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Étude du projet de loi no 41
(Vingt heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous allons commencer les travaux de la commission parlementaire
élue permanente de l'énergie, ayant le mandat de faire
l'étude article par article du projet de loi no 41 s'intitulant Loi
modifiant la Loi d'Hydro-Québec et la Loi du développement de la
région de la baie James.
Sont membres de cette commission: M. Bor-deleau (Abitibi-Est), M. Brochu
(Richmond), M. Desbiens (Dubuc), M. Godin (Mercier), M. Gratton (Gatineau), M.
Joron (Mille-Îles), M. Mercier (Berthier), M. Rancourt
(Saint-François), M. Raynauld (Outremont).
Pourraient être intervenants: M. Baril (Arthabaska), M.
Charbonneau (Verchères), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Forget
(Saint-Laurent), M. Johnson (Anjou), M. Lavigne (Beauharnois), M. Michaud
(Laprairie), M. O'Gallagher (Robert Baldwin), M. Roy (Beauce-Sud), M. Samson
(Rouyn-Noranda).
Il faudrait procéder à la nomination d'un rapporteur.
M. Bordeleau: M. le Président, je me propose comme
rapporteur. Cela m'intéresse passablement, les problèmes de
l'Hydro-Québec et de la région de la baie James.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Abitibi-Est se propose. Est-ce que la commission est d'accord pour qu'il soit
rapporteur?
M. Gratton: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à ce que le député d'Abitibi-Est agisse comme rapporteur.
Je n'ai pas d'objection, non plus, à ce qu'on commence nos travaux sans
avoir quorum.
M. Bordeleau: Je m'excuse, mais je pense qu'on a quorum
effectivement.
Le Président (M. Dussault): Nous avons le quorum
effectivement, M. le député.
M. Rancourt: J'étais là avant.
M. Bordeleau: Nous l'avions déjà, de toute
façon.
Le Président (M. Dussault): Nous devons être cinq
et, avec le président, il y avait quorum, M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Je m'excuse, je ne savais pas que le
député de Saint-François...
M. Rancourt: J'étais là.
M. Gratton: Je ne vous avais pas vu, mon cher ami.
M. Rancourt: II n'y a pas de problème.
M. Gratton: Non, tout va bien. On peut procéder.
D'ailleurs, on ne s'en formaliserait pas au point de dire qu'on ne commence pas
sans avoir quorum. On avait seulement souhaité l'avoir avant trop tard
ce soir ou demain matin. Allons-y.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Abitibi-Est sera le rapporteur de cette commission. J'appelle
immédiatement l'article 1 du projet de loi et je cède la parole
à M. le ministre de l'énergie.
M. Joron: M. le Président, après les discussions
d'ordre général qu'on a eues à l'occasion de la
deuxième lecture, je n'ai rien de spécifique à ajouter. Je
suis prêt à procéder immédiatement, article par
article, à moins que mes collègues n'aient des questions d'ordre
plus général à soulever, au départ.
M. Gratton: M. le Président, quant à nous, nous
avions soulevé un certain nombre de questions, où nous demandions
des précisions au ministre. Nous avions souhaité qu'il nous
fournisse ces précisions au cours de cette commission parlementaire.
J'ai annoté le tout au niveau de chaque article et, au moment où
on arrivera à ces articles, on pourra poser, si on en convient, les
questions d'ordre général.
M. Joron: Volontiers.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le ministre.
M. Joron: J'allais dire que j'avais pris bonne note des questions
et moi aussi, je m'étais dit qu'à chaque article, au moment
où le sujet apparaîtra, on pourra en discuter à votre
loisir.
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Richmond.
M. Brochu: M. le Président, j'appuie la proposition de mon
collègue. En ce qui me concerne, j'ai fait les remarques d'ordre
général que j'avais à faire au niveau de la
deuxième lecture. J'ai posé certaines questions mais je pense que
lorsque nous serons rendus à l'étude des articles, on pourra
avoir les réponses aux questions qu'on a posées. Dans les
commentaires d'ordre général, on a souligné qu'on
était d'accord sur le projet de loi, sur certaines demandes de
renseignements. En ce qui me concerne, je suis prêt à
procéder immédiatement.
Interprétation
Le Président (M. Dussault): Alors, je vais donc appeler
l'article 1.
M. Gratton: L'article 1, quant à nous, serait
adopté, M. le Président, en supposant qu'on corrigerait l'erreur
d'orthographe, dans la première ligne; on parle du "status refondus". Je
pense qu'on veut dire les statuts refondus.
M. Joron: C'est un "t"? M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Dussault): Vous avez raison, M. le
député. La correction sera faite. L'article 1 est-il
adopté?
M. Gratton: Adopté. M. Brochu: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Brochu: Adopté.
M. Joron: À l'article 2, il faudrait signaler une des
modifications par rapport à l'ancienne loi, au fur et à mesure.
La seule chose qui a changé, c'est essentiellement le
troisièmement. L'ancienne loi prévoyait que c'était le
ministre des Richesses naturelles; celle-ci prévoit que ce sera le
ministre chargé de l'application de la présente loi, tel qu'il
sera désigné par le lieutenant-gouverneur en conseil.
Le Président (M. Dussault): L'article 2 est adopté.
J'appelle l'article 3.
M. Gratton: Adopté quant à nous, M. le
Président.
M. Brochu: Je pense que cela ne pose pas de problème,
c'est simplement de concordance avec la loi sur la langue. De toute
façon, même en anglais, je crois que l'appellation
Hydro-Québec est acceptée de façon générale
aussi. Je pense qu'au point de vue terminologie, c'est la même chose.
Cela va.
Le Président (M. Dussault): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 4.
Conseil d'administration
M. Gratton: M. le Président, j'imagine qu'on va
procéder à l'adoption de l'article 4, alinéa par
alinéa.
Le Président (M. Dussault): C'est possible, si vous le
souhaitez. Oui, M. le député.
M. Gratton: On souhaiterait qu'il en soit ainsi, M. le
Président.
M. Joron: Je n'ai aucune objection.
M. Gratton: II s'agit de remplacer les articles 4 à 11 de
la loi. Quant à l'alinéa 4 je ne sais pas si on appelle
cela un alinéa ou un paragraphe...
Le Président (M. Dussault): L'article 4.4.
M. Gratton: L'article 4 actuel, j'aurais une question à
l'alinéa a). On parle des neuf membres qui sont nommés par le
lieutenant-gouverneur en conseil pour une période n'excédant pas
cinq ans. Je pense que cela reprend la formulation de la loi originale. Est-ce
que le ministre pourrait nous indiquer pourquoi on parle d'une période
n'excédant pas cinq ans plutôt que d'une période
minimum''
M. Joron: C'est qu'on a voulu laisser un petit peu de souplesse.
L'ancienne loi, à notre avis, était absusive, parce que les
délais étaient passablement longs; c'était dix ans, les
commissaires. La pratique courante depuis plusieurs années c'est de ne
pas dépasser cinq ans. Mas, au lieu de le fixer à cinq ans, on a
voulu le libeller ainsi, de façon à donner un peu de souplesse,
peut-être pour pouvoir se prévoir une rotation dans les membres du
conseil d'administration de façon que tous les mandats n'expirent pas en
même temps; un tiers du conseil pourrait être nommé pour
trois ans, l'autre tiers pour quatre ans, etc. Alors les mandats ne viendraient
pas tous à échéance en même temps, si bien qu'on
aurait le loisir de pouvoir plus fréquemment modifier la composition du
conseil d'administration, y apporter des éléments nouveaux, si
nécessaire, etc.
C'est une question de ne pas se couler dans le ciment quant a des dates
fixes. Je ne peux pas vous dire, à ce stade-ci, que le gouvernement a
une intention arrêtée de nommer des gens tous pour cinq ans, tous
pour quatre ans, ou tous pour trois ans; en bas de trois ans, il
m'apparaît que ce seraient des mandats beaucoup trop courts. Ensuite, on
peut difficilement demander à quelqu'un de devenir membre d'un conseil
d'administration pour une période moindre que trois ans. Enfin,
essentiellement, c'était pour se garder une certaine souplesse,
permettant de faire une rotation si le besoin s'avérait ainsi.
M. Gratton: Si le ministre me permet d'anticiper, à
l'article 18, lorsqu'on parle du conseil d'administration de la
Société d'énergie de la baie James, on spécifie de
façon beaucoup plus exacte la durée des mandats. On dit, par
exemple: Le président est nommé pour une période qui ne
peut excéder douze ans, les quatre autres membres sont nommés
pour une période qui ne peut excéder dix ans, huit ans, six ans,
etc.
M. Joron: À l'article 18, il s'agit de la
Société de développement de la baie James, non pas de la
société d'énergie.
M. Gratton: Oui, je m'excuse, oui.
M. Joron: Le libellé de l'article 18, quant au mandat,
reprend essentiellement le même texte
que celui du projet de loi 50 qui a été adopté en
1971. Cela n'a pas été modifié. On l'a gardé comme
tel.
Évidemment, la composition du conseil d'administration de la
Société de développement de la baie James, qui, par
l'effet de modifications apportées par cette loi, voit son lien rompu
avec la partie énergétique, n'a pas été
modifiée, autrement que pour dire que l'un de ses cinq membres doit
être un membre du conseil d'administration de l'Hydro-Québec.
C'est tout. Quant à la durée des mandats, on a repris le texte de
loi tel qu'il était d'abord.
M. Gratton: Alors, il ne s'agit pas nécessairement de
différence de fond quant aux conseils d'administration, d'une part de
l'Hydro-Québec et, d'autre part, de la SDBJ, mais bien simplement, dans
le cas de la société de développement, de continuer avec
le texte...
M. Joron: C'est cela.
M. Gratton: ... sauf pour l'exception qu'a mentionnée le
ministre.
Est-ce que le ministre ne serait pas plus à l'aise
peut-être pas le ministre, mais, en tout cas, les membres de l'Opposition
lorsqu'on parle des neuf membres nommés par le
lieutenant-gouverneur en conseil pour une période n'excédant pas
cinq ans, de spécifier un minimum de deux ou trois ans par exemple?
Parce que ce qu'on voudrait quand même éviter, c'est que le
gouvernement, le lieutenant-gouverneur en conseil fasse des nominations... Loin
de nous de prêter des intentions au gouvernement ou au ministre quant
à l'ingérence politique dans l'administration courante de
l'Hydro-Québec. D'ailleurs, je pense qu'on a fait état, dans nos
interventions de deuxième lecture, du fait qu'on considère qu'on
a d'excellentes garanties contre toute possibilité d'ingérence,
ce que je ne reprendrai pas ici. Mais est-ce qu'il n'y a pas lieu de craindre
que le gouvernement soit tenté, à l'occasion
peut-être pas celui qui est devant nous, mais un gouvernement
éventuel de faire des nominations qui ne seraient pas
limitées quant au minimum? C'est une question d'ordre
général que je pose.
M. Joron: Oui, il y a effectivement un fondement à ce que
vous dites, j'en conviens, bien que je voie mai un gouvernement, quel qu'il
soit, solliciter des candidats possibles à un conseil d'administration
et leur proposer des mandats de six mois ou d'un an...
M. Gratton: Est-ce que, au moment où le
lieutenant-gouverneur en conseil fait ces nominations, de façon
générale, dans la nomination on spécifie...
M. Joron: Le terme?
M. Gratton: Le terme, oui. Il n'est pas question de dire: On le
nomme pour une période indéfinie?
M. Joron: Non, sauf que la loi prévoit, évidemment,
à la toute fin de l'article 4, qu'à l'expiration de leur mandat
les membres demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils aient
été remplacés.
M. Gratton: Lorsque le gouvernement procédera à la
nomination des membres du premier conseil d'administration, il sera
spécifié, pour chacun des membres, la durée de son mandat.
De façon générale, ce sera probablement la même au
début?
M. Joron: J'en ai l'impression. Comme je vous le disais tout
à l'heure, on n'a pas d'intentions arrêtées à cet
égard, mais cela m'apparaîtrait normal. Il y a quelques cas au
début, par exemple, où certains commissaires actuels pourraient,
sans que le gouvernement l'ait encore décidé, être
appelés à devenir membres du nouveau conseil d'administration
pour une durée équivalant au mandat non expiré, à
leur mandat actuel de commissaire non expiré qui peut être, dans
un cas, d'un an et neuf mois, par exemple, ou de deux ans et trois mois. (20 h
30)
En laissant l'article ouvert tel qu'il est exprimé là,
cela nous permettrait de faire coïncider la fin des mandats, tout
simplement, de transposer cela dans le nouveau conseil d'administration sans
difficulté. Autrement, on aurait une certaine difficulté; il y a
des questions d'âge de retraite qui se mêlent à tout cela et
des choses comme cela.
M. Gratton: Justement, M. le Président, à cet
effet, sans vouloir encarcaner le ministre dans des déclarations ou le
placer dans une situation où il se sentirait encarcané
éventuellement, est-ce que le ministre pourrait nous indiquer,
généralement parlant, quelles sont ses intentions
vis-à-vis des cinq commissaires actuels? D'abord, qui sont-ils et
combien chacun d'eux a-t-il encore de temps à servir dans son mandat?
C'est ce genre de considérations.
M. Joron: D'accord. Des cinq commissaires actuels, trois ont fait
carrière à l'intérieur de l'entreprise, depuis plusieurs
années. Ainsi, par exemple, M. Boyd, le président actuel, et M.
Monty qui était auparavant directeur général de
génie construction. M. Monty est un des commissaires. Auparavant, il
était directeur général en construction. Enfin, il y a M.
Lemieux qui était directeur général des finances. Les deux
autres commissaires n'ont pas fait carrière à l'intérieur
de l'entreprise. Il s'agit du notaire Gauvreau qui est commissaire depuis 1962
et de M. Paul Dozois qui est commissaire depuis 1969 également. Pour
trois d'entre eux, les mandats viennent à échéance quelque
part à la fin de mai 1979.
M. Gratton: Dans le cas de M. Dozois.
M. Joron: Oui, dans le cas de M. Dozois, dans le cas de M. Boyd
et dans le cas de M. Gauvreau. Dans les autres cas, celui de M. Monty, c'est un
peu plus loin que cela, c'est en 1984. M. Lemieux a été
nommé l'année dernière dans le cadre de l'ancienne loi,
donc obligatoirement pour dix ans.
M. Gratton: Dans le cas de M. Lemieux, par exemple, s'il a
été nommé obligatoirement pour une période de dix
ans, est-ce qu'on doit en conclure qu'il sera effectivement un des membres du
conseil d'administration?
M. Joron: Pas nécessairement. Tout cela n'est pas
figé, à l'heure actuelle. Évidemment, l'individu
concerné a toujours le loisir de souhaiter avoir telle ou telle fonction
dans la restructuration interne autre que celle qui concerne le conseil
d'administration, par exemple, le projet de loi ou la possibilité de
nomination du vice-président. Il se peut que certains des commissaires
actuels préfèrent aller à une fonction interne dans
l'entreprise plutôt qu'à une fonction au conseil d'administration.
Ce sera à eux d'en décider. Tout cela est ouvert dans le moment.
Cela n'a pas été négocié à l'avance.
M. Gratton: En supposant, comme je pense qu'il serait dans
l'ordre de le faire, que ce projet de loi soit adopté au cours des deux
ou trois prochaines semaines, à quel moment le ministre
prévoit-il que ces nominations pourront être faites?
M. Joron: Encore une fois, sans se lier à une date fixe,
je prévois que, normalement, le tout devrait être
complété avant la fin de l'année,
présumément pour l'automne, c'est-à-dire quelque part
entre le 21 septembre et le 21 décembre c'est un peu large
mais avant la fin de l'année très certainement.
Pour répondre plus largement encore à votre question, M.
le député de Gatineau. L'intention du gouvernement dans la
composition du conseil d'administration, comme je l'ai évoqué
sans être plus spécifique lors du discours en deuxième
lecture, c'est de faire bénéficier l'entreprise d'apports
extérieurs représentant différents secteurs
d'activité dans notre société, à l'exclusion des
deux membres qui sont nommés d'office, c'est-à-dire le
président-directeur général de l'Hydro-Québec et le
président-directeur général de la Société
d'énergie de la baie James, ainsi qu'un président du conseil
d'administration aussi; il en reste donc huit. Là, la porte est ouverte
pour prévoir des personnes représentant différents
milieux.
Par exemple, je ne sais pas, une personne représentant le milieu
financier, disons. Une personne pouvant apporter le témoignage ou
l'"input", si vous voulez, du milieu industriel. Une autre pouvant apporter, au
sens large, un apport du monde du travail. Une autre pouvant apporter un apport
au monde scientifique ou universitaire. Une autre pouvant apporter un apport du
monde qu'on pourrait appeler des consommateurs en général, ainsi
de suite. Ce serait de façon à procurer à l'entreprise, au
niveau de son conseil d'administration, le maximum d"'input" possible venant de
toutes sortes de secteurs de la société parce que
l'Hydro-Québec est devenue le plus important et le principal service
public au Québec et est en contact avec à peu près tous
les citoyens du Québec. Ses activités affectent directement ou
indirectement à peu près tous les secteurs d'activités au
Québec, que ce soit l'industrie, que ce soit la finance, que ce soient
les consommateurs comme tels, l'environnement, si vous voulez, ainsi de
suite.
Il nous est apparu important de rendre l'entreprise sensible à
tous ces secteurs. Ce n'était peut-être pas important il y a 30
ans de faire cela. Il y a 30 ans, l'entreprise avait une dimension infiniment
plus petite par rapport à la taille qu'elle a aujourd'hui. Elle
était moins impliquée dans l'ensemble de la vie du Québec
qu'elle l'est devenue aujourd'hui. Il nous est apparu important de
prévoir qu'un conseil d'administration pourrait être ainsi
composé de façon à apporter à l'entreprise le
maximum d'expérience possible venant de toutes sortes de milieux.
Étant entendu que, dans notre esprit évidemment, des
textes de loi ne parlent pas de ces choses, je veux bien aller plus loin avec
vous, si vous me le permettez il y a une qualité fondamentale
à respecter, à savoir qu'un conseil d'administration et une
entreprise comme cela, ce n'est pas un Parlement pour représenter, par
exemple, les régions, pour représenter les consommateurs, pour
représenter un tel. La provenance des membres du conseil
d'administration que je suis en train de vous décrire... Je n'y vais
pas, à ce conseil d'administration, à titre de mandataire d'une
partie de la société qui va défendre des
intérêts sectoriels. Il y a une qualité principale avant
toute chose, la qualité d'administrateur, parce que c'est une
entreprise. Une qualité qui, à mon avis, est sine qua non pour
accéder au conseil d'administration, en tout cas qui devrait guider le
lieutenant-gouverneur en conseil dans ses nominations, c'est la capacité
d'administrer une entreprise. C'est le premier critère.
Une fois ce critère satisfait, on va essayer de trouver du monde
qui peut apporter des témoignages variés et différents, de
façon à enrichir la vie de l'entreprise. C'est à peu
près cela dans les grandes lignes que nous avons comme intention en ce
qui concerne la formation du conseil d'administration.
M. Gratton: M. le Président, pourrais-je dire au ministre
que je souscris on ne peut plus complètement à sa façon de
voir les choses, c'est-à-dire d'avoir des compétences d'ordre
varié au sein du conseil d'administration, mais dont le critère
commun sera d'être de bons administrateurs? Je pense que l'expression la
meilleure est celle qu'a employée le ministre à savoir que ce
conseil d'administration n'est pas un Parlement mais qu'il est souhaitable que
les gens qui seront nommés par le lieutenant-gouverneur en conseil
possèdent
des qualifications spécialisées dans tous les domaines
dont il a parlé. Je suis complètement d'accord sur cela. Sur
cela, M. le Président, quant à nous, nous serions prêts
à adopter l'article 4, ou le paragraphe, ou l'alinéa 4 de
l'article 4.
M. Brochu: Cela va.
Le Président (M. Dussault): Vous voulez dire l'article 4
au complet.
M. Joron: Non, non.
M. Gratton: Non, je veux dire le nouvel... L'article 4
modifié par l'article 4, si vous me suivez.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Est-ce que vous
voulez dire par là que vous excluez pour le moment le dernier
paragraphe?
M. Gratton: Non, pas du tout. C'est adopté cela aussi.
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas d'autres...
M. Gratton: C'est que l'article 4 du projet de loi, M. le
Président, modifie les articles 4 à 11 de la loi. Quant à
l'article 4 de la loi qu'on est en train de modifier, on l'adopte, et on
voudrait passer à l'article 5 de la loi de l'Hydro-Québec.
Le Président (M. Dussault): Alors on se comprend bien, M.
le député. Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Joron: L'article 4 dans sa première partie qui est
entre guillemets.
M. Gratton: C'est cela.
M. Joron: Puis là on passe à l'article 5 entre
guillemets.
M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
M. Gratton: À l'article 5 entre guillemets, comme le dit
le ministre, on voit bien que le gouvernement a voulu donner à
l'Hydro-Québec une structure administrative qui est le plus
fidèlement possible conforme à celle que l'on retrouve dans les
entreprises privées. La seule différence c'est peut-être
à l'article 5 qu'on la retrouve, c'est-à-dire là où
le président du conseil d'administration est nommé par le
lieutenant-gouverneur en conseil plutôt que par le conseil
d'administration. Je devine d'avance les arguments que le ministre invoquera
à l'appui de cette façon de procéder, mais j'aimerais
quand même, pour les fins du journal des Débats, qu'il nous les
livre.
M. Joron: Effectivement, dans les corpora- tions privées,
les actionnaires, en assemblée annuelle, élisent un conseil
d'administration. Ensuite, le conseil d'administration se réunit et
nomme un président du conseil. Par la suite, le conseil nomme un
président, "chief executive officer" ou directeur général
et un vice-président, s'il y a lieu, et ainsi de suite.
Dans ce cas-ci, l'actionnaire, c'est l'État du Québec,
c'est l'ensemble des citoyens du Québec à travers leur
État. Le conseil créé est évidemment nouveau par
rapport à l'ancienne loi. L'ancienne commission cumulait à la
fois le rôle d'être un conseil d'administration, mandataire des
actionnaires pour protéger leur intérêt et surveiller
l'orientation de l'entreprise, mais, en même temps, elle se trouvait
à être érigée en comité exécutif; elle
cumulait les deux fonctions. On a séparé les deux notions et le
conseil d'administration a la mission plus large d'assurer les relations entre
l'entreprise et son actionnaire qui est le gouvernement. Il y a une autre
exception à cela; c'est un modèle qui se rapproche, si vous
voulez, du modèle corporatif traditionnel, mais cela n'en est pas un,
non plus. Sinon, le président-directeur général
lui-même serait également nommé par le conseil
d'administration et non par le gouvernement.
Cela reste, évidemment, une entreprise d'État, ce qui lui
confère un statut ou, enfin, lui donne un modèle structurel quand
même différent, bien que se rapprochant davantage de l'entreprise
privée. (20 h 45)
Le rôle du président du conseil d'administration, je le
vois comme ceci. C'est lui d'abord la loi le dit qui est
chargé ou responsable des relations entre l'actionnaire qui est
l'État le gouvernement et l'entreprise. C'est lui qui doit
donc voir au bon fonctionnement du conseil d'administration. Ce conseil a comme
tout conseil d'administration, à approuver les règlements de
l'entreprise que cette dernière doit, par ailleurs, soumettre au
lieutenant-gouverneur en conseil. C'est mutatis mutandis la façon de
procéder dans une corporation privée. Quand un conseil
d'administration décide de modifier les règlements de la
compagnie, les modifications aux règlements sont soumises à
l'assemblée annuelle des actionnaires.
Le rôle du conseil d'administration est donc de surveiller la
bonne marche et la bonne gestion de l'entreprise, de voir si elle répond
fidèlement au mandat que la loi lui confie, aux orientations
générales que son actionnaire lui a données.
Au-delà de tout cela, pour résumer, le rôle du
président du conseil d'administration devient en sorte un peu celui
presque d'un chef d'orchestre: voir à l'harmonie dans le fonctionnement
de l'entreprise. C'est à lui en fait et cela dépendra
évidemment de sa compétence et de ses qualités de
voir à ce que l'entreprise fonctionne de façon harmonieuse, et
que sa gérance traduise les orientations que le gouvernement a voulu lui
donner par ses politiques générales, d'une part, et qu'elle
remplisse fidèlement son mandat. En fait, c'est à peu près
comme cela que je le vois.
M. Gratton: M. le Président, oui, je trouve que
jusque-là, il n'y a pas de problème, sauf que le président
du conseil d'administration, ce chef d'orchestre dont parle le ministre,
fournit également au gouvernement et là je voudrais qu'on
soit complètement objectif dans la discussion une espèce
de façon aussi de contrôler, ou, en tout cas, c'est un
interlocuteur privilégié pour le gouvernement, ce qui a souvent
manqué, à mon avis, dans le passé. Le gouvernement devait,
dans le passé, agir par l'entremise du PDG de l'Hydro-Québec, et
Dieu sait que plusieurs prédécesseurs du ministre actuel n'ont
pas toujours été très heureux des relations qu'ils
entretenaient avec ce personnage, quel qu'il soit.
Le fait demeure que nous avons le souci, qui est sûrement
partagé par le ministre, en tout cas qui le serait d'autant plus s'il se
retrouvait du côté de l'Opposition plutôt que du
côté ministériel aujourd'hui, le souci quand même
très profond de notre part de faire en sorte qu'on ne fournisse pas au
gouvernement la possibilité ou même la tentation de
s'ingérer dans l'administration courante de l'Hydro-Québec. On
sait fort bien, en tout cas on devine, que si le gouvernement devait se laisser
tenter d'intervenir au niveau de l'administration courante, c'est
sûrement par le biais ou par l'entremise du président du conseil
d'administration qu'il aurait lui-même nommé et qui ne
relèverait de personne d'autre que du lieutenant-gouverneur en conseil
que cette espèce de contrôle ou que cette influence pourrait
s'exercer.
J'aimerais que le ministre explique davantage comment il entrevoit cette
relation entre le gouvernement et le conseil d'administration par le biais de
son...
M. Joron: Non, je comprends très bien ce que vous voulez
dire. C'est la raison pour laquelle d'ailleurs je ne pense pas rien
qu'à nous mais à n'importe quel gouvernement qui suivrait
pour éviter cette tentative, le projet de loi a voulu spécifier
que la gérance et la direction des affaires de l'entreprise
appartenaient au président-directeur général et non au
président du conseil d'administration.
Remarquez que, même aujourd'hui, malgré tout ce que vous
avez évoqué de l'histoire passée, les règlements,
avant que ce projet de loi soit en vigueur, les règlements de l'actuelle
Commission hydro-électrique de Québec doivent être
approuvés par le lieutenant-gouverneur en conseil, déjà
aujourd'hui. Alors, en pratique, si vous voulez, si le gouvernement voulait,
pour une bizarre de raison, faire de l'obstruction systématique ou
s'ingérer dans la gestion quotidienne de l'Hydro-Québec, il a
toujours eu le pouvoir de le faire, par son pouvoir d'adopter ou de ne pas
adopter les règlements.
Quant à cela, cela ne change pas grand-chose finalement. Mais il
n'y a pas moyen de trancher entre deux choses; il reste un fait, c'est que
l'État, représenté par un gouvernement, c'est
l'actionnaire. Or, l'actionnaire ne veut pas se départir de ses pouvoirs
normaux de contrôler son entreprise, au bout de la ligne. Il peut faire
en sorte qu'il confie à des personnes "at arm's length", comme on le dit
en anglais, la gestion courante des choses d'une entreprise. Mais, même
dans l'ancienne loi, le gouvernement n'avait jamais renoncé à
son... D'abord, c'est lui qui nommait les personnages en question et c'est lui
qui approuvait les règlements de toute façon.
En d'autres mots, pour répondre à votre question, je pense
que, si un gouvernement voulait s'immiscer dans la gestion quotidienne des
affaires de l'Hydro-Québec, d'abord il aurait de la difficulté
à le faire. Par personne interposée, il pourrait le faire, mais
ce n'est pas par la présidence du conseil qu'il pourrait le faire. C'est
davantage par l'individu qu'il nommerait comme président-directeur
général qu'il pourrait le faire, parce que la loi confie la
gestion des affaires courantes de l'entreprise, très clairement, au
président-directeur général. Ultimement, si ce
n'était pas par personne interposée, ce serait par obstruction,
en ne voulant pas adopter les règlements de l'entreprise ou des choses
du genre.
M. Gratton: M. le Président, je ne voudrais sûrement
pas laisser aux membres de la commission l'impression qu'on s'oppose, de
quelque façon que ce soit, à ce que j'ai appelé, en
deuxième lecture, l'harmonisation des politiques
énergétiques de l'Hydro-Québec avec celles du
gouvernement. À notre avis, s'il devait y avoir un plus fort entre les
deux, quant à renonciation et à la formulation d'une politique
énergétique, nous préférerions d'emblée que
ce soit le gouvernement qui soit le plus fort, plutôt que
l'Hydro-Québec, quel que soit le gouvernement, incluant celui qui est
devant nous ce soir.
Cela étant dit, on voudrait se rassurer et je le dis, avec
beaucoup de candeur, avec le ministre actuel, je n'ai pas tellement de
réserves vis-à-vis de l'intervention ou de l'ingérence
possible du gouvernement, que ce soit par le biais du président du
conseil d'administration ou de quelque autre personnage ou quelque autre
structure. Mais le fait demeure qu'il me semble que, si l'Hydro-Québec a
atteint le statut qu'elle a atteint dans le passé, si la cote qu'elle
reçoit partout, non seulement dans le domaine financier, mais à
tous les points de vue, est aussi élevée, c'est, je pense, en
grande partie dû à son autonomie dans le passé
vis-à-vis du gouvernement. On ne voudrait sûrement pas que le
gouvernement se trouve quelque façon que ce soit je ne pense pas
qu'il en soit question dans le projet de loi comme tel de s'immiscer
dans l'administration courante, au niveau des nominations, au niveau de la
réglementation, même si, comme le ministre le dit. il pourrait
toujours le faire par le biais de l'approbation du lieutenant-gouverneur, dans
les règlements.
M. Joron: Je comprends parfaitement le souci du
député de Gatineau. Effectivement, ou bien l'entreprise est un
service public qui s'administre de façon autonome, ou bien c'est un
ministère administré directement par le pouvoir politique.
Ce n'est évidemment pas ce qu'on désire. Je pense que
l'autonomie de l'entreprise, dans sa possibilité de gérer ses
affaires de façon autonome, sans immixtion du pouvoir politique, est
aussi garantie dans le projet de loi actuel qu'elle ne l'était dans
l'ancienne loi, mais que le projet de loi actuel permet une meilleure
harmonisation avec, non seulement le gouvernement, mais permet à
l'entreprise comme on le disais plus tôt d'avoir des canaux
de communication meilleurs, non seulement avec le gouvernement, mais avec
l'ensemble de la population qui est représentée par
différents secteurs d'activité. On a là le meilleur des
deux côtés, finalement, le compromis idéal.
M. Gratton: M. le Président, adopté...
Le Président (M. Dussault): Pour les besoins
présents, nous allons parler de sous-articles, pour faire la
différence avec l'article. Est-ce que le sous-article "5 est
adopté?
M. Brochu: Oui. M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle le
sous-article "6.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle le
sous-article "7.
M. Gratton: Ici, M. le Président, j'aimerais demander au
ministre pourquoi il a cru bon de suggérer qu'on parle d'un quorum qui
est de moins que la majorité des membres du conseil.
M. Joron: En fait, c'est une question de nombre. Si on tient pour
acquis qu'il faut que ce soit un chiffre impair, si ce n'est pas cinq, il faut
que ce soit sept. Sept sur onze, c'est déjà une proportion assez
élevée. Si le nombre avait été de quinze, par
exemple, on aurait pu choisir non pas huit il aurait fallu un nombre
impair mais sept, ce qui aurait été tout juste en
deçà de la moitié. La pratique dans les conseils
d'administration, généralement, si on est à la
majorité ou... Selon l'expérience courante mais le nombre
est restreint de cinq commissaires, le quorum est de trois, à
l'heure actuelle.
Déjà, à temps plein, dans les périodes de
vacances, dans les périodes d'absences, où les membres de la
commission ont des mandats particuliers, souvent, c'est difficile d'avoir trois
personnes qui ne s'occupent que de cela. Lorsqu'il y en aura onze, dont
certains pourront être à temps partiel, je pense à un
quorum de cinq; demander plus, c'est risqué que des séances
soient remises.
En passant, je m'excuse, je voulais vous présenter M. Jean
Boulanger, directeur du contentieux de l'Hydro-Québec.
M. Gratton: M. le Président, qu'on se reporte à la
formulation de l'article 8 de la loi existante, que vous me permettrez de
citer: "La majorité des membres de la commission forme quorum aux
séances; toute décision requiert l'assentiment de la
majorité absolue des membres." Quant à nous, je comprends bien
les réserves qu'exprime le chef du contentieux de l'Hydro-Québec
vis-à-vis de la difficulté d'obtenir la présence d'une
majorité des membres du conseil d'administration, en l'occurrence,
présentement, des membres de la commission.
Le fait est qu'en principe, il est assez difficile d'argumenter que l'on
doive réduire le quorum à moins de la majorité absolue,
parce qu'à ce moment-là, pourquoi ne pas le porter à
trois. On serait sûr qu'il n'y aurait jamais de difficulté,
puisqu'on devrait, j'imagine, supposer que le président du conseil
d'administration et les deux PDG seraient toujours, ou presque toujours
disponibles et pourraient très facilement prendre toutes les
décisions nécessaires.
Quant à nous, M. le Président, nous serions beaucoup plus
rassurés. Je conviens qu'il puisse y avoir des diffïcultés
à obtenir qu'une majorité des commissaires ou des membres du
conseil d'administration soient présents, mais il me semble que le
gouvernement devra s'assurer, au moment des nominations, que les gens qui sont
nommés soient le plus disponibles possible. Nous serions beaucoup plus
à l'aise, M. le Président, sans en faire une motion d'amendement
de façon formelle, si le quorum était de la majorité. (21
heures)
En fait, ce que nous suggérerions, ce serait strictement de
conserver la formulation de l'article actuel. Il n'y aura même pas besoin
de faire d'amendement. On pourrait se servir, au sous-article "7, de la
formulation de l'article 8 de la loi actuelle, soit: "la majorité des
membres de la commission forme quorum aux séances". Il nous
apparaît que la deuxième partie de l'article: "toute
décision requiert l'assentiment de la majorité absolue des
membres", est un principe valable que l'on devrait conserver dans la loi.
M. Joron: Remarquez que je n'ai pas d'objection de principe
à augmenter le chiffre de cinq.
En fait, je ne voudrais pas que l'on crée, par la loi, des
exigences telles qu'en certaines circonstances ce ne sera pas le fait la
plupart du temps, mais je pense à la séance du mois d'août,
au milieu des vacances une majorité de six ou de sept soit
difficile à réunir. Cela oblige à reporter la
séance de quelques semaines. C'est embêtant. On se crée une
difficulté additionnelle, je pense. Bien que je n'aie pas d'objection de
principe, je ne vois vraiment pas ce qu'on gagne.
M. Gratton: Dans la Loi d'Hydro-Québec je m'excuse
d'avance de mon ignorance est-ce qu'il y a des décisions de la
commission actuelle, outre l'exigence de l'article 8, qui requièrent
l'assentiment de la majorité des commissaires?
M. Joron: Non.
M. Gratton: De toute façon, elle est déjà
assurée parce que le quorum est de trois. Si on devait adopter le texte
tel que soumis, est-ce qu'il y aurait des décisions qui ne pourraient
pas être prises par le quorum de cinq?
M. Joron: Dans le moment, le point le plus délicat, c'est
la question des emprunts qui doivent être faits à des dates bien
précises et qui ne souffrent pas de délais ou de retards. La
raison pour laquelle nous étions d'accord pour que ce soit cinq sur
onze, ce sont les difficultés qu'on avait avec trois sur cinq et puis
l'obligation, dans certains cas, de remettre des séances dans des
périodes cruciales comme les vacances ou les périodes où
les commissaires doivent s'absenter.
Démocratiquement, c'est sûr que c'est mieux sept que cinq
tout le monde va être d'accord avec cela mais, en pratique,
pour des raisons d'efficacité administrative, je pense que
l'intérêt veut que ce soit cinq, compte tenu de la composition
future du conseil et du fait qu'il y aura des gens à temps partiel.
Il y a une majorité de gens de l'extérieur
là-dedans. Ce que dit M. Boulanger me fait penser à un cas, le
cas des emprunts où il faut une approbation du conseil. Vous savez
comment cela se fait. C'est en train de se négocier, que ce soit sur
n'importe quelle place financière dans le monde, à New York,
à Tokyo, à Zurich, à Londres et ainsi de suite. Quand une
négociation achève, c'est le coup de téléphone et
il faut l'approbation du conseil. Si on est mal pris, j'ai peur qu'à
sept, on se crée des emmerdements pour rien. Prenez le Conseil des
ministres, par exemple. Il y a 27 membres du Conseil des ministres. Le quorum
est de cinq.
M. Gratton: Prenons l'Assemblée nationale où on est
110. On a un quorum de 30 et on a des difficultés. Je n'en ferai pas une
grande discussion de principe, moi non plus, M. le Président. Les
explications qu'on nous fournit, quant à moi, sont satisfaisantes. Comme
il s'agira sûrement de gens sérieux qui seront membres de ce
conseil d'administration, nous sommes prêts à adopter le
sous-article "7.
Le Président (M. Dussault): L'article."7 est-il
adopté? Adopté. J'appelle l'article "8.
M. Joron: C'est l'article, évidemment, qui prévoit
que la président-directeur général de la
société est responsable de l'administration et de la direction de
la société dans le cadre, bien entendu, des règlements
adoptés par le conseil d'administration.
M. Gratton: M. le Président, là encore, il s'agit
de la formulation "pour une période n'excédant pas cinq ans".
Est-ce que le ministre est tout à fait à l'aise avec cette
formulation?
M. Joron: Oui, je le crois. Encore une fois, c'est un peu ce
qu'on disait par rapport aux membres du conseil...
M. Gratton: C'est en sens inverse que je pose la question. Ne
serait-il pas préférable que le lieutenant-gouverneur en conseil
puisse nommer un président pour plus de cinq ans?
M. Joron: Non, je ne le crois pas. Remarquez qu'à cinq
ans, on est probablement à la limite. Là on ne parle plus des
membres du conseil d'administration qui sont des gens venant de
l'extérieur de l'entreprise et non permanents et qui sont
rémunérés par jetons de présence ou en horaires;
enfin, ce ne sont pas des salaires. Pour l'individu en question, ce n'est pas
un revenu complet en soi. Alors que dans le cas du président-directeur
général de l'entreprise, j'imagine mal qu'on puisse faire une
proposition à quelqu'un de devenir président-directeur
général d'une entreprise, enfin quitter une fonction pour en
assumer une nouvelle comme principale fonction, job à temps plein, si
vous voulez, et lui dire: On vous nomme pour six mois ou pour un an et demi. Il
n'y a personne qui accepterait une proposition semblable, j'ai
l'impression.
D'autre part, aller plus loin que cinq ans, encore une fois, cela nous
apparaît excessif. Dans la pratique courante, c'est à peu
près disparu de la plupart des sociétés d'État,
enfin, plus récemment créées. On n'a plus de termes aussi
longs qu'on pouvait avoir autrefois et qui s'inspiraient d'ailleurs des
organismes quasi judiciaires. C'étaient des termes beaucoup plus longs.
Je pense que la formulation actuelle est normale et ne pose pas de
difficultés.
M. Gratton: M. le Président, le ministre a employé
l'expression "job à temps plein". Effectivement, on sait que le PDG de
l'Hydro-Québec ne sera sûrement pas quelqu'un qui ferait cela
à temps partiel, genre "moonlighting". Est-ce que le ministre ne croit
pas qu'il serait peut-être opportun de le spécifier dans le texte
de loi que le PDG devra être une personne à temps plein?
M. Joron: Effectivement, cela n'y est pas? Ce que me soufflent
mes conseillers juridiques, c'est qu'il a été estimé que,
comme cela fait partie des modalités du contrat de travail de l'individu
en question, normalement, cela pourrait être déterminé par
règlement. Remarquez que cela m'apparaît tellement normal et
impensable autrement.
M. Gratton: Oui, d'ailleurs, c'est tellement normal et impensable
qu'on fasse autrement que, par exemple, au chapitre 21 des Lois de 1973, dans
le cas de REXFOR, on l'a spécifié.
M. Joron: Spécifié.
M. Gratton: M. le Président, sans nous formaliser outre
mesure, il me semble que c'est important. C'est évident qu'on peut
adopter le règlement
qu'on veut, mais si, effectivement, c'est évident, et si,
effectivement, il n'est pas question de procéder autrement, pourquoi ne
pas clarifier...
M. Joron: Je n'ai pas d'objection.
M. Gratton: ... au moment où on y est? Je proposerais, M.
le Président, que le deuxième alinéa du sous-article "8
soit amendé attendez une seconde en ajoutant
l'alinéa suivant: Le président-directeur général
et c'est d'ailleurs le texte qu'on retrouve à la Loi de REXFOR
doit s'occuper exclusivement du travail de la société et
des devoirs de ses fonctions.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que vous pouvez me
donner le texte, M. le député de Gatineau? Pour les fins du
journal des Débats, il faudrait donc ajouter, après les deux
alinéas du sous-article 8, le texte suivant: Le
président-directeur général doit s'occuper exclusivement
du travail de la société et des devoirs de ses fonctions.
M. Joron: Si les membres de la commission le permettent, on
pourrait peut-être demander c'est d'ordre technique
à M. Brière d'intervenir.
Effectivement, on retrouve cela dans plusieurs lois mais on essaie de
trouver une meilleure formulation parce que, légalement, cela veut dire
qu'une personne ne peut pas s'occuper de sa famille, ne peut pas s'occuper
d'autre chose, si vous regardez cela. Mais on trouve cela dans plusieurs
lois.
M. Gratton: Oui.
M. Joron: L'autre formulation que l'on trouve qui cause autant de
problèmes c'est celle qui dit que quelqu'un ne peut s'occuper d'aucune
autre fonction, ce qui a pour effet d'empêcher quelqu'un d'être
membre d'une commission scolaire ou d'être marguillier, etc. Alors,
l'attitude devant ces difficultés a été de ne rien mettre,
en tenant pour acquis que c'était évident qu'on ne pouvait pas
être PDG de l'Hydro-Québec sans faire cela à temps plein.
Moi, je vous explique la raison technique, cela n'a rien à voir avec le
reste.
M. Gratton: Je l'accepte volontiers, sauf que je suis sûr
qu'on n'a pas eu de difficulté à recruter un PDG pour REXFOR, par
exemple, parce que cette disposition était incluse dans sa loi
constitutive.
M. Joron: On a eu des problèmes une fois qu'il a
été nommé, pas lui en particulier, mais une fois que les
gens ont été nommés; à partir de ces dispositions
législatives, les actes qu'ils ont pu poser à un autre titre ont
été contestés.
M. Gratton: Vous savez, M. le Président, je
préfère de loin aplanir ces difficultés après que
le bonhomme est nommé, des difficultés qui sont d'ordre de lui
demander: Est-ce qu'il y a un conflit d'intérêts à ce que
vous soyez marguillier en même temps que PDG de l'Hydro-Québec,
par exemple? C'est mieux que d'avoir les difficultés contraires, qui
seraient celles de nommer on sait bien que c'est évident. C'est
tellement évident qu'on ne veut pas l'inclure, et je comprends fort bien
les difficultés techniques, sauf que moi à titre de membre de
l'Opposition, à titre de "législateur", je
préférerais de loin qu'on ait, sinon ce texte que je propose, un
texte amélioré, mais que ce soit inscrit dans la loi.
M. Joron: Je pense que le député de Gatineau, non
pas à titre de membre de l'Opposition mais à titre de juriste,
parce que si ma mémoire est fidèle il est avocat
également...
M. Gratton: Absolument pas et je m'en défends bien.
M. Brochu: Pas d'accusation.
M. Joron: Pas d'accusation. Il y aurait une autre formulation,
parce qu'en vérité, dans les premiers avant-projets, on avait
retenu cette formule mais elle nous posait constamment des difficultés
d'ordre juridique. C'est pour cela qu'au bout de la ligne on a dit: Puisque
c'est si évident que cela, ne le disons simplement pas et ne nous
créons pas des embêtements outre mesure. On aurait pu dire, par
exemple: Doit consacrer la majeure partie de son temps aux affaires de la
société, ce qui n'exclut pas d'être marguillier ou je ne
sais pas. Si on pensait à M. Boyd, à l'heure actuelle, il est
également membre du conseil d'administration de SIDBEC, il vient
d'être nommé récemment. Si c'est trop strict, il y a
quasiment un conflit. Si on emploie une formule plus souple comme dire: La
majeure partie de son temps, cela me paraît plus faible même de
dire cela que de ne rien dire du tout. Dire: La majeure partie de son temps,
cela a quasiment l'air de dire: Du moment que le bonhomme passe 51% de ses
heures de travail là, il a satisfait aux exigences de la loi, alors
qu'en réalité on sait bien que c'est une fonction à temps
plein, comme on l'entend au sens commun du mot. J'ai l'impression que, si on
voulait éviter les difficultés juridiques, on ne pourrait faire
autrement que dire: Passe la majeure partie de son temps et, si on disait cela,
ce serait plus faible que ne rien dire du tout.
M. Gratton: Entre nous, M. le Président, quelle que soit
la formulation, tout le monde reconnaît qu'il est évident que le
PDG de l'Hydro-Québec devra être une personne à temps
plein. Sûrement que la position de marguillier ou de commissaire
d'écoles du candidat éventuel PDG ne l'empêchera pas
d'accepter le poste de PDG de l'Hydro-Québec, si ceia devait être
interprété comme la nécessité pour lui de
démissionner comme commissaire d'écoles ou comme marguillier. (21
h 15)
II me semble que les précédents sont là, il y a
sûrement et Dieu sait qu'il y en a des raisons
valables à l'appui de l'insertion de cette disposition dans les
lois constitutives. Je vous avoue que les difficultés techniques
auxquelles ont fait allusion... Je dirais même au ministre que la
suggestion qu'on nous avait faite, c'était d'avoir la même
disposition à l'égard du président du conseil
d'administration.
M. Joron: Ce serait une façon indirecte de le dire. Ce
serait de réconcilier...
M. Gratton: Je m'excuse, je n'ai pas saisi.
M. Joron: Qu'il ne peut occuper aucune autre fonction à
plein temps, mais cela n'est pas aussi exclusif.
M. Gratton: Je n'aurais pas d'objection à ce qu'on modifie
en conséquence.
M. Joron: Si le député de Gatineau veut bien, on
pourrait peut-être suspendre le sous-article "8 pendant que les juristes
pourraient mettre au point une formule à sa satisfaction et on pourrait
y revenir un peu plus tard.
M. Gratton: Oui, d'accord. On me souffle, de ce
côté, qu'effectivement la formulation, telle qu'on vient de
l'exprimer, en fin de compte ne voudrait absolument rien dire parce qu'on
pourrait, à ce moment-là, occuper trois postes différents
et quand même répondre aux exigences d'une telle formulation.
Suspendons le sous-article pour le moment, M. le Président; je
suis certain qu'on...
M. Joron: D'accord.
M. Brochu: Avant de suspendre, me permet-triez-vous une
suggestion pour fins de discussion...
M. Joron: Oui, sûrement.
M. Brochu: ... des légistes qui écoutaient tout
à l'heure. J'ai une proposition et la voici: "Le
président-directeur général doit avoir pour fonction
principale de s'occuper du travail de la société et des devoirs
qui s'y rattachent". À ce moment-là, cela n'élimine pas
complètement les autres fonctions qu'il pourrait occuper, mais cela
donne une connotation d'une primauté accordée à cette
fonction en particulier.
M. Joron: Oui.
M. Brochu: Ce serait peut-être un moyen terme; en tout cas,
je vous le suggère peut-être pour fins de...
M. Joron: Vous en avez pris bonne note. On y reviendra tout
à l'heure.
Le Président (M. Dussault): Nous suspendons le
sous-article "8. Dois-je comprendre, M. le député de Gatineau,
que le travail se ferait dans l'esprit que vous retirez l'amendement que vous
aviez soumis?
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Alors, l'amendement
de M. le député est retiré. Nous suspendons le
sous-article "8 et j'appelle le sous-article "9.
M. Gratton: Adopté, quant à nous, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Le sous-article "9 est
adopté. J'appelle le sous-article "10.
M. Brochu: Au sous-article "10...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Richmond.
M. Brochu: Lors de la discussion en deuxième lecture,
j'avais émis certains commentaires au ministre concernant
précisément ce sous-article qui concerne la nomination des
vice-présidents. Dans le sous-article, tel que proposé dans le
projet de loi 41, on lit ce qui suit: "Le conseil d'administration peut nommer
des vice-présidents, un secrétaire, etc.. " II n'y a donc pas de
limitation à la nomination du nombre de vice-présidents. C'est
surtout une question de principe, de cohérence par rapport à
d'autres approches que le gouvernement fait actuellement dans d'autres domaines
où on tente de limiter certaines dépenses. Je comprends que la
nomination d'un ou deux vice-présidents supplémentaires
n'implique pas des sommes énormes, compte tenu de l'ensemble du budget.
Cependant, comme je l'ai mentionné au ministre à ce
moment-là, on s'apprête peut-être à demander à
l'ensemble de la fonction publique de restreindre un peu son appétit et
de limiter ses dépenses. À ce moment-là, n'y aurait-il pas
lieu de fixer le nombre de vice-présidents à deux au conseil
d'administration, comme cela se fait en pratique?
C'est simplement par souci de cohérence par rapport à
l'ensemble des politiques.
M. Joron: M. le Président, je comprends le souci du
député de Richmond et je le partage également. Bien qu'il
m'apparaisse difficile de fixer un nombre dans le projet de loi parce qu'on ne
parle pas d'une entreprise de petite taille, évidemment. Il s'agit en
fait, par son actif, de la plus grosse entreprise au Canada.
M. Brochu: C'est cela.
M. Joron: Avec un actif d'au-delà de $10 milliards, il n'y
a pas une entreprise au Canada, quelle qu'elle soit, même Bell Canada ou
Canadien Pacifique, qui soit plus importante que l'Hydro-Québec.
Même si on considère, si on regarde cela du point de vue des
investissements, l'année
prochaine et cette année avec près de $3 milliards
d'investissements, l'Hydro-Québec va faire à peu près
autant d'immobilisations que General Motors en fait dans le monde entier. Dans
le cas de General Motors, je pense qu'il y a quelque chose comme une trentaine
de vice-présidents. Rendu à cette taille-là, combien en
faut-il à l'Hydro-Québec? Je vous avoue, d'abord, que ce n'est
pas au ministre d'en décider parce que ce n'est pas lui qui gère
l'entreprise; ce sera au conseil d'administration de le faire, après
avoir reçu, évidemment, des suggestions du
président-directeur général qui voudra possiblement
procéder à une réorganisation. C'est quelque chose que la
loi ne prévoit pas, mais que la loi permet, c'est un des buts
souhaités d'ailleurs par l'entreprise elle-même.
Il faut dire qu'à l'heure actuelle, il n'y a pas de
vice-président. Il y a cinq commissaires qui sont à la fois
conjointement et solidairement un petit peu, si on peut prendre une analogie
boiteuse comme le sont toutes les analogies les trois personnes de la
Sainte-Trinité ne font qu'une les cinq commissaires ne font que
la commission. La commission c'est tout, c'est le conseil d'administration,
c'est le comité exécutif, c'est tout à la fois. Tout est
dans la commission. Sous la commission, il y a 35 directeurs
généraux qui se rapportent à la commission à
l'heure actuelle. Ils ne s'appellent pas "vice-présidents " mais, en
fait, la structure de l'entreprise est divisée en 35 cases, si vous
voulez, et les 35 se rapportent à la commission. C'est beaucoup trop,
alors cela rend, si vous voulez, la responsabilité des uns et des autres
un peu diffuse.
J'imagine qu'une réorganisation va prévoir que ces 35
directions générales actuelles ou directions-conseils vont
être regroupées en familles. Il peut y en avoir quatre, cinq ou
six qui tournent autour du même sujet et qui pourraient être
regroupées dans une famille sous un vice-président, etc. Alors,
quel est le nombre optimal de vice-présidents? Je peux vous dire
à l'oeil comment je le vois: il est probablement quelque part entre six
et dix, sept ou huit pour être encore plus précis, mais le fixer
dans la loi tout de suite, par exemple si on disait un maximum de cinq et tout
à coup on s'apercevait que c'est six que cela prend, on serait
embêté inutilement.
C'est pour cela que je pense qu'il est difficile de faire autrement que
de conserver la phraséologie du projet de loi actuel. Mais je comprends
parfaitement votre souci; on le partage également et c'est ce à
quoi on veut en venir par ces regroupements que je viens de vous expliquer. Je
peux vous dire qu'on part de loin, on part de 35 directions
générales, puis on va essayer de...
M. Brochu: Réduire à dix, en fait, ou douze.
M. Joron: Oui, à moins de dix. C'est ce qui nous
apparaît, ce qui me semble à moi, encore une fois et ce
n'est pas le ministre qui est directement responsable de la gestion quotidienne
de l'Hydro, mais après de multiples conversations que j'ai eues avec les
commissaires actuels, avec le président actuel et avec grand nombre de
ces 35 directeurs être un consensus à peu près
général dans l'entreprise à l'heure actuelle que la
façon la plus rationnelle de procéder, ce serait de
procéder à des regroupements qui nous donneraient, à la
fin, six, sept, huit, peut-être neuf directions, mais guère plus
à mon avis.
C'est pour cela que, comme c'est impossible et ce n'est pas de mes
affaires, en un sens, de régler la gestion interne de l'entreprise, vaut
mieux laisser l'affaire ouverte.
M. Brochu: Là-dessus j'avais posé la question
l'autre jour, dans un sens général de cohérence avec
l'ensemble d'autres lois, mais disons que je comprends les arguments que le
ministre apporte ici, c'est tout à fait logique. Il s'agit d'avoir un
souci de bon fonctionnement dans les affaires et j'accepte cela. Adopté
quant à moi, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Le sous-article "10 est-il
adopté?
M. Brochu: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle le
sous-article "11.
M. Gratton: Adopté quant à nous, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Est-il adopté? M.
Brochu: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle le
sous-article "11a.
M. Gratton: Quant à nous, M. le Président, on
pourrait adopter l'ensemble des sous-articles "11a et "11d.
Le Président (M. Dussault): Les sous-articles "11a et "11d
sont-ils adoptés?
M. Brochu: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Puisque nous avons en suspens
le sous-article "8..., il est impossible, pour le moment, d'adopter globalement
l'article 4. Nous suspendons donc le vote sur l'article 4 et j'appelle
l'article 5.
M. Gratton: Si je comprends bien, M. le Président,
à l'article 5, il s'agit d'un article de concordance. Il serait
adopté, quant à nous.
M. Joron: C'est la traduction de l'article 5, où les mots
"commission", "commissaires" sont remplacés par leurs
équivalents.
Le Président (M. Dussault): L'article 5 est-il
adopté?
M. Brochu: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 6.
Conflits d'intérêts
M. Gratton: À l'article 6, M. le Président, il est
question des conflits d'intérêts. Forcément, il est
nécessaire, maintenant que certains membres du conseil d'administration
ne sont pas nécessairement à temps plein, de faire la distinction
entre les membres à temps plein et ceux qui ne le sont pas.
La suggestion nous avait été faite de proposer que les
mêmes dispositions s'appliquent aux membres qui sont à temps
partiel que celles qui s'appliquent aux membres à temps plein,
c'est-à-dire les deux PDG.
Quant à moi, il me semble que ce serait là astreindre,
imposer des... Mais j'aimerais quand même que le ministre m'accorde tout
au moins que peut-être pas lui, mais certains de ses collègues de
l'ancienne Opposition, s'ils étaient assis à ma place ce soir, en
nous replaçant il y a deux ans, auraient probablement fait un long
débat pour qu'il en soit ainsi.
M. Joron: Pensez-vous?
M. Gratton: J'en suis convaincu, M. le Président. En fait,
c'est simplement pour souligner que le réalisme de l'exercice du pouvoir
est très évident dans la formulation de l'article 6 du projet de
loi. Quant à nous, il pourrait être adopté
immédiatement.
Le Président (M. Dussault): L'article 6 est-il
adopté?
M. Brochu: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 7.
Renseignements sur les activités
M. Gratton: Là, je pense, M. le Président, qu'aux
articles 7 et 8, on entre dans le vif du sujet qui a fait l'objet de nos
remarques en deuxième lecture.
J'aimerais, si le ministre le veut bien, qu'il élabore quelque
peu sa conception de la portée de cet article 7, là où on
crée pour la société l'obligation de fournir au ministre
tout renseignement qu'il requiert sur ses activités ou celles de ses
filiales.
M. Joron: Ce n'est peut-être pas celui-là sur
lequel...
M. Gratton: On pourrait peut-être traiter des deux en
même temps, si le ministre le veut.
M. Joron: Oui, si vous le voulez. Enfin, l'article 7 provient du
fait qu'anciennement aucun minis- tre, selon la loi, n'était responsable
de l'application de la Loi de l'Hydro-Québec. La seule obligation qui
était faite était celle faite au ministre des Richesses
naturelles de déposer devant l'Assemblée nationale le rapport
annuel de I'Hydro-Québec. À toutes fins pratiques, c'était
cela.
Le ministre des Richesses naturelles, anciennement, n'était pas
responsable de l'application de la loi. C'était l'Assemblée
nationale, en d'autres mots, le contact entre l'État et son entreprise
était très indirect et par le biais de l'Assemblée
nationale, le ministre ayant ce rôle étant celui qui, à
l'Assemblée nationale, transmettait à l'Assemblée
nationale les documents que l'entreprise était tenue par la loi de
fournir à l'Assemblée nationale. (21 h 30)
Le nouveau projet de loi rend un ministre spécifique, sans le
nommer, mais visiblement celui de l'énergie, si un ministère de
l'Énergie est créé, le ministre responsable, on dit que le
ministre que le lieutenant-gouverneur en conseil désigne est normalement
celui qui est responsable des questions énergétiques; on le rend
responsable de l'application de la loi. C'est évidemment beaucoup plus
fort que sous l'empire de l'ancienne loi. Le corollaire de cela, c'est que, si
le ministre est responsable de la loi devant l'Assemblée nationale, il
est évident que la société doit avoir l'obligation de lui
transmettre les informations qu'il requiert, de façon à pouvoir
remplir le mandat que la nouvelle loi lui confère. C'est en ce qui
concerne l'article 7.
En ce qui concerne l'article 8, disons que c'est l'article 8 qui ajoute
au mandat de l'Hydro, qui ne modifie pas le mandat actuel de l'Hydro, qui est
celui de fournir l'énergie aux citoyens, entreprises commerciales et
industrielles qui en font la demande, et ainsi de suite, au meilleur coût
possible, selon des critères de saine gestion financière, etc.:
c'est la formulation de l'ancienne loi. Cela n'est pas modifié, mais on
y fait l'ajout suivant qui vise à assurer l'harmonisation des projets de
développement de la société avec les politiques
énergétiques du gouvernement.
En fait, pourquoi ajouter cela? C'est tout simplement pour rendre le
texte de loi conforme à la réalité d'aujourd'hui. L'ancien
mandat a été écrit dans la première loi, en 1944,
et n'a jamais été changé depuis, alors que
l'Hydro-Québec était une entreprise fournissant de
l'électricité dans une région très limitée
du territoire, seulement la région de Montréal; c'était
l'ancienne Montreal Light Heat & Power. Non seulement l'entreprise ne
couvrait pas l'ensemble du secteur énergétique, mais ne couvrait
que très partiellement le secteur même de
l'électricité. En d'autres mots, c'était, relativement,
une petite pièce dans un grand échiquier.
Aujourd'hui, évidemment, la situation énergétique
s'est considérablement modifiée. L'entreprise, dans l'intervalle,
depuis la première rédaction en 1944, est devenue un monopole
d'État sur à peu près l'ensemble du territoire, si on fait
exception de quelques réseaux municipaux et d'une coopérative qui
subsistent encore. C'est devenu un monopole dans les bouleversements
énergétiques actuels où la concurrence entre les
différentes
formes d'énergie est devenue assez vive, où il y a eu des
mouvements de prix considérables, surtout dans le domaine du
pétrole. Vous savez que tous les pays dans le monde ont eu à se
soucier, pour la première fois, d'une nouvelle préoccupation qui
s'appelle l'approvisionnement en énergie. C'était quelque chose
que tout le monde prenait pour acquis et qui venait tout seul et qui
n'était pas au rang des grandes préoccupations de l'État
parce que les approvisionnements en énergie n'étaient pas en
cause; le prix, d'ailleurs, était relativement décroissant, il
l'a été pendant des décennies.
Voici subitement que tout cela est remis en cause. C'est ce qui a
forcé la plupart des États modernes, des pays à faire de
l'énergie une préoccupation, au même titre que dans le
temps, à un moment donné, l'éducation est devenue une
préoccupation de l'État, la santé, ainsi de suite. Il s'en
ajoute une nouvelle, maintenant, l'énergie, donc ce souci que doit avoir
un État moderne de planifier son développement
énergétique futur, ses approvisionnements
énergétiques futurs, d'où cela va venir, ainsi de
suite.
Il y a plusieurs acteurs sur la scène énergétique.
Il n'y a pas que l'hydroélectricité, évidemment, il y a
les pétroliers, il y a les distributeurs, les fournisseurs de gaz, il y
aura probablement bien d'autres formes d'énergie qui se
développeront dans l'avenir. Il y a, évidemment, une
cohérence, une planification harmonieuse à trouver dans tout
cela. En résumé, la plupart des États, aujourd'hui, ont
à se donner des politiques énergétiques. Ces politiques
énergétiques peuvent, pour des raisons de sécurité
des approvisionnement nationaux, privilégier certaines formes
d'énergie par rapport à d'autres; elles peuvent amener les
gouvernements à prendre des dispositions pour privilégier, pour
faciliter la pénétration dans le marché d'une forme
d'énergie au détriment d'une autre forme. Essentiellement, tous
les pays qui sont importateurs de pétrole cherchent à substituer
d'autres formes d'énergie au pétrole importé. Il n'y a pas
seulement l'électricité. Il y a des pays qui ont du charbon. Nous
n'en avons pas. D'autres ont du gaz naturel et ainsi de suite.
Alors, il y a une planification globale qu'il faut faire. Donc, on ne
peut plus laisser dans un texte de loi un mandat complètement ouvert
à un des acteurs du secteur énergétique qui pourrait, un
peu comme s'il était complètement en dehors de tout ce qui se
passe dans le reste du monde de l'énergie, faire une planification, en
d'autres mots, établir une politique énergétique à
la place du gouvernement ou établir pour lui tout seul ses propres plans
de développement sans tenir compte des intentions globales que peut
avoir l'État, au titre de la planification énergétique et
sans tenir compte de la place que la politique énergétique de
l'État veut accorder à tel ou tel secteur.
En d'autres mots, cet article, tout en continuant de laisser à
l'Hydro-Québec son mandat de répondre au citoyen qui veut de la
fourniture énergétique, dit: D'autre part, par contre, dans
l'élaboration de vos plans de développement futur en ce qui peut
avoir trait, par exemple, à la quantité d'énergie
supplémentaire qu'il faut développer dans le futur, là,
vous devrez tenir compte de la planification que le gouvernement peut avoir
pour d'autres formes d'énergie. Alors, il faut faire l'harmonisation de
tout cela. C'est ce que cela dit.
En fait, c'est quelque chose qui, à mon avis, est tout simplement
une mise à jour d'un mandat qui était vieux de 34 ans pour le
resituer dans un contexte énergétique nouveau et moderne. Je peux
vous dire également que cela ne pose évidemment aucune
difficulté ni aucune réticence à l'entreprise
elle-même. C'est quelque chose qui apparaît tellement comme allant
de soi aujourd'hui que, en tout cas, cela n'a effrayé personne.
M. Gratton: C'est tellement vrai que nous y avons souscrit tout
de suite. Sauf que à partir du moment où on accepte que la
politique énergétique d'un gouvernement est quand même yn
instrument fort important du développement économique, il y a
lieu de se demander je présume qu'on accepte volontiers de parler
des articles 7 et 8 en même temps jusqu'à quel point le
gouvernement peut intervenir pour faire respecter sa politique
énergétique. Je le soulevais en deuxième lecture
avant-hier. C'est la précision que j'aimerais que le ministre nous
donne. Est-ce que cela pourrait permettre, par exemple, l'article 8 en
particulier, au gouvernement d'intervenir auprès de
l'Hydro-Québec pour exiger une réduction de tarifs pour
l'implantation d'une industrie particulière dans une région
donnée?
M. Joron: Non, pas directement pas ce biais. Cela continue
d'exister, ce pouvoir d'intervention, comme cela a toujours existé dans
le passé. Le règlement tarifaire de l'Hydro-Québec est
général et doit être approuvé par le Conseil des
ministres, par le lieutenant-gouverneur en conseil. Toute dérogation au
règlement tarifaire doit également faire l'objet
spécifiquement d'un arrêté en conseil. Quant à cela,
sur la question des tarifs, ce n'est pas changé par rapport au
passé. C'est un pouvoir que conserve le lieutenant-gouverneur en conseil
et qu'il a toujours eu.
M. Gratton: Donc, l'interprétation de l'article 8 que je
dois faire n'est pas à...
C'est strictement à titre d'exemple que j'emploie la
réduction de tarifs pour une industrie donnée. Il pourrait s'agir
d'un autre type d'exemple. Ce n'est pas ce que vise l'article 8, de permettre
au gouvernement...
M. Joron: Non. Ce que cela permet au gouvernement, par exemple,
c'est de sortir de l'ambiguïté dans laquelle il se trouve
placé. Cela peut ultimement avoir une incidence sur les tarifs
très indirectement, mais à plus long terme on en a
peut-être parlé en commission parlementaire l'année
dernière au moment de l'étude du règlement tarifaire de
l'Hydro-Québec pour l'année 1978 dans le sens suivant: si
le mandat de l'Hydro-Québec n'était pas modifié et restait
tel qu'il était auparavant, l'Hydro pour-
rait toujours dire: Nous avons mandat de fournir l'énergie
électrique, en d'autres mots de prévoir la demande et de nous
organiser pour pouvoir rencontrer cette demande telle que nous la
prévoyons. La conséquence de cela nécessite, selon nous,
de mettre en place, dans les années à venir, tels
équipements qui entraînent X milliards d'investissements.
En somme, c'est dire au gouvernement: Le mandat que vous nous avez
donné, si on le remplit fidèlement, au bout de la ligne, c'est
cela que cela donne. Vous n'avez donc plus le choix. Vous êtes
obligés d'accepter cela maintenant, ces milliards qu'on veut investir.
En quelque sorte, le gouvernement devient prisonnier du mandat qu'il a
donné à l'Hydro-Québec. Il devient prisonnier aussi, si on
reste enfermé dans ce cercle, d'une autre conséquence. Comme le
mandat dit également que l'Hydro doit conserver certains critères
de saine gestion financière et ainsi de suite, la conséquence de
cela, c'est de dire: Tel volume d'investissements nécessite donc tel
degré d'autofinancement et, pour atteindre tel degré
d'autofinancement, cela nécessite telle augmentation des tarifs.
À partir de ce moment, il n'y a quasiment plus de discussion possible
sur les tarifs. Cela devient une conséquence indirecte et quasi
automatique du mandat donné.
En disant que cette planification doit se faire dans le cadre des
politiques énergétiques établies par le
lieutenant-gouverneur en conseil, la planification des équipements
nécessaires pour l'avenir doit tenir compte de la politique
énergétique, qui peut vouloir privilégier d'autres formes
d'énergie ou avantager la pénétration de
l'électricité, mais jusqu'à un certain point, et ainsi de
suite. Dans ce cadre, les plans d'équipement on va y revenir
d'une autre façon, j'ai d'autres choses à ajouter que
l'Hydro soumet au gouvernement doivent tenir compte de ces facteurs.
En d'autres mots, cela nous sort d'une ambiguïté dans
laquelle on était enfermé ou d'une espèce de cercle
vicieux et cela rend la chose plus conforme à la réalité
d'aujourd'hui, d'une part. Il ne faut pas oublier, d'autre part, que le
gouvernement, ayant toujours eu, même dans le passé, le pouvoir
d'approuver les emprunts de l'Hydro, avait, par ce biais, indirectement un
pouvoir, si vous voulez, de ne pas procurer les sommes nécessaires
à la réalisation des plans d'équipement. Par la bande, si
vous voulez, d'une façon très indirecte, le gouvernement a
toujours eu ce pouvoir, de toute façon.
Il y a quelque chose qui vaut peut-être la peine d'être
mentionné cela n'apparaît pas dans ce projet de loi, mais
va apparaître dans une autre loi, laquelle va chapeauter une modification
à la Loi de l'administration financière qui devrait être
faite d'ici la fin de cette année et qui va chapeauter non seulement
l'Hydro-Québec, mais d'autres sociétés d'État
qui va prévoir l'obligation pour un certain nombre de
sociétés d'État, dont l'Hydro-Québec, de fournir au
gouvernement des plans quinquennaux de développement que le gouvernement
devra approuver. Là, on va pouvoir savoir de façon beaucoup plus
claire où on s'en va et quelles sont les conséquences
financières qui nous pendent au bout du nez.
M. Gratton: Est-ce que cette obligation n'existe pas
déjà pour l'Hydro-Québec?
M. Joron: C'est une pratique dans les faits.
M. Gratton: II n'y a pas d'obligation. Ils le font depuis un
certain temps.
M. Joron: Ils se sont créé eux-mêmes
l'obligation par règlement. Pour le budget d'immobilisations. l'Hydro a
adopté un règlement dans lequel elle s'est imposée
elle-même l'obligation de soumettre son budget d'immobilisations
annuellement. Cela a été approuvé par le conseil.
M. Gratton: Cela fait combien de temps? Trois ou quatre ans?
M. Joron: Un peu plus que cela. Cela doit être à peu
près dans les années soixante-neuf. (21 h 45)
M. Gratton: M. le Président, ce n'est peut-être pas
nécessairement pertinent, mais c'est quand même quelque chose
qu'il m'apparaît important de soulever. Le ministre avait
confirmé, à un moment donné, en juin 1977, l'intention du
gouvernement de libérer l'Hydro-Québec de l'obligation que lui
fait la loi de fournir l'électricité à quiconque en fait
la demande. Que je sache, ce n'est pas de cela qu'on discute ici.
M. Joron: Non. L'obligation de I'Hydro-Québec de fournir
l'électricité à quiconque en fait la demande, le mandat
ancien demeure puisque la planification de l'avenir devra, à partir de
l'adoption de cette loi, être harmonisée dans le cadre de
l'ensemble de la politique énergétique du gouvernement.
M. Gratton: Si le gouvernement éventuellement voulait y
changer quelque chose, je présume qu'il faudrait un nouveau projet de
loi?
M. Joron: Cela impliquerait une modification au mandat de
l'Hydro-Québec, effectivement.
M. Gratton: M. le Président, quant à nous, je vais
répéter très brièvement que sur le fond, les
articles 7 et 8 représentent, en fait, outre les modifications de
structure administrative de l'Hydro-Québec, probablement le noeud du
projet de loi. Nous y souscrivons volontiers dans la mesure où, à
l'analyse des propos du ministre ce soir, il n'est pas du tout question de
quelque ingérence que ce soit du gouvernement dans l'administration
courante de l'Hydro-Québec. Et à ce point de vue, nous serions
prêts à adopter les articles 7 et 8.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-François.
M. Rancourt: M. le Président, j'aimerais avoir de plus
amples renseignements. Si je comprends bien, cela voudrait dire que si le
gouvernement décidait, en principe, de demander à
l'Hydro-Qué-
bec de ne pas aller vers l'énergie nucléaire, il pourrait
demander à l'Hydro-Québec de procéder à des
analyses pour prévoir une autre alternative à la production
d'énergie? Est-ce que cela voudrait dire cela?
M. Joron: Effectivement.
M. Rancourt: Pour aller vers l'énergie douce, par exemple,
il aurait le pouvoir de demander à l'Hydro-Québec de
présenter un plan quinquennal ou autre?
M. Joron: Si telle était la politique
énergétique du gouvernement, évidemment, cela oblige
l'Hydro-Québec à en tenir compte dans la réalisation de
son mandat, effectivement.
M. Rancourt: D'accord, c'est dans ce sens que je l'entendais,
mais je voulais le faire préciser. Merci.
Le Président (M. Dussault): L'article 7 est-il adopte?
M. Brochu: Adopté. M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. L'article 8
est-il adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 9.
M. Gratton: Un instant, M. le Président. Je m'excuse, M.
le Président, l'article 9, adopté, quant à nous.
Le Président (M. Dussault): L'article 9 est-il
adopté?
M. Brochu: Adopté.
Autorisation requise
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Gratton: Très brièvement, M. le
Président, à l'article 10, c'est là que l'on retrouve un
autre élément important du projet de loi, à notre avis,
soit la possibilité pour l'Hydro-Québec, directement ou par
l'entremise d'une filiale, d'exporter son savoir-faire. En deuxième
lecture, j'avais demandé au ministre s'il avait examiné, dans la
préparation du projet de loi, la possibilité, légalement,
d'intervenir ou d'investir dans des industries connexes localement.
M. Joron: Je pense que sur le même sujet aussi, le
député de Richmond avait posé une autre question, à
savoir quelle était l'intention de cette éventuelle
société d'exportation de génie ou de "know how", comme on
dit en anglais...
M. Brochu: Oui, des bureaux d'ingénieurs-conseils.
M. Joron: ... vis-à-vis des bureaux
d'ingénieurs-conseils déjà existants.
Il y a deux choses dans cet article 10. Les trois premiers
alinéas constituent, en fait, un relâchement des contrôles
qui étaient devenus un peu tatillons dans la gestion courante des
affaires de l'entreprise, c'est-à-dire que l'entreprise, pour
acquérir des propriétés, des immeubles dépassant
$25 000, je pense...
Une voix: $50 000.
M. Joron: C'était $50 000 dans l'ancienne loi. Tout ce
qu'il y avait au-delà de $50 000 devait faire l'objet d'un
arrêté en conseil. C'est un mécanisme un peu lourd et il y
a une multitude d'arrêtés en conseil quasiment chaque mois sur
toutes sortes de sujets. Évidemment, les $50 000 de 1944 ne veulent plus
dire la même chose aujourd'hui.
C'est pourquoi on a reformulé cela pour dire: Seulement dans les
cas que le lieutenant-gouverneur en conseil déterminerait. Alors, en
principe, il y a un contrôle tatillon qui concernait la gestion interne
de l'entreprise qui est éliminé.
Je reviens au cas de la société de génie,
d'exportation. À l'heure actuelle, il y a un avant-projet en
préparation à l'intérieur de l'Hydro-Québec de ce
que pourrait être la structure de cette éventuelle filiale, quel
pourrait être son mandat; c'est en préparation à l'heure
actuelle. Ce n'est pas complété, mais on y travaille depuis
plusieurs mois déjà. Ce sera probablement, j'imagine,
complété en tout cas, je l'espère avant la
fin de cette année.
C'est qu'on a constaté la chose suivante: La loi ne permettait
pas à l'Hydro-Québec comme telle d'agir à travers une
filiale comme celle-là sur le plan international. D'autre part,
plusieurs bureaux d'ingénieurs-conseils du Québec ont
oeuvré sur la scène internationale pour développer des
marchés extrêmement intéressants, très souvent
appuyés indirectement par la réputation de l'Hydro-Québec
en matière d'électricité, qui, elle, est tout à
fait internationale. D'ailleurs, il y a des gens qui viennent de partout
à travers le monde, régulièrement chaque mois, visiter
l'Hydro-Québec, visiter l'IREQ, par exemple à Varennes, etc. En
d'autres mots, on recevait beaucoup de visite, mais nous, on n'allait jamais
visiter personne. Plusieurs bureaux d'ingénieurs-conseils
québécois ont réussi à se créer un
marché extrêmement intéressant à l'extérieur
et auraient aimé être appuyés plus directement par
l'Hydro-Québec et même former, si nécessaire, des
"partnerships" ou des associations avec l'Hydro pour ajouter à leur
chance de gagner des contrats sur le marché international, qui est
hautement concurrentiel. On s'est dit: C'est bête d'avoir une
réputation internationale, en cette matière, reconnue, mais qu'on
n'exploite pas commercialement à l'étranger.
Alors, la loi permettant à l'Hydro-Québec de créer
cette filiale, notre intention c'est que cette filiale va pouvoir maintenant
s'associer et ce, dépendant du cas, avec n'importe qui, les bureaux
d'ingénieurs-conseils québécois, et partir
véritablement d'une façon plus dynamique à la
conquête des marchés internationaux.
On connaît certains coins du monde, spécialement le
Tiers-Monde; je pense au Moyen-Orient qui regorge de ressources
financières et qui a des projets considérables
d'électrification où un marché intéressant pourrait
se développer. Alors, c'était cela l'idée derrière
la société de génie.
M. Brochu: Ce que je craignais au point de départ,
c'était une espèce de concurrence entre les firmes
d'ingénieurs-conseils et l'Hydro-Québec.
M. Joron: Pas du tout. C'est pour s'appuyer mutuellement.
M. Brochu: Si je comprends bien, cela répond à une
demande ou un souhait de la part des ingénieurs-conseils
québécois qui sont déjà sur les marchés
internationaux, de voir la création d'une telle filiale pour les appuyer
dans leur travail.
M. Joron: Exactement.
M. Brochu: II n'y aurait donc pas de conflit.
M. Joron: Certainement pas.
M. Brochu: Au contraire, ce sera un renforcement...
M. Joron: C'est cela.
M. Brochu: ... du potentiel de ces firmes et de
l'Hydro-Québec également.
M. Joron: Sur l'autre partie de la question...
M. Gratton: Le ministre me permettrait-il simplement d'appuyer ou
de souscrire à ce qu'il dit? J'ai personnellement participé
à l'implantation d'une compagnie ontarienne, la Consumers' Gas Company,
qui avait acquis une certaine expertise dans la conversion des réseaux
de gazoduc, réseaux de distribution de gaz naturel, conversion du gaz
manufacturé au gaz naturel dans les années où la
Trans-Canada Pipelines nous a apporté le gaz naturel de l'Ouest vers le
centre de Toronto, de Montréal et éventuellement de l'Outaouais.
Effectivement, la Consumers' Gas Company a fait un chiffre d'affaires
extraordinaire en Europe et un peu partout à travers le monde, justement
strictement à vendre la technologie et l'expertise qu'elle avait
acquises sans la conversion des systèmes.
Je suis sûr que dans le cas de l'Hydro-Québec, c'est encore
plus intéressant, encore plus emballant au point de vue des
possibilités. Je suis tout à fait d'accord, mais si le ministre
le veut bien, il pourrait peut-être nous ramener au Québec.
M. Joron: Oui, sur le deuxième point, il n'y aurait pas la
nécessité de donner ce pouvoir à l'Hydro-Québec,
spécifiquement. Quand vous dites d'investir directement dans l'industrie
manufacturière, j'imagine que vous pensez pour ses propres fournitures,
je ne sais pas, disons, de transformateurs, par exemple, ou n'importe quoi, je
dis cela à tout hasard.
M. Gratton: Je pensais surtout aux fournisseurs actueis de
l'Hydro-Québec qui, à l'occasion, peuvent se retrouver en
difficultés financières ou en difficultés techniques.
M. Joron: Cela n'a pas été tellement le cas, je
crois. L'Hydro a, enfin, depuis toujours c'est beaucoup dire, mais depuis
longtemps été un moteur de développement industriel au
Québec, en ce sens qu'elle a pratiqué, bien avant les
gouvernements, une politique d'incitation à la fabrication locale,
à l'achat chez nous et à un système d'achat
préférentiel qui accordait, selon une certaine marge,
préférence aux fournisseurs locaux, ce qui a eu pour effet
évidemment... Ils ont été très actifs
indirectement, aussi, pour susciter comme cela des implantations d'industries
au Québec fournissant différents types d'outillage que
l'Hydro-Québec peut employer.
C'est ainsi par exemple qu'en gros, dans le cas d'un
développement hydroélectrique, on calcule que c'est près
de 75% environ des retombées économiques qui sont directement au
Québec. Alors. l'Hydro a été un des très grands
supports de l'industrie manufacturière québécoise, si on
pense par exemple aux turbines, enfin à toutes ces choses.
M. Gratton: Ce à quoi je vise c'est que. effectivement, je
pense le ministre pourra me corriger si je me trompe que
l'Hydro-Québec ne peut pas à ce moment-ci s'associer ou...
M. Joron: Elle le pourrait indirectement, parce qu'il y a un
article dans la loi actuelle l'article 40, qui n'est pas modifié et qui
se lit comme ceci: "La Commission peut, avec l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil cet article n'est pas modifié
par la loi actuelle acheter la totalité ou partie des actions ou
autres valeurs de toute compagnie détenant des forces hydrauliques ou
ayant le droit de faire le commerce de l'énergie ou un autre commerce
que la Commission est autorisée à faire." Alors en
réalité c'est...
M. Gratton: Oui, mais...
M. Joron: ... assez large en disant, de pair avec ceci, à
l'article 29, alinéa 3, de la loi actuelle: "La Commission peut disposer
de tout sous-produit provenant de ses opérations et le transformer: elle
peut fabriquer tous appareils nécessaires pour ses fins ou pour
l'utilisation d'énergie par elle-mê-
me ou par d'autres personnes et faire le commerce de tels appareils."
C'est déjà dans la loi.
M. Gratton: Article 10, adopté.
Le Président (M. Dussault): Alors l'article 10 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 11.
M. Brochu: C'est de la concordance.
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Société d'énergie de la baie
James
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 12. Je suppose que vous aimeriez qu'on l'appelle sous-article par
sous-article.
M. Gratton: S'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): J'appelle donc plus
spécifiquement le sous-article 40a.
M. Joron: M. le Président, à l'article 40a,
j'aurais un amendement à soumettre qui se lit comme ceci... D'abord
avant d'arriver à l'amendement, si je peux me permettre d'en expliquer
le sens, c'est à cet article qu'on retrouve... (22 heures)
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, si vous
permettez, pour les fins du journal des Débats, pour que l'on sache
très bien de quoi il sera question, je vais lire l'amendement:
"L'article 12 du projet de loi devrait être remplacé par le
suivant: 12. Ladite loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 40, de ce qui suit: Section V A Société
d'énergie de la baie James. "40a. La Société
d'énergie de la baie James, compagnie constituée par lettres
patentes émises par le lieutenant-gouverneur en vertu de l'article 21 de
la Loi du développement de la région de la baie James,
ci-après appelée "la compagnie", a pour objet de poursuivre, pour
le compte de la société, les travaux de développement des
ressources hydroélectriques du bassin de La Grande Rivière et des
bassins adjacents pour le complexe La Grande et, à la demande de la
société, d'effectuer, selon des modalités convenues entre
elles, des travaux d'ingénierie, de construction et de gérance
pour des aménagements hydroélectriques, des lignes de transport
d'électricité, des postes et pour tout autre projet d'envergure
que lui confie la société. Les paragraphes 40b à 40j
demeureraient les mêmes."
M. le ministre.
M. Joron: Merci. Avant de parler de l'amendement, si vous me le
permettez, je voudrais parler du sens général de la modification
que cet article apporte au mandat actuel de la Société
d'énergie de la baie James. La Société d'énergie de
la baie James, telle qu'elle existe avant cette modification, est, en fait, en
tout point, une société identique à l'Hydro-Québec,
en ce sens que, dans un territoire donné, celui de la Baie James, elle a
pour mandat d'exploiter des ressources hydroélectriques. C'est ce
qu'elle est en train de faire au complexe La Grande, installer un complexe. La
Société d'énergie de la baie James, selon le cadre de la
loi actuelle, avant cette modification, est propriétaire des ouvrages;
une fois qu'ils sont complétés, elle devient une
société productrice d'électricité, distributrice
d'électricité sur le territoire de la baie James et la loi lui
créait une obligation, si elle vendait de l'électricité
à l'extérieur du territoire, de la vendre à
l'Hydro-Québec. En d'autres mots, c'était une deuxième
Hydro-Québec, si vous voulez, pour les fins de la baie James, alors que,
partout dans le reste du territoire du Québec, c'est l'Hydro qui a le
mandat d'exploiter les ressources hydroélectriques, de les
aménager, de produire et de distribuer l'électricité.
Ce que la loi fait, c'est que, pour les fins d'aménagements
hydroélectriques, de production et de vente d'électricité,
elle remet à l'Hydro-Québec la juridiction sur le territoire de
la baie James, comme l'Hydro-Québec l'a sur l'ensemble du territoire.
Cela modifie donc le mandat de la Société d'énergie de la
baie James. C'est pourquoi on dit: La Société d'énergie de
la baie James va compléter les ouvrages qu'elle est en train de faire
à l'heure actuelle et, une fois ces ouvrages complétés,
selon des modalités à déterminer entre l'Hydro et sa
filiale, SEBJ, elle devra transmettre la propriété de ces
ouvrages à l'Hydro-Québec, si bien qu'une fois le transfert fait,
il n'y a plus qu'une seule Hydro productrice et distributrice
d'électricité sur l'ensemble du territoire du Québec.
Le mandat de la Société d'énergie de la baie James,
après avoir complété les travaux du complexe La Grande,
devient maintenant élargi, parce qu'à l'heure actuelle, c'est un
mandat qui était limité territorialement. Il se
rétrécit dans un sens, mais il s'élargit dans un autre.
Cela devient une société uniquement spécialisée
dans la gérance de grands travaux du genre, mais n'importe où
à l'extérieur du territoire de la baie James. Cela devient, pour
l'Hydro-Québec, une filiale spécialisée dans la
gérance de grands travaux.
On pense que cela nous donnerait la possibilité de créer
un outil qui est en rodage depuis quelques années, qui est
commencé, mais de spécialiser une entité donnée
dans la gérance des grands travaux. On va avoir d'autres grands
complexes du genre à faire et la question du contrôle des
échéanciers, de respecter la conformité des devis et de
respecter des échéanciers, dans les montants dont on parle, c'est
critique. Alors, on veut se donner un outil ultra-spécialisé dans
cette fonction uniquement.
M. Gratton: Est-ce que le ministre me permettrait une question
pour que ce soit bien clair dans mon esprit? Lorsqu'il spécifie qu'il
s'agit de géran-
ce de grands travaux, je dois en conclure qu'il ne s'agit pas, pour la
Société d'énergie de la baie James, de devenir ou de
remplacer le service de construction de l'Hydro-Québec.
M. Joron: Non.
M. Gratton: Seulement dans la mesure où il s'agit de
grands projets. De toute façon, l'Hydro-Québec n'en fait pas.
M. Joron: II y a une direction générale
génie-construction à IHydro-Québec qui, en collaboration
avec la direction de la planification dit: On a besoin de tel type
d'équipement dans les années à venir. Le
génie-construction fait l'ingénierie, le concept de
l'équipement. Quand le génie-construction à
l'intérieur de l'Hydro-Québec aura fait cela,
l'Hydro-Québec pourra se retourner et demander à sa filiale:
Construis-nous dans tel délai et à l'intérieur de tel
coût. La Société d'énergie de la baie James prend
l'affaire en main et devient le gérant des travaux.
La raison pour laquelle on pense souhaitable qu'il y ait une
entité distincte qui puisse faire cela, c'est que les activités
de gérance des grands travaux sont de nature bien différente de
la vie courante de l'entreprise comme telle. L'entreprise, comme telle,
évidemment, est hiérarchiquement beaucoup plus lourde que le
serait cette entité qui, sur les chantiers, parfois, peut avoir à
se retourner beaucoup plus rapidement. Il y a des décisions à
prendre. La façon de procéder à l'intérieur d'une
entreprise de la sorte, de gérance de grands travaux, est beaucoup plus
légère, beaucoup plus rapide qu'une grande entreprise
structurée.
On s'est dit: Si c'est une division à l'intérieur de
l'Hydro-Québec qui a ce mandat, cette direction est prise dans toute une
hiérarchie qui est beaucoup plus lente et qui ne lui donne pas la
souplesse que doit avoir un gérant de grand chantier. C'est la raison
pour laquelle on pense qu'en faisant une filiale mais dont la direction
bien que le conseil d'administration qui les chapeaute soit le même
mais dont la direction courante, le PDG et toute l'équipe sont
différents de l'Hydro-Québec, on va avoir une entreprise qui
pourra donner son plein rendement et rendre, probablement, des services fort
utiles.
Je reviens à l'amendement, par rapport au texte original que vous
avez dans le projet de loi. Ce qu'il y a de changé part de la
quatrième avant-dernière ligne. On disait: "... le Complexe La
Grande et, à la demande de la société, d'effectuer la
gérance des travaux d'ingénierie et de construction,
d'aménagements hydro-électriques." Il semblait qu'il y avait une
confusion et peut-être un élément restrictif. C'est la
raison pour laquelle on vous propose, maintenant, par voie d'amendement, le
changement suivant: dire, après société, "... d'effectuer,
selon des modalités convenues entre elles, des travaux
d'ingénierie, de construction et de gérance pour des
aménagements hydroélectriques, des lignes de transport
d'électricité, des postes et pour tout autre projet d'envergure
que la société voudra bien lui confier."
M. Gratton: C'est le seul changement au texte actuel?
M. Joron: C'est cela. À partir du complexe La
Grande...
Le Président (M. Dussault): J'ai constaté
l'amendement et je le juge recevable.
M. Gratton: Quant à cela, ce serait adopté, mais
j'ai un texte ici, je ne sais pas si j'ai le bon texte ou l'amendement, mais on
parle du bassin de La Grande Rivière dans l'amendement, alors qu'on
parle de la Rivière La Grande...
M. Joron: C'est la même chose, mais le nom officiel, c'est
La Grande Rivière.
M. Gratton: C'est parce que nous, on parle au légiste, M.
le ministre, pendant que vous, vous nous donnez des explications. Alors, je
présume que vous en faites un amendement, également, en
même temps. Il y en a un autre celui-là, je ne le comprends
pas et j'avoue que je n'essaierai pas de le comprendre non plus
où on fait sauter les mots "en conseil".
M. Joron: Les lettres patentes sont émises par le
lieutenant-gouverneur, la personne physique, et non pas par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Gratton: Dans le texte du projet de loi, on parle du
lieutenant-gouverneur en conseil et vous voulez faire sauter...
M. Joron: C'est une erreur. Le mot exact, c'est le
lieutenant-gouverneur, seul...
M. Gratton: On tient pour acquis que c'est le texte de
l'amendement qui prévaut, et on ne se soucie pas de comprendre, pour le
moment, on l'adopte.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le sous-article
"40a est adopté?
M. Joron: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Dussault): Tel qu'amendé, je
m'excuse.
M. Gratton: Tel qu'amendé, oui.
Le Président (M. Dussault): Alors, adopté.
J'appelle le sous-article "40b.
M. Gratton: Adopté. Quant à nous. M. le
Président, on pourrait adopter jusqu'à "40g exclusivement.
Le Président (M. Dussault): Alors, est-ce que les
sous-articles "40b et "40g exclusivement sont adoptés?
M. Brochu: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle donc
le sous-article "40g.
M. Gratton: M. le Président, à l'article "40g, on
revient à l'article 4, sous-article "8. Il s'agit de l'amendement que
j'ai proposé et ensuite retiré. J'imagine que la même
disposition...
M. Joron: Vous voudriez taire le même genre d'amendement
ici.
M. Gratton: Oui. Je pense que les légistes avaient un
texte a soumettre. Ce serait peut-être le moment opportun de
régler cela pour les deux cas.
M. Joron: Alors, voulez-vous qu'on retourne tout de suite
à l'article 4? On va les reprendre par le début.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le ministre. J'appelle
donc à nouveau l'article 4, sous-article "8.
M. Joron: Sous-article "8. Si vous me le permettez, M. le
Président, je proposerais l'amendement suivant: Ajouter, au premier
alinéa, après le mot "société", les mots suivants:
"qui exerce cette fonction à plein temps." L'article se lirait
maintenant ainsi: "Le lieutenant-gouverneur en conseil nomme, pour une
période n'excédant pas cinq ans, un président-directeur
général de la société qui exerce cette fonction
à plein temps." Est-ce que cela vous convient?
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): II faudrait, M. le ministre,
entre le mot "société" et l'expression "dans le cadre des
règlements", ajouter "qui exerce ces fonctions".
M. Joron: À la fin du premier paragraphe.
Le Président (M. Dussault): Au premier paragraphe.
M. Joron: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): On ajouterait?
M. Joron: "Qui exerce cette fonction à plein temps".
Le Président (M. Dussault): "Qui exerce ces fonctions
à plein temps."
M. Joron: "Cette fonction".
Le Président (M. Dussault): Alors, "qui exerce cette
fonction à plein temps".
M. Joron: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M.Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Alors, adopté.
M. Gratton: À ce moment-là, on pourrait adopter
l'ensemble de I'article 4.
Le Président (M. Dussault): Vous avez raison, M. le
député de Gatineau. Est-ce que l'ensemble de l'article 4 est
adopté?
M. Gratton: Adopté. M. Brochu: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté tel
qu'amendé.
M. Gratton: À l'article "40g, M. le Président, je
présume que le ministre n'aura pas d'objection à ce qu'on
inscrive la même disposition, sauf que je pense que le texte devra
probablement être différent, compte tenu de la rédaction
actuelle.
M. Joron: Alors, où pourrait-on l'accrocher?
M. Gratton: II faudrait peut-être suspendre jusqu'à
ce que quelqu'un nous donne une formulation.
M. Joron: On pourrait tout simplement laisser le point comme il
est là, ajouter un membre de phrase après le premier paragraphe
et dire: Le président-directeur général exerce cette
fonction à plein temps. Ce n'est peut-être pas ce qu'il y a de
plus élégant.
M. Gratton: Préféreriez-vous l'ajouter comme
troisième alinéa, par exemple? Au deuxième alinéa,
on parle encore des traitements dont il est question dans le premier. En fait,
il ne faut pas formaliser plus qu'il ne le faut.
Le Président (M. Dussault): Je pense, M. le ministre, que
nous aurions intérêt à suspendre cet article jusqu'à
ce qu'on trouve une solution. L'article 40g est suspendu. J'appelle l'article
40h.
M. Gratton: M. le Président, je voudrais impressionner le
ministre en lui disant qu'à l'article 40h il s'agit du texte de
l'article 42 du chapitre 34 des Lois de 1971. Si le ministre me demande le
titre de cette loi, je ne peux pas l'aider. Je ne le sais pas. Adopté
quant à nous, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Article 40h, adopté.
J'appelle l'article 40i.
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Article 40i, adopté?
Adopté. J'appelle l'article 40j.
M. Gratton: À l'article 40j, je vous avoue que j'ai
tenté de me retrouver. On parle des articles 8, 11b, 15, 16 et 17. Dans
le cas de l'article 8, il s'agit de la nomination du directeur
général ou plutôt... Est-ce que le ministre pourrait nous
dire exactement de quoi il s'agit ici? (22 h 15)
M. Joron: Si vous me donnez un moment. M.Gratton:
Oui.
M. Joron: L'article 8 auquel on se réfère, c'est
celui qui prévoit les pouvoirs du président directeur
général de la société. Vous vous souvenez, on en a
parlé dans le cas de l'Hydro-Québec. Il se lit comme ceci: "...
est responsable de l'administration et de la direction de la
Société dans le cadre des règlements adoptés par le
conseil d'administration". C'est cela? L'article 11b, c'est pour prévoir
les cas d'absences.
M. Gratton: À l'article 8, c'est le deuxième
alinéa. Mais le premier: "Le lieutenant gouverneur en conseil nomme,
pour une période n'excédant pas cinq ans... "
M. Joron: La disposition de référence
précise "en les adaptant", comme on l'a déjà dit.
M. Gratton: D'accord.
M. Joron: Si vous lisez l'article auquel on se
réfère, soustrayez les dispositions qui sont déjà
explicitées pour la SEBJ. C'est pour cela qu'on dit "en les
adaptant".
M. Gratton: Quand on se réfère à l'article
8, ce n'est pas à l'article 8 du projet de loi, mais à l'article
8 de la loi.
M. Joron: C'est cela.
M. Gratton: D'accord. L'article 11b, lui.
M. Joron: Ce sont les cas d'absences ou de maladie.
M. Gratton: D'accord.
M. Joron: L'article 15, ce sont les poursuites en justice pour
les actes officiels.
M. Gratton: D'accord.
M. Joron: L'article 16, qu'est-ce que c'est?
M. Gratton: C'est une concordance.
M. Joron: Il faut aller à la Loi
d'Hydro-Québec.
M. Gratton: Cela clarifie les questions que je me posais, M. le
Président.
M. Joron: L'article 16, c'est la protection qui est donnée
aux membres de la société quand ils exercent de plein droit leurs
fonctions contre les poursuites personnelles, contre les injonctions et autres
choses de même nature. Ce sont des droits qui sont déjà
donnés à l'Hydro-Québec et aux membres de
l'Hydro-Québec qu'on a jugé opportun de donner aussi aux membres
de la Société d'énergie. L'article 17, ce sont les
conflits d'intérêts.
M. Gratton: D'accord. Adopté, M. le Président,
l'article 40j.
Le Président (M. Dussault): L'article 40j est
adopté? Adopté. J'appelle l'article 13.
M. Gratton: Les articles 13, 14, 15 sont adoptés, M. le
Président, quant à nous.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que les articles 13, 14
et 15 sont adoptés?
M. Brochu: Cela va. Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Gratton: Selon ce que j'en sais, M. le Président, les
articles 16, 17 et 18 sont des articles de concordance avec l'article 12.
M. Joron: ... changer le mandat de la Société de
l'énergie.
M. Gratton: Quant à nous, ils seraient adoptés.
Le Président (M. Dussault): L'article 16 est-il
adopté?
M. Brochu: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 17.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 18.
M. Gratton: Également, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 19.
M. Gratton: Adopté. M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 20.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: On me souligne ici qu'à l'article 19 on parle
de remplacer des articles de la loi par...
M. Joron: L'article 12 de la présente loi remplace les
articles 16 et 17 du projet de loi no 50, la Loi de développement de la
Baie James. Ils disent quoi, les articles 16 et 17?
M. Gratton: Ne serait-il pas question de les abroger? Ils le
sont; lesquels sont abrogés?
Le Président (M. Dussault): Je m'excuse, pour les fins du
journal des Débats, je dois dire ici que l'article 19 n'est pas encore
adopté.
M. Joron: C'est cela. M. Gratton: Non.
M. Joron: Ce sont les articles qui permettaient d'incorporer la
SEBJ. La SEBJ était constituée par des lettres patentes et les
articles 16 et 17 étaient les dispositions législatives qui
permettaient au lieutenant-gouverneur, personne physique, d'émettre ces
lettres patentes. Ce qu'il y a, c'est qu'on maintient la corporation qui est
déjà incorporée en vertu de certaines dispositions mais on
abroge les dispositions pour les remplacer par d'autres pour lui donner une
structure comparable à celle qui va exister pour l'Hydro-Québec.
C'est une technique juridique pour laisser subsister la compagnie qui a
été créée en vertu d'autres dispositions, parce
qu'il ne faut pas qu'elle tombe, la compagnie. Alors, c'est pour cela qu'on les
remplace par les articles 40a à 40j.
Oui, je comprends.
M. Gratton: Pourrais-je vous dire que je vous fais confiance?
M. le Président, quant à nous, j'ai une note ici indiquant
que nous sommes d'accord sur les notes explicatives qui sont contenues dans le
projet de loi, quant aux articles 19 à 26 et 27. M. le Président,
nous serions prêts à adopter les articles 19 à 27, à
moins que le ministre n'ait des...
M. Joron: À l'article 27, j'aurais quelque chose. On
pourrait peut-être adopter jusqu'à l'article 26 inclusivement.
Le Président (M. Dussault): Alors, les articles 19
à 26 sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 27.
M. Joron: Si vous voulez me donner un petit moment, M. le
Président.
Le titre fait référence à ce que j'expliquais un
peu plus tôt, à savoir qu'à un moment donné,
à la fin des travaux, les actifs ont été
transférés d'une société à l'autre, la
propriété des ouvrages.
L'article 27, tel qu'il se lit ici, dit ceci: "Les actifs acquis par la
Société d'énergie de la Baie James dans le territoire
décrit à l'annexe de la Loi de développement de la
région de la Baie James pour le développement des ressources
hydroélectriques du bassin de la rivière La Grande on n'a
pas fait la correction, mais enfin et des parties des bassins adjacents
pour le Complexe La Grande sont transférés à
Hydro-Québec selon des modalités établies par en- tente
entre les deux corporations." Là, il nous est apparu que le fait que le
texte soit au présent pouvait introduire une ambiguïté dans
la compréhension. C'est pourquoi je vous demanderais d'ajouter trois
mots après le mot "Hydro-Québec". Donc, ce texte se lirait comme
ceci: "... sont transférés à Hydro-Québec"
et on ajouterait "aux dates et selon des modalités
établies par entente entre les deux corporations". Il s'agirait
d'ajouter trois mots "aux dates et".
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Pourriez-vous, M. le ministre,
me rappeler après quel mot il faudra ajouter "aux dates et"?
M. Joron: Après le mot "Hydro-Québec". M.
Gratton: À la sixième ligne.
Le Président (M. Dussault): À la sixième
ligne, après le mot "Hydro-Québec", on ajouterait les mots "aux
dates et selon".
M. Joron: Le mot "selon" est déjà là.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Oui, M. le
ministre.
M. Joron: Pendant qu'on y est, on est aussi bien, par souci de
perfection, de changer, à la fin de la quatrième ligne, "la
rivière La Grande" par "La Grande Rivière", puisqu'on l'a fait
ailleurs. Il s'agirait, à la fin de la quatrième ligne, de
remplacer les mots "rivière La Grande" par "La Grande
Rivière".
M. Gratton: Depuis quand, M. le ministre, s'est-on rendu compte
que c'est La Grande Rivière?
M. Joron: Depuis ce soir.
M. Gratton: Je l'apprends ce soir, moi aussi. J'ai l'impression
qu'il doit y avoir toute une paperasse qui va devoir être corrigée
éventuellement. J'espère qu'on ne le fera pas demain matin. Ne
serait-il pas plus simple de changer le nom de la rivière?
Une voix: De toute façon, on ne change pas vraiment le nom
de la rivière.
M. Gratton: Elle est en train de changer, la rivière? Pas
de problème, La Grande Rivière.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'amendement
de...
M. Gratton: Je pense que Mme la secrétaire des commissions
parlementaires nous en voudrait si on se mettait à argumenter
là-dessus.
Le Président (M. Dussault): L'amendement qui consiste
à remplacer "rivière La Grande" par "La Grande Rivière"
est-il adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. L'article 27,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Gratton: Oui, M. le Président, adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 28.
M. Gratton: M. le Président, les articles 28, 29 et 30
sont des dispositions transitoires et finales nécessaires. À
notre avis, ils devraient être adoptés sans discussion.
Le Président (M. Dussault): Vous m'avez dit, M. le
député, 28 à 31?
M. Gratton: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que les articles 28
à 31 sont adoptés?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Il faut revenir
à la page 13, c'est-à-dire au sous-article "40g, que nous avions
suspendu, à la page 15, je m'excuse.
M. Joron: M. le Président, à "40g, je proposerais
l'amendement suivant. Au premier paragraphe, troisième ligne,
après les mots "de la compagnie", rayer le membre de phrase qui est
là, "dont il fixe le traitement et les allocations" et le remplacer par
"qui exerce cette fonction à plein temps". C'est dans un premier
temps.
Le Président (M. Dussault): Vous n'avez pas le texte de
cela, M. le ministre?
M. Joron: Oui, je vais vous donner cela.
Le Président (M. Dussault): Voulez-vous reprendre, s'il
vous plaît, lentement?
M. Joron: À la troisième ligne du premier
paragraphe, après les mots "de la compagnie", biffer le reste de la
phrase et remplacer ces mots par les suivants: "qui exerce cette fonction
à plein temps". Et remplacer le deuxième paragraphe
entièrement par le suivant: "Le traitement et les allocations du
président-directeur général de la compagnie sont
fixés par le lieutenant-gouverneur en conseil et payés à
même les fonds de la compagnie".
M. Gratton: Excellent.
Le Président (M. Dussault): Alors, j'attends votre texte,
M. le ministre. Donc, l'amendement consisterait, à la dernière
ligne du premier paragraphe, à rayer les mots "dont il fixe le
traitement et les allocations" et ajouter "qui exerce cette fonction à
plein temps." Il s'agit ensuite de rayer complètement le deuxième
paragraphe et de le remplacer par: "Le traitement et les allocations du
président-directeur général de la compagnie sont
fixés par le lieutenant-gouverneur en conseil et payés à
même les fonds de la compagnie".
Est-ce que l'amendement tel que proposé par M. le ministre est
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Est-ce que
l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Alors, adopté. Nous
avons fini l'étude du projet de loi article par article. Est-ce que le
projet de loi no 41 est adopté?
M. Gratton: Oui, même son titre, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. M. le
rapporteur de cette commission fera rapport à l'Assemblée
nationale de nos travaux.
M. Joron: M. le Président, vous me permettrez de remercier
mes collègues de leur collaboration ainsi que ceux qui nous ont
prêté assistance: M. Boulanger, de l'Hydro-Québec, M.
Dumas, de mon cabinet.
M. Gratton: M. le Président, nous aussi, merci au ministre
pour l'ouverture dont il a fait preuve dans les informations qu'il nous a
transmises. Merci à ceux qui l'ont assisté. Je prierais le
député d'Abitibi-Est, rapporteur de la commission, de noter ou de
ne pas noter dans son rapport que nous n'avons pas eu quorum pour la
majorité du temps que nous avons passé en commission, mais...
M. Bordeleau: M. le Président, je m'excuse, mais si je
suis au courant du quorum...
M. Gratton: Vous pouvez l'appeler si vous le voulez!
M. Bordeleau: Non, mais, même si le député de
Saint-François n'est pas actuellement ici, je pense que le quorum est de
cinq. Alors, si on compte le président, je pense qu'on est actuellement
cinq...
Le Président (M. Dussault): Le quorum est bien de cinq, M.
le député de Gatineau.
M. Gratton: Excusez-moi, M. le Président.
M. Bordeleau: Et on a débuté à cinq. De
toute façon. M. le député de Gatineau, il nous fera
plaisir de faire rapport à l'Assemblée nationale.
M. Joron: Vous voyez que c'est un bon chiffre de garder cinq!
Le Président (M. Dussault): Messieurs, le projet de loi no
41, Loi modifiant la Loi d'Hydro-Québec et la Loi du
développement de la région de la Baie James, étant
adopté, j'ajourne les travaux de cette commission sine die.
(Fin de la séance à 22 h 31)