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Commission permanente de l'éducation,
des affaires culturelles et des
communications
Etude des crédits du ministère de
l'Education
Séance du lundi 21 juin 1976
(Seize heures vingt-et-une minutes)
M. Pilote (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs!
La commission de l'éducation, des affaires culturelles et des
communications continue aujourd'hui l'étude des crédits du
ministère de l'Education.
Sont membres de cette commission, MM. Bellemare (Johnson), Bédard
(Saint-Maurice), Bienvenue (Crémazie). Charron (Saint-Jacques),
Choquette (Outremont), Côté (Matane), Bonnier (Taschereau), M.
Déziel (Saint-François) remplace M. Déom (Laporte); M.
Faucher (Nicolet-Yamaska) remplace M. Lapointe (Laurentides-Labelle); M.
Léger (Lafontaine) est membre de la commission; M. Lachance (Mille-Iles)
remplace M. Parent (Prévost); M. Verreault (Shefford) remplace M.
Saint-Germain (Jacques-Cartier); MM. Samson (Rouyn-Noranda), Tardif (Anjou); M.
Tremblay (Iberville) remplace M. Veilleux (Saint-Jean).
Si ma mémoire est bonne, au cours de la dernière
réunion, le ministre et le ministère également avaient des
renseignements à donner au député de Lafontaine et
des...
M. Bienvenue: Oui, merci, M. le Président!
A la dernière séance, nous avions déposé
certains documents, fourni certains renseignements aux membres à la
suite des demandes qui nous étaient faites. Je voudrais tout de suite
déposer et faire distribuer à chacun des membres de la
commission, à la date plus récente du 10 juin, cette fois, les
statistiques quant au nombre d'élèves par région qui
demandent à recevoir pour la première fois l'enseignement en
langue anglaise. La dernière fois, je pense que c'était à
la date de la fin de mai ou quelque chose du genre. Ceci est en date du 10
juin, soit beaucoup plus près de nous. Pourriez-vous en faire la
distribution?
Deuxièmement, M. le Président, pendant qu'on fait cette
distribution, on nous avait demandé également les quotas ou
chiffres de contingentement pour tout le Québec par commission scolaire
pour les deux premières années d'application, soit les chiffres
remontant, dans le premier cas, au 30 septembre 1974, ou plutôt la
première année d'application, c'est-à-dire, dans le
premier cas, les chiffres remontant au 30 septembre 1974, et, dans le
deuxième cas, les chiffres qui remontent au 30 septembre 1975.
Ce que je dépose et ce que nous allons distribuer à chaque
membre, ce sont les chiffres, par commission scolaire, donnant le nombre
d'élèves recevant l'enseignement en langue anglaise le nombre
d'élèves dont la langue maternelle est l'anglais, et les autres,
la différence, sont ceux qui sont ce qu'on appelle les autrement
admissibles.
Il n'y en a pas d'autres pour le moment et nous avions pris des
engagements. Donc, lors des séances qui suivront, nous déposerons
les autres pièces que nous nous sommes engagés...
J'ignore si ces choses avaient été déposées.
Je crois que non. Je crois que jamais dans l'histoire de la loi 22.
M. Léger: Autrement dit, vous venez de poser un geste
historique.
M. Bienvenue: Et non hystérique! Je pense qu'il est
essentiel...
M. Léger: La lecture peut nous rendre
hystériques!
Inscriptions au réseau scolaire
anglophone
M. Bienvenue: ...que le grand public, l'Opposition, les membres
de la Législature, les journalistes, aient accès à ces
documents qui sont d'ailleurs d'intérêt public.
A ce sujet, donc, je voudrais seulement, M. le Président, avec
votre permission, faire une courte lecture.
Je me rappelle qu'à la dernière ou lors d'une des
dernières séances celle de vendredi midi ou celle de jeudi
soir en réponse à une question du député de
Lafontaine, qui faisait des commentaires sur les conséquences de la
première année d'application de la loi 22 quant aux autrement
admissibles, quant aux taux d'inscription au réseau anglophone, j'avais
dit, évidemment, que c'était une première année et
que, sans vouloir présumer de l'avenir, les premières
constatations, les premiers résultats qui me parvenaient me permettaient
d'aller dans la voie de l'optimisme dans le cadre que souhaitait le
député de Lafontaine.
Je donne lecture rapidement, pour ce que cela vaut, mais c'est une
procédure qu'on adopte souvent dans notre parlementarisme, de lire des
extraits de journaux. Dans le cas actuel, il s'agit de l'hebdomadaire
Dimanche-Matin, de dimanche le 20. C'est un article intitulé: "Suite aux
examens d'entrée, diminution des classes maternelles anglophones." On se
rappelle qu'on avait parlé de ce phénomène
"étrange" de l'augmentation apparente des gens de langue maternelle
anglaise et de la diminution des autrement admissibles.
Alors, je lis rapidement: "Au moins quinze classes de maternelle de
langue anglaise disparaîtront en septembre, à la suite du nombre
élevé d'échecs enregistrés lors des examens
d'entrée décrétés par la loi 22. C'est ce que
prétendent certains dirigeants d'école qui ajoutent que plusieurs
écoles n'auront même pas le nombre de vingt élèves
requis à l'échelle provinciale pour dispenser un cours de
maternelle d'une demi-journée, tandis que d'autres jeunes
élèves seront dirigés vers d'autres institutions. Le
nombre de jeunes..." soyez la bienvenue "...dans les mater-
nelles du secteur anglophone de la CECM devrait diminuer de 2000
à 850 cette année.
Dans les districts est et nord de la ville, 273 des jeunes qui ont subi
les tests ont été acceptés sur un total de 1144. Selon Mme
Sylvia Chester-man, porte-parole pour le secteur anglophone dans la
région montréalaise, seulement 30 jeunes ont réussi les
examens dans la plus grande école de la région, soit Gerald
McShane.
A son avis, le nombre n'est même pas suffisant pour ouvrir une
classe de maternelle à temps plein. Jusqu'ici, 28% des 7343 jeunes qui
ont subi des examens à travers la province ont été
acceptés. Les résultats sont encore attendus dans le cas
d'environ 1180 autres jeunes.
Sans ajouter le moindre commentaire, je pense, res ipsa loquitur.
M. Léger: Parmi les rapports, le ministre avait aussi
promis de nous donner pour lundi l'état des chiffres concernant le
contingentement; les avez-vous actuellement ou si cela sera remis plus
tard?
M. Bienvenue: En faisant la comparaison entre les deux tableaux
que je viens de déposer, celui au 30 septembre 1974 et celui au 30
septembre 1975, le député de Lafontaine va pouvoir avoir la liste
détaillée des quotas au sujet desquels j'ai d'ailleurs
annoncé déjà, pour cette deuxième année
d'application, qu'il n'y aurait pas de modification. Les quotas vont être
respectés et on sait que c'est à partir des chiffres
d'inscription au 30 septembre 1974 des élèves recevant
l'enseignement en langue anglaise ou, évidemment, à la suite des
dernières autorisations, que s'établissent les quotas. On les a
ici, par commission scolaire.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut m'expliquer la
première colonne, élèves recevant l'enseignement en
anglais, la deuxième colonne, langue maternelle anglaise, la
troisième colonne, autrement admissibles.
Prenons un exemple, la deuxième, la commission scolaire de
l'Amiante: 124 recevant l'enseignement en anglais, 40 de langue maternelle
anglaise, autrement admissibles, 84. Cela veut dire que le quota est de 124
maintenant.
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: Cela veut dire que si, l'année prochaine,
il y avait 123 places, 123 élèves d'inscrits, il y aurait
seulement de la place pour un de plus. Si quelqu'un a fait une demande et qu'il
passe des tests, vous n'avez qu'une place de plus. Pouvez-vous m'expliquer
comment vous envisagez cela?
M. Bienvenue: Pour reprendre la question du député
de Lafontaine, il faut d'abord regarder l'autre tableau, celui au 30 septembre
1974, pour constater qu'à l'origine, le nombre de
places-élève, formant le quota, était de 148, n'est-ce
pas? Voici justement le cas d'une commission scolaire dont le nombre a
diminué par le passage d'une année scolaire à l'autre,
pour devenir 124.
Alors, prenons l'exemple toujours de l'Amiante. Imaginons que ce n'est
pas gelé dans le sens où, si cette année qui vient,
devaient s'ajouter dix élèves de plus de langue maternelle
anglaise, les véritables, ce chiffre serait porté à 134,
mais s'il ne s'en ajoute pas...
M. Léger: Mais si en même temps...
M. Bienvenue: ... de langue maternelle anglaise, des
véritables, et qu'il s'agit d'autrement admissibles seulement, qui
auraient subi et réussi les tests, ce chiffre ne pourrait se rendre
qu'à 124 S'il y en avait 60 autres, pour bien se comprendre, ayant subi
et réussi le test, j'ai annoncé que les quotas ne seraient pas
augmentés dans ce cas-là pour les autrement admissibles, ces 60
autres ne pourraient être admis à l'école anglaise dans la
commission scolaire de l'Amiante.
M. Léger: Je vais vous poser la question autrement. En
1975, il y avait 124 élèves recevant l'enseignement en anglais
qui provenaient d'un groupe de 40 qui étaient de langue maternelle
anglaise et il y en avait 84 qui étaient autrement admissibles.
L'année suivante, supposons...
M. Bienvenue: Soit le mois de septembre 1976.
M. Léger: 1976. ... que vous avez dix élèves
de plus qui sont de langue maternelle anglaise qui veulent s'inscrire et qu'il
y en dix qui s'en vont, qui ont terminé cette année, il y en a
dix de moins, mais en même temps, vous avez peut-être une
cinquantaine d'autrement admissibles qui arrivent. Est-ce que votre chiffre va
être monté à 134, puisque vous en avez perdu dix d'un
côté et qu'il y en a dix de plus qui sont arrivés?
Autrement dit est-ce que vous augmentez le grand total, parce qu'il y en a
quelques-uns de plus de langue maternelle anglaise qui s'inscrivent, alors que
dans mon esprit, il faut d'abord que ceux de langue maternelle anglaise aient
de la place, mais que les autrement admissibles ne puissent pas avoir droit
à des places supplémentaires?
M. Bienvenue: Cela reste à 124, les dix nouveaux de langue
maternelle anglaise prenant la place des dix qui ont quitté à la
fin de leur scolarité dans la commission scolaire en question. Cela
resterait à 124.
M. Léger: Et les autrement admissibles qui auraient
passé des tests n'auraient pas le droit d'entrer à cette
commission scolaire.
M. Bienvenue: Exact.
M. Léger: Alors, qu'est-ce qui arrive pour eux, à
ce moment-là. Est-ce qu'ils doivent aller du côté
francophone?
M. Bienvenue: Ils vont à l'école française,
ou encore, il pourrait arriver, comme je l'ai déjà
indiqué, en réponse à une question du député
de Lafontaine en Chambre, qu'ils puissent je dis bien
qu'ils puissent et non pas qu'ils dussent, donc ce n'est pas la
règle, c'est une exception, cela peut faire l'objet d'arrangements
particuliers aller ailleurs, mais à la suite d'une entente qui
serait ce genre de moyen de contrôle que j'ai évoqué parmi
d'autres possibles, en réponse à la question du
député de Lafontaine.
Mais la règle serait qu'ils aillent au secteur français de
cette commission scolaire.
M. Léger: L'an dernier, à Jérôme-Le
Royer, on avait quand même fait un savant jeu de calcul pour permettre
à cette commission scolaire, parce qu'il y avait des
élèves de langue maternelle anglaise un peu plus que
l'année dernière, d'augmenter le grand quota et d'y laisser
entrer plus de personnes "autrement admissibles".
M. Bienvenue: A la suite de cette opération à Le
Royer, on se le rappelle, qui a valu au gouvernement dont je fais partie,
auquel j'appartiens, le départ d'un de ses ministres, l'un de mes
prédécesseurs, à la suite, dis-je, de cette
opération où étaient en cause une centaine d'enfants, mon
prédécesseur immédiat, le député de
Jean-Talon, ministre des Finances, a écrit à la Commission
scolaire Le Royer pour bien lui signifier, en noir sur blanc, que cette
opération était unique, ne se répéterait pas. Il
tenait compte de certains facteurs de changement, il tenait compte du fait que,
peut-être, de bonne foi, on n'avait pas été prévenu
de telle et telle situation dans le territoire, mais il insistait qu'elle ne se
répéterait pas et qu'il comptait bien que les commissaires se
feraient un devoir de commencer à en instruire à l'avance les
parents, à leur signifiera l'avance qu'ils ne pourraient pas compter sur
cette opération in extremis survenant fin septembre, début
octobre, comme ce fut le cas l'an dernier.
M. Léger: L'année dernière, quand
même, on a utilisé comme argument la balance des "autrement
admissibles" qui n'avaient pas de place à cause du contingentement,
certains d'entre eux ayant été acceptés et d'autres
n'ayant pas encore été acceptés. On a utilisé
l'argument qu'il n'y avait pas de maternelle anglaise, pour certains de ces
enfants et on a augmenté le nombre de places disponibles.
Ce que je veux donner comme exemple, prenons un chiffre
hypothétique pour Jérôme-Le Royer, c'est qu'actuellement,
au 30 septembre 1975, il y a 7443 élèves qui reçoivent
l'enseignement en anglais et qui proviennent de deux groupes, 1276
élèves de langue maternelle anglaise et 6167 "autrement
admissibles".
Tenons pour acquis qu'avant septembre, ou peut-être actuellement,
on est en train de faire des chiffres et tenons pour acquis qu'il n'y a que
1000 élèves qui sont de langue maternelle anglaise et qu'il y en
a 276 qui sortent du réseau et que, parmi les 6167, il y en a 1167 qui
s'en vont et qu'il en reste 5000.
Donc, il y a 6000 élèves de l'année dernière
en place, dans le réseau, dans le secteur de l'enseignement anglais.
Là, on attend, excusez l'expres- sion la nouvelle "batch", le nouveau
groupe qui arrive. A ce moment, le maximum qui peut être admissible, ce
serait 1443 élèves. Il y en a 6000 de l'année
dernière qui sont encore dans le réseau, dont 5000 autrement
admissibles et 1000 de langue maternelle anglaise. Il y a 6000
élèves. Donc, il ne reste que 1443 places à combler.
C'est donc dire que si vous avez 2000 élèves qui passent
des tests, il n'y a que 1443 places à combler. Dans ces 2000...
M. Bienvenue: Non, seront admis, non pas admissibles, mais admis
à recevoir l'enseignement en langue anglaise tous ceux qui seront de
langue maternelle anglaise. Ils en auront le droit automatique, n'est-ce
pas?
M. Léger: D'accord.
M. Bienvenue: Cela pourra même dépasser, si l'on
veut, en théorie, toujours les 7443. Cela pourrait devenir 9000.
M. Léger: C'est cela, c'est là. A ce moment, vous
augmentez le nombre de places. On n'ira pas en diminuant.
M. Bienvenue: Lorsque j'ai parlé de ne pas changer les
quotas, je voulais dire ne pas changer les quotas à l'aide des
"autrement admissibles". Il est évident, et il a toujours
été inscrit dans la loi, non seulement dans la loi, mais
même dans la philosophie, sinon dans le programme du parti auquel
appartient, mon ami, le député de Lafontaine, que les enfants de
langue anglaise au Québec continueront de recevoir l'enseignement en
langue anglaise. Le quota pourrait être modifié uniquement
à partir de ces forces vives, augmentés vers le haut...
M. Léger: C'est cela, mais prenons les chiffres que je
viens de donner comme exemple...
M. Bienvenue: ... non pas à cause des "autrement
admissibles".
M. Léger: ... pour qu'on se comprenne bien. En
réalité, vous avez 1000 élèves de langue maternelle
anglaise, qui sont là depuis l'année dernière et plus et
le nombre n'a baissé que de 276, car il y en a 276 qui sont sortis.
C'est donc dire que si vous avez, parmi les 2000 nouveaux élèves
qui entrent, pour acquis 1000 élèves de langue maternelle
anglaise et 1000 élèves "autrement admissibles", les 1000 de
langue maternelle anglaise peuvent prendre les premières 1000
places.
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: II ne reste que 443 places pour les "autrement
admissibles".
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: Vous n'augmenterez pas votre total de 7443 de
1000 pour dire qu'il y a 8443 places.
M. Bienvenue: C'est ce que j'ai dit, le quota n'augmentera, s'il
augmentait le chiffre 7443... Je le dis lentement, pour être sûr
qu'on me rapporte bien dans les journaux... Si ce n'est pas clair, M. Athot,
faites-moi poser une question par un député, parce que je veux me
relire comme il le faut dans les journaux, les 7443 s'ils devaient augmenter,
ne serait-ce que d'une place-élève, ce serait parce que c'est un
élève de langue maternelle anglaise, avant tout autre et...
M. Léger: Aucun autre élève autrement
admissible ne Sera inclus.
M. Bienvenue: Avant tous les autres et les autrement admissibles,
eux, ne feront pas augmenter le quota à Jérôme-Le Royer.
Est-ce très clair? Est-ce parfaitement clair? C'est cela. Que ce soit
à Jérôme-Le Royer, et où que ce soit au
Québec, le quota en théorie pourra augmenter de 100 000, si on
veut, s'il se présentait 100 000 petits anglophones de langue maternelle
anglaise véritable à cet endroit, il n'augmentera pas d'une seule
place s'il s'agit d'un "autrement admissible".
M. Léger: Maintenant, il y a deux quotas, en
réalité, il y a le 7443 qui est le quota total et il y avait le
1276 l'année dernière ce sont toujours des chiffres
hypothétiques qui étaient des anglophones. Les 1276
élèves anglophones l'année dernière, eux, peuvent
voir leur 1276 augmenter.
M. Bienvenue: C'est exact.
M. Léger: C'est donc dire que s'il y a 1000
élèves anglophones, de langue maternelle anglaise, qui entrent
dans le système, cela peut augmenter votre quota de 1276 à 2276,
mais toujours à l'intérieur du 7443.
M. Bienvenue: C'est cela. En d'autre termes, ils volent les
meilleures places.
M. Léger: C'est cela. Ce n'est pas ce qui est
arrivé l'année dernière.
M. Bienvenue: C'est pour cela que j'ai dit que mon
prédécesseur avait averti la commission scolaire
Jérôme Le Royer que c'était une première et une
dernière.
M. Léger: D'accord. Alors, on va surveiller cela cette
année de très près.
M. Bienvenue: Ma conscience va être la première
à me surveiller. Donc, le facteur d'augmentation du quota, ce sont les
élèves de langue maternelle anglaise et non par les "autrement
admissibles".
M. Léger: D'accord.
M. Bienvenue: Cela va me valoir des fleurs et des chants
d'amour...
M. Léger: Alors, je vous enverrai des fleurs.
M. Bienvenue: ... en certains lieux. Je ne parle pas du
député de Lafontaine.
Recommandations de la CETEES
M. Léger: J'espère. M. le Président, je
voudrais revenir au programme 6, parce qu'on va aborder les programmes 6 et 7
en même temps de façon que les mêmes sujets puissent
être rejoints.
La commission d'étude de la tâche des enseignants pour
l'élémentaire et le secondaire, la CETEES, avait proposé
qu'un groupe de travail soit formé, ce groupe étant formé
de représentants du ministère, des enseignants et des commissions
scolaires pour poursuivre les travaux entrepris par le dépôt de
son rapport. Je présume que ce groupe a été formé
aussi. J'aimerais savoir où en sont rendus les travaux et quel est
l'échéancier de ce travail.
M. Bienvenue: M. Rousseau est de foi catholique; c'est un
sous-ministre de foi catholique. On appelle cela un sous-ministre de bonne
foi.
Vous faites probablement allusion à la première
recommandation qui disait qu'avec la collaboration du milieu, les
ministères continuent les travaux d'analyse et de l'emploi de
l'enseignant amorcés par CETEES et les étendre, par la suite, aux
autres ressources humaines affectées aux écoles publiques.
Le rapport CETEES est sorti, si ma mémoire est bonne, au
printemps de 1975, au moment où les offres patronales étaient en
voie de préparation. Au niveau du ministère de l'Education,
depuis pratiquement la dernière ronde des négociations de 1972,
il y a eu un comité qui a regroupé des agents du milieu scolaire,
des fédérations de commissions scolaires et du ministère,
pour pouvoir faire l'analyse des différentes recommandations qui
venaient du milieu face à l'ensemble du dossier des relations du
travail. Lorsque le rapport est sorti, évidemment ce comité a
également pris connaissance des éléments de ce rapport,
et, dans la préparation des offres patronales, l'ensemble des
éléments que l'on retrouve à l'intérieur de ces
recommandations ont été examinés plus
particulièrement dans le cadre du chapitre 8 pour préparer les
offres patronales.
Maintenant, l'action, en ce qui concerne l'étude de la
tâche des enseignants, actuellement, se fait dans le cadre de la
préparation, évidemment, d'une entente négociée. Il
est clair aussi que, depuis 1969, la convention collective 1969 et celle de
1972 avaient invité, à 8.302, un article du chapitre 8 qui traite
de la tâche des instituteurs, les commissions scolaires et les syndicats
locaux à signer des ententes locales pour assurer l'équité
dans la distribution des tâches et des enseignants.
Les éléments que l'on retrouve à l'intérieur
de ce rapport visent essentiellement à assurer l'équité et
à assurer une meilleure qualité de l'utilisation des ressources
humaines. Pour la préparation des offres et, dans l'évaluation,
je dirais, des amendements apportés à ces différentes
offres, nous avons, à l'intérieur du ministère, des
personnes qui travaillent à faire l'évaluation des ententes
qui
ont été faites, et, évidemment, nous nous en
inspirons. Mais je pense qu'il faut resituer quand même cette
recommandation. Il faut situer cette recommandation dans le cadre d'une forme
d'échéance. Normalement, cette recommandation aurait dû
venir, je dirais, une année avant le début de la
préparation des offres, alors qu'elle est venue au même moment que
celui de la préparation des offres patronales. Il y a eu une inspiration
générale des différentes recommandations et une recherche
d'atteinte d'équité plus particulièrement en laissant au
milieu la possibilité de faire la répartition des
tâches.
M. Léger: D'accord! Merci, M. Rousseau!
Je voudrais poser au ministre des questions qui sont plutôt
d'ordre politique. Le rapport de CETEES, dont on fait mention, avait
recommandé de nombreuses initiatives gouvernementales visant à
pallier aux disparités régionales, permettant d'humaniser le
climat de travail, POLY, le rapport COMMEL. Je dois déplorer le fait
que, dans l'ensemble, plusieurs grandes réformes sont menées de
front au ministère, CETEES, POLY, CETEC, COMMEL, éducation et
développement, mais sans que rien ne débouche vraiment. On
consulte beaucoup, mais quand vient le temps on parle justement des
négociations avec la CEQ on ne se préoccupe pas tellement
d'appliquer les plus urgentes propositions de celle-ci.
Par exemple, l'engagement de spécialistes au niveau de
l'éducation physique et de la musique à
l'élémentaire. Il y a deux rapports, CETEES et COMMEL, qui
recommandent, de, toute urgence, cette mesure.
Pourtant, je ne vois pas cette possibilité se concrétiser
dans les offres du gouvernement aux enseignants. Dans une certaine mesure,
c'est également ainsi pour ce qui est de l'allégement de la
tâche de l'enseignant, surtout à l'élémentaire. On
dirait que les revendications des principaux intervenants du milieu de
l'éducation suivent la ligne tracée par ces rapports
fondamentaux, mais que le ministère, bien qu'en plein processus de
consultation, semble les laisser de côté.
Alors, je demanderais au ministre quelle est la relation qui existe
entre le livre blanc sur la décentralisation et les recommandations de
la CETEES et si on devrait attendre l'aboutissement du premier pour
réaliser à fond le deuxième.
M. Bienvenue: D'abord, je voudrais indiquer au
député de Lafontaine que, précisément, en rapport
avec sa première question, nous tenons compte, dans les offres
patronales actuelles dans cette négociation que j'espère voir
aboutir bientôt, d'augmentations d'effectifs au niveau des
spécialistes. C'est pour cela que, conformément à la
recommandation qui nous a été faite, nous donnons
priorité, tout d'abord, pour suivre l'ordre logique lorsqu'on veut faire
une relance, à l'élémentaire où, sans tenir compte
de l'enfance inadaptée comme telle, il y a une augmentation offerte
d'environ 7% dans les effectifs pour ce réseau de
l'élémentaire. Nous avons décidé, et je pense que
cela correspondait, en général, aux vues de la par- tie
syndicale, que priorité soit donnée en général,
dans le système, à l'élémentaire; si on veut suivre
un ordre logique et si on ne peut pas tout donner en même temps, mieux
vaut être logique et partir par la base en augmentant.
Voilà pour la première question du député de
Lafontaine.
Pour ce qui est de la décentralisation dont on parle dans le
livre blanc, ce que nous voulons faire est l'élimination des contraintes
du normatif des personnels non enseignants.
M. Léger: Le ministre considère-t-il que les
recommandations de la CETEES sont comme un retard à rattraper au cours
des années, à tout prix, ou comme seulement un indicatif du genre
de réforme dans l'avenir?
M. Bienvenue: Selon, évidemment c'est ce que
j'allais dire l'ordre ou l'importance ou l'identité des
recommandations, c'est sûrement un objectif de choses à
poursuivre, d'améliorations à apporter.
En d'autres termes, pour bien répondre à la question du
député de Lafontaine, il n'est pas question que ce rapport
devienne lettre morte, mais, évidemment, il y a des variantes entre les
diverses recommandations, mais selon ces variantes, c'est l'intention, que l'on
appelle cela un "rattrapage" ou une nouvelle poussée dans le sens
souhaité, sûrement, on ne veut pas que cela atterrisse sur les
tablettes.
M. Léger: Le ministre a-t-il des nouvelles mesures
administratives et budgétaires au niveau des commissions scolaires, pour
l'année, qui sont inspirées du rapport CETEES?
M. Bienvenue: Dans deux des principales que l'on me souligne et
qui se retrouvent toujours dans la présente négociation, au
niveau de la tâche des enseignants, on tient compte des recommandations
du rapport en question et également au chapitre du perfectionnement des
maîtres, dans le cadre des offres actuelles.
M. Léger: II y a eu augmentation budgétaire de
combien?
M. Bienvenue: Evidemment, ce n'est pas clos. C'est une question
où j'aurais pu, avec candeur, répondre au député de
Lafontaine: C'est précisément ce que veut connaître,
j'imagine, et cela fait l'objet des derniers coûts, pas au mauvais sens
du mot...
M. Léger: ...non pas des coups...
M. Bienvenue: Non, mais enfin, cela fait l'objet des
dernières stratégies, si l'on veut, dans la négociation
actuelle.
M. Léger: D'accord. Est-ce que...
M. Bienvenue: Je ne veux pas montrer le fond du sac au
député de Lafontaine, mais j'espère que,
comme moi, il va le connaître au cours des prochaines heures.
M. Léger: J'espère que vous n'êtes pas rendu
trop au fond du sac et qu'il en reste encore pas mal. Est-ce que le nombre
d'enseignants pour l'année scolaire suivante sera dorénavant
déterminé en fonction de la prévision scientifique de la
clientèle établie au 30 juin?
M. Bienvenue: Si le député de Lafontaine me voit me
livrer à des conciliabules à voix basse, c'est qu'on touche
à un sujet qui est, lui aussi, extrêmement délicat, parce
qu'il y a, par ricochet, par le biais des implications sur la
négociation.
M. Léger: Si les négociations avaient
été réglées avant les crédits, cela aurait
été merveilleux.
M. Bienvenue: Cela serait donc merveilleux. On pourrait parler en
termes de chiffres connus. On pourrait même entendre, à la
satisfaction du député de Lafontaine, face à certains
ajouts...
M. Léger: Je pourrais aller jusqu'à dire que
si...
M. Bienvenue: C'est pour cela que j'étirais la date des
crédits, dans l'espoir...
M. Léger: Oui, oui... Mais est-ce que je pourrais aller
jusqu'à dire que si le ministre de l'Education avait été
en selle au moins un an, les offres, au niveau de l'Education, auraient
été déposées bien plus tôt?
M. Bienvenue: J'entends des voix qui me font dire: Certainement.
Pour les fins du journal des Débats, je ne voudrais pas que.ma modestie
en prenne pour son rhume. Ce sont des voix qui m'ont soufflé cette
affirmation.
M. Léger: Ici, dans son rapport, on dit que la CETEES
recommandait que le nombre d'instituteurs pour l'année scolaire suivante
soit déterminé en fonction de la prévision scientifique de
la clientèle établie au 1er juin. Au cas où cette
clientèle augmenterait au 30 septembre, le nombre d'instituteurs serait
augmenté. Actuellement, au point de vue théorique, politique, de
la décision, c'est dans cet esprit... Cela ne touche pas uniquement les
négociations, cela pourrait toucher par ricochet les
négociations, mais quand même, c'est une attitude que vous auriez
dû avoir, qui permettrait de dire: Cela va prendre plus
d'élèves puisque l'on part du chiffre de l'année
dernière et on le rajoute selon les besoins en septembre.
M. Bienvenue: Vous voulez dire plus de maîtres et
d'enseignants...
M. Léger: C'est cela.
M. Bienvenue: Chaque fois qu'on touche à la tâche et
aux effectifs, je continue de répondre que c'est extrêmement
délicat, surtout ces jours-ci, d'en discuter à fond. Mais je
rappelle tout de même qu'il y a le chapitre de la sécurité
d'emploi qui est un facteur important dans le cadre général de la
question du député de Lafontaine, sécurité
d'emploi, qui, comme on le sait, sauf erreur, a été l'objet d'une
entente toute récente à cette table combien importante de
l'élémentaire et du secondaire. C'était un des gros
sujets, un des sujets chauds qui enfin a fait l'objet d'une entente
après combien de pourparlers, de rencontres, de tractations de toutes
sortes. Evidemment, avec le jeu de la sécurité d'emploi, il y a
des inconnus, au moment où on se parle, tout comme il y a des chiffres
qui sont encore inconnus, au point de vue de la connaissance de la
clientèle scolaire définitive par région.
C'est assez embêtant de me lancer plus à fond dans le
sujet, rappelant toujours que la partie des effectifs ajoutée, qui se
greffe à la tâche, fait l'objet de ce qui se discute, notamment
depuis trois heures cet après-midi, et j'ai toujours refusé de me
livrer à la négociation parallèle, sauf lorsque j'avais de
ces rencontres privilégiées avec les gens importants de la
Centrale des enseignants du Québec. On a d'ailleurs gardé la
discrétion, mes vis-à-vis et moi, sur le contenu de ces
rencontres qui, j'espère, auront prouvé par la suite qu'elles
n'auront pas été inutiles.
M. Léger: Cela a été l'opération
charme. Ce fut l'opération charme.
M. Bienvenue: Non. Cela a été l'opération
contact, qui est importante, parce que j'ai eu l'occasion de le dire, je serai,
pour le temps que j'y serai, ainsi que ceux qui m'entourent, appelé
à vivre avec la Centrale des enseignants du Québec, et à
vivre le mieux possible. Ce sont des partenaires combien importants dans
l'éducation. C'est la base, les enseignants. Et quant à vivre, il
faut bien vivre et j'ai l'intention, d'ailleurs, je l'ai dit à M.
Charbonneau, puisqu'il s'agit de lui, de le consulter
régulièrement, fréquemment ou chaque fois que besoin sera
pendant la durée de la prochaine convention de façon à
essayer de prévoir, d'empêcher des situations de surgir et de
trouver ensemble des correctifs, des remèdes pour que le climat soit le
meilleur possible, parce que non seulement l'année des
négociations, le climat est important en éducation et en
particulier dans le secteur public, celui qui ressort de la juridiction de ses
troupes.
M. Léger: Je suis heureux d'entendre le ministre affirmer
cela, parce que c'est exactement ce que je lui avais dit en Chambre dans les
questions, il y a peut-être un mois, un mois et demi, que nous posions au
ministre de la Fonction publique, en demandant au ministre de l'Education
d'intervenir. Je me rappelle fort bien lui avoir dit en Chambre qu'il aurait
à vivre au niveau de son ministère et avec les enseignants une
qualité d'enseignement qui correspondrait à une
conséquence directe de la qualité des ententes à
intervenir avec le ministère. Je vois que le ministre a
réalisé jusqu'à quel point c'était vrai puisqu'il
est intervenu. Alors,
j'ose espérer que cela a été un peu à cause
de l'intervention que j'ai faite de ce côté-là.
M. Bienvenue: Vous voyez comme on suit les bons conseils.
M. Léger: Parfait. Je vais quand même donner une
autre affirmation du rapport CETEES, comme sujet de réflexion au
ministre. Dans le rapport CETEES, on dit entre autres que même si la
qualité de l'enseignement ne dépend pas uniquement du nombre
d'heures de travail et du nombre d'élèves, il existe un seuil
au-delà duquel on ne peut aller sans rompre un équilibre relatif
au niveau du rendement requis dans toutes les tâches. Je pense que c'est
pour cela que la plaque tournante a été justement la tâche
de l'enseignant, le maximum d'élèves. Tout tourne autour de
cela.
M. Bienvenue: Evidemment, et j'ai eu l'occasion, sans vouloir
trancher cela et sans vouloir trouver les seuils précis, de dire
à des journalistes qui m'interviewaient à Sherbrooke, assez
récemment, que c'est évident que 25 élèves, c'est
plus facile que 30, que 30, c'est plus facile que 35. Est-ce que c'est le 36e
qui fait...
M. Léger: Qui est le seuil.
M. Bienvenue: ... qui est le seuil? Est-ce que c'est le 29e? Tout
dépend évidemment des régions, des élèves
eux-mêmes, des talents, de la méthode de travail de l'enseignant
concerné, mais il est évident, personne ne le contestera, que
plus vous en avez, c'est une règle, plus il y a de difficultés.
Par contre, cela peut jouer également par le nombre. Il peut y avoir une
équation ou il peut y avoir des compensations par le nombre de
périodes que donne le professeur. On voit le jeu de la balance. S'il ne
donne et c'est purement hypothétique ce que je dis là
que dix cours, dix périodes de 45 minutes, cela sera moins
fatigant pour lui de les donner à 50 élèves, que s'il
donne 25 périodes. Tout cela va montrer qu'il y a une certaine souplesse
et une certaine flexibilité là-dedans et c'est ce que nous
essayons, au moment où nous parlons, de trouver, comme plaque tournante,
comme terrain d'entente avec la Centrale d'enseignement du Québec, afin
qu'on ait la meilleure qualité d'enseignement possible, compte tenu des
deux variables que je viens d'indiquer.
Rapport COMMEL
M. Léger: En tenant compte toujours des différents
rapports, le rapport COMMEL, portant sur les commissions scolaires de 3000
élèves et moins, a été commandé par le
ministère pour permettre de déboucher sur des formules qui
tiendraient compte davantage des disparités régionales,
Gaspésie, Côte-Nord, Nord-Ouest, etc.
Le ministre qui a précédé le ministre actuel avait
déclaré l'année dernière que les recommandations
pourraient faire l'objet d'une politique générale, avec des
correctifs pour les régions pré- sentant des
particularités, tout cela, dans la perspective des règles
budgétaires de cette année.
Au cours des derniers mois, plusieurs groupes de travail sont
censés avoir procédé à une étude approfondie
des conclusions et des recommandations du rapport et le conseil de direction du
secteur élémentaire et secondaire devait publier, au plus tard au
début de 1976, un document indiquant les intentions à long terme,
du ministère, concernant les recommandations de ce rapport.
Est-ce qu'on peut avoir une copie de ce rapport? Quelles sont les
recommandations retenues par le gouvernement?
M. Bienvenue: Ce rapport, effectivement, apporte une
réponse à POLY et à COMMEL. Ma réponse: Oui, avec
plaisir. Le député de Lafontaine, oui, avec plaisir. On lui en
donnera une copie.
M. Léger: Quelles sont, en réalité, les
recommandations retenues par le gouvernement? Je lui ai lu, au début de
notre intervention, un exemple dans le rapport COMMEL, toute une série
de... J'en ai lu quelques-unes, mais je vous avais dit, entre autres, qu'il y
avait au moins 25 à 30 recommandations qui ne semblaient pas
être...
M. Bienvenue: Le soutien pédagogique aux petites
commissions scolaires.
M. Léger: Oui.
M. Bienvenue: Evidemment, tout ce qui pourrait faire partie des
nouvelles ressources tombe sous le coup du gel des règles, gel que j'ai
dit regretter, autant que tous ceux qui en souffrent les
conséquences.
M. Léger: Est-ce que le ministre veut dire que le
rapport...
M. Bienvenue: Vous parliez de POLY et de COMMEL, n'est-ce
pas?
M. Léger: Je parlais de COMMEL, en particulier. Est-ce que
le ministre veut dire que le rapport que je lui demande, c'est cela, celui que
j'ai déjà, que j'ai déjà analysé dans mon
intervention du début? C'est cela?
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: Au début, je vous ai donné... Je
ne voudrais pas recommencer. Je voudrais bien que ses fonctionnaires lisent les
affirmations que j'ai faites au début. Je vous en ai donné des
exemples, les recommandations 4, 5, 6, 8 et 39, si je me rappelle bien, de
même que 55.
Je parle de donner suite. On parle des suites au point de vue des
intentions, mais, dans les intentions qui ressortent de cette plaquette du 13
janvier 1976, il semble bien que, dans cela, on ne donne pas suite, comme tel.
Il faudrait lire cela. Je ne veux pas les relire comme telles.
M. Bienvenue: Evidemment, il faut se le dire avec la franchise
nécessaire. Il y a des recommandations que le ministère n'a pas
acceptées.
M. Léger: C'est cela.
M. Bienvenue: Je le dis avec franchise. Celles-là,
évidemment, si elles n'ont pas été acceptées,
n'auront pas de suite. Mais on pourra faire la liste de... Aimeriez-vous qu'on
fasse une liste plus exhaustive que ce que retrouve...
M. Léger: La liste de ce que vous avez accepté,
oui. Je peux vous dire juste les numéros des recommandations qui ne
semblent pas être suivies. La recommandation 1 est à venir; la
recommandation 2, le ministère la rejette et continue comme avant. La
recommandation 4, le ministère la rejette et va dans une autre voie,
ainsi que la recommandation 5. Pour la recommandation 6, on continue comme
avant. La recommandation 8, on la fait d'une façon très
partielle. A la recommandation 11, c'est le statu quo. A la recommandation 19,
on maintient le statu quo; pour les recommandations 20, 21 et 22, c'est la
même chose. On rejette les recommandations 24, 30, 34. A la
recommandation 35, on maintient le statu quo. Pour les recommandations 36 et
52, c'est la même chose. A la recommandation 39, c'est le rejet de la
recommandation. A la recommandation 47, c'est le statu quo, de même
qu'à la recommandation 48. Pour les recommandations 50, 51, 53, 54 et
55, c'est le gel des subventions aux commissions scolaires pour 1976/77, sauf
pour ce qui est des salaires.
En réalité, on ne respecte pas les recommandations et on
rejette celles que je viens de mentionner.
M. Bienvenue: La vérité, en d'autres termes, c'est
ce que vient de lire ou de dire le député de Lafontaine. Il vient
de donner la disposition qui a été faite à l'une ou
à l'autre des recommandations; de la façon dont il vient de le
faire, c'est la vérité.
M. Léger: C'est la vérité. Dans INFORMEQ, en
avril 1976, on met en gros titre, ce qui donne une fausse impression aux gens
de l'Education qui ne lisent pas le rapport et qui n'ont pas fait le travail de
bénédictin que nous avons fait... Le titre est le suivant et le
titre est faux. C'est: Le Ministère donne suite au rapport COMMEL. On
devrait plutôt dire: Le Ministère donne son point de vue sur le
rapport COMMEL.
M. Bienvenue: Cela aurait peut-être pu se lire: ... donne
suite comme il suit, de la façon suivante...
M. Léger: D'accord, parce que nous, de l'Opposition, nous
avons dû faire un travail de bénédictin pour voir la
différence entre les recommandations du rapport COMMEL, ce que le
ministère déclare avoir voulu faire et ce qu'en
réalité, il va faire. Je pense que je propose au ministre, dans
ses heures de loisir, de regarder ce que j'ai donné au début de
mon intervention pour ne pas le répéter à nouveau et de
voir s'il n'y a pas possibilité de faire des corrections, au cours de
l'année, pour que, l'année prochaine, nous ayons une meilleure
utilisation de ces experts qui ont recommandé des choses très
importantes au ministère.
M. Bienvenue: II y a évidemment les contraintes de
règles budgétaires dont je viens de parler. J'ai dit que le fond,
le coeur du rapport COMMEL visait d'abord et avant tout les petites
écoles. Or, des comités ont été mis sur pied afin
de donner suite à cette partie des recommandations qui nous apparaissent
primordiales et qui concernent les petites écoles. J'en ai dans mon
comté et j'y suis bien sensible.
M. Léger: Les petites écoles, mais les petites
commissions scolaires aussi. Elles sont nombreuses au Québec. Mais je
pense que le ministre a quand même dit, au début de son
intervention, la semaine dernière, qu'on s'occupait de mettre des
services minimaux d'enseignement. C'est une recommandation du rapport COMMEL.
Est-ce que le ministre peut nous expliciter un peu ces services minimaux?
M. Bienvenue: En fait, les services minimaux, tels que
proposés dans le rapport COMMEL, cela a fait l'objet d'un groupe de
travail à la direction générale de l'enseignement
élémentaire et secondaire qui a regardé cela pour essayer
de tenter de trouver une définition et de pouvoir l'appliquer. La
conclusion des travaux qui ont été menés a
été pour dire que ce n'était pas possible de pouvoir
définir les services minimaux dans tout le Québec et qu'il
fallait plutôt regarder le cas de chacune des petites écoles, dans
un milieu donné, et voir de quelle façon on peut régler le
problème du fonctionnement d'une petite école dans un milieu
donné. Cela a été fait à partir de cas très
concrets dans le Nord-Ouest québécois. De mémoire, il me
semble que c'était Guyenne ou d'autres localités où de
petites écoles ont été analysées avec le concours
de la population, des parents. On a trouvé des solutions qui
étaient très acceptables par les gens et qui les
satisfaisaient.
C'est cette formule qui est prolongée dans tout le Québec,
dans toutes les régions, par les bureaux régionaux, pour trouver,
dans le cas de chacune des petites écoles cela peut être
autant dans de grandes commissions scolaires, à Montréal ou
à la CECQ, que dans les petites commissions scolaires des
solutions au fonctionnement de ces petites écoles.
En fait, un des gros problèmes de ces petites écoles, ce
sont les niveaux multiples; un professeur doit enseigner à des enfants
de plusieurs niveaux simultanément. Il y a là un problème
de formation des maîtres qui autrefois répondait à cela. Il
va falloir probablement revoir cette question. C'est un des problèmes
qui ont été soulevés, justement, dans le Nord-Ouest
québécois, par le cas des petites écoles.
On s'aperçoit que c'est beaucoup plus ce
genre de solution qu'il faut inventorier que, nécessairement,
l'ajout continuel de ressources pardessus le tas qui existe
déjà.
M. Léger: D'accord, merci, M. Halley. Sur un sujet
semblable, je demanderais au ministre de me donner son point de vue. A la page
195 du rapport COMMEL se trouve un tableau qui précise les objectifs
de.l'enseignement élémentaire au Québec. Le groupe COMMEL
déclare dans son rapport que c'est de sa propre gouverne qu'il a
décidé de préparer ce tableau, étant donné
l'absence d'un document de ce type au ministère.
En octobre 1975, la Fédération des principaux
d'écoles du Québec, suite à une vaste consultation de ses
membres, remettait 34 recommandations au ministère concernant
l'enseignement élémentaire. La principale de celles-ci rejoignait
la préoccupation du groupe COMMEL selon laquelle les objectifs de
l'enseignement élémentaire n'étaient pas
précisées au Québec et que le ministère se devait
de le faire au plus vite pour... autrement dit, faire en sorte que chaque
commission scolaire établisse ses objectifs propres et que chaque
principal d'école puisse faire de même pour son école en
collaboration avec le personnel enseignant et les parents, ce qui, soit dit en
passant, revaloriserait peut-être un peu plus le rôle ambigu du
principal d'école dans ces milieux.
C'est la page 194 que je lisais tantôt. Est-ce que ces objectifs
sont enfin précisés dans un texte officiel du
ministère?
M. Bienvenue: En 1967, le ministère avait
précisé ses objectifs pour l'école
élémentaire et l'école secondaire à
l'intérieur d'un document qui était intitulé L'Ecole
coopérative. Le ministère est en train de préciser ces
objectifs actuellement, avec les gens du milieu dans ce grand dossier
intitulé: Objectifs de l'éducation au Québec.
M. Léger: Vous êtes en train de les préciser,
mais il n'y a pas de document officiel là-dessus?
M. Bienvenue: Le texte n'en est pas terminé. M.
Léger: Pour l'automne?
M. Bienvenue: II y a des documents de travail qui existent, mais
c'est pour l'automne qu'on voudrait avoir cette charte ou cette pièce
maîtresse consolidée à laquelle fait allusion le
député de Lafontaine.
M. Léger: Cela touchait, je pense bien, l'aspect physique,
l'aspect intellectuel, l'aspect socio-affectif, l'aspect moral ou religieux
de...
M. Bienvenue: La réponse: Oui.
M. Léger: D'accord. Maintenant, dans la foulée du
rapport COMMEL, la Fédération des commissions scolaires avait
proposé au ministère une formule de subventions aux petites
commissions scolaires susceptible d'atténuer le problème de
disparité régionale dont souffrent ces commission scolaires.
Cette formule tenait compte d'un montant de $5000 de base multiplié par
la moyenne provinciale de l'évaluation par élève,
divisé par l'évaluation-élève de la commission,
puisque l'évaluation-élève des petites commissions est
d'environ de $8000 à $10 000, alors que la moyenne provinciale est de
$60 000. Ces dernières profitaient de cette formule
d'évaluation-élève et la valeur de l'évaluation des
bâtiments de la commission divisée par le nombre
d'élèves. Le ministère a refusé cette formule, mais
ne l'a pas remplacée par une autre. Le rapport COMMEL n'est toujours pas
appliqué. Est-ce que c'est normal dans ce cas qu'on n'ait rien
remplacé?
M. Bienvenue: Comme le dit le député de Lafontaine,
la formule elle-même n'a pas été retenue, mais les
règles budgétaires ont été améliorées
d'année en année au cours des trois dernières
années pour répondre aux besoins des commissions scolaires en
question, sans que ce soit la formule elle-même. Les règles ont
été améliorées pour augmenter les subventions des
commissions scolaires en question au cours des trois dernières
années.
Rapport POLY
M. Léger: D'accord. Maintenant, dans la foulée de
ces rapports, dans l'applications des principales recommandations du rapport
POLY par le ministère, parce que le ministre avait indiqué lors
de l'étude des crédits de l'an dernier que le ministère
était prêt à les accepter en majorité,
c'était l'affirmation d'un ministre qui s'en allait.
M. Bienvenue: C'est toujours plus difficile pour celui qui
arrive?
M. Léger: Non, parce que celui qui arrive, s'il
considère que cela ne va pas trop bien, il dit: J'ai beaucoup de travail
à faire. Cela lui amène du pain sur la planche. Cela aurait
normalement dû se traduire par rémission de directives
spéciales à l'intention des commissions scolaires par des
initiatives spéciales prises par ces mêmes commissions à
l'intérieur du cadre proposé par le ministère ou par
l'émission de guides pédagogiques. Afin de vérifier le
véritable impact du rapport POLY, le ministre pourrait-il nous
énumérer les principales directives ou les actions des
commissions ou les guides directement dus au rapport POLY?
M. Bienvenue: Les règles d'effectifs des polyvalentes ont
été modifiées. C'est une des recommandations du rapport
POLY. Cela a été fait, et d'une.
Ce groupe de travail, qu'on appelle la Mission 7, qui est allé
aider les commissions scolaires à appliquer le règlement no 7.
C'est une autre des actions qui ont été prises à la suite
du rapport POLY. Il y a celle des objectifs dont j'ai parlé aussi il y a
un instant...
M. Léger: Sur la deuxième, que vous nous
mentionnez...
M. Bienvenue: Oui.
M. Léger: ...est-ce que vous alliez jusqu'à
instaurer un système de tutorat, tel que prononcé par le rapport
POLY pour que chaque étudiant puisse s'identifier à un
enseignant?
M. Bienvenue: On m'informe que des recherches se font
actuellement dans le sens indiqué par le député de
Lafontaine. Le rapport POLY, ce livre vert dont j'ai parlé à
plusieurs reprises, répondra à cette question. Il en
traitera.
M. Léger: Une autre recommandation du rapport... Vous en
avez d'autres à donner, peut-être, avant?
M. Bienvenue: Dans nos communications avec les milieux, nous
parlons et proposons de plus en plus des formules de nouveau type d'encadrement
pour les élèves, pour les milieux en question. C'est sur une base
continuelle. Tutorat, comme le disait le député de Lafontaine,
titulariat, etc.
M. Léger: Mais c'est pour quand? Vous commencez...
M. Bienvenue: Chaque commission scolaire détermine, au
niveau de chacune de ses écoles, quelle formule va être suivie. Ce
travail, qui est de longue haleine, se fait par un travail d'animation. Il fait
l'objet des communications que nous avons avec chacune d'entre elles.
M. Léger: Est-ce que le ministre irait jusqu'à dire
que ça deviendra la grande priorité du ministère? Je
m'explique. Avant qu'il me dise oui, je veux qu'il sache jusqu'à quel
point il s'implique. C'est qu'actuellement...
M. Bienvenue: Le député a dit "la grande
priorité"...
M. Léger: Oui.
M. Bienvenue: J'ai eu l'occasion d'en voir poindre plusieurs
à l'horizon...
M. Léger: Oui.
M. Bienvenue: Mais...
M. Léger: D'accord! Mais celle là...
M. Bienvenue: ...je veux dire une des grandes
priorités.
M. Léger: Parce que dans les préoccupations du
ministre, il s'agit de l'image qu'ont les gens, de l'enseignement public
comparativement à l'enseignement privé. Cette image provient en
grande partie de l'image que projette la polyvalente. La qualité de
l'enseignement dispensé par la polyvalente sert passablement de base, de
critère, de référence pour évaluer la
qualité de l'enseignement du secteur public comparativement au secteur
privé. Le tutorat installé est un des moyens clés pour
améliorer la qualité de l'enseignement au niveau de la
polyvalente, qui est en plein, je dirais, sur la place publique comme l'image
de ce qu'est l'enseignement public.
M. Bienvenue: Je réponds au député de
Lafontaine que c'est vraiment une priorité, pour les raisons qu'il vient
de toucher. Même si on se rappelle que dans le secteur privé, le
personnel est moins nombreux, donc il ne faut pas faire une équation
directe entre la qualité, l'image et le nombre, entre la quantité
et la qualité, dans ce cas. C'est beaucoup plus une question d'attitude,
d'approche que de quantité. Mais je réponds oui' c'est une
priorité importante dans cette suite d'actions, ce "combat" que
j'entends mener, avec la collaboration de mes hauts fonctionnaires et les
commissions scolaires pour revaloriser, si besoin est, le secteur public,
l'école publique qui est, comme on le sait, depuis des mois,
peut-être davantage, l'objet d'une foule de critiques. Cela s'est inscrit
chez moi comme presque une idée fixe, savoir trouver les moyens, dont
celui auquel fait allusion le député de Lafontaine, pour, quand
j'ai parlé de trouver les failles de l'une et les qualités de
l'autre, tâcher de corriger, de remédier, faire disparaître
cette mauvaise image qui, hélas! dans bien des cas, correspond à
la réalité.
M. Léger: Quand le ministre parle de revaloriser, je pense
que pour la revaloriser, il faut d'abord l'humaniser. Or la question
d'humanisation dans les écoles particulièrement, dans les
polyvalentes, gravite passablement autour de cette plaque tournante...
M. Bienvenue: J'en suis complètement et de là,
même si on m'accuse de me répéter, l'importance de la
convention collective signée qui est à la base, entre autres, de
ce climat d'humanisation que souhaite le député de
Lafontaine.
M. Léger: Maintenant, quel est l'échéancier
de réalisation de ce programme parce que, jusqu'à maintenant, on
ne peut faire autrement que de constater la lenteur des réformes que le
ministère de l'Education est appelé à apporter? Si on
regarde le rapport POLY, il a été déposé en janvier
1974. C'est donc dire que cela fait deux ans et demi que le rapport est entre
les mains du ministère. Avec quelle vitesse de croisière le
ministère va-t-il puisqu'il la considère comme une de ses grandes
priorités, réaliser cette recommandation entre autres?
M. Bienvenue: J'ai déjà parlé,
évidemment, de l'accent qui est mis sur l'élémentaire.
Cela me paraît l'ordre logique et chronologique à la fois,
l'importance de mettre l'accent tout d'abord sur l'élémentaire,
n'est-ce pas, pour agir avec continuité, il
faut d'abord partir à la base. Je pense qu'il ne serait pas
réaliste de penser qu'en moins de deux ans ou trois ans, on puisse
franchir les étapes qui nous permettent de faire sentir les premiers
effets de cela au secondaire, je le répète, dans deux ans ou
trois ans.
M. Léger: Dans le rapport POLY, on demandait aussi que le
nombre de conseillers en orientation soit augmenté dans les
polyvalentes. Où en êtes-vous rendu là-dessus, soit dans
vos projets ou dans vos réalisations?
M. Bienvenue: Les restrictions budgétaires qui reviennent
toujours comme un spectre...
M. Léger: Avec les Jeux olympiques en même
temps.
M. Bienvenue: Je laisse le monologue au député de
Lafontaine là-dessus, mais les restrictions budgétaires qui nous
sont imposées me font dire non à la question d'augmentation des
conseillers pédagogiques.
M. Léger: Les gens de l'éducation devraient
peut-être dire comme certains disent à la blague lorsque survient
un événement qu'ils ne peuvent apprécier: Maudite boisson!
Là, on dit: Maudits Jeux olympiques! Les gens de l'Education pourraient
peut-être dire cela.
Le ministre peut-il m'en dire plus, concernant d'autres recommandations
sur le décloisonnement des services de l'enseignement et les services
à l'étudiant?
M. Bienvenue: Là, il n'y a pas de gel budgétaire ou
autre. L'action a été entreprise dans les commissions scolaires
sur ce sujet.
M. Léger: D'accord. Entre autres, on parlait aussi dans le
rapport POLY de faire en sorte que les directeurs puissent exercer leur
fonction à temps plein.
M. Bienvenue: Les techniciens en organisation scolaire ont
été injectés, suite au rapport en question, pour tenir
compte de cette recommandation et des adjoints administratifs.
M. Léger: D'accord. Et finalement, que les règles
administratives soient assouplies à l'intérieur des
polyvalentes.
M. Bienvenue: C'est fait.
M. Léger: C'est fait. Enfin!
M. Bienvenue: Pour cette année.
M. Léger: C'est une bonne réponse. C'est fait.
M. Bienvenue: J'aime mieux dire non quand c'est non, mais dire
oui...
M. Léger: Je l'espère.
M. Bienvenue: ... quand c'est oui, mais que le
député se satisfasse que je lui dise la vérité.
Il y a également la recommandation no 20, me souligne-t-on, qui a
été faite. "Que le directeur d'une nouvelle école
secondaire polyvalente soit libéré durant une année pour
s'occuper exclusivement de préparer la première année de
fonctionnement de l'école, etc." Cela a été fait.
M. Léger: D'accord. Maintenant, sur un autre
problème, le problème de la consultation sur le document
intitulé: Vers un nouveau mode de fonctionnement du système
élémentaire et secondaire au Québec qui se terminait le 15
décembre 1975, le ministre pourrait-il nous résumer la tendance
qui se dégage parmi les principales instances impliquées dans ce
rapport quant à la façon de parvenir aux objectifs de
décentralisation proposés dans celui-ci?
M. Bienvenue: La majorité des milieux. D'ailleurs, je
pense que, dans mes notes du début, j'ai dit quelque chose à ce
sujet, mais la grande majorité des gens du milieu des commissions
rencontrées est favorable avec l'essentiel du document. Nous avons eu
des rencontres avec les deux grands organismes, la Fédération des
commissions scolaires et QAPSB qui ont convenu que nous tâcherions de
faire le tri dans tout cela et de nous entendre sur le plus grand nombre de
points possible afin d'en faire l'application. Nous avons reçu 112
mémoires sur le sujet. C'est de cela que je parlais dans mes remarques,
en parlant de 60% ou davantage. Alors, à la suite de prochaines
rencontres avec QAPSB et la Fédération, je pense que nous
pourront être en mesure d'en faire l'application dès cet automne.
Donc, réponse positive à la question du député de
Lafontaine.
M. Léger: II y avait deux comités d'étude
qui devaient être formés après le 15 décembre pour
poursuivre plus sérieusement l'étude du rapport. Ces
comités ont-ils été mis sur pied, tel que prévu, et
quel est leur échéancier de travail?
M. Bienvenue: C'est de cela que...
M. Léger: C'est de ce comité que vous me
parlez?
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: D'accord. Le rapport sur les relations futures
entre les commissions scolaires, d'une part, et les écoles sous leur
juridiction, d'autre part, devait suivre le premier rapport sur la
décentralisation. Quand va-t-il être déposé?
M. Bienvenue: La vérité est que le plan de travail
est fait, mais cela n'est pas entrepris.
M. Léger: Qu'est-ce qui vous retient? Cela va se
faire?
M. Bienvenue: Suite à la décentralisation, on
attend à la fin de la première étape, avec les commissions
scolaires.
M. Léger: Mais, vous dites: le plan est fait. M.
Bienvenue: Oui.
M. Léger: Vous allez entreprendre de réaliser
quelque chose après quoi?
M. Bienvenue: Après la réalisation de la
première étape qui est le document sur la table, actuellement,
sur la décentralisation.
M. Léger: Dans ce document sur la décentralisation,
seuls le but et l'objectif général du système de
l'éducation sont formulés. Une précision des objectifs de
formation des enseignants élémentaires et secondaires est
préalable et essentielle à tout projet de
décentralisation, puisqu'il est essentiel que chaque commission scolaire
sache à quoi s'en tenir dans l'élaboration de ses objectifs
locaux. Est-ce que ces objectifs vont être précisés d'une
manière formelle?
M. Bienvenue: J'ai déjà dit que cela allait
être terminé pour octobre.
M. Léger: Octobre.
M. Bienvenue: Pour l'élémentaire.
M. Léger: Lors de la rentrée scolaire en septembre
dernier, a eu lieu, organisée par le ministère, une sorte de
mini-colloque réunissant les directions du service aux étudiants
des commissions scolaires et la Direction générale de
l'enseignement élémentaire et secondaire. Au cours de cette
réunion, une délégation importante de directeurs
généraux, de directeurs de services d'enseignement, de principaux
d'écoles et de commissaires d'écoles avaient été
invités à se prononcer sur l'objectif suivant: Trouver des
modalités de concertation entre les services étudiants, les
services d'enseignement face à la définition et la
réalisation des projets éducatifs dans les écoles
secondaires. Cette délégation a émis plusieurs
recommandations au ministère, surtout sur l'aspect des projets
éducatifs. Quelles suites ont été données à
cet aspect de projets éducatifs?
M. Bienvenue: A la suite de cela, nous avons reçu des
commissions scolaires un état des différents projets
éducatifs qu'ils souhaitaient voir se réaliser et nous en avons
assuré la diffusion dans tout le réseau des commissions
scolaires. Il appartient à chacune d'elles de voir à
l'implantation de ces projets.
M. Léger: Parmi ces recommandations, il y avait les
objectifs éducatifs...
M. Bienvenue: Si on me permet... M. Léger: Oui?
M. Bienvenue: Je vais terminer. Les services aux étudiants
ont convoqué les mêmes personnes pour assurer la relance des
mêmes projets.
M. Léger: D'accord.
M. Bienvenue: Cela vient d'être fait.
M. Léger: II y avait le projet éducatif, il y avait
les objectifs éducatifs, il y avait des tables régionales de
concertation, il y avait des colloques régionaux et provinciaux qui
demandaient des définitions de statuts et rôles, la gestion
participative à l'objectif, le perfectionnement des professionnels et
les structures fonctionnelles administratives. Sur tous ces sujets, vous
êtes rendus à quel point?
M. Bienvenue: Les tables de concertation sur ces sujets existent
dans tous les bureaux régionaux actuellement et les directeurs
généraux y participent.
M. Léger: Sur les statuts et rôles, exemple, la
recommandation était que les services étudiants de la direction
générale de l'enseignement élémentaire et
secondaire fassent des pressions auprès du ministère de
l'Education pour que l'acte pédagogique soit revalorisé par une
redéfinition des rôles de tous les agents d'éducation
à partir d'objectifs communs et d'une conception commune de
l'activité éducative. C'est une recommandation qui a
été faite.
M. Bienvenue: II y a un document du ministère qui existe,
qui est en circulation et qui précise chacun des rôles des
personnels éducatifs dans le cadre de ce que soulève le
député de Lafontaine.
M. Léger: Comment s'appelle-t-il?
M. Bienvenue: C'est dans le document de politique administrative
d'une part et dans le document de la décentralisation,
évidemment, c'est dans le cadre des conventions collectives à
venir.
Encadrement des élèves
M. Léger: D'accord. La Commission des écoles
catholiques de Québec comptait instaurer, à titre
expérimental, dans cinq ou six écoles entre autres, à
partir de septembre 1976, un programme d'enseignement basé sur une
formule d'encadrement des élèves et ce au premier cycle du niveau
secondaire. Cette formule est excellente puisqu'elle enlève les facteurs
de dépersonnalisation et d'anonymat qu'on retrouve dans beaucoup
d'écoles secondaires au Québec. Cependant, l'implantation de ce
programme dépend de l'approbation du ministère, surtout que les
bases du règlement no 7 sont sérieusement touchées et que
le système des voies enrichies, élargies, sont également
mises en cause. Est-ce que le ministère a donn son approbation à
la Commission des écoles catholiques de Québec?
M. Bienvenue: Cela ne dépend pas du ministère. Une
telle autorisation n'est pas requise du ministère pour l'implantation de
ce projet pilote, sauf, évidemment, s'il y a demande de ressources
additionnelles. On m'informe, parce que je ne
peux pas connaître le contenu de toutes les expériences
locales qui se font, que de telles expériences ont déjà
été entreprises, notamment à Sainte-Foy.
M. Léger: C'est cela.
Autrement dit, est-ce que le ministère a donné son
approbation pourvu qu'il ne soit pas obligé de débourser des
sommes additionnelles?
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: Alors, c'est une approbation de principe qu'il
n'était pas nécessaire de donner?
M. Bienvenue: Exact.
M. Léger: Est-ce que cette expérience est un
exemple concret sur lequel va se baser le ministère pour l'imposer par
la suite à d'autres commissions scolaires si cela s'avère un
succès?
M. Bienvenue: II n'y a pas de modèle unique. Je ne pense
pas qu'il soit question de l'imposer non plus, parce que les modèles
peuvent varier, mais on peut éventuellement faire la promotion, la
suggestion, selon la qualité des résultats obtenus. Je ne crois
pas qu'il soit question de l'imposer.
M. Léger: Quand je dis imposer, c'est peut-être un
peut fort, mais je veux dire: Quel serait le modèle de base qui
ressemblerait à cette expérience et qui pourrait être
proposé par la suite au reste du Québec?
M. Bienvenue: En fait, c'est la cellule communauté qui
serait proposée par le règlement no 7, un regroupement de
professeurs par groupe d'élèves et qui aurait pour effet
d'humaniser ou de personnaliser, comme le dit le député de
Lafontaine. Cela se fait à Chambly, je pense, à Shawinigan et
ailleurs.
M. Léger: Je pense que vous avez eu d'autres demandes
aussi?
M. Bienvenue: Oui. C'est-à-dire pas des demandes, mais la
connaissance. C'est porté à notre connaissance que ces
expériences se font, se vivent dans d'autres secteurs et ce n'est pas
mauvais, loin de là, que la CECQ entreprenne de son côté de
semblables expériences.
M. Bonnier: Est-ce que le député de Lafontaine se
réfère à l'enseignement secondaire ou à
l'enseignement...
M. Léger: Secondaire.
M. Bonnier: Secondaire. Je pense qu'il en a été
question d'ailleurs, la semaine dernière, lorsqu'on a traité de
l'enseignement sous forme modulaire. Le député de...
M. Bérard: Laurentides-Labelle.
M. Bonnier: Laurentides-Labelle l'a soulevé avec...
M. Bienvenue: Oui, je me le rappelle, la semaine
dernière.
M. Bonnier: Mais je pense, cependant, M. le ministre, que dans
bien des cas, la CECQ a soulevé cette question. Mais elle est aussi
reliée à un problème budgétaire. C'est dans ce
sens-là...
M. Bienvenue: II faut l'autorisation, s'il y a des...
M. Bonnier: II faut l'autorisation du ministère? M.
Bienvenue: S'il y a des piastres au bout.
M. Bonnier: Oui, parce qu'il y a toujours des transformations de
locaux, même s'il ne faut pas nécessairement ajouter au nombre de
personnes, il faut des affectations différentes qui regardent la
commission scolaire. Mais les transformations de locaux et parfois les
instruments pédagogiques font que la commission scolaire est
obligée de faire face à des déboursés
additionnels.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut me dire s'il laisse
ces initiatives fonctionner d'elles-mêmes ou s'il a réellement
l'intention d'imprimer ce courant à son ministère dans tout le
Québec? Quelle est l'opinion du ministre quant à l'avenir d'une
telle méthode? Est-ce que le ministre a l'intention de promouvoir cette
méthode?
M. Bienvenue: Oui, j'ai indiqué il y a un instant que ces
expériences, dès qu'elles sont portées à notre
connaissance, analysées par nous, etc., sont publiées,
diffusées, on les fait connaître à l'ensemble du milieu. Si
elles correspondent aux priorités dont j'ai parlé tout à
l'heure, qui convergent toujours vers ce besoin de revaloriser ou d'humaniser,
ou de personnaliser, pour reprendre les mots du député de
Lafontaine, c'est sûrement notre intention d'en faire
bénéficier, par une diffusion large et abondante, les commissions
scolaires. Les problèmes pouvant changer, d'une région à
l'autre, il en est qui demeurent.
M. Léger: Mais il y a une différence entre publier
des expériences ailleurs et promouvoir un projet.
M. Bienvenue: On en fait une proposition. Cette Mission 7, dont
j'ai parlé, a justement comme objectif d'intensifier l'assistance au
personnel des commissions scolaires et des écoles, afin que soit bien
compris le règlement 7, ses objectifs, pour l'intégration des
activités étudiantes à l'horaire de l'élève
et le regroupement des élèves.
M. Léger: D'ailleurs, le problème de l'anonymat
vient quand même en partie du règlement no 7. C'est pour cela que
je parle de promotion dans le sens de donner une orientation, imprimer un
courant, à l'intérieur du ministère.
M. Bienvenue: On conteste, de mon côté...
M. Léger: Cette affirmation.
M. Bienvenue: ... l'affirmation, à l'effet que cela
provient de...
M. Léger: En partie.
M. Bienvenue: ... du règlement 7. I! faut miser beaucoup
sur le compte des dimensions du milieu donné, dimensions de telle
école, le nombre d'étudiants, etc. Cela joue beaucoup.
M. Léger: D'accord.
M. Bienvenue: C'est pour cette raison que ce que l'on entend
continuellement de la bouche de bien des gens au Québec, quand ils nous
parlent de ce qu'ils appellent ces "monstres"...
M. Léger: Vous parlez d'écoles et non pas
d'élèves?
M. Bienvenue: Oui, c'est cela. Ha! Ha! C'est bien clair, des
lieux physiques et non des êtres humains qui les fréquentent, ces
"monstres" où l'anonymat résulte évidemment du trop grand
nombre et...
M. Léger: Est-ce que cela veut dire que le désir du
ministre de faire cette promotion est limité par les implications
budgétaires? Autrement dit, si cela coûte de l'argent au
ministère, le ministre ne marche plus. C'est simplement des initiatives
qu'il suggère?
M. Bienvenue: Dans le cadre des ressources actuelles, toutes ces
choses peuvent être faites, sauf il faut se rendre à
l'évidence, comme le soulevait le député de...
M. Bonnier: De Bonnier.
M. Bienvenue: De Taschereau. On a nommé ce comté en
l'honneur d'un homme célèbre, peut-être qu'un jour, on
parlera du député de Bonnier.
M. Bonnier: C'est bien sûr.
M. Bienvenue: Chaque fois que je peux entendre le rire clair et
sonnant du député de Taschereau, M. le Président, je
l'écoute.
Lorsque cela pose des problèmes de coût, lorsqu'il faut
faire des réaménagements de lieux ou de locaux pour arriver
à ces fins, nous sommes freinés. Tant et aussi longtemps que ces
expériences peuvent être conduites et donner de bons
résultats, dans le sens que l'on vient d'indiquer, nous sommes
favorables à faire la promotion, la suggestion de ces
expériences, dans l'espoir que peut-être, un jour, des
résultats se fassent sentir, quel que soit le type d'expérience
qui peut varier d'une région à l'autre, suivant le milieu suivant
la mentalité, etc.
M. Léger: D'accord. Il y a actuellement au Québec
à peu près 80 écoles dites à aire ouverte dont 23
dans le territoire desservi par la Commission des écoles catholiques de
Montréal. Ce nouveau type d'écoles a été
élaboré à partir de 1968 pour répondre au nouveau
principe pédagogique mis de l'avant dans le monde de l'éducation.
Est-ce que le ministère de l'Education donne toujours le feu vert pour
la construction de ce type d'écoles? Autrement dit, êtes-vous
satisfait des résultats de l'évaluation à long terme de
cette formule?
M. Bienvenue: Oui, nous y allons de façon graduelle et
modérée parce qu'une des exigences sur le plan pédagogique
de ce type d'écoles, c'estque le personnel ait la formation
requise, la préparation voulue pour jouer son rôle pleinement et
adéquatement dans ce type d'écoles. Cela me fait penser... Vous
allez peut-être rire, mais cela m'a été dit pour vrai.
Quelqu'un à qui je parlais d'écoles à aire ouverte croyait
que c'était un nouveau type où, pour faciliter la santé
physique, les fenêtres étaient ouvertes.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire qu'il a le
désir d'aller de l'avant, de favoriser la construction d'écoles
flexibles, capables de fonctionner au besoin, à aire ouverte ou en
locaux fermés?
M. Bienvenue: Nous revenons toujours hélas au nerf de la
guerre. C'est la tendance, d'accord, c'est souhaitable d'avoir les
écoles les plus flexibles possible, en plus grand nombre possible, mais
c'est toujours la question des coûts qui arrive bêtement parfois et
nous met des bâtons dans les roues.
M. Léger: Vous ne pensez pas qu'on devrait quand
même mettre de l'avant cette possibilité d'avoir des écoles
flexibles dans les deux sens, de façon que si cela correspond à
des besoins d'une façon, elles seraient à aire ouverte et que,
d'une autre façon, on pourrait corriger cela.
M. Bienvenue: La réponse est oui, avec un grand 0. Pour
reprendre ce que je disais au début de mes remarques sur le sujet, il
est arrivé dernièrement que des milieux où on avait ces
écoles à aire ouverte nous ont fait elles-mêmes la demande
jusqu'à nouvel ordre de les fermer, par constatation du manque de
formation et de préparation du personnel impliqué.
M. Léger: De ne pas fermer l'école, mais de la
rendre à aire fermée, oui.
M. Bienvenue: C'est cela, fermer l'aire. Ecoles pour enfants
inadaptés
M. Léger: Fermer l'aire. Justement, parce que cela
coûte quand même passablement cher de panneaux à ajouter,
toute une série de reconstructions et de réparations à
faire.
II existait l'an dernier, dans un autre domaine, M. le Président,
à peu près 80 à 90 écoles pour l'enfance
inadaptée qui étaient encore rattachées au
ministère des Affaires sociales. Sur ces écoles, la grande
majorité, soit 50 ou 60, se trouvaient dans la région de
Montréal. Le ministère des Affaires sociales et le
ministère de l'Education se sont entendus, il y a deux ans, pour mettre
en marche ce qui est appelé la mission des établissements pour
handicapés. Il s'agit, une fois pour toutes, selon la part
déterminée de fonctions éducatives ou sociales, de
déterminer sous quelle juridiction ces écoles seront
placées à l'avenir. Cet inventaire est censé être
terminé pour la région de Montréal.
Le ministre peut-il me dire combien de ces écoles sont
rattachées dorénavant directement à une commission
scolaire?
M. Bienvenue: Ce qui est rattaché aux commissions
scolaires et, en l'occurrence, soit dit en passant, la très grande
majorité ou la grande majorité, c'est pour les fonctions
éducatives seulement. C'est-à-dire que, pour ces fins, elles sont
rattachées effectivement, dans la très grande majorité des
cas, toutes, à toutes fins pratiques.
M. Léger: Est-ce que vous voulez dire que toutes ont un
contrat avec une commission scolaire?
M. Bienvenue: J'ai parlé de la très grande
majorité. Je voulais dire toutes, sauf trois ou quatre, qui ont
d'ailleurs des discussions, qui sont en pourparlers actuellement avec les
commissions scolaires, dans le cadre de la mission MEQ MAS je pensais
que c'était un Irlandais qui avait laissé son nom MEQ MAS,
ministère de l'Education du Québec. Je pensais que c'était
un Irlandais.
M. Léger: Combien de ces écoles n'ont qu'un contrat
d'association?
M. Bienvenue: II y a des gens qui s'amusent pendant qu'on fait
des choses sérieuses, ici en avant. On fera le décompte et on
pourra donner le renseignement au député de Lafontaine.
M. Léger: Est-ce qu'on peut me dire, en même temps,
combien ont le statut d'établissement privé en vertu de la Loi de
l'enseignement privé?
M. Bienvenue: Document à déposer.
M. Léger: D'accord. Combien dépendent encore du
ministère des Affaires sociales? Est-ce qu'il en reste encore?
M. Bienvenue: A l'inverse, la majorité d'entre elles est
restée dépendante du ministère des Affaires sociales pour
les fins autres que les fins éducatives.
M. Léger: D'accord. A l'origine, le modèle des
écoles qui était proposé pour l'enfance inadaptée
était basé sur le principe d'une école de 150 ou 200
élèves, qui étaient tous groupés. Ce concept sera
peut-être mis de côté pour celui que proposaient les
aménagements beaucoup plus restreints de taille à
l'intérieur des écoles existantes. Les fonctionnaires du
ministère de l'Education étaient l'an dernier en train de
discuter avec ceux du ministère des Affaires sociales de l'orientation
générale qui devait être donnée à la
politique de construction des écoles pour l'enfance inadaptée
ainsi que du type d'écoles qui devaient être construites. Cette
politique devait être remise au ministre en juin dernier. Est-ce que cela
a été remis au ministre en juin dernier? Je ne sais pas quel
ministre était là à ce moment. Quel est le type
d'écoles qui a été retenu?
M. Bienvenue: Comme je n'y étais pas, je vais m'informer
à d'autres qui y étaient. Le comité a eu quelques
réunions. A cause des travaux de la mission MEQ MAS, le comité en
question a été dissous, mais j'ajoute une chose qui est sous mon
temps et que je connais; c'est que la tendance, la philosophie actuelle du
ministère est beaucoup plus de tâcher d'intégrer ces
élèves, pour des raisons évidentes sur le plan
psychologique, au réseau régulier en mettant plutôt
l'accent, et cela fait aussi l'objet des négociations en cours, sur la
nécessité d'ajouter des spécialistes. Nous
considérons, et je pense que c'est une école de pensée qui
est à la mode actuellement, pas seulement au Québec, qu'il est
important, pour le comportement de ces enfants, pour les complexes qu'ils
peuvent avoir, de les intégrer au milieu régulier en leur donnant
une aide additionnelle, mais de ne pas les isoler, enfin, jusqu'à une
certaine limite, dans un ghetto, ne pas les isoler de façon telle que ce
poids d'enfants différents aille s'alourdissant sur ses épaules.
Evidemment, on s'entend. Je ne parle pas de tous les cas, mais les cas
où l'opération est vraiment possible, je pense que c'est une
bonne façon d'aborder la question.
M. Léger: D'accord! Dans un autre ordre d'idées, au
niveau du programme de perfectionnement des maîtres, qui est une des
priorités identifiées par le ministère l'année
dernière, il existe un comité qui a un mandat précis.
Premièrement, définir les mécanismes de coordination
appropriés entre les diverses unités administratives du
ministère...
M. Bienvenue: Je vais peut-être gagner du temps et
ménager la salive de mon ami, le député de Lafontaine, et
lui dire que ça relève de cette partie des crédits qui
sera étudiée en présence de mon collègue, M.
Lachapelle. Il vaudrait peut-être mieux qu'on attende pour lui poser
cette question.
M. Léger: Le perfectionnement des maîtres?
M. Bienvenue: Oui, et l'enseignement supérieur. Il faut
lui en laisser un peu.
M. Léger: L'an dernier, lors de l'étude des
crédits, lorsque j'ai cité au ministre une recommandation du
Conseil supérieur de l'éducation voulant que des comités
d'école soient formés avant le 30 septembre et des comités
de parents avant le 15 octobre, la principale raison motivant cette
recommandation étant que les comités pourraient ainsi mieux aider
à la réalisation de ce qu'il y a de plus important à
l'intérieur des écoles et des commissions scolaires, ce qui se
passe toujours au tout début de l'année scolaire, lorsque j'ai
cité cette recommandation, dis-je, et demandé au ministre quelle
suite serait donnée à celle-ci, le ministre de l'année
dernière m'avait répondu que les fonctionnaires du
ministère étaient à réévaluer le statut et
le fonctionnement de ces comités et que la possibilité d'un
nouveau règlement unique pour tout le territoire était possible
une fois cette réévaluation faite.
Un an est passé depuis ce temps. Qu'est-ce qui a
été réalisé depuis ce temps?
M. Bienvenue: Une décision n'a pas encore
été prise là-dessus, l'unanimité n'étant pas
faite parce qu'on constate, semble-t-il, que les suggestions à
réglementation sont différentes d'une région à
l'autre, suivant la région d'où elles proviennent. On n'a pas
encore fait l'unanimité là-dessus.
M. Léger: Mais, c'est quand même... Je reprends un
document que j'avais dans mes poches.
M. Bienvenue: Comment appelle-t-on cela? Le napperon.
M. Léger: J'avais pris des notes sur les statistiques, et
c'est à la suite de la...
M. Bienvenue: Peut-on savoir le nom du restaurant?
M. Léger: Au cas où il me resterait d'autres
notes...
M. Bienvenue: Je pense qu'il s'agit d'un de mes anciens clients
à l'époque où je pratiquais le droit. Il n'y a pas le nom
d'une reine de France célèbre là-dessus?
M. Léger: C'est-à-dire qu'elle a une chaîne
de restaurants. Je ne pourrais pas vous dire quelle succursale.
M. Bienvenue: Ce n'est pas Marie quelque chose?
Comités de parents
M. Léger: Pour revenir à ce que je viens
d'affirmer, quand on regarde le taux de participation des parents aux
comités de parents, le taux de participation à l'élection,
le pourcentage d'abandon de responsabilités à ce niveau, on
s'aperçoit que c'est urgent qu'on change le rôle et les
responsabilités à l'intérieur des comités
d'école et des comités de parents.
En 1975, il y a eu 10.7% des parents qui oni participé à
l'élection du comité d'école, et l'année
précédente, c'était 10.8%. 70% des parents ne se sont pas
présentés de nouveau la deuxième année, ce qui
dénote, tout de suite, un manque d'intérêt, parce que les
parents ont bien constaté qu'ils n'avaient pas tellement de pouvoirs et
qu'ils ne pouvaient pas réaliser grand-chose.
Alors, quand le ministre me dit je lui ai posé la question
il y a un an qu'on est en train de discuter de la chose, le ministre
n'a-t-il pas jusqu'à maintenant une position ou une philosophie à
nous donner pour permettre de réaliser jusqu'à quel point
l'intention de donner aux parents plus de pouvoirs et être capables
réellement d'être participants à la préparation,
dans leur commission scolaire et dans leur école, à la
participation au programme et à la vie de l'école...
M. Bienvenue: Je ne veux pas entrer pour le moment parce que
c'est une question de longue tradition. C'est nouveau. Il y a une question de
traditions à établir, d'intérêts à promouvoir
et cela ne s'est pas fait et cela ne se fera pas en un jour.
Je puis dire au député de Lafontaine, pour l'avoir dit
à quelques reprises récemment depuis que j'occupe mes nouvelles
fonctions, que je crois deviner que sa philosophie et la mienne sont la
même sur cette importance qu'il y a de, j'allais dire, mouiller les
parents davantage.
Je sors de ce que je devrais dire pour dire je personnalise un
peu que j'en souffre. J'ai souffert moi-même, au cours des
dernières années, d'avoir toujours été
obligé de déléguer mon chef d'Opposition à la
maison, aux rencontres de parents, ne pouvant y aller moi-même. Je fais
le même constat que le député de Lafontaine sur
l'importance qu'il y a de sensibiliser, mais c'est quand même un travail
de longue haleine. C'est quand même relativement récent, cette
nouvelle structure des comités de parents, des comités
d'école, mais je répète qu'il n'y a pas de décision
de prise, précisément, entre autres, à cause de la
non-unanimité que l'on constate selon les recommandations, les
suggestions qui nous viennent d'une région par rapport à
l'autre.
Et je dois dire que voilà un des domaines il y en a
d'autres, mais c'en est un où nous avons beaucoup à
apprendre de nos concitoyens de langue anglaise, qu'ils soient catholiques,
protestants et on connaît la même chose aux Etats-Unis, en
Angleterre aussi.
Les anglophones, en général, depuis de nombreuses
années, se sont donné ces comités. Je pense au Home and
School Association qui est une organisation très active et on a vu,
notamment, pendant les mois que nous avons vécus, au cours de la
dernière année scolaire, pendant les mois souvent pénibles
de cette crise des négociations dans le secteur de l'enseignement... On
a vu l'action dirigée, concertée et efficace des parents
anglophones. J'en sais quelque chose. Je n'ai jamais eu tant de courrier dans
ma vie et je pense que je n'en recevrai jamais autant. On voit comment ils sont
organisés et comment ils prennent leur rôle au sérieux. On
a beaucoup à ap-
prendre d'eux dans ce domaine et c'est une question d'éducation
populaire collective.
Chez nous, les latins, et je dis les latins à dessein, pour que
personne ne pense que j'impute un blâme en particulier à notre
collectivité, on a souvent ce tort ou ce défaut de nous fier au
voisin. Je n'irai pas, les voisins vont protester à ma place. Si les
cours sont mal donnés, si la qualité de l'enseignement n'est pas
bonne à notre école, je connais un tel et une telle et je suis
sûr qu'ils vont aller protester. Je ne serai pas obligé d'aller,
moi, me faire détester. Il y a beaucoup d'éducation à
faire à ce niveau. Je répète que c'est la philosophie de
celui qui vous parle de tâcher, par tous les moyens, avec l'aide,
évidemment du ministère un homme ne peut rien faire seul
à ce niveau de mener campagne et aussi, avec les semaines ou les
mois à venir, voir si l'on peut faire l'unanimité auprès
de ceux qu'on consulte ou qui s'adressent à nous, et essayer de trouver
des mécanismes pour pallier ce désintéressement auquel
fait allusion, avec raison, le député de Lafontaine.
M. Léger: Le ministre a parlé, tantôt, de la
correspondance nombreuse qu'il a reçue dernièrement. Le ministre
a certainement pris connaissance d'une lettre du 18 septembre 1975 de la
Fédération des comités de parents de l'île de
Montréal, au sujet de la reconnaissance par le gouvernement de la
Fédération des comités de parents de la province de
Québec Inc. comme seule interlocutrice des parents. Quelle suite le
ministre a-t-il donnée à cette demande?
M. Bienvenue: Cette lettre est évidemment arrivée
en septembre. La lettre est arrivée avant moi, même quelques mois
avant moi. Même là, me souligne-t-on, il n'y a pas eu,
hélas! c'est un trait que je déplore à nouveau, même
là, il n'y a pas eu d'unanimité entre ce groupe et d'autres qui
se sont exprimés, personne ne voulant, si je comprends bien, laisser le
monopole à personne...
M. Léger: Que fait la ministère pour réunir
les groupes de parents en une seule entité? Il y a la
fédération des parents de la province, il y a la
fédération de l'île de Montréal, à un moment
donné, il va falloir qu'il y ait un interlocuteur précis,
valable, avec possibilité d'être entendu et représenter
l'opinion de ce groupe.
M. Bienvenue: On sait que les commissions scolaires localement,
subventionnent les comités locaux de parents et c'est à partir de
là que se fait le départ de l'organisation de la structure. Le
ministère subventionnne exceptionnellement la Fédération
provinciale des parents. J'ai rencontré cet organisme, il y a quelques
semaines. Le ministère subventionne cette fédération pour
surtout, d'abord et avant tout, faciliter l'organisation de ses assises
annuelles.
M. Léger: Est-ce qu'au niveau des élections, le
ministre s'est penché sur la possibilité que les élections
des comités de parents aient lieu en mai plutôt qu'en octobre, de
façon qu'ils puissent réellement participer à la prochaine
année scolaire, sinon ils arrivent devant un fait accompli?
M. Bienvenue: II existe déjà des comités de
parents qui se créent au printemps, au mois de mai, et qui se font
confirmer lors de l'entrée scolaire, mais on se rappelle qu'il y a des
inscriptions qui retardent, des inscriptions d'enfants qui, malgré nos
désirs les plus chers, se font beaucoup plus tard et se font jusqu'en
septembre même. Alors, cela n'est pas toujours facile, dans les
faits.
M. Léger: Je vais terminer là-dessus. Est-ce que le
ministre peut nous dire s'il a l'intention de ramener les élections, par
règlement quelconque, au printemps plutôt qu'à
l'automne?
M. Bienvenue: Je m'engage à revoir cela. D'acccord? Je
fais attention lorsque le député de Lafontaine emploie
l'expression: Est-ce que le ministre va se pencher... On me raconte qu'un de
mes prédécesseurs s'était fait dire, par un
collègue et ami du député de Lafontaine, qu'il se penchait
tellement souvent qu'il devait avoir de la misère à regarder
droit devant lui. Je fais attention à cela.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Pilote): Messieurs, il est 18 heures. La
commission suspend ses travaux jusqu'à 20 h 15.
(Suspension de la séance à 18 heures)
Reprise de la Séance à 20 h 25
M. Pilote (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
La commission continue ses travaux sur l'étude des crédits
du ministère de l'Education. Est-ce que les programmes 5, 6 et 7 sont
adoptés?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Est-ce que je vous ai bien
entendu? Est-ce que vous m'avez dit adopté, le député de
Lafontaine?
M. Léger: Cela s'approche. M. le Président, je
pense que le ministre avait manifesté le désir de libérer
un de ses fonctionnaires; pour autant qu'ils ne quittent pas tous en même
temps. S'il en part un, d'autres peuvent aussi quitter.
Concernant les moyens d'enseignement, au programme 3, M. le
Président, au niveau de la technologie des systèmes
éducatifs, en 1973, le ministère des Communications...
Le Président (M. Pilote): Messieurs, on a de la
difficulté à s'entendre.
M. Léger: En 1973, le ministère
fédéral des Communications a créé, avec l'accord du
ministère de l'Education, une direction de la technologie des
systèmes éducatifs, avec un budget de $2 100 000 pour deux ans et
demi.
Est-ce que le ministre peut me dire quel est le rôle, au
Québec, de cette direction, et quel type de relation a-t-elle avec le
ministère de l'Education?
M. Bienvenue: Aucun rôle, à notre connaissance. Le
ministère de l'Education ne participe pas. Suivant les renseignements
que j'ai, cette direction aurait même été abolie au
fédéral.
M. Léger: Le budget de $2 millions a-t-il
été enlevé? A-t-il été
dépensé? A-t-il été donné au
ministère de l'Education pour son usage propre?
M. Bienvenue: II ne participe pas.
M. Léger: C'est fini. Le fédéral ne s'occupe
plus de ce domaine.
M. Bienvenue: II semble, à ma connaissance. M.
Léger: M. le Président, sur un autre...
M. Bienvenue: Cela ne choque pas le député de
Lafontaine.
M. Léger: Non, j'aurais aimé qu'il laisse l'argent.
La Société Radio-Canada consacre, dorénavant,
d'importantes sommes pour la mise sur pied d'un programme d'utilisation pour
les commissions scolaires d'émissions de télévision. Une
fois celles-ci diffusées, il est important que ce programme ne se fasse
pas à l'aide de mécanismes de relations directes entre
Radio-Canada et les maisons d'enseignement. Il est important, je pense, que le
ministère de l'Education, au Québec, ait le pouvoir d'approuver
ou non ces émissions. Le gouvernement du Québec a-t-il finalement
négocié le tout?
M. Bienvenue: Cela va nous permettre d'entendre une voix qui
parle en mon nom, M. le Président, la voix de M. Réal Michaud qui
parle en mon nom, qui est notre responsable dans ces matières.
La sélection des émissions est faite par la
société Radio-Canada en collaboration avec l'ONF. La consultation
avec le ministère de l'Education n'est pas exclue, mais elle n'a pas
été formalisée d'aucune façon. Les contacts
informels qu'il y a eu avec la société on quand même
indiqué un intérêt réel de la société,
lorsque le système sera un peu plus mis en place, puisque c'est la
première année qu'elle le fait, d'entrer en consultation de
façon beaucoup plus organisée avec le ministère de
l'Education.
L'intention, je crois, est là.
M. Léger: Mais, actuellement, dites-vous que le
ministère de l'Education n'a aucun pouvoir d'approuver ou non les
émissions de télévision?
M. Bienvenue: Les émissions qui sont mises à la
disposition du système d'éducation par la société
ne reçoivent pas l'approbation formelle du ministère de
l'Education. C'est considéré comme du matériel didactique
qui ne fait pas partie formellement des programmes d'études, mais du
matériel d'appoint. Or, jusqu'à maintenant, le ministère
ne s'est pas prévalu de ce pouvoir d'agréer le matériel
didactique d'appoint ou, pas superflu, forcément, mais d'enrichissement,
si vous voulez. La loi le tient dans l'obligation d'approuver le
matériel didactique formel et manuel, par exemple. Il n'a pas
exercé doit-il le faire, c'est une question
d'interprétation, j'imagine, de la loi son approbation sur tout
le matériel didactique, semble-t-il qui entre comme soutien aux
enseignements dans les écoles. Alors, le matériel mince encore
que la société met à la disposition des
établissements ne fait pas ainsi l'objet d'une approbation formelle.
M. Léger: Merci, M. Michaud. Est-ce que le ministre peut
me dire maintenant s'il a l'intention, comme ministre de l'Education, de
prendre de plain-pied cette responsabilité et de ne pas laisser le
fédéral mettre un pied quelque part, parce que, vous savez, quand
il a un pied dans la porte, ce n'est pas long que la porte s'ouvre, il
s'installe dans le salon et ce n'est pas long qu'il contrôle toute la
maison. Est-ce que le ministère de l'Education a l'intention d'avoir son
mot à dire et d'approuver ces émissions selon les normes du
ministère à l'intérieur d'une politique du
ministère, de façon qu'il y ait une cohérence dans la
donnée de ces programmes?
M. Bienvenue: Compte tenu, évidemment, de
la réponse qui a été donnée tout juste
avant, qu'il ne s'agissait pas de matériel didactique direct, je dirais,
mais bien corollaire, secondaire, il ne faut pas y attacher, évidemment,
une importance trop grande, ni s'inquiéter outre mesure, mais c'est le
genre de discussions que nous devrions avoir, que nous pourrions avoir et que
nous aurons avec cette chère société Radio-Canada.
M. Léger: Je pense que le ministre est sans doute au
courant que le gouvernement fédéral avait même pensé
institutionnaliser le système actuel par une loi et qu'à cause
des protestations du Conseil des ministres de l'Education dans le Canada,
Ottawa a laissé tomber. Le ministre m'affirme maintenant qu'il a
l'intention de prendre position là-dessus et même d'exiger que le
fédéral ait au moins la vérification du ministère
de l'Education avant de passer...
M. Bienvenue: Le Conseil des ministres de l'Education a tenu
récemment une réunion à laquelle je devais assister, mais
j'ai préféré faciliter la tenue des séances de la
commission pour l'étude de nos crédits. Mais, assurément,
je viens de le dire, nous discuterons avec la Société
Radio-Canada pour nous assurer que les droits exclusifs du Québec en
matière d'éducation soient sauvegardés, y compris à
ce niveau.
M. Léger: Vous pouvez être sûr que...
M. Bienvenue: C'est dans le texte du journal des Débats
pour les crédits de l'année prochaine. Je vais les relire une
fois par mois pendant les douze prochains mois.
M. Léger: D'ailleurs, M. le Président, vous pouvez
être certain que, si le ministre s'engage à être vigilant,
je le serai moi aussi, pour le conseiller régulièrement
là-dessus.
M. Bienvenue: Très bien!
M. Léger: M. le Président, je veux demander au
ministre si c'est à l'intérieur du programme 3 que vous discutez
des manuels scolaires et des... A quel programme discutez-vous de
ça?
M. Bienvenue: Programme 7.
M. Léger: Programme 7, d'accord!
Pour le programme 3, en ce qui nous concerne, il n'y a pas d'autre
question dans ce domaine.
M. Bienvenue: Messieurs, vos crédits sont
terminés.
Application de la loi 22
M. Léger: M. le Président, j'aimerais, en revenant
au programme 6, parler peut-être un petit peu du bill 22 et de son
application.
Est-ce que le ministre peut nous dire, sur tous les élèves
qui ont subi des tests, c'est-à-dire qui n'ont pas subi de tests,
comment le ministre a-t-il pu établir vraiment, d'une façon assez
certaine, que la langue maternelle était réellement l'anglais? Je
vois les chiffres qu'on nous a donnés cet après-midi. Il y a eu:
admis à l'école anglaise, sans protestation ou sans question,
6920. Comme on sait que c'est une petite fiche qui a été remplie
avec "cochez, langue maternelle anglaise" et que, parfois, le ministre a
demandé à certains de subir des tests quand même, quelle a
été la méthode précise sur laquelle le ministre
s'est appuyé pour ne pas demander de tests à ces
élèves?
M. Bienvenue: Jusqu'à cette année, l'année
où votre humble serviteur a été mêlé à
des nouvelles procédures, à de nouveaux mécanismes
d'application de la loi 22 au chapitre V, les élèves dans tout le
Québec remplissaient ou leurs parents remplissaient pour eux une formule
d'inscription quels qu'ils soient, à quelque école qu'ils
aillent, quelle que soit leur aspiration, remplissaient et remplissent toujours
une formule d'inscription où on retrouve, de mémoire, les
renseignements suivants: nom, adresse...
M. Léger: Avez-vous une copie ou un exemplaire ici?
M. Bienvenue: ... de la fiche d'inscription standard?
Hélas, non, mais on la déposera demain matin avec plaisir, mais
je veux arriver avec une autre qui est nouvelle. Alors, donnant le lieu de
naissance, l'âge, l'école fréquentée auparavant,
s'il y en a eu une, la langue d'enseignement de l'école
fréquentée précédemment, etc.
Donc, c'était la fiche maîtresse qui existe toujours et que
doivent remplir les parents pour ceux qui s'inscrivent à
l'école.
Nous avons ajouté à cette fiche, qui déjà
donnait une série dé renseignements, une formule nouvelle, qui a
fait l'objet de certaines critiques dans certains milieux, intitulée:
Renseignements complémentaires relatifs à l'inscription. Nous
ferons également le dépôt d'une copie de celle-là
demain.
M. Léger: Celle dont vous parlez, c'est la
complémentaire. A-t-elle été utilisée cette
année?
M. Bienvenue: Si elle a été...?
M. Léger: ... utilisée cette année? Oui?
M. Bienvenue: De façon obligatoire par tout
élève s'inscrivant pour la première fois à
l'école anglaise.
Alors: Renseignements complémentaires relatifs à
l'inscription et une note au début à être remplie par les
parents ou le tuteur qui demandent pour la première fois que leur enfant
reçoive l'enseignement en langue anglaise.
D'abord, le nom et le prénom de l'élève; le lieu de
naissance; si né hors du Canada, date d'entrée au pays;
citoyenneté canadienne de naissance, si-
non depuis quand; ou autre citoyenneté et alors laquelle; nom du
père; nom et prénoms du père ou du tuteur; lieu de
naissance c'est pour cela que, l'autre jour, en blaguant, on disait
qu'on pouvait remonter jusqu'à Agamemnon si né hors du
Canada, date d'entrée au pays; citoyenneté canadienne de
naissance, sinon depuis quand; autre, laquelle, langue maternelle; entre
parenthèses, première langue apprise et encore comprise
s'ap-pliquant au père toujours. Quant à la mère, nom de
fille et prénoms de la mère; lieu de naissance; mêmes
questions pour sa naissance; date d'entrée au pays; citoyenneté,
même chose, langue maternelle de la mère, première langue
apprise et encore comprise.
Donc, vous réalisez qu'on s'interroge sur la langue maternelle et
du père et de la mère, en plus des autres renseignements dont
j'ai parlé. Autres enfants, prénoms, date de naissance...
M. Léger: Les enfants cela veut dire les frères et
soeurs.
M. Bienvenue: Frères et soeurs. Prénoms, date de
naissance, école fréquentée, s'il y a lieu, commission
scolaire, signature de la personne qui a inscrit l'élève. Pour
reprendre cette formule avec, maintenant, un exemple purement
hypothétique, on réalise que, si l'élève s'appelle
Tetley, Robert; lieu de naissance: Westmount; citoyenneté: canadienne;
nom et prénoms du père: William ou Bill; lieu de naissance:
Westmount; citoyenneté: canadienne; la mère: Mary Stevenson.
M. Léger: La couleur des cheveux.
M. Bienvenue: Lieu de naissance etc., frères et soeurs:
Theresa, William Jr et tout ce que vous voudrez; école
fréquentée: St. Roselyn High School, vous avez déjà
une indication, jointe aux renseignements.
Le rire n'est pas enregistré. Si je dis cela, cela va être
enregistré.
Le Président (M. Pilote): Le rire n'est pas
enregistré.
M. Bienvenue: Cela joint aux renseignements de la commission
scolaire qui nous transmet les fiches, vous réalisez que voici un cas
où nous n'imposerons pas de test à la vue des documents, parce
que sinon, il faudrait imposer des tests à tous ceux qui ont le droit
à l'école anglaise à travers le Québec. Pour peu
que vous trouviez dans les réponses que je viens d'indiquer des noms
à consonance étrangère, naissance à
l'étranger, citoyenneté pas encore acquise etc. Langue maternelle
parlée à la maison, le grec, l'italien ou I arménien.
M. Léger: C'est en entrecroisant ni plus ni moins les
questions que vous décelez qu'il y a une possibilité que la
personne ne soit pas de langue maternelle anglaise.
M. Bienvenue: Oui, c'est cela. Je ne sais pas si je m'avance
trop, en allant jusqu'à dire que, dans un cas de doute je ne veux
pas que ma phrase soit interprétée de façon
péjorative le doute joue contre le candidat, mais je ne veux pas
que le mot contre soit péjoratif. On fait un test, en se disant qu'il
n'y a pas d'inconvénient ou de désavantage majeur à un
test, surtout si un candidat est vraiment de langue maternelle anglaise. C'est
à peu près ma réponse.
C'est ma réponse à la question du député de
Lafontaine, mais avec les résultats que l'on retrouve maintenant
à pleine page dans les journaux, y compris la Presse de ce jour: Les
Italiens relancent le débat sur la loi 22, etc. Les articles et les
réactions sont peut-être plus convaincants que toutes les belles
choses que je pourrais dire.
M. Léger: Cette fiche est remplie par un membre du
personnel de l'école et...
M. Bienvenue: Non. Par le père ou la mère ou le
tuteur de l'enfant qui le demande pour la première fois, mais cela passe
entre les mains de l'école.
M. Léger: C'est cela, mais c'est le père avec
l'enfant qui va à l'école et on lui fait remplir la fiche qui est
envoyée au ministère par la suite. C'est quand même
quelqu'un de l'école qui voit à clarifier ou à expliquer
la fiche au père de l'enfant.
M. Bienvenue: Oui. Evidemment, advenant que le père, le
parent en question, ne s'y comprenne pas dans la façon de
répondre au questionnaire, il peut se faire aider ou guider de la
même façon que j'ai eu à guider souvent, dans l'exercice de
ma profession, des citoyens québé-ceis, catholiques, francophones
qui avaient certaines difficultés à remplir leur formule
d'impôt ou de demande de passeport et à qui on donnait des
renseignements au meilleur de sa connaissance.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire de quelle
façon il peut préciser si une personne qui a subi un test avant,
mais qui est maintenant déclarée comme de langue maternelle
anglaise... J'ai posé une question à peu près identique et
la réponse ne m'a pas été suffisamment claire la
première fois. Une personne qui a subi un test et qui a
été reconnue par la suite...
M. Bienvenue: Dans un cas de doute, comme celui auquel vous venez
de faire allusion, qui est reconnu véritablement, soit qui
s'avère être un enfant de langue maternelle anglaise... on lui a
fait subir un test parce que par la formule on n'était pas certain,
à l'aide du test et de tous les autres renseignements on constate qu'il
est vraiment un enfant de langue maternelle anglaise, cet enfant a, en vertu de
la Loi sur la langue officielle, un droit automatique à l'enseignement
en langue anglaise, au Québec.
M. Léger: Est-ce que c'est un droit qui le classe dans le
groupe des "totalement admissible" ou dans le groupe d "autrement admissible",
s'il a réussi son test?
M. Bienvenue: Des "totalement admissible", c'est-à-dire le
groupe...
M. Léger: Cela change votre chiffre de 6920 à ce
moment-là, automatiquement cela augmenterait ce chiffre. Il ne serait
pas classé dans le chiffre de 7343.
M. Bienvenue: Ce n'est pas admis, c'est admissible.
M. Léger: Oui.
M. Bienvenue: Ce n'est pas autrement admissible, c'est admissible
à l'école anglaise. Que ce soit par test ou à la face
même des pièces dont je viens de parler, s'il est vraiment de
langue maternelle anglaise, il est admissible à l'école
anglaise.
M. Léger: Quelle sorte de test subit-il? Est-ce un test
uniforme partout dans la province ou si les questions peuvent changer?
M. Bienvenue: II est uniforme dans tout le Québec, mais
pour des élèves de même rang scolaire, n'est-ce pas? Si
c'est la maternelle, ce n'est pas évidemment le même test que pour
la première année de l'élémentaire, mais c'est le
même test pour tous les élèves du même rang scolaire
dans tout le Québec.
M. Léger: Dans le mot "test", est-ce qu'il y a un
prétest?
M. Bienvenue: Quand je dis le même test, comprenons-nous.
Ce n'est pas un test différent par élève. Il y a une
série de tests.
M. Léger: Par groupe? M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: D'accord.
M. Bienvenue: Ce test va changer d'année en année
ou si c'est le même chaque année? . M. Bienvenue: II va
changer, comme les examens du ministère de l'Education, pour des raisons
évidentes.
J'ajoute que les documents ne restent pas là, à
traîner sur la table, pour l'année suivante. Ils sont
ramassés à la fin.
M. Léger: Autrement dit, personne ne s'en fera des
séries préparées d'avance pour connaître les
examens?
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: Mais le ministre a parlé quand même
d'un genre de prétest tantôt, le test qui permet de
vérifier que la personne est de langue maternelle anglaise et non pas la
personne qui sait suffisamment la langue pour être incluse.
Est-ce qu'il y a une autre sorte de test pour vérifier?
M. Bienvenue: Non. J'ai parlé évidemment de la
formule sur vue de laquelle il était manifeste qu'on avait affaire au
jeune Drummond dont on parlait...
M. Léger: Quand ce n'est pas complètement
manifeste...
M. Bienvenue: Burns, tiens! M. Athot, écoutez cela.
M. Léger: Robert.
M. Bienvenue: J'imagine qu'on arrive devant... Il ne
m'écoute pas, ce soir.
J'imagine qu'on arrive devant un autre cas, un Robert Burns, qui,
à première vue, serait un cas d'admission automatique. A la vue
de sa formule, on constatera peut-être à ce moment-là qu'il
ne fallait pas se fier au nom et à l'inverse. On a eu des noms purement
francophones où il s'agissait de gens de langue maternelle anglaise.
Alors, il n'y a pas de prétest. C'est à l'aide de la
documentation en question qu'on fait le premier tri, n'est-ce pas, à la
face du document. Le test, lui, c'est le premier et le dernier moyen de
contrôle après les documents dont j'ai parlé. Là, on
établira s'il est de langue maternelle anglaise ou s'il est "autrement
admissible", parce que, à l'occasion du test, connaissant suffisamment
la langue anglaise, sans être de langue maternelle anglaise.
Ceux dont on parle comme étant admissibles, pour bien se
comprendre, et on peut ajouter le mot "automatiquement admissibles", sont ceux
qui sont de langue maternelle anglaise. Les autres, les "autrement
admissibles", dont la langue maternelle n'est pas l'anglais, elle peut
être l'italien, le français, le grec, ce que l'on voudra,
ceux-là n'ont pas le droit automatique à l'entrée, mais
sont qualifiables à l'entrée.
M. Léger: La nuance que je voulais avoir tantôt,
c'est que lorsque vous n'êtes pas sûr que la personne est
réellement de langue maternelle anglaise, vous la soumettez à un
test. A ce moment-là, si elle passe le test, elle entre dans le groupe
des "autrement admissibles", si elle passe le test, sauf si...
M. Bienvenue: Non, entendons-nous. Si le test nous fait arriver
à la conclusion, à la suite du doute que l'on avait au
début, face au document, qu'elle est vraiment de langue maternelle
anglaise, elle est admissible, et non pas "autrement admissible".
M. Léger: Autrement dit, c'est le même test qui vous
fait réaliser que la personne est non pas de langue maternelle anglaise,
mais suffisamment au courant de l'anglais pour devenir une "autrement
admissible" et c'est encore le même test qui permet de réaliser si
la personne était réellement de langue maternelle anglaise...
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: ... et qu'elle ne sera pas classée dans
la partie "autrement admissible".
M. Bienvenue: Mais par exception dans ce dernier cas, parce que
j'ai dit, de règle générale, que le document de base du
début suffit, n'est-ce pas? J'ai dit que, s'il y avait un doute qui
jouait contre le candidat, c'est-à-dire qu'on le vérifiait par un
test, mais ce n'est pas le test comme tel qui fait qu'on est de langue
maternelle anglaise ou "autrement admissible", c'est le test qui permet de
découvrir dans quelle catégorie est le personnage en
question.
En d'autres termes, dans un cas, on le rendra qualifiable à
l'école anglaise, parce qu'il a la connaissance suffisante de la langue,
même s'il n'est pas de langue maternelle anglaise, comme le test le
révèle. C'est un "autrement admissible". Tandis qu'il pourra se
faire on l'a dit l'autre jour, ce sont des cas beaucoup plus rares
que le test nous révélera que c'était effectivement
un bonhomme de langue maternelle anglaise. On l'a vu à l'occasion du
test. Mais, ce sont des cas infimes.
J'ajoute une distinction. Je pense que, finalement, on va être sur
la même longueur d'onde tous les deux. Quelqu'un nous affirme ici
être de langue maternelle anglaise. On a des raisons d'en douter à
cause des renseignements qui se trouvent là. Le test j'aime me
corriger; j'ai peut-être été vague ou imprécis
ne nous fera pas confirmer automatiquement qu'il est de langue
maternelle anglaise, mais nous montrera, dans ce cas, qu'il connaît,
à tout le moins, suffisamment la langue anlaise pour... Il pourra
arriver qu'en fait.. Evidemment, s'il est de langue maternelle anglaise, ce ne
sera pas difficile de réussir le test. Son score, au lieu d'être
de 55% ou de 60%, pourra facilement être de 80% ou de 95%.
M. Léger: Quelle est la raison de mettre un
résultat possible de 45% à 60%, plutôt que de mettre une
réussite à 60% ou a 55%, en définitive? En haut de 55%,
c'est réussi; en bas de 55%, c'est échoué. Pourquoi ces
deux catégories?
M. Bienvenue: Nous avons ce qu'on appelle la fourchette,
communément.
M. Léger: Oui.
M. Bienvenue: Entre 45% et 60%. Nous avons convenu, cette
année... L'avenir... Nous avons décidé, parce que c'est
une première le test obligatoirement imposé par le
ministère dans tout le Québec, c'est une première
pour cette première année, de laisser cette fourchette, cette
marge avec un seuil minimal et un seuil maximal, à la discrétion
des commissions scolaires dont nous voulons d'abord respecter l'autonomie
on parle beaucoup de décentraliser et de donner plus de pouvoirs
localement: je pense que c'est un pas dans cette direction une certaine
forme d'autonomie, de degré d'autonomie des commissions scolaires et,
ensuite, nous avons tenu compte du fait que, dans chaque milieu,
l'administration scolaire locale connaît mieux que quiconque, s'il en
est, peut-être, le milieu ambiant, le climat, le degré de
facilité ou de difficulté, éventuellement, le
problème du quota.
On a un peu un exemple de ce que je tente d'expliquer quand je parle de
différences de climat ou de milieu ambiant qui influent d'ailleurs sur
les résultats des tests, dans le cas de l'année actuelle,
où on voit que le taux d'échecs est beaucoup plus
élevé à la Commission des écoles catholiques de
Montréal, dans certaines parties de sont territoire, qu'il ne l'est,
à titre d'exemple, dans l'ouest: La-keshore, Baldwin-Cartier, etc. On
réalisera que le taux de succès au test est beaucoup plus
élevé. Il y a des phénomènes de conditions locales
qui prévalent.
C'est qu'indépendamment de ce que l'on parle à la maison,
de la langue parlée à la maison ou à l'école, le
jeune de l'ouest de Montréal va avoir beaucoup plus de chances de
fréquenter et de rencontrer à ses jeux, sur la rue et sur les
trottoirs, dans les parcs, des jeunes anglophones avec qui il apprendra
facilement, par conversation courante, l'anglais, alors que l'autre jeune, qui
évolue dans un milieu ambiant plus francophone, aura plus de
difficulté. Cela se réflète dans le résultat des
tests.
M. Léger: Cela ne répond pas à ma question
quant à cette fourchette. Cela sert à quoi d'avoir une
catégorie de gens qui aurait échoué, mais pas assez
échoué, et laisser le choix à la commission scolaire de
régler l'affaire?
M. Bienvenue: C'est-à-dire qui n'ont pas
échoué, la preuve en est que...
M. Léger: II y a une différence entre quelqu'un qui
a réussi et quelqu'un qui aurait échoué. Il y a quelqu'un
qui est entre les deux.
M. Bienvenue: Non.
M. Léger: Ni échoué, ni réussi.
M. Bienvenue: Voilà, c'est qu'en fait, les 45%,
étant le seuil minimum et vous en avez un bel exemple aux PSBGM,
où, semble-t-il, je n'ai pas les décisions les plus
récentes de toute évidence, tous ceux qui sont dans la
fourchette vont être automatiquement reconnus comme autrement
admissibles, alors que vous avez vu la décision...
M. Léger: C'est une conséquence de la
décentralisation.
M. Bienvenue: Hein?
M. Léger: C'est une des conséquences malheureuses
de la décentralisation.
M. Bienvenue: Vous avez vu à la CECM une
décision contraire par un vote serré de huit à
sept. Si l'avenir, l'expérience nous démontrent que le seuil est
trop vaste, que l'écart est trop vaste, qu'il faut absolument priver les
commissions scolaires, les administrations locales de toute discrétion
en la matière, et centraliser davantage les décisions au niveau
provincial, ce n'est pas une impossibilité, mais nous avons voulu
d'abord tenter cette expérience avant de prendre une décision qui
est pour l'éternité sur le sujet. Si vous me permettez...
M. Léger: Est-ce que vous avez les chiffres que vous nous
avez donnés ici, datés du 21 juin, ce matin, par ordre de
régions? Est-ce que vous avez ces chiffres par ordre de commission
scolaires? Autrement dit, qu'on puisse voir les chiffres dans Protestant Scholl
Board?
M. Bienvenue: Evidemment, les tableaux qu'on a
déposés cet après-midi pour ce qui va survenir de
façon finale et définitive en septembre 1976, on n'a
évidemment pas ces tableaux pour le moment.
M. Léger: D'accord. De toute façon, il vous reste
encore des tests à venir. Il y en avait 1334 à venir...
M. Bienvenue: Des tests à venir, les...
M. Léger: Dans combien de temps aurez-vous les
réponses sur les 1334?
M. Bienvenue: D'ici la fin juin, d'après le calendrier que
nous avions...
M. Léger: Qu'est-ce qui a amené ce retard pour les
1334? Des corrections...
M. Bienvenue: Ce sont des élèves qui arrivent en
retard; vous savez, quand l'inscription est en retard, ces fiches sont en
retard, et le test est en retard. Il y a même des fiches comme cela qui
ne sont entrées que cette semaine. On peut quand même dire que
c'est un progrès, qu'on me corrige, considérable sur
l'année dernière où, comme on le sait, les cas ne se sont
décidés que tard à l'automne.
M. Léger: D'accord.
M. Bienvenue: Je pense que c'est un déroulement normal
où il aura... Dans la vie, il y a toujours des retardataires.
M. Léger: Ces chiffres, est-ce qu'on peut les avoir au
début de l'été? L'année dernière, les
chiffres que nous avions demandés, je pense qu'on ne les a même
pas eus. Les chiffres de l'année dernière, on les a actuellement.
On ne les avait pas eus l'année dernière. Est-ce que ces chiffres
définitifs, quand les 1334 cas vont être réglés,
peuvent être...
M. Bienvenue: Dès qu'ils seront disponibles, je
répète ce que j'ai dit cet après-midi, autrement que dans
les cas où l'intérêt public exige le
député de Lafontaine connaît cette vieille règle
qu'on cache des renseignements, pour appeler les choses par leur nom,
outre ces cas, il n'est aucunement question de retenir quoi que ce soit, c'est
d'intérêt public, c'est l'intérêt des voteurs
québécois de connaître toutes ces choses quelles qu'elles
soient.
M. Léger: Les chiffres actuels, est-ce que c'est possible
au cours des jours qui suivent, de les avoir par ordre de commissions
scolaires? Si vous les avez par ordre de région, il y a moyen de les
avoir aussi par ordre de commissions scolaires.
M. Bienvenue: Réponse: Oui.
M. Léger: Demain?
M. Bienvenue: Demain...
M. Léger: Aux chiffres de 6920 admis à
l'école anglaise, 7343 soumis au test, etc. par ordre de commissions
scolaires, surtout pour Montréal.
M. Bienvenue: Je pense qu'il serait prudent d'attendre une
semaine.
M. Léger: Une semaine.
M. Bienvenue: Enfin, pas d'attendre, mais de dire que cela peut
prendre une semaine pour consolider le tout.
M. Léger: D'accord! Pour revenir à la question que
j'ai déjà posée au ministre. De quelle façon
fonctionnent les protocoles d'entente entre les commissions scolaires? Est-ce
illégal, pour un enfant, s'il est dans un territoire d'une certaine
commission scolaire, de s'inscrire à une école d'une autre
commission scolaire et de changer de religion, peut-être aussi, en
même temps, pour pouvoir faciliter son entrée ailleurs? Comment
cela fonctionne-t-il?
M. Bienvenue: Changer de religion, ce serait "peut-être"...
Je ne sais pas si c'est immoral, mais je ne sache pas que ce soit
illégal. Quand je dis "peut-être", je l'ai dit à la blague,
pour les fins du journal des Débats. Illégal, pas que je sache;
parce que le jour où ce sera illégal de changer de religion, bien
des choses seront en danger.
M. Léger: Je sais ce que le ministre veut dire, il blague.
Je voulais dire passer du secteur catholique au secteur protestant au niveau
anglais soit quelqu'un qui se fait refuser à là CECM irait du
côté protestant pour faciliter les choses.
M. Bienvenue: Je ne connais aucune loi au Québec qui
empêche quelqu'un de déclarer, demain, qu'il a changé de
religion, quelle que soit la fin pour laquelle il le déclare. Seulement,
une distinction s'impose. Changer de religion ne signifie pas changer de langue
maternelle. Qu'il soit protestant, presbytérien, luthérien, ou
tout ce que
vous voudrez, il sera quand même soumis au test linguistique,
parce que cela n'aura pas changé sa langue pendant la nuit.
M. Léger: La question est la suivante. Ayant
été refusé ou ayant échoué son test du
côté catholique, de la CECM, et, par la suite, serait
accepté à Lakeshore, cela a été le cas de Sept-lles
l'année dernière, une commission scolaire qui aurait davantage de
places...
M. Bienvenue: D'accord! La PSBGM, cette année, c'est
encore là un des fruits de nos modestes efforts, lorsque mon
"nous" est papal et paternel nous avons rencontré les commissions
scolaires, au début de notre mandat...
M. Léger: Nous vous comprenons.
M. Bienvenue: Nous nous lavions les dents avec notre brosse
à dents, à l'époque.
M. Bienvenue: Nous avons sollicité la collaboration des
différentes commissions scolaires et la PSBGM a gracieusement
accepté de se plier à un système d'entente entre ce que
j'appelle la commission scolaire "d'où" et la commission scolaire
"à", pour bien montrer celle d'où part l'enfant ou celle
où il va.
M. Léger: Ce protocole d'entente contient-il... M.
Bienvenue: C'est dans ce sens.
M. Léger: ...l'affirmation qu'une commission scolaire
"à" refuse d'accepter un élève d'une commission scolaire
qui vient "d'où" et qui aurait été refusé par le
test?
M. Bienvenue: Evidemment, au niveau des règles
budgétaires, vous savez qu'à chaque élève est
attaché un montant de subvention, et je me suis déjà
aventuré à dire qu'hélasl parfois, dans ce débat
linguistique, on trouvait des considérations d'ordre très
matériel qui motivaient davantage certaines personnes du milieu scolaire
que le simple souci de la langue et de la culture. Mais ces ententes impliquent
toujours la question des subventions attachées. Alors, en vertu des
ententes, vous pouvez passer au système selon lequel une commission
scolaire accepte de voir tel élève partir pour une autre
commission et, du même coup, voit partir la subvention qui y était
attachée. C'est une des règles budgétaires, et je lis:
Dans tous les calculs pour les élèves dont l'enseignement est
dispensé dans une autre commission que celle qui a juridiction
légale sur eux, seuls seront considérés ceux qui sont
couverts par une entente dûment adoptée en conformité avec
l'application intégrale des règlements et directives en
vigueur.
Je soupçonne un de mes collègues ici, que je ne nomme pas,
qui s'est montré à la commission parlementaire de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications pour savoir
si telle école va venir au monde dans son comté.
M. Berthiaume: Si le ministre insiste pour que je pose la
question, je peux très bien la poser.
M. Bienvenue: Je n'ai pas nommé le collègue, ni
l'école, mais j'ai des soupçons.
M. Léger: L'an dernier, la Commission scolaire
Jérôme-Le Royer, qui avait un moins 854 élèves au
secteur francophone et un plus 353 au secteur anglophone, et la Commission des
écoles catholiques de Montréal, qui avait 56% des
élèves acceptés sans test, augmentation effarante du
nombre d'élèves se prétendant de langue maternelle
anglaise, entre autres, ont soumis leurs recommandations au ministre sur
l'application du chapitre V de la loi 22.
Certaines de ces recommandations ont été suivies par le
ministère et d'autres non. Il s'agit maintenant de passer en revue les
principaux aspects des nouvelles directives, notamment en ce qui concerne les
seuils de réussite et d'échec.
D'après vous, les élèves qui étaient
disparus l'an dernier, dans les statistiques, qui avaient échoué
à leur test et parmi lesquels, tout à coup, on a
dénombré entre 400 et 600 élèves de moins, qui
étaient disparus...
Est-ce que cette année, les protocoles d'entente vont permettre
d'avoir des chiffres qui vont équilibrer cela, qu'on n'aura pas de
chiffres d'élèves disparus qui ont été
rattrapés ailleurs malgré le protocole d'entente?
M. Bienvenue: Normalement, on va pouvoir retracer ces gens
à l'aide des protocoles dont j'ai parlé, mais j'ajoute avec une
pointe d'humour non malicieuse que les règles que nous mettons en
application, notamment le gel des quotas, le respect des quotas, le
non-contingentement sont beaucoup plus sévères que ce que je
lisais dernièrement dans mon fameux petit interview du chef du parti de
mon ami le député de Lafontaine qui, lui, suggérait le
principe des vases communicants. A titre d'exemple, sur l'île de
Montréal, s'il y en a trop ailleurs, on les déverse ailleurs. Je
suis même plus sévère que lui sur le plan linguistique.
Je me demande si je fais fausse route.
M. Léger: Je ne sais pas si, dans l'ensemble de tout le
projet, vous êtes plus sévère. Je ne pense pas. De toute
façon, nous autres, c'est plus clair.
M. Bienvenue: C'est toujours plus clair quand on n'est pas
obligé de l'appliquer. Vous ne direz pas que j'ai fait beaucoup de
politique depuis que l'étude de nos crédits est commencée.
Parfois, j'ai une tentation.
M. Léger: De toute façon, dans la question de la
langue, comme Boileau disait: "Ce qui se conçoit bien s'énonce
clairement et les mots pour le dire viennent aisément", mais la loi 22
est venue difficilement et cela a créé des choses où les
gens ne se retrouvent pas.
M. Bienvenue: Au moins, elle est venue.
M. Léger: Elle est venue, mais il n'est pas sûr
qu'elle soit là pour rester.
M. Bienvenue: Est-elle mieux que la loi 63? M. Berthiaume: Cela
dépend où on boit l'eau! M. Bienvenue: Soyons
sérieux.
M. Léger: J'aimerais poser une question au ministre
concernant les statistiques complètes de l'année dernière.
Peut-on dire que, l'année dernière, au sujet du nombre
d'élèves qui ont subi des tests et du taux d'échec ou de
réussite, ce sont des chiffres complets que nous avons eus cet
après-midi?
M. Bienvenue: Non. Evidemment, si on parle des
élèves qui ont été soumis aux tests l'année
dernière, on n'a pas un décompte complet parce que, comme on le
sait, un grand nombre de tests ou de pseudo-tests, à degré de
sévérité très variable, ont été
imposés par les commissions scolaires. Nous n'avons pas le
décompte de ceux-là et c'est là une autre des anomalies ou
la principale que nous voulions corriger cette année par l'application
du test uniforme sous la dictée du ministère de l'Education, sous
la gérance du ministère de l'Education.
M. Léger: Le ministre pourrait-il nous dire le taux de
dénatalité par territoire? Autrement dit, la baisse relative est
de combien? Avez-vous les chiffres là-dessus? Avez-vous les projections
au ministère?
M. Bienvenue: Par région, nous l'avons. M. Léger:
Oui.
M. Bienvenue: Pour les cinq prochaines années.
M. Léger: Avez-vous cela à la main? Vous pouvez les
avoir demain, peut-être? Nous, nous pouvons les avoir?
M. Bienvenue: C'est cela. Ce sont des prévisions de
démographie, sur le plan scolaire.
M. Léger: C'est cela.
M. Bienvenue: II faudrait aller au futur ministère de la
population et de l'immigration pour avoir les données
générales. Chez nous, c'est modeste, au niveau scolaire.
M. Léger: Comme cela, je pourrais les avoir
peut-être demain, ces chiffres?
M. Bienvenue: Pardon?
M. Léger: Je pourrais les avoir pour demain? D'accord?
Est-ce possible d'avoir la projection normale prévue pour la croissance
du secteur anglais?
M. Bienvenue: Ce sont des estimations plus vagues.
M. Léger: Cela existe-t-il?
M. Bienvenue: On verra à être en mesure de donner au
député de Lafontaine ce qu'on a de mieux, là-dessus, ou de
moins mauvais.
M. Léger: D'accord. Avez-vous aujourd'hui, ou
peut-être aurez-vous demain, des chiffres indiquant combien
d'élèves ont été refusés l'année
dernière, à cause du contingentement, par commission
scolaire?
M. Bienvenue: Vous avez saisi la réponse qui est analogue
à ce que j'ai dit précédemment, ce qui dépendait de
nous, on l'a, les tests du ministère, échecs ou succès,
mais toujours pas ceux des commissions scolaires.
M. Léger: Mais, d'après l'article 40, cela
dépendait des ministères?
M. Bienvenue: Les quotas, vous voulez dire?
M. Léger: Oui. Mais refusés à cause des
quotas. Les personnes allaient passer des tests et elles étaient
refusées à cause des quotas ou des contingentements?
M. Bienvenue: On ne peut pas le savoir. On peut dire à
quel niveau le quota a été fixé et combien d'aspirants ont
été ainsi éliminés. On n'a pas de chiffres.
M. Léger: Mais cela ne serait-il pas la différence
entre ceux qui ont passé des tests...
M. Bienvenue: Non.
M. Léger: ... et ceux qui sont inscrits à
l'école anglaise?
M. Bienvenue: Les tests du ministères et les autres
tests.
M. Léger: Moi, je parle de l'année
dernière.
M. Bienvenue: Oui, mais j'imagine que telle commission scolaire a
fait subir des tests difficiles ou pas difficiles et a décidé
qu'elle avait 250 "autrement admissibles", grâce à ces tests. Si
le quota a été établi à 2000 et que cela aurait
fait 2250, on n'a pas nécessairement la connaissance des 250 en
question.
M. Léger: Si ces gens n'ont pas été inscrits
au secteur anglais à cause du contingentement, vous devez quand
même avoir...
M. Bienvenue: Ils ont pu être inscrits à un autre
secteur, sans savoir qu'ils avaient subi des tests, ces gens-là. Ces
tests n'étaient pas administrés par nous.
M. Léger: C'est-à-dire qu'ils avaient
été accep-
tés par une autre commission scolaire, sans passer par...
M. Bienvenue: Par là même, dans son secteur
francophone et sans que nous sachions que c'était un élève
qui a eu la déception de se faire refuser à cause du quota, on ne
le savait pas, automatiquement. Là, on va le savoir, parce que tous les
tests sont administrés par nous. On connaît donc le nombre
d'élèves "testés", on connaît les quotas et on saura
combien ont pu passer sous le quota et combien ont été
refusés au-dessus.
M. Léger: C'est la raison pour laquelle, l'année
dernière, cela a été un vrai charivari et qu'on a pu
s'apercevoir que tout à coup, comparant les chiffres de Tannées
dernière avec l'année précédente, il y avait
beaucoup plus d'élèves de langue maternelle anglaise inscrits que
d'élèves autrement admissibles, et cela, d'une façon
illogique. Cela a amené cela, parce qu'il n'y a pas eu de contrôle
réel.
M. Bienvenue: Comme je l'ai dit l'autre jour, on s'est
aperçu que la pilule semblait ne pas avoir affecté certains
groupes, n'est-ce pas, alors que, chez d'autres, cela semblait les avoir
affectés davantage et au-delà de toutes les probabilités
et de tous les pronostics et sans aller jusqu'à dire qu'il y avait l'an
dernier un vrai charivari ou charabia, je dis que nous avons modestement
tenté cette année d'adopter des mesures pour nous assurer qu'il
n'y ait pas de charivari.
M. Léger: Autrement dit, l'année dernière,
vous n'aviez pas en mains les possibilités de vérification des
résultats précis de...
M. Bienvenue: C'est cela. C'était une année
d'apprentissage d'une nouvelle loi dont on dit qu'elle a requis de la part de
ceux qui l'ont préconisée beaucoup de courage, loi qui, comme
toute nouvelle loi en matière difficile, n'est pas parfaite et que les
années servent à améliorer. C'est ce que nous tentons de
faire.
M. Léger: Le ministre pourrait-il me dire combien de
demandes de baisse d'effectifs au secteur anglais sont parvenues des
commissions scolaires et les chiffres officiels servant à l'application
de l'article 40 pour cette année-là.
M. Bienvenue: Si on fait le décompte des chiffres du 30
septembre 1975 par rapport à ceux de l'année
précédente, on peut, à la face du document, faire le
décompte. Prenons un exemple, celui dont on parlait justement cet
après-midi, l'Amiante, qui avait, on l'a vu, 148 élèves
recevant l'enseignement en langue anglaise et qui a vu ce chiffre passer un an
plus tard à 124. Vous avez là un exemple de diminution du
quota.
M. Léger: Et, dans ce cas, cela a été une
demande de la commission scolaire?
M. Bienvenue: Oui.
M. Léger: Combien y a-t-il eu de demandes comme cela de la
part des commissions scolaires?
M. Bienvenue: Nous avons...
M. Léger: Pour toutes celles dont le nombre a
diminué, c'est parce qu'il y a eu une demande de la part de la
commission scolaire.
M. Bienvenue: C'est cela. M. Léger: D'accord.
M. Bienvenue: Je ne sais pas si c'est la dernière...
Enfin, que le député ne se gêne pas pour poser d'autres
questions, toujours sur l'application de la loi 22, mais je profite de
l'occasion pour dire qu'indépendamment de la
sévérité apparente ou non des nouvelles dispositions, il
est de l'intention de celui qui vous parle et du ministère de
l'Education, par le plan de l'enseignement des langues, en vertu de l'article
44 de la Loi sur la langue officielle et par tous autres mécanismes ou
crédits que, j'espère nous aurons à l'avenir,
d'intensifier l'enseignement de l'anglais langue seconde dans les écoles
du réseau francophone, afin que, et c'est là un rêve que
j'exprime tout haut, un jour, tous les jeunes Québécois parlent
aussi bien l'anglais, soient aussi bilingues que le chef du parti du
député de Lafontaine, que M. Pa-rizeau, que plusieurs autres que
j'oublie, que M. Morin, le chef parlementaire, qui sont tous des bilingues
parfaits et qui ont montré qu'on peut être indépendantiste,
si tel est le cas, et s'exprimer parfaitement bien dans les deux langues les
plus parlées, l'anglais en Amérique et le français au
Québec.
M. Léger: C'est sûr qu'il y a une différence
entre une politique d'unilinguisme collectif et des bi-linguismes individuells.
Je pense qu'il y a une grosse nuance et ce serait l'idéal qu'un Etat
soit unilingue français et que les individus puissent être
bilingues.
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: II n'y a rien d'incompatible
là-dedans.
Dans la région de Sept-lles, parmi les 43 élèves
qui ont échoué à leur tests d'aptitude, il y en avait 8
à l'école Our Lady's, 24 à l'école Queen Elizabeth,
11 à l'école Fleming. Est-ce qu'ils ont regagné le secteur
francophone? C'est un cas bien précis.
M. Bienvenue: Le député de Lafontaine serait-il
assez aimable de me reposer sa question, parce que j'avais l'idée
ailleurs, je le reconnais.
M. Léger: L'année dernière, à la
commission scolaire de Sept-lles, il y a eu 43 élèves qui ont
échoué à leur test d'aptitude et j'ai dit tantôt
qu'il y en avait 8 à l'école Our Lady's, 24 à
l'école Queen Elizabeth, et 11 à l'école Fleming. Est-ce
que ces 43 élèves ont regagné le secteur francophone?
M. Bienvenue: La réponse est non. J'imagine qu'il y a une
question supplémentaire.
M. Léger: Oui. Comment se fait-il que vous n'ayez pas pu
faire observer la loi dans ce cas-là?
M. Bienvenue: Le ministère a fait des tentatives à
l'époque pour faire respecter la loi, mais cette situation malheureuse
est survenue tard, très tard, dans le déroulement de
l'année scolaire, avec le résultat que des correctifs, des
remèdes ne pouvaient pas, dans les faits oublions les beaux
principes être facilement apportés à l'époque
où cette situation s'est développée. Si le
député me demande maintenant, comme question
supplémentaire...
M. Léger: Qui s'en vient, d'ailleurs.
M. Bienvenue: Qui s'en vient, je vais essayer de la devancer. Si
la même situation se présente...
M. Léger: Quelles garanties a-t-on cette année?
M. Bienvenue: Ce que je peux dire, c'est que le calendrier ayant
été modifié, comme on le constate, justement pour
éviter des situations comme celles-là, qui peuvent être
injustes collectivement ou dans des cas individuels, nous avons modifié
le calendrier pour que de telles situations ne se répètent pas.
La loi sera la même pour tous.
M. Léger: De toute façon, c'est noté au
journal des Débats. On pourra avoir, l'année prochaine, une
vérification de cette bonne volonté.
Est-ce que le ministère a des statistiques concernant le nombre
de catholiques qui ont été inscrits ainsi dans les écoles
protestantes? Par exemple, le Protestant School Board, PSBGM en a 2700 sur 50
000. Est-ce qu'il existe des statistiques générales pour le
nombre de catholiques qui sont inscrits dans les écoles protestantes, a
cause de la langue anglaise ou des tests de langue anglaise?
M. Bienvenue: II n'y a pas d'autres statistiques, des
statistiques honnêtes et vraies, réelles, celles qui sont
consignées dans les ententes dont on a parlé, existant entre
commissions scolaires. Mais ce que j'appellerai les évasions scolaires
nous échappent et pour cause.
M. Léger: Le ministre nous a dit tantôt que le
protocole d'entente va être observé. Vers quelle date a-t-il
été signé? En février 1976, la Protestant School
Board avait dit qu'elle continuerait d'accepter les catholiques.
M. Bienvenue: Ce n'est pas un protocole. Ce sont des ententes
à être conclues...
M. Léger: A être conclues?
M. Bienvenue: Qui sont prévues dans la Loi de
l'instruction publique, à l'article 496. Tout ce que je souhaite, c'est
que nos délibérations actuelles, nos discussions actuelles,
n'aient pas pour effet de réveiller les morts ou de mettre en
péril les ententes en question, qu'il est important d'avoir. Nous
serions tous déçus, j'en suis sûr, si certaines ententes
accrochaient, parce que cela n'aiderait pas la solution des
problèmes.
M. Léger: Si le ministre n'a pas de collaboration des
commissions scolaires qu'est-ce qu'il va faire? Est-ce qu'il peut
présumer qu'il va avoir une collaboration, parce qu'elles ont
affirmé qu'elles accepteraient les catholiques?
M. Bienvenue: Les propos que j'ai recueillis de gens qui
étaient devant moi à ce moment-là et ce que j'ai su
depuis, sont en ce sens que de telles ententes vont être
respectées. D'ailleurs, le PSBGM a passé une résolution
à cet effet, en "fairplay" "gentlemen's agreement".
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire
approximativement, combien d'enfants ont suivi des cours d'anglais
"clandestins", cette année, comparativement à 1975, où le
nombre était entre 2000 et 3000?
M. Bienvenue: Le député de Lafontaine, ayant
employé le mot clandestins...
M. Léger: Entre guillemets.
M. Bienvenue: ... que je ne mets pas entre guillemets, me donne
un peu beaucoup la réponse, c'est que du fait de la
clandestinité, ces gens-là ne nous ont pas demandé
à aller inaugurer les cours, remettre des certificats et des
diplômes.
D'ailleurs, je voyais justement dans la Presse de ce soir qu'apparemment
le Consiglio Educativo se plaignait que nos tests devaient être
sûrement malhonnêtes, peut-être pas nécessairement
malhonnêtes, mais devaient être sûrement remplis de failles,
puisque les cours clandestins n'avaient pas donnés les résultats
espérés.
Par définition, nous ignorons le nombre de gens qui ont suivi ces
cours clandestins.
M. Léger: Est-ce qu'il peut, d'après lui,
être inférieur ou supérieur à celui de
l'année dernière où il y en avait de 2000 à
3000?
M. Bienvenue: Au moment où le député dit de
2000 à 3000 l'année dernière, je le laisse le dire. Je ne
le contredis ni ne le confirme; je l'ignore.
M. Léger: Mais est-ce que vous n'avez pas des
mécanismes pour surveiller?
M. Bienvenue: Si des parents, qui sont jn-quiets du fait que
leurs jeunes enfants n'entrent pas à la maternelle anglaise ou à
l'école élémentaire anglaise, organisent les samedis
matins, dans des salles ou dans des foyers privés, de tels cours,
à moins d'avoir une forme nouvelle d'état policier, il n'y a
aucun moyen pour nous et le député de
Lafontaine connaît mon aversion naturelle pour tout ce qui
s'appelle état policier...
M. Léger: On peut inscrire les rires au journal des
Débats.
M. Bienvenue: Je parle de mon aversion actuelle.
M. Léger: Oui, et non pas naturelle. M. Bienvenue:
Non pas passée.
M. Léger: Le ministère a-t-il fait enquête
sur le mode de financement de ces écoles, sur l'utilisation dés
locaux et sur le bénévolat des professeurs de la Protestant
Association of Protestant School Teachers?
M. Bienvenue: Ma réponse est non à toutes ces
questions.
M. Léger: La CECM avait envoyé au ministre un
rapport sur ces classes. Quels en étaient le contenu et les
conclusions?
M. Bienvenue: Ce rapport ou ces rapports m'ont été
remis à l'occasion de rencontres dont j'ai déjà
parlé avec Jérôme-Le Royer et avec la CECM. Ces rapports
contenaient d'abord et avant tout et surtout des recommandations d'ordre
administratif auxquelles, dans les grandes lignes, nous avons donné
suite par la procédure dont nous discutons actuellement.
M. Léger: La Commission consultative de l'enseignement
privé avait recommandé que ces écoles soient
obligées de détenir un permis, comme toutes les autres
écoles privées. Le ministre a-t-il l'intention de suivre ces
recommandations?
M. Bienvenue: J'allais dire dans la mesure où on
connaît cette école et, deuxièmement, dans la mesure
où c'est une école. J'imagine que je réunisse tous les
soirs, au coin de la rue, chez moi, une quarantaine de jeunes qui
décident de m'improviser professeur et qu'ils y viennent volontairement,
je ne suis pas sûr de remplir la définition de ce qu'est une
école.
M. Léger: C'est sûr que, dans l'ensemble, si les
gens prennent tous ces moyens détournés pour essayer d'envoyer
quand même leurs enfants à l'école anglaise, qu'ils sont
aidés par cette minorité anglophone du Québec qui
s'identifie toujours à la majorité anglophone du Canada qui veut
protéger son nombre et l'accroître en assimilant les
"Néo-", c'est sûr que c'est difficile, tant qu'il n'y aura pas un
contexte qui fait que le français pour les
Néo-Québécois est une langue de promotion, une langue de
prestige, une langue d'avancement.
M. Bienvenue: Assurons-leur le moyen je reprends de vieux
propos que je tenais dans un tout petit ministère où
j'étais un jour, de gagner leur vie honorablement dans la langue
de la majorité au Québec assurons-les qu'ils ont
accès aux postes de commande; que la langue n'est pas une
barrière; assurons-les d'une connaissance décente et suffisante
de la langue seconde afin que. s'ils veulent circuler ailleurs au Canada ou aux
Etats-Unis, ils ne se sentent pas handicapés, parce qu'on sait qu'un
grand nombre de ces nouveaux citoyens qui viennent au Québec viennent en
même temps, parfois d'abord au Canada et même en Amérique du
Nord; assurons-les qu'ils ne se sentent pas barrés d'une libre
circulation; assurons-leur tout cela et procédons beaucoup aussi par
incitation, comme je l'ai préconisé à tellement de
reprises; mettons-les en confiance; donnons-leur le goût de vivre chez
nous et de s'intégrer à la majorité francophone du
Québec; soyons accueillants pour eux, si on prend de vieux
clichés...
M. Léger: Oui, je pense que le ministre émet des
voeux très honorables, mais il doit admettre quand même qu'une
incitation, cela présuppose une motivation et que la loi 22 a
été quand même un travail sur une conséquence et non
pas sur la cause, puisque la conséquence était que les parents
voulaient que les enfants aillent à l'école pour apprendre la
langue anglaise, puisque, plus tard, la cause était que, dans la vie
quotidienne et dans l'environnement au Québec, il semble que l'anglais
soit quand même la langue du prestige, de l'avancement, etc. Tant qu'il
n'y aura pas un environnement qui sera réellement français au
Québec et que le gouvernement ne mettra pas l'accent dans sa
législation, dans sa réglementation et dans ses prises de
position d'une façon vigoureuse, non pas comme le premier ministre l'a
fait dernièrement sur la question des contrôleurs aériens
où il a simplement dit qu'il fallait quand même tenir compte de Ja
sécurité, etc... je pense bien qu'un premier ministre qui se
tient debout n'aurait pas dit cela il ne s'est pas tenu debout il
aurait appuyé les contrôleurs québécois.
C'est un exemple que je donne par lequel il faut que la cause qui fait
qu'en conséquence, les parents des "néo" veulent envoyer leurs
enfants à l'école anglaise... La cause, c'est l'Etat
québécois qui doit être un Etat français.
M. Bienvenue: Si le député de Lafontaine n'avait
pas ajouté son tout dernier exemple, il allait bien, cela m'aurait
permis de dire: Oui, je suis d'accord avec tout ce qu'il vient de dire. Je suis
obligé...
M. Léger: ...
M. Bienvenue: Effectivement, si les gouvernements
précédents avaient été plus prévoyants en
certaines matières, nous n'aurions pas à faire l'opération
de rattrapage que nous faisons aujourd'hui les exemples sont nombreux
à tous les niveaux. Je ne sais combien de fois, à
l'époque, des Néo-Québécois, des parents de
jeunes
d'origine différente de la nôtre m'ont dit que si les
portes de nos institutions scolaires leur avaient été ouvertes,
au lieu de leur être fermées, toujours de crainte qu'ils ne
corrompent nos petits catholiques, par instinct, ils seraient venus dans nos
milieux. Il y a eu un tas d'erreurs dans le passé, mais mieux vaut tard
que jamais. Je pense à d'autres choses. Si on avait peut-être
moins négligé l'enseignement de l'anglais, langue seconde, et un
tas d'autres facteurs, on peut penser à une foule d'hypothèses.
Mieux vaut tard que jamais. Mais il est évident qu'il y a une question
de climat, de mentalité, d'approche et d'accueil; je ne pourrai jamais
assez le répéter, parce que sinon, vous n'aurez jamais assez de
policiers dans quelque pays que ce soit pour forcer les gens à apprendre
une langue à la pointe du pistolet. Il y a une question de
mentalité et d'accueil. Il faut que ces gens se sentent chez eux.
M. Léger: C'est sûr que le gouvernement a un grand
rôle à jouer là-dedans pour que cet Etat soit
réellement un Etat qui mette le français à la place
où il doit être, c'est-à-dire la seule langue officielle
dans tout.
J'aimerais revenir sur d'autres points plus particuliers...
M. Bienvenue: Si on me permet, il y a eu des progrès
considérables. Je me rappelle, lorsque j'étais pas mal plus
jeune, les cannages des produits alimentaires n'étaient
étiquetés que dans une langue. Je me rappelle la seule langue qui
se parlait sur les trains, la seule langue qui se parlait à bord des
avions. Il y a eu des progrès considérables qui doivent se
continuer sur tous les plans, à tous les niveaux, d'ans tous les
secteurs de la société québécoise.
M. Léger: C'est sûr...
M. Bienvenue: En d'autres termes, on peut se faire respecter sans
se faire haïr. C'est une chose possible.
M. Léger: C'est sûr que la venue d'un parti comme le
nôtre a éveillé beaucoup de choses et que le gouvernement
actuel a derrière lui ou à côté de lui...
M. Bienvenue: Cela a éveillé même mes
collègues à l'autre bout de la table.
M. Léger: J'ai même vu apparaître
l'élève qui a passé la fiche de tests linguistique. Je le
vois au bout de la table, il vient justement d'arriver.
J'aimerais que le ministre fasse le point sur le cas des vingt
élèves admis illégalement au La Tuque High School. Le high
school avait engagé des professeurs de français pour enseigner
à ces élèves, alors que d'autres avaient été
mis à pied à cause de la perte de vingt élèves du
secteur français. De plus, les parents auraient renié leur
religion. Est-ce que le ministre peut nous faire le point sur cet
événement qui s'est passé à La Tu- que? C'est la
même chose aussi pour les onze élèves qui sont
illégalement passés au secteur protestant anglophone.
M. Bienvenue: Selon les prétentions, les assertions de
cette commission scolaire au ministère de l'Education, ces vingt
élèves, n'ayant pas subi de test, reçoivent leur
enseignement en langue française dans les locaux en question.
M. Léger: Actuellement?
M. Bienvenue: Selon les affirmations qui nous sont faites et qui
ne semblent pas avoir été contredites...
M. Bérard: M. le Président...
Le Président (M. Pilote): Le député de
Saint-Maurice.
M. Léger: Non, je n'ai pas terminé celle-là.
C'est au high school même qu'on a engagé des professeurs de
français, au high school anglais.
M. Bienvenue: Dans les mêmes locaux, c'est une question de
locaux, plus importants, évidemment, que les lieux mêmes; les
cours, affirme-t-on, sont dispensés dans la langue de
Molière.
M. Léger: Mais les onze autres élèves qui
sont passés au secteur protestant anglophone, à La Tuque
encore?
M. Bienvenue: C'était à l'époque,
évidemment, des tests dont on a parlé. Ils se sont
déclarés de foi protestante, n'est-ce pas, ces gens? Les tests
étaient des tests imposés là-bas, j'imagine, des tests
"maison"?
M. Léger: C'est ça.
M. Bienvenue: Ils se sont déclarés de foi
protestante et de langue maternelle anglaise, et les tests ont
été conduits là-bas, je ne sais trop de quelle
façon, ni par qui, mais avec le résultat que vous indiquez.
M. Léger: La même chose aussi pour les enfants qui
sont inscrits illégalement, les 23 de la commission scolaire de Thetford
à la Greater Quebec School Board, et dont le ministère ne
défraierait pas les frais de scolarité. Est-ce que le ministre a
pu vérifier?
M. Bienvenue: Ne défraierait pas?
M. Léger: Les frais de scolarité. ...au secteur
francophone.
M. Bienvenue: II a été question de ne pas les
défrayer, mais ils sont effectivement défrayés par le
ministère.
M. Léger: Mais ils vont à l'école
anglaise?
Kl. Bienvenue: Le député me pardonnera peut-être de
ne pas être rapide sur ces cas d'exception et à dessein. J'ai
voulu retenir surtout la règle. Si on regarde ces chiffres, par rapport
à environ un million d'élèves qui fréquentent le
réseau scolaire du Québec, on verra que, malgré tout,
cette première année d'application d'une loi nouvelle et
contraignante, l'exception se traduit en décimales ou
centésimales.
M. Léger: En parlant des 40 élèves à
Sept-lles, des 31 à La Tuque, des 23 à Thetford, ainsi que les
autres, à Jérôme-Le Royer, la même chose, chaque fois
qu'il y avait un cas litigieux, le ministère a quand même
lâché. C'est ma préoccupation de dire que, quand c'est
litigieux, on lâche. Est-ce qu'on a des garanties, cette année,
que, même si ça fait mal, il faut que la loi soit
entièrement respectée?
M. Bienvenue: Je pense que les procédures nouvelles
adoptées par l'Exécutif, par le Conseil des ministres, le 11
février dernier et annoncées le 23 à la population,
rigoureusement suivies jusqu'à maintenant, à l'intérieur
des échéanciers décidés à l'avance, avec
les... et compte tenu des premières fleurs, des premiers éloges
qui m'arrivent, je pense que c'est une garantie je parle d'aujourd'hui
de ce qui s'en vient. J'ai rappelé notamment, cet
après-midi, la lettre de mon prédécesseur immédiat
à une des commissions scolaires, celle de Jérôme-Le Royer,
lettre qui, tout en s'appliquant à elle, était lourde et
chargée sur le plan des principes, disant que c'était une
solution d'exception, la première et la dernière. Enfin, je parle
en mon nom et, quand je parle comme ministre de l'Education, je parle au nom du
gouvernement en matière d'éducation.
Le Président (M. Pilote): Le député de
Saint-Maurice.
Stages d'été pour
élèves
M. Bérard: J'écoutais religieusement tantôt
le ministre de l'Education exprimer son grand désir que les
Québécois ou nos jeunes Québécois puissent
maîtriser les deux langues. Je pense que c'est un désir
très réaliste, étant donné le contexte dans lequel
nous vivons en Amérique du Nord. Maintenant, cela m'amène
à une question, M. le Président, concernant les stages
d'été pour les étudiants du secondaire et, je pense, du
collégial, dans les provinces anglaises, notamment dans les Maritimes et
dans les provinces de l'Ouest. Je pense que c'est un programme
extrêmement utile pour permettre à des Québécois
francophones d'apprendre l'anglais, et je me demande si le ministère de
l'Education ne pourrait pas intensifier ce programme.
Je sais que les parents sont extrêmement intéressés
par ces programmes de stages d'été dans des universités ou
dans des écoles anglaises et les jeunes étudiants qui peuvent se
permettre d'aller passer trois ou quatre semaines dans ces écoles
reviennent très enrichis en ce qui concerne la connaissance de la langue
anglaise.
Je demande, M. le Président, au ministre s'il y aurait
possibilité ou s'il est envisagé d'intensifier ces programmes de
façon qu'un plus grand nombre de nos jeunes Québécois qui
sont soit au secondaire ou même au collégial puissent
bénéficier de ces stages d'été de façon
à augmenter leur connaissance de la langue anglaise.
Evidemment, j'ai confiance aux professeurs d'anglais de nos
écoles secondaires, mais je puis vous dire par expérience que
rares sont nos étudiants qui terminent en secondaire V et qui peuvent en
fait connaître les deux langues ou la langue anglaise parfaitement.
Je pense que ces voyages à l'extérieur du Québec
sont extrêmement utiles au point de vue de la connaissance de la langue
seconde, qui est la langue anglaise, évidemment, pour nos
francophones.
Le ministère de l'Education a-t-il l'intention d'intensifier ce
programme de stages d'été?
M. Bienvenue: Pour reprendre votre suggestion, M. le
Président, pour répondre au conférencier j'ai bien
dit à la suggestion du président ce programme est
effectivement une initiative exclusive du gouvernement canadien, qui
reçoit l'endossement et la participation du Conseil des ministres de
l'Education du Canada, dont le Québec fait partie, et c'est le
gouvernement canadien qui fournit...
M. Bérard: Totalement?
M. Bienvenue: ... totalement l'argent et qui en fait
l'administration totale. Non? Nous administrons l'argent du
fédéral on vient de me corriger et c'est le voeu
le député de Saint-Maurice a raison d'une foule de
parents québécois qui nous demandent d'accroître ce plan.
Je viens d'indiquer évidemment que c'est un problème de
ressources financières et un programme fédéral, mais nous
favorisons, compte tenu du problème financier, ce programme qui est
excellent, qui aide les jeunes Québécois non seulement sur le
plan linguistique, mais les aide aussi à connaître le reste de
leur pays et qui aide également les jeunes Canadiens à
connaître une des plus belles provinces, sinon la plus belle province de
ce pays.
M. Bérard: Je vous ai posé cette question parce
que, comme vous le mentionniez tantôt justement, il y a beaucoup de
parents actuellement qui sont désappointés de ce que leurs
enfants ne peuvent cette année bénéficier de ce programme.
Je vous incite, M. le ministre, à faire des représentations
auprès des autorités d'Ottawa de façon qu'elles augmentent
les crédits concernant ces stages parce que je pense que c'est un
programme très valable.
M. Bienvenue: Je suis totalement d'accord et c'est un fait
le député de Saint-Maurice a rai-
son qu'il y a un tas de parents et de jeunes qui ont
été déçus d'apprendre qu'ils ne pourraient pas se
prévaloir de ce programme cette année, mais j'ajoute que le
Conseil des ministres de l'Education du Canada fait des pressions,
actuellement, sur le Secrétariat d'Etat pour faire augmenter les
crédits alloués à ce programme qui est une excellente
initiative.
M. Bérard: Merci.
Le Président (M. Pilote): Le ministre des Travaux publics
et de l'Approvisionnement.
M. Tetley: M. le Président, le député de
Lafontaine avait posé quelques questions au ministre de l'Education
concernant 23 étudiants de Thetford-Mines qui, selon lui, sont
illégalement inscrits au secteur anglais et sur un certain nombre qui
seraient inscrits dans une autre commission scolaire, Mille-Iles ou quelque
part.
Je dois noter que ces enfants sont tous apparemment
canadiens-français, à Mille-Iles et Thet-ford Mines. Sans doute,
ils parlent déjà le français. Apprendre une
deuxième langue ne veut pas dire oublier la langue maternelle.
Quelquefois, lorsqu'on parle deux langues, on parle mieux sa propre langue. Je
trouve un peu sévère sa question ou la base de sa question
surtout parce que je crois que c'est le premier ministre, sinon l'ancien
ministre de l'Education, M. Garneau, qui avait noté en Chambre que 85%
des élèves, aux écoles québécoises, sont
dans le secteur français, malgré que la population
canadienne-française soit de 80%. Donc, il n'y a pas de vrai
problème. On ne perd pas l'instruction française au
Québec. Ces chiffres ne comprennent pas, si je les comprends bien, les
anglophones protestants qui se trouvent surtout à Montréal dans
le secteur protestant français, d'immersion française, comme mon
garçon et mes trois autres enfants, sont passés dans le secteur
français et sont comptés quand même comme anglais ou
anglaises.
Donc, la situation n'est pas grave. Le nombre d'enfants dans le secteur
français n'est pas la cause des problèmes du Québec. Il y
a bien d'autres problèmes que cela, à mon avis.
Le Président (M. Pilote): L'honorable député
d'Iberville.
M. Tremblay: M. le Président, je voulais demander au
ministre, dans le cadre de la discussion de mon collègue de
Saint-Maurice tout à l'heure, combien de demandes, pour les stages, ont
été faites l'an passé?
M. Bienvenue: Combien de demandes?
M. Tremblay: Oui.
M. Bienvenue: Des milliers.
M. Tremblay: Des milliers.
M. Bienvenue: On pourra donner combien sont allés en
fait.
M. Tremblay: Parce qu'il y a un certain engouement pour ce genre
de stage.
M. Bienvenue: On peut parler en termes de quatre chiffres.
M. Tremblay: M. Beaulieu m'a dit qu'il y avait beaucoup
d'appelés et peu d'élus. Est-ce cela? Il y en a eu à peu
près 2000, je pense, cette année, qui sont allés aux
stages.
M. Bienvenue: C'est un peu comme aux élections
générales.
Il y en a eu 1980.
M. Tremblay: II y a eu 1980 stages d'approuvés.
M. Bienvenue: De membres.
M. Tremblay: De membres. Combien d'approbations,
là-dessus? La moitié?
M. Bienvenue: Environ 350.
M. Tremblay: 350. Cela augmente d'année en année,
sans doute, M. Martin.
M. Bienvenue: Le nombre des stages?
M. Tremblay: L'an passé moins de 350, cette année
350.
M. Bienvenue: Notre quota était fixe depuis quelques
années.
M. Tremblay: Ah bon!
M. Bienvenue: Je pense qu'il est de l'intention du
secrétariat d'Etat de l'augmenter pour l'année prochaine. Je ne
sais pas dans quelle proportion.
M. Tremblay: Très bien.
M. Bienvenue: On pourra peut-être préciser.
M. Tremblay: Si vous avez des renseignements additionnels, je les
apprécierais beaucoup. Très bien. Merci.
Pouvoir réclamé par le
conseil scolaire de
l'île de Montréal
M. Léger: M. le Président, le conseil scolaire de
l'île de Montréal, qui est pris entre le ministère et les
commissions scolaires, réclame du gouvernement le pouvoir de
déterminer lui-même, à l'intérieur d'une enveloppe
budgétaire globale, les priorités en matière
d'immobilisation, de construction, d'aménagement d'écoles pour
les huit commissions scolaires de Montréal. Pour appuyer cette demande,
qui est venue à la suite du refus du ministère actuel d'autoriser
la construction de certaines écoles, le conseil a mis en veilleuse son
plan quinquennal qui fixait les besoins des commissions scolaires à $360
millions et la capa-
cité financière établie du Conseil, je pense,
autour de $300 millions. Le ministre peut-il nous dire ce qu'il en est
actuellement de la situation et s'il a l'intention d'autoriser le conseil
à administrer son budget, comme le lui permet la loi 71?
M. Bienvenue: Comme le sait le député de
Lafontaine, toutes les immobilisations sont payées par le gouvernement
du Québec et la question qui se pose est la suivante: Est-ce que le
conseil scolaire de l'île de Montréal aura un statut
privilégié, différent de celui de toutes les autres
régions scolaires ou commissions scolaires du territoire
québécois?
En d'autres termes, va-t-il pouvoir bénéficier notamment,
s'il avait un tel statut, de blancs-seings, d'autorisations
générales, globales de dépenser des deniers que n'ont
même pas les ministères québécois, qui sont soumis,
comme on le sait, à la haute direction et à l'intervention du.
Conseil du trésor, notamment?'
M. Léger: A quoi sert, dans l'esprit du ministre, qu'un
conseil scolaire de l'île fasse une étude, une recommandation, une
acceptation qui peut par la suite être rejetée? Est-ce que le
ministre remarque quand même qu'il y a une...
M. Bienvenue: Rejeté ou retardé.
M. Léger: Est-ce que le ministre reconnaît quand
même que c'est un travail qui, pour les gens du conseil scolaire de
l'île, semble un peu inutile puisqu'il peut être refusé,
retardé ou approuvé par une autre instance? Pour eux, ils se
demandent à quoi sert le travail de vérification et
d'étude de cela.
M. Bienvenue: Voulez-vous reprendre la dernière partie de
la question?
M. Léger: Pour le conseil scolaire de l'île, on se
demande à quoi sert le travail qu'il fait. Je dis "on", excluant la
personne qui parle. Le conseil scolaire de l'île se demande à quoi
sert le travail de vérification, d'exiger de chacune des commissions
scolaires qu'on lui apporte des projets, qu'on révise tout cela et
qu'après avoir tout étudié cela, que ce soit
approuvé ou pas, une fois que le projet est terminé, ce soit le
ministère qui puisse le rejeter ou le retarder. Alors, il se demande
quel est son rôle.
M. Bienvenue: Evidemment, il y a d'autres rôles
prévus par la loi 71 qui a créé le conseil scolaire. Au
moment où vous dites que...
M. Léger: Je m'exprime mal. Quelle est sont
utilité, dans ce temps-là, pour ce projet particulier?
M. Bienvenue: Je repose ma question du début, qui a toute
sont acuité. Le conseil scolaire fait, auprès des commissions
scolaires qui en font partie, le rôle que joue le ministère de
l'Education vis-à-vis des autres commissions scolaires de l'ensemble du
territoire québécois. La question qui se pose est lourde sur le
plan de la délégation des pouvoirs. Jusqu'à quel point le
ministère de l'Education peut-il renoncer, en tout ou en partie,
à certains pouvoirs qu'il a par ailleurs sur le reste du territoire
québécois et il n'est même pas question
nécessairement de délégation. Si on veut pousser le
raisonnement jusqu'à la limite, jusqu'à quel point le conseil
scolaire pourrait-il devenir sur ce plan un autre ministère de
l'Education du Québec ayant en direct les pouvoirs, je le
répète, que n'ont pas les ministères du Québec qui
sont soumis au contrôle du Conseil du trésor?
M. Léger: C'est là la question, je pense, de $64.
Ou bien le conseil scolaire est, comme il s'était appelé, un
supercomité d'écoles, ou il remplace dans son rôle le
ministère de l'Education. Mais, entre les deux, est-ce que le ministre a
senti qu'il y avait un problème au conseil scolaire de l'île, qui
se demande s'il ne fait pas qu'un travail préparatoire, un travail de
fonctionnaires, alors que ses membres sont quand même des personnes
élues et qui ne semblent pas avoir une utilité dans ce
rôle.
M. Bienvenue: C'est certainement un travail de coordination et de
planification de cet immense territoire, combien important, sur le plan
scolaire qu'est l'île de Montréal. Mais de cela à aller
jusqu'à donner les blancs-seings globaux dont parle le
député de Lafontaine, il y a une marge. A ce sujet, tout de
même, je profite de l'occasion pour rappeler, pour redire ce que j'ai dit
à plusieurs reprises, y compris encore aujourd'hui, au conseil scolaire
de l'île de Montréal, par le truchement deson dévoué
président. J'ai insisté, en fait, sur l'importance qu'il y a
quand même pour nous, qui sommes rigoureusement soumis aux exigences sur
le plan des dépenses en immobilisation, aux exigences du Conseil du
trésor, d'obtenir de cet organisme important qu'est le conseil scolaire
de l'île de Montréal sont plan quinquennal d'immobilisation afin
qu'il soit étudié, analysé, approuvé,
rejeté, modifié par nous dans le cadre de notre propre plan
quinquennal d'immobilisation qui, lui, couvre tout le territoire, l'ensemble du
territoire québécois.
L'argent, je l'ai dit et je le répète, vient d'une seule
et même source qui est le fisc québécois, dont le Conseil
du trésor a l'entière responsabilité.
Je profite de cette plate-forme qui m'est offerte, cette commission qui
étudie les crédits du ministère de l'Education pour la
prochaine année, pour relancer ce cri, cet appel, au conseil scolaire,
de nous faire parvenir, dans les meilleurs délais, ce fameux plan
quinquennal qui sera utile, évidemment' au ministère de
l'Education et au fisc québécois, et également au conseil
scolaire qui a des projets dont tous souhaitent la réalisation, si elle
est possible. Encore faut-il...
M. Léger: Qu'advient-il du plan quinquennal,
d'après le ministre? Est-ce qu'actuellement...
M. Bienvenue: Voyez-vous, ce qu'on a dit...
M. Léger: Est-ce illégal qu'il ne soit pas
présenté, de la part du conseil scolaire de l'île?
M. Bienvenue: Je n'irais pas jusqu'à dire illégal,
mais ce serait joliment utile que nous l'ayons. Ce que nous avons, ce sont les
prévisions.
M. Léger: Au point de vue de la date, est-ce que
l'échéancier est dépassé?
M. Bienvenue: Le budget d'immobilisation qui nous a
été transmis doit être approuvé pour le 30 juin
prochain. Le budget d'immobilisation doit être accompagné du plan
quinquennal et ce budget d'immobilisation, que nous avons reçu, que nous
avons en main et que nous sommes à approuver, à ce jour, pour la
seule année qui vient, nous y retrouvons des projets, d'autres que nous
n'y retrouvons pas, que nous pourrions possiblement retrouver, mais pour la
seule année qui vient et on a, à ce moment-là, ce
qu'on appelle communément, suivant la vieille image, la partie de
l'iceberg qui dépasse au moment où on voit tel montant
pour tel projet d'immobilisation, c'est le montant des dépenses
prévues pour cette année, sur un projet dont l'entreprise, dont
la construction peut s'échelonner sur plus d'un an.
Comment sommes-nous en mesure d'approuver, quand on ignore le reste, la
"balance" le solde de la dépense prévue? On réalise...
M. Léger: Vous le retrouvez dans le plan quinquennal.
M. Bienvenue: Evidemment. De la même façon au moment
où nous faisons approuver par les autorités
québécoises le plan quinquennal du ministère, il n'est pas
suffisant, c'est pourquoi on nous l'exige, de faire connaître les
coûts prévus pour une année, mais le coût total de
telle école, de telle construction, de telle polyvalente.
De là l'importance... C'est une exigence administrative qui se
comprend très bien, qui se conçoit très bien. Si on
transpose sur le plan de l'entreprise privée, aucune entreprise
sérieuse qui se respecte et qui a un plan échelonné de
construction, que ce soit une société d'automobiles ou une
multinationale quelconque, n'autorisera des crédits sans savoir le
coût total des travaux qu'elle entreprend.
M. Léger: Quelle est la relation entre la
présentation du plan quinquennal, par le conseil scolaire de l'île
au ministère de l'Education et cette demande de l'enveloppe
budgétaire permise par le ministère au conseil scolaire de
l'île?
M. Bienvenue: Comme je l'ai dit il y a un instant, le conseil
scolaire voudrait, d'une part, avoir une enveloppe globale, sans que nous
puissions identifier les projets qui iront dans cette enveloppe globale. Je le
répète, l'argent venant toujours du même endroit, au moment
où nous procédons à faire formuler ce plan quinquennal des
années 1977 à 1982, pour lesquelles nous sommes soumis aux
exigences du trésor, pour indiquer le contenu des sommes globales et
individuelles de ces projets, il nous est absolument impossible, si nous
n'avons pas le plan quinquennal du conseil scolaire, de faire le nôtre de
façon complète, adéquate et encore plus impossible de
donner une enveloppe globale sur des projets à venir que nous
ignorons.
Il y a quand même ce vieux principe, vieux comme le monde, du "no
taxation without representation". Il faut au moins savoir à l'avance
pour quoi on va payer.
M. Léger: Cette enveloppe budgétaire, c'est pour un
an que le conseil la demande ou pour les cinq années?
M. Bienvenue: Le budget est pour un an, mais le plan quinquennal,
c'est pour cinq ans.
M. Léger: Mais l'enveloppe budgétaire que le
conseil demande du ministère, c'est une enveloppe pour un an.
M. Bienvenue: C'est pour un an, mais je répète que
c'est une année qui se répète, avec des projets dont les
coûts évoluent d'année en année. Encore faut-il,
pour nous, connaître le coût total de tel et tel de chacun de ces
projets avant d'investir des sommes partielles d'années en
année.
J'ajoute une dimension importante. Tous, tant que nous sommes, nous
parlons souvent en termes de Montréal. Ces projets peuvent être,
pour le conseil scolaire, prioritaires, sur le territoire géographique
qu'il administre ou encore où il travaille, mais il peut fort bien se
faire, et il est arrivé que, et il se fait et il se fera qu'il existe,
au niveau provincial, celui qui ressort à notre juridiction, des
priorités plus grandes dans le cas d'une enveloppe, d'une assiette qu'il
faut partager pour tout le territoire québécois. J'aime bien
Montréal et le député de Lafontaine aussi, mais le
député de Lafontaine sait, comme homme politique et
administrateur, qu'il y a d'autres coins du Québec où il y a des
priorités qui peuvent être plus grandes et qui soient en dehors,
évidemment, de la juridiction du conseil scolaire.
M. Léger: Mais comme on semble quand même devant un
certain blocage temporaire, le plan quinquennal aurait-il dû être
présenté à une date précise, selon les
règlements internes ou selon des mandats bien précis? Est-on en
retard pour présenter le plan quinquennal?
M. Bienvenue: Ce n'est pas une règle précise. Il y
a un retard de six mois par entente. Par entente, on l'aurait voulu il y a six
mois. Il n'y a pas de règle précise, mais j'aimerais mieux
l'avoir demain. J'aurais aimé mieux hier que demain mais j'aimerais
mieux demain que pas du tout.
M. Léger: Aux dernières nouvelles, le ministre
prévoit-il ce plan quinquennal, d'après ses
dernières relations avec le président du conseil scolaire de
l'île?
M. Bienvenue: Je sais qu'il y a une réunion, ce soir, du
conseil. Le député de Lafontaine le sait aussi. C'est d'ailleurs
pour cela que j'en parle.
M. Léger: C'est pour cela que je pose la question.
M. Bienvenue: Les journaux de demain nous apporteront
peut-être des échos de ce qui se sera déroulé
là-bas, des plaintes ou des récriminations. Je voudrais que les
journaux je ne sais pas s'il y a des journalistes ici apportent
les miennes en même temps. J'aimerais qu'on puisse se faire de joyeux
échanges demain.
M. Léger: Oui.
M. Bienvenue: J'espère recevoir ce plan quinquennal. J'en
ai fait à nouveau la demande au président du conseil scolaire par
téléphone aujourd'hui.
M. Léger: J'ai envoyé des parents voir aussi ce qui
se passait.
M. Bienvenue: Je suis fort heureux de la chose. Le
député de Lafontaine est devenu un de mes intermédiaires
précieux auprès du conseil scolaire. On ne s'en cache pas.
M. Léger: On a tellement intérêt à ce
que Montréal progresse.
M. Bienvenue: L'Opposition joue bien son rôle.
M. Léger: Vous pouvez fè répéter deux
fois pour le journal des Débats.
M. Bienvenue: Bis.
Le Président (M. Pilote): Ce n'est pas permis.
M. Léger: Lorsque le conseil scolaire de l'île de
Montréal a été crée, en 1972, il avait pour mandat
de proposer un plan de restructuration scolaire. Le conseil a tenu des
audiences publiques où plusieurs organismes se sont fait entendre sans
que, toutefois, de grandes solutions sortent de celles-ci. Il semble que le
conseil serait en retard dans l'élaboration de son plan de
restructuration. D'ailleurs, c'est pour cela qu'on a retardé les
élections scolaires dernièrement par le projet de loi qui nous a
été soumis la semaine dernière.
Est-ce que le ministre peut faire brièvement le point sur ce
dossier?
M. Bienvenue: II n'y a rien, évidemment. Je parle pour une
tierce partie. Rien ne nous a été présenté à
nous. Nous n'avons reçu aucun document. Je dis à nouveau ce que
j'ai dit, je pense, à une séance de la commission
plénière, lors de l'étude article par article de la loi
42. Le Conseil scolaire de l'île de Montréal nous a
représenté que des travaux considérables avaient
été demandés à différents comités qui
ont été formés ou à un comité, en tout cas,
en particulier, le comité sur la restructuration. Des travaux ont
été commandés qui ont été livrés, qui
font l'objet d'analyses. On m'a parlé de briques. Certains travaux ont
dû être repris, parce qu'ils n'étaient pas à la
satisfaction du conseil scolaire. L'unanimité semblait une chose qui
n'était pas encore acquise. De là, la demande de prolonger,
allant même jusqu'à retarder d'un an l'élection, pour
s'assurer qu'on n'accuserait pas de retard sous forme de
nécessité d'avoir de nouveaux membres, de nouveaux
représentants des commissions au conseil et de forcer ainsi le conseil
à reprendre les travaux à zéro, dans certains cas.
Nous n'avons pas de pièces, de documents du conseil scolaire, a
qui nous faisons confiance, mais le conseil nous informe que les travaux
progressent et que l'échéance prévue du 31
décembre, cette fois, sera honorée.
C'est évidemment un travail délicat, pour peu qu'on se
penche avec intérêt sur les problèmes géographiques
de juridiction et autres des huit commissions qui en font partie. Qu'on se
rappelle l'histoire encore pas très lointaine de la diminution du nombre
de commissions dans le Québec de 1600 à 250 et sur l'île
de... 23 à 24, j'étais loin, j'étais à l'autre bout
du Québec à l'époque, je suis moins familier, mais de 23
à 24 à 8.
On réalise que la prochaine opération a son importance,
à moins que l'on veuille se livrer à de la restructuration de
deux ans en deux ans, ce qui n'est pas souhaitable. Il n'y a pas seulement
l'aspect géographique, il y a également l'aspect de la formule
à trouver. Est-ce que ce sera une division confessionnelle, liguistique,
etc.? J'aime mieux quelques mois de plus pour avoir un travail bien fait.
Education physique
M. Léger: Merci, M. le ministre. Maintenant, sur un sujet
différent. Le groupe de travail présidé par M. Beauregard,
qui a présenté un rapport qui s'est appelé
Beauregard sur l'éducation physique au secondaire et à
l'élémentaire, avait proposé un cheminement bien
précis dans le dossier prioritaire. Je souligne le mot prioritaire,
c'est le ministre qui l'avait dit l'année dernière, à
propos de l'implantation de cette matière dans notre système
d'enseignement. Ce groupe avait proposé trois hypothèses de
travail au ministère chacune impliquant des dépenses
différentes, des dépenses de $16 millions, de $18 millions et de
$21 millions, basées sur l'engagement de personnes ressources, de
techniciens en loisirs, la revalorisation de la notion de coordination et
l'élaboration de plans et d'équipements légers à
l'élémentaire, et des cours à l'école
élémentaire. Je voudrais tout d'abord que le ministre m'explique
le pourquoi des coupures budgétaires dans ce dos-
sier aussi prioritaire, surtout en période olympique. On sait
qu'un des objectifs des Olympiques, c'était d'éveiller chez la
population le sens de la participation au sport amateur. Or, à ce
même moment, en période olympique, on a coupé des sommes.
Je pense même que l'implantation d'un préplan devait engager des
crédits de l'ordre de $12 millions. Ces $12 millions sont passés
à $7 millions, dont $5 millions pour l'achat d'équipements
légers. Ce montant n'est cependant plus qu'un montant
protégé, c'est-à-dire qu'il peut maintenant servir
à d'autres fins. De plus, sur les $2 millions qui restent, la plus
grande part de cette somme sert à l'engagement du personnel. Depuis 1971
le ministère a dépensé $1 million à cette fin.
Alors, où en est-on dans l'échéancier de travail depuis le
départ de M. Beauregard pour l'implantation de cette matière dans
le système d'enseignement?
M. Bienvenue: Evidemment, l'application est suspendue d'abord
à cause toujours de ces mêmes règles budgétaires
gelées dont on a parlé à plusieurs reprises. On travaille,
cependant, pendant ce temps, sur le programme en question. Peut-être
serait-il d'intérêt pour la commission et celui qui a posé
la question, que M. Roland Arpin, un autre sous-ministre en santé de
cette équipe, nous donne quelques détails additionnels sur ce qui
se passe ou ce qui ne se passe pas dans le domaine soulevé par le
député de Lafontaine.
Le dossier piloté par M. Beauregard, au départ de M.
Beauregard du ministère, était encore au stade de la consultation
publique. C'est vers le mois de novembre que j'ai pris le dossier. On m'a
permis d'avoir des consultations publiques, consultation des organismes
spécialisés, consultation de tous les groupes qui avaient
souhaité se faire entendre. On a fait une quinzaine d'audiences
publiques, de rencontres publiques au total. Cette phase s'est terminée
vers le mois de décembre, je crois. Le comité d'experts, qui
avait déjà publié un document, un livre à
couverture verte, sur l'état de l'éducation physique et des
sports scolaires, a fait le bilan des consultations publiques et, de plus, a
fait un certain nombre d'études spécialisées qui
complétaient les audiences publiques, comme par exemple, des inventaires
des équipements, des inventaires de l'état des équipements
légers, des équipements lourds, ainsi de suite.
Présentement, le comité de travail qui est assisté
d'un sous-comité, qui s'occupe strictement des objectifs d'enseignement,
est à l'intérieur des délais prévus par le
ministère. Le comité lui-même termine présentement
son travail de mise au point et serait en mesure de faire des recommandations
au ministre normalement pour l'automne, pour le mois de septembre ou octobre.
Le sous-comité relatif aux objectifs pédagogiques a
terminé son travail également. Je rencontre justement M. Scheley
mercredi, qui nous remet le rapport du sous-comité sur les objectifs. En
termes de délais, le travail est à peu près à
l'intérieur des délais.
Le comité devrait faire des recommandations notamment sur les
aspects de personnel d'enca- drement, d'équipement lourd et
léger, programmes scolaires, enfin, tous les aspects qui seraient de
nature à établir les chapitres ou les paramètres d'un plan
de développement. On est à l'intérieur de nos
délais en ce qui concerne les prévisions d'un plan de
développement. Bien sûr, le comité, lorsqu'il fera ses
prévisions, sera également à l'intérieur, sera
contraint par les normes budgétaires, mais c'est moins là le
problème. Je pense que pour le moment on est à
l'intérieur.
Pour parler des $5 millions d'équipement léger, des $5
millions qui étaient protégés et qui ont
été, en quelque sorte, libérés, cette
décision a été prise dans le cadre de la demande des
directeurs généraux des commissions scolaires. Il y avait une
norme protégée, effectivement, de $5 millions. Cela devenait un
peu indécent ou un peu délicat, en tout cas, de protéger
trop fortement une norme pour l'éducation physique au moment où
des restrictions budgétaires pour l'ensemble des budgets des commissions
scolaires pesaient assez lourdement. Les directeurs généraux ont
demandé au ministère de libérer ce montant, compte tenu de
la situation nouvelle. C'est dans ce cadre que cela a été
libéré.
M. Léger: Je remercie M. Arpin. Je reviens au ministre. Le
ministre me dit quand même que la cause, c'est le gel provenant des
restrictions budgétaires.
M. Bienvenue: Cause qui a son importance.
M. Léger: On peut donc dire que les Jeux olympiques ont
gelé beaucoup de choses au Québec et spécialement au
ministère de l'Education.
M. Bienvenue: Non, on m'a assuré... Je pense que le
premier ministre et le ministre des Finances l'ont dit à plusieurs
reprises, quand même, je ne veux pas la laisser passer, cela fait deux
fois que je la laisse passer, que le...
M. Léger: C'est pour le sport.
M. Bienvenue: Oui, je sais. Le financement des Jeux olympiques
n'est pas en cause dans les restrictions que nous subissons.
M. Léger: Sauf qu'en période olympique, ce n'est
pas la bonne période pour couper des activités en
éducation physique.
M. Bienvenue: Non...
M. Léger: C'est ça le paradoxe.
M. Bienvenue: ... c'est dans le contexte, j'admets qu'il y a une
coïncidence d'événements, du quel est le mot
"serrage", serrement, quand il s'agit de la ceinture" serrement, comme un
serrement de coeur? serrement de la ceinture qui survient dans le
contexte nord-américain dont j'ai déjà parlé...
M. Léger: Ce n'est pas à cause des
Américains.
M. Bienvenue: Non, dans le contexte nord-américain, et
mondial aussi...
M. Léger: Ah bien, si tout le monde est
là-dedans.
M. Bienvenue: Je parlais à un ami de France, un homme
d'affaires, à midi, qui se plaignait des mêmes coupures dans son
pays d'origine. C'est mondial, mais il arrive que lorsque la ville de
Montréal, pour la tenue des Jeux olympiques, a été
choisie, personne n'avait prévu la situation financière
actuelle...
M. Léger: Du Québec.
M. Bienvenue: Du Québec, du Canada et des Etats-Unis
d'Amérique où il y a reprise qui, je l'espère, se fera
sentir chez nous dans les meilleurs délais.
M. Léger: Mais...
M. Bienvenue: Comme je n'avais pas prévu, non plus,
à ce moment-là, que j'hériterais du ministère dont
j'ai hérité.
M. Léger: ... de toute façon, si on regarde cette
coupure au niveau du budget, et, en même temps, au niveau du
Haut-Commissariat qui a aussi coupé les dépenses au niveau du
conditionnement physique, c'est quand même une coïncidence
malheureuse en période olympique durant laquelle on suscite chez les
gens beaucoup d'espoir, un éveil, une sensibilisation, que l'on n'aille
pas de l'avant pour rendre au moins un résultat tangible de ce
coût astronomique que doivent assumer les Québécois. Cette
coïncidence est malheureuse surtout au niveau de l'éducation
physique, tant au Haut-Commissariat qu'au niveau de l'implantation dans les
écoles.
M. Bienvenue: J'espère que l'avènement chez nous
des Jeux olympiques aura pour effet de sensibiliser davantage la population,
les gens du milieu scolaire comme les autres, les jeunes, sur l'importance
combien primordiale du sport, de l'éducation physique, de former des
corps sains qui aident le cerveau à mieux penser.
J'espère que cela contribuera et qu'arrivera une autre
coïncidence, plus heureuse celle-là, qui fera que des fonds seront
plus disponibles après pour vraiment lancer le mouvement de
l'éducation physique dans le réseau scolaire
québécois.
M. Léger: Je suis de l'avis du ministre et je veux quand
même admettre que les Jeux olympiques ont permis de réchauffer les
esprits, mais ont gelé les budgets.
Dans un autre domaine, le gouvernement, qui est sûrement au
courant que la population scolaire du Québec passera dans les dix
prochaines années de 1 700 000 à 1 200 000, que 1800
écoles sur 15 700 devront probablement fermer leurs portes, qu'à
Montréal seulement, dès 1978, il y aura une baisse de 41% des
effectifs scolaires de la CECM, a déjà commencé à
introduire dans les règles budgétaires de chaque commission des
montants à être versés qui sont compensatoires pour la
perte d'élèves.
L'an dernier, les commissions scolaires, en plus d'avoir un montant de
base augmenté bénéficiaient de $304 par
élève à l'élémentaire et de $362.50 au
secondaire. De plus pour les élèves en moins, entre septembre
1974 et septembre 1975, chaque commission avait droit à $40 par
élève à l'élémentaire et à $82.50
pour les élèves au secondaire et, en plus, une autre mesure
prévoyait une subvention de $0.05 par pied carré
sous-utilisé dans les écoles à moitié pleines. La
Fédération des commissions scolaires demandait $0.10.
J'aimerais savoir combien chaque commission scolaire a reçu au
cours de l'année dernière, sous chaque rubrique, et de combien
sont les règles budgétaires d'aide pour compenser la
dénatalité cette année?
Les politiques, c'est spécialement au chapitre de la
dénatalité.
M. Bienvenue: Comme je l'ai annoncé, les
règles...
M. Léger: ... je vous en ai donné assez.
M. Bienvenue: Oui. Comme je l'ai annoncé publiquement, les
règles budgétaires de l'année dernière ont
été reconduites, "as a rule", comme règle
générale, ont été reconduites pour les commissions
scolaires dans tout le Québec, pour toutes les commissions scolaires. Ce
sont les mêmes règles, moins certaines choses telles l'indexation
en dehors des politiques salariales.
Pour le bénéfice du député de Lafontaine, on
a apporté avec nous des copies des règles budgétaires de
l'année dernière qui sont les mêmes, qu'on peut
distribuer...
M. Léger: D'accord. En réalité, ce qu'on
veut savoir, c'est combien...
M. Bienvenue: ... et celles de cette année aussi.
M. Léger: ... chaque commission scolaire a reçu par
rapport au phénomène de la dénatalité
l'année dernière.
M. Bienvenue: On a cela.
M. Léger: Comment le problème de la
dénatalité se répercute-t-il?
M. Bienvenue: II faudrait, évidemment, à ce moment,
calculer la diminution au chapitre de la dénatalité pour faire
une opération mathématique très simple. Ce sont les deux
règles 22 et 23 qui nous permettront de faire la différence en
dollars et en cent et différences qui dépendent directement de la
diminution de la clientèle scolaire.
M. Léger: Mais, en réalité, ce n'est pas
néces-
sairement de savoir quelles sont les règles, c'est quels sont les
montants qui ont été versés et quelles sont ces sommes? Ce
n'est pas nécessaire de les déposer aujourd'hui. Si vous l'avez
demain...
M. Bienvenue: Effectivement, il faut reconnaître la
diminution de clientèle par commission scolaire pour être capable
d'établir le chiffre que vous demandez.
M. Léger: C'est cela.
M. Bienvenue: On pourra le faire.
M. Léger: Peut-on avoir ces chiffres demain ou les
avez-vous ici?
M. Bienvenue: On ne peut pas faire cela pour 250 dans une
journée. Dans une semaine, on pourrait le faire, je crois.
M. Léger: Quand je dis pour demain, je veux dire, ces
chiffres vous êtes capable facilement de les comptabiliser. Quand je dis
demain, je veux dire: Pouvez-vous les déposer bientôt?
M. Bienvenue: Oui.
M. Léger: ... les conséquences, au point de vue de
la dénatalité, des sommes que le ministère a
versées aux commissions scolaires.
M. Bienvenue: Par commission scolaire. M. Léger:
C'est cela.
M. Bienvenue: On peut faire cela en-dedans d'une semaine,
j'imagine.
M. Léger: D'accord. L'an dernier, un comité...
Oui?
Est-ce que les règles sont les mêmes, en fin de compte?
M. Bienvenue: Oui, les règles sont les mêmes, mais
la difficulté vient de la diminution. Il y a deux ou trois règles
qui sont... Deux règles?
Les règles 19 et 21. Celles des pieds carrés.
Effectivement, certaines commissions scolaires sont en croissance de
clientèle, par commission scolaire ou par les qualités.
CECQ
M. Léger: D'accord, M. le Président, le 26 janvier
dernier, la Commission des écoles catholiques de Québec a rendu
public son plan d'aménagement no 2 pout les écoles situées
en son territoire. On sait que le plan no 1, qui prévoyait la fermeture
de nombreuses écoles, avait finalement été rejeté
par la Commission des écoles catholiques de Québec à cause
de la colère des parents. J'aimerais savoir la réponse du
ministre aux revendications de la Commission des écoles catholiques de
Québec, plus précisément au niveau
élémentaire. Au lieu de la fermeture des 20 écoles, c'est
seulement six écoles qui fermeraient, à condition que le
ministère accepte de ramener à 450 le nombre
d'élèves servant de critère à l'engagement d'un
directeur adjoint.
En fait, tout le plan de réaménagement est basé sur
le principe d'écoles institutionnelles, c'est-à-dire une
école formée de deux écoles physiquement situées
dans des paroisses différentes. Cette acceptation par le ministre est la
clé de l'échec ou du succès de ce plan. Quelle est la
réponse du ministre aux revendications?
M. Bienvenue: C'est 225 élèves par école,
pour avoir droit à un principal.
M. Léger: C'est cela, ou 450 pour deux. M. Bienvenue:
Non, cela marche par école. M. Léger: D'accord, mais
le critère de 450. M. Bienvenue: C'est deux fois 225.
M. Léger: 450, c'est deux fois 225. En
réalité, le plan de la CECQ, est-ce que le ministère l'a
accepté ou refusé?
M. Bienvenue: A l'élémentaire, il est à
l'étude, pour parler en nombre de cours précis. Au secondaire,
une réponse devrait être connue d'ici une quinzaine de jours ou
dans une quinzaine de jours.
M. Léger: Mais, au secondaire, le problème, c'est
que la seule secondaire publique deviendrait celle de
Jean-François-Perreault, je pense, qui donnerait les cinq années
du secteur général, ce qui est un accroc, dans le fond, au
principe de la polyvalente. Mais il faut tenir compte du fait que cette
école devrait être la seule en compétition à cinq
écoles secondaires privées, qui, elles non plus, n'offrent pas la
polyvalence. En fait, tout le projet nécessiterait une subvention
d'à peu près $10 millions. Le ministre peut-il faire le point
là-dessus?
Je pense que les principes de base élaborés dans ce plan
pourraient peut-être servir d'éléments de solution aux
problèmes similaires de la fermeture d'écoles dans la
région 5 de la CECM.
M. Bienvenue: Les écoles sont complémentaires, les
unes par rapport aux autres dans le plan, mais il y a plus que
Joseph-François-Perreault, il y en a d'autres à Québec,
des écoles publiques secondaires, Wilbrod-Bhérer, Limoilou, il y
en a d'autres, Québec-Ouest.
M. Léger: Je parlais particulièrement de
Joseph-François-Perreault, parce qu'elle se trouve en compétition
avec cinq écoles secondaires privées, dans le secteur de la
haute-ville.
M. Bienvenue: II y en a évidemment plusieurs, c'est un
fait dans cette belle vieille ville de Québec qui est une ville
traditionnelle. Il y a beaucoup de concurrents dans le réseau
privé, mais cela n'entre pas dans le plan d'aménagement
évidemment.
M. Léger: Qu'est-ce que vous allez faire dans ce
cas-là, pour le cas de l'école Joseph-François-Perreault?
Est-ce qu'une décision a été prise?
M. Bienvenue: Elle fait partie d'un ensemble. Elle va
demeurer.
M. Léger: Mais qu'est-ce que le ministère fait avec
le plan? Vous dites qu'il est à l'étude, mais quand même il
y a eu une demande précise de la CECQ. Dans ce plan, vous êtes
rendus où? Est-ce que c'est un plan qui va être
accepté?
M. Bienvenue: C'est le deuxième plan qui avait fait
l'unanimité, après le rejet du premier par le
député de Lafontaine. Il y eu, en janvier seulement, des
échanges depuis ce temps avec le ministère sur le plan de la
démographie, les clientèles etc., et c'est de cela que je disais
qu'il y aurait une décision, d'ici une quinzaine de jours, qui serait
communiquée aux intéressés.
M. Léger: Une quinzaine de jours. Est-ce que les
règles... Est-ce que le ministre avait une autre réponse à
me donner là-dessus?
M. Bienvenue: Sur?
M. Léger: Sur ce dont je viens de parler?
M. Bienvenue: Sur les écoles de la CECQ.
M. Léger: Vous m'avez dit: Une réponse dans quinze
jours, mais le ministre semblait vouloir me donner une autre réponse. Si
ce n'est pas le cas, d'accord.
M. Bienvenue: Non.
M. Léger: Est-ce que des règles budgétaires
spéciales ont été préparées pour aider au
maintien et au financement d'une dernière école française
d'un quartier? Si oui, combien d'écoles ont pu survivre à cause
de l'application de ces règles?
M. Bienvenue: II n'y a pas de politique globale. Ce sont des cas
d'espèce. Ce sont des études ou des décisions cas par cas.
Ce sont des décisions basées sur des études cas par cas et
non pas une règle globale s'appliquant à l'avance en blanc.
M. Léger: L'an dernier, le ministre de l'Education a fait
parvenir à certaines commissions scolaires de Montréal ainsi
qu'au Conseil scolaire de l'île de Montréal une lettre lui
demandant de préciser quelles seraient les écoles susceptibles de
devenir les dernières écoles françaises de leur quartier.
A cause des normes, nombreuses d'entres elles seraient appelées à
disparaître sur l'île de Montréal, sur l'île
Jésus, sur la rive sud et même au Lac-Saint-Jean. Le
ministère avait également créé un comité
avec le Conseil de l'île sous la direction du sous-ministre adjoint, M.
Lebel pour tenter de voir comment certaines de ces écoles pouvaient
être considérées hors-normes et ainsi survivre. Est-ce que
le ministre pourrait nous faire le bilan de l'inventaire demandé par le
ministre précédent ainsi que les résultats des travaux de
ce comité?
M. Bienvenue: II est exact que, comme élément de
réponse, le ministre de l'époque avait demandé au Conseil
scolaire de l'île de lui fournir une telle liste. Pas tellement une telle
liste qu'une politique à ce sujet. On m'informe que les fonctionnaires
c'était toujours avant mon époque du Conseil
scolaire ont préparé des éléments de telle
politique, mais qui ont été refusés par le conseil,
lui-même et, depuis ce temps-là, rien ne nous est parvenu du
conseil scolaire au chapitre de cette demande d'une politique auprès du
ministère.
M. Léger: Alors, c'est le statu quo?
M. Bienvenue: Une école connue qui a été
l'objet d'une telle extension, c'est l'école Gérin-Lajoie,
à Montréal, à Outremont, je pense, sauf erreur. C'est donc
le statu quo, comme l'a dit le député de Lafontaine, quant aux
autres. Mais on étudie, je le répète, les cas
d'espèce, au fur et à mesure qu'ils nous sont soumis, qui feront
l'objet de décisions spécifiques.
M. Léger: A chaque colère des parents, le
ministère va réagir?
M. Bienvenue: Non. On parlait quand même, cet
après-midi, de l'utilité des comités de parents ou
d'école...
M. Léger: De se mettre en colère?
M. Bienvenue: Non, pas de se mettre en colère, mais de se
grouper, de faire des représentations et de jouer leur rôle dans
l'éducation. Je maintiens ce que j'ai dit cet après-midi.
Je ne veux pas dire qu'ils ont toujours raison, mais ils ont plus de
chances d'avoir raison s'ils bougent que s'ils restent inertes.
M. Léger: Ce n'est pas une garantie, mais c'est au moins
un commencement de solution.
M. Bienvenue: Ceux-là mêmes dont les enfants sont en
cause ont un rôle à jouer.
Le Président (M. Pilote>: L'honorable
député de Laurentides-Labelle.
M. Lapointe: Sur un autre sujet; si j'ai bien compris, on est au
programme 7, mais le programme 6 n'a pas été adopté
encore. J'avais une question sur l'aide financière aux étudiants
handicapés. J'ai eu connaissance de certains enfants handicapés
qui poursuivent leurs études...
M. Bienvenue: Sans vouloir ne pas être gentil, j'interromps
le député de Laurentides-Labelle en lui disant que cela
relève de mon collègue, le ministre d'Etat, M. Lachapelle.
M. Lapointe: Je reviendrai à ce moment-là.
Une deuxième question concernant les normes budgétaires.
Est-ce qu'on pourrait m'expliquer, à moins que cela ait
été fait, de quelle façon les indices, pour la situation
géographique, s'appliquent? Je suis en train de prendre connaissance de
ce document et je vois qu'il y a des indices pour tenir compte de
l'éloignement des grands centres, pour les frais de voyage, de
communications, du transport, de fournitures. De quelle façon cela
s'applique-t-il dans les normes générales qui sont
indiquées au début?
M. Bienvenue: Pour chaque commission scolaire, quatre
critères sont retenus pour déterminer son facteur d'indices. Ce
sont des critères d'éloi-gnement des écoles, du bureau, du
centre administratif, les critères d'éloignement des centres
administratifs de Québec et de Montréal.
Avec ces formules, on établit un indice, lequel est
multiplié par $300 pour déterminer le montant allouable à
une commission scolaire.
M. Lapointe: Cela s'ajoute à l'ensemble de l'enveloppe qui
est déjà...
M. Bienvenue: C'est cela. Cela s'ajoute aux 23 autres
règles.
M. Lapointe: D'accord.
Enseignement de l'histoire
M. Léger: M. le Président, l'an dernier, le Parti
québécois avait présenté une motion en Chambre, qui
avait reçu l'assentiment de l'Assemblée, visant à rendre
obligatoire l'enseignement de l'histoire au Québec.
J'aimerais, en premier lieu, entendre dire du ministre de quelle
façon le voeu, derrière cette motion, s'est réalisé
et savoir exactement la part qu'occupe l'histoire du Québec à
l'intérieur de ce cours. Je pense que le ministre va peut-être
répondre en même temps, je vais continuer avec une autre question.
Je vois venir les dossiers et je pense que vous aurez la réponse aux
deux questions en même temps. Ma deuxième question touche la
géographie. A moins que vous vouliez... Parlons juste de l'histoire,
d'accord.
M. Bienvenue: On va peut-être toucher à la
géographie au passage.
M. Léger: Je vais vous la poser, à ce
moment-là, pour être certain que vous allez répondre de la
bonne manière. On sait que les professeurs de géographie ont
demandé que leur matière devienne également obligatoire.
Ce désir légitime... Il est en effet inconcevable que les
étudiants ne connaissent rien de la géographie du Québec,
sans cependant que le ministère ait décidé de
régler le problème de l'insertion de l'histoire de la
géographie dans la grille horaire, en noyant ces deux matières
dans un programme d'études canadiennes qui, non seulement soulève
l'ire des géographes et des historiens, mais qui, de plus, semble
être d'une qualité pédagogique douteuse, également
d'un caractère québécois douteux.
Je me demande si le voeu de l'assemblée est réalisé
et s'il n'y a pas eu atteinte à ses droits. Je voudrais plus de
détails sur la directive concernant les études canadiennes et
savoir quelle est la relation entre les réunions des ministres de
l'Education du Canada et cette décision.
M. Bienvenue: La motion de l'Assemblée nationale à
laquelle vient de faire allusion le député de Lafontaine et qui
rendait obligatoire l'histoire nationale, une circulaire de la direction
générale de l'enseignement secondaire dressait les grandes lignes
d'une opération de revision en profondeur de la grille "matières
pour le secondaire". Cette opération, qui est toujours
d'actualité, n'a pas été actualisée, ayant un
préalable qui était les buts et les finalités de
l'école élémentaire et secondaire, laquelle
opération est en voie d'arriver à terme.
Nous avons déjà un programme d'histoire, programme 412,
mais il semble que les élèves du cours général
peuvent le prendre et le prennent en secondaire IV alors qu'une partie des
élèves plus lents ou qui se destinent évidemment au
secteur professionnel y échappent à cause de la concentration ou
du degré de difficultés du programme 412 en question.
La solution à court terme est donc, pour cette année, une
ouverture dans la directive 080012 sur la grille "horaire au secondaire" qui
dit, à la remarque 10: "Les élèves sont tenus de
s'inscrire à un cours d'histoire nationale et, si possible, de
géographie nationale en troisième, quatrième ou
cinquième secondaires. Cependant..."
M. Léger: "L'histoire", c'est canadienne ou
québécoise?
M. Bienvenue: Canadienne. M. Léger: Canadienne.
M. Bienvenue: Avant de reprendre ma note, je risquerai une
observation bien personnelle. Sans jouera l'expert je pense que l'histoire,
même québécoise, se comprend beaucoup mieux quand on
connaît le passé, les trois derniers siècles, dans le
contexte à la fois de l'histoire canadienne. On comprend mieux ce qu'a
été le Bas-Canada quand on sait qu'il y avait le Haut-Canada. Je
vois mal comment on peut étudier l'un sans avoir à tout le moins
une connaissance de l'autre. Je reprends: "Cependant, les élèves
inscrits en tronc commun ou en prifil des spécialisations de
l'enseignement professionnel et qui n'auraient pu suivre un tel cours en Ille
secondaire pourront être exemptés de cette obligation, en 1976/77
qui est on le sait la prochaine année scolaire. "Les
commissions scolaires qui jugeraient utile de respecter de façon
optimale la diversité des intérêts et des aptitudes chez
les élèves, d'offrir, en troisième secondaire, un cours
d'histoire et de géographie du Québec et du Canada axé sur
une approche intégrée des sciences humaines, comme alternative
aux programmes 475-412 et 470-412, peuvent demander à la direction
générale de l'enseignement secondaire l'autorisation d'of-
frir, à titre expérimental, un cours conçu selon
cette approche. "Le résultat de cette exploration possible, c'est que
les associations d'histoire et de géographie ne veulent pas en entendre
parler et sont parties en croisade par le biais des media écrits et
parlés sur le sujet des solutions et évidemment la
révision de la grille "matière" et aussi la révision du
programme."
Quand on parle de géographie, je fais un peu la même
remarque que je faisais pour l'histoire. Comment peut-on ignorer, dans
l'étude de la géographie québécoise, le rôle
ou l'influence physique de la géograpnie qui déborde de nos
frontières? Je pense au fleuve Saint-Laurent, qui tire ses eaux d'une
région aussi éloignée que le versant est des Montagnes
Rocheuses. Je pense au Labrador. Je pense à la baie d'Hudson, etc.
Je pense qu'il est utile de le répéter, pour les fins de
ce qu'on vient de dire, ce n'est qu'au niveau de l'enseignement professionnel
que, je le dis à nouveau, les commissions scolaires qui le jugeraient
utile, pour respecter la diversité des intérêts, pourraient
offrir, en troisième secondaire, un cours d'histoire-géographie,
etc. Je répète qu'au général, les
élèves sont tenus de s'inscrire à un cours d'nistoire
nationale et, si possible, de géograpnie, en secondaire III, IV ou V, je
dis bien sont tenus à ce moment.
Cette obligation est amoindrie au professionnel, où comme on le
sait, il y a, pour le moment, du moins, tous les ateliers d'enseignement
professionnel.
M. Léger: Jusqu'à maintenant, l'histoire et la
géographie ne sont enseignées, si j'ai bien compris, à
moins que j'ai mal saisi, qu'à partir du secondaire III, et encore
là, ce n'est pas obligatoire.
M. Bienvenue: Non, c'est le contraire. C'est obligatoire, j'ai
bien dit: Sont tenus de s'inscrire.
M. Léger: A partir du secondaire III.
M. Bienvenue: Donc, l'Assemblée nationale a vu ses
décisions respectées.
M. Léger: Le but de l'Assemblée nationale
était quand même l'enseignement de l'histoire du Québec
dans une perspective nationale.
M. Bienvenue: C'est ce que j'ai tenté d'expliquer
peut-être par d'autres mots moins savants. L'histoire nationale avec
concentration sur la partie québécoise, mais j'ai dit qu'on
pouvait difficilement concevoir ici l'étude de l'histoire du
Québec sans celle des territoires qui bordent le Québec, soit le
territoire canadien.
M. Léger: Dans un autre domaine, puisque cela ne sert
à rien de prolonger là-dessus, nous avons reçu
plusieurs...
M. Bienvenue: En d'autres termes, on pourrait difficilement
comprendre ce que c'est qu'un lieutenant-gouverneur sans savoir ce qu'est un
gouverneur général, à titre d'exemple, ou encore les
droits en matière civile devant les tribunaux...
M. Léger: Ainsi que la présence de la reine. M.
Bienvenue: La reine du Canada.
M. Léger: C'est cela. Dans un autre ordre d'idée,
nous avons reçu plusieurs lettres provenant d'étudiants en
optométrie, également de l'Association des étudiants en
optométrie de l'Université de Montréal, concernant la
différence de longueur de cours et de valeurs de diplômes qui
existent actuellement en optométrie, à ce qui se donne au
Québec et à ce qui se donne en Ontario. En Ontario, à
l'Université de Waterloo, c'est un cours de quatre ans contre dix
ans...
M. Bienvenue: Mon collègue, si on me permet, M.
Lachapelle.
M. Léger: Vous avez raison.
M. Bienvenue: Je viens de sauver une question.
M. Léger: M. le Président, lors de...
M. Bienvenue: II faut être polyvalent à
l'Education.
Sujets divers
M. Léger: Oui, il n'y a pas d'erreur. Lors de
l'étude des crédits du ministère l'an passé, le
ministre Cloutier, vous allez voir jusqu'à quel point c'est vrai,
il faut être polyvalent avec ma prochaine question, a admis que
c'était à cause de l'inexistence d'une politique globale de
l'éducation sexuelle qu'il y avait un vide dans ce domaine au
Québec et que le ministère des Affaires sociales avait eu les
problèmes que l'on sait avec son fameux diaporama sur l'éducation
sexuelle. Dans un premier temps, le ministre avait déclaré que le
programme global avec lequel le ministère avait des
difficultés qui s'appelle programme de formation personnelle,
civique, familiale et économique, c'est l'approche globale
était tout de même encore à l'étude. Est-ce que le
ministre peut dire où en sont les travaux de ce comité
d'étude?
M. Bienvenue: Si on a noté quelques hésitations
chez moi par opposition au député de Lafontaine qui en parle avec
une facilité, et qui a l'air versé dans le domaine, c'est un
domaine que je connais peu.
M. Léger: C'est une préparation pour le
ministre.
M. Bienvenue: Je ne suis pas expert, mes enfants vivent encore.
Depuis l'apparition dans les écoles du diaporama du ministère des
Affaires sociales, ce programme, qui devait sortir dans le programme de
formation personnelle et sociale,
non encore terminé, et approuvé à titre
expérimental, contrôlé, nous a forcé à
produire une tranche spécifiquement autonome, donc autonome au
ministère de l'Education, sur l'éducation sexuelle. Ce document
est terminé. Il a reçu les 18 et 19 mars, par le comité
catholique, l'approbation, il parviendra donc dans les commissions scolaires
dans les semaines qui viennent.
Le document comprend une conception de l'homme, un contenu de programme
de la maternelle au cinquième secondaire, la liste du matériel
didactique écrit et audio-visuel approuvé par le comité
catholique. Ce document a été réalisé par le
comité catholique selon sa position face à l'éducation
sexuelle à l'école. Du côté protestant, ce programme
est, selon les milieux, déjà existant dans le programme "Moral
and Religious Instruction".
Le programme est prêt et c'est pour bientôt que la tranche
qui est terminée sera transmise aux commissions scolaires.
M. Léger: L'évaluation des fiches de tous les
documents existants sur le sujet a-t-elle été faite au
ministère?
M. Bienvenue: Oui.
M. Léger: Oui. D'accord!
Un autre sujet, M. le Président, une question d'information. De
nombreux parents de mon comté me font régulièrement
remarquer que le fait d'avoir placé la date de naissance limite pour
être inscrit en première année au 1er octobre était
particulièrement injuste pour beaucoup d'enfants. Par exemple, une dame
de mon comté s'est donné la peine de placer une annonce dans le
journal demandant aux gens de lui écrire s'ils voulaient que la date
soit changée pour le 1er janvier. Elle a reçu une centaine de
réponses et, depuis ce temps, j'en ai reçu encore une autre
centaine; donc, 200 personnes. Est-ce que le ministre peut nous dire pourquoi
cette date du 1er octobre?
M. Bienvenue: Pour faire un bref historique de la question, on
sait qu'avant 1965, l'âge d'admission à l'école
élémentaire était fixé à six ans au 31
décembre et à cinq ans avant le 31 décembre pour la classe
maternelle.
En 1965, le règlement no 1 fixa l'âge d'admission à
la classe maternelle à cinq ans révolus avant le 1er octobre et
à six ans révolus avant le 1er octobre pour l'admission à
l'école élémentaire. La nouvelle prescription peut
s'appliquer et a pu s'appliquer progressivement jusqu'à septembre 1968.
Les raisons du changement, à ce moment, c'était: la structure des
cours élémentaires, six ans voire cinq ans et, au secondaire,
cinq ans; l'organisation pédagogique qui devait favoriser le
progrès continu de l'élève; les données
psychopédagogiques qui établissent la maturité
nécessaire aux apprentissages formels se retrouvent à l'âge
de six ans pour la plupart des enfants, et la généralisation de
la classe maternelle qui scolarise plus tôt les enfants.
Donc, en 1968, il y eut les premières démar- ches des
parents pour demander de revenir à l'âge d'admission en vigueur
avant 1965. En 1969 tous les sigles! le SOE, c'est le service
d'organisation de l'enseignement, a fait une étude des implications
financières et des hypothèses de revenir au 31 décembre.
En 1974, le même service d'organisation de l'enseignement fait
l'étude des implications psychopédagogiques et financières
de différentes hypothèses relatives à un changement de la
date d'admission. En 1975, le comité d'étude formé en 1974
a fait son rapport et recommandait que l'âge d'admission à la
maternelle et à l'élémentaire soit porté
progressivement au 31 décembre. Alors, des recommandations ont
été faites, qui sont à l'étude actuellement et qui
feront l'objet des décisions. Mais elles n'ont pas encore fait l'objet
de décisions.
M. Léger: Vous avez un comité là-dessus?
M. Bienvenue: Oui.
M. Léger: Serait-il possible d'énumérer le
nombre de comités que vous avez?
M. Bienvenue: C'est l'une des questions que je me suis
posées depuis que je suis arrivé et je n'en connais pas encore la
réponse.
M. Lapointe: M. le Président, le député de
Lafontaine disait que cela cause de l'injustice à certains enfants ou
à certains parents. Je me demande en quoi cela peut causer une
injustice.
M. Bienvenue: On a fini de travailler sur ce comité. Il a
fait rapport. Je m'excuse.
M. Lapointe: II s'agit d'un âge chronologique. Je pense que
cela a été établi d'une façon assez arbitraire. Que
cela soit le 31 octobre ou le 31 décembre, ceux qui sont nés le
1er, le 2 ou le 3 janvier vont crier de la même façon que ceux qui
sont nés le 1er, le 2 ou le 5 novembre. Je pense que si on avait les
moyens ce n'est peut-être pas réaliste d'y penser de
faire des évaluations très approfondies de chacun des enfants
afin de voir sur le plan de leur développement intellectuel ou social
s'ils sont prêts à entrer à la maternelle ou en
première année, on aurait des critères valables; mais
l'âge chronologique ne signifie à peu près rien.
On accepte, à ce moment, à l'école des enfants qui
ne sont pas prêts, et on en accepte d'autres qui étaient
prêts depuis un an à la fréquenter. Mais cela ne changera
pas grand-chose si on varie de deux ou trois mois. Il faudrait avoir les moyens
de faire une évaluation de tous les enfants à partir de trois ans
pour voir s'ils doivent fréquenter une prématernelle ou une
maternelle, ou s'ils sont prêts à entrer en première
année; mais on n'a pas les moyens de le faire. Ce n'est peut-être
pas réaliste de penser à de tels moyens pour le moment.
M. Léger: Je comprends l'intervention du
député. Il faut mettre une date limite quelque part, mais
quelqu'un qui est limité à la date du 1er oc-
tobre, il y a des enfants qui perdent une année. Quand c'est au
1er janvier, ils ne perdent peut-être que six mois.
M. Lapointe: Je ne suis pas d'accord là-dessus.
M. Léger: Je demandais justement si cette date reste
inchangée. Le ministre ne m'a pas répondu. Il m'a seulement dit
que l'étude, le rapport était fait et que la décision
n'était pas encore prise.
Mais a-t-on prévu des maternelles spéciales pour ceux qui
se voient refuser à cause de leur âge et qui pourraient, par la
suite, l'année suivante, entrer en 2ème année et ils
n'auraient pas perdu leur année.
D'une part, a-t-on l'intention de reporter au moins jusqu'au 31
décembre, comme cela a déjà été le cas
où on ne perdrait que six mois? Sinon, y a-t-il des possibilités
d'avoir des maternelles permettant de sauver une année?
M. Bienvenue: Pour encourager le député de
Lafontaine et sans trahir ce qu'il y a devant moi, une des recommandations
envisagées est la réduction progressive de l'âge pour
conduire tranquillement au 31 décembre.
M. Léger: D'accord. J'aimerais soulever un autre
problème posé par les cahiers d'exercice en usage dans les
écoles élémentaires et secondaires du Québec.
Je ne sais pas si c'est ainsi dans toutes les commissions scolaires,
mais j'ai un cahier qui s'appelle l'Ecole sur mesure, qui sert au niveau de la
6ème année dans certaines écoles de mon comté, qui
relèvent de la Commission scolaire régionale Le Royer.
J'aimerais savoir le rôle du ministère au niveau de son
service des programmes dans la surveillance de la qualité des cahiers
d'exercice.
Le ministère a-t-il l'intention d'enquêter, si ce n'est
déjà fait, pour savoir l'ampleur de l'usage qui peut être
fait de ce genre de cahier d'exercice. Ils ont peut-être besoin de le
faire disparaître.
J'en ai déjà envoyé une copie au ministre, je
pense. L'Ecole sur mesure, L'Observateur.
M. Bienvenue: Je viens de voir le PNP qui s'est
présenté dans la porte et qui est reparti.
M. Lapointe: Peut-être que le député de
Lafontaine suggère que cela soit remplacé par le Manuel du 1er
mai?
M. Léger: Je pense que c'est aussi mauvais, parce que si
le député ouvre la porte, je vais le faire entrer
complètement, car c'est l'inverse. C'est toute une autre sorte de
société qu'on veut imposer aux enfants. Si j'en avais le temps
je ne voudrais pas prolonger les débats je lui lirais
certaines phrases...
NI. Bienvenue: On lui recommande de respecter...
M. Léger: Pour calculer, on donne comme exemple à
un enfant, on lui parle de Cadillac, de la compagnie General Motors, qui a mis
sur le marché une nouvelle voiture. Son nom contient huit lettres. La
première lettre est dans Cadillac, la deuxième lettre est dans
Chevrolet, la troisième lettre est dans Oldsmobile, mais pas dans
Vaux-hall, la quatrième est dans Viva, mais pas dans Cutlass.
Imaginez-vous le style. Il y en a une autre. On parle, ici, d'un
exemple.
M. Bienvenue: La fameuse voiture qu'on vient de trouver.
M. Léger: Je n'ai pas la réponse ici. Un autre
exemple qui est loin du style de présentation qu'on fait. On dit: M.
Marc Rousseau, notre cook, s'est procuré des tuiles, des pôles
à draperies, du styrofoam, un ouvre-porte électrique de garage,
une multitude d'autres articles aussi utiles que décoratifs. On mettait
une échelle de valeur bien précise, à l'enfant, d'une
bonne qualité des articles de consommation qui sont utilisés par
des personnes plutôt riches, exactement l'inverse de ce qui était
dans le manuel du 1er mai. Ce qui est important, c'est que...
M. Bienvenue: Cela doit être fait par General Motors.
M. Léger: ... c'est une compagnie qui fait circuler ce
guide de l'école sur mesure. C'est pour savoir si le ministère a
enquêté là-dessus.
M. Bienvenue: Pas à ma connaissance. C'est la
première fois que j'entends parler du document. J'apprécierais
que le député de Lafontaine, à sa convenance, m'en envoie
une copie. Ce que je veux redire, au chapitre des principes, c'est que ce sont
les manuels que le ministère approuve et non pas évidemment
des... Quand je dis manuel, je ne parle pas du manuel au sens dont on a
parlé tout à l'heure du 1er mai ou d'une autre date, je parle des
manuels véritables. Or, comme ce manuel du 1er mai dont on a
parlé, ce genre de document, échappe à notre connaissance,
c'est pour cela que j'aimerais, j'apprécierais... Il y a peut-être
des cas ailleurs...
M. Léger: Je ferai le dépôt du document au
bureau du ministre.
D'un autre côté, M. le Président, le ministre
pourrait-il me dire où en est le dossier de la troisième
polyvalente de Sept-lles, dont la construction avait été
approuvée le 10 décembre 1973 par le ministre Cloutier, pour
être ensuite remise en question, le 21 février 1974, dans le cadre
d'une réévaluation complète des programmes de construction
du ministère? Le ministre avait dit qu'il y aurait 3600 étudiants
à la régionale du Golfe, alors que ce chiffre serait de 4224. Les
autorités de la régionale auraient probablement plus raison que
le ministère, puisqu'il y a 6000 élèves au niveau
élémentaire et que le ministre a même autorisé
l'ouverture d'une nouvelle école élémentaire, alors
que, partout dans la province, les écoles élémentaires
ferment leurs portes. Où en est rendu ce dossier?
M. Bienvenue: C'est un exemple d'explosion de population,
n'est-ce pas?
M. Léger: Où en est le projet?
C'est plutôt la troisième fois qu'on essaie d'avoir une
polyvalente et non pas une troisième polyvalente.
M. Bienvenue: Une troisième polyvalente, et non pas la
troisième fois, mais un troisième édifice. Il y a
mésentente entre le ministère et la région sur les
chiffres, sur l'aspect démographique, et on a contesté les
chiffres et demandé aux gens de Sept-lles de nous fournir des chiffres
nouveaux. Le projet est en demande, mais il est retardé jusqu'à
ce que nous nous entendions sur les chiffres.
M. Léger: J'espère que vous allez vous rapprocher
plus que la CEQ et le ministère de l'Education sur le nombre de
professeurs.
M. Bienvenue: Touchons du bois.
M. Léger: Est-ce que le ministre de l'Education a
entériné, dans un autre domaine, la décision du conseil
scolaire de l'île de Montréal de permettre à la commission
Jérôme-Le Royer de construire deux petites polyvalentes au lieu
d'une grosse? Une des polyvalentes serait destinée au premier cycle du
secondaire et l'autre au deuxième cycle.
M. Bienvenue: II s'agit de deux polyvalentes au lieu d'une,
n'est-ce pas?
M. Léger: Deux petites au lieu d'une grosse.
M. Bienvenue: L'étude va venir. C'est le tableau a).
M. Léger: Quand vous dites: L'étude va venir, c'est
à l'étude quand même depuis un certain temps, depuis
décembre 1975.
M. Bienvenue: Ce n'est pas si vieux.
M. Léger: Vous aviez promis, je pense, au
début...
M. Bienvenue: J'ai attendu mon plan quinquennal. Cela aiderait si
on avait le plan quinquennal. Cela aiderait, je le dis à voix haute et
intelligible, cela aiderait si on avait le plan quinquennal.
M. Léger: D'accord. Je pense bien que si on envoyait une
copie du journal des Débats aux personnes concernées...
M. Bienvenue: Pourquoi pas, en marquant les pages à
l'avance.
M. Léger: On a demandé au début de
l'étude des crédits la liste des polyvalentes probables à
construire. Cela vient aussi. Préparez-vous le plan quinquennal pour
cela aussi?
M. Bienvenue: Nous sommes toujours ouverts. Même si la
liste était prête après l'adoption des crédits de ce
ministère, elle sera remise, tel que promis.
M. Léger: D'accord. Est-ce que le ministre pourrait faire
le point sur l'affaire de l'école Mercier près de
Châteauguay? Les parents ont longtemps occupé l'école pour
avoir le privilège de rencontrer le ministre et empêcher un
regroupement à Sainte-Martine.
Est-ce qu'ils ont rencontré le ministre? Est-ce que les parents
sont moins en colère?
M. Bienvenue: Non pas le ministre, mais les gens de son
entourage; mon prédécesseur immédiat et des gens de mon
cabinet, sauf erreur, depuis.
M. Léger: Et comme conclusion?
M. Bienvenue: Question d'équipements à distribuer
dans la région. La régionale en question a assez de
places-élève en comptabilité stricte, pour loger tous ses
élèves du secondaire dans ses écoles de Beauharnois et de
Châteauguay, au moment où on se parle et ce sera le cas pour les
prochaines années.
Cependant, compte tenu de la situation géographique de
Beauharnois et de Châteauguay par rapport au secteur sud de cette
régionale, il avait été question, il y a plusieurs
années, de construire une école à Sainte-Martine, une
école secondaire polyvalente. Les chiffres ayant été
revisés périodiquement, il était devenu évident
qu'une école secondaire polyvalente complète du secondaire I au
secondaire V n'était absolument pas justifiée. Le projet a
été réduit pour une école premier cycle du
secondaire.
C'est à cette époque, à l'occasion de cette
révision, que la discussion a été engagée
localement pour non seulement changer la taille de l'école, mais en
changer le site et construire à Mercier plutôt qu'à
Sainte-Martine.
Mercier n'étant qu'à douze milles de Châteauguay et
le fait que les places disponibles à Châteauguay, selon les
protagonistes favorables à Sainte-Martine, rendaient le site Mercier
fragile à ce point de vue...
Les citoyens de Mercier pensaient que la ville de Mercier allait se
développer et justifierait éventuellement le site de Mercier par
opposition à celui de Sainte-Martine.
Devant ces querelles assez longues, le ministre de l'Education avait
décidé, l'an dernier, d'annuler tout simplement tout projet, soit
Sainte-Martine, soit Mercier. La commission scolaire ayant décidé
de construire à Sainte-Martine, un groupe de citoyens s'opposant par
tous les moyens à cette décision, le ministre a
décidé d'annuler tout projet. Au moment où on se
parle,
ni Sainte-Martine, ni Mercier sont en projet ou sont retenus.
M. Léger: Comme disait quelqu'un "c'est-y-assez fort"? Il
n'y en a nulle part?
M. Bienvenue: C'est cela.
M. Léger: Les citoyens en colère qui
s'étaient calmés...
M. Bienvenue: Ils sont au courant de cela.
M. Léger: ... sont au courant. Quelle a été
leur dernière réaction à cette nouvelle?
M. Bienvenue: C'est une réaction qui remonte
déjà à un bon moment, soit avant le 15 janvier.
M. Léger: Avant le 15 janvier. M. le Président, en
ce qui nous concerne, les programmes 5, 6 et 7 seraient adoptés.
Le Président (M. Pilote): Les programmes 5, 6 et 7 ainsi
que leurs éléments sont adoptés?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Adopté. La commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 3)