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Version finale

33e législature, 2e session
(8 mars 1988 au 9 août 1989)

Le mardi 6 juin 1989 - Vol. 30 N° 58

Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.

Étude détaillée des projets de loi 125 - Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les institutions dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale et 128 - Loi sur les établissements d'enseignement de niveau universitaire


Journal des débats

 

(Quinze heures quarante-quatre minutes)

La Présidente (Mme Dionne): Je déclare la commission de l'éducation ouverte. Le mandat de la commission est de procéder à l'étude détaillée du projet de loi 125, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les institutions dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente Internationale.

M. le secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?

Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Larouche (Anjou) remplace M. Parent (Sauvé).

La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le secrétaire. M. le ministre, seriez-vous prêt pour les remarques préliminaires? Alors, on vous écoute, M. le ministre.

M. Ryan: C'est déjà fait.

La Présidente (Mme Dionne): C'est déjà fait. Alors, on passe à M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Ryan: Maintenant, je crois qu'il faudrait qu'on s'entende pour commencer par l'un des deux. Je proposerais qu'on commence par le projet de loi 125 si vous n'avez pas d'objection. C'est celui-là que vous avez appelé?

Projet de loi 125

La Présidente (Mme Dionne): Cela va, M. le ministre, c'est celui que nous avons appelé.

Alors, j'appelle l'article 1 du projet de loi. M. le ministre.

Loi sur l'accès aux documents

des organismes publics et sur

la protection des renseignements personnels

M. Ryan: Une modification à la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. Là, il s'agit d'ajouter dans la liste des organismes énumérés à l'article 6 de cette loi: "les institutions dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale au sens de la Loi sur le ministère des Affaires internationales." Tout le reste demeure tel quel: Les organismes scolaires comprennent les commissions scolaires, le Conseil scolaire de l'île de Montréal, les collèges d'enseignement général et professionnel, l'Université du Québec ainsi que ses universités constituantes, instituts de recherche et écoles supérieures. Là, on ajouterait l'expression dont je parlais: "les institutions dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale au sens de la Loi sur le ministère des

Affaires internationales". Cela viendrait après le mot "Montréal".

La Présidente (Mme Dionne): Alors, ça va, M. le ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest?

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle l'article 2. M. le ministre.

Loi sur l'accréditation et le financement des associations d'élèves ou d'étudiants

M. Ryan: À l'article 2, il est question de modifier la Loi sur l'accréditation et le financement des associations d'élèves ou d'étudiants en modifiant l'alinéa 4° de manière à y ajouter un 4.1°.

Le quatrième alinéa se lit comme suit: on énumère dans cet article les établissements qui tombent sous l'empire de cette loi. On nomme d'abord les collèges d'enseignement générai et professionnel, l'Université du Québec et ses universités constituantes, les établissements d'enseignement de niveau universitaire et, ensuite, quatrièmement, les établissements d'enseignement de niveau collégial déclarés d'intérêt public ou reconnus aux fins de subvention en vertu de la Loi sur l'enseignement privé. Là, on ajouterait un 4.1°, qui se lirait ainsi: "4.1 les institutions de niveau collégial dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale au sens de la Loi sur le ministère des Affaires internationales."

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Oui, ce que le ministre vient d'indiquer est clair, cependant est-ce que ce sont vraiment des institutions de niveau collégial?

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: Oui, dans le cas du Collège Stanislas, ils ont une partie collégiale et une partie secondaire. Je crois que c'est la même chose pour le Collège Marie de France. Une année de plus, et c'est reconnu pour fins d'admission à l'université.

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 3. M. le ministre.

Loi sur les archives

M. Ryan: L'article 3 vise à modifier l'annexe de la Loi sur les archives. Dans cette

annexe de la Loi sur les archives, on énumère les organismes réputés publics aux fins de l'application de la Loi sur les archives et à l'alinéa 6° de cette annexe, on ajouterait dans la liste des organismes réputés publics, dans le secteur de l'enseignement, les Institutions dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale au sens de la Loi sur le ministère des Affaires internationales".

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 4. M. le ministre.

Loi sur la Communauté régionale de l'Outaouais

M. Ryan: L'article 4 s'applique à la Commission de transport de la Communauté régionale de l'Outaouais. On dit, dans cet article, que la Commission de transport peut conclure un contrat de transport scolaire en vertu de la Loi sur l'instruction publique, de la Loi sur l'enseignement privé et de la Loi sur les collèges d'enseignement général et professionnel. On ne précise pas qu'elle peut conclure aussi un contrat avec une institution dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale toujours au sens de la Loi sur le ministère des Affaires internationales. Nous ajouterions cette disposition.

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 5.

Loi sur la Communauté urbaine de Montréal

M. Ryan: L'article 5 c'est de la même farine, Mme la Présidente, mais cette fois-ci, à propos de la Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal. On ajouterait une disposition semblable à celle dont il vient tout juste d'être question pour autoriser la Commission de transport de la Communauté urbaine à conclure des contrats de transport avec une institution dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale.

La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 5 est adopté?

Loi sur la Communauté urbaine de Québec

Loi sur les corporations municipales

et intermunicipales de transport

M. Gendron: Oui, aux articles 5, 6 et 7, le ministre va nous dire que c'est de la même farine avec raison. Par contre, une fois c'est la Communauté urbaine, une autre fois, c'est celle de Québec et l'autre ce sont les intermunicipales. il a raison. C'est pour couvrir cet aspect concernant la disposition prévue à 125 que, dorénavant, ces Institutions qui font l'objet d'une entente Internationale pourront, elles aussi, avoir des possibilités contractuelles avec les commissions de transport. Donc, je suis d'accord pour les articles 5, 6 et 7.

La Présidente (Mme Dionne): Donc, les articles 5, 6 et 7 sont adoptés. J'appelle l'article 8. M. le ministre.

Loi sur la fiscalité municipale

M. Ryan: L'article 8 vise à modifier la Loi sur la fiscalité municipale. Dans cette loi, on énumère les Immeubles qui sont exempts de toute taxe foncière municipale ou scolaire au paragraphe 16°, on mentionne les immeubles appartenant à une institution d'enseignement privé déclarée d'Intérêt public ou reconnue à des fins de subvention en vertu de la Loi sur renseignement privé. Là, on ajouterait ceci: "et un immeuble appartenant à une institution dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale au sens de la Loi sur le ministère des Affaires internationales".

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Est-ce que ça va couvrir quand même l'obligation pour le gouvernement de payer les compensations de taxes à la municipalité? Ça va venir après?

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: Je ne crois pas que le gouvernement paie les compensations de taxes pour les établissements privés.

M. Gendron: Oui.

M. Ryan: Oui, il en paie? Excusez-moi. Alors, ça s'applique à eux.

La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 8 est adopté?

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 9. M. le ministre.

M. Ryan: C'est une disposition semblable mais qui traite, cette fois, de la taxe d'affaires imposée par les municipalités. On mentionne, au premier alinéa de l'article 236, une série d'organismes ou d'activités qui ne peuvent être l'objet de cette taxe d'affaires. On mentionne les différents organismes éducatifs dont on a déjà fait mention dans des articles antérieurs, et on voudrait ajouter, à la fin: "et une institution dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale".

M. Gendron: Pour la soustraire à l'application de la taxe d'affaires.

M. Ryan: Oui.

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): L'article 8...

M. Ryan: L'article commence par: "La taxe d'affaires ne peut être imposée..."

La Présidente (Mme Dionne): D'accord. J'appelle l'article 10. M. le ministre.

M. Ryan: C'est encore la Loi sur la fiscalité municipale, je crois. Les compensations de taxes, c'est ici. Très bien.

Mme Dougherty: Est-ce que je pourrais poser une question?

La Présidente (Mme Dionne): Mme la députée de Jacques-Cartier.

Mme Dougherty: Les organismes visés ici paient-ils des taxes d'affaires actuellement?

M. Ryan: Non, Us en sont exempts actuellement.

Mme Dougherty: Même s'il n'y a pas de loi qui leur...

M. Ryan: Une contestation s'était élevée depuis l'adoption de la loi de 1987. Les municipalités étaient obligées de les taxer; là ils nous sont revenus et ils nous ont fait part de cette difficulté.

Mme Dougherty: D'accord.

M. Ryan: C'est cette carence que nous voulons corriger.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibl-Ouest.

M. Gendron: D'ailleurs à l'article 10, que le ministre soumet à notre attention, il y a la description de la façon d'appliquer la taxe ou le prélèvement de la taxe pour les édifices. On n'est plus au niveau de la taxe d'affaires et les modifications présentées par le ministre sont effectivement, pour couvrir dorénavant les institutions d'enseignement qui sont l'objet d'une entente internationale. Cela va.

La Présidente (Mme Dionne): Cela va. L'article 10 est adopté.

M. Ryan: il y a deux autres endroits dans le même article où on fait des modifications semblables. Ce/a vient plus loin dans le texte, mais c'est exactement de la même inspiration.

La Présidente (Mme Dionne): Vous parlez toujours de l'article 10, M. le ministre.

M. Ryan: Oui, Mme la Présidente.

La Présidente (Mme Dionne): D'accord. J'appelle l'article 11.

Loi sur la protection des non-fumeurs dans certains lieux publics

M. Ryan: C'est la loi sur la protection des non-fumeurs. La modification proposée vise à assujettir à la Loi sur la protection des non-fumeurs dans certains lieux publics, les institutions dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale. Comme les députés le savent, les organismes scolaires, comprenant les commissions scolaires, les écoles, les centres d'éducation des adultes, sont présentement assujettis à la loi sur les non-fumeurs, c'est-à-dire qu'il est interdit d'y fumer dans tous les lieux considérés comme publics. Cela s'appliquerait également à ces deux établissements qui sont actuellement l'objet d'une reconnaissance en vertu d'une entente internationale.

La Présidente (Mme Dionne): D'accord, M. le député d'Abitibi-Ouest, est-ce que l'article 11 est adopté?

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 12.

Loi sur la protection du consommateur

M. Ryan: L'article 12 a pour objet d'exempter des dispositions de la Loi sur la protection du consommateur une série d'institutions. C'est déjà le sens de l'article 188 de la Loi sur la protection du consommateur. Sont exemptées des contraintes découlant de cette loi les commissions scolaires et les écoles sous leur autorité, les cégeps, les universités, les instituts ou établissements affiliés à une université, les institutions reconnues d'intérêt public en vertu de la Loi sur l'enseignement privé. Il s'agirait d'ajouter ici "les institutions dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale au sens de la Loi sur le ministère des Affaires internationales", en concordance avec ce que nous avons fait jusqu'à maintenant.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Sur la légitimité de cette disposition, M. le ministre, j'ai de la difficulté parce qu'il faudrait comprendre que tel que

libellé c'est pour l'enseignement subventionné qu'elle dispense en supposant qu'elle dispense de l'enseignement non subventionné. Comme dans le cas des deux collèges dont vous avez fait mention dans le projet de loi 125, à moins que je me trompe, les deux collèges sont subventionnés. Il n'existe pas d'enseignement non subventionné.

M. Ryan: Quel est votre point? Je ne comprends pas votre point exactement.

M. Gendron: Mon point n'est pas compliqué. L'article finit par "pour l'enseignement subventionné qu'elle dispense".

M. Ryan: Oui.

M. Gendron: Donc, cela suppose que quand c'est de l'enseignement non subventionné, la Loi sur la protection du consommateur s'applique. Dans le cas des deux collèges, je croyais que tout l'enseignement dispensé était de l'enseignement subventionné. Par conséquent, je disais que je n'ai pas besoin de mettre cet article-là puisque, dans le cas des deux collèges, c'est de l'enseignement subventionné et la disposition est pour l'enseignement non subventionné qu'on veut soustraire à l'application de la Loi sur la protection du consommateur.

M. Ryan: Si vous voulez, on va demander une explication à M. Roger Haeberlé que, je pense, tous les députés connaissent.

M. Gendron: Oui.

M. Ryan: il est le directeur de la Direction des relations extérieures au ministère de l'Éducation.

La Présidente (Mme Dionne): M. Haeberlé.

M. Haeberlé (Roger): Oui, Mme la Présidente. Dans les collèges Stanislas et Marie de France, est subventionné l'enseignement secondaire et collégial, pas l'enseignement primaire. La loi s'applique à l'enseignement subventionné; donc, ifs sont exemptés pour l'enseignement subventionné mais non pas pour l'enseignement non subventionné.

M. Gendron: Cela va, Mme la Présidente. D'ailleurs, je pense que mon raisonnement était valable à la condition que tout l'enseignement soit subventionné. Cependant, on me dit que l'enseignement primaire ne l'est pas. Par conséquent, s'il y a de l'enseignement qui n'est pas subventionné, oui, je pense que la disposition est requise de soustraire à la Loi sur la protection du consommateur. Ça va.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté?

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 13. M. le ministre.

Loi sur le transport par taxi

M. Ryan: L'article 13 a pour objet d'exempter les deux établissements dont traite le projet de loi de l'application de la Loi sur le transport par taxi et des contraintes qui en découlent. Il y a déjà une exemption pour les établissements d'enseignement, les commissions scolaires et les cégeps. On ajouterait que cette Loi sur le transport par taxi ne s'applique pas non plus au transport des élèves d'une institution dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente Internationale.

M. Gendron: Ça va.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest, adopté?

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 14, M. le ministre.

Loi sur la Société de transport de la ville de Laval

M. Ryan: Je pense que cela nous ramène à un sujet dont nous avons déjà discuté. Il est question cette fois-ci de la Société de transport de Laval. C'est la même considération déjà formulée à propos de commissions scolaires et de communautés urbaines. Ici, c'est la Société de transport de la ville de Laval qui pourrait être habilitée par te projet de loi à conclure des contrats de transport avec des établissements dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale. (16 heures)

La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: M. le ministre, selon vos spécialistes des lois, y a-t-il une logique à ne pas l'avoir mis en continuité avec... Puisque ces deux articles se réfèrent à une modification de la Loi sur la Société de transport, mais de villes - là, il s'agit de Laval, mais ce sera la rive sud tantôt - il me semble qu'il aurait été plus logique, juste en termes de compréhension du projet de loi, qu'il soit en continuité, avant ou après les autres communautés urbaines.

Une voix: Si vous me permettez...

M. Ryan: Le pire, c'est qu'il va y avoir une explication.

M. Lapointe (Simon): Simon Lapointe. La Présidente (Mme Dionne): M. Lapointe.

M. Lapointe: En légistique, on met les lois publiques refondues en premier lieu, suivent ensuite les lois non refondues. Ce qui fait que les deux sociétés de transport n'étant pas régies par des lois refondues, leurs lois constitutives suivent les lois refondues.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: C'est important, Mme la Présidente, parce que je déteste venir approuver un projet de loi sans avoir l'occasion d'apprendre quelque chose au cours de la journée.

Des voix: Ha, ha, ha!

M. Gendron: J'aurai appris quelque chose après treize ans de vie parlementaire.

La Présidente (Mme Dionne): C'est stimulant.

M. Gendron: On a réussi à trouver une logique à ce qu'on vient d'entendre. Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle l'article 15. M. le ministre.

M. Ryan: Arrivez-vous à l'article 12?

La Présidente (Mme Dionne): Non. Nous sommes déjà à l'article 15, M. le ministre.

Loi sur la protection du consommateur (suite)

M. Ryan: Excusez-moi, madame, j'avais un moment de distraction. Je pense que je vais inviter la commission à faire un petit exercice de retour en arrière à l'article 12. Notre conseiller juridique a malheureusement été retardé, il vient tout juste d'arriver, il me signale qu'il y avait une légère modification que nous entendions proposer à l'article 12. Est-ce qu'on pourrait rouvrir cet article, Mme la Présidente...

La Présidente (Mme Dionne): S'il y a consentement.

M. Ryan:... pour qu'on puisse distribuer le projet d'amendement?

M. Gendron: il y a consentement.

La Présidente (Mme Dionne): il y a consentement. Alors, nous revenons à l'article 12. L'amendement à l'article 12 se lit comme suit: Modifier l'article 12 de ce projet de loi par le remplacement, dans la deuxième ligne du premier alinéa, des mots "est modifié" par les mots "modifié par l'article 700 du chapitre 84 des lois de 1988, est de nouveau modifié". C'est recevable, M. le ministre.

M. Ryan: C'est juste une disposition de concordance pour faire le lien avec la loi adoptée en 1988. Le lien n'était pas clairement établi dans la formulation. On rappelle qu'il y a eu une intervention modificatrice en 1988 par le chapitre 84 des lois de cette année-là.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté. L'article 12, tel qu'amendé, est adopté. Nous revenons à l'article 15. M. le ministre.

Loi sur la Société de transport de la rive sud de Montréal

M. Ryan: À l'article 15, il y a une petite modification de même nature que celle que nous avons déjà faite à propos d'un certain nombre d'organismes régionaux de transport. La modification vise cette fois la Société de transport de la rive sud de Montréal. Celle-ci, en vertu de l'article 15, serait habilitée à conclure des contrats de transport scolaire avec des établissements dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale.

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): L'article 15 est adopté. J'appelle l'article 16.

Loi sur l'instruction publique

M. Ryan: L'article 294 de la loi actuelle sur l'instruction publique se lit comme suit: "Une commission scolaire autorisée à organiser le transport de ses élèves peut conclure une entente pour organiser le transport de tout ou partie des élèves d'une autre commission scolaire, d'une institution d'enseignement au sens de la Loi sur l'enseignement privé ou d'un collège d'enseignement général et professionnel. " Ici, on ajouterait, avant "d'un collège d'enseignement général et professionnel", "ou d'une institution dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale au sens de la Loi sur le ministère des Affaires internationales".

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Juste une seconde. Cela va, adopté.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté.

J'appelle l'article 17. M. le ministre.

M. Ryan: C'est une disposition traitant de la manière de facturer le coût des dépenses de transport effectuées par une commission scolaire pour le compte d'un cégep ou d'une institution au sens de la Loi sur l'enseignement privé. Là, on ajouterait "une institution dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente Internationale".

La Présidante (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Dans le moment, qui assure le transport de ces élèves?

Une voix: il n'y en a pas.

M. Gendron: il n'y en a pas. Alors, pourquoi met-on cet article si ça ne s'applique pas? C'est hypothétique.

Une voix: C'est pour ne pas revenir une troisième fois.

Une voix: Pour que ça puisse s'appliquer, éventuellement, à d'autres cas.

Une voix: C'est une concordance avec l'article 294.

M. Ryan: Oui, c'est ça.

M. Lapointe: Pour prévoir qui assumera les coûts éventuellement, s'il y en a.

M. Ryan: C'est ça.

La Présidente (Mme Dionne): M. Lapointe.

M. Lapointe: C'est de la concordance avec l'article 294.

M. Ryan: On vient d'adopter un article autorisant...

La Présidente (Mme Dionne): M. Ryan.

M. Ryan:... une commission scolaire à passer une entente...

M. Gendron: J'ai bien compris ça parce qu'il y avait des coûts de transport, mais quand il n'y en a pas, c'est une concordance hypothétique.

M. Ryan: Non, mais N faut bien que ça se paie quand même. C'est ce que la commission scolaire va faire, à moins que l'institution ne bénéficie de subventions du ministère des Transports, il faut qu'elle l'assume. C'est ça que cela veut dire.

M. Gendron: Je sais que c'est ça que cela veut dire, mais N n'y a pas d'entente de transport avec un collège...

M. Ryan: Oui, mais ce n'est pas exclu qu'il y en ait éventuellement.

M. Gendron: Cela va.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle l'article 18. M. le ministre.

M. Gendron: Juste avant d'étudier l'article 18, je ne pense pas que l'explication soit longue sur l'article 18, est-ce qu'on peut présumer, M. le ministre, qu'avec ces modifications - j'espère que tout le monde l'a vu, on n'a rien fait d'autre que de modifier des lois en cours pour tenir compte d'une nouvelle réalité, où le ministre veut que les collèges qui, dorénavant font l'objet d'une entente internationale, soient assujettis à des dispositions qui prévoient certaines choses, est-ce qu'on peut conclure que l'inventaire ou l'analyse a été assez largement fait pour déduire que ce que nous venons de faire, qui aurait probablement dû ê: re fait au moment où on a adopté le projet de loi en 1987, couvre une expertise assez large pour éviter d'envisager que, dans un an ou un an et demi, on soit encore à découvert, si vous me permettez l'expression, vis-à-vis de quatre ou cinq autres lois?

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: Les chances sont plus grandes qu'on obtienne ces résultats, on ne peut jamais donner d'assurance véritable. Je donne seulement un exemple à propos du projet de loi que nous étudierons tantôt. Ce matin, en préparant la discussion que nous aurons là-dessus, j'ai découvert un aspect qui avait échappé à mon attention jusqu'à maintenant, pourtant nous l'avons retouché dix fois. Nous l'avons repris dix fois. J'ai été obligé d'aller au comité de législation au moins trois fols à propos de ce petit projet de loi. Il y avait un aspect qui m'avait échappé, qui a échappé à notre attention jusqu'à maintenant, j'en ai parlé dans mon discours de ce matin.

M. Gendron: Donc, c'est pour ça que ce n'est pas dix fois...

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron:... sur le métier remettez votre ouvrage.

M. Ryan: Vingt fois.

M. Gendron: C'est cent fois.

La Présidente (Mme Dionne): Cent fois.

M. Gendron: Dans la parabole...

M. Ryan: C'est cent fois dans le texte de Boileau, je pensais que c'était vingt fois.

M. Gendron: Non, c'est cent fois sur le métier.

M. Ryan: Je pensais que c'était vingt fols parce qu'au bout de vingt fois, on commence à avoir le bras fatigué.

M. Gendron: Cela va.

La Présidente (Mme Dionne): Cela va. Alors, l'article 18 est adopté.

M. Gendron: Adopté. La Présidente (Mme Dionne): J'appelle... M. Ryan: Alors, j'en profite pour saluer... La Présidente (Mme Dionne): Oui.

M. Ryan: ...la présence parmi nous de M. Roger Haeberlé pour le remercier de l'excellent travail qu'il accomplit dans le domaine des relations internationales pour le ministère de l'Éducation. M. Haeberlé a piloté les négociations avec le gouvernement de la République française pour la mise au point d'une entente entre le gouvernement de la République de France et le gouvernement du Québec concernant les collèges Stanislas et Marie de France. Je serai très heureux d'en faire parvenir, M. Haeberlé, un exemplaire aux députés membres de la commission afin qu'ils puissent constater la propreté, la netteté, la limpidité du travail que vous avez fait avec nos cousins français. Je suis très heureux de cette entente qui s'est négociée, comme vous pouvez en attester vous-même, dans un climat de grande cordialité.

La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Cela va m'éviter de dire ce que "j'allais dire, à savoir demander le dépôt, en commission, d'une copie de l'entente, c'est fait. Quant à remercier M. Haeberlé, j'ai eu l'occasion d'apprécier sa collaboration, il m'a même sauvé d'une difficulté énorme que j'ai déjà eu à vivre en éducation. Alors, je connais le bon travail de M. Haeberlé. Alors, je vous remercie et je le remercie.

La Présidente (Mme Dionne): D'accord, merci M. Haeberlé. Maintenant, j'appelle le titre du projet de loi, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les institutions dont le régime d'enseignement est l'objet d'une entente internationale. Est-ce que le titre est adopté?

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté. Est-ce que l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?

M. Ryan: Nous le pensons bien. M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): Alors, nous allons passer au deuxième mandat de la commission, soit de procéder à l'étude détaillée du projet de loi 128, Loi sur les établissements d'enseignement de niveau universitaire.

M. Ryan: Est-ce que nous pourrions suspendre juste pour quelques minutes, Mme la Présidente?

La Présidente (Mme Dionne): Oui, sûrement, M. le ministre.

M. Ryan: Est-ce que vous nous donneriez de trois à cinq minutes?

M. Gendron: Oui.

La Présidente (Mme Dionne): Alors, nous suspendons les travaux pour quelques instants.

(Suspension de la séance à 16 h 10)

(Reprise à 16 h 19)

Projet de loi 128

La Présidente (Mme Dionne): À l'ordre, s'il vous plaît!

La commission reprend ses travaux. Nous en étions aux déclarations d'ouverture. M. le ministre, si vous avez des remarques préliminaires à faire, nous vous écoutons.

M. Ryan: Je crois avoir dit l'essentiel de ce que je pouvais communiquer sur ce projet à l'occasion du débat sur le principe du projet de loi à l'Assemblée nationale. Je ne voudrais surtout pas faire à cette commission l'injure d'une répétition.

La Présidente (Mme Dionne): Vous êtes sage, M. le ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest, et vous?

M. Gendron: Avec de tels propos, on a un problème.

Des voix: Ha, ha, ha!

M. Gendron: Alors, je n'ai pas...

La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que vous avez le goût de faire des remarques préliminaires?

M. Gendron: Non, mais là, je ne l'ai plus.

La Présidente (Mme Dionne): Ha, ha, ha! Alors, on commence à l'article 1.

M. Gendron: Oui, habituellement.

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre, l'appelle l'article 1.

Établissements d'enseignement de niveau universitaire

M. Ryan: Ainsi que l'a signalé le député d'Abitibi-Ouest dans son discours de tantôt à l'Assemblée nationale, nous n'avons pas de loi-cadre sur les universités au Québec. Nous avons des chartes pour chacune des grandes universités. Nous avons une loi constitutive pour l'Université du Québec. Nous avons une loi constitutive pour l'École polytechnique de Montréal, pour l'école des hautes études commerciales de Montréal. Nous avons un certain nombre de lois particulières, par exemple, celle qui autorise l'existence des facultés de théologie et de philosophie des Pères Jésuites. Nous avons quelques collèges de théologie prostestants qui sont également reconnus par des lois, mais nous n'avons pas de loi-cadre régissant le développement des établissements universitaires au Québec si bien qu'une personne ou un groupe peut décider d'Implanter un établissement au Québec, de l'appeler université et de prétendre qu'il décernera des grades de niveau universitaire, des baccalauréats, des maîtrises ou des doctorats sans que personne ne puisse Intervenir pour l'empêcher de le faire.

La Présidente (Mme Dionne): Ah oui?

M. Ryan: Oui. Alors, c'est l'objet du projet de loi de mettre fin à cette anomalie et d'aligner le Québec en cette matière sur le modèle déjà accepté par toutes les provinces canadiennes sauf le Nouveau-Brunswick et le Québec.

Alors, dans l'article 1, Mme la Présidente, nous commençons par énumérer les établissements autorisés par le Parlement du Québec à oeuvrer au plan universitaire sur le territoire du Québec et nous les nommons par ordre d'ancienneté. Pour ne faire de préjudice à personne, ils sont nommés par ordre d'ancienneté. Nous commençons par l'Université Laval dont les racines tricentenaires sont bien connues. Le Séminaire de Québec fut fondé U y a trois siècles, il y a maintenant près de 350 ans. Il s'est prolongé dans des institutions diverses dont l'Université Laval est sûrement la plus prestigieuse de nos Jours. Ensuite, N y a l'Université McGill, il y a l'Université Bishop's, l'Université de Montréal, l'École polytechnique de Montréal, l'École des hautes études commerciales de Montréal, l'Université Concordia, l'Université de Sherbrooke, l'Université du Québec et ses constituantes, toute faculté, école ou Institut de l'un des établissements visés aux paragraphes 1° à 9° qui est géré par une corporation distincte de celle qui administre cet établissement. Vous avez ensuite tout établissement d'enseignement supérieur affilié, agrégé ou annexé à l'un des établissements visés aux paragraphes 1° à 9° en vertu d'une entente approuvée par le ministre. Il faudrait que Je vous donne un exemple du paragraphe 10°. Avez-vous un exemple à la portée de la main, M. Lapointe? "10° toute faculté, école ou institut de l'un des établissements visés aux paragraphes 1° à 9° qui est géré par une corporation distincte". Ici, je pense que l'Institut Armand-Frappier serait un bon exemple.

Une voix: Ou l'INRS.

M. Ryan: L'Institut national de recherche scientifique également, l'École nationale d'administration publique sont des exemples d'écoles, de facultés. L'Institut catholique va tomber sous l'alinéa suivant. On va y revenir tout de suite, l'alinéa 11°.

Ici, je pense qu'on a suffisamment d'exemples pour saisir de quoi le législateur veut parler. A 11 °, c'est: "tout établissement d'enseigement supérieur affilié, agrégé ou annexé à l'un des établissements visés. " Je vais proposer un amendement après "12° Le Collège militaire royal de Saint-Jean". Je vais proposer un amendement qui vous sera remis Incessamment, faisant suite à des propos que je tenais ce matin dans mon discours à la Chambre concernant des services d'enseignement supérieur qui pourraient être offerts sur le territoire du Québec par des établissements jouissant d'une reconnaissance de la part de l'autorité législative ou gouvernementale d'une autre province canadienne. Je vais déposer un amendement "incessanter".

Est-ce qu'il y aurait moyen, M. le secrétaire, d'en faire tirer des copies? Je peux vous le donner tout de suite, il est très court. Il y aurait un 13° qui se lirait comme suit, tout établissement d'enseignement supérieur constitué par une loi d'une autre province canadienne et reconnu par le gouvernement. "

La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. Est-ce que c'est clair? M. le député d'Abitibi-Ouest, est-ce que vous avez des problèmes? M. le ministre.

M. Ryan: Je vais vous donner un exemple pour que ce soit concret.

M. Gendron: J'en ai, mais pas de l'ordre des travaux de la commission. Elle me demandait si j'avais des problèmes; ils ne sont pas de l'ordre qui concerne les travaux de la commission.

La Présidente (Mme Dionne): Nous en revenons à M. le ministre qui peut peut-être

vous aider.

M. Ryan: L'alinéa 13 dont je propose l'addition pourrait couvrir un cas comme celui-ci. J'ai été saisi ces derniers mois de l'activité qui est conduite par l'Institut dominicain de pastorale. C'est un Institut qui donne des cours à Montréal sur le chemin Sainte-Catherine, qui est une sorte de filiale du Collège dominicain de philosophie et de théologie d'Ottawa. Le Collège dominicain de philosophie et de théologie d'Ottawa est un organisme reconnu par une loi de la législature ontarienne. Il a un statut en bonne et due forme. Sa clientèle se recrute en partie à Ottawa et, dans une partie importante, également à Montréal.

Ils m'ont approché récemment, au cours des derniers mois, pour examiner les possibilités d'une reconnaissance par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science comme institution qui dispense un enseignement de niveau universitaire sur le territoire du Québec. Je pense que c'est le cas.

Je crois qu'il n'y aurait pas lieu de passer par l'Assemblée nationale, dans ces cas-là, quand c'est une université canadienne. Il peut arriver des cas, j'imagine, disons que l'Université de Toronto détient une compétence ou une expertise absolument exclusive dans l'un des champs du savoir, qu'elle veuille instituer des sessions spéciales à Montréal ou à Québec et qu'elle veuille avoir l'autorisation du gouvernement pour le faire, il faudrait qu'on puisse l'autoriser à le faire sans être obligé de passer par tout le processus législatif. Il faut bien penser que la communication, dans ces domaines-là, doit parfois se faire assez vite. Si on se crée des barrières trop fortes, à un moment donné, on empêche la vie de circuler à travers le pays et c'est contraire à l'esprit du fédéralisme bien compris. Il faut que la vie circule dans un pays fédéral, mais il faut un contrôle. Je suis porte à croire que dans le cas de situations comme celle-là, le contrôle gouvernemental serait suffisant.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: J'ai deux questions. La première, est-ce à dire que dans l'énumération par ordre d'ancienneté, comme vous l'avez dit, quand on parle de l'Université McGill et de l'Institution royale pour l'avancement des sciences, c'est le nom de leur charte?

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: J'ai demandé une explication à nos conseillers juridiques, c'était le nom originel, mais l'Université McGill nous a laissé savoir qu'elle aimerait mieux inverser ceci et avoir Université McGill comme titre et l'autre, Institution royale pour l'avancement des sciences, entre parenthèses. Est-ce que j'ai bien compris?

La Présidente (Mme Dionne): M. Lapointe.

M. Lapointe: Sauf qu'il y a un danger si on procède de cette façon, compte tenu qu'il y a des exemptions fiscales rattachées à la façon dont on désigne un établissement de niveau universitaire. La Loi sur la fiscalité municipale exempte de taxes les établissements universitaires au sens de la Loi sur les investissements universitaires, qu'on modifie par le présent projet de loi, laquelle référera à la liste qu'on fait en vertu de l'article 1.

Si on met Université McGill avant l'Institution royale pour l'avancement des sciences, cela fait en sorte qu'il n'y aura plus d'exemption de taxes pour la raison suivante. Il faut comprendre que l'Université McGill est une corporation distincte de l'Institution royale pour l'avancement des sciences. Tous les immeubles du campus McGill sont enregistrés au Bureau d'enregistrement au nom de l'Institution royale pour l'avancement des sciences, de sorte que, si on mettait Université McGill en premier et l'autre après, cela rendrait possible, juridiquement, que McGill perde ses exemptions de taxes.

Si, dans toute l'histoire et dans l'historique législatif, on a toujours gardé les deux noms, c'est pour la simple et bonne raison que l'Institution royale pour l'avancement des sciences est fiduciaire de tous les biens meubles et immeubles de l'Université McGill, elle agit à titre de fiduciaire. C'est un peu comme une organisation bicéphale. Elle risquerait de perdre des legs, qui lui ont été donnés par testament en 1852 ou un peu avant. On a voulu préserver tous les legs faits à l'Université McGill par les gens attachés, sentimentalement ou autrement, à cette université. Par ailleurs, on a voulu permettre que les exemptions de taxes déjà acquises puissent demeurer, de sorte qu'on a toujours traîné ces deux choses-là.

Il est sûr qu'il y aurait peut-être moyen de faire un ménage dans cette question. Maintenant, le but du projet de loi n'était pas de venir faire ce ménage. Il y aurait peut-être lieu, dans un avenir plus ou moins rapproché, si le ménage peut être fait concernant le statut de McGill à savoir si c'est bicéphale, d'avoir seulement Université McGill et de faire un ménage dans sa charte. Cela demeure possible, mais ce n'était pas l'objet du projet de loi comme tel. On a voulu conserver, juridiquement, suivre l'historique législatif, de façon à ne pas faire perdre les bénéfices de certaines lois à l'Université McGill. (16 h 30)

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Être certain qu'elle perdrait des legs au profit des universités constituantes, je pourrais poursuivre, mais comme ce n'est pas le cas...

Une voix: Ha, ha, ha!

M. Gendron: Être certain qu'elle perdrait des legs éventuels au profit des constituantes du réseau UQ, je poursuivrais, mais comme ce n'est pas le cas, je veux dire: Merci sincèrement de l'explication.

M. Ryan: Quel désir avait-elle exprimé?

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Lapointe: Elle avait demandé à avoir juste McGill. Je lui ai souligné qu'elle allait payer peut-être 500 000 $ en taxes, l'année prochaine. Elle a dit: Laisse donc faire.

Des voix: Ha, ha, ha!

La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. Lapointe.

M. Gendron: Probablement que vous êtes aussi convaincant que d'autres parce qu'elle ne nous a pas appelés. J'ai une autre question plus fondamentale. Sur l'amendement, M. le ministre - si le conseiller juridique veut répondre, je n'ai pas d'objection - je ne suis pas convaincu... De la pertinence, oui, sur le fond de l'amendement. Comme on a eu à l'évoquer, de part et d'autre, dans notre discours d'adoption du principe, il ne faudrait pas se clôturer, éviter qu'on ait de l'enseignement universitaire qui soit dispensé au Québec par des institutions reconnues. Vous finissez votre amendement en disant: Tout établissement d'enseignement supérieur constitué par une loi d'une autre province canadienne - c'est très clair - et reconnu par le gouvernement... J'ai des problèmes parce que n'oubliez pas qu'on est dans un texte de loi. Le terme "reconnu" ne m'indique pas comment cela va être apprécié. Il n'est défini nulle part. Donc, qu'est-ce qui va être reconnu?

Une voix: Par décret.

M. Gendron: Oui, mais je poursuis avant la réponse, "par le gouvernement", je n'aurais pas détesté 'par le gouvernement du Québec", afin qu'il n'y ait pas de confusion, parce que c'est ça qu'on veut dire, par le gouvernement du Québec. En disant seulement par le gouvernement, on se demande si ce n'est pas le gouvernement canadien puisque les autres provinces canadiennes peuvent avoir des chartes où elles dispensent également ailleurs. Je ne veux pas que ce soit reconnu comme le gouvernement canadien parce que c'est chez nous que ça se passe. Donc, premièrement, je voudrais qu'on ajoute "par le gouvernement du Québec" mais qu'on m'explique un peu plus votre expression "reconnu par le gouvernement".

Une voix: il y a un problème là.

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Gendron: Sur quoi vous vous basez pour conclure que le gouvernement reconnaît telle institution d'Ottawa, en théologie, pour donner des cours universitaires, par exemple, sur la rue Crescent?

La Présidente (Mme Dionne): M. Lapointe.

M. Lapointe: On pourrait peut-être invoquer le mécanisme du Conseil des universités. En principe, le Conseil des universités va conseiller le ministre sur Ici création de toute nouvelle université au Québec en vertu de la Loi sur le Conseil des universités. Il va de soi qu'avant même qu'il y ait une reconnaissance quelconque, on demanderait en principe, je pense, l'avis du Conseil des universités quant à la possibilité que puisse oeuvrer au Québec une université extérieure non constituée par une loi de la Législature du Québec.

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: Reconnu par le gouvernement après avis du Conseil des universités. Ça pourrait être ajouté dans le texte.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: J'y tiendrais. Je pense qu'on progresse ensemble dans un bon cheminement.

C'est reconnu par décret, par le gouvernement du Québec, après avis du Conseil des universités.

M. Ryan: Je pense que ça aurait de l'allure.

M. Gendron: Ce n'est pas juste sur le bras, parce qu'un ministre a rencontré quelqu'un?

La Présidente (Mme Dionne): Mme la députée de Jacques-Cartier.

Mme Dougherty: J'ai une question à l'article 1 et non sur le 12°. On n'a pas encore adopté l'article 1.

M. Ryan: C'est l'article 1 qui vous crée des problèmes?

Mme Dougherty: Oui.

La Présidente (Mme Dionne): Mme la députée de Jacques-Cartier.

Mme Dougherty: M. le ministre, j'ai un commentaire à l'article 1. Comme le nom corporatif de McGill semble être très important, je me demande pourquoi on a traduit par "Royal Institution for the Advancement of Learning". Même la traduction n'est pas tout à fait cor-

recte. Je sais que McGill University, c'est l'Université McGill, ça va. Mais je note que dans le cas de Bishop's, on a utilisé l'anglais, Bishop's University, d'accord. Et je me demande si on doit conserver la version anglaise dans le cas de McGill. Je sais que la charte dit toujours "royal institution" et il n'y a pas de traduction officielle. Alors c'est simplement une question que je pose. D'abord, j'ai une question sur la traduction actuelle du terme "avancement des sciences" au lieu de "learning" et je me demande si on doit vraiment utiliser une traduction qui n'est pas officielle.

M. Ryan: il faudrait peut-être vérifier la charte de l'Université McGill où vous dites qu'elle parle seulement de "royal institution"...

Mme Dougherty: Normalement c'est...

M. Ryan: ...et ne comporte pas de traduction.

Mme Dougherty: Je me demande si cela a été traduit.

M. Ryan: On va le vérifier.

Mme Dougherty: Et si cela a été traduit, je serais très surprise de voir cette traduction.

M. Ryan: Comment traduiriez-vous "avancement des sciences"?

Mme Dougherty: Learning. Des connaissances plutôt que des sciences. Je ne suis pas experte...

M. Ryan: En traduction.

Mme Dougherty: ...en traduction mais...

M. Ryan: Parce que ici, il ne faudrait peut-être pas qu'on fasse du byzantinisme non plus. Nous avons la Loi sur les investissements universitaires qui remonte déjà à plusieurs années - cette loi remonte à 1968, 20 ans - et...

Mme Dougherty: Oui.

M. Ryan: ...dans cette loi, on énumère les établissements et on dit: l'Université Laval, l'Institution royale pour l'avancement des sciences, l'Université McGill. On est peut-être mieux de ne pas jouer avec ça vu que...

Mme Dougherty: D'accord. Si ça existe déjà...

M. Ryan: Réveil tardif.

La Présidente (Mme Dionne): Ça va?

Mme Dougherty: D'accord.

M. Ryan: D'accord. Je pense que c'est mieux.

Mme Dougherty: C'est simplement parce que si c'est tellement important de préserver leurs droits, etc., il ne faut pas risquer de les perdre à cause d'un changement technique.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Anjou, est-ce que c'est sur le même...

M. Larouche: C'est sur le point 13°.

La Présidente (Mme Dionne): Sur le point 13° que...

M. Larouche: Tout établissement d'enseignement supérieur..." Je me posais la question. De la façon dont on peut lire le texte, cela pourrait être "et reconnu par le gouvernement de cette province-là". Cela pourrait être pris au pied de la lettre. Et, d'autre part, je me pose la question: Est-ce que, dans l'analyse des autres lois, en tout cas des autres provinces, il y avait réciprocité? Est-ce qu'il arrive que dans d'autres provinces on reconnaisse des institutions d'enseignement universitaire québécois?

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: D'abord la première question trouve sa réponse à l'amendement dont nous avons convenu. Ce serait le gouvernement du Québec.

M. Larouche: D'accord.

M. Ryan: C'est réglé. Deuxième question. J'ai mentionné l'exemple de l'Ontario qui a une disposition semblable. C'est un peu par souci de réciprocité que je voulais quelque chose de semblable.

M. Larouche: Merci.

M. Ryan: Maintenant, dans le cas de l'Ontario, je vais vous dire toute la réalité, je ne veux rien vous cacher. Dans le cas de l'Ontario, ils ont résolu la difficulté dont vous parliez par une disposition qui prévoit un règlement par le gouvernement. Pour prendre ces décisions-là, Ils ont promulgué un petit règlement qui est très, très simple. Nous avons ici la procédure du Conseil des universités qui me paraît préférable dans ce cas-là. Parce qu'on peut avoir un cas à tous les trois ou quatre ans et un règlement pourrait être un embarras plus qu'autre chose. Tandis que la procédure que nous avons, les avis du Conseil sont publics. On a la protection qu'il nous faut.

M. Gendron: C'est simple, j'avais envie de suggérer "selon les règles établies".

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitbi-Ouest.

M. Gendron: Mais, "selon les règles établies" ça ne dit pas grand-chose quand on connaît le mécanisme. Le mécanisme qu'on a au Québec est connu, y a une pratique, il a une expertise. Et en ajoutant l'amendement suggéré "et reconnu par décret par le gouvernement du Québec après avis du Conseil des universités", ça signifie que le gouvernement ne sera pas, comme le ministre l'a indiqué, constamment sous les pressions de toutes sortes d'organismes et, éventuellement, obligé de le réglementer. Et ça m'apparaît plus objectif, plus neutre et, d'avance, on confère un degré de crédibilité à ce qui pourrait nous arriver comme contenu universitaire qui est moins arbitraire que le point de vue d'un gouvernement quand tu as une instance spécialisée pour donner un avis. Le gouvernement décidera quand même, parce que c'est par décret, cela reste dans les mains du gouvernement, mais il a l'obligation de l'avis du Conseil des universités.

M. Lapointe: Est-ce que vous insistez sur... La Présidente (Mme Dionne): M. Lapointe.

M. Lapointe: Est-ce que vous insistez sur les mots "par décret"? En tout cas en droit - je vous donne une opinion - ça n'ajoute rien et ça pourrait créer de l'incohérence dans le corpus législatif parce qu'on tient toujours pour acquis que lorsque le gouvernement parle, c'est par décret, sinon on va dire "par règlement".

M. Gendron: S'il y a quelque chose que je ne veux pas bousculer, c'est le corpus législatif.

Des voix: Ha, ha, ha!

M. Lapointe: Mais "par le gouvernement" c'est exact.

La Présidente (Mme Dionne): Alors l'alinéa...

M. Gendron: Oui, oui, par le gouvernement du Québec.

M. Lapointe:... gouvernement du Québec et après avis du Conseil des universités.

La Présidente (Mme Dionne): L'alinéa 13° se lirait donc comme suit: "Tout établissement d'enseignement supérieur constitué par une loi d'une autre province canadienne et reconnu par le gouvernement du Québec après avis du Conseil des universités. "

M. Lapointe: C'est bien cela.

La Présidente (Mme Dionne): Cela va til? Est-ce adopté? M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Oui. Juste une question d'éclaircissement. Est-ce que cela signifie que ce n'est pas au moment de l'adoption de la loi qu'il y en a qui seraient reconnus?

M. Ryan: Non.

M. Lapointe: On part à zéro.

M. Gendron: On part à zéro.

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: Non, il n'y a aucune décision gouvernementale en dehors du cadre que nous discutons. Ce sont toutes des choses à venir s'il doit y en avoir.

M. Gendron: Açréé.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté?

M. Lapointe: Cela n'a pas d'effets rétroactifs.

La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 1 tel qu'amendé est adopté?

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle l'article 2. M. le ministre.

M. Gendron: Oh, excusez!

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitlbi-Ouest.

M. Gendron: Je pense que c'est ici qu'il faudrait avoir...

La Présidente (Mme Dionne): Vous avez un problème?

M. Gendron:... quelques phrases sur ce que j'ai demandé au ministre au sujet du Conservatoire de Québec. On peut le mettre à l'article 4 ou là. Si vous avez l'intention d'en discuter un peu...

M. Ryan: il y a un papillon qui nous manque aussi. Je m'excuse.

La Présidente (Mme Dionne): À l'article 2?

M. Ryan: Oui. A l'article 1.

La Présidente (Mme Dionne): À l'article 1?

M. Ryan: Oui madame. Vous les avez mis à l'article 2 et à l'article 4? Oui, c'est très bien,

excusez.

Une voix: C'est pour cela que j'attendais.

M. Ryan: Je m'excuse, c'était une fausse crainte.

La Présidente (Mme Dionne): Alors, nous revenons à l'article 2.

M. Ryan: À l'article 2, oui. Il y a un papillon que nous devons distribuer à l'article 2.

M. Gendron: Bon, je suis d'accord, à moins que M. le ministre ne décide qu'il veut nous parler du Conservatoire de Québec à l'article 4.

M. Lapointe: On pourra en discuter à l'article 2 et à l'article 4.

M. Gendron: D'accord.

La Présidente (Mme Dionne): Cela va?

M. Gendron: Alors, article 1, adopté. L'article 1 adopté tel qu'amendé.

Grade, diplôme, certificat ou autre attestation d'études

La Présidente (Mme Dionne): Tel qu'amendé, n'est-ce pas? Alors, j'appelle l'article 2.

Remplacer l'article 2 de ce projet de loi par le suivant: "2. Nul ne peut décerner de grade, diplôme, certificat ou autre attestation d'études universitaires s'il n'est ou ne représente: "1° un établissement visé à l'article 1; "2° une corporation ou un organisme à qui le pouvoir de décerner des grades, diplômes, certificats ou autres attestations d'études universitaires est conféré par une loi du Parlement. "

M. le ministre, sur l'amendement.

M. Ryan: Je pense que le premier alinéa ne devrait pas créer de problème. C'est un article qui découle logiquement de ce qui était évoqué ou énuméré à l'article 1. On reconnaît des établissements universitaires et on dit que seulement ceux-là pourront décerner des grades, diplômes ou attestations d'études universitaires.

Là, on ajoute une deuxième catégorie. Avec l'amendement qui a été distribué, on ajouterait: "une corporation ou un organisme à qui le pouvoir de décerner des grades, diplômes, certificats ou autres attestations d'études universitaires est conféré par une loi du Parlement". Évidemment, c'est une loi du Parlement passé ou à venir. Ces exercices législatifs sont infiniment plus complexes qu'on peut le prévoir quand on les commence; on ne sait pas comment cela va finir même quand on pense avoir fini. L'expérience nous enseigne qu'on a souvent fait des oublis aussi. Mais là, on a déterré un certain nombre de cas, en particulier le cas des facultés de théologie et de philosophie des Jésuites qui remonte à une loi datant de 1928, à peu près, je pense.

M. Lapointe: Avant cela.

M. Ryan: C'est plus tôt que cela.

M. Lapointe:...

M. Ryan: Cela vaut la peine de sortir cela, c'est un exercice documentaire considérable. Vous l'avez ici. Quelle année est-ce? 1959...

M. Lapointe: il a été créé bien avant cela.

M. Ryan: Le statut civil remonte à 1959, Mme la Présidente. Autrefois, elles avaient un statut canonique mais le statut civil leur a été conféré en 1959 sous le gouvernement, comme il se devait, de M. Maurice Duplessis. 1959, je ne suis pas sûr. Cela pourrait être sous M. Sauvé.

M. Gendron: "Comme il se devait" est une considération historique, M. le ministre?

M. Ryan: Oui, oui. La Compagnie de Jésus a été incorporée civilement en 1887.

M. Lapointe: En 1887.

M. Ryan: Mais les facultés de philosophie et de théologie ont été l'objet d'une reconnaissance civile en 1959. Par conséquent, cet article reconnaît ce fait historique. Comme je l'ai dit dans mon discours ce matin, on ne légifère pas pour effacer, à la va-comme-je-te-pousse, des droits déjà existants, mais pour empêcher que ne se créent des nouveaux droits improvises ou éparpillés. Ceci reste. (16 h 45) il y a un autre cas qui reste obscur, il y a un pouvoir donné aux évêques catholiques romains en vertu de la Loi sur les évêques catholiques romains, laquelle remonte à 1964. Il y a un pouvoir qui leur est donné d'acquérir, d'établir, de posséder, de maintenir, d'administrer et de gérer des résidences de clercs, séminaires, collèges, maisons d'enseignement ou d'éducation, centres hospitaliers, etc., nonobstant toute disposition législative incompatible des églises, chapelles, caractères. Jusqu'où va ce pouvoir de maintenir des établissements d'enseignement? Il n'y avait pas de limite quant au degré d'enseignement. Il n'y avait pas de précision explicite quant à la faculté d'offrir de l'enseignement universitaire, chose qu'il ne m'apparaît pas vraiment souhaitable de prétendre dirimer à l'heure actuelle. Cela nécessiterait de longues négociations. L'interprétation du gouvernement, a priori, est que cela ne comporterait pas, avec ce que nous faisons, l'autorité de créer des institutions universitaires. Si jamais cela se faisait

quand même, il faudrait aviser à ce moment-là.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest. M. le ministre.

M. Ryan: Nous avons eu, comme je l'ai dit, à régler le cas de l'Institut catholique de Montréal, qui avait été incorporé sous le gouvernement dont fait partie le député d'Abitibi-Ouest. Nous ne voulions pas le reconnaître comme établissement universitaire séparé. Avant de transiger avec l'institut, nous leur avons recommandé de négocier avec une université afin d'obtenir une affiliation. Finalement, les négociations avaient eu lieu, le député d'Abitibi-Ouest s'en souvient peut-être, avec l'Université du Québec. À un moment donné, ils étaient rendus à l'Université du Québec à Trois-Rivières, ce qui me semblait plutôt "far-fetched"...

M. Gendron: God's meaning. Mme Dougherty: Un peu extrême.

M. Ryan: Ils étaient un peu perdus dans le champ gauche. Nous les avons ramenés dans l'orbite de Montréal. C'est comme ça qu'ils sont entrés en négociation avec l'Université de Montréal, laquelle a fait montre de beaucoup de réalisme et de compréhension dans ce dossier qui est maintenant réglé à la satisfaction de tout le monde. Il n'y a pas d'autres cas qui se posent, à ma connaissance.

Il y a un cas dont j'ai parlé ce matin, c'est celui du Grand Séminaire de Montréal, dont les étudiants suivent des cours dispensés par un corps professoral à très grande majorité canadienne, des personnes qui ont tous les titres nécessaires pour donner cet enseignement universitaire, mais dont l'enseignement est l'objet d'un diplôme émis par l'Université pontificale du Latran, à Rome. Il n'y a pas de reconnaissance officielle. Il n'y en a jamais eu, à ma connaissance, non plus. Les autorités de la Compagnie de Saint-Sulpice sont venues me voir ces temps derniers pour me dire qu'elles avaient eu connaissance du projet de loi et qu'elles étaient quelque peu inquiètes des répercussions pour leur arrangement. Je leur ai dit que cela n'empêche pas un arrangement comme ça. Si quelqu'un, ici, veut avoir des cours reconnus par l'Université de Paris, si cela ne comporte pas de dépenses gouvernementales et qu'on ne demande pas de reconnaissance civile des titres émis par cette université, il n'y a pas de problème en ce qui nous touche. Cela n'a aucune valeur du point de vue civil, au Québec. Si les titres sont très bons, nous savons que ça peut être reconnu par des gens intelligents et avertis. Pardon?

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Elles ne pourront quand même pas utiliser le qualificatif "universitaire". Cela va. L'article 2, je l'aime mieux comme ça, même si le ministre ne m'en a pas parlé. Je prétends que ça peut couvrir l'aspect du Conservatoire de Québec, à la lumière du deuxième alinéa.

M. Ryan: Très juste.

M. Gendron: À la lumière de dispositions législatives ultérieures qui pourraient être sanctionnées par le Parlement. Dans ce sens-là, je trouve que c'est une disposition plus claire et qui couvre l'ensemble des éléments.

M. Ryan: J'ajoute seulement un point...

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan:... pour l'information complète de la commission. Les autorités du ministère des Affaires culturelles nous ont communiqué qu'elles préféreraient qu'il ne soit point question explicitement du conservatoire tant que l'exercice de consultation...

M. Gendron:... ne sera pas terminé.

M. Ryan:... autour du document d'orientation, publié récemment, n'aura pas eu lieu.

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): L'article 2, tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 3. M. le ministre.

Le titre "université" et le qualificatif "universitaire"

M. Ryan: C'est l'utilisation du titre "université" ou du qualificatif "universitaire" par un établissement qui ne serait pas habilité à offrir un enseignement universitaire.

M. Gendron: Cela va.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté?

M. Ryan: Je pense que c'est une corollaire.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Arthabaska, à vous Ia parole.

M. Gardner:. Je pense qu'on entend souvent le titre d'université écologique de ce temps-ci. Elles ne pourront pas utiliser ce terme-là?

M. Ryan: Non.

M. Gardner: Entre autres à Ham-Nord, je pense.

M. Ryan: Oui. Elles seront sujettes aux sanctions qui sont prévues dans le texte de loi

en cas de délit.

M. Gardner: Mais si elles veulent avoir un titre universitaire, il va falloir qu'elles aillent avec une université, que ce soit une filiale de l'université de Montréal ou de...

M. Ryan: Oui, c'est cela. M. Gardner: Merci.

La Présidente (Mme Dionne): L'article 3 est adopté. J'appelle l'article 4.

M. Ryan: À l'article 4, Mme la Présidente, nous allons distribuer un projet d'amendement qui vise à établir la concordance avec ce que nous venons d'arrêter à l'article 2.

La Présidente (Mme Dionne): L'amendement se lit comme suit: "Modifier l'article 4 de ce projet de loi: "1° par l'insertion, dans la quatrième ligne et après le mot "dispensés" des mots "au Québec"; "2° par l'addition, après la paragraphe 2° du suivant: "3° une corporation ou un organisme à qui le pouvoir de décerner des grades, diplômes, certificats ou autres attestations d'études universitaires, est conféré par une loi du Parlement."

M. le ministre, sur l'amendement.

M. Ryan: C'est un amendement qui établit la concordance avec les deux décisions que nous venons de prendre pour les articles 2 et 3.

M. Gendron: Même avis. Adopté. M. Ryan: Merci.

La Présidente (Mme Dionne): L'article 4, tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 5. M. le ministre.

Infractions

M. Ryan: Nous avons un autre papillon à distribuer, Mme la Présidente.

La Présidente (Mme Dionne): Oui.

M. Ryan: C'est seulement un amendement de concordance, par exemple, on ne peut discuter sur le fond ici. Nous instituons des amendes qui peuvent aller de 100 $ à 500 $, s'il s'agit d'une infraction commise par une personne physique, et de 200 $ à 1000 $, s'il s'agit d'une infraction commise par une personne morale. En cas de récidive dans les deux ans de la condamnation pour une infraction à la même disposition, les amendes sont de 200 $ à 1000 $ dans le cas d'une personne physique, et de 400 $ à 2000 $ dans le cas d'une personne morale.

La Présidente (Mme Dionne): L'amendement se lit comme suit: "Modifier l'article 5 de ce projet de loi par le remplacement dans la première ligne de "3, 4 et 5" par "2, 3 et 4". M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: "2, 3 et 4" à la place de "3, 4 et 5", c'est clair. À 5, c'est là qu'on établit les chiffres, donc cela ne peut pas être l'article.

La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est-il adopté?

M. Gendron: Un instant.

M. Ryan: Une chance que vous êtes là.

M. Gendron: Oui, cela... Chaque fois qu'on a l'occasion de siéger, on s'en rend compte, mais ce n'est pas grave.

Des voix: Ha, ha, ha!

La Présidente (Mme Dionne): Dans l'Opposition.

M. Gendron: C'est pour cela qu'il faudrait presque toujours siéger à l'Assemblée nationale.

M. Ryan: Elle pourrait être vue par la...

M. Gendron: Les débats sont télédiffusés et là, les citoyens se rendraient compte qu'on est nécessaire, requis et utile et peut-être qu'ils ne s'apprêteraient pas à poser un geste qu'ils regretteront, si jamais le premier ministre en appelle au peuple dans les prochaines semaines, dans des proportions aussi éloquentes que les sondages le laissent voir.

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: Ce qui fait la force du gouvernement, c'est qu'il prend tout ce qu'il y a de bon chez l'Opposition et il laisse tomber ce qu'il y a de pas bon. Cela fait un gouvernement qui est assez fort.

Des voix: Ha, ha, ha!

M. Gendron: Plus sérieusement que cela, M. le ministre.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibl-Ouest.

M. Gendron: Non. Je pense que j'ai bien compris les articles 1, 2, 3 et 4. À la fin, quand il sera question d'indiquer ta date de la sanction, j'aurai des questions, mais je pense que c'est lié à l'article 5.

Vous conviendrez, M. le ministre, que l'Université du Verseau dans le comté d'Artha-

baska...

Une voix:... de Richmond.

M. Gendron:... de Richmond doit changer son appellation flambloyante et cesser l'émission de ses diplômes, même à des collègues du Conseil des ministres anciennement. Il faut quand même, d'après moi, si on veut être logique, prévoir des dispositions transitoires. Que je sache, je n'en ai vu nulle part. Là, on le traite un peu à la légère, mais le problème est sérieux parce qu'il y a des institutions qui ont peut-être des permis, des titres, des incorporations. Il arrive quoi le lendemain de l'adoption de la loi, autant au sujet des sanctions que de la gestion tout simplement de cette situation que je décris? Une loi, quelque logique qu'elle soit, il faut quand même être en mesure de prévoir la capacité de la gérer et que ça ne crée pas d'inconvénient tel que, manifestement, le lendemain de son adoption, il y a presque autant d'infractions ou de récalcitrants qu'il y en avait avant l'adoption de la loi.

Donc, pour celles qui sont déjà incorporées, I faudra qu'elles procèdent, conformément à nos lois, à une nouvelle démarche d'incorporation où il y a des délais; entre-temps, il se passe quoi? Elles sont toutes en Infraction et on les facture... Ce ne sont pas les sommes qui me font pleurer, c'est le principe.

La Présidente (Mme Dionne): M. Lapointe.

M. Lapointe: À titre d'information, on a fait faire un "listing" informatique à partir des mots clés: université, universitaire, inspecteur général, institution financière pour faire ressortir ce qui pourrait être en contravention, surtout, avec l'article 3 qui régit notamment ces mots-là. On s'est rendu compte que pour la plupart, à 99, 9 % c'étaient les associations étudiantes, les associations de professeurs qui avaient le mot "universitaire" ou, des fois, il y avait le mot "université", mais pas dans le sens académique, mais les mots qui suivaient faisaient en sorte que c'était évident qu'on ne visait pas une université couverte ici ou l'enseignement universitaire comme on veut l'encadrer ici. Par conséquent, il ne nous apparaissait pas que les institutions actuellement incorporées étaient en infraction par rapport à l'article 3.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Donc, le problème que je pose est un problème théorique.

M. Lapointe: Oui, on ne sentait pas le besoin de mettre des mesures transitoires, de façon à permettre à ces gens-là de changer de nom, Ils n'étaient pas en infraction.

M. Gendron: Prenons le cas pratique: l'Université du Versant nord ou du Verseau. Une voix: Ou Verseau.

M. Gendron: Je le sais, je fais exprès, il arrive quoi?

M. Lapointe: On me dit que l'Université du Verseau n'est pas incorporée. C'est un nom qu'un groupement se serait donné comme ça, une association de personnes.

M. Gendron: Donc, le danger signifie que: premièrement, vous ne pourrez pas leur imposer d'amende parce qu'ils ne sont pas incorporés; deuxièmement, ils pourront continuer d'utiliser l'appellation.

M. Ryan: Les personnes physiques peuvent être l'objet d'atteinte en vertu de la loi que nous allons adopter. Cela s'applique...

M. Lapointe: Autrement dit, Us n'ont pas un droit légal de porter ce nom-là.

M. Ryan: C'est ça. Les personnes seront averties tout de suite.

M. Lapointe: Comme toute personne physique qui, du jour au lendemain, voudrait lancer un mouvement avec le mot "université" en associant ce mouvement-là.

M. Gendron: Où voyez-vous la disposition concernant la personne physique?

M. Ryan: À 'article des sanctions. On vient de le lire, si mes souvenirs sont bons.

M. Gendron: D'accord, une personne physique. Il m'avait échappé. Si c'est une personne physique, je n'ai pas...

M. Ryan: Les cas ne sont pas très nombreux. On est mieux d'y aller carrément et de ne pas taponner.

M. Gendron: Cela me va. Je voulais vérifier ça.

M. Lapointe: On s'était posé la question.

Moi-même, J'avais le sentiment que peut-être on pouvait brimer le?; droits acquis de certaines personnes.

M. Gendron: Si vous donnez une réponse à ma question, il n'y a pas de problème.

M. Lapointe: On avait fait cette vérification.

M. Gendron: Par contre, votre chiffrage des amendes, dans quel calepin noir du ministre l'avez-vous trouvé?

La Présidente (Mme Dionne): M. Lapointe.

M. Gendron: Où avez-vous pris ça qu'on décide qu'il s'agit, pour une personne physique, d'une amende de 100 $ à 500 $, votre échelle de valeurs?

M. Lapointe: C'est sûr qu'à un moment donné c'est difficile. C'est avec des collègues qui font souvent du pénal. On s'est dit: Qu'est-ce qu'on mettrait comme amende? On est partis du principe qui voulait que chaque fait générateur d'infraction ait un effet cumulatif. Par exemple, en matière de publicité, vous avez une institution qui s'annonce dans la même journée dans sept journaux pour inviter des gens à s'inscrire chez elle; il y aura sept infractions, sept peines possible. Dès que vous avez un geste ou un fait générateur d'infraction distincte, c'est un chef de poursuite. Par conséquent, ça se cumule.

Par ailleurs, à cela peuvent s'ajouter aussi des sanctions civiles, parce que le Procureur général, au nom du gouvernement, peut toujours prendre une injonction pour faire respecter une loi. Le jour où le ministre sentira qu'il y a de l'abus par rapport au respect d'une des dispositions de ce projet de loi, il pourra demander au Procureur général de prendre des injonctions pour fermer une institution qui ne respecte pas la loi. (17 heures)

M. Gendron: Ou décréter une enquête administrative.

M. Lapointe: Là, ça dépasse mon ressort. La Présidente (Mme Dionne): Ha, ha, ha!

M. Gendron: C'est ça que je voulais vous entendre dire.

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: En tout cas, il n'a pas besoin d'injonction pour ça.

M. Gendron: Cela va. Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est-il adopté?

M. Gendron: Oui.

La Présidente (Mme Dionne): L'article 5, tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 6. M. le ministre.

Loi sur l'enseignement privé

M. Gendron: J'aimerais ça que le ministre m'indique ce qu'on supprime.

La Présidente (Mme Dionne): Je pense que nous avons un papillon à l'article 6. L'amendement se lit comme suit: "Modifier l'article 6 de ce projet de loi par le remplacement, dans la deuxième ligne, des mots "est modifié" par les mots ", modifié par l'article 700 du chapitre 84 des lois de 1988 est de nouveau modifié". M. le ministre, sur l'amendement.

M. Ryan: il s'agit d'une modification de concordance avec l'article 1.

M. Gendron: Oui.

La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est donc adopté?

M. Gendron: Attendez un peu. Cela, ça va...

La Présidente (Mme Dionne): L'amendement? M. Gendron: Oui, l'amendement, ça va. La Présidente (Mme Dionne): D'accord.

M. Gendron: Je voudrais que le ministre m'indique à l'article 6 - quand il parle de la suppression du paragraphe d, je ne l'ai pas mais, vous, vous l'avez sans doute - ce que vous supprimez, parce que je n'ai pas la Loi sur l'enseignement privé.

M. Ryan: L'article 2, on va voir ce qu'il dit dans la Loi sur l'enseignement privé. C'est ça qui est le sens de la question, je pense. Voyez-vous, l'article 2 de la Loi sur l'enseignement privé se lit comme suit: La présente loi s'applique à toute Institution mais ne vise pas, d'abord, une commission scolaire ou une école qui est sous son autorité. Deuxièmement, un cégep, troisièmement, des universités que nous avons nommées tantôt, les grandes universités et, quatrièmement, toute faculté ou école ou institut de l'une des universités visées au paragraphe c qui est géré par une corporation distincte de celle qui administre cette université.

C'est compris dans notre article 1 maintenant. Ce ne serait que de la tautologie de le garder là.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: J'ai toujours été contre la tautologie, j'enseignais ça à mes élèves.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté? L'article 6, tel qu'amendé, est-il adopté?

M. Gendron: Pas de tautologie.

La Présidente (Mme Dionne): Pas de tautologie. Bon. L'article 7, M. le ministre.

Loi sur les Investissements universitaires

M. Ryan: Nous avons un amendement à déposer qui est dans le même sens que celui dont nous venons de traiter. C'est juste pour redéfinir la Loi sur les Investissements universitaires en fonction des derniers amendements qui y furent apportés.

M. Gendron: Oui, je crois le reconnaître.

La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'amendement est adopté?

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 7 tel qu'amendé est adopté?

M. Gendron: Adopté.

M. Ryan: Pour le reste de l'article, je pense qu'on se comprend aussi.

La Présidente (Mme Dionne): D'accord. J'appeHe l'article 8. M. le ministre.

Loi sur la Corporation de l'École Polytechnique de Montréal

M. Ryan: Ici, on enlève de la Loi sur la Corporation de l'École Polytechnique de Montréal la disposition qui l'exempte des taxes municipales, parce que, étant reconnu comme établissement universitaire en vertu de l'article 1, elle n'a plus besoin de cette disposition protectrice, parce que la Loi sur la fiscalité municipale exempte les établissements d'enseignement reconnus.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Ryan: Ce serait de la tautologie que de le laisser là.

Une voix: Exact.

La Présidente (Mme Dionne): Alors, c'est adopté?

M. Ryan: ...argument invincible.

Des voix: Ha, ha, ha!

La Présidente (Mme Dionne): Ha, ha, ha!

M. Gendron: Par voie deductive, c'est adopté.

La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 9. M. le ministre.

Loi sur la Corporation de l'École des Hautes Études Commerciales de Montréal

M. Ryan: Môme considération pour la charte des Hautes Études Commerciales. On fait le même type d'ablation.

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest, adopté?

M. Gendron: Ablation agréée.

La Présidente (Mme Dionne): Agréé, bon J'appelle l'article 10. M. le ministre.

M. Gendron: Je prends mes 20 minutes.

M. Ryan: Je pense que c'est "above discussion".

Des voix: Ha, ha, ha!

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: No comment. Des voix: Ha, ha, ha!

La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle l'article 11. Je suis bilingue, cela m'aide.

M. Ryan: Oui, cela aide bien gros.

La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 11, M. le ministre.

M. Ryan: On vous remercie de la confiance que vous ferez au gouvernement en adoptant cet article. Je pense bien que cela ne tardera pas.

Dès que la loi aura été adoptée, je pense que... est-ce que c'est le Jour de sa sanction?

Une voix: Oui.

M. Gendron: Oui, mais quelle est l'idée?

M. Lapointe: C est le principe.

La Présidente (Mme Dionne): M. Lapointe.

M. Lapointe: S'il y avait eu une raison spécifique pour mettre une autre date, on aurait pu la mettre, mais puisque c'était un besoin criant dans le secteur, on s'est dit au plus tôt.

M. Gendron: Non, mais habituellement, à ma connaissance, on le met...

La Président» (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Ryan: Le jour de sa sanction.

M. Gendron: On dit: La présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction. C'est pour cela que je ne comprends pas la parenthèse "indiquer ici la date de la sanction de la présente loi". On le dit. Pourquoi ne pas dire, comme je l'ai vu dans bien d'autres lois: La présente loi entrera en vigueur le jour de sa sanction? C'est cela qu'est l'article.

M. Lapointe: La raison de le mettre en italique, c'est: Dès qu'on imprimera la date de la sanction, on mettra la date exacte.

La Présidente (Mme Dionne): C'est cela.

M. Lapointe: Autrement dit, si la loi est sanctionnée, je ne sais pas, le 22 juin, cela deviendra: La présente loi entre en vigueur le 22 juin 1989.

M. Ryan: Aujourd'hui...

La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: ...quand on fait l'anlayse des lois, Mme la Présidente, tout marche à l'aide de micro-ordinateurs et de dispositifs savants, alors si on a des dates précises, j'imagine que c'est plus facile pour les compilations. Comme il y a de moins en moins de place pour l'intelligence et le travail personnel, il faut faciliter la chose aux ordinateurs.

M. Gendron: Oui, mais je veux seulement...

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: ...revenir et je ne ferai pas un débat, parce que quand même M. Lapointe en a vu bien plus que moi, en tout cas, je pense que oui.

M. Ryan: Cela dépend dans quel domaine.

M. Gendron: Oui, mais ...

La Présidente (Mme Dionne): Ha, ha, ha!

M. Ryan: Peut-être dans son domaine, mais pour le reste, la preuve est à faire.

M. Gendron: Oui, j'en suis dans son domaine, M. Lapointe, dans votre domaine...

Des voix: Ha, ha, ha!

M. Gendron: Non, mais sérieusement, il me semble...

M. Lapointe: Oui.

M. Gendron: ...que c'est la règle générale: La présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction, comme libellé.

M. Lapointe: Cela veut dire la même chose, ce qui est ici.

M. Gendron: Oui, mais la question que je pose - J'ai compris que cela veut dire la même chose - pourquoi avez-vous changé le libellé et pourquoi ne faites-vous pas comme dans la plupart des lois que j'ai vues où on ne déterminait pas une date précise? On dit: La présente loi entrera en vigueur le jour de sa sanction. Pourquoi?

M. Lapointe: il faut dire que c'est comme dans tous les autres secteurs, il y a des modes. Dans la légistique, il y a des modes, des modes législatives; être à la mode. Actuellement, ce qui est à la mode, c'est de l'écrire comme cela. En collaboration avec le Bureau des lois du ministère de la Justice, on a adopté ce mode de fonctionnement-là.

M. Gendron: Alors, c'est pour faire mode. M. Lapointe: Oui. On suit la mode.

M. Gendron: Et le ministre de l'Éducation a laissé passer cela, suivre la mode!

M. Ryan: Dans les choses... La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre. Une voix: C'est un homme de tradition. M. Gendron: J'ai mon voyage!

M. Ryan: Mme la Présidente, dans les choses secondaires, le ministre de l'Éducation ne gaspille pas sa salive.

M. Lapointe: C'est strictement technique, mais cela revient au même. C'est juste pour pouvoir mettre dans le texte de loi même la date exacte de la sanction pour que le lecteur n'ait pas besoin de revenir à la première page. Sinon, si vous mettiez "le jour de sa sanction", le lecteur est obligé de revenir pour savoir à quelle date cela a été sanctionné. Alors qu'ici c'est automatique, l'imprimeur peut le mettre.

M. Gendron: Là, il me semble que vous me donnez un argument...

La Présidente (Mme Dionne): M. le député d'Abibiti-Ouest.

M. Gendron: ...qui est plus logique que la mode et cela m'intéresse.

M. Lapointe: D'accord.

M. Gendron: Alors ce n'était pas gaspiller ma salive.

La Présidente (Mme Dionne): L'article 11 est-y adopté?

M. Ryan: J'attendais de la lumière de vous, mais dans mon cas, je ne pensais pas en avoir à apporter.

M. Gendron: Merci.

La Présidente (Mme Dionne): L'article 11 est-il adopté?

M. Gendron: Adopté.

La Président» (Mme Dionne): J'appelle le titre du projet de loi, Loi sur les établissements d'enseignement de niveau universitaire. Est-il adopté?

M. Gendron: Adopté.

La Présidente (Mme Dionne): L'ensemble du projet...

M. Ryan: Seulement une question à propos du titre.

La Présidente (Mme Dionne): Oui.

M. Ryan: "De niveau", est-il vraiment nécessaire de marquer cela? Sur les établissements d'enseignement universitaire, cela ne suffirait-il pas?

M. Lapointe: C'est parce que les mots reviennent dans le projet de loi. L'article 1 les comprend.

M. Ryan: C'est bien mieux de ne rien rouvrir.

La Présidente (Mme Dionne): Adopté?

L'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est-il adopté? Adopté, M. le député d'Abitibi-Ouest?

M. Gendron: Attendez un peu. Si le ministre y tient, ce n'est pas pour une minute de plus... On est toujours dans notre délai de trois heures. On va considérer sérieusement la suggestion qu'il nous fait. On me dit qu'effectivement, cela ne dérange rien et ce serait plus beau. Alors, allez-y donc, M. le ministre, on va vous écouter très attentivement.

M. Ryan: Mais ce n'est pas un casus belli. La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.

M. Ryan: Ce n'est pas un casus belli, pour moi.

M. Gendron: Non, je sais.

M. Ryan: C'est un sujet de conversation.

M. Gendron: Ah! Le ministre a terminé.

M. Ryan: Oui, merci. Je voudrais, Mme la Présidente, si vous me permettez...

La Présidente (Mme Dionne): Oui, M. le ministre. M. le ministre, oui.

M. Ryan:... si l'opération est close, je ne voudrais pas devancer les choses, cependant, avez-vous d'autres exercices à faire?

La Présidente (Mme Dionne): Non, si j'ai bien compris, le projet de loi est adopté tel qu'amendé.

M. Ryan: Très bien.

M. Gendron: Vous avez bien compris.

La Présidente (Mme Dionne): C'est dair? Cela va. M. le ministre.

M. Ryan: Avant que nous ne terminions, je voudrais remercier l'Opposition de sa collaboration, remercier mes collèges, les députés ministériels, de leur présence très intéressée...

Une voix: Ha, ha, ha! Une voix: Merci.

M. Ryan:... et remercier mes collaborateurs du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science de leur précieuse assistance dans la préparation de ce projet de loi. Je n'ai pas eu l'occasion de les présenter tous. Il y avait M. Lapointe, membre de l'équipe du contentieux, qui est au service des deux ministères, celui de l'Éducation et celui de l'Enseignement supérieur et de la Science; M. Léonce Beaupré, directeur de la Direction générale des études et recherches universitaires; M. Jean-Yves Desrosiers, dont le titre exact, M. Desrosiers?

M. Desrosiers (Jean-Yves): Je suis analyste à la Direction générale.

M. Ryan: Pardon?

M. Desrosiers Je suis analyste à la Direction générale.

M. Ryan: Analyste à la Direction générale des études et recherches universitaires.

M. Gendron: J'avais compris sur la liste électorale, une chance que vous avez répété...

M. Desrosiers: Non, non, non...

M. Ryan: Analyste...

M. Desrosiers:... je suis analyste à la Direction générale.

M. Ryan:... à la Direction générale. Il y a aussi mon collaborateur politique, M. Gaétan Lévesque, qui est mon conseiller spécial en matière d'affaires universitaires, économiste de profession et que tout le monde connaît du côté de l'Opposition, je pense bien.

Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente, à vous en particulier, à notre secrétaire et à sa collaboratrice.

La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.

M. Gendron: Ite missa est.

La Présidente (Mme Dionne): Oh! Deo gratias.

Une voix: Deo gratias.

La Présidente (Mme Dionne): Alors, compte tenu que la commission a accompli le mandat qui lui a été confié, elle ajourne ses travaux sine die.

(Fin de la séance à 17 h 10)

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