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(Dix heures cinq minutes)
Examen des engagements financiers
des mois de décembre 1976
et janvier 1977
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, messieurs!
La commission des engagements financiers se réunit aujourd'hui
pour étudier les engagements du gouvernement pour les mois de
décembre et janvier. Nous verrons tantôt quelle utilisation nous
devons faire des engagements financiers des mois de juillet, août,
septembre, octobre et novembre.
Je vais vous donner la liste des membres de la commission aujourd'hui.
Nous avons plusieurs remplaçants du côté gouvernemental: M.
Bellemare (Johnson); M. Bisaillon (Sainte-Marie) est remplacé par M.
Gosselin (Sherbrooke); M. de Belleval (Charlesbourg); M. Laberge (Jeanne-Mance)
est remplacé par M. Mercier (Berthier); M. Lavigne (Beauharnois), M.
Lessard (Saguenay), M. Gar-neau (Jean-Talon), M. Gratton (Gatineau), M. Michaud
(Laprairie), M. Ouellette (Beauce-Nord); M. Perron (Duplessis) est
remplacé par M. Alfred (Papineau); M. Roy (Beauce-Sud) et M.
Vaillancourt (Jonquière) est remplacé par M. Brassard
(Lac-Saint-Jean).
Nous allons nous choisir un secrétaire pour cette commission des
engagements financiers.
M. de Belleval: M. le Président, je proposerais que le
secrétaire de la commission soit reconduit dans ses fonctions.
Le Président (M. Bertrand): M. Saint-Pierre.
M. de Belleval: M. Saint-Pierre.
M. Bellemare: Je n'ai aucune objection.
M. Roy: D'accord. Note de l'éditeur
A une exception près, l'étude des engagements financiers
du gouvernement du Québec n'a été ni enregistrée ni
transcrite par le journal des Débats. Après l'ouverture de la
séance reproduite ci-dessus, M. Denis de Belleval, ministre de la
Fonction publique, a présenté une motion réclamant
qu'à l'avenir les débats de la commission des engagements
financiers soient publiés comme ceux de toute autre commission
permanente. S'ensuivit un débat de procédure qui s'est
prolongé pendant environ une heure et demie, à la suite duquel la
motion du ministre a été mise aux voix et adoptée par un
vote majoritaire. Les interventions qui suivent portent sur l'étude des
engagements financiers, la discussion sur la procédure elle-même
ayant été exclue.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, messieurs!
M. de Belleval: M. le Président, avant de commencer nos
débats...
M. Bellemare: Non, il y a encore autre chose à l'ordre du
jour.
Le Président (M. Bertrand): Je pense que c'est
là-dessus que le député de Charlesbourg voudrait
intervenir, à savoir l'utilisation qu'on fait des engagements de juillet
1976 à novembre 1976.
Préliminaires
M. de Belleval: Avant même d'aborder cette
question-là, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Avant, oui.
M. de Belleval: Enfin, en même temps, que j'aborde cette
question, je voudrais indiquer, brièvement, l'esprit dans lequel
j'entends me soumettre à l'inquisition de mes collègues ici ainsi
que les autres ministres du gouvernement, à l'occasion. Je voudrais
aussi, tout d'abord, souligner le fait que le président de cette
commission, aujourd'hui, est le fils du premier ministre qui a institué
cette commission qui constitue une réforme très importante de
notre vie parlementaire, qui a constitué et qui constitue toujours un
élément avant-gardiste même par rapport à beaucoup
d'autres Parlements, en ce qu'elle permet aux députés de scruter
tous les mois, et non pas une année ou deux années après
le fait, les dépenses du gouvernement.
C'était donc une réforme importante, et je voudrais
souligner le mérite d'un ancien premier ministre et même de deux
anciens premiers ministres, puisque M. Lesage, aussi, avec M. Bertrand, avait
été à l'origine de cette réforme très
importante.
Pour ma part, j'entends me mettre à l'entière disposition
de la commission, que je considère comme, vraiment la commission, dans
un sens, de l'Opposition, puisque c'est vraiment un des instruments les plus
importants du contrôle de la bonne administration et de
l'efficacité administrative du gouvernement.
Peut-être que ces paroles me seront remises,
éventuellement, en mémoire quand il arrivera que, sous certains
aspects, nous aurons, nous aussi, bien sûr, dans l'ensemble de
l'administration gouvernementale, laissé aller des points plus faibles
que d'autres de ce point de vue, je le fais d'une façon candide et la
plus ouverte possible sachant que, moi aussi, je pourrai peut-être,
à ce point de vue, bénéficier de votre indulgence.
M. Bellemare: Très bien.
M. Gratton: M. le Président, dans le même or-
dre d'idées, j'aimerais souligner, puisque le ministre a omis de
le faire ou a oublié de le faire, que c'est au député
actuel de Jean-Talon que l'on doit d'avoir créé le poste de
vérificateur général, qui est directement responsable de
l'Assemblée nationale, d'avoir institué également les
séances de la commission qui permettent aux membres de
l'Assemblée nationale d'interroger le vérificateur
général sur tous les aspects financiers des opérations du
gouvernement, et de combien d'autres mesures qui ont été
adoptées par l'ancien gouvernement, pour rendre l'administration
financière la plus efficace et la plus ouverte possible.
Je le mentionne, parce qu'il ne faudrait pas l'oublier. Je pense que
cela aussi a sa place dans les annales du Parlement
québécois.
M. Bellemare: M. le Président, je tiens à remercier
très sincèrement le ministre de la Fonction publique d'avoir
rappelé la mémoire de votre honorable père; c'était
hier le quatrième anniversaire de sa mort, par coincidence, mais...
Le Président (M. Bertrand): Avant-hier, le 22.
M. Bellemare: On n'est pas pour se chicaner, il est mort.
Le Président (M. Bertrand): J'ai pris des informations
à la source maternelle.
M. Bellemare: Ah bon! Dans mon agenda, j'avais bien marqué
le 23, mais, en tout cas, cela a été pour moi un grand ami et,
particulièrement, un homme qui respectait l'amitié et qui avait
de la loyauté dans tous ses agissements. C'est une formule parlementaire
qui m'a réjoui parce que je pense que, comme le disait le ministre,
c'est un outil entre les mains des parlementaires, mais particulièrement
de ceux de l'Opposition. Quand la Chambre est appelée à voter des
crédits, en vertu des comptes publics et des commissions parlementaires
qui siègent sur l'administration future, elle n'a jamais l'occasion de
revérifier l'application en détail que fait de ces argents le
gouvernement. C'est ici, après que le Conseil du trésor a
émis certaines directives, a autorisé certaines dépenses
d'argent que se fait la vérification. Je pense que c'est très
sain pour la démocratie et particulièrement pour un bon
parlementarisme. Que le ministre admette qu'il connaîtra peut-être
certaines difficultés. Il ne faut pas vous en faire, on est tous
à l'apprentissage de la vie, surtout quand on commence dans ce grand
corridor de la voie parlementaire, il y en a et il y en aura encore. J'ai
passé ici quelque 32 années, moi, et j'en apprends encore tous
les ans. Je pense que ce qui fait le mieux et que vous ne regretterez jamais,
c'est d'avoir conservé des amitiés, même malgré des
débats très acerbes, avec nos collègues. Cette bonne
humeur et cette cordialité font que, malgré certains
débats vifs, il reste une bonne camaraderie qui est de bon aloi parmi
nous.
Je ne voudrais pas oublier non plus de signaler à l'attention de
cette commission parlementaire le rôle très important que jouent
les journalistes.
Demain, vous verrez qu'à la suite des commissions parlementaires,
c'est peut-être la seule commission ou l'une des seules où les
rapports sont très bien dictés, où le gouvernement se voit
mis en cause d'une manière directe, et cela prend le courage des
journalistes pour le citer. Que ce soit répété dans une
commission parlementaire comme ici, ce matin, d'accord, c'est enregistré
maintenant depuis quelques minutes. Je le dis sans malice. Ce sont les
journalistes qui vont, demain, répéter dans les journaux
certaines recommandations de prudence qu'auraient faites l'Opposition ou
certaines critiques appropriées que les membres de l'Opposition auront
fait valoir aux yeux du gouvernement. Je pense que c'est sage et que c'est
logique, c'est une prudence que d'avoir le support de nos journalistes. C'est
rare qu'on leur fait des remerciements, mais je ne dis pas cela pour être
flagorneur comment est-ce qu'on dit cela? C'est un grand mot pour moi,
je pense que je ne l'écrirais pas sans faute mais ils ont leurs
mauvaises passes des fois aussi.
M. le Président, en vous réitérant ma
généreuse collaboration, je vais essayer d'être le plus
court possible dans toutes mes interventions. Cela fera plaisir à bien
du monde, mais, une chose certaine, c'est que je suis ici pour remplir mon
devoir et j'espère pouvoir l'accomplir avec toute la bonne humeur et
aussi avec toute la détermination qui me caractérise.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, je souscris aux propos qui
viennent d'être tenus par mes collègues. J'aimerais cependant
ajouter quelques mots pour souligner davantage l'importance de cette commission
parlementaire qui est à peu près la seule qui siège de
façon permanente pour nous permettre d'examiner les comptes publics.
On sait très bien que, dans une administration gouvernementale
qui a pris l'ampleur de celle que nous connaissons depuis quelques
années puisque le prochain budget sera possiblement de l'ordre de $11
milliards et peut-être plus, il est absolument indispensable, essentiel
que les membres de l'Opposition puissent interroger le gouvernement sur toute
l'administration gouvernementale. La commission parlementaire des engagements
financiers permet justement à ceux qui participent aux travaux de cette
commission d'interroger le gouvernement sur tous les ministères et
à peu près sur tous les services du gouvernement comme tels.
C'est pourquoi j'insisterais pour qu'on prenne des mesures spéciales
pour que cette commission parlementaire puisse siéger tous les mois
obligatoirement et qu'on prévoie même, pour éviter des
situations comme celle dans laquelle nous nous trouvons à l'heure
actuelle, avec des mois et des mois de retard, qu'on prenne, tous les moyens
pour ajouter une deuxième séance, si cela s'avérait
nécessaire, pour nous permettre de suivre l'administration
gouvernementale au mois.
M. le Président, quand on arrive après quatre, cinq ou six
mois, après que les événements se
sont produits, que des décisions ont été prises et
que nous avons à demander, évidemment, des renseignements, des
informations au gouvernement, je dis que c'est pénible, à ce
moment, pour les collaborateurs du ministre et pour ceux qui sont
chargés, qui ont la responsabilité de voir à fournir aux
membres de la commission les documents qu'ils réclament, les documents
dont ils ont besoin. Afin de faciliter cette tâche, je pense qu'il est
bien important et j'en fais une recommandation bien spéciale
qu'on prenne toutes les mesures qui s'imposent pour que jamais on ne
puisse déroger, pour quelque raison que ce soit, à ce que cette
commission siège au moins tous les mois. Cela facilitera la tâche
aux journalistes, cela facilitera la tâche aux membres de la commission,
au personnel de l'Assemblée nationale, au personnel qui est
rattaché à cette commission, de façon qu'on puisse
collaborer dans une seule et même direction et qu'on travaille pour le
mieux-être de notre collectivité.
Le Président (M. Bertrand): Je voudrais remercier les
membres de cette commission qui, par l'intermédiaire du
député de Charlesbourg et du député de Johnson,
rappellent la mémoire de feu Jean-Jacques Bertrand qui a
été responsable avec M. Lesage de la création de cette
commission et leur dire que sans doute, là-haut, en nous regardant, il
doit se réjouir, aujourd'hui, de voir que, pour la première fois
qu'il préside cette commission des engagements financiers dont il est un
peu responsable de la création, son fils se soit placé dans une
position de neutralité, ne jetant pas dans l'embarras en cela
l'attaché de presse de l'Union Nationale et permettant sans doute que
les débats se fassent dans un climat très serein. Mais il doit
regretter, cependant, que je n'aie pas poursuivi ces études juridiques
qui m'auraient permis de m'enfermer dans une conception un peu plus
légaliste des travaux de la commission et de donner mon accord
tantôt à l'argumentation du député de Johnson. Comme
quoi il faut toujours prendre les côtés positifs et
négatifs d'une situation et c'est un peu avec cela que je voudrais
présider cette commission en essayant de faire en sorte que l'objectif
qui est poursuivi, à savoir que l'opinion publique, que la population
soit bien renseignée sur les dépenses de l'Etat, soit bien
atteinte.
Je pense que, sur ce, nous pourrions tout de suite...
M. de Belleval: Passer à l'article 3, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): ...régler l'article 3
qui nous permettrait, pour les mois de juillet, août, septembre, octobre
et novembre, d'adopter une procédure selon laquelle je pense que
là-dessus il y avait eu une entente ...
M. Bellemare: Je pense qu'on est les seuls à avoir produit
les questions pour tous les cinq mois.
Le Président (M. Bertrand): Oui, effectivement.
M. Bellemare: Je ne sais pas pourquoi les autres ne l'ont pas
fait, mais nous avons pris les cinq cahiers, puis on a déposé nos
questions.
Mais, par une entente avec M. Burns aussi j'ai
téléphoné à votre bureau et on ne m'a pas
retourné mon appel j'aurais le droit de poser toute autre
question si je n'étais pas satisfait des réponses. On m'a dit:
Oui, vous irez. Je n'ai pas d'objection. Dans les questions que j'ai
posées, durant les cinq mois qui sont là, il y a des questions
qui sont transcendantes et, si on ne me répond pas, il va falloir que je
mette la question au feuilleton. Je ne voudrais pas avoir à mettre cette
question-là au feuilleton.
M. de Belleval: Est-ce qu'on est d'accord pour adopter cette
procédure?
Le Président (M. Bertrand): On m'informe que les
représentants de l'Opposition officielle n'auraient pas de questions
à poser pour les mois de juillet, août, septembre, octobre et
novembre.
M. Bellemare: Cela se comprend.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que j'interprète
bien?
M. Gratton: On connaît déjà toutes les
réponses.
Le Président (M. Bertrand): Oui, j'interprète bien
ce qu'on m'a transmis comme information.
M. Roy: Alors, la procédure consisterait... Le
Président (M. Bertrand): Le député de...
M. Roy: Je m'excuse, M. le Président. Je n'ai pas tout
saisi ce qui vient d'être discuté, mais il faudrait qu'on en fasse
la demande par écrit, c'est-à-dire qu'on adopte la
procédure qui a déjà été adoptée au
cours des autres séances lorsqu'on a voulu demander...
M. Bellemare: Le numéro et la question.
M. Roy: ... le numéro. Maintenant que le délai soit
fixé pour qu'on puisse faire parvenir ces questions.
M. Bellemare: Moi, je le sais.
M. de Belleval: Combien voulez-vous de délai? Je vous
accorderai le délai que vous désirez.
M. Roy: Je me suis déjà plaint qu'on est beaucoup
en retard. Disons que je m'organiserai, je ferai en sorte de déposer
toutes mes questions lors de la prochaine séance.
M. de Belleval: Parfait.
M. Bellemare: Avant d'avoir les réponses. M. Roy:
Avant.
M. Bellemare: M. Saint-Pierre, je pense, nous a dit je ne
sais pas si c'est vous qui m'avez dit cela au téléphone
qu'on aurait les réponses dans le courant du mois concernant toutes les
questions qu'on a posées. C'est bien important pour pouvoir
déposer à bonne heure les questions au feuilleton. D'accord?
Le Président (M. Bertrand): D'accord.
M. Roy: Alors, d'ici la prochaine séance, nous pourrons
faire parvenir les questions écrites.
Le Président (M. Bertrand): On pourrait s'entendre
là-dessus. Est-ce qu'on doit comprendre, M. le député de
Beauce-Sud, que vous aurez effectivement des questions à transmettre? De
juillet à novembre?
M. Roy: Sûrement plusieurs questions, M. le
Président, mais il est possible que des questions aient
été posées par le député de Johnson.
Le Président (M. Bertrand): De juillet à novembre.
D'accord.
M. Roy: II y a des questions qui ont pu être posées.
Les mêmes questions peuvent être posées.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Nous allons enfin
entreprendre... Il nous reste une demi-heure.
M. de Belleval: Une heure.
Décembre 1976 Affaires culturelles
Le Président (M. Bertrand): Une heure. Nous allons
entreprendre immédiatement l'examen des engagements; donc, à
compter de décembre 1976, Affaires culturelles, subvention à la
ville de Trois-Rivières.
M. Bellemare: Je pense, M. le Président, que la
manière de procéder je ne veux pas vous donner de
directive c'est de dire simplement...
Le Président (M. Bertrand): S'il y a des questions.
M. Bellemare: ... le numéro 100 et on vous dit oui ou
non.
Le Président (M. Bertrand): Parfait. Je remercie le
député de Johnson.
M. Bellemare: C'est la manière de procéder à
la commission. Alors, à 100 il y a une question. C'est que je vois
là qu'il y a une subvention de $80 000 pour la restauration du manoir de
Ton-nancourt, classé monument historique. Il y a déjà eu
d'autres subventions pour ce monument historique.
Si le ministre ne peut pas me donner le montant total qui a
été versé à ce jour, est-ce que le ministre
pourrait me dire combien... Habituellement, quand on dit $80 000 et que c'est
un ajout, on dit que c'est pour ajouter à tel autre montant, mais
là il n'y a pas de montant spécifique. Est-ce qu'il y a eu
d'autres subventions données pour la reconstruction de ce monument
historique? Si oui, dans quel ordre; sinon, je me satisferai de la
réponse.
M. de Belleval: D'accord. J'ai l'impression qu'il n'y en a pas
eu, mais nous allons vérifier quand même. J'ai l'impression que
les $80 000, mais...
M. Bellemare: Les journaux en avaient annoncé.
M. de Belleval: En tout cas, on vérifiera.
M. Bellemare: Vous nous donnerez la réponse.
M. de Belleval: C'est cela. Parce que, sur les documents que
j'ai, malheureusement il n'y a pas d'indication.
Le Président (M. Ouellette): Alors, no 101, adopté.
No 102?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Ouellette): Adopté. No 103?
M. Giasson: M. le Président, au no 103, j'aimerais
connaître les critères en vertu desquels ont été
versées ces sommes à titre de subventions directes à la
compagnie Jean Duceppe Inc., pour un montant de $250 000. Est-ce que cela a
été donné à l'intérieur d'une politique
prédéterminée ou quelles sont les modalités sur
lesquelles on s'est basé pour accorder cette subvention?
M. de Belleval: J'avoue que je n'ai pas ici sous les yeux ou en
mémoire la politique générale qui s'applique à ce
genre de situation.
Je sais qu'on examine les états financiers de la compagnie et
qu'il y a effectivement un cadre général pour ce genre de
subvention. Si vous le désirez, à une prochaine séance, je
pourrais déposer ce cadre, ce qui existe, et vous dire quels sont les
critères qui font qu'une subvention est accordée ou pas.
M. Bellemare: Est-ce qu'il y a une politique statutaire?
M. de Belleval: Oui, il y a une politique statutaire qui existe,
mais je n'en ai pas les tenants et aboutissants en mémoire.
M. Giasson: Vous acceptez de déposer, de nous faire
parvenir un état de cette politique et de toutes les modalités
qu'on y retrouve?
M. de Belleval: Oui, c'est cela.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 104, 300.
M. Bellemare: Adopté.
Affaires intergouvernementales
Le Président (M. Bertrand): 100, Affaires
intergouvernementales.
M. Bellemare: Affaires intergouvernementales, M. le
Président, 100, 400, 300 et...
Le Président (M. Bertrand): 100, 100 et 400. M.
Bellemare: Regardez...
Le Président (M. Bertrand): II y a seulement un 100.
M. Bellemare: II y a 100 et...
Le Président (M. Bertrand): ...Affaires municipales,
après.
M. Bellemare: En août 1976, en octobre 1976, en novembre
1976, il y avait eu des cas particuliers comme celui de Régis Nadeau de
Chicoutimi, à titre d'instructeur en formation hôtelière,
en Côte-d'Ivoire, pour une période de deux ans, pour un montant de
$69 530 réparti, pour votre gouvernement, sur trois périodes:
1976/77, 1977/78 et 1978/79. Est-ce qu'on pourrait obtenir, d'abord, la copie
du contrat et des ententes protocolaires qui doivent exister entre la
Côte-d'Ivoire et la province de Québec pour qu'on puisse
déléguer un Québécois pour devenir instructeur en
formation hôtelière?
M. de Belleval: Ce qui se passe, c'est qu'il s'agit d'un projet
de l'ACDI, du gouvernement fédéral, pour lequel le gouvernement
fédéral fait une entente avec le gouvernement du Quebec. C'est le
gouvernement du Québec qui fournit un certain nombre de services au pays
en question. Les coûts sont assumés entièrement par le
gouvernement fédéral, mais c'est nous qui administrons le
projet.
M. Bellemare: C'est remboursé 100%... M. de Belleval:
Oui.
M. Bellemare: Par le gouvernement fédéral...
M. de Belleval: Par le gouvernement fédéral.
M. Bellemare: En vertu de l'accord de l'ACDI.
M. de Belleval: C'est cela, oui. Et c'est nous qui fournissons,
à ce moment-là, la coopération technique nécessaire
au pays en question, dans ce cas-ci, Côte-d'Ivoire.
M. Bellemare: Parce qu'en 1979 cela représentera $180 000
d'investissements. Y en aura-t-il d'autres de ces investissements qui seront
faits, d'autres professeurs, instructeurs en hôtellerie, qui seront
envoyés sur la Côte-d'Ivoire? Est-ce qu'il y a une prospection de
faite?
M. de Belleval: Je ne saurais le dire, mais, dans le cas de
l'engagement, c'est $70 000, $69 530 pour cette personne. Cela couvre
l'ensemble du projet en question.
M. Bellemare: Oui, mais seulement il y en a d'autres qui ont
été engagés pour le même endroit, la
Côte-d'Ivoire. Il y a M. René Blaquière qui a
été engagé en août 1976; il y a M. Bamako Mali qui a
été engagé en octobre 1976 et il y a M. Jean Gaudreau qui
a été engagé en novembre 1976, ce qui fait un grand total
de $286 500.
M. de Belleval: L'ensemble du projet.
M. Bellemare: $130 000 pour ces quatre-là.
M. de Belleval: C'est ça.
M. Bellemare: Y en a-t-il d'autres?
M. de Belleval: Je ne saurais le dire. Je n'ai pas tous les...
Voulez-vous avoir le projet dans son ensemble?
M. Bellemare: Non, mais la liste de tous ceux qui participent
à ce projet.
M. de Belleval: A ce projet? On peut vous la fournir.
M. Bellemare: Ceux qui sont actuellement en poste. Cela me
rendrait service, avec les imputations budgétaires des années
1976/77, 1977/78, 1978/79 dans chacun des cas.
M. de Belleval: D'accord.
M. Giasson: Est-ce qu'il faut comprendre que le coût de ces
programmes est entièrement financé par l'ACDI?
M. de Belleval: Je n'ai pas la mention exacte, mais, en
général, ces projets sont financés à 100% par
l'ACDI. J'ai l'impression que c'est le cas de celui-là.
M. Giasson: D'après la liste que vient
d'énumérer le député de Johnson.
M. de Belleval: Oui, c'est 100% par l'ACDI. Ce serait une
exception si cela n'était pas le cas. Je pourrai toujours
vérifier et vous donner la réponse, mais, dans l'ensemble, ce
sont des projets
financés à 100%, même 110% parce qu'ils paient au
fond...
M. Bellemare: Les dépenses de déménagement,
les frais de transport.
M. de Belleval: C'est ça. Entreposage.
M. Bellemare: Est-ce qu'il y a aussi des assurances pour la
famille?
M. de Belleval: Je ne le sais pas.
M. Bellemare: Est-ce qu'ils deviennent des fonctionnaires?
M. de Belleval: Non, c'est un contrat particulier.
M. Bellemare: Contractuel.
M. de Belleval: C'est un contractuel. C'est un contrat entre
l'ACDI, le gouvernement du Québec et la Côte-d'Ivoire pour la
fourniture d'une personne en particulier ou de services techniques.
M. Bellemare: Pour un temps limité?
M. de Belleval: Pour un temps limité. Il se pourrait, par
ailleurs, que certains fonctionnaires soient ainsi détachés et
que le gouvernement fédéral nous rembourse le salaire d'un
fonctionnaire, quand c'est le cas d'un fonctionnaire.
M. Bellemare: Parce qu'il y en a plusieurs je vous avertis
d'avance, je viens de trouver une liste Jean Brassard, Louis Harvey, Guy
Maisonneuve, Denis Paquin.
M. de Belleval: Dans le même projet? M. Bellemare:
Oui.
M. Gratton: Comment ces gens sont-ils choisis? Est-ce que c'est
à la suite d'une offre de services?
M. de Belleval: II y a des jurys qui siègent ou des
comités de sélection.
Dans le cas de M. Nadeau par exemple, le coordonnateur du projet a
retenu ses services, c'est le directeur des services pédagogiques de
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec. Autrement dit,
notre institut de tourisme sert de coordonnateur pour l'ensemble du projet et
désigne comme cela des individus pour...
M. Gratton: C'est l'Institut de tourisme, alors, qui informe les
personnes susceptibles d'être intéressées par l'existence
de ce programme?
M. de Belleval: C'est cela. M. Bellemare: ...
M. Gratton: Et qui fait des recommandations?
M. de Belleval: Sous l'autorité générale des
Affaires intergouvernementales. Mais disons que, sur le plan technique, c'est
l'Institut de tourisme qui a la gérance technique du projet.
M. Bellemare: Je suis surpris de voir qu'on enseigne à
quelqu'un, même en Côte-d'lvoire, comment servir une table. Or, M.
Louis Harvey a été spécifiquement désigné
pour aller enseigner le service aux tables et M. Guy Maisonneuve comment servir
aux bars et à la sommellerie... Tous ces gens-là doivent
être plus renseignés que cela. Ne venez donc pas... On est rendu
dans les dentelles.
M. Gratton: Est-ce que ces personnes-là...
M. Giasson: C'est du raffinement M. le député.
M. Bellemare: Oui, de la dentelle.
M. Gratton: De quelle façon la commission ou la fonction
publique intervient-elle dans tout cela? Est-ce que...
M. de Belleval: Non, le ministère... C'est un programme de
coopération qui est administré sous l'autorité politique
du ministère des Affaires intergouvernementales. Il a une entente avec
l'ACDI et il a, bien sûr, l'autorisation budgétaire du Conseil du
trésor, mais la commission, ou le ministère de la Fonction
publique comme tel, n'ont pas...
M. Bellemare: Ce qui inquiète...
M. de Belleval: Ce sont des contractuels. Ce n'est pas du
personnel régulier de...
M. Bellemare: Ce qui inquiète le député de
Papineau, c'est de savoir comment ces gens-là ont été
trouvés?
Une Voix: Je m'excuse mais...
M. Gratton: Corrigez donc cela, c'est Gatineau, pas Papineau.
M. Bellemare: Gatineau, oui c'est vrai, le député
de Papineau est de l'autre côté. Ce doit être cela aussi.
Comment sont-ils sélectionnés?
M. de Belleval: Vous voudriez qu'on vous dise comme ils ont
été sélectionnés?
M. Bellemare: C'est l'Office du tourisme, je suppose, qui fait
cela, mais ce sont les Affaires intergouvernementales qui désignent le
responsable. D'accord, dès que vous me donnerez la liste
complète, moi je vais être satisfait.
M. de Belleval: D'accord.
Affaires municipales
Le Président (M. Bertrand): Affaires municipales...
Une Voix: M. le Président?
Le Président (M. Bertrand): Un instant. Oui, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: J'aimerais profiter de l'occasion qui nous est
fournie ce matin d'étudier les engagements financiers aux Affaires
municipales pour souligner une situation qui existe présentement dans
bon nombre de municipalités. Suite à la décision du
gouvernement de geler les subventions aux municipalités: subventions
d'équilibre budgétaire, subventions pour fins d'égouts et
d'aqueduc, on sait que dans plusieurs municipalités, suite à des
engagements pris par le gouvernement antérieur, on a
procédé à des travaux et ces municipalités se
retrouvent présentement dans une situation très difficile
puisqu'elles doivent, en même temps, très souvent négocier
ou conclure des ententes collectives avec leurs employés et qu'une autre
décision du gouvernement du Québec d'abolir la Régie des
mesures anti-inflationnistes ne leur assure pas cette protection qu'elles
avaient. Je vous avoue que je m'interroge sérieusement sur les
intentions du gouvernement face aux municipalités, compte tenu des
promesses qui ont été faites durant la campagne
électorale. Promesse à l'effet, par exemple, de retourner 2% de
la taxe de vente aux municipalités alors qu'au budget...
M. de Belleval: M. le Président.
M. Gratton: ...supplémentaire de décembre, il n'en
a pas été question.
M. de Belleval: Point d'ordre, M. le Président!
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Charlesbourg.
M. de Belleval: Je ne voudrais pas préjuger de la
façon dont nous allons conduire l'examen des engagements financiers,
mais je trouve que vous êtes fort loin du sujet qui nous
préoccupe: Subventions de fonctionnement à l'Union des conseils
de comté du Québec pour l'année financière
1976/77.
Je ne sais pas si c'est vraiment l'occasion, ici, de discuter de
l'ensemble des politiques gouvernementales en général ou de
discuter d'un engagement financier en particulier. A partir de cet engagement
financier particulier, on pourrait peut-être discuter de la politique qui
s'y applique comme telle, mais j'avoue que je ne suis pas très bien
comment une subvention au conseil de comté a des répercussions
sur la politique de subvention en général des
municipalités. Vraiment, je trouve qu'on va loin.
M. Gratton: M. le Président, si vous me le permettez, je
vais vous expliquer pourquoi je sou- lève la question. C'est qu'en
définitive je m'interroge sur des engagements financiers qui ne sont pas
là et que j'aimerais retrouver.
M. de Belleval: Oui, mais là...
M. Gratton: Mais oui. C'est quand même important que la
population le sache si, à un moment donné, on est en train
d'imposer une taxation indirecte en ne fournissant pas les subventions voulues.
Par exemple, on entend à la radio et dans les media que la ville de
Schefferville est mise sous tutelle. Est-ce qu'il y a une subvention pour la
ville de Schefferville?
M. de Belleval: M. le Président, le député
de Gatineau soulève un point très important. Sommes-nous ici pour
étudier les engagements financiers ou les non-engagements financiers?
C'est un point important.
Le Président (M. Bertrand): Je pense qu'effectivement je
suis obligé, à ce stade-ci, sans doute, de reconnaître que
le ministre de la Fonction publique a raison quand il dit que ce n'est pas
l'occasion propice pour soulever le débat général sur les
engagements que le gouvernement n'aurait pas pris dans un certain nombre de
choses ou sur la politique générale que le gouvernement entend
suivre quant aux engagements qui auraient été pris
précédemment et qui n'auraient pas été suivis par
la suite, etc. Je crois que l'Assemblée nationale serait le lieu
privilégié pour poser ce genre de question au ministre
responsable dans le cadre de sa politique globale.
Dans le cadre de la commission des engagements financiers, je suis
prêt à être assez libéral dans l'étude de
chacun des engagements financiers et à permettre peut-être au
député de Gatineau de friser un peu la zone grise qui le
séparerait de la légalité, mais je
préférerais qu'on s'en tienne, pour l'instant, à l'examen
d'un engagement précis qui est, dans le cas présent, l'engagement
100 des Affaires municipales.
M. Gratton: M. le Président, je me soumets volontiers
à votre décision. Tout ce que je peux ajouter, c'est que vous me
faites brûler d'impatience...
Le Président (M. Bertrand): D'impatience.
M. Gratton: ... d'enfin voir la session ouvrir dans quelques
semaines.
Le Président (M. Bertrand): Le 8 mars.
M. Giasson: M. le Président, je comprends que le point
d'ordre soulevé par le ministre de la Fonction publique a sa valeur,
mais, tout de même, à l'engagement suivant, qui est encore aux
Affaires municipales, on retrouve une subvention à une ville.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Montmagny-L'Islet, si on réglait d'abord le premier...
M. Giasson: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): ... le no 100. On reviendra
ensuite à l'article 400.
M. Giasson: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): L'article 100?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): L'article 400?
M. Giasson: L'article 400. Je reviens à la question que je
voulais soulever. Il est vrai qu'on n'a pas à juger des non-engagements
pris par le gouvernement du Québec. Par contre, lorsqu'on
aperçoit des subventions comme celle qu'on voit à l'article 400
et qu'on sait également qu'on a des municipalités dans nos
comtés qui ont placé des demandes d'aide auprès du
ministère des Affaires municipales, des municipalités qui n'ont
pas eu de réponse ou qui ont reçu une réponse
négative, on ne peut pas faire autrement que de se poser des questions
sur les choix que le gouvernement peut faire d'accorder une subvention à
telle municipalité, qui apparaît comme engagement financier, alors
qu'on refuse des demandes à d'autres municipalités qui, pourtant,
ont des besoins majeurs et impérieux dans certains cas. Lorsqu'il s'agit
de la qualité de l'eau, par exemple.
M. Gratton: Là où il y avait des engagements
avant.
M. Giasson: Là où il y avait des engagements et
là où la qualité de l'eau est très douteuse selon
des rapports établis. On ne sait pas quoi penser de cette
décision qui a été prise d'accorder telle subvention
à une municipalité par rapport à tout ce volume de
demandes qui représentent, dans certains cas, des choix qui seraient
prioritaires.
M. de Belleval: Je pense que le député de Montmagny
a raison de poser la question. Il faudrait, cependant, qu'il la pose à
M. Goldbloom puisque c'est lui qui a mis cet engagement dans la machine avant
son départ, qui l'a signé.
A ce point de vue, nous n'avons fait que respecter l'engagement de
l'ancien gouvernement. Je veux simplement mentionner aussi qu'il s'agit d'un
projet ODEQ, un projet qui est financé en vertu d'une entente qui couvre
l'Est du Québec et qui prévoit un programme particulier de
subventions aux infrastructures municipales. C'est en vertu de cette entente
que cet engagement a été contracté et respecté par
le nouveau ministre.
M. Giasson: Je comprends que cela peut être un engagement
du Dr Goldbloom, le prédécesseur de M. Tardif aux Affaires
municipales; par contre, il y a d'autres engagements du Dr Goldbloom que vous
ne respectez pas automatiquement.
M. Alfred: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Gatineau...
M. Gratton: Alors, il doit y avoir des critères que vous
respectez et d'autres que vous ne respectez pas.
M. de Belleval: II s'agit d'une entente
fédérale-provinciale.
M. Gratton: Dans ce cas-ci. M. de Belleval: Dans ce
cas-ci.
M. Bellemare: Dans celui de Québec, vous avez donné
$1 million pour baisser la quote-part?
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse, M. le
député de Johnson, le député de Papineau a
demandé la parole.
M. Bellemare: Oui, d'accord, je ne l'avais pas vu.
M. Alfred: Je comprends bien l'intervention de M. Gratton, mais,
moi aussi, c'est un problème qui me préoccupe en tant que
député de Gatineau. Cependant, moi qui viens d'une région
où, en matière municipale c'est un désastre au niveau de
l'administration libérale sortante, je comprends bien qu'il nous faut un
peu de recul pour pouvoir faire face à ce désastre incalculable
qu'a fait l'administration libérale. Venant d'une région
où j'ai souffert cette administration, je me demande si M. Gratton avait
fait ces interventions avant cette année.
M. Gratton: Avec le recul que vous prenez, tout ce que je me
demande, c'est si vous êtes conscient, si le gouvernement est conscient,
M. le Président, que, pendant qu'on recule, puis qu'on recule
peut-être un peu longtemps, les municipalités sont forcées
d'augmenter le fardeau des contribuables.
M. Alfred: C'est-à-dire... M. le Président.
M. Gratton: Et cela, je pense que le député de
Papineau est bien placé pour le savoir...
M. Alfred: Je suis d'accord...
M. Gratton: ...étant lui-même un ancien conseiller
de la ville de Gatineau, ville qui est dans une situation très difficile
présentement.
M. Alfred: Je suis d'accord, M. le député de
Gatineau. Je ne voudrais pas faire un dialogue de sourds entre nous deux parce
qu'on ne s'entendrait jamais. C'est parce que, par exemple, toute la subvention
qui a été reçue était uniquement le fait de
promesses électorales. S'il faut administrer notre province en fonction
des promesses électorales, tous les quatre ans, nous allons faire
piètre figure comme vous l'avez fait dans le passé. Donc, nous
voulons administrer notre province.
M. Gratton: Alors, les 2% de la taxe de vente, M. le
Président, c'est une promesse du Parti libéral?
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse, à l'ordre,
s'il vous plaît! A l'ordre! M. le député de Johnson.
M. Bellemare: Je pense qu'on n'en sortira jamais s'il faut
refaire les élections. Il y a un jugement qui a été
prononcé par l'électorat, puis on est en face d'un nouveau
gouvernement. Mais on pourrait peut-être, à l'occasion de
l'étude qu'on fait présentement sur certaines subventions
à des municipalités ou à la ville de Québec, tout
à l'heure, pour janvier, dire au ministre que certaines
municipalités de la province sont dans un état précaire.
J'en ai dans mon comté, d'autres en ont dans le leur. Je sais que,
samedi dernier, on a établi devant le caucus certains moyens de
légiférer en faveur des municipalités, comme, par exemple,
l'octroi de 2% sur la taxe de vente, je pense que cela va revenir assez
rapidement, le ministre peut nous dire cela, en faveur des
municipalités, il est au courant de cette loi, il est au courant aussi
qu'il va y avoir un partage, à ce qu'on nous a dit, nous, à la
suite du caucus, quant aux frais judiciaires qui vont être perçus
par les municipalités, il va y avoir une remise aux municipalités
de ces frais judiciaires; ensuite de cela, il va y avoir un nouveau
système de programmation pour les nouveaux rôles
d'évaluation, il va y avoir des nouveaux critères
d'établis. Ce sont des politiques qui viennent d'être
énoncées pour les municipalités, lors de votre rencontre
de samedi...
Une Voix: ...
M. Bellemare: Bien, ce sont des choses qui ont été
dites un peu partout, je pense, par tout le monde, que les nouveaux rôles
comporteraient des augmentations pour la confection des grands rôles. Ce
serait peut-être bien que le ministre nous dise si tout cela peut
être possible, sans dévoiler les secrets de la solidarité
ministérielle.
Le Président (M. Bertrand): Je pense qu'il serait dans
l'ordre... je comprends...
M. Bellemare: Mais c'est parce qu'il y a un état
dangereux, actuellement, dans la population...
Le Président (M. Bertrand): Oui, certainement, je
comprends...
M. Bellemare: Et puisqu'on parle des municipalités. Le
ministre pourrait peut-être nous laisser entrevoir certaines
espérances.
Le Président (M. Bertrand): Je comprends la motivation du
député de Johnson d'obtenir des réponses à des
questions aussi importantes que celles-là. Je sens bien que votre
intervention nécessiterait vraiment la présence du ministre des
Affaires municipales...
M. Bellemare: Oui, mais...
Le Président (M. Bertrand): ...dans le contexte de sa
commission parlementaire ou, en tout cas, dans le contexte des débats de
l'Assemblée nationale.
M. Bellemare: Non, non.
Le Président (M. Bertrand): II ne me paraît pas, M.
le député de Johnson, qu'on puisse a ce stade-ci, uniquement
à partir de l'analyse de la subvention accordée à la ville
de Rimouski, quand même poser tout le problème global. Une fois
qu'il est posé...
M. Bellemare: Non, non, je ne veux pas.
Le Président (M. Bertrand): ...on n'entreprendra pas de
débat.
M. Bellemare: Vous avez dit, tout à l'heure...
Le Président (M. Bertrand): On n'entreprendra pas de
débat.
M. Bellemare: ...que vous seriez assez libéral dans la
discussion. Si j'ai été trop libéral, je puis revenir
à ce que je suis toujours, conservateur.
Le Président (M. Bertrand): Cela risque de s'attraper.
M. Bellemare: Je vais demander au ministre, tout en conservant le
secret ministériel, de nous dire s'il y a des espoirs de ce
côté-là pour nos municipalités au moins qui se
sentent un peu prises avec un problème de déficit
budgétaire énorme. Même, il y a des
démissions...
M. de Belleval: C'est sûr qu'il y a de l'espoir.
M. Bellemare: ...en bloc, de conseils, actuellement, à
Saint-Gabriel-de-Brandon, à Bromont, et cela se continue.
M. Alfred: Un point d'ordre.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! A l'ordre!
M. Alfred: M. le Président, sur un point d'ordre, s'il
vous plaît!
Le Président (M. Bertrand): Je n'ai pas besoin de recevoir
votre point d'ordre; j'indique moi-même qu'à ce stade-ci je ne
peux pas accepter qu'on aille plus loin dans la formulation d'une
interrogation.
M. Bellemare: Je comprends. Je le retire. Je ne veux pas faire
mal.
Le Président (M. Bertrand): Et j'imagine que les questions
reviendront...
M. Bellemare: Ah!
Le Président (M. Bertrand):... dans un autre Iieu, en un
autre temps.
Alors, toujours sur la subvention 400.
M. Bellemare: Adopté.
M. Gratton: II y en a tellement peu qu'on n'est pas pour les
bloquer, certain!
M. Bellemare: On a certaines indications qu'il va y avoir des
soulagements.
Affaires sociales
Le Président (M. Bertrand): Affaires sociales. M.
Bellemare: Affaires sociales, no 100. Le Président (M. Bertrand):
100.
M. Bellemare: Achat d'équipement. C'est la question que
j'ai posée tout à l'heure. Le gouvernement va-t-il nous
présenter des critères généraux dans les achats
d'équipement? Parce que vous en avez à 100, 200, 201, 202, 300,
301, 302 qui sont des achats d'équipement qui sont faits dans des
institutions paragouvernementales. Pour vous aider et pour nous aider à
aller plus vite, si on dit oui, d'après les critères qui ont
été établis par le superministre d'Etat...
M. Alfred: M. le Président, M. Bellemare, le
député de Johnson, a fait une faute. Il ne faut plus dire
superministre. Tous les ministres sont sur le même plan, des
ministres.
M. Bellemare: Ecoutez, je pense que je vais dire ce que je vais
vouloir, moi, personnellement, de mon bord. Si cela ne vous plaît pas,
bouchez-vous les oreilles.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre!
M. Bellemare: Les superministres comme M. Landry, moi, je vais
continuer à le dire. Qui va m'en empêcher?
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, à
l'ordre!
M. Bellemare: Mon droit de parole, chez nous et dans la
province...
M. Alfred: Vous l'avez, oui.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre!
M. Bellemare: ...c'est à moi. A partir de là...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! Je pense que, pour
le bon climat de ces discussions, il est tout de même acceptable que le
député de Johnson puisse utiliser les expressions...
M. Bellemare: Oui. Ce n'est pas offensant, cela.
Le Président (M. Bertrand): ...qui, dans son esprit,
définissent le mieux cette réalité-là.
M. Bellemare: C'est ça! C'est ça!
Le Président (M. Bertrand): Libre aux
députés du gouvernement d'interpréter l'expression
"superministre" comme voulant dire ministre d'Etat.
M. Bellemare: Et puis de n'être pas trop sensibles parce
qu'il faut qu'ils s'habituent à cela, qu'ils s'épaississent
l'épiderme aussi, parce que cela va être terrible. Ce n'est qu'un
commencement.
Le Président (M. Bertrand): Sur la politique d'achats, M.
le député de Johnson.
M. Bellemare: Sur la politique d'achats, je dis et je
répète que, s'il y avait moyen d'établir des
critères qui vont faire que ces institutions para-gouvernementales
puissent établir: On dépense $69 000, par exemple, pour la maison
de Notre-Dame-du-Lac, le Centre d'accueil Berthelet, à
Rivière-des-Prairies. On ne sait pas ce qu'ils dépensent.
M. de Belleval: D'accord.
M. Bellemare: Là, on a la dépense. On ne peut pas
vérifier si c'est en vertu des critères.
Si le ministre de la Fonction publique et le responsable du
Trésor disaient: Conforme aux critères établis par le
superministre, à partir de cela je ne discuterais plus, j'aurais en main
les critères, et je dirais: Je me fie au ministre.
M. de Belleval: Alors, en ce qui concerne...
M. Bellemare: Parce que le ministre de la Fonction publique, ce
n'est pas un superministre, c'est un ministre ordinaire.
M. de Belleval: Considérant le caractère
péjoratif de l'expression superministre, c'est considéré
comme un compliment d'être tout simplement un ministre.
M. Bellemare: Je sais ce que c'est, je l'ai été moi
aussi. Cela revient toujours.
M. de Belleval: La politique.
M. Bellemare: Voici, dans les montants qui sont surtout
dans...
M. Gratton: Est-ce qu'on pourrait avertir le ministre.
Le Président (M. Bertrand): Oui, répondre à
votre...
M. de Belleval: Alors, à la superquestion du
superdéputé.
M. Bellemare: Cela fait plaisir, c'est mieux que le vieux.
M. de Belleval: II n'y a jamais personne qui a dit cela,
j'espère.
M. Bellemare: Oui, oui. M. de Belleval: Moi?
M. Bellemare: La première journée de la
session.
M. de Belleval: Oui? Pas publiquement.
M. Bellemare: Justement, c'est le vieux. Là je vous
aimais.
M. de Belleval: Je vous ai certainement dit cela
affectueusement.
M. Bellemare: Affectueusement! Vous n'aviez pas l'air
à...
Le Président (M. Bertrand): Dans la politique d'achats, M.
le ministre.
M. de Belleval: Revenons à la jeune politique d'achats.
Certains principes de cette politique ont été acceptés par
le Conseil des ministres, ont été rendus publics par le ministre
d'Etat et, actuellement, nous travaillons sur les règles précises
d'application de cette politique, quand ces règles auront
été explicitées et approuvées, je pense qu'il sera
loisible à ce moment-là au ministre responsable d'en faire part.
En ce qui concerne les institutions parapubliques ou subventionnées, il
est entendu qu'elles seront soumises à la politique d'achats, selon des
modalités qui restent quand même à déterminer.
Dans le cas qui nous occupe actuellement, il s'agit d'une subvention,
d'un montant forfaitaire qui est consacré à l'institution pour
laquelle plusieurs pièces d'équipement peuvent être
achetées. Ce sera à l'institution, bien sûr, à
appliquer elle-même la politique, il y aura probablement des
mécanismes de prévus, pour s'assurer que les institutions
appliquent la politique.
Maintenant comme tel, l'engagement financier tient pour acquis que, par
ailleurs, l'institution applique toutes les règles qui peuvent
s'appliquer dans le cas de leurs propres dépenses, y compris, à
ce moment-là, quand ce sera le cas, les règles concernant la
politique des achats. Il n'est pas comme tel nécessaire d'indiquer
chaque fois qu'une subvention, un transfert est fait à une institution,
pour achat d'équipement, que nous indiquions que la politique d'achats a
été suivie; il y aura des règles d'application auxquelles
est soumise l'institution et ce sera sa responsabilité de les faire
respecter. Nous n'irons pas a priori chaque fois vérifier si la
politique d'achats est respectée.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: Dans cet ordre d'idées, je m'interroge sur le
bien-fondé de ce que vient de dire le ministre, à savoir que le
gouvernement n'est pas responsable. En définitive le gouvernement, en
versant une subvention, est responsable de veiller à ce que
l'institution particulière, que ce soit une municipalité, un
hôpital ou quoi que ce soit, applique les critères, s'ils existent
et, j'inviterais le ministre à faire en sorte qu'au cabinet on
réalise le plus tôt possible l'urgence de rendre ces
critères publics.
Il n'y a pas seulement les institutions elles-mêmes qui
dépensent, mais également les fournisseurs qui s'interrogent et
veulent savoir quels sont les critères, quant au contenu
québécois, par exemple, et quelles sont les marges à
l'intérieur desquelles on pourra favoriser le contenu
québécois plutôt que le plus bas soumissionnaire? Je ne
relèverai pas l'exemple de la fameuse usine d'épuration de
l'Outaouais. Mais, là aussi, dans toute politique d'achats, il faudra
également qu'on sache quelle définition on va donner aux
régions frontalières, par exemple, quelles considérations
spéciales on accordera aux régions comme l'Outaouais, qui sont
intimement liées économiquement et de toutes les façons
avec l'Ontario.
En fin de compte, ce qu'on voudrait savoir, en définitive, c'est
si c'est strictement un ballon politique ou si c'est réellement
rattaché à quelque chose? Si oui, qu'on le dise à tout le
monde, les fournisseurs comme les acheteurs, de façon qu'on sache
à quoi s'en tenir.
Le Président (M. Bertrand): Je comprends que, par le biais
de votre intervention, vous voulez qu'on puisse savoir le pourcentage de la
politique d'achats dans tout cela. Vous ne voulez pas soulevez de débat
sur la politique d'achats, ce n'est pas le lieu pour le faire non plus.
M. Gratton: Non, c'est pour cela qu'on espérait avoir le
superministre tout à l'heure.
Le Président (M. Bertrand): Tantôt, on a d'ailleurs
réglé cette question où le ministre acceptait,
peut-être pour les futures commissions des engagements financiers, de
ventiler ses différents engagements en politique d'achats, à
l'intérieur du Québec, à l'extérieur, etc.
Il a dit qu'il recevait la suggestion et qu'il verrait comment cela
pouvait être présenté. M. le député de
Montmagny.
M. Giasson: M. le Président, il m'apparaît
très important qu'on connaisse la part du contenu
québécois dans les achats faits par le gouvernement ou par toutes
les organisations qui ont besoin de l'approbation du gouvernement pour
procéder à des achats. Si vraiment la politique des achats au
Québec doit produire l'effet qui fut annoncé par le ministre
d'Etat, il va falloir le vérifier. Si vraiment on avait seulement 50%
des achats faits par la province ou par les autres organismes du Québec
qui avaient un contenu québécois, on va vérifier si
vraiment l'envergure qu'on a voulu
donner à cette politique se traduit par une réalité
concrète. Autrement, cela devient du verbiage pur et simple.
Le Président (M. Bertrand):... interprété,
M. le député, les interventions sur cette question au moment de
l'étude des règles de pratique, à savoir qu'effectivement,
au niveau du Conseil du trésor, on s'arrangerait, pour les prochaines
commissions des engagements financiers, pour être en mesure de
répondre à toutes ces questions.
M. Giasson: Parfait.
M. de Belleval: Je veux simplement apporter une précision.
En ce qui concerne un transfert, un paiement de transfert pour
équipement, c'est un montant forfaitaire, global et, comme tel, on ne
sait pas, quand on fait l'engagement, actuellement, pour quelle pièce
d'équipement en particulier ce montant est prévu. L'institution
en question a un budget, elle a des postes pour équipements, elle
achète des équipements avec ces subventions, mais on ne sait pas
en vertu de quel équipement en particulier, et on n'a pas à le
savoir, ce serait absurde sur le plan administratif, parce que ce serait
impossible d'administrer.
Comme telle, la politique d'achats, ce sont les règles
générales et particulières d'application à ces
institutions qui vont s'appliquer et des mécanismes d'inspection ou de
vérification qui seront mis en place pour vérifier si,
effectivement, c'est suivi. Ce sont ces mécanismes qui feront la
règle. Jamais on ne verra ici, dans les futurs engagements financiers,
un paiement de transfert avec le contenu québécois, la liste,
etc. Ce serait absolument inadministrable.
J'ai compris que lorsqu'il s'agirait d'un achat direct du gouvernement,
quand c'est le ministère des Transports qui achète des choses et
qu'on les voit via le service des achats, et qu'il y a des engagements
là-dessus, s'il y a une pièce d'équipement en particulier,
on pourrait dire qu'il y a tant de contenu québécois
là-dedans et que la politique d'achat est appliquée de telle et
telle façon.
On verra, à ce moment-là, quand les règles seront
adoptées, comment on peut ensuite les introduire dans notre processus de
présentation de nos engagements.
M. Giasson: Mais dans le cas qui nous occupe plus
particulièrement ici je pense qu'on pourrait facilement établir
le contrôle des achats québécois.
M. Bellemare: Par les directeurs.
M. Giasson: II s'agit d'organismes qui relèvent du
ministère des Affaires sociales. Or, on sait qu'aujourd'hui, lorsqu'il
s'agit de faire de l'immobilisation d'équipement pour toutes les
organisations relevant du ministère des Affaires sociales, ce sont les
CRSSS au Québec qui donnent l'approbation définitive. Les CRSSS
sont des organismes qui peuvent très bien collaborer avec l'Etat. On
pourrait dire aux institutions: Les règles de pratique, en ce qui a
trait à la politique d'achats du Québec, sont telle chose et vous
devez vous y conformer si vous voulez que l'on vous donne l'autorisation de
prodéder à telle dépense.
M. de Belleval: D'accord, mais ce que je veux dire...
Le Président (M. Bertrand): Un instant, M. le ministre, on
va d'abord donner la parole.
M. Gratton: Un dernier commentaire général, c'est
que d'abord, moi, je suis pour une politique d'achats au Québec. Je
voudrais bien que cela réussisse, mais je ne voudrais pas que cela se
limite strictement à de belles paroles et que dans les faits cela ne se
traduise pas. A partir de ce moment, si on réalise que près d'un
tiers des achats du gouvernement sont faits par transfert, grosso modo, il y a
lieu de faire en sorte qu'on prenne tous les moyens possibles pour
contrôler et s'assurer que les institutions à qui on fait ces
transferts suivent, elles-aussi, la politique d'achats.
C'est le rôle du gouvernement de le faire. A partir du moment
où c'est le rôle du gouvernement de le faire, c'est
également le rôle de la commission parlementaire, ici, d'avoir
à sa disposition les moyens de s'en assurer.
Cela peut paraître très lourd quand on en discute entre
nous, ce matin, mais je suis sûr qu'il y a un processus qui peut
être établi de façon que le tout soit vous le
souhaitez, dites-vous aussi transparent que possible pour la
population.
Si c'est le désir qui nous anime des deux côtés je
pense qu'on accomplira un travail fort valable, ici à la commission des
engagements financiers.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. de Belleval: Comme je l'ai dit tout à l'heure, les
principes généraux qui ont déjà été
acceptés prévoient que les organismes
décentralisés, le parapublic sera soumis à la politique
d'achats; donc, il y aura des règles. A ce moment-là on verra
comment l'application de ces règles peut influer sur la
présentation de nos engagements financiers.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Johnson.
M. Bellemare: Une dernière question. Quand pensez-vous que
l'on sera en position de prendre connaissance de ces critères de base?
Ce qui est bien important c'est de savoir si le ministre les a
présentement pour...
M. de Belleval: Pas ici.
M. Bellemare: Non, mais les avez-vous déjà?
M. de Belleval: Je peux m'informer auprès du ministre de
l'Industrie et du Commerce.
M. Bellemare: Non, mais vous avez déjà
présidé au Conseil du trésor.
M. de Belleval: Excusez, mais pour l'instant ce qui a
été rendu public par le gouvernement c'est l'adoption des
principes généraux de la politique d'achats. Maintenant, il faut
traduire ces principes généraux en règles précises,
administratives d'application.
M. Bellemare: Cela viendra quand?
M. de Belleval: Je peux demander au ministre de l'Industrie et du
Commerce, qui est responsable du dossier maintenant, de nous dire quand il
prévoit que ces règles seront adoptées.
M. Bellemare: Parce que si nous faisons encore trois ou quatre
mois avant de les avoir, cela reviendra...
M. de Belleval: J'ai l'impression, bien sûr, qu'on va faire
un mois ou deux, au moins, sans que cette politique d'achats se reflète,
nécessairement, au niveau d'un engagement financier, en particulier.
Pour l'instant, les achats gouvernementaux se font selon les procédures
établies. Le ministre de l'Industrie et du Commerce est en train
d'étudier, de voir quelles seront les règles précises,
administratives d'application et comment elles seront appliquées.
Dès que cela sera fait, on pourra voir comment cela se traduira, comme
je le dis, au niveau de nos engagements financiers.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: ...il semble qu'on va en discuter. Je ne voudrais pas
qu'on en discute toute la journée, mais je me demande s'il n'y aurait
pas lieu qu'on fasse motion tout de suite pour demander au ministre... Vous
dites que c'est le ministre de l'Industrie et Commerce qui est responsable de
la politique d'achats.
M. de Belleval: C'est cela.
M. Gratton: J'inclurais, bien entendu, le ministre d'Etat au
développement économique et j'inviterais même le ministre
d'Etat au développement culturel, par rapport à la question de la
francisation des entreprises, à une séance de la commission des
engagements financiers, aussitôt que cela sera possible, pour que nous
vidions tout cela de façon générale. Cela nous permettra
de procéder à l'étude des engagements financiers. Je ne
propose pas qu'on suspende l'étude des engagements financiers en
attendant. Tout ce que je dis, c'est qu'on décide tout de suite que ces
trois ministres soient invités à se présenter à la
commission pour répondre aux questions des membres de la commission
vis-à-vis de la politique d'achats, vis-à-vis de la politique de
francisation des entreprises ou de francophonisation, je ne sais pas comment
vous l'appelez maintenant. C'est une proposition que je fais, M. le
Président. Dès que cela sera possible vous voyez que je
suis très flexible de ce côté-là; j'accepte
volontiers que le gouvernement n'a pas encore fait son lit dans tous ses
détails sur sa politique d'achats, sur sa politique de francisation
dès qu'ils se sentiront prêts, le plus tôt possible
bien entendu, je demande que ces ministres soient invités à
répondre aux questions des membres de la commission parlementaire des
engagements financiers.
M. de Belleval: Très bientôt, vous aurez l'occasion,
à l'Assemblée nationale ou dans les commissions parlementaires
pertinentes, de poser toutes les questions là-dessus. Si, une fois ces
questions et ces débats engagés, vous pensez qu'il faut,
malgré tout, encore avoir une séance spéciale avec le
ministre responsable de l'application de la politique d'achats, on verra.
M. Gratton: Le ministre me dit-il que...
M. de Belleval: Vous pourrez poser les questions à ce
moment-là. On demandera au ministre de venir faire un tour à une
prochaine séance pour expliquer cela.
M. Gratton: Le ministre me dit-il qu'on ne pourra pas interroger
les ministres avant les crédits des ministères? Parce qu'en fin
de compte, si un projet de loi est déféré à une
commission parlementaire, ce n'est pas là qu'on va obtenir les
réponses, non plus.
M. de Belleval: Ecoutez, soyons sérieux sur les dates; on
est presque rendu à l'ouverture de la session et je vous dis que ces
règles ne seront certainement pas applicables aux engagements
financiers, ici, avant plusieurs semaines quand même. Avant que nous
voyions devant nous des engagements financiers, c'est-à-dire des
dépenses gouvernementales qui auront été faites en vertu
de cette politique d'achats, je pense que cela va prendre quelques semaines.
Dès qu'on commencera à voir, ici, des engagements financiers qui
auront été faits sous l'empire des nouveaux règlements, je
pense qu'il vous sera loisible, à ce moment-là, de reposer le
problème et on pourra en disposer de la meilleure façon, y
compris avec la comparution du ministre responsable de l'application de la
politique.
M. Gratton: Si je comprends bien, le ministre nous remet
après le discours sur le budget...
M. de Belleval: Je vous dis non.
M. Gratton: ...c'est-à-dire au moment des crédits,
parce qu'il n'y aura pas d'autre occasion pour nous, sauf aux engagements
financiers, d'établir quelle est la politique d'achats et la politique
de francisation du gouvernement.
Le Président (M. Bertrand): Ecoutez, comme
président, je me vois dans l'obligation de statuer
sur la recevabilité de votre motion. Il m'apparaîtrait, a
priori, qu'il serait préférable de profiter d'une autre occasion
pour poser ce genre de questions sur les politiques d'achats du gouvernement,
par l'intermédiaire ou bien des commissions parlementaires où le
ministre a une responsabilité: industrie et commerce, culture, etc., ou
bien à l'Assemblée nationale. C'est quand même le lieu
privilégié pour demander au ministre d'Etat responsable du
développement économique quelle est sa politique d'achats. Je
pense que l'objectif que vous visiez tantôt, par vos questions
adressées au vice-président du Conseil du trésor, visait
à faire en sorte que nous puissions avoir la transcription
administrative de cette politique.
Cela veut dire quoi administrativement parlant comme règle de
fonctionnement que cette politique d'achats, et comment la commission des
engagements financiers pourrait savoir si la politique d'achats, dans ses
principes, a été mise en application et comment on peut
l'étudier au niveau des engagements?
En d'autres mots, je ne voudrais pas que la commission des engagements
financiers se convertisse en commission parlementaire d'un autre type qui
viserait à connaître la politique générale du
gouvernement quant aux achats. Dans ce sens, je ne serais pas prêt
à recevoir votre motion, M. le député de Gatineau.
M. Gratton: Je n'en ferai pas une motion, mais, M. le
Président, je voudrais que vous compreniez et que le ministre comprenne,
surtout, que le travail que nous avons à faire en tant que membres de la
commission, il nous est impossible de le faire à moins de
connaître quelle est la politique d'achats du gouvernement. Comment
peut-on critiquer une décision qui peut être incluse dans les
engagements financiers si on ne sait pas de quoi s'est inspiré le
gouvernement pour prendre cette décision?
M. de Belleval: Ce que je veux dire, c'est que pour l'instant,
jusqu'à nouvel ordre, les engagements financiers que nous
étudions n'ont pas été faits sous l'empire de
règles administratives découlant des principes de la politique
d'achats qui a été annoncée. Dès que ce sera le
cas, nous pourrons voir comment cela se traduit ici, administrativement, et si,
à ce moment, vous pensez qu'on devrait avoir un exposé
général là-dessus par le ministre responsable de
l'application de la politique, on le fera. Je ne suis pas réfractaire
à cela.
M. Gratton: J'espère que le ministre ne nous invite pas
à patienter de voir des engagements... Si je comprends bien, les
engagements financiers qu'on étudie ce matin sont en fonction de
l'ancienne politique d'achats, de l'ancien gouvernement. Est-ce bien cela? Il
n'y a pas eu de changement encore.
M. de Belleval: Non.
M. Gratton: A compter d'un moment donné, en supposant que
le gouvernement énonce, dans tous ses détails, cette politique
d'achats et les critères qui en découlent, on aura à
étudier des engagements financiers en vertu de cela. Tout ce que je dis,
M. le Président, c'est qu'on voudrait connaître tous ces
critères, avoir toute cette ventilation de l'information avant qu'on en
arrive à ce stade, parce qu'il va être trop tard, à ce
moment. D'accord?
M. de Belleval: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): Je pense qu'on se comprend
bien. On a fait le tour de la question, on saisit les dimensions du
problème; on pourrait peut-être maintenant revenir, maintenant
qu'on sait que ce ne sera pas applicable ni dans le contexte de cette
commission aujourd'hui, ni peut-être même dans celle du prochain
mois... enfin, on verra.
M. Gratton: On va accepter pour décembre et janvier.
M. Bellemare: C'était la politique libérale qu'il
appliquait présentement. C'est ce qu'il a admis. On n'a plus rien
à dire. On va attendre la sienne.
M. Gratton: C'est une bonne politique. M. Bellemare: On va
attendre la sienne.
Le Président (M. Bertrand): II n'y a plus de question?
M. Bellemare: Bien non, il n'y en a plus. Dès qu'il dit
que l'on suit le programme libéral, il n'y en a plus.
Le Président (M. Bertrand): D'accord.
M. de Belleval: M. le député de Johnson, ne me
faites pas dire des choses que je n'ai pas dites.
Le Président (M. Bertrand): Revenons à nos
moutons.
M. Bellemare: Vous avez dit que vous suiviez ce qui avait
été établi par le régime précédent.
C'est d'accord. Je suis content de cela. Vous admettez cela?
Une Voix: Oui.
M. Bellemare: A partir de là...
Le Président (M. Bertrand): Revenons...
M. de Belleval: ... la politique en vigueur.
M. Bellemare: ... vont venir plus tard.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre!
M. Bellemare: Les vôtres vont venir plus tard.
M. de Belleval: Elles n'étaient pas si mauvaises que cela,
dans le temps.
Le Président (M. Bertrand): Revenons point par point, si
vous le voulez bien. Nous en étions à l'article 100, aux Affaires
sociales.
M. Bellemare: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 101?
M. Giasson: 101, 102, 103, 104,105 pourraient être
adoptés. Jusqu'à 300, 302, 303...
Le Président (M. Bertrand): Article 200?
M. Giasson: Adoptés jusqu'à 203.
Le Président (M. Bertrand): Article 300?
M. Giasson: Affaires sociales. Pour moi, je suis prêt
à adopter jusqu'à l'article 304.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que l'article 300 est
adopté?
M. Bellemare: Pour ma part, oui.
Le Président (M. Bertrand): Articles 301, 302, 303, 304,
400.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Les articles 401, 402, 403.
Adopté. L'article 800.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 801.
M. Giasson: Adopté.
Agriculture
Le Président (M. Bertrand): Agriculture, article 100.
M. Bellemare: Articles 100, 101, 102, 103 j'ai une question.
M. Giasson: A l'article 103, moi aussi j'ai une question.
Le Président (M. Bertrand): Les articles 100, 101 et 102
sont adoptés?
M. Giasson: Oui. M. Bellemare: Oui.
Le Président (M. Bertrand): Article 103, le
député de Johnson.
M. Bellemare: Article 103, il y a un seul soumissionnaire, je ne
sais pas, c'est peut-être la même question?
M. Giasson: C'est cela.
M. Bellemare: C'est un monsieur de Johnson, de Saint-Hugues de
Johnson. Pourquoi y a-t-il un seul soumissionnaire dans une commande comme
celle-là, de 350 tonnes de moulée. Il y a un seul
soumissionnaire, pour $63 122?
M. de Belleval: C'est une soumission publique. Il y a un seul
soumissionnaire qui est intéressé. Bien sûr, souvent dans
le cas de ces contrats où le transport est onéreux, c'est le
fournisseur qui est le plus près du point de livraison.
M. Giasson: Oui, à quelles fins étaient
destinées les 350 tonnes? C'était pour une ferme appartenant au
gouvernement du Québec?
M. de Belleval: Cela doit être pour le centre
d'insémination artificielle à Saint-Hyacinthe.
M. Bellemare: Cela s'est fait dans une période qui vous
était bien sympathique.
M. de Belleval: C'est pour l'entrepôt d'alimentation du
troupeau du centre d'insémination artificielle.
M. Gratton: Dans un cas semblable où on peut
prévoir presque qu'il y aura seulement un soumissionnaire vous me
donnez l'impression que vous pouviez quasiment le prévoir n'y
aurait-il pas avantage, à ce moment, à procéder par
négociations plutôt que par appels d'offres publics.
M. de Belleval: II est toujours loisible au ministère
adjudicateur de refuser la soumission. S'il pense que le prix
proposé...
M. Gratton: Oui, je comprends, mais...
M. de Belleval: ... n'est pas un prix normal, compte tenu des
prix qui existent dans la région...
M. Bellemare: Oui, mais cela n'a pas de bon sens qu'il n'y ait
qu'un soumissionnaire.
M. Gratton: A ce moment, comment voulez-vous...
M. Bellemare: II y a tant de meuneries, il y a tant de gars.
C'est peut-être un reliquat électoral.
M. de Belleval: Voulez-vous que je pose la question au ministre
de l'Agriculture, s'il s'agit d'un reliquat électoral?
M. Bellemare: II va vous dire exactement... A l'ancien ministre
de l'Agriculture ou au nouveau?
M. de Belleval: On peut le demander aux deux, si vous voulez.
M. Bellemare: Je le sais, moi. M. Gratton: II n'en reste
qu'un.
M. Giasson: Vous avez certainement des spécifications sur
le type de moulée qui était nécessaire, quelles
étaient ses composantes, tout cela. Pourriez-vous déposer le
document pour nous fournir cette information?
M. de Belleval: On a demandé 150 tonnes de moulée
de maintien en cubes pour taureaux.
M. Bellemare: C'est cela.
M. Giasson: Ou cube, tout de suite, ce n'est pas tout le monde
qui en fait.
M. de Belleval: 200 tonnes de moulée de croissance en
cubes. Ce sont les spécifications.
M. Giasson: Est-ce qu'il y aurait possibilité qu'on me
fasse parvenir...
M. de Belleval: Pardon?
M. Giasson: J'aimerais avoir une copie de votre document. Je le
demande au secrétaire.
M. de Belleval: Bien sûr.
Le President (M. Bertrand): 103.
M. Bellemare: 103, c'est d'accord.
Le Président (M. Bertrand): Adopté.
M. Bellemare: Pour moi, c'est d'accord.
Le Président (M. Bertrand): 104. Pas de problème
pour le député de Beauce-Nord? Communications, 100.
Communications
M. Bellemare: Vidéomonde Inc., Sherbrooke. De quoi
s'agit-il pour l'année financière 1976/77? Subvention de
fonctionnement. Le nom et l'adresse des administrateurs, on ne les a jamais
eus.
M. de Belleval: Vidéomonde. Si je vous lisais la note
explicative.
M. Bellemare: D'accord.
M. de Belleval: C'est un organisme de communications
communautaires utilisant la câ-blodistribution comme moyen de diffusion
de même que la transmission en circuit fermé de ses productions
afin d'étendre son rayonnement. Vidéomonde situe son action au
niveau de la région de l'Estrie et ses buts généraux sont
de faire de l'éducation populaire, produire et diffuser des
émissions communautaires, constituer un centre régional de
production communautaire.
Dans le cadre de la politique du ministère des Communications, de
développer les communications communautaires...
M. Bellemare: Simplement les noms des administrateurs, si vous
les avez.
M. de Belleval: Je ne pense pas les avoir ici.
M. Gratton: Est-ce que le ministre peut nous dire si
Vidéomonde avait eu une subvention semblable l'année
précédente?
M. de Belleval: Non, je ne le sais pas. Je peux
vérifier.
Le Président (M. Bertrand): Alors, vous allez
vérifier pour les administrateurs et...
M. de Belleval: Je dois dire, d'ailleurs...
Le Président (M. Bertrand): ...la subvention de
l'année précédente.
M. de Belleval: La subvention est donnée en vertu d'un
protocole d'entente entre le ministère des Communications, le ministre
des Communications du temps, M. Hardy, et Vidéomonde. C'est en vertu de
ce protocole d'entente.
M. Bellemare: Simplement le nom des administrateurs et vous allez
voir que...
M. de Belleval: Je crois que je ne les ai pas ici. Pour la
corporation... Non, je ne les ai pas, malheureusement.
M. Bellemare: Alors, M. le secrétaire va me les faire
parvenir. D'accord.
Le Président (M. Bertrand): 200.
M. Bellemare: A 200, ce sont cinq postes répéteurs
de radio-communications. Des répéteurs. Pourquoi avez-vous besoin
de cela? Qu'allez-vous faire avec cela?
Une Voix: Répéter!
M. Bellemare: II y en a assez à l'Assemblée
nationale!
M. de Belleval: Vous voulez savoir ce qu'est un
répéteur?
M. Bellemare: Un répéteur de radiocommunications et
pourquoi vous achetez cinq postes de TVF et de FAB.
M. de Belleval: Dans notre réseau de communications, il
faut...
M. Bellemare: A quoi cela sert-il?
M. de Belleval: Cela sert à amplifier un signal radio qui
est émis et qui dans le réseau doit être amplifié
pour que la réception soit bonne.
M. Bellemare: Et c'est Radio-Québec qui doit faire
cela.
M. de Belleval: C'est cela.
M. Bellemare: C'est pour Radio-Québec?
M. Gratton: Le signal est émis et perçu et
là il est amplifié...
M. de Belleval: C'est le ministère qui a besoin de cette
pièce d'équipement pour son réseau de communications.
M. Bellemare: C'est-à-dire pour les automobiles qui sont
sur les routes.
M. de Belleval: Par exemple nos divisionnaires au transport, vous
savez qu'ils ont des radios dans leur automobile, etc. Alors...
M. Bellemare: C'est effrayant. Les répéteurs!
M. Gratton: Est-ce qu'on peut demander pourquoi les soumissions
en circuit fermé?
M. de Belleval: C'est une spécialité pour laquelle
il n'existe qu'un petit nombre de fournisseurs identifiés...
M. Gratton: Au Québec.
M. de Belleval: II y en a cinq qui ont été
invités; cinq ont répondu et trois ont soumis des prix.
M. Gratton: Est-ce que le ministre peut m'assurer qu'il ne s'agit
pas là d'équipements nécessaires à la
restructuration du CAD ou?
M. de Belleval: Du CAD? Le CAD sera... Une Voix: Les
dépenses.
M. Bellemare: Alors 200 cela va.
M. Giasson: 200 adopté, on pourrait...
Le Président (M. Bertrand): Est-ce qu'on pourrait
régler? Oui, on va régler 400, 401.
M. Bellemare: On pourrait peut-être arrêter au
Conseil exécutif.
Le Président (M. Bertrand): On va régler 400,
401.
M. Bellemare: 400? Cela va être long.
Le Président (M. Bertrand): Ah! Cela va être
long.
M. Bellemare: Parce qu'il y a des surprises dans 400.
M. de Belleval: Radio-Gaspésie? M. Giasson: Les
communications?
M. Bellemare: Non, non, dans le no 400, Conseil
exécutif.
Le Président (M. Bertrand): 400, communications.
M. Bellemare: Oui, il est adopté.
Le Président (M. Bertrand): Oui, puis 401?
M. Gratton: Oui, oui, adopté 401.
Le Président (M. Bertrand): 401, adopté.
M. Bellemare: Les fêtes de la Saint-Jean, il faut que je
regarde cela. Cela va être bien bon.
Le Président (M. Bertrand): Alors la commission...
M. Bellemare: Rendu à un million.
Le Président (M. Bertrand): ...suspend ses débats
jusqu'à 2 h 30 cet après-midi.
(Suspension de la séance à 13 heures)
Reprise de la séance à 14 h 50
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, messieurs!
Alors, on va donc continuer. La commission des engagements financiers
reprend l'examen des engagements des mois de novembre, décembre 1976 et
janvier 1977. Nous en étions au Conseil exécutif, 400.
Conseil exécutif
M. Bellemare: M. le Président, à 400, ce sont les
fêtes de la Saint-Jean qui reviennent pour la 1000e fois. Il y avait
d'abord eu un budget qui avait été adopté de $300 000,
autorisé en vertu d'une décision du Conseil exécutif. On
est revenu plusieurs fois, par $50 000, par $75 000, pour la dernière
fois au mois d'octobre, en nous répétant que c'était la
dernière des dernières fois qu'on venait avec une demande de $75
000 qui portait le montant à $575 000.
On a cru le gouvernement à ce moment-là et on a dit:
Ecoutez, cela commence à être dispendieux, $575 000 pour une
journée, une seule journée, c'est pas mal de dépenses. On
a dit: Nous vous promettons de vous donner des chiffres et des détails
sur chacune des dépenses qui ont été faites à cette
occasion.
Aujourd'hui, on a un engagement financier qui porte à $706 922,
une augmentation qui, si vous faites l'addition de $81 000... il y a une
erreur, d'abord dans le livre. $81 000 ne fait pas $706 000. Si je compte, cela
fait $656 000, n'est-ce pas, en partant? Tout à l'heure on retrouvera
les autres $50 000. Ils ne sont pas là les $50 000, ils sont dans
janvier. On va aller les chercher en janvier pour compléter les $706
000. Faites attention à cela.
Donnez-nous des chiffres qui sont vrais. Je ne dis pas que c'est fait
exprès, mais ça manque de vérification, surtout quand on
est rendu ici, vous êtes exposé à plusieurs "rechecking"
comme on dit. Il y a bien des gars qui vont réadditionner cela.
M. de Belleval: Voulez-vous additionner, M. le
député?
M. Bellemare: Alors, $675 000. M. de Belleval: Non, $625
000.
M. Bellemare: Non, $675 000, le dernier engagement au mois
d'octobre 1976.
M. de Belleval: Non, $625 000.
M. Bellemare: On a, dans le cahier qu'on avait ce matin, $675
000.
M. de Belleval: Quel cahier?
M. Bellemare: Le cahier d'octobre que je n'ai pas ici. On a
vérifié ensemble, trois personnes.
M. de Belleval: Non. Le dernier engagement avant cet engagement
est du 13 octobre 1976, pour $75 000.
M. Bellemare: Oui.
M. de Belleval: Et cela portait les engagements totaux à
$625 000. Si vous ajoutez à cela $81 922.55 cela donnera le montant que
vous avez.
M. Bellemare: Une chose qui est sûre, c'est que, dans deux
minutes, on reverra encore $50 000 en janvier, à l'engagement Affaires
culturelles no 301, pour janvier.
M. de Belleval: C'est vrai.
M. Bellemare: Vous allez avoir dans le même mois de
janvier, un autre engagement de $47 114 pour les fêtes nationales encore
de la Saint-Jean qui paraîtront au no 400 des Communications.
M. de Belleval: Et $43 077.45.
M. Bellemare: $47 114.41. Cela fait un grand total...
M. de Belleval: Je peux vérifier. D'accord, continuez.
M. Bellemare: Cela fait un grand total de $800 000 connu.
M. de Belleval: C'est ça, plus ou moins.
M. Bellemare: Plus ou moins. Mais ce qui me surprend, c'est que
le nouveau gouvernement admette des dépenses qu'il a condamnées
quand il était ici.
C'était terrible, à ce moment-là, de
dépenser un demi-million de dollars pour les fêtes nationales,
pour donner le spectacle qu'on a donné sur la Montagne. Il faudrait
entendre, si cela avait été enregistré, les protestations
véhémentes d'un Charron ou bien d'un Lessard qui disaient que
c'était abominable de fêter une fête de même et de
porter scandale à ce point. On ne fête pas la fête nationale
des Canadiens français de cette façon-là, en
dépensant $1 million dans un seul endroit, dans une seule
journée, qui a de si tristes conséquences et qui coûte si
cher à la province. Il y aurait peut-être moyen d'avoir des
détails. Le gouvernement a dit: Oui! On va vous fournir des listes
complètes de ceux à qui cela a été payé. On
n'a jamais vu l'ombre d'une liste.
M. de Belleval: On va vous la donner.
M. Bellemare: Ecoutez, laissez-moi finir, s'il vous plaît!
Cela ne vous fatigue pas.
M. de Belleval: Je pensais vous faire plaisir. M. Bellemare:
Oui, d'accord. Mais il y aurait
peut-être aussi moyen de diversifier la fête nationale pour
que cela coûte un peu meilleur marché. Si cela coûte $1
million pour une fête nationale, pour une journée, il y a des gens
qui, dans cela, j'en suis persuadé... On pourrait être
critiqué autant que ceux qui ont dépensé $214 millions,
parce que $1 million par jour, cela fait $214 millions pour les Jeux
olympiques. Dieu sait comment on a été ahuri par ceux qui
condamnaient des excès lamentables. Voici l'exemple, ici, d'une
fête qui a duré une journée, qui a été un
scandale, qui nous a fait un tort considérable vis-à-vis de tout
le monde dans l'opinion publique et qui a coûté $1 million. Je dis
et je répète que, d'abord, on devrait fêter la fête
nationale, mais pas seulement dans une ville; il n'y a pas seulement
Montréal dans la province de Québec. On devrait revenir à
cette fête nationale qui était si populaire autrefois et qui
rendait tant service, qui était à base de
bénévolat. On devrait aussi diversifier cet
événement qui, pour tous les Canadiens français, est une
journée de réjouissances nationales, c'est vrai, mais qui devrait
être une journée d'exemple de comportement national. Que ceux qui
ont triché, ceux qui ont abusé des fonds publics en se faisant
payer grassement des montants considérables... Vous allez retrouver cela
lorsque, vous allez examiner cela en détail; certaines personnes ou
certains groupes ont exigé des montants considérables.
L'anecdote suivante que je vous raconte est véritable. Quand on
adità M. Bourassa: Cela va coûter $575 000, il a perdu les
pédales. Il a dit: C'est impossible, on ne paiera pas. Le gouvernement a
été battu. On revient aujourd'hui avec un nouveau gouvernement et
je vous parie qu'on va aller jusqu'à $1 million pour une fête
comme cela. Aux $525 000, on va encore ajouter $525 000. Alors, il serait temps
que cela arrête, ces orgies. C'en est une, cela. C'est pour cela, M. le
Président, que la commission parlementaire des engagements financiers
est faite, pour empêcher ces abus lamentables. C'en est un, l'Opposition
met le doigt dessus. Vous l'avez là, un geste qui est posé
administrativement et qui ne rapporte rien, sauf une
dé-sappréciation de notre groupe.
Mme Lise Payette, à qui je rends le témoignage d'avoir
organisé une fête de la Saint-Jean qui a presque fait ses frais,
avait organisé une loterie. Je trouve que c'était se comporter
véritablement en bon administrateur. Mais arriver, aujourd'hui, avec un
déficit de $1 million, après avoir budgétisé $300
000, après avoir ajouté trois fois $200 000, $200 000 et $300 000
et, là, on est rendu avec $450 000, on va aller a $1 million, je
proteste énergiquement contre cela. Je demande au gouvernement, lui qui
approuve ces dépenses il ne doit pas être sans savoir pour
qui; il ne doit pas être sans savoir où cela va, parce qu'il en
ajoute, lui; c'est lui qui ajoute, ce n'est pas l'autre de nous donner
les dépenses encourues avec le nom des personnes, des
sociétés ou des compagnies à qui des montants d'argent ont
été payés.
Le ministre s'est engagé, tout à l'heure, je le remercie,
à nous fournir ces détails. Le ministre lui-même va faire
le saut pas le sot un sursaut lorsqu'il va s'apercevoir des
noms.
M. de Belleval: Un supersaut.
M. Bellemare: Pardon? Un supersaut. Mais je dis cela avec toute
l'amabilité dont je suis capable. Ce n'est pas correct. Des
dépenses de $1 million pour une seule journée, ne
répétons plus ces erreurs. C'est assez.
M. le Président, je pense que cela pourrait être
cité comme un scandale, mais je sais que le gouvernement en prend bonne
note et que je n'aurai pas à y revenir, sauf tout à l'heure,
quand on reviendra aux articles 301 des Affaires culturelles et 400 dans les
Communications pour rappeler au ministre qu'il y a encore là des sommes
d'argent qui vont nous mener pas loin de $1 million.
Le Président (M. Bertrand): L'article 400.
M. Gratton: J'aimerais simplement souligner à l'attention
du député de Johnson, lorsqu'il félicitait presque Mme
Payette d'avoir organisé la loterie pour la tenue des fêtes de la
Saint-Jean, que l'analyse des ventes...
M. Bellemare: Ce ne sont pas ses dépenses. C'est
normal.
M. Gratton: Non. D'accord. Ce qu'il ne faudrait pas oublier, par
contre, c'est que la tenue de cette loterie au bénéfice de
l'organisation des fêtes de la Saint-Jean a influé de façon
très directe sur les revenus des autres loteries, de la
Loto-Québec, de la Société d'exploitation des loteries et
des courses, et finalement...
M. Bellemare: II y a un dixième de 1%, ce qui a
été rapporté dans le rapport.
M. Gratton: C'était plus qu'un dixième de 1%.
M. Bellemare: Non.
M. Gratton: En fin de compte, sur le plan net...
M. Bellemare: C'est vrai qu'elle a eu une subvention directement
du premier ministre.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Charlesbourg.
M. de Belleval: Je veux dire là-dessus, M. le
Président, que nous n'avons fait, à regret d'ailleurs,
qu'entériner l'engagement que le premier ministre avait pris d'une
façon assez "lâche", je veux dire d'une façon imprudente
sur le plan administratif. Il n'avait pas mis beaucoup de restriction à
son engagement de sorte que, finalement, ces gens s'étaient
engagés dans des dépenses et qu'il fallait respecter l'engagement
du premier ministre. Je pense que le député de Johnson admettra
que la parole du premier ministre, même si elle a été
donnée d'une façon imprudente et hors des normes administratives,
doit être respectée...
M. Bellemare: Ce n'est pas cela...
Le Président (M. Bertrand): Laissez terminer le
ministre.
M. Bellemare: Simplement, je voudrais dire au ministre...
M. de Belleval: Nous avons limité les dégâts
à $800 000. Effectivement, l'engagement est de $804 000. Pour nous, cela
clôt les livres pour cette subvention.
A l'avenir, nous avons décidé de remettre la question de
l'organisation des fêtes de la Saint-Jean dans un cadre administratif
régulier où les précautions normales seront prises pour
que cela ne dégénère pas en engagement comme cela, sans
fin. Il y aura donc une organisation formelle sous le contrôle du
ministère des Affaires culturelles. Les fêtes seront
décentralisées, d'ailleurs, quant à leur organisation, de
sorte que ce ne soit pas simplement un immense "Darty" de bière et
d'autres choses dans un parc de la ville de Montréal, mais qu'on y mette
un peu plus d'imagination. C'était une bonne idée. D'ailleurs, la
première fois que Mme Payette l'avait organisé, cela avait
été un grand succès. Tout le monde était d'accord
avec cela. Ceux qui lui ont succédé n'ont peut-être pas
fait preuve d'autant d'imagination. On a continué à tout
centraliser à Montréal. Alors, à l'avenir, les fêtes
seront organisées dans l'ensemble des régions et on s'arrangera
aussi pour que les dépenses soient mieux contrôlées.
M. Giasson: M. le Président, le ministre de la Fonction
publique impute l'ensemble des coûts des fêtes de la Saint-Jean
à Montréal à un engagement de l'ancien premier ministre.
Encore, il faudrait savoir la teneur de cet engagement. Pour faire une telle
affirmation, je comprends que le ministre de la Fonction publique connaît
la teneur de l'engagement de l'ancien premier ministre et je voudrais qu'il
nous la donne ici.
M. Bellemare: M. le Président, c'est que le ministre de la
Fonction publique, votre prédécesseur, s'était
engagé, lorsque la même question lui avait été
posée ici, à l'occasion d'un supplément de $75 000,
à nous donner les détails, les personnes, les compagnies, les
sociétés qui avaient participé, puis combien.
Il y en a qui vont avoir des surprises. Les paiements qui ont
été faits à certains artistes, par exemple. Je ne suis pas
contre les artistes, mais il y a eu des paiements qui ont été
faits qui dépassent la normale. C'est cela qui n'est pas correct. La
Saint-Jean-Baptiste, il y a bien des gens qui ne savent pas que cela a
coûté $1 million, l'année passée. C'est bon que ce
soit connu en détail, pour empêcher le pire.
M. de Belleval: Pour répondre à la question du
député de Montmagny et pour justement souligner le fait que le
premier ministre, comme cela, s'engageait hors normes administratives normales
et hors prudence administrative normale c'est ce que je voulais dire par
le mot "large", je veux dire large sur le plan des procédés
administratifs et non pas au sens moral du terme il semble que
l'engagement, d'après tous les renseignements que nous avons pu corriger
là-dessus, les témoignages qui nous ont été
donnés par les personnes impliquées, était un engagement
de nature verbale, comme l'ancien premier ministre avait l'habitude d'en
prendre quand il était un peu coïncé, j'ai l'impression. Il
disait beaucoup de choses à beaucoup de gens. Dans le cas qui nous
concerne, c'est un engagement verbal.
M. Giasson: Mais quelle était la teneur de l'engagement,
même verbal? On paie la note quelle qu'elle soit, était-ce cela,
sa déclaration?
M. de Belleval: Au meilleur de notre connaissance, cet engagement
se limitait à une somme d'environ $800 000.
M. Bellemare: II n'a jamais été entendu que
c'était $800 000, par exemple.
M. de Belleval: Non, je dis que...
M. Bellemare: C'était $300 000, puis cela a
été monté à $450 000, et après cela a
été monté à $525 000 par des
négociations.
M. de Belleval: A toutes fins pratiques, le premier ministre
s'était engagé à payer presque tout le déficit.
M. Giasson: II s'était engagé à l'endroit de
qui?
M. de Belleval: Du Comité des fêtes de la Saint-Jean
1976.
M. Gratton: Le ministre est-il présentement en train de
nous dire qu'il n'y a eu aucun engagement, aucune détermination
écrite de la participation du gouvernement du Québec...
M. de Belleval: Pas à ma connaissance. M. Gratton:
...aux fêtes de la Saint-Jean?
M. de Belleval: Mais ceci étant dit, je pense que les
témoignages que nous avons eus, et qui sont quand même dignes de
foi, nous démontraient qu'il y avait un engagement réel et, dans
ce sens, nous avons voulu le respecter.
M. Gratton: Mais au moment où une demande a
été faite au premier ministre du temps, qui étaient les
personnes qui ont fait cette demande?
M. de Belleval: Je n'ai pas les noms actuellement, je peux les
obtenir.
M. Gratton: Vous nous dites d'une part que les témoignages
que vous avez recueillis sont qu'il n'y
avait pas de cadre, que c'est un engagement "lâche"; par contre,
vous avez recueilli ces témoignages de quelqu'un. Qui sont ces
personnes?
M. de Belleval: Des fonctionnaires au Conseil
exécutif.
M. Gratton: Seulement des fonctionnaires au Conseil
exécutif? Vous n'avez pas eu le témoignage de Mme Payette, par
exemple?
M. de Belleval: Mme Payette n'était pas mêlée
à l'organisation des fêtes de la Saint-Jean en 1976.
M. Gratton: D'accord.
M. de Belleval: Non, ce sont des témoignages quand
même...
M. Gratton: De fonctionnaires seulement.
M. de Belleval: Oui, pour l'instant. A ma connaissance, oui, ce
sont des témoignages...
M. Gratton: Mais quant aux personnes qui avaient demandé
au premier ministre de prendre un engagement quelconque, il doit y avoir le nom
de ces personnes. Ce n'était pas des fonctionnaires, sûrement.
M. de Belleval: Le problème, aussi, c'est que le premier
ministre est parti avec tous ses dossiers. Il ne nous a pas laissé de
dossiers à ce sujet.
M. Gratton: Le gouvernement actuel...
M. de Belleval: On est obligé de s'en tenir à des
rapports verbaux, dignes de foi.
M. Gratton: M. le Président, je trouve quand même
curieux...
M. Bellemare: Cela force.
M. Gratton: ...que le présent gouvernement, sur la foi de
quelques témoignages de fonctionnaires dont nous n'avons pas les noms
cet après-midi, accepte de verser une subvention additionnelle de $707
000 pour l'organisation des fêtes de la Saint-Jean, alors que dans
d'autres cas, comme des subventions aux municipalités dont ont a
parlé ce matin, où les engagements étaient écrits
de la part du ministre des Affaires municipales, on ne les considère
pas. Je voudrais qu'on me dise à partir de quels critères le
gouvernement en est venu à dire: Dans le cas de l'organisation des
fêtes de la Saint-Jean, on accepte les engagements verbaux faits à
on ne sait qui, à M. X ou Mme Y, alors que dans le cas des
municipalités où il existe des dossiers je pense bien
qu'on ne peut pas accuser le ministre Goldbloom d'être parti avec les
dossiers dans ces cas on n'accepte pas de verser les subventions. C'est
quoi l'idée maîtresse qui a présidé à cette
prise de décision du gouvernement actuel?
M. de Belleval: Les engagements successifs du premier ministre
ont été enregistrés au Conseil du trésor jusqu'au
13 octobre, et ils se chiffraient, à ce moment, par $625 000.
Cette somme n'était pas suffisante pour couvrir le déficit
de la corporation du comité d'organisation des fêtes de la
Saint-Jean. Vérification faite auprès des fonctionnaires du
Conseil exécutif, il nous a été certifié que le
premier ministre s'était engagé à augmenter la somme pour
couvrir intégralement le déficit ou jusqu'à une somme
équivalant à environ $800 000. Sur la foi de ces
témoignages sérieux, nous avons donc entériné
l'engagement de l'ancien premier ministre. C'est tout ce que je peux dire pour
l'instant. Si le député désire voir des témoignages
plus circonstantiés, il me fera plaisir de lui en apporter d'autres
à la prochaine réunion.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Papineau a demandé la parole.
M. Alfred: Je tiens à rappeler au député de
Gatineau que les engagements de M. Goldbloom ont été pris pendant
la période électorale. Les uns avaient été
confirmés et les autres infirmés; donc, on peut se demander sur
quel critère il s'était basé pour confirmer les uns et
infirmer les autres. On ne le sait donc pas. C'est de la bouillie pour les
chats.
M. Gratton: Merci, M. le député de Papineau. J'ai
une autre question à l'intention du ministre, vous permettez, M. le
Président? Vous avez parlé de témoignages de hauts
fonctionnaires qui vous ont dit que le 13 octobre il y avait $625 000 et,
ensuite, il s'est ajouté un autre montant de quelque $81 000 pour que
nous en arrivions à $706 000. Est-ce que ces fonctionnaires ont dit
à quelqu'un à qui M. Bourassa ou l'ancien premier ministre avait
donné ces engagements?
M. de Belleval: Aux représentants du comité des
fêtes de la Saint-Jean.
M. Gratton: Qui étaient ces personnes?
M. de Belleval: Si vous voulez savoir le nom des personnes, on se
fera un plaisir de vous les donner.
M. Gratton: Merci.
M. Bellemare: Est-ce que le ministre a rencontré le
président même des fêtes?
M. de Belleval: Personnellement?
M. Bellemare: Oui.
M. de Belleval: Non.
M. Bellemare: Est-ce que quelqu'un du Conseil exécutif l'a
rencontré?
M. de Belleval: Du Conseil exécutif?
M. Bellemare: Oui. Premier ministre ou d'autres.
M. de Belleval: Vous voulez dire depuis ce temps-là?
M. Bellemare: Non, pour faire ajouter les $81 000?
M. de Belleval: Je ne le sais pas. Je n'ai pas la
réponse.
M. Giasson: Le député de Papineau, je crois, a fait
remarquer que les engagements pris par l'ancien gouvernement au moment de la
campagne électorale, même s'ils étaient pris par
écrit, n'avaient pas à être respectés. Or, si j'ai
bien compris le ministre, c'est que l'engagement de $625 000 était du 13
octobre.
M. Alfred: Je n'ai pas dit cela. M. Bellemare: Oui,
j'étais là.
M. Giasson: Donc, les engagements qui ont été pris
après le 13 octobre, donc en campagne électorale, engagements
pris de façon verbale, on pouvait les respecter.
M. de Belleval: Je peux peut-être donner une
précision là-dessus. En fait, le 13 octobre, il y avait $625 000,
plus une somme qui était déjà engagée
statutairement avant le 13 octobre et qui n'avait pas été encore
autorisée formellement, au montant de $47 114.41 au ministère des
Communications et un autre montant aux Affaires culturelles, de $50 000.
M. Bellemare: On va voir cela en janvier.
M. de Belleval: C'est cela. Il s'agit d'engagements
antérieurs.
M. Bellemare: Oui, mais, M. le ministre, vous m'avez dit, tout
à l'heure...
M. de Belleval: Puis-je finir?
M. Bellemare: ... que j'avais trompé la commission. En
octobre, c'est $575 000 qui est inscrit dans le cahier. Ce n'est pas $525 000.
J'ai pris les chiffres dans votre catalogue de Eaton: $575 000. C'est bien cela
qui est inscrit. Je ne veux pas tromper la commission; j'ai pris vos documents
pour dire que l'addition n'était pas bonne. Je l'ai en main. C'est $575
000, en octobre, c'est l'engagement 201. Il y a quelqu'un qui ne dit pas la
vérité.
M. de Belleval: Ecoutez, j'ai tous les numéros de CT
ici.
M. Bellemare: C'est vous autres.
M. de Belleval: De quel cahier parlez-vous?
M. Bellemare: Celui d'octobre 1976, l'engagement 201, dans les
Affaires culturelles.
M. de Belleval: Et vous avez pour combien? $550 000?
M. Bellemare: $575 000.
M. de Belleval: $575 000, oui, c'est bien cela. C'est parce que
votre document ne fait pas état d'un engagement du 13 octobre 1976, qui
doit s'ajouter à celui-là, au montant de $75 000, ce qui donne
$625 000. Comprenez-vous?
M. Bellemare: Oui, mais, non. Ils sont ici, les $75 000.
Voyons!
M. de Belleval: Quels sont les engagements que vous avez? Il peut
y avoir une erreur aussi.
M. Bellemare: Oui, mais quand on arrive dans les additions, je
vous garantis que cela nous fait faire des heures et des heures de
recherches.
M. de Belleval: Les chiffres, vous avez raison, il y a une
non-concordance entre les deux cahiers de ce point de vue-là. Il faut
lire $625 000 plutôt que $575 000.
M. Bellemare: C'est bien moi qui le savais.
M. de Belleval: J'ai l'impression que c'est $575 000 plus les $75
000 dont il est question dans l'engagement, ce qui donne $625 000.
Des Voix: Cela ne se peut pas.
M. de Belleval: $75 000 plus... non, cela ferait $625 000, mais
il y a un autre montant de $50 000 au 4 mai, c'est cela. En tout cas, peu
importe...
M. Bellemare: Vous pensez que peu importe? On s'en doute un peu.
Ce ne sont pas des affaires à des peut-être bien. Arrêtez un
peu, on ne peut pas traiter cela comme ça. Ce n'est pas à nous
ces piastres-là!
M. de Belleval: M. le député, soyons sérieux
un peu.
M. Bellemare: Oui.
M. de Belleval: Donc, l'engagement est de $625 000, O.K.?
M. Bellemare: Non, il est de $575 000, il ne peut pas être
autre chose.
M. de Belleval: Je vous dis que le chiffre qui est dans ce cahier
est faux. L'engagement est de $625 000, effectivement.
M. Bellemare: Au mois d'octobre?
M. de Belleval: Au mois d'octobre, oui. Le 13 octobre 1976,
l'engagement total est de $625 000.
M. Bellemare: Cela a été une fausse
déclaration qu'on a eue.
M. de Belleval: C'est cela. Exactement. M. Bellemare:
Hein!
M. de Belleval: C'est une erreur qu'il y a dans ce cahier, le
montant, effectivement, est de $625 000, plus un montant de $47 114...
M. Bellemare: Pas tout de suite les $47 000, c'est au mois de
janvier, cela.
M. de Belleval: M. le député, pourriez-vous me
laisser terminer, s'il vous plaît, mes explications...
M. Bellemare: Oui, mais c'est au mois de janvier.
M. de Belleval: ... au lieu de faire des pitreries? Je m'excuse
du mot.
M. Bellemare: Ce ne sont pas des pitreries.
M. de Belleval: Oui, M. le député.
M. Bellemare: Vous mêlez les deux budgets.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre!
M. Bellemare: Le budget de janvier, on va le voir tout à
l'heure. Ce n'est pas cela qu'on discute.
Le Président (M. Bertrand): Messieurs, si vous vous
adressiez...
M. Bellemare: C'est clair, cela. Les communications sont
là; en janvier, on en reparlera.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, M. le
député de Johnson! Si vous vous adressiez par
l'intermédiaire du président, je pense qu'il y aurait moins de
frictions.
Une Voix: C'est vrai.
Le Président (M. Bertrand): Alors, je vous inviterais
à plus de...
M. Bellemare: Oui, mais qu'on ne nous dise pas que ce sont des
pitreries parce que cela ne fera pas.
Le Président (M. Bertrand): Je vous inviterais à
plus de protocole, s'il vous plaît, et à vous adresser par
l'intermédiaire du président aux députés qui vous
font face.
M. de Belleval: Si je peux terminer l'explication, M. le
Président, à ce sujet. J'en étais donc au fait que les
engagements de l'ancien gouvernement au 13 octobre 1976 étaient de $625
000 en ce qui concerne le Conseil exécutif. Que, au minis- tère
des Communications, il y avait aussi un engagement de $47 114.41 et un autre
engagement au montant de $50 000 aux Affaires culturelles. Ce qui nous amenait
à une somme totale de... enfin, peu importe.
M. Giasson: $97 114.41.
M. de Belleval: II existait, à ce moment-là, des
factures à payer que l'ancien premier ministre s'était aussi
engagé à honorer quand les livres du comité seraient
fermés. Ce qui nous a amenés, au mois de décembre,
à proposer une subvention additionnelle au montant de $81 922.55. Tout
ce que nous avons fait, de ce point de vue-là, ce n'est pas de prendre
d'autres engagements au milieu de la campagne électorale, de la
même façon que le ministre des Affaires municipales l'avait fait,
mais d'honorer une promesse de l'ancien premier ministre pour des
dépenses déjà faites depuis plusieurs mois, mais pour
lesquelles les dernières factures n'avaient pas été
soumises.
M. Bellemare: M. le Président, le ministre peut-il me
donner une bonne explication? Pourquoi les $97 000 n'ont-ils pas
été ajoutés tout de suite, en décembre? Vous
étiez là.
M. de Belleval: Quels $97 000?
M. Bellemare: Les $50 000 des Affaires culturelles et les $47114
des Communications, pourquoi ne les avez-vous pas ajoutés tout de suite,
en décembre? Vous le saviez, à ce moment-là. Vous les avez
rapportés en janvier.
M. de Belleval: Non, écoutez! C'est parce que les deux
ministères en question n'avaient pas encore eu leurs pièces
justificatives en ce qui les concerne et ne nous avaient pas demandé
l'autorisation pour liquider l'engagement, à ce moment-là. Nous
en avons tenu compte dans le montant global évalué de la
subvention, autour de $800 000, ce qui semblait être l'engagement final
de l'ancien premier ministre.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, je voudrais que le ministre
clarifie une affirmation qu'il a faite tantôt. Si j'ai bien compris, son
évaluation personnelle est que la somme dont nous parlons pour
l'organisation des fêtes de la Saint-Jean était
disproportionnée, sinon aux activités qui ont eu lieu, en
principe à ce que devrait être la fête de la
Saint-Jean-Baptiste.
Est-ce que j'ai bien compris? Est-ce que c'est là la teneur de
ces propos?
M. de Belleval: Ce que j'ai déclaré, c'est que, de
toute évidence, l'ancien premier ministre avait donné un
engagement extrêmement vaste sans vraiment inscrire cet engagement, qui
est considérable comme le faisait remarquer le député
de
Johnson, dans un contexte administratif régulier propre à
faire en sorte que ces dépenses soient contrôlées
normalement comme elles doivent l'être normalement dans un gouvernement
qui respecte ses procédures administratives.
M. Gratton: Le ministre a également parlé de
dépenses somptuaires.
M. de Belleval: Je n'ai pas employé le mot "somptuaires",
M. le Président.
M. Gratton: C'est ce que j'ai cru comprendre. Alors, il n'est pas
question de dépenses somptuaires, de l'avis du ministre, dans
l'organisation des fêtes de l'an dernier.
M. de Belleval: Je n'ai pas d'avis à donner sur la nature
des dépenses qui ont été faites.
Le Président (M. Bertrand): Y a-t-il d'autres questions au
sujet de l'article 400? M. le député de Johnson.
M. Bellemare: Le ministre nous certifie-t-il qu'il n'y a eu
aucune approche de la part du comité des fêtes auprès du
gouvernement après les élections pour faire couvrir les
déficits en cours?
M. de Belleval: Je ne suis pas au courant des approches qui
auraient pu être faites. Il peut y en avoir, il peut ne pas y en avoir.
Je peux me renseigner, si vous le voulez.
M. Bellemare: Cela n'a pas influencé le Conseil du
trésor, le président de l'organisation?
M. de Belleval: Je ne peux pas parler pour tous les membres du
Conseil du trésor. En ce qui me concerne, il n'y a eu aucune approche de
faite. Nous avons accordé l'engagement au vu du rapport normal que nous
fait, en ces circonstances, le secrétariat du Conseil du
trésor.
M. Bellemare: Maintenant que le ministre a en main tous les
chiffres et qu'il dit que c'est la subvention définitive, finale, et
qu'il n'y en aura pas d'autres qui vont paraître dans les cahiers des
engagements financiers pour les mois futurs, à part janvier, il s'engage
à nous transmettre maintenant des rapports individuels, le tableau des
dépenses et l'attribution des dépenses à chacune des
personnes, des sociétés ou des compagnies?
M. de Belleval: Bien sûr.
M. Bellemare: Cela pourrait être fait dans un délai
raisonnable?
M. de Belleval: Oui.
Le Président (M. Bertrand): Le ministre peut-il s'engager
à fournir ces documents aux membres de la commission?
M. de Belleval: Oui. Le secrétaire va donner suite
à la demande du député de Johnson.
M. Bellemare: Non. L'Opposition demande si elle aussi va pouvoir
l'avoir.
Le Président (M. Bertrand): A tous les membres de la
commission.
M. de Belleval: Bien sûr.
M. Giasson: C'est le résumé du coût de la
fête de la Saint-Jean.
M. de Belleval: Je suis certain que l'ancien gouvernement n'a
rien à cacher.
Le Président (M. Bertrand): A tous les membres de la
commission.
M. Bellemare: Surtout le présent gouvernement qui
sanctionne ces actes. Vous n'avez pas intérêt vous autres à
les cacher non plus.
M. de Belleval: C'est ce que je voulais dire. M. Bellemare:
D'accord.
M. de Belleval: Ce sont des engagements de l'ancien gouvernement
que nous avons, jusqu'à un certain point à regret,
entérinés.
M. Bellemare: Des engagements...
M. Gratton: Je m'excuse. Pourquoi jusqu'à un certain point
à regret?
M. de Belleval: Je pense que les explications que j'ai
données tout à l'heure explicitaient bien la nature de mon
regret...
M. Gratton: Expliquez-moi encore, je ne comprends pas vite.
M. de Belleval: ...à savoir qu'un engagement
considérable avait été donné par l'ancien premier
ministre dans un contexte administratif irrégulier.
M. Gratton: Et pour des dépenses...
M. Giasson: ...sinon somptuaires, exagérées, selon
vos termes.
M. Gratton: Oui, vous l'avez dit.
M. de Belleval: M. le Président, j'ai déjà
fourni mon commentaire à cet égard.
M. Giasson: M. le Président, je dois comprendre, selon les
derniers propos du ministre de la Fonction publique, qu'il n'était pas
tenu d'honorer ces engagements, par le qualificatif qu'il a donné des
engagements de l'ancien premier ministre.
M. de Belleval: Si vous voulez dire que je
n'avais pas devant moi un contrat en bonne et due forme par lequel le
gouvernement aurait été engagé, mais il est des
engagements moraux qui sont plus forts que des engagements écrits,
surtout quand ils viennent de la bouche même d'un premier ministre.
M. Bellemare: Surtout des ministres... M. Gratton:
...vis-à-vis des municipalités.
M. de Belleval: On verra bien tout à l'heure. On donnera
les explications.
M. Bellemare: Pas seulement ici. On verra cela en haut aussi,
certains engagements qui ont été signés.
M. de Belleval: Je vous fais confiance, M. le
député de Johnson à cet égard.
M. Bellemare: Oui, j'ai cela en note.
Le Président (M. Bertrand): Sur l'article 400, doit-on
considérer qu'on a suffisamment débattu la question?
M. Bellemare: Pour ma part, je n'ai pas d'autres questions.
Le Président (M. Bertrand): Adopté? M. Giasson:
Adopté.
Education
Le Président (M. Bertrand): L'Education, article 100.
M. Bellemare: Ici, M. le Président, c'est une subvention
à la Commission scolaire du Nouveau-Québec pour fin de
construction d'école. Il y en avait, en octobre et en novembre 1976,
pour des montants très considérables, mais on a demandé
à l'ancien gouvernement si c'étaient des écoles
préfabriquées.
On a demandé, à ce moment, si c'était des
écoles portatives et on nous a dit: Non, ce sont des écoles
régulières. Je voudrais savoir ceci: Cet engagement comprend
combien d'écoles, en particulier, pour $121 324? Quelle sorte
d'écoles est-ce, d'ailleurs? Est-ce que ce sont des écoles d'une
classe? Est-ce une roulotte?
M. de Belleval: Les subventions en question sont pour plusieurs
écoles dans le Nouveau-Québec, Port-Nouveau-Québec,
Povungnituk, Wakeham Bay, etc. Je pourrai donner la liste au
député de Johnson.
M. Bellemare: Pas la liste. Combien d'unités?
M. de Belleval: Je pourrai me renseigner sur le caractère
physique des écoles en question.
M. Bellemare: J'aimerais cela.
M. de Belleval: Le caractère portatif ou autre.
M. Bellemare: Quand une école ordinaire d'une classe
coûte entre $60 000 et $75 000 dans notre région où les
matériaux sont faciles d'accès, et qu'on voit ici $121 000 pour
fins de construction de plusieurs écoles, je suis inquiet un peu. Vous
regarderez les engagements du mois d'octobre et du mois de novembre pour les
mêmes fins, et je me demande...
M. de Belleval: Je peux donner une explication technique à
ce sujet, M. le député. La commission scolaire du
Nouveau-Québec possède un régime financier spécial.
Elle est presque entièrement financée par le ministère de
l'Education.
M. Bellemare: Par la compagnie.
M. de Belleval: A ce moment, les engagements que l'on voit ici
sont conformes à un plan d'équipement pour la commission
scolaire, mais les factures sont payées au fur et à mesure
qu'elles parviennent au ministère et l'engagement est liquidé,
comme cela, de façon régulière pour des petits montants.
Si on avait le plan d'équipement devant nous, on verrait que, par
exemple, pour une école en question, il peut s'agir d'un montant de $100
000, $150 000 qui est autorisé et qui est liquidé comme cela par
petits montants.
M. Bellemare: Ce n'est pas la description qui en est faite dans
l'article.
M. de Belleval: C'est-à-dire que ce que vous avez dans
l'article, à ce moment, ce sont des paiements partiels pour plusieurs
écoles et pour des constructions assez considérables. Si vous
voulez, je pourrais vous donner, comme je vous le disais tout à l'heure,
la nature exacte des constructions et peut-être même une
évaluation de la dépense globale prévue pour chaque
école en question.
M. Giasson: M. le Président, on pourrait peut-être
croire qu'il s'agit de complément de coûts à des
engagements financiers antérieurs.
M. de Belleval: Cela pourrait être cela, mais ce sont aussi
des constructions en cours pour lesquelles des déboursés se font
au fur et à mesure et qu'on paie, comme cela, au fur et à
mesure.
M. Bellemare: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
101?
M. Bellemare: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
102?
M. Bellemare: Adopté. Article 103, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
103?
M. Bellemare: C'est un renouvellement du contrat avec
l'Université du Québec c'est l'UQAM cela? pour la mise
à jour du fichier des admissions des étudiants pour
l'année 1976/77. Il y a $57 000. Cela ne vous surprend pas un peu?
L'état de grève a paralysé pendant quasiment cinq mois
cette université et puis on donne un montant de $57 000 pour
préparer un fichier. $57 000, est-ce que cela s'est fait à
Sainte-Foy ou bien si cela s'est fait à Montréal?
M. de Belleval: Non, c'est le siège social de
l'université...
M. Bellemare: L'UQAM.
M. de Belleval: Non, de l'Université du Québec.
M. Bellemare: De l'Université du Québec, bon.
Le Président (M. Bertrand): De l'Université du
Québec.
M. de Belleval: ...qui entre en contrat de services comme cela
avec le ministère de l'Education et qui offre un service pour l'ensemble
des universités. C'est une espèce de fichier central des
admissions, de façon, entre autres, à éliminer les
inconvénients des doubles ou des triples inscriptions. Dans les
universités, un étudiant, par exemple, peut s'inscrire à
quatre facultés de droit en nombre des admissions
appréhendées au mois de septembre.
Grâce à ce fichier central, on peut éliminer comme
cela les doubles ou triples admissions et évaluer davantage, d'une
façon plus précise, le nombre total des étudiants qui
veulent s'inscrire dans une faculté ou l'autre, et mieux planifier,
à ce moment, à l'avance l'engagement des professeurs.
M. Bellemare: Quel était le contrat
précédent? On dit que c'est le renouvellement d'un contrat.
M. de Belleval: C'est un contrat qui est exécuté
comme cela depuis plusieurs années, je crois.
M. Bellemare: Toujours pour le même montant?
M. de Belleval: Pas nécessairement. Je pourrais relever
les engagements antérieurs et vous dire les montants.
M. Gratton: ... coût réel ou une entente
négociée, ou si c'est fait sur présentation de
pièces justificatives?
M. de Belleval: Je n'ai pas la nature exacte du contrat.
M. Gratton: Vous pouvez nous la faire parvenir?
M. de Belleval: On peut, là encore, vous faire parvenir
une copie de ce contrat.
Le Président (M. Bertrand): Article 103,
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 200? Le
député de Gatineau.
M. Gratton: Les articles 200 et 201, j'aimerais demander au
ministre s'il serait possible...
Le Président (M. Bertrand): L'article 200 ou 201, M. le
député?
M. Gratton: Les deux, en fait. M. Bellemare: Les deux.
M. Gratton: Dans le cas de Ellefsen et les Productions Tournesol,
le dépôt des noms des administrateurs et des actionnaires des deux
compagnies.
M. de Belleval: D'accord.
M. Gratton: Les adresses, et ainsi de suite.
M. Bellemare: II y a, aux articles 200 et 201, une question
générale. On revoit dans le cahier que, souvent, c'est
écrit: Au plus bas soumissionnaire. En bas, soumission 2. Donc, il y a
eu deux demandes de soumissions.
M. de Belleval: Oui.
M. Bellemare: Pourquoi ne pas nous donner les deux
soumissionnaires.
M. de Belleval: ... le nom de l'autre soumissionnaire?
M. Bellemare: Le nom des deux soumissionnaires.
M. de Belleval: C'est possible.
M. Bellemare: Le montant de la soumission, ce n'est pas une
grosse affaire. Est-ce que le ministère parce que je remarque
qu'ici, au haut de la page, c'est écrit: Soumission en circuit
fermé a l'intention de continuer de maintenir le principe des
soumissions en circuit fermé? Ces députés se sont battus
avec acharnement pour faire disparaître ce système odieux,
disaient-ils. Il paraîtrait que c'était un système odieux.
Les normes qui existaient avant le 15 novembre 1976 seront-elles maintenues par
le nouveau gouvernement, dans ce cas? Sinon, quels changements entendez-vous
apporter? En circuit fermé, c'est un peu un camouflage de favoritisme.
C'est clair. Nous autres, on ne l'a jamais fait, mais des fois, cela pourrait
peut-être arriver. En circuit fermé,
cela peut peut-être arriver que cela se fasse comme cela. Le
gouvernement a-t-il l'intention...
M. Gratton: ... degré de fermeture.
M. Bellemare: Pas de fermeture, mais de repentir. Est-ce que le
gouvernement a l'intention de faire disparaître ces mots "soumission en
circuit fermé"?
M. de Belleval: Alors, comme je l'ai indiqué un peu plus
tôt, je pense, durant notre réunion, ce matin, le Conseil du
trésor étudie actuellement toutes les procédures en ce qui
concerne l'octroi de ce genre de contrats de services. Nous aurons des
règles plus précises à ce sujet, qui vont éviter
les accusations de patronage larvé que nous avons nous-mêmes, bien
sûr, dénoncé et que nous avons déjà
commencé, d'ailleurs, à déraciner dans un certain nombre
de domaines et que nous continuerons avec ardeur de déraciner dans les
mois à venir, au fur et à mesure qu'il sera possible de mettre
sur pied de nouvelles procédures.
Une Voix: ...
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: En général, est-ce que le gouvernement
a émis des directives quelconques vis-à-vis des soumissions en
circuit fermé, à la connaissance du ministre?
M. de Belleval: Pas à ma connaissance. Je regrette que mon
collègue des Travaux publics ait dû s'absenter, parce qu'il
pourrait être plus précis que moi à ce sujet. Tant que nous
n'aurons pas de solutions de rechange pour certains actes administratifs
précis, nous continuons les procédures en vigueur. C'était
le sens...
M. Bellemare: C'était dans votre programme un des
articles.
M. de Belleval: ... de ma remarque générale tout
à l'heure, à ce sujet. Nous l'avons fait pour certains aspects,
par exemple, l'engagement d'occasionnels au ministère de la Voirie, etc.
En ce qui concerne les achats en circuit fermé, j'ai plutôt
l'impression que les procédures qui étaient en vigueur le sont
toujours, mais c'est notre intention, bien sûr, de les modifier
conformément à nos revendications d'avant le 15 septembre.
M. Gratton: Alors, prenons comme exemple, pour les fins de la
discussion, le cas du numéro 200. Qui a décidé d'inviter
les deux soumissionnaires?
M. de Belleval: Nous dire qui...
M. Gratton: Qui, au gouvernement, a décidé que
c'était Ellefsen et le deuxième qu'on ne connaît pas, qui
devaient être invités plutôt que trois autres?
M. de Belleval: Dans ce cas-là, ce sont les fonctionnaires
du ministère de l'Education. C'est le service général des
moyens d'enseignement du ministère de l'Education qui est
autorisé à signer un contrat de services avec la firme en
question.
M. Gratton: Avez-vous les noms de ces personnes?
M. de Belleval: Je ne sais pas le nom de la personne en question
ou des fonctionnaires en question qui ont procédé à
l'examen des offres de services et à l'adjudication du contrat.
M. Gratton: S'il n'y a pas de directive générale
pour établir en raison de quels critères on invite M. X
plutôt que M. Y, le ministre ne craint-il pas que, si on laisse cette
situation durer trop longtemps, on ne peut même pas nous dire qui, avec
un nom, a décidé... a-t-il décidé par
lui-même ou en fonction de directives antécédentes, ou
quoi?
M. de Belleval: En ce qui concerne les contrats de services
jusqu'au 15 novembre, il n'y avait à peu près pas de
règlement officiel. Je pense qu'il n'y en avait pas du tout, d'ailleurs,
qui régissait l'octroi de services de ces contrats-là. Selon mon
expérience personnelle, la plupart de ces contrats étaient
donnés suite à des interventions très minutieuses
même, dans la plupart des cas, qui venaient des cabinets des ministres
concernés et, je suppose, sous l'autorité du ministre
responsable. Autrement dit, la discrétion ministérielle
était la règle dans ce domaine.
M. Bellemare: Cela continue, là. M. de Belleval:
Alors,...
M. Gratton: Là, on continue à faire la même
chose.
M. de Belleval: Ce qui se passe maintenant, il faudrait que je
demande quelles sont les procédures que chacun des ministres en poste
utilise quand il s'agit d'accorder ces contrats de services. Comme nous
n'avions pas de procédure, chaque ministre a dû inventer ses
propres solutions de ce côté-là.
M. Bellemare: Ils n'avaient qu'à écouter les
fonctionnaires.
M. Gratton: Vous n'avez pas inventé les boutons à
quatre trous, quand même.
M. de Belleval: Je m'excuse, puis-je terminer, M. le
Président?
Le Président (M. Bertrand): D'accord.
M. de Belleval: Alors, c'est cette situation qui est une
situation au fond de patronage officiel des adjudications de contrats, dans ce
domaine, puisque c'est discrétionnaire, puisqu'il n'y a aucune
règle administrative qui s'applique. Nous avons
décidé d'y mettre fin. C'est pourquoi nous avons demandé
au Conseil du trésor d'étudier la question et de nous faire, le
plutôt possible, des propositions pour sortir le favoritisme, le
patronage, la discrétion de l'adjudication de ces contrats. Je pense
que, d'une journée à l'autre, nous devrions avoir un rapport
là-dessus. Nous allons adopter des règles qui vont faire que,
à l'avenir, ces contrats seront donnés d'une façon
régulière et non pas d'une façon discrétionnaire
par l'entremise des cabinets ministériels, comme c'était le cas
auparavant.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais qu'on pousse le
ministre à aller au bout de sa pensée. Lorsqu'on parle de
l'adjudication d'un contrat de services ou autre, à une firme
professionnelle par exemple, sûrement que le ministre va
reconnaître que le paiement des services rendus est fait en fonction d'un
tarif qui, dans le cas des ingénieurs-conseils, est régi par
l'Ordre des ingénieurs du Québec, dans le cas des architectes,
dans le cas des avocats, de la Chambre des notaires et tout cela. J'imagine que
le ministre m'accorde que je ne me trompe pas en disant cela et que,
certainement, il s'agit simplement du choix de la firme. Quelle que soit la
firme choisie, le tarif sera le même et, comme tel, il y a bonne
administration des fonds publics. Le ministre me suit-il? Est-il d'accord avec
moi, là-dessus?
M. de Belleval: Je vous suis, pour l'instant.
M. Gratton: Mais vous n'êtes pas d'accord avec moi?
M. de Belleval: Bien, avez-vous fini votre intervention à
ce sujet?
M. Gratton: Non, je vous pose la question très
précise: S'agit-il de patronage éhonté pour quelqu'un, de
façon discrétionnaire? On sait qu'on ne peut pas demander des
soumissions à des professionnels, c'est la loi même de l'Ordre des
ingénieurs, entre autres, qui le défend, comment le nouveau
gouvernement va-t-il mettre fin à cette pratique d'une décision
discrétionnaire vis-à-vis des professionnels?
M. de Belleval: Comme je l'ai dit tout à l'heure, le
secrétariat du Conseil du trésor a étudié la
question et il nous fera des recommandations bientôt et le
député de Gatineau pourra voir qu'effectivement il est fort
possible de régulariser l'adjudication de ces contrats de façon
que des accusations de favoritisme ne puissent plus être portées
contre les futurs gouvernements du Québec qui voudront bien suivre cette
procédure.
M. Gratton: Je souhaite bonne chance au ministre s'il veut
empêcher que toute accusation soit portée, mais il s'est
référé lui-même à du patronage qui se faisait
sous l'ancien régime. Peut-on demander au ministre qui fait le patronage
depuis trois mois, depuis la dernière élection? Il semble qu'on
suit les mêmes procédures. Alors, qui c'est, le "patroneux" du
nouveau gouvernement?
M. de Belleval: Je ferai remarquer au député de
Gatineau que, dès notre arrivée, nous avons gelé tout
octroi de contrats, de services de cet ordre. Il peut y avoir des exceptions
à cet égard et chaque ministre qui est en place actuellement voit
à la mise sur pied de procédures qui font...
Une Voix: ...lui-même.
M. de Belleval: Pas du tout.
M. Gratton: Prenons le cas spécifique. Vous avez
parlé...
M. de Belleval: Les deux cas.
M. Gratton: On en a deux cas: 200 et 201.
M. Bellemare: Qui a décidé cela?
M. Gratton: Qui a décidé d'octroyer le contrat
à Ellefsen et qui a décidé d'inviter l'autre à
soumissionner?
M. de Belleval: Si vous le voulez, je pourrais revenir et
expliquer, dans ce cas précis, quelle est la procédure qui a
été adoptee pour que ce contrat soit donné
régulièrement, en dehors des interventions du cabinet du ministre
de l'Education.
M. Giasson: C'est le ministre de l'Education.
M. de Belleval: D'ailleurs, dans le cas qui nous concerne, je
dois dire qu'il s'agit de notre part de la ratification d'un engagement fait
par M. Bienvenue, le ministre du temps. Il me fera plaisir de demander aux
fonctionnaires du ministère de l'Education comment M. Bienvenue a
procédé pour l'adjudication de ce contrat de service.
M. Gratton: C'est dans le cas du 200. Dans le cas du 201, est-ce
que c'est la même situation?
M. de Belleval: Même chose.
M. Gratton: Alors, ce sont strictement des engagements
écrits du ministre Bienvenue?
M. de Belleval: Dans le cas qui nous intéresse, les
demandes au Conseil du trésor sont signées par M. Bienvenue
lui-même.
M. Gratton: C'est évident. Il n'y a personne d'autre qui
peut en signer, des demandes au Conseil du trésor. Il faut que ce soit
le ministre responsable.
M. de Belleval: C'est cela.
M. Gratton: Ce n'est pas cela que vous nous
avez dit tantôt. En tout cas, ce n'est pas ma perception de ce que
vous disiez. Vous m'avez dit tout simplement que c'est le ministre Jean
Bienvenue, l'ex-ministre de l'Education, qui avait choisi de demander des
soumissions à cette entreprise et à une autre qu'on ne
connaît pas parce qu'on sait qu'il y en a eu deux dans le cas du
no 200 et que c'est lui qui a décidé d'octroyer le contrat
à la firme dont on voit le nom, Ellefsen, parce que c'est lui qui a
soumis la demande au Conseil du trésor.
M. de Belleval: Dans le cas qui nous occupe, il y a eu une
demande de soumissions qui a été faite. Il y a eu une
réunion...
M. Gratton: Par qui la demande a-t-elle été
faite?
M. de Belleval: Par le ministère de l'Education.
M. Gratton: Par le ministre ou le ministère? D'une part,
quand cela fait votre affaire, vous nous dites que c'est l'ancien ministre et,
quand cela ne fait pas votre affaire, vous dites que ce sont les
fonctionnaires.
M. de Belleval: Quand il s'agit d'une demande de soumissions,
c'est le sous-ministre qui demande que des soumissions soient faites. Le
sous-ministre de l'Education a demandé que des soumissions soient faites
pour l'adjudication de ce contrat. Des soumissions ont effectivement
été faites et elles ont été ouvertes en
présence de fonctionnaires et ce sont les fonctionnaires qui ont
recommandé, à ce moment, l'adjudication à une firme ou
à l'autre.
M. Gratton: Ah bon! Si c'est du patronage qui s'est fait à
ce moment, il a été fait par les fonctionnaires bien plus que par
le ministre, si je comprends bien votre raisonnement.
M. de Belleval: II faudrait demander à l'ancien ministre
de nous expliquer ce qui s'est passé effectivement quand la
recommandation des fonctionnaires est arrivée sur le bureau du
ministre.
M. Gratton: Les Anglais disent: "You cannot have your cake and
eat it too". C'est une des deux choses. C'est soit qu'il y a eu du patronage
fait par le ministre ou qu'il n'y a pas eu de patronage.
Si c'est le sous-ministre qui a demandé à quelqu'un
d'inviter deux compagnies à fournir un prix sur un contrat donné
et, si c'est le sous-ministre avec son personnel qui ont analysé ces
soumissions et si, finalement, à partir de cette analyse, ils ont fait
une recommandation au ministre, je pense qu'il y aurait eu patronage si le
ministre n'avait pas entériné la recommandation. Mais le fait
d'avoir signé une demande au Conseil du trésor, je pense que vous
allez devoir admettre avec moi qu'il n'y a pas nécessairement eu
patronage, à ce moment, de la part du ministre.
M. de Belleval: M. le Président, dans le cas qui nous
occupe, qui est un contrat de services, comme je le mentionnais tout à
l'heure, il y a eu appel de soumissions régulières et la
soumission la plus basse a été acceptée. Le contrat a donc
été donné au plus bas soumissionnaire. Ceci
démontre bien que, dans des cas d'octroi de services, il est possible de
demander des soumissions et, effectivement, avoir un processus régulier
qui ne donne pas prise à des accusations de patronage. Ce que nous avons
l'intention de faire, c'est qu'à l'avenir il en soit ainsi partout,
qu'il y ait des procédures régulières et que les contrats
ne soient pas accordés d'une façon discrétionnaire par le
pouvoir ministériel. Je n'ai pas dit que tous les contrats de services
se donnaient d'une façon discrétionnaire. La plupart de ces
contrats se donnaient d'une façon discrétionnaire.
C'était, à toutes fins pratiques, du patronage pur et simple, et
ce à quoi nous voulons mettre fin...
M. Gratton: Comment pouvez-vous affirmer cela?
M. de Belleval: Nous avons voulu y mettre fin quand nous
étions dans l'Opposition. Nous avons demandé que le gouvernement
adopte des règlements. Maintenant que nous avons pris la place de
l'ancien gouvernement, nous avons déjà demandé que des
règlements soient élaborés et ils seront bientôt
adoptés. Le député de Gatineau pourra en prendre
connaissance.
M. Gratton: M. le Président, je ferai simplement remarquer
ceci au ministre. Si le patronage était aussi institutionnalisé
sous l'ancien gouvernement et si c'est tellement important aux yeux du nouveau
gouvernement, comment peut-on s'expliquer qu'à trois mois ou plus de
l'élection alors qu'on a posé des gestes lourds de
conséquences dans d'autres domaines, entre autres dans l'annonce d'une
espèce de ballon politique qui s'appelle la politique d'achats on
n'ait pas trouvé une façon de mettre fin à ce patronage
éhonté, à cette corruption de notre administration
provinciale? Vous vous penchez sur la question, j'en conviens, et
j'espère que vous n'en serez pas courbaturés bientôt. Vous
vous penchez sur les dossiers, mais il me semble que, si c'est si grave que
cela, si scandaleux que cela, le premier geste que j'aurais posé, moi,
en tant que personne responsable, compte tenu des promesses que j'ai faites en
campagne électorale, ç'aurait été d'édicter
des directives à l'intention des fonctionnaires et à l'intention
du personnel politisé dans les cabinets des ministres. Je vous dirai
simplement que, si vous ne l'avez pas fait, c'est pour une de ces deux raisons:
soit que le patronage éhonté dont vous parlez est beaucoup plus
un mythe qu'une réalité ou que vous commencez à penser
que, si c'est réel et que cela existe, cela fait votre affaire, puis
cela va rester comme cela. D'une manière ou de l'autre, je pense que ce
n'est pas une façon responsable d'assumer ses responsabilités,
compte tenu des promesses que vous avez faites.
M. Bellemare: M. le Président, on est sur des
demandes de soumissions en circuit fermé. Mais tout le livre
contient des contrats négociés où l'on voit la patte du
ministre partout, l'influence du ministre partout; des contrats de $450 000,
des contrats de $600 000. C'est le ministre qui négocie. Vous allez voir
des contrats avec IBM, par exemple, vous allez voir des contrats
négociés avec d'autres grandes firmes pour des montants de $375
000, pour des équipements d'informatique, et c'est négocié
par le ministre lui-même. Je me demande quelle politique
générale vous avez adoptée quand, au premier chapitre de
votre programme électoral, vous deviez faire disparaître toute
influence indue dans l'administration des contrats en circuit fermé ou
des contrats négociés. Là, après quelques mois, je
me pose une sérieuse question. Des contrats négociés, M.
le ministre, cela a une valeur épouvantable, parce qu'il n'y a plus
qu'un homme devant vous, puis c'est vous qui le choisissez. Tout le monde sait
que dans l'administration publique vous ne pouvez pas négocier avec
trois.
Vous allez voir, dans deux minutes, en tournant la page, des contrats
négociés. C'est le ministre qui négocie cela. Je ne vois
absolument rien dans la politique du gouvernement qui dit que des
précautions seront prises, de telle manière, ou de telle
manière que le ministre ne devrait jamais toucher à cela. Ce sera
un office particulier d'adjudication qui sera fait.
M. de Belleval: Alors, M. le Président, quand nous
arriverons au cas que mentionne le député de Johnson il me fera
plaisir d'examiner le cas à son mérite à ce
moment-là. Pour l'instant, il s'agit d'allégations
générales et, jusqu'à maintenant, les engagements que nous
avons examinés sont tous des engagements négociés.
M. Bellemare: Ce sont des soumissions.
M. de Belleval: Ce sont tous des engagements
exécutés par l'ancien gouvernement et, dans certains cas, nous
avons tout simplement pris acte de ces engagements. Quand le
député de Johnson arrivera à un engagement particulier de
la nature de celui qu'il mentionne, on regardera ce cas à son
mérite.
M. Bellemare: ... page.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Montmagny-L'Islet, s'il vous plaît!
M. Giasson: M. le Président, est-ce que le ministre de la
Fonction publique, par les propos qu'il a tenus au cours des dernières
minutes, peut nous assurer que dorénavant les soumissions en circuit
fermé seront une chose du passé, dans tous les cas sans
exception?
M. de Belleval: J'ai indiqué que nous aurons bientôt
des règles qui vont s'appliquer a ces cas, vous verrez à ce
moment quelles seront ces règles et il vous sera loisible de les
critiquer, si vous pensez que ce sont des règles qui ne sont pas
bonnes.
M. Bellemare: On n'est pas pour les critiquer, on voudrait les
avoir.
M. Giasson: C'est vous autres qui les avez critiquées
à cette commission pendant des années.
M. de Belleval: Tout ce que...
M. Bellemare: On voudrait les avoir, si elles sont prêtes,
après trois mois et demi. C'est ce que nous vous demandons, M. le
ministre, il n'est pas nécessaire de vous impatienter.
M. Gratton: J'inviterais le ministre à prendre
connaissance de cela.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Gratton: Est-ce que le ministre peut nous donner une
indication dans le temps du moment où...
M. de Belleval: Les fonctionnaires ont fait diligence pour nous
préparer les projets en question. Nous devrions en disposer dans les
jours ou les semaines qui viennent.
M. Gratton: Est-ce que le ministre c'est peut-être
une question d'appréciation personnelle peut, dans le cas de 200,
je voudrais qu'il me le dise, s'il y a quelque indication que ce soit, à
sa connaissance, qu'il y ait eu une influence indue ou du patronage ou un
pouvoir discrétionaire désabusé pour l'octroi de ce
contrat?
M. de Belleval: Dans le cas en question, il s'agit d'une
soumission publique, de toute évidence, régulière,
à sa face même.
M. Bellemare: En circuit fermé.
M. de Belleval: En circuit fermé, par exemple.
M. Gratton: Est-ce qu'il y a une indication que l'ancien ministre
de l'Education a limité la demande de soumissions à des amis
politiques, par exemple?
M. de Belleval: Pas à la lecture des documents qui me sont
disponibles.
M. Gratton: Bon! Alors, on n'est pas pour vous poser la
même question pour chacun des engagements, mais, tout ce que je dirais,
M. le Président, c'est que, bientôt, on ne parlera plus des
engagements de l'ancien gouvernement, on parlera des engagements du nouveau
gouvernement, et j'espère que les réponses aux questions seront
plus précises quant aux directives données aux
fonctionnaires.
Le Président (M. Bertrand): Je n'ai pas voulu jouer
à l'empêcheur de tourner en rond permettant, je pense, un
débat profitable à notre commission sur la question des
soumissions en circuit
fermé et de l'intervention des cabinets ministériels des
fonctionnaires ou du ministre lui-même, mais pourrait-on
considérer pour les autres points qu'on aurait du même ordre, que
la question de fond a été débattue là-dessus et
qu'on attend le rapport du Conseil du trésor sur les...
M. Bellemare: Sauf s'il y avait un argument nouveau, on le ferait
valoir.
Le Président (M. Bertrand): C'est ça, c'est
l'important.
M. Bellemare: Oui.
Le Président (M. Bertrand): 200.
M. Bellemare: L'autre 400, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): 200, 201 adopté?
M. Bellemare: Oui. Je me retrouve avec le ministre.
M. de Belleval: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): 400?
M. Bellemare: Alors, ce sont des contrats négociés,
un, et le renouvellement des conventions et, après ça, de l'autre
bord, à 404, contrats négociés. Il y a des contrats pour
$156 000 et je me demande ce que c'est, un contrat négocié, M. le
Président? Avec des représentants de deux unités de dix...
bon, $156 000 payables, une tranche sur le budget de 1976/77, de 1977/78 et de
1978/79, on engage les budgets futurs. Ce sont des contrats
négociés. Alors, c'est le ministre qui négocie cela. C'est
négocié par le gouvernement en place.
M. de Belleval: Non.
M. Bellemare: C'est non, pour ceux-là?
M. de Belleval: Je regrette beaucoup. Là encore, dans le
cas qui nous concerne, il s'agit d'un contrat qui a été
négocié sous l'autorité de l'ancien ministre de
l'Education pour le remplacement de six unités de la compagnie IBM par
d'autres unités pour le centre de traitement de Montréal.
La négociation a eu lieu avec la compagnie IBM du Canada
Limitée qui a soumis des prix et le contrat...
M. Bellemare: Avec l'ancien ministre? M. de Belleval: Par
l'ancien ministre.
M. Bellemare: La recommandation a été faite au
Conseil du trésor par l'ancien ministre.
M. de Belleval: Oui, le 24 novembre 1976. Cela doit être un
des derniers actes...
M. Bellemare: Après les élections du 15 novembre,
le 24.
M. de Belleval: Juste au moment où... dans
l'intérim.
Le Président (M. Bertrand): Le gouvernement
précédent, à ce moment-là. Le 24, neuf jours
après.
M. Gratton: Je suis d'accord avec vous, je trouve tout simplement
curieux que ce soit vous qui le disiez en tant que président.
M. Bellemare: 404 aussi, M. le Président? IBM?
Le Président (M. Bertrand): C'est pour informer les gens.
C'est pour faire avancer les débats. Alors, 400?
M. Bellemare: 404 est fait. M. Gratton: M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): 400 toujours, M. le
député de...
M. Gratton: II y a 400 et en fait 400 à 403 parce que ma
question s'applique au... et 404 également. On note qu'il s'agit de
contrats de services à la firme IBM. Je ne suis sûrement pas pour
suggérer, même au ministre, que la décision de confier ces
mandats à la firme en question découle du fait qu'un des membres
du cabinet détient des actions dans cette firme. Je veux dire le
ministre de l'Energie, M. Guy Joron, qui détient quelque mille actions
de la firme IBM.
M. de Belleval: Comme je vous l'ai dit, les contrats en question
ont été donnés par l'ancien gouvernement.
M. Gratton: Ils ont été donnés par l'ancien
gouvernement? N'ont-ils pas été donnés durant
décembre 1976?
M. de Belleval: Comme je viens de vous le dire, la demande
d'autorisation d'achats a été faite par M. Bienvenue autour du 20
novembre 1976.
M. Gratton: Alors, je devrais peut-être vous poser ma
question de la façon suivante: Est-ce que la décision du
gouvernement actuel d'entériner ou de donner suite à l'engagement
du gouvernement précédent n'a pas été
influencée par le fait qu'un membre du cabinet possède des
actions dans la compagnie IBM?
M. de Belleval: Certainement pas. Mais comme vous le savez, le
ministre délégué à l'Energie ne possède pas
personnellement d'actions de la compagnie IBM ni d'aucune compagnie puisque
cela est interdit en vertu des directives du premier ministre de
posséder quelque action d'une compagnie publique. Dans le cas de M.
Joron, les actions qui lui sont imputées sont les actions d'une
succession qui ne lui appartient pas en propre, mais qu'il partage avec
plusieurs per-
sonnes et qu'il peut conserver en vertu des directives actuelles.
M. Gratton: D'ailleurs qui sont en fiducie avec le Trust
Général du Canada.
M. de Belleval: Exactement.
M. Gratton: En fait, M. le Président, ma seule raison de
soulever la question, c'est de faire un parallèle avec une situation
analogue sous l'ancien gouvernement, la fameuse affaire Paragon où le
premier ministre d'alors détenait des actions dans une compagnie du nom
de Paragon dont les actions étaient détenues en fiducie par la
même compagnie de fiducie, c'est-à-dire le Trust
Général du Canada. On sait combien le tout a fait couler
d'encre.
M. de Belleval: Même le gouvernement.
M. Gratton: Cela, c'est moins sûr. On peut faire les
remarques qu'on veut, je ne demanderai même pas au ministre d'être
d'accord avec moi. Mais je dirai tout simplement à l'intention de ceux
qui peuvent nous lire que c'est exactement la même situation que dans le
cas Paragon et que, effectivement, il n'y a sûrement rien là pour
fouetter un chat. Par contre, on sait, c'est le ministre lui-même qui l'a
dit, que cela a fait couler le gouvernement. Il s'agirait, pour le nouveau
gouvernement, d'éviter de toutes les façons possibles qu'il y ait
quelque méprise que ce soit vis-à-vis des membres du cabinet, des
membres du caucus, des députés. Je pense bien que le gouvernement
du Québec ne sera jamais en mesure de dire qu'il ne confiera plus jamais
de contrats de services à la firme International Business Machine. Je
serais le premier à m'y opposer. Mais le fait demeure que, à
chaque fois qu'on le fera, on pourra, moi je ne le ferai pas mais certains
pourront peut-être faire remarquer que le ministre de l'Energie
possède 1000 actions en fiducie dans cette compagnie.
Le Président (M. Bertrand): 400, 401, 402, 403 et 404,
adopté? 405, adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Arrêté en
conseil, Education, 800, adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 801, 802, 803 et 804,
adopté? 805, adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Finances, 400...
M. Bellemare: Une minute! $320 000. C'est IBM.
M. Giasson: A l'article 400, est-ce que cela a été
adopté avant le 25 novembre aussi? Cela a été
autorisé.
M. Bellemare: $325 000
M. de Belleval: Le 16 novembre 1976.
M. Gratton: On va pourtant en trouver une après.
M. de Belleval: Oui. Je fais confiance à l'Opposition.
Le Président (M. Bertrand): 401, adopté?
Immigration; 200, adopté? Industrie et Commerce...
M. Bellemare: II y a une question, M. le Président, que je
voudrais poser. C'est une subvention à l'Institut des manufacturiers de
vêtements du Québec à titre d'aide financière pour
la restructuration et le bon fonctionnement de cette association, $71 000
répartis en trois années financières. D'abord, ma
première question: Pourquoi trois ans? Si cela va mal, pourquoi trois
années à peu près à $25 000 par année? Ma
deuxième question: C'est quoi cette aide financière? Y a-t-il eu
une vérification? Y a-t-il eu un rapport d'un comptable
agréé qui dit que c'était nécessaire d'insuffler un
certain pourcentage de liquide, parce qu'il y a deux fois $25 000 et une fois
$21 200?
M. de Belleval: Si je peux lire au député de
Johnson les notes explicatives, je crois qu'elles donnent assez bien les
explications qu'il recherche.
Cet institut est une fédération des nombreuses
associations professionnelles (31) des différents sous-secteurs du
vêtements. En 1973, le ministère rencontrait ces associations pour
les inciter à se regrouper.
En raison de l'importance qu'occupe l'industrie du vêtement au
sein de l'économie du Québec, le ministère soulignait
qu'il serait avantageux de créer une fédération, laquelle
servirait d'interlocuteur pour discussions, consultations et actions touchant
les problèmes et le développement de l'ensemble du secteur du
vêtement.
C'est l'origine de l'association en question.
M. Bellemare: Pourrait-on voir un bilan de cette association pour
nous permettre de juger de l'opportunité d'une subvention de $71 000
payable en deux fois $25 000 et une fois $21 200?
M. de Belleval: Bien sûr.
M. Bellemare: On va pouvoir voir le portrait. Si d'autres cas
sont similaires, pourquoi on ne les feraient pas bénéficier
d'autant si c'est une association valable?
M. de Belleval: D'accord.
M. Bellemare: Si on va récupérer une association
qui est à deux pas de la faillite on va le voir dans le bilan.
M. de Belleval: M. le Président, il ne s'agissait pas, je
pense, dans l'esprit du ministre du temps, de récupérer une
association en faillite, mais bien de susciter la mise sur pied d'une
association...
M. Bellemare: Qui a été organisée en
1973.
M. de Belleval: ... d'un secteur industriel de façon
à fournir au gouvernement un interlocuteur valable dans les efforts
qu'il faisait à l'époque pour mieux structurer l'industrie si
importante du vêtement au Québec.
M. Bellemare: Cela a été organisé en 1973 et
on est rendu en 1977; là, ils reçoivent une subvention.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Adopté.
M. Bellemare: Vous avez de la difficulté à suivre,
M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Pardon!
M. Bellemare: On va vite.
Le Président (M. Bertrand): Tant mieux. Pour ce qui est de
suivre, la vitesse, ça va, M. le député de Johnson.
M. Bellemare: Très bien.
Justice
Le Président (M. Bertrand): Justice, 400.
M. Bellemare: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 401, adopté?
M. Giasson: Adopté. 402, adopté. A l'article 403,
j'aurais une question.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Giasson: $135 000 à la ville de Notre-Dame-du-Lac,
dommages par inondation; pourriez-vous me dire quelle rivière aurait
inondé et causé ces dommages à Notre-Dame-du-Lac?
M. de Belleval: ... comté
Kamouraska-Témiscouata.
Je n'ai pas le nom de la rivière ou du ruisseau qui cause les
inondations en question. Mon érudition géographique ne
s'étend pas jusque-là.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Montmagny-L'Islet peut-il nous renseigner?
M. Giasson: Non, pas exactement. Je serais curieux de
connaître la rivière ou le ruisseau. Est-ce qu'on pourrait obtenir
cette information?
M. de Belleval: Notre-Dame-du-Lac c'est...
M. Giasson: Le lac Témiscouata.
M. de Belleval: Non, Notre-Dame-du-Lac, là...
M. Gratton: Je voudrais dire au ministre qu'il semble avoir
beaucoup plus d'informations dans son livre que dans le mien. Mais je vois
qu'il n'a pas le nom des rivières, par contre.
M. de Belleval: C'est cela.
M. Gratton: II n'est pas tout à fait complet encore.
M. de Belleval: Ce n'est pas encore assez complet.
Le Président (M. Bertrand): L'article 403, adopté?
Article 404?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Bertrand): Article 404?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Bertrand): Article 405?
M. Bellemare: Moi, j'en ai une à l'article 413.
Le Président (M. Bertrand): Articles 406, 407, 408...
M. Giasson: Jusqu'à l'article 412.
Le Président (M. Bertrand): Articles 409, 410, 411,
adopté. Article 412, adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 413.
M. Bellemare: Article 413, c'est un supplément pour porter
à $29 000 le coût des honoraires du Bureau d'ajustement
général interprovincial Limitée, Gatineau, comté de
Papineau.
M. Alfred: C'est mon comté à moi.
M. Bellemare: Oui, pour des travaux d'évaluation de
dommages causés par les inondations.
M. Alfred: Non, je n'ai pas fait de patronage.
M. Bellemare: Pardon?
M. Alfred: Je n'ai pas fait de patronage.
M. Bellemare: C'est dit dans une explication que c'est le
député du comté qui aurait recommandé cela.
M. Alfred: Ce n'était pas moi. M. Giasson: Vous
êtes sûr.
M. Gratton: Dit-on le député de Gatineau ou le
député de Papineau, M. le député de Johnson?
M. Bellemare: Je suis content. On dit le député de
Gatineau.
M. Gratton: C'était sous l'ancien régime, cela.
M. Bellemare: Sous l'ancien régime.
M. Alfred: C'était vous?
M. Giasson: Sous l'ancien régime, oui.
Le Président (M. Bertrand): Article 413? Adopté.
Article 414.
M. de Belleval: M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. de Belleval: Est-ce que je pourrais demander au
député de Gatineau quelle est la procédure qui
était suivie pour choisir ainsi l'engagement sur une base contractuelle
de ces bureaux d'estimateurs?
M. Gratton: Ah!
M. Giasson: Moi, je peux vous répondre.
M. Gratton: Etant donné que la question m'est
posée, M. le Président, cela me ferait plaisir d'y
répondre. C'est d'ailleurs la première chance que j'ai de
répondre à titre d'espèce de ministre, puisque seulement
les ministres peuvent répondre aux questions en commission. Ma
réponse est que je ne le sais pas. Je n'étais pas au cabinet, je
n'étais pas ministre responsable, je ne le sais pas. Tout ce que je sais
c'est que, durant les inondations de 1974, au moment où j'ai eu un grand
nombre d'inondés dans mon comté, j'ai constaté qu'il y
avait au moins un bureau, pas d'ajusteurs, parce que le terme n'est pas
français, mais de réclamation...
M. Giasson: D'agents de réclamation.
M. Gratton: ... d'agents de réclamation qui ne
répondait pas aux besoins. J'ai fait part de la chose au
ministère de la Justice et on a fait en sorte qu'un autre bureau soit
engagé. Mais je n'ai jamais fait de recommandations à cet effet.
Est-ce que c'est ce que le ministre voulait savoir?
M. de Belleval: Je note, M. le Président, que dans
l'Opposition comme au pouvoir l'ignorance heureuse est une bonne excuse dans
des cas comme cela.
M. Gratton: A la condition que vous ajoutiez que dans vos
pouvoirs...
M. Bellemare: Vous n'avez pas connu le député de
Hull, vous.
C'était un grand accapareur.
M. Giasson: II y a un seul bureau d'agents de réclamation
qui a pignon sur rue dans la région immédiate et on a
donné cela à ce bureau, parce que c'était le seul sur
place.
Le Président (M. Bertrand): Article 413, adopté.
Article 414?
M. Bellemare: Oui, c'est bon.
Le Président (M. Bertrand): Adopté.
M. Bellemare: Je le savais.
Le Président (M. Bertrand): Arrêté en
conseil, Justice, 800.
M. Bellemare: Vous êtes rendu à
l'arrêté en conseil 800?
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Bellemare: Vous êtes à l'arrêté en
conseil 800, contrats négociés?
Le Président (M. Bertrand): Subventions.
M. Bellemare: Justice, oui. Vous n'êtes pas revenu.
J'étais rendu trop loin.
M. Gratton: Est-ce que cela revient à tous les mois.
Est-ce que c'est un coût réel?
M. de Belleval: De quoi parlez-vous, M. le
député?
M. Gratton: De la subvention à la Commission des services
juridiques.
M. de Belleval: Oui, c'est le...
M. Bellemare: C'est au mois de décembre.
M. de Belleval: D'accord. Le budget annuel de la Commission des
services juridiques est payé par le gouvernement et il y a des
versements mensuels pour couvrir les frais.
M. Gratton: On adopte un budget annuel au début de
l'année, puis ensuite ce sont...
M. de Belleval: C'est cela. C'est un engagement mensuel.
M. Giasson: Est-ce que les coûts de ce qu'on appelle
communément l'aide juridique dans nos régions font partie de ces
dépenses, de la Commission des services juridiques?
M. de Belleval: Oui. Les différents bureaux d'aide
juridique sont payés à même cet engagement.
M. Giasson: Adopte".
Le Président (M. Bertrand): Ministère du Revenu,
100. Adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 400.
M. Bellemare: Contrat négocié avec IBM, IBM, IBM,
trois fois. Adopté trois fois.
Le Président (M. Bertrand): 400, 401, 402,
adopté?
M. Giasson: 403 aussi.
Le Président (M. Bertrand): 403 adopté.
M. Gratton: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au ministre, très brièvement, s'il peut nous donner des
indications sur le pourcentage ou l'appartenance québécoise de la
compagnie Olivetti par rapport à IBM, par exemple? Est-ce que l'une est
considérée moins non québécoise que l'autre?
M. de Belleval: Je ne saurais le dire.
M. Giasson: Les deux sont multinationales.
Le Président (M. Bertrand): 403?
M. Gratton: Aux yeux du gouvernement actuel, il n'y en a pas une
qui soit plus québécoise que l'autre?
M. de Belleval: Je pourrai répondre à la question
du député quand les règlements d'application de la
politique d'achats seront adoptés.
M. Gratton: Si on peut donc les avoir un jour!
Le Président (M. Bertrand): 403 adopté?
Arrêté en conseil, 800.
M. Bellemare: II y a ici, M. le Président, le remplacement
de neuf unités à disques Entrex, modèle 211 et neuf
unités à disques Entrex, modèle 212 par neuf unités
à 800 disques Entrex, modèle 233, pour une période de...
Voulez-vous nous expliquer ce que sont ces Entrex? Je ne saisis pas beaucoup.
Il y a des unités à disques Entrex, modèle 211.
Voulez-vous m'expliquer un peu le fonctionnement de ces Entrex? Je ne saisis
pas du tout. C'est une imputation sur quatre ans, jusqu'en 1981.
M. de Belleval: Ce sont des systèmes informatiques, des
calculatrices électroniques sur lesquelles il existe des systèmes
pour...
M. Bellemare: Non, ma question, c'est pourquoi l'imputation
budgétaire sur quatre ans.
M. de Belleval: C'est un contrat de location d'équipement
qui s'étend sur une durée de quatre ans.
M. Giasson: Le contrat est intervenu entre le ministère du
Revenu et quelle entreprise?
M. de Belleval: C'est le nom de la compagnie, la compagnie
Entrex.
M. Giasson: C'est le nom de la compagnie.
M. de Belleval: C'est ça.
M. Giasson: Entrex Limitée ou...
M. de Belleval: Incorporée, je pense.
M. Gratton: Est-ce qu'on pourrait demander au ministre de nous
faire parvenir des informations normales au sujet de la compagnie?
M. de Belleval: Entrex Canada Limited.
M. Gratton: Canada Limited. Est-ce qu'il y aurait
possibilité de connaître un peu mieux...
M. Bellemare: A Toronto? Cela serait-il bon pareil?
M. de Belleval: Est-ce que vous désirez avoir l'adresse,
la place d'affaires, etc?
M. Bellemare: Je veux savoir l'adresse et les actionnaires.
M. Gratton: Si c'est à Toronto...
M. Giasson: Vice-président, président et
secrétaire-trésorier.
M. de Belleval: Bien sûr. Cela nous fera plaisir.
Le Président (M. Bertrand): Richesses naturelles, 400.
Richesses naturelles
M. Bellemare: II y a une chose qui me surprend dans cet article.
Comment se fait-il, puisque c'est à la baie James, que le contrat qui
est donné ne soit pas fait par la société de la baie
James? Pourquoi est-ce nous, la province, les Richesses naturelles qui paie le
déneigement de ce secteur? C'est un segment volcanique, un chemin
d'accès à Selco. Cela doit être un chemin minier, je
suppose?
M. de Belleval: C'est un chemin de mine, oui.
M. Bellemare: Qui appartient à la compagnie Selco, qui
appartient à la province, aux richesses naturelles?
M. Giasson: Je ne le crois pas.
M. Bellemare: Non, ça ne se peut pas.
M. de Belleval: C'est un chemin qui appartient au
ministère des Richesses naturelles. Je n'ai pas l'impression qu'il
s'agisse d'un chemin qui tombe sous la compétence ou dans le territoire
de
la compagnie de la baie James. Je pense qu'il doit être juste Un
peu au sud, puisque c'est dans la région de Matagami et Joutel. C'est
juste à la porte, j'ai l'impression, du territoire de la
Société de développement de la baie James.
M. Giasson: Je pense qu'il existe des cantons, parce qu'on fait
allusion au canton Brouillan.
M. de Belleval: C'est cela.
M. Giasson: Donc, c'est un peu au sud du territoire de la baie
James.
M. de Belleval: Alors, c'est juste...
M. Gratton: Le ministre peut-il nous donner une indication de...
C'est quoi cela, le projet minier de Selco?
M. de Belleval: II y a un projet de mine dans le Canton Brouillan
qui est sous la propriété de la compagnie Selco.
M. Gratton: C'est privé.
M. de Belleval: Oui, cela donne accès à un
gîte minier.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté.
M. Bellemare: On porte...
M. Gratton: Je m'excuse, mais sur ce point-là, très
brièvement, y a-t-il une entente quelconque qui existe entre le
gouvernement et cette firme ou entre le ministère et le canton, je ne
sais pas trop?
M. de Belleval: Ce qui existe, c'est un programme d'accès
au gîte minier qui est administré par le ministère des
Richesses naturelles et qui comporte des budgets comme cela pour des chemins
d'accès aux mines.
M. Gratton: Normalement, il signe des ententes avec les
compagnies intéressées.
M. de Belleval: C'est cela. M. Gratton: Merci.
Le Président (M. Bertrand): 400, adopté. Terres et
Forêts.
Terres et Forêts
M. Bellemare: On porte $5906 dans un contrat pour le porter
à $25 000 afin d'établir un cadastre d'expérimentation des
rénovations dans le cadastre de la paroisse
Saïnt-Colomb-de-Sillery. Y a-t-il déjà eu des
dépôts faits au ministère? Y a-t-il eu des documents
préliminaires qui ont justifié au moins le premier $20 000? C'est
un contrat qui date d'au-delà d'un an, cela.
M. de Belleval: Oui, à l'époque les travaux avaient
été estimés, je crois, à $20 000.
M. Bellemare: $15 800. Après cela, ils ont
été montés à $20 000 et, là, ils sont
montés à $25 000.
M. de Belleval: C'est cela. Comme il s'agit, selon les
explications que j'ai, d'un projet d'expérimentation, il est difficile
de prévoir.
M. Bellemare: Y a-t-il eu des rapports faits à ce jour? On
donne $5000, là, sous la représentation de quoi? Il faut $5000 et
il faut le donner.
M. de Belleval: Non, c'est le service qui est responsable de
l'administration du programme du projet qui suit le projet, reçoit des
rapports réguliers de celui qui est chargé de l'effectuer. Il est
en mesure de juger si...
M. Bellemare: II n'y a pas de notes dans votre cahier où
il est dit...
M. de Belleval: Non.
M. Bellemare: ... que certains rapports préliminaires ont
été faits et déposés?
M. de Belleval: Non. M. Bellemare: Rien.
M. de Belleval: Non. Mais, dans un cas comme cela, il y a des
contacts réguliers entre le bureau qui est chargé de faire le
projet et le service des levés et cartographies du ministère des
Terres et Forêts qui est en mesure de faire une recommandation à
l'effet d'augmenter ou pas un contrat. Il se peut fort bien aussi qu'un rapport
préliminaire ait été soumis, mais je ne suis pas en mesure
de le dire.
Le Président (M. Bertrand): Adopté?
M. Giasson: M. le Président, pourrais-je vous faire
remarquer que nous n'avons pas quorum?
M. Bellemare: Nous ne l'avions pas au début. On avait
consenti, au début...
M. de Belleval: On avait consenti à siéger quand
même.
Le Président (M. Bertrand): On avait commencé
à sept, on est six maintenant.
M. Bellemare: Mais ce n'est pas correct, par exemple, que les
gens se désintéressent...
M. Giasson: Surtout de ce côté-là de la
table, comme on nous a conspués.
M. Bellemare: lis sont payés pour y être, ici. Ils
sont payés pour cela. $50 par jour.
M. de Belleval: M. le Président, je prends en
bonne part les critiques de l'Opposition officielle et je me
ferai...
M. Bellemare: Ce n'est pas correct.
M. de Belleval: ... un plaisir de les transmettre au "fouet" en
chef du gouvernement.
Une Voix: Au whip.
M. Gratton: Parce que, moi, je me sens seul quand le
député de Papineau n'est pas là. Je voudrais que vous lui
disiez cela, en particulier.
Le Président (M. Bertrand): Pourrait-on demander à
un représentant du groupe ministériel, s'il vous plaît, de
transmettre immédiatement la remarque du ministre au whip en chef...
M. Giasson: D'aller chercher leurs collègues.
Le Président (M. Bertrand): ... ou à son adjoint
qui est responsable des commissions parlementaires?
M. Bellemare: Sonnez les cloches. Sonnez les cloches, ils vont se
demander ce qui se passe. Il paraît qu'il y a une autre commission
là-bas.
Le Président (M. Bertrand): Peut-on tout de même
poursuivre notre travail?
M. Bellemare: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Alors, 100 aux Terres et
Forêts, adopté?
M. Bellemare: Oui.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 300, adopté?
M. Bellemare: Oui.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 301?
M. Bellemare: 301, oui.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 400?
M. Bellemare: 401, M. le Président. Le gouvernement a
déjà dit...
Le Président (M. Bertrand): 400 ou 401, M. le
député?
M. Bellemare: 401, c'est la même chose. Le
Président (M. Bertrand): 400, adopté?
M. Bellemare: Le gouvernement a déjà dit qu'il
voulait sensiblement diminuer et éliminer presque totalement tous ces
contrats de services dans les différents ministères. Je me suis
réjoui de l'annonce qu'on a faite dernièrement pour les avocats,
les notaires, de voir qu'on donnait effectivement une priorité à
ces honorables messieurs.
Mais, quand on arrive aux ingénieurs, je voudrais savoir du
ministre si le ministre des Terres et Forêts va faire la même
chose. Ici, vous avez 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 ingénieurs de bureaux
d'ingénieurs qui pourraient peut-être... Cela pourrait
peut-être se faire au-dedans même du ministère.
Imaginez-vous, M. le Président, qu'un jour, le gouvernement
précédent est arrivé ici avec une demande de $75 000 pour
faire le relevé de tous les ponts de la province, quand tous les
ingénieurs au ministère des Terres et Forêts avaient
déjà, dans leurs cahiers, dans leurs cartons, tous les ponts de
la province. Vous auriez dû entendre mes collègues de l'Opposition
dans le temps, comment ils ont trouvé cela abominable,
épouvantable. Alors, ils ont dit: Quand on va prendre le pouvoir, ce
seront les gens du ministère qui vont le faire. Tant mieux. J'ai vu les
bonnes dispositions du gouvernement pour les avocats, les notaires, mais
là, j'arrive sur des contrats de service concernant les
ingénieurs. Je me demande si cela va s'appliquer ici aussi. C'est une
curiosité, vous allez me dire, mais c'est simplement pour savoir si cela
va s'appliquer aussi aux ingénieurs.
M. de Belleval: C'est une saine curiosité que manifeste le
député de Johnson. Je vais transmettre ce sentiment de
curiosité à mon collègue, le ministre des Terres et
Forêts, et lui demander de fournir une réponse à vos
inquiétudes légitimes.
M. Bellemare: D'après votre programme électoral,
à la page 17, vous allez voir cela en toutes lettres, en bas de la page.
Faire disparaître tous ces intermédiaires nuisibles au bon
fonctionnement de la province. Je ne voudrais pas que vous ayez à
réécrire un nouveau programme dans six mois pour faire oublier
les paragraphes que vous n'auriez pas.
Le Président (M. Bertrand): Avant qu'on fasse les
corrections du journal des Débats, peut-on considérer que la page
17 est bien la page en question?
M. Bellemare: Oui. Certainement. Vous allez voir, lisez-la
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, s'agit-il là...
M. Bellemare: Je ne veux pas attaquer personnellement votre
profession.
M. Gratton: Cela fait tellement longtemps que j'ai laissé
cela, la profession d'ingénieur, que je ne me sens pas attaqué du
tout.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: D'ailleurs, je regrette souvent d'avoir mal
tourné en 1972.
M. de Belleval: II est toujours temps de vous repentir de ce
côté.
M. Gratton: Là, ne comptez pas là-dessus, par
exemple.
M. le Président, dans le cas des firmes en question, s'agit-il
là simplement de la ratification d'un engagement pris par le
gouvernement antérieur?
M. de Belleval: Non. J'ai l'impression qu'il s'agit d'un nouvel
engagement, si je peux dire, bien que ces contrats se situent quand même
dans le cadre de programmes approuvés sous l'ancien gouvernement et
financés sous l'ancien budget, mais il s'agit, je pense, d'un nouvel
engagement du nouveau ministre.
M. Gratton: Le programme est de l'ancien gouvernement, mais
l'engagement de ces firmes, spécifiquement, est nouveau.
M. de Belleval: En particulier.
M. Gratton: A partir de quels critères le ministère
des Terres et Forêts a-t-il choisi ces firmes plutôt que
d'autres?
M. de Belleval: Si vous le voulez, je demanderai à mon
collègue, M. Bérubé, de nous fournir les explications
pertinentes à ce sujet.
M. Gratton: En fait, j'y tiendrais énormément, M.
le Président, parce qu'on sent bien... Le ministre nous a dit tout
à l'heure que, très prochainement ce sont les termes qu'il
a employés on changerait la façon d'adjuger ce genre de
contrat ou, tout au moins, on essayerait de changer la façon. Je note
que les imputations budgétaires ne sont pas seulement pour
l'année en cours, mais elles sont également pour l'année
prochaine. Je me demande s'il y a une raison spécifique pour laquelle le
gouvernement s'est senti obligé de régler tout cela d'un coup et
s'il n'y aurait pas eu lieu d'attendre, au moins pour les imputations
budgétaires pour l'an prochain, ces directives que le gouvernement va
formuler sur l'adjudication de ces contrats.
M. Giasson: M. le Président...
M. Gratton: Attendez, je n'ai pas eu de réponse.
Le Président (M. Bertrand): Vous attendez une
réponse du ministre.
M. de Belleval: Comme je le disais tout à l'heure, dans
l'ensemble, les contrats de services ont été gelés
à partir du mois de novembre, enfin, dès l'accession du nouveau
gouvernement au pouvoir. Dans le cas qui nous occupe, il s'agit ef- fectivement
d'une dérogation au gel qui a été accordée pour
permettre le déroulement normal des opérations en cours
d'inventaire forestier.
Je n'ai pas ici l'explication de la procédure qui a
été utilisée par le ministre et le ministère pour
l'adjudication de ces contrats...
M. Bellemare: Le ministre ne connaît pas ces gens?
M. de Belleval: Comme je le disais tout à l'heure, cela me
fera plaisir de fournir éventuellement les explications du ministre. On
pourra demander au ministre à une prochaine séance de venir nous
expliquer comment il a procédé pour l'adjudication de ces
contrats.
M. Gratton: M. le Président...
M. de Belleval: Je suis certain, M. le Président, que ces
contrats sont adjugés sur la recommandation des fonctionnaires du
ministère et non pas du chef de cabinet du ministre.
M. Gratton: Mais êtes-vous également certain que le
ministre n'a pas signé la demande au Conseil du trésor pour
l'adjudication de ces contrats?
M. de Belleval: Oui, j'ai dit que c'était un engagement en
bonne et due forme du nouveau ministre.
M. Gratton: Un peu la même procédure qu'avant,
finalement.
M. Bellemare: MM. Blais et McNeal, ce sont des gens connus.
M. Gratton: Je voudrais...
M. de Belleval: Je regrette, M. le Président, une seule
chose. Je réprouve avec véhémence l'affirmation du
député de Gatineau à savoir que des anciennes
procédures de patronage utilisées par l'ancien gouvernement
continuent même temporairement d'avoir cours sous le nouveau
gouvernement. Je suis certain que le ministre des Terres et Forêts
pourra, à une prochaine séance de la commission, expliquer
comment, justement, il a fait en sorte qu'aucune accusation de favoritisme ne
puisse être logée contre le nouveau ministre.
M. Gratton: M. le Président, j'aurais
préféré de beaucoup, plutôt d'attendre la
comparution éventuelle du ministre des Terres et Forêts pour venir
nous donner des explications, que le ministre responsable devant cette
commission, le ministre de la Fonction publique, puisse nous donner ces
informations. Lorsqu'il parle de système de patronage
éhonté qui régnait sur l'ancien gouvernement, à ce
jour, je n'ai décelé dans ses propos ou dans les engagements
financiers qu'on a étudiés aujourd'hui aucune preuve d'un
système de patronage quelconque. Tout ce que j'ai fait remar-
quer tantôt, c'est que là où le ministre appelle
l'adjudication des contrats et le système employé par l'ancien
gouvernement un système de patronage, je ne fais que constater que
depuis l'élection du 15 novembre, s'il y avait un système de
patronage éhonté avant, le même système existe
encore, sauf que "la gang" est changée. M. le Président, je dois
tirer cette conclusion, puisque, à la première occasion où
on retrouve des contrats de services octroyés par le nouveau
gouvernement sans engagement du gouvernement antérieur, sauf sur les
programmes globaux, on retrouve une liste de firmes qui ont reçu des
contrats du gouvernement. Et non seulement le C.T. se réfère
à un engagement pour l'année financière en cours, mais il
prévoit également des sommes de $258 439 pour l'année
prochaine. Si on a tellement le souci de faire le nettoyage dans cela, pourquoi
ne pas avoir limité l'adjudication de ces contrats à la simple
imputation budgétaire pour l'année courante, quitte à
ajuster le tir en cours de route?
Pour terminer, M. le Président, je vous dirai simplement que je
préférerais de loin que le ministre de la Fonction publique nous
fournisse les informations aussitôt qu'il les aura obtenues du ministre
des Terres et Forêts. Je ne voudrais pas qu'il nous remette aux calendes
grecques en disant: Quand le ministre des Terres et Forêts viendra devant
la commission... On sait fort bien que cela peut être dans deux ans. On
voudrait avoir les informations écrites avant cela, M. le
Président.
M. de Belleval: M. le Président, que le
député de Gatineau soit sans crainte, le ministre des Terres et
Forêts sera disponible dès la prochaine séance pour donner
les explications nécessaires et non pas dans deux ans.
M. Gratton: C'est un engagement que vous prenez que le ministre
des Terres et Forêts sera ici dès la prochaine séance de la
commission?
M. de Belleval: Oui, à moins d'empêchement majeur de
sa part, il sera ici.
M. Gratton: Bon.
M. de Belleval: Le député de Gatineau a encore fait
allusion au fait que nous avions maintenu les pratiques en vigueur avant le 15
novembre à l'égard de l'adjudication de pareils contrats. Je dois
répéter qu'il n'en est absolument rien, que l'adjudication de ces
contrats se fait à la suite d'avis réguliers donnés par
les corps administratifs réguliers des ministères et non pas
à la suite de recommandations péremptoires des cabinets
ministériels, comme c'était le cas jusqu'au 15 novembre, pour la
plupart de ces contrats.
La plupart des contrats, autrefois, étaient donnés sur
l'ordre explicite des ministres ou des cabinets des ministres et non pas
à la suite de recommandations régulières de
l'administration publique. C'est ce genre de pratiques qui a cessé
depuis le 15 novembre.
Pour l'instant, chaque ministre, bien sûr, fonctionne au meilleur
de sa connaissance, selon des méthodes que, en ce qui concerne le
ministre des Terres et Forêts, celui-ci se fera un plaisir de venir
expliquer. Désormais, il n'est plus question, pour les chefs de cabinet,
les membres de cabinet ou les ministres, de recommander personnellement
l'adjudication de ce genre de contrats comme c'était le cas, la plupart
du temps, avant le 15 novembre.
M. Gratton: Je veux bien croire le ministre, je pense qu'il est
sincère quand il nous dit cela, mais est-ce qu'il y a une façon
quelconque de vérifier si c'est bel et bien cela? Dans les principes, on
convient que c'est la façon dont cela devrait fonctionner.
Personnellement, croyez-le ou non, je pense que c'est comme cela que ça
marchait aussi avant. Bon. Croyez-moi, ne me croyez pas, moi, je pense cela.
J'ai le droit de penser ce que je veux.
M. de Belleval: Bien sûr.
M. Gratton: Bon! Quelle façon le ministre a-t-il de
s'assurer, lui, personnellement, lorsqu'il fait cette affirmation, qu'il n'y a
eu aucune espèce d'intervention ni de la part d'un ministre ni de la
part d'un membre de son cabinet? Quelle vérification a-t-il faite? Il ne
peut même pas nous dire comment on en est arrivé, au
ministère des Terres et Forêts, à partir de quels
critères, à partir de quelles instructions, à accorder un,
deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit contrats à huit firmes
différentes.
S'il ne peut pas me dire comment on s'y est pris pour en arriver
à ces noms, comment peut-il m'affirmer qu'il n'y a absolument aucune
possibilité que le ministre ou un membre de son cabinet soit intervenu
personnellement? C'est un énoncé de principe que nous fait le
ministre, quand il nous dit cela. Il ne peut pas nous donner l'assurance qu'il
a vérifié. En tout cas, s'il nous la donne, tant mieux, mais je
brûle d'entendre le ministre.
M. de Belleval: Comme je l'expliquais, lorsque nous sommes
arrivés au pouvoir, nous n'avons trouvé aucune procédure
régulière prévoyant l'engagement régulier, par les
cadres administratifs normaux et non partisans, de ce genre de professionnels.
Nous avons demandé au secrétariat du Conseil du trésor de
nous produire un projet de réglementation adéquate à cet
égard, que nous étudierons bientôt et qui sera, à ce
moment-là, rendu public.
Dans l'intervalle, des instructions sévères ont
été données pour que les ministres et les membres des
cabinets politiques, les ministres, n'interviennent pas dans ce genre
d'adjudications mais que l'on utilise la procédure que le ministre juge
la plus apte, dans le cas qui le concerne, et que, dans l'intervalle, en
attendant les règlements qui doivent venir, il procède au
meilleur de sa connaissance en utilisant les services des fonctionnaires
compétents. C'est ce qui a été fait dans ce
cas-là.
Quant à savoir la procédure exacte qui a été
suivie dans ces cas particuliers, je réitère que, s'il
plaît à la commission, si la commission le dé-
sire et j'ai l'impression qu'elle le désire lors
d'une prochaine réunion, le ministre des Terres et Forêts pourra
venir expliquer la procédure qu'il a suivie dans les cas qui nous
concernent. Je pourrais faire la même offre pour tous les autres cas
exceptionnels qui pourraient se trouver dans les engagements du mois de
décembre ou du mois de janvier. Je dis "exceptionnels" puisque, comme je
l'ai dit, nous avons gelé l'octroi de contrats de services, sauf
exception, à la suite de notre arrivée au pouvoir.
Juste une dernière chose, pourquoi les engagements sont
donnés sur deux ans? C'est que, bien sûr, il s'agit de travaux
relativement considérables et qui doivent s'échelonner sur une
période de plus de trois ou quatre mois et, par conséquent, les
engagements doivent courir sur des années ultérieures, ce qui est
une procédure normale dans des cas comme ça.
M. Gratton: M. le Président, je dois constater que le
ministre n'a pas répondu à ma question. Il m'a parlé du
fait que, sous l'ancien gouvernement, il n'y avait aucune procédure
régulière et je dois constater qu'il n'y a pas encore de
procédure régulière sous le nouveau gouvernement non plus.
Il s'est référé à un projet du secrétariat
de je ne sais pas qui, à des directives qui ont été
données au ministre, mais la question que je lui posais tantôt
c'était: Quelle assurance, quel contrôle lui, personnellement,
a-t-il pour nous faire des affirmations stipulant qu'il n'y a eu aucune
intervention de la part d'un ministre ou d'un membre de son personnel?
M. de Belleval: Je ne suis pas le confesseur de chacun de mes
collègues dans chacun des cas qui peuvent survenir.
M. Gratton: C'est ça qu'on veut savoir.
M. de Belleval: Le ministre des Terres et Forêts, qui est
le seul à pouvoir répondre à la question pour l'instant,
parce que je n'ai pas connaissance des procédures intérimaires
qui ont été utilisées par les ministres jusqu'à
présent, viendra vous expliquer la procédure qu'il a suivie dans
le cas des contrats qui nous préoccupent actuellement.
Je pense que je ne peux faire de réponse plus claire, plus
candide et plus honnête au député de Gatineau.
M. Gratton: Vous pourriez me dire que vous n'avez pas de
contrôles au lieu de me dire que vous n'êtes pas le confesseur du
ministre. Vous ne savez pas si le ministre est intervenu ou non.
M. de Belleval: J'ai expliqué, M. le Président, que
quand nous sommes arrivés le 15 novembre, ou après le 15
novembre, il n'existait pas de système de contrôle. Nous avons
demandé qu'il y en ait un de mis sur pied le plus tôt possible.
Les fonctionnaires font diligence et, dès que ce système sera
élaboré, le député de Gatineau sera un des premiers
renseignés.
M. Gratton: Quand vous dites le plus tôt possible, c'est
dans des semaines, des mois?
M. de Belleval: Dans les jours ou les semaines qui viendront.
M. Gratton: Alors, compte tenu de cette affirmation, est-ce qu'on
n'aurait pas pu retarder d'un mois ou de quelques jours ou quelques semaines
l'adjudication de la partie des contrats qui est imputée au budget de
l'an prochain?
M. de Belleval: M. le Président, de toute évidence,
le ministre des Terres et Forêts a jugé qu'il était
important que le contrat en question soit donné immédiatement. Il
avait à sa disposition un mécanisme non partisan pour choisir les
firmes en question, qui lui donnait entièrement satisfaction et qu'il
viendra exposer, comme je l'ai dit au député de Gatineau,
à la prochaine séance de la commission des engagements
financiers.
M. Gratton: Lequel?
M. Giasson: M. le Président.
M. Gratton: J'ai une nette impression, M. le Président, au
sujet du mécanisme dont parle le ministre qui sera élaboré
peut-être entre la séance d'aujourd'hui et la prochaine. Je
commence à penser qu'il n'y en a pas de mécanisme comme tel. Je
dois conclure à cela parce que le ministre responsable auprès de
cette commission qui doit nous fournir les réponses doit nous
référer au ministre des Terres et Forêts. Dans ces
directives ou dans cette procédure qui existe peut-être ou qui
n'existe peut-être pas, est-ce qu'on a fait a priori des exceptions?
Est-ce qu'on a dit, par exemple, que telle firme ne doit pas recevoir de
contrat?
M. de Belleval: M. le Président, le ministre des Terres et
Forêts pourra répondre aux questions du député de
Gatineau en temps et lieu. Si la réponse du ministre
Bérubé ne le satisfait pas, il aura tout le loisir, à ce
moment, de critiquer la réponse du ministre. Mais comment peut-il
critiquer d'avance une réponse dont il ne connaît pas encore la
teneur? Qu'il fasse au moins confiance jusqu'à nouvel ordre au ministre
des Terres et Forêts.
Le Président (M. Bertrand): Ecoutez, je m'excuse M. le
député et M. le ministre, cela fait une quinzaine de minutes que
je réentends la question posée sous des formes
différentes. C'est toujours la même question et la réponse,
donnée sous des formes différentes, c'est toujours la même
réponse.
M. Gratton: Mais, M. le Président, je vous dirai que j'ai
passé quatre ans depuis que je suis député à
entendre les membres du Parti Québécois qui étaient de ce
côté-ci de la Chambre. Les candidats, durant toute la
dernière période électorale, et combien de militants ont
parlé des procédures qu'on n'avait pas ou des procédures
croches qu'on avait, nous, l'ancien gouvernement. Je dois
constater ceci des réponses que donne le ministre de la Fonction
publique: Je ne dirai pas qu'il patine aussi bien, mais je dirai qu'il patine
autant que l'ancien ministre de la Fonction publique parce qu'il ne nous donne
pas de réponse. Quand cela fait son affaire, il fait des affirmations
gratuites, disant qu'il y avait un système de patronage, une corruption
épouvantable.
Quand on lui demande de nous dire par quoi ils ont remplacé cette
soi-disant corruption et ce patronage, il nous dit que c'est à
l'étude, qu'il y a eu des directives, mais nous n'en avons pas de copie.
Nous n'avons aucun contrôle afin de savoir si les ministres et leur
personnel suivent ces directives.
A un moment donné, quand il sent la soupe trop chaude, il nous
dit: Le ministre des Terres et Forêts viendra nous l'expliquer. Je suis
bien prêt à attendre qu'il vienne nous l'expliquer, mais dois-je
conclure, s'il n'y a pas de directive, ou s'il n'y a pas de politique
vis-à-vis de l'adjudication des contrats, que c'est parce que ce
n'était pas prioritaire aux yeux du gouvernement?
Nous savons que la Régie des mesures antiinflationnistes est
partie, elle a pris le bord, cela n'a pas pris de temps. On a fait prendre le
bord à combien de mesures de l'ancien gouvernement? Il me semble que si
c'est aussi grave que cela, si on est si pur que cela de votre
côté, vous auriez dû faire prendre le bord à cette
corruption, à ce système éhonté de patronage.
M. de Belleval: C'est ce qu'on a fait.
M. Gratton: Si vous l'aviez fait, comment l'avez-vous fait? C'est
ce qu'on voudrait vous faire dire. Le Président vient de dire que cela
fait beaucoup de temps qu'on passe là-dessus. Je suis bien d'accord, M.
le Président.
Le Président (M. Bertrand,: C'est parce que nous
n'avançons pas.
M. Gratton: Nous n'avonçons pas, c'est certain. Nous
semblons reculer, parce que la corruption qui, paraît-il, existait, je
dois conclure qu'elle existe encore. De deux choses l'une: elle existe encore
ou il n'y en avait pas du tout avant.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Johnson.
M. Bellemare: M. le Président, ces contrats de services
ont été élaborés bien avant qu'ils ne soient
présentés au Conseil du trésor. Ils ont été
discutés plusieurs mois avant le mois de décembre, pour
être préparés avant d'atteindre le stade de la
présentation au Conseil du trésor. Le ministre peut
peut-être avoir ajouté quelques noms d'amis sympathiques, c'est
peut-être arrivé.
M. de Belleval: Certainement pas, M. le député.
M. Bellemare: Un instant. Connaissez-vous les firmes qui sont
là? Avez-vous fait enquête sur les firmes? Non. Etes-vous
sûr qu'il n'y en a pas une qui représente votre parti
personnellement? Vous êtes sûr et certain qu'il n'y en a pas? Ne le
dites pas, si vous le savez. Je sais qu'il y en a. Je ne les ai jamais vues
dans le livre. A partir de là, le petit entourage du ministre qu'il a
consulté, avant de donner les contrats, pour que cela paraisse mieux
c'est pour résumer toute votre discussion il l'a
consulté et il a dit: En voilà un qui est pas pire!
Celui-là, je le mets dedans et je lui donne un contrat d'une centaine de
milliers de dollars.
M. Gratton: Combien? Peut-on savoir le montant exact? Sans avoir
son nom.
M. Bellemare: M. le Président, parce que j'ai
été ministre moi-même, je sais combien nous consultons
notre entourage. Même en étant des purs et des archipurs, nous
consultons les gens de notre entourage, qui nous guident un peu. Ce sont des
contrats qui ont été préparés plusieurs mois
à l'avance. Cela ne peut pas arriver, surtout dans les programmes
aériens, cela ne peut pas avoir été discuté et
arriver demain matin devant le Conseil du trésor. Non.
Je ne sais pas ce qui peut être arrivé. Il y a
peut-être des noms qui ont été ajoutés, parmi le
groupe, cela paraît mieux et cela ne donne pas l'impression que c'est
cela du tout. Le ministre a dû dire, dans une complaisance fort
agréable: Nous allons mettre tout cela dans un paquet. Ce sont les
normes! A partir de là, je commence à croire qu'il est
resté du patronage.
M. Giasson: Non, c'est fini, fini!
M. Bellemare: Ah! Oui. Non, non. C'est tellement bien
arrangé, quand on voit les noms qui apparaissent et qui sont dedans.
Tiens! J'ai dit: Regardons donc cela. Nous allons téléphoner.
Nous allons faire des petites enquêtes.
Ah! Certainement, cela appartient au gouvernement. Ce sont des gens du
gouvernement. Ah! Oui? Bon, c'est correct. Ce qui fait qu'actuellement le
ministre se débat comme un chat dans l'eau chaude, pour essayer d'en
sortir, pour sauver son ministre des Terres et Forêts qui s'est fait
prendre les doigts dedans. On l'a découvert. Avec les questions
posées par le député, on vient de trouver le pot aux
roses. On ne voyait que la queue du chat et on lui voit la tête.
M. Gratton: Le malheur, c'est que, par ordre alphabétique,
son nom est le premier en haut.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Papineau.
M. Alfred: A entendre le député de Johnson, les
firmes qui crevaient avant doivent continuer à crever.
M. Bellemare: Quoi? Quelqu'un qui crevait?
M. Alfred: Les firmes qui crevaient avant doivent continuer
à crever.
M. Bellemare: Non, non. J'ai dit que le ministre... Vous n'avez
pas entendu la discussion; vous étiez absent depuis une heure.
M. Gratton: Une firme qui crevait avant, qu'elle crève
actuellement, non!
M. Bellemare: Vous aviez à rester ici. C'était
votre devoir de rester ici.
M. Alfred: Je suis revenu.
M. Bellemare: Oui, vous êtes revenu parce qu'on est
allé vous quérir.
M. Alfred: Non, il y avait une urgence.
M. Bellemare: Vous avez été une heure absent. J'ai
marqué le temps. Vous n'aviez pas d'affaire à vous... On n'avait
même pas quorum.
Le Président (M. Bertrand): Sur les contrats de
services.
M. Bellemare: Les contrats de services, on a sorti le chat.
Alors, le ministre des Terres et Forêts...
M. Alfred: Je n'ai pas fini, monsieur.
M. Bellemare: ... a le droit de vivre, lui aussi, ce
gars-là. Certainement, il a le droit de vivre. Vous le connaissez vous
aussi, ce monsieur-là?
M. Alfred: Non.
M. Bellemare: Non! Ah bon! Alors, nous autres, on le
connaît.
M. Gratton: Le ministre le connaît.
M. Bellemare: Nous autres, on le connaît et on sait comment
c'est bien arrangé et le ministre ne peut pas dire le contraire.
M. Alfred: C'est-à-dire que ce sont des affirmations
gratuites comme cela que je n'aime pas entendre.
M. Bellemare: On l'a, la tête du chat après toutes
ces explications. Le ministre va venir et il va dire: Ecoutez, c'est bien
honnête, ce sont des critères nouveaux. Le ministre, pendant
longtemps, je l'ai surveillé, faisait cela sérieusement et,
à un moment donné, il a craqué, il a lâché.
Là, on l'a. Ce sont ses petits amis qui ont été
cuisinés au sein d'un ensemble. Cela paraît bien, personne ne va
trouver cela. Penses-tu que Bellemare va trouver cela? Penses-tu que le
député de Gatineau va trouver cela? Ils ne trouveront pas cela.
Mettons cela là. On vous a là! Patronage, patronage!
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Papineau n'avait pas terminé son intervention.
M. Alfred: M. Bellemare parle beaucoup, mais il ne m'impressionne
pas.
M. Bellemare: Est-ce que je n'ai pas mon droit de parole?
M. Alfred: Oui, bien sûr, mais ce sont des affirmations
gratuites, M. Bellemare.
M. Bellemare: Ah non! Prenez le téléphone et
téléphonez à des amis pour savoir ce que sont les sept
firmes qui sont là. Vous allez voir ce que c'est. Je le sais, parce que
j'étais ici avant vous. Je sais quelles sont ces firmes. Je les ai
vérifiées une par une. Je peux vous dire quelle étiquette
on peut mettre au bout des noms. Il y en a une, dans celles-là, en
particulier, qui n'avait pas d'étiquette avant et là elle en a
une. C'est cela qui m'a fait sursauter. J'ai laissé faire la discussion
qui était ennuyante un peu, mais quand j'ai vu apparaître la queue
du chat, j'ai dit: Je l'ai!
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Le ministre de la Fonction publique, dans les notes
qu'il a en face de lui, peut-il m'indiquer si les travaux de photographie
aérienne sont faits dans le secteur forestier qui a été
attribué comme source d'approvisionnement à Rayonier
Québec?
M. de Belleval: Ce sont des contrats pour la zone de Sept-lles et
Mingan. Alors, de toute évidence, ce doit être la zone que vous
mentionnez, la zone de Rayonier, ce qui explique aussi pourquoi le ministre
nous a demandé de déroger au gel pour mettre en application
immédiatement ces contrats. Vous savez que la compagnie fait ses
opérations actuellement. Il est important que les relevés
forestiers soient faits immédiatement.
M. le Président, pour terminer sur la fable
élégante que vient de nous faire le député de
Johnson, c'est évidemment une fable, ce qui explique l'expression
joyeuse que j'avais en l'écoutant et cette fable recevra le traitement
qu'elle mérite quand le ministre des Terres et Forêts viendra
donner les explications que vous lui avez demandées.
M. Bellemare: II a une qualité différente de la
vôtre. Il est bien plus timide que vous.
M. de Belleval: Ce n'est peut-être pas...
Le Président (M. Bertrand): 401 adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 402?
M. Giasson: 402, Dendrek, est-ce que c'est une firme de
Québec?
M. Bellemare: Dendrek?
M. de Belleval: 402?
Le Président (M. Bertrand): 402.
M. Bellemare: L'inventaire forestier.
M. Giasson: Cartographie, programme d'inventaire forestier.
M. de Belleval: L'adresse que j'ai, c'est...
M. Bellemare: Toronto?
M. de Belleval: Non, c'est Québec.
M. Giasson: Avez-vous le nom du président de
l'entreprise?
M. de Belleval: Non plus. Pas pour l'instant, mais, si vous le
désirez, je peux vous la fournir.
M. Bellemare: Dendrek.
M. Giasson: S'il vous plaît! Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 700?
M. Bellemare: 701, 702, 703, c'est la même question.
Quand croyez-vous que ces travaux seront exécutés? Je
pense que c'est une demande au Conseil du trésor pour autoriser ces
contrats, mais croyez-vous que ces contrats seront exécutés
durant l'année, avant la fin de l'année financière, en
mars?
M. de Belleval: C'est pour l'année en cours.
M. Bellemare: C'est pour 1976/77.
M. de Belleval: 1976/77, oui.
M. Bellemare: Le 1er avril 1977?
M. de Belleval: Oui.
M. Bellemare: C'est cela? M. Giasson: 700 à 703.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): 700 à 703.
Adopté.
Ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Tourisme, Chasse et Pêche
M. Bellemare: 101, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Sur 100, il n'y a pas de
question?
M. Bellemare: Non, pas pour moi. Adopté. Le
Président (M. Bertrand): 101.
M. Bellemare: II y a une chose qui me frappe
énormément. Au mois de novembre, cette firme, Chales, Gerfen,
Leduc et Mathieu a eu un contrat pour $433 000 pour la mise en oeuvre de la
campagne hiver 1976/77. Cela paraît aux livres des engagements
financiers: $433 000. Là, on arrive, aujourd'hui, avec un autre montant
de $33 000 pour faire connaître le réseau nautique
québécois. Ouais! Une minute, là! Cela fait, dans l'espace
de deux mois, plus d'un demi-million, presque. Parle-t-il français, ce
Chales, ce doit être... Chales, je ne le cannais pas. Il y avait un juge
qui s'appelait Chales. Gerfen? Est-ce un Allemand?
M. de Belleval: Je ne sais pas, M. le député de
Johnson. Je pourrai...
M. Bellemare: Je trouve cela considérable.
M. de Belleval: C'est très considérable, je suis
d'accord avec vous.
M. Bellemare: Parce qu'au mois de novembre on lui a donné
$433 000 pour développer une campagne pour l'hiver 1976/77. On a
posé, dans le temps, des questions au ministre et je vous garantis qu'on
n'a pas eu une grande satisfaction. Et on a eu un hiver bien dur!
M. de Belleval: L'ancien ministre du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche, M. Claude Simard, devait être absolument très
pressé de régler cette question au mois d'octobre dernier
exactement le 29 octobre puisque c'est lui qui a demandé au
Conseil du trésor, à l'époque, de ratifier les travaux, le
contrat déjà donné. C'est-à-dire que M. Simard a
pris, de sa propre initiative, la décision de faire faire les travaux
sans l'autorisation du Conseil du trésor.
M. Bellemare: C'est-à-dire en vertu des $433 000, de
l'autorisation de novembre, ou bien en vertu de cette autorisation de $33 000?
Parce qu'il y a eu une autorisation, au mois de novembre, de $433 000 à
la même firme.
M. de Belleval: Non, il n'y a aucun rapport entre les deux
contrats. En ce qui concerne ce contrat, il s'agit d'une entente
spécifique et le ministre, je le fais remarquer, le 29 octobre, a
demandé au Conseil du trésor de ratifier...
M. Bellemare: Donnez-nous, comme on l'a demandé dans le
temps, la copie de son mandat.
M. de Belleval: D'accord. Cela nous fera plaisir.
M. Bellemare: Pour les justifier comme on l'a fait justifier pour
les $433 000 et Dieu sait qu'il y avait bien de la neige et bien de la
gelée dans les $433 000. Et les $33 000, je ne sais pas... Sur les
réseaux nautiques du Québec, je ne comprends rien dans cela.
M. de Belleval: Cette firme a eu, comme cela, un contrat
discrétionnaire puisque cela n'a pas été ratifié,
cela n'a pas été autorisé par le Conseil du
trésor, au préalable; le ministre du temps avait
décidé de faire faire une étude particulière par
cette firme.
M. Bellemare: D'accord, les adresses et les noms. L'adresse des
directeurs, Chales... de cette compagnie-là.
M. de Belleval: Bien sûr.
M. Gratton: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
demander au ministre s'il y a une commande quelconque dans le cas des $33
000.
M. Bellemare: J'ai demandé le dépôt...
M. Gratton: Ah! vous l'avez demandé?
M. Bellemare: ... du mandat.
M. Gratton: Parfait. Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 101, adopté. 102.
M. Bellemare: 102. De quel programme s'agit-il, Destination
Québec? Où va-t-on? Du côté d'Ottawa ou... Frais de
participation du ministère au programme conjoint Destination
Québec en collaboration avec l'Office du tourisme du Canada et
Québecair.
M. de Belleval: Je vais lire l'objectif du projet. M.
Bellemare: Est-ce que vous avez une date?
M. de Belleval: Oui, là encore, il s'agit de M.
Simard.
M. Bellemare: Ah bon!
M. de Belleval: Cette fois-ci, du 22 octobre 1976. L'objectif
était d'offrir à la clientèle canadienne,
américaine et européenne des voyages à forfait à
destination des régions québécoises. Je n'ai pas d'autres
détails.
M. Bellemare: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): 102, adopté.
Ministère des Transports, 100.
Transports
M. Bellemare: 100, 101, 102, 103, je n'ai rien. 104, 105, 106, je
n'ai rien.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que l'Opposition
officielle a des choses là-dessus?
M. Giasson: Non.
Le Président (M. Bertrand): Jusqu'à 106...
M. Giasson: Jusqu'à 106, adopté.
M. Bellemare: 300, 301...
Le Président (M. Bertrand): Adopté. A 300. M.
Bellemare: ...304, je n'ai rien. M. Giasson: Jusqu'à 304,
ça va.
Le Président (M. Bertrand): Jusqu'à 304,
adopté. 400.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 400, adopté. 700.
M. Bellemare: 701, 702. Ecoutez, j'ai affaire à un
ministre qui peut me donner des explications. Quand on se réfère
aux subventions aux diverses municipalités, à 701...
M. de Belleval: Est-ce que je pourrais avoir...
M. Giasson: Transports, 702.
M. de Belleval: Transports, 702.
Le Président (M. Bertrand): 701 et 702.
M. Bellemare: Les deux ensemble.
M. de Belleval: Parfait, merci beaucoup.
M. Bellemare: Parce que 701, ce sont les subventions à
diverses municipalités pour le paiement des coûts de travaux, de
réparations et d'améliorations. Le ministre sait qu'au
ministère des Transports il y a une politique de subventions qui sont
accordées à chaque municipalité par une lettre du
ministre. Quand j'ai regardé le livre, je me suis aperçu que,
dans le livre qu'on a en main, il y a beaucoup de municipalités qui sont
rayées. En particulier, j'ai été voir dans mon
comté, celui de Johnson. Par exemple, à Saint-Eugène, du
terrassement pour $4000. Dans la municipalité de Mari-court, un travail
de $5000. Je voudrais savoir ce que ça veut dire, ces rayures. Est-ce
que cela veut dire qu'elles n'auront pas leurs subventions, que c'est
payé d'avance ou si ce qui reste à payer fait le tableau qui nous
est fourni?
M. de Belleval: De toute évidence, le ministre du temps,
ou ses fonctionnaires, en tout cas...
M. Bellemare: Le ministre m'a dit, hier, que cela semblait...
M. de Belleval: L'ancien ministre ou le nouveau?
M. Bellemare: Non, le nouveau. Il m'a dit que cela semblait
être payé, celles qui sont rayées.
M. de Belleval: Ah!
M. Bellemare: Je ne le sais pas. Cela semblait être
payé. On a calculé le montant qui reste, pour les deux montants,
alors, cela voudrait dire que c'est payé.
M. de Belleval: C'est cela, exactement. M. Bellemare:
Bon.
M. Giasson: Vous êtes bien sûr, M. le
député de Johnson.
M. Bellemare: C'est parce que j'avais la lettre du ministre sur
moi, arrête un peu! Cela aurait fait dur! Les lettres envoyées aux
municipalités dans le temps, au mois de juin, le 16 juin, c'était
bien avant les élections.
M. de Belleval: Mais c'était en prévision.
M. Bellemare: Non, non, non, il n'était pas question
d'élections dans ce temps-là.
M. Giasson: Non, non, je regrette.
M. Bellemare: Les municipalités ont reçu leur
lettre. S'il avait fallu que ce ne soit pas payé, bien, là! Je
n'ai plus rien a dire. Celles qui ne sont pas réglées sont au
budget.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: ...dans le cas de celles qui sont rayées, on
sait qu'il y a des imputations budgétaires, dans certains cas, pour
l'exercice financier prochain. Est-ce que cela aussi, cette partie-là,
aurait été payé?
M. de Belleval: II se peut qu'on ait liquidé l'engagement
d'un seul coup. Il se peut aussi qu'on ait liquidé seulement
l'engagement de 1976.
M. Bellemare: Parce que 1977 et 1978, c'était à
part. Il y a, dans celui-là... Le ministre m'a fait remarquer qu'il y
avait, dans celui-là, des engagements qui seraient difficiles à
respecter. Cela, je ne le sais pas, ce n'est pas mon problème. Pour 1977
et 1978, il dit qu'il y a des engagements qui devraient être revus. J'ai
dit: C'est dans le cahier. Il a dit: Je ne m'engage pas à vous donner
une réponse. Demain, j'y serai et je vous le dirai. Là, il n'y
est pas. En tout cas, pour 1977 et 1978, c'est un autre facteur. Pour 1976 et
1977, il m'a dit que celles qui étaient rayées, c'étaient
celles qui étaient payées.
M. de Belleval: Elles sont payées.
M. Bellemare: Celles qui restent... Je voudrais que ce soit bien
clair parce que j'ai des municipalités qui ne sont pas
rayées.
Une Voix: On constate qu'il y a des comtés où il y
en a plus que d'autres.
M. Giasson: Oui, il y a d'anciens députés qui ont
été gâtés, M. le député de
Johnson.
M. Bellemare: Vous n'avez pas besoin de me regarder. Si je fais
envie...
M. Gratton: Bien, voyons donc!
M. Bellemare: ... vaut bien mieux faire envie que faire
pitié.
M. Giasson: Non, non, vous n'êtes pas dans les plus
gâtés.
M. Bellemare: Un de vos partisans, mon cher monsieur, a eu $400
000 pendant la période des élections. $400 000! Je ne
réponds pas.
M. Giasson: Est-ce qu'il a gagné? Le Président
(M. Bertrand): A l'ordre! M. Bellemare: Non, il a été
battu.
M. Gratton: Ah, vous voyez! Vous voyez que cela ne paie pas!
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! 701 et 702.
M. Bellemare: Oui. Vous demanderez cela à Bona!
Le Président (M. Bertrand): 701 et 702. M. Bellemare:
Adopté. Le Président (M. Bertrand):Adopté. 703. M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 704, 705, 706, 707
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 708, 709, 710
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 711, 712, 713
adopté?
M. Giasson: Adopté.
M. Bellemare: On va jusqu'à 719.
Le Président (M. Bertrand): 714, 715, 716, 717, 718, 719
adopté?
M. Bellemare: Ma question, M. le Président, est celle-ci.
Je vois qu'on porte un supplément de $200 000 qui fait un demi-million,
$425 000, le coût des honoraires des ingénieurs Lemieux, Morin,
Bourdages, Duceppe, Simard et Associés pour la surveillance des travaux
de terrassement, du gravelage sur une section de 13.90 milles de la
route 389, Mont Wright, Labrador City. Est-ce que le ministre peut me
dire s'il reconnaît la frontière du Labrador?
M. de Belleval: Si, moi, je reconnais la frontière du
Labrador?
M. Bellemare: Ecoutez, il dit qu'il y a 13.90 milles du Mont
Wright à Labrador City. Jamais aucun gouvernement n'a reconnu les
frontières du Labrador, en partant. Jamais. Est-ce qu'il y a une
pénétration d'un pied ou de six pouces dans le territoire de
Terre-Neuve? Vous qui avez été à la Voirie si longtemps,
vous pourriez peut-être nous détecter ça?
M. de Belleval: Je vais faire des recherches.
M. Bellemare: Parce que ce serait terrible s'il fallait qu'un
gouvernement PQ reconnaisse, mon cher, la frontière, surtout en disant
que notre chemin part d'ici et va jusqu'à Labrador City qui est la
frontière du Labrador. Ce serait inadmissible. Je trouverais ça
le dernier du dernier ressort. Je veux le contrat aussi, pour le lire, pour
voir comment c'est stipulé dans le contrat, parce que le gouvernement,
quel qu'il soit jusqu'à maintenant, n'a jamais reconnu aucune
frontière du Labrador, aucune.
On reconnaît que l'on part de 13, Mont Wright, et qu'on fait 13.90
milles jusqu'à Labrador City. C'est la frontière. Si on a eu le
malheur de faire un pied de terrassement ou de gravier dans Labrador City, vous
allez en avoir des nouvelles, c'est certain. Alors, le dépôt du
contrat et les renseignements du ministre quant à la reconnaissance des
frontières du Labrador. Le ministre dit non.
M. de Belleval: Alors, dans le cas qui nous concerne, le segment
de route qui fait l'objet du contrat est d'une longueur d'environ quatorze
milles.
M. Bellemare: 13.90 milles.
M. de Belleval: C'est ça.
M. Bellemare: Dans le comté de?
M. de Belleval: Dans le comté de Duplessis.
M. Bellemare: De Duplessis, ça, vous le dites bien.
M. de Belleval: Je prends bonne note des objurgations du
député de Johnson. Je vais les transmettre à mon
collègue des Transports.
M. Bellemare: Je lui ai dit hier, à lui.
M. de Belleval: Qu'il prenne bien garde de ne pas
reconnaître quelque frontière que ce soit.
M. Bellemare: Combien y a-t-il de milles entre le Mont Wright et
Labrador et Terre-Neuve, ce n'est pas Labrador City, mais Terre-Neuve.
M. de Belleval: Probablement qu'il ne doit pas y avoir...
M. Bellemare: Plus que 13.90 milles? Vous avez besoin de vous
surveiller.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Je trouve un peu incohérente l'intervention du
député de Johnson qui semble inquiet à savoir si on
reconnaît les frontières du Labrador ou pas, et qui nous
reprocherait d'avoir été faire des travaux de l'autre
côté.
M. Bellemare: Cela ne serait pas croyable.
M. Lavigne: C'est signe, si nous sommes allés faire des
travaux de l'autre côté, qu'on ne reconnaît pas la
frontière.
M. Bellemare: Ecoutez, il faut une entente pour mettre le pied
ailleurs. C'est une province...
M. Lavigne: Vous pourriez expliquer autrement votre intervention,
moi je l'ai prise comme ça. Si on reste de ce côté-ci,
c'est signe qu'on reconnaît qu'il y a une ligne qu'on ne doit pas
traverser. Si on va de l'autre côté de la ligne, c'est qu'on ne
reconnaît pas qu'il y a une ligne là.
M. Bellemare: On a même publié des marques, nous,
dans lesquelles on ne reconnaissait jamais le Labrador.
On n'est pas pour mettre de l'argent dans une province, surtout quand on
ne reconnaît pas la frontière. Je ne le pense pas, mais je veux
être bien sûr qu'on n'a pas traversé la frontière et
qu'on ne reconnaît pas la frontière du Labrador. C'est cela que je
veux savoir.
Le Président (M. Bertrand): 719?
M. Bellemare: M. le Président, je suis rendu... Monsieur,
avez-vous d'autre chose?
Une Voix: Non.
M. Bellemare: Moi, je n'ai rien jusqu'à Travaux
publics.
Le Président (M. Bertrand): 720? 721? 722?
M. Giasson: 722, 723.
Le Président (M. Bertrand): 723?
M. Giasson: Adopté.
Travaux publics et Approvisionnement
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Travaux publics
et Approvisionnement, 100?
M. Bellemare: Juste le dépôt du bail entre Brunac,
Sainte-Prudentienne, comté de Shefford, le dépôt du
contrat, du bail.
M. de Belleval: D'accord.
M. Bellemare: D'accord. Celui du bail de Paul Lebel, de La
Pocatière?
M. de Belleval: Est-ce l'intention du député de
Johnson de nous demander tous les baux?
M. Bellemare: Non, je suis raisonnable.
M. de Belleval: Non. Il y a des raisons particulières?
M. Bellemare: II y en a quelques-uns qui m'intéressent
d'une manière particulière, parce qu'il y a des noms qui me
frappent.
M. Giasson: C'est parce que, dans ceux-là, le
député de Johnson a sans doute reconnu des amis.
M. de Belleval: Dans le cas de Brunac Inc..
M. Bellemare: Ce ne sont pas mes amis. Ce sont des gens qui vous
ont déjà supportés. D'accord?
M. Giasson: Vos amis, M. le député.
M. de Belleval: Dans le cas de Brunac, il s'agit de...
M. Bellemare: Oui, d'accord, ils vont déposer le
contrat.
M. de Belleval: Oui. Vous ne voulez pas savoir le nom des gens
qui ont signé le bail?
M. Bellemare: Ils vont nous le dire.
M. de Belleval: Ils sont représentés par MM.
Bernard Brasseur et André Lague.
M. Bellemare: André Lague, c'est connu. C'est du bon
monde.
Une Voix: Du bien bon monde.
Le Président (M. Bertrand): 100,101, adopté? Une
Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 300?
M. Bellemare: 300? Non, c'est 400, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): 300, il n'y a rien?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 400?
M. Bellemare: II y a un contrat de $344 000. Il y a un bail du
Comptoir agricole de Saint-Lambert, comté de Lévis, à
$3.62 et à $4.34; cela doit être des entrepôts. Si ce sont
des entrepôts, je n'ai pas besoin de voir le contrat. Mais si
c'étaient des résidences, je voudrais bien que M. Saint-Pierre me
fournisse le contrat.
M. Giasson: Je doute que ce soit des résidences.
M. Bellemare: Oui, je pense que ce sont des entrepôts.
M. Giasson: Insémination porcine.
M. de Belleval: II s'agit d'une bâtisse à être
construite d'une superficie totale de 9000 pieds carrés, dont 1535 pieds
carrés d'espace à bureaux et laboratoires et 7600 pieds
carrés d'espace pour les verrats.
Une Voix: Les quoi?
M. Bellemare: Les porcs. Pour les verrats, les cochons.
M. de Belleval: Pour les verrats. Les cochons mâles.
M. Bellemare: Ils sont enregistrés.
Le Président (M. Bertrand): Ceci clôt l'examen des
engagements du mois de décembre 1976.
M. Gratton: M. le Président, pourrais-je suggérer
à la commission qu'on n'entreprenne pas immédiatement janvier,
étant donné qu'on ne finira sûrement pas à cette
séance, ce qui nous permettrait d'aller travailler dans nos bureaux?
C'est une suggestion que je fais au ministre.
M. de Belleval: Personnellement, M. le Président,
j'aimerais mieux qu'on continue. On avait dit qu'on finirait à six
heures et ce que nous aurons de fait, à ce moment-là, ce sera
autant de gagné.
M. Bellemare: Je pense, M. le ministre, que vous y gagneriez
énormément en nous libérant. On a des travaux de bureau
qu'on a laissés toute la journée. L'ancien ministre était
tolérant sur les heures pour nous permettre aussi de voir un peu
à nos affaires. Parce que, si on revient jeudi prochain, on va avoir
amplement le temps de faire l'autre.
M. de Belleval: Je ne suis pas convaincu que, jeudi prochain,
connaissant la verve du député de Johnson, nous aurons le temps
de tout terminer. Pardon?
M. Bellemare: II y a beaucoup moins dans les engagements de
janvier, au point de vue des questions. Je peux m'engager à vous envoyer
mes questions d'avance.
M. de Belleval: Personnellement, nous avions pris l'engagement de
rester jusqu'à six heures. Je suis disponible jusqu'à six heures.
J'aimerais qu'on continue.
M. Bellemare: Bien, moi, je suis obligé de m'excuser.
Le Président (M. Bertrand): Ecoutez, il n'y a pas
consentement unanime pour...
M. Gratton: Ce n'est pas nécessaire d'être unanime
si on est majoritaire.
M. de Belleval: On s'est entendu pour jusqu'à six
heures.
Le Président (M. Bertrand): On s'est effectivement entendu
pour siéger jusqu'à six heures ce soir.
M. Bellemare: Oui, d'accord. Je n'empêche personne. Je vous
dis que je dois quitter. Je n'empêche personne de travailler.
Janvier 1977 Affaires culturelles
Le Président (M. Bertrand): On pourrait entreprendre
l'étude de janvier 1977, tel que convenu ce matin. Les Affaires
culturelles, 200?
M. Giasson: Adopté.
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): 201?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 202, adopté?
M. Giasson: A l'engagement 202, je vois qu'il s'agit d'une
dépense qui était sous le contrôle de l'OPDQ avec une
contribution fédérale de $302 500 sur un engagement global de
$342 000. Quel est le genre de travaux qui sont réalisés
là-bas, à l'île des Moulins, dans le comté de
Terrebonne?
M. de Belleval: II s'agit essentiellement des parcs de
stationnement pour les visiteurs du site historique, la relocalisation de
services publics affectés par l'aménagement de ces parcs de
stationnement.
M. Giasson: C'est la ville de Terrebonne elle-même qui a
procédé à l'aménagement des lieux?
M. de Belleval: C'est cela, oui. La ville de Terrebonne est
maître d'oeuvre des travaux et elle dépense les sommes
concernées suite à des soumissions publiques.
M. Giasson: La différence entre la contribution
fédérale et le montant total a été assumée
par le gouvernement du Québec?
Une Voix: Est-ce qu'il s'agit d'une subvemtion à 100%.
M. de Belleval: Je ne crois pas qu'on paie nécessairement
100% des travaux. Il se peut que la ville de Terrebonne ait eu à en
assumer une part minime.
Le Président (M. Bertrand): 202, adopté? 300,
adopté? Adopté. 301, adopté?
M. Gratton: A 301, le ministre, à titre de
vice-président du Conseil du Trésor, a-t-il eu connaissance, au
cours du mois de février, d'un engagement additionnel pour le
comité des fêtes nationales de la Saint-Jean?
M. de Belleval: Comme je l'ai indiqué tout à
l'heure, il y avait cet engagement des Affaires culturelles et celui des
Communications.
M. Gratton: Va-t-on le retrouver en janvier aussi?
M. de Belleval: C'est cela, et celui que nous avons vu tout
à l'heure. Cela terminait le dossier.
M. Gratton: Merci.
Le Président (M. Bertrand): 301, adopté. 400.
M. Giasson: La subvention au musée McCord de
Montréal, est-ce une subvention accordée à
l'intérieur d'un programme défini et précis d'aide aux
musées?
M. de Belleval: Oui, c'est cela.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 401, adopté? 800.
M. Giasson: Le déficit total du musée des
Beaux-Arts de Montréal se chiffre à quel montant?
M. de Belleval: Le déficit accumulé au 30 juin 1977
sera de l'ordre de $1 266 000.
M. Giasson: $1 275 000?
M. de Belleval: Environ. Pour les fins de 1976, le déficit
réel accumulé est de $924 000.
M. Giasson: $900 000? M. de Belleval: $924 000.
M. Giasson: II s'agit du déficit de l'année 1976
seulement. Il n'y a pas de déficit...
M. de Belleval: C'est-à-dire du déficit
accumulé au 30 juin 1976.
M. Giasson: II peut y avoir un déficit reportable sur
d'autres années antérieures à 1976 dans le montant de $924
000?
M. de Belleval: Exactement. M. Giasson: Adopté.
Affaires intergouvernementales
Le Président (M. Bertrand): 800, adopté. Affaires
intergouvernementales, 200.
M. Giasson: Subventions inter-Québec. Théâtre
de la Grande Réplique, Montréal. C'est quoi, cet organisme?
M. de Belleval: II s'agit d'une aide financière à
la compagnie de théâtre en question, pour la présentation
à Paris de douze représentations d'une pièce, d'une
exposition de photographies d'objets québécois ainsi que la
projection de longs métrages de Pierre Perreault.
M. Giasson: Douze représentations à Paris?
M. de Belleval: Exactement. C'est un projet qui avait
été adopté dans le cadre des travaux de la commission
permanente de coopération franco-québécoise qui avait
siégé durant l'année, qui adopte des programmes de
coopération pour une année et puis les engagements sont
liquidés au fur et à mesure qu'ils deviennent payables.
M. Gratton: Le ministre pourrait-il nous faire parvenir les noms
des personnes responables de cette compagnie?
M. de Belleval: Bien sûr.
M. Gratton: Compagnie de théâtre.
M. de Belleval: Oui.
M. Gratton: Merci.
Le Président (M. Bertrand): Article 200?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 201?
M. Gratton: L'article 201, est-ce qu'on fait
référence à un projet pour le Collège polytechnique
universitaire au Bénin, en Afrique? De quel sorte de projet
s'agit-il?
M. de Belleval: II s'agit, là encore, d'un projet de
l'ACDI, d'un projet de coopération entre le gouvernement du Canada, le
gouvernement du Québec et un pays africain.
M. Gratton: Qui consiste en quoi?
M. de Belleval: II consiste... C'est un collège
polytechnique universitaire, donc une école d'en- seignement
supérieur dans le domaine des sciences appliquées et pour lequel
le chargé du projet en question aura la responsabilité de la
préparation d'un plan pour la mise en oeuvre du projet de construction
et de fonctionnement de ce collège polytechnique universitaire.
M. Gratton: C'est strictement au stade préliminaire. Il
n'y a pas de collège qui existe comme tel encore?
M. de Belleval: J'ai l'impression que le collège n'existe
pas encore.
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Affaires municipales
Le Président (M. Bertrand): Article 201, adopté.
Affaires municipales, arrêté en conseil 800.
M. Gratton: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au ministre s'il s'agit là d'une subvention statutaire?
M. de Belleval: II s'agit d'une subvention discrétionnaire
qui a été accordée par l'ancien ministre des Affaires
municipales.
M. Gratton: Vous ne savez pas en vertu de quel
critère?
M. de Belleval: II ne semble pas qu'il existe de critère.
J'ai moi-même interrogé les fonctionnaires du ministère
à ce sujet. Il s'agit d'une des nombreuses subventions
discrétionnaires que donnait l'ancien ministre qui, à l'occasion,
je le reconnais, pouvaient être justifiées.
M. Gratton: Ah bon!
M. de Belleval: Mais qui ne reposaient pas sur des
critères administratifs précis.
M. Gratton: En fait, le ministre fait une affirmation. Est-ce
que, dans le cas spécifique de celle de la CUQ, il juge que
c'était approprié?
M. de Belleval: Qu'il était approprié de verser une
subvention?
M. Gratton: Oui, de $1 million.
M. de Belleval: Comme il n'existe pas de critère
verifiable, je ne suis pas en mesure de porter un jugement sur le
caractère approprié ou non du montant en question.
M. Gratton: Le ministre nous a dit tantôt, et on n'a pas
besoin du ministre pour nous le dire, que plusieurs municipalités
avaient reçu des engagements de la même nature que ceux-là
de l'ancien ministre des Affaires municipales. Dans certains cas, on voit bien
que dans ce cas-ci, par exemple le gouvernement actuel
entérine l'engage-
ment, y donne suite, alors que dans d'autres cas il ne le fait pas. Sur
la base de quel critère le gouvernement actuel a-t-il
décidé de verser celle-là et de ne pas verser les
autres?
M. de Belleval: Dans ce cas en particulier, il s'agit d'un
engagement qui date de plusieurs mois. Le montant est versé maintenant,
mais l'engagement a été fait il y a plusieurs mois, au moment de
l'élaboration du budget de la Communauté urbaine de
Québec. Il s'agissait donc d'un vieil engagement, qui était
public d'ailleurs, et qui était escompté comme tel dans le budget
de la communauté urbaine. Quand nous arriverons à d'autres types
d'engagements que ceux que mentionne le député de Gatineau, nous
pourrons, à ce moment, expliquer pour quelles raisons les engagements en
question ont été versés...
M. Gratton: II va être facile pour le ministre de nous
répondre, puisqu'ils ne seront pas dans le cahier des engagements
financiers. Donc, on ne pourra pas en discuter, de ceux que vous avez
décidé de ne pas entériner.
M. de Belleval: Quant aux non-engagements je
répète ici qu'il s'agit d'une commission des engagements
financiers et non pas des non-engagements financiers le ministre des
Affaires municipales pourra répondre aux questions du
député de Gatineau, soit à la commission des affaires
municipales, ou autrement, à l'Assemblée nationale. Il existe de
nombreuses autres instances de ce Parlement où le député
de Gatineau pourra poser ses questions et obtenir des réponses du
ministre des Affaires municipales.
M. Gratton: Vous dites des choses qui étaient dites par
d'autres que vous auparavant et qui avaient l'heur de susciter des
réactions très violentes de ce côté, alors que vous
y étiez.
Mais le fait demeure que, lorsqu'on parle d'un engagement du
gouvernement antérieur, cela devient un engagement effectivement
seulement au moment où cela est déposé au Conseil du
trésor et, dans le cas du no 800, la subvention à la CUQ, c'est
bien entendu que, même s'il y avait des promesses ou s'il y avait des
engagements verbaux ou écrits de la part de l'ancien ministre, le
Conseil du trésor n'a pas eu à en décider avant qu'il soit
soumis au Conseil du trésor, donc, depuis l'accession du nouveau
gouvernement au pouvoir. C'est donc dire que le Conseil du trésor et le
ministre des Affaires municipales ont dû décider que, dans le cas
de cette subvention, il y avait un engagement assez valable pour verser la
subvention, y donner suite.
M. de Belleval: Exactement.
M. Gratton: Bon! A partir de quels critères le
gouvernement en est-il venu à déterminer qu'il fallait qu'on y
donne suite?
M. de Belleval: J'ai expliqué, M. le Président,
pourquoi nous avions décidé d'honorer l'engagement du ministre,
parce qu'il s'agissait d'un engagement qui datait de plusieurs mois, qui
était public, qui était confirmé par une lettre explicite
du ministre et qui faisait partie, comme tel, du budget de la Communauté
urbaine de Québec, et qu'il nous aurait apparu absolument
injustifié de ne pas verser la subvention en question à ce
moment-là.
M. Gratton: Tout ce qui me chicote dans la réponse du
ministre, c'est que la même situation se présente dans d'autres
municipalités. C'est même encore plus crevant sur le plan de la
clarté lorsqu'une municipalité, par exemple, qui possède
une lettre d'engagement de l'ancien ministre selon laquelle une subvention de
plusieurs milliers de dollars lui sera versée pour un projet
spécifique d'égouts et d'aqueduc, que ledit projet est en cours
de construction, que, bien souvent, le règlement d'emprunt a
été accepté par la population en fonction de la
connaissance d'un octroi ou d'une subvention et que, dans ces cas-là, le
gouvernement, dans plusieurs cas, n'a pas jugé bon de donner suite aux
engagements du gouvernement antérieur et n'a pas ainsi inscrit, aux
livres des engagements financiers du mois de janvier, ces montants.
M. de Belleval: M. le Président, le député
de Gatineau admettra avec moi qu'il y a une grande différence entre un
engagement donné d'une façon plus ou moins officielle, en plein
milieu d'une campagne électorale, et un engagement qui date de plusieurs
mois et qui a un caractère très officiel. Je respecte beaucoup
les prétentions du député de Gatineau, mais, là
encore, je veux simplement réitérer qu'il pourra faire valoir ses
opinions, qu'il exprime d'une façon générale, à
l'égard de cas particuliers, à ce moment-là, auprès
du ministre des Affaires municipales à une autorité
appropriée, qu'il s'agisse de l'Assemblée nationale comme telle
ou d'une commission parlementaire des Affaires municipales.
M. Gratton: Pour terminer là-dessus, M. le
Président, ce que je voudrais savoir du ministre, à titre de
vice-président du Conseil du trésor, c'est s'il est en mesure de
nous assurer, de nous affirmer aujourd'hui que, dans tous les cas où
l'engagement du ministre antérieur, en supposant qu'il était
écrit, contenu dans une lettre quelconque, signée de la main du
ministre, mais qui avait été fait antérieurement à
la période électorale, tous ceux-là ont été
acceptés par le Conseil du trésor et que les subventions ont
été versées ou le seront, parce qu'il a fait
référence spécifiquement à des promesses
électorales, en fin de compte. Cela, je lui concède qu'il y a
lieu de regarder ça à tête reposée. Mais est-ce
qu'il me dit, en disant ça, que ça veut dire que tous les autres
engagements du ministre, qui avaient été pris
antérieurement à la période électorale, ont
été respectés?
M. de Belleval: M. le Président, c'est le ministre des
Affaires municipales qui prend l'initiative de soumettre, oui ou non, au
Conseil du trésor des
engagements de la sorte et, si le ministre des Affaires municipales a
cru bon de ne pas nous soumettre des engagements de la sorte de ceux que vous
mentionnez, il faudra lui poser la question. Mais le Conseil du trésor,
comme tel, n'a pas connaissance des initiatives, du libre arbitre du ministre
des Affaires municipales dans des cas comme ceux-là. Il faudra...
M. Gratton: Est-ce que...
M. de Belleval: ... poser la question au ministre des Affaires
municipales...
M. Gratton: Oui.
M. de Belleval: ... lors de l'étude de ses crédits,
par exemple.
M. Gratton: Je conviens que c'est la responsabilité du
ministre des Affaires municipales, bien entendu, de faire des demandes
auprès du Conseil du trésor, mais ne serait-il pas normal que le
Conseil du trésor demande au ministre des Affaires municipales de
fournir, je ne sais pas, les critères sur lesquels le ministre des
Affaires municipales se base ou sur lesquels il s'appuie pour présenter
ou non une demande au Conseil du trésor pour une municipalité
donnée?
M. de Belleval: Bien sûr. Lorsque le ministre des Affaires
municipales nous soumet pour approbation une dépense, nous fournit des
explications appropriées, mais il ne nous fournit pas d'explication pour
des projets qu'il décide de ne pas nous présenter.
M. Gratton: Alors, c'est à la discrétion du
ministre des Affaires municipales de soumettre ou non des dossiers pour des
subventions dont le ministre...
M. de Belleval: ... est responsable.
M. Gratton: ... dont l'ancien ministre des Affaires municipales
s'est engagé à...
M. de Belleval: Bien sûr. Le Conseil du trésor,
comme tel, n'a pas de responsabilité d'initiative. Il ne fait pas de
dépense lui-même. Il ne propose pas de dépense. Ce sont les
ministères qui proposent des dépenses et qui les soumettent pour
approbation au Conseil du trésor.
M. Gratton: Oui, mais le Conseil du trésor doit quand
même s'assurer que s'il y a $1 million à la CUQ, et je ne sais pas
combien d'autres millions à d'autres municipalités, que cela
entre dans le cadre d'un programme quelconque, d'un budget quelconque, au sein
du ministère des Affaires municipales...
M. de Belleval: Bien sûr.
M. Gratton: ... et, à un certain moment, si le ministre
des Affaires municipales devait s'aviser de les présenter à la
pièce, le Conseil du trésor demanderait, sûrement, à
un certain moment: Vas-tu finir bientôt de nous en présenter?
M. de Belleval: Oui.
M. Gratton: Alors, vis-à-vis des engagements du
gouvernement précédent, vis-à-vis des situations dont on
pourra donner des exemples au ministre des Affaires municipales, puisque c'est
à lui que vous nous référez, n'y aurait-il pas lieu pour
le Conseil du trésor d'exiger du ministre des Affaires municipales un
dossier exhaustif sur la question pour qu'on en finisse une fois pour toutes un
de ces jours?
M. de Belleval: Je pense qu'il vous sera possible, effectivement,
de demander au ministre des Affaires municipales un dossier exhaustif sur
l'ensemble des promesses qu'il a trouvées dans son ministère en
arrivant et comment il a décidé d'en disposer dans un sens ou
dans l'autre.
M. Gratton: Nous dites-vous que vous lui demanderez de nous
fournir la réponse?
M. de Belleval: Non. Je veux dire que comme il ne s'agit pas
d'engagements financiers à proprement parler, je pense qu'il faudra lui
poser la question, soit à l'Assemblée nationale, soit à
une autre commission appropriée.
M. Gratton: II y aurait peut-être lieu de suggérer
qu'on ait une commission des non-engagements financiers.
M. de Belleval: Peut-être bien!
Le Président (M. Bertrand): 800?
M. Gratton: Adopté.
Affaires sociales
Le Président (M. Bertrand): Affaires sociales: 200.
M. Giasson: 200 à 206, pour autant que je suis
concerné, adopté.
Le Président (M. Bertrand): 200 à 206.
Adopté. 207? 208?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 400?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 401?
M. Giasson: L'engagement de $900 000 serait-il suffisant, selon
vous, pour faire face aux obligations de remboursement de l'impôt
scolaire dans le programme qui avait été instauré pour les
personnes âgées?
M. de Belleval: Effectivement, nous avons adopté depuis
lors un engagement supplémentaire, je pense, d'environ $300 000.
M. Giasson: Additionnels aux $900 000?
M. de Belleval: C'est cela. Oui.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 800?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 801?
M. Giasson: Adopté jusqu'à 803.
Le Président (M. Bertrand): 804?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 805?
M. Giasson: Egalement.
Agriculture Le Président (M. Bertrand): Agriculture.
300.
M. Giasson: II s'agit là d'une subvention d'un
caractère assez particulier. Le ministère de l'Agriculture, par
le biais de l'OPDQ, aurait décidé de subventionner une ferme, un
cultivateur du bas Saint-Laurent, la ferme Dumais & Fils, pour un montant
de $30 000. En vertu de quel barème on peut décider de
subventionner des fermes privées de la manière qu'on le fait
ici?
M. de Belleval: Dans le cas qui nous concerne, il s'agit d'une
expérience pilote visant à mettre au point une technique
particulière d'entreposage.
Je n'insiste pas sur la technique de cet entreposage et c'est ce qui
explique qu'on consente à une subvention à une ferme
privée. De la sorte, on élaborera une technique de conservation
du chou de Siam, c'est ce qui nous intéresse, c'est le légume qui
nous intéresse et qui sera mis ensuite à la disposition de
l'ensemble des agriculteurs de la région dans un entrepôt
public.
M. Giasson: Oui, mais quelle serait cette technique d'entreposage
qui serait différente de celle qu'on connaît traditionnellement
pour l'entreposage et la conservation du chou de Siam au Québec?
M. de Belleval: Le ministère prétend qu'il est
important de mettre à l'essai une méthode plus efficace de
conservation de ce légume, et c'est la raison pour laquelle il veut
faire ce projet pilote.
M. Giasson: Quelle est cette technique nouvelle?
M. de Belleval: J'ai tout un dossier là-dessus. Si le
député de Montmagny est d'accord, je pourrai lui faire parvenir
la description du projet en question.
M. Giasson: Savez-vous si cette ferme-là, la ferme Dumais,
est dans la production du chou de Siam depuis de nombreuses années?
M. de Belleval: Depuis 20 ans.
M. Giasson: Le coût total de la construction de
l'entrepôt, le possédez-vous?
M. de Belleval: Oui. Le coût de construction de
l'entrepôt est de $42 000 et il y a d'autres frais,
l'électrification, la réfrigération, etc., qui
amènent le coût total à $71 000. La subvention consentie
sera de 50% du coût réel jusqu'à un maximum de $30 000, et
sera assujettie aux conditions que devra respecter le
bénéficiaire quant aux plans et devis, etc.
M. Giasson: Est-ce que cette décision d'accorder une
subvention s'intègre dans le développement d'un programme de
production de chou de Siam dans le Bas Saint-Laurent?
M. de Belleval: C'est cela. Comme vous le savez peut-être,
le chou de Siam est, comme tous les crucifères, une production de climat
froid, qui est donc bien adaptée au climat du Bas Saint-Laurent et de la
Gaspésie. Le ministère désire développer cette
production dans cette région.
M. Giasson: Adopté avec dépôt de
documents.
Le Président (M. Bertrand): Adopté, article 300.
Article 700?
M. Giasson: A l'article 700, je trouve un peu curieux qu'on
accorde une subvention pour la promotion de la production de la pomme de terre
quand on sait que le ministère de l'Agriculture a déjà une
station de recherche qui n'est peut-être pas directement dans l'Est du
Québec, mais qui est sur la Côte Nord, la pointe de Mingan,
à la pointe de Manicouagan, pardon.
M. de Belleval: Alors, dans le cas qui nous occupe, il s'agit de
la promotion de l'extension de la production de la pomme de terre à
partir de semences sélectionnées de types Elite et Fondation, qui
sont produites dans le Bas Saint-Laurent lui-même et qui sont mieux
adaptées au climat de la région. Evidemment, les producteurs sont
habitués à d'autres variétés de semences, parfois
même ils sèment sans semences approuvées ou
certifiées. Ce qu'il s'agit de faire, c'est de les amener à
adopter d'autres types de semences certifiées et plus adaptées
à leur climat.
M. Giasson: Mais vous savez qu'à Manicouagan c'est
exactement ces types de semences que le ministère de l'Agriculture
produit.
M. de Belleval: Ce qu'il s'agit de faire dans le cas, c'est
d'amener les cultivateurs à utiliser justement ce type de semences
plutôt que les semences non certifiées ou les autres
variétés de semences qu'ils avaient l'habitude d'utiliser. Comme
vous le savez, il faut prendre un certain temps pour convaincre un agriculteur
de changer ses méthodes de production, d'utiliser de nouvelles semences,
etc.
M. Giasson: C'est parce que les cultivateurs du Bas Saint-Laurent
ont cette possibilité d'acquérir des semences?
M. de Belleval: II s'agit de les convaincre d'acheter cette
semence.
M. Giasson: Adopté.
Communications
Le Président (M. Bertrand): Article 700, adopté.
Communications, article 200.
M. Giasson: A l'article 200, à quel moment la
décision a-t-elle été prise d'accorder la subvention de
$25 000 à la radio communautaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean? Quelle est
la date?
M. de Belleval: La date de la demande est le 7 janvier
M. Giasson: Est-ce qu'en date du 7 janvier, le Conseil du
trésor ou le gouvernement était au courant qu'il y avait des
ministres qui détenaient une action dans cette entreprise?
M. de Belleval: Dans l'entreprise de CHUT-FM?
M. Giasson: Oui.
M. de Belleval: II y a un ministre qui détenait une
action?
M. Giasson: Je ne sais pas depuis quand il ne la détient
pas; il l'a donnée ou remise, mais...
M. de Belleval: Je dois dire que le projet a débuté
en 1975, à l'automne. Il s'agit d'un programme qui était
déjà en cours et qui se poursuit depuis deux ans, depuis un peu
plus d'un an.
M. Giasson: Selon les déclarations que les ministres ont
remises pour se conformer aux règles édictées par le
premier ministre, le rapport fourni par chacun des ministres établit
qu'un des ministres... On me dit que le rapport a été
déposé le 15 janvier 1977.
M. de Belleval: M. le député, CHUT-FM est une
corporation sans but lucratif avec règlements de type coopératif
regroupant plus de 4500 membres. Alors, je ne crois pas que ce genre... C'est
une coopérative sans but lucratif...
M. Giasson: C'est un organisme incorporé sous la loi des
coopératives.
M. de Belleval: Dans ce contexte, l'action du ministre en
question n'est pas près de lui rapporter quelque dividende que ce soit
puisqu'il ne s'agit pas d'une action, il s'agit d'une part coopérative
et que c'est une corporation sans but lucratif. Je suppose qu'elle ne tombe pas
sous la directive du premier ministre comme telle.
M. Giasson: A votre connaissance, le ministre en cause ne serait
pas intervenu dans l'attribution de cette subvention?
M. de Belleval: Comme je l'ai dit, il s'agit d'un projet qui a
débuté en 1975 et qui se poursuit.
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 200. Adopté.
Article 201.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 202.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 400.
M. Giasson: A l'article 400, je pense bien que le débat a
duré assez longtemps. On va l'adopter.
Conseil exécutif
Le Président (M. Bertrand): Article 400. Adopté.
Conseil exécutif, article 200.
M. Giasson: Adopté.
Education
Le Président (M. Bertrand): Ministère de
l'Education, article 300.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 301.
M. Giasson: Egalement.
Le Président (M. Bertrand): Haut Commissariat, jeunesse,
sports et loisirs, article 302.
M. Giasson: II s'agit sans doute d'organismes qui ont
été subventionnés déjà dans le passé,
sur les engagements financiers antérieurs. Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
400.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 401.
M. Giasson: Adopté .
Le Président (M. Bertrand): Article 402.
M. Giasson: Egalement.
Le Président (M. Bertrand): Article 403.
M. Giasson: Soumission en circuit fermé, à
l'article 403, il s'agit d'un contrat d'impression. On dit que c'est la
soumission de l'Imprimerie Canada Inc. qui a été retenue.
Qu'est-ce qu'il faut entendre par le terme "plus bas soumissionnaire
conforme"?
M. de Belleval: On a choisi le deuxième plus bas
soumissionnaire conforme plutôt que le premier... un instant.
C'est-à-dire que nous avons choisi le deuxième plus bas
soumissionnaire, parce que le premier plus bas soumissionnaire n'était
pas conforme.
M. Giasson: C'était quelle firme?
M. de Belleval: C'était l'Eclaireur, de Beauceville,
soumission complète et non conforme.
M. Giasson: Qu'est-ce qui manquait à la soumission?
M. de Belleval: L'Eclaireur a retiré son offre.
M. Giasson: Avant l'ouverture des soumissions.
M. de Belleval: Oui. parce qu'il ne pouvait produire sur un
papier glacé de type "wet fold".
M. Giasson: Comme il s'agit là d'une soumission en circuit
fermé, qui, au gouvernement, a décidé des firmes
habilitées à soumissionner?
M. de Belleval: C'est le fonctionnaire ou le service
compétent du service général des achats. Selon la
procédure qui existe, il a l'autorité pour déterminer la
liste des entreprises en question.
M. Giasson: Est-ce qu'il s'agit d'un appel d'offres en circuit
fermé qui a été proposé au Conseil du trésor
par l'ancien ministre de l'Education?
M. de Belleval: La liste est celle du service
général des achats et non pas du ministère de l'Education.
C'est le service général des achats qui procède aux appels
d'offres. De quelle façon les fonctionnaires en question ont-ils
dressé cette liste? Je pense que c'est une question intéressante
qu'on pourrait poser, bien sûr, au nouveau ministre des Travaux
publics.
M. Giasson: Une autre question intéressante
également serait celle de savoir les raisons pour lesquelles on n'est
pas allé tout simplement par soumissions publiques "at large".
M. de Belleval: C'est aussi une bonne ques- tion. On peut la
poser au ministre des Travaux publics qui, j'en suis moralement certain, a
dû continuer à suivre la politique de son
prédécesseur à cet égard. S'il l'a modifiée,
je suis certain qu'il se fera un plaisir de nous expliquer pourquoi et
comment.
Je dois dire qu'il y a 19 fournisseurs qui ont été
invités.
M. Giasson: Soumissions reçues, cinq?
M. de Belleval: Seize et cinq ont soumis des prix.
M. Giasson: Adopté. Je pourrai toujours obtenir
réponse du ministre des Travaux publics.
Le Président (M. Bertrand): 403 adopté. 404?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 404, adopté. 800?
M. Giasson: L'échéancier de cet engagement comporte
combien de versements?
M. de Belleval: Comporte?
M. Giasson: On dit que la subvention de $8100 est établie
selon un échéancier.
M. de Belleval: Dix ans. C'est cela, dix ans. M. Giasson:
Adopté.
Fonction publique
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Fonction
publique, 200.
M. Giasson: II s'agit d'une décision, d'une requête,
d'une réquisition au Conseil du trésor qui date de quand à
200?
M. de Belleval: Du mois de juin 1976, par l'ancien ministre, M.
Parent.
M. Giasson: Quel était le plus bas soumissionnaire?
M. de Belleval: Le plus bas soumissionnaire était
Sicard.
M. Giasson: Sicard. Sa soumission n'était pas conforme aux
spécifications?
M. de Belleval: Je peux lire la note qui explique pourquoi cela a
été le deuxième plus bas soumissionnaire?
M. Giasson: D'accord.
M. de Belleval: Le CECT a préparé un devis complet
à partir duquel le service général des achats a
lancé un appel d'offres, fin décembre 1975. Les compagnies
suivantes ont soumis des
prix pour un contrat de trois ans: Bell Canada, Comterm, Olivetti,
Sicard, Incoterm Corp., Société générale Tortue
Ltée et Texas Instrument.
Dans un premier temps, les trois premières firmes du tableau
ci-dessus, c'est-à-dire Incoterm Corp., Société
générale Tortue Ltée et Texas Instrument ont
été éliminées, leurs soumissions n'étant pas
conformes au cahier des charges.
Après une étude plus approfondie des soumissions, la firme
Comterm fut également rejetée, parce que son équipement
était démontrable le 14 mai seulement alors que, dans le devis
spécifique, l'équipement devait être démontrable en
février.
Après avoir analysé à fond les trois soumissions
restantes, c'est-à-dire Olivetti, Comterm et Bell Canada au travers
d'une grille d'évaluation tenant compte des équipements, du
service et des coûts, le CECT a recommandé, le 18 mars 1976, la
compagnie Olivetti qui a obtenu le plus haut pourcentage à la
pondération, soit 83,9%. Olivetti était à ce moment, de
toute façon, le plus bas soumissionnaire au coût mensuel
proposé.
M. Giasson: Dont la soumission était conforme aux devis et
au cahier des charges.
M. de Belleval: C'est cela. Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
300?
M. Giasson: Adopté.
Industrie et Commerce
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Le
ministère de l'Industrie et du Commerce, article 300?
M. Giasson: Est-ce que la firme P.S. Ross et Associés a
des liens avec la firme du même nom qui fait affaires à partir de
Toronto?
M. de Belleval: Oui, quoique, si je suis bien informé,
dans le cas de P.S. Ross et Associés, à Québec, la plupart
des associés, je pense, ou tous les associés sont des
Québécois qui ont une espèce de contrat d'affiliation avec
P.S. Ross de Toronto. Je pourrais faire vérifier ce point, si le
ministre le désire.
M. Giasson: Comme il s'agit d'un engagement requis par
l'industrie et le commerce, est-ce que le ministère de l'Industrie et du
Commerce, avec son équipe de fonctionnaires, ne pouvait pas
procéder à cette recherche en administration?
M. de Belleval: Du jugement du ministre, non.
M. Giasson: Le ministre de l'Industrie et du Commerce ne croyait
pas avoir, dans ses cadres, des gens qualifiés pour procéder
à l'étude globale du fonctionnement de ces...
M. de Belleval: Peut-être qu'il avait les gens
qualifiés en question, mais ils n'étaient pas disponibles pour
faire cette étude.
M. Giasson:C'est le ministre lui-même qui a
décidé de la firme Ross et Associés.
M. de Belleval: Je ne le sais pas, M. le député, en
vertu, là encore, de quel cheminement, la firme P.S. Ross a
été choisie.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
400?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
800?
M. Giasson: Les subventions sur le projet de Donohue,
Saint-Félicien, $50 millions, c'est sur un programme au coût
global de quel montant?
M. de Belleval: D'environ, je pense, $250 millions. D'environ
$250 millions.
M. Giasson: $250 millions, mais est-ce que c'est...
M. de Belleval: Vous pourrez avoir le chiffre exact.
M. Giasson: Est-ce qu'il s'agit d'une première subvention
qui sera suivie d'autres au cours des prochains mois ou des prochaines
années ou s'il s'agit d'un montant qui est définitif?
M. de Belleval: C'est la subvention qui est prévue
à l'entente auxiliaire Canada-Québec qui était survenue
sur l'implantation de cette usine. L'entente prévoyait le versement de
cette somme selon un échéancier. A ce moment,
l'arrêté en conseil permet de verser les sommes en question, sous
réserve, bien sûr, des conditions stipulées à
l'entente.
M. Giasson: Des conditions, parce que, même si on les a
comme engagement financier, les $50 millions ne sont certainement pas
versés jusqu'à maintenant.
M. de Belleval: C'est cela. On doit verser $5 500 000 avant le 31
mars cette année; $19 500 000 avant le 31 mars 1978, etc. Vous avez les
dates.
M. Giasson: II y a une contribution fédérale. C'est
sous la base des ententes Canada-Québec.
M. de Belleval: C'est cela.
Justice
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Justice,
article 200?
M. Giasson: II s'agit encore, j'imagine, d'une soumission en
circuit fermé. Quelles sont les firmes qui ont été
appelées à soumissionner?
M. de Belleval: II y a deux manufacturiers possibles au
Québec; la soumission est restreinte aux manufacturiers
québécois. Il y a Canadian Industries Limited. C'est la seule qui
a répondu. L'autre firme n'a pas décidé de
répondre.
M. Giasson: Quelle était l'autre firme?
M. de Belleval: Je ne sais pas le nom de l'autre firme. Elle
n'est pas mentionnée à mon document. Il existerait, de toute
façon, une autre firme.
M. Giasson: Lorsque vous avez reçu la soumission, est-ce
que le gouvernement a accepté automatiquement le prix soumis ou si vous
avez négocié?
M. de Belleval: Je ne sais pas, effectivement, s'il y a eu une
négociation. Habituellement, je n'ai pas l'impression puisque le prix
soumis a été accepté. Les fonctionnaires du service
général des achats ont, normalement, l'expertise
nécessaire pour juger si le prix est raisonnable ou pas, compte tenu de
leur connaissance du marché dans ce domaine-là soit au
Québec, soit ailleurs dans une autre province. Ils sont en mesure de
juger si le prix est raisonnable ou pas et de faire une recommandation.
M. Giasson: Vous reconnaissez que c'est assez important. Etant
donné qu'on a réservé des soumissions à des
manufacturiers faisant affaires au Québec, lorsqu'on arrive avec un seul
soumissionnaire, il pourrait, dans ces cas-la, y avoir excès dans le
prix par rapport à ce qu'on obtiendrait comme prix à
l'extérieur du Québec.
M. de Belleval: Bien sûr.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 201.
M. Giasson: A 201, il s'agit de tissu tropical. Soumission
publique. D'accord.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 300.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 400.
M. Giasson: Les Etablissements du gentilhomme. Il s'agit
d'organismes qui font quoi, de la réhabilitation?
M. de Belleval: C'est cela.
M. Giasson: Avez-vous le nom des dirigeants de cette
corporation?
M. de Belleval: Non, je pourrais vous les faire parvenir, si vous
voulez.
M. Giasson: S'il vous plaît. Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté, avec
dépôt. 800.
M. Giasson: Adopté.
Richesses naturelles
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Richesses
naturelles, 200.
M. Giasson: Plus bas soumissionnaire conforme. Quel était
l'autre soumissionnaire qui aurait présenté une soumission
inférieure en coût?
M. de Belleval: 14 soumissionnaires ont demandé les
documents, 12 ont répondu, 11 ont soumissionné: Les Jutes Rolland
Coderre. Les Jutes Rolland Coderre, pour une option. Il y avait plusieurs
options. Les Jutes Rolland Coderre, encore une fois, cinq fois, six fois pour
différentes options. Les Jutes de l'Estrie Enrg., Les Jutes nationales.
C'est tout. Il s'agissait donc de trois soumissionnaires véritablement
différents bien qu'il y ait...
La plupart de ces soumissions étaient partielles et non
conformes. Finalement, la soumission complète et conforme la plus basse
a été retenue.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 201.
M. Giasson: II s'agit encore d'un contrat de services. Quel est
le processus suivi pour déterminer quel groupe ou quelle firme on devait
retenir dans le présent cas?
M. de Belleval: II y a eu des soumissions. M. Giasson: II
y a eu...
M. de Belleval: C'est cela. Et il y a eu un jury de
sélection, formé de fonctionnaires, qui a siégé.
Une recommandation est sortie de ce jury de fonctionnaires.
M. Giasson: Comme il y a une contribution fédérale,
est-ce que...
M. de Belleval: Je dois dire... Pardon? Je m'excuse.
M. Giasson: Cet engagement comporte une contribution du
gouvernement fédéral de l'ordre de 60%; est-ce que le jury de
sélection a été formé dans le Québec?
M. de Belleval: Dans ces cas-là, habituellement, le jury
de sélection est formé de fonctionnaires québécois,
mais le rapport de ce jury est fourni à la partie
fédérale.
Il s'agit d'un cas qui relève du ministre Yves
Bérubé, où on peut voir, justement, comment il est
possible d'adjuger des contrats de services d'une
façon absolument objective, indépendamment du processus
partisan, par une réglementation adéquate.
M. Giasson: Dans ces cas, il s'agit peut-être, comme vous
dites, d'une première, précisant qu'il n'est pas seul, mais quels
sont les critères utilisés par le jury?
M. de Belleval: II y avait deux critères
prépondérants, qui ont été spécifiés.
Il fallait que ce soit une société du Québec. Il fallait
que le coût unitaire proposé pour les travaux soit le plus bas
possible.
M. Giasson: Adopté.
Terres et Forêts
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Terres et
Forêts, 200.
M. Giasson: Le plus bas soumissionnaire conforme, quel
était l'autre?
M. de Belleval: Vedette publicité, Bleau, Du-perrey,
Giguère et associés. Les soumissionnaires devaient
présenter un projet comportant la conception d'une campagne, la
réalisation et la fabrication du matériel publicitaire. Là
encore, il existe un jury qui siège et qui accorde le contrat
publicitaire. C'est un autre exemple d'une procédure objective, non
partisane, qui permet de choisir une firme publicitaire. Quand on sait comment
les anciens contrats de publicité étaient octroyés, on
verra très bien ce que nous entendons quand nous disons que nous voulons
réformer le processus d'adjudication des contrats et éloigner
encore davantage le patronage.
Ce contrat a été accordé aussi sous
l'autorité du ministre des Terres et Forêts, M. Yves
Bérubé.
M. Giasson: Et les critères en vigueur vis-à-vis de
ce genre de travail plus particulier, parce qu'il s'agit d'une campagne de
publicité, sur quoi ces critères utilisés par le jury
reposent-ils?
M. de Belleval: Dans ce cas, je n'ai pas le devis
présenté et les critères en question. Je peux demander au
ministre de soumettre un rapport à cet égard, si vous voulez.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. L'article
300?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. L'article
400?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. L'article
401?
M. Giasson: Egalement adopté.
Le Président (M. Bertrand): L'article 402?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): L'article 403?
M. Giasson: Adopté.
Tourisme, Chasse et Pêche
Le Président (M. Bertrand): Le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, l'article 200?
M. Giasson: Doit-on comprendre que la subvention accordée
représente la totalité du déficit de l'opération du
manoir, pour une première année d'expérience?
M. de Belleval: Ce n'est pas la totalité, mais presque. Le
déficit total était de $107 000 et en vertu de la convention
intervenue avec la Société Delta, le ministère s'engageait
à couvrir ce déficit à 80%. Ce montant était de $71
000 et il y avait une récupération d'inventaire de $18 000, ce
qui portait la subvention à $89 000.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté, l'article
300?
M. Giasson: Pour décider d'accorder une subvention
additionnelle au montant qui était déjà convenu, quels ont
été les motifs invoqués? Quels ont été les
critères sur lesquels cette décision s'est prise?
M. de Belleval: L'ancien ministre des Finances avait
décidé d'accorder, sans critère particulier, une
subvention de $400 000 au carnaval de Québec.
M. Giasson: Quel montant?
M. de Belleval: De $400 000. Nous avons exprimé des
réserves quant à l'adjudication d'une pareille subvention qui, de
toute évidence, ne reposait sur aucun critère précis. Nous
sommes donc...
M. Giasson: Quand vous dites aucun critère précis,
je présume que l'organisation du carnaval de Québec
s'était préparé un budget...
M. de Belleval: Oui.
M. Giasson: ... et qu'on voyait des revenus de différentes
natures.
M. de Belleval: Mais l'adjudication des $400 000 de la part du
ministre des Finances ne reposait sur aucun critère précis. Du
moins, nous n'avons retrouvé dans nos documents aucun do-
cument justifiant un montant de $400 000 plutôt que $500 000 ou
$300 000.
M. Giasson: Vous n'aviez rien dans vos documents, il n'y avait
rien au ministère des Finances qui pouvait indiquer quelles
étaient les prévisions de déficit ou quel était le
budget du carnaval de Québec?
M. de Belleval: Je veux me faire bien comprendre
là-dessus. Au ministère des Finances ou au Conseil du
trésor, il n'y avait aucun document qui nous permettait
d'apprécier, de savoir sur quel critère l'ancien ministre des
Finances avait décidé d'accorder $400 000 au carnaval de
Québec. Peut-être que le ministre avait des bonnes raisons pour
donner $400 000 au carnaval, mais, dans ses dossiers, il n'y a aucun document
qui permettait de savoir sur quelle base il avait donné $400 000. Ce qui
s'est passé, c'est que nous avons, dans un premier temps,
signifié notre intention au carnaval de donner la même subvention
que l'année précédente, et sous réserve
d'inventaire. Le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a
ensuite eu des conversations avec les autorités du carnaval et nous
avons finalement décidé d'accorder une subvention de $325 000,
compte tenu du degré d'avancement du déroulement des
opérations donnant lieu au carnaval, du budget dudit carnaval et de
notre bon jugement à savoir que le carnaval pourrait faire un effort
supplémentaire pour aller chercher des fonds supplémentaires du
côté de l'entreprise privée. Une entente a
été conclue sur cette base et un montant de $325 000 a finalement
été adjugé.
M. Giasson: Quand vous avez décidé d'adjuger un
montant final de $325 000, vous n'aviez pas plus de critères que pouvait
en avoir l'ancien ministre selon vos dires.
M. de Belleval: Le ministre du Tourisme avait des
éléments qui lui permettaient de juger que ce montant serait
suffisant pour permettre au carnaval d'opérer avec un déficit
supportable et que, dans son esprit, le carnaval serait en mesure d'aller
chercher des fonds additionnels du côté de l'entreprise
privée.
M. Giasson: Serait-il possible d'obtenir des documents en vertu
desquels le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche en est
arrivé à la décision de verser une subvention d'un montant
maximum de $325 000?
M. de Belleval: Bien sûr.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté avec
dépôt. 301.
M. Giasson: M. le Président, avez-vous l'intention...
Le Président (M. Bertrand): Non. J'avais l'intention de
terminer le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
avant d'aborder le ministère des Transports et de terminer à ce
moment.
M. Giasson: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): Si on voulait terminer, tout
simplement pour qu'on se fixe des points de repaire qui ne soient pas entre 300
et 301. 301 adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 302.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 303.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): 800.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Là-dessus, je pense
qu'on pourrait ajourner nos débats à jeudi prochain, tel que
convenu?
M. Giasson: 9 h 30 ou 10 hres.
M. de Belleval: 9 h 30.
Le Président (M. Bertrand): II ne nous restera pas...
M. de Belleval: Je pense qu'on avait convenu qu'en règle
générale nous reprendrions nos travaux à 9 h 30.
Le Président (M. Bertrand): La séance de la
commission des engagements financiers est ajournée jusqu'à jeudi
prochain, 9 h 30.
(Fin de la séance à 18 h 5)