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Commission permanente
de l'éducation, des affaires
culturelles
et des communications
Etude des crédits du ministère de
l'Education
Séance du mercredi 9 mai 1973
(Dix heures 12 minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
Crédits du ministère de l'Education
(suite)
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission de l'éducation, des
affaires culturelles et des communications continuera ce matin l'étude
des crédits du ministère de l'Education et, pour la séance
d'aujourd'hui, il y aura des changements. M. Drolet, de Portneuf, remplace M.
Brochu, de Richmond; M. Gagnon, de Gaspé-Nord, remplace M. Cardinal, de
Bagot; M. Léger, de Lafontaine, remplace M. Charron, de Saint-Jacques;
M. Faucher, de Yamaska, remplace M. Leduc, de Taillon; M. Caron de Verdun,
remplace M. Saint-Germain, de Jacques-Cartier et M. Assad, de Papineau,
remplace M. Veilleux, de Saint-Jean. Je cède la parole au
député de Lafontaine.
Promotion du sport (suite)
M. LEGER: M. le Président, quand nous avons ajourné hier,
nous étions en train de poser des questions au ministre concernant le
fameux Conseil consultatif de la jeunesse, des loisirs et des sports et je lui
avais demandé, entre autres: Est-ce que le ministre entend augmenter le
budget de $50,000 qui couvre à peine les frais de déplacement des
membres? En même temps j'avais demandé s'il pouvait nous dire
où siège le conseil. Quelle est la fréquence de ces
réunions-là? Qui préside les réunions et quelle
collaboration apporte le Haut-Commissariat au conseil?
M. PHANEUF: Pour la première partie, en ce qui a trait au budget
affecté au conseil québécois, je crois que nous avions
fait l'analyse des besoins et, dans un premier temps, nous nous sommes
assurés que $50,000 couvriront les frais de déplacement du
conseil.
Pour ce qui est des endroits où le conseil va siéger, il
alterne entre Montréal et Québec et présentement il y a
une session à Québec qui a débuté hier et qui se
continue aujourd'hui.
Il y avait une troisième partie, je m'excuse mais je n'ai
pas...
M. LEGER: Qui préside et quelle collabora- tion le
Haut-Commissariat peut-il apporter au conseil? Quelle est la relation directe
avec le Haut-Commissariat?
M. PHANEUF: La relation est avec le ministre. Le conseil
québécois est un conseil consultatif auprès du ministre
responsable du Haut-Commissariat. Il faut bien s'entendre là-dessus,
premièrement; celui qui préside actuellement est M. Arthur Sheedy
qui a été élu par le conseil même mais comme
président provisoire parce que les gens du conseil voulaient
eux-mêmes vérifier le modus operandi du conseil et avaient
demandé une rencontre avec le Conseil supérieur pour voir le
fonctionnement du Conseil supérieur. J'ai bien dit qu'il y avait
énormément de similarités dans le fonctionnement entre le
Conseil supérieur de l'éducation et le conseil
québécois.
Comme ces gens-là sont nouveaux dans ce domaine, ils ont
décidé de rencontrer le Conseil supérieur et d'obtenir du
Conseil supérieur des recommandations sur leur propre
fonctionnement.
M. LEGER: Est-ce que ce conseil-là a un budget uniquement pour
ses frais de déplacement ou s'il a le pouvoir d'entreprendre
lui-même des études, de faire comparaître devant lui des
personnes ou des organismes, de son propre chef, ou est-ce qu'il ne doit
préparer des études et faire des rapports qu'à la demande
explicite du ministre?
M. PHANEUF: Le conseil québécois n'agit pas à la
demande du ministre comme tel. C'est un conseil consultatif, c'est aussi un
conseil qui regarde l'ensemble de la situation dans le domaine des loisirs, de
la jeunesse et des sports au Québec et qui peut faire des
recommandations au ministre. Il y a une partie du budget qui sera
affectée à des recherches et le conseil verra de quelles sortes
de recherche il a besoin pour atteindre ces buts-là.
M. LEGER: Vous voulez dire que le conseil peut entreprendre
lui-même des études, préparer un rapport, sans que le
ministre le lui demande.
M. PHANEUF: Dans certains cas, oui. M. LEGER: Dans certains cas,
comment?
M. PHANEUF: C'est à lui de juger. J'ai dit que oui, il peut le
faire.
M. LEGER: II peut le faire.
M. PHANEUF: Oui, dans des cas bien précis.
M. LEGER: Est-ce que ce conseil relève du Haut-Commissariat?
Est-ce qu'il relève directement du ministre de l'Education, du ministre
responsable des loisirs...?
M.PHANEUF: Du ministre responsable des loisirs, de la jeunesse et des
sports au Québec.
M. LEGER: Est-ce que le conseil pourra un jour être... Est-ce que
c'est dans l'esprit du ministre qu'il soit possible que la commission
parlementaire puisse entendre les gens du conseil consultatif?
M.PHANEUF: Disons que cela pourrait se faire, mais je pense qu'il est
trop tôt. On vient de créer le conseil québécois.
J'ai l'intention de lui laisser quand même un certain temps pour faire un
certain travail et après on pourra voir, selon l'évolution, s'il
y a lieu de rencontrer le conseil québécois.
M. LEGER: En décembre 1972, le ministère de l'Education a
publié une brochure intitulée "Le loisir au Québec". Quel
a été le tirage de cette brochure? Quel a été le
coût de cette brochure? Est-ce que le coût a été
défrayé par le Haut-Commissariat et cette brochure a-t-elle servi
à autre chose qu'au voyage de M. L'Allier et de M. Phaneuf en France, en
décembre dernier?
M. PHANEUF: Pour ce qui est du coût, je peux vérifier avec
les fonctionnaires parce que cela a été fait par le service
d'information du ministère de l'Education. Alors, je n'ai pas ici les
coûts. Pour ce qui est du voyage en France de M. l'Allier et de
moi-même, nous étions alors invités à participer
à la rencontre des responsables de la jeunesse et des sports à
Paris, rencontre qui a duré cinq jours, ce qui amènera quand
même des développements de cette nature, disons au niveau de
rencontres à venir entre les pays francophones.
M. LEGER: Remarquez bien, M. le ministre, que nous sommes pour les
voyages, cela instruit, mais...
M. DROLET: Cela forme la jeunesse.
M. LEGER: ... j'ai demandé cela dans le sens que cette brochure
n'a pratiquement pas été publiée dans le Québec.
Quel est le tirage de cette brochure?
Est-ce que vous pouvez avoir une réponse plus tard? Est-ce
qu'elle est en vente? Est-ce qu'elle peut se distribuer?
M. PHANEUF: Apparemment, cela a été très faible
comme tirage, c'est strictement au niveau de l'information à donner
là-bas. Je pourrais peut-être obtenir des chiffres plus
précis dans ce domaine et fournir au député le nombre de
brochures imprimées et peut-être leur coût, si c'est
possible.
M. LEGER: Est-ce que les membres de la commission peuvent en avoir une
copie?
M. PHANEUF: Sûrement.
M. LEGER: Je demande une copie de cette brochure, c'est parce que je
l'ai vue. On parle dans cette brochure de la composition du conseil dont je
parlais tantôt. Soit qu'il y avait six présidents d'office et neuf
autres membres choisis pour leur compétence dans le domaine
spécifique. Est-ce que ces personnes sont nommées pour un mandat
de x années précisément ou selon le bon vouloir du
ministère?
M. PHANEUF: Non, parmi les neuf, il y en a trois qui sont nommées
pour trois ans, trois qui sont nommées pour deux ans et trois qui sont
nommées pour une année. Les six autres sont des
présidents, donc sont membres ex officio, et s'il y a une
élection dans leur corporation ou dans leur association respective elles
sont déplacées comme présidents. Le nouveau
président, automatiquement, siège au conseil
québécois.
M. LEGER: Dans cette brochure, on donne une liste, à la page 11,
de tous les organismes, mais on ne parle pas du conseil. Est-ce que le conseil
est considéré comme un organisme public, parapublic ou
privé?
M. PHANEUF: Le conseil est créé, donc un organisme public,
par le gouvernement. Si on n'en parle pas, c'est qu'il n'était pas
créé à ce moment-là.
M. LEGER: A ce moment-là, c'était seulement un
objectif.
M. PHANEUF: II avait été créé sur papier.
Sur le plan juridique, il existait, mais les gens n'avaient pas
été nommés. Je pense que c'est pour ça qu'on a omis
d'en parler.
M. LEGER: Concernant Mission 76, le 28 juin 1972, une demande
était adressée au Conseil du trésor pour autoriser
l'ouverture d'un compte de banque en fiducie au nom de Mission Québec
76. Cette permission a été accordée au mois d'août
1972, et selon la demande, le compte avait été géré
par Yves Bélanger, Ernest Brière et le président de
Mission 76, M. Dubois. Est-ce que le rapport détaillé sera remis
à l'Assemblée nationale? Le Conseil du trésor
prévoyait un budget de $400,000. Les dépenses ont-elles
été faites dans la proportion d'une partie par le
Haut-Commissariat, soit $250,000 et d'une partie par le Conseil du
trésor pour $150,000?
M.PHANEUF: L'affectation des $400,000 n'a pas été faite
par le Conseil du trésor. C'est à la demande du
Haut-Commissariat. Ce qui faisait suite à une étude qui avait
été faite antérieurement par un comité qui
s'était penché sur les besoins des Québécois pour
arriver à ce but qu'on s'était donné. Je peux vous donner
la distribution des $400,000.
Au niveau des services professionnels et des secrétaires, cela a
été $3,003 et $2,279. Au niveau des frais de déplacement
et de séjour du
personnel et des membres, $713 et $346; frais de réception, $663;
frais de bureau, imprimerie timbres, fournitures, équipement,
téléphones, télégrammes, divers et imprévus,
il y a des sommes de $6,113, $559 et $504. Quant aux bourses aux
athlètes, il y en a eu 131 de données à des
athlètes québécois pour un montant de $35,475; 29
subventions ont été données aux fédérations
sportives, se chiffrant par $336,560 pour un grand total de $386,215. C'est le
montant qui a été dépensé pour les
activités.
M. LEGER: Ma question était plutôt: Est-ce vrai qu'il y a
une partie de $150,000 qui a été fournie par le Conseil du
trésor et une autre $250,000 par le Haut-Commissariat?
M.PHANEUF: Si vous vous rappelez, on avait discuté de ça
lors du budget supplémentaire, qui était au montant de $692,000,
si ma mémoire ne fait pas défaut.
M. LEGER: Oui. M. le Président, je vais demander au ministre
pourquoi le gouvernement n'est pas passé par le Haut-Commissariat pour
la subvention de $600,000 qui a été donnée à
l'Association canadienne de la moto-neige. Pour quelle raison cela a
été fait ailleurs que par le canal qui devrait être
normal?
M.PHANEUF: Disons que c'était directement relié à
la réglementation pour la motonei-ge dans un premier temps, il y avait
une question d'affichage aussi à l'intérieur, de collaboration
avec la Voirie. Au début, j'ai fait un exposé, et je pense qu'il
est encore très important de signaler aux membres de cette commission
qu'il n'est pas de mon intention de rapatrier tout ça justement parce
qu'on aura toujours besoin des conseils de différents ministères.
Il est bon de retrouver dans différents ministères des gens qui
oeuvrent aussi dans le domaine des loisirs. Si les $600,000 ont
été affectés au niveau du ministère des Transports
à ce moment-là, c'était pour un besoin bien précis.
Si on avait donné ça au Haut-Commissariat comme étant une
augmentation à son budget, il aurait fallu se référer au
ministère des Transports pour mettre sur pied ce genre de travail qui a
été fait.
M. LEGER: Est-ce que le ministre veut dire par là qu'il croit
réellement possible, dans un avenir, de préparer une politique
globale de loisirs en ayant éparpillé un peu partout dans
différents ministères des responsabilités à des
gens qui ont des priorités différentes de celles du
Haut-Commissariat?
M. PHANEUF : Dans un premier temps, prenons conscience de ce qui existe.
Voyons s'il y a des zones de conflit, d'accord, et après qu'on aura fait
le tour du problème, on n'est pas rendu là tout à fait, on
est en train de travailler, c'est pour cela qu'il y a un comité
ministériel, les recommandations du comité
interministériel au conseil des ministres seront faites en temps et lieu
après que le tour d'horizon aura été
complété. Je pense qu'il est trop tôt pour demander au
ministre à ce moment-ci de se prononcer d'une façon
objective.
M. LEGER: D'accord! M. le Président, je peux quand même
donner mon opinion sur ça.
M. PHANEUF: Sûrement!
M. LEGER: Si, dans l'optique du ministre, un jour ou l'autre, dans un
avenir rapproché, à moyen ou à long terme, tout cela sera
repatrié au Haut-Commissariat, je pense que l'étape d'un
comité interministériel est essentielle. Mais si c'est uniquement
dans l'objectif de demeurer un comité interministériel et de
laisser partout dans les ministères du Québec des
responsabilités et des parties de responsabilité d'un domaine du
sport, des loisirs et de la jeunesse, je pense que c'est une erreur magistrale
et j'espère que c'est une étape pour arriver un jour à
englober l'ensemble de ce qui touche le sport, les loisirs et la jeunesse. Si
c'est le cas, on va appuyer le ministre, mais si c'est une façon de
régler un problème d'une façon permanente, je ne suis
absolument pas d'accord que ce sera une solution qui va faire avancer la cause
du sport, des loisirs et de la jeunesse au Québec.
M. PHANEUF: Je ne peux pas dire que c'est réglé d'une
façon permanente avec le statu quo. Maintenant, on verra en temps et
lieu, comme je l'ai dit tantôt, ce que l'on fera avec tout cela, selon
les recommandations, après avoir fait terminer les analyses que l'on est
en train de faire actuellement.
M. LEGER: Maintenant, M. le Président, dans la même veine,
est-ce pour les mêmes raisons que le gouvernement n'est pas passé
par le Haut-Commissariat pour la subvention de $900,000 pour la promotion des
chevaux de courses et aussi pour un budget de $10 millions pour le mont
Sainte-Anne dernièrement? Est-ce que ce sont pour les mêmes
raisons que pour la subvention à la motoneige?
M. PHANEUF: Ce sont deux aspects. Les chevaux de courses, disons
même que c'est un sport, un loisir aussi, pour les gens qui vont regarder
ces courses. Je pense qu'il y a un aspect professionnel et un peu plus complexe
quand même dans ce sens-là. Pour ce qui est du mont Sainte-Anne,
c'est surtout au niveau de l'implantation de l'équipement dans un
domaine assez précis qui est le ski, etc., et que cela va probablement
prendre une ampleur plus grande que seulement pour le ski, cela va devenir un
centre de plein air offert à la population du Québec, mais je
pense que cela devient aussi un attrait touristique fort intéressant
pour la zone québécoise.
II reste à savoir si la vocation touristique doit demeurer au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Moi, je le
pense, je l'ai dit, je me suis prononcé là-dessus à
plusieurs reprises. Il s'agit de voir maintenant les choses sur le plan de
l'animation, parce que là, j'ai bien dit, sur le plan de l'animation, je
pense que c'est le rôle du Haut-Commissariat, c'est même le mandat
qui lui a été confié par le gouvernement et cela, au
niveau du fonctionnement; on verra en temps et lieu.
M. LEGER: Maintenant, M. le Président, parlons des subventions
aux comtés. A quelle place, dans le budget, peut-on retrouver cela?
Est-ce que c'est tout éparpillé dans différents endroits
du budget? Ou est le montant global des subventions octroyées aux
comtés, subventions qui demandent aux députés de donner
des suggestions?
M. PHANEUF: Vous allez trouver cela dans le programme 21.
M. LEGER: Dans le programme 21? M. PHANEUF: Dans le programme 21.
M. LEGER: Comme tel. Alors quelle est la somme totale?
M. PHANEUF: C'est $1,206,704 pour l'opération locale,
l'opération des comtés.
M. LEGER: Le budget que l'on adopterait aujourd'hui ou dans les jours
qui viennent, est-ce celui dans lequel on peut dire que les prochaines sommes
ou les prochaines subventions à octroyer aux comtés
apparaissent?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Est-ce qu'on est en train d'adopter celui que le
Haut-Commissariat va distribuer l'année prochaine?
M. PHANEUF: C'est ça. Ce qui veut dire que l'opération
comtés n'est pas démarrée parce que votre budget commence
le 1er avril.
M. GAGNON: L'autre budget est dépensé depuis le 31
mars.
M. PHANEUF: Voilà, l'autre budget est dépensé
depuis le 31 mars et l'opération, je l'ai mise sur pied, si vous vous
souvenez bien, au mois de juillet. Je vous avais envoyé vos lettres,
certains députés avaient envoyé leurs recommandations
rapidement, d'autres avaient retardé, mais l'opération s'est
terminée et dans les 108 comtés, par le biais des
députés, les sommes ont été distribuées.
M. LEGER: Maintenant, est-ce qu'on peut dire que le budget de cette
année a été augmenté?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: II y a deux ans, j'avais demandé au Haut-Commissariat
d'augmenter le budget; on ne l'avait pas fait. L'année dernière,
je l'avais demandé au ministre actuel et on ne l'a pas fait. Alors,
cette fois-ci, est-ce que c'est augmenté?
M. PHANEUF: Oui. Le budget a été augmenté de
$500,000.
M. LEGER: Ce qui équivaut à combien d'augmentation, en
moyenne, par comté?
M. PHANEUF: Disons que nous sommes en train de revoir l'opération
comtés, je serai en mesure d'annoncer une normalisation de
l'opération comtés parce que c'est fait peut-être d'une
façon... C'est au pifomètre actuellement.
M. DROLET: M. le Président, hier soir j'avais posé des
questions là-dessus et on m'a dit: Attendez au programme 21.
M. PHANEUF: Bien, c'est ça; là on est en train de discuter
du budget qui est sur l'autre programme, je pense qu'on devrait retarder.
M. LEGER: D'accord. De toute façon, en ce qui me concerne, pour
l'aspect du sport, je n'ai plus de question à poser.
M. DROLET: M. le Président, je ne sais pas si ça tombe au
programme 20, le ministre me le dira. D'après les renseignements que
j'ai, il y avait un comité provisoire de formé il y a trois ou
quatre ans concernant la formation d'une commission athlétique
provinciale. On m'a dit à ce moment-là qu'il y avait des
études en marche. Est-ce que le ministre peut nous dire où en
sont rendues ces études? Est-ce que ce comité provisoire
fonctionne encore et est-ce qu'il est dans l'intention du Haut-Commissariat de
former cette commission athlétique provinciale?
M. PHANEUF: Disons que j'ai toujours l'intention de former une
commission athlétique provinciale, excepté qu'il y a deux
façon d'envisager l'implantation d'une commission athlétique.
L'approche, premièrement, sectorielle: on pourrait avoir un projet de
loi, on pourrait avoir une loi qui pourrait couvrir une, deux ou trois
disciplines sportives ou arriver avec un projet de loi, une loi,
éventuellement, qui pourrait couvrir l'ensemble des politiques
gouvernementales en matière de sports. J'ai pris le temps d'aller
rencontrer M. MacKenzie en Ontario, un exemple, et de voir ce qui existait
là-bas. Nous avons fait venir énormément de documentation
pour savoir ce qui eixstait dans les différents Etats américains
et ce qui existait aussi à l'extérieur. Nous avions et nous avons
un projet de loi actuellement qui est imprimé et que je pourrais
déposer, mais il me reste à finir un certain tour d'horizon et
une consultation
surtout, ce qui est, pour moi en tout cas, très important, avec
des organismes tels que la CSQ qui a quand même une préoccupation
dans ce domaine.
Quand j'aurai terminé la consultation, je pense qu'on sera en
mesure de présenter quelque chose qui aura peut-être
été mieux pensé. C'est mieux que d'arriver d'une
façon trop hâtive et présenter ce projet de loi.
M. DROLET: Maintenant...
M. PHANEUF: Le comité, comme vous l'avez mentionné, qui
existait depuis X années, a fini son travail. Il y a un projet de loi
qui est écrit actuellement et qui existe mais, par contre, à la
suite des rencontres que j'ai demandées, qui sont faites, qui ont
été faites et qui seront faites par certains fonctionnaires du
Haut-Commissariat et moi-même, nous serons en mesure d'annoncer,
probablement à l'automne, la présentation d'un projet de loi qui
correspondra à la réalité.
M. GAGNON: A l'intérieur des politiques du ministère, il y
a eu un comité de planification, je crois, mis en place au cours de
l'année 1972. De combien de personnes est formé ce comité?
Est-ce qu'il a fait des recommandations au ministre, qu'on peut retrouver
à l'intérieur du budget actuel?
M. PHANEUF: Le comité de planification... Ol y a le service de la
planification au niveau même du Haut-Commissariat. D y a aussi un
comité de régie. C'est sûr qu'à partir des
études qui sont faites par les fonctionnaires, des recommandations sont
faites au ministre et je peux vous assurer que ceux qui sont avec moi je
ne dirais même pas derrière moi, mais avec moi, ici sont
conscients que chacune des recommandations faites par nos services est prise en
considération et vous pouvez les retrouver dans les nouveaux
programmes.
M. GAGNON: Quels sont les membres qui font partie de ce
comité?
M. PHANEUF: Au comité de régie, ce sont les chefs de
service et le directeur de la planification et, éventuellement, le
directeur général adjoint.
M. GAGNON: Le ministre avait dit qu'il y aurait peut-être un
projet de loi visant à créer une commission athlétique
pour le contrôle de la boxe au Québec. Est-ce que le ministre
envisage, soit au cours de la prochaine session, soit au début de
l'autre session, à l'automne, de présenter ce projet de loi?
Quelles seraient les grandes lignes qui pourraient en être
tirées?
M. PHANEUF: Nous avons l'intention de présenter un projet de loi
qui pourrait aussi couvrir la boxe. J'ai dit que je pourrais présen- ter
un projet de loi d'une façon sectorielle pour couvrir deux aspects, la
boxe et la lutte, ou présenter un projet de loi qui pourrait couvrir pas
mal plus de disciplines sportives, parce qu'il y a aussi des dangers dans
d'autres disciplines sportives, par exemple au hockey, où des contrats
sont signés. Pas besoin d'en faire l'historique. 11 s'agit pour nous de
voir ce qu'il est important de faire dans un premier temps et je serai
probablement en mesure de présenter un projet de loi à l'automne
visant à former une commission athlétique pour couvrir une, deux
ou plusieurs disciplines sportives.
M. GAGNON: Ce serait fait à l'automne. Actuellement, le ministre
ne peut pas nous donner les grandes lignes de ce projet de loi. De quelle
façon, le ministre verrait...
M. PHANEUF: C'est la création d'une commission athlétique
permanente qui couvrira l'ensemble ou, d'une façon sectorielle,
certaines disciplines sportives. Il existe, au niveau québécois
actuellement ,dans certaines municipalités, des commissions
athlétiques, mais c'est limité aux villes. Ce qui veut dire
qu'à Montréal vous avez une commission athlétique qui
existe. S'il se fait de la boxe ou de la lutte, il faut demander un permis
à la commission athlétique. Il en existe une à Sherbrooke,
une à Québec.
Ceci veut dire qu'il n'en existe pas dans d'autres villes environnantes.
Ceci permet une grande latitude dans la présentation de certains sports
de combat.
M. GAGNON: A ce moment, il est possible que ce projet de loi
régisse toute l'émission des permis au lieu de laisser cela comme
on le fait actuellement.
M. PHANEUF: Certainement. Exact.
M. GAGNON: Egalement, ceci empêcherait peut-être des forces
occultes, dans la mesure du possible, de jouer un rôle à
l'intérieur de cela parce qu'on nous dit que parfois la pègre
serait mêlée à cela, je ne sais pas.
M. PHANEUF: Cela serait souhaitable.
M. GAGNON: C'est souhaitable. Mais c'est probablement ce que le projet
de loi prévoira au cours de l'automne...
M. PHANEUF: Certainement.
M. GAGNON: ...avec des sanctions et tout ce qui s'y implique.
M. PHANEUF: Cela tombera dans la réglementation même et le
projet de loi donnera les pouvoirs à la commission qui fera ses
règlements, selon les besoins à ce moment.
M. LEGER: Concernant le sport amateur,
est-ce que le ministre est au courant que l'année
dernière, à l'occasion des championnats canadiens qui ont eu lieu
dans l'Ouest je pense que c'est au début de l'année
dernière, 1972 l'ensemble des participants du Canada qui ont
été dans l'Ouest ont payé une contribution de $200 le
compétiteur pour cet événement? Est-ce que le ministre est
au courant que les règlements de la compétition sont uniquement
en anglais, qu'il n'existe aucun règlement en français,
premièrement? Deuxièmement, la publicité sur cet
événement était en anglais et coûtait $1.50. Il y
avait quelques exemplaires en français qui coûtaient $3.50. C'est
un exemple frappant, dans l'organisation des jeux canadiens, d'une
discrimination à l'endroit de la langue française. Même le
condensé des règlements anglais est encore en anglais, il n'y en
a pas en français. Est-ce que le ministre peut nous dire s'il entend
faire quelque chose là-dessus? Est-ce qu'il est au courant d'abord?
M. PHANEUF: Je suis au courant parce que ce que vous mentionnez, ce sont
les jeux canadiens qui ont eu lieu à Saskatoon en 1971 et je peux vous
dire que j'étais présent en 1971 à ces jeux. Pour votre
information, j'ai été agréablement surpris, dès mon
arrivée à Saskatoon, de voir l'affichage pour l'accueil partout
dans la ville même de Saskatoon en anglais et en français. On
avait même affecté pour me faire faire une tournée de la
ville de Saskatoon...
M. LEGER: Pour voir les affiches.
M. PHANEUF: ...une personne qui parlait très bien le
français.
Pour ce qui est des règlements, je parle des règlements
qui sont fournis par les fédérations sportives, donc les
disciplines, chaque fédération a ses propres règlements.
Nous sommes en train de travailler pour en arriver à traduire la plupart
des règlements parce que, si vous avez une compétition au niveau
national, il est bien entendu que ce sont les fédérations
nationales qui chapeautent à ce moment les compétitions.
Si vous avez des compétitions purement québécoises,
c'est l'association québécoise qui donne la sanction au niveau
des compétitions. C'est sûr qu'il y a encore des lacunes dans ce
domaine, mais nous travaillons et je pense que, dans un avenir assez
rapproché, nous serons en mesure de fournir aux athlètes
québécois les règlements en français de la plupart
des disciplines sportives.
M. LEGER: M. le Président, le ministre trouve cela absolument
normal que les règlements soient faits en anglais là-bas et que
ce soit le Québec qui doive avoir la responsabilité de les faire
en français.
M. PHANEUF: Pour les Anglais, c'est absolument normal qu'ils soient
faits en anglais.
Pour les Québécois, je trouve fort anormal qu'on ne puisse
pas avoir les règlements en français...
M. LEGER: II y a neuf provinces anglaises et elles ne se
préoccupent même pas d'avoir les règlements en
français. Il faut nous-mêmes payer à même les fonds
du Québec pour participer au championnat canadien, pour avoir une copie
en français. Il faut le faire nous-mêmes. Vous trouvez cela
normal?
M. PHANEUF: Je n'ai pas dit que j'ai trouvé cela normal. J'ai dit
que, pour les besoins du Québec, nous sommes en train de traduire...
M. LEGER: Pourquoi serait-ce le Québec qui le traduirait et non
pas les Canadiens?
M. PHANEUF: Et pourquoi pas?
M. LEGER: Ecoutez, est-ce qu'on est encore dans la
Confédération? On fera cela quand on sera indépendant,
mais actuellement on est encore dans la Confédération. Pour
quelle raison les jeux ne relieraient-ils pas toutes les provinces et que ce ne
soit pas eux qui le fassent en français? Il y en a des Canadiens
français dans Saskatoon. Il y en a des Canadiens français au
Manitoba et partout. Pour quelle raison le Québec ferait-il cela?
M. PHANEUF: J'ai dit que nous avions constaté qu'il y avait des
lacunes au niveau des fédérations canadiennes, des
fédérations sportives canadiennes, et que, dans certains cas,
dans certaines fédérations, elles-mêmes étaient en
train de nous fournir des règlements en français, mais que
c'était aussi le rôle du Québec de se doter de
règlements en français. Nous sommes en train de le faire.
M. GAGNON: Moi, je crois que, si le Québec veut faire ces
règlements, d'accord...
M. PHANEUF: On ne fait pas ses règlements, on fait une
traduction. On ne peut pas changer les règlements au niveau canadien. Il
faut s'entendre.
M. GAGNON: Je me demande, au niveau des lois fédérales, si
une commission canadienne reconnue comme telle n'est pas obligée de se
soumettre aux lois fédérales, parce qu'elle est reconnue par les
gouvernements supérieurs, à savoir que ses règlements
doivent être traduits dans les deux langues, c'est-à-dire dans les
deux langues officielles du Québec. Je crois que c'est une obligation
pour les fédérations et que le ministre devra le leur faire
remarquer. Elles sont obligées, conformément aux lois qui
régissent le Canada, de présenter des règlements
bilingues. C'est une obligation totale, et sans aucun doute, les lois
fédérales obligent les fédérations canadiennes
à agir ainsi...
M. PHANEUF: Cherchez...
M. GAGNON: ...que ce soient des pouvoirs et des droits du gouvernement
fédéral.
M. PHANEUF: Je pense qu'on est tous d'accord que c'est un besoin et
qu'on s'en va vers cela, mais il faut regarder le nombre de participants
québécois. A une certaine époque aussi, ce n'était
pas prévu.
M. GAGNON: Cela n'entre pas en cause. C'est que la
fédération canadienne est bilingue, face aux lois
fédérales. Qu'il y ait des représentants du Québec
ou non, cela n'a aucune espèce d'importance. C'est une obligation de
donner ces règlements dans les deux langues.
M. LEGER: Est-ce que le ministre a l'intention, lui-même, de les
faire traduire, parce qu'il a conclu que là-bas on ne le ferait pas?
M. PHANEUF: Non, je n'ai pas conclu qu'on ne le ferait pas. Au
contraire, on est en train, même dans certaines fédérations
canadiennes je l'ai dit tantôt, vous n'avez peut-être pas
compris de fournir des règlements écrits dans les deux
langues.
M. LEGER: Pour ceux qui ne le font pas, ce sera le ministre qui le fera
au Québec.
M. PHANEUF: Elles le feront éventuellement.
M. LEGER: Le ministre s'engage à leur demander de le faire.
M. PHANEUF: On le fera peut-être même aussi en allemand et
en chinois, parce qu'il y aura des Olympiques...
M. LEGER: Vous êtes pour le multilinguisme.
M. PHANEUF: Si, Senor.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 20 est-il adopté?
Adopté.
Programme 21, qui touche les activités socioculturelles et de
plein air.
Développement des loisirs
M. GAGNON: M. le Président, je ne sais pas si le ministre
pourrait nous dire à quoi ça touche; nous donner des bribes
peut-être. Cela permettra de mieux faire la discussion.
M. PHANEUF: Sur le plan du socio-culturel, le partage du budget, qui est
de $1,294,000, s'établit ainsi: voyages-échanges, $459,000; vie
sociale et communautaire, $505,000; culture-création, $195,000;
action-loisirs, $135,000.
Pour le secteur du plein air, le budget est de $1,513,096 et est ainsi
divisé: activités physiques de pleine nature, $413,000;
accueil-hébergement, $812,000; interprétation de la nature,
$200,000; sécurité, $62,000. Pour le secteur multisectoriel, donc
le développement régional, qui est le budget des quinze conseils
régionaux de loisirs, $1,779,000 sont prévus. Pour
l'opération locale, donc le secteur hors-normes, j'ai dit tantôt
qu'il y avait $1,206,704 plus $500,000 qui s'y ajoutent et qui font partie du
budget supplémentaire de $2,500,000 dont on a discuté hier. Au
niveau de l'immobilisation, il y a $1,382,700, ce qui comprend le budget
d'aré-nas, les nouveaux budgets à accorder aux arénas et
les budgets d'immobilisation que l'on transporte d'année en année
parce qu'il y a des financements de trois ans, quatre ans, cinq ans et cela
apparaît à ce moment-ci.
M. DROLET: M. le Président, dans la question que je posais hier
soir au ministre concernant l'utilisation des subventions que le
Haut-Commissariat accorde à toutes les petites organisations de loisirs
qu'on a dans nos comtés, est-ce l'intention du Haut-Commissariat de
continuer à émettre ces subventions de la même façon
où s'il a l'intention d'y apporter des changements ou si, dans les
années à venir, le Haut-Commissariat va continuer à verser
de petites subventions de $200, $300 à chacune de nos organisations
locales de loisirs?
M. PHANEUF: Je sais, M. le Président, que les subventions
fournies sur la recommandation des députés dans les 108
comtés de la province répondent quand même, selon les
secteurs, à des besoins assez essentiels. Mais les besoins de la ville
de Montréal dans le domaine des loisirs, compte tenu que la ville de
Montréal a un service organisé de récréation et des
parcs et que les besoins des secteurs de l'Abitibi ou de votre secteur ou de la
Gaspésie ne sont pas les mêmes, je pense qu'il serait
intéressant de conserver dans ce budget assez de latitude pour
répondre aux besoins, compte tenu des disparités
régionales. Si nous mettions sur pied, demain matin, des normes
très rigides, nous serions obligés de les mettre en application
pour l'ensemble du Québec; je pense que c'est peut-être le rare
secteur où actuellement nous pouvons prendre des décisions qui
correspondent assez facilement aux demandes qui viennent des régions.
J'ai demandé quand même aux fonctionnaires et au service
concerné, qui est le service de la régionalisation, de me
soumettre dans un avenir rapproché des recommandations pour
l'affectation des sommes au niveau du budget hors-normes, mais je n'ai pas
encore reçu ce document. Je pense que M. Despatie sera en mesure de me
le fournir sous peu, mais c'est un problème sur lequel on s'est
penché sérieusement. Encore une fois, je le dis et je le
répète, je ne veux pas m'enfermer dans des normes trop rigides
qui ne permettraient pas de répondre à vos besoins.
M. DROLET: M. le Président, le ministre a laissé voir tout
à l'heure qu'il y avait de ces montants-là qui allaient dans les
108 comtés de la province.
M. PHANEUF: Exact.
M. DROLET: Je prends un exemple. Dans un comté rural comme le
mien, il y a 30, 32, 35 organisations de loisirs et on est obligé de
prendre un budget supposément énorme de $13,000 et de diviser
cela par le nombre d'organismes de loisirs. En face de cela, vous arrivez avec
des comtés de ville, comme mon collègue de Lafontaine, où
il n'y a pas un nombre de municipalités comme il peut y en avoir dans le
nôtre. De quelle façon le Haut-Commissariat verse-t-il les
montants dans les comtés urbains en comparaison des nôtres,
où il y a un grand nombre d'organisations de loisirs dans chaque
localité?
M. LEGER: M. le Président, j'invoque le règlement, une
question de privilège. Il n'y a pas de question de privilège,
mais de règlement. Je tiens à ajouter qu'il y a peut-être
beaucoup plus d'organisations de loisirs dans un comté urbain. Ce n'est
pas parce que c'est rural qu'il y a seulement 32 organisations là-bas,
j'en ai peut-être une soixantaine dans mon comté. Alors il y a
autant de problèmes dans les comtés urbains que dans les
comtés ruraux.
M. DROLET: M. le Président, je n'ai pas posé la question
au député de Lafontaine, je l'ai posée au ministre. Je
n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de loisirs dans les comtés de
Montréal. Surtout dans un comté péquiste il doit y avoir
des loisirs certainement.
M. LEGER: Le président est très sympati-que...
LE PRESIDENT (M. Picard): C'est certes une question de privilège,
remarquez bien, de défendre les comtés urbains.
M. PHANEUF: Non. M. le Président, je pense que
l'intérêt démontré...
M. DROLET: Simplement je voulais avoir la différence entre les
deux, si le ministre est prêt à me répondre.
M. PHANEUF: La différence entre les deux, si vous me permettez,
est aussi simple que celle-ci, c'est que les recommandations sont faites par
les députés, n'est-ce pas?
Donc, ce n'est pas moi qui décide, dans le comté de
Lafontaine ou dans votre comté de Portneuf, quelles seront les sommes
qui seront affectées, parce qu'elles ont été
bloquées dans un programme bien précis, compte tenu de normes de
population dans le comté. Cela variait entre $6,000 et $15,000, si ma
mémoire ne fait pas défaut, et si vous vérifiez dans les
108 comtés et additionnez les $15,000, les $6,000 et les variantes, vous
allez arriver à environ $1,030,000.
Dans les comtés urbains, le député qui est
représentant de son comté fait des recommandations au
Haut-Commissariat et affecte lui-même les sommes en recommandant au
Haut-Commissariat les organismes qui devraient recevoir ces sommes, de la
même façon que vous le faites. Ce qui veut dire qu'on
reconnaît que le député a la compétence de
reconnaître les besoins de son comté. Dans les comtés
urbains, il ne faut pas se tromper non plus. Par contre, dans Montréal,
les sommes sont moindres que dans les comtés ruraux, probablement parce
que c'est peut-être un peu plus difficile d'organiser du loisir dans les
comtés ruraux, compte tenu des distances qu'il y a à parcourir,
mais il y a aussi beaucoup de besoins dans les comtés urbains, parce
qu'il y a des organismes de loisirs en grand nombre dans tous les
comtés, même de la ville de Montréal. Des besoins existent.
Peut-être qu'on se leurre un peu en disant qu'il y a un plus grand besoin
de loisirs au niveau de l'organisation dans les comtés ruraux et je suis
un de ceux qui a un comté mi-rural, mi-urbain. C'est peut-être
l'heureux compromis, mais j'ai quand même 33 municipalités et
paroisses dans mon comté. Je pense que je suis en mesure de dire que
c'est assez rural aussi. Je reconnais qu'il y a des besoins différents
dans le haut du comté, comparativement à des besoins de villes
comme Dorion, Vaudreuil, qui sont en train de s'urbaniser, qui se donnent de
plus en plus de services de récréation comme tels.
M. DROLET: II reste que, dans une ville comme Montréal, on doit
affecter un bon montant du budget aux loisirs.
M. LEGER: Est-ce que le conseil régional des loisirs n'a pas
établi certaines nonnes générales qui ont
été soumises au Haut-Commissariat relativement à des
subventions dans les comtés?
M. PHANEUF: Encore une fois, il y a 15 conseils régionaux de
loisirs et cela tient compte des disparités régionales. Une
recommandation du conseil régional des loisirs venant de Montréal
et une recommandation venant de la Gaspésie seraient complètement
différentes. Les besoins ne sont pas les mêmes.
M. LEGER: Est-ce que le ministre ne pourrait pas donner aux
députés les recommandations des conseils régionaux de
loisirs de ces régions pour les comtés qui sont à
l'intérieur de ces conseils régionaux de loisirs, pour guider? Je
donne un exemple. Ne sachant pas du tout comment établir des
critères là-dessus, j'ai dû réunir, dans une
assemblée publique, une quarantaine d'organismes de loisirs. Je leur ai
soumis le problème. Ils m'ont donné des sugges-
tions. Ces suggestions, il faut en tenir compte, mais chacune est assez
subjective. Chacun dit que c'est son domaine qui est le plus important. C'est
assez difficile. Tandis que les conseils régionaux de loisirs qui sont
là comme des éléments de conseil, d'aide technique,
etc..
M. PHANEUF: D'animation.
M. LEGER: ... si vous pouviez retourner aux députés des
comtés, qui sont regroupés à l'intérieur de
certains conseils régionaux de loisirs, donner les normes de ces
conseils qui connaissent ça beaucoup mieux que les députés
et sur lesquels on pourrait se guider pour donner ces montants.
M. PHANEUF : Je ne peux que conseiller aux députés de
consulter les conseils régionaux de loisirs et de travailler en
collaboration avec eux pour la division de leur budget. Je suis certain que les
conseils régionaux, compte tenu de leur propre expérience dans
leur milieu, seront en mesure de recommander au député
l'affectation des sommes. Mais j'ai dit et je vais le répéter que
je ne veux pas tomber dans des normes trop rigides et laisser à la
discrétion des membres de l'Assemblée nationale, en consultation
avec les conseils régionaux, bien sûr, le droit de regard sur
l'affectation de ces sommes. C'est quand même vous qui allez porter les
responsabilités de vos décisions dans le domaine.
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il a l'intention
de diviser la somme globale à distribuer dans les comtés selon la
nouvelle carte géographique, les nouveaux comtés? Il y en a 110
maintenant.
M. PHANEUF: C'est ce qu'on est en train de revoir actuellement parce
que...
M. LEGER: C'est ce que j'aimerais déterminer. Je vais vous dire
pourquoi. Un exemple, le comté de Terrebonne, qui est presque
divisé en trois comtés, si je ne me trompe pas. Il est tellement
étendu qu'il a besoin de plus d'argent. Vous êtes d'accord, M. le
député de Terrebonne?
M. HARDY : II devrait y avoir deux budgets et un tiers.
M. LEGER: Deux budgets et un tiers, quelque chose comme ça.
M.HARDY: Je suis parfaitement d'accord avec mon collègue.
M. LEGER: Exemple, le comté de Lafontaine est maintenant
divisé en deux comtés. J'avais 58,000 de population et j'ai
maintenant deux comtés d'à peu près 32,000 à 39,000
de population. Est-ce qu'il ne serait pas mieux de diviser cela selon la
nouvelle carte géographique, montrant justement qu'il va y avoir une
plus grande étendue? Il y a plus de besoins. Au lieu de diviser par 108,
il faudrait diviser par 110.
LE PRESIDENT (M. Picard): Ce sont les électeurs qui font la
population.
M. LEGER: Les électeurs, oui, d'accord!
M. PHANEUF: La variante est entre 25,000 et 35,000 électeurs de
toute façon, ce qui va standardiser les comtés dans la province
de Québec à l'exception d'un, les Iles-de-la-Madeleine et le
comté de Vaudreuil-Soulanges qui n'a pas été touché
parce qu'on avait la population voulue. Mais nous sommes en train de
travailler, parce que je pense que tous ces changements au niveau des
régions, compte tenu des nouvelles subdivisions de comtés... Nous
sommes en train de mettre sur pied une nouvelle carte qui identifiera les
régions à venir. Ceci nous servira aussi pour beaucoup de choses,
non seulement pour l'affectation des budgets au niveau du budget hors normes
mais aussi au niveau des Jeux du Québec parce que vous savez qu'il y a
des régions, il y en a quinze actuellement au niveau
peut-être de certaines modifications, au niveau des conseils
régionaux de loisirs. Je ne peux pas me prononcer actuellement, cette
carte est en préparation. Il restera à consulter les organismes
qui sont directement impliqués par les modifications que nous avons
l'intention de faire. Avant d'imposer cette carte, il n'est pas dans
l'intention du ministre ni du service qui s'appelle le Haut-Commissariat
d'imposer quoi que ce soit. Mais, lorsque l'étude préliminaire
sera terminée et que nous aurons cette carte en main, nous consulterons
les organismes concernés et après nous serons en mesure de
définir les nouveaux comtés, les nouvelles distributions, les
nouveaux conseils régionaux s'il y a lieu, les nouvelles régions
et une participation au niveau des Jeux du Québec. C'est un travail qui
est en train de se faire actuellement, il est fort avancé à ce
qu'on me dit.
M. LEGER: Est-ce que le ministre prévoit que ce travail sera
terminé à temps pour le prochain octroi de subvention des
comtés?
M. PHANEUF: S'il ne l'est pas, je serai obligé de prendre les
comtés actuels. Mais je pense que nous serons en mesure de pouvoir
mettre sur pied l'opération au mois de juillet ou au mois d'août
avec les nouvelles distributions. Je le souhaite ardemment.
M. GAGNON: Si le ministre veut procéder suivant la nouvelle carte
électorale, je crois que c'est non seulement une erreur mais c'est une
horreur. Primo, moi je n'aurai plus rien à dire, je disparais.
Secundo...
UNE VOIX: II y aura quelqu'un d'autre.
M. GAGNON: ... qu'un député voie pour la prochaine
élection son comté divisé en deux, cela ne change rien au
niveau de la distribution de ses subventions. S'il a 50,000 dans son
comté et que le comté est divisé en deux, à ce
moment-là on va dire: Vous avez jusqu'à un maximum de $25,000 que
vous aurez à distribuer dans tel secteur et l'autre secteur, c'est
$25,000. Cela ne change rien. Je crois qu'aussi longtemps que la carte
électorale est en vigueur il va falloir obligatoirement continuer de
procéder suivant cette chose. Cela ne veut pas dire que le
Haut-Commissariat aux Sports et aux Loisirs n'aurait pas sa propre carte ou ses
propres désignations ou ses territoires désignés. Mais,
sans dire qu'on s'en tient à la nouvelle carte électorale, sans
quoi des préjudices vont être causés probablement à
des populations...
UNE VOIX: Jusqu'à la prochaine élection.
M. LEGER: Est-ce que je peux ajouter que la proposition que je faisais
n'était pas dans le sens d'un comté qui disparaît comme
celui de Gaspé-Nord, qui se retrouve dans le comté de Matane en
grande partie, c'était tout simplement pour la division des sommes. Un
exemple bien concret pour mon comté, le comté de Lafontaine,
maintenant. Si on donne un montant de $8,000 comme avant pour un comté
de 58,000 de population, si on calculait que dans le comté de Lafontaine
il y aura la section Anjou-Lafontaine, alors s'il y avait une proportion
d'augmentée peut-être de deux tiers de ce qu'il y avait avant...
Dans le comté de Terrebonne, par exemple, c'est le député
de Terrebonne qui distribuerait les subventions selon la quantité,
étant donné que cela se divise en assez grands secteurs; dans le
comté de Gaspé-Nord, c'est le député de
Gaspé-Nord qui le donnerait pour la portion qui tomberait dans la
patente plus tard. Mais actuellement c'est lui qui verrait à...
M.PHANEUF: Il est bien entendu que j'ai l'intention de respecter, au
moins jusqu'à la prochaine élection où on aura des
représentants des nouveaux comtés... Tant et aussi longtemps que
les députés représentent des secteurs bien précis,
nous devons reconnaître que ces secteurs sont représentés
par les députés concernés. Il n'est pas question de dire
au député de Gaspé-Nord, parce que nous avons pris une
décision de reconnaître une nouvelle carte, qu'il n'aura plus
à se prononcer sur l'affectation des sommes; bien au contraire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Portneuf.
M. DROLET: M. le Président, concernant cette distribution de
subventions dans les comtés, j'ai déjà soulevé un
problème au ministre, et c'est également allé entre les
mains du sous-mi- nistre. Lorsqu'on fait la distribution, lorsque vous nous
envoyez la lettre, qu'on fait les recommandations, et qu'on vous les retourne,
le Haut-Commissariat fait parvenir le chèque une fois par année.
Normalement je crois que le chèque va à la municipalité
lorsque...
M. PHANEUF: Selon la recommandation du député.
M. DROLET: Ce qui arrive, c'est qu'en temps normal il y a dans chaque
place une association de loisirs incorporée, avec un président,
un secrétaire et tout un bureau de direction. Mais il reste qu'on frappe
des endroits un cas s'est présenté chez nous, cette
année, dans une municipalité très petite où
l'organisation des loisirs avait été démantibulée
momentanément.
Le chèque était allé à la
municipalité et le maire, lorsqu'il a reçu le chèque,
même si, à ce moment-là, il y avait eu un nouveau conseil
de loisirs de formé dans la place, une nouvelle association de loisirs,
avec un président, un secrétaire, tous élus en bonne et
due forme, a décidé qu'il gardait le chèque.
M. LEGER: A-t-il diminué les taxes?
M. DROLET: Non, il n'a pas diminué les taxes. Il a dit qu'il se
servait de ce chèque pour aider à financer une association de
l'âge d'or, des vieux de la place. A ce moment-là, l'organisation
des loisirs a fait des représentations pour que le chèque lui
revienne. Je prétends que c'est quand même discriminatoire
à l'endroit des loisirs qui n'ont pas pu bénéficier du
chèque, à cause d'un maire têtu qui n'a pas voulu
collaborer avec eux.
UNE VOIX: Etait-ce un créditiste?
M. DROLET: Non, il n'est pas créditiste, il est rouge.
M.PHANEUF: C'est donc un bon maire, si je comprends bien.
Là-dessus, on va s'expliquer. Je pense que la première
responsabilité au niveau de l'organisation de la
récréation ou du loisir au niveau d'une municipalité ou
d'une paroisse demeure encore la responsabilité de la
municipalité ou de la paroisse. Ce qui arrive dans certains cas, c'est
que la municipalité, étant trop petite, confie à un
organisme de bénévoles le mandat de faire du loisir dans sa
municipalité. Je pense que le cas que le député veut
mentionner, c'est le fait d'avoir omis de nous donner le nom du
président de l'organisme de loisirs. A ce moment-là, on peut
envoyer le chèque au nom de la municipalité, parce que l'on doit
toujours envoyer les chèques à des organismes incorporés
à but non lucratif, avec le nom du président du conseil des
loisirs de sa municipalité.
Comme on n'a pas eu le nom, le chèque est
allé directement à la municipalité. Mais je dis et
je répète que l'on doit faire le chèque au nom de la
municipalité à moins que l'organisme dans la municipalité
soit un organisme incorporé sous la troisième partie...
A ce moment-là, on peut envoyer directement le chèque
à l'organisme au lieu de l'envoyer à la municipalité.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Portneuf.
M. DROLET: Je complète. Ce qui arrive, c'est que cela a
occasionné des problèmes. Il y a d'autres organisations et
associations de l'âge d'or dans le comté qui ont dit: Le conseil
municipal de certaines municipalités a reçu du Haut-Commissariat;
cela veut dire que le Haut-Commissariat finance maintenant les associations de
l'âge d'or. J'ai donc reçu des lettres d'associations de
l'âge d'or qui disaient: Demandez donc au Haut-Commissariat qu'il nous
donne des subventions à nous aussi.
M. PHANEUF: Sur recommandation des députés, compte tenu de
leur enveloppe globale pour leur comté, certains députés
font des recommandations pour financer des clubs de l'âge d'or
incorporés; c'est la décision, encore une fois, du
député qui fait l'évaluation de ses propres besoins dans
le comté. Mais cela ne veut pas dire que c'est d'une façon
systématique, parce que ce n'est pas la normalisation de financer dans
tous les comtés les clubs de l'âge d'or, cela demeure la
décision du député de reconnaître que le club de
l'âge d'or, pour lui, est important dans son comté. Il ne faut pas
se tromper là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Hardy): M. le Président, c'est un peu du
coq-à-l'âne. Je voulais enchaîner avec la question des
nouveaux comités, la nouvelle carte, mais quand même, très
brièvement, j'appuie entièrement la suggestion du
député de Lafontaine, parce que cette formule était une
autre des nombreuses injustices qui existaient en raison de l'actuelle carte
électorale. Il est évident que, même si on essayait
d'établir une certaine proportion en ayant un maximum et un minimum, un
comté comme celui que je représente, tout en ayant le maximum
prévu, était fort pénalisé par rapport à un
comté qui pouvait recevoir $6,000, si vous calculez cela per capita.
Alors, si le Haut-Commissariat peut conclure l'étude qu'il fait
actuellement afin de se servir de la nouvelle carte électorale pour la
prochaine distribution des subventions hors-normes, ce sera sûrement une
façon d'établir une plus grande justice. Comme le ministre l'a
reconnu, je pense bien qu'il y a possibilité à la fois de
tenu-compte de la nouvelle carte électorale et de continuer à
reconnaître le député pour les quelques mois qu'il lui
reste encore à vivre comme homme politique.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: M. le Président, je crois que la formule actuelle
d'avoir une certaine souplesse et de demander aux députés leurs
recommandations est bonne. Ce n'est peut-être pas parfait, mais je crois
qu'elle est bien. C'est que, dans nos comtés ruraux, on a des
populations réparties sur des territoires terribles. Les organisations
se forment aux quatre coins d'une paroisse habituellement. Sans vouloir
être en conflit avec le député de Lafontaine, je dirais
que, dans nos comtés, il y a peut-être plus d'organisations
qu'à Montréal, compte tenu de la population.
M. PHANEUF: La population de Montréal...
M.GAGNON: Les gens qui font partie des associations de loisirs dans les
villes sont plus nombreux, mais nous avons, par ailleurs, des organisations
plus nombreuses. Et ça se comprend. Dans les comtés ruraux, il
n'y a aucun transport en commun qui permet aux jeunes ou aux gens plus
âgés d'aller dans tel secteur ou dans le centre de la ville pour
se recréer. Les quatre coins de la paroisse ont alors tendance à
faire des organisations de loisirs et, après ça, à
solliciter des subventions. Depuis quelques années, on a établi
la procédure de remettre aux municipalités des chèques et
je crois que, chez moi, il y a un exemple qui est bien. C'est la ville qui
chapeaute tous les organismes de loisirs et le chèque est transmis
à la municipalité. Je crois que le Haut-Commissariat devrait
peut-être faire mention que ça doit être affecté
exclusivement aux loisirs, parce que les clubs de l'âge d'or et tout
ça, je crois que ça devrait relever du ministère des
Affaires sociales puisque c'est lui qui régit tout ce
problème-là. Il faudrait bien spécifier que ça doit
être attribué aux organismes de loisirs. Pour une
municipalité qui chapeaute tous les organismes de loisirs de son
territoire, nous faisons des recommandations, le chèque est remis
à la municipalité et elle, après ça, voit à
en faire la distribution. Si elle le fait mal, ces administrateurs municipaux
seront appelés à être jugés dans un avenir assez
rapproché.
Si j'avais peut-être un reproche à faire, je dirais que le
ministre doit faire des efforts énormes pour distribuer $1,500,000 dans
toute la province de Québec. Il devrait avoir au moins $5 millions pour
qu'il y ait des sommes quelque peu raisonnables. Ce n'est peut-être pas
facile, mais j'ai l'impression, connaissant le dévouement du ministre,
connaissant son astuce, que l'an prochain on connaîtra peut-être
une montée assez considérable de ces sommes, ce qui permettrait
aux régions éloignées d'en bénéficier
davantage. Parce que, si je me place dans la ville de Montréal, dans une
ville comme Montréal où toute l'industrie est établie ou
dans d'autres villes privilégiées...
J'ai un exemple frappant, à Murdochville, la
compagnie Gaspé Copper Mines a construit un centre
récréatif au coût de $5 millions. Il y a la piscine, il y a
l'aréna, il y a le curling. Il y a tout ce qu'on peut imaginer.
Evidemment, c'est la compagnie qui pouvait le faire et elle l'a fait. A
Montréal, toutes les industries sont là, la ville de
Montréal bénéficie de revenus énormes et, quand on
va à Montréal pour constater combien il y a de loisirs, de quelle
façon c'est bien organisé, bien planifié, les espaces
verts, les parcs, on est très content de cela, mais on est loin en
arrière, de 500 ans, par rapport à Montréal. C'est
là qu'on doit voir que, dans les régions rurales, on doit essayer
de faire un effort pour les aider à mieux s'organiser et à
bénéficier eux aussi des loisirs.
M. PHANEUF: M. le Président, je veux souligner au
député que, dans mon texte d'hier, je disais bien qu'à
certains paliers d'organisation, au niveau du Haut-Commissariat, de
fédérations sportives, nous étions, sans pour autant en
être arrivés à un niveau de saturation, à
compléter en bonne partie cette opération-là et j'ai dit
qu'à l'avenir, l'intervention du Haut-Commissariat serait en vue de
favoriser l'accessibilité aux activités sportives,
socio-culturelles et de plein air, et serait définie de plus en plus en
fonction des paliers régional et local. Ce qui veut donc dire que
l'orientation des programmes sera faite en fonction des besoins de la
population parce que le chapeautement, pour moi, est assez bien
structuré et assez bien financé, mais il faut vraiment aller dans
la masse actuellement et c'est l'orientation de tous les programmes. C'est
vraiment une directive qui a été donnée. On travaille dans
ce sens-là pour pouvoir arriver à toucher véritablement la
masse actuellement. Et je pense que le souhait que le député
fait... Je dois quand même lui souligner que le budget, qui était
de $1 million, est d'environ $1,700,000 maintenant. Il y a déjà
une nette progression cette année à cause du budget
supplémentaire et je puis l'assurer que nous allons progresser dans ce
sens-là à l'avenir.
M. LEGER: M. le Président, pour rassurer le député,
il faut quand même que j'admette que, dans les comtés ruraux, ils
ont des problèmes. Quand ils arrivent dans une ville comme
Montréal, ils disent: Ah, maudit ! c'est organisé, c'est
certainement bien, c'est beau. Mais c'est certainement, compte tenu de la
proportion de la population, per capita, inférieur et de beaucoup
à ce que les comtés ruraux ont. C'est parce qu'il y a de gros
édifices, il y a des organisations et cela a l'air d'aller très
bien, mais, comparativement à la population et à la
densité de la population, c'est absolument inacceptable. Il n'y en a pas
suffisamment et c'est incomparable avec les comtés ruraux.
M. GAGNON: Nous, on a eu $12,000 cette année, pour un
comté de 25,000 de population. Ecoutez, ça fait $0.50 par
personne. Montréal, y compris la ville, les organismes...
M. LEGER: Nous, on a eu $8,000 pour 58,000 de population.
M. GAGNON: Oui, mais il y a la ville de Montréal qui peut
aider.
M. LEGER: Non, mais moi, j'ai Pointe-aux-Trembles, j'ai
Tétraultville, j'ai Rivière-des-Prairies, j'ai...
M. GAGNON: Oui, mais les villes contribuent considérablement,
non?
M. LEGER: Pas en proportion de la population. De toute façon, la
question que je voulais poser au ministre était la suivante:
Quand le Haut-Commissariat reçoit une suggestion et qu'il envoie
des chèques aux organismes de loisirs, qu'il se trompe de loisirs, qu'il
envoie cela dans une autre municipalité et que, trois mois après,
le député reçoit des représentations comme quoi on
n'a pas reçu le chèque, quel est le mécanisme pour vous
faire rembourser, si cela a été envoyé à un autre
organisme de loisirs dans un autre comté et que le chèque a
été endossé? Qu'est-ce que vous faites à ce
moment-là?
M. PHANEUF: Je recommanderais au député à ce
moment-là de me souligner le cas. Je pourrais alors vérifier ses
propres recommandations, voir à qui il m'a demandé d'envoyer les
chèques; s'il y a eu une erreur de la part du Haut-Commissariat, on
verra à la rectifier.
M. LEGER : Je pense que le sous-ministre est au courant. C'est à
la paroisse de Saint-Marcel. On a envoyé cela dans un comté en
dehors de la ville. Et le chèque avait déjà
été encaissé.
M. HARDY: Si c'est à Val-David...
M. PHANEUF: Je tiens quand même à souligner au
député que ses recommandations ont amené deux organismes
au lieu d'un, parce que l'organisme qui avait été
suggéré par le député a été
finalement financé, mais un organisme qui n'avait pas été
recommandé...
M. LEGER: Et vous ne récupérez pas l'autre.
M. PHANEUF: ...par un heureux hasard a aussi été
financé. Alors, les deux ont reçu le montant.
M. LEGER: Ils vont voter rouge.
M. HARDY: M. le Président, si le chèque de Saint-Marcel a
été envoyé à Val-David, le député de
Lafontaine ne dira rien.
M. LEGER: A Val-David, je n'ai aucune objection.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le programme 21.
M. GAGNON: M. le ministre, est-ce que les dépenses pour les
arénas sont comprises dans les $6 millions?
M. PHANEUF: Oui, on peut discuter des arénas à ce
stade-ci.
M.GAGNON: Sur la question que j'avais posée au ministre, hier,
tout d'abord, je conseillerais au ministre qu'il y ait un protocole d'entente
avec le ministère des Affaires municipales relativement à
l'approbation des règlements municipaux pour qu'il y ait un
contrôle. L'exemple de Cap-Chat et Sainte-Anne-des-Monts a permis de
démarrer...
M. PHANEUF: Oui, oui. Je pense que c'est un exemple assez frappant,
mais, avant de faire quoi que ce soit, cela prend une décision de la
Commission municipale, qui nous dit qu'à ce moment-là le
règlement d'emprunt est accepté, est acceptable, et que la
municipalité a les finances nécessaires pour se construire une
aréna. C'est seulement après cette phase que nous octroyons
à une municipalité un montant de $100,000. C'est maintenant une
entente formelle entre le ministère des Affaires municipales et le
Haut-Commissariat.
M. GAGNON: Au niveau du problème que l'on connaît à
Cap-Chat, à Sainte-Anne-des-Monts, soit deux arénas sur une
distance de sept milles, est-ce que le ministre a l'intention d'accorder une
aide à Cap-Chat pour la construction de son aréna? Ou est-il vrai
que, suivant les dernières nouvelles parues dans le Soleil,
c'était l'intention du ministère des Affaires municipales de tout
retirer à la ville de Sainte-Anne-d es-Monts, dont la construction de
l'aréna est assez avancée? A ce moment-là, en
arrêtant tout le projet, il y a la subvention de $100,000 qui a
été promise par le Haut-Commissariat. J'aimerais que le ministre
nous renseigne à ce sujet.
M. PHANEUF: Oui, je peux vous renseigner là-dessus.
Premièrement, je ne me sens pas lié. Il existe à peu
près 200 arénas actuellement au Québec. Une
municipalité peut bien décider demain matin de se construire une
aréna...
M. GAGNON: De demander la permission, non pas de construire.
M. PHANEUF: De se construire une aréna, elle a des pouvoirs pour
cela.
M. GAGNON: Non, non!
M. PHANEUF: Oui, oui. Laissez-moi finir. Cela demande quand même
l'acceptation de son règlement d'emprunt par la Commission municipale. A
partir du moment où elle a obtenu l'acceptation, la municipalité
n'est pas forcée, si le règlement d'emprunt couvre le
totalité de la construction de l'aréna, d'obtenir une subvention
du Haut-Commissariat pour faire cette construction. Dans le cas de Cap-Chat, on
a demandé à la Commission municipale et au ministre des Affaires
municipales, l'acceptation d'un règlement d'emprunt qui ne tenait pas
compte d'une subvention. Il n'y a pas eu d'engagement non plus de la part du
Haut-Commissariat de donner une subvention de $100,000 à la ville de
Cap-Chat. Donc, je ne me sens lié par aucune sorte de promesse ou lettre
d'intention à qui que ce soit. Le seul endroit où nous avions dit
que nous donnerions une subvention, lorsque l'évaluation avait
été faite des 20 arénas à subventionnées,
c'est la ville de Sainte-Anne-des-Monts, qui obtenait une subvention...
M. GAGNON : II y avait eu une promesse de subvention.
M. PHANEUF: C'est cela. Je n'aime pas le mot "promesse" comme tel. Il y
avait eu un engagement de la part du Haut-Commissariat, parce qu'on n'est pas
à écrire des lettres de promesse, je ne fais pas de promesse
comme cela...
M. GAGNON: Une promesse réalisable.
M. PHANEUF: Ce ne sont même pas des promesses. C'est un engagement
à partir du moment où on dit qu'on donnera un montant
d'argent.
M. GAGNON: C'est cela.
M. PHANEUF: Parce qu'une promesse, dans le sens politique du mot, a un
sens péjoratif et je ne l'aime pas.
M. GAGNON: Ah, mais non!
M. HARDY : Des promesses, c'est pendant la campagne électorale
qu'on fait cela.
M. PHANEUF: C'est cela.
M. GAGNON: C'est cela. Un instant, je n'ai pas fini, M. le
Président. Simplement pour éclairer le problème, une
municipalité ne peut faire de travaux à moins, en vertu de la loi
municipale, d'être autorisée par un règlement. Alors, elle
ne peut pas construire. Il faut que le règlement l'autorise et le
règlement, c'est le ministère des Affaires municipales qui en
donne la confirmation. Ce que je veux dire, c'est que le ministère des
Affaires municipales, la Commission municipale et le ministre des Affaires
municipales peuvent théoriquement engager le Haut-Commissariat qui, lui,
a un certain contrôle, une certaine vue sur des organismes ou des
constructions d'arénas. Somme toute, cela devient une immobilisation
dans un endroit qui dessert une région. Or, partant de ce fait,
c'est
tellement vrai qu'il y a presque un engagement moral que le ministre
vient de me dire qu'il y a eu entente et que, désormais, dans les cas
futurs, il y aurait une collaboration entre les deux ministères.
C'est très bien, cela s'imposait. Est-il vrai d'abord que
Sainte-Anne-des-Monts serait obligée d'abandonner son projet suivant les
pressions que le ministère des Affaires municipales ferait? Dans
l'affirmative, est-ce que le ministre verrait à repenser la subvention
qui pourrait être accordée à une aréna
régionale?
M. PHANEUF: Dans le cas de Sainte-Anne-des-Monts, c'est clair. Il y a
une entente entre le Haut-Commissariat...
M. GAGNON: C'est cela.
M. PHANEUF: ... à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports et
Sainte-Anne-des-Monts pour une subvention de $100,000 à
Sainte-Anne-des-Monts. Dans le cas de Cap-Chat, la municipalité savait,
avant de commencer les travaux, qu'il n'y avait pas de subvention. Maintenant,
que l'acceptation des règlements d'emprunt ait été faite
par la Commission municipale n'engage en rien le Haut-Commissariat à la
Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports. C'est à la Commission municipale
d'évaluer si la municipalité, d'une façon autonome, a les
moyens de se doter d'une aréna, sans pour autant obtenir une subvention.
Et cela ne conditionne pas automatiquement et systématiquement le
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports à
verser une subvention.
M. GAGNON: Non. D'accord. Cela ne le conditionne pas automatiquement.
Mais est-ce que le ministre, à ce moment, envisagera la
possibilité de venir en aide à une ville qui a rempli toutes les
formalités requises au cas où elle serait dans des
difficultés financières et placée par les autorités
du ministère des Affaires municipales?
M. PHANEUF: Dans l'avenir, de toute façon, si la Commission
municipale qui a évalué les finances d'une municipalité
trouve que la municipalité n'en a pas les moyens si elle n'obtient pas
la subvention du Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux
Sports, elle pourra conditionner l'acceptation du règlement d'emprunt
à l'obtention d'une subvention du Haut-Commissariat à la
Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports.
M. GAGNON: Dans l'avenir. M. PHANEUF: Dans l'avenir.
M. GAGNON: Dans le passé? Le Haut-Commissariat à la
Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports, pourra, j'imagine, recevoir les
autorités et en discuter. C'est possible que devant une
réalité accomplie...
M. PHANEUF: J'ai dit que c'est à l'étude. M. GAGNON: J'ai
la parole du ministre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Portneuf.
M. DROLET: Le ministre a dit hier, je crois, dans la
rétrospective qu'il a faite au début que, présentement, le
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports
finançait la construction de 20 ou de 21 arénas dans le
moment.
M. PHANEUF: Je n'ai pas donné de chiffre. M. DROLET: C'est
combien?
M. PHANEUF: Quand j'ai lu le texte, j'ai omis de dire dix, j'ai dit des
arénas et ce seront une vingtaine d'arénas cette année qui
seront subventionnées.
M. DROLET: Ces 20 arénas, ce sont tous des projets qui avaient
été acceptés l'an passé, je crois.
M. PHANEUF: Non.
M. DROLET: Ce sont des nouvelles pour cette année.
M. PHANEUF: Le programme de l'an passé est terminé. C'est
un nouveau programme. Donc, ce seront 20 nouveaux projets.
M. DROLET: Vingt nouveaux projets. M. PHANEUF: Oui.
M. DROLET: Est-ce que le ministre peut nous dire où en est rendu
le projet qui a été déposé devant le
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports par les
autorités municipales de Saint-Marc-des-Carrières qui ont
été reçues par les autorités du Haut-Commissariat
à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports?
M. PHANEUF: Je peux répondre tout de suite. Il est trop tôt
pour les nouveaux projets. J'ai dit que je me prononcerais pour probablement 50
p.c. du programme. Dans un premier temps, donner à dix
municipalités des arénas, vers la fin du mois de mai. Je voulais
terminer les crédits et ensuite, faire l'évaluation des dossiers
qui nous sont présentés. Ils sont en assez grand nombre et, vers
la fin de mai, je serai en mesure de me prononcer sur les premières
subventions au niveau des arénas et faire une autre évaluation en
cours de route, probablement en juillet, août, pour compléter
l'opération.
M. DROLET: Est-ce que nous pouvons avoir cette liste de la vingtaine
d'arénas dont le ministre parle? Est-ce que le ministre peut
mentionner le nom de tous ces endroits qui sont acceptés dans le
moment?
M.PHANEUF: Si je comprends bien, vous aimeriez obtenir toutes les
demandes qui ont été envoyées au Haut-Commissariat
à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports, la liste de toutes les
municipalités?
M. DROLET: Celles acceptées. Vous avez dit qu'il y en aurait
20...
M.PHANEUF: II n'y en a pas d'acceptées actuellement.
M. GAGNON: Aucune. Ni celle de Saint-Pascal-de-Kamouraska?
M. PHANEUF: II n'y a rien d'accepté actuellement.
M. DROLET: Vous avez dit seulement à la fin de mai.
M. PHANEUF: C'est cela.
M. DROLET: A ce moment, nous pourrons avoir la liste. Vous pourrez nous
annoncer cela.
M. PHANEUF : C'est cela.
M.GAGNON: Il n'y a eu de promesse d'engagement de subventions nulle part
pour ces 20 arenas?
M.PHANEUF: Nous avons commencé à étudier certains
dossiers parce que, naturellement, si je veux me prononcer pour la fin de
mai... Certains dossiers sont prioritaires actuellement. Mais je ne veux pas me
prononcer, encore une fois, parce que je n'ai pas fini la compilation.
M. GAGNON: Mais entre ceux que le ministre a étudiés et
qui seraient prioritaires, est-ce que le ministre pourrait nous le dire?
M. PHANEUF: II est trop tôt parce qu'à ce moment ce serait
déjà identifier une ville et, quand j'aurai fini
l'évaluation totale, peut-être que la priorité
diminuera.
M. GAGNON: II y a priorité.
M. PHANEUF : En temps et lieu.
M. DROLET: Une dernière question parce que mon collègue de
Beauce n'est pas ici. Est-ce que le problème qu'a déjà
soulevé le député de Beauce lors des crédits de
l'année dernière et assez souvent au ministre concernant une
promesse écrite, faite lors de la campagne électorale de
1970...
M. HARDY: Cela était une promesse électorale.
M. DROLET: ... concernant une aréna dans la Beauce je ne
parle pas de l'aréna de Saint-Ephrem, je parle de l'aréna de
Beauceville ou Sainte-Marie-de-Beauce est-ce que le problème de
cette promesse est réglé?
M. PHANEUF: Ces problèmes sont réglés.
M. DROLET: C'est tout réglé?
M. PHANEUF: Oui.
M. DROLET: Tout est réglé?
M. PHANEUF: Oui.
M. DROLET: A la satisfaction des gens de Sainte-Marie?
M. PHANEUF: Bien sûr. Vous notez bien!
M. DROLET: Et du député aussi. Je vais lui transmettre le
message, si ce n'est pas réglé, je suis certain que le ministre
va en entendre parler.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Je vais rappeler au ministre les réponses qu'il nous
avait données à l'Assemblée nationale en déposant
les documents sur les normes officielles concernant les subventions, etc. Dans
ce document, aux pages 20 et 21, on reconnaissait l'Association des camps de
Québec comme seul organisme de groupe, de regroupement des camps de
vacances. Est-ce que c'est une nouvelle politique et est-ce que l'Association
des camps continuera de relever du service du plein air?
M. PHANEUF: C'est l'organisme de l'Association des camps du
Québec. J'étais même présent lors de la formation de
cet organisme parce que j'étais moi-même propriétaire,
à l'époque, d'une colonie de vacances. C'est l'abbé
Perras, je pense, qui a été le premier président et on
reconnaît l'Association des camps du Québec comme organisme pour
regrouper tous les camps au Québec. Cet organisme relève du
secteur du plein air.
M. LEGER: Actuellement, c'est M. Dubois qui est le président de
l'Association des camps?
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Ce n'est pas M. Dubois?
M. PHANEUF: C'est M. Lazanik qui est le président de
l'association.
M. LEGER: Est-ce que le directeur du service du plein air avait
autorisé les subventions accordées en 72/73 à
l'Association des camps?
M. PHANEUF: II y a eu des subventions d'accordées.
M. LEGER: Remarquez bien, ma question est précise. Est-ce que le
directeur du service du plein air qui, à ce moment-là,
était M. Larue, avait autorisé les subventions accordées
en 72/73, à l'Association des camps?
M. PHANEUF: Je ne peux pas vous donner la personne, parce que le seul
autorisé n'est quand même pas le directeur du service. II ne peut
que le recommander ou le décommander à un ministre qui aurait la
responsabilité de signer un CT qui donne à ce moment-là
une subvention. Le directeur de service recommande, alors M. Larue on
veut identifier M. Larue a le pouvoir de donner une subvention; il est
faux de dire cela.
M. LEGER: C'est lui qui recommande.
M. PHANEUF: Cela clarifie la situation une fois pour toutes, parce qu'on
a beaucoup dit, dans les journaux, que M. Untel ou M. Untel au
Haut-Commissariat donnait ou ne donnait pas de subventions; le seul qui a
à porter la responsabilité, c'est quand même l'homme public
et le sous-ministre adjoint qui signent les CT et les demandes de
subventions.
M. LEGER: A la page 11 du fameux document dont je parlais tantôt,
la brochure, Le Loisir au Québec...
M. PHANEUF: Pardon.
M. LEGER: ... dans la petite brochure que vous avez apportée
à Paris, il y avait sur le loisir au Québec, à la page 11,
une liste des organismes. On ne mentionne pas l'Association des camps de M.
Dubois.
M. PHANEUF: Je n'aime pas l'identité de l'Association des camps
de M. Dubois. M. Dubois est un propriétaire de colonies de vacances,
comme tout le monde. Ce n'est pas l'Association de M. Dubois parce qu'il
faudrait peut-être parler de l'abbé Perras, qui était le
premier président, il faudrait parler de beaucoup de personnes qui
étaient là lors de la fondation de cette association pas
plus qu'une fédération sportive qui est chapeautée par un
président n'appartient à un président. J'ai bien dit que
M. Dubois n'était pas président de l'association et, même
s'il l'était, l'association se porterait aussi bien parce que c'est une
personne que je connais aussi...
M. LEGER: Très bien.
M. PHANEUF: ... très bien, comme la plupart des gens qui ont
oeuvré dans le domaine du loisir, du sport et de la jeunesse. Cela fait
quelques années que nous sommes tous dans ce domaine et nous nous
connaissons. Donner une identité parce que je connais quelqu'un qui
reçoit une subvention, cela semble favoriser les personnes et, à
ce moment-ci, ce serait vrai de dire que je connais à peu près
toutes les personnes qui oeuvrent dans le domaine du loisir à
Québec. Ce n'est pas pour cela que les gens reçoivent des
subventions ou n'en reçoivent pas. Je pense qu'il est malhonnête
de dire ceci, et il faudrait, une fois pour toutes, clarifier la situation.
M. LEGER: Le ministre a fait sa mise au point, est-ce qu'il peut
maintenant répondre à ma question?
M. PHANEUF: La question était que...
M. LEGER: Dans cette brochure, on ne mentionnait pas comme organisme
reconnu, l'Association des camps.
M. PHANEUF: Cest un oubli, purement et simplement.
M. LEGER: C'est un oubli? M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: On mentionne l'Association des directeurs de loisirs
municipaux du Québec dans cette brochure. Dans ce cas, est-ce qu'on peut
dire si vous avez l'intention de continuer ou non à subventionner
l'Association des directeurs de loisirs municipaux du Québec?
M. PHANEUF: Pour L'ADLM, on lui a envoyé une lettre, une
transition de trois mois. Le Haut-Commissariat ne voulait pas subventionner des
regroupements de directeurs qui sont des organismes professionnels. A ce
moment-là, nous avons décidé, en consultation avec
l'organisme concerné, la façon de terminer non pas ces
opérations, mais le financement du moins de la part du
Haut-Commissariat.
M. LEGER: Et à la satisfaction de l'Association des directeurs de
loisirs?
M. PHANEUF: Je ne dis pas que les directeurs de loisirs sont
entièrement satisfaits de cette décision-là. C'est une
décision du Haut-Commissariat de ne pas financer les corps
professionnels parce que je serais alors obligé de m'embarquer dans
toutes sortes d'associations de professionnels et de financer les
secrétaires permanents et je pense que ce n'est pas le but du
Haut-Commissariat. C'est surtout de financer la masse des organismes, des
programmes, des choses comme cela. Cela serait fait par le biais de l'Union des
municipalités qui a quand même la responsabilité
d'organiser le loisir municipal.
LE PRESIDENT (M. Picard): Autres questions?
M. GAGNON: Comment l'Union des municipalités a-t-elle la
facilité d'organiser...
M. PHANEUF: L'Union des municipalités groupe toutes les
municipalités au Québec. C'est la responsabilité des
municipalités.
M. GAGNON: Des municipalités, pas de l'Union?
M. PHANEUF: Non, des municipalités d'organiser... Donc, le
Haut-Commissariat va reconnaître comme consultante l'Union des
municipalités, qui regroupe les municipalités dans le domaine de
la récréation et du loisir.
M. GAGNON: Je croyais que le ministre disait que l'Union des
municipalités pouvait organiser...
M. PHANEUF: Pour l'information de M. Drolet, pour la ville de
Sainte-Marie, pour la subvention. Une subvention a été
accordée: pour 70/71, $15,000; 71/72, $5,000; 72/73, $5,000; donc cela
complète l'engagement de...
M. DROLET: II y a deux $15,000 au début. M. PHANEUF: Cest
cela.
M. DROLET: $15,000, $15,000, $5,000, $5,000.
M. PHANEUF: Et la ville de Beauceville a reçu $10,000.
M. GAGNON: Sur le montant total de la subvention de $1,500,000, le
ministre demande des suggestions aux députés, mais il reste
toujours une espèce d'enveloppe qui est floue, c'est-à-dire qu'on
ne peut pas toucher, au cas où des députés seraient en
difficulté. Cela représente quoi annuellement, une enveloppe de
$40,000, $50,000, $100,000?
M. PHANEUF: On verra à le déterminer quand j'aurai eu les
recommandations au niveau du budget hors normes, à savoir de quelle
façon on va financer cette année. Ce ne sera sûrement pas
moins que ce que vous avez reçu l'an passé.
M. GAGNON: Non.
M. PHANEUF: Je sais, vous voulez dire la marge de manoeuvre.
M. GAGNON: La marge de manoeuvre que le ministre garde dans une
enveloppe.
M. PHANEUF: Je pense que j'ai aussi des responsabilités et que
j'ai une réserve, parce qu'il arrive des cas bien précis durant
l'année. Je peux vous assurer que la plupart des députés
ont pu bénéficier de la petite enveloppe qui demeurait cette
année, qui était très mince. Je vais essayer d'en garder
un peu plus, cela me rendra peut-être plus populaire auprès de mes
collègues, quels qu'ils soient, mais cela me permettra aussi, avec mes
collègues, d'évaluer certains besoins au Québec.
M. LEGER: Juste une dernière question. Est-ce que le ministre
actuel peut nous dire s'il a lui-même été nommé ou
si un autre ministre a été nommé comme représentant
du gouvernement du Québec au COJO?
M. PHANEUF: II est trop tôt. Je pense que le premier ministre aura
des déclarations à faire là-dessus.
M. LEGER: Maintenant, est-ce que le ministre d'Etat aux Loisirs, aux
Sports et à la Jeunesse actuellement a le pouvoir de convoquer une
commission parlementaire sur les sports, loisirs et jeunesse ou si cela
relève du ministre de l'Education?
M. PHANEUF: Sur le plan juridique, je me le demande. Je suis un nouveau
ministre, je ne sais pas si j'ai les pouvoirs de convoquer un matin une
commission. Ce seraient sûrement des commissions existantes, donc la
commission de l'éducation, des affaires culturelles ou des
communications qui pourraient être convoquées si besoin il y avait
d'entendre des gens. A savoir si j'ai le pouvoir de les convoquer demain matin,
je n'ose pas me prononcer.
M. DROLET: Le ministre pourra s'informer à l'heure du dfner et
nous répondre lors de l'étude de la motion cet après-midi
en Chambre.
M. GAGNON: Je ne crois pas, cela fait partie de la commission de
l'éducation. C'est le ministre responsable.
M. PHANEUF: Le Haut-Commissariat est toujours à
l'intérieur du ministère de l'Education.
M. GAGNON: C'est cela.
M. PHANEUF: Et nous y sommes très à l'aise, soit dit en
passant.
M. GAGNON: J'espère, avec un psychiatre.
M. DROLET: M. le Président, avant de terminer, j'aimerais quand
même, au programme 21, revenir un peu sur ce que j'avais effleuré
hier soir, soit lès bases de plein air dans la province. J'aimerais
savoir du ministre combien il y a de bases de plein air dans la province.
Est-ce que ces bases de plein air sont toutes financées par le
Haut-Commissariat? Quels montants reçoivent-elles? Sur quoi se base-t-on
pour accorder des subventions à ces bases de plein air?
M. PHANEUF: Les montants accordés aux
bases de plein air sont selon des normes qui ont été
établies dans les cahiers et voici ce qu'on reconnaît comme bases
de plein air. On finance en partie le personnel, les frais d'administration, le
matériel didactique, les stages de formation dans certains cas où
besoin il y a. Nous finançons la base de plein air Petit Bonheur, la
base de plein air Saint-Gédéon, la base de plein air Le Nord du
Nord, la base de plein air Pohénégamook, la base de plein air
Québec, la base de plein air Matane et la base de plein air Le Manoir
pour une somme globale de $250,555.
M. DROLET: Ce sont les bases de plein air qui vont être
financées sur le budget de cette année?
M. PHANEUF: Le nombre de bases qui seront financées?
M. DROLET: Celles que vous venez de nommer sont-elles celles qui seront
financées cette année?
M. PHANEUF: II y a encore des études, parce que le service de
plein air continue à travailler; on est seulement au début du
budget de cette année, les demandes vont être
évaluées. Il y a des critères bien précis. Je
pourrais peut-être signaler au député que, dans le cas de
Pont-Rouge, un des problèmes qui a été soulevé,
c'est que la corporation de cette base de plein air n'est pas
propriétaire du terrain et ses possibilités d'expansion sont
très limitées. Selon les normes établies pour donner des
subventions les normes n'existaient pas il y a un an ou deux, nous
sommes en train cela fait partie de la consolidation du
Haut-Commissariat de normaliser beaucoup de choses selon le
Haut-Commissariat, il faut qu'on réponde aux normes établies.
M. DROLET : Comment se fait-il que le Haut-Commissariat a des normes
établies pour le financement de ces bases de plein air, que les normes
semblaient très bonnes l'an passé pour la base de plein air de
Pont-Rouge, qu'un montant a été accordé mais que, cette
année, à la suite d'une visite de cinq minutes d'un
fonctionnaire, on dit que ça ne répond pas aux normes.
M. PHANEUF : Dans un premier temps, je vais vous dire que les nonnes ont
été établies d'une façon précise. Le cahier
n'existait pas au moment où la base de Pont-Rouge a été
financée, la normalisation s'est faite à partir de
l'été jusqu'au mois de novembre ou octobre, on a
complété maintenant cette opération. Ceci a
conditionné tous nos services, autant le service des sports que le
service du plein air que le service de la régionalisation, que le
service des activités socio-culturelles, à s'embrigader à
partir de ces normes. Même s'il y avait des organismes qui étaient
financés l'an passé, compte tenu des normes qu'on a mises sur
pied, il se peut que certains organismes soient financés cette
année. Il faut arriver à trancher quelque part et à
normaliser nos opérations.
M. DROLET: On a fait allusion tout à l'heure je pense que
c'est mon collègue de Lafontaine à un M. Larue qui
travaillait au Haut-Commissariat, est-ce que ce M. Larue travaille encore au
Haut-Commissariat?
M. PHANEUF: M. Larue ne travaille plus au Haut-Commissariat à sa
demande, après avoir obtenu sa permanence comme employé du
gouvernement. Je pense que c'est un ou deux mois après, je n'ose pas
donner de date précise, parce que je ne m'en souviens pas. Il avait
obtenu sa permanence sur recommandation du sous-ministre adjoint, donc, il
reconnaissait M. Larue. M. Larue a demandé une mutation dans un autre
service.
M. DROLET: On aurait même laissé entendre à un
moment donné, que ce M. Larue qui travaillait l'an passé au
Haut-Commissariat était apparenté au président de la base
de plein air de Pont-Rouge et ce seraient ces choses qui auraient fait qu'un
montant aurait été accordé l'an passé et que, cette
année, on ne l'accorderait pas. Est-ce une question de
personnalité? Est-ce une question de politique par en arrière
ou...
M. PHANEUF: Je réponds tout de suite. H n'est pas question pour
qui que ce soit que des subventions soient données parce que le gars est
cousin, parent, beau-frère, tante ou oncle de gens du Haut-Commissariat.
Ce ne sont quand même pas les critères et c'est ce qui a
amené le Haut-Commissariat à normaliser les subventions. Il ne
faut pas non plus, parce qu'un type est parent d'un fonctionnaire, que cela
l'exclue forcément d'une subvention. Ce serait complètement
ridicule.
M. DROLET: Je suis bien content d'entendre dire cela de la part du
ministre.
M. PHANEUF: Maintenant, à cause des normes, cela va nous
permettre de subventionner les organismes en excluant ces choses. S'il y a des
gens qui veulent souligner que, par hasard, il y a un cousin, un
beau-frère, etc., ce sera un hasard et on pourra déposer le
cahier et prouver exactement ce qu'on avance.
M. DROLET: En terminant, sur le même sujet, M. le
Président, le ministre m'avait laissé voir que ses fonctionnaires
lui avaient donné certaines raisons pour ne pas financer la base de
plein air de Pont-Rouge. Le ministre m'avait également laissé
voir que si, après une enquête qu'on pouvait faire dans le
comté, avec les autorités de la municipalité du petit
village de
Pont-Rouge, on était capable de prouver que ce que certains
fonctionnaires auraient dit n'était pas vrai, le ministre était
même prêt à changer la décision s'il le fallait.
M. PHANEUF : Pour autant que les organismes correspondent aux
normes.
M. DROLET: Est-ce que le ministre a pris connaissance des
dernières lettres que j'ai fait parvenir au Haut-Commissariat concernant
justement cette base de plein air et réfutant en bonne partie ce qui
avait été dit au début?
M. PHANEUF: J'ai pris connaissance de la documentation et j'ai
signalé, je le répète au député, que j'irai
personnellement visiter cette base de plein air que je ne connais pas. Si on
reconnaît que cette base a une vocation qui va satisfaire aux besoins du
public et qu'elle correspond aussi aux normes qui ont été
établies... Là-dessus, par exemple, on ne s'empêtrera pas;
je peux reconnaître un besoin, mais si on n'a pas le terrain ni la
possibilité de l'acheter et que ça ne correspond pas à nos
normes, d'aucune façon nous ne subventionnerons cette base.
J'ai l'intention, je l'ai dit et je le répète, d'aller
visiter cette base.
M. DROLET: Parfait!
M. LEGER: M. le Président, j'aimerais demander au ministre s'il
peut nous donner des explications sur les protocoles d'entente que M. Despatie,
je pense, l'année dernière, avait commencé et
peut-être terminé, je ne sais pas à établir
entre différents organismes. S'il y a des protocoles d'entente de
signés avec les organismes, quels seront les droits, les
responsabilités, les obligations qu'on veut obtenir par ces protocoles
d'entente?
M. PHANEUF: Je demanderais au député de Lafontaine, M. le
Président, de lire le cahier numéro 4 qui lui donne le protocole
d'entente type avec tous les organismes que nous allons financer parce que,
sans exception, les organismes doivent remplir ce cahier. Automatiquement, ils
sont liés à un protocole d'entente qui est inclus dans le cahier
numéro 4 qui est le cahier qui complète l'entente entre
l'organisme et le Haut-Commissariat. Dans les cas plus particuliers au niveau
des conseils régionaux des loisirs les protocoles...
M. LEGER: C'est dans ce sens surtout que je voulais parler.
M. PHANEUF: ...d'entente sont conclus et je pense que ça
fonctionne très bien actuellement. Continuellement nous envoyons les
gens du Haut-Commissariat visiter ces conseils régionaux des loisirs
pour évaluer le fonctionnement au fur et à mesure que
l'année...
M. LEGER: Je ne voulais pas avoir les détails, je voulais
simplement savoir en gros quand le Haut-Commissariat et un conseil
régional des loisirs signent une entente, quelles étaient les
grandes responsabilités. Est-ce qu'ils sont tenus à des choses
rigides? En gros, un résumé de cette entente. Quelles sont les
obligations du conseil régional vis-à-vis du Haut-Commissariat
quand il est subventionné?
M. PHANEUF: Ce sont les fonctions du CRL comme tel qu'on
reconnaît. On confie donc un mandat aux CRL qu'on les subventionne. On
confie un mandat qui se précise de plus en plus sur l'action des CRL
dans le milieu. Exemple, leur participation aux Jeux du Québec. On ne
laisse pas les CRL décider si oui ou non ils vont participer aux Jeux du
Québec; on dit que c'est leur mandat de participer aux Jeux du
Québec. Il y a une nuance. C'est dans le protocole d'entente à
être signé entre les CRL et le Haut-Commissariat.
M. LEGER: Mais qu'est-ce qui arrive, M. le Président, si pour le
mandat que vous donnez à un conseil régional des loisirs
exemple: faire les Jeux du Québec la subvention qu'on leur donne
est insuffisante. L'année dernière, je pense, il a
été un temps où Montréal avait dit: Nous, on n'a
pas suffisamment d'argent pour réaliser le mandat et on ne peut pas le
faire. A ce moment-là, est-ce que le protocole est cassé ou
quoi?
M. PHANEUF: Non, c'est qu'il y a une partie de l'argent qui est
donnée à la Corporation des Jeux du Québec qui, elle, a le
mandat de faire des Jeux au Québec. D'accord? Et le conseil
régional des loisirs participe au niveau de la région à
regrouper les athlètes dans les disciplines qui ont été
énumérées pour la participation. C'est le budget qui joue
dans deux organismes, le Conseil régional des loisirs pour la
région comme telle et la Corporation des Jeux du Québec qui,
elle, voit à l'organisation des régions et de la finance à
ce moment-là. Les sommes ont été augmentées au
niveau des conseils régionaux des loisirs. Je ne dis pas qu'on peut
financer toutes les dépenses au niveau des conseils. Par contre, il y a
un grand pas de fait. Je me souviens fort bien que lorsque j'ai
participé à la création du Conseil régional des
loisirs du sud-ouest du Québec qui est ma région, le 6-3, nous
avions la somme totale de $10,000 pour financer notre conseil régional
des loisirs. Et dans la plupart des cas maintenant les conseils
régionaux reçoivent au moins $100,000 pour leur financement.
D'ailleurs pour les quinze vous avez $1,779,000, je pense, de mémoire.
Ceci prouve quand même qu'ils ont beaucoup plus d'argent qu'ils n'en
avaient autrefois. Je pense qu'on peut satisfaire, en bonne partie en tout cas,
à leurs besoins.
M. LEGER: La question que je posais était:
Si la Corporation des Jeux du Québec ou le Haut-Commissariat ne
donne pas une somme jugée suffisante par l'organisme régional qui
dit: On ne peut pas les réaliser, vous ne nous donnez pas suffisamment
d'argent pour les réaliser, est-ce que le protocole est
cassé?
M. PHANEUF: Le protocole est définitivement cassé mais on
verra à mettre sur pied une équipe qui verra à organiser
dans l'endroit et à pallier les problèmes.
M. LEGER: Ce n'est pas ce que je veux dire.
M. PHANEUF: Non, je comprends fort bien ce que vous voulez dire. C'est
que, s'ils ne le veulent pas et qu'on casse l'entente, est-ce qu'on va
continuer à les financer? Mais comme ils sont liés à une
entente à l'effet d'organiser selon l'argent disponible, s'ils n'en ont
pas assez, qu'ils en organisent moins mais qu'ils en organisent pour les
besoins et pour l'argent qu'ils ont. Mais ils sont obligés de participer
à ce moment-là.
M. LEGER: Je présume que vous faites confiance quand même
à la compétence des gens qui sont là depuis un bout de
temps. Alors, si eux jugent que ce montant-là n'est pas suffisant et que
le Haut-Commissariat dise: On ne peut pas vous en donner plus et faites-le
quand même, si eux, qui sont quand même assez coopérants,
disent: On va faire quelque chose d'absolument insignifiant, on ne peut pas le
faire, il doit quand même y avoir une façon de s'entendre, de
faire un bout de chemin et dire: Ils n'en ont pas assez, on va augmenter.
Parce que là, le mandat que vous donniez, l'entente, le protocole
d'entente ne contenait pas des sommes... Il y a une somme qui est un
élément supplémentaire et qui permet à l'organisme
de dire: Je n'en ai pas assez. Mais cela ne casse pas le mandat pour
autant.
M. PHANEUF: Je pense que ce problème est un peu
éliminé par le fait que l'on analyse les besoins des conseils
régionaux des loisirs et les besoins de la corporation des jeux d'une
façon beaucoup plus précise. Et les sommes sont affectées
pour le personnel avec des critères bien précis, les sommes sont
affectées pour le secrétariat avec des critères bien
précis, les sommes, au niveau de l'organisation, des stages, etc., sont
définies et l'analyse des besoins est faite dans ce sens.
Donc, comme ce n'est pas une subvention globale sans l'analyse des
besoins d'une façon sectorielle, je pense que ce problème est en
partie éliminé maintenant.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Gaspé-Nord.
M. GAGNON: II y a l'Association des directeurs des loisirs municipaux.
M. Jean Lavoie en est le président. Je ne sais pas, moi, parce que nous,
les députés, nous avons des relations surtout avec le ministre,
quoique avec les officiers du ministère il n'y a jamais eu de
problème. Cela a très bien été, mais M. Lavoie se
plaint que, pour avoir des subventions, il est obligé de se mettre
à genoux. Il a fait une déclaration dans les journaux, devant les
employés du Haut-Commissariat. Ils auraient reçu une promesse de
subvention de $30,000 et le chèque ne leur serait pas parvenu, et cette
promesse de subvention date depuis assez longtemps; ils se plaignent qu'ils ne
sont pas demandés pour siéger au conseil consultatif du
Haut-Commissariat alors que c'est un organisme qui réunit toutes les
associations des directeurs des loisirs municipaux du Québec. J'aimerais
que le ministre nous donne son opinion sur les lenteurs administratives, s'il
est vrai qu'il y a une lettre de promesse de subvention et que le chèque
tarde à leur parvenir ainsi que sur la déclaration de M.
Lavoie.
M. PHANEUF: De toute façon, on a dit tantôt que l'on
était pour reconnaître l'Union des municipalités comme
porte-parole auprès du Haut-Commissariat en ce qui a trait aux loisirs
municipaux.
L'ADLM n'est pas représentée au Conseil
québécois comme organisme, mais l'Union des municipalités
est représentée au conseil québécois et comme les
directeurs des milieux de loisirs...
M. GAGNON: L'Union des municipalités ne représente pas
toutes les municipalités. Elle représente les villes. Mais il y a
le conseil de comté qui représente les municipalités
rurales, parce que cela représente peut-être, sur le territoire
provincial, le quart du territoire de la province.
M. PHANEUF: Vous ne trouvez pas de directeurs de loisirs dans les villes
des comtés ruraux. C'est justement parce qu'ils n'ont pas les moyens de
s'en donner et, même si on permettait à l'ADLM de siéger,
cela ne donnerait pas une représentativité aux
municipalités.
M. GAGNON: Cela permettrait aux organismes de loisirs et à une
partie de la province de se faire entendre tout de même,
indépendamment des municipalités.
M. PHANEUF: C'est que l'on y était obligé. Il faut aussi
comprendre que, pour qu'un conseil fonctionne, il faut quand même que
l'on limite le nombre de personnes. On ne pouvait pas arriver à avoir 40
personnes faisant partie d'un conseil québécois.
M. GAGNON: D'accord, je l'admets.
M. PHANEUF: Alors, on a fait un choix, M. le Président, des
organismes qui pouvaient
participer. On va agir et, si des amendements ont à être
apportés, on verra en temps et lieu. Je pense que, dans un premier
temps, on va laisser travailler le conseil québécois et on verra
les résultats.
M. GAGNON: Mais si le ministre dit qu'il reconnaît l'Union des
municipalités, il faut qu'il reconnaisse également les conseils
de comté qui ont un organisme très vigoureux, qui, à
l'égal de l'Union des municipalités, parce qu'ils
représentent les municipalités rurales qui sont l'immense
majorité des municipalités de la province... Mais maintenant, en
ce qui concerne la déclaration de M. Lavoie, est-ce qu'il est vrai
qu'ils sont obligés de se mettre à genoux et qu'ils ont
reçu une promesse de subvention de $30,000, une lettre signée du
ministre et que les fonctionnaires disaient qu'il n'y aurait plus de subvention
de versée alors que le ministre actuel a dit qu'il y en aurait? Alors,
il s'agit de...
M. PHANEUF: C'est la même chose que pour les autres organismes qui
étaient inclus dans les $692,000 de budget supplémentaire que
j'ai présenté. Quand j'ai pris le Haut-Commissariat,
naturellement, il y avait eu des engagements. Il a fallu que j'évalue
tout cela, que je passe à la consolidation et après avoir
déterminé les besoins du Haut-Commissariat, cela m'a amené
à faire la demande de budget supplémentaire. Comme vous le savez
fort bien, le mécanisme administratif ne pouvait pas me permettre
d'envoyer des chèques et même de faire une demande au Conseil du
trésor. Tant que je n'avais pas de budget, il a fallu que j'attende
l'acceptation de la Chambre pour le budget supplémentaire.
M. GAGNON: Alors, la subvention sera respectée dans un avenir
assez rapproché?
M. PHANEUF: J'ai bien dit tantôt que la subvention a
été respectée cette année. Ils ont obtenu leur
$30,000. J'ai dit que c'était un des organismes qui étaient en
voie de disparaître sur le plan des subventions, non sur le plan des
faits. Ils peuvent fort bien continuer, mais ils verront à se faire
financer par un autre moyen.
M. GAGNON: Alors, les relations, en somme, sont passables avec
l'organisme qui représente tous les directeurs des loisirs
municipaux.
M. PHANEUF: Je pense qu'il est important pour les organismes de savoir
d'une façon précise de la part du Haut-Commissariat ce que le
Haut-Commissariat a l'intention de faire. Si on reconnaît un organisme,
mettons un mécanisme sur pied pour le financer d'une façon
logique.
M. GAGNON: Très bien.
M. PHANEUF: Nous sommes en mesure maintenant de leur dire quand ils vont
recevoir le premier chèque, quand ils vont recevoir le deuxième
chèque. Tout ce mécanisme a été
étudié en collaboration avec le Conseil du trésor. Avec
les mécanismes administratifs, on connaît certaines lenteurs. De
plus, on a fait toute cette évaluation-là. On a établi un
échéancier que nous sommes en mesure de respecter cette
année, pour autant que les organismes participants, eux aussi, prouvent
leur bonne volonté et nous envoient à temps les demandes que,
nous, on fait, les demandes qui sont les cahiers que vous voyez devant
vous.
M. GAGNON: Le travail du comité de planification.
M. PHANEUF: Voilà.
M. LEGER: En ce qui nous concerne, M. le Président, nous n'avons
pas d'autres questions.
LE PRESIDENT (M. Picard): Programme 21, adopté?
M. LEGER: Nous sommes prêts à l'adopter. Nous voudrions
souhaiter la meilleure chance, en ce qui nous concerne, au nouveau ministre.
Nous espérons qu'il fera un bon travail, qu'il tiendra compte de nos
recommandations. Je souhaite la meilleure chance possible à la nouvelle
équipe qui semble dynamique et semble vouloir faire un bon travail dans
le domaine des loisirs et l'assurer de notre appui et de notre chaleureuse
participation.
M. PHANEUF : Je tiens à remercier tout le monde qui...
M. GAGNON: II y en a cinq.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que le ministre me permettrait un
mot?
M. PHANEUF: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): En ce qui concerne les crédits, en
adoptant les programmes 20 et 21, automatiquement vous vous trouvez à
avoir adopté l'élément 9 du programme 5 qui n'est en fait
qu'un transfert de fonds.
M. PHANEUF: C'est ça, et le budget supplémentaire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, l'élément 9 du programme
5 est adopté. Maintenant, il y a les crédits
supplémentaires...
M. PHANEUF: Qu'on a discutés en cours de route.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous avez aussi les programmes 20 et 21 aux
crédits supplémentaires. C'est adopté?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Les programmes 20 et 21 sont adoptés,
aux crédits supplémentaires.
M. GAGNON: Alors, on remercie le ministre de sa collaboration et de ses
bonnes réponses. Il n'y a aucun doute qu'il saura accueillir ses
collègues, surtout deux de l'Opposition dans leurs demandes. Elles ne
sont pas toujours faciles et dépassent habituellement le budget d'une
façon assez considérable. Nous lui souhaitons bon succès
dans la préparation du nouveau budget qui commence tout de suite, en
même temps qu'on dépense celui de l'année en cours, pour
des montants en quantité plus élevée, surtout en ce qui
concerne les subventions au niveau municipal.
M. DROLET: Je souscris aux paroles, M. le Président, de mes
collègues de la gauche et de la droite.
M. GAGNON: II est dans le centre.
M. PHANEUF: Je remercie, si vous me le permettez, tout le monde qui a
participé à cette commission. Je trouve que nos discussions ont
été très intéressantes. Je parle pour le ministre
et aussi pour les fonctionnaires. Je tiens à profiter de l'occasion pour
remercier tous les fonctionnaires du Haut-Commissariat qui ont
été obligés de travailler d'une façon assez ardue,
compte tenu des exigences, des échéanciers et des défis
qu'on s'était donnés. Je les remercie très
sincèrement.
M. GAGNON: Et je leur souhaite des bonnes relations avec leur ministre
qu'ils n'ont pas connu depuis 1970.
M. PHANEUF: Et je remercie le président pour son travail que nous
avons tous apprécié.
M. GAGNON: Merveilleux.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, messieurs. Maintenant, la commission
suspend ses travaux jusqu'après la période des questions à
l'Assemblée nationale, alors que nous étudierons les
crédits du ministère des Affaires culturelles. Ce sera la
même commission, soit celle des Affaires culturelles, après la
période des questions, vers quatre heures, cet après-midi.
(Suspension de la séance à 11 h 44)
Reprise de la séance à 16 h 7
M. PICARD (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
Crédits du ministère des Affaires
culturelles
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission de l'éducation, des
affaires culturelles et des communications commencera cet après-midi
l'étude des crédits du ministère des Affaires culturelles.
J'aimerais faire part aux honorables députés de certains
changements dans la composition de la commission et ce, pourla
séance de cet après-midi seulement. M. Larivière, de
Pontiac, remplace M. L'Allier, de Deux-Montagnes; M. Faucher, de Yamaska,
remplace M. Saint-Germain, de Jacques-Cartier. Cela suffit, je crois, pour le
moment. Comme le prévoit notre règlement, nous devons nommer un
rapporteur pour cette commission et je suggère le nom de M. Leduc, de
Taillon, comme rapporteur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Avant d'inviter l'honorable ministre à
faire des commentaires, peut-être que vous me permettrez de souhaiter la
bienvenue aux fonctionnaires qui l'accompagnent ; peut-être aussi
pourrait-il nous les identifier soit au cours du débat ou durant ses
remarques. L'honorable ministre.
Remarques préliminaires
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, l'habitude veut que l'on
fasse quelques commentaires au début de la discussion des
crédits. Je m'y plie avec plaisir et je pense qu'il me sera possible
ainsi de prévoir un bon nombre de questions qui pourraient être
posées en cours de route. Il est inutile, je pense, de revenir sur le
mandat du ministère des Affaires culturelles. La loi constitutive qui
l'a créé lui enjoint de favoriser l'épanouissement des
arts et des lettres au Québec ainsi que le rayonnement à
l'extérieur. Il en découle un objectif qui est de travailler
à la conservation, à l'enrichissement du patrimoine culturel du
Québec en s'effor-çant de mettre à la disposition de tous
les Québécois sur toute l'étendue du territoire les
instruments propres à les faire bénéficier de ce
patrimoine.
Dans un premier mandat que j'ai rempli à la tête du
ministère, j'avais été amené à le
restructurer en un certain nombre de directions générales qui
étaient calquées sur quatre fonctions, une fonction de
conservation, une fonction de formation, une fonction d'aide à la
création et une fonction de diffusion.
Avec l'arrivée du système PPBS, tout en
respectant ses grandes fonctions, le ministère a
été amené, l'année dernière, à se
structurer par programmes, de sorte qu'on retrouve maintenant six programmes.
Premièrement: Lettres, livres et autres imprimés;
deuxièmement: Sauvegarde et mise en valeur des biens culturels;
troisièmement; Gestion interne et soutien; quatrièmement: Arts
plastiques; cinquièmement: Arts d'interprétation;
sixièmement: Cinéma et audio-visuel.
La gestion de ces six programmes est répartie entre cinq
directions générales: celles de l'administration, du patrimoine,
du cinéma et de l'audio-visuel, des arts d'interprétation et
enfin, des lettres et des arts plastiques, laquelle direction administre des
programmes.
Nous aurons l'occasion, bien sûr, de voir en détail les
responsabilités et l'activité de chacune de ces directions, en
examinant les différents éléments du budget. Mais je
tenais à vous présenter ce tableau d'ensemble de manière
à vous permettre d'avoir une perception un peu globale de cette
restructuration.
On entend, parfois, des gens prétendre qu'il n'y a pas de
politique culturelle au Québec. Tout récemment, un sociologue
bien connu y consacrait toute une étude et, à partir de certains
critères, tentait d'établir sa thèse.
Je m'oppose avec une certaine vivacité à une telle
affirmation. Il y a une politique culturelle au Québec et il y en a
toujours eu une sous tous les ministres qui se sont succédé
à la tête de ce ministère. Il y a eu une politique
culturelle sous son premier ministre, son deuxième, sous l'ancien
ministre des Affaires culturelles, le député de Chicoutimi qui
est membre de cette commission, sous mon prédécesseur
immédiat également.
On peut prétendre que cette politique a été
mauvaise et cela, je peux parfaitement le comprendre mais on ne
peut pas dire qu'elle était inexistante.
Du moment que certains gestes sont posés, du moment que certaines
initiatives sont prises, du moment que des subventions sont distribuées
en fonction de certains critères, il est à mon avis
complètement faux de prétendre qu'il n'y a pas de politique
culturelle; du moment qu'on établit des priorités, quelles
qu'elles soient, on ne peut, à mon avis, prétendre qu'il n'y a
pas de politique culturelle. On peut critiquer ces priorités; on peut
souhaiter que l'effort se porte davantage dans un secteur que dans un autre
secteur, mais il est abusif de mettre de l'avant la carence des pouvoirs
publics dans la définition d'une politique. Très souvent
d'ailleurs, il est assez curieux de s'apercevoir, en discutant avec certains
groupes, que, ce que ces derniers appellent absence de politique, c'est souvent
l'absence de subvention qui leur est particulièrement
destinée.
Il faut bien se garder de confondre subventions et politique. Une
subvention donnée sans condition ne constitue certainement pas une
politique, mais, dans la mesure où elle répond à des
besoins, où elle s'accroche à des priorités, elle
constitue alors une véritable politique.
N'étant au ministère des Affaires culturelles que depuis
quelques semaines, je ne tracerai pas un bilan exhaustif des activités
de l'année dernière. Celles-ci apparaîtront très
certainement au cours de la discussion. Je voudrais simplement signaler le fait
qu'une loi extrêmement importante, la Loi sur les biens culturels, a
été passée sous mon prédécesseur et
également le fait que l'on a donné un statut juridique à
une politique dans le domaine des arts plastiques, laquelle politique vise
à imposer un pourcentage qui est consacré à
l'embellissement des immeubles dans les budgets des Travaux publics.
Ces deux initiatives ne sont pas venues comme par hasard, elles
découlent d'études antérieures, elles découlent
même d'initiatives. Le député de Chicoutimi, entre autres,
s'est beaucoup intéressé à l'élaboration d'une loi
sur les biens culturels. J'ai moi-même continué ces études
et enfin, c'est l'ancien député de Marguerite-Bourgeoys qui a pu
y donner suite.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tout le monde s'en souvient.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Si j'insiste un peu là-dessus, c'est bien
pour marquer la continuité qui a toujours existé dans le domaine
culturel sous ses divers titulaires.
Une politique culturelle suppose une planification. Je n'ai pas
l'intention d'insister sur les plans d'organisation puisque là il s'agit
bien de planification, mais de planification purement administrative.
En revanche, je voudrais parler des priorités que je souhaiterais
déterminer pour cette année et qui, pour un bon nombre, sont en
rapport avec ce qui a été tenté
précédemment. Je pense plus particulièrement au
développement culturel régional, à la politique du
cinéma, à la politique des subventions, et également
à ce que j'appelle le secteur des industries culturelles.
Beaucoup de réflexion s'est faite au ministère dans ces
trois secteurs. Ces réflexions, contrairement à ce que l'on pense
parfois, ne se sont pas faites en vase clos. Les milieux
intéressés ont été impliqués très
étroitement et même plusieurs ministères, en particulier le
ministère de l'Industrie et du Commerce, le ministère des
Communications, le ministère de l'Education, le ministère de la
Justice, le ministère des Institutions financières, le
ministère des Travaux publics ont dû intervenir à plusieurs
reprises.
La direction du développement régional a pour objectif de
former des foyers de culture en dehors des grands centres et cette orientation
existe depuis déjà plusieurs années. Il y avait, sous le
député de Chicoutimi et sous son habile direction, eu la
création d'un certain nombre de bureaux régionaux. Cette tendance
a été encouragée par moi-même d'abord, ensuite par
le
député de Marguerite-Bourgeoys, l'ancien ministre des
Affaires culturelles, et je crois qu'il convient maintenant de la pousser
encore. Au domaine de la formation de bureaux régionaux il y en a
actuellement à Sherbrooke, à Trois-Rivières, à
Chicoutimi, à Montréal, à Rimouski, au Nord-Ouest
québécois, et nous envisageons la formation de deux autres
bureaux dans l'Outaouais et sur la Côte-Nord la mise en place de
ces bureaux, dis-je, permet non seulement une véritable
décentralisation, mais une espèce de polarisation des
activités culturelles. Trop souvent on accuse le ministère des
Affaires culturelles de travailler pour une élite. Ce n'est
peut-être pas entièrement faux, surtout lorsqu'on étudie la
ventilation des subventions et qu'on s'aperçoit qu'au fond elles
s'adressent à des activités qui impliquent une proportion
beaucoup trop réduite, à mon sens, des Québécois,
mais je crois que, grâce à cet instrument de
décentralisation, bureaux régionaux et programmes locaux, nous
pourrons pallier cette difficulté et étendre les activités
à un nombre de plus en plus grand de citoyens.
A ce sujet, j'avais beaucoup insisté, en quittant le
ministère des Affaires culturelles, sur la nécessité
d'implanter une équipe d'animation dans la région
métropolitaine de Montréal. Je me souviens avoir dit à
cette époque qu'on trouve autant de zones défavorisées sur
le plan culturel dans nos grandes villes que dans les régions rurales et
qu'un effort particulier devait être fait dans ce sens.
J'ai été très heureux de constater que mon
prédécesseur y a mis autant de soin que d'attention et que
maintenant nous pouvons considérer que la région de
Montréal peut bénéficier également d'un effort de
ce genre.
Dans cette optique de développement régional, les
subventions jouent un rôle important mais elles ne doivent pas
être, j'y reviendrai d'ailleurs, considérées comme des
contributions à fonds perdu. Elles doivent être de plus en plus
regardées comme des investissements, ce qui suppose
l'intéressement graduel des municipalités par la création
de comités culturels, par la mise en place de programmation
régionale axée sur les besoins de la population et qui ne vient
pas nécessairement des technocrates du ministère. Voilà
des exemples concrets de ce que je souhaiterais voir réalisé
cette année.
Deuxième préoccupation, le cinéma. Lors d'une
conférence récente, j'ai pu annoncer que le gouvernement
envisageait la création d'un centre cinématographique au
Québec. Ce qui supposait que cette fameuse loi-cadre du cinéma,
dont tous les ministres ont parlé depuis quelques années,
pourrait peut-être enfin voir le jour. Disons que je m'y applique et je
pense que, dès l'automne, il serait possible d'arriver avec quelque
chose de précis de ce point de vue. A ce propos, je serais très
heureux d'entendre les commentaires des députés de l'Opposition
et même leurs recommandations. Une telle loi, dans un secteur vital, non
seulement sur le plan économique mais également sur le plan de
l'identité culturelle, peut certainement bénéficier de
lumières de tout ceux qui s'intéressent à notre
collectivité.
Je n'ai pas besoin, ce n'est pas le lieu ici, de revenir sur
l'importance du cinéma. Je citais rapidement son utilité
économique, je soulignais également sa signification sur le plan
de l'identité culturelle. Il y a une chose certaine, c'est que depuis
à peine un an et demi ou deux ans il y a eu, au Québec,
production de plus de 25 longs métrages qui ont été vus
par près de deux millions de spectateurs. Considérez ces deux
millions par rapport à la population du Québec qui est d'à
peu près 6 millions, vous vous rendez compte de ce que ça peut
signifier comme succès pour un pays comme la France qui compte 50
millions d'habitants et à plus forte raison pour un pays comme les
Etats-Unis qui en compte 220 millions. Il est possible que cet engouement
diminue mais il reste que, si une telle réussite a été
possible, c'est parce que les Québécois s'y sont
retrouvés. Parce qu'ils ont su que les personnages qui parlaient sur
l'écran parlaient leur langue, tant sur le plan linguistique que sur le
plan sentimental, émotionnel. Ceci signifie que le gouvernement ne peut
pas se désintéresser de la question. Il reste à trouver
bien des mécanismes parce que, même s'il y a création d'un
centre de cinématographie, ceci ne signifie pas que le gouvernement doit
se désintéresser d'une politique précise dans le domaine
du cinéma.
Une telle politique peut signifier, en arriver à des
contingentements de films, par exemple. Les mécanismes ne sont pas
encore trouvés qui permettraient la meilleure coordination entre un
centre, qui devrait jouir d'une certaine autonomie, parce qu'il oeuvre dans un
milieu industriel très particulier, et cependant la
responsabilité gouvernementale.
La troisième préoccupation, à laquelle j'ai fait
d'ailleurs allusion à quelques reprises, c'est la politique de
subventions. Je disais déjà, il y a deux ans, qu'il fallait
repenser toute notre politique de subventions, même si la subvention
n'est pas le seul moyen d'intervention dont dispose le ministère. Il est
bien évident que c'est un levier, que c'est un instrument qui permet
d'orienter des priorités. Il y a eu beaucoup de mesures de prises
à cet égard, mesures qui remontent d'ailleurs assez loin. Je
pense, en particulier, aux normes des bibliothèques publiques, dont nous
sommes redevables au député de Chicoutimi. Je pense
également aux normes plus récentes des centres culturels, aux
orchestres dont j'ai d'ailleurs pu faire état dans mon premier
mandat.
Mais je crois qu'il faut franchir une nouvelle étape et
peut-être s'inspirer des conditions particulières que nous
imposons lorsque nous finançons des tournées. Ceci m'amène
à parler de deux aspects qui sous-tendent une telle politique. Le
premier de ces aspects en est un de normalisation. Nous nous sommes
livrés,
depuis quelques mois, à des études en profondeur de la
situation budgétaire et administrative de toutes les
sociétés et organismes qui oeuvrent dans le domaine du
théâtre, de la musique, de la danse, et cette étude nous
permet de constater qu'il y a des problèmes réels et qu'il y a
souvent des hausses très importantes au niveau des dépenses de
secrétariat, au niveau des frais de production et qu'il faut
véritablement rendre nos subventions de plus en plus conditionnelles.
Ceci nous a amenés à envisager l'élaboration d'un
véritable manuel de subventions et l'élaboration de ce que nous
appelons un cahier de charges, c'est-à-dire une espèce de
convention qui imposerait des conditions précises aux organismes.
Je suis convaincu, pour ma part, que, lorsque ce cahier de charges, et
il y en a des exemplaires qui sont déjà utilisés au
ministère, en particulier en ce qui touche les tournées, comme je
viens de l'indiquer dans le cas du développement régional, je
suis convaincu que l'aménagement de tels cahiers de charges va
véritablement permettre une meilleure orientation des
priorités.
J'ai fait allusion à une autre préoccupation qui est celle
des industries culturelles.
Il est bien évident que, en dehors des subventions, il faut que
le ministère puisse également déterminer des politiques.
Il y a eu un exemple sous mon premier mandat, celui de la politique du livre.
Cette politique a eu pour objet, pour objectif d'étendre la
présence du livre à la population du Québec, en valorisant
la librairie, parce que la librairie, si elle venait à
disparaître, en particulier dans un territoire aussi étendu que le
territoire du Québec, priverait les québécois d'un
véritable instrument de promotion. La librairie bien comprise n'est pas
simplement de l'épicerie où, au lieu de vendre des conserves on
vendrait des bouquins, mais elle constitue également une
possibilité de promotion et d'éducation pour le milieu.
Dans cette perspective, je voudrais envisager cette année la mise
au point d'une nouvelle formule d'aide à l'édition,
m'intéresser aux périodiques et également aux disques.
Quand je parle d'industries culturelles, c'est à ce genre
d'activités que je pense et ceci permettrait justement de faire sortir
les subventions du ministère de cette ornière qui consiste
à les axer souvent pour des raisons historiques quand ce n'est pas de
par une certaine inertie à les axer vers des organismes traditionnels,
lesquels, je le répète, ne touchent peut-être que 5 p.c. ou
10 p.c. de la population du Québec.
Evidemment, il y a là un problème de ressources qui se
pose. Je souhaiterais pour ma part mais je ne peux m'y engager
que l'on puisse envisager des formules qui pourraient être analogues aux
formules de la Société du développement industriel, pour
ne donner qu'un exemple, et qui seraient une sepèce de
société de développement culturel, société
dotée de moyens assez grands et qui pourrait choisir où son
intervention pourrait porter, par exemple, dans des domaines que je viens de
citer, comme les périodiques ou le disque.
Le disque représente un marché extrêmement important
puisque, ici, au Québec, me dit-on, ils se vendent à la cadence,
de 250,000 par semaine.
Il y a également tout le secteur des monuments historiques, un
secteur extrêmement important qu'il ne faut pas concevoir dans une
optique statique uniquement en fonction des restaurations à apporter
à notre héritage, mais dans une optique d'utilisation, dans une
optique dynamique, ce qui peut supposer des exploitations de type commercial,
des mises en valeur, en relation avec l'industrie touristique et
également en relation avec les besoins de certains milieux.
Cette réflexion entreprise au ministère sur les industries
culturelles continuera au cours de l'année. J'ai créé un
petit groupe de travail qui s'y livrera d'une façon prioritaire.
M. le Président, à l'occasion de cette déclaration
préliminaire, je me suis borné à évoquer les
grandes orientations du ministère. J'ai voulu insister sur le fait qu'il
y a une politique culturelle, que cette politique culturelle est en marche,
qu'elle l'a toujours été et qu'elle doit être constamment
révisée et mise au point. A ce sujet, je désire rendre
hommage au député de Marguerite-Bourgeoys, l'ancien ministre des
Affaires culturelles, qui a su conserver au ministère ce dynamisme et
qui également a pu donner enfin une suite heureuse à cette grande
Loi sur les biens culturels que j'ai citée. Il m'apparaît
extrêmement important de prendre une vue d'ensemble parce que et
c'est probablement ce qui fonde mes quelques remarques préliminaires
nous aurons à répondre à des questions sur le plan
financier, nous aurons à comparer les postes budgétaires. Mais il
peut être un peu difficile de s'adresser, à partir de la
discussion des programmes, à la grande orientation du ministère.
On ne peut en nier l'existence, ni la cohérence. On ne peut même
en nier l'originalité dans certains cas, même si on a parfaitement
le droit de ne pas être d'accord.
La mise en application de la politique culturelle au Québec est
conditionnée par deux éléments. Le premier
élément, ce sont les ressources. Le deuxième
élément, ce sont les relations
fédérales-provinciales. Les ressources ne sont,
évidemment, jamais suffisantes, même si je pense qu'un effort
pourrait être fait, en particulier dans le domaine du cinéma cette
année, domaine qui a été choisi précisément
pour toutes les raisons que j'ai évoquées brièvement
devant vous. Mais je ferai comme tous mes prédécesseurs, je
continuerai à m'employer pour qu'elles tiennent compte de plus en plus
de l'équilibre général des budgets au Québec.
Quant aux relations fédérales-provinciales, j'ai
l'intention d'entamer des négociations avec Ottawa pour en arriver non
seulement à des mécanismes de coordination qui existent
déjà,
en particulier dans le domaine des subventions, mais pour essayer
également de voir jusqu'à quel point on pourrait envisager des
méthodes qui éviteraient le double emploi et qui permettraient au
Québec de déterminer lui-même ses priorités. Lorsque
plusieurs paliers de gouvernement sont amenés à subventionner des
organismes je ne pense pas tellement actuellement aux bourses aux
individus parce qu'il est relativement facile d'éviter, par
l'échange de listes, qu'un même individu reçoive deux
bourses ou trois bourses, je pense surtout aux subventions aux organismes parce
qu'à ce moment-là il est assez difficile d'imposer aux organismes
une cohérence administrative, de même qu'il est assez difficile
d'imposer des priorités...
C'est donc en tenant compte de ces deux contraintes qu'il faut continuer
d'oeuvrer au ministère des Affaires culturelles. Je vous remercie, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le ministre.
L'honorable député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'ai
écouté avec attention les observations préliminaires du
ministre revenu à la direction générale des Affaires
culturelles. Le ministre a parlé d'abondance, reprenant des
thèmes au sujet desquels il ne peut s'élever de disputes,
notamment en ce qui concerne l'existence d'une politique culturelle. Certes, il
existe une certaine politique culturelle. Il est cependant important d'en
prendre la mesure, de voir quelle est sa dimension et quel poids elle
pèse dans l'ordre des valeurs québécoises.
La seule existence d'un certain nombre de mécanismes, la
distribution de subventions n'indiquent pas pour autant qu'il existe encore
à ce jour une véritable politique culturelle
québécoise. Sans prendre à partie le ministre sur ce qu'il
a dit à ce chapitre, je lui dirai que, personnellement, ce fut là
l'une de mes préoccupations. Cela l'est encore, et ce doit être la
préoccupation du ministre actuel. Il est plus que jamais
nécessaire de s'interroger sur cette existence d'une politique
culturelle québécoise. C'est-à-dire une politique
culturelle qui non seulement satisfasse aux besoins, aux exigences culturelles
des Québécois, mais qui, en même temps, les exprime dans
leur essence.
On pourrait, traitant ce sujet, parler très longuement, mais ces
discussions seraient des discussions académiques, parce que ce qui
importe à mon sens, ce ne sont pas d'abord les discours, les
énoncés de principe, mais plutôt les faits, les gestes
concrets qui manifestent l'existence pratique de cette politique qui vise
à créer au Québec ce qu'on appelle une culture
vivante.
Le ministre veut s'y appliquer. Nous lui en savons gré. Il
demeure cependant que, depuis trois ans, il nous paraît que le
ministère des Affaires culturelles a marqué le pas et que les
réformes de structures auxquelles on a procédé peuvent
être, si le ministre ne les explique pas très clairement, avec
force détails, interprétées simplement comme des jeux de
planificateur, comme l'expression de toutes les cogitations de ces
spécialistes que j'appelle les "lologues" et qui n'ont pas de
correspondance dans les faits.
C'est du reste sur ces problèmes particuliers, sur ces questions
de fait, que je ferai porter cette année ma critique de la politique du
ministère des Affaires culturelles, politique qui, contrairement
à ce qu'affirmait le ministre, a été victime d'un hiatus
pendant le temps que l'on sait.
Le ministre est revenu â ce que j'appelle la direction
générale des Affaires culturelles, puisque cela me paraît
en être une. Le ministre est donc revenu au ministère ou à
la direction générale on verra, les faits nous le
prouveront et nous espérons qu'il saura infléchir son
action dans le sens d'un dynamisme qui nous a paru singulièrement
anémié pendant quelques mois, peut-être pas physiquement
anémié mais intellectuellement anémié.
Il y a eu en effet pendant cette période beaucoup de
déclarations mais fort peu de gestes, sinon la présentation d'un
projet de loi qui était en plan depuis assez longtemps et dont du reste
on ne sait plus rien depuis que la loi a été votée. Alors,
j'aurai à interroger le ministre à ce sujet.
Ce qui m'inquiète devantage et je me réfère ici
à une déclaration du premier ministre, est cette grande
idée, cet objectif très noble qu'a formulé le chef du
gouvernement lorsqu'il a parlé de la souveraineté culturelle du
Québec. Que voilà une question importante, qui est au fait la
question!
Depuis des années et j'en ai été victime
comme tous les ministres qui ont passé avant moi et ceux qui ont
suivi on a déploré la maigreur du budget du
ministère des Affaires culturelles. Il y a, bien entendu, dans le
partage du gâteau fiscal, des recettes fiscales, des appétits. Il
y a des appétits culturels que l'on ne peut réprimer, ceux de
l'Education, des Affaires sociales, des Travaux publics, de la Voirie, etc. Il
y a des appétits qui correspondent évidemment, à des
exigences vitales de la société, mais l'appétit culturel
devrait, à mon sens, se manifester davantage et le ministre devrait
faire preuve quant à lui de beaucoup de voracité lorsqu'il s'agit
de partager avec ses collègues les revenus du trésor public, les
recettes du trésor public.
J'ai l'impression que le ministre a été soumis cette
année encore à un jeûne forcé et qu'il risque de
devenir un enfant rachitique s'il ne montre pas un peu plus d'audace quand il
discute avec son collègue des Finances.
Cette observation ne m'a pas éloigné pour autant du sujet
que j'avais commencé à traiter, soit celui de la
souveraineté culturelle.
Si le budget qui est attribué au ministère des Affaires
culturelles est si pauvre, s'il ne s'est accru véritablement qu'une fois
au moment où je l'ai fait hausser de 38 p.c, c'est qu'il existe
un contentieux constitutionnel, contentieux constitutionnel que, M. le
Président, je n'ai pas l'intention de traiter en détail, mais
qu'il est quand même important d'examiner rapidement puisqu'il s'agit
d'un problème qui se situe dans la ligne de ceux que le ministre a
lui-même abordés lorsqu'il a parlé des relations avec le
gouvernement central, du double emploi et de la nécessité de
récupérer des fonds qui sont absolument nécessaires au
fonctionnement normal du ministère des Affaires culturelles et à
la satisfaction des exigences et des besoins culturels de la
collectivité du Québec.
Ce contentieux constitutionnel n'est pas une chose nouvelle. Il est fait
d'un ensemble de questions qui se rattachent toutes au problème de la
compétence exclusive du Québec en matière
d'éducation et de culture et au problème des fonds que le
gouvernement central, depuis un grand nombre d'années, consacre à
des activités culturelles par tout le territoire canadien de même
que sur le territoire du Québec, sans que pour autant les Etats membres
de la fédération aient quelque chose à dire dans le
partage de ce budget que le gouvernement central affecte à des
activités culturelles.
Le ministre connaît le problème. Il a eu l'occasion,
à maintes reprises, d'en discuter avec le Secrétariat d'Etat,
avec d'autres ministres outaouais et il sait très bien que toutes les
négociations qui ont été menées depuis des
années n'ont pas encore apporté, n'ont pas encore produit les
résultats que nous sommes en droit d'en attendre. J'insiste sur le mot
"droit". Nous aurons l'occasion, en commission des communications, de parler du
problème de la radio et de la télévision, problème
qui est directement lié à l'activité du ministère
des Affaires culturelles.
Nous aurons, en cours de discussion du budget, l'occasion d'interroger
le ministre sur la façon dont il entend négocier efficacement
avec le Secrétariat d'Etat pour récupérer l'argent qui lui
manque, précisément pour créer cette société
de cinématographie ou cette agence cinématographique. Quelque
soit le nom qu'on lui donnera, le ministre aura l'occasion de discuter ce
problème. Il devra reprendre aussi toute la question des dépenses
que fait le gouvernement central pour l'aménagement des parcs, des
sites, lieux et monuments historiques. On me dira que la contribution du
gouvernement fédéral a été généreuse,
mais ce n'est pas tant le quantum de la contribution du gouvernement qui
m'intéresse pour le moment que la façon dont ces fonds sont remis
au gouvernement du Québec.
La même observation vaut pour le Conseil des arts du Canada qui
distribue beaucoup d'argent à des organismes, à des formations
musicales, à des groupes de théâtre, à des individus
et cela, sans tenir compte de la planification du ministère des Affaires
culturelles du Québec.
Ce ne sont là que quelques éléments, j'oserais dire
mineurs, de ce contentieux constitu- tionnel et je ne vois pas d'autre moyen de
parvenir à un règlement de ce conflit permanent que celui de la
convocation d'une réunion des ministres de l'Education, des Affaires
culturelles, là où il en existe ce sont souvent les
ministres du Tourisme ou d'autres ministres qui assument ces
responsabilités enfin ceux qui tiennent lieu, dans les
gouvernements des autres Etats membres de la fédération, de
ministres des Affaires culturelles. Je ne vois donc pas d'autre moyen de
régler ce problème que la convocation d'une réunion comme
celle qui vient de se tenir et qui s'est terminée de la façon
qu'on sait, parce que le gouvernement central n'a pas voulu accepter, dans le
domaine des affaires sociales, les propositions des gouvernements des Etats
membres de la fédération. H faudrait donc qu'il y ait une
concertation des ministres intéressés et responsables des
Affaires culturelles dans les diverses parties du Canada pour proposer, en
prenant l'initiative des opérations, au gouvernement central un mode de
partage équitable de toutes ces sommes d'argent qui sont
affectées à des activités culturelles par le gouvernement
d'Ottawa.
C'est donc, M. le Président, dans cette perspective de
souveraineté culturelle qu'il faut s'interroger, et qu'il nous sera
nécessaire d'interroger le ministre, afin de voir dans quelle mesure ses
objectifs à lui concordent, correspondent à l'objectif global que
formulait, il y a quelques mois, le premier ministre lorsqu'il a lancé
l'idée, pas neuve, loin de là, de la souveraineté
culturelle du Québec.
M. le Président, le ministre nous disait tout à l'heure: D
existe une politique culturelle puisqu'il y a des activités culturelles.
Bon. C'est un postulat qui, on le comprendra, comporte, dans son
libellé, dans sa formulation, une certaine naiveté. Il a dit
aussi que le fait qu'on eût établi des priorités indiquait
bien qu'il y avait une politique culturelle. Je le veux bien, dans l'ordre pur
des idées. Les priorités, on peut les concevoir sans que, pour
autant, il y ait une politique culturelle. Ce qui est important, ce n'est pas
simplement qu'il y ait des priorités, mais qu'à ces
priorités corresponde une action culturelle. Le ministre aura à
s'en expliquer lorsque nous étudierons les divers programmes pour
lesquels il demande des fonds.
Le ministre a parlé de la planification du ministère, de
l'organisation du ministère. Le ministre s'était
déjà commis, il y a quelque temps, alors que je l'interrogeais
sur la nécessité de maintenir un service de planification. H
m'avait dit, le 7 juillet 1970, que le service de la planification jouait un
rôle extrêmement important et qu'il devait être maintenu. Or,
le titulaire disparaissait quelque temps après avec le service.
J'aimerais bien que le ministre, aujourd'hui, réconcilie cette
déclaration du 7 juillet 1970 avec les nouvelles structures dont il nous
a dit qu'elles existent maintenant au ministère.
D'ailleurs, le ministre était allé plus loin,
puisque, le 28 mai 1971, il s'était engagé à
constituer une équipe de travail: économistes, sociologues,
géographes, spécialistes en informatique, etc., pour planifier
l'action du ministère au niveau de tout le Québec. Il nous faudra
donc apprendre du ministre de quelle façon ces ou ce comité ou
cette commission a fonctionné et quels ont été les
résultats pratiques et concrets de ces études.
Unp eu en vrac, M. le Président, je pose ici quelques
problèmes, puisque nous sommes à ce stade des observations
générales. J'aimerais savoir du ministre quelle action il a
accomplie dans le domaine des archives, pour loger les archives, pour organiser
les archives, non pas simplement nommer un archiviste. On sait quel conflit
cela a pu engendrer à un moment donné, le ministre aura à
nous en parler un peu. Qu'est-ce que le ministre a fait, entend faire ou
refaire ou défaire au chapitre du Conseil des arts, dont il m'avait dit
le 7 juillet 1970 qu'il voulait en faire un organisme représentatif de
la société en vue d'une participation élargie de toute la
collectivité. Le 7 juillet 1970, volume 10 du journal des Débats,
no 13, B-782.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est très agréable d'être
cité.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, c'est agréable
d'être cité, mais c'est toujours mieux de l'être par un
autre que par soi-même.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Mais souvent le meilleur moyen de l'être,
c'est par soi-même.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Le ministre nous a parlé tout
à l'heure de la politique des subventions. Il s'était
engagé le 9 juillet 1970 à repenser la politique des subventions,
notamment les subventions aux maisons de théâtre. Il en a
parlé tout à l'heure, et j'ai hâte de l'interroger sur les
aspects pratiques de ce problème. Le ministre avait pris
également des engagements concernant les relations culturelles, les
postes d'attaché culturel, le développement de cette agence
culturelle qui n'existe encore qu'à l'état embryonnaire,
notamment à Paris, et qui devait avoir des ramifications dans d'autres
pays, si le ministre se réfère au journal des Débats du 24
mai 1971 et au journal des Débats du 1er juin 1971.
Le ministre aussi avait parlé abondamment, le 1er juin 1971, de
l'Office du film. Il nous avait dit qu'il s'engageait à faire de
l'Office du film, l'organisme gouvernemental qui devait colliger toutes les
commandes de films et qui devait les contrôler. Ce qui impliquait dans
son esprit, disait-il, une centralisation de l'Office du film. Tout le film est
de Radio-Québec pour tout l'audio-visuel. Il faudra donc régler
un problème de compétence entre le ministre des Communications et
celui des Affaires culturelles. Le 3 juin 1971, le ministre des Affaires
culturelles s'était engagé à définir une politique
du cinéma et il envisageait une fusion de l'Office du film et du service
du cinéma en une direction générale. Qu'est-il advenu de
cette expression de bonne intention du ministre qui ajoutait qu'il envisageait
en même temps une entente avec le gouvernement central au sujet du
cinéma?
Le ministre se le rappellera, il s'en souviendra, nous avions
discuté de cet office de production cinématographique ou la
Société de production cinématographique d'Ottawa. Je lui
avais demandé s'il avait dessein de réclamer une part de l'argent
que le gouvernement central consacrait à cet organisme. Le ministre
avait aussi insisté c'était le 8 juillet 1970 sur
l'importante question des conservatoires de musique du Québec et sur la
reconnaissance des diplômes des étudiants qui sortent de nos
conservatoires, sur leur engagement par les sociétés culturelles,
les formations musicales. Il avait dit un peu la même chose pour les
étudiants des conservatoires d'art dramatique. Il avait parlé de
la nécessité de doter les conservatoires de locaux permanents, le
8 juillet 1970. Nous nous attendons donc à ce qu'un peu plus tard il y
revienne.
Au chapitre de la formation, j'y reviendrai, il avait parlé assez
longuement de la nécessité de coordonner la formation
donnée dans les conservatoires avec celle donnée dans les
diverses écoles, CEGEP, universités du Québec. Il
s'était inquiété avec moi de ce réseau
parallèle de maisons d'enseignement de la musique qui existent dans les
universités, qui ont pris naissance petit à petit dans des CEGEP
et qui se retrouvent maintenant un peu partout. Le ministre exprimait avec moi
l'avis qu'il fallait mettre de l'ordre là-dedans. C'était le 8
juillet 1970.
Alors, le ministre, parlant de la diffusion de la culture et des
relations avec le Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux
Sports, déclarait c'était le 1er juin 1971
qu'à son avis le ministère des Affaires culturelles devait
s'occuper de tout le loisir socio-culturel et qu'il était, comme moi,
inquiet de l'action du Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et
aux Sports. Qu'en est-il? Quelle est l'état de la question? Comment la
situation a-t-elle évolué? Le ministre a-t-il toujours les
mêmes intentions de rapatrier tout le loisir socio-culturel aux
dépens mêmes de son tout jeune et néophyte collègue,
brillant, bien entendu? Ce que c'est rare dans ce gouvernement, soulignons-le!
Alors, le ministre avait pris quelques engagements, je le lui rappelle pour
mémoire, nous y reviendrons, bien entendu.
Tout à l'heure, le ministre nous a parlé des monuments
historiques. Il nous a dit qu'il fallait songer non seulement à
restaurer, reconstituer, etc. et mieux utiliser. Il n'y a rien de neuf dans
tout cela, il n'a qu'à reprendre les dossiers de Place Royale pour voir
qu'on avait fait des études de rentabilité. On n'avait pas
songé, à ce moment-là, évidemment, à
une grande société comme celle de Hilton, mais, à tout
événement, on avait fait des études de rentabilité.
Nous y reviendrons, M. le Président, c'est un sujet fort
intéressant et peut-être fort édifiant. Cela restera
à voir.
Au fait, M. le Président, dans ces observations
préliminaires je ne suis pas épuisé encore, non
Qu'est-ce que vous disiez?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je me parlais à moi-même.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! Excusez-moi! Ce n'est plus "Un homme vous
écoute", c'est "Je m'écoute"!
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est parce que je jouissais de voir qu'une
grande partie du programme que vous énonciez avait été
réalisée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, de 1966 à 1970. Merci!
Alors, M. le Président, si l'on parle de politique culturelle, de
priorités, d'actions culturelles, de culture québécoise,
etc., du contentieux constitutionnel, ainsi de suite, il faut en revenir aux
objectifs principaux de ce ministère, que doit poursuivre ce
ministère, la conservation d'abord. Cela va de soi. Il y a un acquis
culturel ici. Qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas, qu'on le rejette ou
qu'on l'accepte, il y a un acquis culturel qu'il faut conserver. Cela, c'est
bien clair.
Cet acquis culturel est l'expression d'une civilisation qu'il faut
manifester. Cet acquis, il faut le diffuser, c'est la politique de diffusion et
il n'échappe à personne que c'est l'un des objectifs majeurs du
ministère. Mais il ne suffit pas de diffuser ce qui est l'acquis
culturel. Il faut encore créer et c'est peut-être à ce
chapitre de la création que le ministre a été le plus
réticent. Il faut créer, créer quelque chose de
québécois, certes, qui nous représente, qui nous
identifie, qui porte la marque, le sceau de notre personnalité, mais qui
est en même temps d'une dimension universelle. Il y aurait là un
long débat que l'on pourrait instituer sur le problème de
l'identité québécoise dans la création
québécoise. Donc à ces problèmes de conservation,
de création de diffusion vont se greffer toutes les questions des
monuments historiques, des arts, des lettres, du livre, des archives, des
bibliothèques, des musées, etc., etc., tout ce dont le ministre
a, en fait, la garde.
Mais songeant, M. le Président, à ce que nous a dit le
ministre, examinant d'autre part le budget et pensant surtout à ce qui
s'est passé, ce que l'on a fait au ministère des Affaires
culturelles et dont témoigne le mince rapport que nous avons ici,
j'affirmerais que le ministère ou le gouvernement a raté la
mission, a fait faillite dans la mission qui lui était confiée,
de promouvoir d'une façon dynamique la culture du Québec. Cela
est attribuable à bien des causes: désintéressement d'une
part du ministre, absence du ministre aussi, enfin, le stade heureusement
très bref d'un autre ministre ou stage, appelez cela comme vous le
voudrez, aux Affaires culturelles, retour aux Affaires culturelles d'un
ministre qui en a déjà plus qu'il n'est capable d'en faire, avec
le résultat que le ministère des Affaires culturelles
traîne la patte, comme c'était le cas l'an passé, comme ce
l'était l'autre année, en dépit du fait que
l'arrivée du ministre actuel au ministère nous avait donné
beaucoup d'espoirs.
Je demanderais au ministre de réfléchir longuement sur ce
que j'appellerai l'atmosphère du ministère des Affaires
culturelles je crois lui en avoir déjà parlé
sur les mutations multipliées aux Affaires culturelles, sur les
querelles de prestige aux Affaires culturelles, sur les petites chicanes, sur
les mesquineries, sur ces batailles de coqs que se font des subalternes dont la
communication avec le ministre et avec le sous-ministre est rendue de plus en
plus difficile.
Il y a au ministère des Affaires culturelles, dans le domaine de
l'administration et des relations, une sorte de politique qui consiste à
se décharger de certaines responsabilités et à
créer de petits tsars qui embrouillent les fils et qui font que la
politique que le ministre veut mettre de l'avant stagne. C'est notamment le cas
de la politique de diffusion régionale, par exemple. Le ministre a
parlé tantôt des bureaux régionaux de diffusion de la
culture, des bureaux d'aménagement culturel; il a parlé de la
création de nouveaux bureaux. Qu'est-ce qu'on y fait? Qu'est-ce qu'on en
voit dans les régions? Il y a quelques services qui fonctionnent
très bien, j'oserais dire admirablement, notamment celui des
bibliothèques publiques. Il y a celui de la Bibliothèque
nationale qui fonctionnait très bien. Au musée, je ne sais plus
trop comment cela fonctionne, en dépit des excellents renseignements
dont je dispose.
M. le Président, au chapitre des relations culturelles, on ne
sait plus qui est responsable de quoi. Il y a des dossiers comme ça. On
ne sait pas à quoi ça aboutit, on va en apporter d'autres.
Qu'est-ce que fait le ministre là? Qu'est-ce que le ministre de
l'Education fait aux Affaires culturelles? Quels sont les contacts qu'il a
établis avec les citoyens du Québec qui s'intéressent
à la culture? Quelles sont les relations du ministre et de ses hauts
fonctionnaires avec les diverses agences culturelles du Québec? De
quelle façon le ministre entretient-il des relations avec la
Régie du Grand Théâtre, avec l'Opéra du
Québec, avec la Régie de la Place des Arts, avec l'Office du film
du Québec, avec les responsables s'il en existe encore des
ciné-parcs? Quelles sont les relations du ministre avec
Radio-Québec? Ce sont autant de questions qu'il va nous falloir
élucider, autant de problèmes qu'il va nous falloir
élucider parce qu'il me semble qu'il y a actuellement au
ministère des Affaires culturelles une
paralysie qui tient à une absence de leadership, et pour tout
dire, à une absence de responsabilité, à une sorte de
démission qui permet à n'importe qui, à quelque palier que
ce soit, de mettre en place ses mécanismes, de se créer des
chasses gardées et de paralyser ainsi l'action générale du
ministère.
M. le Président, je ne veux pas être pessimiste, mais la
crainte que j'exprimais l'an passé et l'année d'avant me semble
devoir devenir une réalité. C'est que le ministère va
disparaître ou qu'il va être, tout en en gardant le titre, fondu,
intégré dans un ministère qui serait celui de l'Education,
dans une sorte de superministère, alors que le ministère des
Affaires culturelles devrait être par excellence le ministère. Le
ministre nous disait tantôt qu'il allait s'occuper des industries
culturelles. Il a parlé du livre, du disque, mais il y a bien d'autres
choses dont le ministre pourrait nous parler lorsqu'il pose le problème
dans l'optique de la rentabilité économique ou de la
commercialisation du produit culturel, parce que le ministère a une
vocation culturelle, mais il a aussi une vocation économique.
Et si le ministre, bien conseillé comme je l'étais
à l'époque, s'était avisé de reprendre la formule
que nous avions mise de l'avant et ait appliqué, mis en place des
mécanismes de gestion de la société d'action culturelle,
il aurait découvert qu'en moins de trois ans le ministère des
Affaires culturelles aurait pu s'autofinancer. J'aurai l'occasion de revenir
là-dessus en cours d'examen des crédits.
Je ne veux pas prolonger davantage ces réflexions et ces
observations préliminaires. Je termine en disant qu'il m'apparaît
que les discussions que nous allons avoir ne vont porter que sur des questions
de détail, que sur un ensemble d'actes administratifs à
caractère budgétaire et que nous ne serons obligés de
faire cela que parce que le ministre n'a pas su tantôt définir
quelle est, après quand même plusieurs années de
réflexion, sa politique des Affaires culturelles.
Remarquez que je ne veux plus employer un mot que j'ai
déjà employé. Je ne parlerai pas de politique globale,
parce qu'on parle toujours de politique globale à l'heure actuelle. Une
politique, cela se fait année après année, avec un grand
objectif, et, petit à petit, on y ajoute les éléments. Il
est toujours facile de prononcer les mots "politique globale", mais il est
difficile de manifester, dans la réalité des faits, ce que peut
être une politique globale.
Je pense que, dans son exposé, le ministre ne nous a rien dit de
ce que sont ses objectifs à court, à moyen et à long
termes. J'ai nettement l'impression qu'en venant ici, sans lui prêter
d'intention, il accomplit une besogne, une tâche qui l'ennuie. Et
peut-être souhaitait-il, comme certains de ses fonctionnaires, comme l'un
ou l'autre de ses fonctionnaires, que le député de Chicoutimi ne
fût point là pour l'interroger très longuement.
M. le Président, je laisse le ministre à ces
réflexions en vous disant que le ministre ne nous a rien dit sur la
politique du ministère, ne nous a pas indiqué quelles sont les
nouvelles avenues sur lesquelles il s'engage et quels sont les programmes du
ministère des Affaires culturelles qui correspondent à l'objectif
et j'y reviens formulé par le premier ministre, soit la
souveraineté culturelle du Québec, pour une manifestation de
l'identité québécoise, par la création et la
diffusion du bien culturel par tout le territoire du Québec. Je vous
remercie, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le député.
L'honorable député de Richmond.
M. BROCHU: Merci, M. le Président. J'aimerais à mon tour
faire quelques brèves remarques sur, d'abord, les préliminaires
de l'étude des crédits des Affaires culturelles pour cette
année. J'aimerais situer ces remarques dans le cadre du programme PPBS,
dont la forme a été empruntée pour présenter les
crédits de cette année, et mentionner, comme je l'ai
déjà fait d'ailleurs à l'Assemblée nationale, que,
pour un bon fonctionnement de chacun des organismes régis par une forme
de budgétisation comme les programmes PPBS, cela implique deux choses et
l'expérience démontre que, partout où on a établi
des programmes du genre, la première condition pour une bonne marche de
ces programmes, à quelque niveau qu'ils soient, est d'établir une
coordination. D'abord, une coordination qui soit faite aux différents
paliers de l'activité concernée par le ministère et,
deuxièmement, une planification précise en fonction d'objectifs
précis.
Et d'ailleurs, le ministre pourra en parler lui-même à ce
chapitre. Je pense qu'au niveau de la planification, on peut remarquer qu'il
existe certains problèmes au ministère des Affaires culturelles,
ce qui risque, dans le cadre des remarques que j'ai l'intention de vous faire,
peut-être même de compromettre certaines politiques qui ont
été ou qui pourront être mises de l'avant à
l'intérieur de ce programme de PPBS.
Une planification administrative, oui. Le ministre en a fait état
tout à l'heure dans son exposé, mais il y a également une
planification de programmes qui s'impose toujours en fonction d'objectifs avec
des plans précis d'action. Je pense que ces implications au niveau du
fonctionnement même du ministère sont importantes si on veut
atteindre vraiment les buts que l'on s'est fixés avec l'envergure que
connaît actuellement, malheureusement, le ministère des Affaires
culturelles.
Une priorité qu'a touchée le ministre tout à
l'heure et qui a déjà été discutée lors de
l'étude des deux crédits qui ont précédé
celle-ci du même ministère, a été
l'accessibilité plus grande du monde culturel à une part de plus
en plus
grande de la population. Je suis content de voir que c'est encore une
préoccupation et, en même temps, cela me fait un peu de peine de
voir que c'est encore une préoccupation. Cela veut dire que c'est encore
quelque chose à venir. De quelle façon cela se
concrétisera-t-il? De quelle façon cela sera-t-il rendu dans les
faits, dans la réalité? De quelle façon pourra-ton dire
à un certain moment : On peut vraiment reconnaître dans l'attitude
et dans les gestes posés par le ministère des Affaires
culturelles, vraiment, une accessibilité de plus en plus grande à
la population et une participation? C'est pour cela que je suis content de voir
qu'il y a une préoccupation, mais d'un autre côté, si cela
demeure encore une préoccupation, je me demande quels en seront les
résultats et quand on peut espérer voir dans les faits
l'application des objectifs qu'on poursuit, objectifs qui sont sous-tendus par
cette accessibilité de plus en plus grande qu'on veut pour la
population.
Le ministère existe. Il a un rôle à jouer. Cela
implique qu'il a une politique. Le ministre l'a mentionné tout à
l'heure. Cependant, à mon sens, il ne faudrait pas non plus confondre
une présence physique avec des objectifs précis qui doivent
exister au niveau d'un ministère comme celui-là. Sa
présence existe, mais est-elle suffisamment sentie? On a eu l'occasion,
tout à l'heure, d'entendre parler des bureaux régionaux. J'y
reviendrai lorsqu'il en sera question. Mais je me demandais justement
après l'installation de ces bureaux régionaux quel sera leur
rôle. C'est sûr qu'ils sont le prolongement du ministère des
Affaires culturelles mais, effectivement, dans la réalité,
qu'est-ce qu'ils apportent, régionalement, au niveau culturel comme tel?
Est-ce qu'on donne à ces personnes responsables suffisamment de latitude
d'action pour être en mesure d'exercer sur leur milieu une action qui
favorise ce développement culturel qu'on veut plus accessible à
tout le monde? Je pense qu'on peut se poser la question à ce niveau,
à savoir quel est leur rôle après leur temps d'existence.
Est-ce qu'il y aura une réorientation là-dedans? Est-ce qu'il y
aura un réaménagement? Est-ce qu'on ouvrira les portes davantage
à leur fonctionnement propre dans les différentes régions
où ils existent?
Tout cela pour en arriver, M. le Président, à parler
également de la question de la souveraineté culturelle.
Evidemment, le député de Chicoutimi a brossé un tableau
passablement complet de cette terminologie, tout à l'heure.
J'ai été un peu surpris, étonné, en
même temps que curieux de voir ce que serait cette souveraineté
culturelle lorsque le premier ministre en avait fait état dans son
discours à l'Assemblée nationale.
Encore là, je me demande si, dans la réalité, cela
donnera quelque chose. Cela va donner quoi? Cela veut dire quoi la
souveraineté culturelle? Dans les faits, au niveau des programmes, au
niveau des actions que le gouvernement entend entreprendre dans les Affaires
culturelles, par quoi cette souveraineté culturelle se
traduira-t-elle?
Est-ce que ce ne sont pas encore des mots pour remplir un discours et
donner l'impression qu'à un certain moment il se passera quelque chose?
Je me pose sérieusement la question et j'aimerais que le ministre, si
possible, dans sa réplique, puisse peut-être nous donner plus
d'éclaircissements là-dessus et nous dire, d'une façon
concrète, ce que cela veut dire dans l'esprit du gouvernement actuel et
ce que cela voudra dire dans la réalité au cours de
l'année qui s'en vient, pour se mettre des échéances
valables, quand même, puisqu'après quand même quelques
années de l'administration actuelle, on devrait être en mesure,
sinon d'avoir un bilan complet, du moins d'avoir un certain bilan et des
projections précises.
J'ai eu cette impression au niveau du ministère de l'Education et
il semble que le même phénomène se reproduise au niveau des
Affaires culturelles; il semble que le ministre se donne beaucoup de temps de
réflexion, non pas que je lui reproche, sur le principe, de se donner
des temps de réflexion, mais je me demande, à un moment
donné, s'il n'y a pas lieu de passer à l'action aussi parce
qu'après la réflexion normalement suit une autre étape,
qui est logique, qui est conséquente, celle de faire quelque chose.
Je comprends que la position du ministre actuellement est fort
délicate et, entre nous, je ne voudrais pas me voir dans ses
bottines...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Merci. M. BROCHU: ...avec cette doublure...
M. LEDUC : Vous ne vous verrez jamais dans ses bottines.
M. BROCHU : De toute façon, vous ne voyez pas grand-chose, vous
pouvez continuer à en parler de cette façon. H doit se sentir
important, il vient de dire quelque chose aujourd'hui.
M. le président, je dis que je ne voudrais pas me voir dans la
peau du ministre actuellement. Ce n'est pas un reproche, c'est une constatation
de situation parce qu'avec la double fonction qu'il occupe, on sait les
préoccupations qu'il peut avoir uniquement avec le ministère de
l'Education, en plus du ministère des Affaires culturelles, ce qui
amène deux conséquences: La première est de placer le
ministre dans une condition où il doit peut-être toujours
réfléchir parce qu'il n'aurait pas le temps de passer à
autre chose, étant donné le chargement trop lourd des
activités, d'un côté; par ailleurs, cela peut aussi risquer
peut-être de paralyser certaines activités dans l'un ou l'autre
des ministères. Comme on sait que c'est toujours la roue qui crie le
plus fort, sur laquelle on met de l'huile, le ministre risque peut-être
surtout de s'occuper de l'Education et d'ouvrir la porte à une intense
réflexion en matière d'Affaires culturelles, réflexion qui
pourra être une gestation assez
longue, qui risque peut-être de déboucher sur un
non-enfantement d'ici la prochaine élection, et c'est un peu ce qui
m'inquiète face quand même à l'importance des deux.
Je ne veux pas juger l'action gouvernementale dans la nomination qui a
été faite, mais je pense qu'avec le nombre de
députés libéraux qui sont à l'Assemblée
nationale, si le gouvernement avait vraiment vu l'importance de créer un
vrai ministère des Affaires culturelles, il aurait nommé un
ministre qui soit en mesure d'assumer pleinement cette responsabilité,
qui ait le temps, d'une part, de faire la réflexion nécessaire et
surtout de passer à l'action. Cette situation crée donc des
conséquences doubles et risque de compromettre certaines actions au
niveau des deux ministères. Je pense qu'il ne faut pas se le cacher, je
trouve que c'est charger un homme de façon excessive que d'agir de cette
façon.
Le ministre a mentionné qu'il avait plusieurs
préoccupations à l'intérieur de cette réflexion. Il
a parlé du développement culturel régional. J'aimerais
qu'à l'intérieur des minutes qu'il prendra pour répondre
à ces préliminaires, il puisse nous donner plus en détail
ce qu'il entend par ce développement culturel régional et,
à l'intérieur de cela, quel rôle il entend faire jouer
justement à ces bureaux régionaux. Quelle fonction précise
entend-il leur donner? Est-ce qu'il va y avoir une réorganisation?
Est-ce qu'il va y avoir une attribution de fonctions supplémentaires?
Est-ce qu'on va planifier davantage, de sorte qu'on puisse sentir vraiment, de
façon suffisante, la présence du ministère à ce
niveau?
J'aimerais aussi avoir, au niveau du développement culturel et
régional et au niveau des bureaux régionaux, des
précisions sur les plans d'action précis, parce que je pense
qu'on n'est plus à un moment où on dit qu'on va attendre que le
gouvernement annonce ses politiques. Cela fait quand même trois ans. Je
pense qu'il est temps qu'il nous dise ce qu'il a fait et ce qu'il entend faire
dans l'immédiat. J'aurai quelques questions également à
poser en ce qui concerne les transferts au niveau du ministère des
Affaires culturelles, parce qu'après une certaine étude on peut
se rendre compte qu'un budget qui est déjà trop restreint, au
niveau d'un ministère de cette importance, est largement affaibli par un
pourcentage très élevé, même dans les environs de 50
p.c, au niveau des transferts, donc susceptible d'être administré
par d'autres organismes qui serviront à quoi?
Voici donc un ministère qui souffre déjà de
l'absence obligatoire d'un ministre, un ministère qui a,
deuxièmement, un budget beaucoup plus restreint et,
troisièmement, qui se voit, en plus de ce budget restreint,
amputé de sommes énormes, donc qui se retrouve dans une situation
assez précaire au niveau de son fonctionnement.
Je pense qu'on peut peut-être décrire l'ensemble du
problème de cette façon-là. J'aurai donc plusieurs
questions à poser au niveau de ces transferts, de ce que cela produit au
niveau du ministère comme tel, pourquoi ils sont faits et surtout
où ils sont allés. J'aurai également quelques questions
sur Place Royale et Place des Arts. Je ne veux pas allonger davantage mes
remarques. Je donne les principaux points sur lesquels je voudrais attirer
l'attention du ministre et sur lesquels je reviendrai au cours de la
discussion, mais je pense que, si on se met dans l'optique de
l'efficacité des programmes du ministère en fonction du PPBS, il
faut absolument que le ministre inclue dans son temps de réflexion la
coordination, la planification, les objectifs, un plan d'action précis
et une politique à court terme, à moyen terme et à long
terme en matière culturelle au Québec, si on veut sentir une
présence vraiment assumée et une présence efficace du
ministère des Affaires culturelles au Québec. Merci, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le député. L'honorable
député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: M. le Président, mes remarques seront très
brèves parce que je considère qu'on a déjà perdu
beaucoup de temps. Je ferai simplement la remarque suivante. Il m'a
semblé que, pour la quatrième année consécutive, la
troisième avec le ministre actuel, parce que l'année
passée nous avons eu l'énorme présence de l'ancien
député de Marguerite-Bourgeoys à la direction du
ministère, le ministre s'est contenté de répéter ce
que j'avais déjà entendu en 1970, en 1971 et cette fois à
nouveau. Je considère qu'il est un homme extrêmement occupé
également par son travail au ministère de l'Education. Je le
comprends très bien, je m'en suis aperçu au moment de
l'étude des crédits. J'aurais espéré quand
même que ceux qui ont préparé le texte dont il nous a fait
part ce matin fassent preuve de plus d'originalité qu'au cours des trois
années précédentes. Qu'on ne se contente pas de nous
redire que les intentions du ministère vont dans le sens des remarques
connues l'année dernière. J'aurais espéré
également que le ministre ne contourne pas les questions comme il l'a
fait. Peut-être devra-t-il faire preuve de plus d'originalité au
moment de l'étude des programmes un à un. C'est pourquoi je
porterai l'ensemble des interventions, des opinions à ce
moment-là.
L'étude des crédits du ministère des Affaires
culturelles et, en particulier, la séance d'ouverture de l'étude
des crédits des Affaires culturelles a toujours constitué, pour
ma part, depuis quatre ans, la quatrième année maintenant, un des
moments les plus difficiles à avaler des travaux parlementaires. C'est
l'endroit où, à cause du sujet probablement, les
généralités, les bonnes intentions, l'amour de la culture
française, le développement des arts, etc., foisonnent
sur la table et cela prend déjà considérablement de
temps. C'est l'endroit où le député de Chicoutimi prend
souvent occasion de régler un vieux conflit avec l'actuel sous-ministre
et de présenter aussi aux fonctionnaires...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement, je désire faire observer aux membres de cette
assemblée, de cette commission, qu'il n'y a jamais eu de conflit entre
le sous-ministre des Affaires culturelles et moi-même. Quand j'ai eu des
choses...
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît! J'aimerais
faire remarquer au député de Chicoutimi qu'il semble invoquer le
règlement à l'article 96, les...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, en commission, cela ne
vaut pas. J'ai le droit d'intervenir quand je veux et de rétablir les
faits quand je veux, en commission. Je regrette infiniment, mais je tiens
à dire qu'il n'y a jamais eu de conflit entre le sous-ministre et
moi-même. Quand j'ai eu des choses à lui dire, je les lui ai dites
et c'est tout, c'est fini.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je regrette, mais le député de
Chicoutimi... A l'ordre, s'il vous plaît! La parole est au
député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: C'est habituellement l'endroit, comme vous venez de le voir
également, M. le Président, à l'instant même,
où le député de Chicoutimi profite de l'ouverture des
crédits du ministère des Affaires culturelles pour impressionner
les fonctionnaires qui ont eu jadis à travailler sous sa surveillance,
pour montrer qu'il est encore pertinemment bien informé du contenu,
qu'il a encore ses postes affiliés, ses écouteurs à
l'intérieur du ministère...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement. Qu'est-ce que cela a à voir actuellement aux
débats que nous venons d'engager? Si le député de
Saint-Jacques veut discuter des relations de l'ancien ministre avec ses
fonctionnaires, il peut aller sur la place publique et, avec ses hippies,
anémiques comme il est, le faire, mais pas ici. Rappelez-le à
l'ordre, je vous en prie.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je vais rappeler le député de
Chicoutimi à l'ordre. Si les propos tenus par le député de
Saint-Jacques ne sont pas conformes aux propos qu'il a réellement tenus,
il peut faire un rappel au règlement, article 96, qui lui permet de
faire la correction, mais seulement après que le député de
Saint-Jacques aura terminé son exposé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non, M. le Président, vous n'avez
pas raison. Je regrette.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je regrette, vous ne pouvez pas en appeler de
ma décision.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne peux pas en appeler de votre
décision, mais je peux vous dire que vous n'êtes pas dans l'ordre.
Dès qu'un député a formulé une opinion qui
constitue une attaque, on peut tout de suite intervenir. Lorsqu'un
député rapporte des propos, à ce moment-là, on
invoque l'article que vous venez d'évoquer pour corriger, mais
après. Lorsqu'il y a atteinte sur la personne d'un député,
on intervient tout de suite.
LE PRESIDENT (M. Picard): Votre intervention est à l'effet que le
député de Saint-Jacques interprétait mal vos propos.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non.
LE PRESIDENT (M. Picard): Dans ce cas-là, je cède la
parole au député de Saint-Jacques. Je demanderais au
député de Chicoutimi de ne pas oublier qu'on lui a laissé
la parole et le champ libre...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le droit que j'avais d'exercer mon droit de
parole.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je l'inviterais à ne pas interrompre le
député de Saint-Jacques lorsqu'il fera son exposé. S'il a
des remarques à faire, il pourra toujours invoquer l'article 96 de notre
règlement, après que le député de Saint-Jacques
aura terminé son exposé. A ce moment-là, vous
rétablirez les faits.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, puis-je, tout de suite,
invoquer cet article, rétablir les faits en ce qui concerne ce que vous
venez de dire vous-même? Vous avez dit tout à l'heure, vous venez
à peine de le dire, que vous avez manifesté beaucoup de
compréhension en me permettant de faire mon exposé. Je n'ai pris
exactement que 25 minutes, alors que j'aurais pu parler une heure. Merci, M. le
Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable député de
Saint-Jacques.
M. CHARRON: Si l'étude des crédits des Affaires
culturelles prend annuellement cette tournure, il doit y avoir des responsables
quelque part. J'ai remarqué dans l'intervention des deux
collègues de l'Opposition qu'ils n'ont guère su éviter la
trappe à ours du député de Mercier lorsqu'il a
annoncé, dans son habileté à trouver les formules, celle
de la souveraineté culturelle. Pour moi, je ne rechercherai pas, dans
l'étude des crédits lorsque nous procéderons programme par
programme, la souveraineté culturelle du Québec dans chacun de
ces programmes. D'abord, parce que mon opinion sur la souveraineté
culturelle du Québec est
celle d'une partie croissante de la population à l'effet qu'une
culture n'obtient finalement sa souveraineté et son droit au plein
épanouissement que lorsqu'elle est dotée des moyens politiques,
des moyens économiques et des moyens sociaux qui lui permettent de vivre
comme elle l'entend. La souveraineté d'une culture, ça veut
d'abord dire que cette culture est équipée comme toutes les
autres cultures du monde pour vivre. Parler de survivance et de
souveraineté dans un cadre de fédéralisme, c'est du pareil
au même.
La deuxième raison pour laquelle j'éviterai ce genre de
propos, c'est qu'il me semble, devrait-elle être fondée, qu'elle
entre en parfaite contradiction avec les réalisations quotidiennes du
ministère des Affaires culturelles. L'année dernière, nous
avions fait porter l'effort de nos remarques et de nos interventions
auprès de celle qui servait le ministère des Affaires culturelles
à l'époque sur le fait que l'empiètement
fédéral nous apparaissait comme imminent. Les trois partis
d'Opposition avaient fait les mêmes remarques, dans le même sens.
Fédéraliste, à l'esprit assez particulier, comme elle
l'était, cela avait donné un débat assez orageux, mais il
reste que la situation n'a guère changé depuis un an. Ce n'est
pas parce que le député de Terrebonne, adjoint parlementaire, est
allé, un jour faire sa visite à Ottawa que quoi que ce soit ait
changé dans ce domaine. Cela fait aussi partie des sparages culturels du
premier ministre que d'envoyer de temps à autre un défenseur de
la langue française à un endroit où, quotidiennement,
pratiquement et définitivement, à l'ombre et loin des
projecteurs, mais d'une façon tellement efficace, un gouvernement qui ne
nous appartient pas, qui ne nous appartiendra jamais, entre progressivement
dans tous les domaines de la vie culturelle des Québécois.
Je ne parlerai pas, finalement, de souveraineté culturelle, M. le
Président, parce que la réduire au chapitre des arts, des
lettres, du théâtre et de tous les programmes d'activités
du ministère, c'est, il me semble, la méconnaître ou la
réduire à un état de survivance.
Je pense que chacun d'entre nous a une conception de la culture beaucoup
plus large. Je n'ai pas envie de vous amener à en parler pendant
quatorze heures. On a une conception de la culture beaucoup plus large pour
savoir qu'il n'y a pas un seul ministère qui puisse s'occuper de la
culture des Québécois.
Donc, M. le Président, à la suite de ces remarques, je
suis prêt à procéder à l'étude des
crédits, programme par programme.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, M. le député. Est-ce que
l'honorable ministre aimerait donner la réplique à
certaines...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, M. le Président, brièvement.
Il y a dans les trois interventions des députés de l'Opposition
un point commun qui m'impose quelques commentaires.
Ce point commun, c'est le fait que je suis titulaire du ministère
de l'Education tout en étant titulaire du ministère des Affaires
culturelles. On semble s'inquiéter de ce que ceci constitue une charge
peut-être trop lourde on le fait, d'ailleurs, fort gentiment
et on se demande si le ministère ne risque pas d'en souffrir.
Je vous dirai que je ne considère pas ma présence à
la tête du ministère des Affaires culturelles comme une situation
normale et comme une situation qui devrait se prolonger indûment. Je
pense que le ministère des Affaires culturelles est un ministère
important et qu'il serait certainement souhaitable, dans un avenir
rapproché, qu'il puisse avoir un titulaire à temps plein. Il
serait ridicule de ma part de nier qu'il m'est impossible de donner autant de
temps à ce ministère que je le fais pour le ministère de
l'Education, qui comporte un budget beaucoup plus élevé et qui
impose des responsabilités en conséquence. Cependant, il ne faut
pas oublier qu'il y a la présence d'un adjoint parlementaire, le
brillant député de Terrebonne, adjoint parlementaire qui est
amené à s'intéresser de façon beaucoup plus
importante aux dossiers que, peut-être, d'autres adjoints parlementaires.
C'est ainsi qu'il s'est vu confier des responsabilités très
précises dans cinq ou six programmes. Si la commission le permet, je
serais très heureux qu'il puisse prendre la parole lors de cette
discussion et répondre aux questions. Bien sûr, ma
responsabilité restera engagée, mais je crois qu'il y a là
un élément dont il faut tenir compte.
J'ajoute qu'il n'entre certainement pas dans mes intentions de faire
disparaître le ministère des Affaires culturelles. Je l'ai dit
avant d'être ministre de l'Education, il serait pour le moins curieux que
je change d'idée alors que maintenant je suis ministre de
l'Education.
En revanche, je peux imaginer plusieurs plans de développement
administratif concernant les ministères. Il m'apparaît essentiel
d'envisager des coordinations au sommet de manière à
éviter les recoupements. Le député de Chicoutimi a
cité un recoupement qui est évidemment assez pernicieux, qui est
celui qui existe entre le ministère des Affaires culturelles et le
Haut-Commissariat. Il est possible, par conséquent, qu'on puisse trouver
des formules qui, sans donner une importance moindre au ministère des
Affaires culturelles, et sans, bien sûr, le faire disparaître,
permettraient peut-être une meilleure coordination avec tout l'ensemble
du secteur: éducation, affaires culturelles, loisirs. Vous conviendrez
tous avec moi qu'il y a une parenté très étroite.
Voici, par conséquent, ce que je tenais à souligner en
rapport avec la préoccupation que chacun des membres de l'Opposition a
bien voulu manifester.
Quant à l'intervention du député de Chicoutimi,
intervention qui témoigne d'une connaissance profonde des
problèmes culturels au
Québec et du ministère, il semble d'ailleurs recevoir
régulièrement de l'information par des voies que je ne connais
pas et qui me paraissent assez mystérieuses, je ne la commenterai pas en
détail, puisque la plupart des questions qu'il soulève, en
particulier par le biais de mes interventions de 1970, seront sans doute
considérées en cours de route, à moins qu'il
préfère que j'y réponde d'un seul coup et qu'à ce
moment-là ceci équivaille à l'approbation de tous les
crédits.
Mais comme je doute fort qu'il accepte cette proposition, je remets donc
à la discussion des programmes certains de mes commentaires. Je retiens
uniquement un point qui est un point pratique et général. Le
budget du ministère des Affaires culturelles se trouve augmenté
de 16 p.c. cette année par rapport au budget de l'année
dernière et plus exactement, de la somme de $2,885,000. Il ne serait
donc pas exact de prétendre qu'il n'y a pas progression au plan
budgétaire et, si vous le souhaitez, je pourrai vous donner à
chaque programme l'augmentation que cela signifie, ce qui témoigne de
l'effort qui est consenti par le gouvernement.
Quant à l'intervention du député de Richmond, lui
aussi a évoqué un certain nombre de problèmes qui
reviendront lorsque nous discuterons des programmes. Il s'intéresse
particulièrement aux bureaux régionaux dans l'optique du
développement culturel. Je pense qu'il sera probablement possible
d'apporter des renseignements beaucoup plus précis que ceux qu'une
intervention préliminaire pouvait amener. Il souhait que je lui parle de
souveraineté culturelle. C'est évidemment là un concept
assez vague et il n'est pas facile de lui donner un contenu; je crois qu'il
faut bien l'avouer. Parler de souveraineté culturelle, à mon
sens, c'est insister sur la nécessité pour le Québec,
puisqu'il s'agit en ce moment du Québec, d'avoir à sa
disposition, dans un cadre qui est le cadre fédéral, la
majorité des instruments qui lui permettent d'influer sur son
évolution. Parmi ces instruments il y a très certainement dans le
domaine qui nous intéresse plus particulièrement, les subventions
considérées comme un instrument permettant de définir des
priorités et d'influer sur certaines orientations.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le gouvernement a voulu cette
augmentation de budget et je m'engage très certainement à essayer
d'obtenir je n'étais pas présent lors de la discussion qui
a précédé le budget actuel des montants accrus. Je
pense que l'année dernière, la promesse qui a été
faite en ce qui concerne le cinéma devra très certainement
permettre d'infuser une somme de, peut-être, $2 et $3 millions
mettons à peu près $3 millions dans un secteur qui est un
secteur vital.
Quant à l'intervention du député de Saint-Jacques,
je peux comprendre un peu son point de vue. Il est bien évident que,
lorsque l'on discute, par exemple, d'éducation, il y a peut- être
un contenu plus précis que lorsque l'on discute d'affaires culturelles;
le sujet ne se prête peut-être pas dans les remarques
préliminaires à autre chose que des espèces de
pétitions de principe. Cependant, je suis pour ma part convaincu qu'il y
a eu des réalisations extrêmement importantes au ministère
depuis trois ans. Certaines de ces réalisations, j'ai pu y être
associé de façon assez intime lors de mon premier mandat. Qu'il
me suffise de citer la politique du livre, le démarrage des travaux
à Place Royale. Il y avait eu bien sûr des études
préliminaires, il y avait eu toute la mise en place du projet parce
qu'il fallait acquérir des maisons, mais c'est le gouvernement actuel
qui a pu négocier avec le gouvernement fédéral de
manière à obtenir dans le cadre des zones spéciales, des
sommes nécessaires pour démarrer les travaux.
Il y a eu également une entente avec le Musée des
Beaux-Arts qui a été négociée et cette entente a
donné lieu, sous mon prédécesseur, à la
présentation d'un projet de loi. Il y a eu l'organisation de la
Régie du Grand Théâtre, il y a eu la création de
l'Opéra du Québec, il y a eu la préparation de la Loi sur
les biens culturels, il y a eu la mise en place de la politique du
développement régional qui a fait passer le ministère
d'une optique de diffusion à une optique d'implication de plus en plus
étroite du milieu. Il y a eu la très importante entente dans le
cadre de l'ODEQ qui a permis, pour le ministère, de se donner une
espèce de vocation économique en organisant l'artisanat, et nous
pourrons parler longuement d'artisanat, si vous le voulez. Voilà
précisément un des dossiers spéciaux dont s'occupe
activement, à temps plein, le député de Terrbonne,
l'adjoint parlementaire aux Affaires culturelles, et la préoccupation
qui veut que toute cette région du Bas-du-fleuve et de la
Gaspésie reçoive un traitement spécial sur le plan
culturel, réseau de musées régionaux, etc., etc.
Enfin, il y a eu la réorganisation de l'Office de la langue
française, qui est un élément majeur des
réalisations de cette période et l'Office de la langue
française étant passé à l'Education, nous avons pu
en faire état, mais je crois qu'il n'est pas déplacé que
j'en parle ici.
Le député de Saint-Jacques a évoqué comme
problême général les relations
fédérales-provinciales. Sans doute, les autres
députés de la commission auront-ils des questions à poser
plus tard à ce sujet-là. Je termine donc là ma
réplique que j'ai voulu limiter aux aspects communs des interventions de
l'Opposition ou aux aspects les plus généraux. Merci, M. le
Président.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Avant de commencer les remarques à
caractère général ou bien si vous voulez commencer...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Non, c'est simplement une question, à
moins que vous ayez...
LE PRESIDENT (M. Picard): Je voulais expliquer un peu la
procédure que je veux...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est ça, oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... le plan de travail. Si vous me
permettez...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais que le ministre nous fournisse des
explications sur le contenu de certains programmes, prenez par exemple le
programme 1: Livres et autres imprimés, nous dire exactement ce qu'on
retrouve là-dedans.
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant, s'il vous plaît! A l'ordre,
s'il vous plaît ! J'aimerais suggérer aux membres de la commission
une procédure, un plan de travail. Comme vous le savez sans doute, nous
avons été convoqués par le Conseil du trésor et il
est très important qu'en plus de chaque programme, chaque
élément de programme soit adopté en commission. Si vous le
permettez, nous allons donc étudier les programmes un à un.
Ainsi, dans le programme 1, ici, vous avez trois éléments. Dans
la page de gauche, vous voyez la ventilation des dépenses de chacun de
ces trois éléments et je pourrai permettre la discussion de
chaque catégorie de dépenses, mais non pas nécessairement
dans l'ordre où elles apparaissent dans chaque élément.
Alors, pour les catégories de dépenses, vous pouvez aller de 1
à 5, revenir à 4 et à 3, mais lorsque nous discuterons
l'élément 1, il faudrait s'en tenir à
l'élément 1 et adopter l'élément 1, ensuite les
éléments 2, 3, 4, et finalement adopter le programme. Au
début de chaque programme, j'inviterais le ministre à faire
peut-être un petit exposé pour nous donner une idée
générale du programme.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. le Président, si vous me permettez
d'ajouter quelques mots à vos explications pertinentes, je dirais que la
difficulté que nous avons eue au ministère de l'Education ne se
pose pas pour le ministère des Affaires culturelles. Au ministère
de l'Education, certaines unités administratives se trouvaient à
administrer plusieurs programmes ou à toucher à plusieurs
programmes. Vous avez donc été amené à proposer un
plan pour faciliter la discussion de fond qui groupait plusieurs programmes,
plusieurs éléments de programmes.
Au ministère des Affaires culturelles, la réorganisation
administrative colle entièrement aux programmes de sorte qu'en repassant
chacun des programmes, nous pourrons toucher aux unités administratives
et aborder tous les sujets qu'il nous plaît d'aborder.
Je souhaiterais distribuer immédiatement, pour faciliter les
réflexions des membres de la commission, la grille budgétaire
73/74. Je ne reviens pas sur les explications que j'ai données tout
à l'heure touchant l'augmentation. La structure de ces différents
programmes où vous verrez la ventilation en éléments et en
sous-éléments, ce qui permettra de retrouver les
différents services parce que c'est cela au fond qui nous
intéresse et enfin, le sommaire des effectifs qui peut
peut-être aider également les membres de l'Opposition. Il va de
soi que je serai disposé à déposer tout autre
renseignement si nécessaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait avoir ce...
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, programme 1. Elément 1 : Aide
à la publication et à la vente du livre.
Livres et autres imprimés
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le programme 1 je décris
rapidement son objectif vise à favoriser l'essor à la
littérature et à en faciliter l'accès à la
population. Il compte trois éléments: l'aide à la
publication et à la vente du livre, le développement des
réseaux de bibliothèques publiques et la bibliothèque
nationale. De sorte qu'en discutant de l'élément 1, nous touchons
au service des lettres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A ce poste, d'abord, programme 1: Livres et
autres imprimés; élément 1: Aide à la publication
et à la vente du livre. Nous avons la direction générale
des lettres et des arts plastiques et les livres. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire à l'élément 1, dont le titre
général: Aide à la publication et à la vente du
livre, composant direction générale des lettres et des arts
plastiques, qui sont actuellement les fonctionnaires... à moins que cela
apparaisse dans ses... Qui est responsable de ce programme?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le responsable du programme est M.
Charles-Eugène Bélanger.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Bélanger n'a-t-il pas fait
récemment une demande de mise en disponibilité?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, M. le Président. Il est actuellement
en congé de maladie. L'intérim est assuré par M.
André Patry.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par M. André Patry?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Qui est rattaché au ministère des
Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que M. André Patry est à
Québec ou à Montréal?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): M. André Patry est à
Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais la direction se trouve à
Québec.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La direction se trouve à Québec.
Il s'agit d'un intérim et il y a un concours qui vient d'être
ouvert... un concours qui sera ouvert incessamment pour pourvoir ce poste.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais pour s'occuper de cette direction, est-ce
que M. André Patry séjourne cinq jours par semaine à
Québec ou s'il travaille à Montréal?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Actuellement, M. Patry fonctionne à
partir de Québec mais au début, comme il habitait
Montréal, il était affecté à Montréal; il a
consacré la plus grande partie de la semaine ici à Québec,
à la direction générale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a un concours qui est ouvert afin de
pourvoir à ce poste?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le concours n'est pas lancé
officiellement. Il le sera incessamment. C'est un poste à pourvoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un poste à pourvoir, la direction
générale des lettres et des arts plastiques. Le directeur
général de cette composante, comme vous l'appelez ici, sera
appelé à diriger à la fois le domaine des lettres et des
arts plastiques.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II a deux programmes à administrer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Deux programmes à administrer.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est la seule unité administrative qui a
deux programmes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand on parle des lettres et des arts
plastiques en termes de direction générale et comme il s'agit de
la même personne qui doit administrer ce programme, quelle est, selon le
ministre, la compétence requise dans l'un et l'autre des domaines
puisqu'il s'agit de deux domaines quand même assez différents?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Nous prévoyons deux adjoints qui
s'occuperaient chacun d'un programme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que les effectifs ont été
prévus pour nommer ces adjoints?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A cette direction générale, on a
les lettres et les livres. C'est l'élément 1 : Aide à la
publication et à la vente du livre. Quels sont, de l'avis du ministre,
les résultats de la politique du livre qu'il avait annoncée il y
a déjà plusieurs mois, sinon un an et quelque chose, alors qu'il
assumait, pour la première fois, la responsabilité du
ministère des Affaires culturelles?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Je ne pense pas que l'on puisse parler d'une
évaluation complète encore. J'attends qu'elle soit faite et,
d'ailleurs, il y aura collaboration avec le ministère de l'Education et
le ministère des Affaires culturelles de ce point de vue. Je dirais,
cependant, à la lumière de l'information disponible jusqu'ici
qu'il y a eu une augmentation importante du nombre de points de vente qui est
passé de 100 à 178. C'était un objectif qui était
recherché.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans tout le Québec.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Ce que je cherche à évaluer
actuellement, c'est l'augmentation du prix du livre et jusqu'à quel
point ceci peut avoir un effet sur le volume de vente. C'est un peu
compliqué parce qu'il faut tenir compte de facteurs de correction,
d'augmentation du coût de la vie et de la dévaluation du dollar
qui intervient également.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre poursuit toujours,
comme je le pense bien, ses consultations avec le Conseil supérieur du
Uvre pour la mise en application de cette politique du livre?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): II y a toujours des consultations avec le
Conseil supérieur du livre. Il reste subventionné par le
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au montant de combien?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Est-ce que le député de Chicoutimi
pense au Conseil supérieur qui est une association ou au Comité
consultatif du livre?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les deux.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est surtout avec le Comité consultatif
du livre que l'élaboration et le contrôle de la politique se font.
C'est le Comité consultatif du livre qui va proposer l'agrément
ou le non-agrément des librairies.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le Comité consultatif et le
Conseil supérieur du livre et enfin le ministère ont entrepris
des études précisément sur ce problème des points
de chute par tout le territoire du Québec?
Est-ce qu'ils ont fait porter leurs recherches sur des régions en
particulier qui se trouvent plus défavorisées dans ce domaine?
Est-ce qu'on a procédé à un inventaire...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Vous pensez aux points de chute...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... des librairies, un inventaire des
moyens...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... de distribution du livre...
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... des centres de distribution.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Ce qui manque en ce moment, comme je l'ai
souligné, c'est surtout une évaluation de l'évolution des
prix. Je m'y intéresse à l'Education parce que cela peut avoir un
certain effet sur les achats des bibliothèques scolaires et il y a
également les achats des bibliothèques publiques, au
ministère.
Le Comité consultatif a été extrêmement
actif. Il y a eu, me dit-on, 40 réunions en 18 mois et je compte
présenter quelques amendements à la Loi de
l'accréditation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un texte qui est
déposé.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): D'abord, je commencerai pas changer le nom,
à le rendre français et l'appeler l'agrément.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'agrément. Le texte est
déposé, ça va être le même?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui, le texte est déposé, cela va
passer en Chambre.
LE PRESIDENT (M. Picard): On ne peut pas en parler, c'est le bill
69.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On énonce tout simplement que cela va
se faire.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): On énonce une intention.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vu que c'est une bonne intention, on va vous
le permettre.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Merci.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me dire quel
est l'état de la question en ce qui concerne les discussions avec les
grands distributeurs et les grands éditeurs français qui
s'occupent de ce dossier? Est-ce que ce dossier a évolué
particulièrement en ce qui concerne l'établissement, la tabelle
des prix, etc?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): La tabelle est fixée par notre
Comité consultatif. En fait, la tabelle est fixée par le ministre
sur recommandation du comité consultatif. On vient de la changer parce
qu'il fallait tenir compte de la dévaluation du dollar, toute
récente. La question de relations avec de grandes
sociétés, étrangères en particulier, n'a pas
à intervenir. Il n'y a eu aucune réunion, aucune rencontre. Il y
avait eu, avant l'établissement de la politique, certaines
représentations qui avaient été faites, mais il s'agit
là d'une période révolue.
M.. TREMBLAY (Chicoutimi): Et le Conseil supérieur du livre vous
a-t-il fait récemment des représentations indiquant sa
satisfaction ou son insatisfaction relativement à la politique du livre
que vous aviez déjà énoncée?
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Le Conseil supérieur du livre n'a pas
manifesté un enthousiasme délirant envers cette politique du
livre bien que, si je leur disais demain que je vais revenir au statu quo, ils
seraient certainement extrêmement malheureux, parce qu'il faut quand
même ne pas oublier que les achats qui se faisaient à
l'étranger se font maintenant au Québec et il ne faut quand
même pas oublier que cette multiplication de points de vente aide
considérablement le Conseil supérieur du livre. Mais le Conseil
supérieur du livre aurait souhaité, à l'époque, que
j'adopte une loi beaucoup plus protectionniste. Je m'y suis refusé pour
des raisons que j'ai expliquées, sur lesquelles je n'ai pas d'objection
à revenir. Je m'y suis refusé parce que je croyais qu'il fallait
trouver un point d'équilibre entre un certain protectionnisme au
Québec et une certaine ouverture vers l'extérieur.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, est-ce que le ministre peut me
dire... Il vient d'affirmer que les achats se font au Québec. Je m'en
réjouirai si le ministre me dit que ces achats sont faits au
Québec chez des distributeurs, des éditeurs dont les maisons sont
administrées par des Québécois.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Oui. Sans hésitation, parce que
c'était précisément le but de cette politique et nous
avons imposé, dans nos arrêtés en conseil, un contenu
québécois. Un contenu aux libraires qui doivent tenir sur leurs
étalages et sur leurs rayons un certain nombre de livres
québécois, mais contenu également concernant la
propriété des librairies et des sociétés qui
possèdent des librairies, de sorte que je peux répondre oui
à cette question. Il y a bien sûr des intérêts qui
peuvent être des intérêts étrangers, mais ils ne
peuvent pas
dépasser 50 p.c, et la majorité du conseil
d'administration doit être composée de
Québécois.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une bonne chose, M. le
Président.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): Merci, M. le Président, je note
l'approbation du député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, quand c'est bon c'est bon. D'ailleurs, on
a travaillé quand même assez longuement là-dessus.
M. CLOUTIER (Ahuntsic): C'est exact, oui. Il y a des années que
la question du livre ne recevait pas de solution, qu'il y a des
représentations de tous les côtés et des pressions. Je
crois que nous avons réussi à mettre un peu d'ordre dans
l'ensemble du marché. Cependant, je ne crois pas qu'on puisse faire une
évaluation complète encore. Il reste à voir quel est
l'impact sur les bibliothèques publiques et les bibliothèques
scolaires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur cette intéressante question, il est
6 heures.
LE PRESIDENT (M. Picard): Les travaux de la commission sont suspendus
jusqu'à 10 heures, demain matin, même salle.
(Fin de la séance à 18 h 2)