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Commission permanente de l'éducation,
des affaires culturelles et des communications
Projets de loi nos 2 et 3
Séance du mercredi 13 octobre 1976 (Dix heures dix-neuf
minutes)
M. Cornellier (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs!
La commission permanente de l'éducation, des affaires culturelles
et des communications reprend ses travaux ce matin pour l'audition de
mémoires relativement aux projets de loi 2 et 3.
Les membres de la commission aujourd'hui sont MM. Bérard
(Saint-Maurice), Phaneuf (Vaudreuil-Soulanges), Côté (Matane),
Bonnier (Taschereau), Déom (Laporte), Caron (Verdun), Léger
(Lafontaine), Parent (Prévost), Saint-Germain (Jacques-Cartier) et Houde
(Fabre).
Le rapporteur sera toujours M. Bonnier.
La commission siégera ce matin jusqu'à midi trente et
reprendra ses travaux à 14 h 30 pour poursuivre jusqu'à 18 heures
s'il y a lieu.
J'inviterais les représentants de la Confédération
des loisirs du Québec à bien vouloir prendre place à la
table. Est-ce que ces messieurs sont ici? Oui.
Selon les instructions que nous donnons toujours, nous invitons les
opinants à bien vouloir s'identifier, présenter leurs
collaborateurs et procéder à la lecture de leur
mémoire.
Présentation de mémoires
Association québécoise des travailleurs
en loisirs
M. Labarre (Gilles): Mon nom est Gilles La-barre. J'ai
été désigné par les huit organismes qui
présentent le mémoire comme leur porte-parole à titre de
membre du conseil d'administration de l'Association québécoise
des travailleurs en loisirs.
Les deux personnes qui m'accompagnent sont, à ma gauche, Jacques
Almeras, directeur général de la Confédération des
loisirs du Québec, et M. Foisy, de l'Association des professionnels de
l'activité physique du Québec.
Au point de départ, M. le Président, je voudrais, dans un
premier temps, lever peut-être une ambiguïté sur la
convocation que vous venez de nous faire. La Confédération des
loisirs du Québec avait reçu mission de coordonner l'ensemble de
l'opération qui visait à remettre, en temps voulu, le
mémoire des organismes du regroupement en loisirs. Le mémoire que
nous vous présentons ce matin est un mémoire qui est le fait de
huit organismes de regroupement et qui donne les points sur lesquels ces
organismes se rencontrent et se retrouvent.
Nous avons été un peu pressés par le temps au
moment de rédiger ce mémoire et aussi un peu mal à l'aise
du fait que nous ne pouvions directement parler du projet de loi no 1 qui nous
semblait être la pierre angulaire à partir de laquelle les autres
projets prenaient signification et valeur.
Je vous résumerai, si vous voulez, brièvement, les grandes
conclusions de notre rapport. Au terme de notre étude, les organismes de
loisirs recommandent que soit créé un ministère des
loisirs tel que recommandé par le Conseil québécois de la
jeunesse, des loisirs, des sports et du plein air. Ils recommandent que le
gouvernement du Québec dépose un livre blanc exposant la
problématique, les objectifs qui peuvent être poursuivis à
l'égard du secteur des loisirs et les moyens qui peuvent être mis
en oeuvre pour en arriver à un projet de loi-cadre, et qu'en
conséquence les projets de loi nos 2 et 3 soient retirés afin de
les modifier en fonction des attentes du milieu du loisir.
Vous trouverez ces conclusions à la page 21 de notre
mémoire.
Je ne sais pas si vous voulez qu'on procède à la lecture
du mémoire ou...
M. Houde (Fabre): Vous pouvez le résumer si vous le
savez.
M. Léger: ... les points les plus importants.
M. Labarre: Notre mémoire est divisé en quatre
parties. Une introduction vous fait part des attentes des organismes de loisirs
face à une législation sur les loisirs. Ce sont les pages 1
à 4 du mémoire. Vous trouverez là-dedans deux choses: le
désir ferme des organismes de loisirs de se rallier aux propositions du
conseil québécois, à savoir que la constitution d'un
ministère reçoit notre accord, mais quant à la
façon de fonctionner de ce ministère, nous demandons qu'un livre
blanc soit proposé pour qu'on comprenne quelque chose.
Le sens de cette première prise de position est que nous avons
souvent eu l'impression que nous devions deviner les politiques sous l'action
plutôt que de se voir proposer clairement les politiques d'action du
ministère ou même du haut-commissariat.
De la page 4 à la page 8, nous résumons les projets de
loi, en particulier les projets de loi no 2 et no 3, donc la Loi sur les
loisirs et le sport et la Loi de la Commission des loisirs et du sport. A
partir de la page 8, nous parlons des silences du projet de loi no 2.
Le premier point que nous soulevons, c'est le respect des entités
existantes. Nous trouvons dommage que, d'une façon
générale, le projet de loi no 2 soit inspiré plus par la
nécessité d'établir des mesures de contrôle que par
la décision du gouvernement de se situer dans un rôle de
"partnership" pour arriver à développer le loisir.
Nous trouvons aussi curieux que ce respect des entités existantes
aille jusqu'à garder un prudent silence sur les entités qu'on
pourrait appeler celles du loisir commercial. Nous croyons nécessaire
qu'il y ait une seule unité administrative pour
le loisir. Dans cet esprit, nous voulons relever un fait qui nous est
arrivé après la présentation des lois et la
préparation de notre mémoire, c'est la politique que le ministre
L'Allier veut promouvoir en faisant de son ministère un ministère
interventionniste qui laisse les responsabilités là où
elles sont. Nous ne trouvons pas ces choses dans le projet de loi.
Droits et pouvoirs des organismes privés. Pour ce qui est des
trois grands mouvements de regroupement que la loi crée, soit ce qui
était la Fédération québécoise du plein air,
ce qui était la Confédération des sports du Québec
et la Confédération des loisirs du Québec, nous sommes peu
satisfaits de voir les dispositions législatives qu'il y a
là-dedans, particulièrement en fonction du pouvoir de
régie qu'on leur donne sur les autres organismes.
M. Phaneuf: Pouvez-vous me donner des explications sur cette
position que vous prenez face à vos organismes de chapeautement comme la
CSQ, la CLQ et la FQPA et les droits de tutelle qu'on donne même dans la
loi à ces organismes? Est-ce là-dessus que vous êtes en
désaccord?
M. Labarre: Ce n'est pas exactement sur le droit de tutelle;
c'est sur le fait que les règlements des organismes membres doivent
être approuvés par l'organisme de régie, ce qui,
d'après ce qu'on lit dans la loi, deviendrait une coutume et une
façon de faire qui serait la façon régulière. Cela
nous apparaît un peu abusif, compte tenu du sens du
phénomène du loisir.
Les loisirs au Québec, avant que le gouvernement y soit,
existaient. Il a appris à se structurer, il a appris à vivre et
à se donner des objectifs et nous ne croyons pas que ce soit par un
régime de contrôle qu'on puisse travailler dans le sens du
développement du loisir.
M. Phaneuf: Vous admettrez avec moi que le contrôle est
donné à l'organisme qui coiffe le regroupement de certaines
fédérations et associations. Ce n'est pas le gouvernement;
celui-ci a confié les règlements à un organisme qui a
été créé par la base et qui a été
souhaité par la base.
M. Labarre: Et qui est un peu dénaturé par la
législation qui en fait un organisme paragouvernemental.
M. Phaneuf: Je comprends mal ce...
M. Labarre: La Confédération
québécoise des loisirs socio-culturels que la loi crée n'a
pas beaucoup de choses en commun avec la Confédération des
loisirs du Québec.
M. Foisy: Sur la section dite sportive, nous remarquons
également, dans le contexte actuel, si on se base sur l'évolution
qu'a connue le sport depuis une couple d'années, que le projet de loi
reconnaît l'organisme Confédération du sport du
Québec et je ne pense pas que cela reflète le reflet si
vous me permettez l'expression de ce qu'on peut qualifier d'organisation
du sport. Il y a d'autres réalités, ne serait-ce que le sport
étudiant qui, comme organisme de regroupement, est en train de voir
jour. Le tableau de l'organisation du sport nous fait voir d'autres aspects et
je pense qu'on devrait tenir compte de ces nouvelles dimensions dans
l'organisation du prochain projet de loi.
M. Phaneuf: C'est difficile de tenir compte d'une
confédération à être créée par un
projet de loi qui est sur la table actuellement. Vous êtes d'accord avec
moi, lorsque vous me parlez du sport étudiant et de cet organisme qui
veut regrouper le sport étudiant aux niveaux élémentaire,
secondaire, collégial et universitaire, que ce n'est pas chose faite
actuellement. La CSQ, qui a été créée en 1968, a
été créée pour regrouper tous les organismes qui
représentent les sports, autant les associations du sport scolaire que
du sport étudiant, que du sport fédéré. Cela a
été créé pour ça en 1968. A ce que je sache,
en tout cas, jusqu'à maintenant, malgré des chicanes qui peuvent
exister entre des individus et entre des groupes, je ne suis pas certain que,
même si c'est une réalité ces chicanes actuellement, dans
une loi, je doive reconnaître des organismes pour régler des
chicanes qui normalement devraient être réglées à
l'intérieur même des organismes.
Je pense qu'il faut le dire clairement aussi. On sait qu'il y a toujours
eu une espèce de division entre ce qui s'appelle scolaire et le sport
fédéré et qu'il y a eu un problème à
l'intérieur de la CSQ; mais ne me demandez pas de régler ce
problème par la loi, il n'en est pas question.
Je pense qu'il serait beaucoup plus intéressant pour le milieu du
loisir et du sport que les gens s'assoient autour d'une même table et
règlent le problème d'une façon beaucoup plus
adéquate en gardant le chapeau qu'ils se sont donné
eux-mêmes en 1968 et avec lequel ils doivent vivre et travailler.
M. Labarre: Nous avons aussi dans notre mémoire des
commentaires sur l'approche globale ou sectorielle; vous les trouverez à
la page 13 du mémoire. Je me permets de les lire en entier. D'abord, une
citation du rapport du Conseil québécois au ministre: "Le
ministère responsable du loisir doit faire adopter une
législation qui indique une volonté d'intervention globale dans
ce domaine et qui a pour mandat de préparer, pour le compte du
gouvernement du Québec, une politique relative au développement
du loisir qui permet d'assurer la qualité du développement des
divers secteurs d'activité et ce, à tous les paliers."
Nos commentaires. Une volonté d'intervention globale dans le
domaine du loisir n'apparaît pas clairement à la lecture du projet
de loi no 2. Au contraire, on y préconise des interventions très
sectorisées. C'est notamment le cas par la création des trois
confédérations. Il en est de même pour l'article 66 du
projet de loi qui prévoit la création d'un Institut
québécois du sport.
Les distinctions que le projet de loi fait de l'article 1 entre loisir
et sport ne nous démontrent pas
une volonté d'intervention globale. De même, la place
importante accordée au phénomène sportif à
l'intérieur de ce projet de loi nous fait plutôt penser à
une approche de type sectoriel. Le projet de loi ne fait aucune mention d'une
politique relative au développement du loisir. Cette constatation
suffirait à elle seule à nous interroger. Il est difficilement
acceptable qu'une loi-cadre ne parle pas du développement des divers
secteurs du loisir.
Une analyse plus appronfondie du projet de loi nous oblige à
conclure que cette loi, plutôt que d'être qualifiée de
loi-cadre, devrait porter le titre de loi d'encadrement.
Le contrôle et la participation. La participation de tous les
intervenants en loisir à l'élaboration des politiques d'ensemble
n'est pas reconnue par le présent projet de loi. Au contraire, nous y
trouvons des mesures de contrôle et de coercition pour encadrer la
façon de fonctionner des différents organismes mentionnés
dans la loi.
Nous ne croyons pas que, par cette mesure, le gouvernement se situe dans
une perspective de développement.
Sur l'accessibilité, notre commentaire dit: "Nous reconnaissons
que le projet de loi no 2 rapporte des éléments de
réglementation sur la sécurité des participants et la
protection du public (articles 36 et 37) et sur les sports de combat (articles
38 à 43). Cependant, ces seules mesures ne suffisent sûrement pas
à assurer l'accessibilité des biens de loisir à tous les
citoyens. "De plus, le silence que l'on constate à propos des organismes
à but non lucratif, de ceux qu'il est convenu d'appeler les intervenants
du loisir commercial, n'est pas non plus de nature à assurer une
accessibilité des biens de loisir à tous les citoyens, quelle que
soit leur appartenance sociale".
Dans ce domaine, je voudrais vous faire part que nous avons
été fort surpris de constater le silence de la loi quant aux
intervenants commerciaux et que nous avons été aussi fort
déçus de ne pas trouver dans la loi un plan qui tienne compte de
la régionalisation, qui tienne compte des lignes de développement
du secteur loisir ou qui en propose à l'ensemble de la communauté
québécoise.
La distinction entre loisir et sport nous est aussi apparue vouloir
consacrer une distinction qu'on aurait voulu éviter. Si on parle du
ministère, on voudrait que la loi no 1 parle du ministère du
loisir et non pas des loisirs et on souhaiterait qu'on parle de loisir sportif
et de loisir socioculturel. Quand on distingue loisir de sport, tantôt,
on distinguera, bien sûr, loisir de plein air et on en arrivera à
faire des choses très sectorisées et non pas chapeautées
sous le thème loisir.
Sur le consommateur au loisir, nous commentons ceci: "II est surprenant
de constater l'absence de mesures susceptibles d'assurer une protection
efficace du consommateur dans le domaine du loisir. Nous ne croyons pas que les
seuls mécanismes prévus dans la législation de la
protection du consommateur suffisent à assurer cette protection. De
plus, l'intervention du secteur commercial n'est nullement
réglementée en vue d'assurer la conformité de son
intervention à l'objet loisir. "Enfin, nous ne retrouvons dans cette
législation, aucune mesure de protection visant à assurer la
qualité des intervenants en loisir, qu'ils soient du secteur commercial
ou non. Ce silence nous laisse perplexes et insatisfaits".
En plus de la consommation de loisir, il y a tout le domaine de
l'éducation au loisir que nous ne trouvons pas bien abordé dans
la loi.
A la suite de cela, M. le Président, aux pages 17, 18, 19 et 20,
nous avons des recommandations à l'égard des différents
chapitres de la loi et des modifications que nous proposons. Vous les avez dans
le mémoire et vous pouvez probablement aussi bien les lire que nous.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable ministre.
M. Phaneuf: Nous avons l'impression de nous
répéter, parce qu'on a siégé toute la
journée hier. Je suis obligé de vous donner des réponses
que j'ai déjà données préalablement, mais je pense
que cela est nécessaire, compte tenu de la présence de nouveaux
organismes aujourd'hui.
Quand vous vous basez sur un livre blanc qui va établir la grande
politique du loisir, avant de faire la création de certaines lois dont
la loi no 2 qui se veut, bien sûr, une loi d'encadrement, si vous voulez,
au lieu d'une loi-cadre elle ne s'identifie pas comme une loi-cadre,
mais plutôt comme une loi sur le loisir québécois, dans le
contexte actuel du loisir québécois cela donne les
pouvoirs de chapeauter le loisir tel qu'on le connaît actuellement.
Il y a toutes sortes de théories qui s'opposent, à savoir
de quelle façon on va identifier et on va diviser le loisir
québécois dans des secteurs bien précis. On a pensé
qu'il était peut-être sage de dire aux gens qu'il existait, dans
le monde du loisir, des secteurs du loisir. Pour certains, on dit qu'à
cause de cette approche qui se veut sectorielle, cela empêche le fait
d'avoir l'envergure de regarder le loisir dans son ensemble, ce qui est
absolument faux.
Ce n'est pas parce qu'on parle de loisir sportif, de loisir
socio-culturel et de loisir de plein air qu'on n'est pas conscient de
l'ensemble des préoccupations du monde du loisir et de l'ensemble des
préoccupations qu'il peut y avoir dans les trois secteurs qu'on
identifie comme trois secteurs importants dans la dynamique du loisir. C'est
une approche et c'est une approche qui est peut-être différente de
la vôtre, mais elle n'est pas conflictuelle avec la vôtre. Je pense
qu'elle peut chapeauter et qu'elle peut supposer aussi une préoccupation
d'ensemble aussi bien que votre approche que vous avez exprimée
tantôt.
Pour ce qui est d'attendre un livre blanc, j'ai fait non pas un gag
hier, mais cela se veut quand même assez sérieux, lorsqu'on sait
que le ministère des Affaires culturelles existe depuis quand même
les débuts des années soixante et que le ministère des
Affaires culturelles vient de déposer
non pas un livre blanc, mais plutôt un livre vert. Le
ministère, pour faire des changements, pourrait déposer un livre
blanc, et on attendrait peut-être encore la création de ce
ministère, et d'autres ministères ne seraient jamais
créés, s'il fallait toujours qu'on ait obtenu un consensus par le
biais d'un livre blanc. De cela, je ne suis même pas certain, même
si on a passé au conseil québécois qui demeure un
comité consultatif auprès du ministre une commande de
rédiger, de faire une première rédaction d'un livre blanc
pour, éventuellement, obtenir une discussion qui ait un consensus sur ce
que devrait être la politique du loisir québécois.
De là à dire, parce que le livre blanc n'est pas
déposé, qu'il n'y a pas de politique et que les politiques
devraient être mieux définies... Il y a $40 millions qui se
dépensent dans le loisir québécois actuellement. Quand
vous relisez l'article 2 du projet de loi no 2, cela situe très bien les
intentions du gouvernement face aux organismes de loisirs où on parle,
dans des termes juridiques si je peux m'exprimer ainsi de
s'associer et, avec le concours des organismes, nous avons l'intention de faire
et de continuer à faire des choses dans le monde du loisir.
Le gouvernement n'a pas fait lui-même l'organisation du loisir,
mais il a dépensé 97% à peu près de son budget
directement en subventions pour assister des organismes qui s'occupent du
loisir québécois actuellement. Si vous regardez chacun des
secteurs du haut-commissariat, chacun des programmes de chacun des secteurs du
haut-commssiariat, vous vous apercevez que c'est toujours de la même
façon que le loisir québécois est aidé et
financé; c'est pas le biais de subventions à des organismes
existants, que ce soit dans le domaine du sport, que ce soit dans le domaine du
plein air, que ce soit dans le domaine socioculturel, à moins qu'on
puisse me prouver le contraire. Je ne vois pas beaucoup, lorsque vous vous
exprimez de cette façon, dans les faits actuellement, d'après les
actions qui sont posées par le gouvernement du Québec, comment
vous pouvez dire ce que vous venez de dire face à la
réalité du loisir québécois, tel qu'on le
connaît actuellement. Quand vous regardez les intentions qui sont
clairement exprimées dans la loi... Si ce n'est pas assez clair dans
certains articles, il s'agit de les pointer, de nous le dire et on en discutera
pour essayer de clarifier la situation. J'aimerais beaucoup mieux cette
manière de voir qui pourrait clarifier la situation que celle de rester
sur un plan global du loisir et de faire de la grande philosophie du loisir
beaucoup plus que d'aller dans le fond même du problème et d'aller
toucher chacun des secteurs. Ce sont les remarques que j'ai à faire dans
un premier temps.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je voudrais demander
à M. Labarre, au départ... Partons donc par le commencement. Je
pense qu'hier, on a défini que les quatre lois, on pouvait en discuter
en même temps puisque cela fait un tout, même si on a
été convoqué uniquement pour étudier les projets de
loi 2 et 3. Seulement par la définition du projet de loi no 1, on dit:
Loi du ministère du Tourisme, des Loisirs et des Parcs. Selon vous,
à l'intérieur de votre mémoire, il semble que vous
craignez fortement qu'on mette beaucoup plus l'accent sur le domaine du sport
que sur le domaine du loisir. Seulement par le titre, est-ce que vous pensez ou
vous croyez, à l'intérieur des lois 1, 2 et 3, que chacun des
secteurs, tourisme, loisirs et parcs, deviendra peut-être une direction
générale au point de vue gouvernemental et qu'à ce moment,
il n'y aura pas nécessairement une préoccupation constante et
première du loisir comme tel? Est-ce que vous voyez cela dans les lois
que vous avez étudiées?
M. Labarre: Je vais peut-être laisser mon collègue,
M. Almeras, répondre à cette question.
M. Almeras: Lorsqu'ils se sont rencontrés pour discuter
des divers projets de loi auxquels on est intéressés par la
quotidienneté de notre travail, plusieurs organismes se sont
inquiétés on sait que l'aspect économique du
tourisme est très important de voir le haut-commissariat se
greffer, plus ou moins, à ce ministère qui a déjà
des interventions importantes dans le domaine économique, puisque c'est
quand même une des premières industries du Québec,
l'industrie touristique.
Il nous apparaît qu'il y aurait une distinction importante
à faire et on n'en a pas la garantie dans la lecture des projets de loi.
Le projet de loi donne un encadrement, comme l'a dit M. Phaneuf. Il y aura des
règlements qui vont venir s'ajouter à ça. Il est difficile
pour nous de saisir les deux vocations, la vocation industrielle de ce
ministère du Tourisme, telle qu'on la connaît présentement,
qui est, je pense, sa dominante. Il y a une vocation d'animation aussi au
niveau des parcs et je pense que le haut-commissariat est souvent mal à
l'aise, d'ailleurs, dans cette vocation du ministère du Tourisme. Cela
se comprend aussi, puisque c'est difficile de faire la coordination entre, d'un
côté, des équipements et, de l'autre côté, des
programmes de plein air. Or, en mettant tous ces divers programmes dans un
même ministère, on peut s'inquiéter, je pense, à
juste titre du partage qui sera fait. Est-ce que parce qu'ils seront sous une
même unité administrative ces divers programmes seront d'autant
mieux coordonnés? Quelle sera la place et, je dirais, la primauté
de la vocation de ce ministère? Il est bien connu et c'est bien
normal dans une société à caractère libéral
que la libre concurrence joue beaucoup et qu'évidemment le
secteur économique a une tendance à l'emporter sur le secteur
loisirs. Il est plus facile de justifier, au niveau d'un Conseil du
trésor, la rentabilité de l'industrie touristique que
l'accès du territoire aux Québécois dans des programmes
d'animation.
On a, je pense, une réflexion à ce niveau qui est
commencée et qui est fort intéressante au Québec sur ce
qu'on pourrait appeler le tourisme social, le tourisme culturel,
c'est-à-dire l'accès du territoire aux Québécois
eux-mêmes, plutôt que l'accès du territoire au touriste qui
vient de
l'étranger et qui représente, lui, un "input" financier.
C'est là que la vocation loisir du ministère peut être mise
en question au niveau des organismes de loisirs. Je pense que c'est une
question de fond et il est bien entendu que les neuf organismes signataires du
mémoire ont d'abord une préoccupation qui se situe au niveau du
loisir, tel que sa notion fondamentale pourrait nous le refléter,
c'est-à-dire un choix personnel et libre au niveau d'une activité
qui doit être une activité de créativité. Cela n'a
pas grand-chose à voir, il faut l'avouer, avec une vocation
économique du Tourisme. Vu son impact financier, ce jumelage nous
inquiète et on a peur que le volet loisir soit secondaire en importance
et peut-être que ça se traduise aussi dans les interrelations
à l'intérieur du ministère. On le verra peut-être si
ce ministère se crée vraiment. Les règles du jeu seront
connues peut-être après plutôt qu'avant, mais on tient
à dire aux représentants du gouvernement que ça nous
inquiète beaucoup, cette double vocation.
M. Léger: Cette triple vocation. Depuis hier, on parle de
ministère des loisirs, mais, quand on regarde l'ensemble du projet,
ainsi que le titre de la loi no 1, on a réellement, par erreur,
continuellement mentionné le ministère des loisirs.
Ce n'est pas le cas comme tel et la preuve... Je voulais avoir votre
opinion là-dessus, au niveau du sport, non de compétition, mais
des activités personnelles de développement, des activités
physiques personnelles, à l'intérieur du loisir. Si on regarde
l'article 11 et l'article 13, on s'aperçoit qu'on crée un
organisme central des loisirs et, à l'article 13, les
fédérations sportives.
A quelle place, vous-même, voyez-vous la responsabilité du
sport d'occasion ou du sport de loisirs en comparaison avec le sport de
compétition ou le sport dans lequel, comme disait le
député de Fabre hier, tous les gens qui font du baseball ou du
basket-ball ou du volley-ball devraient avoir une carte d'une
fédération quelconque pour pouvoir accéder plus tard au
grand monde des compétitions nationales et internationales? Qu'en est-il
du petit gars ou de l'adulte qui veut faire, par hasard, un soir un peu de
badminton à l'intérieur d'un organisme de loisir? D'après
cette loi, qui s'occupera de ce fameux sport de masse qui n'a aucune
préoccupation des compétitions, mais qui est seulement un loisir?
Le voyez-vous réellement bien inscrit quelque part dans cette loi?
M. Foisy: Pour répondre à cette question qui est
fondamentale, je pense qu'il faut se rappeler que l'activité physique
comme telle est pratiquée dans deux grands secteurs et peut-être
un troisième, les deux premiers étant le secteur scolaire et le
secteur municipal et le troisième étant le secteur
privé.
Quant à la réalisation de programmes immédiats, je
pense que dans le passé ces structures ont prouvé que la pratique
généralisée ou voulant se généraliser venait
de la volonté de ces grands secteurs, municipal, scolaire et
privé.
Le haut-commissariat, dans le passé récent, a
concerté certaines interventions, a aussi favorisé la pratique
dite "élitique", c'est-à-dire qu'on a cherché à
rassembler des conditions de pratique meilleure pour certains pratiquants
doués. Mais il reste que pour le pratiquant qui le fait de son propre
gré et pour son propre développement, les
fédérations sportives ou les organismes à caractère
provincial et régional n'ont pas toujours exercé le leadership
qu'on aurait souhaité.
Il reste que la question se pose. Les municipalités et les
commissions scolaires et le secteur privé doivent-ils continuer à
jouer un rôle important dans ce secteur? Je pense qu'il faut
répondre oui à cette question et il faut aussi souhaiter que le
haut-commissariat, et prochainement le futur ministère des loisirs,
continuera à coordonner les interventions qui sont faites dans ces
milieux et à polariser certaines interventions pour certaines
clientèles particulières que je spécifiais tantôt,
soit l'élite sportive ou d'autres clientèles. Il faut souhaiter
que le projet de loi accentuera ses interventions dans ce sens.
Pour rentabiliser au maximum ce qu'on appelle les concertations
scolaires municipales, le haut-commissariat ou le prochain ministère
devra avoir eu une intervention assez "directive" pour permettre que se fassent
ces échanges entre les structures dites scolaires et les structures
dites municipales. Le haut-commissariat a sûrement un rôle de
premier plan à jouer dans ce volet. Ses études, d'ailleurs,
jusqu'ici démontrent qu'il a la ferme intention d'intervenir et il faut
souhaiter que le prochain ministère ait une politique très
dynamique vis-à-vis de ce problème de relations
scolaires-municipales.
M. Léger: Actuellement, il ne semble pas y avoir, du
côté gouvernemental, une volonté ferme d'introduire la
pratique du sport dans l'élémentaire. Donc, au niveau scolaire,
on ne semble pas le voir. On en a parlé depuis plusieurs années,
mais il n'y a pas de volonté précise là-dessus. On a vu au
niveau du ministère de l'Education qu'il n'y a pas de volonté et
de projet précis d'installation de programmes sportifs selon les besoins
et les capacités des jeunes. A l'élémentaire, on n'en a
pas.
Au niveau secondaire, il commence à y en avoir un peu. Mais si on
regarde les articles 11 et 13, où voyez-vous la responsabilité de
voir à l'accessibilité du sport-loisir et non pas du sport de
compétition? Le voyez-vous à l'article 11 dans l'organisme
central de loisirs ou dans les fédérations sportives?
Je vais aller plus loin. Hier, nous avons eu le mémoire de
l'Union des municipalités qui se voyait comme mandat de donner un loisir
accessible à la population et non pas un loisir qui permettrait de
trouver des élites sportives. Elle ne se sentait pas cette vocation;
cela revenait à un autre organisme. Si on a d'un côté les
organismes privés, les organismes de loisirs municipaux et d'un autre
côté l'Institut des sports qui va vouloir cueillir dans ce bassin
de participation des espoirs pour en faire une élite, qui va
réellement s'en préoccuper? Croyez-vous que c'est l'organisme
central de loisirs ou si c'est la fédération sportive qui
devrait
voir à la participation de la masse dans le domaine du sport de
loisir?
M. Foisy: II y a plusieurs questions dans votre intervention. Je
pense que la fédération comme telle ne doit pas
s'intéresser directement à la question de la pratique de masse;
elle doit, bien sûr, faciliter le fait qu'il y ait de la documentation
qui circule sur la réglementation ou l'approche didactique
vis-à-vis de l'enseignement ou l'intervention d'animation
vis-à-vis de cette pratique. Comme je le disais tantôt, la
responsabilité première de cette pratique massive, à mon
sens, appartient aux structures dites locales, c'est-à-dire les
municipalités ou les commissions scolaires, même le secteur
privé. Il y a des paroisses, qui, effectivement, sont des
réalisatrices premières de cette pratique sportive. Mais, dans le
plan d'ensemble, dans le tableau général, à mon avis le
prochain ministère des loisirs devrait avoir une responsabilité
majeure quant au partage des ressources qui lui sont propres en fonction des
diverses clientèles qui sont à desservir.
Vous parliez tantôt du problème de l'éducation
physique au niveau de l'élémentaire. Je ne crois pas, dans la
structure actuelle, que le ministère des loisirs puisse prendre
l'entière responsabilité de ce dossier.
Le ministère de l'Education a sous sa responsabilité
l'enseignement de l'éducation physique et, à mon sens, il doit
continuer et il doit agir de façon très ferme de ce
côté. Le ministre Cloutier, en 1973, avait déclaré
des intentions très fermes. On remarque qu'après quatre
années rien ne s'est passé dans l'évolution de ce dossier.
Toutefois, on persiste à croire que c'est la responsabilité du
ministère de l'Education d'assurer l'éducation à cette
activité physique. Mais quand on déborde cette première
responsabilité d'ailleurs le haut-commissariat a
déjà manifesté un dynamisme certain de ce
côté lorsqu'on s'en va dans la pratique de libre
participation, on a nécessairement besoin d'une importante coordination
et il faut que le ministère des Loisirs accepte cette
responsabilité et la joue pleinement.
M. Léger: Le problème que nous vivons dans le
domaine du loisir est celui d'une limitation de locaux et de temps ou d'heures
disponibles pour la participation sportive de ceux qui veulent faire du sport
de compétition face à ceux qui veulent faire du sport de loisir.
Est-ce que vous pensez que la loi actuelle va permettre que cette coordination
se fasse, permettant un juste équilibre entre le sport de
compétition à des heures et dans des locaux disponibles, ou s'il
y aura des difficultés ou s'il y a réellement un mandat à
cette loi qui permette d'espérer un juste équilibre à la
participation du sport de masse face au sport de compétition?
M. Labarre: Quand vous posez cette question, vous touchez au
problème de l'accessibilité. Il n'y a pas grand-chose dans le
projet de loi pour assurer l'accessibilité du loisir au citoyen, soit
parce que les juridictions sont ailleurs, soit parce qu'on ne veut pas se les
donner, mais il n'y a pas grand-chose dans le projet de loi là-dessus.
Je pense que ce serait ma première remarque.
Ma deuxième remarque touche le vécu du haut-commissariat
qui se transformera en au moins une direction générale du
ministère du tourisme, des loisirs et des parcs. Il y a eu des
tentatives de rendre les choses plus accessibles aux Québécois,
mais ce serait se leurrer que de penser que l'Etat québécois a
mis, à l'intérieur de cela, des ressources suffisantes. Le
ministre, tantôt, disait qu'il y a $40 millions qui se dépensent
par année en loisirs...
M. Phaneuf: Pourriez-vous préciser, s'il vous plaît,
les ressources suffisantes?
M. Labarre: J'y arrive. Le ministre disait, tantôt, qu'il y
a $40 millions par année qui se dépensent en loisirs, mais je
n'ai pas vu beaucoup d'interventions du haut-commissariat pour permettre que
les quelques milliards qui ont été dépensés en
équipement sportif sur le plan scolaire soient rendus accessibles aux
populations. Je ne crois pas non plus qu'on puisse se borner uniquement
à un réseau d'arénas dans tout le Québec. On ne
considère pas beaucoup comme équipements de loisirs, les centres
culturels, et s'il y a un réseau d'arénas, peut-être qu'il
pourrait y avoir un réseau de centres culturels. On a fêté
le centenaire de la confédération, en 1967, en se dotant de
centres culturels du centenaire. Ils risquent de devenir centenaires et c'est
tout.
M. Léger: Vous avez affirmé tantôt que ces
lois représentaient beaucoup plus une préoccupation d'agents de
contrôle que d'agents de développement. Vous avez dit aussi que
vous espériez un plus grand respect des entités existantes et
qu'il devrait y avoir une sorte de "partnership" entre les organismes existants
déjà qui ont un passé, une expérience, et le
ministère. Est-ce que vous pourriez me donner un exemple je pense
que c'est le noeud du problème de ce "partnership" qui se ferait
entre les organismes et le ministère pour permettre justement qu'il y
ait le développement des loisirs et du sport de masse permettant que
ceux du milieu puissent fonctionner? A aucun endroit on ne parle de
consultation préalable du milieu. On dit, à l'article 2: "Le
ministre favorise l'établissement et le développement
d'organismes de loisir des fédérations sportives; avec leur
concours, il encourage", etc. Mais jamais on ne dit, jamais il n'est
indiqué qu'il y aura une consultation préalable qui pourrait
être cet exemple de "partnership" que vous demandez. Comment
percevez-vous cela dans la loi actuelle?
M. Labarre: Nous vous rejoignons un peu quand les
mécanismes de consultation ne semblent pas très clairs à
l'intérieur de la loi. Bien sûr, à l'intérieur d'une
des trois lois parce que je pense qu'il faut élargir le
problème ici on parle du conseil québécois, qui est
un organisme consultatif au ministre. Quant à nous, le conseil
québécois n'est pas un organisme du milieu,
même si ses membres viennent du milieu, et c'est se leurrer que de
croire que la consultation du conseil québécois équivaut
à la consultation du milieu. D'ailleurs, le ministre, lors d'une
conférence de presse qu'il donnait à l'occasion de la
présentation du rapport d'activité du conseil
québécois il y a quelques jours, faisait lui-même cette
distinction entre le rôle du conseil québécois et la
consultation du milieu.
Le rôle de "partnership" que nous entendons vouloir jouer nous
semble quelque peu compromis par les dispositions du projet de loi 2 qui
disent, par exemple, qu'un organisme, quel qu'il soit, sportif ou culturel ou
de plein air, est défini par le mandat d'activité que lui donne
le ministre au moment de son agrément. Il s'agit là, à
notre avis, d'un acte gouvernemental et non pas d'un acte du milieu. Nous
souhaitons que l'acte gouvernemental rejoigne la préoccupation du
milieu, mais je conviens avec vous que, dans la loi, il n'y a aucune garantie
à cet effet.
Nous avons vécu depuis quelques années des exemples de
situations où la consultation du milieu n'a pas toujours
été suivie. Le dernier exemple que nous vivons, c'est celui du
mariage de raison entre trois organismes de regroupement pour être
logés sous un même toit.
M. Léger: Maintenant, sur un autre sujet, vous avez
affirmé aussi que...
M. Phaneuf: Je m'excuse, M. le Président, mais j'ai
demandé la parole depuis un certain temps. Je veux bien que vous ayez
votre débat entre vous deux, mais je pense que je suis un peu
concerné dans ce projet de loi, parce que vous êtes en train
d'éplucher tout le sujet et...
M. Léger: M. le Président, est-ce que je pourrais
dire au ministre qu'habituellement il a la priorité pour poser des
questions aux personnes qui viennent ici. Depuis hier, je remarque que le
ministre passe pratiquement son tour au départ, me laisse embarquer dans
le débat et intervient continuellement dans mes interventions. Je pense
que, normalement...
M. Phaneuf: Les interventions...
M. Léger: ... dans n'importe quelle commission, le
ministre devrait être le premier à demander aux organismes des
éclaircissements et non pas se servir de ceux qu'on obtient par les
questions de l'Opposition.
Si, dans les questions que je pose, il arrive des affirmations qui
suscitent chez le ministre une réaction, je pense qu'il aura l'occasion,
quand j'aurai terminé, de donner lui-même le résumé
de cela, mais il intervient continuellement à l'intérieur de mes
questions. Je pense que la procédure parlementaire habituelle est que le
ministre, au départ, a le privilège d'être le premier
à demander aux organismes des éclaircissements; par la suite, il
peut avoir un autre droit de réplique à la fin, mais chaque fois
qu'on intervient, s'il revient continuellement...
M. Phaneuf: M. le Président, depuis quand...
M. Léger: ... à l'intérieur de mon droit de
parole, s'il vient continuellement intervenir, je n'ai pas d'objection. Si le
ministre pouvait résumer tout cela...
M. Phaneuf: ... tout le monde.
M. Léger: ... et, par la suite, quand j'aurai
terminé il me reste deux questions il pourra revenir sur
les questions qu'il a. Je pense que ce serait beaucoup plus dans l'ordre. Il me
reste seulement deux questions...
M. Phaneuf: Je m'excuse, M. le Président, je vais revenir
sur ce même principe.
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règlement, j'invoque le règlement.
M. Phaneuf: Point de règlement sur la même
question.
M. Phaneuf: Point de règlement sur la même
question.
M. Léger: J'ai la parole actuellement. Je pense que le
ministre a eu l'occasion au début, et il l'avait encore tantôt,
avant que les gens... ils ne se sauveront pas, M. le Président, ils vont
être là pour vous répondre. Je voudrais bien terminer mes
questions; par la suite, le ministre reviendra, c'est l'ordre habituel. Je veux
bien croire...
Le Président (M. Cornellier): Un instant, s'il vous
plaît! Le ministre a posé une question de règlement, je lui
donne la parole sur cette question de règlement.
M. Phaneuf: J'ai soulevé une question de règlement,
M. le Président. Il est bien évident que je peux laisser poser
les questions à l'Opposition et revenir avec toutes ces mêmes
questions au lieu de prendre d'une façon sectorielle les questions et
les réponses et vider chacun des sujets. On est passé de
l'éducation physique aux niveaux élémentaire et
secondaire. On est passé dans toute la philosophie du loisir
québécois, on est en train d'éplucher tout ça, mais
on va recommencer le même débat tantôt.
M. Foisy a fait son intervention tantôt; j'aime mieux m'associer
à ses interventions une fois pour toutes, d'une façon
sectorielle, bien identifier l'éducation physique, responsabilité
du ministre et du ministère de l'Education, et la relation de la
coordination qui doit être faite à un ministère des loisirs
et l'utilisation des moyens, autant physiques que la clientèle, sur la
politique qu'on doit développer. C'est un sujet et un sujet bien
particulier.
On a laissé tomber, comme si c'était terminé, le
débat là-dessus. Je pense que tout de suite, juste là, il
y avait déjà matière à discussion, sur ce sujet
bien précis. Il ne faut pas oublier les trois personnes qui
représentent ici, à toute fins pratiques, la CLQ, mais qui
présentent plusieurs mé-
moires et qui viennent de secteurs bien différents et bien
spécifiques aussi. A ce moment-là, le tour d'horizon, je peux
bien vous le laisser faire et recommencer le même tour d'horizon, mais je
trouve que c'est une méthode de travail qui va être longue.
Simplement, c'est une question, une approche pratique. Pour ce qui est
des règlements de la commission parlementaire, il est faux de
prétendre parce que je siège ici depuis six ans et demi au
gouvernement du Québec que c'est la méthode absolue, que
c'est le règlement qui le veut.
Le ministre pose les premières questions, laisse aller les
intervenants, laisse l'Opposition poser toutes les questions, il s'assoit et il
regarde tout cela: c'est absolument faux. C'est une prétention. Je ne
sais pas où vous avez pris cela. Ce n'est pas écrit dans les
règlements et c'est une fausse prétention.
M. Léger: M. le Président, sur la question de
règlement, pour ne pas éterniser le débat, même si
le ministre aime mieux cela ainsi, ce n'est pas de cette façon que
ça fonctionne.
M. le Président, je tiens à dire que si le ministre veut
encadrer le loisir, il faut aussi encadrer le débat. Le débat, on
l'encadre quand chacun a l'occasion de poser des questions sur un
mémoire. Le mémoire ne touche pas qu'un aspect, il touche
plusieurs aspects. Le ministre a eu tantôt l'occasion... il avait
même lu le mémoire bien avant nous, parce que nous l'avons eu
seulement hier, contrairement aux autres commissions parlementaires alors que
les mémoires sont distribués plusieurs jours avant les
séances de la commission parlementaire. Cela n'a pas été
le cas ici.
M. le Président, je pense que normalement...
M. Phaneuf: C'est faux.
M. Léger: Est-ce que j'ai la parole, M. le
Président?
M. Phaneuf: Vous nous rapportez des choses qui sont tellement
fausses.
M. Léger: Est-ce que j'ai la parole, M. le
Président?
M. Phaneuf: Non. Je m'excuse.
Le Président (M. Cornellier): Sur un point de
règlement.
M. Léger: Ce n'est pas parce que le ministre est ministre
qu'il va faire le débat...
M. Phaneuf: Demandez à M. Pouliot si les mémoires
étaient disponibles.
M. Léger: Le ministre a eu la chance de s'exprimer le
premier.
M. Phaneuf: Vous basez vos interventions sur des
faussetés.
M. Léger: Je voudrais terminer mes interventions sur le
mémoire et le ministre pourra intervenir par la suite. Ecoutez, ce n'est
pas une cacophonie. Il me reste deux questions. Le ministre pourra revenir par
la suite, pour clarifier ce qu'il a à dire. Mais, procédons selon
les règles normales.
Les deux questions qu'il me reste à poser sont les suivantes:
Vous avez dit dans votre mémoire, tout à l'heure, qu'on aurait
dû toucher au domaine professionnel et au domaine commercial. Comment
auriez-vous pu voir, à l'intérieur d'une loi, des articles qui
permettraient au ministère qui veut s'occuper du loisir et du sport,
d'inclure également une responsabilité vis-à-vis du sport
professionnel et du loisir commercial? Comment auriez-vous vu cela dans la
loi?
M. Labarre: II y a une première tentative vis-à-vis
de la formation des élites qui risqueront de devenir des professionnels
par la création de l'institut des sports. Il y a une deuxième
mesure qui fait l'objet de la loi 3, qui est celle de la commission de
surveillance qui remplace les commissions athlétiques quant aux sports
qui ressemblent à la lutte.
Nous aurions souhaité voir, à l'intérieur du projet
de loi, une réglementation plus globale qui aurait mis carrément,
sous la coupe du ministère, toute l'activité loisir, qu'elle soit
produite par une approche commerciale ou par une approche sociale.
Nous aurions, par exemple, aimé voir réglementer les
différentes écoles de ski, les différentes écoles
de danse, les différents instituts et les différentes autres
choses qui fonctionnent dans ce domaine et qui ne sont pas directement
réglementées par la loi. C'est au niveau de la
réglementation du secteur commercial.
Nous aurions aimé que, par exemple, le mot "stage" qui est
défini dans la loi no 2 soit mieux défini, pour permettre
d'inclure ces sortes d'activités de formation engendrées par des
organismes commerciaux qui ne sont pas encore compris ce n'est pas une
objection quant à moi dans la législation du
ministère de l'Education sur les institutions privées
d'enseignement. L'école de danse Arthur Murray, pour ne nommer que
celle-là, n'est pas régie par le ministère de l'Education
et ne l'est pas plus par les lois que nous avons devant nous. Nous aurions
aimé que la loi régisse ces sortes de choses.
Nous aurions aimé aussi que, par des biais plus clairs que ceux
de la Loi de la protection du consommateur, on regarde le
phénomène loisir-consommation. Je pense par exemple aux
activités du loisir d'hiver, les activités de ski, que ce soit du
ski de fond ou du ski alpin; nous aurions aimé voir, dans la loi, des
dispositions qui permettent de régir la façon dont les organismes
propriétaires s'en servent et la façon dont ils exploitent leur
commerce, puisque c'en est un.
Nous aurions aimé aussi, dans le domaine des équipements
sportifs, nous voir assurés, par la loi, une qualité minimum du
produit vendu. Je ne sais pas si cela recouvre l'ensemble de vos
préoccupations là-dessus?
M. Léger: Parfait. Il a été question, hier,
du fait que des fonctionnaires pouvaient être membres et siéger
à un conseil d'administration, même sans droit de vote, mais avec
une influence prépondérante du fait qu'ils seront ceux qui
recommanderont des subventions possibles et du fait que les permanents
d'organismes de loisirs ne peuvent siéger au conseil
d'administration.
Voyez-vous là-dedans une difficulté de fonctionnement ou
une injustice quelconque? Comment percevez-vous cette différence entre
un fonctionnaire qui est un permanent de l'organisme des loisirs et qui n'a pas
le droit de siéger et un fonctionnaire du gouvernement qui
siégerait même sans droit de vote?
M. Labarre: Vous faites allusion, sans doute aux changements qui
viennent d'avoir lieu à l'intérieur des règlements
généraux d'un organisme qui s'appelle le Secrétariat des
organismes de loisirs du Québec. Ce changement est apparu malheureux
à la Confédération des loisirs du Québec. Pour les
gens qui ont à le vivre, cela génère parfois des
situations embarrassantes.
Il n'est pas dit, dans les lettres patentes de cet organisme, que les
représentants que le ministre désigne à ce conseil
d'administration sont obligatoirement des fonctionnaires. Je pense que c'est
plus par ce biais, compte tenu des changements de règlements
généraux qui ont eu lieu, que peut se régler cette
question, que le ministre nomme, à ce conseil d'administration, des
représentants qui sont de la même qualité ou qui ont la
même qualité que les autres représentants des organismes
membres, c'est-à-dire qui sont des bénévoles et qui n'ont
pas comme fonction principale d'être des administrateurs du loisir, parce
que, dès le moment où on continue d'avoir des administrateurs du
loisir, même sans droit de vote, représentant le ministre, on
risque de se retrouver dans des situations farfelues du type où, au nom
du conseil d'administration de l'organisme, le membre fonctionnaire pourrait
être mandaté pour défendre le dossier de l'organisme
auprès du haut-commissariat. Il y aurait, à ce moment, un
problème de chaise, de chapeau et de couleur de crayon, mais c'est un
problème qui, à mon avis, ne peut se régler que par la
nomination que le ministre fait de ses représentants.
M. Léger: D'accord. Oui!
M. Almeras: II faudrait peut-être compléter, M.
Léger, sur ce point. Il nous semble, en tout cas, que, dans le projet de
loi sur les loisirs et le sport, il y a des dispositions fort valables. Il y en
a on l'a souligné qu'on aurait aimé retrouver et
qu'on ne retrouve pas, certaines préoccupations du gouvernement sur
l'éducation en loisirs, sur l'animation, l'équipement. Il
paraît qu'on est le pays au monde le mieux doté
d'équipements sportifs, d'après des reportages ou analyses qu'on
a entendus sur les ondes. On peut s'en réjouir.
Ce qui reste à faire maintenant, c'est d'encadrer, d'animer, de
rendre le tout vraiment accessible. Ce sont sûrement des
préoccupations qu'on ressent au sein du haut-commissariat, mais qu'on ne
retrouve peut-être pas dans l'encadrement que le gouvernement donne dans
ses quatre projets de loi. C'est une des mentalités qu'on aurait bien
voulu retrouver. Mais on retrouve, d'autre part, des préoccuptions dont
on ne saisit pas tout à fait l'esprit. Par exemple, le fait de ne pas
permettre des permanents d'organismes de siéger au conseil
d'administration de leur confédération. Nous ne comprenons pas
trop l'intention derrière cela. Cela nous apparaît un peu comme
une question de détail et de régie interne des organismes.
Certains ont trente et quarante ans d'âge. Ils ont quand même, dans
la dynamique du loisir québécois, rendu des services valables
avec des structures qui se sont adaptées dans le temps et qu'ils ont
rodées eux-mêmes. On comprend mal cela.
Le loisir, au Québec, en grande partie, dû à
l'intervention financière du gouvernement, s'est développé
beaucoup depuis huit ans. Il est apparu une nouvelle classe de travailleurs
qu'on peut appeler des travailleurs en loisirs, dans ce milieu de loisirs
organisés, à part les municipalités. C'est une nouvelle
technocratie dans un sens qui compose, avec un système de
bénévolat, qui se transforme. Il y a une interaction de ces deux
groupes. Pourquoi ne pas laisser le milieu assumer sa propre dynamique et
convenir des mécanismes qui lui sont propres?
On pourrait en nommer d'autres, mais on ne veut pas allonger le
débat inutilement. Cela m'apparaît faire un excellent exemple de
dire: Cette volonté d'encadrement qu'on identifie plus comme une
mentalité de contrôle, pourquoi aller dans ce genre de
détail et quelle intention poursuit le gouvernement quand il oriente son
action vers cela? C'est peut-être là où on dit qu'un livre
blanc déclarerait mieux les grandes intentions et les grandes politiques
du gouvernement. Le conseil québécois a quand même, depuis
deux fois, donné des avis dans ce sens, d'indiquer des pistes, je pense,
fort sérieuses. On ne semble pas être prêt. Il semble qu'on
a d'autres priorités. Le projet de loi 2 les reflète. C'est
peut-être valable, dans certains cas, d'encadrer, mais il nous semble
manquer un a priori qui serait de donner les grandes lignes dynamiques de cette
réalité des loisirs qui nous apparaît ne pas pouvoir
s'encadrer comme une industrie ou d'autres réalités, parce
qu'elle est justement le lieu de la créativité, le lieu où
des citoyens, dans un choix extrêmement libre, peuvent s'exprimer.
Or, on sait très bien que les activités de loisirs
risquent, dans notre société, de charrier des valeurs comme celle
de la compétition, comme celle du rendement.
Ce sont des valeurs sociales qui, souvent, finissent par établir
même des strates sociales, quand on pense à toutes les politiques
à partir de l'élitisme. Les gens du milieu du loisir disent: On
aimerait une action plus concentrée vers l'accessibilité, la
base, la démocratisation. On aimerait sentir une législation qui
pousse en ce sens, parce que le mouvement qui semble amorcé nous
apparaît plus consolider des valeurs comme celles de compétition,
d'élitisme ou de stratification sociale
que d'essayer de les contrer un peu. Or, il nous apparaît que le
rôle d'un gouvernement, c'est d'abord de contrer certaines, je dirais,
contre-valeurs du système dans lequel on vit pour amenuiser leurs
défauts. C'est ce genre de politiques incitatives que seul un
gouvernement peut faire. C'est tout cela, l'esprit derrière quand on
parle d'une loi développée plutôt vers la croissance que
vers le contrôle. Il nous semble qu'il y a des aspects de contrôle
qui sont vraiment mineurs et dont les impacts ne sont pas si importants que
cela justifie des mesures même législatives. Qu'est-ce qu'on
pourra faire après si on trouve que cela pourrait s'encadrer autrement?
Il me semble que la loi devrait être plus incitative. Je pense que c'est
une grande partie du message qui est sous-jacent à notre
mémoire.
M. Léger: Autrement dit, le dirigisme que vous voyez par
une intervention de l'Etat d'une façon sectorisée plutôt
que d'une façon globale et par une consultation du milieu, est-ce que,
d'après vous, cela peut créer une certaine asphyxie du milieu
plutôt qu'un développement du milieu, lui permettant d'assurer
davantage cette créativité qui a toujours été
l'image de base des gens qui s'occupent des loisirs près de la base?
Est-ce qu'il y a danger d'asphyxie du milieu, un danger d'éteindre cet
esprit de créativité du milieu, s'il y a un dirigisme trop
sectorisé par l'Etat, plutôt que de la consultation et du
"partnership" avec les gens du milieu, qui permettraient spécialement de
continuer cette participation du milieu à la création locale afin
qu'elle corresponde aux besoins des gens localement?
M. Almeras: II ne faudrait pas exagérer non plus dans un
sens et penser que l'intervention de l'Etat pourrait être telle qu'elle
tuerait la réalité de loisirs des citoyens, parce que
l'intervention de l'Etat rejoint une petite partie de l'activité des
citoyens, parce que c'est vraiment un choix libre. La réalité du
loisir organisé, c'est une bien petite partie de la
réalité de loisirs des gens. On n'a pas beaucoup de
contrôle sur les 35 heures de télévision que les gens
consomment par semaine selon les recherches de l'Université du
Québec à Trois-Rivières. Il semble qu'il y aurait des
connivences plus faciles qui pourraient s'établir autrement que dans la
règle de l'affrontement. Il me semble, en tout cas, que le milieu a
déjà ses traditions. Cela fait beaucoup plus longtemps qu'il
intervient que le gouvernement lui-même qui a commencé une
intervention plus organique. Certains se souviendront du service de l'aide
à la jeunesse qui était, à toutes fins pratiques, le canal
par lequel le gouvernement assurait de l'aide en milieu du loisir, plus tous
les ministères qui avaient leurs petits programmes. Là, il y a
eu, pour reprendre une expression de M. Phaneuf, une consolidation, mais cette
consolidation, on aimerait qu'elle se fasse dans le développement de
connivences, peut-être plus sereines dans certains cas. Or, la tendance
ressentie dans le milieu par les projets de loi et, je pense, assez
objectivement aussi par le conseil québécois dans ses deux avis
qui sont publics, c'est de dire: De deux mentalités, celle qui serait
plus portée à encadrer et celle à stimuler, le milieu dit:
Par le conseil québécois et par un rapport, je trouve que cela a
valeur d'événement; neuf organismes de regroupement en loisir qui
signent conjointement un rapport et qui s'entendent, c'est assez significatif
dans le milieu du loisir quand on regarde son évolution. Il y a quelques
années, cela aurait été impensable. Je pense que cela a
valeur d'événement. Toutes ces forces du milieu disent le
même message au gouvernement du Québec: Pourquoi pas une tendance
incitative à la croissance et au développement de cette
réalité du loisir plutôt qu'une tendance au contrôle?
Je ne sais pas à quel point on craint, alors que M. Labarre le rappelait
tout à l'heure. S'il y a un secteur qui aurait peut-être besoin
d'encadrement et de contrôle, c'est le secteur commercial. On peut
comprendre qu'il est plus difficile à aborder parce que pas mal plus
pesant dans la dynamique sociale. C'est plus difficile d'encadrer les
transporteurs aériens, les chaînes d'hôtellerie, les clubs
commerciaux de toutes sortes que d'encadrer des petites
confédérations du loisir. Je dis cela avec une pointe d'humour,
mais il y a quand même là un message qui nous apparaît
important. Pourquoi tant insister pour encadrer le petit et si peu parler du
gros?
M. Léger: Je vous remercie. J'ai terminé...
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Fabre.
M. Houde (Fabre): On a entendu depuis près de trois quarts
d'heure une quantité presque incroyable de prémisses, d'arguments
philosophiques, d'arguments historiques, d'arguments très
intellectualisés sur tout ce phénomène. Puisqu'on est
presque entre amis on se connaît à peu près tous par
nos prénoms, tous ceux qui sont dans cette salle depuis le nombre
d'années qu'on travaille dans ce métier à entendre
parler, je suis porté à poser des questions et à
réfléchir tout haut.
Je me demande ce qui arriverait je vous pose la question, vous
avez médité, vous êtes des grands philosophes,
particulièrement les trois qui sont ici à cette table si
le gouvernement décidait d'abolir toutes vos fédérations
et toutes vos associations, de prendre les $40 millions ou les $50 millions et
de strictement payer des animateurs pour laisser aux citoyens le libre choix,
comme vous le dites, de leurs activités. Dans votre âme et
conscience, s'il n'y avait pas de fédérations, s'il n'y avait pas
de CLQ, s'il n'y avait pas de CSQ, s'il n'y avait pas de centrales
administratives qui coûtent $1 million ou $2 millions, s'il n'y avait pas
toutes ces choses, si l'encadrement que vous reprochez, de la part du
gouvernement, n'existait pas, mais si, à la place, avec les $40
millions, j'avais une équipe de 500 ou de 600 animateurs, placés
aux bons endroits, dans les bons parcs, aux bons carrefours, au coin de telle
rue et de telle rue; si j'avais à la place, des sentiers de
randonnée pédestre, des sentiers de ski de fond, un plus grand
nombre de
parcs, mais strictement avec des animateurs et laissés aux
citoyens du Québec... Soit dit en passant, ne nous faisons pas
d'illusions, il y a quand même beaucoup plus de monde dans les loisirs
non organisés qu'il n'y en a dans les loisirs organisés. Ce que
je dis là, en réfléchissant tout haut il y a quand
même eu de petites enquêtes qui ont été faites, pas
ici, peut-être certaines villes l'ont
expérimenté.
Je vais vous raconter une anecdote; c'est arrivé il n'y a pas
tellement longtemps à Paris. Il y a une espèce d'illuminé
qui a payé à ses frais, pendant tout un week-end, un avion avec
un photographe pour aller photographier Paris et ses environs. Il s'est
aperçu que, partout où il y avait des loisirs ou des sports
organisés avec des gymnases, des pistes et tout ce que vous voulez,
pendant tout un week-end, il n'y avait pas un chat ou à peu près
pas. C'est à peu près ce qui se passe ici, bien souvent.
Par contre, il a photographié des dizaines d'endroits en bordure
de routes, des plages, des rivières, des cours d'eau; il y avait des
milliers de gens qui faisaient du loisir sportif ou culturel, qui faisaient de
la photographie, de la peinture, bon! Ce n'était pas organisé. Je
me pose la question. Promenez-vous donc un samedi et un dimanche sur les
plainces d'Abraham, sur le flanc du Mont-Royal. Allez donc voir les milliers et
les milliers de lacs dans la province où il y a des milliers de gens qui
rament, qui font du ski nautique, qui font de la natation. Ils ne sont pas
organisés. Ils n'ont pas de fédération. Ils n'ont pas de
conseil d'administration et ils n'ont pas 22 règlements, pas
d'écusson, pas de coupe-vent, ni de médaille dans le cou. Il y en
a des milliers. Le ski de fond, un phénomène extraordinaire. La
voile, un phénomène extraordinaire. Des milliers de gars que je
connais. Peut-être pas des milliers, là, je charrie. J'en connais
au moins quelques centaines personnellement. Ils ont des bateaux à
voile. Ils ne savent même pas que vous existez. Ils se promènent
tous les samedis et dimanches. Ils font des croisières en bateau
à voile. Je connais des milliers d'enfants qui jouent au hockey tous les
samedis, tous les dimanches. Sur le bord d'un lac, ils se font une patinoire ou
il y a encore quelques bons frères, quelques bons pères, quelques
bénévoles naturellement dans les paroisses qui leur montent une
patinoire et, eux, ils vont là.
Dans mon comté, j'ai un groupe de femmes qui se sont
acheté des machines à coudre. Elles font les uniformes dans le
sous-sol. Les pères, tous les deux samedis, ramassent le papier avec une
vieille camionnette qu'ils se sont achetée. Quand ils lisent les
journaux et nos débats, qu'ils voient que certaines
fédérations reçoivent $200 000, $250 000, $300 000 de
subvention et qu'eux sont obligés d'en amuser 80 et 100 tous les jours
et trois fois par jour, je vous dis qu'ils ne comprennent pas ça, les
grandes structures.
Je me pose la question. Bien sûr, parce que je suis conscient du
problème, je ne serais pas prêt à voter pour l'abolition de
toutes vos associations et de toutes vos fédérations. Mais,
d'autre part, je vous trouve un peu pessimistes, indépendamment de la
loi. Je trouve qu'on a fait une belle bouillabaisse depuis une heure. On a
parlé de l'élémentaire. On a parlé du sport
scolaire. On a parlé du sport collégial. On a parlé du ski
de fond. Je vous trouve aussi très socialisants.
Je ne sais pas à quelle formation politique vous appartenez
je ne suis pas ici pour faire de la politique mais je trouve que vous
avez une piètre opinion j'ai des doutes de l'entreprise
privée. Vous étiez presque rendus à faire des reproches
à l'équipement sportif alors que la plus grande compagnie et les
plus grands commerçants d'équipement sportif sont formés
eux aussi en association. Alors que les plus grands laboratoires de recherche
en équipement sportif, ce ne sont pas les universités qui les
ont, mais les compagnies, alors qu'il y a une compétition énorme
là-dedans en équipement sportif, alors qu'on connaît
aujourd'hui à peu près tous les produits et qu'on sait fort bien
dans le milieu quels sont les bons et les moins bons, vous avez trouvé
le moyen de semer des doutes sur l'équipement sportif.
On a même parlé des centres de ski, et j'en reviendrai
à ce que Jacques Almeras disait tantôt lorsqu'il parlait du
tourisme. Nous avons deux ou trois centres de ski. Déjà, vous
voyez la distinction. Le tourisme devrait appartenir au ministère de
l'Industrie et du Commerce. Je vous répondrai que quant à cela,
tout le phénomène du sport pourrait aussi être
rattaché au ministère de la Santé. Cela existe dans
certains pays. Les IREPS sont rattachés au ministère de la
Santé. On pourrait également rattacher tout cela probablement aux
Affaires sociales. On pourrait faire cela. On pourrait faire autre chose
aussi.
Je réfléchis tout haut parce que je me pose aussi des
questions, étant à l'écart de tout ce milieu. Vous savez
que ce n'est pas moi qui suis ministre des sports et des loisirs. Etant
à l'écart, j'ai eu le temps de réfléchir. Est-ce
une nécessité de tout regrouper sous le même chapeau? Ne
serait-ce pas cela la formule avant-gardiste qu'au lieu d'avoir un seul
ministère il y en ait justement onze ou douze qui continuent de
s'occuper des loisirs? Et qu'est-ce que vous pensez que cela me fait? Qui va
s'occuper du petit gars et de la petite fille sur le coin de la rue? Alors que
nous sommes ici, à 11 h 20, en plein mois d'octobre, à discuter,
à faire de la grande philosophie, il y en a des milliers qui attendent
dans la cour de l'école pour jouer et avoir de l'animation. Il y en a
des milliers et des milliers qui ont des caméras et il n'y a personne
qui leur enseigne comment photographier correctement. Il y en a des milliers
qui attendent après nous tous probablement pour qu'il y ait de l'action,
et l'action qu'ils auront ce soir, dans leur paroisse, c'est encore très
souvent, quatre fois sur cinq, M. Bleau et Mme Thibodeau du coin de la rue qui
vont aller se dévouer pour les occuper ce soir. Pendant ce temps, nous
serons au Hilton, au caucus, au bar de l'autre côté, on va avoir
fini notre journée, on va dire: La commission parlementaire, ouais,
ça été dur et on n'est pas d'accord sur l'article 2. On
n'est pas d'accord sur l'article 3. Il faudrait apporter un amendement. On va
rediscu-
ter, après 40 ans, ce que j'entendais tantôt de M. Labarre,
ce qu'on dit en farce il avait l'air sérieux pourtant le
mot loisir avec un "s" ou pas de "s": des loisirs ou du loisir. J'ai mon maudit
voyage!
Cela fait 40 ans que j'entends cela. J'avais quatre ans et mon
père m'en parlait. Cela fait 20 ans que je suis actif et que j'entends
des philosophes parler du mot loisir avec un "s" ou sans "s". Vous êtes
revenus avec cela ce matin. Comme hier, l'Union des municipalités est
encore revenue avec le problème des cadenas et le problème des
concierges. Les concierges ont-ils la clé du loisir pour faire plaisir
à mon ami Camirand? Il l'a trouvée bonne cette phrase!
Je ne charrie pas. Je l'ai entendu hier. Le problème des
concierges et des cadenas en 1976! A part cela, il y a eu des
hérésies prononcées tout à l'heure. Marcel
Léger a dit: Moi, je ne vois rien. S'il y en a un qui peut parler en
connaissance de cause dans ce métier, c'est bien celui qui vous parle.
S'il y a un gars qui a défendu la cause de l'éducation physique
à l'élémentaire, c'est bien celui qui vous parle.
Je suis parfaitement d'accord qu'il faut continuer à se battre.
Je suis parfaitement d'accord que pour l'éducation physique et pour
l'éducation sportive à l'élémentaire, on est en
culottes courtes. C'est ridicule. Je suis d'accord, mais non pas pour affirmer
et accepter l'affirmation qu'il ne s'est rien passé et qu'il n'y a rien.
M. Foisy est là. Il y a, selon votre dernier document, environ 700
professeurs d'éducation physique à l'élémentaire.
Il y a $7 millions de budget à l'élémentaire. Grâce
au début du haut-commissariat en 1970, grâce à Guy
Saint-Pierre et à Gilles Houde, aujourd'hui toutes les commissions
scolaires régionales ont l'autorisation d'avoir une piscine dans la
construction de leur école. Cela ne s'était jamais vu auparavant.
On a coupé quelques plateaux de travail pour convaincre les hauts
technocrates de l'Education qu'une piscine pouvait servir à deux ou
trois plateaux de travail en même temps. Il ne faut pas être
sorcier pour penser à cela. Aujourd'hui, toutes les nouvelles
écoles ont une piscine. Pour celles qui n'en ont pas, il y aura
rattrapage et, d'ici quelques années, on pourra dire que toutes nos
polyvalentes ont des piscines. Cela ne s'était jamais vu, mais on ne
parle pas de cela.
M. Léger: ... programme d'éducation physique
à l'élémentaire est obligatoire?
M. Houde (Fabre): Cela fait cinq ans qu'il y a des programmes.
Ces programmes sont tous écrits.
M. Léger: II n'y a aucun programme d'éducation
physique de prévu à l'élémentaire actuellement dans
les derniers crédits qui ont été votés à
l'Assemblée nationale pour le ministère de l'Education. Je
défie le ministre de voir qu'il y a un programme obligatoire
d'éducation physique à l'élémentaire.
M. Houde (Fabre): Je m'excuse auprès du
député de Lafontaine, mais il y a un programme. Je suis
prêt à admettre que, dans certains cas, il est très
théorique. Il y a un programme, l'éducation physique est
obligatoire. Le gros problème sur lequel on se bat M. Foisy
était là, il n'y a pas si longtemps et le ministre, quand on
était dans le bureau du premier ministre avec M. Bienvenue, Yvan Dubois
et quelques autres est qu'à l'élémentaire,
actuellement les commissions scolaires ont un choix dans les options. Elles ont
le choix d'un professeur d'art plastique, un professeur d'anglais, un
professeur d'éducation physique et un professeur d'autre chose
peut-être?
M. Foisy: De musique.
M. Houde (Fabre): Un professeur de musique. S'il y a six ou sept
commissaires autour d'une table qui aiment mieux la musique, vous risquez
qu'ils choisissent un professeur de musique plutôt qu'un professeur
d'éducation physique. C'est optionnel quant aux spécialistes en
éducation physique à l'élémentaire. Ce n'est pas la
raison du débat. Ce que je veux dire c'est qu'on est en culottes
courtes, je l'ai dit, c'est un programme qui est pitoyable, qu'il faut
améliorer et il faut se battre et on continue à se battre. On en
a parlé, il y a des mémoires et il y a une conférence de
presse qui s'en vient, je pense, d'ici quelques jours, à ce sujet.
Ce que je veux dire, c'est que tout cela mis ensemble, je suis bien
d'accord pour qu'on améliore la loi. Je suis bien d'accord qu'en partant
d'un texte comme celui-là qui est fort bien écrit, soit dit en
passant, où il y a des choses excellentes et vraies, que les
organismes... De toute façon, ce n'est pas une loi qui est
adoptée. Elle est en première lecture, c'est pour cela qu'on
siège en commission parlementaire. Il y a rumeur d'élection, donc
on va peut-être avoir le temps. Nous ne l'aurons peut-être pas,
vous, vous allez l'avoir, à moins que vous travailliez aux
élections ce que je veux dire c'est que vous avez le temps de
préparer des amendements aux articles. Arrivez avec des choses
précises, suggérez en, vous avez le droit de suggérer des
amendements. Vous les donnerez à qui vous voudrez. Vous les donnerez au
ministre carrément ou vous les donnerez à un membre de
l'Opposition, s'il en reste.
M. Léger: On prévoit vous revoir bientôt.
M. Houde (Fabre): Vous pouvez dire: L'article 2, on n'est pas
d'accord ou l'article 3. Voici ce qu'on suggère, quelque chose de
très précis. Mais, essayons, si on peut, ce matin, mettre de
côté ce pessimisme et essayons de penser tous ensemble. Je suis
bien à l'aise pour en parler, je suis un peu sorti de ce milieu, quoique
je suis encore au Tourisme. Il me semble que c'est le client qui est
important.
Il y a un mot qui revient continuellement dans votre bouche, le mot
accessibilité. Vous vous contredisez. A vous entendre parler, il n'y a
pas d'accessibilité. Pourtant, hier les patros nous disaient: II y a
environ 7000 enfants qui fréquentent nos centres. Les colonies de
vacances, c'était
15 000 par jour, vous étiez témoins, 15 000 par jour
pendant 10 semaines d'opération du camp de vacances. Les Auberges de
jeunesse vont vous dire: II y en a tant de milliers. Nous autres au Service des
parcs, au ministère du Tourisme, des centaines de milliers
fréquentent nos parcs. L'association de camping et de caravaning nous
arrive avec des chiffres gros comme cela eux aussi. Le Père de la
Sablonnière était là hier, son centre... Allez voir le
Centre de l'Immaculée, allez voir la vieille Palestre, allez voir le
Centre Saint-Sacrement, allez dans les Patros. Tout le monde vient se vanter
qu'il y a des milliers et des milliers de personnes qui fréquentent son
centre, son organisme.
Le haut-commissariat, quand j'étais là et cela a
triplé depuis ce temps on a eu des milliers de demandes. Quand
j'avais un budget de $10 millions, je recevais pour $60 millions de demandes.
C'est bien clair que 10 millions de fois je disais: oui et 50 millions de fois
je disais: Non, tu ne gagnes pas le premier prix de popularité. En gros,
le haut-commissariat, c'est cela. Tout le monde qui fait une demande justifie
sa demande de subvention quatre fois sur cinq, non seulement sur des principes,
sur le pourquoi, ses buts et ses objectifs. C'est épouvantable le nombre
de gens qui participent. Hier, c'était l'organisme canot-camping-kayac
qui était ici. On écoute ces gars, ce sont des gars
sérieux; il y a beaucoup de monde qui font de l'aviron dans la province.
C'est épouvantable le nombre de gens qui rament. Demain, cela va
être le gars de la voile, c'est effrayant ceux qui font de la voile. Le
hockey mineur, ce sont des 100 000 enfants qui jouent au hockey. Dix minutes
après, c'est le gars du ski de fond ou du ski alpin, tout le monde fait
du ski. Le gars du conditionnement physique vient s'asseoir, c'est effrayant,
tous les centres, tout le monde fait du jogging, les plaines sont remplies, le
Mont-Royal, c'est plein. Et vous autres, vous arrivez et vous dites:
L'accessibilité aux loisirs. Cela ne dépend pas de la loi si ce
n'est pas accessible.
Grouillez-vous. Mettez des animateurs. Arrêtez de faire de la
grande philosophie. Cessez de calculer vos jetons de présence et le
nombre des assemblées. Discutez d'autre chose que de l'assemblée
à Montréal, Québec ou Trois-Rivières. Utilisez un
peu moins de texte et produisez. Allez-y sur le terrain. Parlez aux petits
enfants. Quand ce n'est pas des petits enfants et que c'est le troisième
âge, parlez-leur. Je ne peux plus endurer cela. En tout cas, je donne mon
opinion. Cela vaudra ce que cela vaudra.
Hier on a eu un débat sur le mot jeunesse. Vous avez fait
allusion vous aussi à la danse. Ce ne sont pas des farces. Saviez-vous
et Jacques Almeras devrait savoir cela que les meilleurs danseurs
dans la province de Québec sont recrutés parmi les membres du
troisième âge? Est-ce assez fort? Les vrais danseurs qui
restentje ne parle pas des gogo ceux qui sont encore capables de
danser de la valse, de la rumba et de la samba Greg Marcil est là
et il ne peut pas contredire cela ce sont les membres du
troisième âge. Tous les membres du troisième âge
dansent au moins une fois par semaine, jouent aux cartes une fois par semaine,
se font des cagnottes en dessous de la table et passent tous un mois ou
à peu près en Floride ou quelque part en Europe. Et je suis bien
placé pour savoir je voyage assez, comme disent mes
collègues pour savoir que dans tous les aéroports que je
fais je rencontre tout le temps, depuis au moins deux ans, des clubs de
l'âge d'or: Chicoutimi, Saguenay, Laval. J'en ai 27 à Laval, 27
clubs de l'âge d'or. Ils ont pas mal moins d'argent, bien souvent, qu'un
paquet de vos associations et un paquet de vos fédérations, mais
ils ont des animateurs. Ils ont des gens qui y croient. Il y a des gens qui y
vont.
Quand on parle d'accessibilité, est-ce assez drôle que
quand on va en province il y en a, des écoles. M. Labarre disait: II ne
s'est rien passé pour une action du haut-commissariat, pour une
volonté du haut-commissariat d'ouvrir les écoles pour que les
locaux servent. Il y a quand même 200 protocoles d'ententes de
signés actuellement.
C'est sûr qu'il ne faut peut-être pas prendre
Montréal comme exemple. C'est peut-être l'endroit où cela
paraît le moins. Il y en a. Si Raymond Pa-quin était ici il se
défendrait en titi, et il viendrait vous dire... C'est
épouvantable, à l'entendre parler, et c'est le
représentant de la CECM, la Commission des écoles catholiques de
Montréal. Raymond Paquin viendrait vous dire, avec ses documents en main
et son mémoire en main, ses chiffres aussi, le nombre d'écoles
qui servent aux loisirs après les heures de classe. Il viendrait vous
dire le nombre de gymnases qui servent. Quand on se promène dans les
Laurentides ou ailleurs, on en voit par centaines, maintenant, des
écoles qui servent et des facilités qui servent. Il ne faut quand
même pas tomber dans un pessimisme délirant, sans tomber dans un
optimisme délirant non plus, mais je pense que cette commission
parlementaire, ces lois, cela fait, à entendre parler quelques-uns
d'entre vous, 20 ans et 30 ans qu'on crie après une loi. Là, on
en propose une, tourisme, loisirs, parcs. Cela "urge".
On aurait dit, comme dans le temps, depuis les rumeurs, depuis que cela
circule: le ministère des Loisirs. Tous les gars du sport auraient dit:
Et nous autres, le sport, où sommes-nous? Là, on abolit les mots
"chasse et pêche". Cela n'a pas été facile. Il y a des
membres du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ici.
Nos gars de la faune et nos pêcheurs et nos chasseurs, c'est pas mal plus
fort que la plupart de vos fédérations. Il y a 500 000 permis de
chasse, 500 000 permis de pêche qui se vendent. Eux aussi tenaient
à garder leur nom dans le titre du ministère, le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. On leur a fait comprendre que
la chasse et la pêche c'est une activité sportive etc. D'accord,
les gars finissent par l'accepter.
Mais lorsque vous dites: tourisme, loisirs et parcs, cela ne fait pas
encore votre affaire. On aurait dit: parcs, tourisme, loisirs, peut-être.
On aurait enlevé le "s" Est-ce qu'il y a un "s"? Je ne m'en
souviens plus. On enlève le "s", là vous avez
quelques universitaires qui vont être fiers, trois dissertations,
deux thèses à partir de l'an prochain sur le mot: le loisir, du
loisir, les loisirs.
Ecoutez, qu'est-ce qui presse en 1976? C'est d'avoir une loi qui va
exercer certains contrôles. Je comprends qu'il faille exercer certains
contrôles. Il faut exercer des contrôles sur les millions et les
millions qui vous sont donnés pour que vous fassiez quelque chose dans
le loisir. On ne vous empêche pas de faire quoi que ce soit, on vous
donne de l'argent pour que vous le fassiez. Mais ne venez pas le reprocher au
monde du sport et au monde des loisirs qui, pour une fois, veulent se donner
les moyens de contrôler jusqu'à un certain point, pas dicter, pas
obliger, mais contrôler un peu l'argent.
Cela fait 20 ans qu'on passe pour des farfelus, on passe pour de
très mauvais administrateurs, on donne des subventions à gauche
et à droite sans aucun contrôle? Non, je pense que c'est juste et
raisonnable. C'est juste et raisonnable qu'on accorde des permis, on en a
discuté abondamment hier, je n'y reviendrai pas. Vous êtes les
premiers... Je pense que c'est le gros bon sens, on ne peut pas tolérer
aujourd'hui que n'importe quel studio de culture physique ouvre sa porte
à n'importe quel coin de rue et qu'il y ait des cas de mortalité
comme c'est arrivé récemment dans le cas du karaté. Un
enfant a passé à travers un tuyau de calorifère, ou le
tuyau a passé à travers l'enfant. C'est arrivé ça
ne fait pas longtemps, je n'invente rien.
Voulez-vous tolérer encore, comme on en a discuté hier
avec l'Association des camps du Québec, que n'importe quel insignifiant
ouvre un camp de vacances pour enfants? Et si je veux charrier, un exemple que
j'ai déjà utilisé souvent à l'Assemblée
nationale, au pis-aller, allez-vous tolérer qu'un homosexuel ouvre un
camp d'enfants pour petits garçons de 12 ans à 14 ans? C'est
ça la situation, pratico-pratique. Au moment où je vous parle,
n'importe quel cave, voleur, bandit, mettez tous les pires qualificatifs, peut
ouvrir une colonie de vacances, peut organiser de l'hébergement pour les
enfants. On dit non, on a une association de camps qu'on va reconnaître.
Cela va prendre un permis pour exploiter un camp, ça va prendre
certaines compétences pour être directeur d'un camp. On dit aux
gens de natation et de piscine, cela est bien normal, ça fait des
années que les compagnies d'assurance nous le demandent.
Au moment où je vous parle, je veux ouvrir une piscine, une plage
publique, personne ne m'empêche d'avoir une plage sans sauveteur. On
ouvrait des plages n'importe où; aujourd'hui, on exige qu'il y ait un
certificat sur la qualité de l'eau, l'environnement. Les centres de ski,
le ministère du Travail vérifie maintenant la qualité des
remontées mécaniques. Des morts comme on a eu tous les ans, on va
essayer de diminuer ça. Les gens qui sont assis sur une chaise et qui
grimpent à 200 pieds dans les airs, il me semble que c'est
sécurisant de savoir qu'ils sont assis sur une chaise qui fonctionne
correctement et que le câble qui les tient est normal.
Je le sais que ça fait mal, le ministre l'a dit hier, quand on a
fermé un certain centre de ski, pour ne pas le nommer, qui s'appelle le
Mont Sainte-Agathe. Vous avez un pilier qui est comme ça et l'autre qui
est comme ça et le câble qui fait ça. C'est sûr que
ça fait mal à la région de fermer le centre de ski. Si
tout ça, vous appelez ça des contrôles excessifs, dites-le
nous d'une façon claire, nette et précise. C'est bien beau de
laisser aller tout ça. Alors pendant des années, cela a
été à la va-comme-je-te-pousse. On essaie d'organiser
ça un peu, on n'essaie pas d'établir vos structures, elles sont
là et on vous fait confiance quant au nombre de
fédérations et au nombre de structures. Pas besoin du
gouvernement pour en créer, on est rendu pire que les
Français.
C'est entendu que ce n'est plus drôle, un peu plus de 50
fédérations sportives, un peu plus de 60
fédérations socio-culturelles, autant de
fédérations de ça. Les fédérations, on en a.
Si vous trouvez dans la loi que tout ça vous empêche de
fonctionner, si vous en faites le prétexte pour faire une espèce
de publicité en disant que c'est la loi qui empêche M. X ou M. Y
de se former physiquement ou socialement, ou de danser ou de jouer aux
échecs, de faire de la peinture, de faire de la photographie, je ne
marche pas.
De toute façon, réfléchissez là-dessus, et
je termine. M. X ou M. Y et le petit garçon et la petite fille,
très souvent je n'avancerai pas de chiffre, mais je serais
curieux qu'il y ait une recherche faite par une de vos.universités
très souvent, ils se sont organisés, ce qui fait dire,
dans beaucoup de pays, à beaucoup de gens que l'avenir, ce n'est pas aux
activités organisées, mais plutôt aux activités non
organisées.
Je termine là-dessus.
Le Président (M. Cornellier): Le ministre.
M. Phaneuf: M. le Président, ce sont des points
plutôt techniques que je voudrais attaquer avec les représentants
actuellement. Mais je m'associe entièrement aux propos qui ont
été tenus par le député de Fabre qui illustrent
bien, d'une façon peut-être un peu imagée, la
réalité québécoise en matière de loisirs. Je
pense qu'on est tous conscients des sommes qui sont dépensées. Je
faisais moi aussi des statistiques de la même façon que certains
veulent en faire sur les investissements, de tous les chapeaux dans nos
structures de loisirs actuellement.
Les sommes d'argent investies dans tout ce chapeautement, par rapport
aux investissements que l'on fait, qui s'en vont directement à la base,
et aux approches qui m'ont été faites à plusieurs reprises
et qu'on a tenté de corriger depuis les deux dernières
années seulement. Cela fait simplement deux ans qu'on a des programmes
pour aller toucher directement les clubs sportifs, pendant que tous les
chapeaux de toutes les fédérations sportives étaient
très bien financés. Je me rappelle Gilles Blanchard, que j'ai vu
et qui parlait de la zone noire du sport. Il parlait des clubs gymniques qui
n'obtenaient pas de subventions du gouvernement à l'époque
où, quand même, la fédération de gymnastique qui
chapeautait cette discipline recevait des sommes d'argent et était
en
grande difficulté financière sous sa propre
administration.
On pourrait se servir d'exempies comme cela pour prouver pourquoi on a
besoin d'une loi, qui si elle n'est pas une loi-cadre, est une loi
d'encadrement. Cette loi d'encadrement, j'ai bien l'intention de la faire voter
lorsqu'on en aura discuté et qu'on aura fait une consultation pour
pouvoir l'améliorer. Cette consultation, nous sommes en train de la
faire ici. J'attends des organismes beaucoup plus des suggestions
concrètes sur les articles, d'une façon bien précise, pour
améliorer la qualité de la législation, plutôt que
de faire un grand débat philosophique sur le loisir
québécois.
Pour ce qui est des remarques que vous avez faites
antérieurement, à la demande de la Centrale des foyers-patros
hier, le chapitre II va être changé pour ajouter une section qui
affirme la place du bénévolat dans le domaine des loisirs et du
sport et le rôle complémentaire du ministère.
Il sera également possible de prévoir dans cette
même section des dispositions qui affirment que le ministre s'associe les
organismes de loisirs et de sport pour définir et mettre en oeuvre des
politiques de développement des loisirs et du sport. C'est clair et on
va le clarifier encore plus dans la loi, ce qui répond en partie aux
craintes que vous pouviez avoir tantôt.
Deuxièmement, tous les centres de loisirs ou de sport, y compris
tous ceux qui ont été mentionnés tantôt dans vos
représentations, sont couverts par le régime de permis, ce qui
veut dire qu'on n'a pas fait de distinction entre un centre à but
lucratif, commercial, comme vous l'avez appelé tantôt, et un
centre à but non lucratif. Ce que vous avez dit, c'est
déjà prévu dans la loi, il y a des articles qui
prévoient cela. Dans la définition des centres, cela nous permet
de faire ce genre de sanction et d'émission de permis, afin de permettre
d'ouvrir ou de fermer des centres de loisir.
Quand on lit la définition du mot "stage", je pense que,
là aussi, vous avez mentionné les stages. Si vous faites la
lecture de la définition qu'on fait des "stages", c'est
déjà couvert dans la loi et cela répond, en bonne partie,
aux remarques que vous faisiez tantôt.
Juste un petit aparté pour le député de Lafontaine,
qui disait qu'il n'avait reçu votre mémoire qu'hier et qu'il
n'avait pas eu le temps de le lire; je veux faire une mise au point.
M. Léger: Je n'ai pas dit que je n'avais pas eu le temps
de le lire, par exemple.
M. Phaneuf: Vous avez dit que vous l'aviez reçu hier. Les
mémoires ont été envoyés à tous les membres
de la commission, dont M. Léger, député de Lafontaine, le
12 juillet I976.
M. Léger: Ce n'est pas exact.
M. Phaneuf: II y a une lettre qui vous a été
adressée personnellement, datée du 12 juillet, et cette lettre
était accompagnée des mémoires qui avaient
été déposés. Le mémoire sur lequel on
discute aujourd'hui a été écrit le 14 mai 1976. Si votre
courrier n'a pas été ouvert, si votre secrétaire ne vous
l'a pas donné, il ne faudrait pas quand même...
M. Léger: C'est une chose de dater une lettre et une autre
de la recevoir.
M. Phaneuf: C'est simplement pour clarifier la situation, parce
que le secrétariat des commissions a un travail à faire. Cela
veut dire qu'il y a à peu près trois mois, vous avez reçu
les mémoires. Si votre secrétaire ne vous l'a pas donné,
n'accusez pas le secrétariat des commissions.
M. Léger: Je dis qu'il y a une différence entre une
lettre adressée à telle date et le document reçu.
M. Phaneuf: Dans la lettre, c'était écrit que les
mémoires accompagnaient cette lettre. C'était justement pour vous
faire parvenir ces mémoires. Je vous donne la date à laquelle on
vous a écrit, par le biais du secrétariat des commissions.
Je voudrais, moi aussi, continuer à faire des remarques sur tout
ce que j'ai entendu ce matin. Par contre, j'ai une législation qui est
déposée en deuxième et troisième lectures et cette
législation fait suite à de nombreuses demandes de ceux qui
siègent au Parlement depuis 1970 et d'autres qui ont siégé
avant moi. Cela a été un souhait qui a été
exprimé assez clairement, je pense, par le milieu du loisir. Cette loi
est déposée, elle est devant vous, elle est là pour
être consultée, pour être améliorée, et c'est
ce que je m'attends qu'on puisse faire ensemble.
J'aimerais bien, si vous avez des remarques à nous faire sur les
articles, sur les appréhensions, sur les craintes que vous avez, face
à la législation déposée, que vous puissiez nous
les faire bien clairement, pour qu'on puisse identifier chacun des secteurs,
mais pas faire une grande dissertation philosophique comme on l'a fait
tantôt, un grand tour d'horizon. Il faut plutôt attaquer chacun des
secteurs d'une façon plus précise.
M. Labarre: M. le Président, si les questions
posées tantôt par le député de Fabre sont celles que
le gouvernement se pose, on trouve cela excellent et on ne demande pas mieux
que d'être associé au gouvernement dans cette réflexion. Si
on ne demandait pas cela, on ne serait pas ici ce matin.
Le député de Fabre nous a reproché d'avoir fait une
grande salade. J'ai de la misère à me retrouver un peu dans celle
que son intervention nous propose.
M. Houde (Fabre): C'est ce que vous appelez la dynamique de
groupe. En philosophie, on appelle cela la maïeutique.
M. Labarre: Je ne me suis pas rendu là. M. Houde
(Fabre): J'aimerais l'entendre.
M. Labarre: J'apprécie aussi l'offre d'emploi que le
député de Fabre nous a faite pour les prochaines
élections. Nous y songerons sérieusement.
Nous avons affirmé, dans notre mémoire, dès le
point de départ du mémoire, appuyer les positions du conseil
québécois dans ses recommandations à l'égard des
projets de loi qui ont été soumis pour étude le 19 mars
dernier par le ministre responsable du haut-commissariat. Il nous est apparu
oiseux de reproduire intégralement le mémoire du conseil
québécois ou l'avis du conseil québécois. Nous
endossons complètement chacune des recommandations particulières
qui ont été faites par le conseil québécois sur
différents articles du projet de loi no 1.
Quant à nous, nous n'avons pas reçu d'autres avis que
celui de la Gazette officielle pour préparer un mémoire. Cet avis
a paru dans la Gazette officielle le 14 avril pour nous demander de
déposer des mémoires en cent copies le 14 mai,
conformément à la législation du Québec. Nous avons
mis à profit ces trente jours, au maximum de nos possibilités. Je
suis heureux de savoir que le député de Fabre reconnaît la
valeur des actions posées par les organismes membres, les huit
organismes que nous représentons ici, parce que, quand il a
touché et quand il a énuméré un certain nombre
d'actions, ces organismes étaient déjà regroupés
par les fédérations et les confédérations que nous
représentons ici. Je m'associe à lui pour louer le travail
formidable qui a déjà été accompli dans le domaine
du loisir par ces gens qui sont ici, devant vous, aujourd'hui.
Je voudrais relever une chose que le député de Fabre n'a
pas semblé beaucoup comprendre dans notre intervention. Nous n'avons pas
déploré que le domaine commercial soit trop
contrôlé; nous avons déploré qu'il ne le soit pas
assez. Dans ce sens, nous souhaitons que les articles du projet de loi aient
encore plus de dents qu'ils en ont actuellement. Je pense que,
là-dessus, on se retrouve et on se reconnaît.
Si le gouvernement...
M. Houde (Fabre): Me permettez-vous, M. le Président? Je
n'ai qu'une question. Je pose ma question en même temps au ministre,
parce que je suis parfaitement d'accord là-dessus. Quand on dit que la
loi devrait avoir plus de dents pour les organismes de loisirs
commercialisés, est-ce que, dans votre esprit, cela touche, par exemple,
à des salles de billard, à des studios privés de culture
physique ou de cure d'amaigrissement?
M. Labarre: A des studios de massage.
M. Houde (Fabre): La ville nous a aidés, la police nous a
aidés. La police ferme seize studios de massage et la loi n'est
même pas adoptée. Imaginez-vous! Jugez de l'efficacité de
notre loi!
M. Labarre: Si cela produit des activités comme cela,
c'est excellent.
M. Houde (Fabre): Sommes-nous sur la même longueur d'onde?
Pensez à cela, les écoles privées de ceci, les
écoles privées de cela.
M. Labarre: Elles ne sont pas actuellement couvertes par la loi
du ministère de l'Education qui couvre les organismes d'enseignement
privé et...
M. Houde (Fabre): Les studios de danse.
M. Labarre: ... qui devraient, à notre avis, l'être
par la présente législation.
M. Phaneuf: Je vous réponds que c'est déjà
couvert par la présente législation, selon les articles qui
définissent le mot "centre" et à l'article 52.
M. Labarre: Quant aux recommandations particulières
auxquelles le ministre faisait allusion tantôt, je peux vous lire celles
que nous avons formulées et qui forment le corps d'une vingtaine de
recommandations.
Nous recommandons que la définition proposée par le texte
du projet de loi des mots "loisirs" et "sport" soit révisée,
parce que, pour nous, le terme "loisirs" est un terme englobant. Nous avons
déjà dit privilégier une "approche" globale du
phénomène du loisir en décembre dernier et c'est dans cet
esprit qu'il nous semblerait pertinent de définir le terme "loisirs"
alors que la définition actuelle dans le projet de loi l'oppose à
"sport".
Nous recommandons aussi que les termes "manifestation sportive" dans le
même article soient mieux définis, de façon à
permettre d'identifier des zones d'interventions particulières aux
différents types de fédérations; étoffez cette
définition.
Dans le chapitre 2 de la loi, à la section 1, nous recommandons
que soient ajoutées aux responsabilités du ministre
déjà décrites, celles du développement du loisir.
De même nous souhaitons voir affirmé le rôle de leadership
du ministre en ce qui a trait aux loisirs, autrement que par des seuls pouvoirs
de contrôle, définition de grands objectifs, éventuellement
même, l'établissement de plans quinquennaux autour desquels le
milieu se rallie pour les mettre en oeuvre graduellement avec la collaboration
du ministre. A l'égard du chapitre 3, nous recommandons que le pouvoir
d'agrément d'un organisme de loisir ou d'une fédération
sportive ne soit pas nécessairement lié à un mandat
d'activité. Nous recommandons que les notions d'organisme central et
d'organisme régional des loisirs, aux articles 11 et 12, soient
nettement distinguées des mandats d'activité.
Nous recommandons que la même mesure soit appliquée en ce
qui a trait aux fédérations sportives multisports et aux
fédérations sportives dirigeantes. Nous recommandons que les
confédérations instituées par les articles 26, 27 et 28
soient définies dans ce qu'elles sont, plutôt que par ce qu'elles
font. Nous recommandons que l'article 34 du projet de loi soit modifié
de telle sorte qu'il ne puisse être en aucune façon une entrave au
droit de libre association. A l'égard du chapitre 4, nous recommandons
que les mesures de sécurité des participants et de protection du
public
soient élargies de façon à couvrir la protection du
consommateur. Nous avons eu l'impression à lire le projet de loi que,
dans l'état actuel des choses, la loi couvrira celui qui fait l'action
du sport, mais il y a en sport ou en loisir le phénomène de la
consommation d'oeuvres aussi. Nous recommandons également que cette
section couvre aussi les interventions du loisir commercialisé. Nous
recommandons que les éléments de réglementation contenus
dans les sections 2 et 3 du chapitre 4 soient retirés, qu'ils fassent
l'objet d'une réglementation plutôt que d'être dans la loi.
Cela nous semble plus efficace et plus facile à adapter aux loisirs qui
évoluent.
A l'égard du chapitre 5, nous recommandons que les
catégories de centres pour lesquels un permis d'exploitation est requis
soient déterminées par la loi. Nous recommandons que les
éléments de réglementation relatifs à
l'émission d'un permis soient retirés de la loi et fassent
l'objet d'un règlement.
A l'égard du chapitre 6, nous recommandons que le mandat de
l'Institut québécois des sports soit mieux et plus clairement
défini. Particulièrement, nous souhaitons connaître en
vertu de la loi le rôle de l'institut à l'égard du sport de
masse.
A l'égard du chapitre 8, nous recommandons qu'obligation soit
faite avant présentation au lieutenant-gouverneur en conseil de
présenter tout règlement à un organisme consultatif du
type du conseil québécois actuel.
A l'égard du chapitre 10, nous recommandons que les articles 92,
93 et 94 soient revus de façon à laisser aux organismes de loisir
un lieu de concertation. Nous voulons, de plus, rappeler notre souci d'assurer
le droit à la libre association, la possibilité pour la
collectivité de participer à l'élaboration des
règlements consécutifs à la loi, la liberté
d'action des administrateurs, la liberté d'action de l'athlète,
la création d'une seule unité administrative responsable du
loisir, l'intégration et la planification de l'action gouvernementale
dans le domaine du loisir, la réglementation du loisir
commercialisé.
C'est dans cet esprit que nous appuyons fortement la création
d'un ministère. Nous croyons nous situer en cela et j'accepte
fort bien ce que le député de Fabre disait tantôt
dans la longue tradition des gens de loisir qui en demandaient depuis,
disait-on tout à l'heure, trente ans, on pourrait peut-être
remonter plus loin, si on fouillait un peu.
Nous appuyons fortement la création d'un ministère qui
soit responsable du phénomène loisir à l'intérieur
des structures québécoises. Nous disons, cependant, que la
création de ce ministère est prévue par le projet de loi
1. Nous souhaitons que les projets de loi 2 et 3 soient retirés pour que
le ministère accepte, dans un premier temps, de continuer le travail que
le haut-commissariat fait actuellement, qu'il poursuive les mandats
actuellement confiés au haut-commissariat et qu'on prenne sur une
période d'un an ou deux le temps nécessaire pour dégager
ces grandes politiques qu'un livre blanc pourrait nous permettre de trouver.
C'est encore global, peut-être que c'est de la philosophie aussi; ce qui
nous rend un peu craintif devant les projets de loi 2 et 3, c'est qu'on y
trouve beaucoup d'éléments de réglementation et que c'est
sous ces éléments qu'on devine les intentions que le gouvernement
peut avoir dans le monde du loisir. On souhaiterait, dans le fond, qu'on fasse
le travail à l'inverse.
Plutôt que de dépenser, dirait peut-être M. Houde, de
façon indue l'argent qui nous est donné à
réfléchir, à se poser des questions, à
s'écrire des mémos et à faire des grands mémoires,
on pourrait passer à l'action rapidement, mais sachant, tout le monde,
où on va et où on veut aller. C'est le sens profond de
l'affirmation qu'on faisait quand on disait, nous ralliant en sorte aux propos
du conseil québécois: Nous souhaitons que les lois 2 et 3
deviennent des lois-cadres, plutôt que des lois d'encadrement.
Cela ne veut pas dire que les éléments d'encadrement de
ces lois sont inutiles, au contraire. Mais ça veut dire que, quant
à nous, on souhaiterait voir prioritairement dégager les grandes
options du gouvernement dans le monde du loisir, que ce soit en termes de
développement, que ce soit en termes d'accessibilité, parce qu'en
additionnant les chiffres qu'on nous donnait tantôt on n'est pas encore
rendu à $7 millions et on n'est pas encore rendu à $1,5
million.
Cela va faire en sorte que la concertation existe de plus en plus autour
du phénomène loisir pour permettre à tous les intervenants
de s'y situer et ça, croyons-nous, se ferait davantage par le biais d'un
livre blanc que par le biais du libellé actuel des projets de loi 2 et
3.
M. Phaneuf: Sur ces remarques, est-ce que vous trouvez que les
projets de loi 2 et 3, tels qu'ils existent ou modifiés selon les
recommandations qui nous sont faites à cette commission parlementaire,
ne seraient pas une étape importante, compte tenu qu'on a besoin d'une
certaine réglementation dans le milieu des loisirs? Je pense que cette
réglementation devient de plus en plus urgente dans le milieu des
loisirs. Le livre blanc, qui doit suivre cette première
législation, pourrait apporter les modifications, mais dans une autre
étape, lorsque le ministère sera créé, compte tenu
des travaux qui sont déjà faits par le conseil
québécois qui a ce mandat de faire la première
étape du livre blanc, parce que le conseil québécois est
un comité consultatif auprès du ministre. Bien sûr, lorsque
ce livre sera fait, il va y avoir une discussion sur tous les objectifs et sur
toute la philosophie du loisir québécois.
Pour moi, qui ai à administrer le haut-commissariat
présentement, dans sa forme actuelle, et pour celui qui aura à
administrer le nouveau ministère, je pense qu'il est important d'avoir,
quand même, cette loi, qui n'est pas une loi-cadre comme vous le dites si
bien, mais une loi qui fait un certain encadrement. Pour nous permettre de
mieux cerner et de mieux administrer ce que nous avons à administrer,
compte tenu des responsabilités que nous avons, j'ai pensé qu'il
était nécessaire, dans un premier temps, de franchir cette
étape. Je trouve risquée cette recom-
mandation de votre mémoire de retirer les projets de loi 2 et 3
et d'attendre un livre blanc pour faire une autre législation.
M. Labarre: Nous n'avons pas en main les amendements possibles
à la loi. Ce sera consécutif à la commission
parlementaire. Il serait donc, au point de départ, hasardeux de se
prononcer sur ce qu'on ne connaît pas. Deuxièmement, quant
à nous, on se dit: En vertu du projet de loi no 1, le ministre acquiert
des pouvoirs de réglementation qui seraient suffisants pour vivre la
période de préparation du livre blanc. Le haut-commissariat, sur
ce plan, a un vécu et a une courte tradition qui lui a permis de
commencer à mettre de l'ordre de façon sérieuse dans
plusieurs domaines, de créer des lieux de coordinations, de créer
des lieux de concertation parfois. Nous croyons que le haut-commissariat
intégré à l'intérieur du projet de loi no 1, tel
que les amendements du conseil québécois le proposent, doterait
le ministre de pouvoirs suffisants pour vivre l'espèce
d'interrègne. C'est le sens de notre recommandation. On croit que les
mandats actuels du haut-commissariat peuvent être assumés
pleinement par le nouveau ministère. Le ministre reçoit, dans les
textes de loi, les pouvoirs requis pour procéder par
réglementation et qu'on prenne la prochaine année pour
établir un livre blanc qui, lui, sera consacré par une loi-cadre,
à laquelle on se référera. C'est un peu, si vous voulez,
le sens du travail qui me semble avoir été fait aux Affaires
culturelles depuis plusieurs années où, à
côté d'une loi-cadre créant le ministère, peu
à peu, sont venues s'ajouter des lois qui ont commencé de
déterminer et de rendre obligatoires des façons de
procéder, de manière à aborder les sujets les uns
après les autres, plutôt que de les aborder d'une façon
globale.
Quand on souhaite un "partnership" dans l'élaboration du livre
blanc, c'est parce qu'il nous semble que le monde du loisir a commencé
à se structurer. S'il y a eu un haut-commissariat de créé,
c'est précisément parce que le monde du loisir a senti le besoin
d'une structure encore plus organique, et ce n'est pas tombé du ciel
à l'occasion d'une visite du premier ministre de l'époque
à Paris. Il y avait quand même des choses qui se passaient sur le
terrain au Québec et qui favorisaient et postulaient cette
création. Nous croyons que nous pouvons vivre avec cette situation
pendant encore un an pour s'accorder sur des grands objectifs. Le ministre l'a
souvent dit, lors de ses rencontres avec la presse et avec les gens du loisir,
le monde le plus difficile à concerter, semble-t-il, c'est le
nôtre. On se dit: II vaudrait peut-être mieux commencer ce travail
ou le continuer à l'intérieur d'un cadre qui s'appelle le livre
blanc pour arriver à une législation qui réussisse
à dégager vraiment les grandes priorités de l'action
gouvernementale là-dedans et qui servira de guide permettant aux
organismes de s'y intégrer ou pas.
C'est l'autre côté de la médaille, l'espèce
de liberté que les organismes ont de se reconnaître solidaires ou
non, avec les conséquences que cela risquerait de comporter
éventuellement.
M. Léger: L'article 2 du projet de loi 1 se lit ainsi: "Le
ministre élabore et propose au gouvernement des politiques dans les
domaines du tourisme, des loisirs socio-culturels et de plein air, des
activités physiques..." Il y a cet article 2 et aussi le fait que le
conseil québécois de la jeunesse a déposé une
proposition pour la préparation d'un projet de livre blanc sur les
loisirs au Québec. De plus, les organismes qui sont devant nous nous
disent qu'on voit dans les projets de loi 2 et 3 des mandats, des
responsabilités, des obligations, des contrôles de leurs
activités. Mais ils ne voient pas la ligne directrice que pourrait
déceler un livre blanc ou une politique établie par le ministre,
tel que proposé par le projet de loi no 1 à l'article 2.
Maintenant, les organismes sentent de plus en plus qu'ils ont des mandats et
des responsabilités et des obligations mais qui ne permettent pas de
déceler dans quel angle, dans quelle attitude, dans quelle direction ils
doivent aller pour réaliser un objectif d'une politique globale. Le
ministre a-t-il l'intention, dans les prochains mois, de présenter un
livre blanc dans lequel il aurait pu se baser sur les recommandations du
conseil québécois de la jeunesse? Le ministre a-t-il l'intention
d'en présenter un de façon que les organismes qui ont des mandats
puissent savoir dans quelle direction ils doivent réaliser ces
mandats?
M. Phaneuf: La réponse est assez simple. La proposition
d'un livre blanc qui va être préparé par le conseil
québécois, cela est à la demande du ministre que ce
conseil québécois fait ses travaux. Donc, je pense que les
intentions du ministre sont assez claires là-dessus. C'est sur ma
demande que le conseil québécois fait ce genre de travail et
c'est même en priorité dans les travaux du conseil
québécois pour cette année.
Parallèlement à ce qui a été dit...
M. Léger: Le ministre n'a pas répondu à ma
question. Le conseil québécois a donné un livre blanc au
ministre qui s'intitule Proposition pour l'élaboration d'un livre blanc
sur les loisirs au Québec. Le conseil a fait son travail. Mais,
maintenant, le ministre, par le projet de loi no 1, se donne l'obligation
d'établir une politique.
M. Phaneuf: Le conseil n'a pas fait son travail. Le conseil a
fait une proposition sur un livre blanc et tout simplement, ce n'est pas un
livre blanc. C'est une proposition sur un livre blanc...
M. Léger: Ce que je dis...
M. Phaneuf: ...et on a les grandes lignes. Je dis que là,
maintenant, la réponse à cela est oui et que le conseil travaille
à la rédaction d'un livre blanc.
M. Léger: D'accord.
M. Phaneuf: La seule chose est que je vais, bien sûr,
entendre tous les autres intervenants qui ont d'autres propositions, compte
tenu des modi-
fications que vous voulez apporter dans certains articles, compte tenu
des recommandations que vous avez faites. Je ne veux pas prendre avec vous la
définition du mot "manifestation" tant que je n'aurai pas entendu ce que
la CSQ pense aussi du mot "manifestation" des définitions au niveau des
stages et au niveau des compétitions, compte tenu d'autres
mémoires qui nous sont présentés, d'autres
recommandations. C'est l'ensemble des préoccupations qui vont
m'être présentées et c'est lorsqu'on aura fait le bilan de
tout cela qu'on pourra voir à apporter les modifications qui
s'imposent.
Soyez assurés d'une chose, par contre. Je tiens à vous
remercier personnellement du mémoire que vous avez
présenté et du travail que vous nous avez fourni. Même si
c'était, comme vous le dites, dans des délais très courts,
j'avais quand même déposé la législation avant et
j'avais bien donné une garantie tout de même verbale que nous
étions pour avoir une commission parlementaire, ce qui supposait que
vous aviez un mémoire à préparer, même avant l'avis
officiel dans la Gazette officielle.
Or les 30 jours étaient le délai légal qui vous
était donné.
Je pense que je vous avais avertis pas mal d'avance sur mes intentions
et sur les intentions du ministre. Je pense que j'y ai donné suite,
parce qu'on siège en commission parlementaire.
Ceci étant dit, je vais prendre le temps de regarder avec les
conseillers juridiques et les fonctionnaires du haut-commissariat chacune des
recommandations que vous avez faites sur chacun des articles en particulier. Si
une consultation doit se faire ou si une rencontre doit avoir lieu entre vos
organismes et le ministère pour améliorer la situation, si on
décide de ne pas retirer carrément les projets de loi no 2 et no
3, attendu que je vous ai donné tantôt mes propres
échéanciers, mes propres craintes... vous avez les vôtres
et vous dites: M. le ministre, vous pourriez faire cela autrement. Je connais
aussi toutes les difficultés de faire cela autrement et toutes les
étapes qu'il faut franchir quand on veut faire cela autrement. Si on
regarde seulement les étapes qu'il a fallu franchir pour arriver
là où nous en sommes actuellement et le temps que cela a pris
pour le faire, j'ai aussi toutes ces craintes et toutes ces réticences
face à la lourdeur des fonctions de ceux qui ont à
préparer ce genre de choses.
Vous parlez d'un mois. Nous, cela fait quand même quelque temps,
quelques années même qu'on travaille à la rédaction
de cette législation. Ce n'est pas sans consultation, non plus, qu'on
l'a faite, parce qu'on a pris le temps de rencontrer, à plusieurs
reprises des groupes. On s'est exprimé sur la philosophie même et
sur la sorte de législation, d'encadrement, de réglementation
dont on avait besoin pour régir chez nous le loisir
québécois. Cela donne suite à beaucoup de consultations;
les travaux qui sont devant nous actuellement, cela n'a pas été
pondu comme cela, et je pense que vous en êtes bien conscients.
Je prends bonne note de vos recommandations et de l'information que vous
nous avez don- née. Je puis vous assurer d'une chose; c'est qu'on a
l'intention de s'en servir pour améliorer la situation actuelle.
M. Léger: Je ne sais pas si M. Almeras avait autre chose
à ajouter. Sinon, je voulais simplement dire que, contrairement à
ce que disait le député de Fabre tantôt, ce n'est pas
uniquement de la philosophie qu'on voit à travers votre mémoire.
C'est tout simplement une adaptation de cette loi à du concret que vous
vivez à tous les jours. Je peux vous assurer que, de toute façon,
toute loi qui présente des articles concrets est quand même la
conséquence d'une philosophie qu'on doit lire à travers elle. Je
pense que vous avez présenté la philosophie qui devrait
être incarnée à travers des lois et des articles bien
précis et que la concrétisation de cela doit se faire uniquement
à la suite de l'expérience que vous vivez dans votre milieu. Je
pense que votre mémoire est très intéressant de ce
côté et que nous allons maintenant voir avec le gouvernement
à ce qu'il y ait le plus d'amendements possible qui permettraient de
réaliser dans cette loi les objectifs que le ministère se donne
et que, je le pense, le milieu aussi veut voir à travers la loi qui va
être présentée le plus tôt possible, je
l'espère. M. Almeras a-t-il quelque chose à rajouter?
Le Président (M. Cornellier): Messieurs, nous vous
remercions. J'inviterais maintenant les représentants de la
Fédération Auto Québec.
Fédération Auto Québec
M. Prat (Olivier): Je me présente. Olivier Prat,
conseiller juridique auprès de la Fédération Auto
Québec et, à ma droite, M. Jean Ryan, président de cet
organisme.
La Fédération Auto Québec est évidemment un
organisme sans but lucratif qui a comme membres les clubs et les organismes qui
s'intéressent aux trois disciplines majeures de l'automobile,
c'est-à-dire les rallyes, les courses et les épreuves
appelées solo, c'est-à-dire des épreuves en solitaire, des
épreuves d'adresse.
Il y a, dans la corporation, un directeur pour chacune de ces
disciplines, et il y a de plus des membres, bien sûr, tous
bénévoles, au conseil d'administration.
La fédération pourra surprendre en étant
présente ce matin puisqu'elle n'est pas directement affectée par
le projet de loi no 2, en ce sens qu'il semble que le projet n'implique aucune
réglementation à l'égard des sports qu'on pourrait appeler
les sports motorisés. Il semble qu'on ait voulu orienter le projet vers
les sports beaucoup plus olympiques ou les loisirs beaucoup plus semblables
à ceux qui étaient représentés il y a quelques
instants devant vous.
Si nous sommes présents, c'est justement parce que nous voyons un
lapsus dans la réglementation et, comme vous, nous avons constaté
que tout un aspect du sport automobile et des sports motorisés en
général échappe à toute réglementation
mettant en danger la vie du public et
la vie des concurrents. Il suffit d'ouvrir les journaux. Par exemple,
nous avions découpé à l'époque, les journaux de
l'année 1975, pour lire: Un stock-car la tue raide. Et on lit l'histoire
vraiment aberrante d'un véhicule qui n'avait plus aucun frein, qui avait
une puissance de moteur considérable et qui, à 75 milles à
l'heure est entré dans la foule. On regarde encore en 1975: Georges
Bou-drias meurt en piste. Son véhicule, là encore, a eu une
défectuosité majeure, le pilote est resté mort sur la
piste. On lit encore l'accident du jeune Charbonneau: Demande d'enquête
sur les courses de stock-cars. Charbonneau avait seize ans, il n'avait pas de
permis de conduire. Il conduisait sur un de ces circuits en forme de huit
où les véhicules se croisent toutes les demi-minutes environ dans
le but de se frapper, le plus malin étant celui qui se fait frapper le
moins fort et qui frappe les autres le plus fort. Donc, un garçon de
seize ans se fait tuer ou reste, dans bien des cas, paralysé pour le
reste de ses jours.
Cette prolifération de spectacles qui nous paraissent très
loin du sport quant à nous mais qui font quand même partie du
sport automobile est possible par le fait que la Fédération Auto
Québec n'a aucun contrôle sur elle. Cela s'explique en ce que nous
n'avons de réglementation qu'à l'égard des pilotes qui
veulent bien porter une de nos licences ou un de nos permis. Comme aucun pilote
détenant une de nos licences n'accepterait, bien entendu, de se
manifester dans ces courses de stock-cars ou autres, on ne nous demande aucune
autorisation pour les organiser, on ne nous demande pas d'inspecteur pour
inspecter les pistes, ni pour inspecter les véhicules, ni pour inspecter
les lieux où le public sera invité à prendre place. En
conséquence, n'étant pas consultés, cette
prolifération est tout à fait sauvage. Il y a actuellement dans
la province plusieurs pistes actives cet été il y en avait
au moins trois très actives plus d'autres qui sont ouvertes de
fin de semaine en fin de semaine.
Nous désirons donc attirer l'attention du législateur sur
le fait qu'en réglementant le sport on ne doit pas ignorer cet aspect de
manifestations soi-disant sportives. C'est l'en-tête même du projet
de loi. Je sais qu'on ne doit pas lire les notes explicatives, mais le
deuxième paragraphe des notes explicatives dit tout de suite: "Le
ministre doit de plus s'assurer que la pratique des activités de loisirs
et de sport ainsi que l'exploitation des centres répondent aux exigences
de la protection du public." Après ces notes explicatives, on ne trouve
pas, d'après nous, dans le texte actuel de la loi no 2, les articles qui
protégeraient le public à l'égard de ce danger que nous
soulignons.
Donc, en passant au chapitre IV: Activités de loisirs et de
sport, sécurité des participants et protection du public,
à la section I, nous revoyons, en termes bien généraux, la
même affirmation que le ministre doit voir à assurer la
sécurité des participants et la protection du public et, dans la
définition du mot "sport", nous ne trouvons pas le contrôle du
sport automobile motorisé. Nous ne voulons pas dépasser le cadre
du sport qui nous tient à coeur au premier chef, mais, tout de
même, nous voulons souligner qu'il nous semble que la motocyclette ou la
motoneige, le parachutisme, certaines manifestations de ski nautique sont
exposés au même danger et sont laissés au même
arbitraire de certains organisateurs qui, un beau dimanche, décident,
avec les moyens du bord, de faire une manifestation et d'y inviter le
public.
Donc, nous pensons que, plutôt que de parler de sport automobile,
on devrait parler des sports motorisés. Pour assurer la protection du
public et la sécurité des participants, nous avons cru suffisant
et c'est ce que nous indiquons dans notre rapport de demander un
amendement à deux articles seulement. A la page 5, nous suggérons
que l'article 38, qui est l'article principal concernant la protection et qui
ne parle actuellement que des sports de combat, soit amendé de
façon à inclure les sports motorisés. Le
législateur a prévu que les sports de combat ne pouvaient donner
lieu à des manifestations publiques qu'à moins qu'un avis ait
été donné au directeur du service de surveillance ou alors
que la manifestation ait reçu l'accord de la fédération en
charge de ce genre de sport. Il suffirait donc à notre sens d'ajouter
les sports motorisés à cet article afin qu'il soit prévu
qu'une personne qui organise une manifestation sportive dans une discipline de
sport de combat ou dans une discipline des sports motorisés doit en
donner avis, etc.
C'est aussi simple que ça. Il faut évidemment, à ce
moment-là, que cette modification soit reportée à
l'article 1, paragraphe b), la définition même de sport
touché par la loi, c'est-à-dire que "sport" se lirait maintenant:
"tout sport individuel ou d'équipe de niveau amateur et tout sport de
combat ainsi que tout sport motorisé de niveau professionnel".
Il est évident que lorsqu'on parle de courses de stock-cars, de
motocross ou de certaines motoneiges, les participants cherchent à
gagner un prix et ils sont même parfois rémunérés,
si faiblement soit-il, pour prendre part à la compétition et ils
deviennent ainsi des "professionnels" pour la circonstance.
On sait aussi qu'il existe des corporations, même à but
lucratif, qui prétendent regrouper en association ces soi-disant
professionnels. Tout ceci n'est pas de notre domaine, nous échappe
complètement, mais la réglementation de ces sports
motorisés, de la façon que nous le proposons, permettrait une
discipline dans le domaine et éviterait qu'on confonde des
manifestations qui, d'après nous, sont purement commerciales avec
d'autres qui sont véritablement sportives.
Nous ne sommes pas autorisés à trancher le très
vaste débat qui était ce matin l'objet de l'assemblée,
à savoir: Est-ce que les sports professionnels devraient être plus
ou moins touchés par la présente loi? Est-ce que les
écoles de ski devraient toutes avoir trois permis, cinq inspections?
Nous n'y toucherons pas. Nous suggérons par contre que l'organisation de
manifestations telles que celles de stock-cars et les équivalents
devrait être l'objet de l'attention de l'assemblée et de
cette loi, puisque cette loi prétend encadrer les sports pour
plusieurs années dans l'avenir.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable ministre.
M. Phaneuf : La réponse à vos suggestions est assez
simple, c'est oui. Votre mémoire est reçu. Nous avons l'intention
de modifier le projet de loi no 2 d'une façon intégrale en
fonction des recommandations que vous faites.
Je vous remercie. On ne peut pas tout penser lorsqu'on fait une
rédaction. C'est pour cela qu'on a fait cette consultation et je peux
vous assurer que vous êtes un apport précieux par ces
recommandations que vous nous avez faites. Soyez assurés d'une chose,
c'est qu'on a l'intention de modifier celle loi, pour pouvoir vous permettre de
sanctionner le sport, si l'on peut s'exprimer ainsi, qu'est le sport de
l'automobile et de vous donner tous ces pouvoirs pour permettre d'éviter
les erreurs du passé. Cette législation sera donc
modifiée, conformément aux suggestions que vous nous faites.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je pense que c'est tout
à votre honneur de voir que vous vous préoccupez de
réglementer le domaine du sport motorisé. Je me pose une simple
courte question. A la page 6 de votre mémoire, vous dites que la
façon de l'inclure, c'est d'ajouter "de tout sport motorisé de
niveau professionnel". Est-ce que vous ne pensez pas qu'il pourrait y avoir une
interprétation du sport motorisé qui peut être aussi non
professionnel et amateur et qu'en le mettant uniquement vis-à-vis du
niveau professionnel, on ne se trouverait pas à en toucher d'autres qui
se calculeraient comme étant du sport motorisé amateur,
même s'il y a une bourse, un cadeau ou un trophée, qui ne seraient
pas inclus là-dedans? Est-ce que vous ne voudriez pas plutôt
mettre "sport motorisé, pas uniquement professionnel"?
M. Ryan (Jean): II est déjà couvert au
début, quand on parle de sport amateur. Le seul endroit où la loi
échappait, c'était au niveau professionnel ou lorsque
c'étaient seulement les sports de combat qui étaient couverts par
la loi. C'est pour cela que c'était la seule place où cela
échappait. On sait qu'il y a des événements où les
gens sont pris dans l'assistance et ils sont payés $5 ou $10 pour
participer à certains événements. A ce moment-là,
ils devenaient professionnels pour l'occasion. C'est ce qui nous
échappait. Avec le sens qu'on recommande, cela couvre tous les aspects
du sport amateur et professionnel.
M. Léger: Je pense que les légistes ont vu
l'intention et qu'ils vont voir à ce que ce soit rédigé en
conformité avec l'intention.
M. Phaneuf: Même les légistes m'ont dit que la
rédaction telle que présentée est excellente.
M. Léger: Ce sont eux qui l'ont faite?
Le Président (M. Cornellier): Messieurs, nous vous
remercions. Etant donné l'heure...
M. Léger: On peut en prendre un autre. On peut commencer,
quitte à ce qu'ils reviennent cet après-midi.
Le Président (M. Cornellier): Oui. J'appellerai alors les
représentants de la Faculté de l'éducation permanente de
l'Université de Montréal. Est-ce que les représentants de
la Faculté de l'éducation permanente de l'Université de
Montréal sont prêts?
M. Léger: C'est le même.
Université du Québec à
Trois-Rivières
Le Président (M. Cornellier): M. Labarre, qui était
ici tantôt, devait être leur porte-parole. Je crois qu'il s'est
absenté. Les représentants de l'Université du
Québec à Trois-Rivières, si vous voulez venir à la
table.
M. Thibeault (André): Voulez-vous qu'on commence
immédiatement?
Le Président (M. Cornellier): Vous pouvez commencer. Nous
devrons suspendre à midi trente. Nous poursuivrons par la suite, si
nécessaire, à 2 h 30.
M. Thibeault: D'accord. Mon nom est André Thibeault. Je
suis professeur de récréologie à l'Université du
Québec à Trois-Rivières. J'aimerais, bien sûr, avant
de commencer à lire le texte proprement dit de notre mémoire,
préciser le cadre dans lequel on veut faire notre intervention.
Je pense que, pour éviter certaines ambiguïtés qui
ont pu se glisser un peu plus tôt ce matin, ce n'est pas notre intention
de faire un procès des actions déjà entreprises par le
gouvernement dans le domaine du loisir. Il s'agit plutôt de se centrer
sur le projet de loi qui est déposé devant nous, sur sa
signification et, en même temps, bien sûr, sur son
opportunité. C'est strictement dans ce sens que nous faisons notre
intervention.
Etant donné qu'on a été très sérieux
en parlant de loisirs jusqu'ici, il faut peut-être se mettre sur une
autre longueur d'onde. Je voudrais préciser, malheureusement, au
député de Fabre que je suis universitaire et qu'il y a des
risques de philosophie. On y va.
M. Houde (Fabre): Consolez-vous, moi aussi je suis universitaire.
J'ai enseigné aussi à l'université pendant sept ans, mais
cela ne m'a pas empêché d'être aussi pratico-pratique.
M. Thibeault: Bien sûr. De toute façon, notre
objectif, c'est d'avoir des gens chez nous qui pourront travailler dans le
domaine pratico-pratique. Pour faire une synthèse rapide,
plutôt
que de lire tous les détails pour l'instant si vous
préférez, on peut procéder de cette façon en
fait, nos réflexions ne portent pas tant sur le projet de loi, bien
qu'il y ait certaines recommandations précises, mais peut-être sur
ce qui n'est pas dans ce projet de loi, c'est-à-dire qu'il y a
peut-être ambiguïté.
Je pense que les termes utilisés par M. le ministre tout à
l'heure le confirment, c'est que nous croyons, évidemment, à une
loi-cadre, il s'agit d'une loi d'encadrement et, si vous me permettez de
caricaturer un peu, d'une loi de contrôle. Il y a un encadrement dans la
signification de contrôle et peut-être un peu moins, ce qui serait
peut-être souhaitable au niveau de certains amendements. Je pense que
d'autres l'ont fait également avant nous. Le terme encadrement, tout au
moins, devrait avoir une connotation de support au développement, ce qui
est peut-être moins évident dans le texte tel qu'il est
présenté devant nous actuellement.
Bien sûr, c'est un peu ce cadre. Je disais tout à l'heure
ici, je veux le justifier, que nous ne voulons pas critiquer les actions du
haut-commissariat, puisque nous réalisons, en fait, que la loi est
beaucoup plus restrictive que les propres actions du haut-commissariat
actuellement. Dans ce sens, de dire que la loi ne comporte pas telle ou telle
chose, cela ne veut absolument pas dire qu'il n'y a pas de tendance à
vouloir le faire, remarquez bien.
Nous faisons quatre grandes constatations au départ. Au risque de
répéter, il y a la nécessité d'une politique
globale comme prérequis à une loi. Puisqu'il s'agit d'une
première intervention de l'Etat de façon officielle ou
légale, si vous voulez, dans le domaine du loisir, il nous
apparaît important qu'on sache où on veut aller. Cette politique
globale, ces objectifs sont peu évidents. Actuellement, on donne surtout
et je viendrai avec plus de détails tout à l'heure
des instruments, comme on disait tout à l'heure, d'un certain
contrôle. On donne certains instruments, mais sans savoir dans quel cadre
toujours en me restreignant au niveau de la loi sans savoir selon
quel objectif on veut utiliser ces instruments. C'est cette
ambiguïté que manifeste un certain nombre d'absences d'objectifs au
niveau des gens qui ont vécu le loisir. Cela ne fait peut-être pas
40 ans, je l'espère, sinon je vous donnerais mon truc de jouvence, mais
cela fait quand même une dizaine d'années qu'on joue
là-dedans. On voit une réaction dans une première
étape puisqu'on parlait d'étapes tout à l'heure
devant une loi beaucoup plus de contrôle. Pourquoi veut-on
contrôler? Il y a une nécessité concrète,
partico-pratique, c'est bien clair, mais ce qu'on demandait, ce qu'on a
demandé depuis des années, c'était une loi de
développement ou d'intervention en loisir. Mais ici, on voit une
certaine absence. Dans une deuxième.. Compte tenu de cela, il y a
peut-être des interprétations possibles et, bien sûr, s'il y
a lieu de les préciser ou de les rectifier, j'espère qu'on va le
faire tout à l'heure.
Une deuxième constatation, c'est qu'il y a une centralisation
dans ce projet de loi. On pourrait se croire aux commissions parlementaires sur
la réforme de l'éducation. Il y a donc une centralisation ici,
qui pourrait facilement être interprétée comme étant
le fruit de l'absence de politique, dans le sens qu'étant donné
que les objectifs ne sont pas clairs tout le monde les cherche,
remarquez bien, dans plusieurs cas on se donne au moins des moyens pour
contrôler ce qui va se passer.
La troisième constatation, on l'a aussi mentionné, c'est
qu'on risque de sectorialiser une réalité qui, à la base,
au niveau du citoyen, est intégrée. En d'autres termes, on a dit
tout à l'heure: On ne parle pas de loisir avec "s" ou sans "s". On ne
parle pas du loisir; on parle de branches d'activité ou de secteurs, si
vous voulez, alors qu'au niveau de l'individu, surtout quand on parle... Cela
fait drôle de dire du loisir-loisir, parce qu'on parlait du sport-loisir
et du sport-compétition. Quand on parle du loisir-loisir, si vous
voulez, où il ne faut pas être sérieux parce que
dans certains sports, dans certains cas, il faut être sérieux pour
bien jouer quand on parle de ce loisir, je le répète,
c'est intégré chez la personne, dans le fond. Et certaines
études commencent à le démontrer. L'activité
importe peu, c'est plutôt le cadre dans lequel on le fait qui est
important. Cela est pour les 85% des gens qui ne pratiquent peut-être pas
des activités dans le cadre des systèmes publics
actuellement.
Bien sûr, aussi, par analogie, on peut voir l'effort qui se fait
au niveau des Affaires sociales actuellement, au niveau de la base tout au
moins, pour intégrer des choses qui ont été
sectorialisées jusqu'à maintenant pour permettre une meilleure
entrée dans le système. Je pense que dans le domaine qui nous
concerne également, cette réalité... Il devrait y avoir un
ajout. Donc, notre intervention ne consiste pas à décrier le fait
d'avoir une sectorialisation, mais de dire que cette sectoriali-sation doit
être unifiée au moins aux deux bouts. Si, entre les deux, pour des
fins de traitement, on les sépare, je pense qu'il y a des choses qui
sont propres à chacune. Il y a cette absence.
Enfin, la quatrième constatation, c'est qu'il pourrait y avoir
également un contrôle prématuré d'un
phénomène en développement. Bien sûr, on a toujours
dit qu'on était en développement, et tout bouge, allez-vous me
dire... Mais il reste que l'absence au départ d'objectifs clairs, tout
au moins, nous donne l'impression que si on contrôle
immédiatement, il est plus difficile de modifier une législation.
On a dit tout à l'heure le temps que ça nous avait pris pour
arriver à faire quelque chose. Il y a le danger de contrôler
immédiatement et de créer peut-être trop rapidement un
statu quo.
Ce sont les quatre constatations plus globales. A la suite de ça
j'ajoute certains détails. Par exemple, des petites constatations de
détail, défilées rapidement, seraient dans le sens, par
exemple, qu'une instrumentation de contrôle risque de constituer une
certaine forme de bureaucratie.
Cette bureaucratie pourrait, si certaines méthodes
administratives ne sont pas employées, bien sûr, freiner certains
éléments de développement. Il ne faudrait quand même
pas définir ce n'est pas ce qu'ils ont voulu être et ce
n'est pas ce
qu'ils ont été jusqu'à maintenant les
fonctionnaires, dans le domaine du loisir, comme des polices du loisir.
La loi, actuellement, avec une fonction importante de contrôle
donne à penser à cela.
Dans ce sens, si vous permettez, quant aux propositions, je vais
peut-être vous en donner certaines d'ordre global.
M. Houde (Fabre): Etes-vous disponible après le
dîner?
M. Thibeault: Toujours.
M. Phaneuf: Je veux dire à 14 h 30, M. Thibeault, pour
nous permettre de suivre un cheminement beaucoup plus ordonné.
Le Président (M. Cornellier): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 14 h 30.
(Suspension de la séance à 12 h 35)
Reprise de la séance à 14 h 48
M. Cornellier (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A
l'ordre, messieurs!
J'inviterais les membres de la commission à bien vouloir prendre
leur fauteuil immédiatement. Le huissier, à la porte, pourrait-il
vérifier si le député de Laporte, M. Déom, ne
serait pas dans l'antichambre?
J'inviterais M. Thibeault, de l'Université du Québec
à Trois-Rivières, à poursuivre son intervention.
M. Thibeault (André): Si vous me permettez, je rappelle
les quatre points rapidement, les quatre constatations qu'on faisait ce matin,
et j'enchaîne avec autre chose. La première, c'est qu'on
constatait, bien sûr, une absence d'objectif ou de politique globale, ce
qui nous rendait difficilement capables de justifier ou de ne pas justifier les
présents projets de loi qui nous apparaissaient, bien sûr,
prioritairement, une intervention de contrôle administratif ou de
contrôle d'encadrement. On constatait une centralisation qui devenait, au
niveau de la gestion et de certains contrôles, compréhensible mais
non justifiable, étant donné qu'on n'avait pas encore ces
objectifs fondamentaux. On constatait également qu'on sectorialisait,
peut-être à raison, mais on ne regroupait nulle part, dans les
faits, au niveau de l'individu qui attend à la porte du gymnase ou
n'importe où, on ne regroupait pas de façon polyvalente une
réalité qui, au niveau de l'individu, est globale.
Enfin, notre position c'est qu'il y a une absence, dans cet ensemble de
projets de loi, comme M. le député de Fabre le disait ce matin,
qui est l'individu. L'individu en situation de loisir, les objectifs qu'on y
cherche, comment on le voit, c'est absent. Si vous me permettez le
parallèle avec le secteur de la santé, par exemple, on parle
encore des maladies, alors que l'évolution dans le domaine de la
santé fait qu'on s'intéresse à la santé
maintenant.
Alors, je pense que, là-dessus, il y aurait un autre pas à
faire et notre proposition serait, bien sûr, étant donné
qu'on a le parquet de la Chambre, si vous me permettez l'expression, d'en faire
vraiment une loi-cadre. Cela suppose, bien sûr, de façon un peu
plus immédiate, de définir des objectifs, d'identifier les champs
dans lesquels le gouvernement a l'intention d'intervenir. Cela peut certes se
faire d'étape en étape, la première étant le
contrôle; c'est un peu dans le "timing" quelque chose qui paraît un
peu bizarre. Donc, sans être contre le projet de loi, parce qu'on ne peut
pas être contre certains contrôles d'abus, c'est peut-être
pour ce qu'il n'est pas qu'on avait à mentionner des choses, ce qui a
fait également qu'au niveau des détails des articles, nous
n'avons pas, pour l'instant, présenté de propositions, si ce ne
sont celles qui sont présentées par les organismes plus
directement concernés que nous pouvons l'être. Là-dessus,
cela pourrait se faire, je pense, plutôt d'une façon plus globale.
Pour ne pas allonger et me répéter, je m'arrête.
M. Phaneuf: Juste quelques remarques sur l'absence de politique
globale que vous avez mentionnée tantôt. Je pense que, si on fait
l'analyse des programmes, cela découle d'une politique qui se veut
peut-être sectorielle dans un premier temps, qui n'est pas une politique
globale pour l'ensemble des préoccupations de loisir. Mais, dans
l'ensemble, on a tenté, dans chacune des pyramides de chacune des
disciplines et c'est là l'approche sectorielle compte tenu
de la structure même du haut-commissariat, au niveau des programmes, de
retrouver et de savoir s'il y a des politiques en matière d'assistance,
en matière de promotion, en matière de formation dans les trois
secteurs qu'on a identifiés comme des secteurs de loisir. Je pense que,
si on fait cette analyse d'une façon bien objective, on va s'apercevoir
que cela découle quand même d'une certaine politique des loisirs
qui n'a pas été écrite, et je suis entièrement
d'accord avec vous. On n'a pas, par un livre blanc ou par une philosophie du
loisir, décrit exactement la philosophie du loisir
québécois actuellement, mais la chose sera faite lorsque le livre
blanc sera déposé. Par contre, on ne peut pas accuser non plus le
gouvernement de ne pas avoir de politique en matière de loisir, compte
tenu des programmes qu'on administre actuellement, qui découlent d'une
certaine politique qui n'a pas été, comme je l'ai dit
tantôt, complètement explicitée. En fait, peut-être
qu'une des lacunes du haut-commissariat, c'est de ne pas avoir, sur le plan des
communications, diffusé "at large", si je peux employer cette expression
et cet anglicisme, les politiques que nous avons mises de l'avant ou que nous
avons tenté de mettre de l'avant depuis quand même cinq ans et
même plus que cela maintenant avec le haut-commissariat, depuis huit ans.
C'est juste pour dire que sur l'absence de politique globale, je vous donne
partiellement raison, mais je vous dis que, dans l'ensemble, il y a des
politiques puisqu'il y a des programmes actuellement.
Elles n'ont pas été définies et explicitées
comme elles devaient l'être et rendues publiques comme elles devaient
l'être vu que c'est un service que l'on rend à des gens qui paient
des impôts. Je pense qu'on s'entend là-dessus.
Sur le plan de la centralisation, c'est compréhensible, mais non
justifiable comme vous dites. Cela dépend de quelle façon et
où on se place sur la centralisation, compte tenu du désir du
haut-commissariat de s'associer à des organismes pour faire des choses
en matière de loisirs. Il y a forcément une centralisation qui
doit être faite, compte tenu du contrôle de l'argent et du
contrôle des fonds publics que l'on dépense en assistant des
organismes dans le domaine du loisir. Ce n'est pas une centralisation qui se
veut avec un terme ou une fonction péjorative; je pense que cette
centralisation, elle est souhaitée quand on parle surtout de la
création d'un ministère et de centraliser tout ce qui se fait
chez les intervenants en loisir. Là, il y a toutes sortes de
théories et de thèses qui peuvent se poser. Peut-être qu'il
vaut mieux garder dans douze ministères différents des
intervenants en loisir pour laisser à chacun ce rôle du
dévelop- pement et cette spécificité du
développement des loisirs. Ce sont des décisions qui peuvent
être prises par d'autres individus. Par contre, je vous ai offert une
proposition par le biais d'une législation qui se veut, dans un premier
temps, une étape avant et en attente d'un livre blanc qui sera
déposé sur la politique globale du loisir. C'est une étape
qui est proposée et c'est sur cette étape que l'on discute
actuellement. Si la législation qui est offerte dans les projets de loi
2 et 3 correspond et colle à certaines réalités
québécoises, elle est souhaitable; si elle ne colle absolument
pas aux réalités québécoises, elle doit être
retirée. C'est surtout là-dessus que je retiens les observations
qui me sont faites aujourd'hui.
Les loisirs, dans le sens de l'individu. Là, on pourrait retomber
dans un débat philosophique et je n'ai pas l'intention d'y embarquer,
compte tenu de toutes les discussions antérieures que nous avons eues.
L'individu, en matière de loisir, est un choix et cela, on l'a
exprimé de plusieurs façons. Compte tenu des équipements,
des disponibilités, de tout ce qui existe ici au Québec
actuellement, je pense que l'individu comme tel peut se permettre un certain
choix dans le loisir. Il peut au moins faire le choix dans ses loisirs, il peut
regarder la télévision pendant 35 heures, on a parlé de
consommation, de loisirs et télévision; il peut au moins se
permettre d'aller faire un choix des cinémas et on lui offre une gamme
dans le domaine du cinéma. Je ne suis pas certain de la qualité
de ce qu'on offre, mais cela, c'est autre chose. On peut aussi faire l'analyse
de chacun des choix que l'individu peut avoir et a actuellement dans ce monde
du loisir. Quand on parle de sports, de plein air, de socio-culturel, je pense
que, où qu'on soit au Québec, on a quand même une gamme
d'activités-loisirs qui nous est offerte. Il s'agit de voir de quelle
façon... Est-ce qu'il est préférable de la mieux
structurer, la mieux organiser? C'est partir d'une philosophie qu'on peut
exprimer là-dessus plus clairement qu'actuellement, je pense.
Ce sont les seules observations. Pour le reste, compte tenu des
remarques qui vous sont faites, je fais les mêmes remarques que j'ai
faites antérieurement, à savoir qu'on les prend de bonne part, on
en fait l'analyse, la compilation, parce qu'il y a des termes, des
échanges qui peuvent même s'opposer dans certains des
mémoires. C'est là-dessus qu'on fera la compilation de tout cela,
pour savoir quelles seront les modifications qu'on apportera plus tard.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je voudrais simplement
donner une réaction à l'ensemble des mémoires,
particulièrement à celui qui nous est soumis cet
après-midi, qui a été commencé ce matin.
Je pense qu'avant aujourd'hui, il y a eu quand même un
développement un peu désordonné du domaine du loisir dans
toute la province par une absence de politique bien définie. Chaque
milieu essayait de se développer, selon les besoins de sa
localité, selon son dynamisme.
Mais nous en sommes rendus à l'ère où il faut quand
même permettre une meilleure réalisation de nos ressources. A ce
moment-là, la venue d'une loi pour créer un certain encadrement
ne doit pas, parce que cette loi est bienvenue, être faite dans un
objectif de centralisation pour aller à l'autre extrême;
c'est-à-dire, une absence de politique et un certain désordre
organisationnel, et aller d'un autre côté, avec une centralisation
et une quasi-étatisation du sport et des loisirs. Je pense qu'il y a un
juste milieu là-dedans. Le débat qui est engagé avec la
présence des différents groupes qui viennent nous
présenter leur perception de la situation du loisir nous amène
à réaliser que, de plus en plus, il est bien important que le
projet de loi nous amène une définition d'une politique globale,
par l'Etat, du phénomène loisir au Québec. Cette politique
globale devrait donner les grandes orientations, uniquement, et ainsi permettre
aux organismes du milieu de s'épanouir harmonieusement par le stimulant
que le leadership d'un ministère peut apporter, tout en faisant
attention de ne pas asphyxier le milieu et tuer l'esprit créateur qui y
existe.
C'est donc dire que la politique du ministère doit être
globale en permettant au milieu de réaliser, selon ses besoins bien
précis et selon ses aspirations, cette politique qui a été
pensée d'une façon globale. Je pense que si on va trop loin dans
une centralisation de pouvoirs au niveau du ministère, on n'atteindra
pas les objectifs qu'on veut obtenir et cela va être aussi néfaste
que si on laisse, comme cela l'est actuellement, un certain désordre
dans le milieu des loisirs.
La loi devrait être une occasion de définir une politique
globale qui donnera par la suite aux gens du milieu, directement
concernés, partenaires de l'Etat, la possibilité de
réaliser chez eux, selon leurs moyens, avec la créativité
qu'ils peuvent mettre au niveau local, les objectifs que la politique globale
doit obtenir au Québec.
Je pense que l'affirmation que vous avez faite à la page 9, qui
parle d'un contrôle prématuré d'un phénomène
de développement, c'est vrai. Le domaine du loisir, c'est un domaine qui
est en développement constant. Il n'y a pas de statu quo
là-dedans. Il y a toujours quelque chose de nouveau qui se
crée.
C'est un peu comme une haie autour d'une maison. Le propriétaire
doit couper parfois les côtés pour que cela pousse par le haut ou
couper par le haut pour que cela pousse chaque côté. Il faut aider
les gens à s'orienter, mais ne pas tuer cette fleur qui est en train de
pousser, parce qu'on pourrait l'asphyxier en venant lui donner une direction
qui n'est pas conforme aux désirs du milieu. C'est un peu ce que je
ressens à la suite des mémoires qui nous ont été
présentés jusqu'à maintenant.
M. Houde (Fabre): M. le Président, j'ai une question
à poser, avec un bref commentaire. Je vais essayer d'être vraiment
bref. Je m'adresse au professeur en récréologie à
l'université.
Avant le dîner pour moi, c'est une hérésie
vous avez fait une affirmation que je ne peux pas accepter et que je ne
peux laisser passer.
Quand vous avez parlé du loisir-loisir ce sont vos propres
paroles vous avez ajouté comme exemple de quelqu'un qui fait du
loisir-loisir je n'ai pas le texte du journal des Débats
faire du sport n'importe comment. Je voudrais savoir si c'est cela que vous
enseignez à vos élèves en récréologie. Je ne
peux pas accepter de faire du sport n'importe comment.
Si on veut jouer sur les mots, je suis d'accord qu'on puisse faire du
sport pour s'amuser, mais, si vous utilisez le mot sport c'est vrai pour
les activités culturelles je n'ai pas le droit de laisser un
enfant faire du tennis n'importe comment; je n'ai pas le droit de laisser un
enfant apprendre le ballet n'importe comment; je n'ai pas le droit de laisser
quelqu'un faire de la photographie n'importe comment.
C'est un mythe qui me fait peur chez certains éducateurs et
animateurs. Sous prétexte qu'on fait du sport pour le "fun", du sport
pour s'amuser et qu'on n'est absolument pas intéressé à la
compétition, on n'a pas le droit de laisser faire du sport n'importe
comment.
La preuve, c'est que vous avez des milliers de gens qui font du ski pour
s'amuser, qui font du sport-santé, mais ils essaient de faire du ski
correctement. Ils ne le font pas à quatre pattes, il faut qu'ils se
tiennent debout.
Quand tu joues au tennis, le court de tennis, même pour celui qui
joue pour s'amuser, a 78 pieds de long, 36 pieds de large et un filet. Si tu
joues au tennis dans le champ, tu ne fais pas du tennis. Tu fais
peut-être des "éducatifs" qui te préparent à jouer
au tennis. Tu fais du jeu. Tu t'amuses à te lancer une balle en plein
champ.
Si tu fais du canotage, tu essaies d'avironner correctement, tu essaies
de t'asseoir correctement dans l'embarcation. Je pourrais multiplier les
exemples.
Je pense qu'on peut le faire sur le plan amical. J'espère que
c'est un lapsus, comme moi, hier, j'ai dit: "N'importe quel imbécile
peut avoir un camp de vacances. La preuve, j'en ai eu un."
D'ailleurs, le journaliste m'a cité en première page,
comme de raison. On ne peut même pas lui reprocher de ne pas avoir fait
la citation correctement. C'est vrai que j'ai dit cela. Ceci étant dit,
je pense bien que ce n'était pas le fond de votre pensée, je
l'espère en tout cas. J'espère que ceux qui ont une influence sur
les futurs animateurs, que ce soit dans le domaine culturel ou dans le domaine
sportif, ne partiront pas avec cette théorie. Je pense qu'on n'a pas le
droit. Cela a été galvaudé depuis trop longtemps. Je n'ai
pas le droit de dire à un garçonnet: Nage pour t'amuser et je me
fous comment tu nages. Non, c'est bien de valeur, la brasse existe, le crawl
existe; le crawl n'est pas la brasse, ce sont les pieds qui sortent de l'eau,
ce n'est pas un bras, à moins qu'il en manque un. Il me semble qu'on n'a
pas le droit de laisser aller ces espèces de grandes phrases: Loisir
pour loisir, en laissant apparaître une espèce d'opposition au
sport organisé, au sport des fédérations et au sport dit
de compétition.
La preuve que ce n'est pas vrai, regardez le phénomène du
tennis actuellement dans la pro-
vince, les milliers d'adultes qui n'avaient pas joué au tennis
depuis 20 ans et qui reprennent ce qu'ils ont laissé au collège
parce que, bien souvent, leur médecin les a convaincus de faire un peu
d'activité physique. Ils vont au conditionnement physique, ils font du
jogging et, finalement, ils reprennent une activité comme le tennis ou
le ski de fond, mais ils veulent le faire correctement. Quand je joue au
tennis, je n'ai pas l'aptitude et je ne pense pas à la coupe Davis, mais
j'essaie de tenir ma raquette dans la bonne position. J'essaie d'avoir
l'uniforme correct. C'est un autre mythe, cela, l'histoire des uniformes. Quand
tu fais du football, tu t'habilles pour faire du football. Quand tu fais de la
natation, tu as un maillot de bain. C'est cette espèce de
mentalité qui existe dans certains milieux. J'espère, parce que
j'ai trop d'admiration pour les gars de l'Université du Québec
à Trois-Rivières, que ce n'est pas cette mentalité trop
facile. C'est la même chose pour les éducateurs physiques. C'est
trop facile pour un éducateur physique de dire: Là, nous autres,
la compétition, cela ne nous intéresse pas. C'est seulement le
sport éducatif, le sport santé, le sport ci et le sport n'importe
quoi, sauf le vrai sport.
Il ne faut quand même pas perdre de vue que l'essence même
du sport, c'est la compétition. Dans n'importe quel secteur, que ce soit
le plein air ou n'importe quoi je pense que je pourrais faire longuement
un débat là-dessus c'est d'essayer de se classer, de se
justifier, de s'évaluer par rapport à soi-même, par rapport
à d'autres et par rapport à un ensemble.
M. Léger: M. le Président, il ne faut quand
même pas laisser passer une affirmation comme cela, que l'essence
même du sport, c'est la compétition. Je ne suis pas d'accord.
L'essence même du sport, c'est le développement de la
personne.
M. Houde (Fabre): Non, l'essence même...
M. Léger: Elle peut se développer, en comparaison
d'autres, comme elle peut se développer pour elle-même en se
dépassant elle-même, mais si on part avec l'impression que
l'essence même du sport c'est la compétition, on fausse
complètement le jeu, parce que ça donne une impression que chaque
fois, il faut battre quelqu'un, il faut battre un record. C'est un
dépassement de soi-même.
M. Houde (Fabre): Je m'excuse! Vous êtes 20 ans en
arrière, mon cher collègue!
M. Léger: Je pense que c'est...
M. Houde (Fabre): Vous êtes le seul à...
M. Léger: Pour les applaudissements, je pense qu'on est un
peu en retard.
M. Houde (Fabre): Ce n'est pas sûr qu'ils sont pour vous.
Je ne suis pas convaincu qu'ils le sont. De toute façon, je ne veux pas
ramer contre le courant et je ne veux pas ouvrir un débat
là-dessus. Qu'il y ait trois ou quatre essences même dans le
sport, cela aussi, c'est possible. Je sais que c'est facile. C'est comme
certaines théories des gars de plein air. Ils disent: Nous, la
compétition, on en fait. C'est vrai. Ils en font contre les vents,
contre les courants. S'ils grimpent une montagne, ils en font contre le froid,
contre le rocher et contre la paroi. Bien sûr, ils font de la
compétition! Ils combattent le courant, le froid, les
éléments de la nature. Tu ne peux pas faire une activité
sans vouloir essayer de faire quelque chose. Si tu fais du sport pour le simple
plaisir de faire du sport, ça existe. Mais si tu joues au tennis, tu
comptes les points. Si tu joues aux dames, aux échecs, aux cartes, tu
comptes les points.
M. Léger: Bien oui, mais si tu ne veux pas compter les
points.
M. Houde (Fabre): Ce n'est pas de la compétition,
ça? Tu n'essaies pas de gagner?
M. Léger: C'est la philosophie qu'il y a autour de la
table actuellement.
M. Houde (Fabre): Ces théories...
M. Léger: C'est la compétition versus le sport pour
se détendre...
M. Houde (Fabre): Ce n'est pas vrai!
M. Léger: ...se dépasser...
M. Houde (Fabre): Ce sont de vieux clichés.
M. Léger: ...s'améliorer et avoir une meilleure
condition physique...
M. Houde (Fabre): Des vieux clichés...
M. Léger: Ce sont des vieux clichés, mais si on
veut rester vieux, il faut faire du sport.
M. Houde (Fabre): II faut que tu fasses du sport, mais l'un
n'empêche pas l'autre. Je dis que c'est tomber dans la facilité.
C'est trop facile d'être généraliste dans les sports et
dans les loisirs sous prétexte qu'on ne fait pas de compétition.
C'est plus facile d'être un "jack of all trades, master of none", que de
vraiment se spécialiser dans une discipline. C'est trop facile pour moi,
animateur, si je suis incompétent, de dire aux enfants: Aujourd'hui, on
va faire de la photographie. Photographiez n'importe quand, n'importe qui,
n'importe où, comme dirait Yvon Deschamps, ouvrez votre lentille
à la grandeur que vous voudrez. Cela, c'est facile. Ils font de la
photographie. C'est un petit peu plus exigeant, si je suis un peu plus
compétent, de dire aux garçonnets et aux fillettes: Cela prend
telle distance, tel éclairage. Essayez de vous placer de telle
façon. Ce qui est vrai pour la photo est vrai pour n'importe quelle
activité. Je dis qu'il faut faire attention actuellement. On est
à un tournant où, sous prétexte qu'on est contre la
compétition, contre les Olympiques ou contre telle chose...
Ce n'est pas le but. Je suis bien d'accord. Je suis le premier à
l'admettre. Ce n'est pas le but de faire des champions. Ce n'est absolument pas
ce que je dis. Je dis que, dans une discipline, si elle mérite de
s'appeler discipline culturelle, sociale ou sportive, si elle mérite
d'exister, si elle mérite d'avoir des associations, si elle
mérite d'avoir des fédérations, je pense que c'est notre
rôle et notre devoir d'avoir des animateurs, qu'ils soient
bénévoles ou payés, qui donnent le goût de la
participation à n'importe quelle sorte de citoyens du Québec et
de le faire le plus correctement possible. C'est tout ce que j'avais à
dire.
M. Léger: Je pense que M.Thibeault avait une
réponse à donner.
M. Thibeault: J'étais pour l'appeler le professeur de
"Fabre". Je pense que là-dessus on peut difficilement, à ce
moment-ci et je pense que les réactions le démontrent
faire un dogmatisme, dans un sens ou dans l'autre, remarquez-le
bien.
Cela me permet peut-être d'expliquer la remarque de M. Phaneuf,
aussi. Quand je parlais de l'individu... Il est bien sûr qu'on peut faire
de la gymnastique intellectuelle longtemps là-dessus, j'en conviens avec
vous.
Mais, par ailleurs, je pense que, pour évaluer la performance de
notre système, au bout de cela, sur quoi se basera-t-on? Dans un
système de loisirs, bien sûr, remarquez bien. Sur la satisfaction
que les individus en retireront ou sur quelque chose qui est peut-être un
peu plus extérieur à eux-mêmes, qui est leur performance,
comme vous le disiez. Des points et des résultats. Je pense qu'il y en a
un qui est un moyen pour l'autre. Dans ce sens, je ne peux être contre ce
que vous dites, mais je ne peux en faire un dogme parce que, pour moi, la
mesure au bout est la satisfaction des individus qui sont là. Ce qui
fait que dans le projet, par exemple, lorsqu'on définit le loisir comme
des activités, c'est vrai, oui. Cela s'exprime par des activités,
mais ce sont des gens qui font ces activités qui sont dans un contexte
particulier.
Comme je vous le disais ce matin, je pense que, de plus en plus, on
admet que, pour beaucoup de gens, l'activité qu'ils font est plus ou
moins secondaire. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne la font pas avec coeur,
qu'ils n'y s'y mettent pas et qu'ils ne sont pas prêts à tous les
défis possibles, mais c'est le contexte dans lequel on le fait.
C'est dans cet esprit que je dis que la mesure de notre succès
sera la satisfaction ou le développement ou le plaisir je
n'embarque pas là-dessus des individus qui vont vivre cela.
Qu'ils le fassent par le moyen d'une compétition serrée, je suis
d'accord.
Pour expliquer ce que je disais ce matin, je pense qu'il y a des nuances
à apporter dans le sens que, dans le cadre dans lequel on fait
l'activité sportive, il y a le sport qu'on fait. Je suis d'accord avec
vous qu'on n'appellera plus tel sport du tennis si on se lance, avec des
bâtons de baseball, par-dessus un filet, un ballon de football.
On n'appellera plus cela du tennis; quand on fait du tennis, on fait du
tennis, sauf qu'il est possible d'en faire, sans, bien sûr, devoir le
faire dans une ligue. Je peux faire du tennis trois fois par année, ce
qui ne m'empêcherait peut-être pas de faire une autre
activité physique ou intellectuelle tous les trois soirs, peu importe.
Il faut permettre cela. Je vous cite un exemple seulement là-dessus.
Dans combien de villes, actuellement, un petit garçon qui, pendant une
saison, n'a-t-il pas pu pour parler de hockey faire du hockey
pour X raisons, il est arrivé trop tard, etc. L'année suivante,
il n'est plus de calibre, souvent, pour faire l'équipe, parce qu'on n'a
pas toujours de la place pour tout le monde. Il a des chances de pouvoir
accrocher ses patins pour un bon bout de temps. Il reste que nous, si nous
voulons en faire, nous qui sommes peut-être pas des joueurs de hockey
dans des ligues, prenez n'importe quelle activité, dans le fond, c'est
cela aussi que j'appelle du loisir; ce n'est pas à l'intérieur
d'un système qui s'appelle une ligue, qui s'appelle quoi que ce
soit.
Les collectionneurs de timbres, ce n'est pas nécessaire qu'ils
soient toujours membres d'un club. C'est dans ce sens. On peut le faire de
façon sporadique, je répète, ce qui ne m'empêche pas
de se livrer à un loisir ou deux de façon un peu plus intensive.
Il y a cette période aussi où on a à choisir.
Indépendamment du dogme qu'on veut bien prôner, il reste que la
réalité est là. Les Québécois en loisir ont
encore aussi à apprendre à utiliser leur temps libre. Cela aussi
est important, c'est dans ce sens que s'imposent des programmes d'une certaine
éducation, car on ne vend pas nécessairement des activités
comme on vend du savon avec un produit miracle au bout. Si tu fais telle
activité, tu vas arriver à tel équilibre, etc. On vend
tout cela d'un bloc. C'est là que je disais que cela me paraît
moins placer l'homme en face. J'espère que les hérésies
n'excommunieront pas trop de monde et je vous remercie de la leçon. Je
me suis permis d'en faire une par la suite, on en discutera plus tard.
J'aimerais, dans la réponse de M. Phaneuf, relever une chose.
Quand je parlais de la centralisation pour revenir plus
précisément au texte de loi il me paraît quand
même important que le mode de détermination des mandats soit
peut-être qui va faire la différence entre une centralisation
abusive dans un certain sens et une centralisation où on parle beaucoup
plus d'une collaboration. Cela ne me paraît pas évident. Je ne dis
pas que c'est le contraire, je ne juge pas le texte, mais cela me paraît
moins évident quand même, ce mode de détermination des
mandats. C'est plus discrétionnaire pour l'instant. C'est à peu
près l'important de ce qu'on voulait vous dire.
Le Président (M. Cornellier): M. Thibeault, la commission
vous remercie. Avant d'appeler les prochains opinants, j'aimerais mentionner
à nos auditeurs que les manifestations, quelles qu'elles soient,
joyeuses ou non, ne sont pas permises, même si, à l'occasion, cela
peut mettre un peu d'animation dans le débat. Je vous demanderais, en
vertu du respect du règlement, d'éviter toute manifestation.
J'invite maintenant les porte-parole de la Conférence des
organismes régionaux de loisir du Québec.
Conférence des organismes régionaux de
loisir du Québec
M. Tremblay (Robert): M. le Président, M. le ministre, M.
de l'Opposition, MM. les membres de la commission parlementaire, je suis Robert
Tremblay, président du Conseil des loisirs de la région de
Québec et porte-parole pour la conférence. J'ai, à ma
droite, le président de la Conférence des organismes de loisir,
M. Jean Lemieux; à mon extrême droite, M. René Boulay,
vice-président du CRL de Montréal; à ma gauche, M. Michel
Fleury, secrétaire général du Conseil des loisirs de la
région de Québec et M. Denis Rhéaume, directeur
général adjoint au même organisme.
M. le Président, je vais situer un peu notre intervention. A la
suite des mémoires qui ont été présentés,
déjà notre organisme a présenté un mémoire
au nom de plusieurs, il est évident que nous ne nous
désolidarisons pas de ce qui a été avancé au cours
de ce mémoire, soit aboutir à un moment donné au retrait
de la loi ou, ce qui est aussi mentionné dans le mémoire, arriver
à des modifications substantielles qui permettraient tout de même,
à cette loi, de donner les effets qu'on espère et aussi les
effets de la loi et ceux qui semblent prévus.
Notre inquiétude est venue de différentes façons.
D'abord, au niveau de la création du ministère lui-même, on
voit que le ministère s'appelle le ministère du Tourisme, des
Loisirs et des Parcs. Lorsqu'on écoutait les personnes intervenir, tout
le monde parlait, presque de façon courante, du ministère du
loisir. Pour situer le débat, sans discuter du projet no 1
lui-même, il faut penser que le prochain projet de loi créant un
ministère, fait du loisir une des préoccupations du futur
ministère qui, lui, est un ministère à vocation
économique. Le cas échéant, est-ce que le loisir va
occuper la même place au niveau du nouveau ministère qu'il occupe
actuellement au niveau du haut-commissariat qui, lui, était
créé par un arrêté ministériel qui imposait
d'une certaine façon, à l'intérieur du ministère de
l'Education, une structure complète en elle-même et qui avait tout
de même un pouvoir de regard global sur le loisir? C'était sa
préoccupation unique.
Pour nous, conseils régionaux de loisir, une autre
inquiétude, c'est de voir qu'au même moment, le même
gouvernement, dans les affaires culturelles, qui sont aussi semblables aux
loisirs d'une certaine façon, parce que le loisir est aussi une
manifestation culturelle d'une société, pense arriver à
répondre aux aspirations d'une population en assumant une
régionalisation qui fait qu'on crée des organismes
régionaux avec des pouvoirs assurant la participation de la population
à l'élaboration des politiques et aussi à l'administration
des décisions qui sont prises pour les appliquer. D'un autre
côté, nous voyons un ministère selon lequel ces organismes
régionaux existent depuis 20 ans et, au même moment, nous regar-
dons le projet de loi et, le seul endroit où nous pouvons tenter de les
déceler, c'est dans l'appellation assez vague d'organismes
régionaux, dont le seul mandat est d'exécuter des mandats qui lui
viennent ou des programmes qui sont prédéfinis.
Mais on ne laisse aucunement voir que le conseil régional sera un
carrefour où les populations régionales vont pouvoir manifester
des besoins précis, présider à l'élaboration des
besoins, donc des politiques qui vont s'élaborer dans le milieu, et que
ce milieu sera appelé, par un processus de consultation, à
participer aux politiques de planification de l'Etat qui permettra d'avoir des
politiques qui partent du haut et qui vont s'appliquer avec la couleur
régionale, tenant compte des besoins, des niveaux d'évolution,
des degrés de participation, de l'organisation matérielle du
milieu et aussi de son degré de sensibilisation.
C'est partant un peu de toutes ces inquiétudes qu'au niveau des
conseils régionaux ou de la conférence des conseils, nous avons
cru bon de présenter le mémoire que nous vous présentons.
C'est évident que la question posée est excessivement importante,
parce que c'est tout le problème... Est-ce qu'une politique de loisirs
peut s'appliquer autrement qu'en ayant une politique
décentralisée non seulement pour l'application des
décisions, c'est-à-dire des structures administratives qui
descendent jusque dans la région, mais en s'associant des genres de
gouvernements régionaux, des conseils régionaux
améliorés si vous le voulez, qui créeraient le carrefour
où il y aurait un équilibre entre les besoins de la population et
les fins que l'Etat veut atteindre pour assurer à la population le
niveau de services dont elle a besoin?
Notre mémoire pourrait se résumer aux pages 11 et 12. Je
pense qu'elles donnent un peu l'approche générale et la
synthèse de notre mémoire. Au-delà des
considérations et remarques émises antérieurement
c'est-à-dire les remarques qu'on vient de faire sur le projet de loi no
1 et aussi d'autres remarques qu'on pourra faire tout à l'heure
vis-à-vis de l'organisation générale du loisir sur
les projets de loi 2 et 3, nous ne pouvons qu'accueillir favorablement
l'intention du législateur de reconnaître le palier
régional comme niveau d'intervention. C'est évident que, si on
lit les articles 11 et 12, on peut nous répondre qu'il est prévu
des organismes régionaux, mais notre inquiétude parce
qu'on est au point des inquiétudes; j'espère que, tout à
l'heure, tout va se résorber et qu'on va s'apercevoir que tout
simplement, si ce n'est pas clair, il s'agit de le dire clairement est la
suivante. On peut dire: On n'est certainement pas un organisme régional
quelconque.
En effet, à première vue, nous serions tentés de
croire que la meilleure façon de coordonner les services est de tout
centraliser. Or, l'organisation centralisée ne va pas sans supposer des
problèmes importants. Tout d'abord, la communication qui semble
relativement facile s'avère, de fait, passablement lourde. Sous
l'organigramme simplifié peut s'installer une bureaucratie lente et
pointilleuse.
A la fin du paragraphe, on dit: Par ailleurs, la centralisation ne pose
pas que des problèmes concrets; elle s'oppose à l'exercice
démocratique qui suppose la participation maximale de la population.
C'est évident lorsque la population a à répondre
seulement à des programmes préfabriqués et à
s'encadrer dans des plans prédéfinis. Il s'agit d'une
activité qui est justement faite pour sortir l'individu du milieu
contraignant du travail, du milieu contraignant de nos structures sociales
à cause du besoin de se côtoyer, du besoin d'arriver et du besoin
de vivre dans un monde politiquement organisé. Il ne faudrait pas que le
dernier repaire de l'individu, qui était son loisir, devienne aussi un
milieu qui est très structuré et où, à un moment
donné, on n'a pas plus de latitude qu'on n'en avait en sortant de
l'usine à cinq heures. C'est très important.
Au palier régional, par contre, on offre une alternative à
ce problème. A l'instar du législateur, nous estimons que la
structure régionale est une condition essentielle à une
participation et à une planification coordonnée. Le palier
régional s'avère la seule solution valable pour un niveau
provincial qui ambitionnerait de se lancer dans un processus de planification,
car l'Etat ne pourrait décemment avoir pour un interlocuteur les quelque
1500 localités du Québec.
Ainsi, la régionalisation des structures administratives, tout
comme la représentation de la population constituent des
prérequis indispensables à un développement harmonieux.
Cependant, bien que le législateur reconnaisse le palier
régional, il ne précise nullement la formule qu'il entend adopter
pour assurer sa présence dans le milieu régional.
Actuellement, quand on étudie l'article 12 du projet de loi no.
2, il demeure pratiquement impossible de connaître le genre d'organisme
qu'il privilégie et le degré de liberté qu'il entend
consentir aux régions dans l'élaboration et la mise en
application de politiques de loisir. La notion d'organisme régional
prête à confusion dans le contexte d'un projet de loi axé
sur la reconnaissance d'organismes régissant la pratique
d'activités.
L'organisme régional dont il semble être question
apparaît être beaucoup plus une émanation
décentralisée des organismes centraux de loisir ou des
fédérations qu'un organisme régional de participation, de
concertation et de soutien. Il va sans dire que cette confusion doit être
dissipée et qu'une formulation plus élaborée devra
éventuellement compléter l'article 12.
Afin de faciliter la tâche, à la fin du mémoire,
nous vous proposons ce que pourrait être cette formule. C'est ainsi que,
si nous allons à la page 33 de notre mémoire, il y a une
série de considérants qui tiennent compte un peu de toute la
substance qui est à l'intérieur du mémoire, où on
montre des chiffres précis, des faits précis, enfin, une
expertise de ce qu'ont vécu les conseils régionaux depuis 1956,
parce que c'est tout de même la plus vieille institution née des
besoins du milieu et par le milieu.
On arrive, à un moment donné, à vous
suggérer des modifications. Il devrait y avoir des modifications. C'est
ainsi, par exemple, qu'à l'article 25a, on pourrait lire: II est
institué quinze conseils de loisir qui ont pour principale fonction...
Et là, on définit les fonctions des conseils. Si vous me
permettez une parenthèse, il y a une différence énorme
entre des conseils de loisir qui sont des organismes privés dont le
gouvernement peut se servir pour les associer à certains programmes de
développement et des organismes qui sont reconnus dans une loi et qui
deviennent des organismes parapublics. Ces organismes peuvent avoir toute la
dépendance d'un organisme parapublic, mais, par contre, ils ont toute la
liberté que la loi leur donne.
A ce moment-là, l'organisme qui a des pouvoirs qui lui sont
donnés dans la loi devient un impératif pour un ministre
responsable de ministère, c'est-à-dire lui permettre de
réaliser ce que le législateur a voulu qu'il soit. C'est
évident qu'il y a une marge énorme, comme on pourra le voir au
niveau des discussions.
Donc, les articles de loi qui sont là, c'est tout simplement
reprendre dans le même schème, ou suivant les mêmes vues que
le projet de loi no 2, et dire qu'il y a des conseils de loisir dont le
rôle est d'assurer la participation de leur population régionale
aux politiques de développement en matière de loisir; d'assurer
la consultation, la représentation, la concertation et l'information, le
soutien professionnel et technique en matière de loisir à leur
population régionale, de collaborer avec les organismes de loisir en vue
de l'organisation d'activités de loisir au bénéfice de
leur population régionale et des groupes de personnes de leur
région. Ensuite, il y a les dispositifs pour leur permettre d'y
arriver.
Mais, si on reprend un peu les fonctions que la loi donnera aux conseils
régionaux de loisir, je pense que c'est tout le problème du
loisir qui est posé. Si on écoute l'intervention que faisait M.
Houde, si on enlève ce qui peut être soulevé par une
période un peu particulière en se rattrapant à l'essence,
les préoccupations de M. Houde sont les mêmes que celles du
conseil régional. En somme, le conseil régional, c'est ni un
organisme de régie, ni quelqu'un qui a pour fins de mener un sport
à des sommets, ni quelqu'un qui dit, d'avance, la population va faire
cela, mais c'est un organisme qui permet à l'usager du loisir, quelle
que soit la formule qu'il emprunte, d'avoir à la portée de la
main des services de soutien, des services d'animation, des services de
coordination et de les avoir près de chez lui.
Pour comprendre la situation, il s'agirait peut-être de prendre un
individu qui décide de faire du loisir. La première chose qu'il
fait, il dit: Je fais cela où? C'est la première chose qu'il
demande. Ensuite, il dit: Quel genre d'activité de loisir peut
m'intéresser? A ce moment-là, il se dit que, s'il a tel genre
d'activité, cela lui prendrait certaines choses. A quel endroit
s'adresse-t-il pour avoir cela? Ce sont les genres de demandes qui viennent au
conseil régional.
Ces gens se regroupent, déterminent un genre
d'activité, viennent demander certaines sortes de services. On a,
parmi une série de professionnels polyvalents, la capacité de
leur offrir ces besoins, de trouver, en collaboration avec les autres
organismes qui pourraient les avoir... Maintenant, on dit: Vous pouvez vous
organiser et on peut vous aider.
Mais supposons que ce groupe décide de pousser plus loin
et là, je rejoins M. Houde la pratique du sport, par exemple.
Il dit: Nous autres, on est en train de former un club ou on a
commencé pour rire et on est quinze là-dedans. On est
intéressé à se structurer et à faire du sport. Cela
devient un club. Il va s'affilier; il va dans une fédération
mais, quand le club est formé, il a des problèmes ce club. Le
club dit: Maintenant qu'on est organisé, qui va nous dire comment monter
un club? Ils disent: Va proche, à ton conseil régional, il y a
des gens qui vont te dire comment faire. Il dit: Si à un moment
donné on voulait savoir un peu ce que cela implique jouer dans telle
chose, on dit: Au conseil, ils vont pouvoir te donner cela. Donc, il vient
chercher toute sa série.
D'un autre côté, quand le monsieur est rendu dans un club
et qu'il est fédéré, il dit: Nous autres, on s'est
organisé avec notre fédération et on va avoir un autre
club qui va venir. On va avoir une compétition à
l'intérieur de deux clubs. Nous autres, on aimerait que vous nous aidiez
à nous organiser. Le conseil des loisirs peut très bien
communiquer avec la fédération et dire, parce que nous autres on
n'a rien à voir dans la régie et l'organisation de la discipline
en termes de qualité: De quoi auriez-vous besoin pour être
capables de le réaliser? Nous autres, on donne à toutes ces
structures le soutien dont on est capable.
Je prétends qu'une des complications à l'heure actuelle,
ce n'est pas le fait qu'on soit plus contraignant ou moins contraignant, mais
c'est l'imbroglio des structures. Même si à un moment donné
les structures sont plus encadrées, cela n'empêchera pas le petit
gars dans un club de rencontrer un membre de Hockey-Canada qui va venir
s'incruster dans le club et traiter avec l'athlète. Cela
n'empêchera pas l'Institut national des sports de venir avec un programme
et de demander au même club, pour tel athlète, de faire d'autres
choses. Cela n'empêchera pas sa fédération de venir au
même club en disant: Nous autres, cette année, on poursuit tel
but. Cela n'empêchera pas le haut-commissariat d'envoyer une lettre
quinze jours après et dire: Entre les subventions, vous avez eu Mission
76 et Sport Canada. Vous n'auriez pas encore un petit coin où vous
pourriez nous faire une demande d'assistance financière, mais pourvu que
vous respectiez telle chose?
A un moment donné, il arrive de fameux problèmes. C'est
ainsi qu'on voit de jeunes athlètes qui disent à leur
président de club: Je n'ai plus d'affaire à vous autres; Sport
Canada traite directement avec moi et j'ai de l'argent personnellement.
Il faudrait au moins que, dans le projet de loi, on retrouve qu'aucun
organisme ne pourrait inter- venir en termes de sports
fédérés autrement que par le truchement de sa
fédération, parce qu'on va détruire les clubs. C'est un
premier problème. Les fédérations sauraient où
s'adresser sur le plan régional, un club, où s'adresser, les
individus, où s'adresser. Le gouvernement, pour sa part, quand il
s'agirait d'établir des politiques de développement,
établirait une consultation avec cet organisme régional
représentatif en disant: Ce serait quoi le programme de
développement? Il peut arriver avec des programmes de
développement qui tiennent compte des différentes régions
de la province, d'un système de subventions normalisées qui fera
que ce ne sera pas un genre de fromage où on va dire à quelqu'un:
Si tu sautes de cette façon, pas de même, comme cela, le fromage,
tu vas l'avoir. Si tu ne sautes pas de même, tu ne l'auras pas.
C'est pourquoi par une politique de subvention tu peux être plus
directif que par n'importe quel système étatique. Je pense que,
si tout cela existait, M. le Président, les conseils régionaux ou
la population régionale seraient servis et tous les organismes sauraient
où s'adresser. On n'aurait pas le fameux imbroglio où on confie
au même organisme le développement et la régie. Pour
s'assurer que la régie soit bien faite, on étouffe certains
organismes sur le plan de la régie, parce qu'on veut assurer une
certaine démocratie dans le développement. Ce sont des remarques
qui ont été faites ce matin. Ils ont dit: Pourquoi pas de
permanents à la confédération?
Si les fédérations étaient uniquement des
organismes de régie qui aient des permanents, cela ne changerait rien,
mais comme elles sont obligées aussi d'assurer le développement,
à ce moment, cela crée des conflits. Je pense que le but des
fédérations n'est pas le développement. Je ne voudrais pas
parler au nom d'un autre, mais il me semble que, ce matin, quand les organismes
regroupés sont venus, il y en a un qui a dit: Ce n'est pas le rôle
des confédérations de faire du sport de masse. Ce sont des
organismes fédérés dont le but est la compétition.
Mais en dehors de tout ces gens qui font de la compétition, cette
immense masse, qui va s'en occuper? C'est pourquoi nous prétendons que
les organismes régionaux de loisirs, avec l'expérience qu'ils ont
vécue, en étant bons et mauvais, c'est bien évident, sont
des organismes qui doivent être maintenus. Si le gouvernement a
jugé bon de passer par les confédérations pour être
capable de s'assurer une action, je pense que les conseils des loisirs, dans
leur histoire, ont tout de même démontré une
stabilité plus grande que ces organismes et je me demande encore
pourquoi le gouvernement ne veut pas s'associer, de façon structurelle,
aux conseils régionaux pour faire son développement.
C'est la première partie.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable ministre.
M. Phaneuf: M. le Président, premièrement,
j'aimerais me permettre de féliciter le groupe qui représente la
CORLQ pour le sérieux du mémoire
qui a été présenté et le sérieux de
la présentation que vous nous avez faite. Je n'ai pas à
m'exprimer bien longtemps sur les buts reconnus par le haut-commissariat, les
buts poursuivis par les conseils régionaux de loisirs. J'ai
été moi-même un des membres fondateurs avec un de mes amis
qui est aujourd'hui un de mes secrétaires particuliers adjoints, M.
Lucien Biron, fondateur du Conseil régional des loisirs du sud-ouest du
Québec.
Le bien-fondé des conseils régionaux et le besoin des
conseils régionaux de loisirs qui existait il y a X années est
encore valable et peut-être encore plus valable en 1976 qu'il ne
l'était autrefois, compte tenu de l'ampleur que le loisir est en train
de prendre. Compte tenu de cette ampleur, il est certain qu'il est
intéressant et rassurant, dans une structure de loisirs qui se veut
démocratisée, d'arriver à toucher des organismes beaucoup
plus près de la base que par la centralisation qui peut être
apportée par un ministère.
La seule chose qui peut m'inquiéter dans votre mémoire,
c'est que vous définissez d'une façon bien claire et bien
précise et vous statuez là-dessus les quinze
conseils régionaux de loisirs existant aujourd'hui. Là-dessus, je
pense que M. Boulay, étant de la région de Montréal, sait
les discussions que nous avons eues à ce sujet, à savoir s'il
n'en faudrait pas 18 éventuellement, compte tenu du nombre de personnes
qui sont incluses sur l'île de Montréal, soit 2,5 millions de
personnes. En les mettant carrément dans la loi, je statuerais sur un
sondage que nous sommes en train de faire et des études que nous sommes
en train de terminer pour arriver à peut-être subdiviser cette
partie de l'île de Montréal et de la ville de Laval, compte tenu
des bassins de population existants.
En dehors de cela, votre mémoire, je l'endosse et je pense qu'il
serait important et impérieux pour vous de vous asseoir avec... Vous
vous êtes référés à l'article 12. La seule
nuance est peut-être que j'en fais une interprétation, et vous
cela vous donne des inquiétudes. Quand je lis l'article 12 qui dit: "Un
organisme régional de loisirs a principalement pour fins la promotion
des loisirs auprès du public et d'un groupe de personnes d'une
région. Le mandat d'activités d'un organisme régional de
loisirs prévoit les modalités selon lesquelles il concourt
à l'élaboration et à la mise en oeuvre de programmes de
loisirs adaptés aux besoins et aux ressources de la région", cela
répond en bonne partie aux craintes que vous avez exprimées dans
un premier temps. Oui, je vous en prie.
M. Tremblay (Robert): A part l'agrément. Cela veut dire
qu'avec un agrément, on existe selon la bonne volonté du ministre
qui aura la responsabilité de...
M. Phaneuf: Si on vous met dans la loi, cela vient de
régler le problème. La définition de l'article 12, je
pense, correspond fort bien à la description que vous faites du
rôle que le conseil régional de loisirs...
M. Tremblay (Robert): Peut-être pas de façon aussi
claire que dans nos paragraphes. Maintenant, vis-à-vis des conseils
régionaux, c'est évident qu'on prenait ce qui existait. Est-ce
que, à un moment donné, le territoire juridictionnel des conseils
régionaux pourrait être l'effet d'un arrêté en
conseil ou d'un règlement du ministre, quitte à ce que cela se
fasse après discussion? Ce qu'il y a, c'est qu'à un moment
donné, si seulement la loi prévoyait des critères aussi
pour établir ce qu'est un conseil régional, cela voudrait dire
que c'est à peu près comme une commission scolaire. Quand
quelqu'un répondrait aux critères qui sont établis dans la
loi, il aurait droit d'être un conseil régional. Cela est une
garantie pour nous, qui nous paraît essentielle. Cela amènerait un
regain de vie dans les conseils régionaux. Cela permettrait de
consolider les structures. Là, on dirait: C'est un organisme dont se
sert le gouvernement. Aujourd'hui, il y a des fois où j'emploie
le mot "dessert" dans les deux sens on sert au dessert aussi.
M. Phaneuf: Dans les faits, vous savez fort bien l'utilisation
qu'on a faite des conseils régionaux. Pour ne citer que des exemples, je
pense que les conseils régionaux sont drôlement impliqués
dans les Jeux du Québec. C'est un exemple. Un deuxième exemple,
s'est le nouveau programme qui a été mis sur pied au niveau des
clubs sportifs, niveau 1 et niveau 2, pour lequel la consultation s'est faite
par le biais des conseils régionaux qui ont convoqué les
organismes concernés. C'est suite aux recommandations du comité
mis sur pied et mis de l'avant par le conseil régional des loisirs qu'on
a pris les suggestions et qu'on a répondu à 35% des demandes,
compte tenu des disponibilités bancaires que nous avions. Je pense que,
là-dessus, à cause des gestes posés par le
haut-commissariat pour le travail de collaboration et l'utilisation des
conseils régionaux, le passé est peut-être garant de
l'avenir. Il faudrait peut-être aller plus loin là-dedans, surtout
compte tenu de l'évolution même du domaine des loisirs. Si cela
peut vous rassurer, M. Tremblay, soyez assuré d'une chose. C'est que
j'aimerais bien que vous puissiez vous asseoir avec ceux qui ont
rédigé la loi et, en l'occurrence, Me Roger David, qui est
là. On en a discuté ensemble. Je pense qu'il serait
intéressant peut-être de voir à améliorer la
rédaction, d'une part...
M. Tremblay (Robert): Si je lui laisse la décision, je
peux être inquiet de...
M. Phaneuf: Je ne laisse pas la décision... J'ai bien dit
que cette commission parlementaire, M. Tremblay, était une commission
qui se voulait une consultation populaire auprès des gens et des
organismes pour bien s'assurer ensemble que la rédaction de cette loi
soit faite en fonction des véritables besoins qu'on analyserait
ensemble. C'est ce qu'on fait actuellement. Je pense que, compte tenu de ce qui
est dans votre mémoire, que je trouve très bien fait, je dois
dire que, dans l'en-
semble, j'endosse les propositions que vous faites et j'aimerais
peut-être les retrouver dans la loi. Cela pourrait, je pense, une fois
pour toutes, clarifier la situation sur l'esprit du gouvernement du
Québec face aux responsabilités de chacune des régions et
des conseils régionaux en particulier.
M. Tremblay (Robert): Pourquoi me dites-vous, M. le ministre,
"peut-être" et "pourrait"? Vous savez que dans la langue
française, ce sont des mots qui permettent l'art du possible.
M. Phaneuf: Cette loi doit être adoptée par
l'Assemblée nationale, non pas par la commission parlementaire. Nous
sommes ici au stade des discussions et des consultations. Lorsque nous serons
en deuxième lecture, je ne sais pas si l'Opposition n'arrivera pas et ne
modifiera pas totalement ce que nous avons discuté, ne proposera pas des
amendements qui vont venir démolir ce que vous proposez
actuellement.
M. Tremblay (Robert): S'il n'en tient qu'à vous, vous
trouvez que c'est raisonnable?
M. Phaneuf: Vous avez ma proposition.
M. Tremblay (Robert): Merci, M. le ministre. Vous venez de me
servir un argument qui... n'est pas frappant, mais qui enlève un paquet
de discussions.
M. Léger: C'est enregistré au journal des
Débats.
M. Phaneuf: Non, je pense que là-dessus,
sérieusement, je suis, avec vous, bien conscient de la raison par
laquelle vous avez présenté ce genre de mémoire, et des
craintes que vous laissez percevoir dans ce mémoire. Je suis aussi
craintif que vous, compte tenu de toutes les discussions que j'ai eues. Comme
j'y crois, moi, au conseil régional de loisirs j'y crois
sérieusement j'aimerais les retrouver dans la loi d'une
façon bien définie. Mais la seule crainte que j'ai, c'est sur
l'identification tout de suite définie des quinze. C'est peut-être
18, tantôt. C'est la souplesse qu'il faudrait retrouver dans la loi pour
nous permettre d'en avoir 18, si on en a besoin de 18, et non pas dire: C'est
quinze et ça va être quinze, et il faudra modifier la loi pour en
avoir 18 tantôt. Il y a des études trop importantes qui se sont
faites dans la région de Montréal pour mettre ça de
côté, je pense, actuellement.
C'est le seul aspect qui va vous forcer, peut-être, à
penser à une rédaction qui va vous permettre d'avoir les conseils
régionaux, les inclure dans la loi, de vous assurer que vous avez ce
genre de pouvoir dans la loi, et moi, je vous donne mes garanties
là-dessus. Je pense qu'il serait intéressant pour vous de vous
asseoir, a ce moment-ci, avec les gens qui font la rédaction sur le plan
juridique pour pouvoir inclure dans la loi ce que vous me proposez ici.
M. Tremblay (Robert): L'autre partie de ce qu'on demande, M. le
ministre, c'est aussi de re- connaître notre organisme provincial, qui
est la CORLQ. Qu'il soit aussi reconnu dans la loi avec les pouvoirs qui y
sont, c'est-à-dire de reconnaître que, sur le plan des conseils
régionaux, si on veut vraiment que ça coïncide avec la
structure du gouvernement en termes d'élaboration de politiques, ce soit
aussi une table de concertation.
Nous ne voulons pas que la CORLQ devienne, à un moment
donné, un medium d'uniformisation, parce que ce serait a l'encontre de
la régionalisation. Mais on veut tout de même que, comme il y a
différents organismes provinciaux, les conseils régionaux de
loisirs aient une table où, à un moment donné, ils peuvent
s'assurer une voix provinciale lorsqu'ils sont obligés de
défendre un certain principe ou enfin des choses qui transcendent les
conseils régionaux et qui sont des problèmes. Il me semble que
cela assurerait une structure de collaboration, de coordination et surtout de
consultation, M. le ministre. J'insiste parce qu'un des mandats des conseils
régionaux, lorsqu'on lit les mandats donnés par le
haut-commissariat, c'était surtout la consultation, et Dieu sait si la
consultation est rare, ardue, difficile et rarement au niveau du ministre.
Il va falloir avoir, dans le monde du loisir, une espèce de
discrétion. Il ne faudrait pas que la subvention devienne l'argument
d'organisation du loisir au Québec. Je ne veux pas aller plus loin
là-dessus. Je ne voudrais pas citer d'exemples. De toute façon,
c'est suffisamment clair dans notre mémoire. Mais moi, je dis que les
programmes de l'Etat, s'ils sont bien planifiés, ça va. Mais il
ne faudrait pas que ça aille à rencontre de programmes
régionaux qui, eux aussi, peuvent avoir une couleur dans la
région de Québec et ne vouloir rien dire aux Laurentides. Les
budgets ne devraient pas être un système d'uniformisation, mais un
système de normalisation, c'est-à-dire qu'en normalisant, tu
réponds à certains critères et à certains besoins
particuliers, mais ça ne veut pas dire que nécessairement,
à la fin, tu te ramasses avec exactement le même argent. Ce qui
fait qu'à un moment donné, il y a un milieu dynamique dans le
milieu du loisir.
L'autre aspect qui me semble vouloir être souligné et sur
lequel je voudrais attirer votre attention, c'est sur l'économie
générale du projet de loi de vouloir faire assurer par des
organismes de régie, dont l'unique fonction est que le meilleur gagne,
le boulot du développement et penser que même le sport, ça
devient une de leurs préoccupations en termes de
développement.
Les fédérations sont nées d'impératifs de
fédérations nationales et internationales, elles fonctionnent
dans des cadres prédéterminés et c'est le cheminement pour
atteindre à la compétition reconnue. Or, quand, au Québec,
on veut se servir de ces fédérations pour leur faire atteindre
des fins autres que celles-là, les gens sont perdus, et, à un
certain moment, au niveau des Jeux du Québec, on vit ce
problème.
Est-ce nécessaire, dans des jeux régionaux, que la
fédération du cyclisme vienne nous dire, par exemple: Les petits
gars qui n'ont pas leur licence en cyclisme ne courront pas? Ne pourrait-il
pas y avoir, au niveau des fédérations, des
assouplissements suivants les différents jeux qui sont disputés,
parce que la compétition aux Jeux du Québec demeure une
compétition de niveau très modeste?
C'est tellement vrai que, dans la région de Québec, par
exemple, en patinage de vitesse, on a 57% des jeunes qui sont
éliminés obligatoirement, et ce sont eux les compétiteurs.
Je pense que, pour les Jeux du Québec, il y a peut-être une
adaptation à faire, mais il ne faudrait pas qu'à un certain
moment, parce que c'est tellement difficile d'atteindre le fonctionnement des
jeux, on ait des politiques fédérées ou de régie
qui viennent à l'encontre de cette espèce de développement
qu'on veut avoir.
Je pense que tout cela, ce sont les préoccupations du conseil
régional, parce qu'il travaille avec tous les intervenants et je vous
garantis que les gens nous disent toutes ces choses. C'est pourquoi, vous avez
avantage à nous garder, parce que nous sommes une bonne oreille.
M. Phaneuf: Là-dessus, je me suis exprimé
tantôt, mais, pour les remarques que vous avez faites aux
fédérations sportives, aux fédérations de
régie, c'est en partie vrai ce que vous dites. Il ne faut pas oublier
non plus qu'une fédération a, dans ses buts, bien sûr, de
voir à la promotion de sa discipline sportive, de voir à
sanctionner les compétitions qui ont lieu, etc., mais un des buts de la
fédération est de faire la promotion de sa propre discipline, et
cela en collaboration avec les conseils régionaux de loisir.
Lorsqu'on parle des Jeux du Québec, des sanctions et des modes de
chacune des fédérations, cela est très varié selon
les fédérations et selon les buts que la fédération
poursuit. Vous êtes d'accord avec moi, mais on voulait quand même
que les compétitions soient tenues conformément à des
normes et à des règles qui sont conformes aux règles des
fédérations, ce qui a amené les fédérations
à être bien impliquées dans les sanctions au niveau
même des Jeux du Québec et cela sert de mode de promotion.
Je vais vous donner un exemple. Si on ne veut pas se servir des Jeux du
Québec, dans les Jeux canadiens, telle fédération sportive
peut décider d'éliminer tous les seniors de la compétition
sur le plan canadien pour permettre à des juniors de pouvoir
s'évaluer à un certain moment; c'est le but poursuivi par une
fédération en fonction de ses propres promotions, et on ne peut
pas éliminer ce genre de responsabilité à une
fédération de régie.
Je pense qu'elles doivent participer à ce genre de
décisions. Vous avez cité le patinage de vitesse tantôt.
C'est peut-être une réalité à Québec, mais,
dans le but d'une promotion et d'une décentralisation du patinage de
vitesse, si on veut retrouver du patinage de vitesse dans chacune des
régions du Québec, je pense que la fédération qui a
cette préoccupation doit se donner des normes ou des règlements
pour permettre peut-être le développement là où il
est même non existant dans certaines régions de la province.
Cela peut créer des difficultés qui doivent être
discutées avec vous, mais les problèmes du Conseil
régional des loisirs de Québec, par rapport à des
problèmes de la Côte-Nord, peuvent être très
variés dans ce domaine, surtout quand on parle de discipline, si on veut
faire l'approche sectorielle de chacun des problèmes.
M. Tremblay (Robert): C'est la preuve des conseils
régionaux.
M. Phaneuf: D'accord. Et c'est pour cela qu'il y a un rôle
à jouer avec les conseils régionaux; cela nous force aussi
et je l'ai déjà dit à faire une
décentralisation des fédérations que, il y a peu
d'années, on retrouvait, soit à Montréal ou soit à
Québec, mais très peu dans le reste de la province. Le fait
d'avoir la présence des conseils régionaux, d'avoir eu les Jeux
du Québec, a forcément amené cette décentralisation
où on retrouve maintenant des parcelles, des morcellements de chacune
des fédérations et une présence de chacune des
fédérations dans presque toutes les régions du
Québec et dans toutes les disciplines actuellement. Et cela s'est fait,
bien sûr, en collaboration avec les conseils régionaux de loisirs.
De là l'importance.
Si vous me permettez ces quelques remarques, pour ce qui est des budgets
que je mentionnais tantôt, à partir des subventions et des normes,
je peux bien faire des normes à partir du bassin de population et
à partir de beaucoup de choses. Je pense qu'il va falloir qu'on
rediscute de ces problèmes, face au haut-commissariat ou au nouveau
ministère, en fonction des besoins plus spécifiques que chacun
des conseils régionaux doit exposer, mais vous êtes d'accord avec
moi qu'il y a de grandes disparités avec ce que les conseils
régionaux doivent dire, compte tenu des bassins de population et de
chacune des responsabilités actuellement. Je fais une nuance entre
Montréal et le Conseil régional des loisirs du Sud-Ouest du
Québec, qui regroupe très peu de personnes, si on le compare avec
celui de Montréal. Si je fais la comparaison des budgets, si je voulais
me normaliser à partir du nombre d'individus, j'augmenterais
drôlement rapidement le budget et le budget du Conseil régional
des loisirs de Montréal triplerait rapidement.
C'est ce genre de discussion qu'on n'aura pas ici, je pense, mais qu'on
devrait avoir éventuellement pour tenter d'uniformiser les normes, pour
en arriver peut-être à des normes qui vont coller beaucoup plus
à la réalité.
Vous avez le ton juste dans vos explications.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: II y a plusieurs questions pour lesquelles on a
eu des réponses, soit ce matin ou cet après-midi. Il y en a une
à laquelle je ne pense pas que le ministre ait répondu comme
telle, à moins que je l'aie échappée. L'organisme devant
nous dit justement qu'on pourrait conclure que les CRL
sont reconnus par l'article 12 comme organisme régional.
A l'article 11, on parle d'un organisme central de loisir qui leur donne
une existence légale dans la loi et, par l'article 28, on institue une
confédération québécoise des loisirs
socio-culturels. C'est la même chose pour la confédération
québécoise du plein air et la confédération
québécoise du sport. Mais il n'y a pas, je pense, d'article
je ne sais pas si le ministre a l'intention d'en insérer un
pour qu'il y ait aussi un organisme comme CORLQ au niveau provincial. Le
ministre a-t-il répondu tantôt?
M. Phaneuf: Non, je n'ai pas répondu, vous avez raison.
Pour ce qui est de la CORLQ, cela m'a échappé. C'est un
problème un peu particulier et c'est peut-être l'odieux de la
décision le fait que la CORLQ a été portée par les
conseils régionaux de loisirs. Je m'explique. Cela a été
la seule occasion où on a employé exclusivement cette formule
pour les conseils régionaux et la CORLQ. On a dit que, si les conseils
régionaux de loisirs voulaient avoir un organisme de chapeautement,
c'était leur décision. On donnait les budgets qui devaient
financer leur chapeau à chacun des conseils régionaux de loisirs.
C'est la décision des quinze qui disaient: J'ai $3000 dans le budget qui
m'est octroyé par le haut-commissariat et ce montant, je ne peux
l'utiliser pour ma gestion propre; si je veux appartenir à la CORLQ, je
vais lui verser les $3000.
M. Tremblay (Robert): Si vous permettez, M. le ministre,
jusqu'à cette année. Ce sont les propos que vous aviez tenus aux
Jeux de Jonquière, j'étais d'accord avec vous. Mais, cette
année, il est arrivé une décision qui a fait dire: On
verse $45 000 à la CORLQ et si vous voulez l'avoir, fondez-la. C'est
pour cela que je vous dis...
M. Phaneuf: J'y arrivais.
M. Tremblay (Robert): On arrive ensemble.
M. Phaneuf: Je parle du passé pour qu'on comprenne la
situation. C'est un test qu'on a fait avec les conseils régionaux de
loisirs, un test qu'on aurait pu faire avec toutes les
fédérations sportives pour la CSQ, un test qu'on aurait pu faire
pour toutes les fédérations de plein air pour la FQPA et, le seul
test, on l'a fait avec les conseils régionaux de loisirs. On est
arrivé, je pense, à un consensus, à la suite de
discussions, d'avoir la CORLQ. On s'entend et, à partir du moment
où on s'entend, on a dit: D'accord, la CORLQ, on la reconnaît
comme telle. La reconnaissance de la CORLQ, c'est de lui verser directement la
subvention, au lieu de passer par le biais des conseils régionaux de
loisirs.
M. Léger: Mais, à l'avenir, la loi ne
prévoit pas que vous allez verser régulièrement une
subvention à la CORLQ. Vous allez le faire aux différents
organismes régionaux de loisirs.
M. Phaneuf: Non, ils sont trop. On n'a pas identifié, en
dehors des trois grandes confédéra- tions, les autres d'une
façon spécifique dans la loi. Si la recommandation est telle
qu'on veut qu'on reconnaisse la CORLQ comme l'organisme qui va regrouper les
conseils régionaux de loisirs, j'ai dit qu'on était ouvert
à la discussion et qu'on est prêt à faire certains
amendements.
M. Tremblay (Robert): Dans notre mémoire, à la page
35, à l'article 25F on ajoute: II est institué une
conférence québécoise des conseils de loisirs qui regroupe
les quinze conseils de loisirs nommés à l'article 25B de la
présente loi. La confédération québécoise
des conseils de loisirs a pour principale fonction de permettre la concertation
des conseils de loisirs et de mener des activités d'intérêt
commun aux conseils de loisirs qu'elle regroupe. La Conférence
québécoise des conseils de loisirs est une corporation, au sens
du Code civil et est investie etc.
On dit: Les pouvoirs de la conférence sont exercés par un
conseil formé de quinze personnes dont chacune sera
désignée par chacun des quinze conseils de loisirs qu'elle
regroupe pour la période et selon les modes prévus par les
présents règlements. Ensuite, pour faire de la concordance, on
dit aussi que les personnes qui travaillent à l'intérieur d'un
organisme affilié, si elles sont à l'emploi ou autrement, ces
personnes ne peuvent pas faire partie d'un conseil d'administration.
Là-dessus, je pense que nous sommes d'accord pour le principe
général. Si on veut avoir des organismes dans lequels il n'y a
pas de conflit d'intérêts et la structure d'exécution et
d'élaboration ne se trouve pas dans la même personne, il ne
faudrait pas que les personnes qui exécutent les politiques soient
celles qui les approuvent et ensuite qui s'analysent. Parce que le permanent
qui travaille dans un milieu et au conseil d'administration demande: Est-ce que
cela va bien dans ton coin? Il dit: Je crois bien, c'est moi qui le fais. Il
faut éviter ce genre de conflit.
Je pense que cela consacrerait d'une certaine façon le nouveau
rôle du bénévole qui n'est pas de pelleter sous le
rôle du permanent, mais d'établir les besoins de la population et
dire aux professionnels qu'il connaît: Maintenant que tu connais mes
besoins, tu sais comment y répondre. En somme, c'est la personne qui
arrive dans un restaurant et qui dit au cuisinier: Je veux un steak. Là,
elle s'adresse au technicien. Elle dit: Toi, tu sais comment le faire cuire, je
le veux médium. Mais si le technicien dit: Ce n'est pas un steak ce midi
qu'il faudrait que tu manges, c'est un oeuf. Elle va dire: Ce n'est pas ce que
je t'ai demandé. C'est cela, la différence. C'est très
important de trouver et je trouve qu'il y a un premier effort du gouvernement
pour dire que, dans l'élaboration des politiques, cela va se faire au
niveau des consommateurs. Ils vont manifester leurs besoins. Il y aura des
techniciens pour y répondre et je contribue à cela.
M. Phaneuf: Le seul engagement que je ne prends pas ici, M.
Tremblay, c'est probablement celui d'accepter d'emblée d'avoir dans la
loi, d'une façon bien spécifique, en dehors de l'article qui
reconnaît des organismes centraux, des nomenclatures, parce qu'il
y a déjà des études en cours sur d'autres organismes et
c'est une prudence que je veux conserver.
Nous allons étudier cet aspect de la CORLQ comme telle, si on
doit la voir identifiée en tant qu'entité dans un article de la
loi. Je fais cette réserve dans un premier temps, compte tenu d'autres
discussions que j'ai et je vous dis: De toute façon, les modifications
que je peux apporter à cette loi qui a été
déposée en première lecture, c'est à la suite de
discussions que nous aurons en deuxième lecture, en commission
plénière, article par article. Si je ne fais pas la proposition
de modification, peut-être que mon collègue de l'Opposition la
fera et on la débattra à ce moment-là, si ce n'est pas
apporté par le parti au pouvoir. Si la commission parlementaire fait une
consultation, je vous dis que je reçois bien vos recommandations. Dans
le cas des conseils régionaux de loisir, je vous dis qu'on peut
modifier. Déjà, nous sommes prêts à modifier une
bonne partie de notre législation en fonction des recommandations que
vous nous faites. Pour la partie de la CORLQ comme telle, à savoir si on
va nommément la mettre dans la loi, j'ai peut-être des
réticences dans un premier temps, cela reste à discuter et j'ai
l'intention de continuer à faire ce travail pour savoir exactement.
L'autre réticence que j'ai, je l'ai exprimée tantôt, c'est
à savoir s'il y en a 15 ou s'il y en a 18. Je ne veux pas, tout de
suite, m'impliquer là-dedans. Je veux qu'on fasse la description, qu'on
dise qu'il faut diviser le Québec et qu'on l'identifie dans un premier
temps, mais qu'on me laisse la souplesse dans la loi pour modifier, compte tenu
des derniers travaux qu'on est en train de faire, parce que c'est très
important pour Montréal.
M. Tremblay (Robert): Une des procédures que vous
envisageriez, c'est que les territoires des conseils seraient définis de
temps à autre par le ministre sous forme de règlement.
M. Phaneuf: Par voie de règlement, parce que je n'ai pas
l'intention de retourner en Chambre chaque fois pour modifier la loi. Je pense
que ce serait beaucoup trop lourd comme procédure.
M. Léger: II y a une autre question que je voudrais vous
poser. Comment cela fonctionne-t-il au niveau d'une région, à
laquelle vous devez donner des services, être une réponse aux
préoccupations des gens d'un milieu? Supposons qu'une
fédération sportive ou un organisme central de loisir, disons de
philatélie ou de photographie, ou une fédération de
patinage de fantaisie ou de tennis sur table a, au point de vue provincial, la
préoccupation de développer son sport ou sa préoccupation
de loisir, mais que, dans une région, on s'aperçoit qu'on
voudrait en avoir plus ou qu'on désirerait mettre l'accent sur un autre
sport ou un autre loisir que celui que la fédération a choisi.
Par exemple, dans la région de Sherbrooke, on se dit: Chez nous, c'est
beaucoup plus le tennis sur table qu'autre chose et il semble que la
fédération de tennis sur table ne veut pas don- ner un budget
suffisant pour fonctionner; on veut développer ce loisir davantage, etc.
Est-ce qu'au niveau de la région, vous avez... Comment fonctionne la
relation pour permettre que se développent, dans une région
donnée, selon les besoins du milieu, des sports ou des loisirs que la
fédération centrale n'a pas l'intention de développer plus
dans telle région que dans l'autre?
M. Tremblay (Robert): De la façon que vous posez le
problème, ce n'est jamais arrivé, à ma connaissance, que
ce soit la fédération qui ait empêché le
développement. Justement, comme je vous le disais tantôt, la
fédération, lorsqu'un nouveau club arrive, est heureuse de
grossir, mais elle va le prendre dans un système de régie. Nous,
au conseil de Québec, parce que c'est ce que je connais le mieux, on a
des personnes dans différentes zones, cinq de nos conseillers en loisir
demeurent dans le milieu. On en a sept ou huit au bureau avec un personnel de
secrétariat. On a des commissions consultatives. Il y en a qui
s'occupent plus principalement du sport, des activités culturelles ou
encore du plein air, qui sont choisies par le milieu et qui donnent des avis au
conseil d'administration. On a des contacts continuels au niveau des
présidents d'associations au niveau régional et aussi avec les
gens qui ont l'intention de développer des activités et
là, ils communiquent avec un permanent. Quelqu'un peut dire: Je voudrais
m'organiser pour jouer au tennis.
Il va nous poser des questions sur les disponibilités, sur les
possibilités, comment il pourrait s'y prendre, ce qu'il y a comme
possibilité, au niveau des équipements techniques, d'avoir ces
choses-là. On va lui donner tout l'aspect des services qu'il peut y
avoir pour cela. Une fois que tout cela est fait, on dit: Maintenant, reprenez
votre liberté et formez-vous un club. Vous savez comment vous y prendre,
vous savez où aller. Si vous avez besoin de soutien, de publication, de
polycopie, de faire tenir une comptabilité parce que, si vous
venez à avoir des subventions, c'est trop compliqué de faire
tenir cela par des bénévoles on le fait au niveau du
conseil. On a des associations qui s'entendent avec le conseil pour avoir des
véhicules de travail où ils demeurent, pour avoir leur permanent
ou autrement. Enfin, c'est toute la qualité des services dont une
personne peut avoir besoin sans se poser la question si elle appartient
à tel groupe ou à tel autre. C'est évident que, dans un
milieu, par exemple, où les gens manifestent des désirs de
développer tel genre d'activité, nos agents de
développement vont aller dans ce milieu, vont rencontrer des maires de
municipalité, vont provoquer des rencontres dans le milieu et tout cela
pour leur permettre de grandir.
La politique du conseil régional ne va pas se substituer au
milieu. On dit à un groupe: Si vous êtes capable de vous prendre
en main, vous aurez les services sur demande comme tout le monde. Maintenant,
je ne sais pas si cela répond à votre question, mais c'est la
façon d'arriver au conseil des loisirs, c'est le chemin que tout le
monde suit
de façon naturelle quand il a des problèmes. Quand cela va
bien, c'est moins important, comme n'importe quel organisme.
M. Léger: Ce matin ou hier, on avait mentionné
qu'en 1976 on ne devrait pas parler d'accessibilité, parce qu'il y a
tellement de gymnases et tout cela. Mais le problème
d'accessibilité dans un organisme comme le vôtre ainsi que dans
les organismes régionaux, c'est qu'on peut réellement faciliter
cette accessibilité, parce que ce n'est plus uniquement une
accessibilité physique, c'est aussi toute la panoplie de ce que vous
avez donné tantôt pour les gens qui veulent faire du loisir ou du
sport. Les questions qui se posent sont: Quels genres de loisirs sont
disponibles, qui va donner le service, qui va s'occuper de l'animation, qui va
s'occuper de donner de l'information aux gens pour leur dire que cela existe,
qui va s'occuper de la formation des animateurs au niveau de la population et
est-ce que cela est à un prix abordable? Toutes ces choses entrent
à l'intérieur de la préoccupation de
l'accessibilité. Ce n'est plus comme auparavant à savoir s'il y a
un endroit où je peux aller. Il y a tout le reste des services qui est
essentiel et qui fait qu'un loisir est accessible ou non. Je pense que votre
organisme ainsi que les organismes régionaux sont une réponse
à ces problèmes d'accessibilité.
M. Tremblay (Robert): Je pense que c'est l'aspect qui devrait
être, dans le futur, le plus développé. On ne veut pas que
les conseils régionaux deviennent des gouvernements
suprarégionaux d'ailleurs, je pense que ce serait une erreur
mais que ce soit un centre de concertation et de consultation pour des
décisions gouvernementales, que ce soit en termes de planification, en
termes d'équipement, en termes d'inventaire. Je pense que c'est
l'endroit tout trouvé avec une petite armée de permanents, mais
tout de même avec des structures qui existent, une connaissance du milieu
depuis au moins une génération. Tout cela permettrait
certainement au gouvernement, s'il s'agit de prendre une décision pour
tel équipement, d'avoir cette espèce d'information du conseil
régional avant de prendre une décision.
L'autre phénomène qui éclate et qu'on va voir qu'on
le veuille ou non, c'est le débordement de l'élite au niveau
municipal. On en a parlé avec l'Union des municipalités. C'est
évident que les municipalités ne sont pas près de voir le
jour où elles vont fermer la piscine pour faire compétitionner
dix nageurs pendant qu'il y a 500 personnes qui attendent. Il n'y a pas un
politicien qui va oser faire cela. Ce qui s'est produit dans la région
de Québec c'est que, lorsque c'est arrivé au niveau de la
natation, ils ont créé un club qui s'appelait les Sélects
et ils ont recommencé exactement ce que fait n'importe quel club,
à quêter, à voir tout cela. Mais au niveau régional,
qu'est-ce qui aurait empêché ces gens de se tourner vers le
conseil régional? On aurait pu dire: II y a des mécanismes qui
peuvent être prévus au niveau régional pour vous permettre
la même accessibilité que vous aviez au niveau de la
municipalité. Ainsi, le conseil régional aurait pu faire des
démarches auprès de l'université, auprès des
différents CEGEP et dire, par exemple, au club de patinage de vitesse ou
au club des Sélects de natation: Vous aviez besoin de 100 heures de
piscine, elles sont à votre disposition. C'est le conseil
régional qui devient celui qui vous a permis l'accessibilité,
sans créer de nouveaux équipements au lieu de laisser les gens
être obligés de courir. Il y a un tas de services comme
ceux-là qui font qu'à un moment donné, le conseil
régional, au niveau d'une région, pourrait être
excessivement utile. L'Institut national des sports pourrait avoir un
programme, parce qu'on dit qu'on veut que les gens continuent à
être dans le milieu, mais qu'est-ce que dirait l'Institut national des
sports si on disait: Nous, on veut prévoir 100 heures de piscine pour
tel club de compétition? Le conseil régional pourrait-il
prévoir où on pourrait avoir ces choses? C'est pour cela que je
dis que le conseil régional est vraiment un niveau de services où
le gouvernement dit: Ne venez pas m'achaler à Québec chaque fois
ou à travers toutes les structures, mais donnez-vous une identité
régionale qui fait qu'il y a une commune mesure entre la population, les
besoins et les services, et que les services soient à la portée
de la main.
Je pense que c'est une formule qui vaut la peine d'être
exploitée beaucoup plus qu'elle ne l'est actuellement et il semble que
cela répond à la façon dont le loisir se manifeste dans
notre milieu.
M. Léger: Je vous remercie, parce que vous avez un
excellent mémoire. A part cela, vous apportez des expériences
très concrètes sur des problèmes particuliers. Je pense
que cela va servir énormément à la commission
parlementaire pour l'élaboration et l'adoption de ce projet de loi.
M. Phaneuf: Permettez-moi de vous féliciter pour le
dynamisme que vous exprimez dans votre milieu et que vous concrétisez
par des faits bien concrets, dans les gestes et les actions que vous avez
posés dans les dernières années.
M. Tremblay (Robert): Merci.
Le Président (M. Cornellier): M. Tremblay, messieurs, je
vous remercie. J'invite maintenant les représentants de la
Confédération des sports du Québec.
Confédération des sports du
Québec
M. Simard (Louis): M. le Président, M. le ministre, MM.
les députés, la Confédération des sports du
Québec...
Le Président (M. Cornellier): Voulez-vous vous
identifier?
M. Simard (Louis): Oui, M. le Président. Louis Simard.
Immédiatement à ma gauche, Jean Martin et Guy Bigras.
La Confédération des sports du Québec souhaite
communiquer aux membres de la commission, aux parlementaires et au public son
point de vue sur ces projets de loi. Compte tenu du processus de consultation
inhérent à un organisme comme le nôtre, la période
de trente jours offerte pour préparer et présenter ce
mémoire s'est avérée contraignante et a pu, dans une
certaine mesure, contribuer à provoquer quelques absences dans le
document.
De plus, la Confédération des sports du Québec
s'est associée à d'autres organismes pour présenter un
mémoire commun contenant une approche globale du phénomène
du loisir. Cependant, il nous a semblé important de privilégier
également une approche sectorielle dans le domaine qui nous est plus
spécifique, soit celui du sport.
C'est ainsi que nous tenterons, dans les remarques qui suivent,
d'apporter une contribution à l'évolution de ce dossier qui nous
préoccupe et sur lequel l'Assemblée nationale est appelée
à se prononcer très prochainement.
A maintes reprises, depuis sa fondation en 1968, la
Confédération des sports du Québec a fait des
représentations auprès du gouvernement québécois
pour susciter la mise en place d'un outil gouvernemental efficace dans ce
secteur du loisir que constitue le milieu sportif. A presque tous les
congrès de l'organisme, se sont répétés les voeux
appuyés par des résolutions pour que le gouvernement crée
un ministère responsable d'élaborer une politique de
développement et d'assistance au sport amateur.
En plusieurs occasions, l'annonce de la création prochaine dudit
ministère a permis au milieu de renouveler ses espoirs, sans toutefois
lui permettre de les concrétiser. Dès la réception du
document actuel, les membres du conseil d'administration
décidèrent d'en faire parvenir une copie à chaque
président des 70 organismes membres de la Confédération
des sports du Québec.
Une réunion de la commission des présidents fut
convoquée pour le 6 mai dernier. Ces derniers furent alors
invités à communiquer aux représentants de la
confédération leurs remarques et leurs recommandations sur les
projets de loi présentés.
Avant de passer à ces recommandations et remarques que nous
allons retrouver à la page 14 du présent mémoire, il est
bon de préciser qu'il s'agit surtout d'interrogations, d'une certaine
appréhension, appréhension qu'on peut qualifier de
légitime, et également de certaines inquiétudes
suscitées en regard de l'interprétation qui pourrait ressortir
des différents articles et lors de la mise en application des projets de
loi 2 et 3.
Pour passer à ces remarques, recommandations et
appréhensions qu'on retrouve à la page 14, je cède la
parole à mon collègue, Jean Martin.
M. Martin (Jean): Compte tenu de l'absence de politique glogale,
comme il a déjà été mentionné, ou de livre
blanc, de même que de la promesse du ministre de subséquemment se
préoccuper de la fabrication d'un tel document, nous avons
décidé, dans l'étude qui suit, de simplement tenter de
dégager systématiquement les points qui, à notre avis,
devraient être modifiés sensiblement pour rencontrer les
expectatives des utilisateurs représentés par les
fédérations unisports et leurs organismes de regroupement, la
CSQ.
Au niveau du projet de loi no 2, en premier lieu, au chapitre I, dans
l'interprétation, il nous apparaîtrait profitable qu'une
définition du mot "sport" soit faite pour nous aider à faire une
distinction avec les autres activités ou groupes d'activités
décrites.
Au paragraphe g), on ajoute qu'on pourrait peut-être mieux
encadrer la définition de la "manifestation sportive".
Désirez-vous qu'on procède complètement en y
revenant par la suite? D'accord.
Au chapitre II, au niveau de la responsabilité du ministre, on
parle à l'article 4 du ministre comme devant, entre autres, susciter "la
mise en place de mécanismes de coordination entre les
fédérations sportives dirigeantes et l'institut". Il serait bon
de savoir ce qu'il advient, dans ce contexte, de la CQS, pourtant
chargée par l'article 29 de mener des activités
d'intérêt commun.
Pour les articles...
M. Houde (Fabre): Page 15.
M. Léger: Je voulais savoir à quelle page vous
étiez rendu.
M. Martin: Je m'excuse. Pages 14 et 15. On est rendu à la
quinzième.
En ce qui concerne les articles 8 et 9, il faut se souvenir que
l'article 9, entre autres, se lit ainsi: "L'agrément d'un organisme de
loisirs ou d'une fédération sportive fait l'objet d'un mandat
d'activités que décerne le ministre; ce mandat indique les
activités pour lesquelles l'agrément est décerné et
la durée de cet agrément".
On mentionne ici qu'il serait, à notre avis, plus acceptable que
le ministre laisse les organismes déterminer leur mandat et leurs
activités, et se garde le pouvoir d'accepter ou de refuser de les
soutenir par son agrément ou son refus.
A l'article 14, par ses affiliations avec les niveaux national et
international, la fédération sportive dirigeante détient
le mandat de régir l'activité dans sa discipline et non seulement
de la promouvoir.
De par le même mandat, elle est habilitée à
accréditer les entraîneurs et officiels, ce qui signifie beaucoup
plus que simplement s'occuper de leur formation. S'il y avait
possibilité de rectifier le tir à cet endroit...
A l'article 15, les rapports entre les fédérations
sportives dirigeantes et les fédérations sportives multisports
gagneraient à être signifiés dès maintenant afin de
ne pas poursuivre dans certaines ambiguïtés.
Articles 16 à 19. Si une fédération doit inscrire
comme athlète, entraîneur ou arbitre toute personne qui le demande
et satisfait aux conditions prévues par ses règlements et qu'elle
exerce son habilitation sur les manifestations sportives entre
athlètes (article 16) on peut comprendre que la
fédération n'aura de contrôle que sur les manifestations
entre personnes inscrites comme athlètes sur ses listes. Est-ce à
dire qu'elle n'aurait pas d'autorité sur une épreuve entre un
athlète et un "non-athlète" il faut préciser: quelqu'un
qui en fait partie, qui a sa carte de membre ou non ou entre des
athlètes affiliés et des personnes non-affiliées, comme on
le mentionne? Ce serait peut-être une lacune à corriger.
Article 20. Une fédération sportive dirigeante
élabore et applique des règles techniques et
déontologiques qui s'appliquent aux manifestations sportives qui
relèvent de son habilitation. La fédération sportive
multisports les applique dans ses activités. Est-ce que le fait pour une
fédération multisports de ne pas appliquer ces règles
constituerait une infraction et quel type d'infraction est-ce que cela
serait?
A l'article 23, une fédération sportive dirigeante est
limitée dans les contributions financières qu'elle peut exiger
d'un athlète ou d'un groupement.
Ici on a simplement voulu signifier que, dans plusieurs cas qui sont
indiqués, à un moment donné, la fédération
n'est pas absolument responsable, entre autres, à cause des
différents niveaux. Elle peut être obligée d'exiger une
affiliation plus coûteuse que ce qui pourrait être prescrit. On
demande au législateur de préciser la contribution
financière, s'il y avait une possibilité de le faire.
M. Phaneuf: Je m'excuse, M. Martin. Dans quel sens? C'est assez
difficile quand même pour l'Etat de préciser quelle sorte de
contribution on pourrait exiger pour une carte de membre d'une
fédération. On n'est pas pour mettre $1 ou $1.50 dans la loi.
M. Martin: Non. On connaît l'intention du ministre. C'est
pour démocratiser le plus possible l'accès aux sports.
Par contre, le ministre est conscient comme nous que si une
fédération nationale exige de sa fédération
provinciale, je ne sais pas, $2 ou $5 par tête de pipe, comment la
fédération provinciale s'y prend-elle pour attaquer le
problème? Est-ce qu'à même les fonds...
M. Phaneuf: Comme toujours.
M. Martin: ... du gouvernement, on peut arriver à payer
cela?
M. Phaneuf: Comme toujours. Elle aura une liste pour le national
et une liste pour le provincial.
M. Martin: En tout cas, on soulève le point. Est-ce que
c'est un processus normal? On veut bien s'asseoir avec le ministre pour
discuter ce genre de problème.
L'article 25, je pense qu'on l'a indiqué carrément, cet
article est une invitation à la délation et risque
d'entraîner des maux pires que ceux qu'il entend guérir. Cela nous
apparaît dangereux. L'ar- ticle 25 mentionne que toute personne peut, si
elle prétend qu'un organisme de loisir ou une fédération
sportive contrevient aux dispositions de la loi ou des règlements,
porter une plainte devant la commission. Est-ce qu'il n'y aurait pas un moyen
plus souple?
M. Phaneuf: J'aurais voulu que la commission soit une
espèce...
M. Martin: Ou plus rigide?
M. Phaneuf: ... d'ombudsman du sport. C'est comme cela que je
l'avais expliqué lorsque j'ai présenté la loi no 3. SI on
veut vraiment que cette commission puisse jouer ce rôle, il faut
permettre à des individus de signaler à la commission des abus,
à un moment donné. Je ne vois pas quelle sorte de formulation on
pourrait trouver pour éviter ou permettre ce genre de choses.
M. Martin: Peut-être pour commencer, que ce soit soumis
à l'organisme; au moins que l'organisme soit mis au courant de la faute
en question, parce que cela laisse libre cours...
M. Phaneuf: Vous vouliez, M. Martin, nous faire une proposition
là-dessus, pas tout de suite, mais...
M. Martin: Oui, c'est vrai.
M. Phaneuf: ... parce que vous nous référez
à l'article 25, sans faire de suggestion.
M. Martin: D'accord.
M. Phaneuf: J'aimerais bien avoir vos suggestions pour l'article
25.
M. Martin: Disons qu'on a bien indiqué au début que
c'est surtout une série d'interrogations, parce que le laps de temps, il
faut être bien franc, ne nous permettait pas d'apporter toutes les
solutions qu'on aurait pu trouver.
M. Phaneuf: Les points techniques qui sont soulevés et qui
doivent faire l'objet d'une étude, suite à la présentation
du mémoire aussi, pour voir quelle sorte de modifications on peut
apporter.
M. Martin: D'ailleurs, ce mémoire est strictement
technique et pratique actuellement.
M. Phaneuf: D'accord. Je le reçois comme tel,
d'ailleurs.
M. Martin: A l'article 27, on mentionne qu'il devient urgent de
préciser ce qu'est un mandat d'activités relatif au plein air,
afin d'éclaircir certaines ambiguïtés avec le sport. On
s'est servi de deux exemples, mais je pense que cela pourrait également
ressortir au niveau du socio-culturel: le jeu des échecs, est-ce du
sport aussi, une activité socio-culturelle?
M. Phaneuf: II y a de la compétition dans le jeu des
échecs, attention.
M. Martin: C'est cela. On a demandé la définition
du sport tout à l'heure. Tel que défini actuellement dans le
projet de loi, les échecs sont autant un sport qu'un loisir, un
loisir-loisir, comme on a mentionné tout à l'heure.
M. Phaneuf: On n'embarquera pas dans le sujet, si vous me
permettez.
M. Martin: A l'article 34, si, comme mentionnait l'article 33,
"les règlements internes d'une fédération sportive
dirigeante comprennent les règles techniques et déontologiques",
l'approbation des règles techniques peut difficilement être
soumise aux décisions de la CSQ ou du ministre, ces règles lui
étant dictées par ses contreparties nationales ou
internationales. Cela pose un problème sérieux. Les règles
déontologiques, si j'ai bien compris, ce sont les règles du jeu.
Je sais que le ministre a mal vu peut-être d'en arriver à
déterminer autre chose que ce qui est déterminé au niveau
international. Par contre...
M. Phaneuf: Oui et non. S'il y avait des abus dans les
règlements d'une fédération internationale, compte tenu
des responsabilités du ministre et de sa juridiction sur le plan
provincial, on pourrait ne pas vouloir pratiquer un sport, s'il y avait des
abus. Je vais vous donner un exemple bête. Si la Fédération
de la natation décidait demain matin que, pour augmenter la vitesse en
natation, il serait souhaitable qu'on n'ait plus de maillot, je ne sais pas,
c'est la décision que j'ai entérinée, mais on pourrait
avoir cela dans les règlements. Je m'excuse de pousser un exemple aussi
ridicule que celui-là, mais il pourrait aussi devenir u1
exemple véritable. Là, on se coupe les cheveux, vous savez
tout ce qui se passe, à un moment donné, pour les gens. Est-ce
qu'on en ferait un règlement éventuellement? Ce n'est pas
restrictif, c'est presque une sanction. Compte tenu de la responsabilité
du ministre, s'il prenait une mauvaise décision, c'est lui quand
même qui...
M. Martin: On a voulu simplement signifier at ministre qu'il
pourrait se poser des problèmes sérieux en ce sens que la
fédération est une instance nationale ou internationale...
M. Phaneuf: Très vrai.
M. Martin: ... et c'est un problème du Québec.
M. Bigras: M. le ministre, cela pourrait aller même
jusqu'à voir à la création de la fédération
sportive qui n'aurait pas nécessairement de pendant au niveau national
et international, compte tenu du Québec en tant que tel. Il pourrait y
exister des activités sportives qu'on ne pratiquerait qu'ici. Ou on
désirerait ne pas avoir le besoin de s'affilier.
M. Phaneuf: Dans la pratique, on ne pense pas qu'on en arriverait
à cela.
M. Bigras: Cela pourrait être fait. M. Phaneuf: Cela
pourrait.
M. Bigras: La loi le permettrait.
M. Phaneuf: C'est vrai. Vous avez raison.
M. Bigras: Sans digresser trop loin, ça pourrait nous
amener à discuter le fameux problème de juridiction entre
certains abus d'associations canadiennes vis-à-vis de certaines
fédérations sportives. Je ne veux pas ouvrir le débat
maintenant, mais ça nous laisserait une porte ouverte ici.
M. Phaneuf: Mais vous savez fort bien que, dans les faits
mon collègue m'a posé plusieurs questions en Chambre sur des
sujets bien précis lorsque les problèmes se
présentent au niveau des fédérations sportives et des
sanctions à imposer, je peux bien faire des voeux pieux, mais je n'ai
pas de pouvoir pour faire quoi que ce soit actuellement. Par contre, avec cette
loi, je pourrais dire au national: Je m'excuse, au Québec, c'est comme
ça que ça va se faire, parce que c'est de cette façon
qu'on a l'intention de le faire; si ça ne vous plaît pas, on ne
participera pas au national.
M. Bigras: Bravo!
M. Phaneuf: Mais j'ai besion de ces pouvoirs dans la loi.
M. Léger: Je suis bien d'accord!
M. Martin: A l'article 35, "il serait préférable de
laisser à une confédération la possibilité de
recruter une partie de ses administrateurs parmi les permanents des
différents organismes qu'elle regroupe, cette particularité lui
assurant une disponibilité qui permet d'accentuer son efficacité
administrative". Je laisse le choix des commentaires. Je pense qu'il y a
déjà eu des discussions à ce sujet.
A l'article 36, la sécurité des participants et la
protection du public, je pense que cela a déjà été
mentionné. On ajoute que cela devrait s'adresser aux activités et
spectacles professionnels.
A l'article 37, on se demande si l'injonction est automatiquement
accordée au ministre, de la façon dont c'est libellé.
Aux articles 38 à 43, on mentionne qu'on devrait prévoir
le cas où une fédération sportive dirigeante sanctionne
tout autant les épreuves entre professionnels qu'entre amateurs. Il y a
certains cas où déjà ça se présente, et il y
a des cas où ça pourrait se présenter. Les gens de la
Fédération Auto Québec, ce matin, ont bien soulevé
le problème.
M. Phaneuf: Je pense que c'est souhaitable.
M. Martin: Oui. Ensuite, on tombe au chapitre VI, l'Institut
québécois du sport. Il faudrait préciser ce que veut dire
"avec le concours des fédérations sportives dirigeantes de niveau
amateur". De plus, quelles seront les relations entre la
Confédération québécoise du sport, organisme
chargé de mener au nom des fédérations sportives
dirigeantes des activités d'intérêt commun et l'institut?
Je pense qu'en lisant bien l'article, à ce moment-ci, on s'interroge
pour savoir quelle place on a dans le portrait. Est-ce qu'automatiquement la
CSQ, qui se dit l'organisme de représentation des membres est là
dans les négociations ou si l'institut est un organisme
complètement dégagé de toute obligation envers...
M. Phaneuf: Vous allez avoir, si je m'en reporte au
mémoire et à la rédaction de la législation, une
présence assurée à l'ISQ.
M. Martin: D'ailleurs, on va y venir plus loin. Par exemple,
à l'article 69 on demande pourquoi le milieu le plus
intéressé par le fonctionnement de l'institut ne peut
désigner que trois membres sur onze. Cela pose cette
ambiguïté qu'à trois sur onze, si vous avez des
représentations très fortes à faire à l'institut et
s'il n'y a pas un autre mécanisme d'institué, vous êtes
toujours minoritaire dans les décisions qui se prendront. On vous pose
le problème, M. le ministre.
M. Phaneuf: Vous ne trouvez pas que le ministre est passablement
minoritaire dans les décisions avec tout ça?
M. Martin: On demande d'où viendront les huit autres
membres. Je pense que ce n'est pas précisé ici.
M. Phaneuf: Je m'excuse. Si vous lisez le mémoire qui a
été présenté par l'Institut des sports du
Québec, on précise...
M. Martin: Ah bon!
M. Phaneuf: ... plus particulièrement...
M. Léger: Par Mission Québec 76.
M. Phaneuf: Mission Québec 76, oui, je veux dire sa
composition.
M. Martin: Vous aviez mentionné trois membres, c'est bien
précis ici...
M. Phaneuf: Oui.
M. Martin: ... ce sont ceux de la CSQ, et, dans la loi, les huit
autres n'apparaissent pas.
M. Phaneuf: Cela va être défini, parce qu'on a eu le
mémoire de Mission Québec 76, qui définit beaucoup plus
clairement la composition du conseil d'administration.
M. Martin: D'accord!
A l'article 72, on mentionne que, compte tenu du contrôle
sévère imposé par les articles 74 et 75 qui suivent, la
présence du sous-ministre nous semble superflue à ce niveau.
A l'article 73, l'Institut québécois du sport sera-t-il
soumis aux mêmes règles que les autres intervenants du milieu ou
dispose-t-il d'un statut privilégié à cet
égard?
M. Phaneuf: Est-ce que vous voulez expliquer, s'il vous
plaît, cette remarque?
M. Martin: C'est le seul oragnisme ici, dans le texte de loi,
pour lequel on a prévu cela. Je relis l'article pour bien me faire
comprendre. L'Institut peut, conformément aux règlements, adopter
des règlements internes aux fins de l'exercice des pouvoirs et fonctions
qui lui sont dévolus, de sa régie interne et
généralement de la poursuite de ses fins; il doit adopter de tels
règlements portant sur la rémunération, les allocations,
les indemnités, les autres avantages... Tout ça est
précisé ici, dans le texte de loi, alors que, pour les autres
organismes, ça n'a pas été fait.
On se demande pourquoi c'est fait dans ce cas-ci
précisément et que cela n'est pas fait dans les autres cas.
Est-ce que, dans ce texte de loi, on lui accorde un traitement
privilégié à ce niveau?
M. Phaneuf: L'institut est une responsabilité totale du
gouvernement du Québec et on va subventionner l'institut à 100%
de son fonctionnement, ce qui n'est pas vrai pour d'autres organismes ou une
partie d'autofinancement est permissible, et souhaitée.
M. Martin: J'aime mieux souhaitée.
M. Léger: Même si c'est complètement
financé par le gouvernement, pour quelle raison n'est-ce pas le
lieutenant-gouverneur en conseil ou le ministère qui établit ces
règles? Parce que l'institut va lui-même déterminer tout
son fonctionnement, le coût et son administration et personne ne peut
l'interdire. La loi lui donne le pouvoir de le faire. Le gouvernement paiera
les sommes qui vont lui arriver comme factures.
M. Phaneuf: Non. Il est soumis aux mêmes critères
d'acceptation budgétaire que d'autres organismes, ce qui veut dire
qu'annuellement le budget doit être présenté,
discuté et accepté et accordé par le gouvernement du
Québec. Il faut bien faire une présentation budgétaire
parce qu'on finance à 100% les $4 millions et n'obtenir que $2
millions.
M. Léger: Mais où est-ce, dans la loi, qu'il doit
présenter un bilan approuvé auparavant?
M. Phaneuf: L'article...
M. Léger: L'article suivant?
M. Phaneuf: ...74. M. Léger: D'accord.
M. Martin: Simplement pour y revenir une dernière fois,
pour nous, on s'est posé la question
suivante: Pourquoi ces organismes précisément? Vous dites
qu'ils sont subventionnés à 100%. Il y a d'autres organismes qui
le sont et qui ne sont pas mentionnés. Cela laisse une certaine
ambiguïté à ce moment.
M. Phaneuf: Les autres qui sont subventionnés à
100%, c'est un fait, mais cela ne veut pas dire que c'est reconnu comme une
situation qui doit demeurer.
M. Martin: Je parle de la CORLQ, entre autres, le
secrétariat.
M. Phaneuf: Oui, qui...
M. Martin: ...est subventionné à 100%. Il n'y a pas
de mention du secrétariat ici en tant que tel. Ce n'est peut-être
pas nécessaire.
M. Phaneuf: Les buts sont peut-être différents.
M. Martin: Oui.
M. Phaneuf: C'est plus technique que CORLQ. C'est un service de
secrétariat, purement et simplement. Les problèmes sont
différents.
M. Martin: Si on poursuit, je pense qu'il y a une série
d'idem sur lesquels on ne reviendra pas puisque cela a déjà
été mentionné.
M. Phaneuf: Oui.
M. Martin: Quant à l'article 81, au chapitre de la
réglementation, on remarque que le sous-article j) est flou et peut
devenir embarrassant si le gouvernement ne s'engage pas à s'entendre
avant avec les fédérations sportives dirigeantes par le canal de
la CSQ.
M. Phaneuf: II va falloir qu'on se rencontre et qu'on en
discute.
M. Martin: C'est cela.
Ce serait une question de précision à ce moment.
M. Phaneuf: J'ai pris une note moi aussi à j).
M. Martin: D'accord. Quant à l'article 82, on ajoute que
le règlement gagnerait en efficacité s'il s'appliquait
également aux professionnels.
M. Phaneuf: Je pense que l'article 82 auquel vous faites
allusion, dans un premier temps, était surtout pour protéger les
mineurs beaucoup plus qu'autre chose. J'ai déjà, d'ailleurs, dit
bien clairement en Chambre là-dessus... En réponse à des
contrats qui étaient signés... Si une personne est majeure, elle
est responsable du contrat qu'elle signe. Il y a la protection du consommateur,
tout cela. Il y a toutes sortes d'organismes. Quand quelqu'un est majeur... Le
but de la loi est surtout pour protéger l'article 82 plus
particulièrement les mineurs beaucoup plus que pour
protéger les professionnels; donc, des majeurs.
M. Martin: Bon. A l'article 83, pourquoi le contrôle accru
par rapport à l'Institut québécois du sport et en quoi les
administrateurs demeurent-ils utiles si tout est déterminé
à l'avance?
Je pense que cela affecte surtout la deuxième partie de la...
où on dit que ces normes prévoient notamment les conditions et
les barèmes selon lesquels peuvent être
rémunérés les membres du conseil et de leurs
comités ainsi que les membres de leur personnel qui ne sont pas
régis par une convention collective de travail.
Ce qu'on laisse sous-entendre à ce moment-ci est que, si le
gouvernement s'engage à déterminer à l'avance ce que
seront ces dépenses, cette catégorie de dépenses, à
ce moment, cela signifie-t-il qu'il tient pour acquis qu'il les assumera
à 100%?
M. Phaneuf: On a déjà des normes, des
critères qui ont été mis de l'avant. Lorsqu'on dit que,
dans telle catégorie de personnes qui oeuvrent à
l'intérieur d'une fédération, que cela soit un directeur
technique, un directeur administratif, on a des barèmes, on dit qu'on
subventionne jusqu'à $14 000 ou $15 000. Si vous voulez le payer $20
000...
M. Martin: Ce sont des normes d'assistance financière.
M. Phaneuf: Ce sont des normes d'assistance financière,
à partir d'une complémentarité qui est le rôle que
le gouvernement se reconnaît.
M. Martin: C'est parce qu'ici, de la façon que cela est
expliqué à moins que je ne me trompe quand on le
relit, ces normes prévoient, notamment, les conditions et les
barèmes selon lesquels peuvent être rémunérés
les membres et le personnel.
M. Phaneuf: Cela peut porter à confusion, il faudrait le
revoir, parce que j'ai bien dit qu'on peut reconnaître qu'on va financer
jusqu'à tel montant. Cela laisse de la souplesse à l'organisme
s'il veut engager quelqu'un à un montant plus élevé
de faire l'autofinancement dont on a déjà discuté
pour tous les organismes. Il faudrait que l'intention du gouvernement soit
mieux qualifiée dans cet article.
M. Martin: On vous demande d'y voir. L'article 86. A cause des
implications sous-entendues, le mot "acquiescer" devrait faire l'objet d'une
définition plus précise. L'article se lit comme suit: "Lorsqu'une
corporation commet une infraction, tout dirigeant, administrateur,
employé ou agent de cette corporation qui a acquiescé à
l'infraction est réputé être partie à l'infraction
et est passible de la même peine que celle qui est prévue pour la
corporation, que celle-ci ait ou non été poursuivie ou
déclarée coupable."
M. Phaneuf: C'est la rédaction habituelle que l'on
retrouve dans tous les textes.
M. Martin: Dans tous les textes de loi. On vous remercie de la
précision, M. le ministre.
On pose une question pour les dispositions transitoires et finales
à l'article 92. Est-ce que l'expression "assume toutes les obligations"
suppose un transfert automatique et intégral du personnel, des
administrateurs et des programmes en cours?
M. Phaneuf: Cela a ce sens. C'est une mutation juridique.
M. Martin: On vous a posé la question, merci de la
réponse.
Sur le projet de loi no 3, sur la constitution de la commission, on a
également quelques remarques. Il y a la constitution de la commission
dans la section II, où on dit: Une consultation statutaire du milieu
pour les nominations éviterait certaines décisions arbitraires.
On demande s'il y aurait une possibilité de le faire.
M. Phaneuf: J'ai l'habitude de consulter; si c'est souhaitable,
dans ce cas, je verrai à apporter des modifications. C'est ordinairement
pour toute la composition et après tout ce qu'on a mis sur pied
actuellement, il y a toujours une consultation préalable. Je vais revoir
le texte et je verrai si des modifications doivent être
apportées.
M. Martin: A Juridiction et pouvoirs, à l'article 12, on
demande ceci. " La commission possède une juridiction de première
instance", quelle est l'utilité de préciser cette
"première instance", puisque les articles 37 et 38 étouffent dans
l'oeuf toute velléité de contestation des décisions?
M. Phaneuf: De première instance... je suis formé
par les loisirs. On me dit que c'est de la cuisine juridique. Je vous avoue
qu'on peut vous expliquer tout cela sur le plan technique si vous rencontrez
nos législes.
M. Martin: De toute façon, la partie juridique, c'est de
la cuisine juridique dans mon cas aussi.
M. Phaneuf: D'accord.
M. Martin: Si la commission accepte, je pense que les derniers
termes que M. le ministre vient de me mentionner, de la cuisine juridique, je
ne me sens pas habilité à les commenter tellement. On vous les
laisse et si vous jugez bon de...
M. Phaneuf: II y a des aspects techniques qui ont
été évalués par vos conseillers juridiques. Je
pense qu'il pourrait peut-être y avoir une rencontre entre les deux,
parce qu'il y a des termes, dans ces textes, qui sont pour moi du chinois,
comme pour vous, de toute façon.
M. Martin: Je suis absolument d'accord.
M. Phaneuf: Seulement une question, si vous me le permettez,
parce qu'il y a beaucoup d'as- pects techniques à la présentation
de votre mémoire. Je pense que cela a été bien fait, vous
avez quand même pris le temps de faire une excellente recherche. Mais,
compte tenu de ce qui s'est dit dans d'autres mémoires, j'aimerais
savoir de votre part, ce que la CSQ pense du projet de loi no 2 et du projet de
loi no 3 dans leur ensemble.
M. Simard (Louis): Je peux commencer et mes collègues
pourront toujours compléter. Je pense qu'en regard de ce qui a
été présenté un peu plus tôt aujourd'hui, on
doit retenir l'ensemble des recommandations qui se trouvent à
l'intérieur de cela. Maintenant, lors des discussions qui ont eu lieu
sur l'ensemble et les dernières recommandations, c'est là-dessus
que je vais laisser la parole, parce qu'il y avait eu, il me semble, à
ce moment-là, une certaine restriction sur un mot donné. Je vais
laisser parler mon collègue.
M. Martin: Ici, je veux bien mentionner que, lors des
discussions, lorsqu'il y a eu les rencontres entre les différents
organismes pour présenter le mémoire commun, la CSQ a souscrit
aux deux premières recommandations sans condition, mais s'est abstenue,
au niveau de la troisième recommandation, qui demandait le retrait pur
et simple, parce que, dans le même laps de temps, on a également
mentionné aux autres organismes que nous préparions quelque
chose, un mémoire qui serait beaucoup plus technique et que, dans
l'éventualité où le projet de loi devrait se poursuivre,
nous désirions demander des changements à la commission
parlementaire et au ministre là-dessus.
Nonobstant ces faits et compte tenu également de la promesse du
ministre faite aujourd'hui qu'on poursuivrait la préparation d'un livre
blanc éventuel, pour nous, à la CSQ, il nous apparaît
évident que le projet de loi doit continuer tel que
présenté.
M. Phaneuf: Comme la CSQ siège au conseil
québécois et que vous connaissez le mandat que j'ai confié
au conseil québécois, je pense que vous pouvez être
rassurés dès maintenant.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable
député de Lafontaine.
M. Léger: Je n'aurai pas trop de questions puisqu'on a
répondu à mesure aux différentes préoccupations de
la CSQ. Je voudrais seulement poser une question. A la page 15 de votre
mémoire, vous dites que vous trouvez plus acceptable, plutôt que
le mandat soit confié par le ministre, de laisser les organismes
déterminer leur mandat et activités et que le ministre se garde
le pouvoir d'accepter ou de refuser. Il y a une nuance qui provient d'une
initiative du milieu plutôt que d'un mandat clair par le ministre. Est-ce
que vous voyez réellement une grosse différence dans cette
nuance?
M. Martin: A nos yeux, oui, il apparaissait important que cela
soit clarifié. Evidemment, cela peut être du jargon juridique,
encore une fois,
mais, par contre, on veut s'abstenir de croire à cela
entièrement. Il nous semble important que le milieu se donne des
mandats, tels que décrits ici, d'activités et que le ministre,
à l'étude de ces mandats, détermine: Oui, cela nous
agrée ou cela ne nous agrée pas. Tel que c'est conçu ici,
on a l'impression que c'est le ministre qui va déterminer que tel
organisme va faire telle chose, telle chose et telle chose.
M. Léger: Cela correspondrait à la
préoccupation qu'on exprime depuis hier où les gens du milieu
veulent être des partenaires là-dedans. On désire beaucoup
plus du ministère qu'il y ait, soit un livre blanc, soit une politique
bien définie qui permettrait aux gens du milieu de réaliser,
à l'intérieur d'une politique globale, sous leur
responsabilité, leur façon d'atteindre les objectifs globaux. Ce
serait plus facile de l'atteindre si vous déterminez vous-mêmes
les mandats que si vous ne faites que les recevoir.
M. Martin: Cela aiderait sûrement. Je pense que, de toute
façon, dans le contexte actuel, il nous faut procéder. On ne peut
pas arrêter du jour au lendemain pour procéder à la
fabrication d'un livre blanc. Il nous faut procéder avec un projet de
loi et, dans ce projet de loi, on voudrait s'assurer d'avoir notre mot à
dire dans l'élaboration ou dans la précision des mandats des
organismes et que ce ne soit pas quelque chose de tout fait et
déterminé à l'avance.
M. Phaneuf: Ce que vous dites est très vrai, mais ce qui
est très vrai aussi, c'est qu'une corporation peut faire à peu
près tous les mandats qu'elle veut bien se donner. La seule chose que
nous pouvons reconnaître ou ne pas reconnaître, c'est la subvention
au mandat que vous voulez faire.
M. Martin: Entre autres.
M. Phaneuf: L'article de loi ne dit pas autre chose que cela.
M. Martin: Je ne sais pas. C'est peut-être la façon
dont on le lit, mais à un moment donné...
M. Léger: "Fait l'objet d'un mandat d'activités que
décerne le ministre".
M. Phaneuf: Cela, c'est la subvention. C'est tout.
M. Martin: C'est parce que c'est écrit, "fait l'objet d'un
mandat d'activités que décerne le ministre ". Pour nous, cela
laissait entendre que tout était déterminé d'avance.
M. Phaneuf: Non, cela ne veut pas dire cela. Cela veut dire que
ceux que je décerne, ce sont ceux que je subventionne; les autres, vous
êtes libres de les faire selon votre propre mode de financement.
M. Martin: Ah bon!
M. Léger: II y a quand même une nuance plus forte
à la page 15, selon le mémoire. Ils peuvent déterminer un
mandat; le ministre peut, par la suite, soit le refuser, soit l'accepter sans
le subventionner, soit l'accepter en le subventionnant.
M. Phaneuf: Voilà.
M. Léger: Mais cela donne beaucoup plus de latitude
à la CSQ, selon la demande qui est faite à la page 15.
M. Phaneuf: Non, mais je dis que...
M. Léger: Autrement, le ministre peut tout simplement
refuser de subventionner la CSQ si elle se donne un mandat qui peut être
bon, mais le ministre dit: Je n'ai pas d'affaire à vous donner de
subvention parce que je ne vous ai pas donné le mandat.
Mais si le mandat est bon et acceptable par le ministre, à ce
moment-là l'organisme n'aurait pas d'intérêt à se
donner un mandat si, au départ, il sait que le ministre peut se servir
de cet article pour dire: Je ne vous subventionne pas, il faut que cela vienne
de moi.
M. Phaneuf: Que ce soit l'un ou l'autre, la décision du
ministre demeure la même à ce moment. Cela n'empêche pas la
CSQ d'agir, si elle désire agir; cela n'empêche aucun organisme
d'agir, s'il désire agir. La seule chose où le ministre a une
latitude, c'est de donner une subvention pour lui permettre d'agir ou de ne pas
lui donner une subvention, dans un cas comme dans l'autre, modification ou
non.
M. Léger: Si on prend les confédérations de
loisirs et des sports comme des partenaires, je trouve que c'est beaucoup plus
une preuve de ce désir de la participation du milieu que de permettre
d'émettre un mandat quitte au ministre, après cela, de
l'accepter, de le refuser ou de l'accepter avec subvention ou sans
subvention.
M. Phaneuf: On ne dit pas cela dans une loi mais, dans les faits,
c'est cela.
M. Léger: II y a une nuance très importante, je
pense, au niveau de la relation entre le ministère et les organismes du
milieu.
M. Phaneuf: Pour moi, c'est mutatis mutandis dans les deux
cas.
M. Martin: Je voudrais simplement ajouter qu'à un moment
donné, dans le milieu en tant que tel, il y a des organismes qui seront
subventionnés à 100%, comme vous l'avez mentionné, et
d'autres qui ne le seront pas. Dans la détermination des mandats, est-ce
que, pour l'organisme qui est subventionné à 100%, cela ne
devient pas automatiquement plus facile de déterminer ses mandats?
Je veux dire qu'il est protégé par la loi, tandis que dans
l'autre cas, quand les mandats n'auront pas été acceptés
par le ministre cela va devenir quelque chose de difficile.
M. Phaneuf: Je pense que oui. Dans le cas de l'Institut des
sports du Québec, c'est un mandat bien précis au niveau du
développement de l'élite. C'est limité à cela. On
ne permettra pas de faire autre chose que cela. C'est le mandat qu'on lui
confie et c'est pour cela qu'on veut avoir...
M. Martin: Par contre, cela peut s'agrandir, c'est cela que je
veux dire, au niveau des services. C'est parce qu'ici...
M. Phaneuf: En gardant toujours la même
préoccupation, d'accord.
Dans le cas du secrétariat administratif, c'est la même
chose. Cela se veut un secrétariat administratif et on subventionne
à 100%, c'est l'entente d'ailleurs qu'on a, avec les organismes, et
c'est pour cela qu'on avait souhaité ce regroupement. C'est un mandat
bien clair et c'est exactement ce qui se fait. A l'intérieur de ce
mandat, on a clarifié ce qu'on faisait au secrétariat
administratif l'imprimerie, le service du téléphone et tout le
reste. Le dynamisme d'un organisme... La CSQ peut modifier son propre mandat.
D'ailleurs, vous avez cette année sur la planche des choses qui ne sont
pas ce que vous aviez sur la planche, il y a deux ans ou trois ans. Le
gouvernement peut s'y associer par le biais d'une subvention ou ne pas vous
subventionner, ce qui ne vous empêche pas de le faire. La loi ne dit pas
autre chose que cela.
M. Léger: C'est un exemple de contrôle et de
dirigisme pas mal précis. Je ne veux pas en faire un débat, mais
j'ai l'impression que le ministre devrait y repenser deux fois devant toutes
les craintes que le milieu nous a énoncées depuis deux jours
devant ce contrôle unique de l'Etat. Je pense que la possibilité
pour les organismes de faire émettre eux-mêmes leur mandat, quitte
à ce qu'il soit refusé ou pas, devrait être incluse dans la
loi.
M. Phaneuf: Cela, ils l'ont. On peut clarifier la chose si le
danger se pose, mais c'est bien l'intention qui est dans la loi.
M. Martin: Les pires craintes, ici, c'est le mot
"activité". Pour nous, "activité " cela allait jusqu'aux
entrailles de nos préoccupations, ce qui fait, qu'à un moment
donné, tu te demandes: qu'est-ce que je contrôle, si tout est
déterminé d'avance?
M. Phaneuf: Je vous dis tout de suite mes intentions. Ce ne sont
pas mes intentions. Donc, si on doit clarifier, on devra faire une
rédaction qui va répondre pour le mieux à vos
désirs.
M. Léger: Je peux vous assurer que, lors de
l'étude, en deuxième lecture, nous verrons à faire les
corrections que le ministre aura à apporter à cette loi.
Une dernière question très simple, à l'article 15.
Vous dites: Les rapports entre les fédérations sportives
dirigeantes et les fédérations sportives multisports...
Donnez-moi donc un exemple d'une fédération sportive
multisports?
M. Martin: La Fédération du sport scolaire en est
une. Elle est une fédération dans le sens qu'elle peut avoir des
activités dans différentes disciplines. Pour nous, ce qui n'est
pas précisé ici, ce qui est difficile à préciser
il ne faut pas se cacher c'est quel sera le mandat de chacun
à l'intérieur des activités en tant que telles.
D'ailleurs, on l'a mentionné par deux fois si la
fédération multisports organise une discipline d'une telle
façon et décide de changer les règles
déontologiques, la fédération unisport a-t-elle un recours
quelconque contre cela pour éviter peut-être qu'un jour on en
arrive, comme je l'ai déjà lancé en farce, à avoir
de la balle molle Est du Québec, de la balle molle Montréal, de
la balle molle Abi-tibi? Je veux dire que de la balle molle, c'est de la balle
molle, au niveau des règlements du jeu.
M. Phaneuf: De toute façon, vous êtes d'accord avec
moi que, dans le domaine du sport scolaire, l'exemple qu'on peut avoir pour les
tout jeunes au niveau élémentaire, c'est du ballon-panier,
adapté avec un panier plus bas, qui ne répond pas aux
règles déontologiques de la fédération de
ballon-panier. C'est permissible, compte tenu de l'éducation qu'on veut
faire. C'est sur ces choses-là qu'il faut avoir cette souplesse. Il ne
faut pas s'encarcaner.
M. Martin: On parle toujours à l'intérieur des
activités qui seraient régies par les fédérations
unisport.
M. Phaneuf: Par contre, si quelqu'un veut avoir une sanction
officielle de la part de la fédération pour une
compétition qu'elle tient, elle doit se soumettre aux règles
déontologiques de la fédération.
M. Bigras: Vous venez exactement de clore le débat. Si,
par hasard, la fédération du sport scolaire veut en tout temps
avoir une sanction de la fédération, elle doit en respecter les
règles de jeu.
Par contre, si elle veut faire ce qu'on avait appelé tantôt
du jeu tout court, elle n'a pas à venir nous demander une sanction en
tant que telle. C'est tout. Le problème n'est pas très vaste, il
est assez simple. Ce n'est pas là que la question de fond se pose.
M. Phaneuf: II se tient énormément de petites
compétitions entre des municipalités et on ne demande pas
à chaque fois la sanction d'une fédération. Lorsqu'on veut
tenir une compétition plus importante, pour avoir les records
homologués à la fédération, c'est là qu'on
fait appel à la fédération...
M. Bigras: Exact.
M. Phaneuf: ... pour qu'on ait les juges, les
chronométreurs, les officiels pour donner ces temps et ces records.
M. Martin: Pour poursuivre dans le même genre
d'intervention que le député de Fabre plus à bonne heure,
il reste qu'il y a toujours le danger d'affaiblir les fédérations
je pense qu'il faut mentionner ici parce que les gens vont juger
que c'est nécessaire. Cela donne quoi d'avoir une sanction? C'est la
restriction qu'on a ici.
M. Phaneuf: On n'ouvrira pas le débat
là-dessus.
M. Martin: Non.
M. Phaneuf: Je joue au tennis. Je n'ai pas à être
membre de la fédération de tennis parce que je joue au tennis,
puisque je fais du tennis de loisir. Si je fais du tennis de compétition
et que je me présente à des compétitions, j'ai besion de
ma carte. Je pense que cela, le monde le comprend.
M. Léger: Je vous remercie pour votre mémoire.
M. Phaneuf: Merci infiniment.
Le Président (M. Cornellier): Merci messieurs. Les
suivants seront les représentants de la Confédération
québécoise du sport étudiant. Voulez-vous vous identifier,
s'il vous plaît?
Confédération québécoise
du sport étudiant
M. Audy (Michel): Certainement. Les organismes de regroupement du
sport étudiant ici présents ont délégué, de
la part de l'Association du sport universitaire du Québec, M. Guy
Delisle, à ma gauche...
Le Président (M. Cornellier): M. Delisle.
M. Audy: Je m'excuse, M. le Président?
Le Président (M. Cornellier): Allez.
M. Audy: De la part de la Fédération des
associations sportives collégiales du Québec, M. Yves Paquet, et
moi-même, directeur général de la Fédération
du sport scolaire du Québec.
Le Président (M. Cornellier): Avant que vous
procédiez, l'honorable ministre aurait peut-être une question
à vous poser.
M. Phaneuf: Compte tenu de la composition de votre
délégation, parce qu'il y a trois mémoires qui sont
présentés, je pense que finalement vous représentez les
trois organismes. Est-ce qu'on va discuter des trois mémoires en
même temps?
M. Audy: Nous allons discuter des trois mémoires
séparément, puisque le mémoire que vous avez
présentement sur la table, M. le ministre, concerne les besoins communs,
conjoints aux trois organismes, alors que, dans les mémoires
particuliers de la Fédération du sport scolaire et de la
Fédération des associations sportives collégiales, il y a
des particularités qui sont mises en évidence et qui ne sont pas
nécessairement des besoins partagés par les trois organismes. Je
vous remercie.
Il serait bon de le préciser immédiatement, je pense que
nous avons à être pratique. Nous avions suggéré une
pause-exercice pour être certains que tous ces gens qui ont
écouté avec assiduité à la commission parlementaire
puissent poursuivre cet effort.
D'abord, cet organisme de regroupement du sport étudiant. Il nous
faut préciser qu'en 1968 chacun des organismes présents à
la table était membre de la Confédération des sports du
Québec.
L'évolution dans les besoins, les objectifs, les mandats de ces
organismes ont fait en sorte que certains se sont retirés, d'autres ont
été expulsés et, par besoin naturel de regroupement, ils
sont en voie légale de procéder à une incorporation qui
s'appellerait la Confédération québécoise du sport
étudiant.
Pour de plus amples informations, je pense que vous avez eu le loisir de
lire l'annexe A du mémoire, qui a été
déposé, qui fait état des annotations
générales et du mandat d'activités de cet organisme de
regroupement.
Enfin, avant d'entrer, techniquement, dans le mémoire, nous
soulignons qu'il s'agit de positions communes à chacun des trois
organismes. Le mémoire fait également référence
à l'avis très pertinent du conseil québécois.
Les positions qui sont adoptées par le regroupement des
organismes de sport étudiant, concernant le ministère. D'une
façon brève, les organismes désirent un vrai
ministère, c'est-à-dire une unité administrative qui aura
entièrement juridiction sur le phénomène loisir;
deuxièmement, un ministère des loisirs qui aurait une vocation
sociale en excluant sa vocation économique.
On soutient cet avancé par l'annexe B du mémoire qui fait
état de l'avis du conseil québécois. Egalement, nous
partageons et nous soutenons toujours la position qui a été
présentée par les organismes de regroupement ce matin.
Concernant la loi-cadre, il y a une double absence qui est notée.
Présentement, il n'y a pas de politique globale de développement
du phénomène loisir. Il n'y a pas non plus de plan directeur.
Je vous prierais de prendre les pages 21 et 22 du mémoire et je
me permettrai de vous guider aseez rapidement sur les points essentiels.
Il est évident, si on fait lecture, à la page 21, du point
b), particulièrement, que le projet de loi 2 ne contient pas de
dispositions qui situent les responsabilités des divers intervenants aux
divers paliers d'intervention, et plus principalement entre les
municipalités et les commissions scolaires. Toujours dans la perspective
de certaines lacunes, si nous allons immédiatement à la page 22,
au point c), il y a toute la question de la formation de l'Institut provincial
des sports.
II nous apparaît qu'en l'absence d'une politique de
développement, les garanties de succès que pourrait fournir un
tel organisme seront fortement mises en doute. Egalement, nous étions
heureux de constater, à la lecture des propos tenus à la
commission parlementaire, que le mémoire déposé par
Mission Québec 76, qui avait ce mandat auparavant, tienne compte, en
l'absence de cette politique, de s'assurer, au sein de son conseil
d'administration, la présence de tous les organismes du sport au
Québec et particulièrement des organismes de regroupement du
sport étudiant.
Toujours concernant la loi-cadre, la position qui est
dégagée est que l'on demande de retirer le projet pour les motifs
qui y sont évoqués, de même que pour ceux qui sont
cités au chapitre sur les commentaires généraux. Nous
faisons fi de tous ces exposés pour le temps que nous avons
présentement à notre disposition, et nous comptons, bien entendu,
que, dans la poursuite des efforts de cette commission parlementaire, tel que
vous l'avez cité, M. le ministre, l'on aura soin de nous contacter afin
de pouvoir en discuter plus profondément.
Egalement, vous trouvez dans ce mémoire des attentes, puisque
nous adoptons la position que, dans une première étape, l'on
crée un vrai ministère. Il y a un avis partagé, je pense,
par l'ensemble des organismes.
En ce qui concerne une loi-cadre, c'est une deuxième
étape. Nous disons qu'au Québec nous avons attendu huit ans pour
avoir une loi-cadre. On vient de nous la proposer.
On fait des suggestions et on espère que, selon les voies
démocratiques que l'on connaît au Québec, on aura la
chance, face à cette loi-cadre,-de continuer à s'exprimer, et
qu'elle se fera en consultation des organismes.
Peut-être, pour terminer, un exemple un peu imagé: Quand
vous nous proposez un ministère des loisirs, c'est pour nous une maison
non meublée. Cela s'achète plus aisément. Quand vous nous
proposez également une loi-cadre, là, vous nous dites: Je vous
offre une maison avec des meubles. Cela se négocie. Ce que nous
demandons, c'est peut-être de laisser l'avantage au nouveau
propriétaire de la maison de déterminer le genre de meubles et
les procédures.
M. Phaneuf: Cela dépend si je vous la vends ou si je vous
la donne.
M. Audy: Je m'excuse, M. le ministre, je n'ai pas saisi.
M. Phaneuf: Si vous vous servez de cet exemple, cela
dépend si je veux vous vendre la maison ou si je veux la donner.
M. Audy: Le point délicat, M. le ministre, peu importe la
procédure que vous adopterez, c'est que nous allons être
obligés de vivre à l'intérieur.
Il y a un outil présentement dans le mémoire qui est
très pratique. C'est la dernière annexe où nous avons
c'est l'annexe C, si vous voulez bien la prendre, à la page 63 du
document pour chacune des propositions du projet de loi, en
référence à tout ce document, suggéré une
nouvelle formulation. Nous savons pertinemment qu'il y a là beaucoup
d'études à faire de la part de vos experts, de vos
fonctionnaires, puisque, fondamentalement, l'orientation en serait
changée. Les points qui y sont identifiés méritent une
longue consultation. Dans le mémoire, il est bien dit que l'on
souhaiterait, dans un premier temps, le retrait du projet de loi, mais advenant
l'urgence pour le gouvernement de voter une telle loi, nous aimerions discuter
sur les suggestions qui sont faites à cette annexe et qui demandent,
entre autres points, la création de la Confédération
québécoise du sport étudiant. Pourquoi trois, pourquoi
quatre, pourquoi cinq, pourquoi une décision hâtive, si on est
incertain? Est-il nécessaire de faire un autre test avec la
Confédération québécoise du sport
étudiant?
M. Phaneuf: Seulement une remarque, si vous me le permettez. Ce
n'est pas pour moi une décision hâtive d'avoir reconnu trois
confédérations. Vous arrivez avec une nouvelle
confédération et vous m'en faites une proposition à une
époque où, lorsqu'on a fait la rédaction de la loi, votre
confédération n'était pas en formation de la même
façon que vous nous l'exprimez actuellement.
M. Audy: Nous partageons cet avis, M. le ministre. C'est
d'ailleurs un des objets du mémoire que de nous pencher sur cette
réalité qui est également en processus légal
d'incorporation. En ce sens, si nous évoquons, entre autres, la
confédération et les organismes régionaux de loisirs,
c'est qu'il y a dans le monde des loisirs des secteurs où les
obligations, les besoins de fonctionnement facilitent naturellement un
regroupement. Les organismes de sport étudiant, et vous avez toute
l'annexe A qui en fait état, font valoir le point de regroupement.
M. Phaneuf: On pourrait ajouter à l'article qui parle des
confédérations, si on veut prévoir pour l'avenir, "toute
autre confédération qui pourrait être reconnue par le
ministre". Que voulez-vous? Là, c'est la Confédération
québécoise du sport étudiant qui présente une
demande et une incorporation. Il reste à évaluer si le
gouvernement va reconnaître cette priorité comme étant une
priorité. Je ne me prononce pas tout de suite là-dessus. Vous
êtes en voie d'incorporation et vous nous présentez un
mémoire qui est assez récent là-dessus. Je ne veux pas me
prononcer ici sur la nécessité d'une confédération
du sport étudiant.
M. Audy: Nous tenons pour acquis, M. le ministre, que les trois
confédérations qui ont été citées dans vos
projets de loi sont un début.
A ce moment-là, j'écoutais nos collègues de la
CORLQ. Vous avez un état de fait avec la Confédération
québécoise du sport étudiant. Je pense qu'il est facile de
deviner, avec l'analyse pertinente que vous avez de la situation actuelle,
qu'il n'y a pas
beaucoup d'organismes de regroupement en dehors de ceux-là qui
peuvent faire une demande à court délai. S'il y en a qui se
forment à l'avenir, c'est tout à fait normal et ça fait
état de l'évolution de la situation du loisir, c'est tout.
M. Phaneuf: D'accord, mais c'est parce que je ne veux pas statuer
immédiatement sur le fait de vous reconnaître comme
confédération aujourd'hui. D'accord?
M. Audy: Ce n'est qu'un dépôt, M. le ministre.
M. Phaneuf: Et, comme je l'ai dit à la CORLQ, qui existe
quand même depuis un bon bout de temps...
M. Audy: Oui.
M. Phaneuf: ...je n'ai pas décidé officiellement de
l'inclure dans la loi comme telle. On va en discuter et on va voir toutes les
implications que ça peut donner. Mais je ne l'exclus pas comme
hypothèse éventuelle.
M. Audy: D'accord.
Egalement, dans l'annexe en question, c'est toute la question de
fédérations dirigeantes. Selon le projet de loi, on identifie une
nette subordination des fédérations dites multisports à
ces fédérations dirigeantes, sous le fameux vocable de la notion
de régie qu'elles ont, entre autre rôles. On identifie clairement
que les fédérations sportives étudiantes sont
dictées dans leurs orientations et leurs mandats soit par les
commissions scolaires, soit par les CEGEP, soit par les universités et,
de par ces mandats qu'on leur accorde, elles ont à statuer sur
différents éléments, dont, entre autres points, les
fameuses règles déontologiques dont on parlait tantôt. Si
on prend l'élémentaire, à l'élémentaire,
c'est bien dommage, mais, s'il n'y avait pas d'entente possible en basket-ball
quant à baisser des paniers et à rapetisser des ballons, on ne
pourrait pas soutenir une telle demande de la part de la
fédération concernée. On donnerait, bien entendu, avec
juste raison, à la commission scolaire ou à l'école
concernée le soin de procéder à ces modifications. Nous
avons particulièrement apprécié la distinction que vous
savez bien faire entre sport de compétition, sport de
récréation, sport de santé, sport d'éducation
également. En ce sens, nous considérons que, lorsqu'on parle de
pratique en milieu scolaire et que cette pratique s'adresse d'abord à la
masse, il y a interprétation de ces règles et une bonne
différence. Plus on s'approche des besoins du sport d'élite,
moins ces règles sont sujettes à interprétation.
Egalement, dans l'annexe en question...
M. Phaneuf: Une question, si vous me le permettez.
M. Audy: Oui.
M. Phaneuf: Est-ce que vous trouvez que l'attitude actuelle des
fédérations de régie est contraignante par rapport
à vos besoins lorsque vous avez des compétitions qui se tiennent
dans les milieux scolaires?
M. Audy: On ne pourrait pas dire, à l'heure actuelle,
qu'avec les organismes du sport étudiant il y ait d'ententes bien
précises sur les règlements régissant les situations
sportives, peu importe le sport. En fait, on utilise les règlements
d'une façon plus ou moins orthodoxe. Dire qu'il y a une entente
consciente, il n'y en a pas à l'heure actuelle, selon le niveau du
système scolaire. On vous expliquait que, si on est au niveau
universitaire, la forme d'élitisme est avouée et elle est
flagrante. Mais, si on est à l'élémentaire ou au
secondaire, tout reste à établir sur ça.
M. Phaneuf: Vous n'avez même pas besoin de sanction de
fédérations de régie pour faire ce que vous avez à
faire de toute façon.
M. Audy: Je pense que nous avons eu des lettres patentes à
cet effet, M. le ministre.
M. Phaneuf: Bon!
M. Audy: C'est dans cette optique que l'on dit: Dans certains des
règlements du projet de loi, on ne comprenait pas tout à fait que
l'on était soumis à certaines règles de fonctionnement des
fédérations dirigeantes, qu'on était sujet à
utiliser les règles déontologiques. Il y avait des
précisions qui n'étaient pas là, et toutes les
propositions... Elles sont nombreuses et on ne voudrait pas les discuter
techniquement ici puisque j'imagine que la compétence et la contribution
de vos fonctionnaires sont sûrement utiles pour étudier de
façon éclairée cette annexe.
M. Phaneuf: Parce que moi, ça ne me fait pas peur. J'ai
été éducateur physique. J'ai enseigné au niveau
élémentaire. Si vous enseignez sur la poutre d'équilibre
au niveau élémentaire, vous pouvez descendre la poutre et tenir
vos compétitions avec une poutre plus basse, parce que c'est moins
épeurant pour la jeune fille qui monte sur la poutre, et ça
n'empêche en rien d'avoir vos compétitions scolaires avec une
poutre baissée. Vous ne demanderez pas une sanction officielle à
la fédération de gymnastique. Cela demeure une compétition
à l'intérieur d'un programme de formation et d'initiation au
sport, par le biais de l'éducation physique.
Ces centres de décision ne sont pas conflictuels. Bien au
contraire. Vos méthodes d'enseignement en fonction de la formation que
l'éducateur physique a reçue, c'est à lui d'adapter ces
méthodes d'enseignement en fonction des besoins qu'il note au niveau
élémentaire et au niveau secondaire. Par contre, j'ai dit et je
le répète, lorsque vous voulez avoir une sanction officielle,
pour comparer des temps avec ceux d'autres pays, vous êtes obligé
de vous adresser à la fédération. Ce ne sont pas vos temps
homologués à la Fédération du sport scolaire qui
seront les temps officiels. Il est sûr que la fédération
internationale ne vous re-
connaîtra pas. Elle va reconnaître la
fédération internationale.
C'est purement dans ce sens qu'on s'est exprimé tantôt. Je
pense qu'on se comprend bien là-dessus. Cela ne vous empêche en
rien de faire ce que vous devez faire.
M. Audy: Je tiens à préciser que les propos que
vous tenez, M. le ministre, sont pertinents. On veut être certain que les
projets de loi les garantissent et, à l'heure actuelle,
l'interprétation ne nous donne pas raison quant à ce que vous
énoncez.
Egalement, il est à préciser que les besoins concernant
les sanctions ou des choses semblables sont vraiment différents d'un
niveau à l'autre du système scolaire.
Alors, on sait qu'à l'universitaire, ce n'est pratiquement pas
difficile de s'entendre. Au collégial, cela devient un peu plus
délicat. Plus on avance, plus c'est délicat, pour des raisons
éducatives. On ne le voudrait pas. Dans les responsabilités des
commissions scolaires à l'heure actuelle, il n'y a pas le hockey; le
hockey, pour nous, est identifié à des causes de violence
à l'interprétation des règles très souples qui y
sont faites. L'institution scolaire a ce mandat, l'école a ce mandat de
superviser ces activités sportives pour qu'elles soient utilisées
comme moyen d'éducation.
Il y a également la question de l'affiliation qui est très
délicate. Un club de l'école doit-il s'affilier à une
fédération sportive? Nous prétendons qu'un club à
l'école CEGEP, collège, université qui
s'affilie à l'organisme de sports étudiant que les commissions
scolaires, les CEGEP, les universités ont mis sur pied, n'a pas de
contribution à donner à la fédération sportive.
Nous soutenons les propositions à cet effet pour reformuler certains
articles en question.
C'est là un sujet bien délicat qui, entre autres points, a
été compris par la Société des jeux du
Québec dernièrement dans une entente avec la
Fédération du sport scolaire.
L'affiliation ne doit pas limiter la participation massive.
M. Phaneuf: Non. D'ailleurs, dans 99% des cas, au niveau des jeux
régionaux lors des Jeux du Québec, il n'y a pas
nécessité d'affiliation à quoi que ce soit pour être
présent aux jeux régionaux. C'est moins vrai en finale
provinciale compte tenu du fait que les retards sont homologués selon
les règles de la fédération ou de la régie qui
chapeaute la discipline.
M. Audy: Très conscient de ce problème, la
Société des jeux du Québec s'est d'ailleurs engagée
à généraliser la gratuité sur le plan
régional et provincial et, à ce titre, nous aimerions que la
Confédération des sports du Québec, que les
fédérations sportives sondent d'autres avenues que ce genre
d'affiliation, parce que c'est encore un problème d'actualité.
Parfois, il y a menace de ne pas obtenir les services de juges si l'affiliation
de tant d'équipes ou de tant de clubs n'est pas payée.
Dans le document, vous trouverez également quelques
précisions importantes quant à l'Institut provincial des
sports.
Nous croyons important qu'un tel organisme soit créé, mais
nous ajoutons que dans l'absence d'une politique globale, il y a danger, si
l'on considère les ressources qui seront mises à sa disposition,
de centralisation qui est fort flagrant. Dans ce sens, les projets de loi
devraient faire en sorte d'assurer un sain équilibre entre les
principaux intervenants qui se préoccupent soit de la masse, soit de
l'élite.
M. Phaneuf: J'ai une intervention à faire là-dessus
parce que si on parle du domaine sportif, particulièrement, je pense que
la politique globale du haut-commissariat se précise de plus en plus par
ses programmes. Nous sommes en train de compléter la pyramide lorsqu'on
parle d'élite, d'institut des sports qui est à la tête de
la pyramide sur le plan de la formation.
Si on va à la base, on parle de tous les clubs sportifs, qu'ils
soient au niveau scolaire, qu'ils soient au niveau municipal, qu'ils soient
privés. Là, c'est l'assistance financière qu'on a
donnée, l'assistance financière aux clubs sportifs qui vient en
complémentarité avec un rôle que la commission scolaire
joue, que le ministère de l'Education jour par le biais de
l'éducation physique, parce qu'on sait qu'on retrouve le programme dans
beaucoup de clubs sportifs. Je n'ai pas le pourcentage des $2 millions quelques
cents milliers de dollars qui ont été investis dans ce programme,
mais je pense qu'il est utilisé par les éducateurs physiques et
par le milieu scolaire à plus de 50%, c'est certain. Je ne me trompe pas
si j'affirme que c'est plus de 50%.
Ce qui veut dire que dans la politique gouvernementale en matière
de complémentarité et d'assistance financière pour ce qui
est du sport, je pense qu'il serait facile demain matin, sans prendre de livre
blanc, de vous décrire de façon bien claire, bien nette et bien
précise quelle est la politique du Québec en matière
sportive actuellement. L'absence de politique dans le domaine du sport comme
tel, je pense qu'on pourrait vous en parler, rapidement, c'est assez simple
à expliquer. On peut vous faire les pourcentages sur les partages entre
les préoccupations pour participation de masse et l'argent investi en
collaboration avec les municipalités et les autres intervenants, parce
qu'il faut comparer l'ensemble de ceux qui ont la préoccupation de cette
promotion.
On a parlé des millions qui sont investis par le biais des
municipalités; on parlerait aussi des millions qui sont investis par le
biais du ministère de l'Education via les commissions scolaires. On
pourrait parler des autres millions qui viennent plus spécifiquement du
haut-commissariat et on garderait les quelque $2 millions, $3 millions, $4
millions, éventuellement, à l'Institut des sports du
Québec pour s'apercevoir que la pyramide est pas mal
complétée.
Parallèlement à cela, si on regarde les
fédérations de régies, ce qu'on a permis comme
accessibilité aux fédérations de régies, les
subventions qu'on leur accorde aussi, si on regarde le chapeau de la
Confédération des sports du Québec et son montant d'argent
pour fonctionner ainsi que le délai administratif pour donner le service
à tous les membres de chacune des activités de sport au
Québec, je pense qu'on a pas mal complété
l'organigramme, la pyramide sur le plan de l'aide, de l'assistance et de la
politique. Il faudrait peut-être l'écrire de façon bien
claire pour que les gens la comprennent, la connaissent, mais je pense, que
dans l'ensemble, à cause des programmes qui ont été mis de
l'avant, nous sommes en train de raffiner et de consolider la politique en
matière de loisirs sportifs au Québec.
M. Audy: On ne doute pas de toutes les actions ou programmes
d'activités que le haut-commissariat a réalisés. Le point
délicat disons-nous c'est: Est-ce que dans le cas d'une politique,
certains de ces programmes ont mérité la même
priorité? C'est l'interrogation qu'on pose. Egalement, nous sommes
conscients qu'en ce qui concerne spécifiquement la pratique sportive, la
comparaison ne tient pas entre le ministère de l'Education et le
haut-commissariat. C'est sans doute ce qui explique la si grande proportion de
demandes des commissions scolaires face à votre programme des clubs
sportifs. Les carences actuelles qui sont évidentes et auxquelles le
ministère de l'Education ne répond pas. Je pense que, lorsque de
telles actions sont entreprises, ce sont des moyens temporaires. A cet effet,
nous nous disons et quand on parle de politique sur la pratique sportive
entre autres points, cela implique également le ministère de
l'Education et le haut-commissariat que la situation équivoque,
celle qu'on vit à l'heure actuelle, devrait être
clarifiée.
M. Phaneuf: On peut la clarifier facilement si vous me le
permettez, en disant que le ministère de l'Education, qui a la
préoccupation d'avoir des périodes d'éducation physique au
niveau élémentaire, secondaire, collégial et
universitaire, doit donner les montants nécessaires pour que cela se
fasse au niveau scolaire. On considère les périodes
d'éducation physique au même titre qu'une période de
géographie, qu'une période de français, qu'une
période d'arithmétique. Là où on veut faire plus,
compte tenu des désirs, de choix libres des étudiants, c'est
là que le nouveau ministère doit prendre les choses en main par
le biais de l'assistance qu'on apporte aux clubs sportifs autant qu'au milieu
scolaire. Je pense que le ministère de l'Education n'a pas l'intention
de s'embarquer carrément là-dedans. Ce qui veut dire qu'il y aura
le chapeau du ministère de l'Education pour la partie de
l'éducation physique pure comme telle et que l'autre partie qui tombe
dans le grand domaine du loisir doit être chapeautée par ce
ministère des loisirs. Dans mon esprit, c'est cela qui est clair.
J'espère que c'est clair pour les autres.
M. Audy: Nous sommes heureux d'apprendre qu'en matière de
pratique sportive vous serez habilité à établir les
priorités entre la masse et l'élite. En ce sens on sera
peut-être plus en mesure d'identifier à l'avenir ce qui est
important. C'est la pratique sportive à l'élémentaire ou
la pratique sportive de pointe?
M. Phaneuf: Les deux vont de pair.
M. Audy: Si les deux vont de pair, nous avons appris la bonne
nouvelle concernant l'élite, nous attendons toujours concernant la
pratique à l'élémentaire.
M. Phaneuf: C'est la partie du ministère de
l'Education.
Le Président (M. Cornellier): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: Je n'ai pas beaucoup de questions, puisqu'on en
a parlé tout le long du mémoire.
Mais, quand même, j'aimerais vous demander une chose. Dans les
buts que poursuit votre organisme, je vois à la page 33, "promouvoir la
pratique sportive et l'activité physique en milieu scolaire; assurer
l'encadrement nécessaire du prolongement cohérent... collaborer
au programme de l'enseignement de l'éducation physique? De quelle
façon votre organisme peut-il réellement, pendant les heures de
classe comme en dehors des heures de classe, réaliser cet objectif
actuellement, de la façon qu'il est constitué?
M. Audy: M. Léger, est-ce que vous avez
présentement le mémoire qui est intitulé
Fédération du sport scolaire du Québec?
M. Léger: Le mémoire de la Fédération
du sport scolaire du Québec et des associations régionales. Vous
n'êtes pas rendu là encore?
M. Audy: Je vous saurais gré de poser cette question
tantôt.
M. Léger: J'y reviendrai tantôt, d'accord.
M. Phaneuf: Par contre, avant, je voudrais quand même vous
rassurer. Il y a énormément de recommandations qu'il va falloir
qu'on regarde de très près et il y a un travail qui doit
être fait, parce que je pense que vous avez fait une excellente recherche
dans ce mémoire et cette présentation. Soyez assurés d'une
chose, on va éplucher votre mémoire et on va essayer de coller
à toutes ces réalités, sans perdre de vue notre politique
qui n'est pas écrite, mais qui se veut une politique utile.
M. Audy: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Cornellier): Très bien, on vous
remercie. Nous passons maintenant au mémoire de la
Fédération du sport scolaire du Québec.
Fédération du sport scolaire du
Québec
M. Beaulieu (Paul): Paul Beaulieu, président de la
Fédération du sport scolaire du Québec; Michel Audy,
directeur général de la même fédération.
J'aimerais aussi souligner que nous avons eu, tout au cours de la
journée, des représentants de
nos quatorze associations régionales dans tout le Québec
qui sont venus se joindre à nous pour participer à cette
commission parlementaire.
M. le Président, j'aimerais simplement, au début de notre
intervention, remercier le Parlement d'avoir commandé une commission
parlementaire pour permettre aux organismes de s'exprimer. Cette commission,
soit dit en passant, était désirée depuis longtemps par
tous les organismes du monde du loisir. Nous tenons à souligner aussi le
fait que l'intervention, l'effort du gouvernement à vouloir
légiférer dans le domaine du loisir et du sport, c'était
aussi un effort remarqué et attendu depuis longtemps. Ce
ministère des loisirs est bienvenu et souhaité depuis longtemps
par ces mêmes organismes du loisir.
Cet effort, d'ailleurs, est d'autant plus souhaitable si l'on
considère les besoins de la collectivité québécoise
et les derniers développements qu'on a connus dans ce secteur de
l'activité humaine. J'aimerais tout simplement présenter notre
mémoire de façon générale et j'inviterais mon
collègue à y aller de façon plus pratique et technique en
ce qui concerne le développement du contenu.
Le mémoire de la Fédération du sport scolaire et
des associations du sport scolaire régionales fait
référence aux orientations et au mandat de la
fédération et des associations. Notre position de fond repose sur
une conception du loisir sportif comme moyen d'éducation et,
là-dessus, soutient largement aussi le point de vue que le conseil
québécois a émis. La Fédération du sport
scolaire et les associations souscrivent, bien sûr, à
l'intervention du gouvernement, mais nous déplorons que lesdits projets
de loi ne garantissent pas le droit de la jeunesse québécoise
à l'éducation sportive, pas plus qu'ils ne la protègent
d'un excès d'élitisme ou de professionnalisme. Nous pensons que
les projets de loi assujettissent aussi les commissions scolaires et les
associations régionales de sport scolaire qui les regroupent aux
finalités des organismes du monde du sport. Nous disons, de plus, que
les textes de loi ignorent actuellement toute intervention du ministère
de l'Education en matière de sport à l'école, chose
surprenante quand on sait que le ministère de l'Education est sur le
point d'actualiser une politique et un plan de développement en
matière d'éducation physique et de sport à
l'école.
Enfin, les projets de loi ne semblent pas faire état des mandats
d'activités reconnus actuellement aux fédérations
sportives étudiantes. Ce fait nous paraît un net recul, car la
Fédération du sport scolaire et les associations
régionales affirment bien que leurs responsabilités à
l'égard du sport comme moyen d'éducation sont fondées sur
la mission éducative de l'école.
Ce sont là quelques points essentiels de notre mémoire et
là-dessus, tout simplement, je demanderais à Michel de bien vous
guider pour traverser, de façon pratique, les principaux points de notre
mémoire.
M. Audy (Michel): Merci. Vous allez trouver un titre de
référence sur les positions prises dans le mémoire. En
annexe A, les orientations générales et les mandats
d'activité de la fédération qui fait suite à une
année de réflexion, en fait, l'année 1975-76, où on
était en mesure de formuler des propositions de services aux commissions
scolaires afin d'obtenir les besoins plus précis de la clientèle
étudiante.
Egalement, vous trouverez, en annexe B, la conception du sport comme
moyen d'éducation qui différencie les mandats des
fédérations uni-sports de ceux des fédérations
sportives étudiantes dont la nôtre.
Egalement, nous faisons amplement référence aux avis du
conseil québécois. Il est bon de souligner, à la page 6 du
mémoire, des éléments conjoncturels qu'il ne faut pas
perdre de vue dans une législation en matière de loisirs au
Québec.
Permettez-moi de vous les citer rapidement. Il existe des organismes
privés et publics aux paliers local, régional et provincial qui
permettent, dans le jeu du processus démocratique actuel, d'assurer,
d'une façon pas toujours rationnelle, mais assurément conforme
à la nature du loisir, un développement certain de ce
secteur.
Deuxièmement, la présence de deux partenaires importants:
le gouvernement fédéral et les entreprises commerciales, qui
jouent un rôle primordial dans le développement des loisirs au
Québec.
Troisième élément conjoncturel: la présence,
dans d'autres secteurs, de lois, de politiques et de dispositions qui sont
susceptibles de favoriser le développement du loisir. Il faut penser,
ici, aux ministères des Transports, des Communications, de
l'aménagement du territoire, de l'Education et du Travail.
Egalement, la volonté actuelle des divers intervenants en loisirs
au Québec de préciser leurs champs d'action et de se concerter
avec les autres organismes pour une meilleure efficacité et pour une
meilleure qualité des services qu'ils offrent; exemple, la
Confédération québécoise du sport étudiant,
action concertée de la société des jeux du
Québec.
L'importance et la nécessité de situer des projets
nouveaux qui sont en voie d'être initiés (Institut des sports du
Québec, Trimm-Québec, par exemple) dans un plan d'ensemble du
secteur concerné et dans le cadre d'une politique globale du
développement des loisirs.
Sixièmement, la nécessité d'accorder une attention
particulière à des travaux d'importance qui ont été
réalisés (ou qui sont en voie de l'être) au
ministère de l'Education et qui touchent directement ou indirectement le
développement du loisir. Il faut penser au règlement no 7,
à une politique de l'éducation physique et du sport à
l'école, à un plan de développement de l'éducation
physique et du sport à l'école amorcé par le
dépôt du rapport Beauregard.
Enfin, la nécessité de mettre l'accent sur les besoins du
citoyen dans ce domaine et de privilégier les organismes qui sont les
plus près du citoyen et qui sont les plus aptes à répondre
à ses besoins. Entre parenthèses, les municipalités et les
écoles. Ce sont là des éléments conjoncturels qui
nous ont amenés à faire des commentaires généraux
qui sont soulignés aux pages 14 et 15 du mémoire.
A la page 14 du mémoire, on fait état que la
législation (les projets de loi 1.2 et 3) n'identifie pas les
responsabilités du ministère de l'Education en rapport avec
l'éducation aux loisirs, l'éducation physique, l'éducation
sportive et l'éducation au plein air; ne détermine pas le partage
des responsabilités entre le futur ministère et les gouvernements
locaux que sont les commissions scolaires et les municipalités; n'assure
pas le droit de l'étudiant à l'éducation sportive;
assujettit la pratique sportive en milieu scolaire, tant aux niveaux local,
régional, provincial, à l'autorité des
fédérations unisports et de la Confédération des
sports du Québec; assujettit les orientations générales de
la Fédération du sport scolaire du Québec et des autres
organismes de sport étudiant à celles des
fédérations unisports et de la Confédération des
sports du Québec; n'identifie pas le statut réel de la
Fédération du sport scolaire et des autres organismes de sport
étudiant; ne reconnaît pas le mandat réel de la
Fédération du sport scolaire du Québec et des autres
organismes de sport étudiant; ne reconnaît pas un organisme de
regroupement pour les fédérations de sport étudiant;
très important, elle assujettit le phénomène de la
pratique sportive de masse à la pratique sportive d'élite; ne
procède pas d'une conception globale du loisir; ne précise pas
clairement et explicitement l'intervention du futur ministère en rapport
avec les loisirs socio-culturels; n'identifie pas la structure régionale
du loisir; ne définit pas clairement les termes propres au domaine des
loisirs.
Ce sont là des commentaires généraux que nous
soutenons par les différentes annexes qui sont présentées.
La position de la Fédération du sport scolaire du Québec
concernant le ministère des loisirs a été
identifiée. Elle est commune à d'autres organismes. Nous croyons
en un ministère des loisirs, avec la modification qu'il ait une vocation
sociale strictement.
Nous croyons également que ce ministère devrait avoir
juridiction afin de pouvoir coordonner l'intervention de tout autre
ministère en matière de loisir. Au niveau de la loi-cadre, le
projet de loi 2, nous avons souligné antérieurement la double
absence d'une politique et d'un plan directeur, qui sont des outils qui
pourraient permettre d'éviter le contrôle de la loi actuelle.
Enfin, sur les suggestions d'ordre pratique, nous donnons en annexe D du
mémoire, les positions qui sont indispensables pour que la
Fédération du sport scolaire, au nom des commissions scolaires du
Québec, en matière de sport, puisse garantir une saine
éducation dans la pratique sportive dans les écoles du
Québec.
Enfin, les attentes qui sont dans le chapitre intitulé à
cet effet sont formulées dans une perspective où les dirigeants
du futur ministère des loisirs auraient l'avantage de formuler le projet
d'une loi-cadre.
Je vous ai fait référence également à
l'annexe D, qui exprime une position que nous partageons avec nos
collègues de la Fédération des associations sportives
collégiales et de l'Association sportive universitaire. J'aimerais quand
même préciser qu'une partie des points soulevés
anté- rieurement ont reçu une réponse de M. le ministre.
Déjà, il est question d'analyser, je pense, les projets de loi
qui ont été présentés à la lumière de
ce que nous venons de déposer.
Il va de soi que nous concevons cet exercice en commission parlementaire
comme le début d'une communication de part et d'autre, afin de faire en
sorte que notre jeunesse au Québec puisse avoir réellement droit
à une éducation sportive.
Le Président (M. Cornellier): L'honorable ministre.
M. Phaneuf: M. le Président, étant donné que
vous avez assisté à presque tous les débats, je n'ai pas
l'intention de reprendre. Vous avez probablement raison quand vous signalez le
manque de précision au niveau de la régionalisation. On a eu ce
débat avec des organismes qui doivent représenter et composer les
régions. L'élitisme, par rapport au sport de masse, on en a
discuté aussi. Un mémoire de Mission Québec 76
définit ce que va être la politique de l'élite par rapport
au rôle que l'Institut des sports du Québec va jouer à
l'intérieur de cette politique. Je pense qu'il y a beaucoup de champs
qui ont été clarifiés lors de nos discussions.
Je ne reviendrai pas sur l'ensemble de ces sujets. Je pense qu'on a fait
ensemble pas mal ce tour d'horizon. Il est important pour nous de prendre des
recommandations bien précises à des articles et de faire des
modifications, lorsque vous en proposez, pour mieux définir et mieux
comprendre les rôles que vous voulez jouer à l'intérieur de
cette politique qui est à venir.
Dans le contexte actuel, en 1976, lorsqu'on parle d'éducation
physique et de sport scolaire, avec le nombre d'éducateurs physiques que
vous avez dans chacune des commissions scolaires, avec les contrats que vous
signez avec les commissions scolaires qui vous limitent à tant de
périodes d'enseignement, on peut donc vous utiliser pour tant de
périodes par semaine.
Compte tenu du nombre de périodes que vous avez à
enseigner en éducation physique actuellement, quelles sont les
disponibilités réelles d'un éducateur physique, de par son
contrat, pour organiser et faire du sport scolaire actuellement?
M. Audy: M. le ministre, il faut considérer les ressources
humaines du système scolaire de la façon suivante. Il y a 4000
éducateurs physiques qui peuvent, à l'heure actuelle, de leur
libre initiative, assumer le leadership de ce secteur. Mais il existe surtout
70 000 enseignants qui pourraient également à l'heure
actuelle, à maints endroits, ils ont commencé travailler
ou participer à la pratique sportive à l'école.
On sait très bien, par les quelques comparaisons que l'on fait
avec les pays où le système sportif est très bien
structuré, qu'un commun dénominateur est l'excellence du sport
à l'école n'est pas l'apanage d'une profession. Il subit le
leadership d'une profession et, surtout, il a recours au soutien de l'ensemble
des enseignants.
II faudrait considérer, dans le système scolaire
québécois, qu'il y a 70 000 enseignants susceptibles de soutenir
la pratique sportive à l'école.
M. Phaneuf: Est-ce que le problème que j'ai vécu
est encore existant? Je m'explique. Lorsque j'étais professeur
d'éducation physique et que j'avais un contrat avec une commission
scolaire, j'ai eu, avec le représentant syndical, une rencontre; compte
tenu du fait que je faisais de l'enseignement, parce que j'avais mis sur pied
une équipe de gymnastique et que j'ouvrais mon gymnase deux soirs par
semaine, il m'a dit que je n'avais pas le droit d'ouvrir mon gymnase et de
donner de mon temps, compte tenu du contrat que j'avais signé.
M. Audy: Les contraintes que peuvent représenter les
conventions collectives ou les décrets qui ont été
imposés, à l'heure actuelle, sur la pratique sportive à
l'école, n'ont pas eu de conséquences négatives. Si on
prend 1975/76, année de négociations pénibles, nous avons,
en milieu scolaire, encadré quelque 250 000 étudiants. L'on sait,
entre autres exemples assez pertinents, que les Jeux du Québec, finale
provinciale, à Jonquière, ont fait l'objet, pendant quinze jours,
de la mobilisation de toute l'équipe des enseignants, des cadres, afin
que ce soit un succès. L'on sait très bien que le syndicat, sur
cet aspect, aurait pu intervenir, enrayer cette question des Jeux du
Québec, alors que les gens à la base avaient à assumer une
responsabilité et ils l'ont fait, malgré le climat que l'on
connaît très bien.
Il y aura toujours possibilité de ralentir des efforts de
générosité ou d'implication bénévole si on
applique ou on quantifie l'encadrement de la pratique sportive, mais c'est en
ce sens qu'il faut que les autorités soient très
éveillées, afin de considérer que nulle part dans le monde
je ne me trompe pas quand je dis cela on m'a confié
l'encadrement de la pratique sportive à une profession. On a besoin de
tout le monde, à des degrés de compétence
différents.
M. Beaulieu (Paul): M. le Président, je pense qu'il y a
là une ouverture qui est consacrée, d'une façon plus
tangible, plus sensible dans la nouvelle convention collective des
maîtres. Pour faire référence à la question pratique
de M. le ministre, pour la première fois, il y a là une ouverture
à l'effet qu'il est possible à tout enseignant d'avoir, dans sa
charge de travail, deux périodes entre autres, pour l'animation
d'activités étudiantes, en l'occurrence des activités
sportives.
Je pense que c'est là où il faudra voir de quelle
façon il y aura complémentarité du nouveau
ministère de l'Education ou de la relation, en tout cas, entre le
ministère de l'Education et le futur ministère du loisir pour
rentabiliser, au maximum, cette chose.
M. Phaneuf: C'est le but de ma question.
M. Beaulieu: II y a là toute une ouverture nouvelle.
Michel, mon collègue, disait qu'il y a possibi- lité pour 70 000
étudiants qui pourraient encadrer la pratique sportive. Je pense que
c'est dans ce cadre qu'on le soulève. Il faudra peut-être en tenir
compte dans cette jonction entre les deux ministères, cette
interrelation qui est très importante, compte tenu du fait que si on
considère que l'école est davantage le milieu
privilégié de l'intégration du sport dans la
société, de la pratique et de l'éducation sportive. Je
pense que c'est une chose qui est très importante.
M. Phaneuf: Une autre question. Cela va peut-être sembler
technique. Je m'excuse auprès de mes collègues. C'est parce que
je ne suis plus dans le milieu depuis un certain nombre d'années, parce
que je suis maintenant en politique. Les difficultés qu'on avait au
niveau secondaire particulièrement, puisque les élèves
parcourent souvent de longues distances et qu'ils doivent quitter à
heures fixes, lorsque les temps scolaires sont terminés, pour prendre
l'autobus pour aller des fois à 20 ou 25 milles, qu'est-ce que cela
donne comme résultat, si on veut avoir une approche pratique dans ce
qu'on veut faire actuellement?
M. Audy: II faut tenir compte du profil de répartition de
la population au Québec. On sait que, majoritairement, elle est en
territoire urbain. En termes de nombre, on peut affirmer que la pratique
sportive, à l'école, n'est pas un problème. Chose assez
paradoxale, même si on est en territoire rural, souvent, ce sont les
commissions scolaires de ces territoires qui sont extrêmement vigilantes
pour suppléer à la carence des ressources municipales pour garder
ces étudiants du mieux qu'elles peuvent à l'école, payer
un transport supplémentaire, souvent en s'autofinançant a gauche
et à droite ou en allant dans l'inadmissible, en s'y prenant du mieux
qu'elles le peuvent.
On vous a remis, M. le ministre, notre rapport statistique de l'an
dernier. Avec les moyens du bord, les commissions scolaires, les associations
régionales de sport scolaire, la fédération ont
encadré un quart de million de jeunes.
M. Phaneuf: Je vous pose la question, parce que je veux
être bien informé à partir de programmes qu'il faudrait
mettre sur pied pour répondre aux besoins dans certaines régions
où les difficultés sont plus grandes que dans d'autres, compte
tenu des disparités qu'il peut y avoir entre les milieux
urbanisés et les milieux ruraux.
M. Beaulieu: M. le Président, j'aimerais compléter,
parce que ce sont des problèmes très pratiques. Je pense qu'il va
falloir y aller de certaines études approfondies du nouveau
ministère. Quand vous soulevez le problème des transports
concernant la pratique sportive, déjà nous pouvons envisager,
compte tenu des deux périodes pouvant être à l'horaire des
élèves, et, compte tenu du règlement no 7, qu'il y a
beaucoup de choses qui se font à l'intérieur même de
l'horaire. A ce moment, le ministère des Transports alloue un montant
pour le déplacement d'élèves à même l'horaire
des élèves. Il y a déjà des programmes
qui se jouent et qui se vivent. Maintenant, le programme est
peut-être en dehors de l'horaire même de l'étudiant, qui est
normalisé comme tel. Là, il n'y a pas de normalisation et souvent
les commissions scolaires sont un peu laissées à leurs propres
moyens, à leurs propres priorités, et il leur est souvent
difficile de donner les deniers pour permettre que l'étudiant retourne
chez lui le soir dans sa paroisse après la joute de basket-ball entre
telle école qui était disputée dans la ville voisine et
l'autre école. C'est peut-être dans cette orientation que le
nouveau ministère pourrait combler une lacune ou être
complémentaire au système d'éducation pour ajouter les
deniers nécessaires pour appuyer les efforts qui se font dans ce
sens.
M. Phaneuf: Merci.
M. Léger: M. le Président, j'aurais seulement deux
ou trois questions. A la page 14 de votre mémoire, vous affirmez que
cette loi n'assure pas le droit de l'étudiant à
l'éducation sportive. Or, précédemment, au premier
paragraphe, vous dites que cette loi ne fait pas état des
responsabilités du ministère de l'Education en rapport avec
l'éducation-loisir, l'éducation physique, etc. Cette
préoccupation que vous avez là, nous l'avons, et je pense qu'une
politique du sport et du développement du sport doit tenir compte au
départ que les enfants, dès leur plus jeune âge, doivent
pouvoir commencer à avoir une expérience d'une certaine
catégorie de jeux sportifs qui leur donne un goût du loisir,
développe chez eux le désir de participer, de se choisir,
à un moment donné, des sports qu'ils ont aimés plus les
uns que les autres. Comment voyez-vous que cela aurait dû être
inscrit dans une loi qui va toucher un ministère et qui, en même
temps, affecterait l'autre? Comment voyez-vous le lien entre les deux, s'il n'y
a pas actuellement dans la loi du ministère de l'Education une
obligation de rendre l'éducation physique obligatoire, les programmes
obligatoires au niveau de l'élémentaire? Il n'y en a pas. Il y a
des programmes comme cela, mais ce n'est pas obligatoire. On peut choisir
là-dedans. Comment voyez-vous qu'on pouvait inscrire cela dans cette
loi? A quel endroit cela pourrait-il être fait, étant donné
qu'on touche deux ministères?
M. Audy: II y a trois moyens bien précis. Avant de vous
les indiquer, M. Léger, je pense qu'il faut faire état que le
ministère de l'Education ne se préoccupe que du cours
d'éducation physique. Au secondaire, il est censé être
obligatoire à deux périodes. A l'élémentaire, il
est optionnel, selon l'interprétation de normes qui donnent droit
à des ressources spécialisées ou non pour faire de
l'animation. Sur cela, il faut bien comprendre que les efforts du
ministère de l'Education se sont limités à ces normes du
cours, au même titre que M. le ministre le disait, mathématiques,
etc. C'est pour cela que nous étions très contents d'entendre ce
que M. Phaneuf nous disait, que la pratique sportive à l'école,
dès son plus jeune âge, était un secteur qui devrait
être normalement la responsabilité de coordination du futur
ministère des loi- sirs. Des trois moyens, M. Léger, qui peuvent
nous aider à prétendre à une saine éducation
sportive pour nos jeunes, ou à pouvoir en garantir la pratique, le
premier, c'est de définir l'encadrement local. Quand on dit
définir l'encadrement local, qu'est-ce que l'école fait?
Qu'est-ce que la municipalité fait en fonction de la pratique sportive
de masse? Ce n'est pas dit.
Le deuxième moyen, M. le député, ce sont les
ressources au niveau local. Je pense que tout le monde au Québec, les
media d'information, les députés, les ministres, les parents,
tous sont d'accord depuis trois ou quatre ans pour dire que, dans un
système sportif, que ce soit au Québec ou n'importe où
dans le monde, cela prend du sport à l'école
élémentaire. Or, il n'y en a pas. On aura beau s'éreinter
à réclamer du sport d'élite sans qu'il y ait
nécessairement une conséquence de cause à effet entre les
deux. On aura beau s'éreinter à prétendre qu'on aura des
espoirs, des débutants, ainsi de suite, si on n'a pas dès le
jeune âge la possibilité de faire vivre des situations de jeux et
des situations sportives à nos jeunes, ils n'y prendront pas
goût.
En ce sens, toujours pour souligner cet avancé de M. Phaneuf qui
dit que le ministère des loisirs devra avoir cette préoccupation
de la pratique sportive, quel que soit l'endroit, que ce soit à
l'école, dans la municipalité, dans les milieux privés,
nous disons: M. Phaneuf, il est grand temps que vous rencontriez votre
collègue du ministère de l'Education pour faire en sorte qu'on
investisse à la bonne place, parce qu'on nous dit, au Québec, que
l'argent, c'est rare actuellement.
Le troisième moyen, c'est la réglementation. On sait
qu'une situation sportive est régie par des règles, et on sait,
à titre d'exemple, et c'est un petit peu malheureux, notre pratique du
hockey au Québec. Les règles sont interprétées par
les juges de telle façon; par les instructeurs, de telle façon.
On guide nos jeunes de telle autre façon, et on décrie la
situation. On sait que nos jeunes, à quatorze ans, décrochent. On
sait, dans les statistiques qu'on donne sur la pratique du hockey, qu'il y a
une courbe absolument abrupte de non-participation aux alentours de 14 ans en
allant vers les 18 ans. Pourquoi ça? Parce que les règles doivent
normalement véhiculer des préoccupations éducatives. A
l'heure actuelle, le hockey, qui est le principal moyen de sport au
Québec, le principal moyen d'animation, puisqu'il fait partie des moeurs
de notre collectivité, n'est en aucune façon, soit à
l'élémentaire, soit au secondaire, influencé par
l'institution scolaire, l'école. A ce moment-là, nous disons que,
dans toutes les disciplines sportives utilisées comme moyen
d'éducation à l'école, la réglementation doit
être de la responsabilité des gens qui ont été
mandatés par la population, qui travaillent dans nos écoles, et
nos commissions scolaires, lorsqu'elles se donnent un organisme qui s'appelle
une association régionale de sport scolaire, qui est soutenue,
jusqu'à maintenant, par l'Etat, par le haut-commissariat avec beaucoup
de vigueur, quand elles se donnent une fédération du sport
scolaire, c'est pour faire en sorte que ces règles ne dérogent
pas de saines
préoccupations éducatives. C'est pour ça que nous
disions tantôt, avec beaucoup de vigueur, que toute la question des
décisions qu'on pourrait prendre dans le monde des
fédérations unisport pour appliquer ces règles, pour nous,
elles restent à être interprétées par les dirigeants
et les responsables en milieu scolaire. On veut, bien entendu, s'entendre, mais
il y a des limites.
M. Léger: Vous venez de vous donner un mandat.
M. Audy: Je pense, M. le député, que nous essayons
de remplir ce mandat avec les moyens du bord, avec les faiblesses qu'on peut
avoir en tant qu'organisme, mais, également, nous devons composer avec
les politiques qui existent, les règlements qui existent et, en ce sens,
lorsqu'on voit un effort de législation comme le projet de loi-cadre, on
se dit: II faudrait que ça ne consacre pas une situation
désastreuse. Il faudrait que ça permette une
évolution.
M. Léger: Avez-vous l'impression que le projet de loi, tel
que rédigé, donne réellement une préoccupation de
développement du sport de masse?
M. Audy: Le projet de loi, tel que rédigé
présentement nous en avons fait état
précédemment n'est pas fait pour permettre, dans les
préoccupations éducatives, la pratique sportive de masse. Nous
avons dit: II n'y a rien d'indiqué pour les municipalités
scolaires qui ont cette préoccupation. Il n'y a rien d'indiqué
concernant ce qu'on entend par la masse, ce qu'on entend par l'élite. En
ce sens, on est inquiet de consacrer des organismes et ne pas préciser
de politiques.
M. Léger: Pourriez-vous répondre à la
question que j'ai posée tantôt au sujet de l'autre
mémoire?
M. Audy: Oui.
M. Léger: Etant donné que votre objectif est de
promouvoir la pratique sportive en milieu scolaire, d'assurer l'encadrement
nécessaire, etc., quels sont les moyens que vous avez pris ou que vous
pouvez prendre maintenant, lorsque votre organisme aura ses lettres patentes,
pour réellement atteindre les objectifs que vous énumérez
à la page 33?
M. Audy: Deux facettes: un moyen de réalisation dans le
sens structurel. La fédération est composée, maintenant
officiellement de 14 associations régionales de sport
scolaire et ces 14 associations regroupent les 254 commissions scolaires, moins
quelques commissions scolaires anglophones. C'est la structure de
réalisation, l'encadrement. Elle est financée, à l'heure
actuelle, à 90% par le haut-commissariat, dans ses opérations
immédiates. Par contre, les commissions scolaires investissent un
montant considérable pour soutenir leur participation aux
activités.
Nous avons six grands programmes. Le premier programme, qui est propre
à n'importe quel organisme, est le programme d'administration. Ce
programme vise, entre autres, par nos réunions, à animer les
conseillers pédagogiques, les délégués des
commissions scolaires, du milieu, à organiser ces compétitions
sportives, etc.
Nous avons un programme purement de manifestations sportives, qui
s'adresse à l'élémentaire, à l'adaptation scolaire,
et au secondaire. Il y a différentes formes de manifestations, des
championnats, des festivals, des ligues, des échanges sportifs, etc.
Nous avons également un programme de perfectionnement qui vise
à améliorer l'intervention des gens qui encadrent la pratique
sportive. Il s'adresse autant aux éducateurs physiques qu'aux
éducateurs en général.
Nous avons, mis à part ces stages, des colloques, d'autres moyens
de perfectionnement. Nous avons également un programme de promotion, qui
débute à peine puisqu'on vient d'obtenir quelques ressources,
pour inciter l'étudiant à la pratique sportive par
différents objets de sensibilisation et également à
informer les gens. Il y a des ressources que l'Etat, la communauté
québécoise investit dans nos organismes qui deviennent de plus en
plus importantes. Il s'agit de bien les informer.
Nous avons également un programme de communication qui se
résume à des publications, une mensuelle, l'autre
saisonnière, ainsi qu'une série de centres de documentation.
Ces programmes sont tout récents pour nous, puisque les
ressources que nous avons obtenues dans les trois dernières
années ont augmenté assez considérablement. Il va de soi
que nous sommes un organisme de promotion et de services, regroupant ces
commissions scolaires. Il est difficile d'animer, de regrouper les commissions
scolaires si elles n'ont pas les moyens pour pouvoir soutenir ces
activités et particulièrement les quelque 150 commissions
scolaires à l'élémentaire.
M. Léger: Quelle est votre source de financement?
M. Audy: Le haut-commissariat à 90%.
M. Léger: Je n'aurais qu'une dernière question,
très très secondaire, mais quand même c'est une chose qui
m'a échappé. A la page 65, vous avez une définition du
sport. J'aimerais que vous me l'expliquiez. Vous définissez le sport
comme "l'activité physique à teneur agonistique et ludique
pratiquée dans un cadre précis en vue d'un enjeu". Que
voulez-vous dire par agonistique et ludique?
M. Audy: C'est une terminologie qui fait peut-être appel
à des spécialistes ici.
M. Léger: La commission agonise. On a de moins en moins de
députés autour de la table!
M. Audy: Cette définition fait référence
à un exposé donné l'an dernier par M. Don Guay, qui
est un spécialiste, historien en matière
d'éducation physique.
Il disait que le sport, peu importe qui il est, pour bien le
définir, il faut l'observer. Lorsqu'on l'observe, il y a cinq
éléments. Il dit: II y a un élément qui s'appelle
l'activité physique, un mouvement. Il y a un élément qui
s'appelle la compétition; c'est ce que nous appelons l'agonistique. Il y
a un élément qui s'appelle amusement, dément ludique dans
la circonstance. Il y a un enjeu, il faut jouer pour quelque chose. Dans le
sport professionnel on joue pour de l'argent, dans le sport amateur on joue
pour la victoire et dans le sport scolaire on est censé jouer pour des
raisons éducatives.
Il y a des règles. Ces cinq éléments sont leur
interprétation et leur regroupement, ce qui permet de dire: II vaut la
peine de se servir du sport comme moyen d'éducation, ou il n'y a pas de
sport scolaire, il y a tout simplement du sport amateur et du sport
professionnel. Notre conception sportive nous dit que dans le système
sportif québécois chacune de ces composantes a un rôle
à jouer, mais nous soutenons que la pratique sportive de masse a ses
propres objectifs. Elle a une contribution au développement de
l'élite, qui n'est pas la cause avouée prioritaire en milieu
scolaire. Par contre, elle peut l'être dans un milieu où on se
préoccupe de haute compétition. On dit dans le mémoire
cette définition, parce qu'au Québec on a une grande
difficulté à s'entendre sur ce qu'est le sport; à ce
moment-là on a des objets palpables quand on parle d'activité
physique, on ne peut se tromper. Quand on parle de règles on ne peut pas
se tromper. Quand on parle d'enjeu, on doit vraiment comparer entre ces trois
types de sports. Quand on parle d'amusement, on sait quand les jeunes s'amusent
ou qu'ils ne s'amusent pas. Enfin, quand on parle de l'autre aspect d'une saine
compétition, je pense que, si on en revenait au hockey, le but n'a pas
un caractère final, c'est simplement passager.
M. Léger: De toute façon, je voudrais...
M. Beaulieu: Là-dessus, je pense que ces détails
sont complets mais je voudrais revenir à la question du
député M. Léger, dans le sens des mandats dont on a fait
mention tantôt, des associations régionales ou de la
fédération dans son ensemble. Il faut bien dire que les clients
de cette fédération des associations, ce sont les 1,6 million de
Québécois qui sont à l'école. Par le fait que les
commissions scolaires se sont donné des regroupements des associations,
elles ont aussi délégué des personnes de chacune des
commissions scolaires à l'élémentaire, au sport
adapté, et au secondaire.
Ces délégués qui sont soit des enseignants, soit
des spécialistes en éducation physique, même des principaux
d'école, se retrouvent dans un organisme régional et ensemble ils
établissent des programmes qui font qu'ils collaborent à la
promotion dans le milieu scolaire. Ils encadrent, comme on a dit, comme
service, et aussi collaborent à un mieux-être de
l'éducation physique à l'école. On a des exemples
d'associations qui sont ici avec nous. Il y a, par exemple, des
représentants de chacune des écoles au niveau régional
d'une section secondaire, ou sport adapté. Ensemble ils bâtissent
des programmes pour répondre à cela. C'est en ce sens que nous
pensons remplir des mandats très précieux pour l'éducation
sportive en milieu scolaire. Aussi, je pense que l'une des questions
importantes que vous avez soulevées je ne sais pas qui doit le
dire, c'est sûrement l'Etat est qu'il y a de grandes valeurs dans
une société qui sont importantes. On a mentionné le plan
économique à plusieurs reprises; on a mentionné le plan de
la langue à plusieurs reprises. On sait combien ces problèmes
sont chauds actuellement, mais il y a aussi la valeur physique, la
santé, la qualité de vie d'une société. Je pense
qu'il doit y avoir, après les années que nous avons
traversées, là-dessus une constatation de cette valeur sociale
qu'est la santé, l'activité physique ou la bonne qualité
de son peuple.
Nous n'avons pas de vécu au Québec. Nous n'avons pas des
centaines et des milliers d'années d'histoire derrière nous. Il
faut commencer, et on va commencer où? Je pense qu'on l'a crié
assez souvent, c'est à l'école. C'est là que vont se
créer les habitudes sociales, les habitudes de vie. Je pense qu'il faut
l'établir, il faut reconnaître cette position, cette valeur
sociale qu'est la santé de son peuple. Nous croyons que nous pouvons,
par l'intermédiaire de l'éducation sportive à
l'école dès le bas âge, trouver la clef de cette politique
tant attendue de l'ensemble des Québécois. Ce sont trois
dimensions. Entre autres, je veux vous faire part, tout simplement, que la
Fédération des commissions scolaires, qui représente les
commissions scolaires du Québec, a aussi déposé un
mémoire qui, à ce que je sache, défend aussi ces grandes
dimensions qu'on a soulevées depuis hier, à savoir cette
politique de base arrêtée au niveau de l'école en
matière d'activité physique et de pratique sportive.
M. Léger: Je voudrais vous remercier et en même
temps dire jusqu'à quel point j'ai été agréablement
surpris du dynamisme de vos mémoires, de la façon dont vous
connaissez les problèmes du milieu dans lequel vous vivez et aussi de
l'importance que votre organisme a au niveau de la sensibilisation, dans le
milieu scolaire, du développement de l'activité physique et de la
santé des gens. Je vous félicite là-dessus, et vous avez
mon appui et mon encouragement.
M. Phaneuf: Juste une remarque pour terminer moi aussi. Quand
j'aurai à faire un partage des ressources financières entre mon
collègue, le ministre de l'Education, et le ministère ou le
haut-commissariat, compte tenu de ce dont on a discuté, on a bien
identifié un secteur bien prioritaire qui est l'éducation
physique au niveau élémentaire, je pense qu'avant d'aller plus
loin, malgré les responsabilités que nous avons, on devrait
s'assurer, dans un premier temps, que mon collègue de l'Education
reçoive ce qui est à peu près $5 millions, parce que j'ai
participé un peu aux discus-
sions, pour permettre l'éducation physique au niveau
élémentaire, et pouvoir donner suite, après cela, à
toute notre programmation dont on a discuté ensemble.
M. Léger: D'abord que vous allez être le
bienvenu.
Le Président (M. Cornellier): Je vous remercie.
M. Léger: Je voudrais m'excuser auprès de la
commission; je ne pourrai pas continuer, j'ai un rendez-vous important. Je dois
dire que, même si je m'absente pour les deux prochains mémoires,
je les ai et je les lirai attentivement. D'ailleurs, j'en ai lu une partie.
M. Phaneuf: Je vais prendre des notes pour vous.
M. Léger: Certainement. Vous serez le bienvenu.
Le Président (M. Cornellier): J'appellerais maintenant la
Fédération des associations sportives collégiales du
Québec. Je crois qu'il reste un dernier organisme à entendre.
J'espère que ses représentants sont ici. Il s'agit du Service de
la sécurité aquatique de la Croix-Rouge.
Une Voix: Ils sont là.
Le Président (M. Cornellier): Avec le consentement de mes
collègues, les membres de la commission, nous continuerons, même
passé l'heure normale de l'ajournement, afin d'éviter que vous
soyez obligés de revenir à une autre occasion. Messieurs!
Fédération des associations sportives
collégiales du Québec
M. Gonneville (Claude): Je suis président de la
fédération. A ma gauche, Yves Paquet, directeur
général. J'en profite pour vous remercier de l'occasion que vous
nous offrez présentement de nous faire entendre et aussi de la patience
que vous avez aujourd'hui d'écouter toutes ces revendications.
L'utilisation du sport comme outil d'éducation a toujours
été l'une des caractéristiques des collèges du
Québec. Pendant longtemps, avant la structuration des organismes du
sport dans le milieu collégial, et depuis cette dernière,
bénévoles et professionnels ont oeuvré dans ce sens,
faisant du secteur collégial un milieu particulièrement actif
dans le monde du sport. L'intervention de la FASCQ devant la commission
parlementaire sur les projets de loi no 2 et no 3 sur les loisirs et le sport
vise à assurer l'inclusion de la loi sur les loisirs, les conditions
propices à son action auprès de cette clientèle et la
rentabilisation de ses ressources humaines physiques et matérielles au
profit de la collectivité québécoise. Elle veut
également que soit clairement identifié le partage des
responsabilités en matière de loisir et plus
particulièrement dans le secteur qui la touche directement,
c'est-à-dire le sport.
Je me permets, à ce moment-ci de céder la parole à
Yves Paquet pour élaborer l'objet de notre étude.
M. Paquet (Yves): Messieurs, notre première
réaction est de souscrire au mémoire commun des organismes de
loisir qui vous a été présenté ce matin. Nous en
faisons un bref rappel, en début de notre mémoire. Je ne crois
pas que l'on doive revenir là-dessus. Nous retenons les recommandations
qu'ils vous ont faites et nous les appuyons dans cette démarche.
Nous serons assez brefs dans notre présentation. J'aimerais
m'étendre un peu, à compter de la page 5, sur les commentaires
que nous avons faits sur le projet de loi no 2, en particulier sur les articles
14, 15, 17 et 34, qui traitent du partage des pouvoirs entre la
Confédération québécoise des sports et les
fédérations sportives dirigeantes, qui sont à un tel point
exclusifs que les fédérations multisports ne peuvent orienter
elles-mêmes leur programme. Elles sont liées par des
décisions d'organismes où elles ne sont pas
représentées.
Le partage des pouvoirs, tel que défini actuellement dans la loi,
entre les fédérations sportives dirigeantes et les
fédérations sportives multisports; risque d'entraîner un
retrait progressif des intervenants du sport étudiant du sport
fédéré et cela pourrait être catastrophique pour
l'évolution du développement du sport au Québec.
Là-dessus, je dois dire que c'est un peu dans la forme de
présentation qui est faite dans le texte de loi que cela peut achopper,
puisque le vécu actuellement, au niveau de la Fédération
du sport collégial, avec les fédérations sportives,
témoigne d'un rapprochement qui est beaucoup plus sensible que le sens
des articles que l'on voit actuellement, spécialement en ce qui concerne
les règles déontologiques, les sanctions sportives et les
affiliations. Actuellement, on procède par protocoles d'entente avec les
fédérations sportives, qui se sont toujours montrées
très réceptives à notre égard, à ce
sujet.
Contrairement à d'autres niveaux de participation en milieu
scolaire, notre niveau de participation à l'intercollégial
rejoint une masse d'étudiants qui s'approche assez près, à
certains moments, de l'élite sportive québécoise.
Là-dessus, pour nous, cela représente un problème
de taille et on aimerait vous soumettre ce problème pour au moins
prévoir des mécanismes à l'intérieur de la loi qui
nous permettent d'établir de tels protocoles avec les
fédérations.
Concernant les articles 26, 27 et 28, on a parlé tantôt de
l'arbitraire de nommer trois confédérations plutôt que
quatre et, là-dessus, je pense que nous n'avons rien à ajouter,
tout a déjà été dit.
Aux articles 66 et 67, qui créent l'Institut
québécois du sport, aux fins de promouvoir le
développement des athlètes de haut niveau avec le concours des
fédérations sportives dirigeantes de niveau amateur, ce souci de
développer l'élite sportive ne devrait-il pas être
accompagné d'une
préoccupation tout aussi importante d'identifier des
mécanismes de développement du sport de masse, de promotion et de
développement de la médecine préventive et du
conditionnement physique permanent?
Le législateur pourrait créer un organisme chargé
du développement du conditionnement physique et de la pratique sportive
dilettante permanente (ex. Trimm Québec) et préciser le
rôle de certains organismes chargés de promouvoir la
création de réseaux de compétitions ou de manifestations
sportives et principalement la Société des jeux du
Québec.
Là-dessus, si la loi tente de nous donner une mosaïque de ce
qui se fait et des organismes qui sont chargés, avec des mandats
précis, de réaliser ou de développer le sport au
Québec, il y a différents organismes qui manquent à
l'intérieur de la loi. Je pense que notre intervention là-dessus
est de le souligner, de façon très précise, parce que cela
peut devenir très important.
Aussi, concernant l'Institut des sports, il y a un triangle qui est
formé entre les fédérations sportives, la CSQ et
l'Institut des sports du Québec. Selon les prérogatives qui sont
données à l'institut qui se donne comme moyen de transiger avec
les fédérations sportives, il reste que certains athlètes
ne reçoivent pas les services auxquels ils ont droit parce que certaines
fédérations ne sont pas strictement formées. Je pense, par
exemple, au pentathlon moderne, un cas comme Alain Williams, par exemple, un
athlète de pointe au Québec qui aurait pu nous représenter
aux Jeux olympiques. Dans un fonctionnement semblable, il ne pourrait recevoir
aucune forme d'aide de l'ISQ.
Il y aurait peut-être à modifier légèrement
le mandat de la CSQ pour prendre en charge certains dossiers de
fédérations sportives qui sont ou inexistantes à cause du
manque d'athlètes ou à cause des difficultés
éprouvées sur le plan de l'organisation. Je ne parle pas des cas
de fédérations en tutelle, je parle surtout des
difficultés d'organisation. Cela règle le cas de l'article
67.
Au chapitre V, le projet de loi demeure floue sur les ententes qui vont
intervenir entre le ministre et les centres participants. La loi des loisirs
devrait être une occasion privilégiée pour établir
des politiques d'utilisation maximale des aménagements scolaires,
municipaux et/ou privés à ces fins. La question du partage des
responsabilités entre les secteurs scolaires, municipaux et
privés sur cet aspect fondamental de l'accessibilité au loisir
devrait faire l'objet d'une politique de collaboration et de
complémentarité des services aux usagers.
Là-dessus, je pense que, également, nous recommandons au
ministre d'inclure ces mécanismes dans la loi. Cela complète les
points qui n'ont pas déjà été touchés par
les autres organismes.
M. Phaneuf: Je pense que, dans l'ensemble, à peu
près tous les points ont été touchés par les autres
organismes qui vous ont précédés. Je pourrais reprendre
chacun de vos articles et les références que vous faites aux
articles actuels. Je pense qu'il y a des choses à ajouter pour mieux
définir, mais je ne suis pas pour reprendre le chapitre V, à
savoir si, dans le projet de loi, je vais faire un article visant les
commissions scolaires: Vous devez vous servir de vos équipements
scolaires jusqu'à 18 heures et, après, vous devez les mettre en
disponibilité pour vos fins sportives scolaires, municipales, etc.
Ce n'est pas si simple que cela, dans une loi, de décrire
exactement ce partage d'utilisation, lorsque je ne suis pas
propriétaire.
M. Paquet: D'accord. Là-dessus, ce n'est pas tellement le
sens de notre intervention. C'est qu'actuellement, on régit les formes
d'accréditation, par exemple, de centres. On ne parle pas de ce qui
existe sur le plan des aménagements publics.
M. Phaneuf:... des centres, on avait bien dit et expliqué
qu'il n'était pas dans l'esprit de cette loi d'émettre des permis
pour des gymnases d'écoles.
M. Paquet: Non, mais on pourrait quand même, de ce
côté, parce qu'on essaie de faire des efforts pour ouvrir... Entre
autres, les corporations des CEGEP sont des corporations privées. Il est
clair qu'elles peuvent faire à peu près ce qu'elles veulent avec
leurs locaux et qu'elles n'ont pas de comptes à rendre à qui que
ce soit.
M. Phaneuf: C'est cela.
M. Paquet: Mais, s'il y a une politique de développement
qui est établie dans ce sens, c'est beaucoup plus simple pour elles d'y
souscrire que de mettre la clef dans la porte et de partir, parce
qu'actuellement, chaque fois qu'elles ouvrent les installations pour desservir
la population, elles doivent les autofinancer, parce que le ministère de
l'Education ne finance pas cette partie.
M. Phaneuf: Ce n'est pas au niveau de la loi que je peux
régler ce genre de problème; c'est au niveau de programmes de
complémentarité plus que dans une loi, si on veut être
pratique.
M. Paquet: Oui, mais c'est aussi le sens de la dernière
phrase de ce paragraphe qui parle d'une politique de collaboration et de
complémentarité des services aux usagers.
M. Phaneuf: Le ministre s'est donné cela comme devoir.
Donc, on devrait le voir par le biais de programmes, compte tenu des
disponibilités financières, des ressources financières
disponibles. Ce sont des choses qu'il va falloir étudier. Je ne peux pas
mettre cela dans la loi comme telle, je pense. C'est sûr que le ministre
a l'intention de s'associer avec les corps publics, les municipalités,
etc., pour favoriser l'accessibilité. C'est dit dans la loi. Par contre,
je pense que c'est au niveau des programmes, parce que là, on parle de
CEGEP, on peut parler de municipalités, on peut parler de commissions
scolaires, on peut parler... Il y a plusieurs propriétaires
d'équipements de loisir au Québec. C'est purement au niveau des
pro-
grammes que je peux arriver à résoudre ce genre de
problème pour permettre une meilleure accessibilité, parce que je
comprends fort bien que le CEGEP n'a pas dans ses budgets, ni dans sa vocation,
l'obligation d'ouvrir des centres qui sont dans les CEGEP pour devenir des
centres communautaires. Il y a des protocoles d'entente qui se signent avec des
municipalités. Là, ils reçoivent des échanges de
services ou même des partages de frais, qui permettent l'ouverture des
centres. Si on ne peut pas trouver les moyens financiers pour ouvrir les
centres, la difficulté demeure là.
M. Paquet: Oui, dans le fond...
M. Phaneuf: Je ne pense pas qu'il y ait d'intention
marquée de la part des CEGEP de mettre la clé dans la porte. Je
ne pense pas que...
M. Paquet: Non, ce n'est pas cela, de toute façon. Je
pense que le problème... notre intervention se situe dans le cadre d'un
programme de développement du sport au Québec ou du loisir pour
tous, comme ce texte écrit, ce livre blanc n'existe pas actuellement,
évidemment, nous y faisons référence ici, comme nous
faisons référence aux autres articles. De toute façon,
c'est le fondement même, le postulat de notre mémoire que de voir
ce livre blanc créé ou écrit.
M. Phaneuf: Je prends notre de toutes vos recommandations. Comme
j'ai dit, je ne veux pas me répéter, parce que cela fait deux
jours que je suis assis ici. Vous avez participé en tant que
spectateurs, je pense que vous avez pu vous apercevoir que beaucoup de vos
préoccupations sont partagées par d'autres organismes. Quand vous
mentionnez l'Institut des sports du Québec, il y a déjà un
mémoire qui est présenté là-dedans. On va faire de
la compilation, on va prendre bonne note de toutes vos recommandations. Soyez
assurés qu'on va essayer de faire une rédaction conforme aux
réalités du Québec. Je vous remercie infiniment pour le
sérieux de votre présentation.
Le Président (M. Cornellier): Merci bien, messieurs.
J'invite le dernier groupe, le Service de sécurité aquatique de
la Société canadienne de la Croix-Rouge. Nous regrettons de vous
avoir fait attendre aussi longtemps, mais ayant assisté aux
débats, vous avez vu l'intérêt que tout le monde porte
à ces deux projets de loi.
Service de sécurité aquatique de la
Société canadienne de la Croix-Rouge
M. Morin (Georges): M. le Président, je vous remercie
beaucoup. M. le ministre et les membres de la commission, premièrement,
je m'excuse, j'étais attendu ici hier, et malheureusement des
circonstances indépendantes de ma volonté m'ont
empêché d'y être. Deuxième chose, il nous fait
vraiment plaisir, au Service de sécurité aquatique de la
Croix-Rouge de permettre ce mémoire et de venir passer seulement
quelques brefs commen- taires, sachant très bien que vous avez eu une
longue journée.
Je vais être très bref. Le Service de
sécurité aquatique de la Croix-Rouge pense que la présente
loi est vraiment un pas vers l'avant, car la Croix-Rouge s'occupe beaucoup
d'éducation et de prévention. C'est une première loi qui
va permettre une réglementation beaucoup plus sévère des
plans d'eau.
Pour les membres de la commission, ainsi que pour les autres, j'aimerais
seulement faire un bref résumé du mémoire du Service de
sécurité aquatique de la Croix-Rouge. Tout le monde connaît
la Croix-Rouge par le sang. Tout le monde connaît la Croix-Rouge par le
service aux sinistrés, mais il y a beaucoup de monde, notamment des
jeunes peut-être, qui la connaissent au niveau de la
sécurité aquatique. On a vraiment trois buts. Le premier, c'est
de réduire l'incidence des noyades; le deuxième, de favoriser le
développement des équipements aquatiques adéquats, et le
troisième, de promouvoir la santé par la participation des
programmes aquatiques.
Jusqu'à maintenant, ces trois objectifs, on les réalise
dé plusieurs façons: premièrement, l'éducation du
public à la sécurité aquatique et nautique;
deuxièmement, les services de consultation pour les organisations
aquatiques et nautiques; troisièmement, la formation du personnel
aquatique c'est vraiment un élément primordial
quatrièmement, l'émulation par les programmes gradués. Les
membres de la commission ici ou autres ont sûrement eu des enfants qui
ont participé à un programme de "juniors" ou de juvéniles
ou d'intermédiaires de la Croix-Rouge. C'est ce qu'on appelle les
programmes d'émulation. Cinquièmement, la recherche dans le
domaine de la sécurité aquatique. On est toujours à la
recherche pour trouver des méthodes particulièrement
différentes d'enseigner aux gens la prévention. On essaie
toujours de trouver des moyens de prévention beaucoup plus
adéquats pour essayer dé prévenir les accidents au lieu
que cela arrive.
Le Service de sécurité aquatique actuellement, dans la
province de Québec, oeuvre par le biais de trois programmes;
premièrement le programme de sécurité aquatique;
deuxièmement, un nouveau programme qui a été
instauré au niveau canadien, le programme de sécurité en
embarcation, et un troisième programme qui s'appelle programme de
natation adaptée, plus communément connu comme un programme aux
handicapés.
Ces trois programmes sont actuellement sous le Service de
sécurité aquatique de la Croix-Rouge et c'est de cette
façon qu'elle oeuvre dans toute la province et dans tout le Canada.
Considérant l'implantation actuelle de ces programmes à la
grandeur du Québec; deuxièmement, considérant l'expertise
de la Croix-Rouge autant au niveau provincial, national qu'international;
considérant aussi la nécessité de la
sécurité aquatique pour les Québécois vous
constaterez tout à l'heure dans la statistique des noyades que c'est
vraiment une préoccupation continue considérant que
vraiment tous les Québé-
cois ont un droit à la sécurité lorsqu'ils
pratiquent des activités dans l'eau ou sur l'eau; considérant
que, depuis 1945, il y a seulement un million de brevets en ce qui a trait
à la sécurité aquatique qui ont été
décernés à des Québécois il y a
encore une grosse lacune au niveau de l'éducation de la population
nos opinions sont les suivantes: Nous sommes d'avis que le gouvernement
du Québec devrait déployer plus d'énergie,
premièrement, afin de réduire les noyades reliées aux
activités aquatiques, soit sur l'eau, dans l'eau ou près de l'eau
et, deuxièmement favorise l'éducation de la population à
la pratique des activités aquatiques et nautiques dans une
atmosphère agréable et sécuritaire. C'est pour cette
raison qu'on croit que la Loi sur les loisirs et le sport pourrait être
une des étapes conduisant à la sécurité aquatique
préventive au Québec. C'est vraiment notre raison aujourd'hui de
venir supporter cette loi.
Nous souhaitons que le futur ministère possède les
pouvoirs nécessaires pour faire la promotion et l'éducation dans
le domaine de la sécurité aquatique, c'est-à-dire qu'on
part peut-être d'un phénomène plus indirect, qu'on n'a pas
encore discuté au cours de la journée, mais vraiment, pour nous,
la sécurité aquatique est importante.
Je pense que le fondement de tout ça, c'est qu'on croit que la
sécurité aquatique est un préalable à toute
activité aquatique ou à toute activité de loisir
proprement dite. C'est vraiment quelque chose qui n'est pas encore
structuré.
La sécurité aquatique est un programme de base, qu'on
espère que les gens posséderont avant de faire des
démarches aquatiques. Vous seriez surpris aujourd'hui, lorsque vous
allez dans le domaine universitaire, où lorsque vous travaillez dans le
domaine du loisir, de voir le grand pourcentage des gens qui ne savent pas
encore nager. On n'a qu'à regarder les programmes au niveau des
éducateurs physiques dans les universités, pour voir le
pourcentage des gens qui ne savent pas nager et qui, demain, vont enseigner des
activités aquatiques.
Alors, vraiment, on croit que cet apprentissage devrait être
favorisé de façon plus marquée et devrait être
placé sur l'éducation à la population de la
sécurité.
Il y a quelques petits détails dans la présente loi, qui
ne sont peut-être que des articles de cuisine qu'on pourrait
communément appeler, mais que je n'aimerais que souligner ici
aujourd'hui. Le service de sécurité aquatique de la Croix-Rouge,
est-ce qu'il peut être reconnu comme un organisme de loisir, parce qu'on
se préoccupe déjà des activités qu'on dit
préalables au service des loisirs?
Je ne m'attends pas nécessairement à avoir des
réponses à toutes les questions que je vais poser. Par contre, si
le ministre voulait ajouter quelque chose, il serait le bienvenu.
Un petit détail. Lorsqu'on parle de plan d'eau dans le projet de
loi, il serait peut-être bon de spécifier également piscine
parce qu'il y a de la réglementation beaucoup plus spécifique
à une piscine.
Au chapitre II, à l'article 3, de quelle façon le
ministère s'assure-t-il que la pratique des activités de loisir
aquatique et nautique sur les lacs, les rivières et le fleuve
répond aux exigences de la sécurité du public? Je veux
seulement vous souligner qu'actuellement la seule loi comme telle qui
régit les lieux publics est une loi qui ressortit aux travaux publics et
qui est vraiment imcomplète.
Alors, quelles sont ces exigences et qui va les déterminer?
Egalement à l'article 7, est-ce que le directeur du service de
surveillance aux loisirs et aux sports se verra confier une fonction relative
à la sécurité aquatique? Actuellement, on lui a
confié des mandats quant aux programmes, quant à une foule de
choses, mais on n'a pas fait une énumération spécifique
quant à la sécurité de ces lieux.
A l'article 8, au chapitre II toujours, étant donné que le
projet de loi no 2 ne précise pas s'il poursuit des objectifs de
sécurité aquatique, cela signifie-t-il que le ministère ne
pourra pas agréer le service de sécurité aquatique? C'est
un point pour nous qui est bien important.
Est-ce que le mandat d'activité que le ministère peut
décerner peut-être différent du mandat actuel du service de
sécurité aquatique? C'est-à-dire qu'au niveau de la
Croix-Rouge nous avons un mandat qui nous est confié par un bureau
national qui s'appelle la Croix-Rouge. La politique d'orientation de la
Croix-Rouge est vraiment décidée par toutes les provinces
ensemble qui siègent à un comité de
bénévoles qui décide de l'orientation de la
Croix-Rouge.
Ces détails... De quelle façon peut-on
s'intégrer?
Maintenant, les confédérations aux articles 26, 27 et 28.
La Croix-Rouge oeuvre aussi bien dans le domaine de la natation que dans celui
du plein air. Alors, sous quelle forme ou par quelle
confédération la Croix-Rouge, c'est-à-dire le service de
sécurité aquatique serait-il régi? Serait-on régi
par celle du sport ou celle du plein air?
Egalement à l'article 34, les règlements internes du
service de sécurité aquatique de la Croix-Rouge devront-ils
être approuvés par une confédération? Pour nous,
tous nos règlements internes devront être approuvés par la
Croix-Rouge comme telle.
Ce ne sont que des petits points qui nous préoccupent. Je vais
vous faire grâce des trois prochains points qui sont soumis beaucoup plus
à la réglementation aux articles 36, 46 et 81. C'est vraiment la
réglementation qui entre en ligne de compte.
En guise de conclusion, j'aimerais seulement vous faire part de
commentaires ici. Le service de sécurité aquatique de la
Croix-Rouge a démontré depuis longtemps ses capacités
à favoriser le développement d'activités
récréatives agréables et sécuritaires.
Nous désirons continuer notre travail d'éducation et de
prévention. Nous croyons aussi que le futur ministère devrait se
pencher sérieusement sur le problème de perte de vie par noyade.
On a annexé des statistiques à notre document. Vous avez les
pertes de vie par noyade dans toute la
province, par région, par période de l'année et
également en relation avec 1974 et 1975.
Nous espérons aussi que le futur ministère fera un lien
entre la sécurité aquatique et le loisir aquatique. Car une des
premières conditions pour bénéficier pleinement des
activités de loisirs aquatiques, c'est vraiment de posséder un
ensemble de connaissances, d'habileté et d'aptitudes qui rendent un
individu apte à se protéger lui-même et à
protéger les autres contre les dangers associés à des
pratiques d'activité sur l'eau, près de l'eau ou dans l'eau.
Je pense que cela résume le point de vue de la
sécurité aquatique. Je sais que cela a été une
longue journée et je vous laisse avec cela. Merci beaucoup.
M. Phaneuf: Je vous remercie. M. le Président, je n'ai que
quelques commentaires à faire. Pour vous sécuriser, compte tenu
du fait que vous avez présenté ces mémoires, je peux vous
garantir que déjà dans la loi, étant donné que nous
pouvons exiger des permis pour exploiter une plage, pour exploiter une piscine,
nous allons pouvoir mettre de l'avant, avec notre réglementation, tout
ce que vous mentionnez, d'une façon claire et nette. Déjà
on subventionne le programme de sécurité de la Croix-Rouge pour
la province de Québec.
M. Morin (Georges): Oui.
M. Phaneuf: C'est un aspect du problème et vous l'aviez
bien signalé tantôt. C'est sûr que si on fait plus
d'enseignement de la natation chez nos gens, il y aura plus de chances de
survivre aussi. Il y a deux programmes qui vont de pair, mais je pense qu'il ne
faut pas mélanger les deux. Je peux vous assurer que dans le programme
de promotion de la natation comme telle, il s'agit d'y aller avec plus
d'emphase. Sur le plan de la sécurité, vous avez
entièrement raison et je vous donne tou- tes les garanties que dans la
loi il y a tout ce qu'il faut pour répondre en totalité à
vos exigences.
M. Morin (Georges): D'accord, on vous remercie beaucoup.
M. Phaneuf: C'est moi qui vous remercie.
Le Président (M. Cornellier): Je vous remercie. La
commission...
M. Phaneuf: M. le Président, avant d'ajourner les travaux,
si vous me le permettez...
Le Président (M. Cornellier): Absolument.
M. Phaneuf: ... j'aimerais quand même prendre le temps de
vous remercier pour la façon dont vous avez présidé nos
travaux. Cela nous a permis de travailler d'une façon calme et sereine.
Je veux aussi remercier mon collègue de l'Opposition même s'il a
dû s'absenter pour des raisons bien évidentes. Je dois le
remercier pour son excellente collaboration et son excellente
compréhension face à des problèmes que nous avons
discutés ensemble. A tous ceux qui ont présenté des
mémoires, je vous félicite pour le travail que vous avez fait,
pour l'excellence du travail que vous avez fait, la recherche que vous vous
êtes permis de faire, dans un court temps, pour certains, et
peut-être avec un peu plus de temps pour d'autres qui étaient
mieux avertis de la durée de la commission parlementaire. Donc, tous mes
collègues qui ont participé à cette commission,
permettez-moi aussi de vous remercier.
Le Président (M. Cornellier): La commission ajourne sine
die.
(Fin de la séance à 18 h 20)