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Commission permanente
de l'éducation, des affaires
culturelles
et des communications
Etude des crédits du ministère de
l'Education
Séance du mercredi 2 mai 1973
(Neuf heures quarante-cinq minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
La commission de l'éducation, des affaires culturelles et des
communications continuera ce matin l'étude des crédits du
ministère de l'Education. Il y a certains changements à apporter
pour la séance d'aujourd'hui à la composition de la commission.
M. Audet, Abitibi-Ouest, remplace M. Brochu, Richmond; M. Faucher, Yamaska,
remplace M. L'Allier, Deux-Montagnes, et M. Assad, Papineau, remplace M.
Saint-Germain, Jacques Cartier. J'aimerais faire part aux membres de la
commission qu'il y aura suspension de la séance à midi et non pas
à midi et demi et ce, jusqu'à environ quatre heures, soit
après la période des questions cet après-midi à
l'Assemblée nationale. Je cède immédiatement la parole au
député de Saint-Jacques, représentant du Parti
québécois.
Préliminaires (suite)
M. CHARRON: Merci, M. le Président. En faisant preuve d'une
ponctualité légendaire, je voudrais aussi inscrire quelques
remarques avant de procéder à l'étude
détaillée des prévisions budgétaires du
ministère de l'Education. Nous en sommes à la quatrième
étude des crédits du ministère. Je voudrais, comme je l'ai
signalé hier soir dans les dernières minutes, réexpliquer
parce que cela me semble important la façon dont j'envisage
l'étude des crédits. Au cours des trois dernières
années, je me suis efforcé non pas de dépolitiser le
débat mais, au contraire, de le politiser le plus possible mais dans son
sens le plus noble possible, c'est-à-dire en gardant une vue très
émiettée de l'Education puisque nous devons l'examiner en
procédant crédit par crédit, direction
générale par direction générale.
J'ai gardé en même temps globalement en tête une
vision générale de cette activité, de ce que le
gouvernement a à accomplir dans ce secteur important, la vie des
Québécois. Je vais essayer cette année, même si on
est un peu brusqué par le temps, d'apporter le même genre de
contribution que j'ai faite jusqu'à présent. Je l'ai
signalé hier aussi, à peu près, à toutes fins
pratiques, la dernière chose intéressante que je trouve dans la
vie de l'Assemblée nationale, c'est cette séance de la commission
de l'Education lorsque, annuellement, elle me permet de retrouver le ministre,
avec qui j'ai eu d'excellen- tes relations tout au cours de l'année et
aussi les principaux fonctionnaires du ministère pour faire le tour de
ce qu'on surveille tant bien que mal au cours de l'année.
Je n'ai pas envie de remonter à l'empire du Milieu pour raconter
ma conception de l'éducation. Je n'ai pas à le faire ce matin non
plus. Mais j'ai surveillé l'activité du ministère au cours
de la dernière année, j'ai lu très rapidement certaines
pages contenues au cahier qui nous a été remis hier et j'ai
écouté attentivement ce que le ministre a pu ajouter hier soir
pour ouvrir les débats. Le ministre lui-même disait hier qu'il
considère son ministère comme dans une période de
réflexion. Il notait certains noms de sujets où la
réflexion est en train de se tisser. Il me semble donc possible ce matin
de reprendre ces thèmes et puisque la réflexion est ouverte, d'y
greffer ce que je peux considérer comme possible.
Je veux mentionner tous les projets dont nous avions parlé
l'année dernière, les différentes directions
générales, l'orientation qui se dessinait, très faiblement
je dois dire, mais quand même qui était perceptible dans certains
domaines, la cohérence qu'on s'était efforcé de retrouver
ensemble entre les différentes orientations du ministère dans
chacune de ses immenses branches qui pourraient à certaines occasions
constituer des ministères à elles seules.
Il me semble donc que tous ces projets ont été compromis,
ou à tout le moins ralentis, modérés au cours de
l'année, peut-être pour une chose en particulier et c'est celle
qu'a évoquée très rapidement, il m'a semblé, hier
soir le ministre de l'Education, soit la relation du ministère avec le
personnel enseignant. Je crois que la dernière année, qui est la
première, en fait, à temps plein du nouveau ministre de
l'Education, a été marquée dans tous les domaines par
cela.
Je prends un thème qu'ont évoqué d'autres
collègues hier et qui revient constamment, celui de l'humanisation de
l'école. Je sais bien qu'au cours du débat de l'année
dernière on en avait fait passablement le tour. L'ancien ministre de
l'Education en avait fait le thème de l'année. Nous en avions
donc discuté l'année dernière. Cette année, encore
une fois, cela revient sur le tapis. C'est évidemment une
préoccupation qui a été diffusée à travers
le ministère et à travers toutes les instances de
l'éducation au Québec. Il me semble que tous les projets, toutes
les réflexions qu'on puisse faire à n'importe quelle direction
générale quant à cet aspect de l'humanisation de
l'école peuvent se trouver sérieusement compromis, sinon
complètement inutiles, si les relations avec les enseignants, qui sont
les premiers participants à l'intérieur de cela, aboutissent
à la situation d'impasse dans laquelle nous nous trouvons
actuellement.
Les projets de restructuration, les projets de nouveaux programmes, des
projets qui vont concerner, par exemple, l'enfance inadaptée ou les
milieux défavorisés, comme l'annonçait hier
le ministre, tout cela repose dans sa réalisation
concrète, quotidienne et pratique sur le personnel qui aura à
réaliser la décision politique une fois prise. Je ne veux pas
faire le tour des problèmes et les amplifier, mais cet aspect me semble
suffisamment grave et avoir atteint suffisamment de proportion pour que nous
nous y arrêtions quelques moments. A chacun des domaines que nous serons
appelés à étudier au cours des prochaines heures, il faut
que nous gardions constamment présent à l'esprit le fait que ceux
qui auront à réaliser pratiquement ces décisions
politiques deviennent de moins en moins des partenaires
intéressés. Si vraiment, pour reprendre les expressions des
collègues de l'Opposition, hier soir, il y a malaise profond, si
vraiment il y a insécurité, si vraiment le système est
hypothéqué, si les dangers se multiplient, il me semble que c'est
surtout là-déssus que cela se reproduit.
Je voudrais en parler pendant une minute. Les relations avec les
enseignants sont depuis le début du renouveau de l'éducation au
Québec... Là, je ne veux pas faire comme le député
de Maskinongé qui visiblement remplissait du temps hier soir, remonter
à la création des CEGEP et tout ce que vous voudrez. Tout le
monde l'a dans la tête. On l'a tous vécu, j'en suis moi-même
un produit, tout le monde sait cela. Mais tout le monde admettra
également que, dès le début, dès la création
du ministère jusqu'à ce matin du 2 mai 1973 où nous vous
parlons, la "keen pin", le point tournant, la-pierre d'achoppement de tout
l'édifice a évidemment été, tout au long de cette
décennie et puisque nous sommes à l'orée d'une nouvelle,
comme le disait le ministre hier, le personnel enseignant.
On a mis beaucoup d'efforts à la formation des maîtres; les
maîtres ont mis eux-mêmes beaucoup d'efforts à leur propre
formation. On peut citer des tas d'exemples où ils ont accepté,
vers les années 1964/65 et encore aujourd'hui, de se recycler, d'aller
rechercher des diplômes qui maintenant, dans une nouvelle classification,
ne leur sont pas toujours remis et reconnus mais, peu importe, ce n'est pas le
sujet immédiat. Ce n'était pas un luxe, mais une
nécessité de collaboration avec les enseignants et cette
nécessité a été le point tournant de tout
l'édifice scolaire. On peut dire que les freins se sont appliqués
pour la première fois dans le renouveau scolaire à peu
près en février 1967 lorsque, pour la première fois et de
façon tangible et visible, les relations avec le personnel enseignant se
sont un tant soit peu défaites. Et cela a été le bill
25.
Par la suite, différentes décisions, différentes
réglementations, soit internes aux commissions scolaires, soit
émanant du ministère lui-même ont toujours eu comme
obstacle le fait que les enseignants se retrouvaient désormais,
après avoir été les grands invités
nécessaires du renouveau scolaire, classés comme des
professionnels de l'éducation et, à certains moments
donnés, comme des ouvriers de l'éducation. Ils se voyaient au fur
et à mesure dans certains secteurs, que ce soit aux niveaux
collégial ou secondaire, éloignés des principaux centres
de décision y compris la plupart du temps les propres domaines
pédagogiques où ils ont une compétence qu'on leur a
reconnue et qu'on leur a donnée. Tout cela s'est trouvé largement
compromis par la suite.
On a fait largement état du fait que les centrales syndicales
nous parlons de celles qui nous concernent en particulier, la
Corporation des enseignants du Québec et pour ce qui est du secteur
collégial, la Fédération nationale des enseignants du
Québec avaient pratiqué une surpolitisation des membres,
avaient amené les membres de l'éducation dans d'autres domaines
que cette tâche bien précise du pédagogue et avaient donc
compromis elles mêmes le succès d'une entreprise en marche depuis
une dizaine d'années.
Il est exact que les centrales syndicales portent en elles-mêmes
une responsabilité sur le climat actuel. Je crois qu'il serait inutile
de patiner ou de le cacher. On a assisté au cours des dernières
années à un développement du syndicalisme, à
l'élargissement de ses préoccupations. On aurait dit que pour
faire un peu échec au manque par trop longtemps contenu dans le
syndicalisme pendant trente ans, on ne s'est pas occupé d'autre
chose on a voulu regagner le temps perdu et très rapidement comme
d'ailleurs, on l'a fait dans bien des domaines au Québec depuis une
dizaine d'années. Après avoir été au niveau
syndical sous-politisé il n'y avait vraiment aucune
préoccupation sociale la plupart du temps on en est venu au cours
de la dernière décennie, celle de la révolution tranquille
avec l'élan du Québec, à une surpolitisation.
Il est exact que les enseignants, devenant de plus en plus des
salariés de la classe moyenne, devenant de plus en plus instruits, de
plus en plus éduqués, ont ouvert dans leurs préoccupations
autre chose que les manuels auxquels ils étaient soumis. Ils se sont
ouvert les yeux à leur situation de Québécois avec un tel
revenu, un tel salaire, appartenant à une telle classe sociale et se
sont donc mêlés à l'activité publique du
Québec.
Mais cette politisation des enseignants n'est pas en soi un tort. Elle
peut l'être lorsqu'elle conduit à un défaut dans
l'accomplissement de leur mandat. Comme je l'ai malheureusement entendu trop
souvent de la part de certains députés ministériels ou
même d'autres partis de l'Opposition, affirmer noir sur blanc que la
politisation des syndicats c'est mauvais, je crois que c'est tourner les coins
carrés. Cette politisation des syndicats nous a apporté autant de
bien que de mal qu'on peut s'efforcer maintenant de trouver. Elle a fait des
participants nécessaires à l'éducation des hommes et des
femmes engagés et cela a certainement contribué dans tous les
coins du Québec à l'égalisa-
tion des chances dans le domaine de l'éducation, à une
démocratisation du système public, du système
d'enseignement sans quoi nous n'aurions pu pousser plus loin notre renouveau.
Je considère que cette politisation a certainement eu des effets
bénéfiques dans le domaine de l'éducation et je pense que
le ministre lui-même pourrait en noter aujourd'hui.
Là n'est pas la question. Plus les enseignants se sont
trouvés éloignés des centres de décision, au fur et
à mesure que l'appareil que nos amis créditistes aiment
décrire comme technocratique, bestial, inhumain, tout ce que vous
voudrez, s'est échafaudé au Québec parce qu'il devait
répondre à une demande croissante, les enseignants ont perdu de
la place dans ce qu'ils devaient occuper.
Us se sont trouvés pendant un certain temps réduits
à certains comités où ils se sentaient parfaitement
inutiles, à un tel point qu'ils ont même décidé
à leur dernier congrès de ne même plus participer à
aucun de ces comités de négociation avec le gouvernement
employeur parce que, disaient-ils, comme un peu les étudiants, nous
l'avions fait en 1968-69, dialoguer, c'est se faire "fourrer" et ils se
considéraient un peu les dindons de la farce en y participant.
J'ai assisté, comme observateur, à ce congrès et
j'ai entendu des réflexions très nettes qui allaient dans ce
sens. Or, plus on les éloignait des domaines de décision, plus on
en faisait des gars qui rentraient à huit heures, qui donnaient leur
cours, dans certains domaines. Cela pouvait varier d'une polyvalente à
l'autre ou d'un CEGEP à l'autre, mais avec de moins en moins de
responsabilité dans l'application des disciplines où ils se sont
efforcés d'aller chercher une compétence.
Il ne faut pas s'étonner outre mesure que ces gens-là
aient désormais pris la contrepartie de l'attitude que l'on a bien voulu
leur imposer et qu'ils se disent maintenant: Bon, si je ne suis qu'un
employé, si je ne suis qu'un salarié de l'Etat, et qui plus est,
ne peut même pas utiliser son droit de grève comme d'autres
travailleurs le font, sans se ramasser avec un décret sur la tête,
ou qui peut se ramasser avec une classification qui est décidée
par le patron de façon unilatérale et qui se rabat sur lui, si
tel est donc le cas, je me comporterai comme un ouvrier. Si je ne suis plus
l'authentique participant à l'éducation comme on a voulu m'y
convier au début du renouveau, lorsque l'on m'a incité à
aller me recycler, à aller me reformer, si vraiment je ne suis plus que
cela, je ne serai donc plus que cela.
C'est pourquoi un des grands dangers que comporte notre système
actuellement, c'est cette nouvelle mentalité que les enseignants ont
prise, que je m'efforce de combattre, je vous prie de me croire, M. le
Président, lorsque je les rencontre, mais qui vise à dire:
Puisque le patron se comporte comme cela, moi, je vais me comporter
selon...
Et là, ils deviennent "grignoteux", grief pardessus grief, ils en
causent, ils en inventent. On rentre dans les polyvalentes exactement sur le
même modèle que les étudiants. On rentre à huit
heures, on donne ses cours et on s'en va et on ne veut rien savoir et on ne
reçoit pas les étudiants dans certains cas. Plusieurs ont
continué à maintenir cette attitude. Je ne veux pas
généraliser, mais je suis convaincu qu'à la base de cette
attitude rebelle que maintenant ont prise les enseignants dans certains
milieux, il y a bien sûr, le développement général
du Québec, auquel je faisais allusion tantôt. Mais il y a
davantage. Je ne veux pas en faire un blâme, mais je veux le poser comme
analyse, on s'est toujours efforcé, à l'étude des
crédits, de déblayer le terrain de la façon la plus
politique possible, il y a les responsabilités du patron. Il y a aussi
la responsabilité, dans le cas qui nous' occupe, du ministre de
l'Education et de ceux qui, avec lui, échafaudent les décisions
qu'à un moment donné il rend publiques. Je crains qu'une partie
soit irrémédiablement gâchée. Je crains qu'il y ait
dans certains domaines, dans certains secteurs, peut-être dans le niveau
collégial même, M. le Président, impossibilité
désormais de rétablir le dialogue. Je considère, puisque
nous sommes à l'ouverture d'une nouvelle décennie, que c'est le
problème no 1. Il y a une chose que nous ne pouvons plus faire, à
cause d'erreurs faites, soit par le ministre actuel, soient par ses
prédécesseurs, après avoir gâché un climat de
négociation en n'écartant pas la responsabilité syndicale,
encore une fois, M. le Président, je vous le répère, en
n'écartant pas la responsabilité syndicale, peu importe. Il ne
s'agit pas de trouver qui est le mouton noir de l'histoire ce matin, je dis que
les deux parties ont leur responsabilité. Mais il est une chose
certaine, c'est que la décennie qui s'ouvre aujourd'hui ne peut plus
compter sur les partenaires de l'enseignement que sont les enseignants comme on
pouvait l'espérer en 1964-65. Q faut repenser nos relations de travail
avec eux. On travaille avec des gens qui sont dans des conditions de travail
décrétées, imposées et cela, humanisation de
l'école, politique pour les milieux défavorisés, politique
pour l'enfance inadaptée, changements au niveau collégial,
règlement no 7, relations avec les comités de parents, tout cela,
on peut en parler et j'espère que l'on va en parler, tout cela repose et
on est obligé de le voir et de maintenant dire: Oui. Mais est-ce que les
enseignants seront encore une fois dans la même mentalité
qu'actuellement? Que pouvons-nous faire, nous, responsables de
l'éducation et en particulier, bien sûr, je parle pour le
ministre, parce que je le suis très peu, responsable de
l'éducation, au poste que j'occupe, mais que pouvons-nous faire dans
cette nouvelle circonstance?
Il est inutile d'échafauder des affaires et de dire, maintenant,
une fois que le plan est fait, par exemple, un plan d'humanisation de
l'école: Le rôle des enseignants dans ce projet consistera
en a), b), c), d), e); ils devront faire a), b), c), d), e) et ils
auront telles conditions a), b), c), d), e). Cela ne se fait plus, M. le
Président. Ils ont été, pendant un certain temps, des
participants, des coopérants dociles même. Trop. L'ont-ils
trouvé au moment où le bill 25 s'est rabattu sur leur tête!
Mais ils ont fait des efforts monstres. Les plans arrivaient, les nouveaux
programmes pédagogiques, les nouvelles méthodes
pédagogiques arrivaient, non pas sans difficulté dans certains
coins; on avait une vieille croûte d'enseignants habitués aux
vieilles méthodes que j'ai connues, de Duplessis et ces
affaires-là. Mais, cela a disparu. Ils ont accepté de participer.
Ils ne le font plus maintenant. En plus de préparer des plans, il faut
s'efforcer maintenant de les rendre attrayants pour que l'ouvrier régi
par un décret soit intéressé à y participer et
à remplir son rôle. Si on ne s'occupe pas de ça, M. le
Président, on peut causer pendant des heures sur différents plans
d'humanisation de tous les secteurs, de la maternelle à l'universitaire,
si vous voulez. Mais si on oublie ce partenaire nécessaire qui,
désormais, est rendu sérieusement à l'écart de la
participation à l'intérieur du domaine de l'éducation, on
parle pour ne rien dire. On fait un peu ce qu'a fait le député de
Maskinongé hier soir. Il ne faut pas écarter du revers de la main
cet important aspect.
J'ajoute une dernière note sur ce problème de la
politisation et des syndicats et des enseignants. J'ai eu l'occasion, au cours
de l'année, de visiter plusieurs établissements d'enseignement
collégial et, Dieu merci, puisqu'ils s'ouvrent maintenant à
l'information politique. J'ai même visité des écoles
élémentaires également, à l'invitation d'un bureau
régional du ministère. Ce sont les écoles à aire
ouverte que j'ai trouvé particulièrement
intéressantes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On a dû visiter les mêmes.
M. CHARRON: Mais je puis dire, à la suite de ces visites et parce
que j'ai suivi particulièrement ce domaine qu'il y a aussi une
façon de penser qui court beaucoup dans les milieux ministériels
et qui m'apparait très fausse, très compromettante. C'est penser
que les enseignants par exemple, ceux qui pouvaient être dans la
rue hier soir, je ne sais pas combien il y en avait, ou ceux qui sont
engagés c'est les présenter comme étant des
surchauffés par des militants surchauffés; c'est donc penser
qu'ils sont contraints, par leur centrale syndicale, par leurs syndicats locaux
à débrayer, sinon ils sont victimes de représailles. C'est
présenter les syndiqués comme étant des gens qui ne
voudraient pas agir, mais qui sont agités par quelques agitateurs
professionnels. Les expressions classiques vont revenir au fur et à
mesure. Vous savez le climat que je veux dire, cet exemple... Au fond, les
enseignants sont des gens qui aiment bien ce qui se passe actuelle- ment, ce
sont quelques agitateurs qui les contraignent à ne plus accepter ce qui
se passe.
Je regrette. Il y a effectivement, à l'intérieur des
centrales syndicales, c'est un fait, des agents syndicaux qui ont comme
fonction de sensibiliser les membres du syndicat à des aspects de leurs
nouvelles conditions de travail et qui pourraient échapper à leur
attention, vu qu'ils sont dans le quotidien. A force d'avoir, comme on dit, le
nez collé sur les arbres, on ne voit plus la forêt. C'est le
rôle des agents syndicaux. Les présenter comme des agitateurs ou
des extrémistes, comme l'ancien ministre de l'Education se plaisait
à les présenter, c'est caricatural. Mais je dois dire que,
beaucoup plus que ces agents syndicaux, les décisions du patron ont eu
des effets de politisation. J'ai été, il n'y a pas longtemps, il
y a deux ou trois semaines, au Collège Vanier à Saint-Laurent
qui, désormais, est sous tutelle. Je suis allé à
l'invitation du syndicat des enseignants, avec les griefs que l'on sait. C'est
le dernier exemple que j'ai en tête. Je pourrais en trouver d'autres que
j'ai vus, à la polyvalente de Dolbeau par exemple c'est un autre
qui me revient en tête où j'ai vu les enseignants qui,
jusqu'à il y a six mois, ne connaissaient même pas le nom du
ministre de l'Education, par exemple.
C'est vous dire comment ils n'étaient pas politisés,
comment ils n'étaient pas intéressés à la chose
publique. C'étaient des enseignants souvent issus de milieu
professionnel, de l'industrie, qui étaient venus à l'enseignement
parce qu'ils sentaient qu'ils plafonnaient dans leur milieu professionnel. Ils
avaient senti une chance de diffuser une science qu'ils aimaient, etc., etc.
Ils sont venus dans ce milieu, et maintenant ils sont effectivement des gens
surpolitisés et qu'il m'a fallu ralentir.
Ce qui les a politisés, c'est leur climat de travail, ce n'est
pas la création d'emplois ou les relations
fédérales-provinciales, ils ne savent même pas en parler,
ça ne les intéresse pas, sauf qu'ils ont vu une chose. Ils ont vu
un comportement patronal qui s'est rabattu sur eux, comme jamais aucun
comportement patronal ne s'était abattu sur eux lorsqu'ils
étaient encore dans l'entreprise privée.
A travers ce comportement, j'en ai même vu qui sont même
venus ici probablement rencontrer le ministère, ou rencontrer les partis
d'Opposition. Ils sont venus me voir et disaient: Vous savez, ça ne
m'intéressait pas jusqu'à il y a trois semaines, un mois, mais
maintenant, je suis engagé, parce que je trouve que ce qu'on me fait, la
classification qu'on m'impose, les conditions de travail que le décret
du 15 décembre dernier m'a imposées, tout ça vient de
m'ouvrir.
Quant, désormais, soit des chantres d'arrière-ban du parti
ministériel, soit les gens de Dupuis, soit d'autres formations
politiques, d'autres groupes vont encore une fois se lever en haut, en Chambre,
pour blâmer la politisation des enseignants, j'espère que, quand
on fera une
telle... on n'oubliera pas de faire un mea culpa également. Parce
que plus le patron est rigide, plus l'ouvrier qui, pendant un certain temps, a
été le nécessaire collaborateur, le volontaire
collaborateur, devient rigide également.
Cela n'écarte pas, encore une fois, je le répète,
que la centrale a eu ses propres torts, j'espère qu'elle en fera
elle-même l'examen. Je ne crois pas que Barabbas ait quoi que ce soit
à faire dans l'histoire. Mais je termine sur cet aspect, M. le
Président, en tout cas, parce qu'il me semble vital, c'est de ça
que repose tout l'échafaudage de la prochaine décennie.
Quant aux autres domaines qui nous ont occupés, passons
immédiatement aux bonnes choses. Elles ne sont pas nombreuses, pas plus
d'ailleurs que les mauvaises ne le sont. Je crois qu'une excellente
décision a été prise au ministère, au cours de
l'année, mais je n'ai malheureusement pas eu le temps de le dire ou de
le commenter. Cela aurait peut-être valu la peine d'une
déclaration ministérielle, parce que le sujet était
d'importance: C'est la décision prise de confier au Conseil
supérieur de l'éducation tout le système collégial,
de lui imposer un calendrier. C'est que, en effet, le malaise est grand, la
solution, la modification s'impose d'urgence. Il n'est pas le temps, comme le
disait le ministre hier, de remettre ça à une commission royale
d'enquête ou quoi que ce soit. Nous avons nos propres organismes, c'est
effectivement, comme le ministre l'a dit hier, une autorité dans le
domaine que je respecte de plus en plus. J'ai été très
heureux de voir, même si j'avais espéré que la
décision ait été prise plus tôt, que dès
cette année, on aurait pu arriver aux nécessaires modifications
à la loi 21. Pour ma part, je les demande pour la quatrième
année consécutive. Peu importe, cette décision a
été bonne. J'espère que le Conseil supérieur ne
manquera d'aucun moyen technique et même politique, ouverture de
dossiers, que la direction générale de l'enseignement
collégial lui fournira tous les enseignants. J'espère aussi que
le ministre signalera probablement qu'il n'a pas besoin de le faire,
mais au cas où ça lui échappera au Conseil
supérieur, pour la réalisation de son mandat, la
nécessité de descendre en bas. Il faudra le faire entre gens
habitués de travailler à la DIGEC ou habitués dans une
boite. On finit par y développer des longueurs d'ondes communes et on
pense que c'est tout le monde qui les a. C'est une maladie qui prend n'importe
où, elle nous affecte dans notre propre "shop", comme elle peut affecter
n'importe qui d'autre.
Mais j'ai mis la main sur un document par exemple, à peu
près la même semaine où le ministre a fait l'annonce de ce
mandat confié au Conseil supérieur de l'éducation, un
document qui m'a été remis au moment où j'étais
dans cette région, préparé par des enseignants du campus
je ne sais pas si c'est un seul campus ou tout le CEGEP régional
Saguenay-Lac-Saint-Jean qui montre comment eux-mêmes envisa- gent
l'avenir de leur propre CEGEP et du système collégial en
général. J'y ai trouvé des réflexions très,
très intéressantes. J'étais même surpris de voir
comment la réflexion pouvait être encore sereine à un tel
point, alors que les relations de travail, comme je vous le signalais,
étaient tellement... Il y a donc encore chez certains une manifestation
de bonne volonté que le Conseil supérieur aurait tort d'oublier.
S'il le faut, qu'il se promène d'un CEGEP à l'autre, d'une
région à l'autre pour voir l'établissement
collégial dans chacune des régions; j'imagine qu'il le fera mais
je le signale quand même parce que ça me semble essentiel, on en
espère beaucoup. Signalons-lui donc, en dernier ressort, au Conseil
supérieur de l'Education qu'on espère beaucoup de ce qui sortira.
Si c'est encore mon rôle d'être ici à ce moment-là,
quand on aura en main le rapport du Conseil supérieur, il y aura urgence
de la décision politique. On s'en inspirera ou on ne s'en inspirera pas,
on refusera ou on ne refusera pas certaines recommandations, c'est la
liberté du ministre, mais que la décision vienne
immédiatement. Parce que le système collégial est lui
aussi compromis.
Autres décisions qui ont marqué l'année, qui me
semblent essentielles aussi, mais il faudra vérifier ce que c'est dans
leur accomplissement pratique, c'est la mission no 7. Cela me semblait
essentiel, après l'adoption du règlement, qu'une équipe
travaille et vérifie d'un milieu à l'autre la capacité
d'implantation dudit règlement, la vitesse d'implantation dudit
règlement. J'ai hâte que, lorsque nous arriverons à la
direction générale de l'enseignement élémentaire et
secondaire, on vérifie ensemble comment cette mission s'est accomplie.
Mais c'était aussi une excellente décision que de faire suivre,
par une équipe dûment mandatée pour le faire, la
réalisation du règlement.
Il y a eu d'autres endroits, je pense au dernier tango du ministre avec
l'UQAM... La comparaison avec Marlon Brando va s'arrêter là. Je
voulais dire qu'il y a eu certains épisodes toujours plus ou moins
malheureux; il ne s'agit pas de refaire les querelles que d'autres
décors plus propices aux querelles nous invitent à faire à
quelque moment, mais je crois qu'il y a eu certaines occasions où le
ministre aurait pu prendre d'autres excellentes décisions comme celle
que je viens de signaler. J'aurais pu en signaler d'autres je le ferai
au cours des débats où il a raté l'occasion de le
faire. L'UQAM a soulevé plusieurs problèmes. Prenons celui terre
à terre duquel il est né, des frais de scolarité au niveau
universitaire. Je crois que les réponses que fournit le ministre tout au
long de ce débat, sa volonté de s'impliquer, se retirer et
s'impliquer à nouveau dans le conflit, une journée ayant le
dossier en main, le lendemain le remettant aux autorités
compétentes, les autorités se trouvant dépassées
par des interventions de petits politiciens au-dessus de la tête du
ministre, comme je l'ai d'ailleurs signalé... Tout
ça n'a certainement pas aidé au climat, mais peu importe.
Il reste que le ministre a raté l'occasion de débloquer plus
sérieusement qu'il ne l'a fait toute cette importante question de la
scolarité au niveau universitaire qui est effectivement un obstacle,
encore aujourd'hui, malgré le système de prêts et bourses
dont on parlera tantôt.
H reste qu'en 1973 des étudiants hésitent, sinon refusent
ou se voient dans l'obligation d'arrêter entre le CEGEP et
l'université, ou d'abandonner entre certaines années
universitaires même, à l'intérieur d'un cours
universitaire, "because" l'argent. Cela existe encore. Je pense qu'on s'est
trop gargarisé du fait d'avoir établi la gratuité scolaire
jusqu'au niveau où elle est établie actuellement,
c'est-à-dire le niveau collégial et, encore là, de
façon incomplète on y reviendra quand on en parlera
pour oublier le fait que notre système demeure, financièrement,
très sérieusement hypothéqué au niveau
universitaire.
Et c'est là, M. le Président, que le Québec va
aller chercher ses compétences, va aller chercher les hommes dont il a
besoin pour se construire. J'aurais voulu, au cours de ce débat, un
dossier vieux, qui trame au ministère depuis si ma mémoire
est fidèle l'établissement de l'actuel système de
prêts-bourses cela ne nous rajeunit pas qui est à
l'arrière et qui, dans son orientation générale le
sous-ministre, d'ailleurs, s'en rappellera comportait,
éventuellement, l'établissement progressif de la gratuité
scolaire. Je pense qu'on est loin du calendrier qu'on s'était
fixé à ce moment-là dans nos échéances. Si
ma mémoire est fidèle, on se donnait huit à dix ans en
1965-1966 pour en arriver à la totale et complète gratuité
scolaire. On parlait même dans les documents de l'époque
j'étais dans le syndicalisme étudiant à ce
moment-là d'établir jusqu'au présalaire de
l'étudiant. Je pense qu'on est loin et qu'on a abandonné
sérieusement ce calendrier et qu'il aurait été bon
à cette époque de rouvrir le dossier passablement
poussiérieux et de revoir les capacités parce qu'il me semble que
cela est une des priorités du Québec que d'ouvrir
progressivement... j'admets que financièrement, on se trouve dans une
année préélectorale, ce n'est pas une dépense qui
peut se faire assez facilement sans comporter des modifications à
d'autres domaines du Québec, peu importe. Cela est un endroit où
le dossier a été comme dévié, alors qu'il aurait
dû être sur la place publique.
Mais l'UQAM a soulevé un autre conflit aussi, autre que
celui-là. D a soulevé tout le problème qui concerne
l'enseignement universitaire, le rôle des universités, la
planification universitaire, la latitude que possède chacune des
universités dans son propre règlement et chacune des parties de
l'université à l'intérieur de l'université. Tout
cela a été abondamment soulevé par les grévistes
à l'époque, que ce soient les enseignants ou que ce soient les
étudiants eux-mêmes. Encore une fois, il aurait été
peut-être bon qu'un autre domaine qui est pas mal aux oubliettes depuis
quelque temps et qui concerne tout l'enseignement supérieur, tout
l'enseignement universitaire, qu'un débat public s'engage
là-dessus et que le ministre fournisse alors d'autres réponses
que celles qu'il a fournies. On verra quand on regardera là-dessus.
Finalement, je crois qu'on pourra plutôt prendre les autres
domaines au fur et à mesure, en particulier, ce qu'on s'est
réservé. Pour répondre à votre question,
d'ailleurs, M. le Président, j'accepterai de fonctionner avec le
programme qu'on nous a proposé hier et quand on arrivera au dernier
chapitre: L'amélioration et la promotion du français, je pense,
qu'on pourra se pencher plutôt alors que maintenant sur la politique de
l'enseignement des langues, comme l'a annoncé le ministre il y a
quelques semaines, et aussi sur le Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux
Loisirs et aux Sports et faire les remarques générales avec le
ministre.
Je conclus, parce que je ne veux pas commencer à mon tour
à faire perdre le temps de la commission. Je veux signaler que
même si, cette année, je ne pourrai pas apporter toute la
qualité que j'aurais voulu apporter à l'étude de ces
crédits à cause du temps, simplement de ce facteur, que je
regarde encore tout cet ensemble comme étant évidemment le coeur
de l'administration publique du Québec, le coeur de ce que le
Québec pourra devenir. D s'agit donc, dans chacun des domaines, de ne
plus s'en tenir aux généralités.
Si la réflexion est ouverte, si vraiment on était à
l'orée d'une décennie qui, elle, se pencherait sur la
qualité plutôt que la quantité de l'éducation
non pas qu'on ait négligé la qualité
précédemment, mais il est exact qu'on doit plutôt
être axé désormais sur la qualité dispensée
dans l'enseignement que tout cela se fasse dans l'esprit qui a toujours
présidé à nos travaux et que, le plus rapidement possible,
on procède à l'analyse élément par
élément des programmes qui nous sont proposés. Je vous
remercie, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que d'autres députés ont
des commentaires à faire avant la réplique du ministre?
M.VINCENT: Je pense, M. le Président, qu'on n'avait pas
mentionné hier soir que, en ce qui nous concerne, nous acceptons
volontiers la formule de travail qui a été proposée par le
ministre. C'est la façon la plus logique de faire le tour de ses
crédits.
M. CHARRON: M. le Président...
M. VINCENT: Si, à un moment donné, au cours des
discussions, il fallait retourner en arrière, je ne pense pas que le
ministre ait d'objection.
M. CLOUTIER(Ahuntsic): Aucun problème, un système nouveau.
On peut modifier tout ce que l'on veut en cours de route.
M. CHARRON: M. le Président, sur le même sujet. Comme je
vous l'ai dit, j'accepte aussi, sauf que je voudrais bien faire une remarque
auparavant. A toutes fins pratiques, ce que nous propose la chemise bleue qui
nous a été remise hier avec son contenu, cet ordre de discussion
proposé, c'est de revenir à l'ancien système des
crédits. Donc, il ne fallait pas aller se péter les bretelles
jusqu'à New York pour parler du PPBS si, chaque fois qu'on doit
travailler avec, on est, parce qu'on l'a vérifié dans la
préparation des crédits, dans la quasi-impossibilité de se
retrouver là-dedans, comme se vantent à tort les premières
pages du document en disant qu'on sait non seulement qui dépense mais
vers quoi nous allons.
Je vous assure que je le sais encore moins dans ce programme-là
que je le savais dans l'antique présentation de l'année
dernière. Raison m'est donnée, je pense, par le fait que le
ministre l'a reconnu lui-même, au début. Il faudrait
peut-être en parler lorsque nous aurons comme invité le directeur
général de la planification de ce ministère et de la
gestion.
Il me semble qu'il y a eu, à un moment donné, faute
à quelque part et que ça devait être beaucoup plus clair et
mieux présenté. De tous les programmes qu'a annoncés le
ministre, hier, le seul qui apparaisse de façon claire et nette dans la
présentation des programmes, c'est celui qui concerne l'éducation
des adultes. Il est exact que celui-là se retrouve. Mais les autres, que
ce soit en milieux défavorisés, que ce soit l'enfance
inadaptée ou tout cela, trouvez-le, il se recoupe entre les anciennes
directions générales, ce qui, à toutes fins pratiques,
nous ramène à notre ancienne méthode de travail.
Une fois de plus, ce qui avait été annoncé avec
tambour et trompette, quand on entre dans la pratique quotidienne des choses,
on est obligé de fonctionner avec ce gouvernement "the good old
fashion".
Je prends cette méthode, cet ordre de discussion proposé.
Je prends aussi les divisions par programmes qu'on nous propose. Mais
étant donné, encore une fois, le facteur temps qui nous pousse et
la mauvaise présentation qui est dans ce livre de crédits, il ne
faudrait pas s'étonner si, à plusieurs moments, on devra prendre
quelques minutes du temps de la commission pour simplement se retrouver. Je
considère la présentation très mauvaise et ça
n'aide certainement pas aux discussions.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député d'Abitibi-Ouest.
M. AUDET: Juste quelques remarques à la suite de l'intervention
du député de Saint-Jacques pour préciser une pensée
avant de s'enga- ger dans l'acceptation des crédits. Probablement qu'on
aura de la difficulté à placer le principe. Donc, ce ne sera pas
tellement long. Je crois que le député de Saint-Jacques voit, lui
aussi, les malaises profonds en éducation. Je crois qu'il ne situe
pas...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! Je vous
donne la parole si vous voulez parler de la façon de procéder
pour l'étude des crédits. Mais vous n'avez pas droit de
réplique aux propos du ministre.
M. AUDET: C'est une idée personnelle. Je vais ignorer ce que le
député de Saint-Jacques a dit, je ne ferai pas allusion à
ça.
Nous, nous croyons que la cause de ces défauts du
ministère de l'Education découle surtout de la grande
pauvreté de la population, ce qui justifie la venue de l'Etat dans la
prolifération des écoles publiques.
Si nous avions moins de pauvres et plus de personnes bien nanties,
probablement que nous verrions plus de maisons d'enseignement privées.
L'Etat est justifié de venir à la rescousse pour sauver les
pauvres, pour leur donner l'éducation dont ils ont nécessairement
besoin, qui leur est légitime.
Donc, si nous faisions en sorte d'assurer la liberté
économique le plus possible à la population, par le fait
même nous inviterions la population à faire elle-même un
choix de ce dont elle a besoin, et même dans l'éducation. Si nous
réfléchissions au malaise fondamental, je crois que nous nous
arrêterions à un malaise économique qui fait qu'une grande
partie de la population ne peut pas se payer ce qu'elle a légitimement
le droit d'avoir. Donc, l'Etat vient à la rescousse pour lui donner ce
qui lui manque.
Quand il y a plus de pauvres que de personnes économiquement
libres, c'est l'étatisation que nous connaissons avec ses défauts
inévitables. Justement, nous notons des relations difficiles avec les
enseignants actuellement. L'enseignant ayant comme seul patron l'Etat ne peut
dialoguer personnellement avec le grand "boss". Il doit passer par le syndicat.
Il ne peut pas dialoguer facilement.
L'enseignant parlera au "boss" par l'intermédiaire de son
syndicat seulement. Lui aussi devient un numéro comme
l'élève. C'est plus dur pour l'enseignant de se voir
réduit à un simple numéro. L'étudiant l'absorbe
obligatoirement mais l'enseignant dont on a reconnu la compétence, qu'on
a valorisé en tant que maître et qui se voit frustré en
étant réduit, lui aussi, à un numéro ne pouvant pas
même dialoguer avec son patron, s'aperçoit qu'il n'a plus rien
à dire et c'est là sa frustration actuellement.
On s'aperçoit que c'est le "boss" qui parle, c'est lui qui
décrète, c'est lui qui décide de tout. Donc, une
décentralisation nécessaire afin d'éviter cette
politisation des syndicats qui est inévitable ainsi. La population des
syndicats
découle d'un trop grand pouvoir de l'Etat. Plus le gouvernement
se mêle à la sauce, plus ceux qui dépendent de lui auront
de la difficulté à établir ce dialogue nécessaire
dont il avait rêvé.
Il ne peut plus dialoguer. C'est la politisation du syndicat, c'est
l'anarchie, on veut mener et le gouvernement est obligé de
décréter. Je crois réellement que nous touchons à
quelque chose de réel, quelque chose de contemporain. On veut bien dire
à l'occasion que le chef syndical est un agitateur. On entend dire
ça. Forcément, il le devient avec la politisation de son
syndicat.
On ne doit pas s'en offusquer. Il ne doit pas dire qu'on l'accuse
à tort parce que réellement il crée l'anarchie. Il invite
l'enseignant à s'occuper de ses affaires, parce que frustré par
l'Etat dominateur. On voit dans la classification à sens unique, par
exemple, une très bonne raison pour l'enseignant de se
révolter.
Il se dit: Je n'ai plus rien à dire, rien à
décider; donc, je n'ai plus rien à perdre. Comment cela
finira-t-il? Le ministre le sait-il? A-t-il une idée où ça
finira? Je ne crois pas qu'il le sache. Nous sommes embarqués dans une
drôle de galère. Et plus ça va, plus ça empire.
J'entendais tout à l'heure des paroles à l'effet que même
le collégial était compromis.
On semble inquiet de voir que le collégial est en train
d'embarquer et ça fait mal, là aussi. Mais, par contre, on invite
aussi à une gratuité universitaire, seul domaine qui n'est pas
tellement compromis encore. Veut-on réellement le compromettre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Un point de règlement. Je ne veux pas
être désagréable envers le député
d'Abitibi-Ouest, mais j'ai l'impression qu'il recommence son discours. Il n'a
pas le droit de réplique, que je sache.
LE PRESIDENT (M. Picard): Justement...
M. AUDET: Juste une minute, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Une minute.
M. AUDET: Donc, je me demande où le député de
Saint-Jacques veut en venir. Il voit des problèmes à
l'élémentaire, il voit des problèmes au collégial
et il veut qu'il y en ait à l'université. Qu'il ajuste ses
flûtes et qu'il voie réellement où est le malaise. Ce n'est
pas en ajoutant de la gratuité qu'on va réellement clore
l'affaire, mais c'est en libérant la personne, en rendant la population
économiquement libre pour qu'elle choisisse elle-même ce dont elle
a besoin que nous viendrons à bout de régler le problème.
Autrement, c'est l'anarchie, vous n'en sortirez pas.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable ministre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, j'exercerai ce droit de
réplique très brièvement, puisque c'est en discutant des
différents programmes qu'il sera possible d'apporter les mises au point
qui s'imposent. Cependant, je désire remercier tous ceux qui ont
participé à ce débat jusqu'ici et présenter
quelques commentaires sur chacune des interventions.
Le député de Maskinongé a fait un bel effort, non
dépourvu d'humour d'ailleurs, mais il s'est basé sur certains
éléments qui n'étaient pas toujours exacts. J'en
relève un seul pour le bénéfice du journal des
Débats. Il s'agit du taux de scolarisation par âges au
Québec, en particulier au niveau collégial dans la fourchette
d'âge 16-18 ans qu'il établissait à peu près
à 30 p.c. Or, si on prend le niveau 16 ans, en 1961, il y avait 51 p.c.
qui fréquentaient les institutions d'enseignement, alors qu'en 1972 il y
en a 85 p.c. et qu'en 1981 il y en aura 91 p.c.
Si on prend le niveau de 17 ans, on passe de 30.9 p.c. à 65.7
p.c. et, pour 1981, à 74.5 p.c. Et, si on prend le niveau de 18 ans, on
passe de 16 p.c. à 39 p.c. et à 47 p.c. Ce document où je
puise ces quelques renseignements vous a été distribué. Je
vais d'ailleurs, puisque je parle de distribuer des documents, en incidente,
vous faire distribuer, sur les services professionnels, des détails pour
chacun des programmes, ainsi que la liste des études et recherches en
cours, comme je l'ai promis hier.
Le député de Maskinongé a également
évoqué la question de la langue en parlant du plan de
développement et il a cité le député de Chicoutimi,
qui soulignait la nécessité de penser d'abord à
l'environnement. Il est évident que je suis entièrement d'accord
sur ce qu'a dit le député de Chicoutimi. Le plan de
développement des langues nous aurons l'occasion d'y revenir
n'a jamais été présenté comme une politique
linguistique. Il a été présenté pour ce qu'il est
exactement, c'est-à-dire un ensemble de mesures administratives dans une
juridiction donnée, qui est celle de l'éducation, et qui vise
à améliorer l'enseignement du français, langue seconde, de
l'anglais, langue seconde, et qui comporte également des mesures
accessoires pour une clientèle spéciale.
Le député d'Abitibi-Ouest, lui, à travers le
folklore qui caractérise en général les interventions
créditistes, a tout de même mis en évidence des
préoccupations parfaitement légitimes des parents.
C'est la raison pour laquelle, une fois dépouillés les
oripeaux, j'écoute toujours avec attention les interventions des
députés créditistes. Je crois qu'ils représentent
une partie importante de la population et je ne suis certainement pas de ceux
qui balaieraient d'un coup de main certaines de leurs remarques.
Je voudrais simplement dire que je suis sensible à ce que peuvent
penser les parents aux prises avec des changements extrêmement rapides et
que c'est certainement une de mes préoccupations.
Quant au député de Saint-Jacques, je vou-
drais tout d'abord lui apporter quelques précisions en ce qui
concerne la présentation du budget. Je ne sais s'il est très
versé dans ce système PPBS, qui n'est pas un système
facile, mais les remarques qu'il a faites ne semblent pas indiquer qu'il le
soit, ni qu'il ait lu très attentivement les documents
préliminaires présentés par le ministre des Finances.
Je dois m'élever le plus gentiment possible contre ce qu'il a dit
parce que je suis de ceux qui croient que l'introduction de ce système
constitue un progrès remarquable, sinon spectaculaire, pour un
gouvernement quel qu'il soit.
La différence entre la présentation de l'année
dernière et celle de cette année est la suivante: l'année
dernière, le budget se faisait par centres de responsabilité.
Aujourd'hui, il se fait par programmes, lesquels programmes représentent
des regroupements d'activités en fonction des clientèles et en
fonction des services fournis à ces clientèles, de sorte qu'il
n'est absolument pas anormal qu'une direction générale ait
à toucher deux, trois ou quatre programmes. Et c'est uniquement pour
vous faciliter la transition que nous avons suggéré ce plan de
travail. Et ce n'est sans aucune hésitation que nous procéderons,
si vous le souhaitiez, par programmes suivant la liste établie.
L'intérêt de cette façon de faire est que ceci
permet d'évaluer, quel que soit le centre de responsabilité, les
objectifs et l'impact d'un programme. D'ailleurs, nous nous en rendrons
peut-être davantage compte lorsque nous les discuterons
individuellement.
Je voudrais surtout m'attacher sur le sens des commentaires du
député de Saint-Jacques, en particulier en ce qui concerne les
relations avec les étudiants. Sans doute le député de
Saint-Jacques sera-t-il étonné, mais je me retrouve très
largement d'accord avec lui et je pourrais faire mienne la plus grande partie
de son analyse.
Cependant, il faut bien se dire que, lorsqu'on a une
responsabilité politique, on a également certaines contraintes
dont il faut tenir compte. Il est beaucoup plus facile dans l'Opposition,
indépendamment de l'esprit partisan qu'il est normal de manifester, de
construire la réalité un peu à sa façon que de la
construire dans l'absolu.
Le député de Saint-Jacques me félicite pour
certaines décisions, me félicite moins pour d'autres
décisions. Mais à l'analyse, on s'aperçoit qu'il y a des
décisions qu'un ministre peut prendre, en rapport avec sa propre analyse
de la situation. C'est le cas, par exemple, de la décision qui
consistait à confier, comme l'a souligné le député
de Saint-Jacques, un mandat au Conseil supérieur de
l'éducation.
Mais il y a d'autres décisions qui doivent s'inscrire dans une
continuité, tenir compte d'une dialectique qui remonte souvent à
des gouvernements antérieurs, et également qui lie
considérablement la marge de manoeuvre d'un ministre qui est pour un
temps à la tête d'un ministère.
Tout ce que ce ministre peut espérer faire est de faire
évoluer, de la manière la plus valable, un dossier. C'est le cas
de beaucoup de décisions que j'ai été amené
à prendre cette année et, en particulier, du règlement des
crises. Je trouve parfaitement normal qu'on ne soit pas toujours d'accord avec
peut-être la façon dont les crises se sont réglées,
mais il y a tout de même une chose certaine, c'est qu'il y en a eu
régulièrement dans le monde de l'éducation cette
année. Elles se sont toutes réglées et il y a des
éléments de stratégie qui existent. Je peux parfaitement
comprendre que l'on puisse souhaiter, à la tête du
ministère, quelqu'un qui a des stratégies différentes.
Mais les miennes étant ce qu'elles sont, je pense que c'est mon devoir
de les défendre.
Ce n'est pas toujours en cédant aux revendications que l'on fait
que l'on règle les problèmes. Si, dans l'histoire de l'UQAM, pour
m'attarder très très peu de temps sur ce tango dont parlait le
député de Saint-Jacques, prendre une bonne décision aurait
été de lâcher tout et de céder sur les frais de
scolarité, j'aurais peut-être fait plaisir à ce moment
à un bon nombre d'individus, à un bon nombre de gens et j'aurais
indiscutablement réglé la crise. Mais ce faisant, j'aurais pris,
compte tenu des contraintes qui sont les miennes, une décision
totalement irresponsable.
En revanche nous y reviendrons plus tard il y a
actuellement un groupe d'étude qui consultera les étudiants
suivant des structures extrêmement souples et qui pourra nous apporter
les réponses qui nous manquent pour envisager les orientations
ultérieures. Assez là-dessus.
Enfin, je ne peux passer sous silence les relations avec les enseignants
et les remarques pertinentes du député de Saint-Jacques sur
l'évolution du syndicalisme. Je considère, pour ma part, que
même si les enseignants, par leur syndicat, ont des revendications qui
peuvent être légitimes, il ne faudrait quand même pas
oublier ce qui a été acquis depuis sept ou huit ans, en
particulier le statut des enseignants et également le salaire des
enseignants. Il faut tout de même se rendre compte qu'une
évolution ne se fait pas en six mois, un an, deux ans. Une
évolution se fait sur une période assez longue et il y a
indiscutablement eu, pour l'étudiant individuel, une amélioration
considérable, de plus, pour les enseignants, une amélioration
considérable. Il est certain que nos syndicats actuellement traversent
une crise et je considère, pour ma part, que c'est le problème
majeur du Québec. Qu'on ne vienne pas me dire qu'il n'y a pas là
des éléments susceptibles de faire réfléchir tous
tes Québécois. Certains chefs syndicaux publient des manifestes
qui sont des manifestes proprement révolutionnaires. Je ne leur interdis
absolument pas le droit d'être révolutionnaires, mais je suis bien
obligé de me rendre compte, à ce moment-là, que nous avons
un type de syndicalisme qui ne s'inscrit certai-
nement pas dans les objectifs de la société. Je leur
conseillerais plutôt de former un parti politique et de faire valoir
leurs idées, mais je ne vois pas comment une société
pourra fonctionner s'il n'y a pas un minimum de concertation entre les
différents éléments qui la composent. Et c'est dans la
mesure où on en arrive à ce minimum de concertation que l'on peut
avoir des discussions utiles et des discussions valables.
Je suis persuadé d'ailleurs que le syndicalisme va
évoluer. Il y a une nouvelle génération de syndicalistes
actuellement et je ne leur demande certainement pas de se transformer en ce
qu'on appelle le syndicalisme d'affaires. Je trouve parfaitement normal qu'ils
soient politisés, mais dans cette politisation, il y a quand même
certains objectifs sociaux communs qui doivent être respectés
sinon le dialogue est à peu près impossible. Mais ceci ne veut
pas dire que je mets la faute entièrement sur les syndicats. Je pense
également que les gouvernements ont eu leur carence dans leur style de
négociation. Je ne suis absolument pas heureux de la façon dont
les conventions collectives sont négociées. Je pense qu'il faut
se mettre à la recherche de nouveaux mécanismes qui permettraient
probablement un dialogue plus fructueux. Trop souvent on négocie comme
si on se trouvait en présence d'adversaires, ce qui ne devrait pas
être le cas. Mais il est bien évident que ce jeu-là se joue
à deux. Le député de Saint-Jacques n'a pas tort de dire
que les attitudes rigides d'un côté déclenchent des
attitudes rigides de l'autre côté et on se trouve en
présence d'une escalade. Je pense que le député de
Saint-Jacques va convenir avec moi qu'une telle situation ne peut pas
être changée en un an ou en un an et demi et que, même si ce
dialogue avec les enseignants est ma préoccupation majeure, et
même si j'ai la prétention d'avoir mis en place certaines forces
qui vont nous permettre de faire évoluer la situation, je ne pense
certainement pas avoir réussi et je ne crois pas qu'il est possible de
réussir. La réponse si réponse il y a
à mon sens, se trouve du côté de la décentralisation
dont j'ai parlé l'année dernière et qui déjà
a commencé cette année, nous le verrons, à s'inscrire dans
les faits et qui prendra probablement une décennie, je n'hésite
pas à le dire, pour véritablement faire évoluer le
ministère de l'Education. Par conséquent, il faut juger l'action
de l'année dernière, non seulement sur les réalisations
immédiates, mais également sur ce qui se dessine, sur ce qui a
été amorcé. C'est la raison pour laquelle j'ai tenu
à vous donner la liste des réflexions en cours et la liste des
études qui n'ont pas été improvisées, mais qui
correspondent véritablement à un dessein de repenser une certaine
action.
Donc, pour me résumer, il y a intérêt à
revoir le style de négociation au niveau du gouvernement et je ne serais
pas étonné que ceci puisse apporter un dialogue beaucoup plus
fructueux. Mais, ayant dit ceci, je resterai convaincu, pour ma part, que le
droit de grève doit être aménagé et je ne peux pas
admettre que, dans une société civilisée, dans une
société qui a atteint l'évolution qu'elle a atteinte, le
droit de grève puisse être utilisé d'une façon
sauvage, comme il l'a été dans le dernier conflit. Ceci
était peut-être acceptable au tout début de l'histoire du
syndicalisme alors qu'il y avait indiscutablement des forces sociales contre
lesquelles il fallait lutter, mais ceci n'est plus acceptable aujourd'hui avec
l'existence des mécanismes qui ont été mis en place.
Il faut, par conséquent, que dans certains secteurs clefs, comme
le secteur de la fonction publique, le secteur des hôpitaux et
à propos de ce secteur, je serai pour ma part absolument
irréductible et aussi le secteur de l'enseignement, qu'il y ait
des aménagements pour limiter l'utilisation du droit de grève en
fonction des clientèles visées. Il ne faut pour rien au monde que
ce soit le citoyen, que ce soient le malade et sa famille ou que ce soient
l'étudiant et sa famille qui soient pénalisés dans des
conflits de travail. C'est là une opinion à laquelle je ne crois
devoir renoncer à aucun moment.
Enfin, M. le Président, je pense avoir couvert la plupart des
points qui ont été soulevés. Je l'ai fait d'une
façon un peu générale, comme les commentaires d'ailleurs
qui ont suscité les miens. Je ne crois pas que ce soit du temps perdu,
parce que ceci permet quand même de montrer quel est l'esprit qui anime
actuellement le ministère. Trop souvent on accuse le gouvernement de ne
pas avoir d'objectifs à long terme; c'est souvent parce que ces
objectifs ne sont pas toujours évidents, ne sont pas toujours faciles
à expliquer, mais je peux vous affirmer qu'au ministère de
l'Education, il y a actuellement, non seulement une préoccupation de
régler les crises qui existent dans tous les systèmes
d'éducation au monde, et qui malheureusement font perdre un temps
considérable non seulement au ministre, mais également à
ses fonctionnaires, mais il y a en plus un désir et une volonté
très nette de faire évoluer l'ensemble du système.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le ministre. Oui.
M. VINCENT: M. le Président, comme le ministre a mentionné
que le député de Maskinongé avait fait une erreur quand il
a parlé du montant de 30 p.C, il faut quand même se souvenir que
le député de Maskinongé a mentionné le niveau
collégial. Le ministre tout à l'heure a donné les chiffres
des 16 ans, 17 ans et 18 ans. Mais si on regarde la moyenne normalisée
par année au niveau des CEGEP, on arrive inévitablement à
30 p.c. de fréquentation des jeunes vers les CEGEP.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, d'accord. J'admets qu'il y a certainement
un facteur de correction à apporter de ce point de vue-là.
LE PRESIDENT (M. Picard): J'aimerais faire part aux membres de la
commission que M. Clément Vincent, député de Nicolet
remplace, pour les séances d'aujourd'hui, M. Cardinal, de Bagot.
D'accord? Vous n'êtes pas sur les listes...
M. VINCENT: Pour les séances d'aujourd'hui.
LE PRESIDENT (M. Picard): II semble qu'il y ait consensus sur
l'utilisation du plan de travail proposé par le ministre. Je n'y vois
qu'un seul danger, c'est que lorsque nous arriverons au groupe 8, je
suggérerais que l'on étudie le groupe 9 avant le groupe 8. C'est
la seule remarque que je voulais faire et ceci parce que vous savez sans doute
que les présidents ont eu une rencontre avec les représentants du
Conseil du trésor et que, pour l'étude des crédits et
rendre les choses légales, il faut que les programmes soient
adoptés de même que les éléments de programme. Cela
ne veut pas dire qu'il faut les adopter un à un. On peut les adopter en
totalité, même plusieurs programmes, comme c'est proposé
dans le groupe no 2, par exemple, mais si jamais il y avait un vote, il faut
que chaque élément de programme soit voté et par la suite
chaque programme. C'est pour cela que je suggère de procéder pour
le groupe 9 avant le groupe 8, ce qui nous permettra d'adopter le programme 5
dans sa totalité, si jamais il y avait un accrochage quelconque. Tout le
monde est d'accord?
M. CHARRON: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, en commençant par le groupe 1,
qui touche exclusivement le programme 1: Administration et conception.
Administration et conception
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, ce programme a pour
objectif d'assurer la planification, l'organisation, la direction et le
contrôle de l'ensemble des programmes confiés au ministère
de l'Education. Il comprend trois éléments: direction,
planification et gestion. Dans la direction, on retrouve les postes qui
concernent le cabinet du ministre, le bureau des sous-ministres, le service de
l'enseignement protestant et le service de l'enseignement catholique, qui sont
rattachés aux sous-ministres associés.
M. CHARRON : Est-ce que le ministre peut m'indiquer, dans le rapport du
ministère, j'en cherche le sens depuis hier ce que veut
dire, au haut des pages, par exemple, section Z-l, en ce qui nous concerne,
T-9, E-10? Cela vient d'où? Cela veut dire quoi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comme il s'agit d'un document
préliminaire, c'est une indication qui n'a aucun rapport avec la
discussion des crédits. C'est purement technique. C'est pour
l'imprimeur.
M. CHARRON: Ah bon!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Rien ne nous obligeait à déposer,
à vous proposer ces éléments-là. Nous avons cru
vous faciliter le travail.
M. CHARRON: A tout seigneur tout honneur. Chez les sous-ministres,
quelles ont été les nominations au cours de l'année par
rapport à celles de l'année dernière? Aucune? Les
sous-ministres adjoints?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II y a eu une mutation du sous-ministre
associé, M. Dinsmore, qui est passé au ministère de
l'Industrie et du Commerce et qui n'a pas été remplacé
pour l'instant. Il y a eu un départ, M. Jean-Paul Savard, qui est parti
au mois de septembre, et il y a eu une acquisition, M. Pierre Martin, qui vient
d'être nommé sous-ministre adjoint.
M. CHARRON: C'est justement de M. Martin que je voulais parler. Je
regarde si vous me permettez d'utiliser Z-3 dans Z-3, on parle
des différentes tâches de chacun des ministres. M. Martin n'y
figure pas. Quelles sont ses tâches à lui actuellement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Elles ne sont pas encore tout à fait
définies puisqu'il est arrivé depuis quelques jours seulement.
Nous allons lui confier un certain nombre de dossiers à
déterminer. Peut-être des dossiers qui enjambent un certain nombre
de directions générales. Pour l'instant, il s'occupe plus
particulièrement du postsecondaire.
M. CHARRON: Du postsecondaire, avec...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II est très possible, par exemple, qu'on
puisse lui confier certaines missions, comme l'évaluation de ce qui peut
être fait sur le plan de la décentralisation. C'est une
façon de faire que j'aime beaucoup. J'ai d'ailleurs
procédé de cette manière pour confier au sous-ministre
adjoint Beauregard, pour un temps, la direction du groupe 71, qui voit à
l'implantation de la loi 71 sur l'île de Montréal. Mais, ces
sous-ministres peuvent ensuite revenir à leurs dossiers habituels.
M. CHARRON: D'où vient M. Martin?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): De l'Université du Québec.
M. CHARRON: C'est un spécialiste de la planification?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II était vice-président à
la planification à l'Université du Québec.
M. CHARRON: Est-ce qu'il a été remplacé à
l'Université du Québec?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas encore. M. CHARRON: C'est
compliqué.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. C'est vraiment compliqué et, si vous
croyez que ceci peut vous être utile, nous pouvons peut-être vous
donner quelques explications...
M. CHARRON: Allez-y.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... qui vous permettraient d'aller rechercher
dans les éléments les différentes catégories.
Il faut noter tout d'abord que les catégories des dépenses
sont toujours du coté gauche des crédits. Par exemple, les
catégories: traitements, contributions et pensions, communications,
etc., sont toujours du côté gauche et le comparatif est fait au
total par programme par rapport à l'année 72/73.
Nous pouvons, par exemple, si vous le souhaitez, répondre
à vos questions touchant les comparatifs, c'est-à-dire
l'évolution des dépenses d'une année à l'autre.
Vous les avez, c'est relativement simple, et ensuite, identifier ensemble les
quelques problèmes de fond que vous aimeriez discuter en rapport avec un
programme.
M. CHARRON: Prenons l'élément 1 du programme 1 justement,
la direction comprend qui? Qui est visé par les $1,300,000?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je l'ai dit, mais peut-être un peu trop
rapidement au début en expliquant quels étaient les objectifs du
programme et en disant que ceci recouvrait les dépenses
afférentes au cabinet du ministre...
UNE VOIX: Qui comprend combien de personnes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... au bureau. Oui, je pense que...
M. VINCENT: Combien de personnes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... au bureau des sous-ministres, vous avez la
liste complète des effectifs. Au bureau des sous-ministres, ce sont les
deux gros éléments de la direction du ministère. Une fois
réponse faite aux questions touchant les dépenses, vous pouvez
très bien, par exemple, me poser les questions que vous voulez sur le
cabinet du ministre ou le bureau des sous-ministres. Vous avez commencé
à le faire d'ailleurs en m'interrogeant sur la liste des
sous-ministres.
M. CHARRON: C'est cela, mais je voulais voir si la direction ne
comportait que le cabinet du ministre et des sous-ministres.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela, et comme je l'ai également
indiqué, aux sous-ministres associés sont rattachés deux
tout petits services: le service de l'enseignement catholique et le service de
l'enseignement protestant, qui sont compris dans la direction.
M. CHARRON: C'est compris dans la direction.
M. VINCENT: Maintenant, ici, au cabinet du ministre, vous avez 35
postes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Voilà.
M. VINCENT: Est-ce que ce sont des 35 postes autorisés ou 35
postes comblés, occupés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Autorisés.
M. VINCENT: Et tous ces postes sont occupés, je pense.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, sauf deux au niveau professionnel.
M. VINCENT: Maintenant, quand on mentionne ici huit secrétaires
particuliers, est-ce que cela comprend les secrétaires particuliers ou
le secrétaire particulier du ministre d'Etat?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, du ministre d'Etat chargé du
Haut-Commissariat, c'est exact.
M. VINCENT: Juste pour mon information personnelle, quels sont les
salaires des secrétaires particuliers?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, avec plaisir. Je n'ai pas le détail
ici, mais je peux vous le fournir si vous le voulez sous forme de document
séparé.
M. AUDET: Quels sont les salaires des sous-ministres?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les salaires des sous-ministres, nous les avons.
Nous allons vous donner cela immédiatement.
M. AUDET: II y a trois catégories de sous-ministres.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le sous-ministre titulaire, $33,000; le
sous-ministre associé, $27,500...
M. CHARRON: Une bonne "job".
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... les autres
sous-ministres, sous-ministres adjoints $27,000, avec un cas qui touche
$24,500.
M. AUDET: Adjoint, c'est $24,500.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ces salaires sont en train d'être revus en
ce moment.
M. AUDET: Adjoint, c'est $24,500.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, c'est $27,000. Cela va jusqu'à
$27,000.
M. AUDET: Mais, quand vous dites un cas de $24,500, qui est-il?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II s'agit du sous-ministre adjoint Cholette, qui
est venu des Affaires culturelles et qui était à ce niveau de
traitement, et c'est un des traitements qui sont en train d'être
revus.
M. AUDET: Au sujet des différents directeurs, par exemple, on a
des directions générales, est-ce que tous ces directeurs,
enseignement collégial, enseignement supérieur, ont des salaires
différents les uns des autres ou si c'est...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela varie, bien sûr; cela varie et cela
ne se retrouve pas à ce poste budgétaire, cela se retrouve dans
les différents programmes.
M. VINCENT: Si on fait la moyenne, M. le ministre, des salaires
payés à la direction du ministère de l'Education...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. VINCENT: ... et si on fait la moyenne des salaires payés
même avec les employés à l'administration, c'est la moyenne
des salaires les plus élevés de tous les ministères du
gouvernement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas au cabinet, parce qu'aucun de mes
secrétaires...
M. VINCENT: De la direction.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): De la direction?
M. VINCENT: Le cabinet...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comment faites-vous votre moyenne
générale?
M. VINCENT: En prenant le salaire complet de...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En prenant les effectifs, c'est-à-dire
les 35.
M. VINCENT: Non, non, pas seulement les 35. Les effectifs de 70
personnes à l'administration.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En tout, nous avons 78 personnes parce qu'il
faut compter les 35 du cabinet du ministre, secrétaires particuliers,
professionnels, techniciens, employés de bureau, les 36 du bureau des
sous-ministres, sous-ministres, sous-ministres associés, cadres
supérieurs, adjoints aux cadres, professionnels et employés de
bureau ainsi que cinq employés au service de l'enseignement catholique
et deux au service de l'enseignement protestant.
M. VINCENT: Jusqu'ici dans les crédits de 73/74...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En plus de cela, il y a un certain nombre
d'occasionnels.
M. VINCENT: ... à la page 10-4, vous aviez un effectif de 70,
à l'élément 1, pour une moyenne de salaire de $14,151,
à l'élément 2, pour une moyenne de salaire de $14,280 et
à l'élément 3, 162, pour une moyenne de salaire de
$10,500. Cela inclut les secrétaires.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. VINCENT: Est-ce à cause du nombre assez élevé de
sous-ministres...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr.
M. VINCENT: ... de sous-ministres adjoints, de sous-ministres
associés, à cause également, de la conception de la
planification? H y a beaucoup de recherchistes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est tout à fait exact. Il ne faut quand
même pas oublier que le ministère administre un budget de $1.5
milliard et que la charge de travail, tant au cabinet du ministre qu'au bureau
des sous-ministres, est assez considérable.
M. VINCENT: Donc, le ministre est entouré de fonctionnaires de
qualité, très bien payés pour faire du travail afin de
répondre à son discours du mois de septembre 1972.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et le ministre s'en félicite. Même
si le traitement n'est pas en soi un garant de compétence, il peut quand
même manifester un certain niveau d'efficacité.
Maintenant, est-ce que vous me permettriez d'ajouter, M. le
Président, qu'il ne faut pas penser seulement aux activités du
ministère? Le personnel du ministère coiffe un réseau
considérable où il y a au moins 125,000 personnes qui y oeuvrent:
les enseignants, les employés de soutien des commissions scolaires, des
CEGEP. Et il y a une charge administrative qui se répercute sur le
ministère.
M. CHARRON: Dans cet élément 1 de la direction, les
services font état de $219,000. Dans l'éventail des
$219,000...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. CHARRON: ... je voudrais d'abord connaître les experts, les
analystes, les spécialistes qui ont été engagés ou
qui sont en voie de l'être pour étudier le dossier sur la
restructuration scolaire de l'île de Montréal. $29,000 c'est quoi,
c'est pour qui?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous parlez de quelle année, en ce
moment?
M. CHARRON: Crédits 73/74. Qu'est-ce qu'il reste à
faire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous voulons refondre la législation
touchant les élections. D'ailleurs, j'aurai peut-être à
apporter certains amendements à la Loi de l'instruction publique en
fonction des élections du mois de juin. Et cette refonte, nous la
souhaitons globale, de manière qu'elle puisse impliquer la Loi des
cités et villes, la Loi municipale également, même si nous
ne nous occuperons que du secteur scolaire. La Loi de l'instruction publique
est désuète dans beaucoup de ses dispositions, de ce point de
vue.
Alors il s'agit d'une provision, n'est-ce pas! Personne n'a
été engagé encore.
M. CHARRON: Mais pouvez-vous être plus précis? Le travail
de ces gens va concerner... On va leur demander de refignoler de façon
plus moderne la Loi de l'instruction publique en ce qui concerne les
élections scolaires?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela, M. le Président. C'est un
exemple. C'est une provision qui nous permettra de donner suite à toute
cette question de restructuration scolaire.
M. CHARRON: Mais est-ce que le ministre ne me parle pas plutôt des
$38,000, qui apparaissent au haut de la feuille? Moi, je parlais des dossiers
des conseillers spéciaux sur la restructuration scolaire de l'île
de Montréal.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, oui. Je parle bien de cela, M. le
Président.
M. CHARRON: Ce sont ceux-là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les dossiers des conseillers spéciaux. Et
là, il y a deux exemples de donnés: restructuration scolaire et
législation.
M. VINCENT: Ce sont des avocats qui vont travailler sur les
dossiers.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela.
M. VINCENT: Quelle est la responsabilité par exemple de M. Guy
Dozois, qui était en charge du comité ou du secrétariat de
la restructuration scolaire de l'île de Montréal?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour mettre au point cette loi sur le
fonctionnement scolaire de l'île de Montréal, j'avais d'abord
créé une espèce de comité ad hoc où M.
Dozois jouait le rôle que vous décrivez de façon à
élaborer certaines hypothèses.
Par la suite, après la sanction de la loi, j'ai
créé un groupe sous la direction du sous-ministre adjoint, M.
Beauregard, où M. Dozois reste encore un des membres, qui a pour but de
faciliter l'implantation en apportant des conseils techniques et une assistance
aux instances de l'île de Montréal.
C'est ainsi par exemple qu'il y a eu toute une série de guides
qui ont été publiés que je vous ferai distribuer
très volontiers, sur les élections scolaires de l'île
de Montréal, sur la préparation des budgets, sur les fusions qui
doivent être faites, sur l'intégration du personnel. Voilà
quelques-unes des tâches.
M. CHARRON: Ce n'est quand même pas clair dans mon esprit, ces
$29,000. Ce n'est pas parce que je veux vérifier chaque cent et chaque
dollar. On embauche des conseillers spéciaux sur un sujet qui,
d'après la loi 71, est presque d'autorité du conseil scolaire de
l'île de Montréal maintenant. Qu'est-ce que le ministère a
à faire? Je conçois mal qu'on ait $29,000 à mettre sur une
refonte de la Loi électorale.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais ça ne comprendra pas
nécessairement cela. Il parait assez normal, si vous prenez par exemple
le montant total qui couvre ce poste: engagement d'experts, d'analystes ou de
spécialistes pour effectuer des études, qu'il y ait une provision
de cet ordre pour l'importance du budget du ministère de
l'Education.
Il y a quelques exemples qui sont donnés là, parce que ce
sont des travaux en cours, mais ce n'est pas exclusif. Nous demandons en somme
qu'on nous permette d'obtenir la somme totale de $219,000, qui couvre les
engagements d'experts pour un certain nombre d'activités
prévues.
M. CHARRON: Oui, mais ce ne sont pas là les seuls experts
employés par le ministère.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien sûr que non.
M. CHARRON: Ce sont eux l'administration de la conception, mais on en
retrouvera dans d'autres.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous allez en retrouver partout et le dossier
que je vous ai fait distribuer ce matin va vous permettre d'en avoir une vue
d'ensemble.
M. VINCENT: Autrefois, vous aviez, M. le ministre, au niveau du bureau
des sous-ministres, un conseiller en législation. Je pense que ça
disparaît ça, d'après l'organigramme qu'on nous remet.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II y a des conseillers.
M. VINCENT: Non, mais conseiller en législation, qui est le poste
détenu par M. Marc Morin. Et vous aviez également un
secrétariat du comité de restructuration scolaire de l'île
de Montréal, détenu par Guy Dozois. Les deux postes
disparaissent?
Est-ce que maintenant on a recours à des conseillers
extérieurs et est-ce la raison pour laquelle on demande des
crédits de $29,000 pour l'île de Montréal pour remplacer le
conseiller en législation et pour remplacer le travail qui était
fait par le comité?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Pour suivre l'évolution d'un dossier
qui est extrêmement complexe, il parait normal que nous ayons une
certaine marge de manoeuvre. Il n'est pas d'ailleurs certain que nous allons
dépenser la totalité de cette somme.
Nous faisons des prévisions en fonction des
responsabilités qui sont les nôtres.
Vous avez parlé de M. Marc Morin, le poste ne disparait pas. Il y
a toujours au bureau des sous-ministres un conseiller en
législation.
M. VINCENT: Mais quel est ce quadrillé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des postes qui s'ajoutent, qui existent.
Ce ne sont pas des postes qui disparaissent.
Je comprends maintenant d'où vient l'ambiguïté. Ces
postes ne sont pas disparus, ce sont des postes nouveaux.
M. VINCENT: Qui s'ajoutent.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Qui se sont ajoutés au 1er avril
1973.
M. VINCENT: Donc, le conseiller en organisation scolaire, M. McCullough,
aura maintenant un secrétaire pour le comité de restructuration
de l'île de Montréal.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour un temps.
M. VINCENT: Et il y aura un conseiller en législation pour suivre
les dossiers.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça.
M. VINCENT: Et en plus de ça, comme le disait le
député de Saint-Jacques, il y a un montant de $29,000 qui servira
à l'engagement de conseillers spéciaux pour préparer la
législation et les élections scolaires de l'ile de
Montréal ou la nouvelle loi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, maintenant il y a un autre fonctionnaire
qui est M. Naud, qui n'est pas un fonctionnaire, pardon mais un
autre membre de ce comité d'élaboration de la loi 71 et il est
également membre du comité qu'on pourrait qualifier de
comité d'implantation de la mission 71. M. Naud est un employé de
la CECR. Dans ces $29,000, nous avons également des provisions pour
rembourser son salaire; il est actuellement attaché à plein
temps.
M. AUDET: Une question, j'ai ici un article paru dans Le Soleil mardi
dernier qui mentionne la formation du mouvement pour la démocratisation
scolaire sur l'île de Montréal. Lorsqu'on parle des $29 millions
affectés à la restructuration justement...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II ne s'agit pas de $29 millions; je comprends
que nous aurons à parler de beaucoup de millions mais...
M. AUDET: Est-ce que vous avez foi dans la démocratisation, pour
que le gouvernement mette le paquet aussi gros? C'est une question que je vous
pose en passant.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas l'impression qu'elle comporte une
réponse très précise.
M. AUDET: Pardon?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas l'impression que votre question
comporte une réponse très précise. Vous pourriez
peut-être essayer de me dire ce que vous voulez savoir?
M. AUDET: Justement, je demande l'impression du ministre, M. le
Président. Avec la somme globale de $29,000 qui servira à
l'engagement d'experts dans la liste des spécialistes pour effectuer la
restructuration scolaire de l'ile de Montréal, est-ce qu'il a foi que ce
mouvement pour la démocratisation scolaire soit efficace?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ecoutez, je voudrais bien savoir qui pourrait
répondre à une question ainsi formulée.
M. AUDET: C'est ça, la réponse?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ecoutez, je voudrais bien vous donner
satisfaction. J'ai l'impression qu'on mélange pas mal de choses
là.
M. AUDET: Je vois que le ministre ne peut pas répondre; justement
c'est...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tatatatatata! Voulez-vous un discours sur la
démocratisation? C'est ça qu'il vous plairait de savoir?
M. AUDET: Non, non, je veux une réponse.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II n'y a pas de réponse à une
question comme ça, à moins que
vous la posiez d'une façon qui soit cohérente et
rationnelle. C'est ce que j'ai répondu le plus clairement possible.
M. AUDET: M. le Président, je connais la réponse,
maintenant.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je veux bien être gentil mais il va quand
même falloir comprendre qu'il y a une façon de poser des
questions. On peut vous dire à quoi cet argent sera utilisé; on
peut vous donner des notions générales sur le système
scolaire; mais personne ne peut répondre à une question qui met
en rapport un montant et une théorie de démocratisation.
M. AUDET: On va le savoir à l'analyse des crédits.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres questions sur le
programme 1?
M. VINCENT: M. le Président, à la direction du
ministère, concernant le ministre lui-même, celui-ci
prononçait un discours à l'ouverture de l'année scolaire
1972 et il se posait un certain nombre de questions; donc il n'est pas
surprenant que les députés de l'Opposition se posent des
questions et, si on regarde le discours, je pense que les questions, qui ont
été posées ce matin et hier soir, peuvent être
relevées. D'abord, je voudrais simplement faire faire une correction vu
que c'est un document préliminaire. La réforme scolaire,
où en sommes-nous? Discours du ministre Introduction 1. Il
faudrait changer 54 pour 64 parce que le ministre parlait des
événements, quels furent-ils? Il y eut d'abord en 54, dans la
foulée du rapport Parent placer 64.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Une faute d'impression.
M. VINCENT: Ensuite de ça c'est juste une
correction...
M. CLOUTIER (Ahutnsic): Cela peut nous être utile parce que c'est
sous presse. On va la faire.
M..VINCENT: Alors, 64 au lieu de 54. La réforme scolaire visait
double objectif: la démocratisation et l'accessibilité de
l'éducation. Je pense que c'est un point que le ministre soulevait. Il
dit plus loin: Le programme-cadre laisse l'enseignant maître de sa
pédagogie, responsable d'évaluer les besoins de ses
élèves. Or, ça c'est en bas de la page de l'introduction
2. Le ministre dit: Or, les critiques ne manquent pas; certains parents
s'inquiètent de ce que les programmes ne sont pas toujours les
mêmes d'une commission scolaire à l'autre. Certains enseignants se
sentent désemparés devant la liberté qui leur est ainsi
offerte et qui ravirait leurs collègues des systèmes
unitaires.
Ils invoquent l'absence de matériel, leur manque de
préparation et le reste. Depuis septembre, est-ce qu'il y a eu des
changements dans ces constatations que le ministre a pu faire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, j'avais dans l'esprit, lors de ce discours,
le programme-cadre de français qui semblait susciter pas mal de
difficultés chez les enseignants. Et le plan de développement des
langues qui a été annoncé il y a quelques semaines
prévoit des sommes considérables pour la formation des
maîtres, pour l'encadrement et pour le matériel de sorte que, du
moins en ce qui concerne ce point précis, il y a une amélioration
considérable qui est en cours.
M. VINCENT: Un autre point également; si je peux revenir sur le
discours du ministre, qui était très intéressant
d'ailleurs, il parle de la phase centralisatrice qui s'imposait au début
de la formation du ministère de l'Education et il dit dans ce discours
du mois de septembre 1972, que maintenant, ça appelle une phase de
décentralisation.
D dit: "Celle-ci est déjà amorcée, grâce
à certaines mesures comme la transférabilité de plusieurs
articles du budget des commissions scolaires, et à la récente
politique du ministère sur les immobilisations. Cette tendance doit
être accentuée dans la mesure où la situation s'est
modifiée." Comment la situation s'est-elle modifiée et de quelle
façon a-t-on accentué cette décentralisation dont parle le
ministre dans son discours du mois de septembre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bon, il y a eu plusieurs initiatives qui ont
été prises et, si vous permettez, je vais vous faire distribuer
également un document qui fera état des quatre ou cinq
démarches qui ont été tentées. Cela sera
peut-être plus facile que de rentrer dans les détails.
Nous allons, si vous voulez, discuter des équipements et,
à ce moment-là, j'aimerais peut-être vous dire quelles sont
les mesures techniques qui ont été prises, pour remettre une
partie des responsabilités aux commissions scolaires mêmes.
M. VINCENT: Par les articles de budget.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Par les articles de budget, le transfert en
particulier d'un article à l'autre, de certains postes, ce qui
n'était pas possible avant, parce que les autorisations du
ministère étaient constamment imposées. Je crois qu'on
peut aller beaucoup plus loin de ce point de vue-là. C'est l'amorce d'un
mouvement qui devrait nous amener à permettre de meilleures marges de
manoeuvre aux instances décentralisées.
Maintenant, n'allons pas nous y tromper. Cette marge de manoeuvre sera
toujours limitée
par une contrainte qui, elle, ne peut pas être modifiée, ce
sont les traitements. Et les traitements des enseignants constituent tout de
même une proportion très importante du budget, soit au moins 70
p.c.
M. CHARRON: M. le Président, pour poursuivre dans les services
contractuels de l'élément 1, on parle plus bas, toujours dans les
engagements d'experts, d'engagements d'experts, d'analystes ou de
spécialistes pour l'enseignement des langues. Cela doit donc entrer
j'imagine dans la politique que nous serons appelés à discuter
à la toute fin de nos travaux.
Je voudrais demander au ministre quelles sont les prévisions les
plus précises possible qu'on peut faire, du personnel qui sera
embauché dans ce domaine. Quelle sorte d'experts, de spécialistes
et pour quelles tâches précises à l'intérieur de la
politique des langues?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II s'agit là d'une provision qui n'est
pas entièrement à l'avance déterminée, la marge de
manoeuvre,...
M. CHARRON: Vous le dites, là.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... C'est la marge de manoeuvre que nous voulons
nous consacrer, étant donné que...
M. CHARRON: C'est même dit dans votre présentation,
ça je l'admets. Mais vous spécifiez quand même avant de
parler d'autres sujets, lieu et politique générale du
ministère, ce qui entretient un certain vague normal, vous
précisez quand même l'enseignement des langues. J'imagine que dans
l'établissement de ce plan quinquennal que vous avez annoncé, les
première mesures, les toutes premières mesures
nécessiteront l'embauchage d'experts, d'analystes ou de
spécialistes. Lesquels je ne demande pas leur nom, leur adresse
je veux dire de quel ordre, c'est quoi les experts du départ?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons engagé un avocat à
honoraires lors de l'élaboration de la loi 71. Nous avons
également fait appel à une espèce de petit comité
ad hoc d'experts en gestion, un comité extérieur, qui a pu nous
apporter certains éléments nous permettant de favoriser
l'hypothèse qui a fait l'objet de la loi 71, plutôt qu'une autre
hypothèse, comme l'hypothèse de la loi 28, par exemple.
Ces experts nous ont apporté des renseignements extrêmement
utiles sur la difficulté d'administrer le système d'après
ce qui avait été envisagé auparavant. C'est un des
éléments qui m'ont poussé, moi, à faire un choix
différent. Il en va de même dans le domaine linguistique. Les
études n'ont pas cessé au ministère de l'Education pour
tenter d'envisager un certain nombre de possibilités qui devront voir le
jour.
Des études ont été faites touchant l'inventaire des
législations existant déjà au Québec, l'inventaire
des lois qui devraient être modifiées le cas
échéant, advenant une politique linguistique. Ce sont des
études de ce genre.
M. CHARRON: Si nous sommes à la première des cinq
années que doit comporter la réalisation de la politique
annoncée par le ministre, est-ce qu'il n'aurait pas mieux valu engager
des permanents plutôt que des gens à contrat? Est-ce qu'il y aura
du personnel permanent affecté spécialement à la nouvelle
politique de l'enseignement des langues? Est-ce que cela va nécessiter
du nouveau monde?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. CHARRON: Où les retrouverons-nous dans la ventilation?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le plan, ils n'y sont pas encore parce que
nous sommes en train de répartir ces effectifs qui devront s'ajouter aux
effectifs du ministère. Mais, dans le plan que nous vous avons
distribué, nous avons prévu en tout une dizaine de postes. Il y
en aura trois maintenant. Il y a des postes de conseillers pédagogiques,
mais également des postes d'encadrement au niveau du
ministère.
Vous savez, il n'est pas anormal dans un budget de $1 milliard et demi
qu'il y ait certaines provisions pour des études de cet
ordre-là.
M. CHARRON: Je suis parfaitement d'accord.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II n'est pas toujours possible de tout
préciser à l'avance; c'est la marge de manoeuvre que nous
souhaitons nous donner pour pouvoir fonctionner.
M. CHARRON: Dernière question. Cette dizaine de postes dont vous
venez de parler figurent-ils dans les...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non.
M. CHARRON: Où les retrouverons-nous, sous quelle direction
générale, lorsqu'ils seront crées?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans deux directions générales,
élémentaire et secondaire.
M. CHARRON: Et collégial.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, et enseignement supérieur à
cause de la formation des maîtres. Le détail de ces postes a
été donné dans le document qui a été
présenté et nous allons, si vous voulez, vous distribuer
également cette liste de postes.
M. CHARRON: D'accord.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Trouvez quelqu'un parce que je veux les
distribuer.
M. CHARRON: A moins que vous ne créiez un autre poste pour
cela.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II y a suffisamment de fonctionnaires qu'on
pourrait utiliser temporairement pour cela.
M. CHARRON: Ce sera ma dernière question sur
l'élément 1. Je voulais aussi signaler à mes amis du
groupe Dupuis qu'il y a aussi une provision de $7,300 pour une étude et
enquête sur l'enseignement religieux au Québec.
M. BELAND: Est-ce qu'il y a une relation avec le groupe Dupuis?
M. CHARRON: Vous auriez dû entendre l'intervention de votre
collègue de droite hier soir; vous comprendriez la relation que je
fais.
M. AUDET: Est-ce que le député de Saint-Jacques serait
contre cela?
M. BELAND: Est-ce que vous pourriez expliquer assez largement afin que
l'on puisse situer exactement où le député de
Saint-Jacques veut en venir? Présentement, ce n'est qu'une
plongée dans ce que je ne comprends pas.
M. CHARRON: Cela ne me surprend pas. J'ai posé une question
à partir du dernier article. Le ministre prévoit je vais
vous expliquer comment cela fonctionne ici $7,300 pour une étude
et enquête sur l'enseignement religieux au Québec. Hier soir, dans
une vibrante intervention, le député d'Abitibi-Ouest a
mentionné que la qualité de l'enseignement de la religion a
considérablement diminué au point même qu'un de ses cousins
songeait à quitter le célibat. C'est exact? C'est ce que vous
avez dit.
M. AUDET: M. le Président, excusez-moi; je pense que le
député de Saint-Jacques charrie pas mal. Si j'ai
mentionné...
M. BELAND: C'est son habitude, d'ailleurs.
M. AUDET: ... hier que la religion ne prenait pas tellement de place
dans les écoles actuellement, je crois, en voyant le budget de $7,300
c'est bien $7,000 comparé à $100,000 pour les
langues, que c'est assez minime et je suis justifié de l'avoir dit.
C'est tout ce que j'avais à dire, M. le Président.
M. BELAND: M. le Président, j'aurais une question.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les membres de la commission
m'autorise à donner la parole au député de
Lotbinière.
M. BELAND: Mais est-ce qu'il n'y a que quelques
privilégiés qui peuvent...
LE PRESIDENT (M. Picard): Non, c'est parce que vous n'êtes par
membre en titre. S'il y a consentement unanime, je peux vous donner le droit de
parole. Vous avez la parole.
M. BELAND: Bon. Merci, vous êtes bien aimables, bien gentils,
très agréables envers nous. M. le Président, étant
donné qu'il semble que nous sommes au programme 1, contrôle de
l'ensemble des programmes confiés au ministère de l'Education, en
ce qui concerne l'enseignement agricole, est-ce que vous pourriez faire le
point, étant donné que c'est sous le contrôle quand
même du ministère de l'Education? Concernant l'enseignement
agricole proprement dit, à un endroit comme
Sainte-Croix-de-Lotbinière, par exemple, l'école d'agriculture,
quels sont les développements? Etant donné qu'il y a eu des
essais à l'intérieur des écoles polyvalentes, quels sont
les résultats que l'on a obtenus? Enfin, est-ce que vous pourriez faire
le point exact?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, je
préférerais le faire au programme concerné,
c'est-à-dire à l'élémentaire et secondaire.
M. BELAND: C'est à quel programme?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au programme 5, élément 1.
M. BELAND: Au programme 5, élément 1.
M. VINCENT: Dans l'ordre de discussion proposé, c'est dans
l'élément 2, programme...
M. CHARRON: Programme 10.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça.
M. BELAND: Et est-ce également dans le même ordre,
l'enseignement de la médecine vétérinaire à
Saint-Hyacinthe via l'université McGill?
M. VINCENT: Cela va aller dans université et recherches,
élément 5, programme 16.
M. CHARRON: M. le Président, pour clôturer plus
sérieusement, je voudrais demander au ministre: Cette provision de
$7,300 est donnée à une personne en particulier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, non, c'est à la demande du
comité catholique. Cette étude a déjà
été entreprise, les journaux en ont fait état, et c'est la
suite qui va lui être donnée.
M. CHARRON: Mais est-ce que l'année dernière il n'y avait
pas une provision du même ordre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est la suite de l'étude. Une partie de
l'étude a été réalisée l'année
dernière, elle se poursuit cette année.
M. AUDET: Quel était le budget de l'an dernier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Comment?
M. AUDET: Quel était le budget de l'an dernier pour le même
poste?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A peu près du même ordre.
M. CHARRON: II faudrait mettre en garde le collègue
d'Abitibi-Ouest, ce serait faux d'affirmer que le ministère de
l'Education ne met que $7,300 pour l'enseignement de la religion. Je pense
qu'il faut éviter de tourner les coins aussi carré que ça.
On est au chapitre de...
M. AUDET: De la recherche.
M. CHARRON: Oui, dans la recherche d'experts, ce qui ne veut pas dire
que...
M. AUDET: II faut aussi mentionner que, comparativement, cela ne veut
pas dire la recherche dans les langues.
M. CHARRON: Entendons-nous, là. Entendons-nous bien.
M. AUDET: II y a tout de même une différence. Dans les
langues, c'est de la recherche.
M. CHARRON: II s'agit d'embauchage,d'engagement d'experts ou d'analystes
à l'extérieur du ministère de l'Education, ce qui veut
dire que peut-être toute une batterie de permanents fonctionnaires,
à la direction générale de l'enseignement
élémentaire et secondaire ou au comité catholique ou au
comité protestant ou à la direction générale de
l'enseignement collégial, travaillant à préparer des
programmes d'enseignement religieux. On les retrouvera dans le personnel
habituel.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le député de Saint-Jacques a tout
à fait raison. Il y a le service de l'enseignement catholique, qui est
rattaché au sous-ministre associé, de foi catholique, qui
comprend cinq fonctionnaires qui s'occupent de pastorale, d'enseignement moral
et religieux et de formation des maîtres.
M. CHARRON: Voilà.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II est extrêmement important et je
remercie le député de Saint-Jacques, parce que cela revient aussi
à la question que le député d'Abitibi-Ouest avait
posée concernant $29,000 quelque part et la démocratisation de
l'enseignement. Il est évidemment impossible de faire des relations de
cet ordre. Il ne peut pas y avoir de discussion valable si on procède
comme ça.
M. CHARRON: D'ailleurs si le ministre me permet. Hier soir, le
député de Maskinongé, à propos de la participation
des parents, relevait le budget, au service des parents, de $37,000, je pense,
pour dire: C'est la somme que consacre... Le jeu peut se faire des deux
façons aussi. Un ministre peut annoncer une politique de l'enseignement
des langues de l'ordre de $100 millions, mais lorsqu'on le décortique un
peu et qu'on regarde ce qui, de toute façon, allait venir, on
s'aperçoit que le ballon est beaucoup moins gros qu'on
l'annonçait. C'est un jeu qui est utilisé par l'Opposition pour
amoindrir et par le gouvernement pour gonfler...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bien que dans le cas particulier nous verrons,
lorsque nous en parlerons, qu'il s'agit véritablement de sommes d'argent
nouvelles qui sont ajoutées au programme du ministère.
M. CHARRON: Nous verrons en temps et lieu.
En ce qui me concerne, M. le Président, l'élément
1,...
M. VINCENT: M. le Président, ce n'est pas
l'élément, c'est toujours le groupe 1, le programme 1. On s'en va
dans "administration et conception" au complet. On vide cette question.
M. CHARRON: Bien!
M. VINCENT: Donc, il faudrait aller à la page 2 du document qu'on
nous a distribué ce matin, toujours dans "administration et conception",
celle-ci.
M. CHARRON: On peut passer à "planification" maintenant,
élément 2.
M. VINCENT: Ah oui! élément 2. M. CHARRON: Oui.
M. VINCENT: Mais vous êtes toujours dans...
M. CHARRON: Le programme 1. M. VINCENT: ... le programme 1.
M. CHARRON: Toujours dans le programme 1, c'est ça.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Planification, élément 2.
M. AUDET: Avant de passer au groupe "réceptions," cela concerne
quoi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Réceptions, $4,000. Bien, cela dit ce que
cela veut dire, je pense. Dans un ministère, il peut être
nécessaire de recevoir des visiteurs étrangers, de donner
certaines réceptions. Il y a beaucoup d'échanges entre les
différentes provinces, entre le Québec et la France. On n'abuse
pas, croyez-moi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, élément 1, adopté.
Elément 2?
M.VINCENT: A l'élément 2, "planification", vous avez
là une série d'études qui seront entreprises au cours de
l'année. Est-ce que ce sont toutes de nouvelles études ou des
études à compléter? On dit, en bas: "Les montants
prévus pour réaliser ces travaux serviront à
défrayer les coûts de cueillette de données. Cette
cueillette sera confiée à contrats à des firmes
spécialisées, non encore choisies." Cela veut dire que tous ces
montants d'argent ne sont pas encore engagés ou sur le point
d'être engagés. Les firmes ne sont pas encore choisies.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact.
M. VINCENT: Mais quand on parle d'un montant de $30,000 ici,
"motivations des enseignants à l'élémentaire'' est-ce que
c'est un montant d'argent qui sera versé au syndicat pour faire le
travail ou...?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En fait, le premier point que vous soulignez
là, il s'agit...
M. VINCENT: II va peut-être se spécialiser!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II s'agit de cueillette de données dans
le milieu auprès des enseignants à l'élémentaire
pour connaître les motivations des enseignants. Donc, à ce
moment-là, il y a une firme qui fait spécifiquement de la
cueillette de données, non pas de l'analyse de données puisque
l'analyse est faite au sein de la direction de la planification.
M. VINCENT: Est-ce que le fonctionnaire pourrait, sur chaque point,
donner un très court exposé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce que signifie la note d'en bas, c'est
précisément ce que je viens de vous dire.
M. VINCENT: Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En fait, pour éviter de se créer
des équipes de cueilleurs de données au sein du ministère,
on confie à des firmes, ce qui coûte moins cher en
général,, la cueillette d'informations à partir de grilles
d'analyse qu'on leur fournit. Par la suite, on reçoit les
résultats et on les analyse nous-mêmes pour produire les rapports.
Ceci vaut pour à peu près chacun des éléments qui
sont mentionnés
C'est d'ailleurs, je pense, une conception administrative dont j'avais
fait état lors de la dernière discussion des crédits. De
plus en plus, dans une administration moderne, il faut ne pas avoir peur de
faire appel à certaines firmes extérieures, de manière
à ne pas se créer des infrastructures beaucoup trop lourdes sur
le plan administratif.
J'ai fait allusion, tout à l'heure, à la mission 71. La
mission 71 va disparaître aussitôt qu'elle aura rempli son mandat.
C'est la raison pour laquelle nous faisons appel à un noyau de
fonctionnaires. Mais nous n'engageons pas de nouveaux fonctionnaires pour cela.
Nous nous arrangeons pour nous faire prêter des fonctionnaires de
commissions scolaires. Nous faisons appel à des éléments
extérieurs.
M. VINCENT: Est-ce que l'on pourrait nous donner, très
brièvement, la motivation de chacune de ces études?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En fait, il y a un point à souligner
également. Dans les montants qui sont mentionnés ici, quand c'est
marqué $10.8, à droite, il s'agit d'engagements de consultants ou
d'occasionnels...
M. VINCENT: Ah bon!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... pour faire ces travaux au sein de la
direction. Les autres montants, comme dans le premier cas, $30,000, il s'agit
de la cueillette de données proprement dite à partir de
soumissions que l'on fait à un certain nombre de firmes pour qu'elles
puissent nous dire à quel montant elles évaluent la cueillette de
données proprement dite. La même chose pour le deuxième
cas. Dans le deuxième cas, il s'agit de percevoir ce que deviennent les
étudiants à la sortie, lorsqu'ils quittent le secondaire ou le
collégial. Nous avons, cette année, fait un travail dont on va
pouvoir sortir le rapport d'ici trois semaines.
Au courant de juillet prochain, on va pouvoir dire avec précision
ce que devient chacun des étudiants du secteur professionnel au
secondaire et au collégial et un échantillon des gens qui ont
quitté le secteur général tant au secondaire qu'au
collégial. C'est un renseignement extrêmement précieux pour
savoir ce que deviennent les gens et ce qu'ils font sur le marché du
travail, les relations entre la formation qu'ils ont reçue et l'emploi
qu'ils occupent sur le marché du travail et un certain nombre de
données sur le salaire et ainsi de suite.
Alors, vous avez un montant ici, qui est spécifiquement pour
aller chercher l'information auprès des étudiants.
M. VINCENT: A titre d'exemple, c'est là que l'on pourrait savoir
les sortants du niveau secondaire, les renseignements agricoles dont parlait le
député de Lotbinière. C'est là que l'on pourra voir
si ces personnes peuvent aller soit sur le marché du travail ou dans la
culture de la ferme.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Exactement. C'est cela. Au courant du mois de
mars, la cueillette de données se fait pour les sortants de juin
précédent. Alors, vous avez une période de juin à
mars où les gens sont hors du système scolaire; ils sont sur le
marché du travail ou à la maison ou en chômage, etc... et
c'est cette analyse que nous pouvons faire à l'aide de ce montant.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre pour permettre au
fonctionnaire de continuer pourrait nous dire en résumé si
ces études pourront être reliées par la suite, pour que le
public et les députés puissent être mis au courant des
résultats de ces analyses?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. BELAND: Si le député me permet, est-ce que ce serait le
moment de situer le point justement de façon comparative suite à
ces analyses de données, disons, dans les deux secteurs
différents quand même au point de vue agricole, au point de vue
des élèves à la sortie des études.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je dois vous avouer qu'il faudrait que je me
réfère à un échantillon pour savoir si toutes les
écoles privées et publiques ont été
touchées. Mais dans le cadre de l'enseignement professionnel, si ma
mémoire est bonne, chacun des étudiants a été
touché. Donc, cela couvrirait le problème que vous soulignez. Il
est à souligner que l'on a bâti ce système cette
année à titre expérimental; on l'a fait pour un
échantillon de 5,000 personnes l'an dernier et cette année ces
52,000 personnes sont couvertes par cette enquête. Ce qui est
proposé ici, c'est de reprendre annuellement, pendant un an ou deux au
moins, le genre d'information que ces travaux nous apportent parce que cela
peut être extrêmement significatif pour la direction d'un
réseau d'enseignement et pour un ministère d'Education.
M. BELAND: Mais vous n'avez pas ici de chiffres comparatifs, je
présume.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas actuellement.
M. BELAND: A un autre palier, à savoir pour
l'échantillonnage, est-ce que vous avez un nombre exact
d'élèves sortant des écoles privées et
d'enseignement comme telles et puis, d'autre part, à l'autre palier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les fichiers du service d'informatique du
ministère sont utilisés pour bâtir l'échantillonnage
et chacun des étudiants est sensé être recensé dans
ce fichier. C'est à partir de là que l'on bâtit
l'échantillon pour s'en aller ensuite avec les noms et adresses des
étudiants, leur envoyer les questionnaires et faire par la suite des
contacts, des entrevues personnelles dans un certain nombre de cas où
les personnes n'ont pas répondu.
M. CHARRON: Le budget général de la planification fait un
bond assez substantiel, au-dessus du million de dollars. A quoi est-ce
dû? Est-ce dû en particulier à la hausse des traitements et
d'un nouveau personnel ou si...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A l'augmentation de l'effectif et à la
hausse des traitements il y a eu jusqu'à 18 p.c. de
rétroactivité qui a dû être payé et
également à l'ouverture de nouveaux dossiers et à
l'expansion normale de la direction.
M. CHARRON: De quel ordre est l'effectif global à la direction
générale de la planification?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II y a 64 personnes...
M. CHARRON: 64.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... permanentes plus un certain nombre
d'occasionnels.
M. CHARRON: C'est le même nombre de personnes que dans les
années précédentes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela. Pour ce qui est de l'effectif de
base, oui mais pas pour les occasionnels.
M. CHARRON : Les occasionnels vont être plus nombreux.
Si on procède par ordre de direction générale, les
quatre groupes "éducation et emploi", ceux qui reviennent à
chaque année...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui...
M. CHARRON: ... est-ce que "éducation et planification
régionale" est un nouveau groupe? Il commençait à toutes
fins pratiques l'année dernière, si ma mémoire est
fidèle. Je voulais vous demander dans le document que le groupe
"éducation et emploi" a préparé, lequel document est
présenté comme un partage de juridictions et
responsabilités effectives.
Vous mettez dans le rapport annuel comme projet de présenter
ledit document maintenant fait à l'étude des autorités
supérieures en vue de... Est-ce à dire que ce document qui a
été fait au cours de l'année n'est pas arrivé
encore sur le bureau du ministre pour qu'il serve à quelque
décision que ce soit en conséquence?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pouvez-vous me signaler de quel document il
s'agit?
M. CHARRON: Le document préparé par le groupe
"éducation et emploi".
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On a préparé un certain nombre de
documents.
M. CHARRON: Je sais, mais c'est l'élaboration d'un document en
faisant le point sur la formation professionnelle.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bon! Alors, ce document a été
présenté à l'assemblée des directeurs
généraux comme document de travail préliminaire. Il a
été discuté assez récemment et, à l'heure
actuelle, il fait l'objet d'une certaine analyse au bureau des sous-ministres.
Il a servi en grande partie à établir une problématique de
la formation professionnelle à l'intérieur du ministère de
l'Education puisque, ont participé à l'élaboration de ces
documents, des membres de chacune des directions générales
impliquées: un représentant du secondaire, un représentant
du collégial, un représentant du financement et de
l'éducation des adultes et de la planification.
M. CHARRON: Mais, est-ce que son contenu est sorti des murs du
ministère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, pas à l'heure actuelle.
M. CHARRON: Donc, n'affectant en rien actuellement la vie au niveau
collégial, par exemple?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, sauf qu'à l'heure actuelle, il fait
l'objet d'analyses au sein des directions générales et au sein du
bureau des sous-ministres. Il est sorti assez récemment.
M. CHARRON: Est-ce que ce document sera publié?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II y aura une décision à prendre
là-dessus éventuellement. Autant que possible, je tiens à
ce que les documents soient rendus publics, sauf s'il s'agit de documents
tellement préliminaires qu'ils ne puissent pas avoir de
signification.
M. AUDET: M. le Président, le programme
franco-québécois d'innovation et de prospective se rattache
justement à des échanges d'étudiants?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Par le truchement d'un occasionnel, il y a un
groupe de travail entre Québec et la France qui s'occupe plus
particulièrement de faire une réflexion sur les orientations
nouvelles des systèmes d'enseignement.
M. AUDET: ... qui est affecté... Son travail est au
ministère, au Québec, ici?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, il y a un occasionnel qui s'occupe de ce
secrétariat.
M. CHARRON: Le groupe "éducation et affaires étudiantes" a
travaillé en particulier, si je regarde le rapport du ministère,
sur le développement du coopératisme en milieu étudiant.
Est-ce que cela aussi a donné lieu à des documents et des
décisions prises par les directeurs généraux des
CEGEP?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II y aurait peut-être intérêt
à ce que l'on reprenne cette discussion dans le cadre du
Haut-Commissariat, parce que c'est le Haut-Commissariat maintenant, par le
sous-ministre adjoint, qui est responsable du contenu "affaires
étudiantes". C'est là une modification que l'on a apportée
l'année dernière.
M. CHARRON: Boa
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Administrativement, le dossier relève de
la planification et nous considérons qu'il y a, dans le domaine des
affaires étudiantes, des relations très étroites et nous
cherchons justement à mieux coordonner l'action du ministère et
l'action du Haut-Commissariat.
M. AUDET: M. le Président, est-ce que l'on peut à ce
moment-ci...
M. VINCENT: Est-ce que M. Lacombe est encore à la direction de la
planification?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. VINCENT: II est demeuré quand même à ce
poste-là. Il fait la relation avec le Haut-Commissariat.
M. AUDET: Est-ce que l'on peut poser une question comme celle-ci, par
exemple, à ce moment-ci, concernant l'étudiant et
l'autorité? L'an dernier, il devait y avoir eu un budget à ce
sujet-là. Quels ont été les résultats de cette
étude? Est-ce une question que l'on peut poser?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Très certainement.
M. AUDET: C'est vague pas mal! Peut-être que vous ne pourrez pas
répondre à l'autre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, pas du tout! Elle est cohérente
celle-là, je peux y répondre avec plaisir.
Je vous fais remarquer qu'il s'agit... vous vous trompez peut-être
de colonne, il ne s'agit pas de 72/73, le montant qui apparaît là,
c'est pour l'année en cours, 73/74.
M. AUDET: J'imagine que l'an dernier, il devait y avoir aussi...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, vous ne
pouvez pas imaginer, parce qu'il n'y a rien qui apparaît. C'est
une étude nouvelle. Cela fait partie de nos projections.
M. AUDET: C'est un précédent. Il n'y a pas
d'expérience de faite dans le passé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, mais je suis convaincu que vous pourriez
nous apporter dans le domaine de l'autorité des renseignements
très utiles et nous envisagerons de vous consulter.
M. BELAND: On pourrait peut-être vous faire des suggestions, on ne
sait pas!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous en ferez.
M. CHARRON: Le groupe "éducation et planification
régionale" a travaillé, lui, sur le projet de
régionalisation. On a parlé de l'élaboration d'un
modèle de régionalisation applicable au niveau des CEGEP. Est-ce
que ce modèle-là est entre les mains de la direction
générale de l'enseignement collégial maintenant?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le groupe "planification régionale" est
constitué, comme le précédent que je vous mentionnais,
d'un certain nombre de représentants de la direction
générale. Donc, il y a eu un contact permanent entre la DIGEC et
le groupe en question tout au cours du processus d'élaboration du
travail. Le travail va se terminer dans approximativement trois semaines; il va
faire l'objet d'un rapport qui va être remis, à ce
moment-là, officiellement à la DIGEC et aux autorités du
ministère. C'est sur le point de se terminer.
M. CHARRON: Pour les questions sur la régionalisation, on
attendra d'être rendu à la DIGEC. Parmi les projets
spéciaux de recherche, il y a celle qui vient d'être
mentionnée par le député d'Abitibi-Ouest. Est-ce qu'il y
en a d'autres qui, à votre esprit, devraient faire l'objet de recherches
spéciales au cours de la prochaine année?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, on a prévu la constitution d'un
groupe de travail "interdirections générales" pour étudier
les relations entre l'économie et l'éducation. Nous avons eu,
d'ailleurs, des consultations avec les organisations patronales et nous
voudrions également en avoir avec les syndicats, le cas
échéant. Il y a un autre groupe de travail sur les contenus de
formation.
M. CHARRON: Est-ce à dire que ce sont des groupes qui
s'inscriront comme le groupe "éducation et emploi", "éducation et
affaires étudiantes"?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça, tout à fait ça.
La planification joue une espèce de rôle moteur impliquant les
directions générales, en essayant d'éviter la
compartimentation des administrations. Cela va devenir, d'ailleurs, plus facile
avec le PPBS parce que les programmes sont mieux identifiés, ainsi que
leurs objectifs.
M. AUDET: M. le Président, au sujet du programme de recherche sur
le syndicalisme étudiant, est-ce quelque chose de nouveau, ça
aussi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II s'agit d'un projet également.
M. BELAND: Est-ce en vue de favoriser la syndicalisation des
étudiants? C'est quoi exactement, là? Est-ce que vous pourriez
préciser?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Une recherche, en général, ne
poursuit pas des objectifs de cette nature. Elle vise à colliger des
données de manière à savoir le phénomène
existant, quelle est la situation de ce point de vue.
M. CHARRON: Quand la Direction générale de la
planification embauche, par ses services professionnels, des gens pour faire
ces études, comme sur le syndicalisme étudiant, l'étudiant
et l'autorité, où recrutez-vous ces gens? Vous parliez
tantôt de cueillette de données; ça, j'admets que c'est
plus technique, mais pour des études de cet ordre-là, ce sont des
gens qui viennent de quel milieu, où faites-vous votre recrutement?
M. BELAND: Est-ce parce que vous voudriez postuler un emploi?
M. CHARRON: Non, j'ai assez de mon travail, là, quoique le
syndicalisme étudiant, ça m'intéressait.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A ce moment-là, il faudrait s'interroger
sur les objectifs de la recherche.
M. CHARRON: Ou sur l'impartialité.
M. BELAND: Ah! ça, ce serait peut-être discutable.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les bassins d'alimentation pour nous, ce sont
soit des établissements de recherche existant au sein de CEGEP ou
à l'université, et également des finissants du milieu
universitaire qui participent à des concours qui sont ouverts ou qui
normalement posent leur candidature un peu partout lorsqu'ils quittent
l'université ou lorsqu'ils deviennent en disponibilité ailleurs.
A partir d'analyses de dossiers, à partir de rencontres avec les
individus, on décide de l'engagement.
M. CHARRON: Dans le cas de ces projets-là, est-ce qu'on en est
à l'étape où les gens sont déjà
nommés ou si...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En ce qui concerne les nouveaux dossiers, il y a
eu, au cours des derniers mois, l'élaboration des problématiques
d'une façon plus précise et du recrutement qui est en voie de se
compléter à l'heure actuelle. Les cadres ne sont pas tout
à fait remplis, mais il reste encore un certain nombre de postes qui
sont disponibles.
M. CHARRON: Est-ce qu'on prévoit que ces études-là
ne figurent au budget que cette année, donc, qu'elles devront être
complétées pour l'année prochaine, ou si le groupe que
vous formez va poursuivre une étude sur plusieurs années?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Bon, prenons l'exemple du groupe "objectifs et
économie de l'éducation" auquel on vient de faire allusion. Ce
qu'on veut se donner comme élément important au ministère
de l'Education, c'est vraiment un groupe qui peut en arriver à percevoir
d'une façon beaucoup plus claire les objectifs et les besoins
d'éducation dans une société, de les formaliser, de les
préciser d'une façon meilleure que ce qu'on connaît
à l'heure actuelle, compte tenu de la complexité du
déroulement des événements, pour en arriver finalement
à faire une évaluation des efforts qui sont actuellement
consentis pour poursuivre chacun de ces objectifs.
En gros, c'est l'optique qu'on poursuit dans ce genre de choses. Les
équipes d'analystes, à ce moment-là, deviennent des
équipes forcément permanentes, puisque la situation est
relativement mouvante, puisque les besoins des populations sont changeants et
puisqu'on s'en va de plus en plus, je crois, vers un système qui ne
répond plus à une moyenne, mais bien à un éventail
beaucoup plus considérable de besoins qu'auparavant. On se
réfère peut-être beaucoup moins à l'individu moyen,
à l'heure actuelle, et on s'en va vers une perception des besoins
vraiment des populations plus restreintes, de sorte qu'on pourrait satisfaire
des gens davantage dans certains milieux que si on fonctionne à partir
d'une notion de moyenne exclusivement. Sur ce groupe d'analyse des besoins, des
objectifs et...
M. CHARRON: Les gens qui se trouvent embauchés deviennent en
quelque sorte, des permanents, mais ils changeront de sujet d'étude?
UNE VOIX: C'est cela.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas nécessairement mais...
M. CHARRON: Celles sur le syndicalisme étudiant et
l'étudiant et l'autorité vont constituer... Vous dites que la
problématique est déjà définie et qu'on en est au
recrutement. Elle a comme mandat premier... elle ne devrait pas dépasser
l'année budgétaire qui commence.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour l'autorité, les études se
répartissent sur plus d'une année dans la liste que je vous ai
citée, qui est d'ailleurs incomplète, il y a à peu
près la moitié des études qui représentent des
continuations par rapport à l'année précédente.
M. CHARRON: C'est parce qu'on a souvent l'impression que ces groupes
n'accouchent finalement que de bien peu de chose, tellement leur travail est
dillué sur...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, parce qu'il ne faut peut-être pas
envisager leur action uniquement sous la forme d'une publication qui serait
rendue publique. Leur action s'inscrit ou influe sur le fonctionnement
même du ministère et des directions générales et
c'est à partir de toutes ces données que les directions
générales pourraient faire leur programme. Le groupe, par
exemple, dont j'ai parlé trop brièvement sur les contenus de
formation est un groupe extrêmement important parce qu'il aura à
analyser les mécanismes d'élaboration des contenus de formation,
ce qui touche de très près les programmes. Ceci a une influence
immédiate sur la façon de fonctionner des différents
niveaux d'enseignement.
M. CHARRON: En ce qui me concerne, M. le Président, la direction
générale de la planification sera...
LE PRESIDENT (M. Picard): L'élément 2, du programme 1 est
adopté?
Adopté.
On me signale, messieurs, qu'il est midi. La commission suspend sa
séance jusqu'à quatre heures, cet après-midi.
M. CHARRON: Après la période des questions.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
Reprise de la séance à 16 h 5
M. PICARD (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
La commission de l'éducation, des affaires culturelles et des
communications continuera l'étude des crédits du ministère
de l'Education. A la suspension des travaux, nous en étions rendus
à l'élément 3, gestion, du programme 1 : Administration et
conception. Est-ce qu'il y a des questions? Le député de
Saint-Jacques.
M. CHARRON: Dans cette direction générale de la gestion...
Attendez un peu, je n'ai pas fini.
LE PRESIDENT (M. Picard): Si le député de Saint-Jacques me
le permet, je pourrais peut-être...
M. CHARRON: Allez-y!
LE PRESIDENT (M. Picard): ... en profiter pour faire l'annonce de
quelques changements dans la composition de la commission. M. Larivière
de Pontiac remplace M. Pearson de Saint-Laurent et M. Gagnon de
Gaspé-Nord remplace M. Cardinal de Bagot.
M. CHARRON: Quand on dit, dans le rapport annuel du ministère,
que la direction générale de la gestion a procédé,
au cours de l'année 71/72, à l'élaboration de la structure
de programmes pour l'ensemble du ministère, à la page T-5,
ça veut dire quoi? Je me souviens qu'on en avait discuté,
l'année dernière. Je voudrais savoir ce qui a été
fait de nouveau, cette année.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le regroupement des activités par le PPBS
dont vous avez la confirmation dans la présentation du budget, c'est une
opération d'une complexité considérable. Vous vous en
rendez compte, seulement en regardant le cahier des crédits. C'est une
opération qui ne sera jamais terminée, en fait, parce que nous
revoyons constamment les objectifs des programmes qui peuvent être
redéfinis chaque année et qui le seront.
M. CHARRON: De façon générale, est-ce que la
direction est satisfaite de la réalisation, de la mise en programme des
travaux du ministère et de la présentation actuelle?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je dirais que oui, sans la moindre
hésitation. Tous les fonctionnaires ont très bien compris quel
était l'esprit de cette réforme. Je reviens sur les deux
éléments qui m'apparaissent les plus importants. Le premier est
la possibilité de définir des objectifs, en fonction d'un
programme, et de réviser ces objectifs. Ce qui permet de mieux
évaluer le programme, même si ça peut recou- per plusieurs
centres de décision. La deuxième possibilité sera de
budgétiser sur une période de trois ans, de manière
à mieux suivre la croissance des coûts.
M. CHARRON: Sans entrer dans des détails qui pourraient
être assez ennuyeux parce que techniques, que peut signifier, à
l'intérieur de la direction générale de la gestion,
l'adoption de nouvelles méthodes? Cela vous a obligé, par
exemple, j'imagine, à procéder avec plusieurs directions
générales à la fois, dans certains cas.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'abord, il faut constater que la structure de
programmes se trouve à réaménager les crédits en
fonction des objectifs par niveau de clientèle:
élémentaire, secondaire, collégial, universitaire, adulte,
etc. C'est donc un regroupement des activités en fonction des services
rendus à une clientèle précise. Forcément, cela
mettait en cause la relation entre certaines unités administratives et
les programmes tels que structurés. Dans plusieurs programmes, il y a
deux, trois, quatre unités administratives impliquées et cela
apporte plus de richesse dans la réalisation du programme. Cependant,
cela veut dire une coordination plus poussée. Et le principal avantage
qu'on a retiré de cette opération a été de rendre
plus évident, un peu pour tout le monde, la relation entre objectif,
programme, ressources requises pour la réalisation de ces
programmes.
M. CHARRON: Mais la définition, par exemple, de ces objectifs se
faisait à quel niveau, à l'intérieur du ministère?
Est-ce que cela se faisait à l'intérieur de la direction
générale de la gestion ou si c'était de concert entre
différentes directions?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela s'est toujours fait au niveau des
directions générales. La direction générale de la
gestion sert seulement de support. C'est une direction en fonction conseil qui
conseille le bureau des sous-ministres et les différentes directions. Ce
n'est aucunement une direction opérationnelle. C'est une direction qu'on
appelle communément "staff".
M. CHARRON: Le service.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela.
M. CHARRON: Et la plupart des programmes ont été
échafaudés pour trois ans?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La première année, les budgets ont
été fabriqués seulement pour un an. Nous sommes
actuellement dans la phase de la programmation triennale où on
élabore les crédits pour les trois années, soit 74/75,
75/76, 76/77. C'est la première fois que nous avons, dans le cycle
budgétaire, la phase
d'élaboration des crédits sur trois ans. Cela n'avait pas
été fait pour l'exercice financier 73/74.
M. CHARRON: Est-ce que les programmes que nous étudions
actuellement sont dans un cadre de trois ans ou si c'est la première
version pour une année?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est la première version pour une
année. Nous travaillons actuellement ces programmes sur une base de
trois ans.
M. CHARRON: Je voulais demander au ministre, si l'adoption d'une
pareille méthode qui, à mon avis, est loin d'être encore
rodée, va amener des aménagements d'ordre administratif
importants à l'intérieur du ministère. On aurait pu poser
la question auparavant mais j'attendais d'être à la gestion. M.
Girard faisait allusion une fois qu'il était obligé à
certains moments, pour la réalisation de certains programmes, de
réunir certaines unités administratives. Est-ce que cela voudra
dire, par exemple, que certaines unités administratives, membres d'une
direction générale jusqu'à maintenant, à cause du
nouveau système par programmes devront appartenir à d'autres?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas du tout exclu mais ce n'est pas
forcé.
M. CHARRON: C'est arrivé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est en cours de route. C'est
déjà arrivé, oui, parce que le service du personnel est un
service extrêmement important. Il représente déjà un
regroupement. D'ailleurs, même la gestion est un regroupement
d'unités administratives mais un regroupement qui avait
été fait avant même, cette fois-là,
l'établissement du PPBS.
Vous constaterez, lorsque nous discuterons des affaires culturelles, que
l'organigramme du ministère a été modifié en
fonction du PPBS et, aux Affaires culturelles, il nvy aura pas la
difficulté que vous semblez avoir ici, en ce sens que chaque programme
correspond à un centre de décision. Mais ce qui était
souhaitable aux Affaires culturelles, semble-t-il, ne l'est pas
nécessairement dans un autre ministère où les fonctions
sont différentes.
M. CHARRON: Autre question sur...
M. GAGNON: A l'intérieur, le ministre dit qu'il est à
préparer des programmes qui auront une durée de trois ans, tenant
compte des budgets également qui sont répartis sur une
période de trois ans. A ce moment-là, c'est dire que les
programmes viennent s'insérer dans un budget qui sera à
déposer avec les années à venir. A ce moment-là,
vous ne croyez pas que cela doit toucher les budgets scolaires? Parce que la
taxe scolaire peut représenter 20 p.c. ou 25 p.c. du montant total du
budget de l'éducation.
Si cela touche le budget de l'éducation sur une période de
trois ans, comment pouvez-vous prévoir que ça ne touche pas les
budgets scolaires que vous n'avez pas trois ans d'avance, qui pourraient
apporter des conséquences au niveau scolaire et qui pourraient
peut-être obliger les administrateurs scolaires à une augmentation
de taxes ou à des changements ou à des contingences
administratives assez importantes?
Vous pouvez prévoir pour le budget mais pour les commissions
scolaires, ça devient plus difficile.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II s'agit de prévisions et ce sont des
prévisions qui sont réajustées constamment. Dans le
domaine universitaire, nous déposons un plan quinquennal
d'investissements universitaires, mais ce plan quinquennal est
déposé à titre d'indication. Ce qui est acquis c'est
uniquement l'année en cours. Chaque année le plan quinquennal est
révisé, il peut y avoir des modifications.
M. GAGNON: Oui, je partage votre opinion mais on sait que les revenus
des universités sont minimes.
Mais quand on touche aux budgets scolaires et qu'à ce
moment-là cela touche à l'imposition des taxes scolaires qui
représentent $400 millions à $500 millions dans la province, cela
ne crée pas le même problème que cela peut créer au
niveau des universités. C'est beaucoup plus complexe, il n'y a aucun
doute que le problème universitaire peut se citer comme exemple. Je
crois que l'exemple cloche peut-être un peu.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est possible. En fait, je ne vois pas
très bien ce que le député a dans l'esprit en posant sa
question.
M. GAGNON: Cela peut affecter les budgets scolaires.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Parce que nous n'administrons pas directement la
masse d'argent qui vient des taxes scolaires, nous l'administrons indirectement
par nos normes.
M. GAGNON: D'accord.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En fait, si on veut parler du coût du
système, on ne peut pas penser seulement au budget de l'Education, qui
est de $1.5 milliard à peu près. Il faut penser aux $500
millions....
M. GAGNON: C'est cela, c'est ce que je dis.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... en taxes scolaires, et on a un coût de
système qui est à peu près de $2 milliards.
M. GAGNON: C'est cela. C'est pourquoi cela doit s'insérer. Si le
gouvernement prévoit pour une période de trois ans, à
l'intérieur de son budget, cela devient un problème sur les
budgets scolaires que le gouvernement ne peut pas prévoir parce que les
budgets scolaires ne sont pas déposés ou ne peuvent pas
être prévus trois ans à l'avance. Les administrations
scolaires ne sont pas faites en fonction de cela.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense qu'il est bon de rappeler ici que le
travail de la programmation triennale consiste à prévoir le
budget de la première année, c'est-à-dire l'année
du gouvernement 74/75 et d'indiquer des prévisions basées sur des
taux de croissance pour les années suivantes, soit 75/76 et 76/77. Vu
que l'ensemble des budgets des réseaux consiste en des masses salariales
pour une partie très importante, les trois quarts des budgets environ,
on peut prévoir, sur des taux de croissance qu'on a vécus dans
les trois dernières années, quels seront les budgets des
commissions scolaires. On peut prévoir aussi quels seront les revenus
des commissions scolaires en ce qui concerne les taxes; tout cela permet
d'avoir une assez bonne indication des budgets requis pour les trois prochaines
années.
M. CHARRON: Pour ce qui concerne les unités administratives
décentralisées, est-ce qu'on oblige ces unités à
fonctionner selon le même programme dans la présentation de leur
budget?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous pensez aux commissions scolaires...
M. CHARRON: Aux universités, par exem-pie.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... aux universités. Non, mais ce n'est
pas exclu. Il y a l'Université du Québec qui fonctionne, celle du
PPB, nous avons des raisons de croire que les autres universités
souhaiteraient s'acheminer vers cette technique administrative, mais il n'y a
pas eu d'imposition ou de directives générales.
M. CHARRON: Mais, est-ce qu'il y a eu, par exemple, comme on avait fait
à l'égard des commissions scolaires, non pas
nécessairement des directives... Je sais que la direction
générale avait, à un moment donné, publié
une forme de guide d'administration des commissions scolaires.
Est-ce qu'on peut espérer une pareille indication ou publication
à l'égard des unités décentralisées qui
voudraient fonctionner avec un programme?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II faut dire tout d'abord que les guides en
question étaient publiés par la direction générale
de la gestion lorsque le service des relations du travail faisait partie de la
direction générale de la gestion. Maintenant, le service des
relations du travail fait partie du service général du personnel
et cela va faire l'objet de discussions ultérieurement. La direction
générale de la gestion s'occupe seulement de l'administration
interne du ministère et n'agit pas auprès de la clientèle,
soit le personnel ou les réseaux comme tels.
Si je peux revenir brièvement sur la question des
universités, que j'ai évoquée tout à l'heure, nous
envisageons, et c'était une des recommandations du Conseil des
universités, de repenser le système de financement. Il faudra le
repenser par programme, sortant de ce que nous avons appelé la
méthode historique basée sur un per capita avec des facteurs de
correction. Pour pouvoir repenser ce système par programme, il faudra
nécessairement qu'il y ait des universités qui, dans un premier
temps, aient commencé à appliquer ce même système au
niveau de leurs administrations respectives.
M. CHARRON: Est-ce qu'obligation leur sera faite de fonctionner de cette
façon?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense qu'il faut laisser évoluer les
choses. Il n'y a pas d'obligation mais il y a certainement des concertations
qui ont lieu. Nous avons, par exemple, dans certains groupes de travail, en
particulier par le système d'informatique, déjà
rationalisé toute la comptabilité commissions scolaires,
réseau collégial qui, pour la majorité des CEGEP,
est maintenant reliée à l'ordinateur du ministère. Je
dirais que c'est la tendance mais qu'il n'y a pas eu d'obligation. Ce sont des
transformations vraiment très difficiles et qui risquent d'occuper
beaucoup d'énergie dans un ministère. Je pense qu'il faut donner
le coup mais encore faut-il le donner à bon escient pour que les autres
activités ne risquent pas d'en souffrir.
M.AUDET: M. le Président, lorsque vous mentionnez consultation de
firmes spécialisées à l'élément "gestion"
est-ce que ce sont des firmes que vous engagez à contrat?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A quel élément? M. AUDET: A
l'élément 3.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II n'y a pas encore de firmes engagées.
Il s'agit là...
M. AUDET: C'est un budget en vue.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça; c'est une provision.
M. AUDET: Ce sera par contrat, je suppose. M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui,
c'est ça. M. AUDET: Ce n'est pas comme dans l'enga-
gement de consultants. L'engagement de consultants, ce sont des salaires
par soumissions.
M. GAGNON: Simplement un mot. On nous dépose une liste ici
concernant le personnel qui entoure le ministre de l'Education. Il y aurait
huit personnes près du ministre qui seraient des secrétaires
particuliers ou adjoints. Le ministre pourrait-il nous dire combien il y en
avait en 1970 dans l'autre gouvernement? Quel était le nombre des
secrétaires particuliers que l'autre ministre avait avant le changement
de gouvernement au ministère de l'Education? Puisqu'on nous
dépose une liste du personnel du ministre de l'Education, le ministre
peut-il nous dire quel était le nombre de ceux de son
prédécesseur de l'autre gouvernement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vais vérifier...
M. GAGNON: Vous ne pouvez pas me le dire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... vous pensez au gouvernement de l'Union
Nationale.
M. GAGNON: C'est parce qu'on a eu des critiques sévères
à l'effet qu'il y en avait beaucoup. Je ne veux pas critiquer, mais
c'est simplement une comparaison.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): L'effectif total était de 49 sous
l'ancien gouvernement, il est maintenant de 36.
M. GAGNON: Non, ce n'est pas l'effectif total, ce sont les
secrétaires qui entourent le ministre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les secrétaires particuliers.
M. GAGNON: La liste est déposée. Par voie de
comparaison.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II va falloir faire des recherches. Je ne sais
pas combien...
M. GAGNON: Alors, le ministre me donnera l'information. Ce n'est pas
pour critiquer, mais pour faire une comparaison parce qu'on nous a
critiqués.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah!
M. GAGNON: Oui! On nous a dit qu'il y avait trop de secrétaires
qui entouraient les ministres. Alors, ce serait seulement par voie de
comparaison.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On nous dit qu'on devait probablement avoir au
moins une douzaine de secrétaires particuliers du temps de M.
Cardinal.
M. GAGNON: Oui, mais il faudrait que ce soit officiel.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vais quand même vérifier ce
chiffre-là. Il doit y avoir des fonctionnaires...
M. GAGNON: Parce que je sais que, dans un ministère comme celui
de l'Education, cela prend des hommes. Il ne s'agit pas d'une critique, mais il
s'agit de faire des comparaisons.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Tout à fait d'accord.
M. CHARRON: Est-ce que le directeur général de la gestion
peut expliquer non pas le contenu, mais l'existence de ce qui s'appelle dans le
budget le programme 5? Comment se fait-il que les services administratifs dont
les coûts sont imputés figurent à un programme
indépendant des autres? Pourquoi n'a-t-on pas fait les imputations
à travers les autres programmes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les activités du ministère se
regroupent actuellement en neuf secteurs et le dixième secteur, qui
s'appelle "administration et services", a pour but de faire fonctionner les
autres secteurs: enseignement élémentaire, secondaire,
collégial, etc. Les unités administratives qui oeuvrent dans
plusieurs secteurs ou dans plusieurs programmes ne pouvaient pas être
rattachées à un secteur en particulier ou à un programme
en particulier. A titre d'exemple, si vous prenez le document IV qui a
été distribué dans la pochette, la direction
générale de l'enseignement élémentaire et
secondaire touche à deux programmes différents, le programme
d'enseignement élémentaire et le programme d'enseignement
secondaire. La direction générale, telle qu'indiquée
à l'annexe de votre document, a un budget de $4,376,000 dont $1,576,000
sont dépensés pour les fins de l'enseignement
élémentaire et $2,800,000 pour les fins de l'enseignement
secondaire.
Alors, pour avoir bien indiqué, dans les secteurs
élémentaire et secondaire, les sommes d'argent qui sont
utilisées pour administrer ces fonds, on a divisé, par mode
d'imputation, le budget de la direction générale de
l'élémentaire et secondaire de $4,376,000, en deux imputations,
lesquelles apparaissent au programme 8, éléments 1 et 2, et au
programme 12. Alors, la direction générale se trouve donc
impliquée dans trois éléments de programme.
L'élément 1 du programme 5, où on a le budget total de la
direction générale, et c'est là effectivement que les
certifications de crédits se font. C'est là effectivement que les
dépenses sont effectuées.
M. CHARRON: Vous avez dit 8, 1 et quoi? L'autre programme?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le programme 8, l'élément 1 et le
programme 12, l'élément 1.
Alors, au programme 8, élément 1, il y a une partie,
à peu près 40 p.c. quelque chose comme cela, du budget de la
direction générale qui est impartie au programme 8,
élément 1 et l'autre $2,800,000, au programme 12,
élément 1. Alors, de cette façon, on a regroupé
dans chacun des secteurs, le coût pour administrer les programmes de
fonctionnement et de construction à "élémentaire public et
au secondaire public". Alors, on voit, à ce moment-là, que pour
administrer le réseau de l'élémentaire, cela coûte
au programme 8 un montant qui est de $1,576,000 pour la direction
générale de l'élémentaire et secondaire. Il y a
trois autres imputations qui proviennent de la direction générale
du financement, de la direction générale de l'équipement
et des bureaux régionaux.
Alors, ceci donne plus d'information à l'ensemble de la
population et aux autorités gouvernementales. Cela permet de voir,
à même le budget de la direction générale, à
quelles fins ce budget est dépensé, et on voit qu'ici il est
dépensé à deux fins: pour soutenir l'action de
l'enseignement élémentaire, pour $1,576,000, et soutenir l'action
de l'enseignement secondaire, pour $2,800,000.
M. CHARRON: Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi ce total de ce qui
est donné à "enseignement élémentaire et
secondaire." Ce qui constitue en soi avec d'autres choses un programme aussi?
Pourquoi avoir fait un programme de quelque chose qui est déjà
divisé dans deux autres programmes appelés 8 et 12?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est qu'administrativement il fallait faire le
lien entre les centres de responsabilité et les programmes.
Alors, la direction générale de l'enseignement
élémentaire se trouve à avoir un seul budget de
$4,376,000; c'est dans ce budget qu'on fait les opérations comptables et
les montants de $1,576,000 et de $2,800,000 d'imputations, ce n'est qu'une
simple transaction une fois par année, à la fin de
l'année, pour correspondre aux dépenses réelles encourues
durant l'année dans les proportions qui sont indiquées là.
L'argent se dépense à un seul endroit, au programme 5,
élément 1, mais il y a deux: transactions d'imputations qui se
font aux programmes 8, élément 1, et 12, élément 1,
simplement à titre d'indication de la répartition des
dépenses entre ces deux programmes-là. Alors, ça donne
beaucoup plus d'informations qu'auparavant parce que, dans les budgets de
72/73, par exemple, on ne pouvait pas savoir quelle était la proportion
du budget de la direction générale qui était
utilisée à l'élémentaire et qui était
utilisée au secondaire.
M. CHARRON: J'imagine que c'est la même chose pour ce qui est de
l'équipement, par exemple, la formation générale des
adultes, etc.
D'accord, on y reviendra tantôt quand on sera au programme 5.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, est-ce que l'élément 3
est adopté
M. CHARRON: Ah non! M. le Président, il y a autre chose. Il y a
aussi, je crois, comme on le présente dans le rapport annuel, toute la
question du classement provincial des enseignants. En gros et rapidement, le
ministre peut-il nous dire comment on a procédé, suite au dernier
feu dans ce domaine-là, comment on a procédé au
ministère au classement qui, aujourd'hui, crée des
problèmes et crée même une contestation de la part des
enseignants qui sont affectés? J'imagine que ça part de
l'échec du comité Rossignol.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah! c'est une très longue histoire. Je
n'ai pas d'objection, pour ma part, à en discuter maintenant bien que,
strictement, nous devrions en parler au programme 2, élément 3,
alors que nous discuterons des services généraux du personnel des
organismes d'enseignement. Cela n'appartient pas à la gestion
maintenant. Pour plus de résultats...
M. CHARRON: C'est parce que, dans le rapport annuel, il
était...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact. C'est l'exemple que j'ai
cité tout à l'heure, mais si c'est le désir de la
commission, moi, ça revient exactement au même.
M. GAGNON: C'est dangereux quand on discute en dehors du programme;
quand on revient au programme, qu'on fasse une deuxième discussion.
L'expérience est...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La discipline, la discipline.
M. HARDY: Le respect du règlement, c'est toujours
l'idéal.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Alors, devant cet appel à l'ordre...
M. CHARRON: Ce juridisme.
M. AUDET: Que veut dire ici "membres de jury", qu'est-ce que c'est
ça?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Membres de jury.
Il s'agit des jurys de la Commission de la fonction publique, qui a un
membre qui vient de l'extérieur et qui doit être
dédommagé.
M. CHARRON: Quels sont les services à la catégorie 4,
élément 3 du programme 1? Est-ce qu'on peut décrire
brièvement le projet qui
consiste à engager des consultants pour la conception et
l'implantation d'un système d'information? Ce qui est décrit
comme étant le premier service.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II s'agit d'améliorer l'information du
personnel à l'intérieur du ministère...
M. CHARRON: A l'intérieur du ministère.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... sur les objectifs du ministère, les
programmes, etc. et d'avoir un système permanent d'information pour que
tous les gens soient bien motivés dans leur action, parce qu'ils peuvent
se rattacher facilement à un projet ou une activité qui se
rattache elle-même à un programme et aux grands objectifs du
ministère.
Le service d'organisation-méthode qui est chargé, cette
année, de réaliser ce système n'est pas encore
commencé. L'année vient à peine de débuter au 1er
avril. Si, dans l'implantation de ce projet, nous avions besoin de personnel de
l'extérieur, la réserve qui est ici est pour cela.
M. CHARRON: Actuellement, est-ce que l'information visée par ce
projet est à ce point déficiente à l'intérieur du
ministère pour qu'on consacre, en plus des énergies normales de
la direction générale de la gestion, un service contractuel de
$18,500?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Evidemment, il y a beaucoup de personnel nouveau
au ministère à chaque année, environ 250 personnes qui
entrent au ministère, tenant compte des vacances, des départs,
des mises à la retraite, etc. Cela veut donc dire une personne par jour,
en définitive. Cela nécessite un système d'accueil pour
que la personne qui entre au ministère se sente à l'aise dans cet
environnement qui est fort complexe.
D'autre part, il y a des changements assez fréquents dans les
organisations ou dans les méthodes de travail qui rendent souhaitable
une familiarisation plus grande du personnel aux différents changements
qui se produisent au ministère, afin d'augmenter le niveau de motivation
des gens. Toute organisation sent le besoin d'augmenter son niveau de
motivation.
M. CHARRON: Avant l'adoption de ce budget, avant le 1er avril, que se
faisait-il dans ce domaine et à cet égard au
ministère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les responsabilités d'information du
personnel nouveau étaient, jusqu'à maintenant, laissées
à l'initiative de chaque unité administrative.
Depuis la création de la direction générale de la
gestion, on a étudié ce problème et on croit qu'il y a
avantage à créer un système d'accueil qui soit plus
général pour que les gens qui entrent dans l'unité
administrative connaissent non seulement les problèmes de l'unité
administrative mais sachent bien ce qui se passe ailleurs et soient bien
informés de l'ensemble des programmes, l'ensemble des objectifs du
ministère.
M. CHARRON: Mais si, comme vous le dites, la mobilité est grande
à l'intérieur du ministère une nouvelle personne
par jour et puisque c'est un problème qui, en fait, ne diminuera
pas puisque plus la croissance augmentera, plus il y aura de personnel, je
demande comment cela se fait qu'on va procéder de manière
contractuelle. Est-ce qu'il n'aurait pas été mieux de
préparer de façon permanente à l'intérieur de votre
direction générale ce service?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II y a un groupe permanent. C'est le service
d'organisation-méthode. Maintenant, cela comprend une dizaine de
professionnels. Les spécialistes en organisation-méthode sont
plutôt rares sur le marché et nous sommes susceptibles d'en perdre
parce qu'ils veulent changer d'ambiance pour prendre davantage
d'expérience ou pour toutes sortes d'autres raisons. Et nous risquons en
cours d'année de nous retrouver à court de personnel à
cause de cette grande mobilité dans les services
d'organisation-méthode. On remarque d'ailleurs que dans les
différents ministères ou les différentes entreprises, les
groupes d'organisation-méthode sont constamment en difficulté
pour trouver du personnel d'expérience. Alors, les $18,500 qui sont
là et qui représentent un homme-année à peu
près, un homme-année et demie, c'est simplement une
réserve au cas où nous serions en panne en cours d'année
pour réaliser le projet. Mais, en pratique, si notre effectif est
complet, ce montant ne sera à peu près pas utilisé.
M. CHARRON: Dernière question en ce qui concerne
l'élément 3. J'aimerais avoir une description des autres
dépenses prévues, à la catégorie 11, de l'ordre de
$104,500.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II s'agit d'un montant pour le perfectionnement
du personnel du ministère. Ces montants se retrouvent dans tous les
ministères si je ne me trompe et ils sont un peu fonction de
l'effectif.
M. CHARRON: De quel ordre était ce montant l'année
dernière? Je me souviens qu'il existait aussi mais...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $72,000. M. CHARRON: $72,000
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je l'ai ici. Mais la comparaison est un peu plus
difficile parce qu'il était réparti à ce moment dans les
différentes unités administratives alors que là, il est
centra-
lisé cette année. Mais le total montait à $72,000.
C'est prévu par les conventions collectives, n'est-ce pas?
M. CHARRON: Oui. Combien de membres du ministère
bénéficient actuellement de ce montant de $72,000, de ce
perfectionnement? Environ.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Environ 400. M. CHARRON: 400.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais à des titres divers, sous des formes
diverses aussi.
M. AUDET: A la catégorie 6 "loyers", il y a un montant de
$251,000. Cela comprend quoi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Les copieurs, les duplicateurs.
M. AUDET: Ce sont des machines.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Et tout ce qui apparait d'ailleurs à la
catégorie "loyers", c'est la même chose.
M. AUDET: II n'y a aucun immeuble...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Aucun immeuble. D'ailleurs, les loyers des
immeubles, vous ne les retrouvez pas dans les budgets des ministères,
vous les retrouvez aux Travaux publics.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres questions?
Elément 3 du programme 1. Adopté.
Fonctionnement de l'enseignement
élémentaire et de l'enseignement
secondaire publics
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous allons maintenant procéder tel que
convenu ce matin dans le plan de travail soumis par le ministre avec le groupe
no 2, qui comprend six programmes, qui sont les programmes 6, 7, 8, 10, 11 et
12. On pourrait peut-être commencer par les deux premiers, 6 et 10, qui
touchent le fonctionnement à l'élémentaire et au
secondaire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour peut-être situer le débat, je
dirais que la direction générale de l'élémentaire
et du secondaire est responsable, conjointement avec les directions
générales de l'équipement, du financement, et
partiellement avec le service des bureaux régionaux, de trois
programmes, tant pour le secteur de l'enseignement élémentaire
que pour celui de l'enseignement secondaire, d'où le mode de travail que
nous vous avons proposé.
Il s'agit des programmes 6 et 10 qui sont appelés
"fonctionnement" et qui recouvrent le champ des subventions octroyées
aux commissions scolaires; les programmes 7 et 11, appelés
"construction" et qui recouvrent les subventions d'investissement et du service
de la dette, et les programmes 8 et 12, appelés "administration" qui
recouvrent les opérations des unités administratives
concernées.
L'espression "transfert" signifie, dans le jargon du PPBS, "subvention".
En somme, le programme 6 comprend les subventions aux commissions
scolaires.
M. CHARRON: En fait, si on ne veut pas s'enfoncer dans la tuyauterie des
normes du ministère concernant les subventions aux commissions
scolaires, j'aimerais simplement demander au ministre, en ce qui concerne le
programme 6, le montant de $252,690,800, est-ce que les normes qui
président au calcul de ces transferts ont subi, au cours de la
dernière année, des modifications d'importance et dans quel
domaine? Est-ce que des règlements, par exemple, le règlement no
7 du ministère, ont fait que les commissions scolaires se trouvaient
dans la possibilité de recevoir plus? Quelles sont, en fait, les normes
qui ont été altérées au cours de l'année et
pourquoi?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pour répondre à cette question, il
faut bien dissocier l'année scolaire de l'année
budgétaire. En ce qui concerne l'année scolaire 72/73, les
subventions ont été octroyées selon les règles de
l'approbation des budgets approuvés pour l'année 72/73 que vous
connaissez.
Pour l'année 73/74, ces règles sont à la veille
d'être adoptées par le gouvernement et rendues publiques. Je pense
que l'on peut prévoir que, d'ici deux ou trois semaines, elles le seront
et je pense que le ministre peut rappeler ce qu'il a indiqué à la
Fédération des commissions scolaires et ce à quoi il
faisait allusion ce matin. Il y aura un changement d'importance du point de vue
de la présentation des règles et, plutôt que d'avoir une
série de groupes de dépenses, il y aura une réduction
à quelques enveloppes.
Actuellement le nombre prévu est de trois, avec une autre
catégorie de dépenses qu'on ne peut pas inclure dans les
enveloppes parce que ce sont des choses qui sont particulières. Comme le
ministre l'avait indiqué en novembre à la
Fédération des commissions scolaires, il y a un gros effort qui a
été fait pour assurer une plus grande
transférabilité, pour assurer une plus grande
décentralisation des responsabilités. Mais le document
lui-même sera rendu public dès qu'il sera approuvé par les
autorités gouvernementales.
M. CHARRON: Lorsque le ministère a procédé à
la nouvelle étude des règles budgétaires des commissions
scolaires, j'imagine que la Fédération des commissions scolaires
a été partie liée et a fait entendre son opinion sur
différentes règles auxquelles elle était soumise
auparavant.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A la demande du ministre, comme cela avait
été annoncé d'ailleurs au mois de novembre, nous avons
constitué, pour les fins de la révision des règles pour
73/74, un comité qui comprenait des représentants de la
Fédération des commissions scolaires et de la Quebec Association
of Protestant School Boards. Et une fois le travail assez avancé, il y a
eu des consultations auprès de l'Association des directeurs
généraux des commissions scolaires et par ailleurs, des tests ont
été faits sur des budgets pro forma pour voir si c'était
réaliste les changement qui étaient proposés. C'est ce qui
a donné lieu à la préparation du dossier qui sera remis au
Conseil du trésor bientôt.
M. CHARRON: Mais, sur quel champ précis les règles
budgétaires ont-elles été modifiées?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est vraiment un changement complet d'approche.
Au lieu d'avoir des per capita déterminés pour un grand nombre de
points comme vous le connaissiez c'est une approche assez différente. On
a établi des enveloppes à partir de certains critères sur
des per capita ou des montants de base, selon les cas, mais c'est vraiment une
toute autre approche qui a été prise et on peut dire que tout est
changé d'une certaine manière mais en continuité avec ce
qui existait auparavant, bien sûr, parce qu'on avait quand même une
enveloppe globale à respecter.
M. CHARRON : Qu'est-ce que vous appelez les trois enveloppes?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Une enveloppe qui s'appellerait service
d'enseignement ou enseignement, personnel d'enseignement et tout ce qui se
rapporte directement à l'enseignement...
M. CHARRON: Matériel, etc.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... le matériel didactique, le personnel
de direction des écoles.
Une enveloppe "service aux étudiants," donc les services
éducatifs, orientation, psychologie, etc. Et une enveloppe "Services
généraux, administration"; en gros, c'est l'administration.
Ensuite, il y a les autres dépenses qui ne peuvent pas entrer dans des
enveloppes comme, par exemple, le transport. Ce sont des choses qui sont en
dehors des enveloppes.
M. CHARRON: On pourra en parler plus loin, mais quand même,
puisqu'on est dans les enveloppes, en ce qui concerne les constructions
d'écoles, comment est-ce qu'on appelle cela en termes...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela n'entre pas dans ces enveloppes. Les
règles dont on parle sont des règles d'approbation...
M. CHARRON: De fonctionnement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... des budgets de fonctionnement.
M. CHARRON: Alors, c'est une tout autre chose.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Par ailleurs, les constructions, cela donne lieu
à des plans d'immobilisation qui sont approuvés globalement.
Celui que vous connaissez je pense que c'est celui du mois de
décembre 1971 nous sert de base encore, mais il est
modifié évidemment avec les révisions de
clientèle...
M. CHARRON : De toute façon on en parlera tout à
l'heure.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce que nous avons cherché à
diminuer entre autres, c'est le nombre d'approbations qui étaient
requises du ministère pour qu'une commission scolaire puisse poser tel
geste ou faire tel achat, de sorte qu'actuellement à l'intérieur
d'enveloppes la marge de manoeuvre est beaucoup plus grande et c'est en ce sens
qu'il y a là un changement majeur et l'amorce d'une véritable
décentralisation.
M. CHARRON : En ce qui concerne les services aux étudiants,
l'enveloppe en soi, de quelle nature sont les modifications? Ont-elles des
liens directs ou indirects avec le règlement no 7 par exemple?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense qu'à la fois les modifications
sont de deux ordres.
D'abord, la proposition, à partir de l'analyse des ressources
disponibles, permet de croire que plus de ressources pourront être
allouées aux services aux étudiants comparativement à l'an
dernier. Deuxièmement, nous avons tenu compte des besoins, surtout des
développements des services de psychologie, des besoins de
développement des services de pastorale, l'animation de la vie
étudiante, en règle générale. Je pense que ce sont
des éléments majeurs que nous avons davantage
fouillés.
M. CHARRON: Je pense à une recommandation, vieille,
celle-là, du rapport Parent, mais qu'avait repris le Conseil
supérieur de l'éducation, qui parlait de la vie à
l'intérieur des polyvalentes et où on mentionnait que plusieurs
commissions scolaires n'avaient pu se rendre à la réalisation de
ce qui s'appelait le foyer ou le tuteur, qui semblait aussi essentiel à
la polyvalente que la polyvalente elle-même. Certaines commissions
scolaires avaient plaidé non coupables, du fait qu'elles ne pouvaient
pas, dans les règles budgétaires du ministère, se
permettre d'embaucher un tel personnel. Est-ce qu'il y a
eu, dans les règles nouvelles, élargissement dans cette
matière en vue de l'humanisation de l'école?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En fait, il n'y a jamais eu application de cette
recommandation du tutorat et les quelques expériences qui ont
été tentées n'ont pas été probantes. D est
loin d'être sûr que c'est là, même si cela constituait
la recommandation d'un rapport d'enquête, la meilleure façon
d'humaniser l'école ou, tout au moins, de fournir un encadrement
à l'élève. D'ailleurs, l'orientation du ministère
s'est éloignée un peu de cette formule puisque, par le
règlement no 7, les dispositions qui traitent de la cellule
communauté, c'est-à-dire la constitution de groupes qui sont tout
de même différents du tutorat, visent à peu près les
mêmes objectifs.
J'ajouterais là-dessus que ce qui manquait beaucoup, c'est un
effort plus grand de sensibilisation du milieu à une exploitation
différente des ressources humaines et matérielles disponibles. Au
cours de la dernière année particulièrement, quoique cela
avait été amorcé l'année précédente,
les efforts des services aux étudiants, à la direction
générale, avec le concours d'agents de développement
pédagogique affectés à ce problème d'animation et
le concours de répondants dans les bureaux régionaux, ont
réalisé un travail, je pense, assez extraordinaire auprès
des commissions scolaires, pour les aider à pousser plus loin
l'exploration de formules nouvelles et pour diffuser l'information dans des
milieux donnés, de sorte que, déjà cette année
et je pense qu'un ou deux numéros d'Education
Québec en témoignent, comme une autre publication qui s'appelle
Loisirs-Jeunesse, où il y a eu un reportage spécial sur les
initiatives prises dans un nombre impressionnant d'écoles
graduellement, la formule de cellule-communauté avec celle de
cellule-foyer s'implante, que le personnel professionnel enseignant et non
enseignant de l'école, avec le personnel de direction, s'embarque et que
ça s'avère bien. Mais je pense que c'est un esprit nouveau qui
prend un peu de temps avant d'aboutir partout à des réalisations
concrètes. Mais l'orientation est très encourageante.
M. CHARRON: Je vais vous poser une question plus politique et je laisse
le ministre répondre pour ne pas vous embarrasser. Est-ce qu'il y a
effectivement, comme on pourrait s'y attendre et comme on devrait le souhaiter,
une collaboration des organismes locaux, des commissaires locaux de chacune des
régions sur ce terrain? Je crois ne pas exagérer en disant que
cela a peut-être été un des domaines du renouveau scolaire
les plus difficiles à faire accepter à des gens qui ne l'avaient
pas connu et qui, d'une certaine façon, en faisaient les frais. On
était bien d'accord pour offrir je vais peut-être rejoindre
des thèmes, par en arrière, du député
d'Abitibi-Ouest mais on était bien d'accord pour offrir
l'instruction, les commissaires ont collaboré avec le ministère
là-dessus, mais lorsqu'il s'agissait d'offrir des services aux
étudiants d'un style un peu plus neuf, un peu plus moderne, d'ouvrir la
psychologie, la pastorale, l'orientation, etc., on sentait que, souvent, les
instances locales, moins familières à ce genre d'activités
qu'elles n'avaient pas connu du temps de leur jeunesse, etc., mettaient les
freins. Comme le disait Mme Hendricks, je pense qu'il a fallu une
période d'animation à partir de la direction
générale.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense que la description que donne le
député de Saint-Jacques n'est probablement pas fausse, mais
j'ajouterais qu'il y a eu une évolution considérable et, lors
d'une rencontre que j'ai eue avec l'ensemble des nouveaux commissaires
élus du Québec, à la suite de l'implantation de la loi 27,
j'avais fait faire une statistique touchant l'origine de ces commissaires, la
scolarité de ces commissaires, pour constater qu'il y avait, par rapport
à l'ancienne génération et ceci fait partie de
l'effort de scolarisation qui a été tenté des
changements majeurs.
Je dirais que la génération actuelle de commissaires est
beaucoup plus sensibilisée à ce genre de préoccupation.
C'est d'ailleurs une des responsabilités du ministère d'y voir
par l'établissement des différentes missions qui suivent la
sanction d'une loi, la mission 27, par exemple, que j'ai reconfirmée
dans un nouveau mandat précisément pour donner une assistance
technique aux commissions scolaires et continuer cet effort de sensibilisation.
Je pense que nous pouvons contribuer à faire évoluer le
milieu.
Je voudrais simplement parler de revenir sur cette question du tutorat
parce que, parfois, on brandit cette question comme si c'était la seule
formule.
M. CHARRON: Ce n'est pas ce que j'ai voulu faire. Je me suis
inspiré du rapport Parent. Ce n'est pas nécessairement ce que je
crois le meilleur.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce qui est important, en fait, c'est de
l'encadrement et j'ai bien indiqué que même si le ministère
n'est pas en soi contre le tutorat, il n'a pas probablement encouragé
à la suite d'expériences plus ou moins bien réussies cette
formule unique. En revanche, il insiste sur l'encadrement et même dans la
dernière convention collective, il y a eu une clause qui vise à
libérer des chefs de groupe, qui modifie indirectement le rapport
maitre-élèves, ce qui constitue à peu près un
enseignant par 40, chefs de groupes qui, libérés partiellement de
leur charge d'enseignement, peuvent voir plus directement à
l'encadrement.
D'ailleurs, dans cette nouvelle politique d'enseignement des langues, il
y a également tout un encadrement et toute une animation de
prévus.
Une des grandes revendications des professeurs de français,
revendication que j'ai crue pour ma part fondée, était que, trop
souvent, devant de nouvelles techniques pédagogiques, ils se sentaient
un peu perdus. Ils ont eux-mêmes réclamé des conseillers
pédagogiques, des agents de développement pédagogiques et
nous pouvons maintenant, dans ce secteur précis de l'enseignement des
langues, renforcer singulièrement ce qui avait été fait
jusqu'ici.
M. GAGNON: M. le Président, je veux simplement bien situer le
montant de $252 millions qu'il y a d'inscrit ici, ceci est évidemment
fonction de la présentation des budgets scolaires et pour mieux
comprendre de quelle façon l'administration scolaire est
comprimée ou si vous voulez, elle est soumise à l'administration
totale de l'Education. Tout à l'heure on y reviendra, il ne faut pas
s'en faire, les commissions scolaires sont des chambres administratives du
ministère de l'Education comme tout employé qui a un service et
qui administre. Elles ont des normes. Ce serait peut-être un peu
coûteux de dire qu'on leur enlève le nom de commission scolaire,
mais je questionne les commissaires d'écoles et ceux-ci sont bien
placés dans des normes administratives. S'ils doivent en sortir, on leur
dit qu'ils auront à payer de leur poche, c'est-à-dire aller chez
leurs contribuables. Quand on voit de quelle façon le ministère
de l'Education a fait des normes, des voies dans lesquelles ils doivent se
diriger sans aller ni à gauche ni à droite, on dit: Là,
vous ne faites plus rien que de l'administration totale et vous êtes une
chambre du ministère de l'Education, un service qui porte le nom de
commission scolaire.
A travers ces $252 millions, le ministre pourrait-il nous dire, s'il
avait répondu aux demandes des budgets scolaires tels qu'ils ont
été présentés au ministère de l'Education,
quel aurait été le coût de l'enveloppe qu'on
représente à $252 millions ici? Et cela va permettre d'avoir une
idée exacte de la façon dont on comprime les présentations
budgétaires des commissions scolaires. Seul, le montant de $252 millions
ne nous dit pas grand-chose, c'est ce que le ministère présente.
Mais quel montant y aurait-il eu si vous aviez accepté ce que les
commissions scolaires ont demandé de par la province?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'abord, je voudrais quand même
réfuter jusqu'à un certain point l'interprétation du
député touchant l'évolution de nos commissions scolaires.
Il est bien évident que les commissions scolaires ne sont pas de petits
ministères de l'Education en soi. Il faut comprendre qu'il s'agit de
fonds publics et qu'il s'agit d'un système d'enseignement qui vise
à une péréquation des ressources pour l'ensemble du
territoire de manière à donner une éducation de
qualité accessible à tout le monde. Il est certain que ceux qui
voudraient avoir une marge de manoeuvre totale ne peuvent être que
déçus.
Ceci dit, le rôle des commissions scolaires reste quand même
important parce que ce sont tout de même les commissions scolaires qui
ont à présenter leur budget. Il va de soi qu'il y a des
règles d'approbation. S'il n'y en avait pas, la réponse à
la question du député serait très simple : ce seraient des
milliards, des milliards et des milliards, les besoins sont illimités .
Il m'est arrivé dans une réunion de recevoir des gens qui me
faisaient part, dans un réseau que je ne nommerai pas, de leurs
besoins.
Je les ai laissés parler et de temps en temps je jetais un
chiffre sur une feuille de papier. Quand, au bout d'une heure, la discussion a
été terminée, je leur ai dit: Messieurs, tout ce que vous
proposez comme projets est absolument passionnant. Maintenant, je dois vous
faire remarquer que nous sommes rendus à $650 millions et nous avions
une enveloppe budgétaire pour l'ensemble du Québec de $20
millions. Maintenant, il va falloir que nous commencions à discuter, non
seulement à partir de vos besoins mais également à partir
des contraintes qui sont les contraintes générales. C'est ainsi
que la situation se présente.
M. AUDET: M. le Président...
M. GAGNON: Je n'ai pas fini. Je pensais que le ministre avait autre
chose à répondre. Je veux faire deux distinctions au niveau du
ministère de l'Education. En ce qui concerne les programmes
d'éducation, incontestablement, cela doit partir d'une source où
tous les cerveaux, toutes les ressources sont situés, et cela doit
s'uniformiser dans toute la province. Cela, j'en suis. Mais il y a une
deuxième question que l'on appelle administrative. J'ai
été secrétaire d'une commission scolaire pendant 14 ans.
Lorsque j'ai abandonné, en 1962, c'était pour être
élu député de Gaspé-Nord. A ce moment-là, il
y avait une liberté d'action des commissaires dans l'administration. A
ce que je sache, ils ne sont pas partis en peur. Ils ont bien dirigé les
choses. Mais, à partir de 1962-63-64, le ministère de l'Education
a commencé à dresser ses tentacules, à faire des voies,
à créer des normes et à placer tous les administrateurs
scolaires dans des camisoles de force, si je peux dire ainsi, en ce qui
concerne l'administration. Ce que je veux dire, c'est que les commissaires, en
somme, administrent des deniers que le ministère de l'Education leur
donne ou les autorise à percevoir, parce qu'il y a des taux
normalisés dans les taux de taxe, mais les commissaires ne sont plus
libres de dire: On va à la gauche, on va à la droite. Lorsqu'ils
avaient une certaine liberté d'action, évidemment, ils ne se
croyaient pas dans le Klondike et s'administraient assez bien. Cela est pour
venir à un exemple...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Quelle était la situation de
l'enseignement à ce moment-là? Vous nous ramenez dix
années en arrière.
M. GAGNON: Non, évidemment, je comprends que cela a
augmenté par dix, les budgets de l'Education dans le temps...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est qu'il y avait des disparités
extrêmement importantes et, quand il s'agit d'un système public,
il faut tenir compte, comme je l'ai souligné au début, de la
péréquation des ressources.
M. GAGNON: Oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Actuellement, nous avons, ici, au Québec,
un système d'éducation où, en gros, tous les jeunes
Québécois peuvent recevoir un type d'éducation qui est
valable. C'était loin d'être le cas. Il va de soi que les
commissions scolaires voient leur marge de manoeuvre réduite et je
trouve cela parfaitement normal.
M. GAGNON: Non.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais il y a peut-être eu une
centralisation excessive au ministère en un certain temps. Pour ma part,
il était probablement nécessaire de passer par cette
phase-là, je l'ai indiqué ce matin, mais je tente justement d'en
arriver à une décentralisation de plus en plus marquée.
Les quelques exemples que nous avons donnés augmentent la marge de
manoeuvre des commissaires, à l'intérieur d'une enveloppe, bien
sûr.
M. GAGNON: Quand le ministre dit que l'éducation est devenue plus
valable, je me pose une question importante. Le ministre est allé
chercher son éducation à cette période-là et semble
avoir une grande compétence; son éducation avait certainement une
valeur. J'admettrai cependant que les jeunes n'avançaient pas, ne
tenaient pas à la poursuite des études comme aujourd'hui.
J'étais en Gaspésie en 1957; on a demandé au surintendant
de l'Instruction publique ça nous prenait la permission de
faire une école de douzième année. Il nous a
accordé la permission, si on avait le nombre d'élèves
suffisant. Il s'agissait d'avoir la clientèle voulue et on pouvait aller
plus loin. Je vais donner un exemple: Je pense aux dépenses non
admissibles dans le transport scolaire, surtout pour le midi, dans nos
régions rurales. Je comprends et je ne veux pas faire un blâme,
c'est très compréhensible, c'est très admissible, tous les
employés au ministère de l'Education sont des gens qui viennent
de Québec ou de la banlieue. Allez au ministère de l'Education
et, si vous voulez avoir beaucoup de Gaspésiens qui travaillent au
ministère de l'Education, il n'y en a pas. Alors, il n'y a pas
là...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On fera faire un relevé à tout
hasard.
M. GAGNON: Oui. Il y en a peu ou je sais qu'ils sont très peu
nombreux.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On va vous en trouver deux ou trois.
M. GAGNON: Deux ou trois. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a
pas la présence de personnes qui ont vécu dans le milieu. Prenons
le repas du diner. Ici, à Québec, il y a des transports que
l'élève peut prendre, des transports en commun, il y a certains
avantages au niveau des billets, tandis que chez nous il n'y a pas de
ça. On dit aux élèves: Si on vous transporte le midi pour
aller chez vous, c'est la commission scolaire qui va l'assumer
entièrement, c'est-à-dire la région, alors que nous, on
n'a pas de transport en commun. On n'a rien, mais on fait payer aux parents
cette obligation d'aller dfner chez eux alors que, si le ministère de
l'Education était obligé d'organiser des cuisines, des
cafétarias pour le repas du midi, ce serait un coût exhorbitant.
C'est pour dire au ministre que l'on place les commissaires dans des camisoles
de force administratives.
Us administrent purement et simplement. Ils n'ont plus une
activité qui pourrait être plus grande administrativement. Je ne
dis pas édu-cativement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas évidemment mon avis.
D'abord, il est extrêmement difficile de juger d'un système
d'éducation à partir de cas particuliers. Soit dit en passant,
j'ai le plaisir de vous annoncer que le directeur général de
cette importante direction générale, Mme Hendricks, est
Gaspésienne, elle est née dans le comté de Bonaventure, le
beau comté si bien représenté...
M. GAGNON: Je suis certain qu'il va y avoir des changements.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais elle est là depuis quelques
années, et elle a enseigné pendant de nombreuses années
dans le milieu.
M. GAGNON: Elle vous fait d'excellentes suggestions.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Maintenant, lorsque vous faites une comparaison
entre l'éducation qui est la mienne, par exemple, et l'éducation
du jeune Québécois à notre époque, vous comparez en
somme un système d'éducation qui était destiné
à l'élite et d'où ne sortaient que quelques milliers de
diplômés, avec un système d'éducation qui est ouvert
à l'ensemble de la population, d'où sortent près d'un
million et demi à deux millions de jeunes Québécois. Par
conséquent, les contraintes sont différentes. Je suis le dernier
à sous-estimer les difficultés que, dans certains milieux, on
peut avoir, et c'est justement une des raisons de quelques-unes des
études que nous avons mises au point, pour tenter, par exemple,
d'identifier ces difficultés et d'assouplir le plus possible les normes.
Je pense qu'en effet, au ministère, on a probablement eu tendance
à avoir trop de normes qui
ne tenaient pas suffisamment compte des situations locales, et j'ai
parlé, ce matin, d'une étude pour les petites commissions
scolaires de moins de 3,000, où la marge de manoeuvre est beaucoup plus
réduite de par la force des choses.
M. GAGNON: Trois mille élèves?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Trois mille élèves et moins. Nous
allons pouvoir apporter des solutions différentes, dans ces
cas-là. Mais encore faut-il avoir le temps d'y arriver. Mais, cet
exemple est uniquement pour montrer que nous sommes sensibilisés au
problème.
M. GAGNON: ... les suggestions de madame qui reviennent à des
améliorations dans les commissions scolaires de 3,000 et moins.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, c'est une étude que nous avons
commandée, il y a très peu de temps, et qui va nous donner des
réponses à des questions que nous nous posons, de même que
nous avons commandé des études touchant l'administration des
polyvalentes. Sans toujours savoir quel type de personnel placer, il a fallu
parfois improviser ou prendre certaines initiatives. Il est temps, maintenant,
de réévaluer, tant du point de vue administratif que du point de
vue des contenus. D'ailleurs, je ne suis pas entièrement d'accord non
plus, quand vous dites que vous n'acceptez pas la centralisation
administrative, et vous l'acceptez sur le plan des programmes. Là
encore, moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous, non plus. Il
faut laisser une marge de manoeuvre aussi grande. C'est toute la raison
d'être des programmes-cadres, vers lesquels évolue le
ministère. Parce que, dans un programme-cadre, l'enseignant a tout de
même une marge de manoeuvre, autrement, on en revient au système
d'autrefois, où vous imposez, pour tout l'ensemble du territoire,
exactement les mêmes manuels et exactement la même
pédagogie. Il n'y a plus de place pour l'innovation, à ce
moment-là.
M. AUDET: M. le Président, à l'intérieur des trois
enveloppes dont monsieur parlait tout à l'heure, pour distribuer les
différents services, vous mentionniez que le transport n'était
pas inclus dans ces enveloppes-là. Est-ce que le coût du transport
vient au ministère de l'Education par le ministère des
Transports?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est au ministère des Transports
maintenant.
M. AUDET: C'est le ministère des Transports qui défraie
maintenant le transport.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est ça, nous avons
transféré le budget qui était à peu près de
$80 millions.
M. AUDET: Est-ce que ce budget-là est distribué
directement aux commissions scolaires ou via le ministère de
l'Education?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ah! ça ne passe pas par le
ministère de l'Education.
M. AUDET: Cela va directement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est une question, je pense, qu'il faudrait
poser au ministère des Transports, lors de la discussion des
crédits.
M. CHARRON: Je voudrais quand même vous poser une dernière
question, avant d'adopter le programme 6, M. le Président. Je me demande
comment on a procédé exactement. Le sous-ministre, en
répondant à la place du ministre tout à l'heure, a dit que
les nouvelles règles budgétaires devraient être
adoptées au cours des prochaines semaines par le cabinet, par le
lieutenant-gouverneur en conseil. Comment les commissions scolaires ont-elles
procédé, pour présenter leur budget respectif? Elles ont
procédé avec les anciennes règles et elles subiront les
modifications en conséquence ou quoi? Je sais qu'il y a une
différence entre l'année budgétaire et l'année
scolaire aussi, c'est pour ça.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense qu'il faut considérer l'ensemble
des budgets de fonctionnement qui étaient de $241 millions en 72/73,
transport scolaire exclu, et de $252 millions en 73/74. Il y a donc une
différence d'à peu près 4 p.c. de croissance, étant
donné que le nombre d'élèves a diminué d'environ 3
p.c. et que les coûts ont augmenté d'environ 7 p.c, la
différence nette étant de 4 p.c. C'est par voie de taux de
croissance qu'on peut déterminer le budget à $1 million
près.
M. CHARRON: Mais ce que je voulais savoir, c'est comment les commissions
scolaires ont procédé pour le projet.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Une par une, les commissions scolaires
n'influencent pas directement le calcul. Ce n'est pas par addition, c'est par
masse de budgets que nous procédons pour évaluer le budget.
M. CHARRON: Bon! D'accord, ça va pour ça.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que vous adoptez les programmes 6 et
10, étant donné que 10, c'est le secondaire?
M. CHARRON : L'ensemble des questions qu'on aura à la direction
générale, ce sera aux programmes 8 et 12.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous avons pu déjà aborder
certains problèmes de fond.
M. AUDET: Vous avez ici $12,000 de déduction.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): $12 millions.
M. GAGNON: Si j'ai bien compris, on dit que le programme 6 est
exactement comme le programme 10. Mais dans le montant total, il y a un
écart très considérable. $384 millions au programme 10 et
$252 millions au programme 6.
LE PRESIDENT (M. Picard): N'oubliez pas qu'il faut les additionner.
M. GAGNON: L'autre est inclus là-dedans.
LE PRESIDENT (M. Picard): II faut les additionner, ce sont deux
programmes complètement différents.
M. GAGNON: Bon! Deux programmes complètement différents
qui s'ajoutent l'un à l'autre. Très bien.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que les programmes 6 et 10 sont
adoptés?
M. CHARRON: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Nous passons maintenant,
conjointement encore une fois, aux programmes 7 et 11, la construction. Le
programme 7 à l'élémentaire, 11 au secondaire.
Construction d'écoles
élémentaires et secondaires publiques
M. GAGNON: Est-ce que le ministre a un document qui nous permet de mieux
saisir les investissements qui vont avoir lieu au cours de l'année 73/74
et qui correspondraient aux programmes du budget?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, nous avons d'ailleurs distribué un
certain nombre de documents.
M. GAGNON: Au niveau des investissements également.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne vois pas quels documents vous aimeriez
avoir. La liste des investissements par exemple?
M. GAGNON: Oui, disant qu'à tel endroit il y a tel investissement
de tel montant.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais nous pouvons vous en distribuer si vous le
souhaitez. Il y a d'ailleurs eu, dans le bulletin officiel du ministère,
la liste complète de tous les plans d'investissements. Nous allons vous
distribuer le bulletin officiel. C'est publié, ce sont des
renseignements publics.
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 6, ça saute à 8,
ensuite à 12. On n'a pas les programmes 7, 10, 11.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous dites le programme...
LE PRESIDENT (M. Picard): Je veux dire l'éventail des
dépenses comme vous l'avez fourni pour tous les autres programmes.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II n'y en a pas. Il ne peut pas y en avoir parce
qu'il s'agit uniquement de dépenses de transfert.
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est ce que le député de
Gaspé voulait savoir.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je m'excuse, j'ai mal compris. Je croyais que
vous vouliez la liste des investissements.
M.GAGNON: Oui, c'est ça. La liste des bâtisses qui seront
construites en relation avec le budget.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Voilà. Cela permet de répondre
à deux questions en même temps. Il n'y a pas de services
professionnels dans les programmes qu'on vient de citer pour l'excellente
raison que ce sont des dépenses de transfert, c'est-à-dire des
subventions. Nous allons déposer ces documents, qui sont d'ailleurs
officiels, touchant la liste des investissements.
M. GAGNON: Concernant les investissements, c'est la partie que le
ministère de l'Education est appelé à payer. Est-ce que le
ministre pourrait nous dire, en relation avec ces mêmes investissements,
comment les commissions scolaires seront appelées à
débourser? Leur part?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La part de subventions versées par le
gouvernement provincial équivaut à environ 30 p.c. du coût
d'immobilisation alors que les autres 70 p.c. sont financés par des
emprunts à long terme, par des émissions d'obligations.
M. GAGNON: Oui mais sur les émissions d'obligations, le
ministère ne s'est pas engagé à des subventions
statutaires annuelles aussi longtemps que durera le remboursement
d'obligations. Est-ce amputé du budget annuel? Il arrive que lorsqu'on
construit une polyvalente, par exemple, le ministère de l'Education
envoie une lettre disant: On peut payer $1 million lors de la construction et
on s'engage à payer $4 millions par des subventions qui seront
versées annuellement sur une période de x années aux
montants égaux de x. Lorsqu'on fait la vente d'obligations, les
courtiers font une distinction en disant: Telle obligation est garantie par une
subvention du gouvernement.
Est-ce qu'il y en a de cela maintenant ou non...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): A 7-2 et 11-2 vous trouvez des montants de $74
millions pour l'élémentaire et $52 millions pour le secondaire.
Le service de la dette est subventionné à 100 p.c. par le
ministère, par le gouvernement, capital et intérêts.
M. GAGNON: Et les commissions scolaires ne sont pas appelées
à contribuer aux investissements qu'elles ont à faire. C'est
totalement le ministère.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'est pas le même cas au niveau
collégial.
M. GAGNON: Non. Au niveau collégial, les CEGEP font
l'émission d'obligations...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Voilà.
M. GAGNON: ... et le ministère paie par la suite.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est-à-dire qu'il est garanti.
M. GAGNON: C'est cela.
M. AUDET: Est-ce que vous voulez dire qu'au niveau collégial
l'intérêt n'est pas couvert par le ministère?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. L'intérêt est couvert.
M. AUDET: Il est aussi couvert.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais c'est une façon différente de
procéder. Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, les
dépenses d'investissements qui ne seraient pas admissibles aux
subventions devraient être prises en charge par les commissions scolaires
à même les taxes imposées aux contribuables. Mais pour tout
ce qui est conforme aux règles et aux normes du ministère en
matière d'équipement, cela est subventionné à 100
p.c. par le ministère.
M. GAGNON: C'est dire que, lorsqu'on fait les demandes de soumissions
publiques pour l'adjudication d'un contrat de construction d'école,
normalement, s'il y a des suppléments, les commissions scolaires savent
si elles seront appelées à partager une certaine somme parce
qu'il y a eu des suppléments d'ajoutés et que le ministère
de l'Education ne les a pas acceptés.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Si le ministère ne les accepte pas, c'est
le cas.
M. GAGNON: Ah oui! Je dis si le ministère ne les accepte pas.
Est-ce que cela se présente presque dans chaque construction
d'école?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Depuis deux ans que je suis là, je ne me
souviens d'aucun cas où il y a eu des dépenses inadmissibles sur
des contrats de construction, parce que les normes sont très
étudiées au ministère et la collaboration est d'ailleurs
excellente entre les instances décentralisées et le
ministère. Et les normes sont respectées, en
général. Et lorsqu'il y a des dépassements, ils sont
discutés et on arrive à les négocier. On donne les
explications nécessaires. Au besoin, les plans sont repris
jusqu'à ce qu'on arrive à coller vraiment au plan.
M. AUDET: Quelle est la moyenne de l'échéance des 70 p.c.
d'obligations endossées par les commissions scolaires?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela varie entre 10 et 20 ans. Plus près
de 10 que de 20.
M. CHARRON: Dans le programme 7: Construction d'écoles
élémentaires publiques, c'est M. Plourde, je crois; il est
toujours par intérim?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pardon?
M. CHARRON: II est toujours directeur par intérim?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Directeur général par
intérim.
M. CHARRON: Trouve-t-il l'intérim long?
M. GAGNON: ... l'intérim de la France. Le ministre a
peut-être pressenti quelque chose.
M. CHARRON: Comment le montant de $17 millions a-t-il été
calculé?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le montant de $17 millions est composé de
deux choses. D'abord, les subventions sur des projets déjà
réalisés ou des subventions à verser sur des projets
déjà réalisés pour un montant de tout près
de $12 millions, $11,600,000 de subventions versées pour des projets
réalisés. Pour des projets à venir, au cours de
l'année, c'est $5 millions.
M. CHARRON: $5 millions. Cela veut dire...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En réalité, cela est sept fois $5
millions, mais la première tranche de $5 millions sera payée sur
l'exercice financier.
M. CHARRON: Combien d'écoles élémentaires publiques
seront construites cette année?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Actuellement, en construction, nous en avons 20
et, en cours de préparation, pour être mises en chantier au cours
de l'année, durant l'exercice financier, il y en a 23. Ce ne sont pas
toujours des écoles élémentaires complètes.
Souvent, ce sont des
agrandissements à des écoles existantes, des ajouts.
M. CHARRON: II y a une question que tout le monde doit avoir dans la
tête. Ecoles élémentaires publiques. On parle aussi
beaucoup de la dénatalité au Québec. Si je vous demandais
la courbe des constructions d'écoles élémentaires au cours
des cinq dernières années, a-t-elle littéralement
diminué au point où nous nous l'imaginons?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II y a un autre facteur dont il faut tenir
compte. C'est le remplacement des vieux équipements...
M. CHARRON: Aussi, oui.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): ... et la mobilité des populations,
surtout urbaines, vers les banlieues et qui font qu'on est obligé de
construire encore plus d'écoles élémentaires ailleurs de
sorte que la courbe est ascendante.
C'est qu'il y a plusieurs facteurs qui interviennent. Il y a eu une
période de quatre ou cinq ans, disons, où il n'y a pratiquement
pas eu de construction d'écoles élémentaires et compte
tenu de la migration des populations, surtout en milieu urbain, la
région de Hull, la région de la rive sud, ces
régions-là, Montréal, c'est là que la plupart des
constructions se font, il y a beaucoup de remplacements aussi.
M. CHARRON: Est-ce qu'il y a actuellement des écoles
élémentaires publiques désaffectées?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Evidemment, il y a différentes grandeurs
d'école élémentaires, des écoles de quatre classes,
six classes, huit classes, de très petites écoles. A l'inventaire
de l'an dernier, nous en avions 250 qui étaient
désaffectées.
M. CHARRON: Combien?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): 250 sur un total de tout près de
3,000.
M. CHARRON: Cela comporte, comme vous le dites; des écoles de
rang?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'anciennes écoles de rang.
M. CHARRON : Dans les écoles de construction récente, dans
les huit ou dix dernières années, est-ce qu'il y en a qui sont
parmi les désaffectées ou qui ne fonctionnent pas à pleine
capacité, où il y aurait des locaux vides, par exemple,
actuellement?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne saurais pas répondre avec
précision à cette question. En général, les espaces
libres, dans des écoles qui sont en fonction, sont utilisés
à d'autres fins que l'enseignement, soit qu'ils soient
prêtés à la municipalité ou qu'ils servent à
des fins administratives, à loger le centre administratif de la
commission.
M. CHARRON: Les devis qui président aux dessins dans la
construction de ces écoles se font, j'imagine, avec consultation des
devis pédagogiques qui sont préparés par la direction
générale. Je pense aux classes à aire ouverte, est-ce que
c'est cela qui préside en grande partie maintenant à la
construction d'écoles élémentaires publiques?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Sûrement. Il n'y a pas une seule
construction qui peut être engagée sans qu'un devis
pédagogique ait été élaboré par la
commission et soit ensuite discuté avec la direction
générale de l'enseignement élémentaire du
secondaire. C'est seulement lorsque ce devis a été dûment
monté et discuté que le programme technique peut être
émis.
La même procédure est suivie au niveau
collégial.
M. CHARRON: Pour la construction d'une école
élémentaire publique, on faisait allusion tantôt à
un problème bien connu aussi, le partage des responsabilités
entre le ministère et les autorités locales, les commissions
scolaires. Quelle est la partie de la construction ou de la réalisation
qui ne relève pas du ministère? L'octroi des contrats, par
exemple, relève entièrement de la commission scolaire?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela, oui, pour autant que
l'arrêté en conseil 2380, que tout le monde connaît, je
pense, soit respecté, parce que c'est lui qui permet à la
commission d'avoir accès aux subventions. Le jeu n'est pas bien bien
large, et fort heureusement, parce que s'il l'était, vous vous rendez
compte de la situation. Félicitez-vous en.
M. CHARRON: C'est quand même large au point que le
député de Kamouraska s'est permis de recommander des
entrepreneurs à la commission locale.
M. GAGNON : Le ministre n'exige pas ça.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne suis absolument pas au courant, et
même si cela a été fait, ça n'interviendrait
certainement pas dans les décisions.
M. GAGNON: Mais le premier ministre a dit que c'était normal,
qu'il ne trouvait pas ça mauvais, il ne faudrait pas que le ministre de
l'Education vienne en conflit avec le premier ministre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je n'ai pas l'impression d'être en
conflit. J'ai clairement établi mes positions.
M. AUDET: Les 250 écoles désaffectées sont-elles
surtout en milieu rural?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Forcément. Il s'agit de petites
écoles de rang qui ont littéralement été mises de
côté progressivement avec la centralisation, la construction
de...
M. AUDET: Vu que...
M. CHARRON : Mais il reste quand même aussi que la CECM
elle-même annonce des fermetures d'écoles dans Montréal,
d'écoles françaises.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, mais il y a aussi beaucoup de
bâtiments vétustes qui ont été construits il y a de
nombreuses années et qui doivent être remplacés.
M. AUDET: Avez-vous des chiffres assez précis de la diminution de
la clientèle scolaire en milieu rural, vu que vous notez encore une
augmentation dans le milieu urbain?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ces chiffres-là existent, ils sont
très précis, Mme Hendricks pourrait vous les fournir, je
pense.
Nous avons l'évolution des populations scolaires et c'est
là-dessus que nous basons les programmes, la planification des
investissements.
M. AUDET: Lorsque vous accordez une subvention de 30 p.c. d'une
construction quelconque, est-ce que cette subvention est versée
immédiatement lors de la livraison de l'école?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Au fur et à mesure.
Au fur et à mesure des estimations progressives ou des demandes
de paiement présentées par la commission et les
entrepreneurs.
M. AUDET: Mais lorsque la construction est finie, la subvention est
complète, c'est-à-dire que la subvention n'est pas versée
par tranche par année.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Elle est en fonction de l'avancement des
travaux.
M. GAGNON: Mais pour financer les travaux, est-ce que le
ministère de l'Education a une certaine surveillance au niveau du
marché des obligations? On sait qu'il va y avoir des obligations
d'émises pour une somme assez considérable et qu'à ce
moment-là le ministère de l'Education veillera à ce que
les émissions d'obligations aient lieu dans un temps favorable. Par
exemple, à l'automne de 1970 je me rappelle que l'Université du
Québec a émis des obligations sur lesquelles on a payé 9
1/2 p.c. d'intérêt. Si vous considérez le loyer de l'argent
dans son ensemble, qui comprend le pourcenta- ge gardé par les
courtiers, cela représente presque 10 p.c. d'intérêt.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce n'était pas une bien bonne
période.
M. GAGNON: Non. Alors, j'imagine que le ministère de l'Education
a peut-être une surveillance un peu...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Pas le ministère en tant que tel, mais
nous allons vous donner les mécanismes techniques qui
président...
Il y a deux types de mécanismes qui existent. Au niveau de la
commission scolaire, c'est la Commission municipale qui est le canal par
l'intermédiaire duquel on passe pour l'approbation des obligations, des
emprunts. Quant aux deux autres niveaux, collèges et universités,
c'est le ministère des finances qui aménage le recours au
marché et qui choisit les moments opportuns, compte tenu des besoins du
ministère, des besoins des hôpitaux, etc. Evidemment, cela varie
selon l'état du marché.
M. AUDET: M. le Président, est-ce que le ministère de
l'Education sait quels sont les plus gros acheteurs de ces obligations des
commissions scolaires?
M. GAGNON: C'est vendu au porteur.
M. AUDET: Est-ce que ce sont les commissions scolaires ou le
ministère...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Je pense que le ministère des
Finances pourrait peut-être vous renseigner et je crois que nous n'avons
aucune indication là-dessus.
M. GAGNON: Moi, comme gérant de banque, je peux dire que les
obligations qui sont émises par les corps publics le sont au porteur. Il
y a des gens qui les font enregistrer mais il n'y a aucun contrôle.
Tandis que les obligations d'épargne du Québec sont
enregistrées. Mais tout ce qui est au porteur, c'est celui qui l'a qui
en est le propriétaire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela. LE PRESIDENT (M. Picard):
Adopté?
M. CHARRON: Programme 7, adopté, M. le Président.
M. AUDET: Est-ce que l'élément no 2 a été
complètement adopté aussi?
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'on me permettrait une question? Pour
information personnelle. Je suis mal placé comme président, on
n'est pas censé poser de questions. C'est qu'au programme 7, à
l'élément 2, "service de la dette", je remarque que cela
représente
cinq fois plus que les investissements. Est-ce que cela comprend le
capital aussi ou seulement les intérêts?
M. CLOUTEER (Ahuntsic): Capital et intérêts.
LE PRESIDENT (M. Picard): Capital et intérêts.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): En plus de cela, nos investissements sont
à la baisse dans certains secteurs parce que le gros de l'effort a
déjà été fait.
M. AUDET: Capital et intérêts.
UNE VOIX: M. le Président, est-ce que vous êtes en faveur
du prêt sans intérêt?
M. GAGNON: C'est parce que ce qui est accroché au budget 73/74 au
niveau du service de la dette, cela peut reculer de 10 ans en arrière si
le ministère de l'Education s'est engagé en 1955 ou 1958 sur des
obligations de 20 ans. A ce moment-là il prévoit à son
budget le remboursement pour l'année 73/74. C'est assez difficile. C'est
habituellement 20 ans, les émissions d'obligations, quoiqu'on a tendance
à en venir à 15 ans et à 10 ans.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est commode d'avoir un gérant de
banque.
M. GAGNON: C'est utile.
M. AUDET: Mais le service de la dette...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous faites des prêts sans
intérêt vous à votre banque?
M. GAGNON: Nous les faisons le plus bas possible et je n'ai pas encore
vu de créditistes venir emprunter.
M. AUDET: M. le Président, M. le ministre disait tout à
l'heure que c'était capital et intérêts, mais ce service de
la dette, ce sont les intérêts sur la dette des commissions
scolaires? Vous ne remboursez pas le capital?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Nous remboursons le capital.
M. AUDET: Vous remboursez les emprunts des commissions scolaires
aussi.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, mais, comme on vient de vous l'expliquer,
cela est réparti sur de nombreuses années.
M. AUDET: Donc, ce n'est pas simplement l'intérêt que vous
payez mais aussi le capital.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, est-ce que sept et onze sont
adoptés?
M. CHARRON: Pas onze.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, sept seulement. Programme no 7
adopté. Programme 11? C'est la même chose excepté pour les
écoles secondaires publiques.
M. CHARRON: C'est cela. Le calendrier de construction d'écoles
secondaires polyvalentes qui nous avait été
présenté a-t-il subi des modifications?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Disons en nombre de projets, non. Il y a eu des
révisions de clientèle; il y avait des projets prévus pour
2,000 élèves, compte tenu des facteurs de migration et de
dénatalité les projets ont été ramenés
à 1,000. Par exemple, 1,000 élèves au lieu de 2,000. Ceci
dit, sur le nombre de projets qui avaient été prévus pour
l'ouverture en septembre 1973, il y en a 18 sur 50 qui ont retardé.
Normalement, les soumissions auraient dû être lancées entre
juin et septembre 1972. Elles l'ont été depuis le mois de janvier
1973.
M. CHARRON : Ce qui veut donc dire qu'elles n'ouvriront pas en septembre
1973?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Elles vont ouvrir en septembre 1974.
M. CHARRON: 18 sur...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je vais vous donner le montant total, 18 sur
51.
M. CHARRON: 18 sur 51. La taille moyenne des polyvalentes en
construction ou devant être construites est approximativement de quoi, en
nombre d'élèves?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Elle a diminué. Ceci répond
à une préoccupation dont j'ai fait état à maintes
reprises, la taille des polyvalentes. Bien sûr, il n'était pas
possible d'influer sur ce qui était déjà construit. Mais
je n'ai jamais caché que je n'étais pas partisan des très
grandes écoles même s'il y avait des justifications à
l'époque, compte tenu du rattrapage. Lorsqu'on arrive à une
certaine concentration humaine, et ceci est valable pour les écoles
comme pour les hôpitaux, on se retrouve souvent en présence de
phénomènes sociologiques qui ne sont pas faciles à
interpréter et qui déterminent des malaises susceptibles de se
traduire par de l'agressivité, par exemple. Pour moi, c'est un point
extrêmement important. La preuve n'est pas faite, même sur le plan
administratif et sur le plan financier, qu'une école de grande taille
soit nécessairement plus rentable.
M. AUDET: A quel nombre, à peu près, dans
votre esprit, ramèneriez-vous l'école, à un niveau
maximum?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Maximum. 1500 est certainement, un maximum dans
mon esprit et l'idéal serait 1,000. Pour les hôpitaux, j'irais
même plus bas. Maintenant, encore une fois, je sais que les
administrateurs ne seront pas d'accord avec moi. Mais il y a des
investissements qui ne sont pas uniquement financiers et des seuils qu'il faut
respecter. Même sur le plan administratif, il y a un seuil où il
faut pratiquement doubler de personnel alors qu'on a obtenu une augmentation
qui est assez réduite. Je ne suis pas convaincu que nous ayons toujours
respecté les meilleurs équilibres. Dans le domaine de
l'éducation et dans le domaine hospitalier, on a commis le même
type d'erreur.
M. AUDET: M. le Président, lorsque le ministre dit que c'est son
désir d'en arriver à ce niveau, je crois qu'il est conscient
qu'il répond à la volonté d'une foule de parents du
Québec qui, depuis longtemps, demandent cette chose.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, sauf que les beaux principes que je viens
d'énoncer peuvent se traduire dans les faits uniquement dans la mesure
où il reste des écoles non planifiées et qui ne sont pas
encore construites. Ce qui a été fait a été fait.
Maintenant, je ne voudrais pas qu'on interprète de façon trop
rigide ce que je viens de dire. Il est quand même parfaitement possible,
dans une école où il y a plusieurs milliers
d'élèves, d'améliorer le climat. De plus la
personnalité des gens en place intervient beaucoup et l'organisation
interne également. Mais ça reste plus difficile que lorsque la
taille est moindre.
M. CHARRON : Je vais demander à Mme Hendricks quelle est la plus
grosse polyvalente actuellement, en termes de nombre d'étudiants.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je pense que c'est la régionale de
Chambly, quelque chose de l'ordre de 3,500 à 4,000
élèves.
M. CHARRON: II y a aussi celle de Paul-Hubert à Rimouski.
M. VINCENT: 3,200 ou 3,300.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Soyez convaincu que cela ne se reproduira plus.
De toute façon, la clientèle ne le justifierait plus.
Indépendamment de ça, il y a des principes auxquels je tiens et
j'ai l'intention de suivre ça de près.
M. CHARRON: A la direction générale de
l'équipement, quelles ont été les conséquences
techniques et directes tirées du symposium que le ministère avait
organisé à Vaudreuil il y a un an et demi à peu
près?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Dans le rapport du symposium qui a
été finalement publié et dont vous avez copie, il y a une
partie qui traite justement des choses qui ont été faites suite
au symposium. Peut-être que la chose la plus importante est la
révision complète et totale du concept d'aménagement des
divers secteurs de l'école polyvalente. Ceci a eu comme
conséquence de faire des locaux comme de faire disparaître
à toutes fins pratiques l'auditorium classique qu'on connaît pour
le remplacer par ce qu'on appelle une place publique ou une agora autour de
laquelle viennent graviter les locaux d'activités étudiantes,
l'administration de l'école, la cafétaria, de façon que
cet ensemble de locaux ou de secteurs de l'école soit réellement
le centre de la vie de l'école en dehors des heures de cours.
En fait, il faut en arriver à des architectures qui ne soient pas
trop structurées de manière qu'elles puissent être
adaptées à tous les besoins. Qui, de toute façon, pourrait
prévoir les besoins de nos écoles dans vingt ans? Si on fige au
départ comme on l'a fait dans le domaine hospitalier une construction
envers certaines fonctions, on est collé avec pendant des
générations et des générations. C'est tout le
problème des hôpitaux psychiatriques qui sont à peu
près inutilisables aujourd'hui suivant les concepts modernes. Cependant,
à moins de les faire sauter, on est bien obligé de s'accommoder
de cela. Et cela a même à mon avis, j'en parle abondamment parce
que c'est un sujet qui m'est assez cher, des conséquences psychologiques
qui risquent d'aller assez loin, parce qu'il est très difficile
d'amorcer des réformes dans des immeubles qui sont pensés pour
certaines fonctions déterminées. Il y a des schèmes de
pensée dont on ne sort pas à ce moment-là. C'est pour cela
que je vais insister de plus en plus pour des constructions de ce
type-là et même des constructions qui ne sont peut-être pas
faites pour des siècles à l'avance. Les architectes, quand ils
prévoient des constructions pour une période de 100, 150 ans,
inévitablement figent l'évolution de l'immeuble. Il ne faut pas
avoir peur d'envisager des immeubles susceptibles d'être remplacés
après une certaine période et de percevoir des vies d'immeubles
sur des périodes par exemple aussi courtes qu'une vingtaine
d'années.
M. CHARRON: Est-ce qu'il y a déjà des polyvalentes qui
suivent le choc du futur?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce sont des idées que j'entretiens depuis
assez longtemps. Si je fais des comparaisons avec le secteur hospitalier, c'est
que mes idées viennent au départ du secteur hospitalier, et je me
suis aperçu en arrivant à l'Education qu'elles pouvaient
s'appliquer mutatis mutandis, comme dirait le député de
Chicoutimi.
M. AUDET: Dans la clientèle des grosses polyvalentes, comme 3,500
et 4,000 élèves, qu'on mentionnait tout à l'heure, cela
veut dire
que probablement à l'avenir la clientèle serait
insuffisante. Est-ce qu'actuellement ces polyvalentes sont remplies à
pleine capacité ou si cela commence à baisser?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Cela va commencer à baisser dans la
plupart des régions après 1976, c'est ce qu'on peut entrevoir
actuellement. On parlait de Paul-Hubert, cette école est
surpeuplée. Je pense qu'on accommode 500 ou 600 étudiants de plus
que sa capacité.
M. CHARRON: Est-ce qu'on n'est pas en train d'agrandir?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non, à Paul-Hubert, on ajoute certains
services; l'agrandissement, c'est une piscine qui s'ajoute à
l'école polyvalente.
D faut dire qu'il n'a pas été facile de faire des
prévisions démographiques. Ce n'est jamais facile, mais il semble
qu'au Québec, il y a quelques années, on a peut-être
prévu des accroissements plus considérables que ceux qui se sont
réalisés.
M. CHARRON: Même les polyvalentes en milieu rural actuellement
fonctionnent à pleine capacité? Toutes? C'est quand même
là que le vide va se faire sentir le plus rapidement.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Actuellement, c'est l'exception qui ne
fonctionne pas à pleine capacité. Presque toute la
capacité est dépassée.
M. AUDET: ...secondaire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Même à plusieurs écoles on
ajoute des locaux préfabriqués pour une période de deux ou
trois ans pour ne pas être obligé de construire des structures
permanentes qui deviendront une charge à la collectivité.
M. CHARRON: J'allais vous poser cette question4à. Par exemple,
sur la Côte-Nord, cela a déjà causé un
problème de locaux temporaires qui finalement sont plus que temporaires
mais l'investissement serait trop élevé pour la durée de
service, c'est l'explication que l'on a toujours fournie. Combien
d'écoles polyvalentes dans le Québec fonctionnent avec des locaux
ajoutés?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): De mémoire, il y en a peut-être une
trentaine.
M. CHARRON: Autant que cela? M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. CHARRON: Dans la région métropolitaine en
particulier?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La Côte-Nord, la région de Hull, la
région métropolitaine de Montréal, surtout sur la rive
sud.
Il y a eu je pense qu'il convient de le souligner un
effort colossal de fait du point de vue des équipements dans notre
société parce que l'on a quand même réussi
malgré les difficultés réelles dans certains milieux
à faire face à la scolarisation que nous imposait l'ouverture de
l'école à tout le monde.
M. AUDET: Au secondaire, est-ce qu'il y a eu des écoles de
désaffectées?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Non. Et au primaire, cela a été
vraiment dans le contexte que l'on vous a dit parce qu'il y a eu, en somme, un
changement de conception.
M. CHARRON: Le député d'Abitibi-Ouest pourra noter que,
depuis deux ans, la croissance est de 50,000 au seul secteur public secondaire.
C'est l'endroit, dans toute la clientèle scolaire, où l'on a
connu la hausse la plus rapide.
M. AUDET: Oui.
M. CHARRON: Alors, M. le Président, pour le programme 11...
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que... Il y a un vote. Le programme 11.
Adopté.
M. CHARRON: Oui. On arrête là, il y a un vote.
LE PRESIDENT (M. Picard): Un vote. Alors, nous allons suspendre la
séance à loisir.
M. CHARRON: Oui, parce que l'on est censé annoncer à six
heures si on siège demain matin ou pas.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, la commission ajourne ses travaux
jusqu'à demain après-midi quatre heures. Nous ne siégerons
pas demain matin.
(Fin de la séance à 17 h 36)