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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers se réunit aux fins d'étudier les engagements
financiers des mois de mars 1981, avril 1981, mai 1981 et juin 1981. Les
membres de cette commission sont M. Baril (Arthabaska), M. Bérubé
(Matane), M. Beauséjour (Iberville), M. Caron (Verdun), M. Champagne
(Mille-Îles), M. de Beliefeuille (Deux-Montagnes), M. LeBlanc
(Montmagny-L'Islet), M. Middlemiss (Pontiac), M. Pagé (Portneuf), M.
Paradis (Brome-Missisquoi), M. Polak (Sainte-Anne), M. Proulx (Saint-Jean), M.
Vaugeois (Trois-Rivières).
Comme il est normal, je vais vous demander si on adopte les
règles de pratique. Après, nous passerons à l'acceptation
du procès-verbal de la réunion du 17 juin 1981. M. le
député de Brome-Missisquoi.
Règles de pratique
M. Paradis: Au sujet de la reconduction des règles de
pratique, le procès-verbal de notre réunion de la commission des
engagements financiers tenue le 17 juin 1981 mentionne à l'article 2 que
"selon l'article 3 des règles de pratique en vigueur à la
dissolution de la 31e Législature les enqagements financiers de 25 000 $
et plus se rapportant à la nomination, la rémunération, la
permutation et la mise à la retraite des fonctionnaires et
employés du gouvernement ne sont pas compris dans le document de travail
mensuel sur lequel porte principalement l'ordre du jour des réunions de
la commission. Il est demandé que le document de travail contienne
désormais ces engagements. Le président du Conseil du
trésor s'engage à examiner le pour et le contre d'une telle
inclusion ainsi que d'une formule amendée qui en limiterait la
portée au personnel politique et aux cadres supérieurs et
à faire part de ses observations à la prochaine réunion. "
Est-ce qu'on pourrait savoir...
M. Champagne: Sur un point d'ordre, M. le Président. Je
pense qu'il y a de la construction ou de la restauration qui se fait, j'avais
de la misère à entendre M.
Paradis. Est-ce qu'il y a possibilité de chanqer de local si les
travaux se poursuivent pendant toute la journée? Ce sera
réellement pénible. Est-ce qu'il y a possibilité?
Le Président (M. Gagnon): On s'informe de la
possibilité de changer de local.
M. Champagne: Vous me dites qu'on va étudier la
possibilité de chanqer de local.
Le Président (M. Gagnon): Quelqu'un est allé
examiner cette possibilité et je vous en aviserai tantôt.
M. Champagne: D'accord.
M. Proulx: On veut noyer vos paroles dans le bruit.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Ma question s'adresse au président du Conseil
du trésor. Est-ce qu'il peut, à ce moment-ci, nous faire part de
ses observations sur cette question?
M. Bérubé: Effectivement, on a examiné
rapidement - on n'a pas fait une étude en profondeur - toute la question
d'ajouter au cahier qui est porté à notre attention tous les
engagements de personnel, mutations, mises à la retraite,
dépassant 25 000 $. Avec l'inflation, aujourd'hui, ça veut dire,
en fait, qu'à peu près tout le monde au gouvernement devrait
être soumis à cette commission. La conclusion que j'en tire, c'est
que ce n'est pas désirable pour plusieurs raisons.
D'abord, c'est une information décentralisée. On peste
continuellement contre l'augmentation du nombre de fonctionnaires, mais ce qui
caractérise tous les gouvernements et l'Assemblée nationale
année après année, c'est d'arriver toujours avec de
nouvelles exigences de contrôle plus détaillé, qui ne sont
pas particulièrement utiles, qui doublent ce qui existe
déjà, mais, cette fois, parce qu'on pense qu'il faudrait aller
gratter un peu plus loin avec l'espoir qu'on va peut-être
découvrir quelque chose sur un détail, ça nous
amène à multiplier le nombre de fonctionnaires et à
accroître la lourdeur de la machine gouvernementale au-delà de ce
qui est acceptable.
Or, l'information concernant l'engagement, le recrutement, n'est pas
disponible au Conseil du trésor. Elle est
disséminée dans l'ensemble des ministères. Elle est entre
les mains de l'Office du recrutement. Elle est donc disséminée
dans toute la machine gouvernementale. C'est administré, d'une part,
suivant les termes d'une convention collective qu'il faut respecter, c'est donc
surveillé par le syndicat continuellement, avec des possibilités
de griefs. Vous avez également les règles de la fonction
publique. C'est surveillé, de plus, par une Commission de la fonction
publique qui agit à titre de tribunal et qui peut annuler, modifier
toutes les décisions de l'Office de recrutement et de sélection
du personnel et qui, par conséquent, est là déjà
pour exercer un contrôle.
Je rappellerai aux membres de l'Assemblée nationale que les
membres de cette Commission de la fonction publique doivent être choisis
avec l'appui d'au moins 66% des membres de l'Assemblée nationale. En
d'autres termes, c'est une quasi-unanimité que l'on s'impose, comme dans
le cas du Vérificateur général. Cela reviendrait, en fait,
à se poser la question: Est-ce qu'on ne devrait pas avoir un
vérificateur attaché à cette commission pour
vérifier le travail du Vérificateur général?
À un moment donné, on peut multiplier les niveaux de
contrôle, mais ça devient, à mon point de vue, terriblement
coûteux et ça alourdit terriblement la machine gouvernementale.
Cela pour dire que l'information n'est pas disponible au centre de la machine,
c'est-à-dire au niveau du Conseil du trésor, elle est
disséminée dans tous les ministères.
De plus, il v a déjà un orqanisme gouvernemental l'Office
de sélection et de recrutement du personnel, qui est charqé de
l'application de la loi, qui en fait l'application, qui doit donc surveiller
cette application. Vous avez aussi des syndicats qui sont là pour
s'assurer qu'effectivement la réglementation est respectée et, en
cas d'abus ou en cas de décision qui ne serait pas conforme à la
loi, conforme aux règlements, vous avez une commission de la fonction
publique qui aqit comme tribunal et, enfin, vous avez un ombudsman.
Alors, est-ce qu'on devrait, au niveau de notre commission, aller
rechercher toute cette information, la colliger et faire en sorte qu'on ait des
cahiers d'un pied d'épais au lieu de les avoir de trois pouces, alors
qu'on n'est même pas foutu présentement de passer plus d'un mois
par jour, ce qui veut dire qu'on a déjà pris pas mal de
retard?
Donc, voici la question qu'il faut se poser: Dans quelle mesure doit-on
multiplier les niveaux de contrôle lorsque l'Assemblée nationale a
déjà prévu un contrôle très poussé de
toutes ces décisions? C'est sur cette base, qu'après avoir
examiné la question, il nous est apparu qu'il n'était pas
désirable qu'on refasse le travail de la commission ou des syndicats qui
sont là pour surveiller ou pour défendre les
intérêts de leurs membres. Dans le cas des cadres
supérieurs, on me dit que dans les comptes publics, on publie
effectivement ces données; donc, c'est une donnée qui est
publique. Quant aux sous-ministres et sous-ministres adjoints, là, je
reconnais qu'il n'y a pas d'information publique pour les hauts fonctionnaires.
Je pense cependant que dans la mesure où la commission Paré a
entrepris une réflexion et a soumis au gouvernement les résultats
de cette réflexion concernant la disponibilité de certaines
informations, je pense que je vais attendre, purement et simplement, que le
gouvernement se soit prononcé sur l'à-propos de publier ces
informations concernant les sous-ministres et les sous-ministres adjoints.
Quant au personnel politique, on pourrait également
décider qu'on va surveiller comment le Parti libéral
dépense les fonds qui lui sont alloués pour enqager son personnel
politique dans le cabinet du chef de l'Opposition ou ailleurs. On pourrait
effectivement décider que ça doit s'appliquer à tout le
personnel politique qui est engagé. Il y a un comité de
régie interne à l'Assemblée nationale qui fait un premier
travail de déblayage à cet égard. Je reconnais que
l'Opposition n'y est pas représentée. C'est peut-être une
réforme qui devrait être entreprise, une réforme au niveau
du comité de régie interne, de manière à ouvrir le
comité de régie interne à tous les partis politiques. Ce
ne serait peut-être pas une mauvaise initiative. Cela pourrait faire
l'objet d'une discussion à tout le moins intéressante.
La question de savoir si on doit, à l'intérieur des
enveloppes prévues pour le personnel proprement politique, introduire un
niveau de contrôle au niveau de la commission des engagements financiers,
cela ne m'apparaît pas évident. Je pense que cela devrait faire
l'objet d'un débat plus en profondeur parce que cela implique toutes les
enveloppes et non pas simplement les cabinets de ministre. En d'autres termes,
cela veut dire que le cabinet du chef de l'Opposition ou les recherchistes de
l'Opposition devraient se soumettre au même genre de traitement. C'est
une décision un peu globale.
Dans le passé, cela ne s'est pas fait ainsi, c'est-à-dire
qu'il n'y a pas eu de contrôle sur la façon que les partis
politiques adoptent pour dépenser ou allouer leur masse salariale. Cela
fait partie de leur discrétion. Ce ne sont pas des sommes
considérables. Il ne peut pas y avoir de gros abus qui vont menacer la
santé économique de l'État. Si un parti politique
décide de payer plus cher une personne plutôt qu'une autre parce
qu'il est intéressé à utiliser les services de cette
personne, pour l'instant, je pense que cela
fait partie de l'arbitraire politique accepté. Il n'y a pas
véritablement de contrôle, si ce n'est sur l'enveloppe globale qui
est allouée aux cabinets, au chef de l'Opposition et aux partis
politiques pour leurs dépenses de recherche. Je pense qu'on peut laisser
les partis politiques se débrouiller avec cette administration.
D'une part, vous avez une information qui est trop
disséminée dans la machine gouvernementale; d'autre part, il y a
déjà des mécanismes de contrôle en place,
prévus par l'Assemblée nationale pour s'assurer que les lois et
règlements sont bel et bien respectés. Il y a également le
Protecteur du citoyen qui peut intervenir en cas d'injustice. Une bonne partie
de l'information au niveau de la rémunération des cadres est
publique, dans les comptes publics. Il ne resterait que le personnel politique,
je viens de l'aborder, et la question des sous-ministres et sous-ministres
adjoints. Lorsque le gouvernement aura terminé sa réflexion sur
le rapport Paré, il est possible qu'il décide de rendre
également public ce genre d'information, mais je pense que ce n'est pas
à cette commission que je m'avancerais davantage. J'attendrai
qu'effectivement la réflexion ait eu lieu au niveau du gouvernement sur
l'ensemble du rapport Paré et sur l'ensemble de l'information qui devra
être rendue publique.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Vous vous étiez engagé, M. le
président du Conseil du trésor, à examiner le pour et le
contre d'une telle inclusion. Vous venez de me dire le contre d'une telle
inclusion. Qu'est-ce que vous avez trouvé en faveur d'une telle
inclusion?
M. Bérubé: En faveur je n'ai pas trouvé
grand-chose; en fait, je n'ai rien trouvé en pratique.
M. Paradis: Avez-vous cherché?
M. Bérubé: C'est-à-dire que je suis parti du
principe que, dans la mesure où nous avions un tribunal, qui est cette
Commission de la fonction publique, chargé de surveiller, je me suis
dit: A-t-on besoin d'un autre surveillant pour le surveillant?C'est
possible. Enfin, il y a une multiplication de surveillants qui finit, à
un moment donné, par amener un gouvernement, tous les gouvernements avec
plus de chefs que d'Indiens. J'entends souvent l'Opposition libérale
parler du gaspillage des fonds publics. La demande de l'Opposition
m'apparaît, en tout cas, un autre bel exemple de gaspillage des fonds
oubliés, parce que, les trois quarts du temps, l'augmentation de la
machine bureaucratique vient de ce qu'on veut surveiller d'un peu plus
près. Alors, on engage des fonctionnaires pour surveiller un peu plus
et, après cela, on engage des fonctionnaires pour surveiller les
fonctionnaires qui surveillent, etc. C'est cette multiplication des niveaux de
surveillance qui nous amène un alourdissement de la machine
gouvernementale. Dans la mesure où il y a une Commission de la fonction
publique, où les partis politiques s'entendent pour choisir des membres
de la commission qui soient au-delà de toute partisanerie politique qui
sont chargés de l'application du règlement, je ne vois vraiment
pas pourquoi la commission des engagements financiers devrait se promener avec
un document qui aurait un pied d'épais plutôt que six pouces.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
Une voix: On ne peut rien entendre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne a la parole.
M. Polak: Oui. M. le Président, j'accepte partiellement la
parole du ministre, mais, quand on a discuté de ce problème la
dernière fois, on s'est limité au personnel politique et aux
cadres supérieurs. Évidemment, on a demandé au ministre de
nous faire part de ses observations. Je ne sais pas ce qu'il veut dire. Est-ce
qu'on a le droit de peut-être enregistrer un vote là-dessus? Si
lui ne veut pas accepter cela, moi, je ne suis pas d'accord avec lui. Je crois
qu'au point de vue d'une administration ouverte et tranparente, c'est justement
une des catégories qu'on devrait examiner. L'avantage de notre
commission, c'est qu'on agit rapidement. On vient ici chaque mois, tandis dans
les autres commissions de vérification...
M. Bérubé: Comme rapidité, vous
reviendrez!
M. Polak:... c'est peut-être une fois par année et
c'est après le fait. On a déjà évoqué
beaucoup d'arguments la dernière fois en faveur d'un tel examen,
évidemment pour des catégories bien restreintes, je suis d'accord
avec cela. Mais je ne sais pas, est-ce qu'on vote sur la recommandation du
ministre? Parce que, si vous dites: Je ne l'accepte pas, j'aimerais tout de
même faire enreqistrer notre opposition à cela. Personnellement,
je suis très en faveur d'inclure cette catégorie.
Le Président (M. Gagnon): Pour répondre à
votre question, il n'y a pas de vote à cette commission des engagements
financiers.
M. le déouté de Rrome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre, pour ajouter à ce que mon
collègue de Sainte-Anne vient de vous mentionner, pour ne citer qu'un
exemple, lors de l'étude des crédits, du ministère de
l'Environnement, au début de juin de cette année, on s'est
aperçu a posteriori qu'au niveau strict du personnel du cabinet du
ministre il y avait, dans un cas entre autres, une augmentation de salaire de
plus de 40%. Et la seule justification qu'on a pu avoir a posteriori, un an
après, de la part du ministre, c'est que le cabinet dispose d'une
enveloppe budgétaire, etc.
Ce genre de contrôle s'est effectué plus d'un an
après et la réponse qu'on a obtenue - il faut se situer dans une
période de restriction budgétaire, je pense que le gouvernement
en parle assez souvent - fut que c'était une personne qui n'avait pas
changé de fonction, dont les qualifications n'avaient pas
été modifiées par l'obtention d'un diplôme de
quelque nature que ce soit. Or, elle se voit octroyer tout à coup une
augmentation de 40%.
C'est le genre de question qu'on aimerait être en mesure de
vérifier, pas un an ou un an et demi après, parce que le genre
d'information dont on parle devient disponible un an ou un an et demi
après. Il n'y a pas de dépenses supplémentaires, il n'y a
pas de contrôle supplémentaire qu'on vous demande. Ce qu'on vous
demande de faire au niveau des enveloppes des cabinets, du personnel politique,
c'est de rendre l'information connue, de donner cette information à
l'Opposition dès que vous la possédez, ce qui ne coûte
absolument pas plus cher, qui ne demande l'engagement d'aucun autre
fonctionnaire supplémentaire et qui nous permet, au niveau de
l'Opposition, d'exercer un travail un peu plus vigilant.
Je comprends que, si le gouvernement ne veut pas se faire poser ce genre
de question, il va tout simplement se refuser à nous communiquer une
telle information et je comprends que le gouvernement, s'il veut faire preuve
de la transparence dont il a souvent parlé, va tout simplement nous
répondre: Aussitôt que cette information nous sera connue, nous
vous la communiquerons et nous acceptons que cela fasse partie du mandat des
engagements financiers, poser des questions sur ce genre d'embauche ou
d'augmentation de rémunération.
Le Président (M. Gagnon): M. le président.
M. Bérubé: De l'intervention du
député de Brome-Missisquoi, je note premièrement, à
ma grande satisfaction, que dans l'argumentation qu'il apporte pour
défendre cette demande d'information additionnelle il souligne
qu'effectivement il ne faut pas entraîner des dépenses
administratives de contrôle, de vérification pour colliger
l'information, tel que finalement on entraîne des dépenses pour
l'État qui ne sont pas justifiées, ce qui, à ce
moment-là, forcément, nous amène à un certain
consensus que la demande initiale exorimée par le député
de Rrome-Missisquoi pour que tous les engagements, mutations, mises à la
retraite impliquant plus de 75 000 $ soient soumis à cette commission
était en fait abusive. (10 h 30)
II y a déjà un premier consensus. C'est que la demande
initiale n'avait pas de bon sens et, là-dessus, je pense qu'on est
absolument d'accord des deux côtés de cette table. Je suis content
de voir que le député de Brome-Missisquoi le reconnaît, ce
qui l'amène, à ce moment-là, à réduire sa
demande et à ne vouloir l'appliquer qu'aux membres du personnel
politique, donc, à restreindre sa demande, en utilisant comme
argumentation pour défendre ce point de vue, qu'effectivement, dans ce
cas-là, c'est beaucoup plus limité et que cela ne devrait pas
entraîner des dépenses considérables. Par
conséquent, c'est plus raisonnable. Je pense que, sous cet angle,
indéniablement, le député de Brome-Missisquoi a un
point.
Toutefois, cela m'amène à dire: Pourquoi, en ayant
examiné le problème des cabinets politiques, n'étais-je
pas plus convaincu qu'il le fallait? On n'a pas eu de discussion en profondeur
au niveau du Conseil des ministres sur cette question. On n'en a même pas
discuté du tout, en pratique. Je me suis référé
à une assez longue tradition en vertu de laquelle, si un ministre qui a
à sa disposition une enveloppe pour faire fonctionner son cabinet -
admettons 400 000 $ ou 450 000 $ - décide de paver 450 000 $ à
une personne parce qu'il estime que, sur le plan politique, il n'a besoin que
de ce conseiller et s'estime parfaitement bien renseiqné avec un
conseiller à 450 000 $, alors, bon sang, qu'il l'engage! Il se
débrouillera avec lui. Si, effectivement...
M. Paradis: Ils veulent postuler l'emploi...
M. Bérubé:... il a fait erreur, il va payer sur le
plan politique, parce que sa carrière politique risque d'être
sérieusement compromise, s'il fait un certain nombre d'erreurs. En
d'autres termes, si l'Opposition libérale choisit de mauvais
recherchistes et que, parce qu'elle a choisi de mauvais recherchistes, elle
fait un mauvais travail d'opposition, elle paiera pour au moment de
l'élection. On l'a vu d'ailleurs lors de la dernière. Je ne suis
pas allé voir comment vous avez dépensé votre argent. Je
me doute que vous l'avez mal dépensé, mais cela, je n'y peux rien
et, d'ailleurs, vous êtes en
train de faire un nettoyage assez magistral. J'espère que cela va
s'améliorer, mais ce que cela veut dire, en pratique, c'est que si vous
faites des erreurs politiques avec l'enveloppe que l'Assemblée nationale
met à votre disposition, c'est votre problème. On s'est
posé la question suivante: Faut-il aller plus loin dans l'examen de
chague dépense que fait le chef de l'Opposition? Je comprends que cela
vous permettrait peut-être de contrôler ce que votre chef fait avec
l'enveloppe d'argent mise à sa disposition.
M. Caron: Soyez donc sérieux!
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Caron: M. le Président, qu'on revienne donc au
sérieux!
M. Bérubé: Cela montre jusqu'à quel point on
doit entrer dans la surveillance des sommes mises à la disposition des
partis politiques, par l'Assemblée nationale, pour du travail proprement
politique. Parce que les employés d'un cabinet ne font pas partie de la
fonction publique; la nouvelle loi, d'ailleurs, à cet égard, a
véritablement fait la différence entre le personnel politique et
le personnel de la fonction publique. Alors, dans la mesure où on
reconnaît que le personnel politique n'est pas soumis aux mêmes
lois, aux mêmes réglementations, qu'on ne définit plus
d'échelle de salaire, qu'on laisse une certaine marge de manoeuvre aux
partis politiques pour choisir qui ils vont engager, comment ils vont l'engager
et quel montant ils vont payer, la question qu'on peut se poser maintenant est:
Est-ce que la commission des engagements financiers doit maintenant commencer
à scruter... ce qui serait d'ailleurs intéressant, parce que
ça obligerait l'Opposition libérale à venir déposer
les papiers indiquant combien elle paye ses recherchistes et ça pourrait
faire l'objet d'une discussion ici. Je ne le sais pas. Mais, je suis parti du
principe que, comme il s'agissait de sommes modestes, comme il s'agissait
également de sommes mises, d'une façon assez
discrétionnaire, à la disposition des partis politiques, de
manière que ceux-ci puissent faire leur travail politique, j'ai
pensé que ce n'était pas nécessaire de commencer à
vouloir pousser plus loin la surveillance.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missiquoi.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor
est en train de reprendre, dans sa totalité, le débat qui a
été amorcé à notre dernière réunion.
Le procès-verbal, que le secrétaire a dressé, est assez
exact; on en était rendu à une formule qui serait limitée
au personnel politique et aux cadres supérieurs. Tout ce qu'on a obtenu
comme réponse du président du Conseil du trésor
jusqu'à maintenant, c'est que, au niveau des cadres supérieurs,
sous-ministres, sous-ministres adjoints, le gouvernement était pour
prendre connaissance, étudier et décider dans quelle mesure il
mettrait en pratique le fameux rapport Paré.
L'Opposition se contente d'une telle réponse et vérifiera
en temps et lieu quelle a été la décision du gouvernement
à la suite de ce rapport Paré, en ce qui concerne les cadres
supérieurs.
Mais, en ce qui concerne le personnel politique, j'ai pris un exemple
tantôt à l'intention du président du Conseil du
trésor. Tout ce que ce dernier a réussi à nous
répondre jusqu'à maintenant, c'est: Est-ce que vous seriez
d'accord, vous du Parti libéral, de déposer, au niveau politique,
combien votre personnel politique gagne?Oui, on est d'accord
à le déposer. Mais ce qu'on demande, c'est que tout le monde
dépose combien son personnel politique qaqne. Lorsqu'on arrive à
l'étude des crédits des ministères, à la fin de
l'année, et qu'on retrouve des auqmentations de 40% parmi du personnel
qui n'a pas changé de classification, etc., le ministre me
répond: Bah! s'il peut s'engager des conseillers à 450 000 $,
c'est son enveloppe, il est responsable politiquement. Je pense qu'on n'a pas
le droit de se satisfaire d'une telle réponse du président du
Conseil du trésor.
Il est certain qu'au niveau des engagements financiers, pour ne citer
qu'un exemple, le ministère de l'Énergie et des Ressources
pourrait faire un seul projet dans l'année de toute son enveloppe
budgétaire, à la condition qu'il puisse la rentrer dans un
élément de programme quelque part et le ministre aurait à
vivre avec les conséquences politiques. Mais ce qu'il faut que le
ministre comprenne, et je comprends qu'il est nouveau à cette
commission, c'est que la commission des engagements financiers est justement
là pour que le ministre qui fait ces choses-là, qui ne sont pas
acceptables, ait à en répondre publiquement et n'ait pas à
en répondre publiquement un an ou un an et demi après, mais dans
les meilleurs délais. C'est ce qu'on vous demande de faire. Est-ce que
vous êtes prêt, M. le président du Conseil du trésor,
MM. les membres du gouvernement - parce que vous êtes un petit peu tous
solidaires de la réponse qu'il va donner; je n'ai pas entendu trop
souvent d'applaudissements dans ce qu'on a eu comme réponses
jusqu'à maintenant, vous êtes tous solidaires de cette
réponse-là - à accepter que la commission des engagements
financiers ait également comme mandat - et on peut le décider
dès ce matin - d'examiner les dépenses, les salaires, les
mutations du personnel politique tant du parti au pouvoir
que du parti de l'Opposition? Est-ce que la transparence dont vous
parlez est à ce ooint opaque que vous allez refuser une demande si
raisonnable qui n'entraîne, pratiquement parlant, aucun
déboursé, aucun coût et aucun enqaqement de fonctionnaire
additionnel? Quelle est votre raison de refuser?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II appartient au comité de
régie interne de l'Assemblée nationale, qui surveille ces
dépenses et qui surveille toutes les dépenses des
députés et des partis politiques et qui doit approuver,
d'ailleurs, les enveloppes budgétaires mises à la disposition des
partis politiques et des ministres pour leur cabinet politique, de
décider si oui ou non il estime justifié de permettre un
débat public sur l'utilisation, par les partis politiques, des sommes
mises à leur disposition par l'Assemblée nationale à des
fins d'activités politiques.
L'objectif de la commission des engagements financiers est de surveiller
les dépenses gouvernementales. Ce dont nous parlons présentement,
ce ne sont pas des dépenses gouvernementales, ce sont des
dépenses faites par les partis politiques pour des activités
politiques. Lorsque le gouvernement vote le budget de l'Assemblée
nationale, vous le savez d'ailleurs, il existe une autonomie de
l'Assemblée nationale face à l'Exécutif. Nous ne
contrôlons pas, comme Exécutif, les dépenses du
président de l'Assemblée nationale. Par conséquent, le
rôle de cette commission des engagements financiers, je le vois comme
ceci: C'est de contrôler les dépenses du gouvernement, les
dépenses de l'Exécutif, du Conseil exécutif, les
dépenses des ministères, les dépenses prévues dans
le budget voté par l'Assemblée nationale. Là-dessus, pas
de problème, sauf pour la question, comme on le disait tantôt, des
sous-ministres et des sous-ministres adjoints. Je n'ai pas vraiment d'objection
fondamentale à ce que cela fasse l'objet d'une discussion publique.
Là où vous élargissez le débat, c'est lorsque vous
dites: On voudrait pouvoir contrôler les dépenses des partis
politiques.
M. Caron: On ne veut pas les contrôler, on veut savoir.
M. Bérubé: On veut savoir quelles sont les
dépenses des partis politiques. Je pense que c'est une question qui
relève du comité de régie interne et de la commission de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Peut-être qu'en ce qui concerne les
dépenses des partis politiques cela relève du comité de
régie interne, comme vous l'avez mentionné.
M. Bérubé: C'est du ressort de la commission de
l'Assemblée nationale.
M. Paradis: Je demanderais une opinion au président. Une
chose demeure certaine: les enveloppes des cabinets des ministres sont prises
à même les dépenses gouvernementales, comme vous les
appelez, et font l'objet d'études au moment de l'étude des
crédits de chacun des ministères, un an après.
M. Bérubé: Oui, comme l'Assemblée
nationale.
M. Fortier: Le but...
M. Bérubé: Comme l'Assemblée nationale.
M. Fortier: Non, comme tous les ministères. Le but de la
commission des engagements financiers - je vous réfère à
un document de travail, à une recherche effectuée par Louise
Morisset sur les engagements financiers - est de ne pas attendre une
année ou une année et demie et de vérifier, dans un
délai plus bref, les dépenses gouvernementales. Dans ces
dépenses qouvernementales, on n'a aucune difficulté, lorsque
arrive l'étude des crédits, un an ou un an et demi après,
à obtenir le genre d'information qu'on demande ce matin. Ce qu'on
demande, c'est d'accélérer ce processus pour qu'on puisse le
critiquer d'une façon plus efficace et plus proche, finalement, de la
décision ministérielle qui fait en sorte qu'il y a une
augmentation ou une diminution ou de l'embauche.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je pense que la demande devrait
être faite à la commission de l'Assemblée nationale qui
surveille les dépenses de l'Assemblée nationale et non pas
à la commission des engagements financiers. Ce que vous nous proposez
présentement, c'est de faire en sorte que la commission des engagements
financiers surveille le travail de la commission de l'Assemblée
nationale. Le Conseil du trésor n'approuve pas l'engagement du personnel
politique. À ma connaissance, lorsque le chef de l'Opposition veut
engager une personne pour travailler à son cabinet, il ne vient pas
devant le Conseil du trésor demander l'autorisation en soumettant une
rémunération hypothétique. Il ne vient pas. Il est
complètement libre. Il ne relève pas du Conseil du trésor.
Par conséquent, pourquoi
est-ce que je commencerais à vouloir exercer un contrôle ou
une surveillance des dépenses du chef de l'Opposition? Ce n'est pas le
rôle du Conseil du trésor. Cette commission des engagements
financiers est là pour surveiller les dépenses gouvernementales.
Si vous trouvez que la commission de l'Assemblée nationale n'exerce pas
un contrôle adéquat des activités des partis politiques,
adressez-vous à la commission de l'Assemblée nationale, mais ne
demandez pas à cette commission de mettre en tutelle la commission de
l'Assemblée nationale. Vous posez les questions au mauvais endroit.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le président du Conseil du trésor,
vous semblez mélanger deux enveloppes budgétaires distinctes. Il
y a les enveloppes budgétaires qui sont remises aux partis politiques
pour fins de bureaux de recherche, etc., qui découlent, sauf erreur, de
la commission de l'Assemblée nationale. Il y a également les
enveloppes des cabinets de ministre qui elles, sauf erreur, ne sont pas
étudiées par la commission de l'Assemblée nationale, mais
au moment de l'étude des crédits de chacun des ministères.
C'est ce qui s'est fait lors de l'étude des crédits cette
année au niveau des ministères - j'ai assisté à
trois ou quatre commissions personnellement - de l'Environnement, Loisir,
Chasse et Pêche, Agqriculture. C'est la façon dont on a
procédé. Ce qu'on demande, c'est qu'au lieu d'attendre un an, un
an et demi la commission des engagements financiers, qui étudie le reste
des crédits que ces commissions étudient un an, un an et demi
après, ait la possibilité de faire la même chose avec un
des éléments qui échappe présentement à ce
contrôle, qui est le personnel du cabinet des ministres.
M. Bérubé: C'est le comité de régie
interne de l'Assemblée nationale, qui relève du président,
présidé par le président, qui administre toutes ces
enveloppes. Ce n'est pas le Conseil du trésor. Les décisions
concernant ces enveloppes et les façons de dépenser, les
procédures, les règlements internes relèvent du
comité de régie interne de l'Assemblée nationale. C'est
pour cette raison que je vous dis: Vous vous adressez à la mauvaise
autorité, parce que cela supposerait que l'Exécutif effectuerait
un contrôle des dépenses de l'Assemblée nationale. Or, dans
la tradition parlementaire, même s'il existe, je ne dirais pas une
vérification, mais on essaie de normaliser les règles internes de
procédure à l'Assemblée nationale et celles
prévalant dans l'ensemble du gouvernement, il reste qu'on a toujours
défendu une certaine marge d'autonomie de l'Assemblée nationale
face à l'Exécutif. Cela m'apparaît assez sage, d'ailleurs,
comme politique. C'est une longue tradition britannique qui le veut ainsi et je
pense que vous vous adressez au mauvais endroit. (10 h 45)
Je ne dis pas que ce n'est pas désirable. Personnellement, je
n'ai aucune objection à ce que les données concernant mon cabinet
soient rendues publiques, mais je pense que c'est une question de politique
générale. Il s'agit d'enveloppes administrées par le
comité de régie interne de l'Assemblée nationale et je
pense qu'on devrait s'adresser à ce niveau d'autorité
plutôt qu'au niveau du Conseil du trésor. En tout cas, il ne
m'apparaît pas désirable que le Conseil du trésor s'engage
dans un contrôle, une vérification systématique des
dépenses de l'Assemblée nationale. Cela ne m'apparaît pas
désirable. Maintenant, peut-être que l'Opposition a changé
d'idée à cet égard et qu'aujourd'hui elle aimerait
qu'effectivement le Conseil du trésor surveille d'un peu plus
près comment elle dépense son argent. Mais cela ne
m'apparaît pas désirable. Je ne suis pas intéressé
à le savoir. Si vous voulez mettre tout votre argent sur une personne,
mettez-le, cela ne dérange pas. Vous paierez pour.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, le raisonnement du ministre en
ce qui concerne le personnel politique ne peut s'appliquer aux cadres
supérieurs parce que, tout de même, ce sont des catégories
différentes.
M. Bérubé: C'est différent.
M. Polak: Donc, au moins en ce qui concerne les cadres
supérieurs, il v a des données très intéressantes
que, je pense, la population a le droit de connaître. C'est de l'argent
qui vient de la bourse publique. C'est bien beau de faire de petites
distinctions ici et là, tout ce qu'on demande... Par exemple, pour les
cadres supérieurs, je pense que c'est très pertinent d'avoir ces
renseignements. La dernière fois, on s'est limité aux cadres
supérieurs; ça ne veut pas dire que, chaque fois que quelqu'un
est engagé, un candidat péquiste qui a été
défait, par exemple, ce qui arrivera avec lui, on ne veut
peut-être pas avoir tous ces renseignements, mais on veut certainement
savoir ce qui se passe au point de vue des cadres supérieurs. De cette
manière, on va être renseigné pour aller plus loin
peut-être plus tard.
Si le ministre s'oppose à donner ces renseignements pour le
personnel politique, je peux comprendre ça, parce qu'il y a une
distinction entre les deux groupes. Mais est-
ce que le ministre serait d'accord, au point de vue des cadres
supérieurs, de commencer quelque chose de neuf dans cette commission,
soit qu'on obtienne le renseignement à l'avenir pour les cadres
supérieurs? Je pense qu'au point de vue de la transparence, il faut
garder le champ libre, il n'y a rien à cacher, peut-être
trouvera-t-on des choses sur lesquelles on devra se poser des questions plus
tard.
Le Président (M. Gagnon): M. le président du
Conseil du trésor.
M. Bérubé: Le rapport Paré est favorable
à une telle mesure. Alors, il est tout à fait possible que le
Conseil des ministres retienne cette recommandation du rapport Paré et
que, éventuellement, toutes les conditions d'emploi de personnel
supérieur, y compris même les sociétés
d'État, soient éventuellement du domaine public et fassent
l'objet d'une diffusion rapide. C'est tout à fait possible, mais le
Conseil des ministres n'a pas encore pris en considération le rapport
Paré, décidé des mesures qu'il retiendrait et, par
conséquent, je ne me sens pas en mesure de m'avancer plus avant
là-dessus. C'est pour cette raison que, dans le cas des cadres
supérieurs, si vous voulez, on va attendre que le gouvernement se soit
prononcé sur l'ensemble de cette question avant d'aller plus loin.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missiquoi.
M. Paradis: M. le Président, je suis informé qu'au
niveau des dépenses du budget du ministère de l'Assemblée
nationale, on procède de la même façon que dans tous les
autres ministères du gouvernement.
Finalement, la commission dont vous me parlez a la même
responsabilité que la commission des crédits de I'Agriculture,
pour ne citer qu'un exemple, ou celle des crédits de l'Energie et celle
de l'Assemblée nationale. On peut, comme vous le dites, poser ces
questions un an après, a posteriori. On sait que les enveloppes de
cabinets de ministre sont adoptées par ces commissions comme toutes les
enveloppes des autres ministères sont adoptées également
par toutes ces commissions. Le parallèle se tient d'un bout à
l'autre.
C'est ce qu'on vous demande de faire dans les circonstances. Vous
pourriez nous répondre, dans chacun des autres éléments,
et complètement dépouiller la commission des engagements
financiers de chacune de ses prérogatives, finalement, en disant: C'est
le mauvais forum, adressez-vous à la commission des crédits de
l'Aqriculture, vous aurez la réponse dans un an ou un an et demi. Ce
qu'on demande de faire, c'est de limiter le problème. Au lieu de
l'adresser à la commission des crédits de l'Agriculture, des
Affaires sociales, de l'éducation, on vous demande d'élargir un
tant soit peu les pouvoirs de cette commission pour y inclure le mandat
d'étudier le détail de ces enveloppes une fois la dépense
autorisée et effectuée. Je sais que ça se fait à
l'intérieur... Je répète au ministre que ça ne
demande aucune dépense supplémentaire.
Je vais demander un avis au président de cette commission. Est-ce
que la commission des engagements financiers, suivant le règlement de la
Chambre, peut modifier sa procédure pour y inclure l'étude
détaillée au niveau du personnel politique?Est-ce que
la commission des engagements financiers peut élargir son mandat pour
étudier ce qui se rapporte à la nomination, à la
rémunération, à la permutation et la mise à pied ou
à la retraite du personnel politique des cabinets de ministre? Est-ce
que c'est de notre autorité? Si c'est de notre autorité, on n'est
pas devant le mauvais forum et il faut prendre la décision plutôt
que de dire: Vous êtes devant le mauvais forum. Parce que dans tout ce
qu'on peut aborder, on peut dire: Reléguez ça à telle ou
telle commission. C'est justement dans le but d'éviter ce genre de
relégation aux oubliettes que la commission des engagements financiers a
été créée afin de pouvoir interroger le
gouvernement dans les mois qui suivent, ou dans un contexte des plus
favorables, dans le mois qui suit la dépense.
M. le Président, est-ce que cette commission peut se prononcer?
Si elle ne peut pas se prononcer, je vais à l'encontre du
règlement. Si elle peut se prononcer, le ministre est en train d'essayer
d'envoyer la balle dans un camp où elle ne devrait pas aller.
Je peux vous soumettre, à l'appui de la question que je vous ai
posée, M. le Président, une argumentation d'interprétation
qui peut facilement aller dans le sens que la commission est autorisée
à adopter sa propre procédure et qu'elle peut décider ce
qui doit v être inclus et ce qui ne doit pas y être inclus.
M. Bérubé: Est-ce que la commission des engagements
financiers peut adresser une demande à la commission de
l'Assemblée nationale pour que celle-ci...
Une voix: À l'ordre! M. Paradis: À
l'ordre!
Le Président (M. Gagnon): J'ai besoin d'être
éclairé, j'ai le droit de me faire éclairer; alors, c'est
dans ce sens que j'écoute le ministre.
M. Pagé:... vous ne serez pas éclairé
tellement.
M. Bérubé: Est-ce que la commission des engagements
financiers peut adresser une requête à la commission de
l'Assemblée nationale pour que le comité de régie interne,
qui relève du président de l'Assemblée nationale,
fournisse à cette commission toutes les données et informations
impliquant les enveloppes mises à la disposition du personnel politique
relevant autant des partis que des ministres? J'imagine que la commission des
engagements financiers peut toujours faire n'importe quelle demande à
n'importe qui et le comité de régie interne de l'Assemblée
nationale pourra toujours nous envoyer paître ou non. Il me fera
certainement plaisir de soulever cette question au comité de
régie interne où je siège. D'ailleurs, nous avons une
réunion cet après-midi à laquelle je ne pensais pas
pouvoir assister, compte tenu des travaux de cette commission. Enfin, je
pourrai peut-être m'absenter une demi-heure, j'irai faire un tour au
comité de régie interne et je lui soumettrai la question, puis je
pourrai revenir avec une opinion.
Mais, le cas échéant, comme je vous le dis, dans la mesure
où l'information qui est demandée fait l'objet de décision
du Conseil du trésor, il me fait plaisir de vous la fournir, avec la
réserve dont on a parlé tantôt concernant certaines
informations impliquant le personnel supérieur, où là je
pense qu'effectivement, ça devrait être du domaine public. Ce
serait, en tout cas, certainement discutable.
Mais autrement, je vous avoue en toute franchise que, personnellement,
je n'y vois aucun intérêt. Je ne veux absolument pas savoir
comment le chef de l'Opposition dépense son argent, ça ne
m'intéresse pas. Évidemment, ça pourrait être
intéressant; ça pourrait nous enseigner comment ne pas faire les
choses. Mais à part ça, en toute franchise, je ne suis pas
intéressé. Vous ferez bien ce que vous voudrez avec votre
argent.
M. Paradis: Le président du Conseil du trésor ne
semble pas se souvenir que son parti avait l'air beaucoup plus curieux dans
l'Opposition qu'au pouvoir.
L'argqumentation soumise par le président du Conseil du
trésor porte à faux. Il dit: Est-ce que cette commission a
autorité pour demander à la sous-commission de l'Assemblée
nationale... il n'a pas compris quelle était la quintessence de
l'argumentation. On ne demande pas à l'Assemblée nationale ou
à la commission de l'Assemblée nationale si on peut, on
décide, d'après nos règles de procédure, si cette
commission va se pencher sur les dépenses au niveau des enveloppes du
personnel politique des cabinets de chacun des ministères et les
informations, on les demandera à chacun des cabinets qui les a
déjà et qui les produit.
M. Bérubé: Ils ne sont pas obligés de les
fournir?
M. Paradis: Non, écoutez, ils ne sont absolument pas
ohligés de les fournir et ils refuseront de les fournir, M. le
président du Conseil du trésor. Voilà une très
belle attitude de transparence. Je vous félicite. Sérieusement,
ça démontre jusqu'à quel point vous tenez à
éclairer la population sur ces choses. Est-ce que cette commission peut
inclure dans son mandat, l'étude de ces choses? On n'a pas de permission
et cette demande ne s'adressera pas à la sous-commission de
l'Assemblée nationale. Vous avez mal saisi où était le
problème.
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus, MM. les
membres de la commission, vu qu'on m'avait demandé
précédemment un renseignement, à savoir s'il y aurait
possibilité de changer de salle pour les travaux d'aujourd'hui, je viens
d'avoir l'autorisation de prendre la salle 81-A, ce qui va me donner, pour
répondre à votre question, un certain temps Dour
réfléchir. On va suspendre les travaux pour cinq ou dix minutes
et on va changer de salle. À ce moment, j'essaierai de répondre
à votre question.
(Suspension de la séance à 10 h 56)
(Reprise de la séance à 11 h 35)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, messieurs!
Pour répondre à la question qu'on m'a posée au
moment de la suspension, il y a maintenant trente minutes, je dois vous dire
qu'en vertu de l'article 135-A, en principe, les pouvoirs de cette commission
sont illimités, mais avec l'annexe c, c'est à portée
restreinte. En regard de l'article 135-A et de la Loi sur l'administration
financière, il ressort clairement que tout est centré sur les
engagements du gouvernement, soit le pouvoir exécutif.
Cette commission a pour mandat de scruter, de regarder les engagements
financiers du Conseil du trésor ou du pouvoir exécutif. La
preuve, c'est qu'on dit dans notre règlement que le Conseil du
trésor sera représenté. Il ressort sûrement que
c'est l'interlocuteur valable.
La loi a prévu que toutes les questions des cabinets des
ministres relevaient de la commission de régie interne de
l'Assemblée nationale. Si on désire que de tels engagements,
amenés à l'Assemblée nationale au nom du pouvoir
exécutif, soient examinés par la commission des engagements
financiers, il faudrait très certainement
modifier en conséquence l'article 135-A de notre règlement
pour, entre autres, permettre à la commission de régie interne de
l'Assemblée nationale d'avoir un interlocuteur valable devant cette
commission, parce que le président du Conseil du trésor n'a pas
et ne peut avoir le mandat pour répondre des engagements qui
relèvent du pouvoir législatif.
La commission, si elle le désire, pourrait toujours inscrire ce
pouvoir dans ses règles de pratique, mais, d'après ma
réflexion, je suis convaincu qu'il serait inopérant, parce que la
commission outrepasserait les pouvoirs législatifs prévus
à l'article 135-A, ce qui veut dire qu'en définitive, pour
obtenir ce que vous demandez, vous pouvez l'inscrire, parce que la commission
est maîtresse de ses travaux, mais la présidence ne pourrait
l'accepter tant qu'on ne retournera pas à l'Assemblée nationale
modifier l'article 135-A en conséquence.
Là-dessus, si jamais vous voulez entreprendre des
procédures assez longues -on est parti pour cela ce matin et c'est votre
liberté de le faire, mais, à l'ordre du jour, on a inscrit qu'il
fallait étudier les engagements financiers de quatre mois - je
suggérerais à la commission de prévoir une séance
de cette commission où on discutera uniquement des règles de
pratique. À ce moment-là, on le verra à l'ordre du
jour.
M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, votre
précision est d'une rare sagesse.
M. Polak: Une sagesse ordinaire.
M. Bérubé: Je comprends que l'Opposition aurait
peut-être aimé voir le président du Conseil du
trésor exercer un contrôle un peu plus sévère sur
les dépenses sans doute de son parti, mais je vous avoue, en toute
humilité, M. le Président, que je ne me sentais absolument pas
intéressé. Je pense qu'il est sage pour les partis politiques que
l'Assemblée nationale soit dotée d'une autonomie telle qu'elle
n'ait pas à soumettre à l'Exécutif toutes ces
dépenses et qu'au contraire, elle dispose d'une marge de manoeuvre qui
m'apparaît saine à l'intérieur du parlementarisme
britannique.
J'ai tenté d'expliquer l'esprit de cette longue tradition.
Malheureusement, le député de Brome-Missisquoi, pour une raison
que j'ignore totalement, ne semblait pas vouloir comprendre l'esprit de cette
longue tradition parlementaire britannique. Je pense que vous venez de rendre
une décision basée, cette fois, sur une analyse très
précise du règlement et de la procédure traditionnelle de
notre Assemblée nationale. Je pense que vous venez de servir une
leçon de taille au député de Brome-Missisquoi qui est en
train d'apprendre son métier de député.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
Je voudrais tout simplement mentionner que je n'ai pas de leçon
à servir à personne. Je suis obligé de diriger les travaux
suivant les règlements et les procédures qu'on s'est
votés. Je suis obligé d'interpréter, au meilleur de ma
connaissance, la réglementation de l'Assemblée nationale.
M. Paradis: On n'a pas l'intention de porter en appel votre
décision. On a plutôt l'intention de la suivre. On a l'intention
de la suivre en profitant de la porte que vous avez ouverte dans votre
suggestion, que cette commission l'adopte et que cela aille à la
sous-commission de l'Assemblée nationale pour continuer à
être discuté.
Vous allez comprendre l'importance si l'on met en relief les paroles qui
ont été prononcées ici ce matin par le président du
Conseil du trésor qui nous a dit: L'enveloppe d'un cabinet de ministre,
c'est 400 000 $, 450 000 $ et, si un ministre, politiquement, décide
d'engager quelqu'un à 450 000 $, il est libre de le faire, il vivra avec
les conséquences politiques. C'est l'essentiel de ce que le ministre a
dit.
Lorsqu'on met ces paroles côte à côte avec celles
qu'a prononcées le ministre de l'Environement à la commission
permanente de la protection de l'environnement le 3 juin 1981, on a de la
difficulté à concilier ces deux énoncés.
M. Léger s'exprimait ainsi le 3 juin 1981, et je cite:
"L'enveloppe totale d'un cabinet est une somme d'argent qui comprend les
salaires du personnel, attaché politique, secrétaire particulier,
secrétaire particulier adjoint et personnel de soutien. À
l'intérieur de cette enveloppe, il y a aussi pour chacune des fonctions
des minimums et des maximums. Donc, dépendant de différents
facteurs, le ministre doit déterminer pour chaque personne le maximum
à l'intérieur de cette tranche, mais c'est tout basé
à l'intérieur d'une masse salariale déterminée par
la régie interne. "
Si je me fie aux propos du président du Conseil du trésor,
il y aurait des fourchettes salariales qui prévoiraient des salaires
jusqu'à 400 000 $ ou 450 000 $.
À la suite de ces deux énoncés de principe, on a de
la misère à concilier les énoncés du
président du Conseil du trésor avec ceux du ministre de
l'Environnement. Il y en a un des deux qui ne nous dit pas complètement
la vérité.
Pour en revenir à votre décision, je tiendrais à ce
qu'on profite de votre aimable invitation, qu'on modifie nos règlements
de procédure interne et qu'on soumette le tout, suivant votre
décision, à la commission de l'Assemblée nationale qui, je
n'en doute pas,
ne voudra pas se soustraire à l'examen de choses aussi faciles
à examiner, qui n'entraînent aucune autre dépense que la
rémunération du personnel des cabinets.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, il n'y a pas de
question de privilège à cette commission, je n'ai pas
cherché à en abuser non plus, mais je dois quand même,
maintenant que j'ai droit de parole, corriger une affirmation du
député de Brome-Missisquoi qui est complètement
erronée.
Ce que le député de Brome-Missisquoi souligne concernant
les déclarations du ministre de l'Environnement est exact et ce que j'ai
dit est également exact. Notre formation politique s'est donné
des balises quant à la rémunération de son personnel
politique. Le ministre de l'Environnement faisait référence
à ces balises que nous nous sommes données.
Si l'Opposition libérale ne veut pas se donner de balises et veut
payer 450 000 $, personnellement je n'ai aucune objection...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
M. Bérubé: II ne peut pas y avoir de...
M. Paradis: Question de règlement. J'en reviens, le
ministre ne peut pas charrier de cette façon. Il a dit: Moi, si je veux,
ou si notre gouvernement veut payer 450 000 $. Qu'il ne prête pas ses
paroles à l'Opposition lorsqu'il les prononce lui-même et au nom
de son gouvernement.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Bérubé: Nous nous sommes donné des
balises. Si, politiquement, notre parti avait décidé de ne pas se
donner de balises et de permettre de payer 450 000 $, à ce
moment-là, je dis: Nous aurions à supporter le fardeau politique
de notre décision. C'est ce que j'ai essayé d'expliquer.
Mais, évidemment, le député de Brome-Missisquoi
semble avoir beaucoup de difficulté à comprendre les nuances.
J'ai essayé de lui faire comprendre que, dans la gestion de cette
enveloppe, il y a un élément d'arbitraire politique qui est du
ressort du parti politique qui est responsable des dépenses de cette
enveloppe. (11 h 45)
Par conséquent, je vous dis que si un gouvernement ou un parti
politique décidait de dépenser tout son argent à un
endroit plutôt qu'à un autre, l'Assemblée nationale a
laissé une certaine marge de manoeuvre aux partis politiques pour
décider comment ils le dépenseraient. Cependant, je n'ai pas
affirmé - et je ne voudrais pas que l'on mette ces mots dans ma bouche -
que nous, comme formation politique, allions proposer d'avoir des enveloppes de
rémunération sans limite. Au contraire. Nous avons des
fourchettes. Nous nous sommes donné des échelles de
rémunération et nous essayons dans la mesure du possible de les
suivre. Lorsque quelqu'un veut obtenir une dispense, nous avons une
procédure interne dans notre parti qui nous permet de surveiller les
montants que nous dépensons, mais n'essayons pas d'inciter les lecteurs
des comptes rendus des travaux de cette commission à croire que le Parti
québécois ne surveille pas les dépenses à
l'intérieur de son enveloppe. Bien au contraire, nous avons des balises.
L'impression que j'ai, au contraire, c'est que, présentement.
l'Opposition voudrait que l'Exécutif exerce un contrôle beaucoup
plus serré des dépenses des partis politiques. Or, cela
m'apparaît danqereux comme principe et c'est ce que je n'accepte pas. Je
n'arrive pas à comprendre pourquoi, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre...
M. Bérubé: Je termine sur un point qui
m'apparaît essentiel. Vous avez soulevé la question des quatre
mois que nous devons analyser aujourd'hui et, effectivement, l'Opposition
soulignait tantôt la rapidité avec laquelle notre commission
avançait dans ses études des crédits et que, à ce
moment-là, il serait intéressant pour cette commission d'avoir
instantanément les engagements de tout le personnel, les mutations, les
fins de carrière et autres, de manière que, sachant la
rapidité avec laquelle notre commission travaillait - en l'absence
totale de toute partisanerie politique, d'ailleurs, dans un effort pour
s'assurer d'une plus grande transparence des dépenses publiques - nous
pourrions analyser beaucoup plus rapidement que des organismes comme la
Commission de la fonction publique toutes ces nombreuses transactions
gouvernementales et que ce serait utile de les fournir ici. M. le
Président, je suis convaincu que, maintenant, après ce long
débat, nous allons procéder avec toute la
célérité dont s'est vantée l'Opposition
libérale et que, maintenant, nous allons effectivement nous attaquer aux
engagements financiers.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, après quoi...
M. Paradis: Dois-je comprendre, M. le Président, que le
ministre accepte une partie de votre décision et refuse l'autre partie?
Je pense que la décision que vous avez rendue laissait une porte ouverte
à la bonne volonté de cette commission pour faire montre
d'une
volonté de transparence qui pourrait peut-être
accélérer les travaux et qu'on pourrait accepter de modifier
notre règlement, quitte à le soumettre pour approbation à
la commission de l'Assemblée nationale. C'est ce que j'ai compris de
votre décision. Le ministre dit-il: Étant donné qu'il
faudrait le soumettre, on ne s'en occupe plus et on met cela de
côté, il n'est pas question que cette commission se penche sur ces
dépenses, c'est absolument exclu, on n'a pas l'intention de trancher
avec la tradition?
Je rappellerai que la commission des engagements financiers tranche avec
toute tradition britannique là-dessus. C'est un élément
original dans le système parlementaire québécois qui a
été introduit par une motion du premier ministre Jean-Jacques
Bertrand à l'époque - qui représentait le comté
d'où je suis issu - dans le sens de continuer l'avancement
démocratique et l'étude des crédits du gouvernement. Il
apportait un éclairage encore plus suffisant. Je demande la
collaboration du président du Conseil du trésor pour qu'on
adresse cette demande à la commission de l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi et les autres membres de la commission, c'est un fait que
c'est la suggestion que je faisais, mais je faisais aussi celle de vous dire
que si on veut étudier les engagements financiers tel que le
prévoit l'ordre du jour aujourd'hui, en même temps que je faisais
cette suggestion, je faisais aussi la suggestion qu'on puisse ensemble
planifier ou s'entendre sur une prochaine rencontre où on mettrait
à l'ordre du jour, justement, les règles de pratique de cette
commission.
M. Paradis: M. le Président, si vous me le permettez, je
pense que c'était l'invitation que vous nous aviez faite, si je me
souviens bien, lors de la dernière réunion qu'on avait eue. Il y
avait eu ces deux points qui étaient restés à l'ordre du
jour. Je pense que vous venez de rendre une décision. Si on peut obtenir
une réponse rapide du gouvernement, qui ne semble absolument pas
intéressé à adresser cette demande à
l'Assemblée nationale, on inscrira cela au procès-verbal et on
poursuivra sur le point suivant - c'est aussi simple que cela - qui consiste
également en un amendement au règlement. S'il peut nous dire avec
célérité qu'il refuse tout amendement et qu'il n'est
question d'apporter aucun éclairage additionnel à cette
commission, on aura compris et on procédera à ce
moment-là. Mais la dernière fois, on a accepté votre sage
recommandation de surseoir pour discuter des règles de procédure
à une prochaine réunion. Si on sursoit encore cette fois-ci -
j'ai comme l'impression qu'on est en début d'une
Législature - jamais on n'aura la chance de discuter de ces
choses, M. le Président.
M. Bérubé: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je ne suis carrément pas
intéressé par la question. Il existe une longue tradition et je
ne vois aucun avantage à chercher à la modifier. Si le
député de Brome-Missisquoi est suffisamment pesant au sein de son
parti, il n'aura aucune difficulté à convaincre son caucus de
soumettre cette question, qui lui apparaît fondamentale, à la
commission de l'Assemblée nationale. Celle-ci pourra voir à
mettre sur pied des mécanismes confiant un mandat à notre
commission de surveiller non seulement les dépenses du gouvernement,
mais les dépenses de l'Assemblée nationale. Mais, tant et aussi
longtemps qu'il n'y aura pas une décision de l'Assemblée
nationale voulant que cette commission soit responsable de la surveillance des
crédits de l'Assemblée nationale, pour ma part, on a suffisamment
de travail pour qu'on n'essaie pas de compliquer davantage ce que nous
avons.
En pratique, il y a pour vingt-deux milliards et quelques centaines de
millions de dollars qui nous passent entre les mains et l'Opposition semble
désespérément à la recherche de quelques millions
qui sont rattachés aux dépenses à caractère
purement politique. Personnellement, je n'y vois pas d'intérêt; si
l'Opposition estime qu'effectivement elle doit exercer un meilleur
contrôle sur sa façon de dépenser ses enveloppes et qu'elle
a besoin de l'aide du parti au pouvoir pour tenter d'imposer une
réglementation un peu plus stricte sur sa façon de
dépenser les sommes de ses enveloppes, on en fera une discussion
à la commission de l'Assemblée nationale. Je ne suis
carrément pas intéressé à savoir ce que le Parti
libéral fait avec son argent.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, question de règlement.
Le président du Conseil du trésor aura compris que
l'intérêt premier de l'amendement qu'on propose est d'apporter un
éclairage sur les dépenses gouvernementales et il tente de
renverser le fardeau sur l'Opposition. Il est certain que si on s'engage tous
à apporter un éclairage additionnel - ce matin, on va proposer un
amendement à ce règlement - la commission des engagements
financiers va adresser une demande à la commission de l'Assemblée
nationale.
Je comprends, d'après la réponse du ministre, qu'il n'est
absolument pas intéressé à faire analyser ces enveloppes
et qu'il se
défoule sur celles de l'Opposition. Lorsque nous faisons la
demande, nous montrons que nous sommes prêts à analyser toutes les
enveloppes, mais que le Parti québécois se refuse à ouvrir
ses enveloppes.
Le Président (M. Gagnon): Nous en sommes rendus à
l'adoption des règles de pratique; c'est adopté?
M. Paradis: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missiquoi.
M. Paradis: La dernière fois que nous nous sommes
rencontrés, nous avons discuté de l'article 6 des règles
de pratique de la commission des engagements financiers, article qui se lit
comme suit: "Seul un ministre peut être appelé devant la
commission. Le ministre peut cependant, s'il le juge à propos,
déléguer un fonctionnaire qu'il désigne. Les membres
devront aviser le secrétaire, au moins une semaine avant la tenue d'une
réunion, de leur intention qu'un ministre soit convoqué, ainsi
que du sujet sur lequel des renseignements sont demandés. L'avis de
convocation à un ministre doit être transmis par le
secrétaire de la commission au moins trois jours ouvrables avant la
séance et doit indiquer le sujet sur lequel des renseignements sont
demandés. "
Nous nous étions entendus pour discuter de ce règlement
à une prochaine réunion. L'Opposition avait suggéré
d'amender ledit article 6, de façon à rendre un ministre
complètement responsable des dépenses effectuées par son
ministère et à éviter qu'un fonctionnaire puisse
être placé dans une situation où il aura à
répondre de gestes politiques.
On suggère, comme amendement, de biffer les deux premières
phrases de l'article 6 et de les remplacer par: "Un ministre appelé
devant la commission est tenu de s'y présenter". Le porte-parole du
gouvernement avait bien réalisé le bien-fondé de cette
demande à l'occasion de la dernière séance, lorsqu'il
s'est engagé personnellement à effectuer, non pas à
modifier le règlement, mais à effectuer personnellement, lorsque
la situation l'exigerait, des pressions sur les ministres concernés.
M. Bérubé: Lorsque la situation l'exigerait,
caveat, d'importance majeure.
M. Paradis: M. le Président, est-ce que j'ai la
parole?
Le Président (M. Gagnon): Oui, vous avez la parole, M. le
député.
M. Paradis: Je pense que ce que j'ai cité vient
d'être répété par le ministre, mais qui m'a
interrompu. C'est exactement ce que j'avais dit: Lorsque la situation
l'exigerait. L'Opposition demande, au lieu de fonctionner selon la règle
de se fier au président du Conseil du trésor et aux pressions
qu'il pourrait faire lorsqu'il jugera lui-même que la situation l'exige,
que ce soit plutôt la commission dans son ensemble qui porte ce
jugement-là et qui puisse décider de la convocation d'un
ministre. Je pense que la seule petite différence que l'on retrouve
entre ce que l'Opposition demande - et c'est très minime - et ce que le
ministre nous a offert, c'est tout simplement de se fier un petit peu plus
à la discrétion de l'ensemble de la commission formée du
président du Conseil du trésor, de membres du parti
ministériel et de représentants de l'Opposition, plutôt que
de se fier uniquement au président du Conseil du trésor.
Finalement, ce qu'on demande, c'est de reconnaître que
peut-être, dans une collectivité de cerveaux, on puisse juger
d'une façon plus appropriée de la situation qu'un des cerveaux
laissé à lui seul. Je pense que c'est un amendement qui fera en
sorte que la responsabilité ministérielle sera
complètement assumée et qu'en aucun moment un fonctionnaire ne
sera placé dans une position de défendre une politique ou une
dépense d'ordre politique pour et au compte de son ministre qui l'aura
désigné tout simplement, tel que le permet le règlement
actuellement.
Je sais que le président du Conseil du trésor a tout
compris cette argumentation lorsqu'il nous a fait l'offre de faire des
pressions en temps opportun. La démarche additionnelle qu'on lui demande
est d'appuyer ou même de proposer lui-même cet amendement pour
accepter que la commission substitue son jugement au sien. C'est aussi simple
que ça.
M. Bérubé: M. le Président, je pense que
nous avons discuté cette question en profondeur. En fait, d'une part,
c'est un climat de confiance qui prévaut autour de cette table et,
d'autre part, il est bien clair qu'il y a un jugement politique à
exercer dans l'utilisation de cette comparution des ministres qui,
présentement, relève de la discrétion du ministre. En ce
sens, l'Opposition est libre de faire une bataille politique si, à un
moment donné, elle estime qu'elle n'a pas l'information
nécessaire pour véritablement défendre
l'intérêt de l'électorat et, par conséquent, elle
peut choisir ses chevaux de bataille et décider de faire la guerre au
gouvernement. Le gouvernement doit donc toujours être très prudent
lorsqu'il prend une décision concernant la comparution d'un ministre ou
non à cette commission. En pratique, comme d'ailleurs l'a
souligné le député de Brome-
Missisquoi dans son intervention, le climat qui a toujours
prévalu à cette commission a fait en sorte que chaque fois qu'on
demandait aux ministres de venir s'expliquer, ils se sont toujours
présentés et sont venus justifier telle ou telle
dépense.
Il existe cependant dans les ministères un nombre
considérable de gestes administratifs, de dépenses de toutes
sortes qui, je ne dirais pas échappent au contrôle du ministre,
mais qui font en sorte qu'on pourrait, de façon systématique,
convoquer des ministres pour expliquer telle ou telle subvention et, souvent,
ces décisions-là sont prises carrément par
l'administration, puis simplement entérinées par le ministre.
Dans certains cas, elles ne sont même pas entérinées par le
ministre puisqu'il existe beaucoup de programmes gouvernementaux de
dépenses normées pour lesquelles l'autorisation du ministre n'est
pas requise. Par conséquent, on pourrait être amené - si on
voulait s'amuser, mais on n'essaie pas de présupposer que l'Opposition
veut s'amuser -à faire parader systématiquement tous les
ministres du gouvernement qui seraient obligés de passer des
journées complètes à essayer de répondre à
telles et telles questions souvent purement techniques. Aussi, on laisse... (12
heures)
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, à la
suite de réflexions faites au cours de l'été - parce que
c'est exactement le problème qui avait été soulevé
au printemps - je tiens à rappeler qu'on discute actuellement d'un
amendement qui me paraît absolument pas recevable. Je vais vous expliquer
pourquoi. Je pense que ça ne donne pas grand-chose de continuer ce
débat si ce n'est pas recevable et cela ne l'est pas.
Peut-on contraindre un ministre à être personnellement
présent devant une commission des engagements financiers? À
plusieurs reprises, les présidents des commissions parlementaires ont eu
à interpréter l'article 153 du règlement. Ils ont toujours
fait l'unanimité pour déclarer que l'article 153 ne concerne que
des personnes autres que des parlementaires. Le plus loin qu'on a permis
à une commission d'aller, ce fut d'inviter un ministre à venir
témoigner devant une commission. Il s'agit toujours d'une invitation et
non pas d'une convocation, le ministre pouvant toujours la décliner.
Les règles de pratique de notre commission des engagements
financiers ne dérogent pas au règlement sur ce point puisqu'elles
ne font pas obligation à un ministre convoqué d'être
présent personnellement. Si ces règles de pratique avaient pour
but de forcer un ministre à être présent personnellement,
il y aurait de fortes chances qu'elles soient interprétées comme
ultra vires puisqu'elles iraient à l'encontre du règlement et que
telle dérogation au règlement n'est pas prévue à
l'article 135-A.
Si les règles d'exception que prévoit l'article 135-A ont
priorité sur le règlement en général, il faut
également être conscient que cet article 135-A est très
restrictif et ne permet pas de mettre de côté toutes les
dispositions du règlement. Il permet simplement à notre
commission d'établir ses règles de pratique en ce qui concerne le
huis clos, la fonction de secrétaire, le contenu de l'ordre du jour, les
méthodes pour la préparation des séances et l'examen des
engagements financiers, la fixation des dates des réunions et la
façon de les convoquer. Tous ces sujets ont été
épuisés à l'adoption des annexes a), b), c), d) et e) de
nos règles de pratique. Je crois que l'amendement proposé est
irrecevable.
Libre à la commission de conserver ou de modifier ses
règles de pratique, quant à la comparution d'un ministre et
à son remplacement par un fonctionnaire. Aussi longtemps que la
règle actuelle subsistera, le président fermera les yeux sur sa
légalité puisqu'elle fait partie, depuis plusieurs années,
de nos usages. Cependant, si, un jour, quelqu'un veut contester, le
président aura de forts arguments pour la déclarer nulle. Son
fonctionnement, au sujet des témoins, serait alors le même que
celui des autres commissions: le ministre convoqué pourrait ne pas tenir
compte de l'invitation de la commission et la commission pourrait difficilement
accepter son remplacement par un fonctionnaire. Je pense que le but de cette
commission est d'étudier les engagements financiers avec le plus de
souplesse possible.
Est-ce que la commission y gagnerait? Je n'ai pas à
répondre à cette question; elle devra faire l'objet de votre
réflexion lors d'une révision éventuelle de nos
règles de pratique et d'une contestation possible de certaines de leurs
dispositions.
Ce dont on discute présentement - je pense avoir lu assez
lentement et j'ai essayé d'appuyer sur les mots - est
complètement irrecevable. On est toujours libre de tenter de les
corriger, mais il faut, pour corriger des règles de pratique qui ne
s'appuient pas sur l'article 135-A, retourner devant l'Assemblée
nationale.
M. Bérubé: M. le Président... M. Paradis:
M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, j'ai bien compris votre
décision. Je m'y soumets. J'attire cependant votre attention. J'aimerais
que vous adressiez la demande pour obtenir
un avis supplémentaire sur ce point. On dit à l'article
153, sur lequel vous avez attiré mon attention: "Lorsqu'une commission
élue a requis une personne de se présenter devant elle pour s'y
faire entendre ou pour produire des documents et que cette personne refuse de
le faire, la commission fait rapport de ce refus au président et
celui-ci prend les moyens nécessaires pour que la demande de la
commission soit satisfaite". Ce que j'ai compris de l'interprétation que
vous venez de nous donner de cet article 153, c'est qu'on peut convoquer
à peu près n'importe qui sauf un ministre devant les commissions
parlementaires généralement. J'attire votre attention sur la
contradiction entre cet article 153 et l'article 6 de notre règlement
qui nous interdit de convoquer à peu près tout le monde sauf un
ministre.
Je lis cet article 6 qui dit: "Seul un ministre peut être
appelé devant la commission. " Lorsqu'un règlement de cette
commission vient en contradiction avec un article du règlement de
l'Assemblée nationale, je vous soumets que, lorsqu'on est
autorisé à l'adopter, notre règlement a
préséance. Là-dessus, je me soumets quand même pour
ce matin, parce que je ne veux pas - au niveau des délais - retarder le
déroulement de cette séance. Je vous demanderais quand même
si c'est possible, si vous acceptez, M. le Président, d'obtenir une
interprétation sur la façon dont on concilie l'article 6 dans sa
teneur actuelle avec l'article 153 de notre règlement; ils sont en
parfaite contradiction présentement. Est-ce que c'est notre article 6
qui prévaut ou est-ce que c'est l'article 153 du règlement?
Vous avez laissé le temps au président du Conseil du
trésor de faire certaines représentations sur le fond du sujet.
De notre côté nous voulons démontrer également la
souplesse de l'Opposition. Quant à lui, le président du Conseil
du trésor vous a convaincu qu'il ne faudrait pas abuser et que dans
certains cas les fonctionnaires, finalement, dans plusieurs programmes savent
mieux ce qui s'est passé que le ministre lui-même. Pour
éviter un abus de procédure - et je pense que c'est ce que le
président du Conseil du trésor cherche à éviter
tandis que, de notre côté, on peut obtenir dans le
règlement toute garantie possible au début de cette
Législature - je pourrais peut-être modifier notre demande
d'amendement. Au lieu d'obliger un ministre à comparaître
dès la première convocation, qu'il conserve la possibilité
d'y déléguer à sa place un fonctionnaire tel que le
règlement le prescrit actuellement, mais on ajoute qu'au cas où
les réponses fournies par le fonctionnaire ne sont pas à la
satisfaction de l'ensemble de cette commission-ci le ministre, à la
séance ultérieure, sera obligé de s'y présenter
pour répondre aux questions à ce moment.
En offrant ceci au président du Conseil du trésor, on
montre qu'on ne veut pas abuser de la procédure et on place la demande
dans un degré de "raisonnabilité" le plus absolu. Je suis certain
que le président du Conseil du trésor, tout en tenant compte de
l'avis juridique que vous venez de nous exprimer et où vous nous avez
laissé une porte ouverte pour demander un amendement raisonnable,
pourrait nous donner son accord là-dessus pour montrer qu'il se fie au
bon jugement de l'ensemble de la commission qui n'abusera pas de la
procédure. Dans un premier temps elle peut convoquer un fonctionnaire ou
le ministre peut déléguer un fonctionnaire pour répondre
aux questions. Si ce n'est pas suffisant, dans un deuxième temps,
à ce moment, la commission dans ses règlements prévoirait
que le ministre est obligé d'y comparaître. Si le ministre ne se
plie pas aux règlements, à ce moment, on demandera une
interprétation au président de l'Assemblée nationale, qui
aura à trancher tel que vous l'avez mentionné, M. le
Président, dans votre décision.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Le député de
Brome-Missisquoi, qui a derrière lui une longue expérience
d'avocat plaideur, a trouvé moyen de retarder l'illégalité
d'une séance. Ce que vous venez de décider, à savoir que
nous ne pouvons pas convoquer le ministre, cette analyse que vous faites me
satisfait pleinement. Je pense que l'on devrait s'en tenir à la longue
tradition de cette commission. Lorsque l'Opposition a des questions quant aux
dépenses gouvernementales, le gouvernement a comme pratique, politique
de fournir toute l'information et de prendre les moyens pour que toute
information soit fournie de telle sorte que le contribuable sache exactement
à quoi servent les deniers publics. Nous sommes ici pour faire la
lumière. Nous n'avons absolument rien à cacher et, n'ayant
absolument rien à cacher, nous sommes prêts à fournir toute
l'information nécessaire.
Ce que nous ne sommes pas prêts à faire, cependant, c'est
de nous engager dans un dédale de procédure avec des convocations
de ministres, avec des obligations de témoigqner avec
littéralement des commissions d'enquête de toutes sortes. Je pense
qu'on va se servir de son bon jugement, puisque l'expérience s'est
révélée bonne dans le passé; continuons à
puiser à cette longue tradition de procédure bien établie
qui a fait que, dans le passé, cette commission a su fonctionner de
façon efficace. Je constate que, depuis que l'Opposition, pour une
raison qui m'échappe, a choisi de faire de la "procédurite", de
fait,
les travaux de cette commission sont complètement
arrêtés, ce qui démontre bien que ce n'est pas dans la
procédure que l'on permet une meilleure analyse des dépenses
publiques, mais, bien au contraire, dans des règles souples où
l'objectif est d'analyser des dépenses publiques, que l'on fait le
meilleur travail.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre, je vous
remercie. Je vous ai permis de répondre, puisqu'on avait aussi
parlé de l'autre côté, mais, à ce moment-ci, je vais
arrêter la discussion parce qu'il m'apparaît que,
réellement, on discute de choses dont on ne doit pas discuter ici. J'ai
le pouvoir d'interpréter le règlement, je n'ai pas le pouvoir de
le modifier. Si on n'est pas satisfait de la décision que j'ai rendue,
on peut toujours retourner devant l'Assemblée nationale.
Je vais me permettre de continuer la lecture de la réponse
complète, en fait, qui va toucher le point que vous avez
mentionné tantôt: "Ayant épuisé les voies des
annexes, tous les pouvoirs conférés par chacun des alinéas
et des paragraphes de l'article 135-A, la commission des engagements financiers
ajoute à ses règles dites de pratique, et cela de façon
pour le moins étonnante, un sixième article, leguel
édicté que seul un ministre peut être convoqué
devant elle et que celui-ci peut déléguer à sa place un
fonctionnaire qu'il désire. En statuant que personne d'autre qu'un
ministre ne pourrait être convoqué devant elle, la commission des
engagements financiers s'est volontairement limitée dans son pouvoir,
dans son droit de convoquer toute personne, droit limité à
l'article 153 du règlement. Elle pouvait le faire puisque la convocation
d'une personne autre qu'un député est une prérogative de
la commission que la commission peut exercer ou ne pas exercer. "Si cette
règle dite de pratique veut dire que la commission peut inviter
n'importe quel ministre à venir se faire entendre devant elle, il n'y a
pas de problème. En effet, une jurisprudence constante veut qu'une
commission parlementaire puisse inviter un ministre à se
présenter devant elle. Il est libre d'accepter l'invitation ou non.
Cependant, si l'article 6 des règles de pratique voulait contraindre un
ministre à être présent lorsqu'il est appelé ou
convoqué de la façon qui est indiquée, comme
président d'une commission, je devrais en arriver à la conclusion
qu'une telle obligation va à l'encontre de toute l'économie de
notre règlement et que, en conséguence, elle outrepasse la
juridiction d'un simple règlement de pratique. "Une règle de
pratique peut compléter une règle de procédure
prévue dans les règlements, mais elle ne peut aller à
l'encontre du règlement et je ne trouve rien dans
l'énumération de l'article 135-A qui permette de déroger
sur ce point de notre règlement. "
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, juste pour mon information,
est-ce que, dans le passé, des ministres sont déjà venus
volontairement devant cette commission?
M. Bérubé: Évidemment.
M. Polak: Si c'est le cas, je pense qu'on pourrait continuer la
pratique. Si ce n'est pas le cas... Je veux être certain que, si la
situation se présente qu'on veuille la présence d'un ministre, on
n'invoque pas le fait qu'ils ne sont jamais venus. S'ils sont
déjà venus, une certaine pratique existe.
M. Bérubé: Ils sont venus à chaque demande
exprimée par cette commission. Les ministres se sont toujours
systématiquement prêtés aux demandes de la commission et,
par conséquent, ils sont venus témoigner pour répondre aux
questions. Je me souviens, en tout début de mandat, que j'ai
été, je pense, le premier des ministres du gouvernement à
être convoqué à cette commission pour venir expliquer
certaines dépenses au chapitre de contrats dans le domaine de la
cartographie. Je pense que, la tradition étant ce qu'elle est, on n'a
pas de raison de présumer que les ministres ne se prêteront pas,
au contraire, aux demandes de la commission. Par conséquent, je suis
parfaitement satisfait du règlement; c'est une question de confiance,
essentiellement. (12 h 15)
Le Président (M. Gagnon): En fait, cette décision
veut dire tout simplement que la commission a le pouvoir de modifier l'article,
pas l'article, mais... selon les pouvoirs qu'on a donnés à la
commission, par l'article 135-A, il ne faut pas penser que la commission peut
modifier les règlements de l'Assemblée nationale. Si on veut les
modifier, il y a un autre endroit, c'est à l'Assemblée nationale
qu'on peut le faire.
M. Paradis: M. le Président, dans le texte de la
décision que vous nous avez rendue, vous dites: "Libre à la
commission de conserver ou de modifier ses règles de pratique quant
à la comparution d'un ministre et à son remplacement par un
fonctionnaire. Aussi longtemps que la règle actuelle subsistera -
l'article 6 tel qu'on le connaît - le président fermera les yeux
sur sa légalité puisqu'elle fait partie, depuis plusieurs
années, de nos usages. Cependant, si un jour, quelqu'un veut la
contester -l'article 6, tel qu'il existe ou tel qu'on peut le modifier - le
président aura de forts arguments pour la déclarer nulle. Son
fonctionnement au sujet des témoins serait
alors le même que celui des autres commissions, etc. "
Ce que je comprends du texte de votre décision, c'est qu'on est
libre de la changer, on peut l'ajouter à nos règles, on peut la
modifier, on peut la conserver. S'il arrive un conflit à un moment
donné, ce sera au président de trancher ledit conflit. Il nous
prévient qu'il a déjà des arguments en tête qui
militent en faveur... mais sans rendre un jugement finalement. On appelle
ça parler en obiter.
Ce que je demande au président du Conseil du trésor, c'est
s'il est prêt à accepter le troisième amendement qu'on lui
présente, par lequel on propose une modification qui fait en sorte que
le ministre conserve la possibilité de déléguer, à
sa place, un fonctionnaire, s'il s'agit d'une question administrative et si
cette commission, dans son ensemble - je rappelle au président que lui
et les membres du parti ministériel y siègent et que l'Opposition
y siège en minorité, comme pour toutes les autres questions -
décide que ce n'est pas satisfaisant, on pourrait convoquer le ministre
à la réunion subséquente pour répondre à ces
questions.
Il semble que ce soit un amendement qui va dans le sens d'accorder un
peu plus de pouvoirs, pour le moins moraux, à cette commission, si le
président venait à les juqer illéqaux. Cela irait dans le
sens d'une transparence accrue de ce gouvernement.
Maintenant, libre au président du Conseil du trésor
d'accepter ou non cette modification à laquelle vous faites ouverture
dans votre décision. Le président du Conseil du trésor a
semblé très prompt à tout saisir dans la décision,
lorsqu'il parlait d'illégalité, etc., mais n'a pas saisi "libre
à la commission de conserver ou de modifier ses règles de
pratique quant à la comparution d'un ministre. " Ce sont vos propres
paroles. Elles ont passé comme l'eau sur le dos d'un canard - je ne veux
pas faire de publicité pour les canards du lac Brome - pour le ministre
qui n'a pas saisi cette petite ouverture, encore une fois, que vous avez
indiquée aux membres de cette commission qui, je le crois, sont tous de
bonne foi et veulent que cette commission procède avec le plus de
pouvoirs possibles et sans s'enfarger dans la procédure.
D'après son expérience, le ministre pourra vous dire que -
tout à l'heure, il a parlé de "procédurite" - lorsque des
règles de procédure fermes sont adoptées au début
d'un mandat, cela fait en sorte que l'on procède, durant les quatre
années ou quatre années et demie, avec
célérité. Lorsqu'on procède dans le flou,
dès le début d'un mandat, à chaque réunion, on
s'enfarge finalement dans ce flou.
Ce qu'on demande, ce sont des éclaircissements. On veut donner
à cette commission au moins le pouvoir, pour le moins moral et
possiblement légal d'y convoquer un ministre, après que celui-ci
ait pu déléguer un fonctionnaire.
M. Bérubé: M. le Président, le nouvel
amendement du député de Brome-Missisquoi est tout aussi
irrecevable que le premier, pour toutes les raisons que vous avez
invoquées. Il fait même référence à un
élément de votre décision, lorsque vous souliqnez que vous
seriez prêt à fermer les yeux, s'il existait un climat de
consensus et d'harmonie autour de cette table, à ignorer
carrément les règlements.
Donc, la proposition d'amendement reposerait sur un climat de confiance
et de consensus. Maintenons donc ce climat de confiance et de consensus...
M. Paradis: Et acceptons l'amendement.
M. Bérubé:... dès le départ et
acceptons que, dans ce climat de confiance et de consensus, les ministres
viennent témoigner lorsqu'ils seront invités par la commission
puisque, de toute façon, elle n'a pas le pouvoir de les convoquer s'il
n'y a pas consensus.
M. Paradis: M. le Président, le climat de confiance et de
consensus, le ministre nous demande de l'avoir à son égard
lorsqu'il fera les pressions nécessaires s'il le juge opportun. Le
ministre a fait référence au climat de confiance qui doit
émaner de l'ensemble de la commission. Finalement, on lui demande
strictement d'accepter que cette commission puisse substituer son jugement
à celui du président du Conseil du trésor. Je pense que
c'est une demande raisonnable. Il y siège lui-même. Il est
là pour présenter ses arguments. Il peut compter sur une
équipe ministérielle des plus dévouées et sur une
Opposition prête à collaborer.
Dans les circonstances, tout ce que le ministre a à nous dire, si
vraiment la transparence veut dire quelque chose pour lui, c'est qu'il accepte
de modifier légèrement le règlement pour que, si la
situation se présente, nos règles soient clairement
établies et qu'un ministre, après avoir eu la possibilité
de se faire représenter par un fonctionnaire, soit convoqué
à la séance subséquente si l'ensemble de cette commission,
dont le président lui-même, les députés
ministériels et ceux de l'Opposition, n'est pas satisfait des
réponses du ministre. S'il y a quelque chose de déraisonnable et
qui n'inspire pas la confiance là-dedans, qu'on m'indique ce que
c'est.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre du jour, je
rappelle l'article 1.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a un refus de
la part du président du Conseil du trésor?
Le Président (M. Gagnon): Je pense que le ministre a
répondu, mais s'il a d'autre chose à ajouter.
M. le ministre.
M. Bérubé: Je n'ai absolument rien à
ajouter. Ma réponse était d'une telle limpidité que je
préfère avoir un règlement légal, qui fasse appel
à un climat de bonne harmonie au sein de cette commission, plutôt
qu'un règlement illégal qui repose sur l'harmonie régnant
au sein de cette commission. C'est exactement la même chose à la
différence près que, dans le deuxième cas, nous ne passons
pas par un règlement illégal.
M. Paradis: Je dois ajouter un petit commentaire
là-dessus. Si je recite votre texte, vous n'avez pas
déclaré cela illégqal. Ce que vous avez dit textuellement,
c'est que, lorsque la présidence aurait à se prononcer de forts
arguments militeraient en faveur de, mais vous ne vous êtes pas
prononcé là-dessus. Je pense que le président du Conseil
du trésor va un petit peu plus loin que vous pour se servir d'une
interprétation, et même d'une addition personnelle au jugement que
vous avez rendu. Reprenez le paragraphe textuellement. Vous dites "libre...
"
Le Président (M. Gagnon): Je pense qu'on l'a repris assez
souvent. Je vais vous le dire en quelques mots. La réponse que j'ai
donnée, c'est que, je ne peux pas comme président de cette
commission outrepasser les pouvoirs que nous donne le règlement de
l'Assemblée nationale. Une fois qu'on a épuisé les
pouvoirs du règlement de l'Assemblée nationale à l'article
135-A, je ne peux pas, ni la commission comme telle, modifier les
règlements de l'Assemblée nationale; pour cela, on devrait
retourner devant l'Assemblée nationale. Je suis d'accord. Vous allez
dire que je pourrais le reciter, mais...
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez le reciter pour que je
prenne des notes?
Le Président (M. Gagnon): Oui. "... libre à la
commission de conserver ou de modifier ses règles de pratique quant
à la comparution d'un ministre ou son remplacement par un fonctionnaire.
Aussi longtemps que les règles actuelles subsisteront, le
président fermera les yeux sur la légalité puisqu'elle
fait partie depuis plusieurs années de nos usages. Cependant, si un jour
quelqu'un veut la contester, le président aura de forts arguments pour
la déclarer nulle. Son fonctionnement, au sujet des témoins,
serait alors le même que celui des autres commissions. Le ministre
convoqué pourrait ne pas tenir compte de l'invitation de la commission
et la commission pourrait difficilement accepter son remplacement par un
fonctionnaire. " Ce que cela veut dire, le sens de la décision, c'est
qu'on se ferme des portes plutôt que d'en ouvrir. Si on veut absolument
le convoquer... Tant que quelqu'un ne contestera pas, le jour où on va
contester, le président sera obligé de la déclarer nulle.
À ce moment, c'est le même règlement que les autres
commissions, c'est-à-dire qu'on ne peut pas se faire remplacer par un
fonctionnaire.
M. Paradis: Vous dites finalement que cette commission conserve
la liberté de l'adopter s'il y a consensus. Je reprends textuellement ce
que vous dites, soit que de forts arguments militent en faveur de sa
nullité, mais que vous ne vous êtes pas prononcé quant
à la déclarer nulle. Ce que vous dites, c'est: J'ai
déjà des arguments qui militent en faveur, il pourrait y en avoir
d'autres qui militeraient de l'autre côté et, à ce
moment-là, on rendra une décision, s'il y a contestation. Mais,
connaissant l'ouverture d'esprit et l'esprit de transparence du gouvernement du
Parti québécois, je suis certain que, d'une part, il va accepter
l'amendement proposé et que, d'autre part, jamais il ne se permettrait
de contester quelque chose qui peut amener plus d'éclairage, plus de
limpidité et plus de transparence autour de cette table. Je pense que
quand même, dans ce climat, on peut tenir pour acquis qu'on a
l'assentiment des députés qui sont ici, ainsi que du
président du Conseil du trésor pour adopter cette modification
aux règles de procédure, tel que vous nous invitez à le
faire, en nous laissant libres et en disant: Si vous êtes pour la
transparence, vous ne contesterez pas et je ne serai pas obligé de la
déclarer illégale. Mais s'ils contestent, vous serez
obligé de le faire ou il y a des forts éléments qui
militent en faveur de son illégalité. Mais, à ce
moment-là, ce sera tout simplement faire preuve de pseudo-transparence
plutôt que de transparence de la part du gouvernement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Pour ma part, vous m'avez fait
découvrir quelque chose au sujet de la règle de pratique. J'irais
dans un tout autre sens que le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Cela ne me surprend pas, je ne suis pas surpris.
Le Président (M. Gagnon): Le député
d'Iberville a la parole.
M. Beauséjour: Je suppose que les membres de
l'Assemblée nationale doivent être les premiers à respecter
les règlements. Si l'article 6 de nos règles de pratique pouvait
poser des points d'interrogation, je ne dis pas que je m'interrogerai
aujourd'hui, à savoir si on ne devrait pas suivre ce qu'on doit suivre,
c'est-à-dire le règlement. S'il y un risque de contrevenir au
règlement, du moins, pour le moment, je ne poserai pas la question, mais
je vais m'interroger d'ici la prochaine réunion.
Le Président (M. Gagnon): Je vous recommande de revenir
à l'article 1 de l'ordre du jour et je vous demande si vous adoptez les
règles de pratique.
M. Paradis: Le déouté d'Iberville veut-il dire,
étant le dernier à prendre la parole avant que vous la preniez,
M. le Président, que les membres du gouvernement se refusent à
cette commission de modifier les règles de pratique pour qu'un ministre
qui serait convoqué puisse déléguer, dans un premier
temps, un fonctionnaire pour répondre à sa place et que, si
l'ensemble de cette commission n'était pas satisfait des réponses
obtenues de ce fonctionnaire, le ministre soit tenu de s'y présenter
à une séance subséquente? C'est l'amendement que vous
refusez. En plus de cela, le député d'Iberville nous mentionne
que, quant à lui, si une situation comme cela se posait avec le
règlement actuel qui prévoit qu'un ministre peut
déléguer un fonctionnaire et n'est pas obligé de venir, il
pourrait même s'interroger sur la question d'apporter un peu
d'éclairage sur tout ce qui se passe dans l'appareil gouvernemental, la
question d'empêcher que la lumière soit faite autour des
dépenses gouvernementales à la commission des engagements
financiers. Cela rompt, ces propos, avec le climat de confiance dont nous
parlait le président du Conseil du trésor.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, mon intervention
allait beaucoup plus dans le sens de dire que, si on a des règlements de
l'Assemblée nationale, les députés doivent les respecter
et que si, dans des commissions parlementaires, il y a des interrogations pour
savoir si les règles de pratique vont à l'encontre du
règlement, je me dis qu'à un moment donné il ne faut quand
même pas aller trop loin. Je suis bien d'accord avec un climat de
confiance. Je suis bien d'accord pour avoir une entente de tous les partis, de
tous les membres de la commission, mais il reste que des membres de
l'Assemblée nationale d'abord doivent respecter les règlements.
S'il y a des changements à des règlements, on sait que c'est
à l'Assemblée nationale que ces changements doivent être
apportés. Cela n'a absolument pas le sens de ce que le
député de Brome-Missisquoi voulait évoquer au sujet de mon
intervention.
M. Paradis: Non, j'ai tout simplement voulu inviter le
gouvernement à faire preuve de responsabilité dans
l'administration publique. Si c'est un non, une fin de non-recevoir, M. le
Président, j'accepte.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, tout d'abord, j'aimerais bien, pour qu'on puisse faire
avancer les travaux, qu'on demande la parole, et c'est autant pour le journal
des Débats. Est-ce qu'on est prêt à accepter l'article 1 de
l'ordre du jour, l'adoption des règles de pratique?
M. Paradis: À la suite du refus du gouvernement de
modifier les règles de pratique dans le but d'apporter un
éclairage plus adéquat, il faut procéder avec les
règlements tels qu'ils existaient. En effet, comme vous l'avez
mentionné, on ne prend pas de vote à cette commission, donc on
profite de l'article... (12 h 30)
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, suite au respect
des règles de l'Assemblée nationale et dans le meilleur respect,
de mon côté, je suis prêt à accepter les
règles de pratique.
Le Président (M. Gagnon): L'article 2, c'est l'acceptation
du procès-verbal de la réunion du 17 juin 1981.
L'acceptation du procès-verbal de la réunion du 17
juin.
M. Paradis: Est-ce que l'article précédent a
été accepté?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Paradis: Cela a été accepté. Est-ce que
je pourrais noter au procès-verbal que, si cela a été
accepté, cela l'a été sur division, l'Opposition
s'étant vu refuser par le parti gouvernemental les amendements
proposés qui avaient pour but d'apporter un éclairage plus dense
sur les dépenses gouvernementales?
M. Bérubé: II n'y a aucune objection à ce
que vous indiquiez qu'il y a eu division et que vous ajoutiez également
que les modifications et amendements proposés par l'Opposition
étaient tous illégaux, ultra vires, non recevables et que,
finalement, la position du gouvernement se défend tout à
fait.
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, question de règlement.
M. Paradis: Si le président du Conseil du trésor
veut que ce soit ajouté, je pense qu'on aurait besoin à ce
moment-là, non pas de l'avis du président du Conseil du
trésor sur la légalité, le caractère ultra vires et
l'irrecevabilité, etc., mais c'est le président qui devrait faire
ces déclarations s'il y a lieu. Si le président ne les fait pas,
je crois qu'on doit s'en remettre aux déclarations faites jusqu'à
maintenant et aux lectures d'avis et de jugements déjà rendus par
la présidence et qu'on ne doit pas inscrire au procès-verbal un
avis qui va beaucoup plus loin que celui qui a été exprimé
par la présidence.
M. Bérubé: M. le Président, je concours
à la proposition du député de Brome-Missisquoi. Le texte
de vos lumineuses déclarations portant sur le règlement est
à ce point explicite qu'il n'est nul besoin d'y aller plus à
fond. D'ailleurs, j'en serais totalement incapable et, d'autre part, je dois
dire qu'il repose sur un millénaire de tradition parlementaire qui vous
honore et qui m'émerveille.
M. Paradis: M. le Président, je suis obligé de
soulever une autre question de règlement. On parle d'un
millénaire de tradition; la commission des engagements financiers date
de mai 1969. On peut voir dans quel genre d'exagération le
président du Conseil du trésor peut nous amener lorsqu'il parle
d'un vingtaine d'années comme d'un millénaire.
Procès-verbal
Le Président (M. Gagnon): S'il vous plaît, est-ce
que ce serait possible d'accepter le procès-verbal de la réunion
du 17 juin 1981?
M. Bérubé: Absolument, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, j'ai lu le procès-verbal
et je vais juste faire une petite remarque, avec tout le respect que je dois
à notre secrétaire. J'avais soulevé le point quand on a
discuté des subsides pour la construction de bateaux de pêche.
J'avais demandé au ministre de vérifier deux points: D'abord si -
il y a une politique - on exige que ces bateaux soient construits dans la
province de Québec et, deuxièmement, au point de vue de
l'exploitation de ces bateaux, qu'ils ne soient pas loués dans une autre
province ou vendus à une autre province, à profit, etc.
J'ai noté dans le procès-verbal qu'il n'y a aucune
remarque à ce point de vue. Peut-être ai-je été un
peu trop doux et peut-être aurais-je dû procéder un peu plus
à la manière du député de Brome-Missisquoi, parce
que toutes ses questions sont là-dedans.
Je voudrais juste rectifier le procès-verbal parce que, pour moi,
c'est une question de principe. J'ai pris un cas, mais cela en couvrait
beaucoup. Je pense que le ministre se le rappelle. Il a dit qu'il était
pour le vérifier. Je pense qu'il y a certaines politiques qui existent.
En tout cas, il était pour vérifier.
J'aimerais que ce soit inscrit par le secrétaire comme une
question que j'avais posée.
Le Président (M. Gagnon): II faudrait, à ce
moment-là, nous donner le numéro de l'engagement.
M. Polak: Je peux vous dire que c'était dans
l'Agriculture. Il y avait toute une série...
Le Président (M. Gagnon): Agriculture, Pêcheries et
Alimentation.
M. Polak: C'est cela.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis:... pourrais-je demander peut-être le
consentement, au lieu de modifier, si le député de Sainte-Anne
est d'accord, le procès-verbal adopté, on puisse reposer la
question, parce que je sais qu'il y a des constructions de bateaux dans les
engagements financiers du mois de mars 1981. Cela prendra un mois de plus, mais
cela évitera peut-être - je le vois sourire quand je
suggère cela - au secrétaire de corriger les anciens
procès-verbaux.
M. Polak: Oui, oui.
M. Paradis: C'est simplement une question de s'assurer qu'on ait
réponse à ce qui a été demandé et on aura un
mois de délai.
Le Président (M. Gagnon): Le procès-verbal est
accepté et la réponse que vous vouliez avoir, vous l'aurez
à l'étude des prochains engagements financiers, si c'est ce que
je comprends.
Engagements de mars
Engagements financiers du mois de mars 1981.
Affaires culturelles
Affaires culturelles, niveau 100.
M. Paradis: Niveau 100, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la municipalité de la
Basse-Côte-Nord pour fins d'élaboration de dossiers de
sensibilisation au patrimoine mettant en relief l'ethnicité comme
composante majeure du patrimoine nord-côtier. Montant de l'engagement: 42
000 $. Implication budgétaire: 1980-1981, 12 000 $ et, 1981-1982, 30 000
$. " Ce projet d'élaboration des dossiers de sensibilisation
émane-t-il de la municipalité même, d'un organisme local ou
régional ou d'un ensemble d'organismes?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: C'est la municipalité, le conseil
de village et de bande et la commission scolaire qui sont à l'origine de
ces projets et c'est un groupe d'animateurs étudiants qui, à
l'aide d'un financement extérieur, a fait, à l'été
de 1981, la compilation des données. Il s'agit surtout maintenant de
préparer un texte de traitement, de vulgarisation de cela, de
manière que cela puisse servir d'instrument pédagogigue.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le ministre peut-il nous indiquer de quand date cette
demande des trois organismes que vous avez mentionnés?
M. Bérubé: M. le Président, la
rapidité des travaux de notre commission que soulignait le
député de Brome-Missisquoi est telle qu'on a six mois de retard
et cela devient de plus en plus difficile de le savoir. Non...
M. Paradis: Cela a été adopté en mars 1981.
Il y a eu une demande à un moment donné pour l'octroi de cette
subvention. Peut-on savoir la date à laquelle elle a été
déposée? Qu'on siège aujourd'hui, qu'on siège
demain ou qu'on siège avant-hier, cela ne dérange pas la date de
la demande et la date d'acceptation.
M. Bérubé: Déposé où?
M. Paradis: Cela a été demandé au
ministère. J'imagine que, pour obtenir une subvention, il faut
s'adresser au ministère des Affaires culturelles, M. le ministre,
respectueusement. Voulez-vous qu'on convoque le ministre pour répondre
ou...
Une voix: Inviter...
M. Paradis: Excusez. Faut-il inviter le ministre pour y
répondre ou si vous pensez qu'un fonctionnaire pourrait y
répondre?
M. Bérubé: On pourrait avoir simplement la notion
de demande, qui est peut-être un problème, parce que c'est hors
normes, cette subvention. Par conséquent, est-ce la première fois
qu'ils se sont parlés au téléphone ou... Vous voulez dire
la date du premier document écrit ou soumis au ministère
concernant cette demande? Je pense que, formulant ainsi la demande, on peut
vous avoir le renseignement.
M. Paradis: Pourrait-on avoir le processus qu'a suivi cette
demande à partir du tout début?
M. Bérubé: Que veut-on dire par le processus?
M. Paradis: Les groupements concernés que vous avez
mentionnés, à quelle date et de quelle façon sont-ils
entrés en contact avec le ministère des Affaires culturelles de
façon formelle? On voit qu'ils ont obtenu ce qu'ils ont demandé
ou une partie de ce qu'ils ont demandé au mois de mars 1981. À
quelle date cela a-t-il démarré"?
M. Bérubé: Cela pourrait être
différent de la date du premier texte écrit, si je comprends
bien?
M. Paradis: Le minimum qu'on vous demande, c'est le premier texte
écrit et, si vous pouvez ajouter comme information, sans engager de
fonctionnaires supplémentaires, sans encourir de dépenses
outrageantes, si vous pouvez nous dire également s'il v a eu des
démarches verbales avant, on apprécierait que vous nous
fournissiez ces détails.
M. Bérubé: Bien! Nous essaierons de vous avoir
cette information.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 101.
M. Paradis: Excusez, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, toujours à l'engagement 100.
M. Paradis: On voit que c'est une subvention hors normes et on
voit qu'il n'y a aucun élément de programme qui est
indiqué. Est-ce que le fait que ce soit hors normes, c'est normal et
peut-on savoir de quel élément de programme cette subvention est
issue?
M. Bérubé: C'est le programme 2-2,
élément 2. Maintenant, quand je dis "hors normes", j'ai
présumé que c'était hors normes, je ne vous le cache pas,
parce que je ne connais pas de programmes gouvernementaux de ce type. On peut
également vérifier. Dans la mesure où cette subvention a
été soumise par CT spécifique au Conseil du trésor,
je dois donc présumer qu'elle est hors normes, purement et
simplement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je n'ai qu'une question à poser à ce
propos. Quels sont les résultats de ce travail? Je dois admettre que,
quand j'ai commencé à étudier ce sujet, je me suis dit:
C'est pas mal vague, "sensibilisation au patrimoine mettant en relief
l'ethnicité et l'élaboration de dossiers". Qu'est-ce qu'on a
produit? Un livre ou un dossier a-t-il été produit?
M. Bérubé: Non, pas encore puisque, en fait, la
compilation se faisait au cours de l'été 1981.
Il y a quatre éléments à l'étude.
Premièrement, un dossier d'anthropologie sociale; deuxièmement,
un dossier d'ethnographie montagnaise; troisièmement, un dossier
toponymique et, finalement, un dossier archéologique. Alors, j'ose
présumer que les spécialistes en la matière savent
exactement ce qu'ils cherchaient, et que, tel qu'il est prévu, il y aura
préparation d'un document de synthèse qui, semble-t-il, est un
document de vulgarisation qui doit, je suppose, permettre aux gens de la
Côte-Nord de la Moyenne-Côte-Nord plus particulièrement - de
se sensibiliser aux richesses de leur patrimoine. C'est essentiellement un
document qui va permettre aux gens, localement, de mieux connaître la
richesse de leur patrimoine, d'en développer une fierté et
peut-être de viser à sa conservation et à sa protection.
C'est une étude dont l'objectif est la sensibilisation du milieu aux
richesses du patrimoine.
M. Polak: Merci.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Vous avez parlé de publication. Est-ce que le
ministère sait à combien d'exemplaires ces études vont
être publiées et peut-on nous indiquer où et quand ces
dossiers seront disponibles?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Oui, il v a des dépliants, des
brochures, des documents d'information qui sont prévus, mais nous
n'avons pas de données techniques précises sur la forme que
prendront les publications.
M. Paradis: Est-ce que vous avez une idée quand ces
publications vont être disponibles? Y avait-il des
échéances? Vous avez parlé tantôt de
l'été 1981 alors que ces études devaient être
faites; un délai raisonnable de publication, c'est l'année...
M. Bérubé: 10 000 $ étaient prévus,
sur recommandation du charqé de projet, lorsqu'on aurait examiné
les modalités de diffusion. Donc au mois d'août 1981 -
c'est-à-dire maintenant -. il devrait normalement y avoir un
chargé de projet qui examine les modalités de diffusion des
résultats de cette recherche et qui devrait faire une recommadation
quant au versement d'une dernière tranche de 10 000 $.
M. Paradis: M. le Président, on s'excuse de la
précision des questions au niveau des Affaires culturelles, mais on a
été habitué à obtenir des réponses tellement
précises au niveau de ce ministère lorsque le
député de Trois-Rivières en était le porte-parole
que ça change un peu et on subit un peu de nostalgie concernant le
ministère des Affaires culturelles.
M. Bérubé: Indéniablement. D'ailleurs M.
Vaugeois, qui a signé la demande de subvention, aurait été
ravi de répondre à vos multiples questions. C'est dommage
qu'effectivement vous ne puissiez pas approfondir pendant plus de temps une
dépense aussi importante que 42 000 $.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, nous en sommes au premier
article et c'est la première fois, dans ma courte carrière
politique, que je ne suis pas d'accord avec mon chef d'équipe...
M. Bérubé: Qui va être très
brève, d'ailleurs. On va y voir lors de la prochaine
élection.
M. Polak:... parce que je pense qu'on accorde beaucoup de temps
à cet article-là, pour 42 000 $. On a tellement de choses
à
faire. La plus brève réponse est la meilleure, pour ma
part, quand il s'agit des Affaires culturelles. (12 h 45)
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Comme vous le savez, je traîne
toujours...
M. Polak: Cela ne veut pas dire que je chanqe de parti, par
exemple.
M. Bérubé:... un ordinateur et, sachant que le
budget du gouvernement est de l'ordre de 20 000 000 000 $ et que nous venons de
prendre au moins cinq minutes de notre temps, ce qui est excellent, sur 42 000
$, l'application d'une règle de trois simple nous montrerait que nous
devrions sans doute être assis ici 24 heures par jour, 365 jours par
année, pour passer à travers la moitié du budget du
Québec.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis:... je pense que si on avait eu comme répondant
à la question une personne informée comme l'ex-ministre des
Affaires culturelles, le député de Trois-Rivières, on se
serait aperçu qu'on aurait passé à travers ces 42 000 $ en
l'espace de 30 secondes parce que lui aurait eu les réponses. Si le
président du Conseil du trésor n'a pas les réponses,
ça peut être long; je pense qu'il veut faire de la
phraséologie avec ses réponses et ça peut être
long.
Les questions qu'on a posées demandaient des réponses
précises, on ne les a pas obtenues, on va attendre les réponses
du gouvernement et, si ça prend autant de temps à les obtenir, je
pense qu'on va pouvoir reparler de millénaires, M. le président
du Conseil du trésor.
Le Président (M. Gagnon): Je voudrais vous faire une
suggestion...
M. Bérubé: M. le Président, je viens de
faire un bref calcul. Il faudrait quatre ans et demi, au rythme où nous
progressons, pour passer à travers le budget d'une année du
gouvernement.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut présenter une motion, M. le
Président, pour avoir...
M. Bérubé: Sans arrêt.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse! À l'ordre,
je vous prie! Au rythme où on va actuellement, depuis qu'on a
répondu à la question, je ne sais pas si c'est plus ou moins
à votre satisfaction, mais on a perdu encore peut-être trois ou
quatre minutes.
M. Paradis: Dont trois ont été utilisées par
le président du Conseil du trésor.
Le Président (M. Gagnon): Niveau 101. M.
Bérubé: À votre demande. M. Paradis: 101, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la ville de
Trois-Rivières pour le paiement du coût des travaux de
restauration du cimetière St. James, Trois-Rivières,
classé monument historique en 1977. Montant de l'engagement: 72 275, 60
$" Est-ce qu'on peut savoir brièvement du ministre comment il se fait
que les travaux ont débuté deux ans après que le
cimetière St. James eut été classé monument
historique? Comme sous-question, est-ce que cela avait quelque chose à
voir avec les élections du mois de mars?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Premièrement, comme le soulignent
les membres de la députation, il s'agit d'un cimetière et
à l'époque du Parti libéral, les morts votaient, mais
depuis que le Parti québécois est au pouvoir les morts ne votent
plus. Je doute donc qu'il y ait un lien entre l'aménagement de ce
cimetière et les résultats de la dernière élection,
indéniablement, mais je sais que ce n'est pas dans la vieille tradition
rouge.
M. Paradis: On a un gouvernement mort, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Niveau 102. M.
Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): 101, je m'excuse, je
croyais...
M. Bérubé:... il n'y a pas de question de
privilège, mais je note qu'à 72 500 $, sachant que nous avons
pris cinq minutes pour 42 500 $, nous avons au moins droit, à tout le
moins, à douze minutes de discussion.
Le Président (M. Gagnon): Qui a la parole pour la
discussion?
M. Paradis: On a posé la question, M. le Président,
vous voyez quel genre de réponse on a obtenu jusqu'à
présent. On réitère la question: Comment se fait-il que
les travaux ont commencé deux ans après
que le cimetière de St. James eut été classé
comme monument historique?
M. Bérubé: On me souligne - cela me paraît
tellement évident que je suis convaincu que le député de
Brome-Missisquoi en est conscient - que, si on voulait restaurer tous les
monuments historiques du Québec au cours de la même année,
le budget du Québec n'y suffirait probablement pas ou difficilement; par
conséquent, il faut étaler cela dans le temps. Enfin, je suis
convaincu que c'est une réponse qui ne peut pas satisfaire le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Oui, si vous répondez à la question
suivante: Est-ce que le délai de deux ans est un délai moyen et
normal?
M. Bérubé: Tout ce que je peux dire au
député de Brome-Missisquoi, c'est dans l'argumentation pour
justifier l'investissement dans ce cimetière. C'est parce qu'au cours
des dernières années le cimetière s'est
détérioré considérablement à cause du
vandalisme. Comme il s'agit d'une source importante d'information sur les
premiers occupants anglo-saxons de la municipalité de
Trois-Rivières, il paraît y avoir là un
élément important de notre passé que le ministre a
jugé bon de protéger à l'époque. Il s'agit, en
plus, d'un élément de verdure appréciable en plein centre
de la ville et, par conséquent, cela pouvait se défendre comme
investissement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre, pourriez-vous prendre note de la
question et nous dire, à l'occasion de la prochaine séance, s'il
s'agit d'un délai normal? Je vais vous expliquer pourquoi.
M. Bérubé: C'est toujours normal, ce n'est pas une
question.
M. Paradis: De la façon dont on procède au
ministère des Affaires culturelles...
M. Bérubé: Je refuse la question.
M. Paradis:... M. Vaugeois nous a expliqué qu'il y a une
liste d'attente pour ces projets parce que, comme vous l'avez mentionné,
on ne peut réaliser tous les projets la même année. Il y a
une liste d'attente et ça prend un délai moyen entre le moment
où c'est classé historique et le moment où on le
répare. Si vous nous dites quel est ce délai moyen - pour ceux
qui ont besoin de rénovation, M. le ministre - vous allez éviter
des questions du genre de celle-ci. Si vous nous répondez qu'il y a tant
de monuments qui ont besoin de rénovation et que le délai
d'attente pour les rénover est un délai moyen de deux ans,
à ce moment-là, vous aurez réglé le problème
des questions. Si vous continuez à faire de la prose, les questions vont
continuer.
M. Bérubé: Généralement, on arrive
assez bien à comprendre le sens des questions du député de
Brome-Missisquoi; cependant, il y a un inconvénient à ses
questions, contrairement aux questions du député de Sainte-Anne
qui, chaque fois qu'il les pose, sont suffisamment précises pour qu'on
puisse effectivement rechercher les informations. Je m'excuse qu'on n'ait pas
répondu à la question qu'il a posée parce que sa question,
telle qu'il l'a formulée, était très précise. La
difficulté avec le député de Brome-Missisquoi, c'est qu'on
n'a qu'une idée approximative de ce qu'il aurait l'intention de dire
s'il arrivait à s'exprimer clairement, évidemment, à ce
moment-là, répondre à cette question est dangereux
puisqu'on ne sait pas exactement quelle est la question. Il faut, à un
moment donné, arriver à formuler la question d'une façon
précise; je vais essayer de reformuler sa question pour voir s'il est
d'accord avec mon interprétation.
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
M. Bérubé: Veut-il savoir le temps moyen
séparant les dates de classement de monuments historiques, des dates
où des premiers travaux de rénovation ont été
effectués à l'intérieur, par exemple, de la période
1975-1980. Voilà une question précise. Cela prend du temps, mais
c'est précis. Me demander le temps moyen normal, tous les monuments
historiques ne sont pas rénovés, M. le Président. Il y a
des monuments historiques qui, à un moment donné, sont
endommagés après dix ans de classement et, par conséquent,
doivent être rénovés dix ans après. Il y a des
monuments historiques qui devraient être rénovés et qui ne
sont pas rénovés parce qu'on n'a pas l'argent suffisant. Il y a
tous les cas inimaginables. Si c'était possible d'avoir des questions
précises, on pourrait répondre précisément.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, je me souviens d'un autre
temps à cette commission et je cite la question que j'ai posée:
Comment se fait-il que les travaux ont débuté deux ans
après que le cimetière St. James eut été
classé comme monument historique? On obtenait du porte-parole
précédent, celui qui est présentement devant nous - je ne
sais pas si c'est une question de
capacité de compréhension, de quotient intellectuel, je ne
veux pas porter de jugement là-dessus - des réponses claires et
précises à des questions aussi claires et précises.
Lorsque celui qui est devant nous tente de ne pas répondre à la
question, c'est vrai qu'il faut revenir avec des questions additionnelles, des
questions supplémentaires. Je repose donc la question au
président du Conseil du trésor en ces mots clairs et
précis: Comment se fait-il que les travaux ont débuté deux
ans après que le cimetière St. James eut été
classé monument historique? Lorsque le député de
Trois-Rivières ne pouvait répondre, il prenait acte de la
question et on obtenait la réponse dans les meilleurs délais. Il
n'essayait pas de jouer au fin fin et il n'essayait pas de faire croire qu'il
était capable de répondre.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, on va la
soumettre au ministère mais pourquoi deux ans? La même question
peut être posée pour n'importe quels travaux de réfection.
Cela peut être cinq ans, cela peut être trois ans, on va demander
pourquoi.
Le Président (M. Gagnon): No 102, 103. M. Paradis:
103.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention spéciale à l'école de
musique de Charlevoix, division domaine Forget Inc.,
Saint-Irénée, comté de Charlevoix, pour le paiement des
dettes à court terme et des sommes passées dues sur les
première et deuxième hypothèques. Montant de l'engagement,
100 000 $. Question claire et précise, quels sont les montants
antérieurs affectés à cette fin? En sous-question, en quoi
réside la difficulté de cette école de ne pas être
en mesure de payer ses dettes à court terme?
M. Bérubé: C'est une insuffisance de revenus par
rapport aux dépenses. On va vous obtenir la réponse.
M. Paradis: Est-ce que ça répond à la
question: Quels sont les montants antérieurs affectés à
cette fin?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: La première partie de la question
est précise.
M. Paradis: La réponse est plutôt soit vague, soit
absente.
M. Bérubé: Pouvez-vous répéter
maintenant la deuxième partie de votre question?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: a) Quels sont les montants antérieurs
affectés à cette fin? b) En quoi réside la
difficulté de cette école à payer ses dettes à
court terme?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: En quoi réside la
difficulté?Je viens de vous le dire, c'est une insuffisance
de revenus, mais ça ne vous convaincra pas. En tout cas, on vous
répondra.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, juste deux petites questions
à cet engagement. On parle de comptes en souffrance sur les
première et deuxième hypothèques. Donc, j'imagine que
l'école, qui est propriétaire du terrain et l'édifice,
doit quand même avoir des fonds. Elle a une hypothèque, elle est
propriétaire. Deuxièmement, j'imagine que les
élèves paient une cotisation. Je reviens un peu à la
question de savoir la raison pour laquelle elle a des difficultés
financières. Le tarif qu'on exige de cette école est-il un tarif
fixe ou variable? Est-ce qu'elle peut récupérer une partie de ses
pertes en augmentant ce tarif?
M. Bérubé: Une question précise pourrait
être: Existe-t-il un bilan financier de l'école de musique
disponible? On peut répondre à ça, il n'y a pas de
problème; si ça existe, on peut vous le fournir. Mais est-ce le
sens de la question? Désireriez-vous un état financier?
M. Paradis: Si vous nous l'offrez comme réponse à
la question posée... Si on n'est pas satisfait de la réponse, les
règles de procédure prévoient qu'on peut revenir.
M. Bérubé: Donc, un état financier vous
permettrait de répondre à la question que vous posez.
M. Paradis: Tout dépend de ce qu'il y a dans l'état
financier, M. le ministre. On se fie au bon jugement, c'est ainsi que ça
fonctionnait avant que vous arriviez. La personne qui était là se
basait sur la bonne foi de la personne qui devait répondre à la
question. Lorsqu'on n'était pas satisfait de la réponse obtenue,
on revenait à la séance subséquente. Si vous nous
répondez intelligemment, avec célérité et avec
toute
l'expertise que vous pouvez y apporter, on va être satisfait. Si
vous répondez de façon à cacher des choses, on va le
sentir et on va revenir à la charge.
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus...
M. Bérubé: Par exemple, je peux vous dire à
quoi va servir la subvention.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, il est 13
heures...
M. Paradis: C'est marqué.
Le Président (M. Gagnon):... je suspends les travaux de
cette commission jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise de la séance à 15 h 22)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers recommence ses travaux.
Très rapidement, nous allons à l'engagement 103 des Affaires
culturelles.
M. Paradis: Les questions avaient été
posées, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): 104. À 103, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, à 103, je voudrais juste
demander au ministre ceci: II s'agit d'une subvention spéciale de 100
000 $ pour les dettes à court terme. Je ne sais pas si c'est notre
mandat d'aviser le ministère de bien vérifier cela. Il peut se
produire des choses, comme pas assez d'élèves dans cette
école. Si la bourse publique doit financer cette école de
musique, peut-être que cela vaut la peine de vérifier, par le
ministère des Affaires culturelles, où ils en sont rendus. Est-ce
faisable? Est-ce que cela prend toujours une subvention spéciale?
Qu'est-ce qui arrivera dans l'avenir? Je comprends qu'on donne une subvention
de 100 000 $ une fois, mais il ne faut pas que cela devienne une sorte
d'habitude pour l'avenir. Il faudrait envoyer une petite note au
ministère pour qu'il vérifie ce cas spécial. Quel est le
problème? Est-ce qu'il n'y a pas assez d'élèves? Est-ce
parce qu'il n'y a pas assez d'arqent qui rentre? Est-ce parce qu'il faut fermer
l'école ou quoi?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Vos questions sont pertinentes. Quant
à savoir si on peut avoir une réponse claire, je ne pourrais pas
me prononcer. Cependant, le Conseil du trésor semble bien avoir eu
à l'époque les mêmes réticences puisqu'il a
exigé comme condition au versement d'une telle subvention:
premièrement, qu'on transmette désormais au ministère la
programmation et les prévisions budgétaires au moins six mois
avant le début des activités du camp musical. Très
fréquemment, comme vous le savez, ces demandes arrivent au
ministère à la dernière minute et on dit: Vous voyez,
c'est la saison de cours ou de concerts qui est en cause. Vous n'avez pas
tellement de marge de manoeuvre.
Également, on a imposé comme condition de limiter le
nombre de concerts dans le cadre des activités du camp musical. J'ose
présumer qu'ils sont responsables peut-être d'une bonne partie du
déficit. On a exiqé d'obtenir l'autorisation écrite du
ministère avant d'entreprendre tous les nouveaux travaux
d'immobilisations de toute nouvelle activité. Il s'aqissait en fait
d'une école de musique qui a investi de façon assez massive dans
l'achat d'un domaine, c'est le domaine Forget à
Saint-Irénée, pour s'y installer, donc elle a fait des
investissements assez importants. Il semble bien que c'est le fardeau de ces
investissements qu'elle a de la difficulté à supporter.
Permettre à un représentant du ministère d'assister
à titre d'observateur à toutes les réunions du conseil
d'administration et garantir un droit de préemption en faveur de
l'État, stipulant qu'en cas d'exercice de ce droit par le gouvernement
les subventions seront réduites du coût global de la transaction.
En d'autres termes, le Conseil du trésor, à ce moment-là,
a posé un certain nombre de conditions qui lui permettraient de
s'assurer qu'à l'avenir, si une nouvelle demande de subvention est
fournie, on ait probablement l'information que vous demandez.
Probablement qu'on ne l'avait pas, si ce n'est qu'il existe cependant un
état financier au 31 août 1. 980 qui indique les déficits
et un fardeau de dette assez important.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 104? M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 104. "Contrats négociés.
Contrat pour travaux de développement de films et d'agrandissements
photoqraphiques, dans le cadre du macro-inventaire du patrimoine architectural
du Québec, couvrant la période de janvier 1979 à janvier
1981. " Le fournisseur est Photographie Louis André Inc., Rimouski. Le
montant de l'engagement est de 223 000 $; l'imputation budgétaire
1980-1981, de 69 300 $ et la ratification pour les années
précédentes de 153 700 $. Pourrait-on
obtenir comme information la date d'incorporation de Photoqraphie Louis
André Inc., le nom des administrateurs et des principaux actionnaires de
ladite corporation? Pourrait-on savoir du président du Conseil du
trésor ce que l'on entend par "ratification pour les années
précédentes?" C'est la majeure partie, c'est 153 700 $. Pourquoi,
dans le présent cas, a-t-nn procédé par contrat
négocié plutôt que par soumissions?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Paradis: Est-ce que la question vous plaît?
M. Bérubé: Pour la première fois, j'ai une
question précise. Vous avez eu un bon "briefinq" durant l'heure du
dîner et, effectivement, vous féliciterez votre recherchiste qui
vous a donné un certain nombre d'indications sur la façon de
poser les questions. Enfin, je présume.
M. Paradis: Je pourrais, M. le Président, montrer au
ministre que c'est dans la même série de questions que celles de
ce matin. Je m'aperrois que l'appétit du ministre a été
satisfait sur l'heure du dîner et qu'il est dans de bonnes dispositions
pour répondre.
Le Président (M. Gagnon): La parole est toujours au
ministre.
M. Bérubé: Merci, M. le Président.
L'information que j'ai concernant ce CT m'indique qu'il s'agit d'un cas assez
inhabituel. En effet, le ministère des Affaires culturelles avait,
semble-t-il, l'habitude de donner beaucoup de petits contrats de moins de 500 $
pour toutes sortes de travaux de finition de films, d'impression sur oapier
photographique et autres, en couleur et en noir et blanc, et de diapositives,
qui, semble-t-il, allaient à Photoqraphie Louis André Inc., que
je ne connais pas. Le bureau du contrôleur des finances est d'avis que,
même si ces contrats étaient inférieurs à 500 $
lorsque nris individuellement, j'imaqine que c'est du travail continu, la somme
de ces contrats excède de beaucoup les 500 $...
M. Paradis: Excusez-moi. Sur une période de combien de
temps? Le montant de 153 700 $ c'est "années précédentes.
"
M. Bérubé: C'est pour les années
précédentes. Je vais essayer de voir le nombre d'années.
Entre le 31 décembre 1978 et le 31 mai 1980 représentant une
somme... J'en ai du 31 décembre 1978 au 31 mai 1980, en particulier, 157
721 $. Cela va du 31 décembre 1978 au 31 mai 1980.
Le contrôleur des finances du ministère est d'avis qu'on
aurait dû normalement additionner l'ensemble de ces petites commandes qui
étaient faites à la pièce, sans doute hebdomadairement, et
que cela aurait dû faire l'objet du processus de soumissions publiques et
de contrôle des achats par les procédures autorisées. C'est
donc ce qui a amené le ministère à conclure une entente
avec le ministère des Communications, d'une nart, pour tout le
développement, l'impression, l'agrandissement des films en noir et blanc
et des diapositives couleur. Par contre, pour le traitement des négatifs
couleur, désormais le ministère passe par appel d'offres
publics.
C'est une correction d'une situation inacceptable au sens strict et non
conforme aux directives du Conseil du trésor. (15 h 30)
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II faut comprendre de votre réponse que
celle-ci s'applique au montant de 153 700 $ et que l'imputation
budgétaire 1980-1981 au montant de 69 300 $ dans ce cas-là, il ne
s'agit pas d'une ratification, mais bien d'un nouvel engagement.
M. Bérubé: Oui. C'est bien cela.
M. Paradis: Vous avez mentionné qu'on avait
décidé, pour l'avenir, de procéder par soumissions
publiques. Qu'est-ce que cela veut dire que pour ce montant de 69 300 $ on n'a
pas procédé par soumissions publiques'' Cela a fait l'objet d'un
contrat négocié.
M. Bérubé: Ce qui est arrivé, c'est que le
ministère a appliqué la directive du contrôleur à
partir de janvier 1981, au moment où il a signé l'entente avec le
ministère des Communications. Toutefois, il y a des paiements
antérieurs. Autoriser le paiement de la facture pn suspens pour les
travaux exécutés et non pavés, représentant une
somme de 66 777 $. Alors, les 66 777 $ sont des travaux, des commandes qui ont
été réalisés par le laboratoire en question.
M. Paradis: Font-ils partie des 153 700 $ ou des 69 300 $?
M. Bérubé: Ils font partie des 69 300 $. Il y a
2500 $ en paiements de travaux exécutés, mais non facturés
encore. En d'autres termes, on ferme le dossier.
M. Paradis: Les travaux ont "té effectués entre
janvier 1981 et mars 1981?
M. Bérubé: Entre mars 1980 et janvier 1981.
M. Paradis: II n'y a plus de travaux qui
ont été exécutés à la suite de
janvier 1981?
M. Bérubé: Non, parce que, maintenant, ils sont
faits en régie, par le ministère des Communications, d'une part,
donc, une économie importante pour le gouvernement, puisque les services
sont disponibles. Pour les traitements de négatifs couleur, où on
ne peut pas effectuer de tels traitements ici au gouvernement, le
ministère ira en soumissions publiques.
M. Paradis: Vous allez nous fournir, si j'ai bien compris, la
date d'incorporation ainsi que le nom des administrateurs, des principaux
actionnaires de ladite corporation.
M. Bérubé: Cela me fait plaisir.
Le Président (M. Gagnon): Niveau 300.
M. Paradis: Niveau 300.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention Spéciale à la Nouvelle
Compagnie Théâtrale Inc., Montréal, pour la
réalisation de cahiers d'activités pédagoqiques
destinées aux étudiants qui assistent aux représentations
théâtrales de la Nouvelle Compagnie Théâtrale.
Montant de l'engagement: 63 000 $. " Peut-on obtenir la date
d'incorporation...
M. Bérubé: Pour la Nouvelle Compagnie
Théâtrale? Oui.
M. Paradis:... et le nom des administrateurs, parce que je
soupçonne qu'il s'agit d'une compagnie sans but lucratif?
M. Bérubé: II ne doit pas v avoir beaucoup de
compagnies de théâtre rentables.
M. Paradis: Cette compagnie a-t-elle déjà
effectué des travaux du même qenre? Si oui, pour qui?
M. Bérubé: La Nouvelle Compagnie
Théâtrale?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Ah oui, elle est bien connue des milieux
artistiques de la métropole.
M. Paradis: En quoi cette subvention est-elle comparable au
programme 3-1 du ministère qui vise les ressources humaines, physiques
et financières essentielles à la question du programme du
ministère?
M. Bérubé: C'est effectivement une subvention
spéciale. Je pourrais peut-être vous répondre
immédiatement quant au caractère spécial de cette
subvention, si je peux dénicher mes notes. Il s'agit évidemment
d'une subvention versée dans le cadre du programme 3-1, mais hors normes
par rapport aux règles générales applicables à ce
programme de subventions. En fait, ce que je vois, c'est essentiellement une
expérience, en pratique. Il s'agit de développer chez les jeunes
le goût et la compréhension du théâtre et, pour y
arriver, de préparer un ensemble de documents, de cahiers qui ont des
objectifs à la fois d'amener les élèves à
découvrir le théâtre, développer le goût du
théâtre, préparer les élèves à
participer à un spectacle théâtral, familiariser les
élèves avec un texte dramatique et ses composantes. C'est donc un
instrument beaucoup plus pédagqogique à l'intention du jeune
auditoire qu'une subvention à la compagnie théâtrale comme
telle pour monter des spectacles. C'est une activité qu'on pourrait
qualifier hors normes, qui est un peu exceptionnelle. C'est dans ce sens que le
ministère a subventionné cette activité
spécifique.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le ministre peut-il nous expliquer -parce que
ça fait trois ou quatre cas hors normes, cas inhabituels, etc. - de
quelle façon on procède lorsqu'il s'agit d'une demande
d'intervention sous forme de subvention gouvernementale qui ne cadre pas avec
les éléments de programme au niveau budgétaire? Choisit-on
à tout hasard un numéro qu'on met à côté,
est-ce qu'on cherche celui qui lui ressemble le plus? Qui décide dans
quel élément de programme on va placer la demande?
M. Bérubé: C'est le ministre et le Conseil du
trésor.
M. Paradis: Le ministre et le Conseil du trésor?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Et c'est complètement
discrétionnaire?
M. Bérubé: Par définition, étant
donné que c'est hors normes, c'est discrétionnaire.
M. Paradis: Y a-t-il des barèmes au gouvernement qui
fixent des taux ou des pourcentages de sommes d'argqent, à
l'intérieur du ministère, qui peuvent être appliqués
hors normes ou qui défendent de dépasser un tel taux ou un tel
pourcentage dans l'utilisation des fonds de façon discrétionnaire
et hors normes?
M. Bérubé: Non. Dans la préparation
des budgets, lorsque le ministère soumet sa programmation par
programmes et par activités, il peut y voir des programmes non
normés. Toutefois, les programmes non normés doivent
nécessairement faire l'objet d'autorisation ad hoc par le Conseil du
trésor pour toute dépense.
M. Paradis: Pour compléter ma question, qu'est-ce qui fait
en sorte que dans ce cas on a dit: C'est le programme 3? On aurait pu dire
c'est 4 ou n'importe quel élément budgétaire, étant
donné que c'est hors normes au ministère des Affaires
culturelles.
M. Bérubé: Oui, toutefois, cette troupe de
théâtre reçoit déjà une subvention
régulière dans le cadre de ce programme, il est possible que le
ministère ait disposé de crédits additionnels dans ce
programme, crédits en excès. Qu'est-ce qui a amené le
ministère à choisir ce programme-là plutôt qu'un
autre dans le cas d'une subvention hors normes? C'est le Fonds d'initiative
culturelle, ce n'est pas un mauvais choix non plus.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: À 301, M. le Président? Le
Président (M. Gagnon): 301.
M. Polak: L'engagement d'un attaché de presse pour une
période de douze mois. Je pose la question au ministre, je comprends
bien qu'on paie un autre organisme, quoique le Québec soit bien
représenté déjà à Paris. On va avoir notre
propre service à Paris, peut-être un attaché de presse.
Est-ce que cette personne-là travaille à temps plein, douze mois
par année, ou est-ce que cette personne s'occupe d'envoyer des
communiqués de presse de temps en temps? Je n'ai pas bien compris
pourquoi ça prend l'intervention d'un autre organisme.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Vaugeois: Est-ce que vous me permettez un petit
commentaire?
M. Bérubé: Vous pouvez certainement faire tous les
commentaires. D'ailleurs, on s'est plaint ce matin, M. le député
de Trois-Rivières, de votre absence car votre présence a l'heur
de plaire énormément aux députés de l'Opposition
qui trouvaient que lorsqu'ils posaient des questions dans le domaine culturel -
ils n'ont pas commenté les autres ministères cependant - il y
avait abondance de détails et façon fait les dissertations
auxquelles vous vous livriez, semble-t-il, étaient extraordinairement
éclairantes. Je suis convaincu que vous pourrez renouer avec la
tradition et peut-être aller de l'avant sur...
Le Président (M. Gagnon): Après cette
présentation-là, je présente le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Si je comprends bien, c'est une intervention dont il
faudrait envoyer copie au premier ministre.
M. Bérubé: Enfin, si l'Opposition était
satisfaite, on savait que le premier ministre l'était.
M. Vaugeois: M. le ministre, je compterais sur vous pour faire
rapport au premier ministre.
M. Bérubé: Que l'Opposition était ravie de
la façon...
M. Vaugeois: Non, appréciait mon travail. Mes
électeurs sont dans la même situation aussi.
Pour la question précise posée, il v a deux petits
éléments que j'aimerais faire ressortir. D'abord, il s'agit d'une
activité d'affaires. Voilà pourquoi l'Association des
éditeurs canadiens a une subvention pour se donner un agent de presse
à Paris, c'est une fonction qui ne saurait être remplie par la
délégation du Québec à Paris qui ne se mêle
pas d'activités d'affaires ou d'activités commerciales.
Deuxièmement, c'est une fonction à temps plein et la
responsable s'appelle Caroline Lévis. C'est une Française
recrutée sur place qui est à la disposition de tous les
éditeurs canadiens - ce qui devrait vous faire plaisir - de langue
française ou de langue anglaise, mais, quand ils sont de langue
anglaise, ils sont installés au Québec. Tous les éditeurs
canadiens de langue française, même parfois de l'extérieur
du Québec comme les éditions de l'Acadie, pourront avoir recours
au service de cette attachée de presse.
M. Bérubé: A-t-elle vendu beaucoup d'exemplaires de
La deuxième Baie James, de M. Bourassa?
M. Vaugeois: Non, mais elle en a vendu un paquet d'Antonine
Maillet;
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Non, j'ai eu ma réponse.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302, engagement
303?
M. Paradis: Engagement 303.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 303, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Renouvellement du contrat de services pour la
présentation de 87. spectacles à caractère historique sur
la Place Royale à Québec pendant l'été 1981 et
l'été 1982. Le fournisseur est le Théâtre Parminou
de Victoriaville, comté d'Arthabaska. Le montant de l'engagement est de
38 580 $. "
Est-ce qu'on peut savoir s'il y aura évaluation des services
fournis durant l'été 1981 - on se rend compte que cette
subvention est étalée jusgue dans le budget de 1982-1983 - Pour
savoir s'il y a lieu de poursuivre les versements pour les années
futures?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je suis convaincu que le
député de Trois-Rivières...
M. Vauqeois: Gardes-en un peu, sans cela, je vais aller à
ton salaire! Je ne peux pas répondre.
M. Paradis: Est-ce qu'il y aura évaluation?
M. Vaugeois: Normalement, il y a évaluation. Le
député de Brome-Missisguoi pourrait faire sa propre
évaluation en ayant à la Place Royale, par exemple.
M. Bérubé: Pensez-vous qu'il se fatigue à
aller au théâtre, voyons!
M. Paradis: Après avoir passé une journée
avec le nouveau président du Conseil du trésor, on n'a pas besoin
d'aller au théâtre.
M. Vauqeois: Remarquez qu'il nous coûte aussi cher que
n'importe quelle troupe de théâtre!
M. Bérubé: J'ai l'impression que le
député de Trois-Rivières joue dans les rôles qrecs
de tragédie.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 304, M. le
député de Brome-Missisguoi.
M. Paradis: Engagement 304, "contrat pour travaux de peinture sur
les propriétés du ministère sises à la Place Royale
et dans la région de Québec. Le plus bas soumissionnaire: J.
-Alphonse Roy Inc. Le montant de l'engaqement est de 80 543 $. " Est-ce que
qu'on pourrait savoir du porte-parole du gouvernement - si c'est
peinturé en rouge, on retire nos questions - la date d'incorporation, le
nom des administrateurs et des principaux actionnaires?
M. Bérubé: J. -Alphonse Roy. Et, comme toujours,
vous voulez les noms du beau-frère, de la belle-soeur, du mon oncle, de
la ma tante et du grand-père?
M. Paradis: On peut repréciser la question: Le nom des
administrateurs et des principaux actionnaires. À quel autre endroit
dans la région cette compagnie doit-elle effectuer du travail? Est-ce
que les travaux s'échelonnent sur d'autres années
financières?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Pas de problème. On va
détecter cette information et vous la fournir, une qracieuseté du
Conseil du trésor.
Le Président (M. Gagnon): Affaires culturelles, niveau
400.
M. Paradis: 305.
Le Président (M. Gagnon): Excusez. 305?
M. Paradis: 305, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député.
M. Paradis: Contrat pour travaux d'entretien
général sur les propriétés du ministère
sises à la Place Royale et dans la région de Québec pour
une période de douze mois. Le plus bas soumissionnaire, CL. Raymond
Enr., Québec. Le montant de l'engagement, 114 074 $. Est-ce qu'on peut
avoir le nom des administrateurs et des principaux actionnaires et est-ce qu'on
pourrait savoir du ministère sur quels critères on s'est
basé pour choisir entre CL. Raymond Enr., et Les entreprises Y. Roulay
Inc., dont le montant de la soumission est semblable à quelques
centaines de dollars près?
M. Bérubé: C'est le plus bas.
M. Paradis: C'est le plus bas, strictement.
Le Président (M. Gagnon): 400? 401? 400, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention à la paroisse Sainte-Anne et
villaqe de Yamachiche, comté de Maskinongé, pour engager un
coordonnateur de projets de développement réqional touchant le
patrimoine de la région 04. Montant de l'engagement, 35 200 $. Est-ce
qu'on pourrait savoir à quel programme on se réfère dans
le livre des crédits et est-ce qu'on pourrait avoir le
dépôt des devis du projet en question? (15 h 45)
M. Bérubé: Le programme 2. 1.
M. Paradis: 1. 7. 1
M. Bérubé: Oui. La deuxième partie de la
question?
M. Paradis: Dépôt des devis du projet en
question.
M. Bérubé: II s'agit d'une subvention à une
municipalité pour engager un coordonnateur. Il n'y a pas de devis.
Le Président (M. Gagnon): 401. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention pour la Corporation municipale de
Paspébiac, dans le comté de Bonaventure, pour le recyclage du
bâtiment Le Bouthillier Bros., 100 000 $. Est-ce qu'on pourrait savoir
s'il y a d'autres sources de financement pour le recyclagqe dudit
bâtiment?
M. Bérubé: La participation municipale portera sur
la construction d'un stationnement de 15 000 $ et assure la gérance, la
gestion des bâtiments. Je ne vois pas d'autres sources de financement.
C'est peut-être trop généreux, comme c'est dans le
comté de Bonaventure.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: M. le Président, sur cela, on peut
peut-être faire remarquer qu'au mois de mars 1981 on ne manquait pas de
générosité pour les comtés de l'Opposition comme
Maskinongé et Bonaventure.
M. Paradis: D'ailleurs, on a vu avant que vous arriviez le cas
d'un cimetière dans Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Oui, mais d'accord que c'est un cimetière
protestant?
M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: On lui a fait remarquer que
l'époque où les morts votaient était du passé du
Parti libéral.
M. Vaugeois: Est-ce que vous avez fait remarquer que mon
adversaire, lui, s'occupait du vote des morts? C'est un thanatologue.
M. Paradis: C'était combattre son adversaire sur son
terrain.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! 402?
M. Paradis: 402.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la ville d'Amos, comté
d'Abitibi-Ouest, à titre d'aide financière pour fins de
construction d'une salle de spectacles. " Est-ce qu'il y a d'autres sources de
financement? On réalise que le coût des travaux est de près
de 2 000 000 $, 1 948 300 $. Si oui, lesquels?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Si je comprends bien, c'est une
subvention de 997 500 $ à la ville d'Amos pour fins d'immobilisations.
Je me rends compte que le montant de l'engagement doit cadrer avec la
décision du Conseil des ministres, je présume. C'est ça.
C'est l'approbation pour l'année en cours d'une subvention de 332 500 $,
d'une subvention globale de 997 500 $ conditionnelle à ce qu'il y ait eu
un virement de crédits de l'OPDQ au ministère des Affaires
culturelles.
Il y a un député de l'Opposition, M. le Président,
qui souligne qu'il s'agit à nouveau d'un engagement électoral,
puisque c'est le 30 mars 1981. Il faudrait peut-être cesser d'examiner
tous ces engagements du mois de mars parce que, de toute façon, le mois
de mars, c'était juste avant les élections, on n'avait pas le
choix.
M. Paradis: On pourrait comparer avec les autres mois, et c'est
volumineux.
M. Vaugeois: On a travaillé jusqu'à la
dernière minute.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: On parle d'un transfert de l'OPDQ. Est-ce qu'on
peut vérifier si, par hasard, le transfert serait contenu dans les
sommes qui étaient censées être consacrées pour une
salle de spectacles au cégep de l'Outaouais?
M. Bérubé: Cela, je ne le prends pas.
M. Middlemiss: Non, non. Il y a moyen de le vérifier, si
c'est un transfert de l'OPDQ.
M. Vaugeois: Au même moment, on essayait d'avoir des normes
comparables pour tous les cas de salles de spectacles, et on avait des
propositions qui se ressemblaient. C'est Aylmer, dans votre cas, qui
était prêt à marcher; là, c'est Amos. Il y avait des
propositions pour tout le monde, à partir à peu près des
mêmes barèmes.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y a moyen de le vérifier?
M. Bérubé: II s'agirait d'une insinuation
inacceptable.
M. Vauqeois: Absolument inacceptable, M. le Président.
M. Middlemiss: Ce n'est pas une insinuation, c'est une question.
C'est un transfert de l'OPDQ. Est-ce que vous pouvez vérifier
d'où venaient les sommes de l'OPDQ?
M. Vaugeois: Du fonds de développement
régional.
M. Middlemiss: Est-ce que ces sommes étaient
destinées à d'autres fins avant d'être
transférées?
M. Vauqeois: Non, non...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Le fonds de développement
régional, par définition, n'a pas de dépenses
programmées. Ce sont des ministères qui font appel au fonds pour
des subventions ou de l'aide, des dépenses à caractère
régional ne cadrant souvent pas avec les priorités
budgétaires du ministère, et on fait donc appel au fonds. Par
définition, c'est donc ce qu'on pourrait appeler en anqlais un "slush
fund", auquel on fait appel chaque fois qu'on a un projet valable et pour
lequel on n'a pas, comme telles, de prévisions à
l'intérieur de son propre budget. Par définition, le fonds de
développement régional n'est pas assigné explicitement
à des projets précis.
M. Middlemiss: Quant au "slush fund", est-ce qu'on pourrait
vérifier s'il n'y aurait pas 1 000 000 $ qui étaient
destinés à la salle de spectacles du cégep de l'Outaouais
et si, aujourd'hui, cette somme est encore là ou s'il reste à peu
près 700 000 $?
M. Vaugeois: II faut que les gens de l'Outaouais acceptent les
propositions du ministère et du gouvernement. On s'est promené
d'une municipalité à l'autre, là-bas, pour trouver
quelqu'un qui accepterait de prendre des responsabilités au niveau de la
salle de spectacles, finalement, on s'est...
M. Middlemiss: Ma question n'est pas... je crois que la
municipalité...
M. Vaugeois: La proposition est maintenue.
M. Middlemiss:... une seconde, on parle d'argqent, je ne parle
pas... La municipalité d'Aylmer a certainement accepté, avec le
cégep.
M. Vaugeois: Le cégep est revenu sur sa position.
M. Middlemiss: C'est encore en discussion. Il manque 737 000 $
sur le montant promis de 1 000 000 $ qui était destiné à
ça.
M. Bérubé: Je suis convaincu qu'au niveau du fonds
de développement régional, il n'y a pas sur chacun des billets de
100 $ un signe indiquant que c'est réservé pour projets dans
l'Outaouais. Je suis convaincu de ça. Le fonds de développement
régional n'est pas, comme tel, assigné à des projets, tant
et aussi longtemps qu'il n'y a pas eu, comme c'est le cas maintenant, un
transfert à un ministère sectoriel qui le dépense pour un
projet spécifique.
Donc, à ma connaisance, on peut vérifier, mais il n'y a
pas eu de décision du Conseil du trésor acceptant que des fonds
de l'OPDQ soient assignés à la construction de cette salle de
spectacles dans l'Outaouais. Tant et aussi lonqtemps que cela n'a pas
été approuvé, il n'y a pas d'assignation précise
des fonds de l'OPDQ.
M. Vaugeois: M. le Président, je suis très content
de voir que les députés de l'Opposition s'intéressent
à cette question. Essentiellement, il s'agit d'une salle de spectacles,
dans un cégep qui était sous-utilisée, dans une
région où il n'y avait pas de salle de spectacles pour la
population. On a suggéré aux gens de la région de prendre
la responsabilité de cette salle et d'en faire une salle de spectacles
pour les gens de la région, dans la mesure où le cégep
disait ne pas en avoir besoin. Il s'agissait donc d'argent pour transformer
cette salle, la rendre plus fonctionnelle, y faire un certain nombre de travaux
pour la rendre apte à recevoir des spectacles pour les besoins de la
région. Sauf qu'il fallait un interlocuteur qui n'était pas le
cégep, parce que le cégep disait: Prenez notre salle et faites-en
une salle quasi municipale ou intermunicipale.
On s'est promené d'une municipalité à l'autre et on
avait une proposition qui comportait de l'argent. Mais pour aller au Conseil du
trésor et geler l'argent, il fallait avoir un interlocuteur sur place
qui était prêt à s'engager.
Quand j'ai quitté, on était en négociation. Je
pense que ce n'est pas tout à fait clair, parce que, après coup,
le cégep est même revenu sur sa position de libérer la
salle pour des besoins intermunicipaux. Mais il ne peut pas y avoir
d'engagement du gouvernement, tant que l'interlocuteur n'est pas prêt
à siqner une entente. On n'a jamais eu d'interlocuteur prêt
à signer l'entente,
bien que les discussions soient allées assez loin avec
Aylmer.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: D'accord, le CRO... la ville de Hull a dit non, la
ville de Aylmer...
M. Vaugeois: Le dernier a été le CRO.
M. Middlemiss:... a accepté, la ville a même
reçu 10 000 $ de subvention pour faire les études. Donc, si on
n'a pas l'intention de procéder... toutefois, suite à la
subvention de 332 000 $ à Amos, on nous a dit que les fonds à
Aylmer étaient réduits.
M. Vaugeois: En tout cas...
M. Middlemiss: Pardon, M. le ministre?
M. Bérubé: Rien.
M. Middlemiss: Vous avez fait un commentaire, il y a quelqu'un
qui a les deux pieds dans la même bottine.
M. Bérubé: Je parlais à mon
collèque.
M. Middlemiss: Si vous n'êtes pas convaincu.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi. Est-ce que vous avez terminé, M. le
député de Pontiac"? M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre, je reviens à ma question
originale au sujet des autres sources de financement dans ce projet. Vous avez
mentionné qu'il s'agissait finalement d'un engagement de 997 500 $, dont
332 500 $ pour l'exercice financier en cours. Si je déduis un peu de
votre réponse, il s'agit d'un projet de 1 948 300 $. Combien d'argent au
total sera dépensé par le Trésor québécois?
Selon quel échéancier - on s'aperçoit qu'on a
déjà 332 500 $ d'engagés - et quelles sont les autres
sources de financement pour atteindre le total de 1 948 300 $?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Les 1 948 310 $ proviennent d'une
estimation faite par la Société scénographique Sanche en
avril 1980. Le montant de la subvention accordée par le gouvernement
correspond à la moitié des coûts estimés. C'est la
subvention promise à la municipalité. La municipalité doit
financer le reste des coûts, de même qu'elle assumera
également les frais de fonctionnement et d'administration de la salle de
spectacles. Ce qu'on a retenu comme approche, c'est la construction d'une
annexe à la salle de l'hôtel de ville d'Amos.
M. Paradis: Est-ce que l'échéancier est disponible,
parce qu'on parle de 332 500 $. S'agit-il d'un déboursé pour
l'année budgétaire en cours?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Le reste va être remis quand?
M. Bérubé: II va falloir le demander au
ministère, ce qu'il me fera plaisir de faire.
Le Président (M. Gagnon): 600? M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Je soulignerais, cependant, M. le
Président, que...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on revient à
402 ?
M. Bérubé: Je soulignerais, cependant, que
l'acceptation par le Conseil du trésor de cette demande était
conditionnelle à ce qu'il y ait signature d'un protocole d'entente qui
régirait l'utilisation de la subvention. Je dois tirer la conclusion
qu'au moment où cette demande a été approuvée,
l'information n'existait pas quant à l'utilisation comme telle de la
subvention, c'est-à-dire l'échéancier.
Le Président (M. Gagnon): 600? M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: 600: "Subvention de fonctionnement à VLB
Éditeur Inc., Montréal, pour l'année financière
1980-1981. Montant de la l'engagement: 49 500 $. " Est-ce qu'on peut obtenir la
date d'incorporation de ladite compagnie, le nom des administrateurs et
principaux actionnaires? Est-ce qu'on peut savoir si cette compagnie a
déjà eu de l'aide financière antérieurement de la
part du gouvernement du Québec? Est-ce qu'on peut savoir
également en quoi cette subvention de fonctionnement est compatible avec
l'objectif du programme 3-1?
M. Bérubé: Il s'agit d'une maison d'édition
appartenant essentiellement à M. Victor-Lévy Beaulieu, à
ma connaissance. Deuxièmement, il semble que cette maison
d'édition ait subi des pertes assez importantes de près de 100
000 $ et que le principal propriétaire doive cautionner à titre
personnel pour plus de 25 000 $ dans son entreprise pour empêcher
celle-ci de faire faillite. La subvention de 49 500 $ vise donc comme objectif
premier à éviter la fermeture de cette maison d'édition.
Quant
aux subventions antérieures, je n'ai pas le renseignement, nous
allons l'obtenir.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: M. le Président, je dois apporter des
précisions ici aux députés de l'Opposition. Cette
subvention est spéciale.
M. Bérubé:... M. le député de
Trois-Rivières...
M. Vaugeois: Elle est inférieure à 50 000 $, parce
que le programme normalisé donnait la discrétion au ministre pour
les montants en bas de 50 000 $, d'où le montant négocié
avec l'éditeur et les principaux fournisseurs. C'est une situation de
faillite, comme vient de l'indiquer M. le ministre. C'est une opération
de sauvetage. C'est toujours la même chose. Les auteurs n'avaient pas
été payés pour leurs droits d'auteur. Les imprimeurs
étaient touchés par des difficultés de VLB Éditeur.
Ce qui est arrivé, c'est qu'au même moment le gouvernement
fédéral a proposé à certains gros éditeurs
au Québec une mesure équivalente. Il y a eu des subventions aussi
importantes de l'ordre de 750 000 $ de versées à certains gros
éditeurs québécois. La manoeuvre fédérale a
oublié certains petits éditeurs en difficulté, comme VLB.
Après de longues études du dossier, des répercussions, des
difficultés de cet éditeur important qui s'occupe de la
relève et qui oeuvre dans un secteur négligé de nos
maisons d'édition, on a convenu que si VLB lui-même s'impliquait
financièrement, s'il s'engageait un programme d'édition qui a
été balisé dans l'entente signée avec lui, on
ferait l'opération sauvetage. (16 heures)
Le Président (M. Gagnon): Est-ce sur le même sujet,
M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis: Sur le même sujet. En quoi...
M. Vaugeois: Je vous signale que l'éditeur a eu ses
subventions habituelles avec les programmes normalisés, ce qui peut lui
donner quelque chose comme 10 000 $ ou 20 000 $. C'est à part les
programmes normalisés et les subventions régulières.
M. Paradis: Autrement dit, c'est hors normes.
M. Vauqeois: Oui.
M. Paradis: Mais en quoi est-ce compatible - tantôt, on a
parlé qu'on tentait de se rapprocher d'un élément
budgétaire le plus possible - avec l'objectif du programme 3. 1 du
ministère des Affaires culturelles? Le programme 3, c'est la gestion
interne et soutien. "Ce programme vise à planifier, diriger et
coordonner les ressources humaines, physiques et financières
essentielles à la gestion des programmes du ministère. "
L'élément 1, c'est Direction et soutien administratif. Cela
m'apparaît un élément interne.
M. Vaugeois: Le fonds spécial était sous la
responsabilité de la direction générale de
l'administration.
M. Paradis: Le fonds spécial était...
M. Bérubé: Oui, c'est un fonds d'initiatives
culturelles qui relève de ce programme et élément de
programme, 3. 1.
M. Vaugeois: Ce n'est pas à la disposition d'un service en
particulier du ministère comme le service des lettres, le service du
théâtre ou un service sectoriel; c'est dans l'administration
générale.
M. Paradis: Mais il s'agit quand même d'une subvention hors
normes?
M. Vauqeois: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, juste une question peut-être au
député de Trois-Rivières. Il parle d'une opération
de sauvetage. N'y a-t-il pas tout de même des règles à
suivre pour être admissible à une telle subvention?
Le Président (M. Gagnon): Les questions s'adressent au
président du Conseil du trésor, libre au député de
Trois-Rivières d'y répondre.
M. Polak: J'adresse à nouveau ma question au ministre,
espérant qu'il va la transférer au député de
Trois-Rivières immédiatement après que je lui aurai
posée. Mais, à tout événement, on venait de parler
dans la réponse d'une opération de sauvetage. Il y a tout de
même des règles à suivre pour que quelqu'un soit
admissible, parce que je suis certain qu'il y a beaucoup d'autres
éditeurs qui ont autant de difficultés. Deuxièmement,
comment pourriez-vous éviter l'arbitraire? Le ministre pourrait dire:
Toi, je te sauve; toi, je ne te sauve pas.
M. Bérubé: En fait, nous publions un manuel sur
comment faire faillite en douceur.
M. Paradis: Dont vous êtes l'auteur? M.
Bérubé: Je voudrais être méchant,
mais je l'éviterai. Je laisserai le député de
Trois-Rivières expliquer ce beau cas d'application des règles de
procédure.
M. Vaugeois: C'est vraiment un cas particulier, M. le
Président, de la même façon qu'on a traité de
façon spéciale le cas du danqer de faillite des Librairies
Dussault, l'année dernière. C'est une intervention
particulière. On a lonqtemps hésité dans le cas des
Librairies Dussault. Finalement, il y a eu une prise de participation de la
SDIC pour 51% du capital-actions. Cette fois-ci, cela a été un
cas particulier et, après beaucoup d'hésitation, parce que c'est
un des rares cas où le ministre utilise sa discrétion. C'est ce
que j'ai fait. J'ai hésité jusqu'à la dernière
minute. Finalement, devant les recommandations des fonctionnaires qui avaient
étudié le cas et des négociations faites avec
Victor-Lévy Beaulieu, devant les conséquences à attendre
d'une faillite, cela a été traité comme un cas
particulier. Il n'y a pas à chercher de règles. C'est une
situation exceptionnelle.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on l'a sauvé? M. Vaugeois:
Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Vous avez eu la demande d'intervention de la part de
Victor-Lévy Beaulieu ou de sa corporation è quelle date?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: M. le Président, je n'ai rien à
cacher. Si vous le permettez, M. le ministre, cela s'est passé comme
ceci. Il y a d'abord un autre éditeur qui a offert de racheter VLB.
Là, on a demandé aux éditeurs de regarder la situation de
VLB et de faire des propositions de rachat. Là, il y a d'autres
éditeurs qui se sont manifestés. Nous autres, pour rendre
l'opération possible, on avait une subvention spéciale disponible
pour les différents éditeurs qui pouvaient se montrer
intéressés. Il y a quelques éditeurs qui se sont
montrés intéressés et qui ont fait des propositions pour
racheter VLB avec l'aide d'une subvention, de sorte qu'à ce
moment-là VLB a dit au gouvernement: Si vous êtes prêts
à subventionner un éditeur pour me racheter, êtes-vous
prêts à mettre votre subvention à ma disposition?
Là, on était un peu attrapé. On a dit: Oui, mais à
la condition que vous injectiez de nouveau de l'argent, ce que n'importe quel
éditeur acheteur aurait fait. VLB a trouvé de nouveaux fonds; il
a liquidé une librairie qu'il avait pour dégager des fonds pour
pouvoir renflouer sa maison d'édition. À ce moment-là, on
a fait pour lui ce qu'on aurait fait pour un tiers.
M. Paradis: Un acheteur. M. Vaugeois: Voilà.
M. Paradis: Mais à quelle date les demandes vous
sont-elles parvenues''
M. Vaugeois: Je ne pourrais pas le dire.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut enregistrer la question?
M. Bérubé: Cela me fait plaisir.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601? Engagement 602?
Engagement 603? Une question à l'engagement 604. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention additionnelle pour fins de fonctionnement,
2450 $ et d'organisation de tournées de théâtre et de
chanson, 2000 $ au Centre culturel de Joliette, comté de
Joliette-Montcalm, pour porter à 27 750 $ la subvention totale pour
l'année financière 1980-1981. Montant de l'engagement, 4450
$.
On réalise, à la lecture de cet engagement financier,
qu'il y avait une subvention antérieure qui était
approximativement de 23 000 $. Qu'est-ce qui justifie l'augmentation de 4450 $
dans le cas du Centre culturel de Joliette? Et est-ce qu'il y a eu d'autres
centres qui ont eu une telle augmentation?
M. Bérubé: M. le Président, nous allons
obtenir des renseignements. Un instant, je peux peut-être les obtenir
déjà. M. le député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: En bas de 5000 $... c'est le patronage!
M. Bérubé: M. le député de
Trois-Rivières, de telles déclarations vous ont nui dans le
passé auprès de la presse à potins du Québec.
M. Vaugeois:... lui aussi.
M. Bérubé: Malheureusement, je suis totalement
incapable, à partir de ce document bâti par un
dénommé M. Vaugeois, je crois, de trouver la moindre
justification positive à une telle décision.
M. Paradis: On pourrait peut-être adresser la demande
à M. Parizeau.
M. Vaugeois: C'est en bas de 5000 $.
M. Paradis: En additionnelle, à quelles normes
répondait l'octroi de cette subvention additionnelle?
M. Bérubé: C'est hors normes. M. Paradis:
Hors normes.
M. Bérubé: Si cela était normé, cela
ne viendrait certainement pas...
Pour les fins du journal des Débats, s'il y en a un, est-il
possible d'avoir une reformulation de la question?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: La question, face à l'engagement 604, est la
suivante: Suivant quelles normes la subvention de 4450 $ a-t-elle
été accordée? Est-ce qu'il y a eu d'autres centres
culturels dans la province de Québec qui ont
bénéficié d'une subvention additionnelle dans la
même période?
M. Bérubé: Oui. Le Conseil de la culture de
Québec, qui avait une subvention de 7000 $ à laquelle on a
ajouté 4385 $; Prospect Tour de Hull - c'est dans l'Outaouais - qui
avait 18 000 $, a reçu 4500 $ de plus.
M. Paradis: C'était le comté de Mme Ouellette.
M. Bérubé: Le Conseil de la culture de
l'Abitibi-Témiscamingue, qui n'avait rien et qui a reçu 2000 $.
Le Théâtre du cuivre, qui avait également des montants de
7000 $ et 9000 $ et qui a vu son montant s'accroître à 15 000 $ et
16 000 $. Je constate enfin que les régions de l'Outaouais, de
l'Abitibi-Témiscamingue ont la part du lion dans ces multiples petites
subventions additionnelles.
M. Paradis: Lorsque vous parlez de l'Outaouais, vous voulez dire
le comté de Hull?
M. Bérubé: Je ne sais pas si Hull est dans
l'Outaouais. Je ne sais pas, mais je vois la maison...
M. Paradis: Vous demanderez à Mme Ouellette.
M. Bérubé: Je vois la Maison Dumulon de Rouyn, je
vois le Théâtre du cuivre à Rouyn, le Conseil de la
culture. En fait, je ne saurais dire exactement quelles sont les normes du
programme et je pense qu'il n'y a qu'une seule solution, c'est d'obtenir...
Le Président (M. Gagnon): Pour les fins du journal des
Débats, pour faciliter la tâche, je voudrais vous demander de ne
pas trop parler, le temps que le ministre répond à une
question.
M. Bérubé: Je pense que la seule solution, c'est de
regarder... Je peux vous dire à quoi ces subventions vont servir. Par
exemple, dans le cas plus précis qui vous intéresse, le Centre
culturel de Joliette, il y en a trois semblables, c'est Joliette, Prospect
Tour, le Théâtre du cuivre et la Maison Dumulon qui vont orqaniser
des tournées de théâtre et de chanson qui doivent
s'inscrire dans le volet 3 du Droqramme accessibilité 5. On dit que
l'auqmentation de la subvention au Centre culturel de Joliette va être
affectée à la proqrammation. C'est l'étendue de
l'information disponible que j'ai aux fins de la présente demande.
Est-ce adéquat?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Question additionnelle. Vous avez répondu
"oui" à la question à savoir s'il y avait d'autres organismes du
même titre qui auraient obtenu à la même épogue des
subventions additionnelles également hors normes. Vous avez
mentionné Dour les fins du journal des Débats et comme
réponse une liste non exhaustive de ces organismes qui ont
bénéficié desdites subventions hors normes au mois de
mars. Serait-il possible de déposer à la commission ladite liste
complète des organismes oui ont bénéficié de
subventions hors normes au mois de mars 1981"?
M. Bérubé: Nous le ferons avec le plus vif
plaisir.
M. Vaugeois: Ce n'est pas hors normes, Dar exemple. C'est dans le
cadre du programme accessibilité 5.
M. Bérubé: C'est dans le cadre du programme.
M. Vaugeois: C'est dans accessibilité 5. C'est un
programme normalisé. Ce qui est arrivé, c'est qu'on a
corrigé les montants après coup, probablement à la suite
de négociations avec les groupes intéressés.
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: À la suite à la remarque du
député de Trois-Rivières, je remarque que le programme est
normé. Les subventions additionnelles sont-elles normées?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: C'est une opération de fonctionnaires. Ce qui
a dû arriver, c'est que le programme accessibilité 5 est
basé sur les activités qu'on entend avoir au niveau de structures
d'accueil et de spectacles. Les fonctionnaires calculent le mieux qu'ils
peuvent à partir des informations qu'ils ont, mais, souvent, l'organisme
subventionné dit: Vous avez mal calculé le nombre de spectateurs.
Vous avez mal calculé les spectacles qu'on veut présenter.
Voilà une information additionnelle, et la, on corrige la subvention
à partir des informations additionnelles reçues et cela donne ce
que M. le ministre vient d'indiquer.
M. Paradis: Pourrait-on avoir le dépôt de la liste,
de toute façon?
M. Vaugeois: Je pense que cela... M. Bérubé:
La liste de tous les... M. Paradis: Les rajustements.
M. Bérubé:... rajustements de subventions, - c'est
ce que j'ai compris - de toutes les subventions dans le cadre de ce programme
qui ont été rajustées, à la suite d'une
renégociation.
M. Paradis: Est-ce pris dans le même budget que les
programmes normalisés?
M. Vaugeois: Oui, oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 605. Engagement 606.
606, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Soumissions sur invitation (répertoire).
Contrat pour travaux d'entretien mécanique et électrique des
propriétés du ministère sises à la Place Royale et
dans la région de Québec. " Av-Tech (Québec) Inc., Les
Saules, montant de l'engagement: 39 644 $. Peut-on savoir quelles sont les
autres propriétés dans la région de Québec qui sont
mentionnées à l'engagement financier?
M. Bérubé: Oui, nous allons examiner cela
rapidement. Nous allons vous le dire. Il faut fouiller.
M. Paradis: Fouillez.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, sur le même engagement, seulement pour mon
intérêt personnel, pourquoi n'est-ce pas le ministère des
Travaux publics qui s'occupe de ces choses? Comment se fait-il que le
ministère des Affaires culturelles donne un contrat de travaux
d'entretien mécanique et électrique. Je ne vois rien de culturel
là-dedans; c'est de la construction. Donc, n'est-ce pas plus normal de
dire que le ministère des Travaux publics s'occupe de toute la
propriété publique au point de vue de la maintenance, de
l'entretien, etc. ? (16 h 15)
M. Bérubé: II s'agit ici, en général,
j'imagine, d'immeubles à vocation un peu historique ou patrimoniale et
qui, par conséquent, relèvent du ministère dont c'est la
mission d'assurer la conservation. J'ai l'impression que le ministère
des Affaires culturelles serait assez réticent à voir le
ministère des Travaux publics régler tous les problèmes de
construction et de transformation.
M. Vaugeois: Ils l'ont fait pour le parlement, iis nous ont mis
dans la formaline.
M. Paradis: Cela a été long et ce n'est pas
fini.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800. Engagement
801.
M. Bérubé: Cela va être encore plus
long...
M. Paradis: II n'en dépend que de vous.
M. Bérubé: Et des disponibilités
budgétaires.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, nous en sommes à
l'engagement 801, fin des engagements du ministère des Affaires
culturelles, je voudrais poser une question au ministre. En ce qui concerne
notre mandat, j'ai l'impression, ayant vu toutes ces subventions du
ministère des Affaires culturelles, que dans ce temps de grande
austérité que nous vivons, les coupures budgétaires dans
des secteurs de grande importance pour la population, comme l'éducation
et les affaires sociales, est-ce que ce n'est pas notre devoir de recommander
au ministère des Affaires culturelles de faire de grandes coupures?
Quand on regarde ces subventions - avec tout le respect que je dois à
quelques députés ici qui ont une grande expérience dans le
domaine de la culture - je dois quand même dire, question de
priorité: Est-ce qu'il n'y aurait pas de coupures qu'on n'aurait pas
été obligés de faire dans d'autres ministères si on
avait coupé
substantiellement ici et au moins faire la recommandation pour
l'année prochaine? Je ne sais pas si c'est notre mandat; si un tel
mandat existe je suis prêt à l'assumer fortement, parce que je
trouve que...
M. Bérubé: Vous parlez de la mise en valeur du
Vieux-Montréal?
M. Polak: Non, je parle de tout le programme du ministère
des Affaires culturelles; pour moi, ce sont des affaires assez
nébuleuses. C'est bien beau la fierté, je crois beaucoup en
ça aussi, mais quand je compare ça avec les coupures...
M. Bérubé: Mais ça ne vous empêche pas
de dormir.
M. Polak: C'est ça; non, dans mon comté on ne dort
pas, justement à cause de coupures qui ont été faites dans
d'autres domaines qu'on considère de beaucoup plus grande importance. Je
me demande si les autres membres de la commission sont d'accord avec moi,
peut-être est-ce une opinion personnelle, mais est-ce qu'on ne devrait
pas dire: Écoutez, voici des millions de dollars, si on fait le total de
toutes ces subventions? C'est bien beau; mais, moi, je laisserais tomber le
cimetière à Trois-Rivières pour une couple
d'années, à titre d'exemple, et peut-être ouvrir à
nouveau une petite aile dans un hôpital, avec 25 lits, pour six mois. Je
parle de question de priorité.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je pense que l'intention est louable,
mais elle n'est pas réaliste. Le budget au ministère des Affaires
culturelles a été de quoi? 50 000 000 $?
M. Vaugeois: C'est un budget d'environ 100 000 000 $.
M. Paradis: C'est M. Parizeau qui a dit ça?
M. Bérubé: 100 000 000 $, par rapport à un
budget global de 20 000 000 000 $, nous montrent clairement que même si
le gouvernement n'avait aucune activité culturelle, ça ne
modifierait pas de façon très significative l'ensemble des
équilibres gouvernementaux. Si on prenait la somme -je comprends qu'on a
consacré cinq minutes à une subvention de 42 500 $ - des
subventions qui sont accordées ici, c'est un montant somme toute
relativement minime. Ce n'est certainement pas en annulant toutes ces
subventions que l'on sera en mesure même de financer votre petit
hôpital de 25 lits qui, soit dit en passant, pourrait facilement nous
coûter au-delà du million par année.
C'est donc loin d'être évident que l'on doive saborder
toutes les activités gouvernementales dans les secteurs de l'immigration
ou des affaires culturelles simplement parce que les dépenses des
affaires sociales sont trop élevées; car des ministères
comme ceux des Affaires sociales ou de l'Éducation peuvent gruger, par
un simple déplacement de fraction de pourcentage de leur budget et
amener la disparition totale de tous les autres budgets du gouvernement.
La réponse à votre question est simple, vous ne pouvez pas
faire porter par une mission qui représente une portion infime du budget
du gouvernement le poids de dépassement dans des ministères aussi
importants que l'Éducation ou les Affaires sociales.
M. Polak: Je voudrais revenir rapidement là-dessus, M. le
Président. Ce n'est pas une question de dire: On va abolir toutes les
subventions du ministère des Affaires culturelles, mais je me demande
si, dans tout ce qu'on a vu dans ce ministère, il n'y a pas des
éléments dont vraiment la population en général, si
elle pouvait choisir, dirait: Je préfère couper les 45 000 $ dont
on a parlé ce matin pendant cinq minutes et on garde le poste d'une
personne très qualifiée dans ce secteur, soit le secteur scolaire
ou celui des affaires sociales au salaire de 45 000 $. Le travail de cette
personne-là qui occupera ce poste est plus important, à mon avis,
que de donner une subvention à une petite municipalité, etc.
On a parlé tout à l'heure d'une salle de spectacles, je
suis pour les salles de spectacles, mais je me demande si le gouvernement ne
doit pas sérieusement étudier... Ce n'est pas une question de
petits montants ici et là parce que, si on ajoute tous ces petits
montants, on arrive à un très gros montant.
M. Bérubé: Cela ne fait pas de gros montants.
M. Polak: Pour ceux qui perdent leur poste, ce sont de gros
montants. C'est une question de priorité, le gouvernement devrait
peut-être étudier ça et dire dans les années
à venir: Est-ce qu'on pourrait accepter des coupures un peu plus
draconiennes ici, pour en faire moins dans un autre secteur?
M. Vaugeois: M. le Président, je vais prendre ça
avec le plus de calme possible mais, même si le député est
dans l'Opposition, je ne voudrais pas qu'il s'enlise davantage.
Prenons le dernier cas qu'on avait sous les yeux, celui d'une subvention
considérable à la ville de Montréal, de l'ordre de
4 000 000 $. Ces millions investis dans le Vieux-Montréal au
titre de la restauration ont multiplié des investissements privés
par sept et puisque le député est montréalais, je suis
disponible pour aller visiter avec lui les rénovations qui ont
été faites dans le Vieux-Montréal avec cette
subvention-là, par exemple, et aller faire le tour des investissements
privés qui ont suivi. L'effet d'entraînement sur l'investissement
privé a été de sept dans un centre-ville qui avait bien
besoin, à mon avis, d'être pris en main.
En général, le dollar investi dans le secteur culturel est
celui qui est le plus créateur d'emplois pour le même montant. Des
études ont été faites là-dessus. Lorsqu'on a eu,
par exemple, les programmes OSE, au début du premier mandat de l'actuel
gouvernement, on a calculé la portée sur l'emploi des dollars
investis dans la restauration et c'est celui qui était le plus
créateur d'emplois. Quand on accorde une subvention à une troupe
de théâtre, le spectacle en général, on oublie, je
pense, qu'il y a là aussi création d'emplois, il y a là
aussi secteur d'emplois et le plus curieux de l'affaire, c'est que nous
récupérons la subvention dans le secteur culturel dans une
proportion plus grande que le montant investi. Par exemple, il a
été établi par le gouvernement fédéral que 1
000 000 $ investis dans le domaine du spectacle sous forme de subventions, cela
provoque des rentrées d'argent de 1 300 000 $ chez les gouvernements
seulement par le rendement des taxes.
Je veux bien qu'on fasse attention aux dépenses dans tous les
secteurs, mais la performance principale du ministère des Affaires
culturelles a été de réduire le coût de ces
subventions. Je m'explique: quand, en 1977, on a calculé la proportion
du budget qui servait à du transfert par rapport à ce qui servait
à l'administration, 54% du budget du ministère des Affaires
culturelles passaient en frais d'administration, en frais de fonctionnement.
Après trois ans on a renversé la proportion. 54% du budget du
ministère allaient en transfert et, de 54% de frais de fonctionnement,
on était passé à 46%. Il y avait donc eu compression
interne dans les coûts de fonctionnement et on dégageait d'autant
plus les subventions aux municipalités, aux troupes de
théâtre, aux différents organismes.
Encore une fois, c'est de l'argent qu'on récupère soit au
niveau des impôts, soit au niveau des taxes et on récupère
plus qu'on investit. J'insiste là-dessus, je ne veux pas faire un
discours sur la question, mais c'est nettement le dollar qui a le plus grand
impact sur l'emploi.
En plus de cela, il y a l'activité commerciale comme telle. Par
exemple, chaque fois qu'on réussit à soutenir une activité
de création, ce sont les mêmes questions que vous pouvez vous
poser sur les subventions à la recherche. La subvention à la
recherche a l'air de ne pas avoir d'effets immédiats. La grosse
entreprise a compris depuis longtemps que pour rester active, pour rester
dynamique, pour rester présente et concurrentielle, il faut qu'elle
investisse un petit peu dans la recherche. C'est la même chose pour la
création. Dans le cas du design, par exemple, quand on réussit
à maintenir une équipe de créateurs et de designers active
dans un pays comme le nôtre, nos produits ont des chances de rester
à la mode, de rester concurrentiels.
Je peux vous dire qu'on n'a pas attendu une mauvaise conjoncture
économique pour évaluer les subventions, les budgets de transport
des Affaires culturelles en termes d'impact économique et je pense que
le ministère qui a eu le meilleur impact économique, c'est encore
ce petit budget des Affaires culturelles.
J'aimerais qu'on prenne le temps de le regarder sous cet
angle-là. En plus de sa valeur propre, en plus de l'effet direct propre
à la dimension culturelle, il y a des effets économiques beaucoup
plus importants qu'à peu près tous les millions qu'on retrouve
ailleurs au gouvernement. Si on s'inquiète d'une petite subvention qui
traîne ici et là, qui est toujours créatrice d'emplois en
plus d'avoir une dimension culturelle - je pense qu'il ne faut pas perdre cela
de vue - là où on pourrait questionner, c'est lorsque, à
un certain moment, un gouvernement va décider d'indexer, par exemple,
l'assistance sociale: Être à 9, 9% ou à 9, 8%, c'est
souvent plus important que tout un programme des Affaires culturelles; par
exemple, tout le secteur du théâtre.
Le secteur du théâtre, pour prendre celui-là, est un
secteur qui fait travailler beaucoup de monde, qui fait tourner pas mal
d'argent. Je défie le député de l'Opposition de trouver un
secteur où un petit montant fait bouger autant d'argent que le secteur
culturel. Cela correspond à ce qu'on est et cela correspond aussi
à beaucoup de millions investis dans notre système
d'éducation. On oublie trop facilement que, dans nos cégeps et
dans nos universités, on sort chaque année des milliers de jeunes
qui ont des diplômes en musique, en théâtre, en arts
d'interprétation, en création de toutes sortes. Je pense que
maintenir un marché de travail un peu actif, c'est aussi la
responsabilité du gouvernement et cela leur permet d'aller chercher des
diplômes.
On a aussi des budgets de médicaments gratuits. Si vous voulez
mon avis, de temps en temps, j'aimerais mieux donner moins de valiums aux gens
et leur donner l'occasion de se récréer, de se divertir et
d'apprendre à mieux connaître leur réalité par le
théâtre, par le spectacle que de les endormir avec des valiums
qu'on leur fait bouffer ici plus
que n'importe où au monde. On est les plus grands bouffeurs de
valiums au monde. Si le député veut faire des économies,
qu'il les fasse dans les médicaments, qu'il les fasse à cet
endroit, d'autant plus qu'on ne les fabrique pas, plutôt que d'aller
chercher 5000 $ ou 5 000 000 $ dans le secteur des affaires culturelles
où on fait déjà pitié. On fait déjà
pitié!
M. Bérubé: Vous m'avez coupé la
réponse, M. le député de Trois-Rivières.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Vu que le mot "défi" a été
mentionné, je suis obligé de répondre très
brièvement. Je prends juste un exemple. Je ne suis pas du tout d'accord
avec ce que le député de Trois-Rivières vient de dire.
J'espère que le ministre prêtera une oreille plus ouverte à
mes propos que le député de Trois-Rivières. Je pense
à sa théorie de l'impact sur l'emploi. Soyons très
honnêtes, dans les affaires culturelles, je n'en vois pas tellement. Je
vais vous donner un exemple. Je vois qu'on a donné une subvention de 100
000 $ pour présenter quatre jours au mois de mai, au Grand
Théâtre de Québec, Les Contes d'Hoffmann. 100 000 $! J'ai
pensé qu'on aurait pu avoir, à la place, le député
de Trois-Rivières qui aurait parlé des affaires culturelles; je
serais allé avec plaisir l'écouter, les 14, 16, 18 et 20 mai et
cela n'aurait pas coûté un cent à la population.
M. Vaugeois: M. le Président, franchement, c'est
aberrant!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: On a, par exemple, la rentabilité de
l'Opéra de Montréal. Le député devrait faire
attention car il va avoir des comptes à rendre à ses propres
électeurs.
M. Polak: Oui, mais quelle sorte d'emplois cela
crée-t-il?
M. Vaugeois: Parmi ceux qui défendent avec le plus
d'acharnement au Québec le secteur que vise le député, ce
sont les gens de son coin et de sa tradition culturelle. Les 100 000 $ des
Contes d'Hoffmann, d'abord, ça a été un spectacle
extraordinaire, qui a coûté beaucoup moins cher que ce que
dépense l'Opéra de Montréal pour produire des
opéras. Cela a rapporté au gouvernement du Québec et
à la ville de Québec beaucoup plus que 100 000 $. Je prends au
mot le député et je tiens à ce qu'on aille au fond de
cette affaire; on va calculer combien le gouvernement a
récupéré sur les 100 000 $ investis dans les Contes
d'Hoffmann. Je pense qu'il faut le prendre au mot et aller au fond de cette
affaire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je veux juste répondre parce que le
député de Trois-Rivières a fait allusion à mon
allégeance culturelle. D'abord, le comté que je représente
s'appelle Sainte-Anne. C'est un secteur de travailleurs et vraiment les Contes
d'Hoffmann, cela ne les intéresse pas beaucoup et moi non plus. Cela,
pour mon comté seulement. C'est un petit comté, ce n'est pas
comme Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Ce n'est pas vrai, cela! Ce n'est pas vrai!
M. Polak: Je veux vous dire que je ne vois pas d'impact sur
l'emploi là-dedans. Je vois beaucoup d'impact sur la culture, c'est bien
beau. La fierté. On parle de l'ethnicité, de la sensibilisation
au patrimoine nord-côtier. C'est seulement 42 000 $, c'est vrai, mais je
trouve qu'au point de vue de l'impact sur les emplois, un homme d'affaires
pourrait rire de cela.
M. Vaugeois: M. le Président, une dernière remarque
et je vais m'en aller. Je vais m'en aller parce que je ne peux pas entendre
cela plus longtemps. Il a été démontré que le
secteur de l'opéra donne l'occasion aux travailleurs culturels de
produire à la pièce. C'est le secteur le moins automatisé
qui soit, même dans le domaine culturel. C'est le dernier endroit
où se retranche l'homme pour tout créer. Rien ne peut être
automatisé. Nous avons calculé, par exemple, que, pour un
opéra, on fait travailler en moyenne 285 personnes depuis ceux qui
fabriquent les costumes, les décors et ainsi de suite. Je pense que le
député ne pouvait pas prendre un plus mauvais exemple pour faire
sa démonstration parce que c'est là, dans ce type de spectacle,
que le dollar investi crée le plus d'emplois. Mais là, je me
retire, M. le Président, je ne suis pas capable d'en entendre plus.
J'invite le député de l'Opposition à aller un peu plus
loin dans ses inquiétudes. (16 h 30)
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, j'ai
écouté avec beaucoup d'intérêt le porte-parole
officiel libéral en matière culturelle. Je vous avouerai que je
suis passablement estomaqué par le haut niveau, l'intensité
intellectuelle qui agite profondément ce parti politique. C'est avec
énormément de tristesse que je vous demanderais maintenant de
changer de domaine et de quitter les Affaires culturelles
avant que ce parti tombe sous le ridicule.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, avant que vous sautiez
à pieds joints sur la proposition du président du Conseil du
trésor, pour faire suite aux commentaires exprimés par le
député de Trois-Rivières quant à là
où cela crée le plus d'emplois par dollar investi, j'ai
déjà entendu les mêmes propos dans la bouche du ministre de
l'Agriculture pour n'en citer qu'un. Maintenant, avant de quitter le domaine,
est-ce qu'il y aurait possibilité de poser des questions sur l'article
RDI?
Le Président (M. Gagnon): 801, oui.
M. Paradis: 801, contrat de services pour assurer la surveillance
des propriétés historiques du ministère sises dans les
régions métropolitaines de Québec et de Montréal
pour une période de trois ans. Le plus bas soumissionnaire, Agence de
sécurité régionale Inc., Montréal. Montant de
l'engagement, 1 095 567 $. Soumissionnaire, Agence de sécurité
régionale Inc. Elle a soumissionné à 4, 57$ l'heure.
Est-ce le taux uniforme pour les trois prochaines années?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II y a indexation annuelle des tarifs.
Toutefois, je n'ai pas les calculs pour les autres soumissionnaires.
M. Paradis: Est-ce que les 4, 57 $ sont le taux horaire pour
l'année budgétaire courante?
M. Bérubé: 1981-1982.
M. Paradis: C'est augmenté de combien par année par
la suite?
M. Bérubé: Par exemple, de 4, 57 $ on augmente de
10, 82 en 1983 et on augmente à partir de 1983-1984 de 11, 63.
M. Paradis: Pour cent? M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'il serait possible de nous communiquer
l'augmentation qui était contenue dans les autres soumissions?
M. Bérubé: Qui était contenue dans les
autres soumissions. La soumission portait sur un an et le ministère
appliquait les mêmes taux d'indexation pour toutes les soumissions. Les
taux d'accroissement ne sont pas des taux d'accroissement sujets à
soumission par le contractant, mais plutôt des taux d'indexation
définis par le ministère dans la planification
budgétaire.
Affaires intergouvenementales
Le Président (M. Gagnon): Affaires intergouvernementales,
niveau 100. 101. 102.
M. Paradis: 102.
Le Président (M. Gagnon): 102, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention à l'Association
québécoise des organismes de coopération internationale
pour le financement de 18 projets soumis par les membres de cette association.
Montant de l'engagement, 100 000 $. Est-ce que les 18 projets sont connus et
est-ce qu'on peut en déposer la liste en commission?
M. Bérubé: Cela me fait plaisir de vous la donner.
Le Centre du livre pour outre-mer, l'achat de volumes pédagogiques pour
répondre à de nombreuses demandes venant de pays africains, 3000
$. L'Atelier de matériel pour l'animation du Cameroun, 6000 $. La
réédition d'un livre de nutrition à l'intention des
nutritionnistes du Zaïre, 4000 $. L'Organisation catholique canadienne
pour le développement et la paix, aide pour le financement
d'équipement à une équipe de chercheurs chiliens pour
développer l'autogestion d'entreprises agricoles, 5000 $. Le financement
d'une équipe mobile de formation sanitaire à l'intention
d'infirmières et de sages-femmes du Sierra Leone. Le financement d'une
étude socio-économique en République dominicaine, 3000 $.
Pour le SUCO, construction et équipement d'un centre de recherche et
d'information pédagogique de l'African National Congress of Zambie, 10
000$. La réalisation de puits villageois de promotion de la culture
attelée - il s'agit d'agriculture et non pas de culture, parce que je
suis convaincu que le député de Sainte-Anne aurait voulu, annuler
ce programme - au Togo, 22 765 $.
Il y a également l'achat de matériel pédagogique
pour un collège d'enseignement technique au Cameroun pour 2900 $.
Ensuite, on va arracher la table des matières d'un ensemble de livres
techniques et on va fournir les tables des matières, mais avec 2900 $,
on n'ira pas loin. Publication de bulletins contenant de l'information sur les
technologies adaptées au pays bolivien, 8055 $. L'Association
québécoise pour l'avancement des Nations Unies, c'est le
transport d'une exposition itinérante sur le tiers monde qui nous
coûte 900 $. Également, à Carrefour international, nous
offrons une subvention de 7500 $ pour l'achat de films sur Haïti et
l'Afrique australe. Solidarité internationale reçoit
9000 $ pour organiser une marche annuelle, que vous connaissez sans
doute, cette marche pour aider les jeunes du tiers monde. Le parcours tiers
monde reçoit une subvention de 4100 $ pour un groupe de travail sur
l'Afrique australe et acquérir de la documentation sur cette partie du
monde.
Le Comité régional d'éducation au
développement international reçoit 6000 $ pour une campagne
d'information et d'éducation en Amérique centrale. L'Entraide
missionnaire, c'est la tournée d'information sur le tiers monde par M.
Tevoédjré à travers le Québec pour 8600 $. Vous
avez Jeunesse-monde qui reçoit 2000 $ pour la diffusion de
matériel éducatif concernant la Charte des droits de la jeunesse,
et l'UNICEF reçoit 6992 $ pour aider à la mise en place et au
maintien d'une maison internationale de l'enfant.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce qu'il s'agit, dans chacun des cas, d'un
financement partiel des activités par le gouvernement du
Québec?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je peux vérifier dans le cas de
chacun de ces projets le budget de ces projets et le pourcentage de
contribution québécoise à ces projets.
M. Paradis: Et identifier les autres sources de financement, si
autres sources de financement il y a.
M. Bérubé: S'il y a lieu. Cela me ferait
certainement plaisir de vous fournir cette information.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 103.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Bérubé: À l'engagement 103, ça
doit être une question culturelle.
M. Polak: À l'engagement 103, M. le Président, j'ai
des questions à poser au ministre. Je vois qu'il s'agit de travaux
administratifs aux centres pédagogiques régionaux au Maroc. Il
s'agit seulement de 32 400 $. Ce n'est pas un gros montant, mais je voudrais
savoir quel est le bénéfice pour le Québec sauf,
évidemment, sur le plan culturel, j'imagine, et quel est l'impact sur
l'emploi. Comme, tout à l'heure, un député du
côté gouvernemental...
M. Bérubé: Le tout est défrayé
à 115% par le gouvernement fédéral.
M. Polak: J'ai une autre question là-dessus. Qu'est-ce que
ça veut dire, 115%? Je serai toujours content d'avoir 100% de quelque
chose. Pourquoi est-ce qu'on donne 115%? Quel pourcentage additionnel ces 32
400 $ représentent-ils?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Vous présumez que c'est 15% de
frais indirects qu'encourt le gouvernement pour l'administration du
programme.
M. Polak: Est-ce que le ministre pourrait répondre
à ma question concernant le bénéfice pour le Québec
de ce programme et l'impact sur l'emploi...
M. Bérubé: 15%.
M. Polak: Ca, c'est la réponse?
M. Bérubé: Certainement.
M. Polak: C'est correct, mais ne vous gênez pas de le
dire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi. Non? Engagement 200. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la Fédération des
francophones hors Québec, Ottawa, Ontario, à titre d'aide
financière pour la réalisation de deux projets qui s'inscrivent
dans les objectifs qu'elle poursuit. Montant de l'engagement: 40 000 $. "
Est-ce qu'on pourrait connaître la nature des deux projets en
question?
M. Bérubé: Oui. Il y a 25 000 $ pour
l'évaluation du programme d'aide du Québec à la
fédération. Ceci comporte une session d'évaluation
financée par Québec avec la participation de représentants
de chacune des composantes de la fédération. Elle devait avoir
lieu en mars 1981, 15 000 $ pour les services de consultants spéciaux du
Québec pour le projet de formation dans le cadre de service d'assitance
technique et professionnelle en gestion, que la fédération a mise
sur pied au cours de l'année pour répondre à des demandes
du genre de leur composante.
C'est donc la fédération qui offre de l'aide technique et
professionnelle aux différents organismes de francophones hors
Québec. C'est tout.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 201. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 201. Subvention de 50 000 $. Est-ce que le
ministère, avant d'accorder une telle subvention, a demandé aux
Grands ballets canadiens, de Montréal, de soumettre un état
financier, parce qu'ils devraient sans doute vendre des billets quand ils
donnent des spectacles? Est-ce qu'on ne demande pas qu'ils viennent avec un
budget ou il n'y a pas de déficit, est-ce qu'il y a une sorte de
contrôle?
M. Bérubé: Nous discutons toujours de l'article
200.
Le Président (M. Gagnon): 201.
M. Bérubé: 201. C'est ce que j'avais cru
comprendre.
C'est une tournée de spectacles en Europe, tel que le titre
l'indique, qui implique 25 représentants, dans sept pays
différents. Le budget de cette tournée est de l'ordre d'à
peu près 250 000 $. La troupe prévoit recevoir, en cachets de
toutes sortes, pour ses représentations, 120 000 $, le
secrétariat d'État verse une subvention de 30 000 $, la demande
était pour 97 800 $ et le ministère offre 50 000 $.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300. Engagement "501.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 301. J'ai une question. On parle ici de
consultants dans le cadre de travaux constitutionnels à Londres. Quelle
sorte de travail est-ce? C'est marqué Bugli Company Ltd, est-ce que ce
sont des avocats, est-ce qu'ils ont donné des opinions par écrit?
Si oui, est-ce qu'on pourrait les recevoir, les produire? Qu'est-ce qu'ils font
exactement dans cette compagnie? Est-ce que ce sont des relations publiques
pour exercer un peu de pression auprès des parlementaires britanniques,
je ne sais pas?
M. Bérubé: II faut le demander, je n'ai pas
suffisamment d'information dans le cas présent.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Sur le même point, est-ce qu'on peut savoir
quels sont les critères qui ont amené le choix de cette
firme?
M. Bérubé: Comme il s'agit d'un engagement en
dérogation, c'est donc le ministère qui, à partir de son
expérience personnelle, a désigné la firme, puisque Bugli
Company Ltd, de Londres, ne doit pas être inscrite au fichier...
M. Polak: Rosalie.
M. Bérubé:... ne doit pas être en bons termes
avec Rosalie en particulier.
M. Paradis: Peut-être Prosper.
M. Bérubé: Quant à Gertrude, elle n'est pas
encore en place. Il y a seulement une façon de répondre à
votre question, c'est de demander au ministère de donner les raisons
motivant le choix de cette firme en particulier.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut savoir quel était le mandat
de cette firme et la durée dudit mandat?
M. Bérubé: Je vais certainement poser la
question.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut savoir quelle était la
nature du travail à accomplir ou accompli par cette firme?
M. Bérubé: Quelle différence y a-t-il entre
le mandat et la nature du travail poursuivi par la firme?
M. Paradis: On peut donner un mandat à quelqu'un et le
travail accompli peut être différent du mandat.
M. Bérubé: On paie pour...
M. Paradis: C'est comme une population qui élit un
gouvernement avec un mandat d'adopter un programme dans l'habitation qui donne
10 000 $ par maison, et qui est censé être rétroactif,
puis, on s'aperçoit que, finalement, il n'y a plus personne
d'admissible. Cela veut dire que la nature du mandat n'est pas la même
chose que le mandat réalisé. (16 h 45)
M. Bérubé: Je regrette, mais si vous prenez le
contenu du programme d'aide à l'habitation, vous constaterez qu'il est
strictement conforme aux engagements du Parti québécois en
campagne électorale, au moment où les engagements ont
été pris.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, mais nous sommes en
dehors des discussions de cette commission.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait savoir combien d'heures cette
firme a travaillé sur le dossier?
M. Bérubé: Je peux vous dire que le taux horaire
est de 30 livres sterling et que les crédits budgétaires sont de
20 000 livres sterling. Je peux vous passer un calculateur,
mais je peux néanmoins faire le calcul rapidement. C'est 20 000
divisé par 30. Cela donne 666, 6666 heures, étant donné
que c'est un nombre...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Pendant ces 666, 6666 heures, est-ce que les
représentants de la firme Bugli ont rencontré des
députés ou des ministres anglais et, si oui, quand?
M. Bérubé: Certainement. Je peux poser la
question.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a des engagements antérieurs
avec ladite firme?
M. Bérubé: Je l'ignore. Je pourrais obtenir la
réponse.
M. Paradis: En quoi ce contrat de services est-il compatible avec
l'élément 2 du programme 2 qui vise la coopération
internationale?
M. Bérubé: Ce sont les liens entre le mandat
accordé à cette firme et le contenu du programme pour lequel les
crédits ont été votés.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a eu des engagements additionnels
à ceux qui apparaissent ici?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Depuis le 1. 8 mars 1981?
M. Paradis: On n'a pas la date du 18 mars en autant qu'on est
concerné. On a mars 1981 comme date...
M. Bérubé: Oui, depuis mars 1981.
M. Paradis: Depuis mars 1981, est-ce qu'il y a eu des engagements
additionnels?
M. Bérubé: Je pense que si nous passons à
travers les cahiers - j'en ai plusieurs caisses à l'arrière - on
pourrait sans doute les vérifier, mais je vais le demander au
ministère.
M. Paradis: Si oui, de quel ordre?
M. Bérubé: À cet égard, l'analyse des
engagements financiers va nous donner la réponse.
Le Président (M. Gagnon): 400. 401? On revient à
301.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: S'il y a des engagements additionnels dans d'autres
mois, est-ce qu'on peut s'entendre qu'il faudrait avoir quand même les
réponses aux questions déjà posées avant de passer
à d'autres mois"? Est-ce qu'on pourrait avoir, pour cette question, un
service un petit peu plus exceptionnel de la part du secrétaire qui est
habituellement exceptionnel, mais un peu plus exceptionnel pour avoir des
réponses le plus rapidement possible sur cette question? Est-ce qu'on
peut la placer en priorité?
M. Bérubé: Cela me fait plaisir de m'assurer que
cette question sera transmise au ministère, la première sur la
liste.
Le Président (M. Gagnon): 400? 401?402?
403?
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une question au ministre. Est-ce qu'on a
seulement un attaché culturel à la délégation
qénérale du Québec à New York ou plusieurs?
M. Bérubé: Non, il s'agit effectivement d'une
expérience qui vise à promouvoir le caractère culturel du
Québec aux États-Unis. Il s'agit donc d'un programme
expérimental. On désire la prolongation de cet engagement
unique.
M. Polak: Le montant de 37 300 $, j'imagine que c'est un salaire.
À part cela, il y a...
M. Bérubé: 32 300 % en salaire.
M. Polak: 32 300 $ en salaire. Le reste, c'est une allocation de
dépenses?
M. Bérubé: Des frais de représentation, des
frais de séjour et de déplacement.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 404? M. le
député de Portneuf.
M. Pagé: Est-ce à dire qu'on doit
interpréter la réponse du ministre...
Le Président (M. Gagnon): Sur l'engagement 403, M. le
député, de Portneuf?
M. Pagé: Sur 403, oui. Est-ce qu'on doit conclure de sa
réponse que, selon lui, la délégation
générale du Québec à New York est la seule aux
États-Unis qui ait un attaché culturel?
M. Bérubé: Non, parce que vous en
avez un autre également à Los Angeles, ce que vous pouviez
lire, d'ailleurs, dans vos feuilles. Il s'agit d'une nouvelle expérience
entreprise par le ministère des Affaires culturelles pour vendre aux
États-Unis le côté culturel du Québec.
M. Paqé: II y en a un a Los Angeles, mais c'est nouveau
qu'on en ait un à New York?
M. Bérubé: C'est une nouvelle expérience
dans l'ensemble des délégations. Je ne peux pas vous dire quelles
sont les délégations du Québec qui profitent de cette
nouvelle expérience. Je vais essayer de voir si je n'aurais pas
l'information.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 404? M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 404. Je note qu'il y a une différence
entre le cas de New York et le cas de Los Angeles. Dans le cas de Los Angeles,
on parle d'un attaché culturel et éducatif, tandis qu'à
New York, c'est seulement un attaché culturel. Est-ce qu'il y a une
différence dans les fonctions. Le mot "éducatif", à Los
Angeles, est-ce que cela signifie une autre partie de la fonction? Si oui,
quelle est-elle?
M. Bérubé: Je pense que la seule solution, si ceci
vous intéresse, c'est d'obtenir du ministère des Affaires
intergouvementales une description du mandat précis confié
à M. Guimond.
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président, je dois demander
à nouveau la parole.
Le Président (M. Gagnon): Allez-y, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Comme réponse la prochaine fois, pourrais-je
savoir s'il y a une différence entre la fonction à Los Angeles et
à New York? La réponse est peut-être non.
M. Bérubé: La réponse est oui. Dans le cas
du représentant à Los Angeles, celui-ci a déjà dans
le passé effectué quatre mandats pour le compte du
ministère des Affaires intergouvemementales dans différents
secteurs. Actuellement, c'est un double mandat qui lui est confié qui
porte à la fois sur le domaine de l'éducation et sur le domaine
culturel, alors que celui de New York ne porte que sur le côté
culturel.
M. Polak: Mais pour cela il reçoit moins de salaire que la
dame à New York.
M. Bérubé: Dans un cas, il y en a une qui
reçoit 32 300 $ et dans l'autre cas 29 000 $.
M. Pagé: Celui de Los Angeles reçoit seulement 29
000 $?
M. Bérubé: Oui.
M. Paqé: Ce n'est pas beaucoup à Los Angeles.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800?
M. Bérubé: Mais, par contre, il y a des
compensations, la beauté de la mer.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse. Engagement 800?
M. Polak: Engagement 800, oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une subvention à l'Office
franco-québécois pour la jeunesse, dont le montant est de 1 908
000 $. Est-ce que la France paie aussi sa part? Deuxièmement, quel genre
de programme? On dit franco-québécois, mais j'ai inscrit ici
fraco-anglophone-québécois. Cela joue peut-être un petit
rôle aussi.
M. Bérubé: C'est à part égale France
et Québec, d'une part. La deuxième question?
M. Polak: Je voulais savoir quelle sorte de programme.
M. Bérubé: II y a un très grand nombre de
programmes. Comme chacun le sait, il s'agit d'un office mis sur pied par M.
L'Allier, qui, à ma connaissance, était ministre dans le
gouvernement libéral...
M. Pagé:... le oui au référendum.
M. Bérubé: Oui, je dois vous avouer qu'il s'agit
d'un de ces libéraux éclairés, comme il y en a encore
quelques-uns, et qui appartient à cette race de personnes pour qui
l'allégeance politique passe après les convictions personnelles,
ce qui est rare, évidemment, à l'intérieur du parti qui
nous fait face.
M. Pagé: Est-ce à dire que c'est pour cela que vous
êtes pour le rapatriement maintenant?
M. Bérubé: Les Québécois ont
tranché tout récemment et je pense que c'est assez clair.
D'autre part, les activités consistent en des voyages, des
missions, essentiellement,
d'étudiants, de jeunes agriculteurs, de jeunes ouvriers, de
techiciens de toutes sortes entre les deux pays, de manière à
faciliter un échange à la fois culturel et technique entre les
deux pays et multiplier les occasions d'échange.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait déposer en commission la
liste des projets de l'Office franco-québécois pour la
jeunesse?
M. Bérubé: Pour 1981-1982? M. Paradis: Pour
1981-1982.
M. Bérubé: Ce qui est disponible
présentement, certainement.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir le montant des
engagements, pour les cinq dernières années, du gouvernement du
Québec à l'endroit de l'Office
franco-québécois?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, je n'ai
absolument aucune question à m'adresser.
Affaires municipales
Le Président (M. Gagnon): Affaires municipales. Engagement
200. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention additionnelle à la
Conférence municipale de l'Est du Québec (COMEQ) pour porter
à 30 000 $ la subvention totale de fonctionnement pour l'année
financière 1980-1981. Montant de l'engagement, 24 391 $. Est-ce qu'on
pourrait savoir à quel élément est attribuable cette
subvention additionnelle?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: C'est une subvention hors normes qui
s'explique largement par une hésitation au niveau de l'OPDQ de continuer
à financer cet organisme au moment où on mettait sur pied les
municipalités de comté.
Ce regroupement est un regroupement volontaire des maires de l'Est du
Québec qui ont senti le besoin d'harmoniser leur politique municipale,
d'une part, et également d'effectuer des réflexions
communautaires concernant la voirie, concernant un ensemble de programmes
gouvernementaux à incidence municipale, particulièrement dans
l'Est du Québec.
Évidemment, ce rôle est appelé à
évoluer dans la mesure où les municipalités de
comté, au fur et à mesure qu'elles seront mises sur pied, vont
assumer essentiellement la fonction. C'est ce qui avait amené à
l'époque les gens de l'OPDQ à ne recommander qu'une subvention
temporaire puisqu'on ne savait pas exactement à l'époque quelles
seraient les municipalités régionales de comté qui
seraient mises sur pied rapidement. Dans la mesure où plusieurs
municipalités ne sont pas encore en place, mais qu'on procède
avec assez de célérité, on a décidé tout
simplement de reconduire une plus grande subvention temporairement pour assurer
la transition.
La raison est qu'on a hésité à l'origine à
renouveler la subvention, compte tenu de la mise sur pied des
municipalités de comté et, comme on est en période de
transition, on a finalement décidé de la renouveler. C'est la
raison.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce que ce type de subvention a été
octroyé à d'autres groupements de maires au Québec?
M. Bérubé: Je l'ignore. On va poser la
question.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300. 400. 401.
M. Polak: 400.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, l'engagement 400. (17 heures)
M. Polak: M. le Président, il s'agit ici d'une subvention
pour combler le déficit d'exploitation des immeubles que l'office
municipal administre. Est-ce qu'il n'y a pas une règle qui dit qu'on
exige qu'un tel office doit opérer, peut-être pas à profit,
mais au moins sans perte? Je voudrais demander s'il y a des normes qui
existent. C'est beau tout de même de dire: Vous administrez des
immeubles, mais quand vous avez des déficits, peut-être que, de
temps en temps, on vous aidera, mais pour ne pas créer un
précédent et pour qu'automatiquement le gouvernement comble
toujours le déficit, quelle est la norme qui existe, en somme?
M. Bérubé: C'est un programme dont l'objectif est
de produire automatiquement des déficits d'une année à
l'autre toujours comblés par le gouvernement, l'objectif premier ou
secondaire étant d'assurer des loyers à prix modique pour des
gens à revenu modeste.
M. Polak: Ah! Je suis tout à fait en faveur de
ça.
M. Bérubé: C'est la création d'un
déficit institutionnalisé.
M. Polak: Parfait.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Avec votre autorisation, M. le Président, les
engagements 400 et 401 à la fois.
M. Bérubé: Oui, 400 et 401.
M. Paradis: On voit que la subvention à l'Office municipal
d'habitation de Chibougamau est pour le paiement d'une partie du déficit
d'exploitation des immeubles qu'il administre pour l'année 1978, tandis
qu'au niveau 401, il s'agit d'un paiement à l'Office municipal
d'habitation de Havre-Saint-Pierre de même nature, mais pour
l'année 1979. Les deux engagements financiers ont été pris
en 1981. Qu'est-ce qui explique que, dans un cas, il s'agit d'un déficit
d'exploitation pour 1978 et que, dans l'autre, ce soit pour 1979?
M. Bérubé: C'est toujours lié aux bilans
financiers qui sont fournis par les municipalités et il faut des
états financiers certifiés. Je constate, par exemple, que, dans
le cas de l'Office municipal de Chibougamau... Je veux savoir la date des
états financiers. Je n'ai malheureusement pas la date à laquelle
les états financiers certifiés ont été
approuvés. Je sais seulement que la résolution de la
Société d'habitation du Québec est numérotée
114-81. Donc, la Société d'habitation du Québec a
recommandé le versement d'une subvention en 1981. Pourquoi y a-t-il un
tel écart, un tel délai entre l'année budqétaire et
la recommandation de la société pour le versement de la
subvention? Je l'ignore.
M. Paradis: C'est ma question. Pourrez-vous...
M. Bérubé: Les raisons du délai.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Très brièvement, M. le
Président. Je voudrais demander...
Le Président (M. Gagnon): Sur les deux aussi, 400 et
401?
M. Pagé: Oui, sur les deux. Chibougamau, combien de
logements?
M. Bérubé: Je ne l'ai pas.
M. Pagé: Havre-Saint-Pierre non plus?
Vous ne l'avez pas pour Havre-Saint-Pierre non plus, M. le ministre?
M. Bérubé: Non. Voulez-vous les avoir?
M. Pagé: S'il vous plaît, pour voir le coût
moyen de déficit par logement.
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 40?. Engagements 600,
601. Engagements 800, 801, 80?.
M. Paradis: À l'engagement 800, M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): 800. M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis:... il s'agît encore d'une subvention
additionnelle à l'Office municipal d'habitation de Montréal pour
le paiement d'une partie du déficit d'exploitation des immeubles qu'il
administre pour l'année 1978. C'est la même question que j'avais
posée aux engagements 400 et 401, à savoir les raisons du
délai, finalement. On réalise aussi qu'il s'agit d'une partie du
déficit d'exploitation. Généralement, on indique 90% dans
ledit document. On n'indique pas 90%. Est-ce que les 249 386 $ correspondent
à 90% du total du déficit d'exploitation des immeubles
administrés par l'Office municipal d'habitation de Montréal pour
l'année 1978?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Le programme est normé et il
implique une contribution de 10% de la municipalité, de 50% du
fédéral et de 40% du Québec, le fédéral
remboursant Québec directement.
Deuxièmement, dans ce cas particulier, il y a déjà
eu une autorisation de versement de subvention, toutefois, il semble qu'on
n'avait pas totalement inclus dans les dépenses les frais
d'amortissement de la dette pour deux projets, un de 185 000 $ et l'autre de 64
000 $. Par conséquent, on vient ajouter la part québécoise
à cette dépense reconnue, c'est-à-dire l'amortissement de
la dette.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 801. Engagement 802.
Engagement 803.
M. Paradis: Les engagements 802 et 803 combinés.
Le Président (M. Gagnon): À l'engagement 803, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II s'agit encore de
subventions additionnelles à des offices d'habitation, dans le
cas de 802, celui de Longueuil et, dans le cas de 803, celui de
Montréal.
Dans le cas de Longueuil, il s'agit d'un déficit pour
l'année 1979 et, dans le cas de l'Office municipal d'habitation de
Montréal, il s'agit d'un déficit pour les années
d'exploitation de 1977 et 1979.
Même question: Qu'est-ce qui explique le délai, dans le cas
de 1977 tout particulièrement et dans le cas de 1979 également?
On est déjà en 1981.
M. Bérubé: Ce que nous ferons.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 804. Engagement 805.
Engagement 806. Engagement 807.
M. Paradis: À l'engagement 806.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 806, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention à la ville de Hauterive,
comté de Saguenay, à titre d'aide financière pour fins de
parachèvement d'un parc de maisons mobiles et de mise en place
d'infrastructures pour l'alimentation en eau. Montant de l'engagement: 2 258
516, 77 $, contribution fédérale de 60%, le coût des
travaux est de 3 636 875 $.
Le ministre peut-il nous indiquer dans quel élément de
programme se situe cette subvention?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je vais prendre en note votre question
et obtenir les données plus précises. De toute évidence,
c'est à l'intérieur des PEC, programme d'équipements
communautaires. C'est dans le cadre de l'entente Québec-Canada, de
1978-1980, sur les équipements publics et communautaires. C'est tout ce
que j'ai comme information.
M. Paradis: Vous allez nous fournir l'élément de
quel programme par écrit?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: La mise en place d'infrastructures pour
l'alimentation en eau sert-elle strictement au parc de maisons mobiles qu'on
vise à parachever ou si ça sert également à des
fins industrielles ou à d'autres résidences dans la ville de
Hauterive?
M. Bérubé: Ce que je comprends, c'est qu'il y a eu
une décision antérieure de verser une subvention à la
municipalité de
Hauterive pour la réalisation de ce parc de maisons mobiles.
Cette aide financière était de 90% du coût total du projet.
La demande qui vient ici est un complément de subvention pour des
dépenses additionnelles dans le cadre de ce même projet.
Je vais vérifier le programme et, deuxièmement,
vérifier s'il y a des entreprises qui bénéficient de
l'implantation de ce réseau... Je l'ignore.
M. Paradis: Les entreprises ou d'autres parties de la
municipalité, d'autres quartiers résidentiels. À un moment
donné, lorsqu'on fait de l'infrastructure pour l'alimentation en eau,
ça peut servir à plusieurs fins, mais de la façon dont
l'engagement est rédigé on est porté à croire que
ça sert exclusivement au parc de maisons mobiles. C'est une somme
considérable.
Le Président (M. Gagnon): 807. Affaires
sociales
Affaires sociales, niveau 300. 400. M. Paradis: 400.
Le Président (M. Gagnon): 400, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Sunross Richelieu Inc.,
Outremont, à titre de dédommagement à la suite du
règlement hors cours d'une action en dommages et intérêts
découlant d'un litige mettant en cause le centre d'accueil Richelieu
Inc. Montant de l'enqagement: 600 000 $. " Est-ce qu'on peut connaître la
nature de cette action?
M. Bérubé: En mai 1975, le centre d'accueil
Richelieu était autorisé à signer un bail avec la firme
Sunross Richelieu Inc. et autorisait le ministère des Affaires sociales
à garantir le paiement du loyer. Or, le ministère des Affaires
sociales a jugé opportun à l'époque de ne pas mettre en
exécution les autorisations qu'il avait demandées. Il y a donc eu
poursuite et, le 21 novembre 1978, la Cour supérieure, dans un jugement
rendu et enregistré, déclarait que les autorisations et ordre
émanant de l'arrêté en conseil no 217975 existaient
toujours. Le 7 mars 1979, une action en dommages était intentée,
etc., pour 2 028 000 $ et le règlement hors cour serait de 600 000
$.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce que le ministère a obtenu des opinions
juridiques avant d'effectuer ledit règlement hors cour?
M. Bérubé: Cela devrait.
M. Paradis: Si oui, de qui, de quelle source?
M. Bérubé: S'agit-il d'une firme concurrente de la
vôtre?
M. Paradis: Je ne pense pas être en concurrence avec le
ministère de la Justice, sauf lorsqu'on poursuit le Procureur
général.
Le Président (M. Gagnon): 401, 402, 403, 404 et 405.
M. Polak: 405.
Le Président (M. Gagnon): 405, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Je vois ici: "Contrat pour l'impression de 3 300 000
enveloppes de retour. " Je ne pense pas que ce soit un travail bien
compliqué, il y a beaucoup de firmes qui impriment des enveloppes de
retour. Pour quelle raison a-t-on procédé avec un contrat
négocié pour 82 649, 16 $? C'est vraiment négocié
jusqu'au dernier cent. Pourquoi n'a-t-on pas procédé par
soumissions publiques?
M. Bérubé: La raison qui est indiquée ici
par le service général des achats, c'est que ce produit n'est
disponible que d'un seul fournisseur qui a soumis le prix en question.
M. Polak: Vous dites que... Excusez-moi, M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Vous dites qu'il n'y a qu'un manufacturier qui peut
faire ces enveloppes? Vous pourrez dire aux gens du ministère que je
m'engage à obtenir des soumissions d'autres sources pour faire des
enveloppes de retour. J'ai même des clients qui le font.
M. Bérubé: Vous êtes prêt à
prendre un contrat?
M. Polak: Non, non, non, on n'est pas inscrit dans Rosalie, mais
je suis certain qu'on peut faire des soumissions avec plaisir et
peut-être pour un coût moindre que celui-ci. Cela me surprend
énormément qu'il n'y ait qu'une compagnie qui fasse des
enveloppes de retour au Québec. (17 h 15)
M. Bérubé: On peut demander... Quelle serait la
question?
M. Polak: S'il y a plus qu'une firme, je soumets respectueusement
et fortement qu'on devrait procéder au moyen de soumissions publiques
pour obtenir le meilleur prix possible.
M. Bérubé: L'argumentation du service
général des achats est qu'il n'y pas d'autres fournisseurs
possibles pour ce produit.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Selon le fichier central des entreprises ou selon
les connaissances du ministère? C'est bien différent. S'il y a
seulement une entreprise au Québec qui fait les
enveloppes-réponses qui s'est inscrite au fichier, est-ce à dire
que c'est uniquement sur ce point et ce critère?
M. Bérubé: Ce n'est pas un fichier. Le fichier,
c'est le fournisseur. En général, comme il s'agit de l'achat de
produits, on devrait procéder par appel d'offres.
M. Pagé: Bien oui.
M. Bérubé: Toutefois, comme il n'y a qu'une seule
entreprise qui fournit...
M. Pagé: Sur quoi vous appuyez-vous pour dire qu'il y a
seulement une entreprise au Québec qui fait des enveloppes de
retour?
M. Bérubé: Je comprends pourquoi le
député libéral de Sainte-Anne en connaît d'autres,
c'est qu'il s'agit d'enveloppes timbrées. C'est le mot "timbrées"
qui est important.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Portneuf.
M. Paqé: M. le Président, est-ce que le
ministre...
M. Bérubé: Ce sont des enveloppes de retour
timbrées.
M. Pagé:... au lieu de se laisser aller...
M. Polak: Le timbre est inclus.
M. Pagé: Sur quoi le ministère s'appuie-t-il pour
en arriver à la conclusion qu'il n'y a qu'une entreprise au
Québec? Voyons donc!
M. Polak: J'aimerais, M. le Président, avec votre
permission, obtenir une réponse.
M. Bérubé: Une réponse à quoi?
M. Polak: Une confirmation ou quelque chose par écrit qui
dirait qu'il n'y a qu'une fournisseur de ce type d'enveloppes même
timbrées. Personnellement, je sais que ce n'est pas vrai.
M. Bérubé: Vous voulez donc...
M. Polak: Je sais qu'à Montréal il y a des
compagnies qui seraient très heureuses de soumettre des offres pour la
fourniture d'enveloppes timbrées et tout, avec le talon ou pour recevoir
le talon.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: La question, j'essaie de voir comment on
la formule.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Avant de décider de procéder par
contrat négocié, est-ce qu'on a cherché à savoir
s'il y avait d'autres firmes et quels ont été les moyens
d'enquête utilisés pour dépister l'existence de ces autres
firmes?
M. Bérubé: Ah! Le député de
Brome-Missisquoi m'étonne par la précision de ses questions cet
après-midi. C'est absolument remarquable! Effectivement, formulée
telle quelle, il est très facile de répondre à cette
question.
M. Paradis: Allez-y. C'est quoi, la réponse?
M. Bérubé: On va la chercher.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Question supplémentaire.
M. Pagé: On se croirait à la période des
questions, on pose des questions et on n'a pas de réponse.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut avoir la date d'incorporation de la
compagnie Les produits enveloppe internationale D. R. G. Ltée,
Québec, le nom des principaux actionnaires, ainsi que des
administrateurs de ladite corporation?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 406? M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour la location et l'entretien de deux
meqa-octets de mémoire réelle additionnelle, pour une
période de douze mois à compter du 1er mars 1981. Le
plus bas soumissionnaire: Control Data Canada Ltée. Montant de
l'engagement: 43 441, 92 $. Les soumissions demandées, deux; les
soumissions reçues, deux. L'autre soumissionnaire est IBM Canada
Ltée à 181 926 $. " Quelle était l'estimation du
ministère sur ce contrat?
M. Bérubé: On me dit que, dans le cas
présent, il n'y a pas d'estimation par le ministère. La technique
de l'estimation n'est applicable que dans le cas de travaux de construction, de
voirie et de travaux publics.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, si vous m'y autorisez,
à l'engagement 405, j'aurais une question additionnelle. C'est un petit
retour en arrière. À quel élément de quel programme
cet achat d'enveloppes s'est-il effectué au ministère des
Affaires sociales"?
M. Bérubé: On va vous dire cela tout de suite. 3000
enveloppes timbrées.
Une voix: Je n'ai jamais vu cela. M.
Bérubé:... 17. 2. M. Paradis: 17. 2.
M. Bérubé: C'était peut-être des
enveloppes libérales. Elles sont timbrées.
Une voix:... Enfants.
M. Bérubé: Ils doivent s'ennuyer drôlement
avec vous par contre.
Le Président (M. Gagnon): 407. M. Paradis: 407.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrat pour la production d'un film visant à
renseigner les personnes handicapées et les intervenants sur
l'élaboration et la réalisation des plans de services offerts
à cette catégorie de population. Les productions
Cinégraphe Inc, Québec. Montant de l'engagement, 54 ?00 $.
Soumissions demandées; 3. Reçues; 3. Les productions SDA, 50 685
$ (taxes en sus). Non conforme. Télépro Inc., 55 247 $ (taxes en
sus). Non conforme. Choisi par un comité de sélection. Est-ce
qu'on pourrait savoir quels étaient les membres dudit comité de
sélection et en quoi les soumissions des deux soumissionnaires
qualifiées non conformes au livre ne le sont pas?
M. Bérubé: Oui, vous pouvez savoir.
Le Président (M. Gagnon): 40R, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Bérubé: On va vous les fournir.
M. Polak: 408, M. le Président, dans le renouvellement du
mandat pour une somme de 58 000 $, est-ce que c'est stipulé dans le
mandat que le Dr Roberge devra aqir à plein temps ou à temps
partiel? Est-ce qu'il doit être disponible quand on a besoin de ses
services?
M. Bérubé: Je m'excuse. C'est parce que je voyais
la liste des gens qui étaient là pour l'ouverture des
soumissions, mais qui n'étaient pas nécessairement membre du jury
effectivement. Dans le rapport que nous avons ici, on dit qu'à
l'ouverture des soumissions étaient présents - nous sommes
toujours à 407 - Nicolas Kinsey, Joanne Si et Christianne Houle pour
Cinégraphe, SDA et Télépro. Représentant l'Office
des personnes handicapées, il y avait Jean-Marc Roussel et Jules Arbec.
Pour le ministère des Communications, Thérèse
Décary et Bernard Beaupré. Après l'ouverture des
enveloppes on a constaté que Cinégraphe avait bien rempli les
conditions exigées dans le devis de production et que la soumission
était conforme aux normes exigées pour les appels d'offres sur
invitation. Par contre, dans le cas de SDA, on constate que la soumission n'est
pas conforme aux normes exigées par les appels d'offres sur invitation
et la même chose dans le cas de Télépro. Cela s'est fait
donc en présence des compagnies impliquées. Cependant, les
compagnies se sont retirées pour la délibération du jury
et on leur a simplement transmis la décision du comité. La
rencontre s'est terminée à 15 h 30, le 2 octobre 1980.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je remercie le ministre pour ses informations.
M. Bérubé: Elle avait commencé à 14
heures.
M. Paradis: Les questions étaient à savoir quelles
personnes étaient membres du comité de sélection et en
quoi les deux autres soumissionnaires n'étaient pas conformes.
M. Bérubé: Oui, c'est ce que je viens de vous
donner. Je vous ai donné la liste des personnes qui étaient
présentes représentant l'office et le ministère des
Communications.
M. Paradis: Ces personnes formaient le comité de
sélection?
M. Bérubé: D'après l'information que
j'aurais, oui.
M. Paradis: Le motif pour lequel les soumissions n'étaient
pas conformes?
M. Bérubé: II n'y a rien de spécifié.
Il est simplement dit dans le rapport du comité que la soumission
n'était pas conforme aux normes exigées pour les appels d'offres
sur invitation. Aucune spécification sur la nature de
non-conformité.
M. Paradis: Dans le cas de Productions SDA, est-ce qu'on pourrait
savoir en quoi ce n'était pas conforme? On remarque que leur soumission
était de 4000 $ approximativement, inférieure à celle qui
a été retenue.
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 408, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je reviens à la même question, M. le
Président. Le renouvellement du mandat stipulait-il que le Dr Roberge
serait disponible à temps plein ou à temps partiel? Avez-vous les
détails là-dessus?
M. Bérubé: Le Dr Roberge est
rémunéré par vacation, c'est-à-dire par blocs de
trois heures au tarif de 100 $ la vacation; l'engagement est de 58 000 $. Il
est donc engagé pour 580 blocs de vacation de trois heures.
M. Polak: On parle d'un renouvellement du mandat. Le premier
mandat, est-ce que c'était pour l'année 1980-1981?
M. Bérubé: Je ne peux malheureusement pas vous dire
la date de l'engagement de M. Roberge pour ce dossier. Par conséquent,
il n'y a qu'une seule solution, c'est de sortir la date du CT original.
M. Polak: La date du premier contrat et la
rémunération à ce moment-là.
M. Bérubé: La rémunération est
définie par une entente entre la FMOQ et le ministère des
Affaires sociales. Quant à la rémunération des
professionnels par voie de vacation, le tarif...
M. Polak: Est un peu plus que pour une commission
parlementaire.
M. Bérubé:... était passé de 85 $
à 100 $. Maintenant, le Conseil du trésor a refusé - je
m'en aperçois - l'augmentation de 85 $ à 100 $ qui avait fait
l'objet... La décision originale du Conseil du trésor
était d'approuver l'engagement du Dr Roberge, mais non l'accroissement
du taux de vacation de 85 $ à 100 $. De mémoire, je crois que
nous avons dû, tout récemment, réviser cette
décision du Conseil du trésor compte tenu que l'augmentation
était prévue dans une entente entre la fédération
et le MAS,
laquelle entente avait, de toute façon, été
approuvée par le Conseil des ministres le 7 janvier 1981. En d'autres
termes, déjà les tarifs, semble-t-il, avaient été
approuvés. Il y a peut-être erreur, mais de mémoire, parce
que j'en ai vu un récemment.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600. 601.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subvention à divers établissements du
réseau des Affaires sociales pour fins d'équipements et
d'immobilisations pour le paiement des intérêts sur les
échéances obligataires du mois de janvier 1981 et pour le
paiement des échéances obligataires du mois de mars 1981; montant
de l'engagement, 5 946 811 $; voir liste jointe.
Pour la liste jointe, est-ce que le ministre pourrait nous indiquer
où on retrouve les sommes allouées au CLSC pour fins
d'équipement et d'immobilisation? (17 h 30)
Messieurs, on pourrait revenir à 600, j'aurais une
question...
M. Bérubé: Voilà, voilà...
Le Président (M. Gagnon): On va trouver la réponse
à 601 et on reviendra à 600.
M. Bérubé: Pourriez-vous, à nouveau,
reformuler votre question pour être certain que j'ai la bonne
question?
M. Paradis: Dans la liste qui est jointe à
l'élément 601, où retrouve-t-on les sommes allouées
aux CLSC pour fins d'équipement et d'immobilisation?
M. Bérubé: Vous allez trouver ça dans la
deuxième série de documents, soit la liste des subventions de 25
000 $ et plus transmise pour l'information de la commission des engagements
financiers, équipement et immobilisation, déboursés de
janvier 1981. Vous avez les CLSC, pour un total de 662 716 $, et si vous
tournez les pages qui suivent vous allez y voir identifiés, par exemple,
établissements: CLSC FLeur de lys, Saint-Gabriel-de-Brandon, du Marigot,
Lonqueuil-Ouest. Vous avez des numéros de code: 4; 14, construction; 15,
transaction immobilière et vous en avez toute une série qui suit.
Maintenant, je me rends compte que les CH et les CLSC sont un peu
mêlés.
M. Paradis: De toute façon, cela se chiffre, M. le
ministre, les quatre CLSC, soit ceux de Fleur de lys, Saint-Gabriel-de-Brandon,
de Mariaot, Longueuil-Ouest, à 662 716 $.
M. Bérubé: Cela répond... vous avez
parfaitement raison, parce que le total est indiqué. C'est ça qui
vous fatiguait.
M. Paradis: C'est ça.
M. Bérubé: Cela me fait plaisir de constater que
vous avez trouvé la réponse à votre question par
vous-même.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: D'après l'engagement no 600, il y a des
subventions de fonctionnement à divers établissements du
réseau des affaires sociales pour l'année financière
1980-1981, montant de l'engagement: 2 653 469 $, voir liste jointe. Dans les
listes jointes, pour ne prendre qu'un exemple, les centres hospitaliers
publics, à la première page, le 5e centre qui est
mentionné, soit l'Institut de cardioloqie de Montréal, on a un
montant de 50 000 $ qui est entre parenthèses.
Généralement, dans un bilan, quand on a un chiffre entre
parenthèses, on le soustrait; est-ce qu'on fait la même chose dans
ces engagements financiers-là et de quelle façon, s'il faut le
soustraire, peut-on comprendre une subvention négative?
M. Bérubé: Donc, vous voulez avoir le sens qu'il
faut accorder aux parenthèses...
M. Paradis: Aux parenthèses.
M. Bérubé:... dans les montants de subventions.
C'est un rapport sur les engagements budgétaires de fonctionnement. Il
ne s'agit pas de subventions spécifiquement versées, mais bien
d'enga-qements...
M. Paradis:... à verser.
M. Bérubé:... à verser. Cela veut donc dire
qu'on a corrigé à la baisse des engagements prévus de
versement de subventions.
M. Paradis: Qu'est-ce qui justifie, pour ne prendre qu'un
exemple, parce qu'il y en a toute une liste, l'engagement à la baisse,
pour ne mentionner que celui-là, à l'Institut de cardiologie?
M. Bérubé: Vous voulez savoir pourquoi on a
révisé à la baisse l'engagement. Nous allons le demander
au ministère des Affaires sociales.
M. Paradis: Seulement dans ce cas-là, ça nous
donnerait une indication pour tous les autres cas, quels sont les
critères qu'ils utilisent pour réviser à la baisse.
Le Président (M. Gagnon): Affaires sociales. Engagement
800. Engagement 801. Engagement 802. Engagement 803.
Engagements 804, 805, 806, 807, 808, 809. M. le député de
Sainte-Anne, engagement 809.
M. Polak: À l'engagement 809, on parle de contrat pour
l'acquisition de trois camions-cantines, 26 244 $. Je me demande s'il s'agit
d'une acquisition ou peut-être d'une location, parce que c'est un peu
étran-ge de croire qu'un camion peut s'acheter pour 8000 $. Le
ministère a très bien négo-cié dans ce cas. C'est
peut-être une location.
M. Bérubé: 809.
M. Polak: Est-ce qu'il s'agit d'une acquisition, d'un achat que
le ministère a fait pour une moyenne de 8000$, ou 8500 $ par camion - je
trouve que c'est un bon prix - ou est-ce qu'il s'agit d'une location?
M. Bérubé: II s'agit d'une opération qu'on
ne peut pas qualifier de régulière. Normalement, l'achat de
camions aurait dû se faire par le... Il faut savoir ce que c'est,
d'abord. Il s'agit de camions-cantines qui parcourent écoles,
hôpitaux, CH, foyers pour personnes âgées et qui servent de
démonstrateurs pour habituer les gens à mieux équilibrer
leur régime alimentaire. C'est une firme de publicité,
Intercommunication, qui était responsable de cette
opération de sensibilisation et d'éducation. Or, il s'est
avéré qu'on était pressé et, sous peine de devoir
annuler toute la campagne de publicité qui avait été mise
sur pied, le service général des achats ne pouvant
procéder directement par soumissions, le temps étant trop court,
c'est le Groupe intercommunication qui, dans le cadre de son programme,
lorsqu'il a mis sur pied tout le programme de communications, a lui-même
acheté, après appel d'offres, les trois camions. Le
ministère a ensuite acquis ces camions de la firme Intercommunication.
C'est l'opération tout court dont on parle présentement. Donc,
les trois camions ont été achetés d'abord par la firme
Intercommunication à la suite d'un appel d'offres et ils ont
subséquemment été revendus au ministère.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Vu que le ministre disait qu'il ne s'agit pas d'un
programme régulier, qu'est-ce que le ministère fait maintenant
avec ces camions?
M. Bérubé: II poursuit la campagne de
sensibilisation en circulant d'un endroit à l'autre au
Québec.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Combien ont été payés ces trois
camions par le Groupe intercommunication Inc. ?
M. Bérubé: 26 244 $.
M. Paradis: Lorsque le Groupe intercommunication Inc., s'est
porté acquéreur au même prix de ces trois camions, est-ce
que le ministère des Affaires sociales avait déjà
décidé d'acheter lesdits camions?
M. Bérubé: Oui, la décision avait
été prise de mettre sur pied cette campagne de publicité
avec des camions-cantines circulant à travers le Québec.
Toutefois, le contrôleur des finances a avisé le ministère
des Affaires sociales que la procédure suivie était
irréqulière, qu'il ne pouvait pas passer par le Groupe
intercommunication pour acheter ces camions, mais qu'il devait passer par le
service général des achats. Malheureusement, ceci s'étant
fait tardivement, le ministère n'a pas eu le temps de réagir
suffisamment vite et, sous peine de devoir annuler complètement la
campagne de publicité faute des camions nécessaires, à ce
moment, c'est la firme qui a acheté directement les camions et le
ministère subséquemment a remboursé la firme.
M. Paradis: De quel garage, pour utiliser un terme connu, les
camions ont-ils été utilisés?
M. Bérubé: Poulin Auto Centre, Farnham. Ah oui! si
cela vous intéresse, c'est Aimé Baril qui a vendu le camion.
C'est une excellent camion d'ailleurs.
M. Paradis: Est-ce un de tes organisateurs?
M. Bérubé: Avec des servo-freins extrarobustes
inclus.
M. Beauséjour: II faut que ce soit quelqu'un de
Farnham.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Bérubé: Le député d'Iberville
veut-il intervenir sur la société Poulin Auto Centre Inc. ?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: De quel oeil - c'est peut-être une question
subjective, non pas
objective - voit-on ce genre de procédure au Conseil du
trésor?
M. Bérubé: D'un assez mauvais oeil, ce qui fut
souligné au ministère. Il faut reconnaître également
qu'il s'agit d'une procédure assez exceptionnelle en ce sens que c'est
assez rare qu'on se retrouve avec une situation de ce genre. Le
ministère, plutôt que de saborder toute la campagne de
publicité qui venait d'être mise sur pied, avec tout le
matériel publicitaire qui avait été assemblé,
plutôt que de perdre l'investissement qui avait été
consenti, a procédé de son propre chef en autorisant la compagnie
à les acheter.
M. Paradis: Mais c'est une opération
irrégulière.
M. Bérubé: C'est une opération dite
irrégulière. Il faut bien qu'il y en ait quelques-unes a
l'intérieur de la machine gouvernementale, sinon je pense qu'il y aurait
peu de vie.
M. Paradis: Au mois de mars 1981.
Le Président (M. Gagnon): Ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Engagement 200.
M. Bérubé: Ah! je regrette, l'achat date de mai
1980.
M. Paradis: Cela a été approuvé au Conseil
du trésor en mars 1981. Doit-on comprendre que le paiement sera
effectué par la suite?
M. Bérubé: C'est que la firme Intercommunication a
payé sur réception des camions. Pour rassurer le
député d'Iberville, le garage Poulin n'a sans doute rien perdu
comme revenu. C'était donc la firme Intercommunication qui était
propriétaire des camions mais, dans la mesure où le
ministère entendait poursuivre sa campagne de publicité, le
ministère a racheté de la firme Intercommunication ces
camions...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce exact qu'en mai 1980 c'est le Groupe
intercommunication qui a fait l'achat des camions?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: II les a conservés un an et les a revendus en
mars 1981.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Au même prix qu'il les avait payés.
M. Bérubé: Le 26 mars 1981, le ministère a
dû venir en dérogation au Conseil des ministres avec cette
demande, puisqu'elle n'était pas conforme aux normes et, en mars 1981,
le ministère a dû soumettre au Conseil des ministres une
proposition de décret en vertu duquel le Conseil des ministres ratifiait
l'achat par le Groupe intercommunication desdits camions et, à ce
moment-là, autorisait le paiement au Groupe intercommuncation du montant
de l'achat.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Quand la campagne de publicité a-t-elle
commencé?
M. Bérubé: C'est en 1980, puisqu'elle continue en
1981. C'est l'année dernière.
M. Paradis: Ces camions ont-ils été utilisés
exclusivement pour les fins de ladite campagne de publicité?
M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries... Une autre question?
M. Paradis: Non.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Le Président (M. Gagnon): Non. Ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Engagement 200. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Engagement 200. Subvention à la faculté
de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe pour faire la
mise au point d'une méthode de détection rapide de la pneumonie
à hémophilus du porc et développer un vaccin efficace.
Montant de l'engagement, 50 000 $. Est-ce qu'on peut obtenir un rapport des
études ainsi que de l'état du développement du vaccin
efficace? C'est très important. Il y a approximativement 15% du troupeau
porcin du Québec qui est affecté présentement.
M. Bérubé: La réponse à votre
question est non.
M. Paradis: Je ne peux pas l'obtenir?
M. Bérubé: Vous pouvez faire la demande à
l'Assemblée nationale quand le rapport sera terminé. Mais il
s'agit d'un contrat de recherche avec la faculté de médecine
vétérinaire de Saint-Hyacinthe. Il
faut donc attendre que les études aient été
réalisées. Et quand les études auront été
réalisées, il y aura sans doute un rapport de recherche. Je ne
peux pas prendre ici la commande pour un rapport qui va sortir dans un an. Il
faudra rester sur votre faim et, dans un an peut-être, lors de la
discussion des crédits du ministère, poser la question à
savoir où en sont les recherches portant sur le développement du
vaccin. (17 h 45)
M. Paradis: Est-ce qu'il y a un échéancier pour
l'utilisation desdits 50 000 $?
M. Bérubé: Non. Mais la faculté devra
fournir des rapports d'étape sur l'utilisation de la somme sur les
résultats obtenus, ainsi qu'une conclusion. Ce qui est approuvé
ici, c'est l'autorisation de verser une subvention pour continuer ces
recherches.
M. Paradis: D'accord. Est-ce que le montant de 50 000 $
représente le coût total du projet?
M. Bérubé: II y a lieu de le croire, mais je n'en
ai pas la certitude absolue.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour:...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Lorsque les rapports intérimaires vont
être déposés, est-ce qu'il y aurait moyen d'en obtenir une
copie à la commission des engagements financiers? C'est quand même
une dépense qui sert...
M. Bérubé: Afin de ne pas surcharger notre
secrétaire, j'éviterais d'introduire des commandes dans la
machine qui vont nous obliger, à intervalles réguliers, à
faire des rappels auprès du ministère pour savoir si tel rapport
est sorti. On risquerait en fait d'oublier la demande quelque part et,
finalement, dans un an, vous nous accuseriez de ne pas avoir donné suite
à votre demande.
M. Paradis: Est-ce que le rapport va être
déposé à l'Assemblée nationale par le ministre de
l'Agriculture?
M. Bérubé: La commission des engagements financiers
pourrait demander au ministre de l'Agriculture de bien vouloir déposer
le rapport en question à l'Assemblée nationale quand il sera
disponible. La commission peut transmettre des requêtes.
M. Paradis: M. le Président semble intéressé
également au dépôt du rapport à l'Assemblée
nationale.
M. Bérubé: Tout ce qui concerne la détection
rapide de la peste bubonique m'intéresse hautement.
M. Paradis: Non, la pneumonie à hémophilus.
M. Bérubé: Ah bon! C'est la pneumonie à
hémophilus du porc. C'est très différent de la peste
bubonique.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je suis content de noter
qu'après la maladie du porc, on arrive à un sujet beaucoup plus
agréable, l'insémination.
M. Bérubé: Artificielle, je vous ferai remarquer.
Vous vous contentez de peu, mon distingué collègue de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le ministre, je préfère le
naturel.
Je voudrais savoir si on a le même problème ici qu'avec les
enveloppes, c'est-à-dire qu'il n'y a qu'un fournisseur à Guelph,
Ontario? Est-ce qu'on n'a pas de fournisseur québécois?
Deuxièmement, est-ce qu'on a demandé des soumissions?
M. Bérubé: Ces produits ne sont disponibles que
d'un fournisseur, United Breeders.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Quelles recherches ont été
effectuées pour en arriver à la conclusion qu'il n'y avait pas de
fournisseurs au Québec et un seul fournisseur à
l'extérieur du Québec?
M. Bérubé: Je ne serais pas surpris que l'on vous
dise: La connaissance du domaine.
M. Paradis: La connaissance du ministre?
M. Bérubé: Du domaine.
M. Paradis: Du domaine. On remarque qu'il s'agit d'un fournisseur
à l'extérieur du Québec. Donc, on n'est plus dans les
politiques d'achat au Québec.
M. Bérubé: Qui est, d'ailleurs, simplement un agent
pour la société française IMV.
M. Paradis: United Breeders?
B-I82
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: À ce moment-là, je voudrais savoir
quelles vérifications ont été faites pour s'assurer qu'il
n'y a rien au Québec et qu'en dehors du Québec, il y en a
seulement un, parce qu'on a choisi en dehors du Québec.
M. Bérubé: Indéniablement, il est possible
qu'il y en ait d'autres en dehors du Québec.
M. Paradis: S'il y en a plusieurs en dehors du Québec,
pourquoi n'a-t-on pas procédé par soumissions publiques?
M. Bérubé: Vous voulez avoir une raison? Le
taponnage.
Des voix: Ah! Ah!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Bérubé: On voulait rester dans le domaine.
M. Polak: Cela m'étonne aussi un peu, Parce qu'on parle de
fournitures, paillettes, rampes, etc., il n'y a rien de spécifique
là-dedans, gobelets, tubes d'encre, "canisters".
M. Bérubé: Si je comprends bien le
député de Sainte-Anne...
M. Polak: C'est de la fourniture pour l'insémination
artificielle. Ce n'est pas compliqué.
M. Bérubé:... après avoir
étalé ses qrandes connaissances dans le domaine culturel,
maintenant, il nous engage dans le domaine de l'insémination
artificielle.
M. Paradis: Après la culture, l'agriculture.
M. Bérubé: Ne nous a-t-il pas dit d'ailleurs que,
dans le domaine des enveloppes timbrées, il était un expert et il
était prêt à nous vendre tous les timbres qu'il
fallait.
M. Polak: Ah oui, mais j'attends la réponse, M. le
ministre.
M. Bérubé: Engagement 600.
Engagement 601.
M. Paradis: M. le Président, si on peut s'entendre, dans
le cas des engagements 600 à 610, ce seraient les mêmes
questions.
Le Président (M. Gagnon): 600 à 610?
M. Paradis: À moins qu'il n'y ait des objections.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Combien de demandes furent acheminées au
ministère dans le cadre du programme Sol Plus et combien furent
refusées?
M. Bérubé: Je soulignerais...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, c'est une
remarque d'ordre général. On note le nombre considérable
de questions posées et j'avais constaté également que, par
exemple, à la dernière séance, près de 66 questions
ont été posées. En fait, il en restait 43 en suspens. Je
pense que je dois souligner aux fins de l'Assemblée nationale que nous
n'avons qu'une seule personne assignée à cette commission, M.
Nadeau. Par conséquent, une accumulation d'un très grand nombre
de questions pourrait, à ce rythme, avoir comme conséquence que
les réponses - parce qu'il faut quand même recevoir l'information,
écrire au ministère, harceler de nouveau les ministères
pour sortir l'information prennent un ou deux ans à nous arriver. C'est
une remarque d'ordre général. Le nombre de questions
soulevées est tellement grand qu'il pourrait y avoir avantage à
essayer de focaliser l'attention sur des renseignements qui sont susceptibles
de nous éclairer sur le fonctionnement des ministères. Je crains,
en fait, que l'abondance de questions n'ait comme conséquence qu'on ne
puisse pas effectivement y donner suite assez rapidement.
M. Paradis: Pour vous rassurer, dans le cas des
éléments 600 à 610, je suis persuadé que le
ministère de l'Agriculture a en inventaire toutes les demandes qu'il
reçoit et qu'il collige des informations à ce sujet.
M. Bérubé: Indéniablement.
M. Paradis: D'ailleurs, en conférence de presse - et il en
fait souvent - le ministre de l'Agriculture...
M. Bérubé: Je pense à notre
secrétariat; notre secrétariat doit écrire à chaque
ministère, doit leur dresser la liste des demandes, puisqu'il n'y a pas
un procès-verbal comme tel. On doit, donc, à la main,
synthétiser les questions de l'Opposition; d'où parfois mon
insistance à avoir une question la plus précise possible, parce
que ça accélère d'autant la préparation.
M. Paradis: Comment préciseriez-vous combien de
demandes?
M. Bérubé: Non, la question est très claire,
mais devant l'abondance de demandes je ne fais que souligqner que, compte tenu
du peu de personnel - M. Nadeau est prêté à la commission
et n'y travaille qu'à temps partiel - le danger est qu'on ne puisse pas
y donner suite. C'est vrai qu'il y a eu la période de vacances entre les
deux, le procès-verbal du 17 juin 1981 avait entraîné, pour
le mois de février seulement, 66 questions et on n'a pu trouver les
réponses qu'à 23 de celles-ci, donc le tiers; j'ignore,
d'ailleurs, si elles ont été entièrement à la
satisfaction de l'Opposition.
M. Paradis: Si je peux vous rassurer là-dessus, M. le
ministre, vous avez mentionné la période des vacances; je pense
que ce n'est pas strictement au niveau des renseignements demandés par
M. Nadeau à chacun des ministères que des problèmes se
sont posés. Comme députés, dans chacun des
ministères où on a écrit pendant cette même
période, les réponses nous arrivent ces jours-ci à nos
bureaux de député. Ce que vous soulignez, la période des
vacances a joué pour beaucoup. Dans tous les domaines les questions
qu'on a posées pour des cas particuliers nous arrivent.
M. Bérubé: Je sais, mais étant donné
que les députés sont maîtres des travaux de cette
commission, je pense que c'est à vous de juger quelle rapidité
vous voulez obtenir dans la livraison de l'information. Si vous n'avez pas
d'objection à ce que parfois ça retarde parce qu'il y en a trop,
c'est votre affaire.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 610? Engagement 611?
Engagement 612? Engagement 613? Engagement 614? Engagement 615?
M. Paradis: Engagement 615.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 615, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la ferme Jean Perreault et Fils
Ltée, Saint-Patrice-de-Beaurivage, comté de Lotbinière,
dans le cadre du programme d'aide à l'établissement de parquets
d'engraissement. Montant de l'engagement: 33 000 $. "
Pourrait-on savoir combien de demandes furent acheminées au
ministère dans le cadre du programme d'aide à
l'établissement de parcs d'engraissement. Et combien furent
refusés?
M. Bérubé: On présume toujours qu'il s'agit
de l'année financière concernée.
Le Président (M. Gagnon): 616.
M. Polak: Excusez-moi, VI. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Vous êtes allé rapidement, je suis tout
à fait d'accord, mais on a sauté l'engagement 611, les
fameux...
Le Président (M. Gagnon): 611, on va y revenir.
M. Polak:... bateaux de pêche commerciale, ça peut
régler toute une série de ces subventions. C'est une question de
nature générale. Je vois que le secrétaire prend note
maintenant de ma question.
Le Président (M. Gagnon): Allez rapidement, car il ne
reste qu'une minute.
M. Polak: Je voudrais poser au ministre deux questions comme j'ai
fait lors de la première séance aussi. Est-ce qu'il existe une
directive ou une politique bien établie que ces bateaux soient
construits au Québec, que ça donne du travail ici?
Deuxièmement, après que de tels bateaux ont été
construits, se sert-on de ces bateaux pour le bénéfice des
travailleurs québécois? Par exemple, le pêcheur en question
ne vendra pas son bateau ailleurs ou ne le louera pas pour s'en servir ailleurs
et de cette manière tous les bénéfices resteront au
Québec. Ces deux questions-là seulement. Je pense que le ministre
a fait référence l'autre jour au fait que, si dans une
période donnée les bateaux sont vendus, celui qui a reçu
la subvention est obligé de retourner l'argqent. J'aimerais avoir un peu
plus de détails là-dessus. La norme du programme.
M. Bérubé: Oui, c'est un changement, il me fera
plaisir de vous fournir ça. Effectivement la remarque du
député de Sainte-Anne est pertinente car le Conseil du
trésor s'était inquiété de ce risque.
Le Président (M. Gagnon): 616, 617. 616, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: 616, il s'agit du programme de développement
d'ateliers vaches-veaux, la même question que dans...
M. Bérubé:... un atelier protégé.
M. Paradis: L'atelier vaches-veaux protégé... La
même question qu'à 615 finalement. Combien de demandes furent
acheminées au ministère dans le cadre du programme de
développement d'ateliers vaches-veaux et combien furent
refusées.
Le Président (M. Gagnon): 617, 618. M. Paradis:
618.
Le Président (M. Gagnon): 618, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II s'agit d'un autre programme. Question de
même nature, combien de demandes furent acheminées au
ministère pour l'obtention d'une subvention dans le cadre du programme
de rationalisation des viandes et combien furent refusées?
Le Président (M. Gagnon): Pendant que le ministre cherche
la réponse, je voudrais vous demander si on se réserve deux
heures pour le souper ou si vous voulez revenir plus à bonne heure.
À 20 heures. Le ministre vous donnera la réponse à 20
heures, puisque je suspens les travaux jusqu'à 20 heures.
M. Champagne: Est-ce qu'on peut savoir à quelle heure on
peut finir ce soir? On a des obligations. Est-ce qu'on peut prévoir, M.
le député de Brome-Missisquoi, à quelle heure on peut
finir?
Le Président (M. Gagnon): La commission vient de suspendre
ses travaux. Je m'excuse, j'aurais peut-être dû entamer ce
sujet-là plus tôt, mais on courra le reprendre à 20 heures,
si vous le voulez.
M. Paradis: Le temps nécessaire pour obtenir des
éclaircissements.
Le Président (M. Gagnon): D'accord? Les travaux de la
commission sont suspendus.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise de la séance à 20 h 22)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît.
La commission permanente des engagements financiers reprend ses travaux
pour étudier les engagements financiers du mois de mars 1981. Au moment
de la suspension, nous étions rendus au ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, engagement 619?
L'engagement 620? 621? 622? 623 et 624?
À l'engagement 624, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: À l'engagement 625.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 625, excusez.
626?
M. Paradis: À l'engagement 625.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 625, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrat par soumissions publiques. "Contrat pour des
travaux de drainagqe dans les branches supplémentaires de la
rivière aux Outardes Est, municipalités de paroisse de
Saint-Malachie-d'Ormstown, canton Hinchinbrooke, et de Franklin, comtés
de Châteauguay et de Huntingdon. Plus bas soumissionnaire: Transport
André Leroux Inc., Valleyfield. Montant de l'engagement: 83 879, 96 $.
Imputation budgétaire: pour 1980-1981, nil; pour 1981-1982, 83 879, 96
$" Est-ce qu'on pourrait avoir la date d'incorporation de Transport
André Leroux Inc., ainsi que le nom des administrateurs et principaux
actionnaires et la date prévue pour le début des travaux et pour
la fin des travaux?
M. Bérubé: II va falloir en faire la demande parce
que ces renseignements ne sont pas disponibles.
M. Paradis: À ce niveau, généralement, dans
tous les travaux mécanisés sur la ferme - je pense que c'est de
tradition, en tout cas, de brève tradition, depuis que j'y sièqe
- on demande toujours la date du début et de fin des travaux. On sait
que, dans ces budgets, on a eu tendance à jouer d'un exercice financier
à un autre, s'il faut s'en tenir à la conférence de presse
que donnait hier le ministre Garon à ce sujet. Je ne sais pas si ce sont
des renseignements qu'il serait possible d'ajouter à ces cahiers pour
ces contrats. Ce sont toujours les mêmes questions qui reviennent.
M. Bérubé: Très fréquemment, nous
donnons une autorisation de procéder, mais pour la date, cette
information n'est pas toujours disponible. Ce qui est dit dans la demande du
CT, c'est que les travaux devaient être réalisés - je
l'interprète ainsi -dans un délai se terminant au plus tard le 20
décembre 1981.
M. Paradis: Pendant l'exercice financier 1981.
M. Bérubé: Oui, mais c'est vague, ce n'est pas
précis, en fait.
M. Paradis: Si vous nous dites que c'est au 20 décembre
1981, on remarque que l'imputation budgétaire comme telle, pour
1980-1981 est nil et, pour 1981-1982, 83 000 $, le budget au complet.
Jusqu'à décembre? Ils doivent être complétés
à cette période. Cela va. Réponse satisfaisante; donc, pas
besoin de demande d'information. II reste les questions de date
d'incorporation, d'actionnaires et d'administrateurs.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 626, 627, 628?
M. Paradis: 627.
Le Président (M. Gagnon): 627, le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour des travaux de drainage dans le cours
d'eau Bernier-Lebel et branches, en la muncipalité du canton de Kingsey,
comté de Drummond. Le plus bas soumissionnaire, Excavation Normand Houle
Inc., Wickham, comté de Drummond. Montant de I'engagement, 62 003, 66 $.
" Mêmes questions: date d'incorporation, les actionnaires et les
administrateurs. Pour les délais des travaux, est-ce que c'est la
même chose, M. le ministre?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce que la date de la fin des travaux est la
même que celle que vous m'avez donnée
précédemment?
M. Bérubé: Délai, 30 novembre. M.
Paradis: Donc, ça varie?
M. Bérubé: Cela a tout l'air. À partir d'un
échantillonnage de deux cas, oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 628, 629, 630,
631?
M. Paradis: Excusez, dans le cas de I'engagement 629.
Le Président (M. Gagnon): 629, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour des travaux de drainage dans les
branches 3 à 21 du cours d'eau Little Creek, en la municipalité
de Noyan, comté de Missisquoi. Plus bas soumissionnaire, Jean-Paul
Lasnier, Sainte-Brigide, comté d'Iberville. Montant de I'engagement, 174
500, 05 $. " Est-ce qu'il s'agit d'une compagnie incorporée ou d'un
individu? Est-ce que Jean-Paul Lasnier exploite sous son nom personnel
là-dedans ou sous le nom d'une compagnie?
M. Bérubé: II semblerait que ce soit personnel.
M. Paradis: Une question d'information; je remarque que...
M. Bérubé: C'est l'entrepreneur Jean-Paul
Lasnier.
M. Paradis: Jean-Paul Lasnier, personnellement. Je remarque que
c'est indiqué comté de Missisquoi; je sais que ça se situe
dans le comté de Missisquoi au niveau municipal, dans le comté
municipal de Missisquoi, mais ça se situe dans le comté
d'Iberville si on parle du district électoral. Est-ce que dans tous les
projets on indique le comté municipal à la place du comté
électoral?
M. Bérubé: Non. Dans la demande adressée au
Conseil du trésor, les deux références apparaissaient,
d'une part; d'autre part, il y a une longue tradition à l'Agriculture de
relation avec les comtés municipaux. Étant donné,
d'ailleurs, que les limites des comtés électoraux sont
éminemment variables, j'ai l'impression que ça explique pourquoi
dans certains cas, les fonctionnaires de l'Agriculture, qui ont une plus longue
tradition de travail sur le terrain que d'autres ministères,
préfèrent s'accrocher à des valeurs sûres.
M. Paradis: S'ils indiquent les deux, est-ce que ce serait
possible, dans le cahier des engagements financiers, que les deux soient
également indiqués, si le renseignement est déjà
disponible au Conseil du trésor pour fins de compilation? Dans ce
cas-là, je le sais, vous donnez un exemple, mais dans d'autres cas
où ça pourrait être plus loin du comté de
Missisquoi, ça pourrait porter à confusion.
M. Bérubé: On ne courra pas après.
M. Paradis: Dans les cas où c'est indiqué sur les
demandes qui vous sont acheminées. (20 h 30)
M. Bérubé: Oui. Disons qu'on ne fera pas une
étude très très approfondie de la géopolitique dans
l'octroi de tous ces contrats et, par conséquent, je vous avouerai en
toute franchise que je n'essaie pas de savoir si Brome-Missisquoi a voté
bleu, rouge, jaune ou vert à la dernière élection quand
cela nous passe sous le nez.
M. Paradis: Cela a voté libéral.
M. Bérubé: Oui, c'est cela. Ce renseignement n'est
pas toujours disponible.
M. Paradis: Lorsqu'il est disponible, est-ce que vous pourriez
l'indiquer au cahier?
M. Bérubé: Je veux voir ce qu'il en est.
M. Paradis: Est-ce que les autres ministères identifient
également le comté municipal... Les autres ministères
indiquent le comté électoral. Dans ce cas, ils ont clairement
indiqué comté de Missisquoi, district électoral
d'Iberville.
M. Bérubé: Peut-être que ce CT a
été préparé par un vieux fonctionnaire
nostalgique.
M. Paradis: Cela devait être un bleu dans le temps dans
Missisquoi!
M. Bérubé: Je vais vous avouer en toute franchise
qu'on fait assez rarement référence aux comtés municipaux,
assez rarement référence. Avec les nouvelles municipalités
de comté, il y a des chances qu'on y fasse peut-être davantage
appel, je l'ignore. Je n'ai pas objection à ce qu'on essaie dans la
nouvelle structure que vous me donnez... Mon inquiétude vient de ce que
je ne voudrais pas que le secrétariat encoure les foudres de
l'Opposition si, par malheur, lorsqu'il fait la recopie, il oublie de mettre
les deux.
M. Paradis: Non, c'est une demande qui peut nous aider à
travailler nos dossiers.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, une chose qui est
certaine, c'est que la réglementation a été faite dans le
comté municipal de Missisquoi. C'est dans le comté
électoral d'Iberville que se trouve la municipalité, mais,
étant donné que la réglementation est dans un autre
comté municipal, c'est peut-être la raison pour laquelle ils
procèdent de cette façon.
Le Président (M. Gaqnon): 630? 631? 632? 800? 8OI? 802?
803? 804? 804, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Prêt à la Coopérative de
producteurs de lapins de Québec, Saint-Apollinaire, comté de
Lotbinière, à titre d'aide financière, à la suite
des coûts d'immobilisation et des pertes sur opérations au 31
août 1980 plus élevés que prévus. Est-ce qu'on
pourrait savoir quels sont les coûts qui ont été plus
élevés que prévus?
M. Bérubé: Vous voulez un bilan financier pour
avoir l'état de santé financier de l'entreprise.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut savoir quand fut formée
cette coopérative?
M. Bérubé: Je ne peux pas vous dire, mais on va le
demander.
M. Paradis: Vous allez déposer le bilan, donc on va
obtenir l'ordre de grandeur du déficit encouru jusqu'à
maintenant.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut obtenir la liste des membres du
conseil d'administration de ladite coopérative?
M. Bérubé: Si c'est disponible, oui.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a d'autres coopératives qui ont
profité de cette aide financière?
M. Bérubé: II s'agit d'une subvention hors normes,
discrétionnaire, opération de type sauvetage. C'est possible
qu'il y en ait d'autres, peut-être pas des producteurs de lapins. On a
donné un coup de main à une coopérative dans Charlevoix,
dans le vison tout récemment.
M. Paradis: Lorsque cette subvention a été
annoncée, le ministère de l'Agriculture a émis un
communiqué de presse qui mentionne que des correctifs avaient
été apportés à la gestion de l'entreprise. Est-ce
qu'on peut savoir lesquels?
Est-ce qu'on peut savoir si le projet concernant l'abattage et la mise
en marché du mouton - parce qu'on dit que cet abattoir abat
également du mouton - qui devait être soumis en juin dernier l'a
été effectivement?
Est-ce qu'on peut en avoir une copie"?
M. Bérubé: Certainement. De la demande...
M. Paradis: Le projet concernant l'abattaqe et la mise en
marché du mouton, qui devait être soumis en juin dernier.
M. Bérubé: Juin de cette année?M. Paradis: Oui.
M. Bérubé: Vous anticipez. Nous sommes en mars
présentement.
M. Paradis: Je pense qu'on se parle au mois d'août.
À ce moment-là ce serait possible d'avoir la plan qu'on
annonçait.
M. Bérubé: On peut demander. La question qui
pourrait être posée au ministère de l'Agriculture serait la
suivante: Une autre demande de subvention pour un projet d'abattoir de mouton
a-t-elle été soumise au ministère de l'Agriculture par
cette entreprise? Si je comprends bien, c'est le sens de la question.
M. Paradis: Dans le communiqué qui a été
émis, lorsque cette subvention a été annoncée, on
faisait référence à un projet d'abattage et de mise en
marché du mouton qui devait être soumis en juin. Est-ce qu'il l'a
été? Est-ce qu'on peut en avoir une copie?
M. Bérubé: D'accord.
M. Paradis: Est-ce qu'il existe un programme d'aide à
l'élevage du lapin?
M. Bérubé: Ce serait la première fois que
j'en entends parler.
M. Paradis: J'ai des réponses contradictoires du
côté ministériel.
M. Bérubé: On va se renseigner sur l'existence de
subventions à l'élevage de lapines.
M. Paradis: Et s'il y a un programme... M.
Beauséjour:... des cages.
M. Paradis: D'instinct, vous avez raison, M. le
député d'Iberville. Est-ce qu'on pourrait avoir le
dépôt du programme? Généralement, ce sont des
programmes qui sont établis, imprimés, publics. Est-ce que les
récentes coupures budgétaires, au ministère de
l'Agriculture affectent également ce programme d'élevage?
M. Bérubé: II y a un ralentissement de la
croissance.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, je crois qu'on élargit beaucoup l'étude de
l'engagement financier.
M. Bérubé: M. le Président, je n'ai
absolument aucune objection, quand bien même on serait trois ans en
retard.
Le Président (M. Gagnon): Je ferais simplement une
suggestion. Quand on arrivera à l'étude des engagements de juin
et juillet, probablement que vous aurez vos réponses. Je ne sais pas si
c'est mon rôle comme président de vous dire cela, mais j'ai
l'impression qu'on élargit beaucoup les rampes actuellement.
M. Paradis: M. le Président, si je déborde, je ne
fais qu'imiter ce que le ministre de l'Agriculture a fait, lorsqu'il a
émis son communiqué à la suite de cet engagement; je puis
vous faire lecture du communiqué qui a été émis.
"M. Garon annonce l'octroi d'une aide financière additionnelle pour le
lancement définitif des opérations de la Coopérative de
producteurs de lapins de Québec - c'est ce dont il s'agit - le 10 mars
1981. " J'imagine que cela suivait... je ne sais pas à quelle date
l'engagement a été pris au Conseil du trésor. "Le ministre
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, M.
Jean Garon, a annoncé aujourd'hui l'octroi d'un prêt de 217 460 $
- on a 217 465 $, on est à 5 $ près - à la
Coopérative des producteurs de lapins de Québec pour combler le
manque de financement relié à la construction d'un abattoir et
assurer le lancement définitif des opérations. Ce prêt ne
portera aucun intérêt jusqu'au 31 août 1985 et la
première des dix tranches annuelles de remboursement ne sera exigible
que le 31 août 1986. Il s'agit donc d'une aide financière
importante qui permettra à cette jeune coopérative de surmonter
les obstacles imprévus qu'elle a rencontrés dans sa phase de
démarrage, malgré des subventions de 126 100 $ du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du
Québec et de l'Office de planification et de développement du
Québec, pour la modernisation et la normalisation d'un abattoir de
lapins à Saint-Apollinaire dans le comté de Lotbinière.
Des coûts plus élevés que prévus et des
difficultés qui ont produit des déficits d'opération
importants -on revient à l'engagement financier - ont affecté la
situation financière de l'entreprise au point de compromettre sa
capacité de redresser la situation. "Des correctifs ayant
été apportés à la gestion de l'entreprise et
à sa mise en marché, le projet offre à nouveau de bonnes
chances de succès à condition d'obtenir les facilités de
financement tant pour les nouveaux investissements qui devront être
réalisés pour corriger des lacunes constatées au niveau de
l'abattoir que pour l'amélioration du fonds de roulement. "L'aide du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du
Québec est assortie de certaines conditions, dont le versement par les
membres de la coopérative des arrérages sur leur part sociale
d'admissibilité et la majoration de ces dernières. La
coopérative devra de plus soumettre d'ici trois mois pour étude
et approbation un projet concernant l'abattage et la mise en marché du
mouton. Ce projet permettrait de diversifier les opérations de
l'abattoir et d'accroître sa rentabilité. Le ministre a
rappelé le rôle important qu'un abattoir de lapins opérant
sous inspection gouvernementale est appelé à jouer dans la
région de Québec, dans une perspective de développement de
la production cunicole. Les éleveurs commerciaux de l'Est du
Québec ont besoin d'un tel débouché, tandis que les
consommateurs, grâce à cet abattoir, pourront compter sur des
approvisionnements réguliers de qualité certifiée par
l'inspection gouvernementale et dont la présentation répond
à leurs besoins. "
Dans ce contexte, il me resterait quelgues questions, parce qu'on parle
des correctifs à la gestion et à la mise en marché. Pour
faire de la gestion et de la mise en marché, je pense, M. le
Président, que vous vous y connaissez assez en agriculture pour savoir
que cela prend la
matière première, soit les lapins. Les programmes d'aide
à l'élevage font partie inhérente du plan de relance,
j'imagine, de cette coopérative et, comme on le mentionnait en ex parte
au début cet après-midi, j'aimerais savoir de la part des
autorités du gouvernement, lorsqu'on a annoncé cette aide
financière, si en même temps on a entrepris une recherche pour
vaincre la mort néonatale des lapereaux dans un clapier, ce qui est
évalué à 50% du taux de mortalité? A-t-on fait cela
en même temps pour assurer un approvisionnement satisfaisant à cet
abattoir?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je l'ignore, M. le Président. Il
va falloir le demander au ministère de l'Agriculture. Toutefois, je
ferai remarquer que nous débordons méthodiquement du sujet depuis
maintenant un bon bout de temps, pour commencer à analyser le contenu
des programmes gouvernementaux et on sait que ce n'est pas l'objectif de la
commission des engagements financiers, d'une part. Présentement, nous
établissons certains précédents qui feraient en sorte que
la commission des engagements financiers aurait comme mandat l'analyse
systématique de tous les programmes de tous les ministères, les
contenus, les normes et autres et, indéniablement, nous n'avons pas le
personnel pour répondre à toutes ces questions. C'est d'ailleurs
le sens des commissions parlementaires pour débattre les budgets des
ministères où, en général, le ministre est
accompagné d'une batterie de fonctionnaires spécialisés
dans chacun des programmes, de manière à répondre à
toutes les questions inimaginables que l'Opposition peut poser. Cela
représente une opération majeure, l'analyse des crédits.
C'est bien certain qu'à cette commission-ci, n'ayant pas la science
infuse, je ne prétendrais pas pouvoir, à partir de quatre ou cinq
lignes aussi anodines qu'une subvention à une société
d'édition et de transcodage à tel endroit, avec les quelques
renseignements que j'ai sous forme de la demande au Conseil du trésor,
où je peux parfois glaner quelque information additionnelle, renseiqner
les membres de cette commission sur l'ensemble des programmes gouvernementaux
et sur le détail d'absolument tous les programmes.
Le problème que je vois très sérieusement poindre
à l'horizon, M. le Président, c'est que le secrétariat
lui-même va être à ce point noyé sous les demandes de
questions et la compilation des réponses, pour s'assurer qu'elles sont
bel et bien conformes aux questions qui ont été posées, et
le travail administratif sera tel que, n'étant pas doté du
personnel pour y faire face, nous allons nous retrouver dans la situation
où, en pratique, les travaux de cette commission seront
complètement paralysés. C'est le danqer de vouloir
déborder un peu trop, M. le Président. Je ne veux pas en faire
une question de privilège ou soulever une question de règlement
ici, je pense qu'on travaille autour de cette table, on essaie de travailler
ensemble, mais je le souligne quand même, parce que je vois poindre
très sérieusement le problème à l'heure
actuelle.
Le Président (M. Gagnon): M. le député, les
membres de cette commission, justement pour la bonne marche de la commission
des engagements financiers, jusqu'à maintenant, la présidence a
été assez large. Je n'ai empêché aucun débat
sur des points qui touchaient à l'engagement financier comme tel, mais
il m'apparaît, à première vue, que lorsqu'on prend un
engagement financier comme celui que vous avez lu, on en profite pour poser des
guestions sur l'ensemble des programmes du ministère. Je vous
demanderais de limiter vos questions qui débordent de l'engagement
financier comme tel. Autrement, on ne viendra jamais à bout
d'étudier l'ensemble des engagements financiers. Je pense que le mandat
de cette commission, c'est d'étudier l'engagement financier comme tel,
ici. (20 h 45)
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Peut-être pour répondre aux remarques du
président du Conseil du trésor et également pour ajouter
à vos observations, M. le Président, vous remarquerez que les
questions sont plus nombreuses sur des engagements où le montant n'est
pas identifié à un programme et à un élément
budgétaire. A la lecture de cet engagement financier,
premièrement, on s'aperçoit qu'il apparaît sous la
chronique "divers". Deuxièmement, on réalise qu'il s'agit d'un
prêt à la coopérative; il ne s'agirait pas d'une
subvention. Par la suite, on s'aperçoit, à la lecture du
communiqué qu'on a, qu'il s'agit de subventionner les
intérêts. Peut-on nous dire dans quel programme, dans quel
élément budgétaire au ministère de l'Agriculture ce
prêt, subvention, etc., entre?
M. Bérubé: Ce n'est pas... Si je peux trouver le
décret gouvernemental. Cependant, on peut vous obtenir le programme et
l'élément de programme où il a été
extrait.
M. Paradis: Peut-on savoir si c'est une pratique courante au
gouvernement?
M. Bérubé: Strictement parlant, ce qu'on me
souligne et ce que j'avais noté tantôt, j'avais l'impression
qu'une demande au Conseil du trésor devait accompagner. Il s'agit ici
d'un décret, puisque c'est une
subvention discrétionnaire qui doit être approuvée
par le Conseil des ministres, dans ce cas-ci, pour une raison que j'ignore, sur
le plan réglementaire.
M. Paradis: Peut-on parler d'une subvention hors normes?
M. Bérubé: Oui, c'est carrément une
subvention hors normes, d'une part. D'autre part, elle doit dépasser un
certain seuil qui oblige le ministre à faire référence au
Conseil des ministres, puisque c'est le Conseil des ministres qui doit
approuver cette demande et non pas le Conseil du trésor.
Il s'agit d'un cas que je ne connaissais pas où il s'agit d'une
particularité de la loi du ministère de l'Agriculture en vertu de
laquelle le Conseil des ministres devrait approuver les prêts, même
s'il n'a pas à approuver les subventions.
M. Paradis: M. le ministre, le fait qu'un prêt ne comporte
pas d'intérêts pour une période aussi longue qu'au 31
août 1985, est-ce que ça n'équivaut pas, en soi, à
une subvention sur un tel montant?
M. Bérubé: Indéniablement.
M. Paradis: Est-ce que c'est l'habitude, au gouvernement, de
consentir des prêts sans intérêts? Je ne parle pas
strictement du ministère de l'Agriculture.
M. Bérubé: Sans intérêts, non, c'est
rare, mais...
M. Paradis: C'est exceptionnel?
M. Bérubé:... très fréquemment on a
l'équivalent sous forme d'un abattement d'intérêts.
M. Paradis: Oui, dans le domaine de la SDI, de SOQUIA.
M. Bérubé: C'est très rare que
l'intérêt est annulé intégralement, mais très
fréquent qu'il soit réduit de façon significative.
Le Président (M. Gagnon): Communications?
M. Paradis: Est-ce qu'on peut...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Brome-Missisquoi. Toujours sur 804?
M. Paradis: Toujours sur 804. Peut-on vérifier - et on le
fera j'imagine en vérifiant les membres du conseil d'administration - si
un dénommé Jean-Pierre Gagnon, qui travaille au cabinet du
ministre Garon, est membre du conseil d'administration de cette
coopérative ou s'il l'a été au moment de l'octroi?
M. Bérubé: Jean-Pierre Gagnon a-t-il
été...
M. Paradis: Est-il membre du conseil d'administration de la
Coopérative des producteurs de lapins de Québec ou
l'était-il au moment de la demande et de l'octroi de la subvention?
M. Bérubé: Un Jean-Pierre Gagnon qui serait...
M. Paradis:... employé au cabinet du ministre de
l'Agriculture.
Communications
Le Président (M. Gagnon):
Communications, engagement 100. 600.
M. Paradis: 600.
Le Président (M. Gagnon): 600, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Subventions à divers organismes dans le cadre
du programme d'aide aux médias communautaires (PAMEC), pour
l'année financière 1980-1981. Montant de l'engagement, 1 320 300
$.
M. Bérubé: Vous allez avoir la réponse
immédiatement. J'essayais de calculer le montant d'une subvention.
M. Paradis: De quand date le Regroupement populaire des usagers
en Abitibi-Témiscamingue? Est-ce qu'on peut avoir le nom des membres du
conseil d'administration du regroupement?
M. Bérubé: Non, il faudrait se renseigner.
M. Paradis: Est-ce que des subventions antérieures ont
été accordées à cet organisme et, si oui, quels
sont les montants?
M. Bérubé: Spécifiquement, le Regroupement
populaire des usagers des moyens de communication de
l'Abitibi-Témiscaminque.
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif,
numéro...
M. Bérubé: Vous n'êtes pas pas
intéressé par la Tagramiut Nipingat?
M. Paradis: Cela nous intéresse, mais ce serait trop
charger les services
administratifs de la commission.
M. Bérubé: D'accord. M. le Président...
Conseil exécutif
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif, no
200.
M. Paradis: No 200.
Le Président (M. Gagnon): 200, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrat pour l'achat et l'entretien pour une
période de 42 mois d'une unité de disque HP 7925 S. Fournisseurs,
Olivier, Ouellet et Morin Inc., Québec. Montant de l'engagement, 76 402
34 $. Il s'agit d'un contrat négqocié. Est-ce qu'on a fait une
analyse comparative des prix de l'article acheté?
M. Bérubé: II est indiqué sur les notes que
j'ai du service général des achats que la firme en question a
été la seule à soumissionner.
M. Paradis: II s'agit d'un contrat négocié suivant
les informations qu'on a à notre catalogue. Est-ce qu'il y a eu un appel
d'offres?
M. Bérubé: L'information que nous avons est qu'il
s'agit d'addition à de l'équipement déjà
installé. Donc, il y a en partant une contrainte. Si vous avez du
Hewlett Packard installé dans votre bureau, vous n'avez quère
d'autre choix que d'installer des logiciels ou de la quincaillerie...
M. Paradis: On est dans l'Opposition, M. le ministre.
M. Bérubé:... de la même entreprise. À
ce moment-là la seule explication que je vois présentement serait
que l'agence pour la société Hewlett Packard appartient à
Olivier, Ouellet et Morin Inc, qui, à ce moment-là, est
forcément le seul soumissionnaire.
M. Paradis: Ce que vous me dites, finalement, c'est qu'il y a eu
un appel d'offres dans ce cas-là.
M. Bérubé: Non, on m'indique: seul soumissionnaire.
Toutefois, ce qui me met la puce à l'oreille, c'est qu'il s'agit de
l'installation d'unités de disques pour un modèle Hewlett Packard
7925. À ce moment-là, je tirerais la conclusion qu'il s'agit
d'équipement Hewlett Packard déjà implanté à
l'Office de la langue française et qui a probablement dû
être acheté après soumissions publiques à
l'époque, et comme il s'agit d'un ajout à l'équipement
déjà en place, c'est un peu le problème avec le
mini-ordinateur que j'ai sur la table; malheureusement, ce petit ordinateur a
de très jolies interfaces, mais elles viennent toutes de la même
compagnie. Par conséquent, si vous avez commencé avec une
compagnie, vous êtes obligé de continuer avec la même.
J'ai l'impression que le problème se situe à ce niveau, il
s'agit d'équipement Hewlett Packard et, par conséquent, vous
n'auriez pas dix distributeurs de produits Hewlett Packard dans le domaine des
ordinateurs au Québec. Vous pouvez en avoir un, si vous êtes
chanceux.
M. Paradis: II y a un distributeur Hewlett Packard au
Québec, c'est ce que vous nous dites.
M. Bérubé: J'ai l'impression que oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300, 400, 401.
M. Paradis: 401.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 401, le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrat de services pour agir à titre d'agent
d'information dans le cadre de la phase 4 de l'opération
solidarité économique pour une période d'un an.
Fournisseur: Marie-France Lahaye, Sillery. Montant de l'engagement, 26 000 $.
Est-ce qu'on pourrait avoir le curriculum vitae de Marie-France Lahaye?
M. Bérubé: Je vais voir si je n'ai pas cela ici,
par chance. Ah! N'est-ce pas magnifique? On va demander au secrétaire de
nous fournir ce curriculum vitae. Voulez-vous que je vous le lise, par contre?
C'est impressionnant. Elle a été monitrice d'initiation musicale,
monitrice de terrain de jeux, monitrice de français langue seconde,
hôtesse à l'Université Laval pour le bureau des relations
publiques, monitrice de français langue seconde, responsable du
programme de français langue seconde auprès des fonctionnaires
fédéraux - ah! cela a dû être pénible -
monitrice de français...
Madame est spécialisée dans des stages de formation en
langue française, d'après ce que je peux voir. On vous fournira
avec plaisir son curriculum vitae. Je vous signalerais qu'effectivement madame
a des activités sociales et culturelles intéressantes. J'ai
même copie des diplômes.
M. Paradis: Pourriez-vous également nous indiquer le
contenu de la phase 4 de l'opération solidarité
économique?
M. Bérubé: C'est la phase qui suit la
troisième.
M. Paradis: Est-ce qu'elle est connue, cette phase 4? Quel est
son contenu?
M. Bérubé: Les générations futures
qui vont lire...
M. Paradis: Est-ce que vous pouvez nous communiquer le contenu de
la phase 4 du projet OSE? S'il y a des modifications par rapport à la
phase 3 - celle qui a précédé -voulez-vous les indiquer,
s'il vous plaît? Est-ce que le ministre peut nous donner des
détails sur la phase 4?
M. Bérubé: En toute franchise et en toute
humilité...
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez communiquer avec...
M. Bérubé: II me fait plaisir de souhaiter la
bienvenue au député de Sainte-Anne qui se joint à
nous.
M. Polak: J'avais un autre engagement financier, M. le
ministre.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait conseiller au ministre de
communiquer avec Marie-France Lahaye, qui est aqent d'information, au sujet de
la phase 4, pour obtenir des renseignements?
Une voix: Secrétaire. M. Paradis: Secrétaire.
M. Bérubé: Enfin, si elle a été
engagée au mois d'avril ou au mois de mai. Il y a le CT et, après
cela, il y a l'engagement. (21 heures)
Non, malheureusement, je suis incapable de vous donner le contenu
spécifique de la phase 4 de l'opération solidarité
économique, si ce n'est que l'on prévoit une stratégie
globale de communications permettant de faire connaître les principales
caractéristiques du volet 4. D'autre part, cette personne étant
engagée pour répondre à toutes les questions que l'on
pourrait vouloir poser sur la phase 4, vous avez parfaitement raison, le
secrétaire va communiquer avec Mme Lahaye pour lui demander des
renseignements sur la phase 4.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut savoir à qui s'adressera le
programme d'information, à part du secrétaire qui
l'appellera?
M. Bérubé: Par exemple, il s'agit d'animer les
responsables des différents ministères engagés dans OSE,
de manière à associer l'ensemble des ministères à
un contenu un peu unique de communication visuelle, sonore et autres. Il s'agit
également de faire de la rétroinformation, c'est-à-dire,
à partir des réactions des citoyens ayant des contacts avec des
projets financés par OSE, de connaître leurs réactions de
manière à pouvoir modifier le contenu des programmes en fonction
de ces réactions.
Si je comprends bien, c'est un programme, surtout, de
rétroaction, où il s'agit d'aller chercher de l'information au
sein de la population et de se servir de cette information pour essayer de
savoir dans quelle mesure le programme ne devrait pas être
modifié.
M. Paradis: Est-ce que c'est ça, la phase 4 de
l'Opération solidarité économique?
M. Bérubé: Non, c'est le travail spécifique
à l'intérieur de cette phase 4, de la personne qui est
engagée dans le contrat que nous devons discuter ici aux engagements
financiers.
M. Paradis: Rétroinformation, qu'est-ce que ça veut
dire exactement? Est-ce que ça se fait au moyen de sondages? Je ne suis
pas un spécialiste en communications, mais...
M. Bérubé: J'en ai un à ma droite.
M. Paradis: Finalement, ce dont on aurait besoin, si j'ai compris
la définition qui n'a pas été enregistrée, qui
vient de vous être donnée par votre acolyte de droite, la
rétroinformation, c'est un peu ce dont on aurait besoin à la
commission des engagements financiers.
M. Bérubé: J'ai l'impression qu'avec la
quantité d'information que nous vous donnons et que nous allons
continuer à vous donner au cours des mois, c'est de l'information
plutôt à sens unique.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600? 601? 602?
603?
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, excusez-moi si je suis
arrivé un peu plus tard. À l'engagement 600, je pense qu'on a
soulevé le problème la dernière fois, j'aimerais seulement
savoir quel suivi on donne si quelqu'un dit qu'il y a des emplois permanents
pour dix ou quinze personnes, comme on le voit dans différentes
rubriques. Est-ce qu'on vérifie par la suite pour voir si ça
existe encore? Est-ce qu'il y a une politique établie? C'est une
question gqénérale pour tous les enqagements.
M. Bérubé: Cette question a été
soumise au responsable du volet 4 des emplois communautaires. Dès que
nous aurons
l'information, nous vous la soumettrons. Essentiellement, il s'agit de
connaître la nature des suivis des subventions quant aux objectifs
signalés initialement dans la demande.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601? 602?
À l'engagement 602, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: De 60? à 607, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): De 602 à 607, oui.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait obtenir dans chacun des cas la
date d'incorporation des entreprises, le nom des administrateurs et des
principaux actionnaires?
M. Bérubé: Cela me fait plaisir, il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 608?
M. Bérubé: Je ne crois pas pouvoir le donner ici.
En général, je n'ai malheureusement pas cette information.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 608, 609, 610, 611,
612, 613, 614, 615, 616, 617, 618, 619, 620, 621, 622?
M. Paradis: Engagement 622.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 622.
M. Polak: J'en ai un avant ça, 615.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 615, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Merci, M. le Président.
M. Bérubé: C'est une étude de
réflexe, que M. le Président a faite là.
M. Polak: Dans l'engagement 615, je vois qu'il y a trois emplois
permanents, mais je note que ce sont les 57 travailleurs qui sont tous devenus
actionnaires de cette compagnie. Pourquoi est-ce qu'il y a trois emplois
permanents de créés?
M. Bérubé: Vous ne voulez rien sur la
Coopérative funéraire de l'Outaouais?
M. Polak: Non, non, seulement...
M. Bérubé: J'ai le document sous les yeux, ce
serait plus facile, plus vite.
M. Paradis: Mêmes questions que sur le cimetière de
Trois-Rivières. Est-ce que ce sont des compagnies associées?
M. Bérubé: En fait, il s'agit de la création
de trois postes à l'administration.
M. Polak: Pas les 57 travailleurs qui sont devenus
actionnaires.
M. Bérubé: C'est ça.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 622, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à la ferme équestre
Mont-Rouqe Limitée, Saint-Jean-Raptiste, comté d'Iberville, dans
le cadre du programme de stimulation de l'économie et de soutien de
l'emploi (7 emplois permanents). Montant de l'engagement, 72 000 $. Nature du
projet; expansion de ce centre éducatif et de loisirs. Dans le cadre de
la vérification qui est effectuée sur les emplois permanents
créés, comme on a le plaisir d'avoir le député
d'Iberville à la table, est-ce qu'il pourrait, pour notre
bénéfice - une demande à laquelle il n'est pas astreint de
répondre - vérifier si les 7 emplois ont vraiment
été créés dans le cas de la ferme équestre?
C'est peut-être un sondage qui vaudrait la peine d'être fait. S'il
veut bien, naturellement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
d'Iberville.
M. Bérubé: Est-ce que ce centre est en
opération?
M. Beauséjour: La dernière fois où j'en ai
entendu parler, il était en opération. Maintenant, 7 emplois
créés...
M. Bérubé: Une chose est sûre, c'est qu'il y
aurait un emploi de directeur, de secrétaire, de cuisinier, de
palefrenier et d'animateur. Cela fait cinq.
Une voix: Deux chevaux.
M. Beauséjour: J'ai l'impression qu'un peu comme dans
différentes industries il y a des emplois permanents
créés, mais c'est permanent pour combien de temps?
M. Paradis: Je le demande, M. le député
d'Iberville, strictement à titre indicatif de la valeur des
renseignements qui nous sont fournis. J'ai choisi celui-là parce que
vous étiez à la table. Je savais que vous siéqiez à
la commission et que vous pouviez facilement vérifier si les emplois ont
vraiment été créés. Cela nous permettra
peut-être de juger de la valeur des chiffres qui sont là, qui
apparaissent sur les emplois
créés.
M. Bérubé: Nous évaluons le taux de
succès sur trois ans, présentement, à peu près
à 50%. C'est-à-dire que si vous regardez la vie de ces projets
communautaires, elle est de l'ordre de 80% la première année,
mais on s'aperçoit que ce qu'on pourrait appeler la survie à long
terme, à partir d'une vérification sur quelques années,
est d'à peu près 50%, ce qui n'est pas mauvais, je dois dire.
Maintenant, projet par projet, c'est difficile.
M. Paradis: Ce qui peut arriver, à titre
hypothétique, dans le cas de la ferme équestre Mont-Rouge
Limitée, en prenant vos statistiques, on peut dire: La première
année, oui, ils ont créé les 7 emplois - on est dans le
cadre de la première année, on peut le vérifier facilement
- ou ils en ont créé cinq. À ce moment-là, est-ce
que la création d'emplois est un facteur déterminant dans
l'octroi des crédits de la subvention?
M. Bérubé: Non, ce n'est pas comme dans le cas des
subventions du MEER, qui sont accordées selon le nombre d'emplois
créés. Ce sont des subventions qui sont accordées sur la
base d'un bilan pro forma qui nous indique que l'entreprise devrait être
rentable dans les deux ans, donc dans l'horizon immédiat...
M. Paradis: Prévisible.
M. Bérubé: Nous vérifions s'il y a une
participation dite communautaire à la gestion de l'entreprise. Nous
assurons quand même une grande flexibilité dans l'analyse de ces
demandes, pour une raison facile à comprendre. Il existe
déjà un bon nombre de programmes normés au MIC, à
Ottawa, au MEER, à la SDI, à la Banque fédérale.
Ces programmes sont disponibles. Voici ce qui empêche certains
investisseurs de s'impliquer au niveau de projets, au demeurant fort
intéressants. C'est purement et simplement que, n'ayant aucune
crédibilité auprès des banques, ils ne sauraient se
financer là; n'ayant pas de financement bancaire, ils ne peuvent pas non
plus être admissibles aux subventions gouvernementales et, n'ayant pas de
subventions gouvernementales, ils ne sauraient être admissibles à
des prêts venant des institutions bancaires. Par conséquent, c'est
un peu un cercle vicieux.
Ce programme d'emplois communautaires a été conçu
comme un projet un peu pilote, avec une bonne marge de manoeuvre des
commissions administratives régionales, les CAREQ, puisque ce sont les
fonctionnaires en région qui, regroupant les différents
ministères en région, font l'analyse des demandes, choisissent
les plus intéressantes. Ils sont forcément obligés de
choisir les plus intéressantes parce que l'enveloppe budgétaire
mise à leur disposition est limitée. Ils ont quand même une
marge de manoeuvre assez grande avec des limites assez floues quant aux normes
d'application, l'objectif étant d'arriver à susciter des choses
que normalement, en gérant nos programmes réguliers, on n'arrive
pas à susciter. C'est un programme qui a donné des
résultats extrêmement intéressants, mais je ne crois pas
que, sur le nombre d'emplois spécifiques, on ait un contrôle
très précis. Toutefois, c'est bien évident que si, d'un
côté, on a un projet où... J'ai le cas de la scierie
à Esprit-Saint que j'ai connu de plus près, également un
projet dans mon comté d'une scierie à Cap-Chat, où les
travailleurs, au nombre de 150 à peu près, détiennent 25%
du capital-actions, un groupe d'hommes d'affaires - je dis hommes d'affaires,
ce sont plutôt des citoyens préoccupés par le
développement de leur région - a mis aussi 25%, l'Union des
caisses populaires y a mis 25%. Finalement, tout le monde y est allé un
peu et on a bâti une entreprise qui, en dépit du marché du
bois très difficile, réussit étonnamment bien, et ceci
depuis deux ans, simplement parce que cette gestion un peu collective de cette
firme s'est avérée extraordinairement efficace et très
rentable. C'est ce genre de petits projets. On a créé 150 emplois
avec une subvention, somme toute, modeste. Si on avait une demande un peu
semblable pour dix emplois de créés, c'est probable qu'on
favoriserait là où il y a plus d'emplois, mais je ne pense pas
qu'on comptabilise spécifiquement dans les normes. D'ailleurs, ce n'est
pas une norme du programme. Il n'y a pas de normes au programme.
M. Paradis: Est-ce qu'il existe un programme comme tel, un
document qui dit: Pour les communautés intéressées, pour
les groupements intéressés, pour les compagnies
intéressées, voici un programme gouvernemental sur lequel vous
pouvez déposer une demande?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie...
M. Bérubé: Cela me fera plaisir de vous fournir
cela.
M. Paradis: Lorsque vous parliez d'implication communautaire au
niveau de ces projets, à titre d'exemple vous m'avez donné une
scierie. Regardons l'engagement 620, subvention à la ferme avicole La
Coquille, Inc., Larouche, comté de Lac-Saint-Jean, dans le cadre du
programme de stimulation de l'économie et de soutien de
l'emploi, huit années-hommes. Nature du projet, acquisition
d'immobilisations et d'équipements. Il s'agit d'une ferme avicole.
Est-ce que, dans ce cas, vous avez des indications que c'est
possédé par les employés? Est-ce que c'est une
propriété privée? Quel est le caractère
communautaire d'une ferme avicole?
M. Bérubé: On peut aller voir à la ferme
avicole La Coquille. On n'insistera pas, le projet est retiré. Dans ce
cas-ci, il s'agissait de la Chaîne coopérative du Saquenay. (21 h
15)
M. Paradis: Mais la subvention a été versée
à la ferme avicole La Coquille Inc. Est-ce que c'était la
propriété d'individus privés ou d'un seul individu? On
m'informe qu'elle a été annulée. Est-ce qu'on pourrait
savoir pour quel motif?
M. Bérubé: Comme il s'agit d'un projet
hypothétique, puisqu'il ne se réalisera pas, on peut quand
même...
M. Paradis: Discuter très à l'aise.
M. Bérubé: Discuter très à l'aise. Le
projet a pris naissance après que la direction de la Chaîne
coopérative du Saguenay eût informé le promoteur de son
intention de discontinuer ses opérations de production d'oeufs à
Saint-Prime et à Chicoutimi. Dans le but de garder cette production dans
la région, la ferme avicole La Coquille Inc., se propose de construire
un complexe avicole pouvant abriter 52 000 pondeuses ainsi que les
équipements de classification et de réfrigération
nécessaires.
La Chaîne coopérative du Saguenay louerait, pour une
période de vingt ans, les quotas nécessaires à la
production et s'engagerait...
Le caractère coopératif ou communautaire m'apparaît
peu développé dans cette analyse, mais on peut prendre la
coopérative funéraire de l'Outaouais qui, bien sûr, va
intéresser mon distingué collègue...
M. Paradis: Est-ce qu'on peut connaître les raisons pour
lesquelles ce projet a été retiré ou abandonné?
M. Bérubé: La chaîne coopérative ne
peut pas s'engager à garder à son emploi les travailleurs
agricoles actuellement employés par ces deux exploitations. Les
travailleurs n'étant pas syndiqués, vous comprendrez qu'il serait
difficile de les intégrer au personnel régulier de la
chaîne coopérative.
Deux problèmes: Le problème de financement bancaire qui,
avec des taux d'intérêt... est présentement difficile. Et
le deuxième, c'est la chaîne coopérative qui ne
s'engagerait pas à garder à l'emploi certains travailleurs
agricoles. J'ignore lesquels.
D'une façon générale, ce sont presque toujours des
projets communautaires. Il y a eu certaines exceptions à un moment
donné. Mais devant l'abondance de demandes, ces exceptions sont devenues
pour ainsi dire négligeables.
Une voix: Inexistantes même.
M. Paradis: Et c'est sélectionné par des
comités de jurys en région?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Et est-ce que c'est resélectionné par
d'autres comités de jurys au niveau central, à Québec?
M. Bérubé: Je vais prendre un exemple que j'ai ici,
Hydro-Vac, Services antipollution Hydro-Vac. C'est un comité
d'approbation qui regroupait un représentant de l'OPDQ, du
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre, du ministère des
Communications, du ministère de l'Industrie et du Commerce et du
ministère des Affaires sociales.
Il s'agit donc de représentants des différents
ministères, dans la région du Lac-Saint-Jean, qui ont fait
l'analyse des demandes qui leur étaient soumises et ont
sélectionné cette demande comme étant une demande
intéressante. C'est à titre d'exemple tout simplement.
On me dit qu'en bas de 75 000 $, la région décide
uniquement. En haut de 75 000 $ le projet doit être
référé à Québec pour un deuxième
niveau de concours.
M. Paradis: Est-ce que chacune des régions administratives
dispose d'une enveloppe budgétaire au niveau de ces programmes?
M. Bérubé: II y a des balises.
M. Paradis: Et quelle est la nature de ces balises?
M. Bérubé: On peut demander purement et simplement
aux responsables du programme comment ils répartissent les enveloppes
régionales en début d'année de manière à
guider les administrateurs responsables dans la sélection des projets.
Ils sont nécessairement obligés de faire une sélection,
compte tenu que les demandes sont beaucoup plus nombreuses que les fonds.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 623.
M. Polak: Oui, j'ai une question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, sur l'engagement 623.
M. Polak: Je vois que dans les autres cas on parle d'emplois
permanents ou temporaires. Ici, il n'y a aucun emploi mentionné. Est-ce
une subvention additionnelle pure et nette ou s'agit-il d'un cas où
l'homme était très sincère en disant: Je ne crée
pas d'emploi, mais donnez-moi tout de même la subvention.
M. Bérubé: Je connais assez bien ce dossier pour y
avoir été mêlé alors que j'étais responsable
du ministère de l'Énergie et des Ressources. Donc, je suis assez
au courant.
Lorsque la société Rayonier a fermé ses portes
à Port-Cartier, les chantiers d'exploitation forestiers de la moyenne
Côte-Nord ont tous fermé leurs portes, puisque aucune autre
entreprise ne pouvait accepter la production. Il existait déjà
des coopératives sur le terrain et elles se sont consolidées pour
tenter de maintenir des exploitations forestières. Nous les avons
orientées vers la mise sur pied d'un certain nombre de petites
industries de sciage qui auraient pu, en sélectionnant le bois le plus
beau, permettre effectivement une rentabilisation de ce projet d'exploitation
forestière. Or, je dirais que peut-être le seul projet qui,
véritablement, a débouché sur une réalisation
concrète, est celui des frères Deroy qui avaient
déjà une toute petite usine de service à
Rivière-Saint-Jean et qui ont agrandi cette usine de manière
à pouvoir usiner à l'époque - je ne me souviens plus si
c'étaient autour de 5000 cunits de bois - pour en faire essentiellement
du bois de charpente pour le marché local. C'était donc dans le
cadre d'un effort gouvernemental pour maintenir une forme d'activité
économique dans la région, à la suite de la fermeture,
qu'on avait subventionné cette entreprise.
Étant donné les coûts très
élevés du bois, il est possible que la rentabilité n'ait
pas été atteinte - j'avais été impliqué lors
de la première année d'exploitation - au début et qu'on
doive donner une subvention additionnelle.
M. Paradis: Parce que vous avez été
impliqué.
M. Bérubé: Non. Je ferai remarquer au
député de Brome-Missisquoi qu'avant que j'arrive au
ministère, toutes les sociétés d'État relevant du
ministère étaient déficitaires et après mon
départ, elles sont toutes devenues rentables.
M. Paradis: On voit que pour rendre ce projet rentable, on a une
subvention additionnelle de 80 000 $ qui porte à 180 000 $, ce qui
laisse sous-entendre que la première subvention était de 100 000
$. Qu'est-ce qui a motivé un tel ajout à cette subvention de 80
000 $, parce que cela peut devenir rentable, à un moment donné,
en ajoutant 80 000 $ par année des fonds publics.
M. Bérubé: Que vous le payiez comme cela ou sous
forme d'aide sociale, je suis convaincu que c'est bien meilleur
marché.
M. Paradis: Je partage votre conviction, mais quand même,
il s'agit d'un montant de 80 000 $ en subvention additionnelle, alors que la
subvention originale, vos calculs originaux...
M. Bérubé: Je n'ai pas de données me
permettant de vous dire autre chose que ceci: "Compte tenu du fait - et je lis
une lettre du ministère du Conseil exécutif adressée
à M. Jacques Meunier, président du CAP, de l'OPDQ à
Hauterive. "Compte tenu du fait que les conditions originales compromettaient
la réalisation de ce projet, les membres du comité ont
accepté de modifier leur décision et décident d'octrover
une subvention au montant maximum de 180 000 $ aux conditions suivantes... " Ce
que je dois tirer comme conclusion, c'est qu'avec 100 000 $ le projet
n'arrivait pas à se rentabiliser. Il y avait quand même un
agrandissement important de l'entreprise, il y avait des investissements
majeurs.
L'impression que j'ai, c'est que le bilan pro forma, après
analyse, a démontré qu'effectivement l'entreprise n'était
pas viable avec ce niveau de subvention et, par conséquent, on
recommandait une gouvernemental à 180 000 $. Je dois vous avouer qu'on a
regardé ce projet avec beaucoup de sympathie, compte tenu de la
conjoncture économique très difficile de la région de la
Moyenne-Côte-Nord. À part le développement des pêches
qui connaissent un essor assez intéressant, il n'y a guère que
l'exploitation forestière de disponible et la fermeture de Rayonier a
représenté un impact économique majeur sur la
Moyenne-Côte-Nord.
M. Paradis: Quel est le coût total du projet?
M. Bérubé: Je n'ai malheureusement pas cette
information, mais il me fera cependant plaisir de vous informer.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 624?
Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières
Consommateurs, Coopératives et Institutions financières.
Engagement 800?
M. Paradis: Engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Versement à M. Gérald-A. Lacoste,
ex-président de la Commission des valeurs mobilières, d'un
montant forfaitaire à titre de dédommagement découlant de
la terminaison avant terme de son mandat. Montant de l'engagement: 31 850 $. "
M. Lacoste a-t-il démissionné de lui-même?
M. Bérubé: Non, pour une raison que j'ignore, le
gouvernement n'a pas renouvelé le mandat de M. Gérald Lacoste
comme président de la Commission des valeurs mobilières. Son
mandat arrivait à échéance le 15 avril 1981, il avait
été nommé le 15 avril 1976 pour cinq ans. Son mandat
n'ayant pas été renouvelé, il est de bonne guerre, pour
les employés de haut rang de l'entreprise privée et du
gouvernement, qui quittent à la suite d'un non-renouvellement de mandat,
pour leur donner le temps d'aller se trouver un emploi ailleurs - on sait,
quand même, que les emplois pour des gens de ce calibre ne courent pas
les rues et que ça nécessite parfois des recherches qui peuvent
durer quelques mois - de donner une indemnité qui, dans ce cas-ci,
représente six mois de salaire.
M. Paradis: J'étais pour demander quel était le
traitement annuel.
M. Bérubé: J'ai cru deviner. Nos atomes crochissent
et, graduellement, nous...
M. Paradis: C'est la première fois aujourd'hui que vous
devinezl
Education
Le Président (M. Gagnon): Éducation, engagement
100?
M. Paradis: Engagement 100.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat pour les
services de M. Sami Nawar pour fins d'implantation dans les organismes
scolaires d'un système informatique Bulletin scolaire, pour la
période du 1er avril 1981 au 30 juin 1982. Commission scolaire Chomedey
de Laval. Montant...
M. Bérubé: Cela ne doit pas marcher, mes enfants
attendent toujours leur bulletin!
M. Paradis:... de l'engagement: 59 000 $. " A-t-on
étudié d'autres propositions que celle-là?
M. Bérubé: Je ne vois pas le sens de la
question.
M. Paradis: II s'agit d'un contrat négocié pour 59
000 $. L'Opposition veut savoir si on a étudié d'autres
propositions afin de savoir s'il y avait des avenues qui auraient permis au
gouvernement, dans une période de restrictions budgétaires,
d'épargner de l'argent, ou si on est allé là strictement
et on a dit: Quel est votre prix?c'est 59 000 $, donc c'est 59 000
$. (21 h 30)
M. Bérubé: Non. Il s'agit de toute façon
d'une personne qui est payée par le gouvernement à
l'intérieur du système d'éducation. Sa
rémunération n'est pas de 59 000 $. Le salaire de
l'employé était de 31 300 $. Il s'agit tout simplement de le
muter au gouvernement en payant les avantages sociaux, en payant tous les frais
concurrents pour une durée limitée purement et simplement. C'est
l'équivalent, si vous voulez, d'un genre de congé sabbatique
où il fait du travail pour le gouvernement qui est, à ce
moment-là, la collectivité, mais, de toute façon, il
devrait être payé. Compte tenu des disponibilités
d'enseignants dans le réseau scolaire actuel, c'est, au contraire, une
politique que nous allons chercher à développer et qui consiste
à aller piger dans les ressources des Affaires sociales et de
l'Éducation les ressources humaines dont le gouvernement pourra avoir
besoin, ce qui nous permet, en fait, de garantir la sécurité
d'emploi à un prix moindre pour le contribuable.
M. Paradis: Vous mentionnez que le salaire était de 31 300
$ et l'engagement est pour 59 000 $. Est-ce parce que...
M. Bérubé: Le salaire au 1er juillet 1981 serait de
36 800 $, les avantages sociaux défrayés par la commission
scolaire représentent 11 200 $ et il y a une compensation à la
personne qui est engagée pour tâches accrues.
M. Paradis: Donc, la compensation est de 10 000 $i pour
tâches accrues.
M. Bérubé: Non, 2830 $.
M. Paradis: Si le salaire est de 36 800 $...
M. Bérubé: 11 200 $...
M. Paradis:... on ajoute 11 200 $...
M. Bérubé:... sont remboursés à la
commission scolaire pour les avantages sociaux dont le titulaire doit continuer
à bénéficier... C'est également une période
de quatorze mois au lieu de douze; ça explique à peu près
l'ensemble de la différence.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 200.
M. Paradis: 200.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrat de services pour effectuer la traduction de
documents publiés par le ministère pour répondre aux
besoins des commissions scolaires protestantes. Fournisseur, Quebec Association
of Protestant School Boards. Montant de l'engagement, 30 000 $. Est-ce qu'on
peut savoir de quels documents il s'agit?
M. Bérubé: C'est vraiment du gaspillaqe de fonds
publics, j'ai l'impression, me dirait le député de Sainte-Anne,
et on pourrait économiser ça pour aider quelques causes
légitimes auxquelles il nous référait
précédemment!
M. Polak: Je suis bien d'accord!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi avait la parole.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut répondre à la
question et indiquer de quels documents il s'agit?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
Une voix: Là, vous avez la parole.
M. Bérubé: Voilà! Antérieurement, le
gouvernement versait une subvention spéciale à la Quebec
Association of Protestant School Boards pour lui permettre de maintenir un
service de traduction. Cette année, plutôt que de procéder
par le biais d'une subvention spéciale, on a choisi de procéder
plutôt par le biais d'un contrat de traduction qui porte sur certains
documents, et je vais vous lire le texte: " Les commissions scolaires
protestantes qui sont toutes de langue anglaise s'adressent souvent au
ministère de l'Éducation pour obtenir une version anglaise de
divers documents. Or, pour des raisons de ressources disponibles, et compte
tenu des tirages impliqués, le ministère ne fait traduire que
certains documents qu'il juge essentiels au bon fonctionnement des commissions
scolaires, laissant à ces dernières le soin de voir à la
traduction d'un bon nombre de documents qui leur sont utiles. La Commission
scolaire Quebec Association of Protestant School Roards -c'est donc une
association - grâce à son service de traduction, répond
à ces besoins au profit de toutes les commissions scolaires
protestantes. " Il s'agit tout simplement d'un contrat de services pour faire
traduire des documents qui paraissent utiles aux commissions scolaires dans
leur fonctionnement. C'est souvent des textes pédaqoqiques qui sont
préparés dans des officines du ministère et,
généralement, rédigés en français.
M. Paradis: Est-ce que le montant du contrat
négocié est équivalent - on me dit que pour les
années antérieures, c'étaient des subventions - aux
subventions des années antérieures?
M. Bérubé: Je ne peux pas dire que c'est
équivalent aux subventions des années antérieures. Je peux
tout au plus dire que, cette année, c'est un contrat alors qu'autrefois,
c'étaient des subventions.
M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 201, 202, 203.
M. Polak: Engagement 203.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 201, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'aurais une question. Pourquoi n'utilise-t-on pas les
services des avocats qui sont au ministère de l'Éducation?Je me rappelle, quand j'étais au conseil scolaire de l'île
de Montréal, jusqu'au mois d'avril, qu'un avocat, qui est maintenant au
contentieux du ministère de l'Éducation, faisait exactement cela,
la révision générale de toute la loi. Il était bien
au fait, tout était là. J'imagine que les avocats, qui
travaillent au contentieux du ministère de l'Éducation,
pourraient le faire sans qu'on doive donner un contrat de 250 000 $ à
l'extérieur. Il s'agit d'une sorte de compilation de toute la loi
régissant le secteur de l'éducation.
M. Bérubé: Je ne saurais dire ce qui amène
le ministère de l'Éducation, dans le cas présent, à
regarder vers l'extérieur pour entreprendre un étude de cette
envergure. Il n'est pas impossible que l'ampleur de la révision
impliquée, et particulièrement l'étude... Oui, c'est cela,
c'est l'ampleur de l'étude dont on parle. Eventuellement, on envisage la
rédaction d'un ouvrage sur les incidences juridiques des grands
problèmes confrontant le système d'éducation.
Il s'agit donc, si je comprends un peu la problématique, d'une
étude d'assez grande envergure qu'on aurait pu, sans doute, confier
à des experts du ministère, des experts internes. Mais le
ministère estime, pour des raisons que j'ignore - on peut les demander,
si ça vous intéresse - qu'il serait préférable de
la faire faire par le centre de l'Université de Montréal qui a
une très
grande réputation en droit public et qui pourrait peut-être
mieux la réaliser. Cela peut être aussi à cause des
ressources limitées du ministère, qui ne pourraient être
disponibles pour une période de quatre ou cinq ans, comme ce qui est
envisagé. Ce qui est également possible: on veut une vision
fraîche, nouvelle d'un problème qui est rebattu au Québec
depuis 1960. Peut-être que c'est un ensemble de facteurs qui amène
le ministère à vouloir regarder vers l'extérieur, et plus
particulièrement vers le milieu universitaire, pour effectuer une telle
réflexion, surtout que cela me paraît, d'après l'ampleur de
l'étude, une révision globale.
Est-ce qu'on doute qu'un ministère, qui est
préoccupé par le quotidien, puisse facilement prendre la distance
nécessaire pour faire une analyse globale? Cela peut être un
motif. Si les explications que je vous donne ne vous satisfont pas, on peut
demander au ministère de nous donner les raisons pour lesquelles il fait
appel à l'extérieur.
M. Polak: La raison pour laquelle j'ai posé cette
question, c'est que je sais que -on pourrait peut-être économiser
un peu d'argent au gouvernement - Me Bertrand, qui est maintenant au
contentieux du ministère de l'Éducation, est l'expert en la
matière, c'est lui-même qui avait compilé un wagon avec
toute la jurisprudence dans le domaine scolaire, surtout, et dans n'importe
quoi. On n'a qu'à tirer la fiche et on a toute la jurisprudence à
ce jour, toutes les lois. C'est un homme, c'est un expert qui travaille
maintenant au ministère. Peut-être pourrait-on se servir de ce cas
pour ne pas faire le travail en double, encore une fois.
M. Bérubé: Je peux vous lire une note explicative
que m'a préparé le secrétariat. D'une part, on souligne
que la révision en profondeur des lois du ministère de
l'Éducation est pertinente, c'est un besoin réel.
Deuxièmement, la complexité d'une telle activité est
tellement grande qu'il est difficile de trouver un regroupement de
spécialistes capables d'effectuer un tel travail. La Commission de
refonte des lois et des règlements du ministère de la Justice est
composée de 20 juristes et se contente généralement de
reformuler les lois, mais non de refondre tout un ensemble de lois d'un secteur
donné. C'est ce qui a amené le ministère de la Justice
à appuyer cette demande.
J'imagine qu'à l'intérieur d'un cadre universitaire il est
possible de trouver un ensemble de spécialistes assez diversifié
pour possiblement faire cette refonte globale des lois. Comme on le sait, la
loi de l'éducation est un fouillis, puisque c'est un assemblage
d'amendements accumulés au cours des ans.
Cela fait longtemps qu'une chatte a perdu ses petits dans cette loi. Par
conséquent, c'est réellement un besoin, la loi de
l'éducation, la Loi sur l'instruction publique...
M. Polak: J'aimerais avoir la réponse, la prochaine fois,
quant à la raison pour laquelle...
M. Bérubé: On va demander au ministère de
justifier...
M. Polak: Surtout qu'on sait maintenant que c'est un expert en la
matière qui travaille à ce service. C'est le père de tout
cela. J'ai vu son travail, j'ai même une copie de la Loi sur
l'instruction publique avec les annotations, les changements, tout. Il a
travaillé des années là-dessus. C'est vraiment un expert,
et il travaille au ministère. Peut-être pourrait-on se servir de
cela.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300.
M. Paradis: M. le Président, à l'engagement
203...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, à l'engagement 203.
M. Paradis: On voit que le contrat de services est pour une
période de deux ans. Mais au niveau de l'imputation budgétaire on
retrouve, à 1980-1981, 5591 $ et, années suivantes, 244 409 $.
Cela va jusqu'où ce contrat, finalement?
M. Bérubé: C'est un projet qui devrait
s'étaler sur cinq ans.
M. Paradis: Qu'est-ce que c'est l'indication pour une
période de deux ans?
M. Bérubé: II est possible que la première
partie du contrat porte sur deux ans, mais le projet lui-même, tel qu'il
est décrit, s'étendrait sur cinq ans.
M. Paradis: Est-ce que le coût total du projet est de 250
000 $?
M. Bérubé: Sur l'ensemble du projet, le
ministère de l'Éducation évalue à 687 000 $ les
imputations budgétaires et, pour les deux prochaines années,
c'est 250 000 $. C'est ce qui a été autorisé par le
Conseil du trésor pour l'instant.
M. Paradis: C'est un coût total anticipé de 687 000
$.
M. Bérubé: Si le Conseil du trésor devait,
d'ici un an, décider de poursuivre cette étude.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300? 301?
M. Paradis: À l'engagement 301.
Le Président (M. Gagnon): À l'engagement 301, M. le
député de Brome-Missiquoi.
M. Paradis: "Contrat pour l'achat d'un ordinateur IBM-3033V-06 et
de l'équipement périphérique. Fournisseur: IBM Canada
Ltée, Québec. Montant de l'engagement: 780 680, 86 $. " Est-ce
qu'on peut savoir quelle sera la programmation de cet ordinateur?
M. Bérubé: Telle que formulée, la question
me laisse perplexe.
M. Paradis: À quelles fins l'a-t-on acheté?
M. Bérubé: À quelles fins.
M. Paradis: Ne me répondez pas: Aux fins de le programmer.
(20 h 45)
M. Bérubé: Je n'ai pas la plus petite idée
des programmes que le ministère de l'Éducation veut
insérer dans cet ordinateur.
M. Paradis: Étant donné qu'il s'agit d'une
dépense de 780 000 $, est-ce qu'il y a moyen de le savoir?
M. Bérubé: Soulignons, cependant, que cet
ordinateur est présentement installé au ministère de
l'Éducation, qu'il est loué. Le plan de location permet
d'accumuler des crédits jusqu'à concurrence de 75% du coût
d'achat et, par conséquent, il ne nous en coûtera, en fait, que
25% du coût total.
M. Paradis: Donc, il ne s'agit pas d'un contrat d'achat, c'est un
contrat location-achat.
M. Bérubé: C'est un bail-achat. M. Paradis:
Et le coût total...
M. Bérubé: L'ordinateur que le SIMEQ veut acheter
est loué et est en service depuis juillet 1978. Le plan de location
permet d'accumuler des crédits jusqu'à concurrence de 75%
applicables à l'achat.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut avoir des explications? Pour quel
motif est-ce que cela apparaît aux engagements financiers de mars
1981?
M. Bérubé: Parce qu'en avril 1981 on a
décidé de l'acheter.
M. Paradis: Est-ce que c'est les 25%, ça?
M. Bérubé: L'achat représente, oour la seule
année financière 1980-1981, une économie de 400 000 $. Le
coût d'achat en avril 1981 sera de 780 681 $, alors que le coût de
location annuel, à l'exclusion de 75%, serait de 1 187 000 $. En
d'autres termes, en l'achetant cette année, on le paie 780 000 $ et, si
on le loue cette année, ça va nous coûter 1 200 000 $. On a
décidé de l'acheter.
M. Paradis: Est-ce qu'on ne devrait pas faire la même chose
que vous avez faite dans le cas de votre mini-ordinateur qui coûtait plus
de 1 000 000 $ il y a quelques années et qui coûte
présentement une centaine de dollars?
M. Bérubé: De toute façon, d'ici à la
fin de l'année, on aura économisé 400 000 $.
M. Paradis: Mais la question évidente demeure: À
quoi sert cet ordinateur, même s'il est en fonction depuis...
M. Bérubé:... qu'on pourra, d'ailleurs, assigner
à la construction de l'hôpital de 25 lits dont nous parlait le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je suis content.
Le Président (M. Gagnon): Éducation, engagement
400?
M. Polak: 400, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): 400, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Subvention spéciale à la fondation
Sagamie pour la campagne de souscription de la fondation. Qu'est-ce que
ça veut dire, fondation Sagamie? II n'y a aucune description de ce
qu'ils font. Leur but ou leurs fins?
M. Bérubé: La fondation Sagamie est issue de la
fondation de l'Université du Québec à Chicoutimi et elle a
pour but d'acquérir et d'exploiter une propriété. Je
suppose que c'est la propriété en question, d'une part. Elle
exploite une propriété dont elle utilise les revenus pour aider
des chercheurs de l'Université de Chicoutimi. J'essaie de voir.
Essentiellement, un des bâtiments de l'Université du
Québec à Chicoutimi appartient aux petites franciscaines et est
loué à l'Université du Québec. Toutefois, dans la
mesure où les petites franciscaines voulaient vendre cette
propriété à des intérêts privés, ce
qui aurait privé
l'Université de Chicoutimi de bâtiments qui sont essentiels
en attendant que l'on termine la construction de près de 17 000 000 $
autorisée par le Conseil du trésor en février 1979 et qui
va permettre deloger les gens de l'université, la fondation Sagamie
s'est portée acquéreur dudit bâtiment, loue ce
bâtiment à l'université contre des revenus qu'elle utilise
pour financer l'achat, d'une part. Ces revenus étant insuffisants pour
lui permettre de financer entièrement le coût de l'achat, à
ce moment, elle a lancé une campagne de souscription dans le public et,
également, le gouvernement participe, par le biais d'une subvention de
100 000 $, à l'ensemble de l'opération.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Quel est le coût d'achat de l'immeuble?
M. Bérubé: 2 000 000 $.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut savoir combien de contributions,
mise à part celle du gouvernement du Québec, la fondation Sagamie
a recueillies?
M. Bérubé: II faudra poser la question. Les fonds
recueillis lors de la souscription publique par Sagamie...
Le Président (M. Gagnon): 400? M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une question additionnelle sur 400. Je ne
comprends pas, s'il s'agit de l'achat d'un immeuble d'une valeur de 2 000 000
$, pourquoi on procède par le truchement d'une subvention. Pourquoi
n'accorde-t-on pas un prêt? Ensuite, on dit: Vous ne voulez pas payer le
gouvernement, vous êtes propriétaire d'un immeuble d'une grande
valeur, vous serez en mesure plus tard de nous rembourser.
M. Bérubé: II s'agit là d'une fondation sans
but lucratif, d'une part.
M. Polak: Je comprends que c'est un comté bien vu par le
gouvernement.
M. Bérubé: Je crois reconnaître que les
électeurs du comté sont des gens d'une rare sagesse, bien
informés, conscients de l'intérêt du Québec...
M. Polak: Les petites franciscaines ont bien voté,
j'imagine.
M. Bérubé: Effectivement, vous avez parfaitement
raison, M. le député de Sainte-Anne, de souligner le
caractère éclairé du vote des électeurs du
comté de Chicoutimi lors de la dernière élection.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je voudrais avoir le nom des administrateurs...
M. Bérubé: De la fondation Sagamie?Strictement, il s'agit de la fondation de l'Université du
Québec. La fondation Sagamie est issue de la fondation de
l'Université du Québec à Chicoutimi.
M. Paradis; Vous avez mentionné qu'il s'agissait d'une
compagnie...
M. Bérubé: Non, c'est une fondation. M. Paradis:
Strictement une fondation. M. Bérubé: C'est une
fondation.
M. Paradis: Quels sont les administrateurs de ladite
fondation?Généralement, il y a des...
M. Bérubé: Ce sont des administrateurs
nommés par l'Université du Québec à Chicoutimi. On
devrait être en mesure de vous fournir cela.
Le Président (M. Gagnon): 401? 402? M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: 402, contrat pour l'achat d'un mini-ordinateur,
modèle B-1955 et ses composantes. Fournisseur, Burroughs Business
Machines Ltd, Québec. Montant de l'engagement, 179 694, 50 $. Quelle est
la mission que l'on se propose de confier audit ordinateur?
M. Bérubé: Effectuer des calculs. Cela me semble
l'activité essentielle de cette machine. Voilà l'explication
lumineuse: Dans le cadre de la gestion décentralisée de
l'informatique dans les commissions scolaires, comme vous le savez, dans le
passé le ministère de l'Éducation fournissait
essentiellement les services centraux d'ordinateurs, et les commissions
scolaires, les cégeps, par ligne téléphonique, se
reliaient directement à l'ordinateur central. Toutefois, une des qrandes
caractéristiques de la révolution électronique, c'est la
fabrication miniaturisée des composantes et le développement de
mini-ordinateurs dont la puissance est de plus en plus adéquate pour
répondre à peu près à tous les besoins
inimaginables en traitement d'information. Et seulement de très grands
organismes, comme les universités, les gouvemements ou les grandes
entreprises peuvent se retrouver en face de problèmes d'une telle
complexité qui demandent encore des ordinateurs d'une
puissance de traitement de haut niveau.
Suivant la politique adoptée par le ministère de
l'Éducation, plutôt que de continuer à consolider une
espèce de monstre ou géant à Québec, on
procède à une décentralisation de l'informatique, en
incitant les commissions scolaires à s'équiper de système
Burroughs décentralisé pour la gestion des commissions scolaires,
quant à la finance ou aux horaires. On sait à quel point, lorsque
l'ordinateur central du ministère de l'Éducation fait
défaut, c'est un désastre pour toutes les commissions scolaires
du Québec. Au moins, maintenant, on pourra toujours se fier à
l'ordinateur du voisin puisque, aujourd'hui, les systèmes de
contrôle par ordinateur sont relativement peu coûteux.
Donc, le ministère de l'Éducation installe chez lui un
système compatible avec les systèmes qui seront en place dans les
commissions scolaires, de manière à pouvoir développer ce
qu'on appelle la mentaille, en langage français
d'électronique.
M. Paradis: Ce qui veut dire, en langage français des
parlementaires, que le ministère de l'Éducation, à
Québec, va être en possession ou propriétaire d'un
mini-ordinateur identique à ceux qui seront dans les commissions
scolaires en région?
M. Bérubé: II pourra développer les
programmes, développer tout ce qui s'appelle en anqlais le software. Il
sera disséminé dans toutes les commissions scolaires et il
évitera à celles-ci d'avoir elles-mêmes à reprendre
tous les programmes.
M. Paradis: Est-ce que cela veut dire que cela va
entraîner, au niveau des commissions scolaires, dans chacune des
régions, une dépense d'à peu près 180 000 $ pour
s'équiper d'ordinateurs semblables?
M. Bérubé: Celui-ci me paraît un ordinateur
d'assez grande taille, d'après ce que je peux voir.
M. Paradis: Si on le compare à celui de l'enqagement 301,
ce doit être un nain. Si on le compare à celui que vous avez sur
la table à 183 $...
M. Bérubé: Et 0, 52 $.
M. Paradis: Et 0, 52 $ comme vous le soulignait le
député d'Iberville.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je peux peut-être aider le ministre. Je sais
comment on fonctionne dans le domaine scolaire. Il y a de qrandes commissions
scolaires...
M. Bérubé: Vous êtes chanceux, parce que j'ai
l'impression qu'il n'y a pas grand monde qui comprend.
M. Polak: Par exemple, à Montréal, nous sommes le
seizième à posséder cet ordinateur. On loue l'espace aux
autres commissions scolaires sur cet ordinateur. Il y a une grande commission
scolaire qui a l'ordinateur et il y a peut-être 25 ou 30 autres petites
commissions scolaires qui y ont recours et ont le droit d'acheter le temps de
l'ordinateur. Je dois admettre que cela marche très bien.
Le Président (M. Gagnon): II est maintenant 22 heures.
Lorsque vous avez reçu la convocation pour cette réunion
d'aujourd'hui, on mentionnait en même temps que la réunion se
poursuivrait le jeudi 3 septembre, ici même, à Québec.
Je suspends les travaux jusqu'au jeudi 3 septembre à 10 heures.
Que tous se donnent rendez-vous ici.
M. Paradis: Toujours en reconduisant les mêmes
règles de pratique.
Le Président (M. Gagnon): Toujours en reconduisant les
mêmes règles de pratique. D'ailleurs, on suspend les travaux.
(Fin de la séance à 21 h 59)