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(Onze heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît! Après consentement unanime du côté
ministériel et du côté de l'Opposition, môme si les
avis de la Chambre n'ont pas été connus, nous débutons nos
travaux. Alors, la commission permanente de l'éducation poursuit ses
travaux, à savoir l'étude, article par article, de la loi 107,
Loi sur l'Instruction publique. M. le secrétaire, est-ce que nous avons
quorum?
Le Secrétaire: Oui M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président.
Commission scolaire (suite)
Commissions scolaires confessionnelles
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il n'y a pas de
remplacements, je déclare cette séance ouverte et j'appelle
immédiatement l'article 107 du projet de loi 107 qui se lit comme suit.
"La Commission des écoles catholiques de Montréal, la Commission
des écoles protestantes du Grand Montréal, la Commission des
écoles catholiques de Québec et la Commission scolaire Greater
Québec continuent leur existence en vertu de la présente loi sur
leur territoire et sous leur nom. " Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le
député d'Abitibi-Ouest, avez-vous des commentaires?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je vous
écoute.
M. Gendron: Sur l'article 107, M. le Président, M faut
comprendre qu'il s'agit là de l'article peut-être le plus
important concernant l'instauration dans la région métropolitaine
de toute la question des commissions scolaires ou de la structure linguistique.
Ce qui est un petit peu paradoxal à l'article 107, c'est la situation
dans laquelle nous sommes et qui a été dénoncée par
plusieurs intervenants. Tout le monde sait que c'est en particulier dans la
ville de Montréal élargie ou dans le bassin montréalais
que le problème de la confesslonnalité se pose, alors qu'au fond
le projet de loi 107, qui est une loi pour améliorer la Loi sur
l'instruction publique, n'apporte aucune solution et ne règle rien de la
problématique montréalaise concernant la confes-sionnallté
puisqu'on y confirme plutôt le statu quo. C'est de cela qu'il faut
convenir. Même si on pense qu'il y avait urgence pour le gouverne- ment
actuel et son ministre de l'Éducation d'ouvrir éventuellement le
débat et les discussions concernant les dispositions de l'article 93 de
l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, le gouvernement a fait le
choix de ne pas le faire.
Je veux juste rappeler ici qu'on n'est pas les seuls intervenants
à croire qu'on peut être extrêmement déçu par
le projet de loi 107 qui implante des structures linguistiques au Québec
sauf là où de telles structures sont nécessaires.
Même si la loi 3 était basée sur le concept de
l'instauration de commissions scolaires linguistiques plutôt que
confessionnelles, il n'en demeure pas moins que c'était pour donner
suite aux difficultés d'application sur le bassin de population
montréalais. Les commissions scolaires linguistiques en Abitibi, on n'a
pas trop de problème avec cela, pas plus dans la région
Mauricie-Bois-Francs-Drummond, pas plus dans plusieurs autres régions du
Québec, le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce n'est pas le fait qu'on aura des
commissions scolaires liguistiques confessionnelles qui va modifier le
système d'éducation.
L'Alliance des professeurs de Montréal avait cru bon d'indiquer
que depuis une vingtaine d'années une restructuration est
réclamée, attendue, préconisée par tous les
organismes gouvernementaux, tous les rapports d'enquête, toutes les
commissions d'enquête. Que peut-on écrire de plus. M. le
Président, que ce qui a été écrit sur la
nécessité de rafraîchir et de moderniser nos structures
scolaires? C'était d'arriver avec des dispositions qui auraient
corrigé là où le problème est plus majeur.
L'Alliance disait entre autres: Nous savons que les opposants à
une telle restructuration ont une arme puissante à leur disposition, qui
est toujours l'article 93 de l'accord. Cela signifie-t-il que le gouvernement
du Québec se résigne à laisser les structures scolaires
montréalaises durer et perdurer ad vitam aeternam? Cela signifie t-il
que le gouvernement du Québec abdique ses responsabilités dans le
domaine de l'éducation, lorsqu'il s'agit de toucher à des
privilèges d'un autre siècle?
Les questions soulevées par l'Alliance étaient des
questions fondées; tellement fondées que quand tu analyses le
projet de loi, en particulier à son article 107, ça autorise au
moins à questionner le ministre avant de conclure. Parce que,
écoutez, je pense que le débat a été largement fait
là-dessus.
Alors, j'ai deux questions sur l'article 107. Quelles sont les
intentions véritables et précises du ministre de
l'Éducation actuel concernant le bassin de population le plus
concerné et le plus touché par l'obligation qui nous est faite
d'instaurer un régime de commissions scolaires linguistiques, tout en
sauvegardant et en protégeant les commissions scolaires
confessionnelles?
Surtout quand on sait qu'il avait eu l'intention - on y reviendra dans
des articles subséquents - d'arriver avec une espèce de
superposition de commissions scolaires: linguistiques, confessionnelles,
neutres. Alors, ma question est simple: Est-ce que le ministre de
l'Éducation pourrait succinctement nous présenter ses intentions
véritables concernant l'organisation future du système
d'éducation dans le bassin montréalais? Il doit convenir que ce
n'est sûrement pas avec le projet 107 qu'on discute actuellement qu'on
corrige la nécessité d'avoir uniquement un régime, dans le
bassin montréalais, plutôt que d'en avoir trois ou quatre sortes
superposées les unes sur les autres.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci M. le
ministre, avez-vous saisi?
M. Ryan: Oui. Tout d'abord, il faut partir de l'expérience
de la loi 3 pour essayer de saisir les différences que présente
le projet de loi 107 sur les questions soulevées par le
député d'Abiti-bi-Ouest. Dans la loi 3, on trouvait une
disposition fort semblable à celle que l'on trouve à l'article
107 du projet de loi 107. Je la lis comme suit - c'est à l'article 480:
"Malgré toute disposition inconciliable de la présente loi, les
commissions scolaires confessionnelles mentionnées à l'annexe D
continuent d'exister sur les territoires décrits dans cette annexe en
regard de leur nom pour l'éducation des élèves de la
classe de personnes qui ont choisi de demeurer sous leur compétence.
"
Quand on allait à l'annexe D, on trouvait le nom de la Commission
des écoles catholiques de Montréal, la Commission des
écoles protestantes du Grand Montréal, la Commission scolaire
catholique de Québec, la Commission scolaire protestante de
Québec. Il y avait une différence. C'est que dans l'annexe D de
la loi 3 on définissait le territoire de ces commissions scolaires d'une
manière qui équivalait, à toutes fins utiles, à les
condamner à une disparition assez rapide. Dans le cas de la CECM, pour
rappeler concrètement les faits, on avait redéfini le territoire
de la CECM de manière qu'il s'étendait à peu près
de la manière suivante: au sud, il y avait le fleuve Saint Laurent,
à l'ouest, il y avait la rue Fullum à peu près; on allait
jusqu'à Sherbrooke et l'avenue des Pins au nord, après cela, on
allait jusqu'à la rue Atwater. Je pense que tous les membres de la
commission connaissent ce territoire. Tout le monde sait que c'est un
territoire qui n'est plus résidentiel maintenant. Il est en train de le
redevenir dans certaines parties, mais c'est surtout pour des couples qui n'y
élèvent pas des enfants. Alors, les perspectives d'avenir de la
Commission des écoles catholiques de Montréal dans un territoire
aussi arbitrairement réduit étaient pratiquement nulles et le
tribunal s'en est rapidement rendu compte. C'est pour ça qu'il a
déclaré cette loi irrecevable.
Il y a deux raisons qui ont porté le tribunal à Juger la
loi 3 irrecevable, celle que je viens de mentionner et l'autre, les
dispositions qui entraînaient la spoliation des biens des commissions
scolaires. On leur enlevait leur territoire et, après ça,
évidemment, on leur enlevait leurs écoles. Après
ça, on disait: Allez vous battre devant les tribunaux. On pensait que
les tribunaux seraient assez naïfs pour laisser faire tout le
dégât en attendant que la Cour suprême se prononce cinq ans
après. La Cour supérieure a justement jugé qu'elle ne
pouvait laisser se commettre des actions comme celles-là tant que les
causes n'auraient pas été entendues. Nous avons souscrit à
ce jugement et c'est pourquoi nous ne sommes pas allés en appel. Nous ne
voulions pas être partie d'une attitude comme celle-là et nous
l'avions dit aussi clairement qu'on pouvait le dire à l'époque en
commission parlementaire.
C'est pour ça qu'ici nous n'avons pas la restriction qui
était contenue dans la loi 3. Mais si on regarde l'article 108 qui suit
tout de suite l'article 107, on y trouve un article qui écrit ceci... Je
ne prétends pas que la question des limites territoriales de ces
commissions scolaires ait été définitivement
tranchée par le jugement de la Cour supérieure. Il y a encore des
éclaircissements à recevoir là-dessus. Nous en convenons
et l'esprit dans lequel nous abordons toute la partie judiciaire de
l'opération est un esprit de sain libéralisme. Nous voulons aller
à la vérité constitutionnelle. Ensuite, nous verrons s'il
n'y a pas lieu de la redresser par des ajustements politiques en temps
utile.
Ici, nous disons. "Le gouvernement peut, par décret, modifier les
limites du territoire d'une commission scolaire confessionnelle. " Mais
modifier, ça peut vouloir dire de les réduire; ça peut
vouloir dire de les étendre; ça peut vouloir dire un ou l'autre
des deux. On va tester ça. Dans le projet de loi, on affirme le droit du
gouvernement de modifier les limites d'une commission scolaire. SI les
tribunaux, dans les questions que nous leur poserons, nous répondaient
que le gouvernement a ce pouvoir de modifier les limites des commissions
scolaires confessionnelles, à ce moment-là, nous pourrons aviser
à toutes sortes de choses, évidemment. Mais tous les points de
vue auront été entendus.
Par conséquent, nous sommes très conscients des questions
qui se posaient au gouvernement précédent quand il a conçu
son projet de loi 3, à I époque, mais nous ne voulons pas
retomber dans des embûches qui ont entraîné la
décision du tribunal accordant une Injonction aux parties qui avaient
contesté la constitutionnalité de la loi 3. C'est pour ça
que l'article 107 est formulé comme il l'est. On maintient les quatre
commissions scolaires dont y a été question dans leur territoire
actuel et sous leur nom actuel avec leurs responsabilités actuelles
pendant la période de transition.
M. Gendron: Ce serait ma dernière... peut-
être pas ma dernière question, cela dépendra de la
réponse. Le ministre m'a expliqué un contexte que je pense, sans
prétention, connaître, peut-être pas autant que lui, mais je
connais ce contexte. La question n'était pas cela. Tous les
intervenants, ou à peu près, rapidement, sont venus nous dire
d'abord la situation paradoxale que ce soit les deux plus grandes villes du
Québec qui favorisent les systèmes scolaires confessionnels car
ce sont les villes qui possèdent les populations
hétérogènes et qui vivent le pluralisme alors que
l'association - et ici je parle des professeurs de morale et de religion -
favorise un système scolaire unique au Québec. C'est un point de
vue. D'autres: On s'oppose à la coexistence de commissions scolaires
confessionnelles à Montréal et à Québec et de
commissions scolaires dissidentes avec les commissions scolaires linguistiques.
On regrette que le principe de la division linguistique des commissions
scolaires ne s'applique pas à Montréal. Il est urgent qu'à
Montréal, comme ailleurs, cela ressemble à ce qu'on veut faire,
etc.
La question, et c'est cela que j'aurais aimé que le ministre me
donne comme précision, je la pose très clairement. Aussi
longtemps qu'on n'aura pas transformé le régime constitutionnel
à cause de l'article 93, il n'y a pas vraiment d'entreprise de
restructuration du système scolaire qui est logique. Le ministre le
sait, son gouvernement devrait le savoir, les intervenants en éducation
le savent, d'où la question: Quelles sont vos intentions, comme ministre
de l'Éducation et comme gouvernement, par rapport à ce qui fait
obstacle fondamentalement au fait de se doter d'une structure qui corresponde
à la situation de modernité du Québec en 1988 ou 1990 et
que dorénavant le fonctionnement de notre système scolaire soit
sur une base linguistique plutôt que confessionnelle? Mais, quand on
s'oriente vers cette solution, c'est en corrigeant le secteur qui fait
problème. Là, on exclut le secteur qui fait problème.
Donc, question précise, est-ce que le ministre partage cela que,
tant qu'on n'aura pas fait un débat valable sur des modifications
à l'article 93, il est prétentieux, erroné, fallacieux et
faux de faire accroire que le système scolaire est basé sur un
système linguistique plutôt que confessionnel? C'est juste cela
et, à travers cela, nous faire valoir ses points de vue et ses
intentions véritables comme ministre de l'Éducation pour le
bassin montréalais. Je n'ai pas entendu un mot là-dessus.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
avez-vous d'autres commentaires? Voulez-vous réagir?
M. Ryan: Oui, volontiers.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Le député d'Abitibi-Ouest ramène
sur le tapis la question de l'amendement constitutionnel à l'article 93
de la Loi constitutionnelle de 1867. J'ai déjà, à maintes
reprises, apporté des réponses à des questions de cette
nature, mais je vais volontiers reprendre le sujet ce matin étant
donné son importance capitale dans le débat autour de la loi 107.
Il ne suffit pas de se lever un bon matin et de proclamer qu'il faudrait
amender tel article de la constitution, en particulier un article aussi
complexe que l'article 93. Dès qu'on parle de modifier un article aussi
fondamental, il faut qu'on sache pourquoi on veut le modifier et par quoi on
voudrait le remplacer. Or, ce sont deux questions auxquelles je n'ai jamais
entendu de réponse satisfaisante de la part de tous ceux qui ont fait
des représentations là-dessus, y compris, au premier chef, les
porte-parole de l'Opposition.
J'ai toujours dit que ce projet soulève toutes sortes de
difficultés qu'il faut anticiper avant de mettre toute la question sur
la table. La première partie de la démarche qu'a retenue le
gouvernement consiste à établir une lumière plus
satisfaisante sur les pouvoirs dont dispose l'Assemblée nationale du
Québec en vertu du texte actuel de la constitution. Une fois que nous
aurons clarifié de la manière la plus satisfaisante possible
l'étendue, la portée et la nature exacte des pouvoirs dont nous
disposons présentement, nous serons en mesure d'aviser quant à la
nature, à la portée et à l'urgence des modifications qu'il
importerait de rechercher au plan constitutionnel.
La démarche que nous engageons a un double objectif. Tout
d'abord, fournir à tous les Intervenants du milieu scolaire
québécois un Instrument législatif mieux adapté aux
réalités d'aujourd'hui et dont 90 % à 95 % des
dispositions pourront s'appliquer dès l'année qui suivra
l'adoption du projet de loi. Deuxièmement, envoyer immédiatement
les autres dispositions aux tribunaux pour qu'ils puissent fournir les
éclaircissements qu'ils sont en droit de fournir. On aurait bien pu
concevoir dans le secret de nos cabinets des questions que nous aurions
adressées directement à la Cour d'appel, mais le danger d'une
approche comme celle-là eût été que le tribunal
appelé à répondre à des questions plutôt
théoriques et abstraites aurait pu fournir toutes sortes de
réponses allant dans toutes sortes de directions sans avoir
l'idée claire de ce que pouvaient être les intentions du
gouvernement et du législateur. En lui fournissant un texte
législatif qui aura reçu l'assentiment de l'Assemblée
nationale, il a une indication claire, concrète de la volonté du
gouvernement. Il dit: C'est cela que le gouvernement veut faire
après. On va lui répondre en fonction de ce qu'il nous a dit
qu'il veut faire réellement. Ils vont prendre les choses beaucoup plus
au sérieux. Il est arrivé très souvent que des jugements
passés ouvraient des avenues dont on ne savait pas où elles
conduiraient celui qui est appelé à prendre des
décisions concrètes. Ce n'était pas toujours la
faute des tribunaux, parfois c'était leur faute, mais d'autres fois ce
n'était pas leur faute parce que ceux qui avaient posé les
questions n'avaient pas été plus précis ou, encore, on les
avait saisis d'une question tellement limitée que la moindre
considération générale qu'ils émettaient autour de
cette question pouvait avoir des implications imprévues pour d'autres
questions. La, on a un ensemble de questions.
Il me fait plaisir d'ajouter que, pas plus tard qu'hier soir, j'ai tenu
avec nos conseillers juridiques une séance extrêmement
constructive sur ces questions. Ils ajoutent un autre point. On a dit:
Remplacez cela par des choses linguistiques, les droits confessionnels. Cela
revient à cela les représentations que J'ai reçues. Je
pense que le député d'Abitibi-Ouest, qui est
intéressé par ces choses et qui les connaît bien aussi, est
au courant qu'il existe dans la Charte canadienne des droits et libertés
un article 23 qui, au paragraphe 3, reconnaît des droits à une
minorité linguistique en matière de contrôle de ses
établissements scolaires. Il est également au courant que des
contestations sont présentement en cours devant les tribunaux. Il y a
une cause qui a été Instituée par M. Mahé, en
Alberta, qui a déjà franchi le stade de la Cour - le premier
stade, je ne me rappelle pas comment on appelle la cour de première
instance en Alberta - d'appel de l'Alberta et qui a été
acceptée comme sujet sur lequel la Cour suprême sera
appelée à se prononcer au cours des prochains mois.
Alors, sur la question linguistique, la partie linguistique, on est
présentement engagés dans une démarche devant les
tribunaux et le gouvernement du Québec apparaîtra comme partie
intéressée dans cette cause. On va nettoyer cela et, si le
jugement des tribunaux nous apprenait que déjà l'article 23 de la
Charte canadienne des droits et libertés apporte à la dimension
droits linguistiques des éléments de réponse
satisfaisants, il ne sera peut-être pas nécessaire de
réclamer un amendement constitutionnel à l'article 93. C'est pour
cela que... C'est extrêmement compliqué. On ne peut pas mettre la
charrue devant les boeufs. Il faut prendre chaque étape une après
l'autre, mais il me fait plaisir d'indiquer qu'on a discuté hier soir
très longuement de la stratégie qu'on suivra sur les deux fronts,
les questions que nous référerons de notre propre initiative
à la Cour d'appel et l'intervention que nous ferons dans la cause
Mahé.
Nous avons une autre cause au Québec, je pense qu'on en est au
courant, la cause instituée du côté de Rosemère par
un monsieur...
Une voix: Griffin.
M. Ryan: M. Griffin. C'est un parent irlandais catholique. Ses
enfants doivent aller aux écoles protestantes. Il voudrait avoir des
écoles catholiques anglaises. Donc, il a posé un problè-
me au tribunal au nom de l'article 23. Cela va rejoindre la cause Mahé
de l'Alberta à bien des égards, mais cela suit un cheminement
différent. Il y a toutes sortes d'éclairages qui vont sortir de
là et c'est pour cela que ce serait précipité de mettre
tout de suite l'amendement de l'article 93 sur la table au nom des
considérations linguistiques. Je n'ai pas de réponse encore, mais
J'Indique les différents éléments. C'est un sujet
passionnant, je pense bien que tous les députés en conviendront,
mais sur lequel la sagesse la plus élémentaire nous Interdit de
procéder avec précipitation et de manière globaliste. Il
faut procéder par étapes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article 107? M. le député
d'Abltibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Le ministre, en vertu de la loi 107, a le
pouvoir d'instaurer des commissions scolaires linguistiques partout sur le
territoire. J'en conviens. C'est cela la loi 107, c'est-à-dire que cela
dit cela. Je ne dis pas que c'est vrai, mais cela dit cela. L'article 107 qu'on
a adopté consacre le principe de la pérennité des
commissions scolaires confessionnelles. On s'accorde là-dessus? Le
ministre vient de nous dire et il a peut-être raison, je ne partage pas
cela, mais Il a peut-être raison de prétendre que le moment n'est
pas encore venu, dit-il, de mettre un amendement sur la table des
échanges constitutionnels concernant l'article 93. Je le reprends
exactement au texte. (12 heures)
Question: Que va-t-il faire à Montréal et Québec?
Deux possibilités. Je veux avoir une réponse sur une. Il va
maintenir les commissions scolaires confessionnelles, ou il décide de
faire ce que tout le monde a dénoncé, la superposition des
linguistiques sur les confessionnelles? La question que je pose, et c'est la
dernière là-dessus: Comment le ministre peut-Il penser qu'il peut
vivre, en termes de modalités, en termes de fonctionnement, juste en
termes de logique... Tout le monde a dit: C'est impraticable, ce n'est pas
envisageable, une superposition de commissions scolaires linguistiques sur les
confessionnelles. Alors, qu'est-ce que le ministre nous dit concernant la
surperposition de commissions scolaires linguistiques et confessionnelles les
unes sur les autres? Qu'est-ce qu'il a à nous dire là-dessus
concernant les dispositions de l'article 107?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: II y a l'article 107 et il y a l'article 108 aussi qui
est important. Selon la nature des précisions que nous apporteront les
tribunaux, nous saurons plus exactement l'étendue des pouvoirs dont nous
disposerons vis-à-vis des commissions scolaires proprement
confession-
nelles ou des commissions scolaires dissidentes. Nous aviserons ensuite.
Maintenant, il y aura toujours une partie de ce problème qui
relèvera du processus politique. Il ne faut pas oublier cela.
Actuellement dans l'ensemble du Québec, on n'a pas de difficulté
à propos de la création de commissions scolaires linguistiques.
Du côté des catholiques, je n'entends pas parler de
difficultés. Ceia me réjouit parce qu'ils pourraient très
bien s'asseoir sur des considérations constitutionnelles et
réclamer toutes sortes de choses. Ils ont dit non. La voie de l'avenir
nous semble être de ce côté.
Je rencontrais tantôt un groupe de séminaristes du
diocèse de Montréal de langue anglaise. Je leur parlais de
l'expérience qui s'est produite dans le diocèse de
Saint-Jérôme, où est situé le comté
d'Argenteuil que je représente à l'Assemblée nationale.
Quand le projet de loi est sorti, l'évêque a organisé une
journée d'études pour ses prêtres sur le projet de loi.
J'ai trouvé cela très judicieux comme initiative, entre
parenthèses.
M. Gendron: Ce n'était pas sur la superposition des
linguistiques.
M. Ryan: Ils ont étudié le projet de loi...
M. Gendron: Vous êtes pas mal loin de...
M. Ryan:... et se sont interrogés sur les commissions
scolaires linguistiques en se demandant ce qui arrivera au point de vue
religieux, moral et pastoral en particulier. Ils en sont venus à la
conclusion que c'est un très bon projet de loi. Ce sont des
prêtres que me l'ont dit et qui avaient participé à ces
journées d'études. Ils ont dit: II y a un gros travail à
faire de ce côté. Cela respectera davantage la liberté de
nos gens et tout. Ils ont compris l'esprit exact dans lequel ce projet de loi
est conçu.
Je lisais un article dans Le Soleil il y a quelque temps qui m'a
impressionné. Il disait: On ne peut pas tout régler par
législation. Il va falloir se rendre à l'évidence qu'il y
aura une partie du problème qui se réglera au plan politique. Je
crois qu'à Montréal on va rencontrer de nombreux citoyens qui
vont se rendre compte du bien-fondé de l'option de commission scolaire
linguistique et, en temps utile, je pense que cette option s'imposera à
Montréal par sa logique et son bon sens. On ne pourra pas éviter
que des gens tiendront à maintenir une commission scolaire
confessionnelle. On verra ce qu'ils représenteront dans le temps. La
lutte se fera au plan politique. Il faudra compter les têtes. Au bout de
la ligne, c'est le processus politique: On compte les têtes. Je n'ai
aucune inquiétude quant au comptage de têtes en temps opportun
quand on aura toute la clarté qui est requise à ce sujet.
La Président (M. Parent, Sauvé): Merci. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 107 du projet de loi 107?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté sur
division.
M. Ryan: Je me suis forcé pour rien!
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle
l'article 108 qui se lit comme suit, tel qu'amendé: "Le gouvernement
peut, par décret, modifier les limites du territoire d'une commission
scolaire confessionnelle. Le décret entre en vigueur le 1er juillet qui
suit la date de sa publication dans la Gazette officielle du Québecou à toute date ultérieure qui y est fixée. " Est-ce
qu'il y a des commentaires de la part du ministre?
M. Ryan: Je pense que j'ai commenté amplement
tantôt. Ce sont des corollaires, je pense bien, qui ont été
amplement expliqués.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest, des commentaires?
M. Gendron: Oui, deux. J'aurais les mêmes questions que
j'ai posées, parce qu'il a raison que c'est en corollaire à
l'article 107. Mais, à partir du moment où le ministre ne nous a
pas donné grand éclairage sur son intention de superposer, si
c'est oui ou non, c'est moi qui fais un commentaire. J'ai l'impression qu'il ne
superposera pas, qu'il va maintenir ce qui existe, contrairement à
l'esprit du projet de loi qui est de créer des commissions scolaires
linguistiques sur le territoire du Québec. Il n'y en aura pas à
Montréal et Québec. Ce sont les commissions scolaires
confessionnelles qui vont rester. C'est clairement cela. Je trouve qu'à
partir du moment où il reconnaît que la superposition devient
impraticable dans les faits et qu'H ne nous a donné aucune indication
sur le vécu d'une superposition de quelque chose qui n'a pas de bon sens
et qu'il n'a pas d'indication à me donner là-dessus, c'est qu'il
a vraiment l'intention de laisser le système, à Montréal
et Québec, là où le problème est le plus crucial,
exactement comme il est. Seule question à l'article 108, en ce qui me
concerne: Est-ce que c'est un article qui fera partie de votre liste
d'éléments qui seront soumis à la cour?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Tout d'abord, je veux affirmer clairement que
l'intention du gouvernement, c'est d'implanter des commissions scolaires
linguistiques à Montréal et à Québec. Je veux qu'il
n'existe aucun doute dans l'esprit des députés à ce sujet.
Le gouvernement, à la lumière des
éclaircissements qu'il aura reçus des tribunaux... M.
Gendron: En l'an 2000.
M. Ryan:... procédera en temps utile. Par
conséquent, je pense avoir répondu à cette question. Le
député peut laisser entendre un point de vue purement logique. Je
ne pense pas qu'il m'Impute de motifs en faisant cela. J'accepte son argument,
au moins comme étant débattable. Il peut penser qu'on aboutira
à l'action contraire. S'. il m'interroge sur l'intention du
gouvernement, c'est ce dont il a parlé, l'intention du gouvernement est
exactement de faire ce qui est décrit dans le projet de loi et
d'implanter, par conséquent, des commissions scolaires linguistiques
à Montréal et à Québec. Nous agirons à la
lumière des précisions qui auront été reçues
des tribunaux.
Le député me demande si l'article 106 fera partie des
articles qui seront référés Je vais lui répondre
que, dès que nous aurons terminé l'étude du projet de loi,
il y a un article je pense que c'est 579, si mes souvenirs sont bons qui
traite... L'article 579 peut venir demain ou au début de la semaine
prochaine, il n'y a pas de presse...
Une voix: Peut-être ce soir
M. Ryan:... qui énuméralt des articles
précis qui ne seraient pas appliqués tout de suite. L'article 108
est de ceux-là, évidemment. Je ne sais pas si nous
référerons des articles particuliers aux tribunaux, mais il y
aura des questions.
M. Gendron: Les éléments soulevés par
l'article 108, c'est ce que je veux dire.
M. Ryan: Substantiellement la réponse est oui, sans
hésitation.
M. Gendron: Deuxième question...
M. Ryan: J'ajoute un point, M. le Président. SI nous
pouvons trouver le temps, si le travail se fait dans des délais
convenables et de manière constructive, j'aimerais qu'on puisse discuter
à la commission, une fols qu'on aura terminé ce travail, la
démarche qui sera entreprise devant les tribunaux. Je serais
Intéressé à fournir des précisions
là-dessus, même à recueillir l'avis des
députés; cela pourrait nous être utile. Je dis tout de
suite aux députés que, s'N y a des aspects qu'ils observent en
cours de route, pendant le travail que nous faisons, qui devraient, à
leur jugement, faire partie des questions que nous soumettrons à
l'éclairage des tribunaux, nous sommes très
intéressés à examiner leurs suggestions. Nous avons
déjà demandé les suggestions des commissions scolaires,
catholique et protestante, à plus forte raison les questions des
députés nous Intéressent. Comme nous entendons
procéder très rapidement, après le début de
l'année, sur ces questions, si nous pouvions trouver quelque
temps, lorsque nous arriverons à l'article 579, je serais très
Intéressé à une discussion de ces questions.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Gendron: Autre question, c'est que l'article 108 - tout le
monde l'a lu et compris, J'espère - indique clairement que le ministre
veut se réserver le pouvoir de modification du territoire des
commissions scolaires confessionnelles. À moins que je me trompe, le
ministre avait déjà indiqué que ce n'était pas son
intention de le faire. J'ai un problème. Comment peut-il avoir
incliqué que ce n'était pas son intention de modifier le
territoire des commissions scolaires confessionnelles et en même temps se
donner le pouvoir de le faire dans un article? Est-ce que cela ne vient pas
corroborer le dire que j'avais tantôt, que postérieurement, un
jour, dans l'histoire, quand l'intention du gouvernement se concrétisera
de faire sur l'ensemble du territoire québécois des
linguistiques, le ministre pourra revenir sur ce qu'H a dit et avoir un article
qui lui donne le pouvoir de modifier le territoire des confessionnelles? Est-ce
que c'est pour cela?
M. Ryan: Je crois avoir dit clairement tantôt l'intention
du gouvernement. Je crois avoir expliqué clairement que l'article 108
n'est pas Inscrit dans le projet de loi pour rien. II est Inscrit dans le
projet de loi pour que le gouvernement puisse, à l'aide de cet article,
obtenir des éclaircissements qui lui donneront une vue plus nette de son
rayon d'action possible.
M. Gendron: Est-ce à dire que, si vous donnez à
l'article 108 le pouvoir de modifier le territoire, cela pourrait permettre
d'agrandir le territoire des confessionnelles actuelles?
M. Ryan: Cela pourra permettre de le rétrécir
autant que de l'agrandir.
M. Gendron: Donc, cela permet de l'agrandir?
M. Ryan: Théoriquement, oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va? L'article
108 est-il adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Non, sur division.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté sur
division. J'appelle l'article 108. 1, qui se lit comme suit. "Avant
l'entrée en vigueur d'un décret réduisant les limites du
territoire d'une commission scolaire confessionnelle, cette dernière et
les commissions scolaires autres que confessionnelles dont tout ou partie du
territoire
recoupe la portion retranchée répartissent entre elles les
droits et obligations de la commission scolaire confessionnelle. "Avant
l'entrée en vigueur d'un décret étendant les limites du
territoire d'une commission scolaire confessionnelle, cette dernière et
les commissions scolaires autres que confessionnelles dont tout ou partie du
territoire recoupe la portion ajoutée répartissent entre elles
les droits et obligations de ces commissions scolaires autres que
confessionnelles. "Le ministre statue sur tout différend opposant les
commissions scolaires en cause, sauf les différends en matière de
transfert et d'intégration d'employés membres d'une association
accréditée au sens du Code du travail ou d'employés pour
lesquels un règlemont du gouvernement, pris en vertu de l'article 415,
prévoit un recours particulier. Le ministre fait en sorte que sa
décision ne prive pas la commission scolaire confessionnelle des biens
nécessaires à son fonctionnement. "L'article 106 s'applique au
transfert de la propriété d'un immeuble. "
M. le ministre, avez-vous des commentaires?
M. Ryan: Je pense qu'on reprend ici des choses que nous avons
déjà vues à l'occasion d'articles antérieurs. Dans
les cas où le gouvernement réduit les frontières d'une
commission scolaire confessionnelle, cette dernière et les commissions
scolaires dont tout ou une partie du territoire recoupe la portion
retranchée sont appelées à répartir entre elles les
droits et obligations de la commission scolaire concernée. Dans les cas
d'élargissement du territoire, c'est la môme chose. En cas de
difficultés Insurmontables entre les parties quant à la
répartition des obligations et des actifs, c'est le pouvoir d'arbitrage
du ministre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui, ce n'est pas sur les dispositions du premier, ni
du deuxième, ni du troisième alinéa, sauf la
dernière partie du troisième alinéa. Je trouve curieux que
le ministre finisse le troisième alinéa par la disposition: "Le
ministre fait en sorte que sa décision ne prive pas la commission
scolaire confessionnelle des biens nécessaires à son
fonctionnement. " J'aimerais avoir des explications. J'ai beaucoup de
difficulté à saisir la signification exacte des Intentions
derrière le texte. Je comprends le texte, il est clair. Que signifie la
présence de cette disposition dans cet article? Est-ce que ce ne sont
pas, encore là, toujours des moyens additionnels de confirmer notre
prétention qu'il n'y a véritablement pas de volonté de
s'orienter vers des commissions scolaires linguistiques là où
c'est le plus requis? Chaque fois que ça a comme conséquence
d'offrir plus de garanties supplémentaires aux commissions scolaires
confessionnelles,
II y a des sourdines, des bouts de phrase, un complément de
garantie que le ministre se donne.
Si j'ai tort - cela ne me dérange pas d'avoir tort - que le
ministre me le dise et qu'il me donne la signification réelle, la raison
de la présence de cet appendice.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Si le député d'Abitibi-Ouest veut relire
deux jugements importants en matière scolaire, le jugement de la Cour
suprême rendu en décembre 1984 à propos de la loi 57,
adopté sous le gouvernement dont il faisait partie, en 1070, et,
deuxièmement, le jugement Brossard sur la loi 3, il constatera que
l'autorité d'une commission scolaire confessionnelle sur les biens dont
elle a besoin pour s'acquitter de sa mission est un élément
essentiel. L'addition de ces mots est une assurance explicite que les
considérations qui ont motivé la décision du juge
Brossard, en particulier dans la cause relative à la loi 3, n'auront
plus de raison d'être parce qu'il y aura une obligation Inscrite dans la
loi pour le ministre de voir, dans le partage qui se fera, qu'une commission
scolaire confessionnelle garde ce dont elle a besoin pour s'acquitter de sa
mission.
Je pense que c'est une garantie qui dérive en droite ligne
d'exigences formulées par les tribunaux et de l'esprit de justice qui
anime le gouvernement. (12 h 15)
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un instant. J'ai toujours une question additionnelle;
je dis une parce qu'on vient d'aborder l'article 108. La question que j'ai
posée au ministre ne me permet pas de conclure clairement ceci: dans une
perspective où le ministre se donne le pouvoir de modifier le territoire
et quand on sait - il l'a dit clairement - qu'il pourrait s'agrandir ou
être rétréci, faisons l'hypothèse, qui
m'apparaîtrait plus logique, quant à moi, dans l'esprit de la loi,
qu'éventuellement le territoire des commissions scolaires
confessionnelles soit rétréci - c'est un exemple - et qu'à
un moment donné il y ait du transfert de biens à la suite
effectivement de modifications de territoires, c'est-à-dire que des
territoires s'en vont dans une autre commission scolaire. Il me semble qu'H est
logique, d'office et fondamental que le transfert des biens doit suivre.
Avec cette disposition - et c'est là que je voudrais avoir son
attention - "le ministre fait en sorte que sa décision ne prive pas la
commission scolaire des biens nécessaires à son fonctionnement. "
Je veux juste dire: Avec une telle disposition - et c'est toujours cela qui
m'inquiète - volontairement libellée probablement
comme cela, est-ce qu'il ne serait pas facilement plaldable que le
transfert de biens qui, normalement, occupaient le territoire qui ne sera plus
dans la commission scolaire concernée et qui devraient être
versés dans une autre commission scolaire... Avec un libellé qui
dit: "nécessaires à son fonctionnement", ne croyez-vous pas qu'il
serait très facile d'être bon plaideur et de convenir que c'est
nécessaire à son fonctionnement non pas sur le plan du
découpage du territoire, mais strictement sur le plan des motifs que tu
peux invoquer compte tenu des règles, que vous connaissez, encore
là, très bien, d'affectation des ressources qui sont souvent
liées à des clientèles ou à des biens physiques?
Là, iI s'agirait juste d'être habile et comme cela peut avoir une
conséquence sur le budget de la commission scolaire concernée, de
plaider que c'est nécessaire à son fonctionnement et les carottes
sont cuites. Je veux dire: Avec une disposition comme celle-là, on ne
tiendra pas compte du tout de la logique du transfert de territoire et de ses
biens parce qu'il y aura toujours de beaux plaideurs dans la
société de demain, et c'est normal; en conséquence, on
allègue que c'est nécessaire à son bon fonctionnement et
c'est réglé.
J'aurais aimé que le ministre soit très précis sur
la signification qu'il donnait à son article. Est-ce que cela peut
éviter ce que je viens de dire?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M le ministre.
M. Ryan: En guise de conclusion, je voudrais rappeler au
député d'Abitibi-Ouest que, dans la loi 3...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan:... on trouvait un article qui était sensiblement
identique, l'article 508. On disait ceci: "Le ministre décide d'un
différend entre les nouvelles commissions scolaires autre qu'en
matière de transfert et d'Intégration du personnel membre d'une
association accréditée au sens du Code du travail. Lorsque le
différend oppose une commission scolaire confessionnelle visée
à l'annexe D et une nouvelle commission scolaire, le ministre s'assure,
lorsqu'il décide d'un différend, que la commission scolaire
confessionnelle dispose des biens nécessaires pour son fonctionnement. "
On avait déjà cela.
On l'a dit à maintes reprises: On n'a pas d'objection à ce
qu'on nous cite certains articles de la loi 3 quand on les a conservés.
On a pris notre bien là où on pouvait le trouver. Quand il y
avait des bonnes choses dans la loi 3, j'avais donné instruction
à nos procureurs, à nos conseillers de ne pas hésiter
à les prendre. Ce n'était pas une question de partis politiques
et tout, c'était une question de service du bien public. Alors, je pense
que cela règle le problè- me.
M. Gendron: M. le Président...
M. Ryan: Vu que la loi 3 est la bible de l'Opposition...
M. Gendron: Non, ce n'est pas la bible de l'Opposition
Le Président (M. Tremblay, Rlmouskl): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... sauf que j'aurais aimé mieux que le
ministre réponde à la question. Comment se fait-il alors que la
loi 3 ait été jugée inconstitutionnelle avec de telles
dispositions?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: Je l'ai dit tantôt, pour deux raisons. Quand vous
enleviez à la Commission des écoles catholiques de
Montréal à peu près les neuf dixièmes de son
territoire, le ministre avait beau s'assurer qu'H resterait trois ou quatre
cambuses dans le district qui lui était laissé, cela ne
répondait pas du tout à ses droits constitutionnels.
M. Gendron: Mais admettez-vous qu'il aurait été
facile de plaider qu'elle n'avait plus les biens nécessaires à
son bon fonctionnement et cela aurait été
réglé?
M. Ryan: Oui, Justement, parce que vous aviez enlevé la
base. Les biens, il faut qu'ils soient sur un territoire. Ils n'existent pas
dans la stratosphère, on n'est pas encore rendu là, dans le monde
spatial. Alors, il fallait qu'ils soient sur un territoire. Si vous amputez le
territoire de 90 % et que l'autre dit: Mol, mon territoire, c'est tout cela,
c'est évident qu'il y a un problème même s'il y a une
disposition comme celle-ci. Mais dans la disposition inspirée de justice
que nous proposons, il n'y a pas de danger. Ceci vient renforcer la garantie
qu'ils ne se feront pas voler leur propriété. C'est cela.
La Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, l'article 108. 1, adopté sur division.
M. Gendron: Je n'ai pas beaucoup de collaboration ce matin, vous
votez contre tout.
Commissions scolaires dissidentes
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): J'appelle l'article
109. "La commission scolaire dissidente protestante de Baie-Comeau, la
commission scolaire dissidente catholique de Greenfield-Park, la commission
scolaire dissidente protestante Laurentienne, la commission scolaire
dissidente
catholique de Portage-du-Fort et la commission scolaire dissidente
protestante de Rouyn continuent leur existence en vertu de la présente
loi sur leur territoire et sous leur nom. " Est-ce que cet article est
adopté?
M. Gendron: Je pose une question très simple. Pourquoi le
ministre de l'Éducation tient-il mordicus à maintenir, dans une
loi d'adaptation, de modernité supposément, la situation des
commissions scolaires dissidentes? Juste une seconde peut-être pour
compléter. Il y avait au moins dans la loi 3 une restriction, ce
n'était pas aussi large que cela. Là, on consacre le principe
sans aucune restriction. Au moins, dans la loi 3, il y avait une question de
choix et de classe de personnes. Je ne veux pas revenir à...
M. Ryan: Cela revient à l'article 110.
M. Gendron: Cela revient à l'article 110. Alors, cela
répond à ma question.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 109 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté. J'appelle l'article 110. "Un nombre quelconque de
personnes physiques majeures résidant sur le territoire d'une commission
scolaire, à l'exception de celui d'une commission scolaire
confessionnelle, et qui appartiennent à une confession religieuse,
catholique ou protestante, à laquelle n'appartient pas la
majorité des personnes inscrites sur la dernière liste
électorale de la commission scolaire peuvent signifier, par
écrit, à cette dernière un avis par lequel elles lui font
part de leur intention de former une commission scolaire dissidente.
Avant de signifier l'avis de dissidence, les personnes qui veulent
former une commission scolaire dissidente demandent à la commission
scolaire de reconnaître qu'elles appartiennent à une
minorité religieuse, catholique ou protestante. "
Des commentaires, M. le député d'Abitibl-Ouest?
M. Gendron: Des commentaires... Je vais vous poser une question.
Le ministre nous dit que c'est là que le droit à la dissidence
s'exerce, en déterminant quelques critères sur lesquels la
dissidence peut s'exercer. La question que je pose: Est-ce que l'article 110
permettrait la situation suivante? Dans les cas où il n'y a pas de
majorité qui se dessine, ni pour les catholiques, ni pour les
protestants, on pourrait alléguer qu'ils ont la possibilité de
créer une commission scolaire dissidente, ce qui n'est pas possible en
vertu de l'actuelle Loi sur l'Instruction publique. Ma question précise:
Est-ce qui y a ici une extension du droit à la dissidence? Avant cela,
c'est quand il y avait une minorité, mais là il peut ne pas y
avoir de majorité qui se dessine ni dans une confession ni dans l'autre
et la minorité trouve pour la première fois un droit qu'elle
n'avait pas dans la Loi sur l'Instruction publique.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense bien qu'on a retenu dans l'article 110 le
concept majoritaire d'abord, soit la commission scolaire francophone dans un
territoire. Si on y retrouve des personnes qui sont en majorité
catholiques, c'est la commission scolaire commune, la commission scolaire
linguistique. Là, des catholiques ne pourraient pas arriver et demander
de former une commission scolaire confessionnelle. Si la majorité des
catholiques sont dans la commission scolaire commune, ils ne peuvent pas en
former une dissidente; ils ne peuvent pas être aux deux places en
même temps. C'est l'esprit de notre loi actuelle. Actuellement, là
où vous avez une commission scolaire catholique commune, par exemple,
à la commission scolaire du Long Sault, la majorité des
catholiques sont là. Tu ne peux pas les mettre en même temps dans
une autre commission scolaire à côté. Ici, c'est la
même chose: "et qui appartiennent à une confession religieuse,
catholique ou protestante, à laquelle n'appartient pas la
majorité des personnes inscrites sur la dernière liste
électorale de la commission scolaire. "
Je réponds à la deuxième partie de la question:
Comment se fera la vérification? C'est par processus de
déclaration. Si les personnes signent la pétition demandant la
formation d'une commission scolaire confessionnelle ou dissidente, à ce
moment-là, leur déclaration fait foi de leur adhésion
à cette confession. Hier soir, nous avons discuté cette question.
Il y a des arrêts judiciaires établissant que cela ne doit pas
déboucher sur des procédures inquisltoriales, et j'en suis fort
heureux.
M. Gendron: Mais, dans un contexte pluriethnique incluant les
convictions religieuses de ces ethnies, est-ce que le ministre reconnaît
qu'il se pourrait que, dans un territoire donné, il n'y ait aucune
majorité qui se décèle? Comment va s'exercer ce droit
à la dissidence?
Deuxième question: comment peut-on avoir une disposition sur les
dissidents dans un contexte où il n'y aurait que des commissions
scolaires linguistiques? SI cela devient vrai, votre loi 107, un de ces jours
et que la base de la configuration des commissions scolaires, ce sont des
commissions scolaires linguistique, expliquez-moi la nécessité
d'un article 110 sur la dissidence.
M. Ryan: Les citoyens, parce qu'ils vont
relever d'une commission scolaire linguistique, ne cessent pas d'avoir
une identification au point de vue religieux. Ils peuvent être
Identifiés à la confession catholique, protestante.
M. Gendron: Je suis d'accord.
M. Ryan: Ils peuvent être agnostiques, s'ils le veulent.
Ils ne cessent pas d'avoir cela. Si, dans un territoire donné, à
un moment donné, un groupe de personnes constatent qu'elles
représentent la majorité des citoyens dans leur famille
religieuse et qu'ils ne sont pas représentés dans la commission
scolaire linguistique conformément à leurs attentes, à ce
moment là, i y a une possibilité qui est ouverte ici,
c'est sûr. Mais, là, nous faisons un acte de foi dans le sens
pratique des Québécois, dans leur sens des
réalités, ils savent très bien que ce n'est pas possible
d'avoir six ou sept commissions scolaires sur le même territoire. Ils
vont exercer leur jugement de manière pratique, parce que cela
entraîne toutes sortes d'obligations. La formation d'une commission
scolaire, ce n'est pas un acte qu'on fait à la légère, non
plus.
Là-dessus, fondamentalement, le modèle des commissions
scolaires linguistiques, une fois qu'il sera Implanté, ce sera tellement
le modèle général que cela va prendre des motifs joliment
sérieux pour vouloir construire des commissions scolaires à
côté et tellement sérieux que moi, je n'ai aucune crainte,
de la manière dont je vois les choses aller, qu'il y art des
problèmes de ce côté-là. Mais c'est inscrit
là, parce que c'est inhérent au principe constitutionnel que l'on
trouve dans l'article 93.
M. Gendron: C'était ma question suivante. La
réponse, je viens de l'avoir.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très
bien.
M. Gendron: Tout cela est relié à l'article 93 et
justifié par l'article 93. En ce qui me concerne, je n'ai pas d'autres
questions.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président Sur cet
article-là, est-ce que le ministre a demandé un avis à des
avocats pour savoir la portée réelle d'un tel article?
J'émets l'hypothèse suivante: Vous êtes dans une commission
scolaire linguistique francophone. Les commissions scolaires francophones comme
anglophones seront neutres, donc ni catholiques, ni protestantes. Les
écoles pourront être confessionnelles. Dans l'hypothèse
où, sur un territoire donné, l'école devient neutre,
est-ce qu'un groupe de parents catholiques pourrait exercer sa dissidence pour
se créer une commission scolaire catholique? Je pense que cela peut
aller aussi loin que ceia et je vols que quelqu'un hoche la tête en
arrière de vous. Ce serait peut-être Intéressant de
vérifier. Cela va très loin. (12 h 30)
Disons que je ne suis pas contente que mon école, ma polyvalente,
qui rassemble 3000 élèves de tous les villages en arrière
de chez nous, ait un statut décote non confessionnelle. Je suis sur ce
territoire. Un nombre quelconque de personnes physiques pourraient
réclamer une commission scolaire catholique à
Chicoutimi-Nord.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: Non. Évidemment, nous avons soigneusement
examiné toutes ces questions, inutile de le souligner. La situation se
présente comme ceci dans l'hypothèse que présente la
députée de Chicoutimi. Pour être habilitées à
former une commission scolaire dissidente, il faut que ces personnes
établissent...
Mme Blackburn: Une minorité religieuse ou linguistique?
Religieuse?
M. Ryan: Non, confessionnelle. Mme Blackburn:
Confessionnelle? M. Ryan: Confessionnelle, oui. Mme Blackburn:
Bon, d'accord.
M. Ryan: Pour être habilité à former une
commission scolaire confessionnelle là où existeront des
commissions scolaires linguistiques, il faudra qu'un groupe puisse
démontrer que les catholiques forment une minorité dans la
population qui relève de la commission scolaire. Cela ne se
réglera pas par école. Il faudrait qu'ils démontrent
qu'ils sont une minorité dans la clientèle de la commission
scolaire, dans ceux qui sont habilités à constituer la commission
scolaire comme citoyens.
Mme Blackburn: Alors, si on prend des quartiers à
Montréal... Quoique, là à Montréal, ça ne
s'applique pas, parce que ce sont encore des commissions scolaires
confessionnelles. Mais quand ça viendra, il va certainement y avoir des
problèmes dans ce milieu où vous avez des quartiers complets qui
vont être de toutes les confessionnalités. Là, les
catholiques risquent d'être en minorité comme les protestants le
sont.
M. Ryan: Encore là, il faudrait qu'ils fassent la preuve
sur tout le territoire de la commission scolaire linguistique concernée.
Si les catholiques sont en majorité sur le territoire de la commission
scolaire catholique concernée, ils auront leur commission scolaire
confessionnelle qui va continuer parce qu'elle est de droit historique, mais iI
n'y a pas d'autres droits qui
viennent s'ajouter à ça. On n'ajoute aucun droit nouveau
dans ce qu'on fait. Le principe de base de notre droit scolaire actuel, demeure
sauf: à Montréal et à Québec, c'est la commission
scolaire commune.
Mme Blackburn: Sauf que ça autoriserait, si je comprends
bien, un groupe de parents anglo-catholiques ou franco-protestants à
exiger une commission scolaire.
M. Ryan: À quel titre?
Mme Blackburn: Parce qu'ils sont une minorité.
M. Ryan: Non, ils le sont déjà. À
Montréal, il existe une commission des écoles protestantes; il
existe une commission des écoles catholiques.
Mme Blackburn: Non, du moment où, dans ma région,
au Saguenay, il y a des protestants francophones, ils sont minoritaires.
Sûrement, à la commission scolaire sur le territoire, les quelques
centaines de protestants francophones sont minoritaires. Est-ce que ça
leur donne, au sens de la loi, la possibilité de créer une
commission scolaire dissidente?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre,
M. Ryan: On va partir de la situation actuelle. Les protestants
à Chicoutimi, à moins que mes renseignements ne soient
erronés, relèvent de la commission scolaire Greater Quebec. La
commission scolaire Greater Quebec a un territoire Immense.
Mme Blackburn: Oui, mais, un instant. C'est que, là, on va
parler...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Un moment, s'il vous
plaît! M. le ministre va terminer.
M. Ryan: Dans le projet de loi, nous maintenons cette commission
scolaire. Tant que son territoire n'aura pas été modifié,
ils continuent de se rattacher à cette commission scolaire. Ils ne
peuvent pas demander la formation d'une autre. Il n'y a pas de danger de
ça.
Mme Blackburn: Parce que celle-là est déjà
protégée, mais prenons un territoire ici qui s'appelle Thetford,
le Témiscamingue ou, encore, la région de l'amiante - là,
il n'y a pas de commission scolaire protégée - où vous
avez des franco-protestants.
M. Ryan: Franco ou anglo, cela ne change rien pour les fins de la
discussion.
Mme Blackburn: Cela change quelque chose, parce que, là,
il va y avoir des commissions scolaires linguistiques. La commission scolaire
va être française ou anglaise. On est d'accord avec ça.
Prenons une commission scolaire française et, moi, je suis protestante
française. Est-ce que j'ai le droit, avec la centaine de personnes qui
m'appuient, de créer ma commission scolaire dissidente?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: Dans ce cas-ci, on fait face à un problème
juridique assez complexe. L'Association des commissions scolaires protestantes
du Québec prétend que toutes les commissions scolaires
protestantes sont des commissions scolaires protégées à
deux titres.
Mme Blackburn: C'est exactement ce qu'on disait.
M. Ryan: D'abord, au titre de l'esprit général de
l'article 93 qui aurait eu pour objet de protéger la minorité
protestante au Québec comme il avait pour objet de protéger la
minorité catholique en Ontario. Deuxièmement, au titre de ce
qu'ils appellent les racines dissidentes. Ils prétendent qu'il aurait
existé sur l'ensemble du territoire, à une époque ou
à une autre, des commissions scolaires dissidentes, dont les commissions
scolaires pour protestants d'aujourd'hui ne seraient que les continuatrices,
théorie que nie le gouvernement, que conteste le gouvernement et qui
sera l'un des aspects des interrogations soumises à l'éclairage
des tribunaux.
Suivant la position que nous défendons, la commission scolaire
existant dans ce territoire, c'est la commission scolaire Western Quebec. Il y
a des commissions scolaires particulières, dont certaines ne sont pas
opérantes, qui ont transféré leurs pouvoirs de
fonctionnement par contrat à la commission scolaire Western Quebec.
Celle-là n'est pas protégée selon la position du
gouvernement, mais ce sera vérifié devant les tribunaux. À
supposer qu'elle ne serait pas protégée, elle disparaîtrait
avec la création de commissions scolaires linguistiques. Les protestants
auraient le droit de se constituer en commissions scolaires distinctes. Oui.
Maintenant, il faudrait qu'ils établissent qu'ils sont une
minorité dans la commission scolaire linguistique aussi et, dans la
commission scolaire anglophone, la preuve n'est pas faite, vous savez. Il
faudrait qu'ils établissent qu'ils sont une minorité.
Mme Blackburn: Dans la commission scolaire anglophone, vous allez
avoir des anglo-catholiques qui pourraient être minoritaires. Alors,
là, on a deux possibilités, à la fois des
anglo-catholiques et des franco-protestants. On pourrait donc se retrouver sur
le même territoire avec quatre commissions scolaires.
M. Ryan: Oui, mais anglo-catholiques, je ne pense pas que, tant
qu'on n'aura pas clarifié les implications de l'article 23 de la charte
des droits... Nous avons expliqué cela avant que vous arriviez ce matin;
J'espère qu'on ne recommencera pas toute cette discussion-là Je
ne pense pas qu'on puisse faire cette hypothèse parce que, dans ta
population de cette commission scolaire, il va y avoir une majorité
catholique ou protestante. Cela ne peut pas être les deux en
minorité.
Mme Blackburn: M. le Président, le ministre doit
comprendre sa loi. Vous créez fatalement quatre hypothèses. Il y
a quatre possibilités qui sont établies par la loi et le ministre
les connaît très bien. Vous avez catholiques et protestants et
vous avez français et anglais. Du moment où vous avez
français et anglais, actuellement, c'est confessionnel, sur le
môme territoire vous pouvez créer quatre commissions scolaires et
laissez-moi, s'il vous plaît, l'illustrer. Il y en a deux obligatoires en
vertu de la loi et elles vont être partout: françaises et
anglaises. On est d'accord jusque-là?
M. Ryan: SI elle était arrivée plus tôt, elle
aurait pu participer au débat Cela aurait été plus
utile.
Mme Blackburn: M. le Président, françaises et
anglaises. Généralement, sur le territoire des françaises,
les catholiques vont être en majorité et, dans la majorité
du Québec, les protestants français vont être en
minorité. On est d'accord avec ça? Si vous me dites que non,
là j'ai comme des problèmes. Protestants français sont
donc en minorité. Vous avez la possibilité d'avoir une
française à majorité catholique. Là, on ne peut pas
avoir de dissidente catholique française, mais on a une française
à majorité catholique et on pourrait donc avoir une dissidente
à minorité protestante. Chez les anglophones, là,
évidemment, c'est plus variable, mais, de façon
générale au Québec, les anglophones sont protestants et
les anglophones catholiques sont minoritaires. Vous avez sur un même
territoire la possibilité de quatre commissions scolaires
théoriquement ou je n'ai pas compris votre calcul. SI vous avez raison
contre l'Association des commissions scolaires protestantes, c'est cette
hypothèse qui va être retenue. Donc, la possibilité, sur un
même territoire, de quatre commissions scolaires.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M le ministre.
M. Ryan: Revenons au fait de base. Prenons le territoire de la
région de Saint-Jérôme où nous pouvons
présumer que la majorité de la population est catholique; ta
majorité de la population est également francophone. Il y a la
commission scolaire francophone où se trouve la majorité
catholique. Alors, la minorité anglophone catholique n'a pas de droit
dérivant de cette loi-ci de demander une commission scolaire
confessionnelle si la majorité catholique est du côté de la
commission scolaire linguistique, elle n'a pas le droit, d'après cette
loi-ci, de demander la formation d'une commission scolaire confessionnelle
dissidente.
Mme Blackburn: Même si elle est de langue anglaise?
M. Ryan: Oui.
Mme Blackburn: Vous me dites que les anglo-catholiques n'auraient
pas le droit de demander une commission scolaire, sous prétexte qu'ils
sont...
M. Ryan: À moins que les tribunaux ne donnent une
Interprétation de l'article 23. 3 de la Charte canadienne des droits et
libertés qui entraînerait une obligation de leur conférer
un tel privilège Ce n'est pas contenu dans le projet de loi 107.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce qu'on peut
adopter l'article 110 tel qu'amendé? Est-ce que l'article 110, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté sur division. J'appelle l'article 111. "Lorsque la
commission scolaire ne reconnaît pas que les personnes qui veulent former
une commission scolaire dissidente appartiennent à une minorité
religieuse, catholique ou protestante, elle dort... "
M. Ryan: M. le Président, je ne sais pas si vous pourriez
me permettre de vous Interrompre ici, parce que J'aurais un nouveau texte
à communlquer aux députés. Ce sont des ajustements
techniques découlant de choses qui ont été
discutées. Je pense que, si vous donniez lecture du nouveau texte,
ça vous épargnerait du temps, ainsi qu'à nous.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien. M.
le ministre.
M. Ryan: Je suis prêt à le distribuer aux
députés immiédiatement.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): A l'article 111, le
papillon qu'on vient de distribuer à tous les membres de la commission
se lit comme suit: Remplacer l'article 111 par le suivant: 111. Lorsque la
commission scolaire ne reconnaît pas que les personnes qui veulent former
une commission scolaire dissidente appartiennent à une minorité
religieuse, catholi-
que ou protestante, elle doit, dans les meilleurs délais,
vérifier auprès des personnes inscrites sur la liste
électorale si elles appartiennent à la confession catholique ou
protestante ou à une autre confession. "La liste électorale est
celle qui a été utilisée à la dernière
élection générale des commissaires sous réserve des
demandes en inscription, en radiation ou en correction. Le directeur
général dépose la dernière liste électorale
au siège social de la commission scolaire et en donne un avis public
conformément à l'article 44 de la Loi sur les élections
scolaires (1988, chapitre insérer ici le numéro de chapitre de la
Loi sur les élections scolaires). Les articles 46 à 49 de cette
loi s'appliquent à la révision de la liste électorale;
à cette fin, le directeur général exerce les fonctions et
pouvoirs du président d'élection. "En l'absence d'une telle
liste, la commission scolaire procède, dans les meilleurs délais,
au recensement de ses électeurs, au sens de la Loi sur les
élections scolaires, en vue de déterminer s'ils appartiennent
à la confession catholique ou protestante ou à une autre
confession. "Les personnes qui refusent de répondre ou qui ne peuvent
être rejointes sont réputées ne pas appartenir à la
confession religieuse des personnes qui demandent la dissidence. "Dès
que les résultats de la vérification ou du recensement sont
connus, la commission scolaire en informe les personnes qui veulent former une
commission scolaire dissidente. "À défaut par la commission
scolaire de remplir tout ou partie des obligations prévues au
présent article, le ministre nomme une personne pour accomplir, aux
frais de la commission scolaire, les formalités qui n'ont pas
été remplies. "
Des commentaires, M. le député de l'Opposition ou M. le
ministre? M. le ministre, est-ce que vous voulez commenter? (12 h 45)
M. Ryan: M. le Président, Je pense que ces dispositions,
qui sont éminemment concrètes, parlent d'elles-mêmes. Elles
Indiquent la procédure à suivre dans les cas où la
commission scolaire ne reconnaît pas que les personnes voulant former une
commission dissidente appartiennent à une minorité religieuse,
catholique ou protestante. Il faut qu'elle procède à des
vérifications, selon des méthodes qui sont Indiquées Ici,
à un recensement. On verra, quand on parlera du projet de loi 106, qu'on
ne veut pas être trop mathématique dans la détermination du
type de recensement qui devra être fait par souci de ne pas augmenter
inconsidérément les dépenses. Il y a une certaine latttute
qui est laissée à la commission scolaire dans ces choses. C'est
la même chose Ici.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le critique de
l'Opposition officielle.
M. Gendron: Effectivement, je pense qu'il s'agit là d'une
mécanique assez complexe, mais précise concernant l'exercice du
droit prévu à l'article 110 qu'on aurait souhaité ne pas
voir là. À partir du moment où on prévoit un droit
qui doit être là, I faut prévoir une mécanique pour
l'articuler. Cela montre qu'il va être bien difficile de parler d'une loi
moderne avec de telles dispositions, par rapport à une situation
extrêmement minoritaire.
On aura des vérifications à faire sur ce qui a
été dit par le ministre tantôt sur la situation
exposée par ma collègue et que nous croyons toujours possible. Il
a répondu non. On fera des vérifications ultérieures. Je
ne suis pas capable de dire autre chose que cela en ce moment.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
J'appelle l'article 111, tel qu'amendé. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté sur division. L'article 112. "L'avis de dissidence peut
être signifié lorsque la commission scolaire a reconnu que les
personnes qui veulent former une commission scolaire dissidente appartiennent
à une minorité religieuse, catholique ou protestante, ou, selon
le cas, lorsque les résultats du recensement sont à cet effet. "
Est-ce que l'article 112 est adopté?
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté.
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Sur division,
toujours. J'appelle l'article 113, amendé. L'article 113 se lit comme
suit: "L'avis de dissidence doit être signifié, avant le 1er mars,
à la commission scolaire, ainsi qu'au ministre. "À la date de la
signification de l'avis, la commission scolaire dissidente est instituée
sur tout ou partie du territoire de la commission scolaire pour francophones ou
pour anglophones tel que décrit dans l'avis de dissidence. " Est-ce que
l'article 113 modifié, amendé, est adopté?
M. Gendron: Deux choses. Qu'est-ce qui justifie le changement de
date, le 1er mars au lieu du 1er janvier? Deuxièmement, quand le
ministre ajoute à la fin: "À la date de la signification de
l'avis, la commission scolaire dissidente est instituée sur tout ou
partie du territoire de la commission scolaire pour francophones ou pour
anglophones tel que décrit dans l'avis de dissidence. " J'aimerais avoir
des précisions sur cet ajout.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le
ministre.
M. Gendron: J'espère que tout le monde a remarqué
qu'il s'agissait là d'une partie qui est ajoutée à
l'ancien texte. Il doit y avoir sûrement une raison pour laquelle le
ministre prétend qu'il y a lieu de ne pas mettre un point après
'instituée".
M. Ryan: La date du 1er mars qui a été retenue,
c'est ce que nous trouvons dans la loi actuelle. Cela permet de procéder
à la formation d'une commission scolaire dissidente en vue de
l'année scolaire suivante. Cela donne une quinzaine de mois pour tout
mettre au point. On s'est rendu compte que, si on mettait le 1er janvier, on ne
pourrait pas arriver pour le 1er juillet, de toute manière. C'est mieux
de garder le 1er mars et se donner un jeu d'une quinzaine de mois.
M. Gendron: C'est tout simplement pour rendre plus possible
l'exercice du droit prévu aux articles antérieurs.
M. Ryan: C'est cela.
M. Gendron: Concrètement. Et la précision à
la fin?
M. Ryan: "Sur ou partie du territoire", cela donne une latitude
au gouvernement. À un moment donné, il peut arriver qu'une
minorité veuille constituer une commission scolaire sur un très
grand territoire et qu'à toutes fins utiles elle soit concentrée
dans une partie de territoire qui n'est qu'une portion de l'ensemble du
territoire qu'elle réclame. C'est ce que cela veut dire "sur tout ou
partie du territoire de la commission scolaire pour francophones ou pour
anglophones*.
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): L'article 113
amendé est adopté sur division.
L'article 114 amendé se lit comme suit: "L'avis de dissidence
doit contenir: "1° le nom de la commission scolaire dissidente; "2° la
description du territoire de la commission scolaire dissidente; "3° le nom
de trois personnes qui formeront un conseil provisoire; "4° le nom de la
personne qui agira à titre de directeur général de la
commission scolaire dissidente jusqu'à ce que le conseil des
commissaires nomme quelqu'un pour occuper ce poste. "En outre, les personnes
Intéressées mentionnent dans l'avis leurs nom, adresse, âge
et confession religieuse et apposent leur signature en regard de ces mentions.
" Est-ce que l'article 114 amendé est adopté?
M. Gendron: Une seconde. Adopté sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Adopté sur
division. J'appelle l'article 115 amendé. "Lorsqu'un avis de dissidence
a été signifié à chacune des commissions scolaires
ayant compétence sur un territoire commun par des personnes appartenant
à une môme minorité religieuse, catholique ou protestante,
le gouvernement peut, par décret, instituer une seule commission
scolaire dissidente chargée d'offrir les services éducatifs sur
le territoire qu'il détermine. "Le décret détermine le nom
de la nouvelle commission scolaire dissidente. 'Le décret entre en
vigueur à la date de sa publication à la Gazette officielle du
Québec. "
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je le dis, quand même, avant que ma
collègue prouve que cet article lui donne raison par rapport à ce
qu'elle alléguait. Est-ce que les dispositions de l'article 115 sont un
contenu d'article, pas en termes d'article, mais en termes d'esprit, qui lui
aussi fera partie de la liste d'épicerie qui, éventuellement,
sera expédiée à l'étranger?
M. Ryan: Selon nous,...
M. Gendron: Cela va faire partie de la liste?
M. Ryan:... ce ne sera pas expédié à
l'étranger.
M. Gendron: Que vous ayez une perception différente de
l'endroit où cela va être envoyé, ce n'est pas grave. C'est
sur le fond. Est-ce que cela va faire partie de la liste?
M. Ryan: Oui, cela en fait partie.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): S'il vous
plaît, M. le ministre.
M. Ryan: Cet article se rattache sûrement aux questions qui
seront soumises à l'éclairage des tribunaux.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Alors, est-ce que
l'article 115... Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, est-ce que cet article ne
vient pas confirmer la lecture que je faisais tout à l'heure? J'aime
entendre le ministre là-dessus. I! faut relire l'article: "Lorsqu'un
avis de dissidence a été signifié à chacune des
commissions scolaires ayant juridiction sur un territoire commun par des
personnes appartenant à une même minorité religieuse,
catholique ou protestante, le gouvernement peut, par décret,
instituer une seule commission scolaire dissidente* qui
réunirait, j'imagine, les deux minorités, catholique et
protestante. J'ai l'impression que, théoriquement, il pourrait y en
avoir trois parce qu'il y aura une fusion de deux dissidentes, mais que ce que
j'avançais tout à l'heure était juste comme lecture.
Sinon, l'article ne serait pas là.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre, des
commentaires?
M. Ryan: Ce n'est pas impossible.
Mme Blackburn: II me semble que c'est clair.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Le ministre nous a répondu correctement que
cet article ferait partie du référé. J'ai oublié de
lui demander: Est-ce à dire qu'au moment où on se parle les
protestants contesteraient la capacité que vous auriez comme ministre de
l'Éducation, en vertu des dispositions actuelles ou futures
prévues à l'article 115, de regrouper sur un même
territoire plusieurs dissidences en une seule commission scolaire? Autrement
dit, est-ce contesté, cette possibilité de regrouper trois ou
quatre personnes au Québec qui, à cause d'un mode archaïque,
auraient la prétention de se faire donner une commission scolaire?
Est-ce cela qui est l'histoire?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: La position des protestants, comme nous la comprenons,
c'est que c'est tout le réseau de commissions scolaires pour protestants
qui est protégé et que, par conséquent, le gouvernement
doit respecter leurs privilèges, y compris celui des territoires qu'ils
possèdent. Le gouvernement n'aurait pas le droit de modifier leurs
territoires sans avoir eu une requête à cette fin de leur part.
Vous me demandez...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan:... quelle est la position des commissions scolaires
protestantes comme je crois la comprendre.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Donc, est-ce à dire que, si le ministre
prétend qu'il y a eu lieu d'aller en référé, ce
n'est pas nécessairement parce qu'eux sont contre cette
éventualité de regrouper, mais c'est parce que lui-meme croit
que, s'il le faisait, il pourrait y avoir des Inconvénients constitu-
tionnels?
M. Ryan: Oui, c'est cela. M. Gendron: C'est pour cela.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Cela va. Est-ce que
l'article 115 amendé est adopté?
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté sur division. L'article 115. 1. "Le conseil provisoire
exerce les fonctions et pouvoirs de la commission scolaire jusqu'à la
date de l'entrée en fonction des commissaires élus ou
nommés en application de la Loi sur les élections scolaires. "
L'article 115. 1 est-il adopté?
M. Gendron: Pourquoi a-t-on senti le besoin d'ajouter ce nouvel
article? Quelles sont les raisons? D'abord, cela n'existe pas dans le projet de
loi 107 et là, aujourd'hui, le ministre nous propose par amendement
d'ajouter ce nouvel article sur les conseils provisoires de commissions
scolaires dissidentes. Imaginez!
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: C'est dans un but de concordance avec l'article 114.
C'est en vertu des dispositions de l'article 114. Il y en a une que nous avons
vue tantôt selon laquelle la commission scolaire entrera en vigueur
seulement une quinzaine de mois après que les premières
procédures auront été instituées. Cela permet, en
attendant, qu'un conseil provisoire puisse fonctionner avec les attributions et
fonctions de la commission scolaire.
M. Gendron: Cela va. Nous aussi, M. le Président, nous
avions vu à l'article 114 la création ou l'arrivée d'un
conseil provisoire. Mais, justement parce qu'on l'a vu à l'article 114
et qu'à un moment donné je me suis rendu compte que
c'était adopté, on ne comprenait pas cet ajout qui n'était
pas dans la loi initiale.
M. Ryan: D'accord.
M. Gendron: Je n'ai pas posé de questions tantôt. Le
ministre me répond comme si j'avais posé des questions à
l'article 114. On en parlé à l'article 114 pour prévoir
que le conseil provisoire exerce... Mais, puisqu'on y est, s'il "exerce les
fonctions et pouvoirs de la commission scolaire jusqu'à la date de
l'entrée en fonction des commissaires élus ou nommés",
revenons aux trois personnes, puisque vous dites que c'est Interrelié et
je ne pense pas que ce soit grave de faire cela. Mais comment les trois
personnes qui vont former le conseil provisoire vont-elles être
nommées? Comment cela va-t-il fonctionner?
Juste pour finir, est-ce que vous croyez que cette disposition est
spécifiquement requise? On est toujours dans des situations
exceptionnelles. Je n'en reviens pas qu'on forme un comité ou un conseil
provisoire d'une commission scolaire éventuellement dissidente. En quoi
vous apparaît-il justifié de prévoir une mécanique
de nomination d'un conseil provisoire pour les dissidentes?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: L'essence même de la démarche, c'est l'avis
de dissidence. Les personnes se réunissent, délibèrent
entre elles et se disent: Nous voudrions avoir une commission scolaire
dissidente. Il faut qu'elles signifient un avis de dissidence selon des
modalités que nous avons déjà arrêtées. On
dit à l'article 114: L'avis de dissidence doit contenir certains
renseignements précis. " Dans la version originale, il y avait le nom de
la personne qui agira comme directeur général intérimaire.
À la réflexion, on s'est rendu compte que c'était mieux de
ne pas confier à une seule personne cette responsabilité. Il y
aura un directeur général intérimaire, plus un conseil
provisoire de trois personnes qui seront désignées par les
pétitionnaires eux-mêmes, par ceux qui auront signifié
l'avis de dissidence. C'est une protection que nous leur donnons à eux,
une garantie de démocratie plus grande dans cette étape du
processus, pas autre chose. Plus loin, comme...
M. Gendron: Adopté sur division. M. Ryan:
Très bien.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, l'article 115. 1 est adopté sur division. J'appelle
l'article 116. 'La Loi sur les élections scolaires s'applique à
l'élection des premiers commissaires de la commission scolaire
dissidente. "Le conseil provisoire exerce tes fonctions et pouvoirs du conseil
des commissaires prévus à cette loi. La date du scrutin est le
troisième dimanche de novembre suivant la date de la signification de
l'avis de dissidence.
Tant que les représentants du comité de parents et, le cas
échéant, des parents de la minorité d'élèves
visée à l'article 127 ne sont pas élus, les premiers
commissaires exercent seuls les fonctions et pouvoirs du conseil des
commissaires. Ils demeurent en fonction jusqu'à la date prévue
pour la prochaine élection générale. " Est-ce que
l'article 116 amendé est adopté?
M. Gendron: Est-ce que ces gens pourraient être élus
si on est moins de douze mois avant l'élection
générale?
M. Ryan: Ce ne sera jamais moins de douze mois parce que
l'élection aura lieu le troisième dimanche de novembre, suivant
la signification de l'avis, suivant la formation de la commission scolaire. Il
faut d'abord qu'elle soit formée. Ce n'est pas moins d'un an.
M. Gendron: Non, mais cela pourrait être un an juste.
M. Ryan: C'est cela. Cela peut arriver. M. Gendron:
Adopté sur division...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 116 est adopté sur division. La commission ajourne ses
travaux à 15 heures cet après-midi.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 32)
Le Président (M. Parent, Sauvé): La commission
permanente de l'éducation poursuit ses travaux. Nous les reprenons
exactement où nous les avons laissés avant la période du
déjeuner, à l'article 117. J'appelle l'amendement à
l'article 117 et je vous en fais la lecture. Cet amendement a pour objet de
remplacer l'article 117 qui apparaît dans le projet de loi original. Il
se lit comme suit: 'Dès la proclamation de leur élection, les
premiers commissaires prennent les mesures préparatoires requises pour
le fonctionnement de la commission scolaire dissidente à compter du 1er
juillet de l'année qui suit celle de leur élection ou nomination,
ou à compter de l'année fixée par le ministre à la
demande du conseil des commissaires; Ils prennent aussi les mesures requises
pour l'organisation de l'année scolaire qui débute le même
jour. "A cette fin, les premiers commissaires et la commission scolaire
à laquelle a été signifié l'avis de dissidence
répartissent les droits et obligations de cette dernière entre
celle-ci et la commission scolaire dissidente. "Le ministre statue sur tout
différend opposant les commissions scolaires en cause, sauf les
différends en matière de transfert et d'Intégration
d'employés membres d'une association accréditée au sens du
Code du travail ou d'employés pour lesquels un règlement du
gouvernement pris en vertu de l'article 415 prévoit un recours
particulier. Le ministre fait en sorte que sa décision ne prive pas la
commission scolaire dissidente des biens nécessaires à son
fonctionnement. 'L'article 106 s'applique au transfert de la
propriété d'un immeuble. "Dans le cas prévu à
l'article 115, chaque commission scolaire a laquelle a été
signifé l'avis de dissidence est partie à la répartition.
"
M. le ministre, si vous jugez bon de fournir les explications, je vous
écoute. Sinon, je reconnais le député d'Abttibi-Ouest.
Oui, M. le
ministre. Voici le texte lui-même.
M. Ryan: On comprend tous ce que veut dire le libellé de
l'article 117 dans sa forme la plus récente, mais pas
nécessairement définitive, le libéralisme intellectuel
prenant toujours le dessus chez nous, aux moments les plus imprévus. Ce
qu'on dit ici, c'est qu'en cas de dissidence les premiers commissaires
élus après l'élection qui a lieu le troisième
dimanche de novembre prennent les mesures nécessaires pour assurer le
fonctionnement de la commission scolaire. Une des premières choses
qu'ils doivent faire, c'est procéder à la répartition des
droits et obligations de la commission scolaire dont ils se détachent et
de la commission scolaire dissidente. Si un différend surgit entre
l'ancienne commission scolaire linguistique qui reste toujours là et la
commission scolaire dissidente qui vient d'être formée et qu'il se
révèle insurmontable, le ministre statuera sur le partage de
biens et d'obligations, sauf en ce qui concerne les matières de
transfert et d'intégration d'employés qui devront se faire dans
le respect d'autres dispositions de la loi et des règlements
gouvernementaux.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Non, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Pas de commentaires.
Alors, l'article 117 est adopté.
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Sur division.
L'article 117 tel qu'amendé est adopté sur division.
J'appelle l'article 118 amendé. L'article 118 amendé se
lit comme suit: "À la demande des commissions scolaires dissidentes
intéressées dont les territoires sont limitrophes ou d'une
majorité d'électeurs de ces commissions scolaires dissidentes, le
gouvernement peut, par décret, réunir leur territoire pour former
une nouvelle commission scolaire ou étendre les limites du territoire de
l'une de ces commissions scolaires en y annexant totalement le territoire de
l'autre commission scolaire. "En cas de réunion, une nouvelle commission
scolaire dissidente est instituée sur le territoire
déterminé par le décret et les commissions scolaires dont
le territoire est annexé cessent d'exister. "En cas d'annexion totale,
la commission scolaire dont le territoire est annexé cesse d'exister.
"Les article 104 et 106 s'appliquent à ces changements, compte tenu des
adaptations nécessaires. "
Est-ce que l'article 118 tel qu'amendé est adopté?
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Un instant. Adopté sur division.
La Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté sur division.
J'appelle l'article 119 amendé: "À la demande d'une
commission scolaire dissidente, le gouvernement peut, par décret, en
diviser le territoire soit pour former un nouveau territoire de commission
scolaire dissidente soit pour annexer une partie de son territoire à
celui d'une autre commission scolaire dissidente dont le territoire est
limitrophe qui y consent. "En cas de division pour la formation d'un nouveau
territoire, une nouvelle commission scolaire dissidente est instituée
sur le territoire déterminé dans le décret. "Les articles
105 et 106 s'appliquent à ces changements, compte tenu des adaptations
nécessaires. "
Est-ce que l'article 119 amendé est adopté?
M. Ryan: II y a une chose que je voudrais souligner ici. Je pense
que c'est un commentaire tout à fait dans l'ordre. Dans le cas des
commissions scolaires dissidentes, les modifications à leur territoire
se font sur demande de celles-ci comme pour les commissions scolaires
ordinaires tandis que, dans le cas des commissions scolaires confessionnelles,
pour les raisons que nous avons amplement Indiquées, le gouvernement se
réserve le pouvoir de modifier leur territoire sans qu'il y ait
nécessairement eu une demande de cette nature.
Le député d'Abitibi-Ouest s'enquérait ce matin des
Intentions du gouvernement. Elles se révèlent à mesure que
nous avançons dans l'étude du projet de loi,
évidemment.
M. Gendron:... problème à l'article 119. Je
vous...
M. Ryan: Je retire mes commentaires parce qu'on me
prévient qu'on veut ajouter un article 119. 1 que j'avais
oublié...
M. Gendron: Je vous attendais à l'article suivant.
M. Ryan:... et dont j'ignorais peut-être l'existence.
Une voix: II est là.
M. Ryan: II est là. J'avais oublié celui-ci. Je
m'en excuse. Je retire tout ce que j'ai dit.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre,
avez-vous d'autres commentaires à formuler pour mêler davantage la
commission?
M. Ryan: Non. Absolument pas.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien, M.
le ministre.
J'appelle l'article 119 amendé. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté sur division.
J'appelle l'article 119. 1: "Le gouvernement peut, de sa propre
initiative, prendre un décret visé à l'article 118 ou 119"
Est-ce que l'article 119. 1 est adopté?
M. Gendron: Non, un instant! Là, je suis
étonné que le ministre n'ait pas de commentaire. Celui que je
peux faire, c'est que cela m'aurait étonné qu'H y ait un article
dans cette loi où le ministre n'a pas un pouvoir additionnel ou
différent. Ici, très clairement, le ministre dit, contrairement
à ce qu'il a dit tout en le reconnaissant après, que le
gouvernement peut, de sa propre initiative, prendre un décret
visé à l'article qu'on vient de voir, qui touche la
réunion, l'annexion, la fusion en tout ou en partie. Et, compte tenu des
Implications, M. le ministre, qu'une modification de territoire pouvait avoir
pour ce qui est des commissions scolaires confessionnelles, là autrement
dit, c'est une question d'opinion, on peut être pour ou contre. Mais j'ai
de la difficulté à voir pourquoi vous prétendez qu'il faut
les dispositions de l'article 109 pour les dissidentes. C'est en vertu de quoi,
de quel article, de je ne sais quoi qui vous oblige à prévoir une
disposition où c'est le ministre qui déciderait de son propre
chef d'intervenir dans une modification de territoire d'une dissidente?
M. Ryan: Je pense qu'il y a deux possibilités. Il y a deux
explications possibles qui ne sont pas mutuellement exclusives, mais
complémentaires. La première, c'est pour les fins de la
consultation judiciaire. On est aussi bien d'inclure celui-ci quant à y
être. Cela va être Inclus dans notre consultation. On sera
éclairé sur l'étendue exacte des pouvoirs du gouvernement
une fois pour toutes. Deuxièmement, il est tout à fait plausible
que certains territoires de commissions scolaires dissidentes qui ont pu
être justifiés à l'origine ne le soient plus au bout d'un
certain temps à cause de l'amenuisement des effectifs, par exemple.
À ce moment-là. II pourrait très bien arriver que les
commissaires s'accrochent à leur affaire et ne veuillent rien entendre
et qu'il faille une décision pour régler le problème. Je
suis au courant d'une commission scolaire qui ne donne aucun enseignement
actuellement, une commission scolaire dissidente. Et elle est dans votre
région. Elle existe. Elle continue d'exister, d'honorer le territoire de
son existence. J'ai été obligé récemment d'envoyer
un enquêteur, justement, pour voir ce qui se passait là. Ils
n'avalent môme pas tenu d'élections. Alors, ça serait
normal que le ministre ait le pouvoir de prendre des décisions dans un
cas comme celui-là s'il n'y a pas d'obstacle constitutionnel.
Mais la procédure normale que nous avons voulu indiquer - et
là je ne retire pas ce que je disais tantôt, je le renforce -
c'est qu'on agirait à la demande de la commission scolaire dans tous les
cas où on procède raisonnablement. Mais on ajoute ceci par mesure
de sécurité pour les deux raisons que je viens de mentionner.
M. Gendron: Est-ce que vos avocats vous ont convaincu qu'avec une
telle disposition on ne crée pas plus d'implications juridiques? Je pose
ma question. Êtes-vous conscient qu'avec une telle disposition, dans la
mesure où vous l'exercez... J'ai l'impression, à sa face
môme, qu'on s'embarque dans des problèmes juridiques qui sont
beaucoup plus amplifiés que si vous n'aviez pas cette
disposition-là.
M. Ryan: C'est pour ça que.. Cela ne s'appliquera pas
avant les jugements des tribunaux. Cela fait partie du bloc des matières
qui s'en vont aux tribunaux pour consultation. Mais, quant à l'envoyer,
on aime autant prendre l'hypothèse la plus favorable au gouvernement
à ce stade-ci. Il les tribnaux nous donnent tout ça, tant mieux.
S'ils nous en enlèvent, on ne sera pas pire qu'on n'est
actuellement.
Le Président
(M. Tremblay, Rimouski):
J'appelle l'article... M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: M. le Président, me permettriez-vous de
déposer une version retouchée? C'est seulement une question de
concordance.
M. Gendron: Sur l'article 119? M. Ryan: Sur l'article
120.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Sur l'article
120.
M. Gendron: Ce ne sera pas long. C'est parce qu'il me restait une
question à vous poser sur l'article 119.
M. Ryan: Mais, quand on le peut, j'aime donner les textes des
amendements à l'avance.
M. Gendron: Oui, oui, moi aussi. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Contrairement à votre collègue du
Revenu.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: M. le ministre, est-ce que vous croyez
qu'actuellement l'article 93 de la constitution vous permet de modifier le
territoire des commissions scolaires dissidentes?
M. Ryan: Si vous voulez, je vais m'informer de ce qu'il y a dans
l'actuelle Loi sur l'instruction publique là-dessus, avant de
répondre à votre question. C'est une grosse question parce qu'il
y a deux conseillers qui se lèvent spontanément. Un point, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, M. le ministre.
(15 h 45)
M. Ryan: Tout d'abord, il n'existe pas de disposition semblable
à propos des commissions scolaires dissidentes dans l'actuelle Loi sur
l'instruction publique. Deuxièmement, au point de vue constitutionnel,
la position déjà défendue par le gouvernement consiste
à soutenir que, depuis les origines, c'est-à-dire depuis les
premières lois dont on tient compte pour clarifier les droits garantis
par l'acte constitutionnel de 1867, ce pouvoir y était. Maintenant, le
juge Brassard a pensé autrement. Il y a d'autres juristes qui peuvent
penser autrement. Par conséquent, c'est une question qui sera
référée aux tribunaux pour clarification.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, j'appelle l'article 119. 1, le nouvel article. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Adopté sur
division. Nous passons à l'article 120 amendé, suivant
l'amendement que vous avez déjà devant vous.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui. L'article 120
se lit comme suit: Remplacer le premier alinéa par le suivant: "Le
décret pris en application de l'article 118, 119 ou 119. 1
détermine, le cas échéant, le nom de la nouvelle
commission scolaire dissidente et, sous réserve des normes de transfert
et d'intégration du personnel édictées par
règlement du gouvernement pris en application de l'article 415, le nom
de la personne qui agira à titre de directeur générai de
la nouvelle commission scolaire dissidente jusqu'à ce que le conseil des
commissaires nomme quelqu'un pour occuper ce poste. "
Est-ce que l'article 120 amendé est adopté?
M. Gendron: Pourquoi est-ce que le ministre a ajouté "sous
réserve des normes de transfert et d'intégration du personnel
édictées par règlement du gouvernement"?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: Parce que, là, il est question de la nomination
du directeur général. Cela va impliquer des transferts du
personnel en faveur de la commission scolaire dissidente. Il faut que cela se
fasse dans le respect du règlement gouvernemental sur les cadres et
gérants, j'imagine. Ils ont droit à un minimum de garanties. Si
on en donne au personnel syndiqué, il est normal qu'on en donne un
minimum au personnel cadre supérieur.
M. Gendron: C'est parce que l'article est clair, c'est
marqué: "Le décret... le nom de la personne qui agira à
titre de directeur général de la nouvelle commission scolaire
dissidente... " La personne qui va agir à titre de directeur
général, puisqu'elle est nommée par la dissidente suivant
les dispositions de l'article 118, 119 ou 119. 1 - oui, c'est ça - j'ai
de la misère à comprendre que ce serait sous réserve des
normes de transfert et d'intégration du personnel édictées
par le gouvernement comme si, dans les faits, il pouvait y avoir une
réserve. Pour nommer un directeur général... S'il y avait
plusieurs personnes, je comprendrais la disposition de l'article; s'il y avait
plusieurs personnes concernées, cela voudrait dire sous réserve
des normes de transfert qui régissent habituellement le personnel non
syndiqué, le personnel cadre.
M. Ryan: Regardez, il peut arriver, j'imagine - on essaie de
comprendre ensemble parce que ce sont des concepts assez techniques - qu'on
nomme une personne pour agir comme directeur général pendant la
période intérimaire. Il peut très bien arriver que cette
personne ne soit pas retenue comme directeur général permanent.
Alors, en vertu de ceci, elle aura le droit de réintégrer son
ancien poste, si telle est la stipulation du règlement qui la concerne,
aux mêmes conditions qu'elle avait avant ou à des conditions
améliorées, je n'en sais rien. On lui donne une garantie qu'elle
ne se retrouvera pas dans la rue après avoir accepté cette
mission de nature temporaire.
M. Gendron: Non, ça va, M. le ministre. Mais admettez-vous
qu'il y a une différence entre ce que j'appellerais se donner une
réserve de surveillance d'application d'une disposition qui existe et se
donner une réserve quant à la nomination de quelqu'un? Avec:
"sous réserve des normes de transfert et d'intégration du
personnel édictées par règlement du gouvernement", vous
faites référence à quelque chose qui existe dans un
document avant que l'événement arrive.
M. Ryan: C'est une précision que nous avons
insérée à la demande des directeurs généraux
de commissions scolaires qui voyaient qu'il y avait un défaut de
protection pour certains membres de leur association qui pour-
raient être concernés par ce genre de décision.
M. Gendron: Je suis d'accord, M. le ministre, mais, si je vous
disais aujourd'hui: Donnez-moi une copie du règlement - c'est juste pour
comprendre - concernant les normes de transfert et d'Intégration du
personnel, par définition, quelqu'un me la donnerait et dirait: Voici
les règles du gouvernement concernant ça. C'est bien ce dont on
parle. Il y a une différence de règles établies dans un
règlement connu et une disposition réglementaire d'un article
défini qui laisse voir qu'au-delà du règlement concernant
les normes de transfert et d'intégration du personnel le gouvernement se
gardera un autre pouvoir de réserve. Alors, si c'était ça,
je ne suis pas d'accord.
M. Ryan:... règlement ordinaire régissant les
conditions de travail des directeurs généraux.
M. Gendron: Bien, c'est ça qu'il faut...
M. Ryan: Est-ce que ça pourrait être plus clair?
M. Gendron: Non. M. le Président, en tout cas, en ce qui
me concerne, je ne demande pas que ce soit plus clair.
M. Ryan: Non?
M. Gendron: Je veux juste, et ça va être très
simple parce que ce n'est pas compliqué... Quand on lit "sous
réserve des normes de transfert et d'intégration du personnel",
je demande au ministre s'il est d'accord qu'il existe un document, un
règlement qui parie de la façon dont le transfert du personnel se
fait. Si c'est à ce document qu'on fait référence, il n'y
a aucun problème. Si on fait référence à une
disposition qui s'ajoute dans l'article 120 où le gouvernement aurait
une autre prérogative pour regarder comment se fait le transfert,
à ce moment je dirais que je ne suis pas d'accord.
M. Ryan: Je m'excuse. J'étais dans l'ancien texte.
J'étais dans le projet d'amendement que nous avions communiqué au
début des travaux de la présente commission...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan:... pensant quelque peu erronément que ça
accélérerait le processus.
M. Gendron: Cela va vite. On en a déjà quatre de
faits et on vient de commencer.
M. Ryan: Oui, ça va quand même vite. Relativement.
Tout est relatif dans la vie.
Nous disons bien dans la dernière version déposée
cet après-midi que c'est sous réserve des normes de transfert et
d'intégration du personnel édictées par règlement
du gouvernement pris en application de l'article 415.
M. Gendron: Excellent.
M. Ryan: Cela prouve le bon sens et l'esprit judicieux du
député d'Abitibi Ouest.
M. Gendron: Tout à fait.
M. Ryan: C'est vrai. C'est pour ça que je portais
attention.
M. Gendron: Sérieusement, ça prouve qu'il veut
travailler sérieusement chaque fois qu'il y a...
M. Ryan: Chaque fois qu'il y a un point sérieux, on
l'examine avec attention et respect.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien.
Est-ce qu'on peut appeler l'article 120 amendé?
M. Ryan: C'est bon.
M. Gendron: Cela prouve très bien que, si...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
J'appelle l'article 120 amendé. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté. J'appelle l'article 121 amendé: "Le gouvernement
peut, par décret, mettre fin à l'existence de la commission
scolaire dissidente qui n'exerce aucune des fonctions prévues aux
articles 191 à 203. "Le décret entre en vigueur le 30 juin qui
suit la date de sa publication à la Gazette officielle du
Québec ou à toute date ultérieure qui y est
fixée. "Avant l'entrée en vigueur du décret, le ministre
répartit les droits et obligations de la commission scolaire dissidente
entre les commissions scolaires dont le territoire recoupe celui de la
commission scolaire dissidente.
L'article 106 s'applique au transfert de la propriété d'un
immeuble. "
Est-ce que l'article 101 amendé est adopté?
M. Gendron: L'article 101, c'est...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 121 amendé. Je m'excuse.
M. Gendron: Une question. À l'article 121 amendé,
est-ce que le ministre peut nous donner une évaluation des dispositions
prévues à l'article 121 par rapport aux protections offertes par
l'article 93, y incluant les dissidents? Autrement dit, est-ce que ces
dispositions feront aussi
partie du référé?
M. Ryan: Oui. Cela fait partie du référé,
tous les pouvoirs du gouvernement sur les commissions scolaires dissidentes ou
confessionnelles.
M. Gendron: Au complet.
Deuxième question. Est-ce à dire, pour être certain
que...
M. Ryan: Les pouvoirs de cette nature-ci, les pouvoirs
pédagogiques, non. Vous connaissez la position du gouvernement quant aux
pouvoirs pédagogiques. Nous avons soutenu devant les tribunaux à
tous les niveaux, y compris la Cour suprême, que le gouvernement avait
une autorité sui generis en matière de régime
pédagogique et de conduite générale du système
d'enseignement. Cela demeure et n'est pas sujet à
référé seulement pour faire plaisir à quelque
groupe d'intérêts que ce soit.
Mais la plupart des pouvoirs dont il a été question dans
cette section-ci que nous étudions depuis ce matin sont pour renvoi aux
tribunaux.
M. Gendron: Donc, la loi 107 est...
M. Ryan: Y compris en particulier ceux qui sont prévus a
l'article 121.
M. Gendron: D'accord. Donc, la loi 107 est adoptée
Incessamment. Il y a une disposition qui s'appelle l'article 121 qui est
là. On sait ce que ça veut dire. Par décret, vous ne
pourriez pas envoyer une lettre à la commission scolaire protestante de
Rouyn-Noranda dissidente et dire: Écoutez, vous ne faites rien dans le
décor; en conséquence, je ne vous reconnais plus. Vous ne feriez
pas ça, même si la loi vous le permettait.
M. Ryan: C'est ça. Nous n'aurions pas l'intention de le
faire.
M. Gendron: Vous ne le feriez pas.
M. Ryan: Non. Défaut de volonté politique.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 121 amendé est-il adopté?
M. Hamel: Adopté.
M. Gendron: Un instant!
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): S'il vous
plaît, MM. les membres de la commission. S'il vous plaît! M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le député de Viau,
voulez-vous ne pas déranger les membres de la commission, s'il vous
plaît?
M. Cusano:... droit de se promener et justement de dialoguer avec
les gens.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
N'abusez pas de votre droit.
M. Cusano: Merci.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: Oui, M. le Président.
M. Gendron: Est-ce que les dispositions de l'article 121
s'appliquent pour les dissidentes à venir ou si c'est une disposition
à portée générale pour les dissidentes existantes
et à venir?
M. Ryan: Je crois que c'est pour celles qui sont existantes et
à venir.
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 121 amendé est adopté sur division.
Dispositions générales
J'appelle l'article 122: "Une commission scolaire confessionnelle ou
dissidente est une personne morale de droit public qui a les pouvoirs
nécessaires pour exercer les fonctions qui lui sont dévolues par
la loi. "
L'article 122 amendé est-il adopté?
M. Gendron: Un instant. Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté. J'appelle l'article 123: "Le gouvernement...
M. Gendron: Excusez. À l'article 122, vous avez compris
que c'était sur division parce que c'est dans le chapitre des
dissidentes.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 122 est adopté sur division?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien.
L'article 122 amendé est adopté sur division. J'appelle l'article
123 amendé: "Le gouvernement peut, par décret, changer le nom de
la commission scolaire confessionnelle ou dissidente qui en fait la demande.
"Le décret entre en vigueur dix jours après la date de sa
publication à la Gazette officielle du Québec, ou à
toute date ultérieure qui y est fixée. "
L'article 123 amendé est-Il adopté?
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté sur division. J'appelle l'article 124: "Le
siège social d'une commission scolaire confessionnelle ou
dissidente est situé à l'endroit de son territoire qu'elle
détermine. "La commission scolaire avise le ministre et donne un avis
public de la situation ou de tout déplacement de son siège
social. "
L'article 124 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Gendron: Un instant. À l'article 124, M. le
Président...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je veux juste savoir si la commission scolaire
dissidente protestante de Rouyn-Noranda a un siège social réel,
physique, là.
Une voix: II y a même une personne qui y travaille à
temps partiel.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Ça va?
J'appelle l'article 124. L'article 124 amendé est-il adopté?
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté sur division.
Conseil des commissaires Composition
J'appelle l'article 125 suivant le papillon qui circule. Remplacer
l'article 125 par le suivant: "La commission scolaire est administrée
par un conseil de commissaires composé des personnes suivantes: "1°
les commissaires élus ou nommés en application de la Loi sur les
élections scolaires; "2° le commissaire représentant du
comité de parents pour chacun des ordres d'enseignement primaire et
secondaire, le cas échéant, élu en application de la
présente loi; "3° dans le cas d'une commission scolaire
confessionnelle ou dissidente visée à l'article 127, le
commissaire représentant les parents de la minorité
d'élèves visée à cet article, pour chacun des
ordres d'enseignement primaire et secondaire, le cas échéant,
élu en application de la présente loi. " (16 heures)
M. Ryan: Ici, je me permets un bref commentaire. Je pense qu'il
n'y a rien de spécial, sauf peut-être à l'alinéa
3°. À l'alinéa 3°, nous introduisons un léger
changement par rapport à ce qui avait été annoncé
dans les amendements communiqués aux membres de la commission au
début de nos travaux, il y a déjà près d'un mois.
Nous prévoyons que, lorsqu'il y a une minorité linguistique
significative au sein d'une commission scolaire confessionnelle ou dissidente,
cette minorité pourra avoir un représentant au sein des
commissaires à titre de parent, si elle a des enfants au niveau
primaire, et un autre, si elle a également des enfants au niveau
secondaire. Dans l'amendement que nous avons communiqué l'autre jour, il
y avait seulement un représentant. Là, nous les mettons à
parité: s'ils ont des enfants à la fois au primaire et au
secondaire, il est logique qu'ils aient deux représentants.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Y a- t-il des
questions à l'article 125?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le
député. D'accord?
M. Gendron: Non. Un instant! Il faut comprendre qu'il y a deux
types d'élus. Il y aura des gens élus au suffrage universel comme
commissaires d'écoles et un certain nombre de personnes qui seront
élues par leurs pairs pour les représenter au sein du conseil des
commissaires.
M. Ryan: Sans droit de vote.
M. Gendron: Cinq droits de vote?
M. Ryan: Sans droit de vote.
M. Gendron: Sans droit de vote. On va y revenir.
M. Ryan: Les commissaires prévus aux alinéas 2°
et 3° n'auront pas le droit de vote.
M. Gendron: Cela va. C'est justement parce que le ministre
lui-même prévoit cette disposition que je vais marcher à
l'article 125 avec les dispositions prévues par le point de vue du
gouvernement et du ministre. Je souhaiterais qu'à ce moment-ci le
ministre nous dise pourquoi il n'a pas envisagé, si les minorités
peuvent avoir même deux sièges - imaginez-vous! - au sein du
conseil des commissaires... Et là, je parle éventuellement
à la suite des dispositions qu'on vient de voir concernant les
dissidentes ou les confessionnelles où le commissaire
représentant les parents de la minorité d'élèves
visée à cet article élu en application de la
présente loi pourrait avoir accès au conseil des commissaires,
s'il y a effectivement un groupe de dissidents. La question que je pose est la
suivante. Il y a plusieurs associations s'occupant de personnes qui
représentent les mésadaptés socio-affectifs ou d'autres
handicapés qui auraient souhaité avoir un siège
protégé au conseil des commissaires. Avant de décider si
je présente un amendement ou non, je voudrais au moins que le ministre
nous indique pourquoi il aurait écarté cela du revers de la main
alors qu'il s'agit nettement d'une prérogative significative.
Nous sommes à l'endroit où l'on pourrait passer de la
parole aux actes sur le beau discours des chances à part égale.
Directement, la plupart des associations représentant des
élèves en difficulté d'apprentissage ou handicapés
ont dit: S'assurer, par des mesures incitatives, de l'élection au
conseil des commissaires d'un ou de plusieurs commissaires ayant un handicap
qui pourront faire valoir les besoins des personnes handicapées, sans
que ce commissaire soit nécessairement un parent d'élève.
" Quand on en est rendu là, cela montre combien on est conscient que ces
personnes sont sous-représentées. Je ne suis pas d'accord pour
envisager d'exiger qu'un commissaire soit nécessairement
handicapé pour siéger au conseil des commissaires, mais je suis
d'accord pour que ce point de vue soit véhiculé et pour qu'on
s'assure qu'il soit véritablement véhiculé. D'autant plus
que d'autres associations ont dit que les parents d'élèves
handicapés devraient être représentés au conseil des
commissaires; d'autres ont dit qu'un représentant du Comité
consultatif des services aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage
devrait siéger de plein droit au conseil.
Autrement dit, je partage la revendication de ce secteur-là. Je
la trouve légitime et fondée et je voudrais au moins avoir
l'assurance qu'on ajoute un représentant des associations de
handicapés existantes au sein de la commission scolaire. Je ne crois pas
que cela créerait des complications terribles de viser que le conseil
des commissaires de toutes les commissions scolaires du Québec ait au
moins un siège où il y a des associations... Il pourrait
même venir du conseil consultatif. C'est une modalité. Surtout
quand le ministre ajoute, à l'article 125, un troisième
paragraphe où il s'occupe et où il a le souci des dissidents. Je
suis étonné et surpris qu'il ne l'ait pas d'un secteur qui, pour
toutes sortes de raisons comme le vieillissement de la population ou d'autres
raisons factuelles, est quand même très présent dans notre
société, mal intégré, revendique constamment parce
qu'on le traite encore en marginal. Chaque fois qu'on aurait l'occasion d'avoir
un comportement qui tienne compte que cette catégorie de personnes doit
avoir plus de facilité à faire valoir son point de vue, puisque
la préoccupation d'intégration scolaire est
véhiculée dans l'école... Elle l'est probablement aussi au
conseil des commissaires, mais il n'y a rien de mieux pour s'assurer qu'elle le
soit que de consacrer le principe d'un représentant. Si j'en demandais
cinq, je serais peut-être d'accord pour dire que cela n'a pas de bon
sens.
J'aimerais avoir une première réaction et j'indique
très clairement qu'il est fort possible, selon la réaction, qu'on
dépose un amendement à l'article 125, qui irait dans le sens de
ce que je viens de dire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Je voudrais tout d'abord indiquer, M. le
Président, que, dans le cas des parents, nous leur accordons en vertu du
deuxième alinéa la même représentation à
laquelle ils ont déjà droit en vertu de l'actuelle Loi sur
l'instruction publique. Par conséquent, nous n'innovons en rien
là.
Dans le cas des parents de la minorité linguistique et non pas
des parents du groupe dissident, nous leur assurons une représentation
de type parental au sein de la commission scolaire, d'abord parce que nous
avons toujours exprimé notre souci du respect des droits de la
minorité linguistique surtout en matière d'éducation et,
deuxièmement, parce qu'il nous apparaît que cette disposition peut
également témoigner de l'intérêt actif que
l'Assemblée nationale aura manifesté pour l'application
judicieuse d'un article comme l'article 23 de la Charte des droits et
libertés. On ne pourra pas avec des dispositions comme celle-ci - nous
en avons quelques-unes dans le projet de loi - indiquer qu'il y a une
différence du législateur. L'acte principal que nous proposons,
la. formation de commissions scolaires linguistiques, répond amplement
à tout ce que pourrait laisser supposer l'article 23 de la charte des
droits canadienne. Mais, dans le cas des commissions scolaires confessionnelles
et dissidentes, le projet de loi ne comporte pas de garanties à moins
que nous n'ajoutions quelque chose comme ceci. Mais c'est une donnée
complémentaire, la première donnée étant la
volonté du gouvernement de mettre fin à la véritable
défranchisation électorale qu'ont vécue certaines
catégories de citoyens, en particulier les catholiques de langue
anglaise et les protestants de langue française, depuis maintes
années au sein d'un bon nombre de commissions scolaires. Avec cette
disposition, nous leur assurons une représentation au sein des
commissions scolaires confessionnelles et dissidentes.
Dans le cas des élèves en difficulté d'adaptation
et d'apprentissage, nous avons considéré là
possibilité de leur donner une représentation acquise, garantie
à la commission scolaire, et nous en sommes venus à la
conclusion, après étude de tout le dossier, qu'il était
préférable de greffer à la commission scolaire un
comité consultatif expressément formé autour des
problèmes intéressant les élèves handicapés
ou les élèves en difficulté ou en trouble d'adaptation et
d'apprentissage. Quand nous verrons, tantôt, la composition et les
fonctions de ce comité au sein de la commission scolaire, nous pourrons
constater que ces problèmes seront l'objet d'une attention très
importante au niveau de la commission scolaire, en plus de l'être au
niveau de l'école, comme d'autres dispositions que nous avons
déjà approuvées l'établissent et le
garantissent.
C'est la raison pour laquelle nous avons conclu... Il ne faut pas trop
charger la commis-
sion scolaire non plus. Déjà, un des reproches qu'on nous
a adressés, c'est de trop charger la commission scolaire. Je soutiens,
par conséquent, que la ligne de démarcation que nous avons
établie est la plus judicieuse dans les circonstances, quoi qu'elle soit
loin d'être infaillible, évidemment. Ce sont des questions de
structures pratiques, qui se prêtent à de nombreuses discussions.
Autant je respecte des points de vue différents de celui du
gouvernement, autant en la matière je dois maintenir le point de vue que
nous avons inscrit dans le projet de loi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je veux seulement ajouter que je comprends le
ministre quand il dit qu'il ne faut pas trop charger le conseil des
commissaires, mais c'est justement ce que je disais. Pour quelqu'un qui ne veut
pas trop le charger, il a eu rapidement la préoccupation de
protéger les minorités linguistiques, et c'est son droit.
Cependant, la clientèle scolaire qui, d'après nos données,
éprouve malheureusement des problèmes d'adaptation scolaire,
qu'on appelle les mésadaptés ou peu importe, tourne alentour de
11 % ou 12 %. Alors, 11 % ou 12 % qui n'auraient pas la garantie d'être
représentés au sein du conseil des commissaires, c'est quand
même une quantité majeure, importante et c'est dans ce sens-la,
non pas dans le sens de l'alourdir indéfiniment. Je prétends que,
si une clientèle qui constitue à peu près 10 % ou 12 % de
la clientèle scolaire n'a pas la garantie d'avoir un représentant
qui provient directement de son secteur... On ne peut pas toujours laisser
jouer les forces naturelles ou l'équilibre naturel. On voit ce qui se
passe au PSBGM où il y a 30 % ou 33 % de francophones et pas un
commissaire francophone là, pas un. Ce sont les règles d'usage,
les forces naturelles qui fonctionnent. Dans un contexte comme ça, je
pense que... En tout cas, je ne peux pas être d'accord pour
tolérer et accepter ça. Je prétends que, de temps en
temps, le législateur a à tenir compte de situations
spécifiques et cela en est une, le problème des
mésadaptés.
J'aurais souhaité que la commission scolaire, qui est
administrée par un conseil des commissaires, ait un représentant,
d'autant plus que je suis d'accord qu'il soit dans la section où il n'y
a pas de droit de vote défini, c'est-à-dire qu'on l'arbitera plus
tard. En tout cas, selon le point de vue du ministre, aux deuxième et
troisième alinéas, les gens sont prévus sans droit de
vote. Dans ce sens-là, j'aurais estimé que ça aurait
été important. Le ministre a un autre point de vue. Je n'ai pas
d'autre argument à faire valoir.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 125 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division, compte tenu du point que
je viens d'élaborer.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté sur
division, tel qu'amendé. J'appelle l'article 125. 1. L'amendement
à l'article 125. 1: "Le directeur général de la commission
scolaire participe aux séances du conseil des commissaires, mais il n'a
pas le droit de vote. " J'imagine qu'il n'y a pas de discussion sur
ça.
M. Gendron: Oui, il y en a une.
Le Président (M. Parent, Sauvé): II y en a une; on
vous écoute, M. le député.
M. Gendron: Elle va être très courte. Quelle est la
raison pour que le ministre prétende qu'il y a lieu de formaliser
ça dans le projet de loi, que le directeur générai de la
commission participe aux séances? Je sais que c'est courant, que
ça se passe comme ça. Le D. G. d'une commission, je connais peu
de commissions scolaires qui siègent... Peut-être pas
nécessairement l'exécutif, j'ai déjà vu qu'il
n'était pas toujours là, mais au conseil des commissaires...
J'essaie de voir le bien-fondé de le formaliser dans un article.
Pourquoi?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: C'est une garantie de continuité et de jonction
continuelle entre le niveau politique et le niveau administratif. La commission
scolaire ne peut pas tenir de réunion régulière en
l'absence du directeur général ou de son adjoint. C'est bon qu'il
en soit ainsi, elle ne peut pas prendre de décision formelle en leur
absence. Elle peut tenir des caucus, si elle le veut; elle peut tenir des
réunions de salon, des consultations privées, mais la
décision proprement dite exige la présence du principal officier
de la commission scolaire, de manière que, s'il y avait quelque chose
qui avait été oublié, quelque chose d'irrégulier ou
quelque chose qui aurait été laissé de côté,
sa présence soit assurée. C'est lui qui sera appelé
à exécuter toutes ces décisions. Il est garant aussi du
sérieux des travaux de la commission scolaire. Nous tenons à
cette disposition. (16 h 15)
M. Gendron: J'espère que le ministre s'est entendu. Vous
venez de dire que, si le directeur général n'est pas là,
la commission scolaire n'a pas l'autorité et la capacité de
prendre des décisions formelles. Vous avez dit ça
intégralement.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Je ne pense pas que ce soit ce que l'article veuille
dire. Si c'est ce que ça dit, il y a un problème. Je voudrais
juste que vous soyez attentif à ce que vous venez de dire. Là,
vous m'expliquez que vous le voulez là, ça va, parce que c'est
d'office. Je ne trouve pas que
ce sont des explications qui nous disent pourquoi vous avez écrit
ça dans la loi. Ce n'est pas plus grave que ça. Mon point porte
plus sur le fait que vous dites que, si le directeur général
n'est pas présent à une séance... Et, d'après moi,
l'article n'a rien à voir avec ce qu'on discute. L'article n'en parle
pas. Si, donc, le directeur général n'est pas présent
à une séance, les commissaires n'auraient pas l'autorité
de prendre une décision. Je pense que...
M. Ryan: Nous allons vérifier. Nous allons aller un peu
plus loin. Je me suis peut-être avancé un peu trop, M. le
Président.
M. Gendron: II me semble que oui.
M. Ryan: Nous allons vérifier. Il n'y a rien comme de
vérifier.
J'ai une petite nuance qui me permet de rectifier une impression
erronée que j'aurais pu créer par mes observations
antérieures. Le directeur général de la commission
scolaire participe aux séances du conseil des commissaires, mais il n'a
pas droit de vote. Ceci doit s'interpréter comme suit: il a le droit de
participer, il a le devoir de participer. Cela ne veut pas dire que cela ne
m'intéresse pas et tout, son devoir est de participer. Il participe aux
séances du conseil des commissaires. Et, s'il ne peut pas y participer
pour des raisons sérieuses, en cas d'empêchement, un de ses
adjoints peut le remplacer.
Maintenant, s'il y a absence du directeur général,
ça n'empêche pas la commission scolaire de prendre une
décision. Mais, à ce moment, il a des recours. Si on l'exclut
systématiquement d'une réunion où des décisions se
prennent, il a des recours en vertu de ceci.
M. Gendron: Je pense que le ministre vient de nous donner un
complément de réponse qui était requis. Encore là,
ça prouve que, quand on creuse certains articles, on se rend compte
qu'il n'y a pas toute la sécurité juridique du libellé.
J'irais jusqu'à prétendre, à l'article 125, que vous y
gagneriez en mettant une très courte disposition qui dirait que son
absence n'invalide pas les décisions. À partir du moment
où vous en parlez - ce n'est pas moi qui ai fait ça, c'est vous
qui avez décidé de faire un article 125. 1 où vous dites:
"Le directeur général de la commission scolaire participe aux
séances du conseil des commissaires... " Je répète que je
suis d'accord pour que ce soit comme ça. Si on disait: et il n'a pas
droit de vote et son absence n'invalide pas les décisions du conseil des
commissaires, là, on serait correct, ça serait clair et ça
voudrait dire ce qui se passe. C'est sûr que, quand le directeur
général ne peut pas être là, règle
générale il se fait remplacer par son adjoint. Mais ce n'est pas
pareil. La disposition ne parle pas de l'adjoint. Elle parie du directeur
général.
Il me semble qu'il devrait y avoir une disposition qui, formellement,
puisque vous avez fait le choix d'en parier, dit très clairement que,
quand il n'est pas là, le conseil des commissaires est habilité
à décider parce que je vous dis que c'est un peu encore
dévalorisant et ça confirme ce qu'on véhicule un peu
partout dans le milieu. Pourquoi irions-nous voter massivement à une
élection scolaire quand on sait que le conseil des commissaires ne peut
même pas siéger si le D. G. n'est pas là? Vous avez dit:
Écoutez, je vais abrier ça un peu. Vous avez expliqué que
ça ne va pas aussi loin que vous l'avez dit. Mais pensez-vous que
ça ne serait pas plus clair et plus revalorisant pour ces gens de dire
que la règle veut que le D. G., qui est un administrateur associé
à nos décisions, soit présent, mais qu'on est
habilité à prendre des décisions comme conseil des
commissaires en l'absence du directeur général et que ce sont des
décisions qui ont complète validité? Juste par la mention
"n'invalide pas les décisions des commissaires", on aurait la même
chose, on sécurise les gens, on démontre, comme
législateurs, qu'on trouve que ces gens, étant élus, ont
des responsabilités qu'ils peuvent exercer et ce n'est pas l'absence ou
la présence d'une personne qui permet de le faire. Je prétends
que, tel que c'est écrit là, ça va permettre de continuer
à faire des discours que je n'aime pas entendre.
M. Ryan: M. le Président, je pense que les
préoccupations du député d'Abitibi-Ouest trouveront leur
réponse quelques articles plus tard, lorsqu'il sera question du quorum
et du droit de vote aux séances du conseil des commissaires. C'est
là qu'est la réponse à ces questions. Ici, on
établit le droit et le devoir du directeur général de
participer aux séances des commissaires, mais ceci n'entraîne pas
qu'une décision prise en son absence serait invalide.
Il vaut mieux le dire comme ceci. Si on ajoutait l'observation que
propose le député d'Abitibi-Ouest, je n'y aurais pas d'objection,
mais mes conseillers m'indiquent que cela pourrait être
interprété en certains milieux comme une dévalorisation de
cette présence, en voulant dire: II doit être là, mais ne
vous en occupez pas, vous pouvez quand même prendre vos décisions,
s'il n'est pas là. Je pense qu'il y a du pour et du contre. Il faut un
peu se fier au conseil de nos conseillers juridiques qui nous disent que
ça veut dire ceci. Dans la langue commune qu'emploie le
député d'Abitibi-Ouest et le ministre de l'Éducation, cela
ne voulait pas nécessairement dire ceci. Une fois qu'on est allé
à la bonne source, qu'on a été éclairés, il
me semble qu'on doit accepter le conseil à ce moment-ci. C'est ce que je
fais, en tout cas, couramment.
M. Gendron: Ce qui me fait le plus peur, c'est quand vous dites -
c'est parce que je ne suis pas capable de lire dans votre conscience - qu'on va
aller voir ça plus loin, qu'on va le
voir. C'est de celui-là, c'est de ce conseil-là que j'ai
le plus peur, ne lisant pas dans votre conscience, à savoir si c'est une
bonne réponse ou si c'est une volonté que j'aille plus vite pour
me faire avoir après. Alors, comme je ne peux pas lire ça, je
suis obligé de faire le travail que j'ai à faire, mais aux
articles où ça se présente.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député, ne prêtez pas d'intentions au ministre.
M. Ryan: M. le Président, on m'a toujours reproché
d'être plutôt naïf que roublard en politique et on n'a jamais
dit la même chose du député d'Abitibi-Ouest.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 125. 1 est adopté?
M. Gendron: Moins les dernières considérations.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 126. L'amendement se lit comme suit: "Chaque année,
le président du comité de parents ou, à défaut, le
secrétaire général de la commission scolaire convoque les
membres du comité de parents ou du comité central de parents, le
cas échéant, pour qu'ils élisent parmi leurs membres,
avant le troisième dimanche de novembre, un commissaire pour chaque
ordre d'enseignement primaire et secondaire, le cas échéant. "Le
représentant est élu à la majorité des voix des
membres présents. "
Y a t-il des commentaires?
M. Ryan: Attendez un peu, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Je pense qu'il y a un... Est-ce qu'on a des copies de
celui-ci, monsieur?
Une voix: Je pense qu'il est dans le texte.
M. Ryan: II y a un alinéa que vous n'avez point lu, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oh, je m'excuse.
Il y avait une suite à la page 81. "Le représentant élu
entre en fonction le troisième dimanche de novembre de l'année
qui suit son élection. La durée de son mandat est d'un an. "
Alors, c'est l'article 126 amendé du projet de loi 107.
M. Gendron: II y a une question au premier alinéa: "...
convoque les membres du comité de parents ou du comité central de
parents, le cas échéant, pour qu'ils élisent parmi leurs
membres, avant le troisième dimanche de novembre, un commissaire pour
chaque ordre d'enseignement primaire et secondaire, le cas
échéant. " Là, je voudrais avoir des précisions.
Est-ce que c'est chaque ordre qui réunit son groupe et qui élit
un représentant ou si ces ordres sont regroupés pour élire
un représentant regroupé? Ce n'est pas pareil et, là, on
peut élire les deux. Tout est permis. C'est un peu la gare centrale.
M. Ryan: Ici, le texte indique à sa face même que
c'est le comité qui est réuni plénièrement pour
l'élection des deux représentants des parents. C'est tout le
monde qui participe à l'élection des représentants des
parents, tous les membres du comité de parents ou du comité
central de parents.
M. Gendron: Ils participent à l'élection des deux
parents, pour représenter les deux ordres. Tout le monde participe
à l'élection des parents pour représenter les deux ordres
d'enseignement. Donc, ils pigent un porte-parole de l'enseignement primaire ou
élémentaire et un autre de l'enseignement secondaire.
M. Ryan: C'est cela. M. Gendron: C'est cela?
M. Ryan: Exactement! Une fois réunis, s'ils veulent se
séparer en comités et demander à chacun de proposer un nom
que l'assemblée plénière ratifiera ensuite, il n'y a
absolument rien qui s'oppose à ce que cela se fasse.
M. Gendron: Oui, mais, règle générale, vous
admettez que les parents de l'ordre d'enseignement élémentaire
risquent d'être plus nombreux que ceux de l'enseignement secondaire. En
conséquence, cela pourrait vouloir dire qu'il s'agirait juste qu'ils se
concertent, étant plus nombreux. Et ce sont les parents de
l'élémentaire qui éliraient le représentant du
secondaire. Ne trouvez-vous pas que cela fait drôle? Est-ce que vous
êtes conscient que c'est une réalité que je décris
et non un discours? Le représentant du secteur secondaire sera
élu par l'ensemble des parents de l'élémentaire qui,
règle générale, sont toujours plus nombreux que ceux du
secondaire. Donc, ce sont des parents de l'élémentaire qui
éliraient le représentant du secondaire au conseil des
commissaires. Est-ce que vous avez regardé ou analysé cela? Cela
ne vous dérange pas, vous?
M. Ryan: Nous avons pris l'économie actuelle de la loi
là-dessus. Nous n'avons pas fait cette distinction. Il y a un
problème qui peut se
présenter à certains endroits. La Fédération
des comités de parents ne nous a pas fait de représentations sur
ce point. Elle le trouvait satisfaisant.
M. Gendron: II permet... Toujours pour des raisons que... Je vous
écoute et je veux aller vite, alors, je n'ai pas le temps de tout
regarder.
M. Ryan: Je ne me souviens pas qu'ils aient soulevé ce
point.
M. Gendron: II y en a plusieurs, quand même, de la
fédération des parents...
M. Ryan: Des organismes particuliers, des comités de
parents particuliers l'ont demandé.
M. Gendron: En tout cas, il y a plusieurs associations qui...
M. Ryan: On va beaucoup dans les détails dans cette loi.
C'est l'une des caractéristiques qui me préoccupent toujours. Si
on l'empêchait, on aurait des problèmes. On ne l'empêche
aucunement. Là où ils voudront procéder, comme le
proposaient ces comités de parents individuels, ils pourront le
faire.
M. Gendron: Je vous le dis, je n'en fais pas mes...
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: C'est au moment où on y travaille qu'il faut
faire notre travail. Je vois un exemple. Je le dis à titre d'exemple et
j'aimerais avoir votre réaction. "Les représentants sont
élus à la majorité des voix des membres présents de
leur ordre d'enseignement... " Je trouve que c'est un texte qui traduit
mieux... Ils sont élus. Les représentants sont élus
à la majorité des voix des membres présents, mais de leur
ordre d'enseignement. Cela ne coûte pas cher. C'est une précision
intéressante. Et cela permettrait d'éviter le problème que
j'ai soulevé. À partir du moment où vous donnez un
siège au conseil des commissaires pour représenter le niveau
secondaire, je souhaiterais que ce représentant soit élu par les
parents du secondaire. Qu'est-ce que vous voulez, c'est une question de
logique!
M. Ryan: Je n'aurais pas d'objection à ajouter une note
disant que, pour les parents réunis en comités, le comité
peut décider que l'élection se fera sur proposition des parents
ayant des enfants dans chaque ordre d'enseignement.
M. Gendron: Oui, ou en respectant l'ordre d'enseignement des
représentants. Autrement dit, ce que je vous indique...
M. Ryan: II faut trouver une formulation prévoyant le cas
où des parents ou des enfants ont deux ordres d'enseignement. Cela veut
dire qu'ils voteront deux fois.
M. Gendron: Oui, et puis? C'est normal.
M. Ryan: II faut le dire. M. le Président, on pourrait
passer à une disposition suivante pour l'instant. Je vais demander
à nos conseillers de préparer un projet dans le sens dont nous
parions, peut-être après que le député
d'Abitibi-Ouest nous aura fait part de ses dernières suggestions.
M. Gendron: Oui, mais comme vous dites qu'ils vont travailler
là-dessus, je voudrais ajouter un élément que j'aurais
ajouté, de toute façon. Donc, aussi bien travailler à
l'ensemble. Un autre élément, et je n'en fais pas un point
majeur, encore là, j'aimerais que vous analysiez... Je pense que cela a
été demandé sept ou huit fois. Je ne vous dis pas de le
faire. Je dis que j'aimerais avoir votre réaction, brièvement. Il
y en a plusieurs qui semblaient vouloir parler d'une espèce de plancher
minimal. Il n'y a pas de règle concernant le nombre minimal de parents
requis pour faire cette délégation de représentants. Quand
je regarde cela, il y en a plusieurs. Il faudrait fixer un quorum garantissant
que cette assemblée est suffisamment représentative. Je le
répète, je ne dis pas de le faire. Je veux avoir un commentaire.
Est-ce que, comme ministre, vous avez regardé cela? Est-ce que vous
trouvez que ce sera à eux de se donner les règles qu'ils veulent?
Si c'était cela, je serais plus favorable. Je serais favorable à
ce qu'il n'y en ait pas dans la loi, mais que ces comités de parents se
donnent des règles pour s'assurer que leurs représentants ont
été élus avec un minimum d'exigences démocratiques.
C'est juste cela que je vise. (16 h 30)
M. Ryan: Je voudrais que nous allions voir dans les
comités consultatifs de la commission scolaire. Il y a des règles
pour les comités de parents. On peut les voir. On peut faire une petite
incursion futuriste à ce sujet. Cela va être très facile.
Je pense que c'est à la fin des comités consultatifs qu'on a une
disposition générale.
Une voix: À l'article 177.
M. Ryan: À l'article 177. Vous dites aussi à
l'article 171? Regardez, à l'article 177: "Les comités
établissent leurs règles de régie interne. Ces
règles doivent prévoir la tenue d'au moins trois séances
par année scolaire. "L'article 150 s'applique aux comités, compte
tenu des adaptations nécessaires. " Je pense qu'on est mieux d'avoir une
clause de cette nature.
M. Gendron: Cela va. J'aimerais mieux cela, mol aussi.
M. Ryan: De cette manière, on ne laisse pas l'entier
pouvoir en ces matières à la commission scolaire. On n'impose pas
un cadre rigidement uniforme dans tout le Québec.
M. Gendron: Vendu. M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Qu'est-ce qui
arrive?
M. Gendron: Ils travaillent à une rédaction, mais
ils vont travailler uniquement à la première partie de la
réflexion que j'ai faite et non pas à l'élément
nouveau que, rapidement, on retire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'on met
l'article 126 en suspens et on attaquerait l'article 127?
M. Ryan: Oui. M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On y reviendra?
D'accord. L'article 127 amendé: "Les parents de la minorité
d'élèves qui ne sont pas déclarés admissibles
à recevoir l'enseignement en anglais dans une commission scolaire
confessionnelle ou dissidente où la majorité le sont ou,
inversement, de la minorité d'élèves qui y sont
déclarés admissibles dans une commission scolaire confessionnelle
ou dissidente où la majorité ne le sont pas, ont droit à
un représentant au conseil des commissaires si le nombre des
élèves de la minorité en cause est d'au moins 2000 ou
représente au moins 5 % des enfants inscrits dans les écoles de
la commission scolaire. "Le secrétaire général
préside à l'élection du représentant avant le
troisième dimanche de novembre. Elle est tenue selon les règles
établies par la commission scolaire après consultation du
comité des parents. "Le représentant élu entre en fonction
le troisième dimanche de novembre. La durée de son mandat est
d'un an. "
M. Ryan: Je m'excuse. Je pensais qu'on était à
l'article suivant, mais...
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'article
127.
M. Ryan: Nous avons arrêté un nouveau texte...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, je vois.
M. Ryan:... donnant suite à ce que j'ai indiqué
tantôt à un article antérieur. C'est la
représentation des parents anglophones pour chacun des deux ordres
d'enseignement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va. Pour les
besoins de l'enregistrement des débats, l'article amendé 127 qui
vient d'être lu par le président de la commission est
remplacé par un nouvel amendement qui a pour titre: article 127
amendé. J'en fais la lecture.
M. Ryan: C'est un amendement de concordance.
Le Président (M. Parent, Sauvé): "Les parents de la
minorité d'élèves qui ne sont pas déclarés
admissibles à recevoir l'enseignement en anglais dans une commission
scolaire confessionnelle ou dissidente où la majorité le sont ou,
inversement,... de la commission scolaire confessionnelle ou dissidente
où la majorité ne le sont pas, ont droit, pour chacun des ordres
d'enseignement primaire et secondaire, le cas échéant, à
un représentant au conseil des commissaires si le nombre des
élèves de la minorité en cause est d'au moins 200 ou
représente au moins 5 % des élèves inscrits dans les
écoles de la commission scolaire. "Le secrétaire
général préside à l'élection d'un tel
représentant avant le troisième dimanche de novembre. Elle est
tenue selon les règles établies par la commission scolaire
après consultation du comité des parents. "Les
représentants élus entrent en fonction le troisième
dimanche de novembre. La durée de leur mandat est d'un an. "
C'est l'amendement apporté par le ministre à l'article 127
du projet de loi 107. Est-ce que tout le monde a eu une copie de
l'amendement?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va.
M. Ryan: L'élément essentiel consiste à
préciser les critères qui permettront de procéder au choix
d'un représentant de la minorité linguistique au sein d'une
commission scolaire confessionnelle ou dissidente et les critères que
nous retenons sont les deux suivants: les élèves de la
minorité en cause doivent représenter au moins 200 sur l'ensemble
des élèves de la commission scolaire ou 5 % des
élèves inscrits dans les écoles de la commission scolaire,
si cela est moins de 200. On a certaines commissions scolaires qui ont... Une
commission scolaire dissidente ou confessionnelle pourra avoir 1500 à
2000 élèves, si elle est seulement au primaire, par exemple.
À ce moment-là, cela voudrait dire que 75 ou 100
élèves seraient suffisants pour justifier une
représentation des parents de l'ordre primaire. Quand cela est rendu
à 100 élèves, ça commence à être assez
important pour qu'il y ait une représentation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Des commentaires
ou des questions?
M. Gendron: Oui, il y a des questions.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Première question. Comment se fait-il que
l'article 127 remodifié n'a rien à voir avec l'ancien article 127
de la loi 107? Nous avions lu l'article 127 du projet de loi 107 et on n'est
pas capable de voir l'adéquation qu'on pourrait faire entre le texte
d'aujourd'hui et l'ancien texte. D'abord, ce n'est pas le même sujet.
A/ors, j'aimerais savoir pourquoi le ministre a décidé...
À part cela, ce que je dis là est exact, premièrement.
Deuxièmement, les dispositions prévues dans l'ancien article 127,
on ne voit plus cela nulle part dans le projet de loi; même si on allait
très vite et qu'on finissait de bonne heure, on ne verrait jamais cela.
Moi, je n'ai pas d'objection. Je veux savoir pourquoi.
M. Ryan: M. le Président, on ne veut surtout pas
précipiter le député d'Abitibi-Ouest. Loin de nous une
pensée aussi pernicieuse!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je ne
l'accepterais pas, M. le ministre, si jamais vous...
M. Ryan: On veut qu'il procède à son rythme. Nous
savons qu'il peut être plus rapide quand il le veut.
M. Gendron: Je vous expliquerai pourquoi en privé.
M. Ryan: Là, il y a une chose que je ne comprends pas.
M. Gendron: Cela peut être vexant pour vous autres.
Une voix: C'est ce que je voulais savoir.
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plait! M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, tout d'abord, l'ancien article
127 n'est plus nécessaire parce qu'il s'appliquait au cas où les
parents étaient habilités à voter, les parents faisant
partie de la commission scolaire. Comme nous revenons à une situation
où ils n'auront pas le droit de vote, l'article 127 ne nous
apparaît plus nécessaire. Maintenant, le nouvel article, voici
pourquoi il est ici. Il n'en était pas question dans le premier texte de
la loi 107, sauf plus loin. Il en était question dans les dispositions
transitoires. Il n'en était pas question ici parce que cela était
seulement transitoire. Nous le mentionnions dans le projet de loi 106 à
l'article 9 parce que c'étaient des personnes qui devaient être
élues au suffrage universel. Cela revenait là. Étant
donné les changements que nous avons faits, nous avons
décidé de les ramener à un statut de parents n'ayant pas
le droit de vote. C'est ici qu'il faut les mentionner en bonne logique.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Mon autre question: Dans le nouveau texte, M. le
ministre, est-ce que les 5 % des élèves sont 5 % totaux ou si
c'est 5 % par ordre d'enseignement?
M. Ryan: Ici, selon le texte, c'est total.
M. Gendron: Donc, cela signifie qu'à 5 % ils ont droit
à deux représentants?
M. Ryan: Oui, on s'est posé cette question-là et,
comme il y a les deux ordres d'enseignement en plus, si on avait
commencé à dire: Ce serait 5 %, un représentant, 10 %,
deux représentant, il aurait fallu ajouter toutes sortes de
mécaniques compliquées pour le choix. On ne voulait pas entrer
là-dedans. On s'est dit: Allons-y donc libéralement. Un
représentant au primaire, un représentant au secondaire, partout
où il y a un minimum de 100 élèves ou de 5 % du total des
élèves inscrits.
M. Gendron: Dans les règles, vous dites: "Elle est tenue -
en parlant de l'élection, si je comprends bien, c'est cela - selon les
règles établies par la commission scolaire après
consultation du comité de parents. " Cela ne nous indique pas comment va
se faire cette élection-là, alors qu'ici les règles
concernant l'élection des comités de parents, vous l'avez dit
vous-même tantôt, on va voir cela. J'essaie juste de comprendre.
Est-ce que c'est deux poids, deux mesures? Quand ce seront des minoritaires,
vous établirez vos règles.
M. Ryan: Ils seront sous la tutelle de la commission
scolaire.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Le but de ceci...
M. Gendron: On pourrait suspendre deux minutes. De toute
façon, il faut que... Non, ce n'est pas à cause de cela.
M. Ryan: Regardez, je n'aurais pas d'objection à dire tout
simplement: Elle est tenue selon les règles établies par le
comité de parents. Je n'aurais pas d'objection si c'est cela qui est la
difficulté.
M. Gendron: Si le président est d'accord pour suspendre
quelques minutes, j'en prends
note et je vais vous le dire. M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On va suspendre.
On va suspendre nos travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 51)
Le Président (M. Parent, Sauvé): La commission
reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Ryan: À propos de l'article 126, d'abord, nonobstant la
bonne volonté dont j'aimerais faire montre dans cette question, je crois
que nous sommes mieux de nous en tenir à la formulation que nous avons.
Mes collaborateurs m'ont fait des représentations dans le sens suivant:
C'est ainsi qu'est libellée la loi actuelle, ainsi que la
réglementation qui l'accompagne. Nous n'avons eu connaissance d'aucun
problème découlant de ceci. Il faut bien se rappeler que ce n'est
pas l'assemblée des parents, c'est l'assemblée des
représentants des comités d'école qui constitue le
comité de parents. À ce niveau-là, les
représentants d'écoles secondaires sont là, les
représentants d'écoles primaires sont là. Il arrive tout
naturellement, tout logiquement qu'ils choisissent parmi chaque groupe le
représentant de chaque groupe. Nous ne souhaitons pas ajouter de
complications qui ne paraissent pas requises par l'expérience connue,
tout en reconnaissant le bien-fondé et la pertinence des observations
qui ont été faites. Voilà pour l'article 126. Après
avoir essayé une ou deux formulations, nous en sommes venus à la
conclusion que c'était mieux de ne pas le faire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'article
126, qu'est-ce qui arrive? Tel quel?
M. Gendron: Ce qui arrive, c'est que le ministre avait
suggéré un nouveau texte tantôt et que là il nous
dit non, qu'il n'y a pas de nouveau texte.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, alors c'est
tel quel. On prend le vote sur l'article 126? On va revenir sur l'article 126
avant de continuer sur l'article 127, puisqu'il n'y a pas de changement. On est
aussi bien, pas de s'en débarrasser, mais...
M. Gendron: On n'a pas d'objection à l'article 126.
Cependant, on ne comprend pas l'argument qui nous est donné.
D'après nous, l'argument n'était pas pour éviter qu'on
n'ait une mauvaise compréhension de ce que le ministre a décrit.
Nous estimons que cela se passe comme le ministre l'a décrit. Le point
qui avait été soulevé à l'article 126, c'est qu'il
était curieux qu'il n'y ait pas de disposition pour s'assurer que ce
soient les gens de l'enseignement secondaire qui élisent un
représentant du secondaire et les gens de l'élémentaire
qui élisent un représentant de l'élémentaire.
Ma remarque ne portait pas du tout sur la bonne compréhension de
comment cela se passe dans les faits, mais sur le danger présent dans
l'article tel que libellé qu'on puisse se retrouver avec un porte-parole
qui siège au conseil des commissaires pour représenter les
élèves du secondaire, alors qu'il aurait été
élu par les parents du primaire...
Une voix: Majoritairement.
M. Gendron:... majoritairement, bien sûr.
C'est un peu une disposition incongrue. Je l'ai soulevé. Le
ministre dit: Je garde le texte, c'est son privilège.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si le ministre a
pris sa décision, est-ce que les interventions sont
terminées?
M. Gendron: Sur l'article 126, oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle
l'article 126. Est-ce que l'article 126 est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté sur
division, te) qu'amendé. On continue l'étude de l'article 127 qui
a déjà été appelé. Sur l'article 127,
l'amendement a pour objet de remplacer l'article 127 qui apparaissait au projet
de loi.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Nous avions déjà un article
retouché que nous vous avons communiqué tantôt.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On en a fait
lecture.
M. Ryan: Des difficultés ont été
soulevées à propos du deuxième alinéa. Je le dis
à titre exploratoire, je crois que nous améliorerions le
deuxième alinéa si nous le formulions ainsi: Le directeur
général préside à l'élection d'un tel
représentant avant le troisième dimanche de novembre et
l'élection est tenue, selon les règles établies par le
directeur général, après consultation des parents
concernés, des parents présents. Il leur demande: Voulez-vous
procéder sur proposition, voulez-vous procéder au scrutin secret?
Ils s'entendent et c'est lui qui établit les règles après;
c'est ça qui est le plus simple.
C'est comme ça que ça marche en réalité.
Je vais expliquer brièvement. J'aime mieux écrire "le
directeur général" parce que, d'après d'autres articles du
projet de loi, il peut être représenté par un adjoint s'il
n'est pas là, tandis que le secrétaire général,
c'est une fonction qui ne comporte pas de disposition de cette nature. On a
pensé à confier au comité de parents le soin de
définir les règles de l'élection, mais ça pourrait
avoir l'air d'être du paternalisme de la majorité par rapport
à la minorité, ça pourrait donner lieu à des
malentendus que nous préférons éviter. Avec cette
formulation-ci, l'élection est tenue selon les règles
établies par le directeur général, après
consultation des parents présents.
M. Gendron: Présents où?
M. Ryan: À l'assemblée où se fait le
choix.
M. Gendron: L'assemblée du comité de parents et non
pas...
M. Ryan: Je suis prêt à laisser tomber les mots
après "consultation des parents concernés", parce qu'on n'a pas
les modalités de la consultation établies par le directeur
général. Le directeur général a une autre
qualité, il est président d'élection en
général dans notre projet de loi; ça lui revient de par
ses autres fonctions. S'il est intelligent, II consultera, il fera comme nous
autres.
Le Président (M. Parent, Sauvé):... commission
scolaire, point.
M. Ryan: Par le directeur général.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Par le directeur
général?
M. Ryan: Vous aimez mieux par la commission scolaire?
M. Gendron: Oui, M. le Président, parce que, quand vous
dites: Le secrétaire générai préside à
l'élection du représentant, ça me va. Qu'au lieu de dire
"secrétaire général", vous disiez "directeur
général", je n'ai pas d'objection, ça me va.
Dans la seconde partie du second alinéa: elle est tenue selon les
règles établies, avec le correctif que vous allez apporter,
là, j'aimerais mieux "par la commission scolaire" parce que, dans
certains cas, que les règles soient établies par le directeur
général, j'ai l'impression que ça pourrait donner lieu
à de l'inquiétude parce qu'encore là il pourrait y avoir
des vengeances ou des règlements de compte entre un D. G. et un
comité de parents. Que les règles démocratiques soient
établies par une seule personne, c'est dangereux. Si on écrit que
l'autorité morale c'est la commission scolaire et qu'elle décide
que c'est le D. G. qui le fera, ce n'est pas mon problème. Dans
l'article, ce sera au moins écrit que ces règles ont
été établies par la commission scolaire. Je
préférerais ça.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va. Le
deuxième alinéa de l'amendement à 127 se lirait comme
suit, et vous me direz si vous êtes d'accord: "Le directeur
général préside à l'élection d'un tel
représentant avant le troisième dimanche de novembre.
L'élection est tenue selon les règles établies par la
commission scolaire. " Ce seraient les changements à apporter au projet
d'amendement qui a été lu précédemment.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Plus loin, quand il est question du secrétaire
général, il y a toutes sortes de fonctions qui lui sont
confiées en propre en ce qui touche l'élection des comités
de parents. C'est parce qu'on sera obligé de changer bien d'autres
choses après ça, peut-être sans raison grave. Je ne sais
pas s'il y aurait objection à ce qu'on garde le secrétaire
général ici? (17 heures)
M. Gendron: Pour présider à l'élection? Moi,
cela ne me dérange pas.
M. Ryan: Si cela ne vous dérange pas, on va garder le
secrétaire général.
M. Gendron: Le problème n'est pas là, le
problème est d'arrêter immédiatement après...
Le Président
(M. Parent, Sauvé):
Scolaire.
M. Gendron: Non. Si vous me permettez, M. le Président. Il
n'y a pas de blâme. Elle est tenue selon les règles
établies, indépendamment... Je n'ai pas la formulation exacte
pour l'instant, je traduis l'esprit. Qu'on dise tout de suite "par la
commission scolaire", mais on ne sait pas sur quoi va se baser la commission
scolaire pour établir les règles. Il faut qu'il y ait un minimum
d'éléments qui va nous assurer que la commission scolaire va
consulter les parents concernés. C'est pour protéger la
minorité. Autrement, je n'ai pas de garantie que la minorité va
être protégée. Le plus bel exemple, ce sont les 10 000
élèves du PSBGM.
M. Ryan: II faut penser à la réalité
concrète. Souvent, ces minorités sont dispersées sur un
territoire qui peut être vaste. La consultation peut s'avérer
impossible. C'est pour cela que la formulation qui était dans le texte
initial: le comité de parents qu'on consulte, au moins ce sont des
parents, c'est une voie indépendante. Toutes les écoles
étant représentées au comité de
parents, le sont par conséquent les écoles où ces
parents ont des enfants. On est peut-être aussi bien de s'en tenir
à cela.
Je m'excuse auprès des auteurs du texte original. Pour une fois,
on est obligé de leur donner raison en revenant sur ce qu'ils avaient
conçu. C'est rendre hommage à leur
désintéressement; parfois, il arrive qu'ils soient intelligents
aussi.
M. Gendron: J'attendais le party des fêtes pour faire cela,
mais on peut le faire tout de suite.
M. Ryan: C'est bon de leur rendre hommage en passant, parce
qu'ils font un travail colossal, nous le savons tous et nous
l'apprécions vivement.
M. Gendron: Je n'en doute pas une seconde.
M. Ryan: M. le Président, je maintiens la formulation qui
était dans le texte qui vous fut remis tantôt: Le
secrétaire général préside à
l'élection d'un tel représentant avant le troisième
dimanche de novembre.
Le Président (M. Parent, Sauvé):
L'élection...
M. Ryan: Je mettrais: L'élection est tenue selon les
règles établies par la commission scolaire, après
consultation du comité de parents. Je pense qu'on a des garanties
raisonnables avec cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 127, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 128. L'article 128 amendé: "Le poste d'un
commissaire représentant du comité de parents ou des parents de
la minorité d'élèves visée à l'article 127
devient vacant dans les mêmes cas que ceux qui sont prévus pour
les commissaires élus à l'article 181 de la Loi sur les
élections scolaires. "Il est alors comblé en suivant la
procédure prévue à l'article 126 ou 127, mais seulement
pour la durée non écoulée du mandat. "
Est-ce qu'il y a des explications de la part du ministre? C'est
clair?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté tel
qu'amendé. Article 128 adopté.
J'appelle l'article 129 amendé: Un commissaire
représentant du comité de parents ou des parents de la
minorité d'élèves visée à l'article 127 a
les mêmes droits, pouvoirs et obligations que les autres
commissaires.
Cependant, il n'a pas le droit de vote au conseil des commissaires ou au
comité exécutif et ne peut être nommé
président ou vice-président de la commission scolaire ni faire
partie du conseil des commissaires de la commission scolaire régionale
dont cette commission scolaire est membre.
C'est une corcordance.
M. Ryan: Celui-ci est un article important. C'est ici qu'on
affirme la position du gouvernement, révisée à la suite
des auditions de la commission parlementaire concernant le droit de vote des
parents commissaires. J'ai expliqué à maintes reprises les
raisons qui ont motivé la décision plus récente du
gouvernement modifiant celle qu'il avait prise au départ. Après
avoir entendu le point de vue de la Fédération des commissions
scolaires catholiques du Québec et celui de la Fédération
des comités de parents de la province de Québec, nous avons
considéré que si ces deux corps, qui ont chacun un
intérêt immédiat au bon fonctionnement de la commission
scolaire, en venaient à la conclusion qu'il était
préférable que les parents commissaires n'aient pas le droit de
vote, il serait judicieux d'accéder à leur désir vu qu'il
se concilie bien aussi avec d'autres exigences logiques de notre système
d'enseignement et des principes qui président à son
fonctionnement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va...
J'écoute.
M. Ryan: C'est toujours délicat d'essayer de fusionner
ensemble, en leur donnant exactement les mêmes droits, des personnes dont
le mandat procède d'origines différentes. Il est surtout
particulièrement délicat de juxtaposer, en leur donnant les
mêmes pouvoirs, des personnes qui tiennent leur mandat d'une
élection démocratique ouverte à toute la population et des
personnes qui tiennent leur mandat d'une délégation
exprimée par un corps intermédiaire, si représentatif et
si sérieux soit-il. C'est en tenant compte de toutes ces
considérations que nous en sommes revenus à une logique
démocratique élémentaire, laquelle réserve le droit
de vote aux élus du peuple.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, le ministre a raison. C'est
à cet article qu'on reconnaît le principe que les
représentants des parents n'auront pas le droit de vote au conseil des
commissaires ou au comité exécutif et ne pourront occuper les
fonctions de président ou de vice-président de la commission
scolaire, ni faire partie du conseil des commissaires de la commission scolaire
régionale dont cette commission scolaire est membre. Sur le fond, je le
vois ici dans les consultations, il est exact qu'un certain
nombre de commissions scolaires, y compris l'Association des directeurs
généraux des commissions scolaires, ont souhaité que le
représentant du comité de parents au conseil des commissaires -
mais là ce sont plus les représentants du comité de
parents - n'ait pas le droit de vote. Il y en a plus d'un, là. Il peut y
avoir deux représentants des parents, compte tenu des niveaux
d'enseignement, et même quatre avec les minorités, les dissidents
et tout cela.
Sur le fond, je le dis comme je le pense, c'est mon droit, j'avais
l'intention de présenter un amendement pour éliminer le second
alinéa qui, effectivement, leur retire le droit de vote. Je ne le ferai
pas. Je vais quand même dire pourquoi j'estime que ce n'est pas une bonne
décision et je veux prendre quelques minutes pour le faire. Je persiste
à croire qu'on ne peut pas établir le principe dans un projet de
loi que des gens ont les mêmes droits, pouvoirs et obligations que les
autres commmissaires, surtout quand on se donne la peine d'écrire que
ces gens auront les mêmes droits, pouvoirs et obligations et qu'on leur
enlève ce qui, pour moi, est intimement lié à l'expression
concrète et à la visibilité des droits, pouvoirs et
obligations des autres commissaires. Je persiste à croire qu'on fait sur
un lieu commun d'échanges majeurs deux catégories de personnes.
On dévalorise, on minimise et on crée des situations qui vont
immanquablement avoir comme conséquence que les opinions émises
par ces parents n'auront à peu près pas d'influence, quels que
soient les représentants qui siégeront là.
Donc, je veux être très clair, je n'ai rien contre les
personnes qui seront représentées, mais pour avoir
assisté, même si j'ai encore l'air jeune - du moins, je le pense -
a de multiples échanges, à de multiples rencontres de
groupes...
M. Ryan:... à un certain âge.
M. Gendron: Non, on peut faire des choses sérieusement
tout en faisant quelques phrases plus légères. Je suis
très sérieux, j'ai participé à une multitude de
réunions d'organismes et le comportement des pairs n'est pas le
même vis-à-vis des gens qui n'ont pas les mêmes droits.
Quand on est habilité à siéger fréquemment ensemble
et qu'il y a deux catégories de représentants, pour l'avoir
vécu moi-même, jamais vous ne me ferez croire que les commissaires
élus qui ont des décisions à prendre auront autant le
souci de prendre en compte les dires des parents si ces gens-là n'ont
pas le droit de vote. Concrètement, je suis obligé de le faire
parce que j'y crois fondamentalement. On l'a vu d'ailleurs dans le
mémoire que les parents sont venus présenter récemment. Je
vous invite à le relire pour voir comme c'est tordu, comme c'est confus.
Il est absolument impossible de comprendre clairement pourquoi ces gens ne
tiennent pas au droit de vote. Vous relirez le mémoire, les trois pages
sur les explications qu'ils don- nent - je n'ai pas envie d'en faire la lecture
en commission. Remarquez que, dans la loi 3, ces mêmes parents voulaient
avoir le droit de vote.
Je veux donner un exemple bien concret. Tout le monde sait qu'il y a des
jeux d'influence et de pouvoir dans des réunions de groupe, et c'est
normal qu'il en soit ainsi. Le jour où il n'en sera plus ainsi, on va
taire l'intérêt participatif des intervenants. Je donne juste un
exemple. Je sais qu'un conseil des commissaires, ce n'est pas
nécessairement un conseil des ministres, mais on va admettre que
ça se ressemble, ce sont des gens qui ont la prétention exacte,
qui sont là pour prendre des décisions, eu égard au mandat
qu'ils ont reçu. Combien de fois ai-je eu à vivre une
espèce de négociation d'appui - je le dis comme je le pense et
comme ça se passe - avec des collègues à certains votes
qui sont pris sur des sujets précis. Sachant que ces gens n'auront
jamais le droit de vote dans la loi présentée, c'est clair qu'on
n'essaiera pas de les influencer, c'est clair qu'on n'essaiera pas d'aller les
voir au préalable et de leur dire: Ce serait peut-être important
dans tel débat, dans telle discussion, que vous suiviez ça de
façon plus serrée, parce qu'à un moment donné,
à la fin de la discussion, il va se prendre un vote. A un conseil des
commissaires, tout le monde va accepter que sur le plan physique il peut y
avoir onze personnes d'un côté et neuf de l'autre. Tout le monde
va comprendre que, sur un sujet donné, cela peut être dix à
neuf également.
Pensez-vous que la discussion aurait la même teneur, qu'elle
aurait exactement le même sens si ces gens avaient, comme on essaie de le
faire croire dans le premier alinéa, des droits, des pouvoirs et des
obligations similaires? Quand on prétend qu'on a une situation de
droits, de pouvoirs et d'obligations similaires, il n'y a pas deux
catégories de personnes qui siègent dans le même forum.
Quand on est dans un forum décisionnel, il est capital... Et on n'a pas
le droit d'associer le non-droit de vote au fait qu'on ne provient pas du
même collège électoral. À partir du moment où
on leur donne accès au forum décisionnel qu'est le conseil des
commissaires, je suis persuadé que ces gens auraient beaucoup plus de
capacité à véhiculer la problématique parentale au
conseil des commissaires en ayant un droit de vote. Je suis fermement convaincu
de ce que j'avance par expérience, et c'est ainsi que ça
fonctionne. N'importe quelle analyse de groupe, d'instance ou de comité
qui fait jouer complètement la dynamique de l'influence normale entre
des hommes et des femmes qui ont à siéger ensemble, II faut que
cette dynamique joue complètement. Le seul moment où elle traduit
concrètement la dynamique fonctionnelle, c'est au moment de l'expression
d'un droit de vote sur un sujet donné, précis, très
concret.
Comment voulez-vous que ces gens soient partie prenante de la dynamique
d'un conseil des commissaires s'ils savent que - bien sûr, ils sont
là, ils participent, ils écoutent, ils sont
attentifs - mais s'ils savent qu'à un moment donné il se
prendra un vote sur un sujet donné, à 21 h 45 à une
séance Y? C'est comme si on disait à ces gens: Pouvez-vous vous
retirer pendant quelques instants, nous prenons un vote sur un sujet
donné? C'est le meilleur moyen de visualiser le fait, d'abord, qu'on ne
les considère pas, de plein droit, avec les pouvoirs et obligations
normalement requis, et c'est le meilleur moyen de graduellement affaiblir leur
intérêt pour d'autres sujets qui, normalement, les
intéressent comme individus participant à un forum donné.
Je veux bien que ce soient des parents, mais est-ce qu'on peut être
intrinsèquement dans ses fonctions toute sa vie sans pouvoir faire autre
chose que, de temps en temps, remplir uniquement le mandat qu'on nous a
confié? Ces parents ont une conception de l'éducation. S'ils sont
intéressés par un comité de parents, par définition
ils s'intéressent aux questions éducatives, par définition
ils s'intéressent aux questions liées à l'éducation
et à une loi qui aurait une meilleure assise. (17 h 15)
Là, on leur dit: Non, vous n'êtes pas ici pour nous aider
à trancher et à décider de choses qui concernent votre
intérêt éducatif. On est ici pour regarder uniquement
quelle sorte de représentation vous véhiculez du comité de
parents. J'arrête là parce que, lorsque l'on est convaincu de
quelque chose, cela prend souvent moins de temps pour l'exprimer et cela ne
donne rien de le marteler indéfiniment. Le législateur a fait le
choix de faire accroire à ces gens qu'ils auraient un droit, des
pouvoirs et des obligations valables et fondamentaux. Je sais que nous ne
sommes pas en finance, mais on dit souvent: No taxation without representation.
Je prétends que c'est le cas pratique, c'est-à-dire que ces
gens-là n'ont pas un pouvoir réel de représentation au
sein du conseil des commissaires. Ils ont un pouvoir de lobby de corridor, ils
ont un pouvoir de lobby de téléphone et ils auraient très
bien pu faire exactement le même travail en appelant les commissaires et
en leur disant: Nous savons que ce soir vous allez parler de telle et telle
affaire. Nous représentons les parents et on aimerait donc cela que vous
teniez compte de tel et tel point de vue. Possiblement que le commissaire
aurait dit: Oui, quand on arrivera à l'ordre du jour, on va faire valoir
votre point de vue. Mais, à partir du moment où le point de vue
de ces gens-là ne se traduit pas par une décision sur un sujet X,
sachant que deux semaines après il y aura un sujet Y, peut-être
que deux commissaires qui Veulent absolument faire passer tel point de vue
comme commissaires d'école, et de bon droit, seraient très
heureux de pouvoir compter sur leur droit de vote pour s'assurer que le point
de vue des intéressés passe et, en conséquence, la
prochaine fois que ces parents ouvriront la bouche pour parler de leurs
convictions et de leurs représentations, je vous garantis que la
réceptivité de leur message sera beaucoup plus fondamentale et
beaucoup plus grande. Là, il me semble qu'on serait, à tout le
moins, plus sérieux.
C'est le point de vue que je voulais faire valoir. Je m'arrête
là parce que j'avais le devoir de le faire et je suis convaincu que les
éléments sur lesquels je me suis appuyé pour le faire,
dans le temps, me donneront probablement raison et les parents seront
peut-être les premiers à regretter de ne pas avoir compris le
bien-fondé que, quand on te permet de participer à un forum
décisionnel, II faut que tu sois assujetti aux mêmes règles
que les autres partenaires, si jamais tu veux que ta participation se traduise
concrètement par de la prise en compte réelle et concrète
qui agit sur le décisionnel dans les décisions qui sont
prises.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
député. M. le ministre de l'Éducation.
M. Ryan: M. le Président, je conviens volontiers qu'il
s'agit d'une matière à propos de laquelle il ne saurait exister
de certitude inébranlable. À preuve, le changement d'opinion qui
s'est produit du côté du gouvernement. Nous avons incliné
fortement vers l'octroi du droit de vote aux parents commissaires.
C'était notre point de vue à partir d'une vision logique qui se
voulait cohérente d'un nouvel équilibre des forces au sein de la
commission scolaire. Je fus moi-même très surpris de m'entendre
dire, à une réunion de la fédération des parents
à laquelle j'étais allé au début de la
présente année, en janvier ou en février... C'était
une assemblée générale de la fédération des
parents à laquelle on m'avait invité. J'étais bien fier de
communiquer à ces personnes la décision que nous avions prise. Le
projet avait été déposé avant Noël, l'an
dernier, et j'ai entendu des murmures dans la salle, et même des
grondements. J'ai été étonné de constater combien
il y avait de l'opposition à cette idée. J'ai demandé au
président: Comment se fait-il que vous y étiez favorables?
Là, il m'a dit une chose en particulier, il m'a dit: Vous savez, ce
n'est pas la même économie dans la loi 107 que dans la loi 3. Dans
la loi 3, je pense qu'on leur donnait cinq commissaires, le tiers des
commissaires. Ils trouvaient qu'à ce moment-là ils participaient,
ils étaient prêts à désigner cinq parents qui
auraient été investis du même pouvoir que les autres. Il y
aurait eu un équilibre différent au sein de la commission
scolaire, mais ils ont dit: Si nous revenons à un parent pour le
primaire et à un parent pour le secondaire, nous préférons
de beaucoup qu'il n'y ait pas droit de vote après consultation de nos
membres à travers le Québec.
Je n'étais pas satisfait de cette rencontre. J'ai vu à
vérifier moi-même, à l'occasion de nombreuses visites que
j'ai faites sur le terrain au cours des derniers mois, auprès de
personnes participant à des comités d'école quelle
était leur
préférence en ces matières. À mon
agréable étonnement, ces personnes, qui n'étaient pas
mêlées à toutes les assemblées
générales et aux débats de superstructure, qui
travaillaient au niveau de la commission scolaire, m'ont dit qu'elles aimaient
mieux que les personnes représentant les parents à la commission
scolaire n'aient pas le droit de vote pour deux raisons. Ils m'ont dit que
souvent les travaux de la commission scolaire prennent une tournure politique.
On ne voulait pas que la personne qui représente le comité de
parents et les comités d'école soit nécessairement
engagée dans toutes ces discussions. Parfois même la politique de
parti se mêle là-dedans. Aucun de nos deux partis principaux ne
peut prétendre qu'il soit complètement étranger aux luttes
politiques qui ont lieu au plan scolaire, et qui n'ont pas lieu seulement le
jour des élections ou en préparation des élections, mais
souvent cela continue pendant toute la durée du mandat.
Deuxièmement, cette raison m'a intéressé, puis j'ai
été obligé de la considérer. Ils m'ont dit: Si le
parent doit s'en aller à la commission scolaire et avoir tous les droits
et pouvoirs des autres commissaires, à ce moment-là, cela le
coupera du comité de parents. Il faudra qu'il représente la
commission scolaire, qu'il justifie toutes les décisions qui ont
été prises là et ce sera plus difficile de le
considérer comme représentant du comité de parents dans la
commission scolaire. J'ai trouvé que c'était un point de vue qui
se défendait très bien. Ils veulent que les personnes
représentant des parents au sein de la commission scolaire aient une
présence qui soit plus du type moral, plus du type qui permette de
mettre l'accent sur les préoccupations pédagogiques, sur le bien
des enfants, plutôt que sur les autres motifs qui sont souvent des
sources de division, d'imbroglio ou de démarche qui n'ont rien à
voir avec l'intérêt des parents pour l'éducation de leurs
enfants.
Un autre souci que l'on ne doit pas oublier, c'est que de plus en plus
les commissions scolaires sont composées de personnes qui proviennent
des comités d'école et des comités de parents. Le
pourcentage de commissaires d'écoles aujourd'hui qui ont fait leur
initiation à la chose scolaire en servant dans un comité
d'école ou dans un comité de parents est de plus en plus
élevé. Cela apporte une qualité remarquablement accrue au
travail et aux préoccupations des commissaires d'écoles, mais,
dans la mesure où cela se fait, il devient moins nécessaire de
donner le droit de vote aux représentants des parents.
En conclusion, je conviens que c'est une question où iI y a
peut-être 51 % des arguments qui plaident pour une thèse et 49 %
pour l'autre. Il faut tirer la ligne quelque part. Nous la tirons du point de
vue majoritaire que nous avons entendu sans avoir pour autant des certitudes
définitives.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il n'y a pas
d'autre intervention sur l'article 129, est-il adopté?
M. Gendron: Sur cet article-là, je souhaite, M. le
Président, que vous appeliez le vote nominal.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle le vote
nominal sur l'amendement à l'article 129. M. le député de
Saint-Henri? M. le député de Charlevoix?
M. Bradet: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de...
M. Ryan: Excusez, M. le Président. Je voudrais que vous
rappeliez clairement l'objet du vote.
Une voix: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Nous votons sur la
proposition amendée du côté ministériel, à
savoir l'amendement 129 qui ne reconnaît pas aux parents le droit de
vote.
M. Hains: Là, c'est clair: pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je reprends le
vote. M. le député de Saint-Henri?
M. Hains: Pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Charlevoix?
M. Bradet: Pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Arthabaska?
M. Gardner: Pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Sherbrooke?
M. Hamel: Pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Argenteuil?
M. Ryan: Pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je suis pour.
J'appelle l'article 130, l'amendement: En cas
de réunion ou d'annexion totale de territoires de commissions
scolaires, les commissaires...
M. Ryan: M. le Président, juste une minute!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Ryan: II y a un nouveau texte à l'article 130.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va, merci.
Est-ce qu'il a été distribué?
M. Ryan: Non. Nous vous le distribuons à l'instant, je
m'excuse.
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre!
J'appelle l'amendement à l'article 130, dont vous avez reçu copie
et qui se lit comme suit... Cet amendement a pour objet de remplacer l'article
130 qui apparaissait au projet de loi 37 et j'en fais la lecture: "En cas de
réunion ou d'annexion totale de territoires de commissions scolaires,
les commissaires de ces commissions scolaires autres que les
représentants du comité de parents ou des parents de la
minorité d'élèves visées à l'article 127
deviennent membres du conseil des commissaires de la commission scolaire
résultant de la réunion ou de la commission scolaire annexante.
"Ils demeurent en fonction jusqu'à la date de la prochaine
élection générale des commissaires. "
Y a-t-il des commentaires? M. le ministre, avez-vous des explications
à fournir? Oui, non?
M. Ryan: M. le Président, je pense que c'est un corollaire
de choses que nous avons déjà...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui. M.
Ryan:... examinées.
M. Gendron: J'ai le même point de vue. Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 130 est
adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 131: "Lorsqu'une commission scolaire annexe une
partie du territoire d'une autre commission scolaire qui forme ou qui comprend
en entier une circonscription électorale, le commissaire
représentant cette circonscription devient membre du conseil des
commissaires de la commission scolaire annexante. Il demeure en fonction
jusqu'à la date de la prochaine élection générale
des commissaires. "
Y a-t-il des commentaires ou des explications de la part du
ministre?
M. Ryan: Cette disposition vise à assurer la
continuité dans la représentation populaire au sein de la
commission scolaire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il des
commentaires de la part du représentant de l'Opposition officielle? M.
le député de...
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, l'article
131 est adopté.
J'appelle l'article 132: "Lorsqu'une commission scolaire annexe une
partie du territoire d'une autre commission scolaire qui ne forme pas ou qui ne
comprend pas en entier une circonscription électorale, le commissaire
représentant cette circonscription devient membre du conseil des
commissaires de la commission scolaire où réside le plus grand
nombre des électeurs de la circonscription divisée. Il demeure en
fonction jusqu'à la date de la prochaine élection
générale des commissaires. "
Y a-t-il des commentaires?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 132 est
adopté.
L'article 133. "Lorsque le territoire d'une commission scolaire est
entièrement divisé pour permettre l'institution de nouvelles
commissions scolaires, les commissaires de la commission scolaire dont le
territoire est divisé deviennent membres du conseil des commissaires de
la commission scolaire à laquelle leur circonscription électorale
a été intégrée en entier ou de la commission
scolaire où réside le plus grand nombre des électeurs de
la circonscription qui n'est pas intégrée en entier. Ils
demeurent en fonction jusqu'à la date de la prochaine élection
générale des commissaires. "
L'article 133 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
Voulez-vous, M. le secrétaire, distribuer aux membres de cette
commission l'amendement prévu à l'article 134?
Je fais lecture de l'amendement à l'article 134
déposé par le ministre. L'amendement se lit comme suit: "Les
secrétaires généraux des commissions scolaires dont les
territoires sont réunis ou totalement annexés procèdent
conjointement, dans les 30 jours qui précèdent la date où
les changements prennent effet, à l'élection de tout
représentant et du président du comité de parents de la
commission scolaire résultant de la réunion ou de l'annexion. En
outre, dans le cas d'une commission scolaire confessionnelle ou dissidente
visée à l'article 127, les secrétaires
généraux procèdent dans le même délai, s'il y
a lieu, à l'élection de tout commissaire représentant les
parents de la minorité d'élèves visée à cet
article. "Le secrétaire général de la commission
scolaire dont le territoire est divisé pour permettre
l'institution de nouvelles commissions scolaires assume les mêmes
obligations à l'égard de chacune des commissions scolaires
résultant de la division. "L'élection a lieu suivant la
procédure prévue aux articles 126 et 172 ou 127, suivant le cas.
Les personnes élues demeureront en fonction jusqu'à leur
remplacement par des personnes élues conformément à ces
articles. "
C'était l'article 134 tel qu'amendé.
M. Gendron: Oui, mais quel est le changement?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Ici, c'est une question de concordance. Nous voulons
que, là où des territoires sont annexés, la
représentation des parents suive, le regroupement des parents par le
comité de parents suive. Alors, on prévoit qu'il y aura, dans un
délai d'un mois, une réunion pour procéder à
l'élection des représentants des parents et du président
du comité des parents de la nouvelle commission scolaire
résultant de la réunion ou de l'annexion. Même chose s'il
s'agit d'une commission scolaire confessionnelle ou dissidente.
M. Gendron: Non, cela va, mais entre le papillon et l'ancien
texte, quelle est la différence? Normalement, s'il y a un papillon, il y
a une raison.
M. Ryan: Le seul changement qu'il y a, c'est: "à
l'élection - à l'avant-dernière ligne du premier
paragraphe - de tout commissaire. " Dans l'ancien texte, c'était
"à l'élection du commissaire". Il fallait bien mettre "de tout
commissaire", vu qu'il y en aura deux maintenant. Cela va? (17 h 30)
M. Gendron: Oui.
Fonctionnement
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va? L'article
134 est adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 135, Fonctionnement. L'article 135 amendé se
lit comme suit: "Le directeur général convoque les membres du
conseil des commissaires à la première séance du conseil
dans les 15 jours qui suivent la date de l'élection
générale. "
Des commentaires?
M. Ryan: Pas de commentaire, M. le Président.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'en ai un. Dans le premier texte, vous aviez
laissé cette initiative au directeur général, alors que
dans la loi il n'y a plus l'Initiative, c'est dans les 15 jours qui suivent la
date de l'élection générale. Quelle est la raison qui vous
a motivé à prendre un leadership qui aurait très bien pu
rester là où il aurait dû être?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: La Fédération des commissions scolaires
catholiques du Québec nous a elle-même fait des
représentations. Je connais le respect que vous avez manifesté
pour son point de vue à des stades antérieurs de nos travaux.
M. Gendron: Ne me faites pas brailler parce que...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 135 est adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Non, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je vous
écoute, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: II y a plusieurs endroits où j'aurai
l'occasion de signaler au ministre qu'il a manqué de respect à
l'endroit de cette fédération catholique elle-même.
Plus sérieusement, à partir du moment où vous avez
indiqué que le directeur général devait être
présent au conseil des commissaires, c'est un peu la cheville
ouvrière pour leur permettre de s'acquitter de leurs
responsabilités parce que le D. G. d'une commission scolaire est
très au fait de ce qui se passe dans la boîte. "Le directeur
général convoque les membres du conseil des commissaires à
la première séance du conseil dans les 15 Jours qui suivent la
date de l'élection générale. " Il m'apparaissait que
c'était de la régle interne. Juste une seconde! Si je regarde les
représentations qui nous ont été faites, mis à part
la fédération...
M. Ryan: Mis à part la fédération, je n'ai
pas souvenance de représentations que nous aurions reçues, mais,
puisqu'on en parle, j'ajouterai que la raison invoquée par la
fédération pour demander cet ajout tenait à son souci
d'assurer le départ rapide et efficace de la nouvelle commission
scolaire, pour éviter qu'il n'y ait du retard pour des raisons qui
auraient finalement été laissées à l'entière
responsabilité du directeur général, ce qui m'apparaissait
quelque peu dangereux.
M. Gendron: Oui, mais vous reconnaissez que, dans les faits, s'il
arrive une situation pour
laquelle aucune disposition réglementaire ne va statuer... Je
souhaite que ce soit ainsi. Je souhaitais qu'il n'y ait pas de délai,
alors... C'est un bout de phrase qui laisse voir là une autorité.
Si c'est plus pour indiquer une volonté de ne pas retarder, mais qu'il
n'y a pas d'obligation formelle... Sauf que ce n'est pas ainsi qu'on doit lire
les lois. À partir du moment où on dit: dans les 15 jours qui
suivent, il y aura une obligation, dans la perspective où le D. G. ne
s'acquitte pas de cette responsabilité, que se passe-t-il?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Gendron: Dans la perspective où le D. G. ne peut
s'acquitter de cette obligation, que se passe-t-il?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
vous avez la parole.
M. Ryan: On m'informe que la séance devrait quand
même avoir lieu dans les plus brefs délais. Une clause comme
celle-ci donne le pouvoir aux commissaires élus de demander
l'intervention de la cour pour obliger le D. G. à s'acquitter de son
devoir de convoquer la réunion. Je pense que c'est une protection.
M. Gendron: J'ai été dérangé. Cela
fait quoi?
M. Ryan: Cette clause-ci permet à des commissaires
élus de procéder devant des tribunaux pour obtenir que le
directeur général s'acquitte de la responsabilité que lui
confère la loi.
M. Gendron: Même s'il n'y a pas d'autre disposition
après? Juste l'énoncé d'une disposition comme
celle-là confère un caractère légal.
M. Ryan: Supposez qu'au bout de 15 jours le directeur ne se soit
pas acquitté de sa responsabilité. Avant 15 jours, il n'a d'ordre
à prendre de personne.
M. Gendron: D'accord.
M. Ryan: Supposez que le seizième jour les commissaires
s'aperçoivent qu'il est assis dans son fauteuil et qu'il ne bouge pas.
Ils peuvent alors aller devant les tribunaux demander l'émission d'une
ordonnance, d'un mandamus pour l'obliger à s'acquitter de son
devoir.
M. Gendron: Cela crée une obligation.
M. Ryan: C'est ça.
M. Gendron: Et un recours.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 135 est
adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 136. "Le conseil des commissaires nomme parmi ses
membres le président et le vice-président de la commission
scolaire. "Le mandat du président et du vice-président expire en
même temps que leur mandat en tant que commissaire, sauf destitution par
le vote d'au moins les deux tiers des membres du conseil des commissaires ayant
le droit de vote. "
Y a-t-il des commentaires? M. le député.
M. Gendron: Ici, il y a une première mention à
l'alinéa 1, c'est le mandat.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Gendron: II n'y a aucune précision concernant le
mandat. Il y en a plusieurs qui avaient fait des représentations.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Au deuxième
alinéa, il apparaît.
M. Gendron: Voilà, sauf qu'il n'y a pas plus de
précision dans le sens qu'il expire en même temps que leur mandat
de commissaire. Donc, quelqu'un pourrait être vice-président ou
président 17 ans, 20 ans.
Le Président (M. Parent, Sauvé): À chaque
élection.
M. Ryan: C'est pour la durée du mandat des
commissaires.
M. Gendron: Oui, mais vous admettez que dans les faits un
commissaire peut être renouvelé et qu'il peut être à
nouveau président ou vice-président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Dans un nouveau
mandat?
M. Gendron: Oui. Donc, cela ne change pas ce que je disais. Il
peut être dix ans, douze ans, treize ans.
M. Ryan: C'est comme les maires.
M. Gendron: Comme les maires, comme les
députés.
M. Ryan: C'est comme les députés, il y en a qui
restent trop longtemps. Vous, cela fait déjà treize ans,
là?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Alors, j'aurai quelque chose à
photocopier en 35 000 copies à mes électeurs. Ils jugeront
si cela fait trop longtemps que je suis là. Le ministre de
l'Éducation dit que cela fait trop longtemps que je vous
représente.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, il
s'informe.
M. Ryan: C'étaient des questions respectueuses, empreintes
de respect.
M. Gendron: Ah oui!
M. Ryan: Et d'admiration pour votre longévité
à laquelle nous ne pouvons peut-être pas aspirer. Il est temps
qu'il y ait des libéraux.
M. Gendron: Je ne fais pas de commentaire sur cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 136...
M. Gendron: Un instant! Sur l'autre affaire, par exemple...
M. Ryan: Je voulais vous faire oublier l'autre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Le ministre nous indique que lui
préfère que le mandat du vice-président et du
président soit d'une période d'une année. Il y a plusieurs
organismes qui ont souhaité cela. Le ministre n'en tient pas compte.
L'autre volet, et c'est nouveau, la destitution par le vote d'au moins les deux
tiers des membres du conseil des commissaires ayant le droit de vote. C'est une
nouvelle disposition. J'aimerais avoir les motifs.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Tout d'abord, il y a une chose que nous faisons
disparaître. Sous le régime actuel, les commissaires peuvent se
choisir un président et ils peuvent également se choisir une
autre personne comme présidente du comité exécutif. Cela
fait des chevauchements d'autorité qui nous paraissent encombrants et
générateurs de conflits dans certaines situations et peu clairs.
Il nous semble préférable que la personne qui est élue
présidente de la commission scolaire soit en même temps
présidente du comité exécutif. Si elle n'est pas capable
d'assumer la fonction, qu'elle la laisse à un autre. C'est aussi simple
que cela.
Deuxièmement, une fois que ces fonctions sont attribuées,
nous voulons qu'elles le soient pour la durée du mandat de
manière à éviter des tensions qui se produisent à
bien des endroits chaque année pour le choix du président, et des
cas ont encore été portés à mon attention cette
année. Mais il peut arriver que les commissaires aient fait un choix
qu'ils regrettent en raison des agissements de la personne qui a
été choisie. Là, ils se voient attribuer le pouvoir de
réviser leur jugement, mais moyennant le vote des deux tiers des membres
du conseil à tout le moins. Alors, au lieu d'être en
élection perpétuelle pour la présidence, avec toutes les
transactions que cela peut comporter, ici on donne une stabilité, une
durée, un caractère plus central et plus "pivotal" à la
fonction présidentielle et, en même temps, on laisse à la
commission scolaire un recours pour le cas où elle aurait fait erreur
dans le choix de son président ou de sa présidente.
M. Gendron: Ce n'est pas parce vous regrettez d'avoir permis un
mandat de trois ans, mais vous dites: Au cas où cela aurait
été préférable un mandat renouvelable d'une
année et, dans certains cas, si les commissaires se rendent compte que,
pour toutes sortes de motifs qu'on n'a pas à juger ici, le
président ou le vice-président ne se comporte pas comme ils le
souhaitent, il y a une disposition de destitution aux deux tiers, mais à
n'importe quel moment de la durée du mandat.
M. Ryan: C'est cela,
M. Gendron: II n'est pas arrêté dans le temps. C'est
probablement une heureuse disposition.
M. Ryan: Je pense qu'elle est plutôt raisonnable,
finalement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 136 est adopté, tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté, tel
qu'amendé. J'appelle l'article 137: "Jusqu'à la nomination du
président, les séances du conseil des commissaires sont
présidées par l'un des commissaires désigné
à cette fin par le conseil des commissaires. " L'article 137 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Gendron: Juste une seconde.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ah! C'est jusqu'à la nomination du
président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est cela.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
L'article 138: "Une vacance au poste de président ou de
vice-président est comblée dans les 30 Jours. "
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 138 est
adopté. J'appelle l'article 139 où il y a un amendement: "En cas
d'empêchement du président, le vice-président en exerce les
fonctions et pouvoirs. En cas d'empêchement du vice-président, un
autre commissaire désigné à cette fin par le conseil des
commissaires exerce les fonctions et pouvoirs du président. " Est-ce que
l'article 139 est adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 140: "Le président dirige les séances du
conseil des commissaires et il maintient l'ordre et le décorum aux
séances du conseil. " Est-il adopté?
M. Gendron: Un instant.
M. Ryan: On ne veut pas qu'il ait plus d'autorité que le
président de commissions parlementaires.
M. Gendron: C'est quoi?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Ryan: Je vais vous le dire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Gendron: Je vais le dire sans problème: quelle est
l'idée du ministre de porter un jugement dans une loi? Qu'un
président doive maintenir l'ordre, c'est courant, j'ai vu cela
fréquemment, mais le décorum aux séances du conseil, c'est
comme si on jetait un doute que, si on ne met pas cela, il y a danger de manque
de décorum.
M. Ryan: Le gouvernement s'en vient avec une nouvelle discipline
et tous les officiers publics devront porter la cravate à l'avenir, et
toutes les décorations publiques qu'ils ont pu se voir attribuer.
M. Gendron: Ce sera sexiste, la cravate.
M. Ryan: II y aura une autre décoration pour les dames qui
n'a pas encore été déterminée.
Une voix: II y a des dames qui portent la cravate.
M. Ryan: On peut l'enlever. Si cela fatigue quelques membres, on
peut maintenir seulement l'ordre. Le décorum, cela fait un peu
britannique. Je sais que cela ennuie toujours le Parti
québécois.
M. Gendron: Ce n'est pas cela, mais rappelez-vous...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: C'est vrai que ce qui est britannique nous ennuie un
peu, compte tenu du lien de dépendance auquel ça nous maintient
et on pense que l'on vaut plus que ça. On se respecte un peu plus que
cela, on a un peu plus confiance en nous, mais ce n'est pas cela. Vous avez dit
vous-même dans votre discours de deuxième lecture, avec raison,
que votre volonté - je ne dis pas que le résultat confirme cela -
était de viser...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron:... - que voulez-vous? il n'y a rien de grave dans ce
que je viens de dire - était de rafraîchir une loi vétuste.
Chaque fois que vous arrivez avec une disposition un peu archaïque... Je
me suis déjà fait dire cela dans des réunions de scouts ou
de jeunes, que c'était important, mais de dire dans une loi qu'un
président de commission scolaire doit diriger les séances du
conseil des commissaires en maintenant l'ordre, c'est normal, mais le
décorum aux séances du conseil, sincèrement, je ne
voudrais pas lire cela comme président de commission scolaire: Voici,
c'est la loi qui nous régit et on a tellement confiance en moi qu'on me
demande que je tienne le décorum, imaginez-vous, aux séances du
conseil. Cela fait ancestral, vieillot, vétuste et cela a l'air de ne
pas vous déranger trop, sincèrement et correctement, de le dire.
Cela n'a pas d'affaire là. Ces gens-là sont des gens matures. Que
je sache, ce ne sont pas encore complètement tous des libéraux,
donc, on a une chance... Une voix: Ah!
Une voix: J'ai des petites nouvelles pour vous.
M. Gendron:... qu'il y en ait quelques-uns qui maintiennent
l'ordre et le décorum.
M. Ryan: M. le Président, si c'est de nature...
M. Gendron: Je retire ce que je viens de dire, c'était une
"joke".
M. Ryan:... à faciliter l'accès de quelques
représentants du Parti québécois...
M. Gendron: Du Parti québécois.
M. Ryan:... aux fonctions de commissaires d'écoles...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan:... nous sommes prêts à laisser tomber le
décorum.
M. Gendron: Trêve de plaisanteries, si le ministre est
d'accord, je trouve que ce serait préférable parce qu'on est en
1988, après tout, même si le ministre peut avoir de la
difficulté à vivre notre époque.
M. Ryan: Le ministre s'accommode bien d'une situation et de
l'autre.
M. Gendron: Ah bon!
M. Ryan: D'un côté, le décorum, il le trouve
pittoresque, sans le trouver trop contraignant. Je ne hais pas voir des gens
avec leurs médailles. Je n'en porte jamais aucune. Je n'en ai pas.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, on
enlève le décorum?
M. Gendron: "II maintient l'ordre aux séances du conseil.
"
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ce ne sera pas
facile.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ce ne sera pas
facile.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Ce sera plus difficile...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 140, tel qu'amendé, est adopté? M. le
député d'Abitibi-Ouest, adopté?
M. Gendron: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Tel
qu'amendé. Très bien. J'appelle l'article 141: "Le quorum - j'ai
bien dit le "quorum" - aux séances du conseil des commissaires est de la
majorité de ses membres. "
Une voix: Ses membres ayant droit de vote.
M. Ryan: Majorité, c'est la majorité simple, c'est
la majorité des membres, cependant. Si le conseil comprend onze membres,
ça veut dire qu'il faut qu'ils soient six, cinq et demi plus un. C'est
toujours divisé en deux, plus un.
Une voix: S'il y a des demies, c'est parce que les
péquistes vont pouvoir siéger à l'avenir. M. Ryan:
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 141 est adopté?
M. Gendron: Non, M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, nous vous
écoutons, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... parce qu'encore là on est obligé -
remarquez que ça nous fait plaisir, mais on trouve que ça revient
souvent - de contribuer à..
M. Ryan: Clarifier.
M. Gendron:... clarifier, amender, donner les précisions
qui s'imposent. Je suis certain, ici, que le ministre, à partir du
moment où, tantôt, on a eu à discourir sur les
représentants qui sont des membres selon votre premier alinéa, et
je vous lis: "... un commissaire représentant du comité de
parents ou des parents de la minorité d'élèves... " Ce
n'est pas ce que je veux lire. Là, on va vraiment trop vite. Je suis
obligé de reculer de dix pages. Alors, quand vous parlez de la
composition du conseil des commissaires et qu'on arrive au troisième
alinéa, les gens n'ont pas droit de vote, mais, selon votre
définition, ce sont des membres. Tout le monde, selon vous, est
membre...
M. Ryan: C'est ça.
M. Gendron:... même s'il y a deux catégories de
membres, certains ayant droit de vote et d'autres n'ayant pas droit de
vote?
M. Ryan: Pour le quorum, ils comptent.
M. Gendron: Bien, c'est là que je trouve un peu curieux
qu'on compte ces gens pour le quorum. Si je prends la situation aberrante de la
protection des groupes linguistiques minoritaires, il y a le
représentant du comité de parents du primaire, du secondaire, le
représentant des dissidents, des minorités linguistiques,
d'autres confessions religieuses, à un moment donné, on est rendu
à quatre ou cinq personnes qui ne sont pas commissaires, plus deux
commissaires; il y a quorum pour tenir une séance du conseil des
commissaires? Cela ne fait pas sérieux! Moi, je ne peux pas être
d'accord là-dessus. Je sais bien que ce n'est certainement pas ce que
vous vouliez dire.
M. Ryan: C'est un point intéressant.
M. Gendron: C'est toujours ce que je soulève, des points
intéressants.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Cela n'a pas de bon sens.
M. Ryan: Je vais procéder à des consultations
Immédiates.
Le Président (M. Parent, Sauvé): La commission va
suspendre pour quelques minutes.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Nous suspendons
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 48)
(Reprise à 17 h 50)
Le Président (M. Parent, Sauvé): La commission
reprend ses travaux. M. le ministre de l'Éducation.
M. Ryan: J'aimerais peut-être vous exposer les
considérations d'ordre mécanique qui vont faire apparaître
les auteurs de cet amendement sous un meilleur jour...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan:... de cette proposition originelle.
M. Gendron: Vous avez besoin d'être convaincant.
M. Ryan: Ils ont besoin d'être proches de moi pour les
explications.
M. Gendron: Ah! Bien là, cela regarde mal.
M. Ryan: Supposons une commission scolaire comprenant neuf
membres élus plus deux représentants des parents, cela fait onze.
Prenons l'hypothèse qui est définie à l'article 141, comme
nous en discutons. Pour avoir quorum, il faudrait six commissaires, six
personnes. Pour avoir une décision, il faut quatre voix. Il y a six
personnes présentes. Cela dépend qui sera présent. Si ce
sont tous des commissaires élus, six, cela va en prendre quatre.
D'accord?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Supposons, par exemple, que les deux commissaires
parents soient là et qu'il y ait seulement quatre commissaires
élus (4-2); pour avoir une décision, cela va prendre au moins
trois voix.
M. Gendron: Oui, puis? Je vous suis, mais je ne vois pas
où vous allez.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Je recommence, c'est parce que je me suis
trompé d'un chiffre. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je me suis trompé d'un chiffre.
M. Gendron: Je suis obligé de le suivre tout le temps,
tout le temps.
M. Ryan: Non, je me suis trompé d'un chiffre. Je m'excuse
auprès de mes conseillers. Supposons qu'on ait...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Seulement d'un
chiffre, n'est-ce pas?
M. Ryan:... la règle que ce soient tous des commissaires
élus qui forment le quorum. Sur neuf... J'ai toujours au départ:
9, 2; neuf élus et deux parents. Si nous avons fa règle que le
quorum s'applique uniquement aux élus, cela prend cinq.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Pour une décision, cela prend trois.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: S'ils sont cinq présents, cela prend trois.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Supposons que la règle du quorum soit de neuf,
mais pouvant comprendre également... Neuf plus deux, cela fait onze,
évidemment.
M. Gendron: Oui, d'accord. M. Ryan: Le quorum, c'est...
M. Gendron: Encore six.
M. Ryan:... six. Supposons que les deux parents soient
présents, cela veut dire quatre élus; pour une décision,
il en faut trois, la même chose que dans l'autre cas.
M. Gendron: Oui, mais c'est parce que vous n'avez jamais
traîné...
Une voix: C. Q. F. D.
M. Gendron: Non, c'est parce que vous n'avez jamais
traîné vos deux représentants de la minorité
linguistique là. Les deux dissidents ou commissions scolaires
linguistiques, je veux dire, vos minorités linguistiques, si vous les
traînez, vous allez avoir un problème.
M. Ryan: Moi, je ne suis pas fort dans
l'organisation d'élections, je vais vous dire franchement, je
vais laisser cela...
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est parce qu'il
est membre d'un bon parti, c'est pour cela.
M. Ryan: Je vais vous dire franchement, je pense qu'il faudrait
que le quorum, ce soit la majorité des membres élus.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Bien oui, je pense
cela, moi aussi.
M. Ryan: C'était cela, votre point de vue. M. Gendron:
Oui.
M. Ryan: Si vous me l'aviez dit dès le début...
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé):... "et de la
majorité de ses membres élus". Cela va? L'article 141 est-il
adopté?
M. Ryan: Nouveau pouvoir. Pardon? Oui: "de ses membres ayant
droit de vote. "
M. Gendron: Oui, mais un instant, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense que j'ai expliqué le point de vue en
disant que l'article 141, tel que libellé, posait problème.
Cependant, il faut que j'explique quelque chose d'additionnel. Mon
rôle... Et la perception que ces gens-là pourraient avoir... Moi,
je ne veux pas les exclure du quorum. Les membres, vous avez
décidé de ne pas leur donner le droit de vote et qu'ils sont
à la table des commissaires, je ne veux pas qu'ils comprennent par
là que je ne veux pas qu'ils fassent partie du quorum. Mais il y avait
là un principe également. Il y a un problème
d'efficacité et iI y a un problème de principe. Je persiste
à croire qu'on ne peut pas inclure des gens dans un forum
décisionnel et dire: Tu n'as pas droit de vote, mais tu vas faire partie
des règles du quorum. C'est antinomique. C'est quelque chose que je n'ai
jamais vu, j'ai déjà fait un peu de procédure. C'est tout
l'un ou tout l'autre. Alors, je voulais quand même le situer. Par contre,
pour ces gens-là qui, un moment donné, auront à
siéger sans avoir droit de vote, je veux que l'histoire leur rappelle
que ce n'est pas celui qui vous parie qui voulait qu'ils ne fassent pas partie
du quorum. Si je l'ai fait c'est parce que cela n'a pas de sens, selon moi, au
plan fonctionnel et au plan des principes de ce genre de groupe; quand on fait
référence à un quorum, c'est parce qu'il y a droit de
vote.
Autrement, tu n'es pas membre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Une partie de
l'histoire étant maintenant écrite et enregistrée,
l'article 141 se lirait comme suit: "Le quorum aux séances du conseil
des commissaires est de la majorité de ses membres ayant le droit de
vote". Est-ce que l'article 141 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
Une voix: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle
l'article 142 amendé. "Les décisions du conseil des commissaires
sont prises à la majorité des voix des membres présents et
ayant le droit de vote. "En cas de partage, la personne qui dirige la
séance a voix prépondérante".
Est-ce que l'article 142 est adopté?
M. Gendron: Non, M. le Président, parce que...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Non, sincèrement, c'est parce que j'aurai des
représentations à vous faire sur l'article 142, et je ne voudrais
pas les entrecouper; alors, je vous demanderais de suspendre. Ce ne sera pas
tellement long, mais je voudrais au moins prendre connaissance de ce qui m'a
été expédié, et comme c'est tout frais, je viens de
les recevoir, je voudrais au moins en prendre connaissance pendant l'heure du
souper et voir si c'est fondé ou non, parce que ce n'est pas
nécessairement parce qu'on me fait une représentation que je la
véhicule. J'en prends connaissance et si elle est fondée je la
véhicule.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Et sur ce, la
commission permanente de l'éducation, qui étudie actuellement la
loi 107, suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 57)
(Reprise à 20 h 12)
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission permanente de l'éducation poursuit ses travaux.
Nous en étions à l'étude du projet de loi 107, plus
précisément à l'étude de l'article 142
amendé et qui se lit comme suit: "Les décisions du conseil des
commissaires sont prises à la majorité des voix des membres
présents et ayant le droit de vote. "En cas de partage, la personne qui
dirige
la séance a voix prépondérante. "
Est-ce qu'il y a des commentaires? C'est l'article 142, à la page
87.
Il me fait plaisir de saluer la présence parmi nous du
vice-président de cette commission permanente, M. le
député de Shefford. Cela nous fait plaisir, M. le
député.
M. Ryan: M. le Président, je n'ai pas de commentaire
à faire sur cette disposition du projet de loi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'attire
l'attention du ministre sur son amendement à l'article 142, au
deuxième alinéa. "En cas de partage, la personne qui dirige la
séance a voix prépondérante. " Est-ce bien la personne et
non le président parce que, dans le projet de loi, on voit le
président?
M. Ryan: Est-ce qu'on est revenu au président?
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 142.
Dans le papillon, on n'indique pas qu'il y a des changements au deuxième
alinéa et, en fait, il y en a un.
M. Ryan: Je n'ai pas ce papillon, M. le Président.
Pourriez-vous...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Dans le projet de
loi, c'est marqué: "En cas de partage, le président a voix
prépondérante. " Alors, dans votre amendement, vous dites: "...
la personne qui dirige la séance a voix prépondérante. "
Mais, dans le papillon...
M. Ryan: C'est une erreur ici.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est une erreur.
Qu'est-ce qu'on devrait lire?
M. Ryan: II n'y a rien. Le deuxième alinéa reste
tel quel.
Le Président (NI. Parent, Sauvé): Alors, c'est la
personne?
M. Ryan: Le président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Le
président.
M. Ryan: II faut s'en tenir à l'amendement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si on s'en tient
à l'amendement, c'est la personne.
M. Ryan: Non, l'amendement c'est cela. C'est un projet
ministériel.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va.
M. Ryan: Une intention ministérielle.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'accord. Je relis
l'amendement: "Les décisions du conseil des commissaires sont prises
à la majorité des voix des membres présents et ayant le
droit de vote. "En cas de partage, le président a voix
prépondérante. "
Est-ce que l'article 142 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté tel
qu'amendé. À l'article 143, un amendement: "Le conseil des
commissaires doit, par règlement, fixer le jour, l'heure et le lieu de
ses séances ordinaires. "Le conseil des commissaires doit tenir au moins
quatre séances ordinaires par année scolaire. "
Est-ce que l'article 143 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Un instant.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Chicoutimi, de Rimouski, d'Abitibi-Ouest.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: On n'est pas sorti du bois.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 143 est
adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 144: "Le président ou deux commissaires
peuvent faire convoquer une séance extraordinaire du conseil des
commissaires. "La séance est convoquée par avis du
secrétaire général transmis à chacun des
commissaires au moins deux jours avant la tenue de la séance. "Le
secrétaire général donne, dans le même délai,
un avis public de la date, du lieu et de l'heure de la séance ainsi que
des sujets qui feront l'objet des délibérations. Toutefois, la
publication dans un journal n'est pas requise. "
C'est la lecture de l'article 144 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a
des commentaires? S'il n'y a pas de commentaires... M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Nous ajoutons ici, M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation, vous avez la parole.
M. Ryan:... la possibilité pour deux commissaires d'exiger
la convocation d'une séance
extraordinaire du conseil des commissaires. C'est pour faire en sorte
que le choix des moments où auront lieu les séances des
commissaires ne soit pas laissé au seul secrétaire ni au seul
président. Si des commissaires ont des raisons sérieuses d'exiger
la tenue d'une séance spéciale, qu'ils aient le droit de le
faire.
M. Gendron: C'est seulement la dernière disposition que
j'ai de la difficulté à voir là: Toutefois, la publication
dans un journal n'est pas requise. " Pourquoi mettre une disposition... C'est
une redondance. Je n'en parlerais pas. Ce n'est pas parce que vous aviez
l'ancien texte: "En cas d'urgence, la publication dans un journal n'est pas
requise" qu'il faut dire que toutefois, la publication dans un journal n'est
pas requise. "
M. Ryan: Notre conseiller juridique m'informe que, dans le
langage de l'administration et de nos lois, l'expression "avis public" implique
toujours la publication dans un journal et que, quand on ne veut pas le faire,
il faut l'indiquer de manière explicite. Dans notre loi, à
l'article 370, il est écrit clairement que tout avis public doit
être publié dans un journal, mais ici, on fait une exception pour
les séances spéciales, surtout dans les régions où
les journaux sont hebdomadaires, étant donné que parfois cela
pourrait devenir un obstacle à la tenue d'une réunion absolument
nécessaire et urgente.
M. Gendron: Le problème que cela me pose - et là
est souvent le danger, c'est une explication fine, compréhensible, mais
j'ai un problème - c'est: Qu'est-ce que c'est, un avis public qui n'est
pas publié?
M. Ryan: II y a la radio, la télévision,
l'affichage au bureau de la commission scolaire, la diffusion d'une circulaire
aux parents par les élèves.
M. Gendron: Une commission scolaire en face de l'église,
le mardi, pour deux jours, il va y avoir des problèmes.
M. Ryan: D'après la définition de l'article 370
à laquelle nous aurions peut-être intérêt à
nous reporter un instant, on dit qu'un avis public est un avis affiché
dans toutes les écoles de la commission scolaire et publié dans
un journal. La première connotation "affiché dans chaque
école de la commission scolaire" demeure. La commission scolaire peut
prendre d'autres initiatives comme un avis à la radio, à la
télévision locale, régionale, la diffusion, la
distribution d'une circulaire aux foyers; il y a toutes sortes de moyens
qu'elle peut prendre. On ne veut pas l'astreindre à un moyen qui
pourrait devenir un "contre-moyen".
M. Gendron: En tout cas, M. le ministre, ici, ce dont il faut
convenir, c'est que c'est plutôt un affichage qu'un avis public. Dans les
faits, s'il y a deux jours... C'est bien cela: "La séance est
convoquée par un avis du secrétaire général
transmis au moins deux jours avant la tenue de la séance. " Il ne peut
pas faire connaître l'avis à la radio ou d'une façon
publique avant que cet avis soit transmis aux gens concernés. On dit
"deux jours avant la tenue de la séance", cela veut dire que...
M. Ryan: On peut le transmettre avant. Il peut le publier
à la radio, à la télévision, avant qu'il arrive par
le courrier. Ils vont tous faire cela s'ils ont le moindrement de
réalisme. Qui va se fier aux postes aujourd'hui, en deux jours?
M. Gendron: C'est ce qu'il ne faut pas faire.
M. Ryan: C'est justement. Ici, on leur donne tous les moyens.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 144, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 145, avec son
amendement: "Au cours d'une séance extraordinaire, seuls les sujets
mentionnés dans l'avis de convocation peuvent faire l'objet de
délibérations et de décisions, à moins que tous les
commissaires ne soient présents à cette séance
extraordinaire et en décident autrement. " Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 145?
M. Ryan: M. le Président, je pense que nous donnons ici au
concept de séance extraordinaire la connotation qu'il a
généralement. Une séance qui est convoquée pour un
but précis, on ne doit pas d'ordinaire en profiter pour traiter toutes
sortes de sujets courants.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. M. le
député de Shefford.
M. Paré: Est-ce qu'il n'y a pas un danger, quand on dit
que... C'est normal, une séance extraordinaire, les sujets sont
déjà identifiés, donc, qu'on traite cela, c'est correct,
mais qu'on se permette, si tous les commissaires sont là, de traiter
autre chose, cela ne répond pas à l'information du public dont on
a traité à l'article 144. Lui ne sera pas informé, si on
traite d'autre chose. Si je comprends bien, "à moins que tous les
commissaires ne soient présents a cette séance extraordinaire et
en décident autrement. ", cela voudra dire qu'une fois que tous les
commissaires sont réunis, ils peuvent décider de traiter autre
chose que ce que l'avis public a identifié. Est-ce qu'il n'y a pas un
danger? Une séance extraordinaire, c'est quand même pour un sujet
précis ou des sujets précis particuliers. Si on prend la peine de
dire que c'est extraordinaire, cela l'est. Est-ce qu'on ne pourrait pas se
permettre de traiter autre chose de plus ou d'autant extraordinaire, et
que la population ne le saurait pas?
M. Ryan: Je voudrais souligner une chose. Pour les séances
ordinaires, il n'y a pas d'obligation de publication de l'ordre du jour avant
la réunion. Il n'y aura pas d'inconvénient causé ici.
S'ils décident d'aborder, dans une séance extraordinaire, d'un
commun accord, des sujets qu'ils aborderaient normalement dans une
séance régulière, on ne peut pas les en empêcher.
C'est plutôt par rapport à la législation actuelle.
M. Paré: Les séances régulières,
normalement, il y a des gens qui sont informés, des gens
intéressés qui peuvent suivre cela.
M. Ryan: Oui, il y en a trois ou quatre qui y vont.
M. Paré: Habituellement, s'il y a une séance
extraordinaire qui est convoquée, cela peut être pour un sujet
très important. On modifie un tas de choses. On parle de taux de
confessionnalité, ou de n'importe quoi, si la commission se
réunit d'une façon extraordinaire, qu'on justifie à
l'article 144 que cela a matière à information publique... Ce que
je comprends des associations que je connais, normalement une rencontre
extraordinaire, c'est pour traiter du sujet identifié. Est-ce qu'on
trouve cela ailleurs dans d'autres organismes, une possibilité
semblable?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, je vais donner lecture d'un
alinéa de l'article 173 de l'actuelle Loi sur l'instruction publique.
Cet alinéa remonte, si j'ai bien lu, à 1964, c'est-à-dire
à 25 ans. "Au cours d'une session spéciale, seuls les sujets et
les affaires mentionnés dans l'avis de convocation peuvent être
traités, à moins que tous les membres ne soient présents
à cette session spéciale et n'y consentent. "
M. Paré: Je comprends qu'on le rapporte, sauf que je
trouve important d'aborder le point, parce qu'on est ici, quand même,
pour modifier la Loi sur l'instruction publique. On en modifie tellement;
est-ce que celui-là ne mériterait pas de l'être? C'est ma
question.
M. Ryan: M. le Président, pas à mon point de
vue.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pas à votre
point de vue, M. le ministre? Pas au point de vue du ministre.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je voudrais juste attirer également son
attention. Je pense que mon collègue de Shefford a touché un
point valable. Une séance extraordinaire, règle
générale, est un sujet qui crée des attentes dans la
population, qui a été largement diffusé et il y a une
situation un peu incongrue de dire: Tout le monde est convoqué pour
discuter d'un sujet extraordinaire. Il y aurait juste à s'entendre
d'avance pour que tous les commissaires soient présents. Cela leur
permet de faire d'une assemblée régulière une
assemblée extraordinaire. Je pense que c'est plus sérieux qu'on
ne le pense. J'y réfléchis très sérieusement.
D'abord, il y a toute la question ici de ne pas avoir de distinction sur le
droit de vote. Donc, je présume que ce sont tous les commissaires.
Alors, cela peut inclure les deux représentants des parents, les deux
représentants des communautés culturelles ou les dissidents.
C'est bien cela?
M. Ryan: Oui, M. le Président, cela inclut tout ce
monde-là. Avec cette garantie-là, il n'y a pas de danger d'abus.
Il peut arriver, mettons-nous dans le concret, qu'il y ait une transaction
à réaliser, qu'il y ait un terrain à vendre ou à
acquérir ou un contrat à donner et que cela presse. A un moment
donné, il y a des retards qui se sont accumulés, parfois par la
faute du ministère de l'Éducation. Dans l'examen de toutes les
formalités, il peut arriver que cela soit très utile qu'on
puisse, d'un commun accord, à l'unanimité, décider
d'aborder un sujet comme cela. Je ne vois pas pourquoi on leur
enlèverait cette possibilité-là.
M. Gendron: De toute façon, je pense que le point
soulevé par mon collègue est valable. Par contre, la
réserve forte est là, à savoir qu'on exige que ce soient
tous les commissaires, sans référence au droit de vote. Donc,
cela inclut les parents. Dans les discussions qu'on a eues
antérieurement, cela veut dire peut-être des fois quatre personnes
de plus. Alors, si ces quatre personnes de plus sont d'accord avec les
commissaires tous présents, cela va effectivement limiter
drôlement la possibilité d'ouvrir trop largement, en séance
régulière, une séance spéciale. Cela irait.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 145, tel qu'amendé, est adopté? M. le
député?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
L'article 146 amendé: "À l'ouverture d'une séance
extraordinaire, le président s'assure que la procédure de
convocation a été respectée. Dans le cas contraire, la
séance est suspendue sur-le-champ sous peine de nullité de toute
décision qui
pourrait y être adoptée.
La seule présence d'un...
M. Gendron: Un instant, M. le Président. Je pense
qu'on...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pardon? M.
Gendron: Je pense qu'on va lire. M. Ryan: Je vais distribuer un
feuillet.
M. Gendron: II y a trois colonnes, on vous l'a dit, M. le
Président.
M. Ryan: Oui. C'est la troisième qui compte. Le
Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Gendron: Potentiellement, il y a toujours trois colonnes.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Comment se fait-il
que les amendements sont distribués à la commission avant
d'être distribués au président?
M. Ryan: C'est parce qu'on voulait vous le distribuer, M. le
Président et vous avez commencé à lire. Vous êtes
tellement pressé d'arriver à la fin qu'on n'arrive pas à
suivre votre rythme.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre, je
vous ferais remarquer que je ne suis pas pressé, mais efficace.
M. Gendron: Par efficacité, attendez. Avant chaque
article, demandez donc s'il y a un amendement nouveau.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, je fais
lecture du projet d'amendement présenté par le ministre.
M. Ryan: Ici, il y a un changement extrêmement
important...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Encore?
M. Ryan:... qui a été fait. On a remplacé le
mot "suspendue" par le mot "close".
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'en fais la
lecture: "À l'ouverture d'une séance extraordinaire, le
président s'assure que les procédures de convocation ont
été respectées. Dans le cas contraire, la séance
est close sur-le-champ sous peine de nullité de toute décision
qui pourrait y être adoptée. "
Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Gendron: Est-ce que le second alinéa demeure? On ne
sait pas quel papillon on a. Ce qu'on sait, c'est qu'on doit remplacer le
premier alinéa par le suivant.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est cela. Est-ce
que le deuxième alinéa demeure, le deuxième qui se lit
comme suit: "La seule présence d'un commissaire équivaut à
renoncer à l'avis de convocation sauf s'il y assiste spécialement
pour s'opposer à la tenue de la séance. "
M. Gendron: Après, M. le Président, j'aurais des
commentaires sur le deuxième, mais je ne peux pas les faire tant que je
ne comprendrai pas ce que cela veut dire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, je demande
au ministre de vous l'expliquer. M. le ministre.
M. Gendron: Oui. Un instant. Je vais demander effectivement des
explications sur le second alinéa de l'article 146. Après cela,
j'aurai probablement un commentaire. (20 h 30)
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Le président s'assure que les procédures
de convocation ont été respectées. Il demande aux gens:
Vous êtes tous satisfaits? Il y a un commissaire qui est là et qui
dit: Moi, j'aurais mieux aimé que ça m'arrive, mais je suis
là, prêt à siéger. S'il s'oppose à la tenue
de la séance parce qu'il n'a pas reçu sa convocation, qu'il l'a
reçue cinq minutes en retard, il n'est pas intéressé
à discuter de ce sujet, il a le droit de s'opposer.
M. Gendron: Dans ce contexte, si c'est exactement ce que vous
venez de me dire, vous ne croyez pas que c'est un paragraphe pas mal inutile,
incitant à la controverse et aux affrontements? Il y en a qui le
pensent, en tout cas. Avec l'explication que vous venez de me donner, j'ai la
même conviction. Cela peut être très susceptible de
confrontations et de controverses absolument pour rien.
M. Ryan: On m'a dit qu'on a régulièrement une
clause de cette nature dans les procédures d'assemblée
d'organismes publics ou parapublics. Vous pouvez être sûrs que cet
alinéa n'est pas venu de mon inspiration, mais j'en prends le
parrainage.
M. Gendron: Cela signifie qu'à l'ouverture de la
séance le président devrait demander aux gens: Est-ce que tu es
ici pour t'opposer...
M. Ryan: Non.
M. Gendron: Oui, un instant! Je veux finir. Je crois qu'il peut
faire ça parce qu'il a la capacité d'y assister pour s'opposer
à la tenue
de la séance. Donc, tant que tu n'as pas vérifié
pourquoi certains pourraient être là, ça suppose que
quelqu'un peut être là pour s'opposer à la façon
dont il a reçu l'avis de convocation. S'il y avait juste la
première phrase: "La seule présence d'un commissaire
équivaut à renonciation à l'avis de convocation", point,
mais il y a "sauf s'il y assiste spécialement pour s'opposer à la
tenue de la séance".
M. Ryan: Cela pourrait être dangereux si on avait
seulement: La seule présence d'un commissaire suffit à renoncer
à l'avis de convocation. Il peut arriver qu'il aille là et qu'il
dise: Vous nous avez tout organisé notre affaire, on n'a reçu
l'avis il y a à peine quatre heures. Moi, j'étais chez moi, j'ai
attrapé l'avis, je m'en viens vous dire: Je m'oppose a ça. C'est
bon de s'opposer. Si on avait seulement la première partie: La seule
présence de cette personne équivaudrait à renoncer
à l'avis de convocation, ce serait un peu fort. Le président
pourrait prendre l'initiative. D'après ce paragraphe-ci, je me vois
comme président appliquant ça: Vous avez tous été
convoqués régulièrement? Moi, j'ai reçu ça
une journée en retard. Est-ce qu'il y a des remarques là-dessus?
Est-ce qu'il y a des observations particulières? Non? Très bien,
la réunion marche. S'il y en a un qui dit: Moi, je m'oppose, je pourrais
prendre l'initiative et demander: Est-ce qu'il y en a qui s'opposent à
la tenue de la réunion? Malgré les quelques petites
irrégularités qui ont été soulignées, s'il
n'y a pas un chat qui lève la main, la réunion a lieu. Ce sont
des réunions qui sont convoquées pour marcher et non pas
seulement pour satisfaire un dictionnaire.
M. Gendron: Je comprends si c'est une séance
extraordinaire où on dit que le président doit s'assurer que la
procédure de convocation a été respectée. S'il
arrivait ce que vous me décrivez, de toute évidence, la
procédure de convocation n'aurait pas été
respectée.
M. Ryan: C'est vrai, mais la présence des personnes, s'ils
ont la majorité présente, suffit à justifier la
réunion, à moins que les personnes présentes ne
s'opposent, et elles ont le droit de s'opposer. C'est ça qui est bon. Je
trouve cela très bien. C'est la meilleure démocratrie.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je pense que j'ai
vu cela dans "Le travail en comité", un petit volume.
M. Ryan: Cela a tout été écrit il y a trente
ans dans un ouvrage qui s'appelle "Le travail en comité".
Une voix: J'ai vu ça quelque part.
M. Ryan: II n'a pas vieilli. Il est épuisé. On ne
peut même pas faire de publicité, il est épuisé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'en ai un,
moi.
M. Ryan: Oui, mais il n'est plus sur le marché. Ils ne
connaissent pas cela, eux autres.
Les produits de l'époque jacobine, ça n'a pas de
tradition.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 146est
adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 147: "Une séance ordinaire ou extraordinaire
peut être suspendue et continuée à une autre heure du
même jour ou ajournée, sans qu'il soit nécessaire de donner
avis de la suspension ou de l'ajournement aux membres absents. "
Cet amendement remplace l'article qui avait été
précédemment inscrit dans le projet de loi.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 147tel
qu'amendé est adopté.
J'appelle l'article 148: "Les séances du conseil des commissaires
sont publiques; toutefois, le conseil peut décréter le huis clos
pour étudier tout sujet qui peut causer un préjudice à une
personne. "
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: II n'y a rien là. Ce ne sont pas plutôt
les délibérations du conseil des commissaires qui sont publiques?
Non?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela Implique que
les délibérations le sont aussi, parce qu'on
délibère à l'intérieur de la séance.
M. Gendron: Je m'en doute, mais le caractère public...
M. Ryan: II peut se passer autre chose dans la séance. Il
peut arriver qu'on décide d'avoir une prière.
M. Gendron: Oui, vous avez raison.
M. Ryan: Vous ne voulez pas que ce soit public?
M. Gendron: Pas du tout, je n'avais même pas pensé
à cela.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Je le sais bien. C'est pour vous faire
parier.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 148 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 149 amendé.
M. Gendron: Juste une seconde!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Gendron: C'est adopté, cela va, mais, que je sache,
c'est le même texte que dans la loi actuelle sur l'instruction
publique.
M. Ryan: Fort probablement. Je peux cependant
vérifier.
Le Président (M. Parent, Sauvé): II n'y a pas
d'amendement. C'est le texte tel que prévu dans le projet de loi.
M. Ryan: Non, mais le député d'Abitibi-Ouest veut
vérifier si c'est le même texte que dans la loi actuelle. Les
sessions des commissaires et des syndics d'école sont publiques, mais
ceux-ci peuvent référer les plaintes faites contre les
enseignants ou les élèves ou les demandes d'emploi, etc.,
à un comité dont les réunions doivent être
privées.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très bien.
J'appelle l'article 149.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 149
est-il adopté?
M. Gendron: Non, l'article 148.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Excusez-moi.
"Seuls peuvent prendre part aux délibérations du conseil des
commissaires, un commissaire, le directeur général de la
commission scolaire et les personnes qui y sont autorisées par le
président. "Cependant, une période doit être prévue,
à chaque séance publique, pour permettre aux personnes
présentes de poser des questions orales aux commissaires. "Le conseil
des commissaires établit les règles relatives au moment et
à la durée de la période de questions ainsi que la
procédure à suivre pour poser une question. "
M. Ryan: M. le Président, nous introduisons ici...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan:... le principe de la période publique de
questions pour laquelle un temps doit être prévu par la commission
scolaire pour chaque séance publique qu'elle tient. C'est une innovation
qui a été apportée ces dernières années et
qui produit des résultats Inégaux en ce qui concerne les
municipalités. Il y a des endroits où cela produit très
bien et d'autres où cela ne donne pas grand-chose, pour être
franc, mais c'est un principe sain en soi et qui peut être très
utile pour permettre la ventilation de certaines préoccupations ou
griefs de la population qui n'auraient pas le moyen d'être entendus
autrement.
M. le président me signale qu'on avait déjà cette
pratique à la Commission des écoles catholiques de
Montréal.
M. Gendron: Je voudrais savoir pourquoi vous prétendez
qu'il est utile de mettre la disposition à l'article 149: "et les
personnes qui y sont autorisées par le président". Même si
je reconnais que vous avez une période qui doit être prévue
à chaque séance pour permettre aux personnes présentes de
poser des questions orales aux commissaires, j'ai moi-même vécu
des réunions de séance de la commission scolaire où je ne
voulais pas poser de questions, mais où je voulais être
présent. Je comprends mal que l'on soit dans le domaine public, des
élus publics, et que cela me prenne l'autorisation du président.
Je peux vous dire, pour les quelques fois que j'y suis allé certains
soirs, que je suis convaincu que je ne l'aurais pas eu, connaissant le
président qui connaissait probablement les motifs pour lesquels je
tenais à être dans la salle tel soir. Cela ne veut pas dire que je
voulais poser des questions, mais je trouve que ce n'est pas pareil. Je ne suis
pas d'accord, je veux avoir votre explication et je verrai ce que je ferai.
M. Ryan: C'est l'article 149? M. Gendron: Oui.
M. Ryan: À moins que je ne m'abuse, dans la période
de délibérations proprement dites, les personnes présentes
n'ont pas à intervenir dans les délibérations des
commissaires. Je crois que ce qu'on voulait dire ici, c'est qu'il peut y avoir
un expert, un chef de département - et, parfois, ça peut
être un professionnel engagé par la commission scolaire, disons,
pour préparer des plans et devis - qu'on va vouloir entendre.
Maintenant, je n'aurais pas d'objection, si la difficulté est de
la nature que je crois comprendre, qu'on dise: les personnes qui y sont
autorisées par le conseil des commissaires, que ce soit
décidé à la majorité si une personne va
témoigner, intervenir ou non. On n'a pas d'affaire à donner
ça exclusivement au président. Si c'est ça la
préoccupation, on peut changer ça.
M. Gendron: Là, vous m'avez compris à demi, mais
c'est normal.
M. Ryan: Je me force, pourtant.
M. Gendron: Oui, mais ce n'est pas vous le
problème là-dessus. Vous m'avez compris à demi,
parce que, effectivement, l'autre demie, j'ai omis de dire que c'était
pour prendre part aux délibérations, alors que, dans la
moitié de la représentation succincte que j'ai faite
tantôt, il y en avait une demie pour assister et il y en a une autre
où, si c'est au seul jugement du président, il peut y avoir des
règlements de compte, même pour intervenir dans les
délibérations. C'est évident que je souhaiterais: et les
personnes qui y sont autorisées par le conseil des commissaires.
Je veux juste ajouter que je préfère de beaucoup: et les
personnes qui y sont autorisées par le conseil des commissaires. Sur le
plan pratique, concret, réel, qu'est-ce qui va se passer dans environ 99
% des cas? Cela va être le président qui va l'autoriser, mais,
dans le projet de loi, je ne veux pas qu'on dise que c'est le seul, parce que
si, à un moment donné, le président veut régler un
compte avec quelqu'un qu'il serait peut-être utile de voir prendre part
aux délibérations, la plupart des commissaires sont d'accord,
mais c'est le président qui mène: "No way". Je
préférerais...
M. Ryan: Comme nous semblons être d'accord, je
préfère ne pas commenter davantage.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, le premier
alinéa se lirait comme suit: "et les personnes qui y sont
autorisées par le conseil des commissaires".
M. Ryan: C'est infiniment préférable, selon mon
expérience.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Êtes-vous
d'accord avec ça?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 149
est-il adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Oui, avec un "s" à question, au
troisième alinéa.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très bien,
adopté.
L'article 150: Un commissaire peut, lorsque la majorité des
commissaires physiquement présents à une séance du conseil
des commissaires y consent, participer et voter à cette séance
par tout moyen permettant à tous les participants de communiquer
oralement entre eux, tel le téléphone. "Un tel consentement ne
peut être donné que lorsque les commissaires physiquement
présents sur les lieux où se tient la séance forment le
quorum et que le président est de ce nombre. "Le procès-verbal
d'une telle séance doit faire mention: "1° du fait que la
séance s'est tenue avec le concours du moyen de communication qu'il
indique; "2° du nom de tous les commissaires physiquement présents
lors de la séance avec la mention de ceux qui ont consenti à
procéder de cette façon; "3° du nom du commissaire qui a
participé grâce à ce moyen de communication. "Un
commissaire qui participe et vote à une séance par un tel moyen
de communication est réputé être présent sur les
lieux où se tient la séance. " C'était l'article 150 du
projet de loi 107.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): On appelle cela la
clause "tempête de neige"? M. le ministre.
M. Ryan: Vous me permettrez de signaler que c'est
déjà dans le projet de loi. Il ne faudrait pas remonter au
déluge pour rien. C'est une disposition que nous avons incluse dans la
Loi sur l'instruction publique en 1986, lorsque nous discutions du projet de
loi pour la commission scolaire...
M. Gendron: Le projet de loi 131.
M. Ryan: Oui. Vous vous souvenez? On nous avait fait part de
cette demande en raison de la très grande distance qui sépare un
point de l'autre sur le territoire de cette commission scolaire. Cela a
été inscrit dans la Loi sur l'instruction publique et nous
croyons devoir le conserver avec les mesures de prudence qui accompagnent cette
disposition, en particulier les mesures prévoyant la présence sur
les lieux d'au moins un quorum des commissaires ayant droit de vote. Il n'y a
rien d'inédit là-dedans. Nous reprenons une disposition qui est
à l'article 181. 1 de la Loi sur l'instruction publique, édition
révisée de 1987. (20 h 45)
M. Gendron: Je vous avoue que j'ai deux commentaires très
brefs. Je ne suis pas tellement enclin à faciliter ces
dispositions-là. Cela se justifiait dans le cas ad hoc, compte tenu des
distances. La danger, c'est, à partir du moment où on le
généralise, d'ouvrir une pratique que je ne voudrais pas qui
prenne de l'envergure. Le ministre nous dit: J'ai quand même mis deux
restrictions qui resserrent l'usage éventuel de cette pratique. Cela me
rassure. Cela peut poser des problèmes d'application, par exemple. Ceux
qui l'exerceront vivront avec, mais fondamentalement, je pense que, quand on
est rendu à des lieux de décision comme ceux-là, il faut
éviter ce que j'appellerais un engagement trop partiel en se disant:
Bien, de toute façon, si je ne peux pas, je m'arrangerai par
téléphone. Très occasionnellement, je pense que cela peut
être légitime, mais je tenais quand même à faire
les
réserves que je viens de faire. Cela me satisfait, compte tenu du
fait qu'à l'article 150 les deux premiers alinéas
prévoient quand même une utilisation assez balisée, assez
restreinte qui devrait éviter les abus ou la prolifération.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 150 du
projet de loi 107 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 151. Il y a un amendement qui a pour objet de supprimer
l'article 151: "Le conseil des commissaires nomme une personne... "
M. Ryan: Cela revient plus loin.
M. Gendron: Oui, c'est pour cela.
M. Ryan: Est-ce qu'on l'a déjà vu?
Une voix: 230.
M. Ryan: 230.
M. Gendron: Bon, alors l'article 230?
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 230.
Cela va? L'amendement est-il adopté?
M. Gendron: De revoir cela à l'article 230? Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui. Un instant,
l'amendement ne dit pas cela.
M. Gendron: Bien oui, il dit qu'on biffe cela.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, l'amendement
ne dit pas cela. L'amendement dit de biffer l'article 151.
M. Gendron: De supprimer. L'amendement que j'ai dit de supprimer
l'article 151.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'amendement que
j'ai dit de biffer.
M. Gendron: Vous avez une erreur.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci,
monsieur.
M. Gendron: Le papillon dit toujours: Supprimer.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'amendement ayant
pour effet de supprimer l'article 151 est-il adopté?
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
L'article 152. "Le procès-verbal des délibérations"
du conseil des commissaires doit être consigné dans un registre
appelé "Livre des délibérations". Après avoir
été lu et approuvé, au commencement de la séance
suivante, il est signé par la personne qui préside et
contresigné par le secrétaire général. "Le conseil
des commissaires peut par résolution dispenser le secrétaire
général de lire le procès-verbal pourvu qu'une copie en
ait été remise à chaque membre présent au moins six
heures avant le début de la séance où il est
approuvé. "
L'article 152 est-il adopté?
M. Gendron: Un instant! Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 153. On vous distribue actuellement le nouveau
libellé de l'amendement à l'article 153 qui se lit comme suit:
"Lorsqu'un règlement ou une résolution du conseil des
commissaires est modifié, remplacé ou abrogé, mention en
est faite à la marge du livre des règlements ou du livre des
délibérations, en regard de ce règlement ou de cette
résolution, avec indication de la date où la modification, le
remplacement ou l'abrogation a eu lieu. "
L'article 153 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Gendron: Je veux voir la correspondance. Quand on a lu un
texte et qu'on reçoit un papillon, il faut prendre le temps au moins de
le regarder.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous avez
entièrement raison, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Cela fait aussi partie de la pédagogie
générale d'amélioration continue qui caractérise la
méthode de travail du gouvernement qui n'est jamais satisfait...
M. Gendron: Mais, à certains égards, on aurait de
longs commentaires à faire sur le continu, il semble que ce soit
"continu continu".
M. Ryan: Oui, jusqu'à l'adoption.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je prends pour
acquis qu'il n'y a pas de commentaires. L'article 153 est-il adopté?
M. Gendron: Un instant!
M. Ryan: La différence entre modification et amendement,
c'est subtil. Le député se souviendra qu'un organisme est venu
ici, qui a reçu l'appui de son parti, nous disant qu'amendement
n'était pas français. Moi, je pense que ce l'est, mais il
n'aimait pas cela. Nous avons mis
"modification".
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 153 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 154. Il y a un
amendement afin de supprimer cet article. Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 154est
adopté. J'appelle l'article 155.
M. Ryan: On n'a même pas le temps de commenter.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très bien.
L'article 155 amendé: "Le procès-verbal de chaque séance
approuvé par le conseil des commissaires et signé par le
président de la séance et le secrétaire
général est authentique. Il en est de même des documents et
des copies qui émanent de la commission scolaire ou font partie de ses
archives, lorsqu'ils sont attestés par le président de la
commission scolaire, par le secrétaire général ou par une
personne autorisée à le faire par règlement de la
commission scolaire. "
M. Ryan:... M. Gendron:...
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît! Dernier alinéa: "Les renseignements contenus dans
le registre des procès-verbaux ont un caractère public. "
C'était l'amendement au projet de loi 107, article 155. L'objet
de l'amendement était de remplacer au complet le premier alinéa
de cet article qui apparaissait dans le projet de loi.
M. Gendron: C'est-à-dire que tous les documents autres que
les procès-verbaux n'auraient qu'une seule signature et que les
procès-verbaux en contiendraient deux.
M. Ryan: Oui, c'est bien ce que cela veut dire.
M. Gendron: Au-delà de cela, quel en est le
bien-fondé?
M. Ryan: Ici, ce sont des documents qui vont traiter de sujets
divers, pas des finances ou de la comptabilité, on revient à cela
plus loin. On reviendra plus loin aux livres de comptabilité et aux
documents financiers. Les pièces de correspondance, pour les
authentifier, cela prend la signature de l'une ou l'autre de ces personnes,
c'est suffisant.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 155 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Un instant! Le ministre m'a répondu oui, mais
est-ce que cela signifie, pour des documents autres que le
procès-verbal, qu'il faut quand même une certification
d'authenticité de la commission? Est-ce que vous avez dit qu'il y aurait
seulement une signature? Plusieurs personnes qui sont venues en commission
pensaient que vous exigiez également... J'en cite un: "II est inutile
d'exiger deux signatures pour la certification des documents réguliers.
"
M. Ryan: C'est cela. L'ancien texte parlait du président
et du secrétaire général. Le premier texte que nous avons
déposé en décembre dernier.
M. Gendron: D'accord.
M. Ryan: La commission écoute toujours les
représentations qui lui sont faites et nous avons changé.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va?
M. Gendron: Ne vous mettez pas dans une situation difficile,
parce qu'on peut vous coincer avec cela dans les articles suivants.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va, M. le
député?
M. Ryan: Mais lorsque la suggestion est bonne.
M. Gendron: Ah bon! Selon le point de vue du ministre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 155 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: L'article 155 est adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 156 amendé. "La signature du
président, du directeur général, du secrétaire
général ou de toute personne désignée par la
commission scolaire peut être apposée au moyen d'une griffe ou
remplacée pas un fac-similé gravé, lithographie ou
imprimé. "
Est-ce qu'il y a des commentaires ou des questions à l'article
156 amendé?
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 156 tel
qu'amendé est adopté.
Article 157: "Le conseil des commissaires peut, par règlement,
déléguer certaines de ses fonctions et certains de ses pouvoirs
au directeur général, à un directeur général
adjoint, à un directeur d'école, à un directeur de centre
d'éducation des adultes ou à un autre membre du
personnel cadre. "Les fonctions et pouvoirs ainsi
délégués s'exercent sous la direction du directeur
général. "
Est-ce qu'il y a des commentaires à l'article 157
amendé?
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 157 est
adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 158: "Le conseil des commissaires peut
déterminer la rémunération qui peut être
versée à ses membres pour les services qu'ils rendent à la
commission scolaire. "Il peut aussi prévoir, aux conditions et dans la
mesure qu'il détermine, le versement d'allocations aux membres pour les
dépenses qu'ils doivent faire dans l'exercice de leurs fonctions.
"Cependant, le montant annuel maximal de la rémunération qui peut
être versé à l'ensemble des membres du conseil des
commissaires d'une commission scolaire est déterminé par le
gouvernement lequel peut également déterminer la fraction de la
rémunération qui leur est versée à titre de
dédommagement d'une partie de leurs dépenses. "
M. le ministre.
M. Ryan: II y a quelques légères modifications que
nous proposons par comparaison avec la version originelle. Au premier
alinéa, nous disons que le conseil des commissaires peut
déterminer la rémunération qui peut être
versée à ses membres pour les services qu'ils rendent à la
commission scolaire. Nous enlevons l'obligation de le faire par
règlement qui était inscrite dans le texte originel. C'est pour
donner plus de souplesse à la commission scolaire. La même chose,
on formule de manière plus claire ce qui était contenu dans le
texte originel. Le conseil peut aussi prévoir, aux conditions et dans la
mesure qu'il détermine, le versement d'allocations aux membres pour les
dépenses qu'ils doivent faire dans l'exercice de leurs fonctions.
Cependant, le montant annuel maximal de la rémunération est
déterminé par le gouvernement, lequel peut également
déterminer la fraction de la rémunération qui est
versée aux commissaires à titre de dédommagement pour
dépenses. Cela se comprend très bien. La première partie:
Le gouvernement doit avoir un contrôle sur la rémunération,
parce qu'il pourrait arriver que cela dépasse les bornes, que cela soit
supérieur à ce qui se donne dans les municipalités, par
exemple, etc., et que cela vienne déséquilibrer l'ensemble du
secteur public. Il y a un contrôle qui s'exerce. Même pour les
municipalités, il y a des normes qui sont fixées par loi et par
règlement.
En ce qui concerne les dépenses, c'est la même chose. Si un
conseil de commissaires décidait que, sur une rémunération
de 3000 $, 2500 $ seront versés en dédommagement pour
dépenses, il se trouve à les soustraire aux exigences normales du
fisc d'une manière arbitraire. Ce n'est pas à une commission
scolaire de décider la part de la rémunération d'un
commissaire qui devra être sujette à la taxation, c'est au
gouvernement du Québec, à l'Assemblée nationale. Ce sont
des raisons qui justifient cette mesure.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Shefford.
M. Paré: Je comprends que ce qu'on retrouve
là-dedans est important. C'est vrai qu'il faut qu'il y ait quelqu'un,
quelque part, qui décide de la rémunération des
commissaires et des montants qui doivent être consentis quant au
dédommagement d'une partie ou de la totalité de leurs
dépenses. Qu'on s'entende là-dessus, sur l'esprit de l'article
158, sur la décision, et que le montant soit déterminé par
le gouvernement, j'en conviens, mais c'est probablement la seule place dans ce
projet de loi où on parle de rémunération des
commissaires. Je pense que c'est le temps d'aborder la préoccupation ou
ce qu'on a entendu ici en commission parlementaire de la part des
différentes commissions scolaires, non seulement des commissions
scolaires qui étaient présentes, mais également des gens
qu'on a rencontrés, qui sont des commissaires ou des porte-parole des
commissions scolaires et qui nous ont fait valoir que la fonction de
commissaire est devenue quelque chose de très important dans la
société. Ce n'est pas de plus en plus facile, mais c'est de plus
en plus complexe, de plus en plus exigeant. On demande à ces gens
d'être plus disponibles, plus présents, mieux informés,
très participatifs, impliqués dans leur milieu. (21 heures)
Leur milieu, c'est pas mal général, c'est global. C'est au
niveau de l'école, de la commission scolaire, de la
fédération, des différentes instances, des comités.
Je pourrais vous parler de ce que je connais chez nous, de tout ce que la
commission scolaire, de par les commissaires et le président de la
commission scolaire, a initié au cours des dernières
années pour améliorer la qualité de l'enseignement et se
rapprocher du milieu, d'intéresser les enseignants. Encore
dernièrement, des gestes concrets ont été posés
allant dans le sens de ce que vous avez annoncé, de la promotion du
français dans les écoles. Les gens s'impliquent, ils sont
très présents. Je dois même vous dire qu'on a
organisé chez nous un déplacement en autobus pour aller voir
comment la récupération se fait à Victoriaville. La
présence des commissaires dans l'autobus était en nombre
très important. Donc, il y a des gens qui avaient même
sacrifié du salaire pour participer parce que la
récupération va se faire le jour où la population l'aura
compris. Les premiers à être sensibilisés, les plus faciles
à convaincre, ce sont
les jeunes. Donc, en commencant par l'école, et le
député de l'autre côté me fait signe que c'est vrai,
on va sensibiliser les familles et on va sensibiliser toute la population.
Les premiers qu'on a voulu sensibiliser, ce sont les commissaires. Je
pense que cela mérite autre chose que seulement des belles paroles
envers les commissaires. La façon dont on paie les commissaires, notre
société capitaliste veut bien que ce soit, non pas la principale
récompense, mais la façon concrète de considérer
qu'effectivement les services rendus sont reconnus. Cela n'a jamais
été très très fort, cela n'a jamais augmente
beaucoup, mais je pense qu'il faut maintenant reconsidérer cela. On l'a
fait avec les députés dernièrement. Un autre ministre l'a
fait pour les élus municipaux. Je regardais même les projets de
loi qu'on va étudier durant la présente session ou qu'on a
étudiés dernièrement, en tout cas, qui entrent en
application, il y a la question de la pension en ce qui concerne les
élus municipaux à partir de maintenant, tout comme les
élus québécois. Je pense qu'il va falloir si on veut que,
de plus en plus, le rôle de commissaire soit considéré,
soit bien reconnu, il va falloir qu'il soit bien payé. C'est une
responsabilité qu'on a. Depuis des années qu'on le dit, et on le
pense tous: Les commissions scolaires sont une instance et une structure
importante dans notre société. Le rôle que ces gens ont
à assumer est très important.
Donc, je profite de l'article 158, M. le Président, pour demander
au ministre d'en profiter pour reconnaître d'une façon tangible le
rôle joué par nos commissaires. Non, je ne ferai pas de motion, M.
le Président, n'ayez pas peur. Je n'en ai pas le droit.
Le Président (M. Parent, Sauvé):...
M. Paré: Je ne peux pas en faire, mais ce sont des
coûts pour l'État. Je ne ferai pas de motion. Je veux juste
sensibiliser le ministre et lui demander de le reconnaître d'une
façon tangible. C'est maintenant, je pense, qu'on peut en discuter pour
au moins manifester de l'intérêt et même prendre la
décision, si cela était possible, de répondre à la
demande des commissaires qui nous a été faite en commission. Je
pense à chacun des députés qui a probablement
rencontré sa commission scolaire. Il faudrait profiter de ce projet de
loi pour reconnaître les services rendus par nos commissaires et la
façon de le reconnaître... Je le dis: On peut avoir de belles
paroles, on peut leur dire quand on les rencontre, mais, en fait, c'est
lorsqu'on va payer leurs dépenses et qu'on va accepter qu'ils soient
mieux rémunérés que ces gens vont s'assurer qu'on est
sérieux quand on le dit. Quand on leur lance des fleurs... Des fleurs
qu'on ne peut pas toucher, ce n'est pas ce qui fait vivre une personne. Au nom
des commissaires, M. le ministre, je vous fais l'invitation d'accepter qu'on
modifie l'échelle des salaires, si on peut appeler cela des salaires,
même pas, car ce sont des compensations que touchent ces gens qui donnent
de leur temps pour l'avenir de nos enfants.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
député de Shefford. M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je fais le même plaidoyer "bis", mais que je
vais faire quand même. Chacun son argumentation et sa façon de le
voir. Je pense que mon collègue a touché une
réalité. Je l'ai déjà indiqué, on ne peut
pas, de temps en temps, concrétiser son discours. J'ai entendu le
ministre de l'Éducation à plusieurs reprises prétendre que
la rémunération des commissaires scolaires était
inappropriée dans le contexte actuel. Je l'ai même entendu faire
d'excellents discours, surtout lorsqu'il était dans l'Opposition, sur
ces sujets et sur la nécessité de revaloriser le rôle des
commissaires d'écoles. J'ai entendu également des appels à
tous lors du moment des élections scolaires. Lorsque l'élection
scolaire arrivait, j'ai souvent entendu le ministre de l'Éducation
prétendre qu'il y aurait probablement plus d'intérêt dans
la population et chez les personnes qui envisagent d'exercer la fonction et la
responsabilité si elles avaient une rémunération plus
adéquate.
Je voudrais remettre aussi - j'allais dire quelque chose qui
correspondrait à la réalité - mais dans sa juste
perspective des représentations qui ont été faites. Deux
articles plus loin, selon le ministre, lorsque les représentations
faites par les commissions scolaires étaient jugées bonnes, selon
sa perception des choses, il y donnait suite. Ici, il y a plusieurs commissions
scolaires - probablement qu'il a sauté ces pages-là - qui lui ont
rappelé que la rémunération était
inadéquate, non appropriée. Il y en a plusieurs qui ont dit que
le législateur et le gouvernement - alors, dans le cas présent,
c'est la même personne - devraient prendre dans cette matière une
approche moderne d'adaptabilité et, là, les formules
étaient différentes. La Fédération des commissions
scolaires du Québec suggère qu'un comité mixte
composé de représentants du ministère de
l'Éducation et de la fédération soit mis sur pied afin de
formuler des suggestions concrètes pour rendre la
rémunération des commissaires d'écoles plus juste et plus
équitable. Une autre commission scolaire disait: Que le gouvernement
révise, revoie le mode de rémunération des commissaires en
se basant sur un montant minimal par élève. C'était une
suggestion, elle ne disait pas de faire cela, mais mon plaidoyer est sur la
nécessité de revoir la rémunération. Que le
gouvernement fixe également la rémunération maximale
permise et le taux d'augmentation annuel.
Donc, sur le plan des principes qui sont campés là, il n'y
a pas véritablement d'écart entre la perception du
législateur, du gouverne-
ment. Ce qu'il y a, c'est la concrétisation d'une
réalité qui s'amplifie de plus en plus dans le temps et qui ne se
voit pas apporter de correctifs. On ne peut pas toujours se satisfaire des
paroles du ministre disant que ce n'est pas le moment, qu'on regardera cela une
autre fois, comme on va se le faire dire dans les articles suivants, et on aura
un débat un peu plus long à faire sur toute la question de la
révision de l'assiette de la fiscalité pour les
municipalités, parce que je me rappelle que ces gens ne sont pas trop
d'accord avec le projet de loi 107, sauf qu'on a probablement acheté
leur silence en leur faisant miroiter une réforme importante concernant
la fiscalité. Jusqu'à maintenant, cela a donné lieu
à une rencontre avec le premier ministre, le président de la
fédération, quelques membres du conseil de l'île, le
président du Conseil du trésor, qui, selon mes informations,
n'était pas trop jasant. Il n'avait pas grand-chose a dire, mais cela
n'est pas nouveau, il n'est pas trop parlant. Il y avait aussi le ministre des
Finances qui a dit: Écoutez, je suis ministre des Finances, je parle une
fois par année et c'est dans le budget. Une autre fois, je me ferme, je
n'ai pas un mot à dire et, une fois par année, je fais mon show
annuel et, dans le budget, vous verrez peut-être s'il y a lieu d'avoir
une modification à la fiscalité scolaire.
Sur des orientations de fond et majeures comme celle de convenir,
à ce moment-ci, que les commissions scolaires n'ont nettement pas,
à la suite des coupures répétées et successives
qu'elle ont dû subir, dans certains cas justifiées par des
événements que tous connaissent, dans d'autres cas par une
réduction de clientèle majeure... Qu'est-ce que vous voulez, on
ne peut pas maintenir les mêmes enveloppes quand on ne fait pas d'enfants
et comme c'est le problème numéro de la société
québécoise, c'est sûr qu'il y a des commissions scolaires
qui ont subi des baisses d'enveloppes. À titre d'exemple, à
l'école où j'enseignais, lorsqu'elle s'est ouverte, il y avait
2700 élèves. Au moment où je vous parle, il y en a
à peu près 1400 dans la même école, donc presque la
moitié, et je suis pas mal sûr que les coûts n'ont pas
diminué de moitié. Pourtant, la raison d'être d'un budget
si important en éducation doit d'abord être
l'élève.
Plus spécifiquement, si on regarde la rémunération
des commissaires, on pense que le gouvernement devrait avoir, à ce
moment-ci, une intention un peu plus ferme de faire quelque chose. Qu'il nous
dise dans la loi qu'il nommera incessamment - c'est sa pratique courante,
habituellement - un comité pour regarder cela avec un mandat, pour
autant que cela ne prenne pas autant de temps que la réforme des
prêts et bourses. Ce serait peut-être important de prendre quelques
engagements là-dessus et que le ministre nous indique que oui il n'a pas
que l'encouragement de la tape dans le dos et de ses visites dominicales -
parce qu'il en fait - pour l'encouragement de ces commissaires. Ces gens-
là, sont sollicités de plus en plus pour être des
participants actifs et cela mériterait une contribution de l'État
qui viendrait confirmer un peu plus que oui on les considère comme des
gens que le système souhaite conserver. Là, Je veux être un
peu plus incisif. Si le débat n'avait pas eu lieu, M. le
Président... À tort ou à raison, je ne veux même pas
dire: Les tenants de l'école de pensée qui voulait que, lorsqu'il
y a eu la grande réforme de la fiscalité, c'était le
moment de faire un choix définitif du maintien ou pas de la structure
qu'on appelle les commissions scolaires... Je suis bien placé pour en
parler, j'ai participé allègrement et activement à cette
réforme de la fiscalité parce qu'on prétendait qu'on ne
pouvait pas être dans le champ de la fiscalité au même
titre, étant donné qu'on n'a pas les mêmes obligations.
Si l'éducation est une priorité, si l'éducation est
une responsabilité de l'État du Québec, il faut que cela
paraisse dans les budgets de l'État et, en conséquence, c'est
presque en exclusivité que le financement de l'école publique
doit relever du fonds consolidé de l'État du Québec. C'est
un choix qu'on a fait. Mais, en même temps qu'on a fait ce
choix-là, il y a eu de longues discussions: Est-ce qu'on maintient la
structure scolaire? La réponse a été: Oui, on la maintient
parce qu'on la trouve requise, utile, étant donné qu'elle est
plus près des milieux de vie, elle est plus collée à la
réalité de ce beau et grand Québec, de ses vastes
régions très étendues avec pas beaucoup de monde. En
conséquence, il fallait garder cette instance près des lieux
décisionnels pour au moins tout ce qui entoure les activités qui
débordent strictement le cadre des programmes, de l'enveloppe nationale,
des directives du ministre, des règlements, et Dieu sait s'ils sont
nombreux ou nombreuses, suivant que ce sont des directives ou des
règlements. On a voulu quand même maintenir cette
structure-là.
Elle est là. Elle doit vivre. Elle doit fonctionner avec les
règles d'aujourd'hui. Les règles d'aujourd'hui, cela ne peut pas
toujours être le jeton de présence ou l'apostolat de la
présence. Ce sont des fonctions qui sont de plus en plus exigeantes et
qui, en règle générale, se font à la suite des
journées de travail. Je ne connais pas beaucoup de commissaires à
temps plein dont c'est la seule responsabilité. Il y a quelques
personnes qui, pour vouloir copier le vétéran ici à
l'Assemblée nationale, ont fait 30 ou 35 ans comme commissaires. Vous
admettrez que ces gens-là sont l'exception. Il faut les féliciter
pour leur durabilité, mais il faut quand même viser à ce
qu'il y ait du renouvellement. Il faut viser à ce qu'il y ait du
modernisme, qu'il y ait de nouveltes intelligences, de nouvelles têtes
qui arrivent avec des idées plus modernes, plus collées aux
problématiques éducationnelles de 1988. Dans ce sens-là,
il ne s'agit pas de leur dire: Premièrement, il n'y a pas de fric.
Deuxièmement, on ne vous paie pas vraiment parce que
l'État a considéré que vous n'étiez pas
tellement importants, mais on va demander aux gens de venir voter.
Impliquez-vous dans les structures scolaires, impliquez-vous lors d'une
élection pour mandater des représentants qui vont s'occuper de la
question scolaire.
C'est cela l'article 158. C'était le moment de placer notre
réflexion. Le gouvernement avait de beaux discours à nous faire
dans l'Opposition sur ce sujet-là et sur d'autres. Il est au pouvoir
actuellement et tout ce qu'il a à nous offrir à l'article 158,
c'est un encadrement théorique qui ne change strictement rien à
la réalité objective que ces gens-là sont dans une
situation qui requerrait un ajustement.
J'ai terminé. Je conclus par une question. Lorsque le ministre
dit: Le conseil des commissaires peut prévoir, aux conditions et dans la
mesure qu'il détermine, le versement d'allocations aux membres pour les
dépenses qu'ils doivent faire dans l'exercice de leurs fonctions, est-ce
que c'est complètement sous l'entière responsabilité de la
commission scolaire?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre.
(21 h 15)
M. Ryan: Oui, M. le Président, c'est sous l'entière
responsabilité de la commission scolaire.
M. Gendron: Alors, ceux qui prétendent qu'il y aurait
là ambiguïté en regard des frais incidents, inhérents
à l'accomplissement de leur tâche, parce que, dans le
troisième alinéa, vous semblez plafonner.... Vous m'avez
répondu: Oui, c'est de leur responsabilité. À moins que je
ne comprenne mal, dans le troisième alinéa, vous semblez
plafonner d'une certaine façon les sommes affectées pour
l'alinéa 2°. Là, je ne comprends pas. Est-ce leur
responsabilité avec un plafond ou si c'est leur entière
responsabilité?
M. Ryan: Cela veut dire ceci: Supposez que l'allocation soit de
3000 $ par année, le règlement du gouvernement va prévoir
que, là-dessus, une allocation pouvant aller, disons, jusqu'à 500
$ pourra être versée en dédommagement de dépenses.
Il va fixer un maximum de manière que la partie principale de la
rémunération reste un montant sujet à imposition, comme
les revenus de tous les citoyens. Il faut un plafond qui soit fixé par
le gouvernement; je ne me souviens pas quel est le plafond actuellement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
ça répond à votre question, M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Pas tout à fait et j'ai expliqué
pourquoi.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, tout d'abord, je me permettrai
quelques observations générales très brèves et
peut-être plus significatives que celles qu'on vient d'entendre.
M. Gendron:...
M. Ryan: Non, parce qu'il y a des omissions
délibérées qui ont été faites dans les
Interventions que nous venons d'entendre et il est bon de les rappeler pour que
le dossier soit complet, pas pour autre chose-Tout d'abord, le parti que
représentent le député d'Abitibi-Ouest et le
député de Shefford a été au pouvoir pendant neuf
ans de temps, de 1976 à 1985. Or, pendant cette période, il n'y a
pas eu un sou d'augmentation d'accordé aux commissaires d'écoles.
J'écoute les beaux discours avec énormément
d'intérêt; je suis content de voir la conversion qui s'est
opérée dans leur esprit, elle témoigne des bienfaits de
l'Opposition au régime parlementaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Vous direz que la conversion se fait en sens inverse
quand on passe au pouvoir, ce n'est pas vrai.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ce n'est pas vrai, et je vous en donne la preuve. L'an
dernier, le gouvernement a institué une augmentation de 18 % dans la
rémunération des commissaires. Je ne sais pas si les
députés de l'Opposition l'avaient remarqué, leur
intérêt pour les commissions scolaires est de date plutôt
récente, 18 % d'augmentation l'an dernier. Lorsque la
délégation de la Fédération des commissions
scolaires est venue rencontrer le premier ministre, le ministre des Finances,
le président du Conseil du trésor et le ministre de
l'Éducation tout récemment, elle avait inscrit ce sujet de la
rémunération à l'ordre du jour. Nous avons pris
l'engagement d'examiner très sérieusement la possibilité
d'un autre ajustement dans un avenir prochain. Il y aura sûrement un
ajustement pour l'année 1988-1989, parce qu'il n'y en a eu aucun
à ce jour. Je pense bien que nous pouvons présumer qu'il y aura
au moins l'indexation. Mais nous travaillons à un ajustement plus
complet, parce que les calculs que nous avons faits - nous les avons tous faits
- établissaient que l'écart qui s'était créé
entre commissaires d'écoles et édiles municipaux, pendant la
période de gel qui a coïncidé avec les deux mandats du
gouvernement précédent, était d'environ 35 %. On en a
comblé environ la moitié l'an dernier. J'espère que nous
pourrons prendre une autre mesure au cours des mois à venir qui
permettra de faire un pas significatif vers la voie d'une plus juste
rémunération. Je suis très heureux des
commentaires qui ont été faits sur ce sujet par les deux
députés de Shefford et d'Abitibi-Ouest. J'ai l'assurance que mes
collègues de la commission parlementaire, qui ne veulent pas allonger
les travaux de la commission en disant inutilement des choses auxquelles nous
souscrivons tous, s'associent volontiers à moi dans cette pensée.
Je pense que l'actuel gouvernement fera un autre geste au cours de mois
à venir pour continuer à viser à une plus juste
rémunération. Je crois que le niveau souhaitable est celui de la
parité avec les élus municipaux. J'ai demandé souvent
à des commissaires d'écoles, qui sont en même temps des
conseillers municipaux, de faire un examen des tâches qu'implique chacune
de ces deux fonctions. Presque toutes les personnes à qui j'ai
demandé de faire cette étude et qui m'ont fait rapport m'ont
signalé que la tâche de travail d'un commissaire d'écoles
est plus lourde que celle d'un conseiller municipal, toutes proportions
gardées, c'est-à-dire en tenant compte du volume de la commission
scolaire, de la durée du mandat, etc. Elle est plus lourde et, en
conséquence, je pense que nous avons une obligation comme
parlementaires, que je suis très reconnaissant aux députés
de l'Opposition de nous avoir rappelée d'une manière fort
pertinente dans l'ensemble.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors...
M. Ryan: Ceci dit, je réponds à la question plus
immédiate qui m'a été posée par le
député d'Abibiti-Ouest. Le deuxième alinéa de la
formule modifiée que nous proposons autorise... Ce sont des
remboursements de dépenses. On emploie l'expression 'allocations" au
lieu de "remboursement". On va prendre, par exemple, le kilométrage. On
va dire: On autorise le remboursement de dépenses de voyage, de
déplacement et on alloue, disons, 0, 25 $ le kilomètre; une
allocation de 0, 25 $ le kilomètre est consentie. Ici, ce sont, par
conséquent, des dépenses remboursées soit après
coup, soit avant qu'elles aient été faites. Tandis que le
troisième alinéa détermine la partie de la
rémunération qui pourrait être comptée par le
commissaire comme allocation de dépense non imposable dans son rapport
d'impôt annuel. Le gouvernement fixera le montant de cette allocation non
imposable qui peut être consentie aux commissaires à même
leur rémunération régulière. C'est une pratique
courante. Nous l'avons, nous aussi, les députés, sauf que nous
sommes plus subtils à Québec, nous déterminons le montant
de la rémunération et l'allocation est versée à
part. Quand on nous demande combien nous sommes payés, on dit qu'on est
payés tant et, en général, on oublie de mentionner
l'autre, mais il est là pareil.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien. M.
le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Je suis content que le ministre ait fait la
distinction parce qu'effectivement, pour tout le monde, à l'article 158,
on parle de deux choses différentes. Au second alinéa, ce sont
les dépenses de fonctionnement ou liées à l'exercice de
leurs fonctions pour lesquelles les commissaires reçoivent
sûrement un remboursement direct et, que je sache, qui n'a pas
d'incidence du tout sur la fiscalité de ces individus. Alors qu'au
troisième alinéa, la fraction de la rémunération
qui leur est versée à titre de dédommagement d'une partie
de leurs dépenses, c'est un montant plafond qui vient compléter
le salaire qu'ils reçoivent, mais qu'ils peuvent présenter comme
étant une allocation de fonction pour laquelle il n'y a pas de
déduction fiscale. C'est bien cela? Il n'y a pas d'imposition,
excusez-moi, c'est cela que je voulais dire. Je pense qu'il était
important de faire cette distinction pour ne pas qu'il y ait de confusion. Je
suis d'accord avec...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 158 est-il adopté tel qu'amendé?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 159. Les articles..
Une voix: II y a un papillon.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, il y a un
papillon. Est-ce que le papillon vient au début? Très bien.
L'article 159: Remplacer dans la deuxième ligne du premier
alinéa "(1987, chapitre 57)", par "(L. R. Q., chapitre E-2. 2)". Les
articles 304 à 312 de la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités (1987, chapitre 57) -
c'est cela? c'est là qu'on l'inclut? d'accord - s'appliquent aux membres
du conseil des commissaires de la même manière qu'aux membres du
conseil d'une municipalité. Aux fins de ces articles, un conseil des
commissaires est censé être un conseil d'une municipalité
et une commission scolaire est censée être une
municipalité. "Cependant l'article 304 de cette loi ne s'applique pas
à un membre d'un conseil des commissaires qui a un intérêt
direct ou indirect dans une entreprise ou un contrat mettant en conflit son
intérêt personnel et celui de la commission scolaire s'il
dénonce par écrit son intérêt, y compris ce qui est
visé à l'article 305 de cette loi, au conseil dont il fait partie
et s'il s'abstient de participer au débat et à toute
décision sur le sujet dans lequel il a un intérêt. "
Est-ce que l'article 159 est adopté?
M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Un instant!
M. Ryan: On est rendus à l'article 160.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): MM. les membres de
la commission, s'il vous plaît, à l'ordre!
M. Gendron: Est-ce que M. le ministre aurait la gentillesse de
nous rappeler, quand il dit que les articles 304 à 312 de la Loi sur les
élections et les référendums s'appliquent aux membres du
conseil - je ne veux pas qu'il nous fasse la récitation des articles
mais, en gros, parce qu'on voulait faire une vérification, je n'en ai
pas eu le temps et je n'ai pas les outils - ce que cela dit? Pour qu'on sache
ce qu'on fait.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Je suis bien
d'accord avec vous.
M. Ryan: Ce sont des dispositions qui traitent des motifs
d'inhabilité: inhabilité, conflit d'intérêts, une
personne qui a déjà été prise avec les deux doigts
dans le tordeur...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Ou le bras au
complet.
M. Ryan:... pour irrégularités, etc. Après
cela, il y a des procédures de déclaration d'inhabilité.
On a préféré passer cela discrètement, mais cela y
est quand même. On sait qu'il n'y a pas d'application dans le monde
scolaire.
M. Gendron: Si M. le ministre avait la gentillesse de nous lire
l'article 304, parce qu'à cet article on dit: "Cependant l'article 304
de cette loi ne s'applique pas à un membre d'un conseil des
commissaires... " Alors, avant de savoir ce qui ne s'applique pas, avant de
dire que je suis d'accord, il faudrait que je sache ce qui ne s'applique pas.
L'article 304 n'est pas long.
M. Ryan: On va vous donner le bon exemple, il n'y a pas de
problème, je pourrai vous envoyer le texte ensuite. L'article 304 de la
Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités sanctionnée le 23 juin 1987.
M. Gendron: Je sais que cela vient de là parce que c'est
mentionné.
M. Ryan: "Est inhabile à exercer la fonction de membre du
conseil de toute municipalité - ici, il faut transcrire commission
scolaire - la personne qui sciemment, pendant la durée de son mandat de
membre du conseil d'une municipalité ou de membre d'un organisme
municipal, a un intérêt direct ou indirect dans un contrat avec la
municipalité ou l'organisme. "L'inhabilité subsiste
jusqu'à l'expiration d'une période de cinq ans après le
jour où le jugement qui déclare la personne inhabile est
passé en force de chose jugée. " Cela va?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le
député, est-ce que cela va?
M. Gendron: Oui, c'est très clair. J'ai ce que je veux,
mais attendez un peu.
M. Ryan: Ce serait bon pour la langue. Cinq ans pour avoir
employé un mot anglais, ce serait bon.
M. Gendron: Oui, et le fouet. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): J'appelle l'article
159. Est-ce que l'article 159 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
J'appelle l'article 160 qui se lit comme suit: "Aucun membre du conseil
des commissaires ne peut être poursuivi en justice pour un acte accompli
de bonne foi dans l'exercice de ses fonctions. "
Est-ce que l'article 160 est adopté?
M. Gendron: Juste une seconde!
M. Ryan: C'est la quatrième fois qu'il revient
celui-là, à ma connaissance, depuis le début. On l'a
employé pour le conseil d'orientation, le comité d'école,
le... C'est la quatrième fois qu'il revient, à ma souvenance. La
troisième fois seulement?
Une voix: C'est déjà beaucoup. M. Ryan:
Très bien.
M. Gendron: C'est une espèce d'immunité de
fonction.
M. Ryan: C'est cela.
Une voix: II va revenir pour les comités de la commission
ensuite.
M. Gendron: Logique.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que l'article
160 est adopté?
M. Gendron: Adopté. (21 h 30)
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté. J'appelle l'article 161. "La commission scolaire peut
contracter une assurance responsabilité au bénéfice de ses
employés. "Les membres du conseil des commissaires, d'un conseil
d'orientation, d'un comité d'école et d'un comité de la
commission scolaire, tant qu'ils demeurent en fonction, peuvent participer,
aux
mêmes conditions que celles applicables aux employés de la
commission scolaire, à l'assurance de responsabilité
contractée par la commission scolaire en vertu du présent
article. "
Est-ce que l'article 161 est adopté?
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Vous voulez
commenter, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Je voudrais demander au ministre s'il a des
explications à nous fournir sur l'article 161.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: C'est l'assurance-responsabilité. On veut que
puissent avoir accès à ce régime
d'assurance-responsabilité les personnes principales qui assument des
responsabilités au sein de la commission scolaire, autant à titre
d'employées qu'à titre de participantes bénévoles
ou élues.
M. Gendron: Oui, mais la question, c'est: Pourquoi le
législateur n'a-t-il pas envisagé que ce "doit" et non "peut"? La
commission scolaire doit contracter une assurance-responsabilité au
bénéfice de ses employés. Dans le fond... Un instant! Pas
tous ses employés. On peut définir le type d'employés,
parce que je sais que le reste est couvert par les conventions collectives, et
tout cela. Mais une assurance-responsabilité, normalement, c'est dans
l'exercice des fonctions, c'est une responsabilité d'employeur. Il y a
une différence entre "peut" et "doit". Ici: "La commission scolaire peut
contracter une assurance responsabilité au bénéfice de ses
employés. " Cela veut dire qu'il n'y aurait pas
d'assurance-responsabilité d'employeur. Cela m'étonne un peu, je
voudrais avoir des explications. Pourquoi avez-vous fait ce choix?
M. Ryan: En fait, je pense que la réponse la plus
satisfaisante qu'on puisse apporter, c'est qu'il s'agit d'un sujet dont il est
question dans les conventions collectives. Cette disposition a pour effet
d'habiliter plus explicitement la commission scolaire à inclure de
telles choses dans les conventions collectives ou dans ses dispositions
administratives ordinaires. C'est pour ça qu'on ne peut pas mettre
"doit". C'est plus facile de mettre "peut", ça existe déjà
comme plancher à peu près partout. Je suis convaincu que
ça existe partout.
M. Gendron: Je n'en suis pas convaincu, M. le ministre, pour
certains types d'emploi à caractère confidentiel. Je pense que
les employés traditionnels de la commission scolaire,
c'est-à-dire le personnel non enseignant, les enseignants, sont couverts
par les conventions collectives sans aucun doute, le soutien scolaire, et tout
cela. Mais je n'ai pas l'assurance que pour les cadres scolaires, qui ne sont
pas syndiqués, les directeurs généraux des commissions
scolaires, les directeurs d'école, toutes les commissions scolaires ont
une assurance-responsabilité. Si c'était la pratique courante, je
ne verrais pas d'inconvénient à "doit" parce que, pour le
personnel syndiqué, il n'y a aucun inconvénient, la convention
collective va le couvrir. Pour les directeurs généraux, vous
dites que c'est la pratique dans la plupart des cas. En conséquence,
pourquoi permettre législativement qu'il puisse y avoir des exceptions
de non-couverture d'assurance-responsabilité comme employeur? Je ne suis
pas d'accord.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Je maintiens la formulation comme elle est là
parce que je ne veux pas ouvrir de nouveaux débats avec les commissions
scolaires sur ces questions. Je pense que, comme c'est là, on consacre
la responsabilité de la commission scolaire et on lui laisse une
certaine latitude quant aux modalités suivant lesquelles elle sera
exercée, mais le principe est clairement posé. On ne peut pas
consentir à plus là-dessus.
M. Gendron: Une dernière intervention en ce qui me
concerne. Je pense qu'on ne peut pas consacrer un principe quand on dit: Tu
feras ce que tu veux. Excusez, mais les mots veulent encore dire quelque chose,
même si on a demandé à des gens de faire silence ou autre
chose. Ici, la commission scolaire peut contracter une assurance. Donc, il n'y
a pas de principe là-dedans, c'est l'entière
responsabilité. Je prétends que, si c'est là pratique...
Surtout qu'on parle d'une responsabilité au bénéfice de
l'employé comme employeur. C'est ce qu'on appelle
l'assurance-responsabilité générale, traditionnelle,
d'être couvert par rapport à une poursuite éventuelle dans
l'exercice de fonctions, mais qui n'ont rien à avoir avec le
comportement individuel, qui n'ont rien à avoir avec des
bénéfices individualisés. Je comprends. Si je veux avoir
une assurance personnelle pour couvrir ma responsabilité comme individu
dans mes déplacements, et ainsi de suite, je paierai pour, et je
comprends cela. Il n'y a pas vraiment de coût... De tout façon, la
commission scolaire en prend une. C'est cela le drame. Elle en prend une
probablement pour ses commissaires, une pour ses cadres scolaires, mais c'est
elle qui décide et qui dit: Tu peux. Je voudrais en faire une
obligation. Je voudrais que la commission ait l'obligation d'offrir cette
couverture d'assurance-responsabilité. L'avantage, c'est qu'elle est
déjà une espèce de mutuelle au sens du collectivisme que
représente la commission scolaire. Comme elle le fait pour une bonne
catégorie de person-
nes, j'ai l'Impression que ce serait moins dispendieux et moins
coûteux de le faire avec l'obligation. On aurait au moins l'assurance que
toutes les personnes, sans distinction de fonctions, qui travaillent pour une
commission scolaire, ont la garantie que leur employeur a une
assurance-responsabilité qui les couvre. Si le ministre ne change pas
d'avis, j'ai quasiment envie de lui faire un amendement. Alors, maintenez-vous
votre position?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre,
est-ce que vous ajoutez quelque chose à cet apport du
député d'Abitibi-Ouest?
M. Ryan: Est-ce que je peux avoir une idée de ce que
serait l'amendement?
M. Gendron: L'amendement est simple, c'est changer le mot
"peut" par "doit".
M. Ryan: Justement, on ne peut pas faire cela. Je l'ai dit
tantôt, je vais ajouter une autre raison, si vous me le permettez. Si on
écrit "doit", si on veut être sérieux, il faudra parler de
niveaux, il faudra établir des minima; autrement, cela ne voudra rien
dire. Il faudra établir quelle sorte d'assurance-responsabilité
on veut leur imposer l'obligation d'établir. On n'est pas en mesure de
le faire et on ne veut pas le faire. C'est une responsabilité dont
s'acquittent très bien et de leur propre initiative les commissions
scolaires. Il n'y a pas lieu d'ajouter une obligation légale à ce
moment-ci. Elles l'ont déjà. Si une commission scolaire n'a pas
d'assurance-responsabilité et qu'il arrive quelque chose à cause
du mauvais entretien de ses escaliers ou de ses planchers, elle a la
responsabilité sur le dos de toute manière. Je pense que le mot
"peut" est plus judicieux, finalement.
M. Gendron: Est-ce que le ministre pourrait nous fournir des
statistiques là-dessus? Est-ce qu'il pourrait en prendre l'engagement?
J'aimerais avoir les chiffres. C'est facile pour vous d'avoir cela.
M. Ryan: Si nous les avons. Je peux prendre l'engagement de les
faire sortir si nous les avons.
M. Gendron: Oui, c'est ce que je voudrais.
Combien de commissions scolaires ont une assurance-responsabilité
au bénéfice de leurs employés comme employeurs?
M. Ryan:...
M. Gendron: Oui, tous les employés, bien sûr, sans
distinction. Adopté sur division.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): L'article 161 est
adopté sur division.
Comités de la commission scolaire
J'appelle l'article 162: "Le conseil des commissaires... "
M. Ryan: Nous avons un amendement à distribuer ici. Je
voudrais ménager votre belle voix, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Je vous en remercie,
M. le ministre.
M. Ryan: Même si on la sait puissante, n'ayant de rivale
dans la Chambre que celle du député de Laviolette.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 162, avec le papillon distribué
présentement...
M. Gendron: Tantôt, vous parliez des voix fatigantes?
M. Ryan: Des voix puissantes.
M. Gendron: Ah! J'avais compris des voix fatigantes.
M. Ryan: Non.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 162, dans le libellé du papillon que vous avez devant
vous, se lit comme suit: "Le conseil des commissaires institue un comité
exécutif formé d'au moins cinq membres du conseil des
commissaires ayant le droit de vote, de tout représentant du
comité de parents et, le cas échéant, de tout
représentant des parents de la minorité d'élèves
visée à l'article 127. "
M. Ryan: C'est une concordance avec ce que nous avons
discuté et établi plus tôt ce jour.
M. Gendron: Un instant! C'est un nouvel amendement. Même
s'il est de concordance, je regarde si cela concorde avec les remarques qu'on a
faites, qui sont nombreuses.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
J'appelle l'article 162 amendé. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Ryan: Sûrement. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 162. 1, nouvel article: "Le directeur général de
la commission scolaire participe aux séances du comité
exécutif, mais il n'a pas le droit de vote. "
Est-ce que l'article 162. 1 est adopté?
M. Gendron: Un instant!
M. Ryan: Plus tôt, nous avons adopté un article
établissant le droit de participation et le devoir de participation du
directeur général aux réunions de la commission scolaire.
À plus forte raison, il faut le mettre à l'exécutif
aussi.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
L'article 162. 1 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): J'appelle l'article
163: "Le comité exécutif exerce les fonctions et pouvoirs que lui
délègue, par règlement, le conseil des commissaires. "
L'article 163 amendé est-il adopté?
M. Gendron: C'est "cute", c'est beau. Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): L'article 163
amendé est adopté.
J'appelle l'article 164: "Les articles 135 à 147, 150, 152, 153,
155, 156, 159 et 160 s'appliquent au comité exécutif, compte tenu
des adaptations nécessaires. "
Est-ce que l'article 164 amendé est adopté?
M. Gendron: Un instant!
Le Président (M. Tremblay, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Je pense que l'article 164 est une affaire
d'évidence.
M. Gendron: C'est une affaire de quoi?
Le Président (M. Parent, Sauvé):
D'évidence.
M. Ryan: D'évidence.
M. Gendron: Ah oui, pour autant qu'on sache si les
références sont correctes, étant donné qu'il est
arrivé une couple de choses évidentes qu'on a eu à
corriger, comme l'évidence du quorum. Les gens qui n'avaient pas le
droit de vote et qui étaient inclus dans le quorum, c'est une
évidence que j'ai été obligé de corriger.
M. Ryan: Une dangereuse ambiguïté fut
décelée grâce à la vigilance du député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: L'acharnement.
M. Ryan: L'histoire s'en souviendra.
M. Gendron: Adopté, avant que l'histoire nous rappelle
autre chose.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
M. Ryan: Et écrasé sous les compliments, il
céda.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 165: "Pour l'application de l'article 52,
la commission scolaire doit instituer, sous la direction du directeur
général, un comité consultatif de gestion au sein duquel
siègent les directeurs d'écoles et des membres du personnel cadre
de la commission scolaire. "Les directeurs d'écoles doivent être
majoritaires à ce comité. "
M. Ryan: M. le Président, ceci nous ramène à
notre article 52 que nous avions laissé en suspens en attendant
d'être arrivé à l'article 165.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ah oui! M.
Ryan: II faudrait y revenir.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous avez raison.
(21 h 45)
M. Ryan: Est-ce que nous avions un amendement
dactylographié sur celui-là? On vous avait dit que le
mécanisme par lequel serait assurée cette participation serait
décrit à l'article 165. Nous y voilà rendus.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On avait
adopté l'article 52.
M. Ryan: Ce qu'on ajoute pour compléter l'article 52,
c'est que la commission scolaire doit instituer, sous la direction du directeur
général, un comité consultatif de gestion au sein duquel
siègent les directeurs d'école et des membres du personnel cadre
de la commission scolaire. On ajoute que les directeurs d'école doivent
être majoritaires à ce comité. C'est vraiment la table des
directeurs d'école principalement qui peuvent se retrouver et participer
à l'élaboration des politiques de la commission scolaire. Comme
le député d'Abitibi-Ouest le sait, c'est un mécanisme qui
est déjà très largement établi et qui fonctionne
bien, que les directeurs d'école, dans leurs représentations
faites à la commission, ont demandé d'insérer dans le
texte de la loi. Nous avons cru qu'il s'agissait là d'une demande
raisonnable à laquelle II était bon de souscrire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 52...
M. Gendron: Non. Sauf qu'il y a beaucoup de représentants,
M. le ministre, qui nous ont fait valoir qu'il faudrait lire: les directeurs
d'école et de centre doivent être, peut-être pas
majoritaires, mais présents à ce comité. La TREAQ a
pensé cela et l'ICEA également. Il me semble que...
Une voix:...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Voulez-vous répéter l'objet de votre
intervention?
M. Gendron: L'objet de mon intervention est qu'il faudrait
ajouter les directeurs de centre.
M. Ryan: II y a un papillon qui s'en vient inscrivant
précisément cet ajout.
M. Gendron: À quelle place? M. Ryan: À
l'article 165.
M. Gendron: Bien là, que voulez-vous? On discute de
l'article 165. Si je n'ai pas le bon texte, c'est sûr que je peux faire
des interventions qui...
M. Ryan: Oui, c'est cela, mais vous le dites et je vous
réponds. Nous acceptons l'amendement et, dès que vous
l'eûtes formulé, nous envoyâmes nos scribes.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'ajout est: et de
centre, tel que vous l'avez mentionné.
M. Gendron: II y a quelque chose que je ne comprends pas. Il y a
quelque chose qui ne marche pas. Est-ce à dire que vous lisez dans mes
pensées...
M. Ryan: Ah oui!
M. Gendron:... et qu'avant même que j'aie eu l'occasion de
m'exprimer, vos chers collaborateurs sont en train de rédiger?
M. Ryan: Exactement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Absolument. Vous
avez bien compris.
Une voix:... du ministre peut aller jusque-là.
M. Gendron: Mais là, c'est un peu trop
d'efficacité. Il va falloir faire une petite enquête. Quand
même!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous êtes
d'une transparence, M. le député!
M. Ryan: Vos conversations avec votre adjoint sont
enregistrées. Je dois vous l'avouer à ce stade tardif.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Nous savons très bien ce que vous nous
réservez et nous n'avons aucune inquiétude.
Une voix: Avant que vous le pensâtes, nous...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest, à l'article 52, est-ce que vous
demandez aussi que le directeur de l'école et que le directeur du centre
apparaissent?
M. Gendron: A l'article 52?
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'article
52.
M. Gendron: Oui, mais à l'article 52? Le
Président (M. Parent, Sauvé): Oui. M. Gendron: Je ne
suis pas retourné voir.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez donc
voir!
M. Gendron: C'est parce qu'on m'a dit qu'on présenterait
un papillon.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, mais il va
falloir adopter l'article 52 à un certain moment.
M. Ryan: À l'article 96. 13, pour mémoire, nous
avons une disposition qui prévoit que les directeurs de centre
participent à l'élaboration des politiques de la commission
scolaire. Nous l'avons adopté. C'est pour cela qu'à l'article 52
on parie uniquement du directeur d'école.
M. Gendron: Exact.
M. Ryan: A l'article 96. 13, on parle du directeur de centre et,
à l'article 165, il va falloir parler et du directeur d'école et
du directeur de centre.
M. Gendron: Des deux.
M. Ryan: C'est justement l'objet de l'amendement qui est en
traitement actuellement.
M. Gendron: Vous avez dit l'article 96 quoi, M. le ministre?
M. Ryan: L'article 96. 13.
M. Gendron: L'article 96. 13.
M. Ryan: Nous allons, M. le Président, de cette
façon-ci correspondre au désir d'expéditi-vité de
l'Opposition et distribuer deux projets d'amendement, un pour l'article 165 et
un pour l'article 166, ne voulant pas être accusés de retard
indu.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On va regarder
l'article 165 dans un premier temps.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 165.
Oui, M. le ministre. L'amendement est déposé par la partie
ministérielle.
L'article 165 se lit comme suit: "Pour l'application des articles 52 et
96. 13, la commission scolaire doit instituer, sous la direction du directeur
général, un comité consultatif de gestion au sein duquel
siègent les directeurs d'école, les directeurs de centre
d'éducation des adultes et des membres du personnel cadre de la
commission scolaire. "
Avant de l'adopter, je vous informe qu'on va adopter l'article 52 en
plus, si vous êtes d'accord avec l'explication.
M. Ryan:... de l'adoption de l'article 165.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre, je
vous rappelle que nous en sommes à l'article 52 et qu'on reviendra
à l'article 165.
M. Ryan: L'article 52 n'est pas adopté?
Le Président (M. Parent, Sauvé): On n'a pas
adopté l'article 52 parce qu'il y avait des explications à
fournir à l'article 165. Alors, si on veut travailler dans l'ordre, on
doit adopter l'article 52 et ensuite on reviendra à l'article 165.
M. Ryan: Nous sommes à vos ordres.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non, ce ne sont
pas mes ordres, mais...
M. Ryan: Mais proche.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Quasiment.
M. Ryan: Je propose l'adoption de l'article 52 à la
lumière des explications fournies pour l'article 165.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 52 est
adopté. Article 165? Merci, M. le ministre, pour votre
collaboration.
M. Ryan: Je souhaite l'adoption de l'article 165 dans sa version
amendée que nous venons de remettre aux membres de la commission, y
compris, évidemment, le deuxième alinéa de la version
originale.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que l'article 165
est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 166 qui fait aussi l'objet d'un papillon. Est-ce que les
membres de la commission l'ont en leur possession?
M. Gendron: Oui. Des voix: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, j'en fais
lecture: C'est un amendement qui a pour objet de remplacer l'article 166 par le
suivant: "La commission scolaire qui divise son territoire en régions
administratives peut remplacer, aux mêmes fins, le comité
consultatif de gestion par un comité consultatif pour chaque
région et un comité consultatif central composé de
délégués des comités régionaux et des
membres du personnel cadre de la commission scolaire. "La commission scolaire
détermine, après consultation des directeurs d'école et
des directeurs de centre d'éducation des adultes, ta composition, les
modalités de fonctionnement et la répartition des fonctions entre
chaque comité. "Les directeurs d'école doivent être
majoritaires à chaque comité régional et au comité
central. "
Voilà la teneur de l'amendement à l'article 166.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
des commentaires sur l'amendement de l'article 166?
M. Gendron: Juste une minute, là, je l'avais.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous m'aviez dit
que vous l'aviez tout à l'heure.
M. Gendron: Oui, mais... D'accord, adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 166, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 167, qui fait aussi
l'objet d'un amendement et qui se lit comme suit: "La commission scolaire doit
instituer un comité consultatif des services aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage. "Ce comité est composé: "1° de
représentants des parents de ces élèves,
désignés par le comité de parents; "2° de
représentants des enseignants, des
membres du personnel professionnel non enseignant et des membres du
personnel de soutien, désignés par les associations qui les
représentent auprès de la commission scolaire et choisis parmi
ceux qui dispensent des services à ces élèves; "3° de
représentants des organismes qui dispensent des services à des
élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage, désignés par le conseil des commissaires
après consultation de ces organismes; "4° d'un directeur
d'école désigné par le directeur général;
"5° du directeur général ou de son représentant. "
M. Ryan: M. le Président, je pense que dans cet
article...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan:... nous prévoyons une composition
équitable et réaliste du comité consultatif des services
aux élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. Il y aura d'abord des
représentants des parents de ces élèves,
désignés par le comité de parents, qui est le mieux
placé pour faire un tel choix; ce sont les représentants des
parents de ces élèves et le comité de parents est
l'organisme mandaté, de par l'économie générale de
la loi, pour agir au nom des parents auprès de la commission scolaire;
il exerce une des prérogatives qui doivent raisonnablement lui
être attribuées.
Ensuite, il y a des représentants des enseignants, du personnel
professionnel non enseignant et du personnel de soutien, désignés
par les associations qui les représentent auprès de la commission
scolaire et choisis parmi les membres de ces associations qui dispensent des
services aux élèves handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage; c'est normal qu'ils soient là. Il y a
des représentants des organismes qui dispensent des services à
des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage qui seront désignés par le conseil des
commissaires, après consultation de ces organismes. C'est normal aussi.
Il peut y avoir un organisme qui fournisse des services de santé, par
exemple, un organisme qui fournisse du matériel de soutien, un organisme
qui fournisse le transport à qui l'on dit: On aimerait que vous ayez un
ou deux représentants; suggérez-nous des noms et le conseil des
commissaires décidera. Qu'il y ait un directeur d'école, je pense
que c'est également excellent. Qu'il y ait le directeur
général ou son représentant, cela va de soi. Alors, je
pense que ça fait une composition équilibrée. Nous avons
cherché beaucoup, nous avons beaucoup écouté et,
après toutes les démarches que nous avons faites, c'est la
conclusion à laquelle nous en venons.
Il y aura ici un comité qui sera bien constitué, dont le
nombre de membres sera déterminé par la commission scolaire, en
vertu d'une disposition qui vient plus loin, la disposition de l'article
suivant. Il y a une partie de l'article suivant qui prévoit que les
représentants des parents devront être majoritaires au sein du
comité consultatif; c'est important. Je pense que cela transmet bien
l'esprit que le législateur a voulu observer en prévoyant ces
dispositions. C'est un organisme où pourront d'abord s'exprimer les
parents des élèves concernés.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre. Le ministre ayant expliqué son amendement, est-ce qu'il y a
des commentaires de la part de l'Opposition?
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest, nous vous écoutons. (22
heures)
M. Gendron: Oui, je dois dire d'abord que je pense qu'il n'y a
pas beaucoup d'instances de consultation qui n'ont pas reconnu le
bien-fondé d'un article qui créerait, Instaurerait dans la
commission scolaire, un comité consultatif des services aux
élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. En ce qui me concerne, je
trouve que c'est quelque chose qui doit être là, même s'il y
en a quelques-uns qui ont prétendu que ce devrait être un
comité facultatif, qu'on devrait biffer cet article; il y en a qui ont
dit cela, globablement, et j'en ai pour plusieurs pages, et c'est toujours une
référence au résumé des interventions en
commission.
Là où je trouve que le ministre erre et ne tient pas
compte du tout d'à peu près tous les avis qu'il a reçus,
c'est en s'assurant que les représentants de parents de ces
élèves, c'est-à-dire les élèves qui ont des
difficultés d'adaptation ou d'apprentissage ou souffrant d'un handicap,
décident d'élire leurs commettants au comité. Et je vais
être obligé de le faire et c'est pour cette raison que je veux
poser comme question auparavant: Pourquoi le ministre, avant de faire une
intervention plus de fond, a-t-il rejeté, n'a-t-il pas
décidé de tenir compte de cette demande, largement
répétée et largement manifestée par plusieurs
groupes, que les représentants des parents d'élèves
concernés soient des parents qui se nomment à ce comité
à l'intérieur de leurs propres structures, ce qu'on appelle
communément "élus par leurs pairs"? Ils feront cela comme Ils le
voudront, par une assemblée générale, leurs structures
internes, le regroupement des organismes, etc. Alors, la question est: Pourquoi
le ministre a-t-il rejeté cela?
M. Ryan: Parce que nous trouvions plus pratique qu'ils soient
désignés par le comité de parents. Tout d'abord, ces gens
font partie des parents. Ce ne sont pas des gens qui sont
marginalisés, ils font partie des parents, et cela sera une des
responsabilités du comité de parents de faire le recensement de
tous les parents d'élèves handicapés ou en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage de la commission scolaire,
d'établir le contact avec eux, de les consulter, de les réunir au
besoin et de tirer ses conclusions. Il me semble que cela c'est une des
fonctions de représentation parentale dont le comité des parents
peut très bien assumer la responsabilité.
On peut faire la thèse inverse, mais je crois que, dans le
contexte général où nous sommes, il n'est pas mauvais que
ce soit comme c'est formulé ici.
M. Gendron: Même si la plupart des organismes qui
regroupent de tels élèves ont un avis contraire.
M. Ryan: II peut arriver qu'ils aient un avis contraire, oui...
Mais on trouve ici que cela se fera d'une manière plus ordonnée
dans tout le territoire comme cela. Et ce sont les "représentants des
parents de ces élèves"; c'est ce qu'il ne faut pas oublier.
M. Gendron: Oui, mais désignés par le comité
de parents. Et, par définition, les gens qui vont les désigner,
à moins que certains de l'autre côté mettent leurs lunettes
et découvrent qu'il s'agit d'une chose qu'il n'avaient pas vue, ce qui
ne me surpendrait pas... C'est cela qui est le drame, c'est qu'ils vont
être désignés par le comité de parents.
Majoritairement les comités de parents ne seront pas composés de
parents représentant les personnes qui souffrent de difficultés
d'apprentissage. Que voulez-vous, la règle, M. le ministre la
connaît, faites le tour du Québec au moment où l'on se
parle... Et c'est normal, en passant, que voulez-vous, les comités de
parents n'ont pas la préoccupation de dire: Écoutez, avant de
vous nommer au comité de parents, avez-vous des enfants qui ont des
problèmes? Parfois, ce sera des problèmes d'autisme, ou d'autres
problèmes. Et là le comité de parents va s'assurer qu'il y
ait deux, trois ou quatre parents qui y siégeront et qui ont des
élèves en difficulté d'adaptation, des
mésadaptés, des troubles d'apprentissage et également des
handicapés, soit mentaux ou physiques, pour faciliter
l'intégration.
Faites le tour des comités de parents et vous verrez qu'ils ne
sont pas très nombreux les parents de handicapés qui
représentent ce point de vue. C'est normal, parce qu'autrement on serait
dans une société où l'on devrait se poser des questions.
De me dire, M. le ministre: Oui, mais ce sont les parents qui vont les nommer,
donc il n'y a pas de problème... Je prétends que c'est là
qu'est le problème, et c'est ce que les gens ont vu. C'est ce que vous
ont dit les gens qui sont venus en commission. L'Association
québécoise des parents d'enfants handicapés visuels a dit
que votre projet n'avait pas de sens à cet égard. Même
chose pour la Société québécoise de l'autisme.
Même chose, la Confédération des organismes provinciaux
pour les personnes handicapées du Québec. C'est vrai que ces gens
qui ont une très longue crédibilité dans le domaine
représentent seulement une trentaine d'organismes. Je suis obligé
de m'en servir. Je suis obligé de vous dire, M. le ministre, que si vous
maintenez... Je trouve que dans le reste de la composition du comité le
ton est bon. La plupart des représentants qui doivent être
là sont là. Peut-être que je verrais pourquoi vous
prétendez qu'il y a lieu d'avoir un directeur d'école à ce
comité; c'est un ajout qui arrive comme cela. Même chose pour le
directeur général ou son représentant. Je pense que le
directeur général a tellement de responsabilités
importantes... Puisque de toute façon c'est lui qui héritera des
décisions à être prises, il n'est pas mauvais qu'il soit
là. Mais de dire "La commission scolaire doit instituer" - c'est formel,
c'est obligatoire - et "ce comité est composé du directeur
général", je trouve que c'est une obligation trop forte. De toute
façon, on n'a pas le choix, tout ce qui va être produit par ce
comité va être sur la table du directeur général
à un moment ou l'autre, puisque j'espère que ce comité va
prendre des décisions, va faire des suggestions dans la perspective de
modifier les affaires. Je veux entendre le ministre, parce que j'aurai une
décision à prendre. S'il trouve que mes arguments ne sont pas
frappants, convaincants, je vais être obligé de prendre une
décision. J'y tiens, au nom de ces organismes qui ont fait un travail de
bénédictin, de jésuite; on aurait même pensé
que cela venait du cabinet du ministre, Inspiré par lui-même,
parce que c'était fort, c'était convaincant.
M. Ryan: Ce n'est pas une question sur laquelle nous avons une
position absolument immuable. Comme d'habitude, nous écoutons; quand il
y a des choses intéressantes qui circulent, nous essayons de les saisir
au vol. On pourrait écrire comme ceci - je parle à titre
exploratoire et hypothétique pour l'instant: désignés par
ces derniers, suivant les règles établies par la commission
scolaire. Je ne veux pas commencer par entrer trop dans la
mécanique.
M. Gendron: À titre exploratoire, si le ministre le permet
- parce que cela va permettre d'avancer - je souhaiterais qu'on dépose
quand même l'amendement que j'avais préparé. Pour
l'instant, je n'en fais pas un dépôt officiel; à titre
exploratoire, dans le sens de contribution positive que le ministre vient de
faire, je souhaiterais présenter, après "Ce comité est
composé de représentants des parents de ces
élèves", l'amendement suivant: Remplacer, au premier paragraphe
du deuxième alinéa, les mots "désignés par le
comité de parents" par les mots
"élus par leurs pairs". "Ce comité est composé de
représentants des parents de ces élèves élus par
leurs pairs", j'ai la présomption que c'est significatif et suffisant.
Ces gens souhaitent tellement qu'ils aient des représentants à ce
comité qu'ils ont demandé qu'il est évident qu'ils vont se
donner des règles pour que l'exercice de représentation ait lieu.
Je ne vois pas pourquoi on ajouterait un ruban de la mariée pour boucler
je ne sais trop quoi.
M. Ryan: Je vais vous dire, j'aime mieux la formule que nous
avons mise de l'avant. Ce n'est pas par jalousie. Si l'autre
m'apparaissaît meilleure, je serais très heureux de le
reconnaître. Il ne faut pas oublier que ces parents ne sont pas
identifiés. En plus, je vais vous donner un exemple. Nous avions
envoyé une circulaire au début de l'année, demandant aux
commissions scolaires de nous envoyer les renseignements nominatifs sur les
élèves classés comme étant en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage, ainsi que sur les élèves
handicapés. Les commissions scolaires refusent de les fournir, dans un
très grand nombre de cas, en invoquant la loi d'accès aux
renseignements, en disant qu'ils ne veulent pas que ces renseignements
circulent en dehors de l'école et de la commission scolaire. On ne sait
même pas comment pourrait se faire la désignation. Ces
parents-là ne sont pas organisés. Ils représentent des
types d'inhabileté ou de difficulté extrêmement
variés et c'est pour ça qu'il faut mettre une certaine souplesse.
En disant: désignés par les parents, par ces derniers, suivant
les règles établies par la commission scolaire, on a la souplesse
voulue pour fonctionner. Ce ne sera...
M. Gendron: Excusez-moi, M. le ministre, de vous interrompre,
mais je voudrais dire que je suis d'accord.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: C'est pour vous dire que je suis d'accord, parce que
je trouve que c'est complémentaire, ce n'est pas restrictif à ce
que j'évoquais.
M. Ryan: Pas du tout, ça comprend cette
possibilité.
M. Gendron: C'est ça. Alors, la partie est comprise dans
le tout, quelque chose comme ça.
M. Ryan: Le plus inclut le moins. M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 167, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Ah! bien, là...
M. Ryan: Juste une minute.
M. Gendron:... y faut que je voie le texte.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pendant que vous
allez faire des changements, nous allons suspendre pour quelques minutes.
M. Gendron: Oui, je demanderais cela.
M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait finir cet article-là,
avant? Parce que tantôt le député d'Abitibi-Ouest disait
que le reste ne semblait pas poser de problème. J'aimerais autant qu'on
règle celui-là, parce que...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Nous allons...
M. Gendron: L'article 167? M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Bien, il va rester le directeur d'école et le
directeur général.
M. Ryan: J'aimerais autant qu'on finisse ça avant
d'ajourner, M. le Président, si vous n'avez pas d'objection.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je n'ai pas
d'objection.
M. Gendron: II n'a jamais été question
d'ajourner.
M. Ryan: De suspendre, je m'excuse. C'est tout la même
chose pour moi.
M. Gendron: Alors, comme vous en menez large ici, on va s'y
plier.
M. Ryan: Large, mais pas vite. Ha, ha, ha! M. Gendron:
Bien, écoutez!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, cet
amendement?
M. Ryan: J'ai fait un calcul dont je vous donnerai les
résultats tantôt, pour votre édification.
M. Gendron: Cela va être édifiant.
M. Ryan: Alors, M. le Président, je dépose
l'amendement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. Je n'en ai
pas de copie, c'est le papillon à l'article 167, avec le changement...
"... de représentants des parents désignés par leurs
pairs, selon... Lisez donc ça, monsieur...
M. Ryan: C'est bien de valeur, mais...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous pouvez le
lire, nous vous donnons la permission.
Une voix:... selon les règles qu'établit la
commission scolaire. "
Le Président (M. Parent, Sauvé):... selon les
règles...
M. Gendron: M. le Président, vous avez dit:
"désignés par leurs pairs...
Le Président (M. Parent, Sauvé):
Désignés par leurs pairs...
M. Gendron:... selon les règles...
Le Président (M. Parent, Sauvé):... selon les
règles qu'établit...
Une voix:... la commission scolaire. "
Le Président (M. Parent, Sauvé):... la commission
scolaire. "
M. Gendron: Alors, ce n'est pas "selon les règles
établies par la commission scolaire", c'est "qu'établit".
Le Président (M. Parent, Sauvé): Non. Selon les
règles "qu'établit" la...
M. Ryan: II y a une énorme différence entre les
deux.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Gendron: Adopté. L'amendement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est ce que
l'article 167, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Non, non. Pour l'amendement, ça va. Je
voudrais savoir - ce ne sera pas long - pourquoi le ministre prétend
qu'il est requis qu'à ce comité il y ait un directeur
d'école désigné par le D. G. ? Rapidement.
M. Ryan: C'est parce que c'est lui qui est responsable de voir,
dans son école, à ce qu'il y ait des plans d'intervention pour
chaque élève en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage; je crois que c'est en vertu de l'article 47.
Une voix: 46.
M. Ryan: 46. Je m'excuse, j'ai fait une grave erreur. En vertu de
l'article 46.
M. Gendron: Oui, mais, là, on est au début.
M. Ryan: Alors, c'est normal que ce point de vue soit
représenté au comité consultatif, parce qu'on peut arriver
avec toutes sortes d'idées, et le directeur... Je pense que nous avons
deux anciens directeurs d'école du côté ministériel,
le député de Viau, qui est ici, et le député de
Saint-Henri, qui a également été directeur d'école,
qui sont en mesure de comprendre ce point de vue.
M. Gendron: Dans les années où ils l'ont
été...
M. Ryan: C'est normal qu'ils viennent dire comment ça va
atterrir dans l'école.
M. Gendron: Dans les années où ils l'ont
été, il ne se faisait pas grand-Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest, dans les années récentes
où ils l'ont été, c'est ce que vous voulez dire?
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre!
(22 h 15)
M. Ryan: Le point de vue des directeurs d'école, cela nous
avait été demandé que ce soit inscrit, je pense, par la
Fédération québécoise des directeurs
d'école. Nous tenons à l'avoir là. C'est une des
caractéristiques du projet de loi. Il précise et renforce la
vocation du directeur d'école.
M. Gendron: Vous me donnez un élément
d'information, oui, il y a une logique. Le point de vue du directeur
d'école qui, lui, aura à vivre avec cela, dans la perspective
où il y a des décisions qui se prennent concernant la
facilitation de l'intégration, en particulier, pour les
handicapés lourds et ainsi de suite, que son point de vue soit
véhiculé au sein du comité de la commission, parce que
c'est un comité qui siège au niveau de la commission... Il me
reste une chose à vérifier.
Une dernière représentation, le directeur
général - encore là, je ne ferais d'application avec
personne - je prétends que le directeur général, cela
serait souhaitable, mais je ne le formaliserais pas autant que les autres. De
toute façon, il va être pris pour avoir cela. La raison pour
laquelle j'hésite un peu, M. le ministre - et je suis convaincu que vous
allez être sensible à l'argument additionnel - l'article suivant,
qu'on verra après la pause, indique que les parents doivent être
majoritaires. Plus on grossit le nombre de représentants, plus, par
définition, on va avoir besoin de la présence de parents
additionnels pour conserver cette majorité au sein d'un comité
qui commence à grossir. La pertinence du directeur général
à un comité
comme cela, je la cherche. La pertinence du directeur
général sur des résultantes du travail fait par le
comité concernant les élèves en difficulté
d'apprentissage, j'achète cela. Le directeur général doit
cadrer cela par rapport à des décisions. Qu'il soit membre du
comité... Je ne le mettrais pas au même titre que les autres. Je
suis convaincu qu'il serait heureux.
M. Ryan:... ex officio, mais sans droit de vote, le directeur
général ou son représentant... Je pense qu'on conviendra
tous qu'il doit être là, ou son représentant. C'est quand
même le coeur de la commission scolaire.
M. Gendron: Je serais d'accord, parce que je suis sûr qu'il
va comprendre ce que cela veut dire.
M. Ryan: C'est cela. D'office.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela commencerait
comme cela. 5° d'office et sans droit de vote. C'est cela?
M. Ryan: C'est cela. Il n'a pas le droit de vote ailleurs, il ne
l'a pas plus ici.
Le Président (M. Parent, Sauvé):... d'office et
sans droit de vote, du directeur général ou de son
représentant... Cela se lirait comme suit; d'office et sans droit de
vote, du directeur général ou de son représentant. Tout le
monde est d'accord? Le premier alinéa a été
accepté?
M. Gendron: Seulement une seconde, M. le Président. On
aimerait être conseillé sur la formulation. Je n'aime pas qu'on
lise: Ce comité est composé d'office du directeur
général ou de son représentant et pas le droit de
vote...
M. Ryan: II faudrait mettre un troisième alinéa. Le
directeur général participe d'office, mais sans droit de vote, ou
son représentant. Participe, ou son représentant participe au
travail du comité mais sans droit de vote.
M. Gendron: J'aimerais cela.
M. Ryan: On va préparer un amendement qui pourra
être examiné dès la reprise, si le président
persiste dans son désir de nous suggérer une suspension.
M. Gendron: Oui, je lui suggère fortement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mais cela va
tellement bien.
M. Gendron: Cela n'ira pas plus mal. Ce sont des questions
d'hygiène qui me préoccupent.
Une voix: On suspend jusqu'à 22 h 30?
M. Ryan: À ce moment-là, on le garde ici.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si vous
invoquez... Si vous voulez faire un grief à la CSST, on va suspendre
immédiatement.
(Suspension de la séance à 22 h 16)
(Reprise à 22 h 44)
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'invite les
membres de la commission à prendre place. La commission reprend ses
travaux et on distribue le projet d'amendement à l'article 167. Je le
relis dans son entier, de façon à en connaître sa teneur.
Remplacer le deuxième alinéa par les suivants: "Ce comité
est composé: 1° des représentants des parents de ces
élèves, désignés par leurs pairs, selon les
règles qu'établit la commission scolaire; 2° de
représentants des enseignants, des membres du personnel professionnel
non enseignant et des membres du personnel de soutien, désignés
par les associations qui les représentent auprès de la commission
scolaire et choisis parmi ceux qui dispensent des services à ces
élèves; 3° de représentants des organismes qui
dispensent des services à des élèves handicapés ou
en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, désignés
par le conseil des commissaires après consultation de ces organismes;
4° d'un directeur d'école désigné par le directeur
général. Le directeur général ou son
représentant participe aux séances du comité, mais il n'a
pas le droit de vote. " Voilà, c'est le nouvel amendement qui a
été rédigé dans l'esprit des savantes interventions
qui ont été entendues par les membres de cette commission.
M. Ryan: Cela va de soi.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va de
soi.
M. Gendron: On l'avait déjà adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): II y en a une
partie qui avait été adoptée. C'était le dernier
alinéa qui faisait l'objet de discussion.
Est-ce que l'amendement à l'article 167 est adopté?
M. Gendron: Article 167, adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. L'article
167 est adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 168. "Le
conseil des commissaires détermine le nombre de représentants de
chaque groupe. Les représentants des parents doivent y être
majoritaires. " Est-ce que l'article 168 est adopté?
M. Gendron: L'article 168 est adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
Article 169. "Le comité consultatif des services aux
élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage a pour fonctions: 1° de
donner son avis à la commission scolaire sur les normes d'organisation
des services éducatifs aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage;
2° de donner son avis à la commission scolaire sur l'affectation des
ressources financières pour les services à ces
élèves. Le comité peut aussi donner son avis à la
commission scolaire sur l'application du plan d'intervention à un
élève handicapé ou en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage. " S'il vous plaît, si le ministre n'a pas d'explication,
M. le représentant de l'Opposition officielle.
M. Gendron: Oui. Si le ministre n'a pas d'explication parce que
les choses se comprennent, nous, a ce moment-ci, on voudrait d'abord dans un
premier temps demander au ministre, encore là, pourquoi il n'a pas
envisagé donner suite à une représentation largement
exprimée par tous les organismes de handicapés, contrairement
à ce qui vient d'être dit un peu en silence, de s'assurer que le
principe de favoriser l'intégration, dans les classes ou groupes
ordinaires et autres activités de l'école, des enfants
handicapés... À peu près tous les organismes de
handicapés avaient prétendu que ce serait à cet endroit
que le ministre devrait formaliser un article très précis
où la commission scolaire aurait l'obligation de consacrer plus
directement le principe de l'intégration.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Gendron: Je voudrais juste savoir pourquoi le ministre a
écarté cette disposition qui a été reprise par
plusieurs organismes. Encore là, je voudrais surtout citer la
Confédération des organismes provinciaux. Avant d'envisager de
formaliser un amendement, je souhaiterais entendre le ministre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: M. le Président, essentiellement la
réponse à cette question est contenue dans des explications que
j'ai déjà fournies à la commission à un stade
antérieur, il y a déjà passablement longtemps. Nous
parlerons d'intégration à l'article 217. C'est là que nous
trouvons plus judicieux d'insérer la référence à
l'objectif d'intégration...
Une voix: 2°.
M. Ryan: Oui, et II y aura peut-être un autre ajout qui
sera fait quand nous arriverons là, dès le premier alinéa.
C'est là que nous mettrions, M. le Président... Je pense qu'on
aura l'occasion d'en discuter à ce moment-là.
M. Gendron: À ce moment-ci, si le ministre n'a pas
d'autres explications, nous prétendons qu'il serait
préférable que l'amendement qu'on veut ajouter à l'article
169 soit davantage dans les fonctions du comité consultatif. Il y a une
différence entre les modes d'organisation concernant
l'intégration des services aux handicapés et les fonctions d'un
comité consultatif des élèves handicapés. Pour moi,
c'est seulement, encore là, pour être fonctionnel: soit que le
ministre accepte qu'on suspende l'article 169, après avoir fait le
dépôt formel; on verra comment lui-même traduirait sa
volonté législative à l'article 217...
Une voix: Ce n'est pas la même chose.
M. Gendron: Non, je sais, moi je prétends que ce n'est pas
la même chose, mais cela nous permettrait de voir, sur la base des
textes, comment il traduit cela. Si, effectivement, on observe la même
perception à l'article 217 que nous pensons avoir à ce moment-ci,
l'article 169 étant suspendu, cela nous permettrait à ce
moment-là de faire le débat d'ajout et la concordance au sujet de
l'amendement dont on dispose. Et, conséquence, pour être
fonctionnel et pour que le ministre puisse avoir l'amendement qu'on propose, je
ferais le dépôt tout de suite, ce qui permettrait à ces
gens de travailler et avoir l'esprit de l'amendement qu'on veut proposer si,
jamais, il veut s'en servir ou pas.
M. le Président, je dépose à ce moment-ci
l'amendement suivant, je le présente... Le Président (M.
Parent, Sauvé): Est-ce que vous le déposez ou si vous...
M. Gendron: Je ne le discute pas, je veux seulement le
déposer.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez.
M. Gendron: Mais, pour les fins de compréhension, on
voudrait, nous, ajouter à l'article 169, à la fin du paragraphe
premier les mots: "dans le but de favoriser leur intégration dans les
classes ou groupes ordinaires et aux autres activités de l'école,
chaque fois que cela est propre à faciliter l'insertion sociale et les
apprentissages de l'élève. " C'est l'amendement que nous allons
proposer quand on va discuter l'article 169, au sujet de l'intégration
des personnes handicapées. À ce moment-ci, je fais un
dépôt...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mais pour le
moment...
M. Gendron:... officiel.
Le Président (M. Parent, Sauvé):... on
suspend l'étude de l'article 169 jusqu'à 217. Cela va?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle...
M. Gendron: Moi, c'est ce que je suggère.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'accord, M. le
ministre? M. le ministre, êtes-vous d'accord?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Très bien.
J'appelle l'article 170. L'amendement se lit comme suit: Chaque commission
scolaire qui organise le transport des élèves doit instituer un
comité consultatif de transport dont la composition, le fonctionnement
et les fonctions doivent être conformes aux règlements du
gouvernement. Y a-t-il des commentaires sur l'article 170?
M. Ryan: M. le Président, seulement un commentaire. C'est
que les normes concernant la composition et le rôle de ce comité
sont établies par un règlement du ministre des Transports...
M. Gendron: Cela va.
M. Ryan:... en vertu de la Loi sur les transports, ici, c'est
une...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que cela va
pour l'article 170?
M. Ryan: Oui, une minute, M. le Président, j'ai un
complément d'information.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, M. le
ministre, on vous écoute.
M. Ryan: Très bien. Regardez, ici, on a ajouté un
article qui donne au gouvernement le pouvoir d'établir la composition,
le mode de fonctionnement et le fonctionnement du comité de transport en
fonction de cette loi-ci; c'est l'article 419. Il faut se référer
à l'article 419 pour saisir la portée exacte de celui-ci, ou
l'article 170. Ce sont des annonces que nous faisons pour encourager le
député d'Abitibi-Ouest dans sa recherche d'un terme à
notre démarche. Il y a bien des choses qui reviennent par concordance
à mesure que nous avançons.
M. Gendron: M. le Président, j'ai besoin d'informations
additionnelles avant de dire oui à l'article 170. Est-ce à dire
que le ministre aura une proposition à nous faire autre que le
libellé de l'article 419? On dit: Le gouvernement peut, par
règlement, déterminer la composition, le mode de fonctionnement
et les fonctions du comité consultatif de transport des
élèves. Sauf que, pour donner éventuellement notre
assentiment à l'article 419, il va falloir en savoir un peu plus - moins
sur le mode de fonctionnement, je pense que c'est moins important - au moins
sur la composition. Il nous indique qu'il pourra le faire par règlement.
Donc, s'il y a une disposition dans la loi qui dit qu'il peut le faire par
règlement, le ministre aura sûrement des éléments
à nous suggérer quant à la composition du comité de
transport. Parce que, s'il n'en avait pas et qu'il voulait se soustraire
à l'établissement de la composition par voie législative,
il va falloir que je connaisse un peu ses intentions quant a la composition
pour ne pas que la composition relève exclusivement du gouvernement et
que les législateurs ou les membres de cette commission n'aient
reçu aucune indication quant à la composition. Il y a des
représentants qui ont fait énormément de
représentations concernant la composition du comité de transport.
Si on le fait comme il nous l'indique, cela signifie que cela sortirait
complètement de la juridiction des membres de cette commission et de
l'Assemblée nationale, y compris les commissions aussi.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, ainsi que je le disais plus
tôt, ce règlement a été établi par le
ministère des Transports qui nous le soumet, qui doit le publier avant
qu'il entre en vigueur. Nous avons été en contact avec le
ministère des Transports à propos de ces dispositions du projet
de loi. Il nous a transmis un projet de règlements qui pourrait
découler du projet de loi 107 devenu loi et le projet est pratiquement
le même que celui qui existe déjà. Il n'y aura pratiquement
pas de changement.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection sincère. Quand on sera
rendus là, si le ministre peut prendre avis que je souhaiterais que nous
ayons copie...
M. Ryan: Du règlement.
M. Gendron:... du règlement qui existe actuellement pour
qu'au moment où on adoptera l'article on voie effectivement si c'est
conforme, en tout cas, aux intentions souhaitées par les organismes.
M. Ryan: Nous l'aurons pour le moment où nous discuterons
l'article 419.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Dans ces
conditions, est-ce que l'article 170 tel qu'amendé est
adopté?
M. Gendron: C'est parce que...
Mme Blackburn:... consultation de la com-
mission scolaire.
M. Gendron: Dans la même logique, M. le Président,
qu'on a évoquée tantôt, je peux difficilement donner mon
accord à l'article 170 puisqu'il est intimement lié à un
autre article qu'on va discuter plus tard. Il faudrait le suspendre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pas de
problème.
M. Ryan: Pas de problème.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On suspend aussi
l'article 170. Prenez cela en note pour qu'on ne se retrouve pas avec un projet
de loi avec des trous.
L'article 171 amendé se lit comme suit: "Est institué dans
chaque commission scolaire un comité de parents composé d'un
représentant de chaque comité d'école. " Est-ce qu'il y a
des commentaires? Est-ce qu'il y a des explications de la part de la partie
ministérielle?
M. Ryan: S'il y a des questions, c'est parce que cela voudra dire
qu'il y a quelque chose qui ne marche pas. (23 heures)
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'article 171...
M. Gendron: Ce ne sera pas long, c'est parce que j'ai beaucoup de
représentations à regarder.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi.
M. Ryan: Ce serait intéressant s'ils faisaient leurs
consultations avant les réunions.
Mme Blackburn: La modification qui est apportée...
L'article tel que libellé dans le projet de loi se lisait ainsi: "Ce
comité est composé des représentants de chaque
comité d'école". On peut supposer qu'il pouvait y avoir plus d'un
représentant par comité, alors que le nouveau libellé,
c'est "d'un représentant de chaque comité d'école".
Pourquoi cela a-t-il été modifié?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Pour que ce soit plus clair, justement. Ce qui
était signifié... La loi actuelle dit qu'il est composé
des délégués de chaque comité d'école; c'est
plus clair quand on dit: d'un délégué par comité
d'école. C'est ce qu'on voulait dire, mais la formulation était
moins précise, cela l'améliore.
Mme Blackburn: Alors, ce que vous dites c'est que "des
représentants de chaque comité" cela signifiait qu'il y en avait
seulement un par comité.
M. Ryan: C'est cela. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 171 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 172: "Chaque
année, le président du comité de parents ou, à
défaut, le secrétaire général de la commission
scolaire convoque les membres du comité de parents pour qu'ils
élisent, avant le 30 octobre, le président du comité de
parents. " Y a-t-il des commentaires?
M. Ryan: M. le Président, je pense que cela va de soi,
nous avons déjà vu les échéances qui sont
fixées pour l'élection des présidents de comités
d'école. On ne peut pas former de comités de parents avant que
les comités d'école aient été constitués et
se soient donné des présidents. Alors, l'échéance
qu'on avait fixée antérieurement pour les comités
d'école est le 15 octobre. Ici, on met le 30 octobre, il faut bien que
cela commence le plus tôt possible après le début de
l'année scolaire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. Y a-t-il
des commentaires?
M. Gendron: Ce n'est pas le 30 septembre, les comités
d'école?
M. Ryan: Le conseil d'orientation, le 15 octobre. En tout cas,
c'est le 30 septembre et le 15 octobre, et ici c'est le 30 octobre.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va. L'article
172 est adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 173.
M. Gendron: Oui, il y a peut-être juste... Pourquoi pas le
31, parce qu'il y a 31 jours en octobre, pour éviter la confusion?
M. Ryan: Cela a du sens.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Personne n'est
contre le 31 octobre?
M. Gendron: Ou à la fin du mois d'octobre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Vous venez
d'allonger le délai de 24 heures. L'article 173: "La commission scolaire
qui divise son territoire en régions administratives peut remplacer, aux
mêmes fins, le comité de parents par un comité
régional de parents... "
M. Ryan: Si...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Avez-vous un
papillon?
M. Ryan: Non, J'allais faire une remarque que je retiens.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Soyez bien
à votre aise, M. le ministre, si vous voulez faire une remarque.
M. Ryan: Continuez.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je recommence
l'article 173: "La commission scolaire qui divise son territoire en
régions administratives peut remplacer, aux mêmes fins, le
comité de parents par un comité régional de parents pour
chaque région et un comité central de parents composé de
délégués des comités régionaux de parents. "
L'article 172 s'applique à l'élection du président du
comité central et du président de chaque comité
régional de parents. "La commission scolaire détermine,
après consultation des membres des comités régionaux de
parents, la répartition des fonctions et les modalités de
fonctionnement et de financement des comités régionaux et du
comité central. "
M. Ryan: II ne devrait pas y avoir de problème Ici, parce
que c'est la même chose, mutatis mutandis, que pour la commission
scolaire, c'est là où il y a des régions administratives,
comme à Montréal.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va; alors,
l'article 173 est adopté tel qu'amendé. L'article 174: "Le
comité de parents a pour fonctions: "1° de promouvoir la
participation des parents aux activités de la commission scolaire et de
désigner à cette fin les parents qui participent aux divers
comités formés par la commission scolaire; "2° de donner son
avis sur tout sujet propre à assurer le meilleur fonctionnement possible
de la commission scolaire; "3° d'assurer la concertation nécessaire
au bon fonctionnement des comités d'école et de transmettre
à la commission scolaire l'expression des besoins identifiés par
ceux-ci; "4° de donner son avis à la commission scolaire sur toute
question qu'elle est tenue de lui soumettre. "
C'est l'amendement proposé à l'article 174, qui a pour
objet de remplacer complètement l'article 174 tel qu'il apparaît
dans le présent projet de loi.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: M. le Président, je ne voudrais pas être
source de confusion, mais je crois que, si on prenait l'article 174 et 175
ensemble, on aurait une meilleure vue de ce que va être le rôle du
comité de parents.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je n'ai pas
d'objection.
M. Ryan: Ici on définit ses fonctions...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, pour une
meilleure compréhension de l'article 174, le ministre vous invite
à prendre connaissance immédiatement de l'amendement à
l'article 175.
M. Ryan: Je pense que si on prenait - c'est ce que j'essayais de
dire pendant qu'on était en conciliabule du côté de
l'Opposition - si on prenait les articles 174 et 175 ensemble dans un premier
regard...
M. Gendron: Je n'y ai pas objection, sauf que je corrige: nous
n'étions pas en conciliabule, nous prenions connaissance, parce que cela
m'a l'air de rien, mais les articles 174 et 175, on ne peut pas en deux minutes
les apprécier. Je ne faisais que prendre connaissance du texte.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, prenez le
temps qu'il faut.
M. Ryan: J'indiquais que, pour mieux apprécier l'article
174, il peut être très utile de prendre connaissance aussi de
l'article 175, et j'accepte volontiers qu'on prenne quelques minutes pour les
regarder, cela va de soi.
Je suis prêt à fournir quelques explications, si on veut
bien les entendre. Quand vous jugez que c'est prêt, que la terre est
fertile, vous m'avertissez.
M. Gendron: Je serais prêt à regarder l'article
174.
M. Ryan: D'accord. Ici, il y a essentiellement cinq idées
principales. 1° de promouvoir la participation des parents aux
activités de la commission scolaire, c'est la première fonction
du comité de parents, promouvoir la participation des parents aux
activités de la commission scolaire, au niveau de la commission scolaire
et, en corollaire, désigner à cette fin les parents qui
participent aux divers comités formés par la commission scolaire.
Cela ne comprend pas le Comité consultatif sur les élèves
en difficulté d'adaptation et d'apprentissage. Celui-là n'est pas
un comité formé par la commission scolaire de sa propre
initiative, mais un comité institué par la loi, et la loi
prévoit dans ce cas précis le mode de désignation des
parents, mais cela tient compte des autres comités qui pourraient
être formés par la commission scolaire. 2° il donne son avis
à la commission scolaire sur tout sujet propre à assurer le
meilleur fonctionnement possible de la commission scolaire. 3° il assure la
concertation nécessaire au bon fonctionnement des comités
d'école et transmet à la commission scolaire l'expression des
besoins identifiés par les comités d'école.
Finalement, il donne son avis de comité de parents à la
commission scolaire sur toute question qu'elle est tenue de lui soumettre,
c'est-à-dire sur la liste des sujets énumérés
à l'article 175.
Les sujets sur lesquels il est obligatoirement consulté, dans
l'amendement que nous proposons, nous en ajoutons trois à ceux qui
étaient déjà énumérés dans la version
originelle du projet de loi. Nous ajoutons l'article quatrièmement, la
répartition des services éducatifs entre les écoles. Cela
n'y était pas dans la version originelle. Nous ajoutons les normes et
modalités d'évaluation des apprentissages et les règles de
passage d'une classe à une autre ou de l'enseignement primaire à
l'enseignement secondaire. Cela n'y était pas non plus. Nous ajoutons,
enfin, les activités de formation destinées aux parents par la
commission scolaire. En plus, il y a des sujets très importants. Si la
commission veut procéder à une division, une annexion ou une
fusion de son territoire, à l'adhésion de sa commission scolaire
à une régionale ou au retrait de la commission scolaire d'une
régionale, elle doit consulter le comité de parents à ce
sujet. Elle doit le consulter sur le plan triennal de répartition et de
distribution des immeubles, sur les modalités d'application du
régime pédagogique par la commission scolaire, sur les
critères pour l'inscription des élèves dans les
écoles, sur le calendrier scolaire, sur les règles de
répartition des ressources financières entre les écoles.
Nous établissons un champ de consultation très large qui va plus
loin que rénumération comprise dans la loi actuelle. C'est plus
précis. Cela termine mon explication, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. Alors,
à l'article 174, est-ce qu'il y a des réactions de la part de
l'Opposition?
M. Gendron: Sur l'article 174, d'abord: Te comité de
parents a pour fonctions", je pense que, d'après ce qu'on a pu comparer
par rapport aux revendications qui ont été faites, l'ancien
texte, la loi 3, ce serait prétentieux de prétendre que c'est
assurément exhaustif et que cela comprend toutes les fonctions. Je
présume et je pense que cela couvre passablement ce sur quoi les parents
souhaitaient que leur comité ait des responsabilités
définies dans la loi. À prime abord, en tout cas, je ne vois pas
d'omission grave par rapport aux fonctions importantes sur lesquelles le
comité de parents voulait se pencher dans ses responsabilités
propres.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors, l'article
174 est adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté tel
qu'amendé. L'article 175: "Le comité de parents doit être
consulté sur les sujets suivants: "1° la division, l'annexion ou la
réunion du territoire de la commission scolaire et, le cas
échéant, l'adhésion de la commission scolaire à une
commission scolaire régionale ou son retrait; "2° le plan triennal
de répartition et de distribution des immeubles de la commission
scolaire, la liste des écoles et les actes d'établissement;
"3° les modalités d'application du régime pédagogique
de la commission scolaire; "4° la répartition des services
éducatifs entre les écoles; "5° les critères pour
l'inscription des élèves dans les écoles; "6° le
calendrier scolaire; "7° les normes et modalités d'évaluation
des apprentissages et les règles de passage d'une classe à une
autre et de l'enseignement primaire à l'enseignement secondaire; "8°
les règles de répartition des ressources financières entre
les écoles; "9° les activités de formation destinées
aux parents par la commission scolaire. "
Le but de cet amendement est de remplacer l'article qui apparaît
dans le présent projet de loi. M. le député
d'Abitibi-Ouest. (23 h 15)
M. Gendron: Quant à la liste des sujets sur lesquels le
comité de parents doit être consulté - on se comprend bien
- c'est une liste obligatoire. C'est la liste obligatoire sur laquelle la
commission scolaire a obligation de consulter. Encore là, quand j'ai
à faire des vérifications, c'est toujours la même chose.
Ici, je pense qu'il y avait onze pages de revendications des groupes, alors, je
n'ai pas eu le temps de regarder complètement s'il y avait une parfaite
conformité. Mais cela m'apparaît être, encore là, une
liste assez exhaustive, assez valable. Un élément
m'inquiète parce que je trouve que cela n'est pas clairement
exprimé. Cela peut l'être par la bande, mais j'aimerais que cela
soit clairement exprimé. Il y a beaucoup de parents, en tout cas en ce
qui me concerne, qui m'ont fait des revendications et qui souhaiteraient que,
chaque fois que la commission scolaire décide de fermer une école
pour la prétention, des fois, de locaux excédentaires, d'autres
fois pour des raisons d'organisation du transport scolaire, parce qu'on voit de
tout dans les raisons justifiant la fermeture d'une école... Je ne
trouve pas que le 2° est suffisamment explicite. Je sais que, règle
générale, les commissions scolaires ont un plan
triennal de répartition et de distribution des immeubles de la
commission scolaire, la liste des écoles et les actes
d'établissement. En tout cas, je connais un peu ce milieu-là et
je sais que des commissions scolaires vont travailler très fort à
leur plan triennal de répartition des immeubles. Comme par hasard, des
fois cela comprend les immeubles administratifs. Là, vous ajoutez dans
le plan triennal de répartition la liste des écoles. Cela va,
c'est correct. Mais, en mettant dans le plan triennal de répartition la
liste des écoles, ce n'est pas dit que c'est repris annuellement parce
que c'est d'abord un plan triennal. Donc, après avoir fait le plan
triennal... Non?
M. Ryan: Non. Il est repris annuellement, le plan triennal. C'est
une modification qui est apportée. Quand nous allons arriver là,
il est repris annuellement: "établit annuellement un plan triennal".
M. Gendron: Donc, cela veut dire qu'il n'y a pas d'année
où le plan triennal pourrait cacher l'intention d'une fermeture
d'école.
M. Ryan: Non. C'est cela. C'est une correction que nous faisons
et que nous verrons dès que nous serons rendus là.
M. Gendron: Oui, mais c'est important. M. Ryan: On peut
vous donner le numéro. M. Gendron: Non, mais... Pardon?
M. Ryan: L'article 193. On va se rendre là ce soir,
à l'article 193, pas de problème.
M. Gendron: D'accord. Si le ministre nous donne l'assurance que
le plan triennal des établissement est repris... Oui, cela a l'air de
commencer comme cela: Chaque année, la commission scolaire
établit un plan triennal de répartition et de destination de ses
immeubles. Ce que je voulais, c'est avoir l'assurance qu'il n'y ait pas de
fermeture d'école cachée dans le plan triennal. Si on a
l'assurance qu'il est repris, en tout cas pour cet aspect-là,
j'arrête là. Je n'ai pas d'autre considération sur cet
aspect-là.
M. Ryan: II a été conçu de manière
qu'on ne puisse pas passer à côté. Mais on ne le dit pas
explicitement pour ne pas avoir l'air de porter un doigt accusateur...
M. Gendron: Non, cela me va.
M. Ryan:... sur des commissions scolaires pour des actes
passés. Mais, pour l'avenir, avec ceci, il y a un établissement
annuel de ce plan triennal. Je pense que tous les députés sont
familiers avec cette technique très courante à l'intérieur
du gouvernement. Chaque année, si la commission scolaire envisage des
fermetures d'écoles, elle doit les inclure dans la liste de ses
écoles ou dans les actes d'établissement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, étant donné
que c'est inscrit de façon implicite, pourquoi est-ce qu'on ne
l'inscrirait pas de façon explicite? Je ne détesterais pas que
cela le soit de façon claire, explicite. Vous le savez, je crois bien
que le ministre est bien placé pour savoir que cela génère
des insatisfactions, cela crée des remous, cela rebondit à
l'Assemblée nationale chaque fois en commençant par le bureau du
ministre, après cela à l'Opposition quand cela ne bouge pas.
M. Ryan: Regardez, c'est l'intention de le mettre.
Mme Blackburn: Oui.
M. Ryan: Cela fait que, si on ajoutait "la liste des
écoles et les actes d'établissement, y compris les fermetures
d'écoles", il n'y a pas de problème avec cela.
Mme Blackburn: Bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Êtes-vous
d'accord pour qu'on l'ajoute dans le 2°?
M. Ryan: C'est entendu que, si le comité des parents n'est
pas consulté là-dessus, il est aussi bien de ne pas exister.
M. Gendron: Avant d'aller à l'amendement, je pense qu'on
s'accorde, mais je veux juste vérifier auprès du ministre si cela
ne serait pas préférable d'écrire... Là, il a
indiqué: "y compris les fermetures d'écoles. " Si on
écrivait plutôt: "y compris la politique relative au maintien ou
à la fermeture des écoles", parce que, dans le fond, ce que les
parents souhaitent, c'est qu'il y ait une information concernant... Parce que,
de toute façon, même si on veut cacher cela, il y aura toujours
des fermetures pour toutes sortes de raisons. Ce que je souhaite, c'est que les
parents aient la garantie qu'ils sont consultés sur... Là, je
trouve que, par définition, être consulté sur la politique
de fermeture ou du maintien définitif d'une école, c'est
être consulté sur la fermeture des écoles.
M. Ryan: M. le Président, si vous le permettez, je n'ai
pas du tout d'objection à ajouter un alinéa qui dise exactement
ce qui vient d'être évoqué. Si on mettait un alinéa
là-dessus, à ce moment-là il ne serait pas
nécessaire d'ajouter quelque chose à l'alinéa 2° parce
qu'il serait impliqué que, quand elle présente son plan chaque
année avec sa liste, si telle école n'y est pas, c'est
évident que c'est parce qu'elle
veut la fermer, puis là le comité va avoir prise. Mais
c'est plus important qu'il ait pris sur la politique relative au maintien et
à la fermeture des écoles. Cela peut très bien faire
l'objet d'un alinéa qui viendrait peut-être tout de suite
après l'alinéa 2°. On n'a pas d'objection à l'ajouter.
C'est un sujet tellement chaud....
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan:... de nos jours que, si la loi comportait une mention
explicite, ce serait une amélioration.
M. Gendron: Je le souhaiterais, et je préférerais
effectivement qu'après l'alinéa 2° il y ait un
troisième alinéa, et peu importe le rang, on le replacera, qui
dirait que le comité de parents doit être consulté sur les
sujets suivants... Là, il y aurait deux points et ce serait
écrit: la politique de maintien ou de fermeture définitive d'une
école. Je ne veux pas écrire "des écoles" pour ne pas
être global. Il n'y a pas d'école qui se ferme sans que l'on se
réfère à la politique que la commission a.
M. Ryan: M. le Président, le député
d'Abi-tibi-Ouest a visiblement lu le texte actuel de la Loi sur l'instruction
publique dont il emprunte le texte intégral traitant de ces questions
à l'article 52. 3, alinéa 7°. Nous ne pouvons nous opposer
à un renvoi aussi bien inspiré.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pendant que l'on
va préparer l'amendement, le nouvel alinéa, si on passait
à l'article 176 et que l'on revenait sur cela. Êtes-vous
d'accord?
M. Gendron: Je m'excuse, je n'ai pas...
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'ai dit que,
pendant qu'on est en train de rédiger le nouvel alinéa, si on
passait à l'article 176?
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection, à moins que ma
collègue n'ait d'autres commentaires.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle
l'article 176: "Les comités ont le droit de se réunir dans les
locaux de la commission scolaire. "Ils ont aussi le droit d'utiliser les
services de soutien administratif et les équipements de la commission
scolaire selon les modalités établies par le directeur
général. " Y a-t-il des commentaires sur l'article 176
amendé?
M. Ryan: M. le Président, je n'ai qu'un commentaire: II me
semble que nous reprenons à peu près textuellement les
dispositions que nous avons déjà approuvées à
propos des comités d'école ou des conseils d'orientation.
Le Président (M. Parent, Sauvé): D'accord. C'est la
même chose.
M. Ryan: Je pense bien que l'on ne peut pas donner moins aux
comités de parents.
M. Gendron: Est-ce que vous êtes sûr qu'au
comité d'école on avait également fini l'alinéa du
deuxième paragraphe par "selon les modalités établies par
le directeur général"?
M. Ryan: Vous avez raison. C'est "selon les modalités
établies par le directeur".
M. Gendron: Bien oui.
M. Ryan: C'est ce que je dis, mutatis mutandis. Nous reprenons
les dispositions déjà adoptées et, comme le comité
ne peut pas se contredire, on disait: Le directeur d'école, après
consultation du comité d'école ou du conseil d'orientation... je
ne me souviens pas trop.
M. Gendron: J'attends. Est-ce que vous le laissez comme cela?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 176, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 177: "Les comités établissent leurs
règles de régie interne. Ces règles doivent prévoir
la tenue d'au moins trois séances par année scolaire. "L'article
150 s'applique aux comités, compte tenu des adaptations
nécessaires. "
M. Ryan: C'est l'article 177 que vous avez là?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, l'article
177.
M. Ryan: C'est un minimum. Je pense que c'est difficile
d'être trop catégorique dans la définition d'un nombre
minimum de réunions que les comités doivent tenir parce que
déjà, trois, c'est beaucoup. Un comité de transport, par
exemple, trois réunions, j'imagine que ce sera assez pendant
l'année.
Mme Blackburn:... qui ne peuvent pas se réunir.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On est rendu
à l'article 177.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté,
tel
qu'amendé. L'article 178: "Aucun membre d'un comité ne
peut être poursuivi en justice pour un acte accompli de bonne foi dans
l'exercice de ses fonctions. "
M. Ryan: C'est la cinquième fois qu'il revient.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui. Cela va?
M. Gendron: La quatrième, parce que vous l'avez fait
corriger.
M. Ryan: Mais il me semble que j'en ai vu un autre depuis.
M. Gendron: Ah mais, là, ils n'étaient pas d'accord
avec vous et ils suivent cela avec vigilance.
M. Ryan: Si votre conseiller ne l'a pas vu, il y a des chances
qu'il ne soit pas là.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 178?
M. Gendron: Oui, parce que je sais qu'il a des ordres.
M. Ryan: II est fort sur les bibites. M. Gendron: Ahbon!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
J'appelle l'article 179. L'article 179 amendé se lit comme suit: "Le
comité de parents et le comité consultatif des services aux
élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage adoptent leur budget annuel
de fonctionnement, voient à son administration et en rendent compte
à la commission scolaire. "Le budget maintient l'équilibre entre,
d'une part, les dépenses de chaque comité et, d'autre part, les
ressources financières allouées à chaque comité par
la commission scolaire et les autres revenus propres à chaque
comité. "
Cet amendement a pour but de remplacer l'article 179 qui apparaît
dans le présent projet de loi.
M. Ryan: Le nouveau texte a lui aussi une allure de
déjà vu. C'est le même énoncé qu'à
propos de comités d'école.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va à
l'article 179?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté, tel
qu'amendé. Nous abordons la section V qui regarde le directeur
général. L'article 180 amendé...
M. Gendron: Là, on ne pourra pas...
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 176?
Êtes-vous prêts pour l'article 176?
Une voix: Non.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Ce n'est pas
encore prêt.
M. Gendron: Ah!
Directeur général
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle
l'article 180 et on y reviendra. L'article 180: "La commission scolaire nomme
un directeur général et un directeur général
adjoint.
Toutefois n'est pas tenue de faire telles nominations, la commission
scolaire dont toutes les fonctions et pouvoirs relatifs à
l'éducation préscolaire et à l'enseignement primaire sont
délégués à la commission scolaire régionale
dont elle est membre. "
Comment ça va, l'article 180? Y a t-il des questions?
M. Gendron: J'ai une question.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Oui. Quel numéro?
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député a une question à vous poser sur l'article 180, M.
le ministre.
M. Gendron: Je veux savoir... Je sais qu'il y a des commissions
scolaires qui ont un directeur général et un directeur
général adjoint. Mais, tel que formulé, ça signifie
que toutes les commissions scolaires nomment - c'est dans le projet de loi - un
directeur général et un directeur général adjoint.
La question que je pose, c'est: Est-ce que c'est dans les faits,
indépendamment de la taille, que toutes les commissions scolaires ont un
directeur général adjoint? (23 h 30)
M. Ryan: Pas à ma connaissance.
M. Gendron: À ma connaissance non plus. M. Ryan:
Pas à ma connaissance non plus.
M. Gendron: Je n'aime pas cela parce qu'on formalise un principe.
Toutes les commissions scolaires du Québec...
M. Ryan: On va voir si c'est cela que ça veut dire.
M. Gendron:... ont un D. G. et un D. G. adjoint.
M. Ryan: Avec les juristes, on n'est jamais sûr que c'est
ce que ça veut dire, mais on va vérifier.
M. Gendron: Cela m'apparaît une dépense inutile.
M. Ryan: Ha, ha, ha! On serait mieux de dire: La commission
scolaire nomme un directeur général. Elle peut aussi nommer un
directeur général adjoint. C'est ce qui est l'idée de
votre intervention?
M. Gendron: Oui. L'idée est de ne pas rendre obligatoire
la nomination d'un directeur général adjoint parce que j'ai
l'impression...
M. Ryan: On me signale que, dans la loi actuelle, c'est
déjà obligatoire.
M. Gendron: Puis? Ce n'est pas une référence.
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection. Vous avez raison que ce n'est
pas pour rien qu'on refait la loi actuelle.
M. Gendron: II me semble.
M. Ryan: Si c'était seulement pour la
répéter, on pourrait rester chacun chez nous.
M. Gendron: On pourrait se coucher "bien plus de bonne
heure".
M. Ryan: D'accord.
M. Gendron: C'est fondamental.
M. Ryan: M. le Président, je n'ai pas d'objection à
mettre: nomme un directeur général. Elle peut aussi nommer un
directeur général adjoint. Maintenant, je vais demander juste un
avis à mes conseillers. Est-ce qu'il y a eu des représentations
de l'association des directeurs généraux? Est-ce qu'il y a une
association des directeurs généraux adjoints, des
deuxièmes adjoints?
Une voix: C'est toute la même association. M. Ryan:
C'est toute la même association. M. Gendron: C'est la
même. Oui.
M. Ryan: C'est rare. D'habitude, il y en a presque une par
individu.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix:... là, cela n'a pas de bon sens.
M. Ryan:... notre système public en général,
pas seulement dans les commissions scolaires.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre, je
vous écoute. Vous avez la parole.
M. Ryan:... je voudrais pour l'instant, si les
députés n'y ont point d'objection...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez, M. le
ministre.
M. Ryan: On est à la disposition de l'Opposition quand
elle veut nous entendre, il n'y a pas de problème. Je
préférerais, sur l'article 180, référer aux
responsables administratifs du ministère parce qu'il y a des questions
de relations du travail là-dedans, des questions très complexes.
Je ne voudrais pas soulever tout un monde de difficultés
insoupçonnées.
Mme Blackburn: Vous ne souhaitez pas voir les cadres arriver sur
la colline.
M. Ryan: II n'y a pas de danger.
Mme Blackburn: Ils ne sont pas assez sorteux.
M. Ryan: J'aimerais mieux regarder comme il faut les implications
au point de vue administratif et financier pour m'assurer qu'en voulant bien
faire nous ne faisons pas mal. J'aimerais mieux que cet article soit
gardé peut-être en suspens jusqu'à demain, quitte à
ce qu'on apporte une réponse éclairée. Mon penchant serait
du côté du point de vue exprimé par le député
d'Abitibi-Ouest. Je l'avais exprimé quand nous discutions de ces choses.
Mais je ne me rappelle pas pourquoi j'ai consenti à l'autre point de
vue.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va? Alors, on
va retenir l'article 180 jusqu'à demain.
Comités de la commission scolaire
(suite)
J'appelle immédiatement l'article 175. On revient à
l'article 175. Si vous voulez prendre note de la réécriture de
l'amendement à l'article 175. Est-ce que c'est conforme à votre
intervention, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Par rapport à mon intervention, oui, c'est
conforme.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Donc...
M. Gendron: Un instant! J'ai regardé juste mon amendement
et il y en a dix.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît, à l'ordre! Ne perturbez pas la période de
réflexion de M. le député d'Abitibi-Ouest.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 175? S'il n'y en a
pas... Oui?
M. Ryan: On est encore à l'article 175.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Toujours, M. le
ministre.
M. Gendron: II faut voir s'il est conforme avec ce qu'on
avait.
M. Ryan: II est parfaitement conforme parce qu'on suit...
C'est dur à réfuter; pour une fois votre raisonnement est
métallique.
Ha, ha, ha!
M. Gendron: M. le ministre, à chaque fois qu'on va
intervenir, cela va prouver que nous avons bien fait d'être attentifs,
comme on l'a fait depuis l'article 1 jusqu'à l'article 175. Dans la loi
actuelle de l'instruction publique, il y a l'obligation pour le comité
de parents d'être consulté par la commission scolaire, sur le
rythme d'implantation des nouveaux programmes d'études. C'est une
disposition qu'on ne retrouve pas, et j'aimerais avoir, avant de décider
ce qu'on fait, une explication parce que cette disposition, sur le rythme
d'implantation des nouveaux programmes d'études, il y a une logique de
laisser cela dans les responsabilités des comités de parents et
que la commission aille chercher un avis là-dessus.
M. Ryan: M. le Président, deux explications.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
nous vous écoutons.
M. Ryan: Tout d'abord l'alinéa 4° répond
à cette question. Les modalités d'application du régime
pédagogique par la commission scolaire incluent évidemment les
modalités d'application des programmes. C'est un article que nous
ajoutons, qui n'y était pas. Maintenant, la disposition relative aux
nouveaux programmes se comprenait, au moment où fut rédigé
l'article actuel de la Loi sur l'instruction publique, parce que le
gouvernement venait d'entreprendre un immense projet de renouvellement des
programmes. Mais c'est pratiquement terminé maintenant, les programmes
sont implantés. Il en reste à peine quelques-uns. Et nous sommes
maintenant dans une période de croisière, de ce point de vue, et
il n'est pas question de renouvellement des programmes à la tonne au
cours des prochaines années. Au contraire, tout le monde nous dit qu'il
faut fonctionner avec les programmes actuels et que nous devons nous contenter
d'y apporter des modalités nouvelles d'application, s'il y a lieu.
Alors, en disant "les modalités d'application du régime
pédagogique", cela comprend au premier chef les programmes. Si vous
aimez mieux qu'on mette "du régime pédagogique et des programmes
d'études par la commission scolaire", nous n'avons aucune objection.
M. Gendron: Personnellement, je voulais avoir l'explication, vous
m'en avez donné deux. Je trouve, par exemple, que votre première
raison n'est pas fondée, bien modestement, parce que les
modalités d'application du régime pédagogique n'ont rien
à voir avec le rythme d'implantation des nouveaux programmes
d'études; ce n'est pas pareil. Bien non, M. le ministre, pensez-y comme
il faut. Les modalités d'application du régime
pédagogique, l'application du régime pédagogique versus le
rythme d'implantation des nouveaux régimes d'études, admettez
qu'il y a des nuances.
Quant à votre deuxième explication, en ce qui me concerne,
elle me paraît plus fondée pour ce qui est de l'avenir.
Normalement, on devrait assister à moins d'implantation de nouveaux
programmes d'études, compte tenu qu'effectivement les programmes
d'études du régime pédagogique, tant du primaire que du
secondaire, ont été assez largement revus et mis en application.
Et, en conséquence, sur cet aspect, vous avez raison, on ne peut
prétendre que dans les prochaines années on va arriver avec une
série de nouveaux programmes d'études et qu'en conséquence
les parents devraient être consultés sur le rythme. Donc, je
trouve que votre deuxième argument est parfaitement fondé, mais
les modalités d'application du régime pédagogique,
indiquez-moi en quoi vous croyez qu'on peut y trouver là le rythme
d'implantation des nouveaux programmes d'études.
M. Ryan: Justement, comme il n'y a pas de nouveaux programmes,
à toutes fins utiles, il y a les modalités d'application des
programmes, point, j'ai indiqué que je suis même prêt
à ajouter, si cela peut aider à clarifier: "les modalités
d'application du régime pédagogique et des programmes
d'études par la commission scolaire". Cela couvre tout.
M. Gendron: Je trouve que ce serait un ajout qui ne
dérangerait pas grand-chose, dans l'écriture, mais qui
permettrait de faire le tour de la question.
M. Ryan: Si on est prêt à l'ajouter, je suis
prêt moi aussi.
M. Gendron: Alors, on écoute attentivement: "les
modalités d'application du régime pédagogique par la
commission scolaire et... "
M. Ryan: Non: "les modalités d'application du
régime pédagogique et des programmes d'études par la
commission scolaire".
M. Gendron: D'accord, c'est cela: "et des programmes
d'études".
M. Ryan: Et des programmes d'études par la commission
scolaire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): C'est ça.
Cela vous satisfait, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui. Est-ce que
l'article 175 amendé est adopté? M. le député.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté, tel
qu'amendé.
M. Gendron: Adopté.
Directeur général (suite)
Le Président (M. Parent, Sauvé): Nous revenons
où nous en étions. Étant donné que l'article 180
est encore en suspens, j'appelle l'article 181: "Le ministre peut autoriser une
commission scolaire à nommer plus d'un directeur général
adjoint. " Cela va?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui?
Adopté, tel qu'amendé.
M. Gendron: Un instant! Je vous l'ai dit, je poursuis ma
représentation. J'ai du papier partout!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mais cela va de
soi, ça.
M. Ryan: Vous avez trop d'ajoints. Un adjoint suffit!
M. Gendron: Oui. C'est que mes papiers étaient rendus
là-bas.
Mme Blackburn: Veux-tu me dire de quoi il se mêle? Ha, ha,
ha! Lui en a sept ou huit en arrière.
M. Ryan: Mais, dans l'Opposition, un, c'est assez. L'autre nuit.
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): "Too much is too
much!"
M. Ryan:... et elle va lui dire... (23 h 45)
M. Gendron: Non, 181, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, 181.
M. Gendron: Premièrement, 181 a un lien avec 180...
M. Ryan: Avec 180.
M. Gendron:... c'est évident. Deuxièmement, parce
que vous m'avez dit que vous alliez réfléchir jusqu'à
demain sur 180, je veux vous indiquer tout de suite que je trouve cela un peu
curieux. Si vous lisez 180, c'est: "La commission scolaire nomme le directeur
général. Whop! Tandis que, pour l'adjoint, c'est: Le ministre
peut. Qu'est-ce que c'est ça? Que le ministre puisse, je trouve que
c'est un pouvoir un peu...
M. Ryan: Non, je pense que...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Peut autoriser,
peut "autoriser" et non pas "nommer".
M. Ryan: À l'article, je comprends que... Mais oui, c'est
une question de finances. C'est une question de finances.
M. Gendron: Je le sais.
M. Ryan: Puis vous le savez?
M. Gendron: Oui, que c'est une question de finances.
M. Ryan: Cela ne paraissait pas.
M. Gendron: Je sais que, pour un poste d'adjoint, ce sont les
finances publiques qui vont finir par l'absorber, mais il n'en demeure pas
moins qu'il y a là une indication, dans la décision d'autoriser
la nomination ou non... Quand bien même on appelle ça ainsi, je ne
suis pas fou, ça veut dire la même chose, dans le fond, c'est que
le ministre se réserve le pouvoir de ratifier ou non. Bien,
écoutez, s'il ne ratifie pas, cela veut dire que la commission scolaire
n'a plus le pouvoir de nommer un adjoint, cela ne prend pas une grosse lecture;
en conséquence, on revient au même, si on ne fait pas les
autruches. Ce qu'on vous a dit là-dessus, M. le ministre, c'est qu'on
trouve - regardez le qualificatif employé - "abusive et
inappropriée" une telle disposition, ce que je comprends et partage.
Parce que, quand on est rendu à se garder le pouvoir de ratifier ou non
la nomination d'un directeur adjoint, je sais que ç'a une
référence financière, mais, là, ce n'est pas de
l'ordre de 200 000 000 $ à 300 000 000 $ par année, d'abord par
le nombre de commissions scolaires, et je prétends que l'analyse du
besoin d'un adjoint au directeur général est une
responsabilité où il y a beaucoup plus d'éléments
qui se retrouvent au niveau local, pour en faire l'éva-
luation, qu'au niveau ministériel. Écoutez, que le
ministre puisse autoriser une commission scolaire à nommer... Si vous
dites à certaines commissions scolaires: Je ne vous autorise pas, pour
des raisons financières, cela n'a pas de bon sens; cela n'a pas de bon
sens à cause de l'ingérence, de la restriction que cela implique.
Moi, je ne peux pas être d'accord; et je ne fais que porter ça
à sa réflexion, qu'il ajoute ça à sa
réflexion, c'est sûr, encore là, c'est vous qui êtes
ministre et qui décidez que... Le 181, tel que libellé, je vais
m'y opposer, parce que c'est une ingérence qui n'a pas sa raison
d'être.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: Pour nous, c'est un corollaire.
M. Gendron: Puis, juste pour finir, il y avait de plus, avant, un
élément additionnel qui atténuait un peu cette
ingérence. On disait: Peut-être bien que ça peut concerner
le directeur général de la commission scolaire; alors, il pourra
regarder ça et participer éventuellement à la
sélection d'un directeur général adjoint. Cette mention
n'est même plus dans la modification proposée, comme si ça
ne le concernait pas du tout; ça va faire! Là-dessus, c'est
évident que c'est une ingérence qui n'a pas sa place. On va
commencer à trouver, là, de plus en plus d'articles sur lesquels
on pourra s'appuyer pour justifier la prétention de certaines personnes
qu'il s'agissait là d'un projet très centralisateur et que le
ministre, effectivement, voulait se donner de plus en plus de pouvoirs et
"tutelliser", - entre guillemets - progressivement le fonctionnement
éducatif au Québec.
M. Ryan: Nous avons un article, 415, qui accorde au gouvernement
un pouvoir qu'il détient et exerce déjà depuis de
nombreuses années, celui d'établir par règlement dans
toutes ou certaines commissions scolaires, la classification des emplois, le
nombre maximum de postes pour chaque classe d'emploi, les conditions de
travail, la rémunération, les recours, les droits d'appel des
membres du personnel qui ne sont pas membres d'une association
accréditée au sens du Code du travail. Là, nous faisions
une catégorie spéciale avec le directeur général.
Étant donné qu'il est celui qui est chargé d'appliquer
tous ces règlements pour la commission scolaire, nous lui
établissons certaines dispositions dans le texte même de la loi.
Je pense que c'est préférable qu'il en soit ainsi.
M. Gendron: À l'article 415, oui. J'aurais des choses
à dire à l'article 415, mais qu'il y ait une disposition
générale disant que le gouvernement puisse établir, etc,
oui.
M. Ryan: Ce que je veux dire, c'est que nous n'incluons pas le
directeur général là- dedans. Nous avons des dispositions
spéciales pour lui. C'est pour cela que nous parlons des choses dont il
est question actuellement. Cela n'empêche pas qu'en matière de
rémunération et de conditions de travail il y aura un
règlement spécial pour les directeurs généraux. Il
y en a un et il va en rester un parce qu'il faut des conditions égales
et comparables d'une commission scolaire à l'autre.
M. Gendron: C'est pour cela que je prétends qu'il n'y a
pas de lien; même s'il y a nécessité d'avoir un article de
portée générale à l'article 415, je ne fais pas de
lien entre l'article 415 et l'article 181.
M. Ryan: Non.
M. Gendron: Je ne suis pas capable de voir le lien et vous me
confirmez qu'il n'y en a pas.
M. Ryan: Non.
M. Gendron: C'est cela.
Mme Blackburn: Alors, pourquoi la référence?
M. Ryan: Je vous donnais la disposition. Je vous dis: On en a une
ici et, parce qu'elle n'inclut pas les directeurs généraux, nous
avons des choses expresses pour les directeurs généraux quand
nous traitons d'eux. C'est aussi simple que cela.
M. Gendron: Je suis d'accord là-dessus, M. le
ministre.
M. Ryan: Où est le problème?
M. Gendron: Le problème, ce sont les dispositions
spécifiques prévues aux articles 180 et 181 parce que vous
traitez les deux, comme vous le dites. Je n'aime pas la disposition 181 telle
que décrite, tout en reconnaissant qu'il faut que cela soit là et
non pas inclus dans l'article 415 parce qu'il s'agit de deux choses
différentes. Comme vous avez indiqué que vous
réfléchissiez jusqu'à demain sur l'article 180, je
souhaiterais que, dans votre réflexion, puisque l'article 181 est
relié à l'article 180, vous incluiez éventuellement une
révision de votre décision d'être la personne qui ratifie,
parce que...
M. Ryan: Non, il n'y a pas de lien. Je ne vois pas de lien, M. le
Président. Je trouve qu'on peut se prononcer sur l'article 181. À
l'article 180, la seule chose qu'il nous reste à régler, c'est si
nous allons garder le texte comme il est actuellement: "La commission scolaire
nomme un directeur général et un directeur général
adjoint, " ou si on va modifier en disant: "Elle nomme un directeur
général. Elle peut aussi nommer un directeur
général adjoint. " On va
régler cela demain.
À l'article 181: "Le ministre peut autoriser une commission
scolaire à nommer plus d'un directeur général adjoint",
c'est une autre question complètement.
M. Gendron: M. le Président, permettez-moi en tout cas,
très succinctement, d'argumenter. Probablement qu'il est comme nous, il
est fatigué, écoutez ce que je vais dire.
M. Ryan: Si cela peut être clair, on va être
très heureux.
M. Gendron: Je vais essayer d'être clair.
M. Ryan: Parce que cela ne l'était pas jusqu'à
maintenant.
M. Gendron: C'est une question de jugement, mais...
Le Président (M. Parent, Sauvé): À l'ordre,
s'il vous plaît! M. le député d'Abitibi-Ouest, vous avez la
parole. Vous vous expliquez.
M. Gendron: Oui. Je prends la parole et je dis qu'à
l'article 180, si le texte restait ce qu'il est: "La commission scolaire nomme
un directeur général et un directeur général
adjoint"... Admettez-vous que c'est possible qu'il reste ce qu'il est puisqu'il
demande de réfléchir? Donc, on ne peut pas présupposer que
le texte va être changé. Suivez-moi. Si le texte reste cela, ne
venez pas me faire accroire qu'il n'y a pas de lien avec l'article 181 parce
qu'on dirait à l'article 180: La commission scolaire nomme un directeur
général et un adjoint et, à l'article 181, je ne paie pas
l'adjoint qu'elle a nommé. C'est cela que l'article 181 dit.
M. Ryan: Non.
M. Gendron: "Le ministre peut autoriser une commission scolaire
à nommer plus d'un directeur général adjoint. "
M. Ryan: Non, nommer "plus d'un". Le premier, il n'en est pas
question. C'est "plus".
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît, M. le ministre.
M. Ryan: Plus d'un, ce sont deux, trois, quatre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je sais cela, plus d'un, ce sont deux, trois,
quatre.
M. Ryan: ici, on retourne aux choses simples, souvent. On veut
que les fondements soient solides. C'est notre système qui est
public.
Il faut que les apprentissages de base soient assurés. Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Parent, Sauvé): Un instant, s'il
vous plaît, MM. les députés.
M. Ryan: La lumière se fit.
Le Président (M. Parent, Sauvé): La lumière
se fit, oui. Ha, ha, ha!
M. Gendron: Non, non, on ne parie pas de l'article 180.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Là, on
parle de l'article 181. M. le député, M. le ministre, messieurs,
à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons finir en
beauté.
M. Gendron: Je persiste à dire qu'il y a un lien entre les
deux, mais à l'inverse.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il vous
plaît, M. le ministre.
M. Ryan: M. le député d'Abitibi-Ouest est capable
de prouver n'importe quoi.
Une voix: C'est d'une clarté nébuleuse.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre. M.
le député a la parole.
M. Gendron: J'attends pour la prendre.
M. Ryan: Quand il s'agit de gagner du temps, il est capable de
beaucoup d'acrobaties.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député.
M. Gendron: Non, il n'est pas question de gagner du temps. Si la
commission scolaire nomme un directeur général et un directeur
général adjoint - non, ce n'est pas plus d'un -c'est la
commission scolaire qui aura l'autorité de nommer son directeur
général adjoint. J'ai de la difficulté à ne pas
faire de lien entre lui laisser l'autorité de nommer un directeur
général adjoint parce que ce serait requis et le fait que le
niveau de responsabilité quant à la nomination des adjoints
additionnels à un directeur adjoint qui sont un deuxième, un
troisième, un quatrième adjoints, appartienne à un niveau
d'autorité autre. À ce moment-là, c'est celui du ministre.
Le ministre nous a répondu: C'est pour des raisons financières.
Je le sais. Je persiste à croire que c'est une responsabilité
où l'analyse et l'évaluation de la nomination d'un adjoint
à l'adjoint, parce que c'est un deuxième, un
troisième, ont de meilleures chances d'être
évaluées sur le terrain par les gens du milieu. C'est eux qui
sont en mesure de dire: On en a besoin ou on n'en a pas besoin. Si j'avais
tort, il devrait se garder cette même responsabilité pour la
nomination du premier adjoint. Le directeur général, c'est la
commission scolaire qui le nomme, mais, dès qu'un adjoint est
nommé, c'est le ministre qui garde la responsabilité. Donc, entre
les articles 180 et 181, je prétends, M. le Président de cette
commission, qu'il y a un lien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Gendron: Si cela n'est pas l'évidence...
M. Ryan: M. le Président, il y a une équivoque
qu'il faut dissiper. Il n'est pas question que le ministre nomme un directeur
général adjoint ni qu'il consente au choix de la personne qui
sera nommée. C'est la responsabilité entière et exclusive
de la commission scolaire. Certaines remarques du député
pouvaient laisser entendre le contraire. Ce n'est pas ce qu'il y a dans le
texte, évidemment. Cela étant dit, je me pose une autre question
là-dessus qui m'incite à conclure qu'on devrait le garder en
réserve jusqu'à demain pour être sûrs que demain cela
ne marchera pas trop vite non plus. Il faut faire attention. Est-ce que
là...
Mme Blackburn: On peut vous donner un coup de main.
M. Ryan: Non, je ne veux pas vous épuiser non plus. Ce
sont des choses... Il faut penser à votre santé. On va
vérifier le règlement actuel des directeurs
généraux. On va l'apporter demain matin. Au besoin, on l'aura. Si
déjà, d'après le règlement actuel, il y a des
critères prévus pour les nominations de directeurs
généraux adjoints qui rendent moins impérieux un article
comme celui qui est ici, je n'ai pas d'objection à ce qu'on le
réexamine loyalement. Cela, c'est la vraie difficulté. Je n'en
vois pas d'autre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
ministre. La commission permanente de l'éducation ajourne ses travaux
à demain, après la période de questions.
(Fin de la séance à 23 h 55)