, de toute façon, chez nous, il y a deux parents à la
table des commissaires et le reste est composé de commissaires
élus. Je ne sais pas, il y a onze ou douze...
M. Jolivet: Douze.
Mme Grimard: Douze. Donc...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. Mme la
députée de Chicoutimi. Avez-vous terminé, M. le
député d'Arthabaska?
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Peut-être, si vous me permettez, dans le
prolongement de la question du député de Laviolette. On constate
que la personne qui participe au conseil des commissaires comme parent est en
faveur du droit de vote. Est-ce que vous avez eu connaissance s'il y a eu une
consultation de faite auprès de ces personnes, parce que je trouve qu'il
est un peu, c'est-à-dire qu'il est plus difficile de se faire une
opinion quant à l'importance ou non d'avoir un droit de vote au sein du
conseil des commissaires lorsqu'on n'y participe pas? Moi, je trouve
intéressante l'opinion exprimée par madame, parce qu'elle, elle
parle d'expérience, si vous me le permettez, parce qu'elle siège
au sein du conseil des commissaires. Cela permet de savoir à quel
moment... Cela peut être frustrant, par exemple, de défendre une
opinion et de voir qu'elle est battue alors qu'un vote ou deux aurait pu faire
pencher la balance. J'imagine que cela doit se présenter comme cela,
à l'occasion.
Mme Grimard: Je pourrais même rajouter, là-dessus,
que même si cela ne fait pas pencher la balance, cela continue une
expérience qui se termine avec une fine logique.
Mme Blackburn: D'accord. Et cela ne fait pas des membres de
seconde catégorie, finalement.
Mme Grimard: Exactement.
Mme Blackburn: Mais est-ce que vous avez eu connaissance -
peut-être que le président pourrait mieux nous l'indiquer - s'il y
a eu une consultation auprès de ces personnes pour connaître leur
avis sur cette question? Est-ce qu'on doit ou non accorder le droit de vote aux
parents, ceux qui sont présentement des parents-commissaires?
M. Olivier: Présentement, le côté anglais
n'est pas représenté, on a seulement un parent à la fois
à la table des commissaires. Parmi les parents qui ont
précédé, si c'est là l'idée de votre
question, étonnamment, tous les parents qui ont
précédé au cours du dernier ou des deux mandats
précédents, du côté français, se sont
retrouvés commissaires. Je veux dire que...
Mme Blackburn: Pour avoir le droit de vote.
M. Olivier: Ils ont le droit de vote. Maintenant, je ne sais pas
si c'est ce à quoi ils vont arriver mais...
Mme Blackburn: Ha, ha, ha!
M. Olivier: ...on n'a pas posé la question aux
commissaires présents qui étaient parents-commissaires
auparavant. Je ne sais pas ce qu'ils auraient dit. Non, on n'a pas
consulté plus que cela. On ne croyait pas que c'était utile de le
faire. On a pensé le faire mais, à ma connaissance, on ne l'a pas
fait.
Mme Blackburn: Bien, là, je vous comprends. Je veux dire
que cela aurait été une question plus pertinente, si j'y avais
pensé plus tôt, à poser à la
fédération qui, elle, je pense, a dû se préoccuper
de cette question et a dû en avoir des réponses. J'ai
constaté dans votre mémoire... Il me reste...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez, allez!
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Dernière
intervention.
Mme Blackburn: Dans votre mémoire, la structure que vous
proposez pour le comité d'école est sensiblement la structure, si
ce n'est pas identique, qui était proposée pour le conseil
d'école dans la loi 3, si je ne m'abuse.
M. Olivier: On n'a pas essayé de copie la loi 3. Je ne
sais pas si c'est cela que vous êtes en train de...
Mme Blackburn: Non, c'est ce que je me demandais.
M. Olivier: Non, elle n'est pas nécessairement
identique.
Une voix: Je l'espère.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît!
M. Olivier: Non, elle n'est pas identique à la loi 3, nous
avons essayé de faire un consensus. Écoutez, nous sommes
réalistes. La façon dont cela a été
développé en comité, nous avons pris votre texte, votre
projet de loi, et nous avons dit: Le conseil d'orientation plus le
comité d'école, nous n'en voulons qu'un, donc, nous allons faire
un tout avec cela et nous ferons cela. C'est de cette façon que nous
avons bâti notre structure, de façon a ne pas aller à
l'encontre du projet de loi, mais de faire une unité qui
représente les deux groupes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi, en terminant pour votre formation
politique.
Mme Blackburn: Oui, écoutez, je voudrais, comme l'a fait
mon collègue tout à l'heure, vous remercier de votre
participation aux travaux de cette commission. Le ministre a fait une
réflexion en disant: "II ne faudrait pas que ce soit une copie de la loi
3". Ce serait peut-être heureux parce que la loi 3 avait fait consensus,
sinon l'unanimité, à tout le moins consensus, et il ne me semble
pas que ce soit ce qui est en train de se dégager des travaux de cette
commission.
Je vous remercie de votre participation aux travaux de cette commission
et, même si on ne partage pas toujours l'essentiel de vos remarques,
elles enrichissent notre réflexion. C'est l'objet, d'ailleurs, de cette
commission.
Peut-être seulement une toute petite remarque concernant la
composition qui, je le disais, se compare un peu à celle de la loi 3,
à une différence importante, cependant, c'est que vous donnez un
poids très important aux parents, ce qui pourrait créer des
réactions, par exemple, ou une absence de participation des autres
groupes, comme les enseignants. Vous n'en voyez que deux, je pense, et ce
pouvait être une vingtaine de parents. Cela m'apparaît
peut-être comme un déséquilibre qui risquerait
d'entraîner des frustrations chez d'autres groupes, quoique je comprenne
que vous l'ayez proposé comme cela. À partir du moment où
vous nous proposez qu'il n'y ait pas de comité d'école, il faut
qu'il y ait suffisamment de représentants de parents au sein de ce
conseil-là. Écoutez, je voulais simplement vous dire que
j'apprécie que vous soyez venus nous présenter votre avis sur
cette question.
M. Olivier: Si je peux juste éclaicir ce point-là,
si vous me permettez, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, allez.
M. Olivier: Ce sont des maximums. Notre point de vue est que les
parents soient en majorité, tout simplement.
Mme Blackburn: D'accord.
M. Olivier: Et pas nécesairement 20 ou plus. Nous ne
voulons pas nécessairement un comité de 25, mais nous voulons que
les parents aient la majorité, tout simplement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très bien.
M. le ministre en guise de conclusion.
M. Ryan: Oui, en somme, ce que vous proposez, c'est une
espèce de conseil d'école. Vous l'appelez comité
d'école, mais c'est une espèce de conseil d'école, il y
aurait seulement une structure. On peut lui donner un nom ou l'autre, cela ne
change pas grand-chose.
M. Olivier: Oui, on a choisi l'expression "comité
d'école", mais on peut l'appeler comme...
M. Ryan: La majorité parentale, c'est un point de vue qui
se défend. Le seul point qui fait obstacle, c'est qu'on nous a soumis,
de bien des parties du Québec, qu'il faut une structure de
représentation des parents comme tels au sein de l'école, qui
peut le plus logiquement être assurée par un comité
regroupant les parents. Là, il y a un point de vue fortement majoritaire
dont il faut vous saisir qui veut qu'on retienne cette perspective-là.
C'est pour cela qu'on a également un conseil d'orientation pour tenir
compte de l'aspect multidimensionnel de l'école, les différents
agents qui interviennent. Il n'y a pas seulement les parents,
évidemment. Il y a les enseignants d'abord, il y a la direction de
l'école qui est très importante aussi. Le conseil d'orientation
va permettre à tout ce monde de se retrouver ensemble, mais sans priver
les parents du droit de regroupement qui leur est propre. Là, en faisant
seulement une structure, vous ne réglez pas ce
problème-là. C'est un point de vue, il se défend, mais on
est en face d'un point de vue fortement majoritaire en provenance du reste du
Québec.
Je voudrais ajouter une remarque en réponse à ce que j'ai
entendu sur les lèvres du député de Laviolette,
tantôt, qui disait qu'il faudrait se demander comment fonctionne cette
fédération-là; il est allé assez loin. Mais j'ai
des
nouvelles pour lui et pour d'autres: ceux qui ont participé un
petit peu aux assemblées de la fédération des
comités de parents au cours des deux dernières années
savent qu'il y a eu énormément de travail de fait autour de ces
projets de loi. Moi-même, j'ai participé à une
assemblée où j'ai été mis en cause sur certains
points, mais il n'y avait personne qui était empêché de se
se prononcer. Il y avait une très grande vitalité dans les
délibérations et je vous assure qu'il y avait un très
grand intérêt aussi. (16 h 30)
Dans ma région des Laurentides, on a un comité
régional de parents qui fait un gros travail. Il y a eu une
réunion spéciale autour du projet de loi 107, le printemps
dernier, et cela a discuté fort, cela a travaillé beaucoup et on
a retenu des points qui se dégageaient des votes majoritaires qui ont
été pris, très souvent des votes unanimes. Alors, vous
autres, vous êtes un petit peu à contre-courant. C'est très
bon pour nous autres, puis cela met une diversité agréable dans
notre paysage d'idées. Cela nous empêche de verser dans le
conformisme pur, mais on doit également tenir compte des autres voix
qu'on entend. Je voulais seulement vous signaler cela avant qu'on se
sépare.
En ce qui touche le droit de vote, c'est la même chose.
J'écoute avec beaucoup d'intérêt le point de vue que vous
défendez et je dois vous dire que j'ai entendu le point de vue contraire
à maintes et maintes reprises au cours des derniers mois de la part de
personnes qui participent tantôt à des comités
d'école, tantôt à des comités de parents, puis
tantôt à des commissions scolaires comme commissaires-parents. Il
va falloir qu'on tranche là-dedans. C'est bon que votre point de vue
soit entendu là-dessus également, mais le gouvernement va devoir
tenir compte de tous les points de vue, encore une fois.
Ce n'est pas le moment de tirer des conclusions aujourd'hui, mais ceci
pour conclure en vous disant que j'apprécie beaucoup que vous soyez
venus nous rencontrer afin de nous faire part de votre expérience.
Même si nous n'allions pas retenir l'essentiel de vos suggestions, je
pense que les motifs qui les inspirent et les sous-tendent méritent
d'être examinés soigneusement et c'est ce que fera le
gouvernement. Merci beaucoup.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci M. le
ministre. M. Olivier, Mme Grimard, M. Joseph, M. Morissette, merci
beaucoup.
Nous accueillons maintenant le comité régional des parents
anglophones de la commission scolaire Baldwin-Cartier. J'invite nos prochains
invités à prendre place à l'avant. Est-ce qu'ils sont
là?
Would you take place?
Je vous souhaite la bienvenue au nom des membres de cette commission et
je vous informe que la commission a 45 minutes à consacrer à
votre comité régional de parents. Vous êtes ici
enregistrés comme comité régional des parents anglophones.
I do not know if you speak English or French, but feel free to express yourself
in French or in English, as you wish.
Comité régional des parents anglophones
de la commission scolaire Baldwin-Cartier
Mme Babb (Janice): Thank you very much, Mr. Chairman. We would
like to express ourselves in English.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Okay. So, the
committee has 45 minutes to give your organization. I suggest you take a third
of these 45 minutes for the presentation of your paper and after, the balance
of the period of time will be divided equally between each party. So, if you
want to introduce the persons who are with you.
Mme Babb: Certainly. On my extreme left, Mrs. Madeleine D'Souza,
who represents our secretary-treasurer of the ARPC. On my direct left is Berel
Weiner, member of ARPC education sub-committee. On my right is my first
vice-president of ARPC, Mr. Ray Fournier. On his right is Laurie Traylen, who
is our pupil representative and we are missing our second vice-president who
could not be with us.
I do have extra copies of this presentation we have with us, if you
would like to have them.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Yes.
Mme Babb: I will just wait a few minutes as the copies are being
handed out.
As representatives of the Anglophone Regional Parents Committee of the
commission scolaire Baldwin-Cartier, we wish to thank you for this opportunity
to express our views concerning the proposed reorganization of the educational
system in Québec. I think I have introduced everyone except myself. My
name is Janice Babb and I am president of the ARPC.
We would like to bring to your attention the typographical errors on
pages 7 and 10 of our English brief. "Bill 79" should read "Bill 71". This is
the brief that we submitted, not the presentation that we are delivering now.
It is our written brief that presented in French and in English and was sent in
before. Should there be any discrepancies between the English and the French
versions of our brief, please note that the English brief should take
precedence.
Due to the comparatively short consultation period, the Anglophone
Regional Parents Committee found it necessary to set its priorities and
concentrate on selected sections of Bill 107. As a result, the lack of comments
on several sections should not be interpreted by the Minister as either
approval or disapproval on our part.
Summary of the ARPC brief on Bill 107.
Point one: The ARPC is in favor of provin-cewide linguistic school
boards. However, there must be both confessional and constitutional guarantees
for English Catholics.
Point two: We are strongly opposed to the changes being proposed for the
structure and operation of school committees.
Point three: The parents committee is to remain as for Bill 71, except
there will be either two or three parent commissioners and all will sit on the
executive of the parents committee. We are against giving parent commissioners
the right to vote.
Point four: We are in favor of orientation committees when the
linguistic boards envisioned in Bill 107 are implemented. In fact, they become
a necessity under linguistic boards. However, we have reservations regarding
their implementation. The Ministry of Education will need to be realigned to
reflect the proposed reorganization of Quebec's educational system along
linguistic lines.
Point six: An English system of education must be able to conduct its
affairs in English.
Point seven: We foresee as part of the overall implementation process
the necessity for further public consultation on the numerous regulations.
My vice-president, Mr. Ray Fournier, will now continue.
M. Fournier (Ray): General recommendations and amendments to Bill
107. When we refer to page and section, it is the page of the Bill and the
section of the Bill. Page 6, Section 3, amend the entire section: The date at
which a person is entitled to educational services is fixed at December 31st in
the year in which he or she attains five years of age.
Page 6, Section 8: It is recommended that the Government clearly define
didactic materials.
Page 8, Section 15: We request a clear definition of the wording
"repeatedly absent" and recommend the inclusion of the words "not motivated" in
this section.
Page 12, Section 38: Add to the beginning of the section "after
consultation with the school's orientation committee".
Page 13, Section 46: Add, after the words "school board", "the principal
shall also establish a gifted education program in accordance with the norms
established by bylaw of the school board.
Page 14, Section 51: Add, after the words "school board", "with the
exception of the budgets allocated to the school committees and funds raised by
the school committees". It is our belief that a school committee must be able
to manage its own funds, whatever the source, and it must be accountable to
those who have supplied these funds.
Page 22, Section 97: Since the territory of Québec shall be
divided into territories for French language school boards and into ter-
ritories for English language school boards, after the constitutional validity
has been established, there must be a public consultation period of no less
than three months prior to the establishment of this division of
territories.
Conclusion. We have expressed our approval of linguistic boards but
worry that without both constitutional and confessional guarantees the right to
an English Catholic education in this province could be removed. Therefore,
unless these two conditions are guaranteed, we cannot accept this proposal.
Many sections of Bill 107 encourage increased parent participation and
responsibility. We feel that it would be wise to allow this participation to
evolve naturally, so as not to overburden parent volunteers with
responsibility. Otherwise, we foresee a decrease in parent participation.
In closing, the Anglophone Regional Parents Committee feel strongly that
the reforms proposed in Bill 107 will be of little value to the parents who
choose to become involved in their children's education if we are not assured
the right to communicate in English with all other partners in education.
Without legislation that clearly shows the government's willingness to
cooperate in this matter, our children's education will be adversely affected,
no matter how much quality is built into the system. Thank you very much.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mr Fournier, Mrs.
Babb, thank you very much. Maintenant, je reconnais Mme la
députée de Jacques-Cartier. Mme la députée.
Excusez-moi, M. le ministre.
Mme Dougherty: Oh! M. Ryan: Excusez.
Mme Dougherty: Okay? You want to go ahead?
Une voix: Ha, ha, ha! M. Ryan: We had agreed.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Maintenant que je
vous ai reconnue, madame, vous permettez, M. le ministre?
M. le ministre.
Mme Dougherty: Perhaps.. I guess we got our signals mixed here.
We take turns on welcoming. I just wanted to, as members of my community,
partly, welcome you here and thank you for your brief which is very interesting
and I think it makes your position very, very clear. Mr. Chairman, am I going
to have one question out of this?
Le Président (M. Parent, Sauvé): And after that,
your are going to pass the word to the
minister.
Mme Dougherty: Or, would you prefer... I know that Mr. Ryan has
found your brief very interesting and that he has several questions for
you.
I want to know... You have made a very strong plea for English Catholic
education, English Catholic schools and their maintenance and yet, at the same
time, it is very clear that you favour linguistic boards, given all the proper
guarantees for both language and confessionality. In the context, in the West
Island where you are, Baldwin-Cartier has probably been one of the most
bilingual, if you will, and traditionally pretty well fifty-fifty English and
French. It seemed to me that we had an ideal opportunity for English and French
to work together under one administration and things on the whole seem to have
been pretty good. What I want to know is, given this context where the survival
of English is probably not in question such as it would be out in a region
where the numbers are getting very very small, what do you see is going to be
the big advantage of the linguistic boards in your case, given your conditions
about confessionality? (16 h 45)
M. Fournier: We are talking about Baldwin-Cartier?
Mme Dougherty: Yes, your own situation. M. Fournier: Our
own situation.
Mme Dougherty: How will you be further ahead? What will you gain
by a linguistic board that you do not have now?
M. Fournier: Presently, I think, when we answered this question,
we did not look specifically at our own board. We looked at the general
provincial situation, of other school boards to ensure that equity for English
language education be maintained and guaranteed. In Baldwin-Cartier, yes, I
agree with you, we have a tremendous cooperation between English and French
sides, both in the parents committees and at the board level. If you were to
have asked the question concerning our own school board, we probably would have
answered differently.
Mme Dougherty: You probably what?
M. Fournier: Would have answered differently. We probably would
have said: What we have now works, it works well and we are satisfied with
it.
Mme Dougherty: That is what I am asking.
M. Fournier: From my point of view, there is no problem with it.
It is the guarantee of the other school boards in the total Province of
Québec where English is a minority, and it is not - how do you
call it - as pronounced as in the West Island. It was our concern and that is
the reason for our point of view and our response, but I agree with you.
Mme Dougherty: Thank you. I am sorry, I messed it up for you.
Allez-y.
M. Ryan: No, no, it is okay.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
Mme Dougherty: Je suis prête à donner mon temps
à M. Ryan.
M. Ryan: I wish to commend you for having raised your sights to
embrace the whole picture of the Province of Québec. As you said, if it
were only for the school board to which you belong, you might have no
particular grievances to put to this committee, but if you look at the picture
on a broader scale. I think for instance, of the Laurentian area which I
represent in the House, where we have a Protestant school board in Lachute
whose constituency in terms of pupils is made up of about 50 % English catholic
pupils and they have no representation whatsoever in the leadership of the
board. Whereas under the system which is proposed under bill 107, they would
have direct and equal participation. That is considerable progress.
I appreciate the fact that you recognize that, but on the other hand,
you suggest that before accepting language-based school boards, you would
require explicit guarantees regarding both language and religion. As regards
religion, I am a bit surprised to read that in your brief, because you already
have inbuilt guarantees in Article 93 of the British North America Act, the
Canadian Constitution now. And I think it provides solid guarantees for
Catholic education for all those who want it. You have the new regulations, the
Catholic Committee, which came into force this summer. They were promulgated, I
think it was last January by the Government, they came into force this summer,
and they provide extra guarantees for religious values in the schools. In
addition, you have a great number of provisions in Bill 107, adding guarantees
to the ones which we have. We wanted to legislate those guarantees in order to
make them more explicit. I wonder if there is more that we can reasonably
expect than those guarantees.
As regards linguistic guarantees, we have under the Canadian Charter of
Rights Article 23, under which access to English education is made secure for
all kids whose parents got their primary instruction in English in Canada. So,
I wonder what extra guarantees would be required by you in order that you
accept linguistic boards. Could you be a little more specific about
what you expect?
M. Fournier: Okay. When a new bill comes out, usually you become
sort of... you wonder a bit, I guess, for want of a better phrase of words.
What rights will this either take away, amend or not guarantee?
In reading Bill 107, there are no real strong specific words that I came
across that indicate this. You refer to the British North America Act, etc.,
and to other regulations and acts that exist but, being parents and not in the
Education Ministry or in the education field, you sort of become a little
dubious as to: Are they guaranteed, are they not, are they being amended or
what? In our presentation, we basically wanted to reinforce the fact that we
wanted them there and if they were guaranteed by other bills or acts, this was
fine. But we wanted to bring it across to you that it is important.
M. Ryan: Well, I submit that from the confessional point of view,
we have more guarantees at the moment and we would have more under Bill 107
than we have had in the past. And this is clear to some people who vigourously
oppose the legislation on those grounds. But anyway, we register your concern
and I hope that the response to this concern already exists or can be improved
upon in the final version of Bill 107.
M. Fournier: Mr. Ryan, the one thing that we had is that, at the
beginning of your bill, it says: Acts and regulations to be amended. One of
them, to my recollection, was the C-60 which is your regulation respecting the
recognition of elementary and secondary schools of the public school system as
Catholic and their confessional character. That means, basically, that this
will be amended. Is it going to be amended only in the sense of the words that
are reflected in here, such as orientation committees?
M. Ryan: It will be merely for reasons of harmonization.
M. Fournier: Okay.
M. Ryan: We know a substantive of change to the regulations.
M. Fournier: That would have been one of the other reasons...
M. Ryan: They were thoroughly looked into by this committee last
year and we do not intend to bring up new changes there.
M. Fournier: Okay.
M. Ryan: There are other aspects of your brief which are of great
interest to me. You insist, just as the federation did this morning, that
school committees should be compulsory. I indicated my sympathy for that point
of view this morning. I fully understand that position and you can be assured
that it will be studied with great interest in the preparation of the
amendments which we are going to propose to Bill 107 in the forthcoming
weeks.
As regard to the orientation committee, I think you are right in
pointing out that there should be some kind of administrative guidance on the
part of the Government as to how this new structure is going to be gradually
implemented. I think that there is a note of realism in this part of your brief
which needs to be underlined. And again, I suggested this morning and I
repeated this afternoon that the Government will see to it that the ship is not
launched on the sea without any kind of guidance. There have to be some
instruments to make sure that navigation goes on properly. You can be assured
that we will pay great attention to this particular suggestion.
As regards parent commissioners, you take sides with the federation on
this matter as opposed to the point of view which we just heard before your
presentation. It shows that there are divided views on this issue. The
Government will have to make a choice ultimately, which it will propose to the
National Assembly and the final decision will be made by the National Assembly.
I do not know yet how we will decide, but we are interested in hearing all
aspects of this problem.
I think this more or less sums up my reaction. I think you took up some
very relevant points in your presentation and again, I wish to assure you that
they will be considered with all needed attention and if you had more specific
observations to send regarding the guarantees to which you alluded, it would be
greatly helpful to us because we hear this refrain all across the place at the
moment and when it comes to specifying exactly what is expected, it becomes a
little more difficult. So, if you could send some additional explanations on
this particular aspect of your brief, I think it would help the Government.
Thank you very much.
Le Président (M. Paré): Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a un autre intervenant? Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Permettez-moi,
mesdames et messieurs, de vous souhaiter la bienvenue au nom de l'Opposition et
de vous remercier également d'avoir bien voulu participer aux travaux de
cette commission. Je remarque que vous avez fait un certain nombre de
recommandations très précises et claires. J'ai été
amusée - vous allez me le permettre - par la recommandation touchant
l'âge d'admission à l'école. Cela risque de poser un
problème d'équité considérable si, effectivement,
les règles ne sont pas changées.
Vous soulevez des inquiétudes touchant les garanties actuellement
accordées en vertu de la constitution canadienne par l'article 93. On
nous dit également qu'il y a l'article 23 qui garantit l'accès
à l'éducation dans sa langue. Ce que plusieurs organismes sont
venus nous dire, c'est que les commissions scolaires linguistiques ne se
trouvent pas protégées par les mêmes garanties et ils
recommandaient qu'au Québec on s'assure qu'il y ait des lois qui
assurent au moins les mêmes garanties, le pendant ou l'équivalent
de ce qui se retrouve dans la constitution canadienne.
Je me demandais: Dans le cas où on établit des commissions
scolaires linguistiques, au moment où on décidera du
caractère confessionnel de l'école, soit catholique, protestant
ou neutre, comment cela se présente-t-il dans votre région, dans
votre commission scolaire? On aura de nouvelles commissions scolaires qui
auront un territoire plus large. Dans la commission scolaire anglophone chez
vous, comment se partageront les écoles entre les écoles
anglo-protestantes et anglo-catholiques? Est-ce qu'il y a risque de conflit?
Est-ce que cela soulève des inquiétudes?
Mme Babb: Oui, parce qu'avec une commission scolaire linguistique
nous serons avec The Lakeshore Board et les catholiques seront la
minorité. On n'aura pas le même service qu'on a maintenant avec
les francophones dans la commission scolaire Baldwin-Cartier. Ce sera plus
difficile. Maintenant, c'est une commission scolaire catholique. Si la
majorité vote pour les écoles protestantes, pour nous, le vote
sera difficile si ce n'est pas égal et si le nombre de parents, des deux
côtés, catholique et protestant, n'est pas égal. On sera
toujours la minorité et on aura toujours moins de services que les
autres.
Mme Blackburn: Est-ce que vous avez imaginé quel genre de
garanties nous pourrions vous donner? C'est un peu ce que vous abordez sans
vraiment le dire, j'ai l'impression.
Mme Babb: Pouvez-vous répéter, s'il vous
plaît?
Mme Blackburn: Est-ce que vous avez imaginé quel genre de
garanties nous pourrions vous accorder pour qu'on puisse reconnaître au
moins un certain nombre d'écoles catholiques et protestantes,
indépendamment du fait que vous soyez minoritaires comme
catholiques?
M. Fournier: II y a deux situations qui peuvent se produire. Si
la loi 107 est votée, on a besoin de décider quelles
écoles seront protestantes ou catholiques. Une solution est que les
écoles protestantes qui existent deviennent automatiquement
protestantes. On garde le statu quo pour le moment. Ou encore, la seule chose
qu'il faut demander au comité d'école et à tous les autres
comités qui existent présentement à
Baldwin-Cartier, c'est de choisir lesquelles restent catholiques ou
protestantes.
D'habitude, dans ma tête, c'est mieux de laisser le choix aux
parents. Ce sont les parents qui ont cette religion, catholique ou protestante.
La seule façon pour les parents de le dire, c'est par le comité
de parents ou le comité d'école, où ils participent au
référendum, où ils peuvent voter, nommer un commissaire.
Je n'ai jamais pensé à cette chose mais, vraiment, quand ils
arrivent, ils ont une grosse décision à prendre et c'est une
chose qu'ils doivent regarder très sérieusement parce que...
Maintenant, si cela changeait d'une école à l'autre, de
catholique à protestante, je suis sûr qu'il y aurait un
problème avec les parents parce que, si on commence à changer les
élèves, à les enlever d'une école pour les placer
dans une autre, le territoire va changer, toutes les écoles commenceront
à changer et il y aura un problème.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M.
Fournier. Mme la députée.
Mme Blackburn: Dans l'immédiat, ce que vous dites, c'est
que cela pourrait être la commission scolaire qui dise: On conserve aux
écoles le caractère qu'elles ont actuellement, avec leur
clientèle. On sait qu'actuellement, c'est protestant ou catholique et,
dans l'immédiat, cela règle le problème, sauf que, dans
l'avenir, cela pourrait amener une obligation, pour les parents, de
déplacer leurs enfants sur de plus grands territoires, pour ces
raisons-là.
M. Fournier: Je pense que c'est la meilleure solution.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
Mme Blackburn: Vous n'avez pas... Vous abordez la question des
comités consultatifs pour les services aux élèves
handicapés et/ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage.
Je ne sais pas si vous vous êtes interrogés sur l'absence de
définition des services complémentaires et particuliers. On
retrouvait cette définition dans le projet de loi 3 et, dans le projet
de loi actuel, on ne retrouve pas de définition des services que la
commission scolaire est tenue d'offrir autres que les services aux enfants
handicapés et les services de transport. Est-ce que vous pensez qu'il
serait souhaitable qu'on retrouve cette définition de services ou si,
finalement, cela n'a pas d'importance?
Mme Babb: À la page 13, article 46, dans le texte anglais,
on dit: Add, after the words "school board" - on laisse tout cela - "the
principal shall establish an education program" until the end "by bylaw of the
school board". Puis, après cela, on voulait ajouter: 'The principal
shall also establish a gifted education
program, in accordance with the norms established by bylaw of the school
board". On veut les deux, parce que ce sont deux choses différentes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Avez-vous une
intervention?
Mme Blackburn: Vous recommandez que l'âge d'admission soit
reporté au 31 décembre. Pourquoi souhaitez-vous que l'âge
d'admission à l'école soit. reporté au 31 décembre,
tel que vous le suggérez à la page 6, article 3?
Mme Babb: Parce que c'est plus facile, pour tous les enfants,
s'ils entrent au même âge, dans tout le Canada, s'ils changent de
province. Égaliser, oui. Quelque chose qui sera plus facile pour le
ministère.
Mme Blackburn: J'aurais terminé. Je vous remercie
infiniment de votre participation aux travaux de cette commission et du temps
que vous avez bien voulu consacrer, à la fois pour vous présenter
ici et pour préparer votre mémoire. Je vous remercie.
Mme Babb: Merci beaucoup.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. Je
reconnais maintenant le député..., le ministre de
l'Éducation.
M. Jolivet: C'est un député. M. Ryan:
D'Argenteuil. M. Jolivet: C'est cela. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Ryan: Je voudrais juste ajouter une remarque, avec votre
permission, M. le Président. Dans le mémoire du groupe des
parents anglophones de Baldwin-Cartier, on se demande ce qu'il adviendra du
statut confessionnel des écoles présentement reconnues comme
confessionnelles pendant la période qui va suivre l'adoption du projet
de loi. On constate qu'il n'y a pas de disposition traitant explicitement de ce
sujet dans le projet de loi 107. Alors, il me fait plaisir de signaler que nous
avons également observé cette carence et que, dans les
amendements que nous préparons, nous prévoirons une solution
à ce problème. C'est juste, c'est un problème qu'il faut
prévoir, auquel il faut prévoir une solution et je veux vous
donner l'assurance qu'il y aura une réponse précise à ce
problème dans les amendements que nous sommes en train de
préparer.
Une voix:...
M. Ryan: Pardon?
Une voix:...
M. Ryan: Ah oui! Il y en aura une couple de centaines
certainement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: C'est parce que nous écoutons beaucoup. Comme
nous écoutons beaucoup, il sera normal qu'il y ait beaucoup
d'amendements.
M. Jolivet:... vous allez donner satisfaction.
M. Ryan: Non, mais...
M. Jolivet: Nous aussi, on écoute.
M. Ryan:... nous écoutons tout avec sympathie et avec
honnêteté et je crois qu'il devrait en sortir un certain nombre
d'amendements constructifs.
I wish to thank you for the care which you took in preparing this brief
for the parliamentary committee. I think you came up with very interesting
proposals which are worthy of our sincere and honest examination and you can be
assured that they will be studied with all the interest that you deserve. Thank
you very much.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mrs Babb, in the
name of the members of the commission, I would like to thank you.
Nous allons suspendre nos travaux pour quelques secondes.
(Suspension de la séance à 17 h 7)
(Reprise 17 h 9)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Le comité de parents de la commission scolaire Laurentian doit
prendre place à l'avant.
À l'ordre, s'il vous plaît!
J'invite les représentants du comité de parents, s'il vous
plaît.
À l'ordre, s'il vous plaît! La commission siège.
Nous accueillons le comité de parents de la commission scolaire
Laurentian, représenté par' M. Jeffrey Brooks, Mme Judith
Saint-Cyr et M. Robert Rankin. Alors, M. Brooks, la commission a 45 minutes
à consacrer à votre comité de parents. Nous vous
suggérons de prendre environ 15 à 20 minutes ou moins, je ne sais
pas, pour nous présenter votre mémoire et, après cela,
nous pourrons engager la discussion avec les membres de la commission. Le parti
ministériel et ensuite le parti de l'Opposition auront chacun une
période égale de temps à leur disposition pour vous
questionner et pour intervenir.
Alors, M. Brooks, si vous voulez commen-
cer, nous vous écoutons.
À l'ordre, s'il vous plaît! Allez, monsieur.
Comité de parents de la commission scolaire
Laurentian
M. Brooks (Jeffrey): Ok. We are here to represent the Laurentian
School Board Parents Committee. We felt it was quite important as a parents
committee to come forward and give our views because we are operating within a
Protestant board and about 28% of the clientele are Catholic, so it is
functioning today as a linguistic board. So, of course, we support the general
idea of linguistic school boards.
The Laurentian School Board is a linguistic board. We educate both
English Catholic and Protestant pupils of the region. We have approximately
1600 students today. The total enrollment has declined by 18% in the period
between 1975 and 1986. This decline is quite small though, when you compare it
to the decline in the enrollment across the province, which is 61% down, the
enrollment in French schools within our region has declined less than 5% in the
same period.
One thing that is interesting about the Laurentides region, if we look
at the conseil régional des services sociaux et de la santé des
Laurentides, it is one of the only regions where we expect to see a growth in
population over the next period of ten years.
Having said that we are in favor of linguistic boards, we would like you
to request a change in the Constitution right away. As a parents committee, we
cannot support the QAPSB's move to block the current legislation. We feel the
current legislation is valid and should go through as soon as possible. The
QAPSB, it appears, is more interested in a lenghty court battle, which we feel
could be very destructive to our community. We do feel very strongly that we
need a permanent commitment and not one that is going to change when the
Government changes or personalities change within the Government.
One other issue was the orientation committee. Within our school board
and in individual schools, we find the current system is functioning very well.
The current school committee system has evolved and progressed over the years.
These committees do function very well and give a unique character to the
program of each school. Our parents committees actually, this year, had a
meeting in every single one of the schools of the Laurentian School Board and
we found it very interesting to see how each school was able to cater to the
individual needs of the local communities. This was very important and it
showed that the school communities were indeed operating very efficiently.
We are concerned that with the advent of the orientation committee, the
school committees will probably disappear as their mandate becomes secondary
and the orientation committee's mandate becomes mandatory. We feel that the
parents have a certain amount of discretionary time, they may not want to spend
a lot of time in two different committees. So, the function of school
committees may disappear, but we would rather see the functions of existing
school committees be changed somewhat, so that it would take in a lot of the
objectives of the orientation committee.
There is also a big concern with the orientation committee in
recruitment of adequate members. Some of our schools only have four or five
teachers and that would include two of our schools, meaning that half of the
teachers must be willing and able to sit on the orientation committee. The same
sort of constraint is put on the parents. We have to have adequate parents who
can come out.
Again, in our region, we have very great distances and this is a
particular handicap for meetings at night, especially during the winter months
and there is nothing we can do about that. Most parents feel that we would like
to have more say in the education of our children, but in these times of 1. 2
children families, most parents only have one child in school. Most of them
have only one child in school at any given time and therefore, little
experience and little long-term commitment to the education system. I think
this is important. I have three children and so, I am going to be around for
some time. If I had only one child, I do not know whether you would think it
was worthwhile because your child is in elementary school for a period of time
and then, he is in high school. It does not give you really all that much time
to get involved. A lot of parents fall into that. These people tend to complain
a lot, but they do not seem to have the commitment or the depth that is needed,
so we are quite concerned about the orientation committee.
The other thing was school board elections in the Catholic sector in our
particular school board and that is one mistake in the brief that you have. I
said the Catholic students were about 50 %; in fact, I have clarified that and
they are 28 % of our total student population. Certain schools which are
Catholic are 50 %, though. We welcome the measures that you propose to permit
Catholic parents to vote and stand for election as commissioners and at
present, as I said, we have 28 % of the population, yet Catholics such as
myself are not allowed to vote or stand for elections. It is clearly not
democratic and it is important that all parents have a say in the control of
the school system that educates their children.
Another issue in our region, and it may be peculiar to our region, is
the timing of the school board elections. We feel very strongly that the
elections should be held in June. Holding them in November, most of the
cot-
tagers - that is right between the ski season and the summer season -
are just not there. I am not pretending that they are likely to come out to an
election if they are there, but the main reason is that over the summer, your
newly elected school board representatives could get together and get up the
speed for the fall period when school starts. So we feel that it is important.
We do not see any reason why November was chosen.
Similarly, for the school committee, parents committee and orientation
committee, again we feel that the current system of electing them in May or
June would be much better than October. October is far too late. By the time
you have your first meeting, you are into November and you know spring is here.
You just... It does not give you enough time to get the committee operating,
understand the personalities on the committee and the committee itself, it just
would not be that effective. The other thing is, if the mandate is from October
15th to October 15th, you have a fair number of parents whose children would be
graduating that year, so they would be sort of lame ducks after June, you know,
when school is out at the end of June.
The last thing that we will talk about is the commissioner's vote, the
parent commissioner's vote. Both Judy and myself are the parent commissioners.
Judy is the representative for the high school sector and I am for the
elementary school. Our committee and ourselves are somewhat ambivalent about
the vote. There are very strong concerns in one sector, like some people felt
that if you are walking down main street in Morin Heights and people recognize
you as a parent delegate to the school board, some people felt that if you had
a vote you would command more respect. My personal opinion is that at times, it
is better not to have a vote. You can argue a point and the decision is not
yours. It belongs to the school board, and those guys are elected by universal
suffrage, they are not, you know, they are responsible to the electorate. The
parent commissioners are not elected by universal suffrage so, it is an
interesting thing and, you know, we just did not come to any agreement. That is
about it.
Coming up in the car today, we spent three hours coming from
Montréal, and we were wondering about another issue, and that was the
rights of the student, particularly as it pertains to the rights of the student
for as good an education as we can offer them. And we are wondering that
teachers seem to have a tremendous amount of rights with their collective
agreements and so on, and particularly when it relates to a small school
board... We have very few teachers at our high school, for example; there is
only the one high school, and with tenure and so on, we find that it is very
hard to guarantee that we have the best teachers in the system at the time. And
certainly the market place is not... You know, the normal trend of the market
place is to take the best candidate for the job, but that does not come into
play at all. We feel that our board and I guess other boards are quite
frustrated in that they have to accept, until death do us part apparently, the
teachers who work for them. So, we are concerned about the rights of the pupil
to a good education, but by the same token, it seems that our society is giving
even more rights to teachers. They seem to have a right to a job and I do not
know if that comes up in this sort of Education Act or not, but it was a
concern to us.
So, that is about it for the brief. We did not go through the Education
Act clause by clause, we, you know, did an overview, mentioning some things
that we felt you would want to hear from a school board such as ours.
Another thing is on the issue of... There are 28 % of our students who
are Catholic. If we were to remove them from our schools, presumably some other
schools would have to be set up for them, there would have to be numerous
schools because of the geographic area, so we felt it much more efficient to
continue as is. Certainly by removing these 28 % from some schools would result
in their closure; they would be down to 30 students and so on. So, we are very
concerned about that.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. Brooks.
Est-ce que madame intervient? Est-ce que Mme Saint-Cyr intervient?
M. Brooks: Pardon me?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Does Mrs.
Saint-Cyr take part in the...
M. Brooks: No. If she has comments, yes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non. Alors,
maintenant, j'entendrai le ministre de l'Éducation. M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, it is with great pleasure that I
welcome to this committee the representatives of the parents committee of the
Laurentian School Board whose headquarters are located in Lachute, as we all
know, and whose schools have a reputation which far extends beyond the area. I
was talking the other day to the former president of Bell Helicopter, in
Saint-Janvier, and he told me that he had two kids in Laurentian High School in
Lachute and he had come to the conclusion that the quality of education they
were getting there was far superior to the one they were receiving in Texas. He
had the misfortune of being sent back to Texas about a month ago so he will
miss the great benefits which his children had begun deriving from the
Laurentian High School. I wish to underline this because I have great
admiration for the seriousness with which the people in the area take their
educational problems and look
after them.
As we all know, the board went through a referendum on a couple of
occasions in order to raise the level of taxation beyond the level permitted
under the law and in both cases, the referendum was successful. So, they have
more resources to put into the service of education than other school boards
because of a supplementary fiscal effort which was accepted by the people, and
I think that that needs to be underlined.
You talk in your brief about a proportion of nearly 50 % of the student
population of the Laurentian School Board as being Catholic and in your verbal
presentation, you mention 28%; was that a correction?
M. Brooks: That is a correction, yes. At the time of the brief,
we had done sort of a survey around the table at the parents committee and a
lot of the schools... It is fairly close in certain other schools to the 50 %
level. The director general, Mr. Dougherty, corrected me on that and it is 28 %
without...
Une voix: Overall.
M. Brooks: Overall, yes. That is 20 % overall.
M. Ryan: Okay. When you talk about the orientation committee and
the school committee, must I infirm that if we were to retain the proposal made
by the Quebec Federation of Parent Committee this morning, that the school
committee be maintained as obligatory and that the orientation council be also
set up, that would be a source of practical problems which might be difficult
to resolve or would you be disposed to accept that proposal?
M. Brooks: Our committee is against having two of these
committees. I think there is a major difference in the structure, the needs of,
say, the French sector, the French school sector. I think that there is a big
difference in the mentality of the parents and the mentality of the school
board in the French sector versus the English sector. We certainly have very
open school boards and very open school committees and parents committees and
the school principals have certainly taken a lot of direction from these school
committees in the past. So, they have been functioning more ot less as
orientation committees. The only thing is, the reason we cannot have both is
that there are not enough parents to go around and you have to look at the
quality of the parents with your 1. 2 children in the family. We just could not
do it in a lot of our schools, the schools are too small: Sainte-Adèle
has about 80 students, it is so in Arundel and Grenville. You just do not have
enough parents there who would be able to get out at night and often travel
great distances to these meetings and you need the teaching staff as well.
Would the teachers be paid to sit on these if they are held after hours.
M. Ryan: I may be wrong, but it appears to me as if there were a
contradiction in your presentation. You say, on the one hand, that the
Laurentian School Board as presently constituted is to all practical purposes a
linguistic board and, on the other hand, you say you cannot subscribe to the
idea of linguistic boards unless you are provided with additional and explicit
constitutional guarantees that you now have de facto, that you would refuse to
have in a piece of legislation, if I understand, which would be more
declaratory than the present situation.
M. Brooks: We are very concerned that some of the Catholic
groups, for example, of Montreal may make very strong representations and that
it may become so polarized that we would not be able to continue as is. We
would like to continue as is because it works in our region, we have very good
Catholic education at the Laurentian School Board and...
M. Ryan: It works well with the Catholics being completely
disenfranchised as regards participation in the conduct of school board affairs
and this is a major grievance on their part which must be addressed by the
Government if we are concerned with justice.
M. Brooks: Yes, there is no question about that. Now, the
constitutional guarantees for English school boards: this is...
M. Ryan: What do you exactly mean by that? I would like to have
something more explicit. We hear all kinds of references to that and when it
comes to putting them down in clear concrete terms, we have difficulties
grasping what is exactly meant?
Mr Brooks: The Education Act presently excludes the PSBGM, you
know, those three or four dissentient boards. They presumably would continue to
exist as they have since 1812 or whatever it was. What we are concerned about
is that our schools could be potentially, administered say, as a wing of a
large French board, not necessarily by you, at this time, but the Government
may change, we may get a party in power who is not sympathetic or not as
philosophical...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brooks:... not as caring. So, we are concerned that our rights
to controlling our own schools are guaranteed and not just at the whim of the
Government in power. So, we feel that that would be laid out and the only place
where it is mentioned, is in the Constitution of Canada;
that is where the QAPSB, for example, is going for their guarantees.
They would rather have guarantees of Protestant schools than not have any
guarantees in the Constitution. We feel that the Constitution is more of a
sacred document than just one that would happen to be passed by the Government
of Québec at this time. That is so. We are just more comfortable with
it, I guess.
Another question is the boundaries of school boards: would our board be
cut up, so that it would be smaller or larger, or, I do not know, unmanageable?
So, we are just quite happy the way it is and the quality of education is
excellent. If there are any changes, then we would like them guaranteed as high
up as possible, that is all.
M. Ryan: As regards boundaries of school boards, you probably
noted that under Bill 107, changes to boundaries of school boards would occur
only upon request emanating from the interested school boards. There would be
no power of initiative invested with the Government in these matters once the
law had begun to apply. There would have to be a request on the part of the
school boards which were directly concerned. Otherwise, the Government could
not directly touch upon the boundaries of school boards.
M. Brooks: Okay. But the only English boards guaranteed under the
legislation are those dissentient boards and the other boards, there is no
recognition of them nor whether or not they would continue to exist or whether
their boundaries would be where they are today.
M. Ryan: As you know, democracy must rest upon a certain amount
of faith. It cannot be all explicit guarantees; otherwise, it could not
work.
M. Brooks: Of course.
M. Ryan: Anyway, it is good. I was glad to have your point of
view on that.
M. Brooks: Thank you.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre.
M. Ryan: As regards elections, just one further remark. We will
take your remarks into consideration, but we changed the date of elections
about three years ago, after receiving considerable representations from
different people and organizations directly involved in the field of education.
The autumn date is generally considered as the most acceptable across the
province, but I am aware of the difficulties to which you allude, because it
can occur that, at the middle of September, there are weather conditions that
will make it difficult to have strong participation, but pending further
demonstrations, I would be inclined to maintain that date, which was fixed only
three years ago and about which we have had very very little in the way of
representations to oppose that date recently, though I take your remarks under
consideration.
M. Brooks: One problem that we have seen at the parents committee
level relating to the elections is, for example, the parent commissioner to the
school board. We feel the mandate should finish with the school year. In fact,
last year, there was one person who actually resigned because he had no
intention of continuing on a parents committee, so he resigned. Had he not
resigned, we would have been in a difficult position.
M. Ryan: This aspect can be considered seriously. I think it is
worthy of examination. It strikes me that some ajustments are desirable
here.
M. Brooks: Thank you.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Terminé?
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Monsieur, madame,
il me fait plaisir de vous souhaiter la bienvenue. Votre mémoire est
bref, mais je dirais que sur la plupart des points que vous soulevez on a eu
l'occasion de discuter avec d'autres groupes qui se sont
présentés avant vous. Il y a une position qui m'apparaît
particulière à votre mémoire, c'est celle que vous
exprimez dans le sens que les parents n'auraient pas suffisamment de temps pour
participer au conseil d'orientation. Comment expliquez-vous cette position qui
me semble être assez particulière chez vous?
M. Brooks: Oui. Par exemple, dans mon cas, je suis
vice-président du comité d'école présentement. Cela
représente au moins une réunion par mois. Je fais partie du
comité des parents, j'en suis le chef. C'est une autre réunion.
Les réunions sont environ à 50 milles de notre maison. Cela
représente au moins une heure de transport, surtout quand il fait
mauvais l'hiver. Troisième chose, je suis le "parent commissioner", cela
représente au moins deux réunions par mois. On est rendu à
sept ou huit réunions par mois. Je suis parent unique avec trois enfants
et je n'ai pas le temps d'aller diriger une école au complet. Pour moi,
le "orientation committee" peut décider de certaines choses, comme qui
va balayer les feuilles qui tombent "on the playground" ou des choses comme
celle là. Pour nous, ce n'est pas nécessaire; dans le secteur
francophone, je suis d'accord qu'ils ont vraiment des besoins comme
ceux-là, mais nous n'avons pas de besoins comme ceux-là.
Je faisais partie du comité de parents de l'école
Marie-Rose à Saint-Sauveur et c'était complètement
différent d'une école anglophone. C'est vraiment bizarre, mais
nos besoins sont différents et les parents dans le secteur anglophone
sont habitués à travailler ensemble. On s'assoit avec le
directeur de l'école, puis il n'y a pas de problème. C'est comme
cela dans notre commission d'école. Peut-être que dans les grosses
villes, c'est différent. Peut-être que la commission
d'école ne veut rien savoir, peut-être qu'ils sont trop
payés, mais nos commissaires d'écoles sont très bons et on
a des accords avec eux, il n'y a pas de problème. Pour nous, ce n'est
vraiment pas nécessaire. On n'a pas assez de ressources. Par exemple, si
on a cinq ou six personnes à un comité d'orientation, cela veut
dire qu'il devrait y avoir trois professeurs. À l'école
Sainte-Adèle, il y en a seulement quatre. Alors, trois sur quatre
devraient être membres. Cela ne peut pas marcher. À part cela, ils
peuvent vivre assez loin de l'école. Cela représente un vrai
problème. Je travaille à Montréal et je demeure à
Saint Sauveur. Ainsi, je ne peux pas aller à une réunion avant 19
h 30 ou 20 heures, le soir, puis elle finit très tard. C'est vraiment un
problème.
Qu'est-ce que cela va nous donner? Plus de contrôle dans
l'école? Non. On a assez de contrôle avec le comité
d'école existant. Pour ce qui concerne les cours donnés, les
livres, etc., on a assez d'input maintenant dans chacune de nos écoles,
il y a une espèce d'"orientation night" avec tous les professeurs.
Chaque automne, ils expliquent tous leurs programmes. Comme cela, on peut
critiquer ouvertement et tout est de bonne foi et il n'y a pas de
problème du tout.
Mme Blackburn: Ce que je retiens surtout de votre intervention,
c'est qu'il faut éviter dans un projet de loi d'établir des
normes pour tout le Québec et laisser de la place à un peu plus
de souplesse dans l'application des organismes de consultation qui vous
sembleraient les plus adéquats chez vous. Cela semble un peu
différent, je le répète, de ce qu'on a entendu
jusqu'à ce moment-ci; les gens réclament le maintien à la
fois des comités d'école et du conseil d'orientation.
J'aurais terminé, à moins que mon collègue n'ait
autre chose. Je vous remercie de votre participation aux travaux de cette
commission. Vous nous apportez des points de vue qui sont neufs et
également intéressants. Je vous remercie.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, Mme la
députée. M. le ministre.
M. Ryan: Bring back to the Laurentian School Board my warm
regards and appreciation to all your colleagues for the excellent work that you
did. Thank you very much.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Thank you, Mr.
Saint-Cyr and Mr. Brooks.
La commission permanente de l'éducation suspend ses travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 39)
(Reprise à 20 h 3)
Le Président (M. Parent, Sauvé): La commission de
l'éducation va reprendre ses travaux ajournés avant l'heure du
souper. Ce soir, la commission permanente de l'éducation accueille le
comité de coordination des parents du secteur anglais de la Commission
des écoles catholiques de Montréal.
Alors, mesdames et messieurs les représentants du comité
de coordination des parents, nous désirons vous souhaiter la plus
cordiale des bienvenues et vous remercier pour l'effort que vous avez fait de
venir rencontrer les membres de cette commission afin de nous aider à
améliorer les projets de loi et à les rendre susceptibles de
répondre aux aspirations de la clientèle, aux aspirations des
intervenants du monde de l'éducation. Ces deux projets de loi sont le
projet de loi 106, qui traite des élections scolaires, et le projet de
loi 107 qui traite de la Loi sur l'instruction publique.
La commission parlementaire a prévu, dans son mode de
fonctionnement, d'accorder 45 minutes à votre organisme. On sait que ce
n'est pas long mais, par contre, chacun des membres de cette commission a pris
connaissance de votre mémoire. Nous vous invitons, Mme la
présidente, à nous présenter les gens qui vous
accompagnent et à enchaîner avec la présentation de votre
mémoire. Après cela, le temps qui reste sera réparti
également entre les membres des deux formations politiques. Alors, Mme
Cipriani, si vous voulez bien nous présenter les gens qui vous
accompagnent et enchaîner avec la présentation de votre
mémoire.
Comité de parents anglophones de la Commission
des écoles catholiques de Montréal
Mme Cipriani: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): If you like to
speak in English, feel...
Mme Cipriani: I will.
Le Président (M. Parent, Sauvé):... free to do
so.
Mme Cipriani: Thank you. I would like to introduce to everyone,
on my right, my vice president, Mr. Robert Pomilio, and on my left, our
executive secretary, Mrs. Cécile Saint-Yves.
We are here on behalf of some 26 000 parents whose children attend the
elementary
and secondary schools of the English sector of "la Commission des
écoles catholiques de Montréal". After having consulted with the
members of the school committees in all our schools, we have found that an
overwhelming majority of the parents whom we represent are not in favor of
major changes to their educational structures. Our parents are concerned that
sufficient resources be made available in order to ensure that the quality of
education and services be maintained.
Consequently, the parents are in favor of certain modifications to the
Education Act, modifications which will improve the quality of education in the
schools of the Province of Québec, such as textbooks and teaching
material allocated to the students free of charge. Also, the assigning of a
school for the purpose of an educational plan.
Concerning school boards, linguistic boards are less of a concern to us
at the moment because of Article 107. We are part of the CECM, which is one of
the boards slated to remain confessional until changes are made to the
Constitution of Canada. In the meantime, in spite of our declining population,
we expect that the Minister of Education will ensure for our children both the
quality education and the level and quality of services presently enjoyed by
our children. We do not believe that our children's education should suffer
because of legalities or circumstances beyond our control. We quote from the
Superior Council of Education: "For Anglo-Catholics, the school has the
responsibility of providing their children with precise and authentically
Catholic religious education.
They want their schools to be Catholic wherever this is possible. They
do not want to end up in the anglophone schools in which their children would
have to take moral and religious instruction common to all denominations. For
the schools which their children attend, they count on legal guarantees
providing them with Catholic religious instruction and pastoral animation.
The parents therefore believe that the ideal way to ensure quality
English Catholic education would be through the creation of an English Catholic
school board on Montreal Island or by assuring a system that would provide both
linguistic and confessional guarantees. The control and management of their own
school system by English Catholics is essential in order to consolidate human
and financial resources and ensure the very best services possible. By not
fragmenting resources in the community, the education system will improve. It
is at the school level that our Catholic values and beliefs, as well as the
traditions of our community, are transmitted to our children. It follows that,
with the result of the efforts of our Catholic school administrators and
teachers, these values and beliefs can easily be integrated into the school
system. Article 470 should also permit representation by English Catholic
parent commissioners when a provisional council is formed.
Concerning the Montreal reality. In Montreal, it will be difficult to
find a sufficient number of parents who are either willing or able to assume
the additional responsibilities of an orientation committee. They are satisfied
with the school committee concept and the level of responsibility which it
entails. Parents appreciate and want to maintain their consultative powers as
they exist within the present school committee structure. They neither seek nor
desire any additional responsibilities. Therefore, the concept of an
orientation committee as described in the proposed Bill is totally
unacceptable.
In economically disadvantaged areas, the parents' struggle for survival
often takes so much time and energy that little time is left for the
involvement in schools. As the school population changes and as families move
to other communities, there is a great turnover in school committee membership.
Furthermore, a large percentage of new parents often do not get involved in
school matters. For all of these reasons, the prospects for additional
involvement by parents are not at all promising. This was stated clearly when
we were received by the parliamentary commission on Bill 40 also.
Mr. Pomilio will continue.
M. Pomilio (Robert): Regarding parent participation, school
committees and parents committees.
The school committee should remain compulsory as it is now and enjoy the
same privileges as specified in Bill 71. The participation of parents in
meaningful consultation at the school committee level, as prescribed by Bill
71, is considered sufficient since it satisfies the needs of the parents.
The school committees, with their role and function as specified within
the existing structure, along with the areas of compulsory consultation listed
in Bill 71 have served our system effectively and have contributed positively
towards meeting the needs of the schools and the students. Parents who are
presently involved, as well as those with post experience, believe that school
committees and parents committees must remain. They have become progressively
more effective and have provided parents with the opportunity to exercise their
influence in areas where they believe their contribution has been both valid
and essential.
Accordingly, parents have always insisted that all decisions made after
consultation reflect the opinions expressed by the parents who have been
consulted. It follows that we would like parents committees to continue to
exist as prescribed in Bill 71. In this way and only in this way do we see the
parents' role in education as representative, respected and fulfilled. We
believe that if what is prescribed in the proposed Bill 107 becomes law,
parents will lose in the end. There will be no continuity in parent
participation.
In the proposed Bill 107, school committees and parents committees would
lose the input presently enjoyed, would lose the areas of obligatory
consultation as prescribed in Bill 71, would see the number of parents on the
committees reduced, would lose the guaranteed financing which exists at the
present time, would forfeit their link with parents committees and the school
board via the regional parents committee and the central parents committee,
since the orientation committee would deal directly with the school board and
bypass the parents committee.
The frequency of school committee meetings would be affected due to the
demands made on principals and teachers who must be represented on both the
school committee and the orientation committee. Bill 107 does not specify the
required number of meetings per school year for either the school committee or
the orientation committee. The activities presently undertaken by the members
of the school committee would most likely diminish, that is: their volunteer
work in the library, fund-raising, telephone network committee, etc.
We also believe that the school committee and parents committee should
be provided with a budget which they should be able to manage by themselves.
More importantly, if a school committee organizes a fund-raising project, it
should be permitted to manage the funds collected on its, own in consultation
with the principal. Article 49 of Bill 107 states that all financial matters
pertain exclusively to the principal. This is unacceptable.
Parent commissioners. The parents believe that the parent commissioners
chosen to sit on the council of commissioners should become members of the
executive committee and should enjoy all the rights, powers and
responsibilities prescribed for elected commissioners, with the exception of
the right to vote. We are in total agreement with the nomination of a parent to
the council of commissioners as representative of the linguistic minority of a
school board. We urge the Minister to stipulate in the law that the parent
representing the linguistic minority must be chosen from the central parents
committee and not from the general assembly of parents. This would ensure
experienced and dedicated representatives.
School board subcommittees. Parents should be represented on school
board subcommittees such as transportation, operation renewal, curriculum,
etc.
Recognition of a public school as Catholic. It is the right of a local
school community to determine the confessional character of its school as per
the regulations of the "Conseil supérieur de l'éducation".
Mme Cipriani: Mme Saint-Yves.
Mme Saint-Yves (Cécile): The role of the Minister and
Ministry of Education. The proposed Bills 106 and 107 give the Minister and the
Ministry of Education many powers. We hope that future ministers will be as
conscientious as the present Minister and will exercise these powers with the
responsibility they deserve and devote to the education portfolio the time and
funding which this essential Ministry deserves. We believe, however, that the
Ministry should decentralize toward the school boards where decisions affecting
the daily lives of students are made. Furthermore, it is at the school level
that parents, as partners in education, would have input into the policy-making
process.
General comments. We do not agree with the definition of a parent
according to Bill 107. The definition of a parent should read: A parent will be
defined as the father and/or mother or the legal guardian of a student enrolled
in a school. The parents of the English sector of the CECM along with all the
other parents involved in the parent participatory structures in the Province
of Québec have repeatedly requested that the Ministry change the
criteria for admis-sibility to grade 1 from October 1st to December 31st, in
order to conform with the criteria stipulated by other Canadian provinces.
Principals. Article 90. Parents will have a problem with this article
because not all principals are alike. We believe it would be better if the Bill
specified what a school committee is entitled to, when it must avail itself of
a school's administrative services and facilities. This would promote better
relations between the principal and the school committee. Article 47 states
that "the principal shall choose the textbooks and teaching material required
for the teaching of the programs of studies..." According to the present law,
the school committee has always been consulted on this topic and we ask that
this right and privilege remain.
Bill 106. Because we consider the role of the commissioner to be an
important one, we request that sufficient time be given to the electors to get
to know the people who are running for office. The fourteen to sixteen days as
prescribed in Bill 106 do not provide for this. We suggest that the time
between the filing of nomination papers and the day of the poll be extended to
four weeks. Advanced polls should be mandatory in specific areas of the city or
in central areas outside of a town or village.
Mme Cipriani: Thank you. In conclusion, as the first ones
responsible for the education of their children, parents must have a more
significant position, not only in the school but also where the decisions are
made, namely at the school board. Parents appreciate and want to maintain their
consultative powers as they exist within the school committee. They neither
seek nor desire any additional responsibility. Parents insist that the
decisions made after consultation
with parents reflect the opinions expressed by those parents. Parents
want school committees to remain compulsory as they are now according to Bill
67. Every effort should be made to ensure that the decisions taken after
consultation reflect the opinions of the parents consulted. In this way,
parents are afforded a sense of accomplishment and a sense of satisfaction and
a desire to continue participating and contributing to education. Thank you,
Mr. President.
Le Président (M. Parent, Sauvé): I thank you, Mrs.
Cipriani, thank you, Mr. Pomilio, and thank you, Mrs. Saint-Yves. Now I will
recognize the Minister of Education. Mr. minister.
M. Ryan: Mrs. Cipriani, it is a great pleasure to continue the
conversation which we began this morning. I think the brief which you just read
runs along the same lines that were evoked this morning in your presentation
along with the "fédération des comités de parents". There
are a couple of points which I would like to address more specifically in your
presentation.
I took note of your insistance upon maintaining the compulsory character
of the school committee and of parents committees at the school board level. I
think I clearly indicated this morning that we took note of this point, which
is also stressed by the Federation, and I can give you the same assurance that
I issued to the Federation this morning that we are prepared to look at this
prospect with considerable sympathy. We are in the process of drafting
amendments to Bill 107 and this particular point will be the object of special
attention on our part. I personally accept the school committees as the basic
structure which has been developed over the years and before we dispose of it
too lightly, we ought to think twice. I think if this is the essence of your
intervention on this particular point, you may go back home with the assurance
that your point was well understood.
As regards the orientation committee, I have difficulties subscribing to
your approach because in your presentation, you suggest that this concept is
totally unacceptable. I wonder if you are not pushing things a bit too far. I
wonder if there is not... I had conversations with several parents who are
actively involved at the school level in different regions of Québec,
and the answer I got to this question was that provided the role of each
committee is clearly defined in a complementary perspective, not in a
perspective of opposition between the two committees, the whole thing can
function well. The responsibilities would not be the same, the degree of
involvement would vary from one committee to the other, so the view that I get
from different parts of the province is opposed to the one which we read in
your brief. So, I would like to ask you: Are you totally convinced that this is
totally unacceptable? Or if you wanted to point out some difficulties of which
we must be aware, but you go so far as to suggest total rejection of the
concept...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mrs
Cipriani.
Mme Cipriani: Mr. President, Mr. Ryan, the reason that our
parents asked us to stipulate that in the brief is because to them, they do not
see the value of the other committee. They see that it would end up being the
same people sitting on both committees. They also see that we are overworked as
it is, the few people who do volunteer, because in our particular situation, at
our board, we have the school level, the district level, the parents committee
level and the central parents committee level. We utilize our rights and
privileges at each one of those levels, and we find them sufficient. So, to add
on another committee seems to be totally unacceptable.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Yes, Mr.
Minister.
M. Ryan: We will take this into consideration, but I am far from
convinced that things ought to be pushed that far. The orientation committee
appears to me as a coordinating structure which would bring together all the
key actors in the school: the teachers, the school principal, the nonteaching
professionals, support staff, students in the secondary school and the parents,
of course. That is different from the school committee which is made up
exclusively or almost exclusively of parents. Anyway, you suggest practical
difficulties. We are here to listen to your views and those are registered.
About linguistic school boards, you do not appear to be particularly
enthusiastic, to say the least. You suggest that the best structure for English
Catholics on the Island of Montreal would be a distinctive English Catholic
school board. You think that would be feasible. You think it would be feasible
to operate a school system on the basis of both linguistic and confessional
guarantees. How would this end up? In practice, would we not run the risk of
extremely complex structures, which would be very costly and extremely
difficult to operate? How can you conceive of a system which would rest upon a
mixture of linguistic and confessional guarantees at the same time? I can
hardly figure that out. Perhaps you can provide some enlightenment on this.
Mme Cipriani: I do not know if I can explain it clearly enough to
you, but in our minds, we have figured that a simple way to simplify our
particular problems on the Island is if you put all the Catholics together,
from Baldwin-Cartier to Jerome - Le Royer, then you would have a feasible
English Catholic school
board. We would have over 30 000 to 35 000 children approximately, so,
we thought that was rather feasible, in our minds.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: There is the factor of distance which is important on
the Island of Montreal. I think the cost of operating an English Catholic
system, on the one hand, and an English-speaking Protestant system on the other
hand, a bilingual Protestant system, if we want to take all aspects of reality
into account, linguistic school boards which would be nonconfessional... I can
hardly imagine how all these structures could be organized in an effective way.
But, anyway, you indicate your preference for this kind of structure. I have a
question for you: Under the present structure, do you feel that you are in
control of your school system, as English Catholics in Montreal?
Mme Cipriani: I think so. We work at it every day in the CECM. We
are still a strong entity. With our francophone brothers, we have one thing in
common and that is our religion, but we also have our distinct sector and our
own administration and our own teachers and our own teachers' union.
M. Ryan: Okay. Just one more question. You talk about the
Minister of Education and the powers which he is given under the law. You
suggest that there ought to be some decentralization towards the school boards.
I notice that this passage in your brief was particularly pleasant to my
distinguished colleague of the Opposition. I should like to ask you what
precise powers you would be prepared to devolve to school boards which are
presently exercised or detained by the Minister of Education. Could you specify
what powers could be thus devolved?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mrs. Saint-Yves or
Mrs. Cipriani.
Mme Saint-Yves: I think just the control and management of the
schools at the school board level, not that they would be there only to
implement policies coming from the Government, but to be able to take some
initiatives because they are closer to the people they are serving and with the
parents also at that level, they would be closer regarding the curriculum and
having more choice in the selection.
M. Ryan: There are two main elements in those powers which are
entrusted to the Minister. First, he has authority, representing the Government
of course, over curriculum. Do you agree that there must be one fundamental
basic curriculum for the schools of the province or if you would entrust this
matter to the authority of the school boards?
Two, the Minister has authority over the financial resources which are
distributed to the school boards in such a way that equality of access to
education is roughly equivalent in all parts of the territory. How could you
assure those objectives: the unity of the curriculum and the equality of
opportunity all across the territory if you do not have those fundamental
powers in the hands of the Government and the Minister? And if you allow that
these two sets of powers remain vested with the Government, what other powers
would you ask us to return to the school boards?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme
Saint-Yves. (20 h 30)
Mme Saint-Yves: You must understand that we can speak about
Montreal. When you talk about how different it is, that Montreal is different
to the rest of the province, we understand that there are financial obligations
and a basic curriculum that must come from the Government in order to have...
If people go from one school board to the other, I understand that, but there
has to be more leeway, like I said, regarding Montreal especially which is so
different to other areas of the province, to be able to have some leeway in
functioning differently.
M. Ryan: Under Bill 107, if you will allow me, there would be
much more elbowroom left with the school boards in pedagogical matters. There
are several provisions in the Bill which would give the school boards much more
freedom than they have at the moment to do things of their own initiative and
to make decisions on pedagogical matters. So, there is at least some important
progress in this area that may not be completed, but there is certainly a
significant progress. Anyway, I note that point.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il d'autres
interventions du côté ministériel?
M. Ryan: Non, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, je
reconnais la porte-parole de l'Opposition officielle en matière
d'éducation, Mme la députée de Chicoutimi. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, si vous le permettez, je
vais laisser la parole à mon collègue, le député de
Laviolette.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Avec plaisir. M.
le député de Laviolette, en relève.
M. Jolivet: Merci, M. le Président. C'est avec grand
plaisir que nous vous recevons, ce soir, pour nous parler des projets de loi
106 et 107. J'essayais de voir, à la suite du ministre,
quant au rôle du ministère et du ministre par rapport aux
commissions scolaires... J'essaie de voir jusqu'où vous verriez la
décentralisation parce que vous parliez dans votre mémoire de
certaines difficultés avec certains directeurs d'école plus
près de chacun des comités d'école mais, en même
temps, vous voudriez que des pouvoirs qui sont actuellement centralisés
au ministère ou par le ministre soient plutôt
décentralisés vers la commission scolaire et, par le fait
même aussi, dans certains cas, au niveau des écoles. J'aimerais
que vous nous donniez davantage de précisions sur cette
décentralisation que vous aimeriez voir.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Who would like to
answer that question? Mrs. Cipriani or Mr. Pomilio?
Mme Saint-Yves: J'ai précisé tantôt le
contrôle. Je ne peux pas vous donner des exemples précis de... Que
la gérance des écoles soit au niveau des commissions scolaires.
Que ce soient elles qui prennent des décisions parce qu'elles
connaissent leurs écoles et leur monde, leurs élèves,
leurs enseignants plus que le ministère ne pourrait le faire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ce que le
député semble vouloir clarifier, c'est: Est-ce qu'il y a des
pouvoirs que vous voyez réservés exclusivement aux directions
d'école ou aux commissions scolaires qui pourraient être
précisés à l'intérieur du projet de loi 107? Est-ce
qu'il y a des cas, des exemples? Do you understand the question?
Mme Saint-Yves: Oui, on comprend. C'est le...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous n'avez aucun
cas à citer?
Mme Saint-Yves: Non.
M. Jolivet: D'accord, je vais y aller en vous disant ceci: Vous
disiez que le rôle du ministre et du ministère de
l'Éducation devrait être décentralisé vers les
commissions scolaires. Rendu au niveau de la commission scolaire, il y a
d'autres personnes qui vont demander que ce soit décentralisé au
niveau de l'école. Vous parliez de meilleures relations entre le
comité d'école, le comité de parents et les directions
d'école. C'est dans ce contexte-là que je veux savoir quels sont
les pouvoirs qui devraient rester au ministère, au ministre et quels
sont les pouvoirs du ministère que vous voudriez voir
décentraliser vers les commissions scolaires elles-mêmes? Parce
que, comme vous le dites si bien, elles ont une meilleure connaissance du
milieu, des gens qui sont dans le milieu, des élèves, des parents
qui sont là et des enseignants qui travaillent à
l'intérieur de cette commission scolaire là. Alors, est-ce que
des pouvoirs allant jusque...
Vous parlez de la gérance de l'école, mais qu'est-ce que
la gérance pour vous? Est-ce que cela va jusqu'à une
décentralisation du budget où, là, il pourrait y avoir, au
niveau de la commission scolaire, une meilleure capacité de
décider du budget que celle que l'on a dans les règles
budgétaires actuelles édictées par le ministère? On
sait très bien qu'une commission scolaire ne peut pas agir en dehors des
règles édictées par le ministère. Est-ce que vous
voyez une décentralisation à ce niveau-là ou si, pour
vous, c'est simplement la gérance quotidienne?
Mme Saint-Yves: Qu'il y ait l'argent nécessaire pour le
fonctionnement.
M. Jolivet: Je vais aller à ma deuxième question
concernant le comité d'école et le comité de parents. Vous
recommandez le maintien du comité d'école et du comité de
parents dans leur forme actuelle par rapport à ce que propose le projet
de loi 107. Vous dites qu'il devrait y avoir un budget de financement
assuré et que le projet de loi devrait aussi préciser un nombre
minimal de réunions à tenir par année au comité
d'école. J'aimerais que vous nous donniez les raisons pour lesquelles
vous voulez le maintien de ce qu'il y a actuellement plutôt que ce qui
est proposé et que vous nous disiez ce que, pour vous, serait un budget
assuré pour le comité d'école et le comité de
parents. Et, selon vous, combien de réunions devraient tenir
annuellement le comité d'école et le comité de
parents?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme
Cipriani.
Mme Cipriani: Que voulez savoir, monsieur? Une voix: Le
nombre...
M. Jolivet: Vous vous dites pour le maintien du comité
d'école.
Mme Cipriani: Comme c'est maintenant. Chaque mois, on a une
réunion de notre comité d'école et de notre comité
de parents.
M. Jolivet: Mais cela n'est pas prévu autrement que par
votre régie interne. C'est vous qui décidez qu'il y en aura une.
Là, vous dites: On voudrait voir précisé un nombre minimal
de réunions dans la loi. Vous dites qu'il faudrait que la loi
prévoit au moins une réunion mensuelle du comité
d'école et une réunion mensuelle du comité de parents.
Mme Cipriani: C'est cela.
M. Jolivet: C'est la première chose. La deuxième
chose, vous dites qu'il devrait y avoir un budget assuré à ces
comités. Selon
votre connaissance, quel devrait être ce budget?
Mme Cipriani: Comme celui que nous avons maintenant, 175 $ pour
notre comité d'école et, pour notre comité de parents,
cela dépend du nombre de comités d'écoles, mais on verrait
environ 700 $ par année, pour le bon fonctionnement du
comité.
M. Jolivet: Durant l'année, faites-vous des
activités pour vous financer, à part le financement provenant de
l'État ou de la commission scolaire?
Mme Cipriani: Pour le comité d'école? M.
Jolivet: Actuellement, oui.
Mme Cipriani: Oui, si une école veut faire un "chocolate
bar drive" ou autre chose comme cela, mais la CECM a un programme qui s'appelle
le budget complémentaire, c'est-à-dire qu'on doit donner au
directeur de l'école toutes sortes de choses qu'on ramasse. On ne
voudrait pas voir cela dès l'an prochain, parce qu'on pense que c'est
nous qui ramassons l'argent pour nos enfants, c'est nous et nos enfants qui
faisons cela et c'est nous qui devrions administrer notre argent avec le
directeur de l'école.
M. Jolivet: Donc, une partis de la décentralisation des
pouvoirs, c'est que vous aimeriez garder sous votre responsabilité
l'utilisation des budgets que vous amassez outre ceux reçus de
l'État ou de la commission scolaire.
Mme Cipriani: Oui.
M. Jolivet: Autre chose. Vous recommandez le maintien du
comité d'école et du comité de parents. Pourquoi
refusez-vous les propositions qui sont faites actuellement? Quelles sont les
raisons qui vous incitent à dire: On veut garder ce qu'on a plutôt
que d'accepter ce qui est proposé dans le projet de loi actuel?
Mme Cipriani: M. Pomilio va répondre.
M. Pomilio: Au point de vue du comité d'orientation, il y
a un problème à Montréal. Comme je siège
déjà au comité d'école, si j'étais aussi au
comité d'orientation, est-ce que j'aurais vraiment la capacité
d'accomplir mon rôle dans le comité d'orientation. Alors, c'est
pour cela... Comme comité d'école, au moins, on a un rôle
consultatif. Quelquefois, cela va et, quelquefois, cela ne va pas. Je vois le
comité d'orientation avec des pouvoirs, mais pas suffisants, comme ceux
des comités d'école qu'on a actuellement. Nous, on a dit
plusieurs fois qu'on aimerait que le comité d'école soit prescrit
par la loi et que le comité d'orientation soit optionnel.
M. Jolivet: Vous mentionnez le parent- commissaire. Aujourd'hui,
la fédération des comités de parents est venue nous dire
qu'elle aimerait avoir la possibilité de participer sans droit de vote.
Vous dites la même chose. Quelles sont les raisons qui vous incitent
à dire que les parents-commissaires devraient jouir des mêmes
droits, pouvoirs et responsabilités que les autres commissaires,
c'est-à-dire ceux qui " sont élus au suffrage universel, et en
même temps ne pas avoir le droit de vote? Vous étiez ici
aujourd'hui, on a entendu des groupes dire que, si on a toutes ces
responsabilités, cela devient frustrant de ne pas participer au vote et
on aimerait y participer. Alors, quelle est la raison qui vous incite à
dire: Nous, on ne veut pas le droit de vote?
Mme Cipriani: Je vais vous répondre en anglais, si c'est
possible.
M. Jolivet: D'accord.
Mme Cipriani: It has been our experience with... Mme Saint-Yves,
before she became our executive secretary, was a parent commissioner. If you
are one or two in a group of twenty or nineteen, whatever the case may be, you
are much more influential if you do not have the right to vote. You can put
your point across by many different ways. But if you have the right to vote,
you lose your credibility many times and, I should not say what I am going to
say, but it is a rather political situation when you sit at a board of
commissioners and sometimes, it is politically wise not to show which side you
are on but to be able to speak, voice your opinion and hopefully, someone will
listen. And if you say it enough times, they usually do.
M. Jolivet: En fait, ce que je disais cet après-midi,
c'est que beaucoup de gens à une certaine époque ont
demandé la cogestion, mais quand ils se sont aperçus que la
cogestion était aussi la responsabilité, ils ont peut-être
préféré ne pas l'avoir.
Mme Cipriani: Oh! I do not know if, personally, I would not want
to have responsibility. I think I would feel that it is not my place. If I am a
parent representative, it would not be my place to take a vote on a matter
without consulting my base.
M. Jolivet: D'accord.
Mme Cipriani: Yes, Mme Saint-Yves.
Mme Saint-Yves: Est-ce que je pourrais répondre à
votre...
M. Jolivet: Oui.
Mme Saint-Yves: Quand vous avez dit: Pourquoi les parents ne
veulent pas d'un comité
d'orientation... On demande aux parents bénévoles de
prendre plus de responsabilités, mais ils n'y voient pas plus de
pouvoirs. Le comité d'orientation... L'article 82 dit: II donne son
opinion, il fait des recommandations. Alors, pour les parents, c'est une perte,
ce ne sont pas de vrais pouvoirs, c'est seulement plus de
responsabilités pour des gens qui n'ont ni le temps ni l'expertise pour
le faire.
M. Jolivet: En fait, je reviens à votre mémoire en
français, à la page 4, où vous dites: "Nous sommes d'avis
que, si les prescriptions du projet de loi 107 sont adoptées, les
parents en sortiront perdants. Il n'y aura plus aucune continuité dans
la participation des parents. " Vous voyez, par rapport à ce qui existe
actuellement, une perte des pouvoirs que vous avez exercés depuis X
années. C'est un peu dans ce sens. Est-ce que je comprends bien que vous
dites que la loi 107 vous est moins favorable quant à votre
participation comme parents, quant à vos droits, vos pouvoirs et vos
possibilités et qu'en ce sens vous aimez mieux conserver ce qui existe
plutôt que de prendre la loi 107?
Mme Saint-Yves: Pour répondre à M. le ministre
quand il parlait de... Il ne comprenait pas, il doutait de notre
mémoire. Je peux vous assurer que lorsqu'on a fait notre consultation,
les parents ont dit: "Do not even mention it. " Ils ne voulaient pas qu'on
parle de l'orientation committee"; c'était: "We keep what we have, do
not mention the orientation committee at all. " Je vous assure... Moi, comme
secrétaire, j'ai des lettres des comités de parents et des
comités d'école pour...
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est un
témoignage vécu que vous nous rendez là.
M. Jolivet: Oui.
Mme Saint-Yves: Oui.
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Jolivet:... si je comprends bien, le ministre a
peut-être douté de votre mémoire mais, vous, vous n'avez
pas douté du ministre.
Mme Saint-Yves: Oh non!
M. Jolivet: Alors, merci de votre participation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. Je
reconnais, pour une dernière intervention, Mme la députée
de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Merci, M. le Président. On page 4 of the
French version of your memoir, because I do not have an English version, you
bring up something that I think is important, that nobody else, I do not think,
has quite brought up in the same way. And it is something that struck me when I
examined the law myself. You say that the fact that the orientation committee
advises the school board - Articles 80 and 81 outline certain areas where the
orientation committee advises the school board - this short-circuits the
parents' liaison with the parents committee.
Now, I must say that I feel that there are certain functions or certain
recommendations that the orientation committee will have, if in fact it comes
into place, that should be directed to the principal, others perhaps to the
school board. In other words, they have a sort of accountability in various
directions. According to the law, it is all to the school board at the
moment.
I think that this is a very important point. Have you, in fact, looked
at the provisions in the law that deal with the parents committees and their
role, because they still have to listen... They are created, in fact, by the
school committees, up to the parents committee. I would like you to just
explain that a little bit more, because I think you have brought up something
that is very key, that perhaps we should look at and improve.
Mme Cipriani: The part that did not seem to cohere to what we
work with right now is that we always have... Like I have mentioned before, we
have our school committee and we have one delegate who goes to the district.
Then, we have representatives who go to the parents committee and then we have
the central parents committee; then, our parent commisioners who go to the
board. So, we always have reporting from the base all the way up, whereas in
the law, it says that the school committee is here, the orientation committee
is there. The orientation committee has the right to bypass the school
committee and the parents committee and go straight to the board.
If we do not have, as it was suggested this morning when I was here,
people from the school committee on the orientation committee, the school
committee does not really have the same link with the orientation committee, so
that the process is not like a chain that we are accustomed to. If you notice,
in our brief, we sort of follow our base all the way up. I would be in a lot of
trouble if I tried to push something through at my parents committee if I had
not had the opinion of all my school committees who brought it to my two
districts, who then brought it to me to the parents committee level. We feel
that there will be a lack of communication and there will be a loss.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, je vais
reconnaître la députée de Jacques-Cartier
pour une dernière intervention. Cela va. M. le ministre.
M. Ryan: Je voudrais remercier la délégation pour
la discussion que son mémoire a rendue possible entre nous. Je ne peux
pas m'empêcher de signaler, au terme de notre discussion, que je vois des
contradictions énormes, même fondamentales, entre le
mémoire que nous a présenté ce matin la
fédération des comités de parents, avec la participation
de Mme Cipriani, et le mémoire que nous entendons ce soir. On est comme
dans deux mondes assez différents. Cela, c'est votre problème; ce
n'est pas le mien, mais je suis obligé de prendre note de ce
fait-là. Prenez le comité d'orientation. Vous dites: Totally
unacceptable. Ce n'est pas ce qu'on a entendu ce matin. On a entendu ce matin
que c'était une chose qui était acceptable pour l'ensemble des
comités de parents de la province de Québec. Je respecte
l'opinion, là, je ne veux pas la mettre en cause, mais je souligne
simplement une différence très importante que j'observe.
Merci.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci Mme
Cipriani, merci Mme Saint-Yves, M. Pomilio.
La commission va suspendre ses travaux pour quelques minutes et
j'inviterais le groupe suivant à s'avancer et à prendre place sur
les banquettes.
(Suspension de la séance à 20 h 52)
(Reprise à 20 h 53)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission permanente de l'éducation va reprendre ses travaux
dès que les membres de la commission auront
réintégré leur siège. Pendant ce temps, j'invite M.
Amedeo Casavecchia à prendre place. D'abord, M. Casavecchia, je veux
vous remercier.
I would like to thank you for your response to the commission. The
commission has planned to listen to your group for a period of 45 minutes. May
I suggest you use about 15 minutes to present your brief and after, we will
start the discussion between the members of the commission. Feel free to
express yourself in French or in English.
Mr. Fossey, my secretary told me you are the one who is going to speak
for the group. I invite you, before starting your speech, to introduce the
people who are with you at the table.
Plymouth Brethren
M. Fossey Sr. (John): I have on my left Mr.
Cowie, who will give an outline within the 15 minutes you referred to,
Mr. Casavecchia, Mr. Fred Pilgrim and Mr. John Fossey Jr.
Le Président (M. Parent, Sauvé): When I mentioned
to use 15 minutes, that is not a directive, it is only a suggestion.
M. Fossey Sr.: A suggestion.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Right. If you want
to take all the 45 minutes, feel free to use them, okay.
M. Fossey Sr.: Sure.
Le Président (M. Parent, Sauvé): So, we will listen
to you.
M. Fossey Sr.: Thank you.
M. Cowie (David): If I may, firstly, I would like to thank the
members of the Education Commission for giving us a hearing and the opportunity
to make an appeal at this time for our consciences to be recognized in relation
to moral education.
If it would be alright, rather than just reading through the brief which
is very simple, with just one point, I thought maybe if I might be allowed to
speak from the heart and just cover a little of the ground that would make our
appeal intelligent as to why we are asking this.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Do as you
wish.
M. Cowie: Thank you. Firstly, I would like to say that we respect
what the Government and the school boards are seeking to do in relation to the
moral education of the children. We see the urgent need for children who are
without moral teaching in their homes to be guided, for their protection,
against the rising tide of moral corruption in the world.
We are not requesting curriculum changes in that sense. We simply want
our children to be given exemption from the whole course of moral education,
without it affecting their ability to graduate, because we are sure that the
good that the Education Department is seeking to do would, in fact, work
against the good of the moral instruction that our children are receiving in
their homes and church.
To explain the reason for saying this, I would have to outline as
briefly as possible who we are, our Christian way of life and the moral
teachings we give the children that we feel would be undermined by the school
board's course. As mentioned in our brief, we are known as Plymouth Brethren or
Exclusive Brethren. We are not a sect because we have no organization on earth
and we believe that all those who love Our Lord Jesus Christ are members of His
One Church by the indwelling of the Holy Spirit. We regard the instruction in
Second Timothy, chapter 2, to those who name the name of the Lord "to withdraw
from iniquity, and to follow
righteousness, faith, love and peace with those that call on the Lord
out of a pure heart", to be the only true path for all Christians.
The Scripture just quoted might be regarded as our charter, and was the
cornerstone of the revival movement which began around 1827 when Mr. J. N.
Darby who, at that time, was a young believing pastor in the Protestant Church
in Ireland separated from the public Church and with a few similarly exercised
believers began to meet in homes to celebrate the Lord's Supper and for prayer
and Bible study, basing everything they did on the New Testament teachings.
This simple fundamental Christian way of life has continued ever since.
It has spread all around the world and is carried forward in a rigid committal
to separation from evil in every area of our lives. It is not held by adherence
to a creed or to a dogma, but by a knowledge of the love of Christ, which
constrains us to live separate from the world which crucified Him, and
separated to God.
We feel that the teachings of the Holy Scriptures by which we have come
to know God are our most prized possession and the greatest inheritance we
could possibly pass on to these little ones growing up now. This is why we are
urgent in our appeal to the Government that our children be protected from evil
and defilement. It is also why we make a practice in our homes to read a few
verses of the Scriptures before every meal and to come together every day with
our brethren to engage in prayer, Bible readings, and preachings of the word.
In these daily meetings, the children are encouraged to participate, and
generally look forward to them as the best part of the day when they meet with
their friends and find companionship.
It is in this way that moral teachings are woven into the fabric of
their lives. They receive their ideals from the personalities of Scripture, not
from TV or radio personalities which, incidentally, we do not have. Their goals
are to live a Christian life based on purity and holiness, rather than to
succeed and make a name for themselves in this world. Their happiness is bound
up with their links with God, not in worldly pursuits and
self-gratification.
The witness here before you tonight, ladies and gentlemen... Mr. Ryan
has already noted, the family connections. It is several generations of
families who have been committed to this way of life, and it would show that it
is not an impossible path, that we would not minimize the fact that it is a
difficult one. "There are few that be that find it", the Lord says - the way
into life. In faithfulness to Christ, to take up one's cross and follow Him
involves much for these children.
It is not out of place for us to request, as parents and grandparents,
that a conscience clause be provided in the law for them, so as to relieve them
of the added trauma of having to go to class every day wondering what things
will come up that they will have to ask exemption from. We trust them and the
work of God in them, to discern between right and wrong, but it should not have
to be left to them to fight for their rights at the classroom level.
May we refer again to the request we made in our brief that there be
inserted a conscience clause after Article 6 of Bill 107, that would read: "A
pupil may be exempted from any moral values instruction on request from the
pupil or the parent, or legal guardian, where it can be shown on the basis of
testimony and witness that such instruction is contrary to the conscience,
upbringing and/or tenets of the faith held by the pupil and the group to which
he belongs".
We would request urgently, Mr. Ryan, Mr. President, that that article be
put in and that therefore, the children would be exempted at the level of the
law, and that an alternative provision be made for them in view of their marks
for graduating. Thank you.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Have you finished?
No more interventions?
Maintenant, je vais reconnaître le ministre de l'Éducation.
M. le ministre.
M. Ryan: Well, Mr. Chairman, it is my pleasure to have this
conversation with the representatives from Plymouth Brethren. It is a great
opportunity for us to become acquainted with the tenets of your faith and
morals. I think they are of a very lofty nature. I read the summary which was
presented along with your brief. I see you are deeply rooted in a strong
historical tradition. It is not a new creation. It is not a recent eruption, it
is something that goes deep back in the past. I think it inspires respect and
in view of the great Western tradition to which we subscribe, of respect for
freedom of conscience, I wish to assure you that I took cognizance of your
views with great attention, and I admire the sincerity of your dedication to
your beliefs and the great consistency with which you try to translate them
into action. And this is the test of every faith. It must be translated into
actions in some form or other.
You take the strong way, so to speak, you are not afraid of the
implications and I think you have got to be lauded for that. You read the draft
legislation with these convictions in mind. You ran into difficulties which you
honestly bring to our attention. I think the problem is real. The kind of
dilemma which is imposed upon our people by the legislation which we have, and
the one which we contemplate, is not completely acceptable to all people, and
whenever the argument "freedom of conscience" is raised, you have got to be
attentive. You have got to listen.
I thought we had a way out of the predicament with Article 413,
paragraph 10, which says that the Government may authorize the Minister to
waive a provision. Is it formulated that way?
I would be surprized. Yes, it is the regulations, not the Government as
such. The regulations may "authorize the Minister to waive the requirements of
a provision of the basic school regulations, upon application therefore giving
reasons, where the enforcement of the provision is likely to be detrimental to
a pupil. "
I had understood that under this particular provision, the Minister
would be enabled to exempt children like yours from the course in Moral
Instruction in school. And I still believe that. But you go beyond that in your
presentation. You suggest that this authority should be vested with the school
board. You suggest an amendment, I think, to paragraph 7 of the same Article
413. I am not sure that I would be prepared to go that distance. But your
suggestion is interesting and I think the least we can promise is that we will
reexamine all those articles which you cited in your presentation in order to
make sure that there is therein consistency, unity and respect for the beliefs
which you brought to our attention and the rights you underlined in your
presentation. I think we can find a way out of this situation that will take
your noble aspirations into account.
I do not know exactly by what machinery we can refine our present
formulation so that it becomes acceptable to you, but there is something to be
looked after and if you have some further proposals to bring to our attention,
please do not hesitate. And, if needed, we will be in touch with you again to
see if there would be a formula that might gain your acceptance.
So, we understand the problem, we accept that it poses a challenge to us
as lawmakers and I think the freedom which you remind us of is so fundamental
that we cannot treat it lightly. That will be my answer to your intervention. I
think there has got to be some follow-up on this in the weeks to come, before
we reach a final state of adoption in the House. Thank you for bringing this
matter to our attention.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre. Je vais maintenant reconnaître M. le député de
Laviolette. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Merci, M. le Président. Merci pour votre
présentation. Ce que vient de nous affirmer le ministre, à savoir
qu'il y aura des corrections à apporter pour répondre un peu au
libellé de la lettre qu'il avait lui-même envoyée et qui
avait été corroborée par une lettre de la
députée de Jacques-Cartier, Mme Dougherty, fait en sorte que vous
nous disiez que la loi 107 ne concordait pas avec cette opinion exprimée
par ces deux représentants du côté ministériel. Je
pense qu'il n'y a personne qui va être en désaccord avec le fait
que la liberté d'expression et la liberté religieuse doivent
amener des correctifs à la loi. Le ministre dit qu'il est prêt
à le regarder. Il s'agit de trouver le meilleur véhicule pour
mettre dans la loi cette affirma- tion. En conséquence, on ne peut pas
être en désaccord avec ce droit à la liberté
religieuse que les gens peuvent exprimer.
Vous avez bien fait, ce soir. Vous êtes venus nous exprimer que
l'article 17 prévoit un certain droit de liberté pour
l'enseignant, mais n'en prévoit pas pour l'étudiant. Ce que vous
nous dites, c'est qu'il s'agirait de faire la concordance nécessaire
pour le permettre à l'étudiant. Dans ce sens-là, si le
ministre est prêt à faire des corrections, on sera prêt
à l'appuyer à ce moment-là, lorsque viendra le temps de
faire les amendements à l'article du projet de loi qui permettrait,
à ce moment-là, à l'étudiant, selon la
décision qui lui appartient et celle des parents, d'être
exempté du cours de l'enseignement moral et, en conséquence,
vivre une situation qui est conforme avec votre conscience.
Alors, on vous remercie beaucoup. Je pense que c'est important de venir
l'exprimer. Si vous avez quelque chose à ajouter.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Do you have
something to add? No?
M. Fossey Sr.: The only thing we might reply is the question as
to the machinery. We would not profess to be too accurate in our understanding
of how the machinery of the school board versus the Government works in the
application of our request.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Would you repeat your question, please?
M. Fossey Sr.: You brought up the matter of the machinery...
M. Ryan: Can you speak a bit... Yes?
M. Fossey Sr.:... how you may implement our request for exemption
and we would not profess to understand too exactly whether it would be in the
school board or in the provision of the Bill. We did refer to a school board
authorization, but our main concern, Mr. Ryan, is simply that there be some
provision. We were fearful of leaving it simply to the Minister because it
meant that for every individual child, there would have to be a separate
application made. We would like to see in the Law of Québec provision
for conscience, simply.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
avez-vous une réflexion, un commentaire?
M. Ryan: No. I understand your point of view. I said I was
not prepared to provide any final answer tonight on the question of machi-
nery.
M. Fossey Sr.: Yes. Right.
M. Ryan: It is complicated. I will give you an example of the
complications which this forces us to think about. We have in our legislation
some provisions whereby matters relating to religious and moral instruction
come under the authority of the two confessional committees. There are great
limitations placed upon the rights of the Government to act in these matters,
unless it acts in concurrence with the regulations or the decisions of the two
confessional committees. So, we have to find a way out of this predicament in
order to accommodate your request and this is what we must examine
carefully.
Under the present formulation of Bill 107, this question is not properly
dealt with. So, we have to look into it carefully. I talked to our legal
advisors a few moments ago; we will examine that very attentively in the next
few weeks and I think there is a way out in the direction of what you have
suggested. Now, where should the verification take place? Ought it take place?
There has to be some kind of verification. I must speak very strongly on behalf
of the will of the Government to make sure that some kind of moral instruction
is provided in the public schools of this Province. I could not think of
education unless it has that dimension. Your case is special...
M. Fossey Sr.: We are going to...
M. Ryan: ...because it refers to freedom of conscience. You want
to give more, not less.
M. Fossey Sr.: Exactly.
M. Ryan: And you xthink you are more competent to do
it than any public school will ever be. It does not apply to the overwhelming
majority of people. It is an exceptional situation which must be provided for.
How can it be handled? Where should verification be lodged? How should it be
assured in a way which is most respectful of fundamental freedoms is the
question which we must address in light of your very relevant intervention.
M. Fossey Sr.: Thank you, Mr. Ryan.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Thank you, Mr.
Minister. That will end our session for tonight.
La commission ajourne ses travaux à demain, 13 h 30.
(Fin de la séance à 21 h 14)