Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures cinquante-deux minutes)
La Présidente (Mme Dionne): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance de la commission de
l'éducation ouverte. La commission de l'éducation procède
à l'étude détaillée du projet de loi 107, Loi sur
l'instruction publique. Nous en étions à l'article 390. M. le
ministre.
Tout d'abord, est-ce qu'il y a des remplacements, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. la Présidente. Il y a Mme
Dionne (Kamouraska-Témiscouata) qui remplace M. Parent (Sauvé).
Merci.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le
secrétaire. M. le ministre.
Fonctions et pouvoirs (suite)
M. Ryan: Mme la Présidente, dans l'esprit de la
défense de vues que nous avons eue à ce sujet vers la fin de la
dernière séance d'hier soir, nous avons conçu un certain
nombre de propositions d'amendement qui essaient de nous rapprocher le plus
possible de l'ensemble de l'objectif que nous visons, c'est-à-dire des
dispositions qui, tout en tenant compte de toutes les contraintes d'ordre
constitutionnel, évitent de créer une situation d'impuissance
fonctionnelle pour le Conseil scolaire de l'île. Dans cet esprit, j'ai
fait distribuer... Est-ce qu'on vous a distribué les propositions
d'amendement que nous avons?
M. Gendron: Non, je n'ai rien reçu.
M. Ryan: Vous vous demandez... Je vais les expliquer
brièvement en attendant qu'elles s'en viennent. Est-ce que les
propositions s'en viennent, M. Stein? Nous avons d'abord refait, ou plus
exactement reformulé, l'article 390 parce qu'on ne partait pas de
zéro, loin de là. Nous avons reformulé l'article 390 de
manière qu'il soit énoncé en termes
généraux, affirmatifs. L'énoncé qu'on trouvera
à l'article 390 est complété par un amendement qui sera
proposé à l'article 467. Nous proposerons d'insérer
après l'article 467 un article 467. 1 qui introduira les réserves
dont nous parlions hier, d'ordre constitutionnel.
Je me permets de donner lecture des deux articles pour qu'on voit... Je
pense que les textes ont été distribués depuis?
Une voix: Non.
M. Ryan: Vous avez seulement l'article 390.
L'article 467. 1 s'en vient-il? Je pense qu'il faut avoir les deux en
regard l'un de l'autre pour bien se comprendre.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Alors, l'article 390 se lirait comme suit: "Le conseil
peut seul, avec l'autorisation du ministre et selon les conditions qu'il
détermine, emprunter par tout mode reconnu par la loi pour ses fins et
celles des commissions scolaires de l'île de Montréal. "
Plus loin, dans les dispositions transitoires, nous ajouterions,
après l'article 467, un article 467. 1 qui se lirait ainsi:
"Malgré l'article 390, le conseil ne peut emprunter pour les fins d'une
commission scolaire confessionnelle ou dissidente de l'île de
Montréal qu'après entente avec cette commission scolaire. Les
articles 392, 393 et 396 ne s'appliquent à une commission scolaire
confessionnelle ou dissidente que dans la mesure où les obligations,
autres titres ou valeurs ont été émis par le conseil
à la suite d'une entente visée au premier alinéa. "
Ensuite, il y aura un corollaire à l'article 467. 2 qui se lirait
comme suit: "À défaut d'entente avec le conseil, la commission
scolaire confessionnelle ou dissidente est autorisée à contracter
des emprunts, conformément aux articles 256 à 258. Les
obligations, autres titres ou valeurs émis par une commission scolaire
confessionnelle ou dissidente de l'île de Montréal doivent
être de rang égal avec tous les autres engagements du conseil
relatifs à des emprunts non garantis par hypothèque ou autre
charge. "
Cela veut dire qu'ici, l'article 390 serait énoncé
clairement, simplement et entrerait en vigueur dès l'entrée en
vigueur de la loi, avec la réserve qui serait contenue à
l'article 467. 1 et à l'article 467. 2. Je pense que cette formulation
répond à l'échange de vues que nous avions eue vers la fin
de la séance hier.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Mme la Présidente, il m'ap-paraît que
les dispositions clairement exprimées à l'article 390, telles
qu'on nous les soumet présentement, correspondent à cette
prétention du conseil de l'île, disant qu'il a toujours la
capacité de contracter lui seui des emprunts. Le ministre a
prétendu que son gouvernement avait une autre interprétation des
dispositions liées à la constitution. C'est un point qui se
défend. Le conseil de l'île souhaitait que toute cette question
soit soumise au référé et, en conséquence, à
partir du moment où on indique dans les dispositions transitoires que la
façon d'opérer sera celle qui existe actuellement, je
prétends que c'est conforme aux discussions qu'on a eues. En
conséquence, à moins de recevoir des indications contraires, ce
que je ne reçois pas, je serais d'accord pour agréer à
l'article 390. Quant à l'article 467. 1, on le passera quand on y
arrivera,
même si je reconnais, pour fins de discussions, que pour adopter
l'article 390 il est important de prendre connaissance de l'article 467. 1.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'amendement
apporté à l'article 390 est-il adopté?
M. Ryan: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 390, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle donc l'article 391.
M. le ministre.
M. Ryan: À la lumière de ce que nous
établissons à l'article 390, il ne nous apparaît plus
nécessaire de maintenir l'article 391, en conséquence de quoi
nous en proposons la suppression.
M. Gendron: Quelques minutes.
M. Ryan: À l'article 390, c'est toute forme d'emprunt,
toute forme d'emprunt qui est prévue dans l'article 390.
Je ne sais pas s'il y a d'autres explications qui sont requises. Il me
paraît clair que l'article 391 peut disparaître, parce que le
problème auquel il voulait pourvoir est déjà
réglé dans l'article 390 amendé.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui, il y a une imprécision. Les commissions
scolaires sont soumises à une démarche, M. le ministre,
concernant les modalités, et la preuve c'est que dans la régime
provisoire vous dites, quand on étudiera l'article 467. 1 pour
l'adopter, "la commission scolaire confessionnelle ou dissidente est
autorisée à contracter des emprunts conformément aux
article 256 à 258". Avec l'article 390 comme on vient d'adopter, il n'y
a plus de référence aux articles 256 à 261.
Une voix: Ce n'est que remplacer le premier alinéa, il
demeure.
M. Gendron: Ah oui, alors c'est réglé. M. Ryan:
Cela reste, oui.
M. Gendron: La confusion c'est que quand nous avons adopté
l'article 390, il faut également adopter le second alinéa de
l'ancien article 390. Et vous, Mme la Présidente, ne l'avez pas
appelé.
M. Ryan: Oui, il a été appelé.
La Présidente (Mme Dionne): Oui.
M. Ryan: Oui, l'article tel qu'amendé a été
adopté, il y a eu deux votes.
M. Gendron: C'est réglé.
M. Ryan: C'est vrai que cela passe vite ce matin. Cela partait
bien.
M. Gendron: Cela ne dérange pas.
La Présidente (Mme Dionne): Alors est-ce que l'amendement
à l'article 391 est adopté?
M. Gendron: L'article 391? Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Donc l'article 391 est
retiré.
M. Gendron: Supprimé.
La Présidente (Mme Dionne): Supprimé? Cela va.
J'appelle l'article 392, M. le ministre.
Alors, M. le ministre, je vais lire l'amendement tel que
présenté: Remplacer l'article 392 par le suivant: "392. Les fonds
requis pour l'amortissement du capital et le paiement des intérêts
des obligations, autres titres ou valeurs émis à compter du 1er
juillet 1989 par le conseil, proviennent des revenus généraux du
conseil et des commissions scolaires de l'île de Montréal. "Les
fonds requis pour l'amortissement du capital et le paiement des
intérêts et des obligations, autres titres ou valeurs qui font
partie de la dette du conseil le 30 juin 1989 proviennent des revenus
généraux du conseil et des commissions scolaires de l'île
de Montréal. "
M. le ministre.
M. Ryan: Voici. Nous maintenons le régime
général qui a été prévu à l'article
390 et les cas d'exception sont pourvus à l'article 467. 1 et l'article
467. 2. C'est dans la même logique.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Le premier alinéa de l'article 392, quelle est
la différence dans le papillon proposé?
M. Ryan: Je pense que c'est une formulation
légèrement simplifiée. L'allusion aux commissions
scolaires confessionnelles sera prévue dans les mesures transitoires,
à l'article 467. 1. C'est ce qu'on enlève dans les deux. Il y a
une petite reformulation, "les titres qui font partie de la dette".
Est-ce que cela va?
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Dans le second alinéa de
l'article 392, entre la modification proposée et le papillon, il
y a quand même un changement qui n'est pas une formulation. À
compter du 4 juin 1985 versus le 30 juin 1989, ce n'est pas pareil. J'aimerais
bien qu'on m'explique la distinction.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Comme cela va s'appliquer uniquement au cas où il
y a eu entente dans le passé, la formulation que nous avons embrasse le
tout, y compris ces emprunts depuis le 4 juin 1985. Il n'y a plus de
problème. Ce n'est pas nécessaire de le dire de manière
expresse comme c'était là. C'est couvert par la nouvelle
formulation, tous les cas où il y a eu entente.
M. Gendron: D'accord.
M. Ryan: Pour l'avenir, ce sont les articles 467. 1 et 467.
2.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 392 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 392. 1. Vous le
retirez?
M. Ryan: L'article 392. 1 n'est plus nécessaire parce que
nous l'avons incorporé dans l'article 392.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. C'est la même
chose pour l'article 392. 2 aussi.
M. Ryan: C'est cela.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. J'appelle l'article
393.
M. Ryan: C'est vrai qu'on peut arriver à plus de concision
en se forçant.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Gendron: L'article 392. 1, cela va. Mais l'article 392. 2,
c'est quelle règle?
La Présidente (Mme Dionne): À l'article 392, M. le
ministre, a donné une explication.
M. Ryan: C'est compris cela aussi dans notre nouvelle
formulation.
M. Gendron: Non, c'était sur l'article 392. 1 qu'il a
donné l'explication.
M. Ryan: L'autre aussi est compris dans notre nouvelle
formulation.
M. Gendron: Donc, nous allons retrouver l'article 392. 2 dans
l'article 393? M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Dionne): Je vais lire l'amendement tel
que présenté a l'article 393. "Les obligations, autres titres ou
valeurs émis par le conseil à compter du 1er juillet 1989
constituent un engagement direct général ou inconditionnel du
conseil et des commissions scolaires de l'île de Montréal et sont
de rang égal avec tous les autres engagements du conseil et des
commissions scolaires de l'île de Montréal relatifs à des
emprunts non garantis par hypothèque ou autre charge. Les obligations,
autres titres ou valeurs qui font partie de la dette du conseil le 30 juin 1989
constituent un engagement direct, générai ou inconditionnel du
conseil et des commissions scolaires de l'île de Montréal et sont
de rang égal avec tous les autres engagements du conseil et des
commissions scolaires de l'île de Montréal relatifs à des
emprunts non garantis par hypothèque ou autre charge. " M. le
ministre.
M. Ryan: C'est le même ici. Cela va s'appliquer aux
emprunts contractés pour les commissions scolaires confessionnelles et
lorsqu'il y a eu entente. Mais lorsqu'il n'y aura pas entente, c'est l'article
467. 1 ou 467. 2 qui va s'appliquer. Même régime. On l'a
reformulé de manière à enlever la référence
aux commissions scolaires confessionnelles existantes. Je pense que c'est
vraiment de concordance, finalement.
M. Gendron: Quand?
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Cela va.
M. Ryan: Cela fait longtemps que la députée de
Chicoutimi a tout classé cela.
Mme Blackburn: Oui, c'est parce que c'est restructuré de
la même façon.
La Présidente (Mme Dionne): Cet amendement est
adopté? Adopté. L'article 393 tel qu'amendé est
adopté.
M. Ryan: Pardon? Une minute, juste une seconde.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: C'est une question de style ici. On me suggère
que le deuxième alinéa de l'article 393 amendé pourrait se
formuler de manière plus légère et plus brève,
comme ceci: II en est de même des obligations, autres titres ou valeurs
qui font partie de la dette du conseil le 30 juin 1989.
On répéterait l'idée qui était dans
l'alinéa précédent. Cela aura l'air un peu moins
germanique.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je veux réentendre: II en est de
même...
M. Ryan: II en est de même des obligations, autres titres
ou valeurs qui font partie de la dette du conseil le 30 juin 1989.
M. Gendron: Une seconde. Oui, cela m'apparaît une
clarification intéressante.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, est-ce que la
formulation est acceptée? L'article 393, tel qu'amendé, est
adopté. J'appelle l'article 394? Est-ce qu'on a des amendements?
M. Ryan: Nous n'avons pas d'amendement à l'article 394.
C'est hautement technique. On parle ici de toutes les précautions qu'il
faut prendre avant la livraison des obligations. Je n'ai pas d'explications
particulières à donner là-dessus. Je demanderais à
notre conseiller juridique, avec l'autorisation de l'Opposition, de donner
quelques explications. M. Dupont.
La Présidente (Mme Dionne): M. Dupont.
M. Dupont (Côme): Si vous lisez les articles 393 et 395,
dans chaque cas, le troisième alinéa, c'est un ancien
régime qui s'appliquait aux émissions d'obligations avant le 7
mars 1982. Ces deux articles maintiennent le statut quo puisque ça vise
des émissions d'obligations qui ont été contractées
avant le 7 mars 1982 lorsqu'il y a eu la réforme sur les emprunts
scolaires. Alors, on les fait revivre jusqu'à temps que les
émissions soient échues, jusqu'à ce que les emprunts
soient échus.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Est-ce qu'il en reste beaucoup? M. Dupont: Je
pense que ça va jusqu'à 2002. M. Ryan: II en reste encore
pas mal.
M. Mongeau (Jacques): Oui, il en reste beaucoup.
M. Gendron: Et vous croyez que c'est nécessaire d'avoir
une disposition qui maintient un régime, la façon de
procéder de l'ancien régime.
M. Mongeau: C'était dans la loi que M. Parizeau avait
proposée à ce moment-là. Oui.
M. Gendron: Et dans toutes les émissions futures, c'est
une autre procédure?
M. Mongeau: Oui.
M. Ryan: Qui a déjà été pourvue.
M. Gendron: Cela va.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'article 394 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 395?
M. Ryan: Vous avez des doutes à mon sujet?
La Présidente (Mme Dionne): Non, c'est parce que
j'entendais deux mots. Adopté, des deux côtés.
M. Ryan: Je pense que l'article 395 est de la même
farine.
M. Gendron: Ogilvie?
M. Ryan: Oui, pour nous, jusqu'à récemment.
À l'article 395, nous n'avons rien de particulier à dire sinon
des choses semblables à celles qui ont déjà
été énoncées à propos de l'article 394.
M. Gendron: Alors, Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle donc
l'article 396 et j'ai un amendement à vous lire. Remplacer l'article 396
par le suivant: "396. Le conseil reçoit les subventions
gouvernementales, qui n'ont pas été transportées en
garantie d'emprunt, afférentes aux obligations, autres titres ou valeurs
qui font partie de la dette qu'il a contractée pour ses fins et celles
des commissions scolaires de l'île de Montréal. " M. le
ministre?
M. Ryan: Alors, ceci embrasse dans une formulation plus concise
à peu près tout ce qui était dans le texte
précédent. Je peux vous dire que pour les commissions scolaires,
c'est le conseil qui reçoit les subventions gouvernementales
afférentes aux obligations, autres titres ou valeurs faisant partie de
la dette qu'il a contractée pour ses fins et celles des commissions
scolaires. Cela embrasse également les commissions scolaires
confessionnelles dans la mesure où il y a entente. Pour le passé,
on a vu les cas dont on peut traiter qui comportaient une entente. Pour
l'avenir, c'est 467. 1.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: On peut laisser tomber la disposition si c'est
confessionnel et si c'est dissident.
M. Ryan: C'est exactement cela. Je pense qu'on va y gagner en
simplicité.
M. Gendron: Oui, sur l'expression c'est plus... "n'ont pas
été transportées en garantie", c'est consacré?
M. Ryan: Oui, c'est une expression assez consacrée. Il y a
peut-être mieux. Il y a toutes sortes de personnes qui fraient
quotidiennent avec ces réalités-là. C'est l'expression
juridique et notre conseiller a bien peur de s'éloigner de ça.
Alors, nous n'aurons pas réussi, M. le député
d'Abitibi-Ouest, à faire des prodiges ensemble pour sauver l'honneur de
la langue. Dans ce cas-ci, il est intraitable.
M. Gendron: Bon.
(12 h 15)
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Mongeau: C'est la langue des financiers, ce n'est pas la
même langue.
M. Ryan: Ici, le mot "transporté" est établi. On ne
voudrait pas créer la moindre apparence de tremblement dans ces milieux
qui ont besoin d'une quiétude parfaite pour faire de grosses erreurs
parfois.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): C'est adopté. L'article
396 tel qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 397. On a un
amendement qui se lit comme suit: Remplacer l'article 397 par le suivant. "397.
Pour l'application de l'article 981 o du Code civil du Bas-Canada, le conseil
est assimilé à une commission scolaire. " M. le ministre.
M. Ryan: Le res ipsa loquitur, la chose parle par
elle-même.
Une voix:... "assimilé", c'est quoi la
différence?
M. Ryan: Pour les fins de l'article, je n'ai pas d'objection.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection. M. Ryan:...
francisé des gens de force.
La Présidente (Mme Dionne): Cet amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 397 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 398.
M. Ryan: À l'article 398, nous maintenons la formulation
qui était dans le projet originel et qui est empruntée de la loi
actuelle d'ailleurs, quant au fond.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'est le conseil de l'île qui avait fait des
représentations auprès du ministre à l'effet que
même s'il mentionne que le texte actuel dans les milieux
défavorisés fait référence, je pense, à la
situation actuelle, le conseil de l'île prétendait qu'il y a une
nouvelle réalité dans les milieux qui le concernent qu'il avait
appelé "la notion de milieux urbains" et il avait même
énoncé une série de besoins relatifs et spécifiques
de problèmes particuliers qu'il vivait parce que c'était en
milieu urbain.
En conséquence, iI aurait souhaité peut-être que
l'article 388 comprenne cette notion, que cette notion vienne s'ajouter aux
milieux défavorisés. J'aimerais avoir une réaction du
ministre. Pourquoi prétend-il qu'il n'y a pas lieu de le modifier? Parce
que je trouve que sa demande n'était pas dangereuse et qu'elle
correspondait à une réalité, parce que ce n'est pas la
première fois que je vois des spécialistes prétendre que
la notion, en éducation en tout cas, de problèmes
spécifiques à des milieux urbains est une notion circonscrite,
une notion passablement plus précise, articulée et correspond
parfois à une forme de soutien spécifique. Ce que j'ai compris de
la demande du conseil de l'île, c'est qu'il voudrait avoir la
capacité de poser des gestes et, éventuellement, donner suite
à certains besoins spécifiques plus particulièrement
reliés à la notion de milieux urbains. Je voudrais entendre le
ministre et savoir pourquoi il prétend qu'il n'y a pas lieu de lui
offrir cette possibilité avant de conclure à quelque chose?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Évidemment, ces clauses ont été
l'objet d'explorations et de discussions nombreuses avec les milieux
intéressés et nous avons essayé de les construire en nous
appuyant le plus possible sur des éléments de consensus qu'il
nous avait été donné d'observer. En ce qui touche le
rôle d'intervention spécial du Conseil scolaire de l'île de
Montréal, les propos que j'ai entendus jusqu'à ces jours derniers
n'embrassaient que le cas des mesures spéciales pour les milieux
défavorisés des commissions scolaires de l'île de
Montréal. Je n'ai reçu aucune représentation
tendant à élargir l'aire d'intervention obligatoire du
conseil en ce qui touche l'intégration des enfants d'immigrants ou des
immigrants. La première indication que j'ai eue de ceci, c'est dans une
liste d'amendements que m'a transmise... de possibilités d'amendement,
ce n'était même pas des propositions au sens propre du terme. On
ne m'avait jamais parié de celle-ci. L'autre jour, on m'a remis une
série de possibilités. C'est Intéressant à
explorer, mais je ne proposerais pas d'inclure ce sujet dans l'article 398 tant
qu'il n'y aurait pas eu des discussions sérieuses avec les commissions
scolaires concernées.
Ce qui sera plus opportun sera d'ajouter ce sujet à la liste des
matières qui peuvent tomber dans le champ de l'article 400. Il ne faut
pas oublier qu'à l'article 398, nous créons le devoir pour le
conseil d'adopter par règlement des mesures propres à assurer le
rattrapage en matière d'éducation dans les milieux
défavorisés. Je ne suis pas en mesure de recommander actuellement
qu'on crée une obligation pour l'autre ordre de
réalité.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ce serait plutôt une question à poser au
conseil de l'île, si j'en ai l'autorisation.
M. Mongeau, si le libellé de l'article 398 restait tel quel,
est-ce que votre prétention est à l'effet que cela vous
empêcherait éventuellement d'offrir - toujours dans le même
règlement concernant les milieux défavorisés - des
services à des clientèles où vos spécialistes les
auraient davantage identifiées comme étant des clientèles
qui éprouvent certains ordres de problèmes que je ne veux pas
identifier mais qui seraient davantage sur la notion de problème plus
particulièrement dû à des raisons d'urbanisation
spécifique plutôt que de milieux défavorisés?
La Présidente (Mme Dionne): M. Mongeau.
M. Mongeau: Lorsque le ministre dit qu'on peut traiter cette
question par l'entremise de l'article 400, il a raison dans le sens suivant.
Selon les modalités appliquées à l'article 400, si les
commissions scolaires et à condition que, il y a la possibilité
d'y arriver...
Nous avions soumis dans notre mémoire que cela devrait faire
partie de l'article 398, M. le ministre se le rappellera, le mémoire que
nous avons déposé au mois de mai et adopté d'ailleurs par
les membres du conseil, d'une part. D'autre part, M. le ministre se rappellera
que lorsque les huit présidents de l'île de Montréal l'ont
rencontré, au mois de septembre dernier, cette possibilité a
été évoquée, particulièrement par le
président de la commission scolaire Jérôme-Le Royer, M.
Morselli. Les autres présidents n'ont pas dit non. Ils n'ont pas dit
oui, j'en conviens, mais ils n'ont pas dit non. On se disait ceci: II est
évident qu'au début des années soixante-dix, lorsque le
Conseil scolaire de l'île de Montréal a été
créé, un des problèmes majeurs, sinon le problème
majeur à Montréal, était celui des milieux
défavorisés. Il y a eu une volonté gouvernementale
à l'effet de confier au Conseil scolaire de l'île de
Montréal le soin d'apporter des mesures appropriées. Nous disons:
Dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, le problème
à Montréal demeure encore les milieux défavorisés.
C'est vrai parce que cela ne diminue pas, au contraire. Ils vont adopter une
nouvelle carte de la pauvreté dans un mois. Les tendances sont à
l'effet que les milieux pauvres ne se résorbent pas; bien au contraire,
ils s'étendent même, sur l'île de Montréal,
particulièrement dans la ville de Montréal et certaines villes de
banlieue. Sauf que depuis le début des années quatre-vingt, il y
a eu un alourdissement des clientèles scolaires créé par
ceux qu'on appelle les nouveaux arrivants, les immigrants, dont 80 % vivent
à Montréal, viennent dans des écoles de l'île de
Montréal et bien sûr, alourdissent la clientèle
scolaire.
Nous aurions souhaité, en tant que Conseil scolaire de
l'île de Montréal, que le gouvernement reconnaisse que
c'était quelque chose d'aussi majeur que ce dont on parie dans l'article
198, les milieux défavorisés, et qu'il y ait une volonté
gouvernementale à l'effet que le problème soit pris en main.
Maintenant, c'était notre opinion. Cela l'est encore d'ailleurs. Nous en
avons fait part dans notre mémoire. Certains d'entre nous en ont fait
part au ministre lors de notre rencontre. Voilà! Il n'y a pas de doute
que, bien sûr, par l'entremise de l'article 400, selon les conditions
posées là, peut-être pourrions-nous y arriver aussi.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. Mongeau. M. le
ministre.
M. Gendron: Juste un instant, pour finir.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je trouve, M. Mongeau, que vous m'avez donné
une explication, mais par rapport à la question précise, je ne
trouve pas que j'ai des éléments pour prendre une
décision, en tout cas, comme Opposition.
La question, M. Mongeau, est plutôt celle-ci. Est-ce que vous
croyez que si la disposition 390 restait telle quelle - question précise
- cela vous empêcherait de concevoir des politiques ou du soutien qui
serait particulièrement affecté à des problèmes
clairement identifiés qui sont davantage reliés à la
notion qui est cernée et circonscrite de milieux urbains, plutôt
que l'autre expression de milieux défavorisés? Alors, c'est oui
ou non; l'article 398, tel que libellé, vous permettrait de faire autre
chose que d'affecter strictement des services et des sommes aux milieux
défavorisés. Quel est votre point de vue?
La Présidente
(Mme Dionne): M. Mongeau.
M. Mongeau: Compte tenu du projet de loi actuel que nous avons
devant nous, cela ne nous permettrait pas d'affecter des sommes, parce
qu'à moins que concernant l'article 405, on adopte l'amendement que nous
avons soumis, cela nous donnerait peut-être une certaine marge de
manoeuvre, mais même là très mince. Mais non, tel qu'il est
là, cela ne nous permettrait pas d'y affecter des sommes.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Je veux juste ajouter une observation. Selon les
données les plus récentes dont vous avez eu connaissance, il
s'agit de problèmes qui parfois sont très distincts et parfois
s'entremêlent: ceux de l'intégration des immigrants et ceux des
milieux défavorisés. Les données les plus récentes
- je pense que M. Laplante a dû en avoir connaissance aussi - nous
indiquent que lorsqu'il n'y a pas défavorisation
économicosociale, la performance des enfants de foyers immigrants dans
nos écoles devient très rapidement comparable et même
légèrement supérieure à celle de nos enfants
originaires du Québec. Par conséquent, il y a beaucoup de gens
qui dramatisent, qui font de la littérature et de la rhétorique
avec ces choses, mais déjà leur système scolaire est
très avancé dans la voie de l'intégration normale de ces
enfants, et je m'en félicite. J'ai pris connaissance de deux
études récentes là-dessus qui m'ont vivement
encouragé, mais là où il y a défovarisation
économicosociale, en plus d'incidence d'immigration, évidemment
la situation est plus difficile pour ces enfants-là que pour les enfants
natifs du Québec, mais ils seront couverts par la disposition que nous
avons ici, parce que, évidemment, quand nous parlons de milieux
défavorisés, nous n'excluons pas, bien au contraire, les milieux
où l'on trouve des enfants d'immigrants.
C'est pour cela que pour le moment, par prudence politique, à la
lumière des meilleures données disponibles qui ne sont pas
définitives, mais qui sont quand même assez substantielles, je
pense que c'est plus prudent de procéder comme nous le faisons. D'autant
plus que l'argument qui a été apporté par le
président du Conseil scolaire de l'île de Montréal est
juste avec les ressources somme toute très limitées dont
disposera le Conseil scolaire de l'île de Montréal, pour au moins
la période immédiatement prévisible. Je pense que cela ne
sert à rien de vouloir l'inviter à s'éjarrer dans des
directions qui pourraient commander un déploiement de ressources
auxquelles il n'aurait pas accès immédiatement. Alors cela
résume mon point de vue.
La Présidente (Mme Dionne): M. Mongeau, cela va?
M. Mongeau: Je voulais juste ajouter, si vous le permettez, Mme
la Présidente, que c'est vrai qu'il y a certaines études qui
dénotent que dans certaines ethnies, lorsqu'il n'y a pas de degré
de défavorisation, elles sont très performantes au niveau
scolaire, mais seulement ce que nous appelons le problème des milieux
interculturels, c'est plus aussi qu'une question strictement de performance
scolaire. Il y a une question d'intégration de la société
québécoise à travers l'école. C'est ce qu'on
appelle un certain alourdissement des clientèles dans nos écoles
qui demandent quand même des mesures spéciales.
M. le ministre, je suis le président d'une commission scolaire
où il n'y a pas de milieu défavorisé et j'en suis fort
heureux. C'est le hasard qui fait cela, mais nous avons aussi beaucoup
d'immigrants qui viennent dans nos écoles et je peux vous assurer que,
d'un autre côté, cela crée, au niveau de
l'intégration de ces ethnies dans les écoles, des alourdissements
qui requièrent des services spéciaux, des services additionnels
qui ne sont pratiquement financés par personne présentement, sauf
par la commission scolaire. C'était dans ce sens-là.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. Mongeau.
M. Ryan: Je veux juste dire une chose: j'ai fait chercher dans le
mémoire du Conseii scolaire de l'île de Montréal la
recommandation précise qui aurait traité du sujet dont nous
discutons et je ne l'ai point trouvée. (12 h 30)
M. Mongeau: Elle n'y est pas?
M. Ryan: Je ne veux pas êtes malicieux.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'est juste pour savoir si vous aviez
terminé.
M. Ryan: J'ai terminé.
M. Gendron: Alors, adopté sur division.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 399 est
adopté sur division.
M. Gendron: Oui, adopté sur division.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 400.
M. Gendron: C'est l'article 399 avant.
La Présidente (Mme Dionne): Oh, je m'excuse. J'appelle
l'article 399. Il y a un amendement qui se lit comme suit:
Remplacer l'article 399 par le suivant: "399. Le conseil peut fournir,
après entente avec une
commission scolaire les services techniques administratifs ou financiers
à cette commission scolaire. L'entente détermine le coût de
ces services. "
M. le ministre, sur l'amendement.
M. Ryan: Deux observations, Mme la Présidente. Hier, on
nous a fait part de la nécessité de prévoir une certaine
marge de manoeuvre pour permettre au Conseil scolaire de l'île de
Montréal de répondre à certains besoins des commissions
scolaires immédiatement reliés à des situations comme
celle, par exemple, qui peut surgir en matière financière,
administrative ou technique. Nous avions dans la version originelle une
expression qui était passablement restrictive. On parlait seulement de
services de soutien technique que le Conseil scolaire de l'île de
Montréal pourrait être autorisé à fournir à
une commission scolaire, et dans la version que nous proposons, nous parlons de
services techniques administratifs ou financiers. Je pense que cela embrasse
les situations qu'on a voulu porter à notre attention. Nous ne voulons
pas élargir trop non plus parce qu'ici, il s'agit de services qui
pourraient être procurés à une ou à plusieurs
commissions scolaires moyennant une décision prise à la
règle de la majorité simple. Tandis que lorsqu'il s'agira de
services plus lourds touchant à la mission même des commissions
scolaires, là il faudra avoir la règle des deux tiers. Nous y
reviendrons à l'article suivant. Alors, ici c'est la formulation que
nous proposons des services techniques administratifs ou financiers.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je n'ai pas d'opposition. Juste une question rapide
à poser au ministre. Il y avait également des
représentations qui vous ont été faites compte tenu de la
notion un peu confuse de services techniques versus de services de soutien
qu'on voyait à l'article 400. J'ai l'impression qu'avec un
libellé plus large, cela corrige l'affaire à la condition...
c'est là ma question. Est-ce que vous croyez que cela peut inclure les
deux réserves qu'on vous avait faites concernant les services juridiques
et la question de la responsabilité civile? Vous avez la même
interprétation?
M. Mongeau: Oui.
M. Gendron: Vendu. Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'amendement est
adopté. Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Brièvement, c'est une petite réserve dont
me fait part mon conseiller juridique avec laquelle sont bien familiers les
représentants du conseil sous réserve, à supposer que ce
soit les services des avocats du conseil qui soient fournis aux commissions
scolaires de l'île de Montréal ils le font à leur titre
d'avocat. Ces messieurs forment un cabinet d'avocats à
l'intérieur du conseil. Ils le font à titre de membres de ce
cabinet et non pas à titre de représentant ou de
délégué du conseil, si j'ai bien compris.
La Présidente (Mme Dionne): M. Carrière.
M. Ryan: C'est pour répondre aux exigences de sa
majesté le Barreau du Québec.
M. Carrière (Yves): Le conseil ne peut pas agir...
M. Ryan: Le conseil ne peut pas agir comme procureur et il ne
peut pas transiger des services aussi importants, aussi élevés en
dignité. Par conséquent, c'est couvert, moyennant certaines
nuances qu'il n'y a pas lieu d'inscrire dans le texte de la loi.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Moi, je voudrais comprendre. Ce que le ministre nous
dit c'est que le Conseil de l'île de Montréal ne peut pas, ce
qu'on appelle, avoir un service juridique qui remplacerait la
référence pour des commissions scolaires à des bureaux de
pratique privée. Si c'est cela, ça ne fonctionne pas.
M. Ryan: Le conseil ne peut pas agir comme procureur des
commissions scolaires, c'est ce qu'on veut dire. Il a son service juridique,
c'est tout.
M. Gendron: Ah, cela va; c'est tout.
M. Ryan: II peut accepter que ses avocats agissent comme
procureur des commissions scolaires, il n'y a pas de problème.
M. Gendron: Les avocats qu'il a dans son service juridique, c'est
une nuance. D'accord.
M. Ryan: C'est cela. C'est pour cela qu'il n'est pas question de
l'inclure nulle part dans le texte officiel, là c'est du
bysantinisme.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. L'article 399 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 400. Il y a un
amendement.
M. Ryan: À l'article 400, nous allons déposer un
amendement important.
La Présidente (Mme Dionne):... important. M. Ryan:
Oui, madame.
La Présidente (Mme Dionne): Je vais lire l'amendement:
Remplacer l'article 400 par les
suivants: "400. Le conseil exerce, dans les matières et dans la
mesure indiquée dans une résolution adoptée aux deux tiers
de ses membres, les fonctions et pouvoirs des commissions scolaires de
l'île de Montréal aux lieu et place de ces dernières. La
résolution du conseil peut, notamment, porter sur 1° l'enseignement
professionnel et les services éducatifs pour les adultes; 2° les
services éducatifs aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage;
3° l'éducation à une saine alimentation; 4° le plan
d'utilisation et de destination des immeubles des commissions scolaires; 5°
l'administration des subventions versées aux commissions scolaires en
vertu des règles budgétaires établies par le ministre de
l'Éducation ou par le ministre des Transports; 6° la recherche et le
développement de modèles d'intervention en éducation
interculturelle. "La résolution doit être signifée à
chaque commission scolaire de l'île de Montréal avant le 1er
janvier; elle entre en vigueur le 1er juillet suivant. Elle vaut pour trois ans
et elle peut être renouvelée de trois ans en trois ans en suivant
la procédure prévue au présent article. "
M. le ministre, est-ce qu'on remplace les articles 400 et 401 par cet
amendement?
M. Ryan: Non. Il restera l'article 401. 1 et qu'on verra
tantôt.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord, c'est...
M. Ryan:... et 401 est une autre disposition...
La Présidente (Mme Dionne): Oui.
M. Ryan:... qui doit être considérée
séparément. Cela va?
La Présidente (Mme Dionne): Donc, l'article 400. 1 sera
considéré ultérieurement...
M. Ryan:... distinctement.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord, cela va.
M. Ryan: À l'article 400, dans le premier alinéa,
pour fins de simplification et de clarté, nous allons directement
à l'objet. C'est: "Le conseil exerce, dans les matières et dans
la mesure indiquée dans une résolution adoptée aux deux
tiers de ses membres, les fonctions et pouvoirs des commissions scolaires de
l'île de Montréal aux lieu et place de ces dernières. La
résolution du conseil peut notamment - on a tenu compte de la suggestion
qui nous était faite - porter sur... " - là, on
énumère six matières qui s'imposent davantage à
l'attention, mais qui ne sont pas nécessairement définitives et
complètes.
Ensuite, on dit que la résolution doit être
signifiée, c'est la question de tuyauterie. Essentiellement, ici, on
clarifie, on dit: II exerce ces fonctions-là en lieu et place... Avant
cela, on avait copié le texte actuel de la loi, on parlait de
planification de leur développement, le service commun... De bien grands
mots, c'est aussi bien d'en venir à la chose directement, chaque fois
qu'on peut.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, c'est parce que je veux seulement vous signaler,
Mme la Présidente, que l'article 400 est majeur-La Présidente
(Mme Dionne): Oui.
M. Gendron:... important pour lequel, lors des audiences, il y a
eu beaucoup de représentations, de changements et de modifications. Je
ne peux pas, en trente secondes, prendre connaissance des amendements et
vérifier si, effectivement, dans l'ensemble des dispositions de
l'amendement, ce qui avait été souhaité par les
intervenants a été pris en compte. Donc, je suis en train de
regarder cela, cela va prendre une minute ou deux avant de réagir.
La Présidente (Mme Dionne): Prenez votre temps, M. le
député d'Abitibi-Ouest, on va vous attendre.
M. Ryan: Est-ce que c'est clair?
M. Gendron: Pas mal plus. Cela s'améliore comme on
dit.
M. Ryan: Même prêt à vous prononcer. M.
Gendron: Non, je ne suis pas prêt.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Au deuxième alinéa, Mme la
Présidente, je pense que cela tient compte passablement des remarques
qui avaient été faites lors des consultations. C'est un texte qui
campe bien la première responsabilité que c'est le conseil qui
exerce dans les matières et dans la mesure indiquée dans une
résolution des deux tiers, les pouvoirs des autres et notamment, dans
ces pouvoirs... voici une liste pas nécessairement exhaustive qui
répond à une demande du conseil de l'île d'avoir le
"notamment".
J'ai une question. Au deuxième alinéa, on dit: La
résolution du conseil peut notamment porter sur les services
éducatifs aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. Lors
de la consultation du mois d'août, la COPHAN, pour qui j'ai beaucoup
d'admiration et de respect, avait
souhaité qu'on ajoute: en consultation avec les conseils
consultatifs des commissions scolaires. Il m'apparait que pour une disposition
comme cela, ça serait logique, je prétends que oui, qu'on puisse
s'assurer qu'une obligation soit faite au conseil de l'île d'au moins
tenir une consultation avec les conseils consultatifs des commissions scolaires
puisque dans les faits, là comme ailleurs, ce n'est pas parce qu'on est
conseil de l'Ile, dans une autre commission scolaire, que les comités
consultatifs auront la chance de vivre un peu plus concrètement. Comment
les commissions scolaires adaptent les dispositions prévues pour les
élèves en difficulté d'apprentissage et d'adaptation? Je
prétends qu'on ne peut pas créer ces comités-là qui
rapidement vont développer une expertise intéressante concernant
ces élèves en difficulté d'apprentissage et ne pas exiger
qu'à tout le moins avant que des décisions réglementaires
soient prises, la résolution d'un conseil qui porterait sur les services
éducatifs aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage, cela
devient une décision, cela devient une décision fonctionnelle qui
fera usage dans le domaine des commissions scolaires concernées et
surtout pour les élèves qui auront à
bénéficier d'un cas où il y aura des décisions qui
les avantagent et qui facilitent leur adaptation ou leur apprentissage.
La COPHAN prétendait que c'est un ajout nécessaire. J'ai
le même point de vue. J'aimerais entendre le ministre avant de
décider si je présente formellement l'amendement. Est-ce que le
ministre est d'accord d'envisager que cette adoption de résolution se
fasse après consultation des conseils consultatifs des commissions
scolaires?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre?
M. Ryan: Mme la Présidente, j'aurais une explication
à donner ici qui échappe à l'oeil nu, mais qui s'impose
après un examen analytique du texte. On dit bien que le conseil, dans
ces cas-là, exerce des fonctions et pouvoirs des commissions scolaires
de île de Montréal aux lieu et place de ces dernières, donc
suivant les conditions qui s'imposent à ces dernières. Cela veut
dire que s'il était prêt à intervenir dans ceci, il devra
respecter la fonction consultative des comités consultatifs sans que
ça soit nécessaire de le dire explicitement.
Une voix: Ce sont les commissions scolaires qui vont consulter?
(12 h 45)
M. Ryan: Non. Cela lui délègue cette
responsabilité. Il va devoir agir en consultation avec les
comités consultatifs tout comme les commissions scolaires auraient
été obligées de le faire.
M. Gendron: J'estime que l'explication du ministre...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... est satisfaisante et, en conséquence, je
n'ai pas de décision autre à prendre au deuxième
alinéa que de dire que: Cela va pour le deuxième
alinéa.
La Présidente (Mme Dionne): Mme la députée
de Chicoutimi, est-ce que...
Mme Blackburn: Mme la Présidente, j'ai ici les principales
recommandations touchant l'article 400 du Conseil scolaire de île de
Montréal qui voudrait avoir un peu plus de pouvoirs ou mieux clarifier
ses pouvoirs, particulièrement en matière d'enseignement
professionnel et d'immobilisations. Je vois dans son mémoire, au
paragraphe premier: "Que le conseil scolaire soit également
chargé de préparer et réviser annuellement un plan de
développement de l'enseignement professionnel pour permettre - et c'est
là l'explication - à la fois aux commissions scolaires et au
ministre de l'Éducation de développer de façon rationnelle
les options d'enseignement professionnel dans l'île de Montréal. "
L'autre, c'est: "Que le conseil scolaire soit chargé de préparer
et réviser annuellement un plan quinquennal d'immobilisations pour
permettre à la fois aux commissions scolaires - toujours - et au
ministre de l'Éducation d'assurer... "
J'aimerais peut-être, si vous nous y autorisez, entendre M.
Mongeau là-dessus concernant les explications.
M. Ryan: Je vais vous dire franchement que je pense qu'à
ce moment-ci, ce n'est pas nécessaire. Ces gens nous ont dit
eux-mêmes, dans la présentation que M. Mongeau a faite hier,
qu'avec le mot "notamment" ça donne la marge souhaitable. Je pense que
ce n'est pas nécessaire de l'entendre de nouveau sur ce point; je vous
le dis en toute simplicité.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Effectivement, je pense... M. Ryan: C'est ce
qu'il nous a dit hier.
M. Gendron: Oui, rapidement, je pense que la
députée de Chicoutimi a raison de souligner l'insistance qu'il
avait faite sur ce point. Cependant, hier et ce matin, avec la mention
"notamment" il a la conviction qu'ils seront en mesure d'assumer
professionnellement cette responsabilité qui était
légitime; donc, pour ça, ça va.
Il resterait une...
M. Ryan: 400. 2
M. Gendron: Non. M. Ryan: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Dionne): Nous sommes toujours à
l'amendement de 400.
M. Gendron: En ce qui me concerne, il me resterait une question.
Le ministre croit bon que, dans la responsabilité du conseil de
l'île, la recherche et le développement, le modèle
d'intervention en éducation interculturelle, soient là et je
trouve que c'est une bonne disposition. L'Association du Québec pour
enfants avec problèmes auditifs avait ajouté: "Prévoir un
alinéa prévoyant une responsabilité de
développement de la recherche et des modèles d'intervention en
éducation pour les élèves en difficulté
d'adaptation et d'apprentissage. " Je suis convaincu que vous me comprenez. Je
ne sais pas, encore là, si le conseil de l'île a la
prétention que le "notamment" lui permet ça, mais... Si c'est
oui, c'est oui, sauf qu'ici je n'aurais pas détesté que la
recherche et le développement, le modèle d'intervention ne
s'applique pas uniquement à l'éducation interculturelle, mais
qu'il soit également applicable, parce que c'est surtout dans ce
domaine... Écoutez, au cours des prochaines années,
malheureusement, tout le monde sait qu'on aura de plus en plus
d'élèves présentant des difficultés d'apprentissage
ou d'adaptation et qu'en conséquence, s'il y a un secteur de la
population qui doit bénéficier d'un renforcement des
éléments de recherche, c'est bien ce groupe. Moi, je n'en fais
pas un plat, je pose une question. Si le ministre ou le conseil de l'île
dit: On prétend que c'est couvert par "notamment"... Quant à moi,
ça va.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, je pense que c'est couvert de
deux manières. D'abord par le "notamment", et, deuxièmement, par
l'alinéa 2: "Les services éducatifs aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage. " Cela peut très bien impliquer des projets de
recherche sur les besoins pédagogiques particuliers de ces
catégories d'élèves. Il ne nous l'explique en aucune
manière. Par conséquent, je pense que la préoccupation,
tout en étant fort raisonnable, trouve déjà sa
réponse dans le libellé actuel.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'article 400 est
adopté. Est-ce que l'article 400, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 400.
1.
M. Ryan: L'article 400. 1 traite du droit de retrait.
La Présidente (Mme Dionne): Excusez-moi, M. le ministre.
Je pense qu'avant, on devrait le lire.
M. Ryan: Excusez.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 400. 1 se lit comme
suit: "Dans les 30 jours de la signification d'une résolution du conseil
visée à l'article 400, une commission scolaire de l'île de
Montréal peut exercer elle-même ses fonctions et pouvoirs dans
tout ou partie des matières indiquées dans cette
résolution et en soustraire l'exercice, quant à elle, au conseil,
si elle en décide ainsi par une résolution du conseil des
commissaires. Elle transmet une copie de la résolution au conseil. " M.
le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, il s'agit d'une disposition
qui a fait l'objet d'un voeu que m'ont communiqué les membres du Conseil
scolaire de l'île, c'est-à-dire les présidents des
commissions scolaires de l'île de Montréal à l'occasion de
discussions que j'ai eues avec eux autour du projet de loi 107. Dans
l'état actuel des choses, il existe un droit de retrait ou
d'adhésion, selon l'interprétation juridique qu'on retient, pour
les deux commissions scolaires confessionnels, et ce droit n'existe pas pour
les autres commissions scolaires. Avec la disposition que nous introduisons, le
droit de retrait serait offert à tout le monde, en retour de quoi tout
le monde ferait partie également du conseil. Je pense que c'est une
clarification qui répond à des imbroglios qu'on a vécus
depuis deux ou trois ans en particulier et qui clarifient des choses tout en
établissant que les commissions scolaires seront sur un pied
d'égalité dans ces matières. Je pense que c'est une
amélioration considérable qui découle des nombreuses
consultations que nous avons eues ensemble.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, je pense que le ministre a raison de
présenter ça comme une amélioration. Cet amendement
m'apparaissait requis, il est là. Il y a plusieurs intervenants, lors
des audiences, qui avaient effectivement souhaité un pouvoir de retrait
pour les commissions scolaires qui désirent l'exercer. En
conséquence, on est d'accord.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. L'article 400.
1 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Gendron: L'article 400. 1? Adopté, ça va.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. L'article 401,
il y a également un amendement à cet article, et Je vais le lire:
Remplacer l'article 401 par le suivant: "401. Le conseil peut imposer une taxe
scolaire sur tout immeuble imposable situé sur l'île de
Montréal pour ses besoins et pour assurer le rattrapage en
matière d'éducation dans les milieux défavorisés
des commissions scolaires de l'île de Montréal. "Il doit imposer
une taxe scolaire sur tout immeuble imposable situé sur l'île de
Montréal à la demande d'une commission scolaire de l'île de
Montréal pour combler les besoins de cette commission scolaire.
Lorsqu'une partie du territoire d'une commission scolaire de l'île de
Montréal est située en dehors de l'île de Montréal,
le conseil exerce, sur cette partie du territoire, conformément aux
articles 275 à 278, les fonctions et pouvoirs qui auraient
été ceux de la commission scolaire si l'article 274 lui avait
été applicable. "Les articles 273, les premier et deuxième
alinéas de l'article 283 et les articles 284 et 285 s'appliquent
à la taxation par le conseil, compte tenu des adaptations
nécessaires. Les commissions scolaires de l'île de Montréal
sont tenues de transmettre au conseil, sur demande, les renseignements ou
documents qu'il peut exiger aux fins de la taxation scolaire. "
M. le ministre, sur l'amendement?
M. Ryan: Comme il s'agit de considérations assez
techniques, j'aimerais demander l'autorisation, peut-être, s'il y a
besoin d'explications... S'il n'y en a pas besoin, je proposerais qu'on passe
au vote, mais s'il y a besoin d'explications, je proposerais que nous les
demandions à notre conseiller juridique.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Le problème que j'ai, c'est. qu'on n'arrivera
pas à passer à travers avant... On va faire cela... Il reste cinq
minutes. Oui, il y a des explications, il y a également une question
plus globale parce que l'article 401 est relié à d'autres
articles, en ce qui me concerne, et il y a une problématique à
être exposée. Je suis un peu étonné que le ministre
pense qu'il ne s'agit là que de discuter d'explications techniques.
L'article 401, c'est tout le débat global qu'il va falloir faire sur le
pouvoir de taxation, avec les responsabilités qu'on incombe au conseil
de l'île. Cela dépend un peu... Comme on l'a fait pour d'autres,
il faut que j'aille sentir un peu comment le ministre va réagir à
quelques autres dispositions avant de dire: L'article 401, dans la forme qu'il
a, nous agrée ou pas.
La Présidente (Mme Dionne): Si vous voulez, on pourrait
suspendre jusqu'à 15 heures et commencer par l'article 401.
M. Gendron: Oui, parce que je ne peux pas le faire en trois
minutes. On le fera quand on recommencera.
La Présidente (Mme Dionne): La commission de
l'éducation suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 56)
(Reprise à 15 h 20)
La Présidente (Mme Dionne): À l'ordre, s'il vous
plaît! Merci. La commisison de l'éducation reprend ses travaux.
Nous en étions à l'article 401, et un amendement venait
d'être déposé. Nous attentions les commentaires de M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Pas nécessairement, je vais en avoir, mais on
avait surtout laissé voir qu'à l'article 401 on pourrait assister
à une très courte explication du conseiller juridique, le
ministre nous l'avait offert, parce qu'il y a des explications à donner
sur l'article 401. Ce que j'ai dit, c'est que c'est un article
charnière, majeur, relié à d'autres et que c'était
le moment, à l'article 401, de présenter l'ensemble des
éléments reliés au niveau de taxation, aux pouvoirs de
taxation et aux problèmes que cela comporte.
Je voudrais quand même avant, pour m'assurer qu'on a un nouvel
article 401...
La Présidente (Mme
Dionne): Je vais vous
arrêter pour qu'on relise peut-être le nouveau texte qui a
été apporté. Il prend la place du texte qui a
été déposé ce matin.
M. Ryan: Mme la Présidente.
Le Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce que je pourrais demander un ajournement de cinq
minutes, s'il vous plaît, parce qu'il est arrivé un
développement dans le cheminement intellectuel de certains de mes
collaborateurs au cours de l'heure du déjeûner, qui confirme votre
croyance que ces périodes servent parfois à clarifier les
idées. Il y a une chose que je voudrais vérifier auprès
d'eux avant de commencer les explications, parce que je ne voudrais pas avoir
l'air de les contredire. Non plus que d'être contredit par eux. Je suis
convaincu que ce n'est rien.
M. Gendron: Mais cela vaut la peine de le vérifier.
M. Ryan: S'ils ont trouvé la pierre philoso-
phale, j'aimerais bien leur rendre hommage.
M. Gendron: Vous avez dit que le cheminement intellectuel de vos
collaborateurs était arrêté?
M. Ryan: Non, qu'il avait continué pendant l'heure du
déjeûner.
M. Gendron: D'accord.
M. Ryan: Alors que je travaillais sur d'autres objets.
M. Gendron: Bien c'est là que je n'aurais pas
accepté, je vous aurais défendu, M. Dupont, soyez sans
crainte.
M. Ryan: C'est ce qui fait qu'ils sont devenus
intéressants avec les années, c'est qu'ils ont continué
à évoluer après le changement de gouvernement. Il sont
devenus aujourd'hui fort convenables.
M. Gendron: Alors cela vaut au moins dix minutes de
suspension.
M. Ryan: Blague à part, on va faire ça vite.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, nous suspendons pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 22)
(Reprise 15 h 41)
Le Président (M. Bradet): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'éducation reprend ses travaux. Nous en
étions à l'article 401. Il y a un papillon qui remplace l'article
401 par le suivant...
M. Ryan: M. le Président?
Le Président (M. Bradet): Oui, M. le ministre.
M. Gendron: Vous n'êtes plus le président du
comité du non pour avoir autant de privilèges.
M. Ryan: Je m'en passe volontiers. M. le Président, je
voudrais expliquer l'économie des amendements que nous allons
présenter. Je pense que si nous nous comprenons sur l'ensemble, comme
nous l'avons fait à quelques reprises, cela va mieux pour les articles
particuliers ensuite. Ce que nous envisagerions serait à peu près
ceci. À l'article 401, c'est le principe de l'imposition d'une taxe
scolaire arrêtée par le conseil pour ses besoins et pour assurer
le rattappage en matière d'éducation dans les milieux
défavorisés des commissions scolaires de l'île de
Montréal. Cela, c'est l'article 401, on maintient cela. Il y a quelques
petits changements dont un en particulier, la définition de territoire,
au deuxième alinéa, qui vise à couvrir le problème
découlant de la présence en dehors de île de
Montréal d'une partie du territoire de la commission scolaire Lakeshore.
On a fait l'ajustement pour cela.
Ensuite, nous arrivons aux articles 402, 403 et 404. Ce sont des
articles plutôt techniques qui ne présentent pas de
problème particulier à notre point de vue, qui ne demandent pas
de changement.
À l'article 405, nous ferions un changement sur le formulaire. Je
vais juste donner une communication à titre indicatif pour l'instant. Je
pense qu'on vous a distribué ces textes-là. Est-ce qu'on vous les
a distribués?
M. Gendron: Non.
M. Ryan: Point encore. En tout cas, je vais en donner lecture une
première fois, cela va constituer une introduction. Le texte se lirait
comme suit: "Le conseil reçoit pour le compte des commissions scolaires
le produit de la taxe scolaire imposée pour leurs besoins jusqu'à
concurrence d'un montant équivalent à 6 % de leurs
dépenses nettes ou à un taux d'imposition de 0, 25 $ par 100 $ de
l'évaluation uniformisée des immeubles imposables ou partie de
cette évaluation incluse dans l'assiette foncière de ces
commissions scolaires. Le conseil, dans la mesure et suivant les règles
indiquées dans une résolution, répartit entre les
commissions scolaires le produit de la taxe. " Alors là, le conseil
décrète une taxe et ensuite, il la répartit. Il
répartit le produit de la taxe entre les commissions scolaires suivant
des critères qu'il indique dans une résolution. Nous avons
toujours le problème des commissions scolaires confessionnelles.
Qu'est-ce qu'il va arriver d'elles? Parce qu'elles ont le droit
constitutionnel, suivant l'interprétation que le gouvernement donne de
ces choses, de réclamer le produit de la taxe jusqu'à concurrence
de 6 %. On introduirait à l'article 467 que nous avons vu ce matin,
l'article 467. 3. Nous avons parlé de leur pouvoir de se soustraire pour
les emprunts, il y aurait l'article 467. 3 qui dirait à peu près
ceci: "Malgré le deuxième alinéa de l'article 405, le
conseil remet à une commission scolaire confessionnelle ou dissidente le
montant de la taxe scolaire qu'elle demande jusqu'à concurrence d'un
montant équivalent à 6 % de sa dépense nette ou un taux
d'imposition de 0, 25 $ par 100 $ de l'évaluation uniformisée des
immeubles inclus dans son assiette foncière. "
Alors, elle aurait la possibilité de se détacher ou de
réclamer ses 6 %. Mais la taxe aurait été instituée
sur l'ensemble du territoire et le produit en serait réparti suivant
l'indice de pauvreté ou de défavorisation ou les critères
arrêtés par le conseil.
Évidemment, ce que l'expérience enseigne depuis quelques
années, c'est qu'en général, à
même la distribution du produit de la taxe de 6 %, les deux
commissions scolaires confessionnelles ont touché plus que 6 %. Par
conséquent, les chances qu'elles réclament ici ne sont pas
élevées, étant donné que rien n'indique une
diminution du taux de défavorisation dans le territoire des commissions
scolaires qui sont les plus considérables en territoire et les plus
lourdement hypothéquées en termes de défavorisation de
tout le territoire de l'île de Montréal.
On aurait une formule qui peut, selon nous, durer... Il faut
prévoir ceci, parce que si on ne le prévoit pas, ce que nous
ajouterions à l'article 467. 3, nous risquons d'engendrer une
contestation constitutionnelle qui pourrait risquer d'ébranler tout le
bateau pour des raisons bien artificielles. Alors, c'est la conception que nous
avons retenue pour cette partie du problème.
Je pense que c'est assez logique avec ce que nous avons fait
jusqu'à maintenant pour le pouvoir d'emprunt et aussi pour des
délégations de pouvoirs. Je pense que ça va dans les
mêmes lignes.
Maintenant, est-ce que les textes sont arrivés?
La Présidente (Mme Dionne): On a un nouveau texte
daté du 13 décembre, M. le ministre. C'est le plus récent.
Donc, ce texte remplace le texte qu'on a lu au début, le premier
amendement. Pour le bénéfice du Journal des débats,
je pense que c'est important. Il y a quelques différences. Remplacer
l'article 401 par le suivant: "401. Le conseil peut imposer une taxe scolaire
sur tout immeuble imposable situé sur l'île de Montréal
pour ses besoins et pour assurer le rattrapage en matière
d'éducation dans les milieux défavorisés des commissions
scolaires de l'île de Montréal. "Il doit imposer une taxe scolaire
sur tout immeuble imposable situé sur l'île de Montréal
pour combler les besoins de cette commission scolaire. Lorsqu'une partie du
territoire...
M. Ryan: Madame, juste...
La Présidente (Mme Dionne): Oui?
M. Ryan: Ici, c'est: Les besoins des commissions scolaires de
l'île de Montréal. Évidemment, c'est un oubli qui a
été fait. Les commissions scolaires de l'île de
Montréal.
La Présidente (Mme Dionne): Bon. On l'avait au singulier,
M. le ministre. Est-ce qu'on doit le mettre au pluriel comme ça? Les
besoins des commissions scolaires sur l'île de Montréal?
M. Ryan: De l'île de Montréal.
La Présidente (Mme Dionne): Bon. Je recommence le
deuxième paragraphe.
M. Gendron:... "commissions scolaires" au pluriel.
M. Ryan: C'est: Des commissions scolaires de l'île de
Montréal.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, cela se lit... le
deuxième alinéa...
M. Ryan: Deuxième alinéa, fin de la première
phrase.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. Cela se lit comme
suit: "II doit imposer une taxe scolaire sur tout immeuble imposable
situé sur l'île de Montréal pour combler les besoins des
commissions scolaires de l'île de Montréal. " On retrouve
l'île de Montréal" deux fois dans la même phrase. D'accord.
Ensuite: "Lorsqu'une partie du territoire d'une commission scolaire de
l'île de Montréal est située en dehors de l'île de
Montréal, le conseil exerce, sur cette partie du territoire,
conformément aux articles 275 à 278, les fonctions et pouvoirs
qui auraient été ceux de la commission scolaire si l'article 274
lui avait été applicable. "Les articles 273, les premier et
deuxième alinéas de l'article 283 et les articles 284 et 285
s'appliquent à la taxation par le conseil compte tenu des adaptations
nécessaires. Les commissions scolaires de l'île de Montréal
sont tenues de transmettre au conseil sur demande les renseignements aux
documents qu'il peut exiger aux fins de la taxation scolaire. " Cela va, M. le
ministre?
M. Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Sur votre lecture ou sur l'article?
La Présidente (Mme Dionne): Si vous voulez, sur les
deux.
M. Gendron: Bon. Il y a quelques commentaires sur le fond ou sur
l'article. Quand on va voir à l'article 283 où vous dites au
troisième alinéa de l'article 401: Les articles 273, les premier
et deuxième alinéas de l'article 283, nous, à l'article
283, on ne voit qu'un seul alinéa. Alors, là, on a un
problème. On ne voit pas pourquoi vous faites référence au
deuxième alinéa de l'article 283 qui n'existe pas.
Une voix: Ce serait plus logique de dire que l'article 284 a
justement trois alinéas.
La Présidente (Mme Dionne): C'est dans le troisième
alinéa, deuxième ligne. Ce sont les premier et deuxième
alinéas de l'article 284 au lieu de l'article 283?
M. Ryan: C'est cela. Ensuite, il y aurait: Et l'article 285, il
faut changer ce qui suit. Et l'article 285.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, le troisième
alinéa se lirait comme suit: L'article 273, les premier et
deuxième alinéas de l'article 284 et l'article 285 s'appliquent
à la taxation par le conseil, compte tenu des adaptions
nécessaires. C'est beau, M. le ministre? M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: On pense que l'article 283 devrait s'appliquer.
M. Ryan: Êtes-vous sûr que l'article 283, c'est la
forme définitive dans laquelle nous l'avons adopté, avec
seulement un alinéa?
M. Gendron: Oui, cela, j'en suis sûr.
M. Ryan: Les articles 273, 283 et les premier... Ensuite 283, les
premier et deuxième alinéas de l'article 284 et l'article 285. Il
faut ajouter l'article 283. Alors, "les articles 273, 283, les premier et
deuxième articles... de l'article 284 et l'article 285. "
M. Gendron: Les premier et deuxième alinéas.
M. Ryan: Alinéas, excusez.
M. Gendron: De l'article 284 et l'article 285.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que c'est clair, cela
va?
M. Gendron: Ah là, pour le texte, au moins, on pense que
là, cela peut se lire. Il reste un problème, d'après
nous.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: C'est que lorsqu'on fait référence
à l'article 285, c'est toute la question des délais pour la
perception. Le conseil de l'île, vous avez fait valoir que la date de
l'adoption du taux de la taxe dépend de l'approbation par le ministre du
budget du conseil. C'est cela, l'article 285. Il pourrait arriver, pour
n'importe quelle raison, que cette approbation retarde et que le conseil ne
puisse adopter son taux de taxe avant, par exemple, le mois de septembre ou
même plus tard, sur le plan seulement de l'image visuelle.
Cela pourrait créér des difficultés pour les villes
qui sont chargées de percevoir la taxe pour le conseil scolaire,
puisqu'elles n'auraient plus la possibilité de bénéficier
d'une perception hâtive du produit de la taxe, ce qui est leur argument
pour se tenir un petit peu plus tran- quilles, à la suite des
représentations qu'elles ont faites au conseil de l'île en disant:
Nous, on est à la veille de vous charger des coûts de
perception.
Et le conseil de l'île, avec raison, dit: Non, on ne vous en
paiera pas parce que vous bénéficiez, pendant un certain temps,
des revenus de l'intérêt sur la perception. Je trouve que c'est un
argument pratique, concret, à partir du moment où on
réfère à l'article 285 et on dit: Dorénavant, c'est
le ministre qui bénira le tout. Sa bénédiction pourrait
être tardive et il pourrait y avoir des problèmes. Et là,
la ville pourrait très bien exiger que, n'ayant plus des revenus
d'intérêts sur la perception hâtive, en conséquence,
elle chargerait des frais de perception au conseil de l'île.
La loi prévoit toujours que les villes peuvent percevoir la taxe
dès l'adoption de notre taux de taxe et garder les intérêts
sur cette perception jusqu'au 1er avril. Vous avez mis cela dans la loi. Il
serait possible, d'après nous, que le ministre puisse autoriser un
montant de dépenses avant d'approuver le budget du conseil. À ce
moment, le conseil pourra adopter un taux de taxe en tenant compte de la
dépense nette déterminée par le ministre. Alors, ceci ne
rencontre pas les objectifs du conseil de l'île, puisque, si le ministre
détermine le montant de la dépense nette, c'est lui qui, au fond
détermine le taux de taxe. Il semble au conseil de l'île que, le
montant des dépenses nettes étant déterminées par
le ministre, il ne s'agira pour le conseil que de faire un calcul
mathématique et il n'y aura plus aucune discrétion quant au taux
de taxe. Donc à 285, il y a également la prétention du
conseil de l'île à l'effet que le vrai responsable de
l'établissement du taux de taxe ou de l'adoption du taux de taxe devient
le ministre plutôt que le conseil de l'île. Alors, est-ce que le
ministre a une réaction sur les propos que je viens de tenir?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Je vais demander à notre conseiller juridique de
nous indiquer comment il voit ça.
La Présidente (Mme Dionne): Me Dupont.
M. Dupont: Le troisième alinéa de 401 nous
réfère justement à l'article 285...
M. Gendron: Oui.
M. Dupont:... pour prévoir le cas où, à
défaut d'une approbation du budget d'une commission scolaire de
l'île ou du conseil lui-même, pour ne pas retarder l'imposition du
taux de taxe, aux fins de la détermination de la limite de 6 % des
dépenses nettes, le ministre détermine le montant de la
dépense nette aux fins de l'imposition de la taxe scolaire. Parce que la
dépense
nette, c'est le produit de l'application des règles
budgétaires déterminant le montant de la subvention de la
commission scolaire. Alors, l'article 285 a été justement
prévu pour ça, pour ne pas créer de problèmes de
trésorerie à une commission scolaire et ne pas différer
dans le temps le pouvoir d'imposer un taux de taxe, de telle sorte que le
conseil pourra imposer son taux de taxe immédiatement et le faire
connaître aux villes qui pourront percevoir la taxe et la rembourser au
1er avril sans pénalité.
M. Gendron: Bon, ça, c'est plus une explication sur toute
la question de l'imposition du taux de taxe versus la dépense nette
déterminée par le ministre. Par contre, dans le premier volet que
j'ai touché, à savoir que quand le ministre, pour une raison ou
pour une autre, ne sera pas en mesure de faire connaître assez tôt
l'acceptation du budget du conseil de l'île, dans les cas où la
ville voudrait exiger des frais de perception parce qu'elle n'aurait plus
l'argent d'une façon aussi hâtive qu'elle l'avait auparavant, en
conséquence, il me semble que le conseil de l'île n'aura plus
d'argument pour ne pas exiger de frais de perception. Est-ce qu'il n'y aurait
pas moyen de prévoir une disposition pour s'assurer qu'elle n'ait pas
à payer d'intérêts sur les frais de perception?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre ou Me
Dupont.
M. Dupont: À moins de créer l'obligation à
une commission scolaire ou au conseil, le cas échéant, d'imposer
le taux de taxe avant telle date, c'est-à-dire, par exemple,
après le 30 juin, si le budget n'est pas approuvé, elle doit
imposer quand même le taux de taxe ou la base de la dépense nette
déterminée par le ministre avant, je ne sais pas, moi, le 30
septembre, pour s'assurer que le conseil aura imposé le taux de taxe.
Est-ce que c'est nécessaire de faire ça?
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: À ce moment-là, moi, je voudrais
entendre un représentant juridique du conseil de l'île. S'il a
pris connaissance de l'article 401, tel que libellé, il pourrait
soulever une objection à l'application de 285 par rapport au
délai de perception: tel que formulé, est-ce que le
problème existe toujours? Si oui, qu'il puisse nous en parler un peu et
surtout convaincre le ministre et, deuxièmement, qu'est-ce qu'il
faudrait faire pour s'assurer que le problème n'existe plus?
La Présidente (Mme Dionne): M. Carrière.
M. Carrière: M. le ministre, de fait, depuis quelques
années les villes, et particulièrement la ville de
Montréal, tentaient d'aller chercher des frais de perception. Chaque
année, on a pu leur démontrer qu'effectivement l'économie
d'intérêts qu'elles font pendant la période qu'elles ont
pour percevoir la taxe leur est profitable. D'ailleurs, dans la loi actuelle,
il est prévu que c'est avant le 1er juin que le conseil doit adopter son
taux de taxe et c'est communiqué à la ville dans les semaines qui
suivent, et elle est en mesure de percevoir rapidement sa taxe et de profiter
de l'intérêt de cet argent qui est nettement supérieur au
coût de perception qu'elle a vraiment. (16 heures)
Je pense, Mme la Présidente, qu'il serait possible de dire encore
aujourd'hui que le taux de taxe serait basé sur la dépense nette
déterminée dans les prévisions budgétaires des
commissions scolaires. Il faut se rappeler que les prévisions
budgétaires d'abord sont basées sur les règles
budgétaires. S'il y a des excès, ils ne peuvent être que
très minimes pour tout le monde. D'autre part, il faut se souvenir aussi
que les commissions scolaires confessionnelles n'ont pas cette approbation de
leur budget par le ministre. Quant à elles, il est bien sûr que le
taux de taxe sera basé sur leurs prévisions budgétaires
à elles et non pas celles approuvées par le ministre, alors que,
pour les six autres commissions scolaires, ce sera basé sur les
prévisions budgétaires ou le montant de la dépense nette
est déterminée par le ministre. Déjà là, il
y a une différence de traitements entre les deux groupes de commissions
scolaires sur l'île de Montréal. Il me semble qu'on pourrait faire
la même chose pour les six autres commissions scolaires que pour les deux
commissions scolaires confessionnelles. Au fond, baser le taux de taxe sur
leurs prévisions budgétaires qui ne devraient pas être
tellement débordantes au point que les 6 % deviendraient illusoires, il
me semble que ce serait possible de ce côté-là.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Les autres commissions scolaires, nous
préférons les traiter comme les commissions scolaires du reste du
Québec de ce point de vue-là.
M. Carrière: Oui, mais est-ce que cela fait une grosse
différence... Excusez.
M. Ryan:... dont le budget doit être approuvé par
le...
M. Carrière: Est-ce que cela ferait une grosse
différence aussi pour les autres commissions scolaires? Je dois
comprendre quand même que sur l'île de Montréal, à
part l'île de Montréal, il y a peut-être Québec qui
fart faire la perception par les villes. De toute façon, ce n'est pas
fait selon le même régime. Est-ce qu'on ne pourrait pas dire la
même chose pour toutes les commissions scolaires à l'article 285:
Le taux
de taxe est basé sur les prévisions budgétaires
adoptées par les commissions scolaires?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: La réponse est négative. Nous
préférons garder le système qui permet le contrôle
sur les budgets des commissions scolaires. Je suis franc avec vous. On en a
discuté longuement et on préfère le garder, il est inscrit
dans la loi. On ne voudrait pas faire une brèche ici.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Combien cela peut-il représenter dans la
perspective où la ville décide de vous charger des frais de
perception.
La Présidente (Mme Dionne): M. Carrière.
M. Carrière: Écoutez, je n'ai aucune espèce
d'idée, puisqu'on n'a pas de précédent à venir
jusqu'à maintenant; nous n'avons jamais payé. Remarquez, comme je
vous dis, l'intérêt qu'elles touchent pendant les neuf, dix ou
onze mois, est toujours supérieur au coût qu'elles ont
tenté de nous faire valoir par compte de taxes. Je ne me souviens plus
des montants exacts, je ne les ai pas sous la main. Il faudrait que je
reconsulte des chiffres pour vous dire quel est le montant exact. Mais il est
sûr que si, en plus de garder l'argent, pendant un certain nombre de
mois, elles ont des frais de perception, c'est le système scolaire qui
en perd un peu, qui en perd à chaque fois.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Sans avoir les montants, est-ce qu'il s'agit de
sommes quand même assez appréciables qui sont en cause? C'est plus
cela. Avez-vous une évaluation?
M. Carrière: Ils nous ont déjà parlé
de 3 $. La Présidente (Mme Dionne): M. Laplante.
M. Laplante (Reynald): Ce que nous percevons en taxes
annuellement sur l'île de Montréal, c'est une somme de 50 000 000
$. La loi nous fait une obligation de fixer le taux de taxe avant le 1er juin,
pour le 1er juin et les villes, en vertu de la loi, n'ont pas à nous le
remettre avant le 1er avril. Donc, ce montant peut représenter les
intérêts de cette somme-là pour une période de six,
sept ou huit mois. Mais il y a des perceptions, si je comprends bien, dans
certaines municipalités qui commencent au cours de l'été.
Cela se termine dans la plupart des municipalités au début de
l'automne ou plus tard. À partir de ce moment-là, cela devient
une somme assez intéressante pour les villes. Même si à
chaque année, entre autres, la ville de Montréal revient sur
cette question, on lui dit: II n'en est pas question parce qu'on a plus que...
Il a parlé d'un frais de perception qui représenterait 3 $ du
compte de taxes, des choses comme cela. Mais qu'est-ce que cela veut dire?
M. Gendron: 3 $ du compte de taxes, quelle somme totale est-ce
que cela signifierait?
M. Carrière: Vous pouvez imaginer avec l'assiette
foncière que nous avons sur l'île et le nombre d'immeubles
imposables, cela peut...
M. Laplante: On n'a pas le nombre de comptes de taxes.
M. Carrière:... être plusieurs centaines de milliers
de dollars.
M. Gendron: Combien avez-vous dit de milliers de... ? Vous avez
dit un chiffre de personnes imposables, combien?
M. Carrière: Je n'ai pas le chiffre exact, mais vous avez
quand même, plusiers centaines de maisons sur l'île de
Montréal. Je calculerais que c'est plusieurs centaines de milliers de
dollars qu'on devrait payer en plus de ne pas avoir les intérêts
pendant dix mois, mais je ne pourrais pas vous donner de chiffre précis,
ii faudrait que je vérifie auprès des services financiers.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je suis un peu étonné que cela ne
touche pas le ministre, parce que cela me touche de voir que, volontairement,
dans une loi, on s'arrangerait pour que des sommes ne demeurent pas aux fins
pour lesquelles elles sont perçues. C'est clair, au-delà des
explications qui viennent d'être données et des chiffres qu'on n'a
pas précisément. Une chose est facile à comprendre, Mme la
Présidente, c'est qu'il y a un danger que le conseil de l'île
n'ait plus aucun argument pour éviter que les villes qui
perçoivent la taxe exigent des frais de perception. Ce qu'on n'aurait
pas à envisager s'il y avait une disposition plus souple qui permettrait
de procéder comme elles le font actuellement, ce qui fait qu'uniquement
avec les intérêts des sommes perçues, ce geste contribue
à faire taire toute argumentation rationnelle pour exiger des frais de
perception. Et la logique de tout cela, je ne suis pas le conseil de
l'île, ce n'est pas les commissions scolaires, c'est que l'argent
perçu pour des fins éducatives servent à ces fins
plutôt qu'à des frais administratifs d'une ville. Je n'ai pas
été capable d'avoir le montant précis, mais j'ai plus peur
qu'il s'agisse là de centaines de milliers de dollars, peut-être
même un million et
plus.
Suis-je dans le domaine de l'irréalisme en pensant que ce
pourrait être supérieur à un million?
La Présidente (Mme Dionne): M. Carrière.
M. Carrière: Écoutez, comme je vous le dis, je n'ai
pas le nombre de portes, mais je dis plusieurs centaines de milliers, et je
pense que nous sommes conservateurs.
La Présidente (Mme Dionne): M. Laplante?
M. Laplante: Si on y va par l'autre bout, on prend 50 000 000 $
à un taux d'intérêt de 10 % pendant une période de
six mois, cela fera 2 500 000 $ pour l'île, ce sont des chiffres
importants.
La Présidente (Mme Dionne): M. Carrière.
M. Carrière: Je pourrais peut-être simplement
ajouter que, de fait, c'est le régime qu'on a vécu jusqu'à
maintenant. On s'est basé sur les prévisions budgétaires
pour imposer le taux de la taxe. Il n'y a pas eu tellement de
débordement, encore une fois, par rapport au 6%.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bien, écoutez, le député
d'Abitibi-Ouest a terminé en disant que si le ministre ne bouge pas,
c'est évident que je ne peux le faire bouger à ma place. S'il ne
veut pas toucher à cela, je n'ai pas d'autre argument que de dire que
cela n'a pas de sens et que je trouve que c'est une attitude qu'on ne devrait
pas se permettre, parce que, je répète mon argument principal, ce
n'est pas, je ne travaille pas pour le conseil de l'île, mais dans une
loi en éducation, qui fait que les montants perçus normalement
devraient servir à des fins éducatives, et cela me chagrine et me
fatigue de voir qu'il y a peut-être 1 000 000 $ de taxes scolaires qui
vont être retenus en frais de perception. C'est la moitié de la
somme totale des 50 000 000 $ perçus, c'est-à-dire un demi de un
pourcent, pardon, mais 1 000 000 $ que tu n'as pas et que tu libères en
frais de perception, je trouve cela inutile pour un gouvernement qui, depuis le
début de l'étude sur le projet de loi, nous dit que, que
voulez-vous, les ressources sont limitées, et qu'en conséquence
il ne peut même pas payer les manuels pour l'éducation aux
adultes, les cours de formation de base.
Alors on n'a pas été capable de considérer la
gratuité des manuels pour la formation de base, et on serait capable de
gaspiller 1 000 000 $. C'est ce que cela veut dire. Uniquement par
raisonnement, positions arrêtées, mais sans trop être
capable de les justifier, parce que c'est ce qui est en cause. Pour toutes
sortes de lenteurs normales du régime, que je connais, qui,
immanquablement vont continuer à se produire, et se reproduisant, elles
auront pour conséquence ce que je viens d'illustrer.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Je ne crois pas, je maintiens la position définie
à l'article 265. Ce qui va arriver, si le budget du conseil n'a pas
été approuvé par le ministre, comme c'est arrivé
dans certains cas ces dernières années, cela a
traîné jusqu'au mois d'août ou de septembre en raison
d'absence d'une entente, par exemple, à ce moment, le ministre
établira le montant de la dépense nette. Il peut l'établir
parce qu'il envoie les règles budgétaires dans les commissions
scolaires aux mois d'avril et mai. On a devancé peut-être, disons
que c'est au mois d'avril. L'an dernier, est-ce que ça été
au mois de mars, M. Laplante, la loi sur les règles
budgétaires?
La Présidente (Mme Dionne): M. Laplante? M. Laplante:
Oui.
M. Ryan: C'est venu encore plus vite l'an dernier. On a
gagné du temps depuis trois ans. Dès qu'on a ça, le
ministre peut établir le montant de la dépense nette... Elles
peuvent établir leur taux de taxe. Il n'y a rien qui les empêche
de le faire. Il n'y a pas de raison de retarder si longtemps. On a ce qu'il
faut pour que ça marche. Je vais vous le dire. C'est une disposition qui
nous a été demandée par nos services financiers, la
direction des réseaux, sur la foi de l'expérience vécue
ces dernières années parce que dans le régime actuel,
c'est le conseil qui fixe le taux de la taxe par résolution
adoptée au plus tard le 1 er juin.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: À moins que je ne sache pas lire, c'est le
ministre qui pourra autoriser. Ce que vous venez de dire, c'est conditionnel.
Si c'est le gouvernement qui approuve le budget et je l'ai dit, je me suis mal
exprimé, c'est le ministre et je suis d'accord là-dessus, je vous
l'ai dit. Je ne reviens pas là-dessus. Je suis logique. Mais si c'est
aussi le ministre qui peut déroger à la pratique habituelle
d'autoriser le budget dans les cas où il ne peut l'autoriser, pour
toutes sortes de raisons qui sont siennes, s'il décide de ne pas
autoriser le budget mais autorise le chapitre de dépenses nettes,
après qu'il aura autorisé le chapitre de dépenses nettes,
le conseil de l'île ou d'autres commissions scolaires peuvent adopter le
taux de taxe. C'est cela que vous dites. Mais ce sont là deux
conditionnels. C'est le ministre qui approuve le budget et c'est le ministre
qui autorise la dépense nette. Si on avait une assurance quel-
conque que l'autorisation de la dépense nette dans les cas
où vous n'autoriserez pas le budget et vous allez autoriser la
dépense nette, ce serait pour quel motif que vous feriez cela? Pour quel
motif, autrement dit, vous empresseriez-vous d'autoriser la dépense
nette et l'autorisation du budget n'arriverait qu'ultérieurement?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre?
M. Ryan: Sur la détermination du montant de la
dépense nette, le ministre est obligé d'établir ça
proportionnellement. S'il y a tant d'élèves de telle
catégorie, il est obligé de donner tant d'argent.
M. Gendron: Sur le montant, cela va. C'est sur le
délai.
M. Ryan: Là, vous avez posé un autre cas. Vous avez
dit: Quelles causes peuvent intervenir pour empêcher l'approbation d'un
budget?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Causes qui arrivent fréquemment. C'est le
désaccord sur l'estimation des clientèles. Les commissions
scolaires, pour des raisons compréhensibles, sont parfois portées
à gonfler le montant de clientèles prévisibles tandis que
du côté du ministère, on est peut-être porté
à faire le contraire. Là, il arrive des écarts d'opinions
qui font qu'il faut bien que la décision se prenne quelque part parce
que ce sont des subventions qui vont être versées ou attribuables.
Alors, mais avec ceci, je crois qu'on a aucun retard qui va intervenir. On a ce
qu'il faut pour agir vite. Ces gens peuvent très bien adopter leur taux
de taxe dès le 1er juin avec ceci ou au plus tard le 30 juin.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que ça va pour
l'article 401, tel qu'amendé ou, premièrement, l'amendement?
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté sur division.
Alors, l'article 401, tel qu'amendé, est adopté sur division.
J'appelle donc l'article 402. M. le ministre? À l'article 402, il
y a un amendement que je vais lire. Dans l'article 402: 1° Remplacer le
premier alinéa par le suivant: "Le taux de la taxe scolaire
imposé par le conseil est le même pour tous les immeubles
"qu'elle" peut imposer, "qu'il" peut imposer. " On va corriger tout de suite.
2° Remplacer, dans la première ligne du troisième
alinéa, les mots "corporation municipale" par le mot
"municipalité".
M. Ryan: Je pense bien que ce sont des modifications de
forme.
La Présidente (Mme Dionne): Sur l'amendement, M. le
ministre? (16 h 15)
M. Ryan: Deux modifications de forme que nous proposons mais qui
n'affectent en aucune manière le fond.
Mme Blackburn: La réflexion que je me faisais, Mme la
Présidente, c'est qu'on ne parlait que des commissions scolaires de
l'île de Montréal, alors que, précédemment, on a
parlé des commissions scolaires qui pouvaient ne pas avoir tout leur
territoire sur l'île de Montréal. Donc, il fallait qu'elles soient
couvertes aussi. Je présume que c'est ça l'objet de la
modification. Cela ressemble à ça.
M. Ryan: C'est ça.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. L'article 402
tel qu'amendé. M. le ministre.
M. Ryan: J'en propose l'adoption.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. Mme la
députée de Chicoutimi, c'est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 402 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle donc l'article 403. M. le
ministre. On n'a pas d'amendement, je pense. On a un amendement à
l'article 403? Je vais lire l'amendement à l'article 403: 1°
remplacer, dans le premier alinéa, les mots "corporation municipale" par
le mot "municipalité"; 2° ajouter, à la fin du
deuxième alinéa, les mots et numéro "et que ceux
prévus aux articles 295 à 297 pour la perception de la taxe
scolaire".
Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Blackburn: Un instant.
M. Ryan: Ce n'est pas substantiellement nouveau. Ce sont des
dispositions que nous avons déjà vues pour la taxe scolaire.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, Mme la
députée, sur l'amendement, M. le ministre en propose
l'adoption.
Mme Blackburn: II n'y a pas de problème.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 403 tel qu'amendé
est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 404. Nous avons un amendement qui se lit comme suit: Remplacer,
partout où ils se trouvent dans cet article, les mots "corporation
municipale" par le mot "municipalité". C'est un papillon. M. le
ministre?
M. Ryan: C'est juste les modalités de la remise des
montants perçus par les municipalités, je pense qu'il n'y a rien
de neuf.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Gendron: L'article 404 est adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 404 tel
qu'amendé est adopté.
M. Ryan: Merci.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 404. 1, et
il y a également un amendement qui se lit comme suit: Insérer,
après l'article 404, le suivant: "404. 1 Pour la détermination de
l'assiette foncière d'une commission scolaire de l'île de
Montréal, le deuxième alinéa de l'article 274 et les
articles 275 à 278 s'appliquent, le cas échéant, comme si
elle imposait elle-même la taxe scolaire. "Pour l'application des
articles 405, 406 et 410, les mots "dépense nette" ont le même
sens qu'à l'article 282. " M. le ministre, sur l'amendement.
M. Ryan: Mme la Présidente, tout cela est parfaitement
clair.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord, alors vous en
proposez l'adoption.
Mme Blackburn: Les articles 274 et 275. M. Ryan:
Pardon?
Mme Blackburn: Si c'est clair, vous pouvez nous dire de quoi
traitent les articles 274 et 275.
M. Ryan: Oui, c'est le choix, c'est la commission scolaire
à laquelle le propriétaire d'un immeuble va payer ses taxes, la
manière dont est déterminée la commission scolaire
à laquelle il devra payer ses taxes.
M. Gendron: S'il a des enfants ou non? M. Ryan: C'est
cela.
Mme Blackburn: C'est cela.
M. Ryan: Ou une propriété neutre.
M. Gendron: C'est cela.
M. Ryan: C'est le produit d'une même règle.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 404. 1,
tel qu'amendé, est adopté? J'appelle l'article 405.
M. Ryan: Pas déjà?
La Présidente (Mme Dionne): Oui, cela va bien, M. le
ministre. On a un amendement qui se lit comme suit: Remplacer l'article 405 par
le suivant: "405. Le conseil reçoit, pour le compte des commissions
scolaires, le produit de la taxe scolaire imposée pour leurs besoins
jusqu'à concurrence d'un montant équivalent à 6 % de
l'ensemble de leurs dépenses nettes ou à un taux d'imposition de
0, 25 $ par 100 $ de l'évaluation uniformisée des immeubles
imposables ou partie de cette évaluation incluse dans l'assiette
foncière de ces commissions scolaires. "Le conseil, dans la mesure et
suivant les règles indiquées dans une résolution,
répartit entre les commissions scolaires le produit de la taxe. "
M. le ministre, sur l'amendement.
Mme Blackburn: La présidente sourit, elle a dû avoir
des représentations dans son comté.
M. Ryan: Pardon?
Mme Blackburn: J'ai dit que la présidente sourit, elle a
dû avoir des représentations dans son comté touchant la
taxe scolaire.
M. Ryan: Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Dionne): Non, Mme la
députée de Chicoutimi, c'était sur la formulation de la
phrase beaucoup plus que sur le contenu, je le souligne.
M. Ryan: Je pense qu'ici il va falloir que nous voyions l'article
405 en relation avec l'ajout que nous voulons faire à l'article 467,
467. 3, que nous avons distribué tantôt je crois. L'article 463.
7, l'avons-nous distribué tantôt?
La Présidente (Mme Dionne): Non, malheureusement.
M. Ryan: Y aurait il moyen de le distribuer maintenant?
La Présidente (Mme Dionne): Vous en avez parlé, M.
le ministre, mais il n'a pas été distribué.
M. Ryan: Je vous sais gré de vous souvenir que j'en ai
parlé, c'est compliqué.
La Présidente (Mme Dionne): J'ai devant moi l'article 467.
1 et 467. 2.
M. Ryan: C'est cela, et on a un bel article 467. 3. Alors, on
vous distribue l'article 467 dans sa version modifiée. C'est seulement
pour des fins d'explication de l'article 405, nouvelle version. Dans la
nouvelle version, nous prévoyons deux choses. D'abord, le conseil
reçoit, pour le compte des commissions scolaires, le produit de la taxe
scolaire imposée pour leurs besoins jusqu'à concurrence d'un
montant équivalent à 6 % de l'ensemble de leurs dépenses
nettes ou à un taux d'imposition de 0, 25 $ par 100 $ de
l'évaluation uniformisée des immeubles imposables ou partie de
cette évaluation incluse dans l'assiette foncière de ces
commissions scolaires. Le conseil, dans la mesure et suivant les règles
indiquées dans une résolution, répartit entre les
commissions scolaires le produit de la taxe.
Cela, c'est le premier article, on indique comment cela va être
perçu et distribué. Par mesure de prudence, nous ajoutons un
article nouveau, le 467. 3, plus loin, dans les dispositions transitoires qui
feront l'objet d'un chapitre spécial, un article qui dit ceci:
Malgré le deuxième alinéa de l'article 405 - celui qui dit
que le conseil distribue - le conseil remet à une commission scolaire
confessionnelle ou dissidente le montant de la taxe scolaire qu'elle demande
jusqu'à concurrence d'un montant équivalent à 6 % de sa
dépense nette ou à un taux d'imposition de 0, 25 $ par 100 $ de
l'évaluation uniformisée des immeubles inclus dans son assiette
foncière.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest, sur l'amendement.
M. Gendron: Sur l'amendement, en tout cas si je comprends ce que
je lis, cela régularise une situation qu'on trouvait
inappropriée, d'exiger de redistribuer au complet les 6 % et lui dire de
s'acquitter d'une mission dont on savait bien d'avance qu'elle ne serait pas
capable de s'acquitter. Si cela restaure le principe que le Conseil de
l'île de Montréal a encore une responsabilité à
exercer concernant toute la question des milieux défavorisés et
qu'il n'a pas l'obligation de redistribuer en totalité, il me semble que
cela correspond à sa demande. Je voudrais juste vérifier
auprès du conseil si c'est un texte qui lui agrée. Ce que je
comprends, c'est - aussi en l'ajoutant à l'article 467. 3 - si on vient
encore dans ce qu'on a discuté et que l'on n'a pas donné
matière d'appui à la cour pour qu'elle s'appuie
éventuellement sur des dispositions qui seraient permanentes et on dit:
Dis-moi ce que tu en penses?
Alors, cela n'aurait pas de bon sens, parce qu'il me semble qu'on
indiquerait une volonté du législateur d'aller dans un sens qu'on
ne souhaite pas. Là, le ministre dit: On va aller en
référé là-dessus. C'est bien ça, mais il y
aura des mesures transitoires. Si jamais le jugement nous dit: II aura fallu
que vous redistribuiez au complet ce que vous avez perçu, là, on
ne sera pas pris dans une disposition qui invalidera un projet de loi qui, de
toute façon, risque, pour une bonne partie, de ne jamais être en
vigueur, mais qui, dans certains éléments, mérite
d'être en vigueur. Dans ce sens, on ne peut faire autrement
qu'agréer, parce que cela veut dire que le ministre a
écouté les arguments de l'Opposition, mais il a la sagesse de
faire quelques petits caucus pour les devancer et griffonner quelques papiers
qui vont dans le sens des amendements qu'on aura apportés.
Mais nous ne sommes pas jaloux de notre performance ici. On sait que
l'on fait notre travail sérieusement. En conséquence, même
si on n'a pas vraiment des en-têtes de lettre identifiés "critique
officiel de l'Opposition officielle", c'est le résultat qui compte. Si
on a un projet de loi qui répond aux objectifs qu'on devrait avoir
mutuellement de tout faire pour que l'éducation soit vraiment un
investissement et non une dépense, on est là.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Le député d'Abitibi-Ouest parle comme un
véritable député libéral.
La Présidente (Mme Dionne): Avec beaucoup de grandeur
d'âme.
M. Ryan: Oui, franchement, je ne voudrais rien ajouter, de peur
de semer... Des fois que la députée de Chicoutimi commence
à le regarder d'un oeil soupçonneux.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Je la comprends, c'est...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Je mets ça sur le compte de la fatigue.
M. Ryan: À bien y penser, l'autre jour, je lisais un
article du cardinal Newman que j'aime beaucoup. Encore un an avant de se
convertir, il se faisait un devoir de critiquer l'Église de Rome pour se
donner bonne contenance.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Merci, Mme la Présidente et je demande le vote
avant que tout ceci ne se gâche.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'amendement est
accepté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 405, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Oui, adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 406 et on
a un amendement qui se lit comme suit: Remplacer l'article 406 par le suivant:
"406. Lorsqu'une commission scolaire a besoin d'un montant excédant,
celui qui lui est remis par le conseil, celle-ci doit elle-même percevoir
cet excédent au moyen d'une surtaxe. "Avant de percevoir cette surtaxe,
la commission scolaire doit la soumettre à l'approbation de ses
électeurs. Les articles 318 à 326 s'appliquent à
l'imposition de cette surtaxe compte tenu des adaptations nécessaires.
"Lorsque la surtaxe est approuvée, elle s'applique à
l'année scolaire pour laquelle elle est imposée et la commission
scolaire peut percevoir un montant excédant 6 % de sa dépense
nette ou 0, 25 $ par 100 $ de l'évaluation uniformisée des
immeubles imposables ou partie de cette évaluation incluse dans son
assiette foncière pour les deux années scolaires suivantes sans
excéder la nouvelle limite. " M. le ministre, sur l'amendement.
M. Ryan: Je n'ai pas d'explications particulières à
fournir ici. Je pense bien qu'on reproduit les règles qui vont
présider la tenue des référendums dans une situation
où une commission scolaire a besoin d'un montant excédant celui
qui est permis par la règle ordinaire. Je pense qu'on a vu toutes ces
règles concernant la tenue des référendums et on va en
reproduire quelques-unes ici.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. M. le
député d'Abitibi-Ouest, sur l'amendement.
M. Gendron: À l'article 406, la difficulté que
j'ai, c'est qu'on a suspendu les articles 318 à 326 au complet.
M. Ryan: On les a suspendus jusqu'à...
M. Gendron: Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Là, vous me...
La Présidente (Mme Dionne): Ils ont été
suspendus?
M. Gendron: Oui. Alors, là, faire référence
à des articles suspendus et adopter l'article, cela me pose un
problème de conscience.
Mme Blackburn: II faut être logique. (16 h 30)
M. Gendron: C'est ça, ma conscience est logique.
La Présidente (Mme Dionne): De là à vous en
confesser?
M. Gendron: C'est la même chose.
M. Ryan: Si mes souvenirs sont bons...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Je reviens un instant sur les articles 318 à 326.
La raison qui en a fait différer l'adoption, c'était l'objection
de l'Opposition, si mes souvenirs sont bons, à ce que le directeur
général joue le rôle de président d'élection,
de président du référendum.
M. Gendron: C'est parce qu'on croyait que c'était une
disposition qu'il va falloir débattre dans l'article 106. Comme c'est
relié à l'article 106, vous aviez convenu vous-même:
Avançons plus avant dans la loi 3, dans la loi 107 - j'ai fait un lapsus
terrible - et quand on sera pas mal avancé, comme cela semble être
le cas, on sera plus en mesure de prendre une décision d'ici la fin de
la session concernant ce qui arrive avec l'article 106. Mais, je
prétends qu'on devrait avoir le même raisonnement logique à
ce moment-ci pour celui-là. Je n'en fais pas... On devrait le laisser en
plan parce que, de toute façon, il n'y a rien de majeur et ce n'est pas
technique, et tout cela. Quand on aura pris une décision sur les
articles 318 à 326, M. le secrétaire nous le rappellera, c'est sa
fonction.
La Présidente (Mme Dionne): Suspendu. Alors, l'article 406
est suspendu. J'appelle l'article 407. Il y a un amendement.
M. Ryan: Je vous permets d'abréger beaucoup.
La Présidente (Mme Dionne): Remplacer l'article 407 par le
suivant: "La surtaxe est imposée par une commission scolaire... "
M. Gendron: M. le ministre. Excusez-moi, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne): Oui, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'est que je viens de promettre au président
de la Chambre, M. Lorrain... Le
règlement nous oblige à faire une très courte
réunion, c'est juste pour la forme mais il faut la faire, des leaders
avant de retourner en Chambre sur le projet de loi concernant le retour du
rapport de la commission concernant les ambulances. Je lui ai promis
qu'à 16 h 30 pile je serais derrière le fauteuil
présidentiel. Ce n'est pas long, alors je suis obligé de demander
une suspension de quelques minutes. Je vais revenir le plus vite possible.
M. Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Dionne): Nous suspendons les travaux
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 33)
(Reprise à 16 h 48)
La Présidente (Mme Dionne): La commission permanente de
l'éducation reprend ses travaux. Nous en étions à
l'article 407. M. le ministre.
M. Ryan: J'avais dit tantôt que je n'avais pas de
problème avec la version abrégée que nous voulions
proposer. Vous en avez donné communication. Vous comprendrez ce que veut
dire "toute partie d'immeuble, partie de l'évaluation". Je pense que
tout le monde comprend cela.
La Présidente (Mme Dionne): J'ai lu l'article,
l'amendement, M. le ministre.
M. Ryan: Oui, vous en avez donné communication.
Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. L'article 407
étant adopté tel qu'amendé, j'appelle l'article 408.
Nous avons un amendement à l'article 408, qui se lit comme suit:
Dans l'article 408: 1° remplacer, partout où ils se trouvent dans
cet article, les mots "corporation municipale" par le mot
"municipalité"; 2° ajouter, à la fin du premier
alinéa, les mots "sur les immeubles situés sur leur territoire
commun"; 3° remplacer, dans la première ligne du quatrième
alinéa, les mots "Cour provinciale", par les mots "Cour du
Québec".
M. le ministre sur l'amendement?
M. Ryan: II n'y a pas grand-chose à ajouter, Mme la
Présidente. Encore une fois, il s'agit ici du mode de perception de la
surtaxe, lorsqu'une commission scolaire décide d'en imposer une.
Normalement, elle va percevoir elle-même cette surtaxe. Elle peut
cependant conclure une entente avec une municipalité pour que celle-ci
la perçoive en son nom, ou prévoit des modalités de
transfert des sommes ainsi recueillies, un mode de règlement de
contestation lorsque cela doit aller devant les tribunaux. Je pense qu'il n'y a
rien de particulier, et pour les modalités générales,
c'est ce que nous avons déjà vu en cas d'entente entre une
commission scolaire et une municipalité lors de l'étude des
dispositions traitant des commissions scolaires.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je n'ai pas d'avis intelligent à soumettre sur
l'article 408, si ce n'est de dire: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 408 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle donc l'article 409. On n'a pas
d'amendement à l'article 409. M. le ministre, dans le bas de la page...
Tout seul comme un grand...
M. Ryan: Ici, je pense que c'est... On aligne tous les
délais de prescription et les charges attachées à la
surtaxe sur les dispositions qui existent en matière de taxes
foncières municipales. Je pense que c'est du conventionnel autant qu'on
peut le souhaiter.
M. Gendron: Nous allons conventionner par l'adoption.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 409 est
adopté. J'appelle l'article 410.
M. Gendron: Adopté!
La Présidente (Mme Dionne): L'article 410 est
adopté?
M. Gendron: Non, non, Les article 409 et 410, c'est grave.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest, c'est parce que vous avez dit le mot "adopté"
après que j'aie appelé l'article 410.
M. Gendron: Non, l'article 409.
La Présidente (Mme Dionne): Non, l'article 410. Cet
article porte un amendement qui se lit comme suit: Remplacer l'article 410 par
le suivant: "410. Lorsque le montant total des dépenses du conseil, pour
ses besoins et pour assurer le rattrapage en matière d'éducation
dans les milieux défavorisés des commissions scolaires
excède la différence entre le montant total des dépenses
des commissions scolaires de l'île de Montréal pour le paiement
duquel une taxe est imposée en vertu du deuxième alinéa de
l'article 401 et 6 % du total de leurs dépenses nettes et de celles du
conseil ou lorsque ce montant a pour effet de porter le taux d'imposition de
cette taxe au-delà de 0, 25 $ par 100 $ de l'évaluation
uniformisée des immeubles imposables situés sur l'île de
Montréal, la taxe imposée par
le conseil doit être soumise à l'approbation des
électeurs des commissions scolaires de l'île de Montréal
conformément aux articles 318 à 326. "La résolution
adoptant la taxe visée au premier alinéa détermine la
répartition du montant excédant la limite prévue à
cet alinéa entre les commissions scolaires de l'île de
Montréal et le conseil et se fait par le vote aux deux tiers des membres
du conseil. "Pour l'application des articles 318 à 326 de la
présente loi et pour l'application des dispositions de la Loi sur les
élections scolaires applicables à la tenue d'un
référendum, le directeur général du conseil est
d'office le président du référendum; en cas
d'empêchement de ce dernier, la personne désignée par le
conseil exerce les fonctions et pouvoirs du président du
référendum. ". M. le ministre. On réfère, je pense,
aux articles qui ont été suspendus.
M. Ryan: Sur l'ensemble de l'article, il y a une disposition sur
laquelle je voudrais attirer l'attention des membres de la commission. C'est
que la résolution adoptant la taxe visée, je veux dire la
surtaxe, établie par le conseil, doit être prise par un vote des
deux tiers des membres du conseil. C'est une décision capitale, la
décision d'imposer un taux de taxe. Nous prévoyons une
règle de vote des deux tiers des membres, ce n'est pas seulement les
membres présents, mais les membres du conseil.
C'est la décision la plus importante que le conseil doit prendre
dans l'année, avec les délégations de pouvoirs. Il me
semble que c'est normal de voir cela.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest? M. Laplante?
M. Laplante: Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous
venez de dire, M. le ministre, sur les deux tiers du vote. C'est important et
je pense que cela doit être là. Ce qui nous inquiète un
petit peu plus, dans le deuxième alinéa, c'est qu'on mentionne
que la résolution du conseil fixe la répartition de cette taxe
pour les trois ans. Et comme quand on peut surtaxer, on le fait pour les
besoins du conseil et les milieux défavorisés, l'alinéa
semble dire, en tout cas pour moi, que cette répartition sera
fixée pour une période de trois ans. Or, on sait que dans le
domaine des milieux défavorisés, les clientèles changent;
la carte de la pauvreté peut changer. Donc, il nous apparaîtrait
important qu'on ait le loisir de la répartir, mais pas
nécessairement sur une période fixe de trois ans.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. Laplante.
M. Carrière: Je veux juste ajouter qu'au fond, ce n'est
peut-être pas cela qu'on veut dire, mais cela semble vouloir dire cela.
Il me semble qu'il serait plus simple si on ajoutait quelque part:
détermine la répartition du montant pour la première
année, à tout le moins, puis les deux autres années, on
les verra au fur et à mesure qu'elles viendront. Dans le même
article, on parle de trois ans, puis d'une répartition. Ce n'est pas
clair si c'est pour la première année seulement.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: II y a deux choses. En tout cas, si ce n'est pas clair,
on va le clarifier: la première chose, on va s'assurer que c'est clair
d'abord. Ce que nous voulons dire, c'est que s'il y a un
référendum qui passe, il y a une autorisation de donnée
pour trois ans d'établir le taux de taxation, disons, à 8 %. De
plus, la répartition du produit de cette surtaxe, c'est le conseil qui
va la déterminer. Selon nous, rien ne nous empêche de faire une
répartition annuelle.
M. Laplante: C'est ce que l'on voulait. M. Ryan: C'est ce
que vous voulez?
M. Carrière: C'est ce que l'on veut, mais il me semble que
ce n'était pas clair, en tout cas, à première vue, quand
on le lisait et si on le disait clairement que c'est pour la première
année, cela vaudrait.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Je vais demander à M. Dupont de fournir des
explications additionnelles. Peut-être qu'il va montrer que vous aviez un
problème.
La Présidente (Mme Dionne): M. Dupont.
M. Dupont: L'imposition du taux de taxe, c'est toujours annuel.
Alors quand on dit: La résolution adoptant un taux de taxe, c'est
nécessairement annuel. On ne peut pas adopter une taxe pour trois ans,
mais la première année, si le taux de taxe excède les
limites prévues à la loi, il faut un référendum; et
l'article 325 dit: Si le référendum est gagné, la nouvelle
limite vaut pour trois ans, mais cela demeure au deuxième alinéa
que la résolution est toujours annuelle. La résolution pourrait
imposer un taux de taxe qui excède la première limite et sa
répartition doit être annuelle, parce que l'imposition d'une taxe
est toujours annuelle.
M. Ryan: Ce n'est pas automatique...
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan:... que ce sera 8 % la deuxième et la
troisième année. Cela prend une nouvelle résolution la
deuxième année et une nouvelle la troisième.
M. Dupont: S'il excède 6 % la deuxième
année...
M. Ryan: Cela va de soi. Est-ce clair? M. Carrière:
Oui, cela va. M. Ryan: Très bien.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Mais ici, je pense que je dois le faire pareil
rapidement. L'article 410, tel quel, à partir du moment où on a
apporté les modifications prévues à l'article 405,
règle le problème de la situation absolument aberrante qui aurait
exigé que nous ghettoïsions davantage le besoin d'argent pour les
milieux défavorisés en disant: Demandez à l'ensemble de la
population: êtes-vous d'accord pour imposer une taxe additionnelle pour
aider les plus démunis?
Là on comprend bien qu'avec les amendements apportés
à l'article 405, cette disposition odieuse n'existe plus. Ce qui existe
à l'article 410, c'est le régime connu de la loi actuelle,
à moins que je me trompe, mais je ne pense pas me tromper
là-dessus, qui dit qu'à chaque fois qu'une commission scolaire
souhaite dépasser la limite autorisée, elle doit le faire par
voie référendaire. Elle fera un référendum, et si
le référendum est positif, là au moins ce
référendum est dans la généralité de
l'ensemble des commissions scolaires, y compris pour le Conseil scolaire de
l'île de Montréal qui voudrait avoir plus d'argent pour ses
commissions scolaires, y incluant éventuellement la dimension de
s'acquitter de la responsabilité d'offrir aux gens en difficulté
de l'argent additionnel.
Je fais juste signaler par là qu'on est obligé de garder
ces dispositions, parce que le ministre a décidé de ne pas donner
suite à la proposition de la Fédération des commissions
scolaires qui souhaitait que le projet de loi 107 soit l'occasion
rêvée pour acheter une nouvelle formule de taxation qui, en ce qui
me concerne, était très intéressante, parce qu'elle avait
le mérite de corriger une situation de fait qui a comme
conséquence que l'objectif des 6 % ou des 0, 25 $ par 100 $
d'évaluation ne permet plus aux commissions scolaires, de même
qu'au Conseil scolaire de l'île de Montréal, de faire des choses
qui correspondent davantage aux besoins du milieu. (17 heures)
On a vu cela dans l'analyse quand on a examiné l'article
concernant cela que, à l'évolution des choses, on s'est rendu
compte que ce pourquoi ceci avait autorisé lors de la réforme de
la fiscalité, c'est-à-dire financer l'initiative qui
n'était pas de la responsabilité de l'État du
Québec en termes de ministère, ce n'est plus la
réalité des choses, essentiellement, l'argent qui est
perçu dans la taxe locale pour les commissions scolaires, soit par les 6
% ou les 0, 25 $ par 100 $ d'évaluation c'est pour assumer les trois
quarts du temps des responsabilités qui sont de l'État du
Québec. C'est pour cela qu'il y avait une logique de présenter
une nouvelle formule de financement qui aurait corrigé la
péréquation, qui aurait permis au pouvoir local de faire un petit
effort additionnel et le gouvernement, à même ses crédits
réguliers lui aussi. Donc, c'était une formule à trois
volets, si vous me permettez l'expression, qui aurait été
intéressante.
Le gouvernement a prétendu qu'il ne pouvait pas acheter cette
formule de financement dans le projet de loi 107, c'est sa
responsabilité. Moi, la mienne, c'était de le rappeler à
cet article-là parce que c'est certain que si on avait acheté la
nouvelle formule de financement, cela ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas eu
nécessité d'avoir un article concernant des montants
supérieurs à aller chercher dans la collectivité locale et
là probablement parler d'un autre plafond, au lieu de parler du 6 % et
du 0, 25 $ par 100 $ d'évaluation on aurait pu peut-être parler du
8 % ou du 9 %. Il y aurait eu peut-être lieu de jouer avec des
modifications quant à l'aspect référendaire de la
question, parce que la même inquiétude pour la commission scolaire
qui voudrait initier des choses à partir des problématiques
locales a les mêmes inconvénients d'aller en
référendum, mais le succès d'obtenir rapidement plus de
niveau de revenu est mince compte tenu que c'est très rare que le monde
souhaite dire oui à une taxation additionnelle. Alors, toute la
dimension d'insécurité concernant le financement adéquat,
nécessaire et requis demeure. Ce n'est pas parce qu'il y a une
disposition qui dit: Vous avez le droit avec un référendum. Tout
le monde connaît les écueils d'une consultation populaire à
la suite de l'expression d'une population pour dire, oui, on est d'accord pour
que vous nous taxiez davantage. Le réflexe de la population, en
règle générale, n'est pas dans le sens d'entériner
le besoin parce qu'on prétend toujours qu'il devrait aller le chercher
ailleurs. Alors, ces mêmes inconvénients demeurent. Par contre,
pour ce qui est du Conseil de l'île de Montréal, c'est cela qu'on
discute, avec les amendements apportés à l'article 405 je n'ai
pas à faire d'amendements à l'article 410 comme je l'aurais fait
s'il n'avait pas eu d'amendements présentés à l'article
405. J'aurais eu sûrement à ce moment-là, s'il n'y avait
pas eu d'amendements, l'occasion de revenir sur un point de vue qui
était partagé par d'autres éditorialistes sur la
façon très indescriptible ou inqualifiable, disaient-ils,
d'envisager d'aller demander à une population d'être favorable
à contribuer pour améliorer la situation des plus démunis.
C'était d'avance connaître le verdict et le résultat, ce
qui aurait eu comme conséquence, qu'on aurait été
obligé d'abandonner une responsabilité pour laquelle le conseil
de l'île s'acquitte assez bien de faire un effort additionnel pour ceux
qui en ont le plus besoin. À l'article 410, je n'ai pas d'autres
choses.
La Présidente (Mme Oionne): Est-ce que l'amendement
à l'article 410 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 410 tel
qu'amendé est adopté?
M. Ryan: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 411. Il y
a un amendement à l'article 411 qui se lit comme suit:
Remplacer l'article 411 par le suivant: "411. Le conseil prépare
et soumet à l'approbation du ministre, avant la date et dans la forme
qu'il détermine, son budget de fonctionnement, d'investissement et de
service de la dette, pour l'année scolaire suivante. Il en transmet
copie aux commissions scolaires de l'île de Montréal. " M. le
ministre, sur l'amendement.
M. Ryan: Alors, on reproduit ici ce qui est déjà
dit sur les commissions scolaires.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. L'article 411
tel qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 412. Il y a un
amendement également qui se lit comme suit. Remplacer le deuxième
alinéa par le suivant: "Les articles 246 à 250 et 252 à
255 s'appliquent au conseil, compte tenu des adaptations nécessaires.
"
Est-ce que l'amendement...
M. Ryan: Vous en perdez. Votre vigilance s'attiédit.
M. Gendron: Non, on en discutait justement. On a eu une petite
défaillance temporaire.
M. Ryan: Vous savez que la bonne foi du gouvernement est
supérieure à toute défaillance de l'adversaire.
M. Gendron: On va l'inscrire en lettres d'or.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre, sur
l'amendement à l'article 412.
M. Ryan: Je vérifiais justement les articles qui
s'appliquent ici. Les articles 246 à 250 sont les règles
concernant l'équilibre des budgets, ce que nous avons déjà
examiné en détail. Les articles 252 à 255 traitent du
mandat du vérificateur externe, de la présentation des
états financiers et de la manière dont le rapport du
vérificateur est communiqué aux commissaires. Il n'y a pas de
problème là. Je pense que ce sont des dispositions qui peuvent
très bien s'appliquer au Conseil scolaire de l'île et, quibus
dictis... toutes ces choses étant dites, je pense que nous pourrions
adopter l'article 412 sans...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est donc
adopté. Est-ce que l'article 412 tel qu'amendé est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 413 dans
un nouveau chapitre.
M. Ryan: Mme la Présidente, avant que nous abordions
l'article 413, je crois qu'il serait dans l'ordre que nous suspendions pour
quelque moment notre démarche pour adresser un message de remerciement
aux dirigeants du Conseil scolaire de l'île de Montréal qui nous
ont accompagnés dans nos travaux depuis hier soir. Je les
félicite de l'intérêt qu'ils ont manifesté à
l'endroit du projet de loi et de la pertinence des remarques qu'ils nous ont
communiquées au cours de nos travaux. Je pense qu'ils ont joué un
rôle très utile dans la recherche de formules qui permettront de
faire de la loi un meilleur instrument pour l'accomplissement de la mission
dévolue au Conseil scolaire de l'île. Par conséquent, je
les remercie avec beaucoup de plaisir de leur collaboration et les assure que
nous poursuivrons l'examen du projet de loi dans le même esprit.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je voudrais m'associer aux propos du ministre de
l'Éducation et indiquer combien, pour la bonne conduite de nos travaux,
la contribution des représentants du Conseil scolaire de l'île a
été une contribution positive qui a permis de clarifier des
choses lorsque c'était le moment, mais qui a surtout permis de modifier
des choses, ce qui fait que, effectivement, les dispositions à
l'intérieur du projet de loi 107 vous concernant au moins auront le
mérite d'être plus applicables et de répondre à des
objectifs qui confirment et garantissent une meilleure qualité de
l'éducation que vous dispensez à travers la structure qui est la
vôtre. Je veux remercier M. Mongeau, vous M. Laplante ainsi que votre
conseiller juridique pour votre assiduité et votre étroite
collaboration.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. Laplante.
M. Laplante: Mme la Présidente, je voudrais remercier les
membres de cette commission, particulièrement M. le ministre et M. le
critique
de l'Opposition, d'avoir accepté de nous entendre ici. Je pense
que vous avez créé un organisme qui va être plus flexible
que ce qui existait présentement dans la loi et qui va amener plus
d'harmonie. Les questions de droit de vote, d'entente, c'est disparu du projet
de loi et je pense que de ce côté-là cela augure
très bien pour le conseil scolaire.
Je vous remercie au nom du président qui a dû rentrer
aujourd'hui. Je vous remercie encore une fois.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. Laplante. Alors, au
nom du président de la commission de l'éducation, le
député de Sauvé, et au nom de tous les membres de cette
commission, j'aimerais vous remercier de votre contribution, vous souhaiter un
bon voyage de retour et des joyeuses fêtes. Merci.
M. le ministre, sur l'article 413 maintenant. On a un amendement.
M. Ryan: Comme il se doit.
Gouvernement et ministre de l'Éducation
Réglementation
La Présidente (Mme Dionne): Comme il se doit. Je le lis:
Remplacer l'article 413 par le suivant: "413. Le gouvernement établit
par règlement un régime pédagogique. Ce régime
pédagogique porte sur: 1° la nature et les objectifs des services
éducatifs ainsi que leur cadre général d'organisation;
2° la date, entre le début de l'année scolaire et le 1er
janvier, à laquelle est déterminée l'âge
d'admissibilité aux services éducatifs visés à
l'article 1.
Ce régime pédagogique peut, en outre: 1°
déterminer des règles sur l'admission, l'inscription et la
fréquentation scolaire; 2° déterminer des règles sur
le calendrier scolaire; 3° déterminer des règles relativement
aux manuels scolaires, au matériel didactique ou aux catégories
de matériel didactique et à leur accessibilité; 4°
déterminer des règles sur l'évaluation des apprentissages
et la sanction des études; 5° déterminer les diplômes,
certificats et autres attestations officielles que le ministre peut
décerner ainsi que les conditions applicables à leur
délivrance; 6° permettre l'admission d'élèves ou de
catégorie d'élèves âgés de moins de cinq ans
et préciser les services éducatifs qui leur sont
dispensés; 7° autoriser le ministre à établir une
liste des commissions scolaires auxquelles le paragraphe 6° du
présent alinéa s'applique et l'autoriser à préciser
les conditions d'admission; 8° autoriser le ministre à permettre une
dérogation à toute disposition du régime
pédagogique sur demande motivée pour des raisons humanitaires ou
pour éviter un préjudice grave à un élève;
9° autoriser le ministre à permettre, aux conditions
déterminées par ce dernier, à une commission scolaire
d'exempter un élève ou une catégorie
d'élèves qu'il indique de l'application d'une disposition du
régime pédagogique indiquée par le ministre. "
Alors, M. le ministre, sur l'amendement.
M. Ryan: Nous avons réuni dans l'article 413 les
éléments essentiels qui doivent, selon nous, figurer dans le
régime pédagogique. Nous avons examiné avec attention ce
qui avait été inscrit dans la loi 3. Nous avons tenu compte de ce
que nous avons nous-mêmes, comme gouvernement, fait inscrire dans la loi
actuelle sur l'instruction publique en son article 16. On se souviendra qu'en
1986, dans la loi 131, nous avons fait des modifications importantes au
régime pédagogique, de manière à mieux asseoir la
validité légale de certaines dispositions autorisant le
gouvernement à agir en matière de régime
pédagogique.
Alors, nous avons réuni, dans l'article 413 du projet de loi, les
principales indications concernant le contenu du régime
pédagogique. Ici, il n'est pas question des adultes: Il y aura 413. 1 et
d'autres articles suivants qui traiteront des adultes. Nous disons que le
régime pédagogique porte d'abord sur la nature et les objectifs
des services éducatifs ainsi que leur cadre général
d'organisation. On a parlé à différentes reprises, depuis
le début de l'étude du projet de loi, de ce que devraient
être les services éducatifs. L'Opposition eut souhaité que
nous les définissions dans le texte même de la loi. Nous avons
indiqué qu'il était préférable de faire cet
exercice au stade de la rédaction du régime pédagogique.
Alors, il est clairement prévu ici que le régime
pédagogique porte sur la nature et les objectifs des services
éducatifs ainsi que sur leur cadre général d'organisation.
(17 h 15)
Deuxièmement, le régime pédagogique porte sur la
date, entre le début de l'année scolaire et le 1er janvier,
à laquelle est déterminé l'âge
d'admissibilité aux services éducatifs visés à
l'article 1 du projet de loi. Pour nous comprendre très bien,
actuellement, nous avons la date suivante: il est prévu, d'après
le régime pédagogique, qu'un enfant qui a eu cinq ans avant le 30
septembre de l'année scolaire qui commence le 1er septembre, peut
être admis en maternelle. S'il a eu six ans avant le 30 septembre, il
peut être admis en première année. Ici, on dit que le
gouvernement fixera dans le régime pédagogique la date
précise.
Cela veut dire que si, éventuellement, on a un petit peu plus
d'argent pour aider des jeunes qui auraient eu six ans le 3 ou 10 octobre,
entraient à l'école dès cette
année-là plutôt que de les faire attendre d'avoir presque
sept ans, on pourra le faire. Mais c'est le gouvernement qui
déterminera, par voie de règlement. Ensuite, le régime
pédagogique peut, entre autres, déterminer des règles sur
l'admission, l'inscription et la fréquentation scolaire. Ce sont des
questions qui relèvent de la compétence des commissions
scolaires, mais le gouvernement peut établir des balises
générales dont devront tenir compte les commissions scolaires
dans les règlements que nous instituerons. Il peut même
établir des règles sur le calendrier scolaire, à quelle
date l'année va commencer? Va-t-elle commencer le 1er septembre, le
premier lundi de septembre, la troisième semaine du mois d'août,
la mi-août? Le gouvernement peut établir des règles
là-dessus dans le régime pédagogique. Le régime
peut établir des règles également concernant les manuels
scolaires. Je m'attarde un petit peu, M. le Président, vous me
comprendrez, parce que je constate que nous avons la visite dans la salle
d'élèves du secondaire I et II de l'école normale
Honoré-Mercier, de ville Eymard, dans le comté de Saint-Henri,
que représente notre ami le député de Saint-Henri, qui
fait partie de la commission de l'éducation.
M. Hains: Secondaire IV. Ils ont l'air tellement jeunes.
M. Ryan: Secondaire IV. Félicitations. On travaille pour
vous depuis près de deux mois en commission parlementaire. On essaie
d'organiser des écoles de manière que ça marche encore
mieux qu'actuellement. On sait que ça ne va pas si mal. Alors, on est
très heureux de vous saluer en compagnie de votre député.
On est bien content de le compter avec nous parmi les membres de la commission
de l'éducation parce que, comme vous le savez, c'est un ancien
éducateur lui-même. Il y en a d'autres anciens éducateurs
comme le député d'Arthabaska. Il y a le député
d'Abitibi-Ouest aussi. Mme Dougherty est la députée de
Jacques-Cartier. C'est l'ancienne présidente de la Commission des
écoles protestantes du Grand Montréal. Il y a de plus en plus
d'éducateurs parmi les parlementaires et il en reste quelques-uns, ce
sont des journalistes comme moi et là on est en minorité. Alors,
on continue l'étude de notre projet de loi. Si cela vous
intéresse, on parle du régime pédagogique, c'est
là-dedans que sont définis tous les programmes d'études
que vous suivez, c'est là-dedans qu'on trouve ça. Merci.
M. Gendron: C'est de votre faute si vous gardez la parole.
M. Ryan: C'est vrai. Ce n'est pas correct. Mon explication est
complétée. Cela continue, les règles sur
l'évaluation des apprentissages et la sanction des études, c'est
très important, la détermination des diplômes, certificats
et autres attestations. Il y a différentes autorisations que le ministre
sera habilité à donner à des commissions scolaires. Je
prends deux exemples. À l'article 6, le ministre pourra permettre
l'admission d'élèves ou de catégorie
d'élèves âgés de moins de cinq ans, préciser
des services éducatifs qui leur sont dispensés. Il n'y a rien de
neuf là-dedans. Cela paraît curieux mais c'était
déjà dans la loi 3. Il y en a d'autre à l'article 9:
Autoriser le ministre à permettre aux conditions qu'il détermine
une commission scolaire d'exempter un élève ou une
catégorie d'élèves qu'il indique de l'application d'une
disposition du régime pédagogique. Nous nous souvenons tous que
nous avons vu ça quand il était question des commissions
scolaires. Elles peuvent exempter un élève d'une disposition du
régime pédagogique et le ministre peut les autoriser à le
faire suivant ce qui est proposé.
Mme Dougherty:...
M. Ryan: Évidemment. C'est déjà fait. Elles
l'ont eu l'autorisation et j'ai reçu la lettre de remerciements. C'est
fait. M. Anderson m'a écrit, il y a deux semaines, pour me remercier.
Nous, on n'attend pas les lois, Mme Dougherty. On marche quand il s'agit de
droits fondamentaux. C'est un petit peu ça ici. Je ne sais pas s'il y a
des remarques particulières. On a ciselé cela, travaillé
par tous les côtés. Je pense qu'il n'y a pas grand chose qui
manque ici, mais on est prêt à écouter les
représentations de l'Opposition.
Le Président (M. Bradet): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, comme remarques
générales, avant d'aborder l'article 413 alinéa par
alinéa, parce que c'est ce qu'on a fait dans les articles majeurs.
D'abord, on est dans une nouvelle section, pour ceux qui ne le sauraient pas,
c'est la réglementation concernant les pouvoirs du gouvernement et du
ministre, section peut-être la plus largement critiquée dans de
nombreux mémoires. Je fais juste regarder rapidement, à l'article
413, j'ai eu sept pages de considérations de toutes sortes d'organismes,
de groupes qui sont venus en audiences pour dire: II me semble, M. le
ministre... J'y reviendrai alinéa par alinéa, c'est parce qu'on a
affaire ici à un article charnière.
Globalement, comme commentaires généraux avant d'aborder
chacun des alinéas, en effet, c'est l'article qui dit que le
gouvernement établit par règlements un régime
pédagogique, et on dit que le régime pédagogique porte sur
les éléments suivants. C'est important d'avoir une disposition
comme celle-là dans le projet de loi 107, d'abord parce qu'à
chaque fois qu'on a eu à discuter d'une loi majeure qui reprend
l'ensemble des éléments sur lesquels il y a lieu d'asseoir un
meilleur régime éducatif au Québec, il est normal
et requis que ce soit la vieille Loi sur l'instruction publique,
l'ancienne loi 3 ou la loi 107, qu'il y ait des dispositions d'ordre
général, mais qui précisent dans quel contexte le ministre
agira sous le régime pédagogique et ce que contiendra
également le régime pédagogique. Essentiellement, dans les
remarques générales, avant de les faire d'une façon
particulière, alinéa par alinéa, ce qu'on a dit c'est que
dans cette section, il y a des prétentions à l'effet qu'à
certains endroits le ministre se permet des pouvoirs discrétionnaires
qui vont trop loin. Je parle seulement des remarques générales.
Certains ont prétendu que tout ce chapitre devrait être
révisé en profondeur. Je cite, par exemple, ici l'Association des
directeurs généraux des commissions scolaires qui
prétendait que toute la section devrait être révisée
en profondeur afin de remettre aux citoyens le contrôle de leurs
responsabilités et libérer l'éducation du poids de normes
et des règlements. C'est une considération d'ordre
général.
On se rappelle que le ministre a été on ne peut plus
clair. Nous n'avons qu'un ministre de l'Éducation et c'est bon qu'il en
soit ainsi, et c'est important qu'il conserve le plus de pouvoirs possible.
Dans son discours de deuxième lecture, il a été on ne peut
plus clair. Quant à lui, il n'est pas question de revoir les pouvoirs
qu'il détient, parce qu'il prétend qu'il faut que cela demeure
très centralisé, et en conséquence, que le ministre de
l'Éducation ait une autorité pleine et entière.
Il y a également des personnes qui ont fait des remarques sur une
plus grande autonomie. Le ministre a dit a plusieurs reprises: Écoutez,
la Fédération des commissions scolaires n'a jamais
été capable d'identifier précisément à quel
endroit on peut me taxer d'une - l'expression toujours utilisée
abondamment - centralisation abusive. Certaines commissions scolaires disaient:
On recommande la reconnaissance du principe de l'autonomie des commissions
scolaires en matière de gestion des activités éducatives,
des ressources humaines, matérielles et financières. Le ministre
de l'Éducation sait très bien que quand on aborde ce que peut
faire un ministre ou un État à l'intérieur d'un
régime pédagogique, par ricochet, il vient d'indiquer très
clairement qu'il entend pouvoir agir pour des questions reliées à
des activités éducatives, des ressources humaines,
matérielles et financières. En conséquence, il se garde
à peu près toute la marge de manoeuvre.
D'autres ont prétendu que les dispositions de l'article 413
niaient carrément les droits des commissions scolaires. C'était
la prétention, entre autres, de la Commission scolaire protestante du
Grand Montréal, et j'aimerais entendre la députée de
Jacques-Cartier là-dessus. Elle est censée représenter ce
milieu, ce bassin de population. Ces gens ont dit on ne peut plus clairement:
On s'oppose aux articles 413 et suivants. J'aurai l'occasion d'y revenir, mais
nous sommes à l'article 413, concernant le pouvoir de
réglementation du gouvernement, car il nie les droits des commissions
scolaires protestantes au contrôle exclusif de leurs écoles.
L'Association des directeurs généraux des commissions
scolaires, de tout le Québec, s'inquiète des articles 413
à 440. Ce n'est pas seulement l'article 413, ce n'est que pour placer
dans son véritable contexte l'article 413, qui permet au
ministère de contrôler ou de révoquer toutes les
décisions d'une commission scolaire. On recommande d'ailleurs de
redresser la répartition des pouvoirs entre le ministère et les
commissions scolaires en faveur des commissions scolaires. Donc, c'était
le point de vue des commissions scolaires, qui nous a été
exprimé largement par la fédération dans un long
mémoire, à savoir que c'est à ce moment-ci et non pas dans
les années 2000 que les milieux éducatifs souhaitent avoir
l'occasion d'apporter des correctifs à la répartition des
pouvoirs entre le ministère, le ministre et, bien sûr, les
affiliés.
La Fédération des commissions scolaires prétendait
que le gouvernement devait réorienter son approche vers les
gouvernements scolaires locaux en remplaçant les contrôles
tatillons et les normes administratives de plus en plus poussées par des
mesures menant à une responsabilisation accrue des commissions
scolaires. Si elle vous disait ça, M. le ministre, c'est parce qu'elle
ne trouvait pas, à l'article 413 et aux suivants, que ce sont surtout
des dispositions de cette nature que nous retrouvons.
Il y a également à l'article 413 des
éléments de principe qu'on va devoir faire valoir, en particulier
sur des services complémentaires. Je reviendrai
précisément sur certains alinéas. On demandait que ce soit
l'occasion d'inscrire une disposition générale de principe
à l'effet que le ministre s'engage à consulter les associations
ou les fédérations nationales avant de faire usage de son pouvoir
de réglementation.
Une autre remarque importante, toujours d'ordre général,
c'est l'oubli de la formule avancée dans le projet de loi 3. Dans le
projet de loi 3, il y avait une formule qui prévoyait une consultation
nationale des associations de parents, des commissions scolaires, des
salariés et des cadres sur les règlements prévus à
la présente loi. Là, c'est sûr que cette recommandation
était peut-être d'ordre trop général et qu'il y
aurait lieu de la limiter ou à tout le moins de la discuter, mais,
envisager que le ministre ne puisse adopter des règlements prévus
à la présente loi sans qu'il y ait consultation, aurait
sûrement été une disposition intéressante.
La Fédération des comités de parents de la province
de Québec disait également que le sens général des
deux premiers alinéas de l'article 457 de la loi 3 sur l'enseignement
primaire et secondaire devait être maintenu. Cela allait dans le sens
d'établir des consultations avec la fédération des
comités de parents sur des questions d'ordre national. il y a aussi
d'autres commissions scolai-
res - et j'aurai l'occasion d'y revenir - qui faisaient des remarques
très précises concernant certaines dispositions du régime
pédagogique, à savoir éliminer certains contrôles
qui actuellement sont exercés par le ministère. Les commissions
scolaires prétendaient que certains de ces contrôles, s'ils
étaient exercés d'une façon plus
décentralisée, permettraient une bonification
générale du projet de loi. (17 h 30)
Je n'ai pas l'intention de refaire toute la présentation, mais je
voudrais quand même rappeler au ministre - je vous le dis - que l'article
413 est l'endroit approprié pour indiquer que c'est surtout à
partir de ces articles et des suivants que le qualificatif de centralisation
abusive a été assez souvent fait au ministre. Je voudrais juste,
à cet égard - toujours dans les remarques générales
- indiquer que, dans les dernières réflexions faites par la
Fédération des commissions scolaires, lorsqu'elle est venue
prendre connaissance des amendements proposés, globalement, elle ne
s'est pas beaucoup exprimée ou n'a pas manifesté très
clairement sa satisfaction concernant la plupart des amendements
proposés si ce n'est que, bien sûr, elle était heureuse de
voir disparaître la possibilité pour !e ministre concernant le
pouvoir d'ester en justice. Elle vous avait laissé voir globalement que,
compte tenu que vous aviez pris l'engagement qu'il y aurait une nouvelle
formule de financement, il faut se rappeler que son mémoire finissait en
disant. Écoutez, nous, pour autant qu'on a une nouvelle formule de
financement, on sera d'accord pour acheter le projet de loi 107.
Ma conclusion sur les remarques générales, c'est que,
constamment ce qui vous revenait, et je dois finir par cela sur l'article 413.
Vu la très forte centralisation réalisée depuis 20 ans,
les fédérations et les commissions scolaires s'attendaient que le
ministre de l'Éducation actuel profiterait du projet de loi 107 pour,
à tout le moins, rediscuter et requestionner les pouvoirs qui lui sont
conférés, les pouvoirs additionnels qu'il s'est donnés de
rediscuter le tout, apprécier cela, surtout qu'il faut se rappeler que
le ministre actuel était, en tout cas, en théorie, un très
grand défenseur de la décentralisation quand il était dans
l'Opposition.
Le monde scolaire a cru bon de nous rappeler le beau discours qu'il
tenait en particulier sur la loi 3, le 13 novembre 1984 en disant ceci: Vu la
très forte centralisation réalisée depuis 20 ans, le
rôle du ministre - évidemment, il parlait comme un aspirant
à ce moment-là - doit maintenant être révisé
de manière à tenir compte du rôle propre des commissions
scolaires et des écoles.
Il ajoutait également: Les pouvoirs que le gouvernement entend
réserver au ministre de l'Éducation sont, pour nous, une source
de préoccupation... dans ce temps-là, il s'en préoccupait,
il était dans l'Opposition. Le 13 novembre 1984, il disait: Tout lemonde dans la loi 3 s'attendait à une diminution raisonnable des
pouvoirs du ministre. Le projet de loi 3 contient malheureusement, au
contraire, plusieurs dispositions qui visent à accroître ses
pouvoirs. Nous ne saurions souscrire à une opération qui
consisterait à augmenter les pouvoirs du ministre de l'Éducation,
dans le contexte actuel.
Je vais vous dire, M. le Président, que nous n'avons pas
changé de discours et le contexte ne nous permet pas de souscrire
à un renforcement des pouvoirs du ministre, trois ans plus tard, alors
que lui-même dénonçait ce renforcement. Il a une
responsabilité, il est ministre de l'Éducation et, en
conséquence, je pense qu'on aura l'occasion, alinéa par
alinéa et article par article, d'apprécier si, effectivement, le
ministre était volontaire dans un régiment ordonné qui
demandait à ces gens de faire de beaux discours indépendamment de
ce qu'ils pensaient. Si ce n'était pas uniquement pour faire de beaux
discours, on aura l'occasion de vivre la pratique de ces grandes
théories en discutant alinéa par alinéa, parce qu'il y a
des choses qui ne nous paraissent pas conformes à un esprit de
décentralisation.
On peut suspendre s'il y a un règlement de compte à
faire.
M. Ryan:... la discussion entre libéraux qui n'ont pas
peur de leurs idées respectives.
M. Gendron: Donc, une discussion...
Mme Dougherty: Je parle des régimes
pédagogiques.
M. Ryan: Oui, c'est cela, on discute, on est en plein sur le
sujet.
M. Gendron: Je sais que vous dites la même chose que moi,
le problème, c'est que vous devriez le dire à la commission. Je
sais que vous dites exactement la même chose que moi.
M. Ryan:... la Cour suprême...
M. Gendron:... qu'il y a beaucoup de...
M. Ryan:... et la cause sur le régime
pédagogique.
M. Gendron: II y a beaucoup de centralisation là-dedans.
Non, mais si je peux contribuer à vous rapprocher.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je m'offre comme médiateur. Oui, j'ai
terminé en disant que puisque vous aurez l'occasion de parler pendant
cinq minutes probablement après mon intervention pour replacer le
képi, comme j'ai entendu parler à travers les branches,
j'aimerais que, dans votre réponse, vous nous indiquiez à quel
moment vous
vous attendez... Avez-vous des indications additionnelles de recevoir
une réponse à la suite du jugement de la cour sur le
régime pédagogique?
Le Président (M. Bradet): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: Sur la question qui termine l'intervention du
député d'Abitibi-Ouest, je n'ai pas de réponse
malheureusement, la cause est en délibéré à la Cour
suprême. Nous n'avons aucune indication quant au moment où le
jugement devant découler de cette cause sera rendu public. Maintenant,
si vous me permettez, M. le Président, avec le consentement des membres
de la commission, je voudrais peut-être demander un peu plus de cinq
minutes parce que le député a engagé une discussion de
fond sur l'article 413. Je voudrais entreprendre une démonstration
fonctionnelle du bien-fondé des articles qui sont là à
partir de ce qui existe déjà. Là, l'essence de la critique
qu'on adresse au gouvernement à propos de l'article 413, c'est qu'il
accroît dangereusement l'aire de compétence ou d'intervention du
ministre et du gouvernement ici. Or, c'est une affirmation fausse dont je vais
faire la démonstration avec assez de facilité et
d'objectivité. Je vais les prendre un par un... Le régime
pédagogique porte sur la nature et les objectifs des services
éducatifs ainsi que leur cadre général d'organisation. On
trouve cela tel quel dans la loi actuelle sur l'instruction publique à
l'article 16, alinéa 1. Il n'y a pas gros d'innovation, il n'y a pas
gros de danger de Bonhomme Sept Heures.
Deuxièmement, le régime pédagogique porte sur la
date entre les débuts de l'année scolaire et le 1er janvier
à laquelle est déterminé l'âge
d'admissibilité aux services éducatifs visés à
l'article 1. Vous trouvez cela dans la Loi sur l'instruction publique, à
l'article 16, alinéa 2. Il n'y a pas gros de nouveau là-dedans
non plus.
Le régime pédagogique peut, en outre, déterminer
des règles sur l'admission, l'inscription et la fréquentation
scolaire - vous allez trouver cela dans la loi 3, au 1er alinéa, au 1er
paragraphe, il n'y a rien de particulier dans cela - déterminer des
règles sur le calendrier scolaire. Vous avez cela à la loi 3,
à un, à deuxièmement. 3° Déterminer des
règles relativement aux manuels scolaires, au matériel didactique
et aux catégories de matériel didactique et à leur
accessibilité. Ici c'est nouveau. C'est une balise qu'on apporte. Le
ministre a déjà le pouvoir de tout approuver cela. Vous le savez
comme moi. C'est lui qui approuve les manuels, le matériel
pédagogique. Ici, on dit: Le gouvernement pourra déterminer des
règles dans le régime pédagogique relativement aux manuels
scolaires. On vient baliser l'autorité du ministre, non pas l'augmenter.
On vient la baliser avec la possibilité de règles qui seront
définies dans le régime pédagogique. C'est une innovation
heureuse qui a un effet modérateur.
Ensuite, déterminer des règles sur l'évaluation des
apprentissages de la sanction des études, loi 3, alinéa 1,
sous-alinéa 8. Ensuite, déterminer les diplômes,
certificats et autres attestations officielles. Assez curieusement, j'ai
cherché dans la loi actuelle sur l'instruction publique, je n'ai point
trouvé cela. Je ne l'ai point trouvé dans la loi 3 non plus.
C'est une omission dont l'évidence saute aux yeux. C'est une correction
qui s'impose de toute évidence, nous allons tous en convenir, c'est ce
qui existe. Le ministre le fait. C'est lui qui détermine les
diplômes, les certificats et autres attestations officielles,
c'est-à-dire le gouvernement dans le régime pédagogique.
Écrivons-le clairement. Regardez ce que nous avons fait quand nous avons
modifié le régime pédagogique pour la formation
professionnelle. Nous avons créé de nouveaux certificats, un
nouveau DEP. Cela s'est fait exactement comme cela se faisait. Il n'y a rien de
neuf. Je ne vois pas où est l'excès de centralisation. Je vous en
fais un défi formel et je connais votre objectivité aussi. On
peut avoir cette impression, mais si on fait l'analyse serrée je pense
qu'on arrive à d'autres conclusions. Je continue. 6° Permettre
l'admission d'élèves ou de catégorie
d'élèves âgés de moins de cinq ans, préciser
les services éducatifs qui leur sont dispensés, loi 3,
deuxième alinéa, troisièmement. 7° Autoriser le
ministre à établir une liste des commissions scolaires auxquelles
le paragraphe précédent s'applique et autoriser à
préciser les conditions d'application, Loi sur l'instruction publique,
article 16, 4° alinéa 8° Autoriser le ministre à
permettre une dérogation à une disposition du régime
pédagogique, sur demande motivée pour des raisons humanitaires,
Loi sur l'instruction publique, article 16, sous-paragraphe 3. Régime
pédagogique 35 et 38. 9° Autoriser le ministre à permettre
aux conditions déterminées... une commission scolaire d'exempter
un élève etc. C'était dans la loi 3 au paragraphe 2,
alinéa deuxièmement. On va le regarder ensemble. Je vois que
votre collaborateur a l'air à avoir des hésitations.
M. Gendron: Regardez, M. le ministre.
M. Ryan: Pouvez-vous me rappeler le numéro, c'est 447 je
crois?
M. Gendron: Si vous n'avez pas d'objection, on va les prendre un
par un.
M. Ryan: Non, je n'ai pas d'objection, mais là on est dans
la discussion générale. Je pense que ce n'est pas mauvais de
faire le tour de cela...
M. Gendron: Cela va.
M. Ryan:... et de montrer que, après l'article 9, il ne
reste plus rien. On a fait le tour de tout ce qu'il y a dans l'article 413 et
je me demande où sont les motifs qui permettent de crier qu'on nous
embarque dans une aventure de centralisation, d'écrasement
ministériel ou gouvernemental. Ce sont des choses que nous mettons en
ordre, nous les classons là clairement et nous avons vu très
soigneusement à ne pas étendre indûment l'aire
d'intervention du gouvernement dans les choses de l'éducation. Alors, )e
pense que la démonstration parle par elle-même. J'ai pris tous les
articles. Il peut y avoir un mot ici ou là qui va varier, c'est correct
cela, mais on est assez capable d'objectivité ici pour convenir que, si
un mot est mal placé, si un mot manque, on est capable de les ajouter,
certains amendements peuvent être faits. Mais là, j'ai
donné ma réponse générale. J'ai terminé.
Le Président (M. Bradet): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président.
M. Ryan: Une fois que c'est fait, que tel organisme ou tel
monsieur ou madame dise ce qu'il faudra, c'est une autre affaire. Finalement,
on est gouverné par les textes et par les faits. Chacun a droit à
sa propagande. On ne veut pas l'empêcher, mais nous autres sommes
gouvernés par les "facts and documents".
Mme Blackburn: M. le Président.
Le Président (M. Bradet): Mme la
députée.
Mme Blackburn: Je vais rappeler, parce qu'hier, je me demande
encore pourquoi j'ai eu ce petit blanc de mémoire, je me rappelais que
les trois arguments, les trois raisons qu'invoquait le ministre pour ne pas
souscrire au projet de loi 3 étaient: l'accroissement des pouvoirs du
ministre, le droit de vote des parents et la gratuité à
l'éducation des adultes. Je peux ressortir le texte, j'ai relu les
textes et les propos du ministre au moment où on discutait du projet de
loi 3. Fondamentalement, ce sont les trois raisons qu'il invoquait pour dire:
Je suis contre le projet de loi, ce n'est pas vrai que je pourrais souscrire
à un accroissement des pouvoirs du ministre. Inacceptable. On aurait
cru, on aurait été en droit de s'attendre que cette loi
décentralise davantage les pouvoirs. En ce qui concernait
l'éducation des adultes, il est bon de se le rappeler, il disait:
Écoutez, inacceptable que cela ne soit pas gratuit, que cela ne soit pas
garanti dans la loi, c'est un droit fondamental que celui à
l'éducation et il faudrait que les manuels scolaires soient gratuits. Et
plus, les cours de formation personnelle devaient l'être.
La troisième raison, que je trouve intéressante, disait
non au droit de vote des non-élus.
Pourtant, dans son projet de loi, le parent commissaire avait droit de
vote, jusqu'à ce que les parents se soient dit: Écoutez, on n'en
a peut-être pas besoin du droit de vote. Autrement dit, tous ces beaux
principes qu'il invoquait pour être contre la loi, là,
aujourd'hui, cela n'a comme plus cours. Mais, il y a quelque chose dans les
propos du ministre qui est Inquiétant. Je vais essayer... Là, il
dit: On peut faire n'importe quoi, la propagande qu'on voudra, mais les textes
sont là et ils parlent. Alors, on va lui parler à partir des
textes qui sont les siens. Il disait: Vous savez, il y a un effet
modérateur lorsqu'on indique le gouvernement, à partir de ce
régime pédagogique, peut en outre... C'est: Le gouvernement peut,
en outre, par ce régime pédagogique, établir. Là,
il disait: Étant donné que c'est le gouvernement, cela pourrait
avoir un effet modérateur. Voulez-vous m'expliquer où a
été la modération du ministre? Où a
été la modération du ministre sur le 8 qui dit: Autoriser
le ministre à permettre une dérogation à une disposition
du régime pédagogique sur demande motivée pour des raisons
humanitaires ou pour éviter un préjudice grave à un
élève. L'appel de la modération, 2300 dérogations,
s'il appelle cela... Ou 2500? 2700? Encore mieux. 2700 dérogations,
est-ce que c'est cela de la modération? À quelques centaines plus
ou moins, je ne crois pas que ce soit grave. Si le ministre appelle cela de la
modération, on a lieu de s'inquiéter par rapport aux abus de
pouvoir qu'il fera en vertu des autres articles. Quand il nous dit que, le fait
qu'on invoque que c'est le gouvernement qui peut, cela appelle à la
modération, je voudrais que le ministre soit un peu rigoureux. S'il me
dit qu'il appelle cela de la modération, alors qu'un tel article est
prévu pour tenir compte des exceptions graves, il a créé,
en vertu de ce pouvoir de dérogation, des inéquités
extrêmement grandes dans la population au Québec. (17 h 45)
On m'a expliqué comment cela se passait. J'ai eu le bonheur de
connaître quelqu'un qui a siégé au comité que la
commission scolaire a formé pour évaluer l'opération.
Toute la gamme était possible et les commissions scolaires qui payaient
toute l'expertise, qui payaient une première partie de l'expertise, cela
s'avérait positif, les parents payaient la seconde. Des commissions
scolaires qui ne payaient rien. Les parents étaient informés de
l'acceptation de l'enfant par le directeur de l'école, par la commission
scolaire ou, tenez-vous bien, par le député. On a eu droit
à toutes les façons de faire quant à ces
dérogations. Des enfants qui n'étaient pas reçus par le
biais de la procédure normale, cela passait directement d'un
député au bureau du ministre. Il y en a même qui ont
été reçus sur leur taille. Ils étaient grands, cela
devait être un préjudice très grave, je le rappelle. Si
cela avait été sur la taille, ils m'entraient à
l'école à huit ans. On ne peut pas considérer que
quelqu'un, parce qu'il est grand, a
le privilège d'entrer à l'école plus tôt,
alors que j'ai eu connaissance précisément dimanche où
j'assistais à un dépouillement d'arbre de Noël pour les
enfants des familles d'accueil, un enfant de cinq ans, intelligent, sauf qu'il
est paralysé, il marche avec une marchette et on lui refuse la
maternelle régulière. J'aimerais cela que le ministre se penche
sur ces cas pour donner des dérogations. Quand le ministre me dit:
Rassurez-vous, ce n'est pas grave, cela va avoir un effet modérateur,
que ce soit le gouvernement qui peut... Il dit cela de la façon la plus
sérieuse du monde, vous savez. Cela ne doit pas étonner. Quand il
nous dit: Cela va avoir un effet modérateur, ne vous inquiétez
pas, quand on sait l'usage qu'il en a fait.
C'est le genre de contradiction - le ministre connaît
là-dessus mes sentiments - que je trouve infiniment regrettable, triste
aussi dans une certaine mesure pour quelqu'un qui est reconnu... en tout cas
à qui on prêtait, parce que je suis obligée de nuancer mon
jugement là-dessus, beaucoup de rigueur, le souci de
l'équité également et il ne l'a pas prouvé. Oui, M.
le Président.
M. le Président, je sais que cela heurte le ministre et il faut
qu'il se le rappelle sinon il est en train de répéter les erreurs
dans cette loi. S'il ne s'était pas fait confiance à lui, il
n'aurait pas fait confiance à d'autres ministres, il aurait dit:
Resserrons la loi et faisons ce qui m'apparaissait le plus logique.
Il nous a déposé un projet de loi dans lequel il reste des
trous, la loi 106 mais, fondamentalement, l'objectif vise à
démocratiser davantage les élections scolaires donc, à
rendre cette instance plus fiable, plus crédible, plus susceptible de
porter de nouveaux pouvoirs. Je le dis au ministre, j'ai déjà eu
l'occasion de le lui dire, je trouve que c'est intéressant. C'est
intéressant parce que si c'est bien travaillé, on a de bonnes
chances d'avoir une participation plus grande aux élections scolaires.
On a donc la possibilité, on peut espérer qu'on aura donc des
représentants plus qualifiés, choisis par plus de personnes,
où il y aura peut-être un peu plus de compétition,
où on n'aura pas des élections de personnes élues par
acclamation. Le ministre est en train de se donner une loi, en ce qui concerne
les élections scolaires, qui fournit les assises à l'exercice de
plus de pouvoirs parce que plus de crédibilité, plus de
légitimité. Il se donne une structure scolaire plus
crédible, plus fiable, des élus scolaires qui représentent
plus de personnes et, paradoxalement, il leur donne moins de pouvoirs. Cela a
toujours été mon discours et c'est toujours ce que je trouve
déplorable, ce manque de confiance du ministre à l'endroit des
commissions scolaires.
Si le ministre veut qu'on observe, qu'on regarde un peu plus finement
les recommandations qui sont venues des différents organismes touchant
précisément cet article de son projet de loi, il pourra constater
que les commissions scolaires étaient prêtes à prendre plus
de pouvoirs. Ils n'en demandaient pas de façon extravagante et ils sont
même venus nous dire que si on avait reconduit les pouvoirs de la loi 3,
ils se seraient même probablement satisfaits de cette situation. Mais ce
qu'on leur offre, c'est moins que ce qu'il y avait dans la loi 3 et ce qu'il y
avait dans la loi 3, était estimé inacceptable pour le ministre.
Là-dessus, je n'en démords pas parce que quand il nous dit: Cela
va avoir un effet modérateur, ne vous fatiguez donc pas. Mais ne vous
fatiguez donc pas, je veux dire, on voit l'usage qu'il en a fait et cela je
trouve que c'est inacceptable. C'est pourquoi on ne peut laisser de tels
pouvoirs sachant que, selon la personne, elle va en abuser ou elle va les
utiliser pour réaliser une partie de l'engagement pour s'attirer des
clientèles, pour réaliser une partie des engagements qu'avait
fait le Parti libéral; faute de ne pouvoir l'avoir de façon
officielle, il est en train de le faire de façon détournée
et ça, pour satisfaire un peu sa clientèle dans les comtés
de députés. C'est cela que je trouve inacceptable, parce que
ça crée de profondes injustices. Qui est le plus
pénalisé? L'enfant qui est un peu brillant et qui perd un peu de
temps à la maison, ou l'enfant qui est handicapé? L'enfant qui
manque de stimulation parce qu'il est dans un milieu défavorisé,
ou l'enfant qui en a beaucoup et qui est un peu plus avancé que son
âge? Quel est l'enfant qui a le plus besoin du soutien public, du soutien
du ministre de l'Éducation? M. le Président, le ministre pour les
deux premiers, je pense bien que personne n'a d'objection à
reconnaître que ça relève des pouvoirs du ministre. On va
pouvoir les examiner un à un, mais la nature et les objectifs des
services éducatifs ainsi que leur cadre général
d'organisation, je pense que ça va de soi. On ne contestera pas
ça fondamentalement. La date entre le début de l'année
scolaire et le 1er janvier à laquelle est déterminé
l'âge d'admissibilité aux services éducatifs visés
à l'article 1, il aurait été préférable
qu'il respecte son engagement. Il s'est engagé formellement. Ce parti
s'était engagé durant la campagne électorale à
reporter la date d'âge d'admission au 31 décembre. Ce n'est pas
nous qui avons inventé cela. Sauf que là, il a l'occasion de le
faire. Il a l'occasion de respecter les propos et les grands serments qu'il
faisait alors qu'il était à l'Opposition. Là, il ne le
fait pas et il voudrait qu'on le trouve drôle, à part cela.
De temps en temps, il faut le lui rappeler, sinon il finirait par penser
qu'il est tout à fait au-dessus de toute critique parce que là on
a été un peu plus souple au cours des dernières semaines
et sur des choses sur lesquelles on pouvait s'entendre. Mais là-dessus,
fondamentalement, on ne peut pas, comme le disait le ministre, souscrire
à un projet de loi qui vient accroître ses pouvoirs. Je dirais
même, compte tenu du pouvoir qu'a exercé le ministre dans les
lieux où il y avait un pouvoir de dérogation, il y
a lieu de s'inquiéter. Je ne m'étais jamais vraiment
inquiétée des abus que le ministre pouvait faire en ces
matières lorsqu'il avait un pouvoir de dérogation. Qu'il l'ait
utilisé de cette façon, je trouve ça tout à fait
inacceptable. Je le maintiens parce que les vraies clientèles
défavorisées au Québec, à mon avis, ce n'est pas
nécessairement celui qui est trop grand parce qu'il a six ans et il est
trop grand pour entrer à l'école même s'il n'a pas tout
à fait l'âge requis. Ce n'est pas nécessairement celui qui
est très stimulé intellectuellement à la maison parce
qu'il est bien soutenu. Cependant, ceux qui me préoccupent, ce sont les
enfants issus de milieux défavorisés, ce sont les enfants qui
souffrent d'un handicap, de mésadaptation, qui vivent dans des familles
séparées, des familles à faible revenu dont la mère
est obligée de consacrer une partie de son salaire pour payer des
services de garde.
Parce qu'il ne faut pas se tromper, les parents qui ont fait les plus
gros efforts pour entrer leur enfant prématurément à
l'école sont essentiellement dans 80 % ou 90 % des cas, des parents qui
ont estimé que ça leur coûtait moins cher de payer un
professionnel pour faire entrer leur enfant à l'école même
s'il n'avait pas l'âge requis que de payer la garderie. Le calcul est
très simple. Quatre semaines de garderie et vous avez payé votre
professionnel. Ce n'est pas compliqué. Je calcule que n'importe qui peut
le faire pour autant que vous ayez de l'argent. C'est ce qui est malheureux.
C'est ce que le ministre a encouragé. Je dis, par rapport à cet
article, qu'il faut laisser de la place aux commissions scolaires. Il faut
faire confiance aux commissions scolaires. Je ne pense pas qu'il faudrait
laisser aux commissions scolaires la possibilité de déterminer
s'il faut que ça entre le 30 septembre et le 31 décembre.
Un gouvernement a l'obligation de contrôler cela, parce qu'il y a
des coûts rattachés à cela, mais il a la
responsabilité, par exemple, de le dire d'une façon claire dans
son projet de loi. Ne pas laisser des situations qu'on connaît où
il y a une quinzaine d'enfants qui n'ont pas été admis par le
ministre, mais à présent, ils sont à l'école et ils
vont y rester. La commission scolaire va s'arranger pour boucher les coins et
ils vont passer l'année à l'école. Vous le savez, sur la
base de ces dérogations, un réseau de garderies privées de
la ville de Québec met dans sa publicité les informations
suivantes. On vous engage à préparer votre enfant pour qu'il
puisse, même s'il n'a pas l'âge requis, déroger, pour avoir
une dérogation. De plus, on s'engage, comme garderie, à faire les
démarches en conséquence. C'est ce que cela amène, ce
genre d'abus. Et je commence à avoir un peu plus d'inquiétude et
de réserve quant à l'étendue des pouvoirs
réglementaires et des pouvoirs de dérogation du ministre. Il nous
a donné à cet égard un triste exemple. Et je ne peux, pour
le reste, faire confiance à un ministre, quel qu'il soit. Je me rappelle
que du temps de M. Bérubé, de M. Laurin, et même de M.
Gendron, les dérogations, deux, trois, ou quatre, c'étaient
vraiment des questions humanitaires, où les enfants étaient de
petits voisins, ou de petits cousins qui avaient été
élevés ensemble, et finalement il y avait quelques cas
d'exception. Cela se comptait sur les doigts de la main. Entre cela et plus de
2000, 2300 à 2400, il y a quelque chose qui ne va pas et c'est
profondément inéquitable, parce que tous les citoyens du
Québec paient pour ces enfants, alors que ce ne sont pas tous les
enfants qui ont droit aux mêmes privilèges. Et c'est ce qui est
injuste, quand on est dans le système public.
Quant au fait de ne pas indiquer la date d'admissibilité aux
services éducatifs pour les enfants, c'est aussi inacceptable. Ce que le
Parti québécois s'était engage à faire,
c'était de le relever d'un mois par année, sur trois ans, on sera
rendu au 31 décembre. Le gouvernement libéral, je me souviens
très bien, je savais à peu près ce que cela
représentait comme données, pendant la campagne électorale
disait: "Ce n'est pas cela". Je me rapelle mon adversaire dans mon
conté. "Nous, dès qu'on sera élus, vous pouvez penser
qu'en septembre 1986 vos enfants seront admis, même s'ils ne devraient
l'être qu'au 31 décembre". C'était ce qui circulait dans
les comtés, et je leur disais, plus modestement, je ne suis pas capable
de prendre cet engagement, pour nous se sera un mois à la fois,
étalé sur trois ans. Alors, je ne commencerai pas à vous
dire qu'on va aller compétitionner dans les promesses
électorales, pour nous c'est une fois, notre engagement n'allait pas
plus loin que cela. Je pense que les gens sont en train de constater que s'ils
avaient eu le gouvernement du Parti québécois, au moins pour
cette recommandation, c'était beaucoup plus modéré, cela
prenait plus en compte la capacité du gouvernement. Mais je dis que si
on l'avait fait à un mois par année, trois ans après,
normalement, pour tous ces enfants, la règle devrait être du 31
décembre.
Cela veut donc dire que sur cette question, encore une fois, le ministre
s'est donné... le nouveau règlement sur les dérogations,
même si cela allait au 31 décembre, il va pouvoir commencer, parce
que celui qui est né le 1er janvier, il va invoquer les mêmes
choses, et il va aller voir le ministre de la même façon, et il
ira voir le député dans le comté, et cela ne
s'arrêtera pas là, ce n'est pas parce qu'on sera rendu au 31
décembre que cela va s'arrêter. C'est parce que la règle
qui est établie ici, le pouvoir que peut se donner le ministre par le
biais du gouvernement, est trop large, et il n'y a pas une définition
suffisamment circonscrite de ce qu'est un préjudice grave à un
élève. Quand on appelle un préjudice grave à un
élève le fait qu'il soit trop grand, je commence à avoir
des doutes. Ce pourrait être un préjudice grave parce qu'il est
handicapé, je comprendrais mieux.
Ce que je dis au ministre là-dessus, il me
semble qu'il faut qu'il y ait un peu de cohérence et le ministre
le sait également, en ce qui concerne les élèves, le cas
qu'on a soulevé aujourd'hui en Chambre, ces enfants qui se trouvent
à avoir une dérogation par le biais d'une commission scolaire,
parce qu'ils sont censés recevoir un enseignement adéquat dans un
autre milieu. Et on parle ici des enfants qui fréquentent, comment cela
s'appelle-t-il, la Cité écologique de l'ère du Verseau.
Alors ces enfants, comme on a eu l'occasion de le soulever ici en Chambre,
sont-ils suffisamment protégés, reçoivent-ils de
l'État, du ministre, la protection qu'ils sont en droit d'attendre?
Chaque fois qu'on accorde ce genre de privilège, de pouvoir au ministre,
et selon les personnes, je le rappelle, plus il y a de pouvoirs
discrétionnaires laissés au ministre, il y en a qui
interviendront davantage dans les réglementations qui sont de
caractère pédagogique, l'âge d'admission, d'autres sur les
questions à caractère administratif, d'autres sur la
sélection des personnes, plus il y aura de place à la
réglementation, à la dérogation, plus il y a de place
à l'arbitraire. Voilà ce qu'il fallait soulever et souligner
à l'occasion de l'examen de cet article du projet de loi. On aura
l'occasion de rappeler au ministre qu'il a peut-être oublié les
principales recommandations des organismes qui ont été entendus
ici en commission parlementaire sur les pouvoirs contenus dans cet article.
Le Président (M. Bradet): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi.
M. Ryan: Beaucoup de mots, mais pas grand substance.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bradet): Compte tenu de l'heure...
Mme Blackburn: C'est choquant de se faire dire ses
vérités. Se faire dire ses vérités a quelque chose
de blessant.
Le Président (M. Bradet): S'il vous plaît!
M. Ryan: Sur les dispositions de l'article 413, vous n'avez rien
à dire.
Le Président (M. Bradet): S'il vous plaît! Compte
tenu de l'heure, nous allons suspendre nos travaux jusqu'à 20 heures,
même endroit.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 20 h 14)
Le Président (M. Houde): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La séance de la commission est ouverte pour procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 107, Loi sur
l'instruction publique. Je demande votre appui des deux côtés si
vous voulez accepter ma présence pour remplacer M. Hamel. Est-ce que
vous êtes d'accord avec ce que je vous ai demandé?
On y va. Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: C'est cela. S'il y a consentement...
Le Président (M. Houde): II y a consentement des deux
côtés.
Le
Secrétaire: M. Houde (Berthier) remplace M.
Hamel (Sherbrooke).
Le Président (M. Houde): Vous êtes d'accord à
ce que je puisse prendre...
M. Gendron: Oui, oui.
Le Président (M. Houde): Bon, parfait. M. le
député d'Abitibi-Ouest, M. le ministre, M. le
député d'Arthabaska acceptent.
M. Gardner: Oui.
Le Président (M. Houde): Donc, nous allons poursuivre.
Nous sommes rendus à l'article 413. 1. M. le ministre, vous n'avez rien
à dire. M. le député d'Abitibi-Ouest, est-ce que vous avez
quelque chose à dire sur l'article 413. 1?
M. Gendron: Oui, sur l'article 413. 1, je veux dire que le
régime pédagogique porte sur la nature et les objectifs des
services éducatifs ainsi que leur cadre général
d'organisation. Cela m'apparaît un article à portée
générale qui était contenu dans la loi 3. Je n'ai pas de
commentaire additionnel. Adopté.
Le Président (M. Houde): Parfait. Merci. L'article 413.
2.
M. Gendron: Sur l'article 413. 2, je sais que ma collègue
a eu l'occasion de le faire, mais je vais juste prendre quelques minutes pour
rappeler notre étonnement qu'on retrouve dans le projet de loi 107 un
article qui reprend essentiellement ce qui existe dans la Loi sur l'instruction
publique plutôt que reprendre l'engagement du Parti libéral. Cela
aurait été le moment de donner suite à un engagement
formellement exprimé, largement diffusé, probablement en
connaissance de cause, à moins qu'on ne comprenne plus rien au
système. Ces gens étaient convaincus que c'était
important, majeur de reporter la date d'admission à l'âge qui
donne droit à des services éducatifs au 31 décembre de
chaque année pour des raisons de ressourcement de la profession qui
vieillit. Cela aurait permis l'arrivée d'un certain nombre de
nouveaux
professeurs. Cela aurait permis d'éviter toute cette pression que
doit subir constamment le ministre et, Dieu sait qu'il l'a exercé
abondamment sur une série de dérogations pour permettre à
des jeunes de franchir l'âge d'admission avant terme. Selon les
informations qu'on a, cela ne restera que des promesses. C'est un peu
étonnant qu'un engagement aussi ferme, aussi largement exprimé,
n'ait pas trouvé sa continuité ou son application plutôt au
moment où effectivement on a un projet de loi qui traite de ces
questions. Alors, au deuxième alinéa, je n'ai pas d'autres
commentaires, si ce n'est que de marquer à nouveau mon
étonnement.
Le Président (M. Houde): Vous n'avez rien à
ajouter, M. le ministre?
M. Ryan: Pour l'essentiel, nous reprenons ce qu'il y avait dans
la loi 3. La nouvelle loi 3 prévoyait que ce serait non pas par
législation mais par décret. Disons que pour nous, ça va
rester dans le régime pédagogique. C'est la seule raison qui
explique ça. D'abord, ça donne plus de souplesse au gouvernement
pour le faire. Deuxièmement, c'est en raison de la situation
financière qui nous a été léguée et dont les
effets continuent de se faire sentir. C'est ça l'explication. Sur
l'objectif, je suis content de voir que le député d'Abitibi-Ouest
est du même avis que nous. Nous voulons que ça se réalise.
Nous avons fait des pas très importants au cours de la dernière
année. Nous avons facilité l'accès à l'école
en première année ou en maternelle où 2000 enfants
auraient subi un préjudice aux dires de professionnels compétents
si on les avait retarder d'un an. Je pense que c'est déjà un pas
très important. C'est une affaire qui va coûter 4 000 000 $
à 5 000 000 $ au gouvernement. Je pense qu'il faut être
sérieux pour faire ça. Il faut que le gouvernement ait des
intentions sérieuses. Il a montré en quelle direction il veut
aller. En tous les cas, je comprends la remarque qui a été faite
et j'explique pourquoi on ne peut faire davantage dans le texte de loi.
Le Président (M. Houde): Donc, j'appelle le point 3 de
l'article 413 toujours.
M. Gendron: Le point 3, M. le Président, au
troisième alinéa, je n'ai pas de remarque à faire, puisque
c'est une disposition qui était incluse à la loi 3. J'estime que
c'est normal que le ministre détermine les règles sur l'admission
et l'inscription. Là où je suis un peu étonné,
c'est sur la fréquentation scolaire. J'aimerais qu'il nous indique un
peu pourquoi il prétend que le régime pédagogique devrait
comprendre les dispositions ou contenir des dispositions concernant la
fréquentation scolaire? Cet élément est neuf. Ce
n'était pas dans la loi 3. La règle d'admission et d'inscription,
ça va, parce qu'il faut que le régime pédagogique statue
sur comment ça fonctionne, qui va être admis; mais sur la
fréquentation scolaire, j'aimerais que le ministre en profite pour nous
donner quelques indications.
Le Président (M. Houde): Avant de procéder,
j'aimerais corriger ce que j'ai dit tantôt. J'ai dit qu'on allait au
point 3. Je me reprends, à l'article. 2, paragraphe. 1 pour que cela
entre bien dans les débats, parce que je l'ai dit trop vite. Donc, on
s'en va au paragraphe 2. 1, M. le ministre.
M. Ryan: C'est le paragraphe 3, peut-être, . 1?
Le Président (M. Houde): Non; c'est le paragraphe 2,. 1.
Le deuxième paragraphe.
M. Ryan: Parce qu'il y en avait un premier. Le
Président (M. Houde): On est rendu ici. M. Ryan: II y a un
premier paragraphe, ici.
Le Président (M. Houde): Non, non, mais il est rendu
là. On est rendu à 2. 1.
Une voix: Le paragraphe 2, ici.
Le Président (M. Houde): Oui. Et le paragraphe 3 est ici;
on n'a pas encore touché au paragraphe 3.
Une voix: Cela est le paragraphe 2 du troisième
alinéa.
M. Ryan: C'est le troisième alinéa, paragraphe
2.
Le Président (M. Houde): Ah oui, c'est correct.
D'accord.
Allez-y, M. le ministre.
M. Gardner: Est-ce que cela va, M. le Président?
Le Président (M. Houde): Tout est sous contrôle.
M. Gardner: Tout est sous contrôle. Le Président
(M. Houde): Oui, oui.
M. Ryan: La fréquentation scolaire, je pense qu'on a eu un
cas significatif qui a été soulevé à
l'Assemblée nationale, ce matin, par le député
d'Abitibi-Ouest. Il y a un phénomène de plus en plus
fréquent de parents qui jugent d'avoir gardé leurs enfants
à la maison pour leur donner une instruction jugée efficace. Je
ne connais pas le terme qu'on a obtenu quand on a discuté; on a
"équivalent", je pense, équivalent à la formation qui est
donnée à l'école.
Quel terme avons-nous obtenu, exactement?
Une voix: Équivalent.
M. Ryan: Équivalent. Dans la loi actuelle, c'est
"efficace".
Si le phénomène continue de se multiplier, pour des motifs
religieux ou philosophiques, à un moment donné, il faudra
peut-être qu'il y ait des règles qui soient établies par le
gouvernement, au niveau du régime pédagogique. Cela nous donne la
possibilité de le faire. Je pense que c'est bon que ce soit prévu
là.
M. Gendron: Cela veut dire qu'il n'y avait pas de disposition,
dans la Loi sur l'instruction publique, actuellement, qui permettait au
ministre de statuer sur des cas qui dévient aux règles
habituelles concernant la fréquentation scolaire; cela m'étonne,
il me semble que ce pouvoir-là existait.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: On me rappelle qu'il existe déjà un
règlement intitulé l'admission, l'inscription et la
fréquentation scolaire.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Dans lequel, je vous dirai franchement, je n'ai pas
souvenance du contenu de ce règlement-là.
Je crois que c'est seulement au niveau de la commission scolaire qui
détermine les normes, il n'y a pas de pouvoir spécial qui est
reconnu au gouvernement.
On pourra distribuer une copie de ce règlement-là demain,
si cela intéresse l'Opposition.
M. Gendron: Ce n'est pas tellement ça, c'est qu'à
ma connaissance... Excusez.
M. Ryan: C'est juste pour rappeler que déjà, dans
la réglementation existante, les trois termes sont associés:
admission, inscription, fréquentation. Et la fréquentation, du
point de vue administratif, devient importante pour le gouvernement, parce
qu'il faut définir des critères d'admissibilité aux
subventions. Là, évidemment, le concept de fréquentation
devient important. Ce n'est pas tout d'avoir un enfant inscrit à telle
date, il faut qu'on ait d'autres preuves exigibles ou qui puissent
l'être.
M. Gendron: Est-ce qu'il n'y a pas une disposition
antérieure au projet de loi 107 où vous vous étiez
donné un pouvoir de...
M. Ryan: À l'article 12, il n'y a pas de pouvoir pour le
ministre, là-dedans.
M. Gendron: Non, d'accord, c'est une dispensation.
M. Ryan: On n'en a pas trouvé d'autres, jusqu'à
maintenant, d'ailleurs.
M. Gendron: S'il n'y en a pas d'autres, quant à moi, avec
l'explication que vous venez de me donner, cela va.
Le Président (M. Houde): Le paragraphe. 3 est
accepté. J'appelle le...
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Le paragraphe suivant, adopté.
Le Président (M. Houde): Le paragraphe. 3 est
adopté.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Houde): Le paragraphe. 4?
M. Gendron: Le paragraphe. 4 détermine des règles
relativement aux manuels scolaires, matériel didactique ou aux
catégories...
Une voix: On n'est pas rendu là.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Houde): Le paragraphe. 4?
M. Gendron: Non, c'est parce que vous avez dit: Adopté.
J'étais rendu plus loin.
Le Président (M. Houde): Êtes-vous rendu au
paragraphe. 5?
M. Gendron: "déterminer des règles sur le
calendrier scolaire; ". Cela va, adopté.
Le Président (M. Houde): D'accord. M. Gendron: Le
suivant.
Le Président (M. Houde): D'accord, le paragraphe. 3.
M. Gendron: Le paragraphe. 3, "déterminer des
règles relativement aux manuels scolaires, au matériel didactique
ou aux catégories de matériel didactique et à leur
accessibilité; ".
Là, j'aimerais que le ministre nous explique un peu plus
précisément ce qu'il entend par là: Déterminer des
règles concernant l'accessibilité aux catégories de
matériel didactique. Je ne trouve pas que c'est clair.
Le Président (M. Houde): M. le ministre, à vous la
parole.
M. Ryan: Actuellement, le pouvoir d'approbation des manuels et du
matériel didactique repose entièrement entre les mains du
ministre. C'est un point que je mentionnais. Tout d'abord,
actuellement, le ministre exerce le pouvoir d'approbation sur les
manuels. Est-ce que c'est clairement indiqué dans la loi actuelle sur
l'instruction publique? Je ne connais pas l'article qui le dirait
expressément. C'est mentionné dans le régime
pédagogique et c'est une chose qui se fait depuis un temps
immémorial. Mais il n'y a pas de fondement légal sur... Ce qu'on
fait, en mettant cela ici, on établit une base juridique solide, comme
on l'a fait quand on avait modifié l'article 16, il y a deux ans.
On avait établi clairement les bases juridiques sur lesquelles
repose l'intervention du ministre ou du gouvernement dans ces questions.
M. Gendron: Oui mais cela...
M. Ryan: Je vous donne un exemple, si vous me permettez de
compléter. Dans le régime pédagogique, on dit qu'on oblige
à donner à chaque élève un manuel. Il n'y a pas de
fondement, dans la loi, pour cela. Avec ceci, il y aurait un fondement. On
pourrait définir, dans le régime pédagogique, les normes
qui doivent guider la conduite des commissions scolaires en matière de
fourniture de manuels scolaires, surtout au point de vue pédagogique,
évidemment. Je pense que ce n'est pas négligeable. C'est une clef
qui me semble nécessaire dans l'ensemble du système.
M. Gendron: En tout cas, M. le Président, c'est que je
faisais la distinction... Et d'ailleurs, je pense que le ministre la faisait
aussi, il a commencé son explication en parlant d'un fondement juridique
requis pour l'approbation des manuels. L'approbation des manuels est une chose,
l'accessibilité en est une autre. Et moi, mon problème, c'est au
niveau de l'accessibilité. J'ai énormément de
réticence à ce que, dans un projet de loi, on dise: Ce
régime pédagogique peut, en outre, et ainsi de suite, tout ce
qu'il y a là, et statuer ou établir des règles concernant
l'accessibilité du matériel didactique.
À partir du moment où c'est mis dans la loi, dans le
régime pédagogique, cela peut conduire à des situations un
peu abusives quant à l'accessibilité de l'approbation. Je trouve
qu'il a raison de vouloir donner un fondement juridique à l'approbation
des manuels. Mais sur l'accessibilité... D'abord, tout le monde convient
que ce sont des nouveaux paragraphes, le deuxièmement et le
troisièmement n'étaient pas inclus dans le texte initial. Alors,
qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, le ministre a
prétendu qu'il faut aller aussi loin que de gérer, dans le
régime pédagogique, l'accessibilité, ça veut dire
l'accès au matériel, on est rendu loin, là, au
matériel didactique.
M. Ryan: Oui, on va prendre un exemple. Le Président
(M. Houde): M. le ministre
M. Ryan: Là, on a notre plan d'action sur le
français, qui est en cours. On dit: II faudrait viser à ce que
chaque élève ait son dictionnaire et sa grammaire. On pourrait
bien dire... L'accessibilité, cela veut dire: II faudra un dictionnaire
par dix élèves, il faudra une grammaire par trois ou quatre
élèves, ils se la passeront entre eux. C'est cela, une norme
d'accessibilité. On pourrait très bien écrire, dans le
régime pédagogique: Le dictionnaire est un instrument de base qui
devrait être procuré à chaque élève, la
grammaire de même; et ce sont seulement des exemples.
Je crois que c'est bon que le gouvernement ait la possibilité
d'inscrire des normes dans le régime pédagogique
là-dessus, c'est cela que ça prévoit. Et le pouvoir
d'approbation, qui est actuellement dévoilé en toutes lettres au
ministre dans le régime pédagogique, n'a pas de fondement
légal sérieux. Il n'y a pas de fondement dans le texte actuel de
la loi et on veut le mettre là pour compléter l'exercice
commencé avec la loi 131, il y a deux ans.
Le Président (M. Houde): Est-ce que cela va, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Cela va dans le sens que moi, j'ai fait mes
remarques. Je vais y revenir à la fin, quand on aura à adopter
complètement l'article. Pour ce qui est du paragraphe, adopté sur
division.
Le Président (M. Houde): Le paragraphe 3, adopté
sur division. J'appelle le paragraphe 4.
M. Gendron: Quant au suivant, je n'ai pas de commentaires. On a
déterminé des règles sur l'évaluation des
apprentissages et la sanction des études. Je n'ai pas de commentaires.
C'est conforme à la loi 3, cela me paraît correct.
Le Président (M. Houde): Cela va, M. le ministre?
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: Je pense que cela va de soi.
Le Président (M. Houde): Bon, j'appelle l'article. 5.
c'est-à-dire le paragraphe. 5 de l'article 413.
M. Gendron: Oui. "déterminer les diplômes,
certificats et autres attestations officielles que le ministre peut
décerner ainsi que les conditions applicables à leur
délivrance; ". C'est une disposition nouvelle, c'est un nouvel article,
cela n'existait nulle part. Dorénavant, dans le régime
pédagogique, c'est écrit: "Le ministre peut, en outre,
déterminer les diplômes, certificats et autres attestations
officielles que le ministre peut décerner, ainsi que les conditions
applicables à leur délivrance. " À partir du moment
où
il met dans son régime pédagogique qu'il peut statuer sur
les conditions applicables à leur délivrance, cela ne me fait pas
de problème. Ce qui me fait un problème, c'est "déterminer
les diplômes, certificats et autres attestations officielles". (20 h
30)
J'aimerais qu'il nous explique un peu plus quelle compréhension
il a exactement du pouvoir nouveau qu'il se donne; parce que d'abord, c'est
nouveau. Si c'est juste le pouvoir de signature, je sais que la diplomation, en
fin de compte, soit par... Il peut exercer son pouvoir de
délégation, et que la plupart des diplômes sont
autorisés ou signés par le ministre. Mais là, c'est
écrit "le régime pédagogique détermine les
diplômes, certificats et autres attestations officielles que le ministre
peut décerner". "Que le ministre peut décerner", il y a une marge
de manoeuvre qui, il me semble, ne doit pas être autorisée. Le
ministre ne peut pas décerner uniquement les diplômes qu'il veut;
il donne les diplômes qui sont obtenus à la suite d'une
vérification de la certification des crédits pédagogiques
obtenus, conformément au régime instauré.
Il me semble que tel que libellé, il y a un danger.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, en réponse à l'intervention qui
est faite. Tout d'abord, dans le régime pédagogique actuel, au
secondaire, il est écrit en toutes lettres, à l'article 43: Tous
les cours obligatoires ou à option, suivis avec succès depuis le
début des études, sont pris en considération pour
l'attribution du diplôme d'études secondaires. Le ministre
décerne le diplôme d'études secondaires à
l'élève qui, sur un total, etc.
M. Gendron: Cela va, il décerne.
M. Ryan: En outre, le ministre décerne les normes et les
conditions pour l'attribution des équivalences d'études. Ce que
je vous dis, c'est que ce n'est pas la loi, alors que c'est déjà
dans le régime pédagogique. Tout ce que nous faisons, ici, c'est
que nous autorisons le gouvernement à inscrire des dispositions comme
celles-là dans le régime pédagogique. Cela se fait
déjà, mais le fondement juridique était inexistant et
là, on l'assoit sur une base claire.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, mais M. le Président, le ministre sait
très bien qu'il y a une différence fondamentale entre ce qu'il
vient de me lire et ce que je lis à cinquièmement.
Ce que vous lisez là, si c'était traduit dans le projet de
loi, j'aurais acheté ça il y a une demi-heure. Parce que
là, le régime pédagogique dit le ministre décerne,
le ministre fait telle affaire. Il y a des obligations, suite à une
démarche de crédits obtenus, il y a une sanction, il y a un
examen et là, il y a une obligation, pour le ministre, d'émettre,
parce que le mot le dit: décerne.
Là, ce n'est pas ce que ça dit. Cela dit que le ministre
peut décerner, il peut décerner tout ça, un diplôme;
et si ça ne lui dit pas, il peut ne pas décerner. C'est ce que je
conclus, avec le cinquièmement. Et autres attestations officielles que
le ministre peut décerner. Cela dépend ce qu'il pense et ce qu'il
veut. Il est possible qu'il décide de ne pas décerner.
Le régime pédagogique est clair: le ministre
décerne, il est obligé; ce n'est pas si je "file" bien ou pas, si
je suis de bonne humeur ou pas et si c'est un rouge qui a contribué
à la caisse électorale, parce qu'il peut commencer jeune. Ah oui,
j'en connais qui commencent très jeunes, ils sont "drillés"
jeunes. Alors c'est sérieux, je ne pensais pas que l'obtention
était reliée à des critères...
Le Président (M. Houde): M. le ministre
M. Ryan: Regardez, si c'est ça, ce sont ses
problèmes. Si c'est seulement ce genre de digestion, il n'y a pas de
grosse difficulté. On n'a qu'à écrire: Que le ministre
décerne.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: On n'a pas de problème.
Le Président (M. Houde): On y va en enlevant le mot
"peut".
M. Gendron: J'aime mieux ça.
M. Ryan: Et cela nous renvoie à un autre article, qu'on
verra tantôt, l'article 431.
M. Gendron: "Que le ministre décerne"; cela va.
Le Président (M. Houde): Oui. M. Ryan: Je n'ai pas
de problème.
Le Président (M. Houde): Le paragraphe 5 est-il
adopté?
M. Gendron: Moi, cela va.
M. Ryan: Alors le paragraphe 6, pour référence, loi
3, alinéa 2, troisième paragraphe. L'article 447.
Le Président (M. Houde): Cela va? On y va avec le
paragraphe 6° de l'article 413? M. le ministre, à vous la
parole.
M. Ryan: Je n'ai pas d'autre argument à
soumettre que de rappeler que c'est écrit en toutes lettres dans
la loi 3 qui avait été adoptée par l'ancien gouvernement.
On a pris cette disposition en toutes lettres du troisième
alinéa, le sous-paragraphe 1.
Une voix: Adopté.
M. Gendron: Le paragraphe 6°, oui. Je n'ai pas de
commentaires.
Le Président (M. Houde): Le paragraphe 6°,
adopté. Le paragraphe 7°. M. le ministre, avez-vous quelque chose
à...
M. Ryan: Oui, le paragraphe 7°? Le Président (M.
Houde): Oui.
M. Gendron: Un instant. Le paragraphe 6° est adopté,
mais on avait une question. Au sixième paragraphe "Permettre l'admission
d'élèves ou de catégorie d'élèves
âgés de moins de cinq ans. " Est-ce que c'est uniquement pour les
milieux défavorisés ou si c'est "at large"?
M. Ryan: Cela pourrait être plus large aussi. Cela pourrait
être des élèves qui sont classés comme étant
de la catégorie de la douance aussi, il n'y a pas d'objection à
cela.
M. Gendron: Cela peut être également des
élèves handicapés?
M. Ryan: Des élèves de foyers d'immigrants,
handicapés aussi.
Mme Blackburn: Doués? M. Gendron: II l'a dit.
M. Ryan: Mais oui. Cela peut être cela aussi.
Mme Blackburn: Donc cela revient à l'histoire de la
dérogation dans...
M. Ryan: Tout cela va être soumis à la
prépublication dans la Gazette officielle. Chaque fois qu'il y a
une modification que le gouvernement veut apporter au régime
pédagogique, il doit la publier dans la Gazette officielle,
solliciter l'avis officiel du Conseil supérieur de
l'éducation. On voit à mesure qu'on avance qu'il n'y a pas grand
chose de neuf.
Le Président (M. Houde): Cela va? Mme Blackburn: M.
le Président.
Le Président (M. Houde): Oui. Mme la députée
de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Le paragraphe 6° actuelle- ment, qu'est-ce que
cela couvre comme activité et qu'est-ce que cela pourrait
potentiellement couvrir?
M. Ryan: On a mentionné des cas. On a donné quatre
exemples. Il me semble que cela parle assez clairement.
Mme Blackburn: Donc, est-ce que je comprends bien le ministre qui
n'a pas le goût de se répéter, mais on a peut-être le
goût de l'entendre, nous? Est-ce que cela comprend aussi la
possibilité du même ordre, du même genre de
dérogation que pour la précocité et le préjudice
grave?
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: II y a un autre article pour cela si j'ai bien
compris.
Mme Blackburn: Oui mais il pourrait... Là, on commence
à...
M. Ryan: Non, il y a un autre article.
Mme Blackburn: On parle de moins de cinq ans.
M. Ryan: Supposons qu'on veut faire des classes de
prématernelle pour des jeunes immigrants. Qu'on dise: II y a un
problème de ce côté, pour bien les préparer à
s'intégrer dans l'école, on veut avoir cette possibilité.
C'est un exemple.
Mme Blackburn: Pour les jeunes de milieux
défavorisés, cela existe déjà, ce qu'on appelle les
prématernelles.
M. Ryan: C'est cela.
Mme Blackburn: Les enfants handicapés, les milieux
défavorisés, l'ethnie...
M. Ryan: Cela peut être la douance aussi.
Mme Blackburn: Cela veut donc dire qu'on peut s'attendre l'an
prochain, si la disposition est adoptée telle quelle, de voir
apparaître la douance là-dedans.
M. Ryan: II n'y a aucun plan de ce côté. C'est une
possibilité qui est inscrite dans la loi pour avoir un gouvernement
intelligent de ces choses-là. Il n'y a pas d'autre raison. Il n'y a pas
de plan dans les tiroirs.
Mme Blackburn: Actuellement, il y a combien
d'élèves qui ont accès à ces services de
prématernelle au Québec dans les milieux à faible
densité.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M.Ryan: II y a cinq ou six classes à
Montréal. Il n'y en a pas beaucoup. Je pense que c'est quatre
classes.
Mme Blackburn: II n'y en a pas en région? Oui, il y en a
en région.
M. Ryan: Pour les milieux défavorisés. On en a
quelques-uns en région, mais en tout, s'il y a 1000 à 2000
élèves qui tombent là-dessous, c'est le gros maximum,
quant à moi.
Mme Blackburn: Donc, il y en a moins... 1000 à 2000?
M. Ryan: Je n'ai pas les chiffres précis.
Mme Blackburn: II y en a moins que pour la
précocité, donc, on a moins d'enfants défavorisés
que précoces.
M. Ryan: Je ne peux pas vous le dire. Ce sont des conclusions que
vous tirez. Je viens de dire que je n'ai pas les chiffres précis.
Le Président (M. Houde): Cela va pour le paragraphe 6°
et on s'en va au paragraphe 7°?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Houde): C'est cela. Adopté sur
division. J'appelle le paragraphe 7° de l'article 413.
M. Gendron: Au paragraphe 7°, je pense que le ministre
devrait être attentif à nos arguments. On a de la
difficulté à comprendre pourquoi il veut se donner la permission
dans le régime pédagogique de lister toutes les commissions
scolaires auxquelles le paragraphe 6° du présent alinéa
s'applique. J'en profite, au paragraphe 7°, pour dire que même si le
ministre prétend parfois que notre questionnement peut être
fastidieux, il n'en demeure pas moins qu'au paragraphe 6°, quand il a dit:
Bien non, cela ne peut pas être les cas prévus au paragraphe
8°, il y a un autre paragraphe pour cela. Je ne suis pas d'accord. Je ne
suis pas d'accord parce qu'au paragraphe 6° ce n'est pas marqué
uniquement "groupes d'élèves". Au paragraphe 6°, c'est
marqué "permettre l'admission d'élèves ou de groupes
d'élèves". Donc, au paragraphe 6°, le ministre peut
très bien faire ce qu'il veut en termes de cas individuels, de la
même façon qu'il nous a prouvé qu'il pouvait le faire au
paragraphe 8° dans les nombreux cas de dérogation.
M. Ryan: M. le Président, je m'excuse, mais le paragraphe
6° a été adopté.
Le Président (M. Houde): Oui, M. le ministre, un
instant.
M. Gendron: Oui, mais je parle du paragraphe 7°. Je parle du
paragraphe 7°.
Le Président (M. Houde): C'est cela, on était au
paragraphe 7° encore là.
M. Gendron: II a raison.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: II a raison, le paragraphe 6° a été
adopté sur division, mais je parle du paragraphe 7°. Dans le
paragraphe 7°, on fait référence au paragraphe 6°, M. le
Président.
Le Président (M. Houde): Oui, c'est cela, c'est exact.
M. Gendron: On dit dans le paragraphe 7° qu'on va faire une
liste des commissions scolaires qui vont, effectivement, à la suite
d'une autorisation du ministre, faire des cas d'exception, des cas de situation
particulière que nous allons retrouver de façon confuse
également dans le paragraphe 8° parce que, au paragraphe 8°, le
ministre dit: Cela, ça me regarde, c'est moi qui mène, la
dérogation à l'âge d'admission, je la fais là et
quand je serai rendu à 30 000 ou 40 000... Là, peut-être
qu'il va se décider à donner suite à son engagement
électoral, de déplacer l'âge d'admission. Alors, moi, au
paragraphe 7°, je veux juste dire ceci, je finis la question: Pourquoi le
ministre prétend-il qu'il faut qu'il fasse une liste des commissions
scolaires auxquelles le paragraphe 6° s'applique et qu'il mette cela dans
le régime? Que le ministre dise au ministère: J'ai besoin de ces
informations-là. J'en suis, je comprends cela, je serais
étonné que le ministère de l'Éducation n'ait pas de
statistiques sur les autorisations qu'il va donner au paragraphe 6°. Mais,
au paragraphe 7°, ce n'est pas cela. C'est une nouvelle disposition.
Établir cette liste-là, dans quel but, pourquoi, quels faits?
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: D'abord, c'est une chose qui se fait déjà.
Le ministre établit chaque année la liste des commissions
scolaires qui seront autorisées à avoir des classes
maternelles... prématernelles en milieux défavorisés. Il
le fait déjà.
M. Gendron: Pour des fins administratives.
M. Ryan: II établit une liste également des
commissions scolaires qui seront autorisées d'avoir des classes
prématemelles pour les enfants d'immigrants, des classes de
francisation.
Ce pouvoir-là n'est pas établi clairement, mais avec ceci,
le régime pédagogique permettra l'admission
d'élèves ou de catégories d'élèves
qu'il va définir et il va autoriser le ministre à
établir les commissions scolaires qui seront habilitées à
recevoir ces élèves-là. Dans certains cas, peut-être
qu'il ne faudra pas mettre cela général, peut-être que cela
devra être dans la région de Montréal, peut-être que
cela devra être dans des régions éloignées. Il y a
toutes sortes de cas qu'on ne peut prévoir. C'est une affaire bien
normale, d'autant plus normale qu'on dise que vous êtes prêts
à ce que cela se fasse quand même, d'après les propos que
j'ai entendus. Il va bien falloir que le ministre le fasse. Je pense bien qu'on
ne peut pas discuter de cela sérieusement. Si le ministre ne le fait
pas, n'établit pas cette liste des commissions scolaires, qui va
l'établir?
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest, à vous.
M. Gendron: M. le Président, administrativement, je l'ai
dit à trois reprises, je souhaite que ce soit le ministre qui le fasse.
Là, ce n'est pas cela qu'on fait. On met une disposition habilitante
dans le projet de loi, dans le régime pédagogique. C'est cela
qu'on fait.
M. Ryan: Oui, dans le régime pédagogique.
M. Gendron: Oui. Le régime pédagogique qui va
être dans la loi 107. Cela devient une disposition habilitante pour
dire...
M. Ryan: Mais, c'est bourré de dispositions habilitantes
pour le ministre, dans le régime pédagogique. Cela, on le lit, il
y en a au moins une couple de douzaines.
M. Gendron: Qui vous donnait cette autorisation de faire
exactement ce que vous venez de dire, que c'est le ministre qui va
décider dorénavant et non pas les commissions scolaires, que cela
devient pertinent dans la région de Montréal, mais cela ne l'est
pas dans la région de Rimouski?
M. Ryan: C'est parce que ce n'est pas dans les choses...
M. Gendron: Cela l'est dans l'Outaouais, mais cela ne l'est pas
en Abitibi, c'est cela?
M. Ryan: C'est dans les droits fondamentaux qui sont reconnus
dans le régime. Les droits qu'on a définis au début, cela
va de l'âge de six ou cinq ans jusqu'à l'âge de 18 ans.
Alors, en bas de cinq ans, cela va être des choses qui vont être
plus discrétionnaires, c'est évident. On essaie de les mettre les
moins discrétionnaires possible. C'est pour cela que c'est
là.
M. Gendron: J'ai terminé sur le paragraphe 7°. (20 h
45)
Le Président (M. Houde): Mme la députée de
Chicoutimi, vous avez la parole.
Mme Blackburn: M. le Président, voici un exemple. Je sais
qu'à Chicoutimi, on n'a pas l'autorisation d'ouvrir des
prématernelles quatre ans, parce que c'est censé être un
milieu pas suffisamment défavorisé, alors qu'on sait pertinemment
qu'il y a des couches défavorisées autant que dans toutes les
villes du Québec, je pense bien, sauf que ce n'est pas reconnu comme
étant un milieu qui puisse ouvrir de tels services.
Je demande ceci au ministre en toute simplicité, en toute
sincérité. Comment se fait-il qu'on ne fait pas suffisamment
confiance au milieu, une fois les grands paramètres établis? On a
des études actuellement qui nous permettent de dire qu'il y a à
Chicoutimi, Rimouski, Rouyn-Noranda et ailleurs, une certaine couche de
population, un certain nombre de familles, dans lesquelles se trouve un certain
nombre d'enfants, dont le revenu est en dessous du seuil de la pauvreté.
On a toutes ces données. On les a pour tout le Québec. Le
ministre est capable d'évaluer ce genre de données et de porter
un jugement. Il sait également qu'on peut retrouver des enfants de
quatre ans, il y en a peut-être 200 à Chicoutimi dont
peut-être 40 en milieu défavorisé. Le ministre le sait, on
a tous en main ce genre d'étude. Pourquoi n'établit-il pas
plutôt de grands paramètres qui permettent de dire qu'il y a une
moyenne possible, dans les commissions scolaires de Valin, de Chicoutimi, de
Lac-Saint-Jean, de Desbiens, d'Anjou et ainsi de suite, pour se dire finalement
qu'il y a une possibilité... pourquoi ne laisse-t-on pas un peu de
pouvoir à la commission scolaire, qui connaît mieux son milieu,
d'établir ses besoins. Tout est établi par le haut. Avec les
disparités qu'on connaît, on ne sait toujours pas pourquoi
Chicoutimi, avec une population relativement importante, n'a jamais
été autorisée à ouvrir ce genre de maternelle.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: Dans une homélie interminable, la
députée de Chicoutimi s'enquérait des faits. On peut
l'éclairer tout de suite.
Mme Blackburn: Si cela a été autorisé, c'est
récent.
M. Ryan: La liste des commissions scolaires habilitées
à offrir ces classes prématernelles est établie chaque
année sur la base d'une carte des milieux défavorisés,
établie sur la base des données du recensement de 1981. On a
voulu mettre cette carte a jour au moins à deux reprises depuis
l'avènement du présent gouvernement. Le modèle qui
était proposé ne suscitait pas l'adhésion
générale des commissions scolaires. Il a été
décidé de maintenir cette base-là tant qu'on n'aura pas un
concensus sur une base plus large. Cela explique qu'à Lachute, comme
à
Chicoutimi, on a des milieux défavorisés véritables
qui ne sont pas admis à l'intérieur, mais c'est faute d'un
instrument meilleur et plus largement accepté. Il y a une base objective
qui est là et il n'y a aucune espèce de discrimination ou de
discrétion qui s'excerce là-dedans.
Mme Blackburn: Mais à ce moment-là, M. le
Président, s'il n'y avait pas eu cette obligation d'avoir une
règle nationale telle que le ministre la suggère ici, cela veut
dire que le commission scolaire de Chicoutimi, sur la base de données
qui se sont modifiées au cours des sept ou huit dernières
années, à cause de la conjoncture économique qui nous a
amené un milieu défavorisé plus important, aurait pu
ouvrir une maternelle ou deux. Ce n'est pas possible dans la conjoncture
actuelle, parce qu'on ne fait pas confiance aux commissions scolaires pour
évaluer ce genre de besoins. Quand on a décidé au
Québec que la connaissance des besoins de tout le Québec passait
par Québec, je m'excuse, mais je trouve que c'est une preuve de manque
de confiance à l'endroit des commissions scolaires et de ceux qui y
siègent. Ce sont des élus comme le ministre et comme moi.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: C'est un jugement foncièrement erroné,
parce que toutes ces choses sont élaborées en étroite
concertation avec les directions des commissions scolaires. Je regrette
infiniment, mais elles sont consultées, réunies
régulièrement, et je connais peu d'organismes gouvernementaux qui
travaillent en concertation aussi étroite avec leurs correspondants
régionaux et locaux que le ministère de l'Éducation.
Mme Blackburn: M. le Président.
M. Ryan: Je regrette infiniment, nous avons un système, je
suis fier de le dire parce qu'on m'en donne l'occasion, qui est en contact
direct, par l'intermédiaire des directions régionales, avec les
commissions scolaires et les établissements sur une base presque
quotidienne. Et c'est bien beau de venir pérorer, mais franchement, il y
a une réalité qui est là et qu'on doit respecter. Pour la
respecter, il faut commencer par la connaître.
Mme Blackburn: M. le Président, je n'accuse jamais le
ministre de pérorer, bien qu'il le fasse souvent.
M. Ryan: C'est moins long.
Mme Blackburn: On pourrait s'en passer. Le ministre nous dit:
Écoutez, j'ai des contacts réguliers par le biais de directions
régionales. Je veux bien le croire, je pense que c'est vrai, je pense
qu'il est sincère; cependant, la règle qu'il établit est
une règle nationale. Ce n'est pas vrai que Chicoutimi, l'Abitibi et Hull
répondent aux mêmes réalités et aux mêmes
critères; ce n'est pas vrai, et le ministre le sait pertinemment. Chaque
fois qu'on essaie d'établir une norme nationale, ça n'existe pas
une norme nationale. C'est juste contre ça que j'en ai, contre cette
idée qu'on peut établir de Québec ce qui est bon pour tout
le Québec.
M. Ryan: Pour les politiques provinciales, ça en prend;
pour l'aide sociale, ça en prend; pour les subventions aux
collèges, ça en prend; pour les subventions aux
municipalités...
Mme Blackburn: M. le Président.
M. Ryan: Sur toute la ligne, on marche avec des normes nationales
et ces normes comportent souvent des composantes régionales.
Mme Blackburn: M. le Président.
M. Ryan: Dans le cas dont nous parlons, nous tenons compte
fondamentalement de la réalité régionale et locale,
excepté que, là, il y a une adaptation au point de vue de temps
à faire, parce que la base des données remonte à 1981.
C'est vrai qu'il y a eu des changements depuis, nous sommes à la
recherche d'un meilleur instrument. Il y en aura peut-être un au cours de
la prochaine année.
Mme Blackburn: M. le Président, c'est que ça...
M. Ryan: Mais ça ne change rien à ce qui est dans
le projet de loi, ça.
Mme Blackburn: M. le Président.
Le Président (M. Houde): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: La réalité nationale ne s'adapte
jamais assez rapidement aux réalités locales. Je vais rappeler un
événement que le ministre connaît, parce qu'il était
critique de l'Opposition à l'époque où le gouvernement du
Québec, qui était le gouvernement du Parti
québécois, avait décidé que les besoins en
matière d'enseignement collégial à l'éducation des
adultes étaient les mêmes à travers tout le Québec.
Je me rappelle très bien les représentations qu'il avait faites
en disant: Ce n'est pas vrai que Matane a les mêmes besoins qu'Ahuntsic.
Je pense que je suivais tout à fait son raisonnement, parce qu'on avait
des normes nationales, lesquelles avaient décidé que, s'il yavait des besoins X en main-d'oeuvre, ça s'appliquait... Alors,
c'est sur ce genre de décision, M. le Président, que je pose des
questions.
Le Président (M. Houde): Je pense que nous sommes
peut-être un peu en dehors du paragra-
phe 8.
Mme Blackburn: Non, M. le Président...
Le Président (M. Houde): Est-ce qu'on peut y revenir?
Mme Blackburn:... nous ne sommes pas en dehors de ces
questions.
Le Président (M. Houde): Nous débordons un peu. Si
nous voulons avancer...
Mme Blackburn: M. le Président, essentiellement, ce dont
je traite, c'est de la capacité d'un gouvernement, quel qu'il soit, de
s'adapter aux réalités lorsqu'il pense qu'il a la
vérité parce qu'il est ici à Québec. Cela n'a pas
la souplesse qui permet les adaptations à la réalité des
régions. C'est essentiellement ce que je veux dire. Chaque fois que le
ministre se donne un pouvoir, ça prend deux, trois, quatre ou cinq ans,
parce que, bon, c'est normal, il regarde comment bougent les commissions
scolaires et on sait ce que ça a donné par rapport à cette
question précise des prématernelles, parce que ça n'est
pas possible. S'il se donne des commissions scolaires qui sont
crédibles, qui ont plus de légitimité, pourquoi ne leur
donne-t-il pas en même temps un peu plus de pouvoirs?
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: Deux choses, "pérorage" à part. Tout
d'abord, c'est une chose qui se fait depuis de nombreuses années,
ça. Ce qui est inscrit là se fait depuis de nombreuses
années.
Mme Blackburn: On améliore la loi.
M. Ryan: II n'y a pas d'autres moyens, pour un gouvernement
national, de tenir compte de la réalité locale que d'autoriser
ses officiers principaux, ses ministres, à établir des listes
d'endroits où il faudra répondre à tel ou tel
problème. C'est justement ce qu'on veut éviter en créant
cette disposition, en consacrant ce que l'expérience enseigne. Pour la
carte des milieux défavorisés, je vais établir une nuance
de plus: si nous avons encore la même base comme carte, c'est à la
demande des commissions scolaires elles-mêmes.
Mme Blackburn: C'est la commission scolaire de Chicoutimi? Quel
était le poids de la commission scolaire de Chicoutimi?
M. Ryan: Non, cela en est une... Excusez! Est-ce que je peux
terminer?
Le Président (M. Houde): Oui. Allez, M. le ministre.
M. Ryan: II y a 213 commissions scolaires. Quand nous avons
élaboré une nouvelle carte il y a trois ans - je me souviens
très bien, j'avais approuvé cette nouvelle carte - j'ai dit: On
va la soumettre aux commissions scolaires avant. C'est toujours comme ça
que nous procédons, nonobstant les insinuations qu'on entend. Et les
commissions scolaires ont demandé qu'on diffère la mise en oeuvre
de cet instrument parce qu'elles trouvaient que l'autre répondait mieux
à leurs besoins. Il peut arriver que, sur les 213, il y en ait un
certain nombre qui ne soient pas contentes: je vous ai cité le cas de ma
propre commission scolaire dans le comté d'Argenteuil, la commission
scolaire du Long-Sault, qui aurait bien aimé être sur cette liste,
avec raison. Elle le sera un jour. Elle ne l'a pas été
jusqu'à maintenant parce que la carte ne l'incluait pas, même si
le député est ministre de l'Éducation, c'est clair?
Il ne peut pas y avoir de plus belle preuve que ça du
caractère non discriminatoire et objectif. Mais ça prend un
ministre pour établir cette liste - une fois qu'on a fini de
s'écouter parler - il me semble que c'est évident.
Mme Blackburn: M. le Président, le ministre vient juste de
confirmer ce que je disais: Pourquoi cette autorité ne serait-elle pas
laissée aux commissions scolaires réunies régionalement ou
encore aux commissions scolaires locales, selon des paramètres
arrêtés sur l'indice de pauvreté. Là-dessus, on a
des données assez fiables et on les a assez rapidement. Le ministre
vient juste d'illustrer, par son propos, qu'il y a au moins deux besoins qui
auraient dû être satisfaits de façon différente, la
commission scolaire du Long-Sault, celle de Chicoutimi et il y en a
probablement d'autres, et qui, parce qu'on est en train de négocier avec
les 213 commissions scolaires, il y a des disparités dont on ne peut pas
tenir compte. Le ministre est capable de comprendre cela.
Le Président (M. Houde): Est-ce que le paragraphe 8 est
accepté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Houde): Adopté sur division.
J'appelle le paragraphe 9.
M. Gendron: Non, c'est le paragraphe 7.
Le Président (M. Houde): Le paragraphe 7, excusez. Alors,
on appelle le paragraphe 8. Je voulais aller trop vite. J'allais trop vite. Je
pensais qu'on en sautait un. Sur le paragraphe 8, M. le ministre, est-ce que
vous avez quelque chose à ajouter?
M. Ryan: Regardez, c'est un pouvoir qui est déjà
dans le régime pédagogique aux articles, je
pense, 35 et 38...
Le Président (M. Houde): Oui.
M. Ryan:... ou 45 et 48. Il existe déjà dans le
régime pédagogique depuis de nombreuses années, dans le
régime pédagogique du primaire et dans le régime
pédagogique du secondaire. En plus, on le retrouve au paragraphe 3 de
l'article 16 de la Loi sur l'instruction publique actuelle. Il n'y a rien de
neuf là-dedans. On peut discuter de l'application de cela dans un autre
contexte. De prétendre qu'on ne devrait pas avoir une disposition comme
celle-là dans la loi, je pense que ce serait pas mal excessif.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest a-t-il quelque chose à dire sur le paragraphe 8?
M. Gendron: Non, je ne change pas d'avis. Je l'ai dit. On l'a
répété. Ma collègue l'a fait avant le souper. On
trouve que la règle sur laquelle le ministre s'appuie pour regarder les
cas de dérogation crée des injustices. Je ne le
répète pas. C'est ce qu'on pense. Cependant, j'ai dit au ministre
que, moi, je souhaite que ce pouvoir soit dans les mains du ministre
plutôt que dans celles des commissions scolaires. J'ai dit cela et je ne
change pas d'avis. C'est plus essayer de le baliser, de le restreindre le plus
possible et de s'assurer, quand le ministre en utilise, que c'est pour des cas
exceptionnels. On n'a pas cette assurance-là, au contraire. Le ministre
a développé une pratique qui est devenue presque la règle,
que l'admission à l'âge devancé au Québec,
dorénavant, cela se décide au quinzième étage. Cela
n'a pas de bon sens. On l'a dit. On le répète. Ce n'est pas quand
il y en aura 3000, 4000, 5000, 7000 que cela va être le temps uniquement
de compiler les statistiques. Est-ce que dorénavant pour avoir le droit
d'aller à l'école au Québec, c'est un homme qui va
décider au Québec - un homme ou une femme, peu importe - en
situation de poste? Je ne veux pas être assujetti à un
système d'éducation qui fonctionne comme cela. C'est ce qu'on a
voulu dénoncer. Qu'il y ait une règle qui dise que c'est le
ministre pour les cas exceptionnels qui regarde cela, j'aime mieux que ce soit
les commissions scolaires pour des dangers que tout le monde connaît et
que je n'ai pas besoin d'énoncer. Je pense qu'on a le devoir de rappeler
au ministre d'utiliser ce pouvoir avec ciconspection et
énormément d'analyse. Je n'ai pas la conviction que c'est ce qui
a été fait. On a trop de cas. On a trop de plaintes. On a trop de
gens qui nous ont dit: Cela n'a pas de bon sens, et surtout s'il n'y avait pas
d'autre pouvoir de dire: II l'a déjà à l'article 6. Il
fait la liste à l'article 7 de ce qui s'est passé. À
l'article 8: Oui, je peux déroger. Je veux garder ce pouvoir-là
pour des raisons humanitaires. Là, à un moment donné, la
raison humanitaire, c'est ta précocité, c'est l'intelligence,
c'est la douance. C'est tout ce qui va se passer dans l'article 6. Donc, deux
dispositions pour être capable, encore là, d'avoir un comportement
presque régulier, alors que cela devrait être un comportement
très limitatif de dérogation. Je ne martèle pas davantage
les arguments. J'ai eu l'occasion de le faire. Je dis tout simplement qu'un
article 8, tel que libellé, dans le régime pédagogique,
moi, je n'ai pas d'autre choix que de dire: Je suis contre pour des raisons
d'abus, pour des raisons de situation abusive, ce qui fait qu'à un
moment donné, on n'a plus confiance à un régime et on
croit que notre régime est devenu une espèce de régime
d'exception. Alors, à l'article 8, moi, je n'ai pas d'autres
commentaires.
Le Président (M. Houde): Bon, l'article 8 est
adopté sur division?
M. Gendron: En ce qui me concerne.
Le Président (M. Houde): J'appelle le paragraphe 9. M. le
ministre. (21 heures)
M. Ryan: Cela fait référence à un article
que nous avons adopté antérieurement en discutant des commissions
scolaires sur lequel nous étions tous d'accord. Alors, on donne la
possibilité à une commission scolaire d'exempter un
élève ou une catégorie d'élèves qu'elle
indique de l'application d'une disposition du régime pédagogique
indiqué par le ministre; il faut bien qu'on donne au ministre le pouvoir
de l'indiquer, si on veut que la commission scolaire puisse le faire. Ce sont
des dispositions qui correspondent, qui se répondent l'une et
l'autre.
Là-dessus, je n'ai pas d'autre chose; mais sur deux
alinéas de l'article, j'aurais l'intention de revenir tantôt pour
proposer des améliorations, si l'Opposition veut qu'on s'en tire, parce
qu'on les a déjà adoptées, mais il y a des choses qu'on
conviendra facilement de... d'améliorations qui seraient
souhaitables.
M. Gendron: Oui. Ce ne sera pas long, en ce qui me concerne.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest, oui, allez.
M. Gendron: Sur le dernier paragraphe, le neuvième
paragraphe, le ministre dit: Écoutez, si je veux le permettre aux
commissions scolaires, il faut que je me donne le pouvoir. Oui, je comprends
ça, sur le plan de la logique, mais il y a plus que ça, au
paragraphe 9. Au paragraphe 9, après s'être donné le
pouvoir, il n'écrit pas, dans la loi, qu'un élève pourrait
être exempté par une commission scolaire. La loi 3 disait
très clairement: La commission scolaire, aux conditions qui seront
prévues par la commission scolaire, pourra exempter un
élève d'une matière autre que l'enseignement moral et
religieux,
catholique... Et on parlait juste d'une matière; imaginez!
Ici, on fait une exemption générale. Ce n'est même
plus une matière, c'est une exemption générale. Le
ministre est autorisé à permettre, aux conditions qu'il
détermine - c'est le ministre qui mène, c'est lui qui
détermine les conditions - à une commission scolaire d'exempter
un élève ou une catégorie d'élèves qu'il
indique de l'application d'une disposition du régime pédagogique.
Moi, il me semble qu'encore là... Et là, le ministre, combien de
fois nous a-t-il dit: Rappelez-vous ces commentaires généraux
là, ce n'est pas vous qui présidiez, M. le Président? Il
nous a mis au défi trois ou quatre fois: Donnez-moi donc des exemples
où j'aurais un comportement un petit peu trop autoritaire, autocratique,
centralisateur; cela n'existe pas. Pas question de ça. Tous ceux qui
portent ce jugement-là sont dans les patates. Ils rêvent. C'est de
la fumisterie. C'était ses arguments, avant 18 heures, lorsqu'on a fait
un petit "round up" général, un petit tour général,
un petit tour de piste. Ce n'est pas vrai, il n'y en a pas de
centralisation.
Bien, écoutez, si on vote 9, M. le Président, et les
dispositions de l'article 447, deuxièmement, de la loi 3, il n'y a pas
de distinction. Je ne comprends plus rien. Parce que je prétends qu'il y
en avait une, on disait: Permettre à une commission scolaire, aux
conditions prévues par la commission - non pas le ministre
détermine - d'exempter un élève d'une matière. On
pensait que ça se pouvait, pour toutes sortes de raisons, bon, un jeune,
je ne sais pas quoi, qui... un cours de conditionnement physique, pour toutes
sortes de raisons à regarder localement, cette pauvreté, il n'a
pas le costume qu'il faut et le prof exige absolument que le cours ne se donne
pas s'il n'a pas le caleçon de gymastique, et c'est rendu qu'il y a un
psychologique qui se met le nez là-dedans et il dit le jeune va crever,
il va mourir, vous allez le handicaper pour le restant de ses jours si vous
l'obligez à avoir la honte de venir faire son cours - c'est vrai, je le
caricature pour... Il me semble qu'il devrait comprendre ça - de
gymnastique en culottes longues. Il va le porter toute sa vie. Alors cela n'a
pas de bon sens.
Mais pensez-vous que c'est au quinzième étage du G qu'il
faut que ces décisions se prennent? Ce n'est pas compliqué. Il me
semble que ne pas voir ça, il y a toujours un bout. Puis non, ah non, on
ne comprend rien, on répète des choses qui nous ont
été dites et ce sont les commissions scolaires qui nous ont mis
ça dans la tête. Ce n'est pas ce que je dis.
Je dis l'article neuvièmement versus ce qu'il y avait. II y a un
pouvoir là qui est exagéré. Que ce soit le ministre qui
permette, aux conditions qu'il établira, dans chaque commission scolaire
du Québec, cela n'a pas de bon sens. C'est de la centralisation abusive.
C'est clair.
Je ne peux pas faire ça jusqu'à 23 heures. Qu'est-ce que
vous voulez, je l'ai dit une fois, il y aura d'autres articles où on
pourra le dire; je l'ai dit une couple de fois. Mais si ce n'est pas un exemple
clair, où... Nous autres, les remarques qu'on avait - je me rappelle
lorsqu'il a fait son laïus général - même chose pour
la loi 3. Ce n'est pas vrai. C'est faux. La loi 3, c'est mieux balisé.
La loi 3 disait: C'est décentralisé, sa commission
scolaire...
M. Ryan: Quel numéro c'était, dans la loi 3, pour
mon information?
M. Gendron: L'article 271, page 50, si vous avez le texte.
Alors je vous le lis: Pour des raisons humanitaires ou pour
éviter des préjudices graves à un élève, la
commission scolaire peut - pas le ministre, pas le quinzième - à
la demande d'un directeur d'école, l'exempter... elle parle de
l'élève, de l'application d'une disposition du régime
pédagogique. Alors, ce n'est pas une mesure plus
décentralisatrice, plus respecteuse de l'analyse qui doit être
faite par le milieu local ou régional, je me demande ce que c'est.
N'oubliez pas, M. le ministre, qu'à l'article 8, vous vous êtes
autorisé par pour rire et je vous l'ai dit que j'étais d'accord.
Je suis d'accord. Alors, c'est un pouvoir de dérogation
générale. C'est écrit: Permettre une dérogation,
une disposition du régime pédagogique. C'est quoi l'idée
de mettre la bretelle de police deux fois doublée et une ceinture
à 9°?
Le Président (M. Houde): À vous la parole?
M. Ryan: Je trouve qu'il faut se reporter à l'article 204,
pour commencer, où on prévoit la possibilité pour une
commission scolaire de dispenser un élève d'une matière
prévue aux matières pédagogiques ou de remplacer un
programme d'études établi par le ministre par un programme
d'études local. Alors, on lui donne cette possibilité dans le
second cas avec l'autorisation du ministre. Ici, on va plus loin. On dit qu'on
pourrait même, dans des circonstances exceptionnelles, autoriser une
commission scolaire à exempter un élève ou une
catégorie d'élèves l'application d'une disposition du
régime pédagogique. Cela va plus loin. Avant ça,
c'était une matière. Ici on va plus loin. On donne la
possibilité d'une exemption pour une disposition du régime
pédagogique. Cela va moins loin que l'article 274 de la loi. Mais
l'article 274 était juste pour les cas humanitaires, tandis qu'ici,
c'est plus large. Il faut comparer les mêmes objets.
M. Gendron: Non, mais M. le Président ou M. le ministre,
parce que je suis obligé de vous parler... Écoutez, cela ne peut
pas être plus large. C'est plus large comme champ mais à vous, le
ministre, tandis que là-bas, il pouvait être un petit peu plus
restrictif, mais il était à la bonne place. Il était
à la commission scolaire. Alors,
c'est là-dessus que j'en ai: autoriser le ministre à
permettre à ses conditions à une commission scolaire d'exempter
un élève. Alors, quand vous dites: Dorénavant, c'est la
commission scolaire qui va pouvoir le faire, ça donne quoi de dire
ça puisque c'est vous qui allez établir les conditions? C'est
vous qui allez autoriser.
M. Ryan: Je vous rappellerai pourquoi on met tout le contexte,
mais je vous informerai plutôt, parce que je ne l'avais pas dit
antérieurement, que dans nos discussions à l'intérieur du
gouvernement, certains organismes ont insisté pour que ceci soit
encadré par le régime pédagogique et que ça ne soit
pas donné "at large" aux commissions scolaires. Que cela soit
encadré par le régime pédagogique et par l'autorité
ministérielle.
M. Gendron: Est-ce que je peux savoir qui? M.Ryan:
Le Conseil du trésor.
M. Gendron: C'est de voir les implications financières
additionnelles. Que je sache, la seule préoccupation du trésor
est le fric.
M. Ryan: C'est sûr. Il n'a pas de compétence dans
autre chose, compétence mandataire, j'entends. Mais il peut en avoir
quand même. Mais ici, c'est à cause des implications
financières possibles. On a eu tellement de cas d'explosions de
coût dans différentes directions au cours des dernières
années qu'à chaque fois qu'on a un projet, le
député le sait comme moi, il s'est déjà
essayé avec certains projets...
M. Gendron: Mais sincèrement, partagez-vous cette
préoccupation, qu'il peut y avoir là une implication
financière?
M. Ryan: Oui, faisant partie du... Je ne l'aurais pas soumis ici
si je ne l'avais pas accepté. Je ne viendrais pas régler mes
comptes avec le Conseil du trésor devant une commission parlementaire.
Ici, j'accepte les conclusions qu'on a prises et je les défends. C'est
mon devoir.
M. Gendron: Non, ce n'est pas une question de régler des
comptes. Vous admettez qu'à un moment donné, une instance peut
avoir un point de vue et que ce n'est pas le vôtre. Mais, à un
moment donné, on ne peut pas empêcher...
M. Ryan: Non, si j'avais...
M. Gendron: Est-ce que cela signifie que tout ce que vous
présentez au Conseil du trésor, vous l'avez gagné et,
qu'en conséquence, vous êtes toujours d'accord pour
défendre les politiques du Conseil du trésor. Je ne pense pas que
cela se passe comme cela dans la vie d'un ministre pour l'avoir
été.
M. Ryan: Je conçois, sur la base d'expériences des
dernières années, que c'est une mesure prudentielle qui pourrait
éventuellement évoluer. Cela va être dans le régime
pédagogique. Ce n'est pas la fin des temps. Le régime
pédagogique peut être modifié n'importe quelle
année. Ce n'est pas comme une loi. Il y a des élargissements qui
sont possibles là-dessus. Déjà, on ajoute ceci qui n'y
était pas. Cela fait ça de pris. Mais, ce n'est pas la fin des
temps. C'est une étape. Je comprends que vous soyez en
désaccord.
M. Gendron: Je ne partage pas ce point de vue-là. Je
respecte le vôtre.
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Houde): Le paragraphe 9 est adopté
sur division. Oui. Allez.
M. Gendron: Juste avant que le ministre nous donne sa suggestion
de bonification...
Le Président (M. Houde): D'accord.
M. Gendron:... vous vous rappelez sans doute, parce que vous avez
une bonne mémoire, que vous nous aviez dit... Je l'avais noté
3î je l'ai oublié, mais je ne peux pas passer outre avant de vous
le rappeler. Si vous êtes d'accord, on fera des affaires. Si vous
n'êtes pas d'accord, vous déciderez.
À l'article 413, quand on avait regardé certains articles
sur la notion de services éducatifs, vous nous avez dit: Attendez. Il y
a un article 413 où on parlera des services complémentaires.
J'avais encerclé "services complémentaires, bien important,
parole de M. le ministre, quand on sera rendu là, il a des affaires
intéressantes à nous offrir. " Je veux juste finir ma phrase. Je
pense que j'aurais dû, à l'article 413, vous demander bien
gentiment si vous seriez d'accord pour inscrire que ce régime
pédagogique porte sur - je reviens tout de suite au premièrement,
parce que c'est là que ça se place - la nature et les objectifs
des services éducatifs particuliers et complémentaires ainsi que
leur cadre général d'organisation. C'est ce que beaucoup de gens
nous ont demandé et je trouve qu'ils ont raison de prétendre
qu'on ne devrait pas restreindre la notion: "le régime
pédagogique porte sur uniquement les services éducatifs. " Mais,
on devrait la faire porter sur les services particuliers et
complémentaires, parce qu'à partir du moment où ces
services ne sont pas définis, à tout le moins, que tout le monde
comprenne que dans le régime pédagogique, cela doit porter, bien
sûr, comme nature et objectifs dans un cadre général
d'organisation sur les services particuliers et complémentaires qui sont
requis, nécessaires et qui font partie
intégrante de la formation de n'importe quel jeune, de n'importe
quel adulte. On ne peut pas faire une loi en éducation et ne pas
prétendre que dans le régime pédagogique, on a la
conviction que l'objectif doit être plus large qu'uniquement les services
éducatifs. Le dire comme vous l'avez dit, c'est sûr qu'on n'est
pas d'accord. Je termine. J'avais noté: C'est le moment, selon M. le
ministre, de parler des services complémentaires. Je l'ai oublié
dès qu'on a traité du premièrement. J'ai oublié
d'en parler dans les dix ou quinze minutes qu'on a faites de portée
générale sur l'article 413. Je voudrais avoir au moins quelques
phrases là-dessus et voir si, d'après vous, je suis dans le
domaine de l'irréel.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: Je soulignerai d'abord au député que cela
n'a pas été dix ou quinze minutes de "pérorage", cela a
été au moins quarante minutes. Mais, justement, s'il n'y avait
pas eu cela, peut-être auriez-vous remarqué plus tôt que
c'était au paragraphe premièrement qu'il fallait faire cela. On
leur a dit tantôt, je l'avais... Mais j'ai dit: On va tester les autres.
On va voir dans quelle humeur ils sont ce soir.
M. Gendron: De bonne humeur.
M. Ryan: Mais ce que vous venez de dire va tout à fait au
devant de ce que j'allais dire. La première bonification que j'allais
proposer portait justement sur le premier alinéa que nous avons
adopté tantôt et qui pourrait très bien se formuler dans la
ligne de ce que vient de dire le député d'Abitibi-Ouest. C'est
à peu près comme ceci. Je vais distribuer le texte pour ne pas
qu'il y ait de malentendu et qu'on ait la confirmation immédiate de la
véracité de mes dires. Alors, le premier alinéa pourrait
se lire comme suit: "La nature et les objectifs des services éducatifs,
de formation et d'éveil, d'enseignement complémentaire et
particulier ainsi que le cadre général d'organisation. " Je pense
que cela couvrirait tout.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Houde): Cela va. (21 h 15)
M. Ryan: Cela va.
Le Président (M. Houde): D'abord, on ajoute cela à
l'article 413. Ceci remplacerait le premier paragraphe. Au lieu de lire: la
nature et les objectifs des services éducatifs ainsi que leur cadre
général d'organisation, ce serait remplacé par: "La nature
- comme vous venez de le dire - et les objectifs des services éducatifs
de formation et d'éveil, d'enseignement complémentaire et
particulier, ainsi que leur cadre général d'organisation. "
Adopté. Donc, ça va. On l'inclut.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Houde): D'accord. On change le paragraphe
1 pour celui-là. D'accord?
M. Ryan: Ici, il s'agirait d'un ajout que je voudrais proposer
à la suggestion de la députée de Jacques-Cartier. Nous
avons, à l'article 6, autorisé une disposition qui autorise le
ministre à permettre l'admission d'élèves ou de
catégorie d'élèves âgés de moins de cinq
ans... de préciser des services éducatifs qui leur sont
dispensés. Mais il y a une autre catégorie d'élèves
dont nous ne tenons pas compte ici. Ce sont les élèves qui sont
au-delà de l'âge maximum prévu à l'article 1. Il
peut arriver qu'on doive donner des dérogations également pour
des élèves qui ont dépassé l'âge de
fréquentation obligatoire ou même l'âge
d'admissibilité aux services qui est de 18 ans. Il faudrait qu'il y ait
une disposition qui se lise à peu près comme ceci, et ça
nous met à 8° dans la liste que nous avons distribuée:
"Autoriser le ministre à permettre, aux conditions
déterminées par ce dernier, l'admission d'un élève
ou d'une catégorie d'élèves qu'il indique au-delà
de l'âge maximum prévu à l'article 1. "
Le Président (M. Houde): Est-ce que ça va, M. le
député d'Abitibi-Ouest, le paragraphe 8?
M. Gendron: Un instant. J'ai une question de
compréhension.
Le Président (M. Houde): Allez-y, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je suis à 8°. Le 6° est adopté,
on l'aime et c'est réglé. Mais ça se lit quand même
comme suit...
Une voix:...
M. Gendron:... même si on a voté contre: "Ce
régime pédagogique peut - et on lit - permettre, etc. " Le
ministre sait très bien la différence entre "le régime
pédagogique peut permettre telle affaire" et "le régime
pédagogique autorise le ministre à permettre". C'est ça
que je n'aime pas. J'ai les mêmes réticences que tantôt. Je
ne comprends toujours pas pourquoi on ne lirait pas, si c'est ça qu'il
veut faire comme ministre, que le régime pédagogique permet. Il
veut se mettre le nez là-dedans correctement, il n'y a pas de jugement
dans ce qu'il dit, qu'il continue sa phrase, "aux conditions
déterminées par le ministre, l'admission d'un élève
ou d'une catégorie d'élèves qu'il indique au-delà
de l'âge maximum prévu à l'article 1". Au moins ce sera
quelque chose qui sera défini dans le régime pédagogique.
Ce ne sera pas quelque chose qui dit: C'est moi qui vais décider si je
le mets là.
M. Ryan: Ce sont des choses qui ont du bon sens.
M. Gendron: J'ai toujours eu cette plaidoirie.
M. Ryan: On n'a jamais résisté aux propositions
sensées, à ma connaissance.
Le Président (M. Houde): À ce moment-là, il
faudrait...
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection à cette formulation.
Le Président (M. Houde): Cette formulation, il faudrait
l'écrire d'abord, textuellement.
M. Gendron: Oui, il faudrait écrire "le régime
pédagogique permet au ministre... Excusez-moi. "Le régime
pédagogique permet l'admission d'un élève ou d'une
catégorie d'élèves qu'il indique au-delà de
l'âge maximum prévu à l'article 1. " Cela veut dire que
c'est dans le régime pédagogique que ce qu'il veut faire, c'est
autorisable. Ce n'est pas le ministre qui autorise à permettre...
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Houde): Oui, M. le ministre.
M. Gendron: Pour vous aider, M. le ministre, à l'article
8, c'est une rédaction différente à l'article 6, sur le
nouveau papillon qui est écrit comme l'autre. C'est écrit: Le
régime pédagogique peut en outre permettre l'admission
d'élèves ou de catégorie d'élèves
âgés de moins de cinq ans et préciser le service
éducatif. Si le régime peut permettre des choses pour ceux qui ne
sont pas en âge et que vous voulez regarder cela, pourquoi le
régime pédagogique ne pourrait-il pas permettre à ceux qui
ont passé l'âge d'avoir droit à des choses? Je ne veux pas
répéter. Libellez l'article 8 comme l'article 6 et là, au
moins, on est en voiture.
M. Ryan: Ce n'est pas tout à fait la même chose.
C'est l'article 6 qui a besoin de l'article 7, à notre
compréhension. Permettre l'admission d'élèves ou de
catégorie d'élèves de moins de cinq ans et préciser
les services éducatifs qui leur sont dispensés. Nous avons
donné de nombreux exemples possibles de catégories
d'élèves.
M. Gendron: Je sais que l'article 6 a besoin de l'article 7.
M. Ryan: Ensuite, il faut que le ministre puisse établir
la liste de commissions scolaires qui vont être autorisées
à recevoir des catégories d'élèves et à
déterminer les conditions d'admission. Tandis que si on ajoute à
l'article 8: Permettre l'admission aux conditions déterminées par
le ministre d'élèves de plus de 18 ans, c'est cela qu'on veut
dire. On le dirait clairement, il n'y aurait pas de confusion nulle part.
M. Gendron: Si c'est ce que vous voulez dire, M. le ministre,
dites: Autoriser l'admission des élèves. Et que vous ajoutiez
à l'article 8 "aux conditions déterminées par le
ministre", cela ne me dérange pas.
M. Ryan: C'est correct. Si c'est cela, je pense qu'on s'entend
facilement. Est-ce que ceci pourrait aller? On le fera circuler ensuite.
"Permettre aux conditions déterminées par le ministre l'admission
d'un élève ou d'une catégorie d'élèves
au-delà de l'âge maximum prévu à l'article 1. "
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: D'accord. On va le faire...
Le Président (M. Houde): Vous allez le mettre au
propre.
M. Ryan:... dactylographier et on va le faire circuler. Cela
deviendrait 8°, ici.
Le Président (M. Houde): Donc, dès qu'il sera
prêt, on va relire le paragraphe 8°. Donc, 9°.
M. Gendron: 9°, cela va.
Le Président (M. Houde): Cela va, d'accord.
M. Gendron: Et à 10°, j'aimerais que le ministre ait
30 secondes de réflexion. Pourquoi? Pour faire la même chose
à 10° qu'on vient de faire à 8°.
Le Président (M. Houde): Est-ce que vous permettez que je
le lise. Pour le débat, on ne l'a pas lu. Voulez-vous que je le
lise?
M. Gendron: C'est vous qui êtes président.
Le Président (M. Houde): Je vais le lire, cela va
simplifier les choses.
M. Ryan: Oui, comme vous voulez.
Le Président (M. Houde): À moins que vous vouliez
le changer.
M. Ryan: Oui, on va le changer.
Le Président (M. Houde): Non. Si on le change, il ne
comptera pas.
M. Ryan: Je pense que ce n'est pas nécessaire de le
lire.
Le Président (M. Houde): Je ne le lirai pas d'abord. Si on
le change, je ne le lirai pas.
M. Gendron: Ce que je pense qu'il y a lieu de changer... Je
trouve que l'article 10, c'est la même chose. Commencer dans un
régime pédagogique... Autorise le ministre à permettre aux
conditions déterminées par ce dernier, il y a trop
d'éléments conditionnels. Au fond, qu'est-ce que le ministre
veut? Il veut que le régime pédagogique permette à une
commission scolaire d'exempter un élève ou une catégorie
d'élèves qu'il indique de l'application d'une disposition du
régime pédagogique indiquée par le ministre. Il veut
ajouter "à ces conditions"? Cela ne me dérange pas. Mais, au
moins, on lirait dans l'article que le régime pédagogique peut en
outre permettre à une commission scolaire, aux conditions
déterminées par le ministre, d'exempter un élève...
Cela veut dire que dans le régime pédagogique, c'est quelque
chose... L'habilitation est comprise au régime pédagogique aux
conditions du ministre - je reconnais cela - plutôt que de dire: Cela
nous prend deux permissions, ce sont ses conditions et c'est lui qui nous
autorise.
M. Ryan: La question que nos conseillers se posent est la
suivante. Si on écrit seulement "aux conditions
déterminées par le ministre", est-ce que cela lui donne prise sur
les catégories d'élèves qui pourront être
visées? C'est là-dessus qu'était l'insistance de nos
organismes gouvernementaux internes.
M. Gendron: Oui si, dans vos conditions, vous dites: Voici les
catégories...
M. Ryan: Oui, c'est ce que je demande. Là, je demande
l'avis de nos conseillers juridiques. Ils me disent que ce n'est pas clair.
M. Gendron: Vous allez demander à vos conseillers.
M. Ryan: Attendez un peu. Je demande l'avis des conseillers
juridiques.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: II y aurait peut-être une possibilité dans
le sens que voici. Enlever l'élève particulier, en supposant
qu'il est couvert par l'alinéa 9 et indiquer, disons que ce serait:
Autoriser une commission scolaire aux conditions déterminées par
le ministre et pour une catégorie d'élèves qu'il indique
à admettre ou à dispenser... à exempter de l'application
d'une disposition du régime pédagogique... Autoriser la
commission scolaire à exempter d'une disposition du régime
pédagogique une catégorie d'élèves que le ministre
indique et aux conditions définies par ce dernier. À ce
moment-là, il n'y a pas de problème. Là, c'est la
commission scolaire. Des conditions sont définies. Il y a des
catégories qui sont établies et la commission scolaire peut
prendre sa décision.
Le Président (M. Houde): Est-ce que cela irait, M. le
député d'Abitibi-Ouest, en gros? On pourra le rédiger par
la suite.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Houde): D'accord? Je pense que vous
comprenez l'explication.
M. Ryan: Oui, elle va revenir sous forme de texte
écrit.
Le Président (M. Houde): Bon. M. le ministre.
M. Ryan: Le texte est peut-être un peu plus léger
ici. "Permettre, dans la mesure et aux conditions déterminées par
le ministre, à une commission scolaire d'exempter une catégorie
d'élèves de l'application d'une disposition du régime
pédagogique. "
Une voix: Cela va.
Le Président (M. Houde): D'accord. Vous allez la
rédiger et ensuite on pourra la ramener devant nous. D'accord?
Là, on accepterait l'article 413 avec ses amendements.
M. Gendron: Oui, mais là, il n'y a pas de problème.
On va adopter l'article 413 dans quelques secondes. Je veux voir le papier
parce que c'est la septième fois qu'on en fait. Dès que j'aurai
le texte sous les yeux, s'il correspond à ce qui m'est resté
greffé dans...
M. Ryan: On peut vous le montrer tout de suite. Vous pourriez lui
montrer le texte tout de suite.
Le Président (M. Houde): Non, mais va-t-il comprendre
comme il faut avec le barbeau?
M. Gendron: Agréé.
Le Président (M. Houde): L'article 413 avec les
amendements.
M. Gendron: L'article 413 avec les amendements est adopté
sur division.
Le Président (M. Houde): Bon, d'accord. J'appelle
l'article 413. 1. Est-ce que vous avez des.. Dans vos mains, là, on en a
assez passé... Je vais le lire d'abord. 413. 1 Le gouvernement
établit, par règlement, un régime pédagogique
particulier applicable aux services éducatifs pour les adultes... Un
autre? Il ne marche plus celui-là. S'il ne marche plus, jetez-le
à la poubelle tout de suite pour ne pas me mélanger parce que...
(21 h 30)
Donc, ce que je viens de dire sur l'article
413. 1 est retiré. Nous en voyons un nouveau. 413. 1.
Insérer après l'article 413 les suivants: "Le gouvernement
établit, par règlement, un régime pédagogique
particulier applicable aux services éducatifs pour les adultes. "Ce
régime porte sur la nature et les objectifs des services
éducatifs pour les adultes, d'alphabétisation, de formation
complémentaire et d'éducation populaire, ainsi que leur cadre
général d'organisation. Il détermine les conditions
auxquelles une personne doit satisfaire pour bénéficier de la
gratuité de ces services. "Ce régime pédagogique peut, en
outre: 1° déterminer des règles sur l'admission et
l'inscription; 2° déterminer des règles sur le calendrier
scolaire; 3° déterminer des règles relativement aux manuels
scolaires, au matériel didactique ou aux catégories de
matériel didactique et à leur accessibilité; 4°
déterminer des règles sur l'évaluation des apprentissages
et la sanction des acquis; 5° déterminer les diplômes,
certificats et autres attestations officielles que le ministre peut
décerner ainsi que les conditions applicables à leur
délivrance; 6° prévoir les cas, conditions et circonstances
dans lesquels une personne ne peut bénéficier du droit a la
gratuité des services éducatifs pour les adultes prévue au
deuxième alinéa de l'article 4; 7° autoriser le ministre
à permettre une dérogation à une disposition du
régime pédagogique sur demande motivée pour des raisons
humanitaires ou pour éviter un préjudice grave à un
élève; 8° autoriser le ministre à permettre, aux
conditions déterminées par ce dernier, à une commission
scolaire d'exempter un élève ou une catégorie
d'élèves qu'il indique de l'application d'une disposition du
régime pédagogique indiquée par le ministre. "
Oui, est-ce qu'on discute l'article 413. 2 après? Je
m'arrête là. M. le ministre.
M. Ryan: II y aurait juste une modification de concordance qu'on
va inscrire tout de suite.
Une voix: À 8°.
M. Gendron: 8°.
M. Ryan: D'abord à 5°.
Le Président (M. Houde): 5°?
M. Ryan: Quand le ministre décerne...
Le Président (M. Houde): Quand le ministre décerne
les diplômes?
M. Ryan: Oui. Évidemment, c'est ça. "Que le
ministre décerne". À 8°, il faudrait reprendre la formulation
qu'on a prise tantôt par souci de concordance.
Le Président (M. Houde): D'accord. Après reprendre.
D'accord. Avez-vous autre chose à ajouter?
M. Ryan: Non.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest, à vous la parole.
M. Gendron: Un instant. Commentaire d'ordre
général...
Le Président (M. Houde): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... et pour ce qui est de l'article 413...
Le Président (M. Houde):. 1 M. Gendron:. 1 ou.
2.
Le Président (M. Houde):. 2, je ne l'ai pas lu encore. Je
vais le lire tantôt.
M. Gendron: D'accord. Alors pour. 1, ce sera une
appréciation dans son ensemble parce qu'il est passablement en
conformité avec ce qu'on vient de voir. Le premier commentaire, on l'a
déjà fait. Il faut le refaire à l'article 413. 1, "ce
régime porte sur la nature et les objectifs des services
éducatifs" ainsi de suite. Le nouveau texte est beaucoup plus
cohérent; il correspond beaucoup plus aux objectifs qu'on a
véhiculés ici et que les groupes ont faits. Cependant, il finit
mal. Quand c'est écrit à la fin: "II détermine les
conditions auxquelles une personne doit satisfaire pour
bénéficier de la gratuité de ces services", nous estimons
toujours que ces conditions auraient dû être
déterminées dans la loi 107 et non dans le régime
pédagogique. C'est d'ailleurs le point de vue de plusieurs intervenants
qui sont venus nous dire que quand on ne veut pas parier des deux
côtés de la bouche, c'est qu'on veut offrir une meilleure
possibilité aux adultes d'avoir des services de gratuité. J'ai eu
l'occasion de le faire pour ce qui est des éléments
spécifiques qui s'appelaient les manuels de base, pour ce qui est de la
formation de base. J'estime toujours que la dernière partie du
deuxième alinéa de l'article 413. 1 ne devrait pas être
rédigée comme ça. Elle ne devrait même pas
être déterminée dans le régime pédagogique
puisqu'on va avoir un régime particulier pour les adultes, mais
déjà, ça va être un peu dévalorisant de voir
que dans leur régime il y a des conditions qui spécifieront
à des personnes données qu'ils ne répondent pas aux
objectifs généraux d'une offre de services gratuits pour
l'éducation des adultes, ce qui n'est pas le cas des jeunes.
Si ça avait été défini dans la loi,
même en arrivant au même résultat, on aurait eu encore des
objections, mais il me semble que ça aurait conféré de
meilleures garanties de droit à l'éducation des adultes. Le
ministre a décidé qu'il déterminait ces conditions dans le
régime péda-
gogique. C'est lui qui est ministre. Cela veut dire qu'à ce
moment on me demande, aujourd'hui, un chèque en blanc. On dit
écoutez, M. Gendron, on veut que vous soyez d'accord avec l'article 413.
1. Plus que ça, on veut que vous soyez d'accord avec le deuxième
alinéa. Je dis oui, mais écoutez, quand est-ce que je vais voir
ça? Le ministre nous a répondu, dans le régime
pédagogique. Par contre, après qu'il aura sa loi, il fera ce
qu'il voudra. Il le sait. Alors que si c'était déterminé
dans la loi, c'est évident qu'on respecterait un peu plus
l'Assemblée nationale, le Parlement, les membres de cette commission
qui, eux aussi, en passant, ne seront pas mieux placés que moi pour voir
ce qu'il y aura dedans.
L'avantage qu'on aurait, c'est qu'on pourrait prendre connaissance d'un
article majeur pour l'avenir de l'éducation des adultes, mais on
pourrait le faire à l'intérieur d'un cadre qui nous permet au
moins de s'exprimer et dire: II me semble que vous allez trop loin ou pas
assez. J'ai respecté ça jusqu'à maintenant et je vais
continuer à le faire. Le ministre pourrait nous donner ses raisons et
dire: Non, nous, c'est le maximum qu'on peut enlever. Mais je l'aurais dans la
loi.
Ce n'est pas le cas. C'est écrit: Je vais déterminer
ça dans le régime que nous allons publier, que vous allez voir un
de ces jours, mais vous prendrez acte d'une responsabilité que le
ministre a décidé de se garder.
C'est un commentaire que je me devais de faire. Le deuxième
commentaire qu'il faut que je fasse concerne le sixième alinéa.
Le mot "plus-est parti. Donc, c'est écrit "bénéficier" au
lieu de "plus bénéficier". Mais il faut reconnaître
là que dans le sixième alinéa c'est encore une restriction
à la gratuité puisque le régime pédagogique pourra
prévoir les cas, conditions et circonstances dans lesquels une personne
ne peut bénéficier du droit - c'est là que je disais que
le "plus" était parti, c'est une question de rédaction - à
la gratuité des services éducatifs pour les adultes prévus
au deuxième alinéa de l'article 4.
J'aurais souhaité que là aussi on ait l'occasion de faire
un débat et d'indiquer que s'il n'y avait pas une complète
gratuité, au moins, pour ce qui est des manuels et des cahiers
d'exercices reliés - je n'ai parlé que de ceux-là -
à l'acquisition d'une diplomation de niveau secondaire cela aurait
dû être complètement gratuit comme pour les
élèves du secondaire. Pourquoi faire une distinction entre un
monsieur qui a 40 ans et qui décide de faire sa neuvième
année, sa dixième année, sa onzième année
afin d'obtenir un diplôme de secondaire V comparativement à mon
fils ou le vôtre qui veut, lui aussi, avoir un diplôme de
secondaire V? Il n'y a pas de raison logique pour dire: Votre enfant va avoir
le droit d'avoir un diplôme de secondaire V et celui qui fait le
sacrifice, en plus de travailler sur un quart de travail et ainsi de suite,
d'aller chercher un certificat de secondaire
V pour mieux faire face aux difficultés de la vie, il aura en
plus les déplacements, ainsi de suite, et des sacrifices d'horaire, il y
aura également à assumer des coûts pour l'acquisition de
matériel pédagogique et de cahiers d'exercices. Moi, je suis
toujours convaincu que si l'État québécois n'est pas en
mesure de faire cela en 1988, c'est qu'on ne fait pas notre job. Voilà
les deux commentaires que j'avais à faire. Quant au reste...
M. Ryan: M. le Président, je n'ai pas de commentaires
à faire. Ces questions ayant toutes fait l'objet de longs débats
aux stades antérieurs de l'étude du projet de loi et n'ayant
donné lieu à aucun développement nouveau.
Le Président (M. Houde): Donc, l'article 413. 1 est
adopté sur...
M. Gendron: Surdivision.
Le Président
(M. Houde): Sur division.
J'appelle... Oui, il va y avoir des nouveaux textes pour le paragraphe 8
à l'article 413. 1 lorsqu'il arrivera.
M. Gendron: Oui, oui, on a dit cela tantôt.
Le Président (M. Houde): D'accord. Donc, j'appelle
l'article 413. 2: "Le pouvoir du gouvernement d'établir des
régimes pédagogiques est, sur les sujets énoncés au
deuxième alinéa et aux paragraphes 1 à 5 du
troisième alinéa de l'article 413 et de l'article 413. 1,
exercé sous réserve du pouvoir réglementaire du
comité catholique et du comité protestant visé à
l'article 22 de la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation. "
M. le ministre.
M. Ryan: Évidemment, il va s'agir là, avec les
amendements que nous adopterons plus tard, uniquement du pouvoir de
contrôle des comités confessionnels sur les programnes
d'enseignement religieux moral confessionnel.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Sur les programmes religieux, oui.
Le Président (M. Houde): La parole est à vous.
M. Gendron: Dans l'explication que le ministre a donnée
succinctement, je trouve que le pouvoir qu'il donne aux comités
déborde ce qu'il vient de dire. Je voudrais qu'il me réexplique,
je vais être plus attentif.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Gendron: Je trouve que c'est beaucoup plus large que ce que
vous avez dit, c'est une
espèce de pouvoir générai et non pas uniquement sur
la courte explication que vous avez donnée. En la reprenant, je serai
plus attentif et je me rétracterai si c'est le cas.
M. Ryan: C'est dans la mesure... Il fait des programmes ou des
initiatives en matière d'enseignement moral et religieux
confessionnel.
Quand on dit ici... Je m'excuse, j'ai peut-être induit la
commission en erreur.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: Cela couvre les programmes d'enseignement religieux et
moral, cela va de soi. Cela couvre aussi les règlements des
comités confessionnels en matière de qualification des
enseignants pour ces matières-là. Cela couvre les
règlements dans la mesure où ils vont traiter d'animation
pastorale, si ce sont des écoles confessionnelles, évidemment.
Pardon?
Le Président (M. Houde): Avez-vous autre chose à
ajouter?
M. Ryan: Ici, c'est seulement une concordance, on n'a pas le
choix, c'est dans la loi.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest, est-ce que cela vous va?
M. Ryan: Une chose qu'il faut dire, M. le Président...
M. Gendron: Oui, c'est parce que...
Le Président (M. Houde): Oui, M. le ministre.
M. Ryan:... si on me permet une nuance. Les centres
d'éducation des adultes, il n'y en a pas, à ma connaissance, qui
soient reconnus comme confessionnels et, dans le règlement du
comité catholique, il est question seulement de reconnaissance
d'écoles confessionnelles. De ce point de vue-là, je pense que ce
ne seront pas des écoles confessionnelles, elles vont échapper au
règlement des comités confessionnels portant sur des
écoles confessionnelles. (21 h 45)
M. Gendron: Non, ma crainte n'est pas là. Ma crainte,
c'est tout simplement, si on lit l'article 413, et là je ne veux pas le
lire... Mais quand le ministre dit: Les sujets énoncés au
deuxième alinéa et aux paragraphes 1 à 5 du 3e
alinéa de l'article 413, quand je vais à l'article 413 et que je
me réfère aux paragraphes 1 à 5 du troisième
alinéa, je donne un exemple et je dis: La date entre le début de
l'année scolaire et le 1er janvier à laquelle est
déterminé l'âge d'admissibilité aux services
éducatifs via l'article 1 regarde le comité catholique ou le
comité protestant. C'est juste cela. Je trouve que vos
références ne sont pas correctes par rapport à la
responsabilité que je veux qui reste dans les mains de ceux qui doivent
l'exercer. C'est bien plus cela ma préoccupation. Donc, je lis votre
référence et je dis: II y a un paquet d'affaires dans cela. Je ne
suis pas capable de comprendre pourquoi ça serait sous réserve du
pouvoir réglementaire du comité catholique. Il y a un paquet
d'affaires, je ne comprends pas la réserve.
M. Ryan: Regardez, ce qui est signifié par l'article 413.
2 c'est le troisième alinéa, 1, 2, 3, 4 et 5. De ce
côté, je pense que la plupart s'appliquent très bien.
M. Gendron: Déterminer les règles sur le calendrier
scolaire?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Pourquoi?
M. Ryan: Supposons qu'on va écrire là-dedans,
calendrier scolaire et que cela peut aller jusqu'à la grille horaire.
Cela comprend la grille horaire, le temps minimum qui doit être
consacré à l'enseignement de la religion, par exemple. Cela fait
partie des pouvoirs du comité catholique.
M. Gendron: Oui, mais là vous êtes sûr - c'est
vous qui menez - que la grille horaire fait partie du calendrier scolaire? Je
ne suis pas capable de comprendre cela.
M. Ryan: En tout cas, cela ne change pas grand-chose... 1, 3, 4
et 5.
M. Gendron: Je voudrais juste attirer votre attention. C'est ma
conclusion, il m'apparaît que - c'est toujours le problème quand
on se sent un peu bousculé - la référence à
l'article 413. 2 devrait être revue, parce qu'il y a plusieurs
éléments. Je donne un autre exemple à l'article 413. 1.
parce que là j'ai de la misère... est-ce au complet? Si c'est au
complet, cela n'a pas de bon sens.
M. Ryan: Là, ici il y a une petite concordance à
faire qui a été mal faite dans le texte qu'on vous a donné
je crois. Là, on va disposer de l'article 413. 1 pour commencer. Le vrai
texte c'est: Le pouvoir du gouvernement d'établir des régimes
pédagogiques est, sur les sujets énoncés au
deuxième alinéa et aux paragraphes 1 à 5 du
troisième alinéa de l'article 413 et de l'article 413. 1,
exercé sous réserve...
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Houde): L'article 413. 2 est
adopté. J'appelle l'article 414. Je change de chiffre depuis 20 h 15, ce
n'est pas si mal.
Oui, on pourrait apporter une petite vérification. L'article 413.
2, à la quatrième ligne,
on lit: À l'article 413 "et de l'article" au lieu de "et à
l'article". Ce n'est pas grave, par exemple. On se comprend comme il faut, oui?
À la quatrième ligne, l'article 413 "et de l'article" au lieu "et
à l'article". Cela va, M. le ministre?
J'appelle l'article 414, remplacé par... Il y a un papillon.
L'article 414, je vais vous le lire, est remplacé par le suivant: "Le
gouvernement peut prescrire, par règlement, l'organisation par une
commission scolaire de services autres qu'éducatifs qu'il indique pour
les élèves handicapés et les élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. " M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, ici c'est l'organisation. "Le
gouvernement peut prescrire, par règlement, l'organisation par une
commission scolaire de services autres qu'éducatifs qu'il indique pour
les élèves handicapés et les élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. "
Évidemment, cela peut comprendre des services de transport, par
exemple, des services médicaux spéciaux, le service social.
Le Président (M. Houde): Cela va? M. le
député d'Abitibi-Ouest, vous avez la parole.
M. Gendron: À l'article 414, nous ne sommes
évidemment pas satisfaits de la nouvelle rédaction, d'abord,
parce que cela change toute l'économie de l'ancien article 414 alors que
le gouvernement peut établir, par règlement... Il
établissait quelque chose, il établissait la nature des services
éducatifs particuliers aux élèves. Là, on dit: "Le
gouvernement peut prescrire, par règlement, l'organisation par une
commission scolaire des services autres qu'éducatifs. " On vire
l'article à l'envers, d'après nous, en tout cas. En plus de faire
cela, on ne fait pas ce que tout le monde est venu dire. Ce qu'on souhaite
à l'article 414, c'est que le gouvernement établisse, non pas
"peut établir" ou "peut prescrire, par règlement", mais que le
gouvernement établisse, par règlement.. Là, on va dire ce
qu'on veut, qu'il établisse, par règlement... Ici, dans le fond,
il faut évaluer quelle offre de services on veut qu'il donne. L'offre de
services qu'on voudrait qu'il donne, c'est de s'assurer que les personnes
puissent avoir d'abord non pas uniquement des services éducatifs, mais
des services particuliers ou autres et qu'une obligation soit faite au
gouvernement de déterminer, par règlement, la nature des services
éducatifs particuliers aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage. Ce
règlement devrait prévoir les aspects considérés
dans l'établissement des plans d'intervention, selon chaque type de
déficience. Nous n'allons pas si loin que cela. Je ne peux pas,
même si je trouve que c'est logique, aller si loin que cela.
Mais l'amendement qu'on va faire, M. le Président, à
l'article 414, c'est - on va le rédiger - au lieu de lire: "Le
gouvernement peut prescrire, par règlement, l'organisation par une
commission scolaire de services autres qu'éducatifs qu'il Indique pour
les élèves handicapés et les élèves en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage", nous allons
présenter ce qui suit: "Le gouvernement établit, par
règlement, la nature des services éducatifs particuliers aux
élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Gendron: On va vous le donner. Je veux savoir s'il est
reçu.
Le Président (M. Houde): Oui.
M. Gendron: Et après cela on va le plaider.
Le Président (M. Houde): II est recevable M. le
député d'Abitibi-Ouest, étant donné qu'il est
recevable...
M. Ryan: Voici notre réponse à cela. Je ne suis pas
sûr que ce soit recevable, parce que nous avons déjà
apporté une réponse dans un article antérieur, M. le
Président.
Le Président (M. Houde): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Précisez cela clairement. Quand nous parlons
à l'article 413 du régime pédagogique, nous disons que le
régime pédagogique porte sur la nature et les objectifs de
formation et d'éveil, d'enseignement complémentaire et
particulier ainsi que leur cadre général d'organisation. Alors,
là-dessus on va définir, dans la mesure où on va le juger
opportun, les services particuliers à fournir aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation
et d'apprentissage. C'est là que cela va. C'est pour cela qu'on parle
des services autres qu'éducatifs à l'article 414. On a
déjà couvert cela. À cet article, on vise à rendre
plus accessibles les services éducatifs de toute nature plus les
services particuliers. En plus, cela peut comprendre les services de transport,
comme je l'ai dit, les services des instruments orthopédiques dont ils
ont besoin; cela peut comprendre les services d'ascenseur, cela peut comprendre
toutes sortes de services de cette nature qui viennent servir de soutien
indispensable pour un accès véritable.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest, à vous la parole.
M. Gendron: M. le Président, de toute façon, je
voudrais juste vérifier auprès du ministre pourquoi ferait-il
objection à un article spécifique où on fait obligation
d'établir par règlement la nature des services éducatifs
particuliers aux handicapés, si sa prétention est en ce sens que
cela peut être couvert dans
l'article 413 premièrement, en disant: Quand j'ai élargi -
et il a raison, il a élargi le premièrement dans le nouveau texte
qu'on a adopté versus l'ancien texte... mais je lis, M. le ministre,
juste un bout: La nature et les objectifs des services éducatifs, de
formation et d'éveil, d'enseignement complémentaire et
particulier. Le régime pédagogique porte sur les services
d'enseignement complémentaire et particulier; je peux présumer
que dans les services complémentaires, cela peut comprendre
sincèrement une offre de services éducatifs aux
élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage. Mais là, je veux
juste demander au ministre s'il pense que cela peut également signifier
une différence de dire ce que je viens de lire à l'article 413:
Le gouvernement établit, par règlement, la nature des services
éducatifs particuliers aux élèves handicapés. (22
heures)
Avec un amendement où j'ajoute un article qui renforce
l'obligation d'avoir un règlement concernant les services à
être offerts aux personnes en difficulté d'adaptation et
d'apprentissage, autrement dit, est-ce que le plus contient le moins? En
règle générale, est-ce que je suis correct? Par contre, ce
n'est pas vrai l'inverse. Dans le moins, je n'ai pas le plus. Alors, si
l'article 413 est une disposition interprétative dans le sens que
ça peut comprendre des services aux mésadaptés et à
l'élève qui a des difficultés d'apprentissage, je trouve
qu'il y a une différence entre ça peut et en faire un article
formel. En conséquence, ce n'est pas incompatible d'en rajouter. Ce que
je présente comme amendement est quelque chose qui s'ajoute, qui
sécurise la garantie d'une offre de services complémentaires aux
handicapés. Le ministre dit qu'ils pourront le faire par l'article 413.
Moi je dis: Je veux qu'il le fasse.
Le Président (M. Houde): M. le ministre?
M. Ryan: Notre réponse est 413. Ce n'est pas du
facultatif. C'est porte sur les services éducatifs, de formation et
d'éveil et les services complémentaires et particuliers portent
là-dessus. Par conséquent, il faut qu'il définisse. Ce
n'est pas du facultatif.
M. Gendron: Je le sais, M. le ministre, mais c'est obligatoire
sur des services complémentaires et particuliers. On reconnaît
ça. On s'accorde là-dessus. C'est obligatoire sur des services
complémentaires et particuliers. Est-ce que "obligatoire sur des
services complémentaires et particuliers" ça égale
toujours, parce que c'est ça que je vise comme objectif, des services
particuliers aux élèves handicapés et aux
élèves qui sont en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage? Ma réponse est non. Je demande la vôtre.
M. Ryan: Ma réponse est oui.
M. Gendron: Vous c'est oui. Donc, mon amendement est inutile,
selon vous. Si j'ai la prétention qu'il ne l'est pas, j'ai le droit de
le soumettre.
M. Ryan: On a droit de voter là-dessus.
M. Gendron: Oui, c'est cela que j'ai demandé au
président.
Le Président (M. Houde): Oui, il est recevable.
M. Ryan: Regardez. Je vous disais. Je ne veux pas discuter de la
recevabilité. J'aime autant voter sur le fond en inscrivant mon
interrogation sur la validité. Il me semble que lorsqu'on a
déjà adopté une clause, on n'est pas supposé
revenir là-dessus. Il me semble que c'est l'exigence d'une logique
élémentaire. Je ne sais pas. Je ne connais pas toute la
jurisprudence, mais il me semble que c'est clair. L'amendement a
été accepté.
Le Président (M. Houde): Oui, j'ai accepté
l'amendement. Si vous gardez chacun votre opinion, on va demander le vote sur
l'amendement du député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Et si je le fais parce qu'il est recevable, M. le
ministre, allez-vous voter contre? Si je le dépose puisqu'il est
reçu et je le plaide, allez-vous voter contre?
M. Ryan: Absolument.
M. Gendron: Vous allez voter contre. Alors, vous l'avez. Oui, ce
ne sera pas long.
M. Ryan: Où en sommes-nous, M. le Président?
Le Président (M. Houde): Je suis rendu à l'article
414 toujours avec l'amendement apporté par le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Est-ce que vous voulez le plaider?
Le Président (M. Houde): Non, vous avez seulement à
voter au moment du vote. Tu veux parler tout de suite?
M. Gendron: II veut le recevoir. Alors, j'attends qu'il le
reçoive comme tel.
Le Président (M. Houde): Je vais lire l'amendement qui a
été apporté par le député d'Abitibi-Ouest.
Remplacer l'article 414: "Le gouvernement établit, par règlement,
la nature des services éducatifs particuliers aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissasge. "
Donc, l'amendement est recevable. Je donne la parole au
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Rapidement.
Le Président (M. Houde): Oui, allez-y.
M. Gendron: Si j'ai déposé cet amendement, c'est
que j'ai la conviction - et j'ai le droit je pense de l'avoir - que l'article
413, 1°, est une bonification heureuse - je l'ai dit - qui donne une
définition de ce que couvrira le régime pédagogique plus
large et plus formel d'éléments qui sont pertinents et qui font
partie intégrante de la formation de la personne.
Cependant, à l'article 414, quand le gouvernement a
décidé de faire des consultations, il s'est fait dire par tous
les organismes défendant les droits des handicapés, que ce soit
l'Association québécoise pour les troubles d'apprentissage,
l'Association multi-ethniques pour l'intégration des personnes
handicapées, le Mouvement interscolaire de la région de
Québec, de changer "peut établir" par "établit". Et je
reconnais qu'aujourd'hui - et ce n'est pas ma faute, c'est seulement cela que
je veux marquer - je suis pas mal sûr que ce que je suis en train de
citer et de dire n'aurait probablement pas été exprimé si
les mêmes intervenants avaient eu l'occasion de se prononcer sur le vrai
projet de loi 107 ou celui qui s'en vient. Mais cela n'est pas mon
problème que le ministre aille bouder dans ses journaux, ce n'est pas
mon problème à moi. Moi, mon problème, c'est
qu'aujourd'hui, on est en train de refaire un projet de loi qui contient le
double - est-ce clair? - d'amendements si on ajoute les nôtres et si on
ajoute les corrections correctes... parce que je sais qu'il va se vanter
après, quand on va arriver en Chambre un de ces jours, pour dire:
Écoutez, enfin, on a travaillé sérieusement, on a eu droit
à une collaboration extraordinaire des parlementaires, et il va citer
ses modèles, je sais tout cela, qui n'ont jamais dit un mot, jamais, sur
rien, même s'ils sont conscients qu'il y a des affaires qui n'ont pas un
brin de bon sens.
Une voix:...
M. Gendron: Tu prendras ton droit de parole si tu veux
parler.
Ce que je fais, M. le Président, c'est simple, je dis: Si les
gens avaient eu l'occasion d'être consultés sur un projet de loi
qui leur aurait permis de donner des avis sur les amendements qui ont
été apportés, il est possible qu'ils auraient dit au
ministre: Écoutez, nous comprenons que l'article 413, 1°, rejoint
nos objectifs et nous permet de voir que le gouvernement de même que ses
mandataires liront que "la nature et les objectifs des services
éducatifs, de formation et d'éveil, d'enseignement
complémentaire et particulier" comprend cette offre et cette garantie
que les personnes handicapées puissent avoir quelque chose de plus. Mais
quand la COPHAN nous a appelés et qu'il m'a dit: Nous tenons à
avoir un amendement spécifique dans le projet de loi, je ne pouvais pas
et je ne peux pas, moi, travailler dans des conditions comme celles-là,
appeler la COPHAN et lui dire: As-tu vu l'article 413? Elle ne l'a pas vu,
c'est clair, la COPHAN n'a pas vu l'article 413, on vient de le faire, on l'a
fait il y a quelques minutes.
En conséquence, parce qu'on l'a fait il y a quelques minutes,
c'est très difficile d'être capable de vérifier
auprès des groupes qui ont eu l'intelligence de travailler correctement
avec les parlementaires et de leur dire: Nous souhaitons que certains de nos
points de vue légitimement défendus soient acheminés
jusqu'aux parlementaires et traduits dans la loi. J'aurais pu faire cela
autrement. Comment, M. le Président? Il n'y avait pas d'autre moyen de
faire cela autrement que ce que je suis en train de faire. C'est seulement cela
que je voulais faire.
Le Président (M. Houde): Merci, M. le député
d'Abitibi-Ouest. M. le ministre, avez-vous quelque chose à ajouter?
M. Ryan: Non. Je demande le vote.
Le Président (M. Houde): Le vote, s'il vous plaît,
sur l'amendement apporté par le député d'Abitibi-Ouest.
Quels sont ceux qui sont... Est-ce que je dois le relire? C'est aussi bien,
n'est-ce pas? Je vais le relire. L'amendement à l'article 414: "Le
gouvernement établit, par règlement, la nature des services
éducatifs particuliers aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. "
Quels sont ceux qui sont pour?
M. Gendron: Je suis pour.
Le Président (M. Houde): Quels sont ceux qui sont contre?
M. le député d'Arthabaska?
M. Gardner: Je suis contre.
Le Président (M. Houde): Mme la députée de
Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Contre.
Le Président (M. Houde): Pour.
Une voix: Pardon?
Le Président (M. Houde): Contre. Excusez, contre. M. le
ministre, est-ce qu'il vote?
M. Ryan: Bien oui.
Le Président (M. Houde): Contre, M. le
député d'Argenteuil. Donc, l'amendement est rejeté. Je
reviens à l'amendement 414. Adopté sur...
M. Gendron: Adopté, sur division.
Le Président (M. Houde):... division. J'appelle
l'article...
M. Gendron: Et je vous suggère de suspendre pour quelques
minutes.
M. Ryan: Au rythme où on va, on est fatigué, M. le
Président. On est épuisé, le coeur est à la veille
d'arrêter.
Le Président (M. Houde): Ha, ha, ha! Est-ce qu'on donne
seulement dix minutes, cette fois-ci?
M. Gendron: Ah oui, ce n'est pas moi qui ai abusé des
minutes.
Le Président (M. Houde): On prend seulement dix minutes.
Il est 10 h 12, à 10 h 22, on devrait recommencer, s'il vous
plaît. D'accord? Je suspends la séance pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 11)
(Reprise à 22 h 20)
Le Président (M. Houde): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous reprenons nos travaux. J'appelle l'article 415. M. le
ministre. Il est remplacé par... M. le secrétaire, est-ce
celui-là l'article 415? Je vais vous le dire: Remplacer l'article 415
par le suivant: "415. Le gouvernement peut établir, par
règlement, dans toutes ou certaines commissions scolaires, la
classification des emplois, le nombre maximum de postes pour chaque classe
d'emploi, des conditions de travail, la rémunération, les recours
et les droits d'appel des membres du personnel qui ne sont pas membres d'une
association accréditée au sens du Code du travail. " M. le
ministre, à vous la parole.
M. Ryan: M. le Président, cela confirme dans un texte
législatif des dispositions qui existent déjà. Dans la Loi
sur l'instruction publique, à l'article 16, alinéa 1°, on
trouve la disposition suivante: "Le gouvernement peut faire des
règlements pour l'organisation, l'administration et la discipline des
écoles publiques et des écoles sous le contrôle du
ministère de l'Éducation ainsi que pour l'organisation et
l'administration des commissions scolaires et des commissions scolaires
régionales. "
M. Gendron: Quel alinéa avez-vous cité? M. Ryan:
1°.
Le Président (M. Houde): Allez, M. le ministre.
M. Ryan: Alors, en vertu de cet article, le gouvernement, depuis
de nombreuses années, émet des règlements sur divers
sujets reliés à l'organisation et à l'administration des
écoles et des commissions scolaires. Parmi ces règlements,
certains traitent des conditions de travail et d'emploi des cadres, des
gérants ainsi que des directeurs généraux de commissions
scolaires. Dans ces règlements, depuis de nombreuses années, les
points indiqués ou touchés clairement sont ceux qui sont
énumérés dans la version que nous proposons de l'article
415, c'est-à-dire la classification des emplois, le nombre maximum de
postes pour chaque classe d'emploi, selon la taille des commissions scolaires
évidemment, les conditions de travail, la rémunération,
les recours et droits d'appel, en nous reconduisant dans ce texte-ci des
dispositions qui sont déjà existantes en vertu de la loi que nous
connaissons, que nous avons déjà.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'ai écouté attentivement le ministre.
Évidemment, ce n'est pas mon avis et ce n'est pas celui de nombreux
intervenants en commission parlementaire. Le ministre nous a cité
l'article 16 de la Loi sur l'instruction publique, qui dit: "Le gouvernement
peut faire des règlements pour l'organisation, l'administration et la
discipline des écoles publiques et des écoles sous le
contrôle du ministère de l'Éducation ainsi que pour
l'organisation et l'administration ces commissions scolaires et des commissions
scolaires régionales. " Je prétends, pour connaître un peu
le milieu, avoir encore fait des vérifications pas plus tard qu'hier,
qu'il y a une différence énorme entre l'ancien article 16, 1°
et l'article 415 que nous lisons, tel que proposé par le ministre.
Ce n'est pas du tout de même nature. L'esprit dans la Loi sur
l'instruction publique de permettre au gouvernement de faire des
règlements pour l'organisation, l'administration et la discipline des
écoles de même que pour l'administration et l'organisation des
commissions scolaires, que je sache, n'est jamais allé aussi loin que la
classification de tous les emplois. Ici, cela signifie concrètement,
pour ceux qui savent lire, que la classification des emplois, c'est que,
dorénavant, il n'y a plus aucune commission scolaire au Québec
qui pourra statuer sur des emplois de soutien pour du personnel non
conventionné, parce qu'il y a du personnel non conventionné et il
y a du personnel non syndiqué dans les commissions scolaires, il y a du
personnel à temps partiel. C'est un autre exemple du pouvoir abusif dont
le ministre veut se doter. Quand les commissions scolaires ont
répété à satiété que le ministre
avait un comportement immensément centralisateur, c'est un autre
exemple. Et il est probablement le seul à prétendre que la
disposition de 415 est la même que l'ancien article 16 que nous voyons
dans la Loi sur l'instruction publique.
Ici il s'agit, M. le Président, de la classification des emplois,
du nombre maximum de postes pour chaque classe d'emploi, des conditions de
travail, de la rémunération, des recours et des droits d'appel
des membres du personnel qui ne sont pas membres d'une association
accréditée, cela veut dire que c'est le gouvernement qui va
décider quelle procédure d'appel instaurer pour du personnel non
syndiqué. Et ce n'est pas pour tien que lors des consultations
particulière, l'article 415 a été l'un des plus
dénoncés, des plus décriés, je l'ai ici en
résumé. La commission scolaire de la Chaudière disait "On
estime abusif", pensez-vous qu'elle ne connaît pas les dispositions de
l'article 16 de la Loi sur l'instruction publique? Voyons donc! Et elle disait
quand même "On estime abusif le pouvoir accordé au gouvernement de
réglementer par le maximum l'ensemble des conditions de travail des non
salariés". Une réglementation sur les conditions minimales
semblerait pas mal plus intelligente.
La Fédération des directeurs et directrices d'école
nous disait: Dans toutes ou certaines commissions scolaires, la classification
des emplois, le nombre minimum de postes... pas le nombre maximum, c'est un
exemple, elle disait "On est prêt à se faire tirer un peu partout,
mais pas par n'importe quel calibre et dans toutes les catégories, donc
si au moins on mettait minimum au lieu de maximum". L'Association des
directeurs généraux des commissions scolaires, je veux bien
qu'elle ne connaisse rien là-dedans et qu'elle n'ait jamais vu l'article
16 de la Loi sur l'instruction publique, mais elle disait quand même "On
est en désaccord avec le paragraphe premier, qui donne au ministre le
pouvoir de définir le nombre de postes de cadres d'une commission
scolaire. La CECM demande de nombreux assouplissements au paragraphe 1, et le
pouvoir de se doter d'une politique administrative et salariale pour son
personnel de cadre et de gérance plus adaptée à ses
besoins... Il y en a pendant dix pages. L'Association provinciale des
enseignants protestants, la CEQ, l'Association du Québec pour les
enfants avec problèmes auditifs, la commission scolaire Sainte-Croix:
"On trouve que ce projet étend considérablement les pouvoirs du
gouvernement sur la gestion du personnel non syndiqué", et là on
est rendu à la gestion du personnel non syndiqué. Le ministre,
très simplement dans une phrase dit: Écoutez, je ne fais rien de
mal, je ne fais que reproduire ce qui se fait actuellement, sachant que c'est
fondamentalement erroné, décrié par tous ceux qui ont eu
l'occasion de regarder cela.
Et on n'a pas ménagé les mots à l'article 415, on a
tout mis. On n'a pas, dans l'article d'un projet de loi commencé
à faire des distinctions sur certaines catégories d'emplois. Le
ministre a, de temps en temps, certaines franchises importantes, dans un
article de loi, tantôt, il nous a dit clairement, même si cela n'a
aucun lien et si cela n'a pas d'allure, il a dit "Écoutez, le Conseil du
trésor m'a dit qu'il exigeait cela". Il a ajouté qu'il
n'était pas ici pour faire le job du Conseil du trésor et qu'il
défendait ses politiques. Il a le droit, c'est le même
gouvernement qui fait les politiques du Conseil du trésor, qui les
applique au Conseil des ministres, mais il ne me fera pas croire tantôt
qu'il avait raison. C'était évident qu'il n'y avait aucun lien
entre ce qu'on avait à discuter tantôt et une hypothétique
préoccupation du Conseil du trésor, qui aurait une
référence sur les coûts. Donc, on ne s'occupe pas de cela,
on matraque. Littéralement, on dit: Nous mettons cela dans la loi et
cela nous permet de contrôler les balanceurs de colonnes, leurs
préoccupations n'ont pas changé, il faut que les colonnes
balancent. Je n'ai rien contre cela, mais je l'ai toujours dit: jamais je
n'aurais accepté de faire de la politique uniquement pour balancer des
colonnes, si l'État a une seule responsabilité, de jouer aux
spécialistes comptables, il me semble qu'il y a d'autres professions que
ces gens auraient pu exercer hors du parlementarisme. La préoccupation
de financer un gouvernement en équilibre a toujours été
celle de tous les gouvernements. Mais comme par hasard, je n'ai Jamais vu de
budget en équilibre; pourquoi, pensez-vous? C'est parce qu'il y a
toujours des coûts qui ne respecteront jamais leur rentabilité.
Pensez-vous qu'exercer la justice dans le comté d'Ungava à
Inukjuak, à Povungnituk ou ailleurs, qu'il n'y a pas des frais
faramineux? Bien sûr. On a un système de justice différent
et cela coûte plus cher. Donc, c'est sûr qu'il est
déficitaire dans cette région, le système de la justice;
mais l'État l'assume quand même. Il y a des coûts parfois
qu'on est obligé d'assumer, c'est une responsabilité de
l'État. Ce n'est sûrement pas en arrivant comme cela
complètement à l'intérieur d'un article et dire: On va
s'assurer de tout déterminer par Québec dans des
règlements pour l'ensemble des commissions scolaires... Moi, je
prétends que cela ne correspond pas à une situation
réaliste. Cela ne correspond pas du tout à ce qui se passe.
À tout le moins, le ministre devrait convenir qu'il puisse
déterminer, par règlement, les conditions de travail, la
rémunération, les recours, les droits d'appel des membres du
personnel, moi je prétends qu'à la limite cela peut aller, ce
n'est pas d'accord, parce qu'effectivement l'esprit de l'article 16 dans la Loi
sur l'Instruction publique pouvait comprendre que c'est sur cela que le
gouvernement voulait se donner des balises, mais que le gouvernement
établisse, par règlement, la classification de tous les emplois,
le nombre maximum de postes pour chaque classe d'emploi, cela n'a pas de bon
sens.
C'est pourquoi, M. le Président, je propose l'amendement suivant:
À l'article 415, supprimer aux troisième et quatrième
lignes les mots "la classification des emplois, le nombre maximum de postes
pour chaque classe d'emploi".
Le Président (M. Gardner): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Est-ce que...
M. Gendron: Ce ne sera pas long.
Le Président (M. Gardner): C'est recevable. Est-ce qu'on
discute de l'amendement?
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gardner): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je lis l'amendement que je propose: Supprimer
à l'article 415, aux troisième et quatrième lignes les
mots "la classification des emplois, le nombre maximum de postes pour chaque
classe d'emploi. "
M. le Président, vous avez déclaré l'amendement
recevable.
Le Président (M. Gardner): Si vous voulez en discuter?
Allez-y!
M. Gendron: J'estime, M. le Président, que cet amendement
est requis et souhaitable pour une gestion un peu plus
équilibrée, un peu décentralisée, parce que je suis
convaincu que ça appartient aux commissions scolaires d'établir
la classification d'un certain nombre d'emplois. Le ministre pourra toujours
prétendre que dans la classification des emplois des cadres il y a des
règles, il a raison, il s'en servira. C'est pour cela que je n'ai pas
parlé d'emploi de cadres, mais je ne peux accepter que tous les emplois,
toute la classification des emplois, sans aucune nuance, soit une
responsabilité du gouvernement du Québec. Ce n'est pas vrai que
c'est le ministre de l'Éducation qui peut dire à la commission
scolaire Abitibi: Dans la classification de tous tes emplois, au diable les
conventions collectives négociées localement, au diable
l'adaptation nécessaire à certaines catégories d'emploi
à temps partiel, c'est le gouvernement du Québec qui va
décider que celui qui, de temps en temps, fait les déplacements
du siège social de la commission au centre-ville pour différentes
commissions, qui, selon la convention collective n'a pas de poste d'acheteur,
ce n'est pas un acheteur au sens de la convention collective, c'est un titre
qui est requis, qui est nécessaire, puisque la commission scolaire a
décidé de l'engager, mais la commission scolaire, cela lui
appartient de déterminer quel sera le niveau et la catégorie
d'emploi de cette personne... Je ne veux pas accepter que cela vienne de
Québec. Cela n'a pas de bon sens que ce soit Québec qui
détermine cela. Et comme si ce n'était pas assez, on a
ajouté "le nombre maximum de postes pour chaque classe d'emploi".
Acceptez-vous, M. le Président, de considérer qu'il peut y avoir
une catégorie d'emploi qui s'appelle "surveillant
d'élèves"? Je l'ai déjà vue. J'ai
déjà vu cette catégorie à une commission scolaire,
"surveillant d'élèves". J'ai même côtoyé des
gens comme cela. Ce que le ministre nous dit aujourd'hui par l'article 415:
C'est lui qui va décider combien il y aura de surveillants
d'élèves. C'est cela qu'il dit: "le nombre maximum de postes pour
chaque classe d'emploi. " C'est lui qui va établir qu'à la
commission scolaire Abitibi il y aura six surveillants d'élèves.
Qu'en sait-il exactement? C'est quoi cette idée de prétendre
qu'il appartient au ministre de dire à la commission scolaire Abitibi
qu'il y aura six surveillants d'élèves? Parce que la commission
scolaire Abitibi peut très bien dire: J'en mets huit, et c'est de ses
affaires. Et elle peut très bien l'assumer à 100 % à
même sa marge de manoeuvre budgétaire discrétionnaire. Elle
peut très bien l'assumer à même son pouvoir de taxation
locale. Elle peut même très bien l'assumer à la suite de
dégagement d'enveloppes en respectant les règles
budgétaires établies par le ministre de l'Éducation.
Je me rappelle une année, M. fe Président, la commission
scolaire s'était plainte du bris... Une année, il s'est mis
à y avoir des bris de matériel d'une façon excessive, en
particulier à la bibliothèque. Une bibliothèque qui, tout
compte fait, je trouve qu'elle était respectable pour une école
secondaire. On décide d'ajouter deux postes de surveillant sur une base
régulière, sur une base de tous les jours, pour organiser une
meilleure surveillance afin qu'on détériore moins le
matériel et qu'on vole moins de volumes. Donc, objectif louable,
objectif responsable d'une administration qui veut faire la preuve qu'elle est
en mesure de prendre des décisions autonomes. Là, le ministre me
dit: Non, ce n'est pas vrai, c'est moi à Québec, par mon
gouvernement, qui va décider combien il y aura d'adjoints à la
bibliothèque pour surveiller ce qu'il y a à surveiller si la
commission scolaire décide qu'il y a lieu d'augmenter le nombre de
surveillants à la bibliothèque. Pensez-vous que c'est le ministre
de l'Éducation qui va décider si à la commission scolaire
Harricana il doit y avoir trois ou deux appariteurs? Vous pensez que cela a du
bon sens ça? Et tantôt...
On a de temps en temps des commentaires envers cette magnifique
participation de nos amis d'en face. Ils savent bien que cela n'a pas de bon
sens. Tout ce qu'on a comme comportement, c'est un silence d'or, une soumission
servile et ils pensent que ce n'est pas ma responsabilité de ne pas
commenter cela? Sur des affaires aussi fondamentales que cela? Pensez-vous, M.
le Président, que ce que je présente là c'est pour
m'amuser? Pensez-vous que je fais un amendement pour le "fun"? Je fais un
amendement pour vous resaisir, pour vous donner l'occasion de vous pincer un
peu pour savoir dans quel monde vous vivez. Je ne suis pas toujours convaincu
que vous savez dans quel monde vous vivez. Je suis loin d'être convaincu.
À chaque fois... Non, le ministre a parlé, c'est la
vérité révélée. On lui a prouvé
combien de fois quand il était disposé. Là, il a
décidé de ne plus l'être parce que cela
ne va pas à son rythme. Ce n'est pas parce que cela ne va pas
à son rythme que je vais me soustraire à mes
responsabilités de parlementaire et de critique de l'Opposition en
matière d'éducation. Je vais les assumer jusqu'au bout mes
responsabilités, M. le Président.
Vous êtes chanceux, ici à l'article 415, dans le fond,
j'avais une dizaine d'amendements. Pour juste vous montrer combien vous
êtes servile. Il y a une dizaine d'amendements qui était possible
à l'article 415 par rapport au réalisme de ce qui se passe dans
le milieu éducatif que je connais. Je n'en ferai pas quinze, mais au
moins je vous invite à vous éveiller et à tenir compte
que... Pensez-vous qu'à l'article 415, c'est avec des dispositions comme
celles-là qu'on va dire au ministre: Non, vous êtes le plus
décentralisateur qu'on n'a jamais connu, vous êtes le ministre qui
respectez le plus l'autonomie des commissions scolaires? Imaginez-vous, il s'en
va dans chaque garde-robe de commission scolaire, dans chaque entrepôt,
dans chaque local. C'est le gouvernement, par l'entremise du ministre, qui va
décider que c'est lui qui détermine le nombre maximum de postes.
S'il avait dit: Pour les emplois. Non, ce n'était pas assez. C'est pour
chaque emploi, pour chaque classe d'emploi. À ma connaissance, de
mémoire - je le dis sous toute réserve - à la commission
scolaire où j'étais, il existait 89 catégories
d'emploi.
Une voix: Syndiqués ou non syndiqués?
M. Gendron: Les deux. Il y avait une espèce de protocole
bona fide pour les non syndiqués. Là, c'est le ministre qui
connaît cela. C'est le ministre qui va décider que,
dorénavant, dans chaque catégorie d'emploi, dans chaque classe
d'emploi, ce sont six, sept, deux, quatre. Voyons donc. J'entends: Oui, mais le
personnel syndiqué, c'est couvert par les conventions collectives.
Pensez-vous que je ne le sais pas. J'ai été représentant
syndical de CEQ pendant trois ans, chef de secteur sur le comité
provincial des négociations. Je sais un peu comment des
négociations fonctionnent.
M. Ryan:... en 1982.
M. Gendron: Oui, on pourra s'en reparler de 1982.
M. Ryan: Cela n'a pas paru d'après les
résultats.
M. Gendron: Moi, cela ne me fait rien. Cela ne me dérange
pas du tout de reparler de 1982. Encore là, cela prouve juste la
thèse que je suis en train d'établir, que vous n'êtes pas
au monde, que vous êtes dans un autre monde. En 1982, pour ceux qui ne
savent pas, il y a eu une crise.
M. Ryan: II y a eu 1986 après 1982 et cela a
fonctionné.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Parce qu'il y avait une attitude différente.
M. Gendron: Pensez-vous que vous avez réglé
à cause de l'attitude?
M. Ryan: Le règlement que vous dénoncez existait
dans votre temps à part cela. C'est bien beau de faire semblant de se
scandaliser, mais cela existe depuis au moins une dizaine d'années.
M. Gendron: C'est faux. C'est complètement faux.
M. Ryan: Le règlement sur la PAS? M. Gendron:
Oui.
M. Ryan: Cela fait longtemps que ça définit toutes
ces choses-là qui sont dans la loi.
M. Gendron: Le règlement sur la PAS... Là, ce n'est
pas cela. C'est le nombre maximum de postes pour chaque classe d'emploi.
M. Ryan: Cela est dans la PAS.
M. Gendron: Là, ce n'est pas cela. C'est dans la loi 107
qu'on est en train de le mettre. C'est là que je vous dis que cela n'as
pas de bon sens, dans la loi 107. De le laisser dans la politique, cela va.
Cela ne me dérange pas.
M. Ryan: Je vais répondre après...
Le Président (M. Gardner): M. le ministre, c'est M. le
député d'Abitibi-Ouest qui a le droit de parole.
M. Gendron: Je n'ai jamais dit que cela me dérangeait de
le mettre dans votre politique budgétaire. Cela ne me dérange pas
du tout. Ici, dans la loi, on trouve cela abusif. Comme j'ai essayé de
l'illustrer et que je pense l'avoir très bien illustré, il y a
là vraiment un comportement autoritaire. Il y a là vraiment un
comportement centralisateur abusif. Je ne pouvais pas le tolérer sans au
moins présenter un amendement. Je vous l'ai dit, M. le Président.
L'amendement que je présente est juste pour illustrer une situation qui
n'a pas d'allure. De toute façon, je le répète, si ces
intervenants qui sont venus en commission parlementaire étaient aussi
convaincus que le ministre l'est, que cela existe, que cela fait dix ans que
ça fonctionne comme cela, pourquoi ont-ils dit, pourquoi ont-ils
répété... Là, en passant, ce n'est sûrement
pas parce que l'article 415 est énormément différent de ce
qu'il était. Pour les principes, c'est exactement la même chose.
I! y a des dispositions de l'article 415 qu'on ne reverra
plus dans la proposition de modification proposée versus le texte
du projet de loi 107. J'ai l'impression que, s'ils se sont exprimés
là-dessus, M. le Président, c'était clairement
déterminé que le ministre voulait dorénavant avoir plein
pouvoir concernant tout le processus de classification des emplois et,
également aussi, parce que je le sais... Quand on est omnibulé
par la préoccupation financière et qu'un seul domaine devient
fondamental, c'est celui du Conseil du trésor, et que le Conseil du
trésor obtient la main haute sur à peu près toutes les
politiques du gouvernement, quels que soient les engagements électoraux,
bien, cela donne des affaires comme celle-là. Cela donne des situations
abusives comme celle-là. Voilà, je n'ai pas d'autre argument
à faire valoir. Je pense que je les ai exprimés très
clairement. La conclusion cependant est que ce que je viens de faire
était appuyé à partir de la prétention au moins
d'une quinzaine d'organismes qui ont répété exactement la
même chose que ce que je viens de dire.
Le Président (M. Gardner): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest, surtout pour ne pas avoir
présenté quinze amendements. Cela m'aurait compliqué la
chose, étant donné que je suis président depuis pas
très longtemps. M. le ministre de l'Éducation. (22 h 45)
M. Ryan: Je n'ai rien à dire là-dessus que je n'ai
déjà dit. Sauf que je rappelle, encore une fois, que dans la PAS
qui existe depuis des années, nous avons continué comme nous
l'avons reçue, sauf les modifications courantes en ce qui concerne les
salaires, les rémunérations et certains avantages sociaux, toutes
ces choses-là sont déjà couvertes,
étouffées. Par conséquent, il n'y a rien de neuf dans
ceci. Nous faisons simplement établir clairement dans la loi, pas par la
porte d'en arrière, pas de manière hypocrite, franchement, la
légalité de ce qui se fait déjà. C'est ce que nous
établissons. Moi, je n'en rougis pas du tout. J'ajoute, pour fins
d'information, que ceci s'applique de toute évidence, selon moi, aux
postes de cadre et de gérance et non pas dans la plupart des postes qu'a
mentionnés le député, dont la plupart se rattachent
à des unités d'accréditation. Beaucoup des exemples qu'il
a nommés entrent sûrement dans des champs de compétence des
syndicats d'employés de soutien, dans des champs de compétence de
syndicats d'employés professionnels, même dans le champ de
compétence des conventions d'enseignants. C'est évident que ceci
s'applique pour les postes de cadre et de gérance. Je n'ai aucune
inquiétude. De la manière dont c'est formulé, c'est ce que
cela veut dire. Je crois qu'il faut que cela y soit pour des raisons
économiques. Si le régime que nous avons était
différent, comme j'exprimais à maintes reprises ma sympathie pour
l'Opposition, la Fédération des commissions scolaires, qui
voudrait avoir une marge plus grande de ces revenus en provenance de la
taxation directe, c'est sûr que si on avait un régime comparable
à celui de l'Ontario ou des provinces de l'Ouest, où 40 % des
revenus des commissions scolaires proviennent de la taxation directement et 60
% seulement en subvention gouvernementale, à ce moment-là, il y a
une marge plus grande d'adaptation pour les commissions scolaires. Dans le
cadre où nous sommes, avec des négociations centralisées
comme nous les avons à part cela, nous n'avons pas le choix, c'est un
héritage des 25 dernières années qui n'est pas imputable
uniquement au gouvernement dont a fait partie le député
d'Abitibi-Ouest, que nous essayons d'orienter autrement, mais c'est un
problème qui n'est pas facile à prendre. Les marges sont
tellement serrées que nous estimons avoir besoin de celle-ci. Le
député d'Abitibi-Ouest n'est pas sans savoir que, dans les
efforts de compression qui ont été faits ces dernières
années, le secteur où les résultats ont été
le moins substantiels a été celui des cadres supérieurs
des commissions scolaires, pour certaines raisons qui peuvent s'expliquer et
pour d'autres qui peuvent se comprendre et pas toujours s'accepter. C'est pour
cela qu'il faut un minimum de contrôle de la part du gouvernement. Je
sais que ce n'est pas l'opinion de la Fédération des commissions
scolaires, Dieu sait que j'en suis conscient, mais il y a bien d'autres points
sur lesquels la Fédération des commissions scolaires a une
opinion différente. Elle est venue nous dire en toutes lettres qu'elle
voudrait de véritables gouvernements locaux. Je lui ai dit que
c'était impensable. Je l'ai dit franchement. Je n'ai jamais eu
d'illusions avec les commissions scolaires. Qu'on lise les documents que nous
avons publiés en prévision de la campagne électorale. Nos
documents d'orientation, nous les respectons soigneusement. Quand on nous
impute des prises de position sur certains articles de la loi 3, par exemple,
c'est tout à fait arbitraire parce qu'on s'est rendu à peine
à l'article 26 quand on a étudié ce projet-là, on
n'a pas eu la chance de se rendre plus loin. On s'est fait couper le sifflet
bien tôt dans le processus, à comparer avec ce que nous faisons
cette fois-ci. Nous n'en rougissons point, nous en sommes fiers. En tout cas,
sur ceci, j'ai dit ce que j'avais à dire et je pense, encore une fois,
qu'il est important de rappeler que le gouvernement n'a établi de
semblables règlements que pour les postes de cadre et de gérant
et qu'il n'a aucune autre intention que de faire cela.
Le Président (M. Gardner): Merci, M. le ministre.
M. Gendron: Avant de voter, si le ministre le permet, j'ai une
question. Est-ce que le ministre reconnaît que la PAS, qui est la
politique administrative et salariale, est une politique que vous pouvez
modifier demain matin, après demain et après demain si vous le
désirez? À partir du moment où ce sera
dans la loi, à l'article 415, ce n'est plus du tout la même
situation concernant d'éventuelles modifications.
Le Président (M. Gardner): M. le ministre.
M. Ryan: Non. Après demain ou demain, je m'inscris en faux
contre cette suggestion parce que, dès que nous faisons au gouvernement
l'obligation de procéder par règlement, c'est cela que nous
disons ici, il peut établir par règlement, nous lui faisons
l'obligation de procéder suivant les normes définies dans la Loi
sur les règlements. La Loi sur les règlements établit
l'obligation de prépublication pendant au moins 45 jours. On ne peut pas
procéder tout de suite; et cela donne le temps aux organisations de
s'exprimer, cela donne le temps aux parlementaires d'exiger la convocation
d'une commission parlementaire également. Il y a tout cela qui entre en
ligne de compte.
M. Gendron: Oui, mais...
M. Ryan: Ces dernières années, il n'y a pas eu
beaucoup de réactions parce qu'il n'y a pas eu beaucoup de
changements.
Le Président (M. Gardner): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, rapidement, c'est juste pour dire au ministre
que quand il veut prendre une courte voie plutôt que celle de la raison,
il sait bien que quand j'ai illustré cela comme je l'ai fait,
c'était pour dire que modifier un règlement est beaucoup plus
simple que modifier une loi, et il le sait.
Le Président (M. Gardner): Est-ce que le sous-amendement
à l'article 415... Est-ce que je dois le lire? Non, pas
nécessairement.
M. Gendron: Oui, parce que je tiens à ce que ma
collègue ait l'occasion de voter là-dessus.
Le Président (M. Gardner): Est-ce que le sous-amendement
disant de supprimer, aux troisième, quatrième et cinquième
lignes, les mots "la classification des emplois, le nombre maximum de postes
pour chaque classe d'emploi" est adopté?
M. Gendron: Appel nominal.
Le Président (M. Gardner): Appel nominal.
Une voix: Oui, je vais voter.
Le Secrétaire: M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Je suis pour.
Le Secrétaire: Mme la députée de
Chicoutimi?
Mme Blackburn: Pour.
Le Secrétaire: M. le ministre?
M. Ryan: Contre.
Le Secrétaire: Mme la députée de
Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Contre.
Le Secrétaire: M. le député
d'Arthabaska?
Le Président (M. Gardner): Contre.
Alors, l'amendement est rejeté. Nous passons à
l'amendement 415, qui se lit comme suit: "Le gouvernement peut établir,
par règlement, dans toutes ou certaines commissions scolaires, la
classification des emplois, le nombre maximum de postes pour chaque classe
d'emploi, des conditions de travail, la rémunération, les recours
et les droits d'appel des membres du personnel qui ne sont pas membres d'une
association accréditée au sens du Code du travail. "
Est-ce que vous avez des choses à ajouter, M. le ministre?
M. Ryan: Non.
Le Président (M. Gardner): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Je n'ai pas d'autre chose à ajouter que ce que
j'ai dit.
Le Président (M. Gardner): Est-ce que cet amendement est
adopté?
Mme Blackburn: Écoutez, je pense bien que...
Le Président (M. Gardner): Oui, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Connaissant mon collègue, le
député d'Abitibi-Ouest, j'imagine qu'il a dû avoir la
même réaction que j'ai eue à la lecture de cet article. Le
ministre souhaitait qu'on lui fasse la démonstration qu'il y avait
effectivement abus de pouvoir, concentration, centralisation et, lorsqu'on lui
fait la démonstration qu'il y a effectivement une centralisation
excessive, bien, non, ça lui prend ces pouvoirs. Je ne voudrais pas
ajouter de façon à enrichir le débat là-dessus,
parce que, de toute façon, quand le ministre a décidé que
ça ne lui convenait pas, comme il a le pouvoir et comme les
députés sont majoritaires à l'Assemblée nationale,
qu'est-ce qu'il veut? Sauf qu'en ces matières, lorsqu'il nous demandait
de faire la démonstration, il y a au moins cet
article et un autre, au moment où j'ai quitté, un
paragraphe qui illustre que ce sont des pouvoirs excessifs et que les
commissions scolaires qui, normalement, ont à gérer le personnel,
devraient avoir ce genre de responsabilité. C'est un manque flagrant de
confiance à l'endroit des commissions scolaires et ça vient tout
à fait appuyer les propos des commissions scolaires qui parlaient de
mise en tutelle. Terminé.
Le Président (M. Gardner): Voilà. M. le
ministre.
M. Ryan: J'aimerais simplement dire que ces dispositions
existaient dans les règlements de PAS, sous le gouvernement
précédent et qu'à un moment donné, on a introduit
à l'Assemblée nationale des modifications législatives
pour les valider, à l'article 16 de la Loi sur l'instruction publique,
n'en déplaise au député d'Abitibi-Ouest. Je me souviens
très bien, j'ai fait partie de la commission parlementaire où on
nous a passé ça en vitesse dans un bill omnibus.
Le Président (M. Gardner): Voilà. Oui.
Madame...
M. Ryan: Nous le passons franchement dans la Loi sur
l'instruction publique.
Le Président (M. Gardner): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Comme l'a fait remarquer tout à l'heure le
député d'Abitibit-Ouest, il y a une différence majeure
entre un règlement, la possibilité de modifier un
règlement et une loi. C'est bien évident, et le ministre le sait.
Et là, si on avait une équipe de recherche, on irait voir les
propos que le ministre tenait au moment où on vous a passé ce
bill omnibus sur ces questions précisément. Probablement qu'on
entendrait exactement ce qu'on a entendu sur le projet de loi 3,
c'est-à-dire excessif, abusif et pouvoir trop grand du ministère.
Je n'ai pas besoin d'aller voir pour deviner les propos du ministre à ce
moment-là.
Le Président (M. Gardner): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi. Est-ce que l'amendement de l'article 415
est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Gardner): Est-ce que l'article 415 est
adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Gardner): J'appelle l'article 416, qui a
été amendé, je pense. L'article 416...
M. Ryan: Tout le monde l'a.
Le Président (M. Gardner): Tout le monde l'a. Est-ce que
c'est nécessaire qu'on le lise, M. le député
d'Abitibi-Ouest? Non?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gardner): Oui?
M. Gendron: Oui, oui. Parce que, de toute façon, si vous
ne le lisez pas, moi, je vais prendre le temps de le regarder. Cela ne me fait
rien.
Le Président (M. Gardner): D'accord. L'article 416
amendé se lit comme suit: "Le gouvernement peut, par règlement:
"1° établir les normes, les conditions et la procédure
d'attribution des contrats de construction, d'agrandissement,
d'aménagement, d'amélioration, de transformation, de
démolition, de reconstruction ou de réparation d'un immeuble
d'une commission scolaire ou du Conseil scolaire de 111e de Montréal et
prescrire des formules à ces fins; "2° établir les normes,
les conditions et la procédure d'aliénation d'un immeuble d'une
commission scolaire ou du Conseil scolaire de l'île de Montréal et
prévoir les cas ou conditions où l'aliénation doit avoir
lieu à une valeur nominale fixée par le ministre. "Un
règlement visé par le présent article peut: "1°
prévoir l'autorisation du ministre à plusieurs étapes;
cette autorisation peut être assortie de conditions; "2° permettre au
ministre de soustraire les travaux ou aliénations d'immeubles qu'il
indique de l'application de certaines dispositions de ce règlement.
"
Est-ce que vous avez des commentaires, M. le ministre de
l'Education?
M. Ryan: M. le Président, je reviens à... En guise
d'explications, le premier alinéa vise à donner au gouvernement
le pouvoir de faire, par règlement, ce qu'il fait déjà
pour l'ensemble des organismes publics, en vertu du règlement
numéro 2380, édicté sous l'empire de la Loi sur
l'administration financière.
Ce règlement-là est appliqué actuellement aux
commissions scolaires, mais il n'est pas clair qu'il soit parfaitement
légal, et il n'est pas clair non plus que ce soit la meilleure
façon d'avoir un régime qui convienne en propre aux commissions
scolaires. Tandis qu'avec ceci, le gouvernement se voit accordé le
pouvoir d'établir les normes, conditions et procédure
d'attribution des contrats de construction, d'agrandissement, etc., en ce qui
regarde les édifices scolaires.
Dans le deuxième alinéa, on établit les normes. Ce
sera établi par règlement, les normes, les conditions et la
procédure d'aliénation d'un immeuble d'une commission scolaire.
On prévoit les cas où l'aliénation devra avoir lieu
à une
valeur nominale fixée par le ministre.
Ces cas-ci, actuellement, en vertu de la Loi sur l'instruction publique,
doivent être soumis à l'approbation préalable du ministre.
Là, il y aurait diminution, haute diminution du pouvoir du ministre, de
manière que les choses puissent davantage se faire sous l'empire d'un
règlement. Le règlement, en retour, pourra prévoir
l'autorisation du ministre à plusieurs étapes; je pense que cela
va de soi. On a seulement qu'à penser à un projet de construction
d'école, il faut que le projet, à différentes
étapes, soit soumis au ministre. Lorsqu'on a fait des plans et devis, il
faut que ce soit soumis à l'approbation du ministre. Après qu'on
a procédé à l'appel des soumissions, il faut qu'on demande
l'autorisation du ministre, également, pour procéder à la
construction. Je pense que ce sont des choses qui vont de soi. S'il y a des
dépassements, en cours de route, il faut également qu'on fasse
appel au ministre, parce qu'on n'a pas l'autorité d'hypothéquer
les fonds publics indéfiniment.
Alors je pense qu'ici, il y a une régularisation, dans le premier
cas, en fonction du monde scolaire. Dans le deuxième cas, un transfert
dans la voie de la réglementation de pouvoir qui était
actuellement exercé directement par le ministre.
Le Président (M. Gardner): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest. (23 heures)
M. Gendron: En ce qui nous concerne, il s'agit là d'un
article qui est requis dans la loi 107, on pense qu'on comprend bien la
distinction que le ministre a établie correctement entre le premier et
le deuxième alinéa. Là où on a des réserves,
c'est... je l'ai indiqué, d'ailleurs, lorsqu'on a eu l'occasion de faire
la section sur les commissions scolaires, parce que ça se ressemble
étroitement, je n'ai pas encore la conviction que les
aménagements mineurs, du genre amélioration ou réparation,
n'auraient pas eu avantage à être en dehors de l'article
général du premièrement. Je l'ai dit. Cela ne faisait pas
partie de la loi 3 d'ailleurs. À la loi 3, on ne parlait pas
d'amélioration et de réparation. Elle disait même qu'en cas
d'aménagement et de transformation, il fallait parler
d'aménagement et de transformation majeure et non mineure. Ici, le
ministre a inclus à peu près tous les éléments qui
peuvent entrer en ligne de compte dans la modification d'un édifice:
agrandissement, aménagement, amélioration, transformation,
démolition, reconstruction, réparation. Donc, tout ce qui est
imaginable est compris là-dedans et c'est: Le gouvernement peut, par
règlement, établir les normes. Alors, il n'y a plus beaucoup de
normes laissées aux commissions scolaires pour dire: Nous autres, voici
la procédure d'attribution des contrats pour ce qui est des
réparations mineures. Je persiste à croire que ce n'est pas une
façon de montrer un souci de décentralisation, sûrement
pas. Ce n'est sûrement pas une façon non plus de recevoir des
félicitations des commissions scolaires, parce que c'est toujours la
même chose qu'on a à leur prouver. On est dans les patates quand
il y en a qui ont pensé que c'était un projet de loi très
centralisateur. On est dans la section qui le prouve le plus. Alors, on serait
mal averti de ne pas en parler. C'est là que cela le prouve le plus et
ça le prouve le plus à plusieurs égards. Même les
virgules sont prévues. Dans ce sens-là, je ne referai pas !e
plaidoyer que j'ai fait pendant des heures. Le premier commentaire, c'est que
j'estime que cela n'aurait été pas trop forçant de
s'évertuer à faire un petit paragraphe qui aurait dit: Pour les
améliorations inférieures à tel coût...
Écoutez, il s'agit juste de parler aux directions régionales et
de parler à la direction des équipements du ministère qui
a de l'expertise comme ce n'est pas possible, qui connaît ça comme
ce n'est pas possible, d'évaluer que des genres d'améliorations
qui sont inférieures à 10 000 $, par exemple, je discute cela
pour fins d'exemple, de même que toute la section réparation,
même chose... Qu'on dise: des réparations de 10 000 $ et moins.
C'est un exemple, mais je suis convaincu qu'on a toutes les statistiques dans
les directions régionales, et à la direction de
l'équipement si on s'en servait pour établir d'une façon
très claire que ces deux ou trois éléments sont soustraits
à la procédure, que c'est le gouvernement qui établit les
normes. Cela n'a pas de bon sens. Là, c'est le tapis mur à mur.
C'est le sans nuance. Si on décide de tapisser un appartement à
la grandeur du gymnase, on en met partout. Alors, j'ai fait mon argument. Je ne
vais pas plus loin là-dessus. Amélioration, réparation, en
ce qui me concerne, cela n'a pas d'affaire là. J'aimerais voir
"aménagement majeur". C'est quelque chose qui alourdit selon les
commissions scolaires. Quand je lis un mémoire, deux phrases: Alourdir
de manière inconsidérée la gestion que de
réglementer les réparations. Ce n'est pas celui qui vous parle
qui radote. Je lis un texte provenant de plusieurs commissions scolaires. Cela
alourdit également de prévoir que les améliorations
mineures et la transformation soient aussi assujetties à cette
politique. C'est mon premier commentaire.
Le deuxième, c'est quand le ministre dit dans le
deuxièmement, à la toute fin, dernier alinéa de la page
où nous sommes: "Permettre au ministre de soustraire les travaux ou
aliénations d'immeubles qu'il indique de l'application de certaines
dispositions de ce règlement. ", c'est un nouveau pouvoir. En ce qui me
concerne, que ce pouvoir soit exclusivement dans les mains du ministre, je n'en
fais pas un drame, mais j'aurais aimé qu'on ait plus de précision
quant à certaines balises. Je donne un exemple parce que je pense qu'il
pourrait être là, comme il pourrait être dans ce que le
ministre nous a indiqué qui était moins contraignant, parce que
cela ne sera plus soumis à l'autorisation du ministre et je parle de la
politique d'aliénation des immeubles.
Je n'ai pas rêvé, il y a un certain temps au Québec,
un immeuble ou un édifice éducatif pouvait d'abord être
offert à la commission scolaire la plus proche et après cela,
à des organismes communautaires. S'il n'y avait pas de preneur, on
allait aux enchères publiques. Je peux vous dire que cela a rendu de
fiers services, le fait que des commissions scolaires avaient une marge de
manoeuvre de gérer les immeubles résiduels de cette
façon-là. Dorénavant, c'est fini. Les commissions
scolaires ne peuvent plus gérer leurs immeubles résiduels avec un
règlement comme celui-là, c'est: le gouvernement peut, par
règlement, établir les normes. J'ai l'impression que ça
risque, encore là, d'être teinté de nationalisme au sens de
territoire, ce n'est pas nationalisme, mais je veux dire d'implication
nationale pour tout le Québec et cela n'a pas toujours, dans certains
milieux, une signification pratico pratique. Voilà les commentaires que
j'avais à faire. Ils sont faits. Je n'ai pas d'autres
éléments à faire valoir.
Le Président (M. Gardner): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. le ministre?
M. Ryan: J'ai un bref commentaire. Nous l'avons
déjà indiqué. Ce sont toutes des choses que nous avons
discutées à propos des commissions scolaires, évidemment.
Nous avons déjà indiqué clairement que d'inscrire dans un
texte de loi des concepts comme des travaux majeurs, c'est très
difficile. On a joué avec ces concepts pendant des semaines. Finalement,
on s'est aperçu que dans un texte de loi, ça ne marchait pas. On
a bien dit, lorsqu'on a discuté de ces choses-là, que le projet
de règlement que nous soumettrons aux concernés et à la
commission parlementaire au besoin, dès qu'on pourra passer aux choses
qui découlent de l'adoption du projet de loi, il y aura des
catégories qui seront faites et qui prévoiront une marge de
souplesse. Par exemple, les travaux d'une valeur de 50 000 $ et moins pourront
être faits de gré à gré selon le projet de
règlement que nous avons conçu sans passer par le processus des
soumissions. Les travaux de 50 000 $ à 100 000 $ pourront être
faits sur un processus de soumissions par invitation. Les travaux de 100 000 $
et plus devront être faits par le recours à des soumissions
publiques. Il y a bien des choses qui ne sont pas ici? On ne peut pas tout
mettre dans un texte de loi. On a déjà un texte qui va être
annoncé avec 700 articles en tout, quand on fera la numérotation
définitive. Je n'en rougis pas spécialement. Je regardais le
texte de la nouvelle loi que l'on vient d'adopter en Angleterre, sur les
écoles. C'est un gros volume d'à peu près 300 pages.
À certains égards, ce n'est pas plus intelligent que ce qu'on
fait.
Il y a des fois que vous voulez qu'on en mette plus, à part cela.
Je souligne ça au passage. Quand on est passé dans des parties
antérieures du projet de loi, très souvent le langage que vous
tenez actuellement, vous auriez voulu créer des contraintes nouvelles
pour les commissions scolaires à bien des endroits. On en a
accepté un certain nombre. On a dû en refuser un certain nombre
aussi. Je ne fais pas de reproche mais ici, je pense que ce sont des choses
qu'on met ici à l'article 416, qui vont de soi.
M. Gendron: Permettez-moi, M. le ministre, de vous indiquer que
je souhaiterais que vous portiez vous-même les accusations que vous venez
de porter sur notre contribution à alourdir et à moins
responsabiliser les commissions scolaires. Vous irez dire cela sur le
territoire et vous vous arrangerez avec ce que j'ai défendu.
Le Président (M. Gardner): Merci.
M. Ryan: Je n'ai pas d'inquiétude. Elles se souviennent
encore de ce que vous avez fait en 1982.
M. Gendron: Vous allez être obligé de changer de
sujet. Ce n'est pas ça le sujet.
Le Président (M. Gardner): Merci messieurs. Est-ce que
l'amendement à l'article 416 est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Gardner): Adopté sur division.
Est-ce l'article 416 est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Gardner): Sur division. Je passe à
l'article 417 qui n'a pas été amendé. Est-ce qu'on le lit?
Oui. Alors, l'article 417 se lit comme suit: "Le gouvernement peut
réglementer le transport des élèves pour: 1°
déterminer les étapes du processus d'attribution d'un contrat de
transport des élèves; 2° prévoir, à chaque
étape, des restrictions et des conditions pour l'attribution d'un
contrat; 3° limiter à certains transporteurs le pouvoir d'une
commission scolaire de négocier de gré à gré;
4° prescrire les stipulations minimales d'un contrat. "Un règlement
visé par le présent article peut permettre au ministre des
Transports de soustraire les contrats de transport des élèves
qu'il indique de l'application de certaines dispositions de ce
règlement. " Est-ce qu'il y a des commentaire, M. le ministre?
M. Ryan: Non. Je n'ai pas de commentaires particuliers, M. le
Président.
Le Président (M. Gardner): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest? Pas de commentaires?
M. Gendron: Je n'ai pas dit ça.
Le Président (M. Gardner): Non. Allez-y.
M. Gendron: On souhaiterait, avant de le formaliser, si le
ministre est d'accord, envisager qu'il y ait une disposition qui n'est pas
obligatoire, de dire... Mais là, on le souhaiterait obligatoire. Alors,
c'est pour cela que j'ai un problème. "Le gouvernement peut
réglementer le transport des élèves handicapés et
des élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage.
" C'est une dimension qui n'est pas présente à l'article 417.
Alors, avant de décider si on doit envisager d'en faire un amendement,
est-ce que le ministre accepterait de regarder cela et prévoir une
inscription à l'article 417 qui offrirait des garanties qu'il y ait
quelque chose de particulier concernant le transport des élèves
handicapés et des élèves en difficulté d'adaptation
et d'apprentissage?
Le Président (M. Gardner): M. le ministre.
M. Ryan: Nous avons déjà adopté une
disposition autorisant le ministre à établir par voie de
règlement des services autres qu'éducatifs qui pourront
être rendus aux élèves handicapés ou en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. Cela couvre le sujet. Cela
à pour objet de régir les contrats de transport, les contrats
donnés par les commissions scolaires.
Le Président (M. Gardner): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un instant.
Le Président (M. Gardner): Oui. On va attendre un peu.
M. Ryan: C'est en vertu de la Loi sur les transports, les normes
concernant le transport des personnes handicapées.
M. Gendron: Trente secondes.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest. Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, la Société
de l'autisme du Québec et l'Association québécoise de
parents d'enfants handicapés visuels, ces deux organismes,
peut-être d'autres, mais les deux que je vois pour le moment sont venus
faire des représentations ici pour réclamer que dans cet article
apparaisse un paragraphe qui pourrait se lire comme suit: Prévoir le
transport des élèves handicapés et des
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage.
L'exemple que j'apportais ici touchant la responsabilité de la
commission scolaire du territoire de l'élève, même si le
transport scolaire est assuré par une autre commission scolaire,
touchait précisément le cas d'une enfant qu'on appelle
hyperactive et qui est sous médication parce que... Bon, je ne connais
pas très bien le phénomène, sauf qu'on ne peut pas la
laisser traverser la rue, etc. Alors, cela touchait précisément
ce genre de question. Les parents auraient souhaité que cette
disposition apparaisse de façon claire dans la loi. On n'a pas vraiment
abusé - je me permets de le rappeler - des dispositions concernant les
enfants handicapés. Je voudrais juste raconter au ministre une anecdote.
J'ai rencontré des gens dimanche, précisément des parents
de foyer d'accueil ou encore des parents d'enfants qui souffraient d'un
handicap, non pas de handicap très profond. Les enfants sont mobiles,
ils se déplacent. Ils ne souffrent pas d'incontinence. On ne les
intègre pas dans les classes régulières. Là, j'ai
dû leur dire qu'on n'avait pas voulu, dans cette commission,
reconnaître ce principe de l'intégration en classe
régulière en me disant que je devrais faire une intervention
auprès de la commission scolaire. (23 h 15)
Ce que les parents réclament, ce sont des conditions qui
permettraient à ces enfants d'être reconnus comme des citoyens
à part entière dont on tient compte de la difficulté. Ils
reprochent le fait que l'on n'inscrit pas dans la loi certaines conditions qui
viennent améliorer leur difficulté de s'intégrer dans la
société. Alors, ce que les parents demandaient - il ne me semble
pas que ce soit énorme - c'est que le règlement que peut se
donner le gouvernement comprenne également toute la question touchant le
transport des enfants handicapés ou souffrant de difficulté
d'apprentissage ou de comportement. Quant à moi, je ne ferai pas un long
discours là-dessus. Je n'ai pas senti, M. le ministre, une
sensibilité aussi grande que j'aurais souhaitée,
sensibilité d'ailleurs, je dois le reconnaître, que la
députée de Jacques-Cartier manifeste à l'endroit des
enfants qui souffrent de handicap, des parents qui doivent aujourd'hui
constamment lutter jour après jour juste pour faire reconnaître un
minimum de leurs droits pour pouvoir soit les intégrer, soit les
transporter, soit avoir un peu de soutien à la maison. Ils vivent dans
des conditions extrêmement difficiles. Même les personnes qui ont
des enfants et celles qui acceptent ces enfants en famille d'accueil. Je
connais une femme dont le garçon a quatorze ans. Elle l'a pris, il avait
onze mois. Cela fait treize ans qu'elle l'a. Tout ce qu'elle a réussi
à faire, il peut aller une journée à l'école et
c'est le lundi. Pour le reste, c'est son foyer d'accueil, la mère. C'est
comme son enfant. Elle a beaucoup de mérite sauf que la
société n'est pas organisée pour les soutenir. C'est juste
là-dessus que je voulais attirer l'attention du ministre, en me
demandant s'il n'aurait pas pu, pour une fois, sans vouloir le heurter, sans
vouloir le choquer, sans vouloir l'offenser, sans vouloir le fruster,
céder à cette demande des associations. Il ne
s'agit pas de l'Opposition qui demande cela en mon nom. Je l'ai dit.
J'ai le bonheur d'avoir des enfants qui sont bien constitués, qui n'ont
pas de handicap physique ni intellectuel. Alors, je ne parle pas en mon nom. Je
parle au nom des associations qui sont venues faire des représentations.
Je suis toujours sensible à la situation de ces familles pour qui les
efforts sont quotidiens. Quand, en plus, on dresse des obstacles sur leur
route, cela devient intenable. C'était juste ce que je voulais faire
valoir auprès du ministre. Je ne pense pas que cela vienne poser une
difficulté considérable. Cela rassurerait les parents et cela
leur permettrait de faire reposer sur un article précis de cette loi des
exigences qu'ils pourraient, eux, avoir quant au transport de leurs enfants
handicapés. Alors, en gros, M. le Président, je ne serai pas plus
longue. Je voudrais juste inviter le ministre à revenir, si
c'était possible, sur cette décision qui n'aura pas de
conséquence dramatique. Quand on sait le nombre de règlements que
le gouvernement peut se donner dans les faits, ce n'est pas cela qui va venir
alourdir considérablement la réglementation touchant les
commissions scolaires.
Le Président (M. Houde): Est-ce que le ministre a quelque
chose à ajouter?
M. Ryan: J'ai donné l'essentiel de ma réponse
tantôt.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 417 est
adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Houde): Adopté sur division.
J'appelle l'article 418.
Une voix: Excusez.
Le Président (M. Houde): Pardon, il y a l'article 170.
L'article 170, est-ce qu'on y revient? Le fait que l'article 417 soit
accepté, est-ce qu'on accepte l'article 170? Donc, l'article 170, on le
garde jusqu'à l'article 419. D'accord. J'appelle l'article 418. M. le
ministre.
M. Gendron: L'article 418, adopté.
M. Ryan: L'article 418, on a mis cela ailleurs.
Le Président (M. Houde): L'article 418 est adopté.
Il y a juste un papillon qui est bien court: "Supprimer l'article 418. " Ce
n'est pas compliqué.
M. Gendron: C'est ce que j'ai dit, adopté.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 419. Je vais
vous lire l'article 419 qui est remplacé par le suivant: "Le
gouvernement peut, par règlement, déterminer la composition, le
mode de fonctionnement et les fonctions du comité consultatif de
transport des élèves. "
M. le ministre, est-ce qu'il y a quelque chose à... Mme la
députée de Chicoutimi, est-ce qu'il y a quelque chose à
ajouter? Là, on embarque avec des?
Mme Blackburn: Je sais que c'est déjà dans le
projet de loi 3, c'était même plus détaillé.
Pourquoi est-ce qu'on maintient cette idée que le gouvernement peut, par
règlement, déterminer la composition, le mode de fonctionnement
et les fonctions du comité consultatif de transport... pourquoi ce n'est
pas laissé aux commissions scolaires?
Le Président (M. Houde): Voulez-vous parler un petit peu
plus fort? Parce qu'on...
Mme Blackburn: Je suis allée en Chambre, tantôt; je
n'ai plus de voix.
Le Président (M. Houde): M. le ministre, voulez-vous la
parole?
M. Ryan: C'est une loi qui fonctionne, la partie du transport,
sous la responsabilité du ministre des Transports, surtout. Cela a
été exigé par lui, le fait que nous maintenions cela: que
le gouvernement établisse les normes sur la composition, le mode de
fonctionnement et les fonctions du comité consultatif, c'est pour cela
que c'est ici, à l'état distinct.
On nous a fait valoir que le ministre des Transports est
intéressé à ceci, parce qu'il arrive des cas où il
y a différents modes de transport, différents types de
fournisseurs de services de transport qui sont impliqués. Et dans
certains cas, le gouvernement peut se réserver de désigner, par
exemple, certains membres particuliers au sein de ces comités
consultatifs. S'il s'agit, par exempte, d'un service qui est fourni par une
compagnie publique, une compagnie privée, cela va varier beaucoup.
Il y a des cas où le transport est assumé pour plusieurs
commissions scolaires par un même transporteur. Il y a toutes sortes de
situations qui peuvent se présenter et de la manière dont c'est
formulé, cela permet au ministre des Transports de participer à
ceci.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté. Est-ce qu'on
adopte l'article 170, aussi?
M. Gendron: Oui, oui.
Le Président (M. Houde): D'accord? J'appelle l'article
420.
M. Gendron: Tout le monde a compris,
l'article 170?
Le Président (M. Houde): Oui, adopté, l'article
170. C'est en même temps que... L'article 419 est adopté, mais
l'article 170 a été adopté à nouveau.
M. Ryan: Je pense qu'il faut l'adopter.
Le Président (M. Houde): On l'a adopté, mais c'est
parce que...
M. Ryan: Je pense qu'on l'avait reporté à ceci,
hein?
Le Président (M. Houde): L'article 170 tel
qu'amendé, c'est cela. J'appelle l'article 420. L'article 420 est
remplacé par... où est le papier? Remplacer le mot
"résidant" par le mot "résident". C'est cela?
M. Gendron: Ce n'est pas grand-chose.
Le Président (M. Houde): C'est parce qu'il y a une faute
de frappe. C'est "résident" avec un "e" au lieu de "a". Est-ce que cela
va pour l'article 420?
M. Gendron: Ici, M. le Président, j'avais fait valoir
qu'à cet article, je suis un peu étonné qu'un gouvernement
ne soit pas capable de définir dans la loi ce qu'est un résident
du Québec. Je suis très étonné et j'ai eu
l'occasion de le dire. Je trouve curieux qu'on dise que le gouvernement peut,
par règlement, définir, au sens de la présente loi,
l'expression "résident du Québec".
J'ai toujours pensé qu'un État est en mesure de
définir quel sens on donne à ceux qui y résident. Mais
cela n'a pas l'air que ça fonctionne comme cela dans ce gouvernement. Je
lui ai dit, mais j'aurais souhaité voir une définition dans la
loi. Parce que c'est un terme, à ma connaissance, avec lequel on ne peut
pas jouer. Lorsqu'on nous dit: Faites-nous confiance, le gouvernement est sage,
il est bien conseillé. Et, en conséquence, on va définir
par règlement ce qu'on entend par un résident du Québec,
vous vivrez avec. Alors, les mêmes objections que j'avais, je les ai
encore.
Le Président (M. Houde): Bon, l'amendement est
adopté sur division?
M. Gendron: Si le ministre trouve que c'est normal, on n'a rien
à dire, moi et mes collègues. Mais j'aurais aimé
l'entendre, au moins pourquoi?
Le Président (M. Houde): M. le ministre?
M. Ryan: Regardez, seulement un bref mot d'explication. C'est
qu'il existe, à toutes fins utiles, des concepts différents de la
réalité de résident, d'un ministère à
l'autre. Nous l'avons constaté à propos de certains
problèmes d'immigration qui se sont présentés. Il y a
certains ministères qui étaient très réticents,
tandis que d'autres étaient très ouverts à accepter
même des personnes qui n'avaient pas un statut parfaitement légal.
Et le gouvernement a demandé que, dans cette loi-ci, on établisse
clairement que le gouvernement peut, par règlement, de manière
que chaque ministère ne s'en aille pas de son côté avec sa
définition de résident et qu'on en vienne à des
définitions qui pourront peut-être varier d'un ministère
à l'autre, mais sous l'autorité du gouvernement. C'est cela que
ça veut dire ici. On n'est pas en mesure au stade actuel... C'est la
même chose pour le statut de conjoint. Le statut de conjoint de fait qui
a été soulevé par la députée de Maisonneuve
l'autre jour, je défie qui que ce soit de proposer à court terme
une définition applicable à tous les régimes d'aide que
nous avons dans le gouvernement. Elle a mentionné deux exemples; elle
aurait pu en mentionner quatre ou cinq. Nous travaillons pour faire se
rejoindre ces définitions, mais quand on pense à ces
choses-là, en fonction du bien des bénéficiaires, ce n'est
pas aussi facile qu'en stricte logique. C'est pour cela qu'on met cela ici. Le
gouvernement peut, par règlement, mais cela ne veut pas dire qu'il va le
faire demain matin. C'est une mesure de précaution et de
sécurité qui nous a été demandée et par les
ministères des Communautés culturelles et de l'Immigration.
Mme Blackburn: M. le Président...
Le Président (M. Houde): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, je trouve
intéressant le dire du ministre par rapport à la loi qu'il y a
actuellement sur la table sur le statut de conjoint et le statut de
résident. Je me demandais, le ministre pourra peut-être me le
dire, jusqu'à quel point si on a des définitions
différentes selon la situation un citoyen qui s'estime
lésé ne pourrait pas contester la définition qu'on en
donne. Je vous demande juste cela. Je sais qu'il y a des juristes ici. Juste au
plan de l'équité, je me demandais juste cela en droit. Comment
est-ce qu'on peut avoir des définitions qui varient et sans être
objet de poursuite? Je trouve cela difficile... surtout le statut de
résident. Peut-être que le ministre a raison mais... Il serait
peut-être plus sage de prendre la définition contenue dans la Loi
sur l'immigration par exemple?
M. Ryan: Non, on n'est pas prêt à faire cela.
Mme Blackburn: Jusqu'à quel point, peut-être que vos
conseillers pourraient nous le dire, on peut comme gouvernement se donner
des
définitions différentes sans ce...
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: Cela dépend des fins pour lesquelles le
gouvernement agit. S'il agit pour déterminer l'habilité à
voter que de mettre une condition de résidence, s'il agit pour
déterminer l'habilité à exercer une charge publique, il
peut mettre d'autres conditions, l'habilité à toucher des
prestations sociales ou à un bénéficiaire de tel ou tel
régime, il peut y avoir une définition de résidence qui
soit différente et il n'y a pas de problème.
Mme Blackburn: II n'y a jamais eu de poursuite là parce
que les définitions étaient variables selon...
M. Ryan: Dans les déclarations de droit, il n'y a pas de
définition commune de résident et ce sont des droits fondamentaux
mais qui ne sont pas attachés à la résidence.
Le Président (M. Houde): Adopté? M. Gendron:
Adopté sur division.
Le Président (M. Houde): Adopté. J'appelle
l'article 420. 1. Il y a un papillon et je vais vous le lire: "420. 1. Le
ministre peut établir, par règlement: 1° la nomenclature des
autorisations d'enseigner, leur nature, leur période de validité
ainsi que les conditions et la procédure applicable à leur
délivrance ou, s'il y a lieu, à leur renouvellement, y compris
les documents et renseignements à fournir. 2° les normes
d'évaluation de la scolarité des enseignants pour la
détermination de leur qualification. "Le pouvoir du ministre est
d'exercer sous réserve du pouvoir réglementaire du comité
catholique et du comité protestant prévu à l'article 22 de
la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation. "
M. le ministre.
M. Ryan: Ces articles doivent être vus dans une perspective
de complémentarité avec les articles déjà
adoptés plus tôt lorsqu'il fût question des
délivrances de l'autorisation d'enseigner. (23 h 30)
Aux articles 21 et suivants, nous avons prévu que le ministre
délivre une autorisation d'enseigner à toute personne qui
satisfait aux exigences qu'il fixe par règlement. Il peut
également autoriser une commission scolaire et engager pour enseigner
des personnes qui ne sont pas titulaires d'une autorisation d'enseigner. On
définit les conditions auxquelles une personne doit répondre pour
être autorisée à enseigner.
Ici, dans l'article 420. 1, on habilite le ministre à
établir, par règlement, la nomenclature des autorisations
d'enseigner, leur nature, leur période de validité ainsi que les
conditions et la procédure applicable à leur délivrance
ou, s'il y a lieu, à leur renouvellement. Les normes d'évaluation
de la scolarité des enseignants pour la détermination de leur
qualification. Et on ajoute que le pouvoir du ministre est exercé sous
réserve du pouvoir réglementaire des comités
confessionnels du Conseil supérieur de l'éducation. Je pense que
ce sont des articles assez standards.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'ai une question quant à votre objectif, M.
le ministre, de réglementer les normes d'évaluation de la
scolarité. Comprenez bien, les normes d'évaluation de la
scolarité des enseignants, est-ce que vous ne croyez pas qu'actuellement
c'est dans le domaine du négociable, c'est dans le champ de
négociation couvert? C'est quoi l'idée d'entrer graduellement
dans un champ de négociation déjà couvert?
M. Ryan: Je pense qu'il y a deux choses différentes ici
qu'on ne doit pas confondre, il y a l'évaluation de la scolarité
pour fins de qualification en vue de l'obtention du permis d'enseigner et il y
a les qualifications pour fins de classification salariale dans
l'échelle reconnue par la convention collective. Il y a les deux. La
partie qui est sujette à la négociation n'est pas du tout
affectée ici, c'est seulement les qualifications requises pour
l'autorisation d'enseigner.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'est, effectivement, une distinction qui se fait. Je
ne suis pas sûr que c'est celle-là que la CEQ a faite pour
prétendre qu'il s'agissait d'une intrusion, mais je prétends que
l'explication du ministre est satisfaisante en ce qui me concerne.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 420. 1 est
adopté?
M. Gendron: L'article 420. 1 est adopté sur division.
Le Président (M. Houde): Adopté sur division.
J'appelle l'article 421. Un papillon encore. Le papillon se lit comme suit:
"Remplacer dans la deuxième ligne les mots "des comités
confessionnels" par les mots "du comité catholique et du comité
protestant".
M. le ministre.
M. Ryan: Ici, je pense que nous proposons ce que nous avons
annoncé depuis le début de
nos travaux sur le projet de loi 107, à savoir qu'il Incombera au
ministre d'établir, par règlement, après consultation des
comités confessionnels, les conditions et les modalités de
consultation des parents des élèves fréquentant une
école pour la demande de reconnaissance confessionnelle de
l'école ou la demande de retrait de cette reconnaissance. On nous a fait
valoir qu'il ne suffit pas d'établir le droit des parents d'être
consultés, qu'il faut assurer qu'ils seront consultés dans tout
le Québec suivant des normes, selon une comparabilité
raisonnable. Lorsque nous avons discuté, nous nous en souvenons tous,
des règlements des comités confessionnels, on a clairement
insisté, la Fédération des comités de parents en
particulier, je crois aussi la porte-parole du temps de l'Opposition, pour que
cela ne soit pas laissé... C'est intéressant de voir le
changement de langage à mesure que les intérêts changent.
À ce moment-là, évidemment, elle ne faisait aucune
confiance aux commissions scolaires pour décider de cela. Vous vous
souvenez des discussions que nous avions eues ici? C'est après avoir
entendu différents points de vue, avec la souplesse qui nous est
toujours caractéristique, que nous avons décidé de
prévoir qu'il y aurait un règlement de caractère national,
pour assurer que les consultations ne seraient pas des consultations bidon.
C'est le sens de cette disposition qui découle des échanges de
vue que nous avons eus antérieurement et dont le gouvernement a voulu
tenir compte, parce qu'il lui apparaissait raisonnable qu'on donne certaines
garanties quant à l'authenticité des consultations. D'ailleurs,
je crois qu'il y avait une disposition semblable dans la loi 3.
M. Gendron: Idem?
M. Ryan: Idem.
M. Gendron: Selon mes informations.
M. Ryan: Ce qui prouve une fois de plus qu'on n'a pas d'esprit
partisan. Quand il y a de bonnes choses dans la loi 3...
M. Gendron: Cela dépend à quelle place on
l'applique.
M. Ryan:... on est heureux de les retenir, on ne fait pas de
tripotage avec cela.
Le Président (M. Houde): Cela va? Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: M. le Président, dans ce règlement,
comment le ministre entend-il déterminer la part qui sera faite à
l'avis qui sera donné? On sait que plus tôt, je ne sais pas
à quel article, le comité d'école et le conseil
d'orientation vont être consultés. Quel va être le poids
relatif de ces deux organismes dans l'hypothèse où ils
donneraient un avis différent de celui des parents?
M. Ryan: C'est encore un autre exemple d'un cas où nous
faisons confiance au discernement et au jugement de la commission scolaire.
C'est un autre point qui nous sépare de l'Opposition.
Mme Blackburn: Comment le ministre...
M. Ryan: Quand on arrive aux choses réelles, je pense que
notre compréhension du discernement dont sont capables les commissions
scolaires est assez différente de celle de l'Opposition. Nous croyons
qu'avec tous ces éléments en main, la commission scolaire aura ce
qu'il faut pour prendre la décision concernant la demande de statut.
C'est elle qui va la présenter au comité confessionnel,
d'après les dispositions adoptées antérieurement.
Mme Blackburn: M. le Président.
Le Président (M. Houde): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Si le ministre avait tant cru au discernement des
commissions scolaires, il ne se serait pas arrogé autant de pouvoirs.
Alors, il faut dire des choses...
M. Ryan: Vous n'en avez pas prouvé gros jusqu'à
maintenant.
Mme Blackburn: II faut dire des choses cohérentes,
à un moment donné. On ne peut pas dire n'Importe quoi, comme
dirait le ministre. Est-ce qu'il ne fait pas un parallèle entre la
négation des droits fondamentaux dans cette loi et l'adoption de la
clause nonobstant et la nécessité d'adopter la clause nonobstant
en ce qui concerne la protection de la langue? Ce qu'on ferait en
matière de protection de la religion dans les écoles, est-ce
qu'on ne peut pas reconnaître aussi le droit à la
possibilité de le faire sans heurter davantage lorsqu'il s'agit de la
langue?
M. Ryan: Certainement.
Mme Blackburn: Bien. C'est bon à entendre, merci.
M. Ryan: II n'y a pas de problème là.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 421 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté. J'appelle
l'article 422. Pour qu'il ne change pas d'idée, je vais mettre un point
dessus.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Houde): Article 422. Il y a un papillon
à remplacer.
Mme Blackburn: Je n'ai pas compris.
Le Président (M. Houde): Je me dépêche pour
ne pas qu'on change d'idée et qu'on revienne encore sur l'article 421,
c'est pour cela. J'appelle l'article 422. Le papillon: Remplacer l'article 422
par le suivant: "422. Les projets de règlements visés aux
articles 413, 413. 1, 414 et 420. 1 sont soumis, avant leur adoption, à
l'examen du Conseil supérieur de l'éducation. " M. le
ministre.
M. Gendron: Article 422?
Le Président (M. Houde): Oui.
M. Gendron: Concordance.
M. Ryan: Non, c'est plus que cela. Ce sont quatre articles
très importants, quatre projets de règlements très
importants: le régime pédagogique, le régime
pédagogique pour les adultes, le règlement prescrivant des
services autres qu'éducatifs pour les élèves
handicapés et le règlement sur la qualification des enseignants.
Cela doit tout être soumis avant adoption à l'examen du Conseil
supérieur de l'éducation. C'est une garantie de plus qui est
donnée quant aux conditions d'impartialité dans lesquelles seront
définis ces règlements.
M. Gendron: Pour la plupart, c'est prévu dans la loi du
Conseil supérieur. C'est ce que j'ai dit, concordance.
M. Ryan: Le régime pédagogique pour les adultes,
non.
M. Gendron: Non, mais pour la plupart. M. Ryan:
D'accord.
M. Gendron: II n'existait pas, vous en avez instauré un
nouveau et je suis d'accord. C'est ce que je voulais dire.
Le Président (M. Houde): L'article 422...
M. Gendron: Attendez un peu. Un instant, excusez.
Le Président (M. Houde): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on ne devrait pas aussi ajouter
l'article 420, qui touche la définition de l'expression "résident
du Québec"? Je me réfère à une remarque de
l'alliance de la Centrale de l'enseignement du Québec qui disait: La
CEQ craint que ce pouvoir n'ouvre la porte à un pouvoir
discrétionnaire abusif. Est-ce qu'il n'y aurait pas une certaine
sécurité à apporter cette définition, ce
règlement, à le soumettre à l'avis du conseil?
M. Ryan: Celui-ci devrait être soumis au processus habituel
que définit la Loi sur les règlements. Comme il s'agira d'un
règlement qui aura de nombreuses implications pour plusieurs
ministères, je pense qu'il faut prévoir qu'il y aura, à la
prépublication de 45 jours, comme prévu... Au besoin, il fera
l'objet d'une commission parlementaire qui ne sera pas convoquée par le
ministère de l'Éducation, de toute évidence, à mon
point de vue. Les organismes éducatifs pourront y aller. Si jamais le
gouvernement établit, par règlement, une définition de
l'expression "résident du Québec", il va aller plus loin que le
seul ministère de l'Éducation.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Houde): Adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté.
M. Gendron: M. le Président.
Le Président (M. Houde): Oui?
M. Gendron: J'ai une bonne nouvelle. Nous pensons qu'à
l'article 422, il devrait y avoir un article 422. 1.
Le Président (M. Houde): Oui, l'article 422. 1 va
venir.
M. Gendron: Non il ne viendra pas.
Le Président (M. Houde): L'article 422. 1 est ici.
M. Gendron: Vous pouvez le baptiser autrement, mais nous pensons
qu'après l'article 422, sérieurement...
Le Président (M. Houde): Oui.
M. Gendron: On croit que c'est l'endroit, comme on l'a fait
à quelques reprises seulement, pour déposer un ajout qui n'est
pas là, évidemment, alors je vous indique que je vais
déposer un amendement.
Le Président (M. Houde): Allez-y, M. le
député.
M. Gendron: Pour ajouter un nouvel article qui se lirait comme
suit. J'insérerais un nouvel article après l'article 422, qu'on
appelle pour nos fins de fonctionnement 422. 1, qui dirait ceci, et
le ministre sera d'accord, ce ne sera pas long: "Le ministre
établit, après consultation des associations ou
fédérations nationales représentant des parents, des
commissions scolaires, des salariés et du personnel cadre, des
mécanismes de consultation sur les règlements prévus dans
la présente section. "Il consulte ces associations ou
fédérations sur les règlements désignés par
entente avec chacun. ".
Si vous voulez, vous avez le texte intégral dans la loi 3,
à l'article 457; cela vous permet d'avoir un texte
dactylographié, d'avoir une visibilité tout de suite sur sa
forme, son contenu et sa signification. Alors voilà, M. le
Président, je vous soumets cela bien humblement.
Le Président (M. Houde): La même chose, on va
l'avoir plus détaillé la-dedans.
M. Gendron: Si vous aimez mieux le prendre dans la loi 3, cela ne
me dérange pas.
Le Président (M. Houde): Nous allons le lire.
M. Ryan: M. le Président, je vais donner ma
réaction. Je ne suis pas favorable à cet ajout, non pas parce que
ne je tiens pas à la consultation, je pense qu'il n'y a aucun titulaire
du ministère de l'Éducation qui a procédé a autant
de consultation que nous l'avons fait, cela fait partie de notre mode de
travail. Par conséquent, ce n'est pas parce que je suis opposé
à cela, mais c'est parce que je veux éviter de multiplier les
obligations qui compliquent les façons de travailler parfois de
manière extrêmement dangereuse pour l'efficatité des
résultats. Il faut bien se rendre compte que, lorsqu'on a introduit
l'article 457, dans la loi 3, il n'existait pas, à ce moment, une Loi
sur les règlements. Depuis ce temps, le gouvernement a adopté la
Loi sur les règlements, qui a évidemment
antériorité sur toute disposition particulière qu'on
pourrait adopter ici, vu que c'est une loi fondamentale.
Je crois que les dispositions prévues dans la loi 3 permettent
toutes les interventions des corps nationaux, sans que le ministre les accroche
à lui comme une couronne, la couronne du ministre, voici mes
consultés, ce sont mes organismes. Je ne peux pas sentir cette approche.
Je les considère objectivement, parfois pour être d'accord avec
eux, parfois pour ne pas l'être, ils ne me doivent rien, je ne leur dois
rien à bien des égards, et nous avons des rapports qui peuvent
être plus virils comme cela, plus vrais. Mais le genre de minouchage que
certains affectent, je n'y tiens pas du tout. Je pense qu'avec la Loi sur les
règlements, nous avons toutes les garanties voulues de participation
libre et ouverte de ces organisations au premier chef à
l'élaboration des règlements. Et rien n'interdit que dans le
processus habituel de...
Une voix:...
M. Ryan:... oui, c'en est un bon. Ha, ha, ha!
Rien n'interdit que dans le processus habituel de relation avec ces
organismes, le gouvernement procède aux consultations opportunes avec
eux.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest, est-ce que vous tenez à le présenter quand
même?
M. Gendron: Ah oui, bien sûr, doublement, à partir
du moment où le ministre nous dit que le minouchage ne
l'intéresse pas...
Le Président (M. Houde): Bon. (23 h 45)
M. Gendron: Sérieusement, M. le Président, je pense
que le ministre nous a donné sa réaction, et je la respecte. Si
nous le présentons, c'est que nous sommes toujours convaincus que,
contrairement à ce qu'il a dit, ce n'est pas pour créer des liens
de dépendance, c'est que... Avez-vous une idée combien il y aura
de règlements dans cette loi? Vous, en avez-vous une idée, M. le
Président?
Le Président (M. Houde): Un peu.
M. Gendron: Je vais être gentil, je ne vous demanderai pas
la réponse. Mais nous, on en a une bonne idée. Il y en aura un
méchant paquet, en plus de ceux qui existent.
M. Ryan: II n'y en a pas tellement.
M. Gendron: D'accord, il n'y en a pas tellement, mais on vous
donnera le nombre. On connaît le nombre.
Les organismes qu'on a mis dans la proposition, ce sont des organismes
qui, en règle générale, seront touchés et
intéressés par les questions qu'on discute. Le ministre nous dit
qu'il y a une nouvelle Loi sur les règlement; bien sûr, on sait
ça, et on est content de ça. Sincèrement, on est content
de ça. Quand cela a été inscrit dans la loi 3, il
n'existait pas cette Loi sur les règlement, et il a raison. Mais une Loi
sur les règlements qui oblige une prépublication, je ne suis pas
capable de confondre ça avec une consultation, parce qu'entre des pommes
et des oignons, ça ne sent pas la même chose et ce n'est pas
pareil. Ce n'est pas parce qu'il y a une Loi sur les règlements que je
vais conclure que: Bon, bien là, écoutez, ces
règlements-là vont être prépubliés, donc les
gens qui ont la chance - pas la chance, la malchance - d'être
abonnés à la Gazette officielle... Parce que ce n'est pas
drôle, ce n'est pas toujours drôle. Mettez-vous à la place
de ces gens-là, pensez-vous qu'ils vont, le soir, en entrant, vite les
pantoufles et la Gazette officielle, pour voir ce qu'il y a
là-dedans? Voyons! Il y a quelques
zélés qui sont obligés de faire ça, et on
est là-dedans, quelques-uns d'entre nous.
Écoutez, ce n'est pas parce que le ministre nous dit qu'il y a
une Loi sur les règlement que, mon vieux, on est sécure à
cause de la prépublication. Plus sérieusement que ça - en
ce qui me concerne, j'en avais parlé avec ma collègue - je n'ai
pas l'intention de faire un laïus de 20 minutes là-dessus, je dis
juste que notre prétention est quand même basée sur du
concret, des choses réelles. Il y a des mouvements nationaux au
Québec, et ces mouvements-là, on le voit... Comment se fait-il
que tous les mouvements nationaux, à chaque fois que le gouvernement
bouge un petit peu sérieusement, je sais bien que ce n'est pas votre
cas, vous n'avez rien fait de majeur, vous regardez passer le train depuis
trois ans... Mais un gouvernement qui a bousculé des orientations et
tout ça, qu'est-ce qu'on avait ici, constamment, en commission
parlementaire? Constamment, ce qu'on avait, en commission parlementaire,
c'était des groupes représentant des organisations nationales,
qui venaient nous donner leur avis. Je n'ai jamais senti que parce qu'ils
venaient ici, je créais un lien de dépendance qui m'aurait
obligé à des minouchages particuliers; je n'ai jamais dit
ça, et je ne pense pas ça. Nous ne sommes pas des enfants. Des
fois, le ministre nous sort des réflexions qui n'ont pas de bon
sens.
Nous autres, quand on a fait l'amendement, M. le Président, c'est
qu'il y a des organisations nationales, c'est louable qu'elles soient
consultées sur une pratique, une pratique qui devient de plus en plus
dangereuse de légiférer, et à peu près tous les
trois quarts de l'application de la loi nous sont complètement
soustraits des mains, parce que les règlements, on verra ça
après qu'on aura fini notre travail. Au moins, si on avait la garantie
que des organismes nationaux étaient consultés sur les
règlements, là, le ministre fera ce qu'il fera d'habitude, il
s'en fout, mais au moins, on aura permis que ces organismes, dans une loi,
aient l'occasion d'être consultés sur les choses qui les
concernent.
Alors oui, je l'ai fait, j'y pense sérieusement, je pense que le
ministre devrait l'adopter, mais il nous a dit ce qu'il ferait avec. Quant
à nous, notre responsabilité était au moins de la
présenter, pour une raison additonnelle.
Il y a une Loi sur les règlements, mais de plus en plus, les
gouvernements fonctionnent, et on le voit, 500 à 600 articles, on a fait
un bon travail, on va continuer à le faire, on a modifié les
amendements et tout ça, mais il y a une grande partie qui nous est
chère, toute la réglementation nous échappe. Qu'est-ce
qu'on fait? On fait de la législation déléguée. Ce
n'est pas correct. Ce n'est pas ça qu'on doit faire. Est-ce que cela va
corriger extraordinairement la façon de fonctionner? Non, mais ça
permet au moins à des intervenants crédibles, qui ont un
passé d'implication dans des questions comme celles-là,
concernant une série de règlements... bien, au moins, si le
ministre disait: Oui, je suis d'accord, je vais consulter les organismes
nationaux, après la publication d'un... Là, l'obligation de
consulter, dans une loi, signifiera au moins apporter 50 copies de la
Gazette officielle et être certain que les gens qui la
consulteront en auraient pris connaissance. Là, ce n'est pas parce que
c'est publié dans la Gazette officielle qu'ils en prendront
connaissance. Voilà les quelques phrases que je voulais dire
là-dessus.
Le Président (M. Houde): M. le ministre, à vous la
parole. Avez-vous quelque chose à ajouter? Je vais le lire, sinon on
passera au vote.
M. Ryan: Je voudrais ajouter juste une chose, j'ai un petit peu
de malice, vers la fin de la soirée, et j'ai employé une
expression, tantôt, qui m'est venue des observations que j'ai faites
aujourd'hui. Je faisais un contraste entre l'attitude qu'avait le parti dont le
député d'Abitibi-Ouest est le porte-parole en matière
d'éducation. Lors des débats de la loi 3, alors que nous avions
reçu le Conseil scolaire de l'île de Montréal, je me
rappelle les échanges très violents qu'il y a eu à
l'époque quand un ministre qui voulait à toutes fins utiles
castrer cet organisme et les porte-parole du Conseil scolaire de l'île,
aujourd'hui et hier ils en étaient témoins des séances de
minouchage de la part de l'Opposition, d'où est venu cette expression
qui m'a échappée tantôt, que j'ai bien
appréciée d'ailleurs parce qu'on a eu de très bons
rapports pendant toute la journée au sujet du Conseil scolaire de
l'île, que je ne regrette en aucune manière. Je pense qu'il nous a
permis de bonifier considérablement le projet de loi. Cela dit, je l'ai
fait sans la moindre malice. Je rappelle tout simplement que tout en ayant
beaucoup de sympathie pour les propos qu'a tenus le député
d'Abitibi-Ouest, je ne pense pas qu'il soit sage d'instituer dans la loi
l'obligation pour le gouvernement de procéder à des consultations
avant ces règlements étant donné que le processus de
consultation est déjà institué dans la Loi sur les
règlements et que les grandes associations nationales, nous le savons de
science certaine, suivent de très près ce qui se publie dans la
documentation officielle du gouvernement en matière d'éducation.
Si on parlait pour les comités d'école ou pour des conseils
d'orientation des écoles, je pourrais comprendre. Mais, ici, il s'agit
des grandes associations nationales et elles ont du personnel
expressément consacré à surveiller toutes ces
choses-là et je vous assure qu'on ne peut rien leur faire
échapper.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: La phrase: Je ne peux pas laisser passer ça
même si c'est dit sans malice, parce que c'est toujours comme ça
que le
ministre, c'est toujours sans malice dans les jugements qu'il porte,
parfois, on ne peut plus sévèrement. Mais dans le dernier, je
suis prêt à reconnaître qu'il n'y en avait pas mais, au
moins, au nom des faits, je prétends que les relations professionnelles
que j'ai eues avec les gens du conseil de l'île étaient
strictement dans mes responsabilités de critique de l'Opposition sur
quatre aspects bien précis et ce n'est que pour ça que j'ai eu
des échanges avec les gens du conseil de l'île. J'ai
remarqué, de toute façon, à la fin, que c'était
surtout le ministre de l'Éducation qui était avec eux
plutôt que celui qui vous parle. Je n'ai pas posé de question
à savoir pourquoi il était là, que faisait-il et à
quelle heure se rencontreront-ils la prochaine fois?
Le Président (M. Houde): Mme la députée de
Chicoutimi?
Mme Blackburn: M. le Président. S'il y a contraste.
Oui.
Le Président (M. Houde): Non, allez-y, parce que vous
vouliez le passer avant minuit. J'aimerais que vous passiez l'amendement avant
minuit. La parole est à vous. Parlez. Allez.
Mme Blackburn: II me semble évident que la parole est
à moi, M. le Président. S'il y a contraste dans l'attitude de
quelqu'un, c'est bien entre celle du ministre à l'endroit de M. Mon-geau
du Conseil scolaire de l'île de Montréal au moment où il
l'a reçu au mois d'août, de septembre, en commission
parlementaire, alors que ça prenait quasiment quelqu'un pour les
séparer. Je pense que là-dessus, le ministre a la mémoire
courte. Il y a aussi un contraste entre l'attitude qu'il a
démontrée à l'occasion de la présence de M. Mongeau
du Conseil scolaire de l'île de Montréal et la première
rencontre qu'il y avait eue ici. En ce qui concerne la Loi sur les
règlements, c'est en vertu de cette nouvelle loi que le ministre avait
publié le règlement du comité catholique et du
comité protestant. Si nous n'avions pas demandé une commission
parlementaire sur ces règlements, il n'y avait personne qui les avait vu
passer parce que c'est très pratique. Je voudrais juste un peu appeler
le ministre a une espèce de rigueur. Je voudrais essayer de l'amener
à réfléchir aux exigences qu'on a posées aux
commissions scolaires comparativement en matière de consultation,
comparativement à celles que le ministre veut se donner ou ne pas se
donner. Il me semble qu'on aurait pu, à la lumière de la
réflexion que le ministre fait, dire que les commissions scolaires au
moment où elles s'établissent des règlements...
D'ailleurs, elles ont l'obligation de publier. Alors, la publication aurait
été suffisante. Elle aurait été l'équivalent
de la Loi sur les règlements et cela aurait pu... Il me semble que c'est
tout à fait du même ordre et c'est là-dessus que je
voudrais entendre le ministre, parce que les commissions scolaires non
seulement sont tenues de consulter, mais elles sont également tenues de
publier leurs règlements. Donc, elles sont couvertes à la fois
par les deux, l'obligation de consulter et l'obligation de publier. Le ministre
n'a que l'obligation de publier, et en vertu de quelle logique? Pourquoi est-ce
que dans un cas, on dit: Les deux obligations sont faites, et dans le cas du
ministre, il n'y aurait pas les deux obligations?
Je suis d'accord avec mon collègue que ce n'est pas parce que
c'est publié dans la Gazette officielle que les gens se
"garrochent" sur la gazette pour commencer à se demander:
Écoutez, peut-être que le ministre, quelque part, au mois de mars
1990, va se donner un règlement. On sait bien que les gens ne sont pas
informés de ces situations, à moins d'avoir une équipe qui
est aux aguets. Il y a beaucoup d'organismes pour qui va passer
inaperçue la publication de ces règlements.
Mais seulement au plan des exigences que le ministre se donne,
comparativement à celles qu'il a posées aux commissions
scolaires, aux écoles, avec lesquelles on peut être d'accord. On a
même souhaité, à certains moments, que les comités
d'école, les conseils d'orientation, soient consultés. Mais voici
ce que je demande au ministre: pourquoi est-ce qu'on n'aurait pas les
mêmes exigences à l'endroit du ministre, quel qu'il soit?
Dans les commissions scolaires, il y a obligation de publier un
règlement mais il y a aussi de nombreuses obligations faites quant a la
consultation. Je voulais seulement vous demander pour voir si...
Le Président (M. Houde): M. le ministre, avez-vous quelque
chose à ajouter?
Mme Blackburn: Par souci de cohérence...
M. Ryan: Brièvement, c'est parce que dans la loi, il y a
des obligations statutaires de consultation auprès d'organismes
spécialement constitués pour conseiller le ministre, c'est le
Conseil supérieur de l'éducation, en particulier, sur certaines
choses des comités confessionnels. Je pense qu'il n'y a pas lieu
d'ériger un statut légal des grandes organisations nationales qui
n'ont pas besoin de ce genre de consécration corporatisante.
Elles sont très bien capables d'exercer leurs fonctions sans
être l'objet d'une confirmation ou d'une consécration officielle
dans la loi. Je suis convaincu que c'est beaucoup mieux que ce processus, avec
ces grandes associations dont certaines auront, à diverses
périodes d'un mandat, ou même d'une année, des relations
antagonistes avec le gouvernement, que cela ne donne rien de créer une
obligation statutaire et nécessaire de consultation. Je crois qu'il faut
laisser cela au processus démocratique, nous en avons amplement comme
c'est là.
Et je crois que si on tient compte de chaque règlement que le
gouvernement fait, les règlements pour les cadres et les gérants,
je pense que vous concevrez facilement qu'ils sont tous l'objet de
consultations élaborées avec les associations
concernées.
Mme Blackburn: Mais, M. le Président, c'est tout le
règlement sur le régime pédagogique. Ce sont des
règlements majeurs, cela vient gérer...
M. Ryan: Regardez, surtout celui-là, c'est...
Je vais vous laisser finir, Je ne veux pas vous interrompre, je
m'excuse. J'ai eu un mouvement de...
Mme Blackburn: Mais ce sont des règlements
extrêmement importants. Et par ailleurs, le ministre dit: Par crainte
d'antagonisme, un gouvernement ou un autre, on sait que cela arrive dans tous
les gouvernements, quels qu'ils soient, c'est possible. Mais c'est
précisément lorsqu'il y a divergence d'opinions qu'il n'est pas
malsain d'obliger une certaine consultation. Sinon, des organismes, parce que
le ministre n'a pas l'obligation, quel que soit le ministre, écarte un
organisme parce que cela ne fait pas son affaire. Et je ne sais pas, je ne suis
pas sûre que ce soit souhaitable dans toute...
M. Ryan: En tout cas, ma conviction, c'est que c'est mieux...
Disons... Prenez le règlement du régime pédagogique pour
les adultes. Cela va être un cas classique au cours des deux prochaines
années. Quand on va avoir conçu le projet, je ne sais pas si la
première étape, ce ne sera pas la publication dans la Gazette
officielle. Il va y avoir bien des consultations avant, auprès des
intéressés, y compris la plupart des grandes associations
nationales, j'en suis convaincu.
On va les publier. C'est évident que la première chose
qu'on va demander, on veut une commission parlementaire là-dessus. Et
c'est là qu'elles vont venir, les organisations nationales. Si elles ont
été mêlées à la cuisine avant, je pense que
ce n'est pas une bonne chose pour elles. Elles vont venir en commission
parlementaire en toute indépendance. Elles vont dire: Voici ce qu'on
pense de votre "patente".
S'il y a eu toutes sortes de consultations avant, elles vont dire: Vous
m'avez dit cela quand on s'était rencontré, vous m'avez dit ceci
et cela. Je pense que c'est reproduire le processus à l'infini, c'est le
dévaluer, finalement. Je crois qu'on a le processus démocratique,
surtout que le fonctionnement d'une commission parlementaire est un atout
formidable pour notre démocratie. Et on n'a pas l'équivalent de
cela dans beaucoup de démocraties du monde.
L'ouverture de nos commissions parlementaires, l'accessibilité
est presque extrême. Et la liberté d'intervention qui y
règne, je pense que ce sont des actifs qui contribuent à
réaliser les objectifs que je partage avec vous, même si je ne
partage pas tous vos points de vue.
Le Président (M. Houde): Merci. Est-ce que vous voulez
qu'on vous relise l'amendement pour le vote?
M. Gendron: Rejeté sur division.
Le Président (M. Houde): Rejeté sur division. Donc,
on retire l'amendement que vous avez présenté?
M. Gendron: Vous auriez voté contre; nous, nous sommes
pour. Donc, au lieu de le voter: rejeté sur division.
M. Ryan: II va dans le rapport.
Le Président (M. Houde): D'accord. J'ajourne sine die, les
travaux de cette commission sur la loi 107. Je vous remercie des deux
côtés de la Chambre et à la prochaine. Merci.
(Fin de la séance à 0 h 1 )