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Commission permanente de l'éducation,
des affaires culturelles et des
communications
Etude des crédits du ministère de
l'Education
Séance du mardi 11 mai 1976 (Dix heures trente-cinq minutes)
M. Pilote (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs!
La commission de l'éducation, des affaires culturelles et des
communications est réunie ce matin pour étudier les
crédits du Haut-Commissariat, à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports. Sont membres de cette commission M. Bellemare (Johnson); M.
Bérard (Saint-Maurice); M. Phaneuf (Vaudreuil-Soulanges); M. Charron
(Saint-Jacques); M. Choquette (Outremont); M. Côté (Matane); M.
Bonnier (Taschereau); M. Déom, est remplacé par M. Lachance
(Mille-Iles); M. Lapointe (Laurentides-Labelle); M. Léger (Lafontaine);
M. Parent (Prévost), qui est remplacé par M. Caron (Verdun); M.
Saint-Germain (Jacques-Cartier); M. Samson (Rouyn-Noranda); M. Tardif (Anjou);
M. Veilleux (Saint-Jean).
La parole est au ministre responsable du Haut-Commissariat...
M. Léger: M. le Président, pour qu'on s'entende au
départ, j'en ai parlé au ministre tantôt, si c'est
possible, étant donné que nous avons un caucus à midi,
pourrait-on suspendre nos travaux à midi pour les continuer à
l'autre séance?
M. Phaneuf: Je ne vois aucun inconvénient à cette
demande.
Le Président (M. Pilote): Nous suspendrons les
débats à midi. La parole est au ministre responsable du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports.
Exposé du ministre responsable M. Paul
Phaneuf
M. Phaneuf: M. le Président, avant de débuter,
j'aimerais vous présenter les fonctionnaires qui m'accompagnent pour
l'étude de ces crédits. En premier lieu, M. Yves Bélanger,
qui est le sous-ministre adjoint et directeur général du
haut-commissariat; M. Raymond Benoît, absent momentanément, qui en
est le directeur général adjoint; M. Jacques auger, qui est
directeur du service de la planification; M. Ernest Bruyère, qui est
directeur des services administratifs; M. Yves Car-bonneau, qui est directeur
du service des communications. M. Claude Despaties, directeur du service du
développement régional et du plein air; M. Guy Desrosiers, qui
est directeur du service des sports; M. Jean Rioux, directeur du service des
activités socio-culturelles; M. Raymond Grenon, du service de
régionalisation et de plein air, qui est avec nous. A l'arrière,
il y a M. Paul Rolland, mon chef de cabinet; M. Gaétan Sainte-Marie, mon
secrétaire particulier adjoint, et M. Jacques Lemelin, qui est mon
secrétaire de presse.
M. le Président, chers collègues, c'est avec une certaine
fierté et une bonne part de satisfaction que je viens, pour une
quatrième année, rendre compte devant les membres de cette
commission des deux programmes dont j'ai la responsabilité, comme
ministre du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports.
Je dis fierté, parce que nous sommes à deux mois des grands
événements internationaux qui se dérouleront au
Québec, événements qui ne manqueront pas de stimuler les
athlètes de toutes les disciplines de tous les niveaux,
événements qui contribueront surtout à sensibiliser la
population du Québec à la promotion du sport, non seulement comme
élément de compétition, mais comme moyen
d'améliorer la santé physique et mentale de tous les citoyens. Je
dis également fierté, puisque l'Assemblée nationale
s'apprête à adopter un certain nombre de lois dont
l'élaboration et le cheminement ont peut-être semblé
laborieux, mais qui traduisent, il me semble, la volonté du gouvernement
du Québec de travailler à l'amélioration de la
qualité de la vie de l'ensemble des citoyens.
Vous conviendrez de ma satisfaction devant l'éventail des
activités et des projets mis à la disposition de la population
dans les domaines du loisir, du plein air et des sports.
Il est encourageant de pouvoir constater, à l'ensemble du
territoire du Québec, le degré de participation de la population,
le dynamisme renouvelé des organismes de loisir et de sport, la
motivation et le dévouement des milliers de bénévoles et
enfin, la collaboration grandissante de divers corps publics et
privés.
Devant autant d'efforts concertés, le gouvernement du
Québec a voulu, cette année encore, amplifier son activité
en dépit d'une période qui se veut d'austérité.
Ce sont des crédits de l'ordre de $39 176 900 qu'il soumet
à votre étude et à votre approbation.
Ces crédits représentent une augmentation de 7,5% par
rapport à 1975/76 et de I8I% par rapport aux crédits de
1973/74.
Deux programmes sont recouverts par ces crédits. Le programme 15:
Promotion du sport, représente un montant de $12 735 000 et le programme
16: Développement des loisirs, mobilise des crédits de $26 44I
900.
Dans le programme 16, vous constaterez surtout une augmentation à
l'élément I: Développement des activités
socio-culturelles.
Cette augmentation substantielle se justifie par le retour de certains
dossiers du ministère des Affaires culturelles et surtout, par le
rattrapage effectué, suite au gel des crédits de cet
élément en 1975/76.
Dans ce même programme, nous avons également voulu mettre
l'accent sur le développement des activités de plein air et des
colonies de vacances pour les familles et les jeunes.
Dans le programme 15: Promotion du sport, une priorité a
été accordée à la régionalisation des
organismes unisport et multisports. Cette régionalisation répond
aux besoins de retrouver des interlocuteurs régionaux de ces organismes.
D'autre part, la mise en place de l'Institut des sports se prépare de
façon satisfaisante.
En termes d'orientation, il faut souligner que, dans les deux
programmes, notre action a visé à augmenter les moyens d'action
des milieux municipaux et scolaires et à favoriser la concertation entre
eux.
D'autre part, le cahier numéro I de notre politique d'assistance
financière a été repris. Pour la première fois, il
contient la présentation complète des programmes mis à la
disposition des corps publics et privés dans le domaine du loisir.
De plus, le texte illustre davantage les objectifs visés et le
lecteur pourra mieux saisir la relation entre ces programmes et les objectifs
généraux que poursuit le gouvernement du Québec.
Les autres cahiers de cette politique d'as-sistance financière
ont subi peu de modifications. Cependant, alors que l'an passé, les
organismes de loisir pouvaient vous présenter leur bilan financier et
leur rapport annuel sous la forme qui leur convenait, ils devront, cette
année, utiliser le modèle que nous avons préparé et
qui leur était suggéré l'an dernier.
J'aimerais également souligner à cette commission que le
haut-commissariat poursuit sa réflexion et des études sur
plusieurs des activités de ces deux programmes et qu'il cherche à
définir de mieux en mieux ses orientations.
Ainsi, de nombreux groupes de travail sont formés avec la
collaboration du milieu, sur des sujets tels que la condition physique, la
formation des cadres sportifs, le stage du personnel des colonies de vacances,
la régionalisation dans le domaine des clubs de l'Age d'or, etc.
De plus, de nombreuses études d'inventaires et
d'évaluation sont en cours, afin de nous permettre de posséder
les données suffisantes pour mieux adapter nos programmes aux besoins de
la population et concevoir de nouveaux programmes, si nécessaire.
Le document que je joins à l'annexe et qui illustre les travaux
assumés par notre service de planification vous éclairera
à ce sujet.
Enfin, il m'apparaît de déposer devant vous un document
statistique, sur l'ensemble des subventions accordées par le
haut-commissariat en 1974/75. Ces données illustrent certaines tendances
et décrivent avec fidélité la situation prévalant
dans certains secteurs du loisir. De telles statistiques seront
éventuellement disponibles dans des délais plus courts, compte
tenu de l'utilisation de l'informatique dans un proche avenir.
En terminant, permettez-moi de vous référer au tableau
synthèse des programmes 76/77 qui contient une répartition des
crédits par programme, par élément et par activité.
Nous pourrions peut-être l'utiliser pour guider nos discussions,
puisqu'il correspond au livre des crédits tout en contenant plus de
détails, puisqu'il nous permet d'établir la comparaison
nécessaire avec l'année 1975/76.
Le haut-commissariat, service de planification, données
budgétaires sous les organismes subventionnés par le
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports et le
document aussi, qui est dans l'annexe numéro I.
M. le Président, mes collaborateurs et moi-même sommes
à votre disposition. Nous serions heureux de pouvoir répondre aux
questions qui pourraient survenir ou subsister dans l'esprit des membres de
cette commission.
Le Président (M. Pilote): A titre de rapporteur est-ce que
M. Lapointe (Laurentides-Labelle)... Est-ce le rapporteur?
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Pilote): L'honorable député
de Lafontaine.
Remarques de M. Marcel Léger
M. Léger: Le ministre a lui-même commencé par
l'olympisme, puisque c'est le domaine qui attire le plus l'attention
actuellement. Malheureusement, c'est le domaine où on a attiré
beaucoup plus l'attention sur l'aspect du coût, du fardeau financier et
l'aspect du sport lui-même a été trop souvent laissé
comme deuxième zone et comme préoccupation très
secondaire.
Je pense qu'il est grand temps et je profite de l'occasion de
l'étude des crédits du Haut-Commissariat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports à l'aube d'une nouvelle loi qui
pourrait redonner, je dis bien qui pourrait redonner au domaine du sport,
loisirs, jeunesse, tourisme, chasse et pêche, programmes socio-culturels
une vitalité nouvelle, si on le veut bien...
Je pense qu'il est très important que le haut-commissariat, qui,
pour le moment, n'est qu'un organisme qui n'a pas les pouvoirs qu'il pourra
avoir quand il y aura un ministère de créé et tout une
politique pour donner à ce ministère des moyens de
réaliser des objectifs que les citoyens attendent depuis très
longtemps.
Je voudrais, au départ, parler d'une faille majeure qui existe
actuellement au niveau de l'olympisme, au niveau du débat qui existe
à Montréal et au Québec en entier sur le plan de
l'utilisation postolympique des installations qui devrait être
amorcée immédiatement. J'ai toujours dit que les Jeux olympiques
de Montréal devraient servir de point de départ et non
d'arrivée pour le sport amateur et que le gouvernement et ses
associés, dans la mise en oeuvre de politique de sport, de loisir et de
plein air, ne profitaient pas de l'occasion fournie par la tenue des jeux
à Montréal pour donner le goût à la population de
faire du sport et pour tout mettre en oeuvre afin que celle-ci puisse avoir
accès aux multiples installations sportives et que les jeux n'auront,
dans le fond, servi à rien, sauf divertir les gens, si on ne corrige pas
cette situation malheureuse.
C'est pourquoi, j'ai toujours tellement insisté pour que le
gouvernement fédéral paie sa part de déficit afin... Je ne
sais pas si je dérange le député de Jacques-Cartier. Je ne
pense pas que je le dérange.
M. Saint-Germain: Vous pouvez continuer, mon vieux. C'est
intéressant ce que nous disons.
M. Léger: Oui, je vois cela.
C'est pourquoi j'ai toujours tellement insisté, M. le
Président, pour que le gouvernement fédéral paie sa part
de déficit, non pas une loto particulière qui ne fait qu'enlever
le manque à gagner que les provinces ont dans le domaine du sport, et
qu'une infiltration dans un champ de juridiction qui a été
utilisé uniquement par le Québec, jusqu'à maintenant, pour
faire croire qu'on aide le financement du déficit olympique, mais je
pense que la seule façon dont le fédéral doit contribuer,
c'est directement, par un financement à même l'impôt que les
Québécois ont payé au fédéral,
c'est-à-dire la moitié de l'impôt que les
Québécois donnent au gouvernement fédéral et non
pas régler la note olympique par la moitié de l'impôt qu'on
paie au gouvernement provincial.
En particulier, M. le Président, je pense que le fardeau fiscal
qui a été imposé aux Québécois, en
particulier aux Montréalais par la présence d'un déficit,
doit disparaître le plus rapidement possible afin que les objectifs dont
j'ai fait état précédemment puissent se réaliser. A
Montréal, la tenue des jeux apporte également une dimension
intéressante pour les contribuables, dans le sens que Montréal
est probablement la ville la moins bien dotée d'équipements
sportifs au Québec. Si on parle d'arénas, il y a une aréna
par 48 000 personnes sur l'île de Montréal, alors que dans la
plupart des autres districts du Québec, c'est une aréna par 15
000 personnes. En Gaspésie, cette proportion serait même d'une
aréna par 8000 personnes. Je comprends qu'il y a des problèmes de
distance, mais il y a quand même un problème à
Montréal de ce côté-là.
Ce qui est vrai pour les arénas est également vrai pour
les autres sortes d'équipement sportif. Ainsi, il n'y a pas une seule
tour de plongeon de dix mètres sur l'île de Montréal et,
selon les propres affirmations du ministre, il est également très
difficile de trouver des locaux d'entraînement à équipement
fixe pour les nombreux clubs sportifs subventionnés par le
haut-commissariat.
Les gymniques en sont un exemple, malgré qu'ils ont eu une belle
réussite en fin de semaine. La construction de nombreuses installations
olympiques va venir régler le problème en partie. Cependant,
l'absence d'équipement est certainement une des raisons qui expliquent
le faible taux de participation des régions de la ville de
Montréal aux compétitions des Jeux du Québec. En effet,
alors que ce taux va de 1 par 50 dans le sud-ouest du Québec, en passant
par 1 par 70 au Lac-Saint-Louis, 1 par 82 en Mauricie, 1 par 94 pour
Québec, on tombe à 1 par 128 pour la rive sud de Montréal
et de 1 pour 1474 pour Montréal Concordia et le centre-ville de
Montréal.
Cette année, il y a une hausse dans la participation de la
région de Montréal-Concordia pour les jeux d'hiver de
Jonquière, mais 1 sur 1474 reste tout de même un chiffre
terriblement élevé. C'est pour cela que l'élaboration d'un
plan cohérent pour rendre accessibles les installations olympiques
après les Jeux olympiques est de la plus haute importance. Ce plan
devrait être préparé, on devrait l'avoir en main depuis
déjà deux ans et demi, par les différents paliers
gouvernementaux impliqués avec le leadership du haut-commissariat et de
son ministre.
Ce plan devrait également être rendu public afin que les
contribuables qui sont ceux qui vont payer ces installations olympiques
puissent le consulter et le critiquer au besoin si on s'aperçoit que la
participation populaire est limitée ou si l'accès des sports dits
amateurs y est restreint au profit du sport dit professionnel et de la
rentabilité économique à tout prix. C'est là le
meilleur moyen de faire en sorte que le gouvernement ne soit pas à la
remorque des événements et que le parc olympique ne devienne pas
un éléphant blanc.
D'ailleurs, c'est pourquoi j'ai soulevé ce problème aux
séances de la commission parlementaire sur le financement des Jeux
olympiques en juillet dernier. Le maire Drapeau m'avait même dit,
à ce moment-là, une autre vérité de la police et
non pas de La Palice, qu'il avait un plan, après qu'on lui eût
posé la question dix fois, mais il ne pouvait pas le dévoiler,
pour l'utilisation des installations olympiques avec entente possible avec des
commissions scolaires de Montréal. On attend encore ce plan, M. le
Président.
Je dois dire d'abord que mon inquiétude n'a pas diminué;
au contraire, je suis doublement inquiet parce que, premièrement, les
coûts d'entretien des différentes constructions olympiques sont de
plus en plus exorbitants, ce qui n'est pas de nature à favoriser
l'accès de celles-ci. Si on se fie, par exemple, au coût
d'exploitation du PEPS à Québec, le coût d'exploitation du
parc olympique serait de $52 millions par an.
Le PEPS, à Québec, a 550 000 pieds carrés de
superficie, il a coûté $15 millions et le coût
d'exploitation en est de $950 000 par année, soit $18 000 par semaine.
Le ministre des Affaires municipales lui-même a fixé comme chiffre
minimum $50 000 par jour, soit plus de $18 millions par année, pour le
stade olympique.
M. Maurice Jeffreys, directeur technique responsable du cyclisme
auprès du COJO, a déclaré que le coût de location du
vélodrome était hors de portée pour les organisations
amateurs, bien que ce complexe soit dédié, en principe au sport
amateur. Le vélodrome se louerait environ $200 l'heure et ce, pour un
minimum de quatre heures.
M. le Président, l'Association de cyclisme amateur n'a pas les
moyens de l'utiliser à ce prix.
Le bassin d'aviron sera également prêt, mais hors de
portée de l'équipe québécoise, pour des raisons
d'ordre pécuniaire, il coûte trop cher à exploiter.
Le deuxième point, c'est que rien n'est ressorti du plan
d'utilisation des installations olympiques proposé à la
Commission des écoles catholi-
ques de Montréal par l'APAPQ, l'Association des professionnels de
l'activité physique du Québec. Ce plan concordait avec le
dépôt du rapport Beau-regard par le ministre de l'Education, et,
selon ces modalités, de 4000 à 5000 jeunes de tous les milieux de
la ville de Montréal, et notamment ceux des milieux
défavorisés, auraient pu avoir accès tous les jours
à ce site.
Le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports m'a
semblé étonnamment en dehors du dossier en ce qui concerne le
projet de l'APAPQ.
Le troisième point, c'est que le ministre et le haut-commissariat
qu'il dirige n'ont pas profité de cette année préolympique
pour régler une fois pour toutes, de façon satisfaisante, le
problème de la région métropolitaine de Montréal
dont les quatre entités veulent leur reconnaissance comme CRL. On sait
qu'il y a un problème majeur entre le Service régional des
loisirs de Montréal et les sous-groupes ou les sous-sections, le CRL de
Saint-Louis, de Concordia, de Bourassa et de Laval, qui sont curieusement
délaissés par le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux
loisirs et aux sports. Je pourrais même dire qu'ils n'ont même pas
reçu leur portion de la somme qui leur était due.
Une étude de la répartition des subventions du
haut-commissariat révèle en effet que, pour l'année
financière 1975/76, la région de Québec aura perçu
quelque $335 000 et que celle de l'Est du Québec aura reçu $280
000, alors que la région métropolitaine les quatre groupes que
j'ai mentionnés tantôt, qui comprennent l'île de
Montréal et l'île Jésus se contentera d'un peu moins
de $250 000.
M. le Président, quand on connaît le nombre de
bénévoles qui ont contribué à ceci, je crois que la
région de Montréal a été nettement
défavorisée en ce qui concerne les Jeux du Québec et on le
voit dans les résultats de la participation des jeunes, et même
dans les résultats au niveau des victoires qu'il peut y avoir eu au
niveau des Jeux du Québec.
Le quatrième point, M. le Président, c'est que le ministre
avait laissé entendre, lors de l'étude des crédits du
haut-commissariat, l'an dernier, qu'une partie du problème du
financement des équipements pourrait être réglée par
l'Institut des sports qui participerait, à même son budget,
à l'implantation de $3 millions.
Or, je ne vois qu'un budget de $600 000, pour les installations, ce qui
est infime en comparaison avec les coûts totaux d'exploitation.
Cinquièmement, la Régie des installations olympiques a
intensifié son contrôle sur les opérations danger qu'on
exploite sur le seul critère de la rentabilité,
c'est-à-dire Les Expos, le baseball, etc. Aussi, j'aimerais demander au
ministre il me répondra, je lui en donnerai l'occasion
tantôt ce qu'il a fait au cours de l'année pour susciter
l'élaboration d'un tel plan et s'il a l'intention d'avoir une voix au
chapitre quant à l'utilisation et à l'exploitation des
installations olympiques et, même, je dirais, une voix
prépondérante. Quels seront les programmes spécifiques mis
de l'avant?
M. le Président, c'était le premier point que je voulais
mettre de l'avant dans cette entrée en matière pour le
haut-commissariat, c'est-à-dire le plan d'utilisation des installations
olympiques.
Le deuxième point que je voudrais mettre de l'avant, c'est celui
de la discrimination à l'endroit des athlètes
québécois à l'intérieur de l'équipe
canadienne. J'ai déjà démontré au ministre, selon
un document qui ressortait de la Mission Québec 76, que nous n'aurions
pas l'objectif qu'il avait de 30%. Le ministre a sorti des chiffres,
dernièrement, en Chambre. C'étaient des chiffres optimaux,
maximaux optimistes, qui ne sont pas nécessairement les chiffres,
puisque, sur le bulletin même des 30%, c'est bien indiqué qu'on
s'attendait d'avoir 84 inscrits au plan des jeux. S'il y a eu autre chose
depuis ce temps, le manuel que le ministre m'a donné, m'a
présenté, prouve le contraire. Seulement un exemple à la
section de la natation. Si le ministre me dit que parmi les athlètes
québécois, il veut inclure en natation, Beverley Boys, native de
Toronto, Lynda Cuthbert, native de Toronto. Cyndy Shatto, native de Toronto, et
s'il inclut tous ceux qui sont nés en dehors du Québec, qui
viennent demeurer au Québec, parce qu'ils viennent faire leurs
études ici pendant ce temps ou vont seulement bénéficier
des avantages du Québec, je m'excuse, ce ne sont pas des
Québécois. Ils ne sont des Québécois que pendant
que cela rapporte au niveau des Jeux olympiques...
M. Lachance: Des Canadiens.
M. Léger: ... mais quand Mission Québec 76 est
négligée par d'autres instances comme Games Plans je ne vois pas
pourquoi on prendrait de l'argent de Mission Québec 76 pour aider des
athlètes de Toronto. Je pense qu'ils ont les moyens de se faire aider
par leur province, ils ont les moyens de se faire aider par Games Plans, ce qui
se fait actuellement.
M. le Président, je vais dresser un tableau sommaire de la
situation. A cause de l'existence de Mission Québec 76, l'organisme
subventionné avec des fonds fédéraux, Games Plan, refuse
souvent de subventionner des athlètes québécois. Ainsi,
l'été dernier, seulement douze espoirs olympiques
québécois recevaient leur allocation mensuelle de $50
accordée aux athlètes travailleurs ou athlètes
étudiants. Aucun ne recevait une allocation de traitement de son
association nationale, premier point.
Games Plan a refusé de subventionner le handball, l'année
dernière, alors que les Québécois étaient
majoritaires dans l'équipe. Le Québec a été
obligé de subventionner au montant de $15 000 deux équipes
d'avirons québécoises que Games Plan avait refusé de
subventionner. C'était pour les championnats senior à Nottingham,
en Ecosse.
Finalement, le fameux cas de suspension de Pierre Saint-Jean et de Yves
Carignan par le président de la fédération nationale
d'Halthérophilie, et la dénonciation par Mission Québec
76, remise du dossier à M. Phaneuf et l'absence de
Québécois aux Jeux Panaméricains et à ceux de 1975.
Tous
les faits énoncés précédemment ont
été dénoncés par Mission Québec 76.
Le ministre a voulu montrer, en Chambre, que ces athlètes avaient
manqué de discipline, qu'ils auraient dû être
présents, ils n'auraient pas participé à certaines
séances d'entraînement. Ecoutez, quand il n'y a pas de
critère défini et que chaque fédération
détermine elle-même ses critères, il y a beaucoup de
chances qu'il y ait un peu de favoritisme ou de défavoritisme, quand les
critères ne sont pas les mêmes d'une fédération
à l'autre, et qu'on peut aussi bien mettre des critères de
présence à un événement ou absence à un
événement ou refus de telle chose.
M. le Président, il y a des critères. Si un athlète
est bon, s'il est capable de fonctionner, je pense qu'on doit prendre au
départ le critère de la qualité de l'athlète. A
cela, il faut rajouter le fait que des athlètes de l'extérieur du
Québec sont subventionnés par Mission Québec 76, comme je
le disais tantôt. J'ai parlé de certains en natation, il y en a
d'autres dans le lancer du poids, etc. Dans le curieux système de
subventions aux athlètes étudiants du gouvernement
fédéral par l'entremise de la Direction générale de
la santé et du sport amateur, vous allez assister au partage
inégal des bourses d'étude aux athlètes étudiants.
Je cite un article du journal Le Devoir, du 18 septembre 1975, écrit
sous la plume d'André Tardif: Quelque $310 000 en subventions à
272 athlètes étudiants dans des disciplines non olympiques dont
seulement seize au Québec. 272 athlètes, si on prend notre
pourcentage de population de 30%, seize athlètes, ce n'est même
pas 7% ou 8%. C'est un montant non déterminé en bourses
d'étude à 102 joueurs de hockey, dont treize
Québécois seulement. Parmi ces derniers, seize anglophones et
treize sont des francophones, y compris six joueurs de hockey.
C'est le bilan d'une liste d'athlètes sélectionnés
dans le pays et éligibles à des subventions ou bourses pour
l'année scolaire 1975/76, de la part du gouvernement
fédéral par l'entremise de la Direction générale,
de la santé et du sport amateur. Alors que le Québec
représente près de 30% de la population canadienne, la province
n'a donc eu droit qu'à 7.9% des subventions ou des bourses
accordées par le fédéral.
M. le Président, si on rajoute à cela que Mission
Québec 76 a elle-même identifié comme conséquence
des attitudes discriminatoires des fédérations nationales, un
pourcentage de 5% des délégations québécoises
c'est écrit en toutes lettres dans Mission Québec 76
je pense qu'il est important de dénoncer cet état de fait
et de demander au ministre actuel pourquoi il refuse de prendre ses
responsabilités en essayant plutôt de trouver des excuses à
l'attitude fédérale, alors qu'il a devant lui quelqu'un qui peut
le seconder dans la recherche d'une juste répartition pour les
athlètes québécois. Tant qu'on est dans la
confédération, il est normal qu'il y ait une juste
répartition, mais non pas essayer de défendre l'attitude du
fédéral là-dedans, tout simplement de peur de donner des
armes supplémentaires au Parti qué- bécois qui, lui, suit
de très près cette discrimination.
Pourquoi ne rencontrerait-il pas le ministre Lalonde du
fédéral et ne suggérerait-il pas comme exemple le
comité de surveillance qui, en théorie existe, mais qui,
pourtant, ne fonctionne pas? Et je veux parler, à ce moment, du
comité de surveillance qui a été mis sur pied et qui ne
fonctionne pas et qui rejoint, je pense, si je me rappelle bien, Games Plan,
représentant de Mission Québec 76, représentant des
fédérations nationales des sports et représentant de la
fédération provinciale ou québécoise des sports
amateurs.
Je pense que ce comité existe, mais qu'il ne fonctionne pas comme
il devrait fonctionner et qu'il pourrait jouer un rôle de surveillance
sur l'attitude qu'on peut avoir envers les athlètes du
Québec.
M. le Président, l'importance du socio-culturel dans la
création du futur projet du ministère des loisirs est un
troisième aspect que je voulais soulever parce que je pense que, dans la
création du prochain ministère, il est bon qu'on ait pensé
de réunir sous une seule responsabilité les domaines du tourisme,
de la chasse et de la pêche, du loisir et du sport et qu'on ait
pensé aussi d'y inclure le socio-culturel.
Cependant, il faut aller plus loin et, s'il est logique de regrouper le
domaine du loisir socioculturel avec les autres formes de loisir, il est par
ailleurs illogique de laisser tout le secteur des affaires culturelles en
dehors de la nouvelle structure. Je pense qu'il faut aller plus loin que
cela.
Le transfert des dossiers du socio-culturel avait, en effet, un seul
effet bénéfique sur le ministère des Affaires culturelles,
celui de redonner un caractère plus humain à un ministère
desséché par une mission culturelle trop "élitique" et
collant trop peu à la réalité quotidienne vécue par
la population.
En laissant délibérément les affaires culturelles
en dehors de la structure projetée, le gouvernement a mis en
péril l'avenir des politiques du nouveau ministère et de celles
des Affaires culturelles.
En effet, il y a trois dangers; celui que les loisirs socio-culturels
soient encore l'enfant pauvre du ministère du tourisme, des loisirs et
des parcs à cause du fait que les fonctionnaires qui oeuvreront dans ce
domaine n'auront pas à leur disposition tous les mécanismes
nécessaires pour agir efficacement dans ce domaine.
Il y aura donc une tendance naturelle que l'aspect sport, loisirs et
plein air prenne le dessus, surtout quand on sait que les futurs ministres
titulaires du ministère du tourisme, des loisirs et des parcs sont
reconnus pour leur affection particulière pour ces deux domaines.
Il y a également le danger que le ministère des Affaires
culturelles, privé de contacts avec la base, devienne
complètement sclérosé et ne s'occupe plus que de la
culture avec un grand C et, finalement, celui qui procède des deux
autres, qui fait que les loisirs socio-culturels, étant
considérés comme de la petite culture et du simple divertis-
sement, ceux-ci deviendront une sorte de ghetto où une personne
pourra aspirer à la vraie culture et au véritable
développement artistique de sa personnalité.
Le gouvernement s'est malheureusement, contenté d'une demi-mesure
et j'aurais préféré que soient nettement indiqués,
dans la loi 1 créant le nouveau ministère, les mécanismes
précis qui feraient qu'à moyen terme, le secteur des affaires
culturelles serait complètement intégré à
celui-ci.
M. le Président, un quatrième et dernier point que je
voulais soulever touche la violence dans le hockey amateur.
On en a parlé. Il y a eu un organisme mis sur pied. On a
même pris contact avec moi pour obtenir mon point de vue sur la violence
au hockey amateur. Je crois que c'est un sujet très important, qui est
d'actualité et qui amène des conséquences très
graves.
Je pense qu'il faut différencier le hockey amateur du hockey
professionnel, mais il faut quand même réaliser que le hockey
professionnel est un sport que je qualifierais de sport de spectacle qui doit
être traité comme tel tandis que le hockey amateur devrait
être et surtout le hockey junior le palier le plus
élevé, le summum au niveau du hockey parce que c'est à ce
niveau que les jeunes vont vouloir évoluer, monter et graduer et que
peut-être 85% des jeunes qui participent au hockey amateur ont comme
exemple les Remparts de Québec, les Saguenéens de Chicoutimi, le
club de Sherbrooke, le Junior de Montréal, le National de Laval, etc.,
et qu'on désire jouer là. Mais il y a à peine,
peut-être, 10% à 15% de gens qui vont en faire une carrière
par la suite et si on ne fait pas une image de ce que devrait être le
hockey amateur au niveau junior comme le summum et si le hockey professionnel
est traité d'une façon différente et si cela n'est pas
seulement un débouché pour aller là et si l'exemple servi
dans le hockey professionnel sert d'exemple au hockey junior...
J'en arrive à ceci: Nous vivons, M. le Président, dans une
société axée sur la violence. Il ne sert à rien de
tenter de prouver le phénomène contraire. Ici, d'autres jeunes
ont fait pour nous, qu'ils soient sociologues, politicologues ou
philosophes...
La télévision et les journaux contribuent également
à imprégner un certain désir pour
l'événement violent. La violence pour la violence et le
côté profondément voyeur de toute une population sont
savamment exploités.
Deuxièmement, M. le Président, le calibre du jeux de
hockey a beaucoup diminué. Le hockey professionnel, qui constitue encore
la principale raison d'être du hockey amateur, a connu des expansions
rapides qui ont fait en sorte que deux fois plus de joueurs ont eu accès
au hockey des ligues majeures. Cette phase expansionniste du hockey majeur a eu
des effets désastreux sur le hockey amateur. D'une part, la
dépendance qu'il faut corriger et arrêter immédiatement. La
dépendance des ligues dites mineures s'est accentuée, aux
dépens du hockey professionnel, les joueurs n'ayant, encore plus
qu'avant, qu'un seul but, soit d'accéder aux clubs majeurs à tout
prix, quitte à ne reculer devant aucun moyen. C'est là que je
dis, M. le Président, que 80 à 85% des jeunes qui jouent dans le
hockey ne continueront pas le hockey professionnel.
Si le sport du hockey junior et la ligue junior de hockey amateur au
Québec ne sont pas un milieu formateur, on aura débalancé
80% des gens qui auront joué au hockey, qui n'en auront pas fait une
carrière, pour tout simplement essayer d'avoir des joueurs qui
correspondent à 10% à 15% qui vont aller du côté
professionnel et les 80% autres n'auront pas eu l'occasion d'avoir une certaine
formation à l'intérieur du hockey amateur.
D'autre part, un joueur peut maintenant jouer dans les ligues majeures
sans avoir vraiment de talent, à condition qu'il soit agressif, bien
bâti et qu'il sache comment planter son homme. Avant, le jeu était
rude, mais, comme l'entonnoir était petit pour accéder à
la Ligue nationale, même les joueurs rudes et les batailleurs ayant quand
même un certain talent et le phénomène du joueur qui ne
sait pas patiner, mais qui n'est là que pour assommer un joueur adverse
se voyait moins souvent. Maintenant, c'est le contraire, le talent étant
plus rare, chaque équipe comble la différence avec des
brutes.
A-t-on le choix de le faire? Une fois le mouvement lancé, il
n'est plus question d'arrêter. Il faut protéger les joueurs
talentueux et une équipe ne peut se permettre une faiblesse
stratégique en coups de poings, surtout sur la route.
L'évolution du personnel des Nordiques de Québec est sur
ce point des plus significatives. C'est une équipe de bons joueurs, mais
trop petits. Ils ont été obligés, comme les autres d'aller
chercher une couple de boeufs pour pouvoir survivre dans la ligue mondiale.
Cette baisse de calibre, M. le Président, à notre avis, engendre
trois conséquences plus ou moins heureuses.
Premièrement, le jeune joueur, s'il sait qu'il peut atteindre les
ligues majeures par la rudesse, aura toujours une tendance naturelle à
se concentrer sur cet aspect de son jeu, plutôt que d'essayer d'en
développer l'aspect qualitatif. Ce qui demande souvent du travail et est
en plus très aléatoire. Un talent moyen peut très bien ne
pas faire la ligue, alors qu'un joueur médiocre, mais
particulièrement agressif et salaud, lui, aura beaucoup plus de chances
de le faire. Que feriez-vous à la place de ce joueur, si c'était
sa façon pour lui d'aller gagner "de la grosse argent" dans le hockey
professionnel?
Deuxièmement, tous les joueurs de hockey amateur ont leur idole.
Ce qui est malheureux, ce qu'en nombre de plus en plus grand, ceux qui font
l'objet de leur idolâtrie, ce sont les joueurs les plus gros et les plus
batailleurs. Quand un joueur a une idole, il fait tout pour l'imiter et ce dans
les moindres détails. Bien sûr qu'un Guy Lafleur et un Gilbert
Perreault seront toujours des idoles, mais il n'est pas rare d'entendre des
jeunes joueurs déclarer que Dave Schultz, André Dupont, Gordie
Gallant sont leurs modèles et que c'est d'après eux qu'ils
entendent façonner leur style de jeu.
Troisièmement, la conséquence indirecte de cette baisse de
calibre en rapport avec une intervention possible au niveau de la violence, est
qu'il faut quand même tenir compte du fait qu'il s'agit d'un
phénomène cyclique, directement relié à un
renforcement ou à un affaiblissement du calibre de hockey professionnel.
Le hockey professionnel étant nettement à son plus bas calibre,
depuis dix ans, il ne pouvait à long terme que remonter, il est
important d'en tenir compte dans le dosage de toute intervention.
M. le Président, l'intervention étatique doit être
incitative, plutôt que carrément coercitive. Ce sont les
premières recommandations que je ferais au ministre, j'aimerais avoir
son point de vue tantôt. Cela ne veut pas dire que l'Etat ne doit rien
faire, mais c'est extrêmement important de doser l'intervention dans un
milieu qui, traditionnellement, n'a jamais connu la férule
gouvernementale, a toujours fonctionné et surtout dans le hockey
mineur à l'aide du bénévolat. Nous ne cachons pas
que, pour le Parti Québécois, ce dosage peut être un
dilemme. Dans beaucoup de domaines, nous préconisons une forte
présence gouvernementale pour réprimer les abus de toutes
sortes.
Dans cette optique, l'expérience ontarienne est un exemple, mais
d'un autre côté, il y a certaine répugnance à croire
qu'au niveau du sport, c'est en mettant la police dans les arénas, que
le problème de la violence sera réglé une fois pour
toutes. Nous devons donc choisir. Nous croyons que des changements majeurs
doivent venir du milieu, c'est-à-dire des ligues, des arbitres, des
entraîneurs, etc., et même que l'Etat doit montrer de la vigueur
uniquement dans son insistance à ce que ces changements se fassent
rapidement et efficacement et selon un type de modèle
préconisé par lui. Si ces changements ne sont pas
effectués selon ces exigences, là, il faudra carrément
prendre le tout en charge.
Le deuxième point. Le gros de l'intervention doit se situer au
niveau du hockey amateur. Il faut bien dissocier le hockey mineur amateur du
hockey professionnel. L'un est un sport qu'il faut absolument dissocier de
toute notion de spectacle et qu'il faut revaloriser en le coupant de son
confrère professionnel et en lui donnant une fois pour toute un statut
de discipline sportive véritable par des règlements et des
structures particulières. L'autre, le hockey professionnel, est un
spectacle qui doit être traité comme tel et les professionnels
sont grassement payés pour jouer devant un public. Ils sont des adultes
parfaitement capables de faire certains choix; donc, en principe, l'Etat ne
doit pas tenter de leur imposer une règle de conduite. Là
où la limite doit être tirée, c'est qu'en tant que
spectacle, le hockey professionnel doit être plus
sévèrement réglementé et les joueurs, en tant que
participants à ce spectacle, doivent se conformer aux règles de
la société et s'attendre, s'ils transgressent une de celles-ci,
à payer le même prix que tout autre citoyen dans des circonstances
semblables et être poursuivis régulièrement en justice.
Dans l'optique des postulats que nous venons d'énoncer, voici des types
d'intervention que nous proposons. Il est évident que ces propositions
ne sont pas limitatives, mais elles sont dans le cadre de couloirs
d'intervention que nous nous sommes tracés.
Premièrement, pour ce qui est du secteur professionnel, un
organisme spécial chargé de la réglementation de l'aspect
promotionnel du sport professionnel en général devrait être
créé pour mettre fin à l'abus criant qui existe dans ce
domaine, c'est-à-dire la publicité basée sur l'aspect de
violence du jeu. Le hockey professionnel devrait faire l'objet d'une
réglementation à ce titre comme les autres sports professionnels.
Dorénavant, les joueurs professionnels devraient être soumis au
Code criminel dans la pratique de leur profession. Exemple: Si un assaut grave
survient sur la glace, il devrait être traité comme un assaut
grave dans la rue. Le Solliciteur général devra porter les
plaintes nécessaires dans tous les cas où il sera
démontré qu'un joueur a voulu blesser intentionnellement un autre
joueur, qu'il y ait blessure ou non. L'Etat devrait faire en sorte que les
ligues professionnelles de hockey subventionnent adéquatement le hockey
amateur lorsqu'un joueur signe ce contrat avec une équipe. Ces montants
versés à un système amateur qui fabrique de toutes
pièces des joueurs de hockey pour le plus grand bénéfice
des ligues professionnelles et leurs propriétaires, pas toujours
canadiens et même pas québécois, sont une juste redevance
et constituent la seule garantie d'un hockey amateur fort. Les montants
versés seront évidemment distribués à tous les
niveaux de hockey amateur et pas seulement au niveau junior.
Deuxièmement, les principales instances du hockey amateur devront
être complètement restructurées avec comme objectif la
création d'un seul organisme responsable du hockey amateur dans tout le
territoire du Québec. Cet organisme devrait mettre la priorité
sur la participation plutôt que sur la compétition et sur
l'apprentissage du bon hockey plutôt que du jeu à tout prix. Je
pense que c'est toute une philosophie nouvelle qu'il faut impliquer dans le
hockey amateur au Québec et spécialement au hockey junior. Les
tournois de hockey qui foisonnent seront également limités
sévèrement. Cet organisme devrait avoir également la
tâche plus spécifique, de la refonte complète des
règlements, la réglementation de la profession d'arbitre et
l'application de ces règlements à travers les divers instances
d'entraîneurs décentralisés. M. le Président,
à propos des règlements sur les arbitres, on ne devrait pas
engager un arbitre qui n'aurait pas subi un test devant un organisme
nommé par l'Etat, de façon à s'assurer que l'arbitre soit
réellement compétent et éviter les scènes
disgracieuses qu'on a dans le hockey junior.
Les règlements devraient être nettement plus
sévères et il faudrait savamment doser les contacts permis selon
les niveaux de hockey. La suspension d'un joueur ou d'un instructeur pour une
ou plusieurs saisons devrait être prévue et
sévèrement appliquée. Le rôle de l'arbitre devrait
être revalorisé en exigeant l'obéissance totale des
joueurs et en lui permettant de pénaliser certains joueurs plus
que d'autres selon son jugement et l'évaluation de l'intention du
joueur.
La formation des arbitres du hockey amateur laisse trop souvent à
désirer. Comme dans tous les sports olympiques, cette profession, ainsi
que celle plus ambiguë de juge de lignes devra se faire par un long
apprentissage à travers les différents niveaux de hockey, des
mosquitoes jusqu'aux juniors.
Jamais un arbitre ne devrait être habilité à changer
de niveau sans l'approbation officielle et une vérification
précise de ses capacités. Il va sans dire que,
financièrement, cette profession devrait cesser d'en être une de
seconde classe car ce poste, ainsi que celui d'entraîneur, sont la
clé de voûte de toute intervention pour réduire la violence
et favoriser un hockey de qualité au Québec.
Concernant les entraîneurs, cette profession devrait
dorénavant être soumise à un code d'éthique
sévère et devrait se regrouper en association. Il est
inconcevable que le niveau des entraîneurs au Québec soit si bas
alors que plus le joueur est jeune, plus ce poste prend de l'importance, parce
qu'un entraîneur devrait avoir comme objectif de former le jeune et non
pas de gagner à tout prix la partie. Toute la différence est
là. Quand il y a des problèmes financiers au niveau des
équipes et que les propriétaires de l'équipe disent
à l'entraîneur: Prends tous les moyens, mais il faut que tu
gagnes, je pense qu'on fait fausse route. Il faut que le hockey soit
conçu comme un moyen de former le jeune et il est très important
d'avoir formé un jeune qui va sortir à 80% du milieu du hockey en
n'allant même pas dans l'équipe professionnelle; il faut que ces
jeunes soient formés. Le hockey devrait être un outil de formation
des jeunes et l'entraîneur a un rôle à jouer. Mais s'il a
une épée de Damoclès sur la tête et que les
propriétaires du club de hockey junior congédient un
entraîneur parce qu'il a préféré former des joueurs
sur la glace plutôt qu'obtenir une victoire à tout prix, le
Québec a manqué son coup au niveau de sa responsabilité
dans le domaine de l'éducation physique à l'intérieur du
sport du hockey amateur.
C'est vraiment à ce niveau que la réglementation devrait
être la plus sévère, car ce sont souvent les
entraîneurs qui incitent les joueurs à la violence par un trop
grand désir de gagner. Beaucoup, d'autre part, n'ont aucun
contrôle sur leur équipe et ne s'occupent que très rarement
de la formation humaine de leurs joueurs. En contrepartie, les renvois
d'entraîneurs devraient être précisément
motivés et le simple fait de ne pas gagner ne devrait pas être un
motif valable, à moins qu'ils soient incompétents; c'est une
autre affaire.
Finalement, il a été suggéré la
création d'un tribunal des sports pour régir le
phénomène de la violence au hockey. Nous ne sommes pas contre
cette idée, mais il faut se demander si c'est en multipliant inutilement
les tribunaux administratifs qu'on vient à régler efficacement
les véritables problèmes. Nous préférons impliquer
l'Etat autrement, par une revalorisation, peut-être, du rôle de la
commission parlementaire et permanente de l'éducation, des
communications et des affaires culturelles. Cette commission, composée
de députés qui connaissent bien le fonctionnement du sport
amateur au Québec, a plusieurs fois scruté les crédits du
haut-commissariat et devrait être officiellement érigée en
chien de garde de la réforme proposée plus haut. C'est une des
suggestions pour aller de l'avant.
Tous les organismes désireux de faire des interventions lors de
cette restructuration pourraient le faire publiquement devant les membres de la
commission; celle-ci pourrait voir à ce que l'échéancier
prévu soit respecté avec le pouvoir de faire rapport à
l'Assemblée nationale s'il y a des difficultés imprévues.
Un des avantages de cette formule est que tout organisme pourrait demander
à être entendu par la commission pour dénoncer les cas
d'injustice ou d'entrave aux règlements ou dénoncer les
faiblesses de celle-ci.
M. le Président, en conclusion, il est évident qu'une
restructuration, du hockey amateur touche directement le hockey junior tel
qu'il est pratiqué aujourd'hui. On peut vraiment se demander si le fait
que des équipes de jeunes soient exploitées dans le but de profit
par des propriétaires privés n'est pas incompatible avec des
objectifs de revalorisation du hockey amateur par rapport au hockey
professionnel.
Présentement, les jeunes joueurs juniors jouent au hockey comme
des professionnels, mais dans un cadre censé être amateur. Il est
évident que le noeud du problème de la violence dans le hockey
junior se situe en grande partie à ce niveau. Sans proposer la
disparition de l'entreprise privée du hockey amateur, il y a là,
croyons-nous, matière à réflexion sur la manière
dont cette participation devrait être limitée.
M. le Président, j'ai voulu toucher dans mon intervention
aujourd'hui, quatre points majeurs: l'utilisation des installations olympiques
avec un plan précis; la discrimination des athlètes
québécois à l'intérieur de l'équipe
canadienne; le manque de contrôle de l'aspect socio-culturel dans le
nouveau ministère des sports et, ensuite, certaines suggestions dans le
domaine de la violence au hockey.
J'aimerais avoir les réactions du ministre sur ces
différentes interventions.
Réponse du ministre
M. Phaneuf: M. le Président, pour ce qui est des
équipements olympiques et de l'utilisation qu'on en fera après...
Parce que l'utilisation qu'on peut en faire maintenant, à cause des
responsabilités de COJO, le Comité organisateur des Jeux
olympiques et de tout ce que ça peut comporter actuellement, même
le vélodrome se situe sur un chantier en action; vous connaissez tous
les problèmes qui existent. C'est surtout une réflexion sur
l'utilisation qu'on va faire du site olympique et des sites olympiques
après les Jeux olympiques qui, pour nous, est intéressante.
Je suis d'accord avec le député de Lafontaine, par contre,
quand il fait la remarque concernant
les coûts d'utilisation, quand on demande $200 l'heure et qu'on
demande à la Fédération du cyclisme du Québec de
défrayer ces coûts. Un comité d'implantation a
été mis sur pied par l'Institut des sports du Québec. Ce
comité sera institué d'après la loi qui a
été déposée, de toute façon; mais il a
déjà un statut. C'est un mandat élargi à Mission
Québec 76, dans un premier temps, pour tenter, à cause du
défi olympique, de répondre à ce genre de besoin. Mais
cela ne peut pas répondre à tous les besoins. Je suis d'accord
avec lui pour dire qu'il y a des lacunes et que les prix qu'on demande ou qu'on
voudrait demander actuellement sont excessifs pour les moyens que les
fédérations sportives ont.
Ce problème devra être réglé après les
Olympiques. C'est un des problèmes en discussion actuellement. Je suis
certain qu'on va trouver les solutions pour permettre l'accessibilité de
tous ces établissements aux différentes fédérations
qui veulent y travailler.
Pour le grand stade comme tel, je n'ose pas me prononcer, parce que je
ne pense pas que c'est avec le sport amateur qu'on va pouvoir le rentabiliser,
de toute façon, même si on y tenait quelques grandes
compétitions, même si on pouvait penser y tenir les Jeux du
Québec, une fois. Ce n'est pas cela qui va assurer la rentabilité
du grand stade; il faut penser vraiment au sport professionnel pour assurer un
minimum de rentabilité au stade.
Quant aux bassins de natation et à ceux de plongeon, vous avez
souligné ce que j'ai déjà souligné, de toute
façon, soit le manque en ce domaine dans la région de
Montréal. J'ai toujours dit qu'à Montréal, il n'y avait
qu'un tremplin de dix mètres ou de cinq mètres. Il est
situé à Pointe-Claire et il est la propriété d'une
municipalité. Le fait d'avoir les Olympiques va régler, une fois
pour toutes, ce problème de la région de Montréal, pour ce
qui concerne le plongeon. Pour ce qui est de la natation, c'est le même
problème. Un bassin de 50 mètres, pour la population
montréalaise, il n'y en a pas actuellement; il y en aura un après
les Olympiques.
A tout cela, on pourrait additionner les bassins d'avirons, etc. Tous
ces avantages, on les aura. Il faudra voir à leur utilisation. Des
études de coût, par contre, ont été fournies par la
ville de Montréal, ont été fournies au ministre, ont
été fournies à l'Institut des sports du Québec.
M. Léger: Des études de coût sur...
M. Phaneuf: Sur le fonctionnement du bassin d'aviron, et du
centre Claude Robillard; des estimations du fonctionnement ont
été fournies par la ville de Montréal.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut expliquer davantage
concernant les études de coût de rentabilité? Combien
va-t-il en coûter l'heure pour que cela fonctionne?
M. Phaneuf: De mémoire, je ne les ai pas. Les coûts
sont à l'étude par le biais de l'Institut des sports du
Québec, mais ils ont été déposés
officiellement. Je veux quand même donner une réponse. Vous avez
dit tout à l'heure que la ville de Montréal n'a pas fourni ces
chiffres. Elle ne les a peut-être pas fournis publiquement, à
l'heure actuelle, mais ils ont été fournis aux autorités
afin de pouvoir prendre des décisions éventuelles sur
l'utilisation qu'on va en faire.
M. Léger: Ce n'est pas cela que j'ai dit tantôt.
J'ai dit que la ville de Montréal, par la voix du maire Drapeau,
à l'occasion de la commission parlementaire de juillet...
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: J'avais demandé: Est-ce que vous avez un
projet précis d'entente ou protocole d'entente avec la CECM et les
autres commissions scolaires pour l'utilisation des équipements
olympiques, par les jeunes de niveau scolaire ou par les autres organismes
sportifs?
Après avoir patiné pendant au moins une heure, il en est
venu à dire: Oui, j'en ai un, mais je ne peux pas vous le
dévoiler tout de suite.
Alors, je ne parlais pas simplement du coût d'utilisation, mais
d'un plan, d'un projet. Je réitère ma demande au ministre avant
de laisser poursuivre. Un projet d'utilisation de l'équipement
olympique, est-ce qu'actuellement, il y en a un ou non, pas au niveau du
ministère?
M. Phaneuf: II y en a un. Voici ce qui en est. Il s'agit
d'établir les priorités, à partir du moment où
l'Institut des sports du Québec va avoir établi ses
priorités pour l'utilisation de ces équipements olympiques,
à savoir, le centre Claude-Robillard, on l'ouvre de telle heure à
telle heure, les fins de semaine, le soir, l'après-midi, en fonction de
besoins d'entraînement d'athlètes dits de pointe.
En dehors de cela, il va falloir également qu'on l'ouvre à
la population. Il y a aussi un bassin de natation; à l'intérieur
de cela, il y a toutes sortes d'établissements sportifs. Il s'agit de
faire une programmation pour l'utilisation maximale de toutes ces
constructions. C'est à l'étude actuellement. Vous donner, d'une
façon précise, combien d'heures le centre Claude-Robillard va
être utilisé, pour l'élite, par rapport à
l'utilisation qui va en être faite sur le plan communautaire, je ne suis
pas en mesure de vous le dire actuellement. Les comités sont en train de
travailler là-dessus. Lorsque les programmations seront
terminées, l'institut fera rapport et on pourra vous soumettre toutes
les données dans ce domaine. On travaille là-dessus actuellement
et c'est définitif qu'après les Olympiques, l'utilisation va
être assurée.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait déposer
les études des coûts d'utilisation que la ville de Montréal
a données au ministère, relativement à cet
équipement sportif de Montréal?
M. Phaneuf: L'utilisation qui a été
présentée
est pour une utilisation maximale. Il s'agit de voir quelle va
être la participation de la province de Québec par le biais de ses
propres vocations. J'ai mentionné l'institut qui en est une, à
savoir si on va utiliser le centre Claude-Robillard à 20%, 25% ou 50%,
quelle sera la participation aux frais de fonctionnement de ce centre, la
partie de l'autofinancement possible, parce que si on ouvre à une
population comme centre de loisirs, quelle sorte de rentabilité on peut
espérer de cette participation.
Il y a toutes ces études qui ne sont pas terminées. Je
pourrais dire que le centre Claude-Robillard va coûter $2,5 millions,
mais c'est un montant que je ne précise pas.
De quelle façon va-t-on financer ces $2,5 millions? On n'a pas
terminé ce genre d'étude. C'est pour cela que je ne veux pas
avancer de chiffres précis tant qu'on n'aura pas terminé
l'étude de l'utilisation éventuelle de ces installations.
Au sujet de la discrimination, je suis en partie d'accord avec le
député de Lafontaine. Il est assez évident qu'on peut
avoir des inquiétudes sur certaines décisions qui ont
été prises. Par contre, il ne faudrait pas toujours accuser le
gouvernement du Québec de ne pas prendre ses responsabilités. Le
choix des athlètes n'est fait ni par le gouvernement canadien, ni par le
gouvernement québécois, ni par le gouvernement de l'Ontario. Le
choix des athlètes est fait par des fédérations. Cela, il
ne faut pas non plus l'oublier. Ce sont les comités de sélection
des fédérations qui sont responsables de choisir un
athlète par rapport à un autre athlète. On peut être
d'accord sur la décision de la fédération, mais ce ne sera
jamais le gouvernement qui va décider quel athlète va participer
et quel athlète ne participera pas.
Par contre, je suis d'accord avec vous qu'il y a certaines
inquiétudes à partir de certains choix qui ont été
faits dans certaines fédérations. J'ai mentionné, lorsque
vous avez fait cette intervention, qu'il y a aussi une responsabilité
à l'égard de l'athlète. J'avais mentionné certains
cas que je ne veux pas reprendre ici où, selon les rapports qu'on
m'avait soumis, l'athlète avait été insoumis à
certaines réglementations de la fédération. J'ai dit que
c'est l'ensemble des responsabilités qu'il va falloir étudier,
mais ce ne sera jamais le rôle de l'Etat de faire la sélection
d'athlètes et on ne peut que le déplorer. Quant aux discussions,
surtout sur le plan du financement, par rapport aux investissements faits par
le fédéral, au niveau de chacune des provinces, c'est un article
à l'ordre du jour de la prochaine conférence des ministres
provinciaux, qui doit se tenir prochainement. On dit prochainement, cela veut
dire pas avant l'automne. Avec tout ce qu'il y a à l'ordre du jour, les
Jeux olympiques, etc., je pense bien que cela va être assez difficile
pour cette réunion de se tenir. Mais, c'est le genre de discussion.
C'est très pertinent. Vos remarques sont très pertinentes.
M. Léger: Cette réunion, est-ce qu'elle ne devait
pas avoir lieu l'automne dernier?
M. Phaneuf: Elle devait avoir lieu l'automne dernier, mais les
directeurs provinciaux se sont réunis avant, ont préparé
l'ordre du jour et ont tous fait la suggestion à la conférence
qu'il était trop tôt, compte tenu que les discussions
n'étaient pas terminées entre eux, pour faire des suggestions
à leurs ministres respectifs. C'est la recommandation des directeurs
généraux de chacune des provinces. C'est un comité de
sous-ministres qui avait été mis sur pied. C'est la
recommandation qu'ils ont faite à la conférence des
ministres.
M. Léger: Vous avez passé rapidement sur la
proposition de l'APAPQ pour l'utilisation, après les Jeux olympiques,
pour environ 5000 jeunes, surtout des écoles défavorisées,
des installations olympiques. C'est tombé mort. Où en est rendue
cette affaire?
M. Phaneuf: Non, il n'y a rien de tombé mort. J'ai dit que
l'APAPQ a fait des recommandations pour l'utilisation des installations pour
5000 jeunes. C'est une partie de la participation et de l'utilisation. J'ai dit
qu'il y a une élite, par rapport à cela, et qu'il y a tout le
communautaire par rapport à cela. Il y a une espèce
d'équilibre qu'on va essayer de créer pour l'utilisation des
sites olympiques. On va prendre toutes les recommandations, on va en faire
l'étude, mais il faut faire le bilan. L'APAPQ peut faire des
recommandations en parlant de 5000 jeunes. 5000 jeunes, de quelle façon?
Est-ce que c'est la surface de glace qui existera au vélodrome qui va
être utilisée par les 5000 jeunes? Est-ce que c'est la piste
cycliste comme telle? Oui. Comment et à quelle heure? Tout cela est en
train d'être étudié. Lorsque ces études seront
terminées, après les Jeux olympiques, on sera en mesure de faire
la publicité sur l'utilisation à faire. Cela répond aux
deux premiers points.
Le troisième point était l'aspect socio-culturel. Vous
avez remarqué dans les crédits que, l'an passé, on les
avait gelés à $3 millions. On avait $3 millions, il y a deux ans.
On avait gelé à $3 millions, l'an passé, les
crédits du socio-culturel, par rapport aux études en cours entre
le ministère des Affaires culturelles et le haut-commissariat. Cette
année, compte tenu des nouvelles décisions qui ont
été prises, le budget a été augmenté
à $4,5 millions. Il y a une augmentation de 51%, ce qui fait qu'on va
prendre encore plus d'ampleur dans le domaine socio-culturel.
C'est sûr qu'il y aura toujours des négociations entre les
Affaires culturelles et même le haut-commissariat, et le nouveau
ministère. Les préoccupations dites culturelles, ce n'est pas si
simple que cela et cela ne se règle pas avec la facilité que le
député de Lafontaine voudrait laisser supposer. On a quand
même, au niveau du comité de la qualité de vie,
énormément de discussions là-dessus. On s'entend entre ce
qu'on appelle la ressource et la gestion de la ressource ou l'animation de la
ressource. On s'entend sur les préoccupations au niveau des
conservatoires, des orchestres symphoniques, du Grand-Théâtre, -
etc. On tient compte du jeune théâtre du théâtre
amateur, de ceux qui ne vivent pas du théâtre, mais pour qui c'est
plutôt une forme de loisir, il y a cette dis-
sociation qu'il faut faire entre les deux pour voir qui va se
préoccuper de cela. On est en train de terminer notre étude
là-dessus. Je pense bien que passablement de ces problèmes vont
être réglés, à cause des discussions, justement, qui
sont tenues régulièrement. Mais, il faut dire que, maintenant, il
y a une table de concertation permanente à cause du comité de la
qualité de vie, ce qui fait que les problèmes vont être
amoindris dans un avenir très rapproché. Mais, déjà
évidemment, c'est déjà on sait exactement
qui va prenons l'exemple des festivals au Québec
être responsable des festivals. Il y avait des subventions qui venaient
de quatre ou cinq sources différentes. Là encore, on a
décidé que tel organisme va le faire, même si, encore cette
année, on est obligé, à cause des crédits
disponibles, de piger dans différents ministères, mais avec une
concertation pour savoir, à partir de l'analyse d'un montant global, si
on a besoin de $100 000 pour faire quelque chose.
On va aller chercher $25 000 là, $20 000 là et $15 000
là, cette année encore. Tout ce budget on le retrouvera
tantôt dans un seul ministère. Il faut prendre par programme. Il
faut analyser par préoccupation au programme, pour arriver à
terminer ce genre d'entente. On y travaille encore.
La quatrième partie de votre exposé sur le hockey, je
pense qu'il serait peut-être plus sage et je partage
entièrement vos préoccupations, vous avez entièrement
raison de dire ce que vous avez dit tantôt... Cela, d'ailleurs, je l'ai
dit personnellement et vous le savez. La loi qu'on présente va
amoindrir, parce que vous avez parlé surtout des règlements, et
au niveau de la réglementation, au niveau des instructeurs, au niveau
des entraîneurs, il est excessivement important qu'on ait des normes
précises. On sait que, dans la loi qui est prévue, ce n'est pas
une discussion qu'on peut avoir à l'étude des crédits,
parce que c'est déjà déposé comme loi. En
première lecture, c'est une discussion qu'on pourrait avoir probablement
lorsqu'on fera siéger la commission. On est toujours dans le
délai des trente jours d'avis qu'on a donné pour la
présentation de mémoire. J'espère qu'on va avoir
l'occasion de reprendre en profondeur les discussions lors de cette commission,
parce que vos préoccupations, je les partage entièrement.
Même si on reçoit un télégramme qui veut que le
hockey mineur ne s'associe pas avec le hockey majeur, même si cela a
été un souhait qui a été formulé même
par les organismes et qu'ils veulent encore demeurer séparés, je
suis entièrement d'accord si on veut que, pour le junior A, junior B et
les lignes métropolitaines, il y ait une suite logique avec le hockey
mineur... Je ne vois pas pourquoi on dissocierait ce genre d'association et
qu'on aurait deux associations de hockey, ici au Québec, une majeure et
une mineure.
Quant à moi, il serait souhaitable d'avoir une association et,
avec la suite logique, pour s'assurer qu'au niveau de la réglementation
et au niveau de la formation, il y ait conformité avec les
préoccupations qu'on a mentionnées tantôt.
M. Léger: Autrement dit, s'il y avait... Peut-être
que le groupe serait heureux de s'allier si on avait les mêmes objectifs,
s'il y avait, comme je le disais tantôt, une suite logique avec, comme
objectif, un hockey majeur junior qui est un modèle de formation, un
endroit où les gens...
M. Phaneuf: ... préoccupations, vous êtes d'accord
avec moi...
M. Léger: C'est cela.
M. Phaneuf:... qu'on peut être inquiet, mais la
préoccupation...
M. Léger: Actuellement, ce n'est pas plaisant pour
eux.
M. Phaneuf: Non, parce que déjà, on investit, au
niveau de la situation de hockey mineur, $104 000 dans nos budgets et au hockey
majeur, $41 000. Le gouvernement, l'Etat est déjà présent,
finance et leur permet ce genre d'études. Quand on m'annonce dans un
télégramme qu'on ne veut pas s'associer, c'est leur
responsabilité. Les gens devraient partager nos préoccupations,
celles qu'on vient de discuter.
M. Léger: Le problème, s'ils ne veulent pas
s'associer, c'est qu'actuellement, ils n'apprécient pas comment cela
fonctionne à l'intérieur et que, s'il y avait des correctifs,
nécessairement...
M. Phaneuf: Qui est responsable du fonctionnement, sinon eux?
M. Léger: C'est-à-dire qu'il y a une
présence normale coordonnatrice de l'Etat. Si l'Etat calcule que le
sport fait partie de l'éducation, de la formation et de la culture de la
jeunesse, et que c'est un élément essentiel de la formation d'un
individu à sa maturité, il faut nécessairement qu'il
intervienne. Si cette scission, qui existe actuellement, se
répète c'est que, dans le hockey mineur, on n'est pas heureux de
la façon dont cela fonctionne dans le hockey junior majeur.
M. Phaneuf: Je suis entièrement d'accord. C'est pour cela
qu'on intervient actuellement...
M. Léger: Si on le corrige, peut-être qu'ils
seraient heureux.
M. Phaneuf: ... on n'intervient pas d'une façon
coercitive. On a tenté de regrouper, on a eu énormément de
discussion. Les fonctionnaires ont travaillé là-dessus pour faire
rencontrer les deux groupes pour qu'ils puissent travailler ensemble pour
arriver à cette heureuse coordination que vous mentionniez tantôt.
Même si, dans le télégramme, on dit que le
haut-commissariat a coupé les vivres à l'association pour
être plus coercitif dans la décision, c'est absolument faux, parce
que des lettres ont été envoyées et des subventions sont
accordées actuellement pour leur permettre un fonctionnement normal.
Alors, je trouve un peu bizarre cette...
M. Léger: A quelle date l'ont-ils eu? Le
télégramme que vous avez, je l'ai eu moi aussi ce matin. Il avait
peut-être...
M. Phaneuf: Le 4 mai, une lettre, qui a été
envoyée par le sous-ministre, M. Yves Bélanger, qui leur dit que
la subvention est versée aux deux associations.
M. Léger: ... que les lettres d'intention, avec lesquelles
ils peuvent utiliser...
M. Phaneuf: Je peux vous lire la lettre. Je peux même
déposer copie de cette lettre. "Malgré tous les efforts
déployés de part et d'autre depuis la prise en charge de ce
dossier par le haut-commissariat donc, on a pris nos
responsabilités parce qu'on étudie à fond ce dossier
il nous apparaît actuellement irréaliste et non souhaitable
de vouloir maintenir coûte que coûte l'échéancier
d'implantation proposé parce qu'ils ne s'entendent pas
.Nous ne modifions pas pour autant notre intention de ne reconnaître au
Québec, en 1976, qu'un seul organisme de régie en matière
de hockey sur glace. Nos intentions, en tant que gouvernement, sont
signalées. Devant les circonstances présentes, nous acceptons,
cependant, de revenir quelque peu sur la position ferme, que nous faisions
connaître en janvier dernier, en retardant de quelques mois
l'échéance que nous nous étions fixée pour
l'implantation de cette fédération. Pendant cette période
de transition, les mécanismes de coordination mis sur pied depuis
quelques mois, à savoir le comité d'implantation et le
comité des six, fédération de hockey sur glace, etc. On
leur dit qu'on va verser des montants pour leur permettre de continuer leur
fonctionnement normal.
M. Léger: C'est de quelle date? M. Phaneuf: Le 4
mai.
M. Léger: Peut-être que le télégramme
a été envoyé un peu avant qu'on ait reçu cette
lettre.
M. Phaneuf: Non, le télégramme a été
envoyé par la suite. C'est ce que je trouve assez disgracieux de leur
part de ne pas avoir fait référence à la lettre que je
faisais parvenir aux lignes mineures et majeures.
On procède un peu par chantage. Certains organismes ont tendance
à procéder par chantage et à faire de l'éclat dans
les journaux, etc., mais le problème n'est pas là.
Qu'ils commencent à régler le problème, qu'ils
s'assoient à la même table et qu'ils en discutent
sérieusement. On partage les mêmes préoccupations
là-dessus. Nous ne sommes pas les seuls à partager ces
préoccupations. Il y en a d'autres qui les partagent. C'est donc leur
responsabilité première de partager nos préoccupations et
je pense qu'il faut absolument qu'ils s'assoient à la table et qu'ils
fassent une organisation de hockey pour arriver à cette suite logique
à partir du hockey mineur, pour aller au hockey majeur, les juniors A,
les juniors B, les ligues métropolitaines, etc. Je pense qu'il faut en
arriver à cela.
On suit le dossier, normalement, et on espère qu'ils vont en
arriver à une entente.
Cela serait intéressant d'ailleurs, pour le dossier du
député de Lafontaine, qu'on lui fasse parvenir copies des
lettres, copies des télégrammes qui ont été
envoyés antérieurement, tous les échanges de
correspondance et quelle sorte de négociation s'est faite depuis
quelques mois pour essayer de tenter de régler le problème, pour
démontrer quand même clairement que le gouvernement essaie, par
tous les moyens, de les asseoir autour d'une même table et de
régler le problème une fois pour toutes.
Donc, on prend nos responsabilités. C'est ce genre de
télégrammes qui démontre que cela n'est pas si simple que
ça.
M. Léger: Le ministre est-il d'accord pour dire que, lors
de l'audition en commission parlementaire pour les projets de loi 1, 2, 3, et
4, ce débat soit repris avec la présence de ces groupes?
M. Phaneuf: J'espère qu'ils vont aussi présenter
des mémoires, compte tenu de leur position. Ils ont eu les avis et qu'on
ne vienne pas me dire, non plus, que les délais sont trop courts. Cela
fait quand même six mois que je dis qu'il y aura une commission
parlementaire. Les avant-projets de loi ont été
présentés au public, ont été analysés,
même au conseil québécois. Tout le monde en a eu des copies
et on a donné des délais normaux. On les a déposés
en première lecture. On a donné un avis de trente jours dans la
Gazette officielle et, vendredi dernier, à mon bureau, on m'a fait une
remarque en disant: Les délais sont trop courts. Ecoutez. Il y a tout de
même une limite. Il ne faut pas jouer au chat et à la souris dans
ce truc. Je pense que vous êtes d'accord avec moi pour dire que cela fait
quand même un bon bout de temps qu'on en discute, qu'on a établi
des échéanciers et même qu'ils sont plus longs que ceux
qu'on avait prévus.
Alors, tout le monde a le temps de présenter ses mémoires
et devrait s'y préparer quand même depuis un certain temps.
M. Léger: Le ministre peut-il nous dire s'il a reçu
beaucoup de mémoires jusqu'à maintenant?
M. Phaneuf: C'est au niveau du secrétaire des commissions.
Je n'ai pas encore reçu l'avis du nombre de mémoires qui ont
été présentés.
M. Léger: Y a-t-il des mémoires d'arrivés?
M. Phaneuf: Je l'espère.
M. Léger: Vous n'avez pas vérifié? Le
ministre peut-il répondre à une question que je lui ai
posée tantôt et à laquelle il n'a pas répondu?
Depuis au moins un an, sinon plus, existe le problème du CRL de
Montréal, le Service régional des loisirs de
Montréal, qui est un CRL qui n'a pas les moyens de
réaliser lui-même, à cause des sommes ridicules qu'il
reçoit, quand on lui a demandé de passer les Jeux du
Québec... Depuis un certain temps, il y a quatre sous-régions qui
ne sont pas des CRL, mais qui représentent quand même, je pense,
Saint-Louis, Concordia, Bourassa et Laval, et qui, à un certain moment,
ont demandé d'être reconnues comme CRL.
Que pense le ministre là-dessus parce que, jusqu'à
maintenant, les quatre sous-régions sont-elles équipées
pour remplir leur rôle de CRL, sinon de quelle façon le ministre
a-t-il l'intention de régler ce problème? Où en est-il
rendu dans sa réflexion sur ce problème?
M. Phaneuf: On est rendu assez loin dans la réflexion. On
a aussi demandé au conseil québécois de faire une
étude au niveau de la régionalisation. Vous vous souvenez que le
conseil québécois a fait le tour de la province, a aussi
rencontré les organismes de Montréal, ceux qui sont inclus dans
le CRL de Montréal, mais le problème n'est pas strictement un
problème financier.
Vous avez bien mentionné tantôt qu'il y avait une lacune au
niveau des équipements sportifs à Montréal et que,
même si j'injectais $1 million demain matin au niveau du fonctionnement
du CRL de Montréal, je ne suis pas certain que les résultats
seraient aussi probants, compte tenu des investissements aux futurs Jeux du
Québec, pour la bonne raison...
D'ailleurs, on a des exemples là-dessus. Rappelez-vous les
lacunes qui avaient été signalées au niveau des Gymnix. On
avait parlé de la zone grise du sport et des clubs sportifs et on a
donné, rapidement, les sommes d'argent nécessaires aux Gymnix
pour qu'ils se trouvent un local plus adéquat pour leur formation. Ils
n'en ont pas encore trouvé.
Le problème n'est pas strictement d'avoir de l'argent. Même
si je donnais $40 000 pour faire de la location demain matin dans
Montréal pour les Gymnix, cela ne veut pas dire que, demain matin, ils
vont trouver un local adéquat pour faire cet entraînement. Je
pense que la lacune est beaucoup plus au niveau des équipements qu'au
niveau de l'argent comme tel. Même avec de l'argent, on ne peut pas
régler tous ces problèmes. Loin de là. Le problème
est plus complexe.
Pour ce qui est de l'analyse des structures au niveau de la
régionalisation, on a confié ce mandat au conseil
québécois qui est le comité consultatif auprès du
ministre pour faire l'enquête complète là-dessus. Il a fait
des auditions dans tous les coins du Québec, toutes les régions,
sans exception.
On avait retenu notre carte du loisir. Vous vous souvenez, on en avait
déjà discuté. J'avais dit: Je vais retenir la carte du
loisir pour m'assurer qu'une consultation complète se fasse avant qu'on
prenne une décision finale là-dessus et la consultation est en
voie de se terminer.
Le conseil québécois est censé me faire des
recommandations sous peu, parce que les enquêtes sont terminées
là-dessus. Lorsque j'aurai les recommandations du conseil
québécois, on avisera en conséquence.
M. Léger: II faut quand même se rendre compte que la
question doit être réellement complexe, parce que le ministre
m'avait répété à peu près la même
chose, il y a un an, alors qu'il me disait je cite le ministre le
13 mai 1975: On participe encore aux études, ce n'est pas
complètement terminé. Il y a des problèmes particuliers,
spécialement sur l'île de Montréal. Et encore: Nous avons
confié au service de la planification le soin d'établir une
structure qui va mieux coller aux réalités de l'île de
Montréal, par rapport au reste de la province.
Nous sommes à un an de cela...
M. Phaneuf: C'est vrai.
M. Léger: ... et nous ne sommes pas plus avancés
jusqu'à maintenant...
M. Phaneuf: II a fallu attendre... Vous avez entièrement
raison; j'ai demandé aux fonctionnaires responsables, de faire une
analyse complète. Mais, vous savez fort bien que lorsqu'on prend une
décision basée strictement sur des travaux qui ont
été faits par des fonctionnaires, on a tendance à dire: Ce
sont des fonctionnaires qui ont pris cette décision. On dit souvent que
les fonctionnaires ne collent pas aux réalités et aux
véritables besoins du Québec. Même si c'est faux dans la
plupart des cas. Je trouve que lorsqu'on fait la comparaison entre les
recommandations du conseil québécois et les recommandations qui
ont été faites par les fonctionnaires, vous allez peut-être
vous apercevoir qu'il y a une cohérence dans tout cela. Mais pour...
M. Léger: Est-ce qu'il y a une présence très
importante des fonctionnaires au conseil québécois?
M. Phaneuf: Non, aucun.
M. Léger: Non pas nommés...
M. Phaneuf: Aucun.
M. Léger: ... mais, comme relation continuelle avec le
conseil québécois.
M. Phaneuf: Mais, c'est évident, à cause de la CSQ,
de la CLQ et tous les organismes...
M. Léger: D'accord.
M. Phaneuf: ... qui siègent au Conseil
québécois. Le conseil québécois va faire son
analyse et ses recommandations, puis, lorsque cela sera terminé... vous
avez raison, les délais je les annonce, je n'ai pas peur de dire que
cela prend plus de temps. Je pourrais bien être décisionnel et
sembler être un dictateur dans le monde du loisir. Mais, vous seriez le
premier à me taxer d'être dic-
tateur, parce que les organismes réagiraient violemment et vous
le savez. Ces prudences on les a. On prend le temps qu'il faut pour faire les
analyses et lorsqu'on aura toutes les données, on prendra nos
décisions, malgré les retards que vous signalez.
M. Léger: Maintenant, je veux revenir sur un point
capital. Il y a un an, ou presque, neuf mois, en juillet, pendant la commission
parlementaire, quant à un projet de l'utilisation des installations
olympiques, on avait dit à ce moment-là, et j'avais
affirmé qu'un an avant les olympiques, on était
déjà en retard pour la préparation d'un plan qui devait
être utilisé ou mis en pratique, le lendemain de la clôture
des Jeux olympiques. Le ministre m'a dit tantôt: On va penser à
cela, on a des données ici et là. On fera un plan après
les Jeux olympiques. Je pense que cela veut dire...
M. Phaneuf: Ce n'est pas ce que j'ai dit, je m'excuse. Le plan
est en train de se faire, pour être prêt après les Jeux
olympiques.
M. Léger: On est quand même...
M. Phaneuf: J'ai parlé du comité d'implantation de
l'Institut des sports du Québec. D'ailleurs, il y a eu des
communiqués de presse officiels à cet effet, à savoir
quels sont les travaux faits par l'institut pour analyser les besoins des
élites sportives du Québec, pour l'utilisation de cela. Cela,
c'est une partie. L'autre partie va être au niveau du communautaire. Je
l'ai expliqué tantôt. Il y a aussi une participation au niveau
scolaire. La CECM pourra être intéressée à cause de
certaines lacunes d'équipements qui pourront exister dans certains
secteurs de l'utilisation de ces équipements. Je pense que nous serons
prêts pour la fin des Jeux olympiques.
M. Léger: Quand vous dites être prêts...
M. Phaneuf: II ne faut pas seulement penser...
M. Léger: II ne s'agit pas que le volume soit bien
prêt, bien paginé et que l'encre soit sèche, il s'agit, en
plus, que les organismes intéressés, spécialement la CECM,
où selon le rapport Beau-regard, un programme d'éducation
physique, au niveau élémentaire, devrait être mis de
l'avant, donc, au secondaire intensifier et au CEGEP, encore davantage... il
est impensable que ce plan ne soit pas prêt déjà, si on
veut réellement que d'après la programmation, dans un mois ou un
mois et demi, les commissions scolaires, indépendamment du conflit
actuel, se devront de préparer leur plan de l'année prochaine. Il
faut que dans ce plan, soient incluses les préoccupations du
gouvernement en matière d'utilisation des équipements sportifs du
Québec. Actuellement, vous êtes trop tard.
M. Phaneuf: Ce sont des questions qu'il faudrait poser à
la CECM. Est-ce que la CECM va avoir les budgets et va être prête
à envoyer des élèves au niveau élémentaire
utiliser certaines des installations? C'est une première question
à laquelle je ne peux pas répondre, parce que je ne suis pas la
CECM. Il ne faut pas oublier que le haut-commissariat est complémentaire
à d'autres responsabilités. Pour ce qui est de la partie qui
relève directement de la responsabilité gouvernementale, je dis
que nous avons toutes les données. Nous aurons toutes les données
pour l'utilisation en fonction de nos propres besoins. Au niveau de toute la
coordination des préoccupations de la CECM, je ne peux pas
répondre pour la CECM. On pourra peut-être demander à la
CECM, lors d'une commission parlementaire, de venir s'exprimer là-dessus
pour voir si elle a des budgets et quelles sont les intentions de la CECM face
à l'utilisation.
M. Léger: Mais il y a beaucoup de choses à
défricher avant. Avant de demander ce que la CECM peut mettre comme
argent, il faut qu'elle sache ce qu'il y aura de disponible et à quel
prix cela va fonctionner. C'est le rôle du gouvernement. Ma
première préoccupation...
M. Phaneuf: Ce n'est pas mon rôle à moi, c'est ce
que je veux dire.
M. Léger: Le gouvernement.
M. Phaneuf: Le gouvernement, mais ce n'est pas le rôle
spécifique du haut-commissariat.
M. Léger: Dans le gouvernement, j'aimerais bien savoir qui
va être impliqué directement dans l'utilisation de ces
équipements sportifs. Est-ce que c'est la Régie des installations
olympiques? Est-ce que cela va être le ministère des sports et
loisirs?
M. Phaneuf: Dans un premier temps, c'est la régie. On n'a
qu'à relire la Loi de la régie. D'ailleurs, il y a une partie des
équipements qui ne seront pas terminés pour les jeux olympiques.
On pense au mât, etc. Ce qui veut dire qu'avant de penser à
l'utilisation, il va falloir qu'on termine les travaux lorsque la
décision de les terminer sera prise. Pour ce qui est du reste des
équipements, je vous ai donné tantôt les données.
J'ai l'intention de les utiliser et il y a des budgets. Vous avez
mentionné seulement $600 000 tantôt. Ce n'est pas tout à
fait vrai, parce que, lorsqu'on prendra les crédits programme par
programme, on s'apercevra qu'à l'élite sportive comme telle, il y
a plus de $2 500 000 qui sont prévus pour l'utilisation et pour la
formation de l'élite. Pardon?
M. Léger: Pour l'équipement. M. Phaneuf:
Oui, mais c'est...
M. Léger: Quel va être le rôle du ministre des
sports, là-dedans? Je tiens pour acquis que c'est le ministre qui est
devant moi.
M. Phaneuf: Oui. Le même rôle que celui que j'ai
toujours tenu, de m'assurer que...
M. Léger: Ce n'est pas une garantie.
M. Phaneuf: Oui, c'est une garantie, parce qu'actuellement, si
vous faites l'analyse... Les critiques que vous avez formulées sur un
athlète qui n'est pas reconnu par une fédération ou les
problèmes au niveau du fédéral, ce ne sont pas des
responsabilités directes du ministre. Ma responsabilité directe
est de mettre sur pied Mission Québec 76. Cela a été mis
sur pied. On a tout un système de bourses, tout un système de
formation, tout un système de stages qui ont été mis de
l'avant pour répondre aux besoins des Québécois et, vous
le dites vous-mêmes, les programmes étaient tellement
alléchants que des athlètes d'autres provinces viennent au
Québec actuellement, compte tenu que les programmes sont plus
alléchants ici au Québec, malgré les subventions du
fédéral qui sont accordées en plus grande quantité
dans d'autres provinces. Ecoutez, vous ne pouvez pas me dire que je n'ai pas
pris mes responsabilités.
M. Léger: Si c'est le ministre qui est devant moi qui va
être plus tard le ministre des sports, est-ce qu'actuellement on peut
dire qu'il y a un comité qui fonctionne entre la régie et le
futur ministère des sports ou le haut-commissariat? Est-ce qu'il y a des
réunions actuellement?
M. Phaneuf: Sur l'utilisation comme telle, non, parce que la
régie, a pour priorité de terminer les travaux, les installations
physiques plus que l'utilisation après les Jeux olympiques. C'est la
première responsabilité de la régie. Lorsque nous aurons
nos propres études par un comité d'implantation qui a
été mis sur pied par l'Institut des sports, qui est une chose, et
lorsqu'on aura terminé les autres, on pourra rencontrer la régie,
mais il faut quand même que j'aie toutes les données avant de
rencontrer la régie.
M. Léger: Alors, ce que vous venez de me dire là
confirme exactement ce que j'affirmais au début, que la construction des
installations olympiques a été depuis le début et
là, je ne blâme pas particulièrement le ministre, je dois
blâmer le gouvernement là-dessus non pas une occasion de
départ pour les Québécois vers un meilleur esprit
olympique, une meilleure participation des gens à une politique des
loisirs, des sports et de la jeunesse, mais plutôt une occasion d'arriver
à tout prix, arriver à temps, arriver à tout risque. Quand
le ministre me dit: On ne peut pas se réunir, le problème est
d'arriver à temps, cela démontre justement...
M. Phaneuf: Je n'ai pas dit...
M. Léger: ...qu'il fallait qu'il y ait un organisme autre
que ceux qui construisent la régie, qui s'occupe spécialement de
rencontrer le ministère des sports et...
M. Phaneuf: Je n'ai pas dit qu'on ne se rencontrerait pas, au
contraire.
M. Léger: ...on va les utiliser de telle façon.
M. Phaneuf: Des rencontres sont prévues, entre M. Rouleau
et le haut-commissariat pour leur utilisation éventuelle, il y a des
rencontres prévues. Mais avant de tenir ces rencontres, j'attends les
données finales du comité d'implantation sur leur utilisation
éventuelle. Mais les rencontres sont prévues et, avant les Jeux
olympiques, à ce sujet.
M. Léger: J'espère, parce que...
M. Phaneuf: Par contre, quand vous remontez à 1970,
lorsqu'on a obtenu les Jeux olympiques, c'est sûr que, pour une ville
comme Munich, Montréal, Mexico, la première demande, c'est
motivant et ça va de soi. Parce que quand on demande les Jeux olympiques
et qu'on les obtient, il y a parallèlement à ça toute une
motivation qui se construit. La preuve de cette motivation, c'est le taux de
croissance du haut-commissariat. Je pense que cela n'a pas nui au
haut-commissariat, le fait d'avoir les Jeux olympiques, parce que les budgets
ont passé, depuis que je suis là, de $9 millions à $39
millions. C'est quand même assez significatif. Cela a motivé
beaucoup de choses et beaucoup de gens. On verra par la suite.
Mais si on fait le bilan actuel, je pense que, pour les athlètes
québécois, actuellement, le fait d'avoir des Jeux olympiques a
été motivant et cela a été motivant pour le
gouvernement. C'est à ce chiffre, les motivations, actuellement.
M. Léger: Quel sera le rôle de l'Institut national
des sports concernant l'utilisation des équipements sportifs, est-ce
qu'il y aura un rôle particulier pour eux?
M. Phaneuf: Dans quel sens?
M. Léger: C'est ça que je me demande, est-ce qu'il
y aura une relation, un rôle particulier à l'Institut national des
sports?
M. Phaneuf: A partir de l'évaluation des besoins des
athlètes, de telle catégorie, l'institut a comme mandat de
s'assurer que les installations qui sont disponibles soient mises à la
disposition des athlètes en fonction de toute leur programmation. Il
faut faire la différence entre un athlète travailleur, un
athlète étudiant, etc., savoir à quel endroit
l'athlète étudie, si ça va être durant le week-end
qu'il va s'entraîner ou plutôt le soir. A tout ça, je ne
suis pas en mesure de vous répondre actuellement, je n'ai pas toutes les
données, mais c'est le genre d'étude qui est en train de se faire
à l'Institut des sports.
M. Léger: Le ministre admettra quand même qu'il y a
un problème majeur du côté financier. Le seul
problème de l'exploitation, en oubliant le coût des
intérêts du capital à rembourser sur la dette, seul
l'aspect de l'exploitation est déjà exorbitant pour des
fédérations amateurs. J'ai...
M. Phaneuf: Lorsqu'on aura fait l'analyse des budgets l'an
prochain, si on me signale durant l'année qui se terminera l'an
prochain, qu'on n'a pas pu offrir aux athlètes des bassins de natation
et de plongeon, le vélodrome etc, après les Jeux olympiques, si
on peut me prouver ça, là, vous aurez raison. Mais c'est purement
hypothétique ce que vous affirmez actuellement.
M. Léger: Déjà, le bassin d'aviron et dans
le domaine du cyclisme, on sait que ça coûte trop cher pour en
faire l'utilisation, même pour la préparation des athlètes
actuellement.
M. Phaneuf: II n'y a pas eu d'entente signée, il n'y a pas
eu de négociation comme telle sur l'utilisation. Est-ce qu'il va y avoir
une charge directe faite à la fédération pour
l'utilisation? De toute façon, la fédération est
subventionnée presque en totalité par le gouvernement du
Québec. Ce sont encore les contribuables qui vont défrayer la
totalité des coûts. Il s'agit en partie du financement de ces
facilités, quelle sorte de partage on va établir pour financer
ça. Je ne peux pas arriver et dire à la Fédération
de cyclisme: Si vous voulez utiliser le vélodrome, on va vous demander
$200, je trouve ça complètement ridicule. Il va falloir qu'on
mette des budgets, qu'on fasse des réservations en fonction des besoins
qui seront évalués pour assurer que ces facilités vont
être mises à la disposition de nos athlètes. Cela,
ça sera notre responsabilité.
M. Léger: Mais un des grands problèmes...
M. Phaneuf: Je ne parlais pas de $200 ou de $300 l'heure. Cette
négociation, on la fera.
M. Léger: Encore là, le gouvernement du
Québec, le haut-commissariat n'a pas, dans son budget, les sommes
nécessaires pour permettre réellement cette accessibilité,
actuellement. Il y a beaucoup d'argent dépensé par le
gouvernement fédéral d'une façon directe et indirecte dans
le domaine du sport et qui échappe complètement au contrôle
du haut-commissariat. J'ai même demandé au ministre
déjà de m'affirmer qu'il avait ces chiffres, mais je ne les ai
pas eus. Quelles sont les sommes dépensées par le
fédéral dans le domaine du sport au Québec...
M. Phaneuf: Je vous ai envoyé ça.
M. Léger: Je n'ai jamais eu ces chiffres et je mets le
ministre au défi de me déposer l'étude qui correspond
exactement aux sommes dépensées par le fédéral dans
le domaine du sport, dans toutes les activités au Québec.
M. Phaneuf: On les a, je les ai de mémoire, mais je vous
ai envoyé ça.
M. Léger: Non.
M. Phaneuf: Après la dernière commission
parlementaire; vous avez obtenu cela.
M. Léger: Je peux vous affirmer que je n'ai jamais eu ces
chiffres-là, parce que, pour vous, c'est impossible de les trouver.
M. Phaneuf: J'ai consulté, je les ai envoyés. Je
peux même vous fournir la copie que je vous ai déjà
envoyée. Je vous ai déjà fourni ces chiffres.
M. Léger: Mais quelle sorte d'entente allez-vous avoir
pour que les dépenses fédérales, que vous connaissez ou
non, au Québec, soient utilisées selon une politique des sports
qui soit entièrement et à 100% planifiée selon les
priorités du Québec?
M. Phaneuf: Je pense qu'il faut terminer une entente entre les
provinces. Il va falloir que les provinces s'entendent sur la forme de
financement qu'on peut accepter ou trouver acceptable, de la part du
gouvernement fédéral, pour en arriver à une
coordination.
Ce que je déplore, ce qu'on déplore, ici au Québec,
est déploré par d'autres provinces, lors des rencontres qu'on a
eues antérieurement. C'est pour cela qu'on veut s'asseoir ensemble pour
tenter d'uniformiser cette participation. Lorsqu'on aura cette
conférence des ministres, j'espère qu'elle va apporter les fruits
escomptés. La lacune que vous soulignez, elle est vraie; je ne m'en
cache pas. Mais pour ce qui est des chiffres, je peux bien vous transmettre une
autre copie de ce que je vous ai déjà envoyé. Ils sont
exactement les...
M. Léger: Je ne détesterais pas l'avoir et je la
comparerai avec ce que j'ai. Ce que j'ai eu, jusqu'à maintenant, ne me
satisfaisait pas. Peut-être que c'est le cas...
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Mais cela ne me satisfaisait pas. Cela ne me
permettait pas de vérifier. Il y avait trop de domaines dans lesquels le
gouvernement intervenait directement. Pour 1974-1975, .1975-1976, je vais
étudier votre dossier et je...
M. Phaneuf: Je veux quand même que vous admettiez que je
vous l'ai déjà envoyé, parce que j'ai l'habitude de tenir
mes promesses. Je ne veux pas qu'il soit écrit que le ministre ne tient
pas ses promesses.
M. Léger: A la prochaine séance, je vous dirai: Je
fais amende honorable, si c'est le cas. Je n'aurai pas de honte à le
faire, si je me suis trompé.
M. Phaneuf: II faut admettre qu'il n'est pas facile, non plus,
d'obtenir ces chiffres du fédéral, compte tenu qu'il n'y a pas
tellement de programmation bien identifiable et que la façon de financer
du fédéral n'est pas toujours très cohérente non
plus. Cela nous crée des difficultés et on ne s'en cache pas.
Vous avez raison.
M. Léger: Le ministre admet avec moi, je
pense, que le fédéral a des objectifs politiques dans le
domaine du sport qui sont différents des objectifs politiques du
gouvernement provincial et que les dépenses que le gouvernement
fédéral peut faire peuvent correspondre à des
critères nationaux-fédéraux qui ne sont pas
nécessairement compatibles avec les critères
québécois. Il est absolument essentiel, pour qu'une politique
cohérente québécoise dans le domaine du sport soit
établie, que les sommes que le fédéral peut
dépenser soient soumises, sans critère, au ministère
provincial, de façon à pouvoir, avec ces sommes, élaborer
une politique complète. Sinon, cela va être comme dans bien
d'autres domaines.
Je disais hier que nous étions en train d'avoir, à Ottawa,
un ministère de l'Education parallèle.
En calculant les sommes d'argent dépensées par le
fédéral dans le domaine de l'éducation, qui frisent les
$326 millions au niveau des programmes de fonctionnement, au niveau de
l'éducation des adultes ayant dépassé le domaine
postsecondaire, ces $326 millions, le provincial ne peut rien faire avec cela.
Au niveau des sports, je pense qu'il est essentiel qu'il y ait une entente.
Est-ce que le ministre prévoit une rencontre avec son homologue
fédéral, le ministre Lalonde, pour établir un certain
protocole d'entente qui ne lierait pas le provincial à dépenser
ces sommes, selon le bon vouloir du fédéral? Parce qu'il faut
tenir compte que le fédéral était un gouvernement assez
loin des gens, contrairement au gouvernement provincial qui est beaucoup plus
proche de la préoccupation des gens, je ne parle pas d'une façon
partisane, du Parti libéral et du Parti québécois, mais un
gouvernement provincial québécois correspond beaucoup plus
à la mentalité des Québécois et c'est lui seul qui
peut établir, de façon parfaite, imparfaite ou mauvaise... Quand
même, c'est le seul qui devrait avoir une politique des sports. A ce
moment, il lui faut tous les montants pour être capable de planifier son
plan d'ensemble et non pas recevoir, dans les jambes, une subvention d'un
organisme qui peut-être ne le mériterait pas et qui est contraire
même à la politique d'ensemble que vous voulez tenir. Le ministre
a-t-il prévu une rencontre, avec le gouvernement fédéral,
pour l'utilisation des équipements sportifs et de l'utilisation
même des ressources financières qui sont vouées au domaine
du sport pour que le maître d'oeuvre soit bien du Québec?
M. Phaneuf: J'aime mieux, avant d'obtenir cette rencontre, qu'il
y ait entente interprovinciale. La discussion avec les autres provinces quant
à moi, est prioritaire à une rencontre avec le
fédéral. Ce genre d'entente qui peut être signée
entre le fédéral, le provincial et la province de Québec
doit être uniformisée par une entente interprovinciale, quant
à moi. Dans l'ordre des discussions, j'aime mieux tenir cette
conférence des ministres provinciaux et, par la suite, avoir une
rencontre avec le fédéral.
M. Léger: Elle est située pour quand cette
rencontre avec les ministres provinciaux?
M. Phaneuf: Fin septembre.
M. Léger: Fin septembre? M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: M. le Président, tel que convenu, il est
midi...
Le Président (M. Pilote): Le député de
Verdun.
M. Caron: Seulement une demi-minute, M. le Président. M.
le ministre, j'ai reçu un télégramme, comme vous tous,
d'ailleurs, de l'Association du hockey mineur du Québec. Il me semble
que, si elle réussit à s'administrer avec l'argent que le
gouvernement lui envoie, j'ai compté cela, en envoyant prendre des
renseignements en bas, que 110 télégrammes ont été
envoyés à $9, cela fait $990... Elle aurait pu envoyer un
télégramme au ministre, et un communiqué de presse aux
journaux et aurait quasiment épargné $1000. Je me demande, au
moment où vous remettez la subvention, en tant qu'hommes d'affaires,
s'il ne serait pas bon de lui demander, dans l'administration qu'elle fait,
d'essayer de mieux s'administrer pour économiser le plus d'argent
possible. C'est une suggestion soulevée en passant.
M. Phaneuf: Je suis parfaitement d'accord avec le
député de Verdun. D'ailleurs, on en a discuté tantôt
avec mon collègue, le député de Lafontaine. C'est le genre
de présentation et le genre de pression que je trouve un peu aberrantes.
C'est le genre de dépenses que je trouve un peu ridicule, parce que le
dossier est à l'étude actuellement.
Si les ponts avaient été coupés, s'il n'y avait pas
de négociation, s'il n'y avait pas un cheminement logique suivi dans ce
genre de discussion, je serais en accord avec le genre de pression. Il est
absolument faux, d'ailleurs. Le télégramme dit des choses qui
sont aussi absolument fausses. On a donné ici les preuves à
l'appui de ce qu'on affirmait sur les négociations en cours. Je trouve,
comme vous, illogique, ce genre de trucs.
M. Léger: Moi, personnellement, je ne suis pas d'accord.
Je pense que l'association, qu'elle ait raison ou tort, ce n'est pas à
moi de la juger sur la question du contenu de la situation actuelle. Elle n'est
pas heureuse dans la situation actuelle. Peut-être que si on corrigeait,
comme je le disais tantôt, le fonctionnement du hockey majeur amateur,
l'association serait peut-être désireuse d'entrer. L'intervention
du député de Verdun, je trouve que c'est tout simplement avoir
reconnu, peut-être en se trompant, qu'un député
ministériel devrait être sensibilisé comme les autres
à ces problèmes et, si on a cru...
M. Caron: ...télégramme.
M. Léger: ...que, dans toute la province de Québec,
les députés devaient être au courant, cela permet à
ces députés, normalement, de faire pression auprès du
gouvernement puisqu'ils sont les élus du peuple. Sensibiliser son
député à $9 du
télégramme, je pense que c'est une chose importante.
M. Caron: Je voudrais mentionner au député de
Lafontaine que cela fait déjà quinze jours que je suis au
courant. Il y a des gens, même de votre comté, ou des gens tout
près de votre comté qui m'appellent et j'étais au courant.
Je savais que, déjà, il y avait des démarches de faites.
En plus, si on m'avait envoyé une lettre, cela m'aurait fait plaisir de
la faire parvenir à tous les députés. Encore là, on
aurait épargné quasiment $1000. Vous savez, c'est facile de
dépenser l'argent des autres. C'est l'affaire la plus facile au monde.
En tant qu'administrateur, c'est dans ce sens que je le regarde.
M. Phaneuf: Je dois dire d'ailleurs qu'il y a plusieurs
députés qui étaient déjà
sensibilisés, le député d'Anjou est un autre
député qui était venu me voir avec des lettres qu'il a
reçues aussi dans son comté à ce sujet. Je lui ai
donné l'exposé de la situation et les négociations qui
étaient en cours. Donc, je pense que je suis d'accord avec le
député de Verdun pour dire que les députés qui sont
concernés et qui se préoccupent du monde du loisir,
étaient déjà très bien informés et se
préoccupaient de ce problème.
Le Président (M. Pilote): Messieurs, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 16 heures.
(Suspension de la séance à 12 heures)
Reprise de la séance à 16 h 14
M. Pilote (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs!
Je pense que nous étions rendus à l'étude,
programme par programme... Donc, le programme 15, l'élément
1.
M. Léger: Je vais essayer de suivre l'ordre le plus
possible, mais j'ai une série de questions générales. J'en
ai parlé avec le ministre tantôt. Cela va plutôt suivre une
série de projets comme tels. Je vais parler de Mission Québec
76.
Je voudrais demander au ministre le montant de la subvention à
Mission Québec 76 et comment cela se répartit.
M. Phaneuf: Si vous me le permettez, mon cher collègue et
M. le Président, procéder ainsi, cela peut créer des
problèmes. Si on procède dans l'ordre, lorsqu'on va arriver
à tel chapitre, c'est parce que tous les documents se suivent, je
pourrais vous donner des détails à ce moment, compte tenu de la
suite chronologique de la discussion. Si vous voulez avoir en détail
certaines discussions...
M. Léger: Si vous ne voulez pas répondre à
cette question, je vais vous demander ce que vous donnez pour le tennis, et
c'est une question qui va faire pJaisir à des gens qui attendent
à la table.
M. Phaneuf: Cela va sûrement faire plaisir au
député de Lafontaine aussi, mais j'apprécierais que...
Mission Québec 76
M. Léger: Si le ministre pouvait accepter une seule
question sur Mission Québec 76, après cela, ça serait
clos... avec Mission Québec 76... hériter d'un
député de l'Opposition.
M. Phaneuf: Approximativement, un montant de $2 350 000 est
versé à Mission Québec 76, dont le mandat a
été élargi, parce qu'il y a une partie de ce montant qui a
été utilisée pour les compétitions d'Innsbruck; je
procède ainsi pour essayer, rapidement, de chapeauter certains
athlètes qui devaient participer aux compétitions d'Innsbruck.
C'est aussi le mandat élargi, compte tenu que l'institut des sports est
intégré à l'intérieur de cela, dans un premier
temps, jusqu'au moment où les lois seront adoptées pour
créer officiellement l'Institut des sports du Québec.
M. Léger: Alors, les sommes affectées à
l'Institut des sports sont à l'intérieur des $2 350 000?
M. Phaneuf: C'est cela. Il ne faut pas oublier que le mandat de
Mission Québec 76 va se terminer avec les Jeux olympiques. La suite
logique de Mission Québec 76 est la création de l'institut. Il y
a un chevauchement cette année;-l'an prochain, on retrouvera
certainement au budget, au niveau de l'élite, l'Institut des sports du
Québec.
M. Léger: Concernant les montants versés aux
fédérations pour le soutien de leurs athlètes de pointe,
je voudrais savoir, avec le plus de précision possible, la partie qui va
véritablement aux athlètes et celle qui reste pour subvenir aux
divers besoins administratifs des fédérations. Y a-t-il une
séparation qui peut se faire dans cela?
M. Phaneuf: C'est assez facile de faire la séparation
parce qu'on a toujours fait une distinction entre les opérations
normales des fédérations sportives qui sont subventionnées
directement par le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports pour les opérations de la fédération comme telle et
les subventions versées pour les élites dans chacune des
fédérations, ceci est fait en consultation avec Mission
Québec 76 et est pris dans le budget de Mission Québec 76.
Donc, il y a une nette distinction dans le financement qu'on accorde aux
fédérations pour ces opérations courantes et le
financement qui est apporté aux athlètes de pointe.
M. Léger: Avez-vous les montants par différentes
disciplines qui vont aux athlètes et la portion qui va à
l'administration.
M. Phaneuf: Pour cette année, c'est cette étude qui
est au stade préliminaire; elle n'est pas terminée, parce qu'on
est encore en discussion avec les fédérations et Mission
Québec 76, qui font des rencontres pour faire des recommandations. Les
montants globaux sont présentés ici. Le raffinement de la
distribution comme telle n'est pas terminé dans les discussions.
M. Léger: Vous n'avez pas de documents qui peuvent
être déposés plus tard?
M. Phaneuf: Non, mais par contre, on peut déposer le
document des opérations de l'an passé, qui se sont
terminées au 31 mars. A savoir la partie qui a été
utilisée par Mission Québec 76 pour ses propres opérations
et les montants qui ont été versés à chacune des
fédérations et à chacun des athlètes, en fonction
des recommandations qui avaient été faites et des ententes entre
les fédérations et Mission Québec 76. Ce document pourrait
être déposé...
M. Léger: Le 31 mars I976.
M. Phaneuf: D'accord. D'ailleurs si on se réfère
à des documents, je pense que la revue TRENTE POUR CENT de Mission
Québec 76 avait donné en détail la partie qui est
affectée à sa propre administration et la partie qui est
affectée à chacune des fédérations avec les
montants.
M. Léger: Allez-vous déposer ce document demain ou
cet après-midi?
M. Phaneuf: Oui. M. Léger: D'accord?
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: Le ministre peut nous donner... Je pense que
c'est assez important à ce stade-ci, il y a eu des déclarations
faites par le ministre, par Mission Québec 76, par moi-même, il y
a des volumes, de petits dépliants qui ont été
distribués. Au moment où on se parle, on s'est aperçu
qu'en fin de semaine, l'équipe canadienne de gymnastique ne s'est pas
qualifiée, l'équipe... Pardon?
M. Phaneuf: L'équipe masculine.
M. Léger: Oui.
M. Phaneuf: C'est cela.
M. Léger:... ne s'est pas qualifiée.
L'équipe de judoka n'a pas réussi une performance extraordinaire
non plus. Jusqu'à maintenant, le ministre peut-il nous dire le nombre
total et, si possible il doit avoir cela quelque part, je suppose dans
le dossier, on pourrait peut-être seulement le lire au journal des
Débats les noms des athlètes reconnus par Mission
Québec 76 dans chacune des disciplines?
M. Phaneuf: Oui, je peux déposer cela. On avait le
document qui a été préparé par Mission
Québec 76.
M. Léger: Alors, déjà cela veut dire que ces
athlètes sont reconnus par Mission Québec 76. Quand on a
publié la revue TRENTE POUR CENT dans laquelle on donnait la
possibilité minimum et maximun, le minimum était de 85 et le
maximum de I38, le ministre a parlé dernièrement, à
l'occasion d'une réponse à un discours en Chambre, de HO, III,
c'était un juste milieu entre les deux.
M. Phaneuf: Pour l'information du député de
Lafontaine, les chiffres que je lui ai donnés en Chambre, c'est à
la suite d'un téléphone que j'ai fait à Mission
Québec 76 pour obtenir les derniers chiffres qui m'ont été
fournis par Mission Québec 76 et c'est purement ces chiffres que j'ai
remis publiquement au député de Lafontaine.
M. Léger: Est-ce que ce serait possible d'avoir les noms
des athlètes québécois qui font partie ou qui ont
été acceptés par Games Plan venant de Mission
Québec 76? Est-ce que je pourrais avoir cela avant la fin de la
journée ou demain matin?
M. Phaneuf: Demain matin, parce qu'avant la fin de la
journée ce serait difficile.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait nous dire
combien et quels sont les athlètes qui ne sont pas originaires du
Québec et qui sont subventionnés à même les fonds de
Mission Québec 76 et pour quel montant?
M. Phaneuf: On peut vous les sortir parce
qu'on a le curriculum de chacun des athlètes, l'endroit où
ils sont nés. Par contre, il ne faut pas non plus créer une
fausse image. Je pense et j'ai en mémoire un nom, Lise Arsenault, qui a
été du Québec pendant un bon bout de temps, qui a fait ses
études élémentaires, à qui j'ai enseigné
personnellement comme professeur d'éducation physique, qui maintenant
fait de la compétition en Ontario parce qu'elle fait ses études
en Ontario. Lise Arsenault, que je sache, est aussi une
Québécoise. Elle ne figure pas dans Mission Québec 76
actuellement. Elle figure et est payée...
M. Léger: Elle est subventionnée par Games
Plan?
M. Phaneuf: Oui.
M. Léger: D'accord, c'est l'Ontario qui va gagner.
M. Phaneuf: Ce genre d'échange, compte tenu des
études, et cette mobilité qui peuvent exister chez les
athlètes canadiens, il ne faudrait pas laisser supposer que c'est autre
chose que des faits.
M. Léger: Je pose les question et je veux avoir des
faits.
M. Phaneuf: D'accord. Alors, si on les prend...
M. Léger: Le ministre voit que peut-être je peux
tirer des conclusions, il verra ce que je tirerai comme conclusion, mais je
demande des faits précis. Quels sont les athlètes non originaires
du Québec, subventionnés à même les fonds de Mission
Québec 76 et quelles sont les sommes qu'ils reçoivent?
M. Phaneuf: D'accord.
M. Léger: Vous n'avez pas cela ici actuellement?
M. Phaneuf: Non, je n'ai pas cela ici.
M. Léger: Vous allez déposer cela demain. Est-ce
que le ministre pourrait dire combien d'athlètes
québécois...
M. Phaneuf: Une remarque qui m'est faite par un fonctionnaire
ici, M. Guy Desrosiers. C'est évident que ce genre d'information, on
l'obtient de Mission Québec 76, à qui on a confié le
mandat de remplir ce défi qu'on s'était donné, mais il
faut donc communiquer avec Mission Québec 76 pour avoir les
dernières données, à savoir quels sont les derniers
athlètes qui demeurent en fonction du défi des Jeux olympiques de
1976. On va tenter de communiquer cet après-midi avec Mission
Québec 76 pour obtenir ces renseignements pour le député
de Lafontaine, mais je dois vous avouer que nous ne sommes pas ceux qui font
actuellement Mission Québec 76. C'est un organisme, une corporation
qu'on avait créé pour remplir ce défi. Donc, cela suppose
des communications avec eux.
M. Léger: C'est sûr. C'est malheureux quand
même que vous n'ayez pas quelqu'un ici puisque ce sont quand même
les crédits de l'Assemblée nationale, du ministère de
l'Education, et qu'il n'y ait personne ici pour répondre à ces
questions parce qu'il y a beaucoup de détails importants.
On est obligé d'attendre à demain pour avoir ces
renseignements, les questions supplémentaires vont venir demain. Cela va
prolonger les débats.
M. Phaneuf: Ce qu'il est important de savoir surtout, c'est
l'utilisation des fonds quand on en fait l'analyse publique, si elle est faite
de la façon dont elle doit être faite, etc. Si vous voulez obtenir
des détails spécifiques comme ceux que vous demandez, vous
comprenez qu'on ne peut pas apporter toute cette documentation avec nous.
M. Léger: A l'approche des Jeux olympiques, et les
Québécois assumant l'entier déficit du site et des Jeux
olympiques, il est important de savoir de quelle façon y sont
traités les athlètes québécois, ce qu'ils
reçoivent, comment ils fonctionnent. Mais je pense que, normalement, le
ministre aurait dû inviter un représentant de Mission
Québec 76 pour répondre à ces questions puisque ça
relève quand même du haut-commissariat. Là, je pourrai
poser des questions, le ministre me dit: Je vais avoir ça demain,
ça m'empêche d'aller plus loin dans l'étude de ces dossiers
et ça prolonge les débats.
M. Phaneuf: Mission Québec 76 a tenu à informer le
public au fur et à mesure de l'évolution du dossier et a mis sur
pied une revue qui s'appelle TRENTE POUR CENT et qui, mensuellement, donnait
toutes les informations pour ceux qui étaient intéressés
à ce domaine.
C'est sûr que demander aujourd'hui, au mois de mai, à cette
date, exactement quelle est la situation, même si les gens de Mission
Québec 76 ou le directeur étaient ici, il leur faudrait consulter
eux aussi les derniers dossiers, l'évolution même de ces dossiers.
Je pense qu'on ne pourrait pas apporter ces réponses
immédiatement. A partir du moment où on connaît la
question, on peut apporter la réponse.
M. Léger: II y a des documents que vous allez
déposer demain. Mais il y a une question à laquelle vous pouvez
répondre, j'espère, par coeur. Combien y a-t-il d'athlètes
non originaires du Québec? Tantôt, j'ai demandé les noms,
maintenant, je demande combien il y en a qui sont subventionnés à
même les fonds de Mission Québec 76.
M. Phaneuf: C'est purement une question de statistiques. Si vous
regardez la revue que vous aviez en main ce matin, vous avez l'origine de
chacun des athlètes, ça peut vous donner le pourcentage.
L'information, vous l'avez déjà en main, elle est là.
M. Léger: Le chiffre, le total, si c'est facile, vous
devez l'avoir par coeur.
M. Phaneuf: Je n'ai pas fait ce genre de calcul...
M. Léger: II y en a sept, douze, vingt, combien?
M. Phaneuf: Je ne l'ai pas. Il s'agit de voir les noms, les
origines, vous pouvez faire la compilation vous-même si vous
désirez avoir ce genre de statistiques.
M. Léger: Non, mais vous devez en avoir qui sont...
M. Phaneuf: Mais, on n'a pas été, dans un premier
temps, motivé à établir ce genre de statistiques. Mais on
peut le sortir.
M. Léger: Je pense quand même...
M. Phaneuf: C'est un calcul assez facile qu'on peut faire, vous
avez la revue à la date où elle a été
publiée, compte tenu qu'on vous donnait la liste complète des
athlètes identifiés par Mission Québec 76 avec l'origine
de chacun des athlètes. On peut sûrement désigner quelqu'un
qui peut faire ce genre de statistiques.
M. Léger: Cela ne va pas vite, notre affaire. Combien
d'athlètes québécois sont maintenant reconnus par Games
Plan pour ses programmes de subvention?
M. Phaneuf: On va réviser et lorsqu'on aura... c'est que
Games Plan fait des révisions tous les trois mois et on va consulter les
dernières révisions faites par Games Plan. On pourra apporter la
réponse à cette question.
M. Léger: M. le Président, serait-il possible
d'avoir des représentants de Mission Québec 76, demain, à
la commission parlementaire? Je pense que c'est un sujet qui est très
discuté, qui est contesté; il y a des gens qui critiquent
certaines choses, d'autres affirment des points et je pense que c'est normal
qu'au cours de l'étude des crédits, il y ait un
représentant qui puisse répondre à ces questions. Il y a
des sous-questions qui vont apparaître, suite à cela, et...
M. Phaneuf: Les questions, au niveau des commissions
parlementaires, lors de l'étude des crédits, sont toujours
posées au ministre, qui est responsable, en totalité, de son
budget.
M. Léger: Oui, mais...
M. Phaneuf: Si des questions sont laissées sans
réponse, comme je le fais actuellement, nous allons questionner les gens
de Mission Québec 76 pour vous apporter toutes les réponses
souhaitées, comme nous le faisons tous les ans. Je ne voudrais pas qu'on
commence à convoquer, lors des commissions parlementaires
à moins qu'une commission soit convoquée autrement que pour ce
que nous faisons actuellement, soit l'étude des crédits
que nous soyons obligés de mobiliser tout le monde et d'arrêter
toutes les opérations, compte tenu des échéanciers
très courts et des défis qu'on a à relever.
M. Léger: M. le Président, je pense que le ministre
ne saisit pas la portée de la question que je lui pose. Nous sommes
à l'étude des crédits. En Chambre, le ministre peut
prendre avis et répondre une journée, deux mois ou six mois
après. Mais ici, nous sommes à l'étude des crédits.
Trop souvent, en Chambre, on dit: Posez ces questions au cours de
l'étude des crédits et vous allez avoir les réponses
à tout cela.
Je trouve normal que, cet après-midi, il n'y ait pas de personnes
capables de répondre pour le ministre. Je sais que je pose des questions
très en profondeur et que le ministre ne peut pas connaître tous
les détails. Mais il devrait avoir autour de lui d'autres personnes qui
pourraient lui donner ces renseignements. Je calcule que Mission Québec
76 est un organisme très important pour l'Etat du Québec qui veut
faire avancer la cause des Jeux olympiques chez les Québécois,
à l'intérieur de l'équipe canadienne. Si on n'a pas ces
réponses aujourd'hui, il n'y a pas un autre moment dans l'année
où on est capable d'avoir des renseignements additionnels sur ce
sujet.
La preuve, c'est qu'on a eu des discussions en Chambre, le ministre et
moi-même, et on ne s'est pas entendus sur des chiffres. Je pense que
c'est le moment de clarifier cela avec des personnes aptes à le
faire.
M. Phaneuf: Attention! Quand vous dites: On ne s'est pas entendus
sur les chiffres. Les chiffres que je fournissais étaient les chiffres
qui m'étaient fournis par Mission Québec 76 et, en tout temps, on
a toujours répondu là-dessus.
M. Léger: Ce n'est pas au milieu d'un discours que je peux
commencer à dire au ministre: Votre chiffre de huit n'est pas bon, c'est
six; ou bien, ce n'est pas huit, c'est vingt-deux. Ce n'est pas un endroit pour
un débat. C'est ici qu'est le débat, lors de l'étude des
crédits.
M. Phaneuf: On va tenter d'avoir M. Michel Bédard, qui est
le directeur général de Mission Québec 76, pour demain
matin, afin qu'il puisse répondre à ce genre de questions.
M. Léger: D'accord. Je ne pense pas que le ministre m'ait
répondu, tout à l'heure, à savoir combien il y a
d'athlètes québécois, au total, qui sont maintenant
reconnus par Games Plan.
M. Phaneuf: On pourra vous apporter cette réponse demain,
parce que cela se rapporte au même dossier.
M. Léger: D'accord. Le ministre a donné en Chambre
des chiffres qui étaient tirés de la publication TRENTE POUR
CENT; c'est ce qu'il me dit. Il m'a dit tantôt que c'était
plutôt par un appel téléphonique...
M. Phaneuf: Ce que je vous ai donné, je m'excuse,
n'était pas tiré de la revue TRENTE POUR CENT exclusivement. Il y
avait eu un certain laps de temps. C'est en réponse à une motion
que vous avez faite et dans laquelle vous aviez souligné les
pourcentages de participation.
Compte tenu de l'échéance que j'avais pour répondre
aux remarques qui avaient été faites c'était deux
semaines, parce que c'était durant les vacances de Pâques
on a pris le temps de consulter Mission Québec 76. C'étaient les
derniers chiffres qui n'étaient pas tout à fait les mêmes
que ceux qui avaient été fournis dans la dernière
publication, compte tenu de l'évolution de ces chiffres.
M. Léger: D'accord. Comment le ministre peut-il concilier
les chiffres qu'il m'a donnés l'autre jour, qui provenaient d'un appel
téléphonique plus récent, avec le nombre d'athlètes
reconnus par Games Plan qui était de 84, à ce moment? Si
c'était reconnu qu'il y en avait 84, est-ce que le Games Plan a
révisé ses chiffres ou si Mission Québec 76 pense qu'il y
en a plus qui peuvent aller réellement...
M. Phaneuf: J'ai dit tantôt que Games Plan révise
ses chiffres tous les trois mois. Il ne faut pas oublier qu'il y a toutes les
sélections qui sont faites par les différentes
fédérations, selon les différents sports. Lorsque les
comités de sélection de ces fédérations... Par
exemple, en gymnastique, on dit qu'on vient de manquer le bateau, compte tenu
des compétitions de sélection qui viennent d'être faites.
On avait donc des espoirs, sur le plan de la participation, de
Québécois. Mais, à cause des résultats, ces
anticipations viennent de se terminer.
M. Léger: On a dit quand même qu'il y avait quelques
athlètes, individuellement, non pas comme équipe, qui pouvaient
être acceptés.
M. Phaneuf: C'est toujours cela. C'est que le dossier
évolue, presque tous les jours, à cause des compétitions
et à cause des sélections qui sont faites. Il est difficile de
toujours fournir des chiffres au jour le jour, parce que, je pense que vous
êtes bien conscient vous surveillez vous aussi, vous lisez les
journaux, vous connaissez les compétitions que c'est quand
même assez mobile.
M. Léger: Le ministre avait quand même dit en
Chambre que c'étaient des chiffres qui étaient sûrs.
Là, vous me dites qu'il peut y avoir des...
M. Phaneuf: Ils étaient sûrs la journée que
je les ai donnés, mais, après d'autres sélections, ils
peuvent varier, ils peuvent augmenter, comme ils peuvent diminuer.
M. Léger: C'étaient des prévisions, à
ce moment?
M. Phaneuf: Les chiffres seront sûrs lorsque toutes les
compétitions de sélection auront été
terminées et que le choix final de toutes les équipes
canadiennes, qui seront présentes aux Jeux olympiques, sera
terminé. On pourra alors donner le chiffre exact de la participation,
mais non pas avant, parce que cela aura évolué jusqu'avant les
Jeux olympiques.
M. Léger: Donc, il y a de grandes possibilités
qu'il y en ait beaucoup moins que 84, comme cela, le même chiffre qu'on
avait il y a trois mois.
M. Phaneuf: Dépendant qu'on soit pessimiste ou optimiste,
vous avez entièrement raison.
M. Léger: C'est possible, parce que 84, c'était ce
qu'on prévoyait, a ce moment, avec une prévision pessimiste.
Depuis ce temps, il y a eu, entre autres, les épreuves de
l'équipe de gymnastique masculine et les performances des judokas, en
fin de semaine. L'impact de ces deux faits sur la valeur des chiffres du
ministre peut réellement faire changer les chiffres.
M. Phaneuf: Vous avez entièrement raison, ce qui n'infirme
pas les affirmations que j'ai faites, lorsque je les ai faites.
M. Léger: Je reprends les paroles du ministre. Je cite ce
qu'il disait en date du 28 avril 1976. M. le Président, pour ce qui est
des athlètes québécois, présents dans le domaine de
l'athlétisme, on me signale ce sont des chiffres qui m'ont
été fournis par Mission Québec 76, organisme qui a
été mis sur pied il y a trois ans qu'environ neuf
Québécois seront présents dans l'équipe canadienne
d'athlétisme. Vous affirmez qu'ils vont être présents,
est-ce qu'ils vont réellement être choisis?
M. Phaneuf: Selon les données de Mission Québec 76,
à l'époque où je les ai données, oui...
M. Léger: Bien, il y a une nuance. Demain, de toute
façon, le ministre va avoir la liste des personnes...
M. Phaneuf: La dernière liste qui va m'être fournie
par Mission Québec 76 et...
M. Léger: Avec les noms des athlètes...
M. Phaneuf: ...j'aurai aussi le représentant, M. Michel
Bédard, de Mission Québec 76
M. Léger: M. le Président, l'Institut des sports du
Québec est un peu le sommet de la pyramide
du sport au Québec et, à long terme, il ne saurait
être d'une grande utilité pour le sport, s'il n'a profité
du fait qu'il constitue un pôle d'attraction, par l'excellence des
athlètes qu'il dessert, pour susciter un certain dynamisme à la
base qui lui fournit ses athlètes, si le gouvernement ne renforce pas
ses structures par les structures inférieures, les clubs, etc., par
l'implantation de nouveaux programmes, des subventions accrues. J'aimerais en
savoir plus long sur l'intention du ministre, sur la façon d'implanter
et de renforcer les structures inférieures des clubs pour remplir plus
tard l'Institut des sports.
M. Phaneuf: Dans les documents que je vous ai remis ce matin, il
y a l'assistance aux clubs sportifs aux niveaux 1 et 2, premier niveau,
deuxième niveau. Au niveau des clubs sportifs, cette année, on va
dépenser $2 370 000. On a commencé ce programme il y a
déjà deux ans. Il faut avouer qu'à l'époque, lors
de nos discussions à l'étude des crédits, on avait
souligné cette lacune. On est parti de presque zéro à $2
370 000 d'assistance financière directement aux clubs sportifs, qui vont
être dépensés cette année et qui vont en plus, au
financement que l'on accorde à chacune des fédérations
sportives et au niveau de l'assistance aux organismes uni-sport; donc, aux
fédérations sportives; on avait $2 850 000 l'an passé. On
passe à $3 450 000 cette année. Si on additionne ces sommes et
qu'on compare avec ce qui existait il y a deux ans, on s'aperçoit que,
non seulement on s'occupe du chapeau, mais on a augmenté d'une
façon plus que sensible notre financement à la base de la raison
d'être du chapeau, l'assistance directe aux clubs sportifs.
Institut des sports
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait profiter de la
première belle occasion qui lui est donnée de discuter exactement
du petit héritier de Mission Québec 76, l'Institut des sports du
Québec? Comment cela va-t-il fonctionner exactement? Quel sera le
personnel? Quels vont être les objectifs? Où cela sera-t-il
situé? Donnez donc un point de vue général de l'Institut
des sports du Québec?
M. Phaneuf: Non, je peux vous donner les grandes lignes, mais je
ne peux pas vous donner les détails, parce que j'ai dit que Mission
Québec 76, à qui nous avions confié ce mandat
élargi de faire l'Institut des sports du Québec, se penche
actuellement sur cela et, par le biais de différents comités au
niveau administratif, au niveau des finances, au niveau de l'implantation de
l'équipement, au niveau de la décentralisation, elle est en train
de compléter les études pour faire les dernières
recommandations au ministre et au haut-commissariat pour implanter l'Institut
des sports du Québec. Ce genre de données, je ne peux pas vous
les donner tant que je n'aurai le résultat des travaux qui sont faits
actuellement par ces différents comités. Cela doit se faire
incessamment, parce que j'ai bien dit, et je le répète,
l'Institut des sports du Québec doit prendre forme dès la fin des
Jeux olympiques.
M. Léger: Quel va être l'objectif précis de
l'Institut des sports du Québec?
M. Phaneuf: La formation d'athlètes de pointe, c'est
évident.
M. Léger: Est-ce qu'il y a des pourcentages sur cela?
Est-ce qu'il y a des nombres que vous visez? Est-ce qu'il y a des
régions? Comment cela sera-t-il décentralisé?
Comment pouvez-vous concilier une qualité d'athlètes alors
que lorsqu'il y a une population dense, il faut qu'il y ait beaucoup plus
d'équipement et quand c'est éloigné, il n'y a pas de
chance d'avoir des athlètes capables de pratiquer avec autant
d'avantages?
M. Phaneuf: On avait parlé d'une décentralisation
parce qu'on trouvait un peu utopique de faire strictement l'Institut des sports
à Montréal. Par contre, il ne faut pas perdre de vue qu'au niveau
des populations, il y a 3 millions de personnes qui vivent a Montréal ou
en périphérie de Montréal, ce qui est 50% de la population
québécoise.
En dehors de cela, on a parlé de se servir des
universités, comme Laval, Sherbrooke et d'autres universités
à partir des aménagements qu'on pourrait y identifier, de la
connaissance et de la compétence des instructeurs qui seront sur place
pour cette décentralisation de l'Institut des sports du
Québec.
Les grands stages devront être tenus dans des endroits, où
il y a, par exemple, un bassin de 50 mètres en natation. Quitte à
répéter ce que j'ai dit ce matin, il existe un bassin de 50
mètres ici à l'Université Laval et il en existera
maintenant un à Montréal.
Ce genre de stage, ce genre de compétition, ce genre
d'organisation et d'entraînement ne pourra être tenu que là
où il y a des aménagements physiques. Donc, cela veut dire qu'il
faudra déplacer des athlètes, ceux qui seront identifiés
comme des athlètes de pointe.
Ce qui est vrai pour la natation est moins vrai pour d'autres
disciplines. Le but de l'institut, lorsqu'on aura terminé
l'évaluation des équipements disponibles, sera de savoir
où on pourra tenir des stages de haut niveau pour la formation de nos
athlètes de pointe, et ce genre d'étude est censé
être terminé pour les Jeux olympiques de I976.
M. Léger: II est sûr qu'il n'y a pas un pays au
monde qui peut avoir des athlètes de pointe, de compétition, de
valeur ou une équipe d'élite qui n'a pas ses assises sur une
participation de la masse.
Comment le ministre pense-t-il qu'on peut concilier la
possibilité avec l'Institut des sports du Québec qui va s'occuper
des athlètes de pointe, de ceux qu'on a choisis comme étant les
élus, ayant le talent voulu... Comment peut-il concilier cela pour que
ces athlètes deviennent réellement des compétiteurs de
valeur avec les autres pays étrangers , s'il n'y a pas une installation
dans tou-
tes les régions, dans toutes les écoles
élémentaires, d'un programme d'éducation physique
obligatoire? Quand je dis obligatoire c'est au niveau de l'obligation de faire
du sport au niveau de l'élémentaire sans les obliger à des
choix particuliers, parce qu'ils sont trop jeunes pour le faire. Comment le
ministre prévoit-il être capable de réaliser les objectifs
de l'institut des sports s'il n'y a pas une politique de pratique des sports
à l'élémentaire dans toutes les écoles du
Québec, d'une façon décentralisée avec la
qualité des entraîneurs et des équipements?
M. Phaneuf: Je souhaite, autant que le député de
Lafontaine, qu'au niveau élémentaire, nous puissions avoir ces
périodes dites d'éducation physique et c'est, par contre, une
partie seulement de la formation au niveau du sport comme tel.
Si on regarde ce qui se fait au niveau des Jeux du Québec
où on augmente la participation dans chacune des régions du
Québec, il se tient des finales régionales à partir de
petites compétitions et d'identification d'équipes qui existent
dans des localités au niveau de chacune des régions qui vous
amènent une participation de 150 000 jeunes au niveau des régions
pour arriver à des finales provinciales de 3500 au niveau des Jeux
d'été et à peu près de 1500 à 2000 au niveau
des Jeux d'hiver.
C'est une partie de cette animation...
M. Léger: Vous avez bien dit 150 000 jeunes qui...
M. Phaneuf: ... participent...
M. Léger: ... dans tout le Québec, dans les
régions pour arriver à des finales aux environs de 3000?
M. Phaneuf: C'est au niveau des Jeux du Québec. Quand vous
arrivez à ce genre de chose, c'est complémentaire à ce qui
devrait se faire, normalement, au niveau scolaire. Je suis entièrement
d'accord avec vous. Cela viendrait s'ajouter.
Cela viendrait s'ajouter aussi au défi que les
municipalités doivent relever compte tenu de leurs propres
responsabilités dans l'organisation de la récréation, des
loisirs et du sport dans chacune des municipalités du Québec,
sauf que cela leur est admissible par leur propre loi, leur propre
règlement et leur propre pouvoir de taxation.
Le défi qu'on veut relever est complémentaire aux
défis qui doivent être relevés autant par les commissions
scolaires, autant par les municipalités, autant par les groupes
bénévoles qui oeuvrent dans le domaine des sports et loisirs. Ce
qu'on a tenté de mettre sur pied, ce sont les Jeux du Québec,
qui, d'une part, organisent d'une façon assez systématique deux
fois par année des rencontres entre des localités, au niveau des
régions, pour faire une espèce de sélection, pour arriver
à des finales. Cela, c'est probablement ce qui a été le
plus motivant dans notre structure québécoise.
Parallèlement à cela, on a dit: Cela va susciter des
intérêts, et cela en a suscité beaucoup. C'est pour cela
qu'on a augmenté et qu'on a mis sur pied le programme d'assistance
financière direct aux clubs sportifs. Cette assistance
financière: Le club sportif peut être un club à
l'école, qui n'a rien à voir avec l'éducation physique
comme telle, en dehors des périodes d éducation physique. Un
éducateur physique qui, par goût, décide de former une
équipe de gymnastique ou une équipe de voile ou une
équipe... Quel que soit le sport qui peut être mis de l'avant, ce
même club peut être formé par la municipalité,
à cause des responsabilités que j'ai mentionnées, les
responsabilités des municipalités, ou cela peut être un
groupe bénévole qui, par le biais d'une incorporation à
but non lucratif, décide de former un club sportif. C'est l'explosion
actuellement de ce genre de formations. Si on prend le patinage de fantaisie,
on est parti d'une soixantaine de clubs pour atteindre I50 clubs de patinage
artistique actuellement, au Québec; et ce qui est vrai pour le patinage
artistique est vrai pour d'autres disciplines.
C'est ce qui fait qu'actuellement, à la base, vous avez raison de
le dire, le plus important c'est beau d'avoir le chapeau c'est de
s'assurer continuellement d'une relève. Cette relève nous est
assurée actuellement, à cause du financement, à cause de
l'existence de clubs sportifs de plus en plus nombreux, des
préoccupations des éducateurs physiques dans le milieu scolaire,
à cause du financement qui est apporté par le haut-commissariat,
pas par l'éducation physique, mais par le haut-commissariat au niveau
des choses qui sont faites en dehors des temps scolaires et en dehors des
périodes d'éducation physique qui sont, quant à moi, la
même chose qu'un cours de français, qu'un cours de
mathématiques, parce que cela fait partie du programme normal de
l'élève, mais à cause du dynamisme du milieu où on
s'est intégré à cela. C'est tout cela qui va faire que
bientôt, j'espère, on aura beaucoup plus de jeunes et beaucoup
plus de participants et donc une meilleure sélection et une meilleure
probabilité d'athlètes de pointe.
M. Léger: Mais, le ministre est sans doute au courant...
Quand il parle d'assistance financière, ce sont des programmes au niveau
des écoles, l'assistance financière?
M. Phaneuf: Pas exclusivement, j'ai dit: C'est aussi..., cela
n'exclut pas.
M. Léger: Ce ne sont certainement pas les subventions qui
sont calculées à l'intérieur des subventions hors
norme.
M. Phaneuf: Non, absolument pas.
M. Léger: Comment cela fonctionne-t-il? Je prends un
exemple. Je suis allé à Pointe-aux-Trembles, la semaine
dernière, et il y avait comme un petit club de patinage de fantaisie et
un club de patinage de vitesse qui avaient des grosses difficultés
à fonctionner. Comment eux, pouvaient-ils avoir de l'assistance
financière? Devaient-ils passer par la fédération du
patinage de fantaisie ou le
patinage de vitesse ou s'il fallait qu'ils fassent une demande
directement au haut-commissariat?
M. Phaneuf : Dans les documents que je vous ai remis ce matin, on
vous explique cela en détail; c'est assez...
M. Léger: Je n'ai pas eu le temps de les lire parce qu'on
était en commission.
M. Phaneuf: D'accord. Ce sont tous des nouveaux programmes. Pour
les clubs sportifs I976-1977, dans le document que je vous ai remis ce matin,
on explique les écoles estivales de sport, qu'est-ce que c'est, les
clubs sportifs du premier niveau et les clubs sportifs du deuxième
niveau. Cela peut être autant au niveau d'école qu'au niveau d'une
municipalité et qu'au niveau de...
M. Léger: Sur quels critères vous basez-vous pour
subventionner des clubs comme cela? Je parle des deux exemples que j'ai eus il
y a quinze jours. Comment pouvaient-ils obtenir des subventions pour arriver
à continuer à aider les jeunes dans la course...
M. Phaneuf: En faisant la demande au haut-commissariat, demandant
de recevoir notre livre au niveau de l'assistance financière, en
remplissant les formules qui sont incluses dans ce livre et en envoyant cela au
haut-commissariat; l'étude sera faite par les fonctionnaires et on
répondra en fonction de l'étude qui sera faite.
M. Léger: Sur quels critères est-ce basé?
Les critères sont inscrits dans le volume que vous avez là?
M. Phaneuf: Les critères: initiation à
l'entraînement et à la compétition. C'est un des premiers
critères. Une cédule d'entraînement qui représente
environ 4 à 5 heures de travail spécifique par semaine, des
occasions de compétition tous les quinze jours pour les sports
collectifs et mensuels pour les sports individuels.
Cela comprend aussi, un entraîneur qualifié qui correspond
à un niveau de connaissance dans le degré intermédiaire de
la fédération sportive, ce qui veut dire que, pour être
reconnu comme club sportif, il faudrait que l'entraîneur soit au moins
affilié à la fédération, soit sanctionné par
la fédération pour reconnaître sa compétence, des
emplacements sportifs et du matériel d'entraînement qui offrent
une certaine garantie d'utilisation permanente, un cadre administratif solvable
et suffisamment stable pour assurer la suite du projet. C'est là le
premier niveau.
Deuxième niveau. Perfectionnement de l'élite
régionale. Une cédule, l'entraînement qui représente
de huit à dix heures de travail spécifique par semaine, des
occasions de compétition à un niveau québécois ou
canadien, un entraînement qualifié correspondant à un
degré avancé de la fédération sportive, des
emplacements sportifs et du matériel d'entraînement qui offrent
une garantie de continuité et un cadre administratif stable. Ce sont les
critères pour pouvoir obtenir le financement.
M. Léger: Si je revenais à la pratique du sport de
masse, il y a, au Québec, 1 666 000 élèves de la
maternelle à l'université. Seulement dans le domaine de
l'élémentaire et du secondaire, il y a 625 000 et 645 000
élèves. Vous m'avez dit qu'il y avait 156 000 jeunes qui ont
participé. C'est un départ, mais c'est très loin
d'être une implantation sérieuse pour faire participer beaucoup
d'élèves. Quand on parle de 150 000 sur 1 666 000...
M. Phaneuf: Je pense que c'est une implantation très
sérieuse, mais on n'a pas atteint le maximum.
M. Léger: Je dis que c'est un départ, mais c'est
loin d'être suffisamment implanté pour permettre réellement
la participation de la masse, parce que si 150 000 participent dans le
Québec sur 1 666 000 étudiants, 625 000 à
l'élémentaire et 645 000 au secondaire, vous avez
déjà 1 200 000 personnes qui auraient pu participer d'une
façon ou de l'autre... et il n'y en a eu que 150 000...
M. Houde (Fabre): M. le Président, est-ce que je pourrais
avoir la parole?
Le Président (M. Pilote): L'honorable député
de Fabre.
M. Houde (Fabre): M. le Président, je ne voudrais pas
quand même, pour le bénéfice du journal des Débats,
que soit inscrite cette affirmation qu'il y a 150 000 élèves ou
étudiants seulement qui participent aux sports dans la province de
Québec.
M. Léger: Non. Je parle de ceux qui ont participé
aux Jeux du Québec.
M. Houde (Fabre): Aux Jeux du Québec, oui, parce qu'il
faut quand même multiplier par trois ou par quatre pour avoir le nombre
de ceux qui font du sport de façon intensive, mais sans vouloir
nécessairement faire de la compétition ou sans vouloir appartenir
à un club, on n'a qu'à penser aux milliers de gens qui font du
ski de fond, aux milliers de gens qui font du ski alpin, etc.
M. Léger: Je voulais faire allusion au fait qu'il y avait
1 666 000 sujets dans le domaine scolaire, il y a aussi tous ceux qui peuvent
avoir laissé les études. On sait qu'il y a 654 000
élèves au secondaire, si on tombe à environ 100 000 au
niveau collégial et à 96 000 universitaires, cela veut dire qu'il
y a beaucoup de gens qui ont abandonné le milieu scolaire, qui sont du
même âge que les cégépiens et que les gens de
l'université et qui n'ont pas la possibilité de participer
à des finales ou des semi-finales ou même au début des Jeux
du Québec. Comment pouvez-vous faciliter la participation des gens qui
ne sont pas dans les écoles aux Jeux du Québec?
M. Phaneuf: Par accessibilité. C'est bien sûr que
c'est pour cela qu'on a facilité la chose et qu'on a surtout fait de
l'incitation auprès des municipalités et des commissions
scolaires pour établir des protocoles d'entente pour ouvrir tous les
gymnases, les piscines, tout l'équipement sportif qui existe au
Québec, pour arriver à une utilisation maximale de ces
équipements. Mais je ne peux pas comptabiliser tous ceux qui entrent
dans une piscine, tous ceux qui entrent dans les gymnases en dehors des
périodes scolaires. Il est facile d'avoir des statistiques sur le nombre
d'élèves actuellement à cause des normes. Il est facile
pour nous de donner des statistiques au niveau des Jeux du Québec parce
qu'on défraie leur transport; on sait combien cela prend d'autobus,
combien il y a de jeunes dans les autobus et combien il y a de joutes au niveau
de la finale provinciale, etc. C'est facile pour nous de fournir des
statistiques, mais si vous me demandez combien il y a de participants en ski de
fond les fins de semaine au Québec, c'est assez difficile pour moi de
vous le dire. Les centres de plein air ne fournissent pas ces statistiques tous
les jours. On a fait des enquêtes et des études. Au niveau du
service de la planification on a des données. Il faut dire que, d'une
façon assez spectaculaire, le taux de participation des
Québécois augmente sensiblement.
Il y a beaucoup plus de Québécois qui font du cyclisme
actuellement, sur le plan des loisirs, pas dans le domaine de la
compétition. Mais c'est assez difficile pour moi d'identifier. Quand,
moi, je prends ma bicyclette, ma trois vitesses, et vais faire le tour de
l'île Perreault, je tombe dans la statistique comme tel. Il y en a
d'autres qui font ça.
M. Léger: Vous tombez au bas de la bicyclette, par
exemple.
M. Phaneuf: Vous comprenez ce genre de choses, mais il faut dire
qu'il y a énormément plus de participation et les
Québécois sont de plus en plus sensibilisés à
participer à des activités dites de loisirs qui sont sportives
aussi. Combien y a-t-il de personnes qui font de la voile actuellement au
Québec, quand on regarde... Je peux le constater de visu parce que je
vis au bord du lac des Deux-Montagnes. Il y a dix ans, les voiles qui
pointaient à l'horizon n'étaient pas très nombreuses sur
le lac des Deux-Montagnes. Et c'est par centaines, les fins de semaine,
maintenant, qu'on voit des voiliers sur le lac des Deux-Montagnes. Il y a cette
augmentation de participation dans cette discipline qui s'appelle la voile,
mais c'est difficile de comptabiliser et dire combien il y a de personnes qui
font de la voile toutes les fins de semaine au Québec. Je pense que les
statistiques... Parce qu'il y a les participations aux sports et loisirs comme
tels et c'est facile d'avoir des statistiques dans le sport de
compétition. Ceux-là, on peut les identifier à cause des
affiliations des fédérations. Il y a énormément de
personnes qui font du sport et qui ne sont absolument pas
intéressées à être membres d'une
fédération comme telle. Ils font du sport, ont des loisirs pour
leur seul plaisir. Ils vont aller dans une fédération pour suivre
des cours de formation, ou ils vont aller dans une école de plein air
où sans être membres d'une fédération, ils peuvent
suivre un cours, mais, lorsqu'ils obtiennent un certain niveau de connaissance
au niveau des équipements dans le sport qu'ils veulent pratiquer, ils
vont pratiquer purement leur sport, sans pour autant...
M. Léger: J'ai mon adjoint, le député de
Fabre...
M. Houde (Fabre): J'aurais une question et, en même temps,
une suggestion à faire au ministre, sur le même sujet. Est-ce que
ce ne serait pas possible au cours de l'année je ne sais pas si
j'enfreins le règlement dans le budget des recherches, reprendre
un peu ce qui avait été fait il y a quelques années, ce
qui était là au début, le rapport Bowman, essayer
d'extrapoler, en tenant compte des pièces d'équipement vendues
dans certaines activités, parce qu'il y a quand même eu des
phénomènes extraordinaires depuis quelques années. Je
pense au phénomène du tennis, du ski de fond; je pense qu'encore
une fois, on pourrait profiter des Jeux olympiques immédiatement,
après les Jeux olympiques. Cela pourrait être un sujet de
recherche drôlement intéressant, soit pour l'université ou
pour le haut-commissariat, si on pouvait reprendre un peu la suite du rapport
Bowman et essayer d'avoir une idée du nombre de participants
québécois à une activité physique. Personnellement,
je suis fatigué d'entendre dire, comme on l'entend souvent, que les
Québécois sont de moins en moins sportifs et de plus en plus
spectateurs. C'était peut-être vrai il y a dix ans.
M. Phaneuf: C'est de moins en moins vrai.
M. Houde (Fabre): Je pense que c'est de moins en moins vrai.
D'autre part, on n'a rien en statistiques plus récentes que le rapport
Bowman, du moins à ma connaissance et je pense qu'un des moyens d'avoir
des chiffres plus ou moins exacts ou qui se rapprochent de la
réalité, c'est par la vente. En même temps, ça
justifie et ça aide le haut-commissariat et le ministre de vouloir
prouver que le dollar-loisir, le dollar-sport, le dollar-éducation
physique, enfin, ça existe. Cela n'est pas seulement une dépense,
c'est également un placement, une industrie.
M. Phaneuf: II y a eu une étude faite par le service de
planification, à la suite de consultations par des
fédérations sportives et des fédérations de plein
air. On peut dénombrer assez objectivement, actuellement, qu'il y a au
moins, dans le domaine du loisir sportif, 600 000 participants au
Québec.
M. Léger: M. le Président, je ne veux pas alier
dans trop d'autres domaines, je veux revenir au
domaine de l'institut des sports. Je pense qu'il y a un comité
d'implantation qui a été créé et qui a subi 5
commissions, programmation, installation, communication scientifique et
administration. Le ministre peut-il nous dresser un bilan des
réalisations, des objectifs et de l'échéancier de travail
de ce comité?
M. Phaneuf: Le bilan, non. Mais l'échéancier de
travail, je vais vous soumettre le rapport...
M. Léger: Pas le bilan des réalisations, non?
M. Phaneuf: Si on veut avoir des réponses très
précises, selon les différents comités, il y a des
échéanciers différents. Compte tenu que M. Michel
Bédard, qui est le directeur général de Mission
Québec 76, sera présent demain, on pourrait peut-être
obtenir, d'une façon plus précise, les échéances de
chacun des comités. Jusqu'à maintenant, je sais que certains
comités ont déjà remis leur rapport.
M. Léger: Est-ce que vous avez du personnel à temps
plein? Est-ce qu'il y a un directeur nommé, actuellement?
M. Phaneuf: C'est M. Michel Bédard qui...
M. Léger: ... qui est directeur général
à plein temps?
M. Phaneuf: J'y vais de mémoire. Mission Québec 76
avait formé un comité, un jury de sélection. Les offres
d'emploi ont paru dans les journaux et 42 personnes ont posé leur
candidature pour le poste de directeur général. M. Michel
Bédard est celui qui a été sélectionné comme
directeur général de l'Institut des sports du Québec.
M. Léger: J'aimerais en connaître davantage sur les
relations qui vont prévaloir entre les fédérations et
l'institut, au niveau intermédiaire, entre les deux.
M. Phaneuf: Ce seront les mêmes relations qui existent
actuellement avec Mission Québec 76. Ce sera toujours fait en
consultation avec les fédérations, qui ont ce rôle de faire
le dépistage, qui ont le mandat, par le biais des directeurs techniques,
d'aller dans chacune des régions, lorsque les compétitions sont
tenues au niveau des régions, lorsque les compétitions sont
tenues au niveau provincial. C'est à la fédération de
dire: Tel athlète est sélectionné, est reconnu par la
fédération, à cause de ses records, de ses temps, de la
discipline. A ce moment-là, à partir de cette identification, les
recommandations sont faites à l'institut pour que celui-ci prenne en
main, toujours en collaboration avec les fédérations, la
formation de ces athlètes de pointe.
M. Léger: Mais c'est l'institut qui va fournir directement
aux athlètes les services d'appui comme les bourses, les
équipements audiovisuels, les examens et les soins médicaux.
Est-ce que le ministre peut me dire quelle va être la position de
l'institut quant à l'octroi de ces bourses? Quels sont les
critères? Comment cela va-t-il fonctionner?
M. Phaneuf: C'est au niveau des fédérations, encore
une fois. Cela dépend de la discipline.
M. Léger: Même pour le montant de la bourse? Il n'y
a pas de critères pour...
M. Phaneuf: Oui. Je vais vous donner un exemple. Si on parle de
jeux d'hiver, pour le bobsleigh, on n'a pas d'équipement comme tel, ici
au Québec. Lorsque ceux qui seront identifiés comme les meilleurs
en fonction de cette discipline, la bourse va être étudiée
en fonction de les envoyer à l'extérieur, parce qu'il n'y en a
pas de piste de bobsleigh ici, au Québec.
On ne peut pas comparer ce genre d'analyse et d'évaluation, avec
un athlète en athlétisme, là où on possède
des centres intérieurs, comme celui de Canadair, où on a des
pistes d'athlétisme de 400 mètres au Québec, et lorsqu'on
a des installations ici même. Les subventions et les bourses sont
données en fonction des besoins précis de l'athlète. Mais
c'est très diversifié, quand même.
M. Léger: Au niveau du choix des sports, est-ce qu'il est
exact que le boulingrin a été reconnu comme figurant dans le
groupe 2, parmi les 35 sports faisant partie des programmes de l'Institut des
sports du Québec, et qu'en même temps, des sports comme la nage
artistique, le plongeon, le curling, le tir à l'arc, vont être
dans le groupe 3, qui semble être le groupe le moins important
vis-à-vis de l'institut des sports?
M. Phaneuf: C'est possible.
M. Léger: Sur quoi s'est-on basé pour dire que le
boulingrin est plus important que les autres sports?
M. Phaneuf: Vous poserez cette question à M. Michel
Bédard, demain.
M. Léger: Je tiens à dire que M. Michel
Bédard va être une personne espérée.
M. Phaneuf: Quand on a confié un mandat bien précis
à un organisme, je pense que c'est à partir des discussions qu'il
a eues avec les fédérations sportives, en vertu des défis
qu'on lui avait confiés, de répondre à ce genre de
question. Les décisions sont prises en fonction des consultations qui
ont été faites.
M. Léger: Est-ce exact que chaque discipline sportive va
se voir attribuer un coefficient particulier et que ce coefficient sera
déterminé en fonction de la valeur éducative ou formatrice
de la discipline sportive, ce qui permettrait à certains sports qui ne
jouissent pas d'autant de popularité que d'autres de concurrencer ces
sports?
M. Phaneuf: Cela fait aussi partie du défi, parce qu'on
peut regarder les habitudes des Québécois et dire: A partir des
habitudes des Québécois, on va pallier purement cette
réalité. On sait fort bien que l'escrime n'a pas
été une discipline très populaire au Québec. Il est
assez surprenant de voir l'ampleur que l'escrime est en train de prendre, parce
que la fédération est dynamique et fait de l'incitation
auprès d'une population pour développer une telle discipline.
Cela demeure un des défis de la fédération. Il ne faut
jamais perdre de vue que le premier but de la fédération, ce
n'est pas de faire la sélection des athlètes, mais de faire la
promotion de son sport. Chaque fédération a donc comme but de
faire la promotion de son sport et d'essayer de le vendre à une
population donnée à une clientèle donnée.
M. Léger: le ministre peut-il nous dire ce qui arrivera au
CENA va-t-il se donner le même rôle que le CENA au
Québec? après les Jeux olympiques?
M. Phaneuf: Cela fait partie aussi de l'étude qui est
faite par l'Institut des sports du Québec, pour savoir si le CENA doit
demeurer. Premièrement, nous sommes liés par un bail avec
Canadair. Il faut savoir si Canadair va nous permettre de continuer à
faire cette location. Si oui...
M. Léger: Votre bail se termine aux Jeux olympiques,
à la fin des Jeux olympiques?
M. Phaneuf: Je n'ai pas la date exacte du bail, mais
c'était surtout pour le défi olympique. A partir du moment
où on aura la copie du bail qui nous lie avec Canadair, si Canadair n'a
pas besoin, pour ses propres besoins, de ce hangar, il serait peut-être
souhaitable de maintenir le CENA. Mais ce sera une décision du
comité d'implantation, lorsqu'il fera l'évaluation des
installations pour voir si...
M. Léger: Le CENA répondra demain là-dessus,
je suppose?
M. Phaneuf: Cela fait partie des résultats de
l'enquête. Je ne fais pas personnellement d'enquête. Je ne fais pas
partie de chacun des comités d'implantation, des comités de
programmes, des comités d'évaluation. Il faut quand même
comprendre que c'est le genre d'études que font des groupes
spécialisés. Il y a aussi des firmes qui ont eu des mandats pour
faire ce genre d'études. Lorsqu'on aura les résultats à ce
sujet, je vous donnerai les réponses. Mais, lorsqu'on aura fait
l'évaluation de ce qui va exister après les Jeux olympiques, par
exemple, le centre Claude-Robillard, compte tenu des distances et des bassins
de population, est-il souhaitable de maintenir le CENA parallèlement au
maintien du Centre Claude-Robillard, avec les coûts que cela va
impliquer? Je ne peux pas vous donner toutes ces réponses, tant que je
n'aurai pas toutes les données sur ce genre de questions.
M. Léger: Maintenant...
M. Phaneuf: Je pourrais jouer à l'expert, mais ce serait
malhonnête de ma part.
M. Léger: De toute façon, cela
paraîtrait.
M. Phaneuf: Vous me connaissez assez pour savoir...
M. Léger: Cela fait déjà quelque temps que
des études ont eu cours, au haut-commissariat, par le service de la
planification, sur le rôle et l'avenir des commissions sportives
régionales. Un mandat très spécifique, je pense, avait
d'ailleurs été donné par le ministre, sur le service de la
planification, celui d'établir à Montréal une structure
qui va mieux coller aux réalités de cette ville par rapport au
reste du Québec. Où en sont rendues ces deux études?
M. Phaneuf: Encore une fois, c'est directement relié aux
décisions finales qui devront être prises au niveau de la carte du
loisir, parce que les commissions sportives doivent quand même marier les
découpages qu'on doit faire au niveau de chacune des régions du
Québec. On a fait quelques tentatives d'assistance financière
pour pallier, dans un premier temps, certaines lacunes qu'on a pu identifier.
On ne répond pas à la totalité des besoins, parce que,
pour s'engager avec des fonds, à partir d'une politique bien
ordonnée et bien analysée, je pense qu'il vaut mieux attendre les
résultats des analyses qu'on est en train de compléter au niveau
de la carte du loisir.
M. Léger: Mais, où en est-on rendu dans les
résultats de ces analyses? Cela fait quand même un bout de temps
que c'est commencé.
M. Phaneuf: Je vous en ai parlé ce matin, lorsqu'on a
parlé des études qui sont en cours. Sur le plan des
fonctionnaires, ici, les études sont terminées. Les
dernières consultations ont été faites par le conseil
québécois, qui doit me remettre le résultat de ces
études. Une fois faite la compilation des deux, nous allons prendre nos
décisions à partir de cette compilation.
M. Léger: II y a quand même, au niveau des CRL, une
division territoriale dans laquelle il y a aussi l'aspect socio-culturel et
l'aspect sportif. Est-ce que, quand vous parlez de consultation, par exemple,
le Service régional des loisirs de Montréal, le CRL de
Montréal, a été consulté jusqu'ici? A-t-il pu
donner son avis là-dessus.
M. Phaneuf: Oui, assurément, le CRL de Montréal a
été consulté cet hiver par le conseil
québécois qui met la dernière main justement à
l'affaire. C'est le conseil québécois qui avait le dernier mandat
de la consultation. J'ai dit que Montréal a été
consulté, ainsi que toutes les régions, sans exception, parce que
le conseil québécois et ce comité du conseil
québécois ont siégé dans toutes les régions
du Québec, sans exception. On a fait cette consultation.
M. Léger: De toute façon, à la suite de ces
études commencées chez vous et après consultation avec les
autres, il doit quand même y avoir une certaine tendance qui ressort. Le
ministre peut-il nous dire vers quoi on s'en va de ce côté?
M. Phaneuf : Ce seraient mes idées personnelles, parce
qu'il faudrait quand même que j'aie le résultat des études
pour me prononcer d'une façon logique. Cela ne sert à rien de
faire faire des études par des groupes comme le conseil
québécois, d'arriver, de passer par dessus cela et d'imposer une
directive qui viendrait du ministre. Je suis certain que, compte tenu des
bassins de population, il va falloir en arriver à créer cette
identité au niveau de certaines régions qui sont trop grandes,
quant à moi, et qui sont non motivantes, parce que le sens de
l'appartenance n'y est pas aussi évident que dans d'autres
régions. On sait que cette motivation est nécessaire pour
permettre la promotion des disciplines sportives. Quant à moi, dans un
premier temps, et lorsque j'aurai les données à cause des
consultations, je pense bien que cela va coller à cette
réalité, c'est impensable de perdre de vue cette
réalité.
M. Léger: A cause de la densité de population, je
pense bien que le premier but, compte tenu de cette densité de
population, est d'en arriver à une structure originale pour diviser le
secteur montréalais d'une façon sectorielle et en arriver
peut-être à donner des animateurs sportifs aux CRL dans les zones
précises et mieux organiser les Jeux du Québec et faire la
promotion des jeux sur l'île de Montréal. Quels sont les
critères que vous avez pu quand même déceler dans les
tendances pour évaluer les sommes d'argent et les services que vous
devez donner à des régions comme Montréal qui,
actuellement, sont sous-représentées?
M. Phaneuf: Je l'ai dit ce matin. D'ailleurs, il est assez
difficile d'en arriver à une norme pour l'ensemble du Québec,
parce que si on prend les neuf districts de la ville de Montréal, qui
est une bande à l'intérieur de l'île de Montréal
comme telle, vous avez quand même la ville de Montréal qui
dépense une vingtaine de millions dans le domaine de la
récréation, qui a des animateurs sportifs dans plusieurs secteurs
de ces neuf districts. Vous regardez à l'est, vous regardez à
l'ouest, et vous y trouvez plusieurs municipalités. Si vous faites
l'analyse de ce qui existe à Pointe-aux-Trembles, à Anjou, etc.,
vous allez vous apercevoir que, dans certains secteurs, vous avez des services
bien organisés. Vous vous apercevez que les résultats de la
participation sont plus dynamiques que dans d'autres secteurs moins bien
organisés. Vous êtes dans un secteur où vous pouvez en
parler. Je suis certain que le secteur de Rivière-des-Prairies n'est pas
un secteur très bien structuré, très bien organisé,
même s'il relève de la ville de Montréal. Par contre, vous
allez à Pointe-aux-Trembles, qui a un service de
récréation organisé, et vous y allez obtenir une plus
grande participation comme telle. Je ne peux pas énoncer une norme qui
va répondre à l'ensemble de ces préoccupations, parce que
compte tenu des lacunes bien identifiées dans un secteur, elle irait au
détriment d'un autre secteur où, grâce à un effort
local, par le biais du propre pouvoir de taxation d'une municipalité,
des efforts supplémentaires ont été faits. Si je me
transporte à Pointe-Claire, je n'ai pas à y organiser un service
de récréation sur le plan sportif dans le domaine de la natation,
dans le domaine du plongeon, dans d'autres domaines car c'est vraiment bien
structuré, compte tenu des richesses locales qui existent. Ce qui est
vrai pour Pointe-Claire n'est pas vrai pour d'autres municipalités de
l'ouest de l'île de Montréal. C'est cet ensemble de
préoccupations qui vont faire qu'on va raffiner notre étude pour
pallier toutes ces réalités, pour y mettre des animateurs.
M. Léger: Comment pouvez-vous pallier les
difficultés? On a fait état de l'exemple de
Rivière-des-Prairies, qui est quand même une région
défavorisée dans le secteur de Montréal. Si la ville de
Montréal ne bouge pas pour différentes autres raisons ou si elle
a des problèmes de planification, d'urbanisation et d'aménagement
de territoire qu'il est long de définir, etc., et que la population de
ce milieu a besoin de services particuliers, de parcs et de subventions
quelconques, ce n'est pas avec les subventions hors-normes qu'on peut
régler cela. De quelle façon le haut-commissariat peut-il pallier
les manques du côté municipal?
M. Phaneuf: D'une part, il y a l'assistance directe aux clubs
sportifs, ce qui n'empêche pas un club de votre secteur de se faire
connaître selon les critères que j'ai mentionnés
tantôt et d'obtenir directement une assistance financière. C'est
pour le club sportif comme tel. Au niveau de la coordination, lorsqu'on aura
terminé l'étude et qu'on aura en place des gens pour augmenter
cette coordination et cette aide qui va être apportée, ces gens
aussi signaleront leurs besoins aux fédérations qui ont ces
directeurs techniques, qui ont les clubs qui existent et augmenteront la
participation à ces clubs. On augmentera l'aide requise et on
répondra en partie aux déficiences que vous signalez et que vous
avez raison de signaler. Mais toutes les mesures et les programmes qu'on doit
mettre de l'avant, c'est le partage des richesses et l'identification des
zones.
M. Léger: Quelle somme d'argent avez-vous prévue
dans votre budget pour de tels cas?
M. Phaneuf: Vous avez les $2 500 000 au niveau des CRL avec une
augmentation de $2,8 millions cette année, soit une augmentation de $300
000. On est dans une période de budget assez restrictive quand
même. C'est presque de...
M. Léger: Quel est le montant pour les quatre
régions qu'on a mentionnées?
M. Bonnier: M. le Président...
Le Président (M. Pilote): Le député de
Taschereau.
M. Bonnier: ... pendant qu'on cherche les données. La
question soulevée par le député de Lafontaine est une
question qui concerne d'autres régions du Québec. N'y a-t-il pas
quand même une tendance, dans la politique de votre ministère, M.
le ministre, d'essayer de faire en sorte que les villes elles-mêmes, par
leur service de récréation, par exemple, ou de loisir puissent se
structurer de plus en plus et prendre en charge un certain nombre
d'établissements, quitte à ce que vous puissiez contribuer
à l'équipement lui-même.
M. Phaneuf : C'est assez évident. Il y a d'autres
programmes qui ont été incitateurs dans ce sens pour arriver
à une meilleure organisation dans chacune des municipalités.
L'assistance au leadership est un exemple, pour l'engagement de permanents. Au
niveau de plus petites municipalités, c'est un programme d'assistance
financière pour l'engagement d'un permanent et nous apportons notre aide
pendant trois ans en espérant que la municipalité prendra la
relève par la suite. Il y a toutes sortes de programmes autres que ceux
dont nous avons discuté tantôt qui sont aussi incitateurs, mais,
naturellement, on doit coller à d'autres sortes de
réalités qui ne sont pas les besoins québécois,
mais les réalités financières du Haut-Commissariat
à la jeunesse, aux loisirs et aux sports.
On peut recevoir 50 demandes d'assistance financière. On
répond, dans un premier temps, à cause de la limite du budget,
à ceux qu'on trouve prioritaires à cause des bassins de
population, des aménagements physiques existants; ce sont des
critères et des normes qui ont été mis de l'avant par les
services.
Si on avait à répondre, demain matin, à la
totalité des demandes qui nous sont faites, cela me prendrait pas mal
plus de millions que j'en ai actuellement.
Pour répondre à la question du député de
Lafontaine, le CRL de Montréal recevait, l'an passé, un montant
de $188 364. Cette année, le montant prévu est de $247 871 et il
reçoit de Centraide un montant de $40 000, ce qui fait que le budget
d'opération, cette année, devrait être de l'ordre de $287
871.
M. Léger: Qu'est-ce que la région de Québec
a reçu pour les mêmes normes?
M. Phaneuf: $354 363.
M. Léger: Le ministre peut-il quand même admettre
que la région de Québec, avec une population beaucoup moins
grande, beaucoup moins dense, reçoit plus que les quatre régions
de Montréal qui n'obtiennent que $287 000? C'est Montréal qui
reçoit moins, actuellement, en réalité.
M. Phaneuf: II ne faut pas perdre de vue, non plus, le but du CRL
qui est de faire l'analyse et de faire participer, compte tenu de
l'étendue du territoire, différentes petites
municipalités, là où il n'y a pas de permanence.
La ville de Québec, comme telle, a un service des loisirs et la
ville de Montréal a un service des loisirs. C'est moins vrai pour
d'autres municipalités et le but premier des CRL...
J'ai été le premier président du CRL du sud-ouest
du Québec. Je l'ai formé avec des copains de travail à ce
moment. Le but premier est de mettre ensemble les quatre comtés qui
regroupent le 6-3, le sud-ouest du Québec, toutes les
municipalités. Dans le comté de Vaudreuil-Soulanges, par exemple,
à l'époque où on a créé le CRL, il n'y avait
aucun permanent dans les 32 municipalités du comté.
Donc, il fallait avoir une permanence au niveau du CRL pour essayer
d'organiser ces rencontres entre les différents bénévoles
des différentes municipalités, compte tenu qu'il n'y avait pas
cette permanence.
M. Léger: Je n'ai rien contre le fait que la région
de Québec ait un tel montant je ne me souviens plus du montant
que m'a donné le ministre mais je pense que le pire taux de
participation est dans la région de Montréal et que le montant
que vous accordez à Montréal est absolument insuffisant,
comparativement à ce qui s'est donné ailleurs.
M. Phaneuf: II ne faut pas mélanger. J'ai dit
quitte à me référer à ce que j'ai dit ce matin
que ce n'est pas purement une question d'argent. J'ai dit aussi qu'il
est plus difficile d'organiser dans un milieu comme Montréal, à
cause de la déficience des équipements sportifs, des loisirs et
du sport. Ce n'est pas seulement une question d'argent. J'ai donné
l'exemple des Gymnix. J'ai donné un budget supplémentaire aux
Gymnix pour leur permettre de se trouver un local et ils n'ont pas
trouvé de local.
Ils vont avoir le même problème à
l'Université de Montréal, qui est en train de terminer ses
travaux de construction. On m'a signalé qu'on a même dit aux
Gymnix que les locaux qu'ils occupent actuellement pourraient leur être
enlevés. C'est loin de solutionner le problème, cela va en
créer un nouveau. Ce n'est pas une question d'argent, c'est qu'il n'y a
pas de locaux disponibles actuellement à Montréal. Quand
même je donnerais un demi-million demain matin au CRL et que ces
personnes iraient voir les gens, s'ils ne peuvent pas en organiser et qu'ils
n'ont pas de gymnase disponible, pas de piscine disponible, qu'il n'y a pas ce
qu'il faut, cela ne règle pas le problème.
M. Léger: C'est un cercle vicieux. M. Phaneuf:
C'est un cercle vicieux.
M. Léger: Parce qu'en réalité, s'il manque
de l'équipement, il faut que quelqu'un se préoccupe de les aider
en ce sens. D'un autre côté, s'ils n'ont pas d'argent pour inciter
les gens à participer et à se trouver les locaux... Au point de
vue des arénas, des gens de Rivière-des-Prairies, par exemple,
dans mon comté, sont obligés d'aller jouer dans
Pointe-aux-Trembles; c'est très loin pour...
M. Phaneuf: Je vous parlais du CRL tantôt, c'est parce
qu'on fait un lien direct quant au montant investi dans le CRL par rapport
à un autre montant dans un autre CRL. Si on regarde l'ensemble des
municipalités sur le territoire de l'île de Montréal et
Laval, on est en bas de 50, mais le CRL de Québec a affaire à 300
municipalités.
M. Léger: Mais la population n'est pas pareille.
M. Phaneuf: Je sais, mais le but du CRL, c'est de mettre ensemble
ces municipalités, faire l'organisation intermunicipale aussi et faire
rencontrer ces bénévoles dans différentes
municipalités. Qu'est-ce que vous voulez? Il y a un service de la
récréation à Montréal. Ce rôle est rempli en
partie par la municipalité. Quand on vous a fait l'analyse des budgets
affectés au monde du loisir et du sport, dans les petites
municipalités du Québec... Prenez la municipalité de
Pointe-Fortune, à côté de Vaudreuil-Soulanges, la
totalité du budget est de $14 000. Il y a eu deux incendies cet hiver.
Elle doit $4000 à la ville de Rigaud plus le déneigement. Elle
est en déficit. Il n'y a pas un "mosus" de cent qui va être mis
aux loisirs. Ne vous faites pas d'illusions. Ce genre de problèmes
existe dans beaucoup de municipalités du Québec et c'est pour
pallier ce genre de lacunes qu'on a mis sur pied les CRL.
M. Léger: D'accord, mais je veux dire que je n'ai pas
d'objection à ce que la ville de Québec ou la région de
Québec qui a des responsabilités importantes ait des sommes qui
lui conviennent, mais moi, je dis au ministre que, si vous avez
déjà établi un budget qui n'est augmenté que de
$300 000, je pense, à ce qu'on m'a dit tantôt, sur le budget de
l'année dernière, vous n'avez pas prévu de montant
substantiel d'augmentation pour une région aussi importante, aussi dense
de population, où on voit le taux de participation le pire
comparativement à celui des autres régions.
M. Phaneuf: II faut être prudent là-dessus.
Même des gens de Laval m'ont dit: Ne nous mettez pas une structure
parallèle dans notre service sportif, notre service de
récréation de Laval. Ils ne sont pas intéressés
à ce que le gouvernement du Québec arrive avec des permanents qui
vont venir faire un travail parallèle à ce qui est fait par Laval
actuellement. Cela non plus, il ne faut pas perdre cela de vue. Je n'ai pas
à dépenser de l'argent pour être en compétition avec
une responsabilité d'une municipalité, quand la
municipalité a les moyens de remplir cette responsabilité. Il ne
faut pas perdre cela de vue, non plus.
Le Président (M. Pilote): L'honorable...
M. Phaneuf: Cela, c'est signifié par Laval, par les
permanents et par le maire.
Le Président (M. Pilote): L'honorable député
de Bellechasse.
M. Mercier: En effet, M. le Président, je voudrais
renchérir sur les propos que vient d'émettre le ministre
responsable du haut-commissariat et m'inscrire quasi en faux contre les
commentaires du député de Lafontaine sur le budget
consacré au conseil régional des loisirs de Québec.
Avec la participation de quelques-uns de mes collègues, nous
avons rencontré, au cours des derniers mois, depuis peut-être un
an, à deux ou trois reprises, le bureau de direction du conseil
régional des loisirs de Québec. Le commentaire émis par
l'honorable ministre est tout à fait juste, à savoir que la
région administrative de Québec englobe plusieurs comtés
ruraux dans la périphérie immédiate de Québec, mais
aussi sur des étendues allant au-delà de 200 milles de distance
et comportant, comme l'a exprimé le ministre, au-delà de 300
municipalités.
Ce fut l'objet de nos revendications depuis un an auprès du
conseil régional des loisirs de Québec, c'est-à-dire cette
pénurie d'agents de développement pouvant assister nos
municipalités rurales dans la préparation de plans de structures
de loisirs, que ce soit de l'infrastructure au niveau physique ou de
l'aménagement de ces structures, comme le développement de
certaines disciplines dans les régions rurales.
Je ne voudrais que renchérir sur les propos émis par
l'honorable ministre sur la nécessité, pour nous, dans les
comtés ruraux Bellechasse ne fait pas exception à la
règle, au contraire, avec au-delà de 36 municipalités
rurales de ce besoin que nous avons dans nos municipalités
rurales de l'aide technique d'agents de développement, qu'ils viennent
du conseil régional de loisirs de Québec ou du haut-commissariat,
mais c'est une nécessité, d'ailleurs, qu'a comprise le
haut-commissariat. Je voudrais profiter de l'occasion... On attend assez
souvent, M. le Président, des critiques à l'endroit de tout le
monde, à tort et à travers, et, lorsqu'il se fait des choses
positives, malheureusement, on ne le mentionne pas trop souvent.
C'est pourquoi je voudrais profiter de la circonstance pour
féliciter le ministre responsable du haut-commissariat ainsi que toute
son équipe de hauts fonctionnaires, de spécialistes qui
l'assistent, de la compréhension et surtout du support que le
haut-commissariat a apporté au cours des dernières années,
particulièrement depuis deux ans, à ma connaissance en tout cas.
Cette aide financière et technique aux comtés ruraux, aux
municipalités rurales, afin d'assurer chacune des municipalités,
quelle que soit son importance ou sa localisation géographique, cette
aide financière et technique, tenant pour acquis que les citoyens qui
habitent les comtés ruraux sont des Québécois à
part entière, qu'ils soient situés sur la frontière de
l'Etat du Maine ou dans d'autres secteurs du Québec, dans le beau et
grand comté de Matane ou ailleurs... Nous avons besoin, justement, de
cette infrastructure minimale d'organisation de loisir et le haut-commissariat
a compris ces besoins. Je voudrais lui porter un témoignage vibrant de
notre reconnaissance et nul doute que l'on
peut espérer, avec le dynamisme qui anime les dirigeants du
haut-commissariat, que cela va se poursuivre dans les prochains mois et les
prochaines années.
Vous me permettrez, M. le Président, de souligner à
nouveau, à l'attention de l'équipe de haut-commissariat et de son
titulaire, des besoins particuliers de comtés ruraux en fonction non
seulement des agents de développement auxquels nous avons fait allusion
tout à l'heure et qui nous sont nécessaires pour la coordination
des loisirs dans les régions rurales, mais de cette
nécessité qu'il y aurait d'une coordination avec le
ministère de l'Education et les commissions scolaires pour faciliter
l'accessibilité des locaux des commissions scolaires régionales
ou des commissions scolaires locales regroupées afin de rendre
accessibles, non seulement aux jeunes, mais à l'ensemble de la
population de nos régions rurales, les gymnases, les piscines de ces
écoles polyvalentes. Dans certains secteurs, M. le Président
et je pense que le ministre en est conscient puisqu'il a eu l'occasion
de visiter le comté de Bellechasse et d'autres comtés
également de la province dû, justement, à sa grande...
M. Bonnier: Le beau comté de Bellechasse.
M. Mercier: ... disponibilité ce sont des lacunes
qui ont été portées à notre attention, des
difficultés d'établir des protocoles d'entente pour faciliter
l'accès de ces infrastructures scolaires dans le domaine des loisirs
à nos populations rurales.
Un autre point qui a été porté à l'attention
du haut-commissariat, c'est cette nécessité également
d'augmenter le budget hors normes des comtés ruraux dû justement
au fait du nombre imposant de municipalités rurales, de la
multiplicité des organismes qui ont besoin d'aide financière et
nul doute que cette suggestion, qui a déjà été
formulée, connaîtra, j'espère, des réponses
positives dans les prochains mois.
C'était, M. le Président, quelques commentaires que je
voulais porter à l'attention de l'honorable ministre, mais surtout de le
remercier de l'accent qu'il a donné dans les politiques du
haut-commissariat par l'établissement de procédures et de normes
pour faciliter l'aide financière à des municipalités
rurales pour implanter dans chacune de nos municipalités un minimum de
loisirs et je l'en remercie.
M. Phaneuf: On pourrait, M. le Président... M. Léger:
... des applaudissements.
Le Président (M. Pilote): J'espère qu'après
un tel discours, il en restera pour le comté du Lac-Saint-Jean.
M. Léger: Alors, je peux...
M. Phaneuf: Au nom de toute l'équipe de haut-commissariat,
je me permets quand même de remercier le député de
Bellechasse pour ses...
M. Léger: Est-ce qu'il y a une nouvelle aréna dans
la région? Alors, je comprends très bien l'enthousiasme
délirant du député de Bellechasse.
M. Mercier: Le député de Lafontaine, M. le
Président, semble surpris de ces propos. C'est que trop souvent,
malheureusement, on a oublié dans le passé les comtés
ruraux et nous n'avions aucune infrastructure au niveau des loisirs. C'est un
fait dans plusieurs comtés ruraux et c'est pourquoi je me dois de le
mentionner, parce que c'est une réalisation, c'est vrai. Cela a
été fait et c'est en voie justement d'être
complété et c'est pourquoi je voudrais profiter de la
circonstance parce que trop souvent on est porté à critiquer,
mais quand il se fait de bons coups, n'ayons pas peur de le dire et d'en rendre
témoignage aux responsables.
M. Côté: On va inviter le député de
Lafontaine à venir. Il va passer incognito. On va lui faire faire la
visite.
M. Houde (Fabre): Toute la province veut avoir ce que
Rivière-du-Loup a eu.
Une Voix: Exactement.
Le Président (M. Pilote): Le député de
Lafontaine.
Fusion des fédérations de hockey
M. Léger: Une question pas mal fondamentale et importante.
Où en sont rendus on en a parlé un peu ce matin, le
ministre a déposé une correspondance avec la
Fédération de hockey mineur les négociations pour
fusionner les principales fédérations de hockey, tout
spécialement dans le domaine du hockey majeur afin de parvenir à
n'avoir qu'une seule instance unifiée, comme c'est le cas dans les
autres sports du Québec? J'aimerais que le ministre nous dise... Il y a
un problème qui n'existait peut-être pas d'une façon aussi
évidente il y a un an ou deux. Les fédérations de hockey
mineur nous ont envoyé un télégramme ce matin. C'est
sûr qu'on est d'accord qu'il devrait y avoir une fusion pourvu qu'il y
ait une politique d'ensemble, mais je pense que, si le ministre, qui devrait
agir comme médiateur, ne se prononce pas, cela n'avancera pas le
débat. Je voudrais savoir quel est le point de vue du ministre.
Qu'est-ce qui ne marche pas actuellement dans cette unification et la fusion
des principales fédérations de hockey? Quel est le
problème? Faites donc le bilan de la situation actuelle.
M. Phaneuf: Ecoutez, que le ministre ne se prononce pas, je
m'inscris en faux contre cette déclaration, parce que je me suis
prononcé.
M. Léger: S'il ne se prononce pas, il faut qu'il se
prononce un jour ou l'autre.
M. Phaneuf: Je me suis déjà prononcé, je dis
qu'il est souhaitable et souhaité par le ministre, que cette fusion
devienne réalité. Je trouve qu'il
serait logique pour la Fédération du hockey mineur et la
Fédération du hockey majeur de se regrouper. Quant aux propos
qu'on a tenus ce matin, si on veut avoir cette cohérence au niveau de la
réglementation, de la formation des instructeurs, si on veut avoir une
suite logique à partir du niveau mineur, jusqu'au niveau majeur, junior
A, junior B, ligne Métropolitaine, et tout ce que cela peut comporter,
si on veut avoir cette uniformité, je pense qu'il est souhaitable que
cette fusion se fasse. Sur cela, je me suis prononcé d'une façon
claire et nette.
Par contre, je n'ai pas décidé d'imposer, carrément
cette décision. J'ai demandé aux deux groupes, le hockey majeur
et le hockey mineur, de se rencontrer et de discuter entre eux de ces
modalités de fusion. Nous sommes au stade des discussions. Il a
semblé récemment que ces discussions allaient nous amener
à une fusion rapide. Il semble y avoir un retour en arrière,
malgré des négociations vous avez toute la correspondance
et les échanges qui ont été faits avec les groupes
concernés.
M. Léger: Quant aux craintes les plus fondamentales que
soulève la Fédération du hockey mineur, est-ce qu'elle
craint d'être sous-représentée...
M. Phaneuf: C'est une des craintes, mais elle a eu l'assurance de
la part de la Fédération du hocey majeur qu'elle ne serait pas
sous-représentée, compte tenu du nombre de personnes qu'elle
représente. Toutes ces craintes, toutes ces discussions ont eu lieu
entre les deux groupes. C'est pour cela que je me demande s'ils ne veulent pas
fusionner. J'aimerais connaître, de leur part, les raisons
réelles, pas par le biais de télégrammes comme
celui-là, mais qu'on me donne des raisons majeures, des preuves d'une
façon systématique, parce qu'un des problèmes qui surgit,
compte tenu d'une affiliation nationale, c'est que cette structure nationale va
reconnaître une association, forcément la majeure, ce qui fait que
le hockey mineur n'est même pas représenté sur le plan
national.
Si on regarde les structures dans les autres provinces, on
s'aperçoit qu'il n'y a pas deux structures, il n'y a qu'une structure
qui s'occupe du mineur jusqu'au majeur. Et l'entente crée des
difficultés au niveau des rencontres interprovinciales, au niveau des
rencontres nationales.
M. Léger: Est-ce qu'il n'y aurait pas un problème
au niveau de la politique de fonctionnement de la Fédération du
hockey majeur, qui fait que la Fédération du hockey mineur craint
de s'affilier tant qu'il n'y aura pas eu de correctifs apportés au
fonctionnement de la Fédération du hockey majeur?
M. Phaneuf: Ce serait peut-être souhaitable qu'on les
rencontre tous les deux et qu'on leur pose ce genre de questions, parce que
l'analyse qu'on a faite nous semble favorable, on ne voit pas
d'inconvénient. On peut mettre toutes les structures sur le plan de la
représentativité pour assurer que ceux qui oeuvrent dans le monde
du hockey seront représentés lors de l'assemblée
générale, pour les élections de l'exécutif, pour le
conseil d'administration, etc. Je ne vois aucun problème majeur. Il ne
semblait pas y en avoir encore récemment et à toutes les
objections qui avaient été posées lors des discussions,
les réponses ont été apportées et semblaient
acceptables aux deux organismes. C'est pour ça que je ne comprends
vraiment pas actuellement l'attitude du hockey mineur.
M. Léger: Je n'ai pas avec moi ici le
télégramme, il est dans mon bureau en haut, il y avait quand
même, si je me rappelle bien, trois questions à la fin de ce
télégramme. Est-ce que le ministre pourrait trouver une
réponse à ces trois questions pour peut-être faire avancer
le débat?
Juste avant les signatures, il y avait trois questions, je pense.
M. Phaneuf: Une des questions, c'est "une rencontre avec le
ministre Paul Phaneuf lui-même et notre conseil d'administration pour le
16 mai 1976, à 13 heures, à l'hôtel de ville de
Saint-Léonard", etc., etc. Bon. Ecoutez, je suis aux prises moi aussi
avec un ordre du jour, vous avez le vôtre, j'ai le mien. On me demande
des rendez-vous dans un télégramme, comme ça. Compte tenu
des engagements que je prends parfois deux mois, trois mois à l'avance,
je ne peux pas leur répondre oui. Justement, le 16 mai, j'ai
déjà pris des engagements. C'est le genre de chantage que je
n'apprécie pas et je le dis publiquement. Ils annoncent une
réunion, ils la tiennent, ils disent ensuite: Le ministre n'était
pas là. Je ne peux pas, à quelques jours d'avis, assister
à une réunion comme ça.
M. Léger: D'accord. De votre côté, je pense
que le ministre peut trouver une date qui pourrait leur convenir aussi.
M. Phaneuf: Je peux envoyer des fonctionnaires...
M. Léger: Sur la politique, je pense que...
M. Phaneuf: ... compétents, qui négocient le
dossier actuellement, qui font des recommandations au ministre, parce qu'il est
impensable, compte tenu du nombre d'associations, de fédérations,
d'organisations qui existent au Québec, que je personnalise chacune des
rencontres. J'aimerais bien cela, ce serait peut-être souhaitable, mais
il est physiquement impossible de penser pouvoir réaliser ce genre de
choses. A cause, premièrement, du fait que je suis député
d'un comté comme Vaudreuil-Soulanges, où il y a 32
municipalités, j'ai des problèmes de voirie, d'agriculture. Ce
n'est pas parce qu'on est ministre qu'on n'est plus député et je
dois aussi me préoccuper de mes propres problèmes. C'est une
partie.
Je demeure père de famille avec des préoccupations d'un
père de famille qui a des enfants qui vont à l'école
publique et qui sont en grève. J'ai aussi toutes ces
préoccupations malgré les problèmes du hockey mineur et
majeur.
Le deuxième point, l'assurance immédiate par le truchement
d'une lettre d'intention de verser... je vous ai donné copie de la
lettre, cela avait déjà été fait.
M. Léger: ... de verser à...
M. Phaneuf: ... de verser à l'association. Elle veut qu'on
lui verse $120 000. On va lui donner une avance pour permettre aux
intéressés de continuer, mais je ne verserai pas la
totalité de la somme, compte tenu qu'une des exigences, c'est de
continuer les négociations. Nous avons dit, suite à une
décision: II est souhaitable que vous discutiez ensemble pour faire
cette fusion. Pour leur faciliter cette fusion, on va leur donner les moyens
pour que le fonctionnement courant puisse continuer, mais on ne leur donnera
pas la totalité de la somme.
M. Léger: Est-ce que, ce matin, vous n'avez pas dit que
vous aviez l'intention de verser toutes les subventions et que vous n'en
retiendriez pas?
M. Phaneuf: II y a une autre chose qu'on me signale ici.
M. Léger: Je reviens à ma question. Est-ce que le
ministre, ce matin, n'a pas dit qu'il versait toutes les subventions et qu'il
n'en retiendrait pas une partie?
M. Phaneuf: Non. Premièrement, il faudrait que
l'Association du hockey mineur ait présenté officiellement une
demande. Cette demande a été évaluée et
analysée. Vous reconnaîtrez que le budget qui se termine le 31
mars, dans les nouvelles demandes qui sont faites, on analyse...
M. Léger: Ici, ils n'ont pas fait les demandes...
M. Phaneuf: Ils n'ont même pas fait de demande officielle
au commissariat et le cahier qui doit être rempli n'est pas
présenté au commissariat. Je ne verserai pas un chèque en
blanc de $120 000 à qui que ce soit.
Le troisième point: De notre côté, nous nous
engageons à suivre la même vitesse de croisière que l'Etat
donnera à son projet de loi, sur les loisirs et les sports. Ecoutez.
Vous connaissez les échéanciers. Nous sommes à
l'étude des budgets actuellement. On veut faire siéger une
commission parlementaire, parce qu'on s'était bien engagé
vous vous rappelez bien les engagements que j'avais pris vous savez que
dans l'échéancier actuel, il serait difficile de faire
siéger la commission parlementaire. Vous savez aussi qu'après le
dépôt en première lecture, cela prend trente jours d'avis
dans la Gazette officielle pour faire tenir la présentation de
mémoires.
Nous sommes au courant de tout cela, mais d'arriver et d'écrire
cela... c'est un manque de connaissances, de structures gouvernementales auquel
nous sommes obligés de nous soumettre, qu'on le veuille ou non.
Même si je voulais faire siéger et compléter le
projet de loi demain matin, je ne le peux pas. Je dois suivre les délais
et les délais, on les respecte tous les deux, l'Opposition et le
pouvoir, si on peut s'exprimer ainsi.
M. Léger: Je pense qu'il ne s'agit pas pour eux de dire
que la loi doit passer rapidement. Je pense qu'ils veulent dire par là
qu'ils vont s'adapter à la...
M. Phaneuf: Quand on la passe trop rapidement, les organismes
disent qu'il n'y a pas de consultation, et quand il y a de la consultation, on
dit: On ne devrait pas consulter, on devrait aller plus vite. Vous savez, il
n'y a jamais de solution miracle et de solution facile pour permettre une
décision. Nous avons opté pour une consultation avant de faire
notre législation et on a terminé cette consultation. La
dernière consultation va se faire par le biais de la commission
parlementaire. Je pense qu'on suit un cheminement logique, comme
gouvernement.
M. Léger: J'ai bien l'impression, quand même, que si
le ministre trouvait une autre date, car cette date ne lui convient pas... s'il
veut répondre à un désir d'un groupe qui, je pense, est
très important au Québec, où on connaît un
problème vital dans le domaine du hockey, je suis convaincu que le
groupe accepterait certainement une date qui conviendrait au ministre. Ce qu'il
désire, je pense bien, c'est de rencontrer le ministre.
M. Phaneuf: C'est souhaitable. Il faut tenir compte
également de toutes sortes d'urgences que le ministre peut avoir aussi
et qui sont également prioritaires. Il y a toutes sortes de
problèmes qui sont importants actuellement. L'Hydro-Québec veut
passer une ligne hydroélectrique dans une mo.ntàgne de mon
comté; cela aussi me préoccupe et c'est important. Cela suppose
d'autres rencontres avec d'autres ministres, selon leur propre
échéancier. Il y a tellement de problèmes actuellement,
que cela ne se solutionne pas si facilement que cela.
M. Léger: Est-ce que le ministre a l'intention de les
rencontrer, si ce n'est pas à cette date-là, à une autre
date?
M. Phaneuf: Le ministre a l'intention de continuer à faire
confiance à ses fonctionnaires, pour qu'il puisse les rencontrer.
Lorsque les fonctionnaires m'auront fourni les rapports là-dessus,
à savoir pourquoi on ne veut pas se fusionner, s'il y a des raisons
valables pour la non-fusion, on verra, à ce moment-là, à
prendre une décision. Mais s'il n'y a pas de raison valable, nous
prendrons une décision.
J'ai bien l'intention de permettre à mes fonctionnaires... je
n'ai pas l'intention, comme ministre, de personnaliser, comme je l'ai dit
tantôt, chacune des rencontres. A chaque fois qu'un problème
survient, je ne suis pas pour jouer le rôle de
fonctionnaire, de député, de législateur et tout
cela. Je pense que ce n'est pas mon rôle non plus. Il y a des
fonctionnaires qui oeuvrent au sein du haut-commissariat, qui ont la
compétence pour être au commissariat, il y a des critères
de sélection, avant de devenir un fonctionnaire au haut-commissariat et
je vais m'en remettre à eux.
M. Léger: La conclusion, c'est que le ministre n'a pas
l'intention de rencontrer, à brève échéance...
M. Phaneuf: Actuellement, non.
M. Houde (Fabre): C'est à peu près cela.
M. Léger: C'est clair.
M. Phaneuf: C'est clair?
M. Léger: C'est inscrit au journal des Débats.
C'est clair.
Est-ce que le ministre pourrait nous faire un bilan, le plus complet
possible, du programme de subventions aux clubs sportifs, qui étaient
pour un montant de $2 millions, programme qui en était à sa
première année d'existence?
M. Phaneuf: J'ai remis les documents complets là-dessus,
je vous ai donné...
M. Léger: C'est ce que vous m'avez donné
tantôt?
M. Phaneuf: Je vous ai donné le budget au complet
tantôt, les normes, les critères et tout le reste.
M. Léger: Mais cela ne comprend tout de même pas la
liste des subventions, où tout cela est-il allé et quel groupe a
reçu quel montant?
M. Phaneuf: Vous vouliez obtenir la liste complète de
toutes les subventions qui ont été données à tous
les...
M. Léger: Oui, c'est cela. Ce n'est certainement pas cela
que vous m'avez donné ce matin?
M. Phaneuf: Je peux vous déposer cette liste, il n'y a pas
de problème. Je vous donnerai cela par région, concernant chacun
des clubs. Vous pourrez les identifier.
M. Léger: Demain matin?
M. Phaneuf: C'est prêt. Nous en ferons une distribution
générale, soit dit en passant, pour l'information de mes
collègues.
Jeux du Québec
M. Léger: M. le Président, je pense que la
Société des Jeux du Québec était censée, au
cours de l'année, faire une évaluation de l'expérience des
Jeux du Québec, depuis le début de 1969. Une fois cette
évaluation faite, la société devait faire des
recommandations au gouvernement du Québec. Est-ce que cette
évaluation est terminée?
M. Phaneuf: L'évaluation est terminée. Les
recommandations sont aussi terminées. Les directives ont
été données à la Société des Jeux du
Québec. Son financement et ses actions ont été reconnus
par le haut-commissariat. Cette année, nous allons lui confier la
totalité de l'opération Jeux du Québec à la
Société des Jeux du Québec. Je m'explique. Lorsqu'on a
fait le bilan des cinq dernières années des opérations de
chacune des municipalités, là où se sont tenus les Jeux du
Québec, à partir des expériences de Rivière-du-Loup
jusqu'aux dernières expériences de Jonquière, on s'est
aperçu qu'il était souhaitable que la société
puisse, en collaboration avec les municipalités, suivre
l'évolution du dossier des investissements de la municipalité et
des investissements de la corporation qui est mise sur pied pour tenir les Jeux
du Québec. Exemple: Pourquoi, dans une ville, cela coûte-t-il X
milliers de dollars pour faire la sécurité par rapport à
un autre X milliers de dollars? Combien de "gadgets" la Corporation des Jeux du
Québec doit-elle acheter, non pas la société il
faut faire une nuance donc celle qui est formée pour faire les
Jeux dans la municipalité? Quel est le montant qui doit être
investi dans l'achat de "gadgets" pour la vente? C'est sûr que si vous
investissez... Les analyses, on les a faites. On s'est aperçu
qu'à des endroits, on avait trop acheté. Les revenus qui avaient
été prévus au budget n'ont pas eu lieu, parce qu'on est
demeuré avec un inventaire trop lourd. Toutes ces expériences
étant vécues, on a confié à la
société le soin de superviser tous les Jeux du Québec au
niveau des investissements et on a aussi annoncé, d'ailleurs, dans une
conférence de presse, hier, faite conjointement avec la
Société des Jeux, tous les détails, au niveau du
fonctionnement des Jeux du Québec, dans l'avenir.
On a aussi annoncé une participation accrue au financement des
Jeux du Québec, à la préparation des Jeux du
Québec, mais qui va être remise à la Société
des Jeux qui, elle, va la donner pour lui permettre de conserver ce pouvoir de
"chapeautement" sur les budgets d'opération de la Corporation des Jeux,
lorsque les Jeux sont tenus dans une municipalité.
M. Léger: La Société des Jeux du
Québec comprend quel personnel permanent?
M. Phaneuf: Onze.
M. Léger: Quel est le budget de fonctionnement
d'administration?
M. Phaneuf: $1,250 million, plus les revenus additionnels, compte
tenu de contributions qui sont faites par la BCN, la Banque canadienne
nationale, pour un montant de $70 000 l'an passé...
M. Léger: $70 000?
M. Phaneuf: L'an passé. Les négociations avec la
BCN sont en cours actuellement. Je ne sais pas exactement la participation de
la BCN, cette année.
M. Léger: II y a quand même eu, peut-être, un
commencement d'essoufflement pour les derniers jeux. Il y avait peut-être
dix villes, je pense, qui avaient mentionné l'idée ae se voir y
participer et il n'y en a seulement qu'une qui, définitivement, s'est
présentée à la fin. Je pense que c'est Sherbrooke. Est-ce
que le ministre a eu des recommandations concernant une nouvelle formule des
Jeux, une nouvelle fréquence de ces Jeux?
M. Phaneuf: La fréquence, quant à moi, on doit la
maintenir. Quant à cela, on a eu des consultations avec la
société. Il ne faut pas oublier qu'il y avait deux buts,
lorsqu'on a fait les Jeux du Québec. Un des premiers buts était
de doter chacune des régions du Québec d'équipement
adéquat. Il n'y avait pas non plus de budget régulier, au niveau
du haut-commissariat, d'assistance financière pour l'acquisition
d'équipement sportif dans chacune des municipalités.
Parallèlement aux Jeux du Québec, un programme a
été mis sur pied, ce qui fait que, actuellement,
indépendamment des Jeux du Québec, il y a des terrains de tennis
qui sont construits, des terrains de baseball, toutes sortes
d'équipements qui se montent à un rythme beaucoup plus accru que
le rythme qu'on connaissait il y a cinq ans, ce qui fait que la première
raison est moins vraie en 1976 qu'elle ne l'était en 1970.
Par contre, au niveau de l'organisation et de la participation de la
base, je maintiens qu'il est important, annuellement, d'organiser ces jeux,
dans chacune des régions et d'en arriver à une finale pour
continuellement motiver notre base et nos bénévoles, pour en
arriver à une participation massive de jeunes Québécois.
J'ai parlé de 150 000. Je dis que cela doit être maintenu.
Au niveau de l'essoufflement, il y a peut-être eu certaines
craintes, à cause de déficits qui ont été
avoués par l'organisation, les organisateurs des Jeux du Québec
dans certaines municipalités. D'autres municipalités, par contre,
ont connu des bénéfices. C'est le bilan de tout cela qui nous a
amenés à ajuster nos subventions, à mettre sur pied cette
structure qui va faire que, dans l'avenir, des déficits seront
impossibles, au niveau des Jeux. Je pense que cela va faciliter la venue de...
et susciter l'intérêt d'autres municipalités pour demander
de tenir les Jeux du Québec.
M. Léger: Quand vous avez la Société des
jeux du Québec, qui a un mandat précis, c'est de voir à
organiser les jeux du Québec... Par la suite, est-ce que le ministre
pourrait expliquer comment cela fonctionne, après que la ville a
été choisie, est-ce que c'est la Société des jeux
du Québec qui choisit la ville?
M. Phaneuf: Exclusivement la société.
M. Léger: Bon. Après cela, cette ville
reçoit quelle sorte de mandat, quelle sorte de promesse pour le
fonctionnement des jeux?
M. Phaneuf: Je vais vous remettre les copies des protocoles
d'entente qui sont signés entre la société des jeux et les
villes hôtesses qui sont choisies. Par contre, je peux vous expliquer
dans les grandes lignes, au niveau des immobilisations, ce qui se produit
lorsqu'une ville fait la demande et l'obtient. Nous essayons, au commissariat,
d'accélérer les programmes d'implantation de l'équipement
dans cette municipalité pour pouvoir tenir les jeux du Québec.
Par exemple, à Trois-Rivières, la piste d'athlétisme qui
devait être construite en 1978, je vous donne la date approximative, a
été construite pour la tenue des jeux du Québec, parce
qu'on a vu, auprès du ministère de l'Education, à
accélérer son programme d'implantation et favoriser
Trois-Rivières par rapport à une autre ville parce que
Trois-Rivières tenait les jeux du Québec. S'il y a une piscine
qui est à construire dans une municipalité qui a demandé
les jeux, le même mécanisme se met en branle pour favoriser
l'implantation plus rapidement de la piscine pour tenir les jeux du
Québec. C'est le genre d'intervention qu'on fait. Autre intervention,
c'est qu'à partir des budgets réguliers que nous avons
maintenant, qu'on n'avait pas, comme je l'ai dit tantôt, il y a cinq ans,
on fait aussi l'analyse des équipements qui existent, terrains de
baseball, etc., les autres équipements nécessaires. S'il y a de
la voile, l'implantation de la base de voile, les équipements de voile,
en espérant que ces équipements vont demeurer et qu'en
permanence, il y aura une base de voile implantée dans l'endroit
où vont se tenir les jeux du Québec, les jeux
d'été. Des choses comme cela. A cause des budgets
réguliers, on peut accélérer aussi l'implantation de ce
genre d'équipement. Cela fait partie strictement des équipements
et du mini-équipement.
Au niveau de l'opération, c'est là que c'est vraiment
important, parce que les déficits ne sont jamais au niveau des
immobilisations, parce que la municipalité qui s'engage à
construire une aréna ou à construire une piste ou à
construire un terrain de baseball, fait son règlement d'emprunt, le
finance sur vingt ans dans les modalités normales de financement d'une
municipalité. L'important, c'est au niveau du budget d'opération.
C'est là qu'une lacune était vraiment identifiée. C'est
là qu'il pouvait y avoir des problèmes majeurs, à ce
moment. Maintenant, avec le nouveau mécanisme, on se dit que ce
problème ne pourra pas...
M. Léger: La formule de comptabilisation des
médailles est basée sur la quantité d'athlètes qui
participent. Il y a un coefficient, en particulier, pour les régions qui
sont défavorisées ou qui ont moins d'athlètes. Est-ce une
formule motivante, mais qui ne donne pas quand même de résultats
précis de quelle région qui a le plus gagné? En
réalité...
M. Phaneuf: On ne peut pas comparer une médaille d'or
qu'on va gagner à Montréal, en 1976, aux Jeux Olympiques,
à une médaille d'or qu'on
va gagner au niveau d'une compétition de région. On se dit
qu'on a conservé cette motivation de remise de médaille qui est
un niveau de compétition de la base, parce que c'est toujours motivant
de monter sur le podium et de recevoir une médaïlle. Chaque enfant
qui en gagne une, je puis vous assurer qu'elle est affichée
ordinairement dans sa chambre, et avec beaucoup de fierté. C'est une
pure question de motivation, lorsqu'on s'aperçoit que, dans certains
endroits, la société, de connivence, si je puis m'exprimer ainsi,
avec les fédérations, ajuste ce critère pour rendre la
chose plus motivante.
M. Léger: Comment cela a-t-il coûté à
la dernière municipalité, à la ville qui a eu les jeux du
Québec? Cela a coûté combien pour l'ensemble des
dépenses qu'elle a dû mettre de l'avant pour réaliser la
finale des jeux?
M. Phaneuf: Je n'ai pas cela ici. Les états financiers de
Jonquière ne sont pas encore entrés. Je n'ai pas les états
financiers de Jonquière encore.
M. Léger: Maintenant, vous avez parlé tantôt
de documents sur les recommandations pour l'évaluation. Est-ce que le
ministre peut déposer ces documents? Est-ce quelque chose de
confidentiel?
M. Phaneuf: Les documents pour l'évaluation...
M. Léger: L'évaluation de l'expérience des
jeux du Québec depuis 1969, est-ce qu'il y a des documents
là-dessus qui peuvent être déposés pour qu'on puisse
étudier...
M. Phaneuf: Je vais regarder les documents qu'on a pour voir si
on peut les déposer. Si je pense que c'est nécessaire, je le
ferai. Je ne veux pas dire nécessaire, mais souhaitable.
Violence au hockey
M. Léger: Souhaitable pour l'avancement de la cause.
En attendant la création de la commission des loisirs et du sport
et le dépôt du rapport final de la commission d'étude sur
la violence du hockey, le rapport Néron, quelles ont été
les initiatives du ministre, surtout auprès des
fédérations de hockey pour tenter de mettre un terme à la
violence au hockey? Parce que, je pense, le ministre avait dit qu'il
contacterait les fédérations pour qu'elles-mêmes, à
leur tour, exercent plus de vigilance au niveau des entraîneurs et de
l'arbitrage. Quelle a été l'intervention du ministre
là-dessus?
M. Phaneuf: Le ministre est intervenu comme ministre en faisant
des déclarations, à savoir qu'il était souhaitable pour
les fédérations de prendre en main leurs responsabilités,
de voir à ce que leurs règlements soient mis en application,
à ce que les instructeurs et les juges mettent en application des
règlements, ne se soumettent pas au désir d'une foule en
délire, à certains moments, mais assurent une plus grande
surveillance.
D'autre part, sur le plan de la violence, le ministère de la
Justice, compte tenu d'une déclaration faite par M. Lalonde, qui est
responsable comme Solliciteur général... Des poursuites ont
été intentées lorsqu'il y a eu violence dans le domaine
professionnel. Vous connaissez un peu les cas...
M. Léger: II n'y a pas eu d'intervention personnelle
auprès des fédérations?
M. Phaneuf: Mon intervention personnelle a été
celle que je viens de vous dire, en faisant une déclaration, en
souhaitant...
Cela relève quand même de la responsabilité de la
fédération et j'ai signalé mes inquiétudes à
ce sujet. Et pour vraiment avoir le bilan, il y a le rapport Néron qui
doit nous être soumis sous peu et, lorsqu'on aura ce rapport, nous serons
en mesure...
Comme vous l'avez dit vous-même, vous avez même
participé au rapport Néron et, lorsque nous aurons le
rapport...
M. Léger: Je n'ai pas demandé à participer.
Je voulais plutôt être présent à la commission quand
le rapport Néron sera déposé.
M. Phaneuf: D'accord. Cela nous permettra d'avoir une meilleure
image de la situation actuelle. On sait fort bien, compte tenu de ce qu'on peut
voir et de ce qu'on peut analyser, que la situation, dans certains cas, pas
dans tous les cas, par contre, parce que vous comme moi prenons le temps
d'aller voir des joutes de hockey au niveau mineur...
Il n'est pas vrai qu'il y a de la violence partout, tout le temps. Il y
a certains secteurs où c'est vraiment plus violent, où des
mentalités régionales sont peut-être plus stimulantes.
M. Léger: Mais, de toute façon, il se crée
quand même un climat de violence de plus en plus...
M. Phaneuf: C'est un climat dangereux. Je suis entièrement
d'accord avec vous.
M. Léger: Le ministre n'a-t-il pas cru bon, non seulement
d'avoir fait une déclaration publique, mais d'écrire directement
aux fédérations pour... Une lettre directement du ministre disant
qu'il devrait y avoir une vigilance soutenue et de voir à ce qu'il y ait
une réponse.
M. Phaneuf: Que je le dise ou que je l'écrive, cela
revient au même. C'est fait publiquement. Mes intentions sont donc...
C'est une intention qui serait signalée à la
fédération. Cela ne changerait pas grand-chose actuellement. Il
s'agit de voir, à partir des analyses qu'on va faire, s'il faut que
le
gouvernement prenne des mesures incitatives et si le gouvernement...
D'ailleurs, vous savez fort bien que, dans la loi, les règlements
des fédérations devront être approuvés par le
ministre, ce qui fait que, si on trouve les règlements pas assez
sévères, compte tenu des buts qu'on veut poursuivre, on verra
à imposer des modifications au niveau de la réglementation
à ce moment.
Mais, actuellement, je ne peux pas dire que j'ai ce genre de
pouvoir.
M. Houde (Fabre): Sur le même sujet, M. le
Président. C'est la même chose pour les ligues. On parle de
fédérations...
M. Phaneuf: Oui.
M. Houde (Fabre): II est bien entendu qu'une
fédération est contre la violence.
M. Phaneuf: Oui.
M. Houde (Fabre): Mais c'est au niveau des ligues.
M. Phaneuf: C'est la mise en application des règlements
comme tels. Il faut s'apercevoir qu'il y a des règlements qui sont
là, mais qui ne sont pas vraiment observés. C'est un peu comme la
limite de vitesse sur les autoroutes. Elle est là, mais les gens
l'observent-ils? A partir du moment où ils ne l'observent pas, on
augmente le nombre de policiers pour faire la surveillance et donner des
billets de contravention pour permettre aux gens d'être un peu moins
ridicules.
Dans le domaine du hockey, si je peux m'exprimer ainsi, c'est un peu le
parallèle qu'on peut faire.
M. Léger: Je pense qu'il y a une différence entre
un ministre qui fait une déclaration qui peut être lue dans un
journal par certaines personnes et une lettre directement, soit aux ligues,
soit aux fédérations...
M. Phaneuf: Même si j'envoyais une lettre...
M. Léger: ... ce qui aurait ooligé les
fédérations à vous répondre...
M. Phaneuf: Vous voudriez que j'écrive, personnellement,
à ïous les instructeurs de toutes les ligues actuelles de hockey du
Québec...
M. Léger: Je parlais quand même...
M. Phaneuf: Si vous voulez vraiment que je m'adresse à
tout le monde, il faudrait que je le fasse dans ce sens.
M. Léger: Je pensais plutôt aux
fédérations et aux ligues.
M. Phaneuf: Même si je m'adresse aux fédéra-
tions, cela ne veut pas dire que chaque instructeur dans chacune des
régions du Québec va recevoir la directive ou le souhait du
ministre.
M. Léger: Non, mais de toute façon, je pense...
M. Phaneuf: Je trouve que les media d'information sont quand
même un instrument de communication aussi valable qu'une lettre
envoyée aux fédérations. C'est dans ce sens...
M. Léger: Une phrase dite à tout le monde n'est
adressée à personne! Quand vous vous adressez à des
personnes en particulier, elles savent que le ministre tient à ce qu'il
y ait une correction qui soit faite dans ce milieu.
M. Phaneuf: Mais quand je parle de violence et que je m'adresse,
publiquement, à la fédération de hockey...
M. Léger: Si vous faites une déclaration violente,
cela ne veut pas dire qu'elles vont être bien apeurées.
M. Phaneuf: D'accord.
M. Houde (Fabre): Je pourrais peut-être faire une
suggestion au ministre. Si vous avez lu les journaux d'aujourd'hui,
l'aumônier des Flyers de Philadelphie a ridiculisé un des joueurs
pour sa bataille avec Mario Tremblay et, apparemment, cela a choqué le
gars un peu et cela l'a humilié. Il va être moins violent ce
soir.
Peut-être comme suggestion, pourrait-on nommer un aumônier
par club qui ferait des remarques.
M. Léger: Cela serait plus tranquille. M. le
Président. C'est au mois de mai 1976 que la commission d'étude
sur la violence du hockey devait avoir remis son rapport préliminaire au
ministre, le rapport final étant attendu pour le mois de septembre.
Est-ce que l'échéancier a été respecté et
est-ce que les prévisions budgétaires de $43 000 ont
été respectées?
M. Phaneuf: Les prévisions budgétaires ont
été respectées et l'échéancier... On a
demandé un délai supplémentaire pour compléter le
rapport.
M. Léger: Un délai de combien de temps?
M. Phaneuf: Fin juillet.
M. Léger: Fin juillet. Pour un rapport
préliminaire?
M. Phaneuf: Cela veut dire que le rapport officiel va être
déposé en septembre.
M. Léger: Quand le rapport préliminaire va
être déposé, y aura-t-il une commission parlementaire pour
qu'on puisse en discuter en commission?
M. Phaneuf : Je ne sais pas s'il est souhaitable. Je pense que
c'est une préoccupation importante et, s'il est souhaitable, je ne vois
pas pourquoi on n'en discuterait pas à une commission parlementaire.
J'aimerais bien me faire appuyer de mes collègues pour le genre de
décision qu'on aura à prendre pour l'avenir.
M. Léger: D'accord, on sera là, M. le
Président.
M. Phaneuf: Merci.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait préciser
quand même la date du rapport final, étant donné que vous
avez reculé la date du rapport préliminaire?
M. Phaneuf: Septembre.
M. Léger: Cela va encore être septembre, même
si c'est juillet pour le rapport préliminaire? Parce qu'il n'y a pas
grand-chose qui peut être fait, tant que le rapport préliminaire
est déposé...
M. Phaneuf: ...
M. Léger: Alors, de juillet à septembre, il n'y a
pas grand temps.
M. Phaneuf: Je le sais bien.
M. Léger: Alors, vous gardez quand même la date de
septembre comme rapport final.
M. Phaneuf: II y a deux façons de regarder cela. D'une
part, si je n'ai pas les pouvoirs pour agir, et les pouvoirs, s'il y a de la
violence, le ministère de la Justice peut prendre des actions contre
ceux qui sont violents; mais en tant que ministre des sports, il est difficile
pour moi qui n'a que le pouvoir de subvention de ne pas subventionner à
ce moment-là, c'est à peu près le seul pouvoir que je peux
avoir.
M. Léger: Ou de retarder les subventions.
M. Phaneuf: Ou de retarder, exactement. Si on s'aperçoit
qu'il y a des lacunes, compte tenu de la responsabilité qu'on a de
dépenser des fonds publics. Mais la nouvelle loi, lorsqu'on
l'étudiera va nous démontrer que cette fois-ci le gouvernement a
l'intention de se donner des pouvoirs pour pouvoir agir, des pouvoirs qu'on n'a
pas actuellement. Il n'y a pas de loi qui existe qui donne ces pouvoirs. Cela,
je pense que mon collègue de Fabre le déplore autant que moi
depuis de nombreuses années, d'ailleurs.
M. Houde (Fabre): Je ne suis pas si vieux que cela.
M. Léger: M. le Président, sur un autre... M.
Houde (Fabre):...
M. Léger: Quelles ont été les
résultats des négociations entre Québec et Ottawa
concernant les montants actuellement dévolus par le
fédéral pour le développement des athlètes de
pointe, soit par le biais de Games Plan ou d'autres organismes du même
genre et dont le Québec, comme d'autres provinces d'ailleurs voudraient
voir passer une partie sous son contrôle direct? Est-ce qu'une entente a
été finalement conclue? Il en avait été question en
Chambre, au journal des Débats, à un moment donné.
M. Phaneuf: C'est le genre de question à laquelle je
pourrais peut-être répondre demain, compte tenu que M.
Bédard sera ici et qu'il a fait partie de ces négociations, pour
voir quelle sorte de résultat on a obtenu des négociations qui
ont été mises à jour.
M. Léger: J'espère que quelqu'un de votre
ministère va se charger d'avertir M. Bédard de l'ensemble des
questions...
M. Phaneuf: Cela est fait.
M. Léger: ... auxquelles il aura à répondre
demain.
M. Phaneuf: Cela est fait. Je présume qu'il va travailler
une partie de la nuit pour pouvoir répondre en totalité aux
questions du député de Lafontaine.
M. Léger: Est-ce que Games Plan va continuer après
les Jeux olympiques? Si Games Plan n'existe plus après la tenue des Jeux
olympiques, le Québec n'aura pas eu... L entente qui devait être
faite devait l'être avant la tenue des Jeux olympiques.
M. Phaneuf: Je ne peux pas répondre pour le
fédéral sur les intentions du fédéral. Il y a
beaucoup de budgets qui sont mis de l'avant par le fédéral une
année et qui disparaissent l'année suivante. Alors...
M. Léger: En réalité, le Québec
n'aura pas eu un cent avant la tenue des Jeux olympiques s'il n'y a pas eu
d'entente avant.
M. Phaneuf: C'est vrai.
M. Léger: Oui, mais vous n'avez pas l'air d'être
insulté de cela. Vous avez l'air d'accepter cela.
M. Phaneuf: Je n'ai pas l'air insulté. Voulez-vous que je
crie, que je hurle et que je dise que...
M. Léger: Non, soyez violent un peu. M. Mercier: II
est contre la violence. M. Phaneuf: Je suis contre la violence.
M. Léger: II y a des moments où il y a de saintes
colères.
M. Phaneuf : J'ai bien dit au député de Lafontaine,
ce matin, que j'étais en accord avec plusieurs de ses propos lorsqu'il
me mentionnait les difficultés qui existent dans les négociations
avec le fédéral dans des programmes comme celui-là. Je dis
que cela manque de cohérence dans certains cas, que nous sommes parfois
défavorisés dans ce genre de programme et j'ai endossé le
député de Lafontaine dans ses propos. Si vous me demandez de
crier cette... C'est trop de choses.
M. Léger: De toute façon, M. le Président,
il faut quand même admettre, quand je parlais de sainte colère du
ministre, c'est que je trouve que, dans bien d'autres commissions
parlementaires, comme dans celle-ci, le gouvernement a un degré de
résistance et de persévérance, d'attente et d'espoir qui
ne se résout pas avec des résultats bien concrets. Je trouve
qu'il devrait y avoir des actions beaucoup plus fermes de la part du
gouvernement du Québec devant l'attitude un peu intransigeante d'Ottawa
qui se dit: On va se calmer, cela va finir là. Il ne s'agit pas de se
calmer, il s'agit d'aller au bout.
M. Phaneuf: Vous savez, j'étais aussi très
impatient à une époque où je n'étais pas en
politique, face aux responsabilités que je reconnaissais au
gouvernement, autant du gouvernement provincial que du gouvernement
fédéral. Je pense que c'est peut-être cette patience qu'on
a développée. Il faut dire aussi qu'on n'a pas eu beaucoup de
tradition au niveau canadien ou au niveau des provinces dans le monde du sport,
dans le monde des subventions. Il faut regarder seulement quelques
années en arrière pour s'apercevoir que, dans ce domaine, il n'y
a pas grand-chose qui était fait. On aura des traditions,
peut-être, dans 20 ans, des traditions très strictes dans tout le
domaine du financement, dans tout le domaine de la structure organisationnelle
pour le monde du sport et du loisir, mais c'est en voie de devenir, c'est en
construction actuellement.
M. Léger: Dans ses relations... C'était bien dit,
franchement. Cela n'a rien réglé, mais c'était bien dit.
Est-ce que le ministre peut nous dire si la conférence interprovinciale,
en matière de sports, qui devait avoir lieu à Winnipeg l'automne
dernier, a effectivement eu lieu?
M. Phaneuf: Non.
M. Léger: Donc, il n'y a pas de grandes conclusions.
Quelle est la raison pour laquelle elle n'a pas eu lieu?
M. Phaneuf: La même raison que je vous ai donnée ce
matin. D'ailleurs, cela fait suite... Vous avez posé à peu
près la même question. C'est la conférence interprovinciale
qui a été remise à la recommandation des directeurs
provinciaux de chacune des provinces et qui ont à préparer des
documents en fonction des préoccupations qui ont été
signalées lorsqu'on s'est rencontré il y a déjà un
an et demi et cette conférence doit avoir lieu cet automne.
M. Léger: Est-ce qu'il y a eu quand même certaines
rencontres avec le fédéral pour uniformiser les structures
sportives de chacune des provinces?
M. Phaneuf: Non. J'ai bien dit qu'avant qu'il y ait une rencontre
avec le fédéral, j'aimerais mieux terminer la rencontre avec les
provinces pour qu'on puisse s'entendre sur les structures provinciales et
soumettre les désirs des provinces au fédéral pour
terminer cette négociation.
M. Léger: Je pense que c'est tellement long que je
désespère et que c'est malheureux de... Je suis obligé
d'affirmer que c'est malheureux de constater que, pendant tout ce temps, la
discrimination se continue, les problèmes ne se règlent pas et on
continue à créer des sentiments de frustration au niveau du
Québec face à Ottawa.
M. Phaneuf: Pourquoi laisser supposer que le Québec est
défavorisé? Le gouvernement québécois a pris ses
responsabilités plus qu'aucune province au Canada.
M. Léger: Avec son budget et l'autre budget qu'on fait
à Ottawa?
M. Phaneuf: Avec son budget. Donc, ce qui veut dire une chose,
c'est que les athlètes québécois, actuellement, ne sont
pas défavorisés. On a vu, par notre argent et en prenant nos
responsabilités, à répondre aux besoins des
Québécois. C'est tellement vrai que vous-même l'avez
souligné il est devenu tentant pour des athlètes d'autres
provinces de venir s'entraîner au Québec, malgré le Games
Plan et malgré d'autres programmes qui existent.
M. Léger: On est tellement hospitalier.
M. Phaneuf: Voilà. Donc, il ne faut pas laisser supposer
que nos athlètes sont défavorisés.
M. Léger: Ce n'est pas la même chose.
M. Phaneuf: Non. Ce que vous signalez et ce sur quoi je
suis d'accord avec vous c'est le fait qu'il y a ce manque de
cohérence et ce manque de programmation au niveau du
fédéral pour répondre à l'ensemble des besoins avec
une justice au niveau de chacune des provinces. Sur cela, je suis d'accord avec
vous, mais, par contre, le gouvernement du Québec a pris soin de mettre
sur pied des programmes pour répondre aux besoins
québécois.
M. Léger: Là-dessus, il faut quand même
admettre que si les Québécois paient à peu près la
moitié de leurs impôts au provincial et la moitié au
fédéral on va voir ce soir si le pourcentage va changer
c'est avec la moitié des impôts au pro-
vincial qu'on est obligé de régler nos problèmes
sportifs et, pour l'autre moitié, on est obligé de se mettre
à genoux pour avoir une portion qui nous est due et qui ne correspond
pas aux priorités de ce grand frère canadien qui a d'autres
préoccupations ailleurs, parce qu'il sait qu'il a eu le Québec
gratuitement et qu'il peut se permettre de ne pas trop se préoccuper du
Québec.
M. Phaneuf: Je n'ai jamais... au gouvernement, strictement...
à l'Eglise.
M. Léger: Je pense que c'est la responsabilité non
seulement au gouvernement provincial de faire sa part avec sa part de budget,
la portion d'impôt qu'il reçoit du contribuable
québécois, mais c'est aussi son devoir d'exiger que la portion
d'impôt qui va au fédéral revienne au Québec. Je
pense que l'attente qui existe, cette patience inacceptable du gouvernement
provincial devant l'attitude intransigeante d'Ottawa, je dirais même
arrogante, devant sa responsabilité en face du Québec, vient du
fait que le gouvernement provincial actuel a peur de donner davantage des armes
à l'Opposition officielle, qui dénonce continuellement l'attitude
intransigeante d'Ottawa, avec notre propre argent.
Je pense que le gouvernement actuel en subit lui-même des
conséquences dans ses programmes; il est défavorisé de ce
côté, mais il craint de le dire ouvertement, il est incapable
d'affronter Ottawa comme les autres premiers ministres du temps le faisaient.
C'est le seul gouvernement qui n'a pas obtenu des points d'impôt depuis
les dix dernières années. C'est malheureux, c'est le ministre qui
écope aujourd'hui, les autres ministres vont écoper de
même, les ministres du Québec ne tiennent pas tête à
Ottawa et ne vont pas chercher ce qui nous est dû. Ce n'est pas normal
qu'on doive gruger toute notre portion de budget du Québec pour
régler nos problèmes chez nous alors qu'on paie l'autre
moitié d'impôt à Ottawa et qu'on est obligé de
demander une faveur. Cet argent nous appartient, on a le droit d'exiger des
choses là-dedans. Le ministre des sports et les autres ministres de son
cabinet devraient exiger d'Ottawa qu'on ne lésine pas et qu'on ne laisse
pas traîner ces conférences en longueur; ils savent bien
qu'à la fin, si les ministres du gouvernement du Québec se
tenaient debout, il y aurait de l'argent qui reviendrait ici et on pourrait
avoir une meilleure politique dans le domaine sportif ou dans d'autres
domaines.
M. Phaneuf: Je dis une chose, par exemple. Il ne faudrait pas
laisser supposer que c'est le fédéral qui fait traîner les
choses en longueur. C'est quand même en vertu d'une décision au
niveau de chacune des provinces et au niveau de la conférence des
ministres provinciaux, que cette décision a été prise. Ce
n'est pas le fédéral qui décide quand les ministres des
provinces vont se rencontrer. C'est parce que les dossiers n'étaient pas
prêts, n'ont pas été terminés.
M. Léger: Est-ce que ceux du Québec sont
prêts?
M. Phaneuf: Ceux du Québec sont prêts. Je dois
même dire que ceux du Québec sont pas mal plus prêts que
ceux des autres provinces actuellement et que le Québec a assumé
un drôle de leadership dans ce domaine.
M. Léger: II faut que vous admettiez quand même que,
dans les autres provinces, la situation n'est pas la même, c'est un
gouvernement de même racine, de même langue, et que l'argent vient
d'Ottawa, de l'Ontario ou d'ailleurs, il n'y a aucun problème de ce
côté. Que ce soit financé à même les
revenus...
M. Phaneuf: Les négociations... ça n'a rien
à voir...
M. Léger: ...du gouvernement fédéral, de la
province ontarienne ou de la province du Manitoba, elles n'ont pas de
problèmes. Chez-nous, ce n'est pas pareil, on a des politiques qui
correspondent à notre mentalité, à notre vouloir-vivre
collectif, à nos besoins particuliers. C'est sûr que si on attend
que les autres provinces se décident, il n'y aura pas grand-chose qui va
se décider de ce côté.
M. Phaneuf: L'Alberta s'est désistée du programme
Games Plan, ce n'est quand même pas parce qu'elle parle le
français. Cela n'a rien à voir. Il ne faut pas politiser ce genre
de débat, parce qu'il n'est pas politique comme tel. Il y a des choix
qui ont été faits, des choix malheureux, on l'a signalé
tantôt, mais le genre de négociation qui se fait actuellement, il
ne le faut pas le fausser, on doit continuer de le faire. Cela n'a rien
à voir avec...
M. Léger: Est-ce que je peux quand même rappeler au
ministre que l'ancien ministre des Communications, le député de
Deux-Montagnes, avait, à un moment donné, cru qu'il y avait un
front commun des provinces au niveau des communications? Cela n'a pas
été long que cela s'est effrité, parce qu'elles n'avaient
pas les mêmes préoccupations. Il n'y a eu qu'une province, la
Colombie-Britannique, qui est restée avec le Québec,
là-dedans.
Si on s'attend que les autres provinces aient les mêmes
préoccupations que nous, on fait fausse route. Je me demande
jusqu'à quel point il faut attendre l'approbation des autres provinces
pour embarquer, parce qu'elles n'ont pas Ies mêmes préoccupations,
les mêmes besoins; il y a une différence marquée.
M. Phaneuf: II va falloir attendre que nous ayons cette rencontre
au niveau des provinces, avant de pouvoir vous dire si cela va faire fausse
route et si cela va échouer.
M. Léger: Mais elle n'aura peut-être pas lieu, si
vous attendez après. Je pense qu'il est six heures; on pourrait
peut-être ajourner nos travaux à demain à 10 h 30.
Le Président (M. Pilote): La commission ajourne ses
travaux sine die.
Une voix: Excellente idée.
M. Phaneuf: Je m'excuse, il y avait un ordre de la Chambre comme
quoi on...
Le Président (M. Pilote): On m'avait demandé
d'ajourner sine die.
M. Phaneuf: Oui, mais par contre, pour l'information de tout le
monde...
Le Président (M. Pilote): C'est dix heures, demain
matin.
M. Phaneuf: C'est dix heures demain matin, même salle.
M. Léger: Même poste.
(Fin de la séance à 17 h 56)