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(Seize heures cinquante-cinq minutes)
Le Président (M. Desbiens): Alors, la commission
permanente de l'énergie et des ressources est réunie pour
procéder à l'étude article par article des projets de loi
no 25, Loi modifiant la Loi sur le régime des eaux, et no 59, Loi sur la
révocation des droits de mine et modifiant la Loi sur les mines.
Les membres de la commission sont: MM. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce) à la place de Bélanger
(Mégantic-Compton), Bordeleau (Abitibi-Est), Duhaime (Saint-Maurice),
Dussault (Châteauguay), Fortier (Outremont), Grégoire (Frontenac),
Perron (Duplessis), Rodrigue (Vimont), Vallières (Richmond).
Les intervenants sont: MM. Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue),
Ciaccia (Mont-Royal), de Belleval (Charlesbourg), Hains (Saint-Henri), Levesque
(Bonaventure), Marquis (Matapédia), O'Gallagher (Robert Baldwin),
Tremblay (Chambly).
Il serait dans l'ordre de proposer un rapporteur, s'il vous
plaît!
M. Rodrigue: Le député Bordeleau,
d'Abitibi-Est.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que c'est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Alors, M.
Bordeleau (Abitibi-Est) agira à titre de rapporteur.
Projet de loi no 25
On commence par le projet de loi no 25. Alors, M. le ministre, vous avez
des remarques préliminaires, des remarques générales?
M. Duhaime: La seule chose que je voudrais dire, M. le
Président, c'est que cette loi une fois sanctionnée va entrer en
vigueur le 1er avril 1981. C'est donc dire qu'à toutes fins utiles nous
donnons suite au discours sur le budget qui, si mon souvenir est bon,
était présenté le 10 mars 1981. Cela consiste
essentiellement à introduire dans la Loi sur le régime des eaux
un nouveau mode de paiement. Les personnes visées par le projet de loi
paieront leurs redevances sur une base mensuelle. Alors, toute la
mécanique de la loi va dans ce sens-là. Je peux répondre
à d'autres questions de détail, mais l'essentiel, je viens de
vous le donner.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: On va essayer de démontrer la collaboration
habituelle de l'Opposition en ce qui concerne les projets de loi du
gouvernement. Si le ministre peut, très brièvement, donner un
résumé de la portée de chaque article, on va les adopter
assez rapidement.
M. Duhaime: II n'y a pas de remarque particulière, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 1.
M. Duhaime: Article 1. M. Scowen: L'article 1...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Scowen: Le sens général de cet article, M. le
ministre...
M. Duhaime: Le texte est d'une limpidité! Cela dit
essentiellement que "Tout propriétaire de forces hydrauliques
situées au Québec doit payer au ministre de l'Énergie et
des Ressources" - ce qui fait du ministre de l'Énergie et des Ressources
un des rares agents percepteurs du gouvernement; ces revenus sont, bien
sûr, versés au fonds consolidé - "par mille
kilowatts-heures d'électricité générée et
utilisée à ses propres fins au cours de l'année et
provenant de ces forces hydrauliques une contribution d'un montant égal
à la redevance additionnelle visée à l'article 68."
Il n'y a aucune...
M. Scowen: II s'agit simplement de comprendre le changement qui
est visé. C'est un amendement, c'est le remplacement d'un article par un
autre. Ce qu'on demande, c'est l'objectif de ce changement. Très
brièvement, on pourrait le comprendre et on pourrait l'adopter.
L'essentiel du changement visé dans l'article 1 de votre projet de loi,
c'est...
M. Duhaime: Sur le calcul par mille kilowattheures.
M. Scowen: Qui était auparavant?
M. Duhaime: C'est pour modifier la méthode comptable. Si
vous me donnez quelques minutes, je vais... Si vous me donnez quelques minutes,
M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): D'accord.
M. Duhaime: M. le Président, je voudrais faire une
correction à ce que je disais tantôt. Le calcul
mathématique est le même. Ce qui est modifié, si le
député a devant lui le projet de loi no 98 qui a
déjà modifié la Loi sur le régime des eaux qui a
été adoptée le 18 avril 1978 et sanctionnée le 9
mai 1978. On remplace le nom du ministre. L'ancien article 69 dit qu'on paie
"au ministre des Richesses naturelles" et l'article 69 actuel dit que le
paiement est fait "au ministre de l'Énergie et des Ressources." C'est
donc de la concordance.
M. Scowen: L'essentiel, c'est de changer le nom du
ministère?
M. Duhaime: C'est exact. M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 1, adopté.
Article 2, est-ce qu'il est adopté?
Une voix: L'essentiel du changement à l'article 2, c'est
quoi?
M. Duhaime: C'est la même chose, M. le Président. On
remplace "ministre des Richesses naturelles" par "ministre de l'Énergie
et des Ressources".
M. Scowen: C'est le seul changement visé dans l'article 2
du projet de loi no 25?
M. Duhaime: Oui.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 2,
adopté.
Article 3? Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Scowen: C'est quoi le changement essentiel?
M. Duhaime: C'est dans la mécanique de paiement.
M. Scowen: Le changement, est-ce que vous pouvez le
décrire brièvement? En fait, on doit regarder chacun des
sous-articles.
Le Président (M. Desbiens): Le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Si c'est plus facile de faire, d'abord, le projet de
loi no 59 et, après, de revenir sur le projet de loi no 25?
M. Duhaime: Non, non, il n'y a pas de problème.
M. Scowen: Simplement pour les dossiers, il faudrait
préciser les changements visés dans chacun des articles de la loi
afin que, pour tout le monde, cela soit très clair.
M. Duhaime: Tout ce que j'ai demandé, c'est qu'on me donne
la date à laquelle les droits étaient payables en vertu de
l'ancien article 69.3.
Les dispositions actuelles font que les droits étaient payables
le 1er mars de chaque année, alors que la mécanique du projet de
loi no 25, vous l'avez sous les yeux, dans son premièrement et dans son
deuxièmement, au plus tard le dernier jour de chacun des mois de
l'année, un montant égal à un douzième etc., pour
prévoir la mise en route de la loi. Alors, ce qui devenait payable en un
seul versement, le 1er mars de chaque année, va maintenant être
payable sur une base mensuelle.
M. Scowen: Est-ce que les quatre articles de loi actuels qui sont
visés par l'article 3 du projet de loi 25, les changements qui sont
prévus dans chacun des articles 69.3, 69.4, 69.5 et 69.6, sont
essentiellement de nature à tout simplement changer cette façon
de payer d'une façon annuelle à une façon mensuelle?
M. Duhaime: L'article 69.3 vous donne 12 versements, les articles
69.4, 69.5 et 69.6 disposent des intérêts et l'article 4 dit
comment le solde devient payable.
M. Scowen: Avant de passer à l'article 4, tous les
changements prévus dans l'article 3 n'ont pour effet que de changer le
système de paiement annuel en un système de paiement mensuel.
C'est tout ce qu'il y a là-dedans.
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 3, adopté.
Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Scowen: Quel est l'essentiel de l'article 4?
M. Duhaime: C'est la même chose, ce sont les
intérêts.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 4, adopté.
Est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Duhaime: II y a, bien sûr, le changement du nom du
ministre qui revient.
M. Scowen: II semble que ce soit une prévision pour
l'année 1981 seulement.
M. Duhaime: Oui, l'article 5 porte sur le versement des droits
pour l'année 1981 seulement. Pour les autres années après
1981, ce sont les articles précédents qui en disposent.
M. Scowen: Est-ce que je peux demander comment cet article, qui
oblige un paiement le 31 mars 1981, n'a été mis en vigueur qu'au
mois de mai 1982?
M. Grégoire: Elle entre en vigueur tout de suite; c'est
comme la Loi sur les impôts.
M. Duhaime: La loi rétroagit - vous le retrouvez à
l'article 6 - elle prend effet le 1er avril 1981. Ce qui veut dire que
l'article 5 s'applique pour les mois de janvier, février et mars.
Pour l'année 1981, à cause de l'entrée en vigueur,
la loi 25, quant à elle, entrait en vigueur le 1er avril 1981, à
l'exception de l'article 69.3 de la Loi sur le régime des eaux
édicté par l'article 3 de la présente loi, laquelle a
effet depuis le 1er janvier 1982. Il faut lire presque ensemble les articles 5
et 6, pour être capable de comprendre.
M. Scowen: Pourquoi?
M. Duhaime: C'est qu'autrefois, c'était mars 1981, tandis
que maintenant... c'est-à-dire que les droits étaient payables
à chaque mois de mars, tandis que désormais, ce sera à
partir du 1er janvier. Il fallait faire un calcul d'ajustement pour les trois
mois et c'est cette mécanique que vous retrouvez à l'article
5.
M. Scowen: Est-ce que la présente loi, pour les personnes
visées à l'article 69.3, était en vigueur pour la
période du 1er janvier au 1er avril 1981?
M. Duhaime: Non. Si vous lisez 6 attentivement, vous allez avoir
la réponse à votre question. "La présente loi a effet
depuis le 1er avril 1981...
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: "... à l'exception de l'article 69.3 de la Loi
sur le régime des eaux, édicté par l'article 3 de la
présente loi, lequel a effet depuis le 1er janvier 1982."
M. Scowen: En effet, la réponse à ma question est
oui et ces personnes doivent payer, si je comprends la portée de
l'article 5.1; "le dernier jour de chacun des mois commençant
après le 31 mars." Parce que c'est en vigueur dès le 1er janvier
pour ces personnes, cela veut dire le 31 mars 1981. Elles ont une obligation
envers l'État qui date du 31 mars 1981, dont elles sont en train de
prendre conscience aujourd'hui où à la date de la sanction de la
loi.
M. Duhaime: En fait, la première chose que je dois dire,
c'est qu'il n'y a pas de double paiement, il n'y a pas de chevauchement.
Deuxième chose, la loi 25 étant connue depuis le discours sur le
budget, sous réserve de vérifier auprès du
ministère des Finances, l'information que j'ai, c'est que la plupart des
corporations ou des personnes qui sont assujetties à des droits payables
en vertu de la Loi sur le régime des eaux se sont conformées
à l'énoncé du ministre des Finances lors du discours sur
le budget et paient effectivement à l'heure actuelle sur une base
mensuelle.
M. Scowen: Alors, pour ceux qui sont affectés par
l'article 69.3 et, en conséquence, par l'article 6, quant à vous,
cela ne doit pas comporter des coûts imprévus ou additionnels
à ceux qui avaient été déjà prévus
avant que cette loi ait été annoncée.
M. Grégoire: Non. Cela rentre de la même
façon, sauf que l'article 5 prévoit que, pendant l'année
1981, après le discours sur le budget, soit le 1er avril - elle
prévoit qu'il paie un neuvième parce qu'il reste neuf mois dans
l'année; or, la loi prévoyait de payer un douzième
à l'article 69.3; si, après le 1er avril 1981, après le
dépôt du budget, il avait payé un douzième, il
aurait payé un douzième pendant neuf mois; donc, il n'aurait pas
à payer tout son montant parce que les trois premiers mois
étaient déjà payés. Alors, l'article 5 vient
préciser que, comme il ne reste que neuf mois pendant l'année, il
paie un neuvième de ce qu'il doit pendant ces neuf mois. Mais
l'année 1982, c'est l'année où cela commence un
douzième chaque mois; c'est pour cela qu'il y a l'article 6. Si je
prends l'application de l'article 69.3 où il est dit un douzième,
alors, à partir du 1er janvier 1982, la présente loi entre en
vigueur pour l'article 69.3 où il est prévu un douzième
par mois. Et avant, pendant l'année 1981, c'est une exception pour
l'année 1981, c'est-à-dire un neuvième, et ça,
c'est l'article 5 qui le prévoit. Alors, depuis le 1er avril,
c'est-à-dire depuis le 3D avril, après le mois d'avril, où
il a payé toujours un neuvième, il continue en 1982 à
payer un douzième, mais c'est le même montant parce que, pour
l'année 1981, il payait un neuvième
et il n'y avait que neuf mois dans l'année pour lui.
M. Scowen: C'est l'interprétation.
M. Duhaime: C'est transitoire, d'une mécanique à
une autre.
M. Grégoire: C'est simplement mécanique.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): J'ai compris, oui;
adopté. L'article 7 est-il adopté?
M. Scowen: Adopté. (17 h 15)
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le projet de
loi no 25, avec ses titres et sous-titres, est adopté.
M. Scowen: Adopté.
Projet de loi no 59
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
maintenant le projet de loi no 59 pour étude article par article. Le
projet de loi no 59 porte sur la Loi sur la révocation des droits de
mine et modifiant la Loi sur les mines. M. le ministre, est-ce que vous avez
des remarques générales?
M. Duhaime: Non, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Non, aucune, M. le Président.
Cependant, peut-être juste quelques courtes remarques selon lesquelles,
évidemment, compte tenu de la position que nous prenons
vis-à-vis, des permis spéciaux d'exploration, il va de soi que
nous enregistrons notre vote négatif sur plusieurs articles du projet de
loi.
Le Président (M. Desbiens): Alors, ça viendra pour
l'article. J'appelle donc l'article 1. Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Vallières: M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: ... nous donner dans ses propres mots, de la
façon la plus précise possible, sa définition du permis
spécial?
M. Duhaime: C'est marqué dans la loi. C'est tout permis
visé à l'article 240.12. Alors, si vous allez à
240.12...
M. le Président, on va tenter de se comprendre sur le sens des
mots. Je vais tenter de répondre à la question que le
député de Richmond me posait tantôt à
l'Assemblée nationale.
Si vous allez au texte l'article 238 de la loi actuelle, je vais le
lire: "Après la révocation d'une concession minière ou
d'un droit de mine en vertu de la présente section - c'est donc dire que
le pouvoir de révocation existe déjà - l'exploitation n'en
peut être faite qu'en vertu de permis spéciaux autorisés
par le gouvernement et aux conditions qu'il détermine. S'il s'agit d'une
concession minière, le gouvernement peut rouvrir ses terrains ou
jalonnements." Cela, c'est l'article 238 de la loi actuelle.
Il s'agit de comprendre essentiellement une chose. Quand on parle, dans
l'article 238 de la loi actuelle, de l'exploitation, on ne réfère
pas à un permis, parce qu'un permis d'exploitation dans le vocabulaire
de la Loi sur les mines, cela n'existe pas. Quand on parle de l'exploitation,
c'est au sens générique de l'expression du mot. Est-ce qu'on se
comprend?
M. Scowen: Oui, oui.
M. Duhaime: L'exploitation signifiant l'utilisation d'un permis
d'exploration, non pas exploiter au sens où on pourrait dire j'exploite
quelqu'un ou j'exploite mon voisin, ou encore j'ai une exploitation en marche
qui serait une entreprise en marche; le mot exploitation est pris dans son sens
générique. C'est dans ce sens que quand dans l'article 238 on
réfère à des permis spéciaux, il s'agit toujours de
permis spéciaux d'exploration. C'est ce que je vous disais tantôt
à l'Assemblée nationale. Ici, il y a moins de tapage, on va
peut-être se comprendre un peu plus.
Pour le Nouveau-Québec, quand nous émettons des permis
spéciaux d'exploration, nous le faisons en vertu de dispositions autres
que l'article 238 de la loi. L'article 238 s'applique, si vous regardez la
carte que j'ai devant moi, ce qui est en jaune, c'est le régime
seigneurial, cela est hors de notre propos; la partie qui est rouge ou qui est
en violet, ce sont les patentes minières avant 1911 et vous en avez
très peu, il y en a quelques-unes ici dans l'Outaouais. C'est seulement
dans la région de Papineau qu'il y en avait une autre aussi. Dans le
comté de Beauce-Sud, un tout petit carré.
Cela veut donc dire que dans la loi actuelle sur les mines lorsque le
droit de mine est révoqué, on ne crée pas un vide absolu,
il ne se fait pas de jalonnement sur le terrain comme tel avant que
l'exploration se fasse. Une fois la révocation des droits de
mine prononcée, c'est un permis spécial d'exploration qui
est émis par le ministre. C'est pour cela que je vous disais
tantôt, à l'Assemblée nationale, que le principe ou la
mécanique de l'émission d'un permis spécial d'exploration
n'est pas une chose nouvelle, c'est une chose qui existe déjà.
Prenons un exemple simple. Vous allez prendre les droits de mine dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui sont, ici, indiqués en
trois blocs sur la carte. Si j'utilisais la Loi sur les mines actuelle pour les
révoquer, qu'est-ce que je fais? Je vais aller à la Loi sur les
mines; toute la procédure de révocation est expliquée:
avis par signification par un huissier; il y a un délai pour faire des
représentations, etc. Une fois que toute la procédure
prévue dans la loi actuelle aura été suivie et
qu'effectivement les droits de mine dans cette région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean auraient été révoqués
suivant les dispositions de la Loi sur les mines actuelle, qu'est-ce qui
arrive? Avant que toute personne puisse se livrer à des travaux
d'exploration sur ces territoires qui auraient été
révoqués, suivant la loi actuelle toujours, c'est là que
l'article 238 s'applique, il faut une émission d'un permis
spécial d'exploration.
C'est cela le sens des mots quand on parle d'exploitation. On a ici,
permis spécial sur droits miniers révoqués. Ce permis
donne droit de rechercher tous les minéraux appartenant à la
couronne sauf l'or, l'argent, le pétrole, le gaz naturel, le sable, le
gravier et la saumure contenus dans le terrain faisant l'objet du permis
spécial. Il ne donne pas droit, non plus, d'aménager ou
d'utiliser les réservoirs souterrains, etc. C'est donc un permis
spécial d'exploration.
Pour répondre de façon complète à
l'interrogation du député de Richmond, l'article 5 du permis
spécial dit ceci: "Le détenteur de ce permis spécial qui
obtiendra un bail minier, lui permettant donc d'exploiter, aura les droits,
privilèges et obligations d'un détenteur de bail minier
souterrain pour toutes les substances minérales appartenant à la
couronne y compris l'or et l'argent, sauf les exceptions prévus à
l'article 86 de la Loi sur les mines. Alors, plutôt que de parler d'un
permis spécial d'exploitation, qui est une chose qui n'existe pas dans
le vocabulaire des mines, il y a, dans la loi, un permis spécial
d'exploration et ensuite on parle d'un bail minier. Alors, celui qui
détient le bail minier peut, bien sûr, exploiter ensuite son
entreprise. Est-ce qu'on se comprend?
M. Vallières: Oui, peut-être une autre
précision. Je regardais une autre définition tantôt,
puisqu'on est dans les termes du permis d'exploration. On a dit, c'est le
permis visé au premier alinéa de l'article 298. J'ai lu cela tout
à l'heure...
Une voix: ...
M. Vallières: C'est cela. Et, dans la définition de
la Loi sur les mines actuelle, le permis d'exploration semble ne s'appliquer
qu'à des permis émis au Nouveau-Québec, est-ce que
j'ai...
M. Duhaime: Vous avez tort, parce que l'article 298 règle
le cas du Nouveau-Québec, l'article 238, dans sa version actuelle
réfère, c'est marqué en toutes lettres à l'article
238: "Après la révocation d'une concession minière ou de
droits de mine en vertu de la présente section, l'exploitation n'en peut
être faite qu'en vertu de permis spéciaux..." Alors, ce sont des
permis spéciaux d'exploration.
Une voix: D'exploitation.
M. Duhaime: Cela n'existe pas des permis spéciaux
d'exploitation.
Une voix: Dans le texte, vous avez bien ici, exploitation.
M. Duhaime: II faut lire le français comme il est
écrit.
Une voix: ...
M. Duhaime: Je vais vous le lire en anglais.
Article 238. After the revocation of any mining concession or of mining
rights under this division, they are working thereof - clear enough - they are
working thereof.
Si vous vouliez avoir une traduction littérale de "special permit
of working thereof", cela n'a pas de sens, vous le comprenez comme moi. C'est
le fait d'utiliser ses droits sur un permis spécial d'exploration
lorsqu'il a été délivré qui constitue
l'exploitation. L'exploitation, c'est un terme générique. Cela
n'existe pas un permis spécial d'exploitation. C'est un bail minier.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Je remercie le ministre de son explication. Je pense
que nous sommes un peu plus avancés, mais pour rendre cela transparent,
je dois peut-être lui poser une question naïve, mais qui peut au
moins aider le député de Notre-Dame-de-Grâce. Vous avez un
permis spécial, qui est décrit dans l'article 240.12 et un permis
spécial d'exploration, ce qui est autre chose, qui est décrit
à l'article 240.6 comme étant un permis qu'une personne peut
obtenir pour "rechercher et mettre en valeur les substances minérales
autres que... etc." C'est la définition de ce permis spécial
d'exploration. C'est une permission qu'on obtient de vous pour faire de
la recherche et de la mise en valeur des substances minérales. Le permis
spécial visé dans l'article 240.12, de par sa définition,
c'est un permis délivré à la suite de la révocation
d'une concession minière ou de droits de mine, avant la date de
l'entrée en vigueur de la loi. Si je comprends la situation, les
personnes vont s'adresser au ministre d'abord, après la
révocation des droits existants pour l'un ou l'autre des deux permis.
Est-ce qu'ils commencent avec l'un et après, ils vont chercher
l'autre?
M. Duhaime: Non. L'article 240...
M. Scowen: Est-ce qu'il peut demander les deux en même
temps?
M. Duhaime: Non.
M. Scowen: II y a deux permis différents. Est-ce qu'on
accepte ce principe qu'il existe deux permis?
M. Duhaime: Je vais vous donner une explication et
j'espère que vous allez comprendre. L'article 240.12 est une mesure
transitoire dans le sens suivant: si vous lisez l'article 240.12: "Tout permis
spécial délivré à la suite de la révocation
d'une concession minière ou de droits de mine avant le... demeure valide
pour la période du temps pour laquelle il a été
accordé." À quoi se réfère-t-on? À un permis
spécial qui a été délivré par le ministre
suivant les dispositions de l'article 238.
M. Scowen: Ah! bon.
M. Duhaime: Donc, il reste en vigueur pour la période de
temps pour laquelle il a été accordé. On se comprend? Cela
règle une partie de votre problème.
M. Scowen: Après l'adoption de ce projet de loi, on n'aura
jamais plus de permis spéciaux, c'est cela? C'est fini. Les permis
spéciaux sont les permis qui vont exister...
M. Duhaime: C'est exact. On aura des permis...
M. Scowen: ... au moment de l'entrée en vigueur de la
loi.
M. Duhaime: On aura des permis spéciaux.
M. Scowen: Vous n'accorderez jamais plus un permis
spécial.
M. Duhaime: Non, vous faites erreur! Ils vont continuer.
M. Scowen: Après l'adoption, vous allez accorder des
permis spéciaux d'exploration.
M. Duhaime: Oui, mais le permis spécial qui aura
été délivré en vertu de l'article 238, va continuer
d'exister jusqu'à la date prévue. D'accord?
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: L'article 240.12 dispose des permis émis en
vertu de l'article 238. D'accord? Et ensuite, l'article 238 étant
abrogé par la loi 59, les dispositions quant au permis spécial
d'exploration, vous les retrouverez à l'article 240.6 pour régler
les cas de l'avenir.
M. Scowen: Les permis spéciaux sont les vieux permis et
les permis spéciaux d'exploration sont les nouveaux qui seront
émis après l'adoption de la loi.
M. Duhaime: C'est exact, si vous voulez le mettre comme cela.
M. Scowen: Et il existe une différence entre les deux;
autrement, ce n'était pas nécessaire de définir les deux;
ce sont deux sortes de permis différents, les permis qui seront
accordés après l'adoption de la loi ne seront pas exactement de
la même nature que ceux qui étaient accordés avant. Est-ce
qu'on est sur la même longueur d'onde jusqu'ici?
M. Duhaime: On est sur la même longueur d'onde, mais on
n'est pas tout à fait d'accord.
M. Scowen: Non?
M. Duhaime: Non.
M. Scowen: Ils sont identiques?
M. Duhaime: Non.
M. Scowen: Ils sont identiques ou ils sont différents?
M. Duhaime: Je vais vous l'expliquer. M. Scowen:
Merci.
M. Duhaime: Ordinairement, lorsque je vous l'explique, vous le
comprenez, si vous me laissez parler. L'article premier du projet de loi no 59,
vous avez un sous-paragraphe 32 et ensuite vous avez 32.1; ce ne sont pas des
définitions, ce sont des références; on dit: permis
spécial; c'est ce dont on parle à l'article 240.12 et quand on va
à l'article 32.1, permis spécial d'exploration, c'est ce dont on
parle quand on regarde l'article 240.6. Ce ne sont pas des définitions,
ce
sont des références. (17 h 30)
M. Scowen: Ce sont des interprétations.
M. Duhaime: Ce sont des références. Autrement dit,
quelqu'un qui va lire l'expression "permis spécial" va se
référer à l'article 240.12 et ne peut pas se
référer à l'article 240.6. Quand vous lisez "permis
spécial d'exploration", vous vous référez à
l'article 240.6 et vous ne pouvez pas vous référer à
l'article 240.12; ce ne sont pas des définitions.
M. Vallières: Est-ce que "permis spécial
d'exploration" est défini quelque part?
M. Grégoire: 240.6.
M. Vallières: C'est défini.
M. Scowen: Ce n'est pas à moi de répondre. Si je
comprends bien, M. le ministre, l'article 1 de la loi, c'est une série
de définitions ou si vous le voulez de l'interprétation, c'est le
mot qui est utilisé dans la loi existante, ce sont des
interprétations ou des définitions. Des définitions de
permis spécial, c'est tout permis visé à l'article 240.12;
cela est la définition pour les fins de la loi de ce permis
spécial.
Alors, la question que je pose, et je pense que j'ai la réponse,
il y a une différence dans la loi, dans l'interprétation ou la
définition, si vous le préférez, d'un permis
spécial visé par le sous-article 32, et un permis spécial
d'exploration visé dans le sous-article 32.1; ce ne sont pas exactement
les mêmes permis; un de ces permis est le permis qui va exister avant,
qui a été accordé avant l'adoption de la loi; l'autre, le
permis spécial d'exploration, c'est celui qui sera accordé
après l'adoption de la loi, et ces permis seront, d'une façon
majeure ou mineure, différents l'un de l'autre parce que vous avez
décidé de définir les deux d'une façon
différente. Est-ce qu'on s'entend jusque-là?
M. Duhaime: On s'entend jusque-là, ça
m'apparaît...
M. Scowen: Alors, les distinctions.
M. Duhaime: ... être très évident, mais je ne
vous suivrai pas sur le prochain volet de votre argumentation qui va consister
à dire dans cinq secondes que nous venons d'introduire une nouvelle
mécanique. Le permis spécial qui existe à l'heure
actuelle, notre loi 59 n'est pas adoptée, le permis spécial
existe pourquoi? Il existe à des fins d'exploration sur les territoires
dont les droits miniers ont été révoqués suivant la
procédure qui existe dans la Loi sur les mines. On est d'accord
là-dessus? Et ce que nous disons dans l'article 240.12 du projet de loi,
c'est qu'un permis spécial à des fins d'exploration, qui n'est
pas appelé comme cela, qui s'appelle permis spécial qui a
été délivré, reste en vigueur jusqu'à sa
date de validité. Lorsque la loi 59 sera adoptée, au lieu de
continuer d'appeler cela permis spécial, parce qu'il s'applique
justement à de l'exploration seulement, la loi dira: C'est un permis
spécial d'exploration, qui est délivré aux conditions qui
seront établies par le règlement dont vous avez un projet.
M. Scowen: Laissez-moi vous poser la question autrement. Si,
après l'adoption de cette loi, je suis une personne qui fait de la
prospection minière dans l'Estrie et que j'ai, d'un côté,
un permis spécial accordé en vertu de cet article 32, et que j'ai
d'un autre côté, un permis spécial d'exploration que vous
m'avez accordé en vertu du sous-article 32.1...
M. Duhaime: Sur le même territoire? C'est impossible.
M. Scowen: Oui, dans l'Estrie, pas sur le même territoire,
mais dans la région visée par la loi. J'en ai deux: j'en ai un
qui est accordé en vertu de l'article 32, et un autre qui l'est en vertu
de l'article 32.1. Est-ce qu'à toutes fins utiles, la nature de ces deux
permis sera identique, nonobstant le fait que l'un a été
accordé avant l'adoption de la loi et l'autre après, ou est-ce
qu'il y a quelque chose dans la nature de ces deux permis qui les fera
différents?
M. Duhaime: Dans leur nature, vous avez parfaitement raison.
M. Scowen: Ils sont identiques. Les droits que vous m'avez
accordés dans ces permis sont exactement identiques. Il n'y a aucun
changement?
M. Duhaime: À la différence près que les
conditions d'émission de ce permis spécial d'exploration que vous
aviez dans votre main droite, celle qui tient votre cigare...
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: ... les conditions d'émission seront plus
claires et mieux définies dans le projet de loi.
M. Vallières: Elles sont plus exigeantes...
M. Duhaime: C'est une question d'interprétation.
M. Scowen: Au moins, elles seront
différentes.
M. Duhaime: Elles seront claires.
M. Scowen: Toutefois les conditions d'émission pour un
permis visé dans l'article 32.1 ne sont pas exactement les mêmes
que les conditions d'émission pour les permis visés au
sous-article 32.
M. Duhaime: Substantiellement, ce sont les mêmes
conditions, mais dans le détail, sur le genre de formulaire qu'aura
d'abord à remplir celui qui va demander l'émission du permis
spécial d'exploration et ensuite, des renseignements qu'il devra donner
au ministère, c'est entendu que cela sera différent. C'est
différent à sa face même, mais pour l'essentiel, c'est
l'émission d'un permis spécial pour permettre à quelqu'un
d'explorer.
M. Scowen: Est-ce qu'en cours de route, pendant l'étude de
ce projet de loi, vous aurez l'occasion d'expliquer les changements qui ne sont
pas substantiels, qui seront nécessités par l'émission de
ces nouveaux permis ou est-ce qu'on doit vous demander cette distinction non
substantielle tout de suite? Est-ce que cela va venir? C'est parce qu'on veut
se comprendre. Je vais poser la question autrement. Quels sont les changements
dans les conditions de délivrance des permis, les changements que vous
avez décrits comme n'étant pas substantiels, qui seront en
vigueur après l'adoption de cette loi? Quels sont les changements dans
les conditions d'émission qui seront visées...
M. Duhaime: Je comprends très bien votre question et c'est
déjà beaucoup. Je vais vous remettre une copie de la formule qui
est utilisée à l'heure actuelle et qui s'intitule: "permis
spécial sur droits miniers révoqués." Je pourrais vous la
lire, mais il y a cinq paragraphes.
M. Scowen: C'est quoi l'essentiel des changements?
M. Duhaime: Je vais vous les donner. "Ces permis donnent droit de
rechercher tous les minéraux appartenant à la couronne, sauf
l'or, l'argent, le pétrole, le gaz naturel, le sable, le gravier et la
saumure contenus dans le terrain faisant l'objet du permis spécial."
M. Scowen: Cela, c'est un changement? M. Duhaime:
Pardon!
M. Scowen: Cela, c'est un changement entre les deux?
M. Duhaime: Non, je suis en train de vous donner lecture du
permis.
M. Scowen: On veut simplement savoir quels sont les changements?
C'est quoi la différence entre les deux? Vous avez dit qu'ils ne sont
pas substantiels.
M. Duhaime: J'ai l'impression que vous n'avez pas regardé
beaucoup le projet de règlement qu'on vous a soumis. Vous l'avez ici en
main.
M. Scowen: J'ai l'impression que l'explication que nous offre le
ministre n'est pas d'une limpidité éclatante. On vous
demande...
M. Duhaime: C'est plutôt parce que cela contrarie votre
argumentation.
M. Scowen: Vous avez dit qu'il y a des changements, qu'il y a des
différences entre les deux permis. Vous avez dit que les changements ne
sont pas substantiels. On vous a posé la question. D'accord avec vous
s'ils ne sont pas substantiels, mais voulez-vous les décrire? Je pense
que c'est une question raisonnable. Il n'est pas nécessaire que vous
nous demandiez de dire le texte de la loi.
M. Duhaime: Ce que je veux dire M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, c'est que si vous aviez lu le projet ou
l'avant-projet de règlement qui a été déposé
en commission et lu également le permis spécial sur les droits
miniers révoqués, vous verriez, par exemple, qu'il peut y avoir
des changements et je vais vous en donner un: Selon la situation actuelle, ce
permis se renouvellera par tacite reconduction d'années en
années, si son détenteur en respecte les conditions. Cependant,
le gouvernement se réserve le droit de le renouveler à de
nouvelles conditions, moyennant un préavis de 90 jours avant la date du
renouvellement. La condition que nous avons retenue dans la nouvelle
mécanique d'émission, c'est au paragraphe 6 de l'avant-projet de
règlement, selon quoi la durée de validité d'un permis est
de deux ans.
Au paragraphe suivant: un permis peut être renouvelé deux
fois, la durée d'un permis renouvelé est de cinq ans. Si vous
faites une addition, cela veut dire: pour une première émission:
deux ans; le permis ne peut pas être renouvelé plus de deux fois.
Donc deux fois deux, quatre, plus deux, cela fait six ans. La durée d'un
permis renouvelé est de cinq ans, deux fois, deux fois cinq, dix.
M. Scowen: Ceci est un changement?
M. Duhaime: Oui, c'est un changement, parce que autrefois cela se
renouvelait par
tacite reconduction d'année en année et que le
gouvernement pouvait sur un préavis de 90 jours intervenir et changer
les conditions. Cela en est un. Il y a en d'autres.
M. Scowen: Ce changement a pour effet d'obliger le gouvernement
de revoir le permis sur une base régulière, une condition qui
n'existait pas avant. Est-ce que c'est là l'essentiel de ce
changement?
M. Duhaime: Non, la tacite reconduction cela veut dire
essentiellement ceci: on émet un permis pour un an, puis si ni l'une ni
l'autre des parties n'avise l'autre de la fin, il sera conduit tacitement, donc
avec l'accord implicite des parties. Ici, c'est beaucoup plus clair, on dit
c'est deux ans, un permis peut-être renouvelé deux fois, la
durée d'un permis renouvelé est de cinq ans. Ce qui veut dire
ceci: sur le terrain, dans les faits, on émet un permis qui vaut pour
deux ans, on peut le renouveler deux fois pour des périodes de cinq ans,
ce qui veut dire deux fois cinq, dix ans plus deux ans, ce qui veut dire douze
ans.
M. Scowen: Et après?
M. Duhaime: Si les explorations ne sont pas finies après
douze ans, je me demande ce qui va arriver.
M. Scowen: Bon!
M. Duhaime: On va aller peut-être chercher ailleurs.
M. Scowen: Vous avez là un changement important entre les
deux permis.
Le Président (M. Desbiens): Le député de
Richmond.
M. Vallières: Une question de précision sur le
même sujet, M. le Président. D'abord, le permis spécial
d'exploration, de la façon dont le ministre nous le définit,
est-ce que cela signifie que les personnes qui sont détentrices de ce
permis, il n'est plus question de jalonnement pour elles. Est-ce que vous
pourriez faire la distinction entre ce que tous les intervenants de la
commission parlementaire ont semblé vouloir, c'est-à-dire que sur
les territoires révoqués -puisque les droits de mine ont
été révoqués -ils puissent procéder par
jalonnement? Les gens vous ont tous demandé cela sans exception. Alors,
quelle est la différence fondamentale, la distinction que vous faites
entre procéder par jalonnement et par le permis spécial
d'exploration? Je suis un petit peu surpris de voir que le ministre n'ait pas
fait son argumentation lors de la commission parlementaire, quand les
intervenants ont directement indiqué au ministre que c'était par
le biais de jalonnement qu'il voulait procéder.
M. Duhaime: J'ai l'impression, M. le député de
Richmond, qu'on fait la rédaction des lois dans son sens littéral
et dans leur mot à mot avec les intervenants d'une commission
parlementaire. Je pourrais vous retourner l'argument en vous disant qu'il y a
des entreprises qui ont proposé que l'indemnité prévue
dans la loi devrait être payée par le gouvernement. Vous vous en
souvenez? Je leur ai dit, à ce moment-là, parce que
c'était une entreprise minière ou, en tout cas, les porte-parole
d'entreprises minières, je leur ai demandé: Est-ce que je peux
déduire de votre proposition, si c'est le gouvernement qui paie les
indemnités comme vous le demandez, que vous seriez consentants que les
droits miniers, pour l'ensemble de l'industrie soient haussés pour qu'on
puisse verser une indemnité comme celle-là? Leur réponse a
été quoi? Vous vous en souvenez? Ils ont dit non.
Ce qui veut dire que quand on est en commission parlementaire, on entend
des intervenants, et c'était essentiel d'avoir leur point de vue. Et sur
deux questions fondamentales, à mon point de vue, j'ai reconnu le
bien-fondé de ce que des intervenants ont souligné. Mais, je vous
ai dit, lors du débat de deuxième lecture sur le premier projet
de loi, je l'ai répété cet après-midi, votre
question dans le sens: Pourquoi, est-ce que le gouvernement veut maintenir, non
pas innover, mais maintenir, le permis spécial d'exploration sur les 17
000 kilomètres carrés, tel que défini dans l'annexe? Je
vous l'ai dit très clairement.
On va essayer de se comprendre et peut-être qu'on va vous rallier
à notre point de vue. C'est un défi et j'admets que ce n'est pas
facile. (17 h 45)
Je vous montre ici les zones 18 et 19 du périmètre. Vous
allez voir le nom des villes, comme Magog, par exemple; vous en avez
d'autres.
M. Vallières: C'est celle-là que vous avez
déposée en commission.
M. Duhaime: C'est exactement la même. Vous allez maintenant
à la loi 27, la Loi sur les mines.
M. Vallières: L'article 27.
M. Duhaime: La première chose que je dois dire pour qu'on
se comprenne, c'est que l'article 27 de la loi actuelle est modifié par
notre projet de loi, en y ajoutant un sous-paragraphe f, après le e,
pour dire: "situer dans les limites du territoire décrit à
l'annexe i." Alors, l'annexe i est maintenant décrite dans la loi parce
que c'est ce que
vous avez demandé. Vous n'avez fait confiance ni au ministre de
l'Énergie et des Ressources ni au gouvernement. Vous ne voulez pas qu'on
procède par règlement du Conseil exécutif, je le mets dans
la loi.
M. Vallières Très bien.
M. Duhaime: Voici l'article 27: "Personne ne peut sans la
permission écrite du ministre jalonner les terrains: a) mis de
côté par la couronne comme lots de villages ou de villes."
Regardez sur votre graphique, vous verrez que des lots de villages et de
villes; il y en a beaucoup, "b) subdivisés en lots à bâtir
et inscrits comme tels sur le plan et dans le livre de renvoi du cadastre
officiel; c) situés dans les limites d'une cité ou d'une ville."
Il y en a combien de cités et villes dans la région? Je pense
qu'il y en a passablement. Ensuite: "d) réservés en vertu du
paragraphe b de l'article 301: Réserver à la couronne pour des
fins de travaux d'inventaires et de recherches miniers tout terrain où
les droits de mine lui appartiennent." Ce sont ce qu'on appelle les territoires
réservés. Ensuite: "e) situés dans le territoire du
Nouveau-Québec." Donc, ce que je vous disais tantôt, concernant le
Nouveau-Québec, vous l'avez maintenant sous les yeux à l'article
27.
Cela veut dire que, lorsque je vous parlais de 17 000 kilomètres
carrés, cela, c'est la superficie théorique. C'est comme si vous
marchiez le territoire.
M. Vallières: II y a des territoires qui ont
été retirés à cause de la définition
qu'on...
M. Duhaime: Et, à l'intérieur, si vous me repassez
le graphique... Si je faisais le travail d'un bénédictin, je
pourrais peut-être le faire beaucoup plus rapidement et si j'excluais,
à partir d'une grande carte sur le mur, les limites de la ville de
Plessisville, de Thetford Mines, de Victoriaville, de Drummondville, de
Saint-Hyacinthe, d'Asbestos, de Sherbrooke, de Granby, de Magog, de Coaticook,
tous les lots à bâtir et là où il y a le cadastre,
suivant l'article 27, vous vous rendriez vite compte avec moi que l'espace de
terrain est très minime. La question qui se pose maintenant, si c'est si
petit que cela, c'est de savoir pourquoi vouloir maintenir un permis
spécial d'exploration pour ce périmètre? Je vous ai
répondu très clairement: nous voulons une nouvelle expertise et
nous allons procéder à l'émission des permis
spéciaux d'exploration de la même façon que nous le faisons
à l'heure actuelle par la règle du premier arrivé, premier
servi. Maintenant, si vous dites: qui va nous garantir que le premier
arrivé sera le premier servi? Est-ce que vous n'allez pas le donner au
troisième? Je fais confiance à mon administration, aux hauts
fonctionnaires qui sont en poste et qui travaillent comme ils le font
normalement. À l'heure actuelle, au fur et à mesure que des
droits de mine ont été révoqués, il y en a eu
très peu de permis spéciaux d'émis, et quand quelqu'un en
a demandé un, on lui a remis le document dont je faisais mention
tantôt, celui-ci, qui est le permis spécial sur droits miniers
révoqués. Ce n'est pas plus compliqué que cela.
Je trouve que vous perdez une belle occasion de venir rejoindre le
gouvernement sur un projet de loi qui va aider au développement
économique, non seulement dans l'Estrie, mais dans l'ensemble du secteur
minier, pour une bibite d'un centième de millimètre de long. Vous
faites un grand débat avec cela, mais en réalité, il n'y a
rien et vous êtes obligés de convenir avec moi qu'il n'y a
rien.
M. Scowen: M. le ministre, si vous ajoutez...
M. Duhaime: Est-ce que j'ai raison, M. le député de
Richmond?
M. Vallières: Je ne crois pas, pas à ce moment-ci.
Je ne suis pas convaincu par vos arguments pour le moment.
M. Duhaime: Écoutez, vous avez la carte sous les yeux et
vous avez le texte de l'article 27 sous les yeux. Si vous voulez avoir deux
jours pour demander à vos gens de vous le dire, pour le vérifier,
faites-le.
M. Vallières: C'est ce que je disais au ministre tout
à l'heure, possiblement qu'il aurait été
intéressant qu'il apporte son argumentation lors de l'audition en
commission parlementaire et d'essayer d'expliquer aux intervenants qui
étaient là et qui, finalement, sont directement concernés,
les avantages du permis spécial que vous voulez émettre par
rapport au jalonnement actuel.
M. Duhaime: Je n'ai pas besoin de l'expliquer, c'est
déjà dans la loi. Cela existe déjà.
M. Vallières: Vous voulez dire que vous croyez que cela
comporte des avantages précis alors que les gens du milieu nous disent
que ça va être désavantageux pour l'Estrie. Comment
concilier votre point de vue...
M. Duhaime: C'est très facile à concilier...
M. Vallières: ... avec ceux. Alors, ça veut dire
que ces gens comme nous n'auraient pas compris...
M. Duhaime: ... sur la mécanique actuelle de la
révocation, qui implique qu'une fois que les droits miniers sont
révoqués, il y a un permis spécial qui est émis. Il
n'y a jamais eu un chat qui s'est plaint de cela. Est-ce qu'il y a eu du monde
dans votre bureau de comté qui est allé vous voir pour vous dire
que lorsque des droits miniers étaient révoqués suivant
les dispositions de la loi actuelle, cela n'avait pas de bon sens qu'un permis
spécial soit émis? Il n'y a pas un chat sur la planète qui
m'a parlé de ça. Vous, vous en avez parlé parce que vous
avez cru à tort que le projet de loi qui est devant nous introduisait
une nouvelle mécanique d'émission de permis spéciaux
d'exploration; ce qui est faux. C'est la législation actuelle. J'aurais
pu dire ou vous faire la proposition suivante: sur tous les droits miniers
révoqués, nous allons maintenir ce qui est dans la loi actuelle,
ce qui aurait signifié que pour l'ensemble des droits de mine
révoqués, nous aurions eu le permis spécial.
Je vous fais une proposition: je vous dis qu'au lieu de l'appliquer sur
70 000 kilomètres carrés, je le retiens pour une superficie
théorique de 17 000 kilomètres carrés dans l'Estrie, en
excluant tous les territoires des municipalités, en excluant les
territoires des lots, en excluant les lots à bâtir suivant b, ceux
qui ont été mis de côté par la couronne comme lots
de village ou de ville; nous, ce dont nous avons besoin maintenant... et
pourquoi est-ce qu'on tient à avoir ce permis pour cette région,
non pas pour faire une entrave au développement minier, au contraire,
c'est pour aider...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: N'est-il pas vrai que, jusqu'ici, dans les
régions délimitées sur votre carte qui n'étaient
pas limitées par l'article 27a, b, c ou d, il existait, jusqu'ici, le
droit de faire des jalonnements sans avoir l'autorisation, sans avoir de
permis?
M. Duhaime: Sur les droits miniers révoqués?
M. Scowen: Le droit de jalonnement n'existait pas même dans
les régions de ces territoires délimités sur cette carte,
exclusion faite de ceux qui étaient déjà décrits
dans...
M. Duhaime: II ne pouvait pas y avoir de jalonnement et il ne
pouvait pas y avoir d'exploration parce que les droits miniers sont là.
La première démarche qu'il faut faire, c'est d'abord de
révoquer les droits miniers.
M. Scowen: Une fois ces droits révoqués, à
moins que vous n'amendiez l'article 27 de la façon que vous proposez, le
droit de jalonnement va exister.
M. Grégoire: C'est le permis spécial tel qu'il
existe présentement. En révoquant les droits miniers,
automatiquement, ça tombe sous le fait du permis spécial qui
existe actuellement de par la Loi sur les mines. Là vous êtes
obligé de demander le permis spécial.
M. Duhaime: Je l'ai expliqué tantôt...
M. Grégoire: Mais là, sur les 70 000
kilomètres où il y aurait besoin d'un permis spécial, le
ministre en exclut 17 000 et dit rien que sur ces 17 000 kilomètres
carrés et non pas sur tous les 70 000, vous allez être
obligé d'avoir un permis spécial d'exploration qui ne change
pratiquement rien au permis spécial d'auparavant, sauf des techniques de
formules. Par exemple, au lieu de dire que c'est un permis pour un an qui se
renouvelle tacitement tous les ans, on dit que c'est un permis de deux ans,
mais là, vous êtes obligé de venir demander un
renouvellement, puis deux fois cinq ans, cela fait douze ans. Au bout de douze
ans, il n'existe plus si vous n'avez rien fait. Alors, au contraire, cela
améliore dans le sens de ce que vous demandiez. Au lieu que vous soyez
obligé d'aller demander le permis spécial sur 70 000
kilomètres carrés, vous irez demander un permis spécial
d'exploration sur seulement 17 000 kilomètres carrés qui sont en
grande partie occupés par des villes dont la ville de Sherbrooke - ou la
ville d'Asbestos ou la ville de Thetford - et on trouve raisonnable qu'avant de
venir mettre un piquet de jalonnement sur la rue Wellington à Sherbrooke
ou sur la rue Notre-Dame à Thetford, qu'on ait un permis spécial
d'exploration.
M. Vallières: Actuellement, quand quelqu'un... Le ministre
disait qu'il ne faudrait pas, par exemple, que quelqu'un arrive dans le jardin
chez nous - parce que je suis visé par cette zone aussi - et qu'il
commence à s'installer pour faire du jalonnement. Il n'y a pas de
danger, il n'y a aucun danger. La personne qui vient faire du jalonnement chez
nous doit au préalable même si on révoque la question du
droit de mine, obtenir mon approbation pour travailler sur mon terrain. Elle ne
viendra pas jouer dans mon jardin pour le "fun".
M. Grégoire: Parce que vous avez les droits miniers, mais
quand ils seront révoqués, vous ne les aurez plus, les droits
miniers. On les révoque, vous ne les aurez plus.
M. Vallières: Oui, mais pour venir sur
mon terrain, ça prend une permission.
M. Duhaime: Vous avez très bien saisi que dans la
formulation que j'ai faite, il y avait une image. C'est bien évident que
Pierre, Jean ou Jacques, avec ses piquets et son baluchon, ne peut pas
s'installer dans votre jardin si vous en êtes le propriétaire;
cela prend d'abord votre consentement.
Je voudrais de nouveau essayer de faire comprendre au
député de Notre-Dame-de-Grâce ce dont il s'agit dans la
mécanique actuelle. Je donnais tout à l'heure l'exemple du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Si nous révoquons ici le secteur du
Saguany-Lac-Saint-Jean avec la procédure qui existe dans la loi, une
fois que les droits de mine sont révoqués, qu'est-ce qui arrive
avec la loi actuelle? Est-ce qu'on fait du jalonnement sur le terrain? La
réponse c'est non. Il faut d'abord qu'un permis spécial soit
émis, et c'est la loi actuelle.
M. Scowen: S'il vous plaît. Si la loi actuelle, article 27,
dit: personne ne peut, sans la permission écrite du ministre, jalonner
les terrains suivants: a, b, c, d, e, cela veut dire qu'il existe des terrains
autres que ceux qui sont définis dans l'article 27 où une
personne peut, sans la permission écrite du ministre, faire du
jalonnement. Vrai? Alors, aujourd'hui il existe des terrains qui ne sont pas
définis dans l'article 27 où une personne a le droit de faire du
jalonnement sans votre permission écrite.
M. Duhaime: Exact.
M. Scowen: II y a au moins quelques parties de cette carte qui,
une fois libérées de toutes les contraintes dont on parle, dont
on essaie de libérer ces terrains par la première partie de la
loi, seront ouvertes, d'après l'article 27, au jalonnement. J'exclus
là les régions urbaines, la rue principale de Thetford Mines
parce que c'est déjà touché par le 27c, mais il va
exister, en vertu de 27, qui est un article d'exclusion, des terrains où
le jalonnement peut se faire sans permission écrite.
M. Grégoire: Pas dans ces territoires.
M. Scowen: C'est la nature même de l'article 27. Qu'y
a-t-il?
M. Grégoire: Pas en vertu de la loi. Pas dans ces
territoires.
M. Duhaime: En fait là...
M. Scowen: En vertu de la loi existante.
M. Duhaime: Voici. On va essayer de se comprendre, M. le
député de Notre-Dame-de-
Grâce.
M. Scowen: Je vais reposer la question: Est-ce qu'il existe
aujourd'hui une partie, même la plus petite de la région
décrite dans votre projet de loi qui n'est pas déjà
touchée par l'article 27a, b, c, d, e, ou est-ce que tout le terrain que
vous proposez de viser par la loi est déjà exclu du jalonnement
sans permission du ministre à cause de 27a, b, c, ou d?
M. Duhaime: C'est exact.
M. Scowen: C'est exact? Toutes les régions, tous les
territoires que vous avez décrits...
M. Duhaine: Autrement dit: To make the long story short...
M. Scowen: ... c'est soit mis de côté par la
couronne comme l'eau du village, soit divisés en lots à
bâtir, soit situés dans les limites d'une cité ou ville, ou
soit réservés en vertu du paragraphe d) de l'article 301.
Après que vous avez couvert ces cartes, vous avez au complet le
territoire existant?
M. Duhaime: Non.
M. Scowen: Non. Il existe des endroits où, en vertu de
l'article 27, aujourd'hui, le jalonnement peut se faire dans ces
territoires?
M. Duhaime: Non. Presque pas.
M. Scowen: Et maintenant, vous allez ajouter un autre
sous-article pour que les régions sur cette carte qui ne sont pas exclue
à cause de a, b, c, ou d, soient réservées par un nouveau
sous-article qui s'appelle f?
M. Vallières: C'est ça. D'où l'obligation
d'obtenir du ministre une autorisation pour jalonner sur tout le territoire qui
est décrit.
M. Scowen: Autrement...
M. Duhaime: On va reprendre l'explication, et je vais essayer de
voir s'il y a moyen de se comprendre, au moins.
Quelqu'un qui vient au ministère et qui demande de jalonner
à l'intérieur des limites territoriales de la cité de
Sherbrooke...
M. Scowen: 27c.
M. Duhaime: Cela prend la permission écrite du
ministre.
M. Scowen: 27c.
M. Duhaime: La loi actuelle. C'est cela. D'accord?
M. Scowen: Oui. (18 heures)
M. Duhaime: Si vous regardez le périmètre qui est
devant vous - soyez sans inquiétude, on va se rendre jusqu'à six
heures, si c'est votre montre qui vous fatigue - toute la partie qui est en
rouge et qui est en jaune, comme je l'ai expliqué, sur la carte, ici, ce
sont des territoires où il ne peut pas y avoir de jalonnement parce
qu'il y a des seigneuries et il y a les droits de mine; cela est la situation
actuelle. La partie qui est en blanc est susceptible d'être
jalonnée sans la permission écrite du ministre à la
condition de ne pas tomber dans l'une ou l'autre des exceptions visées
par l'article 27. On se comprend?
M. Scowen: Oui.
M. Duhaime: Alors, c'est infinitésimal, votre
argumentation.
M. Scowen: ... Mais...
M. Duhaime: Je n'arrive pas à comprendre pourquoi vous
mettez en cause tout un...
M. Scowen: Bon, il y a trente minutes, il n'en existait
pas...
M. Duhaime: Pardon!
M. Scowen: Maintenant, il en existe...
M. Duhaime: Non, non.
M. Scowen: On fait du progrès...
M. Grégoire: Mais, il n'y avait pas de droits miniers
à l'heure actuelle.
M. Scowen: Je comprends que l'objectif no 1, c'est la loi.
Le Président (M. Desbiens): Alors, mesdames et messieurs,
il est 18 heures, est-ce que vous avez l'intention d'adopter l'article 1
immédiatement ou si vous préférez...
M. Scowen: ... Oui.
Le Président (M. Desbiens): Sur l'article 1, il est 18
heures, à moins de consentement, il faut regarder l'horloge qui est en
arrière de moi. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Duhaime: Moi, je serais bien prêt à donner un
consentement pour autant qu'on s'entende pour dire qu'on va manger à un
moment donné. Voulez-vous continuer un quart d'heure?
M. Vallières: Oui, oui.
Le Président (M. Desbiens): Alors, il y a un consentement
pour...
M. Duhaime: Mais, la machine qui est en haut...
M. Grégoire: Écoutez, on va fermer nos yeux sur
celle-là et on va regarder celle-ci.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a consentement
pour aller jusqu'à 18 h 15 minutes? M. le député de
Richmond.
M. Vallières: M. le ministre, c'est important qu'on
continue parce qu'on commence à avoir des précisions
intéressantes. J'aimerais entre autres que le ministre nous indique ce
que l'avant-projet de règlement sur les permis spéciaux
d'exploration qu'il nous a remis comporte. Et là, je voudrais
peut-être qu'il vienne un peu minimiser les propos de son collègue
de droite, le député de Frontenac qui a dit que les conditions de
délivrance de ces permis spéciaux, c'est une bagatelle, qu'il n'y
a pas grand chose-là, ce sont des petites affaires. Je lis l'article 20
entre autres, qui pose comme condition que le titulaire d'un permis
renouvelé doit effectuer des travaux d'exploration d'un coût
minimal de 1000 $ par kilomètre carré la première
année du premier renouvellement; le montant prévu au premier
alinéa est augmenté de 500 $ par année jusqu'à
l'expiration du second renouvellement; j'en lis un, on pourrait lire d'autres
articles du règlement...
M. Duhaime: Bien sûr, on peut dire qu'un kilomètre
carré, c'est un kilomètre carré; dépenser 500 $
là-dessus, cela s'est produit dans beaucoup de coins du Québec;
c'est qu'il y a eu des claims, tout le monde est resté assis sur son
claim et le développement ne s'est pas fait. Je peux en convenir, mais
sérieusement, est-ce que vous êtes en train de me dire que
demander 1000 $ par kilomètre carré la première
année du premier renouvellement...
M. Grégoire: Après deux ans.
M. Duhaime: Après trois ans; 1000 $ par kilomètre
carré, moi, je suis obligé de conclure que quelqu'un qui n'a pas
dépensé au moins 1000 $ en trois ans par kilomètre
carré n'est pas intéressé. Cela représente, suivant
nos estimations, une activité minimale de cinq jours par année.
Franchement...
M. Vallières: Évidemment, c'est un
point, mais il y a une série...
M. Duhaime: Voulez-vous lire l'article 12?
M. Vallières: ... de points, et je voudrais... c'est parce
que je veux aider le ministre. Finalement, les intervenants qui sont venus nous
voir nous ont dit qu'ils avaient des objections. Entre autres, le Conseil
régional de développement de l'Estrie, c'est un des points de son
argumentation; vous pourriez relire le communiqué émis disant que
les conditions permettant d'avoir accès au permis spécial leur
semblaient discriminatoires, puis que cela ne fonctionnerait pas dans
l'Estrie.
M. Duhaime: Je m'excuse, M. le Président, je voudrais
corriger les faits pour la postérité. Vous-même, M. le
député de Richmond, vous leur avez posé la question; ne
sortez pas une lettre qui a été rédigée
après la commission, parce que là cela ne marchera pas. Quand ils
étaient devant nous, en commission, ils ont dit qu'ils ne voulaient pas
se mêler des problèmes qui existent entre vous et moi ou entre
l'Opposition et le gouvernement, c'est ce que j'ai retenu de leur
intervention.
M. Vallières: Si je comprends, vous avez fermé
l'oreille aux communiqués de presse qu'ils ont émis et aux
revendications qu'ils ont faites.
M. Grégoire: Ce ne sont pas les règlements des
permis spéciaux de l'exploration à ce moment-là.
M. Duhaime: Vous me sortez l'article 20 et vous me dites: le CRD
de l'Estrie n'était pas d'accord. Est-ce qu'il est d'accord avec
l'article 12 qui dit que, dans le cas où un permis n'est pas
délivré, les sommes versées sont remboursées?
Franchement, je me demande où on crée un préjudice
à quelqu'un.
M. Vallières: Ce n'est pas à quelqu'un, c'est
à l'Estrie au complet, il me semblerait.
M. Grégoire: Là-dessus, je voudrais riposter, M. le
Président, que si un type a un permis spécial d'exploration et
qu'après trois ans il n'a pas dépassé 1000 $ pour
l'exploration, je crois qu'à ce moment-là c'est toute la
région de l'Estrie qui subit les contrecoups de l'inaction de cette
personne qui vient chercher des dizaines de kilomètres carrés de
permis d'exploration et qui ne fait rien. S'il n'a rien fait au bout de trois
ans, c'est toute la région qui subit le contrecoup et qui est victime
d'un individu qui va se chercher des permis, mais qui n'explore pas et qui ne
fait rien. Je ne vois pas pourquoi on dirait que mettre un minimum de
dépenses de cinq jours par année, 1000 $ au bout de trois ans,
cela nuirait à l'Estrie. Je me dis que c'est le contraire qui se
produirait, que si un gars ne dépense pas au moins 1000 $ en exploration
pendant trois ans, cela veut dire qu'il a immobilisé des
kilomètres carrés inutilement et qu'il ne fait rien dessus. Toute
la région, toute la population pourra se dire: Pourquoi le gouvernement
lui donne-t-il un permis et ne bouge-t-il pas? Les autres qui vont vivre
à cinq milles de là ou à trois milles de là vont se
dire: Si un gars avait son permis, si un autre avait le permis, il ferait
peut-être des travaux, il aurait peut-être une mine, on pourrait
travailler et là, on ne travaille pas parce que le gars ne fait pas de
travaux. Qu'est-ce qu'on lui demande? On lui demande 1000 $ la troisième
année, après trois ans. Écoutez, M. le
député de Richmond, vous ne direz tout de même pas que
c'est exagéré.
M. Duhaime: Pour soutenir ce qu'a dit mon adjoint parlementaire,
je voudrais, sur le plan financier, sur le plan d'un compte de dépenses,
montrer la différence. Un permis, en moyenne, va porter sur un
territoire six fois plus grand qu'un claim. On dit: 1000 $ par kilomètre
carré en trois ans. Combien cela coûte-t-il, faire du jalonnement
à l'heure actuelle, par kilomètre carré? Entre 600 $ et
900 $.
M. Vallières: Pour un kilomètre carré?
M. Duhaime: Oui, pour les travaux de jalonnement, en moyenne,
c'est entre 600 $ et 900 $. Si vous faites un petit calcul mathématique,
en prenant non pas le plus grand des chiffres, mais le plus petit, 6 fois 6,
égale 36. Votre jalonnement vous coûte 3600 $ le kilomètre
carré. Nous autres, on demande à quelqu'un de dépenser
1000 $ par kilomètre carré en trois ans. Vous n'êtes pas
d'accord avec cela? Je ne vous comprends pas. On travaille pour baisser les
coûts d'exploration.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Si vous me permettez, on peut peut-être, avant
de terminer, au moins décider si on va voter sur l'article 1 sur
division ou à l'unanimité. La question que je veux vous poser, en
résumé, pour savoir de quoi il s'agit, c'est celle que je vous
avais posée: Quelle est la différence dans les exigences pour un
permis spécial d'exploration, le nouveau, comparé avec le permis
spécial? Vous avez dit: Les changements ne sont pas substantiels. Vous
avez donné un exemple qui a eu pour effet d'établir des limites
très précises, tandis que le vieux n'avait pas de limite. La
question
que je vous pose...
M. Duhaime: II a des limites, le permis actuel, je m'excuse.
Quand on parle de tacite reconduction, c'est un renouvellement d'année
en année. Si le ministre de l'Énergie dit: Je ne le renouvelle
pas, il vient de finir.
M. Scowen: Maintenant, c'est rendu explicite plutôt que
tacite.
M. Duhaime: Exact. Tout le monde sait à quoi s'en
tenir.
M. Scowen: Avant de décider la position qu'on va prendre
sur cet article 1, est-ce que vous pouvez me dire quelles sont les autres
différences, les autres exigences qui n'existent pas aujourd'hui dans un
permis spécial visé dans l'article 32 et qui seront
exigées dans le permis spécial de l'exploration visé par
l'article 32.1? Vous en avez décrite une. Est-ce qu'il y en a d'autres?
Quelles sont-elles? Comme cela, on va avoir des différences et on va
décider comment on va voter sur l'article 1.
M. Duhaime: II faut comprendre une chose. Concernant
l'attribution du permis spécial qui existe à l'heure actuelle. Il
était émis avec les conditions que je vous ai données dans
les cinq paragraphes. C'est dans ces cas où ces cinq conditions sont
tellement floues qu'elles donnent ouverture à l'arbitraire. Parce que si
vous faites la lecture du permis spécial sur les droits miniers
révoqués, c'est le permis spécial qui a cours
actuellement. Qu'est-ce qui peut guider le ministre de l'Énergie et des
Ressources s'il décidait, par exemple, de ne pas reconduire un permis
d'une année à l'autre? Il n'a aucune raison à donner. Il a
simplement à dire: Je ne renouvelle pas votre permis, point. Le projet
qui est ici, l'avant-projet de règlement vient clarifier cette situation
et vient diminuer ce que vous dénoncez comme étant l'arbitraire.
Je suis d'accord avec vous. Je n'arrive pas à comprendre comment il se
fait que vous ne compreniez pas, parce qu'on va émettre un permis pour
deux ans, on va le renouveler pour cinq années et il peut se renouveler
pour cinq autres années, ce qui veut dire douze ans. Avant de le
renouveler, on pose un certain nombre de conditions au détenteur du
permis, et vous allez les retrouver. Il me semble que c'est un français
limpide, qui se comprend par tout le monde. C'est là devant vous! C'est
beaucoup mieux balisé que cela l'était auparavant.
M. Scowen: Ce que je vous ai demandé, M. le ministre,
n'est pas de défendre les changements, c'est tout simplement,
très brièvement, de les décrire. Quels sont-ils? Vous en
avez décrit un. Est-ce qu'il y en a d'autres? En résumé,
l'essentiel des changements visés, l'essentiel; ce n'est pas
nécessaire que vous entriez dans les détails.
M. Grégoire: M. le député de Richmond a tous
les règlements, toutes les conditions d'acquisition des permis depuis
plusieurs jours déjà. Depuis combien de temps, M. le
député de Richmond, avez-vous ce document?
M. Duhaime: On est prêts à être de bon
compte... Cela fait...
M. Grégoire: Vous avez tout cela en main depuis pas mal
longtemps. Vous avez tout cela en main.
M. Duhaime: Je ne sais pas quelle sorte de marathon vous avez
l'intention de faire. Je ne vous ferai pas lecture ici d'un avant-projet de
règlement que vous avez en main depuis le début d'avril.
Une voix: ... début d'avril.
M. Scowen: C'est cela, un résumé.
M. Duhaime: Je ne ferai pas votre travail, je regrette. Vous,
vous êtes dans l'Opposition, vous avez un boulot à faire et,
d'après ce que je peux voir ou d'après les questions que vous
posez, vous ne l'avez pas fait beaucoup. Je ne ferai pas votre travail.
M. Scowen: Je ne veux pas que le ministre commence à
parler de...
M. Grégoire: Cela fait un mois que vous l'avez en
main.
M. Duhaime: Vous m'avez demandé une copie de
règlement que je vous ai donnée.
M. Scowen: ... la préparation qui a été
faite pour cette commission parlementaire. On a été assez polis
jusqu'à maintenant et je pense qu'on a eu raison à plusieurs
reprises depuis le début de cette commission parlementaire de faire des
commentaires sur la préparation du ministre, sur ce qu'on n'a pas fait.
On va continuer, si vous voulez...
M. Duhaime: Vous me demandez de vous expliquer les documents que
vous avez dans les mains depuis deux mois. Franchement!
M. Scowen: J'ai demandé un résumé des
différences qu'il y a entre deux espèces de permis, c'est tout.
Si vous ne voulez pas nous le donner, on peut voter sans explication.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Vallières: Adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur
division.
Article 2. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Duhaime: Adopté, quant à moi.
Une voix: Adopté.
M. Vallières: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur
division.
Article 3. Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Vallières: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur
division.
Article 4. Est-ce que l'article 4 est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Grégoire: Vous n'allez tout de même pas vous
opposer à ce que l'or et l'argent soient réservés à
la couronne!
Le Président (M. Desbiens): À l'article 5, il y a
un amendement. À l'ordre, s'il vous plaît! À l'article 5,
il y a un amendement qui est une correction d'erreur grammaticale...
M. Duhaime: II faudrait enlever le "s" au mot "exploitables".
Le Président (M. Desbiens): Donc, remplacer, dans la
dernière ligne du premier alinéa de l'article 84, le mot
"exploitables" par le mot "exploitable". Il s'accorde avec gisement et non avec
minéraux.
M. Duhaime: II s'accorde avec gisement. Est-ce que l'amendement
est adopté? Il y en aura un autre plus loin.
M. Grégoire: Sur l'amendement?
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Richmond, sur l'amendement.
M. Vallières: Sur l'amendement, nous serons d'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté.
M. Grégoire: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 5 est
adopté tel qu'amendé?
M. Vallières: M. le Président, vous m'avez fait
presque plaisir tantôt parce que je pensais que l'amendement que vous
alliez proposer était d'enlever "ou d'un permis spécial
d'exploration". Donc, ce sera sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté, sur
division.
M. Duhaime: J'aurai un autre amendement technique à
l'article 11.
Le Président (M. Desbiens): Oui. L'article 5 est
adopté sur division. Article 6. Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Vallières: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 7. Est-ce que
l'article 7 est adopté?
M. Vallières: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 7, adopté.
Article 8. Est-ce que l'article 8 est adopté?
M. Duhaime: Adopté.
M. Grégoire: Attendez un peu. Sur l'article 8, j'ai un
point.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: À l'article 240.6, on dit que
ça prend un permis spécial d'exploration là où les
droits de mine appartenaient à la couronne avant la date,
c'est-à-dire là où des droits miniers sont
révoqués. Les droits de mine appartenaient à la couronne
avant la date de l'entrée en vigueur. Dans le cas des deux mines qui ont
des droits miniers sur plusieurs terrains qui ne sont pas exploités, il
y a la mine d'amiante Bell dont la Société nationale de l'amiante
est propriétaire à 100%. Est-ce que cela constitue... Les droits
de mine appartenaient à la couronne avant l'entrée en vigueur.
Sur les terrains où il y avait simplement des droits miniers, j'imagine
que, comme la mine Bell appartient à la Société nationale
de l'amiante, c'étaient des droits miniers qui appartenaient à la
couronne. La mine Bell étant propriété de la
Société nationale de l'amiante, qui elle est
propriété de la couronne, est-ce qu'on peut dire, à ce
moment-là, que tous les terrains qui appartenaient à la mine
Bell, avant l'entrée en vigueur, sont des droits de mine appartenant
à la couronne?
(18 h 15)
M. Duhaime: Ils appartiennent à la mine Bell.
M. Grégoire: Mais la mine Bell appartient à
Société nationale de l'amiante, laquelle appartient à la
couronne.
M. Duhaime: Alors, il y a confusion, au sens juridique.
M. Grégoire: II y a confusion et ce sont des droits
miniers qui se trouvent à retomber entre les mains de la couronne,
indirectement, par l'intermédiaire de...
M. Duhaime: C'est exact.
M. Grégoire: ... la Société nationale
d'amiante et la Société... Alors je me fais bien comprendre: Tous
les terrains non exploités qui sont simplement des
propriétés de la mine d'amiante Bell deviennent des droits de la
couronne.
M. Duhaime: Non, lorsque la Société nationale de
l'amiante a fait l'acquisition de la mine Bell, elle a fait l'acquisition des
droits que détenait la mine Bell au moment de la transaction.
M. Grégoire: Mais aujourd'hui, avant la date
d'entrée en vigueur du présent article, ce sont des droits
miniers qui appartiennent à la mine Bell, donc à la
Société nationale de l'amiante, donc à la couronne.
M. Duhaime: Oui.
M. Grégoire: Ce n'est pas une société
privée, c'est une société d'État, la
Société nationale de l'amiante.
Le Président (M. Desbiens): II y a une discussion qui se
fait en partie au micro,...
M. Grégoire: II y a confusion...
Le Président (M. Desbiens): ... M. le député
de Frontenac, et en partie en dehors.
M. Grégoire: En bout de ligne il y a confusion. On peut
dire que les terrains non exploités et sur lesquels il y a des droits
miniers appartenant à la mine Bell, donc à la
Société nationale de l'amiante, donc à la couronne...
Maintenant, quand on arrive à la Société Asbestos
Limitée, il y a des actionnaires minoritaires et des actionnaires
majoritaires dans...
M. Vallières: Sur une question de règlement, M. le
Président, je constate...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: ... qu'on a épuisé le temps
qu'on s'était donné.
Le Président (M. Desbiens): Oui, vous avez parfaitement
raison et il faudrait un consentement pour poursuivre, encore une fois.
M. Grégoire: M. le Président, disons que je
m'informerai en privé de ces droits.
M. Duhaime: ... consentement pour continuer et...
M. Grégoire: Le député de Frontenac posera
ses questions par la suite.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a consentement
pour continuer?
Une voix: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Richmond.
L'article 8 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
M. Vallières: L'article 8 fait référence
à l'article 240.6, donc ce sera sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 8 est adopté
sur division.
L'article 9 est-il adopté?
M. Grégoire: Adopté.
M. Vallières: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 9 est adopté
sur division.
J'appelle l'article 10. Est-ce que l'article 10 est adopté?
M. Vallières: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 10 est adopté
sur division.
À l'article 11, il y a un amendement qui se lit ainsi: "Ajouter
dans la dernière ligne, après le mot "exploration", ce qui suit:
"ou permis d'exploration". Donc, cela se lirait ainsi: "11. L'article 308 de
cette loi est modifié par le remplacement de la dernière ligne du
paragraphe a du deuxième alinéa par la suivante: bail minier,
permis spécial, permis d'exploration, - on enlève le
point-virgule - ou permis d'exploration."
M. Vallières: II faut lire "permis spécial
d'exploration."
Le Président (M. Desbiens): Oui... "permis spécial
d'exploration - qui est déjà là - ou permis
d'exploration."
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Duhaime: On appelle cela une coquille, M. le
Président...
Une voix: Adopté.
M. Duhaime: ... puisqu'on revient à cette dernière
ligne du paragraphe a, au texte même de l'article 308 tel quel. On l'a
échappé en chemin.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que je comprends qu'il
n'y aurait pas de modification à l'article 308?
M. Grégoire: II y a quand même...
M. Duhaime: Non, ce n'est pas le sens de notre amendement, M. le
Président.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Vallières: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté.
Est-ce que l'article 11 tel qu'amendé est adopté?
M. Vallières: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 11 tel
qu'amendé est adopté sur division.
Est-ce que l'article 12 est adopté?
M. Duhaime: Adopté. M. Vallières:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 12, adopté.
Nous en sommes à l'anexe I?
M. Duhaime: Non, non. Une voix: Pas encore.
M. Duhaime: L'annexe I, M. le Président, fait partie de
l'article 12.
M. Grégoire: C'est l'article 12.
M. Vallières: Donc, c'est l'article 12.
Le Président (M. Desbiens): Oui, d'accord. Cela va.
M. Duhaime: On va ensuite à l'article 13.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 13 est
adopté?
M. Duhaime: Adopté.
M. Vallières: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 13 est adopté
sur division.
M. Grégoire: Pourquoi celui-là, sur division? Il
n'est pas question des permis spéciaux d'exploration. Cet article est le
noeud de toute la loi sur la révocation des droits de mine.
C'est-à-dire que c'est la...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
M. Duhaime: Adopté.
M. Vallières: Article 14, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 15 est adopté?
M. Duhaime: Adopté.
M. Vallières: On peut difficilement s'y opposer, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 15 est
adopté.
M. Scowen: L'article 14 a-t-il été adopté
sur division?
Le Président (M. Desbiens): Non. Est-ce que le projet de
loi no 59, avec son titre, ses sous-titres, sa renumérotation et ses
amendements, est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Duhaime: Cela va? Merci, messieurs, M. le Président,
mes hommages, mes salutations à vos femmes et à vos enfants.
Le Président (M. Desbiens): Je demande donc au rapporteur
désigné de faire rapport dans les plus brefs délais. La
commission élue permanente de l'énergie et des ressources a
accompli le mandat qui lui avait été confié,
l'étude des projets de loi no 25 et no 59 et elle ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 18 h 24)