Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente de l'éducation,
des affaires culturelles et des
communications
Etude des crédits du ministère des
Communications
Séance du mardi 1er juin 1976 (Seize heures vingt-cinq
minutes)
M. Pilote (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs!
La commission de l'éducation, des affaires culturelles et des
communications est réunie aujourd'hui pour continuer l'étude des
crédits du ministère des Communications.
Sont membres de cette commission: M. Bellemare (Johnson); M.
Bérard (Saint-Maurice); M. Bienvenue (Crémazie); M. Charron
(Saint-Jacques); M. Choquette (Outremont); M.Tremblay (Iberville) qui remplace
M. Côté (Matane); M. Bonnier (Taschereau); M. Boudreault (Bourget)
qui remplace M. Déom (Laporte); M. Lapointe (Laurentides-Labelle); M.
Léger (Lafontaine); M. Parent (Prévost); M. Saint-Germain
(Jacques-Cartier); M. Samson (Rouyn-Noranda); M. Tardif (Anjou) et M. Veilleux
(Saint-Jean).
La parole est au ministre des Communications.
M. Hardy: M. le Président, quant à moi, à ce
stade-ci, j'ai dit tout ce que j'avais à dire. Je suis prêt
à répondre aux questions du député de
Saint-Jacques.
M. Charron: M. le Président, je ne sais pas si le ministre
a dit tout ce qu'il avait à dire, il en a effectivement dit beaucoup, au
départ, en nous remettant, selon une bonne habitude, un aperçu
des activités du ministère passées et prévues, et,
je le dis en toute modestie, plusieurs des informations contenues dans le
document étaient recherchées.
M. Hardy: Nous avons prévenu vos questions, nous les avons
devancées.
Réseaux et équipements gouvernementaux
de communication
M. Charron: Oui, un bon nombre d'entre elles. Si vous avez fait
une lecture attentive des Débats de cette commission, au cours des
dernières années, il était assez facile de les
prévoir. Cela nous permettra de nous engager immédiatement dans
le programme 1, qui est celui des réseaux et équipements
gouvernementaux de communication.
Justement, en faisant référence à un débat
qui a déjà eu lieu à la table de cette commission, j'avais
signalé, l'année dernière à votre
prédécesseur, que le Vérificateur général
dans son rapport de l'exercice financier précédent, laissait
entendre qu'il y avait une trop grande abondance, à son avis d'appels
interurbains en dehors du service téléphonique déjà
prévu pour le gouvernement québécois et à la
disposition de tous ceux qui travaillent pour le gouvernement
québécois. Dans son rapport de 1973/74, il avait soulevé
le fait que 16% des appels interurbains, pour une valeur approximative de $440
000 auraient normalement pu-être faits et donc auraient normalement
dû être faits, sur le réseau intercentre, mais ne l'avaient
pas été.
Le Vérificateur à ce moment, comme c'est son rôle,
même s'il n'est pas écrasant par sa personnalité, se
permet, à l'occasion, de faire certaines remarques. Il avait
suggéré au ministre de prendre les mesures qui s'imposent pour
réduire ce pourcentage. En réponse à la question que je
lui posais sur ce sujet l'année dernière, le ministre de
l'époque m'avait répondu qu'augmenter les lignes du réseau
aux heures de pointe coûterait plus cher, ou à tout le moins aussi
cher, selon lui, que le fait d'accepter ce recours aux appels interurbains lors
des heures de pointe, tout compte fait.
Le ministre m'avait dit que développer le réseau
téléphonique de telle sorte qu'il soit capable d'accepter tous
les appels logés en même temps, même aux heures de pointe
j'imagine, je ne suis pas au courant, mais ce doit être vers deux
ou trois heures de l'après-midi il m'avait affirmé,
dis-je, à cette commission que, tout calcul fait, il était
peut-être mieux d'accepter les interurbains relevés par le
Vérificateur général, que de lancer la
société québécoise dans la construction d'un
développement accentué qui, à d'autres heures, ne serait
pas utilisé.
M. le Président, je regarde le rapport du Vérificateur
général de cette année il est revenu à la
charge encore, et de façon plus explicite c'est 17% pour une
valeur de quelque $475 000. Ayant rappelé l'argumentation de
l'année dernière, et puisqu'on constate une croissance,
peut-être pas énorme, mais, en tout cas, stable des coûts,
est-ce encore l'impression du ministre des Communications du Québec
qu'il est plus avantageux de continuer ce qui a cours?
M. Hardy: M. le Président, l'impression, ce n'est pas mon
impression personnelle. Vous comprendrez que, dans ce domaine, je suis un
profane, mais c'est l'impression de mes conseillers que, pour cette
économie qu'on pourrait faire, il en coûterait beaucoup plus cher
d'étendre le service direct, le centrex.
Je pense que là où il peut y avoir amélioration,
c'est en faisant appel à la bonne volonté de tous ceux qui au
sein du réseau gouvernemental communiquent à l'extérieur,
par interurbain. Il pourrait peut-être y avoir des économies en
demandant à tous ceux qui le font, parce que je pense que cela n'a
jamais été évalué, il y a certainement une
proportion de gens qui parfois, un peu trop facilement, utilisent l'interurbain
plutôt que le centrex. Je vous donne un exemple. Si vous essayez à
un moment donné évidemment il y a les heures de pointe,
cela m'est déjà arrivé personnellement d'utiliser
le centrex, et qu'il ne fonctionne pas, si tout de suite vous prenez
l'inter
rurbain, des fois vous pouvez remettre votre appel
téléphonique de deux, trois ou cinq minutes et, tout à
coup, vous avez le centrex. Mais s'il y a des gens qui sont trop impatients ou
qui ne font pas assez attention à cela et, dès qu'ils ne peuvent
pas avoir la communication immédiatement avec le service
régulier, recourent à l'interurbain, c'est là qu'il y
aurait peut-être possibilité d'épargner je ne sais pas
combien, je n'ai pas de chiffres, mais je pense qu'il y aurait
possibilité de faire des économies de ce côté. Mais,
je n'ai pas de pouvoir. Vous comprendrez qu'on ne peut mettre un inspecteur
auprès de chaque personne. C'est en faisant appel à la bonne
volonté de tous les fonctionnaires, même des députés
et des ministres, ou de ceux qui placent les appels téléphoniques
pour les députés ou les ministres, d'être un peu plus
patients.
M. Charron: Mais justement, y a-t-il eu dans ce cas-là des
directives, des rappels faits de votre part?
M. Hardy: Oui, je me rappelle, avant que je sois au
ministère, je ne sais pas si on l'a refait depuis que j'y suis, d'avoir
déjà lu un petit message dans lequel on invitait fortement les
gens à utiliser ie centrex plutôt que l'interurbain.
M. Charron: Je sais que les députés ont
déjà reçu...
M. Hardy: Oui, j'espère qu'on va en envoyer
également aux fonctionnaires.
M. Charron: Ce qui m'intéresse, c'est de savoir si tous
les ministères ont été rappelés à la
modération.
M. Hardy: On a fait appel à la modération des
fonctionnaires, comme des députés.
M. Charron: Peut-être qu'on est dans un détail
très personnel...
M. Hardy: Mais, le député de Saint-Jacques pourrait
peut-être auprès de ses... Parce que le député de
Saint-Jacques, c'est-à-dire de Saint-Jacques, c'est-à-dire son
parti...
M. Charron: Dispose d'une énorme influence...
M. Hardy: Non, mais vous avez également des fonctionnaires
à vos services, alors peut-être que vous pourriez faire la
même chose auprès d'eux.
M. Charron: M. le Président, c'est peut-être une
question très personnelle d'information, mais elle a dû
chatouiller plusieurs personnes qui utilisent le centrex à l'occasion.
Il arrive que c'est plus compliqué par le centrex, à l'occasion,
de rejoindre un bureau, comme par exemple à Montréal, dans mon
cas, plus souvent qu'autrement, parce que la politique peut changer de
téléphoniste en téléphoniste ou de période
en période. Je n'ai ja- mais pu me l'expliquer moi-même.
Peut-être que le ministre ou ses hauts fonctionnaires seraient capables
de me le dire aujourd'hui. Il arrive à l'occasion, que lorsqu'on demande
un numéro, il faille identifier selon notre code, quant à nous,
il commence par un D, et un numéro qui est celui de notre
téléphone ici, puis indiquer le numéro qu'on veut à
Montréal et indiquer les trois premiers chiffres du numéro
d'où nous téléphonons. C'est demandé à
l'occasion; d'autres fois, cela ne l'est pas. Est-ce parce qu'on procède
à une vérification de l'utilisation du réseau?
M. Hardy: Je pense que, selon les instructions, on demande
l'identification pour éviter que des gens de l'extérieur, qui ne
sont pas des fonctionnaires, ceux qui normalement peuvent utiliser ce
réseau, s'en servent. Vous comprenez bien que, si à un moment
donné n'importe qui qui connaît le truc l'utilise, cela va encore
gonfler davantage et ceux qui sont vraiment les utilisateurs ne pourront pas
s'en servir. J'ai cru déceler dans la question du député
de Saint-Jacques qui se demandait si c'étaient des vérifications
policières...
M. Charron: Non, non.
M. Hardy: ... ou quelque chose de cette nature.
M. Charron: Je ne suis pas paranoïaque encore.
M. Hardy: C'est uniquement pour voir à ce que ce soient
seulement ceux qui ont le droit d'utiliser ce système, qui l'utilisent.
Quoique j'aie remarqué...
M. Charron: Moi, quand on me le demande, supposons que j'appelle
de mon appartement ici, à Québec, à Montréal,
à mon bureau, par exemple, on va me demander: Où êtes-vous?
Est-ce à Québec? N'ayant pas utilisé le ... la
téléphoniste sait bien que je ne suis pas au parlement. Quels
sont les premiers chiffres de votre numéro? 694. Je donne 694,
très bien, on me communique. Les trois premiers chiffres de mon
numéro de mon appartement privé à Québec.
Très souvent.
M. Hardy: Moi, je ne me suis jamais fait demander cela. Cela
m'arrive parfois...
M. Charron: Cela m'achale!
M. Hardy: ... d'appeler. Oui, je vous comprends.
M. Charron: Je ne sais pas pourquoi.
M. Hardy: Cela m'étonne. Il m'arrive parfois aussi
d'appeler de ma résidence et on me demande...
M. Charron: On ne vous l'a jamais demandé.
M. Hardy: Non, on me demande mon nom, le numéro de code et
on ne me demande pas et d'ailleurs...
M. Charron: Une fois sur deux à peu près.
M. Hardy: Je dois vous dire aussi que souvent la
téléphoniste ne me demande même pas cela. Ce sont celles
qui sont plus permissives ou qui respectent moins rigoureusement les
instructions données, mais les trois premiers chiffres du
téléphone où vous êtes, moi j'ai... Je ne sais pas
si...
Une Voix: C'est arrivé à quelqu'un d'autre. M.
Tardif: Cela arrive une fois sur deux.
M. Charron: Une fois sur deux. C'est pour cela que je me
demandais si, à l'occasion...
M. Hardy: ... si ce n'est pas plutôt la voix de certains
jeunes députés qui doit être incertaine, si on veut
vérifier davantage.
M. Saint-Germain: On me demande souvent le numéro
d'où j'appelle, habituellement.
M. Hardy: Le numéro au complet, oui? M. Saint-Germain:
Oui.
M. Hardy: Je m'excuse, cela m'est arrivé il y a quelques
jours. J'appelais d'une cabine téléphonique, sur la route 20, et
on m'a demandé le numéro; c'était vendredi dernier,
exactement. Mais pas les trois premiers chiffres. Chez moi, cela ne m'est
jamais arrivé.
M. Charron: Les trois premiers chiffres suffisent à
identifier.
M. Hardy: J'ai pensé, à ce moment, vendredi, que
c'est parce qu'ils pouvaient vérifier que j'étais dans une cabine
téléphonique ou quelque chose du genre.
M. Charron: Le ministre a évoqué...
M. Parent (Prévost): II me semble que c'est normal, dans
les boîtes téléphomiques, avec un appel sur carte de
crédit, de demander le numéro de téléphone.
M. Charron: Avec la carte de crédit, mais je parle des
fois à Québec, on signale 643-2121, je dis: Bonjour, mon
numéro de code est B 2846, je veux tel numéro à
Montréal...
M. Tremblay: Je suis à...
M. Charron: On demande: Où êtes-vous actuellement?
Je dis à 694, et cela suffit.
M. Tremblay: Ils le demandent cela.
M. Hardy: On m'affirme que les instructions sont de demander
uniquement le numéro de code. S'il y en a qui demandent davantage, cela
dénote une curiosité que je dirais presque malsaine...
M. Charron: Abusive.
M. Hardy: ... et des instructions seront données afin de
réprimer cette curiosité malsaine.
M. Charron: Merci. Le ministre a évoqué la
possibilité de fraude. Elle est indéniable. Le mot est
peut-être exagéré.
M. Hardy: Utilisation abusive, sans droit.
M. Charron: C'est cela. Effectivement, y a-t-il des moyens d'y
contrevenir? D'un autre côté, s'est-on aperçu
également qu'effectivement, à plusieurs endroits, on utilisait,
sans droit...
M. Hardy: Nous n'avons pas de moyens directs, encore une fois,
parce qu'il faudrait déployer des systèmes. Depuis quelques mois,
pour tâcher de sensibiliser les autorités des différents
ministères, on envoie le compte du ministère en question pour le
mois écoulé, le relevé des appels, afin que les
autorités du ministère puissent vérifier s'il n'y a pas
abus, pour sensibiliser chacun des ministères. C'est le seul moyen que
nous ayons, jusqu'à présent.
M. Charron: Actuellement, un employé du gouvernement,
rentré chez lui le soir, à Québec, par exemple... à
643-2121.
M. Hardy: Théoriquement, il peut appeler sa tante,
à Montréal.
M. Charron: Et, dans la pratique, on ne sait pas si...
M. Hardy: De 10% à 15% du montant total, c'est assez
grave.
M. Charron: De 10% à 15% des interurbains. C'est
beaucoup.
M. Hardy: Je vous avoue que je trouve que c'est beaucoup. Sur le
montant total des interurbains, il y en a de 10% à 15% qui seraient
faits en dehors des fonctions normales de la personne qui l'utilise.
M. Charron: Pour ses fins personnelles.
M. Hardy: Oui, pour ses fins personnelles, donc, en dehors de ses
fonctions.
M. Saint-Germain: Mais, si c'est fait le soir, cela
n'embête pas grand monde. Ce n'est pas occupé.
M. Charron: Non, cela ne dérange pas, mais cela augmente
les coûts, quand même.
M. Saint-Germain: Non, cela n'augmente pas
les coûts. Cela n'augmente rien dans le coût, dans ces
conditions-là.
M. Charron: C'est centrex.
M. Hardy: C'est centrex et cela ne coûte rien. C'est sur
les interurbains seulement et les cartes de crédit. Il faudrait bien
s'expliquer. Ce n'était pas tout à fait clair. Quand on parle de
10% à 15%, ce sont des personnes qui se servent des numéros du
gouvernement pour faire des interurbains. Cela se contrôle et,
actuellement, c'est pour cela qu'on envoie le relevé de compte; c'est
pour demander aux différents ministères parce que l'heure
est marquée sur le relevé de compte alors, la personne du
ministère du Revenu, par exemple, qui examine le relevé de compte
et qui s'aperçoit qu'il y a eu des appels à 8 heures, le soir,
d'un numéro personnel... Actuellement, on demande aux autorités
de chaque ministère d'intervenir.
M. Charron: Est-ce qu'une vérification est effectivement
faite?
M. Hardy: Maintenant, je suis bien prêt parce que
cela peut, finalement, représenter des sommes assez considérables
à examiner avec mes fonctionnaires s'il y a possibilité de
rendre encore plus sévères les contrôles.
Evidemment, il ne s'agit pas que cela coûte plus cher de
contrôle que l'argent que nous allons épargner, mais, s'il y a des
contrôles plus sévères qui peuvent être
exercés, avec la collaboration des ministères, je suis bien
prêt.
M. Charron: Les cartes de crédit de tout le monde, quelle
qu'en ait été l'utilisation, ont totalisé quelle somme
l'année dernière?
Le Président (M. Pilote): Je vous inviterais à
parler dans le micro, parce qu'on n'a pu vous enregistrer tantôt.
M. Hardy: Non, c'est moi qui réponds.
Le Président (M. Pilote): C'est parce qu'il a parlé
tantôt.
M. Hardy: Mais, lui, il me parle. Moi, je transmets ce qu'il me
dit. On n'est pas pour commencer à transporter les micros. On n'a pas
les chiffres actuellement pour l'interurbain, mais nous pourrions les prendre
et nous les donnerons demain. On peut les avoir pour demain.
M. Charron: M. le Président, une autre question sur
l'utilisation du réseau téléphonique du gouvernement. On
connaît les batailles épiques qu'ont livrées, devant la
Commission canadienne des transports, les ministères des Communications
au nom du gouvernement du Québec contre la demande de hausse de tarif de
Bell Canada, je pense que le ministre en a fait longuement évocation
lui-même, il a été plus long là-dessus que sur les
négociations constitutionnelles.
M. Hardy: Je me demande si vous n'allez pas à un autre
programme.
M. Charron: Non, regardez bien, c'est parce que je veux dire que
vous plaidiez en même temps, je l'imagine, pour tous les
Québécois, puisqu'il s'agit d'un service public et
évidemment pour le gouvernement lui-même.
M. Hardy: Comme client important.
M. Charron: Parce que le gouvernement est un des clients
très importants de la compagnie Bell Canada. A-t-on mesuré
l'impact budgétaire de hausse des tarifs de la compagnie Bell Canada qui
ont été autorisés malgré les objections du
gouvernement québécois?
M. Hardy: 8 à 10% d'augmentation de nos
dépenses.
M. Charron: 8 à 10% sur le montant de l'année
dernière, par exemple? Cette année, le service
téléphonique passe de $13 300 000 à $17 675 000. Cette
augmentation de quelque $4 300 000, il faudrait en prendre... Quoi prendre?
M. Hardy: Une partie seulement. M. Charron: Une partie,
bien sûr.
M. Hardy: De cette augmentation, il y a 9% pour les augmentations
de tarif. La différence, c'est l'augmentation normale, la croissance
normale du service.
M. Charron: Si je reprends mes chiffres, $4 300 000, et vous me
dites 10%, cela voudrait dire qu'à peu près $430 000 viennent
uniquement de la hausse de tarif gagnée par Bell Canada devant la
Commission canadienne des transports.
M. Hardy: Oui.
M. Charron: Quand vous me parlez des autres 90% de
l'augmentation, ceci est dû au développement de quoi, en
particulier?
M. Hardy: Le développement normal du réseau. Le
nombre des fonctionnaires augmente.'
M. Charron: II y a eu une augmentation de quelque $3 millions
d'année en année. D'autant plus que les effectifs de la fonction
publique sont gelés.
M. Hardy: Je m'excuse, les 10% ne s'appliquent pas sur les $4
millions d'augmentation, ils s'appliquent sur le montant l'an passé. Ils
s'appliquent sur les $13 millions.
M. Charron: Bon! Ecoutez.
M. Hardy: C'est cela. Dans les $4 millions...
M. Charron: Alors, c'est $20 300 000 qu'on paie en plus pour pas
plus de service.
M. Hardy: II y a 10% de $13 millions. Il vous reste environ $3
millions d'augmentation régulière, par rapport à l'an
passé. Je ne sais pas quelle était l'augmentation l'an
passé.
M. Charron: Même à cela, en incluant que Bell Canada
vient de mettre $1 300 000 dans ses poches, là-dessus, le
développement de $3 millions en une année m'apparaît
considérable. Est-ce qu'on est en train de défricher des
régions encore inconnues?
M. Hardy: Depuis les cinq dernières années,
l'augmentation normale de croissance, indépendamment des augmentations
de tarif, a été de 20%. L'ordre de grandeur de l'augmentation de
cette année est conforme à l'ordre de grandeur de celle des
années précédentes. Je n'ai rien inventé.
M. Charron: Moi, je n'ai pas vérifié cela avant de
vous poser la question. Je prends votre parole, mais c'est...
M. Hardy: Je n'ai pas les chiffres devant moi, mais, moi aussi,
je prends la parole de ceux qui me conseillent.
M. Charron: Cela veut donc dire que l'année passée,
quand on était à $13 millions, on partait d'environ $11 200 000.
L'extension du réseau téléphonique du gouvernement
québécois augmente de 20% d'année en année.
M. Hardy: Je vous avoue que je partage moi aussi cette
idée mais je ne voudrais pas en arriver à ce que tout le monde
croie...
M. Charron: Les dépenses publiques du gouvernement avaient
ce taux de croissance...
M. Hardy: Mais il se trouve que l'on croit assez... Je ne sais
pas si on change des appareils pour rien ou si c'est à cause des
déménagements de bureaux de fonctionnaires ou je ne sais trop
mais j'en profite pour demander à mes fonctionnaires d'examiner s'il n'y
a pas possibilité de restreindre cela un peu. Je me demande s'il n'y a
pas quelques fantaisies quelque part, dans certains ministères, chez
certains fonctionnaires d'autres ministères qui...
M. Saint-Germain: Ces coûts des communications ne sont pas
remboursés par chaque ministère au ministère des
Communications?
M. Charron: Non. M. Hardy: Pardon?
M. Saint-Germain: Ces coûts des communications ne sont pas
remboursés au ministère des Communications?
M. Hardy: Non. Il y en a un certain nombre qui remboursent. J'ai
cela ici. Je pourrais vous le donner, si vous voulez. Je l'ai dit d'ailleurs
dans mon texte de présentation. Il y a 22 organismes qui remboursent,
pour un montant de $1 550 000.
M. Saint-Germain: Mais ne serait-il pas plus raisonnable ou pas
plus efficace d'obliger chaque ministère à rembourser au
ministère des Communications?
M. Hardy: Vous remettez en cause toute la raison d'être du
ministère des Communications.
M. Saint-Germain: C'est donc dire que l'administration pourrait
être centralisée, si vous voulez, au niveau du ministère
des Communications. Cela resterait le ministère des Communications.
M. Hardy: Chaque ministère rembourse comme les 22
organismes.
M. Saint-Germain: Chaque ministère serait peut-être
motivé pour diminuer ses dépenses à ce point de vue.
M. Hardy: Ouais. Peut-être. On peut examiner cela, mais
pour revenir à l'inquiétude du député de
Saint-Jacques, que je partage en grande partie, sur la croissance du
coût, on me dit que c'est très directement relié aux
nombreux déménagements qui se font à cause de la
croissance de l'ensemble de la fonction publique. Chaque appareil
téléphonique est déménagé en moyenne,
à tous les 18 mois.
M. Charron: Est-ce que cela se peut?
M. Hardy: Ecoutez. Repensez aux dernières années.
Pensez un peu aux mutations, aux déménagements
considérables qui se sont faits, à la construction de la colline
parlementaire et tout cela.
J'espère qu'on entre peut-être dans une ère plus
stable avec les nouveaux édifices qui ont été construits.
Vous pouvez bien vous imaginer que, s'il y a ces coûts pour le
téléphone, on peut penser on déborde mon
ministère, mais c'est toujours le gouvernement à tous les
coûts d'aménagement des nouveaux édifices, à la
décoration, même si c'est assez sobre dans la plupart des cas; les
déménagements, tout simplement, des gens qui
déménagent des caisses. Ces mouvements de fonctionnaires
représentent sûrement, pour l'ensemble de l'Etat, des coûts
très considérables. J'espère bien que le ministère
des Travaux publics et de l'Approvisionnement planifie davantage pour que les
gens restent plus longtemps à la même place, afin que ce ne soient
pas des déménagements annuels. Autrefois, c'était le 1er
mai.
M. Charron: J'aurais quelques questions plus précises
concernant l'utilisation du réseau téléphonique. Certaines
ont déjà été soulevées à la
commission. Aux dernières nouvelles, il y a peut-
être eu une amélioration, mais la satisfaction n'est pas
totale. C'est pour cela que, sans vouloir taire des griefs sur des chiures de
mouche, j'aime autant tout de suite prévenir le ministre qu'il s'agit de
l'amélioration du système et que c'est l'objectif de mes
questions.
On a souvent relevé la difficulté des communications
internes dans les prisons relevant du ministère de la Justice du
Québec. Ce n'est pas la première fois... Mon collègue le
député de Maisonneuve a soulevé la question lors de
l'étude des crédits du ministère de la Justice. Pour qui
s'intéresse à ce milieu, et pas besoin de faire de dessin
à personne, la qualité des effectifs et des systèmes de
communication dans un centre de détention est évidemment, autant
pour la sécurité de n'importe qui qui y travaille que des
détenus eux-mêmes, extrêmement importante. Or, quand on
avait soulevé la question suite à des représentations, je
l'avoue bien franchement, que nous avions reçues de ce milieu, lors de
l'étude des crédits du ministère de la Justice,
l'année dernière, puisque c'est là que cela s'adressait,
on nous avait dit que l'on ne frappait pas à la bonne porte et que
c'était ici qu'il fallait en parler.
M. Hardy: Encore une fois, nous sommes un ministère de
services, un peu comme le ministère des travaux publics et de
l'Approvisionnement dans ce domaine.
M. Charron: Un ministère de soutien.
M. Hardy: De soutien, oui. C est plus français. Vous
êtes en train d'imiter l'ancien député de Chicoutimi.
M. Charron: Non. C'est l'ancien ministre de l'Education que
j'imite.
M. Hardy: C'est le ministère de la Justice. Si votre
collègue le député de Maisonneuve a soulevé cette
question lors de l'étude des crédits du ministère de la
Justice, il avait parfaitement raison.
C'est le ministère de la Justice qui définit ses besoins,
qui définit le genre de système qu'il veut. Nous, nous ne faisons
que répondre à ses demandes. Ce n'est pas nous qui
décidons.
M. Charron: Tous les plans et devis du système de
communications internes d'un édifice, d'un centre de détention
sont établis par qui?
M. Hardy: Nous agissons comme conseil, mais le contenu, la
substance de son système, c'est lui qui le définit.
M. Charron: Le ministère agit comme conseil. Est-ce qu'au
cours, par exemple, de la dernière année ou des dernières
années, il est arrivé au ministère d'être
appelé à donner conseil effectivement sur des systèmes de
communications internes aux centres de détention?
M. Hardy: Nous avons été appelés à
donner des avis au centre de détention Parthenais.
M. Charron: De Parthenais. Les avis ont-ils été
retenus?
M. Hardy: Oui.
M. Charron: Oui, d'accord. On a parlé aussi question
locale, mais s'il est un endroit où on peut la soulever, M. le
Président, c'est ici du manque d'efficacité en tout cas, en
quantité ou en qualité, au Service des parcs et au Service de la
conservation du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, pour les nouveaux systèmes des parcs de La
Vérendrye, Mistassini, Papineau, Labelle et Rimouski.
M. Hardy: C'est le même problème que dans les
prisons. C'est le ministère du Tourisme qui définit ses besoins
et nous donnons les services qu'on nous demande. Bien sûr, quand les
organismes nous demandent des services, on les conseille sur le plan technique,
mais la qualité, l'étendue des services, c'est le
ministère sectoriel qui les détermine.
M. Charron: Voilà une autre question soulevée, M.
le Président, à un autre ministère, à une autre
commission parlementaire là, je le citerai, puisqu'on nous a
directement...
M. Hardy: Où on nous a lancé la balle.
M. Charron: ... référés ici. Je pense que
plusieurs de nos collègues attendent le résultat de nos
délibérations. L'année dernière, le
député de Chicoutimi, responsable des affaires municipales pour
l'Opposition, demandait "quelles mesures étaient prises je cite
le journal des Débats, M. le Président pour la mise en
place d'un système intégré de réception d'appels
téléphoniques urgents visant les pompiers, la police, les
ambulanciers, les centres de toxicologie? " Le ministre avait répondu
qu'il devait faire quelque chose de concret dans ce sens. Le
député de Chicoutimi revenait avec sa question. Voici la
réponse de votre collègue, M. Goldbloom: "Je peux informer la
commission, M. le Président, que c'est présentement le
ministère des Communications qui étudie le dossier avec
l'expertise que ce ministère possède, parce qu'il y a des aspects
techniques qui échapperaient au ministre de la Justice ou des Affaires
municipales. Ces aspects techniques se situent dans le domaine des
communications. "Nous avons donc demandé au ministère des
Communications de bien vouloir nous indiquer ses recommandations. Nous ne les
avons pas encore reçues."
M. Hardy: On m'informe que nous sommes précisément
à travailler actuellement à Montréal avec le service de la
police de la Communauté urbaine, les pompiers, les ambulances. Nous
sommes actuellement à mettre sur pied un réseau de la police qui
va être coordonné par la suite avec les autres services.
M. Charron: Cela s'adresse uniquement au grand centre de
Montréal?
M. Hardy: Pour le moment, c'est Montréal. Eventuellement,
j'imagine, que nous irons ailleurs. Quand nous aurons terminé à
Montréal, nous procéderons pour...
M. Charron: Pour ce qui est des services de police, peut-on dire
que, dans un avenir rapproché, à Montréal, l'urgence sera
vraiment reconnue?
M. Hardy: Le service va être mis en vigueur dans douze
mois.
M. Charron: Dans douze mois.
M. Hardy: A Montréal, pour la police. Après cela,
il s'agira de faire l'intégration des autres services.
M. Charron: II y a un autre problème que je connais un peu
mieux, parce que cela relève des Affaires sociales, il s'agit des
ambulances et des services ambulanciers. Est-ce qu'on y travaille
également?
M. Hardy: Cela fait partie du plan d'ensemble. Quand le service
va être mis en vigueur pour la police, par la suite, on va
intégrer, comme je l'ai dit tantôt, les pompiers, les ambulances
etc.?
On travaille avec les Affaires sociales pour les* ambulances et le
projet a été présenté par nous aux Affaires
sociales la semaine dernière.
M. Charron: La semaine dernière. S'il était
reçu favorablement par le ministère des Affaires sociales,
peut-on espérer sa mise en vigueur dans l'année aussi?
M. Hardy: Non, c'est après les douze mois, parce que,
comme je l'ai dit tantôt...
M. Charron: II faudra recommencer par...
M. Hardy: ... le noyau initial, c'est douze mois. Cela serait six
mois plus tard, 18 mois.
M. Charron: Bon. Une dernière question à ce
programme, élément 3, qui parle de radiocommunications.
L'année dernière, on nous avait dit que le seul réseau du
ministère qui restait à intégrer, était celui du
ministère des Terres et Forêts. Est-ce que cette
intégration s'est faite au cours de l'année?
M. Hardy: Elle ne s'est pas faite. M. Charron:
Pourquoi?
M. Hardy: II paraît qu'il y a certains petits
problèmes d'entente entre le ministère des Terres et Forêts
et notre ministère. Ce n'est pas aussi crucial que...
M. Charron: Qu'avec le fédéral.
M. Hardy: ... nos discussions avec le fédéral,
mais...
M. Charron: Non. Qu'est-ce qui bloque exactement?
M. Hardy: II faudra demander cela, je pense, à
l'étude des crédits du ministère des Terres et
Forêts, parce que nous sommes, encore une fois, un ministère
de...
M. Charron: Soutien.
M. Hardy: ... soutien. Alors, nous sommes prêts, mais il
faut que le client veuille. Même si je suis vendeur de Cadillac, si, vous
ne voulez pas en acheter, que vous aimez mieux une Renault, même si je
voulais vous vendre une Cadillac, vous n'en achèterez pas.
M. Charron: Mais, ce n'est pas une Cadillac que vous voulez
vendre au ministère des Terres et Forêts?
M. Hardy: Non, on vend ce qu'ils veulent. On n'a pas
d'exclusivité sur...
M. Bonnier: M. le Président, avant qu'on passe à un
autre programme, si le député de Saint-Jacques a terminé,
j'aurais un renseignement à demander au ministre. Dans le document qu'il
nous a remis, à la page 3, il est question, dans l'avant-dernier
paragraphe, d'un réseau gouvernemental de radiomobiles. Est-ce qu'il
pourrait nous expliciter ce réseau qui est en train de couvrir le
Québec, mais qui...
M. Hardy: C'est un réseau qui couvre toute la province et
qui est au service des véhicules des différents
ministères; Industrie et Commerce, Justice, Protection civile; justement
Terres et Forêts est un des ministères qui n'est pas encore
intégré à ce service de radio dans les véhicules
des ministères.
M. Bonnier: Est-ce que ce service pourrait être...
M. Hardy: Le ministère des Terres et Forêts est le
seul ministère, à l'heure présente, de tous les
ministères, qui ne dispose pas de ce service de radiomobiles.
M. Bonnier: Alors, c'est un service à la disposition de
l'ensemble des ministères, de façon à faciliter les
communications. Est-ce qu'il n'y a pas de lien qu'on pourrait établir
entre ce service et celui qui a été soulevé lors de la
question du député de Saint-Jacques, relativement aux
différents services publics, celui que vous étudiez à
Montréal entre la police, les hôpitaux et tout cela?
M. Hardy: C'est un réseau indépendant. Nous
ne dépendons d'aucune compagnie de l'extérieur. C'est un
service totalement étatique.
M. Bonnier: Ah bon! Parallèlement à celui de Bell
Canada. Bien, merci.
M. Hardy: Nous sommes maîtres chez nous.
Le Président (M. Pilote): Le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: J'aimerais revenir sur cette question
administrative regardant les coûts du téléphone. Dans les
grandes compagnies privées, lorsque vous avez des services de soutien
comme le ministère l'est, relativement aux autres ministères du
gouvernement, il me semble que le service de soutien est toujours
rémunéré par le service qui demande les services requis,
pour la bonne comptabilité. Tandis qu'actuellement, prenons un exemple,
à l'Education, qui est-ce qui, parmi les gens responsables de
l'administration, est réellement motivé à voir
réduire les coûts du téléphone, si automatiquement
la facture est payée sans reproche, sans rien?
M. Hardy: Je dois dire au député de Jacques-Cartier
que ce qui sous-tend l'opinion qu'il vient d'émettre, j'y suis
très favorable, parce qu'au fond, la raison d'être de votre
suggestion provient d'une augmentation du sens des responsabilités.
Comme vous le savez, pour moi, la notion de responsabilité, dans tous
les domaines, c'est une notion très importante.
M. Tremblay: Sacrée.
M. Hardy: Oui, je dirais même sacrée.
M. Tremblay: Consacrée.
M. Hardy: Et comme, d'une part, ça répond à
mes opinions sur le plan philosophico-moral et que, d'autre part, les gens, les
techniciens, les spécialistes, mon sous-ministre et les autres
fonctionnaires me disent que ça pourrait peut-être être
faisable techniquement, je vous assure que nous allons nous... La
décision est prise maintenant. Nous allons examiner cette suggestion
avec beaucoup d'intérêt.
M. Saint-Germain: Merci, M. le ministre.
M. Bonnier: ... pour renchérir, le député de
Jacques-Cartier sait que...
M. Hardy: Sur la notion de responsabilité?
M. Bonnier: Oui, mais sur la notion du coût de revient, en
plus des arguments que vous apportez selon des principes purement
administratifs, la plupart des entreprises fonctionnent de cette façon
parce qu'elles étudient leur coût de revient par unité de
fonctionnement, et ce serait extrêmement valable.
M. Hardy: Et ce serait plus juste, quand on veut avoir un
portrait exact du coût des activités d'un ministère, si on
savait combien ça lui coûte pour communiquer avec
l'extérieur. Nous, on le sait, mais, quand on étudie le budget
d'un ministère, ça n'apparaît pas.
M. Bonnier: Ce n'est pas comptabilisé au niveau de chacun
des ministères.
M. Hardy: Nous avons le... M. Bonnier: Oui.
M. Hardy:... détail de ce que chaque ministère
paie, mais ça n'apparaît pas... Par exemple, j'ai ici les Affaires
culturelles: $183 205.
M. Charron: C'est parce que le ministre à
l'époque...
M. Hardy: L'année, c'est six mois, six mois. M.
Charron: Regardez les premiers six mois.
M. Hardy: Les Affaires sociales, c'était $1 288 110.
M. Charron: C'est pour les pauvres, ça.
M. Hardy: Ces montants apparaissent dans notre budget à
nous, mais n'apparaissent pas dans le budget des différents
ministères.
M. Masse: M. le Président, ayant déjà
occupé les responsabilités de ministre aux Richesses naturelles,
je peux dire que la question des communications ne m'a jamais
préoccupé plus qu'il le faut, du fait que,
déjà...
M. Hardy: II n'est jamais trop tard pour bien faire.
M. Masse: ... le ministère assumait les coûts des
communications. Est-ce que le sous-ministre du temps avait un contrôle,
surveillait vraiment étroitement les dépenses de ce service? Je
n'en sais rien.
M. Hardy: Votre sous-ministre? Le sous-ministre des...
M. Masse: Oui. Je n'en sais rien, du fait que la
responsabilité budgétaire était reportée au
ministère des Communications. Cela soulève la question de
responsabilité, comme vous le disiez, par rapport au contrôle, et
je ne pense pas, moi, qu'il y ait eu un effort extraordinaire du sous-ministre
et de l'administration pour vraiment tenter de réduire les taux de
communication.
M. Hardy: Oui, je pense bien qu'il y a accord autour de la table
pour que nous examinions cette situation.
M. Charron: On trouvera peut-être aussi une
partie des 20% de croissance dont on s'étonnait
tantôt...
M. Hardy: Cela pourrait peut-être...
M. Charron: ... dans le fait que les ministères
n'étant pas responsables de cela, ils ne se gênent pas pour
recourir, développer le réseau interne. Ils se disent: Ce n'est
pas moi qui aurai à défendre cette augmentation
éventuellement.
M. Masse: Ce n'est pas seulement ça. Ils ne sont pas
responsables.
M. Charron: Oui.
M. Hardy: Au fond, oui, c'est ça.
M. Charron: Je n'aurai pas à le défendre. Je
n'aurai pas à l'expliquer. Ce sont d'autres qui y verront.
M. Masse: Tu n'es pas responsable du budget. Donc, ce n'est pas
à toi de contrôler ces dépenses.
M. Charron: C'est ça.
M. Masse: Alors, il est passablement plus difficile pour le
ministère des Communications d aller contrôler les dépenses
dans chacun des ministères ou de tenter de réduire les
coûts.
M. Charron: Je pense, M. le Président, que la commission
touche un point qui est valable là-dedans, parce que...
M. Hardy: C'est une question de principe dans un domaine...
M. Charron: ... d'autant plus que, chaque année, si nous
poursuivons l'augmentation de 20%, cela voudra dire des sommes
considérables. Cela l'est déjà, et le pourcentage
augmentant sur une somme qui se modifie vers le haut, ce sera... Chaque
année, il y a la hausse de Bell Canada aussi qu'il faut ajouter, parce
qu'on perd constamment devant la Commission canadienne des transports. Ce sont
donc deux augmentations continuelles qui viennent s'ajouter. Je pense que la
commission a eu raison de s'attarder sur ce point parce qu'il s'agit de
dépenses publiques qu'il nous serait possible, avec un peu plus
d'efforts, de contrôler.
Pour ma part, je n'ai plus d'autres questions, M. le Président,
sur le programme 1.
Le Président (M. Pilote): Le programme 1 est-il
adopté avec les éléments 1, 2, 3 et 4?
Programme 2: Communications gouvernementales et renseignements.
Communications gouvernementales et
renseignements
M. Charron: M. le Président, il y a plusieurs sujets
litigieux, un tant soit peu, en tout cas, qui se retrouvent cachés
derrière le titre de ce programme: Communications gouvernementales et
renseignements. Il s'agit effectivement ni plus ni moins des relations de
l'Etat du Québec et des efforts que l'Etat du Québec met dans ses
relations avec les citoyens. Il nous serait permis de reprendre ici un certain
nombre de principes généraux plusieurs fois expliqués,
mais qui, je pense, ont aussi fait largement leur place dans l'esprit
même des hauts fonctionnaires du ministère, dans leurs
préoccupations. Je remonte encore à ce colloque qui avait eu lieu
en novembre 1974 où, ensemble, je dis bien ensemble, nous nous
étions interrogés avec des citoyens du monde des communications
sur la qualité des relations entre l'Etat et le citoyen sur les
différents services dont l'Etat dispose.
Nous aurons l'occasion, dans les différentes questions que j'ai
à poser à ce programme, de voir effectivement l'effort pratique
qui a été donné à la suite de ce colloque qui
devait être au départ très théorique.
La publicité gouvernementale, M. le Président, si vous me
permettez d'aborder ce plan, puisqu'il s'agit effectivement de la toute
première...
M. Hardy: On ne continuera pas l'assemblée d'hier
soir.
Contrats de publicité
M. Charron: Non. En partie, oui. Il s'agit de la toute
première façon, pour l'Etat, de communiquer, je dirais non pas
ses résultats, parce que d'autres moyens sont à sa disposition
à l'occasion, mais ses intentions et de faire part de la collaboration
qu'il peut exiger de certains citoyens qu'il est avantageux de prévenir
lorsqu'une décision du gouvernement implique la collaboration des
citoyens.
Nous avions eu un grand débat l'année dernière
là-dessus et nous avions eu beaucoup de renseignements fournis par le
ministre des Communications. En relisant le journal des Débats de
l'année dernière, et en me satisfaisant, encore une fois, de
certaines réponses claires que j'avais reçues à cette
occasion, je pense que je peux maintenant poser des questions sur la
façon dont on a réalisé ce qui m'était alors
exprimé comme les intentions du gouvernement. L'année
dernière, le ministre avait fourni à toute la commission un
document qui contenait j'en ai encore des extraits les grandes
lignes de la politique de son ministère quant à l'octroi à
des agences de publicité de contrats de publicité dans les
domaines qui sont de sa compétence, soit les annonces publicitaires de
type obligatoire, dont évidemment les appels d'offres et les offres
d'emplois. Or, revenant à ce document, M. le Président, parmi les
critères qui avaient été retenus par le ministère,
certains qui se rattachaient à l'aspect des services professionnels des
firmes de publicité étaient particulièrement probants.
D'abord, me disait le ministre à l'époque, il allait maintenant
exiger des différentes agences d'être accréditées
auprès de deux sociétés, la Canadian Daily Newspaper
Publishers Association et la Canadian Association of Broadcasters. Telle
était sa première intention. Il devait exiger, par la
suite, une personne spécialisée affectée aux media
à temps plein et, troisièmement, l'ensemble de la facturation de
cette agence aux organismes publics et parapublics ne devait pas
dépasser 25% de la facturation réelle globale de l'année.
On était convenu, l'année dernière, que plusieurs agences,
plusieurs firmes répondaient à ces trois critères
définis par l'ancien ministre des Communications, soit par exemple
l'agence Bleau, Duperrey, Gi-guère et Associés Inc., l'agence
Jacques Dusault et associés Inc. et Cossette et associés.
Quant à la firme Pierre Tremblay Publicité, elle a
refusé de collaborer avec le ministère, de divulguer ce
pourcentage, le ministre a déclaré, devant la commission
journal des Débats, page B-2212 l'année dernière
qu'il n'avait pas l'intention de recommander au Conseil du trésor le
renouvellement du contrat de Pierre Tremblay Publicité Inc., cette
agence ne se pliant pas aux trois critères précédemment
fixés.
Ce rappel ne se veut pas long, mais complet. Mes questions sont
maintenant les suivantes: Qu'est-il arrivé de l'établissement de
ces critères? Ont-ils été intégralement
respectés au cours de l'année? Est-ce que le ministre
reconnaît la valeur des critères établis par son
prédécesseur et les premières questions auxquelles nous
devons nous intéresser maintenant, est-ce qu'effectivement, au cours de
l'année, les contrats de publicité ont été
donnés en conséquence, M. le Président?
M. Hardy: C'est juste, ce que le député de
Saint-Jacques vient de dire. Ce sont des critères que mon
prédécesseur avait établis et, effectivement, les cinq
critères, dont il avait fait part à la commission, ont
été à la base de l'abjudication des contrats pour ce qui
nous concerne, c'est-à-dire les appels d'offres et les offres de
services. Ce sont les cinq critères qui ont servi au choix des maisons
de publicité pour l'année 1975/76.
Pour l'année 1976/77, parce que ce sont des contrats qui viennent
à échéance le 31 mars, nous avons repris les mêmes
critères que l'an passé, sauf deux. Je vais vous dire pourquoi.
Nous avons gardé le critère 1, maison dans la région de
Québec, critère régional, critère sur le plan
professionnel, nous avons gardé le critère de la durée
d'un an, mais nous avons enlevé les critères 3 et 5.
M. Charron: C'est-à-dire.
M. Hardy: C'est-à-dire la rotation et le volume d'affaires
gouvernementales. En partant du principe suivant, d'ailleurs ça pourrait
servir également, c'est la base de toute ma philosophie vis-à-vis
du placement de la publicité dans des quotidiens, plus
particulièrement dans le quotidien Le Jour, conception que j'ai eu
l'occasion d'exposer publiquement. J'ai eu l'occasion de rencontrer des groupes
dans le domaine du cinéma, ça concernait les commandes que les
différents ministères font pour le cinéma et ce sont les
mêmes principes que je veux vous mentionner, que j'ai également
énoncés à ce moment-là. Lorsque le gouver- nement
place ou fait appel à des médias, écrits ou
électroniques, pour informer, son but premier et je dirais même
que son but n'est pas d'aider, en d'autres termes, ce ne sont pas des
subventions déguisées que l'on doit donner. Il y a un but bien
précis, c'est qu'on veut informer de la politique des mesures
gouvernementales ou l'on veut, quand il s'agit plus précisément
de ce que nous discutons présentement, que le public
intéressé connaisse les offres d'emploi et connaisse les contrats
que l'on veut donner. Alors, il s'agit de bien informer les personnes
concernées et que ça se fasse au meilleur coût possible.
Les deux critères, la rotation et le critère de volume d'affaires
gouvernementales, ça n'a rien à voir avec l'intérêt
comme tel du gouvernement.
Le gouvernement, l'ensemble de la collectivité, du public ne
retirent aucun intérêt à partir du critère de la
rotation, non seulement n'en retirent pas, mais ça peut être un
moyen qui pénalise le gouvernement ou qui fait dépenser des
sommes plus considérables.
Par exemple, si on applique le critère de la rotation, parce
qu'une agence a eu le contrat cette année, même si elle nous
offrait de meilleures conditions cette année, on devrait refuser, dire:
Non, parce que vous l'avez eu l'an passé. A ce moment-là, je
répète que ce critère de rotation a comme objectif premier
non pas l'intérêt public, non pas.l'intérêt des fonds
publics, l'intérêt du gouvernement, mais d'encourager le plus
grand nombre d'agences de publicité. Ce n'est pas notre rôle,
à mon avis. On n'a pas à donner des subventions
déguisées à des agences de publicité.
C'est la raison pour laquelle les critères 3 et 5 ont
été enlevés et ont été remplacés
plutôt par...
M. Charron: Attendez. M. Hardy: Oui?
M. Charron: Je m'excuse de vous interrompre, vous m'avez
expliqué pourquoi vous avez retiré le troisième, mais vous
ne m'avez pas expliqué pourquoi vous avez retiré le
cinquième.
M. Hardy: Le critère du volume des affaires
gouvernementales, cela s'inspire du même principe. On dit: Si une agence
fait surtout affaires avec le gouvernement, pourquoi cela? Encore une fois, ce
que nous devons rechercher, c'est la qualité du service et le coût
du service donné au gouvernement.
Si on retient le critère 5, cela veut dire qu'une compagnie qui
pourrait nous offrir un meilleur service à meilleur coût, si la
majorité de sa clientèle est gouvernementale, on dirait: Non, on
va payer plus cher une autre agence, parce que son volume d'affaires provient
davantage de l'entreprise privée que de l'entreprise du gouvernement.
Donc, on va faire payer plus au fonds public, au contribuable.
Les critères 3 et 5 ont été remplacés par un
autre critère qui peut s'énoncer à peu près comme
ceci. On mise davantage sur l'économie d'espace
et la rationalisation de la présentation de la publication des
annonces, sans toutefois altérer l'impact pour déterminer la
firme.
A la place des critères 3 et 5, le critère qui est en
vigueur, c'est: Faites-nous des propositions des maisons de
publicité qui vont nous permettre d'atteindre le même
objectif, d'avoir autant d'impact quant à la disposition de l'annonce,
mais où cela va nous coûter plus cher.
De toute façon, nous n'avions pas le choix d'arriver à ce
critère, parce que les montants qui étaient mis à notre
disposition cette année, par rapport à l'an passé,
étaient diminués. On va sûrement avoir autant
peut-être moins les offres d'emploi à cause du gel des effectifs
ou à peu près le même nombre de publications
à faire, alors qu'en 1975/76, pour les avis publics et appels d'offres
le ministère disposait de $443 000, en 1976/77, nous ne disposons que de
$395 000, pour une réduction de $48 000. Nous avons $48 000 de moins
cette année, pour faire les avis publics et les appels d'offres.
Pour les offres d'emploi, c'est à peu près la même
chose. L'an passé, en 1975/76, nous disposions de $383 000, alors qu'en
1976/77, nous disposons de $350 000. Même si on avait eu le même
montant, je soutiens que ce nouveau critère qui remplace les
critères 3 et 5 reste fondé.
Mais, en plus de cette justification sur le plan de la saine gestion
administrative, il y avait un impératif à moins d'aller en
budget supplémentaire, mais le ministre des Finances a averti tout le
monde que, compte tenu de la situation actuelle, il ne faudrait pas trop
espérer pour des budgets supplémentaires il fallait se
trouver un moyen pour réussir à respecter cette enveloppe.
On a fait appel aux cinq agences de publicité existantes à
Québec pour respecter le critère 1. Nous avons remplacé
les critères 3 et 5 par ce critère, de l'impact avec moins
d'espace, un aussi bon impact.
M. Massé: Est-ce que je pourrais demander au ministre si
les mots "rationalisation" "rationnel", dans la nouvelle clause, la nouvelle
exigence, le nouveau critère... Qu'est-ce qu'il entend par
"rationaliser", dans ce domaine?
M. Hardy: Par la rationalisation de la présentation? C'est
la disposition, c'est la façon dont l'annonce est faite, compte tenu de
l'espace...
M. Charron: Vous entrez dans des détails vraiment
professionnels, les techniques.
M. Hardy: J'aurais voulu faire peut-être...
M. Charron: Ce que m'avait juré l'ancien ministre, c'est
qu'il ne voulait pas se rendre, il se contentait des critères politiques
et économiques de la collectivité, mais ce n'est pas lui qui va
aller replacer les maquettes des gars.
M. Hardy: Ce n'est pas le ministre actuel non plus.
M. Charron: Ni ses congénères.
M. Hardy: Oui. Je regrette, mais oui. Je pense que le service
concerné est formé de spécialistes. A ce moment-là,
c'est pas mal grave, ce que le député de Saint-Jacques vient de
dire. Vous nous dites: On est client, on retient des services professionnels,
mais on n'est pas assez fin pour juger si la maison nous donne des bons
services ou non. Il va falloir se fier à ce qu'on nous dit.
M. Charron: Je vous répondrai tout à l'heure.
M. Hardy: On n'est pas capable de critiquer la qualité.
Moi, en tout cas, je serais assez désolé, comme ministre, si je
n'avais pas autour de moi des gens qui peuvent me dire: Ecoutez, M. le
ministre, cette forme de services que nous rend cette maison, ce n'est pas
valable. On est obligé d'accepter ce qu'on nous donne.
Nous avons fait appel, à partir de ces nouveaux critères,
aux maisons de publicité de Québec, qui sont Bleau et Duperrey,
Giguère, Payeur Publicité, Cossette Associés, Pierre
Tremblay Publicité Inc. et Dussault.
M. Charron: Quel Payeur?
M. Hardy: La maison s'appelle Payeur Publicité Inc. Je
n'ai pas le nom des...
M. Charron: Vous ne le connaissez pas, vous?
M. Hardy: Personnellement, non. Vous pensez que je connais tout
ce monde? On me dit d'ailleurs, de toute façon, que ce n'est pas Ben
Payeur. Si c'est cela que vous voulez savoir, ce n'est pas Ben Payeur.
M. Charron: Je voulais juste savoir si vous le connaissiez.
M. Hardy: Non.
M. Charron: Bleau et Duperrey, Payeur Publicité, Cossette
Associés, évidemment..
M. Hardy: Bleau, Duperrey et Giguère, c'est la même
maison. Je pense que vous les connaissez mieux que moi, ces gens-là.
M. Charron: Non, c'est parce que cela fait assez longtemps, cela
fait plus longtemps que vous que je fais les crédits des
Communications.
M. Hardy: Ce sont des gens qui me sont moins connus que vous.
Payeur Publicité, Cossette Associés, Pierre Tremblay
Publicité et Jacques Dusault. Dusault s'est désisté et les
quatre autres ont soumis des propositions à partir des critères
que nous leur avons fait connaître.
M. Charron: C'est tout?
M. Hardy: Que voulez-vous savoir après cela? Qui a
été choisi?
M. Charron: Par la suite, les cinq devenaient admissibles, il y
en a quatre...
M. Hardy: Qui ont fait des propositions, oui.
M. Charron: D'abord, quand la modification de ces critères
s'est-elle faite? A-t-elle été faite en cours d'année, ce
qui fait qu'on vit maintenant avec ces nouveaux critères ou si c'est
votre intention de les modifier?
M. Hardy: Cela s'est fait en février.
M. Charron: Cela s'est fait en février dernier. Alors,
actuellement on fonctionne en vertu des cinq critères nouveau...
M. Hardy: Pour les contrats de cette année.
M. Charron: Qu'a mentionnés le ministre. Il y a ces quatre
firmes qui peuvent recevoir...
M. Hardy: C'est-à-dire qu'il y avait ces quatre firmes qui
étaient admissibles.
M. Charron: Depuis février c'est une question
d'information avant de commenter cette transformation comment s'est fait
le partage des contrats octroyés...
M. Hardy: Cela s'est fait...
M. Charron: ... depuis février, en vertu de ces
firmes?
M. Hardy: Le changement s'est fait au 1er avril, parce que les
contrats de l'an passé devenaient échus le 31 mars. Il y a eu
certains petits problèmes quant à l'évaluation de ces
propositions. Cette situation s'est produite au moment où il y a eu
également un changement, un interim. Le directeur, M. Loiselle, est
parti, je pense, en février, mars.
M. Charron: II est aux Affaires intergouvernementales
maintenant?
M. Hardy: Oui. Il y a eu M. Archambeault, qui a assumé
l'intérim, et c'est lui qui m'a fait un premier rapport recommandant
deux, puis trois... Je vous dis bien honnêtement que je
considérais que le rapport était loin d'être clair. On nous
disait: Nous vous recommandons... Je n'ai jamais eu un mémoire entre
deux... De toute façon, j'avais un rapport où on me disait, on me
recommandait deux maisons: l'agence Payeur et l'agence Cos-sette.
M. Charron: Voulez-vous me donner des précisions sur
Payeur?
M. Hardy: Payeur Publicité?
M. Charron: Oui.
M. Hardy: A ce que j'en sais...
M. Charron: C'est une maison qui a quel âge? Qui vient
d'où? Qui était à qui? Qui est à qui
maintenant?
M. Hardy: Professionnellement, je puis vous dire que c'est une
maison qui appartenait à la famille Payeur, qui a été
vendue il y a plusieurs années. C'est un monsieur Martineau qui a
acheté cela.
M. Charron: Cela porte encore le nom de Payeur?
M. Hardy: Cela porte encore ce nom. C'est seulement une marque de
commerce qui se maintient pour conserver une clientèle, qui n'a rien
à voir avec la famille Payeur.
M. Charron: Le réel propriétaire de cette agence
est qui?
M. Hardy: C'est M. Martineau qui est actionnaire majoritaire, je
pense. Je n'ai pas Dun & Bradstreet là-dessus, mais j'ai
rencontré un nommé Martineau, de chez Payeur. Il y avait aussi M.
Couthuran qui était là, mais il est parti. Il était un
actionnaire minoritaire.
M. Charron: Comment se fait-il que cette agence en particulier...
Ce n'est pas que j'essaie de fendre les cheveux en quatre, mais c'est juste
pour mon information, parce que je considère quand même que la
modification annoncée mérite que la commission s'y attarde.
Autant nous avions pu nous réjouir l'année
dernière...
M. Hardy: Vous vous réjouissiez de cela, de trois et
cinq?
M. Charron: Assez, oui. Je vous expliquerai pourquoi
tantôt. Il me semble que ces objectifs ne vous ont pas suffisamment
été expliqués. Vous ne les avez pas compris suffisamment,
au point de vouloir les rayer de la carte maintenant.
M. Hardy: C'est surtout que je n'avais pas d'argent pour
les...
M. Charron: C'est une autre chose. Ne les mélangeons pas.
Mais continuons sur ce Payeur. Vous qui l'avez choisi, pouvez-vous
m'expliquer-comment il se fait qu'il n'était pas admissible selon les
précédents critères et qu'il le devient en fonction de
cela? Quels sont les critères qui l'écar-taient la
dernière fois?
M. Hardy: II n'a jamais été
écarté.
M. Charron: II n'apparaissait pas dans ceux qui m'ont
été nommés l'année dernière.
M. Hardy: L'année dernière, je ne le sais pas.
M. Charron: J'étais ici l'année dernière, si
personne parmi vous n'y était.
M. Hardy: Là-dessus, je peux vous répondre. Nous
avons établi cinq critères, dont un était, bien sûr,
le caractère géographique. Mais, à partir de ce moment, on
ne peut pas décider à l'avance que des maisons ne
répondront pas aux quatre autres critères.
M. Charron: L'année dernière, en fonction des cinq
critères précédemment établis...
M. Hardy: On les avait écartés à
l'avance?
M. Charron: Je lis ce texte émanant du ministère
des Communications, lu à cette commission par le ministre
lui-même, membre du gouvernement: "Si l'on s'en tient aux critères
professionnels mentionnés plus haut, quatre agences de publicité
de Québec sont aptes à administrer ce compte: Pierre Tremblay
Publicité, Cossette Associés, Dusault et Associés, Bleau,
Duperrey, Gi-guère et Associés". Ce Payeur-Martineau existait
l'année dernière à Québec, n'est-ce pas? Pourquoi
n'était-il... J'essaie de savoir. Y avait-il quelqu'un au service de
publicité, l'année dernière, au ministère, qui est
encore ici cette année, qui a fait le tour des agences de
publicité et qui est capable de me le dire, ou si la nouvelle politique
de publicité du gouvernement a suffisamment écoeuré les
fonctionnaires pour que tout le monde s'en aille?
M. Hardy: La nouvelle politique du...
M. Charron: II doit bien y avoir une persistance dans ce
ministère, pour qu'on soit capable de me dire que, l'année
dernière, des agences avaient été écartées.
C'est donc qu'un des deux critères écartés maintenant,
soit celui de la rotation ou soit celui des 25% de facturation totale, se
trouvait à écarter cette agence puisqu'elle n'était pas
dans la liste. On a enlevé les critères et, maintenant, l'agence
peut revenir. Elle est comme accueillie à nouveau au bercail
libéral.
Je veux savoir où c'était. Qu'on me fournisse des
réponses en me disant: C'est un nommé Mar-tineau, et il y avait
un nommé Couthuran, et tout cela. Je pense que la commission est en
mesure d'avoir des informations un peu plus complètes. Du jour au
lendemain, on bouscule une politique établie par le gouvernement; avec
l'appui de la commission, l'année dernière, on nous apprend que
les critères les plus novateurs qu'il y avait dans la publicité
l'année dernière sont disparus.
M. le Président, si vous me le permettez, avant d'entrer dans les
détails, puisque le ministre a fini de nous expliquer les modifications
qu'il a apportées, le ministre est étonné...
M. Hardy: Vous m'avez posé une question, laissez-moi y
répondre.
M. Charron: Vous me répondrez par la suite. Le ministre
est étonné que je m'inquiète de cette intrusion
professionnelle comme nouveau critère dans les économies
d'espace. Entendons-nous bien. Ce qui m'étonne, c'est que le
ministère ait maintenant des critères aussi parcimonieux que
ceux-là. Il va jusqu'à les refaire, toucher les maquettes et
mesurer les centimètres d'espace de la publicité, alors que, sur
d'autres points qui sont proprement politique et qui doivent faire partie d'un
gouvernement, s'il a une orientation qu'il dit avoir, il ne se gênera pas
d'établir ces critères politiques; s'il ne les a pas, il va les
retirer.
L'année dernière, nous avions soutenu et le
gouvernement lui-même l'avait soutenu, puisque c'est lui qui nous avait
présenté cette politique que le principe de rotation
était valable, parce que l'Etat n'a pas que le rôle de
délier la bourse. L'Etat est aussi un agent intervenant dans la vie
collective des Québécois à plusieurs égards. A
plusieurs reprises, comme je l'ai vécu, par exemple, à la
commission des engagements financiers, on nous a expliqué à
plusieurs endroits que tel contrat avait été octroyé
à telle firme parce qu'il s'agissait d'un critère, que l'Etat
n'est pas tout le temps obligé de prendre un critère unique en
son genre et qu'il peut, à l'occasion intervenir avec des
considérations plus grandes, comme, par exemple, ce n'est pas à
l'Etat de faire vivre des firmes de publicité uniquement montées
pour servir le gouvernement et faire de l'argent avec le gouvernement.
Je la nomme, Pierre Tremblay, c'est clair. Autant ce n'est pas à
l'Etat de donner des subventions déguisées à
l'économie un peu partout, comme vous l'avez dit, que ce n'est pas
à travers une politique de publicité qu'on va soutenir des
entreprises boiteuses sur le plan économique ce que je conviendrais avec
vous ce n'est pas à l'Etat non plus de faire vivre une firme de
publicité, alors qu'il y en a d'autres, ou des professionnels tout aussi
valables, qui ne sont pas capables d'avoir un maudit contrat du gouvernement
parce que les grugeux de la caisse électorale du Parti libéral se
sont monté une firme de publicité, accaparant toute la
publicité gouvernementale et font ensuite la ristourne à la
caisse. Le principe est aussi valable. Quand le ministre des Communications,
l'an passé, m'avait dit ce n'est pas au gouvernement à faire
vivre une firme qui sans le gouvernement ne se tiendrait même pas debout,
j'étais parfaitement d'accord avec cela. Autant on n'a pas le droit
d'être des dispensateurs de tout, autant on devrait avoir un minimum de
décence et ne pas faire vivre des sociétés de
publicité.
M. Hardy: ... de meilleurs services.
M. Charron: C'est un autre critère, mais le critère
de la rotation qui avait été retenu par la commission
l'année dernière visait à ce fait que toutes les
sociétés qui se classent sur le plan professionnel, qui
répondent aux critères professionnels devraient obtenir un droit
de rotation. La manne gouvernementale n'est pas due simplement aux mangeux
libéraux. Il y a des firmes professionnelles de l'autre
côté qui ne se sont peut-être pas aussi clairement
affichées et elles n'envoient peut-être pas leur chèque
aussi fidèlement à la caisse du Parti libéral que la firme
de Pierre
Tremblay, mais elles peuvent tout aussi bien faire des annonces dans
toutes les régions du Québec, dans l'intérêt de tous
les Québécois. Nous avions souscrit à cette politique.
Ce que je ne comprends pas, c'est qu'elle ait été la
politique d'une seule année dans le gouvernement et même pas d'une
année, puisqu'elle s'est appliquée l'année dernière
jusqu'en février. Prenant la direction du ministère des
Communications, vous nous annoncez aujourd'hui que ce critère auquel, je
pense, tous les démocrates parce que c'est aussi une
préoccupation qu'on pouvait avoir avaient souscrit est maintenant
aboli. L'autre cirtère, celui qui dit qu'une société ne
doit faire plus de 25% de sa facturation totale avec le gouvernement, me
paraît essentiel également. Sinon, nous prenons les fonds publics
pour faire vivre des patroneux. Cela aussi est un critère fondamental
d'une démocratie. Vous nous parliez de vos principes
philosophico-moraux, tout à l'heure, je ne m'étendrai pas sur ce
terrain, mais j'espère que tous les gens élus dans une
société démocratique ont au moins comme conviction que ce
n'est pas à nous de faire vivre uniquement des entreprises qui autrement
n'existeraient pas s'il n'y avait pas une décision arbitraire d'un
ministre à un moment, pour diriger vers elles l'ensemble de la
publicité. On accordera bien par la suite quelques critères
professionnels pour la frime, mais l'intention est claire: on choisit des
firmes qu'on veut faire vivre et en modifiant les critères, on
écarte des firmes qui auparavant pouvaient se classer. Comment se
fait-il que ce Payeur-Martineau dont personne n'est capable de me donner
l'adresse, ni même de me décrire la capacité
professionnelle, il n'apparaissait même pas dans la liste, à la
suite d'une modification des critères, devient maintenant admissible?
Comment Pierre Tremblay qui s'était trouvé littéralement
exclu, l'année dernière, aux dires mêmes du ministre des
Communications, est aujourd'hui réinstallé?
J'ai cité tout à l'heure ce que m'avait dit le ministre
l'année dernière: Je n'ai pas l'intention de recommander au
Conseil du trésor le renouvellement du contrat de Pierre Tremblay
Publicité. Qu'est-ce qui arrive aujourd'hui? On n'est pas allé
probablement jusqu'au Conseil du trésor, on a changé les
critères qui embêtaient ces messieurs et ces messieurs sont
maintenant rétablis dans l'auge libérale. Ce qu'il y a
là-dedans, c'est bien évident que les 25% excluaient Pierre
Tremblay, c'est bien évident! Parce que Pierre Tremblay fait beaucoup
plus que 25% de sa facturation totale, de son chiffre d'affaires, de sa vie, de
son entreprise avec le gouvernement. Il a tout du gouvernement.
Voulez-vous que je vous donne des exemples que mon recherchiste a
préparés, tirés des engagements financiers, où mois
après mois on est en mesure de dénoncer l'exclusivité
presque de Pierre Tremblay dans le domaine de la publicité? Voilà
qu'on avait établi des critères qui permettaient d'établir
un certain principe démocratique de rotation, qui n'excluaient pas
Pierre Tremblay, au besoin, s'il voulait s'y conformer, mais tu le mettras au
même pied que les autres. Ce n'est pas vrai que c'est rien que lui qui a
le droit d'avoir la manne libérale, parce que la manne libérale,
à l'heure actuelle, est faite avec des fonds publics. Les fonds publics
doivent servir à tout te public. Une agence professionnelle, où
qu'elle soit, qui répond à des critères professionnels
normaux a le droit d'avoir des contrats de publicité du gouvernement. Ce
n'est pas vrai que seul le gouvernement peut décider qui il favorise et
qui il ne favorise pas. On avait faut un pas l'année
dernière.
Je remonte volontairement au débat de l'année
dernière, où j'avais souscrit à la politique du ministre
des Communications. Autant je l'avais fait, autant je trouve inacceptable cette
année le tripotage de critères auquel vous vous êtes
livré depuis février dernier, pour nous conduire à la
situation actuelle. Vous avez écarté des critères qui
permettaient d'espérer une distribution un peu plus normale je ne
me fais pas d'illusion en ce domaine des contrats. Mais ils sont
octroyés à partir de critères arbitraires et de liens
personnels établis entre les caisses électorales et les ministres
élus à partir de caisses électorales occultes; on ne fera
jamais table nette, mais il est toujours possible et c'est ce que j'avais
dit l'année dernière au ministre des Communications
d'être au moins démocrate dans des critères
établis.
J'avais souscrit à cela. C'est invraisemblable qu'aujourd'hui on
vienne nous bousculer. On nous dit: On a rétabli des critères qui
sont les critères de rationalisation. Je comprends bien le
député d'Arthabaska de se poser des questions sur ce que peut
bien venir faire ce critère, tout à coup, alors que des
critères démocratiques ont été littéralement
jetés par-dessus bord. Les critères d'économie d'espace,
j'espère qu'ils y étaient auparavant, même lors des
précédents critères, ceux que vous avez retirés;
mais cela ne vous dispensait pas de demander à vos hauts fonctionnaires
de regarder l'état du travail produit, on ne va pas payer pour rien. Je
ne m'étonne pas que ces critères apparaissent; ce que je trouve
curieux, c'est que vous me disiez: J'ai retiré deux critères pour
les remplacer par deux autres.
Essayez-vous de me faire prendre des vessies pour des lanternes? Les
deux critères que vous introduisez sont des critères
professionnels, normaux; on doit s'y attendre lorsqu'il s'agit de la
dépense de fonds publics; il faut surveiller la qualité du
produit offert, c'est l'argent de tous les citoyens qu'on a entre les
mains.
Mais, en introduisant cela, on balaie les critères
démocratiques qui avaient été établis, et
ceux-là sont beaucoup plus politiques, en faveur d'une politique de
publicité gouvernementale.
M. le Président, je remets tout de suite la parole au ministre
des Communications...
M. Hardy: Oui, parce que j'ai quelque chose à vous
dire.
M. Charron: ...pour que vous en disiez plus sur ce sujet, et que
vous m'expliquez encore plus. Ne m'expliquez rien en termes de cents et de
piastres, uniquement.
M. Hardy: Je vais vous expliquer ce que je veux.
M. Charron: Je vous dis tout de suite que vous me direz ce que
vous voulez, mais il y a un fait, les Québécois n'avaient rien
à gagner en cents et en piastres, à partir du principe de
rotation...
M. Hardy: Je vais vous dire autre chose...
M. Charron: ...et, à partir de l'agence, du critère
des 25%, en cents et en piastres, probablement pas, mais en vie
démocratique, en qualité démocratique de l'utilisation de
leurs fonds pour faire vivre plusieurs Québécois, plutôt
que d'en engraisser quelques-uns, cela aussi est important comme
critère.
Les Québécois n'apprennent pas une bonne nouvelle en
apprenant cela.
M. Hardy: M. le Président, le député de
Saint-Jacques, avec son talent oratoire indéniable et son talent
même de comédien pour démontrer qu'il est
profondément scandalisé, ne s'est pas rendu compte qu'en
dénonçant ce qu'il appelle une certaine immoralité de la
part du gouvernement, il en prêche une qui est aussi immorale. Il ne
s'est surtout pas rendu compte, parce que peut-être que ses recherchistes
n'en avaient pas les moyens, comme je le lui démontrerai tantôt,
que ce fameux critère qu'il nous reproche d'avoir mis de
côté avec un ton absolument scandalisé nous aurait
amenés à une impasse si nous l'avions respecté
intégralement, en plus de faire débourser les gens. Le
député de Saint-Jacques a l'air de dire: Ce n'est pas grave, pour
la vie démocratique, quand même les Québécois
dépenseraient plus d'argent, ce n'est pas grave.
M. le Président, je le répète, je vais vous prendre
sur le même terrain que vous avez abordé la question, le
problème d'engraisser, selon vos expressions, de faire manger à
l'auge les patroneux libéraux et tout ce que vous voudrez. Je regrette.
Là-dessus, je diffère totalement d'opinion avec vous. Aussi
longtemps que je serai ministre, aussi longtemps que je serai
député, aussi longtemps que je serai dans la vie politique, je me
battrai, tant que j'aurai un souffle de vie, pour empêcher qu'un seul
cent soit dépensé inutilement pour encourager des patroneux ou
des amis politiques. Je n'accepte pas que les fonds publics un seul cent
des fonds publics servent à encourager des amis politiques.
C'est-à-dire que si vous avez, à un moment donné, deux
personnes, dont la qualité n'est pas égale, ou, à
qualité égale, si le libéral avait une soumission
même de seulement $10 de plus, je me battrai pour que l'autre qui donne
des services de même qualité, pour $10 de moins, même si
c'est l'adversaire du gouvernement, ait le contrat plutôt que l'ami.
En d'autres termes, je n'accepte pas qu'un seul cent des fonds publics
soit dépensé pour encourager des amis politiques. C'est une chose
à laquelle je crois, et je vous mets au défi soit dans mes
fonctions de ministre, ou autre- ment de me citer un cas où je
n'aurais pas respecté ce principe qui, pour moi, est fondamental. Mais
il y a aussi un corollaire à ce principe qui est aussi vital. Ce n'est
pas parce que quelqu'un est libéral et ce n'est même pas parce que
quelqu'un souscrit à la caisse d'un parti politique qui soit
libéral qu'on va le mettre de côté automatiquement, parce
que c'est aussi absurde, c'est aussi faux, c'est aussi immoral, tout simplement
parce que quelqu'un qui pourrait donner d'excellents services, parce qu'il est
libéral... Non. Il va être mis à I index, parce qu'il est
libéral.
M. Charron: II n'était pas écarté,
l'année dernière.
M. Hardy: C'est stupide de partir d'une telle théorie.
M. Charron: Je ne veux pas l'écarter, je veux
l'empêcher de vivre uniquement avec les fonds
québécois.
Le Président (M. Pilote): Les uns après les
autres.
M. Hardy: Un instant. On n'est pas né d'hier. On n'est pas
né de la dernière pluie. C'est assez facile de découvrir
ce que sous-entendent certains des propos que le député de
Saint-Jacques a tenus tantôt. Autant je me bats et je soutiens que, quand
le gouvernement a de la publicité qui s'adresse à tout le public,
au grand public, il doit publier dans tous les media et, en particulier, je
n'ai pas honte de le dire, j'ai cité le Jour. Les 22 000 personnes qui
sont assez sous-développées intellectuellement pour se contenter
de la lecture du Jour ont le droit de connaître les offres
gouvernementales, par exemple, C'est la raison pour laquelle je me suis battu
pour que les offres gouvernementales, dans le domaine de l'éducation et
dans le domaine social, soient publiées dans le Jour. Que voulez-vous?
Ces Québécois paient des taxes et ils ont le droit d'être
informés. Ceux, encore une fois, qui se contentent de la lecture du Jour
ont peut-être besoin d'être plus informés que n'importe qui
d'autre.
D'autre part, si je crois à ce principe, je crois, et je le
répète encore une fois, à ce deuxième principe que
quelqu'un ne doit pas, ni négativement, ni positivement, être
favorisé ou défavorisé pour ses options politiques. Jamais
je ne refuserai d'accorder un contrat, comme ministre, à une personne,
si elle offre la meilleure qualité, parce qu'elle est libérale,
pour aller chercher l'autre de qualité inférieure, pour dire: On
n'a pas donné le contrat à un libéral. On est donc bon. Je
suis donc bon, comme ministre, je ne donne pas de contrat aux libéraux.
Moi, je suis pur. Je suis pur parce que je fuis les libéraux. Ce n'est
pas vrai. Je ne ferai jamais cela. Je ne crois pas à cela. C'est de
l'hypocrisie. C'est une forme d'hypocrisie à laquelle je ne souscrirai
jamais.
Encore une fois, qu'un libéral ne vienne pas me demander de le
favoriser, même s'il n'a que $100 de plus, parce qu'il est
libéral, parce que
non, je n'ai pas le droit de prendre les fonds publics, je n'ai pas le
droit de prendre les taxes du député de Saint-Jacques pour
favoriser un libéral, d'une façon si minime soit-elle.
L'autre argument invoqué par le député de
Saint-Jacques est celui-ci: Pour la vie démocratique et tout cela, vous
pouvez payer plus cher. Je regrette, je ne partage pas cet avis. Il y a des
exceptions qui sont faites, et encore, avec beaucoup de ménagement,
quand il s'agit de choisir entre une maison, une firme étrangère
et quand j'emploie le mot "étranger", c'est aussi bien pour une
autre province que dans un autre pays on accepte même une certaine
marge et, encore là, le service des achats a beaucoup de
réticence.
Le même principe se pose dans les municipalités. Je ne sais
pas ce que vous diriez si, par exemple,, dans une municipalité... Parce
que je sais qu'il y a eu deux thèses en cours, à un moment
donné. Il y avait des gens qui soutenaient que, quand une
municipalité accorde un contrat pour l'aqueduc et l'égout,
même si c'est plus cher, si c'est un gars de l'endroit, on favorise le
gars de l'endroit plutôt que le gars d'une municipalité
située à vingt milles. Il y a des gens qui se sont opposés
vigoureusement à cela, et avec raison, à mon avis. C'est bien
beau que le gars soit de l'endroit et qu'il paie des taxes dans la
municipalité, mais si on fait payer aux contribuables un montant plus
élevé, même si parfois c'est seulement 1%, sur un contrat
de $1 million, cela peut représenter des montants semblables... Je suis
tout à fait d'accord avec les administrations municipales qui veulent
d'abord respecter le principe de la meilleure qualité au meilleur
coût.
Encore une fois, jamais, au nom de la supposée vie
démocratique... Imaginez-vous, c'est la vie démocratique; on va
encourager quatre maisons de publicité plutôt que trois dans la
même ville! Cela ne va pas faire grand-chose à la vie
démocratique de la province! Voyons donc! Il ne faut pas rire du
monde.
M. Charron: Vous êtes en train de ridiculiser votre
collègue, le ministre des Affaires culturelles.
M. Hardy: Je suis en train de dire ce que je pense et je vais le
dire, quelles que soient les interprétations et les conclusions que vous
pouvez apporter. Je suis ici pour dire ce que je pense et je vais le dire.
C'est clair. Je n'ai personne à défendre, ni d'un
côté, ni de l'autre. Je suis ici pour défendre mon
administration, les décisions que j'ai prises et ce que je crois.
Vous savez comme moi, vous l'avez vu récemment, cela ne me
gêne pas de contredire parfois, oui, des ministres, des collègues,
quand je crois que je dois les contredire. Parce que la solidarité
ministérielle, ce n'est pas un tabou, ce n'est pas un principe, ce n'est
pas un dogme; la première chose qu'on doit faire, c'est d'abord de dire
et de faire ce que l'on croit devoir faire et ce qu'il est valable de
faire.
M. le Président, jamais je n'accepterai ce principe de payer
quand je regarde certains chif- fres sur une enveloppe...
regardez bien les chiffres, ce ne sont plus des folies, ce ne sont plus des
caprices. La vie démocratique! Le député de
Saint-Jacques... La vie démocratique pour les agences de
publicité, voyez-vous cela! Sur un contrat de $350 000, sur une
enveloppe globale de $350 000, on va donner $120 000 de plus pour sauver la vie
démocratique des agences de publicité, ou on va donner $123 000
de plus. Un instant! Si c'étaient encore des montants minimes, mais
quand j'ai des chiffres de $120 000, $123 000 et qu'on épargne, sur $350
000, $120 000 plutôt que $67 000, c'est une subvention à des
maisons de publicité qui commence à être... Je me sentirais
pas mal plus coupable de faire cela, que de donner un contrat à un gars
parce qu'il est libéral. Je me sentirais pas mal plus coupable de
prendre $60 000 dans les fonds publics pour respecter le supposé
principe que le député de Saint-Jacques a évoqué
tantôt, pour dire: On ne donne pas cela à un libéral.
Est-ce qu'on est bon un peu, on ne donne pas le contrat à un
libéral? Savez-vous ce que cela aurait donné, votre principe de
rotation, si on l'avait appliqué cette année?
M. Charron: Ce n'était pas le mien, c'était celui
de votre collègue.
M. Hardy: Bien oui, mais vous l'avez endossé. Pour la fin
de la discussion actuellement, c'est le vôtre. Parce qu'il n'est pas
dit...
M. Charron: Ne le remettez pas seulement sur moi pour la fin de
la discussion non plus.
M. Hardy: II n'est pas dit...
M. Charron: C'est une politique gouvernementale aussi.
M. Hardy: Non, non.
M. Charron: II demeure collègue dans le cabinet avec vous
aussi.
M. Hardy: Un instant! Ne mélangez pas les affaires, je
comprends que vous n'avez jamais été ministre et que vous ne le
serez jamais, mais ne mélangez pas les affaires. Cette sorte de
décision, ce n'est pas une décision gouvernementale, ce n'est pas
soumis au cabinet, c'est une décision administrative qui se prend au
niveau du ministre.
M. Charron: On peut donc voir la différence de la
qualité des ministres.
M. Hardy: C'est votre interprétation. Vous ferez
l'interprétation que vous voudrez.
M. Charron: C'est facile à faire.
M. Hardy: Je vous dis que mon prédécesseur, l'an
passé, n'avait pas soumis ses critères au Conseil des ministres,
pas plus que moi j'ai soumis ceux de cette année au Conseil des
ministres.
Je veux tout simplement vous corriger pour vous dire qu'il ne s'agit pas
d'une politique gouvernementale; donc n'essayez pas d'invoquer la
solidarité ministérielle là-dedans, elle n'existe pas.
C'est une décision purement administrative qui se prend au niveau d'un
ministre.
De plus, qui vous dit que mon prédécesseur, le
député de Deux-Montagnes, l'actuel ministre des Affaires
culturelles, à partir des rapports que ses fonctionnaires lui auraient
soumis cette année, qui vous dit qu'il n'aurait pas changé les
critères? Des ministres changent des politiques administratives tous les
ans. Moi, je serais arrivé au ministère et mes fonctionnaires
m'auraient soumis des propositions et j'aurais dit: Non. Je ne veux pas voir
cela. Je ne veux même pas lire ce que vous me soumettez, mon
prédécesseur a dit cela l'année passée. Je continue
la même chose. Pas d'amélioration. Je me refuse même
d'examiner la possibilité...
De même que mon successeur aux Affaires culturelles peut fort bien
remettre en cause certaines des décisions et certains des
critères que j'avais et jamais je ne lui reprocherai. Voyons donc! A
partir de quand un ministre doit arrêter de penser et de trouver des
formules pour améliorer ce qui a déjà été
fait? Sous prétexte que cela a été décidé
l'année passée, on arrête et on ne bouge plus.
Les fonctionnaires ont continué à faire des recherches et
m'ont soumis des propositions que j'ai trouvées valables et je les ai
acceptées. Même si cela favorise des libéraux au bout de la
ligne. Mais, quand j'ai accepté les critères, je ne savais pas
qui cela favoriserait. Si, encore une fois, au bout de la ligne cela peut
favoriser des libéraux, même si cela favorisait des
péquistes, je me serais rallié, parce que si vous avez une agence
de publicité qui est sympathique au Parti québécois ce qui
a fourni une part du $1 120 000 que vous venez de récolter, si c'est la
maison qui offre les meilleurs services, je vais l'accorder à cette
maison-là. A ce moment-là peut-être que j'aurai des
problèmes avec certains de mes collègues, mais je serai
prêt à défendre avec autant de vigueur cette
décision que je défends les décisions que j'ai prises
maintenant.
Si on avait accepté votre principe, c'est votre principe, parce
que vous l'avez fait vôtre tantôt. Il n'est pas sûr que mon
prédécesseur ferait encore siens les critères qu'il a
énumérés l'an passé. Mais, on est au 1er juin 1976
et c'est vous qui actuellement avez fait vôtres les critères de
l'an passé.
Si on acceptait les critères du député de
Saint-Jacques, on se serait retrouvé cette année avec une seule
maison de publicité qui est celle que le député de
Saint-Jacques je ne cherche pas trop à savoir pourquoi a
décriée tantôt. On se serait retrouvé avec Payeur
Publicité. On se serait retrouvé avec la maison de
publicité dont vous vous demandiez d'où elle sortait. Je ne les
connais pas plus que cela. Je ne les connais pas, ces gens.
M. Charron: ... ça.
M. Hardy: Parce que l'an passé le contrat avait
été accordé à Bleau & Duperrey et à
Cossette. Alors, suivant le principe de rotation, Bleau & Duperrey,
Giguère ont été éliminés cette année
puis Cossette est éliminé, donc il reste Payeur Publicité.
Dusault serait resté, mais Dusault s'est désisté. Il
serait resté, cette année, Payeur Publicité, Dusault et
Pierre Tremblay.
M. Charron: Pierre Tremblay...
M. Hardy: Cela vous ferait une belle jambe avec votre
rotation.
M. Charron: Ecoutez, Pierre Tremblay ne pourrait pas se classer
cette année si on avait gardé le principe de rotation, parce
qu'il fait plus de 25% de son chiffre d'affaires...
M. Hardy: Alors, on se retrouve avec Payeur.
M. Charron: Quand on dit plus de 25% sur son chiffre d'affaires,
savez-vous ce que c'est? C'est $2 433 203. Savez-vous quel pourcentage? C'est
56%...
M. Hardy: Je connais tout cela, ces principes. Je les connais,
mais cela ne changera pas un iota là-dessus, parce que je vous dis qu'on
se serait retrouvé avec une seule agence, que vous avez
décriée, je ne sais pas pourquoi tantôt, que vous avez
semblé rejeter du revers de la main. On se serait retrouvé avec
Payeur, avec votre principe de rotation, une seule à qui on aurait
dû confier les deux contrats, celui d'offres de services puis d'appels
d'offres. Et avec Payeur, savez-vous combien on aurait épargné,
avec ces critères? On aurait épargné 23%. On aurait eu une
économie de 23% par rapport à une autre économie, avec
Pierre Tremblay, de 34%. En chiffres, en argent, cela veut dire qu'avec Payeur
on aurait économisé, sur le montant global, $92 000, alors
qu'avec Pierre Tremblay, on économise $120 000. Puis si on accorde les
deux contrats, cela augmente d'autant plus. Je regrette encore, c'est une
option que vous pouvez faire, si vous avez à ce point la hantise des
libéraux, si, pour vous, des libéraux sont à ce point
méchants, mauvais, voleurs, bandits, en fait employez tous les mots que
vous voudrez, si vous trouvez que c'est la représentation du mal
à ce point, qu'il n'y a pas d'argent pour les écarter, c'est
l'option que vous pouvez faire, mais moi je dis que, quand Pierre Tremblay me
fait économiser $120 400 alors que l'autre, Payeur, m'en fait
économiser $92 000 pour la même qualité et le même
service, je regrette, mais j'accorde le contrat à Pierre Tremblay. Que
vous aimiez cela, que vous n'aimiez pas cela, que vous m'accusiez de faire du
patronage, que vous m'accusiez d'engraisser des libéraux, cela ne me
fait rien, vos accusations, parce que je suis capable d'aller me
défendre devant le public. Ce qui compte, c'est le service, c'est ce que
cela coûte.
A part cela, je rappellerai au député de Saint-Jacques
qu'il sorte un peu de Québec, qu'il aille
voir dans d'autres provinces. Je ne lui parlerai pas de ses adversaires,
je vais lui parler de ses amis idéologiquement. Le député
de Saint-Jacques trouve que c'est long, il trouve peut-être que c'est
ennuyant puis achalant, mais je pense que j'ai le droit de lui
répondre.
M. Charron: Prenez tout le temps que vous voudrez.
M. Hardy: Des amis sur le plan intellectuel et idéologique
du député de Saint-Jacques, le NPD. Vous connaissez cela, le NPD
au Canada? Or, il arrive je ne le critique pas en disant cela, c'est
peut-être parce qu'il se base sur les mêmes principes que je viens
d'évoquer, qualité et coût qu'une agence qui
s'appelle Dunsky Advertising, présidée par M. Menahem Dunsky,
fervent néo-démocrate, qui s'occupe de la publicité du
Nouveau parti démocratique pendant les élections, dans les
provinces de l'Ouest, rafle le gros lot à l'époque
où la Colombie-Britannique avait un gouvernement
néo-démocrate de la Colombie-Britannique, du Manitoba et
de la Saskatchewan. Trois gouvernements dirigés par des
néo-démocrates. Sous M. Barrett, le premier ministre de la
Colombie-Britannique, cette compagnie, Dunsky Advertising, qui, encore une
fois, fait la publicité du Nouveau parti démocratique, avait la
publicité de la British Columbia Energy Commission, du ministère
de l'Agriculture, du ministère des Consommateurs, du ministère
des Finances, du ministère de l'Habitation, du ministère des
Ressources, du ministère du Travail, du Secrétariat de la
province, de la Western Canada Lotery Foundation, de la Petroleum Commission,
de la Lotery Association Railway, de la Family Law Commission. Treize gros
comptes du gouvernement NPD de la Colombie-Britannique.
Je n'ai pas les proportions, mais cela risque d'arriver. Je vais les
avoir parce que cela risque d'arriver peut-être à plus de 56% du
budget.
M. Charron: Cela ne me fait rien si vous pouvez aller à
l'Ile-du-Prince-Edouard, si ça vous tente aussi, à la condition
que vous terminiez en me disant ce qu'au Québec vous avez fait. On est
quand même ici pour étudier le budget du Québec.
M. Hardy: Vous ne pensez pas que ce soit bon de faire des
comparaisons?
M. Charron: Je vous en prie. Vous continuerez. Passez par les
Territoires du Nord-Ouest, si ça vous tente, mais je veux juste vous
dire...
M. Hardy: Le NPD n'est pas rendu là.
M. Charron: ...que ce qui nous intéresse, ce qui
intéresse la commission, c'est quelles sont les décisions que
vous avez prises depuis le 1er avril.
M. Hardy: Oui, oui. Vous allez le savoir. Le député
de Saint-Jacques, s'il s'est amené ici ce matin ou cet après-midi
en disant: Le ministre des
Communications, on va le prendre, enlevez-vous cela de l'idée
parce que je ne peux pas avoir la conscience plus en paix. Devant vous, devant
le public et devant n'importe qui, je suis persuadé que les
décisions que nous avons prises, à partir des avis reçus
de mes fonctionnaires, sont les meilleures décisions dans
l'intérêt des fonds publics et de la collectivité
québécoise. Ce n'est pas incompatible, les fonds publics et la
collectivité québécoise, parce que si je prends plus
d'argent pour faire de la publicité, c'est autant d'argent qu'on perd
pour faire autre chose.
Je viens de vous donner ce que cette compagnie de M. Dunsky fait en
Colombie-Britannique. Au Manitoba, un autre gouvernement
néodémocrate, c'est à peu près la même chose;
ils ont la publicité de la Commission de contrôle des liqueurs, du
ministère du Travail, de l'Agriculture, des Finances, du Tourisme, de la
Récréation et des Affaires culturelles, de la Santé et du
Téléphone. Les sept gros comptes du gouvernement NPD du Manitoba
sont à cette même agence. C'est la même chose en
Saskatchewan. Ils ont la publicité du Centre des arts, de la Commission
sur les alcools, de la Commission sur le marché des poulets, la
Société de crédit et de coopération, le Fonds de
développement; en fait, ils en ont, au Manitoba, également 22. Je
ne suis pas pour tous les nommer, mais il y a 22 comptes de publicité du
gouvernement de la Saskatchewan qui sont entre les mains de cette
compagnie.
Je dis cela et, si je n'avais que cela comme argument pour justifier mes
décisions, le député de Saint-Jacques aurait raison de
dire que ce n'est pas fort. Mais c'est tout simplement pour illustrer le fait
encore une fois, je n'ai pas tout le dossier pour dire si c'est à
partir des mêmes critères que nous qu'ils arrivent au même
résultat que ce n'est pas exclusif aux méchants
libéraux du Québec de donner beaucoup de contrats de
publicité à une même compagnie, que cela se fait même
avec les purs, ce qu'il y a de plus pur en politique au Canada, le NPD. Le
parent non pas sur le plan constitutionnel, mais le plus proche parent du PQ
sur le plan socio-économique.
Je ferme en quelque sorte cette parenthèse pour revenir à
notre situation. Evidemment, si le député de Johnson était
ici, parce que lui aussi s'est montré bien scandalisé aux
engagements financiers avec les 56%, avec le talent de comédien qu'on
lui connaît. J'ai beaucoup de respect pour le député de
Johnson, mais il faut quand même le voir tel qu'il est, c'est un des
grands comédiens du Québec à l'heure actuelle. Le
député de Johnson s'est scandalisé des 56%, un peu comme
le député de Saint-Jacques tantôt. Mais quand on regarde
les chiffres de son gouvernement, alors qu'il donnait plus que 56% à une
agence de publicité qui était une façade d'une agence
américaine, là, ce que soutenait le député de
Saint-Jacques tantôt pourrait se poser sur le plan culturel, sur le plan
social. Et là, si on avait à choisir entre une agence
américaine ou torontoise et une agence québécoise, je
serais prêt, évidemment dans une certaine limite, à donner
plus à l'agence québécoise,
même si l'agence québécoise coûtait un peu
plus cher, qu'à l'agence américaine ou qu'à l'agence
torontoise parce que là, il y a un élément culturel qui
entre en jeu, il y a un élément important.
Mais quand il s'agit de firmes québécoises, qui sont
toutes à des Québécois et pas plus québécois
les uns que les autres... Contrairement peut-être à ce que
soutient le député de Saint-Jacques, un libéral est aussi
québécois qu'un pé-quiste, qu'un créditiste ou
qu'un gars de l'Union Nationale. Pourquoi pas?
M. Charron: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. Hardy: Vous trouvez que j'en ai trop?
M. Charron: Non, j'invoque le règlement pour vous faire
remarquer qu'il reste une minute ou deux avant la fin et comme je le sens parti
pour plusieurs heures, j'aimerais, puisque nous allons ajourner, reprendre
demain matin.
Il y a deux choses que je voudrais signaler à la commission,
d'abord que nous ne pourrons pas siéger demain après-midi,
puisque c'est une motion à mon nom qui est appelée à la
Chambre.
M. Hardy: Et on ne pourra pas siéger jeudi.
M. Charron: Et on ne pourra pas siéger jeudi non plus.
M. Hardy: Ni vendredi.
M. Charron: Et la semaine prochaine, c'bst la commission des
affaires sociales où je dois siéger.
M. Hardy: Vous ne voulez pas adopter mes crédits?
M. Charron: Non, la deuxième chose que je voudrais faire
remarquer...
M. Hardy: Vous avez trouvé cela trop dur...
M. Charron: ... le ministre continuera le temps qu'il voudra,
demain c'est vous, M. le Président qui êtes le responsable de
l'ordre de la commission, ce n'est pas moi. Il pourra faire toutes les
interventions qu'il voudra, à condition que, ou en lui demandant que
demain matin, à l'ouverture de la séance à dix heures, il
soit en mesure de nous déposer tous les contrats octroyés depuis
la nouvelle politique du service de la publicité et nous déposer
des documents qui appuieront noir sur blanc les affirmations théoriques
d'économies effectuées à partir du nouveau principe
énoncé par la parole même du ministre, que j'aimerais voir
sur un tableau bien clair.
M. Hardy: J'avertis tout de suite le député de
Saint-Jacques que je ne pourrai pas lui déposer les contrats qui ne sont
pas encore signés. Je pourrai lui déposer l'avis qui m'a
été soumis par le directeur général des
communications gouvernementales sur des maquettes. On va vous déposer un
dossier complet qui va appuyer ce que j'ai dit tantôt.
M. Charron: Très bien.
Le Président (M. Pilote): La commission ajourne ses
travaux à demain dix heures.
(Fin de la séance à 18 h 2)